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ASSOCIATION FRANÇAISE DES TUNNELS

ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN

Organisation nationale adhérente à l’AITES


www.aftes.asso.fr

Recommandations
de l’AFTES

La méthode
convergence-confinement
GT7R6F1
AFTES
RECOMMANDATIONS RELATIVES A LA

LA METHODE
CONVERGENCE-CONFINEMENT
L’A.F.T.E.S. recueillera avec intérêt toute suggestion relative à ce texte.

Version 1 - approuvée par le Comité Technique du 14/11/2001

Texte présenté par


Marc PANET (EEG SIMECSOL) - Animateur du GT n° 7
avec la collaboration de :
Anne BOUVARD (COYNE & BELLIER) - Bruno DARDARD (SNCF INGENIERIE) -
Pascal DUBOIS (CETU) - Olivier GIVET (EEG SIMECSOL) - Alain GUILLOUX (TERRASOL) -
Jean LAUNAY (DUMEZ GTM) - Nguyen MINH DUC (LMS) - Jean PIRAUD (ANTEA) -
Hubert TOURNERY (SCETAUROUTE DTTS) - Henry WONG (ENTPE) vice-animateur

Liste des principaux symboles utilisés

Symboles géométriques Contraintes


R rayon de la section circulaire d'un tunnel, σ,σR contrainte radiale s'exerçant à la paroi du tunnel à l'intrados du
d distance non soutenue d'un tunnel derrière le front de taille massif
x distance entre le front de taille et une section du tunnel σ0 tenseur des contraintes naturelles, valeur de la contrainte
naturelle lorsque le tenseur est hydrostatique
Temps
t temps après le passage du front de taille à la section du tunnel Caractéristiques du terrain
considérée E module d'Young du terrain
TA temps caractéristique de la vitesse d'avancement du front de n coefficient de Poisson du terrain
taille G module de cisaillement du terrain
TM temps caractérisant la vitesse de déformation différée du terrain σc résistance en compression simple
TS temps caractérisant le comportement en fluage du soutène-
ment Caractéristiques du soutènement
Déplacements, Convergences ES module d'Young du soutènement
νS coefficient de Poisson du soutènement
u, uR, déplacement radial d'un point de l'intrados du massif KS rigidité du soutènement
u0 valeur de u au front de taille KSN rigidité normale du soutènement
ud valeur de u à la distance d du front de taille KSF rigidité en flexion du soutènement
u∞ valeur de u à une très grande distance du front de taille pS pression de soutènement
uns valeur de u dans le cas du tunnel non soutenu
C(x) convergence d'une section située à une distance x du front de Taux de déconfinement
taille
λ taux de déconfinement
Vitesse λ0 taux de déconfinement au front de taille
λd taux de déconfinement à la distance d du front de taille
VA vitesse d'avancement du front de taille λe taux de déconfinement à la frontière du domaine élastique

T U N N E L S E T O U V R A G E S S O U T E R R A I N S - N ° 1 7 0 - M A R S / AV R I L 2 0 0 2 79
Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

SOMMAIRE

Pages Pages

1 - INTRODUCTION - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 80 3.7 - combinaisons de plusieurs types de soutènements - - - - - - - 84


1.1 - Les méthodes empiriques fondées sur les classifications
4 - LE PRINCIPE DE LA METHODE CONVERGENCE-
géotechniques - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 80
1.2 - Les méthodes donnant les actions exercées par le terrain CONFINEMENT - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 84
sur le soutènement - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 81 4.1 - Cas axisymétrique : massif et soutènement élastiques
1.3 - Les méthodes de calcul de soutènement sollicité par linéaires - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 85
des actions prédéterminées - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 81 4.2 - Cas axisymétrique : massif élastoplastique - - - - - - - - - - - - - - 85
1.4 - Les méthodes prenant en compte l’interaction
5 - LA DETERMINATION DU TAUX DE DECONFINEMENT - - - - 86
terrain-soutènement - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 82

ES
5.1 - Méthodes fondées sur la convergence du tunnel non soutenu 86
2 - LA CONVERGENCE DES TUNNELS - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 82
5.2 - Méthodes fondées sur la convergence du tunnel soutenu - - 87
3. LE COMPORTEMENT MECANIQUE DES SOUTENEMENTS 83 5.3 - Utilisation de la méthode convergence-confinement dans
3.1 - Anneau circulaire d’épaisseur constante e (e<<R) - - - - - - - - - 83 les modèles numériques bidimensionnels - - - - - - - - - - - - - - 87
3.2 - Anneau circulaire composé de n voussoirs d’épaisseur e - - - 83
3.3 - Cintres métalliques circulaires espacés de s appliqués contre 6 - EXTENSION DE LA METHODE CONVERGENCE-
le terrain - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 83 CONFINEMENT AU CAS DU PRESOUTENEMENT - - - - - - - - - - 87
3.4 - Soutènement par boulon - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 84
7 - LES DEFORMATIONS DIFFEREES - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 88
3.5 - Béton projeté - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 84
3.6 - Rigidité de quelques soutènements courants - - - - - - - - - - - 84 BIBLIOGRAPHIE - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 88

