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Note pratique : l’étude de ce module devrait vous prendre environ trois heures.

Module 12 : Propriété intellectuelle et


développement

Objectifs
À la fin de ce module, vous devriez pouvoir :
1. expliquer en 100 mots pourquoi le développement ne se résume
pas à la seule croissance économique;
2. énumérer les autres dimensions du développement, en dehors de
la croissance économique;
3. expliquer en 500 mots environ comment les lois de propriété
intellectuelle peuvent être formulées pour favoriser le
développement;
4. donner trois exemples d’utilisations de régimes de propriété
intellectuelle favorables au développement;
5. décrire en 100 mots environ le rôle que joue l’OMPI en matière de
développement;
6. indiquer la date d’établissement du Plan d’action de l’OMPI pour
le développement;
7. nommer les groupes de recommandations du Plan d’action de
l’OMPI pour le développement;
8. nommer le groupe de recommandations auquel est le plus
étroitement liée une question particulière;
9. donner des exemples précis de projets issus du Plan d’action
pour le développement;
10. expliquer par deux exemples comment les recommandations du
Plan d’action pour le développement ont été intégrées dans les
travaux de l’OMPI.
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Qu’est-ce que le développement?

Le développement est un concept large et difficile à définir, mais il est important


de le comprendre, car il est l’un des objectifs dominants du système mondial et
d’un grand nombre de systèmes nationaux de propriété intellectuelle. Il a été
longtemps identifié à la modernisation et à la croissance économique, de
nombreux experts considérant en fait ces dernières comme le but premier et
l’indicateur du développement international.
Plus récemment, la valeur de la croissance économique a été appréciée non
pas pour elle-même, mais en tant que moyen de favoriser la liberté humaine.
Des spécialistes comme l’économiste et prix Nobel d’économie Amartya Sen, la
célèbre philosophe Martha Nussbaum et d’autres ont appelé cette manière
d’appréhender le développement l’“approche par les capabilités”. La
croissance économique peut permettre à l’individu de gagner plus d’argent, et
donc lui donner une plus grande liberté en ce qui concerne le choix du type de
vie qu’il veut mener. Une telle liberté est toutefois vaine s’il ne jouit pas des
“capabilités” que représentent une bonne santé, la sécurité alimentaire, un
environnement sain, une éducation de qualité, une vie culturelle et artistique
dynamique, et ainsi de suite. La propriété intellectuelle est liée d’une manière
ou d’une autre à toutes ces choses essentielles.

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Pourquoi la propriété intellectuelle est-elle importante pour le


développement?

Un système d’attribution et d’exploitation de droits de propriété intellectuelle


bien équilibré constitue un facteur de croissance économique, car il favorise
l’investissement et le commerce. S’il est en outre conçu et utilisé
convenablement, il peut aussi favoriser l’épanouissement de la créativité
culturelle, contribuer à l’éducation de la population ou de la main-d’œuvre,
stimuler l’innovation technologique afin d’améliorer les conditions de santé et
de nutrition et apporter de nombreux autres avantages à la société.
La propriété intellectuelle n’a pas nécessairement en soi d’effet favorable ou
défavorable sur le développement. C’est la manière dont sont conçues et
utilisées les lois, les politiques et les pratiques qui détermine son efficacité aux
fins du développement. Les éléments de flexibilité prévus par les traités et les
accords internationaux dont on vous a parlé dans les modules précédents
peuvent faciliter le développement, parce que les pays ont la possibilité de les
utiliser d’une manière leur permettant de mettre en œuvre leurs propres
politiques publiques, que ce soit dans des domaines précis tels que l’accès aux
produits pharmaceutiques (par exemple par la mise en place de licences
obligatoires dans certaines situations) ou la protection de leur biodiversité (au
moyen de brevets ou d’un autre système particulier, ou encore, plus
généralement, dans l’établissement d’un contexte macro-économique,
micro-économique et institutionnel favorisant le développement.
Certains pays, par exemple, souhaitent que leurs œuvres culturelles soient
librement accessibles et utilisables par tous le plus tôt possible, de sorte
qu’elles les font entrer dans le domaine public 50 ans après le décès de
l’auteur, ce qui correspond à la durée de protection normale du droit d’auteur
fixée par la Convention de Berne et l’Accord sur les ADPIC. D’autres pays, en
revanche, préfèrent assurer plus longtemps des revenus à leurs industries
culturelles, et portent donc cette durée de protection à la vie de l’auteur plus
70 ans.
En ce qui concerne les brevets, vous avez appris dans un précédent module
que la définition de l’objet de la protection qu’ils confèrent est établie par
l’Accord sur les ADPIC : des brevets doivent pouvoir être obtenus pour toute
invention, dans tout domaine technologique, qui satisfait aux critères de
nouveauté, d’inventivité et d’applicabilité industrielle. Certaines flexibilités sont
néanmoins prévues : les pays Membres de l’OMC peuvent exclure certaines
inventions de la brevetabilité si cela est nécessaire pour, par exemple,
préserver la structure de la société civile ou, selon l’expression utilisée dans
l’Accord, “protéger l’ordre public”, ou encore aux fins de la protection de la
moralité, de la vie humaine, des animaux, des végétaux ou de l’environnement.
Il en résulte que s’il est possible d’accorder des brevets pour protéger des
inventions “essentiellement biologiques” résultant exclusivement de
l’intervention humaine, l’opportunité de le faire, par exemple, pour des gènes
humains, animaux ou végétaux est un objet de débat dans le monde entier, et
cela non seulement dans les pays en développement, mais aussi dans des
endroits comme les États-Unis d’Amérique. L’Accord sur les ADPIC ménage
aussi des flexibilités en ce qui concerne la protection des formes de vie
supérieures dans la mesure où elles satisfont aux critères de brevetabilité,
comme les végétaux et les animaux, mais il permet également d’autres voies,

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telles qu’un système de protection des droits d’obtenteur. Le choix des pays
parmi ces différentes flexibilités s’effectuera vraisemblablement en fonction
d’un large éventail de considérations sociales, culturelles et économiques.
Il est en outre permis aux pays de délivrer dans certains cas des licences
obligatoires sur des inventions importantes protégées par des brevets, par
exemple sur des produits pharmaceutiques. Cette possibilité a été utilisée, par
exemple, pour garantir l’accès à des médicaments dans un certain nombre de
pays dont la Malaisie, l’Indonésie, le Brésil, la Thaïlande et le Ghana.
Normalement, les pays ne recourent pas d’emblée aux licences obligatoires
pour faciliter l’accès aux médicaments. Comme le prévoit l’Accord sur
les ADPIC, un certain nombre de démarches doivent avoir été entreprises au
préalable, dont notamment une tentative de négociation de licence volontaire.
Cette condition ne s’applique pas, toutefois, en cas d’urgence nationale,
d’extrême urgence ou d’utilisation publique à des fins non commerciales. La
Thaïlande a par exemple accordé, en 2006, une licence obligatoire à l’un de
ses organismes gouvernementaux, afin qu’il puisse produire un médicament
générique contre le VIH, et cela sans consulter auparavant la société Merck,
qui était titulaire du brevet. Au cours des années suivantes, la Thaïlande a
toutefois tenté sans succès de négocier des licences avec des titulaires de
brevets de médicaments anticancéreux avant de leur imposer des licences
obligatoires. Au Canada, une licence obligatoire a récemment été délivrée à
une société canadienne pour l’exportation d’un médicament générique pour le
traitement du sida vers le Rwanda qui n’avait pas la capacité de le fabriquer
lui-même.
Les dispositions relatives à la concession de licences obligatoires ont été au
centre des préoccupations auxquelles a répondu en 2001 la Déclaration
ministérielle de Doha sur l’Accord sur les ADPIC et la santé publique. Cette
déclaration a permis d’offrir par la suite une plus grande flexibilité, en particulier
aux pays qui (comme le Rwanda) ne peuvent pas produire localement des
produits pharmaceutiques et sont donc dépendants à cet égard des
exportations en provenance d’autres pays. Elle a également prorogé
jusqu’en 2016 au moins le délai accordé aux pays les moins avancés pour
mettre en place la protection par brevet des produits pharmaceutiques. Ainsi,
dans un pays moins avancé qui disposerait d’une capacité de production mais
dans lequel un médicament ne serait pas breveté, une licence obligatoire ne
serait pas nécessaire.
Pour en savoir plus sur le fonctionnement des licences obligatoires dans le
contexte de la santé publique, il peut être intéressant de consulter la page
suivante du site Web de l’Organisation mondiale du commerce, avec laquelle
l’OMPI entretient une étroite collaboration en ce qui concerne les questions de
propriété intellectuelle :
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/public_health_faq_f.htm

