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IXTREM 7 rue du Verger 71530 SASSENAY ixtrem@wanadoo.fr
RESUME:
L’une des évolutions marquante du CND des soudures ces dernières années a été de chercher à remplacer
des techniques contraignantes comme les rayonnements ionisants, la magnétoscopie ou le ressuage pour
réduire de façon significative le coût des contrôles et diminuer les risques pour la santé des travailleurs
soumis aux radiations non ionisantes (électromagnétiques) et ionisantes. L’ACFM (Alternating Current Field
Measurement) [1] [2] commence à être utilisée pour remplacer la magnétoscopie ou le ressuage mais son
niveau de sensibilité reste encore insuffisant pour couvrir tous les besoins dans le domaine. La technique
TOFD (Time Of Fly Diffraction) [3] pour remplacer le contrôle par RX ou Rayons γ doit être elle aussi
améliorée notamment pour la détection des défauts transversaux et/ou de surface.
Dans un premier temps, nous avons mené une réflexion à la fois théorique et expérimentale sur la base de
données de retour d’expérience suite à des expertises et des résultats de programmes de recherche que
nous avons réalisés concernant les améliorations possibles de ces deux techniques.
Dans un second temps, nous nous sommes intéressés à développer une nouvelle technique mixte CF
(Courants de Foucault) à flux nul et ACFM permettant de combler les limites de performance de l’ACFM.
Enfin, Nous allons également démontrer comment les ondes de Lamb et de surface en complément du
TOFD constituent des moyens appropriés pour garantir une meilleure fiabilité des contrôles CND.
MOTS-CLES :
• Ultrasons
• Ondes de Lamb
• Ondes de surface
Généralités
Les techniques CND ont beaucoup progressé ces dernières années en particulier les techniques
ultrasonores (TOFD, phased array) et les techniques électromagnétiques (ACFM, Courants de Foucault
multifréquence et pulsés). L’imagerie CND constitue un outil d’analyse indispensable pour faciliter
l’interprétation des signaux mais nécessite des moyens mécaniques quelques peu complexes et onéreux
pour réaliser ces cartographies.
Augmenter la rapidité des contrôles CND constitue une nécessité, ce en quoi les constructeurs de matériel
proposent de travailler avec des barrettes de capteurs CF flexibles pour mieux épouser la forme de la pièce
à contrôler. Les multitechniques typiquement association des techniques ultrasonores et CF déjà
couramment utilisées dans l’aéronautique se démocratisent et font leur apparition pour des contrôles de
maintenance sur les installations pétrochimiques et chimiques.
Avec la réduction des coûts des appareillages et l’utilisation de logiciels d’aide à l’interprétation des
données, les techniques ultrasons TOFD et phased array comme la technique ACFM sont de plus en plus
utilisées et deviennent de plus en plus performantes.
Le TOFD
Le TOFD (Time Of Flight Diffraction) repose sur un principe [Fig.1] très différent du contrôle ultrasonore
conventionnel, puisqu'en effet il exploite les phénomènes de diffraction générés par les bords des défauts.
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On utilise généralement une paire de traducteurs fortement amortis fonctionnant en transmission que l’on
déplace parallèlement à l’axe de la soudure à contrôler ou au défaut à expertiser. Le contrôle est effectué
avec un gain en amplification important (proche du bruit de structure).
En présence d’un défaut, les extrémités de celui-ci diffractent les ondes ultrasonores émises par le premier
traducteur. Ces ondes sont détectées par le second traducteur ainsi que l’écho de fond et l’onde latérale
transmise sous la surface. Une image, représentant une coupe latérale de la soudure, est alors générée en
temps réel.
Le TOFD permet à la fois d'assurer la détection des hétérogénéités dans les soudures ou le matériau de
base d'un équipement et délivre une appréciation quantitative de la hauteur réelle des défauts mis en
évidence. Le TOFD est très adapté au suivi de défauts en service.
L’ACFM
La technique A.C.F.M a été développée à l'origine pour la recherche de fissures de fatigue dans les
structures off-shore comme alternative à la magnétoscopie, ce qui présentait l'avantage de ne pas avoir
besoin d'éliminer au préalable les sédiments marins qui se sont déposés avec le temps sur la structure.
Cette technique [Fig.2] consiste à générer un champ magnétique par l'intermédiaire d'un courant induit et à
mesurer la perturbation de ce champ lors du passage de la sonde au voisinage d'un défaut débouchant.
Cette technique de contrôle est utilisable sans contact, ni agent de couplage.