1 - INTRODUCTION Le caractère tridimensionnel de ce problème est la source principale de l'inadéquation des


tient à la nécessité d'analyser l'interaction méthodes proposées antérieurement
FT
La complexité du calcul du soutènement entre le terrain et le soutènement à proxi- En fait, on peut classer les méthodes permet-
d'un tunnel a longtemps été considérée mité du front de taille. tant de déterminer le soutènement des tun-
comme rédhibitoire. La définition du soutè-
Par ailleurs, il est souvent nécessaire de nels en quatre catégories :
nement d'un ouvrage souterrain résultait
prendre en compte le comportement différé • les méthodes purement empiriques qui
alors d'un empirisme de bon aloi, consistant
résultant des propriétés rhéologiques du ter- proposent directement le mode de soutène-
à reproduire des techniques qui avaient
rain. ment adapté à une situation définie à partir
donné satisfaction dans des conditions géo-
mécaniques semblables. Cette notion de La méthode convergence-confinement est de classifications géotechniques,
similitude de cas était appliquée sur la base une méthode d'analyse simplifiée de l'inter- • les méthodes permettant de déterminer les
de termes qualitatifs pas très bien définis ou action entre le terrain et le soutènement. actions s'exercant sur un soutènement quelle
du moins pas interprétés de manière homo- Sous son expression la plus dépouillée, et, que soit la nature de ce soutènement et sans
gène. du fait d'hypothèses d'axisymétrie très tenir compte de sa déformation,
Les méthodes de calcul constituent pour les fortes, le problème devient uni ou bidimen- • les méthodes de calcul de soutènement qui
ingénieurs de la construction un outil essen- sionnel. La méthode permet alors une com- considérent les actions exercées par le ter-
tiel qui a longtemps paru inadapté au calcul préhension simple des phénomènes d'inter- rain comme des données a priori mais qui
action terrain-soutènement qui se produisent
A

du soutènement des tunnels. Cette absence prennent en compte la rigidité du soutène-


a autorisé bien des déclarations péremp- à proximité du front de taille. ment, sa déformation et les réactions du ter-
toires sur l'universalité de certaines L'objet de cette recommandation est d'expli- rain encaissant.
méthodes et techniques qui ne résistent pas citer les principes généraux de la méthode • enfin les méthodes récentes prenant en
à une analyse quantitative. convergence-confinement et notamment les compte totalement l'interaction terrain-sou-
Les principales difficultés de l'étude du sou- règles du choix du taux de déconfinement tènement.
tènement résident : qui constitue la pierre angulaire de la Ces méthodes, qui ont fait par ailleurs l'objet
méthode. Il convenait également de préciser de recommandations de l'AFTES (1), sont
• dans l'insuffisance de la connaissance du son domaine d'application et de la situer par
comportement des terrains dans les condi- rapidement passées en revue ci-après.
rapport aux autres méthodes existantes.
tions correspondant au déroulement des tra-
vaux d'excavation, Contrairement aux errements habituels du 1.1 - Les méthodes empiriques
calcul des ouvrages, l’interaction terrain-sou- fondées sur les classifications
• dans la méconnaissance de l'état des tènement n'autorise généralement pas le
contraintes naturelles dans un massif, géotechniques
découplage entre le calcul des actions appli-
• dans le caractère tridimensionnel du pro- quées à la structure et celui des efforts et des Diverses méthodes de classification géotech-
blème à résoudre. déformations de la structure. Ce découplage nique des massifs rocheux ont été propo-

80 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

sées. Les plus universellement utilisées sont Ces méthodes supposent de manière impli-
la classification RMR de Bieniawski (7) et le cite que des convergences importantes se
système Q développé par N. Barton (3). Elles sont produites pour que les mécanismes de
attribuent une note globale au massif fondée rupture se produisent ; les déplacements
sur la quantification de plusieurs paramètres. correspondants ne sont pas forcément
Cette note détermine le mode de soutène- admissibles pour la structure des soutène-
ment. ments.
Cette démarche ne doit pas être confondue Les méthodes diffèrent par la manière dont
avec une autre utilisation des valeurs RMR ou est définie la zone en rupture.
Q qui conduit au choix des caractéristiques Dans les méthodes préconisées par Terzaghi
géomécaniques d'un massif rocheux (Hoek & (fig.1) ou Protodiakonof, la forme de la zone
Brown) (14). en rupture est donnée. Son extension
Pour sa part, l'AFTES a également proposé dépend de la résistance mécanique du ter-
Figure 2 - Blocs rocheux instables
une méthode intitulée "Choix d'un type de rain et de la hauteur de recouvrement. à la paroi des excavations