QAE 1
a. Depuis quand est-il possible de recourir à la flexibilité
énoncée dans l’Accord sur les ADPIC en ce qui concerne les
licences obligatoires?
b. Que concernaient les deux dispositions issues de la
Déclaration de Doha de novembre 2001?

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QAE 1 – Réponse

a. Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord sur les ADPIC, en 1995.

b. Ces deux dispositions concernaient les pays les moins avancés et les
pays n’ayant pas de capacités de fabrication.

Note : le délai accordé aux pays les moins avancés pour appliquer les
dispositions relatives aux brevets pharmaceutiques a été prorogé
jusqu’en 2016. En outre, il est désormais permis à ces pays d’exporter, dans
certains cas précis, des produits pharmaceutiques fabriqués en vertu d’une
licence obligatoire vers d’autres pays ne disposant pas eux-mêmes de
capacités de production.

Il ne faut pas nécessairement être un pays pour pouvoir s’appuyer sur des
flexibilités à des fins de protection de droits de propriété intellectuelle; les
entreprises privées et les institutions publiques comme les universités ont la
possibilité de le faire elles aussi dans la gestion de leur propriété intellectuelle.
Une entreprise ou une institution peut être intéressée, par exemple, à profiter
de la durée de protection illimitée que confère à ses produits le droit des
secrets d’affaires, plutôt que d’avoir à divulguer les détails de ses inventions en
échange de 20 ans de protection exclusive par le droit des brevets.
Certaines entreprises ou institutions qui choisissent la protection par brevet
assurent elles-mêmes la fabrication et la commercialisation de leurs produits,
ce qui contribue à leur valeur économique et amène de nouveaux produits et
services sur le marché. D’autres concluent avec des partenaires des accords
de licences réciproques sur leurs droits de propriété intellectuelle, afin de
bénéficier des avantages que peut apporter une telle collaboration, par
exemple de l’accès à des technologies complémentaires ou à de nouveaux
marchés. Une collaboration fondée sur une licence de brevet peut représenter
une solution particulièrement avantageuse pour un gouvernement, une
université ou une entreprise du secteur privé d’un pays en développement qui
ne dispose pas encore des capacités de recherche et de développement ou de
l’accès aux ressources scientifiques et techniques nécessaires pour
commercialiser ses innovations sans aide.
Prenons de nouveau comme illustration le cas de l’accès aux médicaments.
Les traitements les plus efficaces du VIH/sida, par exemple, sont souvent des
combinaisons d’un grand nombre de molécules dont les brevets sont détenus
par de multiples entreprises à travers le monde. Étant donné que l’obtention de
licences sur tous ces éléments soulève un certain nombre de problèmes de
concurrence et de coordination, un groupe de partenaires a établi une
“communauté de brevets pour les médicaments”, à titre de “guichet unique”
pour y faire face. Ce modèle de gestion des droits de propriété intellectuelle
peut contribuer à la création de nouvelles sources de revenus pour les
entreprises participantes, à la réduction du coût des traitements concernés, et
surtout, à l’amélioration des conditions de santé et de vie de millions de
personnes. Pour en savoir plus sur cet aspect particulier de la manière dont les

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politiques et pratiques de propriété intellectuelle peuvent favoriser le


développement : www.medicinespatentpool.org.

QAE 2
Répondez à la question suivante après avoir consulté la section
consacrée aux questions fréquemment posées (FAQ) sur le site de la
communauté de brevets pour les médicaments :
Pourquoi les entreprises à but lucratif devraient-elles souscrire à cette
initiative?

QAE 2 – Réponse
La réponse est donnée dans la FAQ 13, sur le site Web.

Les exemples fournis soulèvent des questions importantes pour les décideurs.
Une conception des droits de propriété intellectuelle axée sur le développement
peut aussi apporter des avantages au secteur privé – qu’il s’agisse de grandes
entreprises, de PME ou d’entrepreneurs qui débutent. La mise en œuvre des
droits de propriété intellectuelle pour créer une valeur partagée entre les
entreprises et les communautés est une façon de faire croître les marchés et
d’en créer de nouveaux, notamment à l’échelle mondiale.
Envisager la propriété intellectuelle sous l’angle de son articulation avec le
développement est une nécessité qui ne se limite pas aux pays en
développement ou aux pays les moins avancés. Les mêmes questions
fondamentales de recherche d’un juste équilibre entre plusieurs objectifs
connexes se posent pour tous les pays. De la même façon, les entreprises
doivent toutes penser à la place de la propriété intellectuelle dans leur stratégie
commerciale, de manière à être prêtes à saisir les nouvelles occasions
d’affaires lorsqu’elles se présentent, à court et à long terme.

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Prenez maintenant le temps de réfléchir à la question qui suit, de votre propre


point de vue.

QAE 3
Quels sont les aspects de la propriété intellectuelle et du développement
qui sont les plus importants pour votre pays ou l’organisation pour
laquelle vous travaillez?
Prenez environ cinq minutes de réflexion avant de répondre. Vous savez
peut-être déjà quelle est la principale activité économique de votre pays ou
vous avez peut-être déjà inventé quelque chose qui est utile à votre pays.
Certains d’entre vous travaillent dans le secteur tertiaire ou dans le domaine
des arts, des spectacles ou de l’entreprise. Essayez de penser à des choses
qui, à votre avis, sont importantes pour votre pays. Vous pouvez noter vos
idées dans le champ ci-dessous.

Tapez vos idées ici :

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. Ce qui


importe, c’est que les droits de propriété intellectuelle apportent des
avantages différents dans des contextes différents, selon vos objectifs.
Des lois, politiques ou pratiques peuvent convenir dans un pays ou
pour une entreprise, mais pas ailleurs. Il convient donc de décider ce
que l’on attend de son système de propriété intellectuelle, puis trouver
un équilibre satisfaisant, afin de réaliser les objectifs ainsi définis.

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Quel est le rôle de l’OMPI?

Le développement occupe une place centrale dans le mandat de l’OMPI. Lors


de sa création, l’Organisation a reçu pour mandat de “promouvoir la protection
de la propriété intellectuelle à travers le monde”. Lorsqu’elle est devenue
institution spécialisée des Nations Unies, au milieu des années 70, son rôle a
été lié plus particulièrement au développement. L’OMPI a été investie par la
suite de la responsabilité de promouvoir l’activité créatrice intellectuelle et
faciliter le transfert de technologie aux pays en développement “en vue
d’accélérer le développement économique, social et culturel”.
Bien sûr, cela peut se faire, comme nous l’avons déjà appris, grâce à des
systèmes flexibles de protection de la propriété intellectuelle. L’OMPI utilise les
politiques en matière de propriété intellectuelle de plusieurs manières pour
encourager le développement. En plus d’être la principale instance pour la
négociation de nouveaux traités et accords (y compris leurs flexibilités), l’OMPI
 administre plusieurs des systèmes les plus importants de protection
des droits de propriété intellectuelle dans le monde;
 joue un rôle de formation et d’éducation;
 offre une assistance législative et technique;
 réunit un ensemble de bases de données riches en informations en
matière de propriété intellectuelle.
Un certain nombre de propositions ont été faites à l’Organisation, par ses États
membres, des organisations non gouvernementales et d’autres, concernant
l’amélioration de ses travaux dans le domaine de la propriété intellectuelle et du
développement. Certaines de ces propositions remontent à plusieurs dizaines
d’années, puisque la question de la propriété intellectuelle et du
développement est débattue depuis les années 60. Aucune n’a toutefois eu
autant de retombées qu’une initiative formelle, d’abord avancée par l’Argentine
et le Brésil en 2004, en faveur d’un nouveau plan d’action spécifique pour le
développement.

