Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Définition
In. L’école aujourd’hui, journal interactif de la maternelle et de l’élémentaire - « Pédagogie », par Françoise Picot
Objectifs
- dégager les différentes caractéristiques d’un portrait
- constituer le champ lexical du portrait
- utiliser les caractéristiques définies et le lexique
- rédiger un portrait
Différentes étapes
Lire des portraits et analyser leur structure
- Relever dans les histoires lues et dans les portraits ci-après des éléments décrivant les
personnages. Mémoriser quelques portraits.
- Sur trois affiches, classer les éléments relevés suivant les précisions qu’ils donnent :
o le physique du personnage : on voit comment est le personnage ; on peut le dessiner si
on veut.
o son caractère
o d’autres renseignements : son nom, le lieu où il vit, ce qu’il aime ou n’aime pas …
- Constater qu’il y a souvent au début du portrait une phrase le présentant. Relever les différentes
manières d’introduire le personnage : phrase interrogative ou non, le nom du personnage suivi
de est , C’est …etc. Il y a parfois à la fin du portrait une appréciation personnelle du narrateur sur
le personnage : Bref, c’était une vilaine sorcière !
- Remarquer que, dans une histoire, les éléments décrivant un personnage peuvent se trouver à
plusieurs endroits du texte. Le portrait physique des personnages n’est pas toujours fait, le
caractère des personnages n’est pas toujours indiqué clairement, il faut parfois le déduire de ses
actions.
Analyser la manière dont le portrait est écrit : lexique, structure des phrases
- Relever les verbes utilisés et écrire des phrases pour les employer : avoir, porter, être, posséder,
vivre, aimer
o Constater que certains verbes donnent du mouvement au portrait physique : Sa queue et
sa crinière flottaient dans le vent. De longues dents, de vraies dents de loup qui grincent
pendant la nuit quand le vent souffle sur les toits. Des cheveux bleus qui descendaient en
vagues sur ses reins. Ses yeux bleus rient tout le temps.
o Ajouter des verbes pour donner du mouvement à certains éléments descriptifs.
- Travailler sur les comparaisons :
o Dans les éléments collectés, relever les comparaisons : les yeux noirs comme un puits, il
ressemblait à etc. En imaginer d’autres. Ajouter des comparaisons dans certains portraits.
- Travailler sur les expressions imagées : jeter un coup d’oeil, une vraie poule mouillée, un vrai
diable, casse-cou
- Travailler sur l’énumération :
o Remarquer la présence de la virgule et du et : Clémentine avait les cheveux roux, de
grands yeux verts et des taches de rousseur au bout du nez. Récrire certains portraits en
utilisant l’énumération.
- Transformer des phrases pour prendre conscience que les informations peuvent être données de
manière différente :
o Elle était tordue, bossue, elle avait le nez crochu, avec des verrues et des touffes de poils
piqués dans les verrues. Elle était tordue, bossue, elle avait le nez crochu, avec des
verrues. Des touffes de poils étaient piqués dans les verrues
o Ses cheveux étaient collés sur sa tête, sa robe dégoulinait et ses souliers de soie étaient
couverts de boue. Elle avait ses cheveux collés sur sa tête, une robe qui dégoulinait et
des souliers de soie ouverts de boue.
