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CONFÉRENCE DES

• RÉGIES RÉGIONALES
DE LÀ SANTÉ ET DES
SERVICES SOCIAUX
D U QUÉBEC

•SANTÉ-PUBLIQUE-

1 LES PESTICIDES EN AGRICULTURE

ET LA SANTÉ

Recueil de textes

À l'Intention des répondants du réseau


de la santé et des services sociaux

En vue d'une participation aux

Cliniques sur la prévention liée à l'utilisation


des pesticides en agriculture »

Mars 1996, (ÛPA - CSST)

Benoit Glngras
Médecin-conseil en Santé et Environnement
Direction de la santé publique Chaudière-Appalaches

pour
Lie Comité de santé environnemental du Québec

WA
240
C564
1996
INSPQ - Montréal

'•SP 3 5567 0 07 0943


C O N F É R E N C E DES
RÉGIES RÉGIONALES
DE LA SANTÉ ET DES
SERVICES SOCIAUX
D U QUÉBEC

LES PESTICIDES EN AGRICULTURE

ET LA SANTÉ

Recueil de textes

À l'intention des répondants du réseau


de la santé et des services sociaux

En vue d'une participation aux

« Cliniques sur la prévention liée à l'utilisation


des pesticides en agriculture »

Mars 1996, (UPA - CSST)

Benoît Gingras
Médecin-conseil en Santé et Environnement
Direction de la santé publique Chaudière-Appalaches

pour
Le Comité de santé environnemental du Québec

MONTREAL
Les pesticides en agriculture
et ta santé -2- Le 9 février 1996

Le présent recueil est constitué de quelques textes et documents divers portant

sur les risques pour la santé reliés à l'usage des pesticides en agriculture. Il

résume des informations générales et pertinentes sur le sujet. Il a été préparé à

l'intention des répondants du réseau de la santé en vue de leur participation

éventuelle aux « cliniques sur la prévention liée à l'utilisation des pesticides » mises

sur pied par l'Union des producteurs agricoles (UPA) en collaboration avec la

Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST). Ces activités se

dérouleront dans le cadre de la semaine de la prévention en agriculture qui se

tiendra sur le territoire des différentes Fédérations régionales de l'UPA entre le 13

et le 22 mars 1996.
I
I
EXTRAITS DE

« TOUS LES MÉTIERS DE LA TERRE »

L'environne ment de la fenne laitière familiale

L'exposition des peisonnes aux contaminants

Benoît Gingias, md, M.sc

Direction de la santé publique

Chaudière-Appalaches

Août 1995
Les pesticides en agriculture
et la santé

NOTE AU LECTEUR

Bien que ces trois chapitres soient tirés d'un document portant plus spécifiquement sur la

production laitière, les informations et les données qu'on y retrouvent relativement aux pesticides

utilisés concernent également plusieurs types de productions agricoles où on pratique des activités

similaires.
LENMONNEMENTÙE LA FERME LAITIERE FAMILIALE
L'EXPQSIMN DESPERSONNES AUX CONTAMINANTS

L'USAGE DES PESTICIDES BM PRODUCTION LATT1ÈRE

Les pesticides en agriculture au Québec

Au Québec, l'agriculture utilise près de 8 0 % de tous les pesticides vendus au

l143)
Québec . Un peu moins de 3 millions de kilos de matières actives sont ainsi

appliquées annuellement dans les bâtiments et aux champs. Il sfagit dfune


\

augmentation de plus de 2 0 % en 1 0 ans alors que les superficies agricoles

na)
sont demeurées à peu près stables durant cette même période . Le ratio de

matières actives à l'hectare est passé de 0 , 7 3 kilo en 1 9 7 8 à 1,33 en 1 9 9 4


(143)

Les applications

La plupart des agriculteurs n'utilisent pas une très grande variété de produits.

Une étude du National Cancer Institute aux États-Unis a démontré que la

proportion d'agriculteurs ayant utilisé plus de 5 matières actives du type des

insecticides durant leur vie était de 7 % et de 2 0 % pour les herbicidest18ï. Les

producteurs laitiers font usage d'un nombre assez restreint de produits si on les

113
L WMOMCMDFT DE 1A FTPJ/E UUÎWŒ MOW
L'OPOSMON DES PERSONNES AUX COIMMFFLANTS

compare par exemple aux maraîchers [31. Aux champs, ils n'en n'appliquent qu'à

une période de l'année, parfois deux. Nous ne connaissons pas les quantités

spécifiques utilisées en production laitière.

Les pesticides utilisés en production laitière

Le tableau 1 4 énumère les principaux pesticides qui peuvent être utilisés sur les

fermes laitières.

Les pesticides aux champs

Les producteurs laitiers font usage de pesticides principalement dans les

champs. Les herbicides qui représentent 6 1 % de l'ensemble des pesticides en

agriculture sont largement utilisés sur les grandes cultures. Selon les données

de Statistique Canada, environ 8 5 % des cultures céréalières au Québec sont

traitées aux herbicides. La culture du mails qui ne représente que 1 8 % de la

superficie en culture au Québec a reçu plus de 6 4 % des herbicides agricoles

vendus en 1 9 9 2 . Une moyenne de 3 . 5 kg de matières actives par hectare a été

114
IN/MOMA/MDE U FERME URM/IE MAM
LEXPOSMO/TBES PERSONNES M COMUMAM

,1431
appliquée sur les cultures de mais en 1 9 9 2 eu Québec . Les producteurs

laitiers des régions en périphérie de Montréal, de la Montérégie et de la région

de Nicolet sont donc plus exposés aux pesticides de façon générale que ceux des

autres régions.

Les herbicides de la famille des triazines et des triazoles représentent 2 7 % des

herbicides en usage sur les cultures: Les aryloxyacides (15 %). les dérivés des

amides [ 2 0 %) et les carbamates (17 %) sont les autres types d'herbicides les

plus en usage sur l'ensemble des culturest143). Les proportions pour les fermes

laitières sont sans doute à peu près les mêmes. Le désherbage par des

herbicides non sélectifs comme le glyphosate est d'usage fréquent en production

laitière.

Les pesticides dans les bâtiments

Le contrôle des mouches d'étable et des parasites sur les animaux fait aussi

appel à une certaine variété d'insecticides. Les groupes des organophosphorés

et des pyréthrinoïdes sont les plus en usage ,54) . Les anticoagulants semblent le

type de rodenticide auquel on a le plus souvent recours.

llô
LWV/MMWTOEU FERME UR/M FAMILIALE
L'EXPOSITIONDES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

TABLEAU 14

Les principaux pesticides utilisés en production laitiàre

Type d'application Nom commun* Groupe chimique

Céréales - Herbicides 2,4-0 Arytoxyacide

2.4-OB Aryioxyacide

Atrazine Triezine

Bromoxynil Benzonitrile

Butilate Thiocarbemate

Cyanazine Triezine

Dicamba Dérivé benzoïque

Glyphosate Aminoacide

MCPA Aryioxyacide

MCPB Aryioxyacide

Mécoprop Aryioxyacide

Métoloahlor Dérivé amide

Paraquat Ammonium quaternaire

Simazine Triazine

- Insecticide Carbofuran Carbamate

Greins de semence - Captane Phtalïmide


Fongicides

Carbathiine Oxatiine

Manèbe Dithiocarbamate

Dans les bâtiments et sur Chlordane Organochloré


les enimaux - Insecticides

Crotoxyphos Organophosphoré

Dichlorvos Organophosphoré

Diméthoate Organophosphoré

116
L'BMMMEVENRDSM FZRMS LUI1ی FIUTIUALE
L'EXPQSÏÏIOA Û£S PERSO.WES AUX COTFÎAMITFAMTS

Type d'application Nom commun* Groupe chimique

Dans les bâtiments [suite] Fsnvalérate Pyréthrinoïde

Malathion Organophosphoré
-

Méthomyt Carbamate

Perméthrine Pyréthrinoïde

Pyréthrine Pyréthrine

Ronnel Organophosphoré

* Plusieurs produits commercialisés contiennent plus d'une matière active.


Source : Bernier (MAPAQ) 1988; Clermont (MAPAQ) 1 9 8 6 .

Les grains de semence sont habituellement enrobés de pesticide, surtout des

fongicides pour les protéger avant la germination. La manipulation des grains à

la période des semailles est une autre occasion d'exposition.

Les facteurs d'exposition

Les pesticides peuvent être absorbés dans l'organisme par quatre voies

possibles : cutanée (la plus fréquente chez les applicateurs], respiratoire,

digestive et oculaire. La manipulation des produits concentrés en liquide, en

poudre ou en granules représente la phase où il y a le plus de risque.

117
LENMONNEMENTDEU FERME U/T1ERE FAMILIALE
LEXPOSHON DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

Le type d'application

La pulvérisation dans les champs des produits dilués peut aussi occasionner des

situations ou l'agriculteur est exposé. La figure 1 2 illustre les risques associés

à l'utilisation d'un pulvérisateur.

Figure 12 : Sites à risque lors de l'utilisation d'un pulvérisateur à rampe

Rampe de
pulvérisation

Nettoyage et
entretien de
l'équipement

Dérive I o n
de vérifications

Manipulations I o n
du remplissage

Déblocage ou
changement des
buses bouchées

Tiré de : MEQ, MAPAQ, MSSS 1992.

118
LTmMMOt&TDSU nXMtlA/TmrAM/LW
iixpostrwoBPEBsomisAUX communs

L'application d'insecticides dans l'air des bâtiments et sur les animaux constitue

une occasion d'exposition pour Papplicateur mais aussi pour les personnes qui

s'y trouvent Nos observations nous indiquent néanmoins que l'usage d'un canon

électrique nécessitant une phase de préparation à partir d'un produit concentré,

le plus souvent un organophosphoré, a décliné au profit de la canette aérosol

avec laquelle on pulvérise un pyréthrinoïde moins toxique.

La protection personnelle

Les agriculteurs, de façon générale, se protègent peu des pesticides. Notre

observation personnelle depuis une quinzaine d'années l'a confirmé quoiqu'on

puisse remarquer une légère amélioration. Une étude réalisée au Québec en

1 9 8 7 a démontré que les agriculteurs n'exécutent de manière sécuritaire que

4 2 % à 6 0 % des tâches de manipulation des pesticides (201) . Une étude-pilote

sur l'exposition des agriculteurs à l'atrazine a été réalisée en 1 9 9 2 par le Centre

de toxicologie du Québec. Les résultats de cette étude ont permis de mesurer

des niveaux quantifiables de l'herbicide et de ses principaux métabolites dans la

(340
majorité des échantillons d'urine obtenus l

•i i » > « 1 — , — r r , - -, , i j ^ , , , n »n»., ^ ^ • p. . . • i » , m , T[ f •» • MM^mkh.

119
LENVINONNEUE^ DE U MJISIMRMMMS
LEXPOSIMN DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

Une étude portant sur les applicateurs agricoles de pesticides en Saskatchewan

a démontré les faits suivants (244ï :

6 6 % des agriculteurs ne portaient pas de protection vestimentaire

adéquate

seulement 2 5 % portaient un masque respiratoire

5 0 % avaient déjà eu des éclaboussures ou un renversement de liquide

sur les mains ou les vêtements

5 0 % avaient déjà inhalé directement des vapeurs de pesticides

Malgré cela, il semble que la majorité des agriculteurs, du moins chez les

producteurs maraîchers, jugent que les dangers pour la santé reliés à l'usage

des pesticides sont sérieux (51) .

120
I ENVIRONNEMENT ÛEU AMU/MR/MM
HXPOSFTLON DES PERSONNES AUX C0NTAMMN7S

L'entreposage des pesticides à la ferme

En ce qui concerne l'entreposage, notre expérience sur le terrain nous a appris

que le plus souvent, l'entreposage des pesticides à la ferme n'est pas adéquat,

du moins pour les jeunes enfants. Au Nouveau-Brunswick. on a déjà démontré

que dans 3 0 % des cas les agriculteurs entreposent leurs pesticides au sous-sol

n53ï
de le maison durant l'hiver .

121
l'environnementdeu fmsumozsram/wis
£ EXPOSITION DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

LES ATTENTES RBJÉES À L'EXPOSmON AUX PESTICIDES

Dans une section précédente, nous avons vu que même si les producteurs

laitiers ne sont pas de grands utilisateurs de pesticides comparativement aux

applicateurs spécialisés, la plupart d'entre eux sont néanmoins exposés à

diverses substances, parfois dans des conditions nettement à risque. L'usage

d'insecticides dans les bâtiments, notamment du groupe des organophosphorés,

est fréquent, voire quotidien durant les mois d'été.

Après avoir revu rapidement quelques considérations d'ordre général, nous

aborderons les effets aigus puis les effets chroniques attribuables à l'exposition

aux pesticides. Bien sûr, nous ne discuterons pas en détail de l'effet de chaque

type de pesticide susceptibles d'être utilisés en production laitière mais nous en

verrons quelques éléments.

Le sujet des effets cancérigènes attribuables aux pesticides sera traité dans une

section spécifique eux questions des cancers observés en agriculture et en

production laitière. .

208
I ENVIRONNEMENT DE u FERME UUTIERE FAMILIALE
lEXPOSiïKN DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

Quelques considérations générales

Un thème complexe

Le thème des pesticides est une question très complexe. On a souvent l'habitude

dans divers milieux d'aborder cette question globalement. Pourtant, ce que nous

entendons sous le vocable «pesticide» est un ensemble très varié de substances

appartenant à des groupes chimiques très différents qui ont des effets multiples

sur les organismes vivants selon les produits en cause.

Beaucoup de facteurs influencent

Les effets des pesticides sur la santé sont donc très diversifiés. Ils sont

déterminés par plusieurs facteurs dont le degré de toxicité de la matière active,

la nature des substances ajoutées (parfois dites inertes : émulsifiants. solvants,

etc.) et l'importance de l'exposition. Celle-ci est fonction de la concentration du

produit en cause, de sa formulation, de la voie d'absorption, des quantités

utilisées, de la durée de l'exposition et du poids du sujet t 2 a 7 '. D'autres facteurs

comme la transformation dans l'organisme de certains produits en métabolites

209
L ENVIRONNEMENT DE U FERME U/ÏÏERE FAM/WLE
L'EXPOSITIONDES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

plus toxiques, la tendance de la substance à s'accumuler dans l'organisme, l'effet

combiné très mal connu du à l'exposition à une grande variété de substances et

le rôle des diverses conditions de travail comme, par exemple, la chaleur et

l'humidité, sont susceptibles d'aggraver l'action des pesticides sur l'organisme

(282)

Des atteintes variées

Des études toxicologiques tant chez l'homme que chez l'animal et un bon nombre

d'études épidémiologiques ont permis d'identifier une grande variété d'atteintes

possibles sur la santé des personnes exposées aux pesticides. Une revue des

effets potentiels des 5 0 pesticides les plus utilisés au Québec a été publiée en

C7SI
1987 . Ce recueil des données toxicologiques et épidémiologiques a rapporté

les principaux types d'atteintes aiguës et chroniques mis en évidence : des

atteintes oculaires, hépatiques, neuropsychiques, respiratoires, musculo-

squelettiques, cutanées et hématopoïétiques, ainsi que des effets tératogènes et

cancérigènes.

