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2. Considérant la réalité historique affirmant que la Kabylie était indépendante jusqu’en 1857, y
compris vis-à-vis de l’Algérie coloniale, créée par un décret du ministre français de la guerre, daté
du 14/10/1839, et à laquelle elle fut annexée par la force, notamment après l’insurrection kabyle
de 1871,
Depuis la colonisation française, l’Histoire retient tout le long de cette période la grande résistance
héroïque du peuple kabyle contre, dans un premier temps, l’envahisseur français lors, entre autres,
de la bataille d’Icherriden en 1857, de l’insurrection de 1871 et de la guerre d’Algérie (1954-1962),
puis contre son avatar, l’Algérie postcoloniale, dans le seul but de reconquérir sa liberté.
Depuis 1962, cette lutte a été marquée par la guerre de la Kabylie contre l’Algérie postcoloniale
(1963-1965), les événements d’At Yiraten en juin 1974, la révolte de1980 appelée le « Printemps
berbère », la création du Mouvement Culturel Berbère (MCB), la répression de Vgayet le
21/05/1981, la création de la Ligue des Droits de l’Homme en 1985 ayant entraîné l’arrestation de
ses animateurs kabyles, le boycott scolaire (1994-1995), la révolte populaire après l’assassinat du
chanteur Matoub Lounes le 25/06/1998, la révolte ensanglantée de 2001-2003, appelée « Printemps
Noir », durant laquelle le régime algérien ayant tiré à balles explosives sur les manifestants avait
fait plus de 7000 victimes dont 130 morts et 1200 handicapés à vie, la fondation du MAK en 2001
et la mise sur pied de l’Anavad, le Gouvernement Provisoire Kabyle en exil, le 01/06/2010.
4. Considérant le rôle de premier plan joué par la Kabylie dans les mouvements nationalistes nord-
africains et la guerre anticoloniale dans laquelle elle s’était massivement engagée dans l’espoir de
recouvrer sa propre liberté et celle de ses alliés algériens,
5. Considérant le Congrès de la Soummam (1956) qui avait consacré le principe d’autonomie d’action
des wilayas Historiques dont celle de la Kabylie (Wilaya III)
7. Considérant la politique étrangère de l’Algérie qui s’engage en contradiction totale avec les valeurs
et aspirations du peuple kabyle et des intérêts de la Kabylie,
9. Considérant la rupture consommée entre la Kabylie et l’État algérien du fait du recours systématique
de ce dernier à l’assassinat politique et à la répression sanglante ; et considérant l’usage d’armes
de guerre, chaque fois que le peuple kabyle exprime son droit à l’équité et à la justice, son
attachement à son identité millénaire, et ce depuis plus d’un demi-siècle,
bis : Considérant l’état d’insécurité dans laquelle la Kabylie est laissée depuis 1997, contrastant avec
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Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie - MAK Projet pour un Etat Kabyle - P.E.K
une présence militaire algérienne qui a facilité les kidnappings d’entrepreneurs locaux et la
prospérité de terroristes islamistes étrangers à la Kabylie,
ter : Considérant une fiscalité discriminatoire dans les faits contre l’Économie kabyle,
10. Considérant le rejet par le peuple kabyle de toutes les Constitutions de l’Algérie dite indépendante
depuis 1962 et le rejet massif des différents scrutins, locaux, parlementaires et présidentiels,
11. Considérant la réémergence des "Archs" kabyles en tant que mouvement citoyen limité à la Kabylie
et la plate-forme d’El Kseur dont la satisfaction pleine et entière ne pouvait concrètement se réaliser
que dans le cadre d’un État Kabyle,
12. Considérant que chaque État existant de par le monde est le produit naturel de l’histoire de son
peuple,
13. Considérant la reconfiguration géopolitique mondiale après la chute du mur de Berlin et l’émergence
de nouveaux pays,
14. Considérant :
la Déclaration de Fribourg,
la déclaration de l’Organisation des nations unies (ONU) sur les droits des peuples autochtones
adoptée le 13 septembre 2007,
15. Considérant la résolution 25 du 24 octobre 1970, intitulée « Déclaration relative aux principes du
droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à
la Charte des Nations-Unies » et stipulant que « La création d’un État souverain et indépendant, la
libre association ou l’intégration avec un État indépendant ou l’acquisition de tout autre statut
politique librement décidé par un peuple, constituent pour ce peuple des moyens d’exercer son droit
à disposer de lui-même »,
16. Considérant que la Kabylie remplit tous les critères requis à l’accession au statut d’un État souverain
siégeant au sein de l’Organisation des Nations Unies,
2. Femmes et hommes libres, de civilisation amazighe, les Kabyles forment un seul peuple et une seule
nation. Les kabyles, sans exception aucune, sont égaux en droits et en devoirs.
