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Ayisyen Ak Martelly

MICHEL JOSEPH MARTELLY


Le Courage de Changer

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A. Le Citoyen Haïtien

Une enfance prometteuse


Je suis né le 12 février 1961, fils de Gérard Martelly superviseur d’entreprise
pétrolière et joueur d’harmonica à ses heures et de Madeleine de Pradines
musicienne et fille du chansonnier satyrique bien connu, Canjo (Candio). J’ai
quatre sœurs et un frère. Enfant, je reçois d’importantes valeurs qui guident ma
vie de famille d’aujourd’hui et qui sont présentes dans ma carrière
professionnelle : le travail, le sens des responsabilités, la discipline et la constance
sont les bases solides sur lesquelles se sont construites ma famille et mon
entreprise musicale. Michel enfant

La famille Martelly est originaire de Côte de Fer, petite ville


côtière du sud-est d’Haiti mais je passe mon enfance à
Martissant. Je passe le Bacc II au Centre d’Etudes Secondaires.
Bon camarade, je suis toujours entouré sur la cour de récréation
d’amis souvent plus âgés que moi attirés peut être par le
charisme d’un leader précoce, et amusés par la façon de
raconter des histoires drôles que je tiens de grand-père

Madeleine et Emerante de Pradines maternel.

Centre d'Etudes Secondaires 2nde C

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Chez moi et ceci très tôt, je suis entouré par la musique et l’accordéon fut mon premier instrument.
Avec quelques copains je m’initie à la chansonnette française, mais les rythmes locaux constituent
toujours nos points d’orgue. Nous formons alors une troupe parrainée par des ténors de la musique
haïtienne traditionnelle (les frères Coulanges) qui se réunit chez les Saint-Lot. Les fins de semaine, les
livres et l’apprentissage formel sont remplacés par des rencontres culturelles : après-midis d’éducation
musicale, séances de lectures, déclamations de poésies, de danses folkloriques. La troupe, pour sa
grande première à l’Institut Français d’Haïti porte le nom Kachimbo. Ce soir-là, je rends un humble
hommage à mon grand-père Canjo/Candio, qui le premier chante notre hymne national, La
Dessalinienne.

Bac en main, je fais choix des armes et m’inscris à l’Ecole militaire. Mais, d’autres choix s’imposent à moi
et, le rêve de servir mon pays, en uniforme est remplacé par la réalité d’un départ forcé vers les Etats
Unis d’Amérique du Nord où très vite j’ai dois assumer seul les responsabilités d’une nouvelle vie de
travail. Je me fixe donc des objectifs : progresser et devenir indépendant. Pour cela je dois cumuler deux
jobs, l’un comme ouvrier de construction et l’autre comme employé de supermarché. Avec effort,
j’achète une motocyclette, puis une voiture, les premières étapes vers une autonomie complète.

Ma vie d’adulte
En mars 1986 je retourne à Port-au-Prince. Pour mon bonheur, je retrouve
tout de suite Sophia Saint-Rémy, une amie d’enfance, et nos destins se lient
pour toujours. Grâce à un bon ami, je suis employé dans une banque comme
technicien dans la saisie d’informations numériques et je commence une vie
d’homme adulte, rangé. Hélas, la position exige de longues heures de travail
de nuit et est peu rémunérée. Très vite je sens que je fais du sur place; alors
faisant confiance à mon intuition, je propose à Sophia l’aventure à deux :
l’immigration à Miami.
Sophia et Michel
Certifié en contrôle de qualité, j’abandonne le travail de bureau qui me pèse
et rentre à bras le corps dans la construction. La
compagnie fabrique des poutres pour
immeubles et autoroutes. Par exemple, je
participe à la construction du Bay Front Park, un
stationnement publique à Miami que je revois
toujours avec fierté. Les journées de travail sont
longues et épuisantes. Cette époque laborieuse
m’inculque la valeur du travail manuel et le
respect dû à l’ouvrier, à la marchande, au
chauffeur de taxi et à tous ceux qui peinent tous
les jours pour survivre.

Michel entre 2 taptaps

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Ma vie suit son cours avec la joie de voir naître notre premier fils début 1988.

Et peu après, émerge le personnage qui devient Sweet Micky.

Sophia cette année-là comme cadeau d’anniversaire m’offre un petit « synthétiser » ou orgue
électronique sans savoir que nos vies vont en être bouleversée. Je viens de recevoir mon premier vrai
outil de travail de musicien.

Début 88, avant un nouveau retour au bercail j’amuse et fais danser


des amis à l’occasion d’un anniversaire à Miami. « L’entertainer » inné
aime animer juste pour amuser. Maintenant de retour à Port-au-Prince
avec femme et enfant sur le bras, la responsabilité de gagner ma vie
est impérative. Je me débrouille plutôt mal que bien dans un petit
business de vente de fleurs, et je joue une soirée par ci et par là avec
mon orgue électronique, quand se présente une opportunité que je Trois generations hommes Martelly,
Gérard, Michel et Olivier
saisi au vol! Le responsable du Casino de l’Hôtel El Rancho, Joseph
Namphy me propose de jouer chaque soir pour les clients. Accompagné d’amis fidèles, Ralph au
tambour, Grégory à l’accordéon, je commence alors à me construire un répertoire. Et un dimanche d’été
ensoleillé Mireille la propriétaire de l’Hôtel Florville de Kenscoff me contacte pour jouer à son hôtel, en
remplacement d’Emile Volel, non disponible ce soir-là.

Le local de l’Hôtel Florville en garde toujours le souvenir: le vieux plancher grince, une horloge sur pied
titube, le public fou de joie est invité au prochain dimanche. L’augmentation vertigineuse de la foule
contraint les propriétaires de l’hotel à construire une salle en bas dans la cour arrière. Depuis cette
soirée, le rendez-vous des dimanches est à ne pas rater.

Et Tamara de s’exclamer : « Sa a se yon Sweet Micky pou sweet


people. »

Les plus généreux estiment que le succès ne durerait qu’un été, à


tout casser. Ils ne s’imaginent pas Sweet Micky devenir une
vedette et le rester pendant les vingt-deux prochaines années au
sommet du hit-parade! N’y croyant pas moi-même, je
commence tout de suite à économiser et à prudemment investir
le peu d’argent que je peux. L’expérience négative des musiciens
qui avant moi avaient joui d’un succès éphémère me rendent
modeste. Sophia et moi avons donc gardé un profil bas, un train
de vie simple et ensemble nous travaillons beaucoup. Les
premières années je mets l’argent en épargne bancaire, refusant
de dépenser. Pas de voiture neuve, pas de dépenses inutiles ou
excessives, le strict minimum en tout, les seuls investissements
sont en instruments et équipements électroniques, pour mieux Carnaval des débuts
répondre aux attentes du public.

