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Les évangiles apocryphes


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Golden_Eye Post subject: Les évangiles apocryphes Posted: 04 Jul 2008 20:36

Les évangiles apocryphes


Member par Rémi Gounelle

La Bible nous raconte une histoire d’Alliance. Dieu créateur a voulu faire alliance avec toute
l’humanité, Adam et Ève : ce fut un échec. Alors Dieu recommença avec une partie de
l’humanité, Noé et sa descendance. Nouvel échec. Nouvel essai avec Abraham, puis enfin
Joined: 15 Jul 2002 20:00 avec la descendance de Jacob : ce sera le peuple d’Israël qui acceptera l’Alliance. Dieu lui
Posts: 652
offrira les « Dix Paroles », mais le summum du message divin sera entendu avec l’impératif
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18).

Jésus de Nazareth était fils de ce peuple, ses disciples étaient juifs. Jésus enseignait dans
les synagogues, dans le Temple, ses discours citaient la Thora, les prophètes et les
psaumes. Les racines du christianisme sont incontestablement juives.

Pourtant Jésus a été un juif atypique, « libéral », qui a voulu réformer le judaïsme. Son
attitude face à la Loi, son discours sur le Temple, son audience auprès du peuple, l’ont
conduit au supplice de la croix. Mais il n’a probablement jamais pensé qu’il ouvrait la voie à
une nouvelle religion. Il faut attendre les épîtres de Paul (entre 50 et 60) puis les évangiles
et les Actes pour percevoir les tensions dans les communautés judéo-chrétiennes, entre
elles et avec les juifs. Les « hellénistes » (Étienne et Philippe) donnent dans leurs
communautés un rôle plus important aux lois morales qu’aux lois rituelles et cela provoque
avec les « hébreux » (Jacques) des débats qui transparaissent dans les controverses entre
Jésus et les pharisiens. Paul radicalise le débat, remplace le « salut par la Loi » par le « salut
par la Grâce ».

La séparation entre judaïsme et christianisme était inévitable.

En 70 les Romains détruisirent le Temple et l’état juif disparut. Puis le christianisme se


répandit, et les juifs furent soumis à la ségrégation, aux massacres, à l’antisémitisme
d’Église ou populaire. Une évolution au siècle des Lumières n’empêcha pas la Shoah au XXe
siècle, avec la mort de six millions de juifs et la stupéfaction horrifiée du monde.

Aujourd’hui, si l’antisémitisme n’a pas disparu, les chrétiens ont pris conscience de leur
responsabilité historique, de la richesse du dialogue interreligieux et de la spécificité du
dialogue judéo-chrétien. Après le « Il est interdit d’interdire » de mai 68, la loi a repris son
statut de nécessité dans la structuration de la personne. Certaines difficultés dans les
relations entre juifs et chrétiens peuvent s’expliquer par leur proximité qui rend les
discussions passionnelles. Mais des groupes se réunissent pour partager les interprétations
juive et chrétienne des textes bibliques ; un dialogue fructueux s’est établi. Une réflexion
théologique, dont Florence Taubmann se fait ici l’écho, a commencé et doit se poursuivre
dans un climat dépassionné.

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

Les évangiles apocryphes

par Rémi Gounelle

La Bible chrétienne est le résultat d’un long processus de sélection de textes. S’il est déjà
très avancé au Ve siècle, il ne s’est achevé que tardivement : il faut attendre le XVIe siècle
pour que les catholiques disposent d’un inventaire des livres de la Bible faisant autorité, le
XVIIe siècle pour les orthodoxes et ce n’est qu’au XIXe siècle que le contenu de la Bible
protestante sera véritablement stabilisé. Au cours de cette sélection, des textes ont été mis
de côté, ou n’ont jamais été pris en compte. C’est cette littérature que l’on appelle «
apocryphe ».

Les « apocryphes » sont extrêmement nombreux et sont très différents les uns des autres,
par leur contenu, par leur forme littéraire, mais aussi par leur destinée. Une de leurs
caractéristiques est d’être mal conservés : ils sont souvent préservés soit par trop de
manuscrits, soit par trop peu de manuscrits. Dans tous les cas, ils posent aux historiens de
difficiles problèmes de reconstitution.

Des textes trop bien conservés

Certains textes ont été abondamment lus au cours des siècles ; ils ont été exploités par les
théologiens et les prédicateurs du Moyen Âge ; plusieurs fêtes liturgiques y ont trouvé leur
substance (par exemple les fêtes d’Anne, mère de Marie, ou des apôtres).

Cette diffusion fut pour ces textes une chance : comme ils étaient utiles, ils ont été copiés
de manuscrit en manuscrit, et ont donc survécu aux outrages du temps. Mais leur succès
fut aussi source de malchance : les copistes de ces textes n’ont pas hésité à les adapter à
leur temps, supprimant ce qui leur semblait inintéressant ou scandaleux, ajoutant ce qui
leur paraissait y manquer, réécrivant les passages à leur yeux mal écrits, etc. Survivre a
signifié, pour ces apocryphes, être constamment revus et corrigés. Et les cas ne sont pas
rares où le savant du XXIe siècle se retrouve devant une masse considérable de manuscrits
sans arriver à reconstituer la forme primitive, originale, de l’apocryphe sur lequel il
travaille.

Pour donner un exemple plus précis, l’Évangile de Nicodème, composé dans le courant du
IVe siècle, est conservé dans quelques 550 manuscrits, s’étalant entre le Ve siècle et l’orée
du XXe siècle ; une équipe de recherche d’une dizaine de personnes travaille sur ce texte
depuis 1981, et c’est seulement maintenant, au terme de plus de vingt-cinq années de
travail, qu’il est possible de percevoir à quoi devait ressembler la forme originelle de cet
évangile apocryphe et de pouvoir décrire son milieu d’origine.

Des textes mal conservés

D’autres textes ont été condamnés ou ont disparu avec les communautés qui les lisaient et
qui, pour des raisons diverses, ont été progressivement marginalisées – c’est notamment le
cas de nombreux évangiles apocryphes. Parmi eux, certains ont refait surface récemment.
En 1945 à Nag Hammadi, à environ 70 km de Louxor, ont tout à coup réapparu plus de
cinquante traités, parmi lesquels se trouvaient de nombreux récits apocryphes. Depuis lors,
les découvertes de nouveaux textes continuent.

La dernière en date est celle de l’Évangile de Judas. Les médias ont largement parlé des
tribulations de ce texte. On ignore les circonstances de sa découverte, même si elle a
probablement eu lieu en Égypte dans les années 1970 ; le manuscrit devait être caché dans
une jarre ou dans une boîte, dans du sable ou dans une grotte. Ce qui est en revanche
certain, c’est que, durant les trente années de son errance (1970-2001), il a subi plus de
dégâts que pendant les seize siècles qu’il a passés enseveli dans le sable. Dans ce cas
comme dans d’autres, ce ne sont pas des ecclésiastiques ou des savants qui ont empêché
la publication de ce texte, mais bien des antiquaires attirés par l’appât du gain ! Ce sont
eux qui ont déchiré le manuscrit, qui ont modifié l’ordre des pages pour le rendre plus
attrayant, qui en ont arraché une partie pour la vendre à part, qui l’ont congelé, dans
l’espoir fallacieux de faciliter sa conservation... Ils ont ainsi détruit une partie du document,
et ont rendu sa reconstitution extrêmement difficile, nécessitant pour cela un travail
minutieux de cinq années.

D’autres apocryphes n’ont pas été conservés dans le sable, mais attendent qu’on les
découvre dans des bibliothèques publiques et universitaires. C’est ainsi que nous savons
depuis 1900 qu’un papyrus conservé à Strasbourg (Pap. cop. 5-6) contient de brefs
fragments d’un récit apocryphe, mais la brièveté du texte conservé rendait toute analyse
difficile. 96 ans plus tard – en 1996, donc – sept pages de parchemin conservées à Berlin
ont été découvertes par deux savants américains, qui y ont trouvé un long texte, qu’ils ont
publié en 1999 sous le titre Évangile du Sauveur. Mais ce n’est qu’en 2003 que Stephen
Emmel, non content d’avoir révisé l’édition de cet évangile, s’est aperçu que le récit
découvert en 1996 recoupait le texte connu depuis 19001. Il aura donc fallu plus de 100
ans pour que nous retrouvions le texte auquel appartiennent les quelques lignes du
papyrus de Strasbourg...

Des « évangiles » ?

Pour donner une idée de la quantité de textes des premiers siècles sur Jésus que nous
avons perdus, j’aimerais m’arrêter sur ceux qui racontent la vie de Jésus et de Marie. Je me
limite aux trois premiers siècles, car c’est la période de production la plus originale de la
littérature apocryphe : le IVe siècle se caractérise par un début d’uniformisation des
doctrines et des pratiques chrétiennes. La production de récits sur Jésus et Marie continue
mais le processus d’institutionnalisation du christianisme s’y reflète ; les textes ne
témoignent plus que très rarement de traditions vénérables du christianisme.

On appelle couramment ces textes des évangiles, sur le modèle des quatre d’entre eux qui
sont entrés dans le canon. Mais utiliser le titre « évangile » pour beaucoup de ces textes est
délicat. Pour ceux qui sont familiers de la Bible, un évangile se définit donc à la fois par son
contenu (la vie de Jésus) et par sa forme (une narration, non pas un discours, un traité, une
prédication, mais un récit suivi). Dans l’Antiquité, l’usage des titres était beaucoup moins
clair que cela.

Les œuvres dont le titre contient le terme « évangile » sont en effet souvent très différentes
des évangiles du Nouveau Testament. Ainsi l’Évangile de Thomas rapporte-t-il 114 paroles
de Jésus ; ce texte ne raconte pas la vie de Jésus, mais seulement ce qu’il a dit ; parfois, on
nous dit où ces paroles ont été prononcées et à qui elles s’adressent ; pour autant, il n’y a
pas de récit suivi comme dans les évangiles recueillis dans le Nouveau Testament. D’autres
évangiles apocryphes sont encore plus éloignés de ce que nous entendons le plus souvent
par « évangile », comme les deux textes conservés sous le titre d’Évangile selon Philippe.
L’un deux, celui qui est mentionné dans le Da Vinci Code de Dan Brown, est une sorte de
traité ou d’homélie sur le Christ. L’autre Évangile de Philippe est connu grâce à un auteur
du IVe s. (Épiphane de Salamine, Boîte à remèdes, XXVI.2-3), qui en cite quelques lignes ;
d’après cette brève citation, quelqu’un (Philippe ?) rapportait ce que Jésus lui avait révélé au
sujet de l’ascension de l’âme au cieux après la mort. Aucun de ces deux Évangile de
Philippe connus dans l’Antiquité ne ressemblait donc aux textes qui, dans la Bible, figurent
sous le titre « évangile ».

Dialogues de Jésus avec ses disciples

Parmi ces textes différents des évangiles canoniques, il faut mentionner les dialogues de
Jésus avec ses disciples, dont l’Évangile de Judas offre un exemple2. Voici en effet le début
du texte – une sorte de second titre : « Discours caché de la déclaration que Jésus a faite à
Judas l’Iscariote pendant les huit jours qui ont précédé, de trois jours, sa célébration de la
Pâque. » Cette phrase, qui pose de sérieux problèmes de compréhension, signale le cœur
de cet évangile : il ne parle pas de la personne de Judas ou de ses actions, ni des actions de
Jésus, mais il rapporte des propos tenus par Jésus ; il ne s’agit pas d’un discours
quelconque, mais d’un discours de révélation, dont le contenu est « caché », c’est-à-dire
réservé à des lecteurs initiés. L’Évangile de Judas se présente donc comme un texte
ésotérique.

Ce titre n’est pas trompeur, car l’Évangile de Judas est composé pour la plus grande partie
de propos échangés par Jésus avec Judas : Jésus lui enseigne les « mystères du royaume »,
après l’avoir averti que sa mission sera pour lui source de souffrances (p. 35-36). Cet
enseignement comprend l’histoire de la genèse des puissances divines et du monde
matériel, ainsi que l’histoire de « l’égarement des étoiles » (p. 46) ; il est censé donner aux
lecteurs qui le méritent la connaissance qui leur permettra d’être délivrés des puissances
qui les oppressent.

Des écrits de ce style ne sont pas rares. On peut mentionner par exemple l’Évangile de
Marie(-Madeleine), les Questions de Barthélemy, la Sagesse de Jésus-Christ, ainsi que
l’Épître des Apôtres. La diversité de ces titres, pour des ouvrages que nous classerions sous
un même genre littéraire, est frappante ! Elle montre que le terme « évangile » n’était pas
une appellation exclusive pour les textes rapportant des événements de la vie de Jésus. Les
premiers chrétiens avaient manifestement une imagination plus développée que la nôtre...

Duccio di Buoninsegna(Sienna ca 1255-ca 1319), Nativité 1308-1311. Tempera sur bois,


National Galery of Art, Washington.

Dans cette représentation de la Nativité, les influences byzantines très nettes recèlent
beaucoup d’éléments empruntés aux apocryphes, comme le bœuf et l’âne ainsi que Salomé
et Zelomi donnant le bain à l’enfat Jésus..

Textes conservés sur la vie de Jésus et de Marie

Pour inventorier les récits, dialogues et lettres centrés sur des événements de la vie de
Jésus et de Marie, j’ai pris comme point de départ l’enfance de Marie, mère de Jésus, et
comme point d’arrivée la montée de Jésus aux cieux – son ascension, qui marque la fin du
ministère de Jésus sur terre. 38 textes entrent dans cette définition. Cette liste mériterait
une discussion de détail, justifiant l’inclusion ou l’exclusion de tel ou tel texte, explicitant
le statut des titres (pas tous originaux), et explicitant les points d’interrogation qui figurent
devant certains titres ; je laisse de côté ces questions, qui ne peuvent être résolues sans
des développements techniques qui seraient ici hors de propos.

Sur les 38 textes ainsi définis, seuls 8 sont entièrement conservés ou reconstituables. Nous
n’avons donc bien conservé que 20 % des « évangiles » des trois premiers siècles... Il s’agit
de :

Épître des Apôtres

Évangile de l’enfance du Pseudo-Thomas

Évangile selon Jean


Évangile selon Luc + Actes des Apôtres

Évangile selon Marc

Évangile selon Matthieu

Évangile selon Thomas

Nativité de Marie (Protévangile de Jacques)

Sur ces 8 textes des trois premiers siècles sur la vie de Jésus et de ses apôtres, quatre
figurent dans la Bible : ce sont les évangiles dits canoniques, ceux de Matthieu, de Marc, de
Luc et de Jean. Il ne reste, en plus, que deux récits de l’enfance de Marie et de Jésus
(Nativité de Marie, Pseudo-Thomas), un dialogue du Ressuscité avec ses disciples (Épître
des Apôtres), et un recueil de paroles de Jésus (Évangile selon Thomas). C’est peu, très
peu...

Textes perdus

À l’autre extrémité, il y a les textes entièrement perdus (seul le titre est connu) ou dont il
ne reste que quelques lignes, trop peu pour qu’on puisse déterminer précisément leur
contenu – si bien que leur présence dans cette liste est discutable ! Il y en a 15.

Doctrine de Pierre

Évangile de la perfection

Évangile des douze apôtres (plusieurs textes ont apparemment circulé sous ce titre)

Évangile des Ébionites

Évangile des Égyptiens

Évangile des Nazaréens

Évangile selon Philippe

Montées de Jacques

Naissance de Marie

Prédication de Pierre

? Évangile de Basilide

? Évangile des quatre coins et points cardinaux du monde

? Évangile secret de Marc

? Mémoires des apôtres

? Questions de Marie

40 % des textes des trois premiers siècles sur Jésus et Marie sont donc entièrement perdus.
À dire vrai, les pertes sont encore plus considérables, car, à ces textes, il faut ajouter les
fragments de récits sur Jésus qui nous sont conservés dans des morceaux de papyrus, et
dont l’origine est souvent inconnue. De même, des paroles attribuées à Jésus ont été
conservées dans des écrits des premiers siècles, sans qu’on ne connaisse leur provenance.

Textes partiellement conservés

Entre les textes bien conservés et les textes perdus se trouvent ceux dont il reste des
fragments substantiels. Ils ont au nombre de 14. Parmi eux, l’Évangile de Judas fait partie
des mieux conservés, puisque plus de 75 % de son contenu est maintenant reconstitué :

Dialogue du Sauveur

Évangile de Judas

Évangile de Marie-Madeleine

Évangile de Pierre

Évangile du Sauveur

Évangile selon les Hébreux

Lettre apocryphe de Jacques

Lettre de Pierre à Philippe

Livre de Thomas l’Athlète

Livre secret de Jean

Première Apocalypse de Jacques

Seconde apocalypse de Jacques

Questions de Barthélemy

Sagesse de Jésus-Christ

Des traditions authentiques ?

Face à ces textes, l’historien se pose naturellement la question de la fiabilité des traditions
transmises dans ces textes. Or, on a tendance à penser qu’un texte qui transmet une image
inhabituelle de Jésus est plus fiable que ceux reçus par les institutions ecclésiastiques et on
en conclut souvent que les évangiles apocryphes seraient plus fiables que les canoniques –
c’est sur cette base que les médias se sont emparés de l’Évangile de Judas durant ces
derniers mois. Certains, généralement issus des milieux conservateurs des Églises, pensent
exactement le contraire : ils estiment que les quatre évangiles du Nouveau Testament
contiennent la vérité sur Jésus – toute la vérité, rien que la vérité. Les choses sont beaucoup
plus complexes pour l’historien que je suis.

Les évangiles apocryphes se réclament tous de Jésus et prétendent retransmettre


fidèlement son enseignement, mais y voir pour cette raison des traditions plus
authentiques que les autres est faire fausse route. Après tout, les évangiles du Nouveau
Testament ont la même prétention, et ce n’est pas parce qu’ils ont pris le dessus sur les
autres que ce qu’ils disent de Jésus est faux ou biaisé. Ce n’est pas non plus pour cette
raison qu’ils sont plus fiables que les autres, car il est clair que, dans le processus de
sélection des évangiles, ce n’est pas la véracité historique des textes qui a joué.

De fait, les biblistes comme les historiens admettent qu’aucun « évangile », qu’il figure ou
non dans la Bible, ne peut être considéré comme un témoignage historiquement fiable sur
Jésus ; les données historiques, s’il y en a, sont toujours mêlées à des matériaux
légendaires. Et cela n’est guère surprenant, car les textes sur Jésus et sur les apôtres
composés dans les premiers siècles n’ont pas été écrits pour raconter fidèlement ce que
Jésus et les apôtres avaient fait, mais pour fixer et transmettre les traditions reçues et
véhiculées dans des communautés. Ce sont des textes confessants, et non des livres
d’histoire : les chrétiens qui les ont écrits cherchaient à légitimer leur foi et à l’ancrer en
Jésus. Rien d’étonnant, dès lors, que ces évangiles s’intéressent plus au contenu du
message de Jésus qu’à sa personne : ils visent à transmettre la révélation reçue de lui, non
à retracer dans le détail son existence.

L’historien doit donc peser, au cas par cas, ce qui est dit de Jésus dans chacun des textes,
qu’il soit canonique ou apocryphe, pour déterminer la fiabilité des traditions qu’il rapporte.
C’est un travail long, prudent, qui nécessite des recherches sur le contexte de production
de chaque texte, sa cohérence interne, ses sources, les textes parallèles, et sa conformité
avec ce que l’on sait par ailleurs du judaïsme et du paganisme antiques. Les résultats de
ces recherches sont souvent fragiles et rarement indiscutables, ce qui est normal, puisque
nous n’avons bien conservé qu’une très petite partie des traditions des origines sur Jésus.

L’Évangile de Judas et l’histoire

Pour illustrer ce travail des historiens, j’aimerais revenir à l’Évangile de Judas : transmet-il
ou non des traditions anciennes sur Jésus ? Ce qu’il affirme est-il plus crédible que ce que
nous trouvons dans les évangiles canoniques et, plus largement, dans les autres récits des
premiers siècles sur Jésus ? Plusieurs éléments sont ici à prendre en compte.

En premier lieu, le caractère polémique de l’Évangile de Judas est évident : Jésus affirme
que ses apôtres ne savent pas réellement qui il est (p. 34) ; ils ont été dupés par des
puissances mauvaises et ont « planté en [son] nom des arbres sans fruits, et de manière
honteuse » (p. 39). Les disciples rejettent les critiques de Jésus ; ils se mettent en colère et
blasphèment contre lui (p. 34) : « Jésus dit à ses disciples : “En quoi me connaissez-vous ?
En vérité je vous le dis, aucune génération ne me connaîtra parmi les hommes qui sont
parmi vous.” Lorsqu’ils entendirent cela, les disciples commencèrent à s’indigner, à
[s’emplir de] colère et à blasphémer contre lui en leur cœur. [...] Leur esprit ne put prendre
le risque de se tenir devant Jésus, excepté Judas, l’Iscariote. Il fut capable de se tenir devant
lui, pourtant il ne fut pas capable de regarder son visage de ses yeux et il tourna sa face en
arrière. »

Les apôtres sont ici les symboles des formes du christianisme desquelles le christianisme
actuel descend ; ils sont accusés de trahir l’enseignement de Jésus avec arrogance. Contre
eux se dresse la figure de Judas, plus humble, et apte à comprendre ce qui touche aux
réalités spirituelles. Écrivain polémique, l’auteur de l’Évangile de Judas connaît
manifestement les évangiles canoniques, ou au moins une partie d’entre eux – en tout cas
l’Évangile selon Matthieu et l’Évangile selon Luc. Ce seul constat lui ôte une grande partie
de son intérêt pour reconstituer l’histoire de Jésus : les chances qu’il contienne des
matériaux plus anciens que les textes déjà connus sont minces.

En deuxième lieu, l’Évangile de Judas ne dit presque rien de Judas et ne raconte pas
comment il a trahi Jésus. Il n’est fait que brièvement allusion à cette dernière action dans
les dernières lignes du texte (p. 58) : « (Les) grands-prêtres (des Juifs) murmurèrent : “C’est
dans la salle d’hôte de son lieu de prière qu’il est entré.” Et certains des scribes étaient là
qui observaient afin de le capturer dans le lieu de prière. En effet, ils craignaient le peuple
car il était considéré par tous comme un prophète. Puis ils s’approchèrent de Judas et lui
dirent : “Que fais-tu, toi, en ce lieu ? Tu es le disciple de Jésus !” Et lui leur répondit selon
leur désir. Judas reçu de l’argent et il le leur livra. » L’historien doit donc peser, au cas par
cas, ce qui est dit de Jésus dans chacun des textes, qu’il soit canonique ou apocryphe, pour
déterminer la fiabilité des traditions qu’il rapporte. C’est un travail long, prudent, qui
nécessite des recherches sur le contexte de production de chaque texte, sa cohérence
interne, ses sources, les textes parallèles, et sa conformité avec ce que l’on sait par ailleurs
du judaïsme et du paganisme antiques.

Ainsi s’achève l’Évangile de Judas, qui ne contient aucun récit détaillé de la trahison de
Judas et de la mort de Jésus, et qui ne dit presque rien de ce qui est arrivé par la suite à
Judas ; le lecteur de l’Évangile de Judas apprend seulement que Judas sera exclu du groupe
des disciples, et qu’il y sera remplacé, ce qui fait écho aux Actes des Apôtres canoniques,
1,15-26. Manifestement l’auteur de l’Évangile de Judas n’avait pas accès à des traditions
développées et spécifiques sur Jésus et sur Judas.

Enfin, l’Évangile de Judas se réclame certes de Jésus, mais les propos qu’il met dans sa
bouche dont difficilement imaginables dans la bouche d’un prophète itinérant en Palestine
au Ier siècle, même si ils ont des attaches dans le judaïsme mystique. Ils tranchent avec ce
que les autres textes conservés nous apprennent sur le Jésus de l’histoire et peuvent être
en revanche rapprochés de spéculations attestées dans des écrits du IIIe siècle comme
l’Apocryphe de Jean ou l’Évangile des Égyptiens retrouvé à Nag Hammadi (= Le Livre du
grand Esprit invisible). L’historicité des propos mis dans la bouche de Jésus dans l’Évangile
de Judas est en conséquence très douteuse.

Un texte sans intérêt ?

L’Évangile de Judas est donc inutilisable pour reconstituer l’enseignement et la vie de Jésus
et des apôtres. Faut-il pour autant le considérer comme un texte sans intérêt ? Ce serait
faire fausse route, car cet évangile apocryphe apporte des matériaux inespérés aux
spécialistes de la gnose chrétienne. On entend par là des formes ésotériques du
christianisme des premiers siècles. Elles affirment que le salut des hommes résulte de la
connaissance (gnôsis, en grec) de mystères secrets sur l’origine et la fin du monde et de
l’homme ; c’est pourquoi les historiens les appellent « gnose » ou « gnosticisme ».

On a longtemps considéré ces mouvements comme des tendances déviantes – pour ne pas
dire hérétiques – du christianisme. Mais la recherche récente montre que la gnose fait
partie intégrante du christianisme des origines ; on ne peut plus désormais parler des
premiers chrétiens sans parler des gnostiques. Or, les communautés se réclamant de
l’Évangile de Judas n’étaient jusqu’ici connues que par les polémistes qui ont lutté contre
eux. Avec l’Évangile de Judas, les historiens disposent dorénavant d’une source de valeur ;
ils peuvent désormais tenter de comprendre l’enseignement de ces communautés de
l’intérieur, de les situer parmi les divers courants chrétiens des origines, et d’analyser les
critiques qui leur ont été adressées.

L’intérêt de l’Évangile de Judas réside donc dans le fait qu’il nous donne une nouvelle
preuve de la prodigieuse diversité du christianisme des origines. C’est, à mes yeux, l’apport
fondamental de bien des évangiles apocryphes. Grâce à ces textes, nous avons en effet
accès à des représentations de Jésus qui nous semblent étranges, et à des traditions
surprenantes.

Or, lorsqu’au XXIe siècle, on pense à Jésus, on évoque, inconsciemment, les Jésus décrits
dans les quatre évangiles canoniques, voire le Jésus combinant ce qu’en disent ces quatre
textes. Car la présence de ces évangiles dans la Bible leur a donné une importance
exceptionnelle : ils ont été lus et relus au fil des siècles ; les commentaires qui en ont été
donnés occupent plusieurs rayonnages dans les bibliothèques. Ils occupent en quelque
sorte notre inconscient collectif, modelant notre représentation de Jésus.

Mais cela n’a pas été toujours le cas : au Ier comme au IIe siècle, d’autres représentations
de Jésus circulaient, d’autres histoires, d’autres paraboles de Jésus étaient connues.
Certains milieux ne considéraient pas Jésus comme le fils de Dieu incarné, mais voyaient en
lui un prophète humain, d’autres le Sauveur descendu sur terre sans véritablement prendre
chair... Les représentations transmises par les quatre évangiles canoniques n’étaient
apparemment pas majoritaires – elles étaient en tout cas contestées. Les apocryphes
témoignent aussi d’usages liturgiques et de prières mal connus par ailleurs. En somme, ils
ouvrent une précieuse lucarne sur ce qu’était le christianisme dans les premiers siècles,
avant le processus d’uniformisation qui a conduit au christianisme actuel : une multitude
de communautés se caractérisant par des pratiques et des doctrines différentes, mais qui,
toutes, affirmaient respecter l’héritage de Jésus.

La littérature apocryphe atteste mieux que d’autres l’éclatement des théologies et des
pratiques des premières générations de chrétiens et complexifie considérablement notre
connaissance du christianisme des premiers siècles. Elle permet, par là-même, de mieux
saisir la diversité de l’héritage légué par Jésus. Car, plus nous aurons connaissance de la
variété des premiers mouvements se réclamant de lui, plus il sera possible de reconstituer
l’enseignement et les pratiques qui sont à leur source.

Il n’est pas dit que cette recherche parviendra un jour à son terme. Ce qui apparaît
toutefois de plus en plus évident, c’est que le message de Jésus ne devait pas être dénué
d’ambiguïtés. Comment, sinon, expliquer la très grande diversité des communautés se
mettant sous son patronage ?

Rémi Gounelle
Exemple de la douce confusion du christianisme ancien
entre sources évangéliques et mythologiques :
broderie copte représentant un saint entouré de Néréides

1. S. Emmel, « Preliminary Reedition and Translation of the Gospel of the Savior… »,


Apocrypha 14 (2003), p. 9-53.

2. Je cite la traduction française provisoire de l’Évangile de Judas établie par Pierre Cherix
(Université de Genève) sur la base du texte copte mis à disposition sur Internet par The
National Geographic Society. Sur la traduction française parue en 2006 (L’Évangile de Judas
du codex Tchacos. Traduction intégrale et commentaires de R. Kasser, M. Meyer et G.
Wurst, avec la collaboration de F. Gaudard, trad. par D. Bismuth, Paris, Flammarion, 2006),
cf. mon compte rendu dans Cahier Évangile 137, p. 127-128 et sur le site
http://www.bible-service.net/site/699.html.

sources:
http://www.evangile-et-liberte.net/elem ... icle7.html

_________________

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Golden_Eye Post subject: Posted: 04 Jul 2008 20:50

Histoire de Joseph le charpentier


Member
(Trois versions de cet apocryphe, deux coptes et une arabe, plus fleuries mais plus tardive.
Toutes semblent dériver d'un original grec du IVe siècle, aujourd'hui perdu, et de provenance
égyptienne.)

Joined: 15 Jul 2002 20:00 PLAN


Posts: 652

Les onze premiers chapitres, qui évoquent l'ascendance de Jésus, sa naissance et des détails
de sa prime jeunesse, sont influencés par le Protévangile de Jacques. La deuxième partie (chap.
12-32) raconte la maladie, la mort et l'ensevelissement de Joseph. Elle est beaucoup plus
originale. C'est le premier document qui témoigne d'un culte rendu à saint Joseph,
particulièrement vénéré par les moines coptes d'Égypte. On y décèle, derrière une
interprétation chrétienne, de vieux mythes égyptiens et des rites du culte d'Osiris.

<Traduction du Père P. Peeters.>


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Ceci est (la relation) du décès de notre père saint Joseph le charpentier, père du Christ selon la
chair1, lequel vécut cent onze ans. Notre Sauveur a raconté aux apôtres sa biographie tout
entière, sur le mont des Oliviers. Les apôtres eux-mêmes ont écrit ces paroles et les ont
déposées dans la bibliothèque à Jérusalem.

Le jour où le saint vieillard abandonna son corps, fut le 26 du mois d'épiphi2. Dans la paix de
Dieu, ainsi soit-il !

1. Or il advint un jour que, notre bon Sauveur étant assis sur la colline des Oliviers et ses
disciples rassemblés autour de lui, il leur parla en ces termes :

O mes chers frères, fils de mon bon Père, (vous) qu'il a choisis parmi le monde entier,
fréquemment, vous le savez, je vous ai avertis que je serai crucifié, que )e goûterai la mort
absolument3, que je ressusciterai d'entre les morts, que je vous donnerai la charge de prêcher
l'Évangile, afin que vous l'annonciez dans le monde entier ; que je vous investirai d'une force
venue d'en haut4 ; que je vous remplirai d'un esprit saint afin que vous prêchiez à toutes les
nations, leur disant : " Faites pénitence, car mieux vaut à l'homme de trouver un verre d'eau
dans le siècle à venir, que de posséder tous les biens du monde entier " ; - et encore : "
L'espace d'une empreinte de pied dans la maison de mon Père vaut plus que toutes les
richesses de ce monde " ; - et encore : " Une heure des justes qui se réjouissent, vaut mieux
que cent ans des pécheurs qui pleurent et se lamentent, sans qu'on essuie leurs larmes ou
qu'on s'intéresse aucunement à eux. " Or donc, ô mes membres glorieux, quand vous irez
parmi les peuples, adressez-leur cet enseignement. " C'est avec une balance juste et un juste
poids5 que mon Père réglera votre compte " ; - et encore : " Un simple mot plaisant que vous
aurez dit, sera examiné6. Comme il n'y a pas moyen d'échapper à la mort, de même personne
ne peut échapper à ses actes bons ou mauvais. " Mais tout ce que je vous ai dit (revient) à ceci
: le fort ne peut pas se sauver par sa force7, ni l'homme se sauver par la multitude de ses
richesses. Maintenant écoutez que je vous raconte l'histoire de mon père Joseph, le vieux
charpentier béni.

2. Il y avait un homme appelé Joseph, qui était de la ville appelée Bethléem, celle des Juifs, qui
est la ville du roi David. Il était bien instruit dans la sagesse et dans l'art de la menuiserie. Cet
homme (appelé) Joseph épousa une femme dans l'union d'un saint mariage. Elle lui donna des
fils et des filles : quatre garçons et deux filles. Voici leurs noms : Jude et Josetos, Jacques et
Simon. Les noms des filles étaient Lysia et Lydia. La femme de Joseph mourut selon (qu'il est)
imposé à tout homme, et elle laissa Jacques encore en bas âge. Joseph était un juste, qui
rendait gloire à Dieu en toutes ses uvres. Il allait au dehors exercer le métier de charpentier,
lui et ses deux fils, (car) ils vivaient du travail de leurs mains selon la loi de Moïse. Et cet
homme juste dont je parle, c'est Joseph, mon père selon la chair, celui à qui ma mère Marie fut
unie comme épouse.

3. Or tandis que mon père Joseph vivait dans le veuvage, Marie ma mère, bonne et bénie en
toute manière, se trouvait, elle, dans le temple, s'y acquittant de son service dans la sainteté.
Elle avait atteint l'âge de douze ans, ayant passé trois années dans la maison de ses parents et
neuf dans le temple du Seigneur. Alors les prêtres, voyant que la Vierge pratiquait l'ascétisme
et qu'elle demeurait dans la crainte du Seigneur, délibérèrent entre eux et se dirent : "
Cherchons un homme de bien pour la lui fiancer, en attendant la célébration du mariage, de
peur que nous ne laissions le cas ordinaire des femmes lui arriver dans le temple et que nous
ne soyons coupables d'un grand péché8. "

4. En ce même temps, ils convoquèrent la tribu de Juda qu'ils avaient choisie parmi les douze
(tribus) du peuple (en tirant au sort) les noms des douze tribus d'Israël. Le sort tomba sur le
bon vieillard Joseph, mon père selon la chair. Alors les prêtres répondirent et dirent à ma
mère, la vierge bénie : " Allez avec Joseph. Obéissez-lui jusqu'à ce que vienne le temps où
nous accomplirons le mariage. " Mon père Joseph prit Marie dans sa maison. Elle y trouva le
petit Jacques dans la tristesse de l'orphelin. Elle se mit à le choyer ; c'est pour cette raison
qu'elle fut appelée Marie mère de Jacques.

Or, après que Joseph l'eut prise dans sa maison, il se mit en route (vers un endroit) où il
exerçait le métier de charpentier. Dans sa maison, Marie ma mère passa deux années, jusqu'au
moment opportun.
5. Or, dans la quatorzième année de son âge, je vins de ma propre volonté, et j'entrai en elle,
moi, Jésus, votre vie. Comme elle était enceinte depuis trois mois, le candide Joseph revint de
l'endroit éloigné où il exerçait le métier de charpentier. Il trouva que ma mère la Vierge était
enceinte. Il fut troublé, il prit peur et songea à la congédier en secret. Et à cause de son
chagrin, il ne mangea ni ne but.

6. Au milieu de la nuit, voici que Gabriel, l'archange de la joie, vint à lui dans une vision, sur
l'ordre de mon bon Père, et il lui dit : " Joseph, fils de David, ne crains pas d'admettre près de
toi Marie ton épouse, car celui qu'elle enfantera est issu du Saint-Esprit9. On l'appellera Jésus.
C'est lui qui fera paître tous les peuples avec un sceptre de fer10, " Et l'ange s'éloigna de lui.
Joseph se leva de sa couche ; il fit comme l'ange du Seigneur lui avait ordonné et reçut Marie
près de lui.

7. Ensuite un ordre vint du roi Auguste, pour faire enregistrer (la population de) toute la terre,
chacun dans sa ville respective11. Le (vieillard) à la bonne vieillesse se leva ; il conduisit Marie
la Vierge ma mère dans sa ville de Bethléem Comme elle était sur le point d'accoucher12, il
avait inscrit son nom chez le scribe, à savoir : " Joseph, fils de David, avec Marie son épouse, et
Jésus son fils, issus de la tribu de Juda. " Et ma mère Marie me mit au monde, sur la route du
retour à Bethléem, dans le tombeau de Rachel, femme de Jacob le patriarche, qui fut la mère
de Joseph et de Benjamin.

8. Satan donna un conseil à Hérode le Grand, le père d'Archélaüs, celui qui fit décapiter Jean,
mon ami et mon parent. A la suite de quoi, celui-ci me rechercha pour me tuer, s'imaginant
que mon royaume est de ce monde.

Joseph en fut averti dans une vision, de par mon Père. Il se leva, me prit avec Marie ma mère,
sur les bras de laquelle j'étais assis, tandis que Salomé marchait à notre suite. Nous partîmes
pour l'Égypte. Là, nous demeurâmes une année, jusqu'au jour où les vers se mirent dans le
corps d'Hérode : dont il mourut, à cause du sang des innocents petits enfants, qu'il avait
répandu.

9. Après que cet impie Hérode fut mort, nous retournâmes dans une ville de la Galilée, qui
s'appelle Nazareth. Mon père Joseph, le vieillard béni, pratiquait le

métier de charpentier, et nous vivions du travail de ses mains. Observant la loi de Moïse,
jamais il ne mangea son pain gratuitement13.

10. Et après ce long espace de temps, son corps ne s'était pas affaibli ; ses yeux n'avaient pas
perdu la lumière ; pas une seule dent ne s'était gâtée dans sa bouche14. Jamais à aucun
moment, il ne manqua de jugement ni de sagesse ; mais il était comme un jeune homme, alors
que son âge avait atteint, dans une vieillesse heureuse, la cent onzième année.

11. Or, ses deux plus jeunes fils, Josetos et Syméon, prirent femme et s'établirent dans leurs
maisons. Ses deux filles aussi se marièrent selon qu'il est permis à tout homme. Joseph, lui,
demeura avec Jacques, son plus jeune fils. Depuis que la Vierge m'avait enfanté, j'étais auprès
d'eux, dans la complète soumission (qui convient à) la qualité de fils. Car, en vérité, j'ai fait
toutes les uvres de l'humanité, hormis le seul péché15. Quant à moi, j'appelais Marie : " ma
mère ", et Joseph : " mon père ". Et je leur obéissais en tout ce qu'ils allaient me dire16. Je ne
leur répliquais pas un seul mot, mais je les aimais beaucoup.

12. Ensuite il se fit que la mort de Joseph mon père devint proche, selon qu'il est imposé à
tout homme.

Lorsque son corps ressentit la maladie, son ange l'avertit : " C'est cette année que tu mourras.
" Et comme son âme se troublait, il se rendit à Jérusalem dans le temple du Seigneur ; il se
prosterna devant l'autel, et pria de la sorte, en disant :

13. (Ô) Dieu, père de toute miséricorde et Dieu de toute chair, Dieu de mon âme, de mon
corps et de mon esprit, puisque les jours de ma vie, que vous m'avez départis en ce monde,
sont accomplis, voici que je vous prie, Seigneur Dieu, d'envoyer vers moi l'archange Michel
pour qu'il se tienne près de moi, jusqu'à ce que ma pauvre âme soit sortie de mon corps, sans
douleur et sans trouble. Car c'est pour tout homme une grande crainte et une grande douleur
que la mort : pour l'homme, ou pour l'animal domestique, ou pour la bête sauvage, ou pour le
reptile, ou pour l'oiseau, en un mot, pour tout ce qu'il y a sous le ciel de créatures possédant
un souffle de vie17, c'est une douleur et une affliction que leur âme se sépare de leur corps.
Maintenant donc, ô mon Seigneur, que votre ange se tienne près de mon âme et de mon
corps, jusqu'à ce qu'ils se séparent l'un de l'autre sans douleur. Ne permettez pas que l'ange
qui me fut attaché depuis le jour où vous m'avez formé, jusqu'à maintenant, tourne contre moi
un visage embrasé de colère sur le parcours du chemin, quand je m'en irai vers vous, mais
qu'il me traite pacifiquement. Ne laissez pas ceux dont la face est changeante me tourmenter
sur le parcours du chemin, quand j'irai vers vous. Ne faites pas arrêter mon âme par les
préposés à la porte, et ne me confondez pas devant votre tribunal formidable. Ne déchaînez
pas contre moi les flots du fleuve de feu, celui où toutes les âmes se purifient avant qu'elles ne
voient la gloire de votre divinité, ô Dieu qui jugez chacun en vérité et en justice.

Maintenant donc, ô mon Seigneur, que votre miséricorde me soit un réconfort, car vous êtes la
source de tout bien. A vous la gloire dans l'éternité des éternités. Ainsi soit- il! "

14. Il advint ensuite qu'il se rendit à Nazareth, la ville qu'il habitait. Et il s'alita de la maladie
dont il allait mourir selon la destinée de tout homme. Et sa maladie était plus grave que dans
tous les cas où il avait été malade, depuis le jour qu'il avait été mis au monde. Voici les états
de vie de mon bien-aimé père Joseph. Il atteignit l'âge de quarante ans. Il prit femme Il vécut
quarante-neuf autres années dans le mariage avec sa femme. Puis celle-ci mourut et il passa
une année seul. Ensuite ma mère passa deux autres années dans sa maison, après que les
prêtres la lui eurent confiée, en lui donnant cette instruction : " Veillez sur elle, jusqu'au
moment d'accomplir votre mariage. " Au commencement de la troisième année qu'elle
demeura chez lui - c'était la quinzième année de sa vie à elle - elle me mit au monde18, par
un mystère que personne ne comprend dans l'univers entier excepté moi, mon Père et le
Saint-Esprit, qui ne sommes qu'un.

15. Le total des jours de la vie de mon père Joseph, le vieillard béni, fut de cent onze ans,
selon l'ordre qu'avait donné mon bon Père. Le jour où il abandonna son corps fut le 26 du
mois d'épiphi. Alors cet or affiné qu'était la chair de mon père Joseph, commença de se
transmuer, et l'argent, qu'étaient sa raison et son jugement, s'altéra. Il oublia le boire et le
manger, et son habileté dans son art tourna à l'erreur. Il arriva donc que ce jour-là, c'est-
à-dire le 26 épiphi, quand la lumière commença de se répandre, mon père Joseph s'agita
beaucoup sur sa couche. Il ressentit une vive crainte, il poussa un profond gémissement et se
mit à crier avec un grand trouble en s'exprimant de la sorte :

16. " Malheur à moi aujourd'hui ! Malheur au jour où ma mère m'a enfanté en ce monde !
Malheur au sein où j'ai reçu le germe de la vie ! Malheur aux mamelles dont j'ai sucé le lait !
Malheur aux genoux sur lesquels je me suis assis ! Malheur aux mains qui m'ont soutenu
jusqu'à ce que j'aie grandi, pour devenir pécheur ! Malheur à ma langue et à mes lèvres, parce
qu'elles se sont impliquées bien souvent dans l'injure, dans la détraction, dans la calomnie,
dans de vaines paroles de badinage, où abonde la tromperie ! Malheur à mes yeux, parce qu'ils
ont regardé le scandale ! Malheur à mes oreilles, parce qu'elles ont aimé à entendre les
discours frivoles ! Malheur à mes mains, parce qu'elles ont pris ce qui ne leur appartenait pas !
Malheur à mon estomac et à mes entrailles, parce qu'ils ont convoité des aliments qui ne leur
appartenaient pas ! Si celui-là trouve quelque chose, il le dévore pis que (ne fait) la flamme
d'une fournaise ardente, jusqu'à le rendre impropre à tout usage ! Malheur à mes pieds, qui
ont servi mon corps mal à propos, en le portant dans des voies autres (que les) bonnes19 !
Malheur à mon corps, qui a rendu mon âme déserte et étrangère pour le Dieu qui l'a créée !
Que ferai-je maintenant? Je suis enserré de toutes parts. En vérité, malheur à tout homme qui
commettra le péché. En vérité, c'est le grand trouble que j'ai vu s'abattre sur mon père Jacob,
lorsqu'il a quitté son corps, c'est le même qui s'empare aujourd'hui de moi, malheureux. Mais
c'est Jésus (mon) Dieu, l'arbitre de mon âme et de mon corps, qui accomplit sa volonté en moi.
"

17. Comme Joseph mon père chéri parlait de la sorte, je me levai et j'allai vers lui, qui était
couché. Je le trouvai l'âme et l'esprit troublés. Je lui dis : " Salut, mon père chéri, Joseph, vous
dont la vieillesse est à la fois bonne et bénie ! " Il me répondit, avec une grande peur de la
mort, me disant : " Salut un grand nombre de fois, mon fils chéri ! Voici que mon âme s'apaise
un peu en moi, depuis que j'ai entendu votre voix. Jésus, mon seigneur ! Jésus, mon véritable
roi ! Jésus, mon bon et miséricordieux sauveur ! Jésus le libérateur ! Jésus, le guide ! Jésus, le
défenseur ! Jésus, qui êtes tout en bonté ! Jésus, dont le nom est doux à la bouche de chacun
et très onctueux ! Jésus, il scrutateur ! Jésus, oreille attentive en vérité ! Ecoutez-moi
aujourd'hui, moi votre serviteur qui vous implore et répands mes larmes en votre présence.
Vous êtes Dieu en vérité. Vous êtes le Seigneur en vérité, comme l'ange m'a dit souvent,
principalement le jour où mon cur fut pris de soupçons, à cause d'une pensée humaine contre
la vierge bénie, parce qu'elle était enceinte, et que je me disais : "Je vais la renvoyer en secret."
Comme telles étaient mes réflexions, l'ange se montra à moi dans une vision et me parla en
ces termes : "Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir près de vous Marie votre
épouse, car celui qu'elle enfantera est (issu) de l'Esprit-Saint. Ne soyez pas en doute au sujet
de sa grossesse, car elle enfantera un fils, que vous appellerez Jésus." Vous êtes Jésus le
Christ, le sauveur de mon âme, de mon corps et de mon esprit. Ne me condamnez pas, moi
votre esclave et l'ouvrage de vos mains. Je ne connaissais pas, Seigneur, et je ne comprends
pas le mystère de votre conception déconcertante. Jamais non plus je n'ai entendu qu'une
femme ait conçu sans un homme, ni qu'une vierge ait enfanté tout en gardant le sceau de sa
virginité. O mon Seigneur, n'était l'ordonnance de ce mystère, je ne croirais pas en vous ni à
votre conception sainte, en rendant gloire à celle qui vous a enfanté, à Marie la vierge bénie. Je
me rappelle le jour où le serpent mordit le garçon qui en mourut. Sa famille vous rechercha
pour vous livrer à Hérode. Votre miséricorde l'atteignit. Vous ressuscitâtes celui à propos
duquel on vous avait calomnié disant : "C'est toi qui l'as tué." Et il y eut une grande joie dans la
maison de celui qui était mort. Aussitôt je vous pris l'oreille en vous disant : "Sois prudent,
mon fils." Aussitôt vous me fîtes un reproche, disant : "Si vous n'étiez pas mon père selon la
chair, il ne s'en faudrait pas que je vous apprenne ce que vous venez de faire." Maintenant
donc, ô mon Seigneur et mon Dieu20, si c'est pour me demander compte de ce jour-là que
vous m'avez envoyé ces signes terrifiants, je demande à votre bonté de ne pas entrer en
contestation avec moi.

Je suis votre esclave et le fils de votre servante. Si vous brisez mes liens, je vous offrirai un
sacrifice de louange, c'est-à-dire la confession de la gloire de votre divinité.

Car vous êtes Jésus le Christ, le fils de Dieu en vérité et le fils de l'homme en même temps. "

18. Comme mon père Joseph disait ces choses, je ne pus rester sans verser des larmes, et je
pleurai en voyant que la mort le dominait et en entendant les paroles de détresse qu'il
prononçait. Ensuite, ô mes frères, je me souvins de ma mort sur la croix pour le salut du
monde entier. Et celle dont le nom est suave à la bouche de tous ceux qui m'aiment, Marie ma
mère chérie se leva. Elle me dit avec une grande tristesse : " Malheur à moi, mon cher Fils !
Va-t-il donc mourir, celui dont la vieillesse est bonne et bénie, Joseph, votre cher et vénérable
père selon la chair ? " Je lui dis : " O ma mère chérie, quel est enfin, de tous les hommes, celui
qui, ayant revêtu la chair, ne goûtera pas la mort? Car la mort est la souveraine de l'humanité,
ô ma mère bénie ! Vous-même, il faut que vous mouriez comme tout homme. Mais tant pour
Joseph mon père, que pour vous, ma mère bénie, votre mort ne sera pas une mort, mais une
vie éternelle et sans fin. Car moi aussi, je dois absolument mourir, à cause de la chair mortelle
que j'ai revêtue en vous. Maintenant donc, ô ma mère chérie, levez-vous pour aller vers Joseph
le vieillard béni, afin que vous sachiez la destinée qui lui viendra d'en haut. "

19. Et elle se leva. Elle se rendit dans le lieu où il était couché, et elle le trouva, comme les
signes de la mort venaient de se manifester en lui. Moi-même, ô mes amis je m'assis à son
chevet et Marie ma mère s'assit près de ses pieds. Lui, leva les yeux sur mon visage. Il ne put
parler parce que le moment de la mort le dominait. Alors, il leva les yeux en haut et poussa un
grand gémissement. Moi, je tins ses mains et ses pieds durant un temps considérable, tandis
qu'il me regardait et m'implorait disant : " Ne permettez pas qu'ils m'emportent ! " Et j'enfonçai
ma main sous son cur et je connus que son âme avait déjà passé dans son gosier, pour être
emportée de son corps. Mais le dernier moment n'était pas encore achevé, où la mort devait
venir, sinon elle n'aurait plus attendu, car en vérité le trouble la suivait ainsi que les larmes et
le désarroi qui la précèdent.

20. Lorsque ma mère chérie me vit palper son corps, elle aussi lui palpa les pieds. Elle trouva
que la respiration et la chaleur s'étaient envolées et les avaient quittés. Elle me dit ingénument
: " Merci à vous, mon cher Fils! Depuis le moment où vous avez posé votre main sur son corps,
la chaleur l'a quitté. Voilà ses pieds et ses mollets devenus froids comme la glace. " Moi, j'allai
vers ses fils et ses filles et je leur dis : " Venez pour parler à votre père, car c'est (maintenant)
le moment de lui parler, avant que la bouche ne cesse de parler et que la pauvre chair ne soit
froide. " Alors les fils et les filles de Joseph s'entretinrent avec lui. Il était en danger à cause
des douleurs de la mort et tout prêt à sortir de ce monde.

Lysia la fille de Joseph répondit et dit à ses frères : " Malheur à moi, mes frères, si ce n'est pas
le mal de notre chère mère, que nous n'avons plus revue jusqu'à maintenant. Il en sera de
même pour notre père Joseph que nous ne reverrons plus jamais. " Alors les fils de Joseph
élevant la voix pleurèrent. Moi-même, et Marie la vierge ma mère, nous pleurâmes avec eux,
car le moment de la mort était arrivé.
21. Alors je regardai dans la direction du sud, et j'aperçus la mort. Elle entra dans la maison
suivie de l'Amenti, qui est son instrument21, avec le diable suivi d'une foule de satellites
habilles de feu, innombrables, et dont la bouche lançait de la fumée et du soufre. Mon père
Joseph regarda et les vit qui le cherchaient, pleins de colère contre lui, (de cette colère) dont ils
ont coutume d'allumer leur visage, contre toute âme qui quitte son corps, spécialement
(contre) les pécheurs en qui ils aperçoivent le moindre signe (de possession). Lorsque le bon
vieillard les aperçut en compagnie de la mort, ses yeux versèrent des larmes. En ce
moment-là, l'âme de mon père Joseph se détacha en poussant un grand soupir, tandis qu'elle
cherchait un moyen de se cacher, afin d'être sauvée. Lorsque je vis, au gémissement de mon
père Joseph, qu'il avait aperçu des puissances qu'il n'avait encore jamais aperçues, je me levai
aussitôt et je menaçai le diable et tous ceux qui étaient avec lui. Ceux-ci s'en allèrent avec
honte et en grand désordre. Et de tous ceux qui étaient assis autour de mon père Joseph,
personne, pas même Marie ma mère, ne connut rien de toutes les armées terribles qui
poursuivent les âmes des hommes. Quant à la mort, lorsqu'elle vit que j'avais menacé les
puissances des ténèbres (et) que je les avais jetées dehors, parce qu'elles n'avaient pas de
pouvoir sur lui, elle prit peur. Et moi, je me levai à l'instant, je fis monter une prière vers mon
Père très miséricordieux, lui disant :

22. " O mon Père et le père de toute miséricorde, le père de la vérité ! il qui voyez ! Oreille qui
entendez ! Écoutez-moi qui suis votre fils chéri, tandis que je vous implore pour l'uvre de vos
mains, pour mon père Joseph, (vous priant) de m'envoyer un nombreux chur d'anges, avec
Michel le dispensateur de la bonté, avec Gabriel le messager de la lumière. Qu'ils
accompagnent l'âme de mon père Joseph, jusqu'à ce qu'elle ait dépassé les sept éons des
ténèbres. Qu'elle ne passe point par les voies étroites, celles où il est terrible de marcher, où
l'on a le grand effroi de voir les puissances qui les occupent, où le fleuve de feu qui coule
là-bas, roule ses flots comme les vagues de la mer. Et soyez miséricordieux pour l'âme de
mon père Joseph, qui va vers vos mains saintes, car c'est le moment où il a besoin de cette
miséricorde. " Je vous le dis, ô mes frères vénérables et mes apôtres bénis ; tout homme né en
ce monde (et) connaissant le bien et le mal, après qu'il a passé tout son temps suspendu à la
concupiscence de ses yeux, a besoin de la pitié de mon bon Père, lorsqu'il arrive au moment
de mourir, de franchir le passage, (de paraître devant) le tribunal terrible et de présenter sa
défense. Mais je retourne au (récit du) trépas de mon père Joseph, le juste vieillard.

23. Lorsqu'il eut rendu l'esprit, je l'embrassai. Les anges prirent son âme et la mirent dans un
fin tissu de soie. Et m'étant approché, je m'assis près de lui, (tandis que) personne de ceux qui
étaient assis autour de lui ne savait qu'il était mort. Je fis garder son âme par Michel et Gabriel,
à cause des puissances qui étaient sur la route, et les anges chantaient devant elle jusqu'à ce
qu'ils l'eurent remise à mon bon Père.

24. Je retournai donc vers le corps de mon père Joseph, qui gisait comme une corbeille. Je
m'assis et je lui abaissai les yeux, je les fermai ainsi que la bouche, et je restai à le contempler.
Je dis à la Vierge : " Ô Marie, où sont maintenant tous les travaux de métier qu'il a faits depuis
son enfance jusqu'à maintenant ? Ils ont tous passé en un seul moment. C'est comme s'il
n'était jamais né en ce monde. " Lorsque ses fils et ses filles m'eurent entendu dire cela à Marie
ma mère, ils me dirent avec beaucoup de larmes : " Malheur à nous, ô notre Seigneur ! Notre
père est-il mort ? Et nous ne le savions pas ! " Je leur dis : " En vérité, il est mort. Cependant la
mort de Joseph mon père n'est pas une mort, mais une vie pour l'éternité. Grands sont les
(biens) que va recevoir mon bien-aimé Joseph. Car depuis le moment où son âme a quitté son
corps, toute douleur a cessé pour lui. Il s'en est allé dans le royaume (des cieux) pour
l'éternité. Il a laissé derrière lui le poids du corps ; il a laissé derrière lui ce monde plein de
toute sorte de douleurs et de toute sorte de vains soucis. Il s'en est allé vers la demeure du
repos de mon Père qui est aux cieux, cette (demeure) qui ne sera jamais détruite. " Lorsque
j'eus dit ainsi à mes frères : " Il est mort votre père Joseph, le vieillard béni ", ils se levèrent,
déchirèrent leurs habits et pleurèrent pendant longtemps.

25. Alors ceux de la ville de Nazareth tout entière et de la Galilée, lorsqu'ils eurent appris le
deuil, se rassemblèrent tous dans le lieu où nous nous tenions, selon la coutume des Juifs. Ils
passèrent la journée entière à le pleurer, jusqu'à la neuvième heure. A la neuvième heure du
jour, je les fis sortir tous. Je répandis de l'eau sur le corps de mon bien-aimé père Joseph ; je
l'oignis avec de l'huile parfumée ; je priai mon bon Père qui est dans les cieux, en des prières
célestes que j'ai écrites de mes propres doigts, sur les tablettes des cieux, quand je n'avais pas
encore pris chair de la vierge Marie. Et au moment où je dis l'amen de la prière, une multitude
d'anges arrivèrent. Je donnai l'ordre à deux d'entre eux de déployer un vêtement. Je leur fis
enlever le corps béni de mon père Joseph, pour le déposer dans ces habits et l'ensevelir.
26. Et je plaçai ma main sur son cur en disant : " Que jamais l'odeur fétide de la mort ne
s'attache à toi. Que tes oreilles ne sentent pas mauvais. Que la corruption ne découle jamais
de ton corps. Que le linceul de ta chair, (celui) dont je t'ai revêtu, ne soit jamais attaqué par la
terre, mais qu'il demeure sur ton corps, jusqu'au moment du banquet des mille années. Que
les cheveux de ta tête ne se flétrissent pas ces (cheveux) que j'ai souvent pris dans mes mains,
ô mon cher père Joseph ! Et le bonheur t'adviendra. Ceux qui réserveront une offrande, pour la
donner à ton sanctuaire le jour de ta commémoration qui est le 26 du mois d'épiphi, je les
bénirai moi-même par un don céleste, qui (leur sera fait) dans les cieux. Celui qui, en ton
nom, mettra un pain dans la main d'un pauvre, je ne le laisserai manquer d'aucun bien de ce
monde, pendant tous les jours de sa vie. Ceux qui mettront une coupe de vin dans la main
d'un étranger ou d'une veuve ou d'un orphelin le jour de ta commémoration, je t'en ferai
présent pour que tu les amènes au banquet des mille années. Ceux qui écriront le livre de ton
décès, avec toutes les paroles qui sont sorties aujourd'hui de ma bouche, (je te jure) par ton
salut, ô mon bien-aimé père Joseph, que je t'en ferai présent en ce monde ; et de plus, quand
ils quitteront leur corps, je déchirerai la cédule22 de leurs péchés, pour qu'ils ne subissent
aucun tourment, sauf l'angoisse de la mort et le fleuve de feu, qui se trouve devant mon Père
et qui purifie toute âme.

Et quant à un pauvre homme n'ayant pas (le moyen de) faire ce que j'ai dit, si, lorsqu'il aura
engendré un fils, il l'appelle du nom de Joseph pour glorifier ton nom, ni famine ni contagion
n'atteindront sa maison, parce que ton nom s'y trouvera. "

27. Ensuite les grands de la ville se rendirent (à l'endroit) où était déposé le corps de mon
père, accompagnés des préposés aux funérailles, à dessein d'ensevelir son corps selon les
rites funéraires des Juifs. Et ils le trouvèrent déjà enseveli. Le linceul avait été fixé à son corps,
comme si on l'avait fixé avec des agrafes de fer. Et lorsqu'ils le remuèrent, ils ne trouvèrent
pas l'ouverture du linceul. Ensuite, ils l'emportèrent vers le tombeau. Et après qu'ils eurent
creusé à l'entrée de la caverne pour en ouvrir la porte, et le déposer parmi ses pères, je me
rappelai le jour où il était parti avec moi pour l'Égypte, et les grandes tribulations qu'il avait
subies pour moi, et je m'étendis sur son corps, et je pleurai sur lui pendant longtemps en
disant :

28. " O mort, qui causes beaucoup de larmes et de lamentations, c'est pourtant celui qui
domine toutes choses qui t'a donné ce pouvoir surprenant! Mais le reproche n'atteint pas tant
la mort qu'Adam et sa femme. La mort, elle, ne fait rien sans le commandement de mon Père.
Il y a eu des hommes qui ont vécu neuf cents ans avant de mourir, et beaucoup (d'autres) ont
vécu davantage encore ; personne d'entre eux n'a dit : "J'ai vu la mort", ni "Elle vient par
intervalles tourmenter quelqu'un". Mais elle ne tourmente les (gens) qu'une fois, et cette
fois-là, c'est mon bon Père qui l'envoie vers l'homme. Au moment où elle vient vers lui, elle
entend la sentence qui vient du ciel. Si la sentence vient dans le trouble et chargée de colère,
la mort aussi vient avec trouble et colère remplir l'ordre de mon bon Père, prendre l'âme de
l'homme et la conduire à son Seigneur. La mort n'a pas le pouvoir de le conduire dans le feu
ou de le conduire dans le royaume des cieux. La mort accomplit l'ordre de Dieu. Adam au
contraire n'a pas accompli la volonté de mon Père, mais (il a commis) une transgression. Il l'a
commise, au point d'irriter mon Père contre lui, en obéissant à sa femme et en désobéissant à
mon bon Père, de sorte qu'il a attiré la mort sur toute âme (vivante). Si Adam n'avait pas
désobéi à mon bon Père, il n'aurait pas attiré la mort sur lui. Qu'est-ce donc qui m'empêche de
prier mon bon Père pour qu'il m'envoie un grand char de lumière, où je placerais mon père
Joseph, sans qu'il goûte aucunement la mort, pour le faire conduire, avec la chair dans laquelle
il fut engendré, vers un lieu de repos, où il serait avec les anges incorporels ? Mais à cause de
la transgression d'Adam, cette grande douleur est venue sur l'humanité tout entière, avec cette
grande angoisse de la mort. Et moi-même, en tant que revêtu de cette chair passible, il faut
qu'en elle je goûte la mort, pour la créature que j'ai façonnée, afin de lui être
miséricordieux23. "

29. Tandis que je parlais de la sorte et que j'embrassais mon père Joseph en pleurant sur lui,
ils ouvrirent la porte du tombeau et ils y déposèrent son corps auprès du corps de Jacob son
père. Sa fin arriva dans (sa) cent onzième année. Pas une seule dent ne fut entamée dans sa
bouche et ses yeux ne s'obscurcirent pas24 ; mais sa vue était celle d'un petit enfant. Jamais il
ne perdit sa vigueur mais il s'occupa au métier de la charpenterie, jusqu'au jour qu'il s'alita de
la maladie dont il devait mourir.

