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Ezzeddine Kacem
Notre pays qui occupe une position géographique centrale en méditerranée avec
une zone économique qui s’étend sur une superficie à peu près égale au territoire
national doit aussi faire valoir cette position d’Etat pivot largement convoitée tout
au long de l’histoire par les grandes puissances maritimes.
Enfin un plan d’action mer (marin et maritime) est proposé pour aider, étape par
étape, à mettre en place les politiques publiques associant tous les acteurs
concernés pour intégrer l’économie bleue dans nos stratégies nationales. Ce plan
repose essentiellement sur la formation dans les sciences et technologies de la mer
et le développement de la construction navale et d’ouvrages maritimes au niveau
national, démarches nécessaires pour affronter cette nouvelle frontière et pour
honorer notre longue histoire maritime.
La mer peut nous apporter des solutions durables pour l’avenir. Elle constitue une
source incontestable de richesses et d’emplois et une surface de communications.
Elle permet de répondre :
Tourisme côtier.
Aquaculture.
Le secteur maritime tunisien est en dessous des espérances et lui manque une
gestion efficace unifiée et centralisée au sein d’une même structure ou une
structure de coordination des activités maritimes et un cadre juridique unifié. On
compte en Tunisie dix-huit (18) ministères, agences et structures étatiques dont les
compétences se chevauchent sans coordination.
Le Transport
97 % des biens échangés passent par les mers, soit 10,25 Milliards de tonnes en
2014, transitant par les ports avant d'être acheminées vers l'hinterland. C’est le
mode de transport le moins polluant (3 fois moins que la route et 15 fois moins que
l’avion) et le plus économique.
Ainsi nous proposons de négocier avec tous les partenaires maritimes Tunisiens
l’incorporation du pavillon national Tunisien sous le régime d’un pavillon de libre
immatriculation sur les navires pour lequel la propriété réelle et le contrôle se
situent dans un pays autre que celui du pavillon sous lequel il est immatriculé
sachant qu’en 2013, 63 % de la flotte mondiale de la marine marchande navigue
sous pavillon de complaisance dont 36 pays actuellement participent dans la liste
des pavillons de complaisance selon l’ITF (Fédération Internationale des Ouvriers
de Transport) y compris la France, L’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, Malte,
Chypre et Liban.
Le pays qui fournit le service de pavillon de complaisance est rémunéré par les
armateurs étrangers au profit du budget de l’Etat.
Réparations navales
Un pays comme le nôtre situé en face de l’un des rails de trafics maritimes les plus
denses dans le monde devrait tirer des revenus annuels de réparations navales,
d’avitaillement, d’assistance et de divers services logistiques de l’ordre de deux
milliards de dollars.
Le domaine de fabrication des conteneurs sera, sans doute, très bénéfique pour la
création d’une main d’œuvre spécialisée d’une part et d’autre part pour
l’exportation à l’étranger compte tenu de la demande et des coûts très élevés dans
les pays occidentaux et des besoins en conteneurs pour assurer le transport : en
mer par navires porte–conteneurs et RO-RO, par voie terrestre sur camions et par
voie ferrée sur les trains…
- La Plaisance en chiffre
Absence d’un organisme ou institution qui offre une formation pour les métiers
de plaisance nautique.
C- POTENTIALITES DE DEVELOPPEMENT :
Les plaisanciers étrangers actifs souhaitent trouver des ports tous les 15 à 20
Milles pour effectuer le maximum d’escales et profiter des visites des nouveaux
rivages et allonger les séjours.
Réalisation d’un plan directeur des ports de plaisance, ayant des objectifs
stratégiques :
Etude stratégie durable sur l’Economie Bleue 20
Positionner la Tunisie comme destination de plaisance nautique.
- Saisir L’ONTT, pour l’invitation des journalistes spécialisés afin de réaliser des
reportages sur la plaisance et ses supports touristiques.
