Sunteți pe pagina 1din 41

Chapitre I : Historique de l’énergie éolienne

Introduction :

Le combustible fossile a permis le développement industriel et le transport routier et aérien.


Ce pendant, l’utilisation de cette forme d’énergie est à l’origine des rejets des gaz à effet de
serre et la raréfaction des sources énergétiques naturelles. Les énergies renouvelables
présentent une alternative sérieuse pour pallier à la diminution consistante des réserves en
énergies fossiles et aux problèmes de réchauffement climatique affectant la planète.

Depuis quelques années, l'énergie éolienne a connu une croissance remarquable en raison de
sa compétitivité et de ses attraits environnementaux. C’est une énergie qui utilise les
ressources naturelles renouvelables et contribue à l’indépendance énergétique et à la sécurité
des approvisionnements.

I. Historique

Les premières exploitations de l’énergie éolienne remontent aux moulins à vent. Apparus au
6éme siècle en Orient puis en Egypte, les moulins à vent servaient à moudre les grains et à
pomper de l'eau pour irriguer les cultures.

Vers le 10éme siècle, les moulins à vent sont apparus en Grande-Bretagne et se sont généralisés
ensuite dans toute l'Europe. En 17éme siècle, Des améliorations sont apportées progressivement
aux moulins à vent européens afin d’améliorer la mouture et l’irrigation.

Progressivement, le développement technologique a permis d'utiliser des sources d'énergies


nouvelles. Particulièrement, l’invention de la machine à vapeur fait progressivement
remplacer l’énergie du vent par le charbon et la société a évolué vers un système économique
basé sur les sources d'énergie fossiles. Vers le milieu du XIXe siècle, l'utilisation du pétrole a
pris place dans l'industrie et le transport. Le pétrole représente aujourd’hui l’un des facteurs
fondamentaux de la croissance économique mondiale.
Cependant, le choc pétrolier de 1973, qui a profondément affecté les économies mondiales, et
l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère terrestre ont
donné le premier départ important aux énergies renouvelables. Dans la promotion de ces
nouvelles sources d’énergies, les systèmes à base d’éolienne se mettent en avant d’une
manière spectaculaire, reposant sur un potentiel de production inépuisable et fortement
sollicitée partout dans le monde.

Grâce aux progrès technologiques en aérodynamique et dans le domaine des matériaux, cette
filière énergétique est devenue aujourd’hui très compétitive en comparaison avec d’autres
filières traditionnelles. Elle représente actuellement une part de plus en plus importante dans
le bilan énergétique de nombreux pays. Selon les évaluations du Conseil Mondial pour
l'Energie, la filière éolienne qui dispose aujourd’hui d'une technologie efficace et mature, est
loin d'avoir atteint ses limites. Cette branche d’énergie connaîtra une croissance remarquable
au cours des années à venir.

Figure I- 1 : Eolienne traditionnelle de pompage d’eau.

II. Evolution de la demande énergétique dans le monde

Aujourd’hui, les besoins en énergie de l’humanité sont énorme et en constante croissance. En


effet, l'augmentation de la population mondiale et l'accroissement du revenu moyen par
habitant ont entraîné une hausse de la demande énergétique. La figure 2 illustre cette
évolution entre 1970 et 2030.
Figure I-2 : Evolution de la demande énergétique mondiale entre 1970 et 2025, [4].

L’Agence Internationale de l’Energie (A.I.E) souligne dans son rapport «  World Energy
outlook » que la demande mondiale en énergie primaire pourrait augmenter de 40% entre
2007 et 2030. Cette augmentation est due principalement à l’émergence des pays en voie de
développement tels que les pays d’Asie ou du Moyen-Orient. Dans le même sens,
l’Administration américaine des informations sur l’énergie EIA, (Energy Information
Administration)  a attribué cette augmentation à la croissance économique des pays à
économies émergentes et en voie de développement. D’autres facteurs peuvent être à l’origine
de cette évolution, parmi lesquels nous citons la forte croissance de nombreux secteurs
d'activité tel que le transport routier, le secteur résidentiel et le secteur électrique.

La substitution massive des énergies fossiles par les énergies renouvelables peut contribuer à
l’atténuation de cette crise énergétique mondiale. Le passage vers les énergies renouvelables
va se faire progressivement et sur plusieurs décennies. Cette transition nécessitera une
politique de substitution volontariste. Nous entrons donc dans une ère où l'utilisation du
pétrole, en particulier dans le secteur de transports, coexistera avec l’utilisation de nouvelles
formes d’énergies.
III. Développement de l’énergie éolienne dans le monde

Les premières grandes éoliennes sont apparues au début du XXe siècle. En 1910, le Danemark
a développé une éolienne de 200 kW. Ensuite, la Russie a réalisé en 1931 une éolienne de 100
KW à trois pales à calage variable. En 1941, les Etats Unis ont mis au point une éolienne dont
la puissance nominale dépasse 1 MW. En 1971, le premier parc éolien d'une puissance totale
de 5 MW a été installé au Danemark. En suite, le développement de la technologie éolienne a
été abandonné durant une longue période car cette branche s’avérait beaucoup plus couteuse
en comparaison avec les filières énergétiques classiques.

Les chocs pétroliers de 1973 et 1974 ont donné un regain d’intérêt à l’énergie éolienne. Cette
filière n’a débuté concrètement qu’à partir des années 1990 (figure I-3). Les améliorations
technologiques et les subventions accordées par de nombreux gouvernements ont permis de
construire des aérogénérateurs de plus de 5 MW. Aujourd’hui, les éoliennes sont utilisées
pour la production de l’énergie électrique, au même titre qu'un réacteur nucléaire, un barrage
hydro-électrique ou une centrale thermique. .

Figure I-3 : Evolution de la capacité éolienne installée dans le monde.


