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Essai Pressiométrique PMT- Réalisation, interprétation, et calcul des


fondations superficielles et profondes

Chapter · October 2019

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0 610

1 author:

Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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Ali BOUAFIA
Département de Génie Civil
Faculté des sciences de l’ingénieur
Université Saâd Dahleb de Blida

LES ESSAIS IN-SITU DANS LES


PROJETS DE FONDATIONS

OFFICE DES PUBLICATIONS UNIVERSITAIRES


1, Place centrale de Ben-Aknoun (Alger)
III
IV
Ouvrages au même auteur :

- Mécanique des sols appliquée-Problèmes résolus, éditions


OPU, ISBN: 978.9961.0.0464.7, 2e édition année 2009, 165
pages.
- Calcul pratique des fondations et des soutènements,
édition OPU, ISBN: 978.9961.0.0849.2, 2e édition 2009,
247 pages.
- Conception et Calcul des ouvrages géotechniques, éditions
Pages Bleues Internationales, ISBN: 978.9947.850.53.4, 1e
édition 2010, 386 pages.
- Introduction à la dynamique des sols (Tome I: Principes
de bases, Tome II: Calcul dynamique des ouvrages
géotechniques), éditions OPU, 1e édition 2010.

V
VI
SOMMAIRE

Page

AVANT-PROPOS IV

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PARTIE I: L’ESSAI PRESSIOMÉTRIQUE

I.1. Réalisation de l’essai pressiométrique 7


I.2. Interprétation de l’essai pressiométrique 17
I.3. Capacité portante des fondations superficielles 35
I.4. Tassement des fondations superficielles 55
I.5. Capacité portante des fondations profondes 79
I.6. Déformation des fondations profondes 99

PARTIE II : L’ESSAI DE PÉNÉTRATION STATIQUE

II.1. Réalisation de l’essai de pénétration statique 129


II.2. Interprétation de l’essai de pénétration statique 142
II.3. Capacité portante des fondations superficielles 160
II.4. Tassement des fondations superficielles 172
II.5. Capacité portante des fondations profondes 185
II.6. Déformation des fondations profondes 203

PARTIE III : L’ESSAI DE PÉNÉTRATION DYNAMIQUE

III.1. Réalisation de l’essai de pénétration dynamique 215


III.2. Interprétation de l’essai DPT 229
III.3. Capacité portante des fondations superficielles 237
III.4. L’essai DPT et les fondations profondes 243

VII
PARTIE IV : ESSAI DE PÉNÉTRATION STANDARD SPT

IV.1. Réalisation et interprétation de l’essai SPT 245


IV.2. Capacité portante des fondations superficielles 260
IV.3. Tassement des fondations superficielles 270
IV.4. Capacité portante des fondations profondes 278
IV.5. Déformation des fondations profondes 296

CONCLUSIONS 299

VIII
AVANT-PROPOS

Cet livre a pour objectif de présenter les essais in-situ appliqués


au projets de fondations d’ouvrages de génie civil. Il est adressé
aux étudiants de génie civil et disciplines similaires, ainsi qu’aux
ingénieurs travaillant sur des projets de fondations.
Les essais in-situ ont connu les deux dernières décennies un
énorme développement technologique et théorique, ce qui avait
pour conséquence qu’ils ont presque remplacé les essais
mécaniques traditionnels de laboratoire. Sans pour autant diminuer
l’importance des ces derniers, tout le monde reconnaît actuellement
que les essais sur place, de par leur rapidité et la simplicité de leur
réalisation, sont un outil performant pour la conception et calcul
des fondations.
Le livre est divisé en quatre parties, chacune présente un des
essais in-situ courants, en l’occurrence le pressiomètre normal (de
Ménard) PMT, le pénétromètre statique CPT, le pénétromètre
dynamique DPT et enfin l'essai de pénétration au carottier SPT.
L’exposé n’a pas été voulu exhaustif, vu le développement rapide
constaté dans ce domaine, mais il focalise par contre sur le principe
de l’essai, les équipements de base et les théories correspondantes
qui se proposent d’interpréter l’essai ou de dimensionner les
fondations. Pour ne pas alourdir le texte, les démonstrations des
formules, et certains passages relevant de la recherche théorique
dans ce domaine ont été omis. Des applications, essentiellement à
partir des projets géotechniques réels, y ont été incluses sous forme
de problèmes résolus.
IX
L'auteur est très reconnaissant à Maurice Cassan, Ingénieur à
FONDASOL (France) et spécialiste bien connu en matière des
essais in-situ et analyse du comportement des fondations, qui a bien
voulu effectuer une lecture critique de la première édition de ce
livre. Ses remarques et commentaires pertinents, concernant
notamment l'interprétation des essais et les méthodes de calcul de
fondations, furent très utiles pour l'auteur lors de la mise au point
de cette seconde édition.
Enfin, l’auteur souhaite que cette modeste contribution à
l’enrichissement de la bibliothèque technique Algérienne soit un
stimulus à d’autres collègues pour la rédaction des ouvrages dans
ce domaine.

Alger, le 07/06/2010

Ali BOUAFIA

X
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Dans tout projet de construction, la reconnaissance géotechnique
doit être réalisée avec soin afin de fournir les éléments nécessaires
à la conception et calcul des ouvrages. Le laboratoire ou
l’organisme chargé de la reconnaissance effectue des sondages, en
des points précis sur le terrain, avec extraction des échantillons du
sol. Ces derniers sont soit remaniés et servent ainsi aux essais
d’identification tels que l’analyse granulométrique, les limites
d’Atterberg…etc, soit intacts et servent aux essais mécaniques de
compressibilité ou de résistance tels que l’essai oedométrique, le
cisaillement simple, la compression triaxiale…etc.
Il faut noter que la destruction aussi minimale soit-elle de la
structure naturelle des échantillons extraits est inévitable. Le
problème d’obtention d’échantillons intacts est l’un les plus
délicats en géotechnique. Des techniques récentes ont été mises au
point tels que la congélation des échantillons au cours du carottage,
mais ces dernières sont trop sophistiquées pour un projet
géotechnique courant. Ainsi, il est quasi-impossible d’extraire des
échantillons de matériaux sableux ou graveleux sans modifier leur
état physique et mécanique. De même, un soin particulier doit être
porté aux sols fins et particulièrement l’argile molle afin que leurs
échantillons reflètent l’état naturel du terrain étudié. Cette difficulté
a été jugée par les ingénieurs comme étant un des inconvénients
majeurs des essais de laboratoires.
En outre, le coût élevé des sondages et des essais mécaniques au
laboratoire limite la possibilité d’étudier aisément les
caractéristiques mécaniques du terrain, et l’implantation d’un
sondage est faite pour tirer le maximum d’informations sur le sol.
Quelquefois, on procède par une étude géologique et/ou des
essais géophysiques au cours d'une reconnaissance préliminaire
afin d’avoir une idée sur la succession des couches du sol, et de
fixer par la suite judicieusement les points de sondages carottés.
Cependant, l’hétérogénéité prononcée du sol fait qu’une telle
procédure est délicate et comporte des risques. Les résultats
1
d’essais de laboratoire ne peuvent donc prétendre être représentatifs
de tout le terrain et une analyse statistique ne peut se faire que sur
une population suffisante d’échantillons du sol. Le souci de sécurité
de l’ouvrage pousse donc à adopter des valeurs minimales aux
caractéristiques mécaniques requises pour le calcul des fondations.
Un autre fait marquant les essais de laboratoire est leur lenteur
relativement aux essais in-situ. Ces derniers ont l’avantage d’être
rapides et peuvent être refaits au cours des travaux de chantier
(ouverture des fouilles de fondations, compactage des remblais….).
Les essais de laboratoire reposent sur une théorie rationnelle
élaborée au cours de la renaissance de cette discipline au début du
20e siècle. L’essai de cisaillement, par exemple, se propose de
déterminer la cohésion et l’angle de frottement du sol supposé obéir
à la loi de rupture de Mohr-Coulomb. L’essai oedométrique se
propose de déterminer les paramètres de consolidation d’un sol fin
saturé, à la base de la théorie de consolidation de Terzaghi. Bien
qu’il ne s’agisse pas ici de présenter une étude critique de ces
théories, il faut quand même signaler qu’elles reposent, en général,
sur une modélisation simpliste du comportement du sol et que
l’expérience a montré leur insuffisance pour prédire la réponse
réelle du sol.
Enfin, l’application de l’approche probabiliste pour
l’interprétation des résultats d’essais ou pour le dimensionnement
des ouvrages a connu ces dernières décades un essor mondial
considérable. Les caractéristiques géotechniques et les paramètres
de calcul sont considérés comme des variables aléatoires et non pas
déterministes comme le considère la théorie classique. La
possibilité de faire un bon nombre d’essais in-situ permet aisément
une caractérisation statistique dans un projet géotechnique
traditionnel, chose difficile avec les résultats d’essais de laboratoire
où le facteur coût limite leur taille.
Il faut par contre signaler que les essais in-situ présentent eux
aussi leurs limites et inconvénients. En fait, ce qui rend la
mécanique des sols une science et un art en même temps est le fait
qu’il n’y a pas d’essai parfait ni de théorie parfaite et qu’il incombe
2
à l’ingénieur, par son jugement, de décider des essais adéquats et
de l’approche de l’analyse convenant à son sujet.
Les essais in-situ sont limités dans leur champ d’application. En
effet, chaque essai est recommandé pour une catégorie donnée de
sols. En outre, ces essais apprécient en général mal le
comportement à long terme du sol. Enfin, les résultats de ces essais
sont en général utilisés dans des méthodes empiriques ou semi-
empiriques de calcul des ouvrages géotechniques. Ce qui implique
une diversité des méthodes souvent contradictoires et qui pousse,
parfois, pour des raisons de sécurité, à recouper leurs résultats par
ceux issus d’autres essais.
Les essais in-situ et ceux en laboratoire forment un tout qu’il
importe à l’ingénieur de maîtriser. Et combien des fois, la
complémentarité de ces essais s’est avérée fructueuse.
Les essais in-situ représentent un thème de recherche
d'actualité et un sujet de débat scientifique riche entre les
mécaniciens du sol. Comme preuve de cela, la multitude des
congrès scientifiques et symposiums traitant de ce thème.
L'histoire de l’équipement d’essais est marquée par une
évolution rapide durant ces deux dernières décades. De nouveaux
horizons se sont ouverts suite au développement de la métrologie,
de l'électronique et de l'informatique. On assiste actuellement à
l'utilisation des essais in-situ dans les projets de plateformes off-
shore pour le forage pétrolier, dans les études du géo-
environnement, dans la lutte contre la contamination des sols, dans
la détection des déchets nucléaires ainsi que dans la prévention du
potentiel de liquéfaction des couches sableuses meubles.
Les ouvrages traitant d’une manière spécialisée tel ou tel essai
in-situ sont nombreux et ce livre n’a pas l’ambition de le faire, ni
de présenter une étude exhaustive vue la cadence rapide
d’évolution technologique et scientifique de ces essais. L’objectif
visé par ce livre est de faire une synthèse pratique de l’apport de
ces essais aux projets de fondations. Ainsi, l’étude présentée vise
d’une part à présenter d’une manière générale l’équipement de base
des essais in-situ et d’autre part à mettre à la disposition des
3
ingénieurs un ensemble de recommandations sur les méthodes de
calcul des fondations d’ouvrages de génie civil. L’ouvrage
comporte en outre, des applications pratiques sous forme de
problèmes dont les solutions sont regroupées en fin de chapitre.
Les programmes SETPIL (SETtlement of PILes) et SPULL
(Single Piles Under Lateral Loads), développés au département de
génie civil de l’université de Blida, ont été utilisés pour l’analyse
du comportement d’un pieu isolé sous des charges axiales et
latérales respectivement, dans certains problèmes résolus.
Des copies de ces programmes peuvent être obtenues sur simple
demande adressée à l’auteur à l’adresse ci-dessous:

Ali Bouafia
Université de Blida
Faculté des Sciences de l'Ingénieur
Département de Génie Civil
B.P : 270 R. P. 09000 Blida, Algérie
E-mail: geoblida@gmail.com

4
« Un essai mal fait est plus perfide qu’un
mauvais raisonnement ! »

J. I. IDRIAC

5
Figure 1: Dispositif d’essai d’expansion pressiométrique
comprenant la sonde tri-cellulaire (à gauche en bas), le contrôleur
Pression-Volume CPV (au milieu), la source de gaz comprimé (à
droite en bas). L’appareil est muni d’une centrale d’acquisition a
droite en haut) et interprétation des mesures avec possibilité de
stockage des données pour un traitement ultérieur.
(source: APAGEO SEGELM, S. A France)

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1.1. INTRODUCTION

L'essai pressiométrique consiste à réaliser l’expansion


horizontale d'une sonde cylindrique dans un forage à une
profondeur donnée, sous des contraintes radiales jusqu'à la
rupture du sol. Il permet d'obtenir une relation entre les
contraintes appliquées et les déplacements horizontaux du forage,
ce qui présente un grand avantage par rapport à d'autres essais in-
situ, du fait qu'il permet l'analyse du comportement du sol
aussi bien en petits déplacements qu'à la rupture.
Sur le plan historique, l'idée de l'essai d'expansion latérale
du sol revient à Koegler (1930), mais c'est Louis Ménard (1957)
qui a repris et développé cet essai en mettant au point un appareil
nommé pressiomètre. Le mérite de Louis Ménard est d'être le
pionnier de la théorie pressiométrique qui a donné une impulsion à
la mécanique des sols, notamment dans les domaines du calcul
des fondations et l'étude des lois de comportement du sol.
Par la suite, Baguelin et Jézéquel (1967) ont mis au point le
pressiomètre autoforeur (PAF) qui permet la réalisation d’un forage
intact avant de faire l'essai pressiométrique, ce qui ouvre des
perspectives intéressantes pour l'étude du comportement du sol,
notamment dans le milieux marins [1], [7].
On propose ci-après d'exposer sommairement l’appareil
pressiométrique et le mode opératoire selon les normes françaises.
7
1.2. L'APPAREIL PRESSIOMETRE DE MÉNARD :

Comme l’illustre la figure 2, l'appareil standard est constitué des


éléments suivants :
- la sonde,
- le contrôleur pression-volume noté CPV,
- les tubes de connexion.
La sonde est formée d'un cylindre métallique ayant un diamètre
de 58 mm, revêtu en sa partie centrale par une membrane élastique
en Caoutchouc. Ce cylindre est protégé par une gaine élastique.
On distingue en fait la cellule de mesure (ou cellule centrale)
longue de 210 mm, et deux cellules extrêmes appelées cellules de
garde et longues de 120 à 200 mm.
Le contrôleur pression-volume contient de l'eau et est branché
avec une source de gaz comprimé (gaz carbonique ou azote). Il est
en contact avec la sonde à l'aide des tubes de connexion.
La cellule de mesure est dilatée par l’eau injectée sous la
pression du gaz. Le remplissage de cette cellule par l'eau
comprimée, provenant du CPV, permet de mesurer le volume de la
sonde dilatée sous une pression donnée.
Comme le montre la figure 3, le gaz est dirigé d’une part vers le
CPV pour exercer une pression sur la colonne d’eau, et d’autre part
vers les cellules de garde.
Sous l'effet de cette pression, l'eau se trouvant dans le CPV
descend dans la cellule de mesure, par l’intermédiaire des tubes de
connexion, et la fait dilater. Afin que la cellule de mesure reste en
contact avec la paroi du forage, il est nécessaire que la pression du
gaz dans les cellules de garde soit légèrement plus faible que la
pression de l'eau dans la cellule de mesure. Cette différence de
pression est obtenue grâce à un clapet de régulation disposé sur le
circuit d'alimentation des cellules de garde. La valeur de cette
différence de pression, qui doit rester constante pendant toute la
durée de l'essai, est fixée à l'avance en fonction de la profondeur de
l'essai et du niveau de la nappe (voir figure 3) [1].

8
1.3. EXECUTION DE L'ESSAI

La sonde est mise en place soit par réalisation d’un forage à


l'aide d'outils adaptés au sol étudié, soit par fonçage ou battage de
la sonde pressiométrique, protégée par un tube lanterné, jusqu'à la
profondeur désirée [2], [4], [8].

Figure 2 : Dispositif typique pour l’essai pressiométrique [1]


9
La réalisation du forage pressiométrique dépend de la nature du
sol, de son état et de la présence éventuelle d’une nappe d’eau. Le
tableau 1 récapitule les recommandations de la norme française
concernant la mise en place de la sonde pressiométrique [8].
Le chargement se fait par paliers de pression, chacun durant 60
secondes. Bien que la norme impose une durée de palier de 60
secondes quelle que soit la nature du sol, dans les sols
compressibles comme la vase et les argiles très molles certains
expérimentateurs recommandent de porter la durée des paliers à 2
minutes. L'essai est poursuivi jusqu'à ce que soit atteinte la pression
limite définie ci-après [1]. Cependant, la norme stipule de finir
l’essai s’il comporte au moins 8 paliers de pression et si une des
trois conditions suivantes est vérifiée: l’essai a atteint un palier de 5
MPa ou le volume d’eau injectée a atteint le double de celui du
début de la phase pseudo-élastique ou enfin trois paliers ont été
appliqués après la pression de fluage et quatre avant. En fin d’essai,
le déchargement se fait sans palier [8].
Pour une pression donnée, on lit au CPV le volume d'eau
descendue dans la sonde de mesure, ce qui correspond à
l'augmentation du volume de la cavité. La lecture se fait après 15,
30 et 60 secondes du début de palier.
Certaines corrections sont à faire sur la pression Pm lue au
manomètre et le volume d'eau Vm dans la sonde, pour tenir compte
de la surcharge apportée par la pression hydrostatique de l'eau
surtout lorsque la sonde se trouve à des profondeurs importantes, et
de la compressibilité de la sonde. La pression corrigée P sera
calculée comme suit:

P= Pm+ w(z+a)-Pi

a est la hauteur du niveau d’eau dans le CPV et z est la profondeur


d’essai par rapport à la surface. Pi est la pression mobilisée par la
sonde, pour un volume V donné, en dehors du forage (sonde libre).
Elle est due à la rigidité du matériau de la sonde. Cette pression
peut être mesurée lors d’un essai pressiométrique en plein air,
appelé essai d’inertie de la sonde.
10
Tableau 1 : Modes d’installation recommandés de la sonde PMT

Nature du sol Mode d’installation


Argile molle et vases Forage par tarière avec injection de
boue
Forage par tarière à sec ou avec
Argile moyennement compacte injection de Boue de forage, ou par
outil désagrégateur avec injection de
boue
Forage par tarière à sec, carottage ou par
Argile compacte et marne raide outil désagrégateur avec injection de
boue
Limon : - au dessus de la nappe Forage par tarière à sec
- sous de la nappe Forage par tarière avec boue injectée
- au dessus de la nappe Forage par tarière à sec ou avec
Sable lâche : injection de boue
- sous la nappe Forage par tarière avec injection de
boue
Sable moyennement dense ou dense Forage par tarière à sec ou avec
injection de boue, battage de la sonde
par roto-percussion
Gravier, galets,…. Battage de la sonde par roto-percussion
Forage par tarière à sec, ou par outil
- altérée désagrégateur avec injection de boue, ou
Roche : battage de la sonde par roto-percussion
- saine Forage par carottage, ou outil
désagrégateur avec boue injectée,
battage de la sonde par roto-percussion..

La quantité d’eau Vm injectée n’est pas exactement égale à


la variation du volume de la sonde, particulièrement aux grandes
valeurs de la pression P, à cause de la déformabilité des différents
éléments de l’appareil (tubulures, corps du CPV….). Un
étalonnage de la sonde, dans une enceinte cylindrique
indéformable, permet de mesurer le volume Vi de la sonde pour une
pression donnée. Le volume corrigé V sera calculé comme suit :

V= Vm - Vi
11
On obtient enfin une courbe nette appelée courbe
pressiométrique V=f(P), V étant le volume de la cavité cylindrique
après 1 minute d'application du palier de pression, et P est la
pression radiale nette appliquée sur les parois. Cette courbe a
l'allure typique représentée à la figure 5. Elle est composée en
général, lorsque l'essai est correctement fait, de trois parties:
- partie initiale curviligne correspondant à la mise en pression de
la sonde et le début du contact de la sonde de mesure avec les
parois du forage,
- partie pratiquement linéaire dans laquelle le volume du forage est
proportionnel à la pression appliquée, et qui marque la phase
pseudo-élastique du sol, où la relation contrainte-déformation est
linéaire. A partir de la pente de cette droite, on calcule le module
pressiométrique (ou module de Ménard), noté Em, comme suit:

2(1 +  )[Vs + (V1 + V0 ) / 2]( P1 − P0 )


Em =
(V1 − V0 )

Vs est le volume initial de la sonde,  est le coefficient de


Poisson. P0 ,V0) et (P1 ,V1) sont respectivement les points du début
et de fin de la phase pseudo-élastique. La fin de cette phase
correspond à une pression dite pression de fluage Pf .
En portant en abscisses la pression appliquée P et en ordonnées
la différence des volumes mesurés à 30 et 60 secondes du début du
palier de pression donnée, on obtient une courbe généralement
tri-linéaire, marquée par un changement de pente à chaque passage
d'une phase à l'autre sur la courbe d'expansion pressiométrique. Le
début de contact de la sonde avec le forage est caractérisé par
une pression P0 et un volume du forage V0. La fin de la partie
quasi-rectiligne de la courbe pressiométrique coïncide avec la
pression de fluage.
- partie curviligne convexe tendant vers une asymptote verticale
dite pression limite et notée Pl. Elle caractérise la phase de grands
12
déplacements du forage ou la rupture du sol. Conventionnellement,
la pression limite correspond à une volume du forage double du
volume initial [1], [8]. Certains auteurs suggèrent de considérer en
pratique la pression correspondant au volume de sonde de 750
cm3, soit celui du CPV [1].
Un exemple des caractéristiques pressiométriques est illustré à la
figure 4.

