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Pays de la Loire
Quentin JAHAN
Année : 2016-2017
Les travaux écrits de fin d’études des étudiants de l’Institut Régional de Formation aux Métiers
de la Rééducation et de la Réadaptation sont réalisés au cours de la dernière année de formation
MK.
Ils réclament une lecture critique. Les opinions exprimées n’engagent que les auteurs. Ces
travaux ne peuvent faire l’objet d’une publication, en tout ou partie, sans accord des auteurs et de
l’IFM3R.
Remerciements :
Je remercie tout d’abord mes parents pour le soutien qu’ils m’ont apporté quotidiennement.
Mots clés
Equilibre
Marche
Rééducation fonctionnelle
Syndrome cérébelleux
Abstract
This paper reports the physical therapy which has been deliver for 12 years to heal Mister A. from
his idiopathic cerebellar ataxia. It is his third stay at the Pomponiana Olbia center, in order to slow
the progression of his ataxia. Mister A. is very motivated and involded in his physiotherapy
because he is physically limited in his everyday activities .He is almost permanently on his electric
wheelchair and has a limited perimeter of independent walking. Main goals have come up :
rehabilitation of balance and gait in order to reduce the unadaptation to physical stress. The
functional cares are based on high intensity of exercises which are directly linked with theoretical
mechanical physiology and the ability of the patient to repeat specific efforts. After the
rehabilitation, even if sequelae remain, the patient has improve his way of living by recovering and
getting more independent despite the hazard of falling. We will try to answer the following
question: How the amount of exercise influences the result, in the case of a recover from a
cerebellar ataxia, in order to get back a certain autonomy?
Keywords
Balance
Gait
Functionnal rehabilitation
Cerebellar disease
Sommaire
1 Introduction.............................................................................................................1
2 Cadre conceptuel .....................................................................................................2
3 Dossier médical et présentation du patient ..............................................................7
3.1 Le patient ........................................................................................................7
3.2 Anamnèse........................................................................................................7
3.3 Antécédents médicaux et chirurgicaux .............................................................7
3.4 Pathologies associées .......................................................................................7
3.5 Traitements rééducatifs lors de la prise en charge ............................................8
4 Examen initial le 09-09-2016 ....................................................................................8
4.1 Évaluation des déficits de structure ..................................................................8
4.2 Évaluation des déficits de fonctions ..................................................................8
4.3 Evaluation du relevé du sol ............................................................................ 11
4.4 Évaluation des limitations d’activités .............................................................. 13
4.5 Évaluation des restrictions de participation .................................................... 14
5 Diagnostic masso-kinésithérapique ........................................................................ 14
5.1 Objectifs de la prise en charge masso-kinésithérapique .................................. 15
5.2 Moyens ......................................................................................................... 16
6 Traitement masso-kinésithérapique ....................................................................... 16
6.1 Les principes de rééducation .......................................................................... 16
6.2 Organisation de la prise en charge .................................................................. 16
7 Examen de fin de prise en charge le 13-10-16 ......................................................... 22
7.2 Evaluation du relevé du sol ............................................................................ 23
7.3 Évaluation des limitations d’activités .............................................................. 24
7.4 Évaluation des restrictions de participation .................................................... 25
8 Discussion.............................................................................................................. 25
9 Conclusion ............................................................................................................. 30
Références bibliographiques
Annexe 1 à 4
IFM3R – IFMK 2016/2017 TEFE Quentin JAHAN
1 Introduction
Le syndrome cérébelleux est une pathologie marquée par une ataxie c’est-à-dire des troubles de la
coordination des mouvements volontaires et de l’équilibre. Elle reste cependant une maladie
relativement méconnue du fait de sa faible prévalence, en effet en 2011, il a été recensé en France
moins de 30000 cas.(1) Du fait du nombre de cas restreints et la difficulté de traitement
thérapeutique, c’est une maladie qui coute cher à la personne atteinte. En effet Jon Marsden et
Chris Harris estiment que le fardeau économique annuel des patients cérébelleux s’élève à
18776euros soit 1500euros par mois. (2)
Le syndrome cérébelleux se résume à une atteinte du cervelet selon de multiples étiologies, cela
peut être une cause héréditaire, suite à un AVC, suite à un passé alcoolique mais également une
origine idiopathique c’est-à-dire qu’aucun pronostic n’est posé quand à l’origine de la déficience
cérébelleuse. C’est ici le cas de M. A. qui présente une ataxie cérébelleuse idiopathique depuis
maintenant 12ans.
C’est une pathologie que je n’avais jamais eu l’occasion de prendre en charge et qui m’était
totalement inconnue. Il en demeure donc une recherche préalable sur la pathologie du fait du
manque d’expérience la veille de la prise en charge du patient. Etant donné la pathologie ici
annoncée et du fait des recherches effectués, un questionnement auprès de Monsieur Sultana
s’est donc déroulé afin d’orienter la prise en charge.
Lors de la première rencontre M.A. est arrivé en fauteuil roulant électrique, il a alors expliqué ce
qu’il savait de la pathologie et a indiqué qu’il débutait son 3ème séjour pour une durée d’un mois et
demi au sein de Pomponiana Olbia. Les deux années précédentes ont été bénéfiques avec des
progrès considérables qui disparaissent au fur et à mesure que l’année passe. Il indique de plus
que son principal objectif est de retrouver une certaine autonomie dans la vie de tous les jours
puisqu’il dépend depuis plusieurs années de sa femme qui est également malade, atteinte d’une
sclérose en plaques.
Se sont donc posées plusieurs questions afin d’orienter la thérapie de M.A : Quelle orientation
donner à une prise en charge cérébelleuse ? Existe-t-il un protocole standardisé et validé afin de
rééduquer cette pathologie ? Pourquoi le travail fonctionnel semble préféré au travail analytique ?
Quels sont les principaux objectifs dans la rééducation d’un syndrome cérébelleux ? Qu’est ce que
la quantité de pratique ? Pourquoi est-elle souvent préférée à la qualité de pratique en
neurologie ?
De cette situation atypique, du fait de la complexité de la pathologie ainsi que des attentes du
patient, démarre une prise en charge complexe construite sur l’amélioration de capacités
fonctionnelles et motrices du patient afin de répondre pour le mieux aux objectifs qu’il s’est fixés.
1
IFM3R – IFMK 2016/2017 TEFE Quentin JAHAN
2 Cadre conceptuel
Présentation et anatomie du cervelet (3)(4)(5)(6)
Le cervelet provient du mentencéphale dont il en est la partie la plus volumineuse. Il est logé dans
la fosse crânienne postérieure et est situé en arrière du tronc encéphalique et au-dessous du
cerveau. Le cervelet est constitué anatomiquement du vermis qui est la région médiane et de deux
hémisphères latéraux appelés hémisphères cérébelleux. Il est connecté avec la moelle allongée, le
tronc et le mésencéphale par l’intermédiaire des pédoncules cérébelleux.
