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COURS DE ANALYSE 2

Professeur WAMON François


June 14, 2020

Introdution:
Ce cours d’analyse est destiné aux étudiants de première année des écoles
d’ingénieur.Il donne l’essentiel des notions d’analyse mathématique indispens-
ables à la compréhension d’autres enseignements tels que les probabilités, la
mécanique, la physique et les cours pratiques d’ingénieurie.
Dans la première partie, après avoir présenté le plan et l’espace euclidiens,
on s’intéresse au calcul différentiel dans ces espaces, et on définit les notions
utilisées dans les enseignements de mécanique et de la physique telles que la
gradient, le laplacien des fonctions scalaires, la divergence et le rotationnel pour
des fonctions vectorielles. La généralisation de la formule de Taylor permet
de déterminer dans les cas dans les cas simples les extréma des fonctions de
plusieurs variables.
Dans la seconde partie , on s’intéresse au calcul des intégrales doubles et
triples et à leurs applications, notamment le calcul des aires de surfaces planes,
de volumes de corps dans l’espace, ainsi que la détermination des centres de
gravité et des moments d’inertie de corps dans le plan et dans l’espace. La
résolution des équations différentielles termine ce cours. Ici outre les cas de
quelques équations non linéaires telles que les équations incomplètes d’ordre
un et deux, les équations à variables séparables, les équations homogènes, on
s’intéresse particulièrement aux équations linéaires d’ordre un et aux équations
linéaires d’ordre deux à coefficients constants.
Prérequis: Algèbre linéaire, analyse dans ’ensemble des nombres réels, calcul
intégral.

1
CHAPITRE 1: LE PLAN,
L’ESPACE
1 Le plan
1.1 Généralités
1.1.1 Définitions
Un plan est un espace affine de dimension deux. Les éléments d’un plan sont
appelés des points. On associe à un plan affine P un plan vectoriel P: espace
vectoriel de dimension deux. A deux points A et B d’un plan P, on associe un
vecteur AB de P.
On appelle repère d’un plan P un triplet (O, i, j) où O est un point quel-
conque du plan qu’on appelle origine du plan et (i, j) est une base du plan
vectoriel associé P.
Les coordonnées d’un point M de P dans le repère (O, i, j) sont les com-
posantes du vecteur OM dans la base (i, j). On note M (x, y) ⇐⇒ OM = xi+yj.
Deux points M et N du plan définissent un segment
[M N ] = {X∈ P : M X = tM N, 0 ≤ t ≤ 1}.
Les coordonnées (xI , yI ) du milieu I du segment [M N ] dans un repère
(O, i, j) du plan sont données par xI = xM +x
2
N
et yI = yM +y
2
N
.

1.1.2 Distance dans le plan


Soit P un plan et soit (O, i, j) un repère de P. Soient A(a, b),B(c, d) ∈ P. On
appelle distance de A à B la norme dup vecteur AB dans le plan vectoriel associé
P, c’est à dire le réel positif k AB k= (c − a)2 + (d − b)2
On appelle produit scalaire de deux vecteurs u et v de P, de composantes
(a, b) et (x, y) respectivement, le √nombre réel√u.v = ax + by. La norme du
vecteur u est le réel positif k u k= a2 + b2 = u.u.
Deux vecteurs u et v de P sont orthogonaux si u.v = 0

1.2 Courbes usuelles dans le plan


1.2.1 Droites dans le plan
Soit P un plan affine, P le plan vectoriel associé et (O, i, j) un repère de P.
Soit A un point de P et soit u un vecteur non nul de P. La droite passant
par A de vecteur directeur u est l’ensemble D(A, u) des points M de P tels que
le système (AM, u) est lié.
AM = (x − a, y − b) et
Si A(a, b) et u = (α, β), alors
α x − a
M ∈ D(A, u) ⇔ = 0 ou α(y − b) − β(x − a) = 0.
β y − b
On a donc

2
Théorème 1: Toute droite dans le plan a une équation cartésienne de la
forme ax + by + c = 0 avec (a, b) 6= (0, 0). (a, b) est alors le vecteur normal de
la droite et (−b, a) le vecteur directeur de la droite.
On peut aussi écrire (
x = a + tα
M ∈ D(A, u) ⇔ ∃t ∈ R/AM = tu ⇔ ∃t ∈ R/ .
y = b + tβ
Cette équation s’appelle l’équation paramétrique de D(A, u). On peut l’écrire
sous la forme
x−a y−b
α = β
Cette forme est appelée la forme canonique de la droite.
Remarque: Par deux points A et B du plan passe une et une seule droite
D(A, AB) dont l’équation cartésienne peut se mettre sous la forme
x−xA xB −xA
y−yA = yB −yA
Remarque: Soient D et D’ deux droites du plan d’équation cartésiennes
ax + by + c = 0 et a0 x + b0 y + c0 = 0 respectivement.
Alors D et D’ sont parallèles si et seulement si aa0 = bb0 ;
elles sont confondues si et seulement si aa0 = bb0 = cc0
elles sont perpendiculaires si et seulement si aa0 + bb0 = 0.
Remarque: Soit D une droite du plan, d’équation cartésienne ax+by+c = 0.
Si b 6= 0, on peut l’écrire y = − ab x − cb . On en déduit que:
Toute droite dans le plan a une équation de la forme y = αx + β; Ici, α est
la pente de la droite; il représente la tangente de l’angle formé par la droite et
la direction positive de l’axe des abscisses.
Points non alignés- Triangles
Définition: Trois points A, B et C du plan sont alignées s’ils appartiennent
à une même droite. Les points A, B et C sont alignés si et seulement si le
système (AB, AC) est lié (∃λ ∈ R : AC = λAB).
Trois points non alignés du plan forment un triangle. Si A(a, b) , B(a0 , b0 ) et
C(a”, b”), alors l’aire du triangle ABC est donnée par:
1 1 1
S = 21 |a(b0 − b”) + a0 (b” − b) + a”(b − b0 )| = 12 a a0 a” .

b b0 b”

1.2.2 Distance d’un point à une droite


Définition: La distance d’un point A à une droite D est la distance de A à la
perpendiculaire à D issue de A.
Théorème 2: La distance d d’un point A(x0 , y0 ) à la droite D d’équation
cartésienne ax + by + c = 0 est donnée par d = |ax√0a+by 0 +c|
2 +b2
.
Démonstration: Soit H la perpendiculaire à D issue de A. Alors d = d(A, H).
Si H(x, y), on a AH.(−b, a) = 0 et ax + by + c = 0, d’où le système de deux
équations
( aux inconnues x et y:
ax + by = −c
.
−bx + ay = ay0 − bx0
Les coordonnées du point H sont donc:

3
2 2
0 −a
x = − ac−ba2x+b
0 +aby0
2 et y = − bc+abx
a2 +b2
y0
.
(ax0 +by0 +c)2
On a donc d2 = d(A, H)2 = a2 +b2

1.2.3 Cercle-Ellipse
Soit P un plan et soit (O, i, j) un repère de P. Soit A(x0 , y0 ) ∈ P et soit r > 0.
Le cercle de centre A et de rayon r est l’ensemble des points du plan dont la
distance à A est égale à r. Le cercle de centre A et de rayon r a pour équation
d(A, M ) = r. Si M (x, y), alors cette équation s’écrit (x − x0 )2 + (y − y0 )2 = r2
Remarque: Tout cercle dans le plan a une équation de la forme
x2 + y 2 + 2ax + 2by + c = 0 avec a2 + b2 − c > 0;
en effet cette équation s’écrit: (x − a)2 + (y − b)2 − a2 − b2 + c = 0
Proposition 1: Par trois points non alignés du plan passe un cercle et un
seul.
Exemple: Ecrivons l’équation du cercle passant par les points
A(3, 7), B(5, 2), C(−1, 0).
On cherche trois réels a, b, c tels que les points A, B et C appartiennent au
cercle d’équation
(x − a)2 + (y − b)2 = r2 .
On
( a le système
(3 − a)2 + (7 + b)2 = (5 − a)2 + (2 − b)2
(3 − a)2 + (7 + b)2 = (1 + a)2 + b2
(
4a + 18b = −28
⇐⇒
8a − 14b = 57
et on a
a = 31 23 2 31 2 23 2
10 , b = − 10 et r = (1 + 10 ) + ( 10 ) = 10
221

Définition: Une ellipse dans le plan est l’ensemble des points du plan dont la
somme des distances à deux points donnés du plan appelés foyers est constante;
cette constante étant plus grande que la distance des deux foyers.
Une ellipse de centre A(x0 , y0 ) dans le plan a une équation de la forme
(x−x0 )2 2

a2 + (y−y
b2
0)
= 1 avec a 6= 0 et b 6= 0.
Si a = b, on a l’équation d’un cercle.

1.3 Coordonnées polaires


Dans le plan P, on se donne un point O appelé pôle. Un point M du plan est
répéré par la distance de O à M appelé rayon polaire et l’angle formé par le
vecteur OM et l’axe des abscisses qu’on appelle angle polaire. On écrira M (ρ, θ)
avec ρ =k OM k et θ = angle(OM, Ox). Si M est un point de coordonnées
cartésiennes (x, y), alors, on a: p
x =k OM k cosθ = ρcosθ et y =k OM k sinθ = ρsinθ où ρ = x2 + y 2 .
Exemple: (1, 0) = (1, 0), (0, 1) = (1, π2 ), (−1, 0) = (1, π), (0, −1) = (1, 3π
2 )

4
2 L’espace
2.1 Généralités
2.1.1 Définitions:
On considère un espce affine E de dimension trois; on note E l’espace vectoriel
associé. On appelle repère de E un quadruplet (O, i, j, k) où O est un point
fixé de E et (i, j, k) une base de E. Les coordonnées (x, y, z) d’un point M de
l’espace dans le repère (O, i, j, k) sont les composantes du vecteur OM dans la
base (i, j, k) de E. On note M (x, y, z) ⇐⇒ OM = xi + yj + zk.

2.1.2 Distance dans l’espace


Définition: On appelle distance de deux points M et N de E la norme du vecteur
M N dans E. Si M (x, y, z)pet N (a, b, c), alors
d(M, N ) =k M N k= (x − a)2 + (y − b)2 + (z − c)2 .
Le produit scalaire de deux vecteurs u = xi+yj+zk = (x, y, z) et v = (a, b, c)
est le nombre réel
u.v = xa + yb + zc. √ p
La norme de u étant k u k= u.u = x2 + y 2 + z 2
Deux vecteurs u et v de E sont orthogonaux si u.v = 0.

2.2 Courbes et surfaces usuelles dans l’espace


2.2.1 Droites et plans dans l’espace
Soit A(x0 , y0 , z0 ) un point de E et soient u = (α, β, γ) et v = (α0 , β 0 , γ 0 ) deux
vecteurs linéairement indépendants de E.
Le plan passant par A de vecteurs directeurs u et v est l’ensemble P (A, u, v)
des points M de E tels que le système (AM, u, v) est lié.
x − x0 y − y0 z − z0

M (x, y, z) ∈ P (A, u, v) ⇔ α β γ = 0.
α0 β0 γ0
D’où:
Théorème 3: Tout plan dans l’espace a une équation cartésienne de la forme
ax + by + cz + d = 0, avec (a, b, c) 6= (0, 0, 0). Le vecteur n = (a, b, c) est normal
au plan P d’équation cartésienne ax + by + cz + d = 0 et les vecteurs (−b, a, 0)
et (−c, 0, a) sont deux vecteurs directeurs de P.
Soient P et P’ deux plans d’équations cartésiennes ax + by + cz + d = 0 et
a0 x + b0 y + c0 z + d0 = 0 respectivement.
P et P’ sont parallèles si aa0 = bb0 = cc0 ;
ils sont confondus si aa0 = bb0 = cc0 = dd0
ils sont perpendiculaires si aa0 + bb0 + cc0 = 0 .

5
Remarque: M (x, y, z) ∈ P (A, u, v) ⇔ ∃t, s ∈ R tels que AM = tu + sv ⇔
0
x = x0 + tα + sα

∃t, s ∈ R tels que y = y0 + tβ + sβ 0 .
0

z = z0 + tγ + sγ

Cette forme est appelée équation paramétrique de P (A, u, v).

2.2.2 Distance d’un point à un plan


Définition: La distance d’un point A à un plan P ne contenant pas A est la
distance de A à la projection orthogonale de A sur P.
Proposition 2: La distance d’un point A(x0 , y0 , z0 ) à un plan P d’équation
cartésienne ax + by + cz + d = 0 est donnée par d = |ax√ 0 +by0 +cz0 +d|
a2 +b2 +c2
Démonstration: Si H(x, y, z) est la projection de A sur P, on a AH.(−b, a, 0) =
AH.(−c, 0, a) = 0 ou b(x − x0 ) − a(y − y0 ) = c(x − x0 ) − a(z − z0 ) = 0, d’où le
système

by − ay = bx0 − ay0

cx − az = cx0 − az0 .

ax + by + cz = −d

Ce système donne les coordonnées (x, y, z) de H et on calcule alors d(A, H).
La droite passant par A de vecteur directeur u est l’ensemble D(A, u) des
points M de l’espace tels que le système (AM, u) est lié.
 ∈ D(A, u) ⇔ ∃t ∈ R tel que AM = tu ⇔
M (x, y, z)
x = x0 + tα

∃t ∈ R : y = y0 + tβ

z = z0 + tγ

Cette équation appelée équation paramétrique de D(A, u);
elle peut s’écrire
x−x0
α = y−yβ
0
= z−z γ .
0

Cette forme est appelée la forme canonique de la droite.


On a donc
Proposition 3: Toute droite dans l’espace( est l’intersection de deux plans,
ax + by + cz + d = 0
donc a une équation cartésienne de la forme
a0 x + b0 y + c0 z + d0 = 0
Remarque:
( Soit l’équation
ax + by + cz + d = 0
a0 x + b0 y + c0 z + d0 = 0
elle représente l’ensemble vide si aa0 = bb0 = cc0 6= dd0 ;
elle représente un plan si aa0 = bb0 = cc0 = dd0
elle représente une droite si aa0 6= bb0 ou bb0 6= cc0 ou cc0 6= aa0

6
2.2.3 Sphère- Ellipsoïde
Une sphère dans l’espace est l’ensemble des points de l’espace qui sont équidis-
tants d’un point appelé centre. La distance d’un point de la sphère au centre
est appelée rayon de la sphère.
La sphère de centre A(a, b, c) et de rayon r > 0 a pour équation
(x − a)2 + (y − b)2 + (z − c)2 = r2 .
Toute sphère dans l’espace a une équation de la forme
x2 + y 2 + z 2 − 2ax − 2by − 2cz + d = 0, avec a2 + b2 + c2 − d > 0
Une ellipsoïde de centre A(x0 , y0 , z0 ) a une équation de la forme
(x−x0 )2 2 2

a2 + (y−yb2
0)
+ (z−z
c2
0)
= 1.
Si a = b = c, on a l’équation d’une sphère.

2.3 Produit vectoriel dans l’espace


Soit E un epace vectoriel de dimension trois sur R, (i, j, k) une base de E
Définition: On appelle produit vectoriel de deux vecteurs u = (a, b, c) et
v = (x, y, z) le déterminant d’ordre trois suivant qu’ on développe par rapport
à la première ligne
i j k

u ∧ v = a b c = (bz − cy)i − (az − cx)j + (ay − bx)k.
x y z
Propriétés: 1. u ∧ v = −v ∧ u.
2. (u + u0 ) ∧ v = u ∧ v + u0 ∧ v.
3. ∀λ ∈ R, (λu) ∧ v = λ(u ∧ v).
4. Un système (u, v) de deux vecteurs E est lié si et seulement si u ∧ v = 0.

3 Exercice
1. Calculer la distance des points A(3, 8) et B(−5, 14)
2. Démontrer que le triangle de sommets A(−3, −3), B(−1, 3), C(11, −1)
est rectangle
3. On considère le segment [AB] avec A(−2, 5), B(4, 17). Déterminer les
coordonnées du point C du segment [AB] tel que la distance de A à C soit le
double de la distance de C à B.
4. Déterminer les coordonnées du milieu de [AB] si A(2, 7), B(−3, −6)
5. Le point C(2, 3) est le milieu d’un segment [AB]. Déterminer les coor-
données de A si B(7, 5)
6. Déterminer les coordonnées du point d’intersection des médianes d’un
triangle A(a, b), B(c, d) et C(e, f )
7. Calculer l’aire du triangle ABC si A(−2, −4), B(2, 8), C(10, 2).
8. On donne le triangle A(−1; −1), B(0, 6), C(−10, −2). Déterminer la
longueur de la médiane issue de A
9. Calculer l’aire du triangle de sommets A(1, 5), B(2, 7), C(4, 11).

