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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université Larbi Ben M’Hidi * Oum El Bouaghi *


Faculté des Lettres et des Langues

Département De Français
Mémoirede Master

Thème :

L’effet-personnage dans Le fleuve détourné de


Rachid Mimouni

Présentée par : Sous la direction de :

 Bourmoum Lemya .  Mr. NABTI Amor .

Devant le jury :
 Président :
 Rapporteur:

 Examinateur :

Promotion : 2013-2014

1
Dédicace :

A celui qui m’a indiqué la bonne voie, qui attende patiemment le fruit de son
éducation, qui a toujours garni mes chemins de force et de lumière … mon cher
père.
A la plus belle perle au monde … ma tendre mère .pour ses encouragements,
ses conseils et sessacrifices. J’espère qu’elle trouvera dans ce travail ma
profonde reconnaissance et mon grand amour pour eux.
Au plus cher au monde, mes frères Rafic et, Sami.
A mes sœurs : Amel, Zineb.
En leurs souhaitant tout le bonheur.
A toute ma famille pour l’amour et le respect qu’ils m’ont toujours accordé.
A mes meilleurs amis :Soumia , Sonia .fella .
A toute personne qui m’a aidé à franchir un horizon dans ma vie.
Aimablement . . .

2
Remerciements
Je tiens à exprimer vivement mes remerciements, les plus respectueux et
sincères à :
Mon directeur de recherche, monsieur NabtiAmor,.Pour avoir dirigé ce travail.
A tous les enseignants qui ont participé à notre formation.
Mes remerciements s’adressent également à monsieurs les membres de jury qui
ont accepté d’évaluer mon travail.

3
Table des matières
Introduction ……………………………………………………………….
Chapitre I : des repères théoriques
I-1-Qu’est-ce qu’un personnage ?..................................................................

I-2- Les propriétés d’un personnage de fiction…… ……………………………

I-3 le personnage selon Philippe Hamon………………………………………..

Chapitre II : les caractéristiques du personnage narrateur et personnages connexes


II-1- les personnages principaux :

II-1-1-Le personnage principal (le narrateur)…………………………………..

II-1-2-Vingt-cinq………………………………………………………………

II -1-3-Omar……………………………………………………………………..
II -1-4-L’administrateur…………………………………………………………

II -1-5-Houria…………………………………………………………………….

II-1-6-L’écrivain…………………………………………………………………

II -1-7-Fly-tox……………………………………………………………………

II -1-8-Rachid le sahraoui……………………………………………………….
II-2- les personnages secondaires :
II-2-1- Mohamed……………………………………………………………………
II-2-2- Le Messie ………………………………………………………………………..
II-2-3-Ahmed……………………………………………………………………………..
II-2-4-Si Mokhtar………………………………………………………………………..
II-2-5-Messaoud ………………………………………………………………………..
II-2-6-Si chérif …………………………………………………………………….
II-2-7-Salah …………………………………………………………………………………
II-2-8-Rabah ……………………………………………………………………………….
II-2-9-Yzid……………………………………………………………………………….
II-2-9-Said………………………………………………………………………..

4
II-2-10-Akli……………………………………………………………………………………
II-2-11-Fatima……………………………………………………………………………….
II-2-12-Ali le fils de l’imam ……………………………………………………….
ChapitreIII :L’analyse sémiologique du personnage selon Philippe Hamon

III-1- l’être ………………………………………………………………………..

III-2-le faire………………………………………………………………………………….

Conclusion…………………………………………………………………………

5
Introduction

Durant les années cinquante, le contexte historique du pays a subi la frappe


coloniale ce qui a provoqué le cadre intellectuel notamment chez les écrivains, l’encre
de prendre la plume face à l’envahissement colonial plus tard s’appellera la littérature
d’expression française.

La littérature maghrébine d’expression française issue d’un croisement qui s’est


effectué entre la langue française et l’ensemble des strates culturelles qui se sont
accumulées, au Maghreb, durant les diverses invasions.

La littérature maghrébine de la langue française a pour maitre mot depuis les


années cinquante. L’engagement que ce soit pour dénoncer la colonisation.la
corruption et les déceptions de l’indépendance ou le terrorisme. Des les années
1950.des livres marquants paraissent : Mouloud Feraoun publia le fils du pauvre
(1950), Mohamed Dib s’est fait connaitre par la grande maison (1952), mouloud
Mammeri par la colline oublié (1952).

M. Lachref a bien dit :« cette littérature va refléter, pour la première fois dans
les lettres française une réalité qu’aucun écrivain, même camus n’avait eu le courage
de Traduire »1.

Mouloud Mammeri a affirmé que : la littérature algérienne d’expression


française n’est pas un condamné à mourir jeune »2

L’œuvre maghrébin francophone devient aujourd’ hui un excellent outil de

Communication pour faire connaitre l’opinion publique du peuple, le texte maghrébin

francophone devient une copie de la réalité sociale par ses sensations, se sentiments,
ses images et par son honnêteté et sa crédibilité qui reste exemplaire, mais aussi par le
combat de plus en plus féroce de ses écrivains qui ne cesse pas de s’engager dans

L’aventure d’écriture surtout vers la fin des années soixante et le début des années

1
Littérature algérienne d’expression française, un article de source internet
http://parler-francais.forumactif.fr
2
Littérature algérienne ; un article sur http://niarunblog.unblog.fr
6
Soixantedix, où cette littérature à continuer d’exister et surtout à se renouveler, pour
dénoncer les déceptions de l’indépendance.

Cette littérature qui a gardé la langue de l’occupant à cause de l’incapacité de

s’exprimer en arabe vers la fin des années soixante, est devenue un miroir fidèle qui

reflète la réalité de la société algérienne après l’indépendance .

A cet égard ; le fleuve détourné constitue une image fantastique qui décrit une
réalité Inexprimable ce roman est l’un des plus connus de célèbre écrivain Rachid
Mimouni.

Rachid Mimouni c’est un écrivain algérien, né le 20 novembre 1945 à


Boudouaou (alma, à 30 km à l’est d’Alger)3. Il est issu d'une famille paysanne pauvre.
Malgré son enfance maladive (douleurs aux articulations), il a réussi dans ses études et
accède au cycle supérieur.

Étudiant à Alger, il obtient sa licence en sciences commerciales en 1968. Après


un bref passage par le monde professionnel (assistant de recherche), Mimouni part au
Canada pour terminer son post-graduation, à l'École des hautes études commerciales
de Montréal. Il étudie les sciences à l'Université d'Alger avant d'enseigner à l'École
supérieure de commerce d'Alger.

À partir de 1976, il enseigne dans cette même école ; puis après à l'école
supérieure du commerce à Alger, dans les années 1990.

De son vivant, Rachid Mimouni occupait plusieurs postes de responsabilités :


membre du conseil national de la culture, président de la fondation Kateb Yacine,
président de l'avance sur recettes et vice-président d'Amnesty International.

après l’apparition de son essai (de la barbarie en général et de l’intégrisme en

particulier) Rachid Mimouni est menacé par les intégristes, en 1993 il a quitté sa

résidance de Boumerdes à 50 km à Alger et part pour s’installer à Tanger au Maroc

3
Rachid Mimouni un article de Wikipédia ; http://fr.wikipedia.org.
7
avec sa famille. Les menaces des intégristes lui obliger de partir rapidement, il répétait
souvent : « si je quitte l’Algérie, je pers mes sources de vie, je ne pourrai plus écrire.4

Rachid Mimouni meurt dans sa chambre d'hôpital le 12 février 1995 à Paris.

Dans notre travail, nous nous sommesintéressés à l’écrivain algérien Rachid


Mimouni auteur mondial, au style particulier et accessible à tous. Rachid Mimouni se
différencié particulièrement des autres écrivains par le fait d’être courageux en relation
intime avec son pays, ainsi que son peuple.

Il est distingué par un style merveilleusement vivant ; la langue utilisée est


simple, claire et compréhensible Mimouni peint la vie, lasociété, la politique et les
relations humaines selon une optique historique et moral qui lui est propre, claqué sur
un idéal d’engagement personnel.

Nous avons sélectionné cet écrivain car il a rempli un grand rôle dans la
littérature algérienne en particulier et la littérature maghrébine en générale .j’aime
aussi Rachid Mimouni et ses écrits romanesques qui nous font vivre des histoires
passionnantes.

En outre, nous avons choisi le roman « le fleuve détourné » de Mimouni parmi


tant d’autres que nous avons lu parce que l’histoire est très intéressante. Elle renvoie à
la période postcoloniale pendant laquelle le peuple algérien a tant souffert.

L’histoire du roman est racontée par le personnage-narrateur (le héros),ce


dernier raconte deux histoires parallèles, celle des prisonniers enfermés dans un camp
et celle de lui -même emprisonné dans ce camp, et qui prétend que sa présence en ce
lieu n’est que le résultat d’un regrettable malentendu, l’histoire des prisonniers offre
très peu de développement narratif ,par contre, celle du narrateur est assez
mouvementée.

Né chez des paysans ,forcé de s’exiler du village à cause de la division des


terres imposée par l’administration coloniale, il doit apprendre le métier de cordonnier

4
Rachid Mimouni ou l’Algérie à travers le cœur et l’esprit – Portrait d’un écrivain
engagé ; http://toutelaculture.com

8
,il épouse Houria laquelle lui donne un fils, recrute par la guérilla algérienne, il
abandonne sa femme enceinte et se retrouve à fabriquer des souliers de maquisard ,il
partit donc à la montagne avec ceux du maquis alors que se levait sur l’Algérie le vent
de l’indépendance, blessé lors d’un bombardement, il perdit la mémoire, ce n’est que
plus tard qu’il rassemble maladroitement les fragments épars de son identité en miette
il décide alors de retourner à son village, donc il est revenu de loin après plusieurs
années d’absence que tout le monde dans son village le tient pour mort, personne ne
l’attend plus : officiellement il a été tué lors d’un bombardement par les forces
française d’un camp du FLN, pendant la guerre d’indépendance .

De retour dans son village, il a tôt fait de constater que sa femme et son fils ont
disparu, qu’on lui a déjà fait une place au cimetière et que personne n’a l’intention de
l’en faire sortir, on avait inscrit son nom sur quelque monument, il s’obstine, veut
régulariser sa situation, avoir ses papiers comme il veut revoir sa femme et son fils
mais rien n’était changé dans son cas, ce personnage passe comme une Ombre à
travers son pays.

La lecture du fleuve détourné nous a conduits à opter de choisir l’effet exercé


par les personnages comme un objectif à aboutir par ce modeste travail De ce fait, les
caractères des personnages dans le roman de Mimouni sont une image Réelle d’une
société dans une époque bien déterminée celle des années soixante-dix et pour le choix
des personnages dans ce roman « le fleuve détourné », pour refléter que dans cet
époque, ils avaient des personnages qualifié et déqualifié.

Le problème qui se pose des lors, comment les personnages représentent-ils une
réalité Quelconque ?

1) Le personnage principal est anonyme, parfois visible et parfois invisible dans le


roman a-t-il des caractères ? Ainsi que les autres personnages connexes .Lesquelles ?

