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ie volume 1

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es en p
pratiqu
onnes
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ndatio
des re comma
ir
à reten
L’es sentiel
Index des mots clés
Gale 39
Gale commune 39
Gale profuse 39
Gastrite 41
Gastroentérite 42
Allergie alimentaire 6 Helicobacter pylori 41
Anaphylaxie 6 HRB (hyperréactivité bronchique) 21
Angine 8 Impétigo 13
Asthme 21 Infection cutanée 13, 39
Asthme aigu grave 21 Infection urinaire 19
Autisme 28 Intertrigo 13
Bandelette urinaire 19 Kératite 17
Biberon (préparation, conservation) 30
Lait maternel (conservation) 30
Blépharite 17
Bordetella pertussis 36 Œil rouge 17
Orgelet 17
Calendrier vaccinal 32
Otite externe 15
Carie dentaire 34
Otite moyenne aiguë 10
Chalazion 17
Otorrhée 15
Coqueluche 36
Otorrhée sur aérateur
Conjonctivite 17
transtympanique 15
Dacryocystite 17
Perforation tympanique 15
Dermatite atopique 24
Plaie cutanée 13
Déshydratation aiguë 42
Pyélonéphrite aiguë 19
Diarrhée aiguë 42
Reflux vésico-urétéral 19
ECBU (examen, cytobactériologique
Réhydratation orale 42
des urines) 19
Rhinopharyngite 10
Fluor 34
Scorad (scoring
Fluorose dentaire 34
of atopic dermatitis) 24
Folliculite superficielle 13
Sinusite 8
Furoncles 13
Stérilisation des biberons 30
Troubles envahissants du
développement 28
Troubles de la communication 28
Ulcère duodénal 41
Vaccins 32
Xérose 24
Prise en charge de
Sommaire 24 la dermatite atopique

Autisme : dépistage
28 et diagnostic
Allergies alimentaires
6 30 Préparation et conservation
des biberons au domicile
Antibiothérapie par voie
10 générale dans les infections Calendrier vaccinal 2007
respiratoires hautes 32
Fluor et prévention de la carie
13 Antibiothérapie locale
dans les infections cutanées 34 dentaire
bactériennes
Conduite à tenir devant un
Antibiothérapie locale 36 ou plusieurs cas de coqueluche
15 en ORL
Conduite à tenir devant un
Collyres et autres topiques 39 cas de gale
17 antibiotiques dans
les infections oculaires Eradication d’Helicobacter
superficielles 41 pylori

Diagnostic et antibiothérapie
19 des infections urinaires 42 Gastroentérites : utilisation
des solutés de réhydratation
bactériennes communautaires orale

Asthme : suivi médical


21
Direction scientifique et rédaction : Guy Dutau, Christian Copin, Robert Cohen, Olivier Mouterde.
Conseils à la rédaction : Marc Koskas, Jérôme Valleteau de Moulliac.
Le contenu rédactionnel de cette publication est indépendant de Sanofi Pasteur MSD. Les articles
sont publiés sous la seule responsabilité de la revue Médecine et enfance et des auteurs.
Médecine et enfance est répertoriée dans la banque de données CNRS/PASCAL de l’INIST et dans
le CISMEF du CHU de Rouen (www.cismef.org).
A paraître dans le volume 2

Direction scientifique : C. Copin, R. Cohen,


F. Corrard, G. Dutau, E. Fournier-Charrière,
J. Lechevallier, O. Mouterde
Asthme et allergie
Douleur
Fièvre
Infections respiratoires basses
Maladie de Lyme
Maladies à déclaration obligatoire
Migraine, céphalées
Mort subite du nourrisson
Obésité
Pédiculose
Pieds : déformations congénitales isolées
des pieds
Plomb : intoxication dépistage et prise
en charge
Purpura fulminans
Tuberculose
Traitement de l’acné
Urticaire chronique
Médecine
& enfance

Au cours des vingt dernières années, la « médecine basée sur les preu-
ves » (1) est devenue indispensable à la conduite du diagnostic et du traite-
ment des maladies. Pour Sackett et al. (2), c’est « l’utilisation consciencieu-
se, explicite et judicieuse des meilleures preuves ou données scientifiques
actuelles dans la prise en charge personnalisée des patients ». Cette nou-
velle façon de penser et d’agir se veut, en particulier, plus précise et plus
économe. Elle fait table rase des recettes empiriques, même si l’expérien-
ce médicale collective n’est pas à ranger aux oubliettes. Les conférences
de consensus et les recommandations se nourrissent des avis d’experts
et, surtout, des méta-analyses, un concept dont Archie Cochrane fut l’ini-
tiateur (3).
Toutefois, les recommandations publiées par les instances publiques
et/ou par les sociétés scientifiques ne sont connues que d’un petit
nombre de médecins et, pour l’instant, ne sont pas toujours accessibles
au praticien dans son exercice quotidien. Il nous a donc paru utile de tirer
la quintessence de ces textes officiels dans un but d’information didac-
tique, sans nous substituer aux textes, et en donnant au début de chaque
article les liens avec le texte originel. Le lecteur remarquera que certaines
recommandations datent déjà de quelques années (aucune d’elles n’est
antérieure à 2002). Elles ne sont pas pour autant obsolètes, jusqu’à ce
que l’évolution de la matière rende indispensable la formulation de nou-
velles recommandations. Ce premier volume sera suivi d’un deuxième et,
peut-être, d’autres encore. D’ores et déjà nous remercions le laboratoire
Sanofi Pasteur MSD de nous avoir soutenu dans cette entreprise.
(1) C’est l’evidence based medicine (EBM) des auteurs anglo-saxons. Le terme de «médecine basée sur les niveaux de preuve»
est préférable.
(2) «Evidence based medicine : what it is and what it isn’t», Brit. Med. J., 1996; 13: 71-2.
(3) On lira avec profit le superbe ouvrage de F. Xavier Bosch : Archie Cochrane. Back to the Front, Thau SL, Barcelona, 2003.

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Allergies alimentaires
« Allergies alimentaires. Connaissances, clinique et prévention », AFSSA, 2002
http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/nutrition/actions42_allergies.pdf

1. Les allergies alimentaires (AA) sont de- et de blé sont utilisés comme des
venues des affections si fréquentes (1) arômes, certaines protéines végétales
qu’elles posent un problème important de servent d’agents liants (soja, lupin), etc.
santé publique. Elles peuvent être graves Il en résulte une augmentation du
(anaphylaxie, asthme aigu grave), voire nombre des allergènes masqués.
mortelles. 2. Alors qu’une nouvelle classification des
L’augmentation de leur prévalence est AA a été proposée (2), ce rapport continue à
due aux profonds changements des bien distinguer les AA vraies (dues à des
modes de vie et des habitudes alimen- mécanismes immunopathologiques) et les
taires : pseudo-AA (sans rapport avec l’immunopa-
 exposition précoce des nourrissons à thologie).
des allergènes de plus en plus variés ; C’est l’interrogatoire, la tenue d’un jour-
 désaffection croissante vis-à-vis de nal alimentaire et les tests cutanés d’al-
l’allaitement maternel ; lergie ou prick-tests (PT) qui permettent
 aseptisation de l’environnement de de les distinguer :
l’enfant ;  au cours de l’AA, l’hypersensibilité de
 internationalisation des repas et de type I (IgE-dépendante) est de très loin
l’économie mettant à disposition des ali- la plus fréquente. Toutefois, au cours de
ments naguère difficiles à obtenir (sésa- l’allergie aux protéines du lait de vache,
me, fruits exotiques, etc.). des réactions de type I et IV peuvent se
Les technologies de l’industrie agro-ali- succéder ou coexister ;
mentaire augmentent le risque aller-  les mécanismes des pseudo-AA sont
gique. Ainsi, des hydrolysats de caséine disparates : intolérance au lactose par

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déficit en lactase ; intolérance aux mastocytes), soit mobiles dans le sang


amines biogènes contenues dans des ali- circulant (les polynucléaires basophiles).
ments riches en histamine (choucroute, Lors des contacts ultérieurs avec l’aller-
fromages fermentés, thon, maquereau) ; gène, les IgE sériques spécifiques (IgEs)
intolérance aux aliments riches en hista- fixées sur les mastocytes et les polynu-
mine (chocolat) ; ingestion d’aliments cléaires basophiles activent ces cellules,
histamino-libérateurs (fraises, tomates, ce qui entraîne la libération de média-
blanc d’œuf, crustacés). Ce dernier mé- teurs chimiques (principalement l’hista-
canisme est assez fréquent chez les mine) responsable de l’inflammation al-
jeunes enfants, dont les capacités d’his- lergique. C’est à partir de ce deuxième
taminopexie sont limitées. contact que l’allergique déclenche des
3. Il faut bien comprendre ce qu’est un al- réactions d’intensité variable selon les
lergène alimentaire. L’allergénicité est liée individus.
aux séquences en acides aminés de la mo-  La « sensibilisation » est le fait de fabri-
lécule, mais aussi à sa conformation spa- quer des IgE sans pour autant présenter
tiale. des symptômes cliniques : les PT sont po-
Les épitopes sont les parties de l’allergè- sitifs, les dosages d’IgEs le sont aussi,
ne alimentaire qui sont surtout respon- mais le sujet peut ingérer l’aliment sans
sables de son allergénicité. Ils sont carac- pour autant développer des symptômes.
térisés par leur résistance ou non à la La sensibilisation est donc un phénomè-
chaleur : les protéines du lait de vache, ne uniquement « biologique ».
les allergènes du poisson, l’arachide sont Le praticien ne doit pas confondre un
thermostables. Le chauffage au-delà de phénomène purement biologique et l’al-
100 °C peut démasquer de nouveaux épi- lergie, réalité clinique.
topes ou créer des nouveaux allergènes. 5. La liste des allergènes alimentaires est
4. On ne répétera jamais assez qu’il faut longue : allergènes d’origine animale (lait
bien distinguer « allergie » et « sensibilisa- de vache, œufs, poisson, crustacés et mol-
tion ». lusques) ; allergènes d’origine végétale
 Après le premier contact de l’allergène (arachide, noix, sésame, soja, céréales,
avec l’organisme, le système immunitai- fruits et légumes) ; additifs alimentaires
re produit des anticorps (IgE) qui, par (certains colorants, sulfites) ; organismes
voie sanguine, vont s’attacher à des « cel- génétiquement modifiés (OGM).
lules cibles », lesquelles sont soit fixes, si- Toutefois, le rôle des additifs et des colo-
tuées dans la peau et les muqueuses (les rants a été largement surévalué, puisque

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leur implication au cours de l’AA reste peut permettre de déterminer la dose


très faible (0,03 à 0,15 %). Quant aux minimale d’allergène auquel le patient
OGM, la question de leur allergénicité est sensible.
est conflictuelle. Souvent proposés aux médecins pour la
Les allergènes responsables d’AA ne sont détection de l’AA, les tests multi-allergé-
pas les mêmes chez l’enfant et chez niques (TMA) ne sont pas recommandés,
l’adulte. Le premier allergène auquel car coûteux et source d’erreurs.
l’enfant est exposé est le lait de vache, 7. Après l’identification du (ou des) aller-
suivi de l’œuf de poule lorsque l’alimen- gènes en cause, la seule mesure efficace
tation se diversifie et, rapidement de est l’éviction alimentaire.
l’arachide, premier allergène avec les Important : un régime d’éviction relève
fruits secs à coque (noisette, amande, d’une prescription médicale, et sa sur-
pistache, noix exotiques, etc.). Chez veillance réclame l’aide d’une diététi-
l’adulte, le nombre des allergènes en cienne.
cause est très varié, avec cependant une Très important : il ne faut jamais propo-
prépondérance des aliments d’origine ser une éviction alimentaire « pour voir ».
végétale. 8. Le traitement symptomatique de l’AA re-
6. Le diagnostic d’AA repose d’abord sur pose sur des médicaments connus : anti-
les données cliniques : interrogatoire mi- histaminiques H1 (en cas de symptômes
nutieux et précis, examen clinique, enquê- légers), corticoïdes, bêta-2-mimétiques
te alimentaire, prick-tests. (en cas de bronchospasme), adrénaline
Le premier outil diagnostique est le PT : (traitement de choix du choc anaphylac-
son rapport coût-efficacité est excellent. tique).
Les éléments de confirmation sont du L’adrénaline est injectée par la voie IM,
domaine du spécialiste allergologue (en qui est supérieure à la voie sous-
particulier hospitalier) : dosage unitaire cutanée : 0,15 mg/0,3 ml au-dessous de
des IgEs et tests de provocation par voie 20 kg et 0,30 mg/0,3 ml au-dessus de
orale (TPO). Toutefois, lorsque le dia- 20 kg. Les stylos auto-injecteurs d’adré-
gnostic est cliniquement évident (ana- naline sont les plus utilisés en raison de
phylaxie, bronchospasme aigu) et l’aller- leur manipulation facile et de leur
gène cliniquement bien identifié, le TPO longue durée de conservation (à tempé-
est contre-indiqué. rature ambiante). L’admission en milieu
Le TPO en double ou plus souvent en hospitalier est nécessaire.
simple aveugle, étalon or du diagnostic, Les bronchodilatateurs bêta-2-adréner-