III.1. Situation mondiale en 2012

Selon le conseil général de l’énergie éolienne (GWEC), la puissance éolienne mondiale


installée a augmenté de 19 pour cent en 2012. Le Canada demeure un leader mondial avec une
puissance installée de 936 MW. La Chine et les États-Unis ont augmenté leur puissance
installée de plus de 13 000 MW en 2012.

D’après la même source, le Mexique joint la liste des pays ayant une grande capacité de
production d’énergie éolienne avec une puissance installée de 370 MW. Le Brésil est toujours
en tête du marché latino-américain avec 1 077 MW.

En Europe, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont toujours en tête, suivis de l’Espagne, la


Suède, la Roumanie, l’Italie et la Pologne.

De son côté, l’Afrique dispose d’un grand potentiel pour le développement de l’énergie
éolienne, surtout dans le Nord, le long des côtes et en Afrique du Sud. Néanmoins, Les
réalisations effectuées restent très limité en comparaison avec l’évolution mondiale.

III.2. Situation au Maroc

L’énergie au Maroc est utilisée essentiellement dans l’industrie et le transport routier. Le


Royaume importe 95% de l’énergie consommée. Cette dépendance pèse sur les équilibres
économiques et financiers. Le Maroc a le privilège de bénéficier d’un vaste potentiel de
ressources en énergies renouvelables qui peut lui permettre de devenir plus autonome
énergétiquement. Aujourd’hui, la consommation en énergie par habitant est relativement
faible en comparaison avec d’autres pays, elle est de l’ordre de 480 kW / habitant. Pour
atténuer cette dépendance de l’extérieure et maîtriser l’avenir énergétique, le Maroc a mis en
place une politique énergétique rigoureuse. Des éoliennes de grandes tailles ont été installées
dans différentes régions du royaume pour améliorer sa production énergitique. Les principaux
parcs éoliens sont présentés dans le Tableau (I – 1):
Sites Provinces Potentiel en MW

Al koudia Al baida Tétouan 100

Cap Sim Essaouira 100

Tarfaya Layoune 300

Beni Mejmel Tanger 140

Bab Aricha Taza 100

Sandouk-Fardioua Tanger 200

Cap Cantin Safi 185

Bouzerktoun Essaouira 250

Sidi El Garn Tan Tan 712

Tableau I-1: Principaux parcs éoliens installés au Maroc.

IV. Aspect écologique de l énergie éolienne

La situation de notre planète n’est pas encourageante. Les sources d'énergie actuellement
utilisées présentent de grandes menaces environnementales et sociales. La protection de
l’environnement est sans aucun doute l'un des enjeux majeurs de notre époque. En effet, Le
nucléaire a montré ses inconvénients et ses dangers. Les énergies fossiles engendrent lors de
leur combustion des rejets du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et des émissions
polluantes. Les énergies renouvelables présentent la meilleure alternative pour relever ce défi.
Particulièrement, l’énergie éolienne présente un potentiel de production inépuisable
permettant de pallier à ce problème de changement climatique. Une éolienne permet d’éviter
456 Kg de CO2 à chaque fois que celle-ci produit 1 MWh d'électricité. Pendant une année,
une éolienne de 2 MW permet donc d’éviter 2006 tonnes de CO2.

Dans une étude récente , on a démontré que 98% du poids des éléments constituant l’éolienne
sont recyclables à part la fibre de carbone, qui représente moins de 2% du poids non
recyclable de l'éolienne.

L’énergie éolienne, qui est devenue actuellement économiquement rentable, ne présente


aucune menace pour l’environnement. Les aérogénérateurs en fin de vie peuvent être recyclés
aisément et le site peut être remis à l’état naturel ou agricole sans dépenses notables.

V. La technologie éolienne

La conception des éoliennes a évolué remarquablement pendant les deux dernières décennies.
Les recherches effectuées dans ce domaine ont permis de passer des éoliennes domestiques de
petites puissances aux machines offshore de grandes dimensions avec des puissances de
quelques mégawatts. Il existe deux grandes catégories d'éoliennes selon la disposition
géométrique de l’axe du rotor:

- les turbines éoliennes à axe horizontal ;


- les turbines éoliennes à axe vertical.

Figure I-4 : Différents types d’éoliennes.


Les éoliennes à axe horizontal sont les plus utilisées actuellement. Elles permettent une
production de puissance pouvant aller jusqu’à 1 MW.

Les éoliennes à axe vertical ont été conçues pour fonctionner dans les milieux urbains. Elles
sont moins sensibles aux perturbations de la direction et l’intensité du vent. Elles sont
relativement silencieuses et peuvent facilement s’intégrer au design des bâtiments. Aussi, ces
éoliennes ne nécessitent ni tour importante ni mécanisme d’orientation. Leurs faiblesses
résident principalement dans la faible maturité du marché (coûts d’investissement élevés) et
leur coefficient de puissance inférieur à celui offert par les turbines à axe horizontal.

Figure I-5: Eolienne à axe horizontal.

Figure I-6: Eolienne de type Darrieus.


Figure I-7: Eolienne de type Savonius.

.
Une éolienne est constituée de plusieurs organes remplissant chacun une fonction bien
définie. Nous citons principalement le rotor, le système de contrôle, le mécanisme
d’orientation, la boite de vitesse, la génératrice de courant et la tour (voir annexe page 1).

Le rotor a pour fonction de capter l’énergie du vent, par l’intermédiaire des pales. Ce dernier
est dimensionné en fonction d’un nombre de paramètres qui imposent parfois des compromis :

 La vitesse nominale du vent ;


 Les phénomènes tourbillonnaires et le décrochage dynamique ;
 La puissance à fournir ;
 La résistance mécanique de la structure ;
 Le coût de l’installation.

