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A. Le Citoyen Haïtien
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Chez moi et ceci très tôt, je suis entouré par la musique et l’accordéon fut mon premier instrument.
Avec quelques copains je m’initie à la chansonnette française, mais les rythmes locaux constituent
toujours nos points d’orgue. Nous formons alors une troupe parrainée par des ténors de la musique
haïtienne traditionnelle (les frères Coulanges) qui se réunit chez les Saint-Lot. Les fins de semaine, les
livres et l’apprentissage formel sont remplacés par des rencontres culturelles : après-midis d’éducation
musicale, séances de lectures, déclamations de poésies, de danses folkloriques. La troupe, pour sa
grande première à l’Institut Français d’Haïti porte le nom Kachimbo. Ce soir-là, je rends un humble
hommage à mon grand-père Canjo/Candio, qui le premier chante notre hymne national, La
Dessalinienne.
Bac en main, je fais choix des armes et m’inscris à l’Ecole militaire. Mais, d’autres choix s’imposent à moi
et, le rêve de servir mon pays, en uniforme est remplacé par la réalité d’un départ forcé vers les Etats
Unis d’Amérique du Nord où très vite j’ai dois assumer seul les responsabilités d’une nouvelle vie de
travail. Je me fixe donc des objectifs : progresser et devenir indépendant. Pour cela je dois cumuler deux
jobs, l’un comme ouvrier de construction et l’autre comme employé de supermarché. Avec effort,
j’achète une motocyclette, puis une voiture, les premières étapes vers une autonomie complète.
Ma vie d’adulte
En mars 1986 je retourne à Port-au-Prince. Pour mon bonheur, je retrouve
tout de suite Sophia Saint-Rémy, une amie d’enfance, et nos destins se lient
pour toujours. Grâce à un bon ami, je suis employé dans une banque comme
technicien dans la saisie d’informations numériques et je commence une vie
d’homme adulte, rangé. Hélas, la position exige de longues heures de travail
de nuit et est peu rémunérée. Très vite je sens que je fais du sur place; alors
faisant confiance à mon intuition, je propose à Sophia l’aventure à deux :
l’immigration à Miami.
Sophia et Michel
Certifié en contrôle de qualité, j’abandonne le travail de bureau qui me pèse
et rentre à bras le corps dans la construction. La
compagnie fabrique des poutres pour
immeubles et autoroutes. Par exemple, je
participe à la construction du Bay Front Park, un
stationnement publique à Miami que je revois
toujours avec fierté. Les journées de travail sont
longues et épuisantes. Cette époque laborieuse
m’inculque la valeur du travail manuel et le
respect dû à l’ouvrier, à la marchande, au
chauffeur de taxi et à tous ceux qui peinent tous
les jours pour survivre.
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Ma vie suit son cours avec la joie de voir naître notre premier fils début 1988.
Sophia cette année-là comme cadeau d’anniversaire m’offre un petit « synthétiser » ou orgue
électronique sans savoir que nos vies vont en être bouleversée. Je viens de recevoir mon premier vrai
outil de travail de musicien.
Le local de l’Hôtel Florville en garde toujours le souvenir: le vieux plancher grince, une horloge sur pied
titube, le public fou de joie est invité au prochain dimanche. L’augmentation vertigineuse de la foule
contraint les propriétaires de l’hotel à construire une salle en bas dans la cour arrière. Depuis cette
soirée, le rendez-vous des dimanches est à ne pas rater.
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La carrière de Sweet Micky
Nous connaissons tous les coins et recoins de ce pays parce que nous y
sommes allés jouer pour le public. Nous avons des amis partout. Une fête
patronale après l’autre, je crois avoir joué dans toutes les villes du pays.
Je connais bien nos mauvaises routes pour avoir été ballotté
impitoyablement d’un bout à l’autre du territoire national, parfois en
vingt-quatre heures ; un bal au Cap ce soir, suivi d’un autre aux Cayes le
lendemain ne m’a jamais effrayé. J’arrive à l’heure par respect pour mon
public. Je commence à jouer tôt avec entrain, j’ajuste mon répertoire au
goût du public qui en veut pour son argent. C’est ainsi que nous faisons
danser dans toutes les villes du pays, Sweet Micky se présente sur scène
alors que Michel et Sophia Martelly soudainement doivent gérer les
affaires d’argent de ce business familial qui les fait vivre.