Vous connaissez Coralie ? Elle a de beaux cheveux longs, blonds tout bouclés. Coralie, miss Chichis,
Pakita, Rageot
Albert est un bon conducteur de taxi, prudent, gentil, poli mais étourdi. Les trois taxis, Au fil des mots
CE1 Nathan
Il était un vieux soldat, bien vieux et bien fatigué. Ce vieux soldat était resté de longues années à la
guerre. Et maintenant, il vivait tout seul dans une pauvre maison, sur la montagne. Le soldat n’avait plus
qu’un ami : un cheval. Ah ! C’était un joli cheval, doux et gentil ! Ce petit cheval était tout brun. Mais il
avait une patte blanche. Une seule : à cause de cela on l’appelait Patte Blanche. Patte blanche avait une
belle crinière, une longue queue. Il aimait bien galoper dans les prés. Sa queue et sa crinière flottaient
dans le vent. Le vieux soldat et le cheval, Conte populaire de Pologne
Perrier, un tout petit cochon, vit dans une très belle ville ; il est toujours très bien habillé car sa maîtresse
la riche Marbella, l’emmène souvent dans de belles réceptions. Tout le monde l’aime parce qu’il est tout
rose et tout propre. Un cochon nommé Perrier, E Spurr, M Matje Albin Michel
Romuald est un jeune souriceau aux moustaches mal peignées, à la longue queue, et aux idées un peu
courtes. Depuis sa naissance, il vivait dans le trou de la bibliothèque et s’y ennuyait car il lui était interdit
de jouer avec les autres souriceaux de la maison. Tibert et Romuald, A Jonas, Milan Jeunesse
Ce soir Mr et Mme Cordonnier s’en vont au théâtre et puis dîner au restaurant. Monsieur Cordonnier
porte sa belle chemise mauve et sa cravate à pois qui lui serre un peu le kiki et sa femme a posé sur ses
épaules son beau châle qui brille. Les frayeurs de la baby sitter , J Hoestland, Thierry Magnier
Agénor et Abélard étaient deux frères fils de roi. Ils vivaient il y a très longtemps dans une lointaine
contrée. Hélas, bien que jumeaux, ils ne s’entendaient guère et se chamaillaient à longueur de journée ?
L’un d’eux aimait grimper aux arbres, l’autre avait le vertige. Agénor et Abélard, les frères-bagarre, S
Mathuisieult Magnard jeunesse
Vous connaissez Léonard ? Léonard est mon ami, et moi, je suis la seule amie de Léonard. Il a les
cheveux frisés et l’air très doux. Il est bizarre Léonard, Pakita, SEDRAP
Zozo était un petit garçon têtu et pas sage du tout. Il lui arrivait pourtant d’être mignon quand il ne criait
pas. Blond et frisé, avec sa figure ronde et ses joues toutes rouge, ses grands yeux bleus, il ressemblait
à un ange, mais c’était un vrai diable ! Aussi l’appelait-on souvent en riant Zozo la tornade. À sept ans,
Zozo était fort comme un petit boeuf. Il habitait une jolie ferme nommée La Pommeraie. Zozo la
Tornade, A Lindgren, Hachette
Au milieu d’une sombre forêt, dans une caverne humide et grise, vivait un monstre poilu. Il était laid ; il
avait une tête énorme directement posée sur deux pieds ridicules, ce qui l’empêchait de courir. Il ne
pouvait donc pas quitter sa caverne. Il avait aussi une grande bouche, deux petits yeux glauques, et
deux longs bras minces qui partaient des ses oreilles et qui lui permettaient d’attraper des souris. Le
monstre avait des poils partout : au nez, aux pieds, au dos, aux dents, aux yeux et ailleurs. Ce monstre
là rêvait de manger des gens. Le monstre poilu, H Bichonnier, Gallimard
Ses cheveux étaient collés sur sa tête, sa robe dégoulinait et ses souliers de soie étaient couverts de
boue. Elle était toute seule sans la moindre servante. Mais elle insistait et disait qu’elle était bien une
princesse. La princesse au petit pois, conte d’Andersen
Le bonhomme qui vient d’emménager dans la maison noire, la maison d’à côté, a une allure bizarre. Des
