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Chapitre 4.

- Le délit d’entrave à la liberté du travail


Textes.

Le délit d'atteinte à la liberté du travail s’est substitué, en 1864 (loi du 25 mai 1864), au délit de
coalition. L’article 414 du Code pénal punissait alors « quiconque, à l’aide de violences, voies de
fait, menaces, manœuvres frauduleuses, aura amené ou maintenu, tenté d’amener ou de maintenir une
cessation concertée du travail, dans le but de forcer la hausse ou la baisse des salaires ou de porter
atteinte au libre exercice de l’industrie ou du travail ».

En instituant le délit d’atteinte à la liberté du travail, le législateur a été animé du souci d'assurer
l'accès aux bureaux et ateliers en dépit des conflits déclenchés par certains salariés. Visée aux
articles 431-1 et 431-2 du Code pénal, cette infraction pose le problème de la conciliation du droit
collectif et des droits individuels.

Par l'interprétation qu'elle retient des éléments - matériel et intentionnel - du délit, la jurisprudence
s'efforce à l'équilibre, étant précisé qu'une diminution de la production consécutive à l'entrave
apportée par des grévistes à la liberté de l'industrie et du travail ne constitue qu'une conséquence
indirecte de l'infraction et n'est pas de nature à ouvrir à l'employeur l'exercice de l'action civile
devant la juridiction répressive (Cass. crim., 15 mai 1987).

C. pénal, art. 431-1.


→ Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la liberté
d'expression, du travail, d'association, de réunion ou de manifestation ou d'entraver le déroulement
des débats d'une assemblée parlementaire ou d'un organe délibérant d'une collectivité territoriale est
puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

→ Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la liberté de


création artistique ou de la liberté de la diffusion de la création artistique est puni d'un an
d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

→ Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de coups, violences, voies de fait,
destructions ou dégradations au sens du présent code, l'exercice d'une des libertés visées aux alinéas
précédents est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.

C. pénal, art. 431-2.


Les personnes physiques coupables de l'une des infractions prévues par l’article 431-1 encourent
également les peines complémentaires suivantes :
1° L'interdiction des droits civiques, civils et de famille, suivant les modalités prévues par l’article
131-26 ;
2° L'interdiction, suivant les modalités prévues par l’article 131-27, d'exercer une fonction publique
ou d'exercer l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
laquelle l'infraction a été commise ;
3° L'interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de cinq ans au plus, une arme soumise à
autorisation.

Elément moral.

La commission du délit d'atteinte à la liberté du travail suppose que les auteurs de coups, violences,
voies de fait, menaces, destructions ou dégradations aient eu pour objectif d'attenter à cette
liberté. En application de l’article 121-3 du Code pénal, le délit d’entrave à la liberté du travail est
intentionnel. L’agent doit donc avoir la conscience et la volonté d’accomplir le fait d’entrave. Quelles
que soient les raisons du conflit, l’article 431-1 du Code pénal, trouve application dès lors que les
agissements relevés au titre de l'élément matériel ont une telle ambition.
• Elément matériel

Faits punissables.
Aux termes de l’article 431-1 du Code pénal, sont punissables d'une part le fait d'entraver, d'une
manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la liberté du travail, d'autre part le fait
d’entraver l'exercice de cette même liberté « d'une manière concertée et à l'aide de coups, violences,
voies de fait, destructions ou dégradations ».
De l'entrave, la Cour de cassation distingue le "simple trouble apporté à l'activité professionnelle",
exclu du champ du délit (Cass. crim., 3 juin 2008). Par ailleurs, c’est uniquement si l’objectif de
cessation concertée du travail a été atteint que l’infraction est constituée. En effet, si autrefois l’ancien
Code pénal punissait quiconque avait « amené ou maintenu, tenté d’amener ou de maintenir une
cessation concertée du travail », la référence à la tentative a disparu dans le nouveau code. Partant,
la tentative est exclue du périmètre de la répression.

Concertation.

L’entrave doit donc être concertée. Cette condition n’était pas posée sous l’empire de l’ancien Code
pénal. A cette époque, la concertation caractérisait une circonstance aggravante du délit. Une action
individuelle était donc susceptible de constituer le délit d’entrave à la liberté du travail. Ce n’est plus
le cas aujourd’hui mais la chambre criminelle n’exige pas, pour entrer en voie de répression, que
l’action concertée soit préméditée (Cass. crim., 22 juin 1999).

Violences.