A l’évocation du personnage nous pensons que la représentation de ce dernier


serait une définition descriptive d’une réalité sociale.

Nous tenons pour objectif dans ce travail de

9
-montrer que le personnage dans « le fleuve détourné » reste une donnée essentielle de
La fiction romanesque.

- observer les procédés par lesquels le personnage principal ainsi que les autres

Personnages qui gravitent autour de lui sont caractérisés.

L’outil théorique que nous allons utiliser: c’est l’analyse sémiologique du


personnage selon Philippe Hamon. . Et la méthode que nous allons utiliser c’est
l’analyse littéraire.

Nous allons suivre le plan suivant : dans le premier chapitre de notre projet,
nous Présentons les outils théoriques avec lesquels nous allons travailler, nous allons
essayer De faire une étude définitionnelle de ces outils.

- Dans le deuxième chapitre nous allons cartographier le personnage principal et les


autres personnages connexes qui gravitent autour de lui en dégageant principalement
les caractéristiques propres à chacun d’entre eux.

- Dans le troisième chapitre et le dernier chapitre nous allons faire l’analyse de ces
personnages selon Philippe Hamon.

10
Partie I : des repères théoriques

11
I-1-Qu’est ce qu’un personnage ?

Le mot « personnage » vient du latin « persona »5, il est apparu au xv ème


siècle. Persona c’est une expression employé pour désigner le masque de l’acteur et le
suffixe « age » provient du verbe agere : agir. Le personnage désigne donc le
caractère représenté Par le masque, incarné par un acteur celui qui agit.

À l’origine le terme est utilisé pour indiquer le rôle joué par l’acteur de théâtre,
le terme progresse pour représenter une individualité, une personne, dans une œuvre
de fiction. Le personnage romanesque est une création faite par le romancier, c’est un
être fictif, mais il dépend et traduit une réalité humaine. Avec lui se vérifie
l’avertissement d’Albert Thibaudet : « le romancier authentique crée ses personnages
avec les directions infinie de Sa vie possible, le romancier factice les crée avec la ligne
unique de sa vie réelle, le vrai roman est comme une autobiographie du possible, […]
le génie du roman nous fait vivre le possible, il ne fait pas revivre le réel. »

Les adeptes du nouveau roman vont tenter d’échapper le personnage, de le


remplacer par des choses, enfin de le rendre phagocyté par les objets. Dans une autre
définition Dostoïevski déclare que :

« L’important n’est pas de savoir ce que représente le personnage dans le


monde mais ce que le monde pour le personnage et ce que celui-ci représente pour lui-
même »6

D’autre part, Goldstein déclare :

« Si l’on peut définir le personnage comme la personne fictive qui remplit un


rôle dans le développement de l’action romanesque, on insiste sur sa fonction dans le
récit, sur son faire »7.

5
PERSONNE De l'étymologie à la métaphysique ; http://www.universalis.fr.
6
Bakhtine Michaël, « la poétique de Dostoïevski », paris, seuil, 1970, chapitre 2,
p.82.
7
Christiane Achour et Simone rezzoug, « convergence critique : introduction à la
lecture du littéraire », Alger, office des publications universitaires, 2005, p201.
12
On peut difficilement imaginer un récit sans personnage.il est logiquement le
point central de nombreuses approches du fait littéraire.

Le personnage est un élément important, il renvoie à une représentation


textuelle d’un être humain ou parfois une autre créature, et sans personnage central, il
n y’ a pas un récit.Les écrivains romanesques conviennent que le développement des
personnages est l’élément clé dans la création d’une histoire.

quel que soit son degré de figuration, le personnage a toujours une fonction
référentielle en raison du rôle qu’il joue dans l’univers fictionnel.il présente des
existences dans un récit qu’il contribue à fabriquer, à infléchir , bref à structurer autour
de situation et d’action :

« Tout comme il ne saurait exister de roman sans actions, il ne peut y avoir d’action
sans personnage »8.

Nous pouvons signaler les types des personnages romanesques essentiels, ci-
dessous :

- Les personnages principaux : se sont des personnages centraux, leurs présence est

nécessaire pour le développement et à la résolution du conflit. En d'autres termes,


l'intrigue et la résolution des conflits tournent autour de ces personnages.

- Les personnages secondaires : servent à compléter les personnages principaux et


faire avancer les événements de l’intrigue avant.

- Les personnages dynamiques : un personnage dynamique est une personne qui


change avec le temps, généralement à la suite de la résolution d'un conflit central ou
face à une crise majeure. La plupart des personnages dynamiques ont tendance à être
central plutôt que des personnages périphériques, car la résolution du conflit est le rôle
majeur des personnages centraux.

I-2-Les propriétés d’un personnage de fiction :

Au cours d’un récit de fiction, on attribue un certain nombre de caractéristiques


8
Michel erman, « poétique du personnage de roman », paris, ellipses, 2006, p10.
13
à un personnage. Par exemple, Omar est un garçon de la ville, un adolescent toujours

souriant ….

Par définition, cette liste de propriétés est limitée par ce qui est dit dans le texte. Ce

qui n’est pas le cas des caractéristiques des objets de notre monde et notamment de ses

habitants, les êtreshumains.

En effet, n’importe quel lecteur possède un nombre infini ‘ ou du mon indéfini)

de traits exprimables par des descriptions définies (taille, poids, couleur de ses yeux,

etc…).

C’est pourquoi on a l’habitude de dire que les êtres de fiction sont incomplets.

A partir des propriétés d’un personnage, quelles sont les vérités fictionnelles

que nous nous autorisons lorsque nous parlons d’une œuvre de fiction ?

les trois grandes approches de dicto, que ce soit celle de k. Walton, de currie ou de

Lamarque et Olsen pensent que sur la base de la réalité, il faut accorder la vérité à bien

plus d’énoncés qu’à ce que dit strictement le texte ou à ce qui en devait directement.

« Que les personnages (defiction) ont du sang dans les veines,parce que ce sont des

gens même si leur sang n’est jamais mentionné,décrit,montré ou peint.il est fictionnel

dans la grande jatte (de Seurat ) que le couple qui promène mange,donne,travaille et

joue ; qu’ils ont des amis et des rivaux,des ambitions, des satisfactions et des

déceptions ; qu’ils vivent sur une planète qui tourne sur son axe et autour du soleil

(…) et ainsi de suite »9

Les propriétés et les actions des êtres de fiction sont nécessairement


incomplètes au regard de la densité de ce qui existe et de la succession ininterrompue
des événements dans la réalité .Currie propose vaguement de s’en tenir aux «
inférences raisonnables », car il pense qu’il y a des degrés de vérité dans la fiction.

9
Lorenzo Menoud. « Qu’est ce qu’un personnage »
14
En plus, les objets de la fiction sont bien intensionnels, c’est-à-dire qu’ils ne dépendant

que des signes linguistiques employés pour les décrire dans une énonciation fictive.

I-3-L’analyse sémiologique du personnage selon Philippe. Hamon

La typologie du personnage fluctuante, n’a jamais fait arrêter, quand on


parcourt la littérature sur le personnage beaucoup de questions sont soulevées dans la
mesure où il est à la fois le lieu d’un « un effet de réel « important d’un « effet de
moral », et d’un « effet de personne »et aussi un « effet psychologie » ...

Cependant, la célébrité d’une critique psychanalytique où se confondent


continuellement les notions de personne et de personnage a conduit Philipe Hamon é
élaborer une approche de type sémiologique tout en considérant le personnage non
plus comme étant une personne mais un signe du récit qu’il se prête à la même
qualification que les signes de la langue.

Pour Hamon, il faut d’abord classer le signe en conformité aux catégories


suivantes :

a)catégorie des personnages référentiels10 : personnages historiques ( émir


Abdelkader dans Nadjma de Kateb Yacine, napoléon 3 dans les rougonMacquart
…..)méthodologiques ( vénus, Zeus…),allégoriques (l’amour, la haine …),au sociaux (
l’ouvrier ,le syndicaliste, le paysan …).tous désignent un type de valeur (la résistance,
la révolution…),ils renvoient à un sens plein et fixe immobilisé par une culture, à des
rôles ,des emplois stéréotypés, et des programmes ,cependant ces personnage sont
lisibles surtout aux lecteurs qui partage la même culture .

incorpés à un énoncé, ils serviront souvent « d’ancrage » référentiel tout en


renvoyant au grand texte de l’idéologie, des clichés ou de la culture, ils sont ce que
Barthes appelle « un effet de réel » et dans de nombreux cas participeront à la
désignation automatique du héros.

10
Benachour Nedjma ; séminaire de master : sciences des textes littéraire .université
mentouri 2013.
15
b)catégorie des personnages embrayeurs11 : ils désignent la place de l’auteur,
du lecteur ou de leurs délégués (personne « porte parole ») dans le texte, chœurs de
tragédies antiques, interlocuteursocratiques, personnage d’impromptus, conteurs et
auteurs intervenant, personnages de peintres, d’écrivains ,d’artistes, debavards, de
narrateurs-témoins,d’observateurs,etc.

parfois, leproblème de leur détermination sera difficile parce que la


communication peut êtredifféré, divers effets de brouillage ou de masques peuvent
venir perturber le décodage direct de « sens »et tels personnages ( il est nécessaire de
connaitre les présupposés, le contexte prioritairement ;en prenant un exemple l’auteur
peut être présente derrière un « il » que derrière un « je »,derrière un personnage sous
–qualifié que derrières un personnage surqualifié ) ;le problème repérage du héro .

c) catégories des personnages anaphores12 : selon Hamon ces personnages


« tissent dans l’énoncé du réseau d’appels et de rappels a des segments d’énoncés
disjoints et de longueurs variables (un syntagme, un mot, paraphrase …) » ils
rappellent donc des données importantes ( fonction cohésive ) ou préparent la suite du
récit ( fonction organisatrice ).ils sont en quelque sorte les signes mnémotechnique du
lecteur, personnage des historiens, personnages d’enquêteurs, de biographes, de divins,
de prophètes, personnages de prédicateurs, personnages doutés de mémoires,
personnage qui sèment ou interprètent aide à comprendre des indices, etc.la prédiction,
le flash-back ,le souvenir, le rêve prémonitoire, la scène d’aveu ou de confidence, la
citation des ancêtres ,la lucidité.

Hamon souligne qu’un même personnage peut faire partie simultanément, ou en


alternance de plus d’une des ces catégories.il précise dans don ouvrage « en tant que
concept personnages du même genre) ».13

En effet, Philipe Hamon retient trois champs d’analyse :

1- L’être :14

11
Ibid.
12
Benachour nedjma . Op.cit
13
Hamon.ph, pour un statut sémiologique du personnage, poétique du récit 1977 ;
paris, Seuil, p .124 p ,125 .
16
L’être du personnage est l’ensemble de ses propriétés c’est-à-dire son portrait
physique et les différentes qualités que lui prête l’auteur (leromancier), cependant son
être est très attaché aux aspects du personnage : de son faire, de son dire, ou de son
rapport aux lois morales.