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Le Plan d’action pour le développement


Le Plan d’action de l’OMPI pour le développement s’inscrit dans le cadre d’un
changement de conception des liens entre propriété intellectuelle et
développement et, par voie de conséquence, de la manière de prioriser les
questions de développement. Cela pourrait se faire, par exemple, en mettant
l’accent sur les flexibilités du système de propriété intellectuelle susceptibles de
contribuer au développement. Comme vous l’avez vu précédemment dans ce
module, le développement n’est plus identifié uniquement à la croissance, et les
manières dont la propriété intellectuelle seule peut influencer ou non le
développement sont de mieux en mieux appréhendées. Il importe de souligner de
nouveau que le plan d’action pour le développement ne remet aucunement en
question les avantages des droits de propriété intellectuelle. Bien au contraire, il
confirme que ces derniers peuvent être et sont favorables au développement dans
de nombreux cas.
C’est précisément parce que le fait de comprendre les éléments de ces situations
dans leur contexte local ou mondial permettra aux pays et aux organisations de
mieux concevoir, administrer et utiliser leurs systèmes de propriété intellectuelle
que le Plan d’action de l’OMPI pour le développement veut favoriser une meilleure
connaissance de cette question. Lorsque les coûts et avantages de la propriété
intellectuelle sont appréciés à la lumière de considérations sociales, culturelles et
économiques, il s’avère que son importance s’étend en fait au-delà du simple
cadre de la protection.
La protection du droit d’auteur, par exemple, est très importante pour de
nombreuses catégories de créateurs, notamment les auteurs et les éditeurs de
livres. Sans elle, il serait en effet beaucoup plus difficile de fixer le prix des livres
et les conditions régissant l’accès à ces derniers, autrement dit ce qui permet à
l’industrie de l’édition d’exister. Cela dit, la protection du droit d’auteur ne fournit
pas nécessairement des incitations commerciales suffisantes pour décider les
éditeurs à produire les livres sous une forme accessible à tous, y compris les
locuteurs des langues locales et les personnes touchées par des troubles de la
perception. Le système international du droit d’auteur a donc prévu un mécanisme
– une annexe à la Convention de Berne – qui permet aux pays de recourir à des
licences obligatoires autorisant la traduction des livres dans certaines langues
locales, et des négociations sont en cours entre l’OMPI, ses États membres, les
organisations non gouvernementales et d’autres en vue de la conclusion d’un
accord novateur prévoyant la mise en place d’un système garantissant l’accès des
œuvres protégées par le droit d’auteur aux personnes atteintes d’un trouble de
perception.
Vous pouvez consulter l’annexe de la Convention de Berne ”Dispositions
particulières concernant les pays en développement” à l’adresse ci-après, qui se
trouve également dans les ressources du présent module :
http://www.wipo.int/treaties/en/ip/berne/trtdocs_wo001.html. L’OMPI a aussi créé
un site Web entièrement consacré à des informations relatives à l’accès des
personnes atteintes de troubles visuels à des œuvres protégées par le droit
d’auteur, que vous pouvez consulter à l’adresse : www.visionip.org.
La réalisation d’un juste équilibre entre les protections offertes par le droit de la
propriété intellectuelle et ce type de flexibilité est l’élément déterminant qui
permettra de faciliter l’accès à la connaissance et d’assurer une vie meilleure aux
peuples du monde entier. Sa recherche a pour but de rendre le système mondial
de la propriété intellectuelle plus efficace pour tous.

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Le Plan d’action de l’OMPI pour le développement fait partie d’un processus plus
large de réforme et d’actualisation de l’ensemble du cadre du commerce
international. Vous avez peut-être aussi entendu parler du “Programme de Doha
pour le développement”, du nom de la ville du Qatar où a été lancé l’actuel cycle
de négociations entre les membres de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC). Bien qu’il s’agisse d’un processus distinct de celui de l’OMPI, la
coopération sur les questions de propriété intellectuelle avec d’autres
organisations – dont notamment avec l’OMC – figure expressément dans les
recommandations adoptées lors de l’Assemblée générale des États membres de
l’OMPI, en 2007.
Les recommandations en question, qui sont au nombre de 45 réparties en
six groupes, constituent officiellement le Plan d’action de l’OMPI pour le
développement. Elles ont pour objectif de faire en sorte que les questions relatives
au développement fassent partie intégrante des travaux de tous les secteurs de
l’Organisation, en d’autres termes de réaliser la pleine intégration de la dimension
du développement. Une telle intégration signifierait, par exemple, que les
différentes incidences possibles de la propriété intellectuelle sur le développement
économique, social et culturel seraient prises en compte dans toutes les activités
de l’OMPI. Elle serait déterminante en ce qui concerne la conception et la
fourniture de services d’assistance technique et d’éducation, influencerait le débat
sur les nouveaux traités et accords et jouerait un rôle important dans l’évaluation
des succès et échecs des organisations travaillant sur les questions de propriété
intellectuelle.
Après leur adoption, lors de l’Assemblée générale des États membres de 2007,
ces 45 recommandations réparties en six groupes ont donné lieu à de nombreuses
délibérations et réflexions concernant leur mise en œuvre.
Il a été convenu que cela s’effectuerait au moyen d’activités, programmes et
“projets” particuliers, coordonnés par une nouvelle division de l’OMPI : la Division
de la coordination du Plan d’action pour le développement. En fait, l’élaboration du
présent module d’apprentissage destiné à vous présenter le Plan d’action pour le
développement est l’un des résultats concrets d’un tel projet de mise en œuvre.
Cette division remplit les fonctions de secrétariat auprès d’un nouveau Comité du
développement et de la propriété intellectuelle (CDIP) de l’OMPI, coordonne la
mise en œuvre des recommandations du Plan d’action pour le développement et
leur intégration dans toutes les activités de l’OMPI, assure l’interface avec les
parties prenantes extérieures et améliore la compréhension du Plan d’action pour
le développement et de ses avantages.
La présente leçon d’introduction n’entre pas dans le détail technique de tous
les groupes, recommandations et projets de mise en œuvre du Plan d’action
pour le développement, mais vous donnera quelques exemples d’enjeux et de
résultats de cette initiative. Les grands thèmes sur lesquels portent les
six groupes de recommandations sont les suivants :
- assistance technique et renforcement des capacités (groupe A);
- établissement de normes, flexibilités, politique des pouvoirs publics et
domaine public (groupe B);
- transfert de technologie, techniques de l’information et de la
communication (TIC) et accès au savoir (groupe C);
- évaluations et études des incidences (groupe D);

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- questions institutionnelles, mandat et gouvernance (groupe E);


- divers (groupe F).

Assistance technique et renforcement des capacités (groupe A).