ES
soutènement en galerie". Cette méthode a
fait l'objet d'un texte provisoire de recom- 1.3 - Les méthodes de calcul de
mandations figurant dans un numéro spécial soutènement sollicité par des
de Tunnels et Ouvrages Souterrains de sep- actions prédéterminées
tembre 1976.
Ces méthodes ressortent des calculs clas-
Dans ce projet de recommandation, les para-
siques de structure par la résistance des
mètres pris en compte pour choisir le soutè-
matériaux et constituent le complément nor-
nement sont : la résistance du terrain à
mal des méthodes décrites ci-dessus. Elles
l'échelle de l'échantillon de laboratoire, la appellent donc les mêmes commentaires.
fracturation du massif (indice RQD), le degré
d'altération des roches, les conditions hydro- Il convient toutefois de faire une mention
géologiques, la hauteur de recouvrement du particulière de la méthode dite des réactions
Figure 1 - Définition de la zone en rupture en voûte
tunnel, la section transversale de l'ouvrage et du tunnel selon K. Terzaghi hyperstatiques. Elle consiste à modéliser le
son environnement. On peut également soutènement par des barres et la réaction du
noter que la classe de résistance du terrain terrain par des ressorts (fig.3). Elle constitue
Pour définir la zone en rupture, Caquot (8) une tentative de prendre en compte l'inter-
est modifiée selon le mode d'excavation
FT
s'appuie sur l'analyse de l'extension de la action entre le terrain et le soutènement. Le
(prédécoupage ou excavation mécanique). zone plastique autour d'un souterrain circu- soutènement est donc sollicité, d'une part,
Un tableau à double entrée définit pour une laire. par les actions nécessaires à maintenir l'équi-
situation donnée les méthodes de soutène- libre de la zone en rupture et, d'autre part,
ment à rejeter, les méthodes utilisables et les Ces méthodes se justifient lorsque le méca-
nisme de rupture pris en compte est indé- par la réaction du terrain aux déformations
méthodes appropriées. A la différence des du soutènement.
pendant du mode de soutènement.
classifications RMR et Q, il n'y a aucune indi-
cation sur la distance non soutenue, l'inertie Ce peut être le cas d'un tunnel peu profond
et l'espacement des cintres, la densité de pour lequel le risque d'un fontis débouchant
boulonnage et la longueur des boulons, en surface est à considérer.
l'épaisseur de la coque en béton projeté. C'est également le cas de tunnels creusés
Ces méthodes ont eu le mérite d'introduire dans des massifs rocheux tels que les
la nécessité d'une description quantitative contraintes s'établissant autour de l'excava-
des terrains. Mais étant fondées sur des tion sont très largement inférieures à la résis-
études de cas dont la pertinence n'a généra- tance en compression simple du massif et
tels que les déformations qui résultent de
A

lement pas été analysée, elles tendent à


reproduire les errements passés. Elles sont l'excavation sont très faibles. Les seuls dépla-
cements notables qui peuvent se produire
couramment utilisées, notamment à l'étran-
sont l'ouverture ou le glissement de disconti-
ger, et peuvent constituer une aide utile au
nuités préexistantes. Une analyse structurale
stade préliminaire du projet. Figure 3 - Principe de la méthode
tridimensionnelle met en évidence des des réactions hyperstatiques
familles de discontinuités d'orientation
1.2 - Les méthodes donnant les constante et permet de déterminer les
actions exercées par le terrain sur dimensions maximales des blocs suscep- Cette méthode a été souvent utilisée malgré
le soutènement tibles d'être instables compte tenu des la perplexité du mécanicien vis-à-vis de la
dimensions et de l'orientation de l'excava- distinction entre la zone soumise aux actions
Ces méthodes définissent l'extension de la tion. Alors le soutènement n'a pour objet du terrain et les zones soumises à la réaction
zone en rupture. Des considérations pure- que de s'opposer à la chute ou au glissement du terrain aux déplacements du soutène-
ment statiques permettent alors de détermi- de blocs potentiellement instables. Les ment. Le choix de la raideur des ressorts est
ner la réaction que doit exercer le soutène- méthodes fondées sur l'analyse structurale délicat. Les résultats peuvent même devenir
ment pour assurer la stabilité de la zone en sont bien appropriées à cette situation. très surprenants dans le cas d'une excavation
rupture. (fig. 2) par section divisée. Cette méthode est

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002 81


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

encore souvent utilisée et peut présenter un sation des ouvrages souterrains LCH1, en résultats de recherche obtenus depuis cette
intérêt notamment pour les tunnels peu pro- cours de construction au CERN, est un bon date et les constatations faites sur les chan-
fonds parce que le modèle est simple à exemple de modélisation tridimensionnelle tiers ont rendu nécessaire une nouvelle
mettre en œuvre. d'un ouvrage souterrain d'une très grande rédaction de cette recommandation.
complexité avec des intersections de halls et
1.4 - Les méthodes prenant en de puits de grandes dimensions (fig.4).
compte l'interaction terrain-
soutènement
2 - LA CONVERGENCE DES
La méthode convergence-confinement per- TUNNELS
L'analyse rigoureuse de l'interaction terrain- met d'échapper à la complexité d'un modèle
soutènement peut être faite par une modéli- à trois dimensions. Elle est fondée sur l'ana- Le déconfinement du tunnel provoqué par
sation numérique tridimensionnelle à l'aide lyse bidimensionnelle de l'interaction entre l'excavation entraîne une redistribution des
de différentes méthodes, qui ont été regrou- le soutènement et le terrain. Elle est de ce contraintes autour de l'excavation et des
pées sous le nom de "méthodes du solide fait beaucoup plus simple. Ce type d'analyse déformations. La convergence d'une section
composite". Elles utilisent les éléments finis, a été proposée par divers auteurs. Le plus du tunnel suivant une direction a est le dépla-

ES
les différences finies ou les éléments dis- ancien est vraisemblablement Fenner (11) en cement relatif de deux points opposés du
tincts. Cette modélisation doit prendre en 1938. Cette approche fut ensuite reprise par parement dans cette direction au fur et à
compte : Pacher (20) (1964). Leur principal défaut était mesure de l'avancement du front de taille.