Personnage sexe origine idéologie argent


Ahmed + + + --
said
fatima -
Akli + - - +
salah - +

Nous constatons que l’être du personnage protagonistes diffère de celui des


autres personnages.

2-le faire :15

Le faire du personnage est l’ensemble des actions menées par celui-ci


constituant la base de l’intrigue. Le personnage joue un rôle effectif dans le récit, il
remplit un nombre de fonctions, donc il passe de l’être au faire (de la description à la
narration).

Hamon affirme que le faire du personnage est étroitement lié à son être, ce
dernier ne résulte que d’un faire antérieur ; de même que le faire présent détermine
l’être futur du personnage repose sur ce que Hamon appelle :

1/les rôles thématiques : ils sont nombreux mais l’analyse tient surtout compte
de ceux qui renvoient aux actions narratives capitales.

Les rôles thématiques importants sont les « axes préférentiels », ils aident à
comparer les personnages entre eux ils renvoient à des thèmes généraux tels le sexe,

14
Benachaur Nedjma , séminaire de master : sciences des textes littéraires ,université
mentouri ;2013
15
Benachaur Nedjma , Op , cit
17
l’origine géographique, l’appartenance idéologique ou politique peut être aussi
explicite.

2-les rôles actantiels: c’est à partir des travaux de Greimas qu’on peut les
comprendre ; Greimas propose une autre grille dite « modèle actanciel ».chez Greimas
le mot personnage connoté psychologiquement cède la place au mot « un acteur »; les
acteurs sont repartis en classe d’actant anthropomorphe « un portrait humain » ou non
anthropomorphe. Cependant, un actant peut représenter plusieurs acteurs et
inversement.

Par ailleurs, les rôles actantiels se répartissent en trois axes sémantiques : le


savoir, le vouloir (le désir), le pouvoir.

3) l’importance hiérarchique :

Il s’agit d’identifier la classification du personnage principale qui se distingue


des autres personnages par sa « sa qualification, sa distribution, son autonomie et sa
fonctionnalité, il est l’objet d’un pré désignation conventionnelle et d’un commentaire
explicite ».16

Philippe Hamon définit ces traits comme « des procédés différentiels, donc
repérable et enregistrable à l’analyse immanente de l’énoncé et servant à designer le
héros »17

Ainsi le personnage principale se distingue par :18

1. la qualification différentielle :

Le personnage se définit dans un champ d’étude complexe par certain nombre


de qualification que possèdent ou ne possèdent à un degré moindre les autres
personnages de l’œuvre.

16
Philippe Hamon, cite in c Amina bekkat et Christiane Achour ; clefs pour la lecture
des récits ; convergences critique ; édition du tell, 2002, p 45
17
Philippe Hamon, pour un statut sémiologique du personnage, paris, seuil ;
1977.P.154
18
Ibid .154
18
2-la distribution différentielle :

Le personnage principal apparait souvent et au moment stratégique du récit. « il


s’agit là d’un mode d’accentuation purement quantitatif et lactique jouant
essentiellement sur :

- apparition aux moments - apparition à un moment

Marqué

Marqué du récit

- apparition fréquente - apparition unique ou épisodique

3-l’autonomie différentielle :

Le protagoniste est marqué par son indépendance par rapport aux autres
personnages « certains personnage apparaissenttoujours en compagnie d’un
ouplusieurs autres personnages …alors que le héros apparait seul »19

4 - la fonctionnalité différentielle:

Le personnage principal effectue des actions qui font évoluer le récit, à ce sujet

Philippe Hamon annonce :« le héros est enregistrer comme tel à partit d’un
corpus déterminé à postériori ; une référence à la globalité de la narration et à la
somme ordonnancé fonctionnels dont il a été le support »20

5 - la pré-désignation conventionnelle :

Le genre du récit joue une fonction importante dans le choix du personnage.


Ainsi dans le théâtre, l’usage des costumes, des masques, d’un type de phraséologie
permet d’identifier rapidement le héros.

6- le commentaire :

Le héros est qualifié comme tel par le narrateur ou par d’autres personnages.

19
Ibid .P ,155
20
Ibid .P 165
19
Analyse sémiologique du personnage selon f. Hamon21

L’être Le faire L’importance hiérarchique


*les rôles thématiques *la qualification
*le nom différentielle
*les dénominations *les rôles actantielles *la distribution
*le portrait différentielle
-le corps -savoir *l’autonomie différentielle
-l’habit *la fonctionnalité
-la psychologique -vouloir différentielle
-le biographique *la pré-désignation
-pouvoir conventionnelle
*le commentaire explicite
du narrateur

21
Benachour Nadjma , OP . Cit .
20
Partie II : les caractéristiques du
personnage principal et les personnages
connexes

21
II-1-Les personnages principaux :

II-1-1-le personnage principal (le narrateur)

C’est un personnage qui a beaucoup sacrifié pour la libération de son pays.


Dans le présent, il fait preuve d’un invraisemblable sacrifice, d’un patriotisme à toute
épreuve pour servir le pays indépendant.Il a souffert de la bureaucratie et du pouvoir
autocrate qu’a vécu tout le peuple algérien pendant cette époque.

Dans « Le fleuve détourné », le personnage principal,rencontre une hostilité


ouvertement déclarée, bien qu’il soit un ancien maquisard .C’est que, entre temps,
l’environnement social aura été totalement et négativement changé. Cependant,
l’écrivain le considère comme une victime d’un ordre social dont ils ne sont que les
pantins.

Ce personnage anonyme tout au long du texte, n’a pas voulu donner son nom,
comme nous avons vu à la page 57, le jour où il est allé voir le maire (son cousin
Ahmed) , il fut arrêté au village par le chaouch qui lui avait demandé son nom :

« Comment t’appelles-tu ?

Je lui donné mon nom »22mais le narrateur ne le dévoile pas aux lecteurs.

Il est marginalisé dés le début c’est-à-dire depuis qu’il était au maquis : même
ici il n’a pas un nom de guerre comme les autres guerriers. On comprend qu’il a un
seul nom (caché) celui qui est inscrit sur le monument du village :

« Ton nom est inscrit dans le monument aux monts du village »23 lui dit le
maire.

Le déchirement de ce personnage principal commence depuis son enfance, il


raconte ses douleurs, ses faiblesses, le début d’une vie pleine de défi, de misères et de
souffrances.

22
Rachid Mimouni, « le fleuve détourné », paris robert laffont, 1982, p57.
23
Ibid., page 47.
22
Ce narrateur anonyme, personnage principal et héros dans le roman, né dans un
petit douar au pied des monts Boudjellelprés du village kédar.Sa famille est issue
d’une puissante tribu, autrefois ils vivaient ensemble mai la loi française a été écarté
cette union :

« Autrefois, nous vivions unis et prospères sur de vastes terres exploitées dans
l’indivision. Mais un colon de voisinage, qui projetait d’étendre ses champs de vignes,
soudoya un membre de la tribu qui alla demander le partage des terres.la loi française
disait qu’il suffi qu’un seul ayant droit demande le partage pour que celui-ci soit
réalisé d’autorité(…) mais il avait suffi qu’on parlà de partage pour voir resurgir les
vieux démons de la tribu(…) la rage avait gagné les cœurs »24

Il est naïf, il a une conscience éveillé mais selon son discours il sait lire et
écrire :

« J’ai écrit une lettre pour demander audience à l’administrateur ».25

Au début, le personnage principal était convaincu que l’administration se


rendait à sa raison .mais en fin de compte il n’a jamais eu de réponse :

« Je n’attends plus de réponses de l’administrateur ».26

L’administrateur en qui, il avait une confiance aveugle pour régler sa situation


au départ :

« Je suis certain qu’il comprendra tout lorsqu’il aura entendu mon histoire et
qu’il me laissera partir immédiatement »27

Il s’est marié avec Houria sa voisine, avant quelques moins de son départ à la
compagne avec ceux du maquis pour exercer son métier de cordonnier.il a aimé son
épouse dés son enfance, elle partageait avec lui ses jeux et ses randonnées :

« Je grandissais avec Houria ».28

24
Ibid., page, page 13.
25
Ibid., page 9.
26
Ibid., page 64.
27
Ibid., page 68.
23
« Elle était belle comme un rêve et je craignais de ne pouvoir l’épouser 29».

En effet, le narrateur a aimé seulement la compagnie du vieillard (vingt-cinq) et


du jeune étudiant (Omar).Ilétait curieux, courageux, pudique, bravoure… il ne prend
aucune décision qu’après une longue réflexion .il a des moustaches et une barbe :

« Une barbe de plusieurs jours me mangeait le visage ».30

Il est un musulman mais il a arrêté d’accomplir ses prières il a sans prétexte


oublié la Fatiha, nous découvrons cela lors de son dialogue avec son ami Omar :

« -pourquoi as-tu cessé de faire la prière ?demande Omar.

-je ne sais pas.

-tu as perdu la foi ?

-non, je ne crois pas.

-alors, pour quelle raison ?

-je ne me suis jamais posé cette question.

-mais il t’a fallu un jour prendre la décision d’arrêter.

-cela s’est passé très simplement. Un jour l’heure de prière venue, je me suis
tourné vers la Mecque, mais je me suis rendu compte que j’avais oublié la Fatiha.

Je ne me rappelais plus du moindre mot de la Soura ».31

Il fait partie du groupe que l’administration a jugé qu’ils ont des spermatozoïdes
subversifs :

« L’administration prétend que nos spermatozoïdes sont subversifs. »32

28
Ibid., page 19.
29
Ibid, page 19.
30
Ibid, page 110.
31
Ibid, page 179.
32
Ibid, page 9.
24
Après l’indépendance, il n’a aucune pièce d’identité c’est pour ça qu’il a vécu
loin de son village natale.

jeune, il a obéissait aveuglement eux ordres de son père même s’ils sont

incompréhensibles par exemple quand il avait refusé son aide dans les travaux
de la terre et lui exigé d’exercer le métier du cordonnier, qui le considère comme le
métier le plus méprisable dans le monde :

« Je ne comprenais pas pourquoi il n’avait jamais voulu accepter mon aide, ni


pourquoi il m’avait toujours éloigné des travaux de la terre, ni la raison pour laquelle
il menait chez ce vieillard à demi fou pour me demander d’apprendre le plus
méprisable des métiers, qui consiste à toujours agenouillé aux pieds des hommes, si
méprisable que seul un étranger pouvait accepter de l’exercer. »33

Il configure l’image de n’importe quel algérien dans les premières années de


l’indépendance .il ait perdu sa mémoire lors d’un bombardement, ce n’était que plus
tard qu’il rassembla maladroitement les fragments épars de son identité, A son retour
au village, il pose plusieurs interrogations sur les changements survenus et les
dégradations incroyables qui avaient touché la société dans tous les domaines.

A notre lecture, nous voyons aucune progression dans la narration par rapport à
ce personnage narrateur, on a l’impression qu’il y a un allé/retour entre le passé et le
présent.

Chaque fois, il retourne à l’évènement de départ.