F- INITIATION A LA PLAISANCE :
H- INFRASTRUCTURES PORTUAIRES :
Ports et équipements :
Date de
Capacité (en
Ports réalisation /
anneaux)
extension
Port de plaisance de Tabarka 100 1990
120 et en cours
Port de plaisance de Bizerte d’extension pour 2016
atteindre 1000
Port de plaisance de Sidi Bou Saïd 400 1969 / 1976
Port de plaisance de ElKantaoui 400 1978
Port de plaisance de Cap Monastir 400 1984
Port de plaisance de Yasmine
720 2001
Hammamet
Port de plaisance Djerba Houmet Esouk 200 2011
Port de plaisance de Gammarth 520 2013
Le secteur de la navigation de plaisance ne devrait pas être vue sous l’aspect d’une
activité purement touristique ; il faudrait réapprécier ce domaine pour inclure
l’aspect industriel en aménageant des aires dédiées aux services de maintenance,
d’avitaillement, d’hivernage et de gardiennage pour intéresser les yachts battant
pavillon européen à adopter la Tunisie en tant que port d’attache en raison de nos
tarifs très réduits par rapport aux ports européens (le rapport étant de 1 à 5).
Cette approche pourrait assurer au moins 20000 emplois dans les spécialités
énoncées ci-haut et augmenter le taux de croissance de l’ordre de 0,5%,
moyennant l’ouverture du secteur sur l’investissement privé.
En outre, la Tunisie dispose d’îles et îlots assez attrayants pour le tourisme nautique
biologique tout en respectant le statut juridique de certaines îles comme réserves
naturelles. Une telle activité est extrêmement lucrative et peut faire bénéficier le
pays de rentrées considérables en devises.
Face à l’un des plus grands défis de notre temps – nourrir plus de 9 milliards de
personnes d’ici à 2050 dans un contexte de changement climatique, d’incertitude
économique et financière et de compétition de plus en plus vive autour des
ressources naturelles, c’est à l’aquaculture que l’on doit la croissance
impressionnante de l’offre de poisson destiné à la consommation humaine. Alors
que l’aquaculture représentait seulement 7 pour cent de l’offre en 1974, sa
proportion est passée à 26 pour cent en 1994 et à 39 pour cent en 2004. La Chine
a joué un rôle majeur dans cette croissance, étant à l’origine de plus de 60 pour
cent de la production aquacole mondiale. Les autres pays y ont aussi contribué, la
part de leur aquaculture dans l’offre totale de poisson pour la consommation
humaine ayant plus que doublée depuis 1995.
En 2025, ce sera 102 Millions de tonnes pour 21,8 kg/ habitant, avec une population
estimée alors à près de 8 Milliards d'humains.
La Formation :
A- Le secteur de la pêche :
La délégation nationale de la pêche ( )المندوبية العامة للصيد البحريa été établie en 1979
en Tunisie, pour superviser toutes les activités de la pêche dépendant du Ministère
de l’Agriculture. Parmi ses prérogatives, figure le contrôle quotidien des bateaux
de pêche et les installations et le matériel de pêche à bord- des bateaux armés d’un
équipage spécialisé dépendant de la délégation régionale de la pêche. Cette
dernière assure le contrôle dit police de pêche en mer afin de sauvegarder notre
Etude stratégie durable sur l’Economie Bleue 28
production poissonnière selon les saisons de pêche et dans chaque position
géographique de nos mers.
Mais ces deux institutions de l’Etat assurent aussi d’une façon générale le contrôle
de sûreté et non pas de sécurité des bateaux de pêche et d’une façon particulière
l’immigration illicite clandestine en mer vers l’étranger mais le contrôle technique
des apparaux de pêche et de sécurité à bord des bateaux de pêche qui marque une
défaillance au niveau de nos réserves de poissons dans nos mers et surtout la pêche
en profondeur suite à l’utilisation technique et juridique inadéquate des apparaux
de pêche.
- L’utilisation des apparaux et objets illégaux pour la pêche du poisson tel que
le Tartaronne ()الكيس, l’explosif, le souffre causant la pollution et la capture
de la richesse poissonnière.
