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COMMISSARIAT A
L'ÉNERGIE ATOMIQU E
par
G. COURTOI S
CENTRE D'ETUDE S
NUCLÉAIRES DE SACLAY
GAMMAGRAPHIE ET TECHNIQUES ANNEXES
par G. COURTOI S
Commissariat à l'Energle Atomique, Centre d ' Etude Nucléaires de Saclay (France)
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Épaisseur d'acier, en mm
1
de100L k Y
20 mètres au-dessus de la coque de l'apparei l
de gammagraphie .
4. Les faibles frais d ' entretien de l ' appareillag e
et frais d' achat peu élevés des sources . L e
remplacement des sources, dû à leur dé -
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2
avec une source de "Co et guère plus de Le tableau I donne les caractéristiques essen-
1 ou 2 cm avec un poste à rayons X de ten- tielles de ces éléments . Encore faut-il constate r
sion maximale 250 kilovolts) . que 95 °/o des gammagraphies se font à l ' aide
Bref, la gammagraphie est à la radiographie des deux émetteurs "Co et 192 Ir, dédaignant le
ce que le char d ' assaut est au fantassin : tou s 137Cs, qui du haut de ses quelques 30 ans d e
deux, gammagraphie et char d ' assaut, se carac- période, alllèche l ' éventuel utilisateur. Mai s
térisent par un pouvoir de pénétration et une l' industriel est un homme pressé ; il veut tra-
« mobilité d'action » plus élevés . vailler vite et, harcelé par la concurrence, i l
Les divers points précédents expliquen t veut travailler bien . Pour travailler vite, il doi t
pourquoi la radiographie est restée avec suc- utiliser des sources de fortes activités ; pou r
cès un outil de contrôle en usine, tandis qu e travailler bien, il doit utiliser des sources d e
la gammagraphie a débordé pour s ' installe r dimensions aussi faibles que possible . Il s ' en -
sur le chantier. Elle ne reviendra à l ' usine qu e suit qu'une « forte activité spécifique » (c'est -
pour le contrôle de pièces de forte épaisseu r à-dire par unité de poids de l 'émetteur) est u n
(en fonderie notamment) ou d' accessibilité dif- critère de choix d 'une source gammagraphique.
ficile (ponts roulants, tuyauterie d ' échangeurs , Or, les activités spécifiques disponibles en 192 1r
chaudières, etc .) . sont considérablement plus élevées que celle s
obtenues avec le 137Cs .
Les émetteurs et la sécurité Le tableau I montre également une carenc e
d ' émetteurs « mous » (c 'est-à-dire < 100 Kev .) .
L ' impossibilité de faire ici un cours d e Certes, le 170 Tm est utilisable, mais outre s a
gammagraphie nous oblige à limiter l'expos é courte période, il possède trop d'autres défauts
à un bref aperçu de deux chapitres essentiel s (possibilités d' impuretés activables, spectres d e
de la gammagraphie : les émetteurs et la sécu- rayonnement de freinage d'énergie élevée, fai-
rité . D 'ailleurs, les autres questions essentielle s bles activités spécifiques) pour qu ' il ait rée l
(plan ; contraste, définition et qualité d' image ; droit de cité au monde des gammagraphes . Des
calcul des temps de pose 1 , traitement des films , études sont actuellement en cours pour com-
etc .) se traitent de la même manière en radio - bler ce vide, et divers émetteurs (153Gd, 153 Sm,
graphie et en gammagraphie, et un personne l 145Sm . . .) ont été proposés et même utilisés avec
déjà rodé aux techniques radiographique s succès, entraînant la conception de sources nou-
n ' éprouve guère de difficultés à passer de l ' un e velles particulièrement précieuse en aéronau-
à l ' autre technique. tique et dans le contrôle des fonderies d ' alliage s
légers . La figure 3 présente un type d 'utilisa-
1 . Les émetteurs tion de ces sources au contrôle de zones brasée s
d' une pale d ' hélice, problème qui ne peut êtr e
Bien qu' environ 30 radioéléments aient ét é résolu avec succès que par ce procédé .
proposés pour la gammagraphie, seuls 4 d ' entr e
eux sont d ' une utilisation courante .