Ce narrateur marginalisé pour pouvoir s’intégrer dans son village, n’a jamais
cessé de raconter son histoire (pour pouvoir retrouver sa femme et son fils qu’il n’a
pas encore vu puisqu’à son départ à la montagne, il a laissé sa femme enceinte) à
certains de ses amis, ses compagnons et même à sa femme qu’il l’a trouvé après une
longue recherche.

33
Ibid., page 18.
25
Le premier est le maire son cousin Ahmed, à qui il lui fait une confiance pour
régler sa situation .d’ailleurs il lui a explique sa situation : sa présence dans le camp, la
perte de sa mémoire :

« - la torture.il en a perdu la raison. Toi aussi, tu as du beaucoup souffrir.


Raconte-moi.

Je me mis à parler .le téléphone sonna .je m’interrompis pour laisser répondre
le maire.il grogna quelques mots dans le combiné, raccrocha et me fait signe de
poursuivre. Mais au bout de quelques phrases je constatai avec surprise que mon
interlocuteur ne m’écoutait pas du tout.il semblait perdu dans une profonde réflexion
.j’achevai mon récit en quelques mots ».34

Le deuxième personnage : c’est le policier qui lui a arrêté dans la rue.il lui a
raconté son histoire :

« -qu’est-ce que tu fais dans la rue à cette heure-ci ?

-pourquoi ?

-réponds à ma question.

-je me lève toujours à cette heure.ne serait-ce que pour accomplir ma prière
.est-ce interdit ?

Il y a toujours le couvre feu au pays ?

-si tu veux te moquer de moi, ça risque de te couter cher.

-je suis sincère

-tes papiers.

Je lui répondis que je venais d’arriver au pays après une longue absence, pour
apprendre qu’on me considérait comme mort, que j’n’avais aucune pièce d’identité »35

34
Ibid., page 60.
35
Ibid., page72.
26
Le troisième personnage : sa femme, il veut lui explique sa situation pour
qu’elle aille avec lui à l’administration témoigner qu’il est son mari , qu’il est encore
vivant et pour qu’il puisse obtenir ses papiers :

« Je lui raconter enfin une partie de mon histoire ; lui expliquai la situation
dans laquelle je me trouvé et la nécessité pour elle de m’accompagner au village pour
que ma situation soit régularisé »36

Le quatrième et le dernier personnage est le « Messie » à qui il a raconté son


histoire deux fois la première dans sa baraque et la seconde en prison après avoir
commis le crime.

L’attitude des villageois et de l’administration envers le personnage principal va


encore accentuer son sentiment de marginalisation et d’isolement, cela a fait de lui un
maudissant de sa vie dans un monde qu’il déteste, dans une vie qu’il n’a pas choisie,
dans une existence qu’il méprise et qu’il tente de changer sans jamais y parvenir.

En plus de sa marginalisation, nous devons aussi citer son rejet par la société :
sa femme, son père, l’administrateur, son fils, la police … en effet, le personnage
principal est en butte à une mort civile, plus terrible que la mort physique .la mort de
ce personnage est inscrite forcément par la répétition de plusieurs parties de discours
des autres personnages :

« Tout le monde te croit mort, éluda-t-il. »37

« L’homme m’observa en hochant la tété, puis reprit à voix basse :

-que viens-tu faire ici, revenant ?ta place est là bas, dans le cimetière, comme
ton nom est sur le monument aux morts ».38

« Tout le monde te croyait mort, commença Ahmed »

-depuis mon arrivé au pays, on m’a bien souvent répété cette phrase. »39

36
Ibid, page 168-169.
37
Ibid, page 45.
38
Ibid, page 52.
27
« -c’est normal .personne ne s’attendait à te revoir »40

« C’est toi ?fit-elle pour rompre un silence qui devenait gênant à durer. Tu n’es
donc pas mort ? »41

Le personnage principal dans « le fleuve détourné »fait l’expérience de


l’absurdité du monde, à son retour dans son village natal, quand il découvre que son
nom est inscrit sur le monument destiné aux morts, l’absurde c’est de construire un
pont qui n’enjambe nul cours d’eau. L’absurde c’est de demander, avec insistance, à
un homme bien vivant de se considérer comme mort. L’absurde c’est d’offrir
l’occasion à un simple portier dans un hôpital de gérer l’établissement .l’absurde c’est
de nommer des édiles analphabètes pour s’occuper des affaires de la cité.

Le narrateur raconte deux histoires parallèles, la première est celle du monde


extérieur ou il à la quête de sa femme et son fils,la deuxième concerne la vie dans le
camp et la souffrance du peuple algérien à cette période.

A partir du roman « le fleuve détourné »,Mimouni recourt à une structuration


plus complexe à travers l’alternance entre deux récits :l’un individuel du personnage
principal et le second collectif des personnages pensionnaires du camp, espace du
déroulement d’une grande partie de fiction .une passerelle est jetée entre les deux
récits puisque le personnage principal ,mis en valeur comme un cas typique à travers
un récit personnel ,fait aussi partie du groupe des pensionnaires du camp et partage
leur situation .le récit personnel, qui fixe le parcours de l’ancien maquisard.

Enfin, Rachid Mimouni a voulu faire de son personnage principal une pure
victime qui mène une vie pleine d’obstacles et de souffrances. Ses questions sans
réponses sont porteuses de sens en voulant approfondir sa réflexion sur la société
algérienne.

Le personnage-narrateur dans « le fleuve détourné » n’est pas le seul à


construire l’univers romanesque. Il y a d’autres personnages qui l’entourent et

39
Ibid, page 58.
40
Ibid, page 59.
41
Ibid, page 169.
28
l’accompagnent dans son aventure fictionnelle.il introduit la voix d’autres personnages
qui partagent son désarroi et son désenchantement .Tous ces personnages partagent un
passé douloureux lié à une enfance saccagée, à des familles débarrassez, défavorisées.
Leur passé n’est que violence et souffrance, leur présent l’est également.

En fait ce personnage qui n’existe pas sans les personnages qui gravitent autour
de lui : sa présence est un carrefour de relations.Il est donc inséparable de ses
compagnons de camp :

« Un personnage n’existe, comme peut être un être humain, qu’au contact


d’autrui ».42

II-1-2-vingt –cinq :

vingt –cinq est un personnage agissant dans le roman .Il participe à la narration
dans plusieurs passages.il passe son temps à radoter, c’est tout ce qu’il sait faire.

Ce personnage peut remplir plusieurs rôles. Il peut être le héros comme il peut
être un personnage secondaire : agent de l’action, élément décoratif ou être humain
fictif avec sa propre façon d’exister, d’agir et de percevoir le monde qui l’entoure.

Dés le début de roman, le narrateur le désigne par le nom générique de vieillard


:

« Le vieux vingt-cinq s’est lancé dans un long commentaire »43

« Mais j’en suspecte la fidélité, car je commence à connaître la fantaisie du


vieillard »44 ceci dit qu’il s’agit d’un homme âgé.

Il a une barbe :

« La barbe du distant visiteur inquiété vingt- cinq qui parle de raser la


sienne »45

42
Catherine durvye, « le roman et ses personnages », ellipses, 2007, p22
43
Ibid, page14.
44
Ibid, page 14.
45
Ibid, page 139.
29
Comme il commente tout :

« vingt- cinq n’a pas raté l’occasion de commenter l’événement ».

-o miracle de la technologie occidentale ! Le capitalisme tant décrié fabrique


encore de bons produits.si sa fin est proche, comme nous l’assure il fait avouer que
son déclin garde bien des séductions pour nos peuple émerveillés »46.

Dés le début de l’intrigue, ce personnage commence à dévoiler des réalités qui


expliquent la dictature qu’a vécue l’Algérie pendant la période postcoloniale .vingt –
cinq commente à la page onze un événement avec des phrases qui évoquent les
défauts qu’a connu le pays .puis, il nous montre comment le pouvoir peut changer les
hommes

« vingt-cinq remarque :

-il est extraordinaire de voir à quel point le pouvoir peut transformer les
hommes.

La moindre parcelle d’autorité concédée fait d’un opposant irréductible un


homme de main servile ».47

Il n’y a pas dans le texte une phrase ou un paragraphe qui livre sur son niveau

D’instruction, mais il est indiqué qu’il est un excellent traducteur qui maitrise
l’arabe littéraire parce qu’il a traduit à ses amis de camp le discours de l’administrateur

« L’orateur parle en arabe littéraire .bien peu de gens comprennent, vingt –


cinq nous a fait une traduction du discours ».48

Chaque fiction a son ivrogne incorrigible comme le dit Fawzia ben Djelid :
« Vingt –cinq est l’ivrogne de la fiction dans le fleuve détourné »49.il ne peut pas
vivre sans boire au point qu’il ne sait plus sur son âge et sa famille et son passé .c’est

46
Ibid., page 11-12.
47
Ibid., page 12.
48
Ibid., page 14.
49
Bendjelid Faouzia , « l’écriture de la rupture dans l’œuvre de Rachid Mimouni »,
Thèse de doctorat ,Université d’Oran ,2006 ,
30
un homme ravagé par l’herbe et l’alcool. Cette qualification d’ivrogne le rattache tout
au long du texte.

Pour Vingt-cinq la consommation immodérée de la boisson (alcool) se justifié


comme une épreuve de force et de résistance.

Vingt-cinq se caractérise par la « bouteille» (ivrogne) et ses conseils subversifs.

Malgré sa vieillesse mais il accompagne toujours le narrateur .il ne questionne


pas le héros. A travers notre lecture, nous constatons que le chiffre vingt-cinq ne
renvoie ni à son âge ni à sa date de naissance.

Devenu routier, il sillonne le désert .il quitte sa famille pour vivre dans une cave
il finit par se réfugier dans l’alcool ; sa situation achève de le marginaliser ; il vit avec
ceux qui sont mis au rebut de la société.il préfère égrener ses souvenirs.

Plusieurs segments traduisent sa familiarité avec la boisson .ce procédé est une
sorte d’étiquette qui accompagne le personnage tout le long du texte.si la
« kachabia »et le « fusil » sont des objets inhérents à la personnalité du narrateur,
la « bouteille » Définit vingt-cinq :

« vingt-cinq : s’approche de l’écrivain. Ses yeux sont rouges. Complétement


ivre mais il prétend que c’est un effet de la chaleur »50

« Cherche trop à comprendre .va donc siffler ta bouteille »51

« Il aborde diplomatiquement vingt-cinq et, après un long préambule destiné à


égorger d’éventuels concurrents reste évasif. Fly-tox lui fait don d’une bouteille de
whisky qu’il est allé chercher dans un placard aussi fourni en produits qu’un
supermarché capitaliste ».52

« vingt-cinq, imbibé d’alcool, les yeux rouges, hoquette sans arrêt ».53

50
Ibid, page 67.
51
Ibid, page104.
52
Ibid, page 108.
53
Ibid, page 204.
31
« -allons vieillard, c’est le whisky qui te joue des tours en peuplant ton esprit de
chimères ».54

C’est à lui que le narrateur cède parfois rapidement la parole ; des voix
simplement (en discours Intérieurs).

