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République algérienne démocratique et populaire

Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique


Centre Universitaire de Nâama

Institut : Sciences et technologies

Département : Technologie

Cours de :

Science des matériaux

Un support de cours destiné aux étudiants de 2ème Année


Licence en génie mécanique

Dr.KHATIR Tawfiq

Année universitaire 2016/2017


Présentation

Le présent ouvrage est un cours de sciences des matériaux adressé essentiellement aux
étudiants de 2 ème année licence (LMD) de la filière Génie Mécanique et à d'autres spécialités
éventuellement, selon le programme de la tutelle.

Ce polycopié est élaboré dans le but de faciliter à l'étudiant l'assimilation et la


compréhension des cours dispensés.

Cette matière permet à l’étudiant de connaitre la classification des matériaux ainsi que
les notions de base de la cristallographie, les diagrammes d’équilibre et les traitements
thermiques).

Ce document est présenté sous quatre principaux chapitres:


Généralités sur les matériaux
Diagrammes d’équilibre
Diagramme d’équilibre fer-carbone
Traitement thermique et traitement thermochimique de diffusion

Je suis conscient que cette première version de cours mérite d’être revue et améliorée.
Par conséquent, je suis disposé à recevoir toutes critiques ou propositions concernant le
contenu ou la présentation de ce manuscrit.
Table des matières

Table des matières

Chapitre 01 : Généralités sur les matériaux

1. Introduction 02
2. Propriétés recherchées des matériaux 04
2.1.Physiques 04
2.2.Chimiques 04
2.3.Mécaniques 04
3. Classification des matériaux 04
3.1.les métaux et alliages métalliques 05
a) Les matériaux ferreux 06
b) Les matériaux non ferreux 07
3.2.Les polymères 09
3.3.Les matériaux composites 09
3.4.Les verres et les céramiques 10
4. Les principales propriétés d’emploi de chaque famille 10
4.1.Les propriétés des métaux 10
4.2.Les propriétés des polymères 11
4.3.Les propriétés des matériaux composites 11
4.4.Les propriétés des céramiques techniques 11
5. Caractéristiques des matériaux 12
5.1.Caractéristiques physiques 12
5.2.Caractéristiques mécaniques 13
5.3.Caractéristiques chimiques 13
5.4.Caractéristiques technologiques 13
6. Architectures atomiques 14
6.1.Structure de l’atome 14
6.2.Type de liaisons atomiques 14
a) Liaison ionique 14
b) Liaison covalente 15
c) Liaison métallique 16
Table des matières

6.3.Solutions solides 16
7. Notions de cristallographie 18
7.1.Corps amorphe et corps cristallin 19
8. Le réseau cristallin 20
8.1.Les nœuds d’un réseau 21
8.2.La maille cristalline 21
8.3.Grandeurs attachées à un cristal 21
8.4.Sites cristallographiques 24
a) Structure cubique simple (CS) 24
b) Structure cubique centré (CC) 24
c) Structure cubique à face centrée (CFC) 24
d) Structure hexagonale compacte (HC) 26
8.5.Indexation cristallographique (système cubique) 26
8.6.Méthode pour désigner une direction 26
8.7.Méthode pour désigner un plan 26

Chapitre 02 : Diagrammes d’équilibre


1. Introduction et définitions 28
2. Cristallisation de matériaux 28
2.1.Principe de la cristallisation et courbe de refroidissement 29
2.2.Cristallisation d’un métal pur 30
2.3.Cristallisation d’un alliage 31
3. Diagrammes de Phases 32
3.1.Equilibres monophaséss,biphasés et triphasés 32
3.2.Règle de l'horizontale 33
3.3.Règle des segments inverses 33
4. Les différents types de diagramme 34
4.1.Diagramme d’équilibre de deux métaux complètement miscibles 34
4.1.1. Etude d’un exemple 35
4.1.2. Refroidissement à l’équilibre :Refroidissement lent 36
4.1.3. Règles de miscibilité à l’état solide 36
4.2. Diagramme à miscibilité partielle à l’état solide 37
a) Transformation eutectique 38
Table des matières

b) Diagramme péritectiques simples 39


c) Etude de l’exemple Pb-Sn 40
5. Exercices de synthèses 42

Chapitre 03 : Diagramme d’équilibre fer - carbone

1.Caractéristiques du fer et du carbone 44


2.Diagramme d’équilibre Fer-Carbone 45
2.1.Diagramme d’équilibre fer-cémentite 45
2.1.1 Points caractéristique 46
2.1.2. Les transformations 43
a) Transformation péritectique 47
b) Transformation eutectique 47
c) Transformation eutectoïde 47
2.2. Diagramme d’équilibre fer-graphite 48
3. Désignation normalisée des fontes 48
3.1. Fontes blanches 48
3.2. Fontes à graphite lamellaire 49
3.3. Fontes malléables - fonte à graphite sphéroïdale 49
4. Désignation normalisée des aciers 49
4.1. Aciers non alliés 49
4.2. Aciers faiblement alliés 49
4.3. Aciers fortement alliés 50
4.4. Désignation des aciers pour traitements thermiques 51
4.5. Alliage 52
5. Désignation normalisée d'autres aciers alliés 53
5.1. L’aluminium et ses alliages 53
5.2. Le cuivre et ses alliages 53

Chapitre 04 : Traitement thermique et traitement


thermochimique de diffusion

1.Traitement thermique 55
2.Traitement thermique des aciers 56
Table des matières

2.1.La Trempe 56
2.1.1. Les effects de la trempe 57
2.2.Le Revenu 57
2.2.1. Différents types de revenu 57
2.5.Le Recuit 58
2.3.1. Différents types de recuit 59
3. Traitement thermochimiques 59
2.1. La cémentation 59
2.2. La nitruration 60
2.3. La carbonitruration 60

Références 61

Annexe
Table des matières

Liste des Figures


Chapitre 01 : Généralités sur les matériaux
Figure 1.1 : Les trois clases de matériau 3

Figure 1.2 : Différente échelle de l’étude de la matière 4


Figure 1.3 : La classification des matériaux 5
Figure 1.4 : Mise en évidence d’une liaison ionique (cas de Fluorure de lithium) 14
Figure 1.5 : Liaison orienté ou directionnelle 15
Figure 1.6 : Schéma de liaisons covalents : Cas de dihydrogène H2 et le CH4 15

Figure 1.7 : Mise en évidence d’une liaison ionique (cas de fluorure de Sodium) 16
Figure 1.7 : Mécanisme de la diffusion lacunaire 17
Figure 1.9 : Solution solide de substitution (a) et d’insertion (b) 17
Figure 1.10 : Principaux défaut ponctuels dans les cristaux 18
Figure 1.11: Structure amorphe 19

Figure 1.12 : Structure réticulaires 16

Figure 1.13 : Réseau cristallin 20


Figure 1.14 : Maille élémentaire 21
Figure 1.15 : Les 7 systèmes cristallins et les 14 réseaux de Bravais 23
Figure 1.16 : Structure simple 24
Figure 1.17 : Structure CC 24
Figure 1.18 : Structure CFC 25
Figure 1.19 : Structure HC 26

Figure 1.20 : exemples des indices de miller pour les directions et les plans 27

Chapitre 02 : Diagrammes d’équilibre

Figure 2.1 : Courbe de refroidissement T=F(T) 29

Figure 2.2 : Courbes typiques de solidification des mélanges purs et hétérogènes 30

Figure 2.3 : Etapes de cristallisation d’un métal 31


Table des matières

Figure 2.4 : Courbe de refroidissement d’un alliage 26

Figure 2.5 : Les transformations des alliages A-B 32

Figure 2.6 : Les transformations d’un alliage de composition globale X% en B 33

Figure 2.7 : Fraction massique des phases liquide 33

Figure 2.8 : Illustration schématique d’un diagramme d’équilibre à miscibilité 35


totale

Figure 2.9 : Diagramme Ni-Cu à miscibilité totale 36

Figure 2.10 : Diagramme de refroidissement à l’équilibre Ni-Cu 36

Figure 2.11 : Représentation schématique de l'évolution de la constitution du 38


système de composition xB, en fonction de T.

Figure 2.12 : Courbe de refroidissement d'un système de composition eutectique 39

Figure 2.13 : Transformations liquide-solide des systèmes péritectiques simples 40


Figure 2.14 : Transformation eutectique : le cas des alliages Pb-Sn 41

Chapitre 03 : Diagramme d’équilibre fer - carbone

Figure 3.1 : Formes allotropiques du fer pur 44

Figure 3.2 : Diagramme d’équilibre Fe-Cm 46

Figure 3.3 : Diagramme fer - graphite 48

Chapitre 04 : Traitement thermique et traitement thermochimique


de diffusion
Figure 4.1 : Cycles thermique d'un traitement 55
Figure 4.2 : HV dureté Vickers de la martensite 56
Figure 4.3 : Cycle complet (Trempe,revenu) 57
Figure 4.4 : Les étapes de cycle opératoire du recuit 58
Table des matières

Liste des Tableaux


Tableau 1.1 : Les principaux thermoplastiques et leurs emplois 9

Tableau 1.2 : Caractéristique géométrique des sept mailles conduisant aux sept 23
systèmes cristallins

Tableau 3.1 : Description pour chaque désignation d’un matériau 52

Nomenclature :
Cr : Chrome
Mo : Molybdène
Ni : Nickel
Ti : Titane
Pb : Plomb
Cu : Cuivre
Al : Aluminium
Si : Silicium
: Masse volumique
: Température de fusion
MP : Masse de Proton
MN : Masse de Neutron
me :Masse de l’électron
C : La compacité
Z: Nombre d’atomes par maille
Ma: Masse Molaire
N : Nombre d’Avogadro
V : Volume totale de la maille
R : Rayon atomique
d : Distance interéticulaire entre les plans de la famille (hkl)
CC : Structure cubique centré
CFC : Structure cubique à face centrée
HC : Structure hexagonale compacte
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

Chapitre 01 : Généralités sur les matériaux

Dans ce chapitre nous présentons


généralités sur la science des matériaux.
il permet à l’étudiant de connaitre la
classification des matériaux et leur
domaines d’utilisations. A partir de ces
connaissances, il devient possible
d'expliquer les différents types de
Structure des matériaux et les notions de
cristallographie.

1. Introduction
La science des matériaux est l’étude des relations qui existent entre leur structure et leurs
propriétés générales. La structure d’un matériau correspond à la façon dont ses éléments
constitutifs.
Comment définir un matériau ?
La matière dont est composée de particules discrètes, ayant une taille submicroscopique, dont
les lois de comportement sont décrites par les théories atomique.

Le matériau est un solide utilisé par l’homme pour la fabrication d’objets qui constitue le
support de son cadre de vie.

Parmi ce type d’alliage on trouve, par exemple, la plupart des aciers (alliage fer-carbone)
[1] :

Les métaux et leurs alliages


Les polymères organiques
Les céramiques

2
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

Figure 1.1 : Les trois classes de matériaux

Les matériaux de construction, utilisés dans l’industrie mécanique, ont été décomposés on
quatre familles principales, soient les métaux, les polymères, les céramiques et les matériaux
composites faisant un mélange de différentes nuances des trois premières familles.
Les métaux et alliage industriels sont des corps constitués de divers constituants caractérisant
ses propriétés et ses caractéristiques.
On appel microstructure des matériaux l’ensemble des paramètres microstructuraux décrivant
les constituants des matériaux à l’échelle microscopique.
Un matériau est formé d’une multitude de petits volumes polyédriques appelés grains et
phases dont la taille varie en général de 1 m à plusieurs mm.
En conséquence, La maîtrise de nouveaux matériaux a été à l’origine de révolutions dans
l’histoire des technologies. Les âges de la préhistoire sont d’ailleurs définis par les matériaux
employés, âge de la pierre, âge du bronze, du fer.
Aujourd’hui, le nombre de matériaux ou en tout cas le nombre de références est considérable
et en constante révolution. En effet, la science des matériaux permet de concevoir de
nouveaux matériaux adéquats pour chaque nouvelle application.
On pourra distinguer deux grandes catégories de matériaux :
1. les matériaux de structure, faisant l’objet de ce cours et qu'on utilise essentiellement
pour leurs capacités à soutenir des sollicitations mécaniques et thermiques.
2. les matériaux fonctionnels, qu'on utilise pour leurs propriétés physiques, telles que
conductivité ou semi-conductivité électrique, magnétisme, propriétés optiques …

3
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

En effet, on caractérise les propriétés d’un matériau à une échelle donnée. A cette échelle le
matériau est considéré comme homogène et continu. Si l’échelle à laquelle est caractérisée la
propriété est comparable à l’échelle de l’hétérogénéité interne du matériau. Les résultats
seront, en conséquences, dispersés.