2I0
immow/asnTBSu FEME ummrAWWiE
L'EXPOSIWN DES PERSONNESAUX CONTAUWA/fTS

Des connaissances limitées

Pour la plupart des pesticides, il n'est pas possible d'établir une relation dose-

effet ia8a) . Le plus souvent les paramètres biochimiques vont être modifiés avant

que n'apparaissent des signes cliniques de toxicité (figure 3).

Globalement, les connaissances sur les risques associés aux pesticides sont

encore très limitées. On estime qu'elles sont adéquates pour à peine 1 0 % des

matières actives l26S1 .

Une fréquence d'atteinte peu connue

Les informations que nous possédons au Québec sur la fréquence des

intoxications par les pesticides concernent presque uniquement les effets aigus.

Elles nous proviennent du Centre antipoison du Québec (CAPQ].

211
immmmrèVIA fmïummrAi/iLùus
L £XPQSMOFI OSS P&SWM AUX CONTAMINANTS

L'ensemble des cas rapportés

En 1 9 9 4 , le CAPQ a rapporté plus de 1 5 0 0 cas d'intoxications légères ou

(43)
graves à la suite d'une exposition aux pesticides . Près de 6 0 % des cas

surviennent chez des enfants d'âge préscolaire qui absorbent accidentellement

ces produits. Les intoxications surviennent le plus souvent avec des insecticides

tandis que les herbicides sont globalement beaucoup plus utilisés (figure 4).

Cependant, les insecticides sont les produits les plus vendus à des fins

(143ï
domestiques .

Figure 3

ÉVOLUTION DES MANIFESTATIONS DE L'ABSORPTION DES PRODUITS


TQXIGUES DANS L'ORGANISME
d

Dom
léthale

Résultats de
l'autopsie

Signes
d'intoxication

Modifications enzymatioues
dans le plasma ou les cellules

Présence de produits toxiques


et/ou de métabolites dans le sang
ou les urines
Absorption de produits coxiQues

"Exposition"
0'après Morgan. 1980.

212
L'ENVIRONNEMENT DE IA FERME U/TIERE RAMLUALE
IWVSMN DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

En agriculture

La fréquence des intoxications provenant du milieu agricole et en particulier en

production laitière ne nous est pas connue, tant pour les enfants que pour les

utilisateurs. Des enquêtes menées auprès d'agriculteurs québécois qui utilisaient

des pesticides ont déjà révélé que de 4 0 % à 6 0 % d'entre eux auraient déjà

(44< 2 0 1
présenté des symptômes attribuables à une exposition aux pesticides 1

Une étude albertaine avait aussi obtenu des résultats du même ordre de

ï174)
grandeur . On ignore l'ampleur du problème en milieu agricole en ce qui

concerne les enfants.

La fréquence des effets chroniques

On connaît encore moins bien la fréquence des effets chroniques dus à

l'exposition aux pesticides au Québec. Ceci est dû au fait qu'il est très difficile de

documenter cliniquement de tels cas. Quelques informations sur des études

épidémiologiques portant sur des atteintes chroniques seront présentées après

avoir abordé sommairement la question des effets aigus consécutifs à l'exposition

à des pesticides en agriculture.


immmMWûfùt frmummrAM/wis
LEXPOSIÏLON DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

Des effets aigus sur la santé

La toxicité aiguë des pesticides, quoique mieux documentée que les effets

chroniques, n'est que partiellement connue. Elle est généralement déterminée

par la dose létale^ IDL^ et la concentration létale& (CL^).

Les indicateurs de toxicité aiguë

Une DLgo par absorption digestive et par absorption cutanée est généralement

établie pour chaque produit à partir des études expérimentales chez l'animal et

dans certains cas des effets toxiques documentés chez l'humain.

L'utilisation de la D L ^ comme indicateur de la toxicité aiguë des pesticides est

utile mais comporte beaucoup de limites.

D'abord la variation dans la dose létale peut être très grande d'une espèce

animale à l'autre. En plus, l'interprétation de l'importance du risque associé à la

DLgQ varie grandement d'un organisme à un autre comme l'indiquent les

exemples apportés au tableau 14. À cet effet, on peut constater que

2I4
L'ENVIRONNEMENT DELA FERME UI71ERE FAMILIALE
L'EXPOS/MM DES PERSONNESAUX CQRTAMWAMTS

l'interprétation de Santé Canada est particulièrement «libérale» comparativement

à d'autres organismes ou auteurs.

Tableau 14

EXEMPLES DE LA VARIATION DANS L'INTERPRÉTATION DE LA


DLgo SELON LES ORGANISMES

DU* OMS8 Hodge et Gosselïn,


orale en SBESC 1 Sterner3 Smith et
mg/kg Solide . Liquide Hodge4

21 Risque Très Très Fortement Extrêmement


modéré dangereux dangereux toxique toxique

101 Risque Modérément Très Modérément Très toxique


faible dangereux dangereux toxique

500 Risque très Peu Modérément Légèrement Modérément


faible dangereux dangereux toxique toxique

INTERPRÉTATION

légèrement 101-500 >500 >2000 1000-100 000 5000-15 0 0 0


conque ou
risque faible
ou peu
dangereia

SANTÉ ET BBJ ÊTRE SOOAL CANADA. Manipulation des pesticides. Manuel de sôartô. 19S4.163 p.
ORGANBATDN MONDtALE DE LA SANTÉ. The Who recommended classification at pesticides hazard and guidelines to
classification 1990-1991. Docunem OMS non publié WHO/PCS/90.1. Dans OMS 1991. ïut&saoon des passades en
agriculture et ses conséquences pour la santé putiçua. Organisation mondiale de la santé en coileboraoon avec le Programme
des Nation Unies poir Penvircnement 1990.149p.
OQCHANN. WA. GSUROE, H.W. Toxicology of drugs and chemicals. New-Yor*. Academic Press.1969.
GCSSBJN. R£.. SMfTH.fl-P-HQOGE. KC. Ginical eoneotogy of conuiiertial produits. 5th ed. Baltimore: Wiliams &
Williams, 1984

215
LmmWEMDTDFU FEPMIMÏÏffl FAMILUII
I ZXPOSmOM DESPESSOMESAL'X CQATAMLWtlS
.4 • • . t s — • • I L l H - H l _ » l ». I T i m — « S I M ! . ' » W» •• — •• "" ' T " f ' . . . . . - « . . „ . f . - -. — s . : .

La DLgo ne permet pas non plus d'illustrer les effets à court terme sur la santé

qui ne sont pas mortels. Elle n'informe pas davantage des problèmes qui

pourraient être associés à un contact prolongé ou répété à de faibles doses.

En vertu de la Loi fédérale sur les produits antiparasitaires, un symbole

avertisseur relatif notamment à la nature toxique du pesticide apparaît sur le

contenant de chaque produit. Le degré du risque est établi à partir de critères

fixés avec la collaboration de Santé Canada en fonction de la DLgo digestive et

cutanée de la matière active. Les critères servant à déterminer les différents

degrés de toxicité aiguë pour le symbole «poison» sont résumés à la figure 5. À

titre d'illustration, la figure 6 montre les valeurs approximatives de la DLg0 de

quelques pesticides pouvant être utilisés dans les champs ou les bâtiments par

les producteurs laitiers.

216
Figure 4

FRÉQUENCE COMPARATIVE DES INTOXICATIONS ET DES VENTES


DE PESTICIDES AU QUÉBEC PAR TYPE DE PRODUIT (1992)

% INSECTICIDES HERBICIDES FONGICIDES RODENTICIOES

Intoxications Ventes

SOURCES : Gorse, 1995; Sanfaçon, 1995

Figure 5

CRITÈRES DE DÉTERMINATION POUR LE DEGRÉ DU RISQUE « POISON »

TOXICITÉ AIGUË TOXICITÉ DISTILLAT DE


SYMBOLES CHRONIQUE PÉTROLE
DL50 digestive DL50 cutanée

® <500 < 1000 MORTEL SI < 10 % USAGE


DOMESTIQUE

500 1000 ATTEINTE


A A IRRÉVERSIBLE —

1000 2000 NON MORTELLE

1000 2000 ATTEINTE


A A RÉVERSIBLE —

"W 2500 5000

ADAPTÉ DE : Santé et Bien-être social, Canada, 1984


Figure 6

ILLUSTRATION DE LA DL50 DE QUELQUES PESTICIDES POUVANT ÊTRE


UTILISÉS EN PRODUCTION LAITIÈRE ET INTERPRÉTATION DU DEGRÉ DU RISQUE"

Interprétation DL50 Digestive


de la toxicité Milliers
selon Santé 4 6 8 10 12
Canada 1984 10000
Chlorotalonil F 9000
Captan F 6200
TOXICITÉ Métiram F 5600
TRÈS Glvphosate H 5000
LÉGÈRE Simazine H
Butilate H 3500

2500
Métholachlore H 2000
TOXICITÉ Perméthrine I** 1750
LÉGÈRE Atrazine H
DicambaH 1600
Amitrol H 1100

Malathion I
1000
Mécoprop H 930
Dichloiprqp H 800
TOXICITÉ 2,4- DB H 700
MODÉRÉE MCPB H 650
Diméthoate I
MCPA H 600
560
2.4- D H 375
TOXICITÉ Caibaiyl I
255
ÉLEVÉE Diazinon I
Cyanazine H 230
228
Bromoxynil H 190
TOXICITÉ Chlorpyiifos I
Paraquat H 135
TRES Lindane I 100
ÉLEVÉE Bromure de Méthyl F 88
Phosphore de zinc R 50
45
Carbofuran I
TOXICITÉ 8.
EXTRÊME

F = Fongicide
H = Herbicide
I = Insecticide
"Selon OMS, 1991 "DL50 Cutanée R = Rodenticide
La toxicité aiguë peut aussi être définie par-la C U c reliée cette fois au risque

d'absorption par voie respiratoire. En plus des risques d'intoxication, les

symboles sur l'étiquette permettent d'identifier le degré du risque relatif au

caractère corrosif, inflammable ou explosif du produit employé.

Des symptômes difficiles à reconnaître

Le plus souvent, les signes et symptômes d'une intoxication aiguë aux pesticides

sont plutôt vagues et non spécifiques. La personne affectée a souvent tendance

à attribuer ces malaises à une autre cause qu'à une intoxication. Mais lorsqu'on

soupçonne cette éventualité, on peut la plupart du temps identifier le moment où

l'exposition a eu lieu, généralement quelques heures auparavant. La rapidité et

l'importance des manifestations dépendent du produit employé, de la voie

d'exposition, de ia dose reçue, d'une certaine sensibilité individuelle, et pour des

produits dont l'effet est cumulatif, des expositions antérieures ® C/Ï . Les signes

et symptômes les plus fréquents sont décrits au tableau 15.


L'ENVIRONNEMENT DELA FERME UITTERE rAMIUALE
L EXPOSITION DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

Tableau 15

SIGNES ET SYMPTÔMES GÉNÉRAUX RELIÉS À UNE INTOXICATION AUX PESTICIDES

i FQ PI U S FRÉQUENTS

V Maux de tfite
V Fatigua
4 Manque d'appétit
V* Nausée
/ Étourdissement
V Irritation de la peau et des yeux
pour certains pesticides

UNE nSfTT3XCATON PLUS GRAVF, g=* fTM I F TYPE


DE PESTIOOE IMPLIQUÉ
/ Digestif
-vomissements
•crampes abdominales
-diarrhée

V" Neurologique
-tremblements
-faiblesse
-nervosité
•sudation excessive
-vision embrouillée

V Respiratoire
-dyspnée
•bronchorhée

• n trouvera au tableau 1B une description sommaire des effets plus spécifiques

attribuables à certains types de pesticides pouvant être utilisés en production

laitière. Enfin, le tableau 1 7 est une reproduction d'un tableau publié en 4

sections dans le «Manuel de sécurité» de Santé Canada ( 1 9 8 8 ) (Santé et Bien-

(3421
être social à l'époque) sur l'usage des pesticides .

220
Tableau 16

EFFETS GÉNÉRAUX RELIÉS À UNE INTOXICATION


SELON LA CATÉGORIE DE PESTICIDE

CA1ÉGORES DE TYPES DE TYPES D'EFFETS SUR L'ORGANISME


PESTICIDES PESTICIDES

Organophosphorés 1 Inhibition irréversible de l'activité de la cholinestérase


Dysfonctions du système nerveux central

Carbamates 1 Inhibition réversible de l'ectivité de la cholinestérase


H Dysfonctiona du système nerveux central
F

Organochlorôs 1 Stimulation du système nerveux central

Nitrophénota H Toxiques pour le foie, les reins, le système nerveux

Dipyridfles H Toxiques pour le foie, les reins, la peau, les yeux


(Paraquat : fibrose pulmonaire) (Diquat : système digestif)

Aryfoxyacidee H Irritants pour la peau, les yeux, les muqueuses respiratoires et digestives
Pyrethrine-oTdes 1 Allergies de contact ; dermatites ; rhinite allergique ; esthme

Anticoagulants R Affectent le mécanisme de la coagulation


i -L-iii.u

* I - insecticides ; H - herbicides ; F - fongicides ; R - rondenticides


Adapté de : Shaver et al. 1 9 9 1

/
TABLEAU 17

SIGNES ET S Y M P T Ô M E S C O U R A N T S D ' E M P O I S O N N E M E N T P A R LES PESTICIDES


L MM.WMVT ÛT:TIFERME LT/ÏÏÛŒ ?'AM/LL4LC
imwsnoy D£Ï psmwzs .wx comMiuvrs

En plus de la symptomatologie générale et parfois plus spécifique qui est

présentée aux tableaux 1, 2 et 3, quelques problèmes particuliers dus à

l'exposition aux pesticides méritent d'être soulignés.

Quelques problèmes particuliers ...

... cutanés

Plusieurs pesticides sont capables de causer des dermatites de nature diverse.

Souvent, elles sont plutôt dues à des substances ajoutées (solvants,

antimoussant) qu'aux matières actives elles-mêmes. Le risque est plus grand

lorsque le pH du produit est < 5 ou >8 (12). Dans certains cas, il s'agit de

manifestations allergiques ( 1 3 , 14). Les vêtements contaminés non lavés

quotidiennement en sont parfois la cause. Des lésions oculaires, surtout avec

des produits en poudre ou en granules, peuvent aussi survenir lorsqu'ils

contiennent des substances irritantes.