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La carrière de Sweet Micky
Nous connaissons tous les coins et recoins de ce pays parce que nous y
sommes allés jouer pour le public. Nous avons des amis partout. Une fête
patronale après l’autre, je crois avoir joué dans toutes les villes du pays.
Je connais bien nos mauvaises routes pour avoir été ballotté
impitoyablement d’un bout à l’autre du territoire national, parfois en
vingt-quatre heures ; un bal au Cap ce soir, suivi d’un autre aux Cayes le
lendemain ne m’a jamais effrayé. J’arrive à l’heure par respect pour mon
public. Je commence à jouer tôt avec entrain, j’ajuste mon répertoire au
goût du public qui en veut pour son argent. C’est ainsi que nous faisons
danser dans toutes les villes du pays, Sweet Micky se présente sur scène
alors que Michel et Sophia Martelly soudainement doivent gérer les
affaires d’argent de ce business familial qui les fait vivre.
Orgues Noir et Blanc
La semaine est réservée aux répétitions et à force de jouer les hits des
«ansyen bon toujou bon» du compas haïtien, Bossa Combo, Frères Déjean, Tabou Combo, Skah Shah,
Shleu Shleu, DP Express, Scorpio, les Phares du Nord : les orchestres Septentrional et Tropicana et j’en
passe, je me construis patiemment un public de fans pour accueillir ma première composition inspirée
d’une histoire vraie et que j’intitule, Compas Forêt des Pins. Cette musique paraît sur le premier album à
succès, « Ou La La », sorti en 1989.

Avec les succès arrivent aussi les responsabilités et les difficultés à gérer de nombreux collaborateurs et
employés. Seulement pour organiser les équipements sonores il faut huit employés dévoués. L’un
d’entre eux, Jo Martelly (c’est ainsi qu’il est surnommé) est le père de vingt et un enfants. Vous vous
imaginez la responsabilité! Quand en plus le groupe musical qui m’accompagne compte jusqu’à neufs
musiciens et leurs familles, cela fait encore plus de personnes à charge directe ou indirecte.

Un groupe musical est une grande famille et il faut produire tous les jours de quoi faire vivre tout un
chacun.

Nous avons donc acquis une grande expérience en gérant cette petite entreprise depuis vingt-deux ans,
en apprenant à respecter les gens et leur temps, les horaires et calendriers difficiles, les contrats et
paroles données dans une industrie connue pour ses excès. Si cette partie de la vie de Michel Martelly
est moins connue, elle est néanmoins de toute importance. C’est le parcours professionnel d’un couple
et l’apprentissage de la gestion d’une entreprise qui donne du travail et crée des richesses.

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Carnaval '92

Quand Michel Martelly répond pour Sweet Micky


Je partage l’opinion de ceux qui pensent que la technologie ne rend pas service à ceux qui voudraient
des connaissances musicales. Un exemple évident, c’est que la majorité des musiciens locaux y compris
votre serviteur sont maintenant incapables de lire une partition musicale. Ce n’était pas le cas au temps
du Compas des grands orchestres. A ce sens et à mon avis, nous n’avons pas apporté grand-chose à la
musique en soi. Cependant il faut reconnaitre qu’en dépit de cela, c’est également le moment où notre
Compas jouit de sa plus grande popularité. Si nous avons perdu dans la valeur de la composition
musicale, le succès international et la commercialisation de notre musique est en hausse.

La contribution de Sweet Micky au Compas direct est plutôt dans le rôle de relais que nous avons joué
pour les Haïtiennes et Haïtiens qui ont appris à danser après 1986. Après le départ des Duvalier il y a eu
comme un recul progressif sur le Compas et nombreux sont les musiciens à succès qui ont dû émigrer
pour survivre tandis que d’autres groupes musicaux se sont tout simplement séparés. Lors de mon
retour, de ’86 à ‘90 c’est Kassav et le mouvement Zouk antillais qui envahissent la voix des ondes
pendant que les groupes haïtiens connus, récemment installés à New York, ont du mal à rebondir. La
nouvelle génération locale se laissait volontiers entraîner par le hip hop qui est le dernier cri aux USA.
C’est à ce moment que je saisis l’opportunité qui s’offre.

Rappelons-nous que Mizik Mizik ne nait qu’en 1991! Zenglen, de son côté, a fait sortir deux supers
premiers albums et entame avec nous une petite polémique mais nous sommes bouillonnants de
chaleur, nous vendons une rage, une force, une énergie différente d’une mélodie rythmée et posée, en

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fait nous sommes porteurs d’un mouvement doté des vibrations du renouveau. C’est cela qui attire
certains jeunes aux Etats Unis qui avaient perdus le sens et leurs attaches à leurs rythmes d’origines : ils
résonnent avec cette musique qui les connecte à cet aspect de notre culture.

Ce Compas, maintenu vivant par Sweet Micky, assure la survie du


rythme qui permettra l’éclosion de Ti Vice, Carimi, Kompa Kreyòl,
Krezi et tant d’autres bons musiciens de la nouvelle génération qui
peuvent à présent, à la grande différence de nos prédécesseurs, vivre
de leur art. Je fais le lien entre deux générations de musiciens du
compas et je démenti le musicologue Gage Averill qui dans son livre
sur la musique populaire et le pouvoir en Haïti dit que le Compas
« est de la musique légère de fête que l’on joue à l’époque des
dictateurs… ». Le Compas est une musique de plaisir certes mais il
véhicule aussi toute une philosophie de la vie. C’est un puissant
véhicule de contestation sociale et politique. Il suffit de reprendre les
paroles de chansons connues.

Pendant cette époque de réussite personnelle j’assiste impuissant à la


dégradation morale et physique de mon pays. Mon public est Tricycle avec plaque Haiti
composé de personnes venues de toutes les couches de la société
haïtienne indépendamment de leur statut. Qu’ils s’amusent, qu’ils puissent se libérer du stress de la vie
quotidienne et oublier les problèmes, parce que tout est problème dans la vie d’un Haïtien.

Pour passer le guichet d’un bal de Sweet Micky il faut payer son entrée et non montrer une carte
d’appartenance économique, sociale ou politique. Je suis l’ami de tout le monde ; partout où je passe en
Haïti ou ailleurs j’aime prendre le temps de saluer les amis, les fans, et ceux qui veulent me parler. C’est
pourquoi je reçois toujours un accueil chaleureux partout où je passe. Alors qu’on m’assimile tantôt à
un groupe politique ou à un moment dépendant de la tendance du, la réalité c’est que je suis un
musicien qui utilise sa musique pour faire passer ses messages. Depuis 1791, n’utilisent –on pas dans
notre pays la musique pour faire passer nos message pour « dire tout haut ce que les autres pensent
tout bas. »

Quand je dis dans mes chansons que le maïs et le riz sont devenus des produits de luxe dans ce pays je
cherche à exposer un problème social aux yeux de tout le monde. Si c’est vrai que nos meringues
carnavalesques nous ont établi comme le Président du Compas, nous chantons nos positions à nos
risques et périls, de Raoul Cédras à René Préval nous critiquons tous les chefs d’état du moment, au
grand bonheur du public haïtien, et nous les mettons au même niveau que tous ceux qui participent au
carnaval : au niveau du béton.

