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Ce cours entre dans le cadre de la formation des étudiants de Licence 2. L’objectif principal est
d’affiner la connaissance des apprenants sur les concepts de campagne et de ruralité dans le
monde. Trois objectifs spécifiques sont à prendre en compte :
- Au niveau des connaissances, l’étudiant doit faire une lecture du paysage de tous les jours en
se fondant sur les différentes perceptions de la campagne et de la ruralité dans le monde ;
- Au niveau des capacités, l’impétrant est sensé décrire le paysage rural en fonction des pays
du Nord et du Sud ;
- Au niveau des démarches, l’apprenant doit identifier et réaliser une carte et des prises de vue
pour représenter les types de paysages ruraux dans le monde.
RESUME
Ce cours a pour objectif la compréhension, par les apprenants, des concepts de campagne et de
ruralité dans le monde en s’appuyant sur la description du paysage des pays du Nord et des
pays du Sud. Spécifiquement, il leur donne la possibilité de définir, d’abord, les notions de
campagne et de ruralité en s’appuyant sur le temps. Ensuite, les différentes perceptions de la
campagne et de la ruralité dans les pays du Nord et dans les pays du Sud, sont abordées. Enfin,
l’accent a été mis sur les transformations induites en milieu rural et l’avenir des concepts de
campagne et de ruralité dans les pays du Nord et du Sud. La préparation de ce cours s’est
essentiellement fondée sur des travaux réalisés par des chercheurs issus de plusieurs disciplines
scientifiques, notamment la géographie et la sociologie. L’évaluation des apprenants s’appuiera
sur une dissertation ou un cas pratique en 1 h 30 mn.
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INTRODUCTION
De nos jours, le monde rural a disparu laissant la place à une urbanisation, de plus en
plus croissante. En effet, actuellement, environ 54 % de la population mondiale vivent en ville
(CHADOIN, 2016). En outre, selon RIEUTORT (2011), la définition de l’espace « rural » est
devenue délicate et alimente des débats récurrents entre chercheurs. Certains chercheurs
refusent de perpétuer une définition négative de l’espace « rural » soutenue par l’expression
« tout ce qui n’est pas urbain… est rural ». En effet, jusqu’à dans les années 60, l’opposition
entre le rural et l’urbain était claire et nette. Cette opposition se fondait sur des critères
morphologiques de l’occupation du sol. Alors que la campagne se définissait par la forte
présence de l’agriculture et de la forêt combinée à une faible densité de population, la ville était
cernée par la densité du bâti. Ainsi, certains chercheurs sont restés focaliser sur ces critères de
densité de l’espace habité ou sur les types d’occupation du sol.
Le cours est organisé en trois parties. Dans la première partie, l’objectif est de définir
les concepts de campagne et de ruralité en se fondant sur leur évolution dans le temps. La
deuxième partie s’attache à mettre en exergue les angles d’approche de la campagne et de la
ruralité dans les pays du Nord et du Sud, tout en considérant les valeurs nouvelles qui
caractérisent désormais ces notions. La troisième partie, enfin, suggère une analyse des espaces
ruraux dans leur dynamique avec les espaces urbains que ce soit dans les pays du Nord que
dans les pays du Sud.
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dans le temps. La référence périodique choisie est la seconde guerre mondiale qui s’est déroulée
de 1939 à 1945.
La ruralité est une notion en relation avec la culture locale et est considérée comme une
construction sociale (JOLLIVET, 1997 citée par POULOT, 2012). En fait, la campagne qui est
devenue ruralité avec le temps, est souvent mythifiée et associée à la nature, au bien-vivre et
aux tradition (CHADOIN et al., 2016). Ainsi, la campagne porte les valeurs humanistes et se
trouve loin des artifices des zones urbaines. Avec la campagne, on parlait de paysan et
d’exploitant agricole avec la ruralité. Dans son sens premier, la campagne circonscrivait la vie
uniquement au village, alors que la ruralité prend en compte la transformation des campagnes
qui, désormais, s’ouvrent sur le monde extérieur.
Selon RIEUTORT (2011), les campagnes et l’agriculture, sont marquées par des
permanences et par conséquent, constituent un formidable objet d’étude pour envisager les
héritages et les interactions entre les hommes et le milieu physique. Par contre, la ruralité
désigne les représentations collectives et des caractères qui concourent à une forme d’identité
et de fonctionnement des espaces ruraux. De façon classique, la ruralité est en relation avec les
valeurs et la culture d’un milieu rural.