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giques en spray par chambre d’inhala- d’un projet d’accueil individualisé (PAI)
tion sont indispensables s’il existe un est indispensable pour la plupart des AA
bronchospasme. Des corticoïdes et des dont le diagnostic a été établi avec certi-
antihistaminiques per os ou par voie IV tude. Les mesures de prévention primai-
sont le plus souvent associés. re sont actuellement en cours de révi-
9. Pour éviter les récidives, le patient et sion. Il faut retenir l’importance d’un al-
son entourage doivent connaître les fac- laitement maternel d’au moins trois mois
teurs de gravité de l’AA. Ce sont : les anté- et la suppression de tout tabagisme pen-
cédents d’anaphylaxie ; l’asthme instable dant la grossesse et après l’accouche-
ou mal contrôlé ; la notion d’allergie à ment. 
l’arachide ou aux fruits secs à coque. Il
faut apprendre aux patients et à leur fa- (1) Prévalence de l’AA : 3-4 % dans la population générale, 8 %
mille à savoir lire les étiquettes des pro- chez les enfants.
(2) Johansson S.G. et al. : « A revised nomenclature for allergy. An
duits alimentaires pour détecter la pré- EAACI position statement for the EAACI nomenclature task
sence d’allergènes masqués. L’éducation force », Allergy, 2001 ; 56 : 813-24. Johansson S.G. et al. : « Revised
nomenclature for global use : Report of the Nomenclature Com-
de l’enfant allergique alimentaire et de mittee on the World Allergy Organization, October 2003 », J. Al-
ses parents est capitale. L’établissement lergy Clin. Immunol., 2004 ; 113 : 832-6.

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Antibiothérapie par voie générale


dans les infections respiratoires hautes
« Antibiothérapie par voie générale en pratique courante dans les infections respiratoires hautes de
l’adulte et de l’enfant », AFSSAPS, 2005
http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/irh_reco.pdf

ANGINES (amélioration des signes cliniques, ré-


duction de la contagiosité et des compli-
1. La prise en charge des angines a consi- cations) pour les patients qui en ont be-
dérablement évolué ces dernières an- soin.
nées. En effet, du fait de l’évolution de la 5. Du fait de la résistance du SGA aux ma-
résistance aux antibiotiques, l’attitude qui crolides et de l’absence de résistance aux
consistait à traiter systématiquement les bêtalactamines, c’est une molécule de
angines par antibiotique afin de prévenir cette dernière famille qu’il faut prescrire
un hypothétique rhumatisme articulaire ai- et pour une durée de traitement courte :
gu ne pouvait plus se pérenniser. amoxicilline (50 mg/kg/j en 2 prises
2. La distinction entre angine due à un pendant 6 jours), cefpodoxime-proxétil
streptocoque du groupe A (SGA) et angine (8 mg/kg/j en 2 prises pendant 5 jours),
non streptococcique (le plus souvent vira- céfuroxime-axétil (30 mg/kg/j en 2
le) ne peut être établie de façon fiable prises pendant 4 jours).
par la clinique, même en utilisant des 6. Si les échecs de traitement sont excep-
scores. tionnels, les récidives sont fréquentes, im-
3. La mise à disposition gratuite pour les posant d’autres schémas thérapeutiques.
médecins de tests de diagnostic rapide
sensibles (> 90 %) et spécifiques OTITES
(> 95 %) du SGA (TDR-SGA) simplifie
la conduite à tenir : une angine dont le 1. Complication la plus fréquente des
test est positif doit être traitée par anti- rhinopharyngites de l’enfant, l’otite
biotique ; une angine dont le test est né- moyenne aiguë (OMA) est la première
gatif ne doit pas donner lieu à ce type de infection bactérienne tous âges confon-
traitement. dus et une des premières causes de pres-
4. Ces tests permettent de réduire la cription d’antibiotiques.
consommation des antibiotiques dans 2. Le diagnostic d’OMA purulente repose
l’angine de deux tiers, tout en mainte- sur une triade : des signes fonctionnels
nant les bénéfices de l’antibiothérapie (otalgies) et généraux (fièvre) d’appari-

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tion récente ; un épanchement rétrotym- bêtalactamines par modifications des


panique ; une inflammation tympanique. protéines de liaison de la pénicilline
3. La grande majorité des OMA, même émergent en France.
quand une bactérie est impliquée, gué-  Possibilité d’émergence dans les pro-
rissent spontanément. chains mois ou années de nouveaux sé-
4. Ne traiter par antibiotiques (amoxicilli- rotypes de pneumocoque hautement ré-
ne-acide clavulanique ou cefpodoxime- sistants.
proxétil) que les otites moyennes aiguës
purulentes diagnostiquées de façon certai- RHINOPHARYNGITES
ne, systématiquement chez l’enfant de
moins de deux ans, uniquement pour les 1. Essentiellement d’origine virale, la rhi-
formes les plus symptomatiques après nopharyngite est la maladie infectieuse
cet âge. la plus fréquente de l’enfant.
5. Se servir de l’anamnèse et des corréla- 2. Elle se traduit par l’association, à des
tions bactériocliniques pour choisir l’an- degrés variables, de rhinorrhée, d’obs-
tibiotique : truction nasale, de toux et de fièvre.
 si l’otite est associée à une conjonctivi- 3. C’est une pathologie bénigne, d’évolu-
te, penser à H. influenzae et prescrire tion spontanément favorable en sept à dix
préférentiellement le cefpodoxime ; jours.
 si l’otite est fébrile (> 38,5 °C), penser 4. Le traitement antibiotique n’est pas jus-
au pneumocoque et prescrire préféren- tifié dans la rhinopharyngite aiguë non
tiellement l’association amoxicilline-aci- compliquée. Son efficacité n’est démon-
de clavulanique. trée ni sur la durée des symptômes, ni
Commentaires de la rédaction pour la prévention des complications (si-
 Chez les enfants correctement vacci- nusites et OMA purulente), même en
nés par le vaccin pneumococcique conju- présence de facteurs de risque.
gué, le pneumocoque n’est plus le germe 5. Le caractère puriforme de la rhinor-
prédominant et les souches hautement rhée et l’existence d’une fièvre (dans les
résistantes (celles qui posaient des pro- délais normaux d’évolution de la rhino-
blèmes thérapeutiques) ont diminué de pharyngite) ne sont pas synonymes d’in-
plus de trois quarts. fection ou de surinfection bactérienne et
 H. influenzae non typable est devenu ne sont pas des facteurs de risque de
la bactérie le plus souvent responsable complications.
d’OMA ; des souches résistantes aux 6. Une otite moyenne congestive est fré-

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quente au cours d’une rhinopharyngite ; tendance à l’amélioration, forme dite


elle n’est pas une indication de l’antibio- « subaiguë ». Plus rarement (forme dite
thérapie. « aiguë sévère »), les signes présentés
sont ceux d’une rhinopharyngite sévère
SINUSITES avec fièvre supérieure à 39 °C, cépha-
lées, sécrétions purulentes, œdème péri-
1. La sinusite maxillaire de l’enfant est la orbital.
seconde complication, en terme de fré- 5. Le plus souvent, aucun examen (notam-
quence, des rhinopharyngites de l’en- ment radiologique) n’est nécessaire pour le
fant. diagnostic.
2. Si les otites surviennent le plus sou- 6. La grande majorité des sinusites, même
vent avant deux ans, les sinusites se quand une bactérie est impliquée, guéris-
voient surtout après cet âge. sent spontanément.
3. Au cours des premiers jours d’évolu- 7. Il ne faut traiter par antibiotiques que les
tion de la rhinopharyngite, une rhinor- sinusites sévères ou les formes traînantes
rhée purulente associée à une inflamma- qui résistent aux traitements symptoma-
tion sinusienne est banale et ne relève tiques ou qui surviennent sur des ter-
pas d’un traitement antibiotique. rains particuliers (asthme, cardiopathie,
4. Le diagnostic de sinusite repose d’abord drépanocytose).
et avant tout sur l’anamnèse. Le plus sou- 8. Les bactéries impliquées étant les
vent, il s’agit d’un tableau de rhinopha- mêmes que celles de l’otite, les options
ryngite (rhinorrhée, toux, obstruction recommandées sont identiques : associa-
nasale, fièvre modérée ou absente) qui tion amoxicilline-acide clavulanique ou
se prolonge au-delà de dix jours, sans cefpodoxime-proxétil. 

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Antibiothérapie locale dans


les infections cutanées bactériennes
« Prescription des antibiotiques par voie locale dans les infections cutanées bactériennes primitives et
secondaires », AFSSAPS, 2004
http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/dermreco.pdf

1. Des antibiotiques locaux prescrits inuti- 4. Les soins de toilette à l’eau et au savon
lement exercent une pression de sélection s’imposent préalablement à l’application
superflue. Ils ne doivent donc être l’objet des antibiotiques locaux. En diminuant
d’une prescription médicale que dans les populations microbiennes, en élimi-
des situations où ils ont démontré leur nant les corps étrangers, les tissus nécro-
efficacité. sés et les débris, le lavage potentialise les
2. L’antibiothérapie locale, quand elle effets de l’antibiothérapie.
est prescrite à la place d’une antibiothé- 5. Dans les indications où l’antibiothéra-
rapie par voie générale (parce qu’elle n’a pie a fait la preuve de son efficacité, les
pas démontré d’infériorité par rapport à antiseptiques locaux, par contre, ne sont
cette dernière) a probablement moins ni un complément ni une alternative à
d’impact écologique car elle ne s’adresse l’antibiothérapie locale.
le plus souvent qu’à un seul site, un seul 6. Les deux bactéries le plus souvent im-
écosystème. pliquées dans les infections cutanées sont
3. Les concentrations obtenues in situ S. aureus et le streptocoque du groupe A
par une antibiothérapie locale sont géné- (S. pyogenes).
ralement très élevées et s’avèrent actives 7. L’indication où l’antibiothérapie exclusi-
sur des germes modérément sensibles, vement locale est indiscutable est l’impéti-
voire parfois résistants (exemple acide go peu sévère, croûteux, concernant une
fucidique et streptocoque du groupe A surface cutanée atteinte inférieure à 2 %
dans les impétigos). de la surface corporelle totale (1 % cor-

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respond à la surface de la paume d’une entourage dont les prélèvements nari-


main), comportant au plus cinq sites lé- naires seraient également positifs pour
sionnels actifs et ne présentant pas d’ex- Staphylococcus aureus. La mupirocine
tension rapide. Une méta-analyse a été en pommade nasale est réservée à la dé-
récemment publiée : contamination narinaire. L’acide fusi-
 les antibiotiques locaux étaient plus dique et la chlortétracycline peuvent
efficaces que le placebo (OR : 2,69 ; IC à être utilisés dans les narines et sur les
95 % : 1,49-4,86) ; autres sites cutanéomuqueux (intertrigo
 ils avaient une discrète supériorité interfessier par exemple). L’antibiothé-
(OR : 0,48 ; IC à 95 % : 0,23-1) sur les rapie locale doit être utilisée de façon
antibiotiques oraux (essentiellement séquentielle, par cure de 5 à 7 jours tous
l’érythromycine) ; les mois, à raison de 2 applications par
 il n’existait pas de différence significa- jour.
tive entre mupirocine et acide fusidique 9. Folliculite superficielle, furoncle. Des
(OR : 1,76 ; IC à 95 % : 0,77-4,03) ; soins d’hygiène sont nécessaires. L’inté-
Ces deux antibiotiques locaux doivent rêt d’une antibiothérapie locale dans ces
être appliqués 2 à 3 fois par jour pour situations n’a pas été démontré.
une durée de 5 à 10 jours. 10. Dans les plaies cutanées récentes ou
8. L’éradication du portage de Staphylo- chroniques, la varicelle, le zona et l’herpès,
coccus aureus dans le cadre de la préven- il n’y a pas de place pour l’antibiothéra-
tion des infections staphylococciques réci- pie, sauf surinfections avérées.
divantes (furonculose, impétigo) est la 11. Certaines dermatoses rares (érythras-
deuxième indication retenue chez les ma, intertrigo des orteils à bacilles à
malades présentant des prélèvements gram négatif, kératolyse ponctuée plan-
positifs au niveau des narines et, plus ra- taire, trichobactériose axillaire) peuvent
rement, dans d’autres sites cutanés. justifier une antibiothérapie par voie lo-
Dans les cas les plus réfractaires, cette cale mais n’ont pas été abordées dans ces
application peut être étendue au proche recommandations. 