cheveux sombres en bataille, des sourcils en broussaille et un menton pointu. De longues dents, de
vraies dents de loup qui grincent pendant la nuit quand le vent souffle sur les toits. Je l’ai vu comme je
vous vois ! Il porte toujours des lunettes noires sous lesquelles se cachent, j’en suis sûre, des yeux
jaunes et fendus. L’autre jour, j’ai jeté un coup d’oeil sur sa boîte à lettres et j’ai lu : M.J.L. Garou. Un
nom à donner des frissons ! L’étrange Monsieur Garou, A. Rocard, Flammarion
Je m’appelle Lisa, j’ai presque sept ans et un frère jumeau. Il s’appelle Tim. Moi, je suis plutôt casse-
cou. Lui , il a peur de tout. Une vraie poule mouillée ! Grosse peur dans l’ascenseur, S Valente Rageot
Jules est un drôle de bonhomme, tout grand, tout maigre et moustachu. Il habite une petite chambre, là
haut sous les toits avec Théodule, son ami le chat. Jules et son chapeau magique, A Fuschshber,
Nathan
Il était une fois un ogre, un vrai géant qui vivait tout seul. Comme la plupart des ogres, il avait des dents
pointues, une barbe piquante, un nez énorme et un grand couteau. Il était toujours de mauvaise humeur
et avait toujours faim. ce qu’il aimait le plus au monde, c’était de manger des petits enfants à son petit
déjeuner. Le géant de Zéralda, TT Ungerer, L’ École des Loisirs
C’est une vieille dame aux cheveux blancs qui porte sur le sommet de sa tête un drôle de petit chapeau
à voilette. Quand on l’embrasse, elle sent bon la lavande et toutes les fleurs odorantes de son jardin : la
rose grimpante et le lys majestueux, la timide violette et l’oeillet curieux… Tante Joséphine, c’est un
bouquet joyeux ! Derrière les verres de ses lunettes, ses yeux bleus rient tout le temps et vous regardent
avec malice. La fossette du sourire creuse sa joue droite en relevant le coin de sa bouche. Joyeux
anniversaire, Gaspard ! Ixel sait lire CE1 Hachette
Échalotte est une vraie sorcière. Elle était tordue, bossue, elle avait le nez crochu, avec des verrues et
des touffes de poils piqués dans les verrues. Elle grimaçait tout le temps. Elle portait un chapeau noir,
un long manteau tout noir, possédait un chat tout noir, un corbeau tout noir, et un crapaud tout blanc par
suite d’une erreur de manipulation. Bref, c’était une vilaine sorcière ! La courte échelle, CE1, Hatier
2) Des procédés
Tu peux commencer par faire, au brouillon, le signalement de la personne. Le signalement de la
personne est l'ensemble des indications qui permettent de la reconnaître.
a) Son état civil son nom, son âge, son milieu : lieu de vie (ville, hameau, etc), profession
b) Ses traits physiques Sa silhouette (grande, corpulente, droite, courbée, maigre, etc.), les détails de
son apparence. Ils peuvent se rapporter au visage, au corps, aux vêtements, à la voix, aux attitudes, aux
gestes. etc.
Corps :
• grand, gigantesque, petit, nain, nabot, élancé, bien fait, svelte, robuste, sain.
• maigre, émacié, anguleux, hâve, squelettique, décharné...
• trapu, ramassé, gras, potelé, replet, dodu, rebondi, obèse... • . -
• difforme, bossu, bancal, mal bâti, gringalet, maladif...
Vêtement :
• tenue, costume, robe, uniforme, toilette...
• loques, guenilles, nippes, accoutrement...
• léger, chaud, commode, ample, large, étroit, étriqué, serré...
• riche, somptueux, magnifique...
• vieux, usé, déchiré, rapiécé, élimé, démodé...
Tête :
• ronde, carrée, ovale, grosse, petite, plate, pointue...
6 Document d’accompagnement fourni pour le défi écriture du BEF FLY 2015-2016
• belle, vilaine, laide, affreuse, difforme...
• chevelue, bouclée, tondue, rasée, chauve...
Visage :
• doux, fin, avenant, joli, gai, radieux, riant, serein, ouvert...
• ingrat, laid, mauvais, repoussant, triste, lugubre, morose...