Figure 1.2 : différente échelle de l’étude de la matière

2. Propriétés recherchées des matériaux


2.1.Physiques
Masse spécifique, conductibilité électrique, thermique, ionique, énergie de surface, chaleurs
latentes de transformation, coefficients de dilatation thermique, indice de réfraction, etc.
2.2.Chimiques
Résistance à l'oxydation, à la corrosion, stabilité, réactivité, diagrammes d'équilibre, etc.
2.3.Mécaniques
Elasticité, plasticité, résistance à la rupture, ténacité, dureté, résistance à l'usure, tenue à la
fatigue, au fluage etc .
3. Classification des matériaux
Permet les Objectifs généraux : Identifier et établir la désignation des métaux et alliages
ferreux et non ferreux selon les différentes normes en rigueur et Donner un aperçu général sur
la grande diversité de ces matériaux.
La classification de ces matériaux sera abordée en s’appuyant sur les techniques
d’élaboration et sur les normes de désignation. Les caractéristiques d’usage de chaque grande

4
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

famille des alliages ferreux seront développées en insistant sur les opérations de mise en
œuvre et sur les propriétés d’utilisation.
Le fer est très largement répandu dans l’écorce terrestre, où il se présente sous forme de
minerais divers (oxydes, hydroxydes, carbonates, sulfures, silicates et autres).
Les matériaux peuvent être classés de plusieurs manières selon les critères qu’on veut prendre
en considération, le classement qu’on va considérer est celui qui se base sur l’interaction entre
atomes ou molécules.

Figure 1.3 : La classification des matériaux


3.1. les métaux et alliages métalliques
Ce sont des métaux ou des alliages (mélange) de métaux. (Fer, acier, aluminium, cuivre,
bronze, fonte, etc.). On peut distinguer deux sous-groupes qui sont :
Les alliages à base de fer (aciers et fontes) jouent et continuent de jouer un rôle capital sur le
plan technologique. Ils constituent en masse près de 90 % de la production mondiale de
matériaux métalliques.
Plusieurs facteurs expliquent cette importance : les alliages ferreux se prêtent facilement à une
production en masse, ils sont bon marché et on peut les acquérir sous des formes très variées
grâce à la diversité des traitements thermiques et des éléments d’addition. Ils ont un fort
module d’élasticité et une forte limite élastique. L’acier est un alliage de fer et de carbone
renfermant au maximum 2 % de ce dernier élément. La fonte contient, quant à elle, de 2 à 5 %
de carbone. Contrairement à cette dernière, l’acier est un métal ductile1 : il peut subir des
changements de forme par compression ou extension à chaud ou à froid. Il est caractérisé par
une propriété fondamentale : il « prend la trempe », c’est-à-dire qu’il est susceptible
d’acquérir une grande dureté lorsqu’il est chauffé à une température suffisamment élevée et
refroidi à une vitesse assez grande.

5
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

En raison de son altérabilité et sa faible résistance mécanique, le fer n'est plus utilisé
industriellement. Les métaux les plus utilisés dans la construction sont la fonte et l'acier
puisqu'ils présentent les avantages suivants : haute résistance, plasticité, conductibilité
thermique élevée, assemblage par soudage.
En revanche, ces matériaux présentent aussi des inconvénients à savoir : corrosion en
présence d'eau et déformation sensible avec l'augmentation de la température .
a) Les matériaux ferreux
Ce sont des alliages à base de fer (aciers et fontes) ; ils jouent un rôle capital sur le plan
technologique. Ils ont un fort module d’élasticité E et une forte limite d’élasticité , parmi eux on
trouve :
- Les aciers d’usage général (S355, E335) : Ces aciers sont définis principalement par leurs
propriétés mécaniques. Leur résistance mécanique est de l’ordre de 500 MPa pour la rupture
et de 350 MPa pour la limite élastique ; ils sont ductiles puisque leur teneur en carbone est
faible (elle ne dépasse pas 0,2 %) ; l’allongement relatif avant rupture est de l’ordre de
25 %. Ces aciers sont produits sous la forme de profilés (produits longs) ou sous la forme de
tôles (produits plats) en fonction de leur utilisation.
- Les aciers à outils (35 Cr Mo 4, 100 Cr 6) : Toutes les étapes de la fabrication nécessitent
des outils dont les conditions d’utilisation peuvent être très variées (chocs, tranchant,
dureté). La teneur en carbone est en général assez élevée (de l’ordre de 0,6 à 1%) sauf pour
les outils travaillant aux chocs (moule d’injection pour matière plastique). Ce sont en
général des aciers fortement alliés de chrome (entre 5 et 12 %) pour éviter la corrosion. Ils
doivent posséder la dureté la plus élevée possible, une très bonne résistance à l'usure et une
grande ténacité.
- Les aciers de traitement thermique (C 32, 20 Ni Cr 6, 35 Ni Cr Mo 16) : On distingue 3
grands types de traitement thermique : les recuits, les traitements dans la masse (trempe 2,
revenu3, austénisation4) et les traitements de surface (trempe superficielle, nitruration,
cémentation). Ces aciers sont définis par leur composition chimique. Celle-ci détermine le
type de traitement qu’on peut leur appliquer. Les aciers de traitement thermique sont soit des
aciers au carbone (sans autre élément d'addition que les éléments d'accompagnement,
Mn et Si), soit des aciers alliés contenant en proportions variables, un ou plusieurs éléments
d'addition (Cr, Ni, Mo, V, …) ; le chrome favorise le durcissement et augmente la résistance
à la corrosion ; le nickel augmente la ténacité5 à basse température ; le molybdène augmente
la résistance mécanique et la dureté ainsi que la résistance au fluage.

6
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

- Les aciers inoxydables (X 30 Cr 13, X 8 Cr Ni 18-12) : Les aciers inoxydables comprennent


un ensemble de familles d'alliages à base de fer dont la principale propriété est la résistance
à la corrosion généralisée. Toutefois, bien qu'on les qualifie d'inoxydables, ces aciers ne sont
pas dans tous les cas totalement exempts d'une possibilité de corrosion. Le chrome est
l'élément essentiel qui, à des teneurs supérieures à environ 12 % rend l'acier inoxydable en
favorisant, en milieu oxydant, la formation d'un film passif à sa surface. On utilise ce type
d’acier en visserie, pour les ressorts, pour les arbres de pompes, la coutellerie ...
- Les fontes. (EN-GJL 150, EN-GJS 400-18) ce sont des alliages fer-carbone de très forte
teneur en carbone (> 2 %), ce qui les rend fragiles et interdit toute déformation plastique. On
les utilise donc principalement en fonderie.(bâtis, la petite quincaillerie, les raccords de
plomberie, la fabrication des carters de pompes, des vannes, des vilebrequins, des
engrenages ...
b) Les matériaux non ferreux
Bien que ne représentant que 10 % des matériaux métalliques utilisés industriellement, les
alliages non ferreux n’en restent pas moins utilisés pour certaines de leurs propriétés
spécifiques : masse volumique faible, propriétés électriques, résistance à la corrosion et à
l’oxydation, facilitée de mise en œuvre. Ces avantages l’emportent dans certaines
applications, malgré le coût de revient plus élevé de ces alliages. Nous nous limiterons aux
alliages de l’aluminium, du cuivre et du zinc. Parmi eux on trouve :
L’aluminium et ses alliages : Aujourd’hui la production d’acier est un indice de la richesse
nationale et elle est à la base de la production de masse dans de nombreux secteurs
industriels tels que la construction navale, l’automobile, le bâtiment et les travaux publics, la
construction mécanique, l’outillage et les équipements industriels et ménagers. Les alliages
d’aluminium présentent tous les avantages recensés ci-dessus. Le point de fusion de l’aluminium,
notamment, est bas (~ 660 °C) ce qui le rend particulièrement apte aux opérations de
fonderie. L’aluminium étant par ailleurs très ductile, on peut aisément le mettre en forme à
l'état solide, par déformation plastique (laminage, filage à la presse, étirage,…). Ils ont de
bonnes propriétés mécaniques spécifiques (leur masse volumique est de 2700 kg.m-3, soit
près de trois fois moins que l'acier) et résistent assez bien à la corrosion grâce à la formation
d'une couche d'oxyde Al2O3 en surface, mais leur tenue mécanique au-delà de 150 °C pose
problème ainsi que leur tenue en fatigue et en corrosion sous contrainte. Ils sont de plus
difficiles à souder et relativement chers. Il existe de nombreux alliages d'aluminium que se
soit des alliages corroyés ou des alliages de fonderie. Compte tenu de ces avantages, c’est un

7
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

alliage principalement utilisé en aéronautique, dans l’industrie alimentaire, pour les articles
de sport et les structures utilisées en atmosphère marine.
Le cuivre et ses alliages : Les principales qualités du cuivre sont : une très bonne
conductibilité électrique et thermique, une résistance convenable à l’usure. Ils sont
cependant sensibles à la corrosion et sont chers. Ses domaines d’application exploitent
directement ces propriétés puisqu’on utilise presque la moitié de la production mondiale de
cuivre pour du matériel électrique (conducteur, transformateur, moteurs électriques...). Le
reste de la production est principalement utilisé pour les tuyaux à eau, la plomberie, les
pompes et les vannes... Associé à l’étain ou à l’aluminium, il possède de bonnes propriétés
de surface (résistance à l’usure et au frottement), on l’utilise comme palier de guidage,
comme pignon...
Température de fusion : 1 080 °C,
Masse volumique : 8 900 kg.m-3.
Le zinc et ses alliages : Les principaux avantages des alliages de zinc sont leur faible
température de fusion (~ 420 °C) et leur excellente coulabilité. Ils sont donc principalement
destinés à la fonderie, ce qui permet d’obtenir des pièces de forme très complexe et
d’épaisseur très mince (~ 0,4 mm). Leur faible coût de revient permet de concurrencer les
alliages d’aluminium ou de cuivre et même souvent les matières plastiques. On utilise
largement les alliages de zinc dans l’automobile (carburateur, pompe à essences...), dans
l’électroménager, en quincaillerie et en mécanique de précision (appareils photographiques,
horlogerie...) Les principaux alliages de zinc sont les zamaks qui contiennent 4%
d’aluminium, 0,04 % de magnésium et 1% de cuivre ou pas du tout. Exemple de désignation
du zamak 3 : Z - A4G, et du zamak 5 : Z - A4 U1 G.
Masse volumique du zinc : 7100 kg m-3.
Le titane et ses alliages : Les caractéristiques tout à fait particulières du titane et de ses
alliages en font un métal de choix pour de nombreuses utilisations, notamment dans les
domaines aéronautiques et aérospatial et dans l'industrie chimique. La masse volumique du
titane (4540 kg.m-3) se situe entre celle de l'aluminium et du fer ; toutefois, le rapport
résistance mécanique sur masse volumique des alliages de titane est nettement supérieur à
celui des autres métaux. La résistance à la corrosion du titane et de ses alliages est excellente
(le titane est passivable grâce à la formation d'un film protecteur de TiO2) ; elle est
supérieure à celle des aciers inoxydables. Les alliages de titane peuvent manifester une
bonne tenue mécanique à chaud (jusque vers 700 °C) et une bonne résistance à l'oxydation ;

8
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

cependant, à des températures plus élevées, ils risquent de se charger en impuretés (oxygène,
hydrogène), ce qui altère leurs propriétés mécaniques.
Température de fusion : 1670 °C.
3.2.Les polymères

Un polymère est défini comme étant une molécule à très longue chaîne qu’on appelle
macromolécule. Elle est formée par la répétition d'entités chimiques simples appelées
monomères reliées par des liaisons. Les polymères sont synthétisés en reliant des molécules
de monomères entre elles par des liaisons chimiques covalentes : ce sont les réactions de
polymérisation.
Famille Désignations Utilisations
PVC rigide Tubes, profilés, bouteilles
Les vinyliques
PVC souple Revêtement de sol, joints, isolants
PEBD Gaines,films,sacs
Les polyoléfines PEHD Pièces moulées,films
PP Fils,films,pièces moulées
PS Emballages thermoformés ou injectés,
PSC choc Ameublement,TV,HIFI,électroménager
Les styréniques PSE expansé Isolation thermique
SAN Pièces moulées
ABS Piéces moulées
PMMA Plaque transparentes,feux de position
Les acryliques
PAN Corps creux pour cosmétiques