7
10. Les points A(11, 4), B(−1, −1), C(5, 7) sont trois sommets consécutifs
d’un parallélogramme. Déterminer les coordonnées du dernier sommet.
11 Soit A(3, 8) et B(10, 2) les sommets d’un triangle ABC et M(1,1) le point
de concours des médianes. déterminer les coordonnées du point C
12. Ecrire l’équation de la droite passant par les points A(−2, 4) et B(−2, −1).
13. Ecrire l’équation de la droite passant par A(−2, −5) parallèle à la droite
d’équation 3x + 4y + 2 = 0.
14. Calculer la distance du point A(1, 2) à la droite d’équation
20x − 21y − 58 = 0.
15. Déterminer l’équation du cercle circonscrrit au triangle dont les côtés
sont portés par les droites 9x − 2y − 41 = 0, 7x + 4y + 7 = 0, x − 3y + 1 = 0.
16. Déterminer le centre et le rayon du cercle d’équation
2x2 + 2y 2 − 8x − 5y − 4 = 0.
17. Déterminer l’équation du cercle passant par les points A(5,0) et B(1,4)
si son centre est situé sur la droite d’équation x + y − 3 = 0
18. Déterminer les courbes dont les équations sont:
36x2 + 36y 2 − 36x − 24y − 23 = 0, 16x2 + 25y 2 − 32x + 50y − 359 = 0.
19. Déterminer les coordonnées du centre de gravité du triangle
A(2, 3, 4), B(3, 1, 2), C(4, −1, 3).
20. Déterminer le point de l’axe des abscisses équidistant des points
A(2, −4, 5) et B(−3, 2, 7).
21. Déterminer le point du plan xOy équidistant des points
A(1, −1, 5), B(3, 4, 4) et C(4, 6, 1)
22. Déterminer l’équation du plan passant par A(2, 3, 5) et perpendiculaire
au vecteur u = 4i + 3j + 2k.
23. Déterminer l’équation du plan passant par A(2, 3, −1), parallèle au plan
d’équation 5x − 3y + 2z − 10 = 0
24. Déterminer la distance du point M(1,3,-2) au plan d’équation
4x − 2y + 5z − 12 = 0
25.
( Montrer que le système
2x − y + 3z − 1 = 0
5x + 4y − z − 7 = 0
est l’équation d’une droite et écrire cette équation sous la forme canonique
26. Placer dans le plan les points dont les coordonnées polaires sont
(4, π4 ), (2, 4π π π 3π
3 ), (3, − 5 ), (−3, 3 ), (−1, 4 ).
27. Déterminer
√ √les coordonnées polaires des points
√ suivants:
√ √ √
A(1, − 3), B(2 2, 2), C((0, −3), D(−4, 4), E(− 2, − 6), F ( 2, − 2).
28. √ Déterminer les coordonnées cartésiennes des points suivants:
A(2 2, 3π π 5π π π π
4 ), B(10, 2 ), C(2, 4 ), D(1, − 4 ), E(−1, 4 ), F (−1 − 4 ).
π 3π
29. Déterminer la distance de M (3, 4 ) à N (4, 4 ).
30. Déterminer les coordonnées polaires du symétrique par rapport à l’axe
polaire d’un point M (ρ, θ)

8
Chapitre 2: Les fonctions de deux
et trois variables
1. Propriétés des espaces R2 et R3
1.1 Le planR2
1.1.1 Propriétés du plan R2
On désigne par R2 le produit cartésien R2 = R × R. Un élément de R2 est donc
un couple (x, y) avec x, y ∈ R.
On définit dans R2 une addition et une multiplication par un nombre réel
en posant:
(a, b) + (x, y) = (a + x, b + y) et t(a, b) = (ta, tb) pour tous réels a, b, x, y, t.
Muni de cette addition et cette multiplication externe, R2 est un espace
vectoriel de dimension deux sur R.
Le système (i, j) avec i = (1, 0) et j = (0, 1) forme une base de R2 appelée
la base canonique de R2 : (x, y) = xi + yj.
R2 est muni d’un produit scalaire (forme bilinéaire symétrique définie posi-
tive) défini par (x, y).(a, b) = xa + yb. p
p La norme associée à ce produit scalaire est k (x, y) k= (x, y).(x, y) =
2
x +y . 2

On dit que R2 est un espace vectoriel euclidien (espace vectoriel muni d’un
produit scalaire).
R2 est un plan; on note O(0, 0) l’origine de ce plan et on munit R2 du repère
(O, i, j) où (i, j) est la base canonique de R2

1.1.2 Boules ouvertes, boules fermées


Soit A(a, b) un point de R2 et soit r > 0.
Définition: On appelle boule ouverte ou disque ouvert de centre A et de
rayon r, l’ensemble B(A, r) des points du plan R2 dont la distance à A est
strictement inférieure à r.
B(A, r) = {M (x, py) : d(A, M ) < r}
= {(x, y) ∈ R2 ; (x − a)2 + (x − b)2 < r} = {(x, y) ∈ R2 : (x − a)2 + (y −
b)2 < r2 }
= {(x, y) ∈ R2 : (x − a)2 + (y − b)2 < r2 }
On appelle boule fermée ou disque fermé de centre A et de rayon r, l’ensemble
B 0 (A, r) des points de R2 dontp la distance à A est inférieure ou égale à r.
B 0 (A, r) = {(x, y) ∈ R2 : (x − a)2 + (y − b)2 ≤ r}.

1.2 L’espace R3
On désigne par R3 le produit cartésien R3 = R × R × R.

9
R3 est un espace vectoriel de dimension trois pour l’addition et la multipli-
cation par un nombre réel définies par:
(x, y, z) + (a, b, c) = (x + a, y + b, z + c) et t(x, y, z) = (tx, ty, tz).
Le système (i, j, k) avec i = (1, 0, 0), j = (0, 1, 0), k = (0, 0, 1) est une base
de R3 appelée la base canonique de R3 .
R3 est un espace vectoriel euclidien pour le produit scalaire
(x, y, z).(a, b, c) = xa + yb + zc p
La norme associée k (x, y, z) k= x2 + y 2 + z 2 .
R3 est muni d’un produit vectoriel
défini par
i j k

(x, y, z) ∧ (a, b, c) = x y z
a b c
R3 est un espace affine. on note O(0, 0, 0) l’origine de R3 .
Définition: On appelle boule ouverte de centre A et de rayon r l’ensemble
3
B(A, r) des points M de Rp dont la distance à A est strictement inférieure à r.
3
B(A, r) = {(x, y, z) ∈ R : (x − a)2 + (y − b)2 + (z − c)2 < r}.
La boule fermée de centre A et de rayon r est l’ensemble B 0 (A, r) des points
de R3 dont la distance à A est p inférieure ou égale à r.
B 0 (A, r) = {(x, y, z) ∈ R3 : (x − a)2 + (y − b)2 + (z − c)2 ≤ r}.

2. Fonctions de deux variables


2.1 Fonctions numériques de deux variables
2.1.1 Définition:
On appelle fonction numérique de deux variables une application f de R2 ou
f : R2 −→ R
d’une partie de R2 dans R. On note
(x, y) 7→ f (x, y)
On appelle domaine de définition d’une fonction numérique de deux variables
f l’ensemble des points (x, y) de R2 pour lesquels f (x, y) est défini. On le note
Df . p
Exemple: f (x, y) = a2 − x2 − y 2 .
On a Df = {(x, y) ∈ R2 : a2 − x2 − y 2 ≥ 0} = {(x, y) ∈ R2 : x2 + y 2 ≤ a2 };
Df est le disque fermé de centre O et de rayon |a|.

2.1.2 Courbes de niveau


Définition: On appelle courbe de niveau d’une fonction f de R2 dans R, l’ensemble
L(c) = {(x, y) ∈ Df : f (x, y) = c}, avec c ∈ R. 
Ø
 si c<0
2 2
Exemple: Si f (x, y) = x + y , alors L(c) = {(0, 0)} si c=0

cercle si c>0

10
2.1.3 Opérations dans l’ensemble des fonctions numériques de deux
variables
Soient f et g deux fonction de R2 dans R et soit λ ∈ R.
On définit les fonctions f + g, f g, λf, fg en posant
(f + g)(x, y) = f (x, y) + g(x, y), (f g)(x, y) = f (x, y)g(x, y),
(λf )(x, y) = λf (x, y) et fg (x, y) = fg(x,y)
(x,y)
.
On a Df +g = Df g = Df ∩ Dg , Dλf = Df si λ 6= 0 et
D f = Df ∩ Dg ∩ {(x, y) ∈ Dg : g(x, y) 6= 0}.
g
p
Exemple: Si f (x, y) = 1 − x2 − y 2 et g(x, y) = ln(x2 + y 2 − 1), alors
Df +g = {(x, y) ∈ R : x + y ≤ 1 ∧ x2 + y 2 > 1} = Ø.
2 2 2

Dans ce cas, f + g et f g ne sont définies en aucun point de R2 .

2.1.4 Composée d’applications


Soit f une fonction de R2 dans R et soit g une fonction de R dans R.
Si ∀(x, y) ∈ Df f (x, y) ∈ Dg , alors on définit g ◦ f en posant g ◦ f (x, y) =
g(f (x, y)) :.
Exemple: Si f (x, y) = x2 y + xy 2 et g(t) = 1 + t,
alors g ◦ f (x, y) = g(f (x, y)) = 1 + f (x, y) = 1 + x2 y + xy 2 .
h(x, y) = exy est composée de f (x, y) = xy et g(t) = et .

2.1.5 Dérivées partielles des fonctions de deux variables


Définition: On dit qu’une fonction f de R2 dans R admet en un point (a, b)
une dérivée partielle par rapport à la variable x si lim f (a+h,b)−f
h
(a,b)
existe et
h→0
est un nombre réel.; on le note alors ∂f ∂x (a, b) .
f admet au point (a, b) une dérivée partielle par rapport à la variable y si
lim f (a,b+h)−f
h
(a,b)
existe et est un réel; on le note ∂f
∂y (a, b).
h→0
Remarque: ∂f ∂x (a, b) représente la dérivée de la fonction t 7→ f (t, b) au point
a et ∂f
∂y (a, b).représente la dérivée de la fonction s 7→ f (a, s)au point b.
Exemple: f (x, y) = x2 − 3xy − x + 2y + 1.
∂f ∂f
∂x (x, y) = 2x − 3y − 1. et ∂y (x, y) = −3x + 2.
x2 x 1 1
Exercice: Vérifier que la fonction f définie par f (x, y) = 2y + 2 + x − y est
une solution de l’équation aux dérivées partielles
x3
x2 ∂f 2 ∂f
∂x (x, y) + y ∂y (x, y). = y .
∂f ∂f 2
x 1 1 x 1
∂x (x, y) = y + 2 − x2 ; ∂y (x, y). = − 2y 2 + y2 , d’où
x3 x2 2
x3
x2 ∂f
∂x (x, y) + y 2 ∂f
∂y (x, y). = y + 2 −1− x
2 +1= y

2.1.6 Notion de gradient- Tangente à une courbe de niveau


Définition: On dit qu’une fonction numérique f de deux variables admet un
gradient en un point (a, b), si f admet au point (a, b) des dérivées partielles par
rapport aux variables x et y. Le vecteur

11
∇f (a, b) = ( ∂f ∂f
∂x (a, b), ∂y (a, b))
s’appelle alors le gradient de f au point (a, b).
Proposition 1: Le gradient est normal à la courbe de niveau en chaque point
de celle-ci.

Equation de la tangente à une courbe de niveau Soit f (x, y) = c une


courbe de niveau, (a, b) un point de cette courbe; alors f (a, b) = c. Si f admet
un gradient au point (a, b), alors, l’équation de la tangente au point (a, b) s’écrit
∇f (a, b).(x − a, y − b) = 0.
Exemple: Cas d’une fonction dérivable d’une variable réelle
Soit g : t 7→ g(t) une fonction dérivable. Posons f (x, y) = g(x) − y, alors
l’équation y = g(x) s’écrit f (x, y) = 0. Soit (a, b) un point de cette courbe
de niveau, alors on a: b = g(x) et ∇f (a, b) = (g 0 (x), −1) et l’équation de la
tangente ∇f (a, b).(x − a, y − b) = 0 s’écrit
g 0 (a)(x − a) − (y − b) = 0 ou y = g 0 (a)(x − a) + b,
ce qui est l’équation de la tangente au point a connue pour les fonctions
réelles d’une variable réelle.
Exemple: Tangente en un point (a, b) au cercle d’équation x2 + y 2 = r2 .
Posons f (x, y) = x2 + y 2 . On a ∇f (a, b) = (2a, 2b) et
∇f (a, b).(x − a, y − b) = 0 ⇔ a(x − a) + b(y − b) = 0
⇔ ax + by − a2 − b2 = 0 ⇔ ax + by − r2 = 0

2.1.7 Différentielle d’une fonction de deux variables


Définition: On dit qu’une fonction f de R2 dans R est différentiable en un point
(a, b) si f admet un gradient en (a, b) et si ∀(h, k) ∈ R2 ,
f (a + h, b + k) − f (a, b) = h ∂f ∂f
∂x (a, b) + k ∂y (a, b) + ε(a, b)(h, k) avec
2 2
|ε(a, b)(h, k)| ≤ A(h + k ), A ≥ 0.
L’application
(h, k) 7→ h ∂f ∂f
∂x (a, b) + k ∂y (a, b)
est alors appelée la différentielle de f au point (a, b) et est notée df (a, b).
Remarque: La différentielle d’une fonction en un point est une application
linéaire de R2 dans R
Exemple 1: Soit f une application linéaire de R2 dans R, alors on a:
f (a+h, y +k)−f (a, b) = f (h, k). On en déduit que toute application linéaire
de R2 dans R est différentiable en tout point de R2 et sa différentielle
df (a, b) = f, ∀(a, b) ∈ R2 .
Exemple 2: Soit f (x, y) = x2 + y 2 .
Ici, f (a + h, b + k) − f (a, b) = 2ah + 2bk + h2 + k 2 .
On prend ε(a, b)(h, k) = h2 +k 2 ; f est différentiable en tout point (a, b) ∈ R2
et
df (a, b)(h, k) = 2ah + 2bk.
Exemple 3 Soit f (x, y) = x3 + y 3 .
Ici, f (a + h, b + k) − f (a, b) = 3a2 h + 3b2 k + 3ah2 + 3bk 2 + h3 + k 3 ;
d’où ε(a, b)(h, k) = 3ah2 + 3bk 2 + h3 + k 3 .

12
√ √
En utilisant le fait que |h| ≤ √h2 + k 2 et |k| ≤ h2 + k 2 , on a
|ε(a, b)(h, k)| ≤ (3|a| + 3|b| + h2 + k 2 )(h2 + k 2 ).
Définition: Soit f une fonction de R2 dans R admettant un gradient en
chaque point d’une partie D de R2 . on appelle différentielle totale de f l’application
linéaire de R2 dans R, (h, k) 7→ ∂f ∂f ∂f
∂x h + ∂y k; on la note df = ∂x dx + ∂f
∂y dy.

Application: Déterminer une valeur approchée du √ nombre sin 1.55 + 8e0.015
2

On considère la fonction f définie par f (x, y) = sin2 x + 8ey ; elle admet


un gradient au point (a, b) = ( π2 , 0) et f (a, b) = 3.
On peut écrire en remplaçant h par 4x = x − a = 1.55 − 1.57 et k par
4y = y − b = 0.015 − 0 où ici, on a pris π = 3.14,
f (a + 4x, b + 4y) ∼ f (a, b) + ∂f ∂f
∂x (a, b)4x + ∂y (a, b)4y.
∂f y
Comme ∂x (x, y) = √sinxcosx
sin2 x+8ey
et ∂f
∂y (x, y) =
√ 4e
sin2 x+8ey
, on a:
∂f ∂f 4 4
∂x (a, b)) = 0 et ∂y (a, b) = 3 , d’où f (1.55, 0) ∼ 0 + 3 .0.015 + 3 = 3.02..

