Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
de la laitue et de m a r a î c h a g e
la chicorée à salade en AB
Le Mildiou est la maladie la plus redoutée sur laitue, notamment La protection est essentiellement pré-
ventive. Respecter la rotation des cul-
lors d’étés pluvieux et frais dans les régions septentrionales. tures. Eliminer les déchets de culture.
La Sclérotiniose et la Pourriture grise peuvent également affecter Utiliser des variétés résistantes de laitue
gravement les cultures de laitues et de chicorées. (le champignon surmonte malheureuse-
ment assez facilement la résistance des
Les ravageurs sont relativement peu nombreux. Le respect d’un
nouvelles variétés en donnant naissance
certain nombre de mesures prophylactiques (élimination des à de nouvelles races) ou en tout cas des
déchets de culture, rotation) et un suivi cultural attentionné variétés peu sensibles. Eviter de planter
sont nécessaires pour un bon état sanitaire des cultures. des cultures hâtives ou tardives dans les
champs où le Mildiou a déjà sévit et où le
Le Mildiou peut se manifester en pépinière sol est mal drainé ou l’évacuation de l’air
mauvaise. Pratiquer la culture en
lorsque les plantes sont trop serrées et man-
Mildiou de la planches surélevées. Eviter les trop fortes
quent d’aération. Mais les dégâts se mani-
densités de plantation. Raisonner la ferti-
laitue Bremia lactucae festent principalement au cours du mois qui lisation azotée. Aérer judicieusement les
précède la récolte, à la faveur du manque cultures sous abris et maintenir si pos-
d’aération entre les plantes. Ce sont surtout sible la température nocturne au-dessus
Le Mildiou de la laitue est une maladie qui les feuilles les plus âgées qui sont atteintes. de 15°C. Eviter l’arrosage par aspersion,
peut causer d’importants dommages aussi Elles ne se dessèchent habituellement pas sinon pratiquer l’aspersion en fin de
bien en plein air que sous abri. entièrement, mais doivent être enlevées matinée et par temps ensoleillé de façon
Le Bremia provoque à la face supérieure pour la commercialisation, ce qui est tou- à avoir un bon drainage et un séchage
des feuilles des taches vert clair à jaune, jours préjudiciable. En cas d’attaque impor- rapide du feuillage. Réduire en tous cas
délimitées par les nervures secondaires. tante, la récolte peut être compromise. les arrosages par aspersion là où l’on
Par la suite, ces lésions deviennent nécro- La maladie se maintient au cours de la sai- observe des symptômes de Mildiou.
tiques. A la face inférieure, ces taches sont son par passage d’une culture à l’autre sur
couvertes par un feutrage blanc, farineux l’exploitation même ou au voisinage. Le
(fructifications du champignon), à l’origine champignon se conserve en hiver dans les Pourriture grise
du nom de “meunier” donné parfois à la déchets de culture. Les conidies (formées ou Botrytis
maladie. au niveau des fructifications) sont propa- Botrytis cinerea
gées par le vent et les éclaboussures d’eau.
Dégâts : parfois graves sur laitue (Nord :
étés pluvieux, Sud : automne et printemps, Les conidies de Bremia germent à la faveur
abris froids) d’une humectation assez brève (3 h mini- La Pourriture grise est une maladie qui
Conditions favorables : hygrométries éle- mum) à la température de 15°C. peut occasionner des dégâts importants
vées, températures fraîches (15°C), aspersions L’optimum est de 5 à 10°C la nuit et de 13 sur laitue et chicorée, surtout sous abri. Elle
Dissémination : vent, éclaboussures à 20°C le jour. La période d’incubation dans est souvent la conséquence d’un problème
d’eau (pluies, irrigation) la plante est généralement de 5 à 10 jours, au niveau de la conduite culturale.
au terme de laquelle apparaissent les
Dégâts : parfois graves (notamment sous abri)
symptômes.
Conditions favorables : conditions
Les hygrométries élevées, les températures fraîches et humides, plantes blessées ou
fraîches et les aspersions favorisent la mala- étiolées
die. Cette dernière est à craindre en autom- Dissémination : vent (longues distances)
ne et au printemps dans le Midi de la France
Le Botrytis peut attaquer les plantes de la
et lors d’étés pluvieux dans les régions plus
levée à la récolte. Les organes atteints se
septentrionales. Les conditions de culture en
couvrent d’un feutrage gris caractéristique,
serre modérément chauffée ou sous abris
constitué des fructifications du champi-
froids sont encore plus favorables au
gnon. Il peut attaquer le collet, provoquant
Bremia. sur le pivot des lésions brun rougeâtre.
Le Mildiou de la laitue attaque un grand L’évolution de ces lésions peut s’arrêter ou,
© Y. Monnet
© Y. Monnet
tir de blessures occasionnées par le gel, la vers 18 à 20 °C, mais des attaques peuvent
grêle, des maladies (Mildiou, Rhizoctone…) ou se déclencher gravement dès 10 °C.
Pourriture du collet due à Sclerotinia avec présence du mycélium
lors de travaux culturaux. cotonneux et des sclérotes
Dégâts : parfois importants (notamment
sous abris) planches. Veiller à réduire l’hygromé-
Conditions favorables : humidité et tem- trie des abris en les aérant au maxi-
pérature élevées, fumures azotées impor- mum. Eliminer les adventices qui
tantes maintiennent un microclimat humide
Dissémination : courants d’air (asco- propice au développement de la mala-
spores), opérations culturales (sclérotes) die. Eviter l’arrosage par aspersion,
Les contaminations peuvent s’effectuer sinon le pratiquer au cours de la jour-
née, afin que les plantes puissent
© D. Blancard
Anthracnose
de la laitue
Microdochium panattonianum
syn. Marssonina panattoniana
© E. Béliard
Microdochium panattonianum (appelée
abusivement Anthracnose), se rencontre
Dégâts de Rhizoctone brun sur laitue sous abris
habituellement en plein champ.