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Antibiothérapie locale en ORL


« Antibiothérapie locale en ORL », AFSSAPS, 2004
http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/orlreco.pdf

1. Des antibiotiques locaux prescrits in- jouent un rôle que dans l’otorrhée sur aé-
utilement exercent une pression de sé- rateurs transtympaniques.
lection superflue. Ils ne doivent donc 4. Les concentrations obtenues in situ par
être l’objet d’une prescription médicale une antibiothérapie locale sont générale-
que dans des situations où ils ont dé- ment très élevées et s’avèrent actives sur
montré leur efficacité. des germes modérément sensibles, voire
2. Dans le cadre des infections ORL, les parfois résistants à l’antibiotique prescrit
antibiotiques locaux n’ont pas fait la (exemple ofloxacine et pyocyanique).
preuve de leur efficacité dans les formes 5. Dans les indications où l’antibiothéra-
suivantes : pie a fait la preuve de son efficacité, les
 gouttes et pulvérisations nasales ; antiseptiques locaux, par contre, ne sont
 pastilles, comprimés à sucer, collu- ni un complément ni une alternative aux
toires, solutions pour bain de bouche ; antibiotiques locaux.
 aérosols ; 6. Parmi les antibiotiques administrables
 instillations endosinusiennes. en gouttes auriculaires, seules les quino-
Ces présentations ont donc été retirées lones (seule l’ofloxacine est disponible
du marché, et seules demeurent les en France) et la rifampicine (activité mé-
gouttes auriculaires, avec trois indica- diocre sur le pyocyanique) ne sont pas
tions : ototoxiques. Les autres gouttes contien-
 l’otite externe ; nent des mélanges d’antibiotiques (ami-
 l’otorrhée sur aérateurs transtympa- nosides, polypeptides…), d’anti-inflam-
niques ; matoires et/ou d’antalgiques, et sont
 l’otorrhée sur otite chronique à tym- donc contre-indiquées en cas de perfora-
pans ouverts. tion tympanique ; elles sont, par contre,
Les OMA et les perforations tympaniques tout à fait indiquées dans l’otite externe.
traumatiques ne sont pas des indications 7. Le traitement de base de l’otite externe
des gouttes auriculaires contenant des est le traitement antibiotique local. L’anti-
antibiotiques. biothérapie par voie générale n’est pas
3. L’épidémiologie bactérienne dans ces indiquée, sauf exception. En raison de la
trois indications est dominée par le pyocya- rareté des perforations tympaniques au
nique (Pseudomonas aeruginosa) et Sta- cours des otites externes, l’utilisation de
phylococcus aureus. Les germes clas- préparations contenant des aminosides
siques de l’OMA, comme le pneumo- est licite, hormis chez les patients ayant
coque ou Haemophilus influenzae, ne une perforation connue ou des antécé-

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dents évocateurs de perforation. Dans ce (ofloxacine), après nettoyage du conduit


cas, les fluoroquinolones sont efficaces auditif externe, est le traitement de pre-
et bien tolérées. La durée du traitement mière intention. L’antibiothérapie par
est habituellement de 7 jours, avec une voie générale est indiquée s’il existe des
fréquence de 2 à 4 instillations par jour. signes généraux évocateurs d’une otite
Le traitement local comporte aussi un moyenne aiguë.
anesthésique, voire des corticoïdes, car il 8. L’antibiothérapie locale (ofloxacine),
s’agit d’une pathologie douloureuse. associée au nettoyage du conduit auditif
8. Lorsque l’otorrhée sur aérateurs trans- externe, constitue la base du traitement
tympaniques est isolée, sans signes géné- des otorrhées sur otite chronique à tym-
raux associés, l’antibiothérapie locale pans ouverts. 

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Collyres et autres topiques


antibiotiques dans les infections
oculaires superficielles
« Collyres et autres topiques antibiotiques dans les infections oculaires superficielles », AFSSAPS, 2004
http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/ophtreco.pdf

1. Des antibiotiques locaux prescrits in- oculaire au sérum physiologique associé


utilement exercent une pression de sé- à un antiseptique, le traitement antibio-
lection superflue. Ils ne doivent donc tique étant réservé aux formes graves. Les
être l’objet d’une prescription médicale critères de gravité d’une conjonctivite
que dans des situations où ils ont dé- bactérienne sont des sécrétions puru-
montré leur efficacité. lentes importantes, un chémosis (œdème
2. Les traitements topiques ophtalmolo- de la conjonctive) ou un œdème palpé-
giques comprennent des collyres, des bral, un larmoiement important, une
pommades et des gels. Ces deux der- photophobie, une baisse de l’acuité vi-
nières formes sont reconnues pour leur suelle, même modérée. Les bactéries im-
rémanence. pliquées sont essentiellement des bacté-
3. Les concentrations obtenues in situ ries de la flore rhinopharyngée : H. in-
par une antibiothérapie locale sont géné- fluenzae, pneumocoque, M. catarrhalis…
ralement très élevées et s’avèrent actives La rifamycine est active sur l’ensemble de
sur des germes modérément sensibles, ces bactéries. En cas de conjonctivite réci-
voire parfois résistants. Dans les infec- divante, il faut rechercher une imperfora-
tions oculaires superficielles, l’antibio- tion des voies lacrymales et demander un
thérapie topique offre une biodisponibi- avis ophtalmologique.
lité égale ou supérieure à celle de l’anti- 5. La kératite bactérienne est une infec-
biothérapie générale et permet de traiter tion cornéenne diffuse ou localisée. Elle
la plupart des infections graves de la sur- doit être immédiatement traitée car elle
face oculaire. Les dacryocystites et les met directement en jeu le pronostic vi-
endophtalmies bactériennes ne relèvent suel, surtout si elle est située dans l’axe
pas d’un traitement par collyre. optique. Tout patient photophobe dont
4. La conjonctivite est une inflammation l’œil est rouge, douloureux, larmoyant et la
de la conjonctive sans atteinte cornéenne. vision abaissée doit bénéficier d’un exa-
Sa présentation la plus fréquente est un men ophtalmologique en urgence et d’un
œil rouge, larmoyant. Les étiologies les traitement antibiotique local. En présence
plus fréquentes sont virales, allergiques de critères de gravité ou en cas d’échec
ou liées à un syndrome sec. Le diagnostic après vingt-quatre heures de traitement,
de conjonctivite bactérienne est porté sur la un prélèvement pour analyse microbio-
présence de sécrétions purulentes. Le trai- logique doit être effectué. Il convient de
tement des conjonctivites bactériennes suivre attentivement et, si besoin, d’hos-
doit comprendre avant tout un lavage pitaliser le patient pour un traitement à

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fortes doses sous surveillance. Il faut du meibum et peut être traitée par des
adapter le traitement aux germes présu- soins de paupières sans antibiotique.
més. Le traitement peut comporter une L’antibiothérapie locale (gel ou pomma-
double antibiothérapie, associant par de) permet de réduire la flore bactérien-
exemple fluoroquinolone et aminoside. ne, mais son efficacité à huit jours n’est
Les tétracyclines, la rifamycine, la poly- pas supérieure à celle des anti-inflamma-
myxine B ou la bacitracine peuvent éga- toires locaux ou des soins de paupières.
lement être utilisées. Elle est utile en cas de surinfection asso-
6. L’orgelet est une infection d’une glan- ciée. Dans ce cas, l’acide fucidique, les
de sébacée, le plus souvent par des sta- tétracyclines, les aminosides et la rifamy-
phylocoques. Dans les formes récidi- cine sont recommandés.
vantes ou chez des sujets à risque, il peut 8. Le chalazion est une inflammation se-
être envisagé d’appliquer un antibiotique condaire à l’occlusion d’une glande de
antistaphylococcique local, comme l’aci- Meibomius. Il se traite d’abord par des
de fucidique, les tétracyclines, les amino- soins de paupières (expliqués aux pa-
sides ou la rifamycine sous forme de gel tients par le praticien) et dans les cas
ou pommade pendant huit jours. graves, par pommade corticoïde. L’inté-
7. La blépharite est une inflammation rêt d’une antibiothérapie n’est pas dé-
chronique liée à un dysfonctionnement montré. 

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Diagnostic et antibiothérapie
des infections urinaires bactériennes
communautaires
« Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires du nourrisson et de
l’enfant », AFSSAPS, 2007
http://afssaps.sante.fr/pdf/5/rbp/antibiotherapie-infections-urinaire-nourisson-reco.pdf

1. Les bandelettes urinaires (leucocytes de la durée entre la miction et l’analyse


+ nitrites) sont des outils de dépistage de l’échantillon, de la présence d’une
utiles qui devraient précéder tout examen leucocyturie significative, du contexte
bactériologique des urines, en dehors de la clinique… En cas de doute et avant de
période néonatale et éventuellement des débuter une antibiothérapie qui viendra
patients âgés de un à trois mois. fausser les examens ultérieurs, il faut ob-
Une bandelette négative rend très im- tenir un examen des urines de qualité
probable le diagnostic d’infection uri- (permictionnel, cathétérisme ou ponc-
naire. tion sus-pubienne).
2. L’ECBU prélevé par poche est un examen 3. La très grande majorité des enfants pré-
peu fiable. sentant une pyélonéphrite aiguë peuvent
Certes, une culture négative permet le être traités en ambulatoire.
plus souvent d’exclure le diagnostic d’in- Seuls les nourrissons de moins de trois
fection urinaire, mais positive (même mois, les sujets présentant un syndrome
> 105 UFC/ml) elle doit être interprétée septique ou ceux présentant une uropa-
avec prudence. En effet, on doit tenir thie sévère doivent être hospitalisés.
compte des conditions de prélèvement, 4. Il n’y a pas de place pour une antibiothé-