Les recommandations de ce groupe visent, entre autres, à faire en sorte que
l’assistance de l’OMPI en matière de propriété intellectuelle et de
développement soit transparente et adaptée aux besoins locaux. Elles sont au
nombre de 14, dont certaines portent sur l’accroissement du financement des
activités d’assistance technique axées sur le développement, d’autres
proposent des lignes de conduite en ce qui concerne le recrutement et les
rapports d’activité du personnel et des consultants, et d’autres encore portent
sur les relations entre l’OMPI et ses États membres, ainsi que d’autres
organisations. Certaines se rapportent spécifiquement à des questions
d’importance particulière telles que l’interface entre les droits de propriété
intellectuelle et les politiques en matière de concurrence ou à des catégories
dont les besoins d’assistance en matière de propriété intellectuelle sont plus
marqués, comme les petites et moyennes entreprises. La recommandation 1
constitue un bon exemple des thèmes couverts dans ce groupe :
1. L’assistance technique de l’OMPI doit notamment être axée sur le
développement et la demande et elle doit être transparente; elle doit tenir
compte des priorités et des besoins particuliers des pays en développement, en
particulier des PMA, ainsi que des différents niveaux de développement des
États membres.
La mise en œuvre de cette recommandation ainsi que des autres que contient
le groupe A s’effectue, entre autres, par des projets tels que la création, à des
fins de transparence, d’une base de données des activités d’assistance
technique de l’OMPI dotée d’un moteur de recherche, qui peut être consultée à
l’adresse suivante : http://www.wipo.int/tad/fr/. L’OMPI crée aussi des
implantations de l’Académie mondiale dans des pays en développement et
contribue à l’élaboration de stratégies nationales en matière de propriété
intellectuelle. Le projet pilote relatif à la création de nouvelles académies
nationales de propriété intellectuelle, par exemple, aidera les pays en
développement et les pays les moins avancés à établir avec un minimum de
ressources des institutions de formation qui leur permettront de répondre à une
demande croissante de spécialistes de la propriété intellectuelle, de
professionnels, de fonctionnaires nationaux et d’autres parties prenantes.
Un autre projet vise à créer, pour aider tous les pays à élaborer des stratégies
nationales de propriété intellectuelle en faveur de l’innovation, un cadre prenant
directement en considération leurs besoins et priorités en matière de
développement, ainsi que leur situation économique et leurs aspirations
particulières. Ce cadre, qui fournira une base conceptuelle pour l’élaboration
de stratégies de propriété intellectuelle, est étroitement lié à d’autres projets,
qui visent à mettre au point une méthode, validée au moyen d’une phase
d’essai dans un certain nombre de pays, à l’aide d’une série d’outils pratiques.
Ce cadre sera mis en place par un ensemble de groupes de travail d’experts
constitués d’éminents économistes du développement du monde entier,
d’experts de la propriété intellectuelle et de conseillers d’organisations
internationales, dans les domaines du commerce, de l’environnement, de la
culture et de l’éducation, de l’industrie, la santé, de l’agriculture, des sciences et

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techniques. Le cadre obtenu, ainsi que la méthode et les outils pratiques,


seront mis à la disposition des États membres de l’OMPI. L’Organisation
fournira ensuite ses services afin d’aider les pays à élaborer des stratégies
nationales de propriété intellectuelle à la demande.

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Établissement de normes, flexibilités, politique des pouvoirs publics et


domaine public (groupe B).
Le but des huit recommandations de ce groupe est d’assurer le respect d’un
juste équilibre et la prise en compte de tous les points de vue dans le
processus et les résultats des négociations sur l’établissement de nouvelles
normes de propriété intellectuelle. Chose très importante, les activités de
l’OMPI à cet égard doivent tenir compte des différents niveaux de
développement des pays et établir un équilibre entre les coûts et les avantages
des normes de protection. Plusieurs recommandations évoquent les avantages
que peut présenter un domaine public riche et libre de droits de propriété
intellectuelle. Des aspects particulièrement importants pour certains pays en
développement, tels que la protection des ressources génétiques, des savoirs
traditionnels et du folklore ainsi que l’accès aux savoirs et à la technologie afin
de stimuler la créativité et l’innovation, sont mentionnés expressément dans les
recommandations de ce groupe. La recommandation 15 représente un bon
condensé d’un grand nombre de ces principes :

15. Les activités d’établissement de normes doivent :


• être exhaustives et réalisées à l’initiative des membres;
• prendre en considération les différents niveaux de développement;
• établir un équilibre entre les coûts et les avantages;
• constituer un processus participatif, qui prenne en considération les
intérêts et priorités de l’ensemble des États membres de l’OMPI ainsi
que les points de vue d’autres parties prenantes, notamment des
organisations intergouvernementales et non gouvernementales
accréditées; et
• être conformes au principe de neutralité du Secrétariat de l’OMPI.
Dans le contexte de ce groupe de recommandations, l’OMPI a engagé pour l’un
des projets de mise en œuvre un expert indépendant qui a été chargé de
l’établissement d’études sur la propriété intellectuelle et le domaine public.
Compte tenu de l’importance que revêt le domaine public, ce projet comprendra
une série d’enquêtes et d’études qui permettront d’analyser les bonnes
pratiques et les outils dont on dispose actuellement pour recenser les contenus
qui se trouvent dans le domaine public et les protéger contre l’appropriation
individuelle. Ces enquêtes et études devraient faciliter la planification des
éventuelles étapes ultérieures de l’élaboration de principes directeurs ou
d’instruments facilitant le recensement des objets appartenant au domaine
public et l’accès à ces derniers. Ce projet est scindé en trois volets qui
permettront d’étudier la question sous l’angle du droit d’auteur, des marques et
des brevets. L’un des premiers résultats de cette initiative a été une étude sur
le droit d’auteur et le domaine public, qui fait le lien avec ce que vous avez
appris en ce qui concerne le domaine public et le droit d’auteur dans le
module 2 de ce cours :
http://www.wipo.int/meetings/fr/doc_details.jsp?doc_id=147012.
Un lien vers ce document figure également dans la section des ressources du
présent module.

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L’OMPI s’est également employée à étudier et promouvoir l’utilisation des


flexibilités dans le système de la propriété intellectuelle, ainsi qu’à aligner ses
propres activités sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)
établis par les Nations Unies. La Déclaration du Millénaire, adoptée par
l’ensemble des 189 États membres des Nations Unis, a établi un cadre unique
énonçant les principaux défis de l’humanité à l’aube du nouveau millénaire,
proposé des solutions pour faire face à ces défis et établi des critères concrets
d’évaluation des résultats fondés sur un ensemble d’engagements, objectifs et
cibles.
Pour en savoir plus sur les travaux de l’OMPI en rapport avec les OMD :
http://www.wipo.int/ip-development/en/agenda/millennium_goals/.

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Transfert de technologie, techniques de l’information et de la


communication (TIC) et accès au savoir (groupe C).
Les huit recommandations de ce groupe proposent plusieurs façons de réaliser
l’un des principaux objectifs de l’utilisation de la propriété intellectuelle pour le
développement, à savoir la répartition aussi large que possible des avantages
de l’innovation et de l’information. Encourager la collaboration à la recherche et
la coopération scientifique afin de faciliter le transfert de technologie vers les
pays en développement et développer l’utilisation de bases de données
d’informations en rapport avec la propriété intellectuelle en sont des exemples.
La recommandation 25 est l’une de celles qui représentent le mieux l’esprit du
groupe C :

25. Étudier les politiques et initiatives relatives à la propriété intellectuelle


nécessaires pour promouvoir le transfert et la diffusion de la technologie au
profit des pays en développement, et prendre les mesures appropriées pour
permettre à ces pays de comprendre pleinement les différentes dispositions
concernant les flexibilités prévues dans les accords internationaux et d’en tirer
profit, le cas échéant.

