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Nouveaux horizons
pour la PAP
P
arce qu’en dépit des idées reçues la pro- Begin, Philippe Monsenego et Corinne Taddéi
thèse amovible partielle (PAP) reste une ont dressé un tableau complet de la PAP. Près
thérapeutique avec des indications de 600 praticiens de la France entière ont as-
propres et de vrais avantages, la SOP a organisé, sisté à leurs conférences dont les résumés sont
le 13 octobre dernier, une Journée consacrée à découvrir dans les pages suivantes.
exclusivement à ce thème. Prothèse mixte ou
composite, apport de la prothèse fixée, des Ont participé à ce compte rendu : Kevin Bismuth,
systèmes d’attache, de l’implantologie, lors de Lucien Bismuth, Gérard Mandel, Marc Roché,
cette Journée éminemment clinique, Marcel François Texier et Francis Tobelem.
Philippe
Monsenego Qu’est ce que la prothèse m
L
1 es prothèses composites asso- parfois être surprenant. Feine, au Ca-
cient prothèse fixée et prothèse nada, a mis en évidence en 2003 que
amovible partielle (PAP). Elles les patients appareillés avec une pro-
sont indiquées : thèse fixée implanto-portée sur pilotis
• dans la restauration de dents déla- (six implants) préféraient statisti-
brées entrant dans le champ de la PAP ; quement de façon significative une
2 • afin d’améliorer l’esthétique et l’équi- prothèse amovible complète stabili-
libre d’une PAP (photos 1 et 2) ; sée sur deux implants symphysaires…
• afin de solidariser des dents supports pour des raisons d’hygiène.
avant de placer des attachements. Ikebe, au Japon, a proposé et expliqué
Les prothèses composites faisant ap- en 2010 à l’aide de tous les moyens pé-
pel, à la fois, à de la prothèse fixée sur dagogiques cinq solutions différentes
dents naturelles et sur implants, et pour le remplacement des quatre mo-
à de la PAP sont les plus difficiles à laires mandibulaires : PAP résine,
gérer. L’information du patient est PAP à châssis métallique, bridges en
1 et 2. L’attachement dont la vocation
est esthétique n’assure que la rétention.
délicate, trouver le meilleur rapport extension, implants ou abstention.
Sustentation et stabilisation sont assurées sécurité-efficacité est difficile et, du La préférence va alors à la PAP et aux
par les autres composants. point de vue du traitement, conception bridges en extension par rapport aux
3 et réalisation vont en sens inverse : une implants et à l’abstention thérapeu-
gymnastique très difficile à maîtriser. tique. Aux USA par ailleurs, le temps
La PAP présente un certain nombre de travail des praticiens consacré à
d’inconvénients potentiels, d’ordre la PAP est en constante progression.
psychologique (corps étranger), es-
thétique (visibilité des crochets), Équilibre
biomécanique (mobilisation et perte et biocompatibilité
des dents supports) ou biologique (ca- En France, d’après une enquête de
ries, résorption osseuse accélérée) Philippe Mahot de la Mutuelle sociale
4 (photos 3 et 4). agricole de Normandie (pour laquelle
Mais elle présente également des plus de 2 % des 100 000 assurés de 0 à
avantages certains : absence de contre- 75 ans bénéficient d’une PAP), 500 000
indications médicales ou liées à l’âge, PAP seraient remboursées par an.