Cet organe est divisé en en trois différents secteurs selon la classification de DOW :(7)
Le paléo-cervelet contrôle le tonus musculaire. Une lésion sur ces circuits entraine des
troubles du tonus musculaire ainsi que des troubles d’adaptation posturale et de la
marche.
L’archéo-cervelet, est le centre qui régule l’équilibration, on peut observer des troubles de
la station debout.
Le néo-cervelet prend en charge la coordination des mouvements volontaires. Une lésion
entraine des troubles ataxiques telle une hypermétrie, une adiadococinésie, des
tremblements intentionnels.
Fonctions du cervelet
Le cervelet, situé en dérivation des grandes vois nerveuses, assure la régulation des voies
vestibulaires, sensitives et motrices.
Cet organe régule le tonus musculaire, en ajustant l’action musculaire, il assure donc le maintien
de la station debout et de la posture. Ce dernier assure également la coordination des
mouvements volontaires dans le temps et dans l’espace c’est-à-dire qu’il modifie le rapport entre
les muscles agonistes et antagonistes, ce qui permet d’obtenir un mouvement le plus harmonieux
possible et donc une marche et des mouvements d’exécution rapide plus efficients. Au cours de
l’exécution d’un geste volontaire le cervelet prend le contrôle de la continuité de la contraction des
différents muscles. Pour finir cet organe contrôle la synergie fonctionnelle des muscles de l’œil et
de la bouche.
Ainsi, une destruction de ce cervelet se traduit par des troubles de la coordination des
mouvements volontaires et des actes automatiques, des troubles de la parole (dysarthrie) et de la
mobilité de l’œil (nystagmus).
A noter que les atteintes du cervelet, situé en dérivation sur les voies de la motricité statique et
dynamique, se traduisent par le syndrome cérébelleux.(7)
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Le syndrome cérébelleux a été décrit par Babinski en 1913 puis par Holmes (8) (9) comme étant
l’ensemble des symptômes apparus suite à une lésion touchant le cervelet ou touchant les voies
cérébelleuses au niveau du tronc cérébral.
L’ataxie est décrite comme un trouble de la régularité du mouvement, comme nous l’indique
Bleton qui cite Duchenne de boulogne(11) : « Une abolition progressive de la coordination des
mouvements et paralysie apparente contrastant avec l’intégrité de la force musculaire. », mais
cela était lors d’un syndrome cordonal postérieur, or il est aujourd’hui connu que les désordres
moteurs dans l’ataxie cérébelleuse ne sont pas dus à une paralysie. En effet l’atteinte du cervelet a
une répercussion importante dans le maintien de l’équilibre chez un individu.
Le syndrome cérébelleux statique est l’ association d’une marche ébrieuse qui est perturbée par
des oscillations brusques et irrégulières, ce qui va entrainer des déséquilibres du patient qui va
donc devoir afin de compenser et ne pas chuter, élargir son polygone de sustentation. Nous
pouvons également observer un écartement des membres supérieurs. Ses oscillations ne sont pas
aggravées par l’occlusion des yeux, on parle alors de Romberg négatif. Pour finir, il est observable
au niveau du complexe de la cheville du patient « la danse des tendons » qui va correspondre à la
contraction réflexe des releveurs du pied afin de se maintenir en équilibre.(4)
Le syndrome cérébelleux cinétique quand à lui associe plusieurs troubles de la coordination dans
l’espace et dans le temps, une dysarthrie et un nystagmus.
3
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Winfried Ilg à réaliser un grand nombre de synthèse quand à l’utilité de la prise en charge
kinésithérapique, et chacune d’entres elles ne souffrent d’aucune contestation : le
physiothérapeute reste le professionnel le plus adéquat pour améliorer un dysfonctionnement
cérébelleux (17–19). De plus, il appuie cet argument en prouvant qu’aucune thérapie
médicamenteuse n’est pour le moment été approuvée malgré quelques résultats positifs sans
qu’ils puissent constituer une preuve scientifique. (17). Il va même plus loin en pointant du doigt
l’efficacité et l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire axée sur la kinésithérapie mais
épaulée par de l’ergothérapie et de l’orthophonie principalement. (18)
Si d’autres études ont encore confirmé ce postulat récent (20,21) , nous pouvons également nous
demander si ce débat avait lieux d’être, en effet dès 1907 Freinkel décrivait une ébauche de
rééducation quand à la prise en charge cérébelleuse. Plus récemment, durant les années 1980,
Roland Sultana décrivait un protocole à mettre en place pour les ataxiques cérébelleux. (22)
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Le débat actuel, n’est donc plus de savoir si la kinésithérapie a une action positive sur les patients
atteints de syndromes cérébelleux mais bel et bien, de savoir et connaitre quelles techniques sont
à mettre en place afin d’y parvenir.
Une rééducation fonctionnelle comme son nom l’indique se résume à entrainer le patient à
effectuer le mieux possible dans toutes les actions utiles à son indépendance fonctionnelle. Cette
rééducation fonctionnelle est basée sur des modalités de répétition qui conditionnent
l’apprentissage moteur par la méthode « essais-erreur ». Les exercices fonctionnels sont orientés
vers la quantité de pratique qui se base sur l’auto-organisation du mouvement afin que le patient
devienne « expert dans l’art d’exécuter un mouvement » (23). Une rééducation fonctionnelle
permet de concentrer l’énergie du patient utile directement en lien avec sa vie quotidienne et sa
propre autonomie. Il s’agit également de laisser le patient adopter et mettre en place ses propres
stratégies. Nous pouvons qualifier cette rééducation d’utile, mais à cette rééducation est conseillé
de joindre l’agréable en y associant une partie ludique qui permettra une adhérence totale du
patient à sa prise en charge du fait de sa motivation (23). Finalement nous pouvons résumer le
principe de cette rééducation comme un aboutissement de la quantité de pratique des exercices
rééducatifs en vue du retour à l’autonomie fonctionnelle.
A cette réhabilitation s’oppose la prise en charge analytique qui va au final avoir le même but dans
la prise en charge, c’est-à-dire le retour vers l’autonomie mais la rééducation va se réaliser de
manière différente. En effet le thérapeute ne veut pas se concentrer sur l’objectif principal comme
la marche par exemple, dans ce cas il ne va pas que faire marcher le patient. On va demander au
patient de transférer ses acquisitions analytiques dans une pratique globale ce qui demande
encore plus d’efforts au patient car cela ne va pas être naturel. Ce sont des méthodes qui
développent des techniques particulières basées sur le développement psychomoteur de l’enfant
tel kabat ou bien bobath (24). Ces techniques vont directement agir sur les déficits présents dans
le bilan mais pas sur l’incapacité qui découle de cette dernière (25). Elles peuvent cependant être
intéressantes en début de progression lors d’atteinte profonde.
Afin de gagner du temps et de l’efficacité dans les apprentissages moteurs, il faut savoir que ces
derniers dépendent de notions neurophysiologiques et organisationnelles tel :
Ajouté à cela, il faut noter que le pré requis fondamental à l’apprentissage est la motivation du
patient qui va lui permettre de s’inscrire dans la rééducation et ainsi acquérir de la confiance afin
de pouvoir atteindre les buts préalablement fixés. Il faut ainsi donner du sens aux situations
d’apprentissages.