Avant la seconde guerre mondiale, la ruralité dominait le monde et cette notion était
caractérisée par un rôle important joué par l’agriculture. Pendant cette période, la fonction était
valorisée.
Désormais, on a quitté le rural agricole pour tendre vers le rural vert. En outre, le rural
n’est plus considéré comme un espace de production agricole seulement mais un espace
collectif. Cette valeur collective n’existe pas en ville où règne l’individualisme. D’autres
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valeurs, également, apparaissent et ces valeurs ne dédient pas l’espace rural à l’agriculture
uniquement. Dans ce cas l’espace rural est devenu multifonctionnel. En effet, on va au-delà du
travail et de la production agricole pour prendre en compte : (i) le patrimoine culturel (lieu des
racines, des us et coutumes et des formes rurales idéalisées par les urbains) et un paysage à
préserver ; (ii) le lieu d’ancrage, un cadre de vie idéal et idéalisé (espace de loisirs et d’habitat
et/ou d’habitat rêvé) ; (iii) un espace biologique, un espace-nature à conserver, même s’il est
pratiquement entièrement anthropisé (DURBIANO, 2001 cité par RUEGG et
DESCHENAUX, 2003).
Dans les années 1990, le concept de nouvelle ruralité, est apparu en Europe et en
Amérique latine. Il a été proposé pour se référer aux mutations culturelles et socio-
économiques dans le monde rural et ces mutations sont liées en grande partie à l’urbanisation
et aux liens croissants entre la ville et la campagne (LORENZEN MARTINY, 2015). Le
concept de nouvelle ruralité prend également en compte le processus de mondialisation, les
politiques touchant les espaces ruraux et les changements démographiques, selon le même
auteur.
Les mutations en milieu rural sont, d’abord, les changements dans les productions
agricoles, relatifs aux types de cultures, aux technologies utilisées et aux formes de
commercialisation. Ensuite, il y a la diminution de l’importance des activités agricoles et la
diversification des économies rurales. Enfin, on peut considérer les mobilités croissantes entre
la ville et la campagne ainsi que les changements culturels dans les localités rurales
(LORENZEN MARTINY, 2015).
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En un mot, la ruralité cesse de confondre le rural avec les activités agricoles et
reconnait, désormais, l’existence d’une multiplicité d’activités rurales et de fonctions des
campagnes (LORENZEN MARTINY, 2015).
C’est dans ce sens que certains chercheurs parlent de milieux transitionnels ou d’espace
intermédiaire. A ce propos, DUMONT et HELLIER (2010) cité par SIMARD (2012) affirme :
« Pour plusieurs, les milieux transitionnels constituent la nouvelle frontière de la recherche sur
les dynamiques territoriales. Ces milieux peuvent être définis comme étant des territoires dont
le paysage, l’architecture et l’utilisation du sol sont divers et s’écartent des idéaux types du
rural et de l’urbain ». Au Canada, les milieux transitionnels correspondent aux zones
d’influence métropolitaine (ZIM) fortes et modérées.
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2. Campagne et ruralité dans les pays des pays du Nord et du Sud
Dans les pays du Nord, la campagne et la ruralité s’analyse sous divers degrés. Selon
JEAN (2012), la ruralité québécoise ne se réduit pas à son passé agricole car une lecture
renouvelée de cette notion la conçoit comme un territoire construit et investi de sens par les
résidents et les usagers (JEAN (2012). Pour cerner ce concept, cette chercheure a demandé
l’avis des jeunes ruraux et urbains. Cet avis a été exprimé dans la figure 1.
Figure 1 : Carte conceptuelle des représentations de la ruralité par des ruraux du Bas-Saint-
Laurent
L’interprétation de l’avis des jeunes ruraux sur la ruralité au Québec par JEAN (2012)
a donné quatre axes de représentations sociales :
1- la ruralité comme mode de vie (le choix d’un mode de vie authentique);
2- la ruralité comme espace naturel (loisirs distincts et proximité avec la nature) ;
3- la ruralité comme espace aux dimensions humaines (des villages à visage humain, des
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identités communautaires à redéfinir et des mentalités à faire évoluer, des images
caricaturales de la campagne) ;
4- la ruralité comme espace en « mode solution » (un milieu en mode solution permettant le
maintien des secteurs d’emplois traditionnels et les innovations dans le développement socio-
économique ; contraintes démographiques et difficultés à maintenir un dynamisme local
et des services ; précarité économique et reconversion des secteurs traditionnels ; négligence
gouvernementale et politiques mal adaptées.