Tableau 1.1 : Les principaux thermoplastiques et leurs emplois

3.3.Les matériaux composites


Les matériaux composites peuvent être produits par plusieurs techniques telles que l’extrusion
ou la synthèse chimique. Ces voies de synthèses peuvent s’avérer délicates à mettre en œuvre.
Lors de la synthèse chimique, des limitations liées au choix du solvant ou au mode de
dispersion de la charge peuvent apparaître, alors que l’on peut être confronté à un risque
d’incompatibilité thermique des constituants lors d’une extrusion.
L’idée de base est d’associer dans une même masse des matériaux différents par leurs natures
chimiques et géométriques afin d’augmenter les performances globales du point de vue
mécanique, physique et/ou chimique ainsi que de faciliter la mise en œuvre. Des charges à
renforts fibreux ont ainsi été introduites et mélangées à des matrices métalliques, céramiques

9
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

ou plastiques. Mais l’association matrice-élément renforçant ne peut être quelconque et


dépend :
de la compatibilité chimique des matériaux en contact ;
du procédé de mise en œuvre choisi en relation avec la géométrie de la pièce et les
séries envisagées ;
de la résistance mécanique, chimique,...
des coûts de fabrication, produits de base, transformation et finition éventuellement
complétés du coût des contrôles.
Il est possible de distinguer deux grandes classes de matériaux composites :
a) Les composites « grandes diffusions » : les plus courants qui, pour un coût modéré,
apportent des propriétés mécaniques intéressantes mais restent - sauf cas d’espèce -
inférieures à celles des métaux. Il s’agit pour l’essentiel de l’association renfort fibre de
verre-résine polyester.
b) Les composites « hautes performances » : qui apportent des caractéristiques
mécaniques spécifiques supérieures à celles des métaux et utilisent généralement des
renforts fibres de carbone ou d’aramide (kevlar) avec des résines époxydes. Les coûts de
ces matériaux sont élevés. On notera la faible part pondérale des composites hautes
performances qui représentent 2 % de l’ensemble des composites.
3.4.Les verres et les céramiques
Le mot céramique vient du grec keramikos et signifie argile ou terre à potier.Ce sont
tous les matériaux à liaisons iono-covalentes, tels que les roches, les bétons, les verres, les
carbures, nitrures, ils sont utilisés (en plus du domaine traditionnel) en électrotechnique, en
construction mécanique, pour les outils de coupe, soupape, billes, en biomécanique
remplacement d’os, de dents, les céramiques sont aussi utilisés dans le domaine nucléaire
(protection thermique et neutronique).
4. Les principales propriétés d’emploi de chaque famille
4.1.Les propriétés des métaux
Les matériaux métalliques, comme leur nom l’indique, comportent des liaisons
essentiellement métalliques, c’est-à-dire en partie assurées par des électrons délocalisés.
Ces derniers sont responsables des bonnes propriétés de conductivité thermique et électriques
des métaux.
Les métaux sont généralement paramagnétiques voire ferromagnétiques. Leur température de
fusion et de vaporisations sont en général élevées. Les métaux sont pour la plupart ductiles et

10
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

relativement tenaces et l’association de leur ténacité et de leur ductilité est un atout majeur
pour leur mise en forme.
Par contre, après mise en forme, on peut facilement donner aux alliages métalliques une
bonne résistance mécanique par des traitements thermiques appropriés grâce à la précipitation
de phases (durcissement structural). Du fait de leur plasticité, leur tenue à la fatigue peut poser
des problèmes et ils sont de plus souvent sensibles à la corrosion. Enfin, les métaux sont en
général des matériaux lourds et dense ce qui est parfois un handicap.
4.2.Les propriétés des polymères
Les polymères sont constitués de macromolécules à squelette covalent, liées entre elles par
des liaisons faibles (liaisons de Van der Waals ou liaisons hydrogène). Leurs propriétés
dépendent fortement du comportement de ces liaisons faibles, et évoluent considérablement
avec la température.
Il y a beaucoup de manières de classer les polymères ; ce classement peut se faire soit en
fonction de l’ordre moléculaire, soit suivant la diffusion industrielle, soit suivant l’usage ou
soit suivant les propriétés d’utilisation [2]. Ils auront généralement un faible module
d’élasticité, et une limite élastique d’autant plus faible qu’ils seront portés à plus haute
température. Ils seront donc faciles à mettre en forme. Ils ont aussi malgré leur bonne
déformabilité, une bonne résistance à l’usure. Ils sont faciles à assembler et ont une bonne
tenue à la corrosion. Enfin, ce sont des matériaux légers et ils peuvent être très bon marché.
4.3.Les propriétés des matériaux composites
Les matériaux composites sont des matériaux qui associent deux ou plusieurs matières
différentes, appartenant parfois à 2 classes distinctes, pour obtenir une combinaison de
propriétés qui tire avantage de chacun. Les plus fréquemment utilisés sont les composites à
matrice polymère et à renfort fibreux qui présentent des propriétés spécifiques exceptionnelles
ou directionnelles. Les composites céramique/céramique qui sont moins fragiles que les
céramiques massives sont très intéressantes pour leur tenue en température, les composites à
matrice métallique et renfort céramique ont pour vocation de tirer parti à la fois de la ductilité
des métaux et de la raideur du renfort céramique. Enfin il convient de citer pour mémoire les
matériaux tels que le bois, les ciments et bétons, les mousses polymères, céramiques ou
métalliques, qui sont également des matériaux composites.
4.4.Les propriétés des céramiques techniques
Les céramiques sont caractérisées par des liaisons fortes, ce qui se traduit dans la pratique par
une très bonne tenue en température et une excellente rigidité élastique. La faible tendance à

11
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

la plasticité qui en résulte rend ces matériaux fragiles, peu tenaces, peu ductiles, mais en
revanche, résistants à l’usure. Ces matériaux ont de hauts points de fusion et une bonne
résistance à la corrosion. Les céramiques techniques de qualité ont tendance à être chères.
5. Caractéristiques des matériaux
Les matériaux peuvent avoir des caractéristiques physiques, mécaniques et chimiques
diverses :
5.1.Caractéristiques physiques
Elles se rapportent à [3]:

a) Couleur : C’est l’aspect naturel du matériau non oxydé.

b) Masse volumique : la masse volumique est une grandeur physique qui caractérise la
3
masse d’un matériau par unité de volume. Exemple =7850

c) Densité : La densité ou densité relative d’un corps est le rapport de sa masse


volumique à la masse volumique d’un corps pris comme référence.

d) Porosité : La porosité est la propriété d’un matériau qui contient des pores ou cavités
de petite taille et pouvant contenir des fluides (liquide ou gaz)

e) Point de fusion : C’est la température à laquelle le métal chauffé passe de l’état solide
à l’état liquide ; exemples =1530° ; =1300 à 1500° ; =1080° ;
=650°
f) Conductivité électrique : C’est la capacité d’un matériau à être plus ou moins
conducteur de courant électrique ; exemple le cuivre est un matériau bon conducteur,
le plastique est un matériau mauvais conducteur (isolant)

g) Conductivité thermique : C’est l’aptitude d’un matériau à véhiculer un flux


thermique, c’est-à-dire un flux de chaleur, exemple l’Aluminium et le Cuivre
possèdent une conductivité thermique élevée.

h) Propriété magnétique:(ferromagnétisme) : C’est l’aptitude d’un matériau à la


production d’un champ magnétique, c’est une caractéristique très importante en
construction électrique de bobine, moteur, appareils téléphoniques, etc.….

i) Propriété acoustique: C’est l’aptitude d’un matériau à transmettre plus ou moins


facilement les ondes sonores exemple : la fibre optique possède des propriétés
acoustiques élevée.

12
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

5.2.Caractéristiques mécaniques
Elles définissent le comportement du matériau pendant l’utilisation, c’est-à-dire elles
permettent à l’utilisateur de connaitre si ce matériau va résister ou non aux efforts auxquels il
serait soumis.
a) Ténacité : C’est la résistance aux efforts de traction, de compression, et de
cisaillement c’est-à-dire la propriété de s’opposer à l’action destructive des
sollicitations extérieures.
b) Elasticité : C’est l’aptitude d’un matériau à revenir à son état initial après
déformation, autrement dit c’est la résistance à la déformation permanente
(déformation plastique).
c) Dureté : C’est la capacité d’un matériau à résister à la pénétration par un autre
matériau.
d) Résilience : C’est l’aptitude d’un matériau à résister au choc.
e) Fragilité : C’est la facilité de rupture (cassure) sous l’action de choc, un corps fragile
n’est pas résilient (verre).
5.3.Caractéristiques chimiques
Elles définissent le comportement d’un matériau dans une ambiance ou il y a des agents
chimiques en contact (gaz, acide, air, etc…), c’est-à-dire est-ce-que le matériau va résister ou
non à la corrosion par l’oxygène et les agents chimiques.
5.4.Caractéristiques technologiques
Elles expriment l’aptitude d’un matériau à subir les différents procédés de fabrication.
a) Malléabilité : C’est la possibilité de se donner et de se soumettre à la déformation
plastique d’un matériau à chaud ou à froid sans se détruire par choc ou par pression.

b) Ductilité : (super malléabilité) c’est l’aptitude d’un matériau à être étiré en fil de faible
section.

c) Fusibilité : C’est l’aptitude à passer de l’état solide à l’état liquide.

d) Fluidité : C’est l’aptitude à l’écoulement progressif, un matériau fusible et fluide


possède une bonne coulabilité.

e) Soudabilité : C’est l’aptitude d’un matériau à former une liaison intime avec un autre
matériau par fusion.
f) Usinabilité : C’est l’aptitude d’un matériau au façonnage par enlèvement de copeaux
par outil de coupe.

13
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

6. Architectures atomiques
6.1.Structure de l’atome
L’atome est constitué d’un noyau autour du quel gravitent des électrons. Le noyau est formé
de:
Proton: masse MP = 1,67.10-27kg ; charge positif e =1,6.10-19C
Neutron: masse mN = MP charge nulle
Electron masse me = MP/1840 = 0,91.10-30kg, charge négative égal à (-e)

La grandeur d’un atome à quelques Angstrom de (1 à 4A°) : 1A = 10-10 m.

6.2.Type de liaisons atomiques


Elles sont directement reliées à la couche périphérique, Ces liaisons sont une manifestation
d’interactions attractives entres atomes,dont l’origine est soit électrostatique :
(liaison ionique, liaison hydrogène), soit purement quantique (liaisons covalente et
métallique, liaisons de type Van der Waals/London).

a)Liaison ionique
La liaison ionique résulte de l’attraction entre les charges opposées de cations et d’anions.par
exemple , le chlorure de sodium,qui est un composé ionique, se forme à cause de l’attraction
entre les ions Na+ et les ions Cl-.aucune liaison n’est purement ionique ,mais le modèle
ionique,qui décrit la liaison en termes d’ions, fonctionne bien pour nombreux composés [3].
Cette liaison se caractérise par l’échange d’électrons entre deux atomes.
Cette liaison est forte suite à la saturation de la couche extérieure des atomes qui deviennent
des ions.
Exemple-typique d’une liaison ionique : NaCl Na+ + Cl-

Figure 1.4 : Mise en évidence d’une liaison ionique (cas de Fluorure de lithium)

14
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

Propriétés
La liaison ionique n’est pas directionnelle puisqu’elle est le résultat d’une attraction
électrostatique entre des charges électriques de signes opposés ;son énergie de liaison
varie de 500 à 1500 kj/mol ;
Ces matériaux sont mauvais conducteurs du courant et de la chaleur car ils ne
possèdent pas d’électrons libres.
b)Liaison covalente
Les éléments non-métalliques ne peuvent pas former des cations,parce que leurs énergie
d’ionisation sont trop élevées.la nature de la liaison entre des non-métaux a intrigué les
scientifique jusqu’en 1916,lorsque Lewis en a trouvé l’explication.il a proposé de décrire la
liaison covalente comme le partage d’un doublet d’électrons par deux atomes [4].

Figure 1.5 : Liaison orientée ou directionnelle

Propriétés
liaison forte (200-700kJ/mole)
partage de 1 ou plusieurs paires électrons pour compléter leur couche électronique
extérieure à 8 électrons
Ex. molécules d’éléments non métallique :O2, N2, CH4 , diamant

Figure 1.6 : Schéma de liaisons covalents : Cas de dihydrogène H2 et le CH4

15
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

c) Liaison métallique
Cette liaison se caractérise aussi par la mise en commun d’électrons entre plusieurs atomes
afin de saturer les couches électronique externes. A la différence de la liaison covalente, la
liaison métallique est délocalisée, c'est-à-dire que chaque atome peut être considéré comme
un ion baignant dans un gaz d’électron.