« Si w pa kapab,
ou te mèt di w pa kapab,
chak jou ki pase se mizè moun k ap ogmante,
responsabilite anvè yon sosyete se kòm si ou te prizonye,

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de pye w kole nan yon grenn soulye… »

(Si vous ne pouvez pas, il faut dire que vous ne le pouvez pas, chaque jour la misère du peuple
augmente, vos responsabilités envers la société devraient faire de vous un prisonnier avec les deux
pieds dans un seul soulier.)

Le Citoyen Michel Martelly

Ces dernières années nous avons assisté le cœur gros à la déstructuration


de notre système social et économique. Nous avons perdu le sens des
valeurs d’amour, partage, charité, pardon, solidarité font partie d’un
passé lointain.

En une seule génération notre vie a complètement changé... Jeunes,


adolescents, c’est en groupe que mes amis et moi nous assistions aux
fêtes patronales ; nous allions régulièrement en province en vacances,
pour visiter la famille et faire du tourisme local. Nous étions libre d’aller
partout et à toutes les heures du jour et de la nuit. De nos jours, nous ne
Citoyen Martelly fermons pas l’œil tant que nos enfants ne sont pas rentrés. Une grande
partie du pays nous est interdite par l’insécurité ; nous sommes devenus
prisonniers de nos quartiers et de nos maisons, certains même se terrent cachés derrière leurs murs,
inquiets, même derrière les fers forgés fermés à double tour.

Je peux dire avoir été témoin de la décadence de cette société que j’ai un peu symbolisé. Le quotidien
de l’époque était fait de vols, corruptions, assassinats, kidnapping, violences, destructions et incendies
de résidences, d’entreprises et de sièges de partis politiques et impunité généralisée entretenue et
instituée par les différents gouvernements passés. Nous étions en enfer.

Mais quand Manno Charlemagne, Maire de Port-au-Prince, m’invite au carnaval de 1996 j’ai cru
sincèrement que le pays allait changer. J’ai rêvé que nous allions redécouvrir la volonté de faire les
choses ensemble et pour la même cause de l’intérêt général. J’ai osé espérer que le moment était venu
de dépasser les clivages, les faux antagonismes et les polarisations malveillantes. Pourtant, après les
trois jours gras, les barrières inexorables sont vite revenues ; de l’illusion d’une population unie et
égalitaire il ne restait plus que les cendres à l’église du mercredi. En 96 je n’aurais pas pu imaginer les
tragédies dont les Haïtiens allaient encore souffrir et que cela durerait jusqu'à aujourd’hui.

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Je m’identifie à cette souffrance populaire, qui fut prophétisé par Monseigneur Ligondé, Archevêque de
Port-au-Prince au Te Deum du 1er Janvier 1991 en
présence du Président élu Jean Bertrand Aristide.
Monseigneur avait prédit que les enfants Haïtiens
seraient réduits à manger des « roches tuffes ». Après
le cataclysme du 12 Janvier 2010 n’est-on pas arrivé là ?
Cela doit changer.

La Fondation Rose et Blanc


Ventre affamé n’a point d’oreilles ; j’ai écouté la
douleur et j’ai n’ai pas pu faire la sourde oreille. J’ai
réagi à la pauvreté et j’ai cherché à la soulager, dans la
mesure de mes moyens. L’ainé de mes fils, Michel
Olivier n’avait que sept ans quand il participe aux
premières distributions à Noel pour les enfants
pauvres…en mon absence, absence du père difficile à
expliquer à un enfant de 7 ans… mais absence forcée
car La Noel est la période la plus rentable pour un
orchestre souvent sollicité. Heureusement que Sophia
est toujours là pour gérer ces paradoxes de la vie de
musicien que je mène depui les vingt-deux dernières
années.

C’est ainsi que pour cultiver le partage et inculquer des


notions de charité à nos enfants, Sophia commença une
tradition en 1993 de repas chauds à l’Hôpital général, la
Sandro Martelly enfant lors d’une distribution de
Cathédrale et devant l’église Saint Yves ; ensuite la sachets d’eau.
distribution de jouets pour les enfants démunis à la fin
de l’année. Mes enfants se sentaient chanceux de pouvoir partager avec d’autres moins fortunés.
D’années en années le mouvement prit de l’ampleur
et, le temps aidant, nous avons cherché à mieux
structurer cette aide que nous apportions aux jeunes.
Mes enfants ont commencé à créer leurs propres
projets , ensuite ils décidèrent de faire des cartes de
voeux et de les vendre pour recueillir des fonds pour
acheter les cadeaux. Puis, ils ont mis sur pied une
fête genre kermesse dont les profits seraient utilisés
pour davantage contribuer. L’année dernière le
projet de famille était une chanson, écrite, produite
Michel Olivier Martelly 1996 aidant sa mere lors d’une et vendue au profit des œuvres, une nouvelle
distribution de plats chauds à la Noel. approche pour toucher plus de monde et avoir

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plus de moyens pour travailler. J’ai été particulièrement fier de voir notre ainé Olivier, diplômé en
Gestions des Affaires de FIU (Florida International University) actif et impliqué dans la collecte de fonds
pour les victimes du 12 janvier. Il fait du service social depuis dix-sept ans ; l’habitude est devenue une
seconde nature.

Michel et ses enfants

Le mois de juillet 2010 a ramené le vingt-deuxième anniversaire du groupe Sweet Micky. Maintenant, la
seconde génération doit choisir. Mes quatre enfants Olivier, Sandro, Yanni et Malaika ont déjà travaillé
dans l’industrie de la musique, et s’orienteront s’ils le souhaitent vers une carrière musicale et
continueront la tradition qui remonte à leur arrière-grand-père. Je leur laisse ce libre choix. La
démocratie et la liberté que l’on prône pour les autres commence au sein de sa propre la famille.

Après les inondations des Gonaïves, la ville natale de Sophia, nous avons identifié les besoins des
centres d’urgences pour venir en aide aux moments de catastrophes naturelles. Mais en plus de l’aide
alimentaire et des soins de santé nous croyons qu’il faut « re-conscientiser » la classe haïtienne, lui faire
reprendre courage pour qu’elle s’occupe d’elle-même et
de son pays, avec ses critères et ses priorités nationales. Le
23 Octobre 2010 on planifiait l’inauguration de la
Fondation Rose et Blanc parce qu’on voulait agrandir nos
moyens. Pour avoir un plus grand impact il fallait mieux
structurer les programmes sociaux que nous organisions
en famille, avec nos amis et avec l’aide de supporteurs du
mouvement.

