TENDANCES ET DÉFIS

DES SYSTEMES DE
PRODUCTION EN
OLEICULTURE

Dr. Monji MSALLEM

Tunisie
 Emergence du concept Durabilité
Réponse

Mutations vécus dans le monde

rural agricole notamment:

Orientation vers l’Agriculture Intensive et

Mécanisée basée sur l’usage excessif de
fertilisants et herbicides et

Eloignement du modèle de l’agriculture
paysanne.
 Ces mutations ont affecté:
affecté:
 L’équilibre des systèmes agricoles
 La tache multifonctionnelle
 la durabilité.
durabilité.

La multifonctionnalité désigne les fonctions

multiples que la société assigne à l’agriculture
(OCDE, 2000
2000)).

Ces fonctions préservées dans le temps nous

ramènent à la notion de durabilité ou encore du
développement durable.
Durabilité: Développement répondant aux
Durabilité:
besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre
aux leurs (CMED, 1987).
1987).

Cette notion de durabilité est une demande

accrue surtout suite aux Crises:

• Sanitaires alimentaires (vache folle, grippe

aviaire, grippe porcine etc.…)

• Environnementale (contamination des nappes,

surexploitation des ressources naturelles etc..)
dues à la modernisation de l’agriculture.
 COMMENT?

 Générer une prospérité économique et

un développement social équilibré

 Faire usage prudent des ressources

naturelles

 Protéger l’Environnement,
l’Environnement, tout en
augmentant les Rendements et en
améliorant la Qualité
Concevoir un modèle de production agricole
garantissant:

 Meilleure projection socio-

socio-
économique

 Protection des écosystèmes

 Emploi adéquat des ressources

naturelles
 Renforcer les impacts positifs des pratique

agricoles sur l’environnement

 Réduire les effets négatifs

SANS

 Remettre en cause la rentabilité

économique des exploitations.

 CAS DE L’OLEICULTURE
Oléiculture Durable
Assurer la durabilité globale axée sur toutes
les composantes
composantes::
(économique, sociale, culturelle,
environnementale…..)

Problème multicritères
où
La satisfaction d’une dimension peut engendrer
la détérioration au niveau des autres dimensions.

« Ce qui est bon pour un acteur est mauvais pour un autre »

 Rôles du secteur oléicole :
 économique,

 social,

 culturel,

 environnemental,

 technologique et territorial et

 sa contribution dans l’amélioration de la

qualité de la vie.
 ROLE SOCIAL
 Millions de familles vivent des revenus perçus
directement des produits de l’oléiculture

 Revenu Brut annuel de l’huile d’olive entre

6 et 7 millions US$. (COI,2008).

 Nombreuses classes sociales

 Millions d’ouvriers agricoles,

 Travailleurs et Entrepreneurs, Industriels et

Commerçants
 ROLE ENVIRONNEMENTAL

Facteur important d'utilisation du sol

Conservation des ressources naturelles (culture

en terrasses dans les régions montagneuses).

Adaptation aux sols arides, désertiques et peu

fertiles

Occupation de sols fragiles comme unique

alternative,

Nombreuses surfaces d’oliveraies, appelées

marginales avec un risque élevé d’érosion
L’oléiculture a permis de valoriser
les zones
marginales dont aucune autre
culture
n’aurait pu satisfaire.
Importance de la culture de l’olivier en tant que
capteur du CO2 atmosphérique,
Une augmentation de 10 % de la biomasse au
niveau mondial pourrait permettre de fixer jusqu’à
23 % du CO2 atmosphérique annuel
Une augmentation de 1 % de l’humus mondial
permettrait de capturer chaque année le CO2
libéré en 7 ans environ,
D’où l’importance d’adopter un modèle
d’agriculture plus durable et plus respectueux
de l’environnement.
 ROLE CULTUREL

Savoir
Savoir--faire,

Techniques anciennes,

Modes de vie et Rapports
sociaux
 Patrimoine Efforts des paysans
diversifié au fil du temps vénérant l’olivier

Techniques culturales
mises au point améliorées à travers les âges,
conservées et perpétuées

Mise en valeur de nombreuses régions

vouées parfois à la désertification
 SPECIFICITES DE
L’OLEICULTURE

Mosaïque caractérisée par:

Variété de systèmes
agricoles et semi-
semi-naturels,

Diversité biologique et
Multiplicité de paysages

L’adaptation proverbiale de l’olivier
au climat méditerranéen est la raison
pour laquelle la culture est cultivée
en sec

