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élevage de volaille
Le mot « hygiène» dérive du nom «hygea», déesse grecque qui avait pour La protection sanitaire est donc un concept très large que nous pour-
rôle de prendre soin de la santé. Le mot « santé» dérive du latin «sanitas.» rions définir comme l’ensemble de mesures et pratiques sanitaires et préven-
«Prendre soin» n’est autre chose que protéger. tives ayant pour but de réduire le risque de contamination des animaux
La «protection sanitaire» en aviculture a donc comme objectif l’élimina- dans un site donné et de limiter au maximum la propagation des agents
tion des agents pathogènes dans l’environnement ou milieu de vie des pathogènes d’un site à un autre.
animaux ou tout au moins la maîtrise et la réduction de la charge ou
pression infectieuse au niveau le plus bas possible. Cette approche globale de la protection sanitaire est
définie par le néologisme «bio-sécurité». Elle répond es-
n effet, comme nous l’avons vu dans notre revue des
E
sentiellement aux préoccupations suivantes :
maladies aviaires, les modalités de transmission sont La prévention de la transmission verticale (des pou-
multiples et varient selon l’agent en présence, la na- les parentales à leur progéniture par l’élevage d’ani-
ture de l’organe ou tissu cible. Ainsi donc les virus responsa- maux indemnes des maladies infectieuses)
bles des maladies respiratoires effectuent une réplication sur La mise en place des protections qui font obstacle à
la muqueuse des voies respiratoires et de ce fait la toux, l’éter- la dissémination horizontale
nuement répandent des particules pathogènes sous forme Mise en place d’un programme de vaccination en
d’un aérosol. tenant compte des facteurs environnementaux (mi-
cro climat, nutrition, stress…)
Les maladies entériques provoquant la diarrhée dis-
persent les agents infectieux dans l’environnement par En fonction de ces principes de base, nous pouvons
la fiente (entérites virales, entérites hémorragiques, coc- distinguer trois échelles ou niveaux d’intervention :
cidioses et salmonelloses). Chez la poule parentale, l’in-
fection des sacs aériens et de l’oviducte est provoquée • L’échelle conceptuelle
par la contamination et la transmission verticale par
l’œuf. A côté des agents viraux et microbiens, il y a na- La protection sanitaire commence normalement au
turellement les vecteurs animés et inanimés, organiques moment de l’étude et du choix du site avec ses implica-
et inorganiques (comme les équipements, le fumier, les tions sur la séparation des spéculations (ferme de ponte,
aliments). ferme parentale), la différentiation des bandes (le système
à bandes multiples est un système à risque qui assure la
L’exploitation plus ou moins intensive des volailles pérennité des maladies infectieuses et parasitaires) et l’éloi-
favorise les infections virales, bactériennes et parasitaires gnement par rapport aux biotopes naturels des oiseaux sau-
et entraîne par conséquent la morbidité, la mortalité et vages.
les pertes économiques. Il y a au mieux baisse des perfor-
mances, au pire, maladies cliniques graves. C’est la persis- Le choix du site et la protection sanitaire doivent te-
tance des agents infectieux qu’il faut combattre par le net- nir compte de l’articulation des marchés « approvisionne-
toyage et la désinfection d’autant plus fortement que cette ment -distribution » en vue de maintenir des niveaux de
persistance peut être plus ou moins longue dans l’envi- productions optimales mais aussi intégrer le risque que re-
ronnement. présente la proximité des routes publiques, la densité avi-
cole dans une zone en rapport avec la pression microbienne.
En effet, la nécessité de nettoyage et désinfection sont NB : les erreurs de conception en termes de localisation et choix
des notions généralement bien comprises par tous les éle- du site ne peuvent être corrigées ou modifiées par la suite en
veurs. La vaccination demeure aussi le moyen indispen- réponse au danger d’émergence de nouvelles maladies.
sable pour contrôler et contenir les principales maladies
virales et bactériennes. Mais sans une approche • L’échelle structurelle (infrastructures)
environnementale, globale et systématique, sans une stra-
tégie planifiée, les résultats de la désinfection et de la vac- Cette étape englobe toutes les considérations de la pro-
cination, aussi excellents qu’ils puissent être ne sont une tection sanitaire en rapport avec l’implantation de la ferme,
panacée. l’orientation et l’espacement des pavillons – conception
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et équipement des bâtiments, les clôtures, les routes de ges. La probabilité de transmission entre deux groupes de
desserte et le plan de circulation (véhicule – personnel - volailles dépend de divers facteurs, notamment :
matériel), la séparation des zones propres et zones sales, - La distance entre les groupes ou lots
les installations de décontamination des équipements, em- - L’effectif de volailles dans le lot «donneur» porteur
placement des pédiluves (bains de pied) et dips pour vé- de l’agent pathogène
hicules etc… mais aussi le planning d’élevage et la sépara- - L’effectif de volailles potentiellement réceptives ou
tion des lots selon le principe «tout plein-tout vide», c’est sensibles dans le lot «cible»
à dire la programmation des bandes d’élevage en lot uni- - L’action du climat sur la persistance de l’agent pa-
que selon le principe : une ferme = une catégorie= un seul thogène dans le milieu extérieur
âge. - La concentration ou dose infectieuse suffisante pour
provoquer la maladie
Ici aussi, la mise en place des éléments de l’échelle - Le bilan immunitaire du lot cible
structurelle suppose la mobilisation des ressources finan- - La présence de foyers infectieux (poules indigènes,
cières et ne peut pas répondre à une situation d’urgence oiseaux sauvages, élevages infectés)
épizootique. - L’orientation des vents dominants
- La localisation du site d’élevage : a t-on implanté
• L’échelle opérationnelle les bâtiments à côté d’une usine d’équarrissage ?
Les bâtiments sont-ils sous le vent d’un abattoir ou
Cette échelle nous ramène à la gestion courante de la
à proximité d’une autoroute ? (revoir l’articulation
bio-sécurité notamment la réglementation draconienne
des échelles structurelles et opérationnelles)
des visites et la mise en place des mesures ou procédures
- L’action des vecteurs «taxis microbiens» : personnel,
de routine en vues de contrecarrer l’introduction et la trans-
matériel, transfert entre sites, aliments, canalisations
mission des agents infectieux, leur éradication et la pré-
d’eau, copeaux -litière, insectes, rongeurs etc...
vention de la dissémination vers d’autres sites.
- La fréquence des épisodes infectieux peut renseigner
Elle est conditionnée par :
sur le niveau de risque auquel l’exploitation est expo-
1. la revue permanente des procédures
sée
2. la participation active à tous les échelons et une dis-
- La densité avicole ou nombre d’espèces dans une
cipline rigoureuse de groupe (aussi bien au niveau
zone donnée.
de l’encadrement que de l’exécution)
3. le suivi ou monitoring continu du statut sanitaire Pourquoi avons-nous besoin d’une protection ou contrôle
et du niveau immunitaire du troupeau. biologique ?
La protection continue - Le coût des traitements des maladies est très élevé
et ne garantit pas toujours une réponse effective.
Enfin, l’échelle opérationnelle réglemente les aspects - Des pertes économiques peuvent survenir longtemps
sécuritaires du site, notamment l’accès des visiteurs, le port avant le diagnostic.
de tenues de travail( vestiaire et buanderie), les bains de
Comment pouvons nous articuler notre système de bio-
pieds et lavabos, le dispositif de contrôle de mouvements
sécurité ?
des véhicules, la surveillance du transfert de matériel en-
tre sites, la protection contre les rongeurs et insectes, l’éva-
- Par l’évaluation des sollicitations antigéniques et le choix
cuation du fumier, la nébulisation intermittente de dé-
des méthodes de contrôle appropriées notamment :
sinfectants dans les bâtiments etc. …
les mesures d’hygiène générale et la prémunition
(vaccination et contrôle de la réponse immunitaire.)
En résumé
- Par l’étude des voies d’infection (trans-ovarienne, aé-
Que faut-il retenir du concept de «bio-sécurité» ? rienne…)
- Au moment de la construction de nouveaux bâti-
* La bio-sécurité en aviculture englobe tous les aspects de ments, il faut tenir compte des routes d’accès et de
gestion et de conduite d’élevage ayant pour objectif la ré- l’orientation des vents dominants aussi bien que les
duction du risque de maladies susceptibles de se répandre mouvements du cheptel et du personnel
à l’intérieur et à l’extérieur d’une exploitation avicole. - Achat de poussins provenant de lots sains ; s’assurer du
bilan immunitaire et du calendrier de vaccination
- Que devons nous comprendre par risque de maladies ?
des poules parentales
- Quels sont les facteurs qui influencent la dissémination
des agents pathogènes ? - Par l’élevage en bandes uniques : ce système est idéal,
bien que difficilement applicable aux petits éleva-
A l’exception de la plupart des sérotypes de la salmo- ges. En cas de nécessité, des mesures d’extrêmes pré-
nellose, les agents pathogènes aviaires proviennent essen- cautions doivent être mises en place en cas d’éle-
tiellement des volailles en élevage et divers oiseaux sauva- vage en bandes d’âges différents.