de contrainte pour le positionnement Le problème principal de la PAP et de la
des dents dans les trois dimensions, prothèse composite réside, d’une part,
de problème de soutien des lèvres et dans la différence de dépressibilité
des joues… Par ailleurs, le traitement des tissus (dents, surfaces ostéo-mu-
des problèmes esthétiques et phoné- queuses et implants) et, d’autre part,
3 et 4. Une absence d’appuis occlusaux tiques est plus simple et l’économie dans les mouvements de translation
et des surfaces d’appuis ostéo-muqueux tissulaire optimale. et de rotation induits par les appuis
insuffisantes entraînent le tassement
prothétique avec pour conséquence une
La PAP, et a fortiori la prothèse mixte, dentaires. Rajouter un ou deux im-
résorption osseuse accélérée et des forces n’est pas du tout obsolète. Deux études plants dans certains cas (classes I et
obliques exercées par les barres coronaires. montrent que le choix du patient peut II de Kennedy, par exemple) permet
Marcel
Begin Conceptions prothétiques e
L
1 e traitement prothétique, de Outre la translation verticale à l’en-
la conception à la réalisation foncement et à la désinsertion lors
prothétique, relève de la res- de la mastication, il se produit des
ponsabilité de l’omnipraticien. Il mouvements de rotation verticale. À
va certes déléguer au technicien de l’enfoncement, ce sont les extrémités
laboratoire, mais il doit aussi le rétentives des crochets les plus dis-
diriger au travers d’informations taux qui vont contrôler la rotation qui
suffisantes et la réalisation d’un tracé se fait autour de l’axe passant par les
1. Les dents restantes, en nombre réduit de châssis prospectif. Pour satisfaire deux appuis occlusaux les plus mé-
et regroupées, participent toutes aux objectifs, plusieurs impératifs siaux. Pour maintenir l’équilibre, il
à la stabilité prothétique. Le décolletage
doit être égal ou supérieur à 5 mm sont à respecter. Ils consistent à : faut que la somme des moments de
afin de respecter le parodonte marginal. • répartir et orienter favorablement résistance soit supérieure à la somme
2 les forces ; des moments de désinsertion.
• décolleter les dents de 5 mm ou
Renforcer
espacer la muqueuse marginale re-
couverte par le châssis (photo 1) ; la stabilité prothétique
• éviter la redondance des appuis Dans les cas d’édentements de
dentaires ; très grande étendue, l’utilisation
• respecter l’esthétique ; de couronnes fraisées permettra
2. Édentement antérieur de grande • limiter l’encombrement prothé- d’augmenter la stabilité prothétique
étendue : la faible largeur des tables tique. en augmentant la friction. Il est alors
occlusales et l’absence de deux prémolaires
réduisent les forces exercées sur la PAP.
Les mouvements d’une selle sont illusoire d’espérer trouver des mo-
3 en rapport avec la différence de ments résistants suffisants, avec par
compressibilité des dents supports exemple trois molaires maxillaires
et des surfaces ostéo-muqueuses. restantes. Les préparations seront
Ils sont de deux types : la transla- nécessairement plus mutilantes.
tion verticale et la rotation verticale, Mais la stabilité sera également liée
contre lesquels il faudra lutter dans à la qualité des empreintes anatomo-
la mesure où, avec des châssis de fonctionnelles, au montage et à la
3. Les fraisages contribuent à orienter conception rigide, les quatre autres fausse gencive (photos 2, 3, 4, 5, 6).
favorablement les forces. mouvements de Tabet sont parfai- Dans les cas d’édentements pos-
4 tement maîtrisés. térieurs en extension (classes I
Les édentements encastrés latéraux et II), le problème de rotation est
ou antérieurs (classes III et IV de Ken- identique. Afin de s’opposer au sou-
nedy) sont limités par des dents qui lèvement postérieur de la prothèse,
assurent la sustentation. Le mou- il est nécessaire de concevoir un
vement de translation vertical est appui indirect : la barre cingulo-
ainsi maîtrisé. coronaire (BCC).
Dans les cas d’édentements anté- En revanche, lorsque le patient mas-
4. Crochet de Bonwill semi-intracoronaire rieurs de grande étendue se pose tique un aliment d’un côté, il n’y
participant à la maîtrise des mouvements.
le problème de la dualité tissulaire. aura qu’une faible partie de la BCC
s et dualité tissulaire
qui s’opposera à la bascule. Celle- le bandeau palatin et la plaque pa-
ci sera contrôlée par la qualité des latine sont préférables aux cadres
empreintes anatomo-fonctionnelles et entretoises moins étendus mais 5. Les couronnes sont entraînées
et il faudra toujours que l’appui oc- plus épais. À la mandibule, la barre dans l’empreinte anatomo-fonctionnelle
réalisée avec un PEI.