Propriétés
Les atomes métalliques perdent, dans l’établissement de la liaison, l’influence sur
leurs électrons externes: ils deviennent donc des ions positifs dont les positions, si le
métal est solide, sont fixes les unes par rapport aux autres.
Les électrons externes sont délocalisés et se comportent comme s’ils étaient libres,
tout en restant dans l’échantillon [5].

Figure 1.7 : Mise en évidence d’une liaison ionique (cas de fluorure de Sodium)
6.3.Solutions solides
Une solution solide est constituée par un mélange homogène de deux éléments différents.
L’élément de base A, appelé solvant, forme un réseau de structure . L’élément B, appelé
soluté, passe dans le réseau. Il y occupe les sites interstitiels ou substitutionnels. On a deux
types de solution solide :
En substitution : l'atome étranger remplace un des atomes du cristal.
Dans une solution solide de substitution, la diffusion se fait par l’intermédiaire des lacunes,
d’où son nom de diffusion lacunaire. Un atome change de position en sautant dans une lacune
voisine. L’atome X peut occuper la place de la lacune voisine L.Tant en position X qu’en
position L, l’énergie potentielle de cet atome est minimale ;pour pouvoir sauter en
position L,Il doit d’abord écarter les deux atomes 1 et 2 de leur position d’équilibre, ce qui
demande, temporairement, une énergie supérieure de Qa à l’énergie potentielle correspondant
à une position d’équilibre. Cette énergie Qa est l’énergie d’activation de la diffusion. C’est

16
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

l’énergie minimale qu’un atome doit posséder pour pouvoir changer de position. L’atome X
peut prendre la place de la lacune L et ainsi se déplacer d’une distance interatomique vers la
droite. Aux positions X et L, son énergie est minimale. Pour pouvoir effectuer le saut, il doit,
en position intermédiaire, écarter les atomes 1 et 2 [6].

Figure 1.8 : Mécanisme de la diffusion lacunaire

En insertion : l'atome étranger se glisse dans les espaces vides, les positions
interstitielles, des atomes du cristal.

Solution solide de substitution (a) Solution solide d’insertion (b)

Figure 1.9 : Solution solide de substitution (a) et d’insertion (b)

Défauts sans dimension

17
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

Les défauts sans dimension sont des défauts ponctuels dont la taille est de l’ordre des
distances interatomiques.la figure suivante représente schématiquement les divers défauts
ponctuels dans les cristaux.

Figure 1.10 : Principaux défauts ponctuels dans les cristaux :a)lacune ;b)défaut
autointerstitiel ;c)atome en solution solide de substitustion ;d)atome en solution solide
d’insertion ;e)défaut de schottky dans un cristal ionique ;f)défaut de Frenkel cationique dans
un cristal ionique

7. Notions de cristallographie
La cristallographie est la branche des sciences exactes qui se consacre a l’étude de la structure
de la matière à l’échelle atomique : détermination, classification et interprétation des
structures géométriques des solides et en particulier celles des cristaux. La cristallographie
joue un rôle interdisciplinaire entre la physique, la chimie, la biologie, la science des
matériaux et les sciences de la terre. Il s'adresse plus particulièrement aux physiciens du
solide, aux chimistes et aux ingénieurs des matériaux, amenés dans leur vie-professionnelle à
résoudre des problèmes liés aux aspects structuraux de la matière. Utilisant des connaissances
d'algèbre linéaire et la transformation de Fourier [7].

18
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

Le mot cristal à son origine grec— glace. C'est au 19èmesiècle que la cristallographie se
dégagea progressivement de la minéralogie et se rapprocha de la physique et de la chimie en
devenant une science indépendante. Il est donc important de savoir comment les atomes sont
organisés dans une structure cristalline.
La cristallographie décrit l’architecture des cristaux, c’est-à-dire la répartition des atomes
dans l’espace et les lois géométriques qui en fixent la position.
Deux concepts concepts fondamentaux sont à la base de description de la structure cristalline :
le réseau et le motif.
Un réseau spatial est constitué par un ensemble de points (nœuds).de dimension infinie
obtenue par translation dans l’espace de trois vecteurs non coplanaires,a.b et c , qui
déterminent les directions et les distances entre les nœuds du réseau.
Le motif constitue l’élément de base dont la répétition suivant le réseau spatial engendre le
cristal.le motif peut etre un atome ou un groupe d’atomes ayant une orientation et une
géométrie bien déterminées.
7.1.Corps amorphe et corps cristallin
Un corps amorphe (amorphe veut dire sans forme) est un corps qui n’a pas de forme
géométrique particulière.Il est similaire à celle des liquides.On y rencontre à petit distance
une certaine périodicité de la distribution des atomes. Un solide non cristallin comme le
verre est appelé matériau amorphe. La structure des matériaux amorphes, généralement à
base d’oxyde de silicium, présente un désordre. Les atomes n’ont aucune organisation à
l’état microscopique. Cette structure désordonnée explique aussi la fragilité du verre.

Figure 1.11: Structure amorphe

19
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

Un corps cristallin qui est caractérisée par une distribution périodique des atomes ordonnés
à grande distance: les atomes se disposent suivant une configuration à trois dimensions dans
laquelle on peut identifier des rangées orientées dans diverses directions sur lesquelles les
atomes sont régulièrement orientés

Figure 1.12 : Structure réticulaires


8. Le réseau cristallin
Un réseau périodique est constitué par un ensemble de motifs identiques disposés de façon
périodique dans une direction (réseau monodimensionnel) un plan (réseau bidimensionnel) ou
un espace (tridimensionnel).
Un réseau cristallin est constitué par un arrangement triplement périodique de particules dans
trois directions de l’espace.
Exemples d e réseaux :

Figure 1.13 : Réseau cristallin

20
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

8.1.Les nœuds d’un réseau


Les points du réseau où se trouvent les particules sont appelés nœuds du réseau. Ils se
déduisent les uns des autres par une translation de vecteur : u a + v b + w c, avec u, v, w
des entiers et a, b, c, des vecteurs non coplanaires choisis de façon à avoir le plus petit
module.
8.2.La maille cristalline
Du point de vu géométrique, à deux dimension, la maille est le plus petit parallélogramme qui
suffit à décrire le plan (remplir tout le plan sans laisser de lacunes), cette maille est définie par
les vecteurs a et b et l’angle compris entre ces deux vecteurs. Les lettres a, b et c désignent
respectivement les arrêtes de la maille suivants les directions ox, oy et oz ; , et sont les
angles entre les arrêtes.

Figure 1.14 : Maille élémentaire


8.3.Grandeurs attachées à un cristal
a) Paramètres cristallographiques :
D'après les définitions précédentes, trois vecteurs (donc six paramètres) sont nécessaires pour
caractériser un réseau : a, b, c, les modules des vecteurs translations élémentaires sont appelés
les paramètres linéaires. Angles respectifs des directions des vecteurs, sont appelés les
paramètres angulaires.
b) Nombre de motifs Z par maille
Nombre d’atomes par maille, on le note Z.
L’atome E n’appartient pas à la maille il compte pour 0.

21
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

L’atome A au sommet du cube, A appartient à 8 mailles.


L’atome B au centre d’une face il appartient à 2 mailles.
L’atome C au centre du cube il appartient à 1 maille
L’atome D sur une arête du cube il appartient à 4 mailles
c) Coordinence : La coordinence est le nombre de plus proches voisins pour une entité
chimique de la maille.
d) La compacité : La compacité représente le rapport entre le volume des motifs de la maille
(atomes,ions ou molécules sphériques) et le volume de cette maille.

Si on assimile les particules à des sphères de même rayon r la compacité C peut être calculée
par la relation:
. . .
=

e) La multiplicité
avec = .

La multiplicité n (ou Z) d’une maille cristalline représente le nombre de motifs (ou


groupements formulaires) appartenant à cette maille.
f) Masse volumique :est le rapport entre la masse des entités chimiques contenues dans la
maille élémentaire et le volume de cette maille [8].

é
=

.
= .

Z: Nombre d’atomes par maille, Ma: masse Molaire, N : nombre d’Avogadro.


V : Volume totale de la maille.
g) Les systèmes cristallins
La description d’un cristal se fait en utilisant un système de trois axes de coordonnées
caractérisé par les longueurs a, b, c des vecteurs directeurs des axes et par les angles que
font ces axes entre eux. Ces axes décrivent les arêtes de la maille. L’origine des axes est prise
sur un nœud du réseau.
La prise en compte de la notion de symétrie des milieux cristallisés sont :
- Qu’il y a sept ensembles de symétries possibles pour les réseaux cristallins qui
conduisent à sept géométries de mailles. Ces sept géométries de mailles conduisent
aux 7 systèmes cristallines.

22
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

- Que l’on doit distinguer 14 réseau cristallins différents que l’on nomme les 14 réseau
de Bravais.
Selon la symétrie de la maille cristalline Il existe sept systèmes cristallins de base définis par
[9]:
Angles entre les
Système Paramètre de maille
axes

Triclinique b c 900
Monoclinique b c = =900 900

Orthorhombique b c =900

Tétragonal a= b c =900

Trigonal a= b= c 900

Hexagonal a= b c =900 =1200

Cubique a= b= c =900

Tableau 1.2 : Caractéristique géométrique des sept mailles conduisant aux sept systèmes
cristallins

Figure 1.15 : Les 7 systèmes cristallins et les 14 réseaux de Bravais

23
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

8.4.Sites cristallographiques
Tout réseau cristallin, constitué de sphères identiques de rayon R comporte nécessairement
des portions d’espaces inoccupées, puisque C<1. Celles-ci portent le nom de sites
cristallographiques. Ces sites peuvent être occupés par des espèces différentes. On distingue 3
types de sites : Structures CC, CFC, HC.
La plupart des métaux ont une structure hautement symétrique (cubique, hexagonale) .
a) Structure cubique simple (CS)
Chaque atome est au sommet d’un cube d’arete a qui constitue la maille élémentaire.la
tangence entre les sphères se fait selon l’arete du cube :a=2R

Figure 1.16 : Structure CS


Paramètre de la maille : a
Rayon atomique : =
Indice de coordination : Z := 6 . (C’est le nombre d’atome voisin d’un atome donné).
Nombre d’atomes par maille : 8 + = 1
.
. . .( )
Compacité : = = = .
b) Structure cubique centré (CC)
Le site cubique (C) se trouve au centre d’une maille cubique simple. Les atomes de
sommets de cube sont partagés par les cubes qui lui sont adjacents, ainsi chaque maille
possède 2 atomes : 1 atome du centre et un atome pour les atomes de sommets (8 x1 /8 =1).

Figure 1.17 : Structure CC

24
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

Paramètre de la maille : a

Distance inter atomique : .

Rayon atomique : .

Indice de coordination : Z :=8 . (C’est le nombre d’atome voisin d’un atome donné).

Nombre d’atomes par maille : 1 + = 2


.
. .( )
Compacité : = =

c) Structure cubique à face centrée (CFC)

Figure 1.18 : Structure CFC

Dans cette structure un (01) atome occupe chaque sommet du cube, et un atome occupe
chaque centre de face.

Le nombre d’atomes que contient cette structure est : 4 atomes (8 x1/8 pour les atomes de
sommets et 6 x1/2 par face).
Définie par un motif élémentaire de 4 ions (6 sur les faces appartenant chacun à 2 mailles et 8
aux sommets du cube mais appartenant chacun à 8 mailles).

Paramètre de la maille : a

Distance inter atomique : .

Rayon atomique : .

Indice de coordination : Z :=12 (c’est le nombre d’atome voisin d’un atome donné).

Nombre d’atomes par maille : + = 4


.
. .( )
Compacité : = =

25
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

d) Structure hexagonale compacte (HC)


Cette structure contient 6 atomes : 3 atomes du centre, 2 x 1/2 atomes du centre des faces et
12 x 1/6 atomes des sommets.

Figure 1.19 : Structure HC

Paramètre inter atomique : = +

Rayon atomique : =

Nombre d’atomes par maille : 3 + + =6


.
. . .( )
Compacité : = = = .
. . .