LENV/MNNEMENTDELA FTRMUMMRAMLÙM
L'EXPOS/77QN PES PERSONNES AUX CONTAMINANTS ^ ^ ^ ^ R,-.R„.R-„R

... respiratoires

Plusieurs auteurs ont aussi associé certains problèmes respiratoires à

l'exposition à des pesticides. Le paraquat spécifiquement, un ammonium

quaternaire, est bien reconnu comme pouvant causer une fibrose pulmonaire

irréversible tant par inhalation, ingestion qu'en absorption cutanée ®211. Ce type

ï61ï
de lésion a déjà été décrit comme le «poumon du pesticide» . On ne connaît

pas la fréquence de l'utilisation du paraquat comme herbicide non sélectif en

production laitière mais elle est sans doute occasionnelle.

Les inhibiteurs de l'acétylcholinestérase, c'est-à-dire les insecticides

organophosporés et les carbamates (insecticides, herbicides ou fongicides],

peuvent provoquer une crise cholinergique lors d'une exposition sévère avec
»

notamment des manifestations respiratoires : hypersécrétions bronchiques,

n s a 50
hypersalivation, bronchospasme et parfois détresse respiratoire \ À ce

propos, mentionnons une étude réalisée en Saskatchewan en 1 9 8 2 - 1 9 8 3 qui a

démontré que l'asthme était nettement associé au taux d'utilisation des

t352ï
carbamates . L'inhibition de l'acétylcholinestérase due aux carbamates est

réversible, contrairement aux organophosphorés.

224
I-ENURONNENENT OE U /ERNE UMM MOW
L'EXPOSMONDK PERSONNESAUX CONTAMINANTS •

... du système nerveux

Des manifestations aiguës ou subaiguës du système nerveux central ou

n59)
périphérique ont aussi été reliées à l'exposition à des organophosphorés .

Parfois, il s'agissait de modifications du c o m p o r t e m e n t a l

Rappelons qu'en production laitière, des insecticides organophosphorés et parfois

du groupe des carbamates sont utilisés pour le contrôle des mouches et des

parasites dans les bâtiments et directement sur les animaux ( e a 541


De plus,

certains insecticides de la famille des organochlorés, le lindane particulièrement,

sont encore couramment utilisés à cette fin c381 l Ce type de pesticide est bien

{2a7
reconnu pour son action stimulante sur le système nerveux centra] \

Si la question des intoxications aiguës aux pesticides dans la population agricole

laitière est difficile à cerner, celle des atteintes chroniques l'est encore plus.

225
L'ENVIRONNEMENTDE U FIRME ummr.wuus
L'EXPOSITION DES PffîOiïNES.WXCONTAMlNANTS^ ^ ^ ^ ^

• e s effets chroniques sur la santé

L'intoxication chronique, résultat de l'absorption de faibles doses de pesticides

durant plusieurs jours, plusieurs mois ou même plusieurs années ou à la suite

d'intoxications aiguës répétées est généralement insidieuse.

Des symptômes auxquels parfois on s'habitue

Il est très difficile de reconnaître les effets dus aux expositions répétées et à long

terme aux pesticides à cause de la nature non spécifique et souvent subtile des

signes et des symptômes. Les liens de cause à effet sont difficiles à démontrer

car la relation dose-réponse est rarement documentée dans les études portant

(282ï
sur les expositions chroniques . Très peu d'indicateurs d'exposition sont

utilisables. Le dosage de la cholinestérase sanguine qui est le reflet de

l'exposition aux inhibiteurs de cette enzyme par exemple n'est pas une mesure

de surveillance en usage auprès des agriculteurs au Québec.

Dans plusieurs cas, les symptômes d'une atteinte chronique se présentent sous

forme de malaises persistants auxquels on s'habitue plus ou moins comme la

226
immMEMWûSu fwrumffirMiLW
IZXPQSmON DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

fatigue, les maux de tête fréquents, le manque d'appétit, une perte de poids.

L'exposition chronique à certains pesticides peut affecter divers organes ou

systèmes comme les poumons, les reins, le foie, le système nerveux, le système

a5
sanguin et entraîner des troubles de la reproduction \ Par ailleurs, plusieurs

types de cancers ont aussi été associés aux pesticides.

Nous aborderons sommairement certains des effets chroniques particulièrement

d'intérêt qui pourraient être reliés à des pesticides utilisés en production laitière.

La question des cancers qui sera traitée dans une section spécifique abordera,

entre autres, ceux qu'on pourrait attribuer à l'usage de certains pesticides.

Des effets chroniques particuliers...

Ceux que nous soulignons ici sont des manifestations souvent subtiles relatives

au système nerveux et à des troubles de la reproduction.

... sur le système nerveux

» .

227
LZWPONNEMENTDEU PENNE UMEPE FAMILIALE
L EXPOSITION DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

Certains types de pesticides présentent un intérêt particulier à cause de leur

caractère neurotoxique, notamment les organochlorés, les organophosphorés,

les carbamates et les dérivés de l'ammonium quaternaire (paraquat). Les

pyréthrines et pyréthrinoïdes pourraient aussi avoir un tel effet.

Certains types de pesticides neurotoxiques

L'acétylcholine est un important neuromédiateur. En plus des caractéristiques

d'intoxication aiguë dont nous avons pariées, les inhibiteurs de cette enzyme

pourraient, selon un bon nombre d'études, entraîner des dysfonctions chroniques

du système nerveux central et périphérique, soit à la suite d'une intoxication

t3 7, 3241
aiguë unique documentée * ou comme conséquence d'une exposition

0 8 a 2231
occasionnelle ou fréquente ou à la suite de faibles expositions répétées

(86)

Le mécanisme d'action pourrait s'expliquer par un blocage par phosphorylation

(23ï
de la neurotoxic esterase (NJ.EI . L'importance de ce problème chez les

producteurs laitiers n'est pas rapportée.

228
L'ENVIRONNEMENTDE U FERME IA/77ERE FAMILIALE
L'EXPOSMON DES PERSONNES AUX CONTAMINANFS ,,, . ,,,,

Les insecticides de la famille des pyréthrines et pyréthrinoïdes souvent utilisés

dans les étables et sur les bovins et généralement considérés comme peu

toxiques chez les mammifères possèdent néanmoins des propriétés

neurotoxiques bien documentées chez les animaux11141. Les effets sont plus

marqués lorsque les produits sont associés aux substances potentialisatrices qui

accompagnent habituellement les matières actives pour ce type d'insecticide. Là

encore on ignore l'importance de ce type d'effet chez les éleveurs de bovins.

Certains types de neuropathies

Plusieurs études de type écologique ont soulevé l'hypothèse d'un rôle déterminant

que pourraient jouer les pesticides dans l'apparition de pathologies comme la

maladie de Parkinson Ut 8 ' 3 5 0 ) . Une telle corrélation a d'ailleurs été établie au

C7,8)
Québec dans neuf régions rurales mais une autre publiée postérieurement

par d'autres auteurs québécois n'a pas démontré ce lien(4071. En Alberta, on a

aussi reconnu une association plus spécifique entre l'usage d'herbicides et la

maladie de Parkinson (350) .

229
t'WmmvWTDtU mMSUMRSfAMOJAlS
LSXP0SI770N DESPMSOMESAUXCOmMAm __ n

Ce genre d'association, toujours dans des études écologiques, a également été

démontrée relativement à la maladie d'Alzheimer. Ces deux pathologies ont sans

doute une origine multifonctionnelle où la vie en milieu rural pourrait constituer

t236ï
un facteur de risque .

... sur les systèmes de la reproduction

On attribue à plusieurs pesticides divers troubles de la reproduction selon des

( 2 0 7 , 7 5 , aeai
études toxicologiques et quelquefois épidémiologiques . Il s'agit de

malformations congénitales, d'avortement spontané, de prématurité et d'effets

mutagènes. À titre indicatif, le tableeu 1 8 liste quelques produits à potentiel

tératogéne pouvant être utilisés en production laitière (cette liste n'est pas

exhaustive).

230
IWMMA/EVRMU FERME U/WREPAMIUALE
L EXPOSITION DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

Tableau 18
QUELQUES PESTICIDES À POTENTIEL TÉRATOGÊNE POUVANT
ÊTRE UTIUSÉS EN PRODUCTION LAITIÈRE

PESTICIDES

Avermectan I Endosutfan I
Benomyl F Ethion r
Bladex [Cyanazine] H Dichtorure d'éthyfône Fum
Bromoxynil H Folpet F
Captan F Pidoram H
Carbaryl [Sevin] I Hydrazide maléique RC
2.4-0 acid H Trichlorfbn I
Dinoseb H Trifluralin H
Diquat H Warfarine R

•FJungidde
FUM-fumigant
H-herbtade
l-insecdcide
R-rodentidde
RC-règulateur de croissance

Adapté de : Moses, 1989


Source ; EPA, juin 1988

Au Québec, une étude rapportée en 1 9 8 7 a démontré une fréquence

significativement plus élevée de mortalité néonatale et de certaines

malformations congénitales en milieu agricole comparativement à d'autres

secteurs de travail. Les auteurs ont émis l'hypothèse d'un lien avec l'exposition

ÏS43Ï
aux pesticides .

231
ù&wmmmœiA frmummr.iMMtf
LLXPOSMONOESPSXSOMESMCONTAMMNTS
»m«hr«ti

Certaines recherches ont d'autre part associé des problèmes d'infertilité

ï363ï (217ï
masculine à l'usage de pesticides , dont le 2,4-D . Enfin, une étude

récente a rapporté une fréquence légèrement élevée, mais de façon significative,

de malformations des membres inférieurs combinées à d'autres anomalies

congénitales chez des nouveau-nés dont un des parents était exposé aux

t222J
pesticides , entre autres chez dés agriculteurs.

L'exposition à de faibles concentrations de pesticides peut aussi se produire par

la consommation d'eau de puits contaminée.

Une méfiance qui n'est pas généralisée

Comme nous le voyons, nous savons relativement peu de choses de l'ampleur

des risques résultant de l'utilisation tout de même assez fréquente

d'antiparasitaires en production laitière. Mais les circonstances d'exposition sont

nombreuses, probablement surtout parce que les gens se méfient peu de ces

produits.

232
L -ENWONNENENTOEU FMEUMMRAMMII: -
L'EXPOSITION DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

Dans ce contexte, on se permet de présumer que les effets des pesticides sur

la santé des agriculteurs laitiers et des membres de leur famille sont assez,

importants pour se préoccuper de les prévenir. Certains efforts y ont déjà été

consentis mais beaucoup reste à faire.

233
LzmmmmoeurmetMTmMLW
LEXPOSITION DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

LES CANCERS DANS LA POPULATION AGRICOLE LATT1ÈRE

La question des cancers reliés à l'agriculture a intéressé un grand nombre de

chercheurs depuis quelques années. Quelques revues des études

épidémiologiques ont été réalisées sur le sujet « ^ 1 6 1 . Les études descriptives

sur la mortalité et la morbidité dans la population agricole et les études

épidémiologiques à visée analytique [cohortes et cas-témoins) sur les cancers

sun/enant dans ce milieu font les mêmes constatations : certains cancers dans

la communauté agricole sont plus fréquents que dans la population en général,

d'autres moins. Nous présentons dans ce chapitre une revue sommaire portant

sur les cancers en agriculture en observant d'abord quelques particularités quant

à leur fréquence. Nous discuterons des contaminants agricoles les plus

susceptibles d'être reliés au développement de cancers, dont les pesticides en

particulier. Nous jetterons un regard sur ce type de problème spécifiquement

en production laitière puis terminerons en rappelant les principaux travaux

réalisés au Canada et au Québec sur ce sujet.

244
L'ENVIRONNEMENT DE U FERME IMTIERE FAMILIALE
LEXPOSIWN DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

Particularités sur la fréquence des cancers en agriculture

Le tableau 2 0 indique les cancers à fréquence accrue et ceux à fréquence

réduite lorsqu'on compare le milieu agricole à l'ensemble de la population.

TABLEAU 2 0

Fréquence des cancers dans la population agricole


comparativement â la population générale

Les cancers à fréquence accrue Les cancers à fréquence réduite

Système lymphatique Tous les cancers


- lymphome non hodgkinien Poumons
Oesophage
Système hématopoïâtique Vessie
- leucémies Colon
- myélome multiple Foie
Reins
Tissus de soutien
- sarcome des tissus mous

Lèvres et peau

Estomac

Prostate -

Cerveau
Sources : Blair et al. 1965; Pearce et al. 1990: Blair et al. 1991.

a Ir - y "

245
immmmm-ùEu FERME U/TIERE MUM
L ^ K g ^ f OES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

Les cancers à fréquence réduite

Le taux de mortalité due à tous les types de cancers dans la population agricole

est inférieur à celui de la population en général de même qu'à la mortalité par

cancer dans les autres groupes professionnels (15,891,161 . Ce phénomène est

surtout causé par le nombre de décès moins élevé dus au cancer du poumon.

La plupart des auteurs attribuent cette situation au fait qu'en milieu agricole, on

fume moins que dans l'ensemble de la population. D'ailleurs, les autres types de

cancers habituellement reliés au tabagisme sont aussi moins fréquents dans

cette population < i a i 8 1 ï .

Les cancers à fréquence accrue

D'autre part, les cancers en excès chez les agriculteurs ont une grande variété

(191
histologique et ne révèlent aucune étiologie commune . On a observé

cependant que plusieurs de ces cancers (lymphome non hodgkinien, myélome

multiple, mélanome, cancer de la prostate, cancer du cerveau] semblent aussi

en évolution dans la population en général (87ï . Parmi eux, on retrouve aussi les

types de cancers qui affectent de façon particulière les personnes ayant une

246
L'ENVIRONNEMENT DE U FERME IAIT1ERE FAMILIALE
L EXPOSITION DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

déficience immunologique (lymphome, leucémie, sarcome des tissus mous,

[19.17)
mélanome, cancers de la lèvre, de l'estomac et du cerveau]

Au Canada, on observe aussi que quatre des cinq types de cancers qui affichent

régulièrement une augmentation de leur taux d'incidence annuelle sont également

l1B11
ceux qui sont en excès chez les agriculteurs .

• e s résultats variables

Les études épidémiologiques et les méta-analyses qui ont été effectuées

démontrent que la force des corrélations (MRR) entre ces cancers et

l'agriculture est très variable (tableau 21) ( 1 9 1 . Une corrélation forte indique que

le MRR est >1 et que la limite inférieure de l'intervalle de confiance est aussi >1

alors que dans le cas des corrélations moins fortes, la majorité des études

démontrent des excès de cancers mais avec des résultats pour l'ensemble des

études qui ne sont pas statistiquement significatifs. (MRR >1; intervalle de

confiance : <1 - >1 )•

247
L'ENVIRONNEMENT DE LA FERME UI77SRE FAMILIALE
L'EXPOSITION DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

TABLEAU 21

Fréquence élevée des cancers en agriculture

Corrélation forte Corrélation non significative


(MRR*>1; IC** : >1->1] [MRR*>1; IC** : <1->1]

Maladie de Hodgkin Lymphoma non hodgkinien


Myélome multiple Sarcome des tissus mous
Leucémie Cerveau
Mélanome
Lèvre
Estomac
Prostate
* MRR • Méta risque relatif
** IC • Intervalle de confiance
Source : Blair et al, 1991 a.