Les violences désignent les coups et blessures par ailleurs réprimés en droit commun, situation qui
peut emporter un cumul idéal d'infractions.
→ Est ainsi retenue la culpabilité des grévistes qui, ayant fait irruption dans des ateliers où
travaillaient certains ouvriers, les ont poussés, bousculés et se sont livrés sur eux à des violences à
la suite desquelles des salariés même non blessées mais terrorisés, ont quitté leur poste et la direction
de l'entreprise a dû ordonner la cessation de l'activité (CA Paris 17 janv. 1986 J. Savatier, qui ajoute
que sont complices des violences commises sur les non-grévistes, même si tous les auteurs ne sont pas
identifiés, les prévenus qui ont contrôlé et dirigé l'ensemble des exactions).
→ De même, le fait d'obstruer les entrées d'une entreprise avec des obstacles divers, de
dissuader par des bousculades et des bourrades les non-grévistes de gagner leur poste de travail,
caractérise l'infraction (Cass. crim., 27 nov. 1979).
→ En revanche, ne sauraient constituer des violences présentant un caractère d’intimidation
sérieuse, de simples propos de propagande et d’exhortation, sans que ces propos aient été
accompagnés de gestes ou de paroles menaçantes (CA Nancy, 22 mai 1951).

Voies de fait.

Les voies de fait constituent, au sens de l’article 431-1 du Code pénal, des actes qui, sans atteindre
physiquement la personne, exercent sur elle une pression suffisante pour lui dicter un
comportement différent de celui qu'elle aurait normalement adopté.
→ Ainsi, de simples violences morales sont-elles de nature à constituer l'infraction (CA
Paris, 19 févr. 1988, où avaient été relevés, outre l'interdiction des locaux aux non- grévistes, des
"propos intimidants à l'égard du chef d'entreprise". - Adde, Cass. crim., 21 nov. 1951 ). Il est
d'ailleurs fréquent que les mêmes agissements puissent tomber, indifféremment, sous la qualification
de voie de fait ou de menaces (CA Riom, 11 mai 1950).
→ Concrètement, il a été que le fait par des grévistes de se placer devant un train, sur la
voie, afin d’empêcher son départ, constitue une voie de fait, le délit d’entrave à la liberté du travail
étant constitué dès lors que cette voie de fait a été exercée dans le but d’inciter le conducteur du train à
se joindre à la grève (Cass. crim., 21 nov. 1951).
→ Constitue encore une voie de fait le fait, par des ouvriers composant un piquet de grève,
d’établir des barrages aux portes d’une usine, afin d’empêcher les salariés non-grévistes de gagner
leurs postes de travail (Cass. crim., 27 nov. 1979).

La commission du délit d'atteinte à la liberté du travail suppose l'exercice de violences contre les
personnes et non point seulement contre les choses (Cass. crim., 20 juin 1950, Cass. crim., 12 déc.
1951). L’article 431-1 du Code pénal n'a pas pour raison d'être la protection des instruments de
travail mais celle de la liberté des travailleurs (Cass. crim., 13 mars 1951). Il ne saurait donc être
appliqué à la coupure d'un circuit d'alimentation électrique (Cass. crim., 13 mars 1951, préc.) ni à
l'ouverture du robinet de conduite générale d'un train (CA Amiens, 31 oct. 1951).

Menaces.

Pour susciter l'application de l’article 431-1 du Code pénal, les menaces - autre agissement
susceptible de composer l'élément matériel du délit d'entrave - "doivent être de telle nature qu'un
homme normalement énergique qui en est l'objet soit amené à agir contre sa volonté et à faire ce qu'il
ne veut pas faire, parce qu'il aura de sérieuses raisons d'appréhender un attentat contre sa personne,
sa famille ou ses biens" (CA Lyon, 8 juill. 1931, CA Grenoble, 18 juill. 1901, Cass. crim., 11 juin
1937 ).
Les menaces proférées, qui constituent donc des actes d’intimidation qui inspirent la crainte d’un
mal, peuvent être écrites ou orales, dès lors qu'elles sont exprimées sur un ton agressif (Cass. crim., 5
févr. 1957).
Le comportement des membres d'un piquet de grève est constitutif de menaces dès lors que la violence
des propos tenus est de nature à provoquer une modification du comportement initial des non-grévistes
(Cass. crim., 5 févr. 1957). En revanche, la présence passive des grévistes dans un piquet de grève
n’est pas constitutive de menaces au sens de l’article 431-1 du Code pénal (Cass. crim., 10 mars
1939).
La mise à l'index d'un salarié par les travailleurs de sa catégorie, ces derniers menaçant l'employeur
d'un mouvement de grève s'il le recrute ou ne le licencie pas, est constitutive de menaces au sens de
l'article 431-1. Elle constitue, en soi, une entrave à la liberté du travail (Cass. crim., 23 avr. 2003, qui
souligne que l'incrimination prévue par l’article 431-1 du Code pénal "a pour seul objet la protection
de la liberté du travail") ; elle est, à ce titre, pénalement répréhensible (Cpr. sous l'empire de l'ancien
article 414 du Code pénal, Cass. crim., 29 oct. 1964).