2.1.8 Dérivée partilles des fonctions composées


Soit g une fonction de R dans R2 définie par g(t) = (x(t), y(t)) et soit f une
fonction de R2 dans R.
On pose F = f ◦ g ou F (t) = f (x(t), y(t)). Alors, on a:
dF ∂f dx ∂f dy
dt = ∂x (x(t), y(t)) dt + ∂y (x(t), y(t)) dt .
2 2
Exemple: f (x, y) = ex + ey , x(t) = acost, y(t) = asint; on a
2
f (x(t), y(t)) = ea ⇒ dFdt = 0.
D’autre part,
dF ∂f ∂f
dt = a ∂x (acost, asint)sint+a ∂y (acost, asint)cost = −2ax(t)sint+2ay(t)cost =
0.
Soit f une fonction de R2 dans R et soit g une fonction de R dans R. On pose
0 ∂f
F = g ◦ f ⇒ F (x, y) = g(f (x, y)). Alors, on a: ∂F ∂x (x, y) = g (f (x, y) ∂x (x, y) et
∂F 0 ∂f
∂y (x, y) = g (f (x, y) ∂y (x, y).
Exemple: f (x, y) = x2 y + xy 2 , g(t) = 1 + t.
On a F (x, y) = g(f (x, y)) = 1 + f (x, y) = 1 + x2 y + xy 2 et
∂F 2 ∂F 2
∂x (x, y) = 2xy + y , ∂y (x, y) = x + 2xy.
Remarque: Dans l’exemple ci-dessus, on a
g 0 (t) = 1 ⇒ g 0 (f (x, y) ∂f ∂f
∂x (x, y) = ∂x (x, y).
Remarque: Si on prend y = g(x), alors
∂f dg ∂f
F (x) = f (x, g(x)) et dF dx = ∂x (x, g(x)) + dx ∂y (x, g(x).
Exemple: f (x, y) = ln(x2 − y 2 ), y = ex .
2x
On a F (x) = ln(x2 − e2x ) ⇒ F 0 (x) = 2x−2e x2 −e2x .
D’autre part, ∂f 2x ∂f x 2x
∂x (x, y) = x2 −y 2 ⇒ ∂x (x, e ) = x2 −e2x et
∂f −2y ∂f x −2ex
∂y (x, y) = x2 −y 2 ⇒ ∂y (x, e ) = x2 −e2x et on a
∂f dg ∂f 2x−2e2x
∂x (x, g(x)) + dx ∂y (x, g(x) = x2 −e2x .

13
2.1.9 Dérivée dans une direction
Définition: Soit f une fonction numérique de deux variables et soit u = (α, β)
un vecteur non nul de R2 .
On dit que f admet en un point (a, b) une dérivée dans la direction du
vecteur u si
lim f (a+tα,b+tβ)−f
t
(a,b)
existe et est un nombre réel.
t→0
On la note Du f (a, b). √
Exemple: f (x, y) = x2 − y 2 , a = b = 1, u = ( 12 , 23 ).
√ √
f (1+ 2t ,1+ 3
(1+ 2t )2 −(1+ 3 2 √
2 t)−f (1,1) 2 t)
Du f (1, 1) = lim t = lim t =1− 3.
t→0 t→0
Proposition 2: Si f est différentiable en (a, b) , alors f admet en (a, b) une
dérivée dans chaque direction udu plan et on a Du f (a, b) = ∇f (a, b).u.
Démonstration: f étant différentiable en (a, b), on peut écrire
f (a + tα, b + tβ) − f (a, b) = ∂f ∂f
∂x (a, b)(tα) + ∂y (a, b)(tβ) + ε(a, b)(tα, tβ).
Comme |ε(a, b)(tα, tβ| ≤ At2 (α2 + β 2 ), on a lim ε(a,b)(tα,tβ)
t = 0,
t→0
d’où lim f (a+tα,b+tβ)−f
t
(a,b)
= α ∂f ∂f
∂x (a, b) + β ∂y (a, b).
t→0

2.1.10 Dérivées partielles d’ordre supérieur


∂f ∂f
Soit f une fonction de R2 dans R admettant des dérivées partielles ∂x et ∂y .
On définit les dérivées partielles d’ordre deux en posant:
∂2f ∂ ∂f ∂2f ∂ ∂f
∂x2 (x, y) = ∂x ( ∂x )(x, y), ∂x∂y (x, y) = ∂y ( ∂x )(x, y),
∂2f ∂ ∂f
2

∂y∂x (x, y) = ∂x ( ∂y )(x, y), ∂∂yf2 (x, y) = ∂y


∂ ∂f
( ∂y )(x, y)
De même, on définit les dérivées partielles d’ordre trois en posant
∂3f ∂ ∂ f
2
∂3f ∂ ∂ f
2

∂x3 (x, y) = ∂x ( ∂x2 )(x, y), ∂x2 ∂y (x, y) = ∂y ( ∂x2 )(x, y),
∂3f ∂ ∂ f 2

∂x∂y 2 (x, y)= ∂y ( ∂x∂y )(x, y)...


Exemple: f (x, y) = ylnx.
∂f y ∂f
∂x (x, y) = x , ∂y (x, y) = lnx,
∂2f 2 2 2

∂x2 (x, y) = − xy2 , ∂x∂y


∂ f ∂ f
(x, y) = ∂y∂x (x, y) = x1 , ∂∂yf2 (x, y) = 0
Définition; On dit qu’une fonction f de R2 dans R est continue en un point
(a, b) de R2 si (a, b) ∈ Df et si
∀ε > 0, ∃δ > 0 : ∀(x, y) ∈ Df , |x−a| < δ et |y−b| < δ ⇒ |f (x, y)−f (a, b)| <
ε
Exemple 1: Toute fonction polynôme de deux variables est continue en tout
point de R2 .
Exemple 2: Toute fonction fraction rationnelle de R2 dans R est continue
en tout point qui n’annule pas son dénominateur.
Exemple 3: Toute application linéaire de R2 dans R est continue en tout
point de R2 .

14
Laplacien d’une fonction numérique de deux variables Définition:
Soit f une fonction de R2 dans R, admettant des dérivées partielles d’ordre deux
∂2f ∂2f 2
∂x2 (a, b) et ∂y 2 (a, b) en un point (a, b) de R .
On appelle laplacien de f au point (a, b) le nombre réel
2 2
4f (a, b) = ∂∂xf2 (a, b) + ∂∂yf2 (a, b).
La fonction (x, y) 7→ 4f (x, y) est appelée le laplacien de f et notée 4f .
L’équation aux dérivées partielles 4f = g où g est une fonction donnée de
R2 dans R est appelée l’équation de Laplace.

2.1.11 Formule de Taylor


Théorème 1: (formule des accroissements finis) Soit f une application différen-
tiable de R2 dans R. Alors, ∀(x, y) ∈ R2 , ∀(h, k) ∈ R2 , ∃θ ∈]0, 1[ tel que
f (x + h, y + k) − f (x, y) = h ∂f ∂f
∂x (x + θh, y + θk) + k ∂y (x + θh, y + θk).
Théorème 2 (formule de Taylor) On suppose que f admet des dérivées
partielles successives qui sont des fonctions continues jusqu’à l’ordre trois, alors
∃θ ∈]0, 1[tel que l’on ait:
2
∂2f
f (x+h, y+k) = f (x, y)+h ∂f ∂f 1 2∂ f
∂x (x, y)+k ∂y (x, y)+ 2 h ∂x 2 (x, y)+hk ∂x∂y (x, y)+
2
h 3
i
1 2 ∂ f 1 3∂ f 2 ∂3f 3
2 ∂ f
3
3∂ f
2 k ∂y 2 (x,y) + 6 h ∂x3 + 3h k ∂x2 ∂y 3hk ∂x∂y 2 + k ∂y 3 (x + θh, y + θk).

Extema des fonctions de deux variables Soit f une fonction définie


sur une partie D de R2 . Soit (a, b) ∈ D.
Définition: On dit que f admet au point (a, b) un minimum local (resp.
un maximun local) si ∃r > 0 tel que ∀(x, y) ∈ B((a, b), r), f (a, b) ≤ f (x, y)
(resp.f (x, y) ≤ f (a, b)).
On dit que f admet au point (a, b) un minimum strict (resp. maximum strict)
si ∃s > 0 tel que ∀(x, y) ∈ B((a, b), s) r (a, b), f (a, b) < f (x, y) (resp.f (x, y) <
f (a, b))
Le point (a, b) est un extemum de f si f admet en ce point soit un maximum,
soit un minimum.
Exemple: (0, 0) est un minimum strict de la fonction f : (x, y) 7→ x2 + y 2 .
Rappel: Pour les fonctions de R dans R , on a le théorème suivant:
Théorème: Soit f une fonction dérivable d’un intervalle ]a, b[ dans R. Si un
point c ∈]a, b[ est un extremum de f , alors, on a f 0 (c) = 0.
Si f est deux fois dérivable, alors c est un extremum de f si et seulement si
f 0 (c) = 0 et f 00 (c) 6= 0.
Dans ce cas, c est un maximum si f 00 (c) < 0 et c est un minimum si f 00 (c) > 0
Remarque: La condition f 0 (c) = 0 n’entraine pas que f admet un extremum
au point c.
Exemple: L’application f définie par f (x) = x3 vérifie f 0 (0) = f 00 (0) = 0 et
f n’a pas d’extremum en x = 0.Il faut en plus que f 00 (c) 6= 0.
On veut généraliser le théorème ci-dessus à des application d’une partie D
de R2 dans R.

15
Théorème 3: Soit f une application d’une partie D de R2 dans R, admettant
des dérivées partielles continues. Si f admet un extremum local en un point (a, b)
de D,alors on a ∇f (a, b) = 0.
Remarque: La condition ∂f ∂f
∂x (a, b) = ∂y (a, b) = 0 n’est pas suffisante pour
que f ait un extrémum en (a, b).
En effet, l’application f définie par f (x, y) = x2 − y 2 vérifie ∂f ∂x (0, 0) =
∂f
∂y (0, 0) = 0, mais le point (0, 0) n’est pas un extrémum de f, car ∀ε >
0, f (ε, 2ε ) > 0 et f ( 2ε , ε) < 0.
Définition: On dit qu’un point (a, b)∈ D est un point critique de f si
∇f (a, b) = 0.
Théorème 4(des extrema locaux) Soit f une application d’une partie D de
R2 dans R, admettant des dérivées partielles continues jusqu’à l’ordre trois. Soit
(a, b) un point critique de f .
2
∂2f 2
Posons r = ∂∂xf2 (a, b), s = ∂x∂y (a, b), t = ∂∂yf2 (a, b) et 4 = s2 − rt.
Alors si 4 < 0, (a, b) est un extrémum: c’est un minimum si r > 0 et c’est
un maximum si r < 0.
Si 4 > 0, (a, b) n’est pas un extrémum
Si 4 = 0, le théorème ne permet pas de conclure.
Définition : Un point (a, b) tel que 4 = s2 − rt = 0 est appelé un point col.
2 4
Exemple 1: f (x, y) = (x (− y) + (x + y) .
2(x − y) + 4(x + y)3 = 0
On a ∇f (x, y) = 0 ⇔ ⇒ x+y = 0 ⇒ x =
−2(x − y) + 4(x + y)3 = 0
y = 0.
2
∂2f 2
Ici, ∂∂xf2 = 2 + 12(x + y)2 , ∂x∂y = −2 + 12(x + y)2 , ∂∂yf2 = 2 + 12(x + y)2 ,
d’où r = 2, s = −2, t = 2 ⇒ 4 = 0. En se reportant à la fonction, on voit que
si (x, y) 6= (0, 0), f (x, y) > 0. Le point (0, 0) est donc un minimum strict.
2 3
Exemple 2 f (x, y) = (x (− y) + (x + y) .
2(x − y) + 3(x + y)2 = 0
On a ∇f (x, y) = 0 ⇔ ⇒x=y=0
−2(x − y) + 3(x + y)2 = 0
∂2f
Dans ce cas, ∂x2 = 2 + 6(x + y) ⇒ r = 2,
∂2f
∂x∂y = −2 + 6(x + y) ⇒ s = −2,
∂2f
∂y 2 = 2 + 6(x + y) ⇒ t = 2
2
On a donc 4 = s − rt = 0
mais ∀ε > 0, f (ε, ε) > 0 et f (−ε, −ε) < 0, d’où le point (0, 0) n’est pas un
extrémum.
Exemple 3; f (x, y) = x(4 + y 4 − 2(x − y)2 .
4x3 − 4(x − y) = 0
On a ∇f (x, y) = 0 ⇔ ⇒ x3 + y 3 = 0 ⇒ x = −y
4y 3 + 4(x − y) = 0
√ √
et l’équation x3 − x + y = 0 ⇒ x(x2 − 2) = √ 0 ⇒√x = 0, x
√= − √2, x = 2.
Les points critique de f sont donc (0, 0), (− 2, 2)et ( 2, − 2).
2
∂2f 2
On a ∂∂xf2 = 12x2 − 4, ∂x∂y = 4, ∂∂yf2 = 12y y − 4.
.Au point (0, 0), on a r = −4, s = 4, t = −4 ⇒ 4 = 0.

16
On voit que ∀x 6= 0, f (x, x) > 0
et f (x − x) = 2x2 (x2 − 4) < 0, pour |x| < 2; le point (0, 0) n’est donc pas
un extrémum. √ √
Au point (− 2, 2), on a r = 20, s = 4, t = 20 ⇒ 4 = 16 − 202 < 0; on a
ici un minimum car r > 0 √ √
On fait de même l’étude au point ( 2, − 2)

2.2 Fonctions vectorielles de deux variables


Les fonctions vectorielles de deux variables sont les fonctions de R2 dans R2 et
les fonctions de R2 dans R3 .

2.2.1 Fonctions de R2 dans R2 (transformations ponctuelles de R2 )


f : R2 → R2
Soit .
(x, y) 7→ (f1 (x, y), f2 (x, y))
Ici, f1 et f2 sont des fonctions de R2 dans R; on les appelle les composantes
de la fonction f et on pose f = (f1 , f2 ) f est définie en un point (x, y) de R2 si
les fonctions f1 et f2 sont définies en (x, y).
Définition: On appelle domaine de définition de la fonction f , l’intersection
des domaines de définition des fonctions f1 et f2 : Df = Df1 ∩ Df2 .
On dira que f est continue en un point (a, b) de R2 si f1 et f2 sont continues
en (a, b).
Définition: Si f1 et f2 admettent des gradients en un point (a, b), on appelle
matrice jacobienne de f au point (a, !b) la matrice carrée d’ordre 2
∂f1 ∂f1
∂x (a, b) ∂y (a, b)
Jf (a, b) = ∂f 2 ∂f2
∂x (a, b) ∂y (a, b)
Le déterminant de la matrice jacobienne de f au point (a, b) est appelé le
jacobien de f en (a, b). On le note D(f 1 ,f2 )
D(x,y) (a, b)
Exemple: Les coordonnées polaires du plan
On considère l’application φ de [0, +∞[×[0, 2π[ dans R2 définie par φ(r, θ) =
(rcosθ, rsinθ)  = (x, y). 
cosθ −rsinθ
Jφ(r, θ) = et D(x,y)
D(r,θ) (r, θ) = r.
sinθ rcosθ

2.2.2 Fonctions de R2 dans R3


f : R2 → R3
On considère maintenant .
(x, y) 7→ f (x, y) = (f1 (x, y), f2 (x, y), f3 (x, y))
 ∂f ∂f1

∂x (x, y)
1
∂y (x, y)
 ∂f2 ∂f2
Ici, f = (f1 , f2 , f3 ) et Jf (x, y) =  ∂x (x, y) ∂y (x, y).