La création de la Z.E.E pourrait doubler ces indicateurs d’une part et d’autre part
orienter la pêche vers les grands fonds pour préserver les eaux peu profondes à
proximité du littoral de la pêche illicite.
- A cet effet, un quota annuel pour la pêche en poisson bleu (en Tunisie) à
l’instar du quota affecté à la Tunisie pour la pêche du thon rouge qui est
- Créer une police de pêche, pour assurer, entre autre, le contrôle des cages
d’élevage de poissons implantées sur tout le littoral, en particulier le contrôle
des balisages de sécurité, la productivité, la fraude fiscale…
- Installer « des GPS » sur tous les bateaux de pêche dépassant un tonnage
égal ou sup à 10 tonneaux de jauge brute afin d’assurer le contrôle de
sécurité en cas de risque de naufrage, d’un incident ou d’un abordage en mer
et aussi afin de suivre les déplacements des bateaux pour contrôler le mode
de pêche illégale et l’immigration clandestine en mer.
Date de réalisation /
Ports Spécialité
extension
Bizerte -
Polyvalent et pétrolier avec 11 quais d’un TE =de08 à11 m
Menzel 1890-1976
pour les pétroliers et une superficie de 28,8HA
Bourguiba
Conteneurs et roulants avec 07 quais sur la rive nord
TE=9.5M et une superficie de 50 HA (04 postes RO-
Radès RO+02POSTES CONTENEURS + 01 Quai mixte 1985
Et la rive sud avec 05 quais pour les multi-vrac avec TE =
jusqu’à 11 M
La Goulette Trafic des passagers et croisiéristes avec 07 quais TE 10.5M 1835/ 1885/1996
La Totalité : 72 postes à quai avec un tirant d’eau exploitable qui varie entre 8.5M
ET 12M au maximum au port de Gabes seulement.
Ces ports se trouvent en majorité enclavés dans les centres villes engendrant
parfois un encombrement intensif surtout pour la circulation routière, ce qui rend
nécessaire Le dragage et l’approfondissement du bassin portuaire pour le
stationnement des navires de moyens et gros tonnages, l’agrandissement des
zones de stockage des marchandises, et les terre-pleins pour les activités
6. Port de Gabes :
7 .Port de zarzis :
Sachant que le nombre des navires qui ont accosté sur ces ports a atteint 7871
navires en 2012 et le trafic assuré dans ces mêmes ports a atteint 28,3 millions de
tonnes en marchandises diverses dont 540.000 Evp (400.000 Evp en import et
140.000 Evp en export) dont 63% du trafic national en conteneurs et 79% du trafic
roulier sont passés par le port de Rades en 2016.
Ces équipements portuaires et leurs connexions directement avec les voies ferrées
vers les zones industrielles et logistiques dans toutes les régions du pays vont
permettre de réduire le coût du transport multimodal d’une façon générale sur les
marchandises aussi bien à l’import qu’à l’export comme suit :
- Réduction du coût de transport terrestre du port aux lieux des ayants droit
des marchandises et raccourcissement au maximum du temps alloué des
ports aux lieux de livraison des marchandises.
NB : le tarif portuaire de stationnement par jour est de l’ordre de 3.0DT (HT) !!,
pour les voitures au port de la Goulette, 2.0 DT pour les conteneurs vides et 4.0DT
pour les conteneurs pleins dans le port de Rades et autres (revoir les tarifs de
stationnement dans les ports Tunisiens qui sont très bas par rapport à la
concurrence méditerranéenne) ce qui engendre des frais de surestaries et des
pénalités de retard qui se répercutent directement sur le consommateur.
- La moyenne d’attente sur rade des navires au port de Rades est de l’ordre de
15 jours dont le coût des surestaries est en moyenne de13000 USD par navire
et par jour pendant 365 jours.
