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ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN
Recommandations
de l’AFTES
La méthode
convergence-confinement
GT7R6F1
AFTES
RECOMMANDATIONS RELATIVES A LA
LA METHODE
CONVERGENCE-CONFINEMENT
L’A.F.T.E.S. recueillera avec intérêt toute suggestion relative à ce texte.
T U N N E L S E T O U V R A G E S S O U T E R R A I N S - N ° 1 7 0 - M A R S / AV R I L 2 0 0 2 79
Groupe de Travail n° 7 -LA METHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT
SOMMAIRE
Pages Pages
ES
5.1 - Méthodes fondées sur la convergence du tunnel non soutenu 86
2 - LA CONVERGENCE DES TUNNELS - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 82
5.2 - Méthodes fondées sur la convergence du tunnel soutenu - - 87
3. LE COMPORTEMENT MECANIQUE DES SOUTENEMENTS 83 5.3 - Utilisation de la méthode convergence-confinement dans
3.1 - Anneau circulaire d’épaisseur constante e (e<<R) - - - - - - - - - 83 les modèles numériques bidimensionnels - - - - - - - - - - - - - - 87
3.2 - Anneau circulaire composé de n voussoirs d’épaisseur e - - - 83
3.3 - Cintres métalliques circulaires espacés de s appliqués contre 6 - EXTENSION DE LA METHODE CONVERGENCE-
le terrain - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 83 CONFINEMENT AU CAS DU PRESOUTENEMENT - - - - - - - - - - 87
3.4 - Soutènement par boulon - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 84
7 - LES DEFORMATIONS DIFFEREES - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 88
3.5 - Béton projeté - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 84
3.6 - Rigidité de quelques soutènements courants - - - - - - - - - - - 84 BIBLIOGRAPHIE - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 88
sées. Les plus universellement utilisées sont Ces méthodes supposent de manière impli-
la classification RMR de Bieniawski (7) et le cite que des convergences importantes se
système Q développé par N. Barton (3). Elles sont produites pour que les mécanismes de
attribuent une note globale au massif fondée rupture se produisent ; les déplacements
sur la quantification de plusieurs paramètres. correspondants ne sont pas forcément
Cette note détermine le mode de soutène- admissibles pour la structure des soutène-
ment. ments.
Cette démarche ne doit pas être confondue Les méthodes diffèrent par la manière dont
avec une autre utilisation des valeurs RMR ou est définie la zone en rupture.
Q qui conduit au choix des caractéristiques Dans les méthodes préconisées par Terzaghi
géomécaniques d'un massif rocheux (Hoek & (fig.1) ou Protodiakonof, la forme de la zone
Brown) (14). en rupture est donnée. Son extension
Pour sa part, l'AFTES a également proposé dépend de la résistance mécanique du ter-
Figure 2 - Blocs rocheux instables
une méthode intitulée "Choix d'un type de rain et de la hauteur de recouvrement. à la paroi des excavations
ES
soutènement en galerie". Cette méthode a
fait l'objet d'un texte provisoire de recom- 1.3 - Les méthodes de calcul de
mandations figurant dans un numéro spécial soutènement sollicité par des
de Tunnels et Ouvrages Souterrains de sep- actions prédéterminées
tembre 1976.
Ces méthodes ressortent des calculs clas-
Dans ce projet de recommandation, les para-
siques de structure par la résistance des
mètres pris en compte pour choisir le soutè-
matériaux et constituent le complément nor-
nement sont : la résistance du terrain à
mal des méthodes décrites ci-dessus. Elles
l'échelle de l'échantillon de laboratoire, la appellent donc les mêmes commentaires.