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Quelques mesures pratiques pour la protection sanitaire 18. Les insectes et les rongeurs ?
en aviculture intensive. - Prévenir et éviter les pertes (gaspillage) d’eau et des
aliments
1. Pour les unités intégrées, respecter une distance de 3 à
- Tenir les alentours des bâtiments propres, tondre le
5 Km entre différents sites.
gazon, désherber régulièrement
2. A l’intérieur d’un site, la distance idéale entre groupes - Enlever le fumier régulièrement et le stocker à une
de bâtiments devrait être de 1 Km, mais en pratique, certaine distance des bâtiments d’élevage ( 1.5 Km)
retenir une distance minimale de 500 mètres et 15 à - Veiller à disposer en permanence de bâtiments étan-
20 mètres entre bâtiments. ches à l’épreuve de la vermine (treillis et portes étan-
3. Travailler sur un schéma «tout vide-tout plein» si possi- ches)
ble. - Démarrer immédiatement le programme insecticide
4. Construire dans les zones à faible densité avicole. et anti rongeurs dès qu’on détecte la présence des
prédateurs
5. Eliminer ou tenir à distance les espèces indigènes. - Alterner l’usage de produits pour éviter l’accoutu-
6. Réduire au strict minimum, le mouvement de véhicu- mance
les dans le site. - Se rappeler qu’il est plus important de tuer les lar-
7. Au moment de l’implantation, tenir compte des vents ves plutôt que les formes adultes
dominants et de l’orientation des bâtiments. - Stocker les insecticides et rodenticides dans des ar-
moires ou magasins sous clefs
8. l’érection de clôtures (treillis) pour limiter les mouve- - Veiller au port de tenue et équipements de protec-
ments indésirables de personnel et de vecteurs. tion appropriés (pardessus – masque – gants – bot-
9. l’aménagement des vestiaires est vital dans le système tes…), se laver soigneusement après application et
«tout plein-tout vide». éviter de manger ou boire durant le traitement
10. Contrôle des matières premières et des aliments com- - Veiller à la propreté de l’endroit après traitement
posés. (poubelle, enfouir, incinérer les restes de produits,
emballages…).
11. Tenir dans la mesure du possible les sites «indépen-
dants» et éviter autant que possible l’échange de ma-
Exemples de produits rodenticides
tériel et équipements entre sites.
(à utiliser avec une boite appât) :
12. Contrôle de la litière (durant la période d’élevage).
13. Contrôle et réglementation du mouvement du per- Les anticoagulants
sonnel, les tours de poulaillers se faisant des « jeunes
volailles vers les adultes ». Dérivés de la coumarine : entraînent la mort par hémor-
14. Eliminer dans la mesure du possible la divagation des ragies dues à un effet anti thrombine.
volailles sauvages et autochtones : foyers et vecteurs po- (Broma-dione, Coumachlore, Couma-fène, Diféna-coum)
tentiels de maladies. Warfarin = 1 kg pur + 19 kg d’appât pour rats : 200 gr par
boite et 1 boite /20m2 .
15. S’assurer que l’eau de boisson répond aux spécifica- Difenacoum : 40 gr par boite (souris) et 1 boite par 10m².
tions minimales de potabilité et d’innocuité. Bromadéolone : 100grs / boite et une boite par 20 m².
16. Proscrire l’existence de dispensaires vétérinaires dans
la ferme (une loge dispensaire augmente le risque d’in- Dérivés de l’Indanédione : Présentation : appâts céréales
fection pour les autres volailles dans le bâtiment). entières, concassées, broyées (incluses ou non dans la pa-
17. Les poules mortes ? C’est un problème de protection à raffine) ou poudres de piste (support silice argile) ;
l’échelle opérationnelle qui est tout différent pour une concentrats (pour le pré-mélange d’appâts volumineux).
petite exploitation et beaucoup plus préoccupant pour Coloration obligatoire : Bleue ou Rouge.
les exploitations industrielles. Pour les grandes fermes, Chlorophacinone = 1 kg pur + 40 kg d’appât : 200 gr par
on recommande la construction d’une chambre froide boîte, 1 boite/20 m².
ou on dépose au fur et à mesure les poules crevées Difacenone = 40 g par boite à appât, 1 boite par 10 m².
préalablement mises en sacs plastic avant l’envoi à Autres rodenticides : Chloralose ou glucochloral (agissent
l’usine d’équarrissage. Eventuellement, on peut amé- par anesthésie générale fatale).
nager une « décharge sanitaire » ou dépôt d’immon- Produits interdits : Strichnine, crimidine, phosphures.
dices pour l’enfouissement (mélange avec la chaux vive Les insecticides
5 kg/tonne), l’incinération et/ou le compostage. Une
autre alternative, c’est « l’incinération » : méthode ra- Les insecticides végétaux (dérivés de la pyréthrine et
dicale mais qui a un coût (carburant et équipements : roténone (peu toxique pour les animaux supérieurs).
incinérateur). Enfin, il est aussi possible de recourir Cyfluthrin = 40 gr dissous dans 10 litres d’eau.
aux fosses ou tanks de fermentation (addition d’enzy- Deltamethrine = 60 gr dans 10 litres d’eau.
mes) dans lesquels les carcasses se décomposent. Permethrine+ pyréthrine =50 ml dans 10 litres d’eau.
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Les insecticides organiques de synthèse en cas de nécessité (après le passage d’une maladie conta-
gieuse) ou périodiquement (en fin de bande). Il existe une
Organophosphorés, insecticides carbamiques et les déri- autre forme de désinfection continue qui peut se faire occa-
vés chlorés des hydrocarbures dont le DDT, le lindane sionnellement en cours d’une maladie survenant dans l’ef-
(HCH ou BHC) et son dérivé le chlordane ; les dérivés des fectif ou systématiquement tous les 15 jours pour lutter
hydrocarbures terpéniques (toxaphène) ; les dérivés des contre la pollution chimique ou microbienne des locaux.
naphtalènes (aldrin et dieldrin).
Pour tuer les larves : La désinfection continue consiste à diffuser sous forme de brumes
Diflubenzuron =12.5 gr/m2. ou d’aérosols des mélanges antiseptiques huileux, d’action réma-
Dimethoate + Phenitrothion = 100 ml/10l d’eau. nente prolongée, qui se déposent sur les parois des locaux, les objets
Tetrachlorvinfos =200 gr/10l d’eau. et les animaux qui imprègnent l’atmosphère de façon durable.
Trichlorfon = 50gr/10l d’eau.
Produits type : crésylol, terpinéol, huile de pin, essence
1. la désinfection des bâtiments d’élevage de térébenthine.
Caractéristique : non corrosif, non irritant, innocuité et
«La manière de désinfecter vaut plus que la nature du dé- action bactéricide, bactériostatique, virulicide et sporicide.
sinfectant». Equipements : pulvérisateurs, brumisateurs, aérosolisateurs.
1.1 La désinfection terminale Action : prophylaxie sanitaire, lutte contre la pollution chi-
Dès le départ des animaux, pour s’assurer l’hygiène par- mique par la neutralisation de l’alcalinité due au dégage-
faite d’un local, il faut : ment de CO2 et d’ammoniac par les litières. Lutte contre
- Démonter le matériel. le microbisme des locaux. Les mêmes appareils peuvent
- Nettoyer à sec, enlever la litière, les déchets, dé- servir à la vaccination collective par voie aérienne dans les
poussiérer, effectuer les réparations. élevages industriels et à l’administration des antibiotiques
- Détremper pour ramollir les salissures-les parois, le contre certaines maladies respiratoires.
sol et le matériel fixe.
Ce détrempage peut être facilité par l’action d’un 1.3 Le vide sanitaire
détergent ou d’un décapant (soude pendant ½ heure, Cette technique est le prolongement « logique » de la
1kg de paillettes par 100 m²). désinfection. En effet, le nettoyage et la désinfection ont
La durée normale du détrempage est de 3 heures. permis de détruire la presque totalité des micro-organis-
Décaper à la brosse métallique ou par action d’un mes ; cependant certains ont pu être épargnés et seront
jet d’eau froide à haute pression « jet en pinceau » alors tués par les agents physiques naturels : oxygène de
= Pression minimale 50 atm, 12 litres d’eau par l’air, rayons ultra violets de la lumière solaire, dessicca-
minute. Nettoyer le matériel proprement, laisser sé- tion… Le vide sanitaire ne doit pas être inférieur à 8 jours
cher le local et le matériel avant de le remettre en pour une salle, 15 jours pour un bâtiment complet et un
place. Vérifier la présence d’insectes, larves de mou- mois pour un élevage.
ches et les éliminer.