3. La Kabylie est la patrie du peuple kabyle. Elle recouvre l’espace géographique historique et
sociolinguistique du pays kabyle.
4. Le kabyle est la langue officielle de la Kabylie. L’école kabyle enseignera dans les langues nécessaires
à l’épanouissement et au rayonnement culturel, économique, social et politique de la Kabylie.
5. L’éducation sera l’une des priorités de l’État kabyle. L’école kabyle sera un lieu de rayonnement
culturel et scientifique qui va assurer une instruction de qualité garantissant une bonne transmission
des savoirs fondamentaux ainsi que le développement optimal des capacités intellectuelles.
Par son attachement aux valeurs fondamentales kabyles et son ouverture sur le monde, elle va
contribuer à la formation et l’épanouissement d’une jeunesse kabyle fière de son identité, imprégnée
des valeurs universelles de liberté, de démocratie et de laïcité, qui sont en parfaites adéquation avec
les fondements identitaires amazighs qui ont traversé les siècles.
6. L’économie de la Kabylie sera ouverte et solidaire où toutes les initiatives seront libérées et
consacrées.
Conformément à ses traditions et valeurs ancestrales, le développement économique et social de la
nation kabyle puisera ses fondements dans le génie de son peuple, de ses citoyens ou qu’ils se
trouvent et de ses principales richesses du sol, sous-sol, eaux territoriales ou de son espace aérien.
Un système financier de régulation et un système fiscal juste, efficace et moderne, expression de
la souveraineté de la Kabylie, remplacera les structures algériennes dès proclamation des résultats
du référendum de l’autodétermination.
Chapitre II : Valeurs
« La souveraineté de la Kabylie ne saurait se justifier sans que les valeurs ancestrales kabyles, adaptées
aux valeurs modernes et universelles, ne constituent ses principes et ses fondements ».
1. L’État kabyle consacrera le respect des Droits Humains, sans distinction de sexe, de race, de langue
ou de religion. Par conséquent, le statut personnel sera uniquement régi par des lois civiles
égalitaires.
2. La liberté de conscience et la liberté de culte seront garanties par l’État kabyle. La laïcité y sera
consacrée en vertu des valeurs de liberté et de respect, incarnées par le précepte ancestral de «
Jmaε Liman ». Les religions et les croyances relèveront du domaine privé et strictement individuel.
5. La Kabylie restera solidaire avec les Amazighs, avec les autres peuples d’Algérie et tous les peuples
qui luttent pour leurs droits culturels, identitaires, économiques et politiques.
6. La Kabylie, à travers son État et selon ses intérêts, entend coopérer avec tous ses voisins et les
pays du monde entier.
2. Quelle que soit la forme de l’État qui sera choisie par le peuple kabyle, l’autorité politique sera
exercée de manière démocratique, républicaine et pluraliste conformément aux valeurs kabyles qu’il
convient d’adapter aux exigences modernes.
