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Jing Luo
Les premières description des trajets des méridiens étaient de peu de précision et la
circulation centripète, l’arrivée des points Shu antiques (27 EC) précisant cette
circulation.
Dans un premier temps, le problème posé par la connexion entre les méridiens et leurs
viscères respectifs fut résolu par la description d’une branche séparée du méridien (jing
bie).
De même la description obligatoire d’un temps aller et d’un temps de retour, avec un
modèle de douze méridiens centripètes, fut résolu par l’élaboration de la notion des
quatres mers, qui distribuent vers la périphérie les substances vitales thésaurisées par
l’intermédiaire des douzes canaux de l’eau (jing shui).
La terminologie utilisée pour désigner ces six vaisseaux était composé d’expressions qui
rendaient compte des 3 états de mutation du Yin et du Yang:
Par la suite les trois Yang du haut furent décrits, amenant le total à 9, puis onze avec les
deux yin du haut auquel se rajoute enfin le méridien de maître du cœur pour aboutir au
total actuel de douze jing mai.
Parallèlement à cette évolution du nombre des méridiens, leurs relations aux viscères se
mirent en place, d’abord avec les trois yin du bas puis les trois yang du haut et enfin avec
la totalité des méridiens.
Enfin à partir du I° siècle AEC chaque méridien fut attribué de façon définitive à un viscère et porte depuis le
nom du viscère correspondant.
o les termes shou ou zu désignant sa localisation à la main ou au pied (en haut ou en bas)
o sa qualification en termes de yin yang
o le nom du viscère auquel il est attribué.
Lensemble composé dun méridien de la main et du pied de même polarité yin yang
porte le nom de grand méridien (liu jing) .
Lorganisation et la distribution des méridiens sur le corps humain sont fonction du yin yang.
Lhomme est envisagé debout face au nord les bras tendus vers le Ciel. Dans cette position le yang est :
- le haut (% au yin le bas)
- larrière (% au yin lavant)
- la région dorsale et latérale des membres (% à la région ventrale et médiale)
- les méridiens yang de la main vont des mains à la tête, où ils se relient aux méridiens yang du pied
- les méridiens yang du pied vont de la tête au pied
- les méridiens yin du pied vont de pied au thorax, où ils se relient aux méridiens yin de la main
- les méridiens yin de la main vont du thorax à la main.
Les Jing-mai sont les voies de circulation des substances vitales qui sont le Qi, le Xue. Il leur
permettent dêtre harmonieusement répartit dans toutes les structures du corps pour assurer une vie
normale.
Mai, vaisseau ,fût le 1er terme utilisé (IV° siecle AEC), il désigne une structure matérialisée contenant
les substances vitales.
Jing, méridien, (apparait au III° siecles AEC)et son sens laisse supposer une structure immatérielle,
sans support anatomique précis.
luo a le sens de: filaments qui enveloppent la pulpe de certains fruits. En médecine luo pourrait se traduire
par: les ramifications. En pratique le terme luo nest pas traduit et on utilise lexpression: les vaisseaux luo.
Ainsi lʼensemble des méridiens et des luo réalise lʼimage du métier à tisser
qui entoure le corps comme un filet.
Le système des vaisseaux luo a varié au fil du temps. Ils sont aujourdhui au nombre de 15
jing luo peut se traduirepar: les méridiens et les luo. Cette expression est utilisé pour désigner lensemble
du « système canalaire » dans lequel circulent les substances vitales : le qi, le sang et les liquides
organiques (jing ye).
Les 8 vaisseaux extraordinaires n’ont pas de liaison avec des viscères. Ils relient des
méridiens de même polarité Yin ou Yang.
Leurs fonctions ont donné lieu à de multiples interprétations. Daprès les textes classiques de lacupuncture:
- ils sont comparés à des «déversoirs» par le Classique des difficultés
- deux dentre eux du mai et ren mai , respectivement «mer des méridiens yang» et «mer des
méridiens yin» sont aussi des réservoirs (mer) des substances vitales.
- le vaisseau luo
- un ensemble de branches qui relient certains points du méridien à des points dautres méridiens
appelés points réunions (hui)
- Le trajet dun méridien est une ligne fictive qui relie les points que lon attribue à ce méridien.
- Le trajet dun méridien est un trajet superficiel qui établit une relation entre lensemble des structures
somatiques (peau, muscles, os, articulations, organes des sens) quil traverse et un viscère.
- Elle relie le méridien à son viscère et au viscère couplé dans la relation biao – li
- Depuis le II° siècle de notre Ere la branche profonde du méridien remplace le jing bie du système
précédent. (jing bie : séparation du méridien: méridien distinct).
- Lensemble trajet superficiel – branche profonde constitue le méridien proprement dit.
. un vaisseau luo pour chaque méridien qui relie un méridien à son méridien couplé dans la relation
biao li.
. un luo pour du mai et ren mai .
. le grand luo de Rate
Le réseau des luo apparaît comme un système transversal de connexion du réseau des vaisseaux – méridiens,
un système de renforcement des relations yin yang.
- une branche transversale qui se détache du point luo du méridien et qui relie le méridien couplé dans la
relation biao li.