- Pulvérisation de la solution désinfectante par jet d’eau 1.4 Pédiluve
basse pression (3-4 kg/cm²) avec l’aide d’un pulvéri- Après la désinfection, il est de coutume de pouvoir
sateur type traitement arbre fruitier. placer à l’entrée du local d’élevage un bac résistant à la
1 litre/10 m² pour les surfaces non poreuses. corrosion (50 cm x 70 cm) pour les bains de pieds en vue
1 litre/5 m² pour les surfaces moyennement poreuses. de la protection contre un des grands vecteurs de germes :
1 litre /4 m² pour les surfaces véritablement poreuses. l’homme. Pour mieux faire, il faut au préalable décrotter
Pour que le désinfectant agisse correctement, les sur- les bottes après chaque visite au moyen d’une brosse dure,
faces doivent être exemptes de matière organique, ensuite retremper longuement les bottes dans le pédiluve.
poussière, saletés, litière et fumier.
Laisser agir le désinfectant pendant 4-6 heures. Te- Produit : Formol 3%, association formol 3% + sulfate de
nir les portes et fenêtres closes après la désinfection. cuivre 2%, crésyl 2%. Eau de javel, dérivés phénoliques,
- Après la désinfection, réinstaller le matériel préala- les iodophores et les dérivés amphotèriques.
blement désinfecté aussi, mangeoires, abreuvoirs,
pondoirs… 1.5 Quelques exemples de produits désinfectants
Epandre une nouvelle litière ; au moment de l’arrivée Le désinfectant idéal est non toxique, a une odeur agréa-
des poussins, le bâtiment devrait être non seulement ble, il est non agressif et doit être capable de détruire
propre mais aussi sec et préchauffé et bien ventilé. toutes sortes de bactéries, moisissures, virus et spores.
La vérité est que le produit idéal n’existe pas. Les pro-
1.2 Désinfection continue
duits réunissant au maximum le profil de ce cliché se re-
Les procédés de désinfection que nous avons vu jus- trouvent dans un groupe restreint des désinfectants chlo-
qu’ici, constituent une désinfection discontinue, pratiquée rés et des dérivés des aldéhydes.
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Dr César BISIMWA
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Principales vaccinations
et programmes
Partie I : Programmes de vaccination L’exclusion compétitive ou résistance de
colonisation
I. RAPPEL DES CONCEPTS ET PRINCIPES La résistance par colonisation est offerte par la flore
bactérienne qui protège la peau et les muqueuses contre
Il existe plusieurs méthodes ou conduites suscepti- les agents pathogènes. Elle est aussi appelée « exclusion
bles de limiter l’entrée de maladies dans un élévage. Une compétitive car dans la lutte pour l’occupation de la sur-
première possibilité, c’est de réduire la pression ou charge face des muqueuses ce sont les bactéries pathogènes qui
infectieuse (nombre d’agents pathogènes dans l’environ- sont perdantes. Le mode d’action n’est pas seulement mé-
nement). Ceci peut être réalisé en améliorant les condi- canique (colonisation par occupation spatiale mais aussi
tions d’hygiène générale de la ferme. Une autre pratique chimique par l’acidification du milieu).
susceptible de baisser l’incidence des maladies c’est d’aug-
menter la résistance spécifique des volailles par la vaccina- Les poussins fraichement éclos ne disposent pas de
tion. cette flore de protection. Ils devraient normalement la
recevoir de leur mère. Force est donc d’administrer cette
Pour mieux comprendre le mode d’action d’un vac- flore de démarrage au couvoir juste à l’ éclosion. Plus tard
cin, nous devrions d’abord apprendre les mécanismes na- l’ administration se fera par l’ eau de boisson.
turels de défense contre les maladies infectieuses. La résis-
tance ou défense d’un animal contre les agents pathogènes La défense cellulaire
peut être subdivisée en : Les leucocytes (ou globules blancs) de différentes
La résistance passive ou «première ligne de dé- formes et tailles (neutrophiles et macrophages) sont pré-
fense». sents dans le sang, sous la peau, les muqueuses et diffé-
La résistance spécifique, «deuxième front de dé- rents tissus, prêts à neutraliser les agents pathogènes qui
fense» ou immunité. traversent les barrières naturelles.
Ces deux modalités sont naturellement déterminées Ces globules blancs agissent de façon non spécifi-
par les facteurs génétiques (race, souche), l’âge, le niveau ques et tenteront d’ éliminer tout pathogène par la phago-
ou l’étape de production et les conditions générales de cytose. D’autres cellules sanguines , les lymphocytes, pro-
l’animal. cèdent tout autrement vs-à-vis de pathogènes spécifiques.
La «résistance spécifique» d’un animal dépend de son «im-
I.1 La résistance non-spécifique munité» ou seconde ligne de défense.
Le premier front de défense est constitué de barrières I.2 Immunité ou seconde ligne de défense
naturelles.
I.2.1 Introduction
La peau : protection mécanique par les plumes et les
cellules épidermiques kératinisées à forte capacité de L’immunité est un mécanisme de défense spécifique,
regénération (ou réparation). ceci veut dire que quand un animal a acquis un niveau de
résistance contre un agent pathogène donné, par exemple
Les muqueuses (épithélium non kératinisé composé le virus de la maladie de la pseudo peste aviaire, cette
d’une ou plusieurs couches de cellules). Il s’agit no- immunité ne pourra pas inactiver d’ autres pathogènes,
tamment de la muqueuse conjonctive de l’œil, la mu- par exemple le virus de la maladie de Gumboro. La fulgu-
queuse respiratoire (poumons et sacs aériens), la mu- rante histoire de la vaccination a ainsi commencé en 1796
queuse digestive (du bec au cloaque), de la muqueuse par Dr Jenner (GB) qui le premier découvrit le vaccin con-
urogénitale (oviducte, uterus et conduit vaginal). tre la variole humaine au départ de la variante bovine
Le proventricule succenturié : Le proventricule est une (vaccinia). A sa suite, Pasteur (FR) développera le vaccin
importante barrière pour les agents pathogènes ingé- contre le choléra aviaire, le charbon et la rage.
rés par la voie digestive. Le PH très bas (degré très
I.2.2 Les antigènes
élevé d’acidité) est le résultat de l’ acide hydrochlorique
(HCl) élaboré par les glandes du gésier. Il tue prati- C’est une structure ou substance chimique ou encore
quement tous les virus et bactéries contenus dans les une particule étrangère à l’organisme. Ils peuvent être des
aliments et eau de boisson. Seules les formes larvaires agents pathogènes (virus, bactéries, moisissure, protozoaire,
et les oocystes de la coccidiose peuvent résister dans parasites) des toxines produites par ces agents ; des nutri-
ce milieu à PH bas. ments (lacto-globulines), des organes et cellules étrangers
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et enfin des médicaments (provaquant des réactions aller- II. IMMUNISATION ACTIVE OU VACCINATION
giques).
II.1 Objectifs
Seuls les agents pathogènes et leurs toxines nous inté-
ressent quand il s’agit d’immunité. Les déterminants Prevention des maladies: prévenir et maitriser la mor-
antigéniques peuvent être l’ADN, l’ARN, la membrane bidité, la mortalité, les pertes de production liées à la
cellulaire , les cellules enzymatiques ou des protéines…du maladie clinique. Par exemple le coryza ou le choléra
même agent pathogène prvoquant ainsi une réponse im- aviaire.
munitaire (formation d’anticorps) spécifique au détermi- Prévention des effets des formes subcliniques des ma-
nant. Un agent peut donc développer plusieurs variantes ladies. Prévenir les pertes de productions et frais en
appelées sérotypes. produits vétérinaires liées aux infections secondaires.
Exemple : augmentation de la susceptibilité aux ma-
I.2.3 Les lymphocytes ladies opportunistes causée par l’immuno-suppres-
En pathologie aviaire, on distingue deux types de lym- sion dans la maladie de Gumboro.
phocytes : les lymphocytes T et les lymphocytes B tous
II.2 Elements du programme de vaccination
deux produits par la moelle osseuse. De la moelle, certains
lymphocytes migrent vers le Thymus et deviennent «les Les trois élements de base d’ un programme de vacci-
cellules T», les autres passent par la Bourse de Fabricius et nation sont : la souche vaccinale, le chronométrage de l’opé-
deviennent «les cellules B». Par la suite les cellules B et T ration et la voie d’administration. Les autres aspects du
migrent vers les organes lymphoïdes (rate, glande de programme concernent la fréquence des vaccinations: opé-
Harder, moelle osseuse, paroi intestinale). Ces cellules se ration unique (encéphalomyelite aviaire) ou opération
transforment en véritables «cellules mémoires» responsa- multiple avec primo vaccination et rappels (PPA,
bles du fameux «effet booster» lors des vaccinations de rap- Gumboro), faisant intervenir plusieurs souches (gumboro
pel. forte, Bursine 2, BI H120 et Bi H52….).