En se basant toujours sur l’étude de JEAN (2012), il ressort que pour de nombreux
québécois, « la ruralité reflète avant tout un choix volontaire d’un autre mode de vie, d’un
mode de vie de qualité privilégié pour les loisirs et les activités de plein air. C’est un cadre de
vie propice pour élever une famille et où l’on peut vivre au rythme de la nature, et ce, en toute
tranquillité et simplicité ».
Une analyse personnelle sur les axes de représentations sociales de la ruralité proposés
par JEAN (2012) au Québec, nous a conduit à proposer sept axes cohérents d’appréhension de
la ruralité :
1- la ruralité comme mode de vie authentique ;
2- la ruralité comme espace naturel et favorisant les loisirs distincts et la proximité avec
la nature ;
3- la ruralité comme espace aux dimensions humaines symbolisées par les villages à
visage humain, des identités communautaires à redéfinir et des mentalités à faire
évoluer (images caricaturales de la campagne) ;
4- la ruralité comme espace en « mode solution », en tant qu’un milieu qui permet le
maintien des secteurs d’emplois traditionnels et des innovations dans le développement
socio-économique ;
5- la ruralité prend en compte les contraintes démographiques et les difficultés à maintenir
un dynamisme local et des services ;
6- la ruralité favorise la précarité économique et la reconversion des secteurs
traditionnels ;
7- la ruralité souffre de la négligence gouvernementale et des politiques mal adaptées
(fédérale, provinciale et municipale).
Enfin l’avis des jeunes ruraux sur la ruralité permet de comprendre que la ruralité
favorise la vie en communauté. Cette vie communautaire a pour socle l’entraide, la solidarité,
le sentiment d’appartenance et de fierté ainsi qu’une identité collective forte (JEAN, 2012).
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Mais, ces bons côtés n’arrivent pas à cacher les difficultés de la ruralité québécoise. Il
s’agit des problèmes économiques, environnementaux, politiques, démographiques et sociaux.
Aussi, on assiste à une mise en place, dans les campagnes, de stratégies de reconversion des
secteurs traditionnels d’emplois, ainsi que la promotion d’activités alternatives et durables
(JEAN, 2012).
Le discours des jeunes urbains sur la ruralité au Québec a donné trois composantes
positives et sept négatives (JEAN, 2012).
Figure 2 : Carte conceptuelle des représentations de la ruralité par des jeunes urbains de
Montréal
Les composantes du discours des jeunes urbains sur la ruralité au Québec reposent sur
cinq dimensions :
1- les problèmes sociaux liés au paradoxe de la culture traditionnelle (hermétisme culturel
et conservatisme, homogénéité et conformisme social) ;
2- la faible densité démographique et l’isolement (problèmes sociaux et isolement, dualité
ville-campagne) ;
3- la fragilité économique des communautés rurales (exploitation des ressources naturelles
et défis du développement durable, difficultés de la diversité économique et alternative,
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urbanisation et mutations du monde rural.
Alors que les trois premières dimensions ont un sens négatif, les deux dernières ont une
connotation positive :
4- un environnement naturel d’une grande richesse (tourisme, plein air et attraits du mode
de vie paisible) ;
5- un lieu de récréation et de détente (sentiment d’appartenance communautaire et
traditions culturelles).
Les jeunes urbains au Québec ont une double perception de la ruralité (négative et
positive). La perception négative présente une culture rurale traditionnelle, archaïque et
conservatrice. Selon JEAN (2012), cette perception négative de la culture traditionnelle
provient de certains problèmes sociaux notamment le conservatisme, l’homogénéité sociale et
la fermeture d’esprit des habitants, d’une part et d’autre part d’une peur de la diversité sociale,
culturelle, religieuse et linguistique. La perception positive présente la culture rurale comme
étant aussi porteuse de valeurs authentiques et profondes (JEAN, 2012). Ces valeurs sont, entre
autre, l’entraide, l’esprit communautaire et la cohésion sociale. Certaines personnes pensent
que ces valeurs constituent un frein au développement car favorisant un repli sur soi et une
fermeture des populations rurales à la nouveauté, à l’innovation et à la modernité (JEAN,
2012).