Figure 3 : Fonctionnement du CPV et des sondes pressiométriques [1]


13
Application: Un essai pressiométrique normal a été mené avec
une sonde type G-A (60, volume Vs =535 cm3 ) sur un site argileux
à proximité de Oued-El-Harrach (Alger). Le forage a été réalisé
par une tarière type D9000. Les résultats de l’essai à 5.0 m de
profondeur sont illustrés à la figure 5. Déterminer le module
pressiométrique à cette profondeur.

Figure 4 : Exemple de profils pressiométriques


14
Figure 5 : Courbe d’expansion pressiométrique dans l’argile

Solution : La courbe de fluage a l’allure de trois droites brisées dont


l’intersection donne les valeurs brutes P0 = 112.5 kPa et V0 = 225.0 cm3.
P1 = 462.0 kPa et V1 = 312.0 cm3. Les valeurs corrigées de la pression
sont :
P0 = 112.5+5.0x10-90=72.5 kPa et P1 = 462+5x10-112=400 kPa.
Le module pressiométrique sera :
Em =2.(1+0.33).[535+(225+312)/2].(400-72.5)/(312-225)= 8.05 MPa.
Il est à noter que la courbe dite d’étalonnage est celle de l’essai en
plein air pour mesurer l’effet de la compressibilité de la sonde sur la
pression transmise au forage.
La pression de fluage Pf = P1 = 400 kPa. Le volume correspondant en
principe à la pression limite est le double de celui du contact sonde/forage
15
soit Vs +2.V0 = 535 +2x225=985 cm3, ce qui n’a pu être atteint au cours
de l’essai.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES:

1. Cassan, M (1988) " Essais in situ en mécanique des sols", tome


I, éditions Eyrolles, Paris.
2. LCPC (1971) " Essai pressiométrique normal", mode
opératoire du LCPC, éditions Dunod, Paris.
3. Ménard, L (1975)"Règles d'utilisation des techniques
pressiométriques et exploitation des résultats pour le calcul
des fondations", Centre d’études géotechniques Louis
Ménard, Paris.
4. Amar,S & Jézéquel, J-F(1985) "Essais pressiométriques",
Projet de méthode d'essai LPC N° 15, LCPC .
5. C.F.M.S(1983)" Etude géotechnique et reconnaissance des sols,
Projet de DTU 11-1 modifié" ,éditions Presses de l'ENPC .
6. LCPC-SETRA (1972) " Recommandations FOND-72 ",chapitre
3.5 : réalisation des essais en place , co-éditions LCPC-SETRA.
7. Baguelin, F, Jézéquel, J-F et Shields, D.H (1978) "The Press-
uremeter and foundation engineering" ,Series on Rock and
Soil Mechanics, Vol. 2, N° 4, Editions Trans-Tech
Publications.
8. AFNOR-CFMS (1995) " Essai pressiométrique Ménard ",
Norme NF P 94-110, pages 3-34, Editions AFNOR.
9. Ménard, L(1975) "Règles d’utilisation des techniques
pressiométriques et d’exploitation des résultats pour le calcul
des fondations", Notice D60, Janvier 1975.

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2.1. INTRODUCTION

L'essai pressiométrique est un essai de chargement de la paroi


du forage jusqu'à la rupture. Il permet par conséquent d'étudier la
phase des petits déplacements du sol en déterminant un module
de déformation du forage, et celle des grands déplacements en
déduisant la pression limite correspondant à la rupture du forage.
On se propose dans ce qui suit de présenter quelques méthodes
d’interprétation pratique de la courbe d’expansion pressiométrique,
afin d’en déduire les paramètres utiles au dimensionnement. En
outre, on présente les résultats de l’application de la théorie
d’expansion des cavités cylindriques en élastoplasticité à l’essai
pressiométrique, avec des corrélations, théoriquement intéressantes,
avec les caractéristiques mécaniques traditionnelles du sol,
notamment la cohésion et l’angle de frottement.

2.2. MÉTHODES D’INTERPRÉTATION DE L’ESSAI

2.2.1. Méthode directe:


Dans des conditions normales de l’essai, et pour un nombre
suffisant de paliers de pression, la courbe d’expansion typique
V=f(P) est formée de trois phases. La première est celle de mise en
contact entre la sonde de mesure et le forage pressiométrique. La
seconde est caractérisée par une allure pratiquement linéaire entre
(P0 ,V0) et (Pf, Vf) et dont la pente est proportionnelle au module de
déformation du sol pour un chemin de contraintes du type
pressiométrique. La troisième phase a une allure curviligne et
converge vers une asymptote verticale appelée pression limite
17
pressiométrique.
Cette méthode permet donc de déterminer directement le module
pressiométrique à partir de la pente de la phase rectiligne, la
pression de fluage correspondant à la fin de cette phase, et la
pression limite soit conventionnellement (pour un volume double
du volume initial), soit en extrapolant la courbe de la troisième
phase vers un volume infini. Cependant, il arrive que l’essai ne soit
pas complet à cause par exemple d’une grande déformabilité du
sol, que l’allure de la courbe d’expansion sorte de l’ordinaire ou
que la définition des trois phases devienne ambiguë,
particulièrement lorsqu’il est difficile de préciser les points
d’intersection des trois droites de la courbe de fluage. Il est
recommandé dans ce cas de recouper les résultats d’interprétation
par ceux d’une des méthodes suivantes.

2.2.2. Méthode des courbes inverses:


La méthode a été mise au point par d’Hemricourt et Van
Wambecke en 1971 [1], [2]. La méthode consiste à utiliser plutôt
un diagramme (P,1/V). En général, la courbe obtenue comporte
trois phases bien distinctes (voir figure 6). La première (OA) est
curviligne à asymptote verticale pour les faibles pressions, la
seconde (AB) et la troisième (BC) sont des droites décroissantes.
La deuxième phase caractérise le comportement pseudo-
élastique et aura pour équation :
1/V= a-b.P
Comme l’illustre la figure 6, à partir des points caractéristiques
A (P0 ,V0) et B (Pf, Vf), on montre que:

V f − V0
b=
( Pf − P0 )V f .V0

Pf .V f − P0 .V0
a=
( Pf .− P0 ).V0 .V f
18
Les auteurs ont introduit la notion de la pression limite élastique
Ple qui est la pression correspondant à un volume infini du forage si
le comportement linéaire persiste au-delà de la pression de fluage.
Géométriquement parlant, c’est le point D intersection du
prolongement de la droite AB avec l’axe des pressions (1/V=0). La
pression limite élastique est égale à Ple=a/b, ce qui permet de
réécrire l’équation de cette droite comme suit :

1/V= b(Ple –P)


Le module pressiométrique est donné par :

K. dP
Em =
dV
avec K=2.(1+).(Vs +V). La dérivation de l’équation de la droite
donne:

K ( Ple − P)
Em =
V
Concernant la deuxième droite caractérisant la zone du fluage vers
la rupture, elle peut être écrite comme suit:

1/V= a’-b’.P

Les pentes a’ et b’ se calculent avec les mêmes expressions de a et


b en considérant deux points sur cette droite, par exemple B (Pf, Vf)
et E (P3 ,V3), ce dernier étant un point quelconque de cette droite.
On montre que:

V3 − V f
b' =
( P3 − Pf )V f .V3

P3 .V3 − Pf .V f
a' =
( P3 .− Pf ).V3 .V f

19
Cette méthode est plus souple que la première en permettant une
extrapolation fiable de la courbe pressiométrique en cas d’essais
non achevés.

Figure 6 : Allure typique de la courbe pressiométrique inverse

2.2.3. Méthode globale:


Cette méthode, proposée par d’Hemricourt et Van Wambecke en
1978 [2],[3], est d’origine empirique et se base sur les
connaissances acquises à partir des résultats la méthode des
courbes inverses.
Le principe est que la courbe pressiométrique résulte de la
superposition de deux courbes hyperboliques équilatères et une
droite. Sur le plan physique les auteurs argumentent cette
superposition par le fait que l’expansion du forage pressiométrique
résulte de la manifestation de deux phénomènes, à savoir la
recompaction du sol qui converge vers l’état initial, et la mise en
charge du forage par incréments de pressions radiales au-delà de la
pression initiale P0. La courbe volume-pression est définie comme

20
suit:

 
v= + + k . P + vi
Pl − P Pi − P

Où , , k, Pl , Pi , et vi sont 6 constantes à déterminer à partir des


points expérimentaux de la courbe pressiométrique. Les auteurs
suggèrent de considérer différents ensembles de 6 points et de ne
retenir que les paramètres minimisant l’écart entre les points
mesurés et ceux calculés [2].
A partir des paramètres précédants, il est possible de déduire la
pression limite conventionnelle et une "pression limite
asymptotique" qui correspond d’ailleurs à l’asymptote verticale
pour des déformations infinies. En outre, la méthode permet de
déterminer un module presiométrique tangent correspondant à la
pression P0, ainsi qu’un module pressiométrique sécant
correspondant à la pression de fluage Pf. Selon les auteurs, ce
module correspond au module pressiométrique standard défini par
la méthode directe.
La procédure est laborieuse et nécessite le recours à un
programme sur ordinateur. Par contre, elle a l’avantage de simuler
la courbe pressiométrique à tous les niveaux de déformation.

Application 1: Reprendre les résultats de l’essai pressiométrique


décrits à la figure 5 du chapitre I.1, et l’interpréter par la méthode
des courbes inverses.

2.3. ETUDE THEORIQUE DE L’EXPANSION D’UNE


CAVITE CYLINDRIQUE

2.3.1. Modèle de comportement du sol


Considérons une cavité cylindrique constituée d'un matériau
élastoplastique parfait monophasique, caractérisé par un module
d'élasticité E et un coefficient de Poisson . Le comportement
21
plastique est supposé obéissant au critère de Mohr-Coulomb
caractérisé par une cohésion C et un angle de frottement .
La figure 7 schématise un tronçon élémentaire du sol. Le
forage a un rayon initial r0 et soumis à une pression radiale
uniforme P. Il s'agit d'un problème à symétrie de révolution et
dont l'étude est faite en coordonnées cylindriques. Il est facile de
constater, la pression P étant radiale, que les contraintes
tangentielles dans le repère formé par les axes radial et
tangentiel sont nulles. Autrement dit, les contraintes radiale r et
latérale t sont principales et les axes radial et tangentiel sont donc
des axes principaux de contrainte. L'équation d'équilibre suivant
l'axe radial donne:

d r
 r −t + r =0
dr
L'intégration de cette équation se fait en tenant en compte des
conditions aux limites suivantes:
• A l'infini (r = ) règnent les pressions horizontales des terres
au repos P0, c’est à dire r = t =P0 =K0.v0, K0 étant le
coefficient de pression des terres au repos et v0 est la
contrainte verticale due au poids des terres à la profondeur du
forage considéré.
• Au niveau de la paroi du forage (r = r0) r = P, P étant la
pression transmise par la sonde pressiométrique.

2.3.2. Comportement élastique linéaire


Cette équation est analytiquement intégrable. On aboutit en fait
aux expressions suivantes des contraintes ( Lamé, 1852):

r = (P –P0).(r0 /r)2 + P0
t = -(P –P0).(r0 /r)2 + P0
z = v0 =P0 (1-K0 )/K0 + P0
22
Figure 7 : Schéma de sollicitation pressiométrique

On montre que pour un matériau élastique linéaire K0 = /(1-)


et pour une valeur =0.5, correspondant à un comportement à
court terme d’une argile saturée, on obtient K0 =1 et z =P0.
Le champ de contraintes peut se décomposer en un champ
sphérique qui correspond à une contrainte isotrope P0 (appelée
aussi hydrostatique) et un champ déviatorique défini par:

r = (P –P0).(r0 /r)2
t = -(P –P0).(r0 /r)2
z = v0 =P0 (1-K0 )/K0

Il est à remarquer que la contrainte moyenne de ce tenseur


déviatorique pour un comportement à court terme (K0 =1) est nulle,
ce qui correspond à un état de cisaillement pur. En outre, dans le
domaine des déplacements élastiques, la variation relative du
volume est proportionnelle à la contrainte moyenne appliquée.
Donc le phénomène de l'expansion d'une cavité cylindrique du
forage se fait à volume constant, en n'importe quel point du massif
et mobilise un cisaillement pur lors d’un comportement à court
terme du massif autour. Pour un comportement à long terme, le
champ déviatorique ne correspond pas à un cisaillement pur

23
puisque la contrainte moyenne est m=P00. Néanmoins,
l’augmentation de la contrainte moyenne, par rapport à l’état initial,
est dans le cas général nulle. Ainsi, tout incrément de pression
pressiométrique correspond à un cisaillement pur. En supposant
que le comportement d’une section du forage est en déformations
planes, et si u est le déplacement radial du forage, la déformation
correspondante est :

t= u/r = -(1+)[t - (r +t)/E

ce qui donne:
r02 1
u = (1 +  )( P − P0 )
r E
Pour un incrément de pression dP, le rayon du forage est :
r0 +(u+du) avec :
du=(1+).dP.(r0+u)/E. Si L est la longueur de la sonde
pressiométrique, le volume du forage est v=.(r0+u)2.L et
l’augmentation du volume sera dv = 2.L.(r0+u)du, ce qui permet
de déduire le module de déformation comme suit :
dP
E = 2(1 +  ) V
dV
Pour un matériau élastique idéal, le module d’élasticité est le
module pressiométrique. On retrouve ainsi une justification de
l’expression du module de Ménard d’ailleurs définie dans la phase
pseudo-élastique et qui correspond en principe à un comportement
linéaire du matériau sol. On voit qu’il suffit de connaître la pente
dP/dv et un point quelconque de cette phase pour déterminer le
module de déformation pressiométrique. On procède simplement
en calculant la pente de la portion linéaire de la courbe
pressiométrique, en prenant les deux points extrêmes, soit :
(P1-P0)/(v1 – v0 ) et un point médian pour le calcul du volume, soit
(vs + (v1 + v0)/2).
Il est à noter que le module pressiométrique, comme le module
de déformation triaxiale ou le module oedométrique, n’est pas une
24
caractéristique intrinsèque du fait qu’il décrit une sollicitation
particulière du sol. Le comportement du matériau sol a la
particularité de dépendre sensiblement du chemin de contraintes
suivi. En outre, il a été montré que le module pressiométrique
dépend du nombre d’incréments de pressions appliquées et de leur
durée [4].
Ainsi il ne faut voir en ce module qu’une grandeur
conventionnelle décrivant le comportement linéaire du sol sous la
sollicitation pressiométrique. D’ailleurs Ménard a défini un
coefficient  inférieur à 1 qu’il a adopté "coefficient de structure du
sol", et qui représente le rapport du module de Ménard Em à celui
de l’élasticité idéale, soit E. Ce coefficient dépend de l’histoire de
contraintes du matériau et sa consolidation ainsi que de sa
compacité. Ce coefficient sera vu ultérieurement dans le calcul des
tassements.

2.3.3. Comportement à la rupture


En un point donné dans le sol, le comportement est pseudo-
élastique tant que la pression appliquée au forage pressiométrique
est en deça de Pf . Si on considère que cette dernière est le début du
comportement plastique, l’écriture du critère de Mohr-Coulomb, en
tenant compte du fait que les contraintes r et t sont principales
et en remplaçant P par Pf dans leurs expressions dans 2.3.2,
donne :

Pf = P0 (1 + sin ) + C.cos

Cette relation est théoriquement très séduisante du fait qu’elle


permet une détermination directe et simple des caractéristiques
mécaniques du sol. En effet, pour un sol purement cohérent en
comportement non drainé  =0, on obtient :

Cu = P f - P 0

et pour un sol pulvérulent C = 0, donc sin = Pf /P0 –1.


25
Rappelons que de telles relations sont relatives au modèle de
comportement élastoplastique parfait qui n’est une schématisation
simpliste du comportement du sol et ne tient pas compte de certains
aspects importants tels que l’histoire de contraintes dans le sol, la
compressibilité et la dilatance du sol.
Les autres caractéristiques pressiométriques peuvent théo-
riquement être évaluées en fonction des caratéristiques mécaniques
classiques, dans le cadre du modèle de comportement élasto-
plastique parfait, c'est à dire dans l'hypothèse des déformations à
volume constant. En effet, si on considère que pour les grandes
déformations latérales, il se forme autour de la sonde
pressiométrique une couronne cylindrique de rayon re et qu’au delà,
le sol est en comportement élastique, on montre facilement qu’on
peut intégrer l’équation d’équilibre selon l’axe radial, vue en 2.3.1
en supposant qu’il n’y a pas de variation de volume dans la zone
plastifiée, ce qui donne:
sin 
E
Pl = (1 + sin  )( P0 + C / tg )[ ]1+ sin  − C / tg
2(1 +  )( P0 sin  + C.cos )

ce qui se réduit pour un sol pulvérulent à :

sin 
E
Pl = (1 + sin  ) P0 [ ] 1+ sin 
2(1 +  )( P0 sin  )

et peut se simplifier pour =0.33 en [5]:

Pl E
= f ( )[ ]sin 
P0 Pl

La fonction f() varie peu et peut être approchée par 1.580, soit
/2. Cette relation montre que la pression limite dépend de la
pression initiale des terres au repos, donc de la contrainte de
confinement du sol et de son histoire de contraintes.
26
En outre, la pression limite est fonction du rapport E/Pl qui est un
indice de la raideur du sol. Ainsi, la résistance du sol à l’expansion
cylindrique dépend de sa compressibilité. Ménard s’est basé sur le
rapport E/Pl pour la classification des sols selon leur raideur.
En cas d’un sol purement cohérent, on trouve :
E
Pl = P0 + Cu [1 + Ln ]
2(1 +  )Cu

Cette relation peut s’écrire :

(Pl - P0)/C u=  =g(E/(Pl - P0),

 est un facteur de corrélation variant de 2.40 à 6.20, pour des


marges de E/(Pl-P0 ) variant de 5 à 90, ce qui englobe pratiquement
tous les sols cohérents ordinaires. La fonction g est illustrée à la
figure 8, et permet une estimation théorique simple de la cohésion
non drainée des sols fins saturés.
Il est couramment admis en france que le facteur  est de l’ordre
de 5.50 pour les sols argileux. Cependant, Amar et Jézéquel (1972)
ont recommandé, à l’issue de la comparaison entre les valeurs de
Cu mesurée au laboratoire ou au scissomètre, et celles données par
=5.50 pour 9 sites de sol fins en France, d’appliquer cette
corrélation seulement pour les faibles valeurs de la cohésion
(inférieures à 50 kPa). Pour des valeurs plus grandes, les auteurs
recommandent plutôt =10 [7].

Application 2: Des essais de cisaillement du type non consolidé


non drainé ont été menés sur des échantillons argileux saturés
extraits d’un site alluvionnaire à El-Harrach (Alger) traversé par
un oued.
Les couches traversées sont formées de l’argile plastique grise ou
marron (Argile peu plastique Ap et Ic variant entre 0.75 et 1.0),
devenant très molle à partir de 12.0 m de profondeur.
27
En parallèle, l’essai pressiométrique normal a été mené à
proximité des sondages carottés. Le tableau 2 récapitule les
mesures effectuées à plusieurs profondeurs. Comparer les
caractéristiques mécaniques mesurées et celles prédites à partir de
l’interprétation du pressiomètre. Pour tenir compte du fait que le
sol n’est pas rigoureusement élastique, considérer un facteur  =
0.50 et calculer le module d’élasticité par E= Em/. Considérer le
niveau de la nappe en surface et prendre s= 26.5 kN/m3.
Tableau 2 : Paramètres mesurés au laboratoire et au pressiomètre
P Em Pl Pf d (kN/m3 ) Sr (%) Cu  °
rofondeur (MPa) (kPa) (kPa) (kPa)
(m)
3.0 4.240 804 700 17.0 90 85 12
6.0 3.887 550 310 17.0 99 75.0 14
9.5 2.300 360 …… 15.8 98 65 11
20.5 1.315 540 …… 14.4 84 24.7 0.0

5
=Cu/(Pl-Po)

0
5 15 25 35 45 55 65 75 85 95

E/(Pl-Po)

Figure 8 : Courbe théorique du facteur 


28
Des travaux plus poussées ont permis de proposer une
interprétation de l’essai pressiométrique pour d’autres modèles de
comportement, tels que ceux de Ladanyi (1960,1967), Vésic
(1972), Monnet et Khlif (1995) avec prise en compte de la
compressibilité de la zone plastique autour du pressiomètre. Un
exposé détaillé de ces approches se trouve aux références [6], [8].
Il semble utile de donner les marges courantes des
caractéristiques pressiométriques des sols, selon la référence [10].
Elles sont regroupées au tableau 3.
Le rapport E/Pl bien qu’il regroupe deux caractéristiques très
différentes, du fait que l’une correspond aux petits déplacements du
forage et l’autre aux grands, l’expérience a montré que celui ci peut
être un critère pratique pour apprécier et classer la raideur des
matériaux étudiés. On admet selon Ménard la classification
suivante, en posant = Em/(Pl –P0) [4]:

• Argiles < 5 : argile remaniée et triturée


5<<8 : argile sous-consolidée
8<12 : argile normalement consolidée
12<<15 : argile légèrement surconsolidée
>15 : argile fortement surconsolidée

• Sables < 5 : sable remanié


6<<8 : sables et graviers immergés
>10 : sables, sables et graviers secs et
serrés

Reste à mentionner, d’après l’expérience des essais


pressiométriques, que le rapport Pl/Pf est constant et ne dépend pas
de la nature du sol. On peut adopter une valeur de 1.70 pour les
sables, argiles et limons compacts [4]. D’ailleurs Ménard,
recommande d’estimer la pression limite si elle n’a pu être
mesurée, en la prenant entre 1.50 à 2 fois la valeur de la pression de
fluage [10]. La norme NF P94-110 stipulait dans sa première
29
version de déduire la pression limite, si l’essai est incomplet en la
prenant égale à 1.70 fois la pression de fluage et en retranchant
0.7xP0 [11]. Mais dans la dernière version, la norme Française NF
P94-5211-3 et la norme Européenne EN ISO 22476-3 ont supprimé
cette évaluation empirique de la pression limite à partir de la
pression de fluage, ce qui à notre avis est regrettable.

