Filière: Biologie

Master I: Microbiologie appliquée

Module : Bioéthique

Objectifs

Apprendre aux étudiants la règlementation concernant les manipulations sur le vivant.

Programme

 1. L’éthique biomédicale et l’éthique sociale

 2.    Le génome humain et le droit international;

 3.    L’analyse socioculturelle des réactions de

l’opinion publique à l’ égard des OGM;

 4.    Le clonage : aspects juridiques;

 5.    La greffe d’organes;

 6.    Dons d’organes. 

L'éthique est une discipline philosophique portant sur les jugements moraux. C'est une
réflexion fondamentale sur laquelle, en principe, la morale de tout peuple pourrait établir ses
normes, ses limites et ses devoirs.

La bioéthique ou  « éthique médicale  ou bien biologique »

Le terme de bioéthique est apparu pour la première fois en 1970 dans un article du
cancérologue américain du nom Van Rensselaer Potter.

Est l'étude des problèmes  éthiques posés par les avancées en matières de biologie et de
médecine.

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1. L’éthique biomédicale et l’éthique sociale

En Algérie

Le conseil national de l’éthique des sciences de la santé en Algérie CNESS qui a été créé, le
31 juillet 1990 et installé par le ministre de la santé et de la population, en date du 13 octobre
1996 chargé d'orienter et d'émettre des avis et des recommandations sur le prélèvement de
tissus ou d'organes et leur transplantation, l'expérimentation, ainsi que sur toutes les méthodes
thérapeutiques requises par le développement technique médical et la recherche scientifique.

Tout en veillant au respect de la vie de la personne humaine et à la protection de son intégrité

corporelle et de sa dignité, et en tenant compte de l'opportunité de l'acte médical à pratiquer
ou de la valeur scientifique du projet d'essai ou d'expérimentation.

La composition, l'organisation et le fonctionnement de ce conseil sont fixés par décret.

Éthique médicale  ou bien biologique a un fondement et une visée universelle. établit sa

légitimité sur le fait que toutes les sociétés ont une conscience du bien et du mal.

On constate que l’universalisme éthique entre d’emblée en conflit avec la diversité des
opinions religieuses et politiques.

La reconnaissance de l’existence universelle de valeurs morales pose la question du

relativisme culturel et nous oblige à distinguer :

Les règles morales (honnêteté) des règles sociales (modes de vie)

Cette distinction est importante puisque d’aucuns considèrent comme universelles les règles
morales, celles qui organisent les rapports sociaux.

Exemple:

Avec l’arrivée d’un nouveau traitement de l’infertilité des couples qui permet la naissance
d’un enfant avec assistance médicale, dont la première a eu lieu en 1978, la lutte contre la
stérilité (procréation médicalement assistée (PMA)).

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Se mettent en place sans qu’on s’en aperçoive immédiatement des possibilités quasi infinies
de modifications individuelles familiales, juridiques et politiques de la société.

plusieurs ruptures sont apparues :

une rupture se produit entre la sexualité et la fécondation, celle-ci ne nécessite qu’un
spermatozoïde et un ovule qui se rencontrent dans un tube à essai sur la paillasse d’un
laboratoire ;

Avec l’apport des Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme (CECOS) qui
permet la conservation des gamètes et des embryons et leur réutilisation se confirme la
rupture entre grossesse et sexualité ;

« En 2015, 25.000 enfants sont nés d’une de ces techniques d’assistance médicale à la
procréation (PMA). »

2.    Le génome humain et le droit international;

Le génome, est l'ensemble du matériel génétique d'une espèce codé dans son acide

désoxyribonucléique (ADN) à l'exception de certains virus dont le génome est constitué
d'acide ribonucléique (ARN).

Le génome est constitué de un ou plusieurs chromosomes dont le nombre total dépend de

l'espèce considérée, chaque chromosome étant constitué d'une unique molécule d'ADN.

Chaque chromosome peut être présent en un ou plusieurs exemplaires, le plus souvent deux
chez les espèces sexuées, l'un d'origine maternelle et l'autre d'origine paternelle
(organisme diploïde).