Plusieurs causes expliquent ces variations et même dans certains cas des

<16. 191
résultats contradictoires. En voici les principales

le grand nombre de contaminants en cause;

la difficulté de bien évaluer l'exposition; l'agriculture en général est souvent

utilisée comme facteur d'exposition. Or, les pratiques agricoles varient

d'une production à l'autre et d'un pays à l'autre;

248
L'ENVIRONNEMENT OE U FERME UIT1ERE FAMILIALE
L'EXPOSITION DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

la difficulté de bien classifier l'exposition; la tentative d'utiliser comme

facteur d'exposition des produits spécifiques a pour résultat de diminuer

l'estimation du risque relatif et à tendre les conclusions vers l'hypothèse

nulle;

les cancers sont des pathologies qui mettent plusieurs années à évoluer

alors que les caractéristiques de l'exposition en agriculture évoluent dans

le temps;

il est probable que des diagnostics précis dans plusieurs cas ne. sont pas

portés.

Les contaminants à potentiel cancérigène

Un grand nombre de contaminants que l'on rencontre dans l'environnement des

fermes laitières sont des cancérigènes reconnus ou probables. Le tableau 2 2

énumère les principales substances concernées en fonction de la force de leur

(291 16 17 396 261 262 351)-


association avec certains types de cancers en agriculture

249
L WV/ROMI/WR D£ u EEPME UMM EAM/LUIS
L EXPOSMON DES PERSONNES AUX CONTAMINANTS^ ^ ^

En plus de celles identifiées dans le tableau 22, mentionnons les corrélations

suivantes :

les herbicides dérivés de l'acide phénoxyacétique ont été reliés à plusieurs

(161
types de cancers ;

le carburant diesel et les gaz d'échappement ont été associés au

lymphome non hodgkinien (LNH) et au myélome multiple en agriculture t396ï ;

les gaz d'échappement contiennent un cancérigène connu, le benzène, et

5 produits classés comme étant probablement cancérigènes11771;

les poussières de grains pourraient jouer un rôle dans la maladie de

Hodgkin et le cancer de l'estomac (19ï ;

des virus oncogènes zoonotiques pourraient favoriser le développement de

la leucémie et d'un LNH t291 ' 1051 .

250
L ENVIRONNEMENT DE IA FERME UÏÏ7ERE FAMIUAII
L'EXPOSITION DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

TABLEAU 22

Les principales associations entre contaminants


de l'environnement agricole et les cancers

Force de l'association Contaminant Type dè cancer

Forte Rayons UV Lèvres


Peau
Pesticides Système lymphatique
Système hématopoïétique
Cerveau
Dérivés phénoxy Lymphome non hodgkinien
Lymphome non hodgkinien
Oiesel et huile

Modérément forte Ins. organophosphorés et Lymphome non hodgkinien


fongicides Leucémie
Sarcome des tissus mous
Cerveau

Association possible Nitrates Estomac


Pesticides Prostate

Sources : Blair et al. 1991; Blair et al. 1992a, Wigle et al, 1990; Morrison et al
1992; Semenciw et al. 1993; Morrison et al, 1994.

La présence de nitrates dsns l'eau de consommation a aussi été reliée au

cancer gastrique selon des études épidémiologiques et expérimentales, quoique

ceci ne soit pas bien démontré ®20>. Une étude réalisée dans le Nebraska a

conclu que le LNH était deux fois plus fréquent dans les localités où plus de 2 0
(393)

% des puits avaient des niveaux de nitrates dépassant le seuil de 1 0 ppm

Au Québec, la présence de nitrates dans l'eau des puits semble en progression,

suffisamment en tout cas pour que les ministères de l'Environnement et de la

251
L ENVIRONNEMENT OE LA FERME LUïïERE FAM/UALE
L EXmmNOES PERSONNES AUX œmMMAm « —

Santé s'associent pour produire un dépliant d'information publique à ce sujet l2S1) .

Dans certains États américains, jusqu'à 4 0 % des puits privés seraient

(108)
contaminés par les nitrates

Les autres éléments à potentiel cancérigène avec lesquels les agriculteurs sont

en contact sont l'anhydride ammoniacal, des moisissures, des solvants

organiques et les fumées de soudure.

Les pesticides en particulier

Depuis longtemps on a relié l'usage des pesticides au développement de

plusieurs types de cancers. Il est utile de développer un peu de ce sujet ici.

De façon générale, les corrélations entre l'usage des pesticides et le

développement de cancers sont difficiles à établir, nous avons vu pourquoi.

Actuellement, une seule matière active, l'arsenic et ses dérivés, a fait l'objet d'une

t179)
évaluation concluant qu'il s'agit d'un cancérigène prouvé . Le tableau 2 3

reproduit un document publié par le Centre international de recherche sur le

cancer (CIRC) (International Agency for Research on Cancer. IARC) et qui fait état

252
LWMOMMWTOSU FERME ÎMTTERE FAMILIALE
ÏEXPOSMON PES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

de revaluation d'un grand nombre de pesticides quand à leur pouvoir

cancérigène.

253
I'ENVtRQNNEMEWOSU PERMS UmERSrAMMLE
L'EXPOSfTJONOES PERSONNES AUX CONTAMINANTS

TABLEAU 23
jôno des pesticides salon l'AlRC

Oegréd'évi danca*

Année Huroin . Animal évaluation da (a


Matière activa cencarogônicW p a r
l'humain

Inscctiddts
Agents andffoupsof agents
1987 1 L 3
AW™ - N 0
ND s
S 2B
Amnue® i1974
y/* c r \t
1987 S L
Arsenic and arsenic compounds I
1976 ND
Cacbaiyl
1987 I L
Chlordane/hcpuchlor' ww MD S 2B
1979 ND S
Chtocdeoone I
1983 ND
QUordreefonn L
1983 ND
Chlorebeantoce ^ s
S 2B
1987 I
DDT """ I
1987 ND
DidUorvw* L
1983 ND
Dicofot L
1987 I
Diddrin
1974 ND I
Endrin 2B
1987 I
HeodUorocydoheanes (HCH)
S
Tfcchnical-grade HCH
S
ot-HCH
L
0-HCH
L
T-HCH (Lindane) ND lI 3
1983 ND
Malaihioa 3
1979 ND !
Methoxvchlor _ ___
ESL }
1987 ND
Meihyi paiachlon B*7 wn S
s 2B
Mirex 1979 ND
1983 ND I
Parathioo
1983 ND I •
Piperonyl buuxride ZX r 3
1983 ND L
-ftuachlocvinphos ï î t 3
1983 ND I
IKdUocfoa 3
1976 ND l
Zectran*
Sfuaura . ^
1974 ND L
Tcrpcne potycfalorin&tes (Slrobane®) 1974 S 2B
Iboaphene (potychtorinated camphenes) 1979

Fongicides
3
Capua WO ~ 2B
ChtorophenoU && L {

Peniachlarophenol* .
2,4J-*Thchl0f0phen0i*
2.4.6-Tridilorophcnof* _ . 3
GUonHhalonfl 1983 1 3
Copper WiydroDtyquinoline VW ÎÎS 1 3
Fertam J™ 5 *
Hencfaiorobenzene 19S7 »
évaluation du potentM cancérigène dam pesticides eelon la ORG

Degré d*évidencem
Matière active Aimé* Humain Animal Évaluation de la
cancérogénicité pour
Htumain

Fnspodo
Maneb 1976 ND >
onAo-Phenyfphenol 1983 ND 3
Quinusene (Pentachlotonitrobenzene) 1974 ND 3
Sodium ortto-phenyiphenaie 1987 ND 2B
Thirara' 1976 ND 3
Zineb 1976 ND 3
2inme 1976 ND 3
Herbicides

Amitroie 1987 I S 2B
ChJorophenoay herbicides 1987 L 2B
2.4.0
I
iO-T
I
MCPA
ND
Chloroprophaa 1976 ND I 3
Diallaie 1983 ND L 3
Fluometunm
1983 ND I 3
Mon mon
1976 ND L 3
Nitrofen (technicai-gnde) 1983 ND S 2B
Ftopham 1976 ND I 3
1983 ND S 2B
Other

L2-Dibromo-3-dUoropropane^ 1987 I 2B
Dimetfaytevtamoyl chloride* 1987 I 2A
Ethylene dibroraide* 1987 I 2A
Naphthyithiourea (ANTUy 1987 I 3
Sodium dietftyidiiMocutaraate* 1976 ND 3

Uganda :

I : évident* fhadéquata; S : évidence suffisante; L : évidence Bmltée; ND : données non disponibles; ESL : évidence
suggérant l'absence da cancérogénicité.
à) Évaluation qui s'appliqua au groupe chimique et pas nécessairement A chacun des produits dans le groupe.
c) Evaluation antérieure.
d) Et moBusdcide.
e) Intermédiaire chimique.
n Fumigant du sollnématicide.
0) Pesticide Intermédiaire.
*) Fumigant du soi.
Rodentfcide.
Catégorie 1 : évidence suffisante pour établir un Ben de causalité entre ragent et le cancer chez rhumaJn
Catégorie 2: ragent est probablement cancérigène chez rhumaîn
Catégorie 2A: évidence de cancérogénicité chez fountain limitée mais suffisante
Catégorie 23; évidence suffisante chez ranimai mais données Inadéquates chez rtiumaln
Catégorie 3 : ne peut être dassifié relativement à son potentiel cancérigène

Source : Centre International de recherche sur le cancer (CIRC), 1991.


ÏEWRONNEMENT DE LA FIRMS LUTTERE MUAIS
L'EXPOSITION DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS _

À cette liste on doit ajouter que l'évaluation de l'Atrazine a démontré une

évidence inadéquate de cancérogénicité chez l'humain et une évidence limitée

chez l'animal, lui conférant la cote 2B. c'est-à-dire possiblement cancérigène chez

11761
l'homme . Cet herbicide agirait comme stimulant oestrogénjque tel que

démontré chez l'animal et chez l'humain.

Somme toute, le CIRC a conclu qu'il y a des évidences suffisantes d'effet

cancérigène dans les études expérimentales pour 1 7 pesticides, et des évidences

limitées pour 1 8 matières actives, ce qui représente prés de 5 0 % des

t178,1791
pesticides évalués dans l'ensemble .

Le tableau 2 4 résume les principales études cas-témoins qui démontrent une

relation entre l'exposition eux pesticides et certains cancers chez l'humain telles

qu'elles ont été présentées par des auteurs qui ont effectué une revue de la

documentation sur ce sujet t 1 9 ' 1 7 9 ï .

256
Lwmwatmotu MM umatsrAMMis
L ÏXPOSIÏÎON Û£S PEXSOMKAUX CONTAMINANTS

TABLEAU 24
Associations défrmntrées entre pesticides et cancers
dans quelques études ca&témcins

Site du cancer Facteur Site du cencer Facteur


cfexpostion d'exposition
Sarcome des tissus Dérivés de l'acide Lymphome non 2. 4 - D
mous phénoxyacétique hodgkinien 2. 4 - D > 20
Chlorophénols jrs/annêe
Organochlorés
Carbamates
Organophosphorés
Maladie de Hodgkin et Dérivés de l'acide Sarcome des tissus Agriculteurs et
tymphome non phénoxyacétique mous jardiniers
hodgkinien Chlorophénols
Solvants organiques

Myélome multiple Travailleurs agricoles Cancer du poumon Appficateurs


Myélome multiple Insecticides Cancer du cerveau d'insecticides
Lymphome non Agriculteurs Cancer de la prostate Agriculteurs
hodgkinien Dérivés de facide
phenoxyecétique
Lymphome non Agriculteurs
hodgkinien Appficateurs
d'herbicides
Chlorophénols (>15
ans)
DDT
Solvants organiques

Sources : Zejda et al 1993; Blair et al 1992a.

Une association particulière a été mise en évidence à quelques reprises entre

l'exposition spécifique aux insecticides utilisés dans les bâtiments et sur les

f1ft 4 0 1 2 4 1 6 S )
animaux et notamment des leucémies et le LNH . Les produits mis

en cause étaient surtout des organochlorés et des organophosphorés. Les

auteurs ont émis l'hypothèse que ce type d'exposition plus directe et plus

257
I MM.WMT/T OS u FTM UMM FAWUALB
LOPOSMOLT DÉPOSÂMES AUX CONTAMMHTS : ,

fréquente que l'application de pesticides dans les champs expliquerait les

relations mises en évidence. En production laitière, on est régulièrement exposé

à des insecticides dans les bâtiments d'élevage.

Par ailleurs, certains résultats de recherche tendent à démontrer une incidence

spécifiquement élevée chez les agricultrices de myélomes multiples et de LNH

(411.167) £ n p|us d e s pesticides, l'exposition à des poussières de grains et des gaz

d'échappement dans ces cas sont aussi des agents mis en cause. Au Québec,

les femmes vivant dans les comtés ruraux où les ventes de pesticides sont les

plus importantes avaient dans une étude plus de risque d'avoir un cancer

lymphatique l141 '. Les enfants qui habitent une ferme ou dont les parents utilisent

des pesticides agricoles semblent aussi selon un bon nombre d'études, plus

susceptibles de développer certains types de cancers [cerveau et reins

l14S 39a3S3 a651


notamment] ' - .

En plus de la matière active, plusieurs types de solvants en usage dans les

pesticides commercialisés sont considérés comme étant des cancérigènes; dans


(2901
certains cas, ils pourraient être les agents en cause

258
ivmmwmûtu fmeiMTWMtiiM
lWMSmO#DESPEŒOM£SAVXCOmj/fflAm

Les cancers en production laitière

Peu d'auteurs se sont penchés spécifiquement sur le secteur de la production

laitière relativement à la survenue de cancers. Néanmoins un certain nombre

de données a s s o r t e n t des recherches publiées. Nous en présentons quelques

éléments à partir des types de cancers identifiés lorsque l'élevage de vaches

laitières ou de bovins était spécifié en tant que facteur d'exposition (tableau 25].

TABLEAU 25
Principaux types de cancers spécifiquement associés à ta production fa^

Type de
PactBUT d'exposition
Leucémie
Vaches laitières IV.LB.*)
Gros élevage de bétail
Lymphome non hodgkinien
Vaches laitières
Escomac
Vaches laitières
Bovins
Prostate
Vaches laitières
Cerveau
Bovins et vaches laitières

Sources :
1957199Q Ki 9, 1 9 8 6 ; D 0
" "h8m' 1 9 8 Q Bum,6iSter œ a l 1983
- C a n t o r « et 1982

Des leucémies causées éventuellement par l'exposition au virus leucémogène

bovin (VLB) qui affecte de façon particulière les vaches laitières attirent

259
iwmwmvroeu FERMEU/TUXEFAI/ILM
L'E^mOM DESJffiOMESAUXWfiTAMIMAm ^

particulièrement l'attention. En Iowa par exemple on a démontré une corrélation

forte entre l'incidence de la leucémie lymphocytaire aiguë chez les agriculteurs

ï105)
et la densité régionale des troupeaux laitiers affectés par ce virus .

