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ENCYCLOPÉDIE

THËOLOGtQUE,
OD
SÉRIE DE DICTIONNAIRESSUR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE

OfFRABt* EN rR&NÇAtt
LA PLUS VARIÉE
LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE,
ET LA PLUS COMPLÈTEDES THÉOLOGIES.
CES DICTIONNAIRES SONT

D ÉCRITURE DE PHILOLOGIE DE LITURGIE, DE DROIT D'HÉRÉSIES ET


SAINTE, SACRÉE, CANON,
DE SCHISMES, DES LIVRES JANSÉNISTES, MIS A L'INDEX ET CONDAMNÉS, DES PROPOSITIONS
CONDAMNÉES, DE CONCILES, DE CÉRÉMONIES ET DE RITES, DE CAS DE CONSCIENCE,
D'ORDRES RELIGIEUX ET FEMMEs), DES DIVERSES RELIGIONS, DE GÉOGRAPHIE
(HOMMES
SACRÉE ET DE THÉOLOGIE DOGMATIQUE ET MORALE, US
ECCLÉSIASTIQUE,
JtjRtSPttUUEKCE REL)G:EUSE, DES PASSIONS, DES VERTUS ET DES VICES,
D'HAGIOGRAPHIE 1 D'ICONOGRAPHIE CHRÉTIENNE DE MUSIQUE
DE BfOGRAPHE CHRÉTIENNE, DES PÈLERINAGES
CHRÉTIENNE,
CHRÉT!ENS DE DIPLOMATIQUE DE SCIENCES' OCCULTES
ENFIN DE GÉOLOGIE ET DE CHRONOLOGIE RELIGIEUSES.

PUBLIÉE

PAR M. L'ABBÉ MÏGNE,


ÉDITEUR BB t.A BÏBÏ.IOTH)&gUE UNÏVERSELI.B DU CLERGÉ,
ou
M9 COURS COMPLETS eun CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIAtTIQCB.

se YtLms iN-r.
PMX G FR. LS VOL. POUR LE SOUSCRiPTEUtt A LA COLLECTtOX EKTtÈnE, 7 FH., 8 FR., ET M&UE 10 FR. POUR H!
tOUBCIur'fEUR A TEL OU TEL DtCTiONNAME PAUTtCUnKR.

TOMEVÏNGT-SÏXÏÈME.
DICTIONNAIRE DES RELIGIONS.

TOMETROISIÈME.

~YOL.fRix: MMLmca.

CHEZ
L'ÉDITEDR,
AUX ATELIERS CATHOLIQUES DU PET1T-MONTROUGB,
hARRIEREC'ENFERDE PARIS.

18SO
DICTIONNAIRE

UNIVERSEL, HISTORIQUE ET COMPARATIF


DETOCTES

LES RELIGIONS
DU MONDE,
COMPRENANT

t LE JUDAÏSME, LE CHRISTIANISME, LE PAGANISME, LE SABËISME, LE MAGISME~


f LE DRUIDISME, LE BRAHMANISME, LE BOUDDHISME, LE CHAMANISME,
L'ISLAMISME, LE FETICHISME ETC., AVECTOUTESLEURSBRANCHE!.
r LES HÉRÉStES ET LES SCB1SMES QU SE SONT INTRODUITS DANS t/ÉtHJSE CHRÉTUNNK;

LES SECTES OC! SE SONT ÉLEVÉES DANS LES AUTRES REUCtONS,

LES ORDRES nEUCtEOX TANT DES CHBET!ENS QUE DES PEUPLES !NF)DÈLES;

LES MTES, USAGES, CËRËMONIES RELIGIEUSES, FÊTES, DOGMES MYSTERES, SYMBOLES, SACNFtCM, PRATtQOM

60PERST!ECSES EN USAGE DANS TOUS LES SYSTÈMES DE RELIGION, ETC., ETC.;

RÉDICÉ

IP~~ Nî<. &~BB& BB~N~a


M LA MCtM AStAMQCt Btt MBM;

PUBLIÉ

PAR M. L'ABBÉ MIGNE,


ÈDtTEURDEtiABïBtOTH&QOECNÏVERSEMtEDCCt.ERaB,

on

DES COCRN COMPI.ETa SUR CHAQUE BRANCHE DE LA'SCtENCE ECCLÉS!ASTtOtCH.

TOME TROISIÈME.

VOL. PMX: 32 FRANCS.

CHEZL'ÉDITEUR,
AUX ATELIERS CATHOLIQUES DU PETIT-MONTROUGE;
BARM&RKD'ENFERKE PAKtS.
1850
Imprimerie dé MftjrNË, au' Peti~Mentrouga
DICTIONNAIRE UNIVERSEL

HISTORIQUE ET COMPARATIF
DE TOUTES LES

RËUGMNS DE LA TERRE

[Cherchez par UJ, par ), par Y on par Z tes mots que l'on ne trouve pas tel par J.]

JABË (prononcé Fftue),. transcription du sons et le son de leur tambour, leur avaient
nom de Jéhova, chez les Samaritains, d'après apparu au moment du départ, et que, les
Théodoret. Foy. JÉHOVA, et t))Eu, I, 6. ayant pris sur leur dos, ils les avaient por.
c'étaient les enfers des tés dans le Jabmé-Aimo. Si les habitants de
JABMË-A!MO
cet autre monde ne'voulaient point laisser
Lapons cette région des morts était/suivant aller celui des morts que le magicien venait
eux, peuplée d'êtres d'une nature semblable ou s'ils s'obstinaient
à celle des vivants, et qui menaient une vie chercher; à vouloir
que le malade, dont le magicien demandait
peu différente de celle des Lapons sur la la santé, allât les joindre, ce que les parents
terre. Mais ces êtres souterrains avaient une
nature bien plus parfaite, jouissaient d'une du malade qui habitaient déjà le Jabmé-
conditionetd'un heureux, Aimo prétendaient assez souvent, la vie du
sortbeaucoupplus
et étaient tout autrement habiles dans les magicien n'était point en sûreté. Cependant.
arts. C'était là qu'habitaient les Saiwos, les lorsqu'il y avait du danger pour lui, il était
Loddb. les CtM/< vigoureusement défendu par son Saiwo-
les. Sarwas, etc.
Guellé, qui attaquait avec intrépidité le Jab-
Les Lapons avaient des sorciers ou jon- mek contraire au sorcier, et le forçait enSn
gleurs, qui prétendaient jouir de la faculté a se prêter aux désirs de celui-ci, à lui ac-
de se transporter réellement en esprit dans corder son. congé et à consentir qu'il emme-
le Jabmé-Aimo; et c'était à eux que l'on s'a- nât avec lui celui des Jabmeks qu'il était
dressait lorsqu'on voulait évoquer un de ses venu demander. Si les Jabmeks consentaient
ancêtres pour prendre soin des troupeaux de
que le malade vécût encore, aussitôt celui ci
rennes, ou lorsqu'on voulait obtenir des Jah- se rétablissait, pourvu toutefois qu'on ne
meks la santé d'un parent malade. à offrir à celui des Jabmeks
manquât point
Quand on avait trouvé un magicien décidé qui désirait que le malade allât le joindre, le
à entreprendre ce voyage, on assemblait la sacrifice qu'on lui avait promis. Quand le
famille et une grande multitude de peuple. Jabmek était'inexorab)e et qu'on ne pouvait
Le magicien prenait son tambour, le battait le gagner par les vœux qu'on faisait de lui
et chantait en même temps de toutes- ses offrir des sacrifices, il fallait de toute néces-
forces; tous les assistants poussaient en sité que le malade mourût. A son retour du
même temps de grands cris. Le jongleur, ar- Jabmé-Aimo, le magicien devait sans dissi-
rivé au paroxysme de l'exaltation, courait de mulation déclarer quel avait été son succès,
côté et d'autre, s'agitait avec une extrême bon ou mauvais.
eétérité et faisait des gestes extraordinaires JABMEAKKO, divinité laponne, souve-
en frappant toujours le tambour magique, raine du Ja&m~!Mo son nom signifie mère
puis il tombait tout à coup, et paraissait de la Mort. C'est elle qui donne un autre
comme mort et privé de tout sentiment. corps à ceux qui descendent dans ses do-
Cette espèce d'extase durait environ une maines, leur assigne les mêmes fonctions et
heure; il fallait même un autre magicien, qui leur accorde le même pouvoir qu'ils avaient
eût fait déjà le même voyage, pour le réveil- sur la terre.
ler. Tous les sorciers lapons qui ont prétendu JABMEK, divinités des anciens Lapons;
avoir lait ce voyage se sont accordés à 'tire elles correspondaient aux Mânes des Latins.
que les Saiwo-Guellés, ou serpents veni- c'étaient les âmes des parents décédés elles
meux qu'ils avaient évoqués par leurs chan-' habitaient le J(t6m~tM!o ou séjour des
âmes, d'où elles pouvaient être évoquées par
(1) Voyez l'AtM placé en tête du second votume. les magiciens. Foy. jABMÉ-AiMO.
DtCTtONN. DES RELmtONS. JH. 1
it b!CT)OKNA!RK DÉS RELIGIONS. [2

JApA. dieu ~s Singalais. fo~; JAMÈsES, éteigne, et privation de voix active et pas-
JACOB, patriarche des Hébreux, sur- sive au chapitre'; ën(!n'*poù'r les 'relaps, tes
nommé 7~raH. Voy. ISRAEL. châtiments affectés aux schismatiques et aux
JACOBÉOS, nom que )'pna donne en t~or- hérétiques.
tugal aux partisane d'une'erreur théptpgi- '~ÂCOBtNS, JACQBINES, surnom donné,
que sur le sacrement de pénitence. On sait enPrance,'aux religieux et religieuses de tor-
que, suivant la doctrine de l'Eglise, un pé- dre deSaint-Dominique, parce queleurcou vent
nitent qui se confesse né ~ut jamais'déctjt- était situé'près ta'porte~Saint-Jacques à Pa-
rer nominativement à son confesseur les ris. Ce couvent était antérieurement un hô-
complices de sa faute, à moins que cette dé- pttal pour les pèterins de Saint-Jacques il
claration ne soit indispensable pour l'inté- fut donné aux Dominicains à la prière du
grité de sa confession, et cette règle est fon- pape Honoré HI, l'an 1218, par le docteur
dée sur ce que" te o~itenjrne'peut, sans~n Jean, doyen d&Saint-Qoenti'n.
nouveau t)~chlB, déposer de ta~ réputation de ~ns iatu~ Sa'nt~onoré t{ y ayatt un
son prochain. Cependant, d)t rabbé Gré- couvent de Jaco6t'Ks re/'orme' fondé vers
goire, le Portugal vit, pendant quelque l'an 1611, par le P. Sébastien Michaétis, qui
temps, d'autres maximes prévatoirdans'ce'fS avait~'rétabir l'ordre de Saint-Dominique
taines communautés religieuses, où le despo- dans sa pureté primitive.
tisme des supérieurs imposait à leurs subor- JACOB1TES, hérétiques du Levant, qui ti-
donnés l'obligation de dévoiler non-seule- rent leur nom du moine Jacob, sumnmme
ment leurs fautes,mais encore cellesdeleurs SaradŒMS ou Zanxatus homme ignorant,
frèrRS, de leurs complices, et pliait tous les mais actif et zété, que tes Eulychiens ti-
membres de ces communautés sous le joug rent élever sur te siège éptscopat d'Edesse.
d'une obéissance aveugle. Cet abus prit nais- !t parcourut t'Orient, réunit les différentes
sance vers 17~, chez des Ermites chaussés factions des Eutychiens pu Monophysites,
de Saint-Augustin, passa ~ch'ez 'd'es moines ainsi appelés parce qu'ils ne re'cbnnaissaiem
réguliers, et de tà"s'éténdit â'béaucôup d'in- qu'une seutë nature en Jésus~Chrtst il ét:t-
dividus'des autres'ordres~ Les pàrti'sahs ec- blit partout des évëques'ëtde's prêtres, de
ctésiastiques et laïques de' cette doctrine y sorte que, vers la fin du vf ~iecte, cette hé-
ajoutaient'une piété "outrée ë~ mystique. On résie se trouva rétablie dans la Syrie, la Mé-
les nomma'~t~<e'hômm'e donnant àt'~ sopotamie, t'Arménie, l'Egypte, ta Nubie et
tonte au secret de'la confession ~'ëtJaco6~o~ l'Ethiopie, où ette subsiste encore. Cepen-
parce que dans ia satte o'ù''its ay~tent com-~ dant, comme l'observe Richard Simon, si
menée tëur complot il y ayajt *un tanteau re- l'on comprend sous le nom de Jacobites tous
présentant l'échelle deJacbb~LesJacobéps les Monophysites du Levant c'est-à-dire
et leurs adhérents devinrent extrêmement ceux à qui Uon attribue l'hérésie de ne re-
nombreux sou~s ta'protectiop du P: Gaspard connaître qu'une nature en Jésus-Christ, il
de
de qui
rineamatibn, qui en était rega'rdé co'm'me
él~it régardé èô~ri~é est cértain'que'cettë secte est fort étendue;
le c~eÏ."Le~'ehanoines dé .Coïmbrp réufgè- mais ceux qui s'appellent proprement Jaco-
rent un règlement' catque sur ces principes, bhes sont en tr6s-p6~t nombre, et ils habi-
qui furent souten'usp'~r es exercices pu~- tent Rrmçipatement la Syne et ta Mesopo-
btics désignés sous te'n~mde'f/!MM,nMa:i- tamjc jeur c~ef réside à Kara-Amid, capi-
mct~ i'a?erctc!os e 'o~erDancMS'~a Jacobea: tateduDiarbéttjr.
Ufté'sentence du tribunat dé ta ~exa d'Âso- Les Jac.obttes ne recppnaissent qu'une
?!d tes Ht saisir et brûler par'la main du nature en Jésus-Christ, rejettent le concito
bourreau~ Le'cardina) daCuhhàef le pa- do Catcédoinc, condamnent ta lettre desamt
triarche de Lisbonh'e pubUèrënt en'ITïS des Léon, et regardent e~mme de~ défenseurs de
lettres pastorales ëtdes'édits contre ceUe doc- la foi Dipscore, Barsumas et tes Eutychiens,
trine, qui avait pour défè'nseurs tes évéques condamnes par té conote de Catcédoine.
d'Algarve, d'Ëtv'às et de Cbïmbre~ Ce der- Toutefois its ne créent pas que la nature
nter écrivit même au pape, sur' cet objët~ humaine et la nature dmne spte'tt 'confon-
une 'léttéé` dues en Jésus-Christ;
àptiltigéfi,c~ue: Benoît
tetfreapotogéttque? Bénoît XIV,XiV, trop
tro~ i)sa'vouent'qu')ts ne
bien instruit des règles de t'Eghsé pour tote- s'expriment ainsi que R~ur mjeux aéfendre
rcr'un abus si criminet, donna., ta mêmean- t'unite de personne contre Jcs Nestorjens.
~ée,ùn brefco'ntrë le zète indiscret qui~qu- Ils n~'dj~erent, point'de
sputiennent'qp'i!s
lait assujettir tes pénitents à nommer leurs l'Egttse romaine, qm e~bHt deux natures
compticesettes lieux de teurrésictence.Lë en Jesus-Chnst: ma)s')!s"prétendent mteux
)nême pontife pùbtia encore à ce sujet quatre cxptiquer !e mystère do l'incarna~Qn, eh di-
buttés,'d'ônt'ta dernière est de 1~~9.'Letribu- sant qu'il n'y a qu'une nature,'parM,qu'il
nat de nnquisition"pub!ia, la mêm'e année, n'y a uu'un Jésus-Christ 'pieu et homme,
un décret contre tes Jacobéos, et en 177~ un ne
que font les Lati.ns, qui parlent, dtsent-
régtemcnt'qui prononçait des'peines sévères its, de ces deux natures comme si elifs
contre tes cbùpaMe's~' savoir ta fusttgaUon, étate~ séparées et qu'etigs. ne {issentpas nu
la déportation et six ans de gatérës p.our ta véritable tout. C'§t'auss) ~n pe'§ens'que
ctassë vutgàire t'exitsur'tes cotes d'Afrique D!Q~cbre, qu) a, adouci quelques expressions
pour tes~n&ptes'; rintcrd~et'un an ~'ex)l ()U d'Eutyches, qu) paraiss~ent tt:op rudes, d)-
degatères'pdur tes caembres'Qu cterge;~a sait qu'H 'reconn~jssajt 'que Jésus-Christ
prison" pour tes femmes ta'fque~; po~r tes était composé* de d'eux natures, mais qu'il
rétigieusës,' t'exit < d'a'tis~ te 'c~uvënt'te
,(' r t .·.ptus
n'était pas deux natures,; ce qtu semble or'
JAC jAC
thodoxe car ils ne venant pas avouer qu'i) y ncment du magistrat, mais del)icu
nit d'eux natures s:):
en'Jésus.Christ~'de peuri' surtout dans tes affaires purement'rc~gieu-
d'éta'btir deux Jésus-Chnsts. De sorte quêtes Ja- ses..
cohites ne sont
pointa a"propremëht'pariër, ,e part! s'~ta)t égatement répandu
engagés dans l'erreur dans
tcghsc cp)scopa!c d'Ecosse ;'mqis i;'recutun.
ce)!e des Acéphales, quid'Eu'tyché'srm'ais'dans
'rejetaient le cbncife
de Calcédoine. <<.` cqup mp'rjel par')a défaite de'Chartes-
Edouard en 17~5. Ce prince étan!
Ils ont tous les sacrements de i'Egtise ro- Rome en 1788, une assemblée de' mort à
mame, et n'en diffèrent que sur quelques {qu'rs évo-
ques, tenue'à Ab~rdeen,'reconnut enu'n ta
pratiques dans l'administration des sacre- maison de Brunswiç~, et siatua qu'on pria-
ments Us ont, par exempte, conservé )a cir-
raj( pour Georges I!l et sa'fami)te'. En 1792,
concision/et marquent d'un fer rouge l'en- P" !e" proposa de souscrire'aux
fant après qu'i) est'Daptise;its t.ent'e-
ont conserve M'" !<;)es )eur consentement à cette'de-
la prière pour morts. Leurs jeunes sont mande fut ra~iHé en 1§04, dans une assem-
tes
fréquents et ngourcux ils ont, outré
}o ca- b)ee générale; et' main~enapt t'JËgti~'e épi-
rême, <o jeune de ta yierge.'cëtù'i des Apô- scopale protestante d'Ecosse est en
tres, celui de Noël, cetui des NinÏvites,et commu-
njonayec {'EgHse angl)eane,mais"sans"étre,
chacun de ces jeûnes dure ptusieurs semai- comme eïïe,
nes de p)us. Us jeûnent' toute tannée soumise a Hnnuence dus'ouver-
le ncment britannique.
mercredi et le vendrcd!. Pendant tout'ca- JACQUES DEL'ËRËE (ORDRR DE SAINT-).
rême, un J.icobjfe ne peut ni boire 'de vin, en
ni ordre mji~atre é(abii Espagne,' i'an 1170,
manger de ~pjsspn, ni se'servir'd'huH'e; pour s'opppser aux incursiops~des'Mqures
'raçtjon ces lois est punie de t'excom-
de ou) troubtaient )cs petcnps 'a))ant à Com-
munjeation; i) n'est permis de ni postetle au tombeau ~e sain~
Ia)t ni œufs les mcrcrc'dis et tes'vendrëdis. manger Jacques. H
Us font avajt auss) pour but d'attirer tes'Mahdmé-
cpnsjsterpresque toute )a perfection )<tns a {a retigtp~ chrétienne.
de t'Evangi)edans de ces jeûnes, Cet dr~rë~ut
('austérité approuve par Alexandre !}), en"li'7S. L~s
qu'ils poussent à des excès incroyables; on aux
en a vu q~i pendant beaucoup d'années ne ~y~~ proposèrent chanoines'de
batnt-Mo), qui avaient des hôpitaux sur le
vivaient durant tout !e carême que'de teuji- chemin appeié ~o~ FraMp'at~, de s'up;r à
Icsd'oHvier. Hy q chez eux beaucoup'de
<eut lieu vers'l'an.
moines, dont iesuns sont réunis en'commu- 1275. Cet prdre ctatt cpmposé de clercs et de
nauté, d'autres vivent dans des' cetlutes sé- cheyaHers parmi ces derniers, les un.s gar-
parées ou dans les déserts. daten~ !e célibat, ics autres éjaient mariés,
JÂCQmTÉS'D'A~LETERRE, sncte poli- et }curs femmes paient comptes pour sœurs
t)CQ-ccçtés)astique, qui prit naissance en de i ordre. La première ;dignitéjest ceUede
Angtt'jerre après la révotutiondel68S qui grand maitre est
çt;e réun;e a !a couronne
avait chasse du trône Jacques I), pour y por- depuis Chartes-Quint. La seconde est ceHa
ter Gujnaume, gepdre de de pneur,
ce prjnce. La ma- affectée à deux nut
jorité du clergé angtiean'reconnut ce'der- P°"c"t ))! mitre e{ ies autres orne~en~pon-
chanoines
nier comme, rpi fait t'ticaux. Lcschevajiers
de ctde dro'it;'que)- font preuve de qua-
ques-uns comme rqi d~ fait scutemënt. Atais tre races de chaque côté; 'tous
Sancroft, archevêque de Cantorbé'ry,'et peuvent se
sept marier maintenant, mais seutëment avec
autres pretats, croyant, que ta conspi~nce une permission du roi par écrit. Leur habit
defe.ndajt de se soustraire à t'autorité de de cérémppte esjt un manteau btanc avec
-!acques H, quoique banni qQ ses Etats, refu- une croix rpuge en forme d'épée, ueurde))-
sèrent a son gendre ie serrnën~d'atiégpance. see par !e pommeaa et les croyons, sur ta
En conséquence, ils furent ~ppetés ~Yo~M- pottrme. C;est )e plus considérable des or-
!-o~ou~co<'t<e~; Us furent même accusés dres m)j)ta;res d'Espagne ses revenus sont
d')nçj)ner au paptsme, parce que'Iq roi Jac- immenses, et les cpmmandcries
ques embrassent
éta~ cathnitaue; c'est pqurqupi ies deux V))fes et cent dix-huit bourgs.
cathqhquc~ reçurent aussi !a dénomination !) y 9 aussi (Jes chevafières ou chanoi-
deJacobitcs, ncsses de Saint-Jacques de t'Epée, dont le
Les evé~ue~ angtiçans opposés au serment P''em'er monastère fut fondé à Satamanque
se djsatsnt seuls orthodoxes, seuts ~g'itmes, pour tqger )es pé'erins de Saint-Jacques.
'axaient tes autres de schisme et d'hérésie, EHes font. maintenant les trois vœux solen-
cf (irent une communion séparée. Mosheim nejs qp'etjes n'ont pas toujours été dans l'u-
leur .)ttr;bue de crore que ta succession au
sage de prononcer, Leur habit est te même
trône est d'institution divine, et qu'h n'est gué cejut des chanoines.
J'~QJs permis, spus aucun prétexte, de ré- .JACQUES. DU-HAUT-PAS (ORDRE DE
s'cr aux princes. Les ./Mro~, pour soute- BA)~TJ, chanoines hospitaliers, institués
"'r '? tegUimité de .GuiUaume, s'appuyaient en Halte, vers l'an 1260. Le but primitif do
sur je texte ~oM~ ~t(!ce meK~ de Z);eM. cette fnstitutiou était, de faciHteraux petcrins
Les .yo~/Mt-~ jour répHquaient (( Si donc le passage des rivières en leur fournissant
~gt "surpateur~ se succèdent, vous sui- des bacs. Lés membres de t'ordre étaient
vrez je dernier, comme t'épagneut suit ie
le d'abord frères lais, puis ils furent prêtres;
voteur montp stjr te chevat' de son maitre, ils portaient l'habit blanc. Ils formaient une
apr~s avptr tué le propriétaire. B Ces derniers congrégation (iopt le chef-lieu était l'hôpital
~c"!4!P"t Mup {'Egtjse ne dépendit aucu- de sur t'Arndj
Saint-Jacques-du-Haut-Pas,
~3 DICTIONNAIREDES RELIGIONS, ii!{j
dans l'Etat de Florence. Cet institut s'étant et fait partie du CMom6o ou de la confédé-
propagé en France, le pape y nomma en ration. Hest rarequ'ils élèvent leurs propres
1288 .nn commandeur général qui résidait à enfants, qui les embarrasseraient dans leurs
Paris dans l'hôpital de Saint-Jacques-du- marches continu-elles. I! arrive même qu'a-
Haut-Pas. Pie !I supprima cet ordre en 1~59. vant de grandes expéditions, tous ceux qui
JADDËSHS ou DjADDÈs, troisième classe ont des enfants les offrent publiquement en
des prêtres, dans l'ite de Ceylan. Ce sont, sao'iuce à leurs MoAisso~' en piient les
au rapport de Knox, les prêtres des esprits. chairs et les os, et en font une espèce d'on-
Les pagodes qu'ils desservent n'ont point de guent dont les guerriers se frottent tout le
revenus. Un homme dévot bâtit à ses dépens corps pour s'inspirer du courage et se rendre
une maison, dont il devient le prêtre. Il fait invulnérables. Les femmes et les filles sont
peindre sur les mnraittes de cette maison soumises aux mêmes lois que les hommes et
des hallebardes, des épées, des flèches, des les garçons.
boucliers et des images. Ces maisons s'ap- JA1NCOA, nom de Dieu dans la langue es-
pellent ordinairement Jacco, qui veut dire kuara ou basque. Foy.DtED,n''xo).
maison du diable. Jacco ou Jaca est te nom JALDABAOTH, divinité adorée par les Ni-
du démon. Pour célébrer la fête de ce Jacco, cotaites.
'le Jaddèse se rase toute la barbe. JANA, divinité romaine, épouse de Janus.
JADUTHA, idole vénérée autrefois dans Fo< CARDA.
!a Saxe et dans la Marche. JANCHON. Les Botocudos, tribu sauvage
JAGA-BABA, divinité infernale des anciens duBrésit, redoutent des génies malfaisants
Slaves; elle avait la forme d'une grande nu démons noirs qu'ils nomment Janchons.
femme décharnée dont les pieds étaient H y en a de grands, Janchon Gipakein, et de
osseux. Elle était armée d'une barre de fer, petits,Janchon .Ko!<d' Quand le grand diable
avec laquelle elle tâchait de faire crouler le se montre et traverse leurs cabanes, tous
socle sur lequel elle était placée. On ignore ceux qui t'aperçoivent ne peuvent échapper
le culte que lui rendaient ses adorateurs. à ta mort. Ses apparitions ne durent pas
JAGGERNAUT, célèbre idole des Hindous. longtemps; mais ses visites causent toujours
Foy. DjAGAD-NATHA. le trépas de beaucoup de monde. Souvent il
iAGUAS (1). La plupart des anciens voya- saisit un morceau de bois, et bat les chiens
geurs nous représentent les Jaguas comme jusqu'à les tuer. Quelquefois it tait mourir
étant un peuple de l'Afrique; mais ils sont t les enfants que l'on a envoyés chercher de
plutôt une secte ou une confédération, ré- l'eau; dans ce cas, on trouve l'eau répandue
pandue dans une grande partie de l'Afrique de côté et d'autre. Ce démon paraît avoir
centrale, et, que l'on trouve principalement une grande analogie avec t'KMK ou ~4/«!K-
dans les royaumes de Kassangi et de Matam- ga des Tupinambas. La crainte de cet esprit
ba. !t est assez difficile de faire concorder les empêche les sauvages de passer la nuit
récits des voyageurs du xvn° siècle il pa- seuls dans les forêts; ils ne s'y décident pas
Trait cependant que les Jaguas sont soumis à volontiers, et préfèrent marcher plusieurs
un chef appelé par les uns GraMd-a~Ma, ensemble.
par les autres Kalandola, mais ce dernier JANG sacrifice qu'offrent les Chinois
nom est probablement le nom propre de pour chasser les maladies et les autres cala-
l'individu qui était nppeté à cette grande mités.
dignité. Quoi qu'il en soit, les' Jaguas sont JANGOU-MON. D'après les anciens voya-
extrêmement féroces ils sont presque tou- geurs, un certain nombre de nègres de la
jours en guerre avec les peuples voisins, Côte-d'Or professaient une espèce de dua-
dans le seul but vraisemblablement de faire tisme ils croyaient à l'existence de deux
des prisonniers. Ceux-ci sont partagés en dieux l'un blanc, appelé 2?OMoMmou ./Mt-
deux classes; les hommes et tes femmes d'un gou-Mon, c'est-à-dire le bon homme; t'autre
âge mur sont tués et mangés par eux, après noir, qu'ils nommaient DeMOKto ou Diablo,
les avoir fait engraisser;. quelquefois ils se mots empruntés du portugais. Ils disaient que
contentent de les vendre pour esclaves. le premier était le Dieu des Européens i
Quant'aux jeunes gens, ils les réduisent en mais ils se plaignaient beaucoup du second,
servitude dans le dessein de les naturaliser lui attribuaient toutes sortes de méchancetés
parmi eux ce qui a lieu après qu'on tes a et tremblaient à son nom seul. Ils préten-
soumis à diverses épreuves, et lorsqu'ils ont daient en être quelquefois battus, et met--
apporté au Grand-Jagua la tête d'un ennemi. taient sur son compte les coups qu'ils rece-
Pour éprouver le courage des jeunes cap- vaient, dans l'obscurité, par une main in-
tifs. ils tirent contre eux des flèches, presqu'à connue.
fteur de tête; et celui que la crainte fait JANNAN1NS. Les Quojas, ancien peuple
sourcitter est tué et mangé sans rémission. de la Guinée, étaient persuadés que les âmes
On leur fait perdre aussi quatre dents sur des morts devenaient des esprits, auxquels
le devant de la bouche, deux de.la mâchoire ils donnaient le nom de Jannanins, c'est-à--
supérieure et deux de l'inférieure, après quoi dire, patrons, défenseurs, parce que t'occu-
on leur perce le nez et tes oreilles; alors le pation attribuée à ces esprits était de pro-
jeune homme est déclaré 6roMso ou sotdat, téger et de secourir leurs parents et leurs
anciens a'nis. Un nègre qui, à tachasse,
(i) On écrit encore ce nom Jagas, Jagues, Giagues, avait échappé à quelque danger imminent,
D/agas, Guagas, etc. o se hâtait d'aller au tombeau de son libéra-
i7 JAN JAN i8
teur, où la reconnaissance lui ta'sait sacri- bien nourri des travaux de ce grand docteur,
fier un veau, avec du riz et du vin de pal- il composa lui-même un livre intitulé Au-
mier pour offrande, en présence des parents ~KstitUt~, qui fut une pomme de discorde
et <)es autres amis du Jannanin, qui célé- jetée dans le camp des catholiques. Nous
braient cette fête par des chants et des dan- sommes loin de regarder Jansénius comme
ses. le fondateur du Jansénisme cette célèbre
Les Quojas qui recevaient quelque ou- opinion a pour principal auteur Duverger
trage se retiraient dans les hois, où ils s'i- de Haurane, abbé de Saint-Cyran, ou plutôt
maginaient que ces esprits faisaient leur ré- elle n'est que la continuation du système
sidence. Là ils demandaient vengeance à condamné de Baïus mais l\4M~MS<tnM~, qui
grands cris, soitàKanno, soit taux Jannanins. pourtant-ne fut publié qu'après la mort de
De même, s'ils se trouvaient dans quelque Jansénius, Ct tant de bruit et donna occasion
embarras ou dans le péril, ils invoquaient à tant de débats, suscita une polémiqne si
l'esprit en qui ils avaient ptus de confiance. longue et si acharnée, qu'il mérita à son au-
D'autres le consultaient sur les événements teur le triste honneur d'attacher son nom à
futurs. Par exemple, lorsqu'ils ne voyaient la secte nouvelle. Quelques-uns pensent que
point arriver de vaisseaux d'Europe, ils in- Jansénius était bien innocent des troubles
terrogeaient leur Jannanin pour savoir ce que son livre occasionna après lui ils disent
qui les arrêtait, et s'ils apporteraient bien- que rien n'est plus facile que de se tromper
tôt des marchandises. Enfin leur vénération dans une matière aussi délicate que celle de
était extrême pour les esprits des morts. fis la grâce, que les propositions condamnées
ne buvaient jamais d'eau ni de vin de pal- lui échappèrent sans dessein: iisse fondent, 1°
mier, sans commencerpar en répandre quel- sur une double déclaration de sa soumission
ques gouttes en l'honneur des Jannanins. au saint-siége, insérée dans l'ouvrage même,
S'ils voulaient assurer la vérité, c'est leur et par laquelle il le soumet humblement'au
Jannaninqu'its attestaient.Le roi même était jugement du souverain pontife 2° sur une
soumis à cette superstition et quoique toute .sembtabte déclaration insérée dans son tes-
la nation parût pénétrée de respect pour tament une demi-heure avant sa mort; 3°
Kanno, le culte public ne regardait que ces enfin sur une lettre écrite quelques jours
esprits. Chaque village avait, dans quelque auparavant à Urbain VIII, et dans laquelle
bois voisin, un lieu fixe pour les évocations. il dit ces belles paroles « Je me trompe as-
On y portait, dans trois différentes saisons surément, si la plupart de ceux qui se sont
de l'année, une grande abondance de pro- appliqués à pénétrer les sentiments de saint
visions pour la subsistance des esprits. C'é- Augustin ne se son étrangement mépris
tait là que les personnes affligées aHaient eux-mêmes. Si je parie selon la vérité ou si
implorer l'assistance de Kauno.et des Jan- je me trompe dans mes conjectures, c'est ce
nanins. Les femmes, les filles et les enfants que fera connaître cette pierre, l'unique qui
ne pouvaient entrer dans ces bois sacrés. doit nous servir de pierre de touche, contre
Cette hardiesse eût passé pour un sacrilège, laquelle se brise tout ce qui n'a qu'un vain
qui eût été puni miraculeusement par une éclat sans avoir la solidité de la vérité.
mort tragique. Une femme convaincue d'a- Quelle chaire consulterons-nous, sinon celle
dultère, surtout après un premier pardon où la perfidie n'a point accès ? A quel juge
de son mari, était conduite au bois des Jan- enfin nous en rapporterons-nous, sinon au
nanins, où elle disparaissait sans que l'on lieutenant de celui qui est la voie, la vérité
pût jamais trouver d'elle la moindre trace; et la vie, dont la conduite met à couvert de
il est probable qu'elle y était mise à mort et l'erreur? Dieu ne permettant jamais qu'on
soigneusement enterrée par -les exécuteurs se trompe en suivant les pas de son vicaire
de la justice. en terre. Ainsi tout ce que j'ai pensé, dit
JANSENISME, système erroné sur la grâce, ou écrit dans ce labyrinthe hérissé de dispu-
ainsi nommé de Corneille Jansens, plus con- tes, pour découvrir tes véritables sentiments
nu sous le nom latin dcJansénius, qui en est de ce maître très-profond, et par ses écrits
regardé comme te premier auteur. Cet hom- et par les autres monuments de l'Eglise ro-
me fameux, né dans le comté de Leerdam en maine, je l'apporte aux pieds de Votre Sain-.
Hollande, l'an 1585,de parents très-attachés teté, approuvant, improuvant, rétractant,
à la religion catholique, fut d'abord princi- selon qu'il me sera prescrit par cette voix de
pal du collège de Bayonne en France, puis tonnerre qui sort de la nue du siège aposto-
de celui de Sainte-Putchérie a Louvain. Pro- lique. »
mu au doctorat en 1619, il fut nommé par D'autres croient au contraire que Jansé-
le roi d'Espngne à une chaire d'Ecriture uius s'est lancé à son escient dans une voie
sainte, en 1630, puis, six ans après, à i'évé- condamnable ou du moins périlleuse. Ils se
ché d'Ypres, qu'il ne garda pas longtemps, fondent, 1° sur une défense des sentiments
étant mort de la peste le 6 mai 1638, âge de Baïus écrite de sa main et composée par
d'environ cinquante-trois ans. Cette mort lui, mais qui est demeurée manuscrite ,2°
n'eut rien que de glorieux, car il avait ga- surle,titre d'~po/o~tede~MMs, que,-dit-on, il
gné cette maladie en visitant les pestifé- .voulait d'abord donner à son livre 3° sur les
rés. lettres qu'il écrivait à l'abbé de Saint-Cyrau
Pendant tout le cours de sa vie, Jansé- et dans lesquelles il ne se dissimule pas la
nius avait fait une étude approfondie des hardiesse et la témérité de son entreprise;
ouvrages de ~aiut Augustin, et après s'être it révoit le trouble que sa doctrine occa-
19 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 20
sionnera dans l'Eglise, .les condamnations obéir à t'Elise, crurent se tirer d'embarras
qui le menacent, et. veut que.son .Hyre né et éviter le scandale en déclarant qu'ils sous-
paraisse qu'après sa mort, afin de ne point crivaient à la condamnation que le saint-
s'exposer à voir le reste de ses jours s'écou- ~iége avait faite des propositions, mais que
ler dans l'agitation et dans le trouble .it as- ta doctrine qu'elles contenaient n'était point
sure enGn que le pouvoir tramontain est celle de Jansénius. Arnaud, l'un des cory-
pour tu).ta moindre ~chose. phées de la secte, et avec lui soisante-douzo
Quoiqu'il en soitdet'.intentiondet'auteur, docteurs de Sorbonne, ayant refusé de sous-
le livre de,Jansénius.ne tard~.pasà faire crire à la censure de ces propositions comme
d~é,bruit dans
be.~ucoup de,bruit
beaucoup l'université de
dans-l'université de Lou-
l.ou-, étant de Jansénius, furent exclus de t'a fa
y.ain. Les Jésuites s'~empressèr.ent, de t.e réfu- cullé de théologie, le 16 octobre 1658. Lé
ter. La guerre s'alluma d<:part et d'autre,.et pape Alexandre VU, ne voulant plus laisser
l'on vit paraître une foule d'écrits de contro- aucun subterfuge aux partisans de Jansé-
verse sur cette mat'ère. Le papcUrbain VHI; nius, publia une buDe.par laquelle il décta-
voulant apaiser ces qucrettes,. interdit ta rait expressément que les cinq. propositions
Jtecturo de t'~MS'.MS~'nus.et des écrits .des étaient dans l'~M~u~~HMs, qu'elles étaient
< condamnées daos le sens,qu'elles
Jésmtes. contre ce .livre, ajoutant cependant présentent
qu;on trouvait dans cet ouvrage des propo- et dans té sens même de fauteur. Le formu-
sitions déjà;,condamnées par ses.prédéces,- lairé dressé par.le clergé de France fut pro-
sèùrs. La. défense du pape ne put calmer de? posé à signer à tous les ecclésiastiques, réti-
esprits trop échauffés. La quereHe devint de gieux et religieuses du royaume èt lé roi
jour en jour pius vive. La France y prit lui-même en ordonnâ la signature par une
part, etit s'etevadans ce royaume de grands déclaration expresse. Ce formulaire était
trbubtes.à.cette occasion. EnGn quatre-;vmgt ainsi conçu « Je me soumets sincèrement à
cinq évoques français, ayant extrait du.livre la constitution du pape Innocent X du 31 mai
de,Jansénius cinq propositions qui, conte- 1653, selon son véritabte sens,'qui a été dé-
naient toute sa doctrine, les déférèrent au terminé-par la constitution de notre saint-
pape Innocent X. Vôici ces propositions père Alexandre Vil, du 16 octobre 1656. Je
i" ()Me/<yuM commandements d.e.Dt'eM sont reconnais que je suis obligé en conscience
<mpt)MtMM.d dM ~pmtHM ~M~.<<.~Mt veulent d'obéir à.ces constitutions, et je condamne
~accomp~'r, et~m /'on< A.cet e/yet ~Me~or~ de cœur et de bouche la doctrine des cinq
~6~pM les /brcM pr~eH<M qM'~s ont; et la propositions de Cornélius Jansénius conte-
~i~ce ~ut les renf~'atf possibles leur man- nue en son livre intitulé YtM~M~KMS,que ces
o'Me. deux papes et les évoques ont condamnée,
2" PatM <<o<.de Ma~Mred~c/t.Me, on ne r~" laquelle doctrine n'est point celle de saint
~t~e~tmc[ts~<a~rdçetH(~r<eMre. Augustin, que Jansénius a mat expliquée
..3° .PoMr .m~rt<er et (/em~'t'<et'.dans. l'état de contre te vrai sens de ce docteur.))
nature, dec~tte,, il M'M< pas n~MMntfe a'ue La signature de ce fôrmutaire fut ta source
~'Aomnte, ait «ne <!6er~ e~eHtp~e .de.Mec.e~t~, d'une inunité de contestations, de chicanes,
mais t( SM/)!<,ÇM'!<at~MMe liberté exempte de de. subtilités et de dispuies frivoles sur le
coac<t'onqu de contrainte. droit et le fait, sur t'infaittibitité dû souve-
,4°,~e~ ~em!-jPe~!ensadme«aten< la Me- rain pontife. Les, uns voulaient se retrancher
ceMt~ de la ~.rdce tn~r.'eMf.e pre~t;enan<e pot r derrière un silence respectueux tes autres
cAa~t<e.<tc~'fK.en par<tcu!ter, Memepot<r<e déctinaien) l'autorité du souverain pontife,
comtnenceg)€Mt de <tt /bt;. ils étaient A~rett~ues lorsqu'il s'agissait de juger le sens d'un livre;
en .ce gM~s voulaient que cette grdce fût telle d'autres en appelaient du pape mat informé
que la volonté de r/tOMt)nepM<y résister ou y au pape mieux informé ou à un concile
o&~t'r. .r général. Bientôt cette querelte prit les .pro-
.5°.C'esi! MneeffeMt' se?nt-p~n~!enne de.dire portions d'une véritable hérésie t'Ëgtisc de
~ue .yesMS-CAr!~ est mort ou ~M't~.arepandtt France fut partagée eh deux camps, dont
son sang généralement pour tous les hom- chacun comptait dans ses rangs dès évêqùcs,
mes. des docteùrs, des savants de tout ordre et du
Ces.c.inq,propositions ont été censurées: plus hàut mérite. Les Jànsémstes se distin-
ta~p.remtère, comme téméraire,, impie, blas- guaient des autres par une ptus grande aus-
phématoire, frappée d'anatbème et héréti- térité de mœurs, ptus de sévérité et de dé-
que ;~a 2°; et !a,3' comme hérétiques; la 4°, cence dans le commercé ôrdimiirë de la vie,
comme fausse et hérétique la 5e, comme plus d'étoignement des plaisirs mondains
fausse, téméraire, scandaleuse et étant en- peut-être aussi par p!us de mortification,
tendue en ce sens que Jésus-Christ soit mort plus de zèle pour les pratiques de la péni-
pour le salut seulement des prédestinés, im- tence. Mais il faut convenir que ces beaux
pie, blasphématoire, .injurieuse, dérogeant dehors'cachaient la plupart du temps un or--
a ia bonté de Dieu et hérétique.. gueil démesuré, un amour-propre excessif,
Tel.fut.le jugement prononcé par Innocent t et un attachement intlexiblé à ses propres
X dans sa~uUe du 31 ntai 1653. Cette bulle idées.
fut reçue ,pa.r.l,e
fl;1treç,~e France, qui dressa
9 de,France,
par.të çclergéde Le chef-lieû de la secte était le monastère
en 1655 un.fprmuIaffepourJa condamnation de Port-Royal, situé dans une profonde so)i-
des cinq propositions de Jansénius. Les par- tude à six lieues de Paris c'était dans ce
tisans de ce dernier., se.troafant dans l'alter- désert qu'allaient se retremper les chefs du
native d'abandonner leur docteur ou de dés- parti, les Daverger dé Hauraue, les Arnaud,
2t JAN 22
!es
Pa~a~ les Zieute, tes Lemaistré de Sacy, Jajius, .protecteQ~.des Romains ;.6~,sorti,r &
<e'c;.hommësd'uhëvasteérudiMonët'd'unpro- t~nstant~e son.temple une.si grande quan-
fond savoir, i~ui ont rendu de grands servi- tité d'eau ;boui,Hante, que ptusjeur.s des.chne-
ces a )nreti"ion et aux !eUrës;mais qui mis furent &ng.touti,s ou, brutes, ;o r.e~te..prit
etissënt
encore ptus mei'ité de t'Elise. s;its h'avaœht la fui.te~ <(,Cj'est~p6.ur cela ajoute Macrobe
pas usé téurs tdtcnts a Défendre par orgueil que le sénat ordonna qu~a; t'avenir tes portes
~.système absurde.et (iësotànt..Après,ta du tempte de Janus fussent ouvertes en.temps
tnort de ces grands hommes ta secte t.oir'ba de guerre, pour .marquer que, Janus..était
'<)ans une phase de ridicute lés Jansénistçs sortt.de son temple pour aHer au ser.oars de
~ë donnèrent ië ton d'avoir des miracics le ia..v.titeet de l'empire. ?Ovide en donne une
thaumaturge était un diacre .appetant, d'~ne autre interpréiati.on.On.ou.Yre ce..tetnpte,
vië.trës-aùitèré, inhume'dans )ë cimetière di.t-it, pour demander, aux dieux Je r.etour
He Saih~Médard
â~Pâns: Son.tombeau.dë.vint des~sotdats~qui~spnt.à t~armee; on te.fermc à
!'objët d'un pèierinagë trës-fr~quenté aca~s.e .ia~paix~, pou.r que ta, divinité:, ~entrée.dans
f!ë~ muttitudedé prb(!tgës qui s'y.operatént son asite, n'en putss.eptus.s.o.Kttr-.Un.moderne
journeHëmënt. ~'est !a que !a puissance de exptique ç.et usage d'une.mamère plus natu-
Dieu et l'intercession du prétendu saint, se r~Ue « C)n invoquait Jan~s po.u; avoir la
traduisa'cnt par iies~sauts, des,gambades, pat.x.e~aprjHs fayotr,obtenue on cessait des
des fours de force,, des niaiseries puérites
supplications,dovenues.sans obje~ti.)).
connues sous. le sur
nôfn dëcôHt):<~toM$,,ct,qui JA!)US,dieu partiGui~r.aux~o.main~,
ont pendant si longtemps mystihë !à capitaie l'origine duqu&t.les mythotogues.he.sont pas
et je rOyaume; ~o?/. ëoNvuLs~ONNAtRÉs.
d'accord ,toute.fois tl. est .remar.quabte.quo
Depuis ce~te.époque te Jansénisme a t~u- tes Romains eux-mêmes s'accordaient àtui
jours~téen dËc!inan~; et maintenant qu'i) y attribuer une exh~cHou. étrange.re. Les,uns
a ptus de deux siéctes queJansentus est ~.disaient Scy thé tes autres ~e faisaient! ôn-
mort, ta secte n'est pas encore ~o.ut à f~it gitnairc.dù Eays~des~Pe.rrhebes., peupte ae
éteinte; cependant et)e est réduite à sa ptus Thessatie ~qui habitait .sur .tes.. bords.. du
si:nptë.exprcssion;iin'y a ptus.a'évMues, Penée.ÀuréItus Victor .rapporte.que Gréuse,
ptus.de prë.trës !te ce.pari! d'ict a quetques nit.e,.d'Erechthée.roi~d'.f~thehes, princesse
années ët!ë aura donc disparu pour~ tou- d'une, grande beauté,fut,s.u) prise jpar.,Apôt-
jours. !on,éteu cut.un Gts;qui fut.éte.véaDetphes.
JANUALÊS; 1° iô fêtes qÍÚ~n;s
fêtès que (es Romains
RomâiH~ cefe- J6!è- Erechthéedonna~sa.utte en mariage àXJphée.
braient !ë j6.ur des cafëtides de janvier ..ea ne at!a:con-
qut, pouvant avoir~d'enfants,
t'iionnèùr de Janus. EHés étaient, signalées sutter t'oractp..U !ui,,<~t.répondu qu'it devait
par des jeux. des danses et d'autres réjouis- adqpterle pren~ier enfant qu'il rencontrerait
sances &ub!iqu€fs. L'es eonsufs se rendaient
en grande p'ompe .au Capi~ote suivis du fa
en
!e,Iendematn.H .ren,Gontra.Janus:,i iH~.de sa
gri).eJ~~HIJp.~ l.a,G1\pl?,h, ~RI~lS ~.e)a femme et.l'adopta.. <Getui-c;i., devenu granU,
foule dés choyens parés, de .ieurs.pius.bea.ux
e"u'pai.une notte .tburda.en tt~Hc,.y.(it.des
habits, e~ ta' on bffr.àiï (tes saerinces a Jupi- conquêtes et. bâtit une..viHë ;qu.'H appeta .'te
ter. Ce Jour~a~on se faisah des.pres.ents et son nom JqtMCtt~On prétend, que ce fut t.m
d'heureux souhaits; et, î'on avait-grande qui poiicajes peuptes de cette contrée~-teur
aKentiôn dé_n'ë riei?dirë,qui.në
~ût,de b'on apprit, à.y ivre .en société..et leur donna des
augure pôur~e rë~ê de t'anncè. dn,offrait a tpis. Saturne,,chassé ~e son trône, pardon
Jdnus des da!tés,,des,,ngues ..du mie! et uns Sts Jupit.e~r~ayant peu apres.ab6rde.en.Ha-
softc dé gâteau, nommée
J'aMMatLa~doucëùr iie, J.anu8,tui~u.t,raccueiUe.p!u& fayorabte,
de.cés offrandes
éta'itregardée~commesym- et;rassocja,méme à.aa r.oyauté.Saturne par
hote de,présages fav_orab!es pour î'ânneé qui reconnaissance tui accord~.)e,don.de sër.es-
tenait de commcncpr.
sou.yenir..dj~ jjassé et de prévoir t'avenir.
2° On appelait aussi
J<tmtMM.tes.vers\quo Janus après sa mort, fut mis au rang des'
chantaient tes Satiéns
tts devaient être aussien nbres ~'honneur de~anùs; dieux. .t..
que fés vers Pvide.no~s apprend queJanu~~taif rpprc=
saturmens. seme.avcc.~cux [étjes ou aui.moins.àYec.deurx
3° Ennu,~ i~ y avatf a Rome une .porte, visages il a composé à cette o~ca[sion~,co'
appetéë ./aHMa/e'; effe. était située, sous ië distiq.ue.d.Qnt,, te second vers nous parait
mont Viminat, et ava'H recu,c~ num a
l'oc- passablement ironique:
casion d'un prétendu ~miracfë arrivé a cette
porte par ta protëcdon de Janus,. Macro!)ë et ~A7!ettc~ anmta~l'e /at'<')!'<)s ûrt~
Ovide rapportent que ~es.Sabuis,, SoMs~f/c s'Mp~ts<)'Mt tu'â ;6r~at);
faisant te
siège de Rome, avai~'n~ déja.attëim )a porte ~Aitteurs;, j)e. méme.ppete .npus;dit que tes
qut est. sous fe.mo~t timinai; .cette porte, ancte_ns.t',appe)aient le, Chao~ que ce.ne fut
~qu'on avmt b'en fermée, au~, approches de qu'au moment de.ia separatio!; des.etéments
l'ennemi, s'ouvrait tpjnt â,cc:}p d~eHë-même qu~it pritta forme d'un dieu; que tout ce qui
jusqu'à trois ,f6is, qu'on put venir, ~a existe,; te ciet, ta terre, tes me):s, spntpuverts
bout de la fermer. « sans C'est que !a jatouse Ju- et fermes de sa main ;qu'H est.fauteur de
Hon dit Ovide~ en avait enteve. iës serrures toutes tes réyptuUo.ns qu'à, sa votomé ta
et .tout ce qui servai.f à,la fermer. )) Les paiXjet ta .guerre régnent tour à tour qu'.it
Sabins., instrui.ts. de,,ce prp.di.ge,, .e.t poussés pre~deaux portes du.ciel de concert avec
par ia tine dë~Saturne, a'ccoururejtt en foute tes Heures; que .c'est par tui que Jupiter lui-
a cette porte pour s'en rendre maîtres; m~is tncme retourne à sa ptace
~3 DICTIONNAIREDES HEL)GtONS. 94
On représente ce dieu tenant d'une main soutiennent que cette figure est l'emblème
une clef et de l'autre une verge pour mar- de l'année qui vient de finir et de celle qui va
quer qu'il est le gardien des portes et qu'il commencer. En effet, les anciens le considé-
préside aux chemins. H était aussi la per- raient comme la porte de l'année aussi Ma-
sonniScation de l'année, dont le premier crobe ne balance pas à tirer son nom de
mois et le premier jour lui étaient dédiés. JaMt<<! c'était le portier du ciel ou p)utôt du
C'est pourquoi ses statues marquent quel- temps on le représentait avec une clef à la
quefois de la main droite le nombre de 300, main. Plusieurs indianistes identifient Janus
et de ta ganchc celui de 65. II y avait à Rome avec Ganès, CaK~a, dieu de la théogonie
plusieurs temples de Janus; les uns dédiés à brahmanique. Outre le rapport de conso-
Janus ~t/~oH~, les autres à Janus Quadri- nance dans les deux vocables, l'un et l'autre
/'fOKs.Ces derniers étaient à quatre faces, sont revêtus de fonctions anatogues dans
avec une porte et trois fenêtres à chaque l'Inde comme dans le Latium, ils sont adorés
face. Les quatre côtés et les quatre portes sur toutes les routes, et placés honorablement
exprimaient sans doute les quatre saisons de sur tous les seuils; ils gardent le passage des
l'année, et les trois fenêtres les trois mois de dieux ils président au calcul et par là au
chaque saison. Varron dit aussi qu'on avait calendrier et si Janus a simultanément
érigé à Janus douze autels' par rapport aux deux têtes. Gauésa en a également deux,
douze mois. Ces autels étaient hors de Rome, mais successives. « Ces analogies n'ont pas
au delà de la porte du Janicute. Comme dieu le droit de nous étonner, dit M. le baron
de t'année on offrait à Janus* le. jour de s'a d'Eckstein, depuis qu'il est clair comme lo
fête, des dattes des figues ridées et du miel jour qui luit au ciel que la langue latine et
renfermé dans un vase neuf; on y ajoutait le sanscrit dérivent de la même source, qui a
une pièce de monnaie qui d'abord n'était dû couler pour les deux, langues dans le
que de cuivre, mais qui fut'd'or dans la berceau commun de la race arienne d'Orient
suite, lorsque Rome fut devenue plus riche. et d'Occident, dans la haute Asie moyenne et
Sur cette monnaie était d'un côté une figure centrale. »
à deux visages, et de l'autre la figure d'un Nous ne citons que pour mémoire l'opinion
navire ou simplement une proue en mémoire de quelques savants du siècle dernier, qui
du vaisseau sur lequel Saturne était venu se ont vu dans Janus le patriarche Noé. Suivant
réfugier dans cette partie de l'Italie qui en eux, on lui donnait deux têtes, parce que
fut appelée Latium, c'est-à-dire cachette. Noé jeta en arrière ses regards sur la race
Janus, qui avait eu un règne long et paci- submergée et en avant sur celle qui aiïait
Cque fut aussi considéré comme dieu de la commencer avec lui il portait une clef,
paix..C'est à ce titre que Numa lui fit bâtir parce qu'il avait, en quelque sorte ouvert
un temple qui restait ouvert durant la le monde après le déluge il présidait au
guerre, et qu'on fermait en temps de paix. commencement de l'année, parce qu'il avait
Or, durant les huit premiers siècles de l'em- vu la fin de l'ancien monde et le commence-
pire romain, ce temple ne fut fermé que trois ment du nouveau. EnGn le nom de JontM
fois ia première sous Numa la seconde leur rappelait l'hébreu Jain, Yain, le vin,
après la deuxième guerre punique, et la parce que Noé avait planté la vigne.
troisième sous Octave, après la bataille d'Ac- JAPET JAPHET. Les Grecs regardaient
tijm. H y eut sans doute beaucoup de jac- Japet comme l'auteur de leur race, et ne con-
tance à Octave de faire fermer te temple à naissaient rien de plus ancien que lui. Plus
cette dernière époque; car, si Rome était en ancien que Japet,'disaient-ils, lorsqu'ils vou-
paix avec le reste du monde,.elle était rava- laient parler d'un événement dont on avait
gée à l'intérieur par des discordes civiles. presque perdu la mémoire. Hésiode le fait
Foy.JANUALES, n° 3. fils d'Uranus et frère de Saturne; il dit qu'il
On donnait à Janus plusieurs noms ceux épousa Ctymène, fille de l'Océan, et qu'il en
de Patultius, celui qui ouvre Clusius, celui eut quatre fils, Atlas, Menées, Prométhée et
qui ferme Geminus; le double Pater, le Epimethée. La tradition rapportée par Dio-
père Consivus, celui qui favorise les pro- dore est différente: selon celui-ci, Japet au-
ductions de la nature il parait même qu'on rait épousé la nymphe Asie et au lieu de
l'appelait Quirinus. Ménèce, son second fils, il aurait eu Vesper
Mais pourquoi t'appette-t-on Geminus, et ou Hesper. Ce fut, ajoute-t-il, un homme
lui donne.t-on deux visages? Les anciens ne. puissant en Thessalie, mais méchant, et plus
nous répondent qu'en tâtonnant. Les uns recommandable par ses quatre fils que par
prétendent que ce double visage rappelle son propre mérite.
l'association de Saturne avec Janus dans le Japet n'est autre que leJaphetbibiique~
gouvernement du Latium. D'autres veulent fils de Noé et père de la race humaine quj
que ce soit ie symbole de la connaissance que peupla l'Asie septentrionale et l'Europe
Janus avait acquise des choses passées et des orientale. En effet, le nom de Jâpet ('lonrETof),
événements futurs. Plutarque assure que étranger à la langue grecque, est la trans-
c'est pour nous apprendre que ce prince et cription exacte de l'hébrcn n3~ laphet. Les
son peuple étaient passés de la vie sauvage à Grecs le donnent comme l'auteur de leur
la civilisation. H en est qui pensent que le race et l'Ecriture sainte nous dit en effet
double visage exprime l'alliance des Romains qu'il fut pèr.e de p~ IvN, nom hébreu qu'on
et des Sabins opérée par Romutus et Tatius. peut indifféremment prononçer7oKou7sMM;
D'autres eaun, surtout parmt les modernes, ce Ion fut ie père des ioniens ou Grecs, ap-
25 JAR )EA 20
pelés encore VoMna;~ par les Syriens, 7oM- chancelier ou garde'des registres, le gref-
M<ttt! par les Arabes, et lavanas par les Hin- fier, le roi d'armes ou héraut, et l'huissier.
dous. Que Japet ait épousé une fille de l'O- Il y joignit quatorze chanoines pour servir
céan ou la nymphe Asie, cela trouve égale- i'ég!ise, treize vicaires, treize ecclésiastiques
ment son,application on pouvait poétique- et quatorze chantre". Cet ordre fut mis sous
ment appeler filles de l'Océan les femmes la protection de saint Georges, patron de
sauvées .dans l'arche du déluge universel l'Angleterre. L'habit de cérémonie consiste
et d'un autre côté Japhet commença à s'éta- dans un justaucorps de soie blanche, avec
blir dans l'Asie Mineure. C'est là qu'il donna les bas de même couleur, un surtout cra-
naissance à Gower, père des Cymbres ou moisi et un manteau de velours bleu. Au-
Kimmériens, dont une branche s'établit en jourd'hui le nombre total des membres ne
Arménie sous la conduite de Togarma, l'au- dépasse pas vingt-six, y compris le souve-
tre émigra dans la Chersonèse Taurique, et rain. Les chevaliers portent sur l'épaule
pénétra de ta dans l'Europe septentrionale; droite un chaperon d'écarlate. La jarretière
a Magog, père des Scythes et des Tartares s'attache sous le genou gauche; elle est de
à Afadat, père des Mèdes à Javan, le Pro- bleu céleste, brodée d'or, et ornée de pierre-
méthée des Grecs, établi dans l'Asie Mineure; ries on lit dessus ces paroles en broderies =
à y/tM&a/, père des Tibaréniens.vers le Pont. Honni soit qui mal )/ pense. La reine la porte
Euxin à Mosoch, père des Mosques, voisins au bras. La marque distinctive -de l'ordre
de la Colchide et de t'ibéhe, suivant Héro- est un cordon bleu en forme d'écharpe, qui
dote, et dont le nom rappelle involontaire- descend de l'épaule gauche jusqu'à la han-
ment celui des Moscovites enfin à 7V<tr<M, che droite.
qui donna son nom aux Thraces. Nous ve- JASION, demi-dieu des Grecs, fils de Jupi-
nons de dire que Javan était le Prométhée des ter et d'Electre, l'une des Atlantides, frère
Grecs en effet ses enfants furent Elisa, qui de Oardanus et d'Hermione ou Harmonie.
donna son nom à i'Etis ou Etide ( les Hé- M épousa Cybèle, qui le rendit père de Co-
breux appelaient ainsi tout le Pétoponèse); rybas. Selon d'autres, il fut aimé de Cérès,
l'harsis, dont l'établissement est peu connu dont il eut Philomèle, inventeur du labou-
peut-être habita-t-il aussi la Thrace ou rage, et Plutus, dieu des richesses. C'est
fonda-t-il Tharsus en Cilicie; Kittim, père sans doute une allégorie qui indique que l'a-
des Kittiens, établis dans t'ite de Chypre; et griculture est la véritable source des riches-
Dodanim, ou selon d'autres ~odamtm, père ses. Jupiter, voulant distinguer Jasion de ses
des Dodoniens, des Dardaniens, ou des habi- autres fils, lui enseigna les mystères sacrés,
tants de Rhodes. auxquels ce prince admit le .premier des
JAR1BOL, un des dieux des Paimyréniens, étrangers. Resté dans sa patrie, pendant que
que l'on croit être le même que Lunus; en Dardanus, son frère, était allé s'établir sur
effet ce mot peut fort bien être la transcri- les côtes de la Troade, Jasion y reçut Cad-
ption du phénicien DTVnrc/t, tune, et ~n ~a/, mus, et lui donna sa sœur Hermione en ma-
seigneur, dieu; Jat'e~6«<, le dieu Lune. riage. Ce fut le premier hymen auquel les
dieux assistèrent. Homère et Denys d'Hali-
JARNW1D, c'est-à-dire aux ar~r~de/~er; carnasse prétendent
forêt que les Celtes supposaient habitée par que ce même Jasion;
ayant voulu attenter à l'honneur de Cérès,
une vieille magicienne, mère de plusieurs fut écrasé par un coup de foudre.
géants qui avaient la forme de bêtes féroces, JASO, déesse de la maladie; on la disait
et de deux loups qui menaçaient sans cesse fille d'Escuiape et d'~pione. On la voit re-
de dévorer le soleil et la tune. Le plus redou-
table de cette race s'appelait AftfM«~armer; présentée sur un monument avec Esculape;
elle tient à la main une boîte qui est peut-
ce monstre s'engraissait de la substance des être la pyxis ou boîte aux remèdes. Elle pa-
hommes qui approchaient de leur fin. Quel- rait être la même que la déesse appelée .M~-
quefois il dévorait la lune, obscurcissait le d!Me
soleil et ensanglantait le ciel et les airs. par les Romains.
JAT1T ou JATTiLAts~T, géant de la mytho-
JARRETIÈRE (OnDKË DE LA), ordre de che- togie finnoise; il était fils de Kaléwa, et pas-
valerie institué vers fan 13t7 par Edouard sait sa vie à jouer dans les bois.
Ht, roi d'Angleterre. On raconte que la com- JAYMO-SAJENON, fête célébrée au Péga
tesse de Salisbury, qui était aimée du roi, en l'honneur d'une idole du pays. Le roi et
ayant laissé tomber, dans un bal, sa jarre- la reine assistent à cette fête, montés sur un
tière, Edouard la releva; et comme son em- char magnifique.
pressement donnait à rire aux courtisans, il JEAN-HAPTJSTE (SOCIÉTÉ DE SAtNT-),
'écria, pour témoigner qu'il n'avait pas eu association d'iHuminés qui se réunissaient
Je mauvais dessein Honni soit <yutm«<t/y sous la direction d'un nommé Loiseaut, de i
~enM/ et jura que tel qui se moquait de Saint-Mandé, près Paris. Ils prétendaient que ¡
cette jarretière s'estimerait heureux d'en- le saint précurseur de Jésus-Christ assistait
porter une semblable.-Peu après il créa le à leurs réunions, toujours visible à leur chef,
nouvel ordre. D'autres rejettent ce fait com- et quelquefois à tous les membres. Dans leurs
me contronvé et pensent que l'ordre a réunions, on répétait ce qui avait été montré
une pius noble origine. Quoi qu'il en soit, ou enseigné à celui qui était considéré comme
Edouard créa vingt-cinq chevaliers, dont il l'organe de la parole; on faisait des prières
se déclara le grand maître, et cinq ofHcters, liturgiques indiquées par saint Jean, telles
savoir le prélat ou grand aumônier, le' que les psaumes prophétique~ du nouveau
~7 DICTIONNAIREDES REL!GK)NS. 28