clusal situé sur la dent support de linguale associée à la BCC est la so-
6
crochet soit positionné en mésial et lution de choix (photo 8). Si elle n’est
jamais en distal afin de s’affranchir pas envisageable, il faudra utiliser
de toute action un bandeau lingual
nocive sur la dent quand la hauteur
bordant l’édente- de la table interne
ment. Lorsque est très réduite ou
des couronnes un bandeau cingu-
fraisées sont éla- laire quand l’espace
b oré e s s u r le s rétro-incisif est nul.
dents supports, il ne faudra pas faire Les améloplasties sont indiquées afin 6. Grâce au coffrage de l’empreinte,
de contournement fraisé lingual de de favoriser l’intégration et le pro- la fausse gencive participe à la stabilité
prothétique.
façon que l’appui occlusal reste mé- nostic de la PAP. Les améloplasties
sial. Au maxillaire, il est parfois très occlusales sont réalisées en premier, 7
difficile de placer une BCC, faute d’abord celles en rapport avec l’instal-
d’espace, puisqu’elle doit se situer à lation du schéma occlusal, puis celles
1,5 mm de la gencive marginale et ne en rapport avec la sustentation. En-
pas intervenir dans la guidance anté- suite sont réalisées les améloplasties
rieure. Il convient alors de trouver un axiales qui vont permettre l’insertion,
compromis qui consistera soit à l’ar- avec guidage et réciprocité d’action.
rêter au niveau des prémolaires, soit La description topographique des
à la supprimer… ce qui peut toute- améloplasties est ensuite décrite
7. Les rapports d’occlusion
fois être générateur de doléances sur des modèles pédagogiques. ainsi que la présence d’embrasures cervicales
concernant la rétention (photo 7). larges contre-indiquent une barre cingulaire
Les points clefs continue. Les appuis sur 13 et 22 s’opposent
Les connexions au décollement de la PAP par rotation.
1. L’omnipraticien est responsable
à envisager du traitement 8
L
1 a prot hè se pa r t iel le tion thérapeutique. L’histoire
a mov ible est encore médicale du patient, l’examen
trop souvent considérée clinique (photo 1), les examens
comme une pratique dévalo- complémentaires (bilans d’ima-
risante face aux traitements gerie, biologiques, cliniques,
prothétiques fixés et implan- des attentes) et les moulages
taires. d’étude (photo 2) en constituent
Malgré de nombreux défauts, les principaux éléments.
1. Les tori mandibulaires amènent à opter
pour un bandeau corono-cingulaire tels son caractère amovible, la Des empreintes d’étude sont
dès l’examen clinique. dualité du comportement du réalisées avec un porte-em-
2 lit prothétique, la contiguïté preinte du commerce, enduit
entre l’arc dentaire résiduel et d’adhésif, non perforé, permet-
les composants prothétiques, tant une meilleure compression
elle demeure indiquée chaque de l’alginate.
fois que les conditions locales
et/ou générales, voire certaines Châssis et tracé
dispositions personnelles, n’au- prospectif
torisent ni la construction par Un enregistrement du rapport
prothèse fixée conventionnelle, maxillo-mandibulaire, à l’aide
3 ni la mise en place de racines de maquettes d’occlusion en
artificielles. L’intégration es- cire, correctement adaptées et
thétique peut être améliorée, non déformées, permet ensuite
par l’utilisation d’attaches de de monter en articulateur les
précision, par la distalisation modèles d’étude. Ces derniers,
des fausses gencives et des examinés sur le plan statique
moyens d’ancrage, par la carac- et dynamique, en occlusion,
térisation de dents artificielles analysés au paralléliseur,
ou encore par une conception permettront au praticien une
2 et 3. Modèles d’étude. différente des crochets. La dé- réflexion sur les possibilités
4 marche clinique se compose thérapeutiques, mais aussi,
de quatre étapes : l’analyse, la son choix étant déterminé, de
planification, le traitement et concevoir un châssis et d’éla-
la maintenance. borer un tracé prospectif qui
sera discuté avec le technicien
Du diagnostic à la de laboratoire.
proposition thérapeutique Le projet prothétique doit être
L’analyse comprend le recueil expliqué au patient et justifié
des données et leur exploita- pour obtenir son consentement.