Orgues Noir et Blanc
La semaine est réservée aux répétitions et à force de jouer les hits des
«ansyen bon toujou bon» du compas haïtien, Bossa Combo, Frères Déjean, Tabou Combo, Skah Shah,
Shleu Shleu, DP Express, Scorpio, les Phares du Nord : les orchestres Septentrional et Tropicana et j’en
passe, je me construis patiemment un public de fans pour accueillir ma première composition inspirée
d’une histoire vraie et que j’intitule, Compas Forêt des Pins. Cette musique paraît sur le premier album à
succès, « Ou La La », sorti en 1989.
Avec les succès arrivent aussi les responsabilités et les difficultés à gérer de nombreux collaborateurs et
employés. Seulement pour organiser les équipements sonores il faut huit employés dévoués. L’un
d’entre eux, Jo Martelly (c’est ainsi qu’il est surnommé) est le père de vingt et un enfants. Vous vous
imaginez la responsabilité! Quand en plus le groupe musical qui m’accompagne compte jusqu’à neufs
musiciens et leurs familles, cela fait encore plus de personnes à charge directe ou indirecte.
Un groupe musical est une grande famille et il faut produire tous les jours de quoi faire vivre tout un
chacun.
Nous avons donc acquis une grande expérience en gérant cette petite entreprise depuis vingt-deux ans,
en apprenant à respecter les gens et leur temps, les horaires et calendriers difficiles, les contrats et
paroles données dans une industrie connue pour ses excès. Si cette partie de la vie de Michel Martelly
est moins connue, elle est néanmoins de toute importance. C’est le parcours professionnel d’un couple
et l’apprentissage de la gestion d’une entreprise qui donne du travail et crée des richesses.
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Carnaval '92
La contribution de Sweet Micky au Compas direct est plutôt dans le rôle de relais que nous avons joué
pour les Haïtiennes et Haïtiens qui ont appris à danser après 1986. Après le départ des Duvalier il y a eu
comme un recul progressif sur le Compas et nombreux sont les musiciens à succès qui ont dû émigrer
pour survivre tandis que d’autres groupes musicaux se sont tout simplement séparés. Lors de mon
retour, de ’86 à ‘90 c’est Kassav et le mouvement Zouk antillais qui envahissent la voix des ondes
pendant que les groupes haïtiens connus, récemment installés à New York, ont du mal à rebondir. La
nouvelle génération locale se laissait volontiers entraîner par le hip hop qui est le dernier cri aux USA.
C’est à ce moment que je saisis l’opportunité qui s’offre.
Rappelons-nous que Mizik Mizik ne nait qu’en 1991! Zenglen, de son côté, a fait sortir deux supers
premiers albums et entame avec nous une petite polémique mais nous sommes bouillonnants de
chaleur, nous vendons une rage, une force, une énergie différente d’une mélodie rythmée et posée, en
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fait nous sommes porteurs d’un mouvement doté des vibrations du renouveau. C’est cela qui attire
certains jeunes aux Etats Unis qui avaient perdus le sens et leurs attaches à leurs rythmes d’origines : ils
résonnent avec cette musique qui les connecte à cet aspect de notre culture.
Pour passer le guichet d’un bal de Sweet Micky il faut payer son entrée et non montrer une carte
d’appartenance économique, sociale ou politique. Je suis l’ami de tout le monde ; partout où je passe en
Haïti ou ailleurs j’aime prendre le temps de saluer les amis, les fans, et ceux qui veulent me parler. C’est
pourquoi je reçois toujours un accueil chaleureux partout où je passe. Alors qu’on m’assimile tantôt à
un groupe politique ou à un moment dépendant de la tendance du, la réalité c’est que je suis un
musicien qui utilise sa musique pour faire passer ses messages. Depuis 1791, n’utilisent –on pas dans
notre pays la musique pour faire passer nos message pour « dire tout haut ce que les autres pensent
tout bas. »
Quand je dis dans mes chansons que le maïs et le riz sont devenus des produits de luxe dans ce pays je
cherche à exposer un problème social aux yeux de tout le monde. Si c’est vrai que nos meringues
carnavalesques nous ont établi comme le Président du Compas, nous chantons nos positions à nos
risques et périls, de Raoul Cédras à René Préval nous critiquons tous les chefs d’état du moment, au
grand bonheur du public haïtien, et nous les mettons au même niveau que tous ceux qui participent au
carnaval : au niveau du béton.
