I- L’influence des sondages sur la démocratie : Les sondages modifient-ils le

fonctionnement des démocraties ?

A- L’influence des sondages sur l’opinion publique et la démocratie
Objectif : Comprendre le rôle des sondages en démocratie.
1- Les sondages sont essentiels… Doc 1 et 2 p 238 Q 1 et 2, 4 à 6
Document 1 Mieux connaître les souhaits de la population grâce aux sondages
1. La majorité silencieuse correspond à la large partie de la population qui ne fait pas entendre son
avis car elle ne proteste pas, ne manifeste pas, s’exprime rarement… Les sondages sont donc un outil
pertinent pour prendre en compte l’avis de ces gens, car sinon seuls ceux qui sont engagés dans une
cause font entendre leur point de vue.
2. Un régime démocratique correspond notamment au fait que le pouvoir est exercé par le peuple.
Dans une démocratie représentative, des élus prennent les décisions au nom du peuple. Pour cela, il
est nécessaire qu’ils connaissent l’opinion publique, et les sondages sont de ce point de vue-là un
outil indispensable.
Document 2 Information préalable et débat d’idées : une nécessité démocratique
4. Délibérer signifie échanger des arguments rationnels pour essayer d’aboutir à la meilleure décision
possible. C’est un processus essentiel en démocratie, car sinon les groupes les plus influents
pourraient imposer leur propre point de vue en refusant d’entendre les autres. Cela permet aussi
d’aboutir à une meilleure connaissance de certains sujets et, donc, d’avoir une meilleure
compréhension de leurs enjeux.
5. Les sondages d’opinion ne permettent pas de recueillir une « véritable opinion » car les gens ne
maîtrisent pas forcément les thèmes abordés lors du sondage et, de ce fait, répondent à l’aide
d’idées reçues.
6. Il est parfois difficile d’avoir une opinion informée car les sujets peuvent être très complexes.
Parfois, les experts eux-mêmes ne sont pas d’accord entre eux (c’est le cas sur le recours à certaines
molécules chimiques dans l’agriculture par exemple). Certaines informations peuvent aussi être
cachées à la population de manière plus ou moins volontaire, dans le cas d’affaires très sensibles ou
qui présentent un risque pour la population (cas du terrorisme par exemple).
2- …mais ils peuvent influencer l’opinion publique… Doc 3 p 239 Q 8 et 9
Décisions du pouvoir politique : reflet ou non de l’opinion publique ?
8. En 1988, environ 60 % des Français étaient en faveur d’un rétablissement de la peine de mort. Ce
chiffre était de 30 % en 2015, soit deux fois moins. On peut en déduire que l’opinion publique a
changé sur le sujet : alors qu’elle était majoritairement pour la peine de mort en 1988, elle est plutôt
opposée à cette pratique aujourd’hui.
9. L’abolition de la peine de mort a permis à chaque camp de défendre son point de vue et les
opposants à la peine de mort ont sans doute convaincu une partie de la population qui y était
favorable initialement. Par ailleurs, les Français ont pu se rendre compte que l’abolition de la peine
de mort n’entraînait pas forcément la désorganisation sociale redoutée, et ont donc changé leur
point de vue.
3- …et conduire à la mise en place d’une « démocratie d’opinion »
Doc 4 p 239 Q 11 à 13
11. Si beaucoup de sondages sont réalisés et publiés au même moment sur un sujet (par exemple
l’insécurité), alors cette question sera largement évoquée dans les médias, ce qui pourrait amener la
population à être plus sensible à ce sujet.
12. Cette expression signifie que les acteurs dans la sphère politique cherchent à influencer l’opinion
publique et à se prévaloir de son soutien. Les sondages peuvent donc servir leur cause et leur
permettre d’affirmer que leur point de vue est partagé par la majorité de la population.
13. Oui, il existe d’autres moyens : l’organisation de manifestations, de pétitions, d’actions
collectives… Une manifestation qui réunit beaucoup de monde peut, par exemple, montrer le soutien
ou l’hostilité de la population à certains sujets.
Faire le point p 239
1. Vrai.
2. Faux. Parfois certaines décisions sont prises même si elles ne correspondent pas au point de vue
de la majorité de la population.
3. Vrai. Beaucoup de sujets sont complexes, et les personnes interrogées peuvent avoir peu de
connaissances sur le sujet.
4. Vrai.
5. Faux.
B- L’influence des sondages d’opinion sur la vie politique
Objectif : Comprendre le rôle joué par les sondages dans nos systèmes politiques
1- Les sondages : un outil de communication politique pour les dirigeants…
Doc 1 p 240 Q 1 à 3
1. Cette comparaison signifie que la vie politique ressemble de plus en plus à une compétition, où
chacun essaie d’être en tête dans les sondages (comme des chevaux lors d’une course). Cette
expression contient une dimension critique à l’égard du rôle des sondages.
2. Ces « coups de communication » servent à frapper les esprits, afin de gagner des points dans les
sondages de popularité. Cela peut, par exemple, consister à exposer sa vie privée dans les médias, à
mener des actions spectaculaires comme intervenir dans plusieurs lieux à la fois grâce à des
hologrammes, participer à des émissions de télévision sans rapport avec la politique…
3. Les dirigeants utilisent les sondages car, de cette manière, ils sont sûrs d’adopter le point de vue
majoritaire dans la population. Cela signifierait qu’ils ont moins de convictions politiques
qu’auparavant, préférant adopter des positions consensuelles.
2- …peuvent modifier le comportement des électeurs…
Les effets des sondages sur la participation électorale