Les macrophages jouent un rôle déterminant dans la
La primovaccination prépare l’organisme au rappel
réponse immunitaire. La séquence des actions se présente
avec une souche généralement plus immunogénique, plus
comme suit : présentation de l’antigène aux cellules T et
B ; activation des ces dernières ; phagocytose et ingestion invasive (tel le cas de la PPA avec la souche Hb1 et le rap-
des pathogènes ; réparation tissulaire, sécrétion des diffé- pel avec la souche lasota). Le rappel produit comme nous
rentes substances (interleukins) pour stimuler ou suppri- l’avons dit un effet potentialisateur du premier vaccin aussi
mer les réactions immunitaires etc… appelé «effet booster».
L’interféron est une glycoprotéine produite directe- Le pouvoir immunogénique varie selon la voie d’ad-
ment par les cellules corporelles juste après l’infection. L’in- ministration. Pour illustration, nous donnons l’exemple
terféron quittera la cellule pour protéger les cellules voisi- du vaccin contre la bronchite infectieuse.
nes contre l’infection seulement pour une très courte pé-
riode (approximativement une semaine). C’est pourquoi, Type ou souche; Degré immunogénique; Voie
il n’est pas recommandé d’administrer deux vaccins vivants d’administration
dans un court intervalle de temps (jours).
Degré
Type ou souche Voie d’administration
I.2.4 Anticorps immunogénique
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Prévoir 30 à 60 jours pour les vaccinations contre d’une administration d’un vaccin vivant au contact de la mu-
PPA et la bronchite pour les poulettes de ponte. queuse respiratoire causant des signes cliniques d’une patho-
Eviter de donner dans un intervalle rapproché les vac- logie des voies respiratoires supérieures les 3 à 4 jours suivant
cins AE (encephalomyelite), BI (Bronchite infec- la vaccination... (larmoiement, écoulement nasal, inflamma-
tieuse), LTI (Laryngotrachéite), choléra souche vi- tion de la face, jetage et balancement de la tête).
vante ou MG (mycoplasma) souche vivante comme
En règle générale, les erreurs d’administration et de ma-
ces vaccins se développent sur la muqueuse respira-
nipulation de vaccins suivants peuvent provoquer des réac-
toire. (Interférence et très forte réaction vaccinale).
tions plus ou moins sévères :
Le vaccin contre l’encephalomyelite ne peut être
donné aux poulettes futures pondeuses avant l’âge de 1. Nébulisation très fine
6 semaines et au plus tard 4 semaines avant le début 2. vaccination d’un lot positif au test de mycoplasmose
de ponte. 3. vaccination de lots malades ou en état
Les vaccins bactériens inactivés contre la d’immunosuppression
mycoplasmose, le choléra et coryza aviaire peuvent 4. l’usage d’une souche vaccinale trop forte pour l’âge du
être admninistrés à partir de 4 à 6 semaines et au troupeau
plus tard 4 semaines avant le début de ponte. 5. long intervalle entre les premières vaccinations et les
Respecter une période d’ attente de 7 jours après la vaccinations de rappel
distribution des antibiotiques dans l’eau de boisson 6. faible niveau technique d’exécution abandonnant de
ou dans l’aliment et avant l’administration des vac- nombreux poussins non vaccinés
cins bactériens vivants (choléra, MG, coryza). 7. vaccin vivant se répandant dans des lots d’âges multiples
Le vaccin contre la maladie de Marek doit être admi- 8. atmosphère surchargée en ammoniac et poussières (lé-
nistré au couvoir en dose entière unique le premier sions de la muqueuse nasale et trachéale).
jour.
Combinaisons de vaccins
Séquence et chronométrage en rapport (vaccins polyvalents)
avec l’immunité maternelle Le calendrier de vaccination de poulettes futures pon-
deuses est généralement très long et son exécution très fasti-
Les poules parentales recoivent des vaccins vivants et
dieuse pour de grands effectifs. Pour faciliter l’administration
inactivés dans le but de remonter les niveaux d’anticorps
et minimiser le stress, on recourt souvent aux combinaisons
circulants qui seront transférés aux poussins éclos. Ces an-
de vaccins. Il existe plusieurs combinaisons de vaccins vivants
ticorps maternels protègent naturellement le jeune pous-
Newcastle-Bronchite-Gumboro (PPA-IB-IBD) ou encore
sin mais peuvent interférer avec les vaccins vivants. Ce pro-
Encephalomyelite et variolo diphterie (AE –Pox) ceci à cause
blème est bien illustré par la vaccination contre gumboro.
de la ressemblance des vaccins, du calendrier et des voies d’ad-
Dans les régions exposées aux souches sauvages, pour pré-
ministration.
venir les atteintes précoces, il est recommandé de vacciner
le plus tôt possible en tenant compte du niveau de réma- Dans les lots de pondeuses commerciales, on connaît
nence des anticorps maternels qui tombe généralement beaucoup de combinaisons de vaccins inactivés : Mycoplasma
entre les 2 à 3 premières semaines. gallisepticum MG, mycoplasma synoviae MS, Vaccin EDS
Il n’existe plus d’immunité pour éviter la maladie lors- 76 contre la chute de ponte, Newcastle et bronchite infec-
qu’elle résulte d’une contamination tardive, après la 3ème tieuse. Dans les lots de poules parentales, on recommandera
et la 4ème semaine d’ âge.Or, c’est justement entre la 4ème les combinaisons suivantes Gumboro, Newcastle, Bronchite
et la 7ème semaine que les conséquences de l’ infection vi- et REO. Il est par ailleurs recommandé, toujours dans le souci
rale sont les plus dangereuses. de diminuer la charge de stress sur les poules, d’associer l’ad-
ministration d’un vaccin polyvalent à diverses autres mani-
Réactions post vaccinales pulations telles que débecquage, comptage ou le transfert
(changement de bâtiment).
On distingue deux types de réactions post vaccinales.
Le premier type de réaction survient après inoculation d’un Vaccins vivants vs vaccins inactivés :
vaccin inactivé suite à une mauvaise manipulation. Par
programmes
exemple une injection tout près de la tête ou dans le cou
peut provoquer une inflammation sur le site d’injection, On distingue deux types de programmes de vaccination
inflammation de la tête et parfois un retournement du pour les poules en ponte. Le premier recourt aux vaccins vi-
cou. Certains vaccins bactériens (MG,Coryza, Pastereula) vants donnés à 30-90 jours d’intervalle, le second recourt aux
ont tendance à provoquer une forte réaction tissulaire à vaccins inactivés donnés juste avant le début de la ponte et
cause de la présence d’endotoxines. aucun vaccin vivant durant la période de ponte.
Un matériel de vaccination contaminé par les bactéries
peut aussi provoquer des inflammations sévères et la forma-
tion d’abcès. Le deuxième type de réaction survient à la suite Dr César BISIMWA
Troupeaux
48 et Cultures des Tropiques
Les techniques de
vaccination des volailles
Avec l’apport d’un chapitre MERIAL édité dans « la produc- 3. Transfixion et scarification
tion de poulets de chair » en climat chaud ITAVI CIRAD,
Ces méthodes sont réservées au seul vaccin vivant ne
AFSSA pouvant être administré que par cette voie, c’est à dire le
vaccin contre la variole aviaire. La transfixion de la mem-
I. MÉTHODES DE VACCINATION brane alaire à l’aide d’une double aiguille cannelée est lar-
INDIVIDUELLE gement préférée à la scarification de la peau de la cuisse, à
l’aide d’un vaccino-style.
1. Installation oculo-nasale (goutte dans l’oeil)
4. Injections intramusculaire et sous-cutanée
Déposer une goutte de suspension vaccinale sur le Les vaccins injectables sont, soit remis en suspension
globe oculaire ou le conduit nasal à l’aide d’un compte- dans leur diluant avant d’être injectés (vaccins vivants),
gouttes calibré (généralement 1000 gouttes pour 30ml). soit prêts à l’emploi (vaccins inactivés).