règne spirituel.,qui ,éta)t annonce; et tes le tétragràmme ne serait que l'abrégé d'un
membres participants à ta révélation se for- nom dë Dieu compose dé douze tettr.es, et
maient,disaien(-i)s,acettë vië.ùnitivè pj~r Ja- d'un autre ptùs complet encore qui en.con-
quette t'.homme livré à ~espritdc Dieu coopère tient quarante-deux. Sè)dn Pierre Gatatin,
hvëc lui,concourt à ses desseins, eh prépare le nom sacré dë douze lettrés serait p :M
t'ac~ompHssement par ta prièrent tes œuvres, ~pn.ni-n, JPerc, ie F)' e< Smt!<-jE'~pr!~
et tui fait comme,une Jerma~ent nuMMM<e. et celui de quaràhte-deax tettres !n
~Les membres dé t'O~u~re dé la Miséricurde, TDKn~ 6~ ~:rr)~ ri~~ ~~K
oui vient d'être condamnée par le cbncite de ~p.n H'm
Paris .~ratt~chent tëur .association à ta so- lé Père est Zh'ett, le Fils est Dieu, et le Saint-
ciété de ëaint~Jean.-Baptiste; Esprit est Dieu; cepfn~K< ce ne sont pas
its~avancent
qu.e t'espnt prophétique, n'a jamais cesse trôis. dteMa:; mats un seul DteM; ou bien:
depuis m3, époque, ou Loiseaùt reçut tes n~~ a~K '[&tpririti b~h~ S'r!~ 3K
premières réy~etations.certaines; après tui ie r)~ù?i <ë Père est Dtett, <e.F!~ M<Dièit,
saint précurseur, inspira, en 1788, .la sœur le 5'atH~-jE'spr~ est Dieû; <}'o:'sCMu~, MMeM
Françoise, .épouse d'un, nommé André, qui trois. Un parie aussi d'un nom de soixante-
régit cette égfiso jusqu'en 1803, époque de sa douze lettres que nous ne connaissons pas..
mort. Za,par<~e. fut donnée .atdrs aM~Lé- Nous ne garantissons, pas Ftiutheniicité de
grps, et tes séances se tinrent a Paris, rue ces traditions, pour. tesqueUës nous ren-
Basse-Saint-Pierre .au Màrats. En 181(), ta voyons aux Z.e«rM (fMM ra66<K coK~et'<: d
révètation atta inspirer, dans t'ëgtise Sàint- ~e~/î:cfe~
Pjerre d'Avignpn., madame Bouché, née Nous avons dit plus ~aù't que !a..pr.onon-
JtIarguerite-Tnéresé.des Ïshard, ,di{é sœur ciation du tétragràmme parait avoir été /aô
Satome. Entin en 1837, ce fut t'archango ou.piutot.7o/to; en pnet,on te trouve arti-
saint~tichet qui se rëvéta oh Normandie à cute dé Ja sorte a la Gn des noms propres
Eugène Vintras, dit Piërre-Mic~c!qui est bitiiiques,. comme .4.:ot'-7a/~ (Azari~s), se-
aujourd'hui te coryphée de la secte. Foy. coui's de Dieu; Ze~ctd-/a/(o(Zebédëe). don
M)SER!COBDÈ(0~'ttt)rë6fe~t~ dë Dieu 7~f)nc<M-7aAo (Ananias). grucé
..JRAN-B'AptiSTE (CHRËT)ENS DE SAtNT.), de Dieu; y~o (Sédectas), jus(icc~ de
et C/<t'e~t'eHs.,de SatHi:-Je(ttt- <'jE'eaM~e'<M<e. Dieu, etc. Au commencement des noms pro-
Foi/. au tome. t", artic!e CunETtENs. prés /d/to se contractaH.cn ~/io (emuet)
JEAN.DË~DIËU (MosPtTAUERS DE S~t.NT-), ou 7o, par une règte propre à ia tangue t!e-
ordre reHgieux fonde en 15T2, pour soigner braïquë qui veut que, dans tes mots compo-
tes maiadcs dans ,tës_ hôpitaux, et secourir sés, le premier s'abrège le ptus p~ssibié et'
les matiteurëux. attaqués d'âfiénafipn meh- se préctp;!ë pour ainsi dire sur le second
taie. (Fo! FRERES DE.CH&RttÉ, au mot~ CHA- afin d'ëvttër la mù)tip!icité des syHabes,
tuTE.) Uahsii;s jSièctes. derniers cet institut comme 7e/!u-e~c?', du 7o-exer,. secours dô
deaservait,ejU France ef dans tes cotonies, Dieu Je/to-;sa6ad ôa.7o-<!6M, don dé Dieu
environ quarante hôpitaux contenant trois VeAo'/MKan du 7o-/tHKKK,(Jo«Ht:~), grâce dé
ceuts religieux .et quatre mitte tits..Mainte- Dieu, Mô-<.<edec. ou lô-isedec justice de
nant ifs n'ont.ptus que quatre ma'sons en Dieu. Parmi tes anciens auteurs grecs .qui
France, savbi)'âLyon,.aLiite, â.Dinan et ont cité le tétragràmme, Diodore de Sicile,
à Paris. Les trots~piemicrës sont consacrées t'é-
Eusèbe, Hésychius, Origéne,Tzctzès,
à soigner, tes .atiénés, etta_dérniéro est un crivent lA~ (on sait que la langue grecque
hospice ~pour. tes maiadiës non menJâtës~ manque de la lettre /t); Théodoiet dit que
J~CHA, divinité nônorée auttefois dans tes Samaritains )e.prononçaient ')Kg; (Vnt~},
la Thuringe, et tes Juifs '<&. ;.Phi!on de'BibIos écrit 'leu<u,
JËDOD qu ,JEDUD~ dieu des anciens Gier- et saint Gtémenf d'Alexandrie 'Ictou; ce. qui
mains, que t'on oott correspondre au Mer-; se -rapproche' de la prononciation actuetle
cure. grec et à t'Ogmius des Gautos, et du nom tétragramme à la fin,des noms pro-
présider comme eux au commerce et à la pres, ~.sor-a/tpM, /7aMaTt-7(t/ioM; etC}.
fraude. La prononciation actueHe~Ye/iora vient
~JËHOVA, nom prppre d& Dieu, dans t'An- de ce que tes..Juifs, .s'abstenant de jama.is
cien,Testament.; sa prouonëiation antique le
prononcer .tétragràmme .y substituent
paraît ayon' eté./ao; têt qu'it est prononcé constam'ne.nt te,motj~c!onm,,dans~a lecture!
actueHement il exprime Ce<t<t ~ttt et qui prtvée.ct pubtique de la Btbte; on a appti-
M<,e<M: ~ero; c'est pourquoi il est, assez
te mot J?<erKe/. Voy. t'arti- qué à niD~Fe/tocc! les voyelles qui appartien-
b.ien tradu}t par
cte U<Eu,,n'' 1. nent au mot .4cf~Ma!, Seigneur, excepté
t
qu'à la place du scnëvà composé, on a m!s
.Les~ juifs modernes rappctteht; ,Sc~em,të
le scbeva simple, parce que lè pre'nier c~
npui,par,excet)ënce, ou ~c/tdma,7'a<)6a, le
grand up.m,.qu Sc/tem ~aMK:7~.(! te nom gto- incompat'ibfe avec la lettre !/oN. CëMest sf
vrai que; qua~d te tétragrammÈ est p' ëcé~ô
rieux;.Sc/tMH.AamtOM&/ta~, te nom propre;
~<;&~m./tC[)Kp<toro.sc/t,le nom propre et par- d'Adonai, on fui ailëctë tes voyéHës du R:tit
ticulier, incommjUnicabIe. tts te nomment d~jE'<o/it)M, Dieu, ann.de nc,pas,prtjhùii-~
encore te nom.de quatre tettres ~6u tétra- cer deux fois de suite !e mot ~(/oHff<, un
gr.ammc,arcequ')t consiste en effet en qua- cette 'sorte: nin'' ~ono:e/<ot)<, c'ust-a-.
tre .Icttr.es; hébraïques mn\ dire.: lisez Adonai jF/u/tiHt, Seigneur Dieu.
S'it faut en croipe quelques juifs cabaUstes, Le nom tétragraMmé n'a pas été inconnu
20 JEH JER 50
aux anciens Chinois le philosophe Lab- que ce prince eut à soutenir, ayant couvert
)sëu, .qui vivait dans te vi'siècte avant notre son fils des ornements de lit royauté, it t'im-
ère, donne à t'être trine qui a formé Fuui- mota sur.un autel é)ëvc exprès pour ce sa-
vcrs te nom hébreu à peine attéré, .et qu'il crifice.)) Cette tratHiioh se rapporté singu-
orthographie delà sorte Z-Ai-u;e:; et tes com- lièrement avec le dogme chrétien Le Père
tnphtatëurs chinois ajoutent sur ce pass.agc éterne) tU naître sur t:t terre, de là viei'gë
«Si l'on est forcée de nommer celui qu'on ne Marie, son fils unique (*n~ ~/<a~ lin'J.~ëAtitd).;
voit pas, qu~'on n'entend pas, et qu'on ne dans la guerre que ce uis~ roi du ciët et de
peut toucher; on dit 7-A:cet. M la terre, eut à soutenir contre lé monde et
Les Juifs partisans des rêveries rabhini- le prince des ténèbres, il subit ia mort et
ques soutiennent que ta véritable articula- fut immolé en sacrifice par là volonté
tion du mot Jéhova donnerait à celui qui ta expresse de son père, étëvé .sur une croix
connaitrajt ~ie pouvoir, d'opérer tes prodiges ptantce sur une petite montagne.
les plus éclatants.; et its prétendent.que c est JEN-NANG, dieu des Chinois; c'est lui
en vertu de ccUe connaissance que Jésus- qui.juge les morts et préside à lâ transmi-
Christ a fait. des mtractes.ydicicequi est gralion des âmes.
rapporte dans ta~Vie,de Jésus composée par JËN-V.ANG, autre dieu dés Chinois; c'ëst
un auteur ju<f et p.ubtiée~par Wagenseit. n le souverain des enfers.
y avait dans !a partie ta~ptus sainte du tem- JEN-Y-TONG} un des dieux des Coréens
p!è, qu'on appelait te Saint des saints, une il est; avec Tai-pak, t'arbitre du'foyer dô-
pierre sur taqueUc. était gravé le nom inef- mestiqne.. 1
tabte de.Die.u, avec sa véritable prononc.ia- JËRËMIE, t'un des quatre grands prophè-
tjon. Lcssages de ta nation, craignant que tes de l'Ancien Testament, qui, par un pri-
ies jeunes gens, venant à apprendre.ce. nom, vilége particuHër, fut sanctitié dès le sein dé
né s'en. sérv.issent.pour causer de grands sa mère. Dieu le choisit pour annoncer aux
m:iHieurs, farmercnt, par.art magique, deux Juifs les malheurs terribles qui devaient être
lions d'air,a)n,, <tu')!s ,p)a.c~rent.devant ren~- là punition de leur infidélité et de leurs dés-
t'ée~du Saij~t des saints, l'un à droite eti'au- ordres. II commença à prophétiser sous lé
trc~a~g.njche~.Si .quelqu'un pénétrait dans )o règne de Josias, l'an 629 avant Jésus-Chiist.
sdnctu:iire et apprenrtit ce nom ineffable, les La sainte liberté avec laquelle il s'acquitta
deux lions~ rugissaient, contre .lui !ors- de sa divine et périlleuse mission l'exposa
qu'i) sortak, et iui.causaientu.no si grande aux mauvais traitements de ce pëiipte obs-
frayeur qu'i[ oubliait le nom qu'i) avait ap- tiné et endurci dans ses crimes. H fût mis
pris. J.esus rcsoiut, d'.user de ruse, pour ne plusieurs fois en prison; mais comme son
pas outitier ta prononciation; il pénétra sc- zèle n'en était pas moins ardent, on te jeta
crètement dans ic sanctuaire, apprit le nom dans une basse fosse, d'où un. ministre du
sacré, récriyit sur un parchemiu; puis ayant roi Sédécias le fit retirer. On eut bientôt l'oc-
prononcé cc~nom.pour.charmer.ia douteur, casion d'admirer l'esprit de Dieu qui t'atu-
il se lit un.e incision, dans. ta chair, y cacha mnit. Il avait prédit la prise de Jérusalem
ce parchemm, prononça une seconde fois te cette ville se rendit effectivement aux Haby-
nom et referma ta piaie.. Les lions rugirent loniens, l'an 606 avant Jésus-Christ. Nabu-
comme d'habitude, torsqu'i) sortit, et il ou- zardan, généra) de l'armée de Nabuchodo-
b)ia le nom; mais ayant retiré le parchemin nosor, donna au prophète la liberté ou d'at-
dé sa chai! l'apprit d'une manière dé- ler à Babylone pour y vivre en paix, ou de
Cnitive,Ç'est à l'aide de cette connaissance rester en Judée. Le prophète préféra le sé-
qu'it guérit des lépreux et ressuscita d<s jour de sa patrie, pour instruire )é peu do
morts, non; point seulement des morts de Juifs qui y étaient demeurés, t) donna de
quatre. jours,mais des gens dont te corps bons avis à Godotias, gouverneur idë la Ju-
était devenu,un,véritabie squelette. Possé- dée mais cet homme imprudent, les ayant
dant un tatisman aussi puissant, il sembte négtigés, fut tué avec ceux dé sa suite. Les
que Jésus~ ne.devai.t point craindre d'être Juifs, craignant ta fureur du roi de Baby-
mis a mort par les Juifs, mais t'historien de lone, voulurent chercher leur sûreté eu
eeue fa~le absurde a prévu t'ohjcctiou, ou Egypte; Jérémie fit tout ce qù'i) put pour
du moins ii y.a paré; car i[ rapporte que les s'opposer à ce dessein, et fut enfin con-
sages engagèrent un nomme Judas à faire traint de les suivre avecBaruch, sotf dis-
tout ce que Jesus~avait.fatt pour se procurer cipie et son secrétaire. Là, it ne cessa de
lacpnuaissance du nom. ineffable, et t'assu- leur reprocher leurs crimes avec son zèto
rant, pour, calmer ses scruputes, qu'its se ordinaire; il prophétisa contre eux et con-
chargeaient/de son pé.ché. Judas le fit, lutta tre tes Egyptiens. On ignore le genre de
contre .tésus, lui ravit te nom inetïabte et te sa mort; quelques-uns disent qu'il fut la-
Hvra san~ défense aux principaux de la na- pitié.
tioh.qui le tirentttapider. Nous avons de lui un livre de prophéties
.JEHUD ou JEHOUD, divinité, des Phéni- eh. ciiiquantë et un chapitres. Saint Jérô-
ciens H était, suivant P.orphyre, tits de Sa- me dit que Jérémie est simple dans ses
turne et de la nymphe Anobreth. <( Saturne expressions et sublime dans ses pensées;
régnant en Ptiénicie, dit-i!, eut de la nym- mais cette simplicité offre souvent des ter-
phe Anobret.h un fils auquel il donna le mes forts et énergiques. Il y a quelques vi-
nom de Je/tMd, qui, en leur tangue, signifie sions symboliques, espèce de langage typi-
MHtgMe. Dans une guerre très-dangereuse que, alors en usage dans l'Orient, et qui,
M BtCTiOKNAtKE DES HËUGtUf~S. 52
par sa nature, était plus propre à faire im- était aussi ;)ppetée./crt<M7eM, lerouschalaïim,
pression sur les peuples que des vérités dé- en Rrec~'ero~o~/ma, ce qui signifie habita-
pourvues d'images sensibles et frappantes. tion pacifique. David lui conserva ce dernier
Mais' le chef-d'œuvre de Jérémie, c'est )ë pe- nom, lorsqu'il s'en fut rendu maître; il en
tit livre de ses Threni ou Lamentations; fit fa capitale de ta tribu de Jnda et de tout
elles sont le sujet des chants élégiaques des le royaume, y établit le siège de son empire
catholiques dans tes jours qui précèdent la et y fit transporter le tabernacle et l'arche
fête de Pâques. Ce sont des cantiques de d'alliance. Salomon St bâtir un temple ma-
deuil composes à l'occasion des divers mal- gnifique sur le mont de Sion et Jérusalem
heurs de Jérusalem. Jérémie, dont le suprê- fut dès lors le siège définitif do culte ju-
me talent était d'exciter t'attendrissement et daïque.
la piété, n'a jamais été surpassé dans ce Cette ville eut ensuite l'insigne honneur
genre d'élégie lyrique. de voir accomplir dans son sein les admira-
Jérémie est honoré comme saint dans l'E- bles mystère~de la rédemption du genre hu-
glise, et son culte est particulièrement célè- main Jésus-Christ y célébra la dernière
bre à Venise, où il y a une église érigée pâque, y institua le sacrement de l'eucha-
sous l'invocation de cet ancien prophète. ristie, y fut trahi, livré, condamné à mort,
JERKERS, mot anglais qui signifie se- et subit le supplice de la croix sur le monti-
coueurs; nomd'unebranchede fanatiques ap- cule du Calvaire, au N.-O. de Jérusalem.
partenant à la secte des Méthodistes en Amé- Après avoir été ruinée de fond en comble
rique. jls se fontremarquer parieurs contor- par Titus, suivant la prédiction de Jésus-
sions ridicules dans les C«mp-MM~:î! es- Christ, l'empereur Hadrien);) rétablit et lui
pèce de fêtes sacramentelles, très-fréquentées donna ie nom d'~ta Capitolina; mais Con-
par les Presbytériens, tes Méthodistes et par stantin lui rendit son ancien nom. Cet em-
les chrétiens dits de la lumière nouvelle. pereur, de concert avec sainte Héténe sa
Dans ces réunions, qui rappellent les para- mère, y fit bâtir'des temples dans les lieux
des des convulsionnaires de Saint-Médard, où avaient été accomplis les mystères de la
les Jerkers commencent par des branlements rédemption. Depuis. cette époque surtout,
de tête, en avant et en arrière, ou de gauche Jérusalem devint le. but des pèlerinages des
à droite, qu'ils exécutent avec une inconce- chrétiens, qui y accouraient de toutes les
vable rapidité. Ce mouvement ne tarde pas contrées de la terre. Aussi, lorsque cette
à se communiquer à tous les membres, et ville fut prise par les Sarrasins, l'an 636, un
les Secoueùrs bondissent dans toutes les di- immense cri de douleur retentit dans toute
rections. Les grimaces sont tettes que la fi- la chrétienté. On n'en continua pas moins le
gure devient méconnaissable, surtout parmi pieux pèlerinage; mais les Sarrasins tra-
les femmes, qui n'offrent plus que l'aspect vaillant sans cesse à aggraver le joug qu'ils
hideux d'un costume en désordre. Plusieurs faisaient peser sur les chrétiens, l'Europe
fois on a remarqué que ces transports se s'en émut; tous les peuples chrétiens pri-
communiquaient sympathiquement, et pre- rent les armes, délivrèrent Jérusalem de la
naient le caractère d'une affection nerveuse. tyrannie des inudètes, et fondèrent en 1099
On cite un ministre presbytérien qui, en le nouveau royaume de Jérusalem qui ne
haranguant sa congrégation contre cette subsista que quatre-vingt-huit ans. La vitte
manie, en fut atteint subitement, et devint sainte fut reprise par les Musulmans qui
lui-même Jerker. Dans les tavernes, on a jusqu'à ce jour eu sont restés les maîtres.
vu des joueurs, des buveurs, jeter tout à Jérusatem est encore à présent l'objet du
coup les cartes, les verres, les bouteilles, et respect religieux des Juifs, des chrétiens et
se livrer aux folies que nous venons de dé- des Mahométans; ces derniers même ne t'ap-
crire, et qui ne sont pas encore le dernier pellent guère autrement que .Ë'6'od~, la
terme de dégradation auquel soient descen- Sainte. Dans l'église du Saint-Séputcre, tou-
dus des êtres à figure humaine car la pri- tes les communions chrétiennes, à l'excep-
me est due sans doute aux ~arAer~ ou tion des protestants, ont un lieu ou une
Aboyeurs, qui, marchant à quatre pattes, chapelle déterminée, où ils peuvent accom-
comme les chiens, grincent des dents, gro- plir les cérémonies de leur culte; le Saint-
gnent, hurlent et aboient. ~o; BAKKERS, Sépulcre proprement dit est entre les mains
METHODISTES. des Latins.
JËRONYMITES, religieux qui suivent la <( Quand on voyage dans la Judée, dit
règle de saint Jérôme. ~o~. HtÉnoNYM)TEs. Chateaubriand, d'abord un grand ennui
JERUSALEM, vi!tc sainte des Juifs et des saisit le cœur; mais lorsque, passant de so-
chrétiens elle est située dans la Syrie ou litude en sotitude, l'espace s'étend sans bor-
plutôt dans l'ancienne Palestine, a peu près nes devant vous, peu à peu l'ennui se dis-
a égale distance de la Méditerranée et du lac sipe, on éprouve une terreur secrète, qui,
Asphdttite, vers les sources du torrent de loin d'abaisser l'âme, donne du courage et
Cédrun, par 31" 46' tat. N. 33" M' long. E. élève le génie. Des aspects extraordinaires
Dans les temps les plus reçûtes elle portait décèlent de toutes parts une terre travaillée
le nom de Salem, et avait pour roi le célèbre ,par des miracles le soleil brûlant, i/aigie
Meichisédec; ce nom signifie la paix ou la impétueux, le figuier stérile, toute la poésie,
jL'act~tte. Du temps desChananécns elle de- tous les tab!eaux de l'Ecriture sont là; cha-
vint, sous le nom dcJ~&M~, la c-ipitate de la que nom renferme un mystère; chaque
thbu des Jébusécns; déjà cependant elle grottedéctare l'avenir; chaque sommet re-
S5 JES ~ES 5t
.tentit des accents d'un prophète. Dieu même Les membres de, cette congrégation furentap-
a parlé sur ces bords les torrents desséchés, pelés y~Ma/e~, parce qu'ilsavaientsans cesse
!es rochers fendus, les tombeaux 'entr'ou- à la bouche le saint nom de Jésus. En 1492,
verts attestent le prodige; le désert paraît le pape Alexandre Vf leur donna le nom de
encore muet de terreur, et l'on dirait qu'il J~uct~M de Saint-Jérôme. Aucun de ces reli-
n'a osé rompre le silence depuis qu'i) a en- gieux, pendant l'espace de deux cents ans,
tendu la voix de FEterne). ne fut élevé au sacerdoce. Uniquement oc-
« Je conçois maintenant ce que les histo- cupés à exercer-tes œuvres de charité,
riens et les voyageurs rapportent de la sur- tantôt ils. composaient des remèdes qu'ils
prise des croisés et des pèlerins, à la pre- distribuaient ensuite gratuitement aux pau-
mière vue de la cité sainte. Je restai les vres malades, tantôt ils allaient servir dans.
yeux Sxés sur Jérusalem, mesurant la hau- les hôpitaux. Plusieurs d'entre eux s'amu-
teur de ses murs, recevant à la fois tous les sant à, distiller et faisant même tralie
souvenirs de l'histoire, depuis Abraham jus- d'eau-de-vie, le vulgaire en prit'occasion
qu'à Godefroi de Bouillon, pensant au monde de les nommer les Pères à ~'MM-de-~te. En
entier changé par la mission du Fils de 1426, le bienheureux Jean de Tossignan,
l'Homme, et cherchant vainement ce temple prieur d'une de Jours maisons, leur avait.
dont ne reste pas pierre sur pierre. Quand donné des constitutions. Ils n'avaient eu:
je vivrais mille ans, jamais je n'oublierai ce jusqu'alors d'autre règle que leur ferveur et
désert qui semble respirer encore la gran- leur dévotion. Ils commencèrent, en 1606,
deur de Jéhova et les épouvantements de la à prendre :les ordres sacrés, et à réciter le
mort. x grand office, conformément à la permis-
JËRUSALËMITES. On appelle ainsi les sion que leur accorda le pape Paul V. Ils
partisansdecertains fanatiques qui,de temps furent depuis nommés Clercs apo~o/t~tfM..
en temps, ont rêvé soit le rétablissement des En 1640, ils joignirent à leurs constitutions
Juifs à Jérusalem, soit l'établissement d'une la règle de saint Augustin. Quoique les
nouvelle Jérusalem, calquée sur les visions grandes austérités de ces religieux, leur vie
apocalyptiques. Du nombre des premiers pénitente et mortifiée fussent d'une grande
étaient les sectateurs de Jacques Brothers, édification pour t'EgHse, cependant la répu-
qui avaient fixé le retour des Juifs à Jérusa- blique de Venise, ayant dessein d'employer
!em à l'an 1798 c'était lui qui devait tes y leurs biens aux frais de la guerre contre les
conduire comme un autre Moïse. Dans le Turcs, qui avaient mis le siège devant Can-
Yorkshire, ils formèrent une société de Nou- die, demanda au pape Clément JX la suppres-
veaux-Jérusalémites, désignée dans les ga- sion de cet ordre, et le pontife ne jugea pas
zettes sous le nom d'Ezéchiélistes le mille- à propos de la refuser. Cependant il con-
K:MtHjouait un grand r6)e dans ces absurdes serva les couvents de filles de cet ordre, qui
théories. fo! BaoTHERS, EzÈcmÉnsTES. subsistent encore en plusieurs endroits de
Ce système était encore un des points im- l'Italie. Leur vie est austère elles ont pour
portants de la doctrine de Swédenborg, qui vêtement une tuuique de drap blanc, une
fit même paraître un Traité de la ~VoMue~e ceinture de cuir, un manteau de couleur
Jérusalem. En Angleterre, où il comptait tannée et un voile blanc. Les Jésuates n'ont
aussi un certain nombre d'adhérents, on jamais eu aucun établissement hors d'Ita-
faisait paraître un journal intituté The lie, si l'on en excepte un mot'astère fondé à
~Vetc-JerMsa/ent Ma(/a.)e. Cette Nouvelle Toulouse en 1425.
Jérusalem était une nouvelle Eglise chré- JÉSUITES. De tous les ordres religieux
tienne désignée dans l'Apocalypse par les qui ont paru successivement danst'Egtise,
nouveaux cieux et la nouvelle terre. l'ordre des Jésuites est, sans contredit, un de
C'était Swedenborg qui était chargé de la ceux qui ont joué le plus grand rote et rendu
préparer et de t'étabth mais, par un préjugé les plus grands services. il fut suscité par
assez singulier les' Swédenborgistes pla- Dieu dans un double but d'abord pour com-
caient dans l'Afrique la Nouvelle Jérusalem. battre le paganisme dans les pays idolâtres,
Le Suédois Wadstrom partit à cet effet et ensuite pour arrêter les progrès du protes-
avec Sparmann, en 1787, pour visiter ces tantisme en Europe. On peut dire avec vé-
contrées. Par suite de la même idée, les rité que la compagnie de Jésus fut, à cette
Swéticnborgistes mettaient un vif intérêt à époque malheureuse, comme l'avant-garde
la formation de colonies libres près du cap de t'Kglise, son bouclier et son épée et te
Mesurado. A des rêveries associant des moment de sa chute a été pour l'Eglise et la
idées louables, ils condamnaient t'esciavage société le signal des plus affreux malheurs.
des nègres; c'est pourquoi ils coopérèrent à L'histoire de cette société célèbre demande-
t'étabHssement de Sierra Leone, où résidè- rait des volumes entiers, mais le cadre de ce
rent pendant quelque temps Afzélius et Dictionnaire ne nous permet pas de trop
Utric Nordenskiold, deux des principaux longs développements nous ne nous éten~
coryphées de la secte. Voy. SwÉDENBOR- drons donc principalement que sur les Con-
GISTES. stitutions des Jésuites, qui nous offriront la
JESSA, le Jupiter des anciens peuples de clef de leur rapide accroissement et des
la Sarmatie européenne. grandes choses qu'ils ont opérées.
-IÉSUATES, ordre religieux institué à Saint Ignace, fondateur de l'ordre des Jé-
Sienne, en 1363, par saint Jean Colombini, suites, naquit en 1491 de parents nobles,
et approuvé en 1367 par le pape Urbain V. dans la Biscaye espagnole. Militaire d'abord,
35 t)!CT[ONNA!REMS RELIGtONS 36'
puis converti, à la suite d'une Messure qu')t ner, et, sur leur rapport, il donna le 27 sep.
avait reçue au siège de Pampctune en 1521, tembre'1540, une butte par laquelle)1 'ap-
il résolut de se'consacrer à Dieu et do dé- prouve lé nouvel institut; sous le nom de
penser à son service le courage qui t'avait clercs réguliers de la compagnie de Jésus, à
distingué dans le monde. Après s'être iivré condition'toutefois qu'ils n'o seraient pas
aux exercices de la plus rude pénitence, dans plus de soixante'. Dans cette butie te p~)pe
une grotte prèsdeManréze, il fit un voyage en loue ceux qui composaiènt alors la société
terre~ sainte, où il arriva en 1523. De retour et leur permet de faire tes constitutions
en Europe, le piëax pêterin, quoique âgé dé qu'ils jugeraient les ptus propres pour icur
trente-trois ans, étudia dans'les universités perfection particulière, pour r'utiHté du pro-
d'Espagne; son zètèet sa piété, qui pre- chain et pour la gloire de Jésus-Christ.
naient quetquefois un air extraordinaire, Dès ce moment Tordre des Jésuites est
lui suscitèrent souvent des traverses~ U ar- fondé et en peu de temps H prend les accrois-
riva à Paris en 1528 et recommença ses hu- sements les ptus considérabtes, grâce au'zète
manités au coUége de Montaigu; HCt ensuite et aux talents de ceux qui te composent.
sa philosophie au cpHége de' Sainte-Barbe Tandis quèsaint Ignace, éfu généra!, se livre
et sa théologie aux Dominicains ce fut à à Rome aux exercices de ta ptus ardente cha-
Sainte-Barbe que, sentant croitrë )e zefë rité et élabore son livre meryeiUeux des Con-
qu'il avait pour le satut dés âmes, il résoiùt stitutions,'ses compagnons'vont porter la foi
d'établir un houvet ordre et d'en tirer les danslës'cohtréës tes ptus recutces du monde
membres de t'uhiversité de Paris. Les pre- et dès les premières années de t'ordre, tes
miers qu'il s'associa furent Tier're Lefèvre, Indes, !ë royaume dé Diu, ce!uide Fc~ et
François Xavier, Jacques Laynès,A!phon- de Maroc, l'Ab3-ssinie et }'Eth)ppie eurent
se Satméron, Nicolas "Atfônsë' Boba'ditta, rèçu tes lumières de la foi, et l'Europe ca-
Simon Hcdriguez; S'étant 'réums ië 25 août thoHquë a admiré la science théotogique d'un
lS3<t. dans' t'égUse de Montmartre, ils firent Laynès, îi'un Legay etd'un Saimeron.Les
!e voeu d'entreprendre, dans un temps pres- papes voient les 'nombreux services qu'Us
crit, lé voyage de Jérusalem, pour ta con" peuvent tirer du nouvel ordre et le favorisent.
version des infidè)es du Levant;'de quitter Paulin, dès 1643, ôte la restriction contenue
tout ce qu'ils possédaient au monde, excepté dans fa'butte d'institution et permet aux Jé-
ce qui tcur était nécessaire pour le voyagea suites de prendre tous iës étèves qu'ifs vou-
et en cas qu'ils ne pussent entrer dans ta dront, en même temps qu'it !eur accorde te
terre sainte'pu y demeurer, d'aller se jeter droit de se donner de nouveHes règles. Dès
aux pieds du pape pour lui offrir'leurs ser- lors Us obtinrent privitéges sur privitéges,
vices et aUcr sou's ses ordres'partout pu exemption de t'ordmatre, droit de prêcher
il !ùi plairait de les envoyer. Ils s'obtigèrënt partout, dé confessera d'absoudre et de
encore a ne rien leurs fonctions, commuer les vœux avec !a seule autorisa-
exiger pour tion de tëur supérieur ;(iroit
)a"t pour être plus Hbrcs que pour'fcrmpr de conférer les
la bouche aux tutbériens, qui reprochaient sacrements à tous ceux qui assistèntà leurs
aux prêtres de faire un trafic: honteux des discours défense tops tes ordinaires de )es
choses'saintcs. Mais ranprpb'ation du'pape gcnèr'dans la construction de leurs conégqs
était nécessaire pour t'accomptissement de ou maisons; dé' toute part on offre à saint
leurs desseins. <!s se rendent donc à Home Ignace tes moycns'néces'sàires pourétabtir des
et se présentcntâPaut Ht, qu' ies reçot' avec maisons dé son ordre; et'btentôt'H en eut dans
bicnveJUance et permet a sept d'entre eux, une grande partie du monde, aConstantÏno-
qui n'étaient pas prêtres', d'entrer dans les pfë, en It~tie, en Amérique méme.'Ija com-
saints ordres. De Rome ils vont q Venise, ou pagnte éprouva de fortes oppositions dans
ils sont étevés'au sacerdoce et font entre' fes son établissement en France;'ses nombreux
mains du nonce les trois vœux de pauvreté, privHéges effrayaient l'université en même
dé chasteté et 'd'pbeissance. Après quoi ils temps que l'exemption dét'ordinaire indispo-
se répandent'dans les diverses univers)tes sait le cierge, et en ISM'ta Sdrbp'nne déclara
d'ttatie, pour s'assooér de nouveaux compa- que t'ordre des Jésuites était étabti pour la
gnons. tgnacesèutement se reHre a Romea(i!tn ruine plutôt que poup t'édification'dés fidetcs.
tie travailter à la formation'de son instÏt'ut. Ces orages ne tardèrent pasa sé'dissiper, et
L'a-guerre qui venait d'éetatèr'avec tes'Turcs en peu de temps iacompagnic fut ptus noris-
empêchait'Jo voyage de'Pâtéstine. Ignace santë cn'Francé qu'en a~cun autre pays. A.
réunit ators ses associés à Rome, afin de voir la mort de saint Jgnacé* l'ordre'comptait
comment ils s'occuperaient, et aun aussi de jusqu'à douze· maisons professes et cent
se donner une ponstitution. t!s résotureht de cofiéges.'
se choisir un supérieur générât auquel i)s Ce fut en 1542 que parurent )es Constitu-
IJ~
obéiratent'en toutes'choses, et aux 'trois tions de ~àint Ïgnace/ce tivre étonnant'qui
vœux qu'))s av;!iéht déjà faits'Us ajou- a fait d)re a HicheHeu qu'avec des prn'opes
tèrent ce)m d'unë'obéissance comptète pour si surs et des vue's si bien
djrigées on !;ou-
tout ce que [eùr ordonnerait te pape. Après vernérait un empire égat au monde*. Dans
avoir encore ainsi régie, de concert, p!u- l'analyse que nous en ferons, pous sujvrôns
sïeurs autres arncJcs, its présentèrqnt te I~ te' iivre du ~P? de Ravgnah, intituje De
prpjetdu n'ouve)'ordre, têt qu'ils t'avaient <'e~<cnce e< de <'M<!<e'~a com~a~Mie de
cohçu.'au pà~e Pau) )!L Cetui-Ct nomma une ye'sM~,dans lequel'it est répondu avec tant
cpmftHssion de trois cardinaux pour i'exami- de dignité etdo
d~ ~ig!!j(~ calme au~ calomnies il-
~~1~caI~~ q om
muitt-
~7 JES JES M
ptiées dont tes Constitutions de la compagnie ché aux illusions de la vie du siècle et mieux
ont.été t'ôbjet/Pour'tcs justifier/ces Consti- prémuni contre le danger dé leur retour,
tutions 'seront exposées. Le noviciat; tes n'est'encore Hé par qucu'n engagement;~
études, la' troisième année de prpbat)on,'te est fibre. Souvent, très-souvent,
pn"appc)a
gouvern'e'ment de ta compagnie; te vœu d'o~- ses rëftoxions sur tes graves obligations que
béissance, voitâ les points principaux dont les vœux imposent; il a du passer par des
il
serq'pàrié. Saint Ignace de Lbyota est épreuves répétées et décisives. H déïïbère,
l'unique auteur des Constitutions, comme dés on l'examine; i) est juge, it juge avec une
Exercices spirituels approuvés par Paul Ht entière liberté. H s'offre enfin; ta société
en 15~5. C'est assurément un curieux sujet t'accepte. Après deux ans révptns, it se
d'observations qu'une législation objet à la donne au Seigneur p'àr une consécration jr-
fois de'taht d'attaques et de tant-de louanges. révpcablç.
Deux mots pourraient résumer ici ce monu- Deux années se sont écoutées; les vœux
ment de sagesse/de piété, de sainteté admi- sont prononcés t'heure dcs'etudes q sonne.
rable :bi]t et moyen. Le but, c'est la gloire Le retjgieux de la compagnie entre dans une
de Dieu et le satut des âmes te moyen, c'est nouvelle carrtère. Quand, d)). saint fgnace,
l'obéissance. Lorsqu'un homme frappe à ta le fondement de l'abnégation et du progrès
porte de ta'compagnie de Jésus/placé sur te nécessaire des vertus aura été jeté dans ceux
scui),'ce'candidat'd'e la vie religieuse cqn- qui sont admis parmi nous, on songera aiors
n.iitra d'avance, à 'cttte'heure sotennetle, à cdnstrmre )'éd)tice de )eurs connaissan-
toute t'etcndue dqs devoirs que la compagnie ces. Les deux années qui suivent ceUes du
dicte ? ses'mcmt'res; Il doit savoir, il saura nqvtciat sont données d'abord à ta rhétori-
quel est l'esprit'qui l'anime dans toute sa que et a ta tittérature; (rois ans à la philo-
vérité; tibre, it se décidera. Etes-vous prêt, sophie et aux sciences physiques et mathé-
lui demande-t-pn, A renoncer au siècte, à matiques, quelquefois davantage. Vient en-
toute posscsston comme a tout espoir de suite ta régence pu renseignement des ctas-
biens temporels? Etes-vous prêta mendier, ses
scs dans
daps un çpttége.
collf;ge. 0') fait en
Oy f~iï en sorte qûé te
sorlé_ que le
s'H te faut, de porte en'porte pour t'amour jeune professeur, commençant par une classe
dcJésus-Chr'st?–Om.' de grammaire, monte successivement et par-
Ëte~-vous disposé à vivre en quelque pays coure tous les degrés du professorat tes uns
du monde et en quelque empto) que ce puisse après les autres. ~)nq ou six ans se passent
être, où tes supérieurs jugeront que vous ainsi dans te cours de régence. Vers t'agc de
serez p)usnt<!e pour la ptus grande gloire vingt-hmt ou trente ans, )e rettgieux est en-
de' U)eu et pour ië satut des âmes? Oui. voyé en thcptogie. Ce~e étude, avec ceHe de
Etes vous résolu d'obéir aux supérieurs, t'ËcrKure sainte, dtt droit canonique, de
qui tiennent pour vous ta ptacQ de Lheu, en t'htstotre ecctcsiastique et des tangues orien-
toutes jes choses'op vous ~e jugenez pas la tâtes, occupe quatre années. Le sacerdoce
conscience blessée par le péché? Oui. n'est'confcré qu'à ta Hn dés études théotpgi-
Vous sentez-vous généreusement déter- ques, rarement avant trente-deux pu trentc-
mine a repousser avec tiorrcur, sans excep- troy ans. Après chaque année de ce tong
tion, tout ce que les hommes esctaves (jes cours d~études, un examen sévère est subi.
préjuges mondains aiment et embrassent, et Nui ne passe au cours do t'année suivante
voûtez-vous accepter, dés<rer'de toutes vos qu'après un jugement favorable, porté par
forces, c~ ope Jésus-Christ Nptre~Seigneur les examinateurs, sur l'année qui a précédé.
aima et embrassa?– Ou). Toutes tes études finies, ceux qui jusqpe-!à
Vous passerez pour fou. Ou), cela me ont réuss; dans tes examens annuels subis-
sent un examen généra! sur l'universalité
convient, (~uand te postu(ant, libre encore,
et
a répondu, '{est adm~ au noviciat. des sc'ences philosophiques, physiques
tci commence pour tu) un nouvel ordre de theptogiqucs. Avoir obtenu trois suffrages
choses- Le novice passera (teux années dans fa~orat~es sur quatre, dans ce dernier exa-
une profonde retraite. }t aura ce temps pour men est une des conditions nécessaires pour
rcncct)n';otcetetpps est nécessaire ayant être admis à ta profession. Tel est l'ordre
de se tier p~r des engagements irrévocables. des études pour les religieux de la compa-
Les Qpreuy'cs morates qu')t doit subu' sont gnie de Jésus. H doit 6)re suivi régulière-
gr:)n~)cs auss) sa déterminatjon, aprus deux ment, quand t'âge, le défaut'd'aptitude et de
ans q'e noyiciat, sera-t-eHe tibrc, cctmree, santé quand tes nécessités du'saint minis-
forte.DH'antcq~éme espace de temps, tère on le matheur des temps n'y apportent
tou)c°ct~dt;'tu)'cst intcrdtte. La prtèrë.tes pas d'obstacles invincibles. Toutes les épreu-
méd'~at'ons pr.~ongées, t'étude pratique de ves ne sont pourtant pas encore achevées. H
ta pe~ec~on et surtout de ta plus ent'ère y a de bien longues années que te religieux
ahnégattpn de soi-même, la réforme coura- est sorti du noviciat; ies Constitutions tut
geuse des penchants de ~a nature, la lutte ordonnent'd'y rentrer. La troisième année
et Odete contre i'amour d'un de probation est le chef-d'œuvre de saint
journalière
v.);n bonnepr et de fausses jouissances, l'u- Ignace. Après quinze ou seize 'ans de'vie
sage ftUmjiet; de§ exercices sp'rjtucts .et de la religieuse, le prêtre rentre au noviciat.
cor.Y~r~:)t)pn avec Dieu, )a cpn))aissancc de It-doit maintenant, pendant une année en-
tout un 'npnde caché au fond de l~me et tière, pour dernière épreuve et pour prépa-
fi'unc vie toute intérieure, voita ce qui rem- ration dernière, s'exercer, suivant t'expres-
plit les heures du noviciat. Le novice, arra- sion rema'rqunbié des Constitutions, dans
s') DICTIONNAIREDES RËDGtONS .M