La science qui étudie le génome est la génomique.

le génome correspond à l'ADN présent dans les cellules. Cependant, chez

L'ADN est souvent comparé à un livre dont le langage est constitué de quatre bases azotées,
également appelées nucléotides : l'adénine, la cytosine, la guanine et la thymine (A, C, G, T).
La manière dont ces bases sont organisées constitue le code génétique. Ce dernier peut être lu
par la machinerie cellulaire.

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Le séquençage de l’ADN permet de connaître l'enchaînement des nucléotides et de
cartographier le génome.

Le génome humain se compose de 23 paires de chromosomes (22 paires d'autosomes et une

paire de chromosomes sexuels ou gonosomes). Une image de la sorte s'appelle un caryotype.

La taille du génome est très variable en fonction des organismes.

Le Projet génome humain, lancé en 1990, a permis le séquençage de l'ADN humain, composé
d'environ 3,4 milliards de nucléotides. On dénombre à ce jour près de 25.000 gènes chez
l'Homme.

Lorsque le test est réalisé avec une finalité médicale :

Il se fait toujours avec l’accord de la personne concernée, ou de ses représentants s’il s’agit
d’un mineur.

La personne peut refuser de connaître le résultat de son test génétique.

La personne est tenue d’informer les membres de sa famille en cas de diagnostic d’une

anomalie génétique grave susceptible de mesures de prévention ou de soins. La loi précise en
outre que si la personne ne souhaite pas informer elle-même les membres de sa famille, elle
peut demander au médecin qui a réalisé l’examen qu’il procède à cette information tout en
préservant l’anonymat du patient.

Arrêté

Précise les règles de bonnes pratiques applicables à l’examen des caractéristiques génétiques
d’une personne à des fins médicales :

Il précise qui peut prescrire un test génétique et pour quelles raisons.

Il énonce quelles sont les informations que doit recevoir le patient en consultation et comment
son consentement est recueilli.

Il explique dans quelles conditions le résultat du test doit être annoncé au patient et le

complément d’informations donné à ce moment-là.

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Il existe une forme de manipulation génétique beaucoup plus ancienne. Les hommes avaient
déjà créé de nouvelles races en croisant des chiens avec des loups, en les faisant
s'accoupler ensemble.

Les agriculteurs avaient la même technique, quand ils croisaient deux variétés différentes
d'une même espèce, en pollinisant une variété avec une autre. Par exemple en croisant
des carottes longues mais avec peu de goût avec d'autres sortes de carottes, plus sucrées mais
plus courtes.

Dans ces cas, l'homme n'intervenait pas directement sur le noyau des cellules, mais aidait à
des croisements qui auraient pu se faire naturellement. Cette forme traditionnelle de
manipulation génétique est encore très employée en agriculture et en élevage.

Depuis qu'on a compris le rôle des gènes, d'autres techniques sont apparues, non pas
par reproduction, mais en intervenant directement dans les cellules. La modification génétique
la plus connue est la transgenèse.

Exemple:

Afin de leur conférer une immunité naturelle contre le virus du sida, le généticien chinois, He
Jiankui, avait effectué des manipulations sur des embryons dans l'objectif de provoquer une
mutation de leurs génomes.

L'annonce avait choqué le monde en novembre 2018 : le scientifique He Jiankui avait révélé à
Hong Kong qu'il avait modifié des embryons, dans le cadre d'une fécondation in vitro pour un
couple, afin de tenter de créer une mutation de leurs génomes. Cette procédure leur
conférerait une immunité naturelle contre le virus du sida, le VIH, au cours de leur vie --
procédure qui n'avait aucune justification médicale, car des techniques existent pour empêcher
leur contamination par le père séropositif. Nées l'an dernier, deux jumelles, nommées Lulu et
Nana (pseudonymes), étaient donc nées d'embryons génétiquement modifiés par les ciseaux
moléculaires

« Crispr ».

L'expérience d'He Jiankui avait vivement été condamnée par la communauté scientifique
internationale et les autorités de son pays, et l'affaire avait relancé les appels à une interdiction
des « bébés Crispr ». L'anonymat des bébés et de leurs parents ayant été préservé, on ignore
depuis totalement ce qu'elles sont devenues. Mais, selon un journaliste américain qui a obtenu

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une version non publiée de l'étude détaillant l'expérience, elles ont probablement des
mutations imprévues dans leur génome à la suite de cette manipulation.