• long, ovale, rond, étroit, pâle, blême, coloré, enflammé...
Nez : droit, crochu, recourbé, rond, pointu, épaté, camus, écrasé, aquilin...
Oreilles : larges, courtes, évasées, décollées, pointues, pendantes...
Yeux :
• noirs, gris, bleus, verts, pers, glauques, grands, gros, vifs, éteints, torves...
• bons, mauvais, doux, tristes, sévères, furieux, furibonds, farouches... Voix : aiguë, nasillarde, rauque,
grave, caverneuse, éraillée... .
Les membres:
• Les épaules (larges, étroites, carrées...).
• Les mains (douces, fines, massives, musclées, ridées...).
• Les jambes (musclées, grosses, arquées, élancées...).
• La démarche (majestueuse, gracieuse, vive, fière, raide, boiteuse, élégante...).
Après avoir tracé le portrait physique en choisissant les éléments particuliers du personnage, on doit
parler des occupations de ce dernier (vétérinaire, chômeur, architecte, fabricant, juge, dentiste,
fermier...)
Le vocabulaire du portrait
Lorsque tu décris des personnages, commence par brosser leur portrait physique.
Le vocabulaire du visage
- Les noms : les cheveux, le front, les sourcils, les arcades sourcilières, les paupières, les yeux, la
pupille, l'iris, les oreilles, le lobe, le nez, les joues, les pommettes, les tempes, la bouche, la
commissure des lèvres, le menton...
- Les adjectifs et expressions pour qualifier :
o le visage : rond, carré, allongé, fin, épais, plein, épanoui, élégant, noble, lisse...
o le teint : blafard, blême, bronzé, cireux, clair, congestionné, éclatant, frais, hâlé, livide,
lumineux, mat, rougeaud...
Sommaire
Le portrait physique
- Aspect général
- Le visage
- Les membres
Le portrait moral
Quelques conseils
Expression
LE PORTRAIT CHINOIS
1 - Choisissez vos questions (10 maximum) :
Si j'étais un mammifère ? Si j'étais une espèce menacée ? Si j'étais un peintre ?
Si j'étais un poisson ? Si j'étais un animal imaginaire ?
Si j'étais un oiseau ? Si j'étais un arbre ?
Si j'étais un serpent ? Si j'étais une plante ?
Si j'étais un insecte ? Si j'étais un arbre fruitier ?
Si j'étais une fleur ? Si j'étais un des cinq éléments fondamentaux ?
Si j'étais une saison ? Si j'étais un pays ?
Si j'étais une planète ? Si j'étais un pays africain ?
Si j'étais un fleuve ? Si j'étais un sport à la télé ?
Si j'étais un continent ? Si j'étais un département?
8 Document d’accompagnement fourni pour le défi écriture du BEF FLY 2015-2016
Si j'étais une ville ? Si j'étais une station de ski ?
Si j'étais un sport? Si j'étais une club de football français ? Si j'étais un joueur de football
français ? Si j'étais un art martial ?
Si j'étais un paysage ?
DOUROFF, LE CLOWN
Ce visage tout blanc, ces yeux pétillants de malice, ces sourcils différents, l’un sévère et froncé, l’autre
gai s’envolant, cette voix extraordinaire et cet accent anglais que ce russe prenait pour parler français et
ce costume magnifique, bicolore et pailleté, tout cela m’enchantait. Je le considérais comme un être
irréel et j’étais en extase devant lui.
Sacha Guitry
C’était un laideron, petit et maigre, avec un nez en trompette, rouge et brillant. Ses joues larges
avaient un teint sale. Les yeux enfoncés disparaissaient presque derrière des pommettes osseuses et
saillantes. Ce visage était encadré de cheveux mi-longs, bruns et raides comme des baguettes de
tambour… L’ensemble de sa silhouette paraissait anguleux et maigre.