Tenir le flacon bien verticalement, en évitant le contact
avec les muqueuses. La coloration du colorant permet de Le matériel d’injection doit être stérile. Utiliser une
mieux visualiser la bonne administration de la solution aiguille de longueur adaptée à l’âge (0,7 cm pour les 2
vaccinale. premières semaines de la vie, et 1 cm au-delà de 2 semai-
nes). Pour les palmipèdes, utiliser une aiguille de 1,5 cm
Modèle d’intervention individuelle. Elle représente de long au delà de 10 semaines d’âge en raison de l’épais-
une méthode de choix retenue au laboratoire pour le con- seur du gras. Le diamètre de l’aiguille doit être assez gros
trôle des vaccins vivants de façon à garantir l’administra- (1mm), surtout pour les vaccins huileux. Veiller à fréquem-
tion de chaque sujet. ment changer d’aiguille (au minimum toutes les 500 in-
Sur le terrain, elle est obligatoirement indiquée sur jections) pour ne pas déchirer la peau ou le muscle. Pour
certains vaccins comme le vaccin Laryngotrachéite Infec- améliorer la fluidité des vaccins inactivés huileux, sortir les
tieuse. La vaccination par goutte dans l’oeil est souvent flacons du réfrigérateur plusieurs heures avant leur utilisa-
pratiquée en même temps que l’injection d’un vaccin inac- tion (ou même la veille au soir).
tivé huileux (Newcastle, Gumboro par ex). La voie sous-cutanée est préconisée à la base du cou
de l’oiseau pour des raisons pratiques d’utilisation. Elle
2. Trempage du bec convient pour la vaccination de toutes les volailles de chair
destinées à la découpe où la présence même discrète d’une
Tremper le bec jusqu’aux narines de façon à faire pé- réaction fibreuse locale est à éviter, en particulier lors d’uti-
nétrer la solution vaccinale dans les conduits nasaux (150 lisation de vaccins bactériens en adjuvant huileux.La voie
à 200 ml pour poussins). Le trempage du bec constitue en intramusculaire est préconisée essentiellement chez les
fait une variante de l’installation oculo-nasale. Il ne doit oiseaux plus âgés (reproducteurs, poules pondeuses) au ni-
s’appliquer que sur des poussins de moins d’une semaine veau des muscles du bréchet, notamment pour tous les
d’âge. vaccins inactivés en adjuvant huileux, utilisés en rappel
Dans certains pays, cette méthode est encore large- avant l’entrée en ponte.
ment utilisée notamment pour la vaccination Gumboro et
Newcastle pendant la première semaine de vie, en raison II. MÉTHODE DE VACCINATION COLLECTIVE
de la nécessité d’atteindre 100% des sujets et de limiter
La meilleure méthode demeure la vaccination indivi-
les réactions respiratoires éventuelles.
duelle. Mais pour des raisons économiques, pratiques, les
Facile et assez rapide, la vaccination par trempage du méthodes de vaccination collective sont le plus souvent mi-
bec permet de vacciner efficacement les jeunes poussins, ses en place. Il s’agit de vaccination dans l’eau de boisson ou
alors que l’administration par eau de boisson serait impos- par nébulisation. Dans les bâtiments équipés de circuits
sible (consommation d’eau très irrégulière avant l’âge de 5 d’abreuvement par pipettes, il est néanmoins préférable de
jours) et que la nébulisation risquerait de provoquer des plutôt recommander la vaccination par nébulisation ou
réactions respiratoires préjudiciables. goutte dans l’oeil pour les virus vaccinaux à tropisme respi-
La vaccination par trempage du bec est, elle aussi, ratoire (Newcastle, Bronchite, Pneumo-virus..). L’important
souvent effectuée en même temps que l’injection d’un vac- est que l’éleveur opte pour la méthode de vaccination col-
cin inactivé huileux (Newcastle, Gumboro par ex.). lective qu’il maîtrise le mieux. Faciles et rapides en appa-
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
49
rence, les vaccinations de masse n’en demeurent pas moins (4) Vidanger complètement l’ensemble du circuit d’eau.
un acte médical majeur. Veiller notamment à chasser l’eau présente au fond
du bac dans tous les points bas de la canalisation et
Le succès de la vaccination dépendra de la maîtrise de
dans certains modèles de pipettes. Multiplier le nom-
chaque détail intervenant dans la conservation des vaccins, la
bre d’abreuvoirs.
préparation de la solution vaccinale et sa distribution. Cor-
(5) Prévoir une quantité d’eau (voir « qualité de l’eau » ci-
rectement vacciner un troupeau nécessite qu’un maximum
dessus) suffisante pour être bue en 2 heures environ. Si
de volailles (au moins 90%) aient vraiment absorbé une dose
elle est bue en moins d’une heure, certaines volailles
entière d’un vaccin maintenu parfaitement vivant.
n’auront pas accès à la solution vaccinale. Au-delà de 2 à
La qualité de l’eau est déterminante. Elle doit être : 3h, la stabilité du vaccin n’est plus certaine. La quantité
- potable : c’est à dire conforme aux normes de la consom- à prévoir pour ces 2 heures correspond à environ 1/7 du
mation humaine (peu de matières organiques, peu de volume d’eau consommé la veille par le troupeau. Pour
bactéries). 1000 poulets, le nombre de litres nécessaires équivaut
- sans minéralisation excessive (pas d’excès en ions métalli- au minimum à leur âge en jours (par ex. au minimum
ques tels que Fer, Cuivre ou Manganèse). C’est pourquoi 20l d’eau pour 1000 poules de 20 jours d’âge).
les eaux de forage profond seront à proscrire, de même (6) Dissoudre 25g de poudre de lait par litre d’eau. Pour
que l’utilisation d’abreuvoirs ou de pulvérisateurs mé- éviter la formation de grumeaux qui pourraient boucher
talliques). Sinon il faut ajouter de la poudre de lait écrémé les tuyauteries, procéder en 3 temps : préparer une pe-
à raison de 25g/l d’eau. tite quantité de solution concentrée ; puis la mélanger
- avec un pH légèrement acide, de préférence entre 5,5 et (à l’aide d’un agitateur en plastique) à la quantité d’eau
6,5 (10 à 15 ml de vinaigre d’alcool à 7° suffisent pour prévue pour la vaccination.
faire passer 250 à 300 l d’eau d’un pH de 8 à un pH (7) Dissoudre ensuite dans un petit volume d’eau minérale
entre 5,5 et 6,5). du commerce (ou de l’eau distillée) le nombre de doses
- dépourvue de toute trace de désinfectant, pendant la vacci- correspondant au moins au nombre de sujets à vacciner,
nation et plusieurs heures après la fin de la vaccination. quel que soit leur âge. Bien mélanger (avec un agitateur
En cas d’utilisation d’eau de réseau et/ou de matériel pou- en plastique) cette solution vaccinale à l’eau laiteuse pré-
vant présenter des traces de chlore, ajouter systématiquement cédemment préparée.
2,5 g de poudre de lait écrémé par litre d’eau pour neutraliser (8) Remplir les abreuvoirs avec des arrosoirs en plastique ou
le chlore. Le thiosulfate de sodium à raison de 16mg/l (soit ouvrir le circuit de distribution d’eau. Dans ce cas ne
3,2g/200l) neutralise spécifiquement les traces de chlore. refermer les bouchons de bout de ligne qu’après avoir
- Fraîche si possible. constaté l’arrivée de l’eau blanchâtre. Vérifier aussi que
tous les abreuvoirs et pipettes se remplissent d’eau blan-
1. vaccination par eau de boisson châtre.
(9) Circuler lentement dans le bâtiment (surtout dans les
Cette méthode de vaccination ne peut s’appliquer que coins) et s’assurer que toutes les volailles boivent de la
pour des volailles de plus de 4 jours d’âge, en raison de la solution vaccinale, en particulier les plus chétives.
trop grande variabilité de la consommation d’eau pendant (10) Quand toute la solution vaccinale est bue, remplir le
les premiers jours de la vie. bac à son niveau maximum avec une eau non chlorée et
Respecter les étapes suivantes : dépourvue de tout désinfectant. Si nécessaire, neutrali-
ser le chlore en y mélangeant à nouveau 2,5g de poudre
(1) Veiller régulièrement à nettoyer les canalisations, sur- de lait écrémé par litre d’eau. Enfin, ouvrir le robinet
tout après des traitements antibiotiques ou vitamini- d’arrivée d’eau.
ques. Ne vacciner dans l’eau qu’au minimum 3 jours
après la fin d’un nettoyage des canalisations. 2. Vaccination par pulvérisation
Malgré les nettoyages réguliers, l’intérieur des canalisa-
- Cette méthode consiste à pulvériser une solution vaccinale
tions est souvent recouvert de dépôts organiques ou mi- de telle sorte que les gouttelettes contenant un nombre
néraux. C’est pourquoi, chaque fois que cela est possi- suffisant de particules virales vivantes entrent en contact
ble, il est préférable d’éviter les circuits de distribution avec les muqueuses de l’oeil et/ou l’appareil respiratoire
d’eau pour vacciner. L’idéal est de disposer d’un nom- pour que le virus vaccinal s’y multiplie. La réponse immu-
bre suffisant d’abreuvoirs propres en plastique, répartis nitaire sera d’abord locale puis générale.
sur l’ensemble des bâtiments, et de les remplir manuel- - La pulvérisation est donc particulièrement indiquée pour
lement avec la solution vaccinale. la vaccination avec des virus peu agressifs. Elle peut être
(2) Avant la vaccination, contrôler la propreté et le bon fonc- utilisée pour la vaccination contre la Laryngotrachéite.