Cependant on n'a pas identifié d'anticorps anti VLB chez l'humain, ce qui pourrait

signifier que cette virose n'est pas transmissible.

Des études au Canada et eu Québec

Les études effectuées au Canada sur la problématique des cancers en

agriculture sont nombreuses et dignes de mention. Une équipe attachée au

Centre de contrôle des maladies de Santé Canada à Ottawa a produit depuis une

dizaine d'années un grand nombre de publications portant sur les liens entre les

cancers en agriculture et les pesticides en général, les herbicides, les dérivés de

l'acide phenoxyacétique. le 2 , 4 - 0 , l'usege de carburant et les gez d'échappement.

Leurs études ont surtout été réalisées dans les provinces de l'Ouest Nous y

avons référé plusieurs fois dans les pages précédentes M 7 - 2 6 1 - 3 3 1 - 8 6 8 - 1 3 1 ) e t il y

en a d'autres. L'équipe de recherche du Centre de médecine egricole de

l'Université de la Saskatchewan, chef de file dans le domaine de la santé egricole,

a aussi réalisé certaines de ses études sur les cancers.

260
L'ENVIRONNEMENTDEM FERME U/ÏÏERE FAMILIALE
L'EXPOSITION DES PERSONNESAUX CONTAMINANTS

Àu Québec on s'est également intéressé à la question des cancers reliés aux

activités agricoles. Une étude écologique a notamment rapporté un risque plus

élevé de cancers des tissus lymphatiques chez les femmes vivant dans les milieux

l141)
ruraux où on utilisait le plus de pesticides . On s'est aussi penché sur

l'hypothèse d'un lien entre l'exposition aux organochlorés, dont certains

(961
pesticides, et le cancer du sein .

En conclusion

Le lien entre la contribution de l'exposition aux nombreux contaminants agricoles,

et particulièrement en production laitière, et le développement de cancers est

difficile à démontrer. Cependant, certains types de cancers semblent

prédominer. Plusieurs d'entre eux sont aussi des pathologies en évolution

actuellement dans la population en général. Les recherches portant sur

l'étiologie des cancers en excès en milieu agricole pourraient donc

éventuellement avoir un rôle important à jouer dans la prévention des cancers

dans la population non agricole.

261
I
Î TOXICITÉ AIGUË ET SUBAIGUÊ-CHRONIQUE
DE QUELQUES PESTICIDES UTILISÉS AU^QUÉBEC
PAR TÏPES DE PESTICIDES

TABLEAUX SYNTHÈSE

Benoit Gingras, médecin


Santé environnementale
DSC Hôtel-Dieu de Lévisr

MAI 1991
TOXICITE AIGUË ET SUBAIGUÉ - CHRONIQUE DE QUELQUES
; PES^ AU QUÉBEC

INTRODUCTION

Les tableaux qui suivent sont classés par types de pesticides (selon la cible) et par les
principaux représentants des groupes chimiques. Les substances actives (nom commun)
identifiées dans les encadrés sont parmi les principaux produits utilisés. Le nom commercial
qui y correspond n'est pas nécessairement le seul produit ou le produit le plus connu sur le
marché.

Les tableaux décrivent sommairement les principaux effets et symptômes pouvant survenir
à la suite d'une intoxication aiguë avec les pesticides du groupe chimique identifié en
rubrique. On y retrouve aussi certains effets reliés à une intoxication subaiguë et/ou
chronique. Lorsqu'un effet est attribué à une substance spécifique, sa description est suivie
de la lettre correspondant au produit dans l'encadré. Le plus souvent l'auteur ayant décrit
l'effet est nommé.
T O X I C I T É D E S PESTICIDES

INSECTICIDES

ORGANOPHOSPHORÉS

Toxicité aiguë

Inhibition de l'acétylcholinestérase
(Syndrome nicotinique et muscarinique)

Maux de tête
Nervosité
Irritabilité
Diarrhée
N.C. DL^O n.c. Irritabilité
Nausées, vomissements
4 ••:•:•• Parathion
Ralentissement
a) Parathion
b) Fonofos 11 Dyfonate Pseudo-asthme
c) Azinphosméthyl: 16 Guthion Spasmes musculaires
d) Chlorpyrifos 135 Dursban
e) Diazinon 230 Basudin
* Toxicité aiguë élevée
f) Trichlorfon 560 Dylox
600 Cygon
Dosage de la cholinestérase
g) Diméthoate
h) Malathion 1000 Cythyon j Antidote: atropine et protopam
IL

Toxicité subaiauë et chronique

Toxicité hépato-rénale (Butler)


Anémie aplastique (h: Reeves)
Maladie mentale (h: Gershon)
Malf. congénitale - an. (g: Khera; d:(xylène); (f)
Atteinte système nerveux périphérique
Paralysie (f)

* Toxicité aiguë élevée


Inhibiteur de l'acétylcholinestérase (dosage)
Antidote: atropine et protopam

N.C.: Nom commun; Dlj^O: dose létale 50 orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
j ToxicrTÉ oes pesncasEs |

i ^ i

INSECTICIDES

ORGANOCHLORÉS

Toxicité aiauê

Stimulation du S.N.C.
Irritabilité
Engourdissements
N,C, Dlrf nx; Nausées, vomissements
Tremblements
a) DDT Convulsions
b) Undone ; 88 Undane :.-.:.
c) Chlordane 200 Chlordane
cOvDlchloro-1,
3 propêne . 470 Telone
e) Méthoxychlore 6000 Méthoxychlore;
f) D8CP- Toxicité subaiouë et chronique

Toxicité hépato-rénale
Anémie sévère (c: Hayes)
Neuroblastoma (c: Infante)
Cancer lymphatique - sang Mark»**. to,* bud
Accumulation dans les graisses
Stérilité masculine (f: Whorton)
Cancer - an (f)

Très grande biostabilité

N.C.: Nom commun; DL^O: dose létale $o orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
INSECTICIDES

CARBAMATES

Toxicité aiguë

Inhibition de l'acétylcholinestérase
Sueurs
Diarrhées
] Insomnie
N.C. DLjqÛ nx.
j Douleurs thoraciques
j
a) Aldlcarbe 1 Témik j * Inhibition de l'acétyl-che: réversible
b) Carbofuran 8 Furadan ii
c) Méthomyl 17 : Lannate
d) Geibajyl ; 255 : :. Sevîn ii
iii

J Toxicité subaiouë et chronigue

Fatigue
Perte d'appétit
Sarcomes - an (d: Hayes)
Anomalies congénitales - an (d: Smalley)
Atteinte système immunitaire (a: Fiore)
* Inhibition de l'acétylcholinestérase (lien faible)

N.C.: Nom commun; DLgp: dose létale 50 orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
INSECTICIDES

ORIGINE VÉGÉTALE

PYRÉTHRINES. PYRÉTHRINOÏDES

Toxicité aiguë
N.C. P4<P nx.

Allergies: peau, V.R.S., bronches


Oeftaméthdno 135 Decis 2.5E. Atteintes du système nerveux (haute dose)
Perméthrlne 450 Ambush
Nausées, vomissements (haute dose)

* Toxicité légère pour les mammifères


Synergie avec le butoxyde de pipéronyle

NICOTINE

. . . . . ;., • - •. ••' ! —rrr\t Toxicité aiouë


N.C* DLgp n.c. I
:
j Neurotoxique
Nicotine 50 Nicotine i MaUX de tête
I Nausées, vomissements
i
Vertiges
Tremblements
Convulsions

ROTÉNONE

r- —"I
•i
| N.C. DLsoO n.c. ! Toxicité aiguë
i
L : Roténone 132 Atox ! Irritant pour la peau et les muqueuses
i
I j Nausées, vomissements
I .

N.C.: Nom commun; DL^p: dose létale # orale en mg/k; nx.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
; t o m o t é bes pesticides •

HERBICIDES

TRIAZJNES - TRIAZOLES

Toxicité aiauê
N.C. DLMO n.o.

Irritants da la peau et des yeux


a);Atrazlne :
v 1750: Aatrex Convulsions (haute dose)
b) Slmazfne 5000 : Slmadex
c) Amftroie 1100 : Amrtrol. <
, . d) Çyanazine : 228 " ' : Blade* : .

! Toxicité subaiauë et chronique

Cancérigène suspecté - (Agric. Can.)


Tératogène suspecté - (Agric. Can.)

N.C.: Nom commun; DI^O: dos© lâtale x orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
TODOCTTÉ DES PESÏICBES

HERBICIDES

CARBAMATES

Toxicité aiaué

Inhibition de l'acétylcholinestérase (lien faible)


Ma •l^P . n.c. Irritations des yeux et de la peau

a) Butilate 3500 : Sutan


b) EPTC ; 1652 : Eptam:
c) Pébulate 1120 Tillam
Toxicité subaiauë et chronique

Perturbation de la coagulation (b: EPA)

* Inhibition réversible de l'acétylcholinestérase

N.C.: Nom commun; DL^O: dose létale M orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
TOXICITÉ DES PESTICDES

HERBICIDES

AMMONIUM QUATERNAIRES

Toxicité aiguë

Irritants sévères: de la peau


des yeux
des voies respiratoires
Fibrose pulmonaire
N.C. dlmO n.c;. Toxicité hépato-rénale
Irritabilité
a) Paraquat 100 Gramoxone
b) Diquat 230 Region©

Toxicité subaiouë et chronique

Toxicité hépato-rénale
Fibrose pulmonaire sévère (Hayes)
Malformation congénitale (Hayes)
Association possible, mal. Parkinson (Bochetta)

N.C.: Nom commun; DL^p: dos© létale # orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
. TOX)CfTÉ DES PkUj IODES
:
' - ' ' • • -• •= ••••••• . •" "j

HERBICIDES

PHÉNOLS

Toxicité aiguë

Nausées, vomissements
Perte de conscience
"1 Sudations
N.C. DL50O : • n.c. Toxicité hépato-rénale

DInozèbe 58 Dytop

—j
Toxicité subaiouë et chronioue

Perte de poids
Cataracte - an (Hayes)
Malformation congénitale - an (Hayes)
Mutagène (EPA)

N.C.: Nom commun; DL^O: dose létale 5 0 orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
TQWOTÉ DÈS PESmCDÈS

HERBICIDES

DÉRIVÉS DES AMIDES

Toxicité aiaue

Irritation de la peau et des yeux


dl^O n.c. Nausées, vomissements

a) : Alachlore . : 930 Lasso.


:b) Métolachlore 2780 Dual .

Toxicité subaiauë et chronique

Cancer: Poumons, nez, estomac - an (a: EPA)

N.C.: Nom commun; DLgp: dose létale M orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
TOMCnÉ DES PESTIODES

HERBICIDES

ARYLOXYACIDES

Toxicité aiguë

Nausées, vomissements
Saignements: nez, digestif
Spasmes musculaires
Irritation de la peau
Incoordination
N.C. •DL^P n.c. Coma

a) 2,4 - D 375
b) MCPA 560 :: Méthoxone
c) 2.4 • OB 700 :•:••• Embutox ..
d) MCPB 680 Tropotox Toxicité subaiouë et chronioue
e) Dlchlorprop ; 800 Estaprop
f) Mécoprop 930 Compftox
Lésions du foie, des reins
Cancer cerveau - an (a: S.B.E.S.C.)1
Cancer estomac - an (a,b: Axelson)
Cancer poumons - an (a,b: Barthel)
Cancer du colon - an (Hardell)
Cancer lymphatique - an (Oison)
Anémie aplastique enfants (a: Hughes)
Atteinte nerfs périphériques (a: Goldstein)
Malformation congénitale - an (a,c: Kherar, EPA)

1 S.B.E.S.C.: Santé, Bien-être Social, Canada.

N.C.: Nom commun; DI^O: dose létale » orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
TOXICnÉ DES PESTT1CH3ES

HERBICIDES

AMINOACIDES

Toxicité aiguë

Irritation de la peau et des yeux


N.C. DLjoO n.c. Nausées
Maux de tête
Qtyphosate 5600 Round-Up

(groupe chimique: amino-aclde)

Toxicité subaiouë et chronioue

Formaldéhyde, produit de dégradation


Cancérigène (Lund)
Lymphome (Cantor)

N.C.: Nom commun; Di^O: dose létale M orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
TawerTÉ DES PESTK2DES

HERBICIDES

COMPOSÉS DIVERS

BENZONfTRfTE

Toxicité aiguë
N.C. DLsoO n.c.

Maux de tête
Bromûxynll : 190 Pardner

(groupe chimique:, benzonitrile)

Toxicité subaiquë et chronioue

Cancérigène possible

PYRAZOUUM

N.A DL«0 n.c.


Toxicité aiouë

Difenzoquat: 470 Avenge Malaises intestinaux


Diarrhée

N.C.: Nom commun; DL^O: dose létale ^ orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animaJ.
TOXICITÉ DES PESTICIDES

FONGICIDES

CARBAMATES

Toxicité aiguë

Inhibition de l'acétylcholinestérase (réversible)


Irritation de la peau et des yeux

N;C. DL50P n.c.: * Bénomyl: non-inhibiteur de l'acétylcholinestérase


Métiram: DL*, cutanée = 1000 mg/k
a) Mancozèbe : 750 DithaneM45
b) Thiophanato- :
méthyl 2270 Easout
c) Métirame 6200 Polyram
d) Manèbe 6000 Agrox NM
e) Bénomyl 10000 Benlate • Toxicité subaiguë et chronioue

Malformation congénitale - an (Shtenberg)


Produit de dégradation
Tératogène - an (a.c.d.e: Khera)
Cancérigène:Foie (e), Poumons,
thyroïde, lymphome (a,c,d: Innés)
Anomalie hémoglobine (b: Nomura)

* Bénomyl: non-inhibiteur de l'acétylcholinestérase

N.C.: Nom commun; DLgp: dose létale 50 orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
TCWCTTÉ DES PEsncaœs

FONGICIDES

PHTAUMIDES

Toxicité aiauë

Irritation: peau, yeux, VRS


Diarrhée

N.C. DL«D n.c.

a)Captafol 5000 Dffolatan Toxicité subaiauë et chronique


b)Captan© 7000 •Captane

Cancer digestif - an (b: Stevens)


Cancer thyroïde - an (b: NCI)
Cancer surrénales - an (b: NHI)
Malformation congénitale - an (b: Alnot)

* Chimiquement associé à la thalidomide

N.C.: Nom commun; DL$q0: dose létale jq orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
:
J ; ,'i. : ;TCDOCnÉDES PESTICIDES
U -- _

FONGICIDES

COMPOSÉS INORGANIQUES

Toxicité aiguë

Irritation: peau, yeux, muqueuses


Nausées, vomissements
Diarrhée
N.C. DL50O n.c. Maux de tête
Convulsions
Hydroxyde
de cuivre 200 Kocide

Toxicité subaiouë et chronigue

Atteinte du foie, des reins


Atteinte du cerveau
Atteinte des globules rouges

N.C.: Nom commun; DL^p: dose létale 50 orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
COMPOSÉS DIVERS

FUMIGANTS

Toxicité aiauë

Irritants sévères des voies respiratoires


Oedème pulmonaire
Irritation de la peau et des yeux
Atteintes hépato-rénales
N.C. D4 A n.c.: Nausées, vomissements
Confusion mentale
Bromure.de: Méthyl:
méthyl 50 bromide

Toxicité subaiouë et chronioue

Cancer testicule (Wong)


Atteintes neurologiques (Anger)
Troubles du comportement (Greenberg)

N.C.: Nom commun; DL54O: dose létale » orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
j. . TQXICnÉ.DES PESTICSDBS

I • ''

RODENUgPES

DÉRIVÉS INORGANIQUES
Toxicité aiguë

Irritants digestifs sévères


Toxicité hépato-rénale
N.a. DLjoO n.c. Oedème pulmonaire
Hyperexitabilité
Phosphure Waxed Mouse : Convulsions
de Zinc 45 Baft.