Tableau 3 : Marges courantes des caractéristiques pressiométriques

Sol Em (MPa) Pl (kPa)


Vase et tourbe 0.2 –1.5 20-150
Argile molle 0.5-3.0 50-300
Argile plastique 3.0-8.0 300-800
Argile raide 8.0-40 600-2000
Marne 5.0-60 600-4000
Sable vaseux 0.5-2.0 100-500
Limon 2.0-10 200-1500
Sable et gravier 8.0-40 1200-5000
Sable sédimentaire 7.5-40 1000-5000
Roche calcaire 80-20000 >10 MPa
Remblai récent 0.5-5.0 50-300
Remblai ancien 4.0-15 400-1000

30
SOLUTIONS

Application 1 : Les mesures brutes de la figure 5 du chapitre 1 ont été


corrigées pour tenir compte de la hauteur piézométrique et de la
compressibilité de la sonde de mesure, et tracées dans le repère (P, 1/V)
de la figure 9. Il se dégage clairement deux portions sensiblement
linéaires. La portion AB représente celle du comportement pseudo-
élastique et caractérisée par P0 =113 kPa, V0 =244.0 cm3 et Pf =398 kPa,
Vf =311.0 cm3.
L’ajustement des deux droites permet d’obtenir les coefficients a, b, a’,
et b’. La pression limite élastique est :
Ple= a/b= 0.00442/3.07x10-6= 1439.7 kPa, et la pression limite est
Pl= a’/b’= 0.0057/6.174x10-6 = 923 kPa. Elle correspond sur la figure 9 à
l’intersection de la droite avec l’axe des pressions.
Pour le calcul du module pressiométrique, on considère V au milieu
du segment AB, alors V=277.5 cm3.
Le facteur K= 2(1+0.3)(535+277.5)= 2161.25 cm3 .
Em= K(Ple-P)/V =2161.25.(1439.7- 265)/277.5= 9.15 MPa, ce qui est
légèrement supérieur au module trouvé précédemment par la méthode
directe.

Figure 9 : Détermination des paramètres de la courbe inverse


31
Application 2: Le poids volumique varie faiblement en profondeur
(coefficient de variation = 7.6%). On le caractérise par la valeur moyenne
d= 15.8 kN/m3. Le poids volumique saturé sera sat =15.8(1+0.255)=
19.84 kN/m3.
Calculons la pression horizontale totale des terres au repos à chaque
profondeur:
P0= K0.v’+u= K0.’.Z+u. Le comportement non drainé d’une argile
saturée peut être caractérisé par =0.5, soit K0= /(1-)= 1.
Le calcul du rapport Em/(Pl –P0) permet de déterminer le facteur  de la
figure 8 et d’en déduire la cohésion non drainée. Le tableau 4 résume les
calculs pour les différents échantillons.
En présumant que les essais ont été correctement faits, on remarque
que le calcul donne des valeurs généralement plus élevées que celles
mesurées, avec un rapport pouvant dépasser le double. Notons que le
calcul ci-dessus se base sur l’hypothèse d’un comportement non drainé
parfait avec un angle de frottement nul. D’ailleurs la meilleure
concordance est à constater à la profondeur de 20.5 m où u est
effectivement mesuré nul.
L’application de l’expression Pf=P0(1+sin)+C.cos aux profondeurs
3.0 et 6.0 m donne Cu égale à 642 kPa et 167 kPa respectivement, ce qui
est une estimation grossière.
Enfin, la corrélation habituelle avec =10 donne pour les trois premiers
échantillons une cohésion Cu égale respectivement à 74, 43 et 17 kPa,
l’écart augmentant avec la profondeur, notamment dans la couche de
l’argile molle.

Tableau 4 : Résultats de calcul de la cohésion non drainée


Profondeur P0 Em/(Pl –P0) E/(Pl –P0)  Cu Cu
(m) (kN/m2 ) (kPa) Lab
3.0 59.5 5.70 11.40 3.62 206.0 85
6.0 119.0 9.00 18.00 4.24 102.0 75
9.5 188.5 13.40 26.80 4.75 36.0 65
20.5 406.7 9.90 19.80 4.36 31.0 24.7

Il est à noter que la valeur trop faible pour une argile saturée située en
profondeur.
32
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

1. Van Wambecke, A et d’Hemricourt, J(1971) "Courbes


pressiométriques inverses - Méthodes d’interprétation de
l’essai pressiométrique", Revue SOLS-SOILS N° 25, pp: 15-
25, tome VII, éditions Sols-Soils, Paris.
2. Van Wambecke, A et d’Hemricourt, J (1978) "Evolution de
l’interprétation de l’essai pressiométrique", Comptes rendus de
la 3e conférence internationale IAEG, 4-8 Sept. 1978, Madrid,
Volume 1, pages 91-98.
3. Van Wambecke, A et d’Hemricourt (1979) "Méthode globale
d’interprétation de l’essai pressiomérique", Comptes rendus du
symposium Design Parameters and Geotechnical Engineering,
BGS, London, 1979, Vol 2, pp 279-282.
4. Cassan, M (1988) "Essais in situ en mécanique des sols", tome
I : Réalisation et interprétation. Editions Eyrolles, Paris.
5. Combarieu, O(1995) "L’essai pressiométrique et la résistance
au cisaillement des sols", Bulletin des LPC, N°196, pp 43-51.
6. Baguelin, F, Jézéquel, J-F & Shields, D.H (1978) "The
pressuremeter and foundation engineering", Series on Rock
and Soil Mechanics, Vol. 2, N° 4, Editions Trans-Tech
Publications.
7. Amar, S et Jézéquel, J-F (1972) "Essais en place et en
laboratoire sur sols cohérents- Comparaison des résultats",
Bulletin des LPC N° 58, pp 97-108.
8. Djoneidi, Dj et Frank, R (1983) "Contribution à l’étude
théorique en grandes déformations du poinçonnement dans les
sols", Rapport de laboratoire, série géotechnique GT-2, LCPC,
Nov.1983.
9. Monnet, J et Khlif, J (1994) "Etude théorique de l’équilibre
élastoplastique d’un sol pulvérulent autour du pressiomètre",
Revue Française de Géotechnique N°67, pp. 4-12.
10. Ménard, L (1975)" Règles d'utilisation des techniques
pressiométriques et d'exploitation des résultats pour le
33
calcul des fondations", Notice D60, Janvier 1975.
11. AFNOR-CFMS (1995) " Essai pressiométrique Ménard ",
Norme NF P 94-110, pages 3-34, Editions AFNOR.

34
------------------------------------C
CHHA
APPIIT
TRRE
E II..33--------------------------------------------

C
CAAPPA
ACCIIT
TÉÉ PPOOR
RTTAAN
NT TEEDDEESS FFO
ONND
DAAT
TIIO
ONNSS
SSU
UPPE
ERRFFIIC
CIIE
ELLL
LEESS

3.1. INTRODUCTION

La capacité portante d'une fondation superficielle est un


problème traditionnel de la mécanique des sols qui a suscité
d’importants travaux de recherche. Il existe une diversité
d'approches de calcul, dont les plus courantes sont :
- méthode de superposition des effets basée sur la théorie de
poussée/butée du sol sur un écran, suggérée par Terzaghi
(1943), Meyerhof (1951), Caquot-Kérisel (1953) et d'autres. La
figure 10 illustre un mécanisme de rupture typique pour de
telles méthodes, formé d'un coin prismatique en état actif, et
deux zones latérales en butée. Le sol sous-jacent ce mécanisme
est en équilibre surabondant.
- méthode de l'équilibre limite (ou méthode des caractéristiques),
proposée par Sokolovski (1961) et limitée pour les semelles
continues ou circulaires.
- calcul à la rupture ou analyse limite, suggéré par Chen (1975),
Salençon (1972) et d'autres. La solution est donnée sous forme
d'intervalle borné par des valeurs statiquement et
cinématiquement admissibles.
- méthode des éléments finis non linéaires, proposée initialement
par Zenkievitch (1975) et formant la base de logiciels de calcul
géotechnique par éléments finis.
- méthodes empiriques basées la corrélation entre les résultats
d'essais de chargement des fondations et les essais in-situ tels
que le CPT, le SPT…etc.
- méthode pressiométrique, proposée par Ménard (1962) et basée
sur l'analogie entre le champ de contraintes sous une fondation
superficielle et celui autour de la sonde pressiométrique.
35
Dans ce qui suit, on se propose d'exposer le fondement théorique
de la méthode semi-empirique, formulée dès 1955 par par Ménard,
et développée dans les décennies suivantes par la société qu'il a
créée en 1957 (les pressiomètres Louis Ménard S.A) et par divers
organismes privés concessionnaires du pressiomètre, ainsi que le
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées.

3.2. APERÇU THÉORIQUE

Le champ de contraintes autour de la sonde pressiométrique est


cylindrique, et on peut assimiler l'expansion pressiométrique des
parois du forage à celle d'une cavité cylindrique. Ainsi, la pression
limite pressiométrique Pl est égale, dans le cadre de cette
modélisation, à la pression horizontale causant une rupture de la
cavité cylindrique.

Figure 10 : Mécanisme typique de rupture du sol sous une semelle


continue.

En supposant élastique le comportement du sol sous une


fondation continue, on montre que le champ de contraintes est
similaire à celui autour d'une cavité cylindrique, comme le montre
la figure 11. En état limite ultime du sol sous la fondation, Ménard
a proposé le schéma de comportement du sol, illustré à la figure 12,
où on peut diviser le sol sous cette fondation en trois zones.
36
La zone A, recevant des pressions élevées, est en plasticité et
est limitée par un demi-cylindre en expansion sous une pression
radiale uniforme égale à Pl. La zone B est en équilibre
élastoplastique où les contraintes diminuent de Pl à Pf (pression
pressiométrique de fluage), et la zone C est en équilibre
surabondant avec un comportement élastique [1], [5], [7].
Un tel schéma paraît plus réaliste que celui de la figure 10, dans
la mesure où les trois zones sous-jacentes contribuent à la
résistance au poinçonnement du sol [7].

Figure 11: Similitude des isobares de contrainte entre une semelle


continue (1) et le pressiomètre (2) (source [5])

De l’analogie existant entre l’expansion d’une sonde


pressiométrique transmettant un champ de contraintes cylindrique
aux parois du forage et le comportement d’une semelle continue
dans un sol homogène [5], [10], Ménard a montré que la capacité
portante d’une semelle continue (ou pression verticale limite) ql est
proportionnelle à la pression limite pressiométrique Pl telle que :

ql –q0 = Kp.(Pl-P0)

37
Kp est appelé facteur de portance pressiométrique, fonction de la
nature du sol, de la géométrie de la fondation et de sa fiche dans le
sol.

Figure 12 : Schéma de réponse élastoplastique du sol sous une


semelle continue (source: [5])

3.3. MÉTHODE PRESSIOMÉTRIQUE (dite du fascicule 62)

De telles considérations ont été le point de départ d'une


démarche pragmatique, basée sur les essais de chargement des
fondations en vraie grandeur dans différents sites en France,
entreprise initialement par Ménard dans le centre d'études
géotechniques à Longjumeau, et poursuivie par le Laboratoire
Central des Ponts & Chaussées. On exposera ci-après les grandes
lignes de cette méthode extraite des recommandations françaises
en matière de calcul et de conception des fondations des ouvrages
38
du génie civil (CCTG, Fascicule 62 titre V, 1993). Un tel code est
applicable à tous les marchés de travaux publics. Le document
DTU 13-12, applicable aux marchés des travaux de bâtiment privés
en France, comporte aussi des recommandations de calcul des
fondations par une méthode pressiométrique légèrement différente.
Au préalable de tout calcul, il y' a lieu de classer le sol étudié
selon le système de classification du LCPC. Ce dernier s'inspire
de la classification universelle (USCS) proposée par Casagrande
et se base sur l'analyse granulométrique, les limites d'Atterberg
ainsi que sur la teneur en matière organique. Un organigramme
de classification selon ce système est joint ci-après.
Suivant la classification du LCPC, et les valeurs de Pl mesuré, les
sols sont regroupés en catégories conventionnelles au tableau 7.
Une distinction entre le calcaire, la marne et l'argile à la base de la
teneur en carbonate de calcium CaCO3 est résumée au tableau 5. La
consistance des sols fins telle que décrite dans le tableau 7, peut
être appréciée à partir de l'indice de consistance, comme le résume
le tableau 6.
Un sol est considéré ayant des caractéristiques variant peu avec
la profondeur s'il est composé d'un seul matériau, et si la rapport
Plmax/ Plmin n'excède pas 2 [6].
La méthode pressiométrique du fascicule 62 qui reprend le
concept de Ménard relatif à la pression limite équivalente Ple* et la
fiche équivalente De, et qui représentent celles d'un sol homogène
équivalent au sol hétérogène étudié. Ple* est une valeur moyenne
des pressions limites mesurées dans la zone mobilisée par le sol
lors du chargement vertical par la fondation. Cette zone est épaisse
de 1.5 fois la largeur de la fondation.
Dans un sol ayant des caractéristiques variant peu avec la
profondeur, Ple* est calculée en ajustant le profil pressiométrique
par une droite de la forme a+b.Z, comme le schématise la figure 14.
La pression limite nette équivalente est telle que [6] :

Ple* = a + b.(D+ 2.B/3)

La pression limite nette Pl* est la différence entre Pl et la


39
pression horizontale des terres au repos P0 à une profondeur
donnée, au moment de l'essai.
Il est important de noter que dans les sols fins saturés l’essai
pressiométrique déclenche un comportement non drainé et les
caractéristiques pressiométriques mesurées sont donc non drainées.
La pression des terres dans un sol fin saturé doit se calculer en
contraintes totales comme suit :
P0 = u + v0'.K0.
v0' est la contrainte verticale effective due au poids déjaugé des
terres. La capacité portante à calculer à partir de la méthode
pressiométrique correspond ainsi à une comportement à court
terme.
Pour un sol pulvérulent saturé, le comportement du sol autour du
pressiomètre est drainé et les caractéristiques pressiométriques
mesurées sont drainées. La pression horizontale des terres doit se
calculer en contraintes effectives comme suit :
P0 =v0'.K0.
La capacité portante à calculer à partir de la méthode
pressiométrique correspond donc à une comportement drainé.
En cas d’un sol non saturé, la pression horizontale des terres au
repos est à calculer par :
P0 = v0.K0.
K0 est le coefficient de pressions des terres au repos, qu'on peut
prendre, sauf indication contraire, égal à 0.50 pour un sol
pulvérulent et à 1 pour un sol fin saturé.
Il arrive qu'un horizon très résistant soit rencontré à moins de
1.5xB sous la fondation. Dans ce cas, l'étude de la pression limite
équivalente se limite au toit de cette couche dure [6], et on ne
fait intervenir que les pressions au-dessus cette couche. La
fondation peut être calculée comme étant dans une couche mince
surmontant un substratum.
Si le sol est hétérogène, Ple* est calculée comme étant la
moyenne géométrique des valeurs nettes dans la zone [D,D +3.B/2]
sous la fondation. Ainsi, si cette tranche comporte n valeurs
pressiométriques :
40
ORGANIGRAMME DE CLASSIFCATION DU LCPC

41
Figure 13 : Digramme de plasticité de Casagrande pour les sols fins

Tableau 5 : Classification des sols fins calcaireux


Teneur en CaCo3 % Dénomination
0 -10 Argile ou limon
10 –30 Argile marneuse ou limon marneux
30-70 Marne
70-90 Calcaire marneux
90-100 Calcaire(ou craie)

Tableau 6 : Classification des sols fins selon leur consistance


Ic % Consistance
<0 Liquide
0 –25 Pâteuse ou très molle
25-50 Molle
50-75 Ferme
75-100 Très ferme
>100 Dure
42
Tableau 7 : Catégories conventionnelles des sols
Classe de sol Pressiomètre Pénétromètre
pl (MPa) qc (MPa)
A – Argiles et < 0,7 < 3,0
limons mous
B – Argiles et limons 1,2 à 2,0 3,0 à 6,0
fermes
C – Argiles très fermes à > 2,5 > 6,0
dures
A – Lâches < 0,5 <5
Sables, graves B – moyens 1,0 à 2,0 8,0 à 15,0
C – Compacts > 2,5 > 20,0
Craies A – Molles < 0,7 <5
B – Altérées 1,0 à 2,5 > 5,0
C – Compactes > 3,0
Marnes, A - Tendres 1,5 à 4,0 -
Marno-calcaires B – Compacts > 4,5
Roches (1) A – Altérées 2,5 à 4,0 -
B – Fragmentées > 4,5
(1)
L’appellation de roches altérées ou fragmentées peut regrouper des matériaux
calcaires, schisteux ou d’origine granitique. S’il est difficile parfois de fixer des
limites précises avec les sols meubles qui constituent leur phase finale
d’évolution, on réservera toutefois cette classification aux matériaux qui
présentent des modules pressiométriques supérieurs à 50 / 80 MPa.

on aura :

Ple* = n Pl 1* . Pl *2 .... Pln*

Une telle formulation vient du fait que, dans la pratique de l'essai


pressiométrique, la distribution statistique des valeurs de Pl en
fonction de la profondeur suit souvent une loi log-normale, c'est à
dire que le logarithme de Pl suit la loi normale de Gauss. Ainsi, la
moyenne des logarithmes est du type géométrique.