Afin de résumer cela, il est possible de citer Schimdt (27) : « Le phénomène d’apprentissage
sensorimoteur est un ensemble de processus associés à l’expérience conduisant à des
modifications relativement permanentes du comportement habile ».
Nous pouvons donc voir qu’il faut éviter de disperser les efforts du patient dans des exercices
changeant sans cesse en privilégiant pour le syndrome cérébelleux le travail de l’équilibre statique
et dynamique dans un protocole.
Ce protocole de rééducation a été conçu pour des patients ayant une atteinte neurologique
chronique ou dégénérative et donc correspond la prise en charge cérébelleuse. (23)
Il s’agit d’un « bilan-traitement » qui vise à faire connaitre le résultat au patient, afin d’augmenter
sa motivation et donc son adhésion à la rééducation. Le but est d’effectuer au moins un exercice
quantifié par séance afin de situer le patient dans sa progression, afin qu’il s’améliore de part
l’auto-organisation de ses mouvements et surtout la répétition d’exercices et la quantité de
pratique.(28)
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M.A mesure 1.65m pour 84kg, il présente donc une surcharge pondérale (29). Il est passionné de
tennis, de sport automobile et de pétanque qu’il ne peut plus pratiquer.
L’objectif personnel du patient est de pouvoir rentrer à son domicile en ayant acquérit un
maximum de progression, et en particulier son autonomie afin de pouvoir participer aux activés de
vie quotidiennes dans son habitation avec moins de difficultés.
3.2 Anamnèse
C’est au cours de l’année 2003, à l’occasion de plusieurs chutes que ce soit lors de son activité
professionnelle ou bien lors de ses activités quotidiennes, qu’est diagnostiqué à Monsieur A une
ataxie cérébelleuse idiopathique. Ceci lui valu une cessation d’activité professionnelle au cours de
l’année 2005.
Il s’agit du 3ème séjour en centre de rééducation CRF, en effet les précédents s’étaient montrés
convaincants quand à l’état général du patient. Il se dit quand à lui convaincu de l’efficacité de ses
séjours à court terme, mais indique que le reste de l’année il régresse avec le peu de rééducation
qu’il reçoit.
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Il se déplace dans un fauteuil roulant électrique depuis maintenant 3ans afin d’effectuer de longs
trajet, il utilise préférentiellement un rolator 4roues lors des petits déplacements au sein de son
domicile.
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Au niveau du tronc du patient, il est possible d’observer une attitude spontanée en cyphose qui est
réductible avec une antéprojection de la tête du patient.
Nous pouvons également observer une épaule droite très légèrement plus haute que l’épaule
gauche, mais également au niveau du membre inférieur droite un pied légèrement en équin.
Nous pouvons également observer une attitude globale en cyphose comme lors de la position
assise, mais aussi une antéprojection de la tête comparativement à l’axe du corps.
On note également des pieds plus écartés que la largeur du bassin du patient afin d’augmenter le
polygone de sustentation et les genoux sont en récurvatum. L’ensemble du corps tend vers le coté
droit du patient où l’on voit un espace bras/tronc nettement inférieur à celui du coté gauche mais
également une main droite plus basse que la main gauche.
En outre, nous pouvons observer des oscillations du patient dans le plan antéro-postérieur, mais
également des contractions brusques et irrégulières des muscles tibial antérieur qui permettent au
patient de se stabiliser, ceci est appelé « danse des tendons » et est typique d’un syndrome
cérébelleux.
Rien est à signaler quand à l’évaluation circulatoire, M. A. ne présente aucun signe de phlébite
Au niveau de membres inférieurs, M. A. présente des limitations en flexion dorsale de cheville (5°
en bilatéral) et également en rotation médiale de hanche (0°), les arrêts du mouvement sont de
type mous et causés par la douleur.
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- Spasticité :
Aucune notion d’hypertonie pyramidale n’a été révélée sur l’échelle d’Ashworth Modifié
- Motricité automatique :
Nous avons utilisé l’échelle de Held et Pierrot-Deseilligny afin de procéder à cette évaluation
Au niveau des membres supérieurs, on note notamment des déficits au niveau de l’extension de
coude, de la flexion d’épaule et de l’abduction d’épaule qui sont en outre plus marqués sur le
membre supérieur gauche (cotés à 3) et que le membre supérieur droit (cotés à 4)
Au niveau des membres inférieurs, à gauche comme à droite, les fonctions de hanche, d’extension
de genou et de flexion dorsale de cheville sont déficitaires, avec comme aux membres supérieurs
avec à gauche une cotation à 3 et à 4 sur l’hémicorps droit.
Evaluation de l’équilibre assis : Lorsqu’il est dans la position assise, M.A ne présente aucun trouble
de l’équilibre quels que soit le type de déséquilibres, même lorsque les pieds ne sont pas posés au
sol. De plus M.A ne dit avoir aucun antécédent de chute depuis cette position.
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La différence de temps lors de l’évaluation entre les yeux fermés ou non, est à mettre en lien avec
le facteur anxiogène du risque de rechute. Il se sent moins rassuré lors de l’occlusion des yeux.
Il faut également noter que l’équilibre unipodal est impossible pour le patient que ce soit du coté
droit ou du coté gauche. L’appui unipodal est possible uniquement lorsque M.A. a un appui des
membres supérieurs mais il repose le pied très rapidement par manque de confiance.
Equilibre dynamique :
Timed up and go test avec un temps de 49secondes à l’aide de son rolator 4roues
A noter que les oscillations du patient ne sont pas majorées à l’occlusion des yeux, le signe de
Romberg est donc négatif.
Déglutition : Le patient présente des antécédents de fausses routes. Il ressent également des
stases lors de son alimentation, ce qui augmente le risque de fausses routes. L’orthophoniste a
décelé des troubles de la déglutition essentiellement aux liquides et à la salive. Il a donc été mis en
place une alimentation à texture hachée et une hydratation à l’eau pétillante.
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Le patient maitrise l’enchainement de la position debout pour aller vers le sol et inversement en
totale autonomie, le tout avec un appui sur un support tel une chaise. De plus le déplacement en
position quadrupédique est également maitrisé. Malgré tout le patient éprouve encore une peur
de chuter.
Depuis son introduction en 1997 par The Ataxia Neuropharmacology Committe of the World
Federation of Neurology (34), l’International Cooperative Ataxia Rating Scale (ICARS) à été
adoptée (35), c’est une grille permet d’évaluer l’ataxie cérébelleuse en regroupant les principales
épreuves : ICARS avec un score de 48/100 concernant le total des ataxies. Il n’existe globalement
pas de normes quand à cette échelle, son utilité étant de comparer les résultats lors des différents
bilans effectués.
L’autre grille SARA ( Scale for the assessment and rating of ataxia) a également été adoptee (35) .