30. Nous, les apôtres, ayant entendu ces choses de la (bouche) de notre Sauveur, nous nous
réjouîmes. Nous nous levâmes aussitôt, nous adorâmes ses mains et ses pieds, en nous
réjouissant et en disant : " Nous vous rendons grâces, ô notre bon Sauveur, de ce que vous
nous avez rendus dignes d'entendre de vous, ô notre Seigneur, ces paroles de vie. Cependant
vous nous étonnez, ô notre bon Sauveur : pourquoi avez-vous accordé l'immortalité à Hénoch
et à Elie, et (pourquoi) jusqu'à maintenant se trouvent-ils bien, gardant jusqu'à maintenant la
chair dans laquelle ils sont nés ; (pourquoi) leur chair n'a-t-elle pas connu la corruption25,
alors que ce vieillard béni, Joseph le charpentier, celui à qui vous avez fait un si grand
honneur, (celui) que vous avez appelé votre père et à qui vous obéissiez en toutes choses,
(celui) au sujet de qui vous nous avez donné ces ordres, disant : "Quand je vous aurai investis
de force26 et quand j'aurai envoyé vers vous celui qui est promis par mon Père, c'est-à-dire le
Paraclet, l'Esprit-Saint, pour vous envoyer prêcher le saint Évangile, vous prêcherez aussi mon
saint père Joseph" ; et encore : "Dites ces paroles de vie dans le testament de son décès" ; et
encore : "Lisez les paroles de ce testament aux jours de fêtes et aux jours sacrés" ; et encore :
"Tout homme qui n'a pas bien appris les lettres, lisez-(lui) ce testament aux jours de fête" ; et
encore : "Celui qui retranchera quelque chose de ces paroles ou qui y ajoutera, de manière à
me compter pour un menteur, je tirerai de lui une prompte vengeance" ; - nous sommes donc
étonnés que, depuis le jour où vous êtes né à Bethléem, vous l'ayez appelé votre père selon la
chair, et que néanmoins vous ne lui ayez pas promis l'immortalité pour le faire vivre
éternellement.

31. Notre Sauveur répondit et nous dit : " La sentence que mon Père a édictée contre Adam ne
sera pas rendue vaine, attendu qu'il a désobéi à ses commandements. Lorsque mon Père
décrète sur l'homme qu'il sera juste, celui-ci devient son élu. Lorsque l'homme lui-même aime
les uvres du diable, par sa volonté de faire le mal, si (Dieu) le laisse vivre longtemps, ne sait-il
pas qu'il tombera entre les mains (de Dieu), s'il ne fait pénitence ? Mais quand quelqu'un
atteint un grand âge parmi de bonnes actions, ce sont ses uvres qui font de lui un vieillard.
Chaque fois que Dieu voit quelqu'un pervertir ses voies27, il raccourcit sa vie. Il en est qu'il
prend ainsi au milieu de leurs jours. Cependant toute prophétie prononcée par mon Père doit
s'accomplir sur le genre humain et se réaliser pour lui en entier. Vous m'avez aussi parlé
d'Hénoch et d'Elie, (disant) : "Ils vivent en la chair dans laquelle ils sont nés", et au sujet de
Joseph, mon père selon la chair, (disant) : "Pourquoi ne l'avez-vous pas laissé dans sa chair
jusqu'à maintenant ?" - (Mais) s'il avait vécu dix mille ans, il lui faudrait cependant mourir.

Je vous le dis, ô mes membres saints, chaque fois qu'Hénoch et Élie pensent à la mort, ils
voudraient en avoir fini de la mort, pour être délivrés de cette grande angoisse dans laquelle
ils se trouvent. Car ceux-là surtout doivent mourir en un jour de terreur, de trouble, de
clameur, de menace et d'affliction. En effet, l'Antéchrist tuera ces deux hommes en répandant
leur sang sur la terre, comme un verre d'eau, à cause des affronts qu'ils lui feront subir en le
reprenant. "

32. Nous répondîmes, lui disant : " Ô notre Seigneur et notre Dieu, quels sont ces deux
hommes dont vous avez dit que le fils de la perdition les tuera pour un verre d'eau? " Jésus,
notre Sauveur et notre vie, nous dit : " C'est Hénoch et Elie. " Or tandis que notre Sauveur nous
disait ces choses, nous nous réjouîmes et nous fûmes dans l'allégresse. Nous le remerciâmes
et nous lui rendîmes grâces et louanges, à lui, notre Seigneur et notre Dieu, notre Sauveur
Jésus-Christ, celui par qui toute gloire et toute louange convient au Père, et à lui-même et à
l'Esprit vivifiant, maintenant et dans tous les temps, et jusqu'à l'éternité de toutes les éternités.

Ainsi soit-il!

--------------------------------------------------------------------------------
1. " Père selon la chair " ne signifie pas que l'auteur nie l'origine divine de Jésus, mais que
Joseph est son père aux yeux du monde, et selon la loi.
2. Mois copte situé entre le 25 juin et le 24 juillet.
3. Cf. Hébreux 2, 9.
4. Actes 1, 8.
5. Lévitique 19, 36.
6. Matthieu 12, 36.
7. Psaumes 32, 16.
8. Allusion au précepte du Lévitique 15, 19 s.
9. Cf. Matthieu 1, 20.
10. Psaume 2, 9.
11. Cf. Luc 2, 1-3.
12. Joseph anticipe l'inscription de Jésus, qui n'est pas encore né.
13. Cf. 2 Thessaloniciens 3, 8.
14. Cf. Deutéronome 34, 7
15. Hébreux 4, 15.
16. Littéralement : " ce qu'ils étaient sur le point de dire " ; en d'autres termes : " je prévenais
leurs ordres ".
17. Genèse 6, 17.
18. L'autre version copte ajoute cette précision, tacite dans notre texte : " et dix-huit autres
années se passèrent depuis que ma mère m'eut mis au monde ". Jésus avait donc dix-huit ans
à la mort de son père.
19. Cf. Isaïe 65, 2.
20. Jean 20, 28.
21. Amenti, nom donné par les Égyptiens au lieu où les âmes se rendaient après la mort et où
elles étaient jugées par Osiris. Il est personnifié comme Hadès, à la fois lieu et dieu, cf. p. 154.
22. Colossiens 2, 14.
23. Hébreux 2, 17.
24. Deutéronome 34, 7.
25. Actes 2, 31.
26. Luc 24, 49.
27. Genèse 6, 12.

http://livres-mystiques.com/partieTEXTE ... oseph.html

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Golden_Eye Post subject: Posted: 04 Jul 2008 21:21

L'évangile de Judas
Member

NDLR: L'introduction et l'analyse de conclusion sont de notre frère Jean Degert. Les
passages en italique sont des commentaires de Jean sur le texte lui-même.

Joined: 15 Jul 2002 20:00 Depuis quelques jours une incontestable excitation s'empare de certains esprits suite à la
Posts: 652
parution de l'évangile de Judas. Il s'agit d'un livre apocryphe dont on dit qu'il remet en
cause la Bible, comme si automatiquement deux millénaires de foi allaient s'effondrer.
Comme si la découverte d'un texte singulier emportait l'invalidation des autres.

Le texte n’a pas été rédigé par Judas lui-même, mais par la secte des Caïnites qui arborait
un nom déjà révélateur en lui-même. Il s'agissait d'une secte faisant parti des mouvements
ophiolâtres (les Ophites stricto sensu étaient les Naasséniens) (Leur nom vient du terme
sémitique nahas qui signifie «-serpent » ; en grec «ophis»= serpent) proprement dits, bien
que ce nom s'emploie mieux pour désigner le groupe de toutes les sectes ophiolâtres du
gnosticisme

Les Caïnites affirmaient que Yahvé, qui avait crée le ciel et la Terre était incomplet, rempli
d'ignorance et d'orgueil. Pour parfaire la nature divine, les Caïnites recherchaient des
vérités prenant le contre-pied de la révélation juive et, à ce titre, érigeaient en modèles les
antithèses des valeurs du monothéisme, dont Caïn. En effet, selon eux, Caïn, en tuant frère
Abel aurait prouvé qu'il était supérieur à Yahvé veillant sur Abel. Ils lui ajoutaient pour
compagnons de faits d'armes héroïques à travers les générations Ésaü, les habitants de
Sodome et, bien, sûr Judas l'Iscariote. Ce dernier, selon ce que relate leur évangile n'aurait
pas trahi le Christ, mais aurait été son "complice" pour que le salut de l'humanité puisse se
réaliser. Judas aurait agi d'autant noblement qu'il savait qu'il serait maudit par les apôtres
et les Chrétiens à travers les âges. Cette haine aurait aussi été également motivée par la
jalousie des disciples envers Judas à qui seul Jésus aurait révélé des vérités gnostiques.

Les écrits apocryphes existent depuis aussi longtemps que certains textes canonisés et
pourtant il n'y a pas de ferveur autour d'eux dans les médias. Dante Alighieri a trouvé le
matériau de 'la Divine Comédie' dans l'évangile de Nicodème et un poète, pourtant très
puritain, comme John Milton a écrit "le Paradis perdu" en puisant certains éléments hors
des écrits canoniques. Le monde protestant ne leur confère d'autre valeur qu'historique et
leur valeur esthétique n'approche pas celle de la Bible dont l'écrivain Michel Houellebecq dit
qu'elle est très belle "parce que les juifs ont un sacré talent littéraire".

Pourtant une revue plutôt éprouvée- Science et Avenir pour ne pas la citer- n'a pas résisté à
la tentation de la vulgarisation sensationnelle pour mieux concurrencer peut-être sa rivale,
Science &Vie, mieux rôdée au genre. Depuis, les autres médias se sont fait l'écho de la
nouvelle et des auteurs doivent passer des nuits blanches pour publier au plus tôt un
roman sur le disciple renégat.

Le texte a été publié en anglais et présenté à Pâques; une traduction française officielle
vient de paraître. Pour ma part, j'ai eu envie de traduire le texte afin de partager mes
réflexions fleuries de versets. ************

EVANGILE DE JUDAS

Introduction

Jésus fait la révélation à Judas trois jours avant la Pâque.

Le ministère terrestre de Jésus

Jésus, sur Terre, a réalisé de nombreux miracles pour le salut de l'humanité. Il a été intègre
alors qu'il était parmi des pécheurs. Et il a appelé à lui 12 disciples.

Il ne leur apparaissait souvent comme un enfant (comment ils ont interprété son
comportement ou ses paroles. La question est de savoir si le sens d'enfant est l’Innocence,
la douceur ou s’il apparaissait physiquement en tant qu’enfant parmi eux).

SCENE 1: Jésus discute avec ses disciples. Prière d'actions de grâces ou eucharistie.

Un jour où il se trouvait avec ses disciples en Judée, Jésus les découvrit recueillis dans une
attitude pieuse en observance des commandements. Quand il s'approcha d'eux, alors qu'ils
offraient des actions de grâce pour le pain, Jésus rit. Les disciples lui demandèrent la raison
de ses moqueries quant à leurs prières puisqu'ils avaient fait cela comme demandé. Il
répondit qu'il ne se moquait pas d'eux. "Vous ne faites pas ceci de votre propre gré, car
c'est ainsi que votre Dieu sera loué" répondit-il. Ils lui dirent : "Maître, tu es le fils de Dieu!"
Il répondit :"Comment le savez-vous? En réalité, aucun des enfants de cette génération
(plus encore : "aucune génération de ce peuple") ne me connaîtra.

Les disciples se mettent en colère

En entendant cela les disciples se mirent en colère intérieurement, blasphémant contre lui
dans leurs cœurs. Jésus leur demanda pourquoi cette agitation/trouble les avait poussé à la
colère, ajoutant que Dieu en eux poussait leurs âmes à l'aigreur. Il demanda aussi que si
l'un d'entre eux était suffisamment fort parmi les hommes pour atteindre la perfection
(connaissance?) il se tînt devant lui (comme les anges au vu de la suite). Tous répondirent
qu'ils avaient la force requise, mais leurs esprits n'osèrent se tenir devant lui, à l'exception
de celui de Judas qui, cependant, ne put soutenir son regard. Judas lui dit : "Je sais qui tu es
et d'où tu viens : du Royaume immortel de Barbélo. Je ne suis pas digne de prononcer le
nom de celui qui t'a envoyé". (Barbélo, dans la tradition gnostique, est l'aspect féminin de la
Divinité et serait à l'origine du malheur dans ce monde. Barbélo se serait repenti, après
quoi Dieu aurait envoyé le Christ sur Terre pour sauver l'Humanité.)

Jésus prend Judas en aparté

Voyant que Judas était prêt à être illuminé/à accéder à des connaissances supérieures,
Jésus s'isola avec Judas pour lui enseigner les mystères du Royaume et lui dit qu'il était
possible pour lui de l'atteindre, mais qu'il y aurait un lourd tribut à payer pour cela. Judas
serait injustement blâmé et maudit par les Chrétiens. Jésus lui dit qu'un autre le
remplacerait afin que le nombre de disciples soit toujours égal à douze afin d'atteindre
l'accomplissement (plénitude?) avec Dieu. Judas lui demande "Quand me révèleras-tu ces
choses et quand se lèvera l'aube du grand jour pour cette génération/ce peuple?" Mais
quand il posa cette question, Jésus prit congé de lui.
SCENE 2 : JESUS APPARAIT DE NOUVEAU AUX DISCIPLES (un Jésus par éclipses)

Jésus réapparaît et révèle aux disciples qu'il est allé voir une autre génération sainte et
formidable. Riant à la question de ses disciples curieux d'en savoir plus sur cette
génération supérieure et davantage sainte, hors du royaume actuel, Jésus leur décrit ses
qualités : aucune personne née de cet éon (La traduction anglaise donne «aeon» qui signifie
temps infini. Je pense qu'ici, il est possible, vu le contexte mythologique, qu'«éon» fasse
plus référence au temps qu' à l'entité dans la scène 3) ne la verra, aucune personne née de
la naissance mortelle ne lui sera associée, et les anges ne règneront pas sur elle. Les
disciples sont troublés et restent cois. Un autre jour, Jésus vient vers eux et ils lui parlent
d'une vision qu'ils ont eue à son sujet.

Les disciples parlent du temple qu'ils ont aperçu

Ils ont vu un immense autel, douze hommes qui leur ont semblé être des prêtres et un
nom. Egalement, une foule attendant devant l'autel que les prêtres agréent l'offrande.
Quant à eux, ils ont attendu (apparemment à l'écart).

Quand Jésus leur demande à quoi ressemblaient les prêtres, les disciples les décrivent
comme pervertis : ils sacrifiaient leurs enfants, leurs épouses, étaient sodomites et
impliqués dans des meurtres. Ils commettaient une multitude de péchés et répandaient le
désordre/l'anarchie. Quant aux hommes devant l'autel, ils invoquaient le nom de Jésus et
leurs sacrifices déficients étaient parfaits (participe passé du verbe et non l'adjectif). Après
avoir parlé, leur trouble est oublié.

(Il n’est pas évident de savoir si en premier, les disciples décrivent les prêtres ou la foule
pécheresse et l'attitude des prêtres, dans une réponse progressive. Soit les abominations
sont le fait des 12 prêtres, dans le cas où les disciples répondent directement à la question,
soit du peuple dans l'autre cas. Même au regard de la suite, cela reste ambigu)

Jésus donne une interprétation allégorique de la vision du temple

Jésus ne semble pas comprendre la raison de leur émoi et dit que les prêtres devant l'autel
invoquaient son nom éternel qui dure d'âge en âge. Ils ont planté des arbres sans fruits,
d'une honteuse manière.

Il leur dit que ceux qu'ils ont vu recevoir les offrandes, ce sont eux les disciples. Quant au
bétail offert, il représente les gens que les disciples ont égarés/menés à leur perte devant
l'autel... "Se tiendra debout et se servira de mon nom sur ce sentier et les générations
d'hommes pieux lui conserveront leur fidélité. Et après, un autre homme se dressera parmi
les fornicateurs, un autre parmi les infanticides, un autre parmi les sodomites, et ceux qui
s'abstiennent, et le reste du peuple plein de souillure, d'anarchie et d'hérésies, et ceux qui
disent qu'ils sont comme des anges. Ils sont les étoiles qui mènent toute chose à sa fin.
Pour les hommes de tous temps il a été dit que Dieu recevait les offrandes par l'entremise
des prêtres- c'est un faux ministère. C'est le Seigneur de l'univers qui commande : "dans
les derniers jours, ils seront un sujet de honte!".

Jésus leur dit : "cessez les sacrifices sur l'autel .... (Manques notables)

Jésus leur dit "cessez de lutter avec moi/me résister. Chacun de vous a sa propre étoile...
(Manquent 17 lignes).

Judas questionne Jésus à propos de cette génération et de celle des hommes

Judas demande à Jésus quelle sorte de fruits produit cette génération. Jésus répond, à
propos de toutes les générations, que leurs âmes périront. Cependant quand ces gens
auront parachevé le temps du royaume (auront vécu leur vie terrestre?) et quand l'Esprit les
aura guidé, ils seront sauvés alors que leur enveloppe se corrompra.

Judas demande ce que fera le reste de l'humanité, ce à quoi Jésus répond qu'il est
impossible de semer des graines sur des pierres et d'en moissonner les fruits. (Puis il
condamne apparemment la sagesse corruptible, mais il y a des vides. Il se peut que ce soit
déjà une référence au dernier des éons, la Sagesse. Celle-ci, pour certaines sectes ophites,
cherchant l'être, tombe dans le vide, où elle produit une sagesse inférieure. Elle est
ramenée au monde divin par le Saint Esprit ; mais, avant d'y arriver, elle a pleuré dans le
vide, et de ces pleurs est né notre monde).

Sur ces mots, Jésus s'en va.

SCENE 3 : JUDAS NARRE SA VISION A JESUS QUI LUI REPOND/ L'ECLAIRE (illuminer)

Judas dit : "Maintenant que tu as entendu les autres, écoute la description de mon rêve, car
j'ai eu une grande vision". Entendant cela, Jésus rit et lui dit "toi le treizième esprit,
pourquoi (me ?) éprouves-tu si durement? Mais n'aies crainte de parler, je suis à tes côtés!
(ce Jésus s'adresse peut-être à un esprit qui va le tenter à l'approche de la mort en le
tourmentant par le récit de Juda, puis il s'adresse à nouveau à Judas; comme quand le
Christ semble réprimander Pierre; cf. Marc 8; 33)

Judas lui dit : "dans la vision, je me suis vu alors que les autres disciples me lapidaient et
me persécutaient gravement (il parle de douze disciples, donc il sait déjà qu'il sera
remplacé). Je rejoignis ensuite la place à ta suite. (Des manques). Je vis une maison dont
mes yeux ne pouvaient saisir la mesure, entourée par beaucoup de gens et au toit en
verdure. En son milieu se tenait une foule.

Jésus répondit à Judas "ton étoile (probablement au sens de destin, dans un sens quasi
astrologique) t'a fourvoyé. Aucun homme de naissance mortelle n'est digne d'entrer dans la
maison que tu as vue, ce lieu étant réservé aux saints. Ni le Soleil, ni la Lune n'y règneront
jamais, mais les saints y demeureront toujours, dans le royaume éternel avec les saints
anges. Regarde! Je t'ai expliqué le mystère du royaume et je t'ai enseigné quant aux erreurs
des étoiles. Phrase incomplète signifiant peut-être "j'envoie cela aux douze éons".

(Les éons- du grec «aion», durée, éternité, parce qu'on leur attribuait une existence
éternelle- sont pour certains gnostiques des puissances d'origine divine, et qui servent à
expliquer la création du monde visible. Ces puissances produisent des êtres de même
nature que la leur. Les éons formaient une chaîne d'êtres intermédiaires entre Dieu et
l'homme. Et plus exactement entre le Dieu suprême et le Yahvé des Juifs (dont les
gnostiques faisaient une divinité secondaire), entre le Père et le Fils, et enfin entre ce
dernier et les hommes).

Judas interroge Jésus au sujet de son destin personnel

Judas demande s'il se peut/si cela veut dire que ce qu'il sème est dirigé par le souverain
(vraisemblablement le fait qu'il est destiné à livrer le Christ dans une perspective fataliste).

Jésus répond (manque) qu'il sera très affligé en voyant le royaume et toute sa génération.

Judas demande pour quelle raison, c'est à lui seul que Jésus a parlé. Ce dernier répond qu'il
sera le treizième disciple, qu'il sera maudit à travers les générations et qu'il viendra régner
sur elles. «Dans les derniers temps, ajoute-t-il, ils maudiront ton ascension vers la
génération sainte».

Jésus enseigne Judas en matière de Cosmologie : l'Esprit et l'Auto-Généré (infini, qui ne


procède que de lui-même, une sorte d'hyper Dieu vu qu'il y aurait un Dieu-écran)

Jésus demande à Judas de venir et dit qu'il lui révèlera des secrets inédits,car existe un
royaume sans bornes dont aucune génération d'anges n'a connu toute l'étendue et où se
trouve l'Esprit, immatériel, que nul oeil d'ange n'a jamais vu, que nulle pensée du coeur n'a
jamais pu appréhender, et à qui aucun nom n'a jamais été donné.

(Narration de Jésus :)
"Alors, un nuage lumineux apparut et dit de laisser entrer un ange pour le servir". Un
superbe ange, le lumineux et divin Auto-Généré, émergea du nuage. A cause de lui (de par
sa volonté) quatre autres anges sortirent d'autres nuages et se mirent à le servir. Il créa la
première/originelle lumière sur laquelle il régna. Il dit de laisser les anges prendre
possession de l'existence (et des cieux peut-être) pour le servir et des myriades
indénombrables prirent leurs places. Il dit de laisser un éon étincelant entrer en existence
(pas forcément au sens du vivant basique, mais de la connaissance ; ils trouveraient leur
essence, leur raison d'être).

Il ouvrit la seconde lumière et régna sur elle avec des milliers d'anges sans nombre à son
service. C'est ainsi qu'il créa le reste des éons illuminés. Il les fit régner sur eux et il créa
des myriades d'anges pour les assister".

Adamas et les lumières (probablement les corps célestes).

(Adamas, selon les Naasséniens- ophites stricto sensu, était le Fils de l'humain ; c’est un
androgyne dont sourd le courant de toute vie et d’où s’écoule de concert la matière et
l’esprit de tout être. Il se peut que les Caïnites aient approché ces idées).

"Adamas était dans le premier nuage lumineux qu'aucun des anges n'avait vu parmi ceux
qui l'appelaient Dieu. Il est à l'origine de la génération incorruptible dont procède Seth"
(Seth, en plus d'être le nom du fils d'Adam et Eve est aussi celui du frère du dieu égyptien
Osiris ; un lien existe peut-être dans leur gnose, du moins une récupération syncrétique.
Mais les Séthiens, autre secte ophite, comme les Caïnites honoraient en Seth le fils de la
divine Sagesse, représentant l'esprit, en opposition à Abel qui représentait I'âme et à Caïn
qui représentait la chair; des éléments ont pu être repris ; et ici, Seth est le Christ).

"Il fit procéder soixante-douze lumières de cette génération absolument pure, de


connivence avec la volonté de l'Esprit. Les soixante-douze lumières, quant à elles, firent
trois cent soixante pareillement, toujours en accord avec la volonté de l'Esprit, ce qui donne
cinq lumières pour chacune d'entre elles.

Les douze éons (il en est fait mention auparavant, mais la phrase est émaillée de manques)
sont les sphères des douze lumières, avec six paradis/cieux pour chaque éon de sorte qu'il
y a soixante-douze cieux pour soixante-douze lumières".

"Il leur avait été donné autorité et ont été mis à leur service un nombre infini d'anges, pour
leur gloire et, ajouté à ceux-là, des esprits vierges/saints qui glorifiaient et adoraient les
éons, les cieux et leurs firmaments".

Le Cosmos, le Chaos et l'Enfer

"Cette multitude d'immortels est nommée le Cosmos- c'est-à-dire la perdition- par le Père
et les soixante-douze lumières auprès de l'Auto-Généré ainsi que les soixante-douze éons.
En lui, apparut le premier homme avec des pouvoirs incorruptibles. Et l'éon apparu avec
cette génération, celui en qui la nue de la connaissance et les anges, est appelé El. Après
cela, l'éon ordonna de laisser douze anges prendre le règne sur le Chaos et les Enfers. Et du
nuage apparut un ange dont le visage était comme incandescent et qui se présentait
comme maculé de sang. Il avait pour nom Nebro qui signifie rebelle ; les autres le
nommaient Yaldabaoth. Un autre ange, Saklas, sortit aussi du nuage. Nebro créa, comme
Saklas, six anges pour qu'ils l'aident et chacun de ces douze anges reçut une portion dans
les cieux".
(Chez les Ophites, Yaldabaoth est un éon identifié à El-Shaddaï, ou Yahvé connu sous le
nom « le Tout-Puissant » ; il procède d’Adamas)

Les souverains et les anges

"Les douze régnants parlèrent aux douze anges..." (La phrase, importante vu l'un des
sujets, est largement incomplète. On peut supposer qu'ils les nomment et leur attribuent
des fonctions).

"- Le premier est Seth, autrement appelé "Christ".


- Le deuxième est Harmathoth.
- Le troisième est Galila.
- Le quatrième est Yobel.
- Le cinquième est Adonaios.

Ce sont ces cinq qui règnent sur les Enfers et avant tout sur le Chaos".

La création de l'Humanité

"Alors Saklas dit à ses anges « créons un homme à notre image et notre ressemblance ! » Ils
modelèrent Adam et sa femme Eve dont le nom dans les nuages est Zoé. C'est sous ce nom
que les autres générations identifièrent l'homme et que chacune d'entre elles nomma la
femme. Le souverain dit à Adam que longue vie lui serait accordée, à lui et à sa postérité (et
sûrement à Eve)".

Judas s'enquiert du sort d'Adam et de l'Humanité

Judas demande à Jésus combien de jours vivra l'homme au plus. Jésus lui demande
pourquoi il s'interroge à ce propos, Adam ayant vécu, avec sa génération le temps qui lui
était imparti dans le royaume qu'il avait reçu.

Judas demande si l'esprit humain est mortel. Jésus répond que Dieu avait demandé à
Michael de seulement prêter les esprits afin qu'ils puissent servir, mais le Grand-Un a
ordonné à Gabriel d'accorder des esprits aux grandes générations sans mesure- il s'agit de
l'esprit et de l'âme.

Jésus discute de la destruction des pécheurs avec Judas et les autres disciples

(Manque) "Mais Dieu a fait en sorte que la connaissance soit donnée à Adam afin que le roi
du Chaos et de l'Enfer ne puisse pas régner sur eux".

Judas demanda ce que ferait alors cette génération et Jésus lui répondit qu'en vérité, pour
chacune d'elles les étoiles ont fourni des moyens d'achèvement/perfection. Quand Saklas
parachève le temps qui lui a été imparti, leurs premières étoiles apparaîtront avec les
générations et elles achèveront ce qu'ils avaient projeté de faire. Alors ils forniqueront en
mon nom et ils tueront leurs enfants" (manquent six lignes et demie).

Après cela Jésus rit et Judas lui demanda la raison de son attitude à leur endroit Jésus
répondit qu'il ne se moquait pas d'eux, mais de l'erreur des étoiles qui se trompent au sujet
des cinq combattants et qui seraient toutes détruites avec leurs créatures.

Jésus parle des baptisés et de la trahison de Judas

Judas demande à Jésus ce que feront/deviendront ceux qui auront été baptisés en son nom.
(Vide de 9 lignes). Jésus répond :"En vérité, ceux qui font des sacrifices à Saklas (manque)
Dieu… (Manque 3 lignes) toutes ces choses qui sont mauvaises"."Mais tu les surpassera
tous, car tu sacrifieras l'enveloppe qui me revêt"

"Déjà ta corne a été relevée


ton courroux s'est enflammé
ton étoile a brillé
et ton coeur a ..."

(Des manques) "Et alors l'image de la grande génération d'Adam sera exaltée, car avant le
ciel, la terre et les anges, cette génération, qui est des royaumes éternels, existe déjà (au
présent dans le texte anglais, comme quand Jésus dit, de façon apparemment
anachronique «avant qu’Abraham fût, je suis» de Jean 8 v. 58 ; probablement un effet de
style dans une volonté imitatrice pour conférer de la vraisemblance et gnostique).
"Toutes choses t'ont été enseignées. Lève tes yeux et regarde le nuage, sa lumière et les
étoiles qui l'environnent et l'étoile qui ouvre le chemin est la tienne".

Judas leva le regard, vit le nuage lumineux et y entra. (Manque).

Conclusion : Judas trahit Jésus

...Leurs grands prêtres murmurèrent, car il était entré dans la chambre d'invités pour prier.
Mais des scribes veillaient là attentivement avec l'intention de l'arrêter durant sa prière, car
ils avaient peur du peuple depuis qu'il était considéré par tous comme un prophète.

Ils s'approchèrent de Jésus et lui demandèrent s'il était un disciple de Jésus et il leur
répondit dans le sens qu'ils désiraient et reçut en main propre la somme.

********************
JUDAS VICTIME DE SON ETOILE ?La dernière page du document éclaire la première scène
lorsque Jésus s'isole avec Judas pour lui annoncer qu'il pourra atteindre le royaume, mais
qu'il lui faudra en payer le prix. Judas dans cet évangile, comme dans les écrits canoniques
livre Jésus pour une poignée de deniers.

Dans son numéro de janvier 2006, Science et Avenir sous-titrait sous forme interrogative
"la réhabilitation du disciple maudit". Le magazine, d'ordinaire sérieux quand il aborde les
sciences dures, donnant la parole aux experts semblait même sous-entendre que la version
caïnite selon laquelle Judas n'aurait pas été maître de son oeuvre, car il n'aurait fait qu'obéir
à Jésus, est tout aussi, sinon davantage, crédible que les Evangiles retenus. Depuis la
restauration et présentation de ce manuscrit il semble qu'on s'évertue à présenter le
disciple comme un pion sur l'échiquier de l'Histoire et qui, indispensable n'aurait pas eu le
choix. Les savants parlent de fatalité...

Pourtant, quand Jésus discute isolément avec Judas dans la deuxième scène de ce texte,
l'idée même de fatalité est écartée. Le Christ annonce à Judas qu'il pourra atteindre le
royaume, mais qu'il devra en payer le prix. Sans commenter la valeur de ces écrits,
seulement leur propos par rapport au scoop, on constate une dissonance logique. Ce que
dit Jésus dans cet épisode s'oppose franchement au la philosophie du fatalisme et ce sur
deux aspects : Jésus dit à Judas qu'il lui "est possible de parvenir à la connaissance des
mystères du royaume, mais qu'il connaîtra beaucoup de chagrin". Ce discours suppose,
d'une part, que le disciple a le choix, l'idée de possibilité comprenant celle de libre-arbitre;
d'autre part, il est entendu que pour qu'il accède au royaume il faut une contrepartie et cela
est, en réalité, non du fatalisme, mais une vision déterministe : son destin est lié ses actes,
à sa volonté. C'est la logique de la chaîne de causalité : ici comptent les causes et les
conséquences et non un diktat, une sujétion privant Judas de toute liberté.

La fatalité se définit comme un état où la volonté est contrainte en tout domaine par une
force extérieure et supérieure qui lui nie toute emprise sur sa propre réalisation. La
conséquence en est que le sujet voit sa destinée fixée d'avance et qu'il ne peut s'y
soustraire. Judas, nous le voyons dans son évangile aussi, était loin de subir cette situation.
Certains pourraient objecter que son salut dépendait de sa part à la crucifixion, qu'en
quelque sorte il n'avait pas le choix et qu'il s'agirait d'un genre de fatalité relative, il n'en
reste pas moins que la suite était subordonnée à sa volonté et que donc un principe de
causalité est bien présent ici excluant l'idée d'un acte lié. Secondement, pour le Chrétien,
même en considérant l'éventualité de cette fatalité relative, elle se mettrait directement en
porte-à-faux avec l'enseignement des Ecritures laissant à l'homme le choix de gouverner sa
vie (Deutéronome 30 : 15 ; ou Luc 18 : 41 où Jésus demande à un aveugle sa volonté, dans
une apparente naïveté).

Luc (6 : 16) cite le nom "Judas qui devint traître" et même si le narrateur se place a
posteriori, une fois l'histoire réalisée, il n'emploie pas le verbe"être" ce qui met en échec
l'idée de fatalité, de prédestination. Si Judas avait été commis d'avance pour cette oeuvre
funeste, cela aurait été comme inscrit dans ses gènes. S'il devient c'est qu'il ne l'était pas,
c'est d'une simplicité biblique.

Par ailleurs, à plusieurs reprises Jésus annonce sa mort dans les Evangiles canoniques
(Matthieu 16 : 21), mais ce n'est qu'à l'orée de sa mort qu'il révèle qu'il sera trahi (Jean 13 :
21). Ainsi bien que sachant dès le début qu'il serait livré (Jean 6 ; 64), Jésus ne le révèle pas
réservant au concerné le choix. Connaissant le manque d'intégrité d'un de ses disciples, il
lui laissait, néanmoins, toute latitude pour changer de voie et lui confie la bourse en ce
sens. Ce n'est qu'à la fin que le Malin s'empare de Judas quand il est endurci comme
Pharaon (Exode 10 : 20), Achab (2 Chroniques 18 : 19-20) ou le peuple (Esaïe 6 : 10). Ces
exemples ne condamnent pas Dieu, mais révèlent qu'à un moment, le coeur humain s'étant
tellement endurci dans la méchanceté, il est entraîné dans la cécité. Comme dans le cas de
Judas. Si le Malin s'impose à Judas, c'est parce que celui-ci lui ouvre la porte (Ephésiens 4 :
27).

Le disciple maudit que le texte litigieux tente de réhabiliter avait déjà laissé l'ennemi des
âmes s'emparer de la sienne jusqu'à l'aveugler à la Pâque. Il volait dans la bourse (Jean 12 :
6) ce qui n'était pas spécialement recommandé pour garder son âme pure. Le cheminement
qui a conduit Satan a prendre possession de Judas n'a rien de fataliste, mais se situe dans
un schéma déterministe où chaque situation est la conséquence de la précédente et où la
volonté d'un sujet a emprise sur ses actes. Judas pouvait se repentir de ses mauvaises
pensées et le lion dévorant (1 Pierre 5 : 8) ne se serait pas introduit en lui (Jacques 4 : 7),
mais il a gardé son cap et la suite en a été affectée. Malgré cela, il lui est resté une
possibilité de repentance sur laquelle ses remords n'ont malheureusement pas débouché.

La théorie de l’obéissance

Puisque la fatalité trop vite avancée ne peut expliquer le comportement de Judas inscrit
dans une logique de cause à effet où il est seul responsable, se peut-il que la théorie de
l'obéissance le disculpe?

Avant d'examiner cette question, il est attristant de noter que les médias incrédules
manquent de bon sens en présentant Judas comme un esclave d'une puissance supérieure
quant par ailleurs ils se gaussent des Chrétiens qu'ils jugent naïfs. Ce sont les mêmes qui,
tout en n’étant pas catholiques, souhaitent être enfermés en conclave pour élire le Pape. Et
en conséquence, ils ne se sont pas privés de dire que ce texte allait révolutionner une base
du Christianisme (Science et Avenir, préc. p. 38 ; Le Monde 9 avril 2006). A ma
connaissance, seule France 2 a remis les choses à leur place, notamment en donnant la
parole à l'historien des religions Odon Vallet.

La nouvelle sensationnelle reposait sur l'idée du destin fatal de Judas, mais trouve, donc,
peu d'étais aussi bien dans les écrits canoniques que dans l'évangile de Judas. Alors les
médias mettent en avant que le Christ dans les écrits classiques aurait donné l'ordre, lors
de la Pâque, à Judas de le livrer (Jean 13 : 27) en lui disant de faire promptement ce qu'il
avait à faire. Est-il impossible aux chasseurs de nouvelles à sensations de réaliser qu'il ne
s'agit pas d'un ordre mais de la constatation par le Christ de la décision du félon ? Jésus ne
fait que dire ce qui est, qui est sur le point de survenir, dans une phrase purement
déclarative où il ne fait que révéler à Judas qu'il sait ce qui se trame et qu'il ne s'y opposera
pas. Pour Odon Vallet, si Jésus avait vraiment demandé à son "meilleur ami" de le trahir, il
ne serait qu'un "malade". Il y a bien une différence entre accepter ce qui va arriver et
demander à un ami de trois ans d'y prendre part.

Plus tard, Judas reconnaîtra son péché (Matthieu 27 : 3-5). Si vraiment il n'avait fait qu'obéir
à Dieu ou n'avait pu échapper à son destin, pourquoi parler de "péché" qui est une notion
relative à l'existence du libre-arbitre ? C'est la volonté qui détermine la présence d'un acte
pécheur ou non (d'où l'existence de villes de refuges pour les meurtriers involontaires;
Nombres 35 : 11) et même le Christ, enfant, a du attendre l'âge de discerner le Bien du Mal
(Esaïe 7 : 15).

Judas n'était pas nécessaire à l'arrestation de Jésus. Chaque jour, ce dernier était assis dans
le Temple et personne ne l'y avait jamais saisi. Il y était, d'ailleurs, si tranquille qu'il a même
pu y faire usage d'un fouet (Jean 2 : 15). Le temps était tout simplement venu.

Ceux qui voudraient voir dans les Ecritures une connivence douteuse entre Jésus et Judas
en se référant à la Cène en vue de démontrer que l'Evangile de Judas n'est pas farfelu, pour
ne pas dire ordurier, risquent de sous-entendre que le Christ s'est ignoblement joué de
Judas, car ce dernier, dans les Evangiles canonique ne l'a pas livré conscient du fait qu'ils
mourraient, tous les deux, sous peu (Matthieu 27 : 3-5). Serait-ce là l'image d'un Christ
aimant ? Cela remettrait indubitablement en question l'amour de tous ses disciples à travers
les âges et le reste de la Parole (par exemple Ephésiens 3 : 17-19)

Subsidiairement, admettre les théories de cet évangile, c'est faire sienne la prédication du
salut par les oeuvres. Et quelles oeuvres aurait du accomplir, selon cet apocryphe, Judas
pour être sauvé !

Une vie de croisés

Peut-être Judas était-il, comme l'affirment certains historiens, un zélote torturé par le
dégoût que lui inspirait l'occupation romaine. On peut imaginer qu'il avait peut-être espéré
que le Christ chasserait les envahisseurs et avait du enrager de le voir guérir le serviteur
d'un centurion (Matthieu 8 : 5 s.). Si le disciple était vraiment un zélote, il devait opérer une
confusion entre le message du Christ et ses visées politiques. Qu'il ait éventuellement
souhaité la libération d'Israël n'est pas du tout blâmable- au contraire ! La présence
romaine avec son polythéisme était une insulte qui rappelle la colère d'un autre Judas, du
livre apocryphe des Macchabées, qui rejette le paganisme hellénique imposé par les
Syriens. On peut imaginer que des raisons politico-religieuses aient amené Judas à suivre
Jésus. Mais si sa foi en Jésus et ses choix politiques avaient peut-être semblé coïncider
pour lui, ce qui alors justifiait ses actes et sa morale aux côtés du Maître, était peut-être
ses options politiques plus que sa foi. Pour faire dans l'anachronisme, on pourrait alors dire
que Judas vivait une théologie de la libération. On peut dire que c'est aussi, en quelque
sorte, un problème contemporain qui se révèle lorsque les choix politiques d'un Chrétien
lui donnent le sentiment que sa foi est plus saine que celles des autres, alors que cette
dernière n'est parfois qu'influencée par ses convictions- par exemple en matière sociale- et
non l'inverse. Judas, malgré cet éventuel amour pour un Israël pur de tout paganisme
romain, ne fait qu’honorer Dieu des lèvres en ne faisant pas coïncider ses actes et pensées
avec la loi d’amour.

Judas est celui à qui Jésus confie la bourse tout en connaissant les coeurs (Luc 11:17). Le
disciple entendant les sermons, les paraboles du maître et constatant les miracles auxquels
il participe, n'aurait-il pas comme Pierre au nom de tous pu dire "Tu es le Fils de Dieu!" à
son ami (Luc 9 : 20) ? Si avec les autres, il en avait parlé, il semblait ne pas avoir réalisé
l'importance de la révélation. Quand le Seigneur lui laisse la garde de l'escarcelle, n'est-ce
pas parce qu'il lui laissait l'opportunité de changer de vie? Judas voyant le Christ révéler les
pensées ne pouvait-il à un moment ou à un autre réaliser que le Christ n'était pas dupe et
cesser ses vols? Soit pris par son péché il était aveuglé, soit il s'était accoutumé à ce regard
jusqu'à ne plus être y sensible.

Comme les autres, Judas avait été missionné pour chasser démons et guérir les malades
(Luc 9 :1). En attendant de recevoir le Saint Esprit et la conversion (Jean 14 : 17 ; Luc 22,
32), ils recevaient tous le même enseignement.

Jésus ne le déconsidérait pas et même lors de leur dernière rencontre il l'a encore appelé
"mon ami" (Matthieu 26 ; 50). Judas a laissé l'ennemi entrer en lui quand il volait, quand il
s'est emporté à propos du parfum versé sur les pieds de Jésus par la femme pécheresse
(Jean 12 : 4-5). Apparemment, c'est suite à cet épisode que Judas a livré Jésus (Marc 14 :
10). Si les droits contemporains -même le droit pénal romain dont les droits européens
continentaux s'inspirent- ne retiennent, en général, pas la responsabilité de l'aliéné, Judas
était toutefois coupable d'avoir donné accès au diable.

UN ECRIT GNOSTIQUE

Le deuxième aspect important de cet évangile est la volonté de révélation de l'occulte qui y
abonde. Le problème n'est pas, si l'on feint d' y accorder crédit, le que le Christ fait des
révélations, mais que Judas cherche à accéder à des connaissances mystiques. En effet,
Dieu a dévoilé des choses impressionnantes à Daniel, à Jean et a ravi Paul aux cieux (2
Corinthiens 12 : 2), mais sont-ce eux qui tentaient d'accéder à des connaissances
supérieures? La réponse est négative. Qui plus est, le contenu des révélations apocryphes
ne ressemble pas aux autres habituels, non seulement en raison de leur flagrante hérésie,
mais aussi parce qu'il ne s'agit pas de prophétie, mais de description des origines.

La Parole de Dieu met en garde contre la tentation de ce savoir pour savoir, du culte des
secrets. Le Psaume 131 dit « Je ne m'occupe pas de choses trop grandes et trop relevées
pour moi » ; Colossiens (1 : 26-27) dit que le mystère révélé est Christ. Encore, le Psaume
19 : 8 dit que "La loi de l'Éternel est parfaite, qu'elle restaure l'âme" ; il nous suffit d'être
guidé par le Christ et de vivre ses commandements éclairés.

Cet écrit est inondé de ballades d'anges qui peuvent constituer une attraction pour ceux
qui s'y intéressent beaucoup. On peut trouver une telle curiosité dans le Livre de Mormon
(Moroni 10 : 14) qui parle du don de voir les anges et les esprits qui servent ; de même
dans la volonté de quasi cabalistique de décoder la Bible pour prédire l'avenir. Cela jure
avec l'attitude de Moïse qui plus que la présence d'un ange demande celle de Dieu (Exode
33 : 2 et 33 : 15) et avec Galates 1 : 8 renvoyant au diable tout ange apportant un évangile
nouveau.

Existe, ici, une volonté de présenter le Christ comme ayant un comportement mystique. Ce
Jésus vit parmi eux par éclipses et se moque de leurs faiblesses intellectuelles. Il s'agit d'un
Jésus désagréable qui m'évoque le sympathique personnage de B.D. Léonard de Vinci
(auteurs : Turk & de Groot) qui aime écraser son disciple. La B.D. est, d'ailleurs, plus
intéressante que cet apocryphe.

Cet évangile insiste, aussi, sur la nécessité qu'il y ait douze disciples pour atteindre la
perfection alors que la Bible dit qu'il ont été choisis en ce nombre pour juger les douze
tribus (Luc 22 : 30). Dieu n'a pas eu besoin de 12 disciples pour atteindre une sorte de
perfection; il se suffit à lui, ne doit rien à personne et a crée l'humanité gratuitement (Job
41 :2).

Il s'agit probablement de l'insertion de la croyance antique en perfection du 12 comme


unité de mesure du temps et de l'espace. Ce chiffre a été en tout lieux le nombre des cycles
parfais, immuables, de la nature et de la vie.

A la fin de la scène 3 quand Jésus discute de la destruction des pécheurs avec Judas et les
autres disciples, il dit que Dieu donne la connaissance à Adam pour que l'Ennemi ne règne
pas sur les hommes. En réalité, s'il s'agit d'une allusion à la chute, le fait de consommer le
fruit interdit ne donnait pas la connaissance proprement dite à l'homme, mais la
connaissance du Bien et du Mal (Genèse 2 : 17). L'homme et la femme n'avaient pas été
crées stupides, puisqu'ils dominaient sur les animaux et ne pouvaient certainement pas
s'abaisser à leur niveau, contrairement à ce qui dit Pic de la Mirandole dans son "Oratio de
dignitate hominis". Il ne leur manquait pas la connaissance, à laquelle Dieu ne s'oppose
pas, mais ils ont voulu savoir ce qu'était le Mal.

Enfin, ce texte ne révèle pas le vrai Dieu en ne présentant Le Seigneur des Juifs et des
Chrétiens que comme un hypo-théos, un sous-dieu. Cela ne ressemble pas tellement au
mot d'Esaïe 45 : 21 ou de Jean 17 : 3.

ET JUDAS ENSUITE ?

Après avoir dit que Judas a reçu l'argent, l'évangile est achevé. Cela dit, il ne s'agit pas
d'une contradiction avec les autres évangiles ici, car ils ne mentionnent pas tous le devenir
de Judas. Seul Mathieu (Matthieu 27 : 5) et les Actes (1 : 18) disent qu'il s'est tué et
l'apparente contradiction entre les deux textes n'est pas inexplicable : un pendu par suicide
peut aussi tomber sur un objet blessant sur lequel il a pu monter, par exemple, avant de le
basculer. Une image d’un site athée donne ce genre d’exemple.

Cependant si les trois autres évangiles ne parlent pas de son suicide, en ce qui concerne ce
texte apocryphe on peut s'étonner qu'il n'en fasse pas mention, car ne s'agit-il pas d'un
évangile rédigé par ses disciples? Une explication est qu'ils ont peut-être voulu faire croire
qu'il n'avait pas pu le signaler puisque justement il s'était donné la mort. Cela l'aurait-il
alors empêché de l'écrire avant?

L'évangile de Judas dit aussi que le disciple aurait à subir la maltraitance à travers les
siècles. Voila encore une criante négation de la Parole (Hébreu 9 : 27). Les morts sont là où
ils sont et les insultes à l'encontre de Judas sont en déshérence.

A trop vouloir chercher à côté de la Bible, on peut arriver à des inventions syncrétiques
comme celles des Catholiques japonais qui tendent presque à considérer que la repentance
de Pierre après sa trahison (Marc 14 : 72) est inférieure à celle de Judas qui, lui, aurait eu
un geste d'honneur en se suicidant (doutons qu'à ce moment, Judas l'ai fait par sens de
l'honneur et, qui plus, est cela ne peut absolument pas équivaloir à un repentir).

QUID DE JESUS ?

Jésus est crucifié et l'Evangile apocryphe est conclu. En effet, Judas a permis qu'il soit
dépouillé de son enveloppe. Si un Chrétien pouvait penser que ce texte complète les
Ecritures il devrait se poser non seulement des questions sur la compatibilité, mais aussi
sur la conformité de cet écrit avec le/au "reste" de la Parole.

PORTEE DE CET EVANGILE

Il est légitime de s'inquiéter quant aux conséquences de la publication de cet évangile,


bonne nouvelle douteuse, qui prétend rajouter plus qu'un iota à la Parole. L'inquiétude est
d'autant plus permise quand nous voyons l'hystérie autour du Da Vinci Code.

Certains qui ne se soucient pas de la foi et de l'histoire de l'Eglise, dès qu'ils entendent
parler d'un texte révolutionnaire en la matière, se précipitent chez le libraire pour s'offrir
une culture théologique, voire littéraire en ce qui concerne ces romans, qui n'est
certainement pas du meilleur cru. Et ils ne sont probablement pas peu nombreux ceux qui
n'arrivent pas à distinguer la fiction de la réalité.

Avant même la publication de cet évangile quelques livres portaient à peu près le même
titre (de Nicolas Grimaldi, Maurice Chappaz, Daniel Eastermann, ...) preuve que le sujet est
porteur. C'est un filon intéressant du fait qu'on présente sous un angle singulier un nom
réprimandé à travers le temps en Chrétienté.

Le bruit recommence à courir que c'est uniquement au Concile de Nicée (325) qu'il a été
décidé, sous l'impulsion de l'Empereur Constantin d'écarter la trentaine d'autres évangiles
alors que dès le deuxième siècle les Chrétiens ne se référaient plus qu'aux quatre évangiles
qui allaient être canonisés et aux épîtres que contient notre Bible. Le Saint Esprit guidait
l'émergence de l'Eglise et la critique scientifique a le devoir, par souci d'honnêteté,
d'admettre qu'en matière de foi elle rencontre une zone qu'elle ne peut appréhender et,
donc, ne peut nier l'action de l'Esprit. La foi dépasse les discours exagérément rationalistes.

En réalité, Dieu sait défendre sa Parole qui ne passera pas (Matthieu 5 : 18) et à l'exécution
de laquelle il veille (Jérémie 1 : 12). Quand on prétendit critiquer de manière scientifique sa
Parole, le Seigneur permit la découverte des manuscrits de la grotte de Qmrân, au bord de
la Mer morte, au moment souhaité. Charles Spurgeon n’avait-il pas ce bon mot "défendre la
Bible? Autant défendre un lion!" ?

Finalement pour qui est ébranlé et ne connaît pas encore le Christ, la Bible ne dit-elle pas
qu'elle ne repose "pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une
démonstration d'Esprit et de puissance" (1Corinthiens 2:4). Celui qui a des doutes peut se
tourner vers Dieu pour le prier.

Jean Degert

Notes:
* Mes remerciements vont à David Leigh qui a bien voulu relire ma traduction et à Rachel
Hannhardt, Jean Gasteuil et Alexander Foote qui m'ont simultanément aidé par leur
suggestion quant à la formulation d'une phrase pourtant simple.

** Le texte en anglais se trouve au lien suivant : http://www9.nationalgeographic.com/lost


... fJudas.pdf

*** Bien que tout le texte ait été traduit, il ne s'agit pas d'une traduction littérale qui aurait
été trop lourde dans un article. En effet, les dialogues sont émaillés de tels manques, que
les restituer tels quels ne présenterait d'autre intérêt qu'archéologique. Il s'agit d'un texte
que je ne trouve pas très beau, même s'il se veut parfois poétique. Quand il y a eu des
phrases avec trop de manques, je n'ai vu aucun intérêt à les restituer. Certaines phrases
peuvent sembler difficiles, cela est du aux manques qui privent d'éclairage; peut-être aussi
à une certaine volonté d'hermétisme sans abus des caïnites dans le but de rendre l’évangile
assez attrayant. Enfin, j’ai alterné, selon les scènes et les actes, présent et passé simple de
façon volontaire.

Enfin, pour qui souhaite en savoir plus sur les apocryphes, deux livres intéressants en
traitent sans évidemment parler de l’évangile de Judas trop récent :
- Le mystère apocryphe ; Dir. J.-D. Kaestil et D. Marguerat, éd. Labor et Fides, 1995
- La Bible apocryphe ; F. Amiot (parmi les textes choisis par Daniel Rops), Librairie Arthème
Fayard, Paris, 1952.

http://www.houstin.info/mods/blog/levan ... e_169.html

_________________

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Golden_Eye Post subject: Posted: 04 Jul 2008 21:27


Évangile selon Marie
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(Apocryphe copte du second siècle)

( les 6 premières pages semblent manquer)


Joined: 15 Jul 2002 20:00
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[PAGE 7 ]
1 " Qu'est-ce que la matière ?

2 Durera-t-elle toujours ? "

3 Le Maître répondit :

4 " Tout ce qui est né, tout ce qui est crée,

5 tous les éléments de la nature

6 sont imbriqués et unis entre eux.

7 Tout ce qui est composé sera décomposé ;

8 tout reviendra à ses racines ;

9 la matière retournera aux origines de la matière.

10 Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. "

11 Pierre lui dit : " Puisque Tu te fais l'interprète

12 des éléments et des événements du monde, dis-nous :

13 Qu'est-ce que le péché du monde ? "

14 Le Maître dit :

15 " Il n'y a pas de péché.

16 C'est vous qui faites exister le péché

17 lorsque vous agissez conformément aux habitudes

18 de votre nature adultère

19 là est le pêché.

20 Voilà pourquoi le Bien est venu parmi vous ;

21 Il a participé aux éléments de votre nature

22 afin de l'unir de nouveau à ses racines. "

23 Il continua et dit :24 " Voici pourquoi vous êtes malades

25 et pourquoi vous mourrez,

26 c'est la conséquence de vos actes ;

27 vous faites ce qui vous éloigne...

28 Comprenne qui pourra ! "

[PAGE 8]
1 " L'attachement à la matière

2 engendre une passion contre nature.

3 Le trouble naît

5 "Soyez en harmonie..."

6 Si vous êtes déréglés,

7 inspirez-vous des représentations

8 de votre vraie nature.

9 Que celui qui a des oreilles

10 pour entendre entende. "

11 Après avoir dit cela, le Bienheureux

12 les salua tous en disant :

13 " Paix à vous, que ma Paix

14 naisse et s'accomplisse en vous !

15 Veillez à ce que personne ne vous égare

16 en disant :

17 "Le voici,

18 Le voila."

19 Car c'est à l'intérieur de vous

20 qu'est le Fils de l'Homme ;

21 allez à Lui :

22 ceux qui Le cherchent Le trouvent

23 En marche !

24 Annoncez l'Évangile du Royaume. "

[PAGE 9]

1 " N'imposez aucune règle,

2 hormis celle dont je fus le Témoin.

3 N'ajoutez pas de lois à celles de celui qui a do Loi,

4 afin de ne pas en devenir les esclaves. "

5 Ayant dit cela, Il partit.

6 Les disciples étaient dans la peine ;

7 ils versèrent bien des larmes, disant :

8 " Comment se rendre chez les païens et annoncer

9 l'Évangile du Royaume du Fils de l'Homme ?


10 Ils ne l'ont pas épargné,

11 comment nous épargneraient-ils ? "

12 Alors, Marie se leva,

13 elle les embrassa tous et dit à ses frères :

14 " Ne soyez pas dans la peine et le doute,

15 car Sa Grâce vous accompagnera et vous protégera :

16 louons plutôt Sa grandeur,

17 car Il nous a préparés.

18 Il nous appelle à devenir pleinement des êtres humains. "

19 Par ces paroles, Marie tourna leurs curs vers le Bien ;

20 ils s'éclairèrent aux paroles du Maître.

[PAGE 10]

17 Alors, je Lui dis :

18 "Seigneur, dans l'instant, celui qui contemple

19 Ton apparition,

20 est-ce par l'âme qu'il voit ?

21 Ou par l'esprit ?"

22 Le Maître répondit :

23 Ni par l'âme ni par l'esprit ;

24 mais l'intellect étant entre les deux,

25 c'est lui qui voit et c'est lui qui [...]"

Les quatre pages suivantes semblent manquer.

[PAGE 15]

1 " "Je ne t'ai pas vu descendre,

2 mais maintenant je te vois monter ",

3 dit le Désir,

4 " Pourquoi mens-tu, puisque tu fais partie de moi ? "

5 L'âme répondit :

6 " Moi, je t'ai vue,

7 toi, tu ne m'as pas vue.

8 Tu ne m'as pas reconnue ;

9 j'étais avec toi comme avec un vêtement,


10 et tu ne m'as pas sentie. "

11 Ayant dit cela,

12 elle s'en alla toute joyeuse.

13 Puis se présenta à elle la troisième atmosphère,

14 appelé Ignorance ;

15 celle-ci interrogea l'âme, lui demandant :

16 " Où vas-tu ?

17 N'as-tu pas été dominée par un mauvais penchant ?

18 Oui, tu étais sans discernement, et tu as été asservie. "

19 L'âme dit alors :

20 " Pourquoi me juges-tu ? Moi je n'ai pas jugé.

21 On m'a dominée, moi je n'ai pas dominé ;

22 on ne m'a pas reconnue,

23 mais moi, j'ai reconnu

24 que tout ce qui est composé sera décomposé

25 sur la terre comme au ciel. "

[PAGE 16]

1 Libérée de cette troisième atmosphère, l'âme continua de monter.

2 Elle aperçut la quatrième atmosphère.

3 Elle avait sept manifestations.

4 La première manifestation est Ténèbres ;

5 la seconde, Désir ;

6 la troisième, Ignorance ;

7 la quatrième, Jalousie mortelle ;

8 la cinquième, Emprise charnelle ;

9 la sixième, Sagesse ivre ;

10 la septième, Sagesse rusée.

11 Telles sont les sept manifestations de la Colère

12 qui oppriment l'âme de questions :

13 " D'ou viens-tu, homicide ?

14 Ou vas-tu, vagabonde ? "

15 L'âme répondit :

16 " Celui qui m'opprimait a été mis a mort ;


17 celui qui m'étreignait n'est plus ;

18 mon désir alors s'est apaisé,

19 et je fus délivrée de mon ignorance. "

[PAGE 17]

6 Je vais au Silence ". "

7 Après avoir dit cela, Marie se tut.

8 C'est ainsi que le Maître s'entretenait avec elle.

9 André prit alors la parole et s'adressa à ses frères :

10 " Dites, que pensez-vous de ce qu'elle vient de raconter?

11 Pour ma part, je ne crois pas

12 que le Maître ait parlé ainsi ;

13 ces pensées diffèrent de celles que nous avons connues. "

14 Pierre ajouta :

15 " Est-il possible que le Maître se soit entretenu

16 ainsi, avec une femme,

17 sur des secrets que nous, nous ignorons ?

18 Devons-nous changer nos habitudes,

19 écouter tous cette femme ?

20 L'a-t-iI vraiment choisie et préférée à nous ? "

[PAGE 18]

1 Alors Marie pleura.

2 Elle dit a Pierre :

3 " Mon frère Pierre, qu'as-tu dans la tête ?

4 Crois-tu que c'est toute seule, dans mon imagination,

5 que j'ai inventé cette vision ?

6 ou qu'à propos de notre Maître je dise des mensonges ? "

7 Levi prit la parole :

8 " Pierre, tu as toujours été un emporté ;

9 je te vois maintenant t'acharner contre la femme,

10 comme le font nos adversaires.

11 Pourtant, si le Maître l'a rendue digne,

12 qui es-tu pour la rejeter ?


13 Assurément, le Maître la connaît très bien

14 Il l'a aimée plus que nous.

15 Ayons donc du repentir,

16 et devenons l'être humain dans son intégrité ;

17 laissons-Le prendre racine en nous

18 et croître comme Il l'a demandé.

19 Partons annoncer l'Évangile

20 sans chercher a établir d'autres règles et d'autres lois

21 en dehors de celle dont Il fut le témoin. "

[PAGE 19]

1 Dès que Levi eut prononcé ces mots,

2 ils se mirent en route pour annoncer l'Évangile.

FIN DE L'EVANGILE SELON MARIE

http://www.livres-mystiques.com/partieT ... marie.html

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Golden_Eye Post subject: Posted: 04 Jul 2008 21:35

Manuscrits de Nag Hammadi - Évangile selon Philippe


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1. Manuscrits de Nag Hammadi - Évangile selon Philippe

1.1 Évangile selon Philippe


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[1] Un Hébreux peut faire un Hébreux et on appelle ce dernier un prosélyte, mais un
prosélyte ne peut pas faire un prosélyte. (Certains) sont tels qu’ils sont et font d’autres
pareils à eux parce que ceux-ci le deviennent.

[2] L’esclave n’aspire qu’à être libre. Il ne recherche pas les biens (ousia) de son maître.
Mais le fils, non seulement il est fils mais il peut prétendre à l’héritage de son père. Ceux
qui héritent de ce qui est mort sont eux-mêmes morts et héritent de ce qui est mort. Ceux
qui héritent de ce qui est vivant sont eux-mêmes vivants et héritent de ce qui est vivant et
de ce qui est mort. Les morts n’héritent de rien. Car comment un mort pourrait-il hériter ?
Si celui qui est mort hérite de ce qui est vivant, il ne mourra pas, mais alors, lui qui était
mort, vivra.

[3a] Un païen ne meurt pas car il n’a jamais vécu pour pouvoir mourir. Celui qui croit à la
vérité vit, et il court le danger de mourir car il vit.

[3b] Depuis le jour où le Christ est venu, le monde a été créé, les villes, ordonnées
(kosmei), ce qui est mort, rejeté.

[3c] Quand nous étions des Hébreux, nous étions orphelins et nous n’avions qu’une mère,
mais quand nous sommes devenus chrétiens, nous avons eu un père et une mère.

[4 et 5] Ceux qui sèment en hiver récoltent en été ; l’hiver, c’est le monde, l’été, c’est l’Eon.
Semons dans le monde afin de pouvoir récolter en été. C’est pourquoi il ne convient pas
que nous priions pendant l’hiver ; en dehors de l’hiver, c’est l’été. Celui qui récoltera en
hiver ne récoltera pas, il arrachera, car ce qui est inexistant ne porte pas de fruit, non
seulement il ne produit pas, mais même le sabbat ne produit pas de fruit.

[6] Le Christ est venu en racheter quelques-uns, délivrer les uns, sauver les autres. Ceux
qui étaient étrangers, il les a rachetés et il les a faits siens. Et il a séparé les siens, ceux
qu’il donna comme garantie de ses intentions. Ce n’est pas seulement lorsqu’il se
manifesta qu’il livra son âme (psyché) volontairement, mais depuis que le monde existe, il
l’a livrée. Lorsqu’il le voulut, il vint alors pour la délivrer puisqu’elle était gardée en otage.
Elle se trouvait au milieu des brigands et elle avait été emmenée prisonnière et il la sauva.
Et Il racheta les bons et les méchants qui sont dans le monde.