« Si w pa kapab,
ou te mèt di w pa kapab,
chak jou ki pase se mizè moun k ap ogmante,
responsabilite anvè yon sosyete se kòm si ou te prizonye,
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de pye w kole nan yon grenn soulye… »
(Si vous ne pouvez pas, il faut dire que vous ne le pouvez pas, chaque jour la misère du peuple
augmente, vos responsabilités envers la société devraient faire de vous un prisonnier avec les deux
pieds dans un seul soulier.)
Je peux dire avoir été témoin de la décadence de cette société que j’ai un peu symbolisé. Le quotidien
de l’époque était fait de vols, corruptions, assassinats, kidnapping, violences, destructions et incendies
de résidences, d’entreprises et de sièges de partis politiques et impunité généralisée entretenue et
instituée par les différents gouvernements passés. Nous étions en enfer.
Mais quand Manno Charlemagne, Maire de Port-au-Prince, m’invite au carnaval de 1996 j’ai cru
sincèrement que le pays allait changer. J’ai rêvé que nous allions redécouvrir la volonté de faire les
choses ensemble et pour la même cause de l’intérêt général. J’ai osé espérer que le moment était venu
de dépasser les clivages, les faux antagonismes et les polarisations malveillantes. Pourtant, après les
trois jours gras, les barrières inexorables sont vite revenues ; de l’illusion d’une population unie et
égalitaire il ne restait plus que les cendres à l’église du mercredi. En 96 je n’aurais pas pu imaginer les
tragédies dont les Haïtiens allaient encore souffrir et que cela durerait jusqu'à aujourd’hui.
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Je m’identifie à cette souffrance populaire, qui fut prophétisé par Monseigneur Ligondé, Archevêque de
Port-au-Prince au Te Deum du 1er Janvier 1991 en
présence du Président élu Jean Bertrand Aristide.
Monseigneur avait prédit que les enfants Haïtiens
seraient réduits à manger des « roches tuffes ». Après
le cataclysme du 12 Janvier 2010 n’est-on pas arrivé là ?
Cela doit changer.
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plus de moyens pour travailler. J’ai été particulièrement fier de voir notre ainé Olivier, diplômé en
Gestions des Affaires de FIU (Florida International University) actif et impliqué dans la collecte de fonds
pour les victimes du 12 janvier. Il fait du service social depuis dix-sept ans ; l’habitude est devenue une
seconde nature.
Le mois de juillet 2010 a ramené le vingt-deuxième anniversaire du groupe Sweet Micky. Maintenant, la
seconde génération doit choisir. Mes quatre enfants Olivier, Sandro, Yanni et Malaika ont déjà travaillé
dans l’industrie de la musique, et s’orienteront s’ils le souhaitent vers une carrière musicale et
continueront la tradition qui remonte à leur arrière-grand-père. Je leur laisse ce libre choix. La
démocratie et la liberté que l’on prône pour les autres commence au sein de sa propre la famille.
Après les inondations des Gonaïves, la ville natale de Sophia, nous avons identifié les besoins des
centres d’urgences pour venir en aide aux moments de catastrophes naturelles. Mais en plus de l’aide
alimentaire et des soins de santé nous croyons qu’il faut « re-conscientiser » la classe haïtienne, lui faire
reprendre courage pour qu’elle s’occupe d’elle-même et
de son pays, avec ses critères et ses priorités nationales. Le
23 Octobre 2010 on planifiait l’inauguration de la
Fondation Rose et Blanc parce qu’on voulait agrandir nos
moyens. Pour avoir un plus grand impact il fallait mieux
structurer les programmes sociaux que nous organisions
en famille, avec nos amis et avec l’aide de supporteurs du
mouvement.
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Site Soley 2002
Dans ce pays si on n’est pas au timon des affaires, il est difficile d’œuvrer pour le plus grand nombre car
on risque de s’attirer les foudres du pouvoir en place. C’est dommage ! Je tiens à être très clair : je ne
suis pas un homme politique, mais ma conscience sociale me fait obligation de m’entourer des
compétences nécessaires et de me présenter.
Je voudrais maintenant passer de l’expérience personnelle d’un citoyen Haïtien à une analyse de notre
société au cours des vingt dernières années. Analysons d’abord pourquoi riches de potentiels, de talents
et porteurs des grandes promesses de nos ancêtres nous sommes pauvres aujourd’hui. Un tournant
démocratique a été prôné après le départ de Jean Claude Duvalier (1986) et l’on a cru naïvement que la
prospérité serait au rendez-vous. En 2010 on attend toujours.