fracturation du massif (indice RQD), le degré
d'altération des roches, les conditions hydro- Il convient toutefois de faire une mention
géologiques, la hauteur de recouvrement du particulière de la méthode dite des réactions
Figure 1 - Définition de la zone en rupture en voûte
tunnel, la section transversale de l'ouvrage et du tunnel selon K. Terzaghi hyperstatiques. Elle consiste à modéliser le
son environnement. On peut également soutènement par des barres et la réaction du
noter que la classe de résistance du terrain terrain par des ressorts (fig.3). Elle constitue
Pour définir la zone en rupture, Caquot (8) une tentative de prendre en compte l'inter-
est modifiée selon le mode d'excavation
FT
s'appuie sur l'analyse de l'extension de la action entre le terrain et le soutènement. Le
(prédécoupage ou excavation mécanique). zone plastique autour d'un souterrain circu- soutènement est donc sollicité, d'une part,
Un tableau à double entrée définit pour une laire. par les actions nécessaires à maintenir l'équi-
situation donnée les méthodes de soutène- libre de la zone en rupture et, d'autre part,
ment à rejeter, les méthodes utilisables et les Ces méthodes se justifient lorsque le méca-
nisme de rupture pris en compte est indé- par la réaction du terrain aux déformations
méthodes appropriées. A la différence des du soutènement.
pendant du mode de soutènement.
classifications RMR et Q, il n'y a aucune indi-
cation sur la distance non soutenue, l'inertie Ce peut être le cas d'un tunnel peu profond
et l'espacement des cintres, la densité de pour lequel le risque d'un fontis débouchant
boulonnage et la longueur des boulons, en surface est à considérer.
l'épaisseur de la coque en béton projeté. C'est également le cas de tunnels creusés
Ces méthodes ont eu le mérite d'introduire dans des massifs rocheux tels que les
la nécessité d'une description quantitative contraintes s'établissant autour de l'excava-
des terrains. Mais étant fondées sur des tion sont très largement inférieures à la résis-
études de cas dont la pertinence n'a généra- tance en compression simple du massif et
tels que les déformations qui résultent de
A
encore souvent utilisée et peut présenter un sation des ouvrages souterrains LCH1, en résultats de recherche obtenus depuis cette
intérêt notamment pour les tunnels peu pro- cours de construction au CERN, est un bon date et les constatations faites sur les chan-
fonds parce que le modèle est simple à exemple de modélisation tridimensionnelle tiers ont rendu nécessaire une nouvelle
mettre en œuvre. d'un ouvrage souterrain d'une très grande rédaction de cette recommandation.
complexité avec des intersections de halls et
1.4 - Les méthodes prenant en de puits de grandes dimensions (fig.4).
compte l'interaction terrain-
soutènement
2 - LA CONVERGENCE DES
La méthode convergence-confinement per- TUNNELS
L'analyse rigoureuse de l'interaction terrain- met d'échapper à la complexité d'un modèle
soutènement peut être faite par une modéli- à trois dimensions. Elle est fondée sur l'ana- Le déconfinement du tunnel provoqué par
sation numérique tridimensionnelle à l'aide lyse bidimensionnelle de l'interaction entre l'excavation entraîne une redistribution des
de différentes méthodes, qui ont été regrou- le soutènement et le terrain. Elle est de ce contraintes autour de l'excavation et des
pées sous le nom de "méthodes du solide fait beaucoup plus simple. Ce type d'analyse déformations. La convergence d'une section
composite". Elles utilisent les éléments finis, a été proposée par divers auteurs. Le plus du tunnel suivant une direction a est le dépla-
ES
les différences finies ou les éléments dis- ancien est vraisemblablement Fenner (11) en cement relatif de deux points opposés du
tincts. Cette modélisation doit prendre en 1938. Cette approche fut ensuite reprise par parement dans cette direction au fur et à
compte : Pacher (20) (1964). Leur principal défaut était mesure de l'avancement du front de taille.
• la structure et la géométrie du soutène- de ne pas tenir compte des déformations du La convergence est fonction de la distance x
ment avec les lois de comportement des terrain qui interviennent avant la mise en entre la section de mesure et le front de
matériaux de cette structure, place du soutènement. Lombardi a introduit taille, du temps t qui s'est écoulé depuis le
avec la ligne caractéristique du "noyau" la passage du front de taille au niveau de la sec-
• la géométrie des différentes unités géomé- notion de convergence au front (17). Panet tion de mesure, de la distance non soutenue
caniques identifiées dans la zone d'étude et et Guellec (1974) ont proposé de prendre en d derrière le front de taille et de la rigidité du
leur loi de comportement, compte les déformations qui interviennent soutènement KS, soit de façon générale :
• les phases d'excavation de l'ouvrage et de avant la mise en place du soutènement par le C = C [x(t)t,d,Ks ]
mise en place du soutènement. truchement du taux de déconfinement (21).