43
La fiche équivalente De, généralement inférieure à D, est la
hauteur à partir de la surface du sol, le long de laquelle les
pressions limites peuvent être remplacées par une moyenne
analytique égale à Ple*. Autrement dit :

1 D *
P =  Pl ( z).dz
*
le
De 0
En pratique, on utilise la formule approchée de sommation des n
mesures nettes Pl* sur la tranche [0,D], en considérant un pas Zi
entre deux mesures consécutives :

1 i= N *
De = *  Pli .zi
Ple i =1

Ple* et De se réduisent évidemment en cas d'un sol homogène idéal


à Pl et D respectivement.
La pression verticale limite effective sous une fondation
superficielle soumise à une charge verticale et centrée est donnée
par la formule fondamentale de Ménard :

ql = kp.Ple* + q0

q0: contrainte verticale à la base de la fondation après travaux de


fondations.
kp: facteur de portance qui dépend de la catégorie du sol étudié, de
la fiche équivalente et des dimensions de la fondation. Il est
donné par le tableau 8.
Il y' a lieu de signaler que la réglementation française en
géotechnique est basée sur le concept des états limites. Le
dimensionnement d'une fondation à l'état limite ultime fait
intervenir les combinaisons accidentelles et fondamentales. La
pression q transmise au sol ne doit pas dépasser la contrainte de
calcul (ou de référence). Celle-ci est la plus petite des deux valeurs:
ql divisée par un facteur égal à 2 et la contrainte dispensant de tenir
44
Figure 14 : Linéarisation du profil pressiométrique dans un sol
à caractéristiques de faible variation

compte des tassements différentiels. Dans la pratique des


bureaux d'études algériens, il est encore de coutume de
dimensionner les fondations selon le concept des contraintes
admissibles, avec un coefficient de sécurité égal à 3.
Dans le DTU 13-12, la pression limite nette équivalente est
définie par une moyenne arithmétique des pressions nettes sur une
profondeur de 1.5 fois la largeur B, sous la fondation [8]. Les
valeurs nettes rentrant dans le calcul de Ple* sont à plafonner par
1.5 fois la valeur nette minimale. La figure 15 donne
respectivement les valeurs de Kp1 Kp0 pour les semelles carrée et
continue, en fonction de la nature du sol et de l’élancement D/B de
la fondation, D étant la fiche par rapport au terrain naturel après
travaux de fondations et B est la largeur de la fondation.
45
Kp0 Craie,Marne, Marno-Calcaire
Kp1 Craie,Marne, Marno-Calcaire
Kp0 Sables, Graviers
2,0 Kp1 Sables, Graviers
Kp0 Limons, Argiles
Kp1 Limons, Argiles
1,8

1,6

1,4
Kp

1,2

1,0

0,8

0,6
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5

D/B
Figure 15. Valeurs de kp selon le DTU 13-12

Le facteur de portance d’une semelle rectangulaire s’obtient de


l’équation d’interpolation linéaire suivante:

K p =(1− B ).K p0 + K p1 B
L L

3.4. VALIDATION DE LA METHODE PRESSIOMÉTRIQUE

En mécanique des sols, il est absolument nécessaire pour toute


méthode se proposant d'approcher un problème donné, qu'elle
reçoive l'approbation de l'expérience. Dans ce sens, nous avons
procédé à l'exploitation des données expérimentales existant en

46
Tableau 8 : Valeurs du coefficient Kp selon le fascicule 62

littérature et concernant les essais de chargement des fondations. Le


tableau 9 regroupe les différents essais de chargement retenus et les
dimensions des fondations. B, L et D correspondent respectivement
à la largeur, la longueur et à la fiche de la fondation expérimentale.
Les sites étudiés, situés en France, ont été le siège à des campagnes
d’essais de chargement vertical des fondations menées par le
LCPC.
Il faut noter que la notion de charge limite du sol sous une
fondation est vague et se prête à la confusion. Théoriquement, la
pression verticale limite ql sous une fondation est la pression
correspondant à un tassement infini. En pratique, ql est plutôt
définie d'une manière conventionnelle pour un tassement donné. Ce

47
Tableau 9: Caractéristiques du sol et des fondations

Site Sol B (m) L(m) D(m)


Labenne Sable 1.00 1.00 0.0
Labenne Sable 0.71 0.71 1.58
Jossigny Limon 1.00 1.00 0.00
Chatenay Craie 0.70 0.70 0.00
Chatenay Craie 0.70 0.70 1.50
Provins Argile 0.70 0.70 1.50
raide
Provins Argile 0.70 0.70 0.00
raide

dernier est fixé à 10 % de B selon Canepa et al(1987) [3], et à 5 %


de B selon Kenneth et Al (1995) [4].
Pour s'affranchir du problème de la définition conventionnelle
de ql, il a été jugé plus rigoureux de retenir la définition théorique
de la pression limite et déterminer celle-ci à partir de la courbe
expérimentale de chargement q=f(s) de la fondation par le biais
d'un ajustement hyperbolique comme suit :

s
q=
1 s
+
 ql
s est le tassement final sous la pression verticale q.  est la pente
initiale de la courbe de chargement. L'avantage d'une telle fonction
est qu'elle décrit la réponse de la fondation à tous les niveaux de
déformation. En effet, pour des tassements infinis, cette expression
tend vers ql et pour des faibles tassements, cette expression tend
vers q = s., ce qui est couramment admis lorsque le sol est soumis
à des faibles pressions. Le tableau 10 regroupe les valeurs des
pressions ql ainsi ajustées et comparées à celles calculées d'une

48
part par la méthode pressiométrique et d'autre part par la
méthode de superposition de Terzaghi (à partir de C et ).
La figure 16 illustre la comparaison entre les capacités portantes
mesurée et prédite. On constate en fait que la méthode
pressiométrique permet une prévision très satisfaisante de la charge
limite, dans une marge entre 67% et 150 %de ql, ce qui est suffisant
comme degré de précision dans les projets courants de génie
civil. Cependant, il faut se montrer prudent envers toute conclusion
généralisatrice tendant à simplifier les choses. Les essais présentés
ici sont limités aux fondations carrés ancrées dans un sol
homogène. Le test des performances de cette méthode vis à vis
d'autres géométries de fondation et dans des sols hétérogènes
permet de tirer une conclusion plus sûre.
Il se dégage de la figure 17 regroupant les charges limites
calculées, que les prévisions de la méthode pressiométrique sont
d'autant moins bonnes que le paramètre de raideur du sol
Em/Pl est élevé, ce qui correspond donc à des sols compacts ou
surconsolidés. Autrement dit, il semble que la qualité de prévision
de cette méthode diminue avec la compacité des sols. Enfin, il y' a
lieu de signaler que la méthode basée sur C et  paraît insuffisante
devant la méthode pressiométrique. En fait, plusieurs critiques sont
soulevées aux méthodes basées sur C et , notamment l'usage du
principe de superposition alors qu'il est rigoureusement non
applicable dans le domaine de rupture.

Tableau 10 : Comparaison des pressions verticales limites


Site B (m) L(m) D(m) qlmesuré qlpressio qlterz
(kPa) (kPa) (kPa)
Labenne 1.00 1.00 0.0 1007 910 95
Labenne 0.71 0.71 1.58 1771 1951 695
Jossigny 1.00 1.00 0.00 402 408 232
Chatenay 0.70 0.70 0.00 2267 1755 ---
Chatenay 0.70 0.70 1.50 2219 2797 ---
Provins 0.70 0.70 1.50 1475 2286 915
Provins 0.70 0.70 0.00 966 1290 887

49
Néanmoins, cette approche, comme le montre la figure 17,
prévoit une charge limite plus petite que la charge limite déduite
de l'essai sur fondation, et est par conséquent sécuritaire.

Figure 16 : Comparaison entre ql mesurée et celle calculée

50
Figure 17 : Variation de qlpressio/qlmes en fonction de Em/Pl
51
Application 1: Un hangar est fondé sur des semelles carrées de
1.50 m de coté, ancrées à 1.0 m de profondeur et transmettant un
effort vertical centré de 110 kN. Le sol est formé d'une couche de
limon épaisse de 3.0 m par rapport à la surface, caractérisé par
k0=0.6 et h= 20 kN/m3 et surmontant un horizon sableux propre
épais de 3.0 m et caractérisé par k0=0.47 et h= 22 kN/m3. Le tout
repose sur un couche marneuse plastique ayant k0=0.8 et h= 21
kN/m3. Le tableau 11 résume les caractéristiques pressiométriques
du site. On demande de vérifier la capacité portante des fondations
avec un coefficient de sécurité de 3, à la base du fascicule-62. La
profondeur Z est comptée à partir de la surface.

Tableau 11: caractéristiques pressiométriques du site

Z(m) 1.0 2 3 4 5 6.0 7.0 8.0 9.0 10 11


Em(MPa) 2.0 2.5 3 10 12 9 7 8 12 15 14
Pl(MPa) 0.2 0.25 0.3 1.2 1.5 1.10 0.6 0.9 1.3 1.8 1.40

Application 2: Le site étudié est localisé à Tenès (Tipaza) et est


formé d'une couche de remblai épaisse de 1m, suivie d'une argile
épaisse de 3m, ensuite d'une argile limoneuse. La nappe d'eau a
été détectée à partir de 5.50 m de profondeur.
Le poids volumique moyen est h=18 kN/m3et Ko=1 pour les
argiles.
Les essais in situ sont récapitulés au tableau 13. Il s'agit de
calculer la contrainte de calcul selon le DTU 13-12 pour une
semelle large de 2.0 m et fichée à 1.0 m par rapport à la surface du
sol, avec trois variantes de longueurs: L=10 m, L=4 m et L=2 m.

Tableau 13: Caractéristiques pressiométriques du site


______________________________________________________
Z(m) 1 2 3 4 5 6
Pl (kPa) 490 640 820 900 1320 1340
______________________________________________________

52
SOLUTIONS

Application 1: La zone utile sous la fondation est épaisse de


1.5x1.5=2.25 m. Les pressions limites nettes sont calculées comme suit :
Pl* = Pl - P0 = Pl - v0.K0.
v0 est la contrainte verticale due au poids humide des terres. K0 est le
coefficient de pressions des terres au repos. Le tableau 12 récapitule les
calculs de Pl*.
La pression limite nette équivalente est :
Ple* = 3188.226.264 = 223.8 kPa .
La fiche équivalente est De = (188x1)/223.8 = 0.84 m .
Le sol de fondation est un limon ayant Pl < 700 kPa. Il appartient à la
catégorie A. Le facteur de portance kp= 0.8 [1+ 0.25(0.6+0.4xB/L).De/B]
kp= 0.912 et ql' = kp. Ple* + q0' = 0.912x 223.8 +20x1 =224 kPa.
La pression admissible est: qa = kp.Ple*/3 + q0 = 88 kPa. La pression
transmise est q = 110/(1.5x1.5) +25x1 = 74 kPa < qa

Tableau 12 : Calcul de la pression limite nette


Z(m) 1.0 2 3 4 5 6.0
Pl (MPa) 0.2 0.25 0.3 1.2 1.5 1.10
P0 (kPa) 12 24 36 38.5 48.9 59.2
Pl* (kPa) 188 226 264 1161 1451 1041
Z(m) 7.0 8.0 9.0 10 11
Pl (MPa) 0.6 0.9 1.3 1.8 1.4
P0 (kPa) 117 134 151 168 185
Pl* (kPa) 483 766 1149 1632 1215

Application 2 : La zone utile de capacité portante sous la fondation est


de 3x2/2=3 m.
Les pressions limites nettes Pl* aux profondeurs 1, 2, 3 et 4 m sont
respectivement de 472, 604, 766 et 828 kPa.
La pression limite nette équivalente Ple*=(472+604+766+828)/4=667.5
kPa, Les valeurs à 3 et 4 m sont supérieures à 1.5 fois la valeur minimale
soit de 708 kPa. Elles sont à plafonner par cette valeur. Donc :
Ple*=(472+604+708+708)/4=623 kPa
Le sol d’assise est une argile et D/B=0.5, ce qui donne d’après la figure
15, les facteursKp1 et Kp0 égaux respectivement à 0.95 et 0.9.
53
Le facteur Kp pour les trois variantes est respectivement égal à 0.91,
0.925 et 0.945 et les contraintes de calcul correspondantes sont de 292.5,
297.0 et 303 kPa.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Nuens, J (1973)"Capacité portante et tassement des fondations
à partir d'essais in-situ", éditions Presses Universelles de
Bruxelles, Bruxelles, 2e édition, 140 pages.
2. Djoneidi, Dj et Frank, R (1983) "Contribution à l’étude
théorique en grandes déformations du poinçonnement dans les
sols", Rapport de laboratoire, série géotechnique GT-2, LCPC,
Nov.1983.
3. Amar, S, Baguelin, F, Canepa, Y(1987)"Comportement des
fondations superficielles sous différents cas de chargement",
Comptes rendus du colloque Interaction Sol-Structure, Paris,
5-7 Mai 1987, pp 15-22.
4. Kenneth, E, Funegard, E et Warden, P (1995)" Predicted/
Measured Bearnig Capacity of Shallow Footings on Sand",
Comptes rendus du Symposium international CPT'95, 4-5
octobre 1995, volume 2, pp 589-594.
5. Cassan, M (1978)"Essais in-situ en Mécanique des Sols",
Tome 2: Applications et méthodes de calcul, Editions Eyrolles.
6. Ministère de l'équipement, du logement et des transports
(1993)"Règles techniques de conception et de calcul des
fondations des ouvrages de génie civil", C.C.T.G, fascicule 62-
titre V, 182 pages.
7. Jézéquel, J-F ( )"Le pressiomètre et la détermination de
l'angle de frottement et la cohésion du sol", communication
interne, LRPC Saint-Brieuc, 20 pages.
8. Groupe DTU(1988)" DTU 13-12 : Règles pour le calcul des
fondations superficielles", groupe de coordination des textes
techniques, cahier 2225, éditions CSTB, 12 pages.
54
------------------------------------C
CHHA
APPIIT
TRRE
E II..44--------------------------------------------

TASSEMENT DES FONDATIONS


SUPERFICIELLES

4.1. INTRODUCTION

Le tassement d'un ouvrage est un phénomène d'interaction


sol/fondation. Il s'agit couramment de l'action de la fondation sur
le sol, par le biais des surcharges qui lui sont transmises. Le
tassement de la fondation est en général la résultante de trois
composantes :

s = s i + sc + s f

Le tassement si, appelé tassement instantané, se manifeste au


début du chargement suite à une déformation du sol à volume
constant. Il est prépondérant dans les sols pulvérulents.
Le tassement sc est causé par une consolidation primaire du sol.
Il est prépondérant dans les sols fins saturés.
Le tassement sf est causé par une consolidation secondaire ou
fluage dans laquelle la déformation du sol évolue lentement sous
des contraintes effectives constantes dans le temps. Ce tassement
est prépondérant dans les sols organiques ou mous saturés [6].
L'essai pressiométrique est pratiquement le seul essai in-situ qui
permet d'obtenir la relation contrainte-déformation dans le sol. Il
est couramment admis que les charges de service d'un ouvrage font
travailler le sol dans le domaine des petits tassements, c'est à dire
celui de l'élasticité. Louis Ménard (1961) était le premier à
proposer une méthode basée sur le module de déformation
pressiométrique du sol pour évaluer le tassement. Dans ce qui suit,
on se propose d'exposer sommairement les démarches aboutissant

55
à cette méthode tout en mettant l'accent sur son caractère semi-
empirique.

4.2. METHODE DE CALCUL DU TASSEMENT

Ménard a exploité la solution classique du tassement d'une


fondation circulaire posée en surface d'un massif élastique semi-
infini et homogène. Moyennant des adaptations relevant soit de
l'empirisme soit de l'intuition, il a proposé une méthode semi-
empirique de calcul du tassement d'une fondation.
Selon Ménard, la réponse du sol à la pression de la fondation se
traduit par la manifestation de deux champs de contraintes. Le
premier est à tendance sphérique et est localisé dans un
hémisphère en contact avec la base de la fondation circulaire. Ce
champ de contraintes tend à déformer le sol avec variation du
volume. Le deuxième champ, à tendance déviatorique, se
manifeste dans le reste du sol et s'amortit au-delà d'un espace de 8
diamètres. On a déjà vu dans le chapitre précédant que le champ de
contraintes sous une fondation circulaire est composé d’une demi-
sphère solidaire transmettant des pressions sphériques au sol sous-
jacent. Dans le calcul de la capacité portante, ce qui correspond à
des tassements importants, cette demi-sphère était supposée
infiniment rigide. Par contre, dans le domaine des petits tassements,
elle est à priori compressible et le tassement global de la fondation
résulte en fait du tassement sc dû à la compressibilité de cette demi-
sphère et celui dû à la déformation du reste du massif subissant les
pressions d’un hémisphère infiniment rigide, soit sd (voir figure 18).
Commençons par évaluer le tassement dû au champ
déviatorique. La solution d'élasticité de Josseling de Jong (1957)
est comme suit :

1 +
s= q.B
6.E

56
Or, comme le montrait Ménard, l'expérience ne confirme pas
le fait que le tassement soit proportionnel au diamètre de la
fondation, comme l'indique l'expression ci-dessus. Ce qui l’amenait
à corriger cette expression par un coefficient , appelé coefficient
de structure de sol, tel que:

Figure 18 : Mécanisme de tassement proposé par ménard pour


une semelle circulaire rigide

ds dB
=
s B

On obtient alors:
1 + B 
s= q.B0 [ d ]
6.E B0

57
B0 = 60 cm est le diamètre d'une fondation circulaire de référence,
objet des essais de chargement menés par Ménard [5].
d est un facteur empirique de forme qui permet de généraliser
cette méthode à d'autres géométries de fondation.
Des valeurs empiriques de  ont été proposées par Ménard, suite à
des essais spéciaux menés sur un appareil appelé pressiomètre
inversé, en fonction de la nature du sol et du rapport Em/Pl .Le
tableau 14 donne les valeurs de ce coefficient.  est le coefficient
de Poisson, pris en général égal à 1/3.
Le tassement dû au domaine sphérique est, d'après Ménard, égal
au raccourcissement élastique d'un hémisphère déformable, tel que:

1 − 2
s= q.B
2.E

Le coefficient (1-2.)/2 a été empiriquement corrigé par Ménard


et remplacé par la valeur 1/9. En introduisant le facteur de forme s
et en remplaçant  par 0.33,on aboutit au tassement total, qui est la
somme des tassements sphérique et déviatorique, et donné par
l'expression suivante :

4 B  
s= (q −  v 0 ).B0 [ d ] + (q −  v 0 ). s .B
18.E m B0 9.E m

Dans cette formule on introduit (q-v0) qui est l’augmentation de


contraintes due à la surcharge, à la base de la fondation, au lieu de
q, car les formules d’élasticité, vues précédemment, correspondent
à un massif non pesant. v0 est la contrainte verticale due au poids
des terres avant travaux de fondations. Les coefficients de forme
d et s sont donnés par le tableau 15.
Le massif en tassement déviatorique, sous-jacent à l’hémisphère
comme le schématise la figure 18, subit des déformations
volumiques négligeables, ce qui implique que la consolidation y est
négligeable. C’est pour cela qu’on remplace dans la formule du

58
tassement déviatorique le module d’élasticité, correspondant
d’ailleurs à une sollicitation déviatorique, par le module
presiométrique. Ce massif correspond en fait au domaine de
tassement instantané.
On a montré au chapitre I.2 que l’état de contraintes autour d’une
sonde cylindrique, dans un milieu élastique, vérifie que la
contrainte radiale r est égale, au signe près, à la contrainte
tangentielle t.
Autrement dit, la sollicitation pressiométrique se traduit
simultanément par une compression radiale et une traction
tangentielle. Le module pressiométrique doit donc dépendre du
modules de compression, soit E+, et celui de la traction E-. Il est
égal, d’après Ménard, à leur moyenne géométrique :

E m = E + .E −

En outre, le module d'élasticité E+ du sol est relié, selon Ménard,


au module pressiométrique, par le biais du coefficient  [5] :

E+ = Em /

Le domaine sphérique, limité par l’hémisphère sous la fondation,


subit une compression avec variation du volumique sous l’effet du
champ de contraintes pratiquement sphérique. On fait alors
remplacer le module d’élasticité dans la formule du tassement
sphérique par celui de la compression, soit Em /. Ce domaine
correspond au tassement par consolidation pour un sol fin saturé, et
celui du tassement instantané par compression pour un sol
pulvérulent.
Selon la figure 19, en présence d’une couche molle de sol fin,
épaisse de h et intercalée dans un massif homogène, et pour tenir
compte d’une éventuelle consolidation, on ajoute au tassement total
calculé comme si la couche molle était identique au sol autour, un
tassement s de consolidation comme suit [7] :

59
Tableau 14 : Valeurs du coefficient  selon Ménard
Tourbe Argile Limon Sable Grave
Type Em/Pl  Em/Pl  Em/Pl  Em/Pl  Em/Pl 
Surconsolidé --- --- > 16 1 >14 2/3 >12 1/2 >10 1/3
ou très serré
Normalement
consolidé ou --- 1.0 9-16 2/3 8-14 1/2 7-12 1/3 6-10 1/4
normalement
serré
Sous-
consolidé
altéré et --- --- 7-9 1/2 5-8 1/2 5-7 1/3 --- ---
Remanié ou
lâche

Rocher
Type 
Très peu 2/3
fracturé
Normal 1/2
Très 1/3
fracturé
Très altéré 2/3

Tableau 15 : Valeurs des coefficients de forme


L/B cercle 1 2 3 5 20
s 1.00 1.10 1.20 1.30 1.40 1.50
d 1.00 1.12 1.53 1.78 2.14 2.65

 '
s = h( − ).q *
Em E m'

Em’ et ’ sont ceux du terrain autour de la couche molle et Em et 


sont ceux de la couche molle.
60
Ce qui a été présenté ci-dessus est relatif au cas d'un sol
homogène. Dans le cas d'un sol hétérogène, où les valeurs du
module pressiométrique varient d’une manière plus ou moins
régulière en fonction de la profondeur, le tassement total est
évalué par l'expression générale ci-dessous :

4 B  
s= (q −  v 0 ).B0 [ d ] + (q −  v 0 ). s .B
18.E md B0 9.E ms

Le tassement sphérique correspond à une zone du sol sous la


fondation épaisse de B/2, et fait intervenir un module équivalent
Ems.
Le tassement déviatorique correspond à une zone du sol ayant
une profondeur de l'ordre de 8.B (voir figure 20) et se calcule avec
un module équivalent Emd.
Le calcul du tassement nécessite de diviser en tranches fictives
le sol sous la fondation, chaque tranche étant épaisse de B/2.

