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Genesis (Manuscrits-Recherche-

Invention)

Essai de génétique théâtrale, Georges Forestier. Corneille à


l'œuvre, 1996. Compte rendu par Bernard Beugnot
Professeur Bernard Beugnot

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Beugnot Bernard. Essai de génétique théâtrale, Georges Forestier. Corneille à l'œuvre, 1996. Compte rendu par Bernard
Beugnot. In: Genesis (Manuscrits-Recherche-Invention), numéro 11, 1997. p. 168;

https://www.persee.fr/doc/item_1167-5101_1997_num_11_1_1091_t1_0168_0000_1

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GENESIS

ments cachés. Manière d'échapper tant à la y a donc d'abord « mise en drame de la


Essai de génétique théâtrale, Georges genèse traditionnelle qui traque l'invention à source historique » avant même de ménager
Forestier. Corneille à l'œuvre, Paris, partir des documents externes (sources, lec¬ cohérence et vraisemblance, bienséance et
Klincksieck, 1996, 387 p. tures, correspondance) qu'à la génétique litté¬ embellissements.
Compte rendu par Bernard Beugnot raire contemporaine ici privée de ses outils Nul doute que cet ouvrage représente une
Sauf erreur, le texte de théâtre n'est pas ordinaires. On serait tenté de parler de poé¬ pièce décisive des études cornéliennes, et un
encore au premier plan des préoccupations tique générative ou de poétique insciente renversement des points de vue ; les lectures
rhétoriques, morales ou politiques ne sont pas

:
génétiques, peut-être parce qu'il en fait tou¬ non qu'elle échappe à la lucidité de Corneille,
cher les limites (A. Grésillon, 1996). Il est en mais parce qu'elle demande à être reconsti¬ dévaluées ou rejetées au magasin des acces¬
effet le lieu de spécificités qui le distinguent tuée "à travers les examens critiques et les soires, mais acquièrent un statut second par
considérations sur la nature du sujet drama¬ rapport à cette matrice initiale. Elles relèvent
:

les didascalies s'assimilent aux notes de régie


du scénario romanesque, voire du texte poé¬ tique" comme à partir des pièces qui la met¬ de la « broderie » selon le terme qu'emploie
tique chez Ponge ; les interventions peuvent tent en œuvre, au sens plein de l'expression Corneille dans une lettre à l'abbé du Pure
y suivre le passage du manuscrit à l'imprimé, : d'août 1660. C'est en ce sens que Forestier
le transfert à la scène, voire les répétitions et Aussi présentons-nous un Essai de géné¬ assimile la signification génétique à une
la première. tique théâtrale appliquée à Corneille, et « signification minimale » et se réclame de
La difficulté redouble avec le XVIIe non point une « poétique de Corneille » Paul Valéry selon qui l'organisation de la
siècle où manuscrits et archives de scène font ou une « esthétique de la tragédie corné¬ forme engendre le sens.
G. Forestier qui se situe dans l'orbe des ques¬ lienne » : c'est à mettre au jour la Nul doute non plus qu'une contribution
tions posées lors du colloque de Montréal en démarche créatrice de Corneille dans neuve soit apportée à la constitution d'une
1992 (« Les voies de l'invention aux XVIe et son mouvement particulier (comment génétique classique, même si demeure pro¬
XVIIe siècles ») et du séminaire 1996-1997 s'élabore une tragédie), comme son mou¬ blématique le transfert du modèle à d'autres
de l'ITEM («Écrire au XVIIe et au XVIIIe vement global (comment se construit une écrivains, tant il semble spécifique à
siècle l'ère
avant ») comment
des manuscrits
concevoir
modernes
une génétique
? poétique tragique) que nous nous Corneille et plus encore au texte dramatique
sommes employé. (Avant-propos) en général : « Corneille à l'œuvre », tel est
:

Ce ne sont pas les états du texte corné¬ bien, plus que l'appareil théorique, le propos
lien, par exemple les métamorphoses du Cid La notion clé est ici celle de « matrice de l'ouvrage. Resteraient donc à mettre à
entre l'originale de 1637 et la réédition de tragique » : d'inspiration aristotélicienne, le l'épreuve sur d'autres corpus les définitions
1660, trop rares, qui intéressent trajet cornélien de l'invention part du de la tragédie («genre fondé sur le principe
G. Forestier. Sa démarche est régressive, dénouement que lui imposent la tradition ou de la cause finale ») et du tragique (« manière
remontée dans un atelier disparu, mental plu¬ ses sources pour construire, ensuite seule¬ dont un auteur construit l'enchaînement des
tôt que matériel, dont seul le texte imprimé et ment, actions et intrigue destinées à la fois actions qui découle de la cause finale ») et à
ses paratextes livrent au regard critique atten¬ à y faire obstacle et à y conduire, « recou¬ se demander si le modèle est « fondateur du
tif les instruments masqués et les chemine¬ vrement de la matrice par les épisodes ». Il théâtre profane moderne ».

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