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rapie orale initiale, et ce quel que soit l’âge 7. Il n’y a pas lieu de contrôler l’ECBU en
des enfants. cas d’évolution clinique favorable, ni pen-
En effet, le céfixime, qui avait été proposé dant le traitement ni au décours.
en traitement oral de première intention, 8. L’antibioprophylaxie doit être réduite
n’offre aucune sécurité pour les patients : aux reflux de grades élevés et aux uropa-
 la sensibilité des bactéries respon- thies les plus sévères en raison de ses ef-
sables d’infections urinaires est d’une fets indésirables, du peu de preuves de
part légèrement moindre pour cet anti- son efficacité clinique et de son impact
biotique que pour la ceftriaxone et écologique.
d’autre part ne peut être extrapolée à Commentaires de la rédaction
partir de celle des C3G injectables ;  Il est grand temps que la sécurité so-
 les paramètres pharmacocinétiques et ciale rembourse les bandelettes pour ré-
pharmacodynamiques prédictifs d’effica- duire le flot des ECBU superflus, coûteux
cité clinique sont, même quand la souche et sources d’explorations et de traite-
est sensible, très inférieurs à ceux de la ments inutiles.
ceftriaxone ou de la gentamicine ;  Un point crucial, à savoir l’imagerie à
 le céfixime ne dispose pas d’une AMM programmer après le premier épisode
dans cette indication. d’infection urinaire, n’a pas été abordé
5. Le traitement de première intention, dans ces recommandations, probable-
avant le résultat de l’antibiogramme re- ment parce que la littérature et les avis
pose donc essentiellement sur la cef- sont contradictoires.
triaxone par voie IV ou IM pendant 2 à 4  Nous pensons qu’il faut éviter de de-
jours. Le traitement de relais oral peut mander systématiquement des cystogra-
être, en fonction de l’antibiogramme, le phies rétrogrades. En effet, le caractère
cotrimoxazole ou le céfixime. En effet, ni invasif, douloureux et irradiant de la
l’amoxicilline, ni l’amoxicilline-acide cla- technique est sans rapport avec la théra-
vulanique ne sont des alternatives accep- peutique qui en découle, puisque, dans
tables pour les E. coli, même s’ils appa- l’immense majorité des cas, l’antibiopro-
raissent comme sensibles sur l’antibio- phylaxie n’est plus considérée comme
gramme. utile. Une surveillance rapprochée, avec
6. En cas d’allergie ou de résistance à la notamment des examens bactériolo-
ceftriaxone, la gentamicine en monothé- giques demandés précocement en cas
rapie et en une injection journalière est d’épisode fébrile, ne fait pas plus courir
l’alternative parentérale recommandée. de risque à ces patients. 

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Asthme : suivi médical


« Recommandations pour le suivi médical des patients asthmatiques adultes et adolescents », ANAES-
AFSSAPS, 2004
http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/asm_rap.pdf

1. Le contrôle de l’asthme évalue l’activité des asthmes sévères (2), mais, pour porter
de la maladie pendant quelques semaines ce diagnostic, il faut avoir éliminé, d’une
(une semaine à trois mois). L’importance de part, les asthmes de moindre sévérité où
ce contrôle est confirmée dans la dernière l’adhésion au traitement n’est pas bonne
actualisation du GINA (2006) par le rempla- et, d’autre part, les asthmes dont les fac-
cement de la classification en quatre stades teurs aggravants n’ont pas été pris en
de sévérité croissante par une classification compte (par exemple une allergie ali-
en trois grades selon la qualité du contrôle mentaire méconnue).
(1) : inacceptable, acceptable, optimal. 2. En dehors de l’interrogatoire et de l’exa-
Un contrôle acceptable (c’est le mini- men clinique, des examens complémen-
mum à rechercher) est défini par des taires sont indispensables pour suivre l’évo-
seuils à ne pas dépasser : lution d’un asthme. Ce sont surtout le débit
 symptômes diurnes < 4 jours/semai- expiratoire de pointe (DEP), les données de
ne ; l’exploration fonctionnelle respiratoire
 symptômes nocturnes < 1 nuit/semai- (EFR) et la radiographie thoracique (RT).
ne ; Le DEP (peak flow), outil de meilleure
 activité physique normale ; compréhension de l’asthme, est indis-
 exacerbations légères et peu fré- pensable. Il est exprimé par le pourcen-
quentes ; tage de la valeur observée avec la
 aucun absentéisme professionnel ou meilleure valeur obtenue par le patient.
scolaire ; Lorsque le contrôle n’est pas acceptable,
 bêta-2-mimétiques d’action rapide la mesure du DEP au domicile sert à ap-
< 4 doses/semaine ; précier l’efficacité des modifications du
 VEMS ou DEP > 85 % de la meilleure traitement de fond, mais il n’explore que
valeur personnelle ; l’obstruction des bronches proximales
 variations nycthémérales du DEP (et non celle des petites bronches).
< 15 %. Le DEP est également nécessaire à l’auto-
Un contrôle inacceptable nécessite une évaluation des patients à risque d’asthme
adaptation du traitement de fond. aigu grave (AAG) ou de mort par asthme
Chez un enfant, il faut toujours essayer et de ceux qui perçoivent mal leur obs-
d’obtenir un contrôle optimal (normalité truction bronchique (absence de corréla-
de tous les critères), mais cela n’est pas tion entre l’intensité des symptômes et
toujours possible car il existe des asthmes l’importance de l’obstruction bronchique
difficiles à traiter ou à équilibrer. Ce sont mesurée par les EFR).

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Les EFR sont plus précises que le DEP. Il ne 3. La tolérance des traitements de fond de
faut pas interrompre le traitement de fond l’asthme est bonne, qu’il s’agisse des bron-
avant de les réaliser. Les paramètres chodilatateurs bêta-adrénergiques ou des
utiles sont le VEMS (volume expiratoire corticoïdes inhalés (CI).
maximal par seconde), qui, comme le Les bronchodilatateurs ne nécessitent
DEP, apprécie (mais plus exactement) pas de surveillance particulière.
les débits expiratoires proximaux. Il faut Avec les CI, il faut :
mesurer le VEMS avant et après l’inhala-  recommander de se rincer la bouche
tion d’un bêta-2-mimétique d’action ra- après chaque prise en raison du risque
pide et courte (test de réversibilité de d’effets secondaires locaux (candidose
l’obstruction bronchique). Il faut égale- buccopharyngée) ;
ment mesurer le volume résiduel et ap-  demander une consultation ophtalmo-
précier la morphologie générale de la logique en cas de cataracte ou de glauco-
courbe débit-volume. me ;
L’évaluation de l’hyperréactivité bron-  surveiller la croissance staturale de
chique (HRB), la mesure des gaz du l’enfant par une mesure de la taille et du
sang, celle du NO exhalé, uniquement poids à chaque consultation de suivi.
réalisées dans des laboratoires d’EFR Important : contrairement à certaines re-
spécialisés, ne sont pas adaptées à la pra- commandations non officielles, il est in-
tique ambulatoire. utile de surveiller les effets osseux des CI
Contrairement à une opinion assez ré- pour des posologies faibles ou moyennes
pandue, la détermination de l’éosinophi- (4) et pour des traitements de moins de
lie sanguine n’a aucun intérêt pour sur- cinq ans.
veiller l’évolution d’un l’asthme. L’éosino- La théophylline retard n’est plus guère
philie de l’expectoration induite est inté- utilisée. Quand elle l’est, en raison de la
ressante en recherche clinique, mais elle marge étroite entre les posologies effi-
est irréalisable en pratique quotidienne. caces et toxiques, le dosage de la théo-
En dehors du diagnostic initial d’asthme, phyllinémie est nécessaire, en particulier
la réalisation d’une RT n’est pas recom- dans les circonstances suivantes : jeune
mandée pour le suivi de l’asthme (3) , enfant, obésité, antécédents de convul-
mais elle est indiquée au cours des exa- sions, fièvre > 38° depuis plus de vingt-
cerbations graves où l’on doit rechercher quatre heures…
un pneumothorax, un pneumomédiastin 4. L’obtention d’un contrôle au moins ac-
ou une pneumopathie. ceptable, sinon optimal, nécessite une

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stratégie d’adaptation thérapeutique en de six mois pour la consultation et de six


fonction de deux éléments principaux : le à douze mois pour l’EFR.
degré de contrôle de l’asthme et le traite- Si l’enfant ne prend aucun CI, la consul-
ment de fond en cours par les CI (voir (4)). tation et l’EFR sont à prévoir tous les
En cas d’aggravation de l’asthme, les op- douze mois (ou plus pour l’EFR).
tions thérapeutiques sont : Au cours de ce suivi, le médecin s’efforce
 aucun CI auparavant : de préciser l’observance du traitement,
– option 1 : CI à dose moyenne, surtout si l’amélioration escomptée n’a
– ou option 2 : CI à dose moyenne + trai- pas été obtenue.
tement additionnel (TA) de type bêta-2- 6. Les facteurs de risque d’AAG, de décès
mimétique d’action retardée, ou antileu- par asthme ou d’asthme difficile à équilibrer
cotriènes, ou théophylline retard ; sont très nombreux : antécédents de crises
 CI à dose faible ou moyenne : graves, admissions non programmées en
– option 1 : ajouter un TA, consultation ou hospitalisation, admission
– ou option 2 : augmenter la dose de CI en réanimation, adolescence, etc.
avec éventuellement un TA ; Ces patients doivent bénéficier d’une
 CI à dose forte dose : ajouter un TA. surveillance renforcée, avec consultation
Une fois que le contrôle de l’asthme est ob- programmée après une hospitalisation,
tenu, il faut rechercher le traitement mini- entrée dans une école de l’asthme (édu-
mal efficace pour maintenir, au minimum, cation), visite du domicile par un
un contrôle acceptable. La durée des pa- conseiller en environnement intérieur. 
liers thérapeutiques est empiriquement de
trois mois. La diminution des doses peut (1) L’ancien classement en quatre stades de sévérité croissante
auxquels correspondaient quatre paliers thérapeutiques n’était
se faire par paliers de 25 à 50 %. pas facile à suivre même pour les pédiatres spécialistes de l’asth-
5. Les recommandations de la SPLF ont le me. Global Initiative for Asthma (GINA) : « Global strategy for asth-
ma management and prevention », http:///www.ginasthma.com.
grand intérêt de donner des intervalles de (2) Le terme « gravité » s’applique à l’asthme en cours de crise et
temps pour les consultations de suivi en se celui de « sévérité » à l’historique des symptômes de la maladie
fondant sur la « lourdeur » du traitement de sur une période de six à douze mois.
(3) Il est indispensable d’avoir réalisé une RT au moins une fois
fond, estimé en fonction de la dose de CI chez un enfant asthmatique (diagnostic différentiel des faux
(revoir (4)). asthmes).
(4) Le GINA 2006 donne le tableau actuel, modifié par rapport à
Si la dose de CI est forte, la consultation l’édition précédente, des posologies faibles, moyennes ou fortes
de suivi doit se faire au bout de trois en fonction de la molécule de CI. Par exemple, pour le dipropio-
nate de béclométhasone, la définition des doses en micro-
mois et l’EFR au bout de trois à six mois. grammes est la suivante : faible : 100-200, moyenne : > 200-400,
Si elle est moyenne ou faible, le délai est forte : > 400.