8.5.Indexation cristallographique (système cubique)


L’orientation dans l’espace des directions et plans cristallographiques est nécessaire pour
l’étude des cristaux, des indices dits indice de Miller sont universellement adoptés pour la
représentation de cette orientation
8.6.Méthode pour désigner une direction
a. Tracer dans la maille élémentaire un vecteur parallèle à la direction et passant par
l’origine ;
b. Projeter le vecteur sur les axes et exprimer ses coordonnées dans la base ( a,b,c) ;
c. Ramener ces coordonnées à des valeurs entières, les plus petites possibles ;
d. Noter la direction de la façon suivante : [uvw] (indices de Miller de la direction)
8.7.Méthode pour désigner un plan
a. Dessiner un plan dans la maille élémentaire qui ne passe pas par l’origine ;
b. Exprimer les coordonnées des points d’intersection du plan avec les trois axes dans la
base , , ;
c. Prendre l’inverse de ces coordonnées ;

26
Chapitre 01: Généralités sur les matériaux

d. Ramener ces coordonnées à des valeurs entières, les plus petites possibles ;
e. Noter le plan de la façon suivante (hkl) (Indices de Miller du plan) ;
f. Distance interéticulaire: est la distance entre les plans de la famille (hkl)

Exemples :
Pour la direction cristallographique noté [101] et représentée dans la figure ci-dessous
(Figure 11). Cette direction représente le vecteur qui relié l’origine O (0,0,0) au point A de
coordonnées (1,0,1) [10].
Le paramètre de maille a est considéré égal à 1.
Par exemple le plan le plan noté (110) :
Il découpe l’axe ox en 1 : l’inverse de 1 est égal à 1 donc h=1
Il découpe l’axe oy en 1 : l’inverse de 1 est égal à 1 donc k=1
Il est parallèle à oz (donc il découpe oz dans l’infini) : l’inverse de l’infini est égal à 0
donc l = 0.

Figure 1.20 : Exemples des indices de miller pour les directions et les plans

27
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

Chapitre 02 : Diagrammes d’équilibre

Les objectifs de ce chapitre sont de


comprendre la construction des
diagrammes de phase binaires et de
retenir les différents types de
diagrammes de phases possibles. A partir
de ces connaissances, il devient possible
d'expliquer l'intérêt des alliages et les
variations de leurs propriétés
mécaniques en fonction des variations de
composition. Nous découvrons également
les transformations solide-solide qui vont
permettre de découvrir les effets des
traitements thermiques abordes dans le
chapitre portant sur les alliages
dentaires.

1. Introduction et définitions
Les diagrammes de phases (ou diagramme d’équilibre) peuvent être utilisés
pour analyser la composition de liquides partiellement miscibles (liquides qui ne se mélangent
pas en toutes proportions. Il permet de résumer les constitutions d’équilibre d’un système
d’alliage. Un diagramme de phases permet de prédire, pour un mélange donne, la constitution
des phases en présence, en équilibre les unes avec les autres.
Deux facteurs physiques ont une influence sur la nature et la composition des phases
présentes : (1) la température qui joue un rôle particulièrement important lors de la coulée et
dans les modifications des propriétés mécaniques des alliages dentaires, et (2) la pression qui
est habituellement négligée car elle n’a d’influence qu’a des niveaux extrêmement élèves.
Deux types de transformations peuvent être retrouvés dans les diagrammes de phases.
L’étude des transformations liquide-solide donne les diagrammes de solidification. L’étude
des transformations solide-solide permet de prédire les propriétés d’un alliage après
traitement thermique.

28
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

Une phase : c’est une partie homogène du système (alliage) caractérisée par une
composition chimique, un type de réseau cristallin (structure) et les propriétés résultantes.
Les phases différentes dans un système sont séparées par une interface.
Un composant : est une substance qui entre dans la composition d’un alliage, on parle
d’alliage binaire lorsqu’il est composé de deux composants ; un alliage ternaire est formé
de trois composants, alors qu’un alliage quaternaire est composé de quatre composants.
Un alliage : Un alliage est un matériau à caractère métallique combinant un ou plusieurs
métaux et éventuellement des éléments a caractère non métallique. Un alliage est
généralement compose de plusieurs phases de taille microscopique ayant une composition
et une structure différente qui contribuent de manière synergique aux propriétés du
matériau. L’acier est un alliage fer-carbone.
Un composant peut être présent dans différentes phases, par exemple un glaçon dans de l’eau
liquide. Deux composants mélanges peuvent ne former qu’une seule phase, comme l’eau est
l’alcool. S’ils peuvent se mélanger quel que soit le dosage, on dit qu’ils sont totalement
miscibles.
2. Cristallisation de matériaux
2.1.Principe de la cristallisation et courbe de refroidissement

Soit le refroidissement d’un corps ne subissant aucune transformation, on pose [11] :


T: température du corps ; T0: température ambiante ; C: capacité calorifique.

Une faible baisse de température dT correspond au dégagement d’une certaine quantité de


chaleur dq telle que :dq = cdT.
Si l’on admet que la quantité dq est proportionnelle au temps dt d’une part, et à la différence
de température T = T T0 d’autre part, on peut écrire : dq= c dT= K (T T0) dt

1 : sans changement de phase


2 : avec changement de phase
T1 : indique le début de la transformation
T2 : indique la fin de la transformation

Figure 2.1 : Courbe de refroidissement T=F(T)

29
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

2.2.Cristallisation d’un métal pur

Considérons maintenant la croissance de cristaux métallique à partir de liquides métalliques.


Commençons par considérer la croissance d’un cristal de métal pur à partir du liquide pur
correspondant [12].
Lorsqu’un métal pur en fusion est refroidi, sous pression constante, le changement de phase
s’effectue toujours à une température fixe : la température de solidification (ou de fusion). La
courbe de refroidissement d’un métal pur, figure.2.2, présente un palier.
Ce palier correspond à la période de coexistence du métal liquide et des cristaux solides déjà
formés.
Ce palier isotherme est d’autant plus marqué que le refroidissement est lent et que la masse
d’alliage est plus grande.
A la température Tf apparaissent les premiers cristaux solides, ainsi le constituant reste le
même, alors qu’il y a deux phases : la phase liquide et la phase solide.
La température reste constante pendant toute la durée de solidification, ceci est traduit par un
palier sur la courbe de refroidissement T=f(t) appelé palier de solidification. La longueur de
ce palier est proportionnelle à la quantité de métal solidifié.

Figure 2.2 : Courbes typiques de solidification des mélanges purs et hétérogènes

Les métaux à l’état pur ne cristallisent que difficilement. La cristallisation s’amorce au-
dessous de la température de fusion Tf : on dit que le métal est en surfusion.

La cristallisation commence par la formation de germes et se poursuit avec leur


développement et l’augmentation de leur nombre (voir figure 2.3)

30
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

Figure 2.3 : Etapes de cristallisation d’un métal

2.3.Cristallisation d’un alliage

On entend par alliage, un mélange homogène de deux métaux A et B. a l’état liquide la


solubilité de la plupart des métaux qui forment une solution liquide est illimitée. Sauf pour le
fer et le plomb, ils sont immiscibles et se séparent en deux couches (différence de densité).

La cristallisation d’un alliage se produit lorsqu’il y a une surfusion et formation de germes


stables c’est-à-dire aptes à la croissance). L’analyse thermique, dans ce cas, permet de suivre
la solidification d’un alliage de l’état liquide à l’état solide (voir figure 2.4).

La solidification débute à la température T 1, elle se manifeste par un changement de pente,


entre T1 et T2 on a un domaine biphasé : une phase solide qui se développe aux dépens de la
phase liquide lorsque la température baisse. A partir de T 2 jusqu’à la température ambiante, la
phase présente est complètement solidifiée.

Figure 2.4 : Courbe de refroidissement d’un alliage

31
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

3. Diagrammes de Phases
3.1.Equilibres monophasés, biphasés et triphasés

Pour un système chimique binaire en condition isobare, la règle des phases de Gibbs
s'exprime par la relation : v 3 . Cette relation impose que , nombre de phases présentes
dans un tel système à l'équilibre, est nécessairement tel que :
Les seuls états d'équilibre possible des systèmes binaires sont donc des états :
- monophasés =1
ou - biphasés : =2
ou - triphasés : =3
Les états d'équilibre d'un système binaire forment donc un ensemble, plus ou moins complexe
selon le nombre des phases susceptibles de se former et des divers états d'équilibre possibles.
Le but d'un diagramme de phases est de fournir une représentation graphique simple de cet
ensemble d'états d'équilibre.
Ces diagrammes représentent les transformations subies par des alliages A-B depuis
l'état liquide jusqu'à leur solidification, dans des conditions de refroidissement lent de manière
à ce que l'équilibre soit constamment réalisé et que chaque phase obtenue soit homogène à
chaque instant. Une solution L des constituants A et B, de fraction molaire xB,i en B, est
refroidie depuis l'état liquide. Sa solidification débute à la température Td. A cette
température, la phase solide en équilibre avec ce liquide est une solution solide de
composition xB,d. Cette composition est donc celle des premiers cristallites de phase solide.
En supposant que le système reste toujours en équilibre au cours du refroidissement, la
composition des phases liquide et solide décrit les portions des courbes liquidus et solidus
comprises entre Td et Tf, température finale à partir de laquelle le système est formé d'une
solution solide S de composition identique à celle de la solution L initiale.

Figure 2.5 : Les transformations des alliages A-B

32
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

3.2.Règle de l'horizontale

A la température , et pour une teneur X%, la composition chimique des phases est
parfaitement définie.La phase solide a une teneur de Cs% en élément B et la phase liquide une
teneur de Cl, Cs et Cl%. Ceci sera d’ailleurs vrai pour toutes les compositions comprises le
pourcentage relatif entre L et S variera

Figure 2.6 : Les transformations d’un alliage de composition globale X% en B


3.3.Règle des segments inverses

A la température T, l'alliage dont la teneur en B est X % est caractérisé par une fraction
massique des phases liquide (composition x1) et solide (composition x2) particulière.

Figure 2.7 : Fraction massique des phases liquide

33
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

C
%L= × 100
Cl C
Cl X
%S= × 100
Cl C
4. Les différents types de diagramme
Bien que l'on puisse envisager un grand nombre pour les binaires donnants lieux aux
équilibres solide-liquide.il existe :
Les solides A et B sont totalement miscibles et forment une série de solutions
solides.
Les solides A et B ont des structures cristallines suffisamment différentes pour ne
pas être miscible l’un dans l’autre.
Les solides A et B sont partiellement miscibles dans un certain domaine de
composition [13].

4.1.Diagramme d’équilibre de deux métaux complètement miscibles

Il est plus rare que deux métaux soient solubles en toute proportion à l’état solide car
l’introduction d’un atome étranger dans le réseau d’un métal apporte des perturbations.

Dans ce type d’alliage le métal pur se solidifié à une température déterminée,

Les deux éléments forment une solution solide de même structure cristalline, au paramètre de
maille près. C’est le cas si :

Les éléments pur cristallisent dans le même réseau ;


Ont des rayons atomiques proches (écart inférieur à 15 %) ;
Ont des propriétés physiques et chimiques proches, en particulier des électronégativités
(capacité à attirer les électrons) proches.
Un alliage au contraire possède un intervalle de solidification dont la grandeur dépend de sa
composition.A une température T comprise dans cet intervalle, il y a donc deux phases en
présence dans l’alliage, une solution liquide et une solution solide.

Dans le plan (T,x) les points représentatifs de ces deux phases décrivent donc deux courbes L
et S qu’on appelle liquidus et solidus

34
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

Figure 2.8 : Illustration schématique d’un diagramme d’équilibre à miscibilité totale

4.1.1. Etude d’un exemple

Soit un alliage de composition nominale C0 porté à une température . Si on prend un point


représentatif (C0, ) dans le domaine monophasé, l’alliage contient alors une seule phase
liquide de proportion égale à 100%.
Si on prend un point représentatif (C0 ) dans le domaine biphasé (Figure 2.9), l’alliage
contient deux phases liquide et solide de composition CL et CS dont les proportions
respectivement fS et fL sont déterminées par la règle des bras de leviers.
En effet, la conservation de la masse permet d’écrire les deux relations suivantes :
+ =1
+ =

Ces relations permettent de déterminer les proportions présentes soit en % :

= × 100

= × 100

35
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

Figure 2.9 : Diagramme Ni-Cu à miscibilité totale

4.1.2. Refroidissement à l’équilibre : Refroidissement lent

Figure 2.10 : Diagramme de refroidissement à l’équilibre Ni-Cu

4.1.3. Règles de miscibilité à l’état solide


Pour que deux solide A et B soient totalement miscibles à l’état solide ils doivent avoir une
analogie suffisante:

En général, pour que deux éléments A et B puissent être entièrement miscibles à l’état solide,
les quatre conditions suivantes doivent être remplies :

36
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

a. Le diamètre atomique des éléments A et B ne doit pas différer de plus de 15% ;


b. Les deux éléments A et B doivent avoir la même structure cristalline ;
c. Les valences des deux éléments doivent être égales ;
d. L’électronégativité de A et celle de B doivent être semblables.