tionnement de chaque abreuvoir ou pipette (si néces- Selon la taille des gouttelettes émises par l’appareil de
saire les nettoyer, mais sans savon). pulvérisation, on parlera de :
(3) Assoiffer les volailles pendant ½ heure à 1h30 avant la - nébulisation (ou « Coarse spray ») avec des gouttes
distribution de la solution vaccinale, de préférence aux de 70 à 150µ
heures fraîches de la matinée, en fermant le robinet d’ar- - atomisation (ou « fine spray ») avec des gouttelet-
rivée d’eau. tes de 15 à 20µ
Troupeaux
50 et Cultures des Tropiques
Elles seront fonction :
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
51
La Pseudo Peste Aviaire: un fléau
pour les pays en voie de développement
Troupeaux
52 et Cultures des Tropiques
Au Soudan, le premier passage d’une épizootie de PPA Sensibilité moyenne, Spheniscidae (pingouins), Falconidae
date de 1951 (Anon 1951). Depuis les services vétérinai- (faucons), Acciptridae (aigles), Passeridae (passereaux et
res signalent dans tous leurs rapports l’existence de la PPA oiseaux chanteurs).
sous une forme enzootique dans toutes les provinces. Le Faible sensibilité, Anatidae (palmipèdes aquatiques).
virus a été isolé et identifié lors de l’épizootie de 1962
dans la Province de Khartoum (Karrar & Mustapha 1964) ; Il est intéressant de noter que les espèces aquatiques
la série noire va se poursuivre avec plusieurs épisodes cau- sont les moins sensibles tandis que les plus sensibles se re-
sant une mortalité de 81% ( Elobeid 1964, Kassala 1969, crutent parmi les oiseaux à comportement grégaire formant
Barakat et Kuku 1973). des troupeaux temporaires, saisonniers ou permanents.
En Ouganda, les premiers cas de PPA remontent à
1955, au centre du pays. Il est intéressant de noter que du Classification
point de vue épidémiologique, les cas de PPA sont identi- La seule classification des souches de virus de la pseudo
fiés à Mombassa en 1935, Nairobi Kenya 1939, Soudan peste aviaire faite à ce jour repose sur le groupage des iso-
1951, Nigéria 1952. Il est donc probable que le virus ait lats de même niveau pathogénique ou encore selon la
atteint l’Afrique probablement par les ports maritimes de contagiosité (virus à évolution enzootique ou épizootique).
Mombassa (pour l’Afrique de l’Est) et par les grands ports C’est ainsi que par convenance, les chercheurs ont groupé
de la Côte Ouest pour se répandre par la suite dans les les souches de PPA en type : vélogénique, mésogénique et
régions du Centre. lentogénique, selon le temps nécessaire pour tuer des em-
En RDC, la maladie de Newcastle est connue depuis bryons de poules après une inoculation allantoïdienne, soit
les années 1940, les rapports des services vétérinaires de respectivement, moins de 60 heures (vélo), 60 à 90 heures
l’ancienne province du Katanga font état des pertes énor- (méso) et plus de 90 heures (lento).
mes causées par cette maladie depuis 1950, (Dr Eyanga Les valeurs obtenues donnent une précieuse indica-
E. 1990). tion sur le niveau de virulence de la maladie induite (soit
une haute, moyenne et faible virulence).
Etiologie
Pathogénie
Les membres de la famille des
«PARAMYXOVIRIDAE» sont des virus ou micro-orga- La pathogenèse est en général déterminée par la sou-
nismes constitués essentiellement d’un acide nucléique che virale aussi bien que par la sensibilité de l’hôte. La
(l’acide ribonucléique : ARN) entouré d’une capside ou race, la dose, la voie d’infection, l’âge et les conditions du
coque protéique et sont des parasites intracellulaires obli- milieu peuvent fortement influencer le cours de la mala-
gatoires. die. Ainsi, les palmipèdes (oies et canards) manifestent peu
ou pas de signes cliniques même pour des souches mor-
La famille comprend plusieurs genres. Les telles pour les poules.
«morbillivirus» (peste bovine), les «pneumovirus » (rhino-
trachéite de la dinde et le syndrome de la grosse tête des En général, les poussins présenteront une réaction
poules) et les «paramyxovirus» (Newcastle, para influenza aiguë et éventuellement une mort subite sans signe clini-
aviaire agent de la grippe du poulet). De ce dernier genre, que en présence d’une souche sauvage pendant que les
on distingue 9 groupes sérologiques classés de type 1 à oiseaux plus âgés présenteront toutes les nuances du ta-
type 9 en abrégé PMV1 à PMV 9 (Alexander 1986). De bleau symptomatique de la pseudo peste aviaire. Par con-
ces sérotypes, le NDV (PMV1) demeure l’agent patho- tre, la race et la souche génétique des oiseaux n’ont pas
gène le plus important en aviculture. d’effet du point de vue de la pathogénie.
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
53
Signes cliniques, morbidité, mortalité rhée est souvent absente. La morbidité peut atteindre 100%,
mais la mortalité est faible quoique pouvant atteindre 50%
Dans une tentative de simplification et de division de ma- chez les poules adultes et 100% chez les poussins.
tières selon les différentes formes pathogéniques et sur la
base des signes cliniques observés sur les poules, Beard & La forme « mésogénique» de la pseudo peste aviaire,
Hanson (1984) en sont arrivé au regroupement ou classi- qui comprend les vaccins viraux Roakin, Mukteswar,
fication des formes suivantes : Komarov et H provoque généralement une maladie respi-
La forme de Doyle (Doyle 1927) : Infection létale, ratoire en présence d’ une souche sauvage. Chez les adul-
aiguë qui atteint tous les âges, caractérisée par des lésions tes, on observe une importante chute de ponte qui peut
hémorragiques du tractus intestinal d’où la dénomination durer plusieurs semaines et la qualité des œufs est médio-
« PPA vélogénique et viscérotropique ou VVND». cre. Les signes nerveux peuvent apparaître, mais pas sou-
vent. Cependant chez les jeunes oiseaux complètement
La forme de Beach (Beach 1942 ) : Infection aiguë,
sensibles, on peut observer des signes respiratoires sévères.
souvent mortelle pour les poussins de tous âges, caractéri-
sée par des signes respiratoires et neurologiques «PPA
vélogénique et neurotropique ou NVND».
Quelle est la situation de la P.P.A. en Afrique ?
La forme de Baudette ( Baudette & Black 1946) : En général, dans beaucoup de pays en développement
Infection moins pathogénique, mortalité uniquement chez et en particulier dans les pays africains, de la zone tropi-
les jeunes poussins ; les virus causant cette forme peuvent cale et australe, du Sénégal, Côte d’Ivoire, en Afrique du
être utilisés comme «vaccins vivants secondaires». Sud en passant par l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Est
(RDC, Kenya, Ouganda, Ethiopie…), la typologie des
La forme de Hitchner (Hitchner & Johnson 1948) :
élevages avicoles est pratiquement semblable. Malgré le
Cette forme est caractérisée par une infection respiratoire
niveau différent de développement des filières avicoles en
frustre et inapparente. Les virus de ce groupe sont généra-
Afrique du Sud, Egypte, Nigeria, Zimbabwe, Kenya, on
lement utilisés comme «vaccins vivants». C’est une forme
retrouve de façon constante la classification suivante:
entérique asymptomatique localisée essentiellement dans
le tube digestif. L’élevage traditionnel villageois
Les volailles sont élevées en liberté et ne font l’objet
En dehors de cette classification, il faut rappeler que d’aucun soin particulier ni sur le plan zootechnique (ali-
la sévérité de l’infection peut être fortement influencée par mentation, utilisation des souches améliorées), ni sur le
l’espèce hôte, le bilan immunitaire de l’hôte, l’exacerba- plan des intrants vétérinaires (vaccins, médicaments, etc).
tion par des germes opportunistes, le stress La maladie de Newcastle se dispute la vedette avec la pa-
environnemental, la voie d’infection. La magnitude et la thologie parasitaire.
durée de la dose infectante influenceront fortement la vi-
tesse d’incubation, l’apparition des premiers signes clini- L’élevage artisanal (ou élevage traditionnel amélioré)
ques, la morbidité et la mortalité. Dans cette catégorie, on retrouve des éleveurs qui ap-
portent des améliorations techniques (recours aux races et
Pour les souches extrêmement virulentes, la maladie souches améliorées) ; l’apport de compléments alimen-
apparaîtra soudainement avec une forte mortalité sans si- taires, amélioration de l’habitat (élevage en enclos) ; amé-
gnes cliniques. Pour le pathotype vélogénique et lioration sanitaire (vaccinations et traitements
viscérotropique, les signes cliniques commencent par la antiparasitaires, antibiotiques et vitamines), la situation
torpeur, abattement, respiration haletante, faiblesse, pros- sanitaire générale est mauvaise sinon pire. En effet, aux
tration et mort. parasitoses internes et externes s’ajoutent de multiples af-
fections liées aux carences nutritionnelles du fait de l’utili-
Au cours de la panzootie causée par ce type de virus sation de souches à croissance rapide et donc beaucoup
en 1970-1973, la maladie a évolué sous sa forme respira- plus exigeantes que les races locales. (J. Domenech,
toire sévère dans certains pays (Grande Bretagne et Irlande B.Sanogo, E. Couacy , 1989) (E. Eyanga 1990).
