Chapitre 2-Aspects Thermique Et Chimique de Soudage-F

Chapitre 2 : Aspects
thermique et chimique
de soudage
Cours: Métallurgie de soudage
Elyes TRABELSI
ISET Sfax
A.U. 2018/2019
1. Le cordon de soudure
Le dépôt de métal réunissant pour souder deux éléments
d'un assemblage s'appelle soudure (ou cordon), il peut être
assimilé à un obstacle ou à un lien s'opposant au
déplacement des éléments réunis.
Chapitre 2 : Aspects thermique et chimique de soudage 2

Micrographie d’une soudure d’acier

Zone fondue :
C’est la zone durant l’opération de

soudage où l’état liquide a été obtenu
qu’il y ait eu ou non apport de métal.

Zone de liaison :
C’est la frontière entre le métal fondu et

le métal de base non fondu.

Zone affectée thermiquement :
Elle concerne le métal de base qui n’a

pas fondu mais qui a subi des
modifications de structure (grosseur des
grains) ou physico-chimiques (natures et
proportions des constituants).
Pour les aciers, la ZAT est la zone du
métal de base qui a été austénitisée au
cours du cycle de soudage.

Métal de base :
Le métal de base est la zone qui n’a pas

été affectée par l’opération de soudage
du point de vue des modifications
physicochimiques.
Par contre cette zone peut être le siège
de contraintes et de déformations.
Cette zone commence à l’isotherme A1
pour le soudage d’une tôle d’acier
normalisé.

2. Aspect thermique de soudage
Les cycles thermiques engendrés par l'opération de soudage

vont modifier les propriétés de l'acier dans la zone affectée
thermiquement et vont conditionner celles de la zone fondue.
Généralement, on caractérise le cycle thermique de soudage

par le temps qui s'écoule pour passer de 800 à 500 °C
(Δt 800/500) ou de 700 à 300°C (Δt 700/300).

Cycles thermiques en soudage
 Période de chauffage
• Vitesse de chauffage Vc
• Température maximale atteinte θm
 Les phénomènes qui apparaissent dans la ZAT:
• Austénitisation
• Recristallisation
• Grossissement du grain
• Dissolution des carbures

Cycles thermiques en soudage
 Période de refroidissement
• Caractérisée par la vitesse de refroidissement Vr ou le temps de
refroidissement entre 800°C et 500°C (Δt 800 - 500).

Courbe température-temps
 le cycle thermique nous donne la variation de température d’un point
situé à une distance «x» de la soudure en fonction du temps.
• θm : Température maxi atteinte
au point A
• Ts : Temps de séjour à la
température θs
• TR : Temps de refroidissement
entre θ1 et θ2
• VR : Vitesse de refroidissement
à la température θR

Courbe température-distance
 Elle nous renseigne sur l’étendue des zones affectées.

Courbe température-temps-distance
 L’étude de l’ensemble des cycles thermiques à diverses distances du
cordon de soudure laisse apparaître que :
• la température maximale
décroît lorsque x augmente
• les températures maximales
ne sont pas obtenues en
même temps
• le temps de séjour à une
température θs est le plus
long au voisinage de la
soudure.
• le temps de refroidissement
entre deux températures θ1
et θ2 est constant.
Etude du cycle thermique en soudage
 Déterminer la variation de la température en fonction du temps :
• l’allure de l’échauffement
• le temps de séjour ts au-dessus de
le température θc
• la température maximale atteinte
θm
• la loi de refroidissement définie par
la vitesse Vθ à une température, ou
le temps de refroidissement tr entre
deux températures θ1 et θ2
convenablement choisies.

Etude du cycle thermique en soudage
 Interpréter ou de prévoir les phénomènes engendrés.
• températures maximales atteintes
• en fonction de la distance à l’axe de la
soudure  répartition thermique
• L’étude de la répartition thermique
permet de connaître l’étendue des
Zones Affectées Thermiquement
• La zone affectée thermiquement est le
siège de modifications de structure ou
de constitution telles que grossissement
au grain, précipitation, coalescence,
transformation allotropique, etc...

Les facteurs d'influence du cycle thermique
Les principaux facteurs qui ont une influence sur le cycle
thermique de soudage sont :
– l'énergie de soudage :
– la forme du joint,
– le procédé de soudage,
– l'épaisseur du métal de base,
– la température de préchauffage et la température entre
passes.

 Influence de la pièce à souder (la conductibilité thermique - la capacité
calorifique):
• la température maximale en un point défini par sa distance à la ligne
de soudure décroît lorsque la conductibilité thermique et la capacité
calorifique croissent.
• l’augmentation de l’épaisseur se traduit par une augmentation de la
vitesse de refroidissement.
• on s’accorde à faire apparaître une épaisseur limite au-delà de
laquelle il n’y a plus d’effet sensible.

 Influence de la géométrie des assemblages:
• Il faut affecter un coefficient à l’énergie de soudage et à l’épaisseur
pour tenir compte de cet effet géométrique dans le calcul des vitesses
de refroidissement.