Si l’une des règles énoncées n’est pas respectée, on parle de miscibilité partielle à l’état solide
entre A et B. En effet, l’addition d’atomes de B dans des atomes de A, ou réciproquement,
entraine une distorsion du réseau des atomes A et une augmentation de l’énergie interne du
système. Les lois de la thermodynamique conduisent alors le mélange à se séparer en deux
phases l’une riche en A, l’autre riche en B ou à former des composés intermédiaires définis
AxBy.

4.2.Diagramme à miscibilité partielle à l’état solide

Dans ce cas, il existe deux courbes différentes de l’enthalpie libre pour l’état solide
correspond deux solution solide et .
Dans les alliages métalliques la solubilité limitée est très fréquente (Pb-Sn, Ag-Cu, etc…),
il existe deux types de diagrammes d’équilibre des solutions limitées :
- Les diagrammes à transformations eutectique
- Les diagrammes à transformation péritectique
Le principe est le même que pour la saturation des solutions aqueuses : si l’on dépasse une
certaine teneur, appelée limite de solubilité, on observe de la précipitation, les atomes se
réorganisent localement pour former des « composés définis », c'est-à-dire ayant une
composition fixe (ou tout du moins admettant peu d'écarts). On va donc avoir des « lignes
verticales » sur le diagramme binaire, correspondant aux limites de solubilité ; ces lignes
s'appellent « solvus ».

Dans la majorité des alliages binaires, il n’existe pas de miscibilité des constituants en
toutes proportions à l’état solide. Le cas le plus fréquent, ils existent deux solutions solides :
: Solution solide primaire de B dans A (riche en A)
: Solution solide primaire de A dans B (riche en B)

Les deux fuseaux de solidifications se raccordent dans la région centrale du diagramme en


faisant apparaître un point d’équilibre invariant entre une phase liquide commune et deux
phases appartenant respectivement aux deux solutions solides. Suivant la position de la

37
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

température caractéristique du point triple remarquable, par rapport aux températures de


fusion des constituants purs, on distingue deux types de diagrammes :

a) Transformation eutectique
Les diagrammes eutectiques simples possèdent tous une structure identique résultant la
présence d'un seul équilibre triphasé eutectique entre une phase liquide et deux phases solides.
Ces deux phases solides sont souvent dénommées "solutions solides terminales" car leur
domaine de stabilité s'appuie sur chacun des deux constituants du système. Les constituants
dissous abaissent la température de fusion commençante de ces solutions (solidus). En
conséquence, la température de l'équilibre eutectique est inférieure à la température de fusion
des constituants du système.

Figure 2.11 : Représentation schématique de l'évolution de la constitution du système de


composition xB, en fonction de T.

T > Td : L seule phase présente

T = Td : début de la solidification

Td >T >Tf : L + f1 en équilibre

T= Tf : fin de la solidification

En dessous de Tf, le système est monophasé, seule la phase f1 est stable. Cependant, selon la
valeur de xB, la limite de solubilité de B dans A est atteinte à Ts.. Le système est alors biphasé,
il est constitué d'un mélange f1+f2. La composition des phases f1 et f2 en équilibre est
déterminée par les courbes de solubilité.

38
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

L'évolution du système au cours du refroidissement peut aussi être schématisée de la façon


suivante:

Figure 2.12 : Courbe de refroidissement d'un système de composition eutectique

Selon la valeur de XB, une proportion plus ou moins importante de phase f1 est présente dans
le système avant que l'équilibre triphasé ne s'établisse.
D'un point de vue strictement thermodynamique, cette phase f1, parfois appelée proeutectique,
ne peut pas être distinguée de la phase f1 qui se forme lors de la transformation eutectique. En
pratique, le refroidissement, souvent trop rapide, ne permet pas l'homogénéisation, en termes
de microstructure et parfois de composition, des phases f1 proeutectique et eutectique.

b) Diagrammes péritectiques simples


La température de l'équilibre péritectique est comprise entre les températures de fusion des
deux constituants du système. Cette caractéristique résulte de l'influence différente des
constituants sur la fusion des solutions solides qu'ils forment.
Lorsque la température devient exactement égale à TP, les phases f1 et L réagissent pour
former la phase f2 et établir ainsi l'équilibre triphasé.
Ensuite, selon la composition initiale du système, le passage à une température TP-dT
conduira à un système biphasé constitué de:

Des phases f1 et f2 lorsque la composition initiale est comprise entre xB,P(f1) et xB,P(f2),
De phase f2 pour la composition xB,P(f2),
Des phases f2 et L pour une composition initiale entre xB,P(f2) et xB,P(L).

39
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

Figure 2.13 : Transformations liquide-solide des systèmes péritectiques simples

c) Etude de l’exemple Pb-Sn


D’une façon analogue, on retrouve sur le diagramme d’équilibre un domaine monophasé :
phase primaire , riche en étain. Le point E est un point invariant, il caractérise le point
eutectique à la température eutectique TE=183°C et le segment AC représente le palier
eutectique.
À ce point, trois phases sont en équilibre :
1. Une phase liquide de composition CL=CE=62% Sn
2. Une phase solide de composition C =18% Sn
3. Une phase solide de composition C =97.5% Sn

La réaction eutectique s’écrit :

Lors de la solidification d’un alliage de composition eutectique (Figure. II.12), celui-ci se


comporte comme un composant pur. En effet, sa solidification se produit à température
constante (183°C) comme celle d’un corps pur donnant lieu simultanément à deux phases
solides distinctes.
La règle des segments inverses permet de calculer la proportion de chaque phase. Leur mise
en œuvre est similaire à celle illustrée dans le cas de la miscibilité totale.

40
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

Figure 2.14 : Transformation eutectique : le cas des alliages Pb-Sn


97.5 62
= × 100 = 45%
97.5 18
= 100 45 = 55%

L’alliage ainsi formé est un mélange de deux phases ( en noir et en blanc) intimement
mélangées comme montré sur la micrographie. Considérons maintenant un alliage à 30% Sn
et 70% Pb. La composition C0 de cet alliage étant inférieure à celle du point eutectique, il
s’agit d’un alliage hypoeutectique.D’après le diagramme d’équilibre, la solidification de cet
alliage débute à 262°C.

CONCLUSION
Les diagrammes d’équilibre binaires restent relativement simples à interpréter. Ils peuvent
parfois combiner de nombreuses transformations à l’état liquide comme à l’état solide. Il
convient de dissocier ces différentes transformations pour comprendre l’évolution des phases
présentes.
Les diagrammes de phase ternaires n’ont pas été présentes ici. Ils permettent d’analyser le
comportement au cours de la solidification ou de la fusion d’alliages ternaires. L’analyse de
ces diagrammes tridimensionnels est évidemment beaucoup plus complexe. La plupart des
alliages commerciaux sont des alliages à plus de 3 composants. La constitution et
l’interprétation de ces alliages est beaucoup plus complexe.

41
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

5. Exercices de synthèses
Exercice 01:

Construction du diagramme binaire Cu-Ni (voir figure ci-dessous)


b) indication des phases présentes (voir figure ci-dessous)
c) Intervalle de solidification : l’alliage se solidifie entre les températures 1340°C et 1165°C

b) A 1265 °C l’alliage est composé de liquide plus une solution solide Cu-Ni dont les
fractions sont les suivantes :

La composition de la solution liquide (lire les abscisses du point L) :30% de Ni et 70% de Cu


La composition de la solution solide (lire les abscisses du point N) :70% de Ni et 30% de Cu

Exercice 02:

Fe-C
Ni-Al
1- Décrire toutes les phases sur le diagramme. Donner :
la solubilité maximale des éléments dans les solutions solides (at. ou mass. %)
les formules chimiques des composés définis et leurs températures de fusion
2- Définir les phases en équilibre pour chaque région du diagramme

42
Chapitre 02: Diagrammes d’équilibre

3- Ecrire les équations pour toutes les transformations, donner les températures de ces
Transformations.
4- Construire les courbes de refroidissement (Température vs temps). Décrire les
processus lors de refroidissement. Calculer le nombre de degrés de liberté pour chaque
partie de ces courbes en précisant les constituants et les phases en présence.

Exercice 03:
Dans le système A-B à la figure suivante, la composition globale d'un alliage est . Au
total, il y a une mole (1.00 mol) d'alliage. Calculez:
(a) Le nombre de moles de et du liquide à l'équilibre juste au-dessus de TE.
(b) Le nombre de moles (globalement) de et de à l'équilibre juste au-dessous de TE.
(c) Le nombre de moles de proeutectique et de dans le constituant eutectique juste
au-dessous de TE.
(d) Le nombre de moles (globalement) de et de à TR.
(e) Le nombre de moles des constituants suivants à TR:
i. Le précipité dans le proeutectique.
ii. Le précipité dans les régions de de l'eutectique.
iii. Le précipité dans les régions de de l'eutectique.

43
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Chapitre 03 : Diagramme d’équilibre fer - carbone


.
Le troisième chapitre se compose en deux
parties ; la première se consacré les
différents types de diagrammes
d’équilibre des métaux (fer-carbone, fer-
cémentite).et la deuxième partie présente
la désignation normalisée des aciers
(aciers non alliés, Aciers fortement alliés,
Aciers faiblement a lliés), des fontes
(Fontes blanches, Fontes à graphite
lamellaire, Fontes malléables - fonte à
graphite sphéroïdale et leur
transformation) et d’autres aciers alliés
(L’aluminium et cuivre et ses alliages)

1. Caractéristiques du fer et du carbone


Le fer existe sous deux formes allotropiques différentes, c’est-à-dire avec deux formes
cristallines : CC et CFC.
Le fer : de structure CC pour 2730C<T < 9120C
Le fer : de structure CFC pour 9120C <T<13940C
Le fer : de structure CC pour 13940C <T<15380C

Figure 3.1 : Formes allotropiques du fer pur

44
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Le carbone est un élément non métallique peu abondant (0.1% en masse dans l’écorce
terrestre), il existe sous deux variétés cristallines : le diamant et le graphite.

Le diamant est une macromolécule métastable du type cristal covalent parce que tous
ses atomes sont associés les uns aux autres par des liaisons covalentes. Sa forme cristalline est
cubique à face centrées et il est classé comme le plus dur des corps solides, c’est un isolant
électrique.
Le graphite a une structure lamellaire qui très facilement clivable. Il est formé de
molécules géantes planes ayant des atomes placés aux nœuds d’un réseau hexagonal régulier.
C’est un matériau réfractaire qui relativement bon conducteur d’électricité. On l’utilise à l’état
de poudre pour mines de crayon.
2. Diagramme d’équilibre Fer-Carbone
Les alliages fer-carbone, essentiellement les aciers ordinaires, sont particulièrement
importants, ne serait-ce qu’en raison du volume de leur production (de l’ordre du milliard de
tonnes par an).ces alliages présentent une vaste gamme de transformations et de
microstructures.
Une des caractéristiques clés du système fer-carbone est la quantité de carbone que le fer peut
accepter en solution solide dans des sites interstitiels, sans former d’autres phases. C’est ici
qu’interviennent les différences entre les structures CC et CFC [14].
On parle, pour certains systèmes, de diagramme d’équilibre stable et de diagramme d’équilibre
métastable :

Alliage fer-cémentite : Si la phase riche en carbone est Fe3C, l’évolution du système


est décrite dans les conditions d’équilibre par le diagramme métastable ou à
cémentite.
Alliage fer- graphite : Si la phase riche en carbone formée est Cgr , l’évolution du système
est décrite dans les conditions d’équilibre par le diagramme stable ou à graphite
2.1.Diagramme d’équilibre fer-cémentite
Le diagramme d’équilibre Fer-carbone est très utile pour comprendre les aciers, les fontes et
les traitements thermiques. Il est limité à droite par la cémentite Fe3C (6.67%C) est fait
apparaître les deux grandes familles de métaux ferreux : les aciers (entre 0.008 % C et 2% C)
et les fontes (de 2%C à 6.67%C).

45
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Le diagramme d’équilibre représenté sur la figure 3.2 est le diagramme fer-cémentite qui
traduit la composition de phases et la structure des alliages dont la concentration varie du fer
pur à la cémentite (6.67 % C).
Les phases susceptibles d’être présentes dans les alliages binaires fer-cémentite sont les
suivantes :
Ferrite : solution solide d’insertion du carbone dans le fer de structure CC
(Solubilité maximale : 0,02% C à 723 0C)
Ferrite : solution solide d’insertion du carbone dans le fer de structure CC.
0
(Solubilité maximale : 0,08% C à 1492 C)
Austénite : solution solide d’insertion du carbone dans le fer de structure CFC ;
(Solubilité maximale : 2% C à 1148 0C)
Cémentite ou carbure de fer Fe3C de composition égale à 6.67% en masse de carbone,
ce carbone est un composé interstitiel à maille orthorhombique.