Selon les experts, la population a pratiquement doublé en moins d’un quart de siècle et l’Haïtien moyen
(souvenez-vous de Jo Martelly) a perdu la moitié du pouvoir d’achat qu’il avait en 1980.
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Suivant le dernier rapport de la FAO-BID nos grandes productions traditionnelles, canne à sucrre, riz,
café, banane ont chuté de plus de 50%.
Important : pour comprendre la situation de l’agriculture et de l’économie haïtienne, nous avons choisi
de nous référer systématiquement aux études réalisées par les organisations internationales les plus
réputées, en particulier la BID et la FAO, USAID et le MARNDR.
Nos analyses s’appuient sur les études les plus récentes de la BID (2006) et la plus complète à notre
connaissance avec ses 14 volumes est intitulée : Identification de Créneaux potentiels dans les Filières
rurales haïtiennes (HA-T1008_ATN/FC-9052).
La progression de la pauvreté en Haïti est une conséquence du modèle de développement que nous
avons adopté depuis les années 1990. Dans une atmosphère mondiale de globalisation dogmatique et
sous la pression des institutions financières internationales qui prônent l’ouverture totale et la
libéralisation des marchés, les autorités haïtiennes ont cédé à l’importation de produits alimentaires
moins « chers » que les produits locaux.
Voici l’explication économique de ma chanson qui dénonçait que le maïs et le riz étaient devenus des
produits de luxe en Haïti. Jusqu’en 1986, la production locale de riz était protégée par des barrières
douanières qui imposaient une taxe de 55% à l’importation du produit étranger. Depuis le retour de
Jean Bertrand Aristide au pouvoir en septembre 1995 la taxe n’est plus que de 3%. Les effets sur
l’agriculture locale seront dramatiques : production locale de riz réduite à moins de la moitié et
importation multipliée par 30. Qui pis est, les habitudes alimentaires de l’Haïtien vont changer. Il
consomme maintenant en moyenne 50kg de riz
par année et de moins en moins d’aliments
locaux.
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Malgré le dumping de plusieurs millions de tonnes de riz importé depuis 1995 le cultivateur en Haïti
meurt de faim. Citons : « En 2004, selon la CNSA,…. En dépit d’une balance alimentaire excédentaire, la
faim touche les agriculteurs haïtiens.
IDENT IFICATION DE CRENEAUX POTENTIELS DANS LES FILIERES RURALES HAIT IENNES (HA -T1008 - ATN/FC-9052) p36
La promesse des avantages comparatifs – pilier justificatif de la globalisation- n’a pas produit les
résultats escomptés. Tant et si bien que les Institutions Internationales elles-mêmes sont obligées de
faire clairement le constat de l’échec de cette stratégie.
On voit bien que le riz même à bon marché à un coût que le paysan ne peut pas payer parce qu’il est
devenu lui-même plus pauvre. En fait pour 60% de la population qui vit en zone rurale c’est la pauvreté
qui a augmenté. Particulièrement affecté est le département de l’Artibonite dont la culture principale
est le riz, et dont la population représente le tiers du pays.
Le riz était un simple exemple parmi bien d’autres. On pourrait faire les mêmes constatations pour le
sucre local remplacé par le sucre importé après la fermeture forcée des usines sucrières etc…
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Cependant, malgré toutes ces études officielles de la BID, FAO, MARNDR qui font de l’agriculture la
priorité numéro un, le plan de reconstruction national n’en tient pas compte et continue de privilégier
les zones urbaines et les zones franches à main d’œuvre bon marché et à faible valeur ajoutée.
L’équation d’un développement durable passe AUSSI par les 58% de ménages ruraux qui vivent avec
moins d’un dollar par jour. Un vrai plan national doit inclure tout le monde.
Notre situation de “pot de terre” comme petit pays face aux “pots de fer” des puissances
internationales est difficile. Nous savons tous qu’il est impossible pour un petit paysan haïtien d’être
compétitif face à un fermier américain ou européen qui jouit de subventions énormes et qui a les
équipements et intrants agricoles appropriés . Alors que faire ? Demander naïvement aux pays riches de
ne plus subsidier leurs agriculteurs et d’ouvrir vraiment leurs marchés ? Pensez-vous que les pays riches
vont cesser de protéger leur économie ? Devons-nous accepter de disparaitre lentement mais
surement ? Non, il faut avoir le courage de
reposer le délicat problème des niveaux de
protection.