Une autre dimension de la ruralité relevée par les jeunes urbains concerne la faible
densité démographique et son corollaire, la dispersion de population, le manque
d’infrastructures et les difficultés d’accès aux services (JEAN, 2012). En outre, l’éloignement
et l’isolement des communautés rurales, creusent un fossé socio-économique, culturel et
identitaire entre ville et campagne (JEAN, 2012).
Enfin, « la ruralité est assujettie à des processus de globalisation sur lesquels les ruraux
ont peu d’emprise et les politiques publiques de développement local ne parviendraient pas à
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revitaliser une économie aussi mal en point » (JEAN, 2012).
Selon JEAN (2012), les jeunes urbains ont dans l’ensemble une vision « très négative
et défaitiste » de la ruralité. Cependant, ils perçoivent de façon positive les ressources
naturelles. Ces ressources naturelles dans la campagne constituent des richesses
environnementales inestimables et des paysages majestueux (JEAN, 2012). Ainsi, pour les
jeunes urbains, la ruralité symbolise la beauté et la tranquillité en ce qui concerne son
environnement et son mode de vie. Ainsi, JEAN (2012) affirme : « En ce sens, les communautés
rurales sont perçues comme des espaces attractifs pour les populations urbaines puisqu’elles
offrent une meilleure qualité de vie que la vie urbaine ainsi que des loisirs qui lui sont propres ».
Dans les pays du Sud, la ruralité se définit par le travail de la terre. Cependant, de
l’Afrique à l’Amérique Latine en passant par l’Asie, les situations sont diversifiées et parfois
paradoxales.
Dès le début, dans les pays du Sud, le développement des campagnes s’est basé sur
l’activité agricole. Ainsi l’objectif premier a été d’accroître la production agricole à travers la
Révolution verte, le souci étant de répondre aux besoins alimentaires d’une population en forte
croissance (POULOT, 2012). Mais depuis la décennie 1980, dans les pays du Sud, les
chercheurs ont commencé une réflexion la complexité des sociétés rurales qui deviennent de
moins en moins agricoles (POULOT, 2012).
Pour résumé, la ruralité dans les pays du Sud revêt actuellement trois principales
caractéristiques selon GASTELLU et MARCHAL (1999). D’abord, le monde rural peut de
moins en moins être séparé du monde urbain ou opposé à lui. Ensuite, les campagnes se
transforment profondément sans quitter la campagne, le paysan peut passer de l'activité
agricole à d'autres activités. Enfin, il y a de rapides recompositions spatiales, sociales et
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politiques. Ces recompositions s’appuient sur l'émergence de nouveaux acteurs ou la
transformation du rôle des acteurs dits traditionnels.
Dans un monde rural en pleine mutation, dans les pays du Nord et du Sud, le
développement durable s’impose comme paradigme scientifique (POULOT, 2012). Pour
comprendre cette vision futuriste de la ruralité, l’étude menée par GAUVRIT et MORA (2009)
a été utilisée lors de ce cours. En effet, à l’horizon 2030, quatre scénarios de devenir possible
des ruralités, dans les pays du Nord en général et en France particulièrement, ont été proposés.
Le deuxième scénario porte le nom suivant : les campagnes intermittentes des systèmes
métropolitains en 2030. Dans ce scénario, GAUVRIT et MORA (2009) pensent que : « les
individus mobiles ont adopté de nouveaux styles de vie. Multi-appartenants et multirésidents,
ils alternent des séjours en ville et à la campagne sur des rythmes hebdomadaires, mensuels
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ou annuels. Les territoires ruraux connectés aux systèmes métropolitains par des réseaux de
transports collectifs performants valorisent des atouts naturels ou culturels. Les individus
travaillent à distance en s’appuyant sur des technologies de l’information et de la
communication. Des innovations sociales et organisationnelles dans le domaine du logement
(échange et location) facilitent la résidence temporaire dans les territoires. Afin de capter des
flux d’individus et les revenus dépensés localement, les territoires ruraux développent une
économie présentielle. L’intensification des usages de l’espace par des résidents intermittents
entraîne une recomposition des territoires ruraux, parfois génératrice de conflits. La
gouvernance territoriale est hybride, intégrant des acteurs publics et privés, soit selon une
logique de club où des acteurs privés se réservent l’usage de l’espace, soit selon des politiques
publiques dynamiques qui stimule l’attractivité du territoire. L’agriculture assure l’entretien
des paysages et la gestion des écosystèmes. Elle répond à une forte demande de proximité en
produits de terroirs (AOC, bio, etc.). En dehors des territoires ruraux valorisés pour leur
singularité subsistent des espaces ruraux qui sont désormais partagés principalement entre
activités agro-industrielles, forêts et espaces de « nature sauvage ».