Ce schéma permet de présenter les différents effets que les sondages peuvent avoir sur la
participation électorale. Le nom des différents effets n’étant pas attendu par le programme,
l’important est que les élèves comprennent les diverses conséquences contradictoires possibles des
sondages.
1. La publication de sondages électoraux ne favorise pas forcément la participation électorale. Les
sondages peuvent avoir des effets contradictoires sur les électeurs : ils peuvent les encourager à se
mobiliser et à soutenir certains candidats, mais ils peuvent aussi les démobiliser s’ils pensent que
l’élection est déjà jouée.
2. a) Effet « underdog ».
b) Effet « bandwagon ».
c) Effet « snob-the-loser ».
d) Effet « humble-the-winner ».
Doc 2 p 240 Q 4 à 7
4. Certains électeurs de gauche vont préférer voter pour Jean-Luc Mélenchon car il est le candidat de
gauche le mieux placé dans les sondages, donc celui qui a le plus de chances de figurer au deuxième
tour de l’élection présidentielle. On parle parfois de « vote utile ».
5. Les sondages ont permis à Jean-Luc Mélenchon de gagner les voix de certains électeurs qui
auraient sinon voté pour Benoît Hamon.
6. Les sondages sont interdits durant les deux derniers jours pour éviter qu’ils ne perturbent le choix
des électeurs et modifient leur vote.
7. Non, pas nécessairement. Il peut arriver que des électeurs votent pour un-e candidat-e mal placé-e
dans les sondages, par conviction ou par souci de lui éviter une trop lourde défaite. Il peut aussi se
passer beaucoup de choses dans une campagne électorale qui vont « faire mentir » les sondages.
Lors de l’élection présidentielle de 2017, les sondages en début de campagne donnaient par exemple
une avance assez considérable à François Fillon, qui a finalement terminé en troisième position le
soir du premier tour.
3- …et d’influencer le pouvoir politique Doc 4 p 241 Q 11 à 13
Le rôle de « mise à l’agenda » des sondages
11. Les sondages ont montré que les Français étaient plutôt solidaires des gilets jaunes et de leurs
revendications.
12. Ces sondages ont obligé le président à annoncer de nouvelles mesures pour le pouvoir d’achat,
afin de montrer à la population qu’il avait pris en compte son mécontentement. On peut penser que,
si la population n’avait pas soutenu les gilets jaunes, de telles mesures n’auraient pas été annoncées.
13. Les sondages peuvent accélérer le rythme de la vie politique. Si à chaque fois qu’un sondage est
commandé sur un sujet, le pouvoir politique doit réagir, alors cela peut signifier qu’il n’est plus
maître de sa temporalité et qu’il se contente de réagir à ce qu’indiquent les sondages. Cela peut
amener à ce que d’autres sujets ne soient pas abordés, ce qui peut être un problème du point de vue
démocratique.
Faire le point p 241