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PRÉFACE

Préface
« Translation is at best an echo », disait l’écrivain anglais George Borrow1. Mais c’est
néanmoins sur la négation de cet adage, encore amplement cité de nos jours par les
traductologues – surtout dans le domaine littéraire – que se fonde le présent manuel,
résultat de nombreuses années de recherche scientifique et d’expériences « sur le
terrain », sur notre expérience de la traduction de langues de spécialité, et sur la pratique
de l’enseignement dans le cadre du cours de traduction spécialisée de l’anglais à l’italien,
donné à la Scuola Superiore di Lingue Moderne per Interpreti e Traduttori de l’université
de Trieste, en Italie.
L’idée de ce livre est née de motifs de deux ordres, l’un étant étroitement lié à
l’autre. D’une part, le constat qu’au cours des deux dernières décennies l’activité
traductive de l’anglais a augmenté de manière considérable, grâce en grande partie à
l’importance qu’a prise la langue anglaise comme moyen de communication international
du savoir scientifique et technique, et que seulement un pourcentage négligeable de
toutes les traductions effectuées dans le monde n’est pas de nature scientifique ou
technique. D’autre part, la considération que, en dépit de l’attention qu’on accorde aux
langues de spécialité—surtout à l’anglais de spécialité ou ESP (English for Special
Purposes)—, dans le panorama tant anglo-saxon qu’ailleurs depuis les années soixante2,
et la véritable explosion au cours des vingt dernières années des essais portant sur la
traduction en tant que discipline autonome, l’on s’est surtout intéressé à la comparaison
de la traduction « générale » et littéraire plutôt qu’à la traduction spécialisée—malgré le
fait que cette dernière soit une activité professionnelle dont les débuts coïncideraient,
selon Wilss (1999 : 31-32), à l’an 1919, à l’époque de la fondation de la Société des
nations. En effet, les ouvrages publiés sur la traduction au cours des quinze dernières
années consacrent tout au plus quelques chapitres à la communication spécialisée. Si l’on
peut expliquer cela en partie par la part considérable de problèmes communs à l’activité
traductive, peu importe le genre, il reste néanmoins que l’approche du texte à traduire et
les compétences nécessaires pour traduire varient sensiblement selon que le texte de
départ est littéraire ou le produit d’un contexte spécialisé comme, précisément, le
domaine scientifique et technique.
Bien entendu, il existe certaines exceptions à ce manque d’intérêt pour la
traduction spécialisée, dans ce domaine où la réflexion théorique doit nécessairement
permettre d’isoler un point de référence stable dans la réalité professionnelle.
Mentionnons le manuel de Sager (1994), consacré aux aspects technologiques du
processus de traduction, et quelques essais, parmi lesquels ceux de Wright et Wright
(1993) et Cortese (1996a) sont les plus marquants. Indiquons également les ouvrages
consacrés à des secteurs de spécialité en particulier, notamment (par ordre chronologique)
ceux de Musacchio (1995) sur la traduction économique, et celui de Šarčević (1997), sur
la traduction juridique. Finalement, il convient de mentionner le volume de Guido (1999)
sur les processus psycho-cognitifs et psycholinguistiques activés par le traducteur et sur
leur application à l’enseignement de l’analyse et de la traduction de l’anglais de spécialité
au niveau universitaire, une étude qui, pourtant, s’inscrit dans un cadre théorique où l’on
tend à considérer la traduction comme une métadiscipline de la linguistique appliquée et
un processus didactique servant à l’enseignement des langues étrangères (voir Titone
1987).