Les rotors des éoliennes et les parties électriques sont développés pour produire un maximum
de puissance en exploitant au mieux l’énergie disponible dans le vent. Les éoliennes doivent
fonctionner au voisinage du point de fonctionnement à puissance maximale (MPPT
Maximum Power Point Tracking). Plusieurs solutions techniques sont adoptées pour
atteindre ce point de fonctionnement optimal pendant le fonctionnement. Nous citons à titre
d’exemple la modification de l’angle de calage des pales.
La turbine et la structure associée sont dimensionnées pour fonctionner avec des vitesses du
vent inférieures à la vitesse nominale. Au-delà de cette vitesse, il est nécessaire de limiter la
puissance. La limitation de la puissance maximale de fonctionnement peut être assurée par
action sur l’angle de calage pour occasionner le décrochage aérodynamique. Ce phénomène
entraîne une baisse du rendement aérodynamique du rotor.

Les éoliennes sont équipées d’un système d’orientation pour maintenir le rotor constamment
face au vent. Le mécanisme d’orientation utilise soit l’action directe du vent (moulins
américains), soit un système de pilotage.

Dans le cas des éoliennes rapides, le mécanisme d’orientation est obligatoirement piloté. Ce
pilotage est obtenu à l’aide d’un moteur électrique couplé à une boite de vitesse, des capteurs
de position et un système de freinage. L’orientation est gérée par une carte électronique.

Le couplage entre l’arbre du rotor et le générateur de courant ne peut se faire directement. Le


couplage direct nécessite une vitesse très élevée du rotor ou une génératrice fournissant le
courant à basse vitesse. Les deux configurations ne sont pas envisageables. L’introduction
d’une boite de vitesse est obligatoire. Le rapport de multiplication de vitesse pour une
éolienne de 600 kW, à titre d’exemple, est de l’ordre de 50.

Le rotor de l’éolienne doit être placé à une hauteur permettant de disposer d’une vitesse du
vent suffisante. Ce rôle est rempli par la tour. Cette dernière permet également de loger la
boite de vitesse, la génératrice et les organes annexes.
Chapitre II : Calcul aérodynamique d’un rotor éolien

Introduction :

La modélisation aérodynamique du rotor éolien est une étape essentielle dans la conception de
l’hélice. L’objectif est de calculer les efforts aérodynamiques qui s’exercent sur les pales,
déterminer les paramètres géométriques optimaux et estimer la puissance extraite par cette
machine. Cependant, cette modélisation reste une tache complexe en raison de la nature
tridimensionnelle de l’écoulement autour du profil et la fluctuation permanente de la direction
et l’intensité du vent.

I. Modélisation aérodynamique et instationnarité

Les éoliennes modernes sont équipées de pales de grandes dimensions et des profils très
minces permettant la réduction des coûts de production. Ces évolutions ont rendu le rotor plus
fragile et de plus en plus sensible aux déformations et aux vibrations. Ces déformations ont un
impact significatif sur la durée de vie de ces machines. L’étude des déformations, qui
constitue l'un des éléments fondamentaux dans l'évolution de la recherche dans le domaine
des éoliennes, exigent la prédiction des forces aérodynamiques appliquées et leurs
fluctuations dans les conditions de fonctionnement réel. Cette tache découle de
l’identification de la nature de l’écoulement et la prédiction des différents phénomènes
résultants de l’instationnarité de l’écoulement.

Les pales sont exposées principalement à trois sources de chargement : les chargements
aérodynamiques, gravitationnels et inertiels. Les chargements gravitationnels s’appliquent
dans le plan du rotor avec une fréquence égale à la fréquence de rotation de ce dernier.
L’intensité de ces charges augmente avec la taille des pales. La prise en compte de ce type de
chargement est nécessaire dans l’analyse de la fatigue des pales. Les chargements inertiels
sont généralement causés par la géométrie de la turbine. Nous citons principalement le
chargement causé par la force centrifuge. Les chargements aérodynamiques résultent de
l’interaction de la structure avec le vent. Cette interaction entraîne l’apparition de la force de
portance et de traînée. Ces deux forces créent le couple nécessaire à la génération de la
puissance.
Les principales sources d’instationnarité des écoulements en amont des rotors sont liés d’une
part, aux vibrations induites par le décrochage aérodynamique (stall induced vibrations) et
d’autre part, aux instationnarités naturelles.

Ces instationnarités naturelles résultent de divers effets : 

 Couche limite terrestre : les forces de frottement, liées à la rugosité du sol ou de la


mer, ont pour conséquence le ralentissement de la vitesse du vent et la modification de
sa direction.
 Vitesse et direction du vent : le vent est en permanentes fluctuations qui produisent
une charge variable sur la pale et une puissance variable en fonction du temps.
 Vitesses induites : le sillage induit des vitesses dans le plan du rotor. Ces vitesses sont
à l’origine des variations de la vitesse relative au profil et la charge appliquée sur la
pale.

L’objectif de la modélisation aérodynamique dans le domaine des éoliennes s’articule


principalement autour de trois aspects:

- Modélisation des écoulements instationnaires;


- Dimensionnement aéroélastique visant l’amélioration des performances énergétiques
et mécaniques;

- La réduction du bruit dû aux frictions des pales avec l'air. En effet, pour une turbine de
grande taille (60 mètre de diamètre), le niveau sonore peut atteindre dans certains cas
118 dB à la base de la machine.

II. Profil et coefficients aérodynamiques

Les coefficients aérodynamiques sont des paramètres adimensionnels qui servent à


caractériser le profil de la pale et quantifier les forces aérodynamiques appliquées sur ce
dernier. Ces coefficients sont déterminés principalement à travers des essais de soufflerie ou
des calculs de simulation CFD.
II.1. Profil aérodynamique

Les profils aérodynamiques sont conçus de manière à créer une différence de pression entre
l’intrados et l’extrados comme illustré sur la figure (II-1).

Figure II-1 : Différence de pression entre l’extrados et l’intrados.