5. Les Archs et confédérations des Archs, dissouts par le régime colonial français après le soulèvement
de 1871, modernisés sous la forme de gouvernorats, reprendront leur place naturelle dans
l’organisation sociopolitique du pays kabyle. Ils remplaceront les institutions imposées par le régime
d’Alger qui ont pris la relève des « sections administratives des affaires indigènes » d’avant
l’indépendance confisquée.
Chaque village, institution de base du pays kabyle, sera représenté proportionnellement au nombre
de ses habitants à travers des représentants démocratiquement élus par l’instance de base AGRAW
/TAJMAAT.
6. L’État kabyle disposera de ses propres armoiries, de sa propre devise, de son propre drapeau et de
son propre hymne national.
7. Quelle que soit la forme de l’État issue du référendum d’autodétermination, le peuple kabyle
exercera une souveraineté pleine et entière sur son territoire, sur ses ressources et ses richesses
naturelles existantes ou à découvrir.
Chapitre IV : Modalités
1. L’État Kabyle sera proclamé à l’issue d’un référendum sur l’autodétermination organisé en Kabylie,
sous garantie et contrôle des instances internationales.
3. L’État Kabyle naissant, sera accompagné, le cas échéant, par les instances internationales dûment
sollicitées pour une période de transition.
4. Enfin, une Constituante sera élue pour rédiger la future Constitution kabyle sur la base du choix
exprimé par le peuple kabyle à l’issue du référendum.
et porte, défend et développe les thèses du MAK. Il s’interdit par son comportement de porter
atteinte à l’image du MAK. Il paie sa cotisation mensuelle et se réunit régulièrement dans son comité
de base (Tajmaat). Il répond présent à chaque action à laquelle appellent les instances nationales
ou locales du mouvement. Il est la fierté de la structure et celle de toute la Kabylie.
1er Al : le militant a le droit à la considération, l’information et la consultation dans toutes les
décisions.
Art. 10. – Tajmaat : Comme le village est l’instance de base de la Kabylie, le MAK a sa propre
Tajmaat dans chaque village, chaque quartier dans les villes. Elle se réunit une fois par mois pour
étudier, commenter et décider d’agir en fonction de l’actualité locale. Si les positions et les décisions
des instances supérieures ne lui paraissent pas répondre aux attentes des militantes et des militants,
il rédige des pv de réunion et un rapport un rapport, si nécessaire, à qui de droit avec copie à
l’ensemble des instances qui lui paraissent concernées. Elle est dirigée par un Imdebber assisté d’un
trésorier et d’un secrétaire.
Art. 11. – La coordination intervillageoise, l’interquartier ou Aseqqamu n tudrin, n temdint.Les
comités de villages d’une municipalité, ceux d’une ville sont liés par une coordination qui se réunit
une fois tous les trois mois. Elle est composée de l’Imdebber de chaque Tajmaat et de ses assistants.
La limite géographique de cette coordination est l’actuel territoire de la commune auquel
appartiennent ces villages ou quartiers
1er al. – Elle est présidée par un Aqerru, assisté d’un trésorier et d’un secrétaire, ainsi que d’au
moins un adjoint par poste de coordination élu parmi ses membres pour un mandat d’un an.
Les responsables ne doivent pas être issus du même village, du même quartier.
2e al. – Chaque Tajmaat y présente son rapport d’activité mensuel dans lequel sont notés les
effectifs, les cotisations ainsi que les actions menées sur le terrain, les questions tranchées ou
en suspens, les souhaits des militantes et des militants, ainsi que ceux des villageois.
Art.12. – Ces coordinations, si elles le souhaitent, peuvent créer un Conseil régional ou Arch selon
leurs affinités. Il a pour objet une meilleure prise en charge de leurs soucis militants et de mieux
répondre aux besoins de la mobilisation de la société en faveur de la nécessité d’un État régional
kabyle démocratique.