Michel Olivier avril 2010

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Site Soley 2002

Le Constat et la Vision Politique

Dans ce pays si on n’est pas au timon des affaires, il est difficile d’œuvrer pour le plus grand nombre car
on risque de s’attirer les foudres du pouvoir en place. C’est dommage ! Je tiens à être très clair : je ne
suis pas un homme politique, mais ma conscience sociale me fait obligation de m’entourer des
compétences nécessaires et de me présenter.

Je voudrais maintenant passer de l’expérience personnelle d’un citoyen Haïtien à une analyse de notre
société au cours des vingt dernières années. Analysons d’abord pourquoi riches de potentiels, de talents
et porteurs des grandes promesses de nos ancêtres nous sommes pauvres aujourd’hui. Un tournant
démocratique a été prôné après le départ de Jean Claude Duvalier (1986) et l’on a cru naïvement que la
prospérité serait au rendez-vous. En 2010 on attend toujours.

Selon les experts, la population a pratiquement doublé en moins d’un quart de siècle et l’Haïtien moyen
(souvenez-vous de Jo Martelly) a perdu la moitié du pouvoir d’achat qu’il avait en 1980.

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Suivant le dernier rapport de la FAO-BID nos grandes productions traditionnelles, canne à sucrre, riz,
café, banane ont chuté de plus de 50%.

Le recensement général de la population publié en 2004 par le ministère de la Planification et de la


Coopération externe nous indique que 60 % de la population vit en zone rurale et 40% en zone urbaine.
La démographie nationale divise la population en 1/3 dans le département de l’Ouest (à cause de Port-
au-Prince qui concentre tout), 1/3 l’Artibonite (à cause du riz) et 1/3 tous les autres départements réunis
dans une misère commune.

Important : pour comprendre la situation de l’agriculture et de l’économie haïtienne, nous avons choisi
de nous référer systématiquement aux études réalisées par les organisations internationales les plus
réputées, en particulier la BID et la FAO, USAID et le MARNDR.

Nos analyses s’appuient sur les études les plus récentes de la BID (2006) et la plus complète à notre
connaissance avec ses 14 volumes est intitulée : Identification de Créneaux potentiels dans les Filières
rurales haïtiennes (HA-T1008_ATN/FC-9052).

La progression de la pauvreté en Haïti est une conséquence du modèle de développement que nous
avons adopté depuis les années 1990. Dans une atmosphère mondiale de globalisation dogmatique et
sous la pression des institutions financières internationales qui prônent l’ouverture totale et la
libéralisation des marchés, les autorités haïtiennes ont cédé à l’importation de produits alimentaires
moins « chers » que les produits locaux.

Voici l’explication économique de ma chanson qui dénonçait que le maïs et le riz étaient devenus des
produits de luxe en Haïti. Jusqu’en 1986, la production locale de riz était protégée par des barrières
douanières qui imposaient une taxe de 55% à l’importation du produit étranger. Depuis le retour de
Jean Bertrand Aristide au pouvoir en septembre 1995 la taxe n’est plus que de 3%. Les effets sur
l’agriculture locale seront dramatiques : production locale de riz réduite à moins de la moitié et
importation multipliée par 30. Qui pis est, les habitudes alimentaires de l’Haïtien vont changer. Il
consomme maintenant en moyenne 50kg de riz
par année et de moins en moins d’aliments
locaux.

Dans le court terme, cela a permis aux


populations urbaines d’avoir des aliments
moins coûteux, mais le coup était fatal pour la
population rurale qui a perdu ses revenus
d’une part, due à son incapacité d’écouler sa
production, et ceci sans avoir accès aux
produits « bon marché » car il a perdu son
pouvoir d’achat. «La valeur des importations
alimentaires par habitant est en nette
augmentation à partir de 1994: elle est passée
de 14,5 US$ en 1981 à 32 US$ en 2003.»

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Malgré le dumping de plusieurs millions de tonnes de riz importé depuis 1995 le cultivateur en Haïti
meurt de faim. Citons : « En 2004, selon la CNSA,…. En dépit d’une balance alimentaire excédentaire, la
faim touche les agriculteurs haïtiens.

IDENT IFICATION DE CRENEAUX POTENTIELS DANS LES FILIERES RURALES HAIT IENNES (HA -T1008 - ATN/FC-9052) p36

La promesse des avantages comparatifs – pilier justificatif de la globalisation- n’a pas produit les
résultats escomptés. Tant et si bien que les Institutions Internationales elles-mêmes sont obligées de
faire clairement le constat de l’échec de cette stratégie.

« Il est sans doute difficile de recommander un changement d'orientation du


policy-mix dans la mesure où les autorités haïtiennes ont des marges de
manœuvre limitées en raison notamment des accords passés avec le FMI.
Néanmoins, force est de constater que les effets bénéfiques attendus d'une
telle politique (réduction de l'inflation, meilleure compétitivité, anticipations
optimistes, relance de l'investissement…) se font encore attendre. »

On voit bien que le riz même à bon marché à un coût que le paysan ne peut pas payer parce qu’il est
devenu lui-même plus pauvre. En fait pour 60% de la population qui vit en zone rurale c’est la pauvreté
qui a augmenté. Particulièrement affecté est le département de l’Artibonite dont la culture principale
est le riz, et dont la population représente le tiers du pays.

Le riz était un simple exemple parmi bien d’autres. On pourrait faire les mêmes constatations pour le
sucre local remplacé par le sucre importé après la fermeture forcée des usines sucrières etc…

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Cependant, malgré toutes ces études officielles de la BID, FAO, MARNDR qui font de l’agriculture la
priorité numéro un, le plan de reconstruction national n’en tient pas compte et continue de privilégier
les zones urbaines et les zones franches à main d’œuvre bon marché et à faible valeur ajoutée.

L’équation d’un développement durable passe AUSSI par les 58% de ménages ruraux qui vivent avec
moins d’un dollar par jour. Un vrai plan national doit inclure tout le monde.

Notre situation de “pot de terre” comme petit pays face aux “pots de fer” des puissances
internationales est difficile. Nous savons tous qu’il est impossible pour un petit paysan haïtien d’être
compétitif face à un fermier américain ou européen qui jouit de subventions énormes et qui a les
équipements et intrants agricoles appropriés . Alors que faire ? Demander naïvement aux pays riches de
ne plus subsidier leurs agriculteurs et d’ouvrir vraiment leurs marchés ? Pensez-vous que les pays riches
vont cesser de protéger leur économie ? Devons-nous accepter de disparaitre lentement mais
surement ? Non, il faut avoir le courage de
reposer le délicat problème des niveaux de
protection.