Telle est l'origine de la méthode conver- On reporte généralement les mesures de
L'intérêt de modélisations tridimensionnelles gence-confinement qui reçut son nom de convergence, d'une part, en fonction de la
de ce type est indiscutable. Il est vraisem- baptême lors d'une réunion de l'AFTES à distance au front de taille et, d'autre part, en
blable qu'elles s'imposeront dans le futur Paris en 1978. fonction du temps (fig. 5).
avec la progression inexorable des méthodes
Le principal avantage de
FT
numériques à l'utilisation desquelles les
jeunes ingénieurs sont de plus en plus for- cette méthode est d'allier
més. La mise en œuvre de ces méthodes et une simplicité de mise en
l'interprétation des résultats sont encore œuvre à une prise en
considérées comme longues et complexes. compte objective des phé-
Elles rendent difficiles les analyses de sensibi- nomènes essentiels de l'in-
lité des paramètres dont la détermination teraction terrain-soutène-
comporte de nombreuses incertitudes. Tel ment. Elle permet une
est notamment le cas des paramètres géo- analyse facile de la sensibi-
techniques. lité des paramètres dont la
connaissance est toujours
De manière un peu paradoxale, de tels approximative.
modèles sont surtout utilisés pour l'étude
d'ouvrages souterrains très complexes pour Une première recomman-
lesquels il est difficile d'apprécier l'influence dation AFTES sur la
réelle des simplifications faites en les assimi- méthode convergence-
confinement a été publiée
A
Figure 4 - Modélisation de la caverne LCH1 du CERN Figure 5 - Variations de la convergence d’un tunnel en fonction du temps
et de la distance au front de taille
L'analyse détaillée de ces courbes fournit des • le front de taille est stable mais présente où,
informations d'un grand intérêt sur la dis- une extrusion notable liée aux déformations
tance d'influence du front de taille et, par en avant du front de taille,
conséquent, sur l'extension de la zone • le front de taille est instable et s'éboule.
décomprimée, sur l'existence ou non de
déformations différées. Elle permet ainsi de Dans tout projet de tunnel, il convient de
juger de la validité des modèles de calcul. bien distinguer ces trois situations (fig. 6). 3.2 - Anneau circulaire composé
Les deux premières situations constituent le de n voussoirs d'épaisseur e:
Les méthodes traditionnelles d'auscultation
des tunnels donnent la convergence derrière domaine d'application courant de la
le front de taille sans donner accès à la méthode convergence-confinement.
convergence qui se produit en avant du front Son extension au troisième cas suppose
de taille, qu'on appelle désormais précon- l'analyse préliminaire des méthodes de stabi-
vergence. De nouvelles approches d'étude lisation du front de taille et des déformations
et de construction des tunnels en terrain dif- en avant du front de taille stabilisé. Ces
ES
ficile analysent de manière plus approfondie études sortent du cadre de cette recomman-
le comportement du terrain en avant du front dation.
de taille [cf. méthode ADECO-RS dévelop-
pée par P. Lunardi, (18)( et 19)]. A défaut de
pouvoir mesurer la préconvergence, P.
Lunardi propose de mesurer l'extrusion du 3 - LE COMPORTEMENT
terrain en avant du front de taille, c'est à dire MECANIQUE DES
le déplacement de points situés en avant du SOUTENEMENTS
front suivant l'axe du tunnel en fonction de
l'avancement du front de taille. On peut tirer Le soutènement s'oppose à la convergence
des enseignements très utiles de l'amplitude des parois du tunnel en exerçant une pres- Figure 7 - Modélisation d’un anneau de voussoirs
et de la variation de l'extrusion en fonction sion qu'on appelle couramment pression de
de la distance au front de taille, notamment soutènement. La pression de soutènement
pour la mise en œuvre de présoutènement Ps croît avec la rigidité du soutènement et est On utilise les expressions ci-dessus avec :
ou de préconfinement. limitée par la résistance de ce dernier.