∂f3 ∂f3
∂x (x, y) ∂y (x, y)

17
3. Fonctions de trois variables.
3.1 Fonctions numériques de trois variables
On reprend l’étude faite pour les fonctions de deux variables en y adjoignant
une variable supplémentaire.
f : R3 → R
(x, y, z) 7→ f (x, y, z)
Df = {(x, y, z) p ∈ R3 /f (x, y, z) existe dans R}.
Si f (x, y, z) = a2 − x2 − y 2 − z 2 , alors Df = {(x, y, z) ∈ R3 : x2 + y 2 +
z ≤ a2 }.
2

3.1.1 Surfaces de niveau


Définition: On appelle surface de niveau d’une fonction numérique de trois
variables f , l’ensemble L(c) = {(x, y, z) ∈ Df : f (x, y, z) = c}, c ∈ R.
Exemple: Si f (x, y, z) = x + 2y − 3z + 1, alors L(c) est le plan d’équation
x + 2y − 3z + 1 − c = 0

3.1.2 Opérations dans l’ensemble des fonctions numériques de trois


variables
Soient f et g deux fonctions numériques de trois variables, λ ∈ R. On définit les
fonctions f + g, f g, λf, fg en posant
(f + g)(x, y, z) = f (x, y, z) + g(x, y, z), (f g)(x, y, z) = f (x, y, z)g(x, y, z),
(λf )(x, y, z) = λf (x, y, z) et fg (x, y, z) = fg(x,y,z)
(x,y,z)
.
Alors on a Dλf = Df si λ 6= 0, Df +g = Df g = Df ∩ Dg et
D f = Df ∩ Dg ∩ {(x, y, z) ∈ R3 /g(x, y, z) 6= 0}
g

3.1.3 Dérivées partielles des fonctions numériques de trois variables


Définition: soit f une fonction de R3 dans R, (a, b, c) ∈ Df . On dit que f admet
au point (a, b, c) une dérivée partielle par rapport à la variable x (resp y, resp.
z) si
lim f (a+h,b,c)−f
h
(a,b,c)
= ∂f
∂x (a, b, c) ∈ R,
h→0
(resp. lim f (a,b+k,c)−f
k
(a,b,c)
= ∂f
∂y (a, b, c) ∈ R,
k→0
resp. lim f (a,b,c+l)−f
l
(a,b,c)
= ∂f
∂z (a, b, c) ∈ R).
l→0
Exemple: Soit f la fonction définie par f (x, y, z) = exyz .
∂f xyz ∂f
∂x (x, y, z) = yze , ∂y (x, y, z) = xzexyz , ∂f
∂z (x, y, z) = xye
xyz
.
Définition: On dit que f admet un gradient au point (a, b, c) si les dérivés
partielles ∂f ∂f ∂f
∂x (a, b, c), ∂y (a, b, c) et ∂z (a, b, c) existent.
On pose alors ∇f (a, b, c) = ( ∂f (a, b, c), ∂f ∂f
∂y (a, b, c), ∂z (a, b, c))
p ∂x
Exemple: Si f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 ,

18
x y z
∇f (x, y, z) = ( √ , √ , √ ) en tout point (x, y, z) 6=
x2 +y 2 +z 2 x2 +y 2 +z 2 x2 +y 2 +z 2
(0, 0, 0).

3.1.4 Tangente à une surface de niveau


Proposition 3: Le vecteur gradient est normal à la surface de niveau en chaque
point de celle-ci.

Equation de la tangente à une surface de niveau Soit f une fonction


de R3 dans R, L(c) une surface de niveau de f , (a, b, c) ∈ L(c).
L’équation de la tangente à la surface L(c) au point (a, b, c) s’écrit
∇f (a, b, c).(x − a, y − b, z − c) = 0.
Exemple: Soit f (x, y, z) = x2 − 2xy + y 2 − x + 2y − z.
On a ∇f (x, y, z) = (2x − 2y − 1, −2x + 2y + 2, −1).
La tangente au point (1, 1, 1) de L(0) a pour équation
∇f (1, 1, 1).(x − 1, y − 1, z − 1) = 0 ou (−1, 2, 1).(x − 1, y − 1, z − 1) = 0
⇒ −x + 2y − z = 0.

3.1.5 Fonctions différentiables


Définition: On dit qu’une fonction f de R3 dans R est différentiable en un point
(a, b, c) si f admet un gradient en ce point et si ∀(h, k, l) ∈ R3 ,on a;
f (a + h, b + k, c + l) − f (a, b, c) = h ∂f ∂f ∂f
∂x (a, b, c) + hk ∂x (a, b, c) + l ∂x (a, b, c) +
2 2 2
ε(a, b, c)(h, k, l) où |ε(a, b, c)(h, k, l)| ≤ A(h + k + l ), A ≥ 0.
L’application linéaire
(h, k, l) 7→ df (a, b, c)(h, k, l) = h ∂f ∂f ∂f
∂x (a, b, c) + k ∂y (a, b, c) + l ∂z (a, b, c) est
appelée la différentielle de f au point (a, b, c).
Définition: Si f admet un gradient en chaque point d’une partie D de R3 ,
on appelle différentielle totale de f , l’application linéaire de R3 dans R notée
df = ∂f ∂f ∂f ∂f ∂f
∂x dx + ∂y dy + ∂z dz et définie par df (h, k, l) = ∂x h + ∂y k + ∂z l
∂f

3
Exemple 1: Si f est une application linéaire de R dans R, on a
f (a + h, b + k, c + l) − f (a, b, c) = f (h, k, l).
On prend ε(a, b, c) = 0 et on conclut que toute application linéaire de R3
dans R est différentiable en tout point (a, b, c) de R3 et df (a, b, c) = f .
Exemple 2: f (x, y, z) = xyz.
On a ici
f (x + h, y + k, z + l) − f (x, y, z) = (x + h)(y + k)(z + l) − xyz = xyl + xzk +
yzh + xkl + yhl + zhk + hkl,
d’où df (x, y, z)(h, k, l) = yzh + xzk + xyl et
ε(x, y, z)(h, k, l) = xkl + yhl + zhk + hkl.
On utilise
√ le fait que √ √
|h| ≤ h2 + k 2 + l2 , |k| ≤ h2 + k 2 + l2 , |l| ≤ h2 + k 2 + l2 et on a
|ε(x, y, z)(h, k, l)| ≤√|x||k||l| + |y||h||l| + |z||h||k| + |h||k||l|
≤ (|x| + |y| + |z| + h2 + k 2 + l2 )(h2 + k 2 + l2 ).

19
3.1.6 Dérivées partielles de fonctions composées
Cas 1: Soit f une fonction de R3 dans R et soit g une fonction de R dans R.
On pose F = g ◦ f , alors F (x, y, z) = g(f (x, y, z)) et on a:
∂F 0 ∂f ∂F
∂x (x, y, z) = g (f (x, y, z) ∂x (x, y, z), ∂y (x, y, z)
= g 0 (f (x, y, z) ∂f ∂F 0 ∂f
∂y (x, y, z), ∂z (x, y, z) = g (f (x, y, z) ∂z (x, y, z)
Cas 2: Soit f une fonction de R dans R3 définie par f (t) = x(t), y(t), z(t))
et soit g une fonction de R3 dans R.
On pose F = g ◦ f , alors F (t) = g(x(t), y(t), z(t)) et on a
∂g ∂g
F 0 (t) = x0 (t) ∂x (x(t), y(t), z(t))+y 0 (t) ∂y (x(t), y(t), z(t))+z 0 (t) ∂g
∂z (x(t), y(t), z(t))

3.1.7 Dérivée dans une direction


Définition: Soit f une fonction de R3 dans R. Soient (a, b, c) un point de R3 et
u = (α, β, γ) un vecteur non nul de R3 .
Si Du f (a, b, c) = lim f (a+tα,b+tβ,c+tγ)−f
t
(a,b,c)
existe et est un nombre réel,
t→0
on dit que f admet au point (a, b, c) une dérivée dans la direction du vecteur u.
Proposition 4: Si f est différentiable au point (a, b, c), alors, f admet en ce
point une dérivée dans toute direction u de R3 et on a
Du f (a, b, c) = ∇f (a, b, c).u.

3.1.8 Dérivées partielles d’ordre supérieur


Soit f une fonction numérique de trois variables réelles admettant des dérivées
partielles. On définit les dérivées partielles d’ordre 2 et 3 de f en posant:
∂2f ∂ ∂f
∂xi ∂xj (a, b, c) = ∂xj ( ∂xi )(a, b, c) et
∂3f 2
= ∂x∂ k ( ∂x∂i ∂x
∂xi ∂xj ∂xk (a, b, c)
f
j
)(a, b, c) où i, j, k ∈ {1, 2, 3} et où on a posé
x1 = x, x2 = y, x3 =
z.
On définit de même les dérivées parttielles d’ordre n pour tout entier naturel
n > 3.

Laplacien d’une fonction numérique de trois variables Définition:


Soit f une fonction de R3 dans R, admettant en un point (a, b, c) des dérivées
2 2 2
partielles ∂∂xf2 (a, b, c), ∂∂yf2 (a, b, c), ∂∂zf2 (a, b, c).
On appelle laplacien de f au point (a, b, c) le nombre réel
2 2 2
4f (a, b, c) = ∂∂xf2 (a, b, c) + ∂∂yf2 (a, b, c) + ∂∂zf2 (a, b, c).
La fonction (x, y, z) 7→ 4f (x, y, z) est appélée laplacien de f et est notée
4f .
On dit qu’une fonction f est harmonique si elle est solution de l’équation de
Laplace 4f = 0. p
Exemple: f (x, y, z) = 1r avec r = x2 + y 2 + z 2 .
On a ∂f x ∂f y ∂f z
∂x (x, y, z) = − r 3 , ∂y (x, y, z) = − r 3 , ∂z (x, y, z) = − r 3
2 2 2 2 2 2 2
3z 2 −r 2
et ∂∂xf2 (x, y, z) = 3x r−r
5 , ∂∂yf2 (x, y, z) = 3y r−r
5 , ∂∂zf2 (x, y, z) = r5 ,
d’où 4f (x, y, z) = 0 en tout point (x, y, z) 6= (0, 0, 0).

20
3.2 Fonctions vectorielles de trois variables
On va étudier ici les fonctions de R3 dans R2 et les fonctions de R3 dans R3

3.2.1 Fonctions de R3 dans R2


Soit f : (x, y, z) 7→ f (x, y, z) = (f1 (x, y, z), f2 (x, y, z)) une fonction de R3 dans
R2 où f1 et f2 sont des fonctions numériques de trois variables.
Si f1 et f2 admettent des gradients en un point (x, y, z), on appelle matrice
jacobienne de f en (x, y, z) la matrice:
!
∂f1 ∂f1 ∂f1
∂x ∂y ∂z
Jf (x, y, z) = ∂f2 ∂f2 ∂f2 (x, y, z).
∂x ∂y ∂z

Composition de fonctions Soit f : (x, y, z) 7→ (f1 (x, y, z), f2 (x, y, z))


une fonction de R3 dans R2 et soit g : (u, v) 7→ g(u, v) une fonction de R2 dans R.
on pose F = g◦f , alors, en posant X = (x, y, z), on a: F (X) = g(f1 (X), f2 (X)).
JF (X) = Jg(f1 (X), f2 (X))Jf (X) ou
( ∂F ∂F ∂F
∂x ∂y ∂z )(X) !
∂f1 ∂f1 ∂f1
∂g ∂g ∂x (X) ∂y (X) ∂z (X)
= ( ∂u (f1 (X), f2 (X)) ∂v (f1 (X), f2 (X)) ∂f ∂f2 ∂f2 ,
∂x (X)
2
∂y (X) ∂z (X)
ce qui donne:
∂F ∂g ∂f1 ∂g ∂f2
∂x (X) = ∂u (f1 (X), f2 (X)) ∂x (X) + ∂v (f1 (X), f2 (X)) ∂x (X)
∂F ∂g ∂f1 ∂g ∂f2
∂y (X) = ∂u (f1 (X), f2 (X)) ∂y (X) + ∂v (f1 (X), f2 (X)) ∂y (X)
∂g
∂F
∂z (X) = ∂u (f1 (X), f2 (X)) ∂f ∂g ∂f2
∂z (X) + ∂v (f1 (X), f2 (X)) ∂z (X)
1

Soit maintenant f : X 7→ f (X) = (f1 (X), f2 (X)) une fonction de R3 dans


R et soit g : (u, v) 7→ g(u, v) = (g1 (u, v), g2 (u, v)) une fonction de R2 dans R2 .
2

On pose F = g ◦ f , alors
F (X) = (g1 (f1 (X), f2 (X)), g2 (f1 (X), f2 (X))) = (F1 (X), F2 (X)). On a pour
les matrices jacobiennes:
! !
∂F1 ∂F1 ∂F1  ∂g1 ∂g1  ∂f1 ∂f1 ∂f1
∂x ∂y ∂z ∂u ∂v ∂x ∂y ∂z
∂F2 ∂F2 ∂F2 (X) = ∂g2 ∂g2 (f1 (X), f2 (X)) ∂f2 ∂f2 ∂f2 (X)
∂x ∂y ∂z ∂u ∂v ∂x ∂y ∂z

3.2.2 Fonctions de R3 dans R3 (transformations ponctuelles de R3 )


On considère les fonctions f : (x, y, z) 7→ f (x, y, z) = (f1 (x, y, z), f2 (x, y, z), f3 (x, y, z))
où f1 , f2 , f3 sont des foncrions numériques de trois variables appelées fonctions
composantes de f . On note f = (f1 , f2 , f3 ).
Si les fonctions composantes f1 , f2 , f3 admettent chacune un gradient en un
point (a, b, c) de R3 , on appelle matrice jacobienne de f au point (a, b, c) la
matrice carrée d’ordre
 ∂f trois: ∂f ∂f1

∂x (a, b, c)
1
∂y (a, b, c)
1
∂z (a, b, c)
Jf (a, b, c) =  ∂f ∂f2 ∂f2
 2
∂x (a, b, c) ∂y (a, b, c) ∂z (a, b, c).

∂f3 ∂f3 ∂f3
∂x (a, b, c) ∂y (a, b, c) ∂z (a, b, c)

21
On appelle jacobien de f au point (a, b, c) le déterminant de la matrice
jacobienne de f au point (a, b, c); on note D(f1 ,,f2 ,,f3 )
D(x,y,z) (a, b, c) = detJf (a, b, c).

Exemples de transformations ponctuelles de R3

Coordonnées cylindriques Soit ψ l’application de [0, +∞[×[0, 2π[×R


dans R3 définie par
 ψ(r, θ, z) = (x, y,z) = (rcosθ, rsinθ, z). On a ici:
cosθ −rsinθ 0
Jψ(r, θ, z) = sinθ rcosθ 0 et D(x,y,z)D(r,θ,z) (r, θ, z) = r.
0 0 1

Coordonnées sphériques Soit ψ l’application de [0, +∞[×[0, π[×[0, 2π[


dans R3 définie par ψ(r, θ, ϕ) = (rsinθcosϕ, rsinθsinsϕ, rcosθ).
 Ici,
sinθcosϕ rcosθcosϕ −rsinθsinϕ
D(x,y,z) sinθsinϕ rcosθsinϕ rsinθcosϕ  et
D(r,θ,ϕ) (r, θ, z) =
cosθ −rsinθ 0
sinθcosϕ rcosθcosϕ −rsinθsinϕ
D(x,y,z)

sinθsinϕ rcosθsinϕ rsinθcosϕ
D(r,θ,ϕ) (r, θ, z) =

cosθ −rsinθ 0
sinθcosϕ cosθcosϕ −sinϕ

= r2 sinθ sinθsinϕ cosθsinϕ cosϕ = r2 sinθ
cosθ −sinθ 0
Remarque: On étudie les fonctions composées en tenant compte du fait que:
La matrice jacobienne de la composée de deux fonctions f et g est égale au
produit des matrices jacobiennes: J(g ◦ f ) = JgJf
Ce résultat permet de calculer les dérivées partielles des fonctions composées
dans tous les cas de composition.

3.3 Analyse vectorielle en dimension 3


Définition: On appelle champ scalaire sur R3 toute application d’une partie D
de R3 dans R.
Un champ de vecteurs sur R3 est une application d’une partie D de R3 dans
3
R .
Soit ϕ un champ scalaire sur R3 admettant des dérivées partielles sur une
partie E de R3 .
On appelle gradient de ϕ sur E l’application ∇ϕ de E dans R définie par
∇ϕ(x, y, z) = ( ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
∂x (x, y, z), ∂y (x, y, z), ∂z (x, y, z)).
Si ϕ admet des dérivées partielles d’ordre 2 sur E, on appelle laplacien de ϕ
l’application de E dans R définie par
2 2 2
4ϕ(x, y, z) = ∂∂xϕ2 (x, y, z) + ∂∂yϕ2 (x, y, z) + ∂∂zϕ2 (x, y, z).
L’équation 4ϕ = g où g est une fonction donnée de R3 dans R est appelée
l’équation de Laplace dans R3 avec pour second membre g.
Soit V = (P, Q, R) un champ de vecteurs sur R3 , défini sur une partie D.