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Prise en charge de la dermatite


atopique
« Prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant », Société française de dermatologie, 2004
http://www.sfdermato.org/pdf/Conf-cons-2dec.pdf

1. Les aspects cliniques de la dermatite tient compte de l’intensité des signes cli-
atopique (DA) varient selon l’âge. niques, de l’extension de la DA et des
Chez le nourrisson, l’atteinte est symé- signes fonctionnels (prurit, insomnie).
trique au niveau des convexités du visa- Le Scorad permet de suivre l’évolution
ge et des membres. Chez l’enfant après de la DA, mais il représente seulement
deux ans, les lésions sont localisées aux un instantané de la maladie, dont la sé-
extrémités et aux plis du cou, des vérité au long cours est mieux appréciée
coudes, des genoux, avec épaississement par l’estimation de la qualité de vie
de la peau et prurit. Chez l’adolescent, la (QDV) grâce à des échelles adaptées.
disparition de la DA est fréquente, mais, 3. La plupart des études montrent une aug-
si elle persiste, la xérose est fréquente mentation de la prévalence depuis vingt
avec atteinte du visage et du cou. ans, surtout liée à une diminution de l’ex-
Les symptômes souvent associés à la DA position aux agents infectieux dans les po-
sont l’allergie alimentaire avant trois pulations au niveau de vie élevé (théorie
ans, l’asthme (un tiers des cas) et la rhi- hygiéniste).
nite allergique. Les DA graves peuvent se En 1999, selon l’étude ISAAC, la préva-
compliquer d’un retard de croissance. lence de la DA était en France de 8,8 %
2. L’importance de la DA est appréciée par chez les enfants de six-sept ans et de
des scores de gravité : le plus utilisé est le 10 % chez ceux de treize-quatorze ans.
Scorad (scoring of atopic dermatitis), qui En Europe, elle varie de 7 à 28 % dans

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les études par questionnaire et de 6 à diagnostique (pour voir si la DA est amélio-


16 % dans les études comportant un exa- rée par telle éviction alimentaire ou telle
men médical. autre) sont inutiles et dangereux.
Les mécanismes de la DA sont com- L’exploration allergologique est indiquée
plexes, mettant en jeu : dans trois situations :
 des facteurs génétiques polygéniques  DA grave résistant à un traitement
(50 à 70 % des individus atteints de DA bien conduit ;
ont un ou des parents ayant une DA, un  DA avec stagnation ou cassure
asthme ou une rhinite allergique au sein staturopondérale ;
de la famille nucléaire) ;  DA associée à des symptômes évoca-
 des facteurs immunologiques cutanés teurs d’allergie alimentaire ou d’allergie
(fixation des IgE à la surface des cellules respiratoire (asthme, rhinite, conjoncti-
présentatrices d’antigènes, mise en évi- vite), ou à des signes d’allergie de con-
dence de lymphocytes T spécifiques des tact : lésions de DA dans des zones inha-
allergènes, tests épicutanés positifs aux bituelles comme le siège, la paume des
allergènes) ; mains, la plante des pieds.
 une altération de la fonction barrière L’exploration allergologique est discutée
de la peau. en présence de manifestations digestives
4. Le diagnostic de la DA est uniquement (RGO, coliques), d’antécédents fami-
clinique et, de l’avis des dermatologues, il liaux d’allergie sévère, de précocité de la
n’est pas nécessaire de faire des examens DA (avant l’âge de trois mois).
complémentaires pour prendre en charge 5. La demande d’une exploration allergolo-
une DA. Toutefois, certains allergènes gique vise à obtenir une amélioration de la
peuvent entraîner la persistance de lé- DA à court terme.
sions, ce qui conduit souvent le médecin Toutefois, en cas d’allergie confirmée, si
à demander des explorations allergolo- l’éviction du ou des allergènes incrimi-
giques : tests d’hypersensibilité immé- nés est conseillée, les dermatologues
diate (prick-tests, dosage des IgE sé- sont dubitatifs sur les résultats obtenus,
riques spécifiques, TPO) et tests d’hyper- variables en fonction du contexte cli-
sensibilité retardée (tests épicutanés aux nique et des allergènes.
allergènes de contact – patch tests –, aux 6. Le traitement des DA de l’enfant est dé-
pneumallergènes et aux trophallergènes sormais bien codifié, fondé sur le traite-
– atopy patch tests). ment des poussées et la prévention des ré-
Les régimes d’éviction alimentaire à titre cidives, ce qui implique une prise en charge

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au long cours. Les traitements de la DA ticotrope. Par contre, la surveillance de


sont les suivants : dermocorticoïdes, inhi- la croissance staturopondérale est indis-
biteurs de la calcineurine, émollients, anti- pensable.
histaminiques H1, anti-infectieux, photo- Les inhibiteurs de la calcineurine (IC) to-
thérapie. piques, tacrolimus (disponible en Fran-
Les dermocorticoïdes (DC) sont efficaces ce) et pimecrolimus, sont efficaces au
en phase aiguë. Les DC de forte puissance cours des poussées dès la première se-
agissent plus rapidement, mais les DC de maine de traitement et au cours de
niveau inférieur sont également efficaces toutes les formes de DA.
même si leur délai d’action est plus long.  Leurs effets secondaires locaux les
 Il n’existe pas de consensus sur la plus fréquents sont une sensation de brû-
quantité maximale de DC à utiliser. La lure et de prurit au site d’application,
plupart des experts utilisent les DC pen- mais le plus souvent modérée et dispa-
dant une courte durée, puis des émol- raissant en quelques jours.
lients jusqu’à la rechute suivante. En pra-  Le risque potentiel à long terme de
tique, il faut utiliser les DC une fois par carcinogenèse cutanée humaine en rai-
jour, sous forme de crème sur les lésions son des effets immunosuppresseurs des
suintantes et les plis, de pommade sur les IC ne pourra être levé que lorsque l’on
lésions sèches, jusqu’à disparition des lé- disposera d’un recul suffisant.
sions. Il est indispensable de les reprendre  Le tacrolimus à 0,03 % est indiqué au
en cas de nouvelle poussée. Si les pous- cours de la DA modérée à sévère de l’en-
sées se répètent, il faut reprendre l’interro- fant âgé de plus de deux ans à raison de
gatoire de la famille à la recherche de fac- deux applications par jour sur toute la
teurs déclenchants passés inaperçus. surface à traiter jusqu’à disparition des
 Il faut s’assurer de la guérison de la lésions. La prescription sur ordonnance
poussée au cours de la consultation de pour médicaments d’exception est réser-
suivi. Toutes les consultations sont l’oc- vée aux dermatologues et aux pédiatres.
casion de lutter contre un obstacle im-  Les précautions à prendre pour l’utili-
portant du traitement : la corticophobie. sation des IC sont : antibiothérapie préa-
Les effets secondaires locaux des DC sont lable en cas d’infection cutanée ; pas de
rares. Leurs effets secondaires systé- photothérapie ni d’exposition au soleil
miques sont plus théoriques que réels, ne (risque de photocarcinogenèse) ; contre-
justifiant pas, en tout cas, la réalisation indication transitoire en cas d’infection
systématique d’explorations de l’axe cor- herpétique.

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Les émollients permettent de restaurer la partie intégrante de la pratique profes-


fonction barrière de la peau en dehors sionnelle de chaque médecin.
des poussées, entre les cures de DC.  Les régimes d’exclusion alimentaire
L’antibiothérapie locale ou par voie géné- n’ont pas d’indication dermatologique en
rale n’est pas indiquée, en dehors d’une prévention primaire (femme enceinte,
surinfection bactérienne patente. nouveau-né) ni en prévention secondai-
La photothérapie n’est pas indiquée à la re ou tertiaire
phase aiguë de la DA.  L’éviction des pneumallergènes (en
7. La question des traitements adjuvants et particulier celle des acariens) n’a pas
de prévention des poussées de DA est éga- d’intérêt au cours de la prévention pri-
lement très conflictuelle, mais on assiste, maire, secondaire et tertiaire.
fort heureusement, à une clarification des Important : contrairement à une idée re-
propositions. çue, les vaccinations ne déclenchent pas
Les prises en charge validées sont : les de poussées de DA. Par conséquent, le ca-
émollients (restauration de la fonction lendrier vaccinal de l’enfant atteint de DA
barrière de la peau) ; l’hygiène corporel- est le même que celui de l’enfant normal.
le (bain court ou douche quotidienne) ; 8. Avant de considérer une DA comme « sé-
les mesures vestimentaires (privilégier le vère », il faut s’assurer que le traitement
coton, éviter la laine) ; la prise en charge prescrit est correct et bien suivi. Le caractè-
psychologique (pour les patients et les re sévère de la DA doit être confirmé par un
familles dont la QDV est altérée). avis pris dans une unité de dermato-pédia-
 Les antihistaminiques H1, les cures trie hospitalière.
thermales, les médecines alternatives, en Parmi les différentes mesures théorique-
particulier l’acupuncture, les probio- ment possibles (photothérapies UVA-
tiques, les herbes chinoises, les acides UVB ou UVB spectre étroit, antileuco-
gras essentiels ne sont pas validés. Il faut triènes, ciclosporine, azathioprime,
résister aux publicités tapageuses et les autres immunosuppresseurs, immuno-
éviter. globulines polyvalentes, interféron gam-
 L’éducation thérapeutique facilite la ma), seules la photothérapie et la ciclo-
confiance entre les partenaires : elle fait sporine sont utilisables. 

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Autisme : dépistage et diagnostic


« Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l’autisme », Fédération française de
psychiatrie et HAS, 2005
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/autisme_rap.pdf

1. L’autisme est une affection caractérisée Les principaux signes d’alerte sont les
par des perturbations dans les interactions suivants :
sociales, la communication et le comporte-  inquiétude des parents qui signalent
ment. un trouble du développement ;
Actuellement, le diagnostic d’autisme et  avant l’âge de trois ans, difficulté de
des troubles envahissants du développe- l’accrochage visuel : passivité, faible
ment (TED) est uniquement clinique. Il réactivité (l’enfant ne se retourne pas
est fait le plus souvent à partir de l’âge quand on l’appelle par son nom),
de deux ans. Pour l’établir, il nécessite la manque d’intérêt pour autrui, intérêts
collaboration étroite de la famille. Si un inhabituels et activités répétitives avec
professionnel de santé suspecte un TED, certains objets…
il doit adresser l’enfant à une équipe spé-  quel que soit l’âge : régression dans le
cialisée. développement du langage et/ou les re-
Il est recommandé que l’évaluation de la lations sociales ;
communication sociale soit l’objet d’une  antécédents de TED dans la fratrie.
surveillance systématique au cours des D’autres symptômes pourraient permettre
trois premières années de vie, dans le une détection plus précoce, comme l’ab-
cadre des examens de santé réglemen- sence de babillage, de pointage ou
taires. d’autres gestes sociaux à douze mois, l’ab-
A l’âge scolaire (maternelle et primaire), sence de mots à dix-huit mois, une perte
les enfants ayant des difficultés dans le de langage et de compétences sociales.
domaine de la socialisation et des ap- 3. Le diagnostic de certitude ne peut être
prentissages, même sans retard mental, porté que par des professionnels expéri-
doivent également être pris en compte. mentés et formés à l’établissement de ce
2. Il existe des « signes d’alerte » qui de- diagnostic.
vraient permettre, sinon un dépistage, du Le diagnostic d’autisme nécessite l’inter-
moins un diagnostic précoce de l’autisme. vention d’une équipe pluridisciplinaire
Le médecin doit rechercher les symp- en relation avec plusieurs intervenants :
tômes en se fondant sur l’interrogatoire consultants de neurologie et de géné-
des parents, l’examen clinique de l’enfant tique.
et une surveillance à intervalles réguliers. Il est capital de donner aux parents et
En cas de doute, il faut adresser l’enfant à aux médecins, qui ne savent pas toujours
un pédopsychiatre ou à un pédiatre neuro- où et à qui s’adresser, une localisation
logue. des équipes pluridisciplinaires compé-

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Médecine
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tentes, d’autant que leur localisation est l’établissement du diagnostic. Il ne faut


très variable selon les villes et les ré- pas annoncer un diagnostic avant les ré-
gions : CAMPS, CMPP, cabinets de prati- sultats de l’évaluation pluridisciplinaire
ciens libéraux, services de psychiatrie in- de référence. Il est recommandé de ne
fanto-juvénile, unités d’évaluations ou pas utiliser les termes d’autisme ou de
centres de ressources pour l’autisme, etc. TED avec les parents d’un enfant de
4. Il faut prendre beaucoup de précautions moins de deux ans. Il faut indiquer que
lors des entretiens avec les parents, tou- le trouble du développement reste à pré-
jours très anxieux, en particulier avant ciser. 