Au plan de la fiction, son rôle actanciel est nul ; il n’est pas un acteur actif ; il
n’assume pas un programme narratif, ne subit aucune transformation .il reste
parfaitement indifférent au monde extérieur .il est et il reste un ivrogne complétement
oisif qui ne peut vivre qu’en racontant son passé à ses amis (Saïd, Kader et Rabah qui
s’arment de patience pour l’écouter).

II-1-3-Omar :

Il présente le modèle idéal de l’étudiant algérien. Omar est un garçon qui est né
dans la ville .Dés l’âge de l’adolescence, il est respecté par tous les éléments du groupe
.sa compagnie est supportable de tous

Comme il est l’ami intime du personnage narrateur.il ne parle pas beaucoup, et


quand –il parle sa voix est douce et parfois il hausse les épaules au lieu de répondre :

« Omar hausse les épaules ».55

« Omar se tait, il se tait pris au piège ».56

C’est un personnage secondaire mais agissant car il joue un rôle très important
dans la fiction ayant Pour but de montrer les réalités qui vivaient les intellectuels
algériens en général et les étudiants en Particulier pendant cette période.il est un
adolescent à l’âge de vingt ans à peu prés :

« Jeune étudiant, qui doit avoir à peine vingt ans .lui non plus ne parle pas
beaucoup. Mais il est Toujours souriant et sait tirer de sa guitare des aires doux »57

54
Ibid, page 204.
55
Ibid, page 54.
56
Ibid, page 38.
57
Ibid, page 19.
32
En lisant le texte, il n y a aucun indice sur sa famille, il est toujours souriant
comme il sait tirer des aires triste de sa guitare. Il a beaucoup souffert de sa maladie.il
critique les revendications du vingt-Cinq .courageux, curieux, respectable, imposant,
honnête et humaniste : il est allé même auprès de la secrétaire de l’administrateur pour
aider le héros de régulariser sa situation ou pour obtenir au moins ses papiers et revoir
sa femme et son fils. Il questionne toujours le narrateur sur sa vie :

« Pourquoi as – tu accepté de l’épouser ?demande Omar »58

« Pourquoi as – tu accepté de suivre ces hommes ?demande Omar »59

« Pourquoi as-tu cessé de faire la prière ?demande Omar ».60

Il est toujours en confrontation avec l’écrivain et lui pose aussi de nombreuses


questions :

« Pour une fois, Omar dresse la tète et fixe franchement l’écrivain. Hargneux.

-qu’as-tu fais, toi qui aurais pu beaucoup, quand ta voix portait jusqu’au-delà
des mers »

Pourquoi cette question ? »61

« Que vous a –t-on promis ? Et qu’a-t-on fait de vous ? ».

-et qu’a-t-on fait de vous »62

On explique à ses compagnons du camp la décision prise par l’administration à


propos de la grève Imprévue des poules :

« Elle a promis de réaliser rapidement un vaste programme d’importation


d’œufs, directement d’Espagne.au fond, affirme –t-elle, cette grève est une bonne

58
Ibid, page20.
59
Ibid, page 23.
60
Ibid, page 179.
61
Ibid, page 182
62
Ibid, page 183.
33
chose, et notre situation sanitaire ne pourra que s’en trouver améliorée, car il est
démontré que les œufs nationaux »63

Omar veut éveiller la conscience de tous les éléments du camp d’internement :

« Nous parlions d’apprendre au peuple à ne plus se laisser piéger, à descendre


dans la rue pour un oui pour un non ».64

A la fin du texte, il est mort à cause d’un champignon qui lui a rongé le ventre :

« Veut-on encore nous leurrer ?de toute façon, nul d’entre nous n’est en mesure
d’accepter les Certitudes du messager, et nous baissons la tête, assis autour du
cadavre de Omar »65

II-1-4- l’administrateur :

Nous n’apprenons de ce personnage que son nom, il n’intervenient que pour


régler un problème :

« Les Sioux ont promptement averti l’administrateur de l’agitation régnante.


Afin de calmer les esprits, ce dernier décide de prononcer un grand discours. On
installe un petit podium et des haut –parleurs sur la grand –place. On rassemble les
gens ».66

Une conférence dont les idées sont propres de l’administrateur en chef :

« Il n’est pas facile, dans ce pays, d’être administrateur. C’est un poste qui
exige beaucoup de qualités. Il faut faire montre d'une grande souplesse d’échine, de
beaucoup d’obséquiosité, d’une totale absence d’idées personnelles de manière à
garder à ses neurones toute disponibilité pour accueillir celles du chef. Il faut surtout
se garder comme de la peste de toute forme d’initiative »67

63
Ibid., page 37.
64
Ibid., page 123.
65
Ibid, page 218.
66
Ibid, page 14.
67
Ibid, page 9-10.
34
L’administrateur est un homme prudent, arabe ; on découvre ça à la page
quatorze :

« L’orateur parle en arabe littéraire. Bien peu de gens comprennent »68

L’administrateur est un autocrate. Son discours est une suite d’ordres comme il
est rempli de promesses irréalisables :

« Vous êtes des enfants de putains. Vous devez avoir une confiance aveugle en
vos dirigeants. Hier, c’est nous qui vous avons sortis de la merde, ne l’oubliez pas.
Aujourd’hui, nous travaillons pour le bonheur des générations futures, que nous
sommes en mesure de garantir, se vous acceptez de nous suivre docilement au long de
difficile chemin que nous vous tracé. Je me dois être franc avec vous. N’attendez
aucun bénéfice immédiat de vos efforts. Mais comme je sais que vous êtes de bons
musulmans, vous trouverez au paradis la récompense (….) vous devez par conséquent
éviter toute initiative de nature à troubler cette belle ordonnance des choses »69

« - vous pouvez ainsi constater que la sollicitude des autorités à votre égard
n’est pas un vain mot. A affirmé l’administrateur. Nous tiendrons toutes nos
promesses. Bientôt, vous verrez partout surgir des villes nouvelles. Et toutes vos villas
seront équipées de ce même type lavabo, dernier cri de la technologie moderne »70

Le jeune Omar doute à ses promesses dans l’un de ses dénonciations à ses
compagnons de camp :

« L’administrateur nous a promis qu’il allait s’occuper de nous. Il a affirmé


que les études pour l’adduction d’eau étaient très avancées….

-qui croit encore aux promesses de l’Administrateur ? … s’il nous fallait un


réquisitoire contre ces hommes, nous n’aurions justement qu’à établir la liste des
promesses non tenus. Ils ont appris à gouverner par le mensonge et la fuite en avant,

68
Ibid, page 14.
69
Ibid, page 14.
70
Ibid, page 30.
35
et croient pouvoir nous leurrer encore. D’ailleurs nous nous sommes habituées à vivre
dans la poussière et la boue »71

Dans la suite de notre lecture, nous remarquons qu’il est préoccupé par la
construction de sa villa en basant sur un gigantesque trafic de ciment :

« L’administrateur a égorgé dix-neuf moutons, fin, selon la sainte tradition,


d’arroser de sang les fondations de sa nouvelle résidance.il nous a invités à manger le
couscous et à prêter main-forte à ses ouvriers »72

« La construction de la villa est l’occasion d’un gigantesque trafic : une grande


partie du ciment qui parvient au chantier repart la nuit dans des camions bâchés vers
un marché noir florissant ou son prix est quadruplé à moins d’être réservé aux
émigrés de retour au pays et qui savent payer en devise »73

La création de ce personnage remplit un rôle très importants dans l’intrigue


parce qu’il fait l’image de la bureaucratie des responsables algériens pendant les
années postcoloniales dont le personnage principal est victime.

II-1-5-Houria :

La femme du narrateur, elle s’est mariée dans des circonstances misérables.

Personne n’est venu dans son mariage : mariage rejeté par tout le monde parce
qu’elle était convoité par tous les jeunes du village. Dès son enfance, le narrateur l’a
aimée, à la page dix-neuf il dénonce :

« Je grandissais avec Houria, dont les seins poussaient, et que se mettait à


baisser les yeux et à rougir lors de nos rencontres. Elle était belle comme un rêvé, et je
craignais de ne pouvoir l’épouser car bien Des prétendants la guignaient et, de tous
les jeunes gens de la région… »

71
Ibid, page 91.
72
Ibid, page 76.
73
Ibid, page 77-78.
36
Elle est issue de la tribu comme elle est la voisine du narrateur. Après
l’indépendance, elle a quitté le village, s’est installé dans une grande villa dans la ville
ou elle est devenue maitresse des lieux :

« Elle se prostitue aux notables du régime »74

Elle a refusé de témoigner que son mari était encore vivant comme elle a quitté
son unique fils. Omar grogna le narrateur de l’avoir épousé et lui annonce :

« -pourquoi as-tu accepté de l’épouser ?demande Omar.

-les hommes sont cruels. Ils savent des mots plus acérés que de lames. Qui
vous lardent le corps. Le cœur .ils ont dit des paroles terribles.et ils ont ricané. Ils ont
dit qu’elle était une putain, la dernière des filles. Ce n’était pas vrai. Que elle, contre
ce male dans la force de l’âge qui l’écartelait ?malgré la réprobation générale je ne
pouvais abandonner Houria »75

II-1-6-l’écrivain :

L’écrivain est un homme très pudique n’arrête pas de protester contre la


situation auquel il vit : le sous-développement et la situation dégradante de la société
.il vit dans la ville.Il a proposé une action de volontariat populaire pour construire des
latrines. C’est un homme intellectuel dont son nom l’indique .en tant que le roman est
une allégorie de la société algérienne dans la période postcoloniale, ce personnage
présente l’image des hommes intellectuels de cette période.

L’administration a donné à l’écrivain une fonction administrative :

« On a confié à l’écrivain le registre des inscriptions .l’homme est


complètement transformé par ses nouvelles responsabilités.la veille encore, il parlait
de se suicider. »76

en avançant dans notre lecture du roman, l’écrivain offre l’image d’un


intellectuel injuste.il est menacé par Rachid le sahraoui pour des raisons connues de lui

74
Ibid, page 75.
75
Ibid, page 20.
76
Ibid., page 12.
37
méme.il se définit par sa parole et par son écriture. Dans le roman l’écrivain critique
toujours la réalité vécue.