2 . La sécurité
Ii existe pour le calcul des temps de pose une règle
à calcul que l' on peut se procurer chez Falk and Co . Rayons X et y sont dangereux . Les physiciens
Ltd ., 5, Victoria Street, London SW 1 . et radiologues qui en usèrent inconsidérémen t
Tableau I
Emetteurs utilisés en Franc e
curité 2, valables dans toute application de tions dans l'industrie, Bureau International du Travail ,
radioélément ou d'appareillage émetteur d e Genève, 1959.
rayonnement dangereux, la Commission Inter - 2 Code de la Santé publique, art . 5235 § 4 et 5237 § 2
2 . Neutrographi e
Techniques spéciale s
Si l ' on utilise une source de neutrons, à l a
place de source X ou y, la radiographie pren d
Radiographie et gammagraphie sont le s alors le nom de neutrographie .
moyens les plus classiques de contrôle non des-
tructif . Cependant, des techniques voisines son t La source de neutrons peut être soit :
parfois utilisées ; nous n' en présentons ici que le s — un réacteur nucléaire
principales, ne donnant d ' ailleurs pour chacun e — une source de radioéléments (sources radium -
que la définition et les caractéristiques essen- beryllium, plutonium-beryllium, polonium -
tielles ; la bibliographie qui suit donne un e beryllium ou antimoine-beryllium )
référence pour chacune de ces techniques per - — un accélérateur de neutrons (ici un radio-
mettant au lecteur intéressé de compléter le s élément, le tritium, intervient en tant qu e
très élémentaires notions qui sont données ici . constituant de la cible)
Les avantages d 'une telle technique sont :
1 . Xéroradiographie possibilité de radiographier des pièces cons-
tituées de métaux de nature très différente
Elle utilise comme détecteur non plus un e (par exemple, gainage en alliage léger de
plaque photographique, mais une plaque semi - barres d ' uranium )
conductrice (selenium amorphe en général) char- possibilité d ' étudier la répartition de cer-
gée uniformément par influence . Le rayonne- tains corps de faible numéro atomique (H ,
ment traversant la pièce à examiner décharg e B, Li) dans un milieu absorbant fortement
la plaque et, à la fin du temps d ' exposition , le rayonnement électromagnétique X ou y
une image électrostatique latente existe sur l e possibilités de radiographier de fortes épais-
semi-conducteur . Pour révéler cette image, o n seurs de métaux .
saupoudre la plaque d 'une fine poussièr e Les plaques photographiques étant très pe u
chargée de signe contraire à celui du semi - sensibles aux neutrons, la technique le plus cou-
conducteur. Cette technique évite le développe- ramment utilisée consiste à déposer sous l a
ment (obtention d ' une image une minute aprè s pièce à radiographier un film d'or qui s'activ e
la fin de l 'exposition) et évite également l e sous l ' action des neutrons . Ce film est alor s
stockage des films, la même plaque pouvan t déposé sur une plaque photographique (techni-
servir plusieurs centaines de fois (cf . fig. 6) . que appelée auto-radiographique) .
6
Fig. 9 . Bétatron mobile LCIE . Vue montrant l ' orienta-
tion de l ' émetteur dans une direction quelconque, grâc e
à sa rotation sur une fourche orientable.
Photo extraite du Bulletin No 26 (mars 1960) du Labo -
ratoire Central des Industries Electriques .
Ces perspectives d' avenir permettent d'affir- Références concernant les « techniques spéciales »
mer que la gammagraphie sera bientôt doté e
d' outils nouveaux permettant d 'envisager un 1. Xéroradiographie, W . D. Oliphant . Xerography Re -
accroissement des . possibilités de cette tech - search, nov. 1956, TR . C .E .A . No B 86 .
nique. 2. Neutrographie, J . Thewlis . Neutron Radiography .
British Journal Applied Physics . Vol . 7, No 10, oct .
1956, p . 345-350.
BIBLIOGRAPHIE
3. Fluorosco pie et amplificateur d'images, W . Luckerath ,
K. Fink et R. Flossmann . Durchstrahlen von heissen
Note : Une bibliographie complète des articles sur l a Blöcken aus Stahl mit einem Betatron und Sichtbar -
gammagraphie est impossible à donner. Ce sont, soit de s machen des Durchstrahlungsbildes mit einem Rönt-
articles de vulgarisation comme celui qui vient d'être genbildverstârker und einer Fernseheinrichtung. Stahl
écrit, soit des articles s ' adressant à des spécialistes et qu i und Eisen 789, 1637 . 1959, No 22 .
sortent du cadre de cet exposé . Nous nous limiteron s
donc à citer quelques ouvrages spécialisés traitant d 'une 4. Tomographie, D . Charles . Tomograph for industrial
façon assez complète de la technique envisagée . radiography, Journal of Scientific Instruments, Vol .
Blondel A . : Le contrôle non destructif par gamma - 37, 06 38, August 1960, p . 257 .
graphie. Ed . Dunod, 1959 . 5. Bétatrons et accélérateurs linéaires, G . Chanty e t
Anonyme : Radiography in modern industry. Eastman E . Mencarelli . Qualité d'image obtenue en radiogra-
Kodak Company, Rochester 4, N . Y., 1957 . phie des fortes épaisseurs d' acier avec des rayonne-
Mc Master R . C . : Non destructive testing Handbook . ments de grande énergie, Revue de Métallurgie, L V,
The Ronald Press Company, N. Y ., 1959. No 3, 1958, p . 218-225 .