Ainsi, les problématiques précités dans le port de Radès seulement qui assure 28%
du trafic global des ports Tunisiens principalement en conteneurs et les unités
roulantes engendre un coût de gestion d’un conteneur qu’atteint le double de celui
d’un conteneur dans le reste de tous les ports méditerranéens et qui se répercute
directement sur le consommateur Tunisien.
Ce fait, il est évident que la Tunisie n’a pas investi concrètement dans le domaine
du transport maritime ni dans le domaine portuaire, ni dans l’armement national
La Tunisie n’a pas investi dans des projets de création de terminaux modernes à
conteneurs dans les enceintes portuaires comme elle n’a pas investi en plateformes
logistiques à l’extérieur des enceintes portuaires, et depuis de nombreuses années,
un déficit se creuse par suite des coûts surélevés de la logistique par rapport aux
ports régionaux concurrents notamment au sud de la méditerranée et sur la côte
ouest de l’Afrique.
L’un des principaux avantages du ferroviaire : Dans une conjoncture où les grands
ports africains comme les ports tunisiens sont en concurrence pour attirer les flux
de marchandises, la facilitation des démarches administratives joue un rôle
important.
Depuis les dix dernières années, l’Afrique a connu de très nettes améliorations sur
le plan documentaire, facilitées par la conteneurisation croissante.
Les conteneurs jouissent d’une traçabilité, depuis le départ jusqu’à l’arrivée chez
un client, la marchandise transportée ainsi que son poids étant identifiés. Ceci
permet au transitaire de disposer de toute la documentation administrative
nécessaire afin d’entamer les démarches douanières, et ce avant même l’arrivée
du bateau.
Entre 2007 et 2017, pas moins de 50 milliards de dollars auront été investis dans le
secteur portuaire africain. Avec une croissance annuelle de 7 % des trafics
maritimes et des volumes d’échanges multipliés par quatre, stimulés notamment
par l’Asie, l’Afrique suscite un regain d’intérêt. En une dizaine d’années, la plupart
des terminaux du continent sont ainsi passés sous le contrôle d’opérateurs privés :
l’Afrique représente désormais 5 % du commerce maritime mondial et 2 % du trafic
conteneurisé de la planète. La majorité des terminaux à conteneurs sont gérés sous
forme de partenariats public-privé dont les critères ont été définis par la Banque
Mondiale. La plupart des ports africains ayant consenti ces investissements ont pu
rattraper leurs retards en quelques années, tant au niveau des normes
internationales pour améliorer la productivité que de leur rentabilité et de leur
compétitivité. Toutefois, une politique portuaire efficace ne se limite pas au seul
volet maritime. La composante terrestre revêt un caractère essentiel.
Historiquement, les ports africains ont été bâtis au cœur même des villes mais les
croissances urbaines et démographiques les ont rendus obsolètes et inadaptés. Le
défi sous-jacent au développement du secteur portuaire africain consiste d’une
part à désengorger les villes en favorisant l’implantation de ports sur de nouveaux
sites et, d’autre part, à développer tout un tissu d’infrastructures dans leur
hinterland. Au-delà du choix du site pour implanter un port, la nécessité d’établir
les connexions avec un réseau routier développé, un réseau de chemin de fer ou
des plateformes logistiques ne peut que renforcer l’attrait d’un port africain par
rapport à un autre. La compétition féroce dans laquelle se sont lancés tous les ports
africains, mettant parfois en concurrence frontale des pays limitrophes, pose la
question de la pérennité de tous ces ports. En plus d’offrir des coûts avantageux –
faiblesse des ports africains par rapport à leurs concurrents internationaux – ainsi
qu’un emplacement et un hinterland intéressants, les ports doivent répondre à
quatre caractéristiques essentielles : pour s’imposer dans la jungle portuaire
Choisis pour leurs positions stratégiques, dans l'axe des grandes routes maritimes,
les hubs jouent un rôle déterminant en Méditerranée. Les économistes prédisent
une montée en puissance des hubs d'Afrique du Nord, extrêmement compétitifs
avec des coûts de main d'œuvre imbattables.