• la structure et la géométrie du soutène- de ne pas tenir compte des déformations du La convergence est fonction de la distance x
ment avec les lois de comportement des terrain qui interviennent avant la mise en entre la section de mesure et le front de
matériaux de cette structure, place du soutènement. Lombardi a introduit taille, du temps t qui s'est écoulé depuis le
avec la ligne caractéristique du "noyau" la passage du front de taille au niveau de la sec-
• la géométrie des différentes unités géomé- notion de convergence au front (17). Panet tion de mesure, de la distance non soutenue
caniques identifiées dans la zone d'étude et et Guellec (1974) ont proposé de prendre en d derrière le front de taille et de la rigidité du
leur loi de comportement, compte les déformations qui interviennent soutènement KS, soit de façon générale :
• les phases d'excavation de l'ouvrage et de avant la mise en place du soutènement par le C = C [x(t)t,d,Ks ]
mise en place du soutènement. truchement du taux de déconfinement (21).
Telle est l'origine de la méthode conver- On reporte généralement les mesures de
L'intérêt de modélisations tridimensionnelles gence-confinement qui reçut son nom de convergence, d'une part, en fonction de la
de ce type est indiscutable. Il est vraisem- baptême lors d'une réunion de l'AFTES à distance au front de taille et, d'autre part, en
blable qu'elles s'imposeront dans le futur Paris en 1978. fonction du temps (fig. 5).
avec la progression inexorable des méthodes
Le principal avantage de
FT
numériques à l'utilisation desquelles les
jeunes ingénieurs sont de plus en plus for- cette méthode est d'allier
més. La mise en œuvre de ces méthodes et une simplicité de mise en
l'interprétation des résultats sont encore œuvre à une prise en
considérées comme longues et complexes. compte objective des phé-
Elles rendent difficiles les analyses de sensibi- nomènes essentiels de l'in-
lité des paramètres dont la détermination teraction terrain-soutène-
comporte de nombreuses incertitudes. Tel ment. Elle permet une
est notamment le cas des paramètres géo- analyse facile de la sensibi-
techniques. lité des paramètres dont la
connaissance est toujours
De manière un peu paradoxale, de tels approximative.
modèles sont surtout utilisés pour l'étude
d'ouvrages souterrains très complexes pour Une première recomman-
lesquels il est difficile d'apprécier l'influence dation AFTES sur la
réelle des simplifications faites en les assimi- méthode convergence-
confinement a été publiée
A

lant à des ouvrages plus courants. La modéli-


en 1984 (1). De nombreux

Figure 4 - Modélisation de la caverne LCH1 du CERN Figure 5 - Variations de la convergence d’un tunnel en fonction du temps
et de la distance au front de taille

82 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

L'analyse détaillée de ces courbes fournit des • le front de taille est stable mais présente où,
informations d'un grand intérêt sur la dis- une extrusion notable liée aux déformations
tance d'influence du front de taille et, par en avant du front de taille,
conséquent, sur l'extension de la zone • le front de taille est instable et s'éboule.
décomprimée, sur l'existence ou non de
déformations différées. Elle permet ainsi de Dans tout projet de tunnel, il convient de
juger de la validité des modèles de calcul. bien distinguer ces trois situations (fig. 6). 3.2 - Anneau circulaire composé
Les deux premières situations constituent le de n voussoirs d'épaisseur e:
Les méthodes traditionnelles d'auscultation
des tunnels donnent la convergence derrière domaine d'application courant de la
le front de taille sans donner accès à la méthode convergence-confinement.
convergence qui se produit en avant du front Son extension au troisième cas suppose
de taille, qu'on appelle désormais précon- l'analyse préliminaire des méthodes de stabi-
vergence. De nouvelles approches d'étude lisation du front de taille et des déformations
et de construction des tunnels en terrain dif- en avant du front de taille stabilisé. Ces

ES
ficile analysent de manière plus approfondie études sortent du cadre de cette recomman-
le comportement du terrain en avant du front dation.
de taille [cf. méthode ADECO-RS dévelop-
pée par P. Lunardi, (18)( et 19)]. A défaut de
pouvoir mesurer la préconvergence, P.
Lunardi propose de mesurer l'extrusion du 3 - LE COMPORTEMENT
terrain en avant du front de taille, c'est à dire MECANIQUE DES
le déplacement de points situés en avant du SOUTENEMENTS
front suivant l'axe du tunnel en fonction de
l'avancement du front de taille. On peut tirer Le soutènement s'oppose à la convergence
des enseignements très utiles de l'amplitude des parois du tunnel en exerçant une pres- Figure 7 - Modélisation d’un anneau de voussoirs
et de la variation de l'extrusion en fonction sion qu'on appelle couramment pression de
de la distance au front de taille, notamment soutènement. La pression de soutènement
pour la mise en œuvre de présoutènement Ps croît avec la rigidité du soutènement et est On utilise les expressions ci-dessus avec :
ou de préconfinement. limitée par la résistance de ce dernier.
On peut distinguer schématiquement trois Dans le cas d'une galerie de section circulaire
situations : de rayon R, on définit le module de rigidité
FT
normale du soutènement KSN par l'expres-
• le front de taille est stable et l'extrusion au sion :
front de taille est faible,

On se limite ici au domaine de comporte- où (fig. 7) :


ment linéaire du soutènement. ae est l'épaisseur équivalente au niveau des
Dans le cas axisymétrique, ce seul module joints,
définit la rigidité du soutènement, mais, θ est l'angle au centre correspondant à un
lorsque les conditions d'axisymétie ne sont voussoir,
pas satisfaites, il convient également de défi-
nir un module de rigidité en flexion KSF. βθ est l'angle au centre correspondant à un
joint,
Les modules de rigidité de différents types
de soutènement sont donnés ci-dessous à Ij est l'inertie de la section au niveau du joint,
titre d'exemples pour une analyse de type
A

axisymétrique:

3.1 - Anneau circulaire d'épaisseur


constante e (e<<R) :
3.3 - Cintres métalliques circulaires
espacés de s appliqués contre le
terrain :

où,
A est l'aire de la section du cintre,
Ea est le module d'Young de l'acier,
Figure 6 - Extrusion et instabilité au front de taille I est le moment d'inertie du profilé.
d’un tunnel (d’après P. Lunardi)

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002 83


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

Ces expressions supposent que les cintres 3.7 - Combinaisons de plusieurs


sont en contact quasiment continu avec le types de soutènements
terrain.
Dans la plupart des cas on utilise un soutène-
3.4 - Soutènements par boulons l'autre caractérisant la contribution des bou- ment composite associant différents modes
lons à l'amélioration de la résistance de la de soutènement. Si les différents compo-
Les indications données ci-dessous sur le zone homogénéisé : sants sont mis en œuvre simultanément à la
soutènement par boulonnage sont som- même distance du front de taille, on admet
maires et se limitent à la rigidité de ce mode qu'ils sont soumis au même champ de dépla-
de soutènement ; on trouvera des dévelop- cement. Les modules de rigidité du soutène-
pements beaucoup plus complets dans la ment composite sont alors la somme des
Recommandation AFTES sur le boulonnage. modules de rigidité des soutènements com-
où Db, Sb, Eb, syb, sont respectivement la den- posants.
• Boulons à ancrage ponctuel avec un espa- sité de boulonnage, la section des boulons,
cement longitudinal sl et un espacement le module d'Young et la limite élastique du Dans le cas où la mise en place des différents

ES
transversal st : matériau constitutif des boulons. composants est décalée, la rigidité du soutè-
nement varie avec la distance au front de
On peut également utiliser la méthode des
taille et il convient d'en tenir compte dans
lignes de rupture de cisaillement développée
l'analyse convergence confinement (fig.8).
par Rabcewicz et Gölzer.
On constate généralement que lorsqu'on se
limite au domaine des déformations
linéaires, l'efficacité d'un soutènement par 4 - LE PRINCIPE DE LA
où, boulonnage est très faible. En réalité, le bou- METHODE CONVERGENCE-
L est la longueur des boulons, lonnage joue un rôle particulièrement impor- CONFINEMENT
tant dans le cas des fortes convergences. Il
Φ est le diamètre des boulons, ne peut être appréhendé qu'en prenant en Dans la méthode convergence-confinement
Eb est le module d'Young du matériau consti- compte le comportement dilatant des mas- (23), on substitue au problème tridimension-
tuant la tige du boulon, sifs rocheux, notamment dans les domaines nel un problème bidimensionnel de défor-
fragile ou radoucissant au delà de la résis- mation plane de l'interaction terrain-soutè-
Q est un paramètre qui permet de prendre tance de pic. Les méthodes de calcul qui ne nement.
en compte les déformations qui se produi- prennent pas en compte ces comportements Elle consiste à appliquer aux parois de l'exca-
FT
sent au niveau de l'ancrage et de la tête des sous-estiment le rôle du boulonnage.
boulons ; il est déterminé à partir d'essais de vation la contrainte :
traction sur les boulons. 3.5 - Béton projeté
• Boulons à ancrage réparti : (1)
Les soutènements en béton projeté sont très
Les boulons à ancrage réparti ou du type largement utilisés. La rigidité qu'il convient σo est la contrainte naturelle dans le massif ;
Swellex ou Split Set sont considérés comme d'introduire dans l'analyse de l'interaction λ est un paramètre qui simule l'excavation en
un renforcement du massif et leur action est terrain-soutènement doit tenir compte, croissant de 0 à 1. On l'appelle le taux de
prise en compte par une amélioration des d'une part de l'âge du béton projeté et déconfinement (fig.9).
caractéristiques géomécaniques de la zone d'autre part de la continuité ou non de la En faisant décroître le paramètre λ, le terrain
boulonnée. coque. La raideur croissante du matériau est déconfiné et ce déconfinement provoque
On peut alors appliquer la théorie de l'an- dans son jeune âge constitue un facteur un déplacement u des parois de l'excavation
neau épais correspondant à la zone boulon- favorable à son adaptation aux conver- donné par la relation :
née, en prenant toutefois une épaisseur infé- gences (cf. Recommandation AFTES sur le
rieure à la longueur des boulons. La théorie Béton projeté).
(2)
A

de l'homogénéisation (11) permet de déter-


miner les caractéristiques mécaniques de cet 3.6 - Rigidité de quelques soutène-
Cette relation représente la loi de conver-
anneau. Il est assimilé à un milieu anisotrope ments courants
gence du massif.
équivalent dont la cohésion est améliorée.
L'objet du tableau ci-dessous est simplement La relation qui représente le comportement
Deux paramètres adimensionnels caractéri- de donner quelques ordres de grandeur des du soutènement lie la contrainte s'exerçant à
sent le rôle des boulons, l'un caractérisant la modules de rigidité et de la déformation son intrados au déplacement correspondant :
contribution des boulons à la rigidité de la maximale de quelques soutènements cou-
zone homogénéisée: rants pour un tunnel de 5 m de rayon. (3)