Les premiers symptômes surviennent sur
Les attaques de Rhizoctonia solani que l’on
les feuilles les plus proches du sol. Il appa-
observe sur laitues et chicorées sont dues
raît des taches brunes nécrotiques, à bor-
Rhizoctone brun aux souches AG 4, capables d’attaquer les
dure jaune, dont le centre peut se perforer,
Rhizoctonia solani Fabacées (Légumineuses), Solanacées et
donnant naissance à une “criblure” assez
Cucurbitacées, ou AG 1, encore plus poly-
caractéristique. Sur les côtes, les taches
phages car capables en sus d’attaquer les
sont plus allongées, concaves et de couleur
graminées. La maladie est favorisée par
souvent plus sombre.
Rhizoctonia solani est un champignon du une forte humidité du sol et par des tem-
sol qui s’attaque à un grand nombre de pératures assez élevées, 18 à 26°C, supé- Dégâts : localement, en plein champ
plantes. Les attaques sur laitue sont rieures à celles de Sclerotinia et de Botrytis. Conditions favorables : humidité après
généralement observées dans les der- L’excès d’azote, par apport ou minéralisa- pluies ou aspersions, températures douces
nières cultures sous abris au printemps et tion à l’automne, favorise également la (20°C)
en plein air dans les climats à étés plu- maladie. Dissémination : éclaboussures d’eau
vieux ou orageux. Rhizoctonia solani se conserve très long-
La maladie se développe en période de
Les premiers symptômes se manifestent temps dans le sol sous forme de sclérotes.
fortes pluies et lors de températures
généralement lorsque les laitues appro- Il colonise également des débris végétaux
douces d’environ 20°C. Elle est favorisée
chent de la maturité. Des lésions rou- très divers.
par les conditions humides consécutives à
geâtres apparaissent sur les nervures des Les contaminations s’effectuent par l’in- des périodes de brouillards, de rosées et
feuilles en contact avec le sol ; elles peu- termédiaire du mycélium qui colonise surtout de pluies ou d’irrigations par
vent s’étendre jusqu’au pivot et provoquer superficiellement les feuilles en contact du aspersion.
une pourriture du collet ou envahir le sol, puis pénètre le limbe.
limbe des feuilles. Les lésions de Le champignon se conserve essentielle-
Les laitues hâtives et les types plus érigés ment dans les déchets de plantes
Rhizoctone brun sur laitue sont particuliè- tels que la laitue romaine sont moins sen-
rement favorables à des envahissements malades présents dans le sol de la cultu-
sibles à l’attaque de ce champignon. re ou de son environnement. Les laitues
secondaires par des bactéries entraînant la
La protection est essentiellement pré- sauvages (L. serricola) ou d’autres
déliquescence noirâtre des tissus atteints
ventive. Respecter la rotation des cul- plantes sauvages notamment Sonchus
et des zones voisines.
Dégâts : sous abris (dernières cultures de
printemps) et plein air dans les climats à
été pluvieux
Conditions favorables : humidité impor-
tante du sol et températures assez élevées
(18 à 26°C)
Dissémination : substrats et plantes infectées
Il est généralement nécessaire de procéder
à des analyses complémentaires (qui peu-
© Y. Monnet
aériennes
Symptômes de Nécrose marginale sur feuilles de laitue notamment Nasonovia ribis-nigri
© E. Béliard
nécessaires en cas de pullulations,
notamment au début du printemps, à
une époque où les auxiliaires sont enco- Présence de galles sur racines de laitue dues à Meloidogyne hapla
Les jeunes larves apparaissent plus ou taupins occasionnent des dégâts notam- Messiaen C.M., Blancard D., Rouxel F. et
moins tôt au printemps suivant les espèces ment dans les cultures après retourne- Lafon R. (1991) - Les maladies des plantes
ment de prairies ou de friches. La pratique maraîchères. INRA. 552 p.
et les régions. En fonction du nombre de
de façons culturales superficielles (binages, Thicoïpé J.P. (1997) – Laitues. Monographie.
générations, les chenilles pourront être
sarclages, griffages) en été permet de Ctifl-Serail, 281 p.
observées jusqu’en octobre ou novembre.
Les dégâts sont réellement graves lors- Trouvé C., Pinet V., Clin E., Oste-Ledee
qu’on est en présence de véritables pullu- S. et Legrand M. (2002) – Les pucerons et
lations. leurs prédateurs en cultures biologiques de
pommiers, de salades et de choux : inven-
Les chenilles des noctuelles défoliatrices,
taires et suivis biologiques. 2e conférence inter-
qui pondent sur des cultures installées, nationale sur les moyens alternatifs de lutte
consomment le limbe des feuilles. Il s’agit contre les organismes nuisibles aux végétaux, Lille
en général d’Autographa gamma, espèce – 4, 5, 6 et 7 mars 2002, 579-587.
migratrice, présente d’avril à septembre
© E. Béliard
www.agriculture.gouv.fr//wiphy (catalogue
ou octobre. Sous abris, elle peut être pré- e-phy des produits phytosanitaires autorisés
sente plus longtemps. Penthaleus major sur feuille de chicorée en France)
Réalisation FLASHMEN - GAP