Figure 19 : Calcul du tassement de consolidation d’une couche


molle intercalaire

61
Figure 20 : Décomposition du terrain pour le calcul des modules
équivalents

Le calcul des modules équivalents Emd et Ems peut être mené


conformément aux recommandations de Ménard, comme suit :
• Ems=E1= moyenne harmonique des n modules pressiométriques
dans l’hémisphère (zone 1 dans la figure 24) :
n k =n 1
=
E1 k =1 Ek

Emd est donné par la formule suivante [6], [8] :

4 1 1 1 1 1
= + + + +
E md E1 0.85 xE2 E3−5 2.5 xE6−8 2.5 xE9−16

62
Ei-j est la moyenne harmonique des modules mesurés dans les
tranches i à j.
Si les valeurs de E9 à E16 ne sont pas connues, mais considérées
supérieures aux valeurs sus-jacentes, Emd se calcule par [8] :

3.6 1 1 1 1
= + + +
E md E1 0.85 xE2 E3−5 2.5 xE6−8

De même, si E6 à E8 ne sont pas connues, Emd est calculé par :

3.2 1 1 1
= + +
E md E1 0.85 xE2 E3−5

4.3. VALIDATION DE LA METHODE DE CALCUL

On se propose dans ce qui suit d'évaluer la qualité de prévision


des tassements par la méthode pressiométrique en la confrontant
aux résultats d'essais de chargement des fondations en vraie
grandeur dans des sols homogènes [2], ainsi qu'aux constatations
sur des ouvrages réels [3], [4],[5],[9].
En première phase, on s'intéresse au tassement d'une fondation
isolée ancrée dans un sol homogène. Puisque le calcul de la théorie
pressiométrique se base sur l'hypothèse du comportement linéaire
du sol, il doit donc être mené pour une faible valeur de la pression
verticale q, soit 10 % de la pression verticale limite ql. On montre
en fait qu'à ce niveau de pression appliquée, le tassement selon la
loi linéaire q=.s ne diffère que de 10 % du tassement non linéaire
selon la loi hyperbolique vue au chapitre précédent. Ainsi, on
peut dire qu'à ce niveau de chargement, le tassement mesuré du
sol peut être considéré comme linéaire et le calcul du tassement
selon la théorie pressiométrique est tout à fait justifié.

63
Dans les 7 premiers cas regroupés au tableau 16, le tassement
mesuré est interpolé de la courbe expérimentale de chargement q-s
pour une pression fixée à 10 % de ql et un calcul pressiométrique
est mené pour cette pression. Dans le reste des cas, les sources
d'information ne précisent pas les courbes de chargement ni la
pression de calcul. Les valeurs des tassements mesuré et calculé
selon les auteurs ont été relevées telles qu'elles sont et reproduites
sur le graphique de la figure 21. Il se dégage de cette figure une
concordance satisfaisante entre le tassement prévu par la théorie
pressiométrique et celui mesuré sous la fondation. L'ensemble des
19 points fluctue autour de la première bissectrice, lieu
géométrique de la concordance idéale. La valeur moyenne du
rapport tassement calculé sur tassement mesuré est de 1.02 avec un
coefficient de variation de 37%, ce qui marque une excellente
prévision du tassement des semelles sur des sols homogènes, par
la théorie pressiométrique, malgré son caractère approximatif et
semi-empirique.
Il est à remarquer que 15 sur 19 cas, soit 79% des cas,
correspondent à une estimation du tassement par défaut.
En deuxième phase, le test de validation a porté sur les
prévisions de cette méthode, comparées aux mesures de tassement
des fondations des ouvrages réels en service. L'enquête a permis de
regrouper 49 cas couvrant une large variété des sols, d'ouvrages
et de fondations en l’occurrence 7 bâtiments, 11 ponts, 7 réservoirs
et 5 remblais. La majorité des sols étudiés étaient hétérogènes et les
fondations sont soit des semelles ou des radiers. Les tassements
sont mesurés par nivellement topographique avec une précision de
1/10e de mm, par tassomètre avec une précision de 2 mm, ou par un
appareil aux vases communicantes avec une précision de 1 mm.
Il est clair que l'étude d'une telle base de données présente une
richesse pour le problème du tassement des fondations. En outre, ce
deuxième type de test est beaucoup plus intéressant car il tient
compte des conditions réelles du comportement d'une fondation au
sein d'un ouvrage. Selon Baguelin et al (1973), parmi les difficultés
d’un tel type d’études comparatives, on note la méconnaissance des
charges réellement appliquées (programme de construction,
64
Tableau 16 : Tassement des fondations superficielles à partir des
essais de chargement

Site Sol B (m) L(m) D(m) smesuré scalcul scal/smes


Labenne Sable 1.00 1.00 0.0 3.98 2.64 0.66
Labenne Sable 0.71 0.71 1.58 4.46 3.96 0.89
Jossigny Limon 1.00 1.00 0.00 2.73 1.50 0.55
Chatenay Craie 0.70 0.70 0.00 2.42 2.27 0.94
Chatenay Craie 0.70 0.70 1.50 1.47 2.22 1.51
Provins Argile 0.70 0.70 1.50 1.81 1.61 0.89
raide
Provins Argile 0.70 0.70 0.00 1.19 1.02 0.86
raide

charges permanentes et d’exploitation…), et la difficulté de prévoir


un remaniement en fond de fouille des fondations [9].
Le tableau 17, en annexe de ce chapitre, récapitule les données
sur les différents ouvrages ainsi qu'une comparaison des
tassements calculé et mesuré. L'étude comparative a été menée
séparément sur les ouvrages fondés sur des semelles, remblais,
ainsi que les radiers.
Il se dégage des figures 22 et 23 que la méthode pressiométrique
permet généralement une prévision satisfaisante du tassement
des fondations superficielles, avec une surestimation dans 19 cas
sur 29 pour les ouvrages sur semelles, et dans 14 cas sur 20 pour
ceux fondés sur radiers ou remblais. Ainsi, dans environ 67 % des
cas étudiés, la méthode pressiométrique s'est avérée légèrement
pessimiste, avec un excès moyen de 17% par rapport au tassement
constaté, ceci pour les ouvrages fondés sur des sols de grande
épaisseur. Cette remarque ne rejoint pas celle faite précédemment
lors de l'étude du tassement des fondations en essai de chargement,
où le tassement calculé était plutôt en défaut, donc optimiste.
Ceci nous amène à se poser la question sur l'effet du substratum
sur l'évaluation du tassement. L'étude de ce dernier dans certains
cas vus précédemment, où les conditions géotechniques bien

65
Figure 21 : Comparaison des tassements mesurés et calculés des
semelles sur sols homogènes
66
Figure 22 : Comparaison des tassements calculé et mesuré sur
semelles

définies, montre que la prévision du tassement par la méthode


pressiométrique devient de moins en moins bonne lorsque le
paramètre B/H augmente (voir figure 24), H étant la distance
verticale de la base de la fondation au substratum. On confirme
ainsi la recommandation courante de ne faire l'étude du tassement
par la méthode pressiométrique que si B/H est très faible, c'est à
dire lorsque le champ déviatorique sous la fondation sera
prédominant. Il en découle de ceci, que pour B/H élevé, il est
plutôt recommandé d'utiliser l'essai oedométrique. Les résultats
du calcul oedométrique n'étaient pas disponibles, dans cette étude
comparative, pour permettre une comparaison complète entre les
deux approches.
Le recours à la théorie d’élasticité permet de confirmer d’une
manière simple cette recommandation. En effet, considérons le cas
67
Figure 23 : Comparaison des tassements calculé et mesuré sur
radiers

d’une semelle circulaire rigide en surface d’un massif de sol fin


saturé, supposé élastique et homogène, épais de H et surmontant un
substratum (voir figure 29). Selon Poulos (1968), le tassement en
surface est donné par :
68
Figure 24 : Variation du rapport scalc/smes en fonction de B/H

q.B
s=
2.G.(1+)

 dépend de l’épaisseur relative H/B et du coefficient de Poisson 


[6]. Au début de chargement, le tassement est instantané et le
69
comportement est non drainé. Le calcul du tassement instantané si
fait intervenir les caractéristiques élastiques non drainées, à savoir
Gu et u. A long terme, le tassement final st est calculé à partir des
caractéristiques drainées ou effectives, soit G’ et ’. Le tassement
de consolidation est la différence st- si.
Etudions le rapport st/si en fonction de H/B. Puisque les
contraintes de cisaillement sont reprises par les grains seuls, donc
la déformation élastique angulaire n’évolue pas dans le temps lors
d’un comportement élastique, et par conséquent les modules de
cisaillement Gu et G’ sont identiques [10]. Le rapport st/si sera
alors:

st  '.(1 +  u )
=
si u .(1 +  ' )

La figure 26 montre que pour H/B faible le tassement instantané


est négligeable. Le tassement est donc essentiellement dû à la
consolidation, et c’est l’essai odeométrique dans lequel H/B de
l’échantillon est faible (de l’ordre de 0.10), qui permet d’estimer

Figure 25 : Schéma d’une semelle circulaire sur un massif fini

70
Figure 26 : Variation du tassement d’une semelle circulaire rigide
en fonction de H/B

correctement ce tassement. Par contre, pour H/B important, le


tassement est plutôt instantané, ce qui correspond à un
comportement non drainé et le module pressiométrique est bien
adapté pour évaluer ce tassement puisque l’essai pressiométrique
est une sollicitation non drainée dans les sols fins.
Il se dégage de cet exemple théorique que la méthode
pressiométrique ne permet pas une évaluation correcte du
tassement de consolidation des sols fins. Par conséquent, cette
méthode est recommandée, outre les sols pulvérulents, aux sols fins
surconsolidés pour lesquels les charges provenant de l’ouvrage sont
en deçà de la contrainte de préconsolidation. Baguelin et al (1973)
ont recommandé cette méthode pour les sols fins consolidés ou
surconsolidés, les marnes raides, les roches altérées et les sables et
graviers peu compacts à compacts [9].
Enfin, une autre critique qu’on peut soulever à la méthode
pressiométrique est que de par son fondement, elle ne traite que le
71
cas d’une fondation rigide, et néglige complètement l’effet de la
rigidité relative sol/fondation sur le comportement de celle-ci.

Application: Reprendre les données du projet étudié dans


l’application 1 du chapitre précédent, et calculer le tassement total
des semelles.

Solution: Le site étudié présente une certaine hétérogénéité. Evaluons


les modules équivalents des domaines sphérique et déviatorique en
découpant le terrain en des tranches épaisses de B/2=0.75 m.
• Le premier domaine s’étend sur la première tranche et a pour
module Ems=2 MPa.
• Module déviatorique: E1= 2 MPa, E2 = 2.5 MPa,
2/E3-5 = 1/3 +1/10 donc E3-5 = 4.61 MPa
3/E6-8 = 1/12 +1/2 +1/7 donc E6-8 = 8.89 MPa
5/E9-16 = 1/7 +1/8 +1/12 + 1/15 +1/14 donc E9-16 = 10.2 MPa
4/Emd = 1/2 +1/(0.85x2.5)+1/4.61 + 1/(2.5x8.89) +1/(2.5x10.2)
Emd = 3.14 MPa.

Puisqu’on a sous la semelle Em/Pl =10.0 pour la couche du limon, le


tableau 14 donne =1/2, et pour une semelle carrée le tableau 15 donne
s=1.10 et d= 1.12.
Tassement sphérique: sc=0.5x(74-20x1)x1.1x1.5/(9x2x103)=2.48 mm.
Tassement déviatorique: sd = 4x(74-20x1)x0.6x(1.12x1.5/0.6)1/2/18/3140
sd= 3.83 mm. Le tassement total sera 6.30 mm.

72
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Briaud, J-L (1986) " Pressuremeter and Foundation Design ",


comptes rendus du Symposium IN-SITU'86, Edité par Samuel
P. Clemence, pp 74-115.
2. S. Amar, F.Baguelin, Y.Canepa (1987)" Comportement des
fondations superficielles sous différents cas de chargement",
Comptes rendus du colloque Interaction Sol-Structure, Paris
5-7 Mai 1987, pp 15-22.
3. Amar, S et al (1977)"Prévision de tassement et constatations",
Comptes rendus du 5e Congrès du sud-est asiatique de
Mécanique des Sols, Bangkok, 2-4 juillet 1977.
4. Van Wambecke, A (1974) " Les techniques pressiométriques
et la consolidation dynamique des sols", Conférence à la 121e
séance d'études du CERES du génie civil de l'université de
Liège, 11 mars 1974.
5. Cassan, M (1978)" Essais in-situ en Mécanique des Sols",
Tome II: Applications & méthodes de calcul, Editions
Eyrolles.
6. Bouafia, A (2004) "Mécanique des sols appliquée- Principe de
base et problèmes résolus", Editions Dar-EL-Maârifa, Alger.
7. Baguelin,F, Jézéquel, J-F et D.H.Shields (1978) "The
pressuremeter and foundation engineering", Series on Rock
and Soil Mechanics, Vol. 2 (1974/77), N°4, éditions Transtech.
Publications, Clausthal.
8. Ministère de l'équipement, du logement et des transports
(1993)"Règles techniques de conception et de calcul des
fondations des ouvrages de génie civil", C.C.T.G, fascicule 62-
titre V, 182 pages.
9. Bru, J.-P et Baguelin, F (1973)"Prévision de tassement au
pressiomètre et constatations", Comptes rendus du 8e Congrès
International de Mécanique des Sols et de travaux de
Fondations CIMSTF, Moscou,6 –11 août 1973.
10. Absi, E (1965) "Recherches sur la rhéologie des argiles",
Annales ITBTP, série : essais et mesures, N°213, septembre
1965.
73
ANNEXE

Tableau 17 : Comparaison des tassements mesurés et calculés des


ouvrages réels

Fondation
Ouvrage et ( : diamètre) Sol de scalc smes
localisation Type B L D fondation (mm) (mm)

1 Bâtiment Semelle 0.9 0.8 0-7 m : Limon 17.0 14.0


Plancoet continue
2 Bâtiment Semelle 0.8 0.8 0-7 m : Limon 2.0 1.50
Paimpol continue
3 Bâtiment Semelle 0.8 0.8 0-7 m : Limon 4.0 2.20
Paimpol continue
4 P.S-1 semelle 2.5 9.5 1.5 Grave et argile 4.0 4.0
Rennes sableuse
5 P.S-1 semelle 2.5 9.5 1.5 Grave et argile 9.0 8.0
Rennes sableuse
6 P.S-1 semelle 2.5 9.5 1.5 Grave et argile 96.0 80.0
Rennes sableuse
7 Essai Semelle = 3.0 2.0
Haute- circualire 1.0 1.0 Loess
Pierre
P.S-13 semelle 3.0 8.0 2.0 0-3m : argile 12.0 10.0
8 Route A-61 3-10 m : argile
raide
9 P.S-11 semelle 5.0 10. 2.4 Marne et gypse 16.0 20.0
Route A-15
10 P.S-11 semelle 5.0 10 3.2 Marne et gypse 13.0 11.5
Route A-15
11 P.S-06 semelle 5.0 9.0 7.8 0-3 m : sable 2.50 3.00
Route A-15 > 3 : calcaire
12 P.S-06 semelle 5.0 9.0 3.0 0-3 m : sable 12.0 12.0
Route A-15 > 3 : calcaire
13 P.S-06 semelle 5.0 9.0 3.0 0-3 m : sable 12.0 10.0
Route A-15 > 3 : calcaire
14 P.S-06 semelle 5.0 9.0 7.8 0-3 m : sable 2.50 4.00
Route A-15 > 3 : calcaire

74
Tableau 17(suite) : Comparaison des tassements mesurés et
calculés des ouvrages réels

Ouvrage et Fondation scalc smes


localisation ( : diamètre) Sol de fondation (mm) (mm)

Type B L D

P.S-10 6.0 14 3.5 0-5 m : remblai


15 Route A-15 semelle >5 : calcaire 3.00 3.00
et gypse
16 P.S-10 Semelle 6.0 14 3.4 0-5 m : remblai
Route A-15 >5 : calcaire et 3.0 2.00
gypse

17 P.S-10 Semelle 6.0 14 2.6 0-5 m : remblai


Route A-15 >5 : calcaire et 5.0 10.0
gypse

18 P.S-10 Semelle 6.0 14 5.0 0-5 m : remblai


Route A-15 >5 : calcaire et 13.0 10.0
gypse

19 Pont Semelle 6.2 7.0 1.0 0-3 m : Gravier


(Moutiers) 3-10 : Argile et 160 170
Roches
20 Pont Semelle 9.0 9.5 1.5 Schiste altéré 11.6 16.0
(Morlaix)
21 Bâtiment semelle 0-5 m:sable
Anvers limoneux 17.6 17.2
>5 : sable
glaconifère
22 Pont semelle 0-26 m : Limon
Oudenaard sableux 57.0 53.0
(Belgique)
semelle 6.0 0-7m : sable
argileux 17.0 20.0
23 Bâtiment 7-17 : argile
(Bruxelles) sableuse

24 Réservoir Sable fin saturé 12.0 11.0


(Bayonne)
75
Tableau 17 (suite) : Comparaison des tassements mesurés et
calculés des ouvrages réels

Ouvrage et Fondation scalc smes


localisation ( : diamètre) Sol de fondation (mm) (mm)

Type B L D

25 Réservoir Sable fin saturé 28.0 31.0


Bayonne
26 Réservoir Vase limoneuse 800 700
Rouen
27 Bâtiment semelle Remblai sableux 69.0 60.0
Suède compacté
28 Hôpital semelle Argile 3.80 3.30
Suède surconsolidée
29 Hôpital semelle Argile 4.50 4.00
Suède surconsolidée
30 Réservoir Remblai
Gabon hydraulique 25.0 21.0
sableux
31 Réservoir Remblai
Gabon hydraulique 35.0 36.0
sableux
32 Bâtiment Limon 13.0 9.00
Sarcelles
Château Semelle =
33 d’eau annulaire 2.5 2.0 Schiste 12.0 9.00
Plerin
34 Château Semelle =
d’eau annulaire 2.5 2.0 Schiste 22.0 21.0
Plerin
A PICF N°A Radier 3.0 37 2.1 0-4 m : Vase 7.0 6.0
Bordeaux
B Réservoir Radier = 0-5.5 m : Limon 790 725
Rouen 27 1.0 > 5.5 : Tourbe
C Remblai 40 0.0 0-2 m : Argile
(Marouillt) 2-4.5 m : Limon 440 550
> 4.5 : Vase

76
Tableau 17 (suite) : Comparaison des tassements mesurés et
calculés des ouvrages réels

Fondation scalc smes


Ouvrage et ( : diamètre) Sol de fondation (mm) (mm)

localisation Type B L D

P.I Radier 0-7 m : Limon


D Bordeaux 10 26 0.7 7-8 : Argile 10.4 10.0
>8: Marne
60 0.0 0-3 m : Argile
raide
Remblai 3-10 : Boue et
P (Tartifume) graviers
10-12 : Boue et 11.7 12.0
sable
> 12 : Marne
0.0 0-3 m : Argile
raide
Remblai 3-10 : Boue et
E (Tartifume) 60 graviers 17.5 13.5
10-12 : Boue et
sable
> 12 : Marne
0-6 m : Sable
F Réservoir Radier 20 50 1.0 > 6 : sable 23.0 20.0
Leognon limoneux
0-1 m : Lite de
= Graviers
G Réservoir Radier 62 0.0 1-17 : argile 32.0 20.0
(Mérignac) sableuse
> 17 : Marne
H PICF Remblai 2.1 0-4 m : Vase 248 222
Bordeaux
I Remblai 4.5 0.0 0-2.8 m : Argile 580 500
Tartifume 2.8-9.2 : Tourbe
J Remblai 4.5 0.0 0-2.8 m : Argile 320 250
Tartifume 2.8-9.2 : Tourbe
K Remblai 60 0.0 0-7.0 m : Argile 1270 1100
Tartifume molle

77
Tableau 17 (suite): Comparaison des tassements mesurés et
calculés des ouvrages réels

Ouvrage et Fondation scalc smes


localisation Sol de fondation (mm) (mm)

Type B L D

L Remblai 60 0.0 0-7.0 m : Argile 1900 1250


Tartifume molle
N Remblai 24 0.0 0-17 m : Argile 400 850
Cran molle
O OHC Remblai 0.0 0-3 m : Limon 580 550
Bordeaux 3-9 : Sol
organique
> 9 : Tourbe

P.S = passage supérieur, P.I = passage inférieur, PICF = passage


inférieur à cadre fermé.