Boulons à
Type de Anneau de béton Anneau de 6 voussoirs Coque continue de béton Cintres circulaires
ancrage ponctuel
soutènement coulé de 40 cm d'épaisseur 30 cm projeté de 10 cm HEB 140 ; s=1m Φ=18mm ; sTsL=1 m2
KSN (MPa) 850 750 210 150 60
-3 -3
KSF (MPa) 0,45 0,13 5. 10 7. 10 0
Max uR/R 2,5. 10-3 1,5 . 10-3 3,3. 10-3 1 . 10-3

84 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

KSN est le module de raideur du soutène-


ment
La solution de ce système permet de déter-
miner la pression de soutènement pS et le
déplacement radial à l'équilibre uR :

ES
Figure 8 - Courbe de confinement d’un soutènement composite

Figure 9 - Variation du taux de déconfinement


suivant l’axe du tunnel

terrain devant être excavé. Mais ces


méthodes se sont avérées moins pratiques
que la méthode du taux de déconfinement. Il
n'a pas été établi de règles claires qui per-
mettent de définir le taux de ramollissement
en fonction de la distance non soutenue et
du comportement du terrain. Le choix par-
où ,

Figure 11 - Cas axisymétrique :


Représentation graphique de la
méthode convergence-confinement
pour un massif élastique
FT
fois fait d'un taux de ramollissement de 90 %
pour les tunnels profonds et de 30 % pour les
Cette relation est la loi de confinement du
tunnels à faible profondeur paraît complète-
soutènement.
ment arbitraire.
Dans le cas le plus classique, le soutènement
Dans le cas le plus simple où toutes les
est mis en place à une certaine distance d du
conditions d'axisymétrie autour de l'axe du
front de taille, appelée distance non soute-
tunnel sont satisfaites et où le terrain ne pré-
nue. Des déplacements ud se sont produits
sente pas de déformations différées, on peut
en avant du front de taille et dans la zone
donner de la méthode convergence-confine-
non soutenue en arrière du front de taille.
ment une représentation graphique très
A la valeur du déplacement ud, correspond la simple (fig.10).
valeur λd du taux de déconfinement.
La relation précédente peut donc s'écrire : 4.1 - Cas axisymétrique :
massif et soutènement
(4) élastiques linéaires
A

L'équilibre final qui résulte de l'interaction Dans ce cas qui est le plus 4.2 - Cas axisymétrique : massif
entre le terrain et le soutènement est donné simple, les déplacements et élastoplastique
par la solution du système des équations (2) les contraintes sont radiaux ;
Lorsque le taux de déconfinement croît
et (4). les relations (2) et (4) sont
vers 1, la frontière du domaine élastique est
La notion de taux de déconfinement est linéaires et s'écrivent res-
atteinte à la paroi du tunnel pour une valeur
pectivement :
essentielle dans cette méthode et la déter- du taux de déconfinement λe.
mination de sa valeur λd au moment de la
Si le critère de plasticité est donné par une
mise en place du soutènement en constitue
courbe intrinsèque d'équation :
la principale difficulté.
Il convient de signaler que d'autres
méthodes ont été proposées pour tenir
alors la valeur de λe est obtenue par
compte de la proximité du front de taille qui
l'équation :
limite la convergence lors de la mise en place
du soutènement. Svoboda a proposé de la
simuler par un ramollissement progressif du
Figure 10 - Cas axisymétrique. Représentation graphique
de la méthode convergence-confinement

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002 85


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

Pour λ>λe , il apparaît une zone plastique de La précision du calcul de la pression de sou- 5.1.2 - Comportement élastoplastique
rayon Rp et la courbe de convergence du tènement est étroitement liée à la précision du massif
massif cesse d'être linéaire du fait des défor- avec laquelle λd est déterminé. Elle dépend
mations plastiques. de la pente de la courbe de convergence
dans la zone de l'intersection avec la courbe
de confinement. Il convient dans chaque cas
d'évaluer l'incidence de l'incertitude sur la
valeur de λd sur la valeur de la pression de
soutènement.
De manière générale, on peut écrire le
déplacement radial ud :
ud = uo + ad (u∞ – uo )
où,

ES
ad peut être approchée par l'expression :

m et ξ sont deux coefficients qui dépendent


de la loi de comportement du terrain.
Il convient donc de déterminer uo, u∞, m et ξ.
Les errements courants consistent à prendre
pour u0 et u∞ les valeurs correspondant au
cas du tunnel non soutenu. De ce fait, u∞
n'est pas le déplacement radial à l'équilibre
du tunnel soutenu et la valeur ud est une
Figure 12 - Cas axisymétrique : Courbe de convergence approximation par excès.
du terrain et variation du rayon plastique pour Figure 13 - Cas axisymétrique -
un massif élastoplastique Des méthodes dites implicites qui considè- Variations du déplacement radial en fonction de x
rent les valeurs correspondant au cas du tun- pour différentes valeurs du coefficient de Poisson
FT
Les équations donnant les courbes de
convergence dans le cas axisymétrique ont nel soutenu ont été développées plus récem-
été établies par différents auteurs pour ment.
diverses lois de comportement élastoplas- On détermine ud en appliquant par rapport
tique. Il convient de s'y reporter (23). 5.1 - Méthodes fondées sur la au cas du comportement élastique du massif
convergence du tunnel non soutenu le principe de similitude proposé par
Bernaud Corbetta et Nguyen Minh (4). Ce
5.1.1 - Compor tement élastique du principe consiste à obtenir la courbe Ur =f(x)
5 - LA DETERMINATION DU massif dans le cas élastoplastique comme la trans-
TAUX DE DECONFINEMENT formée de la courbe correspondante en élas-
ticité par l'homothétie de centre o et de rap-
Le choix du taux de déconfinement λd, qui port 1/ξ (Fig. 14).
correspond à la convergence qui s'est pro-
duite avant que le soutènement n'interagisse Le déplacement radial final du tunnel non
avec le terrain est le problème le plus délicat uo = αou∞ soutenu est écrit sous la forme :
de la méthode convergence-confinement.
αo = 0,25 ; m = 0,75 ; ξ = 1
A