Historiquement, la demande de l’H.O
a été satisfaite par l’occupation
progressive et le défrichage de sols
fragiles.
Ce qui a donné lieu à la présence:

Oliveraie marginale: Incapacité
intrinsèque pour atteindre des
productions rentables

Oliveraie fragile avec le facteur
déterminant l’érosion
Habitat caractérisé par la cohabitation:

 Arbres centenaires,
 Flore,

 Invertébrés,

 Petits mammifères,

 Reptiles et oiseaux
 Patrimoine mondial:

Environ 10
10.millions
.millions hectares
1 000 millions d’oliviers (COI. 2010).
2010).

Production Olives (9
(9 et 15 millions de tonnes)

Progression:

 4,2 %/ an entre 1990

1990//91 et 2006/
2006/07

 2,4 % dans les années 80

Croissance de la production :
 Entrée en production de nouvelles plantations

depuis 80
80..

 Amélioration de la productivité

 Rythme des plantations.

 VALEURS EXTREMES:

Problèmes de sécheresse en Italie, en Grèce, en

Afrique du nord en 1990/

1990/91 et 2002-
2002-2003.
2003.

Conditions pluviométriques favorables dans la

péninsule ibérique et en Afrique du Nord en 1996/

1996/97

et 2003-
2003-2005 et 2009-
2009-2010.
2010.
 Un engouement international pour l’huile
d’olive
Forte croissance de la consommation dans des
pays où elle était traditionnellement faible:
Aux Etats-
Etats-Unis:
Unis:
0,1 kg/hab dans les années 75
0,7 kg/ha dans les années 2000,
2000,
L'Australie::
L'Australie
0,3 kg à 1,6 kg,
 Evolution du secteur oléicole au cours des 50
dernières années:

1 ère phase: jusqu’aux années 50

Expansion lente f(conditions sociales, formes de
propriétés)

On s’efforçait de chercher des solutions:

 Adaptables à l’environnement.

 Techniques de protection et de
conservation des sols.
 Propagation Matériel végétal volumineux
 Mise en place des plans de développement

 Régénération des oliveraies anciennes ou le

greffage d’oléastres

 Plantations en terrasses ou en courbes de

niveaux.
Augmentation des surfaces
de près de 16 % (1 M Ha)
 Manque de compétitivité / Autres cultures
 Exode rural vers d’autres secteurs (industriels,
touristiques, de service, etc.)
 Emigration

Une politique d’abandon et d’arrachage des

oliveraies dans certains pays
Concurrence des Huiles de graine
 2eme Phase Années 50 50--75
75::
Restructuration et Intensification Progressive (1956
Gel Italie)
Mesures d’appui adoptées par les pays
Campagnes de promotion,
Résultats favorables de la recherche etc.,
 Transfert technologique
Emploi de produits agrochimiques
Début de la mécanisation de récolte
Croissance soutenue de l’industrie oléicole.
 Justificatifs:

 Satisfaire une demande croissante

 Couvrir le déficit alimentaire,

 Augmenter la productivité au dépens de l’

Environnement
 3eme phase: Années75
Années75--95
Solde exportable a augmenté
 Paramètres de qualité exigés

 Variétés sélectionnées,

 Intensification de la culture

 Mécanisation de la cueillette

 Extraction en continu

 Notion de filière

 Rôle de la Recherche

Début soucis margines

4eme Phase: Période 95-
95-2010

 Emergence de l’hyper intensif

 Engouement pour l’huile d’olive

 Esprit Entrepreneurs

 Mécanisation totale
 COMPOSITION DE LA FORET
 30 % Intensif : 3.000.000 hectares : 40 %
de la production.

 50 % traditionnel:5.000.000 hectares:45
hectares:45 %
de la production.

 20 % marginal: 2.000.000 hectares :15

:15 %
de la production
(COI. 2005 et actualisation. n.m).
 + 85 % en pluvial
 Pluviométrie faible,
 Distribution irrégulière et
 Evapo--transpiration élevée
Evapo

 80 % sur collines ou zones montagneuses.