Pour mettre en œuvre cette recommandation ainsi que plusieurs autres, la


Division de la coordination du Plan d’action pour le développement travaille sur
un projet intitulé “Propriété intellectuelle et transfert de technologie : élaborer
des solutions face aux défis communs” dont les activités comprennent des
réunions, des études et un forum d’experts de haut niveau. Ce projet concerne
l’établissement ou la mise à jour ainsi que l’amélioration d’une série de modules
ou d’éléments d’information relatifs à la gestion des droits de propriété
intellectuelle par des instituts universitaires et de recherche, y compris la
création et le fonctionnement d’offices de transfert de technologie dans des
organismes de recherche publics, l’étude des mécanismes de transfert de
technologie (notamment les contrats de licences) et l’amélioration des
capacités en matière de rédaction de demandes de brevet.

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Évaluations et études des incidences (groupe D)


Avant de pouvoir utiliser pleinement ou améliorer des lois, politiques et
pratiques de propriété intellectuelle, il importe d’en évaluer les incidences et de
bien les comprendre. C’est là le but que visent les cinq recommandations du
groupe D. Ces dernières proposent en effet l’étude de thèmes spécifiques tels
que les projets de partenariat ouverts, la propriété intellectuelle dans
l’économie informelle et l’incidence économique, sociale et culturelle de la
propriété intellectuelle, en plus de l’élaboration d’un mécanisme d’examen et
d’évaluation annuel permettant d’analyser sur la base d’indicateurs appropriés
l’ensemble des activités de l’OMPI axées sur le développement. La
recommandation 37, qui est la dernière de ce groupe, traduit bien l’objectif
dominant :

37. À la demande des États membres et selon leurs instructions, l’OMPI peut
réaliser des études sur la protection de la propriété intellectuelle afin de
déterminer les liens et les incidences possibles entre propriété intellectuelle et
développement.

Le projet sur le développement socioéconomique consiste en une série


d’études sur le lien entre la propriété intellectuelle et les différents aspects de
la performance économique dans les pays en développement. L’objectif
serait de réduire le déséquilibre des connaissances auquel sont confrontés
les décideurs dans ces pays s’agissant d’élaborer et de mettre en œuvre un
régime de propriété intellectuelle favorisant le développement. Les études
envisagées seraient axées sur trois grands thèmes :

 l’innovation sur le plan intérieur;


 la diffusion internationale et nationale du savoir; et
 les caractéristiques institutionnelles du système de la propriété
intellectuelle et ses incidences économiques.

Les retombées seront la promotion d’une meilleure compréhension des effets


socioéconomiques de la protection de la propriété intellectuelle dans les pays
en développement et la création de capacités d’analyse dans les pays où peu
d’études économiques sur la propriété intellectuelle ont été entreprises
précédemment.

Le projet sur les modèles de partenariat ouvert, par ailleurs, permettra de


lancer et d’explorer toute une série d’activités relatives à l’échange de
données d’expérience sur les environnements d’innovation ouverte (y compris
les environnements axés sur les utilisateurs dans lesquels ces derniers créent
conjointement des produits novateurs dans le cadre d’accords de partenariat
ouvert) dans les pays développés et en développement.

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Questions institutionnelles, mandat et gouvernance (groupe E).


Les recommandations de ce groupe portent spécifiquement sur les procédures
et activités de l’OMPI et sur les relations de cette dernière avec les autres
organisations intergouvernementales et non gouvernementales importantes.
Certains des aspects couverts par ces six recommandations sont également
abordés dans d’autres groupes, par exemple l’étude des activités d’assistance
technique de l’OMPI, la coopération avec les autres institutions des
Nations Unies et la possibilité pour les parties prenantes de participer plus
facilement aux processus décisionnels. La recommandation 40, par exemple,
est importante parce qu’elle met l’accent sur le fait que la propriété intellectuelle
n’est que l’un des éléments d’une stratégie globale pour le développement, et
nécessite une coordination avec des aspects tels que le commerce, la santé,
l’environnement, l’éducation, la science et la culture, lesquels relèvent d’autres
institutions des Nations Unies ou organisations multilatérales.
40. Demander à l’OMPI d’intensifier sa coopération avec les institutions des
Nations Unies, en particulier la CNUCED, le PNUE, l’OMS, l’ONUDI, l’UNESCO
et d’autres organisations internationales compétentes, notamment l’OMC, sur
les questions relatives à la propriété intellectuelle et conformément aux
orientations données par les États membres, afin de renforcer la coordination
pour une efficacité maximum dans l’application de programmes de
développement.
L’OMPI s’est attachée, aux fins de la mise en œuvre de certaines de ces
recommandations, à favoriser la participation d’un plus grand nombre
d’organisations non gouvernementales à ses activités ainsi qu’à collaborer plus
étroitement avec d’autres institutions des Nations Unies. Elle travaille en outre
avec des experts indépendants à une évaluation de l’ensemble de ses activités
d’assistance technique dans le domaine de la coopération pour le
développement. Les avantages attendus de ce projet sont notamment les
suivants :
 adaptation et renforcement du cadre de gestion actuellement mis en
œuvre par l’OMPI afin de veiller à ce que l’accent soit mis, dans tous
les programmes pertinents, sur l’incidence des activités de
l’Organisation sur le développement, y compris l’assistance
technique;
 contribution à la mise en place d’une culture de suivi et d’évaluation
au sein de l’Organisation; et
 assistance à la collecte et à l’utilisation systématiques des données
relatives à l’exécution du programme pour garantir les obligations
redditionnelles et appuyer la prise de décisions en connaissance de
cause par l’Organisation et ses parties prenantes. Cela aura aussi
pour effet de renforcer la capacité de l’OMPI d’évaluer
indépendamment et objectivement les incidences des activités de
l’Organisation sur le développement.

© WIPO/OMPI
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Groupe F : divers.
La recommandation 45 est seule dans ce groupe, mais elle touche le cœur
même du Plan d’action pour le développement : la protection et le respect des
droits de propriété intellectuelle devraient contribuer à l’avantage mutuel de
ceux qui génèrent et de ceux qui utilisent des connaissances, dans un contexte
social large. Cette idée est à la base d’un grand nombre de recommandations
des autres groupes, notamment celles qui mettent l’accent sur la nécessité
d’étudier les coûts et avantages de la protection de la propriété intellectuelle,
sur les liens entre propriété intellectuelle et politiques en matière de
concurrence, sur l’importance que revêt la reconnaissance des différents
niveaux de développement économique, social et culturel, etc. C’est la raison
pour laquelle, tant sur le plan terminologique que dans le principe, la notion
d’“application” des droits de propriété intellectuelle a fait place à celle de
“respect”.
Aucun des projets de mise en œuvre engagés jusqu’à présent ne renvoie
spécifiquement à la recommandation 45, mais cela est dû au fait que cette
dernière, plus que bon nombre d’autres, a essentiellement vocation à garantir
que l’esprit du Plan d’action pour le développement – concilier protection de la
propriété intellectuelle et préservation de l’intérêt général – imprègne les
activités et les attitudes générales au sein de l’OMPI et en dehors. C’est en
partie cela qu’il faut entendre par “intégration” du Plan d’action pour le
développement.
Un bon exemple de l’incidence concrète des principes contenus dans la
recommandation 45 est fourni par une récente réunion du Comité consultatif
sur l’application des droits (ACE) de l’OMPI. Les travaux de l’ACE
comprennent une analyse des méthodes appliquées dans les études existantes
pour évaluer les conséquences économiques de la contrefaçon et du piratage;
des recherches visant à déterminer les différents types d’infractions et de
motivations s’agissant des atteintes aux droits de propriété intellectuelle,
compte tenu de variables sociales, économiques et techniques et de différents
niveaux de développement; des études ciblées visant à élaborer des
méthodologies analytiques servant à mesurer l’incidence sociale, économique
et commerciale de la contrefaçon et du piratage sur les sociétés, compte tenu
de la diversité des réalités économiques et sociales, ainsi que des différents
stades de développement; et une analyse de diverses initiatives, d’autres
modèles et d’autres options possibles dans une perspective de bien-être
socioéconomique pour faire face aux défis posés par la contrefaçon et le
piratage.