Elle a été évaluée avec un score de 19/40. C’est également une grille qui permet l’évaluation de
l’ataxie cérébelleuse.
L’asynergie est testée par un test consistant à réaliser un test debout-assis sans les mains. Par
mesure de sécurité ce test de Babinski à été adapté, la patient est parti de la position demi-assise.
Nous avons pu observer une élévation des membres supérieurs afin de se stabiliser, ce qui note
une asynergie entre les muscles abdominaux et les muscles extenseurs de hanche.
L’adiadococinésie est testée par une épreuve de prono-supination des avant-bras afin d’observer
la qualité de la coordination des 2 membres lorsque la vitesse d’exécution s’accélère. A vitesse
lente les mouvements du patient sont coordonnés et il arrive a suivre l’opérateur mais dès lors que
le rythme s’accélère le patient cesse les mouvements.
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L’épreuve de Stewart-Holmes est réalisée au niveau des membres inférieurs ainsi qu’au niveau des
membres supérieurs. Pour les membres inférieurs, le test se réalise en triple flexion, l’opérateur
exerce une résistance contre cette triple flexion et lâche sans prévenir le patient, on observe que le
patient présente un retard à freiner le mouvement. Pour les membres supérieurs le principe est le
même, on demande au patient d’exercer un mouvement en flexion de coude dirigé vers son torse,
l’opérateur exerce une résistance à ce mouvement.
L’autonomie de M. R. est mesurée par deux échelles : l’indice de Barthel avec un score de
85/100 et la mesure de l’indépendance fonctionnelle (MIF) qui évalue l’indépendance du patient à
57/126. Ces résultats montrent que le patient nécessite notamment de l’aide afin de se déplacer
en totale autonomie.
Il a été effectué un examen de la qualité de vie (Short Form Survey : SF-36). Il met en évidence la
forte dépendance de M. R. dans les activités de la vie quotidienne comme la toilette et l’habillage
mais également une qualité de vie dépendante d’une tierce personne.
Transferts :
Le patient réalise ses transferts de manière autonome sans guidance verbale ou gestuelle, mais
une surveillance est nécessaire lors du passage assis-debout du fait de ses antécédents de chute et
de la fluidité de ses mouvements.
Évaluation de la préhension :
La préhension est l’ensemble des fonctions mises en jeu lors d’un acte volontaire ayant pour but
de saisir un objet. Elle est testée par l’équipe d’ergothérapeutes. M. A. est une personne droitière
et on peut observer que son coté droit reste le coté dominant, en effet au cours des différents
tests réalisés on peut noter une lenteur d’exécution plus marquée à gauche, et une sensation de
gêne à type de paresthésie ainsi d’un tremblement distal pour la précision est notée par l’équipe
d’ergothérapeute. On peut ensuite noter une dissociation main interne/main externe.
Les ergothérapeutes ont également en parallèle effectué un bilan de l’indépendance qui est en
accord avec ceux réalisés au dessus.
Evaluation de la déambulation
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Lors des longs trajets M.A. se déplace donc à l’aide d’un fauteuil roulant électrique qu’il manie
parfaitement, il peut donc effectuer de longs trajets seul.
A également été effectué un test de marche à l’aide de son déambulateur 4roues afin d’évaluer les
capacités du patient à se mouvoir sans se mettre en danger.
Nous avons ensuite effectué un test de marche des 6minutes qui est préconisé dans les bilans
neurologiques et donc chez les patients atteints de syndrome cérébelleux. Ce test s’est avéré trop
difficile pour le patient, en effet il s’est arrêté au bout de 3min30sec se plaignant de fatigue trop
importante, il avait effectué 15m.
Lors de ses déplacements, M.A. effectue des embardées dans le plan frontal, ceci est appelé
« marche festonnante » ou marche « pseudo-ébrieuse » (23). Le patient se déplace à l’aide de son
rollator, avec une antéposition du tronc par rapport aux membres inférieurs et un regard vers le
bas, regardant ses pieds. Les pieds sont à largeur de bassin afin d’augmenter le polygone de
sustentation. Lors de la phase portante, le genou est en récurvatum et le déroulé du pas est
absent. Lors de la phase oscillante, la hauteur ainsi que la longueur du pas sont diminuées, en effet
le pied oscillant ne dépasse pas le pied en appui. Globalement la marche demande de la
surveillance afin d’éviter la survenue de chute. Il faut aussi noter des difficultés dans les
changements de direction.
Son projet personnel est en vue de son retour à domicile, une autonomisation dans les
déplacements sans fauteuil électrique afin de faciliter ses activités de la vie quotidienne. En effet
l’accomplissement de ses activités de loisirs n’est plus possible, du fait de son risque de chute et de
son manque d’assurance dans les déplacements debout.
5 Diagnostic masso-kinésithérapique
M.A. est un patient de 65ans atteint d’un syndrome cérébelleux idiopathique depuis 12ans.
Ses objectifs de rééducation sont de récupérer un périmètre de marche suffisant afin de pouvoir
se déplacer à l’aide de son rollator 4roues au sein de son domicile et ainsi retrouver une
autonomie de déplacement dans sa vie de tous les jours et ses activités, le tout avec une sécurité
optimale.
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L’examen de la force musculaire met en évidence des déficits de force en particulier sur
l’hémicorps gauche ce qui peut expliquer la difficulté dans les transferts en totale sécurité mais
également l’impossibilité de l’équilibre unipodal. La fatigabilité du patient peut être expliquée
d’une part, par la surcharge pondérale mais également des troubles cognitivo-comportementaux
du syndrome cérébelleux. (30). Ce déficit de force peut également expliquer les défauts de marche
comme le déficit de contrôle de genou qui pourrait être une compensation adoptée par le patient
afin de rechercher plus de stabilité.
Ces signes cliniques de l’ataxie cérébelleuse se répercutent sur l’équilibre statique et dynamique
du patient en position debout. Cela impacte également sur la qualité des transferts de part le
risque de chute qui reste élevé suite a ses antécédents. Les examens effectués quand à l’équilibre
du patient confirment cette fragilité, en effet l’équilibre du patient qu’il soit statique ou dynamique
reste précaire et l’absence de réactions parachutes des membres inférieurs ne fait qu’empirer
l’état du patient qui pourrait être dues au déficit de flexion dorsale de la cheville.
Ces déficits entrainent donc des limitations dans les activités du patient en effet, cela restreint son
périmètre de marche ainsi que son endurance ce qui le limite dans les longs déplacements et
l’oblige à utiliser son fauteuil roulant électrique de peur de chuter. Cela le contraint également
dans ses activités de la vie quotidienne, il ne peut plus réaliser une activité en totale sécurité et en
totale autonomie du fait de la présence de ses incoordinations et en particulier les tremblements
cinétiques, et de la difficulté aux changements de direction qui va compliqué les déplacements
dans les espaces de vie.