Pour décrire ce profil aérodynamique, nous nous intéressons à une section orthogonale
d’une pale, située à une distance r de l’axe du moyeu comme le montre la figure (II- 2).
Les différentes caractéristiques du profil peuvent être décrites comme suit:

 Le bord d’attaque
 Le bord de fuite
 La corde
 L’extrados
 L’intrados
 L’angle d’attaque α : Angle définit entre la corde du profil de l’aile et la vitesse
relative.
 L’angle de calage β1: Angle définit entre la corde de l’aile au pied de pale et l’axe de
référence du rotor.
 L’angle de vrillage β2 : Angle définit entre la corde à une position r et la corde au pied
de la pale.
 L’angle de l’écoulement : Φ =α+β1+ β2

Les profils sont regroupés suivant des critères géométriques, les plus connus sont NACA,
SNECMA, GOTTINGEN et le profil S.

Figure II- 2 : Eléments caractéristiques d’un profil.


II.2. Profil S809

Les profils ‘S’sont développés par la NASA pour des applications dans le domaine des
éoliennes. De même, le profil S809 est utilisé par le NREL dans le développement de leur
rotor à deux pales NREL phase VI qui constitue actuellement une référence pour l’étude
aérodynamique du rotor éolien. Le tableau en annexe (page 2) présente ce profil avec ses
coordonnées (intrados et extrados) et la Figure (II- 3) présente ses abscisses et ses ordonnées
adimensionnées par rapport à la corde du profil (c).

Le choix du profil S809 a été fait en raison de la disponibilité des données expérimentales sur
ce dernier. Ceci permettra plus de comparaisons et donc une meilleure évaluation des résultats
obtenus.

0
0.5 0.55 0.6 0.65 0.7 0.75 0.8 0.85 0.9 0.95 1
0

0
X/C

-0.01

-0.01
Y/C

Figure II-3 : Profil S809.

II.3. Description de l’écoulement autour d’un profil

Les sections d’une pale présentent un profil aérodynamique légèrement bombé sur la face
supérieure et plutôt plat sur la face inférieure. Ce profil aérodynamique oblige les lignes de
courant à se courber autour de sa géométrie comme le montre la figure (II-4). La ligne de
courant qui divise l’écoulement au niveau de l’extrados de celui au niveau de l’intrados est
appelée ligne de courant de stagnation. Pour courber ces lignes de courant, un gradient de
pression est nécessaire. Les gradients de pression sur l’extrados et l’intrados donnent
naissance à une différence de pression entre les deux faces. Cette différence de pression se
traduit par une force de portance, une force de trainée et un moment de tangage noté M
(figure II-5).

Figure II-4 : Lignes de courant autour d’un profil.

Figure II-5 : Forces appliquées sur le profil.


II.4. Coefficients aérodynamiques

Le champ de pression s'exerçant sur le profil induit globalement un torseur des efforts (voir
figure II - 5) où l'on considère généralement :

 Une force de traînée (D) : parallèle à la direction moyenne de l'écoulement (parallèle à


la vitesse relative);
 Une force de portance (L): perpendiculaire à la direction moyenne de l'écoulement,
dans le plan vertical (perpendiculaire à la vitesse relative).
 Moment de tangage M.

La portance est la force qui résulte de la différence de pression entre l’intrados et l’extrados.
La traînée est composée principalement de la superposition de trois composantes:

 Une traînée de frottement liée aux forces de viscosité entre la paroi et les couches du


fluide au voisinage.
 Une traînée de forme qui résulte de l’écoulement tourbillonnaire observé en aval d’un
corps non profilé placé dans un écoulement (figure II -6).

Figure II-6 : Obstacle non profilé.


Dans le cas d’un corps profilé (figure II- 7), cette composante de trainée peut être contrôlée
par action sur l’angle d’incidence.

Figure II-7 : Obstacle profilé.

 Une traînée induite qui est le résultat de l’écoulement tourbillonnaire au bout de l’aile.
Cette traînée est d’autant plus grande que la différence de pression entre l’extrados et
l’intrados est grande.

Les forces de portance et de trainée s’écrivent comme suit :

1
L= ⋅C L ⋅ρ ⋅W 2⋅ A II -1)
2
(

1
D= ⋅C D ⋅ρ⋅W 2⋅ A
2 )
(II -2

Ces deux forces s’écrivent en fonction de deux coefficients caractérisant le profile : Cl


(coefficient de portance) et Cd (coefficient de trainée). Ces deux coefficients sont
adimensionnels. Les coefficients aérodynamiques dépendent de l'angle d'incidence et du
nombre de Reynolds de l’écoulement.
III.Notion de la vitesse relative du vent. 

La vitesse relative (w) est la vitesse du vent définit dans le repère mobile lié à la pale. Elle est
obtenue en faisant la somme géométrique de la vitesse moyenne du vent et l’opposé de la
vitesse de rotation des pales. La vitesse de rotation tangentielle à une section orthogonale
située à une distance ‘r’ du moyeu, est donnée par :

V t = Ω⋅r
(II - 3)

La vitesse relative correspondante W est donnée par la formule :

2
W= √ (Ω ⋅r ) + V ∞2 (II - 4)

V∞

˗Ωr
α
W

Axe parallèle à l’axe de rotation

Figure II-8 : Triangle des vitesses.


IV. Le décrochage aérodynamique

Lorsque l'angle d'incidence augmente, la portance augmente. A partir d’ une certaine valeur
de l'angle d'incidence, de l'ordre de 4° à 20°, selon les caractéristiques géométriques du profil
et le nombre de Reynolds, il se produit un décollement de la couche limite au niveau de
l'extrados. Ce décollement entraîne une brusque chute de portance appelé décrochage (figure
II - 9).

Figure II-9: Décrochage aérodynamique.

Au voisinage de l’angle de décrochage, les forces visqueuses entraînent le décollement de la


couche limite et l’apparition d’une zone de recirculation dans le sens opposé à l’écoulement
incident (figure II - 9). Cet écoulement engendre une surpression de côté extrados et par
conséquent une chute de portance. Ce décollage se manifeste lorsque l’énergie cinétique des
particules ne leurs permet pas de rester au voisinage de la paroi. Les solutions utilisées pour
retarder ce décollement de la couche limite consistent à redonner de la vitesse aux particules
en leur donnant une énergie suffisante pour résister au décollement. 
Zone de décrochage
1.8
statique.
1.6

Coefficient de portance
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15 20 25
Angle d'attaque (deg)

Figure II-10 : Evolution du coefficient de portance en


fonction de l’angle d’incidence.