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PRÉFACE

Dans un paysage tel que celui que l’on vient d’esquisser, le principal objectif du
présent volume est d’offrir une revue cohérente et la plus complète possible des
problématiques théoriques et méthodologiques propres à la traduction des langues de
spécialité, sans pour autant perdre de vue l’aspect professionnalisant indispensable que
tout cours de traduction digne de ce nom doit posséder dans un système universitaire qui,
de nos jours plus que jamais, tente de rester en prise directe sur les exigences du marché.
En plus de présenter les derniers développements de la recherche en traduction
spécialisée, en présentant un recueil critique de la documentation la plus marquante sur le
sujet qui, à l’heure actuelle, se trouve éparse dans des revues et d’autres types de
publications, le présent ouvrage propose une méthodologie de la traduction spécialisée,
dans l’industrie que l’on considère comme une activité de service, conformément à ce
que Cortese (1981 : 171) appelait le grand déménagement, du musée au marché, au sujet
de la didactique des langues à des fins de spécialité. Si le cadre théorique de l’ouvrage
repose sur les assises des principaux modèles descriptifs et interprétatifs de la traduction
des trois dernières décennies, ces derniers sont néanmoins appliqués à la traduction
spécialisée sans adopter pleinement aucune approche de recherche en particulier ni,
encore moins, prétendre reposer sur une élaboration théorique plutôt que sur une autre
seulement par caprice de nouveauté. Nous avons plutôt cherché à utiliser ce que chaque
modèle pouvait offrir dans l’élaboration d’une vision personnelle de l’activité traductive
spécialisée, dont le cœur est constitué tant par la compétence du texte inséré dans les
langues-cultures de départ et d’arrivée (text in situation) de la part du traducteur que de la
conviction qu’il ne faut jamais perdre de vue le moment pratique de la reformulation dans
une quelconque réflexion sur les problèmes liés au processus de traduction.
Le présent ouvrage s’adresse surtout aux formateurs et aux étudiants de traduction
de niveau universitaire qui, ayant déjà les bases théoriques et pratiques de l’activité de
traduction en tant que processus de médiation linguistique et culturelle, cherchent à
répondre aux exigences d’une formation scientifique et professionnelle dans le domaine
singulier de la traduction de textes pragmatiques, c'est-à-dire de textes non littéraires. Vu
la fonction essentiellement didactique du présent ouvrage, on ne s’étonnera pas de
remarquer parfois quelque simplification et idéalisation des phénomènes décrits, et on
notera le recours à un ton plus prescriptif que descriptif. Ce choix s’explique par
l’affirmation de Holmes (1988 : 109), selon lequel le devoir principal du formateur de
traducteurs est « to impart norms to the students ». En effet, on ne peut nier que, dans tout
milieu disciplinaire, les étudiants apprécient qu’on leur présente une organisation
systématique de faits parfois complexes auxquels ils sont confrontés ainsi qu’une
indication claire de la part du formateur de son point de vue sur les problèmes présentés.
Pour la même raison, les exemples proposés dans le présent ouvrage ne sont pas
caractéristiques d’un « spécialisme » à outrance, et proviennent pour la plupart de
manuels d’introduction aux diverses disciplines : l’objectif préétabli d’un cours de
traduction spécialisée au niveau universitaire consiste en fait à enseigner les compétences
requises pour affronter n’importe quel texte spécialisé, et non à se limiter aux
compétences nécessaires à la traduction d’un domaine en particulier.
Parmi les autres que cet ouvrage pourrait intéresser, mentionnons les enseignants
et les étudiants d’autres domaines d’études—linguistiques ou non—et, plus largement, les
spécialistes dont l’intérêt professionnel et scientifique se rapporte à l’anglais et aux autres
langues de spécialité. Finalement, ce volume s’adresse aux traducteurs professionnels qui

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PRÉFACE

ont l’intention d’acquérir ou d’affiner les aspects théoriques d’une activité à laquelle ils
s’adonnent parfois exceptionnellement et de manière intuitive : c’est en fait notre
conviction qu’une réflexion plus poussée sur les processus de traduction amène
inévitablement à une amélioration de la qualité du produit final.
L’ouvrage se présente comme suit. Le chapitre premier et le deuxième chapitre
sont consacrés à une description des traits distinctifs des langues de spécialité par rapport
à la langue générale, du point de vue fonctionnel, communicatif et textuel : le texte
spécialisé est considéré comme étant étroitement lié aux aspects situationnels et sociaux
qui l’ont produit, et les traits qui le caractérisent sont donc analysés sous leur aspect
micro- et macro-linguistique. Au troisième chapitre, on entre dans le vif du sujet : la
traduction spécialisée. On détermine alors la portée du domaine de recherche et
l’approche préconisée à ce type de traduction et, plus particulièrement, on décrit les
paramètres dont le traducteur doit tenir compte dans son choix de méthode de traduction.
Au quatrième chapitre, on propose une méthodologie de la traduction des textes
spécialisée et on discute de l’étape de lecture servant au repérage des problèmes de
traduction, et des méthodes et procédures les plus fréquentes pour la traduction
spécialisée aux niveaux textuel, morphosyntaxique et lexical. Dans les cinquième et
sixième chapitres, il est question respectivement de la qualité de la traduction et de la
profession de traducteur. Dans le cinquième chapitre, il est question plus particulièrement
de la révision—dernière étape du processus de traduction—, des critères de qualité—qui
sont différents des critères théoriques et des critères du marché—, de l’évaluation des
erreurs et des compétences du traducteur, tandis que le sixième chapitre est consacré aux
principaux débouchés professionnels—à la traduction ou aux nouvelles professions
langagières—, et aux outils d’aide au traducteur.

1
The Bible in Spain (1843, ch. 25).
2
Dans une bibliographie véritablement exhaustive, parmi les premiers titres consacrés particulièrement à
l’anglais à des fins de spécialité, on trouvera Barber (1962), dont l’article « Some measurable
Characteristics of Modern Scientific Prose » a été considéré par Swales (1985 : p. X, 1) comme étant l’acte
de naissance de l’anglais de spécialité, Moody et Moore (1977), Mackay et Mountford (1978) et Robinson
(1980) et, en Italie, Jottini (1980) et Ciliberti (1981). À preuve de l’énorme augmentation de l’intérêt pour
l’anglais de spécialité dans les années 1970-1980, Swales a relevé environ 30 publications en 1972, contre
au-delà de 1300 en 1984.

iii

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