4. Empreinte secondaire aux alginates, tion qui permettront d’établir Le praticien peut alors plani-
tracé des limites et des surextensions.
un diagnostic et une proposi- fier et organiser son approche
s d’une prothèse
1
O n peut classer les attachements
d’un point de vue topographique.
teint. La selle se retrouvera donc en
appui sur l’attachement à l’instar d’un
bridge cantilever. Si la partie femelle
Les attachements est solidarisée à la résine, celle-ci se
extracoronaires à liaison fracturera, le patient consultera, l’atta-
rigide (photos 1 et 2) chement sera préservé et réutilisable
La liaison mécanique partie mâle- à la suite d’une réfection de la base
1. Attachement Mini-SG® à liaison rigide. partie femelle est située à l’extérieur en résine.
2 d’une couronne ou d’un onlay. La
partie mâle est brasée ou coulée avec Les attachements
la prothèse fixée et la partie femelle intracoronaires (photo 7)
est solidaire de la résine de la selle. La liaison mécanique partie mâle/par-
Ici, la liaison ne permet pas d’autres tie femelle est située à l’intérieur d’une
mouvements que ceux d’insertion couronne, d’un onlay ou d’un inter-
et de désinsertion (glissières Bi- médiaire de bridge. Ces attachements
loc®, Vario-Kugel-Snap, Mini-SG R® autorisent les mouvements d’inser-
ou Mini-SG F®, Ceka Revax®…). Ce tion et de désinsertion (attachements
2. Partie mâle coulée ou brasée
avec la prothèse fixée.
type d’attachement est indiqué pour glissières de semi-précision : PDCII®,
les édentements encastrés. Il nous Minirest®, Preci-Mortix N®…). La partie
3
permet stabilisation, guidage, sus- femelle est incluse dans la cire coulée
tentation et une rétention réglable de la prothèse fixée, et la partie mâle
(différentes gaines de rétention) par est incluse dans la maquette en cire
friction ou par utilisation d’une en- du châssis. Ce type d’attachement
coche rétentive. permet guidage, stabilisation, susten-
tation et rétention (par effet de coin)
Les attachements et a pour indication les édentements
extracoronaires à liaison encastrés (on les inclut alors dans la
articulée (photos 3, 4, 5 et 6) face bordant l’édentement) et les éden-
La liaison permet les mouvements tements en extension (intégrés alors
3. Partie femelle solidarisée à la PAP d’insertion et de désinsertion ainsi dans la face mésiale de la dent bor-
avec de la résine.
que d’autres mouvements tels que la dant l’édentement).
4
rotation dans le sens de l’enfoncement
(Dalbo®-S, Ceka Revax®, Mini-SG® ar- Les attachements
ticulée…). Leurs indications peuvent supraradiculaires (photo 8)
être les édentements postérieurs en On observe ici une liaison mécanique
extension. Insistons sur le fait qu’il partie mâle-partie femelle sur une
faut solidariser la partie femelle à la chape supraradiculaire à tenon. La
résine de la selle et non au châssis. En partie mâle est brasée, soudée ou as-
effet, lorsque les résorptions osseuses semblée par une coulée de raccord à
apparaissent, il se peut que l’angle de la chape et la partie femelle est incluse
4. Attachement Mini-SG® à liaison articulée.
rotation toléré par le système soit at- dans la résine de la selle. On peut les
s respectifs
trouver sous forme levier exercé sur la
de liaison rigide ou racine).
articulée (grâce à Il existe cependant
une rondelle d’es- certains inconvé-
5. Dans un cas de classe I de Kennedy,
pacement). Leurs nients tels que le
le parallélisme s’impose.
principales indica- recouvrement du
6
tions sont les dents parodonte mar-
restantes isolées avec un rapport cou- ginal. On peut également citer
ronne clinique/racine défavorable l’attachement de type Eccentric
(couronne fraisée contre-indiquée), de Rothermann® dont les indica-
les piliers intermédiaires isolés à l’in- tions peuvent être les édentements
térieur d’un édentement encastré de bilatéraux postérieurs mandibu-
grande étendue ainsi que les dents laires encastrés en présence d’un
postérieures isolées avec support pa- espace prothétique réduit imposant
rodontal affaibli et très faible hauteur la conservation des dents posté-
prothétique. rieures à l’état de racines.