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5.2 Moyens
La prise en charge s’effectue dans un centre de rééducation CRF, M.A. reçoit donc une prise
en charge pluridisciplinaire qui va l’aider à progresser à l’intérieur de son handicap. Il reçoit
quotidiennement une séance de kinésithérapie de 30min en balnéothérapie le matin avec un
autre professionnel où sera majoritairement travaillé son équilibre et une séance de 45min de
kinésithérapie sur le plateau l’après midi où la rééducation sera basée sur le travail fonctionnel en
vue de la récupération de son autonomie. (Annexe 4)
Ajouté à cela 2séances d’ergothérapie orientée sur le travail de précision du membre supérieur de
45min, également 2séances d’orthophonie de 45min également afin d’aborder ses troubles de la
parole ainsi que 2séances d’activité physique adaptée visant à luter contre le déconditionnement à
l’effort des patients présentant des pathologies neurologiques.
Lors de la rééducation le matériel utilisé va être les barres parallèles, un rollator 4roues, des plots,
des ballons, des mousses de déstabilisation.
6 Traitement masso-kinésithérapique
6.1 Les principes de rééducation
Les exercices proposés à M. A. sont à visée fonctionnelle, c’est-à-dire que nous essayons de
mettre en place des exercices reproduisant des activités de la vie quotidienne, les principes
sont donc les suivants :
La prise en charge s’est donc essentiellement axée sur les bases de ce protocole mais il faut
également noter que le travail des relevés du sol à été travaillé du fait des antécédents de chute.
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L’objectif principal de la prise en charge est donc de lutter donc la désadaptation à l’effort du
patient neurologique afin d’éviter une grabatisation au fauteuil lors de sa vie quotidienne afin de
lui rendre une certaine indépendance.
NB : Par souci de commodité, dans tous les exercices qui seront décrits ci-après, le stagiaire
masseur-kinésithérapeute sera nommé : « thérapeute ».
6.2.1 La marche
En adéquation avec l’objectif fonctionnel définit avec le patient, la rééducation a été basée sur la
rééducation quantitative de la marche afin d’augmenter le périmètre de marche.
Le thérapeute est placé derrière lui en le suivant avec son fauteuil électrique avec pour consigne,
de marcher le plus loin possible et de s’asseoir dans son fauteuil dès lors qu’il ne se sens plus
capable de continuer.
Le ressenti du patient pour cette pratique est de la satisfaction car il ne se déplaçait quasiment plus
depuis plusieurs mois du fait de son incapacité et sa peur.
Progression :
Ne plus stimuler le patient en diminuant les encouragements afin que le patient trouve la
motivation de lui-même ce qui va être un pilier en rééducation neurologique.
Réaliser l’exercice en double tâche, en demandant au patient de parler le tout en
marchant afin d’automatiser son schéma de marche.
A noter qu’il n’a pas été abordé la rééducation de la marche qualitative, en effet le patient
se retrouvait trop rapidement en difficulté et le risque de chute était augmenté. Il a donc
été décidé dans l’intérêt d’une meilleure rééducation que le patient développe ses propres
compensations.
Réalisation de l’exercice en extérieur
Le but de la rééducation était également que le patient arrive à déambuler seul à son domicile,
c’est-à-dire dans des périmètres restreints avec des changements de directions. Il a donc été
pratiqué des parcours de marche avec des changements de directions afin que le patient s’y
habitue car c’est une situation qu’il gère difficilement, aggravant son risque de chute.
La fin de rééducation de la marche à permis l’introduction d’une canne tripode comme aide
technique à la demande du patient. Le choix de la canne tripode a été fait car c’est une aide plus
stable qu’une canne anglaise simple et cela était donc plus sécurisant pour M.A. Cependant malgré
cette aide technique le patient se mettait en danger constamment de part ses tremblements
cinétiques et son hypermétrie afin de placer la canne au sol. Il nécessitait une attention constante,
qui ne permette pas de la valider afin de retrouver une autonomie de déplacement.
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Progression :
Réaliser l’exercice en double tache c’est-à-dire qu’il était demandé au patient de compter
lui-même les répétitions. Ceci était difficile pour M.A.
Réaliser le même exercice mais cette fois si en ne se tenant qu’à l’aide d’une seule main à
l’espalier puis ensuite sans l’aide des mains.
Une fois la réalisation des 50répétitions sans l’aide des mains, a été abordé vers la fin de la
rééducation un exercice de changement de position plus difficile à réaliser.
Le patient est toujours debout devant l’espalier, il a cette fois pour consigne de lever un pied puis
l’autre alternativement jusqu’à la deuxième barre de l’espalier afin de resté en appui unipodal
pendant 3secondes à chaque fois, la thérapeute reste à ses cotés afin de compter le nombre de
répétitions.
Progression :
Au sein de l’institut, il y a sur le plateau un bloc avec un total de 5marches, cela a permis de
pouvoir travailler la montée comme la descente des marches.
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Le thérapeute est toujours situé une marche en dessous du patient en se tenant à la rampe afin de
le sécuriser et d’être capable de le retenir en cas de chute.
Progression :
Le patient est entre les barres parallèles afin d’être au maximum en sécurité et pouvoir effectuer
l’exercice dans des conditions optimales
La consigne demandée au patient pour commencer est de suivre du regard le doigt du thérapeute
placé devant lui afin de créer de légers déséquilibres. L’orientation de la tête du patient va donc
être sur les cotés mais également en hauteur afin de créer des déséquilibres dans le plan
postérieur et ainsi optimiser des réactions d’équilibrations de hanche.
Le ressenti du patient est mitigé, en effet il ne se sent pas alaise et a peur de chuter dès lors que
son regard s’éloigne de sa verticale subjective. Les progressions ont donc été longues à mettre en
place avant que le patient acquiert une totale confiance.
Progression :
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Même exercice mais cette fois-ci le thérapeute demande de venir toucher ses mains à
l’aide d’un bâton, en augmentant petit à petit la distance entre le patient et lui. Pour
continuer sur cet axe, sur un mur sont inscrits des numéros allant de 1 à 10. Le thérapeute
demande au patient de venir toucher les chiffres avec un bâton et ensuite de réaliser des
combinaisons à retenir tel : « 5, 3 , 9, 10 » afin de solliciter la mémoire du patient et ainsi
travailler en double tache.
Ensuite dans la même position, la patient est en possession d’un ballon lesté, avec pour
consigne de garder les bras tendus et ainsi d’amener le ballon sur les cotés, en haut et en
bas. Les déséquilibres étant majorés, le patient développe encore plus ses réactions
d’équilibrations de hanche et de cheville.
Tous ces exercices pouvaient être réalisés sur une mousse instable ou alors avec les pieds
resserrés afin de diminuer le polygone de sustentation.
Le patient se situe toujours dans les barres parallèles, afin d’effectuer l’exercice en toute sécurité
avec le thérapeute à ses cotés, la consigne est de lancer la boule le plus prêt possible du cochonnet
sans appuis des membres supérieurs sur les barres.
L’objectif est ici de provoquer les réactions d’équilibration et de protection du patient à travers des
déséquilibres venant du monde extérieur, qu’il ne gère pas lui-même.