22
On appelle divergence de V l’application de D dans R définie par
∂Q
divV (x, y, z) = ∂P ∂R
∂x (x, y, z) + ∂y (x, y, z) + ∂z (x, y, z).
On appelle rotationnel de V , l’application rotV définie pour X = (x, y, z)
par:
i j k
∂ ∂ ∂
rotV (X) = ∇ ∧ V (X) = ∂x ∂y ∂z (X)
P Q R
   
∂Q ∂Q
= ∂R ∂P ∂R ∂P

∂y (X) − ∂z (X) i + ∂z (X) − ∂x (X) j + ∂x (X) − ∂y (X) k

3.4 Fonctions implicites


Lorsqu’une égalité f (x, y) = 0 où f est une fonction de R2 dans R définit une
fonction x 7→ y(x), on dit que y est définie, comme fonction implicite, par
l’équation f (x, y) = 0.
Exemples: xy − x − y = 0, x3 + y 2 + 3xy = 0, y − x2 + 3x + 4 = 0
Remarque: L’égalité f (x, y) = 0 ne permet pas toujours de définir une
fonction x 7→ y(x).

3.4.1 Le théorème des fonctions implicites pour les fonctions de deux


variables
Théorème 5: Soit f une application d’une partie D de R2 dans R qui admet
des dérivées partielles continues dans D. Soit (x0 , y0 ) un point de D.
Si f (x0 , y0 ) = 0 et ∂f
∂y (x0 , y0 ) 6= 0, alors, il existe r > 0 et deux réels a et b
tels que a < x0 < b et une fonction dérivable ϕ :]a, b[→ R, à dérivée continue
tels que ∂f
∂y (t, ϕ(t)) 6= 0 ∀ ∈]a, b[ et tels que
∀(x, y) ∈ B((x0 , y0 ), r), f (x, y) = 0 ⇔ x ∈]a, b[ et y = ϕ(x).

Dérivée d’une fonction implicite En appliquant le théorème, on a:


f (t, ϕ(t)) = 0 ∀t ∈]a, b[, d’où par dérivation
∂f ∂f 0
∂x (t, ϕ(t)) + ∂y (t, ϕ(t))ϕ (t) = 0, d’où
∂f
(t,ϕ(t))
ϕ0 (t) = − ∂x
∂f
(t,ϕ(t)
.
∂y

Exemple: Si f (x, y) = x2 + y 2 , alors pour ∂f


∂y (x, y) = 2y 6= 0, on peut écrire
x2 + (y(x))2 ⇒ 2x + 2y 0 (x)y(x) = 0 ⇒ y 0 (x) = − xy .

3.4.2 Théorème des fonctions implicites pour les fonctions de trois


variables
Théorème 6: Soit f une application d’une partie D de R3 dans R, admettant
des dérivées partielles continues. Soit (a, b, c) ∈ D.
Si on a f (a, b, c) = 0 et ∂f
∂z (a, b, c) 6= 0, alors, il existe un réel stricetement
positif r et une fonction de ϕ de la boule de R2 B((a, b), r) dans R admettant
des dérivées partielles continues tels que:
c = ϕ(a, b) et f (x, y, ϕ(x, y)) = 0 ∀(x, y) ∈ B((a, b), r).

23
Remarque; Si on dérive l’égalité f (x, y, z(x, y)) par rapport à x et par rap-
port à y respectivement, on a:
∂f ∂f
∂z (x,y,z(x,y)) ∂z ∂y (x,y,z(x,y))
∂x (x, y) = − ∂f
∂x
(x,y,z(x,y))
et ∂y (x, y) = − ∂f (x,y,z(x,y))
∂z ∂z
Exemple: Calculer les dérivées partielles de z par rapport aux variables x et
y si on a x2 + xy 2 + yz 2 + z 3 = 1.
En dérivant par rapport à x et par rapport à y l’égalité
x + xy 2 + y(z(x, y))2 + (z(x, y))3 = 1, on a respectivement
∂z ∂z
2x + y 2 + 2yz(x, y) ∂x (x, y) + 3(z(x, y))2 ∂x (x, y) = 0 et
∂z 2 ∂z
2xy + 2yz(x, y) ∂y (x, y) + 3(z(x, y)) ∂y (x, y) = 0, d’où on a:
2
∂z 2x+y ∂z 2xy
∂x (x, y) = − 2yz(x,y)+3(z(x,y)) 2 et ∂y (x, y) = − 2yz(x,y)+3(z(x,y)) 2

3.5 Exercices
1. Déterminer le domaine de définition des fnctions ci-dessous p définies:
f (x, y) = Arcsin yx2 ; f (x, y) = ln(2x2 −6y 2 −6); f (x, y) = x2 + y 2 − 1, f (x, y) =

y + x; f (x, y) = ln(−x + y).
2. Déterminer les courbes de niveau des fonction suivantes:
f (x, y) = 2x + y; f (x, y) = xy ; f (x, y) = exy ;
f (x, y) = x2 + y 2 + 8x − 4y + 3; f (x, y) = x + 4y − 2x + 6y + 5.
3. Calculer les dérivées partielles des fonctions suivantes:
2 2
f (x, y) = ex +y ; f (x, y) = x2 + 2y 2 − 3xy − 4x + 2y + 5; f (x, y) = x2 sin4 y;
2 2 2 y 3x+2y 2 −xy
f (x, y) = xy2 − xy ; f (x, y) = exy(x +y ) ; f (x, y) = Arctg 1+x 2 ; f (x, y) = e

4. Vérifier que la fonction f définie par f (x, y) = yln(x2 − y 2 ) satisfait


l’équation aux dérivées partielles
x2 ∂f ∂f
∂x (x, y) + xy ∂y (x, y) = yf (x, y).
6. Calculer le gradient de chacune des fonctions suivantes
2 2
f (x, y) = √ 21 2 ; f (x, y) = xy ; f (x, y) = e−(x +y )
x +y
7. Calculer la différentielle totale df des fonctions suivantes
p
f (x, y) = sin(x2 + y 2 ); f (x, y) = xy ; f (x, y) = ln(x + x2 + y 2 .
8. Déterminer une valeur approchée de √ chacun des nombres réels suivant:
Arctg 1.02
0.95 ; 1.024.05
; ln(0.093
+ 0.99 3
); 1.022 + 0.052
9. Calculer la dérivée au point M(3,4) de la fonction f définie par
f (x, y) = ln(x2 + y 2 ) dans la direction du vecteur gradient de f en M.
10. Calculer les dérivées partielles d’ordre 1 et 2 des fonctions suivantes:
f (x, y) = ln(tg xy ); f (x, y) = sinxsiny; f (x, y) = x2 y;
f (x, y) = 4x3 + 3x2 y + 3xy 2 − y 3 ; f (x, y) = xy + sin(x + y)
11. Montrer que f (x, y) = h(x)g(y) est solution de l’équation
∂2f
f (x, y) ∂x∂y = ∂f ∂f
∂x ∂y
12 Calculer les dérivées partielles d’ordre 1,2 etp 3 des fonctions suivantes:
2
f (x, y) = x2 y 3 + 2x4 y; f (x, y) = exy ; f (x, y) = x2 + y 2
13. Parmi les fonctions suivantes, lesquelles vérifient l’équation de Laplace
4f = 0?
f (x, y) = x2 + y 2 ; f (x, y) = x2 − y 2 ; f (x, y) = x3 + 3xy 2 ;

24
p
f (x, y) = ln x2 + y 2 ; f (x, y) = e−x cosy − e−y cosx
14. Soit ϕ l’application de ]0, +∞[×[0, 2π[ dans R2 définie par
ϕ(r, θ) = (x, y) = (rcosθ, rsinθ).
a) Ecrire la matrice jacobienne de ϕ et calculer le jacobien de ϕ.
∂r ∂r
b) A partir de l’égalité r2 = x2 + y 2 , calculer les dérivées partielles ∂x et ∂y
en fonction de r et θ.
∂θ ∂θ
c) Utiliser l’égalité x = rcosθ pour calculer les dérivées partielles ∂x et ∂y
en fonction de r et θ.
15. Soit f une application de R2 dans R admettant des dérivées partielles
d’ordre 1 et 2 continues; soit (r, θ) les coordonnées polaires du plan. On pose
F (r, θ) = f (rcosθ, rsinθ).
a) Caculer les dérivées partielles de F en fonction de celles de f ,r et θ.
b) Calculer les dérivées partielles de f en fonction de celles de F ,r et θ.
c) Calculer le laplacien en coordonnées polaires.
16. Déterminer le domaine de définition de chacune des fonctions ci-dessous
définies: p
f (x, y, z) = 1 − x2 − y 2 − z 2 ; f (x, y, z) = Arcsin √ 2z 2 ;
x +y

f (x, y, z) = ln(1−x21−y2 −z2 ) ; f (x, y, z) = x + y + z
17. Déterminerp les surfaces de niveau des fonctions suivantes:
f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 ; f (x, y, z) = x + y + 3z;
f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 ; f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 − 2y + 4z − 3.
18. Calculer les √ dérivées√ partielles des fonctions
x
suivantes;
z
f (x, y, z) = 2y x + 3y 2 z 2 ; f (x, y, z) = e y + e− y ;
3

f (x, y, z) = (x − y)(x
p − z)(y − z).
19. On pose r = x2 + y 2 + z 2
a) Calculer les dérivées partielles d’ordre 1,2 et 3 de 1r .
b) Déterminer la dérivée de 1r dans la direction du gradient.
20. Déterminer le gradient de la fonction f définie par f (x, y, z) = xyz au
point M(2,1,1).
21. a) Déterminer la dérivée de la fonction f définie par
f (x, y, z) = ln(x2 + y 2 + z 2 ) au point M(1,2,1) dans la direction du vecteur
u = (2, 4, 4).
2 2 2
b) Déterminer la dérivée de la fonction f définie par f (x, y, z) = x2 + y3 + z6
dans la direction du vecteur u = (6, 3, −6) en un point arbitraire.
22. Déterminer l’équation du plan tangent et de la normale à la surface
d’équation x2 − 2xy + y 2 − x + 2y − z = 0 au point (1,1,1).
23. Déterminer le plan tangent à la surface d’équation x2 +2y 2 +3z 2 −11 = 0
parallèle au plan d’équation x + y + z − 1 = 0.
24. Calculer la dérivée√ de √ la fonction x 7→ y(x) donnée par l’équation:
y
x3 + x2 y 2 + y 2 = 0; x + y = a; ex = x + y; lnx + e x = k;
y x x 2
sin(x + y) + cos(x − y) = 1; x = y ; ye = x .
25. Calculer les dérivées partielles de la fonction (x, y) 7→ z(x, y) donnée par
l’équation:
x3 + xy 2 + xz 2 + z 3 = 1; x2 + y 2 + z 2 = 4; xyz = x + y + z;
x3 + y 3 + z 3 − 3xyz = 0; xsiny + ysinx + zsinx = a; xy + xz + yz = 1

25
2 2
26. On considère l’équation des ondes ∂∂xf2 − ∂∂yf2 = 0, où f est une fonction
donnée de R2 dans R. On pose x = u+v u−v
2 ,y = 2 .
a) Calculer les dérivées partielles de u et v par rapport à x et à y.
b) Ecrire l’équation par rapport aux variables u et v.
27. Soit g une fonctionp deux fois dérivable de R dans R.
On pose f (x, y, z) = g( x2 + y 2 + z 2 ).
a) Calculer ples dérivées partielles d’ordre 1 et 2 de f en fonction des dérivées
de g et de r = x2 + y 2 + z 2 .
b) Calculer le laplacien de f en fonction des dérivées de g.
28. Déterminer les points critiques des fonctions suivantes et étudier les
extrema:
f (x, y) = x2 + xy + y 2 + 2x + 3y; f (x, y) = x3 + 3xy 2 − 15x − 12y;
f (x, y) = x3 + y 3 .
29. Soit a, b, c des nombres réels avec c > 0. Soit f la fonction de R2 dans R
ax+by+c
définie par f (x, y) = √ 2
.
x+y +1
Déterminer les points critiques de f , ses extréma locaux et montrer que f
admet un maximum global que l’on déterminera.
.

Chapitre 3: Integrales doubles et


triples
1. Intégrales doubles
1.1 Intégration sur un rectangle de R2
Définition: Un rectangle de R2 est un ensemble de la forme R = [a, b] × [c, d]
avec a, b, c, d ∈ R et a < b, c < d.
Définition: Soit f une fonction continue de R = [a, b] × [c, d] dans R. On
appelle intégrale de f sur R le nombre ! réel:
˜ b́ d́
f (x, y)dxdy = f (x, y)dy dx
R a c
!
b́ d́ b́ d́
On note f (x, y)dy dx = dx f (x, y)dy.
a c a c
Exemple 1: R = [0, 4] × [1, e], f (x, y) = xlny.
˜ 4́ é 4́ é 2
xlnydxdy = dx xlnydy = xdx lnydy = [ x2 ]40 [ylny − y]e1 = 8
R 0 1 0 1
Exemple 2: R = [0, π4 ] × [0, π4 ], f (x, y) = cos2 x + sin2 y
π π
˜ 4́ 4́
(cos2 x + sin2 y)dxdy = dx (cos2 x + sin2 y)dy.
R 0 0

26
π π
4́ π 4́
y 1
= [ycos x + 2
2 − 4 sin2y]0
4
dx = ( π4 cos2 x + π
8 − x4 )dx
0 0
π
π2
= [ π4 ( x2 + 14 sin2x) + π8 x − x 4
]
4 0 = 16

1.2 Calcul des intégrales doubles


1.2.1 Généralités sur le calcul des intégrales doubles
Soit D un domaine borné de R2 ,alors ∃A > 0 tel que ∀(x, y) ∈ D, |x| ≤ A et
|y| ≤ A.
Définition: Si D peut être représenté par des équations
a ≤ x ≤ b, u(x) ≤ y ≤ v(x), on appelle intégrale d’une fonction continue f
sur D la quantité:
˜ b́ ´
v(x)
f (x, y)dxdy = dx f (x, y)dy
D a u(x)
Exemple 1: Soit D le triangle OAB avec A(2,2) et B(2,0), f (x, y) = 2x + y.
Alors les équations de D s’écrivent: 0 ≤ x ≤ 2, 0 ≤ y ≤ x.
˜ 2́ x́ 2́ 2

f (x, y)dxdy = dx (2x + y)dy = [2xy + y2 ]x0 dx = 25 x2 dx = 20 3 .
D 0 0 0 0
Exemple 2: Soit D le domaine du plan limité par les courbes d’équation
y = 2 − x2 et y = 2x − 1, f (x, y) = x − y.
Les équations de D peuvent s’écrire −3 ≤ x ≤ 1, 2x − 1 ≤ y ≤ 2 − x2 .
˜ ´
2
1́ 2−x 1́ 2
2−x2
f (x, y)dxdy = dx (x − y)dy = [xy − y2 ]2x−1 dx
D −3 2x−1 −3

= (− 2x1 4 − x3 + 2x2 + x + 12 )dx = 16
15
−3

1.2.2 Changement de variables dans les intégrales doubles


Supposons qu’il existe une transformation bijective g de R2 (u, v) 7→ g(u, v) =
(x(u, v), y(u, v)) ayant
∂x des dérivées partielles continues telle que
(u, v) ∂x (u, v)

Jac(g)(u, v) = ∂u∂y
∂v
∂x
ne s’annule en aucun point d’un domaine
∂u (u, v) ∂v (u, v)

2
D’ de
˜ R . Soit D=g(D’). ˜ Alors pour toute fonction continue f sur D, on a:
f (x, y)dxdy = f (x(u, v), y(u, v))|Jacg(u, v)|dudv.
D D0
Exemple 1: Soit D le domaine limité par les droites d’équations
x + y = 1, x − y = 1, x + y = 3, x − y = −1 et f (x, y) = (x + y)3 (x − y)2 .
u+v u−v
1 v1 = x−y, alors x = 2 , y = 2 et 1 ≤ u ≤ 3, −1 ≤ v ≤ 1.
Posons u = x+y,