Toxicité subaiouë et chronioue

Toxicité hépato-rénale
Cardiotoxicité

N.C.: Nom commun: DL54O: dose létale 50 orale en mg/k; n.c.: nom commercial: an: observé chez l'animal.
; ToxicrrÉ OES pesnaoes

ROOENTICiDES

ANTICOAGULANTS

N.C. DL50O n.c. Toxicité aiguë

Warfarin® Warfarin Saignements


Chlorofaclnone : 2 Rozol :

* Toxicité faible chez l'humain

N.C.: Nom commun; DI^O: dose létale M orale en mg/k; n.c.: nom commercial; an: observé chez l'animal.
Une utilisation croissante
©t généralisée
Les pesticides :
Bien que quelques pesticides soient
d'origine naturelle ou biologique, la
plupart des produits les plus utilisés
un risque pour la santé
au Québec sont des substances chi-
miques de synthèse.
et l'environnement
En agriculture seulement, près de
trois millions de kilos de matières ^ par Benoît Gingras
actives de pesticides sont utilisés
annuellement au Québec pour lut- • Élise reçoit des amis samedi. Des perce-oreilles
ter contre les ennemis des cultures t r o t t e n t autour de la piscine. V i t e , le diazinon !
et les parasites de la ferme1.
Les autres usages commerciaux • Henri, q u i a « arrosé » ses champs, ira a u lit ce
sont principalement consacrés à la soir sans manger. Pour lui, la j o u r n é e chaude et
sylviculture, à l'entretien des em- humide passée sur le tracteur est responsable de
prises des voies de transport et des ses malaises. Inutile de consulter, demain cela
lignes électriques et dans une moin- |i ira mieux...
dre mesure, aux activités des exter-
minateurs. Le secteur des firmes | • Horrifiée, Sylvie accourt chez sa voisine. I l n'est
spécialisées en entretien paysager pas question que le « camion vert »» pulvérise de
ayant recours aux pesticides est l'insecticide sur la pelouse. Son bébé risque
quant à lui en pleine croissance d'être empoisonné.
depuis une dizaine d'années au Qué-
bec. L'usage domestique des pesti- Élise choisit-elle le bon moyen ? H e n r i risque-t-il sa
cides est aussi largement répandu santé ? Sylvie a-t-elle raison ?
et semble encore progresser2.
Globalement les ventes de pesti-
cides au Canada afficheraient une
certaine tendance à la baisse de-
puis les trois ou quatre dernières ces produits. Les insecticides sont cides9. Les employés de l'entretien
années14. les plus souvent impliqués. Par ail- paysager sont aussi exposés lors-
leurs, des enquêtes menées auprès qu'ils en pulvérisent9.
Des risques pour la santé d'agriculteurs québécois qui utili-
sent des pesticides révèlent que de Ttois voies d'absorption
La fréquence réelle des intoxica- 40 à 60 p. 100 d'entre eux ont déjà et des circonstances variées
tions par les pesticides au Québec eu des problèmes de santé attri-
n'est pas connue. En 1989, le Centre buables à une exposition aux pesti- Les pesticides peuvent générale-
antipoison a rapporté plus de
1 500 cas d'intoxications avec ou
sans symptômes à la suite d'une Des enquêtes menées auprès d'agriculteurs québécois qui utilisent des pesti-
exposition aux pesticides. Plus de cides révèlent que de 40 à 60 p. 100 d'entre eux ont déjà eu des problèmes de
60 p. 100 de ces cas étaient surve- santé attribuables à une exposition aux pesticides.1
nus chez les enfants d'âge présco-
laire qui absorbent accidentellement
Les signes et symptômes d'une intoxication aigué par les pesticides sont plutôt
vagues et non spécifiques. On a donc tendance à les attribuer à d'autres causes
Le tf Benoît Gingras, omnipraticien, et ces cas sont rarement rapportés.
est médecin-conseil en santé envi' \
ronnementaie au D.S.C. de l'Hôtel-1
Dieu de Lévis. i

repères Le Médecin du Québec, novembre 1991 51


joue sur la pelouse fraîchement pul-
vérisée, une manipulation à mains
nues de grains de semences traités
aux pesticides, un contact des mains
contaminées avec la région géni-
tale, un mélange du pesticide avec
la main, etc.
B Voie digestive. C'est la voie
d'intoxication accidentelle la plus
fréquente chez les enfants ; la pho-
to 2 en est un exemple courant.
Mais il y a d'autres actes dange-
reux : siphonner un tuyau avec la
bouche ou déboucher une buse en
soufflant dedans, manger ou fu-
mer avec des mains ayant mani-
pulé des pesticides, etc.
S Voie respiratoire. Cest la voie
d'intoxication la plus rapide (pho-
to 3). Différents autres cas d'expo-
du type de pesticide utilisé. sition sont connus, par exemple,
Différentes circonstances sont pos- lorsqu'on fait une pulvérisation sans
sibles. Outre la pulvérisation sans équipement de protection appro-
vêtements de protection (photo 1), prié dans un verger, dans une éta-
ce peut être une solution renversée ble, dans une serre (le risque est
sur les vêtements, un enfant qui élevé en espace clos), au champ,

Photo 3

Enfant qui joue avec des bottes ayant


contenu des pesticides.

ment être absorbés dans l'orga-


nisme par trois voies différentes :
cutanée, digestive, respiratoire.
Z Voie cutanée. C'est la voie d'in-
toxication la plus fréquente chez
les utilisateurs. Le degré d'absorp-
tion cutanée varie notamment en
fonction de la région exposée et
I Exposition aux vapeurs des produits concentrés lors de la préparation de la bouillie.

repères51 Le Médecin du Québec, novembre 1991


lors des semailles avec un insecti-
cide qui dégage de la poussière ou Les symptômes d'une intoxication subaiguë ou chronique par les pesticides se
des vapeurs. présentent de façon insidieuse sous forme de malaises persistants auxquels on
stabhue plus ou moins.
Plusieurs facteurs déterminants
On estime généralement que les aliments sont plus sains aujourd'hui qu'il y a 10 ou
Les effets des pesticides sur la 15 ans. Cependant on considère que la présence de pesticides et de leurs résidus
santé sont très diversifiés et sont dans les aliments est la principale source d'exposition de l'ensemble de la popu-
déterminés par plusieurs facteurs lation aux pesticides8.
dont le degré de toxicité de la ma-
tière active, la nature des substances
ajoutées (émulsifïants, solvants, etc.)
et l'importance de l'exposition (con-
centration, quantité, durée et poids ^ repères
du sujet)7. D'autres facteurs comme
la transformation dans l'organisme
j
vagues et non spécifiques : maux ; giques, irritations des voies respira-
de certains produits en métabolites de tête, nausées, fatigue, douleurs
plus toxiques, l'effet possible des toires supérieures, lésions oculaires.
épigastriques, perte d'appétit étour-
interactions dues à l'exposition à dissements. On a donc tendance à L'intoxication subaiguë
une grande variété de substances les attribuer à d'autres causes qu'à et chronique
et le rôle des diverses conditions de une exposition aux pesticides et ces
travail (chaleur et humidité, par exem- cas sont rarement rapportés. L'intoxication subaiguë et chro-
ple) sont susceptibles d'aggraver l'ac- Selon le type de pesticide im- nique, résultat de l'absorption de pe-
tion des pesticides. pliqué, les manifestations d'une in- tites doses de pesticides en plusieurs
toxication plus grave pourraient être jours, plusieurs mois et même plu-
L'intoxication aiguë à prédominance neurologique (irri- sieurs années ou à la suite d'intoxi-
tabilité, tremblements, incoordina- cations aiguës répétées, est en géné-
Les cas d'intoxication aiguë par tion) ou digestive (nausées, vomis- ral insidieuse. Dans bien des cas,
des pesticides sont fréquents mais sements, diarrhées) ou respiratoire les symptômes se manifestent par
le plus souvent ignorés. En juin (dyspnée, pseudo-asthme, douleurs des malaises persistants auxquels
dernier, par exemple, l'épouse d'un thoraciques). on s'habitue plus ou moins, comme
confrère a traité ses arbustes enva- Le tableau clinique peut aussi la fatigue, des maux de tête fré-
his de pucerons avec du diazinon. être constitué d'un amalgame de quents, le manque d'appétit, une
C'est au cours d'une discussion sur ces symptômes et inclure : une perte de poids. Par exemple, ce
l'usage domestique des pesticides diaphorèse plus ou moins marquée, jeune pomiculteur que j'ai eu l'oc-
que, quelques jours plus tard, je l'ai une vision trouble, de l'asthénie et casion de voir une fois sa récolte
convaincu que la fatigue et les ma- le coma. terminée. Ses proches l'avaient con-
nifestations gastro-entériques de son Les insecticides organophospho- vaincu de consulter parce qu'on
épouse après la pulvérisation rés et les carbamates, par exemple, croyait à un état dépressif.
n'étaient sans doute pas de cause sont spécifiquement des inhibiteurs L'exposition chronique à certains
virale, comme il l'avait cru. de l'acétylcholinestérase (effet mus- pesticides peut affecter divers orga-
La toxicité aiguë des pesticides carinique et effet nicotinique) alors nes ou systèmes comme les pou-
est généralement assez bien con- que les effets des organochlorés mons, les reins, le foie, le système
nue. Elle est déterminée par la dose sont à prédominance neurotoxique. nerveux et le système sanguin. Plu-
létale 50 (D.L 50) digestive et cu- En plus de leurs actions systé- sieurs types de cancers ont été as-
tanée propre à chaque produit En miques, plusieurs produits peuvent sociés aux pesticides : tissus lym-
général, les signes et symptômes causer des atteintes locales : der- phatiques, tube digestif, poumons,
d'une intoxication aiguë sont plutôt matites irrrtatives, dermatites aller- sang et cerveau8. On attribue aussi

repères51 Le Médecin du Québec, novembre 1


à plusieurs pesticides divers trou- derons ici que les aliments) et ils sables de la présence de résidus de
bles de la reproduction : malforma- affectent d'autres organismes qui pesticides dans les aliments.
tion congénitale, avortement spon- ne sont pas nuisibles ou qui sont Les résidus de pesticides dans les
tané, prématurité, mutagénicité9. même utiles ou essentiels. Par le produits importés constituent un pro-
Au Québec, quelques études ont phénomène de la résistance, ils pro- blème particulier. Ces aliments af-
aussi soulevé l'hypothèse de liens voquent l'apparition de nouvelles fichent régulièrement un taux de
entre certaines maladies chroniques souches d'organismes nuisibles qui résidu qui dépasse le seuil admissi-
et l'importance de l'utilisation des nécessitent pour les éliminer, de ble*13. Or, 85 p. 100 des fruits que
j pesticides en agriculture dans cer- plus grandes quantités de pesti- nous consommons proviennent de
i tains bassins hydrographiques. Les cides et des produits encore plus l'extérieur. Alors qu'une grande va-
! études de A. Barbeau et a/.10 sur la toxiques. Et la spirale se poursuit I riété de fruits et de légumes sont
prévalence de la maladie de Parkin- disponibles sur le marché, seuls les
son et de D. Godon et a/.11 sur l'inci- Les aliments produits de grande consommation
dence des cancers suscitent, en ce font l'objet d'une surveillance satis-
sens, un questionnement pertinent On estime généralement que les faisante. Les rapports de différents
sur les conséquences de la présence aliments sont plus sains aujourd'hui groupes de recherches, comme le
des pesticides dans l'environnement qu'il y a 10 ou 15 ans. La réduction de Natural Resources Defense Council
l'utilisation des pesticides organo- (N.R.D.C.), et d'organismes paragou-
Des effets chlorés en est la principale raison. vemementaux, comme la Commis-
sur l'environnement Les rapports de Santé et Bien-être sion de réforme du droit du Canada,
social Canada traitant des résidus concluent que les normes actuelles
Les effets des pesticides, nous le de pesticides prélevés dans les tendent à sous-estimer l'exposition
voyons, ne se limitent pas aux or- produits alimentaires semblent ras- des consommateurs aux pesticides13.
ganismes considérés comme nui- surants. Pourtant malgré les pro- ' Certains aliments ne font pas l'objet
sibles. Bien plus, on estime géné- grammes gouvernementaux de sur- de surveillance, comme les poissons
ralement que moins de 10 p. 100 veillance basés sur les principes de la pêche sportive et les aliments
des pesticides pulvérisés, et dans des doses journalières acceptables des potagers domestiques ayant reçu
certains cas moins de 0,1 p. 100, (D.J.A.), on considère que la pré- des pesticides, aussi peuvent-ils cons-
atteignent vraiment la cible visée. sence de pesticides et de leurs ré- tituer pour certaines familles une
Le reste se propage dans l'envi- sidus dans les aliments est la princi- source,non négligeable d'exposi-
ronnement par différents phénomè- pale source d'exposition de l'ensemble tion aux pesticides.
nes comme la dérive, la volatilisa- de la population aux pesticides8.
tion, le ruissellement, l'infiltration et Des phénomènes comme la dé- Des connaissances
les déversements accidentels ou vo- rive, les résidus persistants dans les Insuffisantes
lontaires. Ils s'étendent en modifiant sols, les infractions, les aliments
les conditions des composantes de importés et la concentration dans la En fait les connaissantes sur les
l'environnement soit l'air, le sol, chaîne alimentaire (et en bout de risques pour la santé associés aux
l'eau et les aliments (nous n'abor- chaîne le lait maternel) sont respon- pesticides sont encore très limitées.
On estime qu'à peine 10 p. 100 de
ceux-ci ont un dossier toxicologique
complet
Les rapports de différents groupes derechercheconcluent que les normes ac- Les données fournies il y a un
certain temps pour un grand nom-
bre de substances toujours en usa-
ge seraient aujourd'hui tout à fait
tes connaissances sur lesrisquespour la santé associés aux pesticides sont
insuffisantes pour permettre leur
très limitées. On estime qu'à peine 10 p. 100 de ceux-ci ont un dossier toxicolo-
homologation. De plus, plusieurs
gique complet
pesticides font l'objet d'une homo-
logation temporaire, c'est-à-dire que
les exigences concernant les con-