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Médecine
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Préparation et conservation
des biberons au domicile
« Recommandations d’hygiène pour la préparation et la conservation des biberons », DGS, 2003
http://www.afssa.fr/Documents/MIC-Ra-BIB.pdf

RECUEIL, CONSERVATION bac à glaçons) le lait maternel. Cela doit


être fait le plus tôt possible. Le lait ma-
ET TRANSPORT DU LAIT ternel congelé peut être conservé quatre
MATERNEL (DESTINÉ À SON mois au maximum. Le biberon ne doit
pas être rempli totalement. Il ne devra
PROPRE ENFANT) jamais être recongelé après décongéla-
tion ni mélangé avec du lait fraîchement
1. En cas d’impossibilité d’allaitement di- tiré. Son transport éventuel est assuré
rect au sein, le lait peut être tiré par ex- sans rupture de la chaîne du froid (gla-
pression manuelle ou au tire-lait. Le la- cière avec packs congelés).
vage des mains au préalable, le lavage 5. Le réchauffement ou la décongélation
des seins quotidien et le lavage soigneux se font au bain-marie ou au chauffe-bibe-
du tire-lait, de la téterelle et du flacon de ron (nettoyés et eau renouvelée) selon
recueil entre chaque usage sont indis- les modalités indiquées page suivante.
pensables.
2. Si le volume est recueilli en une fois, L’EAU DES BIBERONS
le biberon est fermé et placé au réfrigéra-
teur (< 4 °C). S’il est recueilli en plu- A défaut d’allaitement maternel, l’eau
sieurs fois, un biberon de recueil diffé- utilisée pour reconstituer les biberons au
rent doit être utilisé à chaque fois et doit domicile peut être l’eau du robinet, avec
être refroidi avant que son contenu soit les conseils et limites suivants :
ajouté au biberon de conservation.  laisser couler l’eau quelques secondes
3. Noter l’heure du premier recueil et le avant de la recueillir ;
nom de l’enfant sur le biberon. La  ne jamais utiliser d’eau chaude du ro-
conservation est possible pendant qua- binet ou de mélange eau chaude-eau
rante-huit heures après cette heure. froide, ne pas utiliser de l’eau filtrée ou
4. Si le délai de quarante-huit heures adoucie ;
risque d’être dépassé, il est possible de  vérifier l’absence de canalisations en
congeler (au congélateur et non dans le plomb dans les logements anciens ;

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 le robinet doit être régulièrement en- CONSOMMATION


tretenu (nettoyage, détartrage) ;
 le plan de travail et les accessoires doi- ET CONSERVATION
vent être propres ; DES BIBERONS
 la composition de l’eau doit être com-
patible avec les critères de qualité préco- 1. Le biberon ne doit pas être consommé
nisés par l’AFSSA (2 décembre 2003) s’il a été conservé à température ambian-
pour les eaux embouteillées destinées à te plus de une heure après sa prépara-
la consommation des nourrissons. A dé- tion ou le début de sa consommation ; ce
faut, utiliser des eaux embouteillées délai tombe à trente minutes s’il a été ré-
conformes aux recommandations de chauffé.
l’AFSSA. Eviter d’utiliser une bouteille 2. Il est préférable de consommer le bibe-
ouverte réfrigérée durant plus de vingt- ron immédiatement ; à défaut, il peut être
quatre heures. conservé au réfrigérateur à une tempéra-
ture inférieure ou égale à 4 °C pendant
trente heures au maximum après sa pré-
PRÉPARATION paration, puis consommé dans l’heure qui
DES BIBERONS suit sa sortie du réfrigérateur. Le réfrigéra-
teur utilisé doit être propre, lavé et rincé à
1. Il n’y a pas lieu de stériliser les bibe- l’eau javellisée au moins tous les mois.
rons. Un biberon utilisé est rincé à l’eau, 3. L’utilisation du four à micro-ondes est
lavé au lave-vaisselle ou à l’eau addition- interdite. Le biberon peut être proposé à
née de liquide vaisselle et rincé. température ambiante. Il peut être ré-
2. Préparer le biberon directement si le chauffé (si le biberon ou l’eau sortent du
lait est vendu liquide. Pour le lait en réfrigérateur) au bain-marie ou au
poudre, remplir le biberon d’eau avec chauffe-biberon (nettoyés et eau renou-
« n » x 30 ml d’eau. Mettre « n » cuillères velée). La température est contrôlée
mesures (en utilisant toujours celle four- après avoir agité le biberon, en faisant
nie avec la boîte) arasées de poudre. couler quelques gouttes sur l’avant-bras
3. Refermer soigneusement la boîte. d’un adulte. 

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Calendrier vaccinal 2007


« Calendrier vaccinal 2007, tableau synoptique »
http://www.invs.sante.fr/beh/2007/31_32/beh_31_32_2007.pdf

Vaccins

Poliomyélite (1)

Pneumocoque

virus humain
Coqueluche

Hépatite B

Papilloma
Rougeole
Diphtérie

Oreillons
Rubéole
Tétanos

Grippe
BCG

Hib
Age

Naissance BCG (2) Hep B (3)

2 mois DT Polio Ca (4) Hib Hep B (5) Pn7 (6)

3 mois DT Polio Ca (4) Hib Pn7 (6)

4 mois DT Polio Ca (4) Hib Hep B (5) Pn7 (6)

Rougeole
9 mois oreillons
rubéole (7)

Rougeole
12 mois Pn7 (6) oreillons
rubéole (8)
BCG (2)
Rougeole Grippe (9)
16-18 mois DT Polio Ca (4) Hib Hep B (5) oreillons
rubéole (8)

24 mois
Pn7 (17)
< 5 ans
Rattra-
6 ans DT (10) Polio
page (12)

11-13 ans DT Polio Ca (4) Rattrapage (11)

14 ans HPV (21)


Hep B (23)
Rattra- Rattra-
16-18 ans dT (14) Polio Pn23 (20)
page (13) page (22)

Lorsqu’un retard est intervenu dans la réalisation du calendrier de vaccinations indiqué, il n’est pas nécessaire de recommencer tout le pro-
gramme des vaccinations imposant des injections répétées. Il suffit de reprendre ce programme au stade où il a été interrompu et de com-
pléter la vaccination en réalisant le nombre d’injections requis en fonction de l’âge.

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LEGENDE DU TABLEAU l’enfance : un schéma complet en trois injections, les deux pre-
Les vaccins indiqués sur fond bleu existent sous forme combinée : mières à un mois d’intervalle, la troisième cinq à douze mois après
– diphtérie (titrage adulte), tétanos, polio ; la date de la deuxième injection.
– diphtérie, tétanos, polio, coquelucheux acellulaire ; 12. Deux doses de vaccin triple associé rougeole, oreillons, rubéo-
– diphtérie, tétanos, polio, plus coquelucheux acellulaire, Hib ; le à au moins un mois d’intervalle sont recommandées pour tous
– diphtérie, tétanos, polio, plus coquelucheux acellulaire, Hib, Hé- les enfants entre 24 mois et 15 ans en 2007 (nés entre 1992 et
patite B. 2005) n’en ayant pas bénéficié, quels que soient leurs antécédents
Les vaccins indiqués en italique ne sont proposés que pour des vis-à-vis des trois maladies.
risques spécifiques. 13. Une dose de vaccin trivalent pour les personnes âgées de 16 à
27 ans en 2007 (nées entre 1980 et 1991) n’ayant pas été vaccinées.
NOTES 14. A partir de l’âge de 16 ans, on utilise le vaccin diphtérique
1. Le vaccin poliomyélitique inactivé est le seul utilisé pour les pri- contenant une dose réduite d’anatoxine diphtérique (dTPolio).
movaccinations et les rappels. 17. Pour les enfants à risque de 24 à 59 mois d’âge, la vaccination
2. La vaccination BCG par voie intradermique est fortement re- pneumococcique est recommandée selon le schéma suivant : 2
commandée chez les enfants à risque élevé de tuberculose, au doses de vaccin conjugué à 2 mois d’intervalle suivies d’une dose
plus tôt et si possible à la naissance ou au cours du premier mois de vaccin polyosidique 23 valent au moins 2 mois après la 2e dose
de vie. Chez les enfants à risque non vaccinés, la vaccination peut de vaccin conjugué.
être réalisée jusqu’à l’âge de 15 ans. 20. Chez l’enfant à partir de l’âge de 5 ans et l’adulte, la vaccina-
3. A la naissance pour les enfants nés de mère Ag HBs positif : tion antipneumococcique avec le vaccin polyosidique 23 valent
vaccination dans les 24 heures qui suivent la naissance avec un (Pn 23) est recommandée, tous les cinq ans, pour les personnes à
vaccin autre que HBVAX Pro 5 µg, et immunoglobulines anti-HBs risque élevé d’infection à pneumocoque : asplénie fonctionnelle
administrées simultanément en des points différents. Deuxième ou splénectomie, drépanocytose homozygote, syndrome néphro-
et troisième doses respectivement à 1 et 6 mois d’âge. L’efficacité tique, insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, patients al-
de cette prévention doit être évaluée à partir de l’âge de 9 mois cooliques avec hépatopathie chronique, personnes ayant des an-
par une recherche d antigène et anticorps anti-HBs, au mieux un à técédents d’infection pulmonaire ou invasive à pneumocoque.
quatre mois après la dernière dose vaccinale. Cette vaccination doit être proposée lors de leur admission dans
4. La vaccination est pratiquée avec le vaccin acellulaire (Ca), seul des structures de soins ou d’hébergement aux personnes ci-des-
vaccin coquelucheux disponible en France. sus qui n’en auraient pas encore bénéficié.
5. La vaccination contre l’hépatite B est recommandée pour tous 21. La vaccination contre les infections à papillomavirus 6, 11, 16,
les enfants avant l’âge de 13 ans, en privilégiant la vaccination du 18 est désormais recommandée à toutes les jeunes filles de 14
nourrisson, avec un schéma complet en trois injections, les deux ans, afin de les protéger avant qu’elles ne soient exposées au
premières à un mois d’intervalle, la troisième cinq à douze mois risque d’infection à HPV.
après la date de la deuxième injection. 22. Une mesure de rattrapage est prévue et le vaccin est égale-
6. La vaccination par le vaccin pneumococcique heptavalent ment proposé aux jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans
conjugué (Pn7) est recommandée à partir de l’âge de 2 mois pour qui n’ont pas eu de rapports sexuels ou au cours de l’année qui
tous les enfants. Le rappel a lieu entre l’âge de 12 et 15 mois. suit le début de leur vie sexuelle. Cette mesure de rattrapage
7. Vaccin combiné contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. pourrait être proposée à l’occasion d’une primo-prescription de
Pour les nourrissons entrant en collectivité avant 12 mois, il est re- contraception, d’un recours à une pilule du lendemain, ou lors
commandé d’administrer dès l’âge de 9 mois le vaccin contre la d’une consultation pour tout autre motif.
rougeole-oreillons-rubéole. Dans ce cas, la deuxième dose est re- 23. Selon un schéma en trois doses pour les personnes à risque
commandée entre 12 et 15 mois d’âge et suffit. Si le vaccin mono- (cf. recommandations particulières).
valent rougeoleux a été utilisé entre 6 et 8 mois, l’enfant devra re-
cevoir deux injections de vaccin trivalent à au moins un mois d’in- NOTES DE LA RÉDACTION
tervalle à partir de l’âge de 12 mois.  Le Décret n° 2007-1111 du 17 juillet relatif à l’obligation vacci-
8. La vaccination complète comprend deux doses, première dose nale par le vaccin antituberculeux BCG lève l’obligation de vacci-
à l’âge de 12 mois, deuxième dose au moins un mois après la pre- nation avec le BCG chez les enfants et les adolescents.
mière, si possible avant l’âge de 24 mois.  Le HCSP ne recommande pas la vaccination généralisée contre
9. Pour les enfants à partir de l’âge de 6 mois, les adolescents et la varicelle des enfants à partir de l’âge de 12 mois. Le BEH 2007
les adultes, s’ils sont atteints de pathologies spécifiques (voir dé- préconise dorénavant, en plus des recommandations émises en
tails Recommandations particulières) ou dont l’état de santé né- mars 2004, la vaccination varicelle avec un schéma en 2 doses :
cessite un traitement prolongé par l’acide acétylsalicylique (essen- – des adolescents de 12 à 18 ans n’ayant pas d’antécédent cli-
tiellement pour syndrome de Kawasaki compliqué et arthrite chro- nique de varicelle et dont l’histoire est douteuse ; un contrôle sé-
nique juvénile), ainsi que pour les personnes séjournant dans un rologique préalable peut être pratiqué dans ce cas ;
établissement de santé de moyen ou long séjour, quel que soit – des femmes en âge de procréer, notamment celles ayant un
leur âge. projet de grossesse, et sans antécédent clinique de varicelle ; un
10. En cas de pénurie de DT Polio, le vaccin contenant une dose contrôle sérologique préalable peut être pratiqué dans ce cas ;
réduite d’anatoxine diphtérique (dTPolio) peut être utilisé à partir – des femmes n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle dans
de l’âge de 6 ans. les suites d’une première grossesse, sous couvert d’une contra-
11. Si la vaccination contre l’hépatite B n’a pas été pratiquée dans ception efficace.