Citons un expert reconnu : « Depuis 1986, Haïti a


été démise de ses droits régaliens de protéger son
économie. Il faut même la compréhension et la
contribution des pays amis qui doivent revoir ou
mettre en veilleuse toute politique qui défavorise
les producteurs haïtiens. D’ailleurs, le premier
avantage qu’il y a à encourager des actions de
protection du riz haïtien est le fait qu’on peut tirer
une frange importante des agriculteurs de la
pauvreté pour les permettre de devenir des
consommateurs de biens alimentaires et
industriels importés (téléphones portables et Interview avec Albert Chancy 2004
ordinateurs par exemple). »

Pourquoi ne pas appliquer ces recommandations dans les plans actuels?


A quoi servent toutes ces bonnes études si on ne les utilise pas pour guider nos actions?

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B. Le Programme Politique

Plateforme Paysanne à travers son candidat présidentiel Michel Martelly préconise une approche à deux
têtes, un « dekabès » pour donner une vraie place au monde rural dans les plans de reconstruction
préparés par la CIRH. La relance urbaine, qui favorise le développement à travers les zones franches, et
simultanément, la relance rurale qui vise la réintégration productive du monde agricole dans l’économie
nationale. Car on a encore oublié ce « monde en dehors » qui produit pourtant plus de 30% du PIB et qui
fournit toujours 60% de tous les emplois.

Les Grands Axes


1- Relance de la production agricole nationale
2- Sécurité des personnes et des biens
3- Education et formation pour tous.
4- Replacer Haïti sur la carte du monde
5- Tourisme et culture
6- Santé préventive et soins pour tous
7- Dynamiser l’économie et le secteur privé

Quelles sont les options viables selon les experts qualifiés?


L’approche du DNSCRP – tout miser sur les zones franches et les cultures d’exportation- est vouée à
l’échec selon le professeur Robert Fatton, Doyen de la faculté de Politique à l’Université de West Virginia
dans son entrevue à Metropolis le 18 septembre 2010.

La Commission Intérimaire(CIRH) explique le Dr. Fatton, est inconstitutionnelle, de surcroît elle n’a
aucun représentant du secteur paysan ni des campements de réfugiés. Le plan urbain de redémarrage
avec l’optique Collier fait exclusion du monde rural. Le doyen Fatton met en garde le Président Clinton
de ne pas répéter l’erreur catastrophique qu’il avait déjà commise pour le riz. Le mea culpa publique du
président Clinton est à son honneur…mais ne change rien au drame. Comme le docteur Fatton, nous
pensons que nous devons renégocier une politique agricole qui soit plus favorable à la majorité de la
population rurale, tout en soutenant les petites industries d’assemblage dans les zones urbaines. Car il
ne faut surtout pas opposer les villes et les campagnes mais optimiser l’intérêt national.

Relance de la Production Nationale de l’agriculture.

« Avec une croissance démographique estimée aux alentours de 2% par an, le


marché intérieur croît régulièrement pour les produits issus de l’agriculture, en
particulier les produits vivriers… » Donc les experts recommandent le
renforcement de la production vivrière locale qui a un débouché quasi garanti.

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67% du territoire national est constitué de mornes et montagnes qui s’adaptent bien à ces cultures
vivrières qui, bien conduites, sont favorables à la conservation des bassins versants. « Réalisée en 2001,
une étude sur l’agriculture périurbaine de Port-au-Prince estimait le marché des légumes pour l’aire
métropolitaine à près de 150 000 TM par an pour une valeur de 80 millions de dollars US. »

Les déficits alimentaires sont critiques et le marché intérieur est disponible. Cependant, globalisation
mal comprise, Haïti importe chaque année pour des sept cent millions de dollars de produits
alimentaires, lourde charge pour les devises nationales. Or il y a 30 ans une grande partie était produite
localement – donc c’est toute une richesse ne quittait pas le pays. Qui produisait tant de richesses ? Les
5 millions de paysans qui, malgré l’exode rural, continuent de vivre et de travailler dans nos campagnes.
Leur importance est souvent méconnue au profit des concentrations urbaines à potentiel de violence. Il
faut donc réveiller cette force de travail tranquille, réhabiliter ce secteur dont la contribution est
essentielle au PIB. C’est 5 millions d’emplois – modestes certes- mais qui existent vraiment ! Pas besoin
de les créer ! Mais il faut les consolider pour améliorer les conditions de vie dans les campagnes et ainsi
limiter l’exode rural. C’est le plus grand secteur privé du pays, véritable « potomitan » de cohésion
sociale.

L’objectif fixé par la relance de la Production Nationale de l’agriculture est de doubler la production
agricole sur cinq ans car la sécurité alimentaire, la paix sociale et la conservation de l’environnement
sont aujourd’hui inséparables.

Les choix du développement durable


En Haïti, l’immense majorité – pour ne pas dire la totalité – des exploitations agricoles sont des
exploitations familiales marchandes : la force de travail utilisée est majoritairement celle du ménage et
une partie non négligeable de la production est vendue au marché. En utilisant les données de l’enquête
sur les conditions de vie des ménages haïtiens réalisée en 2001-10, on peut estimer qu’il existe
aujourd’hui aux alentours de 800 000 exploitations agricoles (70% des ménages ruraux exploitent la
terre, indépendamment de la forme d’accès à ce foncier). En 1971, date du dernier recensement
agricole, on estimait ce nombre à 615 000.

Le pays attend une politique


agricole pragmatique, non
démagogique, centrée sur les
intérêts nationaux (Artibonite
avant Arkansas), respectueuses
de l’environnement, de la
propriété privée (petite, grande,
nationale ou étrangère), des
accords internationaux qui
condamnent les subsides qui
perturbent les marchés.

On doit reprendre le chemin du


travail national, chemin Etang Bois Neuf mai 2009
particulièrement difficile pour un

16
petit pays pauvre aux ressources détruites par le tremblement de terre et qui attend l’impossible de la
Communauté Internationale. Il n’y a pas d’échappatoire : il faut avoir le courage de prendre nos affaires
en main, de réformer, d’ajuster, d’équilibrer ce qui existe et de créer ce qui manque.