 + 50 % des sols avec degré d’érosion élevé

 80 % des exploitations (1 et 5 hectares)

(COI. 2005)
 CONTRAINTES STRUCTURELLES
En dépit de l’importance sociale et
économique.
o Dominance du secteur traditionnel

o Variabilité des structures de production

o Variabilité des politiques oléicoles des pays

o Application faible du paquet technique

La rusticité intrinsèque de l’olivier a

contribué indirectement à sa marginalité
 Les systèmes de production
en oléiculture
f(la part du rendement potentiel à obtenir)

Les systèmes où la productivité est faible

Système où la productivité est faible,
mais peut être améliorée

Les systèmes ou la productivité est assez élevée

Les systèmes où l’on vise une production

maximale
Les systèmes où la production est faible:
‘Système Marginal’
 Localisés dans un contexte agro climatique
difficile : régions arides sols pauvres ou
déficients.

 Relativement exigeants en main d’œuvre.

 Mobilisent assez peu d’intrants.

Le terrain ne peut être planté autrement
Montagnes et Altitudes
Sols érodés
Pédologie accidentée
Age avancé
Hétérogénéité de vigueur ne reflétant pas l’âge
Souvent greffés sur oléastres
Association avec d’autres spéculations
Parfois plantés au bord des routes
Petites et grandes exploitations
Les oliviers sont exploités par des propriétaires
terriens pour leur consommation
Structure industrielle classique
huiles défectueuses et difficultés de
commercialisation.
L’entretien minimum est recommandé pour
maintenir les rôles joués par l’espèce

L’entretien minimum
concerne:

Confection des cuvettes individuelles sur
les plantations en pente

Taille

Interdiction du pâturage dans les

olivettes
 Système où la productivité est faible,
mais peut être améliorée
Traditionnel
Contextes climatiques assez favorables
(pluviosité normale et sol à Olivier)
L’olivier est alors considéré soit comme :
 Un concurrent à d’autres spéculations notamment
céréalières.

 Complémentaire à d’autres productions plus

rémunératrices auxquelles sont réservés les terrains les
meilleurs.

Rôle social irremplaçable

 Oliveraie tributaire d’un empirisme
Une ou deux variétés dominantes sélectionnées
localement sur la base de critères de culture
extensive
Propagation végétative exigeant du matériel de
grande taille
Variétés confinées autour de leur berceau
d’origine
STABILITE
 Plantation en sec ou avec un complément d’apport
d’eau
 Arbres d’âges différents
 Densités faibles <100
<100--150/ha
150/ha
 Conduite parfois en poly troncs
 Mécanisation faible
 Zones à tradition oléicole (Jaen, Sfax, Umbria, Crete
etc…)
 Productivité moyenne 1-4 T/ha
 Cueillette atteignant 40
40%% des charges
 Population rurale oléicole importante
 Irrégularité des récoltes
 Migration M.O vers d’autres secteurs
 Coût de production élevé: 8 € en France, 2 € en
Espagne de 4 € pour l’Italie, 1.5 Euro en Tunisie.
 Industrie oléicole hétérogène
 Sans problème d’écoulement
Système ou la productivité est
assez élevée
 Contexte climatique assez favorable

 Pluviosité normale,

 Conduite avec apport d’eau

 Mécanisation accessible

 Industrie oléicole performante

 Qualité garantie

 Débouché facile

DYNAMISME
Système où l’on vise obtenir une
production
maximale
Intensif et Hyper Intensif
Mobilisation de techniques sophistiquées dérivées des
autres spécialisations (spéculations arboricoles)

 Aptitude à la mécanisation

 Coût de production < Extensif

 Organisation professionnelle (coopératives,

associations, etc.)

 Surexploitation des ressources

Recours parfois abusif aux produits

 Réussite conditionnée

Agro climatiques : milieu et sol favorables,

Variétés adaptées,

Maîtrise des techniques de production,

Investissement important,

Main d’œuvre spécialisée et

Débouchés assurés
 RISQUES ET MENACES
L’oléiculture comme toute activité a un
impact sur l’environnement lorsqu’elle est
exercée abusivement :

 Réduction de la biodiversité

 Epuisement des ressources

naturelles
 Comment consolider
le lien entre l’olivier et
l’environnement?
Mise en valeur et promotion

des fonctions assumées par cet arbre

avec des moyens plus efficaces et en

ayant recours aux technologies disponibles

 DURABILITE
S/ Système marginal
Appartenance de l’olivier à l’identité culturelle
Milieux agro-écologiques sans alternatives
Conservation du paysage et protection des sols.
Autant d’atouts pour maintenir l’olivier

L’oléiculture n’y doit pas être marginalisée

mais plutôt protégée.
 Contribution de ces zones à l’embellissement du paysage

et mise en valeur des terrains

 Association de l’olivier aux sites historiques et religieux

 Mise en valeur du territoire à des fins touristiques et

pour un produit de qualité

 Mettre en relief le rôle de l’olivier dans la défense

hydrogéologique

 Concilier signes de qualité et donc typicité des produits

et un rôle paysager non négligeable.