Mais les concentrations de trafic dans des passages étroits, couplées à des facteurs
extérieurs (âge des navires, tendance générale au gigantisme) y constituent des
facteurs de risques supplémentaires.
Etude stratégie durable sur l’Economie Bleue 48
Si la largeur du détroit de Gibraltar (14,4 km), la stabilité des courants et le
dispositif de séparation de trafic mis en place permet d'assurer quotidiennement
le transit de 310 navires (dont beaucoup de grande taille), il n'en est pas de même
d'autres zones. Et en particulier :
- des bouches de Bonifacio, zone de forte biodiversité, dont le détroit assez large
ne compense pas les conditions de navigation (forts courants, écueils) qui peuvent
s'avérer très dangereuses en cas de gros temps.
Par précaution, le passage s'y effectue, par alternance, dans un sens puis dans
l'autre. On y enregistre 8 échouages par an mais certaines « fortunes de mer » y
ont eu des conséquences plus graves (comme la collision entre deux pétroliers en
1954 ou la perte d'un cargo panaméen en 2005). La progression du trafic de
pétroliers y est constante (environ de 4 %/an), comme l'est l'accroissement de la
taille de ces navires.
Une autre zone présente des dangers du fait de la forte concentration du trafic, le
triangle Toscane-Marseille-Corse :
Singapore est le plus dense hub port dans le monde (en terme de tonnage), et il
connecte avec plus de 600 ports dans 120 pays et opère 140 mille navires par an, il
est (bien) situé dans un emplacement stratégique tout au long du détroit de
Malacca entre le pacifique et l’océan Indien.
Le hub port de Rotterdam manipule 300 millions de tonnes de marchandise par An,
le plus grand hub port en conteneurs en Europe classé septième hub dans le
monde.
14.9
4.9 (+48%)
Asia
19.9 33.1
USA
10.0 (+178%)
7.6
17.7 (+293%)
4.5 (+55%) Imports (M TEUs)
20.4
Europe
14.5
2.7 (+23%)
Exports (M TEUs)
Aussi, il existe un réel intérêt pour les acteurs du secteur de voir se développer des
alternatives afin de répondre à la forte croissance de la demande.
La possibilité de créer des cales sèches et des docks flottants pour la réparation
et la construction navale dans l’enceinte portuaire.
L’investissement est libre pour les nationaux et les étrangers dans la majorité des
secteurs d’activités.
Des projets publics sont ouverts aux entreprises tunisiennes et étrangères dans le
cadre de la concession.
(2) - Le niveau maximal des vives eaux ordinaires 2 fois par mois
(5) - Le niveau maximal exceptionnel dû à des grandes surcotes induites par des
coups exceptionnels de vent : 1 fois par 50 ans
Etude stratégie durable sur l’Economie Bleue 57
Caractéristiques hydrographiques des niveaux sur le littoral tunisien
(Etat actuel)
Extrême nord Tunisien (Tabarka – Bizerte) 0,16 0,39 0,41 0,71 0,81
Depuis 20 ou 25 ans, les ports africains ont connu une forte croissance qui n’est pas
le cas pour les ports tunisiens actuellement. Cette croissance a été rendue possible,
entre autres, par la modernisation des équipements et des infrastructures, permise
par l’intervention du secteur privé dans les investissements. Cela permet
aujourd’hui d’avoir des outillages de quai et des taux de productivité plus proches
de ceux que l’on retrouve sur le continent européen en matière de
conteneurisation. Si l’Afrique reste un petit acteur du commerce international – sa
part des exportations mondiales de marchandises, en 2014, n’ayant été que de 3
% par comparaison à 32% pour l’Asie et 36,8% pour l’Europe (OMC, 2015), elle est
néanmoins devenue un acteur incontournable et un passage obligé pour les grands
armateurs internationaux.