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QAE 4 : Dites à quel groupe de recommandations du Plan d’action pour le


développement correspondent les activités du tableau ci-dessous.

Inscrivez vos réponses ici :

Nom du groupe de Activités


recommandations
- Groupe A : assistance technique Préservation du domaine
et renforcement des capacités public.
- Groupe B : établissement de Initiatives arrêtées par les
normes, flexibilités, politique des États membres qui contribuent
pouvoirs publics et domaine au transfert de technologie en
public faveur des pays en
développement.
- Groupe C : transfert de Accès des pays en
technologie, techniques de développement et des PMA
l’information et de la aux savoirs et à la technologie
communication et accès aux afin de stimuler la créativité et
savoirs l’innovation et renforcer les
activités déjà entreprises dans
ce domaine au sein de l’OMPI.
- Groupe D : évaluations et études Études pour évaluer
des incidences l’incidence économique,
sociale et culturelle de
l’utilisation des systèmes de
propriété intellectuelle dans les
États membres participants.
- Groupe E : questions Aider les États membres à
institutionnelles, mandat et développer et à améliorer les
gouvernance capacités institutionnelles
nationales en propriété
intellectuelle par le
développement des
infrastructures et autres
moyens en vue de renforcer
l’efficacité des institutions
nationales de propriété
intellectuelle et de concilier
protection de la propriété
intellectuelle et préservation de
l’intérêt général.
- Groupe F : divers Mesures visant à assurer une
large participation de la société
civile dans son ensemble aux
activités de l’OMPI.

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QAE 4 – Réponse

Nom du groupe de Activités


recommandations
- Groupe A : assistance Aider les États membres à
technique et renforcement des développer et à améliorer les
capacités capacités institutionnelles nationales
en propriété intellectuelle par le
développement des infrastructures et
autres moyens en vue de renforcer
l’efficacité des institutions nationales
de propriété intellectuelle et de
concilier protection de la propriété
intellectuelle et préservation de
l’intérêt général. A
- Groupe B : établissement de
normes, flexibilités, politique des
Préservation du domaine public. B
pouvoirs publics et domaine
public
- Groupe C : transfert de Initiatives arrêtées par les États
technologie, techniques de membres qui contribuent au transfert
l’information et de la de technologie en faveur des pays en
communication et accès aux
savoirs développement. C
Accès des pays en développement et
des PMA aux savoirs et à la
technologie afin de stimuler la
créativité et l’innovation et renforcer
les activités déjà entreprises dans ce
domaine au sein de l’OMPI. C
- Groupe D : évaluations et Études pour évaluer l’incidence
études des incidences économique, sociale et culturelle de
l’utilisation des systèmes de propriété
intellectuelle dans les États membres
participants. D
- Groupe E : questions Mesures visant à assurer une large
institutionnelles, mandat et participation de la société civile dans
gouvernance son ensemble aux activités de
l’OMPI. E
- Groupe F : divers Toutes les recommandations

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Que réserve l’avenir en ce qui concerne les questions de


propriété intellectuelle et de développement?
Bien qu’il soit un peu différent de la plupart des traités et accords administrés
par l’OMPI, en ce sens qu’il est plus une politique qu’une loi internationale au
sens classique du terme, le Plan d’action pour le développement aura une
influence durable sur l’Organisation, ses États membres et, en fait, toutes les
parties intéressées par le système mondial de la propriété intellectuelle.
Il est de plus en plus reconnu que la propriété intellectuelle doit être vue
comme un élément d’un système soigneusement équilibré de lois, politiques et
pratiques conçues pour reconnaître et encourager la créativité et l’innovation
dans l’intérêt de la société tout entière. Le Plan d’action pour le
développement, qui s’inscrit dans ce cadre, ne sert pas à renforcer ou affaiblir
les systèmes de propriété intellectuelle, mais à favoriser la création de
systèmes de propriété intellectuelle meilleurs. Cela nécessite une grande
capacité de compréhension des contextes sociaux, culturels et économiques
locaux, toutes choses auxquelles l’OMPI et ses États membres savent de plus
en plus se montrer attentifs.
La mise en œuvre des principes qui sous-tendent le Plan d’action pour le
développement n’incombe pas seulement à l’OMPI. Elle doit s’effectuer aussi
aux niveaux régional, national et local. Chacune des parties prenantes au
système de la propriété intellectuelle doit s’interroger sur les résultats qu’elle
veut accomplir et sur la meilleure manière d’y parvenir en s’appuyant sur la
propriété intellectuelle.

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Résumé

Un système bien équilibré d’attribution et d’exploitation de droits de propriété


intellectuelle constitue un facteur de croissance économique, car il favorise
l’investissement et le commerce. S’il est en outre conçu et utilisé
convenablement, il peut aussi favoriser l’épanouissement de la créativité
culturelle, contribuer à l’éducation de la population ou de la main-d’œuvre,
stimuler l’innovation technologique afin d’améliorer les conditions de santé et
de nutrition et apporter de nombreux autres avantages à la société – autrement
dit, stimuler le développement dans son sens le plus large.
C’est la manière dont sont conçues et utilisées les lois, les politiques et les
pratiques qui détermine l’efficacité de la propriété intellectuelle aux fins du
développement. Les éléments de flexibilité prévus dans les traités et accords
sont essentiels à cet égard. Les flexibilités contenues dans l’Accord sur
les ADPIC et qui en font partie intégrante peuvent s’appliquer aussi bien aux
brevets qu’au droit d’auteur et aux autres formes de droits de propriété
intellectuelle.
La place centrale qu’occupe le développement dans le mandat de l’OMPI a
conduit, en 2004, à une proposition officielle de l’Argentine et du Brésil visant la
création d’un plan d’action spécifique pour le développement. En 2007,
l’Assemblée générale des États membres de l’OMPI a adopté un ensemble de
45 recommandations en matière de propriété intellectuelle et de développement,
divisées en six groupes, qui établissait officiellement le “Plan d’action de l’OMPI
pour le développement”. Ces recommandations ont pour objectif de faire en sorte
que les questions relatives au développement fassent partie intégrante des travaux
de tous les secteurs de l’Organisation, en d’autres termes de réaliser la pleine
intégration de la dimension du développement. Une telle intégration signifie, par
exemple, que les différentes incidences possibles de la propriété intellectuelle sur
le développement économique, social et culturel sont prises en compte dans
toutes les activités de l’OMPI.
Les grands thèmes sur lesquels portent les six groupes de recommandations
sont les suivants :
- assistance technique et renforcement des capacités (groupe A);
- établissement de normes, flexibilités, politique des pouvoirs publics et
domaine public (groupe B);
- transfert de technologie, techniques de l’information et de la communication
(TIC) et accès au savoir (groupe C);
- évaluations et études des incidences (groupe D);
- questions institutionnelles, mandat et gouvernance (groupe E);
- divers (groupe F).
Bien qu’il soit un peu différent de la plupart des traités et accords administrés
par l’OMPI, en ce sens qu’il est plus une politique qu’une loi internationale au
sens classique du terme, le Plan d’action pour le développement aura une
influence durable sur l’Organisation, ses États membres et, en fait, toutes les
parties intéressées par le système mondial de la propriété intellectuelle.

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Questions fréquemment posées


1. Le Plan d’action de l’OMPI pour le développement pourrait-il
remplacer l’actuel régime des droits de propriété intellectuelle?