Le patient est entre les barres parallèles afin de le rassurer, et qu’il puisse se rattraper avec ses
membres supérieurs si besoin.
Le thérapeute se place latéralement par rapport au patient, il exerce des poussées douces soit sur
le sternum, soit dans le dos ou alors sur les épaules du patient. La consigne est « Je vais vous
poussez en vous annonçant l’orientation, et vous allez m’empêcher de vous bousculez afin de
retrouver l’équilibre ». Le thérapeute effectue ici des poussées relativement modérées afin que le
patient arrive à ressentir les déséquilibres et qu’il puisse ainsi lutter à leur encontre.
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Progression :
Le patient est moins réceptif ce genre de déséquilibrations c’est donc un exercice sur lequel nous
n’avons pas insisté, afin de laisser le patient acteur de motivé dans sa rééducation.
L’objectif ici est de provoqué des déséquilibres encore plus important choisis par le thérapeute et
demandant au patient de la coordination afin de gérer les objets dans l’espace et les réactions
d’équilibration.
Le thérapeute se présente en face du patient en possession d’un ballon, le patient est lui toujours
entre les barres parallèles. Le thérapeute lance le ballon au patient et lui demande de le rattraper
puis de le renvoyer le plus précisément possible sur le thérapeute.
Progression :
Le thérapeute varie l’orientation des lancés et envoie le ballon de plus en plus loin du
patient afin de créer de plus grands déséquilibres.
L’exercice peut être réalise avec un ballon lesté qui provoquera des déséquilibres plus
importants lors du rattrapage ainsi que lors du lancé.
Réalisation hors des barres parallèles.
Diminution du polygone de sustentation
Proposition de réalisation du même exercice avec une raquette de tennis et de balle du
fait de la passion du patient pour la pratique du tennis. Ceci produit une activité ludique
qui permet l’intégration totale du patient à sa rééducation.
C’est un type d’exercice qui reste compliqué pour M.A. du fait de ses troubles d’hypermétrie et
d’asynergie afin d’effectuer des mouvements de lancés fluides.
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Il est demandé au patient de réaliser des enchainements de descente puis de monter jusqu’à ce
qu’il soit fatigué et qu’il décide de s’arrêter.
Progression : Puisque M.A. arrive à se relever grâce à un support afin de passer de l’étape à genoux
dressés pour se mettre debout, il a été choisit avec le patient de pouvoir réaliser le relevé sans
prendre appui sur un objet du monde extérieur. Il a donc fallu expliquer au patient la stratégie à
adopter en passant par la position « chevalier servant ». Une fois cette étape maitrisée, il a été
abordé le passage de « chevalier servant » à la position debout. Puis il a ensuite pu réaliser
l’enchainement de ses 2 étapes afin de les introduire dans la réalisation globale du relevé du sol.
L’échelle de Held et Pierrot Deseilligny à été utilisé afin d’évaluer la force musculaire. Les fonctions
musculaires se sont améliorées pour les 2 hémi-corps du patient, en effet le coté droit est coté à 5
tandis que le coté gauche est coté à 4.
L’équilibre unipodal n’est toujours pas réalisable car M.A. n’est pas capable de le tenir, cependant
l’appui unipodal avec stabilisation des membres supérieurs lui est possible de part la prise de
confiance du patient mais également le renforcement de ses membres inférieurs.
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Equilibre dynamique :
Timed up and go test avec un temps de 32secondes à l’aide de son rollator 4roues
Les réactions d’équilibration du patient, ont été très grandement optimisées en effet,
même lors d’importants déséquilibres, il a réussi à se repositionner, en s’aidant toute fois
des réactions parachutes des membres supérieurs afin d’assurer la sécurisation. Il est
observé des ébauches de réactions parachutes des membres inférieurs, qui sont limités
par la faible longueur et hauteur du pas, qui ne permet pas une sécurité optimale.
L’asynergie est toujours présente lors du test au départ de la position demi-assise, on observe un
écartement des bras lorsque la position debout est atteinte afin de faciliter la stabilisation,
cependant moins qu’au début de la prise en charge, le patient à développé des stratégies
d’équilibration plus efficaces.
Le tremblement cérébelleux est lui aussi toujours présent lors de la manœuvre du serment.
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Les questionnaires d’évaluation de l’autonomie ont été redistribués au patient et l’on peut
voir une nette amélioration en étudiant les réponses, en effet l’index de Barthel passe de 85/100 à
90/100 avec le besoin d’une aide pour l’habillage des membres inférieurs et les escaliers. La MIF
est elle passée de 57/126 à 97/126, montrant une augmentation de l’autonomie du patient, en
accord avec ses objectifs et attentes de la prise en charge.
Il a également été effectué un examen de la qualité de vie (Short Form Survey : SF-36). Il met en
évidence une amélioration de l’indépendance du patient, qui se sent plus à même de mener une
autonome, ce malgré quelques difficultés dans certaines activité de la vie quotidienne.
Transferts :
Évaluation de la préhension :
Les ergothérapeutes notent la présence d’une meilleure précision de la main droite mais
également la présence moindre du tremblement distal des membres supérieurs lors de gestes fins,
ceci est en accord avec l’évaluation du tremblement précédemment décrite.
Evaluation de la déambulation
Lors des longs trajets M.A. se déplace toujours à l’aide son fauteuil électrique car il se dit plus
rassuré lorsque qu’il est seul malgré ses progrès à l’aide de son rollator.
Le périmètre de marche à l’aide du rollator 4roues est en fin de rééducation de 270m sans pause,
le patient préfère s’arrêter car il ressent de la fatigue et ne veut pas se mettre en danger. Durant le
test de marche des 6minutes le patient effectue 120m alors qu’il était impossible de le réaliser au
début de la rééducation. Les objectifs de rééducation ont donc été remplis, en effet maintenant
M.A. est capable de mener une vie plus dépendante dans ses déplacements à son domicile étant
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donné qu’en plus de l’endurance, il manie parfaitement son aide technique et se retrouve moins
en difficulté lors des changements de positions, qui étaient très dangereux pour lui 5 semaines
auparavant.
Le patient présente cependant toujours une marche ébrieuse mais qu’il a appris à compenser et à
améliorer afin de moins se mettre en danger. Son polygone de sustentation reste élargit afin de se
stabiliser et les pas restent rétrécis, cependant les pieds décollent plus du sol lors de la phase
oscillante, ce qui permet d’avoir moins d’accroche et donc diminuer fortement les risques de chute
lors de la marche mais surtout lors des changements de direction. Il est important de préciser
également que le patient est un peu plus redressé qu’auparavant, il regarde moins ses pieds et
prend plus d’informations dans l’espace qui l’entoure.
La marche du patient lui permet maintenant de pouvoir se déplacer dans les espaces restreints et
donc de regagner de l’autonomie et de l’indépendance fonctionnelle dans sa vie quotidienne.