L’examen peut être effectué sur toutes les surfaces accessibles à l'état brut de soudage revêtues ou pas et
sur tous les types de soudures à condition d'utiliser la sonde adaptée.
Son domaine de prédilection est toutefois l'examen en service de constructions soudées en acier au carbone
(manèges, ponts roulants, grues, portiques portuaires, réservoirs, ponts, appareils à pression, ...) afin de
détecter et dimensionner les fissures de fatigue et en assurer leur suivi.
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Contrairement aux ultrasons classiques qui utilisent des transducteurs mono élément, la technique
« Phased-Array » (dérivée de l’échographie médicale) que l’on peut traduire par « barrette à excitation
ultrasonore déphasée », est basée sur l’exploitation des multiéléments. Les éléments piézo-électriques sont
excités individuellement ou par groupe par une impulsion brève envoyée à différents intervalles de temps
déterminés par la vitesse de propagation des ondes ultrasonores dans le matériau, la dimension des
éléments, la distance de focalisation et l’angle de réfraction choisis.
Afin d’émettre et de recevoir indépendamment et simultanément sur chacune des voies ultrasonores, ces
capteurs sont connectés à des électroniques de pilotage spécifiques. Ces électroniques permettent
également d’appliquer des retards différents à l’émission et à la réception sur chaque voie.
Les éléments constituant la sonde sont ainsi pré-programmés pour générer globalement une forme et une
direction de faisceau ultrasonore répondant aux contraintes d’un examen ultrasonore spécifique.
La commutation électronique d’une sonde multi-éléments permet en général d’obtenir les fonctions
fondamentales [Fig.3] de contrôle de faisceau suivantes : le balayage électronique, le balayage sectoriel, la
déflexion électronique, la focalisation (laquelle peut être dynamique) et l’atténuation des lobes latéraux.
Cette technique permet d’envisager une diminution du temps de contrôle nécessaire à l’inspection de grande
surface ou longueur soudée pour la recherche d’endommagement survenu en service (corrosion,
endommagement par l’hydrogène …) et permet d’envisager le contrôle de pièces de géométrie complexe et
de soudures à gros grains (structures austénitiques …). Cette technique délivre une image ultrasonore qui
permet d’assurer la traçabilité des contrôles effectués et qui facilite la comparaison des résultats obtenus
lors d’inspections périodiques.
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Possibilité d’amélioration :
• Utiliser des capteurs à doubles détections selon deux directions perpendiculaires ou des barrettes
de capteurs.
• Solution possible d’amélioration de la sensibilité de détection en utilisant des sondes réceptrices
montée en différentiel.
• Coupler une détection ACFM dans un sens à une détection par flux de fuite magnétique dans une
direction perpendiculaire à condition que le matériau contrôlé soit ferromagnétique.
Limitation du TOFD :
• Difficulté de détecter correctement des défauts transversaux ou des défauts localisés surtout en
peau externe (zone morte évaluée à 2 à 3 mm selon le profil du bourrelet de soudure) et de façon
moindre en peau interne.
• Faible rapport signal sur bruit.
• Interprétation difficile nécessitant l’intervention d’un expert.
• Technique parfois sensible à de très petits défauts pouvant conduire à l’apparition de fausses
alarmes.
3. PROPOSITIONS D’AMELIORATION
Indépendamment des améliorations mentionnées ci-avant, nous proposons une technique hybride ACFM –
CF à flux nul.
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La technique électromagnétique à flux nul appelée « self-nulling electromagnetic technique » consiste, par
un certain nombre d’artifices et notamment par blindage ou électroniquement, de créer un espace au droit
du ou des récepteur(s) où le champ magnétique de couplage avec l’émetteur est pratiquement nul.
L’intérêt de cette technique est, en autre, de pouvoir remplacer le récepteur de type bobine par un capteur
magnétique très sensible typiquement une magnétorésistance à effet géant qui augmente considérablement
la détection des défauts en profondeur [4].
L’avantage de cette technologie hybride est d’associer les avantages des deux procédés en réduisant leurs
inconvénients respectifs. Ci-après nous présentons les premiers résultats obtenus avec cette nouvelle
technologie.
Pour réaliser les essais de démonstration de performance, nous avons utilisé un échantillon de plaques
soudées d’épaisseur 5mm dont le cordon de soudure est arasé et présente une fissure longitudinale plus ou
moins continue. Volontairement, nous avons laissé en place le spectre magnétique du défaut obtenu après
contrôle magnétoscopique afin de mieux visualiser la morphologie de cette fissure ; ainsi qu’un échantillon
de plaques soudées d’épaisseur 5 mm, le cordon de soudure étant resté à l’état brut et présente une petite
fissure transversale en forme de virgule.