Art. 13. – Chaque instance est dotée de l’autonomie locale pour son programme d’action et sa prise
de décision. Cette dernière ne doit en aucune façon être invoquée contre une décision des instances
nationales (Agraw aghelnaw et Aseqqamu n tqacuct ou de l’Ameqran). Le principe d’autonomie locale
ne doit pas non plus soustraire chaque instance à son devoir de solidarité avec la direction du MAK
et de ses décisions.
Chapitre III. – Structures en dehors de la Kabylie
Art. 14. – Le MAK crée des structures qui prolongent son action en dehors de la Kabylie. Que ce soit
à l’échelle de l’Algérie ou à l’étranger, le MAK se dote de comités ou d’organisation à l’échelle d’un
pays, d’une aire géographique ou d’un continent.
1er al. – Ces structures sont dotées de leur autonomie financière et sont, malgré les statuts
des pays d’accueil, liées organiquement au MAK de Kabylie. Elles en sont le soutien et le
prolongement.
Chapitre IV. – Finances
Art. 15. – Les cotisations militantes sont réparties comme suit : un quart est laissé à l’instance de
base, un quart à l’instance supérieure et la moitié est remise à la trésorerie centrale du MAK.
Chapitre V. – Conseil des sages ou Agraw n yemgharen
Art. 16. – Agraw n yemgharen est l’instance disciplinaire du Mouvement. Elle est indépendante du
Secrétariat exécutif. Ses membres au nombre de cinq, sont élus, par le conseil national, parmi les
militants n’occupant aucun poste de responsabilité, mais répondant aux critères de sagesse, de
mesure et de pondération ainsi que de compétence. Son mandat est de quatre ans. Il est installé au
plus tard un an après le congrès ordinaire. Sa mission est de sanctionner les manquements au
Règlement intérieur. Il est saisi autant par les militants que les responsables. Il peut également
s’autosaisir selon des modalités définies par le Règlement intérieur.
D’un côté, la Kabylie qui avait son organisation propre avant la colonisation française de 1830 [1] et
contre laquelle butait déjà la Régence Turque d’Alger, croyait soit en un nouvel État algérien basé sur
l’autonomie des Wilayas [2] de la guerre d’indépendance, soit en une Algérie confédérale dans laquelle
la citoyenneté serait aux antipodes des « deux collèges » de la période coloniale qui discriminait les «
indigènes » au profit des Européens. Bref, elle croyait en un possible recouvrement, ne serait-ce que
partiel, de sa souveraineté perdue face à la France.
La guerre d’Algérie lancée le 1er novembre 1954 et sa Déclaration étaient davantage dictées par
l’urgence historique qu’il y avait à mettre fin au système colonial que par la restauration d’un mythique
État algérien. C’est en son nom que les berbéro nationalistes de 1949 furent sacrifiés et que la question
de l’identité algérienne fut évacuée ; et c’est encore en son nom qu’ont étés commis les premiers
assassinats politiques avec ceux de Bennai Ouali, Mbarek Ait-Manguellat et Amar Ould Hamouda [3].
Suivront ceux de Abane puis de Krim et de bien d’autres encore…
L’avenir de liberté était mal défini. Pire ! Il n’a été à aucun moment discuté entre les rédacteurs de la
Déclaration du 1er novembre 1954 qui n’énumère que des principes généraux susceptibles d’entraîner
le reste des régions du pays autres que la Kabylie et les Aurès qui étaient déjà prêts. L’essentiel était de
déclencher un processus de violence armée devant mener, à terme, à l’indépendance de l’Algérie.
Les problèmes politiques internes étaient différés sine die. Le Congrès de la Soummam, tenu en Kabylie
en pleine guerre et sur initiative d’un kabyle, Abane Ramdane, était préoccupé par les mêmes urgences
et il fut contesté dans son fond comme dans sa forme par les adversaires déjà déclarés de la Kabylie et
dont certains, même après avoir accédé à la magistrature suprême, en récusent à ce jour l’esprit et les
termes.
Cette opposition n’avait pas empêché la Kabylie de s’engager corps et âme dans la guerre d’indépendance
jusqu’à son terme, le 19 mars 1962.