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B. Le Programme Politique
Plateforme Paysanne à travers son candidat présidentiel Michel Martelly préconise une approche à deux
têtes, un « dekabès » pour donner une vraie place au monde rural dans les plans de reconstruction
préparés par la CIRH. La relance urbaine, qui favorise le développement à travers les zones franches, et
simultanément, la relance rurale qui vise la réintégration productive du monde agricole dans l’économie
nationale. Car on a encore oublié ce « monde en dehors » qui produit pourtant plus de 30% du PIB et qui
fournit toujours 60% de tous les emplois.
La Commission Intérimaire(CIRH) explique le Dr. Fatton, est inconstitutionnelle, de surcroît elle n’a
aucun représentant du secteur paysan ni des campements de réfugiés. Le plan urbain de redémarrage
avec l’optique Collier fait exclusion du monde rural. Le doyen Fatton met en garde le Président Clinton
de ne pas répéter l’erreur catastrophique qu’il avait déjà commise pour le riz. Le mea culpa publique du
président Clinton est à son honneur…mais ne change rien au drame. Comme le docteur Fatton, nous
pensons que nous devons renégocier une politique agricole qui soit plus favorable à la majorité de la
population rurale, tout en soutenant les petites industries d’assemblage dans les zones urbaines. Car il
ne faut surtout pas opposer les villes et les campagnes mais optimiser l’intérêt national.
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67% du territoire national est constitué de mornes et montagnes qui s’adaptent bien à ces cultures
vivrières qui, bien conduites, sont favorables à la conservation des bassins versants. « Réalisée en 2001,
une étude sur l’agriculture périurbaine de Port-au-Prince estimait le marché des légumes pour l’aire
métropolitaine à près de 150 000 TM par an pour une valeur de 80 millions de dollars US. »
Les déficits alimentaires sont critiques et le marché intérieur est disponible. Cependant, globalisation
mal comprise, Haïti importe chaque année pour des sept cent millions de dollars de produits
alimentaires, lourde charge pour les devises nationales. Or il y a 30 ans une grande partie était produite
localement – donc c’est toute une richesse ne quittait pas le pays. Qui produisait tant de richesses ? Les
5 millions de paysans qui, malgré l’exode rural, continuent de vivre et de travailler dans nos campagnes.
Leur importance est souvent méconnue au profit des concentrations urbaines à potentiel de violence. Il
faut donc réveiller cette force de travail tranquille, réhabiliter ce secteur dont la contribution est
essentielle au PIB. C’est 5 millions d’emplois – modestes certes- mais qui existent vraiment ! Pas besoin
de les créer ! Mais il faut les consolider pour améliorer les conditions de vie dans les campagnes et ainsi
limiter l’exode rural. C’est le plus grand secteur privé du pays, véritable « potomitan » de cohésion
sociale.
L’objectif fixé par la relance de la Production Nationale de l’agriculture est de doubler la production
agricole sur cinq ans car la sécurité alimentaire, la paix sociale et la conservation de l’environnement
sont aujourd’hui inséparables.
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petit pays pauvre aux ressources détruites par le tremblement de terre et qui attend l’impossible de la
Communauté Internationale. Il n’y a pas d’échappatoire : il faut avoir le courage de prendre nos affaires
en main, de réformer, d’ajuster, d’équilibrer ce qui existe et de créer ce qui manque.
« Haïti a probablement intérêt à s’orienter vers des marchés niche dans lesquels la concurrence
est par définition moins forte :
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Coordonner et articuler avec les ONG et les grands Groupes financiers locaux et
internationaux, les projets à courts termes susceptibles de pallier, dans
l’immédiat, à la situation post séisme.
Dégager des pistes permettant aux entreprises et groupes socioprofessionnels
locaux et de la diaspora de s'investir directement dans ces projets. Elles leur
serviront de passerelle incitative à faire valoir leurs produits, services ou savoir-
faire en vue de leur promotion auprès des Institutions contractantes.
Articuler un vaste projet de solidarité « haïtiano-haïtien ».