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Médecine
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Fluor et prévention de la carie dentaire


« Mise au point sur le fluor et la prévention de la carie dentaire », AFSSAPS, 2002
http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/fluor/fluor.pdf
et http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/filcoprs/020801.htm

1. Alors que la carie dentaire est classée seuls 3 % des Français disposent d’une
troisième fléau mondial par l’OMS et que, eau dont la teneur est supérieure ou éga-
grâce au brossage régulier des dents et à le à 0,70 mg/l.
l’utilisation de fluorures, une diminution si-  Le contenu en fluor des eaux miné-
gnificative de sa prévalence a été observée rales embouteillées est très variable, de
depuis quarante ans, la supplémentation 0,10 à 9 mg/l.
en fluor a été remise en question.  Les médicaments se présentent sous
En effet, les recommandations nord- forme de comprimés, de gouttes, de den-
américaines ne la préconisent qu’à partir tifrices, de gels ou de vernis fluorés.
de six mois en raison d’un risque de fluo- 3. La fluorose est due à un surdosage en
rose dentaire. L’avis de l’Agence françai- fluor, pendant plusieurs mois ou années
se de sécurité sanitaire des produits de (plus de 1,5 mg/j chez l’enfant et plus de
santé (Afssaps) conduit à la conclusion 0,1 mg/kg chez le nourrisson), concomi-
que cette supplémentation reste indis- tant de la période de minéralisation des
pensable en France. dents, qui débute au troisième mois de vie
2. Les sources d’apport en fluor sont au intra-utérine et se termine à l’âge de douze
nombre de quatre : le sel fluoré, les eaux de ans.
distribution, les eaux minérales naturelles La fluorose se manifeste par un aspect
embouteillées, les médicaments. tacheté de l’émail dentaire. Un nourris-
 Le sel fluoré constitue l’apport alimen- son ne risque pas de développer une
taire de fluor le plus important : fluorose dentaire s’il ne reçoit que la sup-
250 mg/kg de fluorures de potassium. plémentation médicamenteuse recom-
L’étiquetage doit mentionner « sel mandée.
fluoré ». Dans la mesure où il consomme Au Canada et aux Etats-Unis, on a obser-
peu de sel avant l’âge de deux ans, l’en- vé une augmentation de la fréquence des
fant est privé de cet apport. Après l’âge formes légères de fluorose en rapport
de deux ans, on estime qu’il est d’environ avec une surcharge d’apports fluorés. En
0,25 mg par jour. effet, 53 % de la population américaine
 Dans les eaux de distribution, la te- vit dans des régions où la teneur en fluor
neur maximale autorisée est de 1,5 mg/l de l’eau distribuée est supérieure à
selon la CEE. Toutefois, 85 % de la popu- 0,70 mg/l, situation qui est tout à fait
lation française vit dans des communes différente de celle de la France, où le
où la teneur en fluor de l’eau du robinet taux de fluorose dentaire est faible
est inférieure ou égale à 0,30 mg/l et (2,75 %) et stable depuis dix ans.

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Médecine
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4. L’argument en faveur d’une supplémen- Dans les régions où la teneur en fluor de


tation différée (à partir de six mois) est fon- l’eau du robinet est inférieure à
dé sur le fait que l’action du fluor serait 0,30 mg/l, la dose prophylactique opti-
avant tout topique. Or le fluor agit aussi de male est de 0,05 mg/kg/j sans dépasser
façon systémique, intervenant pendant 1 mg/j tous apports fluorés confondus.
toute la durée de minéralisation des cou- Nourrissons de la naissance à deux ans : la
ronnes : dès la naissance pour la premiè- prescription de fluor sous forme de
re molaire et à partir du cinquième ou gouttes ou de comprimés est systéma-
sixième mois pour les incisives. Il faut re- tique ; la teneur en fluor de l’eau de pré-
dire que la carie dentaire reste un pro- paration des biberons sera nulle ou infé-
blème de santé publique alors que, à l’in- rieure ou égale à 0,30 mg/l.
verse, le risque de fluorose dentaire est Enfants de deux à six ans : adapter la pres-
faible. Par conséquent, la supplémenta- cription aux autres apports ; utiliser des
tion en fluor doit intervenir de façon pré- dentifrices dont la teneur en fluor est in-
coce. férieure ou égale à 50 mg/100 g
5. En pratique, dans les régions où l’eau de (500 ppm/100 g) (1).
distribution contient plus de 0,30 mg/l de Enfants de six à douze ans : le fluor est ap-
fluor (15 % des régions françaises), les porté par le sel et l’eau fluorée ; utiliser
comprimés ou gouttes de fluor ne doivent des dentifrices dont la teneur en fluor est
pas être prescrits. Dans les autres régions de 100 à 150 mg/100 g (1 000-
(85 % du territoire), une supplémentation 1 500 ppm/100 g) ou plus.
fluorée reste indispensable de la naissance Enfants de plus de douze ans : la minérali-
à douze ans. sation dentaire est terminée, mais l’utili-
Pour éviter le cumul des apports, avant sation de dentifrices fluorés reste recom-
toute prescription de fluor, le médecin mandée.
doit évaluer les apports journaliers en Femme enceinte : l’intérêt de la supplé-
fluor en fonction des données ci-dessus mentation pré- et postnatale en fluor
concernant le sel fluoré, les eaux de dis- n’est pas démontré. 
tribution et les eaux minérales naturelles
embouteillées. (1) ppm signifie partie par million.

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Médecine
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Conduite à tenir devant un


ou plusieurs cas de coqueluche
« Conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche » (actualisation de la version du
1er septembre 2005), CSHPF, 2006
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/r_mt_220906_catcoqueluche.pdf

1. L’épidémiologie de la coqueluche a mée, soit une incidence de 884 cas pour


beaucoup changé dans de nombreuses ré- 100 000. Près de 1 600 nourrissons ont
gions du monde. La circulation de la bacté- été hospitalisés entre 1996 et 2005, dont
rie chez les adolescents ou les adultes 17 % en réanimation.
jeunes a été confirmée dans plusieurs 2. La transmission de la coqueluche se fait
pays. Dans une étude réalisée en France au contact d’un malade par la toux, à l’inté-
dans trente unités de réanimation pédia- rieur des familles ou des collectivités d’en-
trique, c’est la première cause de décès par fants.
infection bactérienne communautaire chez Une enquête est indispensable autour du
le nourrisson âgé de dix jours à deux mois. malade pour détecter les sujets contacts.
Entre 1997 et 2000, aux Etats-Unis, les La contagiosité, maximale pendant la
cas de coqueluche concernaient 29 % des phase de début (catarrhale), diminue
nourrissons de moins de un an, 22 % des progressivement. Elle est nulle après
enfants entre un et neuf ans, 29 % des cinq jours d’une antibiothérapie adaptée.
enfants ou des adolescents entre dix et 3. On distingue trois formes cliniques : for-
dix-neuf ans et 20 % des adultes de plus me classique de l’enfant non vacciné ; for-
de vingt ans. En région parisienne, 32 % me du nourrisson de moins de six mois non
des adultes suivis pour une toux persis- vacciné ; forme de l’enfant anciennement
tant depuis plus de sept jours avaient une vacciné et de l’adulte.
coqueluche bactériologiquement confir- Dans l’étude effectuée en Ile-de-France,

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Médecine
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sur les 32 % de patients qui toussaient et sologie (2) par réduction du nombre de
pour lesquels un diagnostic de coque- prises et de la durée du traitement,
luche avait été confirmé, 60 % avaient meilleure tolérance, mais coût plus élevé).
été vaccinés. En cas d’intolérance aux macrolides, le
 Le diagnostic clinique repose sur le dé- cotrimoxazole est indiqué. Les fluoroqui-
roulement de la maladie, les caractéris- nolones n’ont pas été évaluées. Les bêta-
tiques de la toux, l’identification des lactamines sont inefficaces et ne peuvent
contaminateurs. être recommandées.
 Le diagnostic biologique, indispen- L’antibiothérapie adaptée permet d’auto-
sable pour les populations vaccinées, est riser le retour en collectivité après cinq
fondé sur : la culture (sur milieu de Bor- jours de traitement (trois jours en cas de
det-Gengou ou de Regan Lowe) ; la dé- traitement par azithromycine).
tection de l’ADN bactérien ou PCR (poly- 5. La prévention est fondée sur la vaccina-
merase chain reaction) en temps réel, tion (des enfants et des adultes) et l’évic-
dont la spécificité est variable selon les tion de l’enfant.
techniques et les centres (55 à 95 %) ; la La vaccination comporte trois injections
sérologie ELISA (IgG antitoxine de Bor- à réaliser à partir de deux mois et à un
detella pertussis), dont, en France, seul mois d’intervalle, avec un premier rappel
le CNR (Institut Pasteur) pratique la entre seize et dix-huit mois et un second
technique de référence. rappel à onze-treize ans.
 Le diagnostic par PCR est le diagnostic La vaccination de l’adulte est recomman-
de référence pour les sujets toussant de- dée chez les professionnels de santé en
puis moins de trois semaines. contact avec des nourrissons trop jeunes
 Pour les nouveau-nés et nourrissons pour avoir reçu les trois doses de vaccin
hospitalisés, la culture et la PCR (bien coqueluche DTPCaHiB et les futurs pa-
que celle-ci ne soit pas remboursée) doi- rents lors d’un seul rappel décennal dTP
vent être effectuées en parallèle. (vaccination dTCaP possible deux ans
4. Le traitement est fondé sur l’hospitalisa- après un rappel dTP lors de la survenue
tion (jeunes nourrissons) et l’antibiothéra- d’un ou plusieurs cas de coqueluche).
pie : l’érythromycine (macrolide « histo- L’éviction est fondée sur l’arrêté du 3 mai
rique » de référence) et la josamycine (ma- 1989, mais celui-ci est en cours de révi-
crolide le plus utilisé en pédiatrie) (1) doi- sion en raison de l’évolution des données
vent être remplacées par la clarithromycine épidémiologiques, cliniques et thérapeu-
et l’azithromycine (simplification de la po- tiques.