du Nord) tandis que ces signes étaient absents dans d’autres
pays ( McFerran & McCracken 1988). Sur le plan de la pathologie infectieuse, les vaccina-
tions (PPA, Gumboro, variole..) ne sont pas toujours cor-
Ce type viral peut causer aussi l’œdème facial, une rectement réalisées. Les erreurs techniques les plus fréquen-
diarrhée verdâtre pour les oiseaux ayant échappé à la mort tes sont la mauvaise conservation des vaccins, la mauvaise
précoce, et peu avant la mort, on observe un tremblement utilisation, le stress des animaux au moment de la vaccina-
musculaire, le torticolis, la paralysie des pattes et des ailes, tion. La conséquence logique de cette situation, c’est la
l’ opisthotonos accompagnés d’une mortalité qui peut at- protection vaccinale limitée et la concentration d’animaux
teindre 100% du troupeau sensible. en état de faible résistance qui explique le fait que certai-
La forme vélogénique et neurotropique a été rappor- nes maladies sévissent avec une acuité extrême.
tée très souvent aux Etats-Unis, dans des lots de poussins L’élevage industriel
frappés soudainement par un accès respiratoire sévère suivi L’élevage industriel est caractérisé par l’intensification
un ou deux jours après par des signes nerveux. On peut et la concentration des ressources : élevage de bandes de
observer une chute dramatique de la ponte mais la diar- plusieurs milliers de poulets ou de poules pondeuses dans
Troupeaux
54 et Cultures des Tropiques
des bâtiments fortement mécanisés et à environnement %) dans les formes aiguës et suraiguës, les retards de crois-
contrôlé (ventilation, climatisation). L’élevage industriel sance et les mauvais indices de consommation chez les
recourt aux souches génétiquement performantes, à une poules pondeuses font d’elle la principale cause des pertes
alimentation adaptée et une conduite d’élevage et une pro- économiques de cette filière de la production animale.
phylaxie contraignante. La situation sanitaire et le statut
Comme dans les autres zones géographiques, le dia-
immunitaire des oiseaux sont naturellement différents des
gnostic des formes aiguë et suraiguë se fait sur base des
précédentes formes d’élevage.
données épizootologiques et sur base des formes caracté-
Dans les élevages traditionnels, en l’absence de toute ristiques de la maladie : haute contagiosité, atteintes des
mesure de prophylaxie, la maladie de Newcastle constitue gallinacés de tout âge, les symptômes de type septicémiques
un véritable fléau. L’extension de la maladie à de nom- avec troubles nerveux, respiratoires et digestifs ; l’évolu-
breuses régions, voire à la totalité des pays en période d’épi- tion rapide dans le temps et l’espace, la mortalité élevée et
zootie et les forts taux de mortalité enregistrés (80 à 100 la confirmation par les lésions découvertes à l’autopsie.
Palmipèdes
Dindes
Pigeons Secteur avicole commercial
(psittacidae)
Carnivores, rongeurs
Carcasses contaminées
Fèces infectées
Litières contaminées
Eau contaminée
Véhicules
Mouvements du personnel et
matériel
Ventes
La maladie sévit sous forme épizootique en saison sè- Au niveau international : Le caractère international
che (décembre-avril) en zone sahélienne où probablement, et multinational de l’industrie avicole montre qu’il y a
les facteurs climatiques (air sec et poussiéreux, tempéra- un besoin d’échange non seulement des produits de con-
ture de nuit basse : c’est l’harmattan) favoriseraient la dis- sommation mais aussi de matériel génétique avec des con-
sémination du virus qui est du reste bien résistant dans le traintes prophylactiques liées à ce type d’échange. La pré-
milieu extérieur. vention au niveau international sera donc basée sur l’obli-
En RDC, et dans la zone intertropicale en général, la gation de déclarer à l’O.I.E. (Office International des
maladie sévit pendant la petite saison sèche (janvier-fé- Epizooties) des maladies épizootiques aussitôt qu’elles sont
vrier) et pendant la grande saison sèche juin-août, pour identifiées.
l’hémisphère sud et décembre-février dans l’hémisphère Au niveau national : L’organisation de la prophylaxie
Nord. sera orientée vers la prévention de l’ introduction d’agents
pathogènes et une réglementation limitant la propagation
Prévention et contrôle à l’intérieur du pays sous forme de mesures restrictives
Les mesures de prévention de la PPA doivent être ap- d’importation de produits avicoles (œufs de consomma-
pliquées à différents niveaux : tion, œufs fécondés et volailles vivantes). Ces mesures va-
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
55
rient selon le niveau ou l’état sanitaire du pays exportateur compte du contexte social, économique et climatique de
et du pays importateur notamment la mise en quaran- différents pays.
taine des oiseaux exotiques élevés en cages.
Prévention et contrôle à
l’échelle de la ferme.
Evolution et pronostic
L’infection et la propagation
Evolution sans Evolution avec
signes cliniques
du virus de la PPA au niveau de la
signes cliniques
ferme dépendent étroitement des
conditions d’élevage et du niveau
de biosécurité en application dans
Sujet non-exposé Sujet exposé
la ferme. (voir aussi l’article sur la
En incubation
biosécurité : échelles conceptuelle,
Stress Mort
structurelle et opérationnelle).
Porteur (sans signes) On n’insistera pas assez sur le
fait que les mouvements du person-
nel, visiteurs et services extérieurs :
Résistant/non-infecté
sans signe
équipe de prélèvement et vaccina-
Sensible
Survivant tion, inséminateurs, vétérinaires
sont inévitables, mais doivent être
considérés comme la méthode ou
Au niveau régional : Quelques pays ont adopté des la voie la plus probable de dissémination des enzooties et
mesures d’estampillage et d’éradication avec abattage obli- épizooties et que les mesures fondamentales de désinfec-
gatoire des volailles atteintes ainsi que la destruction des tion du matériel, changement de tenues, douches entre
produits contaminés. De telles mesures comprennent gé- les visites de lots devraient faire l’objet d’une large diffu-
néralement la restriction de circulation et commerce de sion et application.
volaille à l’intérieur d’un espace délimité autour de la Autocontrôle, traçabilité et notification obligatoire
source de l’épizootie. Certains pays ordonnent une vacci-
nation préventive même en absence de maladie, pendant Dans les fermes atteintes par la PPA , le personnel et
que d’autres recourent plutôt à une «vaccination circons- les propriétaires devraient être conscients de leur res-
crite » en vue d’établir une zone tampon autour de l’épi- ponsabilité vis-à-vis de toute l’ industrie avicole et s’ as-
centre de l’épizootie. surer qu’ ils ont pris suffisamment de précautions et me-
sures pour contenir le risque de dissémination au niveau
Cas de l’Union Européenne : Une politique de non-vacci- le plus bas. En effet, l’implication des opérateurs dans le
nation est applicable aux zoonoses telles que la fièvre aph- contrôle des animaux et des produits dont ils ont en
teuse, la peste porcine et la peste aviaire ; en effet, l’isola- charge la gestion et la responsabilité de sécurité est pri-
tion du virus par les assainissements est pratiquement la mordiale. Même dans les régions où les mesures d’abat-
seule manière d’empêcher la propagation de l’épidémie, à tage ne sont pas appliquées, la dépopulation doit être
l’exception des espèces rares des parcs zoologiques, pour sérieusement considérée.
lesquelles une vaccination ciblée est autorisée en cas de
La plupart des pays ayant une réglementation de mar-
nécessité avérée.
quage (estampillage) font généralement appliquer des ré-
De plus en plus fréquemment se pose la question de glementations sur l’élimination des poules mortes, les pro-
savoir si cette politique d’assainissement – la mise à mort duits contaminés, les œufs, la fiente soit par enfouisse-
et la destruction de grands nombre d’animaux est accep- ment soit encore par incinération. Après, les installations
table sur le plan social et éthique (en raison notamment doivent être soigneusement nettoyées, désinfectées et si
des énormes pertes économiques et de la souffrance hu- possible laissées sous vide sanitaire pendant plusieurs se-
maine qu’elle entraîne), et si la politique de non vaccina- maines avant toute nouvelle repopulation.
tion ne devrait pas être revue dans le sens de la possibilité Normalement la vaccination contre la maladie de New-
d’ effectuer une vaccination ciblée d’espèces rares et la vac- castle assure une stimulation d’une réponse immunitaire
cination des poules des particuliers, vivant à proximité des qui empêche l’infection ou la réplication du virus. Mais
foyers d’influenza aviaire ou enfin une vaccination géné- en réalité, la vaccination ne protège les volailles que contre
rale ou ciblée dans les exploitations avicoles professionnel- les plus graves lésions (conséquences) provoquées par le
les. virus, tandis que la réplication peut toujours se poursuivre
sur certains sites mais à une échelle plus réduite.