 Améliorer la qualité de vie de la population rurale

L’oléiculture dans les zones ‘marginales’,

pour son apport social, sa contribution à

l’embellissement du paysage et sa

capacité de conservation des sols, doit

pouvoir bénéficier de l’intervention des

pouvoirs publics.
« Il ne s’agit pas d’accorder une aide au produit mais de

valoriser le professionnalisme des opérateurs.

Aujourd’hui, nous conservons des monuments pour

l’histoire, indépendamment de la fonction pour laquelle

ils ont été édifiés.

On doit donc imaginer de la même manière des zones

oléicoles à multiples fonctions, comme un ensemble de

gestion et de conservation du territoire » (R. Ricci, 1999

1999)
)
 S_ Système traditionnel
L’oléiculture traditionnelle prédomine dans
la plupart des pays méditerranéens.
Il convient de maîtriser la conduite du verger et
les coûts de production.
La durabilité s’inscrit dans la maitrise de la conduite:
W Sol, Fertilisation, Apports en eau et Utilisation
des pesticides.
 Une attention particulière doit être
donnée au système traditionnel avec sa
diversité structurelle et la faible
intensité d’aménagement.
(HNV: High Nature Value)

Ce sytème est moins compétitif que

l’intensif et a besoin d’un support
économique
 W Sol Fertilisation

Appliquer un modèle de gestion durable
orienté vers la protection et la
conservation de la matière organique du
sol en vue d’atténuer la tendance à la
désertification

Satisfaire les besoins des plantes en

éléments nutritifs

Procéder au diagnostic
L’objectif principal de la fertilisation:
Augmenter la production et la fertilité du sol
Contrôle de la pollution environnementale.
Meilleure exploitation des ressources présentes
dans le verger
Un choix correct de fertilisants et méthodes
efficientes de leur distribution (fertigation, apport
foliaire)
 Eau

Conserver l’eau emmagasinée

Réduire l’évaporation du sol et la

concurrence avec les adventices
adventices..

Raisonner l’irrigation avec des outils

d’aide à la gestion hydrique
appropriée..
appropriée
 Protection

Protection raisonnée par observation des

symptômes

Evaluation du risque par seuil de tolérance

Intervention f(développement des auxiliaires)

 Possibilité de conduite en
biologique

Valorisation énergétique de la biomasse

Orientation vers l’appellation d’origine ou

produit de terroir
 Menaces
oRareté de la M.O
oProductivité faible
oIrrégularité de production
oCoût de Production élevé
Coût de cueillette

Italie:
Italie:
 15
15%% en 1950
 25
25%% en 1061
 50
50--60
60%% en 1980
 80
80%% en 2008

Espagne::
Espagne
 80
80%%

Tunisie::
Tunisie
 60
60%%
 Emergence de nouveaux Modes de conduite
Pays producteurs et consommateurs

Sur l’ensemble de cette extension, environ

50% irrigué (eaux souterraines et dans
certains cas salines).
Distribution diverse : terrains de montagnes,
collines, plaines, Climats froids, semi – arides,
arides et désertiques.
 Intensification croissante
avec usage souvent abusif de
produits agrochimiques selon un
calendrier fixe

 Pollution majeure de l’environnement

 Méconnaissance et Manque d’information

sur la conduite adéquate de l’agro –
écosystème

 Risques de dégradation
Quels sont les risques potentiels additionnels générés
sur l’environnement par Le passage d’une oléiculture
traditionnelle à l’intensif et l’hyper Intensif?
Comment peut on réduire ces risques ou les éliminer?

Nuiront ils?
Au mode classique de l’oléiculture
Utilisation des ressources naturelles
Positionnement de l’oléiculture méditerranéenne

Comment?
Faire face aux changements climatiques
Préserver la biodiversité
 Extension et Adoption de l’olivier

1. Nouvelles régions
Sous diverses contraintes climatiques, pédologiques, sociales et économiques

2. Zones à vocation
(terre, climat, techniques culturales)

 Augmentation de la quantité et de la qualité du produit

 Réduction des coûts de production