D’entreprendre un vaste programme de prise de conscience nationale des
contraintes naturelles géographiques, des risques sismiques et cycloniques, de
l’évidente surpopulation, des faibles ressources naturelles, du budget limité de
la République, de la précarité de l’économie mondiale ;
De réduire l’urbanisation anarchique ; d’initier, de concert avec les mairies,
dans un premier temps, l’aménagement des bidonvilles pour les rendre, en cas
d’intempéries, catastrophes ou séismes, moins meurtriers;
D’établir un système de gestion et de valorisation des déchets solides et
liquides;
D’adresser le problème du d é boisement suicidaire des collines, des
constructions
anarchiques dans les ravines et lits secs des rivières, des matériaux obsolètes,
des carrières de sable indûment exploitées;
D’implanter, dans les zones marécageuses et inondables des villes exposées,
des aires d’évacuation d’urgence sur pilotis ;
D’accorder finalement à la diaspora le rôle phare qui est sien dans la vie
économique et politique haïtienne.
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Véritable gangrène de notre société, le banditisme, ce banditisme aux multiples visages,
corrupteur et corrompu, semant le deuil et la désolation dans les familles, poussant à
l'immigration des phalanges de cadres à jamais perdus pour la République, démobilisant les
entrepreneurs, condamnant les paysans à cacher leur récolte et à interner leur bétail, à ce
banditisme-là, notre message sera très clair : "Votre temps est fini "!
Les institutions constitutionnelles chargées de rétablir l'ordre, devront recouvrer leur véritable
vocation. Cette paix publique souhaitée par tous, de la section rurale la plus reculée aux plus
grands centres urbains, ne saurait se concevoir sans des forces d'ordre professionnelles,
disciplinées et vertueuses, telles qu'articulées par la constitution en vigueur, notre Lex Mater.
L’éducation est un moyen de donner beaucoup d’emplois. Avec 50% de jeunes de moins de
20 ans, ceci fait environ 5 millions de citoyens en quête d’éducation pendant les 20
prochaines années. Un système éducatif performant aurait besoin de 200,000 professeurs
pour le moins à raison de 25 élèves par classe.
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Nous voulons aussi renforcer le plan de Parrainage de façon à ce que tous les
enfants de moins de 15 ans puissent recevoir une éducation obligatoire et un suivi
personnalisé.
Une attention particulière sera donnée aux
enfants qui ont des besoins spéciaux ayant
des défis physiques ou au niveau mental.
Nous allons proposer au maximum
l’utilisation des technologies nouvelles dans
l’éducation pour faciliter l’apprentissage et
familiariser de très tôt les enfants avec la
technologie. 1er janvier 2008
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Motivation Environnement Etang Bois Neuf 2009
3- Education Universitaire
Nous comptons promouvoir le développement de campus universitaires modernes
dans tous les départements du pays ;
Nous voulons promouvoir la création d’un système de bourses éducatives déjà à
l’étude depuis longtemps afin de faciliter la fréquentation universi taire et
augmenter la qualité de l’offre au niveau de la disponibilité de Ressources Humaines
qualifiées.
Décentralisation
Réussir la décentralisation passera par une gestion administrative implémentée et renforcée des régions
effectivement remises aux autorités locales élues qui auront pour mission l’élaboration, l’exécution et
l’administration des projets de développement locaux, conçus et adaptés en fonction des spécificités
régionales. C’est à eux qu’incombera périodiquement une reddition de compte, à leurs mandants, de la
confiance placée en eux ; à charge pour l’administration centrale de leur laisser également, dans le réel,
l’autonomie budgétaire harmonisée. Seule pareille approche permettra une décentralisation effective et
efficiente. Chaque ministère, désormais doté d’une antenne départementale coordonnée, pourra
travailler en étroite collaboration avec ces élus locaux. Ces grands « gouverneurs », en quelque sorte,
harmoniseront, avec l’administration centrale, leur politique et ce jeu de la concurrence régionale ne
pourra qu’être bénéfique à la République.
La diaspora trouvera également, ici, les possibilités d’implantation et d’implémentation d’un certain
nombre de projets nourris par eux pour leurs régions originaires et l’occasion d’y apporter leur savoir-
faire.
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Santé
Restructuration et rééquipement des hôpitaux, centres de santé et dispensaires déjà existants, confiés à
la responsabilité d’équipes médicales et paramédicales compétentes, constitueront notre première
approche de la décentralisation de la santé en attendant l’érection de dispensaires, dans chaque section
rurale non encore pourvue. Des services ambulanciers adaptés devront également voir le jour, sans
omettre l’indispensable contrôle des naissances.