Higgins et Shortridge (1988) insistent beaucoup sur
la nécessité de mise en place des législations nationales Donc, en aucune circonstance, la vaccination ne de-
«sur mesure» et attirent l’attention sur l’application de vrait être considérée comme une solution alternative à la
mesures dogmatiques et universelles qui ne tiendraient pas conduite de l’hygiène et la biosécurité.
Troupeaux
56 et Cultures des Tropiques
VACCINS VIVANTS SOUCHES VIRALES
Type de vaccination
Virus Pathotype Dérivation Voie d’adm.
recommandée
Sc = sous cutané, im=intramusculaire, in= intranasal, ww =wing web transfixion alaire, io =intraoculaire, sp =spray ou nébulisation,
eb =eau de boisson, aer = aérosol, db = dipping bec, oral = dans l’ aliment
Vaccins inactivés les pays développés ne sont pas à la portée des villages d’Afri-
que et pourraient ne pas être convenables pour le milieu
Produit à base du liquide allantoïdien après inocula- rural africain.
tion d’œufs embryonés et traité avec la bétapropiolactone
Comment juguler le fléau de la maladie de
ou au formol pour tuer le virus et ensuite mélangé à un
Newcastle au niveau des élevages villageois ?
adjuvant type aluminium hydroxide. Actuellement les vac-
cins tués sont produits à base d’une émulsion (ou suspen- 1. Par la collecte des données épidémiologiques en
sion) huileuse qui varie selon la formulation des émulsi- vue des études de caractérisation des échantillons
fiants, l’antigène utilisé et le ratio eau-huile minérale. récoltés sur terrain.
Les souches utilisées : Ulster2C, B1, Lasota, Roakin 2. Harmonisation du travail par la mise sur pied d’un
etc... Possibilité d’élaborer des «cocktails» par combinai- réseau africain de production et de contrôle de qua-
son de plusieurs antigènes (vaccins bi, tri ou polyvalent). lité des vaccins aviaires et tout particulièrement
Administration : Injection intramusculaire ou sous du vaccin contre la PPA.
cutanée. (Lire aussi article sur les vaccins et programmes 3. Installation des unités régionales d’élevage pour
de vaccination). la production d’œufs SPF nécessaires au contrôle
de qualité des vaccins viraux.
Conclusion et Recommandations pour l’Afrique 4. Les producteurs africains doivent s’efforcer à pro-
duire le coût réel de la fabrication des vaccins.
Il existe au niveau institutionnel un Centre Pan Afri- 5. Acquisition de la souche thermorésistante V4 du
cain des Vaccins Vétérinaires (PANVAC) créé par l’OUA / virus vaccin PPA et création d’une banque cen-
IBAR (Bureau International des Ressources Animales de trale de semence de ce vaccin. En vue de la redis-
l’OUA) avec l’assistance technique et financière de la FAO tribution aux pays membres du réseau PANVAC.
et du PNUD. Ce centre a comme objectif : le renforce- 6. Procéder méthodiquement aux tests d’efficacité en
ment de la production et du contrôle de qualité des vac- laboratoire pour évaluer à la fois la souche V4 et
cins vétérinaires en Afrique et tout particulièrement déve- les vaccins conventionnels aussi bien que les ana-
lopper un programme coordonné de travail qui couvre les lyses d’autres systèmes d’administration (eau de
vaccins prioritaires contre les maladies animales les plus boisson, aliment…).
importantes du point de vue économique dont la maladie 7. Au niveau des pays, encourager les études de la
de Newcastle. faisabilité de la production et/ou l’utilisation de
Lors du séminaire atelier organisé par le PANVAC en vaccins inactivés contre la PPA en vue de rempla-
avril 1991 sur la vaccination contre la maladie de New- cer les souches vivantes mésogéniques utilisées ac-
castle en milieu rural en Afrique, les experts ont démontré tuellement dans plusieurs pays.
que la maladie de Newcastle est effectivement la maladie 8. Formation du personnel de laboratoire aux tech-
la plus importante qui tue la volaille en milieu rural en niques de lyophilisation.
Afrique et en Asie. Ils ont par ailleurs reconnu qu’il n’exis-
tait pas de traitement contre ce fléau. Le seul remède étant Références :
la prévention et la vaccination. Actes du séminaire atelier du PANVAC,
Debret Zeit, Addis Ababa 22-26 Avril 1991.
Cependant, les vaccins et les méthodes de vaccina-
tion qui ont prouvé leur efficacité dans le contrôle de la
maladie dans les élevages commerciaux en Afrique et dans Dr César BISIMWA
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et Cultures des Tropiques
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Vaccin thermostable
Ets. DIPRAVET
Distribution de Produits et Matériels Agro-Vétérinaires (Gros-Détail)
(Représentant Pantex/Hollande en RDC)
Av Colonel Ebeya N° 195D - Immeuble Sadisa 1° Niveau aile droite
Tels : 8921453 - 8806316 - 0818128793 - e-mail : dipravet@yahoo.fr
I. Antibiotiques et anti-infectieux
Produit Principe actif Présentation Posologie
Colistin 5.0 5.000.000 UI Sulphate de Colistine 100 gr 1 gr pour 12l d’eau pdt 2 à 3 Jours
Troupeaux
58 et Cultures des Tropiques
II. Anticoccidiens
Voici le calendrier de vaccination con-
Produit Principe actif Présentation Posologie seillé par le Dr Bisimwa (Interchix)
Amprolium 200 200 mg Amprolium 100 Gr 60 gr pour 100l pdt
Poulets de chair
5-7 j puis 30 gr par 100 litres
d’eau pdt 1 à 2 semaines
3° J : PPA HB1
14°J : Gumboro
1 gr par litre d’eau pdt 3j
18°J : PPA Lasota
Pantacox 200 mg Sulphamérazine 100 Gr
28°J : Gumboro
25 mg Sulphaquinoxaléine
25 mg Pyriméthamine
Pondeuses
100 mg Furaltadone
3° J : PPA HB1
Vit K et A 14°J : Gumboro
18°J : PPA Lasota
28°J : Gumboro
35°J : Bronchite Infectieuse H120
III. Vermifuges
49°J : Laryngo Trachéite Infectieuse
56°J : Variole Ovo Diphtérie
Produit Principe actif Présentation Posologie 84°J : PPA Lasota + Bronchite
Levamisole 200 200 mg Levamisole 100 gr 100 gr par 200 litres d’eau Infectieuse H120
105°J : Rappel Laryngo Trachéite
Infectieuse
126°J :PPA Lasota + Bronchite In-
IV. Vitamines fectieuse H52
Produit Principe actif Présentation Posologie
N.B. : Il est conseillé de donner des
Pantisol Vitamine + Oligo élément 100 gr et 1 kg 100 gr par 250 litres d’eau vitamines pendant 3 jours à chaque
Pantaminovit Vitamines + Acides aminés 100 gr et 1 kg 100 gr par 250 litres d’eau vaccination.
V. Vaccins VI Désinfectant
Nous disposons du Virukil qui est un désin-
Vaccin Présentation
fectant polyvalent (Pédiluve, par voie buc-
cale, désinfection locaux et instruments).
PPA Hitchner B1 Flacon de 1.000 doses
Gumboro Flacon de 1.000 doses
PPA Lasota Flacon de 1.000 doses
Bronchite Infectieuse H120 Flacon de 1.000 doses
Bronchite Infectieuse H52 Flacon de 1.000 doses
Laryngotrachéite Infectieuse ILT Flacon de 1.000 doses
Variole Ovo Diphtérie Flacon de 1.000 doses
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Guide pratique de traitement des
maladies aviaires
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Fiche individuelle de contrôle sanitaire
SOUCHE AGE:
Poids REEL (grs) ……………………………………..
STANDARD (grs) ……………………...………………
Te m p corp ……………………...………………
Condition Embonpoint ……………………...………………
Graisse ……………………...………………
Pe au Plumes ……………………...………………
Tê te Yeux ……………………...………………
Crête/barbillons ……………………...………………
Ensemble ……………………...………………
Com porte m e nt ……………………...………………
Re s piration Type ……………………...………………
Ecoulement nasal ……………………...………………
Bruits ……………………...………………
Détresse ……………………...………………
A. dige s tif Bec ……………………...………………
Jabot ……………………...………………
Abdomen ……………………...………………
Faèces ……………………...………………
Cloaque ……………………...………………
Ponte Pourcentage ……………………...………………
Coquille ……………………...………………
Contenu oeuf ……………………...………………
A. locom ote ur Muscles ……………………...………………
Nerfs ……………………...………………
Articulation ……………………...………………
Os ……………………...………………
Tendons ……………………...………………
A. circulatoire Couleur sang ……………………...………………
Abdomen/Ascite …………………………………….…
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et Cultures des Tropiques
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RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES AVIAIRES
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RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES AVIAIRES (suite)
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RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES BACTERIENNES ET COCCIDIENNES
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES BACTERIENNES ET COCCIDIENNES (suite)
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RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES BACTERIENNES ET COCCIDIENNES (suite)
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