Cette solution nécessite une prépa- Pour achever cet exposé, il convient 6. L’intrados prothétique souligne
l’importance des éléments
ration de la dent support délabrante de parler de la maintenance qui, de sustentation et de stabilisation.
et peu économe en tissus dentaires, rigoureuse, doit permettre de sur-
mais elle demeure préférable à la so- veiller l’usure des attachements, 7
lution ultime d’extraction. Les règles l’hygiène buccale et l’équilibra-
de préparation sont : tion (des dents en porcelaine
• une réduction de la dent à l’état de seront montées pour conserver le
racine ; schéma occlusal). Des visites ré-
• un logement de tenon de 2/3 de la gulières vont également pouvoir
longueur radiculaire ; poser l’indication d’une réfection de
• un avant-trou en forme d’entonnoir base afin d’éviter des fractures des
de section ovoïde pour éviter une ro- systèmes d’attachement. 7. Attachement intracoronaire : glissière
tation ; placée dans un intermédiaire de bridge.
• une préparation périphérique su-
Les points clefs 8
pra ou juxtagingivale (fraise congé
Ø : 016 ou 018) avec un pan vestibu-
Quel que soit le système adopté,
laire plus cervical que le pan lingual. une maintenance rigoureuse
L’exemple est donné du système permettra de :
Dalbo®-Plus qui est articulé et dont 1. Surveiller l’usure
les avantages sont : des attachements.
• esthétique (absence de la jonction 2. Surveiller l’hygiène buccale.
fausse gencive-gencive) ;
3. Surveiller l’équilibration.
• fonctionnel (les forces sont diri-
4. Éviter la fracture du système.
8. Attachement supraradiculaire
gées selon l’axe de la dent) ; de type Dalbo® sur racines isolées au rapport
• biologique (réduction du bras de
racine/couronne clinique défavorable.
E
1
n 2005 se présente une femme technique en un temps et deux vis-
de 50 ans qui exprime une cosités (1T/2V).
motivation esthétique et fonc- L’empreinte est coulée deux fois et le
tionnelle (photos 1 et 2). L’alvéolyse second modèle servira à la confection
horizontale généralisée (photo 3) de barrettes d’occlusion et au mon-
amène à des avulsions et le choix tage directeur.
suivant est fait : • Enregistrement du rapport inter-
• Au maxillaire : remplacement de maxillaire. Les barrettes d’occlusion
12 par un bridge de 13 à 11 et solidari- vont nous permettre d’effectuer un en-
1. Situation clinique après avulsion sation de 21, 22 et 23 par 3 CCM avec registrement croisé du RIM (photo 4).
2
des dents atteintes d’alvéolyse terminale.
attachements Mini-SG® sur 13 et 23. • Le tracé du châssis sur un modèle
Une PAP compensant l’édentement primaire sert d’élément de référence
postérieur de huit dents (photo 7). pour positionner les attachements
• À la mandibule : restauration de et aménager les fraisages des élé-
45 et 35 par des couronnes fraisées. ments de prothèse conjointe. Un
Une PAP remplaçant 47, 46, 44, 34, prémontage validé, puis une clé per-
36 et 37. mettent au technicien de laboratoire
La réalisation thérapeutique se dérou- de construire son infrastructure mé-
lera en deux étapes : dans un premier tallique en positionnant les parties
temps, la restauration prothétique mâles calcinables des attachements
2. Modèles d’étude montés sur articulateur maxillaire avec PAP provisoire man- dans l’infrastructure en cire de la pro-
à la phase diagnostique. dibulaire (extraction 44) ; dans un thèse fixe (photo 5).