[7] La lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la droite et la gauche sont sœurs les unes
des autres ; elles sont inséparables. C’est pourquoi ni les bons sont bons ni les méchants
méchants, ni la vie est vie, ni la mort est mort. En conséquence chacun sera dissous dans
sa nature originelle. Mais ceux qui sont supérieurs au monde sont indissolubles, éternels.

[8a] Les noms qui sont données aux choses du monde renferment une grande illusion, car
ils détournent la pensée de ce qui est réel vers ce qui n’est pas réel, et celui qui entend le
nom « Dieu » ne saisit pas ce qui est réel mais ce qui n’est pas réel. De même dans le «
Père » et le « Fils » et « l’Esprit Saint » et la « Vie » et la « Lumière » et la « Résurrection » et
« l’Eglise », et tous les autres on ne perçoit pas ce qui est réel, on perçoit ce qui n’est pas
réel, à moins d’avoir appris ce qui est réel.

[8b] Tous les mots entendus dans le monde sont trompeurs. S’ils étaient dans l’Eon, ils ne
seraient pas prononcés dans le monde à aucun moment, et ils ne seraient pas rangés parmi
les choses du monde. Dans l’Eon ils ont une fin.

[9a] Un seul nom n’est pas prononcé dans le monde, le nom que le Père a donné au Fils. Il
est supérieur à tout. C’est le nom du Père. Car le Fils ne deviendrait pas le Père s’il ne
revêtait pas le nom du Père. Ce nom, ceux qui le possèdent le connaissent, mais ils ne le
prononcent pas. Ceux qui ne le possèdent pas ne le connaissent pas.

[9b] La Vérité engendra les noms dans le monde parce qu’il est impossible de l’apprendre
sans noms.

[9c] La Vérité est unique mais en même temps elle est multiple pour que nous puissions,
par amour, enseigner cet Unique grâce à sa multiplicité.

[10a] Les archontes voulurent tromper l’homme quand ils virent qu’il était apparenté
(suggeneia) à ce qui est vraiment bon. Ils prirent les noms de ce qui est bon et les
donnèrent à ce qui n’est pas bon pour le tromper par les noms et le lier à ce qui n’est pas
bon. Et après cela, s’il leur manifeste de la faveur, ils les enlèvent de ce qui n’est pas bon et
les mettent à ce qui est bon. Ils connaissaient cela car ils voulaient s’emparer de l’homme
libre et faire de lui leur esclave pour toujours.

[10b] Ce sont ces forces qui luttent contre l’homme ne voulant pas qu’il se délivre afin de
dominer pour toujours sur lui comme sur un esclave. Car si l’homme était délivré, les
sacrifices d’animaux ne se produiraient plus, ils ne seraient plus offerts à ces forces. En
vérité, celles-ci sont des animaux, mais après qu’ils étaient offerts, ils mouraient. Quant à
l’homme il fut offert à Dieu, mort, et il vécut.

[11] Avant la venue du Christ, il n’y avait pas de pain dans le monde. Ainsi dans le paradis
où était Adam, il y avait beaucoup d’arbres pour la nourriture des animaux ; il n’y avait pas
de blé comme nourriture pour l’homme. L’homme se nourrissait comme les animaux, mais
lorsque le Christ, l’Homme parfait (téléios) vint, il apporta du pain du ciel afin que l’homme
se nourrît d’une nourriture d’homme.

[12a] Les archontes croyaient que c’était par leur puissance et leur volonté qu’ils opéraient,
mais c’est l’Esprit Saint qui opérait en secret par leur entremise comme lui-même le
désirait.
[12b] La Vérité est semée partout, elle qui existe depuis l’origine. Beaucoup la voient
lorsqu’elle est semée, mais peu la voient quand elle est récoltée.

[13] Plusieurs disent que Marie a conçu de l’Esprit (pneuma). Ils se trompent, ils ne savent
pas ce qu’ils disent. Quand une femme a-t-elle jamais conçu d’une femme ? Marie est la
vierge qu’aucune force naturelle (dynamis) n’a souillée. Elle est un grand anathème pour les
Hébreux, qui sont les apôtres et les apostoliques. Cette vierge qu’aucune force n’a souillée
est immaculée… et les forces naturelles se souillent. Et le Seigneur n’aurait pas dit : Mon
Père qui est dans les cieux, s’il n’avait pas eu un autre père, il aurait dit simplement : Mon
père.

[14] Le Seigneur dit aux disciples : Éloignez-vous de toute maison. Entrez dans la maison
du Père, ne prenez ni n’emporter rien de la maison du Père.

[15] Jésus est un nom caché, Christ un nom manifesté. C’est pourquoi Jésus est semblable
dans toutes les langues, on l’appelle toujours par le nom de Jésus. D’autre part, Christ est «
messie » en syriaque et « christos » en grec. Il est certain que tous les autres l’ont
conformément à leur propre langue. Le « nazaréen » est celui qui révèle ce qui est caché.
Christ possède tout en lui-même, soit homme, soit ange, soit mystère, et le Père.

[16] Ceux qui disent que le Seigneur est mort d’abord puis ressuscité se trompent, car il est
ressuscité avant de mourir. Si quelqu’un ne ressuscite pas d’abord, aussi vrai que Dieu est
vivant, il ne mourra pas, il est déjà mort.

[17] On ne cache pas un objet de valeur dans un grand vase, mais souvent des sommes
incalculables sont placées dans un vase d’un sou. Il en est de même de l’âme. C’est un
objet précieux qui se trouve dans un corps méprisable.

[18a] Il y en a qui craignent de ressusciter nus. C’est pourquoi ils veulent ressusciter dans
la chair, mais ils ne savent pas que c’est ceux qui sont revêtus de chair qui sont nus. Ceux
qui se dépouilleront au point de se mettre nus, ceux-là ne seront pas nus.

[18b] La chair et le sang ne peuvent hériter le Royaume de Dieu. Qu’est-ce qui n’héritera
pas ? Ce dont nous sommes revêtus. Mais de quoi sera-t-il hérité ? Du Christ et de son
sang. C’est pourquoi il a dit : Celui qui ne mangera pas ma chair et ne boira pas mon sang
n’aura pas la vie en lui. Qu’est-ce que sa chair ? C’est la Parole et son sang, c’est l’Esprit
Saint. Celui qui a reçu cela a une nourriture, une boisson et un vêtement.

[19a] Moi je blâme aussi ceux qui disent que la chair ne ressuscitera pas. Tous sont dans
l’erreur. Tu dis que la chair ne ressuscitera pas, mais dis-moi ce qui ressuscitera pour que
nous puissions te vénérer ? On dit que l’Esprit est dans la chair, et il y a aussi cette Lumière
dans la chair et aussi la Parole. Quoi que tu dises, tu ne dis rien en dehors de la chair. Il est
nécessaire de ressusciter dans cette chair là parce que tout est en elle.

[19b] En ce monde, ceux qui portent des vêtements sont supérieurs aux vêtements. Dans le
Royaume des cieux, les vêtements sont supérieurs à ceux qui les portent.

[20] C’est par l’eau et par le feu que tout le lieu est purifié, le visible par le visible, le caché
par le caché. Il y a des choses cachées à travers celles qui sont visibles. Il y a une eau dans
l’eau, et un feu dans l’onction.

[21] Jésus leur a tout dérobé car il ne s’est pas révélé tel qu’il était, mais comme ils étaient
capables de le voir. Il leur est apparu à tous : grand aux grands, petit aux petits, ange aux
anges (aggélos) et homme aux hommes. C’est pourquoi sa parole est a été cachée à tous.
Quelques-uns le voyaient croyant se voir eux-mêmes. Mais quand il apparut à ses disciples
dans la gloire sur la montagne, il n’était pas petit, il était devenu grand, et il grandit ses
disciples (mathètès) pour qu’ils fussent capables de le voir dans sa grandeur. Et il dit ce
jour-là dans sa reconnaissance (eucharistia) : Toi qui unis la lumière parfaite à l’Esprit
Saint, unis aussi les anges aux images que nous sommes.

[22a] Ne méprisez pas l’agneau, car sans lui il est impossible de voir la porte.

[22b] Personne ne pourra s’avancer vers le Roi s’il est nu.


[23] Les fils de l’homme céleste sont plus nombreux que ceux de l’homme terrestre. Si les
fils d’Adam sont nombreux bien qu’ils meurent, combien plus nombreux sont les fils de
l’homme parfait, eux qui ne meurent pas mais sont perpétuellement régénérés.

[24] Le Père fait un fils mais le fils ne peut faire de fils car, là, celui qui a été engendré ne
peut engendrer, mais le fils acquiert non des fils mais des frères.

[25a] Tous ceux qui sont engendrés dans le monde sont engendrés par la nature (physis),
mais les autres par l’Esprit (pneuma). Et ceux-ci crient d’ici-bas vers l’homme, car ils se
nourrissent de la promesse du lieu d’en haut.

[25b] Si la parole (logos) sortait de la bouche, elle nourrirait par la bouche et ferait devenir
parfait. En effet c’est par un baiser que les parfaits fécondent et enfantent. Pour cette
raison nous nous embrassons aussi les uns les autres, et nous sommes fécondés par la
grâce (charis) des uns et des autres.

[26] Il y en avait trois qui marchaient toujours avec le Seigneur : Marie sa mère et sa sœur
et Madeleine appelée sa compagne. Sa sœur, sa mère et sa compagne étaient chacune
Marie.

[27] Père et fils sont des noms simples, l’Esprit Saint est un nom double ; or ils sont partout
: en haut, en bas, dans l’invisible, dans le révélé. L’Esprit-Saint est-il dans le révélé, il est
en bas ; est-il dans l’invisible, il est en haut.

[28] Les saints sont servis par les puissances mauvaises. En effet celles-ci sont aveuglées
par l’Esprit Saint, en sorte qu’elles croient servir les leurs, alors qu’elles travaillent pour les
saints. C’est pourquoi un disciple posa un jour au Seigneur une question sur quelque chose
du monde. Il lui répondit : Demande à ta mère, elle te donnera une réponse qui n’est pas
d’elle.

[29] Les apôtres disaient aux disciples : Puisse ce que nous apportons (prosphora) recevoir
le sel. Ils appelaient Sophia le sel. Sans elle aucune offrande n’est acceptable. Mais la
Sophia est stérile, sans enfant. C’est pourquoi on l’appelle « un peu de sel ». Lorsqu’ils
seront dans leur véritable voie, l’Esprit Saint… nombreux sont ses enfants.

[30] Ce que le père possède revient au fils et le fils lui-même tant qu’il est enfant ne se voit
pas confier ce qui lui revient. Mais lorsqu’il devient un homme, son père lui remet tout ce
qu’il possède.

[31a] Ceux qui ont été conçus par l’Esprit et qui sont égarés, c’est aussi par l’Esprit qu’ils
sont égarés. En effet, c’est par le même souffle (pneuma) que s’allume et s’éteint le feu.

[31b] Une chose est Achamoth et autre chose Echmoth. Achamoth est la Sagesse (sophia)
absolue (aplôs). Mais Echmoth est la sagesse de la mort, celle qui connaît la mort. C’est la
petite sagesse

[32] Il y a des bêtes soumises à l’homme comme le bœuf, l’âne et autres. D’autres ne sont
pas soumises et vivent seules au désert. L’homme laboure le champ avec les animaux
soumis et grâce à cela, il se nourrit ainsi que les bêtes soumises ou non soumises. De
même l’homme parfait : il laboure avec les forces (dynamis) qui lui sont soumises,
préparant chacun à venir à l’être. C’est ainsi que tout est redressé, soit les bons, soit les
méchants, et ceux de droite et ceux de gauche. L’Esprit les mène tous paître et gouverne
toutes les forces, les soumises et les non soumises ainsi que les uniques. Il les rassemble et
les enclôt afin que ceux qui le voudraient ne puissent s’enfuir.

[33] Celui qui a été modelé (plassein) était de race noble, et tu devrait trouver que ses fils
sont d’un noble (eugenès) modelage (plasma). S’il n’avait pas été modelé mais engendré,
on trouverait que sa semence (sperma) est noble (eugenès). Or voici qu’il a été modelé et
qu’il a engendré. Quelle noblesse (eugeneia) y a-t-il eu en cela ? Il y eut adultère et ensuite
meurtre. Il fut conçu dans l’adultère, car il était fils du serpent ; c’est pourquoi il devint
meurtrier, comme son père, et tua son frère. Or toute union (koinônia) entre personnes
dissemblables est un adultère.

[34a] Dieu est un teinturier. De même que les bonnes teintures, qualifiées de vraies, se
dissolvent dans les choses teintes en elles, ainsi en est-il des choses que Dieu teinte. Et
comme ses teintures sont immortelles, ces choses deviennent immortelles grâce à ses
couleurs.

[34b] Dieu baptise dans l’eau ce qu’il baptise.

[35] Il est impossible de voir les choses qui existent véritablement sans être comme elles. Il
n’en est pas ainsi de l’homme dans ce monde qui ici voit le soleil bien qu’il ne soit pas le
soleil, qui voit le ciel et la terre et toutes choses en n’étant rien de celles-ci. Mais si tu vois
quelque chose de ce lieulà c’est que tu es devenu cela. Tu as vu l’Esprit, tu es devenu
Esprit. Tu as vu le Christ, tu es devenu Christ, tu as vu le Père, tu es devenu le Père. C’est
pourquoi ici tu vois toute chose sans te voir toi-même, mais en ce lieu-là tu te vois car ce
que tu vois, tu l’es devenu.

[36] La foi reçoit, l’amour donne. Personne ne peut recevoir sans la foi. Personne ne peut
donner sans l’amour. C’est pourquoi nous avons la foi afin de recevoir, et nous devons
aimer afin de donner vraiment, car celui qui donne sans amour n’en a aucun profit. Celui
qui n’a pas reçu le Seigneur est encore un Hébreu.

[37] Les Apôtres qui nous ont précédés, l’appelaient ainsi Jésus, le Nazoréen, le Messie,
c’est-à-dire Jésus le Nazoréen, le Christ. Le dernier nom est Christ. Le premier est Jésus.
Celui du milieu Nazaréen. Messie a deux significations : le Christ et le mesurable. Jésus en
hébreu est la rédemption, Nazara est la vérité. Donc le Nazaréen est (l’homme) de la vérité.
Christ a été rendu mesurable, et c’est le Nazaréen et Jésus qui l’ont mesuré.

[38] La perle, si elle est jetée dans la boue, n’a pas moins de valeur, et si on l’oint d’une
substance odoriférante, elle n’en acquerra pas davantage, mais elle a toujours la même
valeur pour son propriétaire. Ainsi en est-il des fils de Dieu ; où qu’ils soient, ils gardent
toujours leur valeur auprès de leur Père.

[39] Si tu dis : Je suis juif, personne ne bronchera. Si tu dis : Je suis un Romain, personne ne
s’en affectera. Si tu dis : Je suis un Grec, un barbare, un esclave, un homme libre, personne
ne se troublera. Si tu dis : Je suis un chrétien, tous trembleront. Puisse-t-il m’arriver de
recevoir ce nomlà, que les archontes ne supportent pas lorsqu’ils l’entendent.

[40] Dieu est un mangeur d’hommes. C’est pourquoi l’homme lui est sacrifié. Avant que
l’homme ne lui soit sacrifié, on lui sacrifiait des animaux, mais ce n’étaient pas des dieux
ceux à qui ils étaient sacrifiés.

[41] Les vases de verre et les vases de terre sont fabriqués au moyen du feu. Mais les vases
de verre, s’ils se brisent, sont modelés à nouveau, car ils proviennent d’un souffle. Les
vases de terre, eux, s’ils se brisent, sont détruits, car ils ont été produits sans le souffle.

[42] L’âne qui fait tourner la meule du moulin fait cent mille en marchant, mais lorsqu’on le
détache, il se trouve toujours au même endroit. Il y a de ces hommes qui voyagent
beaucoup mais n’avancent nulle part. Lorsque le soir arrive ils n’ont vu ni villes ni villages,
ni choses créées, ni choses naturelles, ni forces, ni anges. En vain les malheureux ont-ils
souffert.

[43a] L’eucharistie est Jésus. Jésus est appelé en syriaque pharizata, celui qui est étendu. En
effet, Jésus est venu pour crucifier le monde.

[43b] Le Seigneur entra dans la teinturerie de Lévi. Il prit soixante-douze couleurs et les
jeta dans la cuve. Il les retira toutes blanches et dit : C’est ainsi que le Fils de l’Homme est
venu comme teinturier.

[44a] La Sophia qui est appelée stérile est la mère des anges.

[44b, 45] Et la compagne du fils est Marie Madeleine. Le Seigneur l’aimait plus que tous les
disciples et il l’embrassait souvent sur la bouche. Les disciples le voyaient et ils lui dirent :
Pourquoi l’aimes-tu plus que nous tous ? Le sauveur répondit et leur dit : Comment se
fait-il que je ne vous aime pas autant qu’elle ? Un aveugle et quelqu’un qui voit, quand ils
sont tous deux dans l’obscurité ne se distinguent pas l’un de l’autre. Si la lumière vient,
alors celui qui voit verra la lumière alors que celui qui est aveugle demeurera dans
l’obscurité.
[46] La supériorité de l’homme n’est pas apparente mais cachée. C’est pourquoi il est le
maître des animaux, de ceux qui sont plus forts que lui, qui sont grands selon ce qui est
apparent et ce qui est caché, mais c’est lui qui leur donne leur subsistance. Si l’homme se
sépare d’eux, ils se mordent les uns les autres et s’entre-tuent. Ils s’entre-dévorent parce
qu’ils ne trouvent pas d’autre nourriture. Mais maintenant ils ont de la nourriture parce que
l’homme travaille la terre.

[47] Si quelqu’un descend dans l’eau, en ressort sans avoir rien reçu et dit : Je suis chrétien,
il emprunte ce nom à intérêt. Mais s’il reçoit l’Esprit Saint, il possède ce nom comme un
don. Or à celui qui a reçu un don, on ne le lui reprend pas, mais à celui qui l’a emprunté,
on lui en demande le paiement avec les intérêts. C’est ainsi que cela se passe lorsqu’on
pénètre un mystère.

[48] Grand est le mystère du mariage ! Sans lui le monde ne serait pas. En effet, la
persistance (sustasis) du monde, c’est l’homme, et la persistance de l’homme est le
mariage. Mais apprenez que la relation (koinônia) immaculée possède une grande force
(dynamis). Son image en est la forme extérieure (schèma) impure.

[49] Parmi les esprits impurs, il y en a de masculins et de féminins. Les masculins


s’unissent aux âmes qui habitent une forme extérieure féminine, et les féminins sont ceux
qui s’unissent aux âmes qui ont une forme extérieure masculine, parce qu’elles ont été
séparées. Et nul être humain ne peut y échapper lorsqu’ils le tiennent, à moins qu’il ne
reçoive une force à la fois masculine et féminine, c’est-à-dire la force du fiancé et de la
fiancée. Or on reçoit celle-ci dans la chambre nuptiale, qui est une image.

[50a] Quand les femmes libertines voient un homme seul, elles se jettent sur lui, jouent
avec lui et le souillent. De même les hommes libertins s’ils voient une jolie femme seule, ils
la séduisent ou lui font violence pour la souiller. Mais s’ils voient un homme et sa femme
ensemble, les femmes ne peuvent venir vers l’homme, ni les hommes vers la femme. Il en
est de même si l’image et l’ange (aggelos) sont unis, personne n’osera ni ne pourra aller
vers l’homme ou la femme.

[50b] Celui qui sort du monde n’est plus prisonnier comme il l’était dans le monde. Il est
au-dessus du désir, de la mort et de la crainte. Il est maître de la nature, il est supérieur à
l’envie. Ces forces tiennent et étouffent chacun mais comment les fuir ? Comment se cacher
d’elles ? Souvent certains disent : Nous sommes croyants. Ceci pour échapper à ces esprits
impurs et à ces démons. Car s’ils possédaient l’Esprit Saint, aucun esprit impur ne
s’attacherait à eux.

[51a] Ne crains pas la chair mais ne l’aime pas non plus. Si tu la crains, elle te dominera. Si
tu l’aimes, elle te dévorera et t’étranglera. Ou bien on est dans ce monde, ou bien dans la
résurrection, ou bien dans les lieux du milieu. Que je ne sois pas trouvé dans ce dernier.

[51b] Dans ce monde il y a du bien et du mal. Ce qui est bien n’est pas bien et ce qui est
mal n’est pas mal. Mais il y a, après ce monde, un mal qui est vraiment un mal et qu’on
appelle le milieu, c’est la mort. Tant que nous sommes en ce monde, il faut parvenir à la
résurrection afin que, une fois dépouillé de la chair, nous trouvions le repos et n’errions
pas dans le milieu. Car beaucoup s’égarent en chemin, aussi est-il bon de s’en aller du
monde avant d’avoir péché.

[52] Il y en a qui ne veulent ou ne peuvent (pécher). D’autres, même s’ils le désirent ne sont
pas plus avancés de ne l’avoir pas fait, car ce désir en fait des pécheurs de même que de ne
pas agir. La justice s’écartera d’eux, tant de celui qui ne désire pas que de celui qui n’agit
pas.

[53] Le disciple d’un apôtre aperçut dans une vision plusieurs personnes enfermées dans
une maison en feu, enchaînées et gisant dans le feu. Il leur dit : Jetez de l’eau dans le feu et
ils dirent qu’ils étaient incapables de se sauver… qu’ils ne le désiraient pas. Ils reçurent… le
châtiment dénommé « ténèbres extérieures » parce qu’elles… d’eau et de feu.

[54] L’âme et l’esprit sont nés de l’eau et du feu. C’est de l’eau, du feu et de la lumière que
le fils de la chambre nuptial est né. Le feu est l’onction (chrisma), la lumière est le feu. Je ne
parle pas de ce feu qui n’a aucune forme, mais de cet autre feu dont la forme est blanche,
qui est lumière et beauté, et qui confère la beauté.
[55a] La Vérité ne vient pas dans le monde nue, mais en signes (tupos) et en images
(eikôn). On ne la recevra pas autrement.

[55b] Il y a une renaissance et une image de la renaissance. Il est assurément nécessaire de


naître à nouveau selon cette image. Laquelle ? la résurrection. L’image doit ressusciter par
l’image. La chambre nuptiale (nymphôn) et l’image doivent pénétrer dans la Vérité par
l’image, telle est la régénération (apokatastasis).

[55c] On prononce le nom du Père, du Fils et de l’Esprit, et on le prononce même sur autrui,
mais si on n’acquiert pas vraiment ce nom pour soi-même, le nom nous sera aussi repris.
Or on le reçoit par l’onction de la plénitude du pouvoir de la croix, pouvoir que les apôtres
ont appelé la droite et la gauche. Car cet homme n’est plus alors un chrétien mais un
Christ. Le Seigneur a fait du tout un mystère : baptême et onction et eucharistie et
rédemption et chambre nuptiale.

[56] Le Seigneur dit : Je suis venu pour faire que les choses d’en bas soient comme les
choses d’en haut, et que les choses du dehors soient comme celles du dedans. Je suis venu
pour les unifier là (en haut). Il s’est manifesté ici (en bas) en symboles et en images. Ceux
qui disent : il y a un homme céleste et il y a quelqu’un au-dessus de lui, se trompent. Car
c’est le premier de ces deux hommes célestes, celui qui s’est manifesté, qu’ils appellent
celui qui est en bas ; et ils pensent que c’est celui à qui appartient ce qui est caché qui est
au-dessus de lui. Mais il vaudrait mieux dire : l’intérieur et l’extérieur, et l’extérieur de
l’extérieur. C’est pourquoi le Seigneur a appelé la destruction « ténèbres extérieures » car il
n’y a rien d’extérieur à elles.

[57] Il a dit : mon Père qui est dans le secret. Il a dit : Entre dans ta chambre et ferme la
porte sur toi et prie ton Père qui est dans le secret, c’est-à-dire à l’intérieur d’eux tous. Or
ce qui est à l’intérieur d’eux tous est la plénitude. Au-delà de cela il n’y a rien d’autre à
l’intérieur. C’est de cela qu’ils disent : Ce qui est au-dessus d’eux.

[58] Avant le Christ, certains vinrent d’un endroit où ils ne purent plus entrer et allèrent là
d’où ils ne purent plus sortir. Alors vint le Christ. Ceux qui étaient entrés il les fit sortir, et
ceux qui étaient sortis il les fit entrer.

[59] Quand Eve était en Adam, la mort n’existait pas. Après qu’elle fut séparée de lui, la
mort survint. S’il la reprend en lui et retrouve son être premier, il n’y aura plus de mort.

[6O] Mon dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? C’est sur la croix qu’il dit ces
paroles ; car il a abandonné là tout ce qui fut engendré par ce qui est extérieur à Dieu. Le
Seigneur ressuscita des morts, et redevint ce qu’il était, mais son corps était parfait. Or il
avait une chair, mais cette chair était la vraie (alèthinos) chair. Notre chair au contraire n’est
pas la vraie mais seulement une image de la vraie chair.

[61a] La chambre nuptiale n’est pas pour les animaux, ni pour les esclaves ni pour les
femmes impures, mais pour les hommes libres (éleuthéros) et les vierges (parthénos).

[61b] En vérité nous sommes renés dans l’Esprit Saint, mais nous sommes renés par Christ
deux à deux. Nous sommes oints par l’Esprit. Quand nous sommes renés, nous avons été
unis.

[61c] Personne ne peut se voir soi-même sans lumière dans une eau ou dans un miroir, pas
plus que tu ne peux te voir à la lumière sans eau ni miroir. C’est pourquoi il faut baptiser à
la fois dans la lumière et dans l’eau. Or la lumière est l’onction.

[62a] Il y avait à Jérusalem trois lieux d’offrande. Le premier, vers l’ouest, était appelé le
Saint. Le deuxième, vers le sud, était appelé le Saint du Saint. Le troisième, vers l’est était
appelé le Saints des Saints, l’endroit où seul le grand-prêtre pénètre. Le baptême est le
Saint, la rédemption est le Saint du Saint, la chambre nuptiale est le Saint des Saints. Le
baptême implique la résurrection et la rédemption. La rédemption a lieu dans la chambre
nuptiale. Mais la chambre nuptiale est ce qui est supérieur… à Jérusalem, le voile sépare le
Saint des Saints… mais la chambre nuptiale est l’image de la chambre nuptiale qui est
au-dessus de l’impureté. Son voile s’est déchiré du haut en bas car il convenait à
quelques-uns d’en bas de monter en haut.

[63] Ceux qui sont revêtus de la Lumière parfaite, les forces naturelles (dynamis) ne les
voient pas et ne peuvent s’en emparer. On revêtira cette Lumière dans le mystère, dans
l’union.

[64a] Si la femme n’avait pas été séparée de l’homme, elle ne serait pas morte avec
l’homme. Sa séparation a été à l’origine de la mort. C’est pourquoi Christ est venu remédier
à cette séparation, qui existe depuis le commencement, réunir les deux, redonner la vie à
ceux qui étaient morts dans la séparation et les unir. Or la femme s’unit à l’homme dans la
chambre nuptiale. En vérité ceux qui se sont unis dans la chambre nuptiale ne seront plus
jamais séparés. Ainsi Eve s’est séparée d’Adam parce qu’elle ne s’était pas unie à lui dans
la chambre nuptiale.

[64b] L’âme (psyché) d’Adam naquit d’un souffle. Le compagnon de son âme est l’esprit
(pneuma). Ce souffle qui lui fut donné est sa mère. Son âme fut remplacée par un esprit.
Lorsqu’il lui fut uni, il prononça des paroles qui dépassaient les forces naturelles (dynamis).
Celles-ci le jalousèrent, privées qu’elles étaient de ce compagnon spirituel secret, exempt
de tout mal, ce qu iles privait de la possibilité de la chambre nuptiale…

[65] Jésus manifesta sur le Jourdain le plérôme du Royaume des cieux. Celui qui était
engendré avant toute chose était engendré de nouveau. Lui qui avait été oint, était oint à
nouveau. Celui qui avait été racheté venait en racheter d’autres.

[66] En vérité, il faut dire un mystère. Le Père du tout s’est uni à la vierge (parthenos) qui
était descendue, et un feu l’éclaira en ce jour. Il apparut dans la chambre nuptiale. C’est
pourquoi son corps qui fut produit en ce jour vint de la chambre nuptiale comme produit
par le fiancé et la fiancée (nymphios, nymphè). C’est ainsi que Jésus a établi toute chose par
eux. Il est nécessaire que chacun des disciples entre dans son repos.

[67a] Adam est venu à l’existence grâce à deux vierges, l’Esprit et la terre vierge. C’est
pourquoi le Christ naquit d’une vierge pour rectifier la chute qui s’est produite à l’origine.

[67b] Il y a deux arbres au milieu du jardin. L’un engendre des animaux (thèrion), l’autre
engendre des hommes. Adam mangea de l’arbre qui engendrait des animaux. Il devint
animal et engendra des animaux. C’est pourquoi les enfants d’Adam adorent (sébesthai)
des animaux. L’arbre dont Adam a mangé le fruit est l’arbre des animaux c’est pourquoi les
péchés furent nombreux ; s’il avait mangé… du fruit de l’arbre qui porte des hommes, alors
les dieux adoreraient l’homme. Car Dieu à l’origine avait créé l’homme, mais maintenant
les hommes créent des dieux. C’est ainsi qu’il en va dans le monde : les hommes créent
des dieux et adorent leurs créatures. Mais ce sont ces dieux qui devraient adorer les
hommes ! Telle est la vérité.

[68] Les oeuvres de l’homme viennent de sa force naturelle (dynamis). Ce sont ses forces.
Ses enfants sont ses œuvres ; ils proviennent d’un moment de repos. Sa force est dans ses
œuvres tandis que ce moment de repos se manifeste dans ses enfants. Vous verrez que
ceci s’applique à une image. Voici l’homme d’après l’image : il fait ses œuvres grâce à sa
force, mais c’est dans un moment de repos qu’il engendre ses enfants.

[69a] En ce monde, les esclaves travaillent (upèretein) pour les hommes libres ; dans le
Royaume des cieux les hommes libres servent (diakonein) les esclaves ; les fils de la
chambre nuptiale servent les fils du mariage (terrestre, gamos).

[69b] Les fils de la chambre nuptiale n’ont qu’un seul et même nom. Ensemble ils partagent
le repos (anapausis)… Ils n’ont pas besoin d’avoir une forme, ils ont l’avantage de la
contemplation intérieure, la vue intérieure…

[70] Ils sont descendus dans l’eau et le Christ les a purifiés et rendus parfaits par son nom.
Car il a dit : Il nous convient d’accomplir toute justice.

[70b] Ceux qui disent qu’ils vont d’abord mourir et ensuite ressusciter se trompent. S’ils
n’obtiennent pas d’abord la résurrection pendant la vie, ils n’obtiendront rien une fois
morts. Ils parlent du baptême de la même façon disant : le baptême est une grande chose,
ceux qui le reçoivent vivront.

[71] L’apôtre Philippe racontait que Joseph le charpentier planta un jardin parce qu’il avait
besoin de bois pour son métier. C’est lui qui fit la croix avec les arbres qu’il avait plantés,
et le fruit de sa semence fut pendu à ce qu’il avait planté. Le fruit de sa semence était Jésus
et la plante fut la croix. Mais l’arbre de vie est au milieu du jardin et c’est l’olivier, d’où
vient l’huile et de l’huile, la résurrection.

[72] Le monde est un mangeur de cadavres, tout ce qui y est mangé meurt aussi. La vérité
se nourrit de vie, aussi personne de ceux qui se nourrissent de la vérité ne mourra. De là
Jésus est venu apporter de la nourriture, et à tous ceux qui le veulent il donne la vie afin
qu’ils ne meurent pas.

[73] Dieu avait planté un jardin. L’homme y avait été placé. Il y avait de nombreux arbres…
Dans le lieu où on me dira : mange de ceci, ou ne mange pas de cela, comme tu voudras.
Dans le lieu où je mangerai de tout se trouve l’arbre de la connaissance (gnôsis). C’est lui
qui tua Adam, mais c’est lui qui vivifie l’homme. La loi était un arbre. Il avait le pouvoir de
donner la connaissance du bien et du mal. Il n’écarta pas du mal ni n’établit dans le bien,
mais il prépara la mort de ceux qui en mangèrent. Car lorsqu’il fut dit : mange de ceci, ne
mange pas de cela, ce fut l’origine de la mort.

[74] L’onction est supérieure au baptême. Car c’est par le mot « chrisma » (onction) que
nous avons été appelés chrétiens et non par le baptême, et le nom de Christ vient de «
chrisma ». En effet, le Père a oint le Fils et le Fils a oint les apôtres, et les apôtres nous ont
oints. Celui qui a été oint possède le Tout, il possède la résurrection, la Lumière, la Croix,
l’Esprit Saint. Le Père lui a donné cela dans la chambre nuptiale et il l’a accepté. Le Père
était dans le Fils et le Fils dans le Père. Tel est le Royaume des Cieux.

[75a] Le Seigneur l’a bien dit : Quelques-uns entrèrent dans le Royaume des cieux en riant,
et ils sortirent…. chrétiens…. il descendit dans l’eau et remonta, seigneur du tout….

[75b] Celui qui méprise le corps comme un haillon le considère comme un jouet et le quitte
en riant… il en est de même du pain, du calice et de l’huile alors qu’il y a quelque chose
d’autre qui leur est supérieur.

[76] Le monde est apparu à la suite d’une faute (paraptôma). En effet celui qui le créa
voulait le faire incorruptible et immortel. Mais il échoua et ne réalisa pas son désir. Car le
monde ne fut jamais impérissable ni, pour la même raison, celui qui fit le monde.

[77] Les choses ne sont pas incorruptibles mais les fils le sont. Personne ne recevra
l’incorruptibilité à moins de devenir d’abord un fils.

[78] Mais celui qui n’a pas le pouvoir de recevoir, combien davantage sera-t-il incapable de
donner.

[79] La coupe de la bénédiction contient du vin et de l’eau, symboles du sang, à laquelle on


rend grâce (eucharistein) et elle est remplie de l’Esprit Saint. Elle est celle de l’Homme
parfait tout entier. Si nous en buvons, nous recevrons en nous l’Homme parfait (téléios).

[80] L’eau vive est un corps. Il est nécessaire que nous revêtions l’homme vivant. C’est
pourquoi, si quelqu’un vient et descend dans l’eau, il se dévêt afin de revêtir celui-là.

[81] « Un cheval engendre un cheval, un homme engendre un homme, un dieu engendre un


dieu. De même du fiancé et de la fiancée. Ce sont les enfants de la chambre nuptiale.
Aucun juif ne descend de parents grecs depuis que la Loi existe. Et de même nous avons
été juifs avant d’être chrétiens. Il y a un autre peuple, et… il a été appelé « le peuple élu de
l’Esprit Saint », et l’Homme véritable et le Fils de Dieu et la semence du Fils de l’Homme.
Dans le monde cette race est appelée authentique. C’est là où demeurent les enfants de la
chambre nuptiale. »

[83, 84, 85] En ce monde, l’union est entre l’époux et l’épouse, la force complétée par la
faiblesse. Dans l’Eon, la forme de l’union est tout autre bien qu’on lui donne les mêmes
noms. Cependant il y a d’autres noms, supérieurs à tous les noms donnés, et supérieurs
aux plus forts. Car ici (ici-bas), il y a la force (bia) et ceux qui apparaissent excellent par
leur force. Mais ceux qui sont là (dans l’Eon) ne sont pas deux choses distinctes, mais une
même chose. Ce qui est ici ne pourra pas s’élever au-dessus du cœur de la chair.

[86] N’est-il pas nécessaire que ceux qui possèdent toute chose se connaissent
eux-mêmes ? Quelques-uns, faute de se connaître eux-mêmes, ne jouiront pas de ce qu’ils
possèdent, mais ceux qui se connaîtront eux-mêmes jouiront de ce bien.
[87, 88] Non seulement ils ne pourront pas saisirent l’Homme parfait (teleios) mais ils ne
pourront même pas le voir. Car s’ils le voyaient, ils le saisiraient. Il n’y a pas d’autre moyen
d’acquérir pour soi cette grâce (charis) que de revêtir la lumière parfaite et de devenir
soi-même lumière parfaite. Quiconque la revêtira entrera dans le royaume. Telle est la
lumière parfaite et il convient que nous devenions des hommes spirituels parfaits avant de
quitter le monde. Celui qui a tout reçu mais ne s’est pas rendu maître de ces lieux-ci ne
sera pas capable d’être maître de cet endroit-là, mais il ira dans le milieu, étant imparfait.
Seul Jésus connaît la fin de celui-ci.

[89] L’homme saint est tout à fait saint, même dans son corps. Car s’il a reçu le pain, il le
consacrera, de même la coupe ou quoi que ce soit d’autre, et comment ne consacrerait-il
pas aussi le corps ?

[90] En rendant parfaite l’eau du baptême, Jésus l’a vidée de la mort. Ainsi nous
descendons dans l’eau mais non dans la mort afin de n’être pas jeté dans l’esprit du
monde.

[91] Quand l’esprit du monde souffle, il fait venir l’hiver, quand l’Esprit souffle, l’été vient.

[92a] Celui qui a la connaissance de la vérité est libre. Et l’homme libre ne pèche pas car
celui qui commet le péché est l’esclave du péché.

[92b] La vérité est la mère, la connaissance est le père.

[92c] Ceux qui ne sont pas concernés par le péché, le monde les appelle libres. Pensant
connaître la vérité, ils sont orgueilleux, c’est ce que veut dire ici libre.

[93] Mais l’amour édifie, et celui qui est devenu vraiment libre par la connaissance devient,
par amour, l’esclave de ceux qui n’ont pas pu atteindre la liberté de la connaissance. La
connaissance les rendra capables de devenir libres.

[94] L’amour ne prend rien. Comment prendrait-il quelque chose, tout lui appartient. Il ne
dit jamais : ceci est à moi, ni cela est à moi, mais : tout est à vous.

[95] L’amour spirituel (agapè pneumatikos) est un vin à l’odeur suave. Tous ceux qui en
sont oints en ont un grand plaisir. Lorsque ceux qui sont oints sont présents, ceux qui sont
près d’eux en profitent. Mais si ceux qui sont oints de cette onction se retirent et s’en vont,
alors ceux qui ne sont pas oints et se tenaient simplement près d’eux restent dans leur
mauvaise odeur.

[96] Le samaritain ne donna rien d’autre à l’homme blessé que du vin et de l’huile ; ce
n’était rien d’autre que l’onction et il a guéri les blessures car l’amour couvre une multitude
de fautes.

[97] C’est à celui que la femme aime que ressemblera ceux qu’elle engendrera. Quand c’est
son mari, ils ressemblent au mari. Quand c’est un adultère, ils ressemblent à l’amant.
Souvent quand une femme couche avec son mari par nécessité mais que son cœur est
auprès de l’amant, avec lequel elle s’unit habituellement, celui qu’elle engendrera
ressemblera à l’amant. Mais vous, qui êtes avec le Fils de Dieu, n’aimez pas le monde mais
aimez le Seigneur afin que ceux que vous engendrerez ne ressemblent pas au monde mais
ressemblent au Seigneur.

[98] L’être humain s’unit à l’être humain, le cheval au cheval, l’âne à l’âne, les espèces
s’unissent à leurs semblables. Ainsi l’Esprit s’unit à l’Esprit, le Logos au Logos et la Lumière
à la Lumière. Si tues né humain, c’est un humain qui t’aimera. Si tu deviens un esprit, c’est
l’Esprit qui s’unira à toi. Si tu deviens logos, c’est le Logos qui s’unira à toi. Si tu deviens
lumière, c’est la Lumière qui s’unira à toi. Si tu deviens ce qui est d’en haut, c’est ce qui est
d’en haut qui demeurera en toi. Si tu deviens cheval, ou âne, taureau, chien, mouton ou
tout autre animal, qui se trouve à l’extérieur et qui est inférieur, alors tu ne pourras être
aimé ni d’un humain, ni de l’Esprit, ni du Logos, ni de la Lumière, ni de ce qui est d’en
haut, ni de ce qui est intérieur. Ils ne pourront demeurer en toi et tu ne fais pas partie
d’eux.

[99] Celui qui est esclave contre sa volonté, pourra devenir libre. Celui qui est devenu libre
par la grâce de son Seigneur et se rend lui-même esclave ne pourra plus être libre.

[100a] Dans ce monde les plantations nécessitent quatre éléments. On moissone ce qui
provient à la fois de l’eau, de la terre, du vent et de la lumière. De même les plantations de
Dieu résultent de quatre éléments : la foi, l’espérance, l’amour et la gnose. Notre terre est
la foi en qui nous prenons racine, l’eau est l’espérance dont nous nous nourrissons ; le vent
est l’amour qui nous fait grandir et la lumière est la gnose qui nous fait mûrir.

[100b] La grâce agit comme un paysan, et les fruits de la semence de ce paysan sont les
hommes qui montent vers les hauteurs du ciel.

[101] Et bienheureux le serviteur qui n’a pas désespéré une âme. Celui-ci est Jésus le
Christ. Il s’est présenté partout et n’a accablé personne. Bienheureux donc celui qui est
comme lui parce qu’il est un homme parfait. Il est effectivement la parole (Logos).

[102] Parlez-nous de lui, car c’est difficile d’y réussir. Comment réussir une si grande
chose ? Comment donner le repos à chacun ? Avant tout il convient de n’affliger aucune
personne, soit grande, soit petite, soit croyante, soit incroyante ; ensuite de donner le
repos à ceux qui font le bien.

[103] Certains trouveraient bien de donner le repos à celui qui a une belle situation (kalos).
Mais celui qui fait le bien ne peut pas le donner à de telles personnes car elles vont à
l’encontre de ce qu’il voudrait. Mais comme il lui est impossible d’affliger quelqu’un, il ne
les afflige pas. Il est certain que ceux qui ont une belle situation affligent des gens, non
délibérément mais par leurs défauts (kakia). Celui qui possède la nature (du bien) donne la
joie à ceux qui sont bons, ce qui affligent certains vilainement.

[104] Un maître de maison avait acquis beaucoup : fils, serviteurs, bétail, chiens, porcs, blé,
orge, paille, fourrage, os, viande et glands. Comme il était avisé, il connaissait la nourriture
de chacun. Il donnait aux enfants du pain, de l’huile d’olive et de la viande, aux esclaves
l’huile de ricin et du blé, au bétail de l’orge, de la paille et du fourrage, aux chiens des os,
aux porcs des glands et des croûtes de pain. Il en est ainsi du disciple de Dieu. Si c’est un
homme sage, il comprend sa qualité de disciple. Les formes corporelles ne le tromperont
pas, il considérera l’état de l’âme (psyché) de chacun et parlera à chacun en conséquence. Il
y a beaucoup d’animaux à forme humaine dans le monde. Quand il les identifie à des
porcs, il leur jette des glands ; à des bestiaux, il leur jette de l’orge et de la paille et de
l’herbe ; à des chiens, il leur jette des os ; à des esclaves, il leur donne ce qui est
élémentaire ; à des enfants, ce qui est parfait.

[105] Il y a le fils de l’Homme, et il y a le fils du fils de l’Homme. Le Seigneur est le fils de


l’Homme, et le fils du Fils de l’Homme est celui qui a été fait par le fils de l’Homme. Le fils
de l’Homme a reçu de Dieu le pouvoir de créer, et aussi la possibilité d’engendrer.

[106] Celui qui a reçu le pouvoir de créer crée une création ; celui qui a reçu le pouvoir
d’engendrer engendre un rejeton. Celui qui crée n’engendre pas ; celui qui engendre crée.
Celui qui crée engendre, dit-on, mais son produit est une création. Ses produits ne sont
pas ses rejetons, mais ses images. Celui qui crée travaille au grand jour et il est lui-même
visible ; celui qui engendre oeuvre dans le secret, il reste lui-même caché. L’engendré n’est
pas une image. Celui qui crée crée visiblement, mais celui qui engendre engendre ses
enfants dans le secret.

[107] Personne ne peut savoir quand le mari et la femme s’unissent sauf eux-mêmes. Car
c’est un mystère que le mariage (gamos) du monde pour ceux qui ont pris femme. Or si le
mariage du monde, qui est impur, reste caché, combien plus le mariage immaculé est-il un
vrai (aléthinos) mystère ! Il n’est pas charnel, il est pur. Il appartient non au désir mais à la
volonté. Il n’appartient pas aux ténèbres ou à la nuit, mais au jour et à la lumière.

[108] Un mariage accessible au public est de la prostitution (porneia) et la femme, non


seulement si elle reçoit la semence d’un autre homme, mais même si, sortant de sa
chambre, elle est vue, commet une impudicité. Elle ne doit se faire voir qu’à son père et à
sa mère.

[109] A l’ami de l’époux et aux enfants de la chambre nuptiale il est permis de pénétrer
tous les jours dans la chambre nuptiale, mais les autres ne peuvent désirer qu’entendre
leur voix, jouir de leur parfum et se nourrir des miettes de pain qui tombent de la table
comme les chiens (Matth. 15, 27). Époux et épouses appartiennent à la chambre nuptiale.
Personne ne peut voir l’époux et l’épouse à moins de le devenir soi-même.

[110] Quand Abraham se fut réjoui d’avoir vu ce qu’il avait à voir, il circoncit la chair de son
prépuce nous montrant qu’il faut détruire la chair.

[111] Bien des choses du monde, tant que leurs racines sont cachées demeurent debout et
vivent. Si les racines se voient, elles meurent, à l’exemple de l’homme visible : tant que ses
entrailles restent cachées, il vit ; si ses entrailles sortent de lui, il meurt. Il en est de même
de l’arbre. Tant que ses racines sont cachées, il croît et fructifie ; si sa racine apparaît, il se
dessèche. Il en est ainsi de chaque chose née dans le monde, non seulement manifestée
mais aussi cachée. Car tant que la racine du mal est cachée, elle est forte mais quand on la
reconnaît elle est dissoute, quand elle se manifeste elle est détruite. C’est pourquoi la
Parole dit : Déjà la hache est placée à la racine de l’arbre. Elle ne coupera pas car ce qui est
coupé repousse, mais elle pénétrera si profondément qu’elle extirpera la racine. Jésus
arrache la racine entièrement alors que d’autres ne le font qu’en partie.

[112] Quant à nous que chacun creuse jusqu’à la racine du mal qui est en lui et qu’il
l’extirpe de son cœur jusqu’à la racine. Il ne sera arraché que lorsque nous le
reconnaîtrons. Si nous l’ignorons, il pousse ses racines en nous et porte ses fruits en nos
cœurs. Il nous domine, nous sommes ses esclaves, il nous emprisonne au point de faire ce
que nous ne voulons pas et de ne pas faire ce que nous vouons. Il est puissant, parce que
nous ne le connaissons pas. Tant qu’il existe, il est à l’œuvre.

[113] L’ignorance est la mère du mal, l’ignorance entraîne la mort ; ce que produit
l’ignorance n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera pas. Tandis que ceux qui sont dans
la vérité seront parfaits quand toute la vérité se révèlera.

[114] Car la vérité est comme l’ignorance : quand elle est cachée, elle se repose en
elle-même, mais si elle est révélée et reconnue elle est louée pour autant qu’elle est plus
forte que l’ignorance et que l’erreur. Elle donne la liberté.

[115] La parole dit : Si vous connaissez la vérité, la vérité vous rendra libres.

[116] L’ignorance est esclavage, la connaissance est liberté.

[117] Si nous reconnaissons la vérité, nous récolterons ses fruits au-dedans de nous. Si
nous nous unissons à elle, elle nous fera entrer dans la plénitude.

[118a] Présentement nous voyons les manifestations de la création et nous disons : les
choses fortes sont hautement estimables et les choses faibles sont cachées et méprisables.
Comparez avec les manifestations de la vérité : elles sont faibles et méprisées tandis que,
cachées, elles sont fortes et estimables.

[118b] Les mystères de la vérité sont révélés sous forme de signes (tupos) et d’images.

[119a] Quant à la chambre nuptiale, elle demeure cachée, elle est le Saint des Saints.

[119b] En effet un voile commence par dissimuler comment Dieu gouverne la création. Mais
quand le voile se déchire et que l’intérieur se manifeste, on abandonne la maison vide, et
même on la détruit.

[120] Mais la divinité inférieure ne fuira pas de ce lieu vers le Saint des Saints, car elle ne
sera pas capable de s’unir à la lumière sans mélange ni à la plénitude sans faille, mais se
tiendra sous les ailes de la croix et sous ses bras. Cette arche (kibotos) sera son salut
lorsque le déluge des eaux la submergera.

[121] Si quelques-uns sont dans l’ordre de la prêtrise, ils pourront pénétrer derrière le voile
avec le grand-prêtre.

[122] C’est pourquoi le voile ne s’est pas déchiré seulement en haut, car il ne se serait
ouvert qu’à ceux d’en haut, ni ne s’est déchiré seulement en bas, car il ne se serait
manifesté qu’à ceux d’en bas. Mais il s’est déchiré de « haut en bas ». Le haut s’est ouvert
pour nous qui sommes en bas afin que nous entrions dans le secret de la vérité. Voilà
véritablement ce qui est tenu en haute estime et qui est puissant. Or nous pénétrerons là
grâce à de vils symboles et à des choses faibles et basses en vérité comparés à la gloire
parfaite.

[123] Il y a une gloire qui surpasse la gloire, il y a une puissance qui surpasse la puissance.
C’est pourquoi la perfection s’est ouverte à nous avec le secret de la vérité, et le Saint des
Saints s’est manifesté et nous avons été conviés dans la chambre nutpiale.

[124] Tant qu’il est caché, le mal est efficace et il n’est pas enlevé de la semence de l’Esprit,
et il y a des esclaves du mal. Mais lorsqu’il se manifeste, alors la Lumière parfaite se répand
sur chacun et tous ceux qui se trouvent en elle recevront l’onction. Alors les esclaves seront
libérés et les prisonniers seront délivrés.

[125] Tout plant que mon Père qui est dans les cieux n’a pas planté sera déraciné.

[126] Ceux qui étaient séparés seront unis et comblés.

[127] Tous ceux qui entreront dans la chambre nuptiale feront briller la lumière car ils ne
sont pas comme les mariages qui se font dans la nuit, dont le feu s’allume seulement dans
la nuit puis s’éteint. Mais les mystères de ce mariage s’accomplissent dans le jour et la
lumière, ce jour et cette lumière qui ne s’éteignent pas.

[128, 129] Si quelqu’un devient un fils de la chambre nuptiale, il recevra la lumière. Si


quelqu’un ne la reçoit pas tant qu’il est dans ces lieux, il ne pourra la recevoir nulle part
ailleurs. Celui qui recevra cette lumière-là ne sera ni vu ni compris, et personne ne pourra
l’affliger alors même qu’il séjourne dans le monde. Et quand il quittera le monde, il aura
déjà reçu la Vérité en images. Et le monde est devenu pour lui l’Eon, car l’Eon est pour lui la
plénitude (plèrôma). Et il l’est de cette façon : il lui est manifesté à lui seul ; il n’est pas
caché dans les ténèbres ni dans la nuit, mais il est caché dans un jour parfait et dans une
lumière sainte.

Auteur :Philippe
http://www.infologisme.com/art/EvangilePhilippe.html

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Golden_Eye Post subject: Posted: 04 Jul 2008 21:43

L'ÉVANGILE SELON SAINT THOMAS


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INTRODUCTION

Extraite de l’ouvrage L’EVANGILE SELON THOMAS


Traduction et commentaires de Philippe de Suarez -Editions METANOÏA - 1974 (*)
Joined: 15 Jul 2002 20:00
Posts: 652
Le Texte

L'Évangile selon Thomas fut découvert vers 1945 en Haute - Égypte près de la localité de
NAG HAMMADI. Des paysans exhumèrent fortuitement d'une galerie rocheuse servant de
cimetière, une jarre qui contenait 12 manuscrits reliés en cuir, écrits en langue copte sur
papyrus et remontant au IIIe ou IVe siècle de notre ère.

C'est parmi ces livres d'un intérêt inégal, constituant la bibliothèque d'une communauté
gnostique, que se trouvait le précieux Évangile selon Thomas qui commence ainsi : "Voici
les paroles cachées que Jésus – le - Vivant a dites et qu'a transcrites Didyme Judas
-Thomas".

I1 contient 114 logia, ou paroles de Jésus, dans une forme littéraire qui en révèle dès
l'abord son caractère archaïque. En effet, contrairement aux évangiles traditionnels qui
veulent donner une vue globale de l'activité messianique de Jésus, l'Évangile selon Thomas
nous livre les paroles de Jésus sans aucun commentaire.
...................
............L' événement que constitue la découverte de cet Évangile a été diversement
apprécié suivant les critiques. D'aucuns y ont vu un écrit apocryphe parmi d'autres
fortement teinté de gnosticisme, et trouvant son intérêt sur le plan de l'étude de la "nose,
rendue, comme on le salt, difficile par le fait que les écrits « hérétiques » ont été
impitoyablement détruits par l'Église des premiers siècles. D'autres voient dans ce
document une sorte d'amalgame de paroles de Jésus tirées tantôt des canoniques, tantôt
d'une tradition orthodoxe ou hérétique qui les attribuait àJésus, tantôt inventées dans un
but de catéchèse. D'autres encore attribuent aux logia de l'Évangile selon Thomas une
authencité qu'ils reconnaissent plus ou moins explicitement selon la position officielle qu'ils
occupent dans l'Université ou dans l'Église. D'autres enfin estiment, preuves à l'appui, que
les logia en question ne constituent rien moins que la source à laquelle ont puisé les
synoptiques et Jean pour rapporter les paroles) de Jésus. ...........

LE TEXTE

Voici les paroles cachées que Jésus le Vivant a dites et qu'a transcrites Didyme Jude
Thomas.

Et il a dit: " Celui qui parvient à l'interprétation de ces paroles ne goûtera point la mort ! "

1. Jésus dit: " Que celui qui cherche ne cesse point de chercher jusqu'à ce qu'il trouve:
lorsqu'il trouvera, il sera ému; et lorsqu'il sera ému, il admirera, et il régnera sur l'univers ! "

2. Jésus dit: " Si ceux qui vous entraînent vous disent: " Voici, le Royaume est dans le ciel !
"- alors, les oiseaux du ciel y seront avant vous. S'ils vous disent: " Il est dans la mer ! "-
alors, les poissons y seront avant vous. Mais le Royaume est au-dedans de vous et il est
au-dehors de vous ! "

3. " Lorsque vous vous connaîtrez, alors on vous connaîtra, et vous saurez que c'est vous
les fils du Père qui est vivant. Mais si vous ne vous connaissez point, alors vous serez dans
un dénuement, et c'est vous [qui serez] le dénuement ! "

4. Jésus dit: " Que le vieillard chargé de jours ne tarde pas à interroger le petit enfant de
sept jours sur le Lieu de la Vie, et il vivra ! Car il apparaîtra que beaucoup de premiers
seront derniers, et ils deviendront un [seul] ! "

5. Jésus dit: " Connais ce qui est en face de ton visage, et ce qui t'est caché se révélera à toi.
Car rien de caché ne manquera d'être révélé ! "

6. Ses disciples l'interrogèrent; ils lui dirent: " Tu veux que nous jeûnions ? Quelle est la
manière dont nous prierons, dont nous ferons l'aumône, et quelle façon de se nourrir
respecterons-nous ? " Jésus dit: " Ne dites point de mensonge et, ce que vous avez en
haine, ne le faites point: car toutes ces choses sont manifestes à la face du ciel; rien de ce
qui est caché ne manquera d'être révélé et rien de ce qui est dissimulé ne tardera à être
publié ! "

7. Jésus dit: " Bienheureux est ce lion que l'homme mangera en sorte que le lion devienne
homme. Mais maudit est l'homme que le lion mangera en sorte que le lion devienne
homme ! "

8. Puis il dit que: " L'homme est pareil à un sage pêcheur qui a jeté son filet dans la mer. Il
l'a remonté de la mer plein de petits poissons au milieu desquels ce sage pêcheur a trouvé
un poisson grand et excellent. Il a rejeté tous les petits poissons dans la mer; sans hésiter il
a choisi le grand poisson. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ! "

9. Jésus dit: " Voici; le semeur est sorti. Il a empli sa main et il a jeté. [Des grains,] les uns
sont tombés sur la route: les oiseaux sont venus et les ont recueillis. D'autres sont tombés
sur le roc: ils n'ont point trouvé à s'enraciner dans la terre et n'ont point produit d'épis vers
le haut. D'autres sont tombés sur les épines: [elles] ont étouffé la graine, et le ver a mangé
ces [semences]. D'autres sont tombés sur la bonne terre et cette [portion] a fait monter un
fruit excellent: elle a donné jusqu'à soixante par mesure, et [ même] cent vingt par mesure !
"

0. Jésus dit: " J'ai jeté un feu sur I univers, et voici je veille sur lui jusqu'à ce qu'il embrase ! "

. Jésus dit: " Ce ciel passera, et celui qui est au-dessus de lui passera: mais ceux qui sont
morts ne vivront point, et ceux qui vivent ne mourront point . "

2. Aujourd'hui, vous mangez des choses mortes et vous en faites ce qui est vivant: [mais]
lorsque vous serez dans la Lumière, que ferez-vous en ce jour-là où étant un, vous
deviendrez deux; et lorsque vous deviendrez deux, qu'est-ce alors que vous ferez ? "

3. Les disciples disent à Jésus: " Nous savons que Tu nous quitteras: qui, au-dessus de
nous, sera [alors] le [plus] grand ? " Jésus leur dit: " Là où vous irez, vous vous rendrez vers
Jacques le Juste, celui à cause duquel le ciel ainsi que la terre ont été produits. "

4. Jésus dit à ses disciples: " Comparez-moi, et dites moi à qui je suis semblable. " Simon
Pierre lui dit: " Tu es semblable à un ange juste ! " Matthieu lui dit: " Tu es semblable à un
homme sage et philosophe ! " Thomas lui dit: " Maître, à qui tu es semblable, pour que je le
dise mon visage ne parvient absolument point à le saisir ." Jésus dit: " Je ne suis point ton
maître; car tu as bu : tu t'es enivré de la source bouillonnante qui est à moi et que j'ai
répandue. " Puis il le prit et s'écarta: il lui dit trois mots. Et, lorsque Thomas revint vers ses
compagnons, ils le questionnèrent: " Qu'est-ce que Jésus t'a dit ? "-et Thomas leur
répondit: " Si je vous dis une seule des paroles qu'il m'a dites, vous prendrez des pierres et
me les jetterez, et un feu sortira des pierres et vous consumera ! "

5. Jésus leur dit: " Lorsque vous jeûnerez, vous engendrerez pour vous-mêmes un péché;
lorsque vous prierez, on vous condamnera; lorsque vous ferez l'aumône, vous accomplirez
un mal pour vos esprits ! Quand vous pénétrerez en n'importe quelle terre et que vous
parcourrez les campagnes, lorsque l'on vous accueillera, mangez ce que l'on mettra devant
vous; ceux qui sont malades dans ces endroits, guérissez-les. Car ce qui entrera dans votre
bouche ne vous souillera point, mais ce qui sort de votre bouche, c'est cela qui vous
souillera ! "

6. Jésus dit: " Quand vous voyez celui qui n'a pas été engendré de la femme,
prosternez-vous, visage contre terre, et adorez-le; Celui-ci est votre père ! "

7. Jésus dit: " Certainement les hommes pensent que je suis venu pour jeter une paix sur
l'univers. Mais ils ne savent pas que je suis venu pour jeter sur terre des discordes, le feu,
l'épée, la guerre. Si en effet il y a cinq dans une maison, ils se trouveront trois contre deux
et deux contre trois-père contre fils et fils contre père- et ils se lèveront en étant des
solitaires. "

8. Jésus dit: " Je vous donnerai ce que jamais œil n'a vu, et ce que jamais oreille n'a
entendu, et ce que jamais main n'a atteint, et cela qui n'est jamais monté au cœur de
l'homme. "

9. Les disciples disent à Jésus: " Dis-nous comment votre fin sera. " Jésus dit: " Avez-vous
donc dévoilé le commencement, pour que vous questionniez sur la fin. Car là où est le
commencement, là sera la fin. Bienheureux est celui qui atteindra le commencement: il
connaîtra la fin, et il ne goûtera point la mort ! "

20. Jésus dit: " Bienheureux celui qui a existé avant qu'il ait été produit ! "

2. " Si vous devenez pour moi des disciples et que vous écoutiez mes paroles, ces pierres
vous serviront. "

22 " Car vous avez là, dans le Paradis, cinq arbres qui ne changent été ni hiver, et dont les
feuilles ne tombent point : celui qui les connaîtra ne goûtera point la mort ! "

23. Les disciples disent à Jésus: " Dis-nous à qui est semblable le Royaume des cieux ! " Il
leur a dit: " Il est pareil à une graine de sénevé: elle est plus petite que toutes les [autres]
semences, mais, lorsqu'elle tombe sur la terre labourée, elle produit une grande tige et
devient un abri pour les oiseaux du ciel . "

24. Marie dit à Jésus: " A qui tes disciples sont-ils semblables? " Il lui a dit: " Ils sont
semblables à de petits enfants qui ont pénétré dans un champ qui ne leur appartient pas.
Lorsque les propriétaires du champ viendront, ils diront: " Quittez-nous notre champ ! "
Eux [donc], ils se dépouillent en présence de ces [ gens] pour leur laisser leur champ et le
leur rendre. "

25. " C'est pourquoi je vous dis ceci . Si le maître de maison sait que le voleur vient, il
veillera avant que celui-là arrive et il ne laissera pas se percer une entrée dans la demeure
de sa royauté pour en emporter ses meubles. Vous donc, soyez vigilants face à l'univers.
Ceignez vos reins avec une grande énergie, afin que les brigands ne trouvent pas de moyen
de vous atteindre; car le besoin que vous guettez, ils le trouveront ! "

26. Qu'il y ait au milieu de vous un [tel] homme avisé: lorsque le fruit est venu, en hâte, sa
faucille à la main, il est allé et il l'a moissonné. Que celui qui a des oreilles pour entendre
entende ! "

27. Jésus vit des petits qui tétaient; il dit a ses disciples: " Ces petits qui tètent sont
semblables à ceux qui entrent dans le Royaume. " Eux lui dirent: " Si nous sommes petits,
entrerons-nous dans le Royaume ? " Jésus leur dit: " Lorsque vous ferez les deux [être] un,
et que vous ferez le dedans comme le dehors et le dehors comme le dedans, et le haut
comme le bas ! Et si vous faîtes le mâle et la femelle en un seul, afin que le mâle ne soit
plus mâle et que la femelle ne soit plus femelle , et lorsqu'à la place d'un œil vous referez
des yeux, et une main à la place d'une main, et un pied à la place d'un pied, et une image à
la place d'une image, alors vous entrerez dans le [Royaume] ! "

28. Jésus dit: " Je vous choisirai, un entre mille et deux entre dix mille, et [ceux-ci] se
lèveront étant un ! "

29. Ses disciples lui disent: " Instruis-nous sur le lieu où tu es, car il nous est nécessaire de
questionner à son sujet ! " Il leur dit: " Que celui qui a des oreilles entende ! Si une lumière
existe au-dedans d'une créature lumineuse, alors elle illumine l'univers tout entier; mais si
elle n'illumine point, [c'est qu'elle] est une ténèbre . "

30. Jésus dit: " Aime ton frère comme ton âme; veille sur lui comme [sur] la prunelle de ton
œil. "

3. Jésus dit: " La paille qui est dans l'œil de ton frère, tu la vois; mais la poutre qui est dans
ton œil, tu ne la vois point ! Lorsque tu auras rejeté la poutre qui est dans ton œil, alors tu
y verras pour rejeter la paille hors de l'œil de ton frère . "

32. Si vous ne jeûnez pas au monde, vous ne trouverez point le Royaume . Si vous ne faites
point du Sabbat le [vrai] Sabbat, vous ne verrez point le Père. "

33. Jésus dit: " Je me suis tenu au milieu de l'univers et, dans la chair, je me suis manifesté
à ceux-ci. Je les ai tous trouvés qui étaient ivres; je n'en ai trouvé aucun assoiffé parmi eux.
Et mon âme s'est affligée pour les enfants des hommes. Parce qu'ils sont des aveugles dans
leur cœur et qu'ils ne voient pas, parce qu'ils sont venus au monde étant vides ! Qu'il vienne
cependant quelqu'un qui les redresse ! Alors, quand ils auront cuvé leur vin, ils se
repentiront. "

34 Jésus dit: " Si la chair s'est produite à cause de l'esprit, c'est un miracle. Mais si l'esprit
[s'est produit] à cause du corps, c'est un miracle de miracle. Mais moi ?, je m'émerveille de
cela parce que le [… … …de] cette ? grande richesse a demeuré dans cette pauvreté. "

35. Jésus dit: " Là où il y a trois dieux, ce sont des dieux. Là où sont deux, ou [bien] un, je
suis avec lui ! "

36. Jésus dit: " Un prophète n'est pas reçu dans sa ville, et un médecin n'opère point de
guérison sur ceux qui le connaissent . "

37. Jésus dit: " Une ville qui est édifiée sur une montagne élevée, et qui est forte, il n'est
pas possible qu'elle tombe, et l'on ne peut la cacher ! "

38. Jésus dit: " Ce que tu entendras de ton oreille, et de l'autre oreille, proclame-le sur vos
toits ! Car personne n'allume une lampe et ne la met sous le boisseau ou ne la met dans un
endroit caché: mais il la place sur le candélabre afin que tous ceux qui entrent et sortent
voient sa lumière . "

39. Jésus dit: " Si un aveugle conduit un autre aveugle, tous les deux tombent dans une
fosse . "

40. Jésus dit: " Il n'est pas possible que quelqu'un entre dans la maison du puissant et qu'il
lui fasse violence s'il ne lui a point lié les mains: alors [seulement] il dévalisera sa maison . "

4. Jésus dit: " N'ayez point souci, du matin au soir et du soir au matin, de ce que vous
revêtirez ! "

42. Ses disciples lui disent : " Quel jour nous apparaîtras-tu, et quel jour te verrons-nous ?
" Jésus dit: " Lorsque vous vous dépouillerez sans que vous ayez honte, que vous ôterez vos
vêtements et les déposerez à vos pieds à la manière des petits enfants, et que vous les
piétinerez ! Alors [vous deviendrez] les fils de Celui qui est vivant, et vous n'aurez plus de
crainte. "

43. Jésus dit: " Vous avez désiré bien des fois entendre ces paroles-ci que je vous dis, mais
vous n'avez pas eu un autre de qui les entendre. Il viendra des jours où vous me
chercherez, et où vous ne me trouverez pas . "

44. Jésus dit: " Les pharisiens et les scribes ont pris les clés de la science et les ont cachées:
ils ne sont point entrés et ils n'ont pas, non plus, laissé [entrer] ceux qui voulaient entrer.
Mais vous, soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes ! "

45. Jésus dit: " Un cep de vigne a été planté au dehors du Père. Il ne s'est point fortifié: on
l'arrachera jusqu'à sa racine et il périra . "

46. Jésus dit: " Celui qui a dans sa main, on lui donnera. Mais celui qui n'a pas, [même] le
peu qu'il a lui sera enlevé ! "

47. Jésus dit: " Soyez, vous, [comme] des passants ! "

48. Ses disciples lui dirent: " Qui es-tu, toi qui nous dis ces choses?-Par les choses que je
vous dis, ne reconnaissez-vous pas qui je suis ? Mais vous êtes, vous-mêmes, devenus
pareils aux Juifs: ils aiment l'arbre et ils détestent son fruit, ils aiment le fruit et ils
détestent l'arbre ! "

49. Jésus dit: " Qui a blasphémé contre le Père, on lui pardonnera, et qui a blasphémé
contre le Fils, on lui pardonnera: mais celui qui a blasphémé contre l'Esprit saint, on ne lui
pardonnera point, ni sur terre ni dans le ciel . "

50. Jésus dit : "On ne récolte point de raisin sur les ronces, et l'on ne cueille point de figues
sur l'épine-blanche : elles ne donnent pas de fruit ! [… un] homme bon tire de son grenier
ce qui est bon, mais un homme pervers tire de son grenier pervers-qui est dans son cœur -
des [choses] mauvaises, et il en sème de mauvaises parce que [ce sont] des [choses]
mauvaises [qu'] il tire de l'outrance de son cœur . "

5. Jésus dit: " Depuis Adam jusqu'à Jean Baptiste parmi ceux qui ont été engendrés de
femmes il n'en est point de plus grand que Jean-Baptiste ! Mais, de crainte que les yeux
[d'un tel] ne se perdent j'ai dit: Celui qui parmi vous sera [le plus] petit connaîtra le
Royaume et sera plus élevé que Jean ! "

52. Jésus dit: " Il n'est pas possible qu'un homme monte deux chevaux, ni qu'il tende deux
arcs. Et il n'est pas possible qu'un domestique serve deux maîtres: sinon, il honorera l'un et
l'autre le rudoiera ! Jamais homme ne boit du vin vieux et ne désire au même instant boire
du vin nouveau; on ne verse pas du vin nouveau dans de vieilles outres, pour qu'elles ne se
fendent point, et l'on ne verse pas du vin vieux dans des outres neuves, afin qu'il ne se
gâte. On ne coud pas un vieux morceau à un vêtement neuf, car une déchirure se produirait
."