C’était à ce moment-là que les responsables politico-militaires kabyles, ayant survécu à plus de sept ans
de guerre, réalisèrent que leur idéal de liberté pour lequel la Kabylie avait tant donné, était en train de
leur échapper. Ils engagèrent une nouvelle guerre contre le nouvel État algérien sous la bannière du FFS
et de son leader charismatique Hocine Ait Ahmed, et sont qualifiés, par les tenants du régime, comme
les berbéristes de 1949, de « sécessionnistes » et de « séparatistes ».
Après leur défaite face au régime d’Alger, les Kabyles ne se sont jamais reconnus dans l’État algérien
qui se confond avec son pouvoir et seront toujours étiquetés comme « ennemis intérieurs », séparatistes,
sécessionnistes, voire même « agents du colonialisme ». Quel triste et amère constat quand on connaît
le sacrifice auquel a consenti la Kabylie pour la libération de l’Algérie.
Aussi, depuis « l’indépendance de l’Algérie », la Kabylie tourne délibérément le dos au pouvoir algérien
et à ses institutions oppressives. Luttant pour son identité, sa langue et sa culture dans un nouveau pays
qui la nie et dans lequel elle est minoritaire, elle aspire à la démocratie et au respect des droits humains
susceptibles de lui garantir un minimum d’espace de survie. C’est ainsi que la Kabylie a porté les coups
de boutoirs les plus décisifs au parti unique à travers le « printemps berbère » [4] d’avril 1980 et la
création de la 1ère Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme [5].
Après 1989, la Kabylie est de nouveau isolée et son rêve de fraterniser avec une Algérie ouverte et
démocratique s’envole en fumées de feux de pneus et de barricades, de grèves générales, de sit-in, de
matraques et de cette répression permanente qui la marque au fer pour, au moins, un siècle encore.
La Kabylie refuse de se dissoudre, dans une Algérie raciste, intégriste se définissant comme Arabe,
antichambre d’une Algérie fasciste et arabo-islamiste à laquelle on arrive ces derniers temps. Ce refus
s’est manifesté par la marche du 25 janvier 1990, le boycott scolaire de 1994/95, la révolte ayant suivi
l’assassinat de Matoub Lounès le 25/06/1998, le massacre du « printemps noir » de 2001 [6] et la
marche historique du 14 juin 2001 qui a regroupé pas moins de deux millions de kabyles. Depuis près
de 20 ans maintenant, la Kabylie manifeste son désaccord politique avec Alger par le BOYCOTT
SYSTÉMATIQUE DE TOUTES LES ELECTIONS (Référendums, présidentielles, législatives ou élections
générales).
Du côté de l’État algérien, les actes sont plus graves. En héritant de l’État colonial français, le régime
algérien en a prolongé les pratiques, les méthodes, les visions jacobines et les réflexes colonialistes, du
moins envers les Kabyles dont l’identité, la langue et la culture sont déclarées subversives [7] et sont
férocement combattues.
Le pouvoir algérien s’est donné pour objectif leur extinction définitive en mettant en place une politique
de génocide culturel à travers l’arabisation de leur école qui n’a entrouvert ses portes (à la langue «
amazighe » et non pas à la langue kabyle) que depuis 1996. La Constitution algérienne ne l’a intégrée
qu’en 2002 en tant que « langue nationale » et non officielle, sans que cela ne se traduise par un
changement réel de la situation linguistique [8] dans les institutions.
La politique de discrimination des « deux collèges » sur la base de l’identité culturelle tant décriée
pendant la période coloniale est ainsi largement reconduite depuis 1962. Les Kabyles sont des sous-
citoyens sur leur propre terre. Ils sont, emprisonnés, torturés, surveillés, provoqués, insultés, rackettés,
assassinés et désignés à la vindicte nationale pour leur attachement à leur personnalité exclue de
l’identité algérienne.