3 deuxième temps, la restauration La vérification en bouche de l’in-
prothétique d’usage mandibulaire frastructure se fait au moyen de Fit
(photo 8). Checker®, et le bon parallélisme des
Étapes préprothétiques. attachements est contrôlé.
Tracés prospectifs, traitements Au stade du biscuit céramique, l’em-
3 : Status radio montrant l’alvéolyse endodontiques de 13 et 11, prépara- preinte primaire de PAP à l’alginate
généralisée. tions périphériques, réalisation de emporte le bridge. Après avoir enlevé
4 couronnes provisoires de première le bridge de l’empreinte, le modèle
génération, puis de deuxième gé- primaire est coulé dans un plâtre de
nération. Réalisation d’inlays-cores type 2 sur lequel est réalisé le PEI.
sur 13 et 11 guidés par des clés des L’empreinte secondaire est classique-
provisoires. Extraction de 12. Coro- ment menée :
noplasties antagonistes, puis PAP • Réglage des bords du PEI.
provisoire maxillaire. • Marginage à la pâte de Kerr verte
4. Au stade de la réalisation de la prothèse
Réalisation de la prothèse fixée. et endiguement postérieur.
fixée, première phase de l’enregistrement Préparation coronaire et prise d’em- Parmi les différents matériaux à
du RIM à l’aide de barrettes d’occlusion. preinte. empreinte, le choix se porte sur les
Centrage et calage sont donnés
par le bridge provisoire controlatéral. L’empreinte de prothèse conjointe polyéthers pour leur temps de tra-
est faite à l’aide d’un silicone selon la vail suffisamment long. Ils seront
L
1
es implants et la PAP peuvent être cade, les barres de conjonction, les
associés. Trois objectifs à cela : couronnes fraisées et la simple coiffe de
rendre la PAP plus fonctionnelle, cicatrisation.
plus esthétique et améliorer sa bio- Quelle que soit l’option retenue, il
compatibilité. Le praticien doit être ne faudra pas déroger aux principes
à l’écoute de la demande du patient d’équilibre prothétique, mais soula-
et proposer un traitement qui prévoit ger les implants en répartissant la
1. Trois implants sont placés en position
de 34, 44 (les attachements axiaux de type des solutions pour l’avenir. sustentation sur les dents restantes
boule assurent la rétention) et 41 (la coiffe Par exemple, dans le cas fréquem- et les surfaces d’appuis. Le dernier
de cicatrisation assure la sustentation). ment rencontré de syndrome cas présenté a été suivi depuis 1985.
2
composé qui associe une prothèse Il illustre :
complète maxillaire et quatre dents • la conservation à 14 ans d’un faible
restantes dans le secteur inci- nombre de dents restantes par la
sivo-canin mandibulaire, la seule prothèse composite associant des cou-
motivation du patient est de conserver ses ronnes fraisées jumelées sur 36-37 et
2. Les crochets ont été conservés après
quatre incisives mandibulaires. La 46-47 à une PAP remplaçant neuf dents
le port de la prothèse et ont été éliminés mise en place de quatre implants dans manquantes (33 et 34 saines) ;
après mise en fonction des parties
femelles dans l’intrados prothétique.
les secteurs latéraux va permettre de • le rééquilibrage de la PAP en 1999
prolonger leur maintien sur l’arcade en à l’aide de deux implants antérieurs
3
prévoyant une restauration implanto- assurant la sustentation ;
portée fixée lorsque ces dernières dents • une réhabilitation fixe sur implant
seront perdues. qui permet d’affirmer que grâce aux
Dans les cas d’édentements de classe I implants, désormais, la PAP est
et II de Kennedy, l’ajout d’implants peut-être devenue le contraire de
va permettre de créer des appuis l’antichambre de la prothèse com-
postérieurs afin de s’affranchir des plète !
problèmes liés à la différence de dé-
3. Après 14 ans de port d’une PAP pressibilité tissulaire et de rétablir le Les points clefs
supportée par des couronnes fraisées,
la pose de deux implants améliore quadrilatère d’équilibre en plaçant les Les implants permettent de
les conditions d’équilibre de la prothèse. crochets plus postérieurement ou des considérablement améliorer nos PAP
par leur capacité à :
4 attachements infrasellaires.