On a Jac(g) = 12 2 = − 1 et |Jac(g)(u, v)| = 1 .
1
2 − 2
2 2

˜ ˜ 3́ 1́
(x + y)3 (x − y)2 dxdy = u3 v 2 12 dudv = 12 u3 du v 2 dv = 20
3 .
D D0 1 −1

27
˜
Exemple 2: Calculer x2dxdy +y 2 +1 , D étant limité par le demi-cercle d’équation
√ D
y = 1 − x2 et l’axe Ox.
Passons en coordonnées polaires: x = rcosθ, y = rsinθ, alors l’équation de
D s’écrit: 0 ≤ r ≤ 1, 0 ≤ θ ≤ π.
˜ dxdy 1́ π́
2
1+x +y 2 = dr r r21+1 dθ = π2 [ln(r2 + 1)]10 = π2 ln2.
D 0 0 ˜
Exemple 3: Calculer (x2 +y 2 )dxdy, où D est le cercle d’équation x2 +y 2 =
D
2ax. L’équation de D s’écrit (x − a)2 + y 2 = a2 .
Passons en coordonnées polaires en posant x − a = rcosθ, y = rsinθ, alors
0 ≤ r ≤ |a|, 0 ≤ θ ≤ 2π.
˜ 2 ´
|a| ´ 
2π 
(x + y 2 )dxdy = rdr (a + rcosθ)2 + (rsinθ)2 dθ
D 0 0
´
|a| ´
2π  2  ´
|a|
= rdr (a + r2 + 2arsinθ dθ = 2π r(a2 + r2 )dr
0 0 0

1.3 Applications des intégrales doubles


1.3.1 Aire d’un domaine plan
˜
L’aire d’une partie bornée D du plan est donnée par S = dxdy.
D
2 2
Exemple 1: Aire de l’éllipse d’équation xa2 + yb2 = 1.
Posons x = arcosθ, y = brsinθ; alors Jac(g)(r, θ) = abr et
0 ≤ r ≤ 1, 0 ≤ θ ≤ 2π.
˜ 1́ ´

S = dxdy = abrdr dθ = πab.
D 0 0
Exemple 2: Déterminer l’aire de la partie du plan comprise entre les courbes
d’équations x = 4y − y 2 , x + y = 6.
L’ordonnée de l’intersection des deux courbes vérifie l’équation 4y−y 2 = 6−y
ou y 2 − 5y + 6 = 0 ⇒ y = 2 ou y = 3, d’où:
´
2
3́ 4y−y 3́
S = dy dx = (−y 2 + 5y − 6)dy = 61 .
2 6−y 2

1.3.2 Masse d’une plaque -Coordonnées du centre de gravité- Moment


d’inertie.
Une plaque plane occupe un domaine D du plan et a une densité variable
γ = γ(x, y). ˜
La masse de la plaque est donnée par M= γ(x, y)dxdy.
D
Les coordonnées
˜ de centre
˜ de gravité de la plaque sont données par
xγ(x,y)dxdy yγ(x,y)dxdy
D D
x̄ = M , ȳ = M .

28
Les moments ˜d’inertie de la plaque˜par rapport aux axes Ox et Oy sont
donnés par Ix = y 2 γ(x, y)dxdy, Iy = x2 γ(x, y)dxdy,
D D ˜
et le moment d’inertie par rapport à O est IO = Ix +Iy = (x2 +y 2 )γ(x, y)dxdy.
D
Exemple 1: Déterminer les coordonnées du centre de gravité du domaine D
supposé homogène limité par les courbes d’équation y 2 = 4x + 4, y 2 = −2x + 4.
La plaque étant homogène,il suffit de calculer son aire.
Les points d’intersection des deux courbes sont telles que 4x+4 = −2x+4 ⇒
x = 0 et y = −2 et y = 2.
− 21 y 2 +2
˜ 2́ ´ 2́
S = dxdy = dy dx = ( −3 2
4 y + 3)dy = 8.
D −2 1 2 −2
4 y −1
− 21 y 2 +2
1
˜ 1
2́ ´ 1
2́ 2 − 1 y 2 +2
x̄ = 8 xdxdy = 8 dy dx = 8 [ x2 ] 1 y22 −1 dy
4
D −2 1 2 −2
4 y −1

1 3 4
= 8 ( 16 y − 32 y 2 + 3)dy = 2
5
0
Le domaine étant symétrique par rapport à l’axe Ox, on a ȳ = 0.
Exemple 2: Déterminer le moment d’inertie √ par rapport à l’axe Ox de la
plaque supposée homogène limitée par y = 2√ x, x + y = 3, y = 0.
A l’intersection des deux courbes, on a 2 x = 3 − x ou 4x = 9 − 6x + x2 ⇒
2
x − 10x + 9 = 0 ⇒ x = 1 ⇒ y = 2
˜ 2́ ´
3−y 2́
Ix = y 2 dxdy = y 2 dy dx = y 2 (− 41 y 2 y + 3)dy..
D 0 1 2 0
4y

1.3.3 Exemple d’utilisation des intégrales doubles


´
∞ 2
Considérons l’intégrale généralisée e−x dx.
0
´
∞ 2
Á 2
Á 2
On sait que e−x dx = lim e−x dx . Posons I(A) = e−x dx, alors
0 A→∞ 0 0
Á 2
Á 2 ˜ 2 2
(I(A))2 = e−x dx e−y dy = e−(x +y )
dxdy, avec D = [0, A] × [0, A].
0 0 D
On passe en coordonnées polaires√en posant:
x = rcosθ, y = rsinθ ⇒ 0 ≤ r ≤ 2A, 0 ≤ θ ≤ π2 , car x ≥ 0, y ≥ 0 et on a
√ π
´2A −r2 2́
2
√ √ 2
2
(I(A)) = re dr dθ = − 12 [e−r ]0 2A = 2π (1 − e−2A ) et on a
0 0
´

−x2

π
e dx = lim I(A) = 2 .
0 A→+∞

29
2. Intégrales triples
2.1 Intégration sur un pavé de R3
Définition: On appelle pavé ou parallélépipède dans R3 , toute partie de R3 de
la forme P = [a1 , b1 ] × [a2 , b2 ] × [a3 , b3 ] avec a1 < b1 , a2 < b2 , a3 < b3 .
Soit f une fonction de R3 dans R, définie et continue sur un parallélépipède
P = [a1 , b1 ] × [a2 , b2 ] × [a3 ,(
b3 ]. "On appelle intégrale
# ) de f sur P le nombre réel:
˝ b´1 b´2 b´3
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z)dz dy dx qu’on note
P a1 a2 a3
b´1 b´2 b´3
dx dy f (x, y, z)dz .
a1 a2 a3
Exemple: Considérons la fonction f définie sur P = [0, 1] × [0, 1] × [0, 1] par
1
f (x, y, z) = (1+x+y+z) 3.

˝ 1́ 1́ 1́
1
f (x, y, z)dxdydz = dx dy (1+x+y+z) 3 dz
P 0 0 0
1́ 1́ h iz=1 1́ 1́
= dx − 12 (1+x+y+z)
1
2 dy = 1
2 dx 1
( (1+x+y) 2 −
1
(2+x+y)2 )dy
0 0 z=0 0 0
1́ h iy=1 1́
1 1 1 1 1 2 1
= 2 − 1+x+y + 2+x+y dx = 2 ( 1+x − 2+x + 3+x )dx
0 y=0 0
= 12 (5ln2 − 3ln3)

2.2 Calcul des intégrales triples


2.2.1 Généralités sur le calcul des intégrales triples
Soit D un domaine de R3 et soit f une fonction de R3 dans R continue sur D.
Si le domaine D peut être représenté par des équations
a ≤ x ≤ b, g1 (x) ≤ y ≤ g2 (x), h1 (x, y) ≤ z ≤ h2 (x, y), alors:
˝ b́ g2´(x) ´
h2 (x,y)
f (x, y, z)dxdydz = dx dy f (x, y, z)dz.
a
D
˝ 2 g1 (x) h1 (x,y)
Exemple: Calculons x dxdydz où T est la sphère d’équation x2 +y 2 +z 2 ≤
T
R2 .
La sphère T peut être représentée par les équations
−R√≤ x ≤ R √
−pR2 − x2 ≤ y ≤ R2 − px
2

− R − x − y ≤ z ≤ R 2 − x2 − y 2
2 2 2

On a donc: √ 2 2 2
√ √
˝ 2 Ŕ R´
2 −x2
´
R −x −y Ŕ R´
2 −x2

x dxdydz = x2 dx dy dz = 2 2
x dx
T −R

2 2
√ −R

2 2 2− R −x − R −x −y − R2 −x2
p
R2 − x2 − y 2 dy. On pose y = Rsint et on a:

30
π
˝ ´R 2́ Ŕ
4πR5
x dxdydz = 4 x2 dx
2
(R2 − x2 )cos2 tdt = 2π (R2 x2 − x4 )dx = 15 .
T R 0 0

2.2.2 Changement de variables dans les intégrales triples


Soit g : (u, v, w) 7→ g(u, v, w) = (x(u, v, w), y(u, v, w), z(u, v, w)) une bijection
d’un domaine T 0 de R3 sur un domaine T de R3 admettant des dérivées partielles
continues et telle que le jacobien
∂x (u, v, w) ∂x (u, v, w) ∂x (u, v, w)

∂u
∂y
∂v ∂w
(u, v, w) ∂y ∂y

Jac(g)(u, v, w) = ∂u ∂v (u, v, w)
ne s’annule pas dans
∂w (u, v, w)
∂z (u, v, w) ∂z (u, v, w) ∂z (u, v, w)
∂u ∂v ∂w
T 0.
Alors,
˝ on a: ˝
f (x, y, z)dxdydz = f (x(u, v, w), y(u, v, w), z(u, v, w))|Jac(g)(u, v, w)|dudvdw.
T T0

Exemples de changement de variables dans R3

Passage en coordonnées cylindriques Soit g :]0, +∞[×]0, 2π[×R → R


˝ g(r, θ, z) = (rcosθ, rsinθ,
définie par ˝ z);
on a f (x, y, z)dxdydz = f (rcosθ, rsinθ, z)rdrdθdz.
˝ p T
T 0

Exemple: Calculer z x2 + y 2 dxdydz où T est le cylindre d’équation


T
x2 + y 2 = 2x et les plans y = 0, z = 0, z = a.
Posons x = rcosθ, y = rsinθ, z = z; alors, l’équation x2 + y 2 = 2x s’écrit
r = 2rcosθ ou r = 2cosθ, d’où l’équation de T 0 :
2

0 ≤ r ≤ 2cosθ, 0 ≤ θ ≤ π2 ,0≤ z ≤ a et on a donc:


π π
˝ p 2́ ´
2cosθ á 2́ h 3 i2cosθ
z x2 + y 2 dxdydz = dθ r2 dr zdz = 12 a2 dθ r3 dθ =
T 0 0 0 0 0
π π
2́ 2́
4a2 4a2 8a2
3 cos3 θdθ = 3 (1 − sin2 θ)cosθdθ = 9 (Poser t = sinθ).
0 0

Passage en coordonnées sphériques Ici g est l’application de


]0, +∞[×[0, π] × [0, 2π[ dans R définie par
g(r,
˝ θ, ϕ) = (x, y, z) = (rsinθcosϕ,
˝ rsinθsinϕ, rcosθ) et on a:
f (x, y, z)dxdydz = f (rsinθcosϕ, rsinθsinϕ, rcosθ)r2 sinθdrdθdϕ.
T ˝ T 02
Exemple: Calculer (x + y 2 )dxdydz où T est la sphère d’équation
T
x2 + y 2 + z ≤ R 2 .
En coordonnées sphériques x = rsinθcosϕ, y = rsinθsinϕ, z = rcosθ,
on a x2 + y 2 = r2 sin2 θ d’où:
˝ 2 Ŕ π́ ´
2π 5
π́ 5
(x + y 2 )dxdydz = r4 dr sin3 dθ dϕ = 2π R5 sin3 dθ = 4πR
15 .
T 0 0 0 0

31
2.3 Applications des intégrales triples
2.3.1 Volume d’un corps
˝
Le volume d’un corps T dans R3 est donné par V = dxdydz.
T
˝ d’un corps T de densité γ = γ(x, y, z) est donnée par
La masse
M= γ(x, y, z)dxdydz.
T

2.3.2 Coordonnées du centre de gravité- Moments d’inertie


Les coordonnées
˝ du centre de gravité d’un corps T sont données par
1
x̄ = M xγ(x, y, z)dxdydz,
1
˝
T
1
˝
ȳ = M yγ(x, y, z)dxdydz, ¯z = M zγ(x, y, z)dxdydz
T T
Les
˝moments d’inertie par rapport
˝ 2 aux2 axes de coordonnées
˝ 2 sont2 donnés par
Ix = (y 2 + z 2 )dxdydz, Iy = (x + z )dxdydz, Iz = (y + x )dxdydz.
T T T
Exemple 1: Volume du corps T limité par les surfaces hz = x2 + y 2 , z = h.
2
Passage en coordonnées cylindriques x = rcosθ, y = rsinθ, z = rh , alors,
2
0 ≤ r ≤ h, 0 ≤ θ ≤ 2π, rh ≤ z ≤ h, d’où on a:
˝ ´
2π h́ h́ h́ 2 3
V = dxdydz = dθ rdr dz = 2π r(h − rh )dr = πh2 .
T 0 0 r2 0
h
Exemple 2: coordonnées du centre de gravité du corps homogène limité par
les plans x = 0, z = 0, y = 1, y = 3, x + 2z = 3.
3−x
˝ 3́ 3́ 2́ ˝ 3́
V = dxdydz = dx dy dz = 29 ; x̄ = 29 xdxdydz = 49 (3x −
T 0 0 0 T 0
3−x

2
˝ 3́ 3́ 2́
2
˝ 3́
x2 )dx = 1; ȳ = 9 ydxdydz = dx ydy dz = 2, z̄ = 9 zγ(x, y, z)dxdydz =
T 0 0 0 T 0
3−x
3́ 2́
1
dx dy zdz = 2
0 0

3. Exercices
˜
1. Calculer xydxdy si D est le domaine du plan limité par les courbes
D
d’équations x = 0, x = 2, y = ex (construire D)
2 2
2. Calculer l’aire de l’éllipse d’équation xa2 + yb2 = 1:
a) Par calcul direct
b) En utilisant
˜ un changement de variables convenable.
3.Calculer 1+xxy 2 +y 2 dxdy où D est le domaine formé par les points du carré
D
U = [0, 1] × [0, 1], extérieurs au cecle de centre O et de rayon 1
Indication: Si on˜
˜ pose D0 = {U D,˜alors on a
f (x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + f (x, y)dxdy.
U D D0

32
˜
4. Calculer f (x, y)dxdy dans les cas suivants:
D
p
a) f (x, y) = a2 − x2 − y 2 , |a| ≤ 1, D = {(x, y) ∈ R2 /x2 + y 2 ≤ a2 }.
b) f (x, y) = 4 − x2 − y 2 , D domaine limité par les droites d’équations
x = 0, y = 0, y = 23 x.
c) f (x, y) = 1 + x + y, D domaine limité par les courbes d’équations

y = −x, x = y, y = 2.
d) f (x, y) = y − x, D domaine limité par les droite d’équations
y = x + 1, y = x√+ 3, 3y = −x + 7, 3y = −x + 15.
sin x2 +y 2
e) f (x, y) = √ , D domaine borné par les courbes d’équations
x2 +y 2
2
x2 + y 2 = π9 , x + y = π 2 .
2 2
p
f) f (x, y) = x2 + y 2 , D domaine borné par les courbes d’équations
x2 + y 2 = a2 , x2 + y 2 = 4a2 .
g) f (x, y) = 1+x12 +y2 , D = {(x, y) ∈ R2 /x2 + y 2 ≤ 1}.
5. a) Calculer l’aire du domaine D = {(x, y) ∈ R2 /4 ≤ x2 + y 2 ≤ 9} et
˜p
calculer x2 + y 2 dxdy.
D
1́ ´
2x
b) Calculer dx dy en utilisant le changement de variables
0 x
x = u(1 − v), y = uv.
6. Calculer l’aire des domaines suivants:
a) x = 4y − y 2 , x + y = 6.
b) x2 + y 2 = 1, x2 + y 2 = √23 x, domaine extérieur au cercle x2 + y 2 = 1.
c) (x2 + y 2 )2 2a2 xy.
d) x3 + y 3 = 4axy. Indication: passer en coordonnées polaires.
7. Déterminer les coordonnées du centre de gravité des domaines suivants:
2 2
a) x25 + y9 = 1, x5 + y3 = 1.
b) y = x2, , x = y 2 .
ń 2
8. On pose ∀n ∈ N∗ , In = e−x dx. Calculer In2 et calculer l’intégrale
0
´