Anne-Marie Selinko, extrait de J’étais une jeune fille
Une barbiche noire taillée en pointe –un bouc– ornait son menton. Et ses yeux –ses yeux étaient d’une
merveilleuse limpidité. Ils semblaient vous lancer sans cesse des regards complices pleins d’étincelles.
Tout son visage était, pour ainsi dire, illuminé de gaieté, de bonne humeur.
Et, oh ! Comme il avait l’air futé ! Plein d’esprit, de malice et de vivacité !
Il avait de drôles de petits gestes saccadés, sa tête bougeait sans cesse et son vif regard se posait
partout, enregistrait tout en un clin d’œil. Tous ses mouvements étaient rapides comme ceux de
l’écureuil. Oui, c’était bien ça, il ressemblait à un vieil écureuil vif et malicieux.
Roald Dahl, extrait de Charlie et la chocolaterie
Le dimanche il est malin comme un singe, les autres jours il est curieux comme un chat ; il est
rarement bête comme une oie. Il est parfois bavard comme une pie, sauf pour dire bonjour : il est alors
muet comme une carpe.
Quand il a une faim de loup, il est d’une humeur de dogue ; mais le reste du temps, il est gai
comme un pinson. La nuit, il dort comme un loir, mais le jour, il est vif comme un écureuil.
En hiver, quand il fait un froid de canard, il se couvre comme un oignon.
En été, il nage comme un poisson et il rit comme un fou.
Il habite le château de la Belle au Bois Dormant.
Pour sortir, il met les bottes de sept lieues du Petit Poucet. Et quand il voyage, il emprunte le
carrosse de Cendrillon.
Pour être beau, les jours de fête, il met les habits du marquis de Carabas, le chapeau à plumes
du Chat Botté et les bijoux de Peau d’Ane.
Oui vraiment, Népomucène est un drôle de zèbre.
Otto avait des cheveux courts, roux, taillés en brosse et de larges oreilles décollées. Il était
grand et maigre, couvert de tâches de rousseur. Mais ce n’était pas de jolies petites tâches de rousseur
comme celles qui attendrissent quand on les voit sur le nez en trompette des petites filles. Otto était
carrément bicolore, blanc avec des taches marron comme un petit chien. On aurait cru qu’il avait
stationné un peu trop près d’un peintre en bâtiment qui aurait peint un mur en marron avec un pistolet à
peinture. Otto présentait des spécimens de tâches de rousseur tout à fait extraordinaires. Sur la joue
gauche, par exemple, il en avait une qui ressemblait à l’Afrique, depuis Le Caire jusqu’au cap de Bonne-
Espérance. Et juste à côté du nombril, sur la droite, il avait une tâche de rousseur géante en forme de
cœur. Un cœur gros comme l’ongle du pouce, avec un petit pédoncule qui partait du milieu vers le haut.
Comme l’as de pique de nos cartes à jouer.
Voilà pourquoi, dans la classe, tout le monde l’appelait l’ « As de pique ».
[…] Daniel était petit et rondouillard, blond et rose. Il était tout rond, et pourtant, on ne le voyait pas
manger tellement. Et il avait le teint coloré, alors qu’il n’aimait pas le grand air. Et c’était lui qui obtenait
les meilleures notes en classe. Pourtant personne n’avait encore cru remarquer qu’il travaillât
beaucoup, ni qu’il fût particulièrement attentif pendant les cours. . Le plus souvent, Daniel était dans son
coin, les yeux mi-clos et il suçait son pouce. On aurait pu croire qu’il allait s’endormir. De temps en
Le monstre
Une femme d’une quarantaine d’années, que je n’avais jamais vue, était assise à côté de mon lit. Elle
était grande et belle, avec des cheveux bruns qui dégringolaient en boucles sur ses épaules. Elle était
très bien vêtue, avec un imperméable clair serré à la taille. Ses yeux bleus se sont posés sur moi. Elle
m’a souri et je lui ai rendu son sourire.