8 Discussion
Lors de la prise en charge, nous avons mis en place plusieurs objectifs de rééducation dont l’un des
principaux était de rétablir de l’équilibre afin de pouvoir se déplacer en autonomie et ainsi éviter la
désadaptation à l’effort.(38)
En comparant les résultats des examens initiaux et finaux, nous pouvons rendre compte que les
scores des tests ont été améliorés. Il y a également pu avoir une évolution positive dans chaque
exercice de rééducation.
Ainsi les deux axes majoritaires, que sont la marche et l’équilibre du patient ont évolué, et les
ressentis de M.A. vont dans ce sens, il en ressort un aspect positif et admet que sa vie quotidienne
devient plus agréable à vivre comme en atteste l’évolution du score de la SF 36.
L’équilibre s’est donc amélioré et nous pouvons même noter un rétrécissement du polygone de
sustentation, ainsi que des réactions d’équilibration et parachutes des membres supérieurs
optimisées et qui s’avèrent plus efficaces qu’auparavant. La marche quand à elle se déroule avec
plus d’assurance et de stabilité sur la durée, M.A. a développé ses propres stratégies par l’auto-
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organisation de ses mouvements et donc par le biais du système d’essais-erreurs afin d’adopter la
posture la moins sollicitante en énergie. Parallèlement à ces résultats atteints, l’on peut voir que le
degré de l’ataxie cérébelleuse a diminué, en effet ses résultats sont traduits par l’amélioration des
score SARA et ICARS, même s’il persiste toujours des phénomènes cérébelleux. De plus, il est
possible d’objectiver un renforcement global de la force musculaire qui va en lien avec
l’augmentation du périmètre de marche et de l’endurance du patient. L’ensemble de ces éléments
favorise une amélioration de l’état général du patient et donc une plus grande capacité d’accès aux
activités de la vie quotidienne et à l’autonomie. De surcroit, la sécurisation totale des transferts est
un élément supplémentaire à mettre en faveur d’une amélioration de l’accessibilité ses activités
de la vie quotidienne.
Concernant les chutes, nous savons que du fait de sa pathologie et ses déficits le risque de se
retrouver au sol reste très important. Nous avons essentiellement travaillé sur le
perfectionnement de l’équilibre, des réactions de stabilisation et sur le relevé du sol afin de
pouvoir encore une fois l’autonomiser et lui permettre de se relever sans encombre si une chute
venait à se déclarer. Cependant, comme nous préconise Crowdy (41), nous pouvons aussi
apprendre au patient les mécanismes de chute étant donné qu’il connait les situations les plus
déstabilisantes pour lui. En effet il indique qu’apprendre les stratégies de chute est un axe de
rééducation tout à fait envisageable afin d’apprendre au patient à chuter et ainsi pouvoir se
protéger au mieux. Le but de ceci étant de minimiser les conséquences que pourrait avoir cette
chute comme des traumatismes qui pourraient ralentir la rééducation. (42)
Malgré les progrès indéniables obtenus par M.A. le retour à l’autonomie totale reste difficile pour
le patient, en effet son aide de marche ne le protège pas des chutes, il est seulement pour lui un
point d’appui antérieur afin d’avoir un référentiel et ainsi déambuler librement. De plus malgré
l’amélioration au cours de la rééducation du score de Berg, le résultat obtenu laisse toujours
présagé un risque de chute très élevé. Les souhaits du patient étant de retrouver une
indépendance à son domicile, mais lui-même ayant conscience de ses déficits, nous pouvons nous
demander s’il est capable de se prendre en charge, ou s’il a besoin de la présence constante d’une
tierce personne sachant que sa femme est également atteinte d’un handicap. En effet, M.A.
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manque de confiance en lui par rapport à son équilibre même s’il s’est amélioré, cependant un
paradoxe se pose car il faut en effet que le patient essaye de s’occuper des taches de la vie
quotidienne. Sa femme peut encore les effectuer en ce moment mais a-t’il vraiment conscience
que sa conjointe présente aussi une maladie neuro-dégénérative qui entrainera tôt ou tard un
arrêt de ses activités.
De ce constat émerge de suite une hypothèse sur la suffisance de la rééducation, en effet une
récupération suite à des dommages cérébelleux est souvent lente et incomplète (43). Il est donc
fort probable que seulement 5semaines de rééducation, même intensives soient insuffisantes
pour un patient atteint depuis maintenant 12ans d’une ataxie cérébelleuse, sachant que son état
se détériore avec le temps passant. Les améliorations que peut faire le patient sont souvent égales
à la reprise d’une ou plusieurs années de progression naturelle de la maladie, effectivement les
améliorations sont dues à des reprises de dysfonctionnements spécifiques de l’ataxie (19). Nous
pouvons donc comprendre que plus l’ataxie est sévère, plus la récupération sera longue et
compliquée, la rééducation permettant majoritairement de limiter les conséquences. (44)
Le maintien de ces effets dépend donc de la continuité de la formation et de la rééducation,
l’auteur explique qu’après une formation quotidienne au domicile avec des adaptations afin de
sécuriser le patient, les améliorations indiquées par l’échelle SARA persistent et empêchent les
dysfonctionnements de continuer leur récupération. De plus une formation à domicile permet de
retrouver des capacités fonctionnelles accrues.
Nardone(20) va également dans ce sens, expliquant que peu importe l’origine de l’ataxie, un
traitement à court terme ne peut être suffisant afin de préserver l’amélioration des signes
cliniques et des signes fonctionnels et donc ainsi obtenir une locomotion définitivement acquise. Il
préconise une formation continue suite à la rééducation intensive prodiguée pendant 3semaines.
Ilg (18) soutient également la nécessité d’une formation sur la durée suite au programme de
rééducation, en particulier en agissant sur les activités de la vie quotidienne, le but étant
d’augmenter la qualité de vie du patient. C’est grâce à cela que l’on peut freiner l’avancée de la
maladie, qui est la cause principale du déclin des capacités du patient. Or M.A. en retournant à son
domicile va retourner chez son masseur-kinésithérapeute libéral seulement deux fois par semaine
pendant 30min (45), ce qui ne sera pas suffisant afin de préserver voir améliorer ses progrès. Il
aurait donc pu être judicieux afin de proposer une rééducation complète, de réaliser un
programme de rééducation à domicile en accord avec les ergothérapeutes si des installations sont
nécessaires afin de permettre au patient de ne pas régresser. Ou bien toujours dans l’objectif de
ne pas déconditionner à l’effort de prescrire des séances régulières d’activités physiques adaptées
afin d’encadrer toujours un minimum le patient.
Cependant ceci relève un autre débat pour effectuer des programmes à domicile, il faut une
implication totale du patient dans la rééducation. Même s’il apparait motivé au cours de son
séjour afin de progresser, nous pouvons nous demander s’il n’aurait pas fallu intensifier la
rééducation sur la prise de conscience de la part du patient de sa pathologie mais également que
2séances hebdomadaires ne seront pas suffisantes à cause de la faiblesse de quantité de pratique.