−x2
généralisée e dx
−∞

√ le moment d’inertie par rapport à l’axe Ox des domaines suivants:


9. Calculer
a) y = 2 x, x + y = 3, y = 0.
b) y = 4 − x2 , y = 0.
10. Changer

l’ordre d’intégration dans les intégrales suivantes:
1́ ´ 2
1−x 2́ ´
2−x é ´
lnx 1́
dx f (x, y)dy; dx f (x, y)dy; dx f (x, y)dy;

−1 − 1−x2 −6 x2
−1 1 0 0
√ 4

´
1+ 1−y 2 1́ x́ 1́ ´ 2
1−x π́ ´
sinx
dx f (x, y)dy; dx f (x, y)dy; dx f (x, y)dy; dx
2−y 0 0 0 1−x2 0 0
2
f (x, y)dy. ˝
11. Calculer f (x, y, z)dxdydz dans les cas suivants:
T

33
a) f (x, y, z) = (1 + x + y + z)−3 , T domaine limité par:
x + y + z = 1, x ≥ 0, y ≥ 0, z ≥ 0.
b) f (x, y, z) = z, T domaine limité p par
0 ≤ x ≤ 21 , x ≤ y ≤ 2x, 0 ≤ z ≤ 1 − x2 − y 2 .
2
c) f (x, y, z) = xp ,T étant la sphère d’équation x2 + y 2 + z 2 ≤ R2
d)f (x, y, z) = z x2 + y 2 , T limité par x2 + y 2 = 2x, y = 0, z = 0, z = a.
e) f (x, y, z) = xyz, T limité par la sphère x2 + y 2 + z 2 ≤ 1, les plans
x = 0, y = 0, z = 0.
f) f (x, y, z) = x2 + y 2 , T étant la moitié supérieure de la sphère d’équation
x + y 2 + z 2 ≤ R2 .
2

g) f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 , T défini par 0 ≤ x ≤ a, 0 ≤ y ≤ b, 0 ≤ z ≤ c.


12. Calculer le volume des corps suivants:
2 2 2
a) L’ellipsoîde d’équation xa2 + yb2 + zc2 − 1 = 0.
p
b) Domaine limité par les surfaces d’équations z = x2 + y 2 , z = x2 + y 2 .
13. Calculer la masse du cube T = [0, a] × [0, a] × [0, a] si la densité en un
point M (x, y, z) est donnée par γ(x, y, z) = x + y + z.
14. Déterminer les coordonnées du centre de gravité des corps suivants:
a) T est le corps limité par les surfaces d’équations
z 2 = xy, x = 5, y = 5, z = 0.
b) T est le corps limité par les plans d’équations
2
2x + 3y − 12 = 0; x = 0, y = 0, z = 0 et le cylindre d’équation z = y2 .
15. Soit D le domaine du plan x >, y > 0. On considère la fonction f définie
1
sur R2 par f (x, y) = (1+y)(1+x 2 y) .
˜
a) Calculer f (x, y)dxdy en intégrant d’abord par rapport à x, puis par
D
rapport à y.
˜ ´

lnx2
En permutant les intégrales, montrer que f (x, y)dxdy = x2 −1 dx.
D 0
16. Soit f la fonction de R2 dans R définie par f (x, y) = ax2 + 2bxy + cy 2 .
a) Montrer qu’il existe des constantes α et β et un changement de variables
(x, y) 7→ (X, Y ) tels que f (x, y) = αX 2 + βY 2 .
˜ 2 2
b) Pour quelles valeurs de a, b et c l’intégrale double e−(ax +2bxy+y ) dxdy
D
où D désigne le premier quadrant est-elle convergente? Calculer la valeur de
cette intégrale.

34
Chapitre 4: equations
différentielles
1 Généralités sur les équations différentielles
Définition: Une équation différentielle d’ordre n (n ∈ N∗ ) est une relation de
la forme F (x, y,0 , y 00 , ..., y (n) ) = 0....(E), entre une fonction inconnue y de la
variable x et ses dérivées successives y 0 , ..., y (n) ; y (n) devant figurer effectivement
dans l’équation.
Une solution de l’équation (E) est une fonction g, n fois dérivable telle que
F (x, g(x), g 0 (x =, ..., g (n) (x)) = 0.
Intégrer une équation différentielle, c’est trouver toutes les solutions de cette
équation.
Le graphe d’une solution d’une équation différentielle est appelé une courbe
intégrale.
Une équation différentielle d’ordre un s’écrit F (x, y, y 0 ) = 0. Un problème
de Cauchy pour une équation d’ordre un consiste à déterminer une solution y
de l’équation qui vérifie la condition fixée d’avance y(x0 ) = y0 .
Une équation différentielle d’ordre un est dite linéaire si elle se met sous la
forme a(x)y 0 + b(x)y = c(x).
Une équation différentelle d’ordre deux s’écrit F (x, y, y 0 , y 00 ) = 0. Un prob-
lème de Cauchy pour une équation d’ordre deux consiste à déterminer une solu-
tion de l’équation qui vérifie la condition fixée d’avance y(x0 ) = y0 , y 0 (x0 ) = y1 .

2 Equations différentielles d’ordre un


2.1 Exemples de problèmes
Exemple 1: Soit y la population d’un pays qui varie avec le temps. On note k
le taux d’accroissement de la population, c’est à dire que, par unité de temps,
l’augmentation de la population est ky.
On a alors l’égalité y 0 (t) = ky(t) qui est une équation d’ordre 1 régissant la
population du pays dans le temps.
Exemple 2: Dans un circuit électrique RL comportant des résistances et des
selfs, la relation liant la différence de potentiel et l’intensité du courant dans le
di
temps s’écrit −L dt + Ri = V .

2.2 Etude de quelques équations différentielles d’ordre un


2.2.1 Equation incomplètes d’ordre un
Ici, on va étudier les équations, soit qui ne contienne pas explicitement y, soit
qui ne contiennent pas explicitement x. Pour ces équations dites incomplètes,

35
on détermine la solution sous la forme paramétrique, c’est à dire sous la forme
x = x(p), y = y(p) où p est un paramètre réel.

Equations de la forme x = g(y 0 ) On pose p = y 0 , alors x = g(p). D’autre


dy
part, on a y 0 = dx ⇒ dy = pdx; on différentie ensuite
´ 0 l’égalité x = g(p) et on
a dx = g (p)dp ⇒ dy = pdx = pg 0 (p)dp
0
´ ⇒ y = pg (p)dp + C. on a ainsi la
solution de l’équation x = g(p), y = pg 0 (p)dp + C, C ∈ R.
Exemple: Soit à résoudre l’équation x = y 0 + lny 0
p = y 0 ⇒ x = p + lnp et dx = dp + p1 dp ⇒ dy = pdx = pdp + dp ⇒ y =
p2 p2
2 + p + C et on a la solution x = p + lnp, y = 2 + p + C.

Equations de la forme y = g(y 0 ) On pose p = y 0 et on a y = g(p). D’autre


0 ´ 0
part, y = g(p) ⇒ dy = g 0 (p)dp = pdx ⇒ dx = g p(p) dp ⇒ x = g p(p) dp + C.
0
Exemple: Soit à résoudre l’équation y = ey (y 0 − 1)
y 0 = p ⇒ y = ep (p − 1) ⇒ dy = ep pdp = pdx ⇒ dx = ep dp ⇒ x = ep + C, et
on a la solution x = ep + C, y = (p − 1)ep

2.2.2 Equations à variables séparables


Définition: On dit qu’une équation différentielle d’ordre 1 est à variables sé-
parables si elle peut se mettre sous la forme f (y)y 0 = g(x), f et g étant deux
fonctions continues. ´
´ L’équation peut s’écrire f (y)dy = g(x)dx, d’où en intégrant, f (y)dy =
g(x)dx + C.
y
Exemple: Soit à résoudre le problème de Cauchy y 0 cosx = lny , y 0 0) = 1.
y
On commence par résoudre l’équation y 0 cosx = lny ; on a lny 1
y dy = cosx dx ⇒
´ lny
´ dx 1 2
´ cosx 1
y dy = cosx ou encore 2 ln y = 1−sin2 x dx = 2 Argth(sinx) + C.
Maintenant y(0) = 1 ⇒ ln2 1 = Argsh0 + C ⇒ C = 0. La solution du
problème de Cauchy est donc ln2 y − Argthx = 0.

2.2.3 Equations homogènes


Définition: Une équation différentielle d’ordre 1 est dite homogène si elle peut
se mettre sous la forme G( xy , y 0 ) = 0.
Pour la résolution d’une telle équation, on fait le changement de fonction
inconnue z = xy ou y = zx, et on a alors y 0 = z + xz 0 et l’équation devient
dz
G(z, z + dx ) = 0, qui dans la plupart de cas, est une équation à variables
séparables.
Exemple: Considérons l’équation (x3 + y 3 )dx − 3xy 2 dy = 0.
Pour x 6= 0, on divise les deux membres par x3 et on a (1 + ( xy )3 )dx −
y 2
3( x ) dy = 0, d’où en posant y = zx, (1 + z 3 )dx = 3z 2 (xdz + zdx) ⇒ (1 −
3z 2 1 −6z 2
2z 3 )dx = 3xz 2 dz ⇒ dxx = 1−2z 3 dz = − 2 2z 3 −1 dz. En intégrant membre à
membre, on a ln|x| + C = − 12 ln|1 − 2z 3 |. La solution peut donc s’écrire lnx2 +
ln|1 − 2z 3 | = −2C ou x2 (1 − 2z 3 ) = K, avec K constante arbitraire.

36
On a donc x2 (x3 − 2y 2 ) = Kx3 ou x^3 − 2y 2 = Kx

2.2.4 Equations de la forme (ax + by + c)dx + (a0 x + b0 y + c0 )dy = 0


(
ax + by + c = 0
On considère le système
a0 x + b0 y + c0 = 0

a b
Si 0 0 = ab0 − a0 b 6= 0, le système a une unique solution (x0 , y0 ).
a b
Dans ce cas, on pose x = x0 + X, y = y0 + Y et on a l’équation
(aX + bY )dX + (a0 X + b0 Y )dY = 0 qui est une équation homogène.
Si ab0 − a0 b = 0, on pose t = ax + by, alors dt = adx + bdy.
Supposons a 6= 0, alors
a(a0 x + b0 y) = aa0 x + ab0 y = aa0 x + a0 by = a0 (ax + by) = a0 t et l’équation
devient
0
a0 ac0 1 a0
(t + c)dx + ( aa t + c0 )( dt adx
b − b ) ou ((1 − b )t + c + b )dx = b ( a t + c)dt, ce
qui est une équation à variables séparables
Exemple 1: Considérons l’équation (x + y)dx + (3x + 3y − 4)dy = 0.
t = x + y ⇒ dy = dt − dx ⇒ tdx + (3t − 4)(dt − dx) = 0 ⇒ 2dx = 3t−4 t+2 dt =
2
(3 + t−2 )dt ⇒ 2x = 3t + 2ln|t − 2| + C ou 2x = 3x + 3y + 2ln|x + y − 2|.
La solution de l’équation s’écrit donc x + 3y + 2ln|x + y − 2| = K.
Exemple 2: (Considérons l’équation (x − y − 1)dx + (x + 4y − 1)dy = 0.
x−y−1=0
Le système a pour solution x = 1, y = 0. Le changement
x + 4y − 1 = 0
Y
x = X + 1, y = Y donne (X − Y )dX + (X + 4Y )dY = 0 ou (1 − X )dX + (1 +
4Y
X )dY = 0.
On pose Y = XZ et on a l’équation (1 − Z)dX + (1 + 4Z)(ZdX + XdZ) = 0
ou dX 4Z+1 1 1 8Z
X = − 4Z 2 +1 dZ = (− 4Z 2 +1 − 2 4Z 2 +1 )dZ; on a donc:
2
4y
ln|X| = − 12 ln(4Z 2 + 1) − 21 Arctg(2Z) + C ou ln|x − 1| = − 12 ln( (x−1)2 +
2y 2y
1) − 12 Arctg( x−1 ) + C = − 12 ln(4y 2 + (x − 1)2 − 2ln|x − 1|) − 12 Arctg( x−1 ) + C,
d’où la solution de l’équation
2y
ln(4y 2 + (x − 1)2 ) + Arctg x−1 = 2C

2.2.5 Equations linéaires d’ordre 1


On considère une équation linéaire d’ordre 1 a(x)y 0 + b(x)y = f (x)...(1).
On associe à cette équation l’équation dite homogène ou sans second membre
a(x)y 0 + b(x)y = 0...(2).
Définition: On appelle solution particulière de l’équation (1) toute fonction
dérivable g telle que a(x)g 0 (x) + b(x)g(x) = f (x).
Remarque: L’équation homogène (2) associée à (1) est une équation à
dy
variables séparables; en effet, elle peut s’écrire a(x) dx + b(x)y = 0 ou dyy =
b(x) ´ b(x)
− a(x) dx ⇒ ln|y| = − a(x) dx + C. La solution peut donc s’écrire
´ b(x)
y = λe− a(x)
dx
où λ est une constante arbitraire.

37
Connaissant la solution générale de (2), on résout (1) par la méthode de la
variation de la contante, c’est à dire qu’on cherche les solutions de (1) sous la
´ b(x)
la forme y = λ(x)e− a(x) dx .
Exemple 1: y 0 + 2xy = 4x...(∗).
dy
Equation sans second membre: y 0 + 2xy = 0 ⇒ y = −2x
2
2 −x
⇒ ln|y| = −x + C ⇒ y = λe .
2 2 2
Variation de la constante: y = λ(x)e−x ⇒ y 0 = λ0 (x)e−x − 2xλ(x)e−x et
2 2 2
l’équation (*) devient λ0 (x)e−x = 4x ou λ0 (x) = 4xex ⇒ λ(x) = 2ex + C ⇒
2 2 2
y = (2ex + C)e−x = 2 + Ce−x .
Remarque: y = 2 est une solution particulière de l’équation. On a:
Théorème 1: Les solutions de l’équation homogène (2) forment un espace
vectoriel de dimension un sur R.
La solution générale de l’équation linéaire (1) est la somme de la solution
générale de l’équation homogène (2) et d’une solution particulière de (1).
Exemple 2: Considérons l’équation y 0 − ytgx = cos2 x...(**)
Equation hmogène: y 0 − ytgx = 0 ⇒ dy y = tgxdx ⇒ y = cosx
λ

λ(x) λ0 (x) tgx


Variation de la constante: y = cosx ⇒ y0 = cosx + λ(x) cosx et l’équation
0
(**) devient λcosx
(x)
= cos2 x ⇒ λ0 (x) = cos3 x = (1 − sin2 x)cosx ⇒ λ(x) =
1 3
sinx − 3 sin x + C et la solution générale de l’équation s’écrit:
2
C
y = cosx + tgx − 13 sin x
cosx .

Autre méthode de résolution: le facteur intégrant Définition: On ap-


pelle facteur intégrant de l’équation a(x)y 0 + b(x)y = f (x) la fonction r définie
´ b(x)
par r(x) = e a(x) dx .
En multipliant l’équation par r(x), on a
´ b(x) ´ b(x) ´ b(x) ´ b(x) ´ b(x)
dx b(x) dx dx dx f (x) dx
a(x)[e a(x) + a(x) e
a(x) ] = f (x)e a(x) ou (ye a(x) )0 = a(x) e
a(x)

´ b(x) ´ (x) ´ b(x) dx


d’où e a(x) dx y + C = fa(x) e a(x) dx.
0 2
Exemple: ´y − ytgx = cos x.
r(x) = e− tgxdx = e−ln|cosx| = cosx. y´0 − ytgx = cos´2 x ⇒ y 0 cosx − ysinx =
cos3 x ⇒ (ycosx)0 = cos3 x ⇒ ycosx = cos3 xdx = (1 − sin2 x)cosxdx =
3 3
sinx − sin3 x + C ⇒ y = tgx − sin x C
3cosx + cosx .