Le Médecin du Québec, novenbre 1991


/m reperes
I I formation continue

l'intoxication aiguë, mais il n'en par-


lera pas toujours spontanément car,
Il est prouvé que l'application de mesures sécuritaires réduit les risques d'intoxi- bien souvent, il ne fait pas le lien
cation aiguë ou chronique et les dangers de contamination de l'environnement entre ses malaises et l'utilisation
récente du produit toxique. Le ques-
tionnaire doit donc être pertinent.
L'intoxication chronique par les

J ^ repères pesticides est par ailleurs difficile à


établir. Encore faut-il, d'abord, y pen-
ser ! Puis on tentera de reconstituer
naissances sur leur innocuité sont D'autre part l'engouement des l'histoire environnementale de l'ex-
réduites. L'évaluation du risque in- citadins pour les pelouses « vert position : utilisation de ces produits
hérent aux substances accompa- chimique » tient bon. Pourtant d'au- au travail et au domicile, habitation
gnant les matières actives est aussi tres méthodes en aménagement à proximité des lieux de pulvérisa-
très souvent incomplète. paysager se sont nettement déve- tion, prise d'eau potable vulnérable.
loppées depuis quelques années et Cliniquement, l'atteinte chronique
D'autres solutions disponibles les sources de renseignement sur le due aux pesticides peut ne se mani-
sujet sont de plus en plus acces- fester que par des signes neuropsy-
Le champ de la recherche en sibles1'. Enfin, l'utilisation encore chologiques subtils. Malheureuse-
matière de lutte antiparasitaire est très répandue du lindane, le princi- ment, peu de laboratoires sont en
largement occupé par les fabricants pal organochloré encore utilisé cou- mesure de faire des dosages san-
de pesticides. Une tendance se des- ramment en particulier contre les guins et urinaires des pesticides et
sine néanmoins vers le recours à pédiculoses, pourrait être avanta- de leurs métabolites pour appuyer
d'autres solutions pour remplacer geusement remplacé par des pro- notre démarche.
les produits de synthèse. duits moins toxiques comme les Le traitement des intoxications
Les agriculteurs tentent de mieux pyréthrines ou même par des mé- aiguës par les pesticides sera géné-
appliquer les notions de lutte in- thodes encore plus « douces ». ralement orienté sur les systèmes
tégrée. Cela consiste à combiner Il y a donc d'autres solutions effi- affectés. Pratiquement, il n'y a que
diverses méthodes culturales pré- caces. Il reste, à les utiliser et à les pour les anticholinestérasiques (or-
ventives à des activités de dépis- parfaire. ganophosphorés et carbamates) que
tage des parasites et à un usage le recours à l'atropine comme anti-
plus rationnel des pesticides, c'est- Le médecin : dote spécifique (et la pralidoxime
à-dire lorsqu'un certain seuil de to- de précieux rdles à jouer pour les organophosphorés) peut
lérance déterminé est dépassé. Par être nécessaire dans les intoxica-
ailleurs, l'agriculture biologique, Le rôle du médecin relativement tions graves. En pratique, il est con-
quoique encore marginale, se dé- à l'usage des pesticides est sans seillé, même dans les cas mineurs,
veloppe à un rythme soutenu. doute multiple. Cest à la fois comme de demander au Centre antipoison
Les pesticides biologiques, dont clinicien, conseiller, utilisateur et ci- des informations détaillées sur la
le Bacillus thuringiensis (B.T.) est le toyen qu'il peut contribuer à en conduite à tenir avec le produit en
plus utilisé, représentent aussi une réduire les effets. cause.
voie intéressante. Ils ne sont toute- 3 En tant que clinicien. L'omniprati- Une fois l'histoire de l'exposition
fois pas une panacée et leurs effets rien peut être appelé à identifier une aiguë ou chronique bien établie et les
à long terme sur la santé et l'envi- intoxication par les pesticides, à ap- risques cliniques jugés plausibles
ronnement sont très peu connus. pliquer des traitements d'urgence et avec ce type d'intoxication, il sera
Le projet de stratégie de protec- dans certains cas, à adresser des pa- parfois utile, voire nécessaire, de re-
tion des forêts mis de l'avant par le tients à un toxicologue. courir aux soins d'un toxicologue.
ministère des Forêts vise une ré- Il ne lui est pas toujours facile de Enfin, le médecin plus sensibi-
duction importante de l'utilisation diagnostiquer un empoisonnement lisé évitera, lorsque cela est possi-
des pesticides dans les prochaines par les pesticides. En générai, le ble, de prescrire le lindane comme
années. patient connaît les circonstances de pédicuiicide.

repères51 Le Médecin du Québec, novembre 19


B En tant que conseiller. Un certain réagir.
nombre seulement de travailleurs et Désormais, les utilisateurs pro- |
autres utilisateurs ont appris à mieux fessionnels de pesticides se préoc- { S u m m a i y ^ '
se prémunir contre les pesticides. Ce cupent davantage des risques que j
changement n'est malheureusement représente l'exposition à ces pro- j Pesticides : a risk to health
pas encore généralisé. La mise en duits pour leur santé. On prête aus- ! and environnent. Pesticides
application de ces mesures permet- si plus d'attention aux répercus- 1 in the environment have become
trait pourtant de réduire les risques sions sur l'environnement. oneof our preoccupations. The gen-
!
d'intoxication aiguë ou chronique eralized use of these products has
D'autre part, une tendance à ré- ,
et les dangers de contamination de duire les quantités de pesticides ; become a health hazard for those
l'environnement concerned and has increased the
semble actuellement se dessiner ; \
exposure of whole populations.
On trouvera en encadré un mo- on a notamment recours plus sou-
Acute and chronic cases of intoxi-
dèle de conseils pratiques à l'inten- vent à d'autres solutions pour ex-
cation, although difficult to diag-
tion des utilisateurs professionnels terminer les parasites.
nose; are probably frequent Re-
ou domestiques de pesticides. Cependant, le principal virage à
sorting to alternative measures has
3 En tant que citoyen. La préoc- amorcer réside dans un change-
only begun. Whatever his role, the
cupation publique pour un envi- ment « durable » des mentalités. En
family physician can bring about a
ronnement plus sain fait particu- premier lieu, celui du modèle pro-
reduction of the dangers involved.
lièrement appel au médecin en tant ductiviste adopté en particulier dans
A Guide to the proper use of-pesticides
que citoyen. Plus près des sources l'agriculture et la foresterie depuis
serves as a reminder to consumers
scientifiques d'information, il sait plus de 25 ans. Le secteur agricole
leading to less exposure and dan-
généralement que les pesticides tout au moins est maintenant plus ;
ger to the environment .
présentent unrisquepotentiel pour conscient que la durabilité et la ré-
les humains et pour tous les orga- génération des ressources sont di- Key words i pesticides, intoxication, al-.
nismes vivants. Il est sans doute rectement menacées, entre autres, : tematives, Guide to tfieproperuseofpesticides.
plus averti comme consommateur par l'usage intensif des pesticides.
pour apprécier, un peu comme il le . L'évolution de l'attitude des cita-
fait pour les médicaments, les avan- dins est quant à elle à peine amor- cides au Québec ; motifs et nature des inter•
vendons proposées par le ministère de l'En~
tages d'utiliser ces produits par rap- cée, à en juger par le recours tou- ! vironnement du Québec, Québec. 1986,
port à leurs effets secondaires. jours intensif mais le plus souvent 343 pages.
Les pesticides, en effet, ne font inutile aux pesticides domestiques 2. FORTIN, S., CADIEUX, E., PERRON, F.,
Utilisation des pesticides en milieu résiden-
souvent qu'atténuer des symp- à toutes sortes de fins. Les sources tiel et dans le territoire du D.S.C du Centre
tômes. d'information aujourd'hui plus dis- - hospitalier régional de Lanaudière, D.S.C.
: de Lanaudière, Joliette, 1989,58 pages.
C'est aussi à ce titre qu'il est en ponibles permettront c'est souhai- 3. Institut canadien de protection des cul-
mesure de faire savoir aux déci- table, de modifier ces habitudes au . tures (I.C.P.C.), 1988, (cité dans réf. 4).
4. Environnement Canada, Pesticides, la
deurs qu'il se préoccupe des effets profit d'aménagements paysagers ! bonne dose, ministère des Approvisionne-
à long terme des pesticides dans plus écologiques. • ments et Services Canada, 1989,48 pages.
l'environnement i 5. LAFORTUNE. M., Identification des ris-
D a t e d e i t o p t i e n 13 octobre 1991. ques d'utilisation des pesticides pour les
D a t e d ' a c c e p t a t i o n 18 octobre 1991. agriculteurs de /Industrie agricole du Québec,
Tendre vers la réduction Université de Montréal, 1987,168 pages.
Muti d f a i pesticides, intoxication, autres so- ; 6. F0URNIER, F., LEGRIS, M., TURCOT, A.,
lutions, Guidé d'un bon usage des pesticides, j Suivi environnemental et médical dupli-
L'ampleur des risques résultant cateurs de pesticides travaillant dans des
de l'utilisation répandue et répétée Pour tirés à p a r t ; veuillez adresser votre i entreprises spécialisées dans l'entretien
demande au 0 r Benoît Gfngras, 15, rue de • paysager, D.S.C. de l'HÔtel-Dieu de Lévis,
des pesticides ne nous est pas com- l'Arsenal, lavis (Québec), G6V 4P6. ! Lévis, 1990,35 pages.
plètement connue. On en sait ce- 7. LAUWERYS, R.R, Toxicologie industrielle
pendant assez pour conclure que la et intoxication professionnelle, Masson, Paris,
3* édition, 1990,462 pages.
situation actuelle compromet la san- Références j
& HAYES, W J J A . Toxicology of pesticides,
té humaine et la qualité de l'envi- i
1. Ministère de l'Environnement du Québec. !
ronnement Heureusement plusieurs Suite page 61
Pour une utilisation rationnelle des pesti- :
milieux concernés ont commencé à

repères51 Le Médecin du Québec, novembre 1


À photocopier pour le patient

Guide d'un b o n usage des pesticides


Itofe principes
a Protéger les trois voies d'absorption : cutanée, digestive et respiratoire.
• Suivre les trois étapes de l'utilisation du pesticide : avant pendant et après19.
S Respecter ces deux principes, quelles que soient les circonstances professionnelles ou domestiques de
l'utilisation.

Avant l'utilisation

L'utilisation d'un pesticide est-elle la seule méthode de lutte antiparasitaire ? Pour les usages domestiques, c'est
rarement le cas.

a Consulter les documents pertinents et les ressources compétentes,


a Choisir le produit le moins toxique pour la même efficacité.
a S'assurer que les employés sont informés sur les risques et les précautions à prendre.
Transport
a Mettre le pesticide ailleurs que dans l'habitacle ou le coffre arrière du véhicule,
a Immobiliser les contenants,
a Éviter tout contact avec les aliments.

Entreposage
a Réserver à cette fin une armoire, une pièce ou un bâtiment, fermé à clé et facile à aérer,
a Identifier le lieu par une affiche, par exemple. Danger : pesticides, accès interdit.
3 Éloigner les pesticides des aliments, des semences et des bâtiments d'élevage.
M Éviter l'entreposage dans le sous-sol de la maison.
a S'assurer de la disponibilité d'équipements et de matériaux d'urgence à proximité (par exemple, substance
absorbante, extincteur, si les quantités le nécessitent).
3 Ranger les surplus de pesticides dans leur contenant d'origine et dans le lieu réservé à l'entreposage.
Préparation
C'est souvent l'opération la plusrisquéepuisque les produits sont sous forme concentrée.

a Lire attentivement ou relire l'étiquette au complet


a Identifier le symbole indiquant la nature et le degré du risque.
a Porter les vêtements et l'équipement de protection appropriés au risque identifié (figure 1). Éviter de porter
des gants, bottes et chapeaux en cuir ou en tissu.
1 Préparer le mélange à l'extérieur, dos au vent, ou dans un lieu bien aéré,
a S'installer à au moins 50 mètres de tout point d'eau,
a Mesurer et calculer les doses soigneusement : éviter les surplus,
a Munir le tuyau de remplissage du réservoir d'un dispositif antiretour.

Rinçage des contenants


Rincer â l'eau, une fois, les emballages de carton et de papier et la vider dans le pulvérisateur,
a Rincer les autres contenants selon la technique du triple rinçage : remplir un cinquième du contenant bien
agiter, laisser égoutter pendant 30 secondes, recommencer l'opération trois fois,
a Les contenants ainsi rincés peuvent être éliminés avec les déchets domestiques.
3 Ne jamais réutiliser ces contenants.

Pendant l'application
J Calibrer parfaitement le pulvérisateur et le recalibrer régulièrement au cours de la saison.
Éloigner les personnes et les animaux des lieux à traiter.
3 Pulvériser les pesticides par temps calme et frais : se référer à l'échelle de Beaufort pour interpréter la vitesse
du vent

La Médecin du Québec novembre 1991 59


C éviter de contaminer : fleurs, potager (penser à ceux des voisins I), piscine, meubles de jardin, jouets,
vêtements sur la corde à linge, aliments des animaux, fossés, cours d'eau et puits.
| B Porter les vêtements et l'équipement de protection appropriés au type d'application. Attention, dans les serres
et les bâtiments, le risque est plus grand.

Après l'application
C Éviter de circuler sur les lieux de la pulvérisation pendant 24 heures (parfois on recommande sur l'étiquette
une période plus longue). Afficher qu'il y a eu pulvérisation et éviter que les enfants y circulent
B Éviter de consommer des produits contaminés (c'est-à-dire respecter l'intervalle de sécurité : voir l'étiquette).
B Nettoyer l'appareillage.
E Nettoyer l'équipement de protection à l'eau et au savon ainsi que les bottes et les gants avant de les enlever
B Prendre une douche.
B Changer de vêtements.
B Laver les vêtements contaminés séparément de la lessive familiale. Demander à toute personne qui doit
manipuler ces vêtements de mettre des gants.
B Tenir un registre des opérations de la pulvérisation.
!

En tout temps
B Se laver les mains à l'eau et au savon avant de manger, de fumer, d'aller à la toilette.
B Les femmes enceintes et les nourrices devraient s'abstenir de toute manipulation de pesticides.

En cas de déversement
B Mineur. Porter l'équipement de protection approprié et faire le nécessaire pour circonscrire le déversement
(en élevant un remblai, par exemple). Une quantité suffisante de matériau absorbant doit être disponible à
proximité.
B Majeur. Après avoir appliqué les premières mesures pour endiguer le déversement, contacter Urgence-
Environnement (24 heures par jour, à frais virés). Est du Québec : (418) 643-4595. Ouest du Québec : (514)
873-3454.