Les autorités portuaires disposent d’un ensemble de leviers pour entrer dans une
logique de « port vert » : capacité de contractualisation, fiscalité, certifications
environnementales, adoption de normes internationales.
Ainsi, de plus en plus de ports tentent de prendre des mesures pour prévenir les
pollutions marines ou aériennes, pour améliorer leur efficacité énergétique, pour
mieux gérer leurs déchets et diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. De
par sa position clef dans la chaîne logistique, l’autorité portuaire est l’acteur
principal de l’évolution d’un port. En tant que gestionnaires de leurs ouvrages, les
autorités portuaires peuvent intégrer les problématiques environnementales et
sociales dans leur planification stratégique. Elles peuvent aussi rendre très
concrètement leurs infrastructures plus durables, en utilisant par exemple des
matériaux durables économes en énergie pour leurs travaux ou en mettant à
disposition des branchements électriques qui évitent que les navires ne
consomment leur carburant à quai.
Ainsi, nous pouvons conclure à l’issue de cette analyse qu’une réussite des projets
de concession doit s’accompagner impérativement de mesures préalables
favorisant un environnement viable au futur concessionnaire qui tient compte des
probabilités des développements cycliques et des chocs externes possibles. Il est
important de mentionner que la faisabilité économique du port en eaux profondes
d’ENFIDHA repose sue le degré de participation du secteur privé et de deux points
de vue :
1- Education et culture :
La formation ne couvre pas tous les métiers liés à la mer, de plus le Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique n’est pas impliqué dans
ce domaine ce qui dénote, de prime abord, que l’enseignement maritime ne figure
pas parmi nos préoccupations.
Il est plus qu’urgent de se pencher sur cette question, notre intérêt national voire
même notre sécurité nationale en dépend.
Pour que notre pays se développe dans le domaine maritime et dans le cadre du
PPP (Partenariat Public-Privé) il faut tout d’abord investir dans la formation
Académique et professionnelle.
L’investissement industriel ?
- L’industrie nautique
Le Ministère des Finances est chef de file concernant la police douanière, fiscale et
économique. L’exercice de cette mission assure un apport financier considérable
au budget de l’Etat en luttant contre la fraude en matière de fiscalité des navires.
Mais c’est dans la lutte contre le trafic de stupéfiants par voie de mer que la douane
se distingue plus particulièrement. Cette mission au cœur de l’activité douanière,
fait partie des quatre missions que recouvre la catégorie « lutte contre les activités
maritimes illicites ».
La douane doit disposer pour la mener de plusieurs outils qui n’ont pas d’équivalent
parmi les moyens de l’Etat. En premier lieu, la douane doit disposer d’un maillage
de moyens maritimes disponibles pour répondre aux besoins d’une lutte contre les
trafiquants qui nécessite une forte réactivité ; ensuite elle doit disposer de moyens
juridiques uniques dans la mer territoriale et dans la zone contigüe, et d’agents
expérimentés et bien formés pour les mettre en œuvre.
Les autres missions regroupées que la douane pourra réaliser en coordination avec
les moyens de la marine nationale et de la garde nationale sous l’intitulé de la lutte
contre les activités maritimes illicites sont la lutte contre la contrebande maritime
des marchandises prohibées ou surtaxées que ce soit dans les ports de commerce
ou de pêche ou de plaisance.
Défense et sécurité :
Pour assoir une économie bleue durable, il ne faut pas perdre de vue les fonctions
essentielles de surveillance et de contrôle permanents aussi bien sur le littoral que
sur les étendues maritimes sur toute la Zone Economique afin de faire appliquer la
réglementation en matière de trafic maritime pour prévenir les abordages et les
activités illicites touchant la colonne d’eau, le sol et le sous-sol marin et pour
assurer la prévention de la pollution marine, ainsi que les missions d’assistance, de
sauvetage et de sauvegarde maritime.
Une étude pour créer un corps unifié entre les organismes concernés sera
également élaborée.