3. L’analyse socioculturelle des réactions de l’opinion publique à l’égard des OGM;

Un organisme génétiquement modifié ou OGM 

(en anglais, Genetically modified organism ou GMO). Le génie génétique permet de modifier

des organismes par transgénèse, c’est-à-dire l'insertion dans le génome d’un ou de plusieurs
nouveaux gènes. Un « organisme transgénique », terme qui désigne les organismes qui
contiennent dans leur génome des gènes « étrangers », est donc toujours un organisme
génétiquement modifié.

L'aspect novateur de ces nouvelles techniques ainsi que leurs applications potentielles,

notamment dans les secteurs médical et agricole, ont provoqué une controverse, une
réflexion éthique ainsi qu'une guerre commerciale et des réglementations.

Les OGM sont un domaine de recherche qui fait depuis les années 1990 l'objet de nombreux
investissements en recherche et développement à partir de financements tant publics que
privés.

Principales applications

 Domaine médical

Les OGM représenteraient une technologie d'avenir pour la médecine et l'industrie

pharmaceutique. Le génie génétique pourrait, par exemple peut être permettre de nouveaux
procédés pour fabriquer des anticorps contre des cancers. C'est un enjeu majeur des
recherches dans les années 2000.

Les premiers organismes génétiquement modifiés ont permis la production de substances

médicales : insuline utilisée pour soigner le diabète, hormone de croissance humaine utilisée
pour soigner certaines formes de nanisme, vaccins anti-hépatite B 

 Végétaux génétiquement modifiés et utilisés dans l'agroalimentaire

Les OGM commercialisés concernent essentiellement des plantes cultivées à très grande
échelle, Les premières plantes génétiquement modifiées (PGM) le furent pour être rendues
tolérantes à un herbicide. Une autre perspective a conduit à l'élaboration de plantes sécrétant

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un insecticide. produisant des protéines insecticides et qui confère à ces plantes une résistance
aux principaux insectes qui leur sont nuisibles, notamment la pyrale du maïs, dans le cas du
maïs, ou la noctuelle de la tomate.

Une troisième voie consiste à produire des plantes cultivées génétiquement modifiées pour
augmenter leurs qualités nutritives (riz doré) ou leur capacité de résistance aux variations de
climat (sécheresse, salinité, etc).

 Animaux génétiquement modifiés

En 2011, le journal Science rapporte la création de poulets génétiquement modifiés pour

inhiber l'activité de la polymérase du virus de la grippe aviaire. Cette inhibition empêche le
virus de passer la phase de réplication virale et empêche donc sa propagation dans l'élevage
de volailles.

Lors du débat sur le projet de loi relative aux semences et plants, le ministre de l’Agriculture
en 2005. A réaffirmé que les OGM seront interdits à la culture en Algérie jusqu’au “jour où
l’on verra que les OGM n’auront aucun effet négatif sur la santé des Algériens”. Les OGM
qui sont toujours interdits par un arrêté ministériel.

Au total, entre 1991 et 2004, l'Union européenne a accordé 18 autorisations de mise sur le
marché d'OGM.

La procédure d'autorisation de dissémination volontaire et de mise sur le marché des

organismes génétiquement modifiés est fixée par la directive 2001.

En 2017, la Commission européenne a décidé d'autoriser l'importation de quatre nouveaux

OGM et de renouveler l'autorisation de culture du maïs.

Ces responsables ont classé les produits OGM dans ce groupe des aliments suspects
(mashbooh), car il n’y a pas d’études sur ces produits quant à leur influence sur la santé
humaine et à leur impact sur la terre. Cette décision est basée sur le verset suivant du Coran :

« Ô gens! De ce qui existe sur la terre; mangez le licite et le pur; ne suivez point les pas du
diable car il est vraiment pour vous un ennemi déclaré» Al Baqarah

« ٌ‫ش ْيطَا ِن إِنَّهُ لَ ُك ْم َعد ٌُّو ُمبِين‬ ِ ‫اس ُكلُوا ِم َّما فِي اأْل َ ْر‬
ِ ‫ض َحاَل اًل طَيِّبًا َواَل تَتَّبِ ُعوا ُخطُ َوا‬
َّ ‫ت ال‬ ُ َّ‫» يَا أَيُّ َها الن‬

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