La couche limite autour du profil peut être laminaire ou turbulente. Elle est généralement
laminaire au voisinage du bord d'attaque puis devient turbulente à partir d'un point appelé
point de transition. Ce dernier est en réalité une zone de transition (figure II - 11). Plus la
zone de transition est éloignée du bord d'attaque, plus l’écoulement autour du profil est
laminaire.

Figure II-11 : Couche limite autour d’un profil.


IV. 1 Le phénomène de retardement de décrochage

L'utilisation des coefficients aérodynamiques statiques dans le calcul d’une pale en rotation
donne des résultats erronés. Cela est dû au phénomène de retardement de décrochage résultant
des effets de rotation. L'étude référencée dans montre clairement qu’à des vitesses très
élevées, l'utilisation des données statiques conduit à une sous-estimation des efforts en
service, alors que l'application des différents modèles de correction conduit généralement à
une surestimation et de grandes disparités dans les résultats.

Portance Evolution dynamique

Evolution statique

Angle d’attaque (α)

Point de commencement de décrochage

Figure II-12: Evolution de la portance en statique et


en dynamique.

IV.2 Décrochage dynamique

Le phénomène de décrochage dynamique est l’une des conséquences de l’instationnarité de


l’écoulement en amont du profil. En effet, lorsque l’angle d’attaque varie d’une manière
rapide et cyclique en excédant l’angle de décrochage statique, il se produit un cycle
d’hystérésis des forces de portance, de traînée et du moment de tangage. Le cycle d’hystérésis
est illustré sur un diagramme portance-angle d’attaque comme représenté sur la figure (II –
12). Ce phénomène non-linéaire se traduit par :

 Une augmentation de la portance maximale par rapport à la courbe statique, comme si


le décrochage se produisait pour un angle d’attaque plus grand,
 Un recollement plus tardif, avec une situation de décrochage qui dure plus longtemps.
CL

Décollement

Cycle dynamique

Recollement

Courbe statique

Angle d’attaque (α)


Point de
commencement de
décrochage

Figure II-13 : Cycle d’hystérésis de la portance.

Ce cycle d’hystérésis se traduit par un transfert d’énergie du fluide vers la structure. Cette
énergie doit être dissipée par amortissement structural afin d’éviter les instabilités.

V. Sillage éolien et vitesses induites

Le détachement de tourbillons en aval d'un obstacle placé dans un écoulement est prouvé
expérimentalement. Le phénomène a été étudié au début du 20ème siècle par Theodor Von
Kármán en Allemagne. Bien qu'à l'origine l'obstacle, employé était une plaque plane placée
perpendiculairement à l’écoulement, ces tourbillons ont été largement étudiés à l'arrière d’un
cylindre circulaire (figure II - 14).
Figure II-14 : Détachement de tourbillons à l'arrière d'un cylindre .

Le paramètre le plus important lié à ce phénomène est la fréquence à laquelle se détachent ces
tourbillons, car ils génèrent sur l'obstacle des forces de portance fluctuantes quasi
sinusoïdales.

V.1 Structure du sillage en aval d’une aile fixe

Sur une pale d'envergure limitée, il s’établit un courant secondaire, allant de l’intrados vers
l’extrados, qui tend à combler les dépressions de l’extrados (figure II - 15). Les lignes de
courant subissent en conséquence une déviation (figure II - 16). Au point M du bord de fuite,
la vitesse V1 du filet d'extrados et celle V2 du filet d'intrados sont dans un même plan passant
par le bord de fuite. Mais elles ont deux directions différentes.

- - - - -

+ + + + +

Figure II-15 : Différence de pression entre l’extrados et l’intrados d’une aile.


M

Figure II-16 : Lignes de courant au bord de fuite


d’une aile.

Le phénomène prenant place en chaque point M crée un tourbillon élémentaire appelé


tourbillon libre. Les tourbillons élémentaires s'enroulent aux extrémités de la pale donnant
naissance à deux tourbillons marginaux (figure II - 17) qui sont transportés par l’écoulement
moyen vers l’infini selon la deuxième loi de Helmoltz.

Tourbillons libres

Tourbillon marginal

Figure II-17 : Sillage en aval d’une aile.


De nombreuses expériences ont mis en évidence ce phénomène de naissance de tourbillons, le
plus souvent grâce à des injections de fumée en Soufflerie ou en grandeur réelle comme
illustré sur la figure (II - 18).

Figure II-18 : Phénomène de naissance de tourbillons.

V.2. Sillage éolien

Sous l’effet de rotation, le sillage éolien prend une forme presque hélicoïdale  (figure II - 19).
Ce sillage est subdivisé principalement en deux zones: sillage proche et sillage lointain. Le
sillage proche est formé de tourbillons libres détachés du bord de fuite. Ces tourbillons sont
transportés ensuite par l’écoulement. Au bout d’une certaines distances, ils s’enroulent entre
eux pour former le sillage lointain. Ce dernier est composé de deux grands tourbillons :
tourbillon de tête et tourbillon de pied. Ces deux tourbillons sont appelés tourbillons
marginaux.

Figure II-19 : Sillage en aval du rotor éolien.


Sillage proche Sillage lointain

Tourbillon
Tourbillons
marginal de
libres
tête

Tourbillon
Axe de rotation marginal de pied

Figure II-20 : Schéma des tourbillons libres et marginaux.