On peut distinguer schématiquement trois Dans le cas d'une galerie de section circulaire
situations : de rayon R, on définit le module de rigidité
FT
normale du soutènement KSN par l'expres-
• le front de taille est stable et l'extrusion au sion :
front de taille est faible,
axisymétrique:
où,
A est l'aire de la section du cintre,
Ea est le module d'Young de l'acier,
Figure 6 - Extrusion et instabilité au front de taille I est le moment d'inertie du profilé.
d’un tunnel (d’après P. Lunardi)
ES
transversal st : matériau constitutif des boulons. composants est décalée, la rigidité du soutè-
nement varie avec la distance au front de
On peut également utiliser la méthode des
taille et il convient d'en tenir compte dans
lignes de rupture de cisaillement développée
l'analyse convergence confinement (fig.8).
par Rabcewicz et Gölzer.
On constate généralement que lorsqu'on se
limite au domaine des déformations
linéaires, l'efficacité d'un soutènement par 4 - LE PRINCIPE DE LA
où, boulonnage est très faible. En réalité, le bou- METHODE CONVERGENCE-
L est la longueur des boulons, lonnage joue un rôle particulièrement impor- CONFINEMENT
tant dans le cas des fortes convergences. Il
Φ est le diamètre des boulons, ne peut être appréhendé qu'en prenant en Dans la méthode convergence-confinement
Eb est le module d'Young du matériau consti- compte le comportement dilatant des mas- (23), on substitue au problème tridimension-
tuant la tige du boulon, sifs rocheux, notamment dans les domaines nel un problème bidimensionnel de défor-
fragile ou radoucissant au delà de la résis- mation plane de l'interaction terrain-soutè-
Q est un paramètre qui permet de prendre tance de pic. Les méthodes de calcul qui ne nement.
en compte les déformations qui se produi- prennent pas en compte ces comportements Elle consiste à appliquer aux parois de l'exca-
FT
sent au niveau de l'ancrage et de la tête des sous-estiment le rôle du boulonnage.
boulons ; il est déterminé à partir d'essais de vation la contrainte :
traction sur les boulons. 3.5 - Béton projeté
• Boulons à ancrage réparti : (1)
Les soutènements en béton projeté sont très
Les boulons à ancrage réparti ou du type largement utilisés. La rigidité qu'il convient σo est la contrainte naturelle dans le massif ;
Swellex ou Split Set sont considérés comme d'introduire dans l'analyse de l'interaction λ est un paramètre qui simule l'excavation en
un renforcement du massif et leur action est terrain-soutènement doit tenir compte, croissant de 0 à 1. On l'appelle le taux de
prise en compte par une amélioration des d'une part de l'âge du béton projeté et déconfinement (fig.9).
caractéristiques géomécaniques de la zone d'autre part de la continuité ou non de la En faisant décroître le paramètre λ, le terrain
boulonnée. coque. La raideur croissante du matériau est déconfiné et ce déconfinement provoque
On peut alors appliquer la théorie de l'an- dans son jeune âge constitue un facteur un déplacement u des parois de l'excavation
neau épais correspondant à la zone boulon- favorable à son adaptation aux conver- donné par la relation :
née, en prenant toutefois une épaisseur infé- gences (cf. Recommandation AFTES sur le
rieure à la longueur des boulons. La théorie Béton projeté).
(2)
A
Boulons à
Type de Anneau de béton Anneau de 6 voussoirs Coque continue de béton Cintres circulaires
ancrage ponctuel
soutènement coulé de 40 cm d'épaisseur 30 cm projeté de 10 cm HEB 140 ; s=1m Φ=18mm ; sTsL=1 m2
KSN (MPa) 850 750 210 150 60
-3 -3
KSF (MPa) 0,45 0,13 5. 10 7. 10 0
Max uR/R 2,5. 10-3 1,5 . 10-3 3,3. 10-3 1 . 10-3
ES
Figure 8 - Courbe de confinement d’un soutènement composite
L'équilibre final qui résulte de l'interaction Dans ce cas qui est le plus 4.2 - Cas axisymétrique : massif
entre le terrain et le soutènement est donné simple, les déplacements et élastoplastique
par la solution du système des équations (2) les contraintes sont radiaux ;
Lorsque le taux de déconfinement croît
et (4). les relations (2) et (4) sont
vers 1, la frontière du domaine élastique est
La notion de taux de déconfinement est linéaires et s'écrivent res-
atteinte à la paroi du tunnel pour une valeur
pectivement :
essentielle dans cette méthode et la déter- du taux de déconfinement λe.
mination de sa valeur λd au moment de la
Si le critère de plasticité est donné par une
mise en place du soutènement en constitue
courbe intrinsèque d'équation :
la principale difficulté.