La Relance Agricole en 10 points


1- EQUILIBRER : le budget national entre les besoins des villes (3 millions de personnes, 30% de
la population mais plus de 75% des ressources allouées) et ceux de la campagne (6 millions),
progressivement, calmement, sans exclusion et visant l’intérêt général
2- EQUILIBRER : les ressources entre les plaines irriguées (20% du territoire et 90% des
investissements) et les mornes (80% du territoire) dont la conservation est indispensable à
la survie des plaines. Tous les grands projets agricoles se déroulent dans les plaines. Cela
devrait changer en faveur des mornes.
3- MIEUX INTÉGRER les mornes (80% des terres) dans la production alimentaire par une
agriculture de montagne qui équilibre exploitation vivrière, reforestation et conservation du
sol.
4- REFORESTATION MASSIVE : de toutes les zones où il n’y a pas de cultures permanente avec
des espèces d’arbres qui apporteront un minimum de revenus aux paysans
5- OPTIMISER l’intérêt national entre culture d’exportation et cultures de consommation
locales. Ces choix de sécurité alimentaire ne sont pas seulement agricoles mais impliquent
directement une vision politique et sociale.
6- REHABILITER LES INFRASTRUCTURES EXISTANTES : remettre en usage grands et petits
barrages, systèmes d’irrigation (Artibonite, Plaine du Nord, Plaine des Cayes etc.…), étape
obligée qui produit rapidement d’importants résultats à un coût moindre. Une terre irriguée
produit 2 à 3 fois plus. L’eau est essentielle.
7- METTRE EN PLACE DES INSTRUMENTS DE CRÉDIT : le financement rapide est une condition
du succès. Trop de terres ne sont pas semées par manque de fonds pour acheter les
semences, engrais et payer la main d’œuvre etc.
8- RÉORGANISER L’ASSISTANCE TECHNIQUE AUX PAYSANS : en leur apportant des
connaissances, un encadrement et un suivi opérationnel qui augmente les rende ments et
qui réduit les risques d’échec, facteur important pour l’octroi du crédit etc…
9- ÉTAT DE DROIT : SÉCURITÉ, PROTECTION DES CULTURES CONTRE LES VOLS, VANDALISME :
un champ agricole est une propriété privée où des biens de valeur sont exposés à la vue de
tous. Il faut une protection. Qu’il s’agisse d’un lopin paysan ou d’une entreprise à fort capital
investi. La protection est le résultat
d’un état de droit, d’une police et
d’une justice indépendante.
10- ÉTAT DE DROIT : TENURE DES
TERRES, CADASTRE ET TITRES DE
PROPRIÉTÉ … problème majeur qui
bloque les investissements, petits ou
grands, dans le secteur agricole. Il
n’y a pas d’État de Droit sans un
cadastre et des titres légaux et
incontestables. Un effort
gigantesque devra être fait dans ce
domaine pour préparer une bonne
Marche des Jeunes 2009
17
loi acceptable pour la grande majorité et, de ce fait, plus facilement applicable.
L’importance du sujet exclut les attitudes démagogiques, les violences et oblige à la
concertation sereine garante de la paix sociale.

Options Pour l’Exportation


D’abord la production locale pour nous nourrir à notre faim, puis nous pouvons considérer les
marchés de l’exportation. Les rapports des institutions internationales tracent les lignes
stratégiquement possibles ; réalisée en 2001, « une étude sur l’agriculture périurbaine de Port-
au-Prince estimait le marché des légumes pour l’aire métropolitaine à près de 150 000 TM par
an pour une valeur de 80 millions de dollars US. »

« Haïti a probablement intérêt à s’orienter vers des marchés niche dans lesquels la concurrence
est par définition moins forte :

 des marchés « ethniques » pour la consommation de la diaspora haïtienne


D’Amérique du Nord et d’Europe ;
 des marchés de produits organiques, puisque l’essentiel de la production
agricole nationale peut être aujourd’hui considérée comme organique, le
problème étant la certification de cet état de fait ;
 des marchés de produits de qualité pour lesquels le fait de provenir d’Haïti fait
partie de la définition de la qualité. »

et, dans le marché existant entre Haïti et la République


Dominicaine par lequel transitent 15 millions de dollars de
marchandises ver la RD et qui vend 100 millions de dollars de
marchandises en retour.

MODULE DE SORTIE DE CRISE POST-SEISME


Ces centaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes empilés, depuis le 12
janvier, sous des tentes de fortune, devront progressivement en sortir car à la roulette
russe des épidémies, le jeu a trop duré. La promiscuité, les vols et viols, les atteintes à la
pudeur d'enfants innocents et d'adolescents, l'atteinte à la dignité humaine,
l'ordonnent.
 A celles et ceux y résidant, détenteurs ou détentrices d’emplois identifiés, il
sera négocié é avec leurs employeurs un crédit déductible d’impôts leur
permettant de se reprendre en main, à charge pour eux de libérer les espaces
occupés.
 Aux sans emplois, il sera proposé une alternative à l’occupation des places
publiques et des terrains privés, alternative respectueuse de la dignité humaine.
 Une entité, intitulée « Module de sortie de crise post séisme », fera une large
part à la diaspora haïtienne, jusqu'à date reléguée à un rôle de spectateur
lointain de la vie nationale. Sa mission :

18
 Coordonner et articuler avec les ONG et les grands Groupes financiers locaux et
 internationaux, les projets à courts termes susceptibles de pallier, dans
l’immédiat, à la situation post séisme.
 Dégager des pistes permettant aux entreprises et groupes socioprofessionnels
locaux et de la diaspora de s'investir directement dans ces projets. Elles leur
serviront de passerelle incitative à faire valoir leurs produits, services ou savoir-
faire en vue de leur promotion auprès des Institutions contractantes.
 Articuler un vaste projet de solidarité « haïtiano-haïtien ».
 D’entreprendre un vaste programme de prise de conscience nationale des
contraintes naturelles géographiques, des risques sismiques et cycloniques, de
l’évidente surpopulation, des faibles ressources naturelles, du budget limité de
la République, de la précarité de l’économie mondiale ;
 De réduire l’urbanisation anarchique ; d’initier, de concert avec les mairies,
dans un premier temps, l’aménagement des bidonvilles pour les rendre, en cas
d’intempéries, catastrophes ou séismes, moins meurtriers;
 D’établir un système de gestion et de valorisation des déchets solides et
liquides;
 D’adresser le problème du d é boisement suicidaire des collines, des
constructions
 anarchiques dans les ravines et lits secs des rivières, des matériaux obsolètes,
des carrières de sable indûment exploitées;
 D’implanter, dans les zones marécageuses et inondables des villes exposées,
des aires d’évacuation d’urgence sur pilotis ;
 D’accorder finalement à la diaspora le rôle phare qui est sien dans la vie
économique et politique haïtienne.

Sécurité des personnes et des biens


Aucun progrès n’est possible sans un système de sécurité fiable garantissant le strict respect des
vies, des mœurs et de la propriété privée. Y veiller, est un devoir régalien: c’est la condition sine
qua non des investissements locaux et étrangers.

Nous devons donc :


Lutter contre l’inefficience des tribunaux de la république;
Réduire les procédures de comparution aux délais inacceptables et inexplicables;
Articuler une judicature itinérante et de proximitéé, particulièrement en zone rurale,
trop souvent oubliée ;
Réaménager l’univers carcéral;
Améliorer l’environnement légal des affaires totalement inadapté aux exigences
technologiques nouvelles;

19
Véritable gangrène de notre société, le banditisme, ce banditisme aux multiples visages,
corrupteur et corrompu, semant le deuil et la désolation dans les familles, poussant à
l'immigration des phalanges de cadres à jamais perdus pour la République, démobilisant les
entrepreneurs, condamnant les paysans à cacher leur récolte et à interner leur bétail, à ce
banditisme-là, notre message sera très clair : "Votre temps est fini "!

Les institutions constitutionnelles chargées de rétablir l'ordre, devront recouvrer leur véritable
vocation. Cette paix publique souhaitée par tous, de la section rurale la plus reculée aux plus
grands centres urbains, ne saurait se concevoir sans des forces d'ordre professionnelles,
disciplinées et vertueuses, telles qu'articulées par la constitution en vigueur, notre Lex Mater.

Education et Formation pour tous

Site Soley Motivation Environnement 2009

L’éducation est un moyen de donner beaucoup d’emplois. Avec 50% de jeunes de moins de
20 ans, ceci fait environ 5 millions de citoyens en quête d’éducation pendant les 20
prochaines années. Un système éducatif performant aurait besoin de 200,000 professeurs
pour le moins à raison de 25 élèves par classe.

1- Education primaire pour tous


 Aujourd’hui, des 65% d’enfants en âge d’aller à l’école au primaire, seulement 2/3
arrivent à décrocher leur certificat d’études primaires. Le système ayant été
reformé n’est pas contrôlé et fonctionne sans aucunes normes.

20
 Nous voulons aussi renforcer le plan de Parrainage de façon à ce que tous les
enfants de moins de 15 ans puissent recevoir une éducation obligatoire et un suivi
personnalisé.
 Une attention particulière sera donnée aux
enfants qui ont des besoins spéciaux ayant
des défis physiques ou au niveau mental.
 Nous allons proposer au maximum
l’utilisation des technologies nouvelles dans
l’éducation pour faciliter l’apprentissage et
familiariser de très tôt les enfants avec la
technologie. 1er janvier 2008

 Les questions d’éducation – Nous voulons


mettre sur pied un réseau d’éducation à distance et de Formation rapide de
professeurs pour rapidement suppléer aux carences du système ; cette formation
visera à utiliser le elearning et d’autres outils d’apprentissages virtuels.

2- Education secondaire et formelle


 De 100 jeunes qui rentrent å l’école seulement 15
arrivent à terminer leurs bac au sein du système
secondaire Haïtien.
 Nous allons profiter de la modernisation de la
compagnie de Télécommunications pour rendre
l’internet à grande vitesse accessible et permettre le
développement de filières professionnelles et
technologiques.
Stand up against Poverty
 Les collèges secondaires technologiques prépareront octobre 2009
des citoyens beaucoup plus productifs et prêts à
rentrer très tôt sur le marché de l’emploi. Ils pourront être développés sur le
modèle des lycées corporatifs et nous voulons à ce niveau faciliter l’intervention de
partenaires tant locaux qu’étrangers dans la gestion et la promotion de ces
structures.
o Le secteur privé deviendra un partenaire important pour déterminer les
formations nécessaires aux besoins spécifiques du marché du travail.

21
Motivation Environnement Etang Bois Neuf 2009

3- Education Universitaire
 Nous comptons promouvoir le développement de campus universitaires modernes
dans tous les départements du pays ;
 Nous voulons promouvoir la création d’un système de bourses éducatives déjà à
l’étude depuis longtemps afin de faciliter la fréquentation universi taire et
augmenter la qualité de l’offre au niveau de la disponibilité de Ressources Humaines
qualifiées.

Décentralisation

Réussir la décentralisation passera par une gestion administrative implémentée et renforcée des régions
effectivement remises aux autorités locales élues qui auront pour mission l’élaboration, l’exécution et
l’administration des projets de développement locaux, conçus et adaptés en fonction des spécificités
régionales. C’est à eux qu’incombera périodiquement une reddition de compte, à leurs mandants, de la
confiance placée en eux ; à charge pour l’administration centrale de leur laisser également, dans le réel,
l’autonomie budgétaire harmonisée. Seule pareille approche permettra une décentralisation effective et
efficiente. Chaque ministère, désormais doté d’une antenne départementale coordonnée, pourra
travailler en étroite collaboration avec ces élus locaux. Ces grands « gouverneurs », en quelque sorte,
harmoniseront, avec l’administration centrale, leur politique et ce jeu de la concurrence régionale ne
pourra qu’être bénéfique à la République.

La diaspora trouvera également, ici, les possibilités d’implantation et d’implémentation d’un certain
nombre de projets nourris par eux pour leurs régions originaires et l’occasion d’y apporter leur savoir-
faire.

22
Santé
Restructuration et rééquipement des hôpitaux, centres de santé et dispensaires déjà existants, confiés à
la responsabilité d’équipes médicales et paramédicales compétentes, constitueront notre première
approche de la décentralisation de la santé en attendant l’érection de dispensaires, dans chaque section
rurale non encore pourvue. Des services ambulanciers adaptés devront également voir le jour, sans
omettre l’indispensable contrôle des naissances.

Les hôpitaux universitaires finalement rendus opérationnels, retrouveront leur véritable vocation de
centre de pointes, d’enseignements et de recherches. Pareil défi s’avère certainement possible par un
effort national d’abord, mais aussi grâce à cette extraordinaire solidarité internationale déclenchée dans
ce domaine par le séisme meurtrier récent. Aussi s’avérera-t-il impératif de mieux coordonner cette aide
généreuse, en articulant une planification intelligente, transparente, répondant à nos véritables besoins.

Nécessaires à l’entretien de ces infrastructures, la formation d’équipes compétentes fera partie de notre
calendrier replacer Haïti sur la carte du Monde – une nouvelle destination pour le tourisme et pour les
investissements étrangers.