Les implants peuvent recevoir cinq so- 1. Résoudre le problème de différence
de dépressibilité tissulaire en évitant
lutions prothétiques différentes parmi un édentement postérieur libre
lesquelles nous aurons à choisir en 2. Rétablir le quadrilatère d’équilibre
fonction du cas clinique : les atta-
3. Symétriser les appuis et les
chements axiaux de type boule pour rétentions
lesquels il faut disposer de 7 mm de 4. Améliorer la biocompatibilité
hauteur au minimum, les attache- notamment en maîtrisant la
4. Dans un deuxième temps, sustentation
les implants permettent de tendre ments de type Locator® qui tolèrent
vers une restauration fixée implanto- jusqu’à 20° de divergence et nécessitent 5. Améliorer l’esthétique en évitant les
portée de l’arcade mandibulaire. crochets ou en les distalant
environ 3,2 mm de hauteur interar-
D
ans certaines situations cli- ne nécessitent pas une réplique 1
niques, un nombre réduit approximative du support ostéo-
d’implants permet d’amé- muqueux.
liorer les résultats des traitements, Le protocole clinique suivant peut
aussi bien sur le plan biomécanique être proposé :
que cosmétique, lorsqu’il n’existe pas • nettoyer le site sans utiliser d’abrasifs ;
de contre-indication d’ordre général,et • placer les nouveaux boîtiers sur
lorsque les conditions osseuses locales les parties fixes (photo 1) ;
ne permettent pas l’incorporation • vérifier l’absence d’interférences : 1. Attachement de type bouton-pression.
d’un nombre suffisant d’implants sensation tactile du praticien, pro- 2
pour effectuer une prothèse fixée. prioception du patient, silicone ;
La démarche clinique se compose • effectuer les corrections ;
des quatre étapes décrites précédem- • combler les contre-dépouilles :
ment : l’analyse, la planification, le fragment de digue et anneau de tu-
traitement et la maintenance. Dans bulure de cathéter (photo 2) ;
le cadre du traitement et de la main- • repositionner les boîtiers sur les
tenance, la connexion représente parties mâles (photo 3) ;
une étape qui mérite une attention • vérifier l’absence d’interférences ;
particulière. • solidariser à l’aide d’une résine ; 2. Neutralisation des contre-dépouilles
La stabilisation et la rétention de • maintenir sous pression digitale
à l’aide d’un fragment de feuille de digue
et d’un anneau de tubulure de cathéter.
la prothèse amovible peuvent être de préférence ; 3
assurées par des attaches axiales de • désinsérer, dégager les fragments
type bouton-pression, composées de digue et les tubulures, supprimer
d’une partie mâle sphérique vissée les excès (photo 4) ;
sur l’implant et d’une partie femelle • contrôler l’occlusion et équilibrer.
en forme de boîtier, solidarisée à la Avec la participation d’Étienne Waltmann
base. La connexion peut être envisa-
gée dès que l’ostéo-intégration des Les points clefs
implants et l’équilibration prothé- 3. Remise en place du boîtier femelle.
1. Fonction : modification des classes
tique sont obtenues, s’il s’agit d’un d’édentement, du segment 4
nouvel appareillage. Dans la situa- denté, ancrages postérieurs.
tion de réfection d’une base ou d’un 2. Prophylaxie : vis-à-vis des dents
rebasage, les parties femelles doivent restantes et des crêtes.
être désolidarisées au préalable ; la 3. Esthétique : création d’ancrages
connexion n’interviendra qu’après masqués, fermeture de brèches.
équilibration prothétique. 4. Confort : rétention, efficacité
La technique directe, en bouche, masticatrice, intégration
est plus précise dans la mesure où prothétique.
l’enregistrement et le transfert de 5. Temporisation : si prothèse fixée 4. Après polymérisation de la résine
la position des implants par rap- implanto-portée et évolution de connexion, retirer les tubulures,
des traitements. les fragments de digue et les excès.
port au support ostéo-muqueux