 Influence du procédé et du mode opératoire de soudage:
• Pour comparer les modes opératoires on considère comme variable
l’énergie mise en jeu.
 Energie de soudage:
Es : Energie de soudage en Joules par centimètres

U : Tension de soudage en Volts
I : Intensité de soudage en Ampères
V : Vitesse d’avance en soudage en centimètres par min.

 Influence du procédé et du mode opératoire de soudage:
 Energie dissipée dans la pièce à souder: E = η x Es
Es : Energie électrique de soudage
η : Rendement thermique du procédé
E : Energie transmise à la pièce
A titre indicatif vous trouvez ci-dessous un tableau qui donne le
rendement thermique "η" du procédé de soudage d’aciers non alliés.

 Influence du préchauffage:
• Avant l’opération de soudage, une augmentation de la température
initiale des pièces diminue la vitesse de refroidissement.
• θmo : température maxi

sans préchauffage
• θmp : température maxi
avec préchauffage

 Influence du post-chauffage:
• L’opération consiste à maintenir après soudage la température à une
valeur déterminée pendant un temps plus ou moins long.
• Le plus souvent, le post-chauffage a lieu à la même température que
le préchauffage.

Diagramme de Rykaline
• Une comparaison des différentes puissances de flux de chaleur mises

en jeu est illustrée par la représentation de Rykaline appelée « tache
de chauffe ».

La localisation des flux thermique au centre des sources de la chaleur et

de leurs diamètres lors du soudage de plusieurs procédés entraine les
conséquences suivantes :
• Échauffements rapides : l’évaluation des vitesses de chauffage
permet de prévoir et interpréter les effets métallurgiques. C’est le
séjour à la température maximale, donc proche de la température de
fusion, qui a un effet d’un point de vu métallurgique sur la différence
entre les structures.
• Pour chaque température maximale, il en résulte un gradient de
température qui entraine une vitesse de refroidissement.

Le passage de l’état liquide (fusion) à l’état solide (solidification) crée le

phénomène de retrait et le caractère localisé de la soudure fait intervenir
la dilatation thermique.
 Conséquences :
- Déformations
- Contraintes au niveau des joints de soudures

3. Les facteurs de trempe en soudage
1- La nature de l'acier - notion de carbone équivalent.

2- La masse des pièces - épaisseur limite - forme des joints.
3- La température des pièces - le préchauffage.
4- Les conditions de soudage - énergie de soudage.
5- Le post chauffage.

La nature de l'acier influe sur :

• La dureté à l'état trempé.
• La trempabilité.
La dureté à l'état trempé dépend principalement de la teneur
en carbone.
La trempabilité est liée aux éléments d'alliages.
Pour des aciers non alliés : on peut agir vis à vis de la
trempe en modifiant les conditions de soudage.
Pour des aciers alliés trempants : on ne peut pas empêcher
le phénomène de trempe.

Le souci de limiter simultanément la dureté maximale à l'état

trempé et la trempabilité conduit à compléter la clause de
limitation du carbone par une autre indication concernant le
"carbone équivalent", c'est à dire en ajoutant à la teneur en
carbone, les teneurs des autres éléments affectés d'un
coefficient qui caractérise l'action de chaque élément vis à
vis du pouvoir trempant : Ceq = C + M/a + Cr/b + Ni/c etc.
Pour des aciers au carbone - manganèse, on peut utiliser

Ceq = C + Mn/6
- D'après le CE on peut juger de la soudabilité

métallurgique de l'acier au carbone.
- Pour compenser l'épaisseur, on calcul le % de carbone

équivalent compensé CEC:
CEC = CE + 0,0254 e (avec e: épaisseur en centimètre)
- Utilité du CE : se prémunir contre la fissuration.


2- La masse des pièces - épaisseur limite - forme des
joints.
Plus l'épaisseur des pièces augmente, plus la vitesse de

refroidissement augmente et donc le risque de trempe.
Pour utiliser les diagrammes TRC soudage, il faut tenir
compte des épaisseurs associées de l'assemblage en
multipliant l’énergie nominale par un coefficient K fonction de
l'assemblage

joints.


joints.

joints.
Notion d'épaisseur limite :
Pour une énergie de soudage
E1, à partir d'une certaine
épaisseur la vitesse de
refroidissement ne varie plus.

Le préchauffage a pour conséquences :

• La température maximale atteinte est plus élevée.
• Le temps de séjour à haute température est plus long.
• La vitesse de refroidissement est moins élevée.
En diminuant la vitesse de refroidissement, le préchauffage
permet quelquefois de supprimer la trempe, mais si il y a
trempe, il permet de traverser l'intervalle Ms - Mf moins vite
et donc une trempe moins brutale ce qui est bénéfique vis à
vis des contraintes.