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Médecine
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6. La conduite à tenir devant un cas de co- qu’elles consultent en cas d’apparition de


queluche varie selon que l’enfant est âgé toux dans les vingt et un jours suivant le
de moins ou de plus de trois mois. dernier contact et alerter le médecin du
Sont recommandés : travail du malade.
 une hospitalisation en chambre indivi- 7. Les cas groupés sont définis comme au
duelle est conseillée dans tous les cas moins deux cas de coqueluche contempo-
avant l’âge de trois mois et selon la tolé- rains ou successifs, séparés par une pério-
rance clinique après cet âge ; de d’incubation compatible de dix jours
 si l’enfant n’est pas hospitalisé, une (sept à vingt et un jours) et survenant dans
éviction de la collectivité et un isolement une même unité géographique.
respiratoire à la maison. Le médecin doit alors contacter les auto-
Dans l’entourage familial, social ou pro- rités sanitaires (médecin inspecteur de la
fessionnel, il faut : santé publique de la DDASS), qui organi-
 prescrire une antibioprophylaxie aux seront la prévention à l’intérieur de la
sujets à haut risque (3) ; collectivité.
 prescrire une antibioprophylaxie dans L’augmentation des cas de coqueluche
l’entourage proche et, a fortiori, familial dans un secteur géographique déterminé
du malade si les personnes n’ont pas été entraîne des procédures pour confirmer
vaccinées ou si leur dernière vaccination l’épisode épidémique et avertir l’en-
coquelucheuse date de plus de cinq ans ; semble des professionnels de santé pu-
 mettre à jour le calendrier vaccinal blics et privés. 
(pour les adultes à jour de leur DTP, un
délai minimum de deux ans est requis
pour administrer le vaccin quadrivalent (1) Pendant 14 jours pour ces deux molécules.
adulte contenant la valence coquelu- (2) Clarithromycine : 15 mg/kg/j en 2 prises pendant 7 jours, sans
dépasser 500 mg x 2 chez l’enfant et 500 à 1000 mg chez l’adulte.
cheuse acellulaire) ; Azithromycine : 20 mg/kg/j en une seule prise pendant 3 jours
 demander au patient ou aux parents sans dépasser la posologie adulte (500 mg/j).
(3) Nourrissons non ou incomplètement vaccinés, femmes en-
d’aviser les personnes de leur entourage ceintes, individus atteints d’affections respiratoires chroniques
familial, social et professionnel pour (asthme), parents de nourrissons non encore vaccinés…

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Conduite à tenir devant un cas de gale


« Conduite à tenir devant un cas de gale », CSHPF, 2003
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/a_mt_270603_gale.pdf

1. La gale est une maladie contagieuse corps (benzoate de benzyle-sulfiram, es-


due à un parasite, Sarcoptes scabei ho- dépalléthrine-butoxyde de pipéronyle,
minis, qui frappe toutes les couches de la lindane-amyléine). En raison des précau-
population et tous les milieux. tions d’emploi et des contre-indications,
Elle se transmet par contact interhu- un avis dermatologique peut être néces-
main, d’un individu parasité à un autre. saire.
Le risque de transmission est d’autant 4. Il faut traiter simultanément tous les su-
plus grand que la promiscuité est plus jets atteints et les individus qui ont été en
importante et qu’elle concerne un grand contact intime avec un malade.
nombre d’individus.  Dans la gale commune, le traitement
2. L’affection se présente sous deux est effectué à domicile, soit avec un traite-
formes : la gale commune et la gale profu- ment local, soit avec un traitement oral.
se. Dans la forme profuse, une transmis- La voie orale n’est pas supérieure à la voie
sion indirecte (en particulier par les vête- locale, mais elle est plus commode, sur-
ments et les linges) est possible lorsque les tout s’il y a plusieurs individus à traiter.
lésions sont importantes.  Dans la gale profuse, le traitement as-
Les symptômes apparaissent quatre à six socie : isolement (hospitalisation), trai-
semaines après le contage : démangeai- tement oral et local, antibiothérapie en
sons importantes, lésions cutanées si- cas de surinfection cutanée.
tuées entre les doigts des mains (face 5. Il faut traiter à nouveau les patients qui
dorsale), aux fesses, aux coudes, aux ais- ont des signes cutanés et/ou chez lesquels
selles, etc. Le dos et le visage sont classi- le parasite est à nouveau détecté au bout
quement épargnés dans la gale commu- de huit à quinze jours. Une seconde sé-
ne. Chez le nourrisson, les lésions sont quence thérapeutique est souvent indis-
moins typiques, souvent impétigénisées. pensable en cas de forme profuse.
Il faut rechercher une notion de contage 6. Il faut désinfecter tous les éléments de
et de prurit dans l’entourage. L’examen l’environnement des patients : habits, ser-
clinique dermatologique et l’examen pa- viettes, draps (lavage en machine), trai-
rasitologique sont indispensables au dia- tement acaricide de l’habitat en cas de
gnostic, surtout si le prurit est absent. gale profuse (faire intervenir les services
3. Le traitement est indispensable car la sanitaires).
guérison spontanée est impossible. Il utili- 7. Une stratégie de prise en charge au ni-
se la voie orale (ivermectine 3 mg (1)) ou veau de la collectivité où est survenu le (ou
locale, en traitant toute la surface du les) cas doit être élaborée. Il faut faire in-

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tervenir le médecin traitant, le médecin méconnu faute de penser à cette étiolo-


de la collectivité et les autorités sani- gie. De plus, si le prurit domine, la pres-
taires afin de mener une enquête pour cription d’un traitement antiprurigineux
détecter les sujets contacts. en première intention entraîne un retard
8. L’éviction d’un enfant d’une collectivité préjudiciable du diagnostic et une dissé-
est de trois jours après le traitement en cas mination de la maladie dans la famille
de gale commune et jusqu’à la disparition ou la collectivité. Il faut encore penser à
du sarcopte à l’examen parasitologique en la gale ! 
cas de gale profuse.
La gale fait partie des affections trans- (1) Prise unique de 200 µg/kg (précautions chez l’enfant de moins
missibles dont le diagnostic peut être de 15 kg).

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Eradication d’Helicobacter pylori


« Prise en charge thérapeutique de l’éradication d’Helicobacter pylori chez l’adulte et l’enfant », AFSSAPS,
2005
http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/10/mp150905.pdf

1. Helicobacter pylori (HP) s’acquiert dans matin et soir de 15 à 40 kg, 500 mg matin
l’enfance, d’autant plus que le niveau so- et soir au-delà) et amoxicilline (25 mg/kg
cioéconomique est bas. Le taux d’infec- matin et soir de 15 à 40 kg et 1 g matin et
tion est de 5 à 10 % selon l’âge. soir au-delà) est utilisée pendant 7 à 14
2. L’infection à HP s’accompagne constam- jours ; un imidazolé (métronidazole, 10
ment d’une gastrite, volontiers nodulaire mg/kg matin et soir, ou tinidazole, 10 à
chez l’enfant. Elle peut être symptoma- 15 mg/kg matin et soir, sans dépasser
tique ou asymptomatique, se compliquer 1 g/j de 15 à 40 kg et 500 mg matin et
d’ulcère duodénal, d’ulcère gastrique et soir au-delà pour les deux molécules) est
plus rarement de cancer ou de lympho- utilisé en cas de contre-indication à la cla-
me chez l’adulte. rithromycine ou à l’amoxicilline, en sub-
3. La recherche d’une infection à HP stitution de l’antibiotique en cause.
chez l’enfant présentant une symptoma- 7. En seconde intention (échec d’un pre-
tologie digestive haute peut être discu- mier traitement) l’association oméprazo-
tée, alors qu’elle n’est pas recommandée le, amoxicilline et imidazolé (par
chez l’adulte. exemple) est proposée pour 14 jours.
4. Le traitement repose sur l’association 8. Le traitement par IPP peut être pour-
d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) suivi 3 à 7 semaines, selon la symptoma-
et de deux antibiotiques. Seul l’oméprazo- tologie clinique ou endoscopique, en cas
le (10 mg matin et soir de 15 à 30 kg, le d’ulcère gastrique, d’ulcère duodénal
double au-delà) a obtenu l’AMM chez compliqué, de gastrite nodulaire antrale.
l’enfant. L’observance est un critère im- Commentaires de la rédaction
portant de succès. La stratégie antibio- Plusieurs moyens permettent de diagnosti-
tique peut évoluer selon les résistances quer une infection à HP : la sérologie, le
bactériennes, qu’il s’agisse de celles éta- test respiratoire à l’urée marquée, l’endo-
blies de façon générale ou de celles trou- scopie avec biopsie, la recherche d’anti-
vées pour un patient donné en cas de gènes dans les selles. L’endoscopie est
prélèvement pour culture. l’examen de choix, le test respiratoire
5. L’éradication d’HP a pour effet de stop- l’examen non invasif le plus fiable. Ce der-
per l’évolution naturelle de la maladie, per- nier peut être utilisé pour vérifier l’éradica-
mettant d’obtenir la guérison de l’ulcère tion un mois après la fin du traitement. En
peptique et de prévenir les rechutes. cas d’échec de l’éradication, l’antibiogram-
6. En première intention, l’association me sur culture de biopsie est indispensable
oméprazole, clarithromycine (7,5 mg/kg s’il n’a pas été fait initialement. 

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Gastroentérites : utilisation des solutés


de réhydratation orale
Les solutés de réhydratation orale, d’après un dossier de la Direction générale de la santé
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/sro/dossier.htm

1. Le risque principal de la diarrhée aiguë 4. Au cours d’une diarrhée, l’évaluation de


du nourrisson et du jeune enfant est la l’état d’hydratation est fondamentale, no-
déshydratation, qui peut s’installer en tamment l’appréciation du pourcentage de
quelques heures et entraîner le décès la perte de poids : la déshydratation est
dans les cas les plus graves. L’utilisation bénigne en dessous de 5 %, moyenne de
des solutés de réhydratation orale (SRO) 6 à 9 %, sévère au-delà de 10 %. L’hospi-
est le traitement préventif de la déshy- talisation peut s’avérer urgente en cas de
dratation aiguë. signes de gravité ou de risque patent de
2. La composition des SRO est établie pour déshydratation : état de choc, troubles
compenser les pertes en eau et électrolytes de conscience, perte de poids importan-
dues à la diarrhée. Le co-transport du glu- te, vomissements incoercibles, fièvre, dé-
cose et du sodium favorise la réhydrata- nutrition, contexte familial difficile,
tion. La composition des SRO condition- nourrisson de moins de trois mois.
ne leur remboursement par l’assurance 5. L’utilisation des SRO en cas de diarrhée
maladie dans le cadre du code de la Sécu- aiguë doit être immédiate, en débutant par
rité sociale. Les boissons sucrées (sodas, de petites quantités proposées de façon
jus de fruits), l’eau pure ou les solutés ne répétée afin de diminuer le risque de vo-
répondant pas aux critères établis de missements tout en respectant la soif de
composition ne doivent pas être utilisés. l’enfant. Les SRO sont utilisés parallèle-
3. Les SRO et leurs modalités d’utilisation ment à l’alimentation habituelle en cas
doivent faire l’objet d’une prescription écri- de déshydratation bénigne, exclusive-
te, faite de préférence lors d’une consulta- ment (sauf en cas d’allaitement maternel,
tion systématique sans avoir attendu un qui est poursuivi) pendant quatre à six
épisode de gastroentérite. L’utilisation heures avant reprise de l’alimentation en
des produits (1 sachet dans 200 ml d’eau présence d’une déshydratation modérée.
faiblement minéralisée à donner à volon- 6. En cas d’utilisation d’un lait artificiel, le
té) et les critères devant mener à une lait habituel est repris chez le plus de
consultation urgente ou à une hospitali- quatre mois (un lait sans lactose peut
sation doivent être expliqués aux pa- être utilisé pendant deux semaines en
rents. Un document d’explication des cas de diarrhée sévère). Chez le moins
risques, du traitement et des signes de quatre mois, un lait sans protéines de
d’alerte peut être remis aux parents lait de vache (1) peut être utilisé pendant
(http://www.sante.gouv.fr/htm/ un mois. Si la diversification est acquise,
actu/sro/dossier.htm). l’alimentation solide est reprise rapide-

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ment en diminuant les graisses et les probiotiques, antiseptiques) n’ont au-


fibres. cun effet démontré sur la prévention et
7. En cas de vomissements persistants, le traitement de la déshydratation.
de soif incoercible malgré les SRO, d’ap- Elles peuvent rassurer à tort en rédui-
parition de signes de gravité, une rééva- sant les symptômes et retarder la réhy-
luation clinique est nécessaire en vue dratation. 
d’une hospitalisation.
(1) NDLR : il est d’usage d’utiliser dans ce cas un hydrolysat pous-
8. Les thérapeutiques dites antidiarrhéi- sé de protéines du lait de vache contenant des triglycérides à
ques (antisécrétoires, argile, pré- et chaînes moyennes.

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