53. Jésus dit: " Si deux sont l'un avec l'autre en paix dans la même maison, ils diront à la
montagne: " Déplace-toi ! "-et elle se déplacera. "

54. Jésus dit: " Bienheureux les solitaires et les élus, car vous trouverez le Royaume ! Parce
que vous êtes issus de lui, de nouveau vous y retournerez. "

55. Jésus dit: " Si les gens vous demandent: " D'où êtes-vous venus ? "-dites-leur: " Nous
sommes venus de la Lumière, du lieu où la Lumière s'est produite [......] hors de lui-même
[ou: d'elle-même ?]. Il [.. .… … …] …jusqu'à ce qu'ils manifestent ? …[… …] leur image. " Si
l'on vous dit : " Qu'êtes-vous ? " _ dites: Nous sommes ses fils et nous sommes les élus du
Père qui est vivant. " Si [les gens] vous demandent: " Quel signe de votre Père est en vous? "
- dites-leur : " C'est un mouvement et un repos . "

56. Ses disciples lui dirent: " Quel jour le repos de ceux qui sont morts se produira-t-il, et
quel jour sera-ce que le monde nouveau viendra? " Il leur a dit: " Ce [repos] que vous
attendez est [déjà] venu, et vous ne l'avez point reconnu. "

57. Ses disciples lui dirent: " Vingt-quatre prophètes ont parlé en Israèl et tous, ils se sont
exprimés en toi ! " Il leur a dit: " Vous avez délaissé Celui qui est vivant en face de vous, et
vous avez parlé des morts ! "

58. Ses disciples lui dirent: " La circoncision est-elle utile ou non ? " Il leur a dit: " Si elle
était utile, leur père les engendrerait de leur mère [tout] circoncis. Mais [seule] la véritable
circoncision dans l'esprit donne tout le profit ! "

59. Jésus dit: " Bienheureux les pauvres, car le Royaume des cieux est à vous ! "

60. Jésus dit: " Celui qui ne haïra pas son père et sa mère ne pourra être mon disciple; et
s'il ne hait point son frère et sa sœur et ne prend pas sa croix comme moi, il ne deviendra
pas digne de moi ! "

6. Jésus dit: " Celui qui a connu le monde est tombé dans un cadavre; et, celui qui est
tombé dans un cadavre, le monde n'est plus digne de lui ! "

62. Jésus dit: " Le Royaume du Père est pareil à un homme qui a une [bonne] semence [dans
son champ]. La nuit, son ennemi est venu et a semé de l'ivraie par-dessus la semence qui
est bonne. [Mais] cet homme ne les [ = ses serviteurs ] a pas lalssés arracher l'ivraie, " de
crainte- leur a-t-il dit-qu'en allant ôter l'ivraie vous n'enleviez avec elle le froment. En
effet, au jour de la moisson, les ivraies seront devenues reconnaissables: on les ôtera et on
les brûlera . "

63. Jésus dit: " Bienheureux l'homme qui a peiné: Il a trouvé la Vie ! "

64. Jésus dit: " Tournez vos regards vers Celui qui est vivant, tant que vous êtes vivants,
afin que vous ne mouriez point-et cherchez à le voir ! Vous ne pourrez voir un Samaritain
qui porte un agneau et qui entre dans la Judée. " Ceci, c'est au sujet de l'agneau qu'il l'a dit
à ses disciples, et ils lui ont répondu: " Il le tuera et le mangera ! " Mais il leur a dit: " Il ne le
mangera point tant que [celui-ci] est vivant, mais seulement s'il le tue et que celui-ci
devienne cadavre. " Ils lui dirent: " En nulle autre façon il ne le blessera ! " Il leur a dit
[alors]: " Vous-mêmes, cherchez-vous donc un lieu de repos, afin que vous ne deveniez
point des cadavres et que l'on ne vous mange point ! "

65. Jésus dit: " Deux se reposeront là sur un lit: l'un mourra, l'autre vivra. " Salomé dit: " Qui
es-tu, homme; de qui es-tu [issu], pour être monté sur mon lit et avoir mangé à ma table ?
" Jésus lui dit: " Je suis celui qui s'est produit de Celui qui [m'] est égal: on m'a donné de ce
qui est à mon Père ! -Je suis ta disciple !-A cause de cela, je dis ceci: Lorsqu'[un] se
trouvera désert ?, il sera plein de lumière; mais lorsqu'il se trouvera divisé, il sera plein de
ténèbres. "

66. Jésus dit: " Quand je dis mes mystères à [… … … ] ... mystère: [ce que] ta main droite
fera, que ta main gauche ignore [qu']elle le fait . "

67. Jésus dit: " Il y avait un homme riche qui avait beaucoup de biens. Il [se] dit: " J'userai de
mes biens afin d'ensemencer mon champ, de planter, de remplir mes greniers de récoltes,
de sorte que le besoin ne me touche pas. " Telles étaient les choses qu'il pensait en son
cœur. Mais, pendant cette nuit-là, il mourut. Que celui qui a des oreilles pour entendre
entende ! "

68. Jésus dit: " Un homme avait des hôtes. Lorsqu'il eut préparé le festin, il envoya son
serviteur pour appeler ces hôtes. Celui-ci alla chez le premier et lui dit: " Mon maître t'invite
! " [L'autre] répondit: " J'ai de l'argent à recevoir de marchands; ils viennent vers moi ce soir
et j'irai pour leur donner des ordres. Je m'excuse pour le festin. " [Le domestique] alla chez
un autre et lui dit: " Mon maître t'a invité. " [Celui-ci] lui dit: " J'ai acheté une maison et l'on
me demande une journée: je ne suis pas libre. " Il alla vers un autre et lui dit: " Mon maître
t'invite ! " [Celui-ci] lui répondit: " Mon ami va se marier, et c'est moi qui ferai [son] festin.
Je n'irai pas: je m'excuse pour le festin ! " Il alla vers un autre et il lui dit: " Mon maître
t'invite ! " [Celui-ci] lui dit: " J'ai acheté un champ et je ne suis pas encore allé [en] recevoir
le revenu. Je ne viendrai pas: je m'excuse pour le festin ! " Le serviteur revint et dit à son
maître: " Ceux que tu as invités au festin se sont excusés. " Le maître dit à son serviteur: "
Va dehors, dans les rues, et ceux que tu trouveras, amène-les pour qu'ils dînent. " Les
acheteurs et les mar[chands n'entreront] pas dans les lieux de mon Père ! "

69. Il a dit: " Un homme [important] avait un vignoble qu'il avait donné à des cultivateurs
pour qu'ils le travaillent et qu'il en reçoive d'eux le fruit. Il envoya son serviteur pour que
les cultivateurs lui donnent le fruit du vignoble: [mais] ceux-ci s'emparèrent de son
serviteur, ils le frappèrent et il s'en fallut de peu qu'ils ne le tuent. Le serviteur revint et le
dit à son maître. Son maître [se] dit: " Peut-être ne les a-t-il pas reconnus ? " Il envoya un
autre serviteur : cet autre aussi, les cultivateurs le frappèrent. Alors, le maître envoya son
fils : ils se dit : " Sans doute respecteront-ils mon enfant? " Mais, quand ils surent que
celui-ci était l'héritier du vignoble, ces cultivateurs le saisirent et le tuèrent. Que celui qui a
des oreilles entende ! "

70. Jésus dit: " Puisses-tu m'enseigner cette pierre que ceux qui construisent ont rejetée !
C'est elle, la pierre de l'angle . "

7. Jésus dit: " Celui qui connaît le Tout, qui n'a besoin que de lui-même, il a besoin de tout
le Lieu ! "

72. Jésus dit: " Bienheureux serez-vous lorsque l'on vous haïra et que l'on vous
persécutera; mais ils ne trouveront pas de place dans ce lieu [jusqu']auquel ils vous auront
poursuivis ! "

73. Jésus dit: " Bienheureux sont-ils, ceux que l'on a persécutés dans leur cœur. Ce sont
ceux-là qui ont connu ? le Père ! Bienheureux ceux qui sont affamés, parce qu'ils se
rassasieront le ventre à [leur] désir ! "

74. Jésus dit: " Lorsqu'il vous reste de quoi partager, à vous, cela que vous possédez vous
sauvera. Mais si vous ne pouvez partager [pour vous], cela, que vous n'avez point en vous,
cela [. ?.] vous [... ra]. "

75. Jésus dit: " Je [… …]rai [… …] et personne ne pourra … … [… … …] […]. "

76. [Quelqu'un ?...] lui [a dit]: " Parle à mes frères, pour qu'ils partagent avec moi les biens
de mon père ! " Il lui a répondu: " Homme, qui m'a fait partageur ? " Il se retourna vers ses
disciples et leur dit: " Que je ne sois point un partageur ! "

77. Jésus dit: " La moisson est grande mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez le
Seigneur pour qu'il envoie des ouvriers à la moisson . "

78. Il a dit : " Seigneur, beaucoup sont autour de l'ouverture mais personne dans le puits ! "

79. Jésus dit: " Beaucoup se tiennent dehors à la porte, mais ce sont les solitaires seuls qui
entreront dans la chambre nuptiale "

80. Jésus dit: " Le Royaume du Père est pareil à un homme, un négociant, qui a un fardeau
et qui a trouvé une perle. Ce négociant est un sage: il a vendu le fardeau et s'est acheté la
perle seule. Vous aussi, cherchez son trésor qui ne périt point, qui demeure, dans lequel la
teigne ne pénètre pas pour ronger et [où] le ver ne détruit point . "

8. Jésus dit: " Je suis la lumière, celle qui est sur eux tous. Je suis le Tout, et le Tout est
sorti de moi et Tout est revenu à moi. Fends le bois: je suis là; soulève la pierre et tu m'y
trouveras ! "

82. Jésus dit: " Pourquoi êtes-vous sortis dans la campagne? [Est-ce] pour voir un roseau
agité [par] le vent, et pour voir un h[omme avec des] vêtements [délicats] qui l'enveloppent
? [Mais ils sont dans les demeures des] rois et de vos grands, ceux que de [délicats
vêtements] enveloppent, et ils ne connaissent pas la vérité ! "

83. Dans la foule, une femme lui dit: " Bienheureux le ventre qui t'a porté et le sein qui t'a
nourri ! " Il lui a dit: " Bienheureux ceux qui ont entendu la parole du Père et qui la gardent !
En vérité, des jours viendront où vous direz: Heureux le ventre qui n'a point engendré et
ces mamelles qui n'ont point allaité ! "

84. Jésus dit: " Celui qui a connu le monde est tombé dans le corps; et celui qui est tombé
dans le corps, le monde n'est pas digne de lui. "

85. Jésus dit : " Que celui qui s'est fait riche règne, et que celui qui a une force soit
miséricordieux ! "

86. Jésus dit: " Celui qui est près de moi est près du feu, et celui qui est loin de moi est loin
du Royaume .

87. Jésus dit: " Les images apparaissent à l'homme mais la lumière qui est en elles est
cachée. Dans l'image de la lumière du Père, elle [ = cette lumière] se révélera, et son image
sera voilée par sa lumière. "

88. Jésus dit: " Maintenant, quand vous voyez votre apparence, vous vous réjouissez. Mais,
lorsque vous verrez vos images qui se sont produites avant vous, qui ne meurent point et
qui ne se manifestent point, quelle grandeur supporterez-vous ? "

89. Jésus dit: " Adam a été produit par une grande puissance et une grande richesse; mais il
n'a pas reçu ? [… … …] digne ? de vous, car il n'était pas digne [de ?] ne pas [être soumis ?]
à la mort. "

90. Jésus dit: " [Les renards] [ont] des [tanières] et les oiseaux ont [leurs] nids; mais le Fils
de l'Homme n'a pas de lieu où incliner sa tête et se reposer . "

9. Il a dit, lui, Jésus: " Le corps qui dépend d'un corps est un malheureux, et l'âme qui
dépend de ces deux est une malheureuse ! "

92. Jésus dit: " Les anges et les prophètes viennent vers vous: ils vous donneront les choses
qui vous appartiennent. Vous-mêmes, donnez-leur ce que vous possédez et dites-vous: "
Quel jour vont-ils venir, et prendre ce qui est à eux ? "

93. Jésus dit: " Pourquoi lavez-vous le dehors de la coupe et ne pensez-vous pas que celui
qui a fait le dedans, c'est lui aussi qui a fait le dehors ? "

94. Jésus dit: " Venez à moi, car mon joug est excellent et mon autorité est douce, et vous
trouverez pour vous le repos ! "

95. Ils lui dirent: " Dis-nous qui tu es, afin que nous croyions en toi. " Il leur a dit: " Vous
scrutez l'aspect du ciel et de la terre mais Celui qui est par-devant vous, vous ne le
connaissez pas et, cette conjoncture-ci, vous ne savez pas comment la scruter ! "

96. Jésus dit: " Cherchez et vous trouverez ! Mais les choses sur lesquelles vous m'avez
interrogé en ces jours et que je ne vous ai point dites à ce moment, je veux maintenant les
dire, et que vous ne les cherchiez plus . "

97. " Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens pour qu'ils ne le jettent point sur le fumier,
et ne jetez pas les perles aux pourceaux de peur qu'ils ne le fassent [… … … ] "

98. Jésus [dit: " ] Celui qui cherche trouvera [et, à celui qui voudra entrer ? ], on ouvrira. "

99. [Jésus dit: " Si ] vous avez de l'argent, ne le donnez pas à intérêt, mais [ … … … … … ]
qui ne les prendra point de lui. "

100. Jésus dit: " Le Royaume du Père est pareil à une femme qui a mis un peu de levain
[dans trois] mesures de farine et qui en a fait de grands pains. Que celui qui a des oreilles
entende ! "
101. Jésus dit: " Le Royaume du Père est pareil a une femme qui porte un vase plein de
farine et qui s'en va par un long chemin. L'anse du vase s'est brisée: la farine s'est répandue
derrière elle sur le chemin sans qu'elle le sache et sans qu'elle sache y remédier. Lorsqu'elle
est arrivée à sa maison, elle a posé le vase et elle a trouvé qu'il était vide. "

102. Le Royaume du Père est pareil à un homme qui veut tuer un grand personnage. Dans
sa maison, il a dégainé l'épée et il l'a plantée dans le mur pour s'assurer que sa main serait
ferme. Ensuite il a tué le personnage."

103. Les disciples lui dirent: " Tes frères et ta mère sont là dehors . " Il leur a dit: " Vous et ?
ceux ? qui font la volonté de mon Père, ce sont là mes frères et ma mère; ce sont eux qui
entreront dans le Royaume de mon Père. "

104. On montra à Jésus une pièce d'or et on lui dit : " Les gens qui appartiennent à César
nous demandent les taxes. " Il leur a dit: " Donnez à César ce qui est à César, donnez à
Dieu ce qui est à Dieu et, ce qui est à moi, donnez-le-moi ! "

105. " Celui qui n'a pas comme moi détesté son père et sa mère ne pourra être mon
disciple, et celui qui a aimé s[on père e]t sa mère comme moi ne pourra être mon disciple.
Ma mère, en effet, a [… …] [… …] parce qu'en vérité elle m'a donné la vie. "

106. Jésus dit: " Malheur a eux, aux Pharisiens, parce qu'ils sont pareils à un chien qui est
couché sur une part et qui [commet?] ce mal de ne point [la]manger et de ne point [en
laisser] les déchets à manger. "

107. Jésus dit: " Bienheureux est cet homme qui connaît [à quel] point les voleurs vont
entrer, afin qu'il veille, qu'il rassemble sa [… …], et qu'il se soit ceint les reins avant que
ceux-ci soient entrés. "

108. Ils [lui] dirent: " Allons; prions et jeûnons aujourd'hui ! " Jésus dit: " Quel est donc le
péché que j'ai commis, ou en quoi ai-je été défait? Mais, quand l'époux sort de la chambre
nuptiale, jamais alors on ne jeûne, et jamais on ne prie ! "

109. Jésus dit: " Celui qui connaîtra père et mère, l'appellera-t-on: " Fils de prostituée ! " ? "

110. Jésus dit: " Lorsque vous ferez que les deux soient un vous deviendrez fils de l'Homme
et si vous dites: " Montagne, déplace-toi ! "-elle se déplacera. "

111. Jésus dit: " Le Royaume est pareil à un pasteur qui a cent brebis . Une d'elles, qui est la
plus grande, s'est égarée. Il a laissé les quatre-vingt-dix-neuf autres et il a cherché cette
seule [brebis] jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée. Après avoir pris cette peine, il a dit à la brebis : "
Je t'aime plus que les quatre-vingt-dix-neuf [autres] ! "

112. Jésus dit: " Celui qui boira de ma bouche deviendra comme moi. Quant à moi, je
deviendrai ce qu'il est, et ce qui est caché lui sera révélé . "

113. Jésus dit: " Le Royaume est pareil à un homme qui [a] dans son champ un trésor qui
est [caché] et qui ne le sait pas. Il ne [l'a pas trouvé avant de] mourir, et il a laissé son [bien
à son] fils qui ne savait pas cela. Celui-ci a pris ce champ-là, il l'a vendu, et celui qui l'a
acheté est allé le labourer: [il a trouvé] le trésor, et il a commencé de prêter à intérêt à ceux
[qu'il] veut ? "

114. Jésus dit: " Celui qui a trouvé le monde et qui s'est fait riche, qu'il renonce au monde !
"

115. Jésus dit: " Les cieux et la terre dureront devant vous, et celui qui vit de Celui qui est
vivant ne verra pas mourir "-parce que ? Jésus dit ceci: " Celui qui se tient à soi seul, le
monde n'est pas digne de lui. "

116. Jésus dit: " Malheur à cette chair qui dépend de l'âme et malheur à cette âme qui
dépend de la chair ! "

117. Ses disciples lui dirent: " Quel jour le Royaume viendra-t-il ?-Il ne viendra pas quand
on l'attendra. On ne dira pas: " Voici il est ici ! " ou: " Voyez, il est là ! " mais le Royaume du
Père est répandu sur la terre et les hommes ne le voient point . "

118. Simon Pierre leur dit: " Que Marie sorte de parmi nous, car les femmes ne sont pas
dignes de la vie ! " - Jésus dit: " Voici; moi, je l'attirerai pour que je la rende mâle afin
qu'elle aussi devienne un esprit vivant pareil à vous, les mâles ! Car toute femme qui sera
faite mâle entrera dans le Royaume des cieux . "

Fin de l'Évangile selon Thomas

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Golden_Eye Post subject: Posted: 04 Jul 2008 22:33

1.4 Évangile de Marie -


Member Traduction par Jean-Yves Leloup

Les six premières pages manquent entièrement.

[Page 7]
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« Qu’est-ce que la matière ? Durera-t-elle toujours ? » L’Enseigneur répondit : « Tout ce qui
est né, tout ce qui est créé, tous les éléments de la nature sont imbriqués et unis entre eux.
Tout ce qui est composé sera décomposé ; Tout reviendra à ses racines ; La matière
retournera aux origines de la matière. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »
Pierre lui dit : « Puisque Tu te fais l’interprète des éléments et des évènements du monde,
dis-nous : Qu’est-ce que le péché du monde ? » L’Enseigneur dit : « Il n’y a pas de péché.
C’est vous qui faites exister le péché Lorsque vous agissez conformément aux habitudes de
votre nature adultère ; là est le péché. Voilà pourquoi le Bien est venu parmi vous ; Il a
participé aux éléments de votre nature Afin de la ré-unir à ses racines. » Il continua et dit :
« Voici pourquoi vous êtes malades et pourquoi vous mourrez : c’est la conséquence de vos
actes ; vous faites ce qui vous éloigne… Comprenne qui pourra. »

[Page 8]

« L’attachement à la matière engendre une passion contre nature. Le trouble naît alors dans
tout le corps ; C’est pourquoi je vous dis : « Soyez en harmonie… » Si vous êtes déréglés,
Inspirez-vous des représentations De votre vraie nature. Que celui qui a des oreilles Pour
entendre entende. » Après avoir dit cela, le Bienheureux Les salua tous en disant : « Paix à
vous – que ma Paix soit engendrée et s’accomplisse en vous § » Veillez à ce que personne
ne vous égare En disant : « Le voici, Le voilà. » Car c’est à l’intérieur de vous Qu’est le Fils
de l’Homme ; Allez à Lui : Ceux qui Le cherchent Le trouvent En marche ! Annoncez
l’Evangile du Royaume. »

[Page 9]

« N’imposez aucune règle, hormis celle dont je fus le Témoin. N’ajoutez pas de lois à celles
de celui qui a donné la Thora, Afin de ne pas en devenir les esclaves. » Ayant dit cela, Il
partit. Les disciples étaient dans la peine ; Ils versèrent bien des larmes, disant : «
Comment se rendre chez les païens et annoncer l’Evangile du Royaume du Fils de l’Homme
? Ils ne l’ont pas épargné, Comment nous épargneraient-ils ? » Alors, Marie se leva, Elle les
embrassa tous et dit à ses frères : « Ne soyez pas dans la peine et le doute, car Sa grâce
vous accompagnera et vous protégera : louons plutôt Sa grandeur, car Il nous a préparés. Il
nous appelle à devenir pleinement Humains » Par ces paroles, Marie tourna leurs cœurs
vers le Bien ; Ils s’éclairèrent aux paroles de l’Enseigneur.

[Page 10]

Pierre dit à Marie : « Sœur, nous savons que l’Enseigneur t’a aimée différemment des autres
femmes. Dis-nous les paroles qu’Il t’a dites, Dont tu te souviens Et dont nous n’avons pas
la connaissance… » Marie leur dit : « Ce qui ne vous a pas été donné d’entendre, je vais
vous l’annoncer : j’ai eu une vision de l’Enseigneur, et je lui ai dit : « Seigneur, je Te vois
aujourd’hui dans cette apparition. » Il répondit : « Bienheureuse, toi qui ne te troubles pas à
ma vue Là où est le noùs, là est le trésor » Alors, je lui dis : « Seigneur, dans l’Instant, celui
qui contemple Ton apparition, Est-ce la psyché (l’âme) qu’il voit ? Ou par le Pneuma
(l’Esprit, Souffle) ? » L’Enseigneur répondit : Ni par la psyché ni par le Pneuma ; Mais le noùs
étant entre les deux, C’est lui qui voit et c’est lui qui (…) »

Les quatre pages suivantes manquent entièrement.

[Page 15]

« Je ne t’ai pas vu descendre, mais maintenant je te vois monter », dit la Convoitise. «


Pourquoi mens-tu, puisque tu fais partie de moi ? » L’Âme répondit : « Moi, je t’ai vue, toi,
tu ne m’as pas vue. Tu ne m’as pas reconnue ; J’étais avec toi comme avec un vêtement, Et
tu ne m’as pas sentie. » Ayant dit cela, Elle s’en alla toute joyeuse. Puis se présenta à elle le
troisième climat, Appelé Ignorance ; Celui-ci interrogea l’âme, lui demandant : « Ou vas-tu
? N’as-tu pas été dominée par un mauvais penchant ? Oui, tu étais sans discernement, et tu
as été asservie. » L’âme dit alors : « Pourquoi me juges-tu ? Moi je n’ai pas jugé. On m’a
dominée, moi je n’ai pas dominé ; On ne m’a pas reconnue, Mais moi, j’ai reconnu Que tout
ce qui est composé sera décomposé Sur la terre comme au ciel. »

[Page 16]

Libérée de ce troisième climat, l’âme continua de monter. Elle aperçut le quatrième climat.
Il avait sept manifestations. La première manifestation est Ténèbres ; La seconde,
Convoitise ; La troisième Ignorance ; La quatrième, Jalousie mortelle ; La cinquième,
Emprise charnelle ; La sixième, Sagesse ivre ; La septième, Sagesse rusée. Telles sont les
sept manifestations de la Colère qui oppriment l’âme de questions : « D’où viens-tu,
homicide ? Où vas-tu, vagabonde ? » L’âme répondit : « Celui qui m’opprimait a été mis à
mort ; celui qui m’encerclait n’est plus ; ma convoitise alors s’est apaisée, et je fus délivrée
de mon ignorance. »

[Page 17]

« Je suis sortie du monde grâce à un autre monde ; une représentation s’est effacée grâce à
une représentation plus haute. Désormais je vais vers le Repos Où le temps se repose dans
l’Eternité du temps. Je vais au Silence. » Après avoir dit cela, Marie se tut. C’est ainsi que
l’Enseigneur s’entretenait avec elle. André prit alors la parole et s’adressa à ses frères : «
Dites, que pensez-vous de ce qu’elle vient de raconter ? Pour ma part, je ne crois pas Que
l’Enseigneur ait parlé ainsi ; Ces pensées diffèrent de celles que nous avons connues. »
Pierre ajouta : « Est-il possible que l’Enseigneur se soit entretenu ainsi avec une femme, sur
des secrets que nous, nous ignorons ? Devons-nous changer nos habitudes ; Ecouter tous
cette femme ? L’a-t-Il vraiment choisie et préférée à nous ? »

[Page 18]

Alors Marie pleura. Elle dit à Pierre : « Mon frère Pierre, qu’as- tu dans la tête ? Crois-tu que
c’est toute seule, dans mon imagination, Que j’ai inventé cette vision, Ou qu’à propos de
notre Enseigneur je dise des mensonges ? » Lévi prit la parole : « Pierre, tu as toujours été
un emporté ; je te vois maintenant t’acharner contre la femme, comme le font nos
adversaires. Pourtant, si l’Enseigneur l’a rendue digne, Qui es-tu pour la rejeter ?
Assurément, l’Enseigneur la connaît très bien… Il l’a aimée plus que nous. Ayons donc du
repentir, Et devenons l’Être humain dans son entièreté ; Laissons-Le prendre racine en nous
Et croître comme Il l’a demandé. Partons annoncer l’Evangile Sans chercher à établir
d’autres règles et d’autres lois En dehors de celle dont il fut le témoin.

[Page 19]

Dès que Lévi eut prononcé ces mots, Ils se mirent en route pour annoncer l’Evangile.

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Golden_Eye Post subject: Posted: 04 Jul 2008 23:46

L'ÉVANGILE DE MARIE MADELEINE


Member
Introduit par Karen L. King

Traduit par George W. MACRAE et R. McL. WILSON


Sous la direction de Douglas M. Parrott
Joined: 15 Jul 2002 20:00
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Traduction automatique GOOGLE

Le texte existant de l'Évangile de Marie peut être facilement divisé en deux parties. La
première section (7,1-9,24) décrit le dialogue entre les (augmenté) Sauveur et ses disciples.
Il répond à leurs questions concernant la question et le péché. S'appuyant sur une exégèse
de Romains 7, Anne Pasquier a montré, le Sauveur fait valoir, en effet, que le péché n'est
pas une catégorie morale, mais une cosmologique une, elle est due à la mauvaise mélange
de matériel et le spirituel. Dans le mettre fin à toutes les choses seront réglées dans leur
racine. Après avoir terminé son discours, le Sauveur leur donne un dernier salut, exhorte à
se méfier de toute mai qui tentent de les détourne du droit chemin et les commissions
d'aller prêcher l'évangile du royaume. Après son départ, cependant, les disciples sont
affligés et considérable dans le doute et la consternation. Marie-Madeleine confort et leur
cœur se tourne vers le Bien et un examen des paroles du Sauveur.
La deuxième partie du texte (10,1-23; 15,1-19,2) contient une description par Marie de
révélation spéciale accordée à la requérante par le Sauveur. À la demande de Peter, elle
raconte les disciples de choses qui étaient cachés. La base de ses connaissances est une
vision du Seigneur et un dialogue privé avec lui. Malheureusement, quatre pages du texte
sont absents ici, afin que seul le début et la fin de la révélation de Marie sont existantes.
La révélation se présente sous la forme d'un dialogue. La première question Marie prie le
Sauveur est de savoir comment on voit une vision. Le Sauveur répond que l'âme voit par
l'esprit qui est entre l'âme et l'esprit. À ce point, le texte rompt. Lorsque le texte reprend à
15,1, Marie est au milieu de décrire la révélation du Sauveur concernant la montée de l'âme
passé les quatre pouvoirs. Les quatre pouvoirs sont le plus probablement à être identifiés
comme des expressions essentielles des quatre éléments matériels. L'âme éclairée,
désormais libres de leurs obligations, s'élève passé les quatre pouvoirs, qui écrase avec sa
gnose, et atteint éternel, reste silencieux.
Après Mary termine raconter sa vision à ses disciples, André et Pierre, puis son défi pour
deux raisons. Tout d'abord, Andrew dit, ces enseignements sont étranges. Deuxièmement,
Peter questions, vraiment le Sauveur ont dit de telles choses à une femme et les ont tenus
et les hommes disciples. Levi avertit Peter pour composer avec la femme contre les
adversaires et reconnaît que le Sauveur l'aimait plus que les autres disciples. Il entreats à
avoir honte, de mettre sur l'homme parfait, et à aller prêcher et que le Sauveur avait chargé
d'eux. Ils ont immédiatement aller à prêcher et le texte se termine.
L'affrontement de Marie avec Peter, un scénario aussi trouvé dans l'Evangile de Thomas,
Pistis Sophia, et L'Évangile des Egyptiens, reflète certaines des tensions au deuxième siècle
le christianisme. Pierre et André orthodoxe représentent les positions qui nient la validité
de la révélation ésotérique et de rejeter l'autorité des femmes à enseigner. L'Evangile de
Marie attaques de ces deux positions de tête-à travers son portrait de Marie de Magdala.
Elle est le Sauveur du bien-aimé, possède des connaissances et de l'enseignement
supérieure à celle du public tradition apostolique. Sa supériorité est basée sur la vision et
de révélation et privé est démontré dans sa capacité à renforcer les tergiversations de
disciples et de les transformer vers le Bon.
Le texte appartient au genre du dialogue gnostique. Il a cependant également été classé
comme une apocalypse en raison de plusieurs caractéristiques qu'il partage avec d'autres
textes de ce genre: la révélation de dialogue, de la vision, un abrégé cosmogonie, une
description de otherworldly régions et la montée de l'âme (s'il n'ya pas de céleste voyage en
tant que tel), des instructions définitives, et un court texte explicatif conclusion. La
difficulté à déterminer le genre est due en partie au fait que le texte a fait l'objet de
rédaction secondaire. La plupart des chercheurs conviennent que les deux parties du texte
ci-dessus décrites étaient à l'origine des pièces distinctes (oral ou écrit) qui ont été
artificiellement combinés pour former le présent ensemble. Le rôle de Marie à la fin de la
première section et l'altercation entre les disciples à la fin le texte explicatif fournir le
cadre.
L'Évangile de Marie était à l'origine écrit en grec un certain temps au deuxième siècle.
Malheureusement, les deux copies existantes de l'Évangile de Marie sont extrêmement
fragmentaires. Le premier texte comprend un seul, fragmentaire feuille écrite en grec, en
date du début du troisième siècle (P. Rylands 111463 [22:16,1-19,4]). Une plus longue
partie du texte est existantes dans un début Ve siècle codex copte (P. Berolinensis 8502,1),
bien que considérable des portions du texte sont là aussi disparues. De dix-huit pages,
seuls huit sont existantes (7-10 et 15-19,5). Bien que le texte du fragment grec varie
considérablement de la version copte, il est parallèle à l'copte pages 17,5-21 et 18,5-19,5
et, par conséquent, ne prévoit pas de nouveau matériel.

L'ÉVANGILE DE MARIE MADELEINE

BG 7, 1-19, 5

[. ..] (Pp. 1-6 manquante) sera question ensuite [détruite] ou pas? "Le Sauveur a dit:« Tous
les natures, toutes les formations, toutes les créatures existent dans et avec un autre, et ils
seront résolus dans cette même propres racines. Pour la nature de la matière est réglée
dans le (racines) de sa seule nature. Il qui a des oreilles pour entendre, permettez-lui
entendre. "

Pierre lui dit: "Puisque vous avez expliqué tout à nous, dites-nous ce aussi: Qu'est-ce que
le péché du monde?" , Le Sauveur a dit: «Il n'ya pas de péché, mais c'est vous qui le péché
faire quand vous faites les choses qui sont comme la nature de l'adultère, qui est appelé" le
péché ". C'est pourquoi le Bon est venu dans votre milieu, au (essence) de toute nature, afin
de la ramener à sa racine. " Puis il a continué et a dit: «C'est la raison pour laquelle vous»
[malades] et meurent, [. ..] De l'une qui [. .. Il a qui], comprend, lui comprendre. [Affaire a
donné naissance à] un passion qui n'a pas d'égal, qui procède de (quelque chose) contraire
à la nature. Puis il se pose une perturbation dans tout le corps. C'est pourquoi je vous l'ai
dit, "Soyez de bon courage, et si vous êtes découragé (être) a encouragé en présence des
différentes formes de la nature. Il qui a des oreilles pour entendre, qu'il entendre ".

Lorsque l'une béni l'a dit, il a accueilli tous, en disant: «La paix soit avec vous. Recevez ma
paix à vous. Prenez garde que personne ne vous détourne du droit chemin en disant:" Lo
ici! " ou "Lo"! " Car le Fils de l'homme est en vous. Suivez après lui! Ceux qui cherchent
trouverez lui. Allez ensuite et prêcher l'évangile du royaume. Ne pas fixer les règles au-delà
de ce que j'ai nommé pour vous, et ne donnent pas un droit comme le législateur de peur
de vous être limitée par celle-ci. "Quand il a dit cela, il a décollé.

Mais ils ont déposé un grief. Ils ont beaucoup pleuré, en disant: «Comment allons-nous
aller aux gentils et de prêcher l'évangile du royaume du Fils de l'Homme? S'ils n'ont pas
épargné lui, comment vont-ils nous épargner?" Ensuite, Marie se leva, salua tous, et dit à
ses frères, "Ne pleurez pas et ne pas être ni deuil irresolute, pour sa grâce sera entièrement
avec vous et vous protéger. Mais, au lieu de nous louer sa grandeur, car il nous a préparé et
fait de nous des hommes. " Quand Marie a dit, elle a tourné le cœur de la Bonne, et ils ont
commencé à discuter les termes de la [Sauveur].

Peter dit à Marie, "Soeur, je nous savons que le Sauveur vous aimé plus que le reste des
femmes. Dites-nous les paroles du Sauveur qui vous vous en souvenez - vous le savez
(mais) nous ne le faisons pas, et nous n'avons pas entendu. "Marie répondit," ce qui est
caché de vous, vous l'annoncer. "Et elle a commencé à parler leur ces mots: «Je», at-elle dit,
"J'ai vu le Seigneur dans une vision et je lui ai dit:" Seigneur, je vous ai vu aujourd'hui à une
vision ". Il a répondu et m'a dit: «Heureux êtes-vous, que vous n'avez pas hésiter à la vue
de moi. Car là où est l'esprit, il est le trésor. "Je lui ai dit:" Seigneur, maintenant t-il qui voit
la vision voir (par) l'âme (ou) par l'esprit? " Le Sauveur répondit. »Il ne voit pas à travers
l'âme ni par l'esprit, mais l'esprit qui [est] entre les deux - est que [ce qui] voit la vision et il
est de [. ..].' (pp. 11-14 manquante)
"[. ..]. Et le désir que« je n'ai pas vous voir descendre, mais maintenant je vous vois l'ordre
croissant. Pourquoi est-ce que vous mentir, depuis You Belong to Me? " L'âme répondit: "Je
t'ai vu. N'avez-vous pas me voir ni reconnaître moi. Je vous servi comme un vêtement, et
vous ne me connaissez pas." Quand il a dit cela, il s'en alla se réjouir grandement.
"Encore une fois, il est arrivé à la troisième puissance, qui est appelé l'ignorance. [Il (le
pouvoir)] en doute l'âme en disant:" Où vas-tu? Méchanceté En êtes-vous lié. Mais vous
êtes lié, ne juge pas! " Et l'âme dit, "pourquoi pensez-vous de moi mais je n'ai pas
l'apprécier? J'étais lié bien que je n'ai pas tenu. Je n'étais pas reconnue. Mais j'ai reconnu
que le tout est d'être dissous, à la fois terrestre (les choses) et le céleste ".
Quand l'âme a surmonté la troisième puissance, il est allé vers le haut et a vu le quatrième
pouvoir, (qui) a pris sept formes. La première forme est l'obscurité, la deuxième désir,
l'ignorance la troisième, le quatrième est l'excitation de la mort, le cinquième est le
royaume de la chair, le sixième est l'insensé sagesse de la chair, la septième est la sagesse
wrathful. Ce sont les sept [pouvoirs] de la colère. Ils demandent l'âme, «D'où venez-vous,
tueur d'hommes, où sont-ou allez-vous, conquérant de l'espace?" L'âme répondit: «Que me
lie a été tué, ce qui l'entoure et moi a été surmontés, et mon désir a été terminé, et
l'ignorance est décédé. Dans une [monde] J'ai été libéré d'un monde, [et] dans un type d'un
type céleste, et (du) d'entraver l'oubli qui est transitoire. Depuis ce temps vais-je atteindre
pour le reste du temps, de la saison, de l'éon, dans le silence ".

Quand Marie a dit, elle est tombée silencieux, car il était à ce moment-là que le Sauveur a
parlé avec elle. Mais Andrew a répondu et a dit à ses frères, «Dites ce que vous (souhaiter)
dire que j'ai au sujet de ce qu'elle a dit. I, au moins ne crois pas que le Sauveur dit.
Certainement Pour ces enseignements sont d'étranges idées." Pierre répondit et parle au
sujet de ces mêmes choses. Il les a sur le Sauveur: "At-il vraiment parler d'une femme à
notre insu (et) pas ouvertement? Sommes-nous à son tour et sur tous les écouter? At-il
préférer son à nous?"

Puis Marie a pleuré et dit à Pierre: «Mon frère Pierre, que pensez-vous? Pensez-vous que je
pensais moi-même jusqu'à ce dans mon coeur, ou que je suis allongé sur le Sauveur?" Levi
répondu et a dit à Pierre: "Pierre, vous avez toujours été tempéré chaud. Maintenant je vous
vois les soutiennent contre la femme comme les adversaires. Mais si le Sauveur a fait ses
dignes, qui êtes-vous en effet de rejeter sa? Certainement le Sauveur elle sait très bien.
C'est pourquoi il l'aimait plus que nous. Au lieu de nous avoir honte et mis sur le parfait
homme et lui acquérir pour nous-mêmes comme nous il a commandé, et de prêcher
l'Evangile, ne fixant aucune autre règle ou d'une autre loi au-delà de ce que dit le Sauveur.
Lorsque [...] et ils ont commencé à sortir [de] proclamer et de prêcher.

http://translate.google.fr/translate?hl ... %26tl%3Den

texte original en anglais

THE GOSPEL OF MARY MAGDALENE

BG 7, 1-19, 5
[. ..] (pp. 1-6 missing) will matter then be [destroyed] or not?" The Savior said, "All natures,
all formations, all creatures exist in and with one another, and they will be resolved again
into their own roots. For the nature of matter is resolved into the (roots) of its nature alone.
He who has ears to hear, let him hear."

Peter said to him, "Since you have explained everything to us, tell us this also: What is the
sin of the world?" , The Savior said, " There is no sin, but it is you who make sin when you
do the things that are like the nature of adultery, which is called 'sin.' That is why the Good
came into your midst, to the (essence) of every nature, in order to restore it to its root."
Then he continued and said, "That is why you' [become sick] and die, for [. ..] of the one
who [. ..He who] , understands, let him understand. [Matter gave birth to] a passion that has
no equal, which proceeded from (something) contrary to nature. Then there arise a
disturbance in the whole body. That is why I said to you, 'Be of good courage,' and if you
are discouraged (be) encouraged in the presence of the different forms of nature. He who
has ears to hear, let him hear.'

When the blessed one had said this, he greeted them all, saying, "Peace be with you.
Receive my peace to yourselves. Beware that no one lead you astray, saying, 'Lo here!' or
'Lo' there!' For the Son of Man is within you. Follow after him! Those who seek him will find
him. Go then and preach the gospel of the kingdom. Do not lay down any rules beyond
what I appointed for you, and do not give a law like the lawgiver lest you be constrained by
it." When he had said this, he departed.
But they were grieved. They wept greatly, saying, "How shall we go to the gentiles and
preach the gospel of the kingdom of the Son of Man? If they did not spare him, how will
they spare us?" Then Mary stood up, greeted them all, and said to her brethren, "Do not
weep and do not grieve nor be irresolute, for his grace will be entirely with you and will
protect you. But rather let us praise his greatness, for he has prepared us and made us into
men." When Mary said this, she turned their hearts to the Good, and they began to discuss
the words of the [Savior].

Peter said to Mary, 'Sister, I we know that the Savior loved you more than the rest of
women. Tell us the words of the Savior which you remember - which you know (but) we do
not, nor have we heard them." Mary answered and said, "What is hidden from you will
proclaim to you." And she began to speak to them these words: "I," she said, " I saw the
Lord in a vision and I said to him, 'Lord, I saw you today in a vision.' He answered and said
to me, 'Blessed are you, that you did not waver at the sight of me. For where the mind is,
there is the treasure. 'I said to him, 'Lord, now does he who sees the vision see it (through)
the soul (or) through the spirit?' The Savior answered and said. 'He does not see through
the soul nor through the spirit, but the mind which [is] between the two - that is [what]
sees the vision and it is [. ..].' (pp. 11-14 missing)
"[. ..] it. And desire that, 'I did not see you descending, but now I see you ascending. Why
do you lie, since you belong to me?' The soul answered and said, 'I saw you. You did not
see me nor recognize me. I served you as a garment, and you did not know me.' When it
had said this, it went away rejoicing greatly.

"Again it came to the third power, which is called ignorance. [It (the power)] questioned the
soul saying, 'Where are you going? In wickedness are you bound. But you are bound; do not
judge!' And the soul said, 'why do you judge me although I have not judged? I was bound
though I have not bound. I was not recognized. But I have recognized that the All is being
dissolved, both the earthly (things) and the heavenly.'
When the soul had overcome the third power, it went upwards and saw the fourth power,
(which) took seven forms. The first form is darkness, the second desire, the third
ignorance, the fourth is the excitement of death, the fifth is the kingdom of the flesh, the
sixth is the foolish wisdom of flesh, the seventh is the wrathful wisdom. These are the
seven [powers] of wrath. They ask the soul, 'Whence do you come, slayer of men, or where
are you going, conqueror of space?' The soul answered and said, 'What binds me has been
slain, and what surrounds me has been overcome, and my desire has been ended, and
ignorance has died. In a [world] I was released from a world, [and] in a type from a heavenly
type, and (from) the fetter of oblivion which is transient. From this time on will I attain to
the rest of the time, of the season, of the aeon, in silence.'

When Mary had said this, she fell silent, since it was to this point that the Savior had spoken
with her. But Andrew answered and said to the brethren, "Say what you (wish to) say I about
what she has said. I at least do not believe that the Savior said this. For certainly these
teachings are strange ideas." Peter answered and spoke concerning these same things. He
questioned them about the Savior: "Did he really speak with a woman without our
knowledge (and) not openly? Are we to turn about and all listen to her? Did he prefer her to
us?"

Then Mary wept and said to Peter, "My brother Peter, what do you think? Do you think that I
thought this up myself in my heart, or that I am lying about the Savior?" Levi answered and
said to Peter, "Peter, you have always been hot-tempered. Now I see you contending
against the woman like the adversaries. But if the Savior made her worthy, who are you
indeed to reject her? Surely the Savior knows her very well. That is why he loved her more
than us. Rather let us be ashamed and put on the perfect man and acquire him for
ourselves as he commanded us, and preach the gospel, not laying down any other rule or
other law beyond what the Savior said. When [ ...] and they began to go forth [to] proclaim
and to preach.

_________________

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Golden_Eye Post subject: Posted: 05 Jul 2008 0:02

Histoire et chronologie de la chrétienté


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De JC à l'an 1000
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Joined: 15 Jul 2002 20:00


Posts: 652
An1: C'est la référence officielle (choisie au VIe siècle) du calendrier chrétien
Dans la province romaine de Galilée, les Esséniens annoncent la venue prochaine d'un sauveur
puis la fin prochaine du monde. C'est aussi la date officielle de la naissance du mythe Jésus de
Nazareth, date choisie par le moine Deny le Petit d'après Luc qui affirme que JC a eu 30 ans "en
l'an 15 du principat de Tibère" ce qui contredit Matthieu (Hérode) et Luc (Quirinius). A cette
époque, les imposteurs, prestidigitateurs... prenaient le titre de Christ. Source
www.bible.chez-alice.fr: révérend Taylor.

6 après JC
Quirinius, gouverneur de Syrie, entre en fonction (censé gouverner à la naissance de JC selon
Luc 2-2). Cette erreur de date reflète aussi la méconnaissance des rédacteurs des évangiles.
L'empereur romain Octavien, occupe définitivement la Palestine, enlève Archéaleos, fils
d'Hérode, du trône de Jérusalem pour y mettre Copponius qui n'est pas juif. Pour les Hébreux,
cette substitution représente la réalisation de la prophétie de Jacob "La venue du Messie sera
vérifiée lorsque le sceptre de David aura été enlevé des mains d'un juif pour passer dans celles
d'un étranger". La conséquence de l'exaltation de la prophétie de Jacob dans le peuple
hébraïque fut que des messies commencèrent à surgir un peu partout. Ces messies étaient
considérés par les romains comme des perturbateurs et étaient capturés comme Theudas,
Dosidée de Samarie, Meadre, Jean de Gamala, Simon. La lecture de cette prophétie par les
auteurs des évangiles à conduit Matthieu à situer la naissance de Jésus-Christ sous Hérode en
-4 et Luc sous Quirinius en +6. Cette contradiction, gênante pour l'Église n'a toujours pas été
résolue... Sources www.bible.chez-alice.fr: "Le Nouveau testament", "Dossiers d'Archéologie"
N°279-Dec 02 - Jan 03.

Ier siècle
Les sectes monothéistes qui attendent le Messie ou qui affirment qu'il est déjà venu pullulent
et vont proliférer autour du Ier IIe et IIIe siècle: Audiens, Apolinnariens, Ariens, Baptistes,
Batrachites, Borborites, Corpocratites, Donatistes, Ebionites, Encratites, Enthousiastes,
Esséniens, Euchites, Eunomiens, Hermogéniens, Hydroparastates, Macédoniens, Mandéens,
Manichéens, Marcéliens, Marcionistes, Masbothéens, Messaliens, Montanistes, Nabatéens,
Nazaréen, Naziréen, Novatiens, Ophites, Orphites, Papianistes, Pauliens, Pauliniens, Pépuzites,
Photiniens, Phryges, Pneumotaches, Priscillanistes, Sabatiens, Sabéens, Saccophores,
Tascodrogites, Tessarécédécatites, Tétradites, Valentiniens... qui pratiquaient plus ou moins la
Torah. Arrive Paul qui simplifie tout ça en ne demandant à ses disciples que la conversion
intérieure et le baptême. Paul annonce la venue d'un messie intemporel: Christ (du grec
"khresto": oint et consacré). C'est un succès et le mouvement "chrétienté" s'étend rapidement
autour de la Méditerranée, souvent aux dépens des autres sectes déclarées hérétiques.

29 à 33
Cette période correspond aux écrits les plus falsifiés et surtout amputés par les clercs
chrétiens: la censure est en marche: Flavius Josèphe, Tacite Suétone, Philon, Dion Cassius,
Paterculus... ont été amputés ou bricolés. A chaque fois, chez tous ces auteurs, une lacune
portant sur les années 29-31 est constatée. Les clercs chrétiens ont fait le vide pour suggérer
que les passages disparus auraient témoigné de l'existence de JC alors qu'ils étaient muets à
son sujet? Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus anatomie d'un mythe P. Boistier

33
Date officielle de la "mort" de Jésus de Nazareth, officiellement crucifié par les romains puis
ressuscité (pour ceux qui croient au mythe). On commencera à écrire les premiers
témoignages sur sa vie et sa mort plus de cent ans plus tard. "La résurrection de Jésus, à la
base de la foi chrétienne n'est pas un événement historique" (Joseph Moingt). Les seuls
témoignages de la résurrection de Jésus sont ceux de gens ayant la foi, et pour cause... Notons
ici que dans la crucifixion romaine, le condamné est debout, les bras attachés à une poutre
horizontale soutenue par 2 pieux fourchus (crux) et qui, épuisé, meurt par étouffement. Ce
n'est que sous Constantin, au IVe siècle que l'Église a adopté la croix: symbole égyptien,
symbole de Mithra et de Tammouz pour augmenter l'impact de l'image du Christ. Notons aussi
que quand on meurt par crucifixion, on meurt étouffé et le supplice dure plusieurs jours et
non pas trois heures comme Jésus christ. Mais les auteurs des évangiles ont essayé de faire
coïncider l'histoire avec les prophéties ce qui a engendré pas mal d'absurdités. Enfin, des
expériences ont montré que si on cloue quelqu'un sur une croix par les mains, celles-ci se
déchirent et ne peuvent pas supporter le poids du supplicié. Sources www.bible.chez-alice.fr:
Joseph Moingt.
"Les grand contemporains de Jésus ont-ils parlé de lui? Non. Les pièces officielles de
l'administration romaine gardent-elles trace de son existence? (...) Nul résumé d'une
délibération concernant le christianisme au Sénat. Y eu-t-il un rapport adressé à Tibère par
Ponce Pilate sur "l'affaire Jésus"? C'est probable, mais nous ne l'avons pas. A considérer les
compatriotes de Jésus parmi lesquels se déroula sa vie humaine et à recueillir leurs
témoignages, on n'est pas plus avancé. Les manuscrits de la mer Morte sont muets aussi. Pas
un seul document n'a été trouvé dans les manuscrits de la mer Morte où il soit question du fils
de Marie": "Jésus en son temps" Daniel Rops de l'académie française.

55 ?
Paul ou des évangélistes Esséniens (l'existence de Paul n'est pas certaine, ce qui est certain,
c'est que tous les écrits dits "de Paul" ne sont pas du même auteur. Par exemple, les épîtres à
Timothée, à Tite, aux hébreux... ne sont pas de Paul. De nombreuses épîtres ont été
rallongées ultérieurement, probablement vers 150. Ce sont dans ces ajouts que les indices
d'un Jésus réel sont les plus nets). Paul a probablement été converti à Damas par les Esséniens,
il en récupère des formules comme "Nouvelle alliance". Paul récupère le nom de Krishna pour
construire l'histoire d'un Christ Messie mythique. Paul ne parle jamais de la naissance de Jésus
de Nazareth (qu'il n'a jamais rencontré: Ephes 3-3: "C'est par révélation que j'ai connaissance
des mystères que je viens de vous exposer"). Paul parle d'un Jésus Christ intemporel, éthéré,
mythique, pas du Jésus naît à Nazareth, auteur de miracles devant des milliers de gens et
crucifié par Pilate. D'ailleurs A. Renan a écrit "Pour Paul, Jésus n'est pas un homme qui a vécu
ou enseigné (...) C'est un être tout divin". Paul cite 200 fois le Christ et seulement 12 fois
Jésus, à chaque fois d'une manière maladroite en l'ajoutant à Christ: Christ-Jésus ou Jésus-
Christ comme si le "Jésus" avait été rajouté après coup... Paul n'utilise jamais l'expression
"Jésus a dit" ou "Jésus a fait" ou "Jésus de Nazareth" ou "Jésus de Béthléem". Et pour cause, les
quatre évangiles de Marc, Luc, Matthieu et Jean (où le personnage du Christ va prendre forme),
seront écrites au moins un siècle plus tard... Paul ne cite jamais des lieux aussi essentiels que
Nazareth, Bethléem, Golgotha...) Paul ne se rend jamais à Bethléem, jamais à Nazareth et très
tardivement à Jérusalem où il ne prend pas la peine de s'informer au sujet d'un certain Jésus de
Nazareth (incroyable! non?)... Paul pense qu'il sera encore en vie quand Jésus descendra du
ciel... (I Thess IV-15) Il y a un nombre extraordinaire de contradictions entre les écrits de Paul
et les trois autres évangiles. Paul parle d'un Christ, personnage surnaturel, cosmique, sans
existence réelle, inspiré du martyr du Maître de justice des Esséniens. Il attend impatiemment
sa venue prochaine. Dans 1 Corinthiens 15, Paul essaie de convaincre le lecteur que les
humains peuvent ressusciter de la mort : Pourquoi ne cite-t-il pas de Jésus ou même de
Lazare ? Quand Paul parle du baptême des chrétiens; pourquoi ne parle-t-il pas du baptême
du Christ et de Jean le Baptiste ? Paul écrit aussi (Éphésiens 3:4-5) "Le mystère du Christ , qui,
dans les générations précédentes, n'a pas été révélé aux hommes". Sources www.bible.chez-
alice.fr: "Le Nouveau testament", "Déceptions et mythes de la bible" Graham, "Jésus-Christ
Mythe ou personnage historique" R. Peytrignet

64
Mort officielle de Saint-Pierre (Simon), saint bicéphale: l'un de ses crânes est à Saint-Pierre au
Vatican (en fait, il s'agit d'un crâne de femme!), l'autre à Saint Pierre et Paul hors les murs,
premier pape. En réalité, Saint-Pierre, comme les douze premiers papes, est un personnage
légendaire qui n'a jamais existé. Sources www.bible.chez-alice.fr : Encyclopædia Universalis,
Académie Pontificale Archéologique.

66 - 70
Révolte de la Judée contre l'occupant romain. En représailles, les légions romaines rasent
Jérusalem, pillent et détruisent le temple et crucifient des milliers de Juifs. C'est sans doute ces
heures sanglantes qui inspireront, presque un siècle plus tard, les auteurs des évangiles et de
l'histoire de Jésus de Nazareth. D'après les chrétiens, c'est la date de rédaction des évangiles:
les chrétiens auraient bien voulu proposer une date encore plus ancienne pour que les auteurs
aient connu Jésus mais la prophétie au sujet de la destruction du temple de Jérusalem les en
empêchent.

Vers 80
Personnage historique, magicien ou thaumaturge, Appolonius de Tyane incarne le sage idéal,
l'homme divin au cœur pur. Son histoire aidera les rédacteurs des Évangiles à écrire la leur.
Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

90
La fin du monde d'après St Clément. Le début d'une longue série : 1205 pour Joachim de Flore,
1874, 1914, 1925, 1941, 1969, 1975 pour les témoins de Jéhovah (qui, vu les échecs
successifs, ont mis un bémol depuis...) mai 2000 pour Nostradamus.