Pas tout à fait. Le Plan d’action pour le développement représente une façon plus moderne
de concevoir le régime de la propriété intellectuelle dans le monde, et plus particulièrement
dans les pays en développement, mais pas exclusivement. Plutôt que de promouvoir la
protection des droits de propriété intellectuelle comme une fin en soi, il nous incite à réfléchir
à ce qu’il convient de faire ou ne pas faire pour l’utiliser à des fins plus larges telles que la
croissance économique et aussi, entre autres, la santé des populations, la sécurité
alimentaire, la protection de l’environnement ou la diversité culturelle. Le Plan d’action pour
le développement ne méconnaît pas le fait que la réalisation de ces objectifs nécessite un
système de propriété intellectuelle équilibré, et cela pourrait signifier que des changements
doivent être apportés aux règles de propriété intellectuelle existantes, mais cela pourrait
signifier aussi que les règles de propriété intellectuelle existantes doivent être utilisées d’une
manière nouvelle comme, par exemple, le modèle de licence Creative Commons, qui utilise
le système du droit d’auteur existant pour favoriser le partage et la collaboration.

2. La mise en œuvre du Plan d’action de l’OMPI pour le


développement va-t-elle entraîner une augmentation des atteintes aux
droits de brevet?

Non. Le Plan d’action pour le développement va faciliter, par certains de ses aspects,
l’utilisation du système des brevets par les citoyens et les entreprises des pays en
développement. Il a par exemple conduit à l’élaboration de projets qui vont renforcer les
capacités des offices locaux de propriété intellectuelle ou faciliter l’accès aux informations
relatives aux brevets et aux technologies brevetées. Loin d’affaiblir le système des brevets,
ces projets auront pour effet de l’améliorer.

De quelle manière?

En facilitant à tous, y compris aux habitants des pays en développement, l’utilisation du


système des brevets tel qu’il est, de sorte qu’ils ne conduiront pas à un accroissement du
nombre d’atteintes aux droits de brevet, mais à une meilleure utilisation du système des
brevets.

3. Est-il vrai que le transfert de technologie mentionné dans le plan


d’action sur le développement se rapporte seulement aux brevets et ne
concerne pas les autres droits de propriété intellectuelle comme les
marques?

Non, ce n’est pas vrai. Les marques protègent d’une manière générale l’image des
entreprises et la valeur qui y est liée, et sont donc l’un des outils de propriété intellectuelle qui
contribuent à faciliter le transfert de technologie, par exemple des pays développés vers les
pays en développement, ou encore, toujours à titre d’exemple, du secteur public vers le
secteur privé ou des universités vers les entreprises. En fait, certaines des marques les plus
valorisées dans le monde sont elles-mêmes issues de pays en développement. Il est fait
allusion, par exemple, ailleurs dans ce cours, à la société indienne TATA, dont l’une des
nombreuses activités est la construction d’automobiles, et à M-PESA, le service de banque
mobile qui a débuté au Kenya et s’est étendu depuis à de nombreux autres pays. Le fait que
le droit des marques puisse protéger la valeur de ces deux noms démontre que les marques
ne sont pas un outil réservé aux pays développés, et peuvent en fait être utilisées par des

© WIPO/OMPI
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pays se trouvant à des stades divers de développement pour protéger l’image des
entreprises et la valeur immatérielle qui s’y rattache.

Lorsqu’il est question de transfert de technologie, il n’est pas rare qu’un brevet soit concerné,
parce que les brevets sont un mode de protection qui s’applique aux inventions techniques.
Les œuvres des industries culturelles sont généralement protégées par le droit d’auteur,
tandis que le droit des marques protège la notoriété des entreprises auprès des
consommateurs ainsi que le capital d’image qui s’y rattache. S’il est vrai que les brevets
protègent la technologie, il est important, lorsque l’on parle de transfert de technologie, de
considérer l’entreprise concernée dans son ensemble, avec la totalité de ses actifs
immatériels, et il devient alors évident que les marques et l’image qui en résulte tiennent une
place importante dans le processus de transfert technologique, et que les brevets ne sont
pas les seuls droits concernés.

4. Le Plan d’action pour le développement n’a-t-il pas pour seul


objet la fourniture d’assistance technique aux pays en développement
et aux pays les moins avancés?

Non, pas vraiment. Il peut aussi être très avantageux pour les pays développés. Le Plan
d’action pour le développement vise à faire en sorte que le système de la propriété
intellectuelle fonctionne mieux pour tout le monde, et pour cela, il reconnaît que la meilleure
manière d’aborder la propriété intellectuelle peut différer d’un pays à l’autre, selon le contexte
économique, social ou culturel local. L’essentiel est d’utiliser les flexibilités prévues par le
système international pour créer des politiques et des pratiques adaptées à la situation
particulière de chaque pays.

Pouvez-vous donner un exemple de ces flexibilités?

L’Accord sur les ADPIC permet à un pays de recourir à une licence obligatoire sur un brevet
dans certaines situations. Dans un cas d’urgence sanitaire, par exemple lorsque des
médicaments sont nécessaires pour faire face à une pandémie comme celle de la grippe
aviaire, l’accès à ces derniers dans des conditions de délai et de prix acceptables peut
parfois être compliqué par l’existence de droits de brevet. L’Accord sur les ADPIC comprend
donc un système de flexibilité prévoyant qu’un gouvernement peut, dans le cadre de ce que
nous appelons une licence obligatoire, utiliser une technologie ou un médicament sans le
consentement du titulaire du brevet qui les protège, en rémunérant toutefois celui-ci. Il est
important d’insister sur le fait que si le titulaire du brevet ne peut pas se soustraire à une telle
licence, l’obligation de le rémunérer ne disparaît pas pour autant.

Et c’est cela qu’on appelle une flexibilité dans le régime des brevets?

Le système international des brevets présente une flexibilité suffisante pour concilier la
protection des droits de propriété intellectuelle et les préoccupations de santé ainsi que celles
des populations aux niveaux national et mondial.

En fait, est-ce que ce sont les règles de l’Accord sur les ADPIC qui permettent cela ou
celles du système des brevets de chaque pays?

Il s’agit d’un processus séquentiel, dont l’Accord sur les ADPIC établit le cadre général. Les
accords internationaux n’imposent pas un modèle universel de protection des droits de
propriété intellectuelle – ils fournissent un cadre général de base que chaque pays peut
appliquer à sa manière dans son environnement local.

L’essentiel est que les flexibilités permises par les dispositions générales de l’Accord sur
les ADPIC soient suffisantes pour que chaque pays puisse les mettre en œuvre de la
manière qui convient le mieux à sa situation économique, sociale ou culturelle locale. Le

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Plan d’action pour le développement a en grande partie pour fonction d’informer les pays en
développement de l’existence de ces flexibilités et de les aider, par exemple par des activités
d’assistance technique et de renforcement des capacités, à comprendre comment les utiliser
de la manière la plus efficace.

5. Le Plan d’action pour le développement ne concerne pas le droit


d’auteur, n’est-ce pas?

Bien au contraire. Tous les types de droits de propriété intellectuelle jouent un rôle dans le
développement. Il est vrai que la protection par le droit d’auteur est plus présente dans les
industries culturelles, comme la musique, l’édition ou le cinéma, mais elle est aussi d’une très
grande importance pour d’autres grands enjeux du développement tels que l’éducation
universelle. Il suffit de penser à la production, à la distribution et à l’accès aux livres ou au
matériel d’apprentissage en ligne, qui sont autant de domaines dans lesquels elle s’applique.
Par conséquent, il est impossible pour le plan d’action de favoriser le développement en
ignorant les règles du droit d’auteur.

6. Le biopiratage est-il concerné par le Plan d’action pour le


développement?