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Nous aurions pu sensibiliser le patient sur sa pathologie, afin de creuser et savoir vraiment ce qu’il
connait de sa propre pathologie et de celle de sa femme ? Que la fatigue peut engendrer des
risques de chutes importants du fait de la dégradation des réactions d’équilibres et de l’équilibre
lui-même, également cela va pouvoir être influencé par la situation de surcharge pondérale du
patient qui majore sa fatigabilité. L’introduction donc d’une éducation du patient à sa pathologie
aurait pu permettre au patient de réaliser l’importance d’entretenir lui-même l’avancée de son
handicap.(46)
Malgré le modèle fonctionnel qui a prouvé son efficacité au cours de la prise en charge de M.A.
d’autres prises en charge peuvent être envisagées comme par exemple la prise en charge
analytique qui vise à prendre en charge une fonction déficiente. C’est ce que nous explique Seung-
jim et Al (47), au cours de la pratique, les patients ont été encouragés à réaliser des mouvements
lents en les décomposant afin qu’ils s’améliorent en qualité. Nous nous intéressons alors à
travailler quelques séquences pour le patient, n’intégrant pas la totalité de la tâche à accomplir. Il
en ressort un travail en plusieurs étapes avec des contraintes supplémentaires, en fonction du
degré d’atteinte du patient. Par exemple, le travail de la marche se déroule en 5étapes afin de
séquentialiser chaque étape afin de les travailler séparément. La phase d’attaque du pas en
insistant bien par l’attaque avec le talon, ensuite lors de la phase oscillante il est demandé au
patient une majoration de la flexion de hanche et de genou afin de pouvoir éviter toute accroche
du pied au sol et ainsi intégrer plus rapidement les nécessités d’une marche esthétique. Cette
approche est alors totalement différente d’une prise en charge plus fonctionnelle et ludique, en
effet elle présente des limites puisqu’au final elle ne facilite pas le patient à progresser au sein de
son handicap puisqu’il est constamment mis en difficulté lors de la rééducation, chaque geste
réalisé ne venant pas de lui-même. Seulement, elle peut quand même s’avérer efficace du fait de
la courte durée de la séquence de travail qui peut permettre une très grande quantité de pratique.
C’est donc peut-être plus une approche à envisager lors d’une atteinte plus profonde que celle de
M.A, car il était encore capable de se déplacer avec ses propres stratégies. Nous pouvons intégrer
ce genre d’exercice pour réintégrer un schéma type à une personne qui l’avait oublié vu qu’il ne
réalise plus du tout ce mouvement.
L’approche rééducative peut être séparée en deux versants, celle qui vise à améliorer la capacité
fonctionnelle en compensant les déficits sous-jacent et celle qui vise à améliorer la fonction grâce à
des techniques de restauration qui implique l’adaptation et la récupération dans le système neuro-
musculo-squelettique. (2). Nous pouvons également nous rendre compte que cette rééducation
reste en ligne de mire des prises en charge, il faut en effet combiner la kinésithérapie à
l’ergothérapie. Ce dernier va s’occuper des membres supérieurs, ce qui a été réalisé pour M.A.
Cependant la kinésithérapeute associe dans certaines études différents travaux séparés comme la
posture, la force, l’endurance, la coordination, la démarche et l’équilibre. (48)
Du fait de l’atteinte de M.A. et la présence de M.Sultana sur le lieu de stage, cela nous a tout
naturellement mené dans la mise en place du programme de rééducation fonctionnelle ludique et
sportive suivant les bases du protocole d’équilibre fonctionnel quantifié. Cette rééducation est
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donc basée sur une quantité importante d’exercices concrets tel la marche par exemple, pour
laquelle nous avons beaucoup insisté afin de M.A. deviennent un expert et perfectionne celle-ci.
Cela va en accord avec Vincent Ferring : « Vous allez répéter ce mouvement afin de le
perfectionner, comme un pianiste fait ses gammes »(49). Ainsi Bertsch va également dans ce sens
et indique que pour devenir un expert il faut plusieurs millions d’essais de pratique (50). Nous
pouvons donc comprendre que le facteur répétitif procure au sujet une compréhension et donc
une meilleure réalisation afin de préserver au maximum de l’énergie nécessaire à la déambulation.
Dans ses études ILG finit par en déduire qu’au vu de résultats obtenus, les stratégies de
réadaptation répétitive et à haute intensité pourrait être le traitement kinésithérapique le plus
efficace. (13)
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La prise en charge fonctionnelle effectuée étant basée sur les principes de la théorie de
l’apprentissage moteur. Nous avons essayé de respecter au maximum les tenants et les
aboutissants de cette théorie afin d’obtenir des résultats les plus probants possibles donc faire
preuve d’efficacité au terme de cette rééducation. Cependant, le cervelet possède un rôle
essentiel dans l’apprentissage moteur mais aussi dans l’exécution et l’efficacité des réactions
automatiques d’équilibration(53). Il faut donc tenir compte des difficultés que peut rencontrer le
patient en lien avec l’apprentissage par essais-erreur, ce qui aura des répercussions sur les
techniques d’enseignements et les stratégies utilisées lors de sa marche.(54). En effet, l’adaptation
et l’apprentissage ont été comparés avec des patients présentant des lésions cérébelleuses et avec
un autre groupe sain, ne présentant aucune lésion. Il s’est avéré que la vitesse et l’étendue de
l’apprentissage sont supérieures chez les personnes saines. (2). Nous pouvons donc penser qu’une
meilleure compréhension des mécanismes de la performance motrice et en particulier de
l’apprentissage en lien avec les fonctionnalités du cervelet pourrait permettre à la kinésithérapie
de respecter une rééducation précise répondant aux besoins principaux des patients atteints
d’ataxie cérébelleuse. Une meilleure connaissance permettra aussi de comprendre que le cervelet
n’est pas lié uniquement à un rôle moteur mais aussi à la cognition et aux émotions. (55)
9 Conclusion
M.A. est atteint d’un syndrome cérébelleux avec une ataxie cérébelleuse depuis 12ans. Après 5
semaines de rééducation au sein du centre de Pomponiana Olbia, nous pouvons observer une
amélioration de ses capacités fonctionnelles en lien avec ses objectifs personnels. Malgré cette
amélioration, l’ataxie cérébelleuse est encore présente, l’empêchant d’avoir une totale autonomie
dans ses activités de la vie quotidienne. Lors de la rééducation, nous avons pu nous rendre compte
que la priorité est d’accorder nos objectifs et ceux du patient afin d’obtenir l’adhésion de celui-ci
par le facteur motivationnel.
Chaque patient étant unique de part sa nature, son caractère, son mode de vie, sa pathologie, le
masseur-kinésithérapeute doit s’adapter continuellement et trouver le bagage technique
nécessaire afin d’exercer une prise en charge optimale concordant avec les capacités du patient. Il
convient de pouvoir répondre aux attentes du patient tout en posant les limites réalisables en
raison du caractère hétérogène et aléatoire de la progression de la maladie ou de la récupération
du patient. La hiérarchisation des objectifs passe donc par un travail interdisciplinaire qui doit être
mis en place afin de suivre une cohérence dans la rééducation du patient.
30
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