Il convient de signaler que d'autres
méthodes ont été proposées pour tenir
alors la valeur de λe est obtenue par
compte de la proximité du front de taille qui
l'équation :
limite la convergence lors de la mise en place
du soutènement. Svoboda a proposé de la
simuler par un ramollissement progressif du
Figure 10 - Cas axisymétrique. Représentation graphique
de la méthode convergence-confinement
Pour λ>λe , il apparaît une zone plastique de La précision du calcul de la pression de sou- 5.1.2 - Comportement élastoplastique
rayon Rp et la courbe de convergence du tènement est étroitement liée à la précision du massif
massif cesse d'être linéaire du fait des défor- avec laquelle λd est déterminé. Elle dépend
mations plastiques. de la pente de la courbe de convergence
dans la zone de l'intersection avec la courbe
de confinement. Il convient dans chaque cas
d'évaluer l'incidence de l'incertitude sur la
valeur de λd sur la valeur de la pression de
soutènement.
De manière générale, on peut écrire le
déplacement radial ud :
ud = uo + ad (u∞ – uo )
où,
ES
ad peut être approchée par l'expression :
Ils ont alors établi la relation générale : naturelles très anisotropes, forte hétérogé-
néité des terrains à proximité du tunnel, tun-
nels à faible profondeur, il est recommandé
de déterminer la valeur de λd à partir de
Cette relation et les équations de la courbe modèles numériques simplifiés. Cette procé-
de convergence et de la courbe de confi- dure est d'autant plus nécessaire que le sou-
nement permettent alors de déterminer u∞ tènement est plus rigide vis à vis des caracté-
et u0. ristiques de déformation du terrain et qu'il
Le tableau ci-dessous donne, pour un massif est mis en œuvre plus près du front de taille.
élastique, le coefficient correcteur qu'il faut A titre d'exemple, dans le cas de l'étude
affecter à la valeur de λd déterminée dans le d'une grande station de métro, la valeur de
cas du tunnel non soutenu en fonction de λd a été choisie à partir de l'analyse des
d/R et du module de rigidité normale du sou- convergences données par un modèle tridi-
tènement rapporté au module de cisaille- mensionnel de l'excavation sans soutène-
ment du massif élastique :
ES
ment et par un modèle bidimensionnel
simulant les différentes phases d'excavation
et de mise en place du soutènement.
Ces différentes adaptations de la méthode
ressortent de la compétence de l'ingénieur
kSN \ d/R 0,25 0,50 0,75 1 2 et sont difficilement codifiables dans une
0,25 0,97 0,97 0,98 0,99 0,99 recommandation.
0,50 0,93 0,96 0,96 0,98 0,99
1 0,88 0,92 0,95 0,97 0,98
6 - EXTENSION DE LA
2 0,83 0,89 0,93 0,96 0,97
METHODE CONVERGENCE-
5 0,76 0,85 0,89 0,94 0,97
CONFINEMENT AU CAS DU
Figure 14 - Application du principe de similitude 10 0,71 0,82 0,86 0,93 0,96
(d’après Bernaud, Corbetta et Nguyen Minh) PRESOUTENEMENT
∞ 0,69 0,81 0,85 0,92 0,96
Le grand développement des ouvrages sou-
terrains en terrains meubles et difficiles a
FT
5.2 - Méthodes fondées sur la Dans le cas du comportement non linéaire entrainé la mise au point de techniques per-
convergence du tunnel soutenu du massif, il faut faire appel à des méthodes mettant d'assurer la stabilité du front de
itératives pour déterminer λd. On part de la taille et de limiter les déplacements qui se
Ces méthodes tiennent compte du fait que la valeur obtenue dans le cas du tunnel non produisent en avant de celui-ci.
rigidité du soutènement limite la conver- soutenu et on fait des itérations successives
En concurrence avec les tunneliers à pression
gence en avant et en arrière du front de sur A et B jusqu'à ce que l'on obtienne une
de boue ou à pression de terre, se sont déve-
taille. Par conséquent le coefficient λd est précision satisfaisante entre deux itérations
loppées les techniques de prévoute, de
inférieur à celui déterminé par les méthodes successives.
consolidation du noyau par boulonnage et
décrites ci-dessus. Cet effet est évidemment par drainage. Ces techniques sont utilisées
d'autant plus important que le soutènement 5.3 - Utilisation de la méthode seules ou simultanément.
est plus rigide et est mis en place plus près convergence-confinement
du front de taille. dans les modèles numériques Ces techniques limitent l'extrusion du terrain
bidimensionnels et la convergence derrière le front de taille.