Cette femme-là ne ressemblait pas du tout à une infirmière.
« La mémoire kidnappée », Thierry Robberecht, coll. Souris noire, édition Syros
[…] Le marié était un beau gars, Jean Patu, le plus riche fermier du pays. C’était, avant tout, un
chasseur frénétique qui perdait le bon sens à satisfaire cette passion, et dépensait de l’argent gros
comme lui pour ses chiens, ses gardes, ses furets et ses fusils.
La mariée, Rosalie Roussel, avait été fort courtisée par tous les partis des environs, car on la trouvait
avenante et on la savait bien dotée ; mais elle avait choisi Patu, peut-être parce qu’il lui plaisait mieux
que les autres, mais plutôt encore, en Normande réfléchie, parce qu’il avait plus d’écus. […]
Extrait de « Farce normande », Contes de la bécasse, Guy de Maupassant, 1882
[…] C’était une grande paysanne, marchant à longs pas d’échassier, et portant sur un corps maigre et
plat une tête de chat-huant en colère. Elle passait son temps à élever des poules dans une petite cour,
derrière le cabaret, et elle était renommée pour la façon dont elle savait engraisser les volailles.
Extrait de « Toine », Guy de Maupassant
Je connaissais ce grand garçon qui s’appelait René de Bourneval. Il était de commerce aimable, bien
qu’un peu triste, semblait revenu de tout, fort septique, d’un scepticisme précis et mordant, habile surtout
à désarticuler d’un mot les hypocrisies mondaines. Il répétait souvent : « Il n’y a pas d’hommes
honnêtes, ou du moins il ne le sont que relativement aux crapules. […]
Extrait de « Le testament », Guy de Maupassant
[…] Mme D’Avancelles était au contraire une grande jeune femme brune et déterminée, qui riait d’un rire
sonore, au nez de son maître qui l’appelait publiquement « Mme Popote », et regardait d’un certain air
engageant et tendre les larges épaules et l’encolure robuste et les longues moustaches blondes de son
soupirant attitré, le baron Joseph de Croissard. […]
Extrait de « Un coq chanta », Guy de Maupassant
[…] C’était un garçon bruyant, blême, leste, éveillé, goguenard, à l’air vivace et maladif. Il allait, venait,
chantait, jouait à la « fayousse », grattait les ruisseaux, volait un peu, mais comme les chats et les
passereaux, gaiement, riait quand on l’appelait galopin, se fâchait quand on l’appelait voyou. Il n’avait
pas de gîte, pas de pain, pas de feu, pas d’amour ; mais il était joyeux parce qu’il était libre. […]
Gavroche, Victor Hugo, Les Misérables, 3ème partie, V, 1 et 2, 1862
« Au physique, Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces
de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de
petite vérole ; son menton était droit, ses lèvres n'offraient aucunes sinuosités, et ses dents étaient
blanches ; ses yeux avaient l'expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic ; son
front, plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives; ses cheveux
jaunâtres et grisonnants étaient blanc et or, disaient quelques jeunes gens qui ne connaissaient pas la
gravité d'une plaisanterie faite sur monsieur Grandet. Son nez, gros par le bout supportait une loupe
veinée que le vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. »
Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1833.
La demie sonna. Rouhaud marchait de long en large, tournant, au moindre bruit, l’oreille vers l’escalier.