La question du biopiratage ne fait l’objet d’aucune mention expresse ou explicite dans le Plan
d’action pour le développement, mais elle fait partie du contexte plus large dans lequel
s’inscrit ce dernier. Le Plan d’action pour le développement recommande spécifiquement à
l’OMPI de coopérer avec les autres organisations qui travaillent sur ce type d’enjeu, car un
grand nombre de pays en développement très riches en ressources biologiques veulent
s’assurer que l’accès à ces dernières et le partage des avantages qui en découlent se
fassent dans le cadre d’un système équitable lorsqu’elles seront exploitées. Il y a ainsi des
recoupements importants entre les travaux de l’OMPI et ceux de la Convention sur la
diversité biologique concernant l’élaboration d’un accord international sur l’accès aux savoirs
traditionnels et aux ressources génétiques et le partage des avantages en découlant.

Par conséquent, si le biopiratage est envisagé comme une composante d’un problème plus
large relatif aux savoirs traditionnels et aux ressources génétiques des communautés
autochtones et locales, il ne peut pas être dissocié du cadre du Plan d’action pour le
développement et des réalités qui entourent sa mise en œuvre et les projets concrets
engagés à cet effet.

7. Pouvez-vous donner d’autres exemples de flexibilités de l’Accord


sur les ADPIC?

L’Accord sur les ADPIC prévoit des flexibilités qui permettent aux pays d’élaborer des
régimes nationaux de propriété intellectuelle adaptés à leur situation particulière. J’ai cité à
cet égard l’exemple des licences obligatoires. Il en existe d’autres. La protection par brevet
des végétaux n’est pas une obligation en vertu de l’Accord sur les ADPIC. Elle peut être
assurée, par exemple, par un système sui generis ou par un système particulier de protection
des droits d’obtenteur que certains pays ont adopté au lieu de protéger les variétés végétales
par des brevets. L’Accord sur les ADPIC établit la durée de protection minimale du droit
d’auteur à la vie de l’auteur plus 50 ans. Certaines législations, comme celles des États-Unis
d’Amérique et de l’Union européenne appliquent une durée supérieure à ce minimum, mais
cela ne relève pas d’une obligation créée par l’Accord sur les ADPIC. Il existe un large débat
au sein de la communauté internationale quant à savoir si ce dernier établit le meilleur
équilibre possible et quels sont les aspects sur lesquels le système international pourrait être
amélioré, mais d’une manière générale, les possibilités d’application des flexibilités sont
nombreuses. L’essentiel est d’expliquer ce que sont ces flexibilités et d’aider les pays à
déterminer quand il est opportun de les utiliser.

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8. Pouvez-vous expliquer plus en détail l’intégration du Plan


d’action pour le développement?

Intégrer le Plan d’action pour le développement veut dire envisager tous les aspects du
développement sur lesquels la propriété intellectuelle a des incidences. Cela concerne donc
non seulement la croissance économique, mais aussi d’autres indicateurs clés des
“capabilités” et de la liberté dont jouissent les humains, comme la santé de la population, la
durabilité de l’environnement, la sécurité alimentaire, l’universalité de l’enseignement ou la
diversité culturelle, entre autres. La condition, pour que cette intégration se réalise, est que
ces grands enjeux importants pour le développement soient pris en considération dans toutes
les activités de l’OMPI et dans toutes celles des parties prenantes de l’OMPI. Autrement dit,
cela comprend l’Organisation elle-même, mais également ses États membres. Dans leurs
offices de propriété intellectuelle, cela comprend la communauté des chercheurs des
universités; cela comprend les praticiens de la propriété intellectuelle, les entreprises qui
exploitent des droits de propriété intellectuelle, ainsi que les organisations non
gouvernementales et la société civile. Il est nécessaire que ces parties prenantes
réfléchissent ensemble à des manières d’utiliser la propriété intellectuelle pour créer de la
valeur pour tous, et pour ces grands enjeux de politique publique liés au développement, les
incidences de ce concept sont nombreuses.

9. Quel est le lien entre le Plan d’action pour le développement


adopté en 2007 et les initiatives antérieures de l’OMPI en matière de
développement?

Lors de sa création, l’OMPI à reçu pour mandat de promouvoir la protection de la propriété


intellectuelle à travers le monde. Lorsqu’elle est devenue une institution spécialisée du
système des Nations Unies, ce mandat a légèrement changé, et il lui a été demandé de
considérer la propriété intellectuelle comme un outil au service du développement. Cela
signifiait qu’au lieu de protéger la propriété intellectuelle comme une fin en soi, elle devait la
promouvoir en tant que moyen d’atteindre des objectifs de politique publique plus larges.
L’Organisation a travaillé dans ce sens pendant de nombreuses années, jusqu’à ce qu’il soit
officiellement proposé, en 2007, de procéder à une réorientation ou à un réalignement de la
manière dont elle conduisait ses activités en matière de développement. Par conséquent, le
Plan d’action pour le développement adopté en 2007 est en réalité un réalignement des
activités de l’OMPI sur son mandat fondamental en tant qu’institution spécialisée du système
des Nations Unies responsable de la propriété intellectuelle et du développement.

10. Le Plan d’action pour le développement est-il un traité ou un


accord comme ceux qui ont déjà été étudiés dans le cadre de ce cours?

Non. Le Plan d’action pour le développement est différent de l’Accord sur les ADPIC, de la
Convention de Berne ou des traités Internet de l’OMPI dont vous avez entendu parler ailleurs
dans ce cours, ainsi que du Traité de coopération en matière de brevets dont il a également
été question dans ce cours. Le Plan d’action pour le développement est un ensemble de
45 recommandations débattues et proposées par un comité d’États membres de l’OMPI et
adoptées à l’unanimité par l’Assemblée générale, mais ce n’est pas un traité auquel les États
doivent se conformer ou qu’ils doivent transposer dans leur droit national. Il s’agit plutôt d’un
instrument de politique générale destiné à guider l’OMPI et ses États membres, dans leurs
activités mondiales et nationales concernant notamment la mise en œuvre d’autres traités,
l’élaboration de politiques ou l’administration de systèmes de propriété intellectuelle. Le Plan
d’action pour le développement n’est pas en lui-même un traité.

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Ressources disponibles sur le Web


Vous pouvez consulter l’annexe de la Convention de Berne “Dispositions
particulières concernant les pays en développement” en cliquant sur ce lien :
http://www.wipo.int/treaties/en/ip/berne/trtdocs_wo001.html

L’OMPI a aussi créé un site Web entièrement consacré à des informations


relatives à l’accès des personnes atteintes de troubles visuels à des œuvres
protégées par le droit d’auteur, que vous pouvez consulter à l’adresse :
www.visionip.org.

L’un des premiers résultats de cette initiative a été une étude sur le droit
d’auteur et le domaine public :
http://www.wipo.int/meetings/fr/doc_details.jsp?doc_id=147012.

Pour en savoir plus sur les travaux de l’OMPI en rapport avec les OMD :
http://www.wipo.int/ip-development/en/agenda/millennium_goals/

Groupe C – “Propriété intellectuelle et transfert de technologie : élaborer des


solutions face aux défis communs” – Si vous souhaitez en savoir plus sur ce
projet, vous trouverez d’autres informations à l’adresse suivante :
http://www.wipo.int/meetings/fr/doc_details.jsp?doc_id=156582

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Documents pertinents

Les 45 recommandations adoptées dans le cadre du Plan d’action de l’OMPI


pour le développement, Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle,
http://www.wipo.int/ip-development/fr/agenda/recommendations.html

Voici quelques ressources que vous pouvez consulter lors de vos


déplacements si vous avez un téléphone intelligent :

Brève description du Plan d’action de l’OMPI pour le


développement

Fausses idées concernant le Plan d’action de l’OMPI


pour le développement

Entretien avec M. Glyn Martin concernant le Plan


d’action de l’OMPI pour le développement ainsi que
son propre rôle dans le projet.

© WIPO/OMPI

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