Il convient de noter que ces missions sont génératrices d’emplois (de l’ordre de
3000 à 4000 postes) nécessitant des formations spécifiques aussi bien sur le littoral
qu’au large des côtes. De plus, le budget nécessaire pour la mise sur pieds et pour
l’entretien de ce corps n’est pas entièrement assumé par l’Etat de par les revenus
propres des opérations d’assistance en mer et des taxes imposées par la sécurité
au profit des utilisateurs de la mer.
Les relevés des marégraphes le long de nos côtes démontrent que l’élévation du
niveau de la mer ne cesse de croitre. Bien que cette évolution reste lente, de l’ordre
de quelques centimètres par an, il est judicieux de planifier des programmes de
lutte contre les phénomènes d’érosion.
D) LA FORMATION :
Cette orientation vise à créer un « Guichet unique pour la mer » en vue d’assoir
une économie bleue au niveau national pour faire face aux nombreux défis aux
niveaux méditerranéen et mondial. Elle n’occasionnera pas de nouvelles dépenses
publiques, bien au contraire elle rationalisera l’emploi du budget de l’Etat consacré
séparément aux différents intervenants en mer et sur le littoral.
A l’instar des pays à vocation maritime, le premier souci du Secrétariat Général des
Affaires Maritimes serait de décréter une loi pour l’économie bleue en vue de
réformer et de moderniser l’arsenal juridique des activités maritimes eu égard à la
réglementation et aux conventions internationales, plus particulièrement la
convention SOLAS « safety of life at sea », MARPOL « Marine Pollution » d’une part
et d’autre part d’améliorer la compétitivité de nos activités maritimes et littorales
et l’attractivité du pavillon maritime tunisien par la simplification des procédures.
C’est une alliance pour la mer qui permettra de mettre en place un espace de
dialogue, de coordination et d’échange d’expertise entre les différents
intervenants dans la mer.
La création d’un cluster national maritime Tunisien consiste à regrouper tous les
utilisateurs de la mer et les opérateurs ayant des activités liées à la mer au sein
d’une organisation ou d’une association, dans le but d’avoir une approche globale
du secteur maritime en prenant en compte les retombées sur les autres secteurs
des activités économiques au niveau national, méditerranéen et international.
Ainsi et pour affirmer et concrétiser cette volonté, le 1er cluster maritime Tunisien
est né le Jeudi 22 Novembre 2018 suite à une initiative du commandant Ezzeddine
Kacem vice-président de la Fédération Internationale des Experts Maritimes (FIEM
Le 1er plan d’action consiste à focaliser sur la formation dans les domaines de
développement du transport maritime, du tourisme nautique, de la pêche, de la
construction navale et des industries nautiques, de la réforme de la flotte
marchande et le projet de création d’un pavillon Tunisien BIS, de l’environnement
marin et la protection du littoral et le projet de création et de suivi du Port en Eaux
Profondes d’ENFIDHA en tant que GIGA-Projet d’un Global Hub-port.
Et d’une façon générale avoir un concept afin de développer les synergies entre les
secteurs économiques ayant la mer en commun.
En effet, peu d’études économiques lui ont été consacrées, et aucune d’entre elles
n’a été suffisamment approfondie et intégrée, pour faire ressortir l’intérêt
maritime de la Tunisie en tant qu’Etat pivot en méditerranée. Avec ses deux
façades exceptionnelles au Nord et à l’Est devant lesquelles passe le trafic le plus
dense au monde (avec le passage de plus de 310 navires par jour qui transitent par
le détroit de GIBRALTAR et le trafic commercial entre la méditerranée orientale et
occidentale assurant le 1/3 du trafic mondial avec 2500 navires par jour présents à
la mer ou dans les ports).
Grâce à l’étendue de ses espaces maritimes sous juridiction nationale, notre pays
devrait développer/appréhender une politique maritime intégrée pour promouvoir
cette nouvelle forme d’économie très prometteuse. Cette ambition implique les
actions essentielles d’ordre organisationnel et entrepreneurial conjugués à une
volonté politique.