Dans son attente désœuvrée, en passant devant la glace, il s’arrêta, se regarda. Il ne vieillissait point, la
quarantaine approchait, sans que le roux ardent de ses cheveux frisés eût pâli. Sa barbe, qu’il portrait
entière, restait drue, elle aussi, d’un blond de soleil. Et, de taille moyenne, mais d’une extraordinaire
vigueur, il se plaisait à sa personne, satisfait de sa tête un peu plate, au front bas, à la nuque épaisse,
[…] Maître Cornille était un vieux meunier vivant depuis soixante ans dans la farine et enragé pour son
état. L'installation des minoteries l'avait rendu comme fou. Pendant huit jours, on le vit courir par le
village, ameutant tout le monde autour de lui et criant de toutes ses forces qu'on voulait empoisonner la
Provence avec la farine des minotiers. Alors, de rage, le vieux s’enferma dans son moulin et vécut tout
seul comme une bête farouche. […]
Extrait de « Le secret de Maître Cornille », Alphonse Daudet
Devant le guéridon, un homme était assis, de quarante à quarante cinq ans, petit, gros, trapu, rougeaud,
en bras de chemise, avec des caleçons de flanelle, une forte barbe courte et des yeux flamboyants...
Cet homme, c'était Tartarin, Tartarin de Tarascon.
Alphonse Daudet - Tartarin de Tarascon. (J'ai Lu)
Ah ! qu'elle était jolie, la petite chèvre de Monsieur Seguin ! qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa
barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui
lui faisaient une houppelande ! Et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre
son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre...
Alphonse Daudet - Lettres de Mon Moulin
Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la nuque. Des
taches brunes causées par la réverbération du soleil sur la mer des Tropiques marquaient ses joues ;
elles couvraient presque entièrement les deux côtés de son visage ; ses mains portaient les entailles
profondes que font les filins au bout desquels se débattent les lourds poissons... Tout en lui était vieux,
sauf son regard qui était gai et brave, et qui avait la couleur de la mer.
Ernest Hemingway - Le vieil homme et la mer. (Gallimard Folio)
Huckleberry portait des vêtements d'homme, toujours en lambeaux. Une seule bretelle retenait son
pantalon dont les jambes, toutes trouées, traînaient dans la poussière. Du printemps à l'automne, il allait
nu-pieds. A l'occasion, il employait les jurons les plus grossiers.
Mark Twain - Tom Sawyer. (Le Livre de Poche)
Il était une fois un ogre, un vrai géant, qui vivait tout seul.
Comme la plupart des ogres, il avait des dents pointues, une barbe piquante, un nez énorme et un grand
couteau. Il était toujours de mauvaise humeur et avait toujours faim.
Ce qu'il aimait le plus au monde, c'était de manger des petits enfants à son petit déjeuner.
Le géant de Zéralda . Tomi Hungerer
C'était au Roi des Chèvres que Toa avait vendu Afrique. Pas un méchant homme, le Roi des Chèvres.
Seulement, il aimait ses troupeaux plus que tout au monde. D'ailleurs, il avait des cheveux bouclés de
mouton blanc, ne mangeait que du fromage de chèvre, ne buvait que du lait de brebis et parlait d'une
voix chevrotante qui faisait frétiller sa longue et soyeuse barbiche de bouc.
L'oeil du loup. Daniel Pennac (Poche Nathan)
Monsieur Jaime Lerôme est notre Principal. Rassurez-vous, il n'a jamais bu une goutte d'alcool de sa
vie. Petit-grand, gros-maigre, tel est le physique de cet ancien Professeur de physique-Chimie. Je
m'explique ! De grandes jambes toutes maigres supportent un petit torse rondelet ; au-dessus de cet
édifice contre nature est posé un ballon, mais un ballon de rugby, ovale.
Deux grands yeux tantôt riants, tantôt terrifiants, encadrent un nez tomate qui lui-même surplombe une
minuscule bouche dans laquelle une dizaine de dents attendent désespérément le dentier promis depuis
belle lurette mais soumis à une hypothétique augmentation.
Vous entourez ce ballon de rugby d'un collier artistiquement taillé et digne d'un maître de la Troisième
(République) voilà le portrait le plus fidèle que l'on puisse tracer de Jaime Lerôme.
Et moi, le soi-disant cancre du " Collège Jean Foupalourd " moi, j'aime Jaime !
Rififi au Collège. Régis Delpeuch (SEDRAP)