78
------------------------------------C
CHHA
APPIIT
TRRE
E II..55--------------------------------------------

C
CAAPPA
ACCIIT
TÉÉ PPO
ORRTTAAN
NTTE
EDDEESS FFO
ONND
DAAT
TIIO
ONNSS
PPR
ROOFFO
ONND
DEESS

5.1. INTRODUCTION

La fondation profonde est conçue pour transmettre des efforts


au sol environnant sur une profondeur importante dépassant en
général 10 diamètres (D/B> 10). Cette catégorie des fondations
regroupe essentiellement les pieux, les caissons et quelquefois les
parois moulées porteuses (barrettes).
On définit aussi la fondation profonde comme ayant une pointe
au-dessous de la hauteur critique hc. Cette dernière est la hauteur
au-delà de laquelle les lignes de rupture du sol, supposé
élastoplastique parfait, ne se manifestent pas en surface [7]. Cette
hauteur est à ne pas confondre avec la profondeur critique Dc du
pieu, au-delà de la quelle la résistance en pointe du pieu, soit ql,
devient constante avec la profondeur.
Une description exhaustive de la technologie des pieux sort du
cadre de cet ouvrage. On se contente ici de souligner que les pieux
peuvent être classés selon le matériau constitutif du pieu (en bois,
en métal, en béton armé,…) ou selon leur mode d'installation dans
le sol. On distingue alors :
• les pieux refoulant le sol lors de l'installation (pieu battu, foncé,
pilonné, vissé, vibrofoncé…)
• les pieux ne refoulant pas le sol lors de l'installation (pieu foré
simple, foré tubé...).
Pour d’amples détails, le lecteur est invité à consulter les
références [1] et [2].
On se propose dans ce qui suit de présenter brièvement
l’approche théorique de la capacité portante d’un pieu isolé aussi
bien sous un chargement vertical qu’horizontal. Par la suite, on

79
présente la méthode pressiométrique, formulée par le nouveau code
Français CCTG-Fascicule 62-Titre V, appelé couramment le
Fascicule 62,et les résultats de sa validation par rapport aux essais
de chargement statique des pieux.
Il faut noter que la recherche essentiellement expérimentale
menée par plusieurs pays développés depuis les années soixante a
permis d'élucider les mécanismes de comportement des pieux et de
proposer des approches de calcul de dimensionnement d'ailleurs
normalisées dans les codes réglementaires de ces pays tels que le
CFEM au Canada, les DTU et CCTG en France et les DIN en
Allemagne.
Or, ces approches selon la littérature scientifique mondiale, sont
empiriques et dépendent par conséquent du contexte géotechnique
et géologique local des sols à partir desquels ces méthodes ont été
recommandées. Tout le monde reconnaît que ces méthodes,
d'ailleurs divergentes les unes par rapport aux autres, donnent des
prédictions excellentes du comportement du pieu, que ce soit pour
la capacité portante ou le tassement, pour des sols similaires à ceux
étudiés par les chercheurs auteurs de ces méthodes. Ces mêmes
méthodes sont décevantes pour d'autres sols. Ainsi, on ne peut
ambitionner de voir un jour une méthode "universelle" de calcul
des pieux applicable pour tous les sols vu la multitude des
paramètres physiques entrant en jeu. On conçoit actuellement qu'il
est nécessaire pour chaque pays ou région de développer une
approche locale à la base d'une analyse à rebours des essais de
chargement statique qui sont d'ailleurs souvent menés dans les
projets importants. C'est d'ailleurs cette démarche qui a été
entreprise partout pour la mise au point de ces méthodes modernes
de calcul des pieux.
Il est à noter qu’en Algérie, il est de coutume d'avoir recours aux
méthodes Françaises fondées essentiellement sur la corrélation des
essais in-situ et ceux du chargement des pieux. Il est nécessaire
que la même démarche soit entreprise afin d’aboutir à une approche
locale fiable de calcul des pieux dans un contexte géotechnique
Algérien [9].

80
5.2. CAPACITE PORTANTE VERTICALE D'UN PIEU
ISOLÉ

5.2.1. Aperçu théorique


Le chargement vertical d’un pieu se traduit par la mobilisation
d’une pression verticale en pointe, et des contraintes de
cisaillement le long du fût du pieu, appelées aussi frottement latéral
(voir figure 27).
La charge verticale limite Ql reprise par le pieu
correspond théoriquement à des tassements infinis. En découplant
les effets de la résistance en pointe et le frottement latéral, on peut
écrire d’une manière générale :

D
Ql = Q p + Qs = S .ql + P. q s ( z ).dz
0

S est la section du pieu et P est le périmètre du fût. La charge Ql


correspond conventionnellement, à un tassement égal à 10 % du
diamètre B.
Il est admis que la notion de charge limite est ambiguë, du fait
qu’elle dépend sensiblement d’une multitude de paramètres,
notamment la vitesse de chargement. Par contre, la charge de
fluage ou la charge critique Qc, est une donnée intrinsèque qui
permet de délimiter le domaine de stabilité du système sol/pieu. En
fait, cette charge correspond à la limite de proportionnalité entre
la charge et le tassement en tête, et au-delà de laquelle on constate
expérimentalement que les tassements du pieu ne se stabilisent
plus dans le temps [5]. Cette notion est d’ailleurs inspirée de celle
de la pression de fluage pressiométrique, pression au-delà de
laquelle les déplacements du forage pressiométrique ne sont plus
proportionnels à la pression appliquée et divergent vers la rupture.
Avant le développement des essais in-situ, il était d'usage d'avoir
recours à la théorie classique de la capacité portante pour calculer
Ql à partir des caractéristiques mécaniques C et . La charge limite
reprise par un pieu isolé dans un sol homogène est selon cette
théorie :
81
Ql = S.(1.2xC.Nc + .D.Nq) + P.D.(..D + .C)

 et  sont fonction de la rugosité du pieu et de la nature du sol.


Le système sol/pieu y est considéré comme un corps rigide-
plastique. L'état d'équilibre limite du sol est caractérisé par une
rupture généralisée ignorant la contribution des zones du sol en
équilibre élastique et élastoplastique et contribuent à la portance
(voir figure 28). Les facteurs de portance Nq et Nc varient
exponentiellement avec l’angle de frottement interne du sol.

Figure 27 : Schéma d’équilibre du pieu sous un effort vertical

La littérature des pieux montre une diversité d’approches de


mécanisme de rupture du sol sous la pointe, avec variation des
facteurs de portance dans une large gamme, ce qui rend difficile le
choix de telle ou telle formule pour ces facteurs. En outre, le
concept de la profondeur critique, mis en évidence expéri-
mentalement, est ignoré par cette théorie qui stipule, d’après la
82
formule précédente, que la capacité portante augmente
indéfiniment avec la fiche D.
Considérons le cas d’un pieu fiché dans un massif homogène
d’argile saturée ayant une cohésion Cu. Si on adopte la formule de
Nc due à Skempton pour les pieux, la résistance en pointe sera :

D
6.2 + 7.5
ql = Cu . B
D
1 + 0.75
B

On voit que la résistance en pointe tend asymptotiquement vers


10.Cu et n’augmente pas indéfiniment avec la fiche D.
Il y’ a lieu de signaler en outre que la portance des pieux est
notablement influencée par le mode d’installation du pieu dans le
sol, ce qui modifie l’état de contraintes initiales et induit des
contraintes résiduelles gouvernant par la suite la réponse du pieu au
chargement. Or, à l’état actuel de nos connaissances, il n’existe pas
d’approche théorique satisfaisante permettant d’évaluer l’effet de
ce paramètre sur Ql. Il faut donc étudier le problème de capacité
portante sous une optique empirique ou semi-empirique, à travers
les essais de chargement des pieux, pour que la méthode qui en
découle intègre directement l’influence du mode d’installation sur
la capacité portante.
Enfin, le modèle de la théorie classique de capacité portante ne
tient pas compte des déformations du sol avant la rupture ni de sa
compressibilité, alors que des recherches expérimentales récentes
ont montré l’influence notable de la compressibilité du sol sur sa
capacité portante (Ladanyi 1962, Vésic 1973, Puech et Foray
1986, …).
L'expérience des pieux démontre toujours la mauvaise qualité de
prévision de ces méthodes, comparée aux résultats d’essais de
chargement statique des pieux.
La figure 28 montre qu’il y’ a une analogie entre la zone
plastique sous la pointe du pieu et une cavité sphérique en
expansion. Selon Ménard, il est possible de corréler la pression
83
verticale limite ql qui est d’ailleurs proportionnelle à Pls, à la
pression limite Pl de l’expansion de la cavité cylindrique [8]. Il
existe en fait une relation de proportionnalité entre la résistance en
pointe ql et la pression limite d’expansion cylindrique soit Pl, telle
que, en tenant compte des conditions initiales du sol :

ql = q0 + kp.(Pl – P0)

q0 et P0 sont respectivement les contraintes initiales verticale et


horizontale dues au poids des terres, à la base du pieu. kp est le
facteur de portance pressiométrique pour les pieux.

Figure 28 : Mécanisme de portance d’un sol élastoplastique


84
Cette formule fondamentale est le point de départ de la méthode
pressiométrique, mise au point initialement par Ménard en 1963, à
la base des expérimentations sur fondations [8], et adoptée par la
suite en France par le LCPC dans les recommandations FOND-72.
Cette méthode a été récemment améliorée et intégrée dans le code
DTU-13.2 relatif aux projets de bâtiment ainsi que le CCTG-
Facsicule 62- Titre V concernant les projets de génie civil.
L'exposé sera limité ci-après aux méthodes pratiques de
dimensionnement basées sur les essais in-situ, et qui connaissent
actuellement un essor mondial considérable. On se réfère ci-après
aux nouvelles recommandations françaises en matière de calcul et
de conception des fondations des ouvrages du génie civil [3].

5.2.2. Méthode pressiométrique du LCPC


La méthode pressiométrique tient compte de l’hétérogénéité du
sol en se basant sur le concept du sol homogène équivalent,
caractérisé par une pression limite équivalente Ple et entourant un
pieu ayant une fiche équivalente De. Cette dernière sert à classer les
fondations comme suit :
• fondation profonde pour De /B > 5
• fondations semi-profondes pour 1.5 < De/B < 5
• fondation superficielle pour De/B < 1.5

La pression pressiométrique limite équivalente sert au calcul de


la résistance en pointe. Il s’agit d’une moyenne des valeurs
mesurées dans une zone au voisinage de la pointe, épaisse de 3.a
sous la pointe et de b au-dessus (voir figure 29).

1 D+3.a *
b + 3.a D−b
Ple* = Pl ( z).dz

a = max (B/2, 0.50) en mètres, b=min(a, h). h est la hauteur de la


couche résistante dans laquelle la pointe est encastrée. Dans un sol
homogène h=b=0 et a est égal à B/2 pour des diamètres supérieurs

85
à 1.0 m. La zone d’influence de la résistance en pointe sera, dans ce
cas, épaisse de 1.5 fois B sous la pointe.
L’expression précédente peut se simplifier en utilisant une
sommation:

D + 3.a

(b+3.a) D−b l
Ple*  1 P*.z

Figure 29 : Schéma de calcul de la résistance en pointe

Identiquement aux cas d’une fondation superficielle, la fiche


équivalente est celle qui permet d’étudier le même pieu dans un sol
homogène caractérisé par une pression limite égale à Ple*. En
86
pratique, on utilise la formule approchée de sommation des N
mesures nettes Pl* le long du pieu, en considérant un pas Zi entre
deux mesures consécutives :

i=N
De = 1*  Pli*.zi
Ple i =1

Ple* et De se réduisent évidemment en cas d'un sol homogène idéal


à Pl et D respectivement. La résistance en pointe se calcule comme
suit :

ql = kp.Ple*

Le facteur de portance Kp, dépendant de la nature du sol et du


mode d’installation du sol, est donné par le tableau 18. La
classification LCPC et le tableau 7, exposés au chapitre I.3,
permettent de définir la classe du matériau et sa catégorie.

Tableau 18 : Valeurs du facteur de portance pressiométrique

Nature du sol Pieu ne refoulant pas le Pieu refoulant le sol


sol (forage,….) (battage, fonçage, ….)
A 1.10 1.40
Argile /Limon B 1.20 1.50
C 1.30 1.60
A 1.00 4.20
Sables / Graves B 1.10 3.70
C 1.20 3.20
A 1.10 1.60
Craies B 1.40 2.20
C 1.80 2.60
Marnes, Marno- 1.80 2.60
Calcaires
Roches altérées 1.10-1.80 1.80-3.20

87
Le frottement latéral limite qs augmente linéairement avec la
pression limite nette, à la même profondeur. Il dépend en fait de la
nature du sol entourant le pieu et du mode d’installation du pieu. Le
choix de la courbe qs=f (Pl*) est fait à partir du tableau 19 et la
détermination de qs se fait à partir de la figure 30 [3].
La charge verticale limite se calcule comme suit :

D
Ql = Q p + Qs = S .ql + P. q s ( z ).dz
0

En absence d’un essai de chargement de pieux pour la


détermination expérimentale de la charge critique Qc, celle-ci peut
être estimée pour les pieux ne refoulant pas le sol (pieux forés,
barrettes, puits,….) par [10]:

Tableau 19 : Courbes de frottement latéral limite

88
Qc = Q p / 2 + 0.7 xQs
et pour les pieux refoulant le sol (pieux foncés, battus,….) par :

Qc = 0.7 xQ p + 0.7 xQs

Selon le CCTG-93, fascicule-62, le dimensionnement d’un pieu


en compression se fait aux états limites comme suit [3]:

• Etats limites ultimes. Les efforts des combinaisons de charges


fondamentale et accidentelle doivent être respectivement
inférieurs à 0.7xQl et à 0.83xQl .
• Etats limites de service. Les efforts des combinaisons de
charges rares et quasi-permanents doivent être respectivement
inférieurs à 0.91xQc et 0.70xQc.

Figure 30. Courbes de frottement latéral en fonction de Pl*


89
Application 1: Un système de pieux est conçu pour supporter un
ouvrage d'art à réaliser près de Oued-El-Harrach (Alger). En
phase d’avant-projet sommaire, on étudie la variante des groupes
de 6 pieux flottants en béton armé, chacun ayant un diamètre de
1.20 m et une fiche de 20 m et placé par procédé de forage
simple.
La campagne d'investigation géotechnique a montré que le sol
est formé d'une couche d'argile grise hétérogène surconsolidée,
saturée et ayant une épaisseur moyenne de 24 m. La classe LPC
de ce matériau est Ap. Cette couche surmonte un horizon de sable
grésifié et de cailloux de grande profondeu,. La nappe d'eau a
été décelée près de la surface. Le poids volumique moyen de
l'argile est de 18 kN/m3. Les essais au pressiomètre de Ménard
ont donné les valeurs moyennes regroupées au tableau 20.
Calculer selon la méthode pressiométrique du fascicule-62 la
pression limite équivalente nette, la fiche équivalente du pieu, la
charge limite du frottement latéral Qs, celle à la base du pieu Qp,
la charge limite totale Ql , ainsi que la charge de fluage Qc.

Tableau 20 : Caractéristiques pressiométriques du site (en kPa)


_______________________________________________________________
Z(m ) 2 3 4 5 6 8 10 12 14 16 18 20 21
Pl * 291 395 499 612 726 640 555 216 252 288 324 180 733
Em 852 1310 1760 2230 2700 2770 2850 240 130 120 340 1310 4610
_______________________________________________________________

5.3. CAPACITÉ PORTANTE HORIZONTALE D’UN PIEU

5.3.1. Aperçu théorique


A l’origine, les fondations sur pieux ont été conçus pour
transmettre au sol les efforts verticaux dus au poids de la structure
et aux charges de service. Lorsque les fondations étaient en outre
sollicitées latéralement, des pieux inclinés, devaient être ajoutées.
Du fait des progrès réalisés dans la connaissance du comportement
90
des fondations profondes, on admet maintenant que les pieux
verticaux Peuvent résister à des efforts horizontaux. Les efforts
doivent rester inférieurs à la capacité de résistance latérale
du sol, mais de plus, les déplacements du pieu ne doivent pas
compromettre le fonctionnement de l’ouvrage. Une vérification à
l’état limite de service est alors effectuée.
Le chargement à la flexion d’un pieu est assez fréquent dans la
pratique et la figure 31 en illustre quelques exemples.
Il existe une diversité d’approches d’estimation de l'effort
horizontal limite Hl et du moment de flexion limite Ml, notamment:
• Les méthodes théoriques. Elles sont basées soit sur la théorie
de calcul des écrans rigides en poussée/butée, telles que celles
de Pender (1988) et Petrasovits (1972), soit sur un mécanisme de
rupture par coin, telles que celles de Blum(1936), Hansen (1961) et
Reese (1974). Les mêmes critiques soulevées à la théorie
classique de la capacité portante au paragraphe 5.2 sont valables
pour ces méthodes. En outre, La résistance horizontale du sol est
assimilée à un profil de pressions composé en partie supérieure
d'une butée et en partie inférieure d'une contre-butée, avec passage
discontinu d'une zone à l'autre (voir figure 32). Un tel schéma
paraît grossier, du fait que dans la zone proche du centre de
rotation, les faibles déplacements ne peuvent correspondre à des
pressions aussi importantes.
• Méthodes semi-empiriques. Elles comportent un ajustement des
résultats théoriques par ceux des essais sur pieux, telles que
Broms(1964), et Dembicki (1977).
• Méthodes empiriques. Elles ont pour point de départ
l’observation du comportement des pieux en essai de chargement
latéral, telles que celles de Ménard(1962).

5.3.2. Méthode pressiométrique de Ménard


La méthode de Ménard se base sur l’hypothèse qu’il existe une
certaine similitude entre l'expansion cylindrique de la sonde
pressiométrique et le déplacement horizontal d'une section du pieu
dans le sol, ce qui permet de penser que l'essai pressiométrique

91
est le plus adapté pour le calcul de l’effort horizontal ultime. A ce
titre, on se limite à exposer cette approche. Telle que montrée à la
figure 33, la réaction ultime dans un sol homogène caractérisé par
une pression limite Pl, est égale à Pl.B. En deça d’une certaine
profondeur critique Dc relative au chargement horizontal, les

Figure 31 : Exemples de chargement latéral des pieux

92
Figure 32 : Schéma de profil de réaction latérale limite du sol

pressions sont à réduire par un facteur  tel que :

 = (1+Z/Dc)/2

et qui tient compte de l’effet de surface sur les caractéristiques


pressiométriques [5].
Ménard recommande de prendre une profondeur critique égale à
2 diamètres pour un sol cohérent et 4 diamètres pour un sol
pulvérulent. Une zone neutre de passage de la butée à la
contrebutée, épaisse de 10% de la fiche D, est introduite pour tenir
compte d’une faible mobilisation des pressions dans cette zone.
Dans le cas d'un sol non homogène, la pression limite
équivalente peut être estimée par la moyenne analytique des
différentes valeurs de Pl*, comme suit :

1 D *
D 0
Ple* = Pl ( z ).dz
En supposant que la pointe est libre et en négligeant la zone
neutre, l'équilibre statique se traduit par les expressions suivantes
des efforts limites selon les conditions de chargement:
93
• Pieu chargé par un effort seul (M =0) :
Hl = 1.Ple*.B.D
Zr/D = [(Dc/D)2/12 + 1/2]1/2
1 = -1- Dc/4D+ 2.Zr/D

• Pieu chargé par un moment seul (H =0) :


Ml = 2.Ple*.B.D2

Figure 33 : Profil de réaction horizontale limite selon Ménard

Zr/D = (Dc/8.D + 1/2)


2 = (Dc/D)2/12 + 1/2 -(1+ Dc/4D)2/4

• Pieu chargé par un effort à une cote e par rapport à la surface


du sol:
Hl = 1.Ple*.B.D
Zr/D est la solution de l’équation (Zr/D) +2..(Zr/D)+  =0, avec:
 = e/D
=Dc/D
 = -.(1+)/4 -( +1) –3..(1-5./9)/4 + + 1/2 -2/2
1 = -1- Dc/4D + 2.Zr/D

94
En cas où H et M agissent simultanément, on doit s'assurer que
le point représentatif ( M ,H ) dans le diagramme de la figure 34
est à l'intérieur du triangle limité par les axes et la droite joignant
les points (Ma, 0) et (0, Ha). La stabilité vis-à-vis du chargement
horizontal du sol est, selon Ménard, assurée si :

H< Ha= Hl/Fs et M< Ma=Ml/Fs.

On prend souvent un coefficient de sécurité Fs égal à 3.

Figure 34 : Diagramme de stabilité au chargement latéral

Application 2 : Un site à Romainville (France), siège à une


campagne expérimentale de chargement horizontal des pieux, est
constitué de l'argile consistante saturée et de grande profondeur.
Les caractéristiques pressiométriques sont résumées au tableau
36. Le pieu est un caisson en acier ayant une largeur frontale
(perpendiculaire à la direction de l'effort horizontal) de 0.43 m,
une fiche de 4.65 m et une rigidité à la flexion EpIp de 16 MN.m2,
soumis à une force horizontale agissant à une cote e= 1.15 m par
rapport à la surface du sol. On demande de calculer la charge
horizontale limite encaissée par le pieu à l'aide de la méthode
pressiométrique.

95
Tableau 22: Caractéristiques pressiométriques du site
_____________________________________________
Z (m) 0.3 1.3 2.3 3.3 4.3 5.3 6.3
Pl* (kPa) 774 805 936 767 778 679 860
Em (MPa) 8 7 12 11.7 16 17 16
____________________________________________

SOLUTIONS

Application 1: La base du pieu ne se trouve pas dans la couche


résistante du sable grésifié. On aura ainsi a= 0.6 m, et b= 0. La pression
limite nette équivalente en pointe du pieu se calcule en joignant entre les
points du profil de Pl*(z), et on calcule la somme des surfaces des
trapèzes entre 20 et 21.8 m:
1 21.8

3x0.6 20
Ple =
*
Pl* ( z ).dz

Ple*= [(180+733)x1/2 + (1175.4+733)x0.8/2]/1.8= 677.8 kPa.

La fiche équivalente est donnée par :

1 20
De = 
*
*
Pl ( z ).dz
0
Ple
En remplaçant l’intégrale par la somme des trapèzes, on obtient :

De =[291x2/2 +(395+291)x1/2 + (499+395)x1/2 +….


…+(324+180)x2/2)]/677.8 = 7761.5/677.8 = 11.45 m
Puisque De /B =11.45/1.2 = 9.54 > 5 on a bien le fonctionnement d’une
fondation profonde. Le terrain étudié est formé de l’argile dont la
pression pressiométrique limite est en deçà de 700 kPa, à l’exception des
valeurs à 6 m et 21 m. Il appartient à la catégorie A d’après le tableau 7.
Le facteur de portance pressiométrique est, d’après le tableau 18, égal à
1.10.
La résistance en pointe est ql = Kp .Ple * = 1.10x677.8 = 745.6 kPa et la
charge limite en pointe est Qp =.B2.kp.Ple*/4 = 843 kN.