Il participe au vol de la conscience de ses compagnons en posant des


interrogations terribles :

« Si nous parvenons à s’évader, qui acceptera de nous suivre ? ».77

« -si nous parvenons à nous évader, ou irons-nous ?demande l’écrivain »78

A la fin du roman, il choisira le silence d’où il perdra beaucoup de sa liberté et


même devant les circonstances de la mort de son ami Omar :

« Depuis la découverte du corps au milieu de la nuit, l’écrivain n’a pas


prononcé une parole.il n’a pas voulu bouger du chevet de Omar .cache-t-il sa
tendresse envers le frère de race reconnu dès l’abord ?ou bien vient –il seulement de
découvrir le jeune compagnon qui réclamait son aide ?cet homme prostré va-t-il enfin
relever le front et dénoncer l’injustice ? »79

II-1-7-fly-tox :

Il n’intervient que très peu dans le roman mais cela ne veut pas dire qu’il a un
rôle secondaire dans l’intrigue.il est rusé et conscient du trafic qui se déroule dans le
camp.il explique à ses compagnons la construction trafic de la villa de l’administrateur

« En dépit de sa stérile activité de bourdon, vingt –cinq ne s’est rendu compte


de rien. C’est fly-tox Le premier à découvert le pot-aux roses.la construction de la
villa est l’occasion d’un gigantesque trafic : une grande partie du ciment qui parvient
au chantier repart la nuit dans des camions bâchés vers un marché noir florissant où
son prix est quadruplé à moins d’être réservé aux émigrés de retour au pays et qui
savent payer en devises -bonne affaire, comme vingt-cinq. Le ciment plus cher que le
blé. »80

77
Ibid., page 84
78
Ibid., page 183
79
Ibid., page 213.
80
Ibid., page 77.
38
Sa bonne humeur relâche l’atmosphère ; il se livre au commerce international.il
intervient pour mettre fin à la confrontation entre vingt-cinq et Rachid. Fly-tox s’est
toujours montré totalement imperméable au discours du vieillard .il se distingue de ses
compagnons par sa vanité et sa vivacité. Ilse sert d’un poste radio pour s’informer sur
tout.

Il est vivement intéressé par le projet de revente des machines à écrire.

Enfin, ce personnage dévoile les causes et les conséquences du trafic et du


marché noir qu’a connu L’Algérie un certain temps.

II-1-8-Rachid le sahraoui :

Il accompagne toujours le personnage narrateur.il joue aussi un rôle secondaire


de la voix narratrice

Dans plusieurs passages du roman .le mot sahraoui lié à son nom renvoie à son
lieu natal. Dans une conversation avec Omar, il déclare qu’il est venu du Sahara :

« Rachid baisse la tête, pour la première fois pris en défaut.

-As-tu déjà vu la mer ?demande-t-il.

-je suis né dans un village de la côte.

-je viens du désert .j’aurais voulu voir la mer »81

Il marche à pas de loup.il était un ivrogne et un illetré.il se caractérise par une


taille grande, il est un géant ; il marche les mains dans les poches et la poitrine
découverte :

« Rachid se déplie comme un double-métre.il devient immense »82

« D’ailleurs, ajour ‘hui, cela n’a plus guère d’importance : nous nous sommes
habitués à vivre dans la poussière et la boue.

81
Ibid., page 56.
82
Ibid., page 68
39
Rachid vient vers nous, les mains dans les poches, la tête entre les épaules,
poussant devant lui son ombre interminable sous le soleil rasant »83.

Il travaille dans une coopérative strictement réservée aux gens de pouvoir.il


aime ses amis Omar et vingt-cinq comme il déteste l’écrivain :

« -pourquoi es –tu ici ?demande soudain l’écrivain.

Rachid lui lance un regard chargé de haine »84

Il préfère la prison que la vie dans le camp :

« Dix ans. Une peine à vivre un jour, j’irai me constituer prisonnier. A la fin de
mon temps, peut être Me sera –t-il possible de trouver la paix d’ailleurs, nous
sommes-nous pas déjà prisonniers »85

Rachid est amoureux de la secrétaire de l’administrateur :

« La secrétaire de l’administrateur passe. Son regard glisse à fleur d’objet,


blasé par rituel quotidien (…) Rachid est figé dans la contemplation .il n’ose même
pas respirer .en fin il éclate :-(…) je boirai toute la poussière de la cour pour éviter
que la moindre particule n’allât souiller cette peau blanche et diaphane. »86

Rachid est une victime menace, il parle dans beaucoup de passage de piller le
ciel, de saccager les étoiles.

La création de ce personnage par l’auteur est pour montrer que tout le pays a
souffert à cette période du sud au nord.

Ces personnages sont dotés de qualifications qui les singularisent dans leurs
communautés. Ils émergent dès le début ; leurs parcours narratifs respectifs traversent
épisodiquement le récit. Mais leur présence est imposante au plan actantiel.

83
Ibid., page 91
84
Ibid., page 67.
85
Ibid., page 7.
86
Ibid., page 53.
40
II-2-Les personnages secondaires :

II-2-1-Mohamed :

Il est le père du narrateur, un simple campagnard et l’un des éléments de la


puissante tribu, il fait partie de la branche exilée. Il avait toujours éloigné son fils des
travaux de la terre, et lui exige l’apprentissage du métier de cordonnier.

Il est autoritaire :

« Tu resteras chez le cordonnier pour l’aider dans son travail et apprendre le


métier.

Je l’interrogeai sur la raison de cette décision.

Je suis ton père, tu ne dois pas discuter mes ordres ».87

-il est progressivement désintéressé du sort de son fils.

« Mon père consulté haussa les épaules, les yeux perdus dans le vallonnement
des collines.il ne daigna pas même me gratifier d’un regard »88

Malgré qu’il a beaucoup vieilli, mais il reste attaché à son lopin de terre avare et
pierreux.

« Il avait terriblement vieilli, comme si pendant mes années d’absences il avait


dû vivre son temps et le mien »89

Après l’indépendance il a perdu tout espoir, en la vie, en sa descendance et en


l’avenir de la branche exilée de la tribu.

« Je fixai longuement mon père, il y avait une grande tristesse dans ses yeux »90

II-2-2-Le messie :

87
Ibid, page 19
88
Ibid, page22.
89
Ibid, page 45.
90
Ibid, page 47.
41
C’est un personnage important, et l’un des plus importants de la ville, il tient
entre ses mains toutes Les autorités .un homme d’affaire qui connait beaucoup de
gens, son métier consiste à rendre service à des personnes bien choisies .un homme
avisé qui donne des conseils utiles. Il est patron, un homme de relations qui connait
toutes sortes de gens.

« Il faut voir le monde tel qu’il est ; sans ce type de relations on ne peut rien
faire, rien avoir, rien réussir »91

-il est aussi une sorte d’agent de change.

« J’échange une monnaie contre une autre »92

-il a aidé le narrateur à retrouver sa femme et son fils :

« En ce qui te concerne, je vais te donner l’adresse d’une personne que tu iras


voir de ma part, si ta femme se trouve dans cette ville, elle le saura, et elle te le
dira »93

II-2-3-Ahmed :

Il est le cousin du narrateur .il est désigné par deux noms différents ;
Ahmed le fils de Messaoud, et Ahmed le fils de si Mokhtar.

« C’est ton cousin Ahmed, le fils de Messaoud, de la branche d’en haut, qui est
le maire »94

Dans un discours dialogique entre le narrateur et son cousin Ahmed, le


narrateur finit par dire :

« Enfin, si Mokhtar parla »95

Ahmed est le maire du village, mais il n’a pu rien faire pour son cousin.

91
Ibid, page 149.
92
Ibid, page 149
93
Ibid, page 151.
94
Ibid, page 47.
95
Ibid, page 101.
42
« Ta femme est venue pour demander une pension, je lui ai délivré un papier
attestant qu’elle était Veuve de Chahid. Alors ajour ‘hui je ne peux pas affirmer le
contraire. Nos ennemis ne manqueraient pas de saisir cette occasion pour nous créer
les pires difficultés .ils diront que c’était une combine pour verser à une parente une
pension aux frais de l’état »96

Il ne sait même pas l’endroit où se trouve Houria et son fils, il n’a aucune initiative :

« Ton cousin ne fera rien pour toi, il a trop peur de perdre son poste, et pense
que le meilleur moyen de le garder est de ne jamais prendre aucune décision »97

II-2-4-Si Mokhtar :

Il est l’oncle du narrateur et le père d’Ahmed le maire du village. Dans le roman


il est désigné par Deux noms différents : si Mokhtar et si el hadj.

« Je demandai à voir si Mokhtar .l’homme me répondit que si el hadj venait à


peine d’arriver, de retour des lieux saints et que pour l’heure il se reposait dans sa
chambre des fatigues du voyage .je lui dis que je désirais le voir »98

-Il est un homme bon et généreux, et l’un des principaux chefs de la horde, et un
croyant qui a visité la Kaaba ;

« Maintenant que j’ai marié mes fils et visité la Kaaba, je peux mourir sans
regrets »99

-Il habite dans une magnifique villa posée sur une colline dominant le village
.elle est entourée d’un jardin très vaste, planté d’arbres fruitiers de toutes sortes. Elle
se rappelé le narrateur de l ‘hôpital où il fut soigné.

- un homme qui a un pouvoir que personne ne peut ignorer

« Alors que faire ?

96
Ibid, page 64.
97
Ibid, page 84.
98
Ibid, page 85.
99
Ibid, page 89.
43
-va voir ton oncle Mokhtar, le père d’Ahmed

Il est toujours vivant ?

-Plus que jamais .c’est le seul qui puisse faire quelque chose pour toi, s’il le
veut bien .il sait beaucoup, et peut davantage. »100

Un homme serviable, qui a aidé le narrateur de s’éloigner du village.

« Pour le moment, il convient avant tout de te soustaire aux recherches des


gendarmes, tu as été bien inspiré en passant me voir.je vais te permettre de t’éloigner
du village et d’avoir un travail, car il te faut bien vivre maintenant que tu es de retour
au pays »101

Si Mokhtar intègre son neveu dans un groupe de trafiquant de bétail à la frontière du


pays.

la création de ce personnage reflète la réalité vécue dans les années post


coloniale c’est un Personnage puissant qui a un vaste champ de relations .

Il a le pouvoir malgré qu’il ne soit pas un chef administratif ou un élu


municipal.

II-2-5-Messaoud :

C’est l’un des hommes qui travaille pour si Mokhtar, il est le chef d’un groupe
de personnes qui pratique un vaste trafic de bétail le long des frontières .il se manifeste
par une Kachabia sombre, son fusil de chasse à double canon, et une lampe électrique
à un certain moment, il est le compagnon du narrateur.

C’est un homme actif, taciturne et un infatigable marcheur.

100
Ibid, page84.
101
Ibid, page 90.
44
La création de ce personnage est pour but de mettre à nu la contrebande un
phénomène qui menace L’économie de l’Algérie depuis l’indépendance jusqu’à non
jour.

II-2-6-Si chérif :

C’est un Chahid, qui pendant la guerre de libération nationale, dirigeait le camp


du F.L.N, où il était le cordonnier .aucune caractérisation physique est donné sur ce
personnage dans le texte à part qu’il avait des moustaches.

« Le commandant caressait ses moustaches de satisfaction »102

Il est mort avec tous ces compagnons lors d’un bombardement de terre, après
l’indépendance ses restes de son corps ont ramenés de la montagne pour se reposer en
paix dans le cimetière du village.

-le personnage narrateur le considère un homme sage et un bon conseillé.

« Après une longue méditation, je conclus qu’il me fallait à tout prix consulter
si chérif »103

-Dans un dialogue avec le cordonnier qui souhaitait lui demander conseil, il est
content d’apprendre que le pays est libre maintenant et que le cordonnier a survécu au
bombardement du camp.

- Il conseille son visiteur d’aller rejoindre ses amis au cimetière.

« J’ai l’impression, mon fils, que tu aurais mieux fait de mourir aussi »104.