l'étude du creur ln schola a/~c<M~. Au sein certain nombre d'assistants tirés des différcn
de la retraite et du silence, rendu plus pré- tes nations et qu'il doit consulter pour les
sent-à Dieu et à iui-méme, avant d'être livré choses qui concernent son administration.
aux autres, on va soigneusement appliquer La société désigne aussi un admoniteur dont
le religieux, in schola N~c<M~, à tout ce qui la charge est d'avertir le général, surtout
affermit et fait avancer dans une humilité en ce qui regarde sa conduite personnelle et
sincère dans une abnégation généreuse de privée. Le général est obligé de prendre et
la volonté, du jugement même; dans le dé- de recevoir des conseils; mais il est juge de
pouillement des penchants inférieurs de la sa détermination dernière. Dans un cas ex-
nature, dans une connaissance plus pro- trême tes provinces pourraient étiredes dépu-
fonde, dans un amour plus grand de Dieu. tés des assistants pourraient les convoquer
De cette sorte, après avoir fortiSé dans son aun.de déposer le général devenu indigne
âme, après y avoir fait pénétrer plus avant ou incapable. Tous les supérieurs, tous tes
cette vie véritablement spirituelle, il pourra membres de la compagnie sont soumis au
mieux aider les autres à s'avancer dans les général et lui doivent obéissance tous peu--
mêmes voies, pour la gloire de Dieu et de vent librement recourir à lui.
Notre-Seigneur. Après l'année révolue, le Comme tous les ordres religieux, la com-
supérieur s'informe religieusement des pro- pagnie est divisée en provinces. Dans cha-
grès faits, soit dans la vertu, soit dans ).) que province ou subdivision de pays, un pro-
science, et suivant-le jugement que le Père vincial est le supérieur de tous les établis-
général porte sur les informations transmi- sements qu'elle renferme, it les visite par
ses, le grade est conféré; c'est-à-dire tout lui-même exactement chaque année. Tous
simplement qu'on est admis à prononcer les peuvent aHer à lui pour leurs besoins et
derniers vœux de coadjuteur spirituel ou de dans leurs peines. Le provincial a ses con-
profès car il y a ces deux classes de reli- sulteurs et son admoniteur, nommés par le
gieux. Les uns et les autres sont égaux en- générât il doit aussi prendre et recevoir
tre eux. Les places de supérieur sont même leurs avis. Enfin chaque maison a son su-
de préférence données aux coadjuteurs spi- périeur propre soumis au provincial et au
rituels, et les profès leur sont le plus sou- général. Le supérieur de chaque maison a
vent soumis. Cependant quelques charges, également un conseil et un admoniteur.
en très-petit nombre, sont réservées spécia- Teitë est la forme du gouvernement de la
lement à ceux-ci. Les profès ont aussi le compagnie l'unité de pouvoir, la multipli-
droit, avec certains supérieurs désignés par cation d'avis consultatifs. La sagesse possèdo
la règle, d'assister aux congrégations on ainsi toute sa lumière et l'action toute sa
assemblées provinciales ou générales de puissance. Le général èsUà vie; tous tes au-
l'ordre. Ainsi, après les deux ans de premier tres supérieurs, quels qu'ils soient, ne sont
noviciat, viennent les trois voeux de religion nommés que pour trois ans; cependant ils
simples, mais perpétuets après quinze ou peuvent étre cof'tinués.
seize'années d'épreuves ou d'études, après La journée du Jésuite commence à quatre
une troisième année de noviciat, viennent heures du matin. Aussitôt après le réveil,
les vœux solennels de profès ou les derniers les religieux se rendent dans la chapelle au
vœux de coadjuteur. Tette est ia gradation pied du très-saint sacrement. A quatre heu-
ordinaire. res et demie les'religieux rentrent dans leurs
Le jour de l'action enfin arrivé, pour la cellules, pour y vaquer seuls à la médita-
plus grande gloire de Dieu, pour le service tion, pendant une heure. La cloche de l'An-
de ses frères, le jésuite sera plus que jamais ~tM met fin à la méditation. Les prêtres
indifférent à toustes)ieux,à à tous les em- disent successivement leur messe, et, l'action
plois, à toutes les situations; il ne repous- de grâces terminée, commence le coùrs des
sera loin de lui par une dénégation invinci- occupations jonrna!ières. Les uns sont ap-
ble que les honneurs et les dignités. H se ptiqués aux pénibles et tentes préparations
dévoue toujours pour obéir, jamais pour qu'exige la prédication évangélique; d'au-
commander..Tel est l'homme que les Con- tres se livrent aux recherches scientiGques
stitutions ont voulu donner à l'apostolat et historiques; tous s'emploient aux fonc-
catholique. tions actives du ministère des âmes. Midi
Le général de la compagnie est dépositaire arrive c'est un temps d'arrêt dans la vie de
de l'autorité. Il ne l'exerce que suivant la communauté un quart d'heure est d'abord
grande loi catholique, c'est-à-dire, dans la employé c)l'examen de conscience sur les
ptus parfaite dépendance à l'égard du vicaire actions de t.) matinée; puis les religieux x
de Jésus-Christ. Quand il y a lieu de nommer descendent au réfectoire eu silence, la lec-
le général, la société s'assemble en congré- ture assaisonne un repas frugal qui dure une
gations provinciales, c'est-à-dire que dans demi-heure. lis visitent ensuite le saint sa-
chaque province de la. compagnie les profès crement et se réunissent pendant trois quarts
et certains supérieurs sont convoqués et se d'heure pour la récréation. On sequille pour
réunissent. Le père provincial et deux pro- retourner au silence, au travail et le plus
fès élus par la congrégation provinciale se souvent auconfessionnat.Lesoir vient il a
rendent à Home pour composer ta congré- fattu trouver cependant le temps de la prière
gation générale. Celle-ci procède égale- et de l'office divin. A sept heures, le souper
ment par voie d'élection pour donner un réunit les religieux. Quelques instants de
général a la compagnie. Elle lui donne un récréation suivent encore. A huit heures
ti JES ~ËS 42
un quart les litanies des saints se récitent en Après cet exposé des Constitutions, les
commun, à ta chapelle-. Chacun se retire r
réflexions se présentent naturellement, sans
alors dans sa cellule et consacre, seul, une q
que nous ayons besoin de les exposer. Que
demi-heure' à là lecture -spirituelle 'et à r devait-on pas attendre
ne d'hommes formés
l'examen de sa'conscience.~ neuf heures, dd'après de tels principes? Aussi tes Jésuites
on sonne le repos: c
ont-ils obtenu partout les plus grands suc-
Nous achèverons l'analyse des Constitu- (
cès dans l'éducation de ta jeunesse, )e dé-
tions en donnant l'idée juste de ta grande 1
plorable état où elle est tombée, de l'aveu de
loi de l'obéissance. Elle est l'âme, ta vie, la t
tous les gens sensés, depuis la suppression
force et la gloire de ta compagnie c'est ici ( l'ordre, est une preuve évidente des servi-
de
le point capital de l'institut. Voici les paroles (
ces que les Pères y ont rendus dans la pré-
de saint Ignace Tous s'étudieront à obser- cdication, qui n'a entendu parler de teurs
ver principalement l'obéissance et à y excet- tmissions de ta Chine, où ils ontéctairé des
ler. il faut avoir devant les yeux notre 1
lumières de la foi tant de milliers d'inSdètes,
Créateur et Seigneur, à cause duquel on rend < même temps' qu'ils y faisaient
en pénétrer
obéissance à t'hqmme. Il faut apporter tous 1
nos connaissances européennes? mais sur-
ses soins pour agir dans un esprit d'amour, 1
tout qui.i ne connaît leurs 'missions du
et non avec te trouble de la crainte Ut in ]Paraguay, où ces Pères établirent te gouver-
~9!r!<M aMor~MOKCMtM pef<Mr6o<tOMepro-) 1
nement le ptus singulier, te ptus paterne!,
ce(~a<Mr. Soyons aussi prompts et aussi do- 1 plus'heureux
le qui ait jamais existé? Dans
ciles que possible dans toutes les choses ré- 1
les, sciences ehGn; est-it une branche d'étude
gtées p:'r !e supérieur et où il ne se trouve <
qu'ils n'aient pas cultivée et où ils n'aient ea
point de péché, tci se rencontre un mot ce-) 1 hdmmé~tes plus distingués? Sans compter
les
lèbre Que chacun soit bien convaincu t
tes Bourdatoue, les Bouhonrs, les André,
qu'en vivant sous la loi de t'obéissance, on t
tes Sirmond, tes Jouvency, les Duhalde,
doit sincèrement se laisser porter, régir, rë- ) 1 Porée, les Brumoy, quelle foule de noms
les
muer, placer, déplacer par la divine PrOvi- <
célèbres dont la nomenclature serait trop
dence, au moyen des supérieurs, comme'si 1longue 1
on était un mort, pen'Mde a< si cadaveressent; On a reproché aux Jésuites de s'être trop
ou bien encore, comme le bâton que tient à metés des affaires decemonde, d'avoir poussé
la main un vieillard et qui lui sert à son gré. trop loin l'espritde corps en outre, plusieurs
Le saint législateur, expliquant sa pensée, <
de teurs casuistes les compromirent en en-
ajoute Ainsi le religieux obéissant accom- seignant une morale relâchée ou des doc-
ptit avec joie ce dont il est chargé par le trines dangereuses. Mais s'il est vrai que
supérieur, pour te bien commun, certain quelques-uns d'entre eux ont eu plusieurs
par là de correspondre véritablement à la fois des torts, il n'est pas moins vrai qu'il
volonté divine. Quel est donc te sens de l'o- est injuste de rendre, comme on l'a fait dans
béissance du Jésuite et de tout religieux plusieurs circonstances, tout le corps res-
sans exception? Le'voici au point de vue de ponsable des fautes d'un individu. Les Jésui.
la foi Dieu, dans sa providence sùroaturette ) tes ont été impliqués dans plusieurs com-
et spéciale, a établi au sein de l'Eglise un ptots, quoique rien n'ait pu être prouvé et
genre de vie et de perfection évangétique Us ont été bannis pour diverses causes de la
dont le voeu d'obéissance est le fondement et plupart des Etats qui les avaient reçus
le caractère essentiel. C'est à Dieu même que d'Angleterre;en 1581 et 1601 de France, en
le religieux-voue son obéissance. Dieu l'ac- 1594 et en 1767; de Portugal, en 1598 et en
cepte et s'oblige ainsi, en quelque manière, 1753; d'Espagne et de Sicile, en 1767; enfin,
à diriger et à gouverner, par une autorité le pape Ctément XIV, contraint par les ins-
toujours présente, les actions de celui qui tances réitérées de plusieurs ministres tout-
veut et qui'doit obéir. Dieu vit, Dieu agit et puissants à cette époque, supprima ta So-
il préside dans t'Egtise aux fonctions de tout ciété en 1773.
te corps et surtout aux fonctions de la hié- Etteavait duré 233 ans, et comptait, au mo-
rarchie. Celte hiérarchie divine et non hu- mentde sa chute, 22,800 religieux aucun au-
maine constitue, approuve, inspire tesrègte- tre ordre n'avait fait tant de choses en si peu
menls et les supérieurs des ordres religieux, de temps, inspiré tant d'amour, excité tant
en sorte que l'obéissance de chacun de leurs de haine. La Société était cependant tellement
membres, par une vue de foi certaine et vivace, qu'elle'ne succomba pas entièrement.
pure, doit remonter à l'autorité de Dieu Elle trouva un refuge chez les protestants.
même. J'obéis à Dieu, non à l'homme. Je Le roi de Prusse, le philosophe Frédéric Il,
vois Dieu j'entends Jésus-Christ lui-même demanda et obtint qu'ils seraient conservés
dans mon supérieur. C'est ina-foi pratique dans ses Etats. Catherine H les conserva
c'est te sens de mou vœu d'obéissance et des aussi en 'Russie et en Pologne bien plus,
règles qui l'expriment. Il y a là une théorie en 1801, ils sont rétablis pour ta Hussie, avec
magnifique, elle est surnatureUe et divine permission d'avoir un générât en 1804, ils
le supérieur commande avec la conscience sont rétablis en Sicile. A cette époque, Na-
de t'àutorité .qui tui vient.de Dieu l'infé- poiébn les reçoit et les protège en France
rieur obéit avec la conviction de t'obéissance sous le nom de Fet:M de la Foi; enfin, en
qu'il doit à Dieu. Le supérieur vit de la foi 1814, Pie VUrétablit t'institut tel qù'it était
l'inférieur vit de la foi tette est t'obéissance avant ta suppression de Clément XIV. La
chez tes Jésuites. Sardaifne Modene.Fribourg, rappellent les
DiCTtONN.DES REUCHONS.HI. 2
43 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 4

