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DU CONSEIL
ÉCONOMIQUE,
SOCIAL ET
ENVIRONNEMENTAL
L’éducation
à l’environnement
et au développement
durable tout au long
de la vie, pour la transition
écologique
Allain Bougrain Dubourg
Antoine Dulin
Décembre 2013
JOURNAL OFFICIEL
DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
L’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT
ET AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
TOUT AU LONG DE LA VIE,
POUR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Avis du Conseil économique, social et environnemental
sur le rapport présenté par
M. Allain Bougrain-Dubourg et Antoine Dulin, rapporteurs
au nom de la
section de l'environnement
Question dont le Conseil économique, social et environnemental a été saisi par lettre du Premier
ministre en date du 14 juin 2013. Le bureau a confié à la section de l'environnement la préparation
d’un avis sur L’éducation à l’environnement et au développement durable tout au long de la vie, pour la
transition écologique. La section de l’environnement, présidée par Anne-Marie Ducroux, a désigné
MM. Allain Bougrain-Dubourg et Antoine Dulin comme rapporteurs.
Sommaire
Propositions 18
Synthèse de l’avis1
L’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) doit apporter
une contribution renouvelée et renforcée pour faire plus amplement partager, par tous les
citoyens et tous les acteurs, la conscience des enjeux écologiques, économiques et sociaux
contemporains et de leurs effets, qu’ils touchent directement à la qualité de vie des citoyens
(accès à l’énergie, à l’eau, etc.) ou qu’ils portent sur le changement climatique, l’épuisement
des ressources, la perte de biodiversité, les impacts sur la santé, etc. dans une perspective de
développement durable.
L’EEDD doit doter les citoyens actuels et futurs des outils du changement, leur permettant
ainsi à la fois de comprendre les enjeux complexes et d’agir. Le Premier ministre a saisi le
Conseil économique, social et environnemental d’un avis sur l’EEDD, intégrant l’éducation
non formelle et informelle, la formation continue, l’information et la sensibilisation des
citoyens et des consommateurs, ainsi que leur participation. Le CESE, afin de préciser pour
son avis le champ de l’EEDD, a souhaité s’appuyer à la fois sur l’histoire de ce mouvement et
le rôle joué par les différents acteurs, ainsi que sur les textes de référence.
Cette approche permet de questionner, à partir des enjeux environnementaux, les
dimensions économique et sociale du développement durable et de souligner la nécessité
d’un continuum éducatif, comme axes majeurs de ce projet d’avis. Il n’y aura pas de transition
écologique possible sans éducation au changement.
La réussite d’une telle politique d’éducation et de formation à l’environnement et au
développement durable de tous les publics implique de mener dans la durée, de façon
itérative, cohérente et convergente, une double démarche :
y une action volontariste de l’État et des collectivités locales, inscrite explicitement
dans les politiques publiques d’éducation et de formation, d’information, de
jeunesse, comme dans celles de l’environnement, du développement durable, de
l’aménagement du territoire, etc. ;
y un développement plus concerté, suivi et valorisé, de projets multi partenariaux
impliquant ensemble tous les acteurs publics (État, collectivités, établissements
publics) et la diversité des acteurs de la société civile (associations, entreprises,
organisations syndicales, familles, jeunes, etc.), les enseignants, les éducateurs, les
formateurs et le monde de la recherche.
1 L’ensemble du projet d’avis a été adopté au scrutin public par 168 voix contre 2 et 6 abstentions
(voir le résultat du scrutin en annexe).
Concernant la formation des enseignants, l’EEDD doit être intégrée dans les
maquettes des masters Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation
(MEEF) et au sein des écoles supérieures du professorat et de l’éducation, pour
les professeurs de tous les degrés, y compris dans les lycées professionnels. Cette
formation doit être construite sur une approche pluridisciplinaire, impliquant
découvertes des milieux et du territoire, travail en groupe des élèves, et destinée à
faciliter de nouvelles dynamiques pédagogiques.
L’EEDD doit, parallèlement, trouver sa place dans les plans nationaux et
académiques de formation des cadres pédagogiques et administratifs de l’éducation
nationale. Pour ces acteurs, la formation continue, tant présentielle qu’à travers des
supports numériques, doit être développée.
Tant dans le cadre de la formation initiale que dans celui de la formation continue,
il doit être développé des modules de formation pour favoriser le travail en partenariat
avec les acteurs territoriaux. L’expérience des enseignants rompus à la pratique de la
pédagogie de projet et au partenariat avec les acteurs territoriaux pourra être utilement
mise à profit dans le cadre de ces formations.
ٰ L’EEDD au service de la participation
Une des missions de l’EEDD est de préparer le citoyen à la participation aux débats
publics, dont la déclaration de Rio dès 1992 indiquait qu’elle est l’une des modalités
indispensables au traitement des questions environnementales.
Le CESE souhaite que cette dimension d’éducation à la citoyenneté au cœur
de l’EEDD soit affirmée notamment au collège et au lycée qui doivent devenir des
lieux d’apprentissage de la participation. Aussi le CESE préconise l’apprentissage
des pratiques du débat dans l’enceinte des établissements sur des sujets comme
la biodiversité, le climat, la santé environnementale, l’eau… conformément aux
règles de la participation, c’est-à-dire avec, à l’issue, des réponses de la direction de
l’établissement sur les suites réservées au débat (actions concrètes…). Ces pratiques
participatives contribueront à initier les élèves à la pratique de la démocratie.
ٰ Renouer le contact avec la nature
*
* *
CFE-CGC
En préambule, la CFE-CGC rappelle que l’Éducation à l´environnement et au
développement durable (EEDD) répond aux objectifs du Grenelle de l’environnement et
de la conférence environnementale. Cette dernière a souligné la nécessité de renforcer la
dimension éducative et citoyenne d’une politique globale de développement. En ce sens,
c’est l’ensemble de la société civile qui doit être fortement mobilisée. Puisse cet avis y
contribuer, c’est pourquoi, la CFECGC l’a voté.
La formation initiale des élèves constitue, à l’évidence, une composante essentielle de
cette politique. Si la sensibilisation doit s’opérer dès le plus jeune âge, la CFE-CGC partage la
nécessité d’un enseignement transdisciplinaire tout au long de la scolarité. Pour ce faire, la
formation des intervenants en milieu éducatif doit intégrer cette dimension.
Outre les cursus spécifiques de niveaux supérieurs ou universitaires, l’appropriation
des enjeux liés au développement durable, constitue pour les étudiants et les élèves des
écoles d’ingénieurs, de commerce ou de management, une des clefs de l’adaptation de leurs
compétences à des métiers et à une économie en mouvement vers la transition énergétique
et écologique. Mais l’Éducation à l’environnement et au développement durable doit aussi
se déployer dans le cadre de la formation continue, véritable passerelle vers le monde du
travail.
La CFE-CGC juge fondamentale l’Éducation à l’environnement et au développement
durable des agents des fonctions publiques. Ceci permet aux acteurs publics de porter une
certaine exemplarité, par la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux lors
de la passation des marchés publics. Une telle démarche doit se traduire par l’introduction
de critères d’écoconditionnalité, alliant durablement les performances économiques,
écologiques et sociales. Par ailleurs, nous apportons tout notre soutien aux nombreuses
initiatives territoriales permettant de valoriser les actions en faveur de la biodiversité, d’une
utilisation plus rationnelle des ressources ou d’un aménagement des villes plus responsable.
Enfin, dans l’entreprise, l’appropriation des enjeux environnementaux et de
développement durable doit être à la portée des salariés. C’est pourquoi, la CFECGC
demande que l’Éducation à l’environnement et au développement durable soit intégrée
dans les plans de formations, permettant ainsi de diffuser les meilleures pratiques. Une telle
démarche est de nature à nourrir le dialogue social, améliorer l’employabilité des salariés et
préserver l’emploi, notamment dans les filières concernées par les mutations induites par
la transition énergétique et écologique. Quant à sa formalisation au titre des Institutions
représentatives du personnel, la CFE-CGC revendique la constitution au sein du comité
d’entreprise d’une commission RSE obligatoire à côté de la commission emploi formation et
de la commission économique.
CFTC
Dans cet avis, le groupe de la CFTC a retenu le mot sensibilisation. C’est bien de cela
dont il s’agit.
En premier lieu, l’éducation à l’environnement doit se faire par la famille. À ce sujet, la
CFTC insiste sur l’intérêt des sorties familiales du dimanche, bien plus éducatives que d’aller
courir les magasins.
Cette éducation incombe aussi aux entreprises qui, en raison de leur activité, sont
concernées. Nous pensons particulièrement aux entreprises du BTP, des services de l’énergie
et de l’eau. De la même manière, l’enseignement agricole est lui aussi concerné.
S’agissant de la formation professionnelle continue, si les OPCA peuvent et doivent
accompagner financièrement les actions de formation, pour la CFTC, les branches
professionnelles doivent être en première ligne. Les observatoires prospectifs des métiers
et des qualifications identifient les futurs emplois porteurs d’une écologie d’avenir mise au
service des citoyens, mais aussi des entreprises.
L’Éducation nationale joue également un rôle privilégié par des actions de découverte
de l’environnement et du monde vivant. La transition écologique doit commencer à être
enseignée dès le plus jeune âge, afin d’avoir les automatismes écologiques et éviter des
gaspillages qui ont un coût pour la société.
L’environnement est porteur de nouveaux métiers, pas tous répertoriés à ce jour. Nous
préconisons de développer l’apprentissage qui permet de mieux sensibiliser les jeunes.
La CFTC partage la préconisation visant à ce que la fonction publique territoriale soit
formée à ces problèmes environnementaux. De même, ces problématiques doivent être
intégrées à la formation initiale des grandes écoles de l’État.
Néanmoins, comme il est rappelé, une approche trop prescriptive ou trop restreinte
risque de ne pas permettre la réalisation de ces objectifs.
Nous sommes très réservés concernant l’introduction d’une épreuve au brevet et,
particulièrement, au baccalauréat, privilégiant plutôt un contrôle continu des connaissances.
L’environnement est un combat planétaire. Un juste équilibre doit être trouvé entre une
réindustrialisation génératrice d’emplois et un respect de l’environnement.
Malgré quelques réserves, le groupe de la CFTC a voté l’avis.
CGT
Cette saisine sur l’éducation à l’environnement et au développement durable répond à
une demande gouvernementale dans le cadre de la deuxième conférence environnementale,
qui comportait une table ronde sur ce thème. Par rapport à la feuille de route qui est sortie
de cette conférence, l’avis du CESE apporte opportunément de nombreuses propositions
complémentaires.
Tout comme à la conférence environnementale, la CGT peut regretter que cette réflexion
sur l’éducation au développement durable soit surtout matière à proposition pour une
CGT-FO
Cet avis met en lumière la question de l’EEDD et la pose comme un thème qui doit
traverser les différents périmètres et périodes de la vie et de l’activité humaine.
La cible de l’avis est l’individu, de l’enfant au senior, du milieu scolaire au milieu
professionnel et dans la vie de tous les jours. Pour Force-ouvrière, cette approche ne doit
pas occulter le fait que l’individu se détermine aussi dans un cadre collectif économique
et social. C’est pourquoi, nous voulons insister sur le rôle de l’action publique qui doit être
prépondérant en la matière.
Il semble avéré que nombre d’activités humaines portent atteinte à plus ou moins long
terme à notre environnement. Il est donc important d’assurer l’éducation à l’environnement
et au développement durable, que ce soit en facilitant le développement de gestes
écoresponsables ou en sensibilisant les citoyens à ces enjeux.
Cela passe par la nécessité de solliciter la responsabilité et le choix des consommateurs,
au travers d’une meilleure information sur les produits, car nos modes de consommation
ont des impacts environnementaux certes, mais également sociaux et économiques. Cela
ne peut, pour autant, exonérer les responsables en amont qui fabriquent et vendent des
Coopération
Il nous faut progresser pour que la prise de conscience des enjeux écologiques se
traduise dans les faits par des modes de production et de consommation respectueux de
l’environnement. La compréhension d’une plus grande interdépendance des grands enjeux
contemporains - économiques, sociaux et environnementaux - doit donc progresser. La
sensibilisation, l’éducation et la formation doivent être mobilisées pour faire face à cette
complexité, et élaborer des solutions économiquement tenables et socialement acceptables.
Par conséquent, la préoccupation environnementale, qui a toute son importance,
peut-elle être seule « la porte d’entrée éducative de la réflexion vers un développement
durable » comme l’affirme l’avis ? Et ce, alors que la dimension économique et, notamment
l’entreprise dans toute sa diversité, n’est que peu abordée dans les programmes scolaires,
comme l’a souligné l’avis de notre assemblée Performance et gouvernance des entreprises. Pour
le groupe de la coopération, la dimension environnementale ne doit pas être déconnectée
de l’approche globale du développement durable, comme le souligne d’ailleurs l’avis.
L’éducation au développement durable ne peut être limitée à l’éducation à la nature et se
réduire à des prescriptions comportementales.
Concernant les acteurs, l’avis insiste prioritairement sur le rôle des associations. Au-delà
de leur réelle implication importante, le rôle des acteurs économiques et des organisations
professionnelles comme vecteurs de changement, ne doit pas être sousestimé. Nous avons
apprécié que des amendements, dont ceux du groupe de la coopération, aient été intégrés
dans le texte, ce qui a contribué à le rééquilibrer. Ainsi, les TPE-PME sont de plus en plus
nombreuses à prendre en compte volontairement la dimension RSE comme un élément
de leur développement. Des mutations importantes sont engagées dans les territoires.
Les coopératives y assurent ainsi une fonction d’accompagnement de leurs adhérents,
que ce soit dans l’agriculture, le bâtiment, la consommation, la production industrielle, le
logement, etc. Elles sont des contributeurs importants aux changements des pratiques,
Entreprises
Le sujet qui nous réunit aujourd’hui est un sujet d’importance : en ce début de XXIe siècle
complexe et tourmenté, tout ce qui touche et contribue à l’éducation, la sensibilisation,
l’évolution et surtout la capacité d’évolution des comportements, est essentiel.
Une vision ambitieuse du développement durable passe par une éducation responsable
à celui-ci et ce, tout au long de la vie, que l’on parle des enfants, des jeunes, de leurs parents
et de chacun d’entre nous.
En matière de développement durable, et ce terme est, à nos yeux, le plus important,
notre assemblée a d’ailleurs adopté depuis le début de cette mandature plusieurs
recommandations relatives à différents avis appelant à une réflexion en profondeur sur
ce sujet. Le travail réalisé sous l’impulsion de nos rapporteurs, qui ont organisé l’audition
passionnante de nombreux témoins, acteurs de tous horizons, a permis d’avancer en ce
sens, et nous les en remercions.
L’avis comporte un volet historique précieux sur le rôle moteur qu’a eu l’environnement
dans la reconnaissance de l’EEDD en 2004 laquelle permet aujourd’hui d’étendre sans
conteste aux trois piliers du développement durable, que sont l’économique, le social et
l’environnemental, l’enjeu politique des actions d’éducation en la matière. La dimension
économique reste cependant le parent pauvre du partage des connaissances et mériterait
une réflexion spécifique pour en renforcer la contribution aux deux autres volets.
La dynamique au sein du monde du travail est enclenchée, elle sera poursuivie et
amplifiée dès lors qu’elle répond aux nouvelles attentes des parties prenantes, à savoir les
clients et salariés vis-à-vis des entreprises. Nous nous réjouissons d’ailleurs que l’avis fasse
partager certaines de leurs réalisations.
Aujourd’hui, parmi les travaux notables dans ce domaine figurent ceux des branches
professionnelles qui ont intégré la dimension du développement durable dans les
évolutions de leurs métiers, diplômes ou qualifications professionnelles. Ce sont des acquis
particulièrement importants pour les PMETPE, relais essentiel du développement à tous les
âges dans le monde du travail, et de la diffusion de l’EEDD tel que le préconise l’avis avec
notre soutien.
Environnement et nature
Le CESE a aujourd’hui rendu un avis sur ce qui doit, désormais, devenir une politique
pour tous, d’éducation à l’environnement et au développement durable.
Cet avis offre en premier lieu une perspective large sur ce qu’est aujourd’hui l’éducation
à l’environnement et au développement durable en France. Du fait de ses racines historiques,
l’EEDD repose d’abord sur une entrée environnementale, qui s’inscrit progressivement dans
la perspective d’un développement durable, et vise à toucher l’ensemble des publics, dans
et en dehors de l’éducation formelle.
Les actions d’EEDD répertoriées dans l’avis, conjuguées à la plateforme de recueil
des actions de terrain, amorcée par le CESE, contribuent à donner un aperçu d’initiatives
foisonnantes. Ce document a donc vocation à nourrir les futurs travaux en la matière et doit,
à ce titre, être largement diffusé et poursuivi.
Parmi les nombreuses propositions de cet avis, nous souhaitons souligner quatre
aspects.
D’abord, l’éducation à la nature et à la biodiversité doit faire l’objet d’un effort spécifique.
En effet, pour prendre en compte, et protéger, il faut aimer et pour aimer, il faut observer et
connaître. L’éducation à la nature est source d’émerveillement et d’épanouissement pour
tous, jeunes et moins jeunes.
Ensuite, le texte insiste avec raison sur l’information, la vulgarisation, la pédagogie pour
améliorer l’appropriation des enjeux et la responsabilisation des citoyens et consommateurs.
Les expérimentations d’affichage environnemental doivent, par exemple, être poursuivies
et l’ambition du Grenelle en la matière, maintenue.
En outre, l’EEDD nécessite d’être développée dans le domaine de la formation
professionnelle, car elle concerne l’ensemble de la société tout au long de la vie et pas
seulement les plus jeunes. Les organisations du groupe environnement et nature sont
prêtes à y contribuer, pour mobiliser l’ensemble des acteurs, décideurs compris, dans les
entreprises et les administrations. C’est la clé d’une transition écologique choisie, comprise,
et donc réussie.
Mutualité
La saisine répond au manque de cadre pour les initiatives d’EEDD menées par un
grand nombre d’acteurs dans leur mission de formation, d’éducation pour faciliter la
compréhension, la prise de conscience collective et garantir un développement durable,
non seulement pérenne, mais aussi soutenable pour les populations et leur environnement.
L’acquisition d’aptitudes individuelles permet de renforcer l’action communautaire, de créer
des milieux favorables. Pour la mutualité française, l’EEDD doit bannir les discours anxiogènes,
mobiliser le secteur de la recherche pour identifier des éléments validés scientifiquement,
en vulgarisant également les données plus récentes qui font l’objet d’alertes et de débats,
diffuser un savoir vulgarisé accessible au plus grand nombre et favoriser l’identification et le
développement d’outils pédagogiques. Elle doit favoriser des actions partenariales entre les
acteurs de l’EEDD et ceux de l’éducation physique et sportive, distinguer les démarches de
plaidoyer ou de lobbying des démarches pédagogiques.
L’avis répond à ces conditions, les préconisations formulées sont pragmatiques,
adaptées aux enjeux et au contexte. C’est pourquoi, le groupe de la mutualité l’a voté.
Pour autant, outre le fait qu’il faut rester vigilant face à toute tentation simplificatrice qui
conduirait à minimiser la dimension sociale du développement durable, nous souhaitons
insister sur l’ambition santé. L’idée de solidarité, de même que la notion d’économie sociale
et solidaire, devraient être considérées comme des thématiques centrales de l’EDD.
Il y a lieu d’investiguer la dimension environnementale de la santé pour plusieurs
raisons. Comme l’ont souvent pointé les travaux du CESE, la déstabilisation des écosystèmes
porte atteinte, pour longtemps, aux ressources nécessaires à la survie de l’homme et à
son développement. De plus, nous mesurons de plus en plus précisément le rôle joué par
l’environnement sur l’épidémie de maladies chroniques et, donc, sur les dépenses de santé.
Le cadre de la promotion de la santé est fixé par l’OMS à travers la charte d’Ottawa
de 1986. La promotion de la santé environnementale doit constituer un pilier essentiel de
l’éducation à l’environnement et au développement durable. C’est à ce titre que l’INPES et les
organisations de promotion de la santé doivent être intégrées à l’EEDD.
Cette forme d’éducation, essentiellement par des actions de terrain, permet de donner
des moyens afin de faire des choix de santé éclairés, d’adopter un comportement raisonné
et de réduire le niveau d’exposition aux facteurs de risques.
Les thématiques abordées en santé environnementale sont nombreuses : qualité
de l’air intérieur, réduction des polluants chimiques du quotidien, lecture d’étiquette et
Organisations étudiantes
et mouvements de jeunesse
Notre groupe est heureux de saluer un avis qu’il a longtemps appelé de ses vœux. En effet,
face à la crise de notre modèle de développement économique, l’éducation à l’environnement
et au développement durable nous apparaît comme un des leviers indispensables pour faire
évoluer en profondeur nos modes de production et de consommation, aussi souscrivons-
nous pleinement au lien qui est fait entre l’EEDD et la transition qu’elle doit accompagner.
D’apparence consensuelle, ce sujet est, en réalité, loin de faire l’unanimité et les débats
au cours des travaux ont pu montrer la diversité des points de vue à son égard. Aussi,
souhaitons-nous saluer en particulier les points suivants :
Personnalités qualifiées
Mme Chabaud : « J’interviendrai comme témoin. Témoin d’abord de la nature.
J’ai eu la chance, enfant, d’avoir un père qui m’a très tôt mis un masque pour voir à quoi
ressemblaient les fonds marins. J’ai connu la mer en dessous avant de naviguer dessus. La
mer a toujours été un milieu vivant pour moi. Comme la campagne lozérienne où j’allais
faire les foins ou garder les moutons pendant mes vacances.
J’ai conscience d’avoir eu cette chance du contact avec la nature, très jeune. Mon père,
qui était par ailleurs chasseur et travaillait dans le pétrole comme ingénieur des mines,
aimait la nature sauvage et m’a appris, comme ma mère, à la respecter, comme ils m’ont
appris, du reste, le respect des autres.
Je témoigne ici du rôle de la famille, mais aussi du lien étroit (dont vous parlez) entre
éducation à l’environnement et au développement durable et éducation à la citoyenneté.
Par la suite, la coureuse au large que j’ai été pendant quinze ans, a été témoin à la fois
de la puissance des éléments, et de l’état des océans.
J’ai vécu des tempêtes impressionnantes dans les mers du Sud pendant mon premier
tour du monde en solitaire. Je me suis sentie si petite. Si vous saviez ce que la mer est belle
quand elle est en furie.
Professions libérales
Faire partager, par tous les citoyens et tous les acteurs, la réalité des enjeux écologiques,
économiques et sociaux contemporains est un objectif louable que nous partageons.
L’éducation à l’environnement et au développement durable permettra de prendre
conscience - dès le plus jeune âge - des enjeux du monde qui nous entoure et d’adopter des
gestes et réflexes citoyens tant au niveau personnel que professionnel.
Si les pionniers sont connus, acteurs principalement issus du monde associatif, d’autres
acteurs, acteurs éducatifs, familles, mais aussi entreprises et salariés se sont progressivement
investis. Toutes les composantes de la société, tous les publics doivent a minima être
sensibilisés et, au mieux, formés à l’éducation à l’environnement et au développement
durable.
UNAF
Au cours des travaux de la dernière conférence environnementale, l’UNAF a
particulièrement insisté sur l’importance de poursuivre les efforts en matière d’éducation à
l’environnement et au développement durable afin de mieux saisir les enjeux et de devenir
un acteur responsable de la transition écologique. Dès le début de l’avis, cette impérieuse
nécessité est soulignée : « Il n’y aura pas de transition écologique possible sans éducation au
changement ».
La famille est une cellule stratégique pour l’action à mener et pour la politique de
développement à mettre en œuvre. Les statistiques de la plateforme des initiatives lancée
par le CESE dans le cadre de la présente saisine gouvernementale sont là pour en témoigner :
la famille apparaît en bonne place dans les cibles des actions développées. Rien d’étonnant
à cela puisque la famille en matière d’éducation est la cellule première des apprentissages. Si
l’EEDD est déjà, sous une forme ou sous une autre, une préoccupation au sein des familles, il
est essentiel pour elles d’en appréhender toutes les dimensions.
Comme le groupe de l’UNAF a déjà eu l’occasion de le préciser dans de précédents avis,
la famille est un lieu d’échanges des parents vers les enfants mais aussi des enfants vers les
parents. L’effort d’éducation doit s’accompagner d’actions de sensibilisation, d’information
UNSA
Pour l’UNSA, le développement durable est un enjeu majeur de l’éducation.
La finalité de l’éducation au développement durable est de donner au citoyen les
moyens de faire des choix, en menant des raisonnements intégrant les questions complexes
du développement durable, qui lui permettront de prendre des décisions, d’agir de manière
lucide et responsable, tant dans sa vie personnelle que dans la sphère publique.
Elle vise à rendre sensible et à faire réagir. Elle doit permettre à tous les apprenants
enfants, adolescents, adultes, à tous ceux qui agissent au quotidien dans leur métier, dans
leur famille..., de se saisir de la question des modalités d’échange des biens et des richesses
produites. Nous avons à nous préparer ensemble à décider ensemble.
L’éducation ne peut se passer des actions de sensibilisation, de communication,
d’information avec une approche transversale.
Pour l’UNSA, l’éducation au développement durable consiste à intégrer dans tous
les programmes les thèmes clés du développement durable, comme le changement
climatique, la prévention des catastrophes, la biodiversité, la réduction de la pauvreté ou
la consommation durable, etc. Le Conseil supérieur des programmes, nouvellement installé
et qui doit débattre des programmes du primaire et du collège, devra intégrer pleinement
cette problématique dans les programmes scolaires.
Qui dit formation dit aussi formation des formateurs. Cet objectif apparaît essentiel
concernant la formation initiale, comme continue de tous les corps de métiers et, en
particulier, des différents acteurs de l’EEDD, dont les enseignants ainsi que les éducateurs
professionnels.
Se sont abstenus : 6
ٰ Agriculture
3 Marie-Thérèse BONNEAU
3 Claude COCHONNEAU
3 Claude ROUSTAN Rattaché administrativement au groupe
ٰ Artisanat
3 Alain GRISET
ٰ CFDT
3 Marc BLANC
3 Yves LEGRAIN
ٰ CFE-CGC
3 Gabriel ARTERO
ٰ CFTC
3 Marie-Josèphe PARLE
ٰ CGT
3 Pierrette CROSEMARIE
3 Marie-Claire CAILLETAUD
ٰ CGT-FO
3 Anne BALTAZAR
ٰ Coopération
3 Denis VERDIER
ٰ Entreprises
3 Martie-Christine COISNE-ROQUETTE
3 Catherine TISSOT-COLLE
ٰ Mutualité
3 Pascale VION
ٰ Organisations étudiantes et mouvements de jeunesse
3 Antoine DULIN
ٰ Outre-mer
3 Patrick GALENON
ٰ Personnalités qualifiées
3 Bernard BAUDIN Rattaché administrativement au groupe
3 Catherine CHABAUD
3 Maud FONTENOY
3 Jean JOUZEL
3 Dominique MEYER
3 Patricia RICARD
ٰ UNAF
3 Alain FERETTI
ٰ Personnalités associées
3 Daniel BOY
3 Joëlle CHERIOUX de SOULTRAIT
3 Jean-Marc JANCOVICI
3 Patricia MAMET SOPPELSA
3 Yves MANSILLON
3 Elisabeth MERCIER
3 Claire NOUVIAN
3 Sylvianne VILLAUDIERE
Eau vue d’en Haut - Emerveiller pour éduquer et sensibiliser aux enjeux de l’eau,
CPIE Bassin de Thau
Domaine d’action : agriculture, débat public, production responsable, eau, paysages,
territoires durables
Actions engagées : sensibilisation, communication
Cibles des actions : tous les publics
Echelon de mise en œuvre : national
Ecole de la Mer de Ceyreste , CPIE Côte Provençale Atelier Bleu du Cap de l’Aigle
Domaine d’action : biodiversité, eau, océans, santé-environnement, territoires durables
Actions engagées : sensibilisation, éducation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire
Echelon de mise en œuvre : départemental
Larche, un site accessible à tous dans le Parc national du Mercantour , Parc national
du Mercantour
Domaine d’action : solidarités environnementales, transports, mobilité
Actions engagées : sensibilisation
Cibles des actions : adultes
Echelon de mise en œuvre : local
Livret pédagogique: «objectif biodiversité» et DVD «la biodiversité des clefs pour
un débat» , Humanité et Biodiversité
Domaine d’action : biodiversité
Actions engagées : information, éducation, formation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire, agents de collectivités ou de l’Etat, tous
les publics
Echelon de mise en œuvre : national
Paniers de Thau: une initiative locale au service du territoire, CPIE Bassin de Thau
Domaine d’action : agriculture, alimentation, circuits de distribution, consommation,
production responsable, économie, participation des citoyens, santé-environnement,
territoires durables
Actions engagées : sensibilisation, éducation
Cibles des actions : tous les publics
Echelon de mise en œuvre : départemental
Plan de sensibiliation des salariés à la démarche RSE, Crédit Agricole CIB, Crédit
Agricole CIB (Corporate and Investment Bank)
Domaine d’action : biodiversité, climat, économie, énergie, territoires durables,
transports, mobilité
Actions engagées : sensibilisation, formation
Cibles des actions : adultes, salariés d’entreprises, d’associations
Echelon de mise en œuvre : international
« Pour un jardin au naturel » avec les éco-jardiniers du Bocage Normand , CPIE des
Collines normandes, association Maison de la Rivière et du Paysage
Collines normandes, association Maison de la Rivière et du Paysage
Domaine d’action : biodiversité, eau
Actions engagées : sensibilisation, éducation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire, tous les publics
Echelon de mise en œuvre : local
Projet Eco Ecole, Deux ateliers éco citoyens hebdomadaires au sein du collège. 4
enseignants de différentes matières impliqués.
Domaine d’action : alimentation, biodiversité, consommation, économie, eau
Actions engagées : sensibilisation, éducation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire, familles
Echelon de mise en œuvre : local
Recyclage des déchets électriques au CFA BTP d’Evreux, CFA BTP Haute Normandie
Evreux
Domaine d’action : participation des citoyens, solidarités environnementales
Actions engagées : sensibilisation, formation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire, adultes, salariés d’entreprises,
d’associations
Echelon de mise en œuvre : local
Ressources pédagogiques SNCF pour enseignants sur «la citoyenneté & la sécurité
ferroviaires» et sur «la mobilité et l’aménagement du territoire» , SNCF
Domaine d’action : énergie, paysages, territoires durables, transports, mobilité
Actions engagées : sensibilisation, éducation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire
Echelon de mise en œuvre : national
Tara expéditions
Domaine d’action : océans
Actions engagées : sensibilisation, éducation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire, jeunes hors milieu scolaire, adultes, tous
les publics
Echelon de mise en œuvre : international
Tour de France des gestes éco responsables dans les universités, ADEME
Domaine d’action : alimentation, climat, consommation, production responsable,
énergie, transports, mobilité
Actions engagées : sensibilisation, communication
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire
Echelon de mise en œuvre : national
Une mini maison de l’eau sillonne la Bretagne , Eau & rivières de Bretagne
Domaine d’action : consommation, économie, eau, habitat/logement
Actions engagées : sensibilisation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire, familles, adultes, consommateurs
Echelon de mise en œuvre : régional
Water education for teachers : sensibiliser les enfants aux grands enjeux de l’eau,
avec le soutien de Nestlé Waters France
Domaine d’action : eau, santé-environnement
Actions engagées : sensibilisation, éducation
Cibles des actions : jeunes en milieu scolaire, salariés d’entreprises, d’associations
Echelon de mise en œuvre : international
Retrouvez l’intégralité
de nos travaux sur
www.lecese.fr
Imprimé par la direction de l’information légale et administrative, 26, rue Desaix, Paris (15e)
d’après les documents fournis par le Conseil économique, social et environnemental
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Direction de l’information
légale et administrative
Les éditions des Journaux officiels
tél. : 01 40 15 70 10
www.ladocumentationfrancaise.fr
LES AVIS
DU CONSEIL
ÉCONOMIQUE,
SOCIAL ET
ENVIRONNEMENTAL
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