B Prendre les mesures appropriées pour décontaminer le lieu de déversement.

En cas dlntoxicatflon (même mineure)

Intoxication par Ingestion


B Contacter en tout temps le Centre antipoison (1 800 463-5060), le C.LS.C. ou la salie d'urgence de l'hôpital le
plus proche.
B Avoir l'étiquette en main pour bien indiquer le produit qui a causé l'empoisonnement
S Ne faire vomir la personne intoxiquée que si cela a été recommandé au téléphone.
B Conserver dans la trousse familiale de premiers soins : deux flacons de sirop d'ipéca, un vomitif en vente
libre dans les pharmacies.

Intoxication par contact cutané


B Enlever rapidement les vêtements souillés en prenant des précautions, notamment en mettant des gants.
B Laver abondamment la peau à l'eau et au savon.
B En cas d'éclaboussures dans les yeux, laver abondamment avec de l'eau pendant 15 minutes, en gardant les
paupières ouvertes.

Intoxication par Inhalation


S Sortir la personne des lieux contaminés en prenant les précautions d'usage et en portant, au besoin, un
masque respiratoire.
B Pratiquer la respiration artificielle (bouche à bouche) si la personne présente des problèmes respiratoires
(coloration bleutée des lèvres).

Dans tous les cas


S Transporter la personne intoxiquée à l'urgence, après lui avoir dispensé les premiers secours.
B Apporter le contenant du pesticide ou l'étiquette pour identifier le produit à l'origine de l'intoxication.

Toutes ces recommandations ne sont qu'indicatives. Des renseignements plus complets sont donnés dans les guides et les manuels
de sécurité sur les pesticides (par exemple. Les pesticides en agriculture : bon sens et bonnes pratiques*.

repères51 Le Médecin du Québec, novembre 1991


figure ]

vêtements et équipements de protection


Danger Avertissement Attention
Poison Poison Poison

Pas de symbole
sur l'étiquette

Gants et bottes de caoutchouc

Lunettes ou écran faciei Nécessaire en cas de produit


irritant pour les yeux

Masque respiratoire Nécessaire en espace clos

Chemise à manches longues,


pantalon long,
salopette
ou tablier imperméable

Chapeau à large bord


et lavable

Gingras et coil.".

The Williams and Williams Company, Bafti


more, 1975.580 pages.
9. CORRIVEAU, U LAJOIE. ?.. Les pesti- Concours de subventions
cides les plus utilisés en agriculture au Québec à la recherche F.M.O.Q.
et /a santé, D.S.C. du Centre hospitalier de
« Le sous-comité de la recherche de la
l'université Laval, Sainte-Foy, 1987,77 pages. - F.M.O.Q. lance son deuxième concours
10. BARBEAU, A^ ROY, M. BERNIER, G- . annuel de subventions ô la recherche.
« Ecogenetics of Parkinson's disease : pre- ' Ce concours s'adresse uniquement
valence and environmental aspects in rural aux omnipretidens-chercheurs expôri-
• mentis seuls ou en groupes, membres
areas », Canadian Journal of Neurological de-la F.M.O.Q- désireux d'obtenir une
Sciences, 1987. 13* Conférence mondiale subvention; Les projets qui seront privi-
11. GODON, O.. THOUEZ, J.P., LAJOIE, P . sur la médecine familiale légiés concernent la médecine de pre-
Analyse géographique des cancers au Québec do WONCA i mière ligne et ia pédagogie médicale.
en fonction de l'utilisation des pesticides en Il s'agit de subventions de. 3 0009
organisée en collaboration '-chacune, distribuée» de la façon sut-:
agriculture; 1982-1983, D.S.C. du Centre hos- avec le Collège des médecins vante : 2 5009 lors de la sélection inn
pitalier de l'université Laval Sainte-Foy, 1989, de famille du Canada . tialo et 500$ lors de la complôtiondu
34 pages. et le chapitre de la projet de rechercta. Ce dernier 5009 set-.
12. Santé et Bien-être sodal Canada, 1983, vira soh è ia traduction d'un article seen- -
Colombie britannique : tlflque pour publication, soit. ô la-
1989, (cité dans réf. 13). . présentation des résultats de recherche,
13. HAMILTON. J., « Des fruits défendus », Ou 9 au 14 mai 1992 è un congrès ou colloque.
Protégez-vous, septembre 1989, p. 44-54. ' "L'an dernier, plus de 12 demandes,
14. GINGRAS, B.. Les pesticides è usage Vancouver, C.B. furent adressées au sous-comité de la
domestique ; et si on s'en passait I, D.S.C. recherche et S projets furent retenus.
de l'Hôtel-Oieu de Lévis, 1991,12 pages. La médecine familiale Pour recevoir le formulaire de demande
au XXI* slède de subvention veuillez vous adresser è :'
15. GINGRAS, B.,GAGNON,L, FORTIN, B., Fédération des médecins omnlpiitidene
Pour une utilisation plus sécuritaire des pes- , du Québec
Renseignements :
ticides sur la ferme, CLS.C. Lotbinière-Ouest, , ï Sous-comité de la ledteidie. '
Collège des médecins
diaporama et guide d'accompagnement, 1985. a/s Madame Annie Alberro O
de famille du Canada 1440. Ste-Catherine Ouest,
16. Ministère de l'Environnement du Québec, 2630, avenue Shymark
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et Bureau 1100
Mississauga (Ontario) V Montréal (Québec). H3G 1R8
de l'Alimentation, ministère de la Santé et L4W SA4 TéL: (514) 878-1911 \
des Services sociaux. Les pesticides en agri- Téléphone : (416) 629-0900 • ; 1-800-381-8499
culture: bon sens et bonnes pratiques. Gou- Télécopieur: (416)629-0893 0«ta Dfflfta dt réaptiao: 31 dtembm 1991
vernement du Québec, 1991,39 pages.

repères51 Le Médecin du Québec, novembre 19


Les pesticides en agriculture
et la santé

Le document qui suit est la reproduction d'une affiche qui a été distribuée aux Directions

régionales de santé publique au cours de l'automne 1995.


TOXICITE AIGUË DES PESTICIDES
Signes, symptômes et traitement initial
Approuvée psr l'Association canadienne d e s centres anti-poisons

Introduction Traitement initial


Il est rate qu'une exposition è des pesticides seit lata le è court terme: A s'écoule donc habitueDement Assurei-vous que les voies respiretoires sont bien dégagées et que la respiretion et la circulation sont
un certain délai dutent lequel B est possible if effectuer une évaluation appropriée dea risques d'at- adéquates; mener en merche le traite ment de support approprié, limite/ toute absorption addition-
teintes é la santé. Il importe alors de recueillir les informations suivantes: estimation de la dose et nelle de pestieidee en retirent les vêtements souillés et en lavant copieusement evec de f eau le peau
identification du produit. et le cuir chevelu contaminés. Durent le levage, protégez-vous si nécesseire è l'aide de gants el d'un
tablier Imperméables aux substances chimiques.
Il est phis lacite d'identifier correctement la produit si Ton a accès è des informations précises sur le
marque de commerce du produit et sur son numéro d'enregistrement eux termes de le loi sur les pro- Si le pesticide e été Ingéré et e'9 y a risque aérieux d'atteinte toxique, considérai l'administration
duits and parasitaires; ces informations se retrouvent sur r étiquette fixée sur le contenant d'une dose de charbon activé en suspension dans Teeu selon les modalités usuelles.
Soyei prêt è communiquer evec le Centre Anti-Poison du Québec afin d'obtenir de Teide en matière Notai bien:
d'évaluation durisqueet en matière de traitement Le Centre possède des informetions bien docu- Les signes et les symptêmes d'intoxication modérée ou sévère evee un insecticide de la famille des
mentées sur ces sujets. Prenez bien note du numéro de téléphone au bas de l'affiche. entichoBnestérases exigent l'administration immédiate de fortes doses de l'entidole atropine Ceci
peut être une question de vie ou de mort.
les facteurs survenu sont susceptibles de contribuer è augmenter la sévérité de rîntœocetion: inges-
tion accidentelle ou volontaire de grondes quantités du produit; contamination des vêtements et Suite è l'ingestion de perequat ou de diquat. redmbitaretion de fortes doses de charbon activé, aus-
absorption trans-cutenée subséquente; inhalation de vepeurs concentrées dans un endroit fermé. sitôt que possible, est de la plus heute importance.
Les pesticides lee plus susceptibles de cerner des problèmes sont, parmi les insecticides, les
orgenophosphorés et les cerbemates et, parmi les herbicides, le perequet et le diquat

Classification des pesticides Symptômes


r
r- ' fSpfSnT^^SwenenS^ ; Mycsls fnttTOe^treTttpiretfon _ j
Insecticides liaiiatiifatlon, Itnnoiiinonl salivation, aj" vomissements, tUsiiliée, hypersécrétions sbondenta, Incontinence urinaire et/ou - 1
'V.-.- 4. ^i'-* Orçaaophosphorés

Organochlorés ligere : Les effets toxiques systémkjues Mudéiéa è sévères : Hypereirftabllltê, (le progression de ces menKestidone est
sont ceux (Tune atteinte du SNC, tous anxiété, faiblesse muscidsire, (ncoortfi- fonction de la sévérité de rbttoncaimi
forme d'une stimulation entretient nation, tremblements, convulsions
étourdosements, nsusées, vomissements, épDeptUonus, coma et anêt respiratoire
céphalées. désorientitian.

Pfiétlïrints Généralement peu toxiques, ces contamination de b figure, on peut l'ingestion de grendee quantités peut
substances peuvent néanmoins causer une observer locnmabon, douleur tocele, emratner se&vetfon. douleur épigestrique,
irritawm des nvqueuses buccales et photophobie, congestion et oedèiiM des nausées, vomissements, céphalées,
nasales. Certains dérivés peuvent causer conjonctives ci des paupières. étourdissements, fatigue, fascicidstione
une sensation de pleoament.de piqûre ou grossières des muscles des membres,
de brttora sur la peau, suivie ifon Lee pyréthmes naturelles peuvent convulsions épileptiformes. perte de
engourdissement(pemthéslel SHya provoquer des réactions eDergiqvea.

, • > i f s t t s l n t s r é n a l e (ofigurie)et *
fcépatiqpoPttèrai. akol que d u s i g n e s / !
d'atteinte pubnoneire (toux, dytpnêe.. {
oedème pubnooike). t j'

Aatrneli Généré lement peu toxiques; toutefois, lors Aprèsfogostion,peuvent causer Msnffeslabuns neurologiques:
• Ettart ff acld$$ de Tutfisationji peut y avoir contamination juttCMliiliii nausées. wHrtnementi étourdissements, laibtetse, anorexie,
de It surface cutanée et des nuquoosss etdlenhéa. léthargie, C M que faiblesse muscuitlie
pbéoiu fê titlfjon evec irritation de la peeiuies yeux, du rtez et&rfflations stusculetres.
• DérMs da taré* et de la gorge. Manifestations respif aloirec toux,
• THadaaa sensation de brûlure, douleurs
lêiiutUintles.
• Arid*m alipbatiqua» cbbrit
• CortuuastBt bittncfcfiijoss

Dh
Fongicides %5'e,?9UL Généralement peu toxiques; mais eprès
une exposition è de grandes quantités,
De même, ringestfon de grendee quantités Certaine de ces egents, perticuPèrement
peut ceuser nausées, vomissement», les dstNoearbametes. exercent un effet de
9
• Dlthiocarhamataa peuvent causer une irritation locale diarrhée et feMesso musculaire. type dlsufflrom chu ceux qui ingèrent de
• PftrfflO/v cutanée, evee rougeurs, démangeaisons Telcoofc rougeur de Ufigure.Usmpbatam,
dyspnée, hyperprée, douleurs rétrotter-
• Chlorobeoxines nales et chute de tension ertèiieOe.
• Beaiimldazolai
• Tbiophaoataa
6roupe d'agents è structure chimique et lorsqu'il» sont Ingérés de façon volontaire, les nouveaux anticoagulants, que Ton
Rodenticides mécanismeU) d'action très différent»; et selon regent en ce usa, de fortes doses désigne habituellement sous l'appellation
• Reoroadtamida étant donné qu'as sonthebstueOement peuvent entnfater d'abord nausées, de 'euperwetferinoe*. présentent un
• Photphun da doc formulés sous forme f i p p l b n'attirant vonrissementa, coliques Intestinales et risque élevé: lest Important de faire le
• Strychnine que tes rongeurs, B estrarequ*Bs soient è diarrhée. 1e tout évoluent vers eidtetfon, Wen biochimique de te coeguletion
• Atpha-napbtytttilouréa rorigine (Ttntoxlcations accidentelles. arythmies cardiaques, spasmes sanguine, SI néceaseire. B faut administrer
• Anticoagulant* mutcidairoa et eonvulsions. de la vitamfaie Kl comme antidote.
Ceamarinaa
tttdamtbonas

De structures et (fuSisitionj très' * ?--.p£lntittion du'riei « delà gorge! rish «ûr les, , ' " ,
Agents ;•.•'; s.Atgiddat.nAnoftiditofçootM,
iSverm ces agents omen général m ' v ^ r i t ^ o n s e ^ - . -1
^ f . mottrndctda, déstoiactaota, /
toxicité systémique fsfbie. CertxbiSf
chimiques auffactaot^ éowisifiaoia, téffh >
cependant pouvant être A rorigine
hrt$BTt dis cfolsuoca, réaction locales (dus
divers ptétmvtùbûtbohêddîtifi
poor h contrôla da la dértn

CENTRE
yfiNTi-POisoiN
DU QUÉBEC Comité de santé
environnemental?
environnement 1-800-463-5060 cfu
LES PESTICIDES
'EN MlUEU

Québec
Coordination
Michel Provencher, ing:, ministère de l'Environnement
Rédaction
Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de I'Alimentation:
Raymond-Marie Duchesne, biol.
Pierre Lavigne, agr.
Ministère de l'Environnement:
Jean-François Bourque, ing. f.
Richard Desrosiers, agr.
Ministère de la Santé et des Services sociaux:
Benoît Gingras, m.d.

Personnes consultées ..
Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation:
Jules Bossanyi
Pierre Sauriol
Producteur agricole:
Michel Legault
Union des producteurs agricoles:.
Hubert Coutu (Lanaudière)
Gaétanne Founder
Louis Ménard

Conseillère en communication
Lucie Aubin, ministère de l'Environnement

Dactylographie
PauJyne LeBlanc, ministère de l'Environnement
Nancy Pelletier, mtntstère de l'Environnement

Ré écriture
Vonflc Ibnneau

Conception graphique et illustrations


Louise Vallée et Charles Lessard, graphistes associés
Production graphique
Lyne Côté, ministère de l'Environnement

Reproduction autorisée avec mention de la source.

Dépôt légal — 2* trimestre 1992


Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISBN 2-550-26180-1 (2* édition, 1992)
ISBN 2-550-21564-3 ( P édition, 1991)

Envlrodoq EN920134
QEN/EE/124/3

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