Replacer Haïti sur la carte du monde

o Rester vigilants pour que Communauté


Internationale respecte ses engagements
envers Haïti. L’aide promise n’est pas
toujours délivrée mais je veillerai à ce
que les promesses soient honorées car
chez nous « pwomess se dèt ».
o Cependant nous n’allons pas attendre
passivement la manne de la
communauté Internationale car nous
savons que le travail du développement
doit se faire à partir de chacun de nous.
o Il nous faut aussi rationaliser l’Aide. Avoir
un bureau du contrôle des ONGs. Les ONGs locales doivent exécuter leur plan en
accord avec les plans de développement locaux et toutes les ONGs étrangères devront
obligatoirement travailler avec des ONGs locales pour les former, et auront une
obligation de résultats.
o Nous espérons faciliter les investissements par le support de fonds d’investissements
dynamiques dirigés surtout vers les PMIs pour faciliter le relèvement des petites
bourses et de la classe moyenne.
o Nous allons aussi faciliter la création de partenariats publics privés locaux. L’Etat peut
être un bon superviseur mais l’Etat n’est souvent pas un bon gestionnaire des biens et
services de Production. En le couplant avec des partenaires locaux nous pouvons nous
assurer que les bénéfices iront tant à la collectivité qu’aux particuliers qui ont travaillé
pour cela.

23
o Haïti est un pays riche de ressources de toutes sortes, non encore exploitées et pouvant
attirer la convoitise de gros intérêts tant nationaux qu’internationaux. De nos 1750 km
de plages à nos immenses disponibilités en ressources minières et pétrolières il est
temps de faciliter des investissements dans la plus grande transparence pour susciter
la création d’emplois.

La production Nationale c’est autant l’agriculture et la pêche, que la production musicale, ou


informatique. Le Carnaval par exemple peut devenir une entreprise touristique très rentable et nous
rapporter gros.

Tourisme et culture
Grâce à la beauté de ses paysages, sa diversité culturelle, ses arts plastiques et culinaires et l’hospitalité
naturelle de ses autochtones, Haïti a été, dans les années 50, l’une des toutes premières destinations
touristiques de la Caraïbe. Nous le redeviendrons!
Pour ce faire, il nous faudra:

 Créer un climat sécuritaire capable d’attirer le tourisme, un vecteur de la croissance


économique;
 Valoriser le patrimoine historique du pays. Créer le «chemin des forts», visant l’exploitation
des 34 fortifications et autres monuments historiques du pays ; reprendre le projet de « la route
de l’esclave » dans les anciennes habitations sucrières, en collaboration avec les pays concernés
de la région; instituer un bureau de récupération de notre patrimoine national ; construire notre
« route du Rhum et autres alcools insulaire », revisiter notre « mange créole ».
 Remodeler globalement l’image d’Haïti dans le monde;
 Favoriser les investissements dans les secteurs connexes, notamment ceux de la production
nationale, des infrastructures routières et aéroportuaires, de l’énergie et de la sécurité;
Originale, de par son métissage culturel qui se décline dans notre parler, notre cuisine, notre
architecture, notre carnaval, nos goûts, nos croyances, notre artisanat, nos danses et nos
peintures, si, dans nos traits et dans nos mœurs, l’Afrique reste bien vivante, les Etats-Unis,
l’Europe et spécifiquement la France se retrouvent, ici, dans un mariage créole heureux.
Seront encouragées et protégées toutes activités, créations, initiatives visant au renforcement
de ce rayonnement culturel.

Dynamiser l’Economie et le Secteur


Privé :
 L’Haïtien est naturellement entrepreneur et il est
impératif de mettre sur pied les conditions pour la
création d’une société entrepreneuriale, de la
formation en passant par le crédit et la suppression
des tracasseries administratives et allant jusqu’à la
promotion d’infrastructures de support de qualité.
 Les femmes sont le moteur du développement de
notre société. Elles sont les gestionnaires des foyers, Solino 2008
les économes et souvent les chefs de famille. Une

24
attention coordonnée devra reconnaître leur rôle essentiel et valoriser leur apport en leur accordant
les possibilités d’améliorer les conditions dans lesquelles elles gagnent leur vie.
 La facilitation du crédit aux entrepreneurs doit être alimentée par une politique de créations de
fonds de garantie et de capital-risque disponible pour toute entreprise capable de répondre à
certains critères de performance.
 Nous pensons que le problème de disponibilité des ressources financières est surtout lié à une
carence de projets bancables. Aussi nous voulons proposer la création d’un réseau de centres de
compétitivité visant d’abord à promouvoir les filières déjà identifiées.
 Avec plus de 5 Millions d’Habitants en âge de travailler le potentiel de développement d’Haïti n’est
fonction que de notre capacité à créer des emplois productifs rapidement, et là il nous faut faire
montre de créativité économique.
 5 filières ou secteurs avec un potentiel de compétitivité pour la nation Haïtienne ont été identifiées
par le groupe de travail sur la compétitivité dont les recommandations méritent d’être renforcées
(Agriculture, Pêche et élevage, sous-traitance textile et industrielle, Outsourcing et Tourisme)
 Nous aimerions promouvoir la création de 5 grandes zones économiques de développement
regroupant ces différents secteurs sous une forme ou l’autre. Notre message est clair : Haïti veut
s’ouvrir aux investissements productifs.
 Nous allons détaxer le matériel technologique informatique, et tout autre matériel ou machine
servant à la production d’un bien ou d’un service quel qu’il soit, ceci afin de faciliter la relance de la
production nationale.
 Un réseau de centres de compétitivité devra permettre d’harmoniser le développement des PMEs.
Nous proposons que ce réseau soit le fruit de partenariats entre le privé et le public au niveau
départemental, visant à favoriser le développement d’un environnement entrepreneurial favorable
dans chaque région
 En améliorant l’encadrement aux organisations, nous espérons voir l’émergence de plus de projets
viables. Nous voulons faciliter l’accès au crédit tant au niveau des PMEs qu’au niveau des
investissements plus importants en infrastructures ou projets d’envergure capables d’aider à
remettre Haïti sur la carte de destination des investissements.
 L’Etat est grand propriétaire terrien et les
collectivités territoriales devraient avoir la
capacité d’apporter leurs terres à la constitution
de projets solides ou de villages productifs. Un
Dialogue constant sera entretenu avec les
magistrats locaux pour favoriser le
développement local
 Nous pensons aussi promouvoir la création d’un
marché de bons obligataires, devant déboucher
aussi sur la création de marchés de bons
municipaux pour financer le développement
local et éventuellement sur la création d’un marché boursier de sociétés privées ou mixtes relevant
du droit commercial haïtien.

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Nous avons laissé parler les experts qui ont étudié à fond les questions de politiques de développement
en Haïti. L’idée étant d’utiliser leurs chiffres à la portée de tout le monde pour exposer notre position ;
je ne prétends pas avoir toutes les solutions mais me propose comme leader à mon pays pour
rassembler ses filles et ses fils pour sauver la Nation.

Il faut un leader que les gens veulent


écouter un peu, que les gens aiment un
peu, à qui les gens font confiance un
peu pour être d’accord et marcher
ensemble. Quel que soit le leader
maintenant, s’il n’arrive pas à vendre
son rêve, son premier ennemi va être la
Bel Air 2009
population.

Je me présente à vous Michel Joseph Martelly,


Le prochain Président d’Haïti

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