95
Écriture du livre de l'Apocalypse: un amalgame de textes, Jésus de Nazareth n'est fait mention
nulle part dans ce livre écrit 65 ans après sa "mort" par ses serviteurs: Les auteurs, sans doute
des naziréens, y parlent d'un Jésus Christ mythique: aucune allusion à l'histoire relatée par les
évangiles. La mère du Christ n'est pas encore Marie (tiré du nom égyptien Mari-Amon) mais la
Vierge céleste. Jésus n'a pas encore d'existence terrestre... Ce livre n'a pas été écrit par Jean
mais probablement repris d'une tradition antique très ancienne qui rapporte la légende
Mithraïque de Zarathoustra. Nota: dans 22:18, un rédacteur voue aux fléaux de Dieu celui qui
modifiera son livre. Ce qui prouve qu'à cette époque déjà la "fraude pieuse"qui consiste à
modifier les textes pour les besoins du moment est déjà très répandue. Elle battra son plein
entre +100 et +300: on truquait pour la gloire de Dieu: la liste des martyrs, des évêques, des
papes, on invente des écrits de Marc-Aurèle, une correspondance entre Paul et Sénèque. Plus
tard, une fausse lettre de Saint-Pierre, des lettres entre Pilate et TIbère, une lettre de Pilate à
Claude, une correspondance entre le roi Agbar et Jésus, des lettres de la vierge Marie, des
milliers d'apocryphes, des fausses décertales, la fausse donation de Constantin, le faux concile
de Sinuesse. Bref la création de faux devient une spécialité de l'Église. Sources
www.bible.chez-alice.fr: "Le Nouveau testament", "Jésus-Christ Mythe ou personnage
historique" R. Peytrignet

100
Juste de Tibériade écrit "L'histoire des hébreux". Tous les exemplaires de ce livre
compromettant ont été détruits par les chrétiens (un "grand nettoyage" de presque deux mille
ans). Mais Photius, patriarche de Constantinople (810-895) qui l'a lu vers 860 écrira "Dans
aucune partie du livre de Juste de Tibériade je n'ai trouvé la plus petite référence qui parle de
la naissance de Christ, de sa vie, des événements et des miracles qui le concernent"

107
Ignace, évêque d'Antioche écrit des épîtres dont on parle dans la lettre de Polycarpe. Encore un
faux: Ignace n'a jamais existé, les épîtres et la lettre ont été écrites après 160, peut-être
beaucoup plus tard.

vers 120
Rédaction du "Didakhê" ou "Doctrine des douze apôtres" dans lequel les apôtres ne sont pas
encore les disciples du Christ mais de simples messagers des communautés pré-chrétiennes.
Qui ignore la crucifixion de JC et qui ne fait aucune allusion à la vie de ce personnage. Ce qui
prouve qu'à cette date, la rédaction des évangiles de la Bible n'avait pas encore commencé.

vers 125
Date estimée de la rédaction du papyrus 52 de la librairie John Rylands à Manchester en
Angleterre et dont beaucoup affirment qu'il "contient" l'évangile de Jean. En fait le manuscrit
"contient" environ 13 mots dont certains incomplets. Rappelons aussi que certains passages
de Matthieu (Les Béatitudes) se trouvent dans un manuscrit de Qumran (4Q525) écrit 125 ans
AVANT Jésus-Christ....

Manuscrit Rylands P52:

132
Bar Kocheba se déclare le messie des juifs, prend la tête d'une armée contre les romains. A
l'issue d'une guerre de trois ans, c'est une nouvelle défaite, Jérusalem est de nouveau rasée.
Les évangiles font allusion à cette histoire: encore une prophétie réalisée a posteriori... Mais
qui prouve en fait que les évangiles ont été rédigés après 135.

vers 140
Rédaction du "Pasteur d'Hermas" qui ignore le nom même de Jésus. Les évangiles, à cette date,
n'étaient pas encore commencés...

144
Un riche armateur grec du nom de Marcion apporte à Rome les dix épîtres attribuées à Paul
(plus tard, il y en aura quatorze... Les quatre dernières ont été rajoutées par Clément pour
faire le pont avec les évangiles) et une amorce d'évangile: "L'an quinze du règne de Tibère
César, au temps de Pilate, le Christ Jésus, fils de Dieu descendit du ciel et il apparut à
Capharnaüm ville de Galilée". Personne, à ce moment là, ne réfute cette thèse... Personne ne
demande à Marcion d'aller voir à Bethléem, à Nazareth puisque le mythe de la naissance
n'existe pas encore... (A noter que la ville de Capharnaüm n'existait pas en Galilée). On
commence à abandonner le Christ intemporel de Paul pour parler d'un Christ qui est
réellement descendu sur Terre, envoyé par Dieu le père, persécuté crucifié et ressuscité.
L'histoire de sa naissance n'est pas encore vraiment développée. Le Christ a d'abord été pensé
sous une forme mythique puis il a été imaginé sur Terre à 30 ans, le récit de la nativité est
arrivé beaucoup plus tard. C'est pour ça qu'il y a un "trou" dans la vie du Christ, décrite dans
les évangiles, entre son enfance et 30 ans.
"Si les manuscrits enrichissent notre compréhension du christianisme primitif, ils n'en
ébranlent pas moins les croyances naïves que certains chrétiens entretiennent sur la judéité de
Jésus qui n'aurait été, selon eux, qu'accidentelle ou "incidentelle". A les en croire, le message
de Jésus était entièrement novateur, unique, sans la moindre relation avec quoi que ce fut qui
l'ait précédé, bouleversant, par sa nouveauté révolutionnaire, tous ceux qui le recevaient".
Sources www.bible.chez-alice.fr: Herschel Shanks "L'énigme des manuscrits de la Mer Morte",
"L'evangélion Marcionite" André Wautier

Vers 150
Parmi les apologistes chrétiens du 2ème siècle, Aristide, Saint Justin et Tertulien sont les seuls
qui prononcent le nom de Jésus-Christ. Tous les autres Pères de l'Eglise du 2ème siècle :
Tatien, Athénagore, Théophile, Hermias, Quadratus, etc. ne connaissent pas le nom de Jésus.
Ils ne parlent que du Christ.

Vers 150
Justin Martyr (mort en 165), le premier à parler des évangiles (mémoires des apôtres), dont la
rédaction est entamée mais pas entièrement achevée... Mais comme Tatien, Théophile,
Athénagoras, Minucius Félix... ne parle pas de Jésus de Nazareth dont l'histoire n'est pas
encore élaborée.
Non seulement Jésus de Nazareth n'apparaît pas dans les premiers écrits chrétiens : Pasteur
d'Hermas, Épître de Barnabé, Évangile de Pierre, apocryphes nombreux, textes gnostiques
(Évangile de Thomas), mais il est totalement ignoré de toutes les tendances juives de l'époque
: Pharisiens, Sadducéens, Zélotes, Esséniens et poussons la fouille : Séthiens, Caïnites,
Naassènes... Rien. Tous ces textes chrétiens qui ne citent pas Jésus de Nazareth seront plus
tard prudemment rejetés par les Pères de l'Église
Les chroniqueurs, rédacteurs, historiographes du temps ne citent jamais ce nom, il n'est
signalé sur aucun registre, dans aucune gazette des faits divers et pourtant chaque agitateur,
prophète, magicien, provocateur est signalé et surveillé ! Étrange... Comment un homme dont
la renommée s'étendait jusqu'en Syrie, qui aurait ameuté les foules, arpenté le pays (restreint),
prêché dans les synagogues, stupéfié les plus grands sages juifs, accompli de nombreux
miracles devant des masses de milliers de personnes, chassé les démons, fustigé les grands
prêtres du Temple, comment cet homme acclamé par le peuple à Jérusalem comme David sur
son âne, et finissant en croix hué comme un malfaiteur aurait-il pu échapper à l'attention
perspicace des romains et comment le judaïsme aurait-il pu l'ignorer ? Jésus de Nazareth
n'apparaît nul part dans les manuscrits de la Mer Morte dont les derniers ont été écrits en 68
après JC. Source www.bible.chez-alice.fr: Herschel Shanks "L'énigme des manuscrits de la Mer
Morte"

Vers 160
St Justin écrit sa "Vie du Christ", il n'a jamais entendu parler des évangiles dont la rédaction, en
cours, n'est pas achevée.

Vers 160
Une amorce d'évangile inspiré de celui de qui raconte la mort du Christ mais non sa naissance
permet à certains fidèles de considérer que Jésus n'était pas vraiment un homme. Pour
contourner ce problème, Clément à Rome réécrit tous les textes existant pour les mettre en
concordance: il rajoute quatre épîtres aux dix épîtres dites "de Paul". Puis clément ajoute un
récit de la conception, de la naissance et de l'enfance de Jésus qui prend ainsi une réalité
historique pour mieux convertir les foules. Il écrit aussi des épîtres de Pierre. Mais malgré les
efforts d'unification de l'Eglise de Rome, il circule au moins déjà environ soixante évangiles: il
y a de nombreuses sectes et sous-sectes comme l'écrit Celse dans son "Discours vrai contre
les chrétiens". Pour mettre de l'ordre est écrit l'évangile de Mathieu qui est une synthèse des
évangiles précédents mais dans l'esprit de la doctrine chrétienne romaine. Notons que les
rédacteurs ne se souciaient pas d'historicité ou d'exactitude. Ils cherchaient à construire un
outil efficace pour rassembler le plus possible de sectes sous leur bannière et pour pouvoir
évangéliser le maximum de fidèles. Source www.bible.chez-alice.fr: "L'evangélion Marcionite"
André Wautier
Vers 165
Rédaction de l'évangile de Matthieu, écrit d'abord en araméen puis disparu et traduit en grec
par un anonyme. Apparue dans sa première édition sous le nom de Lévi puis ensuite au IIIe
siècle sous le nom de Matthieu (au moment où l'on rajoute le récit de la nativité), apôtre pour
augmenter la crédibilité du récit. On complète l'histoire du Christ de Paul en s'inspirant du
Maître de justice des Esséniens (mort en -65), du messie de Ménahem (mort en -4), de Jean de
Gamala, d'Horus, de Mithra, de Krishna et d'un tas de légendes de l'époque pour lui donner un
aspect historique et la faire correspondre, autant que possible, aux prophéties de l'ancien
testament:
* Les auteurs font descendre Joseph de la lignée de David: au départ, Christ n'est fils de Dieu
qu'à sa résurrection puis plus tard après son baptême et enfin dès sa naissance. La généalogie
de Matthieu contredit totalement celle de Luc
* Pour donner du poids à leur histoire, les auteurs font naître Christ d'une vierge comme avant
lui Attis de Phrygie, Dyonisos/Bacchus, Horus/Osiris, Krishna, Mithra, Persée, Zarathoustra,
Bouddha (dans la Lalita Vistara)
* Les auteurs continuent de plagier en faisant le "père" de Christ: Joseph (qui veut dire
"constructeur") un charpentier comme avant lui Krishna et Horus
* Ils récupèrent la prophétie de Michée " Et toi (Bethléem) Ephrata, le moindre des clans de
Juda, c'est de toi que me naîtra celui qui doit régner sur Israël ". Autrefois à Bethléem, des
païens célébraient la naissance du dieu des céréales Tammouz dans une grotte. Christ naît
donc dans une grotte à Bethléem ce qui contredit Luc. Mais Matthieu fait ensuite déménager
Christ à Nazareth pour respecter la prophétie et en faire un "nazaréen d'adoption"
* Les auteurs précisent que Christ est né au temps d'Hérode pour respecter la prophétie "La
venue du Messie sera vérifiée lorsque le sceptre de David aura été enlevé des mains d'un juif
pour passer dans celles d'un étranger" Hérode est mort en -4, Christ est donc né au plus tard
en -4 ce qui contredit Luc et la date officielle.
* Ils copient Mithra en citant les mages comme pour Bouddha, Horus/Osiris, Krishna, Mithra
* Les auteurs décrivent l'étoile qui guide les mages pour répondre à la prophétie de Balaam "
Un astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève issu d'Israël ". Une étoile comme avant
lui, Horus, Bouddha, Krisna, Abraham, Auguste, Alexandre. Les noms donnés aux rois mages
datent du Moyen-age.
* Ils font de l'or, de l'encens et de la myrrhe comme pour Bouddha et Krishna
* Pour suivre la prophétie, "J'ai appelé mon fils de l'Égypte", les auteurs complètent avec un
voyage en Égypte imaginaire qui n'est pas mentionné dans les autres évangiles.
* Ils récupèrent la légende du tyran Kamsa qui, en 1500 av JC avait persécuté Krishna et
ordonné le meurtre de milliers d'enfants en bas âge et écrit que Hérode fait massacrer les
enfants de moins de deux ans ( le massacre des innocents). Ce massacre n'a jamais eu lieu
* Les auteurs ajoutent l'histoire de Jean le Baptiste (tiré directement d'Anup le baptiseur
d'Horus) pour baptiser Christ. A ce moment de la rédaction, Christ n'était pas encore né "fils de
dieu"
* Ils recopient ensuite les écrits Esséniens de Qumran 4Q525 (écrits vers -125) "Heureux les
pauvres en esprits..."
* Comme Krishna, le Christ guérit les malades, il accomplit des miracles
* Comme Horus/Osiris et Mithra il a 12 disciples
* Comme Bouddha, il a nourri les masses avec un petit morceau de pain recopiée sur la
légende de Bouddha qui guérit les malades, nourrit 500 personnes à partir d'un "petit panier
de gâteaux"
* Comme Osiris/Horus il fait un sermon sur la montagne,
* Christ prophétise la destruction du temple de Jérusalem (détruit en +70). Les prophéties a
posteriori fonctionnent toujours!
* Les auteurs écrivent que Christ devient célèbre puisque sa renommée gagne la Syrie, les gens
viennent l'entendre de loin. Qu'importe si aucun chroniqueur de l'époque n'en a entendu
parler!
* Comme Dyonisos/Bacchus, Attis de Phrygie, Horus/Osiris, Krishna, Christ meurt sur la croix,
entre deux voleurs, il est mis au tombeau trois jours puis il ressuscite
* Lors du récit de la condamnation du Christ, les auteurs font un effort pathétique pour suivre
les prophéties et rejeter la faute sur les juifs ce qui les conduit à écrire des énormités
historiques: un tribunal non romain n'avait pas le pouvoir de condamner à mort. Le Sanhédrin
ne pouvait pas siéger la nuit la veille de Pâques et encore moins exécuter la sentence le
lendemain jour de Shabat! Lors des crucifixions, les romains attachaient par les bras le
condamné à une poutre (patibulum) que l'on posait sur 2 pieux fourchus (crux) et le
condamné, épuisé mourrait étouffé sous le poids de sa tête au bout de deux ou trois jours pas
en quelques heures. La coutume de libérer un prisonnier à l'occasion de Pâques n'a jamais
existé.
Les auteurs des évangiles manquent d'imagination: Si l'on enlève au récit les emprunts à
l'Ancien Testament, Krishna, Horus, Mithra, Bouddha et au Maître de justice, il ne reste à peu
près rien de la rédaction de l'évangile de Matthieu! Sources www.bible.chez-alice.fr: "Nouveau
Testament, "Encyclopædia Universalis", "The Celestial Scriptures" "Keys to the suppressed
Widom of the ancients" C.M. Hook p318, "Narrativity in Biblical and relative texts" L. Martin
C.Scott p92, "Boudhisme et Nouveau Testament" R. Stehly "An interpretation of Ancient
Scriptures" Alvin Boyd Kuhn p12, "Jésus" Michel Gozard

Vers 170
Rédaction de l'évangile dit de Marc
Nota: les auteurs font allusion à la défaite de Bar-Kocheba de 135 ce qui prouve que cet
évangile est postérieur à cette date. L'évangile de Marc, pas mal trafiqué a été construit en
trois couches: miracles, prières, paraboles.
La multiplication des pains est recopiée sur la légende de Bouddha qui guérit les malades,
nourrit 500 personnes à partir d'un "petit panier de gâteaux".. De même les disciples de
Bouddha, ne trouvant pas de bateau pour traverser une rivière, sont entrés en transe
méditative et ont marché sur les eaux. Source www.bible.chez-alice.fr: "Narrativity in Biblical
and relative texts" L. Martin C.Scott p92, "Boudhisme et Nouveau Testament" R. Stehly..

170
Celse (d'après Origène) écrit dans son "Discours vrai" que les chrétiens ont remanié le texte
original de l'Evangile trois ou quatre fois ou plus encore et l'ont altéré pour pouvoir opposer
des négations aux critiques. Denys de Corinthe et Irénée de Lyon condamnent le "trafic des
textes" du Nouveau Testament. La "fraude pieuse" (expression qui deviendra célèbre) est en
pleine expansion. Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus?" Michel Gozard

Vers 175
Rédaction des Actes des apôtres.

180
Le nom de Jésus est ajouté à celui de Christ. Auparavant, il aurait été jugé ridicule de donner
un nom propre à un personnage imaginaire. On choisit donc Joshua (Jésus): "Celui qui sauve".
Les chrétiens furent accusés de tromperie et d'escroquerie. Mais la répression chrétienne qui
alla croissant au fil des siècles fit progressivement taire les opposants. Apparition de certains
textes de Paul (mort depuis longtemps) comme la IIe épître à Timothée: un faux manifeste... A.
Renan distingue quatre ou cinq finales dans 'l'Epître aux romains" ce qui suppose autant de
rallonges... Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus-Christ Mythe ou personnage historique" R.
Peytrignet

Vers 180
Rédaction (pas définitive) de l'évangile dit de Luc déclaré disciple de Pierre et de Paul qui
reprend en partie l'histoire de Matthieu et déclare n'avoir pas vu ce qu'il raconte:
* Les auteurs font descendre Joseph de la ligné de David. La généalogie de Luc contredit
totalement celle de Matthieu
* A cause d'une erreur de traduction du mot hébreu "nazir" (le juste) qui devient nazaréen
(habitant de Nazareth). Les auteurs font naître Krishna/Christ à Nazareth (qui n'existe pas
encore).
* Ils ont une autre lecture de la prophétie (Hérode est à moitié juif) et font naître Christ sous
Quirinius donc en +6. Cette date contredit l'évangile de Matthieu et la date officielle.
* Les auteurs font naître Christ d'une vierge comme, avant lui, Le Soleil, Attis de Phrygie,
Bouddha, Dyonisos, Horus, Krishna, Mithra, Persée, Gengis-kan, Foé....
* Ils font naître Christ pendant le recensement général ordonné par l'empereur Auguste. Il n'y a
eu aucun recensement général ordonné par Auguste! Un recensement pour impôts est
ordonné en Judée par Quirinius en +6. Ce recensement ne nécessitait pas de déplacement sur
son lieu de naissance.
* Ils rajoutent des détails mais ils font d'autres erreurs de dates: Jean-Baptiste prêche en " l'an
quinze du principat de Tibère ", soit en 28, et que "Jésus avait environ trente ans lorsqu'il
commença son ministère". Pourtant 28-6 =22 et non 30.
* Comme pour Bouddha et Horus/Osiris, Christ enseigne au temple à 12 ans.
* Les auteurs ne connaissent pas Nazareth qui n'existe pas mais ils donnent des détails:
Nazareth est bâtie sur une montagne. Les croisés construiront la ville dans une vallée. Elle y
est toujours!
* Ils récupèrent une vieille légende d'Horus/Osiris (dieu égyptien qui ressuscite El-Azar-us,
d’entre les morts). Lazare habite à Béthanie avec Marie et sa soeur Marthe. Lazare malade
meurt puis est ressuscité par Jésus. Dans cette histoire, les rédacteurs de la Bible ne se sont
pas foulés: ils ont recopié une vieille légende égyptienne sans même prendre la peine de
travestir les noms! La légende égyptienne précise que Osiris doit voyager jusqu'à Béthanu (La
maison du dieu Anu en égyptien; Anu est un nom d'origine sumérienne qui veut dire le
premier des dieux) pour atteindre son père mort. Il y a aussi les deux soeurs Meri et Merti et
leur frère nommé El-Azar-us . Précisons que Béthanie n'existait pas (encore) du temps de
Jésus! Bref, du plagiat pur et simple! El-Azar-us devient Lazare, Bethanu devient Bethanie, Meri
et Merti, Marie et Marthe! du travail d'amateur débutant!
* Les auteurs donnent d'autres détails concernant la mort de Christ: "Il y eut des ténèbres sur
toute la terre, jusqu'à la neuvième heure.". Aucun observateur de l'époque ne l'a remarqué!.
Les quelques éléments nouveaux de l'évangile de Luc sont ou en complète contradiction avec
Matthieu ou bien des faux manifestes. Source www.bible.chez-alice.fr: "The Celestial
Scriptures" "Keys to the suppressed Widom of the ancients" C.M. Hooks p318, Désillusions et
mythes de la Bible, par Lloyd Graham, p. 338

Vers 180
Rédaction de l'évangile dit de Jean, (Papias n'en a pas entendu parler) sans doute à Alexandrie,
en Égypte sous le règne d'Hadrien qui recopie plus ou moins les évangiles précédents. Il est
amusant de noter que l'évangile "de Jean", ne parle pas de l'apôtre Jean... La rédaction
"définitive" sera achevée vers le IVe siècle. Les corrections et les retouches seront nombreuses
au fil des siècles. Le plus ancien manuscrit (très incomplet) qu'on en possède date du IVe
siècle. Les auteurs font une compilation des légendes, des mythes et des religions connus à
l'époque. Ils recopient de nombreux passages chez les Esséniens, en particulier "La Règle" qui
date de 100 av. J.C. Le nom et le nombre des apôtres varient beaucoup d'un évangile à l'autre.
Jean recopie la légende de Dyonisos qui transforme l'eau en vin, au début de chaque mois de
janvier comme les noces de Cana et d'ailleurs, comme Osiris...

Au départ, comme dans les écrits de Paul, Jésus-Christ est présenté comme un personnage
mythique dont la réalité importe peu. Mais au fil des conversions, les auteurs donnent corps
au récit et commencent par construire ce qui deviendra le plus grand mensonge de tous les
temps : En s'inspirant du grand maître des Esséniens mort torturé en -65 et du messie de
Ménahem. Le Maître galiléen (Jésus), tel que nous le présentent les écrits du Nouveau
Testament, apparaît à bien des égards comme une étonnante réincarnation du Maître de
Justice (prêtre juif, chef de la secte Essénienne : Élu et Messie de Dieu, rédempteur du monde,
en butte à l'hostilité des prêtres, condamné et supplicié, il monta au ciel près de Dieu. Plus
tard on rajoute des détails comme le traître Judas (recopié du traître Devadatta qui trahit
Bouddha), la vierge Marie... (Jésus serait né d'une vierge comme, avant lui, Horus, Persée,
Gengiskan, Foé...). Peu à peu, les évangélistes construisent une histoire d'un Christ "Homme"
en ajoutant , au fur et à mesure, des récits mélangeant contexte historique et personnages
fictifs. Au cours des premiers temps de l'évangélisation, les évangélistes se sont trouvés en
concurrence avec d'autres religions où le messie était né d'une vierge, où l'on fêtait Noël, les
Pâques, où une étoile signalait la naissance d'un illustre personnage... Les évangélistes ont du,
pour appuyer leur action, modifier les évangiles et faire des emprunts à gauche et à droite
pour mieux convertir les masses. C'est encore ce qu'ils font aujourd'hui.
* Vierge Marie : Son histoire a beaucoup évolué au fil des siècles et selon les auteurs... Elle
apparaît une fois chez Luc, Matthieu n'en parle pas, Marc non plus et Paul n'en a jamais
entendu parler... L'histoire de la Vierge Marie est fixée en 431 (St Célestin 1er). Le dogme de
l'Immaculée Conception date de 1854 !
* Frères et sœurs de Jésus : Dont l'existence et le nombre dépendent des auteurs. Ils ont été
créés pour répondre à la prophétie : Gen XLIX-26 "Nazaréen entre ses frères"
* Baptême de Jésus fils de Dieu : Le fils de Dieu étant le fils de Dieu, on voit mal pourquoi le
baptiser (la fête du baptême du Christ a été supprimée au VIe siècle).
* Les apôtres dont les noms et le nombre varient selon les évangiles
* Soulèvement de Theudas (Act 5,36) qui aura lieu dix ans plus tard.
- Les prophéties non réalisées (la fin des temps avant que cette génération ne passe..., trône
de David, maison de Jacob) : Jésus promettait l'établissement du "royaume des cieux", la venue
de cette ère de paix après épuration totale était imminente, il fallait l'attendre d'un instant à
l'autre (Matth. X,7 ; Marc IX,1 ; Luc XXI, 25-33 etc….). L'événement ne s'est pas réalisé et le
royaume des cieux n'est pas advenu ni du vivant de Jésus, ni celui des ses apôtres, 2000 ans
plus tard, on attend toujours...
- Et les erreurs "scientifiques" (étoile de Bethléem, discours eschatologique) du Nouveau
Testament. Notons au passage qu'aucun des évangiles ne parle de Paul pourtant , les
évangiles, même en utilisant la chronologie chrétienne officielle, ont été écrits bien après les
textes de Paul.
Fabriquer une réalité "historique" au mythique Jésus-Christ à partir des récits et légendes en
vogue à l'époque s'avère un puissant instrument de conversion et de prise du pouvoir que
l'Église n'aura de cesse de perfectionner au cours des siècles. (L'Immaculée Conception date de
1854...). Sources www.bible.chez-alice.fr: "Le Nouveau testament", "Encyclopædia Universalis",
"L'Église des premiers temps" (J. Daniélou), Enrico Riboni, "L'origine et l'évolution de la religion"
Albert Churchwald, "Contrefaçon dans le christianisme" Joseph Wheless, "Jésus contre Jésus"
Gérard Mordillat et Jérôme Prieur. Luigi Cascoli "La fable de Christ". A. Dupont-Sommer
"Aperçus préliminaires sur les manuscrits de la Mer Morte", Herschel Shanks "L'énigme des
manuscrits de la Mer Morte", "Dossiers d'Archéologie" N°279-Dec 02 - Jan 03, "La vie de Jésus
démystifiée" Michel Coquet.

200
Tertullien vient enquêter sur place à Magdala même au sujet de Marie: elle est totalement
inconnue, personne n'en a entendu parler. Source Robert Ambelain "Les lourds secrets du
Golgotha"

240
Mani, né à Bagdad, prêche sa doctrine, on le dit né d'une vierge, auteur de guérisons et
d'exorcismes. On l'appelle le Sauveur, le Seigneur. Il est emprisonné, battu à mort, écorché et
décapité. Mais son influence : le manichéisme se répand. Le nom de la ville de Nazareth
apparaît dans les évangiles: il est mentionné pour la première fois par Jules l'Africain d'après
Eusèbe. Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus anatomie d'un mythe" Pascal Boistier

IIe au IVe siècle


Justin Martyr, Tertullien, Clément d'Alexandrie, Théophile d'Antioche, Origène et surtout
Eusèbe de Césarée, faussaire génial et grand maître d'œuvre des consciences du monde
chrétien, poursuivent le travail d'Irénée pour donner naissance au dogme qui se construit et
choisir, parmi la multitude de textes, les plus véridiques ou authentiques, répondre aux
interrogations et aux arguments des non chrétiens, combattre les "hérésies" (Marcionisme,
Docétisme, Gnosticisme). C'est à cette époque que le clergé impose par la force ses vues
obscurantistes et rétrogrades à une population à 98% analphabète. C'est Eusèbe de Césarée
qui inventa, dans son Histoire ecclésiastique, la liste des prétendus premiers évêques de Rome
qui seront plus tard considérés comme les premiers papes.

III siècle
Les titres qui figurent aujourd'hui en face des livrets : "Évangile selon Saint-Matthieu", etc....
apparaissent, L'utilisation d'un Messie mythique permet à la religion chrétienne de faire
coïncider la date, le lieu de naissance, le père, la mère de JC avec les prophéties de l'Ancien
Testament: le messie parfait. D'autre part, il est difficile de prouver que quelqu'un n'existe pas.
bref, le mouvement chrétienté s'étend encore... Source : Encyclopædia Universalis

III siècle : Rédaction du papyrus Chester Beatty qui contient les quatre évangiles et les actes (ce
sont peut-être des contrefaçons).
Plus aucun théologien expert du Nouveau Testament ne défend aujourd'hui l'idée originelle
stipulant que les auteurs des évangiles seraient des apôtres de Jésus (Matthieu, Jean... qui, s'ils
ont existé, étaient morts depuis longtemps).

III siècle : C'est l'époque des innombrables martyrs chrétiens persécutés par romains. C'est du
moins la version que voudrait nous faire avaler l'Église chrétienne qui, une fois de plus, refait
l'histoire. La réalité est bien différente: les romains, soucieux de discipline et d'ordre, étaient
très tolérants envers les religions et acceptaient de nombreuses religions sur leur territoire
pourvu que l'ordre public fut respecté. Ainsi, de nombreuses histoires de martyres chrétiens
ne sont que des légendes plus ou moins habilement construites: La vierge Eulalie exécutée à
Mérida (histoire composée au Xe siècle). Sainte Lucie à Syracuse dont le voile arrêta la lave de
l'Etna. Sainte Agnès exposée nue dans un bordel mais dont la pudeur a été miraculeusement
préservée. Origène dans "la réfutation de Celse" avoue qu'il y a eu bien peu de martyrs et
qu'on peut facilement les compter. Dom Ruinart a donné beaucoup d'histoires suspectes de
martyrs: Sainte Séphorose et ses sept enfants directement recopiée des sept Macchabées de la
Bible. Un prêtre romain aurait fait une épitaphe en mauvais grec: ridicule! Sainte Félicie et les
sept enfants: encore plus ridicule que le précédent. Saint Polycarbe: une histoire racontée par
Eusèbe de Césarée dit Eusèbe le menteur (l'inventeur des douze premiers papes qui n'ont
jamais existé). Eusèbe parle des archanges: un mot qui n'existait pas encore à l'époque du
supposé martyr. Saint Ptolémée: une histoire abracadabrante. Saint Symphorien d'Autun qui
contredit ce que l'on sait de Marc-Aurèle. Sainte Félicité et Saint Perpétue martyres de
Carthage: une légende apparue à Salzbourg, une échelle d'or, un dragon, un flacon d'eau
miraculeux: plus proche des contes d'Andersen que de la réalité historique. Saint Théodote et
des sept vierges: Une longue histoire incroyable remplie de vierges, de miracles, de femmes
nues. Saint Romain une histoire qui défit les lois de la médecine. Les onze mille vierges. La
légion thébaine: six mille six cents chrétiens tous martyrisés (mais dont personne n'a jamais
entendu parler). La plupart des histoires de martyrs de l'Église chrétienne sont presque toutes
semblables, écrits puérils et ampoulés, les mêmes phrases ressortent, mêmes épithètes,
mêmes exagérations qui montrent qu'ils ont été écrits de la même main. On parle aussi des
martyrs de l'empereur Dioclétien très tolérant, dont la femme et les premiers officiers étaient
chrétiens et qui fit bâtir des églises A force de vouloir à tout prix rendre les romains odieux,
l'Église avec ses histoires de martyrs à dormir debout, s'est rendue ridicule! Source
www.bible.chez-alice.fr: "L'empire romain et le christianisme" André Pigagniol, "Jésus" Michel
Gozard

312
L'empereur Constantin prend le pouvoir, il se convertit et, grâce à son âme damnée Eusèbe de
Césarée "Le faussaire" (qui inventa les premiers papes: les douze premiers papes déclarés par
l'Église sont des personnages imaginaires), donne à l'Église chrétienne de nouvelles structures.
Puis, progressivement seul le culte du Dieu chrétien est autorisé : C'est le début de la
persécution religieuse en Europe.Constantin réunit le concile de Nicée : Apparaît la notion de
génération divine : Jésus, fils de Dieu a été engendré dans le sein du père éternel et non pas
créé. La vierge Marie n'existe pas. L'Église supprime la fête du baptême du Christ : Le 6 janvier
(récupéré du culte de l'anniversaire du dieu égyptien Aiôn) puisque "Jésus fut vrai Dieu et vrai
homme dès sa naissance." Si Dieu et son Fils existent, on peut d'ailleurs s'interroger sur
l'unicité de Dieu... mais la résurrection de Jésus, base de la foi chrétienne, implique et
engendre cette incohérence que les chrétiens ont bien du mal à expliquer. Pâques est fixée un
dimanche. Puis, après avoir fait assassiné son beau-frère Licinius, son neveu, son fils Crispus
et sa femme Fausta (ébouillantée vive), Constantin s'engage à fond dans le christianisme : Il
fait détruire les œuvres païennes et hérétiques et finance la fabrication de nouveaux
exemplaires de la Bible : Il donne aux gardiens du dogme l'occasion de réviser et corriger les
textes : C'est à ce moment-là que la rédaction du Nouveau Testament est "définitive". C'est
aussi à ce moment-là que le faux de Flavius Josèphe, le seul témoignage non-chrétien de
l'existence de Jésus de Nazareth, est (maladroitement) créé. La femme, relativement libre et
émancipée sous l'empire romain verra progressivement son statut se transformer: L'Église
considère (jusqu'à l'an 1000) la femme comme un déchet qui peut être battu, torturé, violé ou
mis en esclavage. La femme n'a pas d'âme. Sources www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia
Universalis, "La vie de Jésus démystifiée" Michel Coquet.

312
Sous Constantin, l'Église décide d'utiliser le symbole de la croix emprunté aux égyptiens, à
Mithra et à Tammouz. Hélène, la mère de l'empereur, réunit une commission de prêtres, ils ont
une vision de l'emplacement du Golgotha qui se trouve juste à l'emplacement d'un temple de
Vénus. On détruit le temple et on trouve un tombeau taillé. Trois croix sont "découvertes" juste
à coté: une sainte relique est née. L'Église se structure et se hiérarchise: le premier pape est
mis en place ce qui est contraire d'ailleurs à la Bible: Matthieu 23-9: "Et n'appelez personne
sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites
pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ.". Source www.bible.chez-
alice.fr: "La Bible Segond", "La vie de Jésus démystifiée" Michel Coquet.

314
Rédaction des "Actes de Pilate" publiés sur ordre de Maximus Daja pour relater la crucifixion
de Jésus: encore un faux. Puisque la mort du Christ est prouvée par les prophéties, des
documents ont du l'attester mais ont été détruits par Satan: on peut donc le refaire: c'est la
fraude pieuse et c'est comme ça que l'histoire de Jésus de Nazareth s'est élaborée
progressivement. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Jésus en son temps" Daniel Rops, "Jésus-
Christ, Mythe ou personnage historique" Roger Peytrignet.

début du IVe siécle


Rédaction à Edesse d'une correspondance entre le roi Agbar et Jésus: le roi entend parler des
talents de guérisseur de Jésus: encore un faux (prudemment écarté par l'Eglise).
www.bible.chez-alice.fr: Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique livre 1,13

320
L'Église de Rome fait correspondre la date de naissance de Jésus-Christ avec la naissance de
Mithra, dieu qui était célébré le 25 décembre au solstice d'hiver. L'Eglise avait d'abord choisi le
6 janvier, le 28 mars, le 19 avril et le 20 mai avant de fixer le 25 décembre. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Jésus anatomie d'un mythe" Pascal Boistier

325
L'Église adopte le nom de Jésus-Christ lors du Concile de Nicée et elle adopte la forme du dieu
égyptien Sérapis barbu et chevelu Le mot Satan vient de Seth ou Sat: principal ennemi d'Horus
dans la mythologie égyptienne. On fête pour la première fois la naissance du Christ le 25
décembre pour "court-circuiter" les anciennes fêtes païennes de Noël: la renaissance du Soleil.
Source www.bible.chez-alice.fr: Hotema

325
L'impératrice sainte Hélène, la mère de Constantin découvre, opportunément, le tombeau et le
titulus (le petit panneau de bois accroché à la croix) de Jésus Christ! Ces découvertes
permettront d'appuyer la religion chrétienne comme la religion de l'empire voulue par
Constantin. Source www.bible.chez-alice.fr: séminaire "L'invention de Jésus" Michel Onfray.

335
L'empereur Constantin remet au pape Sylvestre 1er la "Donation de Constantin" qui établit
l'autorité spirituelle et temporelle de la papauté. En fait, cette histoire a été inventée en 775, le
document est un faux grossier dénoncé en 1440. Source www.bible.chez-alice.fr:
"Encyclopædia Universalis"

343
Constance II, le fils de Constantin, fait fermer les temples romains. Source www.bible.chez-
alice.fr: "Jésus" Michel Gozard

IVe siècle
St Jérôme se plaint de la falsification et du mélange des écritures. Un faussaire rédige un faux
rapport de Pilate à Tibère mais il se trompe et met le nom de Claude à la place de Tibère.
Source www.bible.chez-alice.fr: "L'Histoire de la ville de Vienne" M. Mermet

362
L'empereur Julien constate la mainmise de l'Eglise chrétienne sur l'empire et décide de faire
marche arrière: il fait rouvrir les temples et diminue le pouvoir des prêtres chrétiens. Il meurt
(malheureusement) d'un accident de chasse à 32 ans... Julien a fait faire des recherches dans
les archives de l'empire au sujet de la condamnation à la croix d'un certain Jésus en Palestine.
Sans résultat. Les chrétiens viennent adorer, près de Sébaste en Samarie, le corps de Jésus
Jusqu'à ce que l'empereur fasse ouvrir le tombeau et disperser les cendres. L'Eglise invente
alors l'Ascension corporelle de Jésus vers le ciel. Source www.bible.chez-alice.fr: "La vie de
Jésus démystifiée" Michel Coquet.

367
L'évêque Athanase d'Alexandrie dresse la liste des titres destinés à former le Nouveau
Testament parmi les soixante-dix (environ) évangiles existants comme: Les Actes de Jean, les
Actes de Pierre, les Actes de Paul, les Actes de Thomas, les Actes d'André, L'Evangile des
douze apôtres, l'Evangile de Philippe, de Matthias, de Barthélémy, l'Évangile des Égyptiens,
l'Évangile des Hébreux, les Evangiles de l'enfance, l'Evangile secret de Marc, L'épître de
Barnabé, l'Évangile des Ébionites, l'Évangile de Pierre, l'Evangile des nazaréens, l'Évangile de
Thomas, Le Protévangile de Jacques, le Transitus Mariae, l'Histoire de Joseph le Charpentier, Le
Récit des enfances du seigneur, l'Évangile arabe de l'enfance, l'Évangile de Nicodème, les Actes
de Pilate. et beaucoup d'autres... sont rejetés. La liste est ratifiée par le concile d'Hippone en
393 puis Carthage en 397. Ainsi naquit le livre que nous connaissons aujourd'hui : fruit d'une
sélection humaine qui, fut-elle excellente, ne saurait être parfaite. Sources www.bible.chez-
alice.fr: "L'Énigme sacrée", Pygmalion, Encyclopædia Universalis NOTA: Nous recommandons la
lecture de "Le livre du coq": récit de la Passion dans lequel un coq rôti est ressuscité par Jésus
(qui l'avait fait cuire) puis le coq discute avec les apôtre: hilarant!

370
Paulin de Nole (Pontius Meropius Anicius 353-431) ne parle pas encore de la passion et de la
crucifixion du christ qui ne sont peut être pas encore écrites. Sources www.bible.chez-alice.fr:
Halbwacs "La topographie légendaire des évangiles en Terre Sainte"

380
Théodose Ier rend le christianisme obligatoire (écrit de Thessalonique). Source
www.bible.chez-alice.fr: "Jésus" Michel Gozard
381
Concile de Constantinople : L'Esprit Saint est divin. C'est probablement pendant ce concile
qu'on invente la croix chrétienne ainsi que la passion et la crucifixion. Mais pendant encore
cinq siècles, Jésus sera représenté sur la croix en situation de triomphe, vêtu comme un roi, le
regard brillant et visage serein. La représentation d'un Jésus supplicié sera beaucoup plus
tardive.

385
Théophile est nommé patriarche d'Alexandrie. Avec le consentement tacite de l'empereur
Théodose, il commence une violente campagne de destruction de tous les temples et
sanctuaires non chrétiens en Égypte : à Alexandrie, les temples de Mythriade et Dyonisius puis
en 391, la destruction du temple de Sérapis et de sa bibliothèque. Sources www.bible.chez-
alice.fr: "Encyclopædia Universalis", Enrico Riboni

386
Saint Jean Chrysotome écrit : "Que chacun s'attache à gagner son frère, fallut-il user de
violence (...) N'épargner rien pour l'arracher des filets du démon". Saint Augustin: "C'est la
charité qui impose de sauver les gens malgré eux, qui impose la chasse à l'hérésie et donc
l'intolérance"

392
Le patriarche Théophile fait détruire le temple de Dyonisos à Alexandrie: avec lui, 200 000
volumes partent en fumée! en 394 les jeux d'Olympie (nos jeux olympiques actuels) sont
supprimés par les chretiens, il faudra attendre 1896 pour les revoir. Source www.bible.chez-
alice.fr: "Jésus" Michel Gozard

397
Concile de Carthage: Le Nouveau Testament prend sa forme actuelle (sauf l'Apocalypse)

401
Saint Augustin, après avoir considéré la religion chrétienne comme une religion d'incultes,
s'être tourné vers le manichéisme puis finalement après avoir été nommé évêque de Carthage,
Docteur de l'Église, est considéré comme le plus grand penseur de l'Église antique. Pourtant il
passera une bonne partie de sa vie à détruire temples et statues antiques. C'est Saint Augustin
qui introduit l'idée du "péché originel" et a commencé sérieusement la chasse aux hérétiques.
Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

415
Hypathie, la dernière grande mathématicienne de l'école d'Alexandrie, par ailleurs fille de
Théon d'Alexandrie, directeur de la bibliothèque, est mise en pièces et tuée par une foule de
moines chrétiens inspirés par Cyrille, patriarche d'Alexandrie, que l'Église canonisera.

Son assassinat marque un tournant : Après sa mort, de nombreux chercheurs et philosophes


quittent Alexandrie pour l'Inde et la Perse, et Alexandrie cesse d'être le grand centre de
l'enseignement et de la science du monde antique. Désormais, la science régressera en
Occident, et ne retrouvera un niveau comparable à celui de l'Alexandrie antique qu'à l'aube de
la révolution industrielle. Les travaux de l'école d'Alexandrie concernant les mathématiques, la
physique et l'astronomie seront préservés, en partie, par les Arabes, les Perses, les Indiens et
aussi en Chine. L'occident, pour sa part, plonge dans l'obscurantisme et ne commencera à en
sortir que plus d'un millénaire plus tard.
A chaque période d'essor de la religion chrétienne, correspondra une régression de la
condition de vie du peuple et réciproquement. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia
Universalis", Enrico Riboni

416
L'empereur Théodose II décrète que seuls les chrétiens peuvent combattre dans son armée : La
trêve de Dieu. Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

Vers 420
Apparition des premières représentations du christ crucifié sur une "croix "en forme de T. Les
romains, pour crucifier leurs ennemis, utilisaient deux barres verticales terminées par une
fourche (crux) sur lesquelles était posée une barre horizontale (patibulum) à laquelle on liait
les mains du condamné qui était debout, sur le sol. Lorsque épuisé, le condamné fléchissait les
genoux, la mort survenait au bout de deux ou trois jours par l'étouffement causé par le poids
de la tête qui provoquait l'occlusion de la trachée. Les romains (ni personne d'autre d'ailleurs)
n'ont jamais utilisé de croix semblables à la croix chrétienne pour leur supplice. Plus tard les
romains ont utilisé parfois des croix grecques en X ou un pieu fourchu en Y ou même un
simple pieu quand le bois manquait (le condamné était lié par les avant-bras). L'Eglise a
commencé à représenter Jésus sur une croix en T au IVe siècle puis la croix a été allongée
pour être mieux vu, on a ensuite rajouté un support pour les pieds puis les premières croix
telles que nous les connaissons sont apparues au Ve siècle. Mais on retrouve des images de
croix en T jusqu'au XVIe siècle. Source www.bible.chez-alice.fr: Frederik Tristan "Les premières
images chrétiennes"

431
Concile d'Éphèse : Il définit la doctrine de l'incarnation : Dieu s'est fait homme, il a pris corps
dans la vierge Marie "Mère de Dieu" : Finalement, Jésus n'est pas Dieu mais un homme... C'est
la solution de Nestorius : Le Fils de Dieu est venu en quelque sorte s'installer dans l'enfant
naissant mais sans subir le processus de la génération. Marie est définie "Mère de Dieu", on lui
découvre une tombe adéquate et on lui bâtit une Eglise. Le canon des textes chrétiens est
définitif: les quatre évangiles canoniques sont considérés comme authentiques, les autres, les
apocryphes sont détruits ou discrédités, L'Eglise chrétienne aura plus de 1500 ans pour faire le
ménage... Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis", "La vie de Jésus
démystifiée" Michel Coquet, "L'évangélion marcionite" André Wautier..

Ve siècle
Apparition d'une correspondance entre Pilate et Hérode où ils regrettent tous les deux d'avoir
condamné Jésus. Un faux manifeste. Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus" Michel Gozard

435
Code théodosien qui légalise le totalitarisme chrétien: les païens perdent leurs droits civiques.
Il est légal de détruire les temples païens. La lutte contre les hérésies est encouragée.
Persécution des juifs. Confiscation des biens non chrétiens. Source www.bible.chez-alice.fr:
Université populaire de Caen 2004, Michel Onfray.

450
Les empereurs Théodose II en Orient, Valentinien III en Occident jettent les bases légales
génératrices des mesures qui nous ont privés de la presque totalité des auteurs anciens. Une
censure impitoyable exercée par les moines sur les manuscrits qui a duré presque mille ans.
Les manuscrits, pour nous parvenir ont dû franchir une barrière juridique doublée d'une
censure ecclésiastique. L'analyse des textes qui nous sont parvenus montre que la censure
s'est exercée pour éliminer tout ce qui allait à l'encontre de l'orthodoxie post-constantinienne.
Les textes ont été remaniés, interpolés ou expurgés. Les œuvres des historiens romains de
l'époque, compromettantes, sont détruites comme celles de Aufidus Bassis, Cluvius Rufus,
Fabius Rusticus, Porphyre, Sénèque le Rhéteur, Servilius Nonianus. Sources www.bible.chez-
alice.fr: cercle Ernest Rénan, "La vie de Jésus démystifiée", Michel Coquet.

451
Concile de Chalcédoine : La théorie n'est toujours pas au point : Le concile définit donc que le
Christ est "vrai dieu et vrai homme et fils de Marie" : Comme ça n'est toujours pas clair, on
nommera plus tard ce problème "le mystère de la sainte Trinité" et on n'en parle plus. La croix
et la passion du Christ sont "définitivement" fixées. Source www.bible.chez-alice.fr:
"Encyclopædia Universalis"

VIe siècle
L'Église donne des noms aux rois mages (empruntés à Mithra) : Gaspard, Melchior et Balthazar
que l'on fête à l'Épiphanie récupérée de la fête des Saturnales où l'on tirait au sort un
roi-bouffon grâce à une fève placée dans un gâteau. Le moine Denys le Petit fait naître Jésus
en l'an I de l'ère chrétienne d'après Luc qui affirme que JC a eu 30 ans "en l'an 15 du principat
de Tibère" ce qui contredit Matthieu (Hérode) et Luc (Quirinius). Concernant la date de
naissance de Jésus-Christ, elle est basée sur les prophéties qui annonçaient sa date de
naissance: "Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le bâton de commandement d'entre ses
pieds, jusqu'à ce que vienne Shiloh (l'Envoyé?), à qui tous les peuples obéiront " (Genèse,
XLIX-10): Le Messie devait donc apparaître soit à la mort d'Hérode en -4, soit à l'arrivée du
procurateur romain Quirinius en +6. Les rédacteurs des évangiles n'ont pas su se mettre
d'accord et il subsiste aujourd'hui les deux dates contradictoires plus une troisième choisie par
l'Église ce qui est gênant pour les adeptes d'un Jésus historique... Concernant le lieu de
naissance, le "saint" ou "consacré" se dit "nazir" en hébreu qui a été mal traduit par "nazaréen"
autrement dit habitant de Nazareth (qui n'existait pas en l'an 1). D'autre part les textes
prophétiques annoncent " Et toi (Bethléem) Ephrata, le moindre des clans de Juda, c'est de toi
que me naîtra celui qui doit régner sur Israël " (A Bethléem, des païens célébraient la naissance
du dieu des céréales Tammuz (Adonis) dans une grotte, ). Là encore les deux versions
contradictoires ont subsisté dans les évangiles. L'Église essaie de s'en sortir en affirmant que
Marc n'écrit pas explicitement que Jésus est né à Nazareth mais la contradiction reste bien
gênante. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis", http://perso.wanadoo.fr
/jocelyn.bezecourt/2512.html, "Jésus" Jacques Duquesne, Guy Fau, "Corpus Christi" Arte.

527
L'empereur Justinien fonde le couvent de Sainte-Catherine dont la chapelle est supposée être
construite à l'endroit précis où était le buisson ardent dans le Sinaï. Encore aujourd'hui, un
moine arrose tous les jours le buisson en question.

529
Fermeture de l'académie de Platon à Athènes. Le savoir antique, violemment critiqué par les
Pères de l'Église tel Saint Augustin, disparaît des esprits. Un voile tombe sur les sciences.
Source www.bible.chez-alice.fr: "Les nouveaux mondes du cosmos". Mayor / Frei.

532
L'empereur Justinien fait fermer l'école de philosophie d'Athènes, considérée comme le dernier
bastion du paganisme. Désormais, l'obscurantisme et l'ignorance règnent en maîtres dans tout
le bassin méditerranéen.

535
St-Benoît fonde les bénédictins : Il écrit sa règle qui va codifier les observances à la base du
monachisme occidental. En 1950, on s'apercevra que St-Benoît avait simplement fait une
compilation d'un texte antérieur : "Regula Magistri".

VIe siècle
Date du codex Borgianus qui différe des plus anciens manuscrits que nous possédons du
Nouveau Testament: les codex Sinaïticus et les codex Vaticanus. Ce qui veut dire qu'au VIe
siècle, on était encore en train de bricoler la bible...

550
Cosmas, un moine chrétien décrit l'univers: La Terre est en bas, seul point stable de l'Univers,
elle a une forme parallélépipède comme le tabernacle de Moïse, au nord, une montagne autour
de laquelle tourne le soleil d'où les saisons, les jours les nuits. Il a donc fallu seulement quatre
siècles après Ptolémée pour qu'il ne reste plus rien dans le monde chrétien de l'héritage des
anciens philosophes grecs.... Source www.bible.chez-alice.fr: "L'univers exploré" Jean-Claude
Pecker.

570
Naissance supposée de Mahomet (Muhammad) (le loué fils de l'esclave d'Allah). L'existence de
Mahomet n'est pas certaine, elle a été énormément romancée et le Coran a été profondément
remanié au cours des siècles (comme le montrent les manuscrits du VIIe siècle découverts en
1972 dans la mosquée Jama'a al Kabir à Sanaa au Yémen). Mahomet n'a laissé aucune trace
écrite ou archéologique de son passage. Il n'a jamais mené de guerre sainte. Le refus des
musulmans de faire de l'histoire a permis l'émergence d'une caricature de Mahomet telle que
la dépeignent les islamistes qui prêchent un retour à l'Islam pur qui n'a jamais existé ou qui
croient vivre comme le prophète, un homme dont la vie est une succession de légendes !
Sources www.bible.chez-alice.fr: "Sciences et Avenir" janvier 2003, "Le Seigneur des tribus.
L'Islam de Mahomet" Jacqueline Chabbi, professeur à l'université Paris-VIII-Saint-Denis,
"Encyclopædia Universalis", "Le Monde" 7 septembre 2001

590
Grégoire I, dit Le Grand devient pape. Il invente la croisade. Outre la grammaire, il décourage
ou interdit l'enseignement de la culture gréco-romaine en général, y compris les langues, la
science, la philosophie et la mythologie. Maintenir le peuple dans l'ignorance permet de
protéger les mensonges de l'Église

VIIe siècle
L'Islam oblige les juifs à s'habiller en jaune et les chrétiens en bleus (dhimmi). Au 12e siècle,
les chrétiens reprendront cette idée en demandant au juifs de porter l'étoile jaune.
VIIe siècle
Fabrication du chemin de croix (Via Dolorosa) à Jérusalem. Source www.bible.chez-alice.fr:
Arte thema Corpus Christi

680
Synode de Constantinople: l'Eglise décide de représenter Jésus par un jeune berger souriant et
de le mettre sur une croix. A partir du XIIe siècle, l'Eglise le représentera sous la forme d'un
homme agonisant dans les pires souffrances. Source www.bible.chez-alice.fr: "La vie de Jésus
démystifiée" Michel Coquet.

692
Concile de In Trullo : Demande la vénération de la croix et que le Christ soit représenté sous
son aspect humain glorifié. Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

VII-XV siècle
Le "Moyen âge Chrétien". Profitant de la disparition des grandes bibliothèques romaines et de
l'absence quasi-totale d'activité d'édition en Europe, l'Église obtient de fait un monopole sur
l'ensemble de l'écrit et de l'information. Le peuple est laissé volontairement dans l'ignorance,
on le décourage de lire la Bible au cas où il aurait accès à un exemplaire. Les révoltes des
paysans dans l'empire germanique plus tard en 1524 dont les revendications s'inspirent de la
Bible diffusée en grande série grâce à Gutenberg quelques années auparavant montreront que
l'Église a raison. Dès le XIIIe siècle, l'inquisition interdira même formellement la possession de
livres de l'Ancien Testament. Peu à peu, l'Église impose l'inquisition, le célibat des prêtres, le
caractère obligatoire du mariage avant toute relation sexuelle.
C'est aussi à cette époque que se développe ce qui deviendra une tradition chrétienne : Brûler
vifs des gens. Environ 1 million de "sorcières" seront brûlées au cours du moyen-âge. Source
www.bible.chez-alice.fr: Enrico Riboni

751
Rédaction de la "Donation de Constantin" : un document que l'empereur Constantin aurait
remis en 335 au pape Sylvestre 1er et qui établit l'autorité spirituelle et temporelle de la
papauté, la théocratie temporelle de l'Église: toutes les "îles" de la chrétienté appartiennent de
droit au Saint-Siège. Un faux grossier qui sera dénoncé comme tel par L. Valla en 1440. Ce
document affirme que le pape a une primauté de juridiction sur l'Église toute entière. Le pape
s'appuie sur ce document pour revendiquer les territoires de Rome et de Ravenne. Les
catholiques romains s'en serviront pour justifier la doctrine de la primauté du droit divin du
pape et de l'infaillibilité de son magistère. Cette doctrine sera érigée en dogme lors du concile
Vatican 1 en 1870. Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

754
Le pape Etienne II apporte à Pépin le Bref une lettre de saint Pierre "apportée du ciel": la fraude
pieuse fonctionne toujours!

804
L'empereur chrétien Charlemagne convertit nombre de Saxons, en leur proposant le choix
suivant : Se convertir au catholicisme ou avoir la tête coupée. Plusieurs dizaines de milliers de
têtes tombent, avec la bénédiction de l'Église. Source www.bible.chez-alice.fr: Enrico Riboni

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Golden_Eye Post subject: Posted: 05 Jul 2008 0:11

Histoire et chronologie de la chrétienté


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De l'an 1000 à 1900

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Joined: 15 Jul 2002 20:00
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1000
Jusque là, l'Église catholique considérait la femme comme un déchet qui pouvait être battu,
torturé, violé ou mis en esclavage. La femme n'avait pas d'âme. La fin du Moyen Age, la perte
relative de l'influence de l'Église et la montée de l'amour courtois ont conduit l'Église à
admettre la femme et son âme mortelle. Source www.bible.chez-alice.fr: Les quatre femmes de
Dieu, G. Bechtel Plon, Gozard Michel Jésus ? une histoire qui ne peut pas être de l'Histoire.

1050
Schisme d'orient. Le patriarche de Constantinople prétend qu'il faut utiliser du pain avec levain
pour l'Eucharistie. Le Pape, évêque de Rome, affirme qu'il faut du pain sans levain. La
chrétienté se scinde : Entre chrétiens et les futurs orthodoxes, et les deux patriarches, de
Rome et Constantinople, s'excommunient mutuellement. Le schisme provoquera des morts
jusqu'aux années 1990 (guerres civiles en Yougoslavie, catholiques contre orthodoxes). Source
www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1050
Les ossements de Marie de Magdala sont déménagés de la Sainte-Beaume vers Vézelay. Des
rois, des papes d'Avignon et Rome ont identifié formellement la sainte. Depuis, les parchemins
qui authentifient la sainte ont été reconnus comme des faux. Source www.bible.chez-alice.fr:
"La vie de Jésus démystifiée" Michel coquet.

1073
Le pape Grégoire VII, très rigoureux, oblige les prêtres au célibat. C'est lui (surnommé le Saint-
Satan) qui se réserve le titre de "pape" et promulgue le didactus papae encore en vigueur
aujourd'hui:

- Seule l'Église romaine est fondée par Dieu


- Seul l'évêque de Rome a le droit de s'appeler œcuménique
- Lui seul peut nommer, déposer ou gracier les évêques
- Tous les princes doivent baiser les pieds du pape
- Le pape a le droit de déposer les empereurs
- Personne ne peut invalider ses décisions, lui seul peut invalider tous les jugements
- Il ne peut être jugé par personne
- l'Église romaine ne s'est jamais trompée et, selon le témoignage de la Bible, ne se trompera
jamais.
Sans commentaires... Source www.bible.chez-alice.fr: "La véritable histoire des papes, du
royaume des Cieux aux royaumes terrestres" Jean Mathieu-Rosay

1090
Les croisés cherchent mais ne trouvent pas le village de Nazareth où aurait vécu Jésus.
Nazareth n'existe pas! Nazareth sera fondé au XIIIe. siècle en rebaptisant le village arabe
En-Naçira... Il y a un doute aujourd'hui pour savoir si ce sont les croisés ou les romains
christianisés qui ont créé Nazareth au IVe siècle. Ce dont on est sûr c'est que Nazareth
n'existait pas 300 ans après JC. Les croisés construisent aussi l'église Saint Gabriel, les
thermes et le puits où l'ange Gabriel serait apparu à Marie pour lui annoncer qu'elle allait
enfanter Jésus. Sources www.bible.chez-alice.fr: archéologue Tzvi Shacham du Musée des
antiquités de Tel-Aviv, "Jésus contre Jésus" Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, R. Ambelain,
"L'Idée Libre" avril 1958,"Corpus Christi" Arte, "Jésus anatomie d'un mythe" Pascal Boistier,
"L'Idée Libre", numéro 2, Paris avril 1958, Gozard Michel Jésus, Etienne Nodet, Ecole biblique
de Jérusalem, "Corpus Christi", Arte ?

1100
Lors de la procession qui suivit l'élection du pape, on s'aperçut qu'il s'agissait d'une femme et
qu'elle était enceinte ! La papesse Jeanne fut traînée hors de Rome et lapidée. L'histoire est
douteuse mais elle est reconnue par le concile de Latran. Source www.bible.chez-alice.fr:
"Encyclopædia Universalis".

XIe siècle
Au début du Moyen-Age, les moines faisaient partie des rares "îlots de goinfrerie" dans un
monde cerné par la faim entre le XIe et le XIIe siècle. Source www.bible.chez-alice.fr: Bruno
Laurioux, Maître de conférences université Paris-1

XI -XII siècle
La surpopulation de l'Occident aidant, l'Église appelle aux croisades. Le premier appel est lancé
en 1095. En 1099 Jérusalem est "libérée" : Lorsque les troupes croisées entrent dans la ville, le
gouverneur musulman se rend contre la promesse que la population civile sera épargnée.
L'ensemble de la population (qui comprend essentiellement des juifs et des musulmans) est
passé par les armes dans les heures qui suivent, les croisés violent femmes et enfants avant de
les égorger ou de leur ouvrir le ventre. On estime à 70 000 le nombre de civils massacrés.
"Tout ce qui respire" dans la ville a été tué, reportent avec fierté les commandants des croisés.

1182
Les "Pogroms latins" de Constantinople. Dans la ville du pieux patriarche qui mange du pain
avec levain, s'établit, dans le début du XII siècle, une colonie de marchands "latins",
essentiellement originaires de Venise, Gène, Pise et Amalfi. Les popes orthodoxes excitent la
populace, la foule guidée par les popes se jette sur les "latins" : Plusieurs milliers de "latins",
hommes, femmes, enfants sont tués.

1204
La IVe croisade fait un détour par Constantinople, à l'époque, la plus grande ville de la
Chrétienté. Pendant 3 jours, Constantinople est mise à sac dans une orgie de violences
innommables. (en 2001, le pape Jean-Paul II, de passage, s'excuse).

1215
Concile de Latran IV : Pénitence, communion pascale, onction des malades, mariage, dîme.
Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1208-1244 Croisade des Albigeois


Pendant la 2e moitié du XIIe siècle, l'immoralité des clercs chrétiens scandalise de plus en plus
les populations européennes. Un des résultats de ce scandale est le développement d'Églises
chrétiennes alternatives à l'Église catholique, immédiatement décrétées hérétiques par cette
dernière. Les plus importantes de ces hérésies sont l'hérésie vaudoise et l'hérésie cathare (ou
des Albigeois). Le pape Innocent III lance l'appel à la croisade contre ces hérétiques en 1208,
et peu après les opérations militaires sont lancées.
En 1209, des "hérétiques" ayant réussi à se mêler à la population catholique dans l'église de la
Madeleine de Béziers, le légat du Pape Innocent III, Arnaud Amaury, donna au chef des croisés,
le Duc Simon de Monfort l'ordre qui assura sa postérité : "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les
siens" : Environ 7 à 8000 hommes, femmes et enfants, en grande majorité catholiques, sont
passés par les armes.
Cette guerre est le théâtre d'innombrables massacres de civils par les croisés. On citera
l'exemple de Marmande : La ville se rend, en juin 1219, à une armée composée de 20 évêques,
600 chevaliers et 10 000 archers : La population de 5 000 personnes est entièrement
massacrée, y compris les femmes et les petits enfants. La Provence et la région de Toulouse
sont largement dépeuplées par cette guerre, qui est menée contre les populations civiles avec
une férocité sans précédent en Europe depuis les invasions barbares. La population de
nombreuses villes, dont Carcassonne, est entièrement exterminée. Des régions entières de
Provence sont totalement vidées de la population autochtone, puis des paysans catholiques
sont importés d'autres régions de France.
La civilisation d'Oc est détruite, la langue d'Oc ne survivra que par des écrits et quelques
troubadours. Source www.bible.chez-alice.fr: Enrico Riboni

1231
Fondation de l'inquisition. Jusqu'en 1231, la tâche de découvrir, démasquer et punir les
hérétiques était du ressort des évêques. Mais le pape décide de créer une institution séparée,
qui aura le temps et les moyens de se consacrer uniquement à l'éradication de l'hérésie et de
la sorcellerie : L'inquisition qui, au cours de son histoire, brûle plus de 1 million de personnes.
La dernière sorcière sera brûlée en 1788. Le dernier "hérétique" en 1826.
L'Église ne reniera jamais l'inquisition, et garantira la continuité historique de l'institution
jusqu'à nos jours, en se limitant à en modifier le nom : Il faudra attendre Pie X, en 1906, pour
que le "Saint office de l'inquisition" soit renommé "Saint Office", et 1965 pour que le dit office
soit rebaptisé "Congrégation pour la doctrine de la foi".
Les chrétiens qui essayent aujourd'hui de dissocier christianisme et inquisition oublient aussi
que le personnel de l'inquisition fut fourni essentiellement par deux ordres religieux qui
existent encore de nos jours, et qui sont généralement très populaires dans les milieux
chrétiens de l'Occident du XXIe siècle : Les Franciscains et les Dominicains. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1234 - L'étoile jaune


Le concile d'Arles emprunte une ancienne invention du VIIe siècle du monde arabe (la rouelle),
qui obligeait les juifs (dhimmi) à s'habiller en jaune et décide d'introduire "l'obligation pour les
juifs de porter sur eux des signes distinctifs". Avec une avance de plus de 500 ans sur les
administrations douanières suisses et suédoises (qui demanderont en 1938 aux allemands
d'apposer un "J" sur le passeport des juifs allemands), et sur l'administration nazie (qui fera
sienne l'invention de l'étoile jaune obligatoire).