Les hôpitaux universitaires finalement rendus opérationnels, retrouveront leur véritable vocation de
centre de pointes, d’enseignements et de recherches. Pareil défi s’avère certainement possible par un
effort national d’abord, mais aussi grâce à cette extraordinaire solidarité internationale déclenchée dans
ce domaine par le séisme meurtrier récent. Aussi s’avérera-t-il impératif de mieux coordonner cette aide
généreuse, en articulant une planification intelligente, transparente, répondant à nos véritables besoins.
Nécessaires à l’entretien de ces infrastructures, la formation d’équipes compétentes fera partie de notre
calendrier replacer Haïti sur la carte du Monde – une nouvelle destination pour le tourisme et pour les
investissements étrangers.
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o Haïti est un pays riche de ressources de toutes sortes, non encore exploitées et pouvant
attirer la convoitise de gros intérêts tant nationaux qu’internationaux. De nos 1750 km
de plages à nos immenses disponibilités en ressources minières et pétrolières il est
temps de faciliter des investissements dans la plus grande transparence pour susciter
la création d’emplois.
Tourisme et culture
Grâce à la beauté de ses paysages, sa diversité culturelle, ses arts plastiques et culinaires et l’hospitalité
naturelle de ses autochtones, Haïti a été, dans les années 50, l’une des toutes premières destinations
touristiques de la Caraïbe. Nous le redeviendrons!
Pour ce faire, il nous faudra:
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attention coordonnée devra reconnaître leur rôle essentiel et valoriser leur apport en leur accordant
les possibilités d’améliorer les conditions dans lesquelles elles gagnent leur vie.
La facilitation du crédit aux entrepreneurs doit être alimentée par une politique de créations de
fonds de garantie et de capital-risque disponible pour toute entreprise capable de répondre à
certains critères de performance.
Nous pensons que le problème de disponibilité des ressources financières est surtout lié à une
carence de projets bancables. Aussi nous voulons proposer la création d’un réseau de centres de
compétitivité visant d’abord à promouvoir les filières déjà identifiées.
Avec plus de 5 Millions d’Habitants en âge de travailler le potentiel de développement d’Haïti n’est
fonction que de notre capacité à créer des emplois productifs rapidement, et là il nous faut faire
montre de créativité économique.
5 filières ou secteurs avec un potentiel de compétitivité pour la nation Haïtienne ont été identifiées
par le groupe de travail sur la compétitivité dont les recommandations méritent d’être renforcées
(Agriculture, Pêche et élevage, sous-traitance textile et industrielle, Outsourcing et Tourisme)
Nous aimerions promouvoir la création de 5 grandes zones économiques de développement
regroupant ces différents secteurs sous une forme ou l’autre. Notre message est clair : Haïti veut
s’ouvrir aux investissements productifs.
Nous allons détaxer le matériel technologique informatique, et tout autre matériel ou machine
servant à la production d’un bien ou d’un service quel qu’il soit, ceci afin de faciliter la relance de la
production nationale.
Un réseau de centres de compétitivité devra permettre d’harmoniser le développement des PMEs.
Nous proposons que ce réseau soit le fruit de partenariats entre le privé et le public au niveau
départemental, visant à favoriser le développement d’un environnement entrepreneurial favorable
dans chaque région
En améliorant l’encadrement aux organisations, nous espérons voir l’émergence de plus de projets
viables. Nous voulons faciliter l’accès au crédit tant au niveau des PMEs qu’au niveau des
investissements plus importants en infrastructures ou projets d’envergure capables d’aider à
remettre Haïti sur la carte de destination des investissements.
L’Etat est grand propriétaire terrien et les
collectivités territoriales devraient avoir la
capacité d’apporter leurs terres à la constitution
de projets solides ou de villages productifs. Un
Dialogue constant sera entretenu avec les
magistrats locaux pour favoriser le
développement local
Nous pensons aussi promouvoir la création d’un
marché de bons obligataires, devant déboucher
aussi sur la création de marchés de bons
municipaux pour financer le développement
local et éventuellement sur la création d’un marché boursier de sociétés privées ou mixtes relevant
du droit commercial haïtien.
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Nous avons laissé parler les experts qui ont étudié à fond les questions de politiques de développement
en Haïti. L’idée étant d’utiliser leurs chiffres à la portée de tout le monde pour exposer notre position ;
je ne prétends pas avoir toutes les solutions mais me propose comme leader à mon pays pour
rassembler ses filles et ses fils pour sauver la Nation.
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