Des méthodes dites implicites ont été mises L'extension de la méthode convergence-
au point, d'une part, par Bernaud et Rousset L'utilisation désormais la plus courante de la confinement au cas d'un présoutènement a
(5) et, d'autre part, par Nguyen Minh et Guo
A
die les convergences derrière le front de tions d'alimentation des nappes souter- long terme pour déterminer l'équilibre final
taille et ont montré les difficultés d'applica- raines. (TA<<TM).
tion de la méthode convergence-confine- Le fluage du soutènement joue un rôle Lorsque la mise en œuvre du revêtement
ment stricto sensu avec un seul taux de important en particulier pour les soutène- définitif est très décalé par rapport au soutè-
déconfinement. Ils introduisent trois coeffi- ments à base de béton. nement provisoire, des caractéristiques inter-
cients d'efficacité relatifs respectivement à la médiaires entre le court terme et le long
pression de soutènement du front de taille, à La prise en compte de ces déformations dif-
férées dans l'analyse de l'interaction terrain- terme peuvent être introduites.
la pression radiale autour de la jupe et à la
pression de bourrage derrière les voussoirs. soutènement présente de nombreuses diffi- Toutefois les développements théoriques
Cette méthode a pour objectif une meilleure cultés qui n'ont pas encore toutes été dans le cas axisymétrique viscoplastique (4)
prévision des déplacements et, en particu- résolues. montrent que cette pratique n'est pas tou-
lier, des tassements superficiels des tunnels à Dans la très grande majorité des cas pra- jours justifiée. Ainsi elle n'est acceptable que
faible profondeur provoqués par le creuse- tiques, on est conduit à faire des hypothèses pour un soutènement dont le module de rigi-
ment au tunnelier pressurisé. simplificatrices (22). dité relatif satisfait la condition :
ES
Afin de valider les hypothèses qui sont faites,
il convient d'évaluer les temps caractéris-
7 - LES DEFORMATIONS tiques des différents phénomènes faisant
DIFFEREES intervenir le temps : Cette condition peut ne pas être satisfaite
dans les sols meubles.
L'étude des convergences d'une section • le temps caractéristique de la vitesse de
d'un tunnel montre qu'elles sont dues à creusement
l'éloignement du front de taille, mais, très
souvent, également à des déformations qui
se poursuivent alors que la distance entre la
section et le front de taille est bien supé-
rieure à la distance d'influence du front de • le temps de relaxation caractérisant la
taille. vitesse de déformation différée du ter-
Les phénomènes qui sont à l'origine de ces rain, TM,
déformations différées sont : • le temps de relaxation caractérisant le
• le comportement rhéologique du terrain, comportement au fluage du soutène-
ment, TS.
FT
• le fluage du soutènement.
Les ordres de grandeur de ces temps
Dans le comportement rhéologique du ter-
caractéristiques sont souvent très diffé-
rain, il faut, dans la mesure du possible, dis-
rents et justifient les hypothèses simpli-
tinguer le comportement rhéologique du
ficatrices qui sont introduites.
squelette solide et l'établissement du régime
permanent des eaux interstitielles autour du La pratique la plus courante consiste à
souterrain. Cette distinction est souvent diffi- considérer une loi de convergence avec
cile à établir du fait de l'insuffisance des don- des caractéristiques court terme corres-
nées sur les caractéristiques hydrauliques du pondant au creusement et à la mise en
massif : coefficient de perméabilité, coeffi- place du soutènement et une loi de
cient d'emmagasinement et sur les condi- convergence avec des caractéristiques
BIBLIOGRAPHIE ••••••
Cette bibliographie ne prétend pas être exhaustive. Elle se limite aux documents dont il est fait référence dans la recommandation.
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