Jusqu’ici, tous ceux qui ont eu à présider aux destinées de l’Algérie ont poursuivi inlassablement une
politique de dépersonnalisation de la Kabylie pour en finir avec son identité millénaire à travers une
arabisation toujours recommencée et toujours plus sophistiquée. Ils n’ont jamais hésité à réprimer,
assassiner, emprisonner et torturer des opposants ou des manifestants attachés à leur identité kabyle.
La résistance insoupçonnée de la Kabylie à ces assauts décuple à chaque fois la hargne des gouvernants
à frapper plus fort, à aller plus loin dans leur hostilité et leur volonté de détruire les structures
économiques, sociales et culturelles kabyles. Même leurs oliveraies n’y échappent pas et sont
volontairement incendiées chaque été au napalm par l’armée algérienne.
Depuis une dizaine d’années, nous en sommes arrivés au quadrillage militaire de la Kabylie. Est-ce pour
prévenir des intentions qu’elle n’a pas ou pour les susciter ? Quoi qu’il en soit, le pouvoir algérien, son
armée et sa gendarmerie seront les seuls responsables de toute nouvelle flambée de violence en Kabylie.
On le voit, les suspicions et les méfiances mutuelles sont l’expression d’un compagnonnage mortifère où
l’engrenage de la défiance a mené les deux parties à un point de non-retour. Le pouvoir algérien veut
en découdre avec la Kabylie.
Les Kabyles n’ont plus confiance en l’État algérien quelles que puissent être ses déclarations qui sont
immédiatement contredites par ses actes.
On n’effacera pas d’un coup d’éponge tant de décennies de souffrance, de discrimination, de meurtre et
d’injustice à l’encontre d’un peuple.
Un peuple a toujours une mémoire. La nôtre, encore fraîchement meurtrie, nous interdit d’oublier les
crimes commis contre la Kabylie de 1949 à 2001, en passant par 1963 et 1980. Rien ne pourra résoudre
le problème kabyle sans justice et réparation pour tous les crimes commis contre la Kabylie.
Il est vital d’éviter l’usage de la force et les dérives de la violence pour résoudre dans le sens de l’Histoire
et des droits reconnus à chaque peuple, la question kabyle.
En cas de doutes sur l’aspiration de la Kabylie à prendre en main son destin, nous proposons la tenue,
le plus tôt possible, d’un référendum précédé d’un débat dans tous les villages et cités de la Kabylie.
Pour tout démocrate, le verdict des urnes est la seule façon de connaître la volonté d’un peuple.
[1] Il est à noter que la Kabylie a fait l’objet de plusieurs expéditions coloniales et fut conquise en 1857
après la défaite de Fadhma N Soumer, soit 27 ans après Alger.
[3] Premiers assassinats politiques ordonnés par la direction politique du F.L.N. en 1956
[5] Créée en juin 1985, la plupart de ses fondateurs sont issus du Mouvement Culturel berbère
[6] Le massacre du Printemps Noir de 2001 a occasionné 127 victimes pour lesquelles une plainte sera
adressée à la Cour Pénale Internationale, le Rapport Issad, pourtant accablant contre la gendarmerie
algérienne, n’ayant eu aucune suite.
[7] Discours du président Chadli Benjedid au lendemain du 20 avril 1980 où il définissait la question
kabyle comme un « vestige des pères blancs » et une création du colonialisme français.
[8] La langue kabyle est strictement interdite d’usage dans tous les domaines : administratifs, juridiques,
scolaires etc.
C’est un mouvement d’essence démocratique et pacifique qui fonde son action sur les principes universels
de tolérance et de respect des Droits de l’Homme et des Droits des Peuples.
N’ayant pas pour objectif la conquête du pouvoir, ni la participation à son exercice, le MAK ne présentera
aucun candidat à quelque élection que ce soit.