Figure 3.2 : Diagramme d’équilibre Fe-Cm

2.1.1. Points caractéristiques


Fer : % C 0.008%, phase

46
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Aciers : : % C 2,14%, phase et Fe3C . En pratique : %C 1%


Fontes : 2,14% %C 6,70%, phase et Fe3C.
En général : 2,14% %C 4,50%,
Transformation allotropique : % C=0
Point eutectique : T=1147 0C, % C = 4,30%
L(4,30% C) Fe3C + (2,11% C)
Point eutectoide : T=727 0C , % C = 0,76%
(0,76% C) Fe3C + (0,022% C)
Point péritectique : T=1494 0C
L(0,51% C) + (0, 1% C) (0,16% C).
2.1.2. Les transformations
a) Transformation péritectique
Durant le refroidissement des alliages titrant de 0,1 à 0,51 % de carbone, se précipite la ferrite
(F ) suivant la ligné AB. A la température de 1493°C, il y a interaction péritectique des

cristaux (0,1 % C) avec le reste du liquide de composition B (0,51 % C) , (L ), en formant


B

l’austénite de composition I ( 0,16 % C) selon la réaction péritectique :

14930C
L (B) + Fg(H) Austénite I

b) Transformation eutectique
Les alliages liquides titrant de 2,06 à 6,67 % C se solidifient suivant la ligne BC en donnant
de I’austénite primaire suivant la ligne CD en donnant la cémentite primaire.
A la température eutectique de 1147°C, se décompose le liquide eutectique restant (4,3%C)
en austénite (2,06 % C) et cémentite (6,67 % C) selon la réaction eutectique :

11470C
L Austénite + Cémentite = Lédéburite
(C) (E) (F)

Mélange de 2 phases solides appelé Lédéburite .Elle se présente sous la forme de petites plaquettes
d’austénite et de cémentite.

c) Transformation eutectoïde
A la température eutectoïde de 723°C ,entre les trois phases principales :ferrite,cémentite et
austénite suivant la réaction eutectoïde :
7230C

47
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Austénite F + Fe C = Perlite
(S) (P) 3 (K)

Le mélange constitué de ferrite F et de cémentite Fe C s’appelle Perlite.Elle se présente


p 3 (K)

sous la forme de petites plaquettes de ferrite et de cémentite.

2.2.Diagramme d’équilibre fer-graphite


Le diagramme fer-graphite est analogue au diagramme fer-cémentite (voir figure 3.3). Dans
le système stable fer-graphite, le graphite primaire cristallise aux températures inférieures à
celle de la courbe CD, et le graphite secondaire (eutectique) à celles de la courbe ECF.
La courbe SE délimite le domaine de précipitation du graphite secondaire. PSK délimite le
graphite eutectoide.

Figure 3.3 : Diagramme fer - graphite

3.Désignation normalisée des fontes


La désignation conventionnelle de l’ensemble des catégories de fonte est décrite dans la
norme NF A 02-001.
3.1.Fontes blanches
La totalité du carbone se trouve sous forme de cémentite Fe3C. Ces l'outilles sont obtenues
lorsque le refroidissement est assez rapide et la température de coulée est assez basse. La
cémentite n'a pas de temps pour se décomposer et l’on obtient une fonte sans graphite. Cette
fonte est dite blanche car la cassure présente un aspect métallique blanc. Il y a absence du
carbone libre.

48
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Exemple : FB Cr12 Mo Ni : fonte blanche à 12% de chrome et contenant de molybdène et du


nickel.
3.2.Fontes à graphite lamellaire
Elles sont désignées par le symbole FGL suivi de la valeur en méga pascals de la résistance
minimale à la rupture par extension.
Exemple : FGL300 : fonte grise à graphite lamellaire de résistance à la traction minimale
égale à 300 MPa.
3.3.Fontes malléables - fonte à graphite sphéroïdale
Elles sont désignées par un symbole (MB, MN, FGS) suivi de la valeur en mégapascals de la
résistance minimale à la rupture par extension et du pourcentage de la valeur de l’allongement
après rupture.
MB : Fonte malléable à cœur blanc
MN : Fonte malléable à cœur noir
FGS : fonte à graphite sphéroïdale
4. Désignation normalisée des aciers
4.1.Aciers non alliés
Teneur en manganèse inférieure à 1%
La désignation se compose de la lettre C suivie du pourcentage de la teneur moyenne en
carbone multiplié par 100.
S’il s’agit d’un acier moulé la désignation est précédée de la lettre G.
Exemple de désignation :

Acier non allié – 0,4% de carbone


4.2.Aciers faiblement alliés
Teneur en manganèse supérieure ou égale à 1%
La désignation comprend :
Un nombre entier, égale à cent fois le pourcentage de la teneur moyenne en carbone.
Un ou plusieurs groupes de lettre qui sont les symboles chimiques des éléments
d’addition rangés dans l’ordre des teneurs décroissantes.
Une suite de nombre, rangés dans le même ordre que les éléments d’alliage, et
indiquant le pourcentage de la teneur moyenne de chaque élément. Ces teneurs sont
multipliées par un facteur variable en fonction des éléments d’alliage.

49
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Eléments d’alliage Facteur Eléments d’alliage Facteur

C(Cr),K(Co),M(Mn),N(Ni),S(Si) 4 Ce , N , P,S 100


Al,Be,Cu,Mo,Nb,Pb,Ta,Ti,V,Zr 10 B 1000

Exemple de désignation :

16 Ni Cr Mo 8-6
0,16 % de carbone
2% de Nickel
1,5% de Chrome
faible % de Molybdène
20 NC 6 : C’est un acier faiblement allié contenant :
- 0,20 % de carbone.
- 6/4 = 1,5 % de nickel (N).
- Le pourcentage de chrome (C) est inférieur à 1,5 %.
4.3.Aciers fortement alliés
Pour ces aciers, un élément au moins atteint une teneur de 5%, parmi ces aciers on trouve les
aciers rapides pour la confection des outils de coupe et les aciers inoxydables.
Exemple de désignation :

Z 160 CDV 12
Z : symbole de l'acier fortement allié contenant :
- 1,60 % de carbone.
- 12 % de chrome

50
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Z 6 CN 18 – 09
C’est l'acier inoxydable courant contenant :
- 0,06 % de carbone
- 18 % de chrome.
- 9 % de nickel.
Exemple de nuances d'aciers fortement alliés :
,
Z 115 WC 05, Z 200 C 13, Z. 200 CKDV 1 4,
Z 150 CKD 14, Z 85 WDCV 06-05-04-02,
Z 130 WCV 12-04-04, Z 110 DKCWV 00-08-04-02.
4.4. Désignation des aciers pour traitements thermiques
Cette catégorie d’aciers est apte aux traitements thermiques la teneur en carbone et en
impuretés est contrôlée, on distingue deux nuances :
a. Les aciers courants :
Ils sont désignés par les lettres CC suivis d’un nombre qui désigne la teneur moyenne
du carbone en centième pour cent (100 fois la teneur en carbone).
Exemple : CC 35
CC : Acier ordinaire pour traitement thermique.
35 : contenant 0,35 % de carbone.
Exemple de nuances normalisées : CC 10, CC 20, CC 30, CC 35, CC 55, etc.
b. Les aciers fins :
Ces aciers sont employés lorsque les caractéristiques mécaniques exigées sont sévères et
nécessitent des transformations de structure par traitement thermique, leur élaboration
s'effectue dans le four Martin.
Leur désignation commence par les lettres XC suivis d'un nombre indiquant la teneur en
carbone en centième pour cent. Dans cette catégorie d'aciers, les écarts tolérés pour le carbone
et les impuretés sont réduits, ces aciers présentent plus de garantie que les aciers courants vis
à sis de la teneur en carbone et en impureté.
Exemple : XC 85
XC : Acier ordinaire pour traitement thermique.
85 : contenant 0,85 % de carbone.
Leur désignation peut être aussi suivie d'une lettre minuscule indiquant l'indice de
pureté comme :
a : pureté minimale.
d : pureté moyenne.
m : pureté maximale.

51
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Exemple de nuances normalisées : XC 10, XC 12, XC 18, XC 35, XC 38, etc.


4.5.Alliage
La désignation se compose de deux groupes de chiffres et lettre.
Le premier groupe comprend : le symbole abrégé du métal de base, éventuellement
suivi de l’indice de pureté chimique.
Le deuxième groupe, séparé du premier par un tiret comprend : les symboles
représentant un certain nombre d’élément d’addition et éventuellement leur teneur (6)

Exemple de désignation :

Cu Zn 39 Pb2
Alliage de Cuivre
39% de Zinc
2 % de Plomb
Entre parenthèse est notée l’ancienne norme.
Désignantion Description
C45(XC48) Acier non allié avec 0.4% de carbone
35NCD16 Acier faiblement allié avec 0.35% de carbone,4% de Nickel+addition de
(35NiCrMo16) chrome et molybdène
Z40CDV5 Acier fortement allié avec 0.4% de carbone,5% de chrome + addition de
(X40CrMoV5) molybdène et vanadium
100C6(100Cr6) Acier faiblement allié avec 1% de carbone t 1.5% de chrome
Cu-Sn8 =Bronze :Alliage de cuivre avec 8% d’étain
A5 Aluminium à 99.5%
FGL 200 Fonte à graphite lamellaire ayant une résistance à la rupture de 200 Mpa
A – U5GT Alliage d’aluminiuml avec 5% de cuivre + addition de magnésium
Cu-Zn 15 =Laiton : Alliage de cuivre avec 15% de zinc
16 NC6 Acier faiblement allié avec 0.16% de carbone+addition de 1.5% de nickel et
(16 NiCr6) chrome.
Fonte malléable a cœur blanc avec une résistance à la rupture de 380 Mpa et
MB380-12
un allongement après rupture de 12%
A-S10G Alliage d’aluminium avec 10% de silicium et addition de magnesium
16NC6 Acier faiblement allié avec 0.16% de carbone+addition de 1.5% de nickel et
(16NiCr6) chrome
Tableau 3.1 : Description pour chaque désignation d’un matériau

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Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

5. Désignation normalisée d'autres aciers alliés


5.1.L’aluminium et ses alliages

Alliages d’aluminium à l’état d’équilibre sont durcis par l’élément en solution solide dans la
phase , et par la présence de la seconde phase. Ils sont également durcis par écrouissage.
L’aluminium est obtenu à partir d’un minerai appelé bauxite. Il est léger (densité = 2.7), bon
conducteur d’électricité et de chaleur. Sa résistance mécanique est faible, il est ductile et
facilement usinable. Il est très résistant à la corrosion.
Utilisation : aéronautique du fait de sa légèreté
Désignation : la désignation utilise un code numérique. Il peut éventuellement être suivi
par une désignation utilisant les symboles chimiques.

Exemple :

EN-AW-2017 (Al Cu 4 Mg Si) (alliage d’aluminium avec 4% de cuivre, du Magnésium et du


Silicium (moins de 4%)).
5.2.Le cuivre et ses alliages

Le cuivre et la plupart de ses alliage peuvent etre soudés.les deux types de cuivre sont :

- Le cuivre porteur d’oxygène (au moins 99.9% de cuivre et 0.04% d’oxygène)


- Le cuivre désoxydé (au moins 99.5% de cuivre et de 0.015 à 0.04 % de phosphore)
[15].

Il existe de très nombreux alliages de cuivre dont les plus connus sont : les bronzes, les
laitons, les cupro-aluminiums, les cupronickels et les maillechorts

Cuivre+zinc = LAITON

Cuivre + étain = BRONZE

Cuivre+ aluminium = CUPRO-ALUMINIUM

Cuivre + nickel = CUPRONICKEL

Cuivre + nickel + zinc = MAILLECHORT

Les laitons sont faciles à usiner et ont une bonne résistance à la corrosion. Ils peuvent être
moulés ou forgés. Ils sont utilisés pour les pièces décolletées, tubes, …

53
Chapitre 03: Diagramme d’équilibre fer - carbone

Les bronzes ont une bonne résistance à la corrosion, un faible coefficient de frottement et
sont faciles à mouler. Ils sont utilisés pour réaliser, entre autre, les coussinets et bagues de
frottement.
Désignation : c’est un code numérique. Il peut éventuellement être suivi par une désignation
utilisant les symboles chimiques.