1239
La couronne d'épines du christ arrive à Paris, totalement intacte. Pourtant, Grégoire de Tours,
Saint-germain, Charlemagne, la ville de Pise en possède des épines ou des morceaux!

XIIIe siècle
Thomas d'Aquin est apprivoisé par l'Église : Chez Aristote et Ptolémée, elle trouve une caution
scientifique à la cosmologie officielle. Un monde parfait, sphérique, centré, borné et
hiérarchisé qui va de l'homme vers Dieu. Le royaume céleste est parfait et immuable. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Les nouveaux mondes du cosmos". Mayor / Frei.

XIIIe siècle
Saint François d'Assises popularise la crèche de Noël héritée des rites du dieu des céréales
Tammuz (Adonis) (dont la naissance était célébrée à Bethléem) et qui, comme Hermès,
Dionysos, Mithra ou Zeus, naissaient dans une grotte, symbole de la Terre-mère, de la matrice
universelle

1251
Le pape Innocent IV autorise enfin l'inquisition à pratiquer la torture. L'obtention d'aveux de
culpabilité en est grandement facilitée. L'inquisition peut prononcer, sur la base d'aveux
arrachés par la torture, des peines allant d'une simple prière ou un jeûne jusqu'à la
confiscation des biens et même la prison à vie. Par contre, elle ne peut prononcer de
condamnation à mort. Avec une hypocrisie caractéristique de l'Église catholique, l'inquisition
peut par contre "passer" un hérétique au bras séculier de la justice pour une condamnation à
mort sur la base des aveux obtenus sous la torture par l'inquisition. Cette subtilité de
procédure permettra à l'Église d'affirmer par la suite qu'elle n'a tué personne.

Jusqu'au XIIIe siècle


L'âge de la raison, la majorité des chrétiens interprètent les Évangiles à la lettre, les prenant
pour des biographies véridiques de Jésus. Sources www.bible.chez-alice.frHerschel Shanks
"L'énigme des manuscrits de la Mer Morte"

XIIIe siècle
Vu l'affluence des pèlerins, les croisés rebaptisent le village arabe En-Naçira (qui n'existait pas
encore au Ier siècle) en Nazareth dans lequel Jésus-Christ est censé avoir vécu... (Ils étaient
lassés de le chercher en vain, et pour cause...), Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus contre
Jésus" Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, R. Ambelain, "Jésus anatomie d'un mythe" P. Boistier,
"Corpus Christi" Arte, Gozard Michel Jésus?

1300 - Les indulgences


Le pape Boniface III octroie une remise totale de ses péchés à quiconque visite les deux
basiliques : L'indulgence. L'affluence immédiate de pèlerins améliore beaucoup les saintes
finances. Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1347-54
Dans toute l'Europe sévit la Mort Noire, première grande épidémie de peste du continent. Les
prélats catholiques ont tôt fait de désigner les coupables : Des juifs auraient empoisonné les
puits. Le bruit se répand dans toute l'Europe, et d'innombrables Pogroms se succèdent. En
Allemagne, on comptabilise 350 communautés juives totalement anéanties.

1354 - Mort de Guillaume Tell


En Suisse, de Bürglen à Altorf, Guillaume Tell participe au serment du Grutli en 1307 puis à la
bataille de Morgarten en 1315. Le Bailli Gressler lui a imposé d'abattre d'une flèche d'arbalète
une pomme posée sur la tête de son fils. Guillaume Tell, qui était autrefois dans les manuels
scolaires et dans les dictionnaires, s'inscrit parfaitement dans l'histoire de son temps. On en a
fait un des pères des Confédérations suisses. Guillaume Tell a été authentifié par des
historiens érudits réputés comme Tschudi. Pourtant, Guillaume Tell, comme Jésus, n'a jamais
existé.... Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"
1357 - Le Saint-suaire
Apparition du Saint-suaire : La pièce de lin de 4m36 par 1m10 qui aurait servi à envelopper le
corps du Christ (La Bible est claire à ce sujet: il n'y a jamais eu de suaire mais des bandelettes
pour entourer le corps de JC). Le linceul contiendrait l'image du Christ. Il a été fabriqué au XIVe
siècle. Un mensonge de plus. Il a suscité d'innombrables controverses qui ne sont pas encore
éteintes aujourd'hui. En 1390, le pape Clément VII promulgue trois bulles pour donner raison à
l'évêque Pierre d'Arcis qui découvrit la fraude en 1377. Contrairement a ce qui a été affirmé, le
suaire a été plusieurs fois (facilement) reproduit en utilisant des techniques connues au
Moyen-age, par exemple par le Dr Costenzas du CHU de Marseille. Notons que le suaire de
Turin est constitué d'un serge de lin écru tissé à chevrons en "arêtes de poisson" à 3 points par
1. Cette technique nécessite un métier à tisser horizontal à 4 marches. Ce type de métier a été
inventé par les chinois vers le Ve siècle puis est arrivé au Moyen Orient au VIe siècle. De nos
jours l'Église, pour éviter le ridicule, ne prétend plus à la réalité historique de l'objet : " Le
suaire n'est pas une donnée de foi. Chacun est libre de se former une opinion. l'Église appelle
à vénérer un signe, une image, une icône qui, justement parce qu'elle ravive en nous la Passion
et la mort du Christ, conserve sa valeur comme objet de piété et mérite donc le respect. La
vénération catholique envers le suaire n'est pas du tout déterminée par le problème de
l'authentification. La bonne attitude face au suaire est de ne pas s'arrêter à l'image gravée sur
la toile, mais de remonter par l'esprit et par le cœur vers la Personne que l'image rappelle. "
Cardinal Giovanni Saldarini, Archevêque de Turin, gardien pontifical du suaire, Sources
www.bible.chez-alice.fr: Entretien au journal "La Croix" du dimanche 12 avril 199-,
http://perso.wanadoo.fr/jocelyn.bezecourt/suaire.html, Documentations Informations
Catholiques Internationales,.Arte, "Science et Vie" N°1054 juillet 2005.

1378 - Grand schisme d'occident


A la mort du pape Grégoire XI, Urbain VI fut élu. Il se montra maladroit et les français
contestèrent l'élection et désignèrent leur pape : Clément VII. En quelques mois, le monde
catholique se divisa en deux camps. Chacun des deux papes essaya d'éliminer son concurrent
par la force. Cette stratégie coûta cher à l'Église catholique. Au concile de Pise, les deux papes
furent déposés et un troisième : Alexandre V déclaré légitime. Mais les deux autres se
maintinrent et il y avait trois papes jusqu'en 1417 !

1391 - Les débuts de la violence contre les juifs en Espagne


Pendant la domination des Maures en Espagne, les 3 monothéismes méditerranéens (Islam,
Judaïsme, christianisme) avaient coexisté pacifiquement pendant plusieurs siècles. Mais cette
coexistence de plusieurs religions sur un sol désormais contrôlé par des rois chrétiens déplaît
aux prélats catholiques, qui n'ont de cesse de répandre l'antisémitisme dans la populace et
aussi dans les plus hautes sphères du pouvoir. En 1391, la populace excitée par les prélats,
détruit les ghettos juifs de Séville, Barcelone, Valence, Tolède et d'autres centres importants.
La furie destructrice de cette année culmine en juin à Séville, où la foule, excitée par
l'archidiacre Martinez tue plus de 4 000 juifs.

1431 - Jeanne d'Arc est brûlée


La mort de Jeanne d'Arc consacre la célébrité de la petite paysanne qui ne savait ni lire ni écrire
mais s'exprimait à son procès dans la langue des juristes et des théologiens ! Sa mort
engendre un mythe, un formidable élan nationaliste et des catholiques extrémistes. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1440
Lorenzo del Valla, humaniste italien, dénonce la "Donation de Constantin" : un document
exhibé opportunément en 751 que l'empereur Constantin aurait remis en 335 au pape
Sylvestre 1er et qui établit l'autorité spirituelle et temporelle de la papauté, un faux grossier.
Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1452
Gutenberg imprime la "Biblia Latina". L'invention de l'imprimerie autorise une diffusion sans
précédent du texte. L'Église réagit en estimant de son devoir de veiller à ce que les poisons ne
soient pas mélangés aux médicaments. Source www.bible.chez-alice.fr: "Les collections de
l'Histoire" Octobre 2001.

1483
Tomás de Torquemada est nommé Grand Inquisiteur de Castille. Ce moine dominicain fait un
ample usage de la torture et de la confiscation des biens de ses victimes. Les estimations du
nombre de personnes brûlées pendant son mandat varient, selon les historiens d'environ 2
000 à 8 800 brûlés vifs auxquels il convient d'ajouter 9 654 torturés ou emprisonnés à vie.
1492 - Expulsion des juifs d'Espagne
Le roi "Très Catholique" et la reine "Très Catholique" (titres conférés par le pape en personne)
d'Espagne expulsent les juifs. Plus de 160 000 juifs quittent l'Espagne. Le pape encourage les
autres souverains européens à s'inspirer de l'exemple espagnol. Dans toute l'Europe, les
évêques se mobilisent pour pousser les gouvernements à empêcher l'entrée sur leur territoire
aux juifs expulsés.
Les juifs d'Espagne étant aux commandes des postes importants du pays : Organisation,
finances, leur expulsion marquera un tournant dans l'histoire espagnole : La fin de la
puissance et le début d'un long déclin.

1506 Le Pogrom de Lisbonne


Un nombre important de juifs expulsés d'Espagne en 1492 avaient trouvé refuge au Portugal.
Les historiens citent des chiffres allant de 90 000 à 150 000. Ce fut une chance inouïe pour ce
pays, car ces réfugiés étaient en bonne partie des personnes instruites, médecins, banquiers,
commerçants, et certains arrivèrent au Portugal avec une partie de leur fortune. Mais cette
population nouvelle déplaît à une partie du clergé, et suscite les convoitises de l'inquisition
espagnole. Cette dernière soudoie donc des prélats portugais pour répandre l'antisémitisme.
En quelques années, un succès important est obtenu : A Lisbonne, au cours d'une journée de
folie meurtrière qui passera à l'histoire sous le nom de "Pogrom de Lisbonne", 3 000 juifs sont
tués par de pieux catholiques excités par les prélats.

1512
Concile de Latran V : Consacre le règne de l'argent à Église. Nicolas Copernic redécouvre ce
que savait Aristarque au IIe siècle : La Terre est un satellite du Soleil et elle fait un tour sur son
axe en 24 h. Source www.bible.chez-alice.fr: Arnold Toynbee

1520
Déclaration du pape Léon X (1475 à 1521) :

"On sait de temps immémorial combien cette fable de Jésus-Christ a été profitable à nous et à
nos proches." [Quantum nobis nostrisque ea de Christo fabula profuerit, satis est omnibus
seculis notum.] La haute hiérarchie catholique de l'époque ne croit pas en l'histoire du Christ
mais utilise cette légende pour convertir les masses. Sources www.bible.chez-alice.fr:
"L'Encyclopédie des mythes et des secrets", de Barbara Walker, p. 471, Jean Bâle, "L'art de ne
croire en rien" éditions Rivages p142, Le mensonge chrétien (Jésus-Christ n'a pas existé) ...
Arthur Heulhard 1908, Histoire abrégée de l'Église de Jésus-Christ, principalement pendant les
siècles du moyen-age Émile Guers page 537,

1521
Inspiré par l'Esprit Saint, un moine allemand, Martin Luther traduit le "Nouveau Testament" en
quelques semaines. C'est le début du plus grand schisme de la chrétienté : Dans les siècles qui
suivront, les chrétiens se massacreront entre eux.

1524-1525
L'invention de l'imprimerie par Gutenberg quelques années plus tôt permet une diffusion
massive de la Bible auprès du peuple. Dans le Saint Empire germanique, des paysans
prétendent vivre selon la Bible: partager: les revenus, distribuer les richesses... Ils commencent
par former des assemblées qui se transforment en révoltes qui secouent l'empire. Ce genre de
problème conduira l'Église à limiter la diffusion de la Bible et sa traduction. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Les collections de l'Histoire" Octobre 2001.

1527
Sac de Rome : Des soldats protestants massacrent la totalité de la population de Rome, soit
environ 40 000 personnes, et pillent la ville. Le Pape est sauvé par les gardes suisses. Il
s'enferme avec eux à Castel Sant'Angelo pendant que la population est massacrée. Le Saint
prépuce de Jésus est volé mais le Saint prépuce existe aussi à Charroux, en Saxe, à Chartres,
au Puy en Velay, à Metz, à Conques, à Clermont, à Langres...

1545
Concile de Trente: l'Apocalypse de Jean fait définitivement partie de la Bible.

1548
Le pape Paul III confie au duc Mendoza, ambassadeur d'Espagne : "N'ayant pu découvrir aucune
preuve de la réalité historique de Jésus Christ de la légende chrétienne, j'étais dans l'obligation
de conclure à un dieu solaire mythique de plus". Source www.bible.chez-alice.fr: "Les lourds
secrets du Golgotha -(R. Laffont éd., 1972) " Robert Ambelain.

1559
L'invention de l'imprimerie permettant à un nombre croissant de personnes de s'informer,
l'Église réagit en publiant l'Index (Index Additus Librorum Prohibitorum). Pour que cette
publication soit tenue à jours avec soin, la Congrégation Spéciale de l'Index est fondée par le
pape Saint Pie V en 1571. Cette institution édite régulièrement une liste de livres interdits. Dès
l'institution de l'Index, des centaines d'imprimeurs italiens s'enfuient en Suisse et en
Allemagne. La dernière édition de l'Index est publiée en 1961. Source www.bible.chez-alice.fr:
"Encyclopædia Universalis"

1547 à 1593 Guerres de religion en France


Les sous-sectes chrétiennes se livrent en France à une guerre civile sans merci, interrompue
par plusieurs paix et trêves temporaires. Pendant une de celles-ci a lieu le massacre de 20 000
protestants, hommes, femmes et enfants, en une nuit (la Saint-Barthélemy, 1572).

1600
Giordano Bruno est brûlé vif à Rome, condamné pour hérésie. Il avait osé prétendre que le
Soleil pouvait être une étoile comme les autres, définir l'univers comme étant "infini" et émis
l'hypothèse de l'existence de formes de vie hors de la terre. Au bout de huit ans de procès, au
cours duquel des aveux lui sont arrachés par la torture, il est condamné à mort comme
"hérétique obstiné et impénitent".
L'hypothèse de Giordano Bruno annonce le début de la déconfiture de la théorie
ethnocentrique (et orgueilleuse) de l'Église : L'homme et la Terre sont au centre de l'Univers. La
science, au fil des siècles révélera que la Terre tourne autour du Soleil qui est une étoile
ordinaire qui fait partie d'une galaxie assez banale : La Voie Lactée. Source www.bible.chez-
alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1600
Depuis 1520, En Amérique du sud, les Incas subissent les conquistadores espagnols chrétiens.
Entre les exactions, les massacres, l'établissement du tribut, les excès de l'esclavage et
l'encomienda: le travail forcé, les épidémies apportées par les européens, des dizaines de
millions de personnes mourront: la population indienne de Nouvelle Espagne par exemple,
passe de 25 millions en 1520 à moins d'un million et demi vers 1600. Source www.bible.chez-
alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1604
Une supernova apparaît dans le ciel : Une étoile très brillante dont l'intensité finit par décroître
est visible de tous. Elle remet en question la cosmologie de l'époque qui considère que les
planètes et les étoiles ont été créées par Dieu au moyen d'une essence céleste et déployées
selon un ordre parfait dans un cosmos immuable. Cette nouvelle étoile remet entièrement en
cause la théorie Aristotélicienne en vigueur et soutenue par l'Église

1610
Galilée publie, à Venise un livre de quelques feuilles "Le messager céleste" (Sidereus nuncius)
qui va faire beaucoup de bruit.

Il y décrit les nombreuses découvertes qu'il a pu faire grâce à un instrument découvert


récemment : Le télescope : Il observe et dessine la Lune, ses cratères et ses montagnes. Note
les différences entre les planètes et les étoiles et découvre les satellites de Jupiter et leur
mouvement : Toutes les connaissances astronomiques aristotéliciennes et l'intégralité de la
philosophie naturelle étaient caduques : Galilée devient rapidement célèbre dans toute
l'Europe. Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1619
Le philosophe italien Lucilio Vanini est brûlé vif par l'inquisition. Ses fautes : Il a donné des
explications "naturelles" à des miracles, et émis l'hypothèse que l'homme pourrait descendre
des grands singes. Encore plus grave, il aurait nié l'immortalité de l'âme. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1633
Procès à Galilée. Pour avoir douté de la théorie géocentrique de Ptolémée, Galileo Galilei est
forcé à se rétracter.
L'Église catholique sera très lente à admettre le fait que la Terre tourne bien autour du soleil.
Jusqu'en 1757, la Congrégation de l'Index interdira la parution d'ouvrages "traitant du
mouvement de la terre". Les œuvres de Galilée et de Copernic resteront inscrites à l'Index
jusqu'en 1835.

1634 - Procès de Loudun


Dix religieuses d'un couvent de Loudun, près de Poitiers sont "possédées". Le curé est brûlé.
Les curieux accourent de tout le pays. Une foule nombreuse suit les exorcistes, le tout se
termine en monstrueux défoulement collectif. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia
Universalis", Arte/France 5 "A l'école du diable" du 27/10/2002.

1618 à 1648
Guerre des 30 ans. Les très catholiques souverains Habsbourg forcent à la conversion leurs
sujets protestants de Bohème, déclenchant la plus grande guerre que le continent européen ait
connue jusqu'alors. La population de l'Allemagne est réduite de moitié. De nombreuses villes
sont dévastées. Des épidémies de peste dévastent toute l'Europe centrale, de la Lombardie à la
Prusse.
Il s'agit bien d'une guerre de religion, même si les Églises ont par la suite essayé de faire croire
qu'il s'agissait d'un conflit politique. Source www.bible.chez-alice.fr: Arnold Toynbee "La
grande histoire de l'humanité"

1650
L'archevêque d'Irlande James Ussher utilise la Bible pour calculer l'âge de la terre : Celle-ci a
été créée le dimanche 23 octobre de l'an 4004 avant Jésus-Christ (à 21h). Source
www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1685
Le Code noir légalise la sous humanité des noirs.
1722
Quand le navigateur hollandais Jacob Rogeveen découvre l'île de Pâques, celle-ci ne possède
plus qu'une végétation rase. Pas un arbre à l'horizon. Seuls, 400 habitants y vivent,
misérablement, se nourrissant de légumes et poulets. Sans arbre, donc sans bois ni
embarcations, ils ne peuvent aller pécher dans l'océan alentour, pourtant riche en poissons de
toutes sortes. Divisés en onze clans fortement hiérarchisés, chacun dotés d'un chef, ils se
disputent un territoire d'environ 20km sur 15. Ils ne répugnent pas à se livrer au cannibalisme.
Sur l'île des centaines de statues de pierre fixent le ciel de leurs yeux vides. Pourtant, trois
siècles auparavant, l'île de Paques comptait trente fois plus d'habitants : on estime que leur
nombre atteignit les 15000 individus. Couverte d'une haute forêt tropicale, elle abritait une
riche faune d'oiseaux terrestres et marins. Les palmiers indigènes offraient aux insulaires leur
sève et leurs noix en guise de nourriture, son tronc pour fabriquer de solides embarcations,
les fibres de son écorce pour tresser des cordages Ils en usèrent abondamment. Mais ils
étaient divisés en groupes rivaux. Sous la conduite de leurs chefs et de leurs prêtres, ces
groupes érigèrent partout leurs statues géantes, symboles de supériorité. Pour acheminer ces
statues depuis les carrières jusqu'aux emplacements adéquats, il fallait beaucoup de troncs et
de cordages. La compétition battit son plein jusqu'au jour ou l'île se retrouva sans palmiers.
Les sols devinrent vulnérables à l'érosion, les récoltes diminuèrent. Les oiseaux terrestres
furent les premiers à subir une extinction totale. Puis ce fut le tour de la population humaine...
Source www.bible.chez-alice.fr: Canard Enchainé du 4 janvier 2006

1725
Le curé Meslier rédige son fameux "Testament" où il démasque la religion pour révéler ce
qu'elle est: un instrument de domination

1er novembre 1755


A Lisbonne, tous les fidèles sont rassemblés dans la cathédrale pour la célébration de la
Toussaint. Un tremblement de terre se produit, la cathédrale et une partie de la ville sont
détruites : entre 50 000 et 100 000 morts.

1774
Publication de l'étude de Hermann Samuel Reimarus qui distingue le Jésus historique de celui
des évangiles et affirme, que Jésus n'a accomplit aucun miracle, n'a pas été ressuscité (son
corps a été dérobé). C'est la première fois que le dogme est vraiment remis en question.
Bahrdt, Strauss, Renan, Schweitzer... continueront. Source www.bible.chez-alice.fr:
"Encyclopædia Universalis"
1777
Voltaire, dans "la Bible enfin expliquée" voit dans Jésus un vaniteux imposteur. Source
www.bible.chez-alice.fr: http://gallica.bnf.fr/scripts/Consultat ... =89878&T=2

1780
Buffon, scientifique, calcule l'âge de la Terre : 75 000 ans (chiffre officiel. Dans ses manuscrits,
il parle de trois millions d'années) : Il s'attire les foudres de l'Église Source www.bible.chez-
alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1789
En France, la révolution qui va engendrer la République laïque marque un tournant sanglant
dans l'histoire : Le début du déclin de la religion et du catholicisme, l'essor des sciences et
l'amélioration des conditions de vie du peuple.

1789
Le pape Pie VI parle de : "La notion monstrueuse des droits de l'homme"

1790
Les éditeurs anglais de Thomas Paine, qui doute de la véracité historique de la Bible, sont
emprisonnés

1791
Le pape Pie VI publie "Quod Aliquantum dans lequel il condamne la Constitution civile et les
droits de l'homme. Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1793
Kant est professeur de philosophie à Königsberg et "star" internationale de la philosophie
moderne depuis la publication de "Kritik der reinen Vernunft" publie "Die Religion innerhalb
der Grenzen der bloßen Vernunft" ("La religion dans les limites de la seule raison"), où il met
les doctrines chrétiennes à l'épreuve de la raison et du "kategorische Imperativ" : Il est assigné
à résidence. Source www.bible.chez-alice.fr: "Encyclopædia Universalis"

1826
Le dernier hérétique est brûlé vif par l'inquisition en Espagne. Désormais, l'Église recourra à
des moyens plus subtils pour tuer, comme par exemple en interdisant l'assistance aux femmes
qui doivent avorter, en sabotant la planification familiale dans les pays pauvres, en interdisant
le préservatif comme moyen d'endiguer l'épidémie du SIDA, etc.

1829
Déclaration du pape Léon XIII: "Quiconque procède à la vaccination cesse d'être un fils de Dieu:
la variole est un châtiment voulu par Dieu, la vaccination est un défi contre le ciel". De même,
autrefois, lorsque la peste faisait des ravages, l'Église promulguait des édits qui interdisaient la
destruction des rats puisqu'ils étaient considérés, en qualité de propagateurs de l'épidémie,
comme les réalisateurs de la volonté divine. Source www.bible.chez-alice.fr: "Appel aux
vivants" Roger Garaudy {Seuil 1979} p179, "Histoire de la révolution de 1930" Alphonse
Maréchal {Cadot Degorce} p132.

1830
La Vierge apparaît à une bonne sœur du couvent "les filles de la charité" à Paris. La Vierge
exige que soit frappée une médaille à son effigie, ce qui sera fait et la fabrication en série de la
médaille miraculeuse améliorera nettement les saintes finances. Une statue de la vierge
portant un globe en or et la vente de 10 000 "médailles miraculeuses" fut une escroquerie qui
fit l'objet d'un procès. Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

1832
" De cette source empoisonnée de l'indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde,
ou plutôt ce délire : qu'on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur
des plus contagieuses, laquelle aplanit la voie de cette liberté absolue et sans frein des
opinions qui, pour la ruine de l'Église et de l'État, va se répandant de toutes parts, et que
certains hommes, par un excès d'impudence, ne craignent pas de présenter comme
avantageuse à la religion. " Source www.bible.chez-alice.fr : Grégoire XVI, encyclique "Mirari
Vos", 15 août 1832

1835
Un allemand, le professeur David Friedrich Strauss, de l'université de Tübingen, publie "Une vie
de Jésus" dans laquelle il défend la thèse que les miracles des évangiles ne sont
qu'affabulations inventées après sa mort. Strauss est destitué de son poste et privé à jamais de
sa chaire d'enseignant. "C'est comme si l'étude critique de Jésus et des origines du
christianisme ébranlait la totalité de l'édifice de la culture européenne". Source
www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

1840
Bruno Bauer publie une critique des Évangiles où il dénonce l'historicité de Jésus qui lui vaut sa
révocation et l'interdiction d'enseigner. Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia
Universalis

1848
La population de Rome se révolte contre la dictature papale. Le pape Pie IX est chassé. Une
république est proclamée et les murs du ghetto de Rome sont abattus. Le Pape est remis au
pouvoir en 1849 par les troupes françaises. Les opposants sont fusillés. L'état de l'Église
redevient une monarchie absolue dont le souverain est le pape. Source www.bible.chez-
alice.fr: Encyclopædia Universalis

1850
Aux USA, les sœurs Maggie et Kate Fox s'amusent à faire retentir des bruits étranges dans la
maison: elles font claquer une corde au-dessus de la chambre de leurs parents en prétendant
que c'était des esprits qui les provoquaient. La région s'enflamme pour cette histoire et
bientôt, l'Amérique du Nord tout entière se met à l'écoute des esprits puis à faire tourner les
tables. Cette histoire montre bien la soif de surnaturel des humains et qu'il est possible de
déclencher un puissant mouvement à partir de rien. Source www.bible.chez-alice.fr: "Histoire
générale de Dieu" Gérald Messadié {Rober laffont}

1854
Le dogme de l'Immaculée Conception est proclamé par le pape Pie IX "Nous définissons que la
Bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute tache du péché originel... dès le premier
instant de sa conception." Nota: les représentations de Marie sont inspirées des statues d'Isis,
déesse égyptienne de la Lune. Isis est enveloppée d'un manteau bleu constellé d'étoiles et tient
serré dans ses bras un enfant emmailloté. L'Ishtar d'Arbèles était célébrée le 15 août; la date a
été récupérée par les chrétiens pour la fête de Marie. Source www.bible.chez-alice.fr:
Encyclopædia Universalis

1858
Bernadette Soubirous, analphabète, voit de nombreuses fois la vierge Marie dans une grotte, à
Lourdes. A partir de là, le nombre de pèlerins et de guérisons miraculeuses explose. Le petit
village de 5000 habitants, malgré la rareté des miracles, voit passer aujourd'hui plus de 3
millions de pèlerins et de malades par an et a beaucoup amélioré les saintes finances et les
autres. Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

1859
Darwin publie, après les travaux de Lamarck, de nombreux voyages et plusieurs années de
réflexion, son texte sur l'origine des espèces : C'est le début de l'effondrement de la thèse
créationniste encore aujourd'hui mollement défendue, contre les évidences, par l'Église.

Le philosophe danois Sœren Kierkegaard écrit "Le concept de l'angoisse" et le "traité du


désespoir". Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

1860
Les progrès de la médecine remettent en cause l'obscurantisme de l'Eglise catholique: Louis
Pasteur démontre l'importance des microbes qui remettent en question les dires de l'Eglise
selon lesquels un nourrisson décède car "Dieu l'a voulu".

1863
Ernest Renan publie "Vie de Jésus" où il essaie de réhabiliter un Jésus historique tout en
déclarant avoir écrit quatre cents pages à partir de matériaux lui permettant à grand peine
d'en écrire une! Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus en son temps" "Histoire de l'Église"
Daniel Rops
1864
Le bienheureux Pape Pie IX publie le Syllabus. Ce document est un recensement des "erreurs"
de la pensée moderne :
Le mariage civil, la tolérance en pays catholique de rites d'autres religions, la liberté de
religion, le panthéisme, le libéralisme, le socialisme, la rébellion contre un souverain
"légitime", la critique au pouvoir temporel du pape, la possibilité de progresser par la raison, la
non-intervention du religieux dans les sciences et la philosophie. En 1870, il fera voter par le
concile Vatican I l'infaillibilité du pape avec effet rétroactif, pour s'assurer que ses
condamnations ne seront plus remises en question. Source www.bible.chez-alice.fr:
Encyclopædia Universalis

1872
Georges Smith découvre dans des tablettes rapportées de Ninive "L'épopée de Gilgamesh" (IIe
millénaire avant JC). Et non ! la Bible n'est pas le plus vieux livre du monde, et de loin! La
plupart des grands récits de l'Ancien Testament, comme le déluge ou la Genèse, ont été
recopiés, dans le détail, de Gilgamesh. Sources www.bible.chez-alice.fr: "La plus belle histoire
du monde" Seuil, "L'épopée de Gilgamesh" Raymond Tournay {Les éditions du Cerf}, Les
collections de l'Histoire N°22 janvier mars 2004

1874
Fondation aux USA du mouvement qui allait s'appeler les "Témoins de Jéhovah", cousins des
adventistes qui annonce la fin du monde pour 1914, 1925, 1941, 1969, 1975 ( vu les échecs
successifs, ils ont mis un bémol depuis...). Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia
Universalis

1881
Les Pogroms russes : Excités par des prélats orthodoxes, qui répandent une fausse rumeur
comme quoi le Tzar Alexandre II aurait été assassiné par un juif, des foules se rassemblent
dans plus de 200 villes russes, et détruisent les biens des juifs. Les Pogroms deviendront
communs dans la pieuse Russie tsariste, surtout entre 1900 et 1907. Source www.bible.chez-
alice.fr: "Lire" mars 1997

1886
Thérèse de Lisieux depuis son carmel, bâtit en secret une nouvelle voie spirituelle où elle
présente un Dieu de tendresse et de liberté. Ces textes, qui effraient l'Église, ne seront publiés
intégralement que 60 ans plus tard. Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

1895
Le pape Léon XIII et, après lui le pape Benoît XV ne se gênent pas pour puiser amplement dans
les caisses du Vatican pour leurs besoins personnels, à la fin de leurs règnes, les caisses sont
quasiment vides. Source www.bible.chez-alice.fr: 'L'expansion" janvier 2004

1900
Le journal chrétien catholique "La Croix" annonce fièrement sur sa couverture être "le journal
le plus antisémite de France"...

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Golden_Eye Post subject: Posted: 05 Jul 2008 0:19

Histoire et chronologie de la chrétienté


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Après 1900

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Posts: 652 1901
La police secrète russe diffuse un document, un faux, vraisemblablement écrit par Mathieu
Golovinski, "Le Protocole des sages de Sion" censé être rédigé par les juifs lors du congrès
sioniste mondial à Bâle en 1897. C'est un plan diabolique élaboré par les juifs pour détruire les
civilisations existantes et prendre le pouvoir du monde. Ce document conçu pour renforcer
l'antisémitisme fait le tour du monde. Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia
Universalis

1904
Le Père Lagrange écrit "Introduction à l'étude du Nouveau Testament" où il estime que les
Évangiles sont "insuffisants comme documents historiques pour écrire une histoire de Jésus
Christ." Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

1905
En France : Loi Combes de séparation de l'Église et de l'État. Fondation du journal d'extrême
droite nationaliste et antisémite "Action Française": "La démocratie, c'est la mort" avec le
soutien de l'archevêque de Rennes puis par le pape Pie XII. Source www.bible.chez-alice.fr:
Encyclopædia Universalis

30 juin 1909
Le pape Pie X affirme le caractère historique des faits relatés par la Genèse!

1914
Publication du livre du psychanalyste Sigmund Freud "Totem et tabou" "L'avenir d'une illusion"
et de "Moïse et le monothéisme" : Toutes nos religions ne sont rien d'autres que le lointain
aboutissement des rites, cérémonies et sacrifices cultuels par quoi des générations de fils ont
tenté de se racheter en adorant l'ancêtre outragé. La religion est une névrose collective de
l'humanité. Sources www.bible.chez-alice.fr: S. Freud "totem et Tabou", "L'avenir d'une
illusion", "Moïse et le monothéisme"

24 juin 1914
L'Église n'accorde plus qu'une "authenticité indirecte" dans "l'Épître aux Hébreux" de la Bible.
Traduction: Église a été obligée de reconnaître un des faux manifestes de la sainte bible
pourtant "directement inspirée par dieu". Source www.bible.chez-alice.fr: "Jésus anatomie d'un
mythe" P. Boistier

1914
La fin du monde d'après "les témoins de Jéhovah" qui affirment :"Le royaume établi sur la terre,
il n'y aura plus de guerres après 1914". La fin du monde en 1874, 1914, 1925, 1941, 1969,
1975 pour les témoins de Jéhovah (qui, vu les échecs successifs, ont mis un bémol depuis...)

1917
Apparition de la vierge de Fatima à trois bergers illettrés au Portugal... qui engendrera, avec la
complicité du dictateur Salazar, un "Lourdes bis" (Une fois de plus, dictature et religion font
bon ménage). Pourtant le seul miracle est celui que Jean-Paul II a revendiqué dans un discours:
La Vierge a arrêté la balle qui a failli lui coûter la vie lors de l'attentat de 1981! Le fameux
troisième et grand secret a été révélé par un porte-parole du Vatican en 1995: "Une troisième
et terrible guerre mondiale devrait éclater avant la fin du XXe siècle et en une heure des
millions de gens mourront". Aujourd'hui, toujours rien. Caramba!encore raté!

1918
Début de la guerre civile catholiques / protestants en Irlande. Aujourd'hui le problème n'est
toujours pas réglé...

1925
Pie XI: " Aux États, la célébration annuelle de cette fête [du Christ-Roi] rappellera que les
magistrats et les gouvernants sont tenus, tout comme les citoyens, de rendre au Christ un
culte public et de lui obéir (...) Car sa royauté exige que l'État tout entier se règle sur les
commandements de Dieu et les principes chrétiens aussi bien dans la législation que dans la
façon de rendre la justice et que dans la formation de la jeunesse à une doctrine saine et à une
bonne discipline des mœurs. " Source www.bible.chez-alice.fr: Pie XI, pape, Encyclique "Quas
Primas", in fine. Cité dans "Itinéraires" n°233, p.39

1925
Le professeur Louis Rougier écrit: " Les Évangiles sont rédigés pour l'endoctrinement des
néophytes, la réfutation des hérétiques, la confusion des juifs endurcis, les besoins de la
liturgie ".

1918
Le parti pris pour les dictatures : L'Église soutient activement la montée des totalitarismes en
Europe, puis défend leurs crimes dans plusieurs cas, et refuse de les dénoncer dans d'autres.
En Autriche, le soutien de l'Église catholique pour l'Austrofascisme est total.
En Italie, le Vatican signe avec le régime fasciste un concordat, qui fait du catholicisme la
religion d'état.

1929 Mussolini ayant signé le concordat dit "Patti Lateranensi", il est qualifié par le pape
d'homme de la providence ("Uomo della provvidenza").

1930
Turmel (alias Herzog) est excommunié quand il montre une des nombreuses falsifications de
la Bible de Jérusalem pour augmenter le nombre de prophéties réalisées: dans Isaie 7,14, "la
jeune femme" a été remplacée par "la vierge". Ce qui montre au passage que l'évangile de
Matthieu a été rédigé très tardivement, par un non-juif qui n'avait pas accès aux textes
hébreux. Source www.bible.chez-alice.fr: la Bible Segond 1910, La Bible d'André Chouraqui

1934
Le linceul de Cadouin (près de Périgueux) rapporté d'Antioche par les croisés en 1115 est mis
à l'abri dans une église près de Cadouin. Après moultes péripéties, au XVe siècle, les autorités
religieuses viennent rendre hommage à ce linceul qui avait enveloppé la tête du Christ. St
Bernard, St Louis et 14 papes en ont parlé, 2000 miracles et 60 morts ressuscités! les pèlerins
affluent par dizaines de milliers. Un des plus hauts lieux de pèlerinage français. Un jour de
1934, un expert, le directeur du musée copte du Caire, s'aperçut que les ornementations dans
la trame du linceul était en réalité une écriture qui s'avérera être de l'arabe coufique et situait
donc le linceul au début du 11e siècle. Les inscriptions invoquaient Allah et disaient que le
tissu avait été tissé pour le vizir el Afdal, calife du Caire de 1090 à 1101 qui combattit les
croisés à Antioche! La farce est finie! Catastrophe et fin de l'histoire du linceul de Cadouin!.
Sources www.bible.chez-alice.fr: "Le pèlerinage du Saint-suaire de Cadouin" Professeur Marc
Agostino Patrice Bourgeix, "L'Humanité" 20 avril 1998, "Jésus?" Michel Gozard

1933
"Le 12 avril 1933, quelques semaines seulement après l'arrivée de Hitler à la chancellerie, une
philosophe catholique allemande d'origine juive, Edith Stein, ose écrire à Rome pour demander
au pape Pie XI et à son secrétaire d'état, le cardinal Pacelli, ancien nonce en Allemagne et futur
Pie XII, de ne plus se taire et de dénoncer les premières persécutions contre les juifs. Comment
expliquer que Église catholique resta si longtemps sourde à une lettre aussi prophétique et mit
soixante-dix ans avant de la sortir de ses archives ? Edith Stein sera gazée et déportée à
Auschwitz en 1942." Sources www.bible.chez-alice.fr: "Le Monde" 28 février 2003, "libération"
27 novembre 2003

Janvier 1933 En Allemagne, le Zentrum, parti catholique, dont le leader est un prélat
catholique (Prälat Kaas), vote les pleins pouvoirs à Hitler : Ce dernier peut ainsi atteindre la
majorité des 2/3 au Reichstag pour suspendre les droits garantis par la constitution. "Le
Mercure de France du 15 janvier 1934 a montré - et personne ne l'a contredit - que c'était Pie
XI qui "avait fait" Hitler.
Hitler, pragmatique, se proclame catholique dans "Mein Kampf", l'ouvrage où il annonce son
programme politique. Il y affirme aussi qu'il est convaincu qu'il est un "instrument de Dieu".
Hitler fait inscrire sur le ceinturon de chaque soldat allemand "Gott mit uns" Dieu avec nous.
Les élèves des écoles allemandes doivent commencer la journée par une prière pour Jésus.
L'Église catholique ne mettra jamais "Mein Kampf" à l'Index. L'Eglise catholique approuve le
réarmement de l'Allemagne, elle est muette à propos du boycott des commerçants juifs, de la
proclamation des lois raciales de Nuremberg en 1935 et la nuit de cristal en 1938. L'Eglise
catholique fournit aux nazis son fichier d'archives généalogiques ce qui leurs permet en
défalquant les chrétiens, d'identifier les juifs. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Traité
d'athéologie" Michel Onfray, "Mein Kampf" Adolf Hitler

1938, les SS et SA organisent la "Nuit de Cristal" : Déguisés en civils, les miliciens nazis
attaquent synagogues et magasins appartenant à des juifs. La population allemande est à la
fois horrifiée et terrifiée. L'évêque de Freiburg, Monseigneur Gröber, déclare alors, en réponse
à des questions sur les lois raciales et les pogroms de la "Nuit de cristal" : « On ne peut refuser
à quiconque le droit de sauvegarder la pureté de sa race et d'élaborer les mesures nécessaires
à cette fin.»
En Espagne, la république est établie en avril 1931. Tout de suite, l'Église catholique déclare la
guerre à la démocratie : Le 7 mai 1931, l'archevêque de Toledo, le Cardinal Pedro Segura
publie une pastorale invitant les fidèles à prendre les armes contre la république. En 1935, un
quarteron de généraux conservateurs tente un coup d'état militaire, qui échoue et dégénère en
guerre civile. L'Église soutient la rébellion, prêtres et évêques bénissent les canons des
insurgés dirigés par Franco. La guerre fait plus d'un million de morts, et Franco fait fusiller au
moins 200 000 prisonniers pendant la guerre, et 200 000 après. L'Église soutient la guerre et
les exécutions. A quelques mois du début du conflit, l'aviation allemande et nationaliste
détruit Guernica. Face à ce massacre, certains catholiques commencent à douter de la sainteté
de la cause nationaliste. L'Église vient au secours de Franco : Elle justifie encore une fois la
guerre, la hiérarchie catholique prend position officiellement pour les exécutions de
prisonniers : Une lettre, signée par deux cardinaux, six archevêques, 35 évêques et 5 vicaires
généraux (la quasi-totalité de l'épiscopat espagnol), est adressée "à tous les évêques du
monde". Elle définit la guerre civile comme étant une croisade et un plébiscite armé. Les
signataires se réjouissent des exécutions de prisonniers car au moment de l'exécution,
l'exécuté se réconcilie avec Dieu. Mgr Diaz Gomara évêque de Carthagène:" Bénis soient les
canons si, dans les brèches qu'ils ouvrent, fleurit l'Évangile "
Dans le monde entier, l'Église catholique se mobilise pour soutenir Franco contre la
république.
En France, l'Église déclare dès 1940 que "Pétain, c'est la France".
Au cours de la 2e guerre mondiale, le Vatican est au courant des exterminations de juifs par
les nazis. On saura, après la guerre, que le pape pie XII a hésité à lancer un appel public, à
plusieurs reprises, mais s'est finalement abstenu de le faire. En décembre 2002, la prestigieuse
revue bimensuelle des jésuites italiens contrôlée par le Vatican Civiltà cattolica écrit ainsi "Pie
XII n'a pas eu, probablement, une trempe de prophète" et reconnaît ainsi, tardivement, le
silence du Vatican.
Le Pape prend ouvertement parti pour l'occupant, contre les résistants : Le 12 mars 1944,
pendant la fête de son ascension sur le trône, il lance un appel contre l'insurrection populaire
contre l'occupant.
Les Églises protestantes européennes ne se comportent guère mieux que l'Église catholique
face à la persécution des juifs par les nazis. Sources www.bible.chez-alice.fr: M. Aarons, J.
Loftus "Des nazis au Vatican" Olivier Orban 1992, A. Lacroix-Riz "Le Vatican, l'Europe et le
Reich" A. Colin 1996, France5 (Arte), http://perso.wanadoo.fr/jocelyn.bezecourt/PieXII.html,
http://www.monde-diplomatique.fr/1997/0 ... /7551.html, "Civiltà cattolica" 20 décembre
2002, "Le Nouvel Observateur" 22 décembre 2002, "Traité d'athéologie" Michel Onfray

1939
Le journal "La Croix" publie un article de l'abbé Thellier: "des milliers et des milliers de
combattants succombent (...) Si douloureux que soit leur trépas, il leur apporte, par la
miséricorde divine, un bien supérieur à la vie. (...) Sans la guerre, beaucoup de nos morts
auraient mené une existence moralement insignifiante, religieusement presque nulle, destinée
à s'achever dans une fin médiocre, peut-être mauvaise, qui les eût menés à un avenir
douteux." Source www.bible.chez-alice.fr: "La Croix"

1939 Le pape Pie XI, très controversé meurt la veille de prononcer un discours virulent contre
les régimes totalitaires (de mort naturelle ? empoisonné ?). Eugenio Pacelli est élu pape et
prend le nom de Pie XII. Il félicite Franco pour la «victoire catholique» remportée en Espagne.

1940
Célèbre déclaration de Mgr Gerlier, Primat des Gaules: "Pétain, c'est la France et la France, c'est
Pétain"

1941
Les nazis brûlent 1600 juifs dans une grange en Pologne. C'est du moins la version officielle,
dans la réalité, les villageois catholiques et antisémites, encouragés par l'Église ont participé
au massacre. Petit à petit, la vérité s'est ébruitée et a obligé l'Église à faire acte de repentance
le 27 mai 2001 pour espérer éteindre l'affaire.

1941
Krunoslav Draganovitch, prêtre franciscain était aussi oustachi (les SS croates), il a participé à
l'extermination d'orthodoxes réfractaires, puis a organisé pour le Vatican une filière
d'exfiltration de criminels de guerre et de nazis vers l'Amérique du Sud. Son chef Ante Pavelic,
recherché par toutes les polices est protégé par le Vatican. Il est embauché par les américains
sous le nom de "Dynamo" qui sont intéressés par son efficacité pour combattre le
communisme. On le soupçonne d'être un agent double. Source www.bible.chez-alice.fr:
"Nouvel Obs"11 juillet 2002

1944
Deux juifs hongrois évadés du camp d'Auschwitz (R. Vraba et A. Bestic) font parvenir au
Vatican, via le Nonce apostolique de Slovaquie, un rapport détaillé sur la situation dans le
camp. Le rapport sera enterré...

1945
Le camp d'Auschwitz est libéré et la population occidentale commence à saisir l'ampleur du
génocide. Quelle est la réaction de l'Eglise catholique au sujet des charniers, des chambres à
gaz et des camps d'extermination? aucune, elle organise avec le cardinal Bertram une messe
de Requiem à la mémoire d'Adolf Hitler. Source www.bible.chez-alice.fr: "Traité d'athéologie"
Michel Onfray

1945
Le Vatican met en place une filière pour exfiltrer d'Europe les nazis compromis
(essentiellement vers l'Amérique du sud). Eichmann, par exemple. L'Eglise délivre des
documents tamponnés avec le visa du Vatican, utilise des monastères pour cacher les fugitifs,
nomme dans sa hiérarchie des anciens collaborateurs de Hitler. Source www.bible.chez-
alice.fr: "Traité d'athéologie" Michel Onfray

6 août 1945
Le père catholique Georges Zabelka bénit l'équipage américain du bombardier Enola Gay qui
largue une bombe atomique sur Hiroshima: environ cent mille morts, femmes vieillards,
enfants et malades. Source www.bible.chez-alice.fr: "Traité d'athéologie" Michel Onfray

1946
Découverte des treize papyrus codices du IVe siècle à Nag-Hammadi en Égypte. Aucune trace
de la naissance de la vie de la mort et de la résurrection de Jésus de Nazareth. Source
www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

20 octobre 1946
Un document accablant en provenance du Saint Office et adressé au nonce apostolique à Paris
par le pape Pie XII indique l'attitude à tenir vis-à-vis des enfants juifs confiés pour les sauver
durant la guerre à des institutions catholiques. Il y est écrit que les enfants seront élevés selon
l'éducation chrétienne et qu'une fois baptisé ils ne pourront pas être remis à leurs familles
même si les parents les réclament. Encore un élément qui éclaire l'attitude scandaleuse du
pape Pie XII à propos de l'extermination des juifs par les nazis... Source www.bible.chez-
alice.fr: Le Point

1947
Découverte des "manuscrits de la Mer Morte" à Qumran (Sokoka) dans 11 grottes par un
bédouin qui cherchait une cachette pour des marchandises de contrebande. Ces manuscrits
contemporains de l'époque de Jésus de Nazareth de la Bible (de 250 av JC à 68 après JC, bien
après la supposée mort du Christ) ont été écrits par des membres de la communauté des
Qumraniens/Esséniens. Ils traitent de religion, de justice, des psaumes, de récits de guerre. La
plupart de ces manuscrits sont entreposés par les catholiques au musée biblique à Jérusalem
(aujourd'hui musée Rokfeller). Dans les exemplaires transmis aux historiens, on trouve des
passages de l'Ancien Testament. Aucune trace des Évangiles, aucune mention des apôtres, de
Jésus ou de sa résurrection ! Rien ! L'Église a été très longue à montrer les manuscrits. 54 ans
après la découverte des manuscrits, l'intégralité, en 39 volumes a été publiée: certains
manuscrits sont gênants: ils montrent que l'histoire de JC a été inspirée, entre autre du messie
Ménahem, rejeté par les pharisiens, et mis à mort par les romains en -4 AV JC puis aurait été
considéré comme ressuscité par ses disciples. Source www.bible.chez-alice.fr: "L'Autre
Messie", Israël Knohl Directeur du département biblique à l'Université hébraïque de Jérusalem:
(Albin Michel). "Il met notamment en évidence, pour la première fois, des correspondances
extrêmement troublantes entre la biographie de Jésus et celle du leader messianique qui l'a
précédé d'une génération : Ménahem l'Essénien" et pour cause...
"Le Maître galiléen (...) apparaît aussi, à bien des égards, comme une étonnante réincarnation
du Maître de Justice. Comme celui-ci, il prêcha la pénitence, la pauvreté, l'humilité, l'amour du
prochain, la chasteté. Comme lui, il fut l'élu et le Messie de Dieu - le messie rédempteur du
monde. Comme lui il fut en butte à l'hostilité des prêtres. Comme lui, il fut condamné et
supplicié. Comme lui il fonda une Église dont les fidèles attendaient avec ferveur son glorieux
retour." Dupont-Sommer
4Q525: "Heureux l'homme qui a atteint la sagesse - qui marche dans la loi du très haut -
Heureux celui qui dit la vérité avec un cœur pur - et ne calomnie pas avec sa langue... Heureux
ceux qui la cherchent [la sagesse] avec des mains pures - et qui ne la recherche pas avec un
cœur fourbe..." recopié presque à l'identique dans Matthieu 5, 3-12.
4Q521 contient la mention d'un messie unique et eschatologique très proche du Jésus-
Messie-Christ des premiers chrétiens: "Les cieux et la Terre prêteront l'oreille à son Messie,..
Sur les pauvres, Son Esprit planera et il restaurera les fidèles par Sa puissance... Il libérera les
captifs, rendra la vue aux aveugles, redressera les opprimés... Le Seigneur accomplira des
prodiges... Il guérira les blessés et ressuscitera les morts ; aux pauvres, il annoncera la bonne
nouvelle"
1Q28a 1QSa introduit le concept de Dieu comme père du messie "Voici la menace des hommes
de renom, quand Dieu aura engendré le Messie"
Les textes les plus primitifs du Nouveau Testament indiquent que Jésus ne devint fils de Dieu
qu'après sa résurrection. On fait ensuite remonter cette filiation à son baptême puis finalement
à sa conception.
4Q246 renferme l'idée de fils de Dieu, l'un des attributs prépondérants du messie de la
théologie chrétienne.
4Q174 montre la filiation avec David du Messie-fils de Dieu.
Le professeur Dupont-Sommer qui le premier, montra les similitudes étonnantes entre
l'histoire du Maître de justice ésséniens et Jésus-Christ (postérieur) reçut des menaces et du
"caviarder" sa version: il était en train de mettre au grand jour et auprès du public, sans le
vouloir, des éléments montrant que l'histoire de Jésus-Christ avait été créée de toute pièce:
"Jésus s'est appliqué à soi-même les mystérieux oracles d'Esaïe relatifs au serviteur de Jahvé,
ainsi que l'avait fait avant lui le Maître de Justice; cette commune référence au Serviteur de
Jahvé est extrêmement significative: entre les deux prophètes, elle établit une parenté tout à
fait particulière et de caractère unique"
J.M. Allegro, chercheur anglais a avancé que le leader messianique de la secte de Qumran, le
Maître de justice a été crucifié et que le récit du Nouveau Testament n'est qu'une version
mythique empruntée de seconde main à l'original des manuscrits de la Mer Morte
On pourrait en conclure que les manuscrits ont servi de source d'inspiration aux Évangiles qui
leur sont nettement postérieurs. A moins que tous ces textes n'aient puisé leur inspiration à
une source commune et antérieure, pas encore découverte, qui serait à l'origine de cette
notion de résurrection des morts. La mention de ce même miracle dans les manuscrits et les
évangiles prouvent qu'elles proviennent d'un tronc commun.
"La lecture des manuscrits de Qumran sèmera le trouble chez tous ceux à qui les prêtres ou
les apologètes chrétiens ont fait croire que les titres de Christ ou de Messie attribués à Jésus
ne trouvent aucun antécédent dans la littérature apocalyptique et messianique du judaïsme"
Frank Cross
En 586 av JC, la destruction de Jérusalem et l'incendie du Temple de Salomon met fin à la
dynastie des rois David. A partir de là, 'mashia' désigne le retour au pouvoir de la lignée de
David. Luc et Matthieu font descendre Jésus de David à travers Joseph. Bien que Jésus soit
Galiléen, on le fait naître à Jérusalem. Luc et David voulaient donner plus de poids au statut de
messie davidique accordé à Jésus.
"Nous devons loyalement reconnaître que nous ne possédons pas encore un fragment de texte
de témoins oculaires de Jésus" Emile Puech, directeur de recherche au CNRS
A long terme, les manuscrits de Qumran montrent que l'histoire de Jésus est le résultat d'une
évolution continue midrashique et pourraient bien porter un coup sévère à la chrétienté. ...
Sources www.bible.chez-alice.fr: Herschel Shanks "L'énigme des manuscrits de la Mer Morte".
M. Baigent, R Leigh "La Bible confisquée, Enquête sur le détournement des manuscrits de la
Mer Morte", Plon 1992, http://perso.wanadoo.fr/jocelyn.bezecourt/conf.html, "Le monde de la
Bible" N°107 novembre décembre 1997, "Le Monde" 25 décembre 2001, "Jésus anatomie d'un
mythe" P. Boistier

1er mai 1947


En Italie, l'assassinat par la mafia de douze paysans qui souhaitaient des réformes agraires
marque le début de l'alliance entre l'organisation criminelle et la Démocratie Chrétienne.
1948
Civiltà Catholica : "L'Église catholique, consciente d'être, de par une divine prérogative la seule
vraie Église, ne peut prendre en considération que pour elle-même le droit à la liberté, car ce
droit ne peut être assuré qu'à la vérité et jamais à l'erreur"
Le pape déclare que toute personne qui voterait communiste ou qui aiderait ce parti de
quelque manière que ce soit, sera automatiquement excommuniée. La mesure divise des
familles, provoque des exclusions socialement intolérables pour beaucoup, contraint à la
clandestinité nombre de communistes de zones rurales.
Les curés italiens s'empressent de traduire cette décision dans les faits, et appellent leurs
ouailles à voter pour le grand parti anticommuniste (DC - Democrazia Cristiana). Le régime DC
s'effondrera ensuite dans la corruption généralisée au milieu des années 1990. Source
www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

décembre 1950
Pie XII reconnaît, dans un discours radiodiffusé, que les fouilles effectuées sous les cryptes du
Vatican depuis 1940 à la recherche du sépulcre de saint Pierre pour prouver que saint Pierre
n'est pas un mythe et renforcer ainsi l'autorité pontificale sont un échec complet. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Jésus anatomie d'un mythe" P. Boistier

1953
Stanley Miller, un étudiant chercheur américain fabrique la "soupe de la vie": en soumettant un
mélange chimique inerte à des étincelles électriques, il obtient des acides aminés, première
pierre pour la fabrication de la vie. Il apporte ainsi de l'eau au moulin des tenants de la
génération spontanée" de la vie sur Terre.

1955
Déclaration du pape Pie XII à un congrès International d'historiens qui s'est tenu à Rome :
"La question de l'existence de Jésus relève de la foi et non de la science !" Pour une fois, nous
sommes d'accord !

1961
Le financier mafieux Michele Sidona chargé du blanchiment des revenus du trafic d'héroïne
entre la Sicile et les États-Unis fait entrer dans le capital de sa banque: la Banca Privata
Finanziara de Milan le IOR: Institute per le Opere di Religione: la banque du Vatican grâce au
futur pape Paul VI.

1961
Dernière édition de l'index (Index Additus Librorum Prohibitorum), qui cite comme auteurs
dont l'ensemble de l'œuvre est interdite de lecture pour les catholiques, entre autres :
Jean-Paul Sartre, Alberto Moravia, André Gide. Ce n'est qu'en 1966 que l'index sera
officiellement abrogé par l'Église catholique. Source www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia
Universalis

3 juin 1963 19h49


Mort du pape Jean XXIII. L'annonce de sa mort parut, par erreur, quelques heures plus tôt dans
le quotidien mexicain "El Informador", publié par la grande loge des francs-maçons de l'ouest
du Mexique (l'annonce fut publiée le 3 juin 1963, le pape mourut le 3 juin 1963 à 19h49).

1967
La fin du monde d'après la secte Moon. Secte qui se réclame de la Bible et dont la
ressemblance avec l'Église catholique est intéressante. Source www.bible.chez-alice.fr:
Encyclopædia Universalis

1968
Le pape Paul VI reçoit en audience privée un illustre parrain de la mafia de Chicago: Sam
Giancana (instigateur probable de l'assassinat des Kennedy et de Marylin Monroe) qui utilisait
des prêtres catholiques pour des transferts de fond internationaux pour blanchir de l'argent
via la "Continental Illinois et la Finibank" et fournir des liquidités au Vatican. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Notre homme à la maison blanche" Samuel et Chuck Giancana.

1969
L'Académie pontificale archéologique reconnaît que la chaire de Saint-pierre (qui n'a jamais
existé) à Rome, est en réalité le trône de l'empereur Charles le Chauve utilisé pour son
couronnement en 875.
1970
C'est la première étude sérieuse et exhaustive sur l'existence de Jésus-Christ depuis... Presque
2000 ans ! Le livre de G.A. Wells démarre une polémique qui va s'amplifier aux US, sur Internet
avec des gens comme Earl.Doherty. http://pages.ca.inter.net/~oblio/home.htm

1974
Décès du cardinal Daniélou au domicile d'une prostituée noire... L'affaire est étouffée. Source
www.bible.chez-alice.fr: "Le cardinal et l'hindouiste" Emmanuelle de Boysson

1974
Une bombe explose pendant une manifestation syndicale à Brescia en Italie: 9 morts. Attentat
de l'Italicus Express en Italie qui fait 12 morts. La loge P2 et peut-être le Vatican, étaient
impliqués.. Source www.bible.chez-alice.fr: http://www.radiofrance.fr/franceinter/e ...
vousavecx/

1975
La "dernière" fin du monde des témoins de Jéhovah ne s'est pas trop mal passée: 1874, 1914,
1925, 1941, 1969, 1975 vu les échecs successifs, ils ont mis un bémol depuis...

1976
Publication de la liste des dignitaires de la loge P2 dirigée par Licio Gelli ) et qui comprend une
centaine d'évêques et de cardinaux du Vatican (la P2 est liée à la CIA, la Cosa Nostra, à
l'extrême droite et à la Mafia via la Banco Ambrosiano) : Scandale et chasse aux sorcières au
Vatican.
L'assassinat du magistrat italien Vittorio Occorsio stoppe une enquête sur les relations entre
un mouvement néofasciste et P2. Assassinat du prince de Broglie (avec la bénédiction du
gouvernement français), le prince, qui dirigeait la société luxembourgeoise Sodetex SA (filiale
de Matesa, instrument de l'Opus Dei Espagnol) est mouillé dans l'Opus Dei, la Mafia et des
politiciens français et espagnols. En 1981, le juge Michel qui enquêtait sur cette affaire est
assassiné. Sources www.bible.chez-alice.fr: "L'Opus Dei Enquête sur une église au coeur de
l'Eglise" Bénédicte et Patrice des Mazery, "Un crime sous giscard, l'affaire de Broglie, l'Opus dei
et la Matesa" Jesus Ynfante, http://www.radiofrance.fr/franceinter/e ... vousavecx/

1978
Le Saint-esprit inspire les cardinaux au Vatican pour choisir le nouveau pape : Jean-Paul I qui
est liquidé subitement (empoisonné) un mois plus tard : Pas d'autopsie. Le certificat de décès
(non signé) parle d'un probable problème cardiaque. Un journaliste anglais, David Yallop
prétend que le pape a été assassiné par la loge P2. (Le journaliste Carmine Pecorelli avait
publié la liste des personnalités du Vatican impliquées dans la P2. Jean-Paul I avait démarré
une enquête au sujet de la banque du Vatican IOR et venait de demander au Cardinal Villot
d'écarter du Vatican les personnes appartenant à la P2). Mgr Marcinkus, chef de la sécurité
puis secrétaire général de la banque du Vatican, spécialiste de trafic et de blanchiment, est
soupçonné. Jean-Paul II (qui dans sa jeunesse avait travaillé dans une usine chimique I.G.
Farben Solvay à Borek Falecki, qui fabriquait le Zyclon B utilisé par les nazis pour exterminer
les juifs) lui succède, l'assassinat de son prédécesseur lui ouvrira les yeux sur la présence de
brebis galeuses au vatican. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Behold a Pale Horse" William
Cooper, "Au nom de Dieu" David Yallop, Encyclopædia Universalis, "La vie de Jean-Paul II"
Bernstein, Carl et Politi, Marco, Documentations Informations Catholiques Internationales,
http://www.radiofrance.fr/franceinter/e ... vousavecx/

1979
Assassinat du magistrat milanais Emilio Alessandrini

, peu de temps après avoir effectué une enquête sur la banque Ambrosiano. Assassinat de
Carmine Pecorelli journaliste

membre du P2, bavard. Le chef de la mafia de Rome: Giulio Andreotti (appelé par les mafieux «
Zi'Giulio » (« Oncle Giulio » ou « u Gobbo » « le Bossu ), également ministre, sénateur et chef
du gouvernement! ami personnel de Jean-Paul II, figure de la Démocratie Chrétienne (qui s'est
effondrée dans la corruption) après avoir été acquitté, est finalement condamné en 2002 à 24
ans de prison pour avoir commandité ce meurtre. Assassinat de Giorgio Ambrosoli

à cause de son témoignage contre Sindona (qui blanchissait l'argent de la mafia à travers la
banque du Vatican en Suisse) donné au chef de la police de Palerme Boris Giulano assassiné
quinze jours après (son successeur Emanuele Basile sera assassiné l'année suivante).
Assassinat du magistrat Cesare Terranova. Assassinat du colonel Giuseppe Russo. Assassinat
du lieutenant colonel Antonio Varisco qui enquêtait sur la P2. Sources www.bible.chez-alice.fr:
Encyclopedia Britannica, tf1 JT 20h 17/11/2002, Le monde 18/11/2002, mensuel "Historia"
N°679 juillet 2003, http://www.radiofrance.fr/franceinter/e ... vousavecx/

1980
Assassinat de Roberto Rossone, président adjoint de la Banco Ambrosiano. Source
www.bible.chez-alice.fr: http://www.radiofrance.fr/franceinter/e ... vousavecx/

Années 1980
Après une période d'apparente libéralisation, le pape Jean-Paul II arrive à la tête de la plus
grande secte du monde et renoue avec les traditions les plus terribles de l'Église. Sa
condamnation du préservatif comme moyen d'endiguer la lutte contre le Sida provoque un
nombre de morts difficile à estimer. Il pratique une politique active de sabotage des mesures
de contrôle des naissances dans le tiers monde : Les conséquences de cette action se
mesurent en terme de famine, misère, manque de soins médicaux au niveau des continents les
plus pauvres (Amérique du Sud, Afrique).