λd est déterminé à partir de la loi de conver-


gence :
d'où, alors,

Le choix de λd revient donc à déterminer la


valeur du déplacement radial ud à la distance
non soutenue d à l'arrière du front de taille. On remarquera que cette formule donne un On en déduit :
Plus le déplacement ud est fort, plus le taux taux de déconfinement au front de taille
de déconfinement λd est élevé et proche (d=0) de 0.25 ; en réalité le taux de déconfi-
de 1. Ce paramètre dépend essentiellement nement au front de taille dépend du coeffi-
de la distance non soutenue à l'arrière du cient de Poisson. Pour 0,2<ν<0,5, il varie
front de taille, d. Mais il dépend également quasi linéairement entre 0,20 et 0,3. Mais
de la loi de comportement du terrain et, pour d/R >0,25, le taux de déconfinement
dans une moindre mesure, de la rigidité du est pratiquement indépendant du coefficient
soutènement. de Poisson.

86 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

Ils ont alors établi la relation générale : naturelles très anisotropes, forte hétérogé-
néité des terrains à proximité du tunnel, tun-
nels à faible profondeur, il est recommandé
de déterminer la valeur de λd à partir de
Cette relation et les équations de la courbe modèles numériques simplifiés. Cette procé-
de convergence et de la courbe de confi- dure est d'autant plus nécessaire que le sou-
nement permettent alors de déterminer u∞ tènement est plus rigide vis à vis des caracté-
et u0. ristiques de déformation du terrain et qu'il
Le tableau ci-dessous donne, pour un massif est mis en œuvre plus près du front de taille.
élastique, le coefficient correcteur qu'il faut A titre d'exemple, dans le cas de l'étude
affecter à la valeur de λd déterminée dans le d'une grande station de métro, la valeur de
cas du tunnel non soutenu en fonction de λd a été choisie à partir de l'analyse des
d/R et du module de rigidité normale du sou- convergences données par un modèle tridi-
tènement rapporté au module de cisaille- mensionnel de l'excavation sans soutène-
ment du massif élastique :

ES
ment et par un modèle bidimensionnel
simulant les différentes phases d'excavation
et de mise en place du soutènement.
Ces différentes adaptations de la méthode
ressortent de la compétence de l'ingénieur
kSN \ d/R 0,25 0,50 0,75 1 2 et sont difficilement codifiables dans une
0,25 0,97 0,97 0,98 0,99 0,99 recommandation.
0,50 0,93 0,96 0,96 0,98 0,99
1 0,88 0,92 0,95 0,97 0,98
6 - EXTENSION DE LA
2 0,83 0,89 0,93 0,96 0,97
METHODE CONVERGENCE-
5 0,76 0,85 0,89 0,94 0,97
CONFINEMENT AU CAS DU
Figure 14 - Application du principe de similitude 10 0,71 0,82 0,86 0,93 0,96
(d’après Bernaud, Corbetta et Nguyen Minh) PRESOUTENEMENT
∞ 0,69 0,81 0,85 0,92 0,96
Le grand développement des ouvrages sou-
terrains en terrains meubles et difficiles a
FT
5.2 - Méthodes fondées sur la Dans le cas du comportement non linéaire entrainé la mise au point de techniques per-
convergence du tunnel soutenu du massif, il faut faire appel à des méthodes mettant d'assurer la stabilité du front de
itératives pour déterminer λd. On part de la taille et de limiter les déplacements qui se
Ces méthodes tiennent compte du fait que la valeur obtenue dans le cas du tunnel non produisent en avant de celui-ci.
rigidité du soutènement limite la conver- soutenu et on fait des itérations successives
En concurrence avec les tunneliers à pression
gence en avant et en arrière du front de sur A et B jusqu'à ce que l'on obtienne une
de boue ou à pression de terre, se sont déve-
taille. Par conséquent le coefficient λd est précision satisfaisante entre deux itérations
loppées les techniques de prévoute, de
inférieur à celui déterminé par les méthodes successives.
consolidation du noyau par boulonnage et
décrites ci-dessus. Cet effet est évidemment par drainage. Ces techniques sont utilisées
d'autant plus important que le soutènement 5.3 - Utilisation de la méthode seules ou simultanément.
est plus rigide et est mis en place plus près convergence-confinement
du front de taille. dans les modèles numériques Ces techniques limitent l'extrusion du terrain
bidimensionnels et la convergence derrière le front de taille.
Des méthodes dites implicites ont été mises L'extension de la méthode convergence-
au point, d'une part, par Bernaud et Rousset L'utilisation désormais la plus courante de la confinement au cas d'un présoutènement a
(5) et, d'autre part, par Nguyen Minh et Guo
A