Figure 4 : Spectre magnétique de la fissure longitudinale Figure 5 : Spectre magnétique de la fissure transversale
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Signal de la fissure
Signal de la fissure
transversale
longitudinale
Figure 7 : Visualisation en plan d’impédance du signal Figure 8 : Visualisation en plan d’impédance du signal
de la fissure longitudinale de la fissure transversale
C E F
A B
D
Figure 9 : Représentation des composantes X, Y du signal CF obtenue par balayage le long de la soudure
Avant et après la fissure longitudinale zone A et B, le capteur est électromagnétiquement équilibré. En zone
D, nous observons un déséquilibre dû à la présence de la fissure qui s’accompagne des traditionnels
signaux d’entrée C et de fin F de la fissure ou parties de fissure (signal E), étant donné que celle-ci est plus
ou moins discontinue. On remarque également que la déviation observée par rapport aux références de
seuil A et B n’est pas constante, ce qui signifie que la fissure n’a pas une extension en profondeur
constante.
Comme nous l’avons déjà mentionné ci-avant, l’une des priorités pour améliorer les performances du TOFD
est de pouvoir détecter de façon fiable les défauts à la surface externe de la pièce.
Pour ce faire, nous avons retenu deux solutions techniques pour compléter la détection TOFD :
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• La génération d’onde ultrasonore de surface par transducteur piézoéletrique à couplage sec ou sans
contact par EMAT (Electromagnetic Acoustic Transducer).
• La génération d’onde de Lamb ou d’ondes guidées SH.
Il faut rappeler que la mise en œuvre d’une technique de contrôle par ondes de surface est contraignante en
ce sens que l’on ne peut pas utiliser facilement un couplant au risque de créer des fausses indications ou de
ne pas relever les échos de défaut suite à un amortissement important des ondes de Rayleigh
essentiellement dû à l’amoncellement de couplant à proximité du transducteur. L’utilisation des ondes de
Lamb, quant à elle, est beaucoup moins sensible à cet effet et de plus les ondes de Lamb permettent de
détecter tous les défauts quelque soit leur situation en profondeur.
Matériel utilisé :
• Plateforme multitechnique ZENIX CF / US ;
• PC portable ;
• Ensemble de transducteurs ondes de Rayleigh à couplage sec et EMAT ;
• Transducteur à angle variable pour générer des ondes de Lamb.
Figure 10 : Contrôle par ondes de surface en Figure 11 : Contrôle par ondes de surface
utilisant un transducteur piézocomposite à en utilisant un transducteur EMAT
couplage sec
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Fenêtre d’analyse
Nota : pour les ondes de Lamb, il est nécessaire de sélectionner correctement le mode de propagation en
utilisant un système de filtres hardware et software (fenêtre analyse spectrale en haut et à droite de
l’oscillogramme
4. CONCLUSIONS
Dans la première partie du document, nous avons essayé d’être plus exhaustif que possible concernant les
méthodes de contrôle non destructif actuelles pour l’examen des cordons de soudure et des zones affectées
thermiquement associées.
Cette analyse montre que l’utilisateur dispose d’un panel de techniques qu’il convient d’adapter à son
besoin. Par exemple la technique ACFM, malgré son manque de sensibilité, semble suffisante pour la
plupart des examens sur structures pétrochimiques et offshores, comme d’ailleurs le TOFD, sans y ajouter
systématiquement une analyse complémentaire en pulse écho par ondes transversales inclinées.
Les possibilités d’améliorations de ces deux techniques sont identifiées, mais certaines d’entre elles sont
encore au stade de développement. La technique ACFM à flux nul semble être une nouvelle solution
technique attractive qu’il faut continuer d’investiguer, comme les techniques ultrasons par ondes de Rayleigh
et ondes de Lamb
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Références:
[1] L. Laenen ; M. Lugg – “Inspection des soudures de fond de réservoirs au moyen de la technique
ACFM avec sondes multiéléments”
[2] Daniel Lichau – “ACFM Inspection” – International Inc. Safety, quality and expediency
[3] G. Baskaran, Krishnan Balasubramaniam, C.V. Krishnamurthy – “Inspection using shear wave time of
flight diffraction (S-TOFD) technique” – CP820, Review of Quantitative Nondestructive Evaluation
Vol.25, ed by D. O Thomson and D. E Chimenti - 2006
[4] Buzz Wincheski and Min Namkung – “Development of very low frequency self-nulling probe for
inspection of thick layered aluminium structures” – NASA Langely Research Center – Hampton VA
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