Il se moque d’Ahmed le cousin du personnage narrateur dans une jolie métaphore :

« -tient, ajouta-t-il en sautant du coq à l’âne, je n’aurais jamais cru que ce


vaurien d’Ahmed put un jour devenir maire du village, il s’est toujours montré plus
bête que l’âne de son père a –t-il changé à ce point ? »105

102
Ibid, page 25.
103
Ibid, page80.
104
Ibid, page 82.
45
II-2-7-Salah :

Il est un éboueur, devenu le responsable de secteur, il a rencontré des difficultés


pour recruter un ouvrier.

« Ici, rien ne se fait jamais correctement qu’est-ce que tu veux que je fasse de
lui ? Aucune pièce d’identité.

-je ne peux pas recruter un fantôme. »106

Quand la grève est venue, il n’a pas cessé de réclamer les droits des éboueurs
qui sont méprisés par les responsables de la commune ;

« Écarquiller bien les yeux et regarder –nous. Le spectacle est rare .pour la
première fois vous voyez au soleil les obscurs travailleurs de la nuit, ceux qui dans le
noir se chargent de faire disparaitre vos immondices »107

Un homme courageux, son courage reste exemplaire .il a réclamé une


augmentation de salaire, et la création d’une organisation qui défend les ouvriers. Il est
le porte-parole de ses semblables.

II-2-8-Rabah :

Un simple éboueur qui a pris la parole rapidement pour embaucher le narrateur


afin de remplacer « Akli » qui a abandonné son poste.

II-2-9-Yazid :

Il est un employé du Messie, un jeune homme simple surnommé


l’homme à l’âne.

II-2-10-Saïd :

Un simple cordonnier qui vit dans la ville nouvelle, il habite dans le


voisinage du messie .il est devenu Très vite le compagnon du narrateur.

105
Ibid., page 82.
106
Ibid., page 126.
107
Ibid., page 134.
46
« Viens donc avec moi, bonhomme, nous partagerons l’assiette de
pommes de terre bouillies . Demain il fera jour »108

C’est un ancien maquisard marginalisé, il était un handicapé, lors d’un éclat de


bombe qui l’a emporté trois doigts et une partie de la paume. Il a conseillé le
narrateur d’aller voir le messie et demander son aide pour retrouver sa femme et
son fils.

II-2-11-Akli :

Un éboueur qui a quitté son travail, c’est un personnage secondaire son


nom est mentionné une seule fois dans le roman.

« Sinon-tu me trouveras, toi, pour remplacer Akli, quelqu’un qui, pour


un salaire de misère, acceptera de se lever aux aurores »109

II-2-12-Fatima :

La fille de Saïd, l’oncle maternel du narrateur, elle est belle et séduisante


.Elle a une forme qui fait rêver le personnage narrateur pendant la nuit.

« En pratiquant l’ânesse, je fermais les yeux pour aider mon imagination


à remplacer entre mes bras l’animal par la fille »110

II-2-13-Ali le fils de l’imam :

C’est le cousin du narrateur, un jeune homme du village, Il a perdu la


raison sous l’effet de la torture.il a une barbe, ses cheveux sont longs, Il porte
un manteau et un long bâton, Ses yeux lancent des éclairs, il lance un discours
avec son cousin le narrateur plein de sens :

« Nous reviens-tu des pays d’orient, les yeux brulés de lumière et les
soutes de tes navires emplies des soies les plus rares, des épices les plus
recherchées et des plus belle esclave ?non, tu n’es pas un marchand, en dépit

108
Ibid., page 113.
109
Ibid., page 126.
110
Ibid., page 42.
47
de ton stupide optimisme. Serais-tu un guerrier, pour nous revenir couvert de
poussières et de gloire de lointains champs de bataille? »111

Il a perdu sa raison, mais il est au courant de tout ce qui se passe dans


son village :

« L’homme m’observa en hochant la tête, puis reprit à voix basse :

- que viens-tu faire ici, revenant ? Ta place est là-bas, dans le cimetière,
comme ton nom est sur le monument aux morts »112

111
Ibid., page 52.
112
Ibid., page 52.
48
Partie III : L’analyse sémiologique du
personnage selon Philippe Hamon

49
III- L’analyse sémiologique du personnage selon Philippe Hamon

1) L’être : les tableaux suivants vont démontrer les analyses que j’ai faites sur les

Personnages du roman.

Personnages Caractéristiques Caractéristiques La tenue


Physique Psychologique Vestimentaire

Le personnage- Des moustaches- Naïf- illettré Une kachabia


narrateur Une barbe –jeune Curieux
homme-les yeux Une conscience
brulés de lumière éveillée- triste
amoureux
Omar Un adolescent de Souriant-
vingt ans-un courageux- curieux
champignon dans Respectable-
le ventre-une voix imposant-
douce humaniste-honnête
Vingt-cinq Un vieux Ivrogne
Une barbe Subversif
Des yeux rouges Ouvert d’esprit

Rachid le sahraoui Une taille robuste Amoureux Les mains dans les
Géant Un illettré poches- la poitrine
ivrogne découverte-

50
L’écrivain -Un citadin -Pudique
-Un intellectuel -
injuste

Fly-tox -Une bonne


humeur rusé et
conscient

L’administrateur -Jeune homme -Prudent


-homme de
principe

Mohamed -Un vieux -Sage -Lourdes


-Des moustaches -autoritaire kachabias-hausse
blanches sérieux les épaules

Houria -Jeune femme -Egoïste -Hayek


-Jolie -Naïve Une jupe-une
-Les cheveux -ambitieuse chemise
coupés-des lèvres -franche
rouges -malheureuse

Le messie -Une barbe -Gentil -Un costume de


-serviable luxe
-Intelligent
-Sociable
-avisé

51
Ahmed -Un jeune homme -Bête

-Des moustaches -Inserviable

Si Mokhtar -Un vieux -Bon -Djellaba blanche


-gentil
-généreux -Turban blanc
-serviable

Messaoud -Silencieux -Sombre kachabia


-Actif -Grand sac
-taciturne

SI chérif -Des moustaches -Sage -Une tenue


-Courageux militaire

Ali le fils de -Cheveux long -Inconscient -Manteau


l’imam -Une barbe -fou
-Jeune homme

Fatima -Une jeune fille -Audacieuse


-Ronde-dodue
-Des belles fesses

Tableau 1 : caractéristiques physiques et psychologiques des personnages masculins

Et féminins

Traits psychologiques et physique :

52
En ce qui concerne les traits physiques, on remarque qu’il y’a une certaine
économie dans l’émission descriptifs des personnages du fleuve détourné, presque tous
les personnages n’en bénéficient pas ou on ne sait que peu de chose sur leur caractères
physiques, sauf dans le cas où on peut les déduire de ce que le narrateur dit ou fait
pour les traits psychologiques on remarque que la plus part des personnages
bénéficient d’une description psychologique.

- on remarque que tous ces personnages ne sont pas semblable, il dit clairement
dans le roman par les personnages eux même.

« Naïf, nous l’étions tous. Nous sommes descendus de nos montagnes la tète
emplie de rêves …nous rêvions d’inscrire la liberté dans tous les actes, la démocratie
dans tous les cœurs, la justice et la fraternité entre tous les hommes.

Mais tandis que le peuple en liesse fêtait ses retrouvailles avec la liberté, d’autres
hommes, tapis dans l’ombre, tiraient des plans sur l’avenir … » 113

Comme on l’a déjà remarqué, le portrait descriptif des personnages est pauvre
en détail, nous avons remarqué que le portrait physique du personnage narrateur est
fait par lui- même : « je craignais de ne pouvoir l’épouser, car bien des prétendants la
guignaient et, de tous les jeunes gens de la région, j’étais le plus misérable d’entre les
misérables ».114

Les personnages évoluent avec le texte, à chaque fois, nous découvrons de


nouveaux signes qui les distinguent, concernant l’aspect physique et moral.

On remarque que les autres personnages ont leur part de description même si peu, soit
psychique ou physique comme Omar se présente comme un adolescent souriant,
courageux, humaniste, et Houria se présente comme une jolie jeune femme égoïste

En donnant l’importance aux traits psychiques, le narrateur veut donner à ces


personnages masculins et féminins une force morale et psychique.

113
Ibid., page 169.
114
Ibid., page 20.
53
Personnages féminins et masculins : Notre étude des caractéristiques des

Personnages féminins et masculins est importante, L’analyse des aspects généraux de

ces personnages (féminins et masculins) tient compte de la classe sociale, du niveau


intellectuel, antécédent familiaux, et l’origine Géographique et enfin le lieu de
résidence.

Les Le lieu de Antécédents Niveau Origine sociale


Personnages résidence familiaux familiaux
Féminins et Compagne Ville pauvre riche Non cultive Simple Petit noble
masculins cultive Bourgois
Le narrateur + + + +
Omar + + +
L’écrivain + + + +
Vingt-cinq + + +
Fly-tox + + +
Rachid le + + +
sahraoui
Houria + + + +
Fatima + + + +
L’admirateur + +
Mohamed + + + +
Ahmed + + + +
Le messie + + + +
Si Mokhtar + + + +
Messaoud + + + +
Ali le fils de + + + +
l’imam
Tableau 2: Aspects généreux des personnages

54
Les personnages masculins et féminins possèdent plusieurs points en commun,
ils sont tous des algériens, ces personnages reflètent et jugent une réalité sociale et
politique de l’époque postcoloniale dans laquelle ces personnages comme tout le
peuple algérien, ont tant souffert : de discrimination, de pauvreté, dé corruption, de la
bureaucratie. Rachid Mimouni place successivement ses personnages dans les deux
régions (village et ville), les personnages sont ainsi nourri par la réalité environnante,
ils reflètent toujours la réalité culturelle et historique.

Le tableau suivant nous montre les différentes activités sociales des


personnages masculins. Cette classification repose sur les catégories suivantes (fiancé,
marié, célibataire, veufs), occupation (Travail-autre) et loisirs et déplacement (voyage
ou déménagement)

Personnages Le roman Age Origine voyage Statut


Age géographique social
Masculins et
féminins

Le fleuve Un douar prés + marié


Le narrateur détourné Jeune de village
homme kédar
Le fleuve - Célibataire
Omar détourné 20 ans La ville

Le fleuve Un douar prés + marié


Houria détourné Jeune de village
femme kédar
L’écrivain Le fleuve La ville - Célibataire
détourné
Le fleuve La ville + Célibataire
Vingt-cinq détourné Vieux

Le fleuve La ville - Célibataire


Fly-tox détourné

Rachid le Le fleuve Jeune Sahara + Célibataire


sahraoui détourné homme

55
Le fleuve La ville -
L’administrateur détourné

Le fleuve vieux Un douar prés - marié


Mohamed détourné de village
kédar
Le fleuve Jeune Un douar prés - marié
Fatima détourné fille de village
kédar
Le fleuve Jeune Un douar prés -
Ahmed détourné homme de village
kédar
Le fleuve Jeune + Célibataire
Le messie détourné homme La ville

Le fleuve Vieux Un douar prés + marié


Si Mokhtar détourné de village
kédar
Le fleuve vieux Un douar prés -
Si chérif détourné de village
kédar
Le fleuve Jeune Un douar prés -
Ali le fils de détourné homme de village
l’imam kédar

Le fleuve âgée La ville - Célibataire


Saïd détourné nouvelle

Le fleuve âgée Un douar prés - Célibataire


Messaoud détourné de village
kédar
Le fleuve âgée La ville -
Salah détourné

Le fleuve âgée La ville -


Rabah détourné

Le fleuve Jeune La ville -


Yazid détourné homme

Tableau 3 :caractéristiques des personnages féminin et masculins

- on remarque que l’âge de la plupart des personnages n’est pas donné sauf pour
un seul, c’est Omar (20 ans). Mais on peut le déduire.

