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« Tu as fait tes devoirs ?

» C’est la question rituelle des parents qui


interpellent, un brin agacés, leur enfant. Mais les mêmes parents sont
aussi les premiers à réclamer du travail à la maison.

Pour beaucoup, même s’ils sont source de conflit, les devoirs restent
une passerelle avec l’école. « C’est simple, explique une enseignante
lyonnaise de CM1. Si on ne donne pas de devoirs, on est catalogué
mauvais prof ! »

« Rétablir l’égalité »
Pourtant, les devoirs écrits à la maison au primaire sont interdits…
depuis 1956. Déjà à l’époque, les politiques dénonçaient un surplus de
travail entraînant une « fatigue préjudiciable à la santé physique et à
l’équilibre nerveux des enfants ».

Aujourd’hui plus de 70 % des enseignants donnent des devoirs. «


Personne n’applique cette loi, elle ne correspond ni à la mentalité des
parents ni à celle des enseignants », explique Monique Sassier,
médiatrice de l’Education nationale.

Les spécialistes de l’enfance qui ont planché sur le rapport «


Refondons l’école », remis le 9 octobre au président de la République,
préconisent la suppression des devoirs au profit d’un travail personnel
réalisé à l’école. « Ce n’est pas l’école qui est inégalitaire, c’est le hors-
école, donc les devoirs à la maison », insiste Monique Sassier.

Même François Hollande y est allé de sa petite phrase : « Les devoirs


doivent pouvoir être faits à l’école plutôt qu’à la maison, pour
accompagner les enfants et rétablir l’égalité. »

Pour : « l’enfant apprend à devenir autonome grâce à eux »


Mère d’un élève de CM1, Valérie Marty est présidente de la PEEP* à
Bois-Colombes (Hauts-de-Seine).

Un apprentissage nécessaire « Les devoirs à la maison en


primaire sont essentiels, ils constituent une phase d’apprentissage
avant le passage en 6e : seul face à lui-même, à ses connaissances,
l’enfant apprend à devenir autonome. Les devoirs lui permettent
d’acquérir une méthodologie qui lui sera indispensable au collège.
Mais la journée à l’école est déjà longue, il ne faut pas que l’enfant y
passe plus d’un quart d’heure par soir. »

Un lien familial « Les devoirs, surtout quand ils sont donnés le


week-end, permettent d’établir un vrai lien entre l’école et la famille.
Ils incitent les parents, et parfois les autres membres de la famille, à
ouvrir le cartable de l’enfant. Réciter une poésie, faire un exercice de
maths, c’est souvent un moment de complicité entre l’enfant et ses
parents.

Le travail à la maison est aussi un moyen de voir où en est l’enfant


dans son apprentissage, si ses cahiers sont bien tenus. Il ne faut pas
oublier que les parents ont, eux aussi, un devoir d’éducation.»

Des devoirs faits à l’étude « Il faut être pragmatique, les devoirs du


soir sont la plupart du temps effectués… à l’école ! Nous vivons dans
une société où, souvent, les deux parents travaillent, et où la majorité
des enfants restent à l’étude. Dans les grandes villes, 80 % des enfants
quittent l’école à 17 h 30, voire plus tard. »

*Fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public.

Contre : « une source de stress et de fatigue pour l’élève »


Isabelle Tarjot, enseignante en CE1 à l’école élémentaire Vitruve,
Paris (20e).

Une source de compétition « La mission même de l’école


élémentaire est de mettre en œuvre, pendant le temps de présence des
enfants, les outils nécessaires à la réussite de chacun. Donner du
travail à la maison est contraire à cette mission. Les devoirs participent
à l’esprit de compétition, à l’importance donnée à la note et à
l’évaluation en France. C’est une source de stress, de fatigue pour
l’enfant. »

Un facteur d’inégalité « L’école où j’enseigne a été créée en 1962,


par Robert Gloton – pédagogue et inspecteur de l’Education nationale
– qui voulait lutter contre l’échec scolaire grâce un projet pédagogique
différent. Il est l’auteur du rapport qui aboutit, en 1956, à l’interdiction
des devoirs écrits à la maison en primaire. Car ceux-ci accroissent les
inégalités scolaires.

Les enfants ne viennent pas tous du même milieu, les familles n’ont
pas toutes le temps ou les connaissances pour faire travailler leur
enfant. Les devoirs sont devenus une source d’angoisse telle que de
plus en plus de parents ont recours à des aides extérieures. »

Une cause de conflit « Les devoirs seraient un lien entre la famille


et l’école. Mais quel lien ? C’est bien souvent un moment d’énervement
partagé, et donc de travail subi et inefficace. Il est également illusoire
de penser que les devoirs constituent un apprentissage de
l’autonomie : l’autonomie doit s’acquérir grâce à des outils fournis par
l’école elle-même. »

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