2 août 1980
Attentat de la gare de Bologne (76 morts). On a condamné des terroriste d'extrême droite mais
les services secrets italiens, américains, les brigades rouges, la loge P2 et peut-être le Vatican,
étaient impliqués. Une enquête interminable (15 ans) et bâclée malgré l'acharnement des
familles des victimes. Source www.bible.chez-alice.fr: http://www.radiofrance.fr/franceinter/e
... vousavecx/

1980
La banque du Vatican: IOR (Instituto per l'Opere del Religion) dérape de plus en plus: après
avoir participé au financement du coup d'état du général Pinochet, un énorme trafic d'armes
pendant la guerre des Malouines, les bénéfices de ses opérations servent à acheter des
hommes politiques et des groupes de presse comme Rizzoli plumé par la mafia et propriétaire
du "Corriere della serra". Source www.bible.chez-alice.fr: BBC, Vatican,
http://www.radiofrance.fr/franceinter/e ... vousavecx/

13 mai 1981
Suite au scandale Ambrosiano (1 milliard de dollars partis en fumée), le pape Jean-Paul II est
victime d'un attentat. L'un des deux auteurs (l'autre n'a pas été arrêté), Ali Agça, membre des
loups gris (des extrémistes nationalistes turcs contrôlés par la CIA) avoue avoir été
commandité par le KGB via les services secrets roumains et la Stasi. L'histoire ne tient pas
vraiment la route. Il est probable que les commanditaires font partie de la loge P2 et vivent à
l'intérieur du Vatican: Sources www.bible.chez-alice.fr: Roumiana Ougartchinska "La Vérité sur
l’attentat contre Jean-Paul II" éditeur : Presses de la Renaissance, http://www.radiofrance.fr
/franceinter/e ... vousavecx/

1982
Le banquier Roberto Calvi de la Banco Ambrosiano, la banque du Vatican, a été suicidé
(étranglé puis pendu) sous le pont des Black Friards à Londres

(assassinat par le parrain mafieux Pippo Calo)... (quelques heures auparavant, sa secrétaire
Grazziella Corrocher est "suicidée" en tombant du 4e étage des bureaux de la Banco
Ambrosiano), assassinat de Roberto Rossone directeur général de la Banco Ambrosiano.
Guiseppe Dellacha, executive, se tue en tombant d'une fenêtre de la Banca Ambrosiano Milan.
Rescandale... Michelle Sidona, financier, grand argentier de la Mafia américaine et sicilienne
depuis 1957, qui contrôlait la Finibank propriété du Vatican, est empoisonné en prison à la
Strychnine juste avant de comparaître devant les juges. Le général Della Chiesa, le président
de la D.C. Aldo Moro sont assassinés. Mgr Marcinkus, banquier du Vatican, est nommé aux
USA pour éviter la justice italienne malgré un mandat d'arrêt international. Sources
www.bible.chez-alice.fr: F. Hacourt "Le Vatican, l'argent et le pouvoir" Ed EPO 1984,
Encyclopedia Britannica, CNN, "La croix" 16 octobre 2003, http://www.radiofrance.fr
/franceinter/e ... vousavecx/

1982
Le pape Jean-Paul II déclare que la bombe atomique, dirigée contre le caractère dominateur et
agressif de l'idéologie marxiste léniniste permet d'aller vers la paix!

1982
L'Opus Dei, secte catholique fondée par Josemaria Escriva de Balaguer obtient du Vatican le
statut unique de prélature personnelle: elle n'a de comptes à rendre qu'au pape. Le Vatican
montre ainsi sa reconnaissance d'avoir renfloué sa banque après le scandale de la Banco
Ambrosiano qui l'a ruiné. La secte Opus Dei reconnue et soutenue par l'Eglise catholique,
pratique l'hypocrisie, la mainmise totale sur ses membres, leurs revenus et leur fortune.
L'Opus Dei est mouillé dans pas mal de scandales comme l'assassinat du Prince de Broglie en
1976. Ce changement de statut coïncide avec le début de l'infiltration du Vatican par L'Opus
Dei (infiltration qui culminera en 2005 avec l'élection de Joseph Ratzinger comme pape).
Source www.bible.chez-alice.fr: "L'Opus Dei Enquête sur une église au coeur de l'Eglise"
Bénédicte et Patrice des Mazery

mars 1986
Le banquier véreux Michel Sindona menace de parler du fond de sa cellule aux Etats-Unis. Un
café traité au cyanure le fait taire définitivement. Source www.bible.chez-alice.fr:
http://www.radiofrance.fr/franceinter/e ... vousavecx/

1986
Sur les bords du lac de Tibériade, on découvre une barque de 2000 ans: c'est celle de Jésus!
Du coup les ruines de la maison à coté du lac sont les ruines de la maison de Pierre!

1989
Paul Touvier fasciste, antisémite notoire, criminel contre l'humanité, bourreau des nazis dans
la région lyonnaise condamné à mort en 1945, (embauché par le SDECE) est arrêté dans un
couvent de Nice : Il vivait dans la clandestinité, protégé par l'Église catholique (l'archevêché de
Lyon planquera les archives Touvier à Rome) depuis 1947. Source www.bible.chez-alice.fr:
"Histoire" janvier-février 2002, L'Express, L'Alsace, Le Monde,"Le Canard Enchaîné" 06/1990

1989
USA: Le "télévangéliste" protestant Jim Baker, accusé de malversations financières et
compromis dans des affaires de mœurs, qui, avec sa femme, avait bâti un véritable empire sur
la crédulité publique est jugé et condamné à 45 ans de prison. Source www.bible.chez-alice.fr:
G. Kepel "La revanche de Dieu"

1990
"Les musulmans, c'est comme les femmes. Si on est faible avec eux, ils sont forts. Si on est
fort avec eux, ils sont faibles" Abbé Laguérie,
A Lyon le Cardinal Decourtray organise deux grandes séances de guérisons miraculeuses
rassemblant 25 000 personnes. Six mois plus tard, toujours pas le moindre petit miracle, pas
la moindre guérison... Sources www.bible.chez-alice.fr "Le Monde", 17/08/90, "Le canard
Enchaîné" 19 décembre 1990, 22/08/1990

Années 1990 : Guerres de religion en Yougoslavie


La religion sépare Croates et Serbes : Les "Croates" ont étés christianisés par Rome, et sont
catholiques. Les Serbes, qui écrivent le Serbo-croate en caractères cyrilliques, ont étés
christianisés par les Byzantins et sont donc orthodoxes. Lorsque Milosevitch, le dictateur
serbe, commence à agiter le spectre de la "Grande Serbie", la Croatie déclare son
indépendance. Aussitôt, le Vatican et la RFA (dont le chancelier de l'époque se proclame
"überzeugter Katholik" catholique convaincu) reconnaissent la Croatie catholique comme état
indépendant. Le pape multiplie appels, prières et messes pour l'indépendance de la Croatie. La
guerre civile est déclenchée. Source www.bible.chez-alice.fr: http://perso.wanadoo.fr
/jocelyn.bezecourt/stepinac.html

1991
Eugen Drewermann, prêtre catholique allemand est suspendu de ses fonctions de prêtre et
d'enseignant en théologie. Il a écrit "La naissance du fils de Dieu ne se situe pas au niveau de
l'histoire, elle se situe au niveau d'une réalité que seules les images du mythe sont capables de
décrire. Mais il convient alors de lire symboliquement l'histoire de la naissance de Jésus à
Bethléem". Drewermann considère la naissance de Jésus et la virginité de Marie comme des
mythes symboliques. Si on prend le récit de la genèse au pied de la lettre, on entre dans une
série de difficultés insurmontables. Source www.bible.chez-alice.fr: Luc Ferry "L'homme-dieu
ou le sens de la vie"

1992
Le Cardinal Maurice Otunga, archevêque de Nairobi brûle des préservatifs sur la place
publique. Le juge Giovanni Falcone est assassiné, son successeur le juge Paolo Borsellino est
assassiné. Giulo Andreotti, sept fois président du conseil, sénateur à vie, intime des
hiérarchies vaticanes, ami personnel de Jean-Paul II, appelé "le cardinal" est mis en cause par
les repentis mafieux dans les affaires Sindona, Calvi, Dalla Chiesa, Pecorelli et Aldo Moro, il
serait le patron de la mafia à Rome: ouverture d'une enquête. Il sera acquitté en 1999 puis
condamné à 20 ans de prison en 2002 mais ne purgera pas sa peine. Silvio Berlusconi travaille
main dans la main avec la mafia et le Vatican via par exemple Silvio Carboni, ex homme de
confiance de Roberto Calvi (banquier du Vatican, de la loge P2 et de la mafia), ou de Pipo Calo
trésorier de la mafia.

Mai 1992
Béatification de Mgr Escriver de Balaguer, (Canonisé en 2002) fondateur de l'Opus Dei : Société
religieuse de plus de 70 000 membres impliqués dans la vie économique, politique et dans
l'enseignement, mêlée à des affaires et à la Mafia, elle cultive le goût du secret. Source
www.bible.chez-alice.fr: Encyclopædia Universalis

1993
Parution de l'encyclique papale "Splendor Veritatis", un intéressant monument d'hypocrisie
d'ailleurs très critiqué au sein même de l'Église catholique. (En vente dans toutes les bonnes
librairies)

22 décembre 1993
Le pape Jean Paul II reconnaît que le 25 décembre est une fête païenne. Il déclare : "Chez les
païens de l'Antiquité, on célébrait l'anniversaire du soleil invincible, ce jour-là afin qu'il
coïncide avec le solstice d'hiver. Il a semblé logique et naturel pour les chrétiens de remplacer
cette fête par celle du seul Soleil véritable : Jésus-Christ ". Source www.bible.chez-alice.fr: "La
Repubblica"

1994
La banque du Vatican: IOR (Instituto per l'Opere del Religion, utilisée aussi par la CIA) dérape
de nouveau: elle est compromise dans le scandale Enimont où l'IOR a servi de relais à un pot
de vin de 93 milliards de lires payé aux partis politiques italiens pour s'assurer la mainmise sur
la chimie italienne. La banque du Vatican est aussi impliquée dans un trafic d'armes au profit
d'une famille mafieuse de Catane et dans une tentative de détournement informatique de
subventions européennes.

1994 - Sexe, mensonges et répression


L'Église catholique oblige ses prêtres à renoncer à toute vie sexuelle au moment de leur
ordination. Et, de tout temps, elle entretient des monastères de femmes, où vivent des nonnes
qui se déclarent "épouses du Christ". Les contacts entre prêtres et religieuses sont inévitables :
Confessions... De cette situation explosive naissent inévitablement des problèmes. En 1994 :
Une religieuse, qui est aussi médecin, sœur Maura O'Donohue, chargée de la coordination de
la campagne contre le SIDA, remet un rapport qui recense des cas d'abus sexuels et de viols
répétés de la part de prêtres sur des religieuses dans pas moins de 23 pays.
L'Église garde le rapport dans le plus grand secret, et une partie de son contenu ne sera révélé
au public qu'en mars 2001 par un journal catholique américain, le "National Catholic Reporter".
François de Grossouvres (alias Monsieur Leduc), ancien conseiller de Mitterrand, mouillé dans
les affaires africaines, la loge P2 (Licio Gelli) et la Mafia, sait beaucoup de choses : Il est suicidé
d'une balle dans la tête, dans son bureau de l'Élysée, le 7 avril (assis sur son fauteuil, une
épaule luxée). Pas d'enquête, permis d'inhumer. (Son gendre sera suicidé d'une balle dans la
tête en 1997). Sources www.bible.chez-alice.fr : "Le Point" 05/04/02, "The National Catholic
Reporter" 16 mars 2000, "L'Express", 7/06/2001, "Golias" juin 2001

1994 - Assistance aux génocidaires du Rwanda


On estime à 800 000 le nombre de Tutsi et Hutus modérés massacrés par les partisans du
parti Hutu Power dès avril 1994. Certains religieux participent aux massacres. En juillet, les
troupes du FRP Front Populaire pour le Rwanda (Tutsi) entrent à Kigali et mettent fin au
massacre. Les génocidaires fuient en masse vers les pays voisins.
L'Église catholique met en place un vaste réseau pour permettre à ses membres qui ont
participé au génocide de retrouver des cieux plus cléments et d'échapper à la justice
internationale. L'affaire ne deviendra publique qu'en avril 2001, lorsque l'Europe, stupéfiée,
découvre sur ses écrans de télévision deux religieuses Rwandaises accusées de participation à
un génocide devant un tribunal belge. Sœur Gertrude (Consolata Mukangango) et sœur Kisito
(Julienne Mukabutera) étaient en avril 1994 respectivement Mère supérieure et Intendante
lorsque des centaines de réfugiés sont massacrés et en partie brûlés vifs. Les deux sœurs ont
livré les réfugiés cachés dans leur couvent de Sovu, et apporté elles-mêmes des bidons
d'essence puis enflammé le hangar plein de réfugiés. L'institution catholique a aussi procédé à
l'achat et à l'acheminement de machettes, à la localisation des victimes. à travers l'association
humanitaire chrétienne "Caritas internationalis". Dès août 1994, l'Église catholique donne
refuge aux deux sœurs dans un couvent au Sud de la Belgique. Le public européen découvre
avec stupéfaction que le cas des deux sœurs n'est pas isolé. En Belgique, mais aussi dans
d'autres pays européens, l'on trouve maints prêtres et religieux accusés de participation au
génocide qui coulent des jours paisibles loin des tribunaux Rwandais et internationaux, grâce
à l'aide de l'Église catholique. Par exemple, l'abbé Emmanuel Rukondo, prêtre officiant (2002)
dans la paisible paroisse de Granges-Canal à Genève, l'abbé Martin Kabalira qui officie
aujourd'hui (2002) à Saint-Béa près de Luchon (Haute-Garonne). Sources www.bible.chez-
alice.fr: "Le Point" 20 Avril 2001, "Traité d'athéologie" Michel Onfray, "L'Eglise et le génocide au
Rwanda" Jean Damascène Bizimana

1995
Les astronomes détectent, pour la première fois, une planète en dehors du système solaire. Se
pourrait-il qu'il y ait de la vie ou de l'intelligence ailleurs dans l'Univers ? Les scientifiques
pensent que c'est hautement probable. On découvre aussi en Éthiopie un ancêtre commun
vieux de quatre millions d'années à l'homme et au singe.
Le cardinal Ricardo Maria Carles Gordo, archevêque de Barcelone, est impliqué dans un trafic
d'armes, de pierres précieuses et de cocaïne via la Mafia italienne. (En 1996, la justice italienne
lance un mandat d'arrêt international contre le cardinal, le parquet le considère comme le
principal chef de la Camorra: la mafia napolitaine!)

1996
Le Pape reconnaît que la théorie de l'évolution est "plus qu'une simple hypothèse" dans un
message écrit envoyé à une réunion de l'Académie Pontificale des Sciences: "Aujourd’hui, près
d’un demi-siècle après la parution de l’Encyclique, de nouvelles connaissances conduisent à
reconnaître dans la théorie de l’évolution plus qu’une hypothèse. Il est en effet remarquable
que cette théorie se soit progressivement imposée à l’esprit des chercheurs, à la suite d’une
série de découvertes faites dans diverses disciplines du savoir. La convergence, nullement
recherchée ou provoquée, des résultats de travaux menés indépendamment les uns des
autres, constitue par elle-même un argument significatif en faveur de cette théorie. Jean-Paul
II" Source www.bible.chez-alice.fr: http://www.1000questions.net/fr/evolution/academie.html
Le pape fête l'anniversaire du baptême de Clovis en 496 considéré comme le baptême de la
France. Encore un mensonge historique: les historiens hésitent entre 498 et 499 pour la date
du baptême, en tout cas, ils excluent 496. Église catholique a, une fois de plus, tordu le cou à
l'histoire pour l'adapter à l'emploi du temps de JPII. Source www.bible.chez-alice.fr:
"L'Évènement du jeudi" 22 août 1996.
Jean-Marie Untaoni Compaoré, archevêque de Ougadougou au Burkina-Faso lance un slogan :
"Pour combattre le sida, luttons d'abord contre le préservatif car celui-ci empêche d'avoir une
conception globale de la relation sexuelle comme signe d'amour et de vie". Sources
www.bible.chez-alice.fr: http://perso.wanadoo.fr/jocelyn.bezecourt/darwin.html ,
Documentations Informations Catholiques Internationales.

1997
Lecture d'une "déclaration de repentance" par la Conférence Épiscopale de France à Drancy le
30.09.1997, concernant l'attitude de l'Église catholique française sous Vichy, son "silence" sur
les déportations de juifs, et l'antisémitisme qui a trop longtemps imprégné son enseignement
("la perfidie des juifs, le peuple déicide"). Sources www.bible.chez-alice.fr: "Le Monde"
01/10/97, Documentations Informations Catholiques Internationales.

1998
Assassinat du maître des cérémonies du pape au Vatican.

4 mai 1998
Le chef de la garde suisse du Vatican, Alois Estermann , son épouse Gladys et un vice-caporal
Cédric Tornay sont retrouvés morts par balles au Vatican à quelques dizaines de mètres de la
chambre du pape. Rapidement, avant la fin de l'enquête, le Vatican annonce que Cédric a tué
son patron et sa femme par jalousie puis s'est suicidé. Autopsie bâclée, pas d'enquête, des
douilles ont disparu, incohérence entre l'arme et la blessure. Le Vatican exhibe une lettre de
Cédric expliquant son geste: un faux manifeste. Dans les jours qui suivent, les 2/3 des
sous-officiers de la garde suisse démissionnent sans vouloir donner de motif. Alois Estermann
avait la confiance du pape et savait beaucoup de choses. Il était aussi membre de l'Opus Dei et
agent de la Stasi: les services secrets de la RDA. Il a joué un rôle dans l'attentat contre le pape
en 1981. Il craignait pour sa vie. Sa femme était peut-être un agent de la CIA. Sources
www.bible.chez-alice.fr: "L'Express" du 27/06/200, http://www.sources-ouvertes.net
/article512.html (Intelligence politique), http://voxdei.bethel-fr.com/infos/affic ...
3?cle=3857, Documentations Informations Catholiques Internationales, Le Monde 23-01-2006

septembre 1998
Licio Gelli grand maître de la P2, très lié au Vatican, après 40 ans de magouilles, d'assassinats,
d'attentats (une bonne centaine de morts), de tentative de coups d'états, collusion avec la
mafia, après avoir trempé dans tous les grands scandales de l'Italie: Ambrosiano... était
toujours en liberté et passait une paisible retraite dans sa luxueuse villa d'Arezzo en Toscane.
Il est arrêté à Cannes. (Visiblement, la police italienne n'était pas très motivée pour l'arrêter...)

1998
L'Église catholique reconnaît qu'elle a toujours soutenu le dictateur Pinochet jusqu'au bout : Le
cardinal chilien Jorge Medina (préfet de la Congrégation pour le Culte Divin au Vatican) a
reconnu que le Saint-siège a effectué des démarches discrètes pour libérer Pinochet alors
détenu à Londres. Mgr Fransisco Javier Erra Ruiz, archevêque de Santiago du Chili : "Les
arrestations de Pinochet étaient moins choquantes que son arrestation à Londres". Sources
www.bible.chez-alice.fr: AFP 29.12.1998, "Libération" 20/21/02/1999

1999
Georges Cottier, le théologien du pape au Vatican, déclare sur Radio Vatican qu'on ne peut pas
rejeter l'inquisition en bloc et il se demande si on peut réconcilier la torture et le mort,
utilisées par l'inquisition, avec les évangiles. Source www.bible.chez-alice.fr: Radio Vatican.

Mai 2000
La fin du monde d'après Nostradamus. Caramba, encore raté!

8 octobre 2000
Le juge Jean Trecani de Lausanne, découvre que la mafia a bricolé le site Web de la Compagnie
Bancaire Espirito Santo qui lui a permis de détourner 1.3 milliards d'euros de subventions de
l'Union Européenne. Une partie de ces fonds, avant d'arriver en Suisse, a été blanchie par la
banque du Vatican. Source www.bible.chez-alice.fr: "Mafia S.A." W. Reymond Flammarion

Novembre 2000
Le Vatican a récupéré, pendant la seconde guerre mondiale, l'argent volé par les pro-nazis aux
croates : Plusieurs millions de dollars qui ont servi à exfiltrer des fascistes vers l'Amérique du
Sud à la fin de la guerre. Des plaignants ont engagé des poursuites contre le Vatican depuis la
Californie. Le Vatican effectue des pressions sur les USA pour empêcher la tenue d'un procès.

Février 2001
Jésus meurt et ressuscite tous les jours à 11h30 et 16h15... dans ce parc d'attractions à
vocation commerciale et religieuse prés d'Orlando en Floride (visite guidée). Source
www.bible.chez-alice.fr: http://www.theholylandexperience.com

2001
Le Pape Jean-Paul II, s'excuse à tout va : Galilée, le massacre de Constantinople... Ce qui nous
parait remettre en question le dogme de son infaillibilité...
Sœur Gertrude et sœur Kizito religieuses bénédictines rwandaises sont condamnées à 15 et 12
ans de prison par la cour d'assises de Bruxelles pour leur participation au massacre de 1 600
réfugiés rwandais brûlés vif dans leur couvent. Pendant ce temps, le tribunal international
d'Arusha, financé par la communauté internationale et gangrené par la corruption, dort
paisiblement : 6 ans après les faits, aucun jugement. Les autres acteurs du génocide vont sans
doute couler une paisible retraite...

25 septembre 2001
Deux semaines après les attentats qui ont fait des milliers de morts aux USA, le Vatican
déclare à travers son porte-parole Joaquin Navarro Valls "Toute personne a le droit à
l'autodéfense, même avec le recours à la force lorsque qu'elle fait l'objet de menaces".
Réactions indignées du monde entier. Source www.bible.chez-alice.fr:
http://www.cyberpresse.ca/reseau/monde/ ... 18154.html

31 janvier 2002
Dans un discours violent contre le divorce, le pape Jean-Paul II presse les avocats et les juges
civils de refuser d'appliquer la loi concernant le divorce. Tollé général en Italie et dans le
monde entier. Rarement le pape aura réussi une aussi grande unanimité contre lui y compris
au sein de l'Église Catholique. Source www.bible.chez-alice.fr: "Le Monde" 31 janvier 2002

Mars 2002
L'Église catholique américaine est secouée par d'innombrables affaires de pédophilie qu'elle a
tenté d'étouffer pendant des années à coup de centaines de millions de dollars. Des
archevêques et évêques sont impliqués. 10% des 25 000 prêtres américain sont impliqués
dans des affaires de pédophilie. Ces affaires ont un impact important auprès des donateurs et
pourraient constituer une lame de fond contre l'Église catholique américaine, (qui est de très
loin, l'Église catholique la plus généreuse dans le monde) et peut-être l'Europe. En Irlande, par
exemple, où le pourcentage de prêtres pédophiles atteint des sommets, des milliers de
demande d'indemnisation sont en cours... Le pape regrette pour l'image de l'Église et pour les
prêtres inculpés mais oublie de se soucier du sort des victimes... Sources www.bible.chez-
alice.fr: "Le Monde" 14 mars 2002, "Libération" 21 mars 2002, "Le nouvel Observateur" 28
Mars 2002, Le Monde, 9 avril 2002, , Le Monde, 28 février 2004, Le matin

Avril 2002
L'Église catholique fait partie des organisateurs du putsch raté (avec la CIA) contre le président
vénézuélien Hugo Chavez. Sources www.bible.chez-alice.fr: CTV, http://www.cyberpresse.ca
/reseau/monde/ ... 90012.html

16 Juin 2002
Devant 400 000 gogos, le pape canonise Francesco Forgone (1887-1968) plus connu sous le
surnom de Padre Pio, que l'Église elle-même considérait comme: (je cite) "un coureur de
jupons, fraudeur et malade mental interdit de messe ou de voir ou parler à des femmes seules,
un hystérique naïf, au pire comme un escroc". Après l'avoir totalement dénigré, avoir installé
des micros dans son confessionnal et avoir failli le faire interner en psychiatrie; sous la
pression des masses populaires, l'Église a oublié ses anciens reproches pour le glorifier puis le
canoniser. La ville de Padre Pio, San Giovanni, attire maintenant plus de fidèles que Lourdes et
a beaucoup fait pour les saintes finances. Un de plus dans l'usine à saints de Jean-Paul II.
Sources www.bible.chez-alice.fr: site du Vatican, "Histoire générale de Dieu" Gérald Messadié
{Rober laffont}, "Padre Pio le crucifié" Ennemond Boniface.

30 juillet 2002
Le pape Jean-Paul II canonise Juan Diego, pauvre paysan indien (quoique représenté avec la
peau blanche et le type espagnol !) béatifié en 1990 qui vivait au Mexique, était un chrétien
modèle idéal et à qui est apparue la Vierge Marie en 1531 (à l'emplacement exact d'un temple
aztèque dédié à la déesse mère Tonantzin !).

Juan Diego est une légende en Amérique du Sud, une sorte de Jésus-Christ local plus proche
des paysans. Et pourtant, comme Jésus-Christ, Juan Diego n'a jamais existé ! Il a été créé par
les moines franciscains mais il constitue un modèle efficace pour convertir les pauvres
d'Amérique du Sud. (Le doyen émérite Mgr Guillermo Schulenberg, le père Manuel Olimon
Nolasco, professeur de l'université pontificale de Mexico ont vainement adressé au pape une
lettre demandant une suspension de la procédure de canonisation de Juan Diego dont ils
doutent de l'existence historique). Sources www.bible.chez-alice.fr: "Le Monde 2 août 2002",
http://www.latinreporters.com/mexiquesoc240102.html

octobre 2002
Le Vatican cautionne un ouvrage sur les mensonges et lieux communs dans la Bible: Agence
France-Presse - Rome:"Jésus n'est pas né un 25 décembre, était petit, pas très beau, Ève n'a
jamais mangé de pomme et les dix Commandements n'ont jamais été dictés par Dieu à Moïse,
affirment deux journalistes catholiques dans un livre cautionné par le Vatican publié en Italie.
«Les onze commandements», écrit par deux collaborateurs du quotidien des évêques italiens
Avvenire, est consacré aux «équivoques, mensonges et lieux communs dans la Bible et les
Évangiles». Le sérieux du «travail précieux de démythification» réalisé par Roberto Beretta et
Elisabetta Broli sur la base de l'étude de textes sacrés authentiques est souligné dans une
préface par Mgr Gianfranco Ravasi, membre de la Commission pontificale pour les Biens
culturels de l'Église, le ministère de la Culture du Vatican. Sources www.bible.chez-alice.fr:
http://www.cyberpresse.ca/reseau/arts/0 ... 49661.html, http://www.ledevoir.com/2002/10
/24/11844.html

octobre 2002
Lemaire, archéologue, fait paraître un article dans "Biblical Archaeology Review" où il affirme
qu'un ancien coffre a servi à recevoir le corps du frère de Jésus. On ne sait pas dater l'ossuaire
ni d'où il vient. Lemaire appuie ses dires sur une inscription gravée en araméen dans l'ossuaire
"Jacob fils de Joseph, frère de Jésus". La presse s'empare de l'affaire: enfin une "preuve" de
l'existence de Jésus. Quelques jours plus tard, Paul Flesher de l'université du Wyoming
démontre que c'est un faux: la deuxième partie "frère de Jésus a été rajoutée plus tard autour
du IIIe siècle.
«Il s'agit d'une extrapolation», a estimé l'abbé Émile Puech, de l'École Biblique et archéologique
française de Jérusalem. La juxtaposition de trois noms est rare mais pas unique, rien ne
prouve qu'il s'agisse de personnes très connues et certainement pas que Jacques soit le fils de
Joseph et Marie, a-t-il déclaré à l'AFP. «Ce n'est plus de la science, ni du travail d'historien,
mais du roman ou du business».
En décembre 2002, l'enquête continue: Voir l'article dans "Sciences et Avenir" du mois de
décembre 2002. On s'avance vers un faux: de plus en plus de soupçons pèsent sur cet
ossuaire qui pourrait bien constituer la plus grosse fraude archéologique de ces dernières
années. Les spécialistes s'en détournent prudemment. Les "preuves" avancées par Lemaire qui
reposent surtout sur sa conviction paraissent bien minces et des faits troublants restent
inexpliqués. Bref: la seule "preuve" de l'existence de JC pourrait bien n'être qu'un immense
canular... Une commission d'experts a conclu à un faux et le 25 juillet 2003, le vendeur Oded
Golan a été arrêté par la police qui a perquisitionné son domicile et a trouvé des outils pour
réaliser le faux et d'autres faux ossuaires à moitié terminés... Sources www.bible.chez-alice.fr:
Biblical Archaeology Review, "Sciences et Avenir" du mois de décembre 2002,
http://www.archaeology.org/magazine.php ... uary/index. voir preuves.htm

15 février 2003
Le Vatican lève le voile sur Pie XII et l'Allemagne nazie? Une partie des archives couvrant la
période 1922-1939 est accessible aux chercheurs mais il faudra encore pas mal de temps
pour y voir clair. En décembre 2002, le Vatican avait reconnu que "Pie XII n'a pas eu,
probablement, une trempe de prophète". Le 11 février 1939, Pie XI devait lire un discours
critique envers Hitler et Mussolini. Il meurt et son successeur Pie XII détruit le texte et les
copies. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Libération" 31/12/2002, Civiltà cattolica 20
décembre 2002, "Pie XI, Hitler et Mussolini Emma Fattorini, Le monde 02 juin 2007, Liberation
31 mai 2007

Mai 2003
Une étude du professeur Goodman dans "Proceedings of the National Academy of Sciences"
montre que l'homme et le chimpanzé ont un ADN identique à 99.4% ce qui amène le
professeur à demander que le chimpanzé soit classé sous le genre "homo" comme l'humain.
Source www.bible.chez-alice.fr: http://fr.news.yahoo.com/030520/5/37lx8.html

Juin 2003
Le pape Jean-Paul II célèbre une messe à Osijek en Croatie: deux morts. Source
www.bible.chez-alice.fr: le "Nouvel Obs" Samedi 7 juin 2003.

31 Juillet 2003
Le quotidien italien Il Secolo XIX" publie le premier volet d'une enquête qui montre comment le
Vatican a aidé les criminels nazis à s'enfuir juste après guerre: un pavé dans la mare qui n'a
pas fini de faire des vagues: Eichmann, Barbie, Mengele ont pu ainsi atteindre des lieux surs
sans problèmes. Source www.bible.chez-alice.fr: "le monde" 20 novembre 2003

Août 2003
La canicule qui sévit en France engendre un nombre élevé de décès chez les personnes âgées.
Les Eglises (chrétiennes, musulmanes...), intarissables sur les questions de mariage, de
divorce, de famille, de contraception... sont muettes. Fin août elles font des incantations pour
faire venir la pluie... pitoyable!

17 Août 2003
Naissance aux USA de Rhianna Rose Schmidt de parents très croyants. Malheureusement, le
bébé est atteint de septicémie et a un besoin urgent d'antibiotiques. Les parents font
confiance à leur Eglise et n'autorisent pas de traitement médical et prient pour le bébé qui
décède deux jours plus tard.

Octobre 2003
Le mensuel "Science et Vie, dans son numéro d'octobre, publie un dossier sur l'enseignement
religieux à l'école: sous couvert d'histoire, on y enseigne la foi, on y mêle le croire et le savoir.
Les héros de la Bible sont considérés comme des personnages historiques, les hébreux
descendent d'Abraham,. L'histoire officielle des écoles laïques est centrée sur le catholicisme.
Les évangiles sont pris pour argent comptant. En ce qui concerne l'Islam, dans la vie de
Mahomet, le mythe prend le pas sur l'histoire. Source www.bible.chez-alice.fr: "Science et Vie"
Octobre 2003

Octobre 2003
L'Église catholique demande aux séropositifs de ne pas porter de préservatifs. Le Vatican nie
l'efficacité du préservatif et l'archevêque de Nairobi estime que les préservatifs ont augmenté
l'extension de l'épidémie contre l'avis de l'OMS. Ces prises de position ne sont peut -être pas
étrangères à l'extension de l'épidémie de Sida dans les pays africains à majorité catholique en
Afrique comme le Kenya. Ce n'est pas grave: dans quelques dizaines d'années, devant les faits,
le pape du moment pourra toujours demander pardon pour les agissements de Église et sa
responsabilité dans l'extension du Sida pendant les années 2000... Sources www.bible.chez-
alice.fr: BBC, AFP

Octobre 2003
L'Église catholique a démarré la procédure de béatification de Mère Térésa sur la base du
témoignage de la guérison spontanée du cancer de Monica Besra survenu après sa rencontre
avec mère Térésa. Cette guérison est très discutable et controversée: Monica Besra n'a jamais
eu un cancer mais une tuberculose, elle a été soignée par la médecine et sa guérison
progressive a duré plusieurs mois. Monica Besra a été recueillie par les missionnaires de mère
Téresa. L'histoire du miracle est apparue un an et demi après les faits. Beaucoup considèrent
que c'est une pure invention, une insulte à mère Térésa qui ne croyait d'ailleurs pas aux
miracles. Sources www.bible.chez-alice.fr: "Libération" 18 octobre 2003,
http://fr.news.yahoo.com/031017/5/3gbdv.html

Décembre 2003
Extraits du discours du président Bouteflika à Beyrouth: « - le Monde arabe traduit chaque
année cinq fois moins de livres qu'un pays comme la Grèce qui ne compte que onze millions
d'habitants;
- le nombre total de livres traduits par les Arabes depuis l'époque du Khalife Al-Maamoun (9e
siècle de l'ère chrétienne) équivaut au nombre de livres traduits chaque année en Espagne;
- le nombre de brevets d'invention déposés par des Arabes entre 1980 et 2000 est de 370,
contre 7.652 pour Israël (pour la même période);
- le nombre d'utilisateurs d'Internet est de 1,6% de la population dans le Monde arabe, contre
79% aux Etats-Unis;
- il y a 18 ordinateurs pour 1.000 habitants dans le Monde arabe, contre 78 dans les pays
industrialisés;
- 53 journaux pour 1.000 habitants paraissent chaque jour dans le Monde arabe, contre 285
dans les pays industrialisés. » Sources www.bible.chez-alice.fr: "Algérie Presse du 7 décembre
2003, Liban.com du 28 mars 2007.

Février 2004
En Ouganda, 200 personnes sont massacrées par des rebelles de "l'Armée de résistance du
Seigneur" des chrétiens fanatiques qui incendié un camp de réfugiés. Pratiquement pas une
ligne dans les journaux occidentaux, contrairement à l'attentat islamiste en gare de Madrid,
quinze jours plus tard, qui a fait à peu près le même nom

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Golden_Eye Post subject: Posted: 11 Jul 2008 15:57

D'un joseph cocu,victime d'un "ESPRIT SAIN" à l'immaculé conception : le buiseness de la


chrétienté ne tient pas la route...
Member

Il faut être Joseph pour croire à des patreille sornettes...

Joined: 15 Jul 2002 20:00


Évangiles de la nativité et de l'enfance
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Le Protévangile de Jacques
Le nom de " Protévangile " fut donné au XVIe siècle par l'humaniste français qui le publia en
Occident, parce que le texte relate des événements antérieurs aux récits des évangiles
canoniques. Le plus ancien manuscrit connu (Papyrus Bodmer 5) porte le titre : Nativité de
Marie, Révélation de Jacques.

Le livre se dit écrit par l'apôtre Jacques le Mineur, frère de Jésus selon l'Évangile, demi-frère
selon ce texte. Il est très ancien (milieu du second siècle) et s'inspire librement des récits
canoniques de l'enfance.

L'ouvrage ne doit rien aux judéo-chrétiens, comme en témoigne son ignorance des coutumes
juives. Probablement son auteur était-il d'origine païenne, issu de l'Egypte ou de l'Asie
Mineure. Il rédigea son texte dans un but apologétique, pour régler, auprès des Grecs et des
Juifs, la question délicate de l'incarnation de Jésus.

Or, pas d'incarnation sans l'absolue pureté de Marie, non seulement vierge avant, pendant et
après, mais maintenue dès sa conception dans une sorte d'état angélique, où hommes et
anges prêtent leur concours.

L'écrit a connu à travers les siècles une grande fortune : il a inspiré d'autres livres du même
genre, dont le plus connu est l'évangile du Pseudo-Matthieu (VIe siècle), qui force le ton, côté
miracles. Il est à l'origine de plusieurs fêtes liturgiques, célébration d'Anne et Joachim,
Conception et Nativité de Marie, Présentation de la Vierge. L'art chrétien y a abondamment
puisé. Mais surtout cette célébration de la pureté a nourri les développements ultérieurs de
l'aspect marial.

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PLAN
1-5 Histoire des parents de Marie jusqu'à sa naissance.
6-9 Enfance de Marie, chez elle, puis dans le Temple.
10-16 Conception de Jésus et difficultés de Joseph.
17-21 Naissance de Jésus, épisode de Salomé.
22-25 Poursuite d'Hérode et assassinat de Zacharie.

Nativité de Marie. Révélation de Jacques

I.1. Les histoires des douze tribus racontent qu'un homme fort riche, Joachim, apportait au
Seigneur double offrande, se disant : " Le supplément sera pour tout le peuple et la part que je
dois pour la remise de mes fautes ira au Seigneur, afin qu'il me soit propice. "

I.2. Vint le grand jour du Seigneur1, et les fils d'Israël apportaient leurs présents. Or Ruben se
dresse devant lui et dit : " Tu n'as pas le droit de déposer le premier tes offrandes, puisque tu
n'as pas eu de postérité en Israël. "
I.3. Joachim eut grand chagrin, et il s'en alla consulter les registres des douze tribus du
peuple, se disant : " Je verrai bien dans leurs archives si je suis le seul à n'avoir pas engendré
en Israël ! " Il chercha, et découvrit que tous les justes avaient suscité une postérité en Israël.
Et il se souvint du patriarche Abraham ; sur ses vieux jours, le Seigneur Dieu lui avait donné un
fi ls, Isaac.

I.4. Alors, accablé de tristesse, Joachim ne reparut pas devant sa femme, et il se rendit dans le
désert ; il y planta sa tente et, quarante jours et quarante nuits, il jeûna2, se disant : " Je ne
descendrai plus manger ni boire, avant que le Seigneur mon Dieu m'ait visité. La prière sera
ma nourriture et ma boisson. "

II.1. Et sa femme Anne avait deux sujets de se lamenter et de se marteler la poitrine. " J'ai à
pleurer, disait-elle, sur mon veuvage et sur ma stérilité ! "

II. 2. Vint le grand jour du Seigneur. Judith, sa servante, lui dit : " Jusqu'à quand te
désespéreras-tu ? C'est aujourd'hui le grand jour du Seigneur. Tu n'as pas le droit de te livrer
aux lamentations. Prends donc ce bandeau que m'a donné la maîtresse de l'atelier. Je ne puis
m'en orner, car je ne suis qu'une servante, et il porte un insigne royal. "

II.3. Anne lui dit : " Arrière, toi ! Je n'en ferai rien, car le Seigneur m'a accablée d'humiliations.
Et peut-être ce présent te vient-il d'un voleur et tu cherches à me faire complice de ta faute. "

Et Judith la servante dit : " Quel mal dois-je te souhaiter encore, de rester sourde à ma voix ?
Le Seigneur Dieu a clos ton sein et ne te donne point de fruit en Israël ! "

II.4. Alors Anne, malgré son désespoir, ôta ses habits de deuil, se lava la tête et revêtit la robe
de ses noces. Et vers la neuvième heure3, elle descendit se promener dans son jardin. Elle vit
un laurier et s'assit à son ombre. Après un moment de repos, elle invoqua le Maître : " Dieu de
mes pères, dit-elle, bénis-moi, exauce ma prière, ainsi que tu as béni Sarah, notre mère, et lui
as donné son fils Isaac. "

III.1. Levant les yeux au ciel, elle aperçut un nid de passereaux dans le laurier. Aussitôt elle se
remit à gémir : " Las, disait-elle, qui m'a engendrée et de quel sein suis-je sortie ? Je suis née,
maudite devant les fils d'Israël. On m'a insultée, raillée et chassée du temple du Seigneur mon
Dieu.

III.2. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux oiseaux du ciel, car les oiseaux du ciel
sont féconds devant ta face, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux
animaux stupides, car les animaux stupides sont eux aussi féconds devant toi, Seigneur. Las, à
quoi se compare mon sort ? Non plus aux bêtes sauvages de la terre, car les bêtes sauvages de
la terre sont fécondes devant ta face, Seigneur.

III.3. Las, à quoi se compare mon sort ? A ces eaux non plus, car ces eaux sont tantôt calmes
tantôt bondissantes, et leurs poissons te bénissent, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ?
Pas même à cette terre, car la terre produit des fruits en leur saison et te rend gloire, Seigneur.
"

IV.1. Et voici qu'un ange du Seigneur parut, disant : " Anne, Anne, le Seigneur Dieu a entendu
ta prière. Tu concevras, tu enfanteras et l'on parlera de ta postérité dans la terre entière. "
Anne répondit : " Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou
fille, au Seigneur mon Dieu et il le servira tous les jours de sa vie. "

IV.2. Et voici, deux messagers survinrent, qui lui dirent : " Joachim, ton mari, arrive avec ses
troupeaux. Un ange du Seigneur est descendu auprès de lui, disant : "Joachim, Joachim, le
Seigneur Dieu a exaucé ta prière. Descends d'ici. Voici que Anne ta femme a conçue4 en son
sein".

IV.3. Aussitôt Joachim est descendu, il a convoqué ses bergers, leur disant : " Apportez-moi ici
dix agneaux sans tache ni défaut. Ces dix agneaux seront pour le Seigneur Dieu.
Apportez-moi aussi douze veaux bien tendres et les douze veaux seront pour les prêtres et le
Conseil des Anciens. Aussi cent chevreaux, et les cent chevreaux seront pour tout le peuple. "

IV. 4. Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne l'attendait, aux portes de la ville5. Dès qu'elle le
vit paraître avec ses bêtes, elle courut vers lui, se suspendit à son cou et s'écria : " Maintenant
je sais que le Seigneur Dieu m'a comblée de bénédictions ! Voici : la veuve n'est plus veuve et
la stérile a conçu6 ! " Et Joachim, ce premier jour, resta chez lui à se reposer.

V.1. Le lendemain, il apportait ses offrandes : " Si le Seigneur Dieu m'a été favorable,
pensait-il, la lame d'or du prêtre me le révélera7. " Il présenta ses offrandes, et scruta la tiare
du prêtre quand celui-ci monta à l'autel du Seigneur ; et il sut qu'il n'y avait pas de faute en
lui. " Maintenant, dit-il, je sais que le Seigneur Dieu m a fait grâce et m'a remis tous mes
péchés. " Et il descendit du temple du Seigneur, justifié, et rentra chez lui.

V.2. Six mois environ s'écoulèrent ; le septième, Anne enfanta. " Qu'ai-je mis au monde ? "
demanda-t-elle à la sage-femme. Et celle-ci répondit : " Une fille. " Et Anne dit : " Mon âme a
été exaltée en ce jour ! " Et elle coucha l'enfant. Quand les jours furent accomplis, Anne se
purifia8, donna le sein à l'enfant et l'appela du nom de Marie.

VI.1. De jour en jour, l'enfant se fortifiait. Quand elle eut six mois, sa mère la mit par terre,
pour voir si elle tenait debout. Or l'enfant fit sept pas, puis revint se blottir auprès de sa mère.
Celle-ci la souleva, disant : " Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, tu ne marcheras pas sur
cette terre, que je ne t'ai menée au temple du Seigneur. " Et elle apprêta un sanctuaire dans sa
chambre et elle ne laissait jamais sa fille toucher à rien de profane ou d'impur. Et elle invita les
filles des Hébreux, qui étaient sans tache, et celles-ci la divertissaient.

VI.2. Quand l'enfant eut un an, Joachim donna un grand festin où il convia les grands prêtres,
les prêtres, les scribes, les Anciens et tout le peuple d'Israël. Il présenta l'enfant aux prêtres
qui la bénirent : " Dieu de nos pères disaient-ils, bénis cette enfant, et donne-lui un nom
illustre à jamais, dans toutes les générations. " Et tout le peuple s'écria : " Qu'il en soit ainsi !
Amen ! " Et ils la présentèrent aux grands-prêtres, et ceux-ci la bénirent, disant : " Dieu des
hauteurs, abaisse ton regard sur cette petite fille et bénis-la d'une bénédiction suprême, qui
surpasse toute bénédiction. "

VI.3. Et sa mère l'emporta dans le sanctuaire de sa chambre et elle lui donna le sein. Anne
éleva un chant au Seigneur Dieu : " Je chanterai un cantique sacré au Seigneur mon Dieu, parce
qu'il m'a visitée et m'a enlevé l'outrage de mes ennemis. Et le Seigneur mon Dieu m'a donné un
fruit de sa justice, unique et considérable devant sa face. Qui annoncera aux fils de Ruben
qu'Anne donne le sein ? Écoutez, écoutez, ô les douze tribus d'Israël : Anne donne le sein ! "
Et elle reposa l'enfant dans le sanctuaire de sa chambre, sortit et servit ses hôtes. Quand le
banquet fut achevé, ils descendirent joyeux et ils glorifièrent le Dieu d'Israël.

VII.1. Les mois se succédèrent : l'enfant atteignit deux ans. Joachim dit : " Menons-la au
temple du Seigneur, pour accomplir la promesse que nous avons faite. Sinon le Maître
s'irriterait contre nous et rejetterait notre offrande. " Mais Anne répondit : " Attendons sa
troisième année, de peur qu'elle ne réclame son père ou sa mère. " Joachim opina : "
Attendons. "

VII.2. L'enfant eut trois ans. Joachim dit : " Appelons les filles des Hébreux, celles qui sont sans
tache. Que chacune prenne un flambeau et le tienne allumé : ainsi, Marie ne se retournera pas
et son cœur ne sera pas retenu captif hors du temple du Seigneur. " L'ordre fut suivi, et elles
montèrent au temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l'enfant et l'ayant embrassée, il la bénit
et dit : " Le Seigneur Dieu a exalté ton nom parmi toutes les générations. En toi, au dernier des
jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d'Israël. "

VII.3. Et il la fit asseoir sur le troisième degré de l'autel. Et le Seigneur Dieu répandit sa grâce
sur elle. Et ses pieds esquissèrent une danse et toute la maison d'Israël l'aima.

VIII.1. Ses parents descendirent, émerveillés, louant et glorifiant le Dieu souverain qui ne les
avait pas dédaignés. Et Marie demeurait dans le temple du Seigneur, telle une colombe9, et
elle recevait sa nourriture de la main d'un ange.

VIII. 2. Quand elle eut douze ans, les prêtres se consultèrent et dirent : " Voici que Marie a
douze ans, dans le temple du Seigneur. Que ferons-nous d'elle, pour éviter qu'elle ne rende
impur le sanctuaire du Seigneur notre Dieu ? "

Et ils dirent au grand-prêtre : " Toi qui gardes l'autel du Seigneur, entre et prie au sujet de
cette enfant. Ce que le Seigneur te dira, nous le ferons. "

VIII. 3. Et le prêtre revêtit l'habit aux douze clochettes10, pénétra dans le Saint des Saints et se
mit en prière. Et voici qu'un ange du Seigneur apparut, disant : " Zacharie, Zacharie, sors et
convoque les veufs du peuple. Qu'ils apportent chacun une baguette. Et celui à qui le Seigneur
montrera un signe en fera sa femme. "

Des hérauts s'égaillèrent dans tout le pays de Judée et la trompette du Seigneur retentit, et
voici qu'ils accoururent tous.

IX.1. Joseph jeta sa hache et lui aussi alla se joindre à la troupe. Ils se rendirent ensemble chez
le prêtre avec leurs baguettes. Le prêtre prit ces baguettes, pénétra dans le temple et pria. Sa
prière achevée, il reprit les baguettes, sortit et les leur rendit. Aucune ne portait de signe. Or
Joseph reçut la sienne le dernier. Et voici qu'une colombe s'envola de sa baguette et vint se
percher sur sa tête.

Alors le prêtre : " Joseph, Joseph, dit-il, tu es l'élu : c'est toi qui prendras en garde la vierge du
Seigneur. "

IX.2. Mais Joseph protesta : " J'ai des fils, je suis un vieillard et elle est une toute jeune fille. Ne
vais-je pas devenir la risée des fils d'Israël ? "

" Joseph, répondit le prêtre, crains le Seigneur ton Dieu, et souviens-toi du sort que Dieu a
réservé à Dathan, Abiron et Corê. La terre s'entrouvrit et les engloutit tous à la fois, parce
qu'ils lui avaient résisté. Et maintenant, Joseph, crains de semblables fléaux sur ta maison ! "

IX. 3. Très ému, Joseph prit la jeune fille sous sa protection et lui dit : " Marie, le temple du
Seigneur t'a confiée à moi. Maintenant je te laisse en ma maison. Car je pars construire mes
bâtiments. Je reviendrai auprès de toi. Le Seigneur te gardera. "

X.1. Cependant, les prêtres s'étaient réunis et avaient décidé de faire tisser un voile pour le
temple du Seigneur.

Et le grand-prêtre dit : " Appelez-moi les jeunes filles de la tribu de David11, qui sont sans
tache. " Ses serviteurs partirent, cherchèrent et en trouvèrent sept. Mais le prêtre se souvint
que la jeune Marie était de la tribu de David et qu'elle était sans tache devant Dieu. Et les
serviteurs partirent et l'amenèrent. 2. Et l'on fit entrer ces jeunes filles dans le temple du
Seigneur. Et le prêtre leur dit : " Tirez au sort laquelle filera l'or, l'amiante, le lin, la soie, le
bleu, l'écarlate et la pourpre véritable. "

La pourpre véritable et l'écarlate échurent à Marie. Elle les prit et rentra chez elle.

C'est à ce moment-là que Zacharie devint muet et que Samuel le remplaça jusqu'à ce qu'il eût
retrouvé la parole.

Et Marie saisit l'écarlate et se mit à filer.

XI.1. Or elle prit sa cruche et sortit pour puiser de l'eau. Alors une voix retentit : " Réjouis-toi,
pleine de grâce. Le Seigneur est avec toi. Tu es bénie parmi les femmes. ". Marie regardait à
droite et à gauche : d'où venait donc cette voix ? Pleine de frayeur, elle rentra chez elle, posa
sa cruche, reprit la pourpre, s'assit sur sa chaise et se remit à filer.

XI.2. Et voici qu'un ange debout devant elle disait : " Ne crains pas, Marie, tu as trouvé grâce
devant le Maître de toute chose. Tu concevras de son Verbe. "

Ces paroles jetèrent Marie dans le désarroi. " Concevrai-je, moi, du Seigneur, dit-elle, du Dieu
vivant, et enfanterai-je comme toute femme? "

XI.3. Et voici que l'ange, toujours devant elle, lui répondit : " Non, Marie. Car la puissance de
Dieu te prendra sous son ombre.

Aussi le saint enfant qui naîtra sera-t-il appelé le fils du Très-Haut. Tu lui donneras le nom de
Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. " Et Marie dit alors : " Me voici devant lui sa
servante ! Qu'il m'advienne selon ta parole. "

XII.1. Et elle reprit son travail de pourpre et d'écarlate puis l'apporta au prêtre.

Et quand le prêtre le reçut, il la bénit et dit : " Marie, le Seigneur Dieu a exalté ton nom et tu
seras bénie parmi toutes les générations de la terre. "
XII.2. Pleine de joie, Marie se rendit chez sa parente Elisabeth et frappa à la porte. En
l'entendant Elisabeth jeta l'écarlate, courut à la porte, ouvrit, et la bénit en ces termes : "
Comment se fait-il que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car vois-tu, l'enfant a tressailli
et t'a bénie. "

Or Marie avait oublié les mystères dont avait parlé l'ange Gabriel12. Elle leva les yeux au ciel et
dit : " Qui suis-je, pour que toutes les femmes de la terre me proclament bienheureuse? "

XII.3. Et elle demeura trois mois chez Elisabeth. Et de jour en jour son sein s'arrondissait.
Inquiète, elle regagna sa maison et elle se cachait des fils d'Israël. Elle avait seize ans, quand
s'accomplirent ces mystères13.

XIII.1. Son sixième mois arriva, et voici que Joseph revint des chantiers ; il entra dans la maison
et s'aperçut qu'elle était enceinte. Et il se frappa le visage et se jeta à terre sur son sac et il
pleura amèrement, disant : " Quel front lèverai-je devant le Seigneur Dieu ? Quelle prière lui
adresserai-je ?

Je l'ai reçue vierge du temple du Seigneur et je ne l'ai pas gardée. Qui m'a trahi ? Qui a commis
ce crime sous mon toit ? Qui m'a ravi la vierge et l'a souillée? L'histoire d'Adam se répète-t-elle
à mon sujet ? Car tandis qu'Adam faisait sa prière de louange, le

serpent s'approcha et surprit Eve seule ; il la séduisit et la souilla. La même disgrâce me


frappe. "

XIII.2. Et Joseph se releva de son sac et appela Marie : " Toi la choyée de Dieu, qu'as-tu fait là ?
As-tu oublié le Seigneur ton Dieu ? Pourquoi t'es-tu déshonorée, toi qui as été élevée dans le
Saint des Saints et as reçu nourriture de la main d'un ange ? "

XIII.3. Et elle pleura amèrement, disant : " Je suis pure et je ne connais pas d'homme. " Et
Joseph lui dit : " D'où vient le fruit de ton sein ? " Et elle répondit : " Aussi vrai que vit le
Seigneur mon Dieu, j'ignore d'où il vient. "

XIV.1. Et Joseph, rempli de frayeur, se tint coi, et il se demandait ce qu'il devait faire d'elle. " Si
je garde le secret sur sa faute, se disait-il, je contreviendrai à la loi du Seigneur. Mais si je la
dénonce aux fils d'Israël, et que son enfant vienne d'un ange, ce dont j'ai bien peur, alors je
livre à la peine capitale un sang innocent. Que ferai-je d'elle ? Je la répudierai en secret. " La
nuit le surprit dans ces réflexions.

XIV.2. Et voici qu'un ange du Seigneur lui apparut en songe, disant : " Ne t'inquiète pas à
propos de cette enfant. Ce qui est en elle vient de l'Esprit saint. Elle t'enfantera un fils auquel
tu donneras le nom de Jésus. Car il sauvera son peuple de ses péchés. "

Joseph se réveilla et glorifia le Dieu d'Israël qui lui avait donné sa grâce. Et il garda la jeune
fi lle.

XV.1. Or le scribe Anne vint le voir et lui dit : " Joseph, pourquoi n'as-tu point paru à notre
réunion? -Mon voyage m'avait fatigué, répondit-il, et j'ai passé le premier jour à me reposer. "
Mais Anne se retourna et vit Marie enceinte.

XV.2. Et il partit en courant chez le prêtre et lui dit : " Eh bien, ce Joseph dont tu te portes
garant, a commis une faute ignoble.-Quoi donc ? " demanda le grand-prêtre. L'autre reprit : "
Il a déshonoré la jeune fille que le temple du Seigneur lui avait confiée et il l'a épousée
secrètement, sans avertir les fils d'Israël ! " Et le grand-prêtre lui dit : " Joseph a-t-il fait cela ?
" Et l'autre répondit : " Envoie tes gens et tu verras que la jeune fille est enceinte. " Des
serviteurs partirent et la trouvèrent dans l'état qu'il avait dit. Ils la ramenèrent au temple et elle
comparut au tribunal.

XV.3. Le grand-prêtre lui dit : " Marie, qu'as-tu fait là? Pourquoi as-tu perdu ton honneur ?
As-tu oublié le Seigneur ton Dieu, toi qui fus élevée dans le Saint des Saints et qui reçus
nourriture de la main des anges? Toi qui entendis leurs hymnes et dansas devant eux ?
Qu'as-tu fait là ? "

Et elle pleura amèrement et dit : " Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je suis pure devant sa
face et ne connais pas d'homme. "
XV.4. Et le grand-prêtre dit : " Et toi, Joseph, qu'as-tu fait? " Et Joseph répondit : " Aussi vrai
que vit le Seigneur et que vivent son Christ et le témoin de sa vérité je suis pur vis-à-vis d'elle.
" Le grand-prêtre insista.

" Ne rends pas de faux témoignage ! Dis la vérité ! Tu l'as épousée en cachette, tu n'as rien dit
aux fils d'Israël et tu n'as pas incliné ta tête sous la puissante main qui eût béni ta postérité ! "
Et Joseph garda le silence.

XVI.1. Le grand-prêtre reprit : " Rends-nous la jeune fille que tu avais reçue du temple du
Seigneur. " Joseph fondit en larmes. Le grand-prêtre ajouta : " Je vous ferai

boire l'eau de l'épreuve rituelle14 et votre faute éclatera à vos yeux. "

XVI.2. Le grand-prêtre prit de l'eau, en fit boire à Joseph puis il l'envoya au désert15, Or
celui-ci revint indemne. Et il fit boire aussi la jeune fille et l'envoya au désert. Et elle
redescendit, indemne. Et tout le peuple s'étonna que leur faute n'eût pas été manifestée.

XVI.3. Alors le grand-prêtre dit : " Puisque le Seigneur Dieu n'a pas révélé de péché en vous,
moi non plus je ne vous condamne pas. " Et il les laissa partir. Et Joseph prit Marie et rentra
chez lui, heureux et louant le Dieu d'Israël.

XVII.1. Il parut un édit du roi Auguste qui invitait tous les habitants de Bethléem en Judée, à se
faire recenser. Et Joseph dit : " J'irai inscrire mes fils. Mais que faire avec cette enfant?
Comment la recenser? Comme ma femme ? Je ne puis décemment. Comme ma fille ? Mais les
fils d'Israël savent que je n'ai pas de fille. Qu'en ce jour donc, le Seigneur en décide à son gré. "

XVII.2. Et il sella son âne et la jucha dessus. Son fils tirait la bride et Samuel suivait. Et ils
entamaient le troisième mille quand Joseph se retourna et la vit fort rembrunie. " L'enfant
qu'elle porte, pensa-t-il, doit la faire souffrir. " Il se tourna une nouvelle fois et vit qu'elle riait.
Il lui dit : " Marie, qu'as-tu donc? Je vois tour à tour joie et tristesse sur ton visage. " Et elle lui
dit : " Joseph, deux peuples sont sous mes yeux16. L'un pleure et se frappe la poitrine, l'autre
danse et fait la fête. "

XVII. 3. Ils étaient à mi-chemin17, quand Marie lui dit : " Joseph, aide-moi à descendre de
l'âne. L'enfant, en moi, me presse et va naître. " Il lui fit mettre pied à terre et lui dit : " Où
t'emmener? Où abriter ta pudeur? L'endroit est à découvert. "

XVIII.1. Mais il trouva là une grotte18, l'y conduisit et la confia à la garde de ses fils. Puis il
partit chercher une sage-femme juive dans le pays de Bethléem. [Il en trouva une qui
descendait de la montagne et il l'amena19.]

XVIII. 2. " Or moi20, Joseph, je me promenais et ne me promenais pas. Et je levai les yeux vers
la voûte du ciel et je la vis immobile, et je regardai en l'air et je le vis figé d'étonnement. Et les
oiseaux étaient arrêtés en plein vol.

Et j'abaissai mes yeux sur la terre et je vis une écuelle et des ouvriers étendus pour le repas, et
leurs mains demeuraient dans l'écuelle. Et ceux qui mâchaient ne mâchaient pas et ceux qui
prenaient de la nourriture ne la prenaient pas et ceux qui la portaient à la bouche ne l'y
portaient pas Toutes les faces et tous les yeux étaient levés vers les hauteurs.

XVIII. 3. Et je vis des moutons que l'on poussait, mais les moutons n'avançaient pas. Et le
berger levait la main pour les frapper, et sa main restait en l'air. Et je portai mon regard sur le
courant de la rivière et je vis des chevreaux qui effleuraient l'eau de leur museau, mais ne la
buvaient pas.

Soudain la vie reprit son cours.

XIX.1. Et je vis une femme qui descendait de la montagne et elle m'interpella : " Eh, l'homme,
où vas-tu ? " Je répondis : " Je vais chercher une sage-femme juive.

- Es-tu d'Israël ? me demanda-t-elle encore. - Oui ", lui dis-je. Elle reprit : " Et qui donc est en
train d'accoucher dans la grotte ? "

[Et Joseph dit à la sage-femme : " C'est Marie, ma fiancée ; mais elle a conçu de l'Esprit saint,
après avoir été élevée dans le temple du Seigneur. "]

Et je lui dis : " C'est ma fiancée. - Elle n'est donc pas ta femme ? " demanda-t-elle. Et je lui dis
: " C'est Marie, celle qui a été élevée dans le temple du Seigneur. J'ai été désigné pour
l'épouser, mais elle n'est pas ma femme, et elle a conçu du Saint-Esprit. " Et la sage-femme dit
: " Est-ce la vérité ? " Joseph répondit : " Viens et vois. "

Et elle partit avec lui,

XIX.2. et ils s'arrêtèrent à l'endroit de la grotte. Une obscure nuée enveloppait celle-ci. Et la
sage-femme dit : " Mon âme a été exaltée aujourd'hui car mes yeux ont contemplé des
merveilles : le salut est né pour Israël. " Aussitôt la nuée se retira de la grotte et une grande
lumière resplendit à l'intérieur, que nos yeux ne pouvaient supporter. Et peu à peu cette
lumière s'adoucit pour laisser apparaître un petit enfant. Et il vint prendre le sein de Marie sa
mère. Et la sage-femme s'écria : " Qu'il est grand pour moi ce jour ! J'ai vu de mes yeux une
chose inouïe. "

XIX.3. Et la sage-femme sortant de la grotte, rencontra Salomé et elle lui dit : " Salomé,
Salomé, j'ai une étonnante nouvelle à t'annoncer : une vierge a enfanté, contre la loi de nature.
" Et Salomé répondit : " Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si je ne mets mon doigt et si je
n'examine son corps, je ne croirai jamais que la vierge a enfanté. "

[Et elle s'approcha, et la disposa, et Salomé examina sa nature. Et elle s'écria qu'elle avait tenté
le Dieu vivant : " Et voici, je perds ma main, brûlée par un feu. " Et elle pria le Seigneur et la
sage-femme fut guérie dès cet instant.