56
La plus part de ces personnages féminins et masculins sont des jeunes hommes
et femmes .mais pour certains ils sont des vieux. On remarque aussi que la plus part
d’entre eux sont célibataire, en effet huit des personnages le sont ; une autre
caractéristique commune, celle de la nationalité des personnages, ils sont tous des
algériens et des algérienne .concernant la classe sociale, on remarque que chaque
personnage représente une différente classe sociale, indiquée par le narrateur. Il y’a
deux cordonnier, le maire, fellah, les hommes d’affaire ; le messie et si Mokhtar .Omar
est un étudiant universitaire, Ahmed est un maire de village, Salah, Rabah et Yazid
exercent le métier d’éboueur.

La majorité des personnages ne font pas des voyages sauf pour certains, comme
le personnage narrateur voyage de l’Algérie vers un pays voisin, Houria part de douar
vers la ville, et le messie voyage de l’Algérie vers l’étranger.

Le roman Les personnages Les simples rôles


secondaires

Le fleuve détourné Mohamed Le père du narrateur

Le fleuve détourné Ahmed Le maire du village et le


cousin du narrateur

Le fleuve détourné Fatima La cousine du narrateur

Le fleuve détourné Si Mokhtar L’oncle du narrateur

Le fleuve détourné Si chérif Un martyr

Le fleuve détourné Saïd Un cordonnier

57
Le fleuve détourné Akli Un éboueur

Le fleuve détourné Salah Un éboueur

Le fleuve détourné Rabah Un éboueur

Le fleuve détourné Le messie Un patron

Le fleuve détourné Messaoud Trafiqueur de bétail

Le fleuve détourné Houria L’épouse du narrateur

- on note que l’auteur donne aux personnages secondaires beaucoup


d’importance puisque il leur attribue des rôles très importante .leur comportement
renvoi à une réalité morale et psychique, en référence avec la réalité quelque soit
matérielle, sociale, morale ou psychique des premières années postcoloniales.

Le faire :

Les rôles thématiques de quelques personnages (le personnage-narrateur,


Houria l’administrateur).

Le personnage narrateur : il n’a pas le savoir faire parce qu’il ne connait pas la
réalité sociale et politiques des premières années postcoloniales, il n’a pas le pouvoir
faire, parce qu’il était marginalisé et rejeté par tous le monde tout au long du roman. Il
a le vouloir-faire puisque il veut changer la situation dans laquelle il vivait, il a aussi le
devoir faire parce qu’il se sentait toujours qu’il n’était pas satisfait de sa situation non
réglée, il a écrit une lettre à l’administrateur : « l’administration prétend que nos
spermatozoïdes sont subversifs, je ne partage pas cette opinion, au moins pour ce qui

58
me concerne, je ne possède rien de commun avec les autres .ma présence en ce lieu
n’est que le résultat d’un regrettable malentendu, j’ai écrit une lettre pour demander
audience à l’administrateur ».115

Houria : elle n’a pas le savoir faire, elle est une victime de la société, elle n’a
pas aussi le pouvoir faire, elle ne pouvait pas venir pour accompagner son mari au
village .elle n’a pas le vouloir faire, parce qu’elle voulait continuer à considérer son
mari comme décédé. Elle n’a pas aussi le devoir faire. « Je lui demandai la raison de
ce refus .elle me répondit que rien ne pouvait changer. »116

L’administrateur :

Il n’a pas le savoir faire parce qu’il ne connait pas le personnage narrateur et ses
circonstances. « Je suis certain qu’il comprendra tout lors qu’il aura entendu mon
histoire et qu’il me laissera partir immédiatement. »117.Il a le pouvoir faire c’est un
chef administratif, il tient dans ses mains toutes les autorités, mais aussi il n’a pas le
vouloir faire « je m’attends plus la réponse de l’administrateur .je sais désormais qu’il
ne viendra jamais, qu’il soucie de mon cas comme maintenant de son ancienne villa
aux murs lézardes »118. Il n’a pas aussi le devoir faire.

115
Ibid., page 9.
116
Ibid., page 169.
117
Ibid., page 9.
118
Ibid., page 115.116.
59
La conclusion générale

En guise de conclusion , nous dirons que l’analyse du personnage dans le roman


«Le fleuve détourné » de Rachid Mimouni , nous a permis de les connaître sur
différents plans.

Tout a fini mal dans ce roman ; Omar est mort, le personnage-narrateur qui est
une allégorie de la souffrance du peuple algérien pendant la période postcoloniale
arrive à assassiner ceux qui ont détourné sa femme. Il associe un individu social et une
personne psychologique et morale.

Ce constat nous a poussés dans le cadre de ce travail à faire une analyse


sémiotique sur les personnages selon PhilippeHamon.

Nous sommes arrivés, à travers de nombreuses lectures d’ouvrage concernant «


le personnage » à rédiger le premier chapitre qui nous a servi commedonnées
secondaires complétant et précisant les deux autres chapitres.

Dans un second lieu de notre mémoire, nous avons constaté que le personnage
principal ainsi que les personnages connexes étaient très souvent caractérisés par un
nombre considérable de traits descriptifs. cette étape nous a permis de les connaître sur
différents plans.

Dans le dernier chapitre, nous avons analysé les personnages et comme nous les
avons classés selon la théorie de Philippe Hamon pour confirmer leur fonctionnement
réactive et le rôle essentiel qu’ils ont dans notre appréhension de la réalité.

Pour conclure , il faut ajouter que notre étude sur « le personnage » reste pour
nous une expérience forte enrichissante ,puisque nous passons d »une découverte à
l’autre en pénétrant dans le monde en partageant sa vie intime et de gouter aussi ses
moments de souffrance et de malheur .

60
Références bibliographiques

1-Le corpus Rachid mimouni , « le fleuve détourné », paris , Robert laffont ,1982.

2-ouvrage critiques et théorique

Bakhtine Michaël, « la poétique de Dostoïevski », paris, seuil, 1970,

Christiane Achour et Simone rezzoug, « convergence critique : introduction à la


lecture du littéraire », Alger, office des publications universitaires, 2005, p201.

Michel erman, « poétique du personnage de roman », paris, ellipses, 2006

Lorenzo Menoud. « Qu’est ce qu’un personnage »

Catherine durvye, « le roman et ses personnages », ellipses, 2007

Hamon.ph, pour un statut sémiologique du personnage, poétique du récit 1977 ; paris,


Seuil, p .124

3-Travaux universitaires : mémoires / théses

- Benachour Nedjma ; séminaire de master : sciences des textes littéraire .université


mentouri 2013

-Bendjelid Faouzia , « l’écriture de la rupture dans l’œuvre de Rachid Mimouni »,


Thèse de doctorat ,Université d’Oran ,2006 .
4-Webographie :
-PERSONNE De l'étymologie à la métaphysique ; http://www.universalis.fr.

-Littérature algérienne d’expression française, un article de source internet


http://parler-francais.forumactif.fr

-Littérature algérienne ; un article sur http://niarunblog.unblog.fr

-Rachid Mimouni un article de Wikipédia ; http://fr.wikipedia.org.

-Rachid Mimouni ou l’Algérie à travers le cœur et l’esprit – Portrait d’un écrivain


engagé ; http://toutelaculture.com

61
Resumé :

Dans notre travail intitulée l’effet personnage dans le roman le fleuve détourné
de Rachid Mimouni , les personnages reflètent et jugent la réalité sociale et politique
des première années postcoloniales .Nous pouvons constater que les personnages sont
bien constamment en référence avec la réalité qu’elle soit matérielle , sociale et
morale ou psychique.

Dans le fleuve détourné les personnages se partagent l’illusion du réel et le


sentiment du désenchantements qui leur donne la voix pour dénoncer une réalité vécue
au sein d’une société qui les refuse, les rejette et les marginalise .

Mimouni dans le fleuve détourné a fait vivre ses personnages fictifs en les
donnant une illusion réaliste il s’inspire du réel pour construire son personnage .C’est
bien cet être imaginaire qui reflète nos modes de vies .C’est une création réfléchie .

Les mots clés : le fleuve détourné, l’effet personnage, postcoloniales, réel,


imaginaire, fictifs. Marginalise ,désenchantement .

62
Abstract:

In our workentitledtheeffectcharacterin the novelthe


riverdivertedRachidMimounicharactersreflect andconsiderthesocial and political
realityof postcolonialfirstyear., We can see that the charactersareconstantlyreferringto
the realitythat it issocial and moralor psychologicalmaterial.

In the riverdivertedthe charactersshare theillusionof reality anda sense


ofdisenchantmentthat gives them thevoice to denouncea lived realityin asociety
thatdeniesandrejectsthemarginalized.

Mimouniin the riverwasdivertedto livehisfictional charactersby givinga


realisticillusionheis inspiredto build hisrealcharacter. It is thisimaginary beingthat
reflects ourlifestyle.This is a thoughtfulcreation..

63
‫الملخص‬

‫فً ػًهُا انًؼٌُٕ تتاثٍز انشخصٍاخ فً رٔاٌح انُٓز انًحٕل نهكاتة رشٍذ يًًٍَٕ شخصٍاخ انزٔاٌح‬
‫تُظز فً انٕاقغ االجتًاػً ٔ انسٍاسً نسُٕاخ االٔنى فً يزحهح يا تؼذ االستؼًار ًٌككُا انتاكذ يٍ اٌ‬
‫انشخصٍاخ تتزجى انٕاقغ سٕاء يادي أ اجخياػً انًؼُٕي أ انُفسً ‪.‬‬

‫فً انُٓز انًحٕل انشخصٍاخ تتثادل انشؼٕر انًًْٕ نهٕاقغ ٔخٍثح االيم انتٍٍؼطٍٓاصٕتهشجثانٕاقغ‬
‫انًؼاش فً يجتًغ ٌُكز ٔ ٌزفض انًًٓشٍٍ ‪.‬‬

‫يًًٍَٕ فً َٓزِ انًحٕل اػطى انحٍاج نشخصٍاخ ا نخٍانٍح يٍ خالل إػطاء انْٕى ٔاقؼٍح ْٕٔ يصذر‬
‫إنٓاو نثُاء شخصٍتّ انحقٍقٍح‪ْ .‬ذا ْٕ كائٍ ًًْٔ انذي ٌؼكس أسهٕب حٍاتُا‪ْٔ ،‬ذا اتذاع يذرٔس ‪.‬‬

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