96
La contrainte limite qs du frottement latéral est décrite, d'après le
tableau 19, par la courbe Q1 de la figure 30. Les valeurs de qs sont
regroupées au tableau 21. La valeur de qs en surface a été extrapolée
linéairement.
L’effort limite mobilisé par le frottement latéral sol/pieu se calcule par :
20
Qs =.B qs(z)dz
0

Le calcul de l'intégrale est remplacé par celui de la somme des aires des
trapèzes du profil qs(z)le long du pieu.

Qs =3.14x1.2x[(4.3+14)x2/2+ (14+18.3)x1/2 + (18.3+22.2)x1/2 +…


…+(15.4+9.0)x2/2] =1324.4 kN

L’effort vertical limite est Ql = Qp + Qs =843 +1324.4 =2167 kN.

La charge de fluage est définie approximativement pour un pieu ne


refoulant pas le sol par :

Qc = Q p/2 +0.7x Qs = 1349.0 kN

Tableau 21 : Valeurs de qs (kPa) le long du pieu


________________________________________________________
Z(m) 0 2 3 4 5 6 8 10 12 14 16 18 20
qs 5.4 14.0 18.3 22.2 26.0 29.3 26.8 24.0 10.7 12.3 13.9 15.4 9.0
________________________________________________________

Application 2: Le site étudié est caractérisé par une faible dispersion


des valeurs de la pression limite. Le coefficient de variation défini par le
rapport écart type/valeur moyenne est de 9.3%.
Ainsi ple*= moyenne arithmétique= 800 kPa.
On a =e/d=0.247 et =Dc/D=0.86/4.65= 0.185.
En posant x=Zr/D, celui-ci est la solution de l'équation x2 + 2.x + C = 0
où C =-0.761 dans notre cas. Donc: x= 0.66 =Zr/D et 1=0.274.
Hl= 1.B.D.ple*=0.274x0.43x4.65x800=438 kN. Le moment associé à cet
effort est Hlxe =504 kN.m.

97
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. H. Poulos, E-H.Davis (1980) " Pile foundation analysis &


design", Series in geotechnical engineering, John Wiley & sons
editors, USA.
2. AFNOR(1992) "Fondations profondes pour le bâtiment",
Document Technique Unifié DTU-13.2, Recueil des normes
françaises 1995, tome 2, pages 409-482, éditions AFNOR.
3. Ministère de l'équipement, du logement et du transport
(1993)"Règles techniques de calcul et de conception des
fondations des ouvrages de génie civil", C.C.T.G fascicule
62, titre V, Textes officiels N° 93-3, 182 pages.
4. R. Frank (1995) "Fondations profondes ", Cours de
Mécanique des Sols, enseignement T6-T9, ENPC, extrait de la
collection Techniques de l'Ingénieur C248, 43 pages.
5. R. Frank(1975) "Etude théorique du comportement des pieux
sous charge verticale- Introduction à la dilatance", Rapport de
rechereche LCPC N°46, 238 pages.
6. M. Bustamante et Al (1991) " Evaluation de quelques
méthodes de calcul des pieux forés", Revue française de
Géotechnique N°54, pp 39-52.
7. M. Cassan (1978)" Essais in-situ en Mécanique des Sols",
Tome II : Applications & méthodes de calcul, Editions
Eyrolles.
8. O. Combarieu (1996) " L’essai pressiométrique et la charge
portante en pointe des pieux", Bulletin des LPC, N° 203, pp 61-
73.
9. A. Bouafia (2003) "Comportement des pieux forés-Analyse des
paramètres de transfert de charge", Comptes rendus du 13e
Congrès Régional Africain de Mécanique des sols, 8-11 Déc.
2003, Marrakech, Maroc, pages : 155-162.
10. R. Frank (1999) "Calcul des fondations superficielles et
profondes", éditions Techniques de l’Ingénieur et Presses de
l’ENPC, 139 pages.

98
------------------------------------C
CHHA
APPIIT
TRRE
E II..66--------------------------------------------

D
DÉÉFFO
ORRM
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ESS FFO
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ROOFFO
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DE ESS

6.1. INTRODUCTION

On admet traditionnellement, par souci de simplicité, le fait que


le pieu étant conçu pour transmettre les charges verticales à une
grande profondeur, ses déformations sont négligeables. La rigueur
exige une analyse complète de l'interaction sol/pieu dans un projet
de fondations, le calcul de déformations étant un élément parmi
d'autres dans cette opération. L'étude des déplacements d'un pieu
isolé est utile dans la mesure où elle sert de référence pour l'analyse
de l'effet du groupe sur le comportement du pieu.
Mis à part les méthodes numériques qui permettent un calcul non
linéaire du système sol/pieu, on admet usuellement que le pieu est
calculé séparément en petits déplacements pour analyser sa
déformation, et en grands déplacements pour déterminer sa
capacité portante.
Dans ce qui suit, on se propose d’exposer les méthodes
couramment utilisées dans la pratique des pieux pour estimer le
tassement, ainsi que sa déflexion sous un effort horizontal et/ou
moment fléchissant.
On regroupe les méthodes courantes de calcul du tassement d'un
pieu isolé en quatre catégories :
1) les méthodes empiriques
2) les méthodes d’élasticité
3) les méthodes de transfert de charge
4) la méthode des éléments finis.
Après un exposé succinct de ces méthodes, ainsi que l’effet du
groupe sur le tassement, on focalise sur la méthode pressiométrique
du LCPC, qui appartient à la catégorie 3 et qui s'appuie sur les
hypothèses initiales d'Henri Cambefort (1964).
99
Les méthodes de calcul d'un pieu isolé soumis à un effort
horizontal et/ou un moment de flexion en tête peuvent se classer en
quatre catégories:
1. Méthodes empiriques
2. Méthodes de l'élasticité linéaire
3. Méthodes du module de réaction ou théorie des courbes P-Y
4. Méthode des éléments finis
L'exposé sera limité à la troisième catégorie qui peut se baser
sur l'essai pressiométrique.

6.2. TASSEMENT D'UN PIEU ISOLE

6.2.1. Les méthodes empiriques de calcul du tassement :


Ces méthodes sont basées sur la compilation d'un nombre de
constatations sur les pieux. On note à ce titre la recommandation
de Vesic(1977), pour le tassement en tête du pieu dans un sol
pulvérulent:
v0 = B/100 +L.
L est le raccourcissement élastique du pieu, et celle de Meyerhof
(1956), pour tous les sols :
v0 = B/(30.Fs), Fs étant pris en général égal à 3 [2].
Suite à l’analyse des essais de chargement des pieux par le
LCPC, Frank (1995) a recommandé d’estimer le tassement par :
v0/B = 0.6 % pour les pieux forés
v0/B= 0.9% pour un pieu battu, ceci pour une charge égale à
0.7xQc [3].
Ces méthodes ont un intérêt limité à la phase préliminaire d’un
projet de fondations, et doivent être suivies, dans un stade avancé
du projet, par une analyse des déplacements du pieu.

6.2.2. Les méthodes d'élasticité :


Le sol est considéré comme un massif élastique isotrope.
Parmi les approches les plus utilisées celles de Poulos (1968),
Banrejee & Butterfield (1978) et Randolph (1978). Ces méthodes

100
sont basées sur la solution fondamentale de Mindlin (1936) du
problème d'une force verticale enterrée dans un massif élastique
semi-infini. Le tassement en tête du pieu est donné en général par
[1]:

Q.I v
v0 =
E ( D).B

E est le module d’élasticité du sol. D et B sont respectivement la


fiche et le diamètre du pieu. Iv est le facteur de tassement et dépend
de la compressibilité relative K= Ep/E, de l’élancement D/B et du
coefficient de Poisson . Ep est le module d’élasticité du pieu.
Randolph et Wroth (1978) ont présenté une formulation
analytique du facteur de tassement, valable aussi bien pour un
sol homogène (E constant avec la profondeur) que pour un sol de
Gibson (variation linéaire du module E en fonction de la
profondeur ) [4]:

8 D tanh( . D)
1+
 ..  .(1 −  ) B1 . D
I v = 4.( + ).
4 4 .  D tanh( . D)
+
(1 −  )  B1 . D
où :

E ( D)
=
Eb
pour une couche sur substratum (Eb est le module du substratum),
et =1 pour un massif semi-infini.

E ( D / 2)
=
E ( D)

 =Ln[(0.25+(2.5x(1−)−0.25).).2. D ]
B
101
Ep
 = 2.(1 +  )
E ( D)

D
2 2
B1
. D =
.

Les valeurs de Iv sont résumées pour les cas d’un sol homogène
et celui de Gibson respectivement dans les tableaux 23 et 24.
Il faut noter que le tassement à court terme est prépondérant,
celui dû à la consolidation étant négligeable et localisé seulement
à la base du pieu. En effet, le tassement d'un pieu se traduit par
une mobilisation d'une part des contraintes de cisaillement le long
du pieu et reprises instantanément par le sol, et d'autre part des
contraintes normales à la base et qui causent une consolidation
locale [1].
En cas d'un sol multicouche ou non homogène, Poulos (1980) a
recommandé de calculer un module équivalent Eeq égal à la
moyenne arithmétique pondérée des différentes valeurs de E(Z) le
long du pieu:

1
Eeq =
D
 Ei .(Z i − Z i−1 )
Ei est le module d'Young du sol à la profondeur Zi.

Tableau 23 : Valeurs de Iv dans un sol homogène =1/3

K=Ep/E 102 103 104 106


5 0.2140 0.1910 0.1884 0.1882
D/B 10 0.1733 0.1323 0.1280 0.1274
20 0.1580 0.0900 0.0820 0.0810
50 0.1660 0.0615 0.0435 0.0414

102
Tableau 24 : Valeurs de Iv dans un sol de Gibson E =a.Z =1/3

K=Ep/E 102 103 104 106


5 0.2944 0.2603 0.2567 0.2563
D/B 10 0.2595 0.1960 0.1890 0.1882
20 0.2504 0.1430 0.1290 0.1274
50 0.2693 0.1053 0.0732 0.0692

Les méthodes appartenant à cette catégorie exigent la


connaissance des caractéristiques élastiques du sol. La difficulté de
définition d'un module du sol, du fait que celui-ci dépend du
chemin de contraintes suivi, présente un sérieux inconvénient pour
ces méthodes. Il existe toutefois des corrélations empiriques entre
le module E et les caractéristiques géotechniques du sol telles que
la cohésion, l'indice de densité, le module pressiométrique ou la
résistance pénétrométrique du sol. On cite à ce titre les
recommandations de Frank et Christoulas (1991), suite à l'analyse
d'une vingtaine d'essais de chargement de pieux forés en France,
quant à la corrélation entre le module d'élasticité et le module
pressiométrique:

E = 4.Em < 60 MPa pour les pieux travaillant en pointe


E = 5.Em < 50 MPa pour les pieux flottants.

On peut aussi profiter d'un essai de chargement statique d'un


pieu pour déterminer le module E, par un calcul à rebours à partir
de ces méthodes. Le module ainsi déduit servira pour calculer
d'autres pieux de géométrie différente.
On prend souvent = 0.3 pour un sol pulvérulent et =0.5 pour
un sol purement cohérent.
Il est à noter qu'il ne faut pas négliger le contexte
géologique local, ni le niveau de technologie des pieux
(installation, essais,…) desquels dépendent ces corrélations
empiriques. Une prudence est exigée lors de leur utilisation.

103
6.2.3. Méthode des éléments finis :
L'interaction sol/pieu est modélisée par un maillage axi-
symétrique formé des éléments plans. Le problème peut être étudié
à l'aide de tout programme général de calcul par éléments finis.
Il s’agit d’un outil de recherche sur les pieux. Néanmoins, cette
méthode de calcul peut être utilisée dans un projet de pieux en cas
d’une étude poussée pour une meilleure prise en compte de certains
aspects particuliers de l'interaction sol/pieu.

6.2.4. Méthodes des courbes t-z, q-z ou théorie de transfert


des charges :
En discrétisant l'interface sol/pieu en une infinité de
ressorts indépendants, reprenant les contraintes de frottement
latéral  et les pressions verticales qp à la base du pieu, la
continuité du sol est ignorée. Comme le montre la figure 35, le
transfert des charges du pieu au sol se fait par le biais de ces
ressorts. On suppose que les contraintes mobilisées à l'interface
sol/pieu, à une profondeur donnée, sont proportionnelles au
tassement correspondant, telles que:

(Z) = B0(Z).v(Z)

qp = R0.v(D)/B

L'équilibre d'une tranche infinitésimale du pieu se traduit par


l'équation différentielle suivante:

d 2v
2
− a 2 .v = 0
dZ

4.B0
a=
E p .B

Dans le cas d'un sol caractérisé par B0 constant avec la


profondeur, cette équation s'intègre analytiquement et le tassement
104
Figure 35. Schéma de transfert de charges d’un pieu isolé

en tête du pieu est donné par :


R0 .Tanh(a.D)
1+
4.Q a.B.E p
v0 = .
 .B R0 + a.B.E p .Tanh(a.D)

Dans le cas d'un pieu incompressible, la solution précédante


devient, en imposant Ep/E=  :
4.Q 1
v0 =
 .B ( R0 + 4.D.B0 )

105
Dans le cas d'un sol multicouche ou d'un sol monocouche non
homogène, où le profil B0(Z) est quelconque, le sol est décomposé
en un ensemble de tranches suffisamment minces telles qu'on
peut supposer que B0(Z) est pratiquement constant dans un
segment donné du pieu et l'équation précédente peut être intégrée
soit par la méthode des différences finies, soit en exploitant la
solution analytique en imposant la continuité aux interfaces des
tranches. Cette dernière procédure a été la base de plusieurs
programmes sur ordinateur tels que PIVER [6], et SETPIL [5].
Certains auteurs ont recommandé des corrélations entre les
paramètres B0 et R0 et le module d'élasticité du sol. On cite à titre
d'exemple, Cassan (1978) qui s'est basé sur le modèle d'une sphère
infiniment rigide pour la pointe du pieu pour aboutir à:

R0/E = 6/(1+)

et Christoulas (1976), à la base du modèle d'un disque infiniment


rigide pour la pointe du pieu :

R0 32.(1 −  )
=
E  .(1 +  )(3 − 4. )

Suite à une analyse théorique basée sur la solution de Mindlin


(1936) d’une force verticale enterrée dans milieu élastique infini,
Cassan (1978) a abouti pour les pieux infiniment rigides à :
E
B0 =
D
B.(1.53xLog10 (2 ) + 0.95)
B

Christoulas (1976) a suggéré l’expression enveloppe:

B0= 0.45xE
B0 et E sont exprimés en kPa.
Frank et Zhao (1982) ont recommandé de construire les
courbes de mobilisation du frottement latéral -v et celle de la
106
pression en pointe qp-v(D)/B telles que schématisées à la figure 36
avec:
B0 = 2.Em /B et R0 = 11.Em pour les sols fins,
B0 = 0.8xEm /B et R0 = 4.8xEm pour les sols granulaires.

Les courbes étant non linéaires, il est nécessaire d'effectuer un


calcul itératif d'équilibre du pieu pour effort donné. Il est
d'usage d'avoir recours à un programme sur ordinateur traitant de
la théorie du transfert des charges pour tenir compte de la non-
linéarité du comportement de l'interface sol/pieu ainsi que d'une
éventuelle hétérogénéité du sol. Les recommandations de Frank et
Zhao ont été adoptées par le règlement français de calcul des
fondations des ouvrages de génie civil (CCTG, fascicule 62, titre 5,
1993). Il faut noter que ces recommandations ne sont
représentatives que pour des charges inférieures ou égales à 0.7xQc,
qui représentent le domaine de chargement expérimental sur lequel
elles ont été calées [7].

Figure 36: Courbes de transfert de charges selon le CCTG-93

Application 1: Les fondations d’un ouvrage industriel implanté à


Oued-Smar (Alger) sont constituées d’un groupe de pieux en béton
armé forés, ayant une fiche de 36.0 m et un diamètre de 1.20 m. Le
sol est constitué d’une alternance argile/ limon saturés, sur une
profondeur de 40 m. Les sondages pressiométriques réalisés sur le
site ont donné les valeurs moyennes regroupées au tableau 25. On

107
estime le module d’Young du pieu à 32000 MPa. Un essai de
chargement statique a permis de mesurer les tassements en
fonction de l’effort vertical appliqué. La courbe de chargement
obtenue, soit Q-v0 a une pente initiale  =1580.1 kN/mm.
Appliquer les différentes méthodes de calcul du facteur de
tassement Iv en considérant le sol comme un matériau homogène
ayant un module d’élasticité équivalent. Considérer la corrélation
E =4.Em à une profondeur donnée, E est la moyenne arithmétique
pondérée.
Comparer les différents résultats obtenus avec celui de l’essai de
chargement du pieu sur le site.

Tableau 25: Valeurs moyennes des caractéristiques


pressiométriques (Em en MPa et Pl* en kPa)

Z(m) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Em 16.7 9.9 7.65 5.40 14.9 21.4 12.1 2.90 2.45 2.00
Pl* 782 364 496 627 1209 1291 873 455 337 219
Z(m) 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Em 2.70 2.1 4.60 3.00 2.50 3.70 3.70 5.50 5.10 4.70
Pl* 201 182 114 346 328 310 292 174 155 237
Z(m) 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Em 2.60 2.60 4.50 4.50 3.60 4.10 2.60 5.10 3.80 4.40
Pl* 319 201 183 354 362 369 376 389 403 440
Z(m) 31 32 33 34 35 36 37 38 39
Em 5.50 5.00 4.50 3.50 4.00 4.50 5.00 5.50 6.10
Pl* 477 480 483 501 519 515 505 521 515

Application 2: On demande de reprendre les données de


l’application précédente et étudier les tassements du pieu d’essai à
la lumière de la théorie de transfert de charges. On utilisera pour
cela un programme de calcul.
1. Déterminer les paramètres de transfert de charge B0 et R0
selon les formules de Cassan et de Christoulas.

108
2. Déterminer la résistance en pointe ql et le frottement limite
qs selon le règlement CCTG-93 fascicule-62.
3. Calculer le tassement v0 en tête du pieu pour les charges
verticales suivantes: 622, 1244, 1866, 2488, 3110, 3732,
4354 et 4976 kN.
4. Etudier l’évolution des contraintes de frottement latéral 
en fonction du tassement à une profondeur de 6 m.
5. Etudier la variation de la pression en pointe qp en fonction
du tassement correspondant.
6. Tracer le profil de frottement latéral (z) mobilisé pour une
charge appliquée de 3732 kN, ainsi que le profil limite qs(z)
et les interpréter.
7. Qu’elle est la charge correspondant à un tassement de 10%
du diamètre du pieu ?. Conclusions.

6.3. DÉPLACEMENTS D’UN PIEU ISOLÉ CHARGÉ


LATÉRALEMENT

Sous l'effet d'un effort horizontal et/ou d'un moment de


flexion, une section du pieu à une profondeur donnée, subit un
déplacement et une rotation.
On se limite ci-après aux méthodes du module de réaction,
basées sur les courbes de transfert de charge P-Y, vu leur large
application dans les projets de pieux, et de soutènements souples
tels que les rideaux de palplanches et parois moulées.
La notion du module de réaction Es a été introduite par Winkler
(1867). Le sol est assimilé, comme le montre la figure 37, en un
ensemble de ressorts élastiques indépendants sur lesquels s'appuie
le pieu au cours de son déplacement. A une profondeur donnée, la
section du pieu se déplace de Y et le sol réagit par une réaction P
(force par unité de longueur) telle que:

P(Z)= Es(Z).Y(Z).

109
L'équilibre d'une tranche d'épaisseur infinitésimale d'un pieu
flexible se traduit par l'équation différentielle suivante :

d 4Y
E p .I p + Es (Z ) = 0
dZ 4

Dans le cas d’un sol homogène, Es(Z) est constant, cette


équation s'intègre pour donner le déplacement Y0 et la rotation Y0 ’
en surface du sol, pour un pieu libre en tête, comme suit:

H M
Y0 = 2 +2
E s .L0 E s .L20

H M
Y0 ' = 2 2
+4
E s .L0 E s .L30

On appelle longueur élastique ou longueur de transfert L0 telle


que:

4 .E p .I p
L0 = 4
Es

Ces expressions sont valables pour un pieu flexible et infiniment


long. En pratique, un tel pieu a une fiche D supérieure à 3L0.

110
Figure 37 : Schéma du sol discrétisé en des ressorts lors d’un
chargement latéral

Dans le cas d'un pieu court et infiniment rigide, sa déformée en


fonction de la profondeur est une droite. L'équilibre statique à une
profondeur donnée se traduit par:

( H − T p )(n + 1)(n + 2) 2 (n + 1)(n + 2)(n + 3)(M p − M − D.T p )


Y0 = +
a.D n+1 a.D n+ 2

( H − T p )(n + 1)(n + 2)(n + 3) (n + 2) 2 (n + 3)(M p − M − D.T p )


Y0 ' = +
a.D n+ 2 a.D n+3

La distribution du module de réaction est supposée de la forme


Es(Z)= a.Zn. n = 0 correspond à un sol homogène, tel qu’une argile

111
surconsolidée et n=1 à celui du sol de Gibson, tel qu’un sol sableux
homogène ou une argile normalement consolidée.
Un pieu est considéré comme infiniment rigide si D< L0/2. Mp et
Tp sont respectivement le moment fléchissant et l’effort tranchant
en pointe. On considère en général ce type de pieux comme libre en
pointe.
La courbe P-Y décrit le comportement de l'interface sol/pieu. Sa
détermination permet de faire une analyse complète du
comportement du pieu vis à vis d'un chargement en flexion.
Plusieurs formulations, tant d'origine empirique que théorique, ont
été proposées pour décrire la courbe P-Y, notamment :
- la méthode de l'institut américain du pétrole API, basée sur les
caractéristiques C et .
- la méthode de l'institut japonais des recherches portuaires PHRI,
basées sur l'essai de pénétration standard SPT
- la méthode pressiométrique du LCPC, basée sur l'essai
pressiométrique et adopté dans le CCTG-93. Dans cette méthode,
la courbe P-Y est bilinéaire (voir figure 38). La première droite a
une pente Es, calculée à l'aide de la formule du tassement
pressiométrique d'une fondation superficielle selon la théorie
pressiométrique. En effet, le pieu est assimilé à une semelle de
largeur B et de longueur infinie dont le déplacement horizontal Y
(Z) est en quelque sorte un tassement "horizontal" de cette semelle.
Ainsi, pour un pieu de petit diamètre (B < B0 = 0.60 m ):

18.E m
Es =
4.(2.65) + 3.

Pour un pieu de gros diamètre (B > B0 = 0.60 m) :

18.Em .B
Es =
4.B0 .(2.65.B / B0 ) + 3.B.

La deuxième droite correspond à l'état d'équilibre limite décrit


par une réaction horizontale ultime égale à Pf.B. On admet souvent
112
que le rapport Pf/Pl de l’essai pressiométrique est indépendant de la
nature du sol et peut être égal à 1/2.

Figure 38 : Courbe P-Y selon le LCPC

La courbe P-Y étant non-linéaire, il est nécessaire d’effectuer


un calcul itératif de l’équilibre du pieu sous les efforts en tête et la
réaction du sol le long du pieu. En pratique, les courbes P-Y sont
construites à différentes profondeurs, et introduites dans un logiciel
de calcul non linéaire de transfert de charges. Il en existe une large
gamme tels que PILATE du LCPC, COM-624 élaborée par le
professeur Reese à l’université de Texas, PULL-2B mis au point
par Poulos à l’université de Sydney, et SPULL élaboré par Bouafia
(1993) à l’université de Blida.

Application 3: Reprendre l’application 2 du chapitre I.5, traitant


de l’essai de chargement horizontal du site de Romainville, et
déterminer la courbe de chargement et les diagrammes de l’effort
tranchant et du moment fléchissant le long du pieu expérimental.
Les efforts appliqués en tête du pieu à une cote de 1.15 m par
rapport à la surface du sol sont 25, 60 et 90 kN.
On utilisera pour cela un programme de calcul des pieux
chargés latéralement à la base de la théorie de transfert de
charges. Les courbes P-Y sont à construire selon la méthode
pressiométrique du LCPC, les caractéristiques pressiométriques
moyennes du site étant données par le tableau 22. Puisque le pieu

113
est relativement souple, on suppposera dans les calculs que le pieu
est encastré en sa pointe( déplacement et rotation nuls).

SOLUTIONS

Application 1: 1. Selon les valeurs de Em, la moyenne pondérée est :


E = 4.(Emi.(Zi – Zi-1))/D = 22.0 MPa.
Commençons par l'application de la théorie d'élasticité par le biais
de la formule de Randolph:
K =Ep/E(D) =1454.5, D/B =30 et  = 2x1.5x1454.3 =4363.3  =  =1,
 =4.317 et D =0.620.On aboutit enfin à Iv = 0.072
Pour appliquer la théorie de transfert des charges, on peut utiliser
le modèle de la sphère infiniment rigide pour la base du pieu, selon
Cassan, avec :
R0 = 6.E/(1+)= 101.5 MPa
B0 = 22/(1.2(1.53xLog(2x30)+0.95) = 5 MPa/m
a =(4x5/38000/1.2)1/2 = 0.0228 et Iv = 0.0436.
On peut aussi utiliser le modèle du disque rigide pour la pointe du pieu,
dû à Christoulas, et obtenir :
B0 =0.45xE = 9.90 MPa/m et R0 = 67.1 MPa. et le facteur de tassement
sera Iv = 0.0245.
La pente  de la courbe de chargement est la tangente à l'origine et
représente en fait la constante de la relation linéaire entre la charge et
l'enfoncement du pieu dans le domaine d'élasticité, telle: Q= .v0 avec
=1580.1 kN/mm. Le facteur de tassement pour les faibles charges sera
donc: Iv = v0.E.B/Q =E.B/  = 22x1.2/1580.1= 0.0167.
La comparaison des différentes valeurs de Iv montre une certaine
discordance. Il ne faut pas perdre de vue le caractère approximatif d'un
tel calcul.

Dans le cas d'un sol homogène, ce qui est rare, et en absence d'un
logiciel de calcul du transfert des charges, le calcul précédent est
valable, surtout en phase d'avant-projet sommaire. Il permet au moins
d'obtenir un ordre de grandeur du tassement, mais il est entaché d'erreur
de corrélation entre le module de déformation E et les caractéristiques
mécaniques du sol.
114
Dans le cas d'un sol hétérogène, la définition d'un module équivalent
reste un sujet délicat. La théorie pressiométrique appliquée au tassement
des fondations superficielles définit plutôt le module équivalent comme
étant la moyenne harmonique des valeurs mesurées le long du pieu.
L'analyse statistique est une alternative intéressante. La construction de
l'histogramme des modules pressiométriques permet de distinguer les
valeurs statistiquement représentatives du site.

Application 2 : Le programme SETPIL version 1.4 a été utilisé pour


l’étude du comportement du pieu d’essai. Le pieu est découpé en 36
tranches chacune épaisse de 1 m, et les courbes -v le long du pieu et qp-
vp à la base sont définies à partir des caractéristiques pressiométriques à
la base de la tranche étudiée.
Le programme permet une analyse non linéaire puissante tenant compte
de la non homogénéité des propriétés du sol.
1. La formule de Cassan (1978) donne un rapport B0.B/E égal à 0.272, et
celle de Christoulas (1976) donne R0/E=3.40. Le module E de
déformation du sol est déduit du module pressiométrique à la même
profondeur par la relation Em/E=,  étant le coefficient de structure du
sol, donné par le tableau 14. On trouve R0 égal à 30.6 MPa.
2. Le sol entrourant le pieu appartient à la catégorie A et le coefficient de
portance Kp est égal à 1.10. La pression limite équivalente nette est
calculée comme une moyenne analytiques des valeurs de Pl* entre 36 et
37.8 m, ce qui donne 568.3 kPa et la résistance en pointe est de
568.3x1.1= 625.1 kPa.
La fiche équivalente est de 27.6 m, donc De/B=23 > 5.
Le frottement latéral limite qs est décrit par la courbe Q1 de la figure 30 en
fonction de Pl*.
3. Un fichier de données lu par le programme SETPIL a permis de lancer
un calcul automatique dont un résultat typique est présenté ci-après. La
figure 39 illustre la courbe de chargement simulée.
4. Selon la figure 40, le frottement latéral augmente rapidement avec le
tassement de la tranche du pieu à 6 m de profondeur, et tend
asymptotiquement vers la valeur limite de 39.2 kPa.
5. La courbe de mobilisation de la pression en pointe du pieu est montrée
en figure 41, avec tendance vers la valeur limite de 625 kPa.

115
6000

5500 Site: Gué de Constantine


5000 Pieu B=1,2 m D=36 m
4500

4000

3500
Q (kN)

3000

2500

2000

1500

1000

500

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

v0 (mm)

Figure 39. Courbe de chargement du pieu

* ********************************************* *
* *
* NON LINEAR ANALYSIS OF AN AXIALLY LOADED *
* SINGLE PILE *
* *
* VERSION 1.4 April 2003 *
* *
* DEVELOPED BY : ALI BOUAFIA *
* *
* DEPARTMENT OF CIVIL ENGINEERING, *
* UNIVERSITY OF BLIDA *
* P.0.BOX : 270 R.P, 09000 BLIDA Algeria *
* e-mail: bouafia1@yahoo.fr *
*************************************************

TITLE :PMT-based Analysis of a pile


LOCATION :Railway OA/01 Gue de Constantine
ANALYSIS RUN BY :Unknown user
DATE : 21sst century

116
PILE PROPERTIES :
___________________________________________________
PILE DIAMETER B = 1.200000
EMBEDDED LENGTH OF PILE D = 36.000000
YOUNG"S MODULUS OF PILE Ep= 3.200000E+07
NUMBER OF SEGMENTS NTT= 36
___________________________________________________

LOADING :
___________________________________________________
NUMBER OF LOAD INCREMENTS Ninc= 8
AXIAL LOADS APPLIED ON THE PILE TOP:
622.000000 1244.000000 1866.000000
2488.000000 3110.000000 3732.000000
4354.000000 4976.000000
___________________________________________________

PILE/SOIL INTERFACE PROPERTIES :


___________________________________________________
ULTIMATE PRESSURE AT PILE TIP ql= 625.000000
INITIAL SLOPE OF Qp-v/B CURVE R0 = 30600.000000

Depth Slope B0 Ult. Skin Frict


1.000000 3774.200000 30.800000
2.000000 2237.400000 17.000000
3.000000 2580.400000 22.000000
4.000000 2440.800000 26.500000
5.000000 5026.000000 38.500000
6.000000 4836.400000 39.200000
7.000000 4081.500000 33.000000
8.000000 1310.800000 20.600000
9.000000 1107.400000 16.000000
10.000000 674.600000 10.800000
11.000000 910.700000 10.000000
12.000000 708.400000 9.130000
13.000000 1039.600000 5.860000
14.000000 1356.000000 16.300000
15.000000 1130.000000 15.600000
16.000000 1248.000000 14.800000
17.000000 1248.000000 14.000000
18.000000 1243.000000 8.720000
19.000000 1152.600000 7.860000
20.000000 1062.200000 11.600000
21.000000 1175.200000 15.200000
117
22.000000 877.000000 10.000000
23.000000 1017.000000 9.160000
24.000000 1517.900000 16.600000
25.000000 1214.300000 17.000000
26.000000 1383.000000 17.200000
27.000000 1175.200000 17.500000
28.000000 1720.300000 18.000000
29.000000 1281.800000 18.600000
30.000000 1484.200000 20.000000
31.000000 1855.200000 21.400000
32.000000 1686.600000 21.500000
33.000000 1518.000000 21.600000
34.000000 1582.000000 22.300000
35.000000 1808.000000 22.900000
36.000000 2034.000000 22.700000

OUTPUT OF RESULTS:
LOAD INCREMENT Nø= 1
AXIAL FORCE Q= 622.000000

SETTLEMENT AT THE PILE TOP = 3.165405E-03

Depth Settlement Skin Friction Normal


Stress Stress
1.000000 3.148671E-03 8.575130 521.020800
2.000000 3.132650E-03 4.962843 504.259900
3.000000 3.117203E-03 5.890096 484.385800
4.000000 3.102376E-03 5.889403 464.547700
5.000000 3.088443E-03 11.062370 427.200000
6.000000 3.075661E-03 10.783240 390.816300
7.000000 3.063928E-03 9.068785 360.221100
8.000000 3.052847E-03 3.350766 348.964400
9.000000 3.042086E-03 2.782872 339.611800
10.00000 3.031563E-03 1.719489 333.836300
11.00000 3.021246E-03 2.157754 326.573400
12.00000 3.011131E-03 1.729106 320.758900
13.00000 3.001214E-03 2.036017 313.871700
14.00000 2.991577E-03 3.248200 302.945400
15.00000 2.982257E-03 2.771290 293.631300
..... ......... ..... .......
..... ......... ..... .......

118
..... ......... ..... .......
30.00000 2.877040E-03 3.518817 147.628100
31.00000 2.872652E-03 4.266770 133.284200
32.00000 2.868694E-03 3.949539 120.016000
33.00000 2.865134E-03 3.620305 107.862200
34.00000 2.861960E-03 3.763507 95.227820
35.00000 2.859206E-03 4.217407 81.062040
36.00000 2.856916E-03 4.626604 65.511090

50

45 qs=39,2 kPa Z=6,0 m


40

35

30
 (kPa)

25
Site: Gué de Constantine
20 Pieu B=1,2 m D=36 m
15

10

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

v (mm)
Figure 40. Courbe de mobilisation frottement latéral à 6 m

6. Comme le montre la figure 42, le frottement latéral mobilisé par un


effort axial de 3732 kN en tête du pieu , atteint sa valeur limite en faible
profondeur, ce qui montre que la rupture à l’interface sol/pieu se
manifeste en surface et évolue en profondeur, en fonction de l’effort
appliqué.
7. Selon la courbe 39, un tassement de 10% de B, soit de 120 mm
correspond à un effort en tête de 3500 kN, ce qui est correspond à la
définition conventionnelle de l’effort vertical limite. D’ailleurs la
méthode pressiométrique du CCTG-93 prévoit un effort limite en pointe
Qp égal à 707 kN, et celui par frottement latéral Qs égal à 2520 kN.
L’effort limite sera donc 707+2520=3227 kN, ce qui est très proche de la
valeur limite conventionelle.

119
800

700 ql=625,0 kPa


600

500
qp (kPa)

400
Site: Gué de Constantine
300 Pieu B=1,2 m D=36 m
200

100

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

vp (mm)

Figure 41. Courbe de mobilisation de la pression en pointe

Figure 42. Profils de contraintes de frottement latéral le long du pieu


120
Application 3: On utilise le programme SPULL version 1.01, développé
à l’université de Blida. Les données requises sont les courbes P-Y, le
chargement en tête du pieu et les conditions aux limites en pointe. Un
processus itératif d’équilibre du pieu sous les conditions aux limites en
tête et en pointe et la réaction latérale du sol est effectué. La prise en
compte de la non linéarité du comportement de l’interface sol/pieu et de
la non homogénéité des propriétés du sol font de ce programme un outil
performant d’analyse du comportement latéral d’un pieu.
La figure 43 montre que le site étudié présente une homogénéité vis-à-vis
de la pression limite nette avec une moyenne de 800.7 kPa et un
coefficient de variation de 10%. Il est aussi remarquable que le module
pressiométrique varie sensiblement d’une manière linéaire en fonction de
la profondeur. L’ajustement au sens de moindre carrés donne l’équation:
Em= 5810 + 2060.Z (R=91%)

Le pieu est découpé en 10 tranches, et les caractéristiques de la courbe P-


Y bilinéaire du LCPC (voir figure 38) ont été définies au milieu de
chaque tranche.
Un fichier de données a été introduit et le calcul pour chaque incrément
d’effort a été mené automatiquement. Un listing typique des résultats est
illustré ci-après.

Figure 43. Profils pressiométriques du site expérimental

121
****************************************************
* ******* ******* * * * * *
* * * * * * * * *
* ******* ******* * * * * *
* * * * * * * *
* ******* * ******* ****** ****** *
* *
* Single Piles Under Lateral Loading *
* *
* P-y curves - based program for the non-linear *
* analysis of pile response under lateral loading *
* *
* French VERSION 1.01 *
* (October 2002) *
* *
* written by: BOUAFIA Ali *
* *
****************************************************

PROJET: LCPC's PMT-based analysis of a caisson pile


SITE:Site Bagnolet Test B Pile A (restrained tip)
DATE:Feb. 26 2004
UTILISATEUR:Mohammed

Caractéristiques du pieu:
=====================================================
Diamètre B= 4.300000E-01
Fiche du pieu D= 4.650000
Elancement D/B= 10.813950
Rigidité à la flexion Ep.Ip= 15999.900000
Nombre des tranches= 10
=====================================================

Caractéristiques des courbes P-Y:


=====================================================
Tranche Z Module de réaction Réaction ultime
=====================================================
1 .465 .11719E+05 .17220E+03
2 .930 .13504E+05 .17220E+03
3 1.395 .18434E+05 .17220E+03
4 1.860 .20586E+05 .17220E+03
5 2.325 .18858E+05 .17220E+03
122
6 2.790 .20643E+05 .17220E+03
7 3.255 .22428E+05 .17220E+03
8 3.720 .24213E+05 .17220E+03
9 4.185 .18466E+05 .17220E+03
10 4.650 .19734E+05 .17220E+03
=====================================================

Chargement Nø 1

=====================================================
EFFORTS EN TETE
=====================================================
Effort latéral H= 25.000000
Moment de flexion Mo= 28.750000

=====================================================
CONDITIONS EN POINTE
=====================================================
translation et rotation imposés
Yp= 0.000000E+00Rotp= 0.000000E+00
=====================================================

Contrôle de convergence par différencs relatives


Le nombre d'itérations après convergence= 22

DEFORMATIONS DU PIEU:
=====================================================
COTE TRANSLATION ROTATION
=====================================================
.00 .50197E-02 -.46570E-02
.47 .30692E-02 -.36982E-02
.93 .15950E-02 -.26433E-02
1.39 .59851E-03 -.16671E-02
1.86 .14891E-04 -.87965E-03
2.33 -.25482E-03 -.31788E-03
2.79 -.31367E-03 .32145E-04
3.26 -.25221E-03 .20621E-03
3.72 -.14316E-03 .24279E-03
4.18 -.43245E-04 .17013E-03
4.65 -.40129E-08 -.55458E-08
======================================================

123
=====================================================
EFFORTS INTERNES DANS LE PIEU :
=====================================================
COTE REACTION EFFORT MOMENT
LATERALE TRANCH. FLECH.
=====================================================
0.000000 43.846150 25.000000 28.750000
0.465000 29.752840 6.937094 35.834413
0.930000 19.143630 -5.849946 35.768340
1.395000 10.368710 -14.379750 30.754236
1.860000 0.306000 -17.018610 23.238680
2.325000 -4.675063 -15.809610 15.517437
2.790000 -6.240526 -13.054760 8.785910
3.255000 -5.476767 -10.129990 3.419971
3.720000 -3.397938 -7.932537 -0.7323456
4.185000 -0.794878 -7.160173 -4.2081151
4.650000 -0.000079 -7.022394 -7.4901562
=====================================================

La figure 44 regroupe les courbes de déplacement et de rotation du pieu


en surface du sol. Une non linéarité prononcée est à remarquer sur ces
courbes, ce qui laisse à conclure que les méthodes d’élasticité, basés sur
l’hypothèse d’un comportement linéaire du système sol/pieu, sont
limitées seulement au domaine de très faibles charges horizontales et ne
peuvent prédire correctement la réponse non linéaire.

140
Site: Bagnolet(Romainville, France)
120
Pieu A B=0,43 m D=4,65 m
2
EpIp=16 MNm
100
H (kN)

80
Y0'(mRad )
60
Y0 (mm)
40

20

0
0 10 20 30

Figure 44. Courbes de déplacement et de rotation simulés


124
Les diagrammes de moments fléchissants et efforts tranchants ont été
regroupés à la figure 45.

Figure 45. Courbes de moment fléchissant le long du pieu

125
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. H.G. Poulos & E.H. Davies (1980) "Pile Foundation Analysis
and Design", Series in Geotechnical Engineering, Editions
John Wiley & Sons.

2. A. Bouafia (2004) "Mécanique des Sols- Principes de base et


problèmes résolus", Editons Dar-EL-Maârifa, Alger.

3. R. Frank (1995) "Fondations profondes ", Cours de


Mécanique des Sols, enseignement T6-T9, ENPC, extrait de la
collection Techniques de l'Ingénieur C248, 43 pages.

4. M.F. Randolph(1977) "A theoretical study of the performance


of piles", Thèse de doctorat, St John’s College, Université de
Cambridge.

5. A. Bouafia (1996)"SETPIL 1.03 : Calcul non linéaire des pieux


chargés axialement- Manuel d’utilisation", 32 pages.

6. R. Frank & S.R. Zhao (1982) "Estimation par les paramètres


pressiométriques de l’enfoncement sous charge axiale de pieux
forés dans les sols fins", Bulletin des LPC, N°119, mai-
juin1982, pp 17-24.

7. Ministère de l'équipement, du logement et du transport


(1993)"Règles techniques de calcul et de conception des
fondations des ouvrages de génie civil", C.C.T.G fascicule
62, titre V, Textes officiels N° 93-3, 182 pages.

8. M. Cassan (1978)" Essais in-situ en Mécanique des Sols",


Tome II: Applications & méthodes de calcul, Editions
Eyrolles.

126
9. R. Frank (1999) "Calcul des fondations superficielles et
profondes", éditions Techniques de l’ingénieur et presses de
l’ENPC, 139 pages.

10. A. Bouafia (2003) "Introduction au calcul des fondations",


éditions SAB Alger, 144 pages.

11. H.G. Poulos et E.H. Davis (1973)" Elastic solutions for soil
and rock mechanics",John Wiley & Sons, 405 pages.

12. J. Nuens (1973)"Capacité portante et tassements des


foundations à partir d’essais in-situ", Presses universitaires de
Bruxelles, éditions Eyrolles, Paris, 140 pages.

127

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