Exemple :
CW612N (Cu Zn 36 Pb 3) (alliage de cuivre avec 36% de Zinc et 3 % de Plomb)

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Chapitre 04: Traitement thermique et traitement thermochimique de diffusion

Chapitre 04 : Traitement thermique et traitement


thermochimique de diffusion

Dans ce chapitre nous présentons le


traitement thermique (Recuit, Trempe,
Revenu) et traitement thermochimique
(Cémentation, Nitruration, Carbonitrura-
tion)
La notion de traitement thermique existe depuis plusieurs millénaires même si les mécanismes
larégisant ne commencent à être compris que depuis peu. En effet Romain, Gaulois,
travaillaient leurs aciers ou leurs alliages grâce à la chaleur d’un feu mais les résultats obtenus
dépendaient plus du sa voir faire de l’artisan que d’un réel protocole de fabrication. Certains y
voyaient même un travail mystique.
1. Traitement thermique
Les métaux et alliages ont un privilège vis-à-vis des autres classes de matériaux, Celui de
pouvoir modifier considérablement leurs propriétés mécaniques (limite d’élasticité, ductilité,
contrainte à rupture, ténacité) par des traitements thermiques.
Les traitements thermiques des surfaces utilisent les modifications des propriétés chimique,
électriques et mécaniques des surfaces produites par des transitions de phase solide-solide
[16] .Un traitement thermique consiste à jouer sur trois éléments :
La température
Le temps
Le milieu de séjour durant le maintien en température (neutre ou réactif).
Un traitement thermique comporte obligatoirement :
Un chauffage ;
Un maintien pendant un temps à la température de traitement ;
Un refroidissement (retour à la température ambiante).
Les traitements thermiques ont pour but d’améliorer les performances des caractéristiques
mécaniques. Les principaux traitements thermiques sont:
La Trempe
Le Revenu
Le Recuit.

55
Chapitre 04: Traitement thermique et traitement thermochimique de diffusion

Figure 4.1 : Cycles thermique d'un traitement

2. Traitement thermiques des aciers


2.1.La Trempe

La trempe (ou durcissement par trempe) consiste à : chauffer la pièce à une température
appropriée (austénitisation ou mise en solution) refroidir à une vitesse adéquate la pièce en la
plongeant par exemple dans de l'eau (trempe à l'eau) ou de l'huile (trempe à l'huile) ou par
insufflation d’un gaz tel que l'air. On peut évoquer également les émulsions eau-polymères
ainsi que certains sels (nitrates, nitrites) comme milieux de trempe.

Une trempe a pour objet de durcir le métal. Elle permet d'obtenir des aciers très durs mais
dans la plupart des cas peu ductiles. Elle est donc généralement suivie d'un revenu.
Remarque : Il est possible de réaliser des trempes "locales" ne s'appliquant qu'à une partie
d'une pièce.

Pour les aciers au carbone, la trempe se fait dans l'eau de 20-40°C. En ajoutant environ 10 %
de chlorure de sodium à l'eau, on obtient une trempe plus efficace qu'avec de l'eau pure. Il est
évident que les couches d'oxyde adhérant à la pièce et les bulles de vapeur qui se sont formées
à la surface diminuent le transfert de chaleur, donc la vitesse de refroidissement. Par contre,
une forte agitation (convection forcée) du milieu de trempe l'augmente. Le refroidissement
rapide par trempe ne permet ni la germination ni la croissance des nouvelles phases.

56
Chapitre 04: Traitement thermique et traitement thermochimique de diffusion

2.1.1. Les effets de la trempe


Augmentation de la dureté en surface trempe plus profonde : chrome (roulements 100
Cr 6)

Figure 4.2 :HV dureté Vickers de la martensite

2.2.Le Revenu

Un acier trempé est dur, mais généralement beaucoup trop fragile pour être utilisé en un ou
plusieurs chauffages de la pièce à une température déterminée (inférieure à la température de
début de transformation de phase de l’acier ~ 700°C) un maintien de la pièce à cette
température pendant un temps donné un refroidissement approprié.
Un revenu permet d'atténuer les effets de la trempe en rendant la pièce plus ductile et plus
tenace. Il peut dans des cas particuliers permettre un durcissement secondaire. L’emploi du
terme revenu sous-entend que le traitement est réalisé sur un état préalablement trempé.
[Un traitement à 500°C sur un acier trempé est un revenu, sur un acier non traité est un
recuit]. Les contraintes résiduelles se forment en raison des grandes différences de
température entre le cœur et la surface de la pièce lors de la trempe.
Les propriétés mécaniques que l'on obtient après un revenu de 30 min sont représentées dans
le diagramme de revenu et qui est normalement fourni par le fabricant de l'acier.
2.2.1. Différents types de revenu
a. Revenu à basses températures : température voisine à 250 °C, ce type de revenu est
utilisé pour diminuer les contraintes internes, augmenter la résistance et améliorer la
ductilité.

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Chapitre 04: Traitement thermique et traitement thermochimique de diffusion

b. Revenu à températures intermédiaires : effectué aux températures comprises entre 350 et


500°C avec un refroidissement à l’eau, il permet d’augmenter la limite élastique et la
résistance à la fatigue.
c. Revenu à haute température : effectué aux températures comprises entre 500 et 680°C, il
crée le meilleur compromis entre la résistance et la ductilité (plasticité).

Une trempe suivi d’un revenu à haute température est appelé traitement d’amélioration.

Figure 4.3 : Cycle complet (Trempe,revenu)

2.3.Le Recuit

Le terme recuit est fréquent en traitement thermique et comprend un certain nombre d’opération
.le recuit est généralement considéré comme étant le type de traitement thermique qui mène
l’acier à un adoucissement complet.
Il a pour but :
Élimine les contraintes résiduelles (de trempe, soudage, forgeage, laminage).
Diminue de la dureté.
Améliore de la ténacité et de la ductilité.
Produit une microstructure désirée.
Le cycle opératoire du recuit comprend les étapes suivantes :
Chauffage jusqu’à obtention de la température désirée.
Maintient de la température pendant le temps d’incubation.
Refroidissement à la température ambiante

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Chapitre 04: Traitement thermique et traitement thermochimique de diffusion

Figure 4.4 : Les étapes de cycle opératoire du recuit

2.3.1. Différents types de recuit

Selon le but recherché, il existe différents types de recuit qui se distinguent par leurs
températures de chauffage et de maintien.

a. Recuit d’homogénéisation : Il s'applique aux aciers bruts de coulée pour lesquels le


refroidissement a entraîné l'hétérogénéité de composition chimique de l'austénite.
b. Recuit de recristallisation : sert à diminuer la fragilité d'un métal écroui et de lui
redonner sa capacité de déformation.
c. Recuit de détente : Il fait disparaitre les tensions internes.
d. Recuit d’adoucissement : Il détruit les effets des traitements thermiques antérieurs.
e. Recuit de régénération : Il affine les grains du métal et s’applique aux pièces forgées.
3. Traitement thermochimiques
Le traitement thermochimique consiste à chauffer les pièces, dans un milieu solide, liquide ou
gazeux, capable de lui céder l’élément diffusant, à les maintenir à cette température, puis à les
refroidir. Ce traitement permet de changer la structure de l’acier et la composition chimique
des couches superficielles, ce qui entraine une large variation des propriétés.
Il existe de nombreux types de traitements thermochimiques ayant pour but d’améliorer la
résistance des pièces à la fatigue, à l’usure, au frottement, au grippage, à la corrosion…etc, on
se limitera à décrire quelques traitements à savoir la cémentation par le carbone, la nitruration,
la nitrocarburation et la carbonitruration.
3.1.La cémentation
Ce traitement s’effectue de préférence sur des pièces en acier doux terminées d’usinage.la
cémentation gazeuse permet, par le choix de l’atmosphère cémentant, Le produit ferreux
cémenté subit un durcissement par trempe immédiate ou ultérieure [17].

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Chapitre 04: Traitement thermique et traitement thermochimique de diffusion

La diffusion du carbone vers l’intérieur des pièces est possible à l’état atomique, la
cémentation s’obtient suite à une réaction chimique dans le cément qui donne le carbone actif
ou bien suite à une diffusion de ce carbone dans l’acier porté à des températures comprises
entre 920 et 950°C.

3.2.La nitruration
La nitruration est un procédé de durcissement superficiel à l’azote, appliquée à certains aciers
et certain fontes. L’agent durcissant donne au-dessus de 500°C, le nitrure de fer qui est un
corps très dur, mais fragile.la trempe n’est donc pas nécessaire pour durcir la couche
superficielle et les déformations sont pratiquement nulles. Mais la nitruration exige des aciers
spécialement alliés, au chrome molybdène.La trempe n’est donc pas nécessaire pour durcir la
couche superficielle et les déformations sont pratiquement nulles [18].
Le but de la nitruration est d’obtenir une pièce résiliente à cœur et très dure en surface.
Une trempe et un revenu précèdent ce traitement. Le principe c’est C'est un durcissement
superficiel obtenu par réaction de l'azote et de certains alliages ferreux (fer + ammoniac,
constitué d'hydrogène et d'azote, le tout chauffé à 550°C). L'azote en présence forme des
nitrures de fer, ce qui provoque une augmentation de dureté.

3.3.La carbonitruration
Ce traitement est une combinaison de la cémentation et la nitruration. Ce traitement permet
d’avoir une bonne résistance à l’usure et à la corrosion, une bonne tenue en service et une
grande dureté superficielle.la pièces carbonitrurée ou cyanurée doit etre,généralement,durcie
par trempe,comme dans la cémentation.
La carbonitruration gazeuse est généralement appliquée aux pièces de formes complexes.
C’est un traitement qui est de plus en plus adopté par les industries de mécanique
de précision : pièces pour automobiles, avions, métrologie, etc…

60
Références

1. Jean P. Mercier, Gérald Zambelli ,Wilfried Kurz .Introduction à la science des


matériaux.1999.p 02
2. Patrick Combette,Ernoult, Isabelle. Physique des polymères, Volume 1.2005.p59
3. Sophie Trachte. Matériau, matière d'architecture soutenable: Choix responsable des
matériaux de construction, pour une conception globale de l'architecture
soutenable.2012.p 66
4. Peter William Atkins, Loretta Jones. Chimie: molécules, matière, métamorphoses
5. 1998.p 268-274
6. https://storage.neros.fr/Cours/Physique/S2/Chimie/Cours/liaisonchimique11_compresse.p
df
7. Jean Paul Baïlon,Jean-Marie Dorlot. Des matériaux.2000. p 95-199-246
8. Dieter Schwarzenbach, Gervais Chapuis. Cristallographie.2006.p 03
9. Jean-luc bonnardet.gérard papin.L'indispensable en Etat solide.2008.p 14
10. Millot Nadine, Nièpce Jean-Claude. Cristallographie géométrique : Cours, exercices et
problèmes corrigés.2014.p 6-7
11. Abbas Belfar. Cours et exercices de cristallographie.2014.USTO.Oran
12. TOUALBIA Djamel. Sciences des matériaux. Université Mohamed Cherif Massaada
Souk Ahras.
13. Gérard Lesoult. Thermodynamique des matériaux: de l'élaboration des matériaux à la
genèse des microstructures.2010.p746
14. Michael Ashby,Hugh Shercliff ,David Cebon. Matériaux: Ingénierie, science, procédé et
conception.2013.p610
15. Bramat Mayar Villeneuve. Technologie des métaux, contrôles et essais des
soudures.2007p24
16. J.mesplède.Chimie - Thermodynamique Matériaux PC.2004. p174
17. Hans Jörg Mathieu, Erich Bergmann, René Gras.Analyse et technologie des
surfaces: couches minces et tribologie.2003.p145
18. Raymond Brun.Manuel du mécanicien et du thermicien.1977.p151-153

...

61
Annexe

Contenu de la matière : Science des matériaux

Chapitre 1 : Généralités
Classification des matériaux (Les métaux et alliages, Les céramiques et les verres, Les
polymères, Les matériaux composites), Domaines d’utilisations, Structure des matériaux :
matériaux amorphes et matériaux cristallins, Notions de cristallographie.
Chapitre 2 : Diagrammes d’équilibre
Cristallisation de matériaux (Principe de la cristallisation et courbes de refroidissement,
Cristallisation d’un métal pur, Cristallisation d’un alliage), Diagramme d’équilibre de deux
métaux complètement miscibles, Diagramme d’équilibre de deux métaux partiellement
miscibles.
Chapitre 3 : Diagramme d’équilibre fer-carbone
Caractéristiques du fer et du carbone, Diagramme d’équilibre fer-carbone, Diagramme
d’équilibre fer-cémentite, Désignation normalisée des aciers et des fontes, Désignation
normalisée d’autres aciers alliés
Chapitre 4 : Traitements thermique et traitement thermochimique de diffusion
Traitements thermiques (Recuit, Trempe, Revenu), Traitements thermochimiques
(Cémentation, Nitruration, Carbonitruration)

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