- pour certains dʼentre eux une branche longitudinale se détache du point luo et relie des régions
somatiques à distance.
Luo longitudinal : il naît à GI6, sur la face postérieure du radius, à 3 distances au-dessus du pli d'extension du
poignet ; il suit le méridien principal jusqu'à l'épaule, s'insère sur GI15, longe la clavicule jusqu'à E12, où il se divise en
deux branches : l'une, profonde, plonge dans le thorax pour rejoindre le Poumon ; l'autre monte le long du cou jusqu'au
maxillaire inférieur, se ramifie aux racines des dents, et pénètre dans l'oreille pour rejoindre les Zong mai, lieu où se
rassemblent les vaisseaux à l'oreille.
eut
Chaque méridien principal est en relation préférentielle avec un territoire cutané (pibu)
La sensation propagée le long des méridiens montre dans certaines régions du corps une diffusion du phénomène qui ne
permet pas d’attribuer de façon univoque un point à un méridien. Ce constat a amené les médecins de l’antiquité à créer
la notion de point réunion (hui xue).
Un point réunion est un point que l’on attribue conventionnellement à un méridien et qui en réalité appartient
à plusieurs méridiens.
Le trajet du méridien est une ligne qui relie l’ensemble des points attribués à ce méridien.
Le territoire d’un méridien est l’ensemble des régions somatiques où se manifeste la sensation propagée (PSC).
Les méridiens ne sont pas indépendants les uns des autres. Toute la démarche des médecins de
lantiquité a tendu vers létablissement de relations. Le réseau des méridiens forme une totalité
sous-tendue par 4 types de relations:
- relations extérieur – intérieur (biao li)
- relation haut – bas (shou zu)
- relation minuit – midi (zi wu)
- relation époux-épouse
a - La relation biao li
biao li désigne à lorigine lavers et le revers dun vêtement. Doù la traduction avers – revers ou externe –
interne.
Cette relation établit une liaison structurale et fonctionnelle entre deux méridiens couplés un yin avec un
yang de la main ou du pied. Les viscères en relations avec ces deux méridiens sont aussi dans une relation
biao li. Ils correspondent à une relation fonctionnelle entre un zang et un fu.
En haut: En bas:
- P – GI - Rte – E
- C - IG - R – V
- MC – TR - F – VB
Cette relation établit une liaison structurale et fonctionnelle entre un méridien de la main et un méridien
du pied de même polarité.
- tai yang : IG – V
- shao yang : TR - VB
- yang ming : GI – E
- tai yin : P – Rte
- shao yin : C – R
- jue yin : MC - F
Cette relation est établie à partir de la circulation du sang et du qi dans les méridiens et de lhoraire des
marées des méridiens. Ainsi la circulation du qi et du xue dans les vaisseaux-méridiens suit une un rythme
circadien conduisant pour chaque méridien à une période de magnitude à laquelle soppose 12 heures
aprés une période de vide.
Lorsque les méridiens furent au nombre de 12 le modèle classique de la circulation (I-II° siècle) fut établit
suivant en cela lʼalternance du yin et du yang. Le sang et le qi circulent alternativement dʼun méridien yin à
un méridien yang du haut puis dʼun méridien yang à un méridien yin du bas et ainsi de suite.
Dans la pensée chinoise antique lʼHomme est à lʼimage de lʼUnivers. Les rythmes du Cosmos influencent
les rythmes de lʼêtre humain. Ici les 24 heures sont divisées en 12 périodes de 2 heures correspondant à
lʼancienne heure chinoise.
Elle établit une liaison structurale et fonctionnelle entre un méridien de la main dʼune polarité donnée et un
méridien du pied de polarité opposée.
P – GI – E – Rte – C – IG – V – R – MC – TR – VB – F – P
- P: 3-5
- GI: 5-7
- E: 7-9
- Rte: 9-11
- C: 11- 13 (heure wu)
- IG: 13-15
- V: 15-17
- R: 17-19
- MC: 19-21
- TR: 21-23
- VB: 23- 1 (heure zi)
- F: 1-3
«Chacun des organes reflétés au poignet gauche (époux) domine l’organe correspondant reflété au poignet droit (épouse)
ce qui correspond au cycle Ke (domination).
Ainsi, le foie (époux) domine la rate (épouse) (le bois domine la terre); un excés de la rate peut mettre en danger le Foie
etc.. cette relation intéresse autant les organes que les méridiens.
Ainsi Ig (époux) est en relation époux–épouse avec GI (épouse): le Feu domine le Metal.
Ainsi Ve (époux) est en relation époux–épouse avec TR (épouse): l’Eau domine le Feu.
- méridiens yin
.P–C
. Rte – F
. MC – R
- méridiens yang
. GI – IG
. E – VB
. TR - V
- nutrition
- défense
- locomotion
Dans lorganisme le yin yang cest le sang (yin) et le qi.(yang) que lon appelle communément les
«substances vitales».
Ces substances sont élaborées par les viscères à partir des substances du Ciel et de la Terre.