Le sillage tourbillonnaire d’une éolienne a une influence significative sur l’aérodynamique du


rotor et la puissance développée par ce dernier. En effet, Ce système tourbillonnaire induit, au
niveau du rotor, une vitesse axiale de sens opposé à celui de la vitesse du vent en amont et une
vitesse tangentielle qui s’oppose à la rotation des pales. En conséquence, ces vitesses induites
doivent être prises en considération dans le calcul de la vitesse relative, de l’angle d’attaque et
de la charge aérodynamique . Actuellement, la plupart des méthodes prédictives utilisées par
l’industrie éolienne traitent le sillage de façon empirique, dont les résultats restent limités et
manquent de rigueur.
Axe de rotation

Vitesse du vent

Vitesses induites Vitesse tangentielle de rotation de la pale

Figure II-20 : Champs de vitesse an amont d’une pale.

V.3 Circulation autour d’un profil

La figure (II – 21) représente un profil de pale exposé à un écoulement. Aux faibles valeurs
du nombre de Reynolds, les lignes de courant épousent la forme du profil et on peut distinguer
deux points d’arrêt P et P’. A partir d’une certaine valeur de Reynolds, il se crée un
écoulement secondaire allant du point B vers le point P’ entraînant la création d’un tourbillon
de circulation Г1. Ce tourbillon se détache du profil puis transporté par l’écoulement.

Selon le modèle de Kelevin, la circulation dans un contour fermé est nulle. Dans notre cas, la
circulation Г1 du tourbillon détaché est équilibrée par celle Г2 d’un tourbillon attaché au
profil (figure II - 22). Lorsque la première croît, la seconde croît avec les mêmes proportions
et dans le sens opposé. La circulation attachée au profil se traduit par une portance calculable
par le théorème de Kutta-Jukowski.
A P’
P B

Figure II-21: Ecoulement autour d’un profil aux


faibles nombres de Reynolds.

Contour fermé

Г1 Г2

Figure II-22 : Circulation attachée au profil pour Re


assez grand.

Le modèle de Kutta-Joukuvsky permet de calculer la portance du profil en fonction de la


vitesse relative et de la circulation Г1 suivant la relation :

1
C L (α )= W⋅C⋅Γ 1 (II - 5)
2

Nous avons déjà noté l’existence des tourbillons attachés au profil de la pale. Ces tourbillons
sont équilibrés par les tourbillons détachés du bord de fuite ce qui vérifie le modèle de
Kelevin. Les tourbillons détachés constituent alors une nappe tourbillonnaire formant le
sillage proche (figure II - 17). La circulation de chaque tourbillon détaché est déterminée en
fonction de la portance en appliquant la relation de Kutta-Jukowski.
VI. Dérapage aérodynamique

Idéalement, pour extraire le maximum de puissance, la direction du vent doit être parallèle à
l’axe de l’éolienne, ce qui est rarement atteint dans la pratique car le vent change son
orientation en continu et le système d’orientation du rotor n'est pas capable de suivre cette
variabilité. L'axe du rotor de l'éolienne est généralement incliné par rapport à la direction du
vent entrainant un fonctionnement en dérapage.

Vitesse du vent

Angle de dérapage Φy

Figure II-23: Dérapage aérodynamique.

Ce mode de fonctionnement conduit à une charge périodique sur les pales provoquant des
vibrations et des moments indésirables en raison de l’asymétrie de cette charge.

VII. Méthodes de modélisation aérodynamique d’une éolienne

 La modélisation aérodynamique du rotor éolien permet principalement d’analyser


l’écoulement autour des pales et de déterminer les principaux paramètres caractérisant ce
dernier. Cette analyse conduit au calcul des efforts aérodynamiques qui s’exercent sur les
pales, l’optimisation de leur forme géométrique et la prédiction de la puissance extraite par le
rotor. Plusieurs méthodes existent Dans la littérature pour modéliser le rotor. Nous citons
principalement la méthode de Froude – Rankine, la méthode de l’élément pale - quantité de
mouvement et la méthode de sillage libre.
VII.1. Modélisation du rotor de l’éolienne  : Etat d’art

La première théorie qui a permis de modéliser le rotor de l’éolienne a été développée par
Froude et Rankine .Cette théorie suppose que le fluide est parfait et incompressible. Le rotor
est remplacé par un disque perméable. Ce disque extrait l’énergie cinétique du vent et
provoque un ralentissement de l’air. La puissance extraite par l’éolienne est calculée en
appliquant l’équation de conservation de quantité de mouvement à travers le disque. La
théorie de Froude Rankine ne tient compte ni de la présence des pales ni de la géométrie du
profil.

En 1935, la théorie de l’élément - pale (BE) est proposée par Glauert . Cette théorie est basée
sur le découpage de la pale en plusieurs éléments. Chaque élément de la pale est soumis à un
vent relatif créé par la vitesse du vent à l’infini et par la rotation des pales. Les forces
aérodynamiques sont calculées à partir des coefficients de traînée et de portance caractérisant
le profil. L’intégration des forces aérodynamiques le long de la pale permet d’obtenir la force
axiale, le couple et la puissance du rotor. On suppose ici que l’écoulement dans un élément de
pale est indépendant des autres éléments.

Par ailleurs, il a été démontré expérimentalement qu’une aile exposée à un écoulement produit
à ses extrémités des tourbillons dits marginaux. Ces tourbillons influencent la charge
aérodynamique appliquée sur l’aile par leurs effets induits , mais la méthode (BE) ne tient pas
en compte de ces effets induits. Pour palier à cette limitation, il s’est avéré nécessaire de
coupler la méthode (BE) à la théorie de quantité de mouvement pour tenir compte des vitesses
induites dans le plan du rotor. Ce couplage est connu par la méthode (BEM) (blade element
momentum theory) . Les vitesses induites axiales et tangentielles sont calculées pour chaque
élément de la pale en appliquant le théorème de quantité de mouvement dans la direction
axiale et angulaire.

Cette théorie est actuellement améliorée à l’aide de différentes corrections prenant en compte
le nombre fini de pales et les pertes au bout des pales.