Or un ange du Seigneur se dressa devant Salomé, disant : " Ta prière a été exaucée devant le
Seigneur Dieu. Approche-toi et touche le petit enfant, et pour toi aussi il sera le salut. " Salomé
obéit et fut guérie selon qu'elle avait adoré, et elle sortit de la grotte. Et voici, un ange du
Seigneur fit entendre une voix.]

XX.1. Et la sage-femme entra et dit : " Marie, prépare-toi car ce n'est pas un petit débat qui
s'élève à ton sujet. " A ces mots, Marie se disposa. Et Salomé mit son doigt dans sa nature et
poussant un cri, elle dit : " Malheur à mon impiété et à mon incrédulité ! disait-elle, j'ai tenté le
Dieu vivant ! Et voici que ma main se défait, sous l'action d'un feu. "

XX.2. Et Salomé s'agenouilla devant le Maître, disant : " Dieu de mes pères, souviens-toi que je
suis de la lignée d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Ne m'expose pas au mépris des fils d'Israël,
mais rends-moi aux pauvres. Car tu sais, ô Maître, qu'en ton nom je les soignais, recevant de
toi seul mon salaire. "

XX.3. Et voici qu'un ange du Seigneur parut, qui lui dit : " Salomé, Salomé, le Maître de toute
chose a entendu ta prière. Étends ta main sur le petit enfant, prends-le. Il sera ton salut et ta
joie. "

XX.4. Et Salomé, toute émue, s'approcha de l'enfant, le prit dans ses bras, disant : " Je
l'adorerai. Il est né un roi à Israël et c'est lui. " Aussitôt Salomé fut guérie, et elle sortit de la
grotte, justifiée. Et voici qu'une voix parla : " Salomé, Salomé, n'ébruite pas les merveilles que
tu as contemplées, avant que l'enfant ne soit entré à Jérusalem21. "

XXI.1. Alors que Joseph se préparait à partir pour la Judée22, une vive agitation éclata à
Bethléem de Judée. Les mages arrivèrent, disant : " Où est le roi des Juifs ? Nous avons vu son
étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. "

[Cette nouvelle alarma Hérode qui dépêcha des serviteurs, les convoqua et ils le renseignèrent
sur l'étoile. Et voici, ils virent des astres en Orient et ils les guidaient jusqu'à leur arrivée dans
la grotte et l'étoile s'arrêta au-dessus de la tête de l'enfant23.]

XXI.2. Cette nouvelle alarma Hérode qui dépêcha des serviteurs auprès des mages. Il convoqua
aussi les grands prêtres et les interrogea au prétoire : " Qu'est-il écrit sur le Christ ?
demanda-t-il. Où doit-il naître ? " Ils répondirent : " A Bethléem en Judée. Ainsi est-il écrit. " Et
il les congédia.

Puis il interrogea les mages, leur disant : " Quel signe avez-vous vu au sujet du roi
nouveau-né ? " Et les mages répondirent : " Nous avons vu une étoile géante, parmi les autres
constellations, si éblouissante qu'elle les éclipsait toutes. Ainsi avons-nous compris qu'un roi
était né à Israël et nous sommes venus l'adorer. "

Hérode leur dit : " Partez à sa recherche, et si vous le trouvez, faites-le moi savoir afin que moi
aussi j'aille l'adorer. "

XXI.3. Les mages partirent. Et voici, l'astre qu'ils avaient vu en Orient les conduisit jusqu'à ce
qu'ils fussent arrivés à la grotte, et au-dessus de la tête de l'enfant, il s'arrêta24.

Quand ils l'eurent vu là, avec Marie sa mère, les mages tirèrent des présents de leurs sacs, or,
encens et myrrhe.

XXI.4. Mais comme l'ange les avait avertis de ne pas repasser par la Judée, ils rentrèrent chez
eux par un autre chemin.

XXII.1. Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit en colère et envoya des
tueurs avec mission de faire périr tous les enfants jusqu'à l'âge de deux ans.

XXII.2. Quand Marie apprit ce massacre, saisie d'effroi, elle prit l'enfant, l'emmaillota et le
cacha dans une mangeoire à bétail.

XXII.3. Élisabeth, qui avait appris que l'on cherchait Jean, l'emporta et gagna la montagne, et
elle regardait à la ronde où le dissimuler mais elle n'apercevait point de cachette. Alors elle se
mit à gémir, disant : " Montagne de Dieu, accueille une mère et son enfant ! " Car la frayeur
l'empêchait de monter. Aussitôt la montagne se fendit et la reçut en son sein, tout en laissant
filtrer une clarté pour elle. Car un ange du Seigneur était avec eux et il les protégeait.

XXIII.1. Mais Hérode cherchait toujours Jean, et il envoya des serviteurs à l'autel, auprès de
Zacharie, pour lui demander : " Où as-tu caché ton fils ? " Il répondit : " Je suis le serviteur de
Dieu et je demeure attaché à son temple. Est-ce que je sais où est mon fils? "

XXIII.2. Les serviteurs repartirent et rapportèrent à Hérode ses propos. Celui-ci, furieux, s'écria
: " Son fils va donc régner

sur Israël ? " Et il renvoya ses serviteurs pour l'interroger encore : " Dis-moi la vérité. Où est
ton fils ? Sais-tu que ma main a pouvoir de répandre ton sang? " Les serviteurs partirent et
transmirent le message.

XXIII.3. Mais Zacharie lui fit répondre : " Je suis le martyr25 de Dieu. Dispose de mon sang ;
mais mon esprit, le Maître le recevra, parce que c'est un sang innocent qu'à l'entrée du temple
tu t'apprêtes à faire couler. "

Et vers l'aube, Zacharie fut assassiné, et les fils d'Israël ignoraient tout de ce meurtre.

XXIV.1. A l'heure de la salutation, les prêtres partirent, et Zacharie ne vint pas, comme à
l'accoutumée, au-devant d'eux, en prononçant les bénédictions. Les prêtres s'arrêtèrent, et
attendirent Zacharie pour le saluer avec des prières et glorifier le Dieu très haut.

XXIV.2. Son retard cependant les plongea tous dans l'angoisse. L'un d'eux s'enhardit et entra
dans le sanctuaire ; près de l'autel du Seigneur, il aperçut du sang figé. Et une voix retentit : "
Zacharie a été assassiné. Son sang ne s'effacera pas avant que vienne le vengeur26 " Ces
paroles le remplirent d'effroi. Il sortit et annonça aux prêtres ce qu'il avait vu et entendu.

XXIV.3. Résolument, ils entrèrent et constatèrent le drame. Et les lambris du temple gémirent
et eux déchirèrent leurs vêtements du haut en bas. Ils n'avaient pas trouvé son cadavre, mais
ils avaient vu son sang pétrifié. Ils sortirent effrayés et annoncèrent que Zacharie avait été
assassiné.

A cette nouvelle, toutes les tribus du peuple se lamentèrent et menèrent le deuil trois jours et
trois nuits.

XXIV.4. Et après les trois jours, les prêtres délibérèrent pour savoir qui succéderait à Zacharie.
Le sort tomba sur Syméon. C'était lui que le Saint-Esprit avait averti qu'il ne verrait pas la mort
avant d'avoir contemplé le Christ dans la chair.
XXV.1. Et moi, Jacques, qui ai écrit cette histoire à Jérusalem, je résolus, lors des troubles qui
éclatèrent à la mort d'Hérode, de me retirer au désert, jusqu'à ce que la paix fût revenue à
Jérusalem. Et je glorifierai le Maître qui m'a donné la sagesse d'écrire cette histoire.

XXV.2. La grâce sera avec tous ceux qui craignent le Seigneur.

Amen.

Nativité de Marie. Révélation de Jacques.


Paix à celui qui a écrit et à celui qui lit !

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NOTES :

1. Formule imprécise, qui trahit l'ignorance de l'auteur.


2. Durée coutumière du jeûne, cf. Matthieu 4, 2.
3. Trois heures de l'après-midi.
4. Ou : " concevra ", les manuscrit hésitent. Le passé rend la conception de Marie miraculeuse
comme celle de Jésus, puisque effectuée en l'absence de Joachim.
5. Elle le rencontra, précise l'évangile du Pseudo-Matthieu, à la " Porte dorée " : l'art médiéval
fera la part belle à cette scène.
6. Même remarque qu'à la note 4.
7. Cette lame d'or était fixée sur la tiare du grand-prêtre. Elle symbolisait la gloire de Dieu,
dont elle portait le nom gravé, et seuls les purs en apercevaient l'éclat.
8. Anne ne nourrit son enfant qu'une fois sortie de son temps d'impureté.
9. Symbole de pureté.
10. Pour cette robe de cérémonie, cf. Exode 28, 17-21 et 33-35.
11. Encore une bourde : il n'y a pas de tribu de David.
12. En contradiction avec saint Luc, pour qui Marie garde précieusement toutes choses en son
cœur.
13. Nouvelle distraction de l'auteur. Il ne s'est pas écoulé quatre ans depuis la sortie du
Temple, cf. p. 74.
14. L'ordalie que subissait la femme soupçonnée d'adultère, cf. Nombres 5, 11-31.
15. Que l'auteur suppose commencer aux portes de Jérusalem.
16. Ce sont les incroyants et les croyants.
17. Géographie fantaisiste. On notera en outre que l'auteur, qui ne fait nulle référence à
Nazareth, suppose que Joseph et Marie habitent à Jérusalem. Pourquoi vont-ils se faire
recenser à Bethléem ?
18. Première référence à la grotte, avec celle de Justin, Dialogues, 78.
19. Les passages entre crochets reproduisent les variantes du papyrus Bodmer qui diffère en
quelques épisodes de tous les autres manuscrits.
20. Ici se place un hors-d'œuvre, influencé par les contes orientaux.
21. Sans doute pour la présentation au temple.
22. L'auteur n'a aucune idée de l'emplacement de Bethléem, de Jérusalem ni de la Judée.
Certains en ont conclu, aidés par d'autres indices, que l'auteur était un Égyptien qui n'avait
sans doute pas voyagé. Cf. La forme la plus ancienne du protévangile de Jacques, par E. De
Strycker, Société des Bollandistes, Bruxelles 1961.
23. Recension incohérente. Comment les mages sont-ils à la fois devant Hérode et en route
vers la grotte ? Pourquoi cette allusion à plusieurs étoiles et à une seule ? Cf. E. De Strycker,
op. cit.
Le Pseudo-Matthieu ajoute : Le troisième jour après la naissance du Seigneur, Marie sortit de
la grotte, entra dans une étable et déposa l'enfant dans la crèche, et le bœuf et l'âne
l'adorèrent. Alors s'accomplit la parole du prophète Isaïe : " Le bœuf a reconnu son maître et
l'âne la crèche de son maître. " Ces animaux avaient l'enfant entre eux et l'adoraient sans
cesse. Alors s'accomplit la parole du prophète Habacuc : " Tu te feras connaître entre deux
animaux. "
24. Étoile mentionnée aussi par Ignace d'Antioche (Lettre aux Éphésiens 19, 1-2) et le Pseudo-
Matthieu.
25. Le grec martus a à la fois le sens de martyr et de témoin.
26. Allusion probable à l'empereur Titus qui détruisit le Temple en 70.
http://livres-mystiques.com/partieTEXTE ... tevan.html

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Golden_Eye Post subject: Posted: 11 Jul 2008 16:05

Evangile du Pseudo-Thomas.
Member
Qu'y a-t-il d'exact dans les nom et titres de ce personnage, à part le terme de " pseudo " ? Ce "
Thomas, philosophe israélite ", n'a rien à voir avec le disciple de Jésus ni avec l'évangile de
Thomas présenté plus loin.
Israélite ? Ses ignorances font plutôt songer à un chrétien d'origine païenne. Philosophe ? Le
Joined: 15 Jul 2002 20:00 récit révèle plus d'imagination que de sagesse; de naïveté que de mystique.
Posts: 652

Le texte dont les recensions sont nombreuses en grec latin, géorgien, slavon, arménien,
remonterait à une source syriaque antérieure à l'an 400. Amalgamé avec le Protévangile, il a
inspiré des romans de l'enfance, encore plus prodigues en merveilleux, dont le Livre arménien
de l'enfance et l'Évangile arabe de l'enfance.

Il énumère apparemment de simples anecdotes. Une intention plus subtile commande


cependant la série. On y voit grandir l'enfant Jésus et ses miracles, d'abord inconsidérés, se
diriger vers la forme parfaite que leur donnera la maturité d'un Jésus de douze ans.

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PLAN :
1-5 miracles capricieux du bambin.
6-8 premier essai de scolarisation. Attitude rétive de Jésus.
9-13 Jésus fait des progrès.
14-15 ses maîtres aussi.
16-18 les miracles de Jésus grandi.
19 la perfection atteinte.

Par Thomas, philosophe israélite, récit de l'enfance du Seigneur

I.1. Moi, Thomas l'Israélite, je crois très utile de faire connaître à tous nos frères d'origine
païenne, les actions enfantines de notre Seigneur Jésus-Christ et les merveilles qu'il accomplit
après qu'il fut né en notre pays.

II.1. Ce petit enfant Jésus, âgé de cinq ans, jouait, après un orage, au bord d'une rivière. Il
dirigeait des ruisselets dans des fossés et cette eau redevenait aussitôt limpide, obéissant à sa
moindre parole.

II.2. Ensuite, ayant pris de la terre glaise, il pétrit douze petits moineaux. C'était un jour de
sabbat; une volée de gamins jouaient avec lui.

II.3. Un Juif, voyant à quoi s'occupait Jésus ce jour-là, s'empressa de tout rapporter à Joseph
son père. " Dis, ton fils est près de la rivière; il a pris de l'argile et il a façonné douze
moineaux. Il se moque du sabbat ! "

II.4. Joseph se rendit sur les lieux. Dès qu'il aperçut son fils, il le gronda: " Pourquoi te
livres-tu à des activités interdites le jour du sabbat ? " Mais Jésus frappa dans ses mains et cria
aux moineaux " Partez ! " Les oisillons déployèrent leurs ailes et s'envolèrent en pépiant.

II.5. Sidérés, les Juifs s'en allèrent conter à leurs chefs ce que Jésus avait accompli sous leurs
yeux.

III.1. Cependant, le fils d'Anne le scribe, qui se trouvait là, avec Jésus, saisit une branche de
saule et dispersa les eaux drainées par Jésus.

III.2. Ce que voyant, Jésus se fâcha, et lui dit: " Méchant ! Impie ! Insensé ! Quel mal te faisaient
mes canaux et cette eau ? Eh bien, maintenant, deviens comme un arbre sec, et ne porte plus
ni feuille, ni racine, ni fruit. "

III.3. Aussitôt l'enfant se dessécha, des pieds à la tête. Et Jésus s'en retourna chez Joseph.

Les parents de l'enfant desséché vinrent ramasser leur fils, pleurant sur sa jeunesse. Ils
l'apportèrent à Joseph et ils le blâmaient d'avoir un fils capable de ces miracles-là.

IV.1. Une autre fois, Jésus se promenait dans le village, quand un enfant, en courant, le heurta
à l'épaule. Irrité, Jésus lui dit: " Tu ne poursuivras pas ta route. " A l'instant, l'enfant s'écroula,
mort. A cette vue, certains s'exclamèrent: " D`où sort cet enfant, dont chaque parole devient
immédiatement réalité ? "

IV.2. Les parents du jeune mort allèrent se plaindre à Joseph: " Avec un fils comme le tien, tu
ne dois plus rester avec nous, dans le village, ou alors apprends-lui à bénir, au lieu de
maudire. Car il fait mourir nos enfants. "

V.1. Joseph prit son fils à part et le tança: " Qu'est-ce qui t'a pris? Ces gens souffrent, ils nous
détestent et veulent nous chasser ! " Jésus répondit: " Je sais que les paroles que tu dis ne
viennent pas de toi; aussi, par égard pour ta personne, me tairai-je. Mais eux recevront leur
châtiment. " Aussitôt, les plaignants furent frappés de cécité.

V.2. Les assistants étaient dans la crainte et le désarroi. " Toute parole issue de sa bouche,
bonne ou mauvaise, disaient-ils, s'accomplit et produit un miracle. " Et quand ils eurent vu les
prouesses de Jésus, Joseph se leva, prit son fils par l'oreille et la lui tira vigoureusement.

V.3. L'enfant s'emporta et lui dit: " Ne te suffit-il pas de chercher et de ne pas trouver ? Voilà
que tu te mets à agir sans réfléchir. Ignores-tu que je suis à toi1 ? Laisse-moi donc tranquille !
"

VI.1. Un maître d'école, du nom de Zachée, qui se trouvait dans le quartier, entendit ce que
Jésus disait à son père. Il était sidéré qu'un enfant s'exprimât de la sorte.

VI.2. Peu de jours après, il aborda Joseph et lui dit: " Tu as un fils plein d'astuce et
d'intelligence. Confie-le-moi. Je lui enseignerai ses lettres, et quand il les saura, je l'instruirai
de toutes les sciences. Je lui apprendrai à saluer ses aînés, à les honorer comme des aïeux et
des pères et à aimer les enfants de son âge. "

VI.3. Il énuméra donc à l'enfant toutes les lettres depuis alpha jusqu'à oméga, avec beaucoup
de soin et de clarté.

Mais Jésus, levant ses yeux sur son maître Zachée, lui dit: " Toi, qui ne connais pas les
significations de l'alpha, comment veux-tu apprendre aux autres le bêta? Hypocrite, enseigne
d'abord l'alpha, si tu le connais et alors nous te croirons quand tu nous parleras du bêta. " Et il
se mit à interroger son maître sur la première lettre, et l'autre ne savait que répondre.

VI.4. Et devant un grand auditoire, l'enfant dit à Zachée: " Apprends, maître, la disposition de
la première lettre et remarque ses lignes

droites et ce trait transversal qui les rapproche et les unit, tandis qu'elles se joignent en leur
sommet. Le caractère de la lettre A se compose de trois signes, de même importance, de
même qualité et d'égale mesure2 "

VII.1. Lorsqu'il eut entendu l'enfant expliquer les significations si nombreuses et si profondes
de la première lettre, le maître Zachée resta bouche bée. Après une telle réponse et un tel
enseignement, il se tourna vers l'assistance: " Quel malheur et quelle pitié ! Je me suis couvert
de ridicule en attirant cet enfant chez moi.

VII.2. Reprends-le donc, je t'en prie, Joseph, mon frère. Je ne supporte pas la sévérité de son
regard; je ne veux plus lui entendre dire un mot. Cet enfant n'est pas de ce monde. Il
commande- rait jusqu'au feu! Sans doute a-t-il été créé avant la fondation de l'univers Quel
ventre l'a porté ? Quel sein l'a nourri ? Je l'ignore. Mais moi, mon cher ami, il m'étourdit, je ne
peux suivre ses raisonnements. Je me suis trompé, oh, quelle misère ! Je cherchais un élève,
j'ai trouvé un maître !

VII.3. " Oui, mes amis, j'avoue mon humiliation. Moi, un vieillard, me laisser battre par un
gamin ! Il m'a ôté tout courage et je n'ai plus qu'une envie, mourir. Je ne peux plus le regarder
en face. Quand tous diront que j'ai été dépassé par un bambin, qu'aurai-je à répondre ? Et que
raconterai-je, sur les éléments du premier caractère,

après ce qu'il en a dit ? Je ne sais, mes amis. Car de lui je ne connais ni le commencement ni la
fi n.

VII.4. Aussi, je t'en prie, Joseph, mon frère, ramène-le dans ta maison. Cet enfant-là est
extraordinaire, c'est un Dieu, un ange, ou je ne sais quoi encore. "

VIII.1. Tandis que les Juifs essayaient de réconforter Zachée, l'enfant partit d'un grand éclat de
rire et dit: " Eh bien, pour que ta mésaventure ne soit pas inutile, que les aveugles de ceur
retrouvent la vue ! Moi, je suis venu du ciel pour les maudire, mais aussi les appeler en haut,
comme me l'a ordonné celui qui m'a envoyé à cause de vous. "

VIII.2. Dès que l'enfant eut cessé de parler, tous ceux qui étaient tombés sous l'effet de sa
malédiction se relevèrent, sains et saufs. Et personne dès lors n'osait l'irriter, de peur d'être
maudit et estropié.

IX.1. Quelques jours après, Jésus jouait sur la terrasse d'une maison, quand l'un de ses petits
camarades dégringola du haut du toit et se tua. L'accident mit tous les enfants en fuite. Jésus
resta seul.

IX.2. Les parents de la victime arrivèrent et l'accusèrent d'avoir provoqué sa chute. Et Jésus
avait beau se défendre, ils continuaient à le rudoyer.

IX.3. Alors, d'un saut, Jésus fut au bas de la terrasse. S'arrêtant devant le cadavre de l'enfant, il
cria d'une voix forte: " Zénon (ainsi s'appelait-il), debout ! Et dis-le, est-ce moi qui t'ai fait
tomber? " Aussitôt l'enfant se releva et dit: " Non, Seigneur, tu ne m'as pas fait tomber mais tu
m'as ressuscité ! " Les assistants étaient stupéfaits. Quant aux parents de l'enfant, ils
glorifièrent Dieu à cause de ce miracle et ils adorèrent Jésus.

X.1. Un peu plus tard, un jeune homme qui coupait du bois dans le voisinage, laissa échapper
sa hache qui lui entailla la plante du pied. Perdant tout son sang, il se mourait.

X.2. Ce fut l'affolement. Les gens accoururent.

Jésus lui aussi, arriva en hâte. Fendant la foule, il vint toucher le pied blessé et le jeune homme
sur-le-champ fut guéri. Il lui dit: " Debout maintenant ! Coupe tes bûches et souviens-toi de
moi ! " Et la foule qui avait été témoin de la scène l'adora, disant: " L'esprit de Dieu habite
véritablement ce petit ! "

XI.1. Quand il eut six ans, sa mère lui donna une cruche et lui demanda d'aller puiser de l'eau
et de la rapporter à la maison. Mais dans la cohue, il heurta la cruche et elle se brisa.

XI.2. Alors Jésus étendit le manteau dont il était couvert, recueillit l'eau dedans et l'apporta à
sa mère. A la vue de ce miracle, elle l'embrassa et elle conservait en son cur les mystères
qu'elle lui voyait accomplir.

XII.1. Une autre fois, à la saison des semailles, l'enfant sortit avec son père pour semer du blé
dans leur champ.

Et tandis que son père semait, l'enfant Jésus jeta un seul grain en terre. Et quand vint la
moisson et qu'il battit sa récolte, il en tira cent mesures. Appelant tous les pauvres
du village sur l'aire, il leur distribua son blé et l'excédent revint à Joseph. Jésus avait huit ans
quand il fit ce miracle.

XIII.1. Son père était charpentier et il fabriquait en ce temps-là des charrues et des jougs. Un
riche le chargea de lui faire un lit. Il se trouva que l'une des pièces était plus

courte que l'autre, et Joseph était bien contrarié. Mais Jésus dit à son père: " Pose les planches
à terre, et reste à ta place si tu veux les rendre égales. " Joseph fit comme l'enfant avait dit. Et
Jésus se mit à l'autre bout, saisit l'élément le plus court et en l'étirant, lui donna la même
longueur que l'autre, sous les yeux admiratifs de Joseph ! Celui-ci prit son fils dans ses bras,
le couvrit de baisers et dit: " Je suis heureux que Dieu m'ait donné cet enfant ! "

XIV.1. Joseph, voyant que l'intelligence de l'enfant croissait avec son âge, et répugnant
toujours à ce qu'il restât illettré, le prit et le mena chez un autre maître. Celui-ci dit à Joseph: "
Je lui apprendrai d'abord les lettres grecques puis les lettres hébraïques. " Ce maître
connaissait les prédispositions de Jésus et il était inquiet. Cependant, ayant écrit l'alphabet, il
se dépensa en de longues explications auxquelles l'enfant ne répondait mot.

XIV.2. Enfin, Jésus lui dit: " Si tu es véritablement un maître, et si tu connais bien tes lettres,
dis-moi la signification de l'alpha, et moi je te dirai celle du bêta. "

Vexé, le maître lui envoya une gifle. L'enfant, sous le coup de la douleur, le maudit: aussitôt le
maître perdit connaissance et tomba face contre terre.

XIV.3. L'enfant revint dans la maison paternelle. Et Joseph, navré, commanda à sa mère: " Ne le
laisse plus passer la porte, puisque les gens qui le mettent en colère meurent. "

XV.1. Peu de temps après, un nouveau maître, ami intime de Joseph, lui dit: " Amène-moi
l'enfant à l'école. Peut-être réussirai-je par la douceur à lui apprendre ses lettres. " Joseph lui
dit: " Si tu as le courage, frère, prends-le avec toi. " Il le prit donc avec lui, rempli de crainte et
de préventions, et l'enfant trottait gaiement.

XV.2. Sans émoi, il entra dans l'école, avisa un livre posé sur un pupitre, le saisit, et au lieu de
lire les lettres contenues dedans, ouvrant la bouche, il parla selon l'Esprit saint et il enseignait
la Loi aux gens qui se trouvaient là, à l'écouter. Sa parole attira une foule attentive, et l'on
admirait la maturité de son jugement, la vivacité de ses raisonnements et l'éloquence de ce
bambin.

XV.3. Apprenant cela, Joseph, inquiet, courut à l'école. Il craignait une catastrophe pour le
maître. Or celui-ci dit à Joseph: " Mon frère, sache-le, j'avais pris cet enfant pour un élève.
Mais il déborde de grâce et de sagesse.

Alors, je t'en prie, mon frère, ramène-le chez toi ! "

XV.4. A ces mots, l'enfant lui sourit et dit: " Tu as bien parlé et tu m'as rendu un juste
témoignage. Eh bien grâce à toi celui-là aussi que j'avais frappé sera guéri. " Et
instantanément l'autre recouvra la vie. Joseph prit l'enfant et rentra chez lui.

XVI.1. Joseph envoya son fils Jacques lier des fagots et les apporter à la maison. L'enfant Jésus
le suivit. Tandis que Jacques ramassait ses branches, une vipère le piqua à la main. Déjà il
agonisait, tout raidi, quand Jésus s'approcha et souffla sur la morsure. Les douleurs se
calmèrent sur-le-champ et c'est l'animal qui mourut. Jacques, lui, était déjà sur pied.

XVII.1. Plus tard, chez un voisin de Joseph, un petit enfant malade expira. Sa mère pleurait
amèrement.

Entendant ce deuil et ces cris affreux, Jésus se précipita.

Il vit l'enfant mort, lui toucha la poitrine et dit: " Mon tout petit, je te défends d'être mort ! Vis,
et reste avec ta mère ! " Aussitôt, le marmot ouvrit ses yeux et sourit.

Jésus dit à la femme: " Prends-le, donne-lui son lait et souviens-toi de moi. "

XVII.2. La foule qui assistait à la scène était dans l'admiration et disait: " En vérité, cet enfant
est un Dieu ou un ange de Dieu ! Toutes ses paroles deviennent réalité ! " Et Jésus s'en alla
jouer avec d'autres enfants.

XVIII.1. A quelque temps de là, il se produisit un grand vacarme, près d'une maison en
construction. Jésus se leva et alla voir. Un homme gisait, sans vie. Il lui prit la main et dit: " Je
te le dis, homme, lève-toi, et remets-toi à l'ouvrage. " Aussitôt il se leva et l'adora.

XVIII.2. Alors la foule, émerveillée, s'écria: " Cet enfant vient du ciel ! Il a déjà sauvé beaucoup
de gens et il en sauvera tout au long de sa vie ! "

XIX.1. Quand il eut douze ans, ses parents, selon la coutume, se rendirent à Jérusalem pour la
fête de Pâques avec la caravane des pèlerins. La Pâque terminée, ils s'en retournèrent chez
eux. Tandis qu'ils cheminaient, l'enfant Jésus remonta à Jérusalem. Ses parents le croyaient
toujours dans la caravane.

XIX.2. Après une journée de route, ils le cherchèrent parmi leur famille et ne le trouvant pas,
pleins d'angoisse, ils retournèrent le chercher à la ville. Au troisième jour, ils le découvrirent
assis dans le Temple, au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous étaient
attentifs et s'étonnaient qu'un enfant pût fermer la bouche aux Anciens et aux docteurs du
peuple, et qu'il sût éclairer les principaux points de la Loi et les paraboles des prophètes.

XIX.3. Marie, sa mère, s'approcha et dit: " Pourquoi nous as-tu fait cela, mon enfant ? Nous
étions bien inquiets et nous te cherchions. " Mais Jésus leur dit: " Pourquoi me cherchez-vous?
Ne savez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? "

XIX.4. Scribes et pharisiens dirent: " Est-ce toi, la mère de cet enfant ? Elle répondit: " Oui, c'est
moi. " Et ils lui dirent: " Tu es heureuse parmi les femmes, car Dieu a béni le fruit de ton sein !
De gloire, de vertu et de sagesse comme la sienne, non, nous n'avons jamais vu ni entendu ! "

XIX.5. Alors, Jésus se leva et suivit sa mère, et il était soumis à ses parents. Sa mère conservait
toutes ces choses dans son cur. Et Jésus grandissait en sagesse, en âge et en grâce. A lui la
gloire aux siècles des siècles.

Amen !

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NOTES :

1. Le texte se comprendrait mieux et serait plus conforme aux évangiles canoniques si l'on
introduisait ici une négation: " Ignores-tu que je ne suis pas à toi (mais à mon Père céleste) ? "
2. Les manuscrits étant ici très altérés, le texte est conjectural. L'allusion à la Trinité est
cependant fort nette.

http://livres-mystiques.com/partieTEXTE ... udoth.html

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Golden_Eye Post subject: Posted: 11 Jul 2008 16:15

LIVRE DE LA NATIVITÉ DE MARIE


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NOTE SUR LE TEXTE

La tradition manuscrite du Livre de la nativité de Marie et abondante. Le texte est conservé


dans environ cent trente manuscrits, qui se distinguent en deux formes textuelles. La
Joined: 15 Jul 2002 20:00 première, la plus originelle et déjà attestée par Fulbert de Chartres, a connu la plus grande
Posts: 652
diffusion : d'abord sur le territoire français, puis, à partir de là et depuis le XIIe siècle,
surtout en Angleterre et en Italie. La seconde forme est le résultat d'une révision plus ou
moins discrète de la première : elle consiste essentiellement en des adaptations
grammaticales et stylistiques, visant à éclairer le texte et à en faciliter la lecture. Son
rayonnement se limita en majeure partie au territoire compris entre le Nord-est de la
France et la région rhénano-mosane. En comparaison de la tradition de l'Évangile de
l'Enfance du Pseudo-Matthieu, celle du Livre de la nativité de Marie connut un
développement assez strict et discipliné. Il n'y a que trois cas où la tradition est très riche
en variantes : la présentation du prologue, la description de Joseph comme veuf ayant des
fils adolescents (8,I) et la paraphrase des paroles de l'Annonciation (9-5).

Tout comme l'Évangile de l'Enfance du Pseudo-Matthieu, le Livre de la nativité de Marie a


exercé une grande influence sur la dévotion mariale. Très tôt, le livre trouva sa place dans
les collections de sermons et de légendes, puis dans les lectionnaires, fournissant ainsi les
leçons pour la fête de la Nativité de la Vierge. L'ordre dominicain, tout particulièrement,
tenait le texte en grande estime :
la réforme liturgique conduite sous l'égide d'Humbert de Romans, au milieu du XIIIe siècle,
incorpora une version abrégée du texte dans le lectionnaire officiel de l'ordre ; en outre,
notre apocryphe figura dans quelques grandes oeuvres de compilation dominicaines. Étant
dépouillé des détails romanesques de la tradition apocryphe, le Livre de la nativité de Marie
était moins appelé à stimuler l'imagination d'artistes ou de narrateurs en langues
vernaculaires que l'Évangile de l'Enfance du Pseudo-Matthieu. Cependant, on retrouve les
premières traces de notre apocryphe en langue vernaculaire chez deux auteurs français du
XIIe siècle : le poète normand Wace, qui utilisa le livre pour raconter l'histoire de la nativité
de Marie dans son poème intitulé La Conception Nostre Dame ; Herman de Valenciennes,
qui l'inséra dans son adaptation de la Bible en vers français intitulée Li Romanz de Dieu et
de sa Mère.

La présente traduction repose sur le texte latin édité â partir de vingt manuscrits dans la «
Series apocryphorum ». Les éditions antérieures, depuis la première édition, parue
probablement en 1468, jusqu'à celle de K. von Tischendorf, ont toutes imprimé la version
la plus évoluée de la première forme textuelle. Le texte latin sur lequel se fonde la
traduction est cité lorsque le contenu diffère sensiblement de ce qu'on lit dans l'édition de
K. von Tischendorf. Nous avons retenu la division traditionnelle du récit en dix chapitres,
mais nous avons suivi la division plus détaillée en groupes de phrases qui est adoptée pour
la nouvelle édition de la « Series apocryphorum ».

PROLOGUE

Tu me demandes un petit service, léger quant au travail, mais très grave à cause de la
précaution à prendre contre l'erreur. Tu désires en effet que je mette par écrit ce que
j'aurais pu trouver quelque part au sujet de la nativité de la sainte et très heureuse Vierge
Marie jusqu'à son incomparable enfantement et aux premiers débuts du Christ ? chose non
point difficile à faire mais, comme j'ai dit, très présomptueuse, à cause du danger qu'elle
fait courir à la vérité. En effet, ce que tu exiges de moi, maintenant que ma tête a blanchi,
je l'ai lu, sache-le, dans un petit livre qui m'est tombé sous la main quand j'étais un tout
jeune homme, et il se peut très bien que, à cause d'un si grand laps de temps et de
l'intervention d'autres événements qui ne sont pas légers, l'un ou l'autre détail ait échappé
à ma mémoire. Aussi pourra-t-on m'accuser non sans raison, si j'accède à ta demande,
d'omettre, d'ajouter ou de changer quelque chose. Si je ne nie pas que cela puisse être le
cas, je n'avoue pas que je le fais délibérément. Ainsi, afin de combler tes voeux et de
contenter la curiosité des lecteurs, je rappelle à ton intention comme à celle de tout lecteur
que le petit livre en question, si j'ai bonne mémoire, avait une préface dont le sens était à
peu près le suivant :
Jérôme, aux évêques Chromace et Héliodore.
«Vous me demandez de vous faire savoir ce que je pense d'un petit livre que d'aucuns
possèdent sur la nativité de sainte Marie. Sachez donc qu'on y trouve beaucoup, de
faussetés. En effet, un certain Seleucus, auteur des Passions des apôtres, a également
compose ce petit livre-ci. Mais, de même qu'il a dit vrai au sujet de leurs prodiges et des
miracles qu'ils ont effectués, tout en proférant de nombreux mensonges au sujet de leur
doctrine, de même il a beaucoup inventé ici de manière non véridique. Aussi m'efforcerai-je
de traduire mot à mot, d'après ce qui se trouve en hébreu, puisqu'il est clair que le saint
évangéliste Matthieu a compose ce même petit livre et qu'il l'a, ajouté, scellé par des
caractères hébraïques, en tête de son Évangile.»
Pour la vérité de cela, je m'en remets à l'auteur de la préface et à la bonne foi de l'écrivain.
Personnellement, si je déclare que c'est sujet à doute, je n'affirme pas que ce soit
nettement faux. Voilà ce que je dis en toute liberté, et qu'à mon avis aucun fidèle ne niera :
que tout cela soit vrai ou inventé par quelqu'un, de grands miracles ont précédé la sainte
nativité de sainte Marie et de très grands l'ont suivie, et pour cette raison ceux qui croient
que Dieu a pu accomplir cela peuvent les croire et les lire sans danger pour leur âme. Enfin,
pour autant que je puisse m'en souvenir, je suivrai le sens et non les mots de l'écrivain.
Tantôt je me lancerai sur la même voie sans suivre pour autant les mêmes traces, tantôt je
reviendrai sur la même route par quelques détours. Ainsi, je conduirai le fil de la narration
de telle façon que je ne dirai rien d'autre que ce qui y a été écrit ou que ce qui,
raisonnablement, a pu y être écrit.

LIVRE DE LA NATIVITÉ DE MARIE

Donc, la bienheureuse et très glorieuse Marie, toujours vierge, est issue de la race royale et
de la famille de David ; elle naquit dans la ville de Nazareth et fut élevée à Jérusalem dans
le Temple de Dieu. Son père s'appelait Joachim, sa mère Anne. La maison paternelle était
originaire de Galilée, de la ville de Nazareth ; la famille maternelle, de Bethléem. Leur vie
était simple et honnête devant Dieu, irréprochable et charitable auprès des hommes. Ils
divisaient tout leur bien en trois parts, consacrant une partie au Temple et aux serviteurs
du Temple, donnant une autre aux pèlerins et aux pauvres, réservant la troisième pour
eux-mêmes et pour les besoins de leur domesticité. Justes envers Dieu, charitables envers
les hommes, ils vécurent ainsi pendant vingt ans environ une vie conjugale chaste, sans
procréation d'enfants. Ils firent cependant voeu, si Dieu leur donnait un descendant, de le
consacrer au service du Seigneur. Pour cette raison, ils avaient également coutume de
fréquenter le Temple du Seigneur à chaque fête de l'année.

Or il advint qu'approcha la fête de la Dédicace. Aussi Joachim monta-t-il à Jérusalem avec


quelques-uns de sa tribu. En ce temps-là, Isachar y était grand prêtre. Et, lorsqu'il
remarqua que Joachim se trouvait lui aussi, avec son offrande, parmi ses concitoyens, il le
méprisa et dédaigna ses dons, lui demandant pourquoi il osait prendre place parmi les
féconds, lui qui était infécond. Il lui dit que ses dons pouvaient sembler indignes à Dieu,
qui l'avait lui-même jugé indigne d'un descendant ; l'Écriture disait qu'était maudit tout
homme qui n'avait pas engendré un enfant mâle en Israël ; en effet, il devait d'abord se
délivrer de cette malédiction par la génération d'un enfant, et ainsi seulement il pourrait se
présenter devant Dieu avec ses offrandes. Rempli d'une grande honte par le reproche de cet
opprobre, Joachim se retira auprès des pasteurs qui gardaient ses troupeaux dans les
pâturages. En effet, il ne voulait pas retourner à la maison, de peur qu'il ne subisse la
même manifestation de mépris de la part des gens de sa tribu qui avaient également été
présents et qui avaient entendu ces mots du prêtre.

Mais, alors qu'il y séjournait depuis un certain temps, un jour où il était seul, un ange du
Seigneur lui apparut dans une immense lumière. Comme il était troublé devant cette vision,
l'ange qui lui était apparu apaisa sa peur en disant : « Ne crains pas, Joachim, ne sois pas
troublé par ma vue. Je suis en effet un ange que le Seigneur t'envoie pour t'annoncer que
tes prières sont exaucées et que tes aumônes sont montées devant lui. Il a regardé et vu ta
pudeur, et il a entendu le reproche de stérilité qui te fut adressé injustement. Car Dieu est
le vengeur du péché, non pas de la nature. Aussi, lorsqu'il ferme un sein, il le fait pour
l'ouvrir plus miraculeusement ensuite et pour que l'on sache que ce qui naît n'est pas le
fruit de la concupiscence, mais un don divin. La première mère de votre nation, Sara, ne
fut-elle pas inféconde jusqu'à ses quatre-vingts ans ? Et pourtant, dans une vieillesse
avancée, elle a mis au monde un fils, Isaac, à qui avait été promise la bénédiction de toutes
les nations. Et Rachel, tellement agréable au Seigneur, tant aimée par saint Jacob, fut elle
aussi longtemps stérile, et elle a néanmoins donné naissance à Joseph, non seulement
seigneur d'Égypte, mais aussi libérateur de très nombreuses nations menacées par la faim.
Qui parmi les chefs fut plus fort que Samson ou plus saint que Samuel ? Et pourtant ils ont
eu tous les deux des mères stériles. Si la raison ne te convainc pas de donner foi à mes
mots, donne au moins créance aux exemples qui montrent que les conceptions longtemps
différées et les naissances stériles sont d'habitude plus miraculeuses. Aussi ta femme Anne
enfantera-t-elle pour toi une fille, et tu lui donneras le nom de Marie. Elle sera consacrée
au Seigneur dès son enfance, comme vous l'avez promis, et elle sera remplie du Saint-
Esprit dès le sein de sa mère. Elle ne mangera ni ne boira rien d'impur, et elle ne vivra pas
parmi le peuple, au-dehors, mais dans le Temple du Seigneur, pour qu'on ne puisse rien ni
dire ni même soupçonner de méchant à son sujet. Et avec le progrès de l'âge, de même
qu'elle naîtra de façon miraculeuse d'une femme stérile, de même, vierge, elle engendrera
de façon incomparable le fils du Très-Haut, qui sera appelé Jésus : son nom indique qu'il
sera le sauveur de toutes les nations. ? Et voici le signe de ce que je t'annonce : quand tu
arriveras à la porte Dorée de Jérusalem, tu rencontreras ta femme Anne, qui, pour l'instant
pleine d'inquiétude à cause du retard de ton retour, se réjouira alors à ta vue. » Sur ces
mots, l'ange le quitta.

Ensuite, il apparut également à sa femme Anne en disant : « Ne crains pas, Anne, ne pense
pas que c'est un fantôme que tu vois. Je suis en effet cet ange qui a présenté vos prières et
vos aumônes devant le Seigneur. Et maintenant je suis envoyé vers vous pour vous
annoncer qu'il vous naîtra une fille, du nom de Marie, qui sera bénie pardessus toutes les
femmes. Pleine de la grâce du Seigneur dès sa naissance, elle passera les trois années de
son allaitement dans la maison paternelle. Ensuite, consacrée au service du Seigneur, elle
ne quittera pas le Temple jusqu'à l'âge de raison ; servant là Dieu nuit et jour dans le jeûne
et la prière, elle s'abstiendra de tout ce qui est impur. Elle ne connaîtra jamais d'homme,
mais seule, sans exemple, sans souillure, sans corruption, sans union avec un homme,
vierge elle engendrera un fils, servante elle engendrera le Seigneur, éminente à la fois par
son nom et par son oeuvre elle engendrera le sauveur du monde. Lève-toi donc et monte à
Jérusalem et, quand tu arriveras à la porte que l'on appelle Dorée parce qu'elle est ornée
d'or, tu rencontreras là, et ce sera le signe, ton mari pour le salut duquel tu t'inquiètes.
Lorsque tout cela se sera donc passé ainsi, sache que ce que je t'annonce va se réaliser
indubitablement. »
Ainsi, selon la prescription de l'ange, ils partirent tous les deux du lieu où ils se trouvaient
et montèrent à Jérusalem. Et, lorsqu'ils arrivèrent au lieu désigné par la prophétie
angélique, ils allèrent à la rencontre l'un de l'autre. Heureux de se revoir et rassurés par la
certitude de l'enfant promise, ils rendirent dûment grâce au Seigneur, qui élève les
humbles. Ensuite, après avoir adoré le Seigneur, ils retournèrent à la maison et attendirent
la promesse divine avec certitude et allégresse. Aussi Anne conçut-elle et enfanta-t-elle
une fille et, selon l'ordre angélique, les parents lui donnèrent le nom de Marie.

Et, lorsque le cycle des trois ans se fut déroulé, et que le temps de l'allaitement fut terminé,
ils conduisirent la Vierge avec des offrandes au Temple du Seigneur. Or il y avait autour du
Temple quinze marches à monter, conformément aux quinze psaumes des montées. Car le
Temple étant construit sur une montagne, l'autel des holocaustes, qui se trouvait à
l'extérieur, n'était accessible que par des marches. Aussi déposèrent-ils la Vierge sur la
première de celles-ci. Et, tandis qu'ils ôtaient leurs vêtements de voyage et qu'ils mettaient
des vêtements plus soignés et plus propres selon la coutume, la Vierge du Seigneur monta
toutes les marches l'une après l'autre, sans la main de quiconque pour la guider et la
soulever, de telle façon que l'on crut que, sur ce point du moins, rien ne manquait à sa
maturité. En effet, déjà dans l'enfance de la Vierge, le Seigneur accomplit un grand acte et
montra d'avance par le signe de ce miracle quelle grandeur elle atteindrait. Lorsqu'ils
eurent donc célébré le sacrifice selon la coutume de la Loi et qu'ils eurent accompli leur
voeu, ils laissèrent la Vierge dans l'enceinte du Temple avec les autres vierges qui devaient
être élevées en ce même lieu, et eux-mêmes retournèrent à la maison.

Or, en avançant en âge, la Vierge du Seigneur progressait également chaque jour dans les
vertus. Et, parce que, selon les mots du psalmiste, « son père et sa mère l'abandonnèrent,
Dieu l'accueillit » chaque jour, en effet, elle était fréquentée par des anges, chaque jour elle
jouissait de la vision divine, qui la préservait de tous les maux et lui donnait aussi tous les
biens en abondance. Elle atteignit sa quatorzième année de telle façon que non seulement
les méchants ne pouvaient rien trouver à lui reprocher, mais qu'aussi tous les bons qui la
connaissaient jugeaient dignes d'admiration sa vie et sa conduite. Alors, le grand prêtre
ordonna publiquement aux vierges qui étaient instruites dans le Temple et qui avaient
accompli cette période de leur jeunesse de rentrer à la maison, de se préparer au mariage,
selon la coutume de la nation et la maturité de leur âge. Tandis que les autres obéissaient
docilement à cet ordre, seule Marie, la Vierge du Seigneur, répondit qu'elle ne pouvait faire
cela, puisque ses parents l'avaient consacrée au service du Seigneur et qu'en plus elle avait
elle-même voué au Seigneur sa virginité, qu'elle ne pourrait jamais outrager en s'unissant à
un homme. Le grand prêtre était dans la détresse, parce qu'il pensait que, l'on ne devait
pas violer une promesse en s'opposant à l'Écriture qui dit : « Faites des voeux et acquittez-
vous-en », et parce qu'il n'osait pas non plus introduire une coutume étrangère à la nation.
Aussi prescrivit-il qu'à la fête qui était imminente tous les notables de Jérusalem et des
lieux voisins soient présents, afin qu'il sache, grâce à leur conseil, ce qu'il fallait faire dans
un cas si douteux. C'est ce qui fut fait, et tous décidèrent en commun que le Seigneur
devait être consulté à ce sujet. Et, alors que les autres se prosternaient pour prier, le grand
prêtre alla faire la consultation selon la coutume. Et, sans tarder, une voix venant de l'oracle
et du lieu du propitiatoire se fit entendre à tous, disant qu'il fallait avoir recours à la
prophétie d'Isaïe pour savoir à qui la Vierge devait être confiée et accordée en mariage.
Isaïe a dit : « Un rameau sortira de la racine de Jessé, et une fleur poussera de sa racine, et
sur elle reposera l'esprit du Seigneur, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et
de force, esprit de connaissance et de piété, et l'esprit de crainte du Seigneur la remplira. »
Ainsi donc, selon cette prophétie, tous les membres de la maison et de la famille de David
en état de se marier et non mariés apporteraient leur rameau à l'autel ; et, si un petit
rameau fleurissait après l'offrande et si sur sa pointe prenait place l'Esprit du Seigneur sous
la forme d'une colombe, ce serait à son possesseur que la Vierge devait être confiée et
accordée en mariage.

Parmi les personnes présentes se trouvait Joseph, un homme de la maison et de la famille


de David, dont la femme était défunte et qui avait des enfants déjà jeunes gens. Comme il
lui semblait inconvenant d'épouser une fille d'un âge si tendre, alors qu'il avait des fils plus
âgés, il fut le seul à retenir son rameau alors que les autres apportaient le leur selon
l'oracle. Et, comme, par conséquent, il n'apparaissait rien de conforme à la voix divine, le
grand prêtre pensa qu'il fallait consulter une nouvelle fois le Seigneur. Celui-ci répondit
que le seul de tous les désignés à ne pas avoir apporté son rameau était celui à qui la
Vierge devait être accordée en mariage. Ainsi découvert, Joseph apporta son rameau; et,
lorsque celui-ci fleurit aussitôt et qu'une colombe venant du ciel prit place sur sa pointe, il
fut clair aux yeux de tous que c'était à lui que la Vierge devrait être accordée en mariage.
Donc, après la célébration coutumière du rite de mariage, Joseph resta dans la ville de
Bethléem pour organiser sa maison et pour se procurer ce qui était nécessaire au mariage,
tandis que Marie, la Vierge du Seigneur, retourna à la maison de ses parents en Galilée avec
sept autres vierges de son âge et élevées avec elle, qu'elle avait reçues du prêtre.
En ces jours, c'est-à-dire au premier temps de son arrivée en Galilée, l'ange Gabriel fut
envoyé vers elle par Dieu pour lui faire savoir la conception du Seigneur et lui en exposer le
déroulement ou la manière. C'est ainsi qu'en entrant chez elle il remplit la chambre où elle
se trouvait d'une immense lumière et, la saluant avec beaucoup de joie, il lui dit : « Je te
salue Marie, vierge très agréable au Seigneur, vierge pleine de grâce, le Seigneur et avec toi,
tu es bénie par-dessus toutes les femmes, bénie par-dessus tous les êtres humains qui
sont nés jusqu'à présent. » La Vierge, qui connaissait déjà bien les visages des anges et
n'était pas inaccoutumée à la lumière céleste, ne fut ni effrayée par la vision de l'ange, ni
stupéfaite de l'intensité de la lumière. Mais elle fut troublée par sa seule parole et elle se
mit à penser à ce que pouvait signifier cette salutation si insolite, ce qu'elle cachait, à quel
but elle mènerait. L'ange, divinement inspiré, répondit à sa pensée en disant : « Ne crains
pas, Marie, que cette salutation cache quelque chose de contraire à ta chasteté. En effet, tu
as trouvé grâce auprès de Dieu. Parce que tu as choisi la chasteté de la virginité, tu
concevras sans péchés, tu enfanteras un fils. Il sera grand parce qu'il régnera de la mer
jusqu'à la mer et du fleuve jusqu'aux confins de la terre, et il sera appelé le Fils du
Très-Haut, parce que celui qui naît sur terre dans l'humilité règne au ciel avec le Père dans
la grandeur. Et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la
maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin. Lui-même, en effet, est Roi
des rois et Seigneur des seigneurs, et son trône subsiste dans les siècles des siècles. » A
ces paroles de l'ange, la Vierge répondit, non qu'elle fût incrédule, mais parce qu'elle
voulait connaître la manière : «Comment cela pourra-t-il se faire ? En effet, puisque
moi-même, selon mon voeu, je ne connaîtrai jamais un homme, comment puis-je
concevoir sans suivre les usages humains, ou enfanter sans le secours d'une semence virile
? » A cela l'ange répondit : « Ne pense pas, Marie, que tu concevras de manière humaine ;
en effet, c'est sans union avec un homme que vierge tu concevras, vierge tu enfanteras,
vierge tu nourriras. En effet, le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te
prendra sous son ombre contre toutes les ardeurs de la passion. C'est pourquoi aussi l'être
qui naîtra de toi ? seul saint puisque seul conçu et né sans péché ? sera appelé Fils de Dieu.
» Alors Marie, les mains étendues et les yeux levés au ciel, dit : « Voici la servante du
Seigneur ? en effet je ne suis pas digne du nom de mère ? qu'il m'advienne selon ta parole.
»

Il serait trop long de vouloir insérer dans cet opuscule tous les événements dont nous
avons lu qu'ils ont précédé ou qu'ils ont suivi la naissance du Seigneur. Omettons donc ce
qui est écrit de manière plus complète dans l'Évangile et passons au récit de ce qui s'y
trouve moins amplement.

Donc Joseph, rentrant de Judée en Galilée, avait l'intention de prendre pour femme la Vierge
qui était sa fiancée. Déjà, en effet, trois mois s'étaient écoulés, et le quatrième venait de
commencer, depuis le temps où elle lui avait été fiancée. Dans l'intervalle, comme le sein de
celle qui allait enfanter grossissait peu à peu, l'enfant commença à se manifester. Et cela ne
put rester caché à Joseph. Car, entrant chez la Vierge plus librement, comme il en est pour
des fiancés, et parlant avec elle plus familièrement, il s'aperçut qu'elle était enceinte. Aussi
commença-t-il à être bouleversé et troublé, parce qu'il ignorait ce qu'il convenait le mieux
de faire. En effet, il ne voulait ni la dénoncer, parce qu'il était juste, ni la diffamer par le
soupçon de fornication, parce qu'il était pieux. Il pensa donc à dissoudre secrètement le
mariage et à la répudier sans bruit. Mais, alors qu'il avait formé ce dessein, voici que l'ange
du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, tu ne dois pas craindre,
nourrir un soupçon de fornication envers la Vierge, ou penser quelque chose de fâcheux à
son sujet, et ne crains pas de la prendre pour femme. En effet, le fruit en elle, qui te
tourmente le coeur en cet instant, et l'oeuvre non pas d'un homme, mais du Saint-Esprit.
Or, seule parmi toutes les femmes, elle, une vierge, enfantera un fils, et tu l'appelleras du
nom de Jésus, c'est-à-dire Sauveur. Car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Alors Joseph prit la Vierge pour femme, selon l'ordre de l'ange. Cependant, il ne la connut
pas, mais il veilla sur elle et la garda dans la chasteté. Et déjà arriva le neuvième mois
depuis la conception, quand Joseph, ayant pris avec lui sa femme et tout ce qui était
nécessaire, se dirigea vers la ville de Bethléem, dont il était lui-même originaire. Or il
advint, comme elle était là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter, et,
comme l'ont enseigné les saints évangélistes, elle enfanta son premier-né, notre Seigneur
Jésus-Christ, qui vit et règne jusqu'aux siècles des siècles. Amen.

http://livres-mystiques.com/partieTEXTE ... ivite.html

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Golden_Eye Post subject: Posted: 22 Jul 2008 16:59

Histoire et chronologie de la chrétienté de 1900 à nos


Member
jours>>>Suite

Septembre 2004
Joined: 15 Jul 2002 20:00
Posts: 652 Le Vatican abriterait des prêtres pédophiles: Selon un quotidien américain, sept prêtres
catholiques accusés de pédophilie sont actuellement à Rome. Source www.bible.chez-alice.fr:
Le Nouvel Observateur

Mai 2005
Depuis des années, les habitants de Cesano, au nord de Rome, dénoncent la nocivité des
antennes de Radio Vatican toutes proches. Une étude épidémiologique a démontré que le
risque de leucémie est 6 fois supérieur à la normale. Radio Vatican dépasse largement les
puissances maxi autorisées. Le cardinal Robero Tucci, président de Radio Vatican et le père
Pascale Borgomeo, le directeur général ont été condamné à dix jours de prison. Source:
www.bible.chez-alice.fr: "Le Nouvel Obs" 28 mai 2005

30 juin 2005
"Cette Eglise catholique qui laisse l'Afrique porter sa croix" Sa condamnation aveugle du
préservatif favorise la propagation du sida et tiraille les fidèles entre la foi et le combat contre
la maladie. Source www.bible.chez-alice.fr: journal "Libération" du 30 juin 2005

7 juillet 2005
Le Dalaï Lama déclare que "ceux qui ont péri durant le tsunami avaient un mauvais karma".
Source www.bible.chez-alice.fr: Metro 7 juillet 2005

12 octobre 2005
Pédophilie: un rapport accable l'Eglise de Los Angeles. Depuis 75 ans, l'Eglise a couvert les
actes de pédophilie de ses prêtres, de nombreuses plaintes ont été ignorées, des millions de
dollars ont été versés aux familles pour étouffer les affaires. Source www.bible.chez-alice.fr:
Le Nouvel Observateur 13 octobre 2005, http://www.la-clergycases.com/pdf/adden ...
plegod.pdf. Un autre rapport accable l'Eglise irlandaise et la police. Les évêques ont protégé et
soutenu les prêtres pédophiles. La police n'a jamais terminé ses enquêtes et détruit les anciens
dossiers. L'Eglise catholique accepte le rapport et ses conclusions qu'elle qualifie "d'horrible".
Source www.bible.chez-alice.fr: Le matin

janvier 2006
La question de l'existence de Jésus devant la justice italienne: Luigi Cascioli
(www.luigicascioli.it) a toujours soutenu que le Christ n'a jamais existé. Le père Righi, curé de
sa paroisse a écrit dans son bulletin qu'il existe des preuves de l'existence historique du
Christ. Le 11 septembre 2002, Luigi Cascioli a porté plainte contre le père Righi pour abus de
la crédulité populaire, plainte recevable en droit italien. Sa plainte a été repoussée mais
Cascioli a fait appel et le 11 mai 2004, elle a été jugée recevable. Il va donc y avoir un procès
en bonne et due forme. Cascioli a écrit à l'archevêque pour l'assurer qu'il est prêt à retirer sa
plainte si une preuve de l'existence historique de Jésus lui est fournie. Cette histoire, à défaut
d'aboutir, permettra peut-être à de nombreux chrétiens de s'interroger sur la réalité historique
de Jésus Christ.... Sources www.bible.chez-alice.fr: Libération 28/01/2006, L'Express
27/01/2006, Le Nouvel Obs 24/01/2006, www.luigicascioli.it, TF1 LCI 27/01/2006, TSR
Info,Christianisme aujourd'hui 25/01/2006, Top Chrétien 24/01/2006, Vox Dei 10/01/2006,
La Tribune de Genève

mai 2006
La prière est dangereuse pour la santé! Des scientifiques américains ont fait une étude de
l'influence de la prière sur plusieurs milliers de malades qui ont été divisés en trois groupes:
dans le premier groupe, les malades savaient qu'on allait prier pour eux, dans le 2e groupe ils
ne le savaient pas et dans le 3e groupe, personne ne priait pour eux: Résultat: aucun
changement entre les membres du 2e et 3e groupe mais des complications et des résultats
catastrophiques pour le 1er groupe: c'est prouvé: la prière est dangereuse pour la santé. (les
médecins ont expliqué ce résultat en invoquant le stress augmenté quand le patient sait qu'on
prie pour lui et qui conduit à des complications cardiaques). Sources: Liberation 06 mai 2006,
Le Monde 07 avril 2006, science presse, Vox Dei

juin 2006: La Bible est-elle une fable?


C'est le titre d'un article paru dans l'hebdomadaire Le point qui présente le dernier livre d'Israel
Finkelstein (directeur de l'institut d'archéologie de Tel Aviv) "Les rois sacrés de la Bible" qui
montre que David et Salomon, s'ils ont bien existé, ont eu une histoire qui n'a rien a voir avec
les faits relatés dans la bible. Le "royaume" de David était minuscule et sans influence et celui
de Salomon, pauvre et peu peuplé...

12 décembre 2006: Un prêtre condamné à 15 ans de prison pour le génocide rwandais


Source www.bible.chez-alice.fr: Le Monde du 13 décembre 2006

janvier 2007: L'Eglise catholique polonaise face à son passé


La toute puissante Eglise catholique polonaise qui se croyait couverte par le pape doit faire
face à son passé. Suite à la nomination de Mgr Wielgus archevêque par le pape et sa
dénonciation en tant qu'agent avec l'ex politique communiste, l'intéressé a d'abord
vigoureusement démenti puis devant l'évidence, a du accepter les faits et donner sa
démission. Une 2eme tête est tombée et, avec l'ouverture des archives soviétiques et la
disparition de Jean-Paul II qui n'est plus là pour protéger l'Eglise polonaise, un vent de vérité
arrive. Officiellement, on parle de 10% de membres de l'Eglise polonaise impliqués dans une
collaboration avec l'ex police communiste. La réalité est probablement beaucoup plus élevé.
Source www.bible.chez-alice.fr: Le Monde du 8 janvier 2007

avril 2007: Le pape Joseph Ratzinger publie un ouvrage intitulé "Jésus de Nazareth"
"Jésus n'est pas un mythe, c'est un homme de chair et de sang, une présence entièrement
réelle dans l'histoire". Que de chemin parcouru: il y a seulement quelques années, écrire ça
aurait paru complètement incongru: la réalité historique de Jésus ne faisait aucun doute.
Aujourd'hui, comme l'écrit "Le Monde" "Mais les Lumières, la science, la recherche historique et
archéologique ont fait naître de nouvelles exigences quant à l'authenticité des Evangiles écrits,
plusieurs décennies après Jésus, par des auteurs qui n'étaient pas des historiens, mais des
militants de la nouvelle foi". Bref, la réalité historique de Jésus Christ n'est plus totalement
évidente, même pour le pape. Encore un effort. Dans quelques années, un pape publiera un
papier pour expliquer que finalement la réalité historique de Jésus Christ, certes douteuse, n'a
pas d'importance, seul le symbole compte, pas l'histoire...etc...Sources www.bible.chez-
alice.fr:Le Monde du 14 avril 2007, Le Figaro du 7 avril 2007, chretiente info, catholique.org,
Journal chrétien

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Conclusion

Chrétiens : Vous croyez en Jésus Christ, Jésus de Nazareth ? Vous avez la foi ? Éprouvez-la !

Essayez, de temps en temps, quand vous lisez le Nouveau Testament, de vous dire, juste une
fois, "Et si c'était un mythe ?"

Et "Fiat Lux", d'un seul coup, la lecture s'éclaircit...

http://www.bible.chez-alice.fr/

LA FABLE DU CHRIST
http://www.luigicascioli.eu/cascioli_france/
http://www.luigicascioli.eu/cascioli_fr ... -nel-sito/
http://www.luigicascioli.eu/cascioli_fr ... /processo/

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