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Séance 3
→ C’est dire donc que le mot art existe bel et bien dans les langues
africaines ; seulement les Africains « ne développent pas la même notion
d’art » que les Occidentaux ou les Asiatiques.
Certains penseurs ont insisté sur l’aspect conceptuel pour établir une classification
des appréciations esthétiques en Afrique :
Il nous rappelle que chez les Wolofs, les termes « târ » et « rafet », « beau » et «
beauté », désignent, de préférence, un homme ; tandis que « dyêka », « yèm » et
« mat », qu’il traduit par « qui convient », « qui est à la mesure de », « qui est
parfait », s’emploient pour l’œuvre d’art.
→ Michel Leiris, « Les nègres d’Afrique et les arts sculpturaux », in Originalité des
cultures : son rôle dans la compréhension internationale, UNESCO, Paris, 1954, pp.
336-373
Il souligne que pour les Bambara, le mot « nyi » désigne indifféremment bon ou beau
et que pour les Daza du Sahara Central, « gale » signifie bon, « ngala » : joli et
« genaso », laid. Il définit l’esthétique africaine en s’appuyant sur la mise en œuvre
d’enquêtes sur l’identité du sculpteur, les conditions de son travail et de sa formation,
sa situation dans la société, les jugements portés sur ses œuvres par ses acquéreurs
ou utilisateurs.
→ Memel-Foté H., « La vision du beau dans la culture négro-africaine », in
Fonction et signification de l’art nègre dans la vie du peuple et pour le peuple,
Actes du colloque du premier festival mondial des arts “nègres”, Présence
africaine, 1967.
Il nous apprend que le beau chez les Agni se dit « Klamâ », chez
les N’Zema « klinmâ », chez les Baule « krêmâ » et chez les
Bete « guinanâ ».
Dans la communication qu’il a présentée au Premier Festival
Mondial des Arts Nègres à Dakar, il rend compte de l’enquête
linguistique à laquelle il s’est livré en Côte d’Ivoire, chez les
trois grands groupes culturels Akan, Krou et Mandé et montre
que ces peuples entretiennent le concept de la beauté en soi.
→Engelbert Mveng, « Problématique d’une esthétique
négro-africaine », in Éthiopiques, n°23, 1975