La théorie de l’élément pale - quantité de mouvement a permis de tenir compte des


paramètres géométriques de la section de la pale étudiée (profil aérodynamique, corde et
angle de calage) et des vitesses induites par le sillage. Toute fois, cette théorie suppose
toujours que l’écoulement sur un élément de la pale est indépendant des autres éléments. Les
résultats obtenus à l’aide de cette théorie conviennent pour un dimensionnement préliminaire.
La méthode (BEM) n’est pas valable pour certains modes de fonctionnement,
particulièrement le fonctionnement des éoliennes en dérapage. A ce propos, des méthodes
spécifiques ont été développées pour aborder les cas instationnaires et non-symétriques. Les
irrégularités des vitesses induites dans le plan du rotor et la variation temporelle de la vitesse
du vent sont introduites dans les calculs sous forme d’une série de polynômes orthogonaux.

Pour améliorer la précision des calculs dans des conditions instationnaires, la théorie
tourbillonnaire développée en 1912 par Joukowski, a été adaptée pour le calcul du rotor
éolien.  Dans cette théorie, chaque pale de l’hélice est assimilée à un tourbillon attaché ou
« tourbillon pale » dont la circulation est variable le long de la pale. Cette variation produit
une nappe de tourbillons libres issus de chaque élément de la pale. Cette théorie a été
perfectionnée par les travaux de Betz , Karman, Wood, Glauert, , Lanchester et Prandtl.

Les méthodes tourbillonnaires sont basées sur la modélisation du sillage. L’écoulement réel
au travers du rotor est remplacé par un système tourbillonnaire comportant des tourbillons
attachés aux pales et une nappe tourbillonnaire libre détachée de la pale. Chaque tourbillon du
sillage a un effet sur le champ de vitesse en amont du rotor. Les vitesses induites sont
calculées par la loi de Biot-Savart en analogie avec l’électromagnétisme, ce qui permet de
corriger les vitesses relatives et de calculer les charges aérodynamiques.

Ces dernières années ont été marquées par le recours aux calculs numériques des écoulements
(CFD) [34]. Les techniques CFD sont basées sur la résolution numérique des équations de
Navier-Stokes. Actuellement, l’utilisation de ces techniques dans la modélisation des
écoulements à travers le rotor éolien a connu un véritable avancement en raison de
l’amélioration considérable des performances des ordinateurs et des stations de calcul. Les
simulations numériques se comparent aujourd’hui à des essais expérimentaux virtuels.

VII.2. Théorie de Froude et Rankine.

Dans le modèle proposé par Froude et Rankine, le rotor est considéré comme un appareil
modifiant l’énergie cinétique du vent. Pour cela, la surface balayée par les pales est
représentée comme une surface de discontinuité de pression appelée disque actif (voir figure
II - 24) . Dans ce travail, nous ne présentons que les résultats de cette théorie. Cette théorie
suppose que l’écoulement est purement axiale et le fluide est parfait et incompressible. La
V dans le plan de rotation est définie en fonction de la vitesse à l’infini ⃗
vitesse axiale ⃗ V 0 en
amont et du paramètre de vitesse axiale ‘a’ qui traduit les pertes en énergie cinétique dans le
plan du rotor.

V0
V1V1

Figure II-24 : L’écoulement à travers l’éolienne.

Avec,
V1 : vitesse à la sortie du rotor.
V0 : vitesse à l’entrée du rotor.
A  : Section du disque actif.

(II - 6)
V= (1− a ) V 0

En appliquant le bilan de quantité de mouvement au disque, nous obtenons l’expression de la


vitesse axiale à la sortie du rotor:

V 1 = ( 1− 2 a ) V 0
(II - 7)

Le coefficient de puissance est le rapport entre la puissance disponible dans le vent et la


puissance captée par le rotor éolien dont l’expression est donnée par :

2
C p= 4 a ( 1− a ) (II - 8)
A partir de cette relation, on peut calculer la valeur de a en supposant le coefficient de
puissance maximale :

d CP
= 4 ( 1− a ) ( 1−3a )=0
da

On trouve a=1/3,  ce qui correspond à l’énergie maximale récupérée. Cette dernière ne


dépasse pas 16/27 de l’énergie totale disponible dans le vent (Limite de Betz) :

Cp max = 16/27

Le rotor éolien peut récupérer au maximum 16/27 de la puissance disponible dans le vent.
Donc, cette puissance maximale récupérée est connue par la limite de Betz.

l’équation de Bernoulli au disque, on obtient la puissance extraite par


En appliquant
l’éolienne :

1 (II - 9)
P= ρ V A ( V 2− V 2)
2 0 1

VII.3. Méthode d’élément pale - quantité de mouvement.

La théorie de Froude Rankine considère le rotor comme un disque perméable. Cette théorie ne
tient compte ni de la géométrie des pales ni de leur nombre. En conséquence, le résultat
obtenu ne permet pas de calculer la puissance à partir de la géométrie du rotor. Néanmoins,
elle permet d’affirmer que la puissance maximale extraite par le rotor n’excède pas 16/27 de
la puissance disponible dans le vent (limite de Betz). La théorie de l’élément pale quantité de
mouvement permet en revanche de prendre cette géométrie en considération. Cette méthode
est obtenue par une combinaison de la théorie de l’élément pale et la théorie de quantité de
mouvement.

La théorie de l’élément pale consiste à découper la pale en plusieurs éléments et l’étude est
menée élément par élément (voir figure II - 25). Par application du principe de conservation
de quantité de mouvement au niveau de chaque élément pale, cette méthode permet de
déterminer les composantes des vitesses induites et d'établir des relations importantes entre les
différents paramètres influençant l'écoulement. De plus, cette théorie permet ainsi de calculer
la puissance extraite et les forces générées par un élément de pale.

dr

ri

Figure II-25 : Elément de pale de longueur dr.

Nous nous intéressons à une section droite orthogonale de la pale située à une distance r de
l’axe du rotor. Le calcul des efforts appliqués sur cet élément de la pale fait appel à la notion
de la vitesse relative du vent et aux coefficients aérodynamiques caractérisant le profil. Les
résultantes des efforts appliqués sur la pale sont déterminées à partir l’intégrale des efforts
élémentaires sur toute l’envergure.

A ce stade, la vitesse relative est calculée sans tenir compte des vitesses induites par le sillage.
Ces vitesses induites sont déterminées par application du principe de conservation de quantité
de mouvement. Le calcul de ces vitesses permet de corriger la vitesse relative W en amont de
chaque élément de la pale (figure II - 26), calculer l’angle d’attaque, les efforts appliqués et la
puissance élémentaire.

En appliquant le théorème de quantité de mouvement à un élément de la pale, on obtient le


paramètre de vitesse axiale :

−1
4 sin 2 ( Φ )
a=
{
1+
σ [ C L cos (Φ ) +C D sin ( Φ ) ] } (II - 10)
La vitesse induite axiale est donnée par :

W ‫ = ׳‬a V0

Le paramètre de vitesse tangentielle, qui représente le rapport entre la vitesse induite


tangentielle dans le plan du rotor et la vitesse de rotation du rotor, est donné par :

−1
4 sin ( Φ ) cos ( Φ )
'
a = {
−−1+
σ [ Cl sin ( Φ )−C d cos ( Φ ) ] } (II - 11)

Avec:

V 0 ( 1− a )
Φ= a tan ( Ω r ( 1+a' ) )
BC
σ=
2 π ri

La vitesse induite tangentielle est donnée par :

Wi = a’  V0

En se référant à la figure (II - 26), la vitesse relative corrigée s’obtient par :

2
√ 2
W= ( Ω⋅r i +W i ) + ( V ∞ − W ' )
Φ

Figure II-26 : Triangle de vitesse corrigé.

Avec :
α  : l’angle d’attaque.
β : l’angle de vrillage.
wi  : la vitesse induite tangentielle dans le plan du rotor.
wi' : la vitesse induite axiale dans le plan du rotor.
V ∞ : la vitesse du vent en amont du rotor.
W  : la vitesse relative corrigée.
Wgeo  : la vitesse relative sans correction.

L’angle d’écoulement relatif Φ est donné par :

Φ=α+β

a) Perte au bout des pales :

La pression sur l’intrados de la pale est plus élevée que celle sur l’extrados. Pour cela, le vent
circule de l’intrados vers l’extrados à travers les bouts de la pale. Ce phénomène, qui devient
plus important lorsque le nombre de pales est faible, tend à réduire les forces aérodynamiques
et le couple. Prandtl a donc proposé un facteur correctif « F » pour tenir compte de ce
phénomène.

2
F= arccos e−f (II - 12)
π

B R− r
où : f=
2 r sin ( Φ )

avec :

B : nombre de pales.


R : rayon de tête.
r : rayon de pied.
Φ: angle d’écoulement relatif.

Les pertes aux bouts des pales sont prises en considération en introduisant le coefficient de
Prandtl dans le calcul du paramètre de vitesse axiale et tangentielle.

−1
4 F sin ( Φ ) cos ( Φ )
'
a = { −1+
σ [ C L sin ( Φ )−C D cos ( Φ ) ] }
−1
4 F sin 2 ( Φ )
a=
{
1+
σ [ C L cos (Φ ) +C D sin ( Φ ) ] }
BC
avec : σ=
2 π ri

b) Correction du paramètre de vitesse axiale.


Lorsque le paramètre de vitesse axiale dépasse la valeur 0.4 , l’équation (II- 6) n’est plus

valable. En conséquence, Buhl a développé une relation entre le paramètre de vitesse axiale

et le coefficient de la force axiale :

18 F−20−3 √C T (50−36 F )+12 F (3 F−4 )


a= (II - 13)
36 F−50

Selon [35], le coefficient CT est calculé pour chaque élément pale par la relation:

2
σ ( 1−a ) ( C L cos (Φ ) + C D sin ( Φ ) )
[
CT = 1 +
sin2 ( Φ ) ]
Dans le cas de dérapage, le sillage éolien n’est pas coaxial à l’axe du rotor. Les vitesses
induites par ce dernier varient périodiquement en fonction de la position azimutale. Plusieurs
corrections sont proposées dans la littérature pour tenir compte de cette fluctuation. Nous
présentons dans ce rapport la correction proposée par  Glauert.

Φ
[
acor = a 1 +
15 r
32 R ( )
tan y cos ( Φ r )
2 ] (II - 14)

Avec :
a cor : paramètre de vitesse axial corrigé.
a : paramètre de vitesse axial calculée par la méthode BEM.
Φr  : angle azimutal défini dans le plan du rotor entre l’envergure de la pale et l’axe Y.
Φy  : angle de dérapage.

 Organigramme de calcul

Le calcul de la puissance est effectué pour chaque élément de la pale en utilisant la méthode
BEM . La puissance totale est déterminée en intégrant les puissances élémentaires le long de
V 0, vitesse de rotation
la pale. Les données nécessaires pour le calcul sont : la vitesse du vent ⃗
Ω , nombre de pale B, masse volumique de l’air ρ, rayon local r, longueur de la corde
du rotor ⃗
c, angle de calage β2 et angle de vrillage β1. Les coefficients aérodynamiques sont supposés
calculés par un logiciel de mécanique des fluides. Les équations du modèle BEM sont non
linéaires. Pour cette raison, nous avons utilisé le processus itératif de prédiction-correction.
Les principales étapes de calcul numérique sont présentées dans l’organigramme montré dans
la figure (II – 27).

Pour un élément - pale situé à une distance ri de l’axe du rotor

Initialization de a et a’

Calcul de α, φ-β

Calcul de CL(α ) et CD(α )


A l’aide du modèle Aerodas
i=i+1

Calcul de a et a

|ai+1 ̄ ai|?

Non
oui

Calcul de la puissance élémentaire

Non Toute la pale est balayée ?

oui

Calcul de la puissance totale

Fin de calcul

S-ar putea să vă placă și