Les substances du Ciel (lair) et de la Terre (les aliments et les boissons) subissent à lintérieur de
lorganisme des processus de changements et transformations (bian hua) qui dépendent de lactivité
fonctionnelle des différents viscères (zang fu). Ces différents processus aboutissent à la formation des
substances vitales le qi, le sang et les liquides.
Les substances vitales circulent dans le réseau des méridiens et assurent la nutrition des tous les tissus.
Le rôle des vaisseaux - méridiens peut être assimilé à des voies de transport des substances vitales qui
nourrissent la totalité des structures somatiques de lorganisme. (équivalent du système artério-veineux)
Le qi a plusieurs fonctions. Pour chacune d’entre elles, les médecins chinois ont attribué un
qualificatif.
Le qi, qui circule dans les méridiens, protège l’organisme des atteintes externes (vent, froid, chaleur,
humidité, sécheresse).
les facteurs pathogènes externes (xie) pénètrent d’abord dans les méridiens en donnant une
symptomatologie de surface (biao zheng) et suivant le rapport de force entre le xie et le qi peuvent
gagner l’intérieur et donner une symptomatologie de l’interne (li zheng).
Dans ce rôle de défense tous les méridiens n’ont pas la même importance. Les méridiens yang sont
les plus fréquemment touchés par les atteintes externes et, parmi ceux – ci, tai yang le plus
superficiel est le plus fréquemment atteint en particulier par le froid ou le vent – froid.
On a vu dans lorganisation dun méridien que lensemble des muscles qui sont sous la dépendance dun
méridien constitue le tendon du méridien (jing jin). Lappareil locomoteur est constitué par 12 ensembles
polymusculaires et un tendon fondamental (zong jin). Ainsi, lensemble de lappareil locomoteur est
assimilable à 13 ensembles musculaires.
Les méridiens sont en relations avec les viscères. Létat de vide – plénitude des viscères aura un
retentissement sur la nutrition des tendons de lappareil locomoteur.
Cest dire que les affections de lappareil locomoteur peuvent être dorigine externe ou dorigine
interne.
La MTC est la seule médecine au monde qui décrit un réseau de méridien en relation avec les viscères.
Le réseau des nadhis de la médecine indienne n’atteint pas le degré d’élaboration du réseau des
méridiens de la médecine chinoise.
Une question se pose : comment les médecins chinois de l’Antiquité en sont arrivés à cette notion ?
- Les connaissances anatomiques de l’antiquité étaient sommaires. Il est probable qu’ils ont
confondu en une même structure les vaisseaux et les nerfs. Un fait est certain ils ont assimilé la
moelle osseuse et la moelle épinière comme une seule et même structure le cerveau était appelé la
mer des moelles et le Cœur était le siège du shen (le mental).
- Les douleurs linéaires de l’appareil locomoteur (névralgies sciatiques) ont peut-être été un
élément inducteur. Par ailleurs il a été rapporté des cas de dermatoses de topographies linéaires qui
se superposaient au trajet des méridiens. Cependant ces derniers cas paraissent trop rares pour avoir
joué un rôle déterminant dans l’élaboration du réseau des méridiens.
1) Déclenchement:
La piqûre des points jing ou yuan suivie dune manipulation prolongée de laiguille est susceptible de
déclencher le phénomène. Dans 50 à 80 % des cas suivant les auteurs on déclenche un PSC avec des
stimulations électriques à basse fréquence (10 à 20 Hertz).
Le patient perçoit une sensation découlement de «quelque chose» qui se déplace selon un trajet quil
peut décrire lui- même et qui se superpose au trajet du méridien correspondant au point stimulé.
La correspondance avec les trajets classiques est meilleure au niveau des membres que du tronc et surtout de
la tête où on assiste à un phénomène de diffusion. Ce qui permet de comprendre la description des points
réunions hui vers le I° - II° siècle de notre ère.
Les expériences menées en Chine dans les années 1970 – 80 permettent de dire:
- Meng Zaowei et col. ont fait une étude systématique de PSC comparée aux trajets classiques. Leurs conclusions sont
les suivantes:
. Il n’existe pas dans le PSC de changements brusques des tracés comme on le voit dans certains méridiens (VB
au crâne par ex.)
. Les méridiens yin se terminent souvent sur la tête, parfois une branche sur la tête, une branche sur le tronc.
. On observe souvent des échanges entre les méridiens et des passages de l’un à l’autre.
. Dans certains cas on observe des trajets nets vers les organes et les régions malades.
. Les tracés se dirigent souvent vers les ouvertures ou organes des sens de la région céphalique.
La propagation peut se faire dans les 2 sens à partir du point stimulé (technique du Da
cheng)
La réalité du méridien ne fait pas de doute bien quen périphérie aucune structure anatomique
connue ne peut à elle seule supporter la notion de méridien. Il est probable que cest dans
lorganisation même du SNC que lon trouvera un jour le support de cette notion.
Disons pour rester dans lesprit de la pensée chinoise que le méridien est une image qui
comprend une certaine réalité.
Que le méridien existe, ou nexiste pas, na pas, en soi, une grande importance dans la
mesure où cest un outil efficace de lacupuncture.