3 Equations différentielles d’ordre 2


3.1 Etude de quelques équations d’ordre deux
3.1 .1 Equations du second ordre pouvant se ramener à une équation
d’ordre un
On étudie les équations d’ordre 2, qui ne contiennent pas explicitement, soit la
variable x, soit la fonction inconnue y. On les appelle les équations incomplètes

38
d’ordre deux. On montre qu’on peut les ramener , à l’aide d’un changement de
variable convenable, à des équations d’ordre 1.

Equations de la forme F (x, y 0 , y”) = 0 On pose dans ce cas, z = y 0 et on


a y” = z 0 et l’équation devient F (x, z, z 0 ) = 0, ce qui est une équation d’ordre
1.
0
Equations du type F (y, y 0 , y”) = 0 On pose y 0 = z(y); alors y” = dy dx =
dz dz dy dz dz
dx = dy dx = z dy et on a l’équation F (x, z, z dy ) = 0 qui est une équation
d’ordre 1.
Exemple: Soit à résoudre l’équation y 02 + yy” = 0.
y 0 = z(y) ⇒ y” = z(y) dy
dz dz
et l’équation devient (z(y))2 + yz(y) dy = 0 ou
y2
dz
z(y) + y dy =0⇒ dz
z = − dy
y ⇒z =
C
y = dy
dx ⇒ ydy = Cdx ⇒ 2 = Cx + K

3.1.2 Equations linéaires d’ordre deux


Considérons l’équation différentielle linéaire d’ordre 2:
a(x)y” + b(x)y 0 + c(x)y = f (x)....(3). On associe à cette équation l’équation
homogène ou sans second membre a(x)y” + b(x)y 0 + c(x)y = 0...(4).
Théorème 2: Les solutions de l’équation homogène (4) forment un espace
vectoriel de dimension deux sur R.
Conséquence: Connaissant deux solutions linéairement indépendantes de (4),
toute solution de (4) est une combinaison linéaire de ces deux solutions.
Théorème 3: Soient g et h deux applications de R dans R. Si ∀x ∈ R,
g(x) h(x)
le déterminant 0 = W (g, h)(x) 6= 0, alors le système (g, h) est
g (x) h0 (x)
linéairement indépendant.
Exemple 1: Considérons
rx le système
(g, h) avec g(x) = erx , h(x) = esx , r 6= s.
e sx
e
On a: W (g, h)(x) = rx = (s − r)e(r+s)x 6= 0 ∀x ∈ R.
re sesx
Exemple 2: Soit g(x) = cosx, h(x) = sinx; alors
cosx sinx
W (g, h)(x) = = 1; le système (g, h)est libre.
−sinx cosx

Résolution de (3) si on connait une solution particulière de (4) Sup-


posons connue une solution particulière u de l’équation homogène
a(x)y” + b(x)y 0 + c(x)y = 0. Posons alors y = uz, z nouvelle fonction
inconnue.
y = uz ⇒ y 0 = uz 0 + u0 z ⇒ y” = u”z + 2u0 z 0 + uz”. On reporte dans (3)
et on a a(x)[u”z + 2u0 z 0 + uz”] + b(x)[u0 z + uz 0 ] + c(x)uz = f (x), ou en tenant
compte du fait que u est solution de l’équation homogène
a(x)uz” + [2a(x)u0 + b(x)u]z 0 = f (x). On pose alors v = z 0 et on a une
équation linéaire d’ordre 1.
Exemple: Considérons l’équation x2 y” + xy 0 − y = x...(∗)
u = x est une solution particulière de l’équation sans second membre.

39
y = xz ⇒ y 0 = z + xz 0 ⇒ y” = 2z 0 + xz” et l’équation (*) devient
3x2 z 0 + x3 z” = x.
2
Maintenant v = z 0 ⇒ x3 v 0 + 3x2 v = x ⇒ (x3 v)0 = x ⇒ x3 v = x2 + C ⇒ v =
C 1 C 1 C x
x3 + 2x ⇒ z = − 2x 2 + 2 ln|x| + K ⇒ y = − 2x + Kx + 2 ln|x|.

Equation linéaires d’ordre 2 à coefficients constants On considère l’équation


ay” + by 0 + cy = f (x)...(5). Ici a, b, c ∈ R. On associe à (5) l’équation homogène
ay” + by 0 + cy = 0...(6)
On détermine les solutions de (6) sous la forme y = erx , r ∈ R.
y = erx ⇒ y 0 = rerx ⇒ y” = r2 erx et en re portant dans (-), on a
ar2 + br + c = 0.
Définition: Le polynôme ar2 + br + c est appelé le polynôme caractéristique
de l’équation (6) ou de l’équation (5) et l’équation ar2 + br + c = 0, l’équation
caractéristique.
Cas 1: b2 − 4ac > 0; le polynôme caractéristique a deux racines réelles
distinctes r1 et r2 . y1 = er1 x et y2 = er2 x sont deux solutions de (*) et elles sont
linéairement indépendantes d’après le théorème ci-dessus. La solution générale
de (6) est donc dans ce cas y = C1 er1 x + C2 er2 x .
b
Cas 2: b2 −4ac = 0; le polynôme caractéristique a une racine double r = − 2a ;
rx rx
y = e est solution de (6); on pose y = ze , z nouvelle fonction inconnue.
y = zerx ⇒ y 0 = (z 0 + rz)erx ⇒ y” = (z” + 2rz 0 + r2 z)erx et (6) devient
(ar + br + c)z + (2ar + b)z 0 + az” = 0 ou z” = 0, (car ar2 + br + c = 2ar + b = 0).
2

on a donc z = Cx + K et la solution générale de l’équation dans ce cas est


y = (Cx + K)erx .
Cas 3: b2 − 4ac < 0; le polynôme caractéristique a deux racines complexes
conjuguées r1 = α + iβ et r2 = α − iβ avec β 6= 0. On a er1 x = eαx (cosβx +
isinβx) est une solution complexe de l’équation; les parties réelles et complexes
sont aussi solution, car les coefficients de l’équation sont réels.
y1 = eαx cosβx et y2 = eαx sinβx sont deux solutions de l’équation et elles
sont linéairement indépendantes;
En effet
eαx cosβx eαx sinβx
= βr2αx 6=
W (y1 , y2 )(x) = αx

e [αcosβx − βsinβx] eαx [αsinβx + βcosβx]
0 ∀x ∈ R.

Résolution de l’équation avec second membre Théorème 4: La solu-


tion générale de l’équation avec second membre (5) est la somme de la solution
générale de l’équation homogène et d’une solution particulière de l’équation (5).
Remarque: Dans certains cas, on peut déterminer une solution de l’équation
avec socond membre.
Exemple 1: Si le second membre de (5) est de la forme
f (x) = P (x)emx , m ∈ R, où P (x) est un polynôme, on cherche une solution
de (5) sous la forme y = Q(x)emx , où Q(x) est un polynôme de même degré que
P (x).
Exercice 1: Résoudre l’équation y” − 3y 0 + 2y = x2 + 2x + 4...(*)
Cherchons une solution de l’équation sous la forme y = ax2 + bx + c.

40
y = ax2 + bx + c ⇒ y 0 = 2ax + b ⇒ y” = 2a et l’équation (*) devient
2a−3(2ax+b)+2(ax2 +bx+c) = x2 +2x+4 ou 2ax2 +(−6a+2b)x+2a−3b+2c =
2
x
 + 2x + 4 et en identifiant les coefficients des polynômes, on a le système
2a = 1

−6a + 2b = 2 .

2a − 3b + 2c = 4

2
On a les solutions a = 21 , b = 25 , c = 21 x 5x 21
4 et y = 2 + 2 + 4 est une solution
de l’équation
Equation sans second membre: polynôme caractéristique r2 − 3r + 2 = 0;
Deux racines r = 1 et r = 2 et la solution générale de l’équation homogène est
y = C1 ex + C2 e2x .
2
La solution générale de l’équation est donc y = C1 ex + C2 e2x + x2 + 5x 21
2 + 4 .
mx
Exemple 2: Si le second membre de (5) est de la forme (acosx + bsinx)e ,
on cherche une solution particulière de (5) sous la forme (αcosx + βsinx)emx .
Exercice 2: Résoudre l’équation y” − y = sinx.
Cherchons une solution particulière de l’équation sous la forme
y = acosx + bsinx.
y = acosx + bsinx ⇒ y 0 = −asinx + bcosx ⇒ y” = −acosx − bsinx et
y” − y = −2acosx − 2bsinx ⇒ a = 0, b = − 21 ⇒ y = − 12 sinx est une solution
particulière de l’équation.
La solution générale de l’équation est donc y = C1 ex + C2 e−x − 21 sinx
Exercice 3: Résoudre l’équation y” + y = cos2x.
On cherche une solution particulière de l’équation sous la forme
y = acos2x + bsin2x et on a a = − 13 , b = 0.
Polynôme caractéristique r2 + 1 = 0 a pour racines r = −i, r = i , d’où:
La solution générale de l’équation est y = C1 cosx + C2 sinx − 31 cos2x.

Méthode de variation des constantes pour les équation linéaires


d’ordre 2 Supposons connues deux solutions linéairement indépendantes u
et v de l’équation homogène (6). On cherche la solution de (5) sous la forme
y = C(x)u + D(x)v.
y = C(x)u + D(x)v ⇒ y 0 = C 0 (x)u + D0 (x)v + C(x)u0 + D(x)v 0 .
On impose à la solution de vérifier l’équation C 0 (x)u + D0 (x)v = 0, d’où on
a
y 0 = C(x)u0 + D(x)v 0 ⇒ y” = C 0 (x)u0 + D0 (x)v 0 + C(x)u” + D(x)v”.
On reporte dans l’équation (5) et on a
a[C 0 (x)u0 + D0 (x)v 0 + C(x)u” + D(x)v”] + b[C(x)u0 + D(x)v 0 ] + c[C(x)u +
D(x)v] = f (x) et compte tenu du fait que u et v sont des solutions de l’équation
homogène,
( on a le système en C’ et D’:
uC 0 (x) + vD0 (x) = 0
.
u0 C 0 (x) + v 0 D0 (x) = a1 f (x)
Le déterminant de ce système est égal à W (u, v) 6= 0. Le système a donc
une unique solution C 0 et D0 , ce qui permet de déterminer C et D.
1
Exemple: Résoudre l’équation y” + y = sinx .

41
y = Ccosx + Dsinx ⇒ y 0 = C 0 cosx + D0 sinx − Csinx + Dcosx
et on impose
C 0 cosx + D0 sinx = 0
⇒ y 0 = −Csinx + Dcosx ⇒ y” = −Ccosx − Dsinx − Csinx + Dcosx
et y” + y = −C 0 sinx + D0 cosx
d’où
( le système
C 0 cosx + D0 sinx = 0
.
−C 0 sinx + D0 cosx = sinx
1

On a la solution C 0 = 1, D0 = cotgx ⇒ C = x + C1 , D = ln|sinx| + C2


et la solution générale de l’équation est y = (x + C1 )cosx + (ln|x| + C2 )sinx.

4 Exercices
1. Résoudre les équations à variables séparables suivantes:
y
a) y 0 cosx = lny , y(0) = 1.
b) y 0 = tgxtgy.
c) (1 + x2 )dy + ydx = 0, y(1) = 1.
0
d) yyx + ey = 0, y(1) = 0.
p √
e) x 1 + y 2 dx + y 1 + x2 dy = 0.
2. Résoudre les équations homogènes suivantes:
a) (x + 2y)dx + ydy = 0.
b) y 0 = xy + sin xy , y(1) = π2 .
c) xy + y 2 = (2x2 + xy)y 0 .
d) xyy 0 = y 2 + 2x2 .
e) (x2 + y 2 )dx − xydy = 0.
3. Résoudre les équations suivantes:
a) (2x + y + 1)dx = (x + 2y − 1)dy.
b) (x + y + 2)dx + (2x + 2y − 1)dy = 0.
c) 2(x + y)dy + (3x + 3y − 1)dx = 0, y(0) = 2.
d) (x − 2y + 3)dy + (2x + y − 1)dx = 0.
4. Déterminer l’équation d’une courbe C représentative d’une fonction
x 7→ f (x) passant par le point A(0, 1), pour laquelle le triangle formé par
l’axe Oy, la tangente à un point arbitraire M (x, y) de la courbe et le rayon
vecteur OM est isocèle, de base le segment porté par la tangente (Faire un
schéma).
5. Résoudre les équations incomplètes suivantes
a) x = y 0 siny 0 + cosy 0 .
b) xp = y 0 + lny 0 .
c) y 1 + y 02 = y 0 .
0
d) y = ey (y 0 − 1).
6. Résoudre les équations linéaires suivantes:
a) y 0 cos2 x + y = tgx.
b) y 0 − ythx = ch2 x.
xy
c) y 0 − 1−x 2 = Arcsinx + x.

42
y
d) y 0 + x = x2 y 4 (multiplier l’équation par 1
y4 et poser z = 1
y 3 ).

2xy y √
e) y 0 − 1+x2 = 4 √1+x2 (multiplier l’équation par √1y et pose z = y).
f) xy 0 − y = x2 cosx.
2
g) y 0 + 2xy = xe−x .
y 2
h) y 0 − xlnx = xlnx, y(0) = e2 .
i) (y 4 + 2x)y 0 = y (prendre x comme fonction inconnue)
j) y 0 − 2ytgx + y 2 sin2 x = 0 (prendre x comme fonction inconnue)
k) (y 2 + 2y + x2 )y 0 + 2x = 0, y(1) = 0 (prendre x comm fonction inconnue)
7. Résoudre les équations linéaires suivantes:
a) y” + y 0 − 2y = cox − 3sinx.
b) y” − 2y 0 + 2y = x2 .
c) y” + y = xex + 3e−x .
d) y” + y = 3sinx
8. Solution particulière d’une équation différentielle du second ordre ho-
mogène
On considère l’équation du second ordre y” + Ry 0 + Sy = 0, R et S étant
des fonctions continues. Vérifier que:
a) Si R + xS = 0,alors y = x est une solution de l’équation.
b) Si 1 + R + S = 0, alors, y = ex est une solution de l’équation.
c) Si 1 − R + S = 0, alors y = e−x est une solution de l’équation.
d) Si m2 + mR + S = 0, alors y = emx est une solution de l’équation.
9. En utilisant l’exercice précédent, résoudre les équations suivantes.
a) y”- x3 y 0 + x32 y = 2x − 1.
b) x2 (x + 1)y” − x(x2 + 4x + 2)y 0 + (x2 + 4x + 2)y = −x4 − 2x2 .
c) xy” − (2x + 1)y 0 + (x + 1)y = (x2 + x − 1)e2x .
d) (x − 2)y” − (4x − 7)y 0 + (4x − 6)y = 0.
10. Vérifier qur y = sinx est une solution particulière de l’équation sans
second membre et résoudre l’équation suivante:
y” − (2tgx)y 0 + 3y = sinx 2
.
11.Déterminer une solution particulière de chacune des équations ci-dessous
et résoudre ces équations
a) y” − 3y 0 + 2y = ex .
b) y” + 5y 0 + 4y = 3 − 2x.
c) y” + y 0 − 2y = 2(1 + x − x2 ).
d) y” − y = 4xex .
e) 2y” + 3y 0 + 3y = x2 + 2x − 1.
f) y” − y 0 + y = sin2x.
g) y” + 4y = cos2x + cos4x.
h) y” + 3y 0 + 2y = xsin2x
12. On pose x = et .
dy dy 0 2
Montrer que y 0 = dx = e−t dy
dt et y” = dx = e
−2t d y
dt2 − e
−t dy
dt .
Résoudre les équations différentielles suivantes en utilisant le changement
x = et .
a) x2 y” − xy 0 + y = 0.
b) (4x − 1)2 y” − 2(4x − 1)y 0 + 8y = 0 (ici, on posera 4x − 1 = et )

43
c) x2 y” − xy 0 + 2y = 0.
d) x2 y” + 3xy 0 + y = x1 , y(1) = 1, y 0 (1) = 0.
3
e) x2 y” − 3xy 0 + 4y = x2 , y(1) = 12 , y(4) = 0

44

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