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les domaines de l’habitat, du transport et des infrastructures écologiques au niveau européen
ont été nécessaires à de telles évolutions ».
Le quatrième scénario s’appelle : les campagnes dans les mailles des réseaux de villes
en 2030. Pour ce scénario, GAUVRIT et MORA (2009) ont donné les arguments suivants :
« les personnes ne sont plus attirées par les grandes agglomérations, mais par les villes
moyennes ou petites et les bourgs ruraux. Des territoires se structurent autour d’une
imbrication ville-campagne. Couples avec enfants ou retraités y trouvent une certaine qualité
de vie, des paysages agréables et une certaine proximité avec la nature. Des complémentarités
entre la ville et la campagne sont permises par une répartition équilibrée des populations et
des activités. Grâce aux réseaux de villes, les individus disposent d’une offre complète de
services dans un rayon de 30 kilomètres. L’économie territoriale se fonde sur une diversité
d’activités « productives » et résidentielles. Les technologies de l’information pallient
l’enclavement de certains espaces, facilitant les relations entre territoires, le travail à distance
et l’accès aux services. Différentes agricultures (intensives, conventionnelles, bio, etc.) et
organisations de filières coexistent. Les espaces agricoles et forestiers s’enchevêtrent avec des
espaces naturels protégés. Ces paysages complexes et divers fournissent un cadre de vie
recherché et renforcent les fonctions écologiques des milieux. La gouvernance territoriale
garantit de fait une articulation stable entre les différents usages, les habitants, les activités et
prenant en compte les écosystèmes et la culture. Elle s’appuie sur une forte mobilisation des
acteurs locaux impliqués dans des projets de territoire animés par des collectivités territoriales
et soutenus par des politiques publiques nationales ».
La question de l’avenir de la ruralité dans le pays du Sud doit s’aborder avec beaucoup
de prudence car, il y a une diversité de situations. Pour comprendre ce résumé cet avenir
s’envisage à plusieurs niveaux dans les pays du Sud (LESOURD, 1999) :
- l’amélioration des rendements agricoles fondée sur l’usage des biotechnologiques, la
multiplication des aménagements hydro-agricoles, la valorisation de l’engrais
d’animaux, l’encadrement agricole et l’accès aux crédits agricoles ;
- le repli de l’agriculture extensive et de l’élevage extensif ;
- l’intensification de la pluri-activité fondée sur la diversification des cultures vivrières,
le recours intensif aux produits de cueillette commercialisable, la transformation
alimentaire et l’organisation de l’artisanat dans sa diversité ; cette dynamisation de
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l’artisanat sera possible si le désenclavement, les marchés locaux et l’activité tertiaire
le permettent ;
- la mobilité spatiale, qui est une option ancienne, prendra une nouvelle vigueur avec le
désenclavement des régions ; cette mobilité profitera aux bassins d’emplois ruraux ou
urbains, locaux ou lointains.
Conclusion
Bibliographie
JEAN, Bruno et DIONNE, Stève, 2007. « La ruralité entre les appréciations statistiques et les
représentations sociales : comprendre la reconfiguration socio-spatiale des territoires ruraux
québécois », Norois [En ligne], Consulté le 2 mai 2017, mis en ligne le 01 mars 2009.
Disponible sur : http://norois.revues.org/1599
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la fin du XXème siècle, Paris, ORSTOM, 768 p.
GAUVRIT, Lisa et MORA, Olivier, 2009. « Les (nouvelles) ruralités en débat : une étude
prospective de l’INRA et quelques controverses ». In Courrier de l’environnement de l’INRA
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Université Panthéon-Sorbonne Paris I, 421 p.
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collectivité rurale plutôt qu’en ville fait-il vraiment une différence en matière de santé et de
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Disponible sur : http://www.inspq.qc.ca.
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http://eps.revues.org/5784
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