méthode convergence-confinement consiste été l'objet de plusieurs études. Une


(14). Ces méthodes donnent des résultats
à réaliser une étude bidimensionnelle d'une méthode de détermination du taux de
voisins.
section de tunnel à l'aide d'un modèle par déconfinement derrière le front de taille a
Nguyen Minh et Guo définissent deux para- éléments finis qui reproduit la géométrie été proposée dans le cas élastique (13). Par
mètres : exacte de l'ouvrage et les phases de réalisa- contre, en l'état actuel, on ne dispose d'au-
tion en appliquant un ou plusieurs taux de cune méthode dans le cas élastoplastique.
déconfinement selon les errements définis ci- Mais pour de nombreux ouvrages, pour les-
dessus. quels on cherche à limiter très strictement les
et, Les valeurs de λd sont généralement établies déplacements provoqués par le creusement,
à partir de modèles axisymétriques, c'est à l'approche par l'élasticité peut s'avérer suffi-
dire pour des tunnels à section circulaire, des sante si les déformations plastiques sont insi-
contraintes naturelles hydrostatiques et des gnifiantes. Tel peut être le cas des ouvrages à
terrains homogènes. Lorsque l'on s'écarte faible profondeur.
où u ns∞ et u nsd sont respectivement les beaucoup de ces hypothèses de base : sec- Pour le calcul des tunnels creusés à l'aide de
valeurs de u∞ et ud dans le cas du tunnel non tion transversale du tunnel s'inscrivant dans boucliers pressurisés, P. Aristaghes et P.
soutenu. une ellipse à forte excentricité, contraintes Autuori (2) ont analysé de manière approfon-

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002 87


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

die les convergences derrière le front de tions d'alimentation des nappes souter- long terme pour déterminer l'équilibre final
taille et ont montré les difficultés d'applica- raines. (TA<<TM).
tion de la méthode convergence-confine- Le fluage du soutènement joue un rôle Lorsque la mise en œuvre du revêtement
ment stricto sensu avec un seul taux de important en particulier pour les soutène- définitif est très décalé par rapport au soutè-
déconfinement. Ils introduisent trois coeffi- ments à base de béton. nement provisoire, des caractéristiques inter-
cients d'efficacité relatifs respectivement à la médiaires entre le court terme et le long
pression de soutènement du front de taille, à La prise en compte de ces déformations dif-
férées dans l'analyse de l'interaction terrain- terme peuvent être introduites.
la pression radiale autour de la jupe et à la
pression de bourrage derrière les voussoirs. soutènement présente de nombreuses diffi- Toutefois les développements théoriques
Cette méthode a pour objectif une meilleure cultés qui n'ont pas encore toutes été dans le cas axisymétrique viscoplastique (4)
prévision des déplacements et, en particu- résolues. montrent que cette pratique n'est pas tou-
lier, des tassements superficiels des tunnels à Dans la très grande majorité des cas pra- jours justifiée. Ainsi elle n'est acceptable que
faible profondeur provoqués par le creuse- tiques, on est conduit à faire des hypothèses pour un soutènement dont le module de rigi-
ment au tunnelier pressurisé. simplificatrices (22). dité relatif satisfait la condition :

ES
Afin de valider les hypothèses qui sont faites,
il convient d'évaluer les temps caractéris-
7 - LES DEFORMATIONS tiques des différents phénomènes faisant
DIFFEREES intervenir le temps : Cette condition peut ne pas être satisfaite
dans les sols meubles.
L'étude des convergences d'une section • le temps caractéristique de la vitesse de
d'un tunnel montre qu'elles sont dues à creusement
l'éloignement du front de taille, mais, très
souvent, également à des déformations qui
se poursuivent alors que la distance entre la
section et le front de taille est bien supé-
rieure à la distance d'influence du front de • le temps de relaxation caractérisant la
taille. vitesse de déformation différée du ter-
Les phénomènes qui sont à l'origine de ces rain, TM,
déformations différées sont : • le temps de relaxation caractérisant le
• le comportement rhéologique du terrain, comportement au fluage du soutène-
ment, TS.
FT
• le fluage du soutènement.
Les ordres de grandeur de ces temps
Dans le comportement rhéologique du ter-
caractéristiques sont souvent très diffé-
rain, il faut, dans la mesure du possible, dis-
rents et justifient les hypothèses simpli-
tinguer le comportement rhéologique du
ficatrices qui sont introduites.
squelette solide et l'établissement du régime
permanent des eaux interstitielles autour du La pratique la plus courante consiste à
souterrain. Cette distinction est souvent diffi- considérer une loi de convergence avec
cile à établir du fait de l'insuffisance des don- des caractéristiques court terme corres-
nées sur les caractéristiques hydrauliques du pondant au creusement et à la mise en
massif : coefficient de perméabilité, coeffi- place du soutènement et une loi de
cient d'emmagasinement et sur les condi- convergence avec des caractéristiques

Figure 15 - Représentation graphique de la méthode convergence-


confinement dans le cas exisymétrique - massif viscoélastique
A

BIBLIOGRAPHIE ••••••
Cette bibliographie ne prétend pas être exhaustive. Elle se limite aux documents dont il est fait référence dans la recommandation.
1. AFTES – Recommandations des Groupes de Travail.
2. Aristaghes P. & Autuori P. – Cacul des tunnels au tunnelier. Revue Française de Géotechnique (à paraître)..
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1983.
5. Bernaud D., Corbetta F. & Nguyen Minh Duc – Contribution à la méthode convergence-confinement par le principe de similitude, Revue
Française de Géotechnique,n°54, janvier 1991.

88 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 170 - MARS/AVRIL 2002


Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT

BIBLIOGRAPHIE (suite) ••••••

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Notes :

ES
FT
A
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