Le préchauffage peut néanmoins avoir des conséquences

négatives qui conduisent à limiter la température de
préchauffage :
• Inconfort des soudeurs.
• Elargissement de la zone austénitisée.
• L'augmentation de la température maxi et du temps de
séjour à haute température peut conduire à former des gros
grains.
• Surchauffe.
• Adoucissement dans la zone austénitisée pour les aciers
trempés revenus.
4- Les conditions de soudage - énergie de soudage.
La vitesse de refroidissement est inversement

proportionnelle à l'énergie de soudage.
Si l'énergie augmente, la vitesse de refroidissement diminue.
Attention donc au pointage qui présente les pires conditions

vis à vis de la trempe, ainsi que les petites soudures (type
accessoires) sur des pièces travaillantes.

Le post chauffage interrompt le refroidissement.
Le post chauffage a pour conséquences :

• l'homogénéisation de la température;
• La diffusion de l'hydrogène.
• La suspension de la croissance des contraintes.
Si le post chauffage est effectué à une température :
• < Mf : il n'a pas d'effet sur la transformation martensitique.
• entre Mf et Ms : il y a interruption de la transformation
martensitique.
• > Ms il n'y a pas de transformation martensitique.

Dans les cas courants, le postchauffage permet de diminuer

la température de préchauffage.
Mais il existe une température de préchauffage maximale
critique Tcr au dessous de laquelle le post chauffage est
inopérant.

Cette température critique en dessous de laquelle la

fissuration à lieu pendant le post chauffage peut servir de
température minimale entre passes en dessous de laquelle
l'assemblage ne doit pas descendre avant d'effectuer le post
chauffage final.

3. Aspect chimique de soudage
Evolution de la composition chimique

Evolution de la composition chimique du métal fondu lors du soudage
(durant un temps très court) :
• Des éléments constitutifs

1- Éléments volatiles qui peuvent être compensés par des additions.
2- Réactions chimiques entres éléments présents. (carbures, nitrures)
 Conséquences :
Les propriétés sont altérées :
a) Propriétés mécaniques
b) Composés insolubles
c) Dégagement gazeux.

Evolution de la composition chimique

• Contact avec le milieu environnant (gazeux ou liquide).
Si le métal fondu réagit fortement avec le milieu gazeux, il faut apporter
une protection contre les effets néfastes de l’oxygène et d’azote de l’air.
 Solutions :
- Utilisation des enrobages et des flux qui produise des laitiers séparant
le métal fondu de l’atmosphère.
- Intervention des gaz protecteurs : Argon.
• Contact avec le métal de base. Par fusion, une partie appréciable du

métal de base s’incorpore au métal fondu qui fait varier la dilution par
sa pénétration

Influence du gaz de protection sur l'analyse chimique du
métal déposé
Soudage MAG
Analyse du métal déposé
1,1 Fil Nic 70 S
diametre 1,2mm
1
0,9 Analyse Fil :
C = 0,078
0,8 Mn = 1,25
Si = 0,73
0,7
0,6
0,5
0,4
Mn % Si % C %x10
0,3
5 10 15 20 25 30 35
Teneur en CO2 dans l'Argon

Influence du Flux sur l'analyse chimique du métal
déposé
Soudage Arc Submergé
Teneur en Manganèse du Métal déposé
2,5
Diamètre Fil: 4 mm
2 I = 580 A
U = 28 V
Vs = 50 cm / min
1,5
1
AS 589 AS 72 AS 231
0,5
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5
Teneur en Manganèse du Fil
Influence des paramètres de soudage sur l'analyse
chimique du métal déposé
Teneur en Manganèse Teneur en Manganèse
2 2
U = 29 V I = 580 A
Vs = 55 cm/min Vs = 55 cm/min
1,8 1,8
1,6 1,6
1,4 1,4
1,2 1,2
1 1
400 500 600 700 800 26 28 30 32 34 36
Intensité I (A) Tension V (V)
Flux : AS 461 Fil : 1% Mn diamètre 4 mm
Influence du métal de base sur l'analyse chimique du métal fondu
• L' analyse chimique de la soudure est fonction de l'analyse du métal

déposé et de celle du métal de base proportionnellement au taux de
dilution.
• Les aciers de construction sont définis par leurs propriétés
mécaniques et non par leur analyse chimique
C Si Mn P S Cu Ni
NF EN 10028 0,08 0,9 < <

P295 GH 0,20 < 0,4 1,5 0,030 0,025 < <
0,30 0,30
Acier 1 0,20 0,23 1,02 0,014 0,008 - -
Acier 2 0,13 0,28 0,99 0,013 0,010 0,29 -
Acier 3 0,12 0,40 1,34 0,018 0,008 0,24 0,12

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Es : Energie de soudage en Joules par centimètres

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Pour des aciers au carbone - manganèse, on peut utiliser

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Le préchauffage peut néanmoins avoir des conséquences

4- Les conditions de soudage - énergie de soudage.

La vitesse de refroidissement est inversement

Si l'énergie augmente, la vitesse de refroidissement diminue.

Attention donc au pointage qui présente les pires conditions

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