Conformément à la résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970, intitulée « Déclaration relative aux
principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États
conformément à la Charte des Nations-Unies » (La création d’un Etat souverain et indépendant, la libre
association ou l’intégration avec un Etat indépendant ou l’acquisition de tout autre statut politique
librement décidé par un peuple constituent pour ce peuple des moyens d’exercer son droit à disposer de
lui-même), l’indépendance et l’autonomie peuvent être la concrétisation d’une forme
d’autodétermination et d’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Le Concept du droit à l’autodétermination a donc pour la période actuelle au moins deux avantages que
la base militante et le citoyen kabyle comprennent aisément :
2. Il ouvre tous les possibles qui peuvent se résumer, pour l’avenir politique de la Kabylie, aussi bien
au statu quo qu’à l’évolution vers une gouvernance kabyle dans le cadre interne de l’Algérie
2. Quelle que soit la forme de l’Etat qui sera choisie par le peuple kabyle, l’autorité politique sera
exercée de manière démocratique, républicaine et égalitaire, conformément aux valeurs ancestrales
kabyles qu’il convient simplement d’adapter aux exigences modernes. Instruit par sa douloureuse
expérience après la guerre d’Algérie, le peuple kabyle ne saurait quitter une dictature pour en
rejoindre une autre.
5. Les Archs et confédérations des Archs, dissouts par le régime colonial français après le soulèvement
de 1871, reprendront leur place naturelle dans l’organisation sociopolitique du pays kabyle. Ils
remplaceront les institutions imposées par le régime raciste d’Alger qui ont pris la relève des «
sections administratives des affaires indigènes » d’avant l’indépendance confisquée. Chaque village,
chaque quartier (institutions de base du pays kabyle) seront représentés proportionnellement au
nombre de leurs habitants à travers des représentants démocratiquement élus par l’instance de
base AGRAW /TAJMAAT.
6. L’Etat kabyle disposera de ses propres armoiries, de sa propre devise et de son propre drapeau.
7. Dans tous les cas de figure à l’issue du référendum, les domaines de compétence de l’Etat kabyle
comprendront tous les domaines de la vie quotidienne ; notamment ceux ayant trait à la sécurité
civile, à l’éducation, à la culture, à la santé, à la justice et aux droits humains, à l’information et aux
médias, aux transports et à leurs infrastructures, aux finances et à la fiscalité, au budget et à
l’économie en général, à l’environnement, à l’aménagement du territoire et à l’exploitation des
ressources et des richesses naturelles. Quelle que soit la forme de l’État issue du référendum
d’autodétermination, le peuple kabyle exercera une souveraineté pleine et entière sur ses ressource
et ses richesses naturelles existantes ou à découvrir.
Porter la question kabyle devant les institutions internationales à travers une action diplomatique du GPK
pour arracher le droit du peuple kabyle à disposer de lui-même.
Désobéissance civile et rejet de toute élection en Kabylie jusqu’à l’organisation d’un référendum
d’autodétermination de la Kabylie
Consultation de la population par pétition et par voie référendaire.
Mise en place d’institutions citoyennes kabyles pour pallier aux institutions algériennes rejetées en
Kabylie.
Auto-affirmation culturelle par l’instauration d’un enseignement du kabyle dans les écoles, collèges et
universités de Kabylie.
Usage du kabyle dans l’espace public (panneaux de signalisation, frontons des édifices publics...).
2. La forme de l’Etat kabyle (Etat Autonome, ou Indépendant) sera définie par le peuple kabyle selon
le statut politique qu’il aura librement et souverainement choisi.
3. Les modalités de mise en œuvre du référendum d’autodétermination seront négociées avec l’Etat
algérien, sous l’égide et le contrôle des instances internationales, par des représentants , issus de
tous les Archs de Kabylie, élus à cet effet au cours du Congrès national kabyle qui sera convoqué,
comme déjà annoncé, à l’initiative conjointe du MAK et du GPK.
4. Enfin, une Constituante sera élue pour rédiger la future Constitution kabyle sur la base du choix
exprimé par le peuple kabyle à l’issue du référendum.