II. Répression

Personnes punissables :

→ personnes physiques
L’ancien article 414 du Code pénal visait « quiconque » a commis les faits incriminés. L’article
431-1 du Code pénal reste, pour sa part, totalement silencieux quant à la désignation des personnes
responsables, alors que l’article 431- 2 vise simplement « les personnes physiques coupables de l’une
des infractions prévues par l’article 431-1 ».
Sous l’empire de l’ancien Code pénal, le pronom « quiconque » avait été interprété comme visant les
chefs d’entreprise et les salariés, mais aussi d’autres personnes, telles que par exemple les dirigeants
d’un syndicat, qui pouvaient être poursuivis comme complices (Cass. crim., 7 janv. 1921) ou encore
un député, un gérant de journal ou des journalistes (Req., 29 juin 1897).

Depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code pénal, la jurisprudence a eu l’occasion de confirmer ces
solutions anciennes. C’est ainsi par exemple que la chambre criminelle de la Cour de cassation a
décidé qu’étaient complices par fourniture d’instructions les membres du syndicat organisateur d’un
mouvement caractérisant une entrave à la liberté du travail dont les auteurs principaux étaient certains
salariés grévistes qui avaient effectué les actes d’obstruction (Cass. crim., 23 avr. 2003).
Conformément à l’article 431-1 du Code pénal, les peines principales sont différentes selon que le
délit a été réalisé à l’aide de menaces, ou par des coups, violences, voies de fait, destructions ou
dégradation.
→ Ainsi, lorsque l’entrave est intervenue à l’aide de menaces, le fait est puni d’un an
d’emprisonnement et de 15 000 d’amende.
→ Lorsque l’entrave a été réalisée par des coups, violences, voies de fait, destructions ou
dégradations, le fait est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
→ Enfin, que l'entrave ait été réalisée à l'aide de menaces, de coups, de violences, de voies de fait,
de destructions ou de dégradations, les personnes physiques coupables encourent les peines
complémentaires suivantes :
1° L'interdiction des droits civiques, civils et de famille, suivant les modalités prévues par l'article
131-26.
2° L'interdiction, suivant les modalités prévues par l'article 131-27, d'exercer une fonction publique
ou d'exercer l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
laquelle l'infraction a été commise.
3° L'interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de cinq ans au plus, une arme soumise à
autorisation.

→ Personnes morales

Les personnes morales ne sont pas expressément déclarées responsables en cas d’entrave à la liberté
du travail.
Mais cette précision ne s’impose plus depuis que la loi Perben II du 9 mars 2004 a mis fin au
caractère spécial de la responsabilité des personnes morales. En application de cette loi, toutes les
infractions prévues par les textes répressifs, qu’ils soient ou non codifiés, à l’exception des infractions
relatives à la presse, peuvent être reprochées aux personnes morales (pour l’examen des conditions
générales de déclenchement de la responsabilité pénale d’une personne morale telles qu’elles résultent
de l’article 121-2 du Code pénal. Partant, en cas de délit d’entrave à la liberté du travail, il peut être
principalement envisagée la condamnation de l’employeur mais aussi d’un syndicat.

En l'absence de texte incriminant spécifiquement les personnes morales, l'article 131-38 du Code
pénal s'applique. Ce texte prévoit que « le taux maximum de l'amende applicable aux personnes
morales est égal au quintuple de celui prévu pour les personnes physiques par la loi qui réprime
l'infraction ». La personne morale encourt donc une peine d'amende de 75000 euros Lorsque l'entrave
est intervenue à l'aide de menaces et de 225 000 euros lorsque l'entrave a été réalisée par des coups,
violences, voies de fait, destructions ou dégradations.

Action civile : situation de l’employeur.

Lorsque les salariés non-grévistes sont empêchés d'accéder à leur lieu de travail en raison de l'action
d'autres salariés en grève, l'employeur a en principe l'obligation de continuer à verser le salaire
des salariés qui veulent poursuivre leur travail.
Des employeurs qui avaient été contraints à verser leur salaire à des salariés non-grévistes, sans la
contrepartie d'une prestation de travail, ont tenté de se retourner contre les grévistes afin de faire
réparer leur préjudice. À cette fin, ils se sont constitués partie civile devant la juridiction répressive.
Mais dans un arrêt du 27 novembre 1979, la chambre criminelle de la Cour de cassation a déclaré
cette action civile irrecevable. La chambre criminelle de la Cour de cassation refuse également
d'indemniser le préjudice commercial subi par l'employeur.

Situation des salariés non-grévistes.


Les salariés non-grévistes pourraient apparaître comme les principales victimes de l'entrave à la
liberté du travail si le versement de leur salaire pendant les périodes non travaillées n'était pas une
obligation pour l'employeur. Mais tel n'est pas le cas. Par conséquent, les salariés non-grévistes ne
subissent aucun préjudice matériel lorsqu'ils sont empêchés de travailler. Pourtant, il a été jugé
dans un arrêt de cour d'appel que leur action civile était recevable, alors que le préjudice subi était
purement moral en l'espèce (CA Paris, 17 janv. 1986). La chambre criminelle de la Cour de cassation
a elle-même déclaré l'action civile recevable dans un cas où les salaires n'avaient pas été versés, ce
qui traduisait pourtant l'inexécution des obligations contractuelles de l'employeur (Crim., 16 déc.
1982).

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