Jésuites; le roi d'Espagne leur rend leurs moignerit, en foutant aux pieds le crucifix,
hiens non vendus; en France, ils ouvrent qu'ils n'appartiennent point à la religion
des collèges avec ta tolérance et l'appui du chrétienne. Les éditeurs du siècle dernier
gouvernement ils reprennent leurs diver- voyant ce mot écrit Je/MMt, ont .cru qu'il
ses missions, principalement en Amérique, fallait écrire Je~Mmt,. par allusion aa nsm
dans les Indes, eh Chine; mais ce progrès de Jésus, d'autant plus qu'à cette époq.ue la
et cette faveur ne durent pas longtemps. En lettre s médiate ressemblait beaucoup à 1'
1820, ta Russie leur retire l'instruction pu- mais l'expression correcte est Je/MMt (pro-
blique et les bannit du royaume. noncez Fe/OMmtou //bt<tHt), c'est-à-dire titté-
i828-i8M.Un~nto:t:e de M. de Mont- ralement l'action de-fouler aux pieds la fi-
losier soulève encore l'opinion publique en gure ou l'image. Fo(/. YEFouMt,
France le gouvernement fait fermer leurs JÉSUS, 1° nom adorable du divin fonda-
écoles les préventions persistent et augmen. teur de ta religion chrétienne, Messie prédit
tent.,On refuse la liberté -d'instruction pour par les prophètes, Fils de Dieu, Dieu lui-
tes exclure de l'enseignement; de nouvelles meme médiateur entre le Créateur et les
haines éctatent. M. Guizot, au nom du gou- hommes, Rédempteur du genre humain. H
vernement, négocie à Rome pour faire dis- fut conçu dans le. sein de Marie, vierge de
soudre leurs maisons d'études et de novi- Nazareth en Gatitée, issue de la race royale
ciat. Enfin, l'abbé Gioberti lance en Italie de David, et fiancée à Joseph. H naquit à
untibeD~enhuit votumes.qu'it intitule le Bethtéem dans une étante, sous le consulat
Jésuite moderne; l'opinion 'publique se.pro- de Calvisius Sabinus et de Passianus Rufus,
nonce encore contre eux. Une guerre sé- ta douzième année du règne d'Auguste, t an
rieuse éclate en Suisse pour, tes faire chas- M10 de la période Julienne, quatre ans avant
ser de Lucerne .cette guerre réussit; ils l'ère vulgaire. Sa conception divine avait été
sont exclus. Peu après, ils sont obligés annoncée Marie sa mère par l'ange Ga-
d'abandonner 'ta ëardaigne enfin pour briel, et sa naissance fut notifiée d'une ma-
prévenir de-plus grands maux, Pie 7-ï' leur nière iniraculeuse à des bergers du voisi-
retire l'instruction publique à Rome, etleur nage, qui les premiers vinrent t'adorer.
conseille de se séparer. t)s obéissent et se Peu après une étoile mystérieuse conduisit à
répandent dans plusieurs Etats, principale- son berceau les mages de l'Orient. Lés mer-
ment en Amérique et en Angleterre. veilles qui avaient accompagné sa naissance,
Têt est teur état ea ce moment. Quel sera ayant fait craindre à Hérode roi de Judée,
leur sort à venir? Dieu seul le sait.. qu'il ne fût réellement te Messie, ce prince,
JËSUiTESSES, congrégations de-filles et appréhendant qu'il ne lui ravît plus tard son
femmes dévotes établies autrefois en Italie royaume temporel, ordonna-le massacre de
et en Flandre et dont les maisons avaient tous les enfants de Bethtéem-et des environs
le titre de cottéges. Ettes suivaient ta régie mais Joseph et Marie, avertis en songe, se
des Jésuites c'est pourquoi elles fureut ap- réfugièrent en Egypte avec le Dieu enfant.
pelées Jésuitesses. Ces religieuses faisaient Us ne revinrent à Nazareth qu'après la mort
entre les mains de leurs supérieures les trois d'Hérode. Jésus passa te temps desa jeunesse
vœux ordinaires de pauvreté, chasteté et auprès de ses,parents, partageant leurs tra-
obéissance mais ettës ne gardaient point ta vaux d'artisans vjvant dans l'obéissance,
clôture, incompatible avec teurs fonctions, t'obscurité et la retraite. Cependant il avait
car ettes -se mêlaient de la prédication. Cet déjà taissé entrévoir ce qu'il serait un jour:
ordre avait été. fondé en 153~ par deux An- dès l'âge de douze ans, il discourut dans.le
glaises, Warda et Tuittia, qui, se trouvant temple avec tes docteurs de la toi, et les
en Flandre, furent engagées par les Jésuites étonna par ta sagesse de ses réponses.
de cette province à.entreprendre cet établis- A trente ans, il commença à paraître en
sement. Le but de ces Jésuites était de for- public, à prêcher ta. toi nouvelle qu'il ve-
mer une colonie de filles qu'ils enverraient, nait apporter aux; hommes, et à s'annoncer
comme autant de missionnaires, travailler à comme le Fils de Dieu 11. se fit d'abord
la conversion des Anglais,,et dont.ils espé- baptiser par saint Jean-Baptiste dans
raient d'autant plus de fruit, que de pareHs~ les eaux du Jourdain; en ce moment ou
prédicateurs seraient moins suspects et s'in- entendit du haut des cieux une voix qui le
sinueraient plus aisément dans les esprits. proclama Fils bien-aimé du Très-Haut, et le
Cette congrégation se dissipa d'elle-même en Saint-Esprit vint se reposer .sur lui sous la
Italie, sur le simple bruit qui courut que le forme.d'une colombe. H se retira ensuite
pape ne l'approuvait pas. Il n'en fut pas de dans le désert, où il ptissa, sans boire et sans
même dans la basse Allemagne le nonce manger, quarante jours et quarante -nuits,
leur intima en vain les ordres du pape elles au bout desquels il triompha des tentations
n'y déférèrent point. C'est pourquoi Ur- de Satan. Il se choisit soixante-douze disci-
bain VIII publia, en ~630, une bulle par la- ples, et se forma un cottége de douze hom-
quelle il leur .ordonnait sous peine d'ex- mes qui devaient l'accompagner dans le
communication, de quitter les maisons où cours de ses missions, et auxquels il donna
elles vivaient en commun, et de se retirer te nom d'apôtres. It les prit la plupart dans
chez e)tes. les classes les plus infimes de la société, et
JËSDMi. C'est par erreur typographique particulièrement parmi les bateliers et les
que certains livres européens appeUent ainsi pécheurs de poissons mais it leur donna te
ta cérémonie par laquelle les Japonais té- pouvoir de prêcher l'Evangile, de guérir lea
4S JES JES 4f
malades et de coasser )cs démons. it.parcou- .c'est te mot hébreuy~ 7M<;A((Ct; et non
ru! avec eux jps vitt~s et !e;s ho.urgades de la point,
comme te-prétendcn) 'ptùsieurs, 'une contrac-
Judée et de .fa Ga)iiée, prêchant aux hommes tion dn non) y~i-)' Mto~c/iMa (Josué),
l'amour de Dieu, ta charité pour le prochain, qui si-
gni6e Celui qui est sauvé par Jéhbva. Le
Jerenottcètacnt.aux choses de la terre, l'at- nom de Christ, que l'on ajoute communé-
tente d'une autre vie; donnant l'exempte de ment à celui de Jésus, est un
toutes tes vertus, et particutièremcnt du zèle, mbt grec qui
signifie comme Messie en hébreu, o: ou
de');humitité, do-ta patience, et confirmant :Mcr~.
ses discours par. une foule [de miractes. )) Nous n'entrerons point ici dans un plus.
changea t'eau en .vin a;rx noces de Cana, grand détail sur Jésus-Christ, biën que des
reh'dit la santé aux malades, la vue aux volumes entiers soient insuffisants pour ex-
avengtes~ t'oujfe aux sourds, la parole aux poser dignement son excëtténce, sa doctrine
muets it ,chassa tes démons, et ressuscita et ses œuvres mais tes chrétiens qui jettent
publiquemeuLtro.is, morts, entre autres, La. les yeux -sur ce .D:ctt'omKa!'re sont à même
zare, décédé depuis quatre jours. Les nou.- d'étudier ce divin Rédempteur, soit dans des
veaux dogmes qu'~t enseignatt, les réformes soit surtout dans te Nou-
.ouvragesspéciaux,
qu')) prescrivait, te.succès qu'il obtenait au- veau Testament, qui, bien médité;
près des peuples, soulevèrent contre lui la peut à lui
seul en apprendre beaucoup plus' que tout
ja)ousie des pharisiens et des prêtres jui&. autre livré. Nous allons
Après avoir passé trois ans. et demi à ins- ce qu'en rapportent maintenant exposer
les Juifs et plusieurs
truire les hommes, à les édifier et à leur faire autres peuples, en demandant d'avancé
du bien, Jésus, sachant q~e.i'heure de con- don à sa personne adorable des par-
sommerson sacrifice était arrivée, institua le impiétés et
des blasphèmes que notre plan nous con-
sacrement de l'eucharistie, et se rendit au traint de reproduire. Nous en retirerons ce-
jardin des Oliviers pour vaquer'à la prière, pendant, une
suivant sa coutume. Là, un de ses disciptes, précieuse constatation c'est
que les ennemis du nom chrétien sont con-
Judas Iscariote, soudoyé par tes princes des traints d'avouer, et de reconnaître la vërité'
prêtres, le tivra à ses ennemis. Jésus fut des miracles de Jésus.
traîné au tribunal de Caïphe, te grand prêtre, 2° Les Juifs écrivent ainsi le nom de Jé-
interrogé devant le Sanhédrin, et jugé digne sus :ni~ /McAoM; nous avons vu
plus haut
demortcdmmeb!asphémateur, ppu,rs'étredit que l'orthographe véritable estyi~ /McAoMa
le Fils de Dieu. Mais comme ce tribunal n'a- ou VMc/t~aH~,
vait ptuste pouvoir de prononcer la sentence qui signiue ~M< mais
comme ta tangue grecque n'a aucun carac-
de mort, ils te déîérèFent à Ponce tère pour représenter la dernière tf-ttrè dé
PHate, ce
gouverneur de la Judée pour tes Roma'ins, nom hébreu très.difScite. à articuler,
devant lequel ils l'accusèrent "de rébetiion les
apôtres, se conformant à un usage déjà
contre t'empereur. Pitate,. bien que con- adopté, écrit irent tout simplement en gi-ec
vaincu de son innocence,'eut la faiblesse de ï'!M~(l). Cependant tes-Juifs retranchent
prononcer sa.condamnation. Jésus, avant de en.hébreu cette dernière lettre,,
mourir, fui en butte a des outrages et des par haine
pour lé nom du Sauveur ils en font par là
tourments de toute sorte, qu'il supporta un nom barbare et
avec une résignation Enfin il corrompu, qui n'a point
admirabte., ti analogue dans leur tangue ils prétendent
expira cloué sur une croix, en pardonnant ainsi ne pas le confondre avec tes
a ses bourreaux. Sa mort fut accompagnée noms de
de prodiges éclatants, qui attestèrent la plusieurs autres saints personnages de t'An-
puis- c'en Testament. Cette
sance de t'Homme-Dieu, dans le ciel, sur la transcription favorise
aussi leurs idées ainsi il est
terre et dans tes enfers. Trois cabalistiques
jours après, souvent recommandé aux ïsraétites de ne
Jésus ressuscite sortit glorieux du tombeau
point adorer tes dieux étrangers ou te dieu
comme il t'avait prédit, malgré toutes tes en hébreu
étranger ~< or que doit.on
précautions que ses ennemis avaient prises, entendre parce dieu étranger? Les lettres
pour prévenir un prétendu enlèvement,de qui composent le mot -m
son corps it apparut ensuite à ses vaierit numé-
disciples uquement 316 on retrouvete même nombre
à.qui il donna plusieurs fois des preuves dans le nom de w; en
palpables de sa résurrection, donc, prohibant le
à taquette ils culte du dieu étranger, Dieu a voulu
ne pouvaient croire; il se montra encore dif- prému-
nir,son peuple contre l'adoration de Jésus.
férentes fois soit à eux, soit à différentes Enfin les Juifs regardent les trois lettres
personnes de Jerusa!e<n. durant J'espace de qui
composent le nom de i~ comme les initiales
quarante jours; enfin, après avoir donné de ces trois mots n~i~
mission à ses apôtres de porter ta nouvette Que son motK
et sa mémoire soient abolis! ou comme t'ab-
du salut jusqu'aux extrémités de la terre, it
s'éleva dans les cieux en présence de bréviationde.cette autre
p'us m!?im Le HOM ~e 7~M~ est formutë -p~n~
de cinq cents personnes assemblées; meMMMoe et<!6o-
H y m!MC[<<OM..
Stége maintenant avec sou humanité sainte Les Juifs o.nt écrit plusieurs Vies de Jésus;
remplissant auprès dé son Père l'office d'in. qui ne sont qu'un amas de sottises., d'àbsur-
tërceaseur, jusqu'au jour où il descendra des dttes et d'anachronismes: une des princi-
cieux pour la seconde fois, afin de tout
tes hommes, et de rendre à chacun juger selon ses
u*uvres. (i) C'est ainsi qu'on écrit en grec et en )atit;
nom de J~Ms signine sai'M< ou ROSM pour Hoschéang, Josué
sauveur, Amalecpour Ngamalec, etc. pour J~O-Sc/tOMOXO,
Le
~7 -DICTIONNAIREDES RELIGIONS. M
pâles est cette qui est connue sous le nom ouvrir un tombeau, où t'en ne trouva que des
de~ep~ter roMo<~ 7MC/toM Livre de ta Vie ossements secs; tes ayant apportés devant
de Jésus, qui a été publiée en hébreu et en Jeschou; celui-ci rangea tous les os, les re-
latin parWagenseit, dans son ouvrage in- vêtit de peau ,'de chair, de nerfs-, et rendit
tituté Tela !~Mes Sa<aM<B.et abrégée par But- la vie à est homme. Le peuple étant trans-
let, dans son Histoire de l'établissement f<tf porté d'admiration à la vue de ce prodige
c/<fM<!an!<tne. « Quoi 1 leur dit-il, vous admirez cela 1 iai-
L'auteur place ta naissance de Jésus à l'an les venir un lépreux, et je lé guérirai.)) »
du monde 3G71,sous le règne de Jannéc. it Comme on lui eut amené un lépreux, il le
donne à son père le nom de Joseph Pandera guérit sur-të-champen prononçant de même
de.Bethtéem, et à sa mère celui de Miriam. le nom ineffable.
Après a'voir parlé'des progrès étonnants que Les habitants de Bethléem, frappés de ces
)e jeune Jeschou fit sous un maître appeté merveittes se prosternèrent devant lui, et
j6'<A/tc[HaK,il assigne pour principale cause l'adorèrent en lui disant FotM ~M~~rtta-
de sa retraite dans la haute Galilée, -te refus blement le Fils <~eDt'eu.
qu'il,avait fait de se voiler ta tête, de cour- Le bruit de ces merveilles ayant été porté
ber le corps et de fléchir tes genoux sur le à Jérusalem, les méchants en eurent beau-
passage des sénateurs du Sanhédrin, qui le coup de joie mais les gens de bien les sa-
déclarèrent, infâme. C'est ta, dit-it, qu'il de- ges, tes sénatèurs,en ressentirent la douleur
meura plusieurs années. II continue ensuite ta ptus amère. Ils prirent ta résolution de t'at-
son histoire dans les termes suivants tirer à Jérusalem pour le condamner à mort.
II y avait alors dans ta partie la plus Pour cela, ils lui députèrent deux sénateurs
sainte du temple qu'on appelait le Saint du petit sanhédrin, qui, s'étant transportés
des saints,. une pierre sur laquelle était gra- auprès de lui t'adorèrent. Jeschou, croyant
vé lenom ineffable -de Dieu. Les sages de qu'ils venaient augmenter le nombre de ses
la. nation craignant que les jeunes gens disciples, les reçut avec bonté. Ces sénateurs
n'apprissent ce nom et ne s'en servissent s'étant ainsi insinués dans' ses bonnes grâ-
pour causer de grands malheurs à l'univers, ces, lui dirent: « Les sages et les person-
formèrent, par art magique, deux lions d'ai- nages les plus considérables de Jérusalem
rain, qu'ils. placèrent devant l'entrée du nous ont envoyés prés de vous pour vous
Saint des saints, l'un à droite, l'autre à gau- prier de venir dans cette ville, parce qu'ils
che. Si quelqu'un ei-trait dans le Saint des ont appris que vous étiez le Fits de Dieu. w
saints et apprenait ce nom ineffable, tes lions Jeschou leur répondit « On leur a dit la vé-
rugissaient contre cethomm6, et par leurs rité je ferai ce qu'ils souhaitent, à condi-
rugissements ils lui causaient une si grande tion que tous les sénateurs du grand et du
frayeur, qu'il oubliait le nom qu'il avait ap- petit sanhédrin viendront au-devant de moi,
pris. L'infamie de. la naissance de Jeschou et me recevront avec le respect que les escla-
ayant été dans la suite connue dans la haute ves marquent à teurs maîtres, »'
Galilée, il-en sortit et vint en cachette à Jé- La condition ayant été acceptée Jeschou
rusatem. Etant entré dans le temple, il y ap- se mit en chemin avec les députés. Lorsqu'il
prit le nom ineffable de Dieu; ayant écrit le fut arrivé à Nobé qui est' près de Jérusa-
nom sur du parchemin, il le prononça pour lem il dit aux députes « N'y a-t-il point
ne sentir aucune douleur; il se fit une inci- ici de bel âne? Les députés lui ayant ré-
sion dans la chair, où il cacha ce parche- pondu qu'il y en avait un il leur dit de le
min et, le prononçant une seconde fois, il faire venir, et l'ayant monté, il alla à Jéru-
referma sa plaie. sa)em.
H faut que Jeschou ait employé l'art ma- Toute la ville courut au-devant de lui pour
gique pour entrer dans le Saint des saints le recevoir. Pendant cette espèce de triom-
car, sans cela, comment les prêtres lui au- phe, Jeschou criait au peuple « Je suis ce-
raient-ils permis d'entrer dans un lieu-si lui dont !e prophète Zacharie a prédit la ve-
sacré? Ainsi, itest manifeste que c'est par nue en ces termes Voici .oo~re t'a: qui vien-
le secours du démon qu'il fit toutes ces cho- dra à vous, ce roi juste et sauveur; il est petM-
ses. Jeschou étant sorti de Jérusalem, ouvrit vre et ntOH~ sur un dne., » A ces paroles, on
de nouveau la plaie qu'il s'était faite et en fondit en larmes, et un déchira ses vête-
ayant tiré le parchemin il apprit parfaite- ments, et les p)us gens de bien de la nation
ment le nom ineffable. Il passa aussitôt à allèrent trouver la reine Hélène où Oleine
Bethtéem lieu de sa naissance. « Où sont, épouse du roi Jannée qui régnait après fa
dit-il aux habitants de cette ville, ceux qui mort de son mari « Cet homme, lui dirent-
disent que je suis né d'un adultère? Ma mère ils, mérite la mort, parce qu'il séduit le peu-
m'a enfanté sans cesser d'être vierge je ple; permettez-nous de le saisir. Faites-le
suis,le,Fils de Dieu c'est moi qui ai créé le venir ici, répondit la reine, je veux par moi-
monde c'est de moi qu'Isaïe a parlé, lors- même m'instruire de cette aSaire. » EHe
qu'il, a dit Voici ~M'MMe vierge coMce- avait en vue, en parlant ainsi de le tir.er de
~a, etc. », leurs mains, parce que Jescbou était son
Les Bethléemites lui dirent « Prouvez- parent.
nous par quetques miracles que vous êtes Les sages, qui pénétraient son dessein,
Dieu. J'.y consens, leur répondit-il appor- lui dirent « Gardez-vous, reine, de favori-
tez-moi un homme mort, et je te ressuscite- ser cet homme, qui, par. ses enchantements
rai. Ce peùpte 'court avec empressement sédaitle peupte, et qui a volé le nom inef-
M JES JES .0
!able songez plutôt à le punir comme il le Judas ayant prononcé une seconde fois le
mérite. Je ferai ce que vous souhaitez leur saint nom, se jette contre Jeschou pour le
dit ta reine mais auparavant faites-le pa- faire tomber mais Jeschou t'ayant prononcé
raître devant moi, pour que je pu.isso voir aussi, se jette contre Judas dans te même
ce qu'il fait parce que tout le monde m'as- dessein, et ils luttaient ainsi ensembte. Judas,
sure qu'il opère les plus éclatants prodiges.? » s'apercevant que ses éEforts étaient inutiles,
Pour obéir à la reine les sages firent venir fit de l'eau sur Jeschou souillés l'un et
Jeschou. l'autre par cette action, ils furent privés du
« J'ai appris lui dit cette princesse, que pouvoir que leur donnait le nom ineCfabte,
vous faites des prodiges; faites-en quetqu'un et tombèrent à terre.
devant moi. Je ferai ce qu'il vous plaira, ré- Alors on prononça une sentence de mort
pondit Jeschou je vous demande seulement contre Jeschou, et on lui dit « S) tu veux
de ne pas me mettre entre les mains de ces éviter ta mort, fais les prodiges que tu faisais
scélérats. Ne craignez point, lui dit la reine.. auparavant. » Jeschou l'ayant tenté en vain,
Faites venir, dit Jeschou, un lépreux, et je s'abandonna aux pleurs; ses disciples et ta
le guérirai. » On lui présenta un lépreux. troupe des méchants qui lui étaient attachés,
qu'il guérit sur-le-champ en tui imposant voyant cela, attaquèrent les sages et les sé
ta main et prononçant le nom ineffable. nateurs, et procurèrent ainsi à Jeschou la
« Apportez dit encore Jeschou un cada- liberté de sortir de Jérusalem Jeschou cou-
vre, a Ce qui ayant été fait il le ressuscita rut au Jourdain, s'y purifia, et ayant 'pro-
de la même manière qu'il avait guéri le lé- noncé le saint nom, il fit de nouveaux mi-
preux. « Comment, dit la reine aux sages, raclés. H saisit deux meules, les fit nager sur
osez-vous dire que cet homme, est magicien? l'eau; s'assit dessus, et prit des poissons à la
Ne l'ai-je pas vu de mes yeux faire des mi- troupe.qui le suivait.
racles comme le Fils de Dieu? Sortez d'ici, A cette nouvelle, les sages et les-sénateurs
etne-portez {jamais de semblables accusa- se trouvèrent dans un grand embarras; mais
tions devant moi. » Judas leur promit de les en tirer. Il va au-
Les sages, ainsi rebutés, cherchèrent quel- près de Jeschou, et, sans se faire connaître,
que autre moyen pour se saisir de Jeschou. il se mêle parmi les méchants, qui lui étaient
ils résolurent de chercher quelqu'un qui attachés. Vers minuit, il procure par ses
voulût apprendre le nom ineffable pour enchantements un sommeil profond à Jes-
pouvoir le confondre. Un nommé Judas s'of- chou, et étant entré dans la tente de ce der-
frit à eux/pourvu qu'ils se chargeassent du nier, il lui ouvre avec un couteau l'endroit
péché qu'il commettrait en apprenant ce du corps où était caché le morceau, de
saint nom. Les sages s'étant chargés de son parchemin sur lequel était écrit le nom
péché, il atla dans le Saint d'es saints, et fit ineffable.
tout ce que Jésus avait fait il aHa ensuite Jeschou, s'étant éveilté, fui saisi d'une
par toute la ville, en criant « Où sont ceux grande crainte lorsqu'il se vit dépouillé du
qui disent que cet homme infâme est le Fils nom ineu'abte. H engagea ses disciples à
de Dieu? Est-ce,que moi, qui ne suis qu'un l'accompagner Jérusalem, espérant qu'en
pur homme, je n'ai pas le pouvoir de faire se cachant parmi eux-il ne serait pas connu,
tout ce que Jeschou a fait? » et qu'il pourrait ainsi de nouveau entrer
La reine ayant appris les discours de Jn- dans le temple pour enlever une seconde
')as, voulut qu'on le lui amenât avec Jes- fois le saint nom; mais il ne savait.pas que
chou. « Faites-nous dit-elle à Jeschou, Judas était caché parmi eux, et que par ce
quoique prodige pareil à ceux que vous avez moyen il-connaissait tous ses'desseins. Judas
déjà fait devant moi ce qu'il exécuta sur- dit aux disciples de Jeschou, qui ne l'avaient
le-champ. « Ne soyez point surprise, dit Ju- pas plus reconnu que leurMaitre «Prenons
das à la reine, de ce que cet homme vient tous des habits semblables, afin que personne
dé faire devant vous s'il s'élevait jusqu'au ne puisse distinguer notre maître. Cet avis
ciel, je saurais bien l'en précipiter. C'est un ayant été suivi, ils se mirent eu chemin pour
de ces magiciens desquels Moïse nous a aller célébrer la pâque à Jérusalem. Lors-
avertis de nous déGer. » Jeschou disait au qu'ils furent arrivés dans cette ville, Judas
contraire '< Je suis le Fiis de Dieu c'est aita en secret trouver les sages, et leur dit
moi que David, mon aïeul, avait en vue lors- « Jeschou viendra demain au temple pour
qu'il a écrit Z;e Seigneur a dit d MOMSei- offrir l'agneau pascal alors vous pourrez
gneur AMet/M-uoMS d ma droite. Je vais le saisir; mais parce qu'il a avec lui deux
monter à mon Père céleste et m'asseoir à sa mille hommes, tous habillés comme lui,
droite vous le verrez de vos yeux. Toi, Ju- pour que vous ne vous.trompiez pas, je me
das, tu ne pourras pas monter jusque-la, w prosternerai devant lui lorsque nous serons
A l'instant, Jeschou prononça le nom ineffa- arrivés dans le temple.
ble, et un tourbillon s'éleva qui l'emporta Le lendemain Jeschou étant v.enu au tem-
entre le ciel et la terre. Judas au même ple, Judas se jeta à ses pieds, comme il en
moment prononça le saint nom et il fut pa- était convenu. Alors tous les citoyens de Jé-
reitlement enlevé par un tourbillon de vent rusalem, bien armés, se saisissent de Jes=-
qui le soutintentre le cioi et la terre, de ma- chou, tuent.ptusieurs de ceux qui t'accom-
nière,que Jeschou et Judas volaient tous les pagnaient, en arrêtent quelques-uns, tandis
deux dans l'air. Ceux qui étaient présents à que le reste prend la fuite dans les monta-
ce spectacle étaient fort surpris. gnes. Les sénateurs Srent attacher Jeschou
Si DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 69

à une cotonne de marbre qui éfait dans ta féur accorda'trôis jours, pendant lesquels tes
ville, le firent fouetter, et lui mirent une cou- sages indiquèrent un jeune solennel. Les
ronne d'épines sur!;) tête. Cet infâme ayant trois jours étant presque écoutés, sans qu'ils
eu soif, demanda un peu d'eau et on lui eussent recouvré le corps, plusieurs d'entre
donna du vinaigre. L'ayant bu, il poussa un eux s'enfuirent de Jérusalem pour se sous-
grand cri, et dit: « C'est de moi que David, traire au courroux de ta reine. Un d'eux,
mon a<eut,.a écrit Ils tH'oM<donné du fiel nommé Rabbi-Tankhouma, qui errait paria
~OMf nourriture, e<du ctKaî~fe pour étancher campagne, vit Judas assis dans son jardin,
ma soif. H se mit ensuite à pteWrer, et dit qui prenait de'ta nourriture, « Quoi Judas,
en se plaignant: «Mon Dieu! mon Dieu! pour- lui dpt Tankhpuma, vous prenez de la nour-
quoi m'avez-vous" abandonné?)' Les sages riture, tandis que toùs les Juifs jeûnent et
lui dirént « Si tu es le Fils de Dieu, pour- sont à ta veille'des plus grands malheurs?
quoi ne te déttvres-tu pas de nos mains ? o Pourquoi donc, lui dit Judas, a-t-on indiqué
Jeschou répondit « Mon sang doit expier ce jeûne? Cents infâme, lui répondit Tan–
tes .péchés des hommes, ainsi que l'a prédit khouma, en est la cause; il a été lapidé et pen-
Isa'të par ces mots Sa MeMMt'e sera notre du, comme vous sa'vez, mais on ne trouve
sa~M~))Its conduisirent ensuite Jeschou pas son corps dans le tombeau où il avait été
devant le grand et le petit Sanhédrin, qui le mis, ce qui donne lieu aux méchants qui lui
condamnèrent à être lapidé,et pendu. Après sont attachés dé dire qu'il-est monté au
l'avoir tapidé, on voulut le pendre à un ar- ciel et la reine Hélène nous a menacés de
bre mais tous les bois auxquels on voulait la mort, si nous ne.le retrouvions pas. Ve-
t'attacher se rompaient, parce que~Jeschnu, nez, lui dit Judas; je vous montrerai te cada-
prévoyant qu'on le pendrait après sa mort, vre que vous cherchez c'est moi qui t'ai
avait enchanté tous les bois par le nom entevé, parce que je craignais que la troupe
ineffable. Judas rendit' inutile ta précaution impie qui le suivait ne t'enlevât etie-méme';
qu'il avait prise, en tirant de son jardin un' je l'ai enterré dans mon jardin, dans te ca-
grand chou auqnet on l'attacha. nat du ruisseau qui y passe. )) Tankhouma
Le soir, les sages, pour ne pas vioter la retourna promptement à Jérusalem pour
loi, le firent enterrer dans l'endroit où il apprendre aux sages ce que Judas ven'ait <ié
avait été lapidé. Vers minuit, ses disciples lui découvrir. Tous courent au jardin d'e Ju-
vinrent à son tomheau qu'ils arrosèrent de das, on tire le cadavre de t'endroitôù it était
leurs larmes. Judas t'ayant su vint secrète- ptacé, on t'attache à ta queue d'un che'va),
ment enlever ce cadavre, l'enterra dans son et oh te traîne ainsi devant là reine, qui,
jardin, dans le canal d'un ruisseau dont il chargée de confusion, né sut que répoudre'.
avait détourné l'eau jusqu'à ce quêta fosse Pendant qu'on traînait ainsi Jeschou, ses
fût faite et couverte. cheveux furent arrachés; c'est. pourquoi les
Les disciples de Jeschou étant retournés le moines se rasent.
lendemain au tombeau de leur maître, et Les Naz;:réens où disciples de Jeschou..ir'-
continuant de le pteurer, Judas leur dit- rités de la mort ignominieuse que les~ Juifs
« Pourquoi pleurez-vous? duvrez'te tombeau avaient fait souffrir à leur maître, se sépa-
et voyez cetui qn'bn' y a ptacé. » Les disci- rèrent d'eux et en vi'nrent à ce point d'a-
ples ayant ouvert le séputcre, et n'y voyant version qne, dès qu'un Nazaréen trouvait
point le corps de leur maitre, se mirent à un Juif, il le massacrait. Leur nombre s'é-
crier Il n'est pas dans le tombeau, il est tant accru prodigieusement pendant trente
monté au ciel, comme it nous l'a dit tbrsqu'it ans, ils s'assemblaient en troupe et empê-
était vivant. » chaient tes Juifs devenir à Jérusalem aux
La reine Hélène, ayant appris le supplice grandes solennités. Tandis que les Jutfs
de Jeschou, fit venir tes sages et leur de- étaient dans ta plus grande' consternation' à
manda qu'est-ce qu'ils avaient fait de son la vue de ces malheurs la religion des
corps~ Us lui répondirent « Nous t'avons- Nazaréens prenait chaque jour des aécrois-
fait enterrer comme la loi l'ordonne. » Ette Sfments et se répandait au toin. Douze
leur dit « Faites-le apporter ici. » Les sa- hommes, qui se disaient les envoyés du
ges allèrent au tombeau et n'y ayant pas pendu, parcouraient tes royaumes pour fui
trouvé le corps de Jeschou, ils retournèrent faire des di'sciples. Ils s'attachèrent un grand
auprès de. la. reine, et lai dirent: «Nous'ne nombre de Juifs, parce qu'ils avaient beau-
savons qui a enlevé ce cadavre du tombeau coup d'autorité et qu'ils confirmaient' l'a re-
où nous l'avions fait mettre. » La reine teur ligion de Jeschou. Les sages, affligés dé ce
dit «Vous ne l'avez pas trouvé, parce qu'il progrès, recoururent à Dieu, et lui dirent:
est le Fils de Dieu, et qu'il est monté au ciel «Jusqu'à quand. Seigneur, souffrirez-vous
auprès de. son Père, ainsi qu'il l'a prédit que les Nazaréens prévalent contré nous,
lorsqu'il vivait. Reine, lui dirent les sages, et qu'ils massacrent un' nombrelinfini dé'
gardez-vous de penser ainsi c'était vérita- vos serviteurs? Nous ne sommes plus qu'an
blement un enchanteur et un homme infâ- très-petit' nombre. Pour fa gloire de vo'tre
me. Qu'est-il, besoin d'un plus long discours, nom, suggérez-nous ce que nous~devohs
dit ta reine? Si vous me faites voir son faire pour nous délivrer de ces'méchants. »
corps, jj&vous croirai innocents, sinon vous Ayant fini cette prière, un des an'ciëns,
serez tous punis de mort. Accordez-nous~ nommé Simon Kepha, à qui Dieu s'était fait
.quelque temps; lui dirént les; sages, pour entendre, se leva et dit aux autres <<Mes'
faire des recherches à ce sujet. )) La reine frères, écoutez-moi si'vous approuvez mon
5S JËS JES 54'
dessein, j'exterminerai ces scélérats; mais sur une pierre jusqu'au jour de sa mort.
il faut que vous vous chargiez du péché Après la mort de Simon, un homme sage,
que je commettrai Ils lui rcpondirënt tous: nommé Elie, -vint à Rome, et dit publique-
«Nous nous en chargeons; effectuez votre ment aux disciples de- Jeschou « Sachez
promesse. Simon, ainsi rassùré, va dans que Simon Kepha vous a trompés c'est inoi
le Saint dès saints, écrit te nom ineffable que Jeschou a chargé de se:: ordres, en me
sur une bande de parchemin, et il la cache disant: «Va, et dis-teurque personne ne
dans une incision qu'il s'était faite dans la croie que je méprise ta toi. Reçois tous ceux
chair. Sorti du temple, il retire son morceau qui se feront circoncire que ceux qui refu-
'!e parchemin, et ayant ap,pris le nom inef- seront une circoncision soient noyés. Jes-
fable, H se transporte dans ta ville métro- chou veut encore que ses disciples n'obser-
pole des Nazaréens. Y étant arrivé, il crie vent plus le sabbat, mais le premier jour de.
à haute voix: «Que tous ceux qui croient la. semaine; et H ajouta à cela plusieurs
en Jeschou viennent-à moi, car je suis en- mauvais règlements.)) Le peuple lui' dit
voyé de sa part; Aussitôt une multitude, «' Montrez-nous par quelque ~prodige que
aussi nombreuse que te sable qui est sur Jeschou vous a envoyé. Que) prodige, !eur.
le rivage de la mer, courut, à lui. Ils .lui dit-il, désirez-vou??K A peine eut-il pro-
dirent « Montrez-nous -par quelque pro- noncé ces paroles, qu'une grosse pierre
dige que vous êtes envoyé par Jeschou.– tomba sur sa tête et l'écrasa.- Ainsi péris-
Que) prodige, répondit-il, souhaitez-vous?~' sent, Seigneur, tous vos ennemis,; et que.
Nous voûtons, lui dirent-ils, que-vous fassiez ceux qui vous aiment soient comme le soleil
les prodiges que Jeschou a faits torsqu'it lorsqu'il est dans le plus grand éclat.
était vivant. a' Simon ordonne qu'on lui 3° « La religion mahométane, dit Mou-
amène un lépreux, et, lui ayant imposé les radgea d'Ohsson, range dans la classe des
mains, il le guérit il commande qu'on lui prophètes tous les patriurchas et tous les
apporte un cadavre, et it te ressuscite de saints de l'ancienne toi; elle honore la mé-
la même,manière. Ces scétérats ayant vu moire de tous, et consacre même quelques-
ces mervemës, sf prosternèrent devant lui, uns d'entre eux par des dénominations dis-
en disant <( Vous êtes véritablement envoyé tinguées. Elle appelle Adam,: te pur en Dieu;
par Jeschou, puisque vous avez fait tes mê- Seth, l'envoyé de Dieu; Enoch, t'exatté de
mes prodiges qu'il à faits lorsqu'il était vi- Dieu; Noé, le sauvé de Dieu; Abraham,
vant. )) Ators Simon Kepha' leur dit :t(Jes- l'ami de Dieu; Ismaët(l), le sacrifié en Dieu';
chou m'a ordonné d'e venir vers vous; pro- Jacob, l'homme nocturne de Dieu Joseph,
mettez-moi, avec serment, de faire tout ce le sincère en Dieu Job, le patient en Dieu
que j'e,vous cômmatiderai.-Nous le ferons,» Moïse, la parole de Dieu; David, le catife
s'écrièrent-its. ou-vicaire en Dieu; et Salomon, l'affidé en,
Alors Simon teùr dit a tt* faut que vous Dieu, etc.* Jésus–Christ .est distingué au-
sachiez que ce pendu'à été l'ennemi des Juifs dessus de tous; it est appelé 'l'Esprit de
et de téars lois, et que, suivait la pro- Dieu, puisque t'istamisme admet sa concep-
phétie d'Osée, its ne sont pas son temple. tion immaculée dans te sein de la sainte
Quoiqu'il soit en son pouvoir de les détruire Vierge.
eu un moment, it neveut'pas te faire; mais « L'islamisme place notre .divin Rédemp-
il désiré au contraire q'u'its restent sur la teur à la tête de tous ces- prophètes. Voici
terre, pour qu'ils sotênf un monument éter- commentAhmed-Effendi.auteur mahométan,
net de son supplice. Au reste, Jeschou n'a s'énonce sur la naissance, la vie et la mis-
souffert que pour vous racheter de t'enfer, sion de Notre-Seigneur Jésus, nts de Marie,
et il vous commande~ par ma bouche, de est né à Bethtéem, qui vent dire maison des
ne pas faire de mat aux Juifs, de leur.faire viandes ou marché du bétai). Marie, fille
au contraire font le bien qui dépendra de d'Amram (2) et d'Anne, descendait, comme
vous. H exige encore que vous ne célébriez .Zacharie et Jean-Baptiste, de la tribu de
plus ta[ fête des Azymes qu'en place de cette Juda, par Salomon. Jésus-Christ, ce grand
solennité, vous célébriez le jour de sa mort; prophète, naquit d'une vierge par le souftte
que la fête de son Ascension an ciel vous de l'archange Gabriel, le 25 décembre 5584,
tienne Heu dé la Pentecôte que célèbrent les sous le règne d'Bérode, et l'an M d'Auguste,
Juifs'; et le jour de sa naissance, de la fête le premier des Césars.. tt eut sa mission di-
des' Tabernact'es. » vine à l'àge de trente a"s, :)près son baptême
Ils tui répondirent: « Nous exécuterons par saint- Jean-Baptiste dans les eaux du
ponctuellement tout ce.que vous nous avez Jourdain. Il appelle les peuples à la pém-
ordonné; nous'vous demandons seulement tence. Dieu lui donne la vertu d'opérer les
de demeurer avec nous. J'y resterai, leur plus grands miracles. 11 guérit les lépreux,
dit-il, si vous voûtez me bâtir une tour donne la vue aux aveugles, ressuscite, les
au milieu de la ville pour me servir'de loge- morts, marche.sur les eaux de la mer; sa
ment. )) Ou lui bâtit une tour dans laquelle
il s'enferma, vivanfde pain et d'eau l'espace
de six ans, au bout desquels il mourut, et (<)Les Musulmans prëténdeYtt que ce fut tsmaét
et non tsaâc qu'Abraham eut l'ordre de sacrifier au
fut enterré d'ans cette même tour, comme il Seigneur ·
t'avait ordonné. On voit encore à Rome cette (2) Le Corao confond Marie, mère de Jésus, ~vef
tour, qu'on .tppctte Pefer, qui est te nom Marie, sœur de Moïse, dont te père s'appeia~A'~r~x.
d'une pierre, parce que Simon était assis Ce n'est pas te seul anachronisme du Coran.
S5 DiCT!ONNAIHEDESREHGtUNS.. '!6

p'sancc va jusqu'à animer par son souffle même. Alors Jésus descendit du ciel pour
un oiseau fait de plâtre et de terre. Pressé consoler Marie, sa mère, qui le pleurait, et
par la faim. lui et.ses disciples, il reçoit du lui dit: Dieu 'm'a pris à'tui, et je jouis du
ciel, au milieu de. ses angoisses et de ses souverain bonheur. H lui commanda ensuite
ferventes prières, une table couverte d'une de faire venir ses apôtres, qu'il établit am-
nappe et- garnie d'un poisson rôti, de cinq bassadeurs de Dieu sur la terre, leur ordon-
pains, de sel, de vinaigre, d'olives, de dattes; nant de. prêcher en son nom ce que Dieu
de grenades et ide toutes sortes d'herbes l'avait chargé d'annoncer aux hojoanu's. Les
fraiches. Us en mangent tous, et cette table apôtres-alors se dispersèrent.dans les diffé-
céteste se présente dans le même état pen- rentes contrées qu'il leur avait assignées. »
dant quarante nuits consécutives. Ce Messie Ahmed, fils de Mohammed, un des princi-
des nations prouve ainsi son apostolat par paux commentateurs du Coran témoigne
une foute de prodiges. La simplicité de son comme tes.précéden's que c'était uniquement
extérieur, t'humitite de sa conduite, Fausté-: par haine que les Juifs cherchaient à faire
rite de sa vie, ta sagesse de sa morale, sont mourir te Christ, et. qu'ils attribuaient ses
au-dessus de l'humanité aussi est-il qualifié miractes à la magie. « Les Juifs, dit-il, ayant
du nom saint et glorieux de .RoM/t/t-P~a~, rencontre Jésus, s'écrièrent Voici le magi-
l'esprit de Dieu. H reçoit du ciel le saint li- cien, fils de la magicienne.; voici l'enchan-
vre des Evangiles. Cependant les Juifs cor- teur,fils de .l'enchanteresse ;), et se répandi-
rompus et pervers le persécutent jusqu'à rent en injures et en btasphèmes contre lui
demander sa mort. Trah par Judas, et près et contre Dieu. Jésus les ayant enten-
de succomber sous ta fureur de ses ennemis, dus, fit contre eux cette imprécation «0
il est enlevé au.ciel, et cet apôtre infidèle, Dieu 1 vous êtes mon Seigneur; je .procède
transfiguré en la personne de son maître, est de votre esprit, et vous m'avez créé par vo-
pris pour le Messie et essuie le supplice de tre parole. Ce n'est puint de mon propre
la croix avec. toutes les ignominies qui mouvemcnt.que je suis venu vers eux; mau-
étaient destinées à cet homme surnaturel, à dissez donc ceux qui m'ont outragé moi et
ce grand saint, à ce glorieux prophète. ma mère. Dieu-l'exauça, et changea en
Ainsi Enoch', Khidir, Elie et Jésus-Christ, pourceaux ces blasphémateurs. Ce qu'ayant
sont les quatre prophètes qui eurent la fa- vu Judas, qui était leur chef, il fut saisi de
veur insigne d'être enlevés au ciel vivants. crainte. Ators lesprincipaux deta nation
Plusieurs imams, ajoute le même auteur, s'assemblèrent pour faire périr Jésus, et di-
croient cependant à la mort réelle dé Jésus- rent au peuple « C'est la présence de cet
Christ, à sa résurrection et à son ascension, homme qui attire sur vous la malédiction du
comme it t'avait prédit lui-même à ses douze Seigneur.o Aussitôt tes Juifs se lèvent,
apôtres, chargés de prêcher en son nom la transportés de fureur, et courent fondre sur
parole de Dieu à tous les peuples de la Jésus pour:le mettre à mort; mais Dieu en-
terre, a voieGabrie), qui te transporte par une fenê-
Ismaïl fils d'Aty, raconte plus au long tre dans une maison d'où le Seigneur l'en-
l'histoire de sa- passion. Voici comment il tève au ciel par une ouverture pratiquée
s'exprime: « Comme les Juifs cherchaient sous le toit pour livrer passage à la lumière.
avec empressement à se saisir, de Jésus, un Judas ordonne à un dé ses satellites nommé
de ses disciples vint trouver Hérode, juge de Titianus d'entrer par cette fenêtre pour tuer
la nation, et le collège des-Juifs: «Que me Jésus. Le soldat pénètre dans la, maison, et
donnerez-vous, leur dit-il, si je vous montre ne l'y trouvant pas, Dieu le transfig.ure en la
le Christ ? » Ils lui donnèrent trente deniers; personne du Christ ainsi tes Juifs le mettent
alors il leur découvrit où était Jésus. Ibn'al- à mort et le crucifient. w e
Athir, continue l'auteur arabe, dit dans ses On voit par ces passages et par tes autres
annates'que les docteurs sont partagés en écrivains arabes, que les mahométans ad-
différentes' opinions au sujet de sa mort, mettent la réalité des miracles de. Jésus-
avant qu'il montât au ciel. Les uns préten- Christ, et qu'ils les attribuent à une vertu
dent qu'il y fut enlevé sans mourir, d'autres surnaturelle qui était en lui. S'ils ne recon-
soutiennent que Dieu lui ôta la. vie pendant naissent pas sa -nature divine, ils le croient
trois heures, d'autres pendant sept. Ceux cependant supérieur aux autres hommes.
qui défendent ce dernier sentiment s'ap- Nous avons vu plus haut qu'ils avouent sa
puient sur co passage du. Coran, où Dieu dit naissance miraculeuse produite parle souf-
au .Christ: 0 Jésus je ~rmtnet'at vie. et fle de Dieu.dans le sein d'une vierge, et même
répétât ~'M~M'd moi. Les Juifs ayant donc sa conception immaculée. It y a plus, nous
pris un homme qui ressemblait au Christ, avons des savants, qui regardent Mahomet
le garrottèrent, et te traînant avec des cordes, comme le premier auteur qui ait parlé posi-
ils lui disaient: «Toi qui ressuscitais les tivement de l'immaculée conception de' sa
morts, ne pourras-tu te détivrer de ces tiens?)) mère. Voici le passage du Coran qui a donné
Et ils lui crachaient au visage. Ensuite ils lieu à ce sentiment singulier.
jetèrent sur lui des épines et l'attachèrent à Z'epouMd'~mraHtdt~d~Mtt, <or~M'e«e
la croix, où il demeura pendant six heures. eut, donné <e\/ow sa /M<e ~foM.~et~neur
Un charpentier, nommé Joseph, vint deman- c'M~ MMe~Me ~Mej'ai en/ùH~e (or, le ~ei~MeMf
der son corps à Hérode, surnommé Pilate, connaissait.seul ce qu'était ce~e enfant); mais
qui était juge des Juifs, et il l'ensevelit dans KM< /tOtH)Mene lui sera comparable. Je <'(!}
uu tombeau qu'il avait préparé pour tui-* nommée ~fanant (Marie), je vous la reco~t-
57 JES.. JES 58
mande, elle et ~afoce/M~Mfe, eoM<fe5'<t«!M qui Les habitants de Nazareth ayant entendu ce
a~~p!(l). discours, dirent à Jésus « Fais un miracle
Les commentateurs arabes favorisent en- pour que nous croyions à la vérité de ce que
core davantage les théologiens catholiques. tu nous annonces. » « Eh bien dit Jésus,
Djétat-ed-Din dit sur ce-verset, que l'histoire par la grâce de Dieu, je ressusciterai les
nous apprend qu'aucun enfant ne vient au morts, je rendrai la clarté aux yeux des
monde sans éprouver à sa naissance l'attou- aveugles et la santé aux corps des lépreux.?
chement de Satan, et que telle est la cause Ses compatriotes, désireux d'éprouver ta vé-
des cris qu'it pousse eu naissant. Exceptons rité de cette assertion demandèrent qu'on
poMt'<aH<, ajoute-t-il, Marie et son :fils. apportât des cadavres. Effectivement; un eu
Cottada n'est pas moins clair Tout descen- transporta un grand nombre dans leur bière,
dant d'Adam, du moment qu'il vient au et on les plaça, devant Jésus. It ne les eut pas
monde, est touché au côté par Satan il faut plutôt vus que, s'adressant à chacun d'eux
en excepter toutefois Jésus et sa mère car en particulier, il lui dit «Lève-toi, Dieu te
Dieu interposa entre eux et Satan un voile le permet )' Alors tous ces cadavres furent
qui tes préserva de son fatal attouchement, rendus à ta vie. Tel fut l'ordre de Dieu. De
de sorte que le démon ne toucha que le voile. leur côté des-'aveugles accoururent, dans
En outre, il est rapporté que ni l'un ni l'au- l'espoir de la guérison en effet ils recou-
tre ne tombèrent dans les péchés que commet vrèrent tous la santé au nom du Tout-Puis-
le reste des enfants d'Adam. sant. Alors les gens de Nazareth reconnu-
QuoiqueMahomet nie la divinité du Christ, rent que Jésus était vraiment un prophète
il lui donne cependant tes éloges tes plus ils crurent et embrassèrent la religion qu'il
pompeux dans le Coran; il annonce qu'il annonçait. 'Mais l'enfant alla se placer de
reviendra avant la fin des temps pour ré- nouveau entre les bras de sa' mère, qui l'a-
gner sur la terre il appuie sa mission sur breuva de son lait pur. Plus tard, sa'propre
l'autorité de l'Evangile, qu'il préconise sans nation le persécuta mais il est inutile d'en-
cesse et qu'il cite presque à chaque page, trér dans aucun détail là-dessus. A la 6n, le
mais étrangement défiguré. prophète Jésus s'étant délivré des mains du
~"Voict 'une légende indienne que nous peuple, monta au ciel, où il vit éternelle-
trouvons dans l'Histoire de la littérature hin- ment. »
(<OMte( hindoustani de M. Garcin de Tassy. 5° Nous terminons par une légende chi-
Elle est extraite' d'une espèce de Vie des noise, forgée sans doute d'après les réminis-
saints, dans laquelle l'auteur hindou a intro- cences des prédications de missionnaires ca-
duit indifféremment tes dévots personnages tholiques. Nous l'empruntons à l'Indo-Chi-
des religions chrétienne, brahmanique et nese C/eatter de 1818 qui l'a extraite d'une
musulmane. C'est une notice destinée à ac- compitation en vingt-deux volumes faite
compagner' un dessin représentant la sainte par un médecin chinois nommé Tseu, d'après
Vierge tenant son divin Fils. les ordres de -Tchaog-ki-tsoung chef de la
« Ceci nous représente la noble Marie, secte des Tao-sse.
lorsque, après avoir mis au monde Jésus te «Les nations placées à l'extrémité de
Messie, être parfait, qui fut engendré sans. l'Occident disent qu'à la distance de 97,000 li
père, les gens de sa famille étant venus la (9700 lieues) de la Chine, ou environ trois
trouver, lui dirent «Est-ce toi qui as mis ans de marche, commence là frontière de Si-
au monde cet enfant? Si tu nous fais connaî- kiang. Dans ce pays il y avait autrefois une
tre la vérité, c'est bien sinon, n'oublie pas vierge nommée ~fa <t-a. Dans la première des
que nous sommes disposés à punir de mort années FoMaK-c/u des Han, un Dieu céleste
le mensonge.'» Ayant entendu ces mots,ette nommé /«-pt-/M-eM< ( Gabriel ) s'adressa
dit sans émotion « Gens de Nazareth, pour- respectueusement à elle et lui dit « Le Sei-
quoi m'interrogez-vous ? Cet enfant est né gneur du ciel t'a choisie pour sa mère. »
de moi sans que j'aie commis une faute. » Aussitôt que ces paroles furent prononcées,
Comme néanmoins on la tourmentaitencore; elle conçut, puis après donna le jour à un
elle ajouta: « Demandez à cet enfant lui- fils. Sa mère, pleine de joie, l'enveloppa d'é-
même comment a eu lieu sa naissance car toffes grossières et le déposa dans une crè-
pour moi je n'en sais absolument rien j'en che. Une ff)ute de dieux célestes chanta et se
jure par Dieu. a Alors ses compatriotes s'a- réjouit dans t'espace vide. Quarante jours
dressèrent à l'enfant « Raconte-nous toi- après, sa mère le présenta au saint instruc-
même, lui dirent-its, ce qui s'est passé.» Jé- teur Pa-te-li, et le nomma F~-soM. A douze
sus répondit « Je suis prophète, je vous ans, il suivit sa mère au saint palais pour
apporte les ordres de Dieu je suis le soufue adorer. En retournant à la maison, il s'égara
du Très-Haut; je suis t'illustre Messie. Ma loin de sa mère, dont le cœur fut saisi d'une
mère est Marie et mon père c'est Dieu. vive douleur. Après trois jours de recher-
ches, en entrant dans lé palais, clle vit Y~-
(1) Les Musulmans croient que Satan fut chasse sou assis à une place d'honneur, et coriver-
à coups de pierres par Abrahàm, toKqu'ii fe tentait, sant avec les vieux et savants maîtres sur
en voulant l'empêcher d'immoler son tifs, selon les ouvrages et'le dogme du Seigneur du
l'ordre que ce patriarche en avait reçu de Dieu. Ils
ciel. H fut joyeux de revoir sa mère, retourna
prétendent aussi que les démons qui habitaient dans avec elle, et continua de remplir tous les de-
les airs en furent précipites par les bons anges, qui
leur lancèrent des globes enuammés a l'époque de la voirs de l'obéissance ntiate. A trente ans il se
naissance de Mahomet! sépara de sa mère et de sou instructeur~ at
59 f)!CTIONNA!REDES RELIGIONS. <?
voyagea dans le pays' de /M-<a, pour ensei- de Ferme, chanoine régulier de'Saint-Sau-
gner aux hommes à faire le bien. Les~d'ivins veur, dans l'église de Sainl-Jean-de-Latrau.
miracles qu'i! opéra sont innombrables. Les Les prêtres de cette, congrégation vivaient en
chefs de famille de cette contrée, et ceux qni communauté et no pouvaient tien posséder
y exerçaient un office, dans teur orgoeil et en propre. La prédication la confession
leur perversité, conçurent de t'envie contre l'instruction de la jeunesse, étaient leurs
tùi, en le voyant entouré d'une foule d'hom- principales fonctions. lis étaient vêtus de
mes qui le suivaient ,~et ils résolurent de le noir, portaient tes cheveux. très-courts, et
faire périr. Entre les douze disciples de 1~- avaient ta tête couverte d'un bonnet rond.
c~M, il y en avait un nommé /M-/a-Me, homme JÉSUS ET MARtE (ORDRE BE), ordre de
cupide et qui, comprenant bien les intentions chevalerie, institué à Rome, sous lé pontifi.
de la ptus grande partie des h&bitants, sol- Mt de Paul V. Les chevaliers étaient distin-
!icité par le prix offert/amena vers le milieu gués par une croix b)eu-céteste,aumitieu
dé la nuit un gran~d.nombre d'hommes pour de laquelle étaient tracés tes noms de Jésus
s'emparer de Y ê-sou. Ils le garrottèrent et le et de Marie. Les jours de cérémonie ils
conduisirent devant A-na-sse à ta cour de étaient vêtus de blanc. Le but de leur insti-
Ft-/<<o. Us le dépouillèrent brutatement de tution était de combattre les ennemis de t'état
ses.vétements t'attachèrent à un pilier, et ecclésiastique et ils étaient obligés d'entre-
lui appliquèrent plus de cinq mille quatre tenir à cet effet un homme armé et un che-
cents coups, jusqu'à ce que tout son corps val. it fallait faire preuve de nobtesse pour
fû.t meurtri et déchiré et lui gardait le si- être admis dans t'ordre. Cependant on pas-
lence, et, comme un agneau, n'élevait pas sait par-dessus cette règte en faveur des gens
une plainte. La.populace, dans sa rag~, prit riches, pourvu qu'ils fondassent une com-
un bonnet d'épines aiguës et le pressa forte- manderie de 200 écus au moins dont on
ment sur ses tempes; elle jeta sur lui un leur laissait-ta jouissance leur vie dorant,
mauvais lambeau de couleur rouge, et fui mais qui revenait àj~ordre après leur mort
rendit, par dérision, les honneurs impériaux. JESUS ~FiLLEs DE L'ENFANT-), communauté
Elle construisit une grande machine de bois de Cites, qui fut établie à Rome, en 16(M,
très-étevée, de la forme du caractère -)-c/ par Anne Moroni, native de Lucques. Le
et t( contraignit à la porter sur ses épaules. nombre d&cés filles fut fixé à trente-trois
Cette charge accablante t'entrainait vers la en l'honneur des trente-trois années q:ue
terre, de sorte que toute la route il ne fit que Jésus-Christ a passées sur la terrer
se trainer et tomber. Ses mains :et ses pieds JÉSUS (GOMPAeN)EDE). ~0~. JÉSUtTES.
furent c)oués sur le bois et comme il était JEUM. 1° Ce jour était, chez-les anciens,
attéré on lui présenta du vinaigre et, de consacré à ta planète de Jupiter. Les Athé-
l'absinthe. A sa mort les cieux furent obs- niens le mettaient-au rang des jours malheu-
cur.çis, la terre trembla, tes rochers s'entre- reux, et cette superstition S~ longtemps chez'
choquant furent brisés~en poussière. H était eux différer les assembtées du peuple (lui
alors âgé de trente-trois ans. Le troisième tombaient ce jour-là.
jour après sa mort it. revint à la vie ses ~)r- 2° Parmi les chrétiens, on renouveHe ce
mes étaient belles et éblouissantes, tt appa- jour-là ta mémoire de l'institution de t'eu-
rut d'abord à sa mère, pour dissiper sa dou- charistie, qui eut lieu la veille de ta mort de
leur. Le quarantième jour, près de monter Jésus-Christ; c'est pourquoi l'anniversaire
au,ciel, il ordonna à ses disciples, au nom- de, ce jour est appelé par excellence le Jeudi-
bre de cent deux, de se séparer el de se ré- Saint. Ce jour-tà, dans les grandes égHses~,
pandre sur tout le TAîdm-Mo, pour instruire tout )e clergé, même les prêtres, communie
et pour administrer t'eau sainte q,ui devait de ta main de t'évéque. Apres la messe on
effacer les péchés des hommes qui se réuni- retire le saint sacrement des tabernacles,
raient à leur secte. Lorsqu'il eut fait connaî- et on, le porte dans une chapelle disposée à
tre sa volonté, une foule de saints venus cet effet et. que t'en appelle vulgairement
avant lui t'accompagna au céleste royaume. tombeau,) de ce moment on ne sonne plus tes
Dix jours après un Dieu ceteste descendit cloches jusqu'à la messe du samedi suivant.
pour recevoir sa mère, qui s'étéva aussi Dans le courant de ta journée, on procède
vers le ciel. Placée au-dessus des neuf ordres, au lavement des autels puis au lavement
elle devint impératrice du ciel et de la terre, des pieds de douze pauvres, en mémoire de
et protectrice des créatures humaines, La Jésus-ChrisLq,ui, à pareil jour, lava les pieds
foute des disciples se dispersa et alla ins- à ses apôtres.. La môme cérémonie était a;u-
truire et renouveler les hommes. ? » trefois, pratiquée par les rois et reines de
JESUS-CHRIST ( ORDRE DE). Le pape France. On fait ensuite la cène, c'est-à-dire
Jean XXH institua sous ce nom, en 1320, que l'un di~trib.ue du pain et du vin aux
un ordre de chevalerie dans la vitte d'Avi- (idètes. Dans quelques endroits comme à la
gnon. La. marque distinttive des chevatier.s cour; cette cène cdmmé'nor.ttive est un grand
était une croix d'or émaiHée de rouge en- repàs ornais alors itatieu dans une satte
fermée dans une autre croix patée d'or. Cet séparée de l'église. C'est encore ce jour-là
ordre est peut-être le même q,ue l'ordre de que tes êvêqùes consacrent te saint chrême
Christ, institué l'année précédente en Por- et tes autres saintes huttes, qui sont ensuite
tugal. envoyés dans toutes les églises paroissiales
JÉSUS (CoNGRÉSAT)ON DESPRÊTRESDUBot)-}, 'de teurs diocèses respectffs. Les différents
instituée à Ravennes, en 1326, par SéraB.bin mystères que i'oo célèbre en ce jour, et tes
JEU JEU 62
nombreuses cérémonies que l'on observe trempait-dans l'eau, après y avoir ajouté un
depuis les temps- apostoliques, étant un obs- pen de sel. Ce triste repas se prenait, étant'
tacle à ce qu'on célèbre l'eucharistie avec étendu par terre auprès du foyer, vêtu d'un
toute la pompe que réclame cet auguste sac, quelquefois couvert de cendres mais
mystère, ont donné lieu à en faire une fête toujours pleurant et gémissant. Une cruche
spéciale et sotennette le jeudi après la Tri- remplie d'eau était là pour apaiser la soif du
nité, connue vulgairement sous le nom de pénitent, et réparer ses forces abattues par
F~e-~t'fM. Cette sftennité a pris naissance l'affliction. H ne rompait le.silence que pour
vers le xiv" siècle. sangloter ses pieds étaient nus, et souvent
Un autre jeudi, très-solennel parmi les il lui arrivait de mêler son pain avec de la
chrétiens, est cetui'où t'on cétèbreta mémoire cendre et du gravier. La nuit de ce jeûne
de t'Ascensian de Jésus-Christ dans lès cieux; doit se passer avec le plus d'incommodité
il arrive quarante jours après la fête de possible; on couche sur un mauvais lit.;
Pâques. q.uetques-uns prennent une pierre pour
JEUNE. On sait que le jeûne consiste dans oreiller. Le lendemain, on lie lit point dans
la privation de toute espèce de nourriture les livres de la loi, parce que la loi réjouit le
pendant un temps déterminé, et. que cette cosMr. On ne se salue pas. Le jour qui suit ce
privation doit être faitedans un butreligieux, jeûne est encore un jour de tristesse, auquel
soit pour e&pier ses fautes, soit pour morti- on s'abstient de viande et de vin. La veille
fier son corps, vaincre sa sensualité, .ét.ever on doit entrer sans souliers dans la synago-
plus tacitement son esprit à Dieu soit pour gue; on s'assied par terre ou lit dans les
offrir à Dieu une sorte de sacnSce person- Lamentations de Jérémie, à la clarté d'une
nel. Le jeûne peut avoir lieu soit en consé- lumière plus faible qu'à l'ordinaire; et, à
quence d'un commandement imposé par la chaque ,verset qui commence par le mol hé-
loi religieuse, soitde son propre mouvement breu équivalent à comment, on hausse la
et de sa tibre votonté. voix d'une manière plaintive. Enfin ceux qui
1° Le jeûne, chez les anciens Juifs, ne sotennisent ie plus dévotement la mémoire
consistait pas seulement à manger plus tard, de la destruction du temple doivent prati-
dit t'abbé Fleury, mais à s'affliger en toute quer chez uux avec soin tout ce qui peut
manière. Us passaient le jour entier sans inspirer la tristesse.
boire ni manger jusqu'à la nuit. Us demeu- L'usage du jeûne religieux chez les
raient en silence dans la cendre et le ciiice païens, dit Nuët, dans son Dictionnaire, est
et donnaient toutes les autres marques d'af- de la plus haute antiquité.
fliction. Les jeûnes publics étaient annoncés Porphyre, parlant des Egyptiens, assure
au son de.la trompette, comme les fétestTout que les sacrifices de toutes leurs grandes
le peuple s'assemblait à Jérusalem, dans le têtes étaient précédés de plusieurs jours de
temple; aux autres viltes, dans la place, pu- jeûne, dont quelques-uns attaient jusqu'à six
blique.. On faisait des lectures de la toi, et-tes semaines, et que les moindres étaient de sept
Vieillards les plus vénérables exhortaient le jours, durant lesquels les sacrificateurs s'abs-
peuple à reconnaître ses péchés et à en tenaient de chair, de poisson, de vin, d'huile,
faire pénitence. On ne faisait point de noces de pain, et même dé certains légumes. M
ces tours-tà,.et même les maris se séparaient ajoute que, toute leur vie, un de leurs soins
de leurs femmes. principaux était de mortifier leurs corps par
Je ne trouve que six jours de jeûne de des veilles, par une diète des plus frugales
précepte, chaque année, pour les Juifs mo- et par des jeûnes fréquents. Hérodote témoi-
dernes mais il y en a près de trente, en gne qu'un jeûnait en l'honneur d'isis.
comptant ceux qui étaient pratiqués autre- 3° Les Grecs avaient aussi leurs abstinences
fois ou qui sont de conseil. Tous les jeûnes religieuses. Aristote nous apprend que les
commandés et ordinaires commencent le. Lacedémoniens voûtant secourir une ville
soir, et l'on demeure sans boire et sans man- alliée ordonnèrent un jeune générât dans
ger quoi quece soit jusqu'au soir du lende- toute l'étendue de leur domination, sans
main, lorsqu'on a aperçu les premières en excepter les animaux domestiques. Les
étoiles. Le matin des jours de jeûne, on Athéniens avaient plusieurs têtes entre,
ajoute aux prières des formules de confes- autres celles d'Ë.eusis et les Thesmopho-.
sion, et le récit.des événements douloureux ries, dont l'observation était accompagnée
dont on célèbre t'anniversaire. Le jeûne qu'ils de jeunes exacts, particulièrement entre les
pratiquent le 9 du mois d'Ab, en commémo- femmes, q.ui passaient un jour entier assises
ration delà ruine des deux temptes, est sinon à terre dans un appareil lug ubre, sans
te plus sotennct, du moins le plus remarqua- prendre de nourriture. Un des jours de ces
ble. Le repas qui le précède doit se faire avec sortes de solennités s'appetaitA'M<e!a,comme
beaucoup de sobriété et de modestie. Un seul consacré uniquement au jeûne. Jupiter
mets compose te service à la table de ceux a.vait ses jeunes aussi bien que Gérés et ses,
qui pleurent sincèrement ta /'rowMre ;de prêtres, dans l'tte de Crète, ne devaient, sui-
Jérusalem. On en écar.ie tout ce qui ilatterait vaut leurs statuts, manger, durant toute leur
le goût et la vanité~ On mange peu et l'on vie, ni. viande ni poisson ni rien de cuit.
boit encore moins. Les Attemands mangent En générât, toutes les divinités exigeaient
alors des légumes et des œufs, parce qu'ils y ce devoir de ceux qui voulaient se faire ini-
VttJBnt image du deuil et de la tristesse tier. à leurs mystères, des prêtres ou prê-
Autr~ois on se contentait .de .pain sec, qu.ou. tresses q.ui.rendaient leurs or'ftes, de Geux
M DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 64
qui se présentaient pour les consulter, pour quatrième et sixième fériés se nommait
avoir des révélations en passant la nuit dans s<a<!OK, nom tiré des stations ordinaires, et
leurs temples, ou pour se purifier de quelque appliqué souvent aux autres jeûnes de dévo-
manière que ce fût; C'était un préliminaire tion.
indispensable. ((Ces jeûnes étaient différents et l'on en'
4° H en était de même en Italie. Numa comptait de trois sortes les jeûnes de sta-
Pompitius observait des jeûnes périodiques tions, qui ne duraient que jusqu'à none,
pour se disposer aux sacrifices qu'il offrait en sorte que l'on mangeait à trois heures
tui~méme tous les ans pour les biens de la après midi on les nommait aussi demi-
terre. –Les'farentins, assiégés par les jeûnes le jeûne de carême, qui durait jus-
Romains .ayant demandé.du secours aux qu'à vêpres, c'est-à-dire environ six heures
habitants de Reggio, ceux-ci ordonnèrent du soir et le coucher du soleil le jeûne dou-
un jeûne de dix.jours dans tout leur terri- ble ou renforcé, ~Mperpo~(<«, dans lequel on
toire, et réussirent à faire entrer un convoi passait un jour entier sans manger. On jeû-
dans la place. Les Romains levèrent le-siége, nait ainsi le samedi saint quelques-uns y
et les Tarentins, en mémoire de leur. déli- joignaient le vendredi. D'autres passaient
vrance, établirent chez eux un jour de jeûne trois jours, d'autres quatre, d'autres tous
à perpétuité. Denys d'Haticarnasse nous les six jours de la semaine sainte sans pren-
apprend que les Albains s'abstinrent long- dre de nourriture.
temps d'aliments après te.combat des Ho- (( Je sais, continue le même auteur, que
races et des Curiaces, dont l'issue teur< avait l'on est aujourd'hui peu touché de ces exem-
été si funeste. Les décemvirs, dans Tite- ples. On croit .que ces anciennes austérités
Live, ayant consulté; par ordre du sénat, les ne sont plus praticables. La nature, dit-on,
livres sibyllins à l'occasion de divers prodi- est.au'aiblie depuis tant de siècles,; on ne vit(
ges, Srent adopter un jeûne public en l'hon- ptussi )ongtetnps;les corps neson< plussi ro-
neur de Cérès, que l'on devait observer tous bustes. Mais je demanderais volontiers des
les cinq ans. 11 parait aussi que Rome en preuves de ce changement; car il n'est point
avait de régies en l'honneur de Jupiter. Dans ici question des temps héroïques de la Grèce,
Horace, une mère, inquiète pour la santé de ni de la vie des patriarches, ou des hommes
son fils adresse ses prières au mailre des d'avant le. détugc il s'agit du temps des
dieux, et lui promet que le malade guéri ne premiers empereurs romains, et des auteurs
manquera pas de se purifier aussitôt après grecs et latins les plus connus. Que l'on y
dans le Tibre, dès te matin du jour de jeûne cherche tant que l'on voudra, on ne trou-
qui lui était consacré. vera point que la vie des hommes spi.t rac-,
Jules César se dérobait un repas tous les courcie depuis seize cents ans. Dès lors,
mois, par principe de religion, et, ces jours- et longtemps devant, elle était, bornée à
là, se contentait le soir d'une légère colla- soixante-dix ou quatre-vingts ans. Dans les
tion. Auguste, dans Suétone, se glorifie d'une premiers siècles du christianisme, quoiqu'il
abstinence semblable, et d'avoir. passé à la y eût encore quelques Grecs et quelques
manière des Juifs un jour entier dans un Romains qui pratiquassent les exercices de
jeûne rigoureux, qu'il ne rompit qu'au la gymnastique, pour se faire de bons corps,
commencement de-la nuit. On en dit autant il y en avait encore plus qui s'affaiblissaient
deVespasten, de Marc-Aurèle, de Sévère et par les débauche; particulièr.ement par cel-
surtout de l'empereur Julien, qui se distin- les qui ru<"entlc:pius la santé, et qui font
guait sur cet article, non-seutement de ses qu'aujourd'hui plusieurs d'entre les Levan-
prédécesseurs, mais aussi des prêtres et des tins vieillissent de si bonne heure. Cepen-
philosophes les plus rigides. dant, de tous ces débauchés d'Egypte et de
5° '< Les premiers chrétiens, dit Fleury, Syrie. sont venus les plus grands jeûneurs;
jeûnaient plus souvent que les Juifs mais ta et ces grands jeûneurs ont vécu plus long-
manière déjeuner était à peu près la même, temps que les autres hommes. »
renfermant les mêmes marques naturelles Là science de lamédeciue confirme ces ré-
d'affliction. L'essentiel était de ne manger Sexions de Fleury. Nous Usons dans le /)!c-
qu'une fois le jour, vers le soir, c'est-à-dire tionnaire des Sciences, m~tca~, article ABs-
ne faire qu'un souper, s'abstenir du vin et TiNENCE « L'homme mange beaucoup plus
des "viandes les plus délicates et les plus qu'il ne devrait habituellement manger, sur-
nourrissantes, et passer la journée dans la tout dans l'état de civilisation et de loisir qui,
retraite et la prière. On croyait rompre le dissipe peu. C'est pour ramener l'homme
jeûne en buvant hors le repas. Dans les pre- vers te genre de vie simple et primitif, la
miers temps on ne comptait pour jeûnes douceur antique et patriarcale, où, content
d'obligation dans la loi nouvelle, que ceux des fruits délicieux que lui présentait la
qui précèdent la Pâque, c'est-à-dire le carême. terre, il élevait, comme l'innocent Abel, ses
L'Eglise tes observait en mémoire de la pas- vœux vers le ciel, que des sages insti-
sion de Jésus-Christ. Il y avaitd'autres jeûnes. tuèrent des jeûnes universels. Le jeûne
qui n'étaient que de dévotion: le mercredi rend te corps plus perméable, ouvre les con-
de chaque semaine; les jeûnes commandés duits obstrués, facilite la marche des sécré-
par les évéques,pour les besoins extraordi- tions et des excrétions, dissipe ou cuit, pour
naires des égtises ceux que chacun s'impo- ainsi parier, les matières visqueuses ou, sa-
sait par sa dévotion particulière. Le jeûne burrales les premières
qui engorgeaient
du mercredi et du vendredi, autrement des voies. Par la soustraction des nourritures;
6S JEU JEU 6G
la pléthore diminuée laisse un cours plus l'huile et du poisson. A ces quatre jeûnes
libre au sang, Les grands hommes qui fi- il faut ajouter ceux-ci le 28 août en mé-
rent descendre des deux tes lois des carê- moire du martyre de saint Jean-Baptiste. Ils
mes et des jeûnes parmi les nations qu'ils se préparent aussi par un jeûne de quatorze
voulurent civiliser, s'entendaient un peu jours à la fête de l'Exaltation de la Croix;
plus en hygiène que ne le croient quelques mais il -n'y a guère que tes religieux qui ob-
philosophes modernes, qui n'y ont. vu que servent ce dernier jeûne, comme plus parti-
de ridicules pratiques d'austérité. L'on ne culièrement engagés aux exercices spirituets
doit donc. point être surpris de l'extrême et à la mortification du corps. Aussi ils
longévité des anachorètes, L'auteur du s'abstiennent non-seulement de viande, de
Cours élémentaire d'hygiène s'exprime ainsi beurre, de fromage et de laitage, mais aussi
a H est impossible de nier que la. privation de tout poisson qui a des écailles, des na-
de nourriture ne puisse devenir infiniment geoires et du sang. t) leur est permis de
utile. Etie favorise l'animation de nos flui- manger- de toute sorte de poisson dans
des, donne aux organes digestifs ptns d'éner- le carême qui précède Noël, aussi bien
gie, etâ tous nos viscères, à toutes nos fonc- que dans les jeûnes des mercredis et des ven-
tions, ptus d'aisance, plus d'activité. ? » dredis, teur Eglise n'exigeant alors que l'abs-
Toutefois, le relâchement des Gdètes a de- tinence dé )a viande et des choses qui en
puis forcé l'Eglise d'apporter quelques adou- proviennent. Le lundi de la Pentecôte est
cissements à la pratique du jeûne. Au temps encore, parmi les Grecs, un jour de jeûne,
de,saint Bernard, tout te monde, sans dis- auquel on ne mange point de viande ce
tinction, jeûnait encore, en carême, jusqu'au jeûne a pour effet de demander à Dieu la
soir. Mais, du temps de saint Thomas, c'est- communication du Saint-Esprit qui est des-
à-dire il y a près de six siècles, on com- cendu sur les apôtres. Nous venons de voir
mençait à manger à none, c'est-à-dire sur que les Grecs jeûnent aussi les mercredis et
les trois heures. On a depuis avancé l'heure vendredis de chaque semaine it faut en ex-
du repas jusqu'à midi, et l'on a permis une cepter toutefois les mercredis et vendredis
collation le soir. D'autres' font le repas le. qui tombent entre Noël et l'Epiphanie, ceux
soir, et la collation vers midi. qui arrivent dans la semaine de la Pentecôte
Les catholiques romains ont quatre jeûnes et quelques autres. Tout bien compté, dit te
d'obligation dans l'année, chacun de trois médecin Spond, en parlant des jeûnes et des
jours, dans chacune des quatre saisons de jours d'abstinence des Grecs, il n'y a qu'en-
l'année, et que l'on appelle à cet effet les viron cent trente jours dans l'année pendant
Quatre-Temps; celui du printemps se con- lesquels ils peuvent manger de la viande. Ni
fond avec le jeûne du carême qui est de qua- les vieillards, ni même les enfants, ni les ma-
rante jours. H y a de plus un certain nom- lades ne sont exemptés de ces jeûnes, qui ren-
bre de jeûnes d'un seul jour, qui ont-lieu la dent les Grecs secs et bilieux. Ils observent
veille de certaines fêtes mais ces derniers tous ces jeûnes avec autant de patience que
varient assez souvent, suivant les différents de retenue; ils pensent même que ceux qui
diocèses; c'est-à-dire que des jcûnes''obser- violent les lois de l'abstinence se rendent
vés dans une contrée peuvent ne t'être pas aussi criminels que ceux qui commettent; un
dans une autre. adultère ou un vol. Ils ont une si haute idée
6" Les Grecs sont de. plus grands jeûneurs de ces jeûnes, qu'ils croient impossible que le
que les Latins ils ont comme ces derniers christianisme subsiste, ou que la profession
les Quatre-Temps mais ils équivalent à en soit sincère, si l'on n'a pas soin de les gar-
quatre carêmes. Le premier commence le 15 der.–Tous ces jeûnes se retrouvent dans
novembre, ou quarante jours avant Nôpt le presque toutes les communions orientale:.
second est notre carême, qui précède Pâques 7° Les jeûnes des Arméniens sont beau-
immédiatement, mais.ils le commencent à la coup plus rigoureux que ceux des Grecs et
Septuagésime, parce qu'ils ne jeûnent point rien ne peut les en dispenser. Premièrement,
le samedi. Ils appellent le troisième te jeûne ils jeûnent tous les mercredis et tous les ven-
des saints apôtres, et l'observent dans ta pen- dredis de l'année, excepté depuis Pâques jus-
sée que les apôtres se préparèrent alors qu'à l'Ascension. Secondement, ils observent
par la prière et par le jeûne à annoncer les dix jeûnessuivànts, dont les six pre-
l'Evangile. Ce jeûne commence la semaine miers s'mt chacun d'une semaine
d'après la Pentecôte et dure jusqu'à la 1. Le jeûne d'après le dimanche de la Tri-
fête de saint Pierre et saint 'Paul: Ainsi le nité, qu'ils appellent jeûne de pénitence.
nombre des jours de ce jeûne n'est point dé- 3. Le jeûne de la Transfiguraition.
terminé, et il est ptus ou moins long, suivant 3. Le jeûne de l'Assomption. Le dernier
que la Pentecôte est plus ou moins avancée. jour, ils ne s'abstiennent que de viande.
Leur quatrième carême commence le pre- Le jeûne de la Croix dans le mois de
mier août et ne dure que jusqu'au ~15; c'est septembre, observé comme le précédent..
par ce jeûne qu'ils se disposent à célébrer ta 5. Un jeûne de pénitence, après le 13e di-
fête de l'Assomption de la sainte Vierge. Ce manche de la Trinité.
jeûne est observé si religieusement, que-les 6. Un autre jeûne de pénitence, après le 21'
moines grecs ne se permettent pas même de dimanche.
manger de l'huile. Cependant l'abstinence est 7. Le jeûne de l'Avent
interrompue le 6 août, fête de la -Transfi- 8. Cetui do Noël, dont la féle commence le.
guration. Ators'il est permis démanger de matin et non minuit.
c? NC'ftONNAtRË DES RËUGiONS. G8
9. Un jeûne de pénitence avant le carna- de jeûner dès l'âge de vingt-cinq ans. Les
val il dure quinze jours. moines enchérissent encore sur ces austo-
10. Le grand carême, qui dure sept se- rités. Quelques-uns ne mangent qu'une fois
maines, pendant lesquelles il n'est permis de en deux jours d'autres passent à jeun la
manger que des racines, des herbes ou des semaine entière, surtout la semaine sainte,
tégumes, et beaucoup moins qu'il n'en faut et ne prennent de nourriture que le diman.
pour contenter son appétit. Ce jeûne doit che.
être accompagné de continence. 11° Le jeûne consiste, chez les Musulmans,
Outre ces jeunes d'obligation qui empor- dans une entière abstention de toute nourri-
tent ta moitié de t'ahnée, il y en a trois au- ture, et dans une continence parfaite, pen-
tres de dévotion, chacun de cinquante jours. dant toute la journée, depuis la première
Le premier dure de Pâques à ta Pentecôte heure.canonique du matin, qui commence à
te second, de ta Trinité à la Transfiguration l'aurore, jusqu'au coucher du soleil. Mais les
le troisième, du 20" dimanche de ta Trinité Musulmans se croient permis de manger au-
à Nbet. Ceux qui les observent exceptent le tant qu'ils veulent et tout ce qui leur plaît,
samedi et )ë dimanche; et ces jours-)à ils tant'que le soleil demeure sous l'horizon.
s'abstiennent seu)ement de viande. H y a en- L'obligation du jeûne est fondée sur ce pas-
core une autre petit jeûne de dévotion qui sage de la seconde surate du Coran 0 vous
dure de l'Ascension à la Pentecôte. .qui ct'o!/M le jeûne est obligatoire pour vous,
8° Les Maronites du mont Liban, quoique comme il <'<t.e<e'poMrt)os pr~decesset<ys; crai-
unisàl'Eg)ise)atine,ontdes jeûnes différents gnez ~!eM/ f« lune de ramad/~M, pfHda?~
des nôtres. Ils n'observeut quête carême, laquelle le Coran est desce~dM du ciel pour
et ils ne commencent à manger ces jours- guider les hommes dans la voie dit salut, est le
tà que deux ou trois heures avant le con- temps destiné au ~'eMMe. Celui qui l'aperçoit
cher du soleil. Ils ne jeûnent point les Qua- dans le ciel doit se disposer à l'abstinence. Il
tre-Temps, hi les veilles des saints, ni d'au- vous est permis de tHNM~e?'et de 6otre~Ms~M'aM
cune autre fête mais au tieu de cela, ils ont moment où,,à <<ï lueur du crépuscule, vous
d'autres abstinences qu'ils observent rigou- pouvez distinguer MH blanc d'MK ~< noir
reusement, car ils s'abstiennent de manger alors comHtettce/e <emps d'abstinence jusqu'a t,
de la chair, des oeufs et du lait tés mercredis coucher du soleil, et pendant ce ~?Hps M'np
et vendredis de cHaque semaine; et en ces proc/te~ pas de vos femmes mais <t'orex-~OMS
deux jours-tà ils ne goûtent quoi que ce soit à des o°M~res de de'fo<<oM dans les Ntosf/t;e~.
avant que midi soit passé, après quoi il est't Le malade ou le voyageur compenseront plus
libre à chacun de manger tant et autant de tard. /e~eMKe qu'ils ne pett~eHt accomp~tt' par
fois qu'il lui ptait. its jeûnent de la même fa- MHmom~/e de jours égal a celui pendant lequel
çon vingt jours avant la Nativité de Notre- ils cMaM'oHtM~<iye<'o6sert)a?tce. « Ces ver-
Seigneur, et les religieux étendent ce jeûne sets, dit M. Noël Desvergcrs, ont détermine
encore davantage. A la fête de saint Pierre les prihcipates dispositions de la sévère abs-
et saint Paul, ils jeûneni tous pendant quinze tioence imposée aux islamites-par Mahomet.
jours, et autant à la fête de l'Assomption de La loi religieuse divise te jeûne en cinq espè-
la sainte Vierge. ces il est canonique, satisfactoire, expia-
9° Les Coptes ont quatre grands jeûnes, toire, votif ou surérogatoire. Ces cinq espè-
comme les Grecs, mais avec quelque diffé- ces, quoique déterminées par des motifs dif-
rence dans la durée. Le premier .commence férents, exigent cependant chacune la même
avant la Nativité de Notre-Seigneur et dure abstinence pendant toute la durée du jour.
vingt-quatre jours. Le second, qui ëst de Le jeûne canonique institué par Mahomet,
soixante jours, est le grand carême' d'avant pendant la seconde année de l'hégire, est
Pâques. Le troisième se nomme lé jeûne des d'obligation divine pour to.ut musulman de
disciples, de Nôtre-Seigneur, et commence à l'un et de l'autre sexe, parvenu à l'âge de la
la troisième fête de la Pentecôte il dure majorité. Le jeûne satisfactoire, égatement
trente et un jours. EnGn, le quatrième, qui de précepte divin, a pour objet-de remplacer,
est de quinze jours, précède l'Assomption. conformcment aux paroles du Coran tes
10. Le~ Abyssins ontégatement tes quatre jours de jeûne canonique qui ont été omis par
carêmes des Orientaux. Pendant leurs jeû- suite d'un empêchement légitime ou involon-
nes, ils ne mangent qu'après le soleil cou- taire. Le jeûne expiatoired'obligation canoni-
ché. Le mercredi <;t le vendredi ils se met- que a été établi pouc.expier la transgression
tent à table <) trois heures el pour ne pas volontaire 'tu jeûne solennel imposé aux fidè-
se tromper d'un moment, ils mesurent teur les pendant le mois de ramadhan. Chaque jour
omhre. Si e)).c a sept pieds, c'est l'heure de du mois pendant lequel le jeûne aurait été
leur repas. Les prêtres abyssins, comme la rompu doit être racheté par un. jeûne de
plupart de ceux de l'Orient, ne disent la- soixante un jours soixante jours comme
messe que le soir, dans les temps de jeûne, expiation, et. un jour comme satisfactoire..
de peur de le rompre en consommant les Le jeune votif tst également d'obligation ca-
saintes espèces. Cependant les laïque.. du nonique. Le fidèle s'y soumet par suite d'un
pays ne se croient pas obligés au jeûne jus-, vœu inspiré soit par esprit de pénitence, suit
qu'à ce (ju'iis aient des enfants en âge dêtre par sentiment de dévotion, soit même par
mariés mais comme la chaleur du climat des vues toutes tuofida.ines, pourvu qu'eHt's
avance beaucoup la puberté des jeunes gens, ne portent sur aucun objet contraire à la mo-
il y a peu d'Abyssins qui ne soient obligés raie ou à ia religion. Entin, le jeune suréro-
M JEU JEU 7G
galoire est nn acte de pénitence entièrement ce jour-là jusqu'au coucher du soleil Le
soumis à la votdnté du mùsutman, mais qui soir, avant de manger, on offre le poudja à
devient obligatoire dès qu'il a été commencé Siva, pour se le rendre favorable, et l'on
avec l'intention de s'y soumettre régulière- prend son repas. Au quatorzième jour de
ment. Telle est t'obtigation que s'imposent la tune du mois de magh (février), tombe la
quelques dévots Musulmans de jeûner deux fête appelé .S'a-ra<n; on ne peut, cejour-
jours chaque semaine ou tes dix prèmiers tà, ni boire ni manger pendant vingt-quatre
jours de-chaque mois. » heures, ni se livrer au sommeil. Le jour et la
La dispense du jeune canonique regardé nuit, on offre de trois heures en trois heures
tous ceux qui ne sont pas en état de t'obser- le poudja à Siva; et le lendemain, après
ver, savoir: les matades, tes voyageurs, tes avoir fait le Sandhya on est libre de man-
femmes enceintes, les nourrices, tes femmes ger. –Le neuvième jour de la tune de
en ~tàt d'impureté légale, toute personne tchait, étant l'incarnation du grand Vichnou
pressée par la faim et en danger de mou- en la personne de Rama ou ne fait qu'un
rir, ceux qui ont l'esprit aliéné, les mineurs; seul repas sans riz H est permis seulement
enfin tous ceux qui par leur grand âge sont de manger des pois, des gâteaux, des bana-
hors d'état de soutenir les rigueurs de l'abs- nes et des cocos.–Le huitième jour du mois
tinerice. Toutes ces-personnes, excepté celles sravan jour où Vichnou s'incarna en la
des trois dernières classes, sont néanmoins personne de Krichna toute nourriture est
soumises à la peine satisfactoire, c'est-à-dire interdite on ne peut prendre son repas or-
à jeûner dans le reste de.l'année autant de dinaire que le lendemain, après le Sandhya.
jours qu'elles en auraient omis dans le mois –Les jours anniversaires des dix avataras
dé ramadhan qui est de trente jours consé- de Vichnou les jours appelés Manouvanta
cutifs. ras, Yougadia, Sankranti; ceux où arrivent
12° De toutes les religions connues, au les éclipses, les solstices les équinoxes ta
rapport d'Anquetit du'Perron,. celle des Par- conjonction des planètes et autresjours mal-
sis est peut-être -la seule dans -iaqueUe le heureux le jour anniversaire de la mort de
jeûne né soit ni méritoire, ni même permis. son père ou de sa n'ère, le dimanche, et plu-
Le Parsi au contraire croit honorer Ormuzd sieurs autresjours de l'année, sont ceux
en se nourrissant bien parce que le corps auxquels on doit jeûner en ne faisant qu'un
frais et vigoureux rend.l'âme plus forte con- repas. Aux jours de jeûne, il est défendu aux
tre tes mauvais génies; parce que t'iïomme, époux d'user du droit conjugal les femmes
sentant moins le besoin lit la parole avec ne doivent point se frotter le corps avec de
plus d'attention, a plus de courage pour faire la poudre de safran, ni tes hommes s'oindre
de bonnes œuvres en conséquence plu- la tête avec de l'huite.– Nous ne parlons pas
sieurs esprits célestes sont chargés spéciate- des jeûnes monstrueux que s'imposent cer-
ment de veiller au bien-être -de l'homme. tains Faquirs, Djoguis, Sannyasis et autres
Rameschné Kharom Khordad et Amerdad fanatiques hmdous, qui passent quelque-
lui donnent l'abondance et- les plaisirs et fois des huit, dix et quinze jours sans pren-
c'est ce dernier ized qui produit dans les dre la moindre nourriture, se faisant quelque-
fruits le goût et la saveur qui portent les fois murer dans des espèces de tombeaux, et
employer à t'~sage pour lequel Ormuzd les garder à vuo pendant cet espace de temps.
a créés; 14~ Les bouddhistes duTibet-ont deux sor-
13° Les brahmanes, outre leur abstinence tes de jeûnes communs aux ascètes et aux
perpétuelle sont astreints à des jeûnes fré- taïques.Le jeûne rigoureux, appelé ~o!<n-
quents et souvent rigoureux. Ils doivent n~, dure vingt-quatre heures. La sévérité de
en contracter l'habitude à compter du jour ce jeûne est telle, qu'il n'est pas <néme per-
.où ils but reçu ('investiture du cordon brah- mis d'avaler sa saliver La plupart l'obser-
manique et c'est pour eux une obligation vent [rois jours de suite, ne prenant que du
indispensabfe, lorsqu'ils sont parvenus au thé, une seule fois et le matin. On nomme
rang de grihasta t'age les infirmités les ~KeM-t~t'autre espèce de jeûne qui consiste
maladies même à moins qu'elles ne soient à ne faire qu'un repas sur le soir. Il est
très-graves ne sauraient les en dispenser. même permis de boire quelquefois dans la
Les jours ordinaires, le brahmane grihasta journée. Les séculiers observent cette sorte
peut faire deux repas t'un après midi et de jeûne plus souvent que les ascètes il est
l'autre avant de se coucher. Mais il y. a un vrai que les religieux et tes religieuses ne
grand nombre de j(?urs où. i) n'est per- peuvent rien prendre ni goûter quoi que ce
mis de prendre qu'un seut repas/à trois soit entre le dtncr et la collation.
heures environ ftprès midi il en est d'autres 15° Le jeûne des Tatapoins de Siam est
où l'on ne peut ni boire ni manger. Les l'opposé de celui des chrétiens car il con-
jours de la nouvelle et de la pleino lune siste à ne rien manger depuis midi mais il
sont des, jours de jeûne. Le dixième le on- leur est permis de mâcher du bétel même
zième et le douzième jour de-chaque lune quand ils ne jeûnent pas ils ne .font point
sont trois jours de jeûne. Le dixième et le de repas après midi, ils se contentent dé
douzième jour,,on ne peut faire qu'un re- manger des fruits. Outre les jeûnes de cha-
pas, et le onzième on ne doit rien manger. que mois, ils en ont d'annuels, entre autres
Le jeûne pendant ces trois jours un mérite une espèce 'de carême qui dure tant que la
particulier. Le:treize de la lune est tin principale rivière de ta contrée es.t débordée.
jour malheureux on ne doit rien' manger Ce débordement arrive au mois de mars I<t
71 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 7?
jays est alors couvert d'eau à cent milles à bre, en l'honneur des grands dieux, c'est-à-
la ronde; et c'est à ce débordement qu'il direJupiter, Junon et Minerve, pour le sa-
do<t sa ferUtité. lut. du peuple. La.dépense que les édiles
16°.Les anciens Chinois an rapport du P. faisaient pour ces jeux attait jusqu'à la fo-
Lecomte avaient de tout temps des jeûnes lie. D'autres jeux plus célèbres encore parmi
réglés avec des formules de prières dont les jeux fixes étaient les ~~cu/.ffMM. Les vo-
l'objet était de les préserver de la stérilité, tifs étaient ceux qu'on avait promis de cé-
des inondations des tremblements de tèrre lébrer, si l'on réussissait dans quelque en-
et autres calamités publiques. treprise, ou si l'on était délivré de quelque
17° La plupart des peuples des autres con- calamité. Les extraordinaires, étaient ceux
trées de la terre ont également des jeûnes que les empereurs donnaient *t lorsqu'ils
auxquels ils doivent se soumettre eu certai- étaient près de partir pour-la guerre, ceux
nes circonstances. On peut voir à l'article des magistrats avant d'entrer en charge, les
INITIATION,que tes jeûnes des peuplades bar- jeux funèbres etc. La pompe de tous ces
bares de l'Afrique et de l'Amérique ne sont jeux ne consistait pas moins dans la magni-
pas moins rigoureux que ceux des nations ûcence des spectactes que dans le grand
qui appartiennent aux religions antiques. nombre des victimes, et surtout des gladia-
JEUNESSE, divinité honorée par les Ro- teurs, spectacle favori du peuple romain.
mains 'ils l'invoquaient surtout quand on Nous allons parier ici des jeux principaux
faisait quitter aux enfants la robe prétexte. des Grecs et des Romains, de ceux surtout
Les Grecs l'appelaient Hébé. Voy. JuvENTA. qui avaient quelque rapport avec la religion.
JEUX, en latin ludi, sorte de spectacles L JEUX DES GRECS.
que la religion avait consacrés chez les
Grecs et les Romains. It n'y en avait aucun Jeux /s<mt~MM.
qui ne fût dédié à quelque dieu en particu- Ils étaient ainsi appelés, parce qu'on.les
lier, ou à plusieurs ensemble. H y eut même .célébrait dans l'isthme de Corinihe. On di-
un arrêt du sénat qui portait que les jeux sait qu'ils avaient été institués par Sisyphe,
publics seraient toujours consacrés à quel- en l'honneur. de Mélicerte dont le corps
que divinité. On n'en commençait jamais la avait été porté par un dauphin ou plutôt
solennité qu'après avoir offert des sacrifices jeté par tes uots sur le rivage de cette con-
et fait d'autres cérémonies religieuses; et trée. Mais il yaplus d'apparence que leur
leur institution eut toujours pour motif, du institution remonte à Thésée, qui les établit,
moins apparent, la religion ou quelques au- au rapport de Plutarque, en t'honneur de
tres devoirs. Il. est vrai que ta politique y Neptune-, dont il prétendait être le Sis Nep-
avait bien autant de part; car les exercices tune était en effet le dieu de l'isthme. Ces
de ces jeux servaient ordinairement à deux jeux revenaient régulièrement tous les trois
fins. D'un côté, les Grecs y acquéraient dès ans-, en été, et étaient réputés si sacrés
leur.jeunesse l'humeur martiale et se ren- qu'on n'osa pas même les discontinuer après
daient par là propres à tous les exercices que'la ville de Corinthe eut été détruite par
militaires d'un autre côté on en devenait Mummius mais on donna aux Sicyoniens
plus dispos plus alerte plus robuste ces la charge de les continuer. Le concours y
exercices étant très-propres à augmenter les était si grand que les principaux person-
forces du. corps et à -procurer une vigou- nages des villes de la Grèce pouvaient seuls
reuse santé. 11 y avait trois sortes d'exerci- y avoir place. Athènes n'avait d'espace
ces des courses, des combats et des spec- qu'.autant-que la voile du navire qu'elle en-
tacles. Les premiers, qu'on nommait jeux voyait à l'isthme- en pouvait couvrir. Les
équestres ou CM?u<M,consistaienten des cour- Ëtéens étaient tes seuls de tous les Grecs qui
ses qui avaient lieu dans le cirque dédié à n'y assistaient pas, pour éviter les malheurs
Neptune ou au Soleil. Les seconds appelés que leur-pourraient causer les imprécations
agonales, étaient composés de combats et de que Motione, femme d'Actor, avait faites
luttes tant des hommes que des animaux contre ceux.de cette nation qui viendraient
instruits à ce inanége et c'était dans t'am- à ces jeux. Les Momains y furent admis dans
phithéâtre consacré à Mars et à D<ane qu'its la suite, et les célébrèrent avec tant de
avaient lieu. Les derniers, ou jeux ~c~n'~MM, pompe et d'appareil, qu'outre les exercices
consistaient en tragédies, comédies et sati- ordinaires de la course du pugilat, de la
res, qu'on représentait sur le théâtre en musiqué et de ta poésie, on y donnait le
l'honneur de Bacchus de Vénus et d'Apol- spectacle de ta chasse, dans !aque!te on fai-
ion. Homère décrit, dans l'Uiade les jeux sait paraître les animaux tes plus rares Ce
que fit Achille à la mort de-son ami Patro- qui augmentait encore la célébrité de ces
cle, et, dans t'Qdyssée, différents jeux chez jeux c'est qu'ils servaient d'époque aux Co-
les Phéaciens, à la cour d'Atcinous à Itha- rinthiens et aux habitants de l'isthme. Ces
que., etc. Virgile fait aussi célébrer des jeux jeux commençaient et unissaient par des sa-
par Enée, au tombeau de son père Anchise. crifices. Les vainqueurs étaient couronnés
On distinguait encore, chez les Romains, les de branches de pin; puis on les couronna
jeux fixes et les jeux votifs et extraordinai- comme les vainqueurs aux jeux Néméens
res. Parmi les premiers, les plus célèbres avec cette différence que ceux des jeux Né-
étaient ceux qu'ils appelaient par excellence méens étaient couronnés d'ache verte au
.es <yroM<hj~tta?ou )e!M; fomM'KS. On tes cé- lieu que ceux des jeux Isthmiques t'étaient
..ébraït depuis le jusqu'au 1~ de septem- d'ache sèche. Dans la suite on ajouta à la
73 JEU JEU
couronne une somme d'argent, fixée parSo- C'est pour cela, disent-ils, que ceux qui se
ton à 100 drachmes ou M francs de notre distinguent au pentathte dansent au son des
monnaie. Les Romains ne s'en ti.nrent pas ftûtes, qui jouent des airs pyfhicns parce
là, et assignèrent aux vainaueurs de ptus que ces airs sont consacrés à Apollon, et que
riches présents. ce dieu a été couronné le premier aux jeux
Jeux JVemXeHs. Olympiques.
Les anciens ne sont pas d'accord sur l'ins- Ils furent souvent interrompus jusqu'au
titution de <;es jeux. Les uns prétendent temps de Pélops, qui les fit célébrer en
l'honneur de Jupiter, avec ptus de pompe et
qu'ils furent établis en mémoire de la vic-
toire remportée d'appareil qu'aucun de ses prédécesseurs.
pair Hercule sur le lion.de
la forêt de Neméc d'autres disent qu'ils Après lui. ils furent encore négligés; on en
étaient consacrés à Jupiter Néméen. Pausa- avait même presque perdu le souvenir
nias les rapporte à Adraste.un des sept chefs lorsque fphitus contemporain de Lycurgue
'ie la première guerredoThèhes; d'autres en- ic législateur, rétablit les jeux Olympiques,
fin prétendent que c'était dans l'origine des à l'occasion que nous allons rapporter. La
Grèce gémissait alors, déchirée par des guer-
jeux funèbres, institués par les sept chefs res intestines et désotée en même temps
argiens pour honorer la mémoire du jeune
Gphette ou Archémure, fils de Lycurgue ils par la pes!e. Iphitus alla consulter l'oracle de
disent que tes Argiens allant au siège de Delphes sur des maux si pressants; il lui fut
Thèbes, s'étant trouvés dans une extrême di- répondu par la pythie que le renouvellement
sette d'eau, là nourrice de l'enfant le déposa des jeux Olympiques serait te salut de la
sur une plante d'ache, Grène, qu'il travaittat donc avec les Eléens.
pendant qu'elle alta
montrer aux chefs de l'armée une fontaine On s'appliqua aussitôt à recueillir les tradi-
tions anciennes; et à mesure qu'on se rap-
qu'ette seule' connaissait. Pendant l'absence
de sa nourrice, le jeune prince mourut de la pelait un nouvel exercice, on l'ajoutait à
ceux qué l'on connaissail déjà. C'est ce qui
piqûre 'd'un serpent. Ces jeux furent eéié-
brés longtemps dans la Grèce de trois ans parait par la suite des olympiades; car, dès
en trois ans. C'étaient les Argiens qui tes ia première, on proposa un prix de la course,
faisaient faire à leurs dépens dans la forêt et ce fut Corœbus, Utéen, qui le remporta.
de Némée et q!)i en étaient juges. Ils ju-. En la quatorzième, on ajouta la course du
stade doublé; en la dix-huitième, le penta-
geaient, dit-on 'en habit de deuil c'est ce thle fut entièrement rétabli; le combat du
qui tes faisait regarder comme des jeux fu-
nèbres. ii n'y eut d'abord que deux exerci- ceste fut remis en usage en la 23' otym-
ces, t'équestre et le gymnique; dans la suite piade dans la 24'. la course du char à deux
chevaux dans la 28*, le combatdu pancrace,
on'y admit les cinq sortes de combats comme' et ta course avec les chevaux de selle. En-
aux autres jeux. Les vainqueurs, au com-
étaient couronnés d'olivier, ce suite les Eléens, s'avisèrent d'instituer des
mencement
combats pour les enfants, quoiqu'il n'y en
qui dura jusqu'au temps des guerres contre
les Mèdes. Un échec' que les Argiens reçu- eût aucun exempte dans l'antiquité. Ainsi,*
rent dans cette guerre fit changer t'otivier en la 37° olympiade, il y eut des prix propo-
en ache, herbe funèbre. sés aux enfants pour ta course et pour la
lutte; en la 38", on leur permit le pentathle
JeM.r. 0~/mpt'<M. entier mais tes inconvénients qui en résul-
Les jeux Olympiques étaient tes plus cé- tèrent tirent exclure les enfants, pour l'ave-
tèbres de toute ta Grèce. Voici ce que Pausa- nir, de tous ces exercices violents. La 65'
niasdit en avoir appris, sur les lieux mê- olympiade vit introduire encore une nou-
mes, des Eiécns qui lui ont paru les p!us~ veauté des gens de pied tout armés dispu-
habites, dans l'étude de l'antiquité. Suivant tèrent le prix de la course; cet exercice fut
leur tradition Saturne est le premier qui jugé très-com'enabte à des peuples belli-
ait régné dans le ciel; et, dès t'âge d'or, il queux. Un la 98°, on courut avec des chevaux
avait déjà un temple a Oiympie. Jnpiterétant de main dans la carrière, et en la 99 on at-
venu.au monde, Rhea sa mère en confia l'é- tela deux jeunes poulains à un char.Quelque
ducation à cinq Dactyles du mont Ida, qu'eite temps après, on s'avisa d'une course de deux
fit venir de Crète en Etide. Hercule, t'atné poulains menés en main, et d'une course de
des cinq. frères proposa de s'exercer enire poulain monté comme un cheval de selle.
eux à ta. course, et de voir qui en remporte- Quant à l'ordre et à la potice.des jeux
rait le prix, qui était une couronne d'ptivicr. Otympiqucs, voici ce qui s'observait, suivant.
C'est donc. Hercule ldéen qui eut la gtoire le même historien on faisait d'abord un~
d'inventer ces jeux, et qui les a nommés sacrifice à Jupiter, ensuite on ouvrait par Ic'
Olympiques; et, parce qu'ils étaient cinq pentathle; la course à pied venait après,
frères il voulut que ces jeux.fussent célé- puis ht course des chevaux, qui ne se faisait
brés tous les cinq ans. Quetques-uns disent pas le même jour. Les Etéens eurent presque
que Jupiter et Saturne combattirent enscm. toujours la direction de ces jeux, et nom-
ble dans la lutte à Otympie, et que l'empire maient un certain nombre de juges pour- y
du monde fut le prix de la victoire. D'autres présider, y maintenir t'ordre et empêcher
prétendentque Jupiter, ayant triomphé des qu'on usât de fraude ou de supercherie pour
Titans, institua lui-même ces jeux, oùApot- remporter te prix. En la 102° olympiade,
!on, entre autres, signala son adresse, en rem- Callippe, Athénien, ayant acheté, de ses
portant sur Mercure le prix de la course. antagonistes le. p.ri~.du pun!athle,tes juget
DICTIONN.DES RELOUONS.j)!L ?
&iL<
~0 MCTIONNAmE DE~ nËHG!ON~. 76
elèens nxrent à t'amende CàUippe et ses tenu de cet écrit, commit aux décemvirs te
complices. Les Athepiens demandèrent grâce soin d'instituer ces jeux. Les décemvirs
pour ks coupables~ et, M'ayant pu t'obtenir, cohsuttèrënt à cet effet tes livres sibyttins,
ils défendirent,de Rayer cette amende; mais où itsapprirentfes cérémonies qu'il fattait ob-
ils furent exclus des jeux Oympiques, jus- server dans les jeux Apottinaires. its turent
qu'à ce Hp ayao~ pj)v"yé, jc.onsuher t'ôracte célébrés pour ta première fois l'an de Rome
de ))f)phes, U teur ~ut déc)ar6 que )e d)ëu 5M. On y sacrifia un bœuf et deux chèvres.
H'nvaijfg~c~ne réponse à leur rpndr~, r;u'at) dont tes cornes étaient dorées. On immola
preaLt~tf )Is n'eussent donne satofMc~ion aux aussi une yache en t'honneur de Latone. Les
Uteens; Atprs)~ se soumirent:) ramcnde. assistants étaient .couronnés de taurjer. y
Ces jeux, qu'on ce!ebr;ut vers 1& so)stice avaitdes (abtes dressées dans tes rues et devant
d'c',6. ~ura'.t'ttt cip,q jour~ cnr un seut n'au- les portes des maisons, pu chacun se ttvrait
rait pas sut~ pour tous tes combats qui s'y à la bonne chère. Pendant qu'ils étaient ainsi
donna)(;nt. Le§ nthtëtcs cutnhait.tiet't tout ptongés dans tes ptatsirs, i)s recurent avis
nus, depuis}:) 33° oiympiade. ou )t arriva a que t'ennemi s'avançait pour tes surprendre.
un nomm~ prc)npn<d<' centre t;) victoire, Aussitôt, abandonnant tes festins, ils votent
parce t)ne, dans te fort (tu cumbat. son à sa rencontre. Apollon lui-même, s'it faut
c;')eço" s'étant det)Que)'e~~harrassa de ma- en croire Macrohe, combattit du cjct en
nière )ui ô~pr ta Ithe'tc de ses mouve- faveur des Romains, et accabla leurs enne-
men.ts.Ce .rcgteme.nten exigea un autre~ mis d'une gréte ~de traits. Les Romains
c'cs~. au'i) ~ut détendu aux temmes et aux hésitèrent quelque temps a achever ta cé)e-
fiUcs, souspe.ine,a vie, d'assistërà ces jeux', bration des jeux; )ts craignatent que t'enne-
et même de passer t'AtpHeë ppnd:)))~ tout !e mi ne revint à ta charge; mais, ayant aper-
t~mps dateur fé)ebranon; ett'cttë défense çu un yieit)ard,npmm.é C.pomppn)us~)ui
fut sj exHctetnent observée, qu'i) n'arriva dansait au son d'une flûte, its en tirèrent
jamais qu'à une seuie femme de yiolcr cette un présage .fayocabtc~ et~ bannissant toute
io)~ La pejnç imposée par la loi était de pré- crainte, its continuèrent leurs jeux de ta
cipiter tes femmes qui oseraient i'e')frei< vint te proverbes ~put t?t!6:eK,/e ctet~nrd
drc, d'un rocher fort escarp'6 qui était aQ ~aHse. R.om.c ayant été .aff!igée, en 5~4, .d'une
de)~ t.)ci'A.)ph6e. Dans ta'même vitte, tes peste yioten~e, on crut ta faire cesser en
fitk's cétchraicnt une fet;e partieutièrc en assignant un. jour fixe pour la cétébratio.n
i'hoj)ne.ur :!e Junon, et on les faisait .counr des jeux ApoHiuaifes. qui jusqu'alors n'a-
daj's'e stade, distribuées'en trois chtsses.' vaient été célébrés que lorsqu'il avait plu au
Les ),)ns jeun.es couraient tes premières~ ve- prêteur. H fut arrêté que le 5 ju))tet de cha-
naient ensuite çeties d'un âge moins tendre, que année '-erait affecté à ces jeux. Fpy;
et e')!m les pius âgées. En consid.érattôn .de APOLU~AtRE~t/eM~J..
hfaib)esscde leur sexe. on ne donnait 'que .JcM.r Cap:<o~tns.~
<cin(j cents pieds a ta longueur du stade, ~.0! CAP~TOHNS.
dont t'étendue ordinaire était de huit cents. Jeux C~eaM.r ou de C/rM.
JeM.rF~</)!'CttyOM .Pyt/tt~MM.. ~0)/. CÉRÈALjSS.
Ils se célébraient à Detphes, en 1 honneur Vet<a;CoKtMafM.
de Jupiter ~ythicn, d'autresdisent d'Apoflon, ~0! CoXSOAt.ES.
cnmé'noir~de ta ytpt.pjre remportée par ce JeM.E de Castor et Po~r.
djeusurjc serpent. Python. tjs eurent iie.ii tts furent institués par te sénat, pour l'ac-
d.prdtpxs tes'huit ans, puis .on réduisit compHsse.ment d'un "voeu fait par te dicta-
t'interv~e à .quatre ans, et, comme les teur Pt'sthumius. 'Ce générât. se trouvant
olympiades, j1s serv;iient d'ère .'ux habt- d;ins une position critique, promit, s'it rem-
tants de Detphes..Ces jeux étaient Drési~despar portait la victoire, de faire'cétébrër à Rom'3
les Atnphjctyons. qui avai.'nt te titre de juges ttcs jeux sotennefs en l'honneur de Castor et
Us ne consistaien.t, de Putlux. Lorsqu'il fut rentré triomphant
pud'agonothctes. dans
le commencement, qu'en combats (te ctt.<mt .t (t;)hs itomc, le sénat, instruit de son vœu,
etdemust.que; tepri.x .était adjugé à cetui porta un décret par 'tpquet it était ordonné
qui avait composé et chanté le plus bel hymni! de célébrer tous tes ans des jeux; pendant
en .tjt.onneur du dieu, pour avoir délivré !a huit jours, en i'honneurde ces deux héros.
terre du monstre qui ta désolait. Dansta suite La principale cérémo'nie consistait dans une
on y admit tes autres exercices du pancrace, procession magnifique et pompeuse, où les
têts .qu'ils étaient en usage aux jeux Olym- magistrats de Rôm~È, portant les statues des
piques. Les vainqueurs étaient couronnés de dieux, étaient suivis' des légions qui mar-
laurier,; dans la suite on teur'donna des chaient en ordre de bataifië.
couronner d',or. Jeux F/oraMa*.
JL JEUX DES ROMAINS. Foy.FLOn&Bx.
Jeux /<tMe6re~.
Jeux ApC~i'KOt'tM. C'étaient ordinairement des combats d.e
Titc-Live rapporte qu'un fameux devin, gtadiateurs qui s'entr'égorgeaient auprès du
nomméMarc, ayant laissé un écrit dans lequel bûcfter des ittusfres Rdmains. On prétendait
il conseiHa~t au peuple romain d'instituer des honorer tcurs tnâf'es par ce barbare specta-
jeux en /honneur d'Apoiton, assurant que, cle. On en a.Dribue t'institution à Junius
par ce mpyen, i'tobtifndrait ta victoire sur Brutus, tihératcur de Rome et ce n'est pas
tous ses ennemis, le séuat, informé du con~- ~'aetionQuifait'!)e ptus d'honneufà cet ii-
JËd JEU' ?8
_~A' de ces jeux. Dans !es.' premiers .temp~ de
tuetreconsut; on y reconnaît' son caractère
dur et féroce; Gëtte"cout'Yme, si contraire Rome vivait Vaterius Voiusius, cUpyen d'E-
à l'humanité, se soutint *da~s tes'sièctes tes retum, dans le terntpire. des Sabms.'Trpis
phts pp)is de Rome, efne fut abolie que l'an de ses enfants, deux Hts et une:nUe, furpn~
500deJcsus-phrist,'nar un prince dstrogoth, frappes en méme.~cmps de (a p';ste il reçut
que les Romains traitaient sans doute de a ce .sujet de ses dieux d.i.m.esti.ques fondre
barbare; c'était te grand Théodbric.. de descendre te Tibre avec sps. enfants, jus-
q,
~eu.r ~nr<taMa' ou cfe Afart. qu'à un tjeu nomn~é Tercnfum, qu~etatt'au.
tts étaient"cé)é6rés~ahs te cirque le 1"- bput duCh.itpp~de-Mars.et'quand itysc
d'aoûf 'de année où' l'on rait arrivé, de teur faire bqtre de t'eaj) chaufr;
chaque jour
avait dédié un temptc au dieu de'ta guerre. fée sur t'autel de, Btutoj) pt de proscrp)n~
Les exercices ordinaires de \;cs"jeux'éta1ent Ayant exécuté toutes ces choses, et se~ en;
des courses à chevà) et des combats d~h'om'~ fants s'étant endormis ,ap.rès avoir bu de
~ne~scontre "des 'animaux. Ge 'fut dans ces cette eau t)s se ''r.ouvèrqnt' parf~i~rn~ot
jeux 'que Germanicus terrassa'deux ccnts' gpé.rts a )eurt-é<;ei),et dirent a~)eur père
lions, au rapport des historiens? au'-Hs .tvaient vu eji s,qnge un homme, dune
JeMa? M~a~steMS. candeur et d'un air. au-dessus du conurtun,
Ils furent institues à Rome en t'hpnneur qui teuravai~ prdonMéd'p.n'rtr. des victimes
de noires a Htaton <:t a P.roscrpmq, et de passer
Cybëie,'appe!ce<a'<?rMK~e D~Mse,')'an 550 trqts jours en réjouissances da~ns )e' mé.me
(te
d~ !a'
I~ fondation
fond~on de ~P!li~,
de Route, ,!e te 12~2avri),jdu7'
ar pl, ~1.?9, Heu: Lc'p~re.en
auquel ta statue de cette déesse qu'on avait actx~n de gracps,on'r.i;.au
même ~ndrott tes sa~r~ces indiqués, pendant
envoya chercnera Pessinunte.ch~Phry~ie', tro!S nuits consécutives,
fit son entrée dans Homc~et tut reçue pur sur un autel qu'il
trouva entoui dans/ta tprre. en ce iieu mêtne;
Scipion Nasica, le plus vertueux des Ruma'ns il dressa aux dteux iieslitsde
de ce temps-ta. Pendant ces jeux, tes daines paradc~ec~-
~<erMtc[; et pour conserver le sou venir de cet
romaines formaient des dan'ses reH';ieuses événement H pnt je uop de ~a~tt.!
devant f'autet de Cybeie."Les 'mag?strats"y y~er<us
7ereM~t)t:M ~(!tttM$, â~causf; des~Mqnes ou
assistaient en robes d.e'pourpre~ et ta'toi
d)f mites infernajes auxqueUes,H
défendait'aux'esctaves d'y' pa'r.Htre. Les dan*. cône F~frtt~, du verpe ~a~f,
avait~sa~
ses étaient sutvie's de fesUns*; ma~, contre ta parce que
coutume de ces sortes de~ fêtes,' ta 'f.' uga'titc ses enfants'avaient repouvrë )a sa'nté;ei
et ta modestie y régnaient Lès paties'ôu .Zer~<tnM.<, parce.~e ~cet é'vénement
` s'éfatt
prêtres phrygiens ~f.'portaient en triomphe dans passé qjf'.e/t~m.
t.t.t ),< ;~n~ t it ne.parait pas cependant que ces jeux
tes rues de Rome t'mage de la déesse ;'on re- aient ~)é cétehréj jusque t'an'de
présentait''aussi 'su'r te' théâtre 'ucs 'c'umé'dies Rome ~5;
en cette .ann6e;qu) ~'ti.anremier.e après
ct)0)sies?Un grandconcours de peupté'etd'é-
rexputs'on aes rpt~ une peste violente, ac-
trangers asststaient au~ jeux "Megatésiens. coftipagn~e de p.;usieurs prodiges, ayant jf-té
JcM~: ~CM~t'rM.
ta consternaUon 'dans i~ vitte, PubHus 'yate-
C'étaten; des fêtes sotennettes que ron ce- .nus Put)j)cota fit, ~ur. te même aute) de Ta-
lebratt. avec une grande pompt~uhë'joÏs ncntum~des sacriHces a Ptutoo et a prôser-
dans i'esp.'çe de chaque sjecte~ vers tes ap-
proches de ta ~noisson, pendant'trois
p)'je. et ta.cont~ion'ccss;). <Cet 'ittustre'Ho-
jours )na)n Ht graver sur i'a'utet une fnscriptinn
,et tros nuits consécutifs. .n<" tant qu'it ')V.))t tait célébrer ces* jeux pour
On conservait'depuis tongtemps a Rome la dehvrance du~peup~e rom<)!n.Soixant(i ans
un oracte fameux de .aptes, l'an 30a, pu reifera tes 'mêmes sacr~
ta sibytte.concua.pëu
près. en Ms termes « Romain, souviens-~toi
ti~s'p:jr ordre des prêtes des sibyHes.c'n y
d'offrir aux dieux des sacrifices~ tou'stes'cCnt ajoutant tes cqrcmptne;; })t-escrites par te~'ti-
ans, dans te cham~ que te Tthre arro~Jm- vp-s stbyUms ajprs il fut réglé que'ces fêtes
motc de~s chèvres et des tt)<)Ut'ons"ën hhon- se ferajcnt'toujours
neur des Parques', pen'dant tes tenèbt;es dg !a dans la suite .~u'buurde
chaque sjècte; car jusqu'à cette époqu't-,i)
~nuit. ~~oubtie pas da!<s. te~ s~cnncps ta .para)! qu'etle's n'étaient donneesque da ~s )"8
déesse. Lucine, <)ui.prcsitfe aux'accouche- temps de "grandes c.itàmites puhtiques. j)s
ments; égorgé un porc et unc~tj'uïe'no~e furent en conséquence cet~ré~ Fan'SOa et
en t'honneùrde!a Terre, qui'es't ia nqurnce
'!u genre humain. Sacr)He sur i'autet de Ju- j'an ~p5 de Rdmp; majs nous voyons qu'en-
suite ces jeux'turent qu~qu<'fois reçûtes, à
piler des bœuf. btaucs; sur ceux deJunon c.;use des guerres ou des'désordres Ij'~t't'm-
etd'Apotion/une jeune vàci)e;'e~ que ces ~i'e,ou avances'par te caprice d~se''t)pe-
sacrifices se fassent penda!)~ te' jour; tes se donner )a satisfaction
reu'rs. pour de v~r
dieux du oe) n'aijnent 'pas tes sacrtfice's noc- ceUe
accomplir rare~érem'pnie~ Les'onquiè.-
turnes. Que de jeunes 'ga'rcons et de jeunes mes jeux sécutàires'eur'~nt tieuf~n'~de
mics~ partages 'en''deux chŒurs. changent Home. sous Auguste; tes sixièmes~ t';)n 800,
dans tes temples des hymnes sacrés eu i'hoh- sô'us'Ciaudë (es sep'tte'mes, en 846, sous ~o-
uenr des dieux t~a~s'songë~qu'it ne faut "?"! !s hu;tiemes, eB 9,Gi0.sotfs 'A'ntohin
emptovér a cet exercice que des enfants d~nt '<; Pœux; )es neuvièmes,en'957,sôns~ëptime
tes père et'mère spient'ehcore'v)van)s. à'i m révère tes dixiéft~s. en .('au 1000. sdûs"ies
observes Gdétetnent ces ~ere'tnonH''s', 'ftt'atie
deviendra ta maîtresse debout Tunners'V ~i'RMes; les onzièmes en'~pto;
Les Romatns '& hsdouz~m~ e.t.~pruteKs.~n 1157.
racont~feut'~tnst~t'origotc sous.t empereur chrétien Honorius, oui ue
79 MCTK)~A)REM:SnEL!G!ONS. 80.

put les refuser aux Hpmains non convertis. le succès de leurs accouchements taudis
L'appareil de ces jeux était fort considé- que tes chefs de l'Elat offraient des sacrifices
rante. Oh envoyait des hérauts dans les pro-' ailleurs à Jupiter, Junon, Apolton, Diane,
vinces.pour invitertopeupte à la célébration Latbne et aux autres Génies.
d'une fête qu'il n'avait jamais vue, et qu'il' Le troisième jour, cinquante-quatre jeunes
ne reverrait jamais. Quelque temps avant ta gens, partages en deux chœurs, dont l'un
fête, on l'annonçait également aux Romains était composé de vingt-sept garçons et l'au-
assemblés dans le Capitote, où'te souverain~ tre de vingt-septnttes,divisés tes uns et les au-
pontife, ou bien l'empereur, en cette qualité, tres par bandes de neuf, tous ayant leur père
les haranguait et les'exhortait à se préparer et leur mère, chantaient dans te temple <t'A-
par ta pureté du corps et de l'esprit à une pollon, des hymnes et des' cantiques pour
solennité aussi respectable. rendre les dieux favorables au peuptéromain.
Cette fête durait trois jours et trois nuits; H nous reste quelques-uns de ces chants,
té premier jour elle avait lieu dans le Champ- composés par Horace, pour les cinquièmes
de-Mars, le second jour au Capitole, et le jeux séculaires, sous l'empereur Auguste
troisième au mont Palatin; La veille de la t'un d'eux porte même le titre de Carmen Mf-
solennité, tes consuls, ensuite les empereurs; ettlare c'est un hymne en l'honneur d'A-
et les quindécemvirs, gardiens des livres si- pollon et de Diane.
byttins, faisaient distribuer au peuple les Pendant la nuit de ces deux jours, on se
choses nécessaires aux expiations prépara- rendait également au bord du Tibre, et on y
toires, comme des torches, des parfums, du répét.jit sur les trois autels les sacrifices aux
soufre, du bitume; tout citoyen était bbtigé dieux infernaux ce n'était plus un taureau
de faire ces expiations: Les consuls, ou l'em- noir et une vache noire, comme la première
pereur, et'tës'quindecèmvirs se mettaient en- nuit; mais une brebis noire et une chèvre
suite à !a tête d'une procession composée du de la même couleur ta seconde nuit, c'était
séhàHet du.pëupte en habits btancs, des oat- aux Parques qu'on immolait cettes-ci; ta
thes~à'tàmaih, et ta tête couronnée de Heurs; troisième nuit, on sacrifiait un pourceau à la
on y voyait aussi tous les cottégës on chan- Terre. Pendant ces trojs nuits, Rome était
tait.'pendant te chemin; des vers faits exprès tettemehtittuminée et remplie de feux de joie,
pour ta circonstance,'et l'on adorait en' pas- que l'obscurité en était bannie; c'est ce que
sante dans tes temptes'et dans les carrefours, Capitolin dit en particulier des jeux séculai-
tes statues dés dieux exposées sur des lits res que fit célébrer Phiiippe; et pendant le
de parade. Le peupte se rendait ensuite au jour ce n'étaient quejeux, spectacles,courses,
tempte'de Diane, sur le montAvcntin, où t'ott tuttes, combats de gladiateurs, etc. en sorte
/offrait'aux Parques de ror~e, du froment et que lé peuple se partageait entré te pt;)isir
des fèves ~chaque père de famiHe distribuait et ta dévotion. Les prêtres Saliens se distin-
à ses'énfants une portion de ces grains, afin guaient dans cette solennité par leurs dunses
qu'its pussent en offrir eux-mêmes et néchir attégoriques et guerrières. Après leurs sa-
Tes divinités infernales. Aux approches de ta crifices, ils se' promenaient dans les rues,
huit, etdeux heures après te coucher du so- dansant, tantôt ensemble, tantôt seuts, au son
teit~leschëfsde ta répubtiquc se rendaient des ftûtés, frappant leurs boucliers avec leurs
sur tes bords du Tibre, où ils trouvaient trois baguettes ils chantaient en même temps
'autéts préparés; ces autets restaient~toujours des hymnes en t'honncur de Janus, de Mars,
en ptacé, mais on les couvrait de terre après de Junon et de Minerve; un chœur de filles
la'fétè. La cérémonie était éclairée d'un habittées comme eux leur répondait. Une des
grand'nombre de lumières. Des musiciens cérémonies remarquables de cette fête était
placés sur un ticu'étevé chantaient des hym- t'ouverture de la porte du tempte qui repré-
nes en l'honneur des dieux, et' l'on finissait sentait rentrée du siècle. It existe des mé-
par immoter à Ptuton, à Gérés, à Proserpine, daiUes sur lesquelles on voit un empereur
aux'Parqucset à Luciue. plusieurs victimes qui frappe cette porte avec une baguette.
noires. Oh arrosait ensuite les autels du sang C'est peut-être ce qui a donné lieu au sou-
dé ces victimes et on consumait entièrement verain pontife des chrétiens d'ouvrir aussi
~Gettës~cipartefeu. la porte sainte, dans le jubilé, qui d'abord
Au commencement du jour,on attait au était séculaire, comme les jeux dont nous
Gapitote sacrifier à Jupiter et à Junoh des partons.
victimes blanches; 'et' l'on revenait au bord A la fin de la fête, l'empereur donnait les
du Tibre, célébrer, sur des échafauds et sur offrandes aux officiers qui avaient présidé
des théâtres préparés exprès, des jeux en aux cérémonies, et ceux-ci en distribuaient
l'honneur d'Apollon et de Diane. On repré- une portion'au peuple.
sentait des comédies au théâtre on faisait JOACHtMITES. L'abbé Joachim Cala-
des courses à pied, à'cheval et en charriot, brais, abbé de Ftora, de l'ordre de Ci'eaux,
dans le cirque; lés athlètes faisaient britter passait durant sa vie pour un prophète; per-
'leur adresse et leur force et l'on donnait sonne n'a jamais 'douté de ses vertus, et il
dans l'amphithéâtre des combats de gladia- avait une profonde soumission pour t'auto-
teurs. rité de l'Eglise aussi a-t-il laissé u')e mé-
Le second jour, les dames romaines al- moire vénérée; on lui rend même un culte
tatent à leur tour au Capitole; ellesy offraient public en Catabre, sans réclamations du
des sn~rinces à Junoh, et y chantaient des sàiat-siége; et quelques martyroioges ont
hymnes puui ta ~.u~'en!é de t'Ëtat et psur rccuëi!!i son nom. Mais i! avait composé uo
;8i MA JOB~ ~3
certain.nombre oc livres, dans. lesquels- il devaient finir, en disant que toutes'tes figu-
avait émis des propositions fort singulières, res et tous tes signes cesseraient, et que la'
entre autres des Commentaires sur Isaïe, vérité paraitrait enfin à découvert.
sur Jérémie, sur t'Apocàlypse, une concor- L'Uvangiie éternel, dont il est question
dance de l'Ancien et du Nouveau Testament, plus haut, avait été compilé par les Juachi-
un livré dé la Trinité contre le Maitre des mites d'après tes rêveries de l'abbé Joachim.
Sentences, et quelques" prophéties. Des es- Ce livre, tout rempli qu'il était d'absurdités
prits amis de ta nouveauté et du merveil- .et d'extravagances, fut cependant approuvé
leux s'emparèrent des opinions erronées par plusieurs :religieux. En 125~, quelques-
qu'i!s y trouvèrent, les soutinrent, les dé- uns même curent la.témérité de vouloir t'en-
vetoppèrent,,tes défendirent, et finirent par seigner dans l'Université de: Paris; mais il
former un système hétérodoxe, qui fût con- fut publiquement condamné, en 1260, par le
damné d'abord'au concile de Latran en 1215; concile d'Arles et par le pape Alexandre IV.
puis à cetui d'Arles, en 1260. JOANN1TES, nom que= l'on donne une
Ce dernier nous apprend qucHcs étaient secte d'Orientaux, demi~juifs et demi-chré-
les principales erreurs des Jouchimitcs. Po- tiens, que .l'on appelle encore c/tr~tenf
saut pour fondement de leurs extravagances de ~n!M<-JcaM-J?op<!f!<e. ~oy. cet article et
certains ternaires, ils étabtissaient dans leurs SABtS.
concordances une 'doctrine pernicieuse; et, JOB, en hébreu lyob, en arabe ~)/uM~;
sous prétexte d'honorer le Saint-Esprit, ils nom d'un ancien et puissant patriarche
diminuaient l'effet-de la rédemption du Fils de l'Orient, qui perdit successivement ses
de Dieu, et le bornaient à un certain espace grands biens, ses enfants et. sa santé, sans
de temps. Us disaient que te Père avait opéré jamais murmurer contre la Providence; et
depuis te commencement du monde, jusqu'à qui par là mérita de recouvrer un état plus
l'avénement'du Fils, s'appuyant sur ces pa- prospère que celui qu'il avait perdu. Son
rotes de Jésus, en saint Jean Mon Père histoire fait le sujet d'un livre qui porte son
opefe~M~M'd présent e< ~'opc/'e at~~t;. que nom, et qui est sans contredit un,des plus
l'opération du Fils avait duré jusqu'à leur curieux de l'Ancien Testament. On ignore
temps, c'est-à-dire pendant 1260 ans, après quet en est l'auteur; quelques-uns l'attri-
lesquels le Saint-Esprit devait -aussi opérer buent à Job lui-même, à Moïse ou à isaïe;
à son' tour. C'est, ajoutaient-ils; ce que si- nous croyons qu'il est impossible qu'il ait
gnifiaient les douze cent soixante jours mar- été-écrit par ces deux derniers; nous som-
qués dans t'Apocatypse, et.les mille ans mes même fondés à supposer que nous n'en
après lesquels Sittan devait être déchainé. .avons que la traduction, et qu'il a dû être
LësJoachimitcs,sur le fondement des trois composé originairement, soit en arabe, soit
personnes divines, bâtissaient des ternaires dans quelqu'une des langues congénères
fantastiques; savoir, trois états ou ordres parlées dans la Chaldée; en effet l'hébreu
d'hommes, qui devaient se .succéder selon -actuel de ce livre est mété d'idiotismes étran-
les temps le premier comprenait les gens gers. Saint'Jérôme prétend qu'il est écrit en
vivant dans le mariage; c'était celui qui avait vers; c'est possible, mais nous n'en pou-
subsisté sous le règne du Père éterne), c'est- wons reconnaitre le mètre; toutefois, si-les
à-dire sous l'Ancien Testament; le second, règles de sa-prosodie nous échappent, on ne
les.c)ercs,qui dominaicnt'sous le Fils, dans peut s'empêcher d'y reconnaître la poésie la
le mitieu du temps, c'est-à-dire jusqu'à t~é- plus haute, la plus riche et la plus tou-
poque oùils étaient arrivés; le troisième, chante; il est animé par le~feu du génie, par
les moines; qui devait s'établir, à dater de des expressions-nobles et hardies, qui sont
leur époque,'sous le règne du Saint-Esprit. l'essence et l'âme de la poésie. Bacon admi-
lis ajoutaient un autre ternaire, savoir, ce- rait les profondes connaissances en philoso-
lui de la doctrine, comprenant l'Ancien Tes- 'phie et en physique renfermées dans ce ti-
tament, le Nouveau, et l'Evangile éternet. vrc; en effet on y trouve des données pré-
La durée du temps était également divisée cieuses sur la morale, sur l'astronomie',
en trois; la première partie appartenait au 'l'histoire naturelle, la géologie, la métallur-
Père, c'était le régne de l'esprit mosaïque; gie même, qui constatent l'état de la science
ta seconde, qui était le- règne de l'esprit de à cette époque. La description du cheval, de
grâce, appartenait au Fils; enfin ils don- .B~/temot/t (l'hippopotame) et de ZeMa~am
naient la troisième au Saint-Esprit, et l'ap- (le crocodile), est traitée de main de maitre
pctaicnt te temps de la plus grande grâce et celte des travaux des mines présente des
de fa vérité découverte; à quoi ils rappor- renseignements du plus haut intérêt, et dé-
taient ces paroles de l'Evangile Quand sera montre que, quelques siècles après'!e dé-
~e))M cet Esprit de t~n<e, ootM enseignera luge, la race humaine n'était pas aussi ar-
/Mt même ~M<e oeft<e. Enfin un autre ter- riérée qu'on serait tenté de le croire. On y
naire consistait dans la manière de vivre trouve aussi des fragments d'histoire civile,
dans le premier temps, les hommes vivaient et des morceaux tirés de chants ou de com-
selon la chair; dans' le second, ils ont vécu positions plus anciennes. Lé caractère de Job
entre la chair et l'esprit; dans le troisième, 'est admirable; ce n'est pas un de ces êtres
qui durerait jusqu'à la fin du monde, ils de- passifs sur lesquels la douleur semble n'a-
vaient vivre selon t'csprit. Ainsi les Joachi" voir aucune prise; c'est un homme qui souf-
mites anéantissaient la rédemption de Jésus- fre, et qui sent, puissamment ses souffrances
Christ, et prétendaient que les sacrements i! lutte contre tout, contre Satan, cuutro sa
f)!CT)O~A)RE DES RELIGIONS M
83,-
fentmie. contre st's amis. contre tui-'némo; m:)ghinqné etparfaitRme~t.bien soutenue.
rnhtre ))ipu; it est.t)risei, Sa prophétie regarde, particutièreme.nt la dé-
j'ai presque'dit
mais il ne veut pis s'avouer vaincu it t.tisse vastation de ta Judée, par tes Chaldéens,, et
échapper des p'aihtes éloquentes, des'ptain- sous ce type. ta destructio.n de. Jérusalem
tcs'biëh aht'èfe~, qui s'arrêtent juste <'ù côm- par tes Romains; la nn .du monde, le juge-
mencerah -te htasphème; il sent qu'il y a là ment universel; les peines de l'enfer pourles
une puissànce'snpérieure contre laquelle il rép~rouvés.ët ta gtoire des justes. Saint Pierre,
loi est impossible de rf'ghiih.r; et il finit par dans les Actes des apôtres en applique un
s'hmnitier devant Dieu, mais devant Dieu passage considérabte à ta révotution qui
SON).. établitje (hristianisme sur la terre.
Parmi tes con)me"ta<eu'rs; les mis ont JOHN.SO~'ENS, sectaires; d'Angleterre,
doute'de l'existence de Johtct ont prétendu qui.suivent.ta d.i'ctrine deJ,Jqhnson,te-
q~c )e livre qui porte s'~n nom rst une es- quel fut pendant qnetqne.temps nthustre dis-
pèft; de par:)bo)e; d'aut)e'e:f«n'dant sur- sident à Liverpont. Ils nient la préexistence
tout sor les autres tivres du FEcriture ,qui de Jésus-.Cbrist.et avôuent.çependant qu'on
'propos' nt ce s.'tint hot! me comme un md- peut lui.donner te nom de, Dieu, parce qu'en
dptc de patieuceetderesign.ttion, soutien- tui réside h plénitude de la divinité. Cepen-
nent que 'son histoire es' véritable. Notre dant ils rejettent,.avec tes .Unitaires, ta piu~-
sentiment particulier tient le milieu entre .ces .ratttédes personnes divmes. S'en qu'Hs nient
deux' systèmes nous croyons qu'il a réeiic- le péché origine! et te. décret de réprobation
ment existe, dans une contrée de )'0rieht,.un du genre hu.main, )is dcctarent que personne
homme puissamment riche et respecté, qui, ne peut. devenir discipte de t'Hvangiie, s'il
en hutte aux adversités les plus crueUes, les n'est, ért-tiré par.t'innuençe spécial de la
a supportées avec un courage admirahte, et grâce, (~uant au baptême, its suivent la doc-
qui eosnite, à t'aid'' de ta Providence, est trine .des Baptjstes. Ils. disent qujB;,de toute
(tetenu p)us grand, plus riche ~t plus heu- éternité Dieu avait etu-te Christ et son
reux que jamais; qu'un écrivain; inspiré de peupte; que tout a été crée pouFJesus-Çhrist
Dieu, s'est emparé de ce thème, et pénétrant et son peupte; q"e le Christ se serait mani-
dans-tous les reptisdu cœur humain, en a festé. et que ,son peuple eût été étëvé en
tiré un h;<!it enseignement pour ceux qui se gloire., quand même. te péché n'eût pas
trouveraient dans des circonstances ana- existé; e). dans cette supposnipn, ils avan-
togues. cent'que le reste de t'e:pèce humaine eût été
La forme de ce tivre esl essentiellement admis"~u bonheur dàns
admis~au dans un dègré tnférieur,
uri degré inférieui·,
dramatique; après un protogue mythique, en s'attachant à Jésus-Christ e' à L'Egtise sou
viennent cinq parties bien détachées, ,qui épouse. D'après la doctrine des Johnsoniens,
comprennent les trois entretiens de Job avec !es enfants qui m_eurent;ne vont pas direc-
ses ;~nis tes.pàtriarches; entretiens dans )es- tement auroyaume Géteste its sont réservés
quels son débattues les thèses Jes ptus-i.m~. po.uryiyreethetat de pureté da~ns ta npu-
portantes à.t'humanité, puis Unteryentiph vette terre qui sera formée après ta confla-
du présomptueux Ehhu.nfin te~.nohte dis- gration géi)érate,et surlaqueUe Jésus,-Christ
cours de Die.u~ suivi.de t'épitogue.jCe thvre régnera avec son Ëg~ise pendant mille ans;
e~t peut-être te poëmeje plus ancien qui ait après ce iaps de~temps, ces entants seront
Cté,cc.rjt~ jpnvoyésdans une région pius glp~euse~tous
les hommes ressusciteront, les ~éctiahts sé-
JQCAN! npm <)ue. tes Caraï.bes, anciens
hahitants..dë t'!)e Hafti;'dpnnaient au dieu ront .a jamais malheureux, sans cependant
souverain; jcomme te~Jupite)' des. Latins,il qujede~ tourments teur soj&ht.innigés. Ce
dans à méta-
ay~it.cependant été crée, puisque les Ca.- qu on lit t'Ëcrttmfe ce.sujet~est
raïbes lui donnaient -une mère ,qu) portait ph6r)quë;/teu;-s soutîrahces.~ésutteront de
çmq n';ms dinerents. Ils appelaient encore leur état et de ta si'uatibn/de teur esprit. Ces
ce~it\nG~'M)aMacott. sentiments au sujet de la vie future, que j'ë'n-
JQDtJL'i E,. idote des Saxons du moyen Muntç à.t'~t~Oifre tfe~ sec<M rjt</iet<~es do
Ëge; ce n'était dans Forigine. qu'une .statue Grégoire,~contredisent cependant une asser-
érigée.aux en.virons~df' la tnrét de Wetps, tion du même auteur, qui avait dit ptus haut
.? Us nient rimm~rtati'é dé t'ame, et prêt' n-
par~Lothaire, duc 'dp,.Saxe, .après ja.vict.oi~re
qu')) remporta sur Henn V, en 1115. Cct.te deitt que t'hbmme; tel qu'it est constitué
statue représent.tit up homme, tenant déjà présentement, est ëntièrenn'nt mortei; ce-
main dro~f; une massue, et 'te la ~u'he.un pendant i).s admettent pour t~aine~une ëxis-
tpn.ce particûtière (tans t'intërvatte~e ta mort
bonctieEFpuge, et assis sur un cheva) btanc.
JOËL, t'un des douze petits prophè~'s, et de la résurrection. » Mais ta plupart de
dont les Œuvres ont été recueillies dans j'Ân- ceux qui ont rejeté l'autorité deJ'Egtise ne
cien test;)mcnt. pn )g))0)-e dans. quet temps P¿¡s. d~étre conséquents ¡j
se,targuent p.is avec eux-
il prophétise..SoncBnvre~necontjentquo mêmes.
;s. àl d,être it~sies.t reconnu
Au, ~urp'us, ~n,t,si que que eux-
ia
trois chap'trcs; Sa dict!on~est~m:!gnif)Cjue; secte des Johnsb.nieiiS n'a jamais produit
c'est, suivant Cahen;, un des portes tes aucun homme ttistingné par son savoir.
plus remarquables des Hébreux. a,Celui, dit JOIE, en laliii JL~<t<t<t. Les Romains l'a-
Eichhorn, qui ne reconnait pas,dans Joël vaieht personniBée sous ta figure d'une divi-
un grand poète, n'en a jamais lu un avec nite~dont ou voit l'image sur tesméLiaittes.
On cite surtout son allégorie des Les Grecs t'appetaient JEtt</ty)n!e.
goût.
siiut<;ret!es comparées.à une année, qui est JÔLOKtAMO, nom Hu mauvais principe,
85 JON M~ 86.
parm.i tes tribus sauvages de là-Colombie. inins personnages qui remplissent, à ('égard
s'étudie a.nnice aux hommes, à rendre les des tri.bus païennes de l'Amérique septeir-
bois déserts et. ht terre ,stérite;.tt est te père t.riona)ej ta tripte fonction de prêtres. de mé-
des maladies; des tempêtes et du froid~Sans decins et de sorciers. Dans.le Canada; celui
cesse en guerre contre GatchimanH, le b"h qui se destine a. ta profession de jongleur
prihcipe, il. est constamment battu par lui; commence par s'enfermer neuf jours dans
mais il ne tarde pas à ressaisir chaque fois 't"e cabane, sans manger; et avec de l'eau
ses avantages. On t'appelé encore Ot<d</pft seulement. Là, ayant à la main une espèce
et .FrocaH. dé gourde remplie de caittoux, dont il fait.un
JOKA-MAKAA, divinité des anciens Fin- bruit conti))uet; il invoque h'sprit; te pr)e
nois. C'était le mémeq&'Aarni qui présidait de lui parler, de te.recevoir médecin, et.ceta
aux trésors cachés. ~o~.AARNt; avec des .cris! des hurtemcnts. drs contor-
JONAS: l'un des douze petits prophètes de sions et des secousses de corps èpouvan'a-
l'Ancien ')'estameht.t commença à -prophé- bles, jusqu'à se mettre hdrs d'hateine età
tiser sous )erè{!nede Jéroboam tt; roi d'Israël é''Ufoer d'une manière affreuse. Ge manège,
etd'Ozias roi de Juda; environ huit cents ans qui n'est interrompu que par quelques mo-
avant Jésus-Christ: Chargé par le Seigneur ments de sommeil auquel il succombe, étant
d'annoncer.aux Ninivites ta 'destruction de fini au bout de neuf jours; il sort de sa <a-
léur ville, ii recula devant ce.tte mission dan- b:)ne, en se vantant d'avoir, été en couv.ërsa-
gereuse, s'cnfuit.à. 'Joppé et s'y embarqua tion avec l'esprit; et d'avoir reçu de lui le
pour Tharsis: Mais le vaisseau ayant, été <!on de guérir les maladies; de chasser tes
assai)ti par une horribte.tempête ëM puni- orages et de changer.te temps.
tion de sa désobéissance, il se reconnut cou- Lorsqu'it y a quelqu'un de malade, les
pab)e. et fut<jetç à )a mer. 11 fut englouti par parents font prévenir le jongleur et prépa-
un cétacé, :et demeura trois jours dans ses rent un festin les anciens rlu village. assi-.
entraities: Rendu miraculeusement ta vie, s'ënt la cérémonies Le médecih 's'y rend.
il reçut de nouveau )es ordres du Tout-Puis- ctiargé d'un sac qui contient ses médica-
sant, :se rendit a Ninive; et y fit entendre ments et tenant la main une gourde em-
ces redoutahtes paroths « Encore quarante manchée d'un bâton p.<ssé au travers; D'a-
jours,et Ninive sera détruite." Les habitants, bord it entonne des chansons sur ses,remè-
effrayés de ses menaces, firent pénitence, or- des et marque la cadence avec sa gourde
donnèrent un jeûne public, et Dieu teur par- rempHë de petites pierres. L'enthousiasme
donna: Jonas; qui n'avait pas voutu d~abbrd saisit bientôt ceux qui composent L'assem-
accepter ia mission prophétique; cruignit blée l'dn n'entend pius que le son des voix
alors. dé passer.p'our faux prophète, et se et le cliquetis des gourdes; Le médecin étate
plaignit au Seigneuc; mais Dieu lui fit com- ensuite ses drogues, fait quelques invoca-
prendre l'injustice de ses .plaintes par une lions etrécomthenceà chanter, toujours dans
de ces raisons typiques; si propres à ins- u.ne agitation extraordinaire; puis il s'appro-
truire et .a convaincre. Pour le défendre do che de son malade avec toute la confiance
l'ardeur du sbteit, H'ut croire; dans t'espace d'un habile praticien,'et tourne plusieurs
d'une, seule nuit; une plante grimpante qui fois en cadence autour de lui, pendant que
projeta Sur lui une ombre épaisse..Le pro- t'assemblée chante..Enfin il touche te. patient
phète,s'en réjouit;.maisdès le lendemain unIl par tout te corps, l'examine avec t'attention
ver piqoa.ta racine, de la plante, la fit sé- d'un connaisseur, et lui .déctare gravement
cher, et Jonas resta, comme auparavant; qu'il a un sort en tel endrot de sort corps,
exposé aux feux d'un soteii.d'Orient.Ladou- qu'it-s'agit de t'ôter. qu'il va.y,consacrer ses
leur que Jonas en ressentit lui fit désirer ta soins; que la maladie est difficile; et qu'it
morh ~/t ~Mft/ lui dit le Seigneur, lu re- faudra bien des cérémonies pour réussir a la,
~r<:«e~/d per/e d'MM <t'erre,f/M(.ne <'a t't'e/t guérir. Les parents du malade écoutent ('ar-
coM~; et tnotje~erft~tmp/uca~/epoMr.A" rêt de cet Escul'ape sauvag' s'abandonnent
Mf~e. ce~e grande ~t'/<f, dans laquelle il y u à sa bonne foi et le recommandent ses
plus. de 120,000 personnes qui ne M~eM< pïM soins-intettigents. On chante des chansons
~tfi<tM~t<erentre leur main droite e< leur main sur la ptaie ou sur la partie matade; et l'on,
gauche I apporte une chaudière pour y mettre tes pré-
Le livre'de Jonas, très-probablement écrit sents destinés au prêtre médecin, qui, tout,
par 'ui-méme, ne comprend .que. l'histoire occupé en apparence des moyens qu'it doit
de sa mission à Ninive, mais o"' y remarque employer. pour guérir soa patient, songe, ou
un hymne d'un ton gra~e et sotenne); com- fait semblant de songer aux remèdes néces-
posé dans les entrailles du poissun; Sous le saires. Kevenant ensuite comme d'un profond
rapport typique, Jonas a prophétisé Jésus- assoupissement, it déctare qu'it connuit le
Christ nonparsesparôtes, mais par sa propre mat. On je croit; on lui livte .te malade.
histoire. En effet, ce prophète, jeté dans ia Après qu'il t'a bien tourmentè.p.'r tes.remè-.
mer peur sauver ses sembtabtes,,englouti des qu'il lui applique, ou qu'il tui fait' ava-
parte grahd poisson et r.ndLi à ta vif le ler, et partes mouvements victents qu't) tui
troisième jour, est;.s.uivant t'Ëvangite )nême, fait faire, il annonce aux assistants que le
la figure du Christ. it t'est en.core en ce que malade est guéri; ou qu'it ne i'est pas. Un
c'est tcseu) prophète de t'ancienne loi que jongteur adroit n'en vaut pas moins, et ne
Dieu ait envoyé aux gentil perd rien de l'estime que son art lui a ac-
JONGLEURS; nom que l'on donne à cer- quise, lorsque son malade meurt entre f)e~,
S7 DICTIONNAIRE DES REUCtONS. 88~

mains; ii.se tire d'affaire en attribuant te jusqu'à ce que, par un tour de sa façon,il lui
défaut de réussite au mauvais état du ma- fasse sortir de. la bouche une petite pierre
lade, à la puissance du sort. à ta volonté des blanche,' ou' la griffe de quelque animal;
esprits, qui s'opposent à l'efficacité de ses aussitôt il la montre en triomphe à ceux qui
remèdes. Mais si le jongleur manque d'a- s'intéressent à la santé du sauvage, et les as-
dresse pour justifier la mort de la personne sure de son prochain rétablissement. Là-
qu'il a traitée, il arrive quelquefois qu'on le dessus, le charlatan se fait bien payer, et
tue, sans autre forme de procès.. peu lui importe que le malade guérisse, a
Chez les Illinois, lorsqu'un malade se croit Ces jongleurs se mêlent aussi de rendre
ensorcelé,ou du moins quand le jongleur lui tes oracles, d'interpréter tes songes, qu'Hs
a persuadé qu'il l'est, celui-ci, suivi d'une regardent commedes ordres et des avertisse-
bande d'apprentis jongleurs, se rend dans la. ments du grand esprit, de prédire l'avenir.
cabane du malade que t'en étend devant lui Ils se vantent même de faire venir la pluie,
par terre, sur une peau de castor ou de quel- le beau temps, le calme,.l'orage, la fertilité,
que autre animal. Le médecin touche du et de rendre la chasse heureuse. Ceux des
doigt toutes tes parties du corps du patient, nations du Sud ont la prétention de pouvoir
jusqu'à ce qu'il vienne à la partie affligée, tuer un ennemi qui est à deux cents lieues
où le prétendu sort a été jeté. Un des disci- d'eux. A cet effet, i)s font une figure qui re-
ples du maître jongleur applique sur la par- présente cet individu, et lui tirent une Hè-
tie malade une peau de chevreuil pliée en che vis-à-vis du cœur. D'autres prennent un
plusieurs doubles après quoi le. médecin se caillou de la grosseur d'un œuf de pigeon, et
jette à corps perdu sur le possédé, lui suce la font quelques conjurations sur ce caillou,
peau, écume, se frappe sur le dos, et n'é- prétendant qu'il s'en forme un pareil dans le
pargnè pas même celui du malade qu'il presse corps de leur ennemi. Quelques-uns de ces
sur toutes les parties de son corps, afin d'en jongleurs donnent des secrets ou des char-
faire sortir te charme. H sort en effet; car le mes pour la guerre et pour la chasse.
jongleur montre al'assembtée un objet qu'il JORNUNGANDR, serpent de l'Océan, dont
avait caché subtilement dans sa bouche ou les replis entourent la terre, suivant la my-
dans les replis de la peau. Cependant il n'est thologie de l'Edda. it fut sur le point d'être
pas toujours à propos que le charme sorte pris à la ligne par le dieu Thor, qui avait
au premier signal, la prudence veut que l'o- mis pour amorce à son hameçon une tête de
pération soit variée; aussi arrive-t-it sou- bœuf. Dans la'bataille entre les démons et les
vent qu'elle est réitérée plusieurs fois de suite divinités d'Odin, qui doit précéder le ragna-
sans aucun succès. Il est vrai que c'est aux faM/( ou crépuscule des dieux, ce serpent
dépens du malade; mais, là comme ailleurs, doit encore jouer un grand rô)e il fera pé-
il vaut mieux nuire au malade qu'à l'art. Les rir le dieu Thor dans les flots de venin qu'il
jongleurs consacrent en quelque façon les exhalera en mourant.
rcmcdes dont ils se servent, et la cérémonie JORTANA, tteuve des régions de ta Mort,
s'en fait avec beaucoup de mystère. On les dans la mythologie finnoise; on l'appelle en-
met sur une peau, on ordonne un festin so- core ~oeK-ctrt)t c'est un lac de feu qui en-
lennel, on danse toute la nuit autour des re- gloutit i'étinceUe que Wainâmoinen et Hma-
mèdes. On doit croire après cela qu'ils sont rinnen avaient fait jaillir du ciel. Tuoni, le
plus salutaires et plus efficaces alors le jon- Caron fintandais, fait passer ce neuve aux
gleur les met dans son sac. morts sur sa barque'noire, pour leur procu-
tt ne faudrait'pas s'imaginer que ces jon- rer t'entrée de son empire.
gleries, rapportées par les anciens voya- JOSAPHAT (VALLÉEDE), nom d'une vaHée
geurs, sont tombées maintenant en désué- située près de Jérusalem. On lit dans le cha-
tude un missionnaire des Montagnes Ro- pitre m de la prophétie de Joël J'QMeM~e-
cheuses écrivait ce qui suit en 18~1 « Ces r<tt toits les peuples, et je les coMcfMtra! dans
imposteurs n'ont qu'un seul remède pour /s ta~e de Josaphat. Là, /'entrerat en juge-
toutes les maladies le voici on étend le ment avec et<;r, ait sujet de mon peuple, et
malade, ou plutôt le patient, sur le dos ses d'a~, mon héritage, ~M't~ ont dispersé
amis, armés d'un bâton dans chaque main, parmi les Matt'o?~, et dont ils ont par< le
forment d'abord un cercle autour de- lui; territoire. Que les peuples se lèvent et se ren-.
bientôt arrive le jongleur qui, sans s'infor- dent dans la vallée de Josaphat. C'est là f/xe
mer des symptômes du mal, sérieux comme je m'asseôirai pour juger ~ou<M les nations
un docteur, entonne un air lugubre que les rassemblées amour de moi. C'est sur ce fon-
assistants accompagnent en battant ta me- dement que saint Jérôme et plusieurs autres
sure avec leurs bâtons. Après ce bizarre pré- commentateurs ont pensé que te dernier ju-
lude, les opérations commencent: à genoux gement aurait -lieu dans la vallée de Josa-
devant le malade, notre homme lui presse phat; mais it n'y a tà-dessus rien de cer-
de toutes ses forces l'estomac avec ses deux tain.
poings; la douleur qu'éprouve le patient lui JOSEPH (FRÈRES DE SAmT-), congréga-
fait-elle jeter des ois affreux, fe docteur tion établie dans le diocèse du Mans, pour
chante alors beaucoup plus fort, les assis- l'instruction de la jeunesse. Le siége a été
tants en font autant de sorte que la voix du transféré de RuiHé-sur-Loir à Sainte-Croix-
malheureux reste étouffée par le bruit. A tcs-Mans.
chaque couplet, le médecin -joint ses mains JOSEPH DE CLUNY (SoEURS DE SAixT-),
et les approche en soufflant sur le matade, communauté de religieuses qui se tivrentà
~9' 1 JOU ao
JOU
presque toutes tes œuvres de charité. Elles cérémonie, après laquelle ils les distribuaient
desservent les hôpitaux, tiennent des pen- conformément à la volonté du donateur. C'é-
sionnats, font des ctasses gratuites pour les taient eux qui, dans les fêtes célébrées. en
Ëttes pauvres et dirigent des hospices pour l'honneur du soleil, chantaient les hymnes
les aliénés. sacrés, jetaient 'des parfums dans te feu,
JOSÉPH1TES ou JosÉpiNS, nom de certains faisaient les libations de miel et les offrandes
hérétiques, dont la secte était une branche de maïs.
'de celle des Vaudois. Ils condamnaient l'acte LesJouanas,outre teurs fonctions sacer-
du managé, et soutenaient qu'on ne devait dotales, exerçaient la médecine, comme tes
se marier que spirituellement; mais il par:)!t 'piètres ou joncteurs des autres peuples de
que, sous celte apparence de rigorisme, ils t'Amérique septentrionale et de ptus, ils
s'abandonnaient à toules sortes d'impuretés. étaienttes conseillers et les ministresd'Elat du
Us furent appelés Josépins, parce qu'ils Paraousti ou grand chef. Ce tripte caractère
avaient pour chef un certain Joseph. Le pape pétait encore relevé par leur' gravité, leur
Lucius III tes condamna dans son décret modestie, et une abstinence extraordinaire.
contre les hérétiques, dressé, l'an 118t, au Avant d'être promus à cette dignité, its de-
cbncite de Vérone. vaient s'y préparer par de longues épreuves,
JOSUÉ, 1" nom'd'un livre canonique de sous la conduite des anciens prêtres, qui
l'Ancien Testament, qui suit immédiatement leur enseignaient les mystères de ta religion,
lePentatéuque.ddntit est comme la conti- 'et préparaientteur esprit aux graves fonc-
nuation il raconte l'histoire de l'entrée des tions qu'ils devaient exercer un jour. On
ïsraétites dans la terre promise, sous là con- les exerçait par te. jeûne, t'abstinence, la
'duile de Josué, fils de Nun,'chef du peuple privation des plaisirs des sens; mais la ri-
et successeur de Moïse; le passage miracu- gueur du noviciat était, disait-"n, adoucie
leux du Jourdain la conquête du pays de par des visions et pur une communication
Chanaan, et, le partage des terres_cntre.tes intime avec la divinité. Ces épreuves duraient
tribus. On ne sait pas positivement quel est 'trois ans.
l'auteur de ce livre; mais, la ptupar.t des Ces prêtres étaient revêtus d'un manteau
commentateurs pensent que Josué tui même de peaux coupées en bandes inégates. Quet-
en a été le rédacteur, saufquetques additions quefoiscethabittement était fait la façon
qui s'y sont gtissées par la suite. 'd'une longue robe ils t'attachaient alors
2° L<'s Samaritains ont aussi un livre,de avec une ceinture de peau, d'où pendait le
Josué, mais fort différent du texte biblique. sac qui renfermait leurs remèdes. Ils avaient
It est écrit en arabe, mais en caractères sa- tes pieds et tes bras nus et portaient sur la
maritains. C'est une espèce de chronique eh tête un bonnet de peau terminé en pointe;
quarante-sept chapitres elle commence par souvent, au lieu de bonnet, Us avaient la
l'histoire des Hébreux, un peu avant la mort tête ornée déplumes.
de Moïse, et se termine au temps des Ho- Les voyageurs disent qu'ils connaissaient
mains, sous Atexandrc Sévère, Il parait que assez bien la vertu des remèdes et les pro-
c'est une chronique écrite par différents priétés des herbes métticin~tes dont ils fai-
auteurs. saient usagedans les maladies. Du reste, ils
Ils ont encore un autre livre du nom de employaient les vomitifs, tes sueurs et les
Josué, composé par un certain Aboutfatah; scarifications, comme ta 'plupart des autres
il commence à Adam et descend jusqu'à Ma- .médecins de l'Amérique, its n'étunchaient
homet. Il été écrit vers t'an 1M2. Nous point le sang qui coulait des plaies qu'ils
iguorons si ces livres font autorité chez les avaient faites ils te suçaient avec ta bou-
Samaritains. che et souvent avec un chalumeau. Les Flori-
JOU(prononcé7oMOu mieux/o-oM). C'était diens croyaient que le souffte et l'attouche-
le véritable nom de Jupiter, considéré comme ment de tours Jouanas ne pouvaient être que
Dieu souverain; son génitif latin est./oMs. satutaircs aux malades. Cependant les opé-
C'est remémevocabtéqui était articuté 'laM rations de ces prêtres médecins étaient accom-
par tes'Grecs, et 7a/to, 7~/tOM, 7e/tdt;(t pagnées de quelques parâtes. Quand tous
(mn~), partes Hébreux. Les Gaulois n'igno- ces remèdes n'opéraient pas la guérison, ils
raient pas ce nom, qui est resté mémc~dans les prescrivaient le bàin et quand ce dernier
langues modernes: ainsi le montJott, dans moyen demeurait sans effet, le Jouanas fai-
tes Aipes,estcctui quetcsRomains appelaient sait exposer te malade à la porte de sa ca-
motM~ot)~; it eu est plusieurs autres du bane, te visage tourné vers le sotei) levant `;
même nom, en différents départements de la et il conjurait cet astre de lui rendre la san-*«
France. Le jour de la semaine consacré à té par la douce influence de ses rayons.
Jupiter, Z)!~ ./ot)! s'appette dans plusieurs Lorsque te Paraousti devait marcher
contrées méridiohàtcs do )a France, Dt-jott, contre t'ennemi.U consultait un des Joua-
et dans le nord Jeu-dt. Voy. Jt)p)T6". nas sur le succès de son entreprise. Cetui-ci
JOUANAS,nom des anciens prêtres païens se ptaçait sur un bouclier, autour duquet il
de la Ftoridc. C'est a eux'que tes dévots re- traçait des cercles concentriques et là fei-
mettaient tes offrandes et les dons qu'its.fai~ gnant de s'entretenir avec te dieu Toy<), il
saient au soleil, leur principale divinité. Les s'agitait d'une manière extraordinaire, rou-
Jouanas suspendaient ces offrandes à des tait tes yeux; se tordait tp9 membres, et se
percttes ptacéesdect)aquec6té dctagtotté tivrait à toutes les contorsions d'un frénéti-
sacrée, et les y-laissaient jusqu'à la'Cn de la que. Après un quart d'heure de grimaces el
91 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 92
d'aUitu~L's torccfs, te dieu abandonnait son /<(na /)!?; it faut bo:re pendant le Joatu,
ministre, qui~. se relevant tout étourdi, atta'it c'est-a-dirëtejourdeNoë!
rchdre coti~ptë au Paraoustidu suc(ès de sa Quelques auteurs ont cru que les Lapons
confcrencea~ec le dieu; tui déclarait le avaient au contraire imagine tout cëqu'its
npmnre (le ses ennemis, te tien où ils étaient disent des Jot~e< ou génies qu'ita honoraient
campés, et te succès de l'expédition pro- au so)s;ice d'hiver,d'après t'histoiredë la nais-
jetée. sance de
Il entrait aussi dans les attributions des Je,~us-Christ,ët ce qui y est raconté
de t'a? parition dés anges aux b'rgers: Mais
Jou.niasdë maudire t'enhemi. Lorsque teur nous~në nous rangeons point de leur avis.
ministère était requis pour cette cérémonie, JOUR (en tatin.dt'M, en grec ~~K) les an-
un Jouahas s'avançait au milieu de t'assem- ciens en avaient fait, suivant le genre de ce
blée, i;t, tenant en main une petite idote, il mot dans t.ëur tangue. nn dieu ou une dépssp.
prononçai des imprécations, pendant lés; D'après Hésiode, lé Jour et,,) t~ner étaient t
queUcs, trois tommes restaient agenduittésâ à enfants de t'Erèbe et de ta Nuit. Ce poë'e
ses pieds. L'un d eux donnait en cadencé des attie te Jour ave': f'Ëther, parce que son
coups de massue sur ui<e pierre, et les autres ~nom en grec est féminin. Cicér'oi dit que
chantaient en s'accompagna ni du son de leurs !'Ether et le Jour devinrent à leur tour les
catehassës. père <~ mère du Ciel. Il fait mention d'un Ju-
JOUKAHA!NEN, géant dé ta mythologie piter. fi)s de t'Ether et d'un~utreJupttër, fils
(ijinoisë; it voulut engager avec te diea du Cie!, tous deux nés eh Arcadie.tf parte
Wainamôihen une tntte de science et de aussi d'U!! preinier Mert'ure, qui était fits du
forcer dans taquctté it fut vaincu. Cie) ~'t du Jour; entiu il hdfntneune pre-
JQU-LA) ou Ju-tAï.un des noms chinois nnèrë Vénus, qu.i devait sa naissance à la
de Chhkya-ount, le ){ouddHà indien; ce mën'ëuuion.
nom si.;t!iue proprement comme ou atM~Ï
tjeMff. St's nonibrfux sectateurs tu! donnent 'JoMr~ AëMrena; M JoM~ MiaMi'Mt et<a'.
ce titre parce qn'it est venu dans ie monde, Comme )e<!jours de l'homme sont un më-
de manière à n'être plus soumis â de hou- !ange perpétue) d'évén'emetits nëur~ux et
veH(;sn;tiss~ncës. mathëureux.ët que souvent on. ignore tes
JOULU, fe(ëso)enne!Ie en l'honneur du so- causes de ces éteuemeuts;,dh les attribua,
)èit, cêicbree par tés Lapons, et tés Finnojs; dans les temps dé superstition et d'igno-
on là ~sqtéhnisait'depuis ta fin de décembre rance, à la nature méhie des jours tes uns
jusqu'à iamt-janvier; car,a cette époque, !es furent regardés comme o<;s jours heureux
jours com~iiencant a cioitre, le sdtëH semble dans tèsquets on pouvait tout entreprendre
en q'netque sorte renaître et ejtanchér de hardiment et d'autres comme des jours
nouveau sur ta tMrrê cet éctat et cette Joie matheut'cux dans lesquels tout ce qu'on en-
'que !ui ava!e'nt entë~é& tes ténèbres de t'Ri- treprendrait se terminerait d'une manière fu-
\'cr.AtQrs,ditM. Léouzon Leduc, tes Fin- neste. On fut conduit à ces itiéespar tes bons
nois se tivrai.ent a mitté.jeux sih~ùtiers la e) te.s mauvais succès qu'on avait'eus dans
t)ict'eett'hydton)et couronnaient tes <Mt)/h; dés jours parots; on y fut confirme par tes
des coqs étaient immoles eh sacrifice, et la idées qu'on se formait des nombres, tes uns
mèiedc f<jmiHe~ debout auprès du~fi'yer, heureux, les autres malheureux; et par les
buvait.ta première, en rhpnnëur d.u'feu, ré- .qualités diverses qu'on attribuait aux divi-
et disait: nités qui présidaient à ces jours, surtout
panMHde,tatiq~ueur sur.taftamme
jE'~etie-<o( <oM/OM~ dMM(/{aM<, d ma /!atHme aux diverses phases de là 'unp car 'elle de-
mat~ Me6r!t<e M: p/tM </r«Kde ni p~i<s arf/ente. vait avoir ptus~d'inuueuce., étant dans son
Chez tes Lapons, a ia )etë du Juutu, depuis p!du, que !orsqu'et!è décroissait ou ne pa-
te tever de ta tune jusqu'à son coucher, les raissait plus et ceci tenait a ta physique
fem'nlës ne pomajë.nt manier de ta iaine ou n'était bien ptus sûr d'entreprendre des
du chanvre, et tes ttbmmes nëpouvajënt va- voy'ages, des parties de piair.ir ou d'affaires,
quer à aucune occupatid_n (}ui dù.t être ac- lorsqu'on pouvait revenir au c!air de ta tune,
compagiiéë.ne brnit. C'ëussent éteja des que torsqu'on en était tôtatëment privé.
crime;) qtjt'ii aurait fattu expier par des sa- Mais t'o.n abusa d'un petit nombre d'observa-
crifices otierts a ta dresse Ankaka, pout~ t'a- tions physiques pour en faire des' régies gé-
paiser. Dès, te moment du l'on apercevait nérâtes et universëi!ès, et pour teur attribuer
ta tune, te 2~ décembre, dh suspendait au une inuuëncc trop étendue. Ce qui acheva de `
toit de ta cabane un, anneau, par lequel sa tout gâter, c est qu'on marqua sur les calen-
tumièr'e pût. passer. On rendait aussi un driers les jour;, qu'on n'gardait comme heu-
cutte au roi des toutes, appelé Aitès Oirnai ireux, et ceux qu'du considérait comme mat-
c'était uii génie qui commandait à tous tes. heureux, en y ajoutant ce a quoi chacun de
.~ete~ et sur toque! oh faisait une quantité tes jours était bon. Ainsi l'esprit se resser-
de contés. Fo!JuL. rait de ptus en ptus, et l'on était esdave de
LeJouiu est devenu, pour les Finnois et ces jours faits pour t'nommé, qu'on aurait
les Lapons baptisés, ta.tete de.Noët ta nais- dû employer d'une manière uti!ë au genre
sance du Sauveur se célèbre encore en quel- humain el à .soi-même.
ques endroits, avec les mêmes jeux, le même i°LesChatdéens et tes Egyptiens parais-
tuxt: de boisson, due torsqu'it état! question sent être tes premiers qui atcntohse've )a
de l'astre du jour. M. Léouzon Leduc cite 'distinction des jours de là cette superstition
un proverbe ûauois, qui dit JMomctott JoM- passa aux Grecs. Voyez ce que nous en di-
93 JOU JOU 94
1" .'J ,1 '.1 :«'it~ r 1.
sons à.t'artcle
t J AsTR~LOGtH;
t o.
't'ous
1
avons re- dans les caten'driers européens, fabriqués
produit au n° 3 te ptus~'ncie~ caiendrier depuis te H)' siècle de t'ère chrétienne, des
mensuet qui soit parvenu, jusqu'à nous il jours distingués des autres sous te. non) de
est du à tierbf'btë, et il note exactement les J,9uri jEp!/p<!eM.
JoMrs .~Ubyp~ier~i.Cc'ux qu' (hèlii
Ceux qui Hrënt cette
'celte décou-
IJécÓu-
jours proprés à vaquer aux devoirs tes ptus verte ne pouvaient comprendre ce qu'on
imp6rt;))its de la vie, et aux travaux de la avait voulu désigner par là; mais on s'assura
t'
cat~p;)~ne. n,.r bientôt que <'cs jours étaient ceux qu'on re-
2° L<s Romains eurent aussi d'es jours tœu- gardait comme funestes, et dont Hésiode fai-
reux et des jours malheureux. Tous les tën- sait mention. Lenomqu'un teurdonnc prouve
dentains des calendes, des nohës et des ides seulement que les sages égyptiens n'avaient
O~it/ni estimés par eux.funestes et mattieu- pas sa se garantir dé cette faiblesse, com-
rcux. Voici, selon Tite-Live,ce qui donna mune si longtemps à tous tés peuples.
lieu à.cette croyance –Les tribuns militai- Lés, cdncites ont souvent tonné contre ces
res. i'an de Rome 363, voyant que la répu- jours Egyptiens. Saint Augustin teur en avait
UI'qne reccv.nt toujours quctque échec, prë- montré t'exempte, dans un de ses ouvrages,
sentërentrë'juetë au 'sénat pour demander en btamant vivement ceux qui ne voulaient
qu'on en examinai la cause. Le sénat tit ap- pas commencer à bâtir, ou former quelque
peicr )é dev,in L. Àquinius, qui repondit que, autre entreprise aux jours appëtés Egyptiens,
lorsque )ës Romains avaient combattu contre C'est-à-ttire aux jours malheureux.
)es Gautois près du neuve AHia, avec un suc- Le calendrier le plus ancien dans lequel
ces si funeste, oh avait fait aux dieux des on lés trouve est de l'an 33~; sous le règne
sacrinceste lendemain des Idés de juH)et; dé t'empërfur Constance le voici tel qu'il
qu'à Crë'ncre, les Fahi~hs furent tous tués est reproduit par Court de Gébctin, dans son
pour avoir c6m))atiu à pareit jpur~ Sur cette 'ff!~ot're du Ca~em~'ter
réponse, le sénat, de 1 avis <iù cottége des
combattre à. l'avenir, .Janvier, 2 6 1G JuiUet, 6 18
pontifes, défendit'de 725 Août, 6 21
ni de rien entreprendre te lendemain des ca- Février,
-Mars, 32~ Septembre, 2 19
lendes, des no'ies et des ides. 219 21 Octobre, 3 20
Àvri),
ces Jours-là, il en avait d'autres
que chacun estimait malheureux parrappoh Mai, 321 Novembre, 2 2~.
Juin, 720 Décembre,~ 4 14.
à soi-même. Auguste n'osait ricu entrepren-
dre te jour dès Nones d'autres, te dés Ca- On. trouve également des jours Egyptiens
léndes; des Nônes et des Ides. Vitellius ayant dans Saun)aise;dans.Jean Au~brey,dansdenx
pris possession du souverain pontificat le catendriers e('c)é.<iastiques conservés dans la
')8' des 'Calendes 'd'août, et s'étant mis à faire bibiiothèque de Berne, ainsi que dans deux
des ordonnances pour.ta re)igi'6n ce jdur-tà, autres.du vnf ou :x' siècle, conservés dans
eitës furént.mat re'çues, parce 'qu'à tel jour ta. bibiK'thèque de Genève. Mais les jours
étaient arrivés les désastres 'dé Crémère et malheureux sont différents dans chacun de
(i'At))a, suivant Tacite et Suétone. H y avait ces calendriers chaque contrée ayait donc
encore plusieurs autres jours estimés mal- les siens, fixés peut-être d'après, autant de
heureux par les Romains, co'mine le jour systèmes particu)ier~, relatifs sans doute aux
qu'on sacrifiait aux mânes des morts, te ten- ousages ou au ctimat de ces contrées. Dans
demain des Vutçana)es,es fcr!ës tatines~ tes les calendriers conservés à Genève,.te notu-
satùrnatës, ië avant tes nonés d'octobre, .bre de ces jours est même çonsidérabte'nem
)e6< des httsdë n'ovembre.la tête appelée diminué, soit qu'on commençât à s'en dégoû-
Z~M'ttrte~. au mois de mai, li's Noncs dé juil- ter, soit qu'on cherchât à les faire disparaî-
let, appetéesCo~rottKM. lé ,!t~ avant les No- tre entièrement. Voici en effet à quoi ils se
nes d'août, à cause delà défaite de Cannes rMttiispot dans t'un
arrivée ce jour-là le ~des tdes de mars, 25 3 21
J.inv.,25 Mai; Septém.,
parce que c'est lej'our'ou fut tué Juies-Césàr, 3 22
il est fait mention Fev'):, 2~ Ju'm, 1026 OcKibre,
et plusieurs autres.dont 5 28
M:.r's; 22~ .28 Jui).. 13 Novem:,
dans le catendr.ier romain. ~Quelques-uns ne À~.i). 2i 1Août. 1 30 Décembre, 0
taissaient pas de mépriser toutes ces obser-
L'autre catcndner .n'offre qu'un jour
vances, comme ridicules et superstitieuses.
Lucuttus répondit à 'ceux qui voulaient le F.gypiien par mois.
dissuader de combattre contré Tigrane, aux On ne trouve ptus ces jours dans tes ca-
nohes d'octobre, parce que à pareH jour, tendners depuis J~ xnf siècic,~ parce que
t'armée dé Gépion fui t'àillëe en pièces par t'obse'vat.ton eii fut défendue pa<! )? ënh.ci-
lés Cn~bres: ~ou~ dt'M~ttë cej<it<re~ un It-s, et qu'n dnt ~sans doute .1:) main a ce
jour m<!i!t'ettret(~. e/< Men w0t, je le rendrai qu'~s'nt-fussent plus insères dans tes caten-
/t!'«reMJ'. Jutes-César Re taissa pas de faire driers.
au-
passer d'cs troupes en Afrique, quoique tes ih~i d'igno !ie remart}uc'que,dans n< d'au-
!)ion de Syra- cune de ces )i's(ës.onnetrbuv('te
augures fussent contraires. comme ;n)a)h'~réux
cuse combattit contre Denys le Tyran, et le cun mois, jour regarde
vainquit un jour d'éctipse de lune. H.y a par
tant ue niions pil~ ? H~eMreUx.p.frcë
plusieurs auttés exemptes sembiabtes. <)ue Jértisateni f.nt prise par té's Bat)~)')~pns
3° Lorsque, dans tes derniers siècles, on .h- ~7du mois de ttiamuuz paf tuS Egyptiens.
cr.fftt;
c<)tn:ncnca à rassembier les monuments de paicc qu'O~ris tu' renfer«ié *')ai's te
1 antiquité, onfut ~ùft étoncédo trouver te n du ~'ots 'd'Athor par tes Huntains, à
,.m D!CT!0!<iSA!KEDES RELIGIONS 96
cause des.(tcsastres de Crémèreetd'AHia, sept sont piusoumoms ma.neareuses;et
arrives te'17jui))ct. 'tout ce qu'on entréprend, les jours où elles
Oo avait mis en deux vers latins tous les tombent, a une issue funeste.
.jours Egyptiens de l'année. Ces vers sont Il serait fastidieux de poursuivre la même
composés de douze mots, représentant cha- recherche chez les autres peuples de la
cun un mois de t'année. terre; ce serait une répétition continuelle
des mêmes absurdités. Voy. cependant, à
.4t<gM~odecies aua~us <M))t)))e
clangor l'article ASTROLOGIE,ce que nous disons, à
L)~ut<o<Msat))<'co<Mt!co~'MCute-</a«u)t). et
ce sujet, des Chinois, des Japonais de plu-
Tel était l'artifice de ces. vers, qui au reste sieurs autres nations.
ne signifient rien, que l'ordre alphabétique JODSKEKA, génie que les sauvages de
de la première lettre de chaque.syllabe des ~'Amérique septentrionale honorent comme
.mots dont ils sont composés indiquait les ta personnification du Soleil. Cependant il
jours. Egyptiens, de. chaque mois. Ainsi le joue dans leurs traditions antiques le rôle
mot. Ca~t'Ht, représentant le mois de dé- du Caïn de là, Bible. Fils ou petit-fils d'A-
cembre, donnait pour jours Egyptiens le 7, thaënsic, la mère du genre humain, il tua
désigné par <y, septième lettre def'atpha- son frère, appet6.Tahouet-Saron.En puni-
.bet;et le 23, désigné par <, dixième lettre tion de ce forfait, sa race périt à la troisième
de t'alpttahet, en ne comptant pas le A, et en génération, submergée par un détuge en-
commençant par la fin du mois car te dixiè- voyé par te Grand-Esprit, et dans lequel il
me jour d'un moisqui en a 31, tombe sur le n'y eut de sauvé que Messou, le Noé bibli-
22, en commençant par la fin. Cependant que. Foy.MEssou.
ces vers sont faits pour un calendrier diffé- Cependant les Natchez n'avaient pas les
rent de' ceux que nous avons rapportés, .mêmes traditions; car chez eux, Athaënsic.
puisque dans ceux-ci on ne trouve point te déesse de ta.vengeance, était ta femme chef
7 et 16 22 décembre au nombre des jours des mauvais Manitous, comme Jouskeka
Egyptiens. était la femme chef des bons.
Maintenant encore, dans le commun du JOUVENCE, nymphe que Jupiter méta-
peuple,,cette superstition n'est pas com- .morphosa en fontaine, aux eaux de laquelle
piétement déracinée; il n'est pas rare de il donna ta vertu de rajeunir ceux qui
trouver des chrétiens qui, pour tout au iraient s'y baigner.
monde, ne voudraient pas entreprendre une La fontaine, de Jouve~se joue un grand
chose tant soit peu importante en certains rote dans la mythologie musulmane. Les
jours qu'ils croient malheureux. Ces jours auteurs orientaux,disent qu'elle est située
sont principalement le 13 de chaque mois, dans la région ténébreuse, c'est-à-dire dans
les jours de la semaine dans le nom desquels un un pays inconnu, que quetques-uns
quelques-uns placent
se trouve la lettre r, savoir te mardi, le mer- aux extrémités de l'Orient, où Alexandre le
credi et surtout te'vendredi. La supers- Grand la chercha en vain. D'autres la met-
titiondu nombre 1.3 est fondée sur te traître .tent entre le midi et te couchant, vis-à-vis du
Judas, que le peuple s'obstine à considérer trône d'Ebtis .ou Satan. Ils ta nomment en-
comme te treizième apôtre; cette du'ven- core fontaine de vie ou d'nnmortatité. C'est
dredi, sur ta mort de Jésus-Christ, événe- pour avoir bu de ses eaux que !e prophète
ment qui, ayant opéré notre rédemption, Khidhr jouit d'une jeunesse éterneite. Ce
devrait plus juste titre faire mettre ce jour Khidhr.Khizrou Khédereiit confondu par les
do la semaine au nombre des jours heu- Musulmans avec Elie ouPhinéès. Plusieurs
reux. Occidentaux ont pris ce conte au sérieux
t° Cette croyance aux jours malheureux c'est en cherchant la fontaine de Jouvence
ayant régné chez les peuples les plus éclai- qu'un Espagnol découvrit ta~Ftoride.
rés et tes ptus civijisés, on ne doit pas être Les Polynésiens ont aussi une fontaine de
étonné de ta retrouver chez les Musulmans. Jouvence. F'o! KANE-Noui-AKEA.
En 1618, tes Persans perdirent un mois en- JOViAUES, fêtes que les Latins célé-
tier pour s'opposer aux Cosaquèsqui avaient braient en l'honneur de Jupiter. Elles ré-
fait une irruption dans leurs provinces pondaient à cèlles que les Grecs nommaient
septchtriona!és. Les habitants de ces con- Diasies.
trées envoyaient courriers sur courriers JOVINIANISTES. Dans un monastère de
pour demander te plus prompt secours, et Milan, vivait/au iv* siècte. dans tes prati-
on. leur répondait froidement Corner 6e ques de la pénitence, un moine nommé Jo-
~cre& là lune est dans te Scorpion et.it vinien.Mais, dégoûté ptus tard de la vie
fattut que toute cette tune se passât avant :dure.qu'il menait, il se rendit à Rome, où il
'ju'ontes secourût. Nous avons vu à t'ar- .enseigna que la sensuatité et la continence
<icteAsTROLOGtE, qu'ils ont des jours heu- sont par ettes-mémes des choses indifférentes
Teuxët matheureuY qu'its appellent blancs en soi que la virginité n'est pas un état plus
qtnotr~ parfait que le mariage; que Marie n'est pas
5° Les Hindous ont, chaque semaine, trois demeurée vierge après son divin enfante-
;ours .répatés malheureux savoir te di- ment. Toutes ces opinions étaient mê!ées aux
manche, le' mardi et te samedi. On ne doit, principes du stoïcisme et aux subtilités de
ces jours-là, entreprendre aucune affaire quelques autres hérétiques. Ainsi soute-
importantc,.ni se mettre en v.oy~ge. Sur les nait que toui: les péchés sont égaux, que les
vin~t-scpt étoiles de chaque mois tunaire, personnes régénérées par le baptême ne
JUB ;3UB 98
peuvent être vaincues par le démon que la batiquc, dans laquelle on laissait reposer la
chair de Jésus-Christ n'était ni véritable ni terre et au bout de sept fois sept ans, c'est-
semblable à celle des autres hommes. Une à-dire quarante-neuf ans, venait l'année ju-
doctrine si facite eut à Home un assez grand bilaire. Quelques-uns font remonter le pre-
nombre de sectateurs plusieurs renoncè- mier jubHé à l'an M après la sortie d'Egypte;
rent à ta pénitence et à la mortification, pour~ mais il ne parait pas qu'il ait été observé
mener une vie motte' et voluptueuse. Les régulièrement chez les Juifs, car i) est im-
protestants ont adopté plusieurs de ces er- possible de constater par 1 Ecriture sainte ta
reurs, et en particulier l'inamissibitité de ta célébration e~ec~tt'e d'une seule année jubi-
grâce. Jovinien fut condamné par lé pape laire. En effet, lorsque Dieu porta ta loi de
Sirice, l'an 390, et-par un concile tenu à l'année sabbatique et de l'année jubilaire, il
Milan. s'était engagé à répandre une bénédiction
Les Hetvidiens et'tes Anti-Marianistes; abondante sur la terre chaque sixième et
Anti-Mariens ou Antidicomarianistes, pro- chaque quarante-neuvième année, de ma-
fessaient à peu près les mêmes erreurs. nière à lui faire rapporter te triple des an-
JUBA, roi de Mauritanie. Minutius Félix' nées ordinaires et ce)a à condition que les'
dit que les Maures l'honoraient comme un Israélites demeureraient fidèles à observer
dieu. On dit aussi qu'il avait un autel dans s'es ordonnances. Or, ('histoire fait foi que
l'Attiquc, ce qui est fort peu probable, tl ce peuple violait fréquemment les comman-
serait possible que le nom de Juba (pro-' dements, abandonnait même le vrai Dieu
nonce 7o[<u<t) fût le même mot que 7e/!ot~t. pour adorer de vnines idoles, et que Dieu les'
JUBË, tribune ou gâterie élevée dans tes punissait par )a guerre, ta stérilité des ter-
églises, qui sépare te chœur d'avec la nef, res et d'autres uéaux ita étaient donc obti-
et sur laquelle on récite t'évangite et on fait gés de cultiver la terre, tes années sabbati-
des lectures publiques aux messes solennel-' ques et les années jubilaires, pour pourvoir'
les on n'en trouve plus que dans les ancien-' à téur subsistance; et.la loi demeurait tou-'
nés églises. Le plus beau jubé qui existe en- jours la même, pour leur reprocher qu'ils
core se voit' à ta Madeleine de Trbyes; il a avaient été les premiers à violer le contrat.'
36 pieds de long sur 2~ de haut ou environ 2° L'institution du jubilé public, dans l'E-
c'est' une véritable broderie en pierre: Le glise catholique, peut être rapportée à l'an-
nom de Jt<6~ vient de-ce que le diacre ou le, née 1300, sous le pontificat <ie Honiface;
lecteur demande communément la béné- mais vers la fin dé l'année 1200, lé peuple'
diction avant de tire, par ces paroles Juhe, déjà disait hautement que c'était; un ancien'
Domne,6eKedtcere: Monsieur, veuillez me usage del'Egtise, que; chaque centième an-
bénir. née, on gagnât une indulgence plénièré, en
JUBILAIRES. C'est te nom que l'on don- visitant t'égtise de Saint-Pierre. Boniface,
naït, dans quelques chapitres, aux chanoi- informé des bruits qui couraient, fit cher-
nes qui avaient assisté régulièrement aux cher dans les anciens livres mais l'on n'y
offices pendant tout le temps qu'exigeaient trouva rien qui autorisât cette opinion, tl
les statuts capitulaires. interrogea un vieillard âgé de 107 ans, qui'
JUBILÉ.' Le mot Jubilé a saracinedahs lui répondit en présence de plusieurs té-
plusieurs tangues anciennes; en tatinjM&t- moins a Je me souviens qu'à l'autre cen-
lus signiHe un cri de joie, un mouvement tième année; mon père; qui était laboureur,
expressif d'allégresse en hébreu iobel. vint à Rome, et y demeura pour gagner l'in-
exprime le son de la trompette guerrière, et dulgence jusqu'à ce qu'il eût consommé tes
une époque de joie univers'elle. viv'és qu'il avait apportés. Il me recom-
1° Chez les Juifs, le Jubilé ou l'année du' manda d'y venir la centième année ensuite,
Jubilé était une époque qui se renouvelait' si j'étais encore en vie, ce qu'it ne croyait
tous les cinquante ans, et atbrs toute chose' pas.xSurle'témdignage de ce vieiHard/et
devait revenir dans son état primitif. Cette voyant que déjà un grand nombre de pètë-
année était annoncée solennetiement au son rins se mettaient en route pour Rome, Bo-
des trompettes. On laissait alors les terres niface fit publier une butte portant que ceux
sans les cultiver; tous les biens qui avaient qui visiteraient, en t'année 1300, et tous tes
été aliénés ou vendus revenaient à tours cent ans ensuite~lfs basiliques de Saint-
premiers maîtres les esclaves devenaient Pierre et de Saint-Paul, après s'être confes-~
libres; toutes les dettes étaient remises, et sés de leurs péchés, gagneraient une indul-
les travaux de l'agriculture interrompus les gence pténière; mais dans cette buUc it n'é-
productions de la terre étaient abandonnées tait point encore fait mention de Jubité. Le
aux pauvres. L'institution du Jubilé avait pape Oément VI donna le premier ce nom à
pour but de rappeier aux Israélites le sou- cette institution, et en abrégea te terme, en
venir de la servitude de l'Egypte, sous le ordonnant qu'elle fût cétéhrée tous les c'n-,
joug de laquelle avaient gémi leurs pères, quante ans. Le second jubilé eut donc lieu
d'empêcher que les pauvres ne fussent o;)- en 1350. Urbain VI, en 1389, Sxa ccHe pé'
pritnés et retenus dans un perpétuel escla- riode à trente-trois ans, ce qui fut observé
vage, et que les riches ne vinssent peu à par Mmtiu V, en 1~23; mais Nicolas V, vou-'
peu à s'emparer de toutes les terres. Le Ju- tant se conformer à la bulle de Clément Vt,
bilé arrivait donc deux fois parsiècte il est célébra un Jnbité en H50. Pau) IL désirant
fondé cptumc la semaine sur le nombre sept; en considération de la courte durée de ta vie,
tous les sept ans il y avait une année sab- que te ptus grand nombre possible dé ndètës
99
btCTiONNAtREDÈSMUOÔNS.
participât à t'tndntgence <)nTnh!)A-À~t
du Jubiié, réduisit Pant-hors-des-Mufs. Ces caronaux,
sa célébration à chaque quart de siècte.!) après
y avoir reçu à genoux les ordres du souverain
eut doncJuhi)égénéra)jBnH75,snus Sixte IV- pontife, se rendent à ces églises, précédés
et '?' ~S'-c'f) ans, Jusqu'en des trompettes, des 'hautbois et d'une es-
tannée 1825. a ~exception de i'an ~800. où couade militairé.
un Pour lui, it se réserve le
!aréYo)utiqnfra')ç;)ise fut onstacteasa soin d'ouvrir,~ porte de Saint-Pierre qui est
cétébrattqn teftement que le dernier Jubité murée ce qù'it fait avec tes cérémonies
neut heu qu'au bout de cinquante ans.
La suivantes ie prince du trône lui présente
présente année 1850 devrait être jubilaire un marteau d'or que te saint.pére
mats le souverain pontife Pie IX se prend de
trouvant la m:on droite ensuite il se tève de son
étotgne deRome par ta facUon'rëpublicaine, trône pour. atter heurter a ta porte sainte. Jt
te Jubtte n a pu être p.ubhé, De ptus les souve-
ra)ns pontifes ont coutume de frappe à trois reprises diu'érentes. en disant
pubtier unJu- a chaque fois ~per~e
a Ouvrez-moi M!)t por<M'~<~f<c,
b'!é,t'anneede)eurexaiftatiohausaint-siége
avec cette différence cependant, tes portes de justice. M Le
que~dans ctergé qui te suit répond par ces paroles
ce dernier on n'ouvre pastes portes'saintfs «-C'e$t ici la porte du Seigneur. les justes
Jusqu'à t'an IMo, it fatfaitabsotumentse y
entreront, etc. a A)ors les maîtres maçons
rendre a Rome pour gagner tes
mais tes Rpntifes, indigences; abattent le mur, et le souverain pontife re-
successeurs de Sixte IV tourne sur son trône, jusqu'à ce que la place.
ont dispensé ;es ndétes de visi.<er ta ait été déblayée; tes matériaux
capitate en sont re-
du monde chrétien, et ont accordé les mcmps cuejttis par les dévots qui les gardent soi-
ijidutgences a ceux qui visiteraient les éli- gneusement comme des relique
ses ou chapelles déstgnées par tes La porte
ordinaires est ensuite javée et nettoyée avecdc ;'eau
des i'eux ce qui a singulièrement
{ii'minue hénite. Le pape descend ensuite de son trôner
le nombre des pèlerins
qui se rendaient a en commençant l'antienne. ~<Bfdtes ~M
Rpme.etquis'était montéâ it,~00,000 enl330f .Pom:nM~, etc., que le
"Le paue, dit fauteur du 7'«~MM ~e'~ /ec~ choeur continue.
Arrivé à ta porte sa)nte, jt récite quelques
Cot<r~ Tfpme, mitmete JubHé univers~, o)-a:spns. prend ta croix, se met à genoux,
dans ja capitate de ia chrétienté,
par une entonne te re ~eum, se relève et entre-enup
butte qu')t fatt pubtjerie jour de dans ta basititjqe suivi de tout te
l'Ascension ctergé' et
de l'année précédente, quand it donne )a hé. de ta foute du peuple. Le
lendemain, jour de
néd)c{<on sotenneHe. Un spus-~diac're ,)pos- No~' 'e pape v.a à la toge de bénédiction/et
tpiique commence à pubtiec ce Jubïté, devant donne au peuple une. bénédiction sotennette
ja cour romaine, par I<f lecture de )a enformedeJubijé.M
buiie, qu) est en tatin; et un autre sous-dia- Bonifiée VHi, instituteur du Jubilé, avait
cre ta lit à t)aute voix devant le ordonné que, pour gagner tes indulgences,
pëupte/en
tta)jen. Inconttnent après, tes douze trom- on v;s)tât tes basiliques de Saint-Pierre et de
pettes prdinatres du pape eommencept des ces deux églises Ciément VI
Samt-Paut;
fanfares et, quejques moments ensuite, ajouta cette de Saint-Jean-de-Latran et
douze veneurs sonnent do' jeurs cors'd'ar- Urbain Vi, cette
gent, avec une'es(3èce de concert qui s'ac- deSajnte-Marte-Majeure.
Dans It) suite on en visita
corde a.yec tes trompettes; en même'temps une cinquième,
qui est Saint ~Laurent !)ors- des -Murs, et
le château Saint-Ange f~tit une on
décharge de comme rencontre, chemin faisant, )'e-
toute son artitterie. Le .quatrièin'e dimanche gt)se de Samt-Sebastien et cette de Sainte~
de t'Ayen;, les sous-d!acres Croix de
apostotiqu'csnu- Jérusatem, ceta forme en tout tes
b.)ient une seconde fpista butfe du Jubj)e;. j. sept églises
que es péterins se font un de-
et, tes trois jours qui précèdent immédiate- voir de visiter. Ces pètcrin'igë~ doivent se re-
ment ia fête de Noët, les cloches de'ta nouveler trente fais;jnaiste
viji'e papeMtgràce'de
annoncent de toutes part:, une solennité dont iamothe décès visites aux f<de!es
t'ouverturc se doit faire te lendemain. Le 24 étrangers.
Une des grandes dévotions du Jubité est de
décembre, tout ie.ctergé sécutier et 'rcgutier monter a genoux ta Scula ;;an<«; ou le Samt-
s'assemble au patais apqstoHqù&.et de la Escatter.ph donne ce nom à vingt-huit
s'en va en proccsstpn de-
à ~aipt-Pferre .~u Vati- grés nui sonates mêmes,'assure-t-on', qm
can; mais te'ciergéctan~. arrivé dans ia. turent honorés tes pas de J'ésus-Chr'~s!,
par
grande p!ace qui est devant~ Saint-PÏerre, lorsqu'il toonta au prétoire de~Caïpbe ou"~
trouve tes portes de cette egfise fermées, et celui de P'I.'te. pn prétend même qu'il
toutes tes entrées du portique 's'y
oc'cupees'par conserve une'goutte du sang du Saufeur
<!es gardes qui empêchent ta fottied entrer. <couverte <<'une petite
Le pape, tes cardinaux et les évcques, revé~ )1 gr.itte dé cuivre. Ar~
r~éau haut de ta ~c~a, te'peterin récite une
tus de.tcurs parements .de damas b)anc. et)a Re~He prière, et pénètre dans te sanct~atre,
mitre en jéte~ danstachapeUe < i l'exception des femmes, qui doiyent se con-;
s'assemblent
Sixtine, ou Sa Sainteté entonne le reMt'Crea- t enter de rester
tor, tenant a ta main un ciergeaHumé. a ta porte..
Tous Le Jubtié Ht'tirait autrefois à
les cardinaux, en ayant de mê)ne. sortent Rome, ainsi
t lue nous t'avons dit, une
chacun en son rang, et vont sous te foutja immense~de
porli- 1)èterms, qu) s'y rpndaient de toutes tes con-'
que des 'Sujsses. o~ ic pape nomme trois t récs de ta eties
d'entre (;ux tégats a ~erc, faire v''otjards chrét)entë.Le~ipurmes
pour'atter s'y taisaient porter'en~ittèrc.' À~u
t'ouverture delà p'xte de Saint-Jea'n-de-La- ~rpmier Jubité, ~ous Boniface V'm, on le
trau, de Satnte-Marie-Majeure~tde Saint- ti~rqua u)) Savoyard, âge de pius d<; ceu)
~01 J~B JUB iM
ans. porte comme en triompne par ses en- JEUX. Plusieurs auteurs catholiqués trou-
fanls. Quoique ce genre de dévotion soit au- vent une certaine conformité entre les têtes
jourd'hui~ beaucoup moins accrédité. sur- séculaires des Romains et le Jubilé des chré-
tout dcpms que le souverain' pontife étend, tiens. Il semble même que les souverains
l'année suivante, )e Jubité à tout te monde pontifes aient voulu par des cérémonies
chrétien, et depuis que tes iiidutgenccs pté- analogues, détourner les romains d'une so-
nières ont e)e prodiguées,' ccpen'dant it a a lennité païenne, à laquelle ils étaient si fort
toujours à Renie, dans t'annpe du Jubité. un attachés, qu'un empereur chrétien ne crut
certain npmhrede pèlerins. Lés prêtais et tes pas devoir s'opposer à sa célébration. 'Et
srigneurs tes ptus'distingués de Rome leur comme nous avons vu plus haut que cette
tarent humblement les pieds. Le pape lui- dévotion est originairement venue plutôt du
même; et les cardinaux à son exempte, ne peuple que des pasteurs de l'Eglise, il se
dédaignent pas de les servirà table. !tsne s'en pourrait aussi que les peuples de t'ttatie
retournent jamais sans être munis de chape- eussent contracté l'habitude de se rendre à
lets, de médailles et d'agnus, que le saint- Rome, en pèlerinage, tous les cent ans, en
père leur fait distribuer tibératement, et, ce vertu de t'ncienne coutume où étaient leurs
qui est plus précieux, sans avoir obtenu la pères de célébrer avec grande pompe les
rémission entière des peines dues au péché. fêtes séculaires d~ns ta~ capitale de l'empire.
Le Jumté finit par ta clôture des portes Onuphrc compare formellement le Jubité aux
s.untes. Oh les ferme la veille de Noë). un an fêtes séculaires. «Qn y faisait, dit-it.t'ex-
après teurouverture.Lepape, les cardinaux, piation des péchés de Home; on promettait
h' ctergé et les personnes distinguées de la de mieux vivre et notre Jubité nous accorde
cour de Rome se rendent à Saint-Pierre en le pardon général de nos péchés. M Tur)m,
habits de cérémonie. On y chante les vêpres, dans sa dissertation de Ludis MpcM~an~,
après tesqueHes le clergé va, un cierge à la nous fournit de nombreux points de compa-
main, rendre ses hommages à la sainte face, raison. On pubtiait solennellement, di[-i),
connue sous le nom de Véronique. Ensuite les jeux sécutaires, de même qu'aujourd'hui
le pape entonne t'antienne :CMtHjMCMMd:<a<e l'on.publie le Jubilé par des bulles envoyées
e.Et<<tiM.etc. Vous sortirez avec joie, etc'. » à tous les princes chrétiens. On. visitait aux
Dès que t'antienne estcommencéc, chacun se jeux séculaires les temples des deux gran-
hâte depasi-er par la porte sainte. Le saint- des divinités du paganisme, de même qu'au-
père s'approche ensuite de la porte, bénit tes jourd'hui l'on visite pendant te Jubilé tes ba-
pierres 'et te ciment destinés à la fermer; et siliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul, de
pose lui-même la première pierre, sous la- SaintJean-de-Latran et de Sainte-Marie-
quelle on jette quelques médaittes comoté- Majeure, Les expiations et les tustrattons
moratives. Le pape retourne à son trône et des jeux séculaires étaient regardées comme
se tave les mains pendant que l'on chante, très-propres à procurer la rémission des pé-
Salvum /ac populum, etc. Les maçons achè- chés, à satisfaire les dieux et à détourner
vent de murer la porte, au milieu de laquelle leurs châtiments; l'objet du Jubité est d'ex-
on enchâsse une croix de'cuivre. La céré- pier les péchés, de satisfaire à la justice d<-
monie se termine par ta bénédiction ponti- vine, etc. Les offrandes que le peuple faisait
ficale donnée par le'pape dans ta loge destj- pendant ta cérémonie des jeux séculaires
nee a cet effet. peuvent en~ quelque façon, être regardées
3° En 1617 tes luthériens célébrèrent le comme t'équ)yatent des qbtatipns qu'on fait
Jubilé de leur réforme ;.etits ont continué pour obtenir les )ndu)gences. Autrefois t'em-
depuis. Voici quettes sont les principales cé- pereur, en qualité de souverain pontife, pré-
rémonies de cette fête, qui dure plusieurs sidait à ta cérémonie et en était te chef, de
jours. Les citoyen~ les plus distingués de la même que le pape l'est aujourd'hui du Ju-
ville se rendent dès le matin à l'hôtel-de- hité. Quelques médaittes nous représentent
vittë, revêtus de manteaux noirs et (le là i'emp<'rcur romain frappant à la porte d'un
ils vont processionnettement à ta principale temple avec une verge, en qualité de direc-
égtisè du tieu. Ils rencontrent en chemin te teur des jeux séculaires te pape fait aujour-
ctergé et.les cottéges qui se joignent eux, et d'hui la même cérémpnte avec un marteau
forment -une procession régulière et nom- en conséquence de ceta les portes sacrées
breuse. On arrive eh bon ordre à t'egtise, qui s'ouvrent à l'un et t'antre. La cérémonie
ce jour-tà est jonchée de Heurs et parée de païen ne étajtaccompagnéo d'hymnes, conunc*
ses plus beaux ornements. Hien.tôt'lie re- aujourd'hm la célébration du Jubité. E~() )
tentit du chant des psaumes et des cantiques, les empereurs ont souvent chan.gé te terme
dans tesquet~ on cè;èbre le triomphe de Lu- Hxé ppur sptenniser les jeux séculaires,
ther et de la Réforme, la défai.te du pape et comme tes papes ont ptus.tard apporté 'd~s
de l'Eglise romaine. Lea instruments se joi- modifications a t'épbqùo origiha'rcment dé-
le w
gnent, aux voix, et forment une harmonie terminée pour Jubilé.
complète. A cés chants de victoire succède 5° Les habitants du royaume de Laos ont
un proche ou sermon, dont le sujet est t'éta- une espèce de Ju_bité tous te$ ans, au 'mots
btissement du luthéranisme. d'avril, pendant tequet tes bonxcs'pu~ata-
~° Les anciens Romains avaient un véri- poins distribuent des indulgences pténieres.
table Jubité qui arrivait tous tes cp~f)'. ans.; Qn.expose alors ta statue du bouddha C''a-
nous en donnons la d.(.'scrjpt_ion ci-dessus kya-Mouni, sur un tieu éminent au miticu
sous le titre de Jeux séculaires, à l'article d'une vaste cour. t)i)'os )a capitate du p'~s,
i03 D!CTtONNA!RË DES ItELICtONS. io4
cette idole est placée an milieu du couvent, leurs yeux tournés sans retâche du coté dé
dans-une tour haute d'environ cent coudées, l'Orient, chacun commençait à respirer; te
et percée de quantité de fenêtres spacieuses, soleil était salué, son )ever, par des hym-
afin qu'on puisse la voir facilement. Autour nes et des chants d'allégresse, accompagnés
du dieu sont suspendues plusieurs feuilles du son des instruments de musique. Les
d'or, dont l'agitation a pour but d'éloigner Mexicains se féncitaient alors les uns les au-
les mouches et les insectes; mais en se ba- tres de ce que la durée du monde était au
lançant au gré du vent, elles forment. par moins assurée pour un autre siècle. Ils al-
leur frottement tes unes contre les autres un laient aux temples en rendre grâces aux
petit bruit argentin et assez agréante. Des dieux, et recevoir du féu nouveau de la main
t'atapoins se tiennent constamment auprès des,sacrificateurs. On allumait ce feu nou-
det'ido!epour recevoir les offrandes que les veau devant les autels, par le frottement de
nombreux pèlerins necessent de lui apporter deux morceaux de bois après quoi chacun
continuellement, et qui consistent en or, en faisait-de nouvelles provisions de tout ce qui
argent, en riz, en toitcs, en étoffes, et en était nécessaire à sa subsistance, et l'on cé-
une multitude d'autres objets~ lébrait ce jour-là par des réjouissances pu-
Tous les jours de ce mois, on prêche dans bliques., On ne voyait par la ville que des
le temple, et les orateurs s'efforcent de per- danses et autres exercices d'agitité, consa-
suader à leurs auditeurs qu'il n'est point, crés au renouvellement du siècte, de la
dans toute l'année, de temps ptus propice même manière, dit l'auteur de la Con~M~c
que celui-là pour se rendre digne de rece- du Me.rt~Me, qu'en usait Môme autrefois dans
voir les biens et tes avantages de cette vie, les jeux séculaires, quoique le motif en fût
et pour se disposer à posséder les récom- différent.
penses de ta vie future. Tous les tribunaux ~JUDAÏSME. 1° C'est une croyance assez
sont fermés on cessé de vaquer aux affaires commune que le judaïsme a été pendant
publiques ou particulières; on ne s'occupe longtemps la seu)e rctigion véritable qu'il y
que d'œuvres de dévotion. Là, comme par- eût sur là terre; je trouve même cette pro-
tout, ceux qui se sont donné la mission d'a- position formeHement émise dans le Dtc~ton-
muser )ë peupte, proutentde ta circonstance nuire des Ctt~M religieux c'est cependant
pour faire de l'argent; des troupes de musi- une erreur grossière. En effet, lorsque Dieu
ciens, de danseurs, des batadins,-donnent piaça l'homme sur la terre, il lui révéla ce
des concerts, des spectacles, des représenta- qu'il devait croire, ce qu'il devait attendre et:
tions théâtrales. La clôture du JùbUé a tien ce qu'il devait faire. Cette révéiation primi-
par un discours prononcé par un des tata- tive peut se résumer en la foi à un Dieu uni-
poinsles plus éloquents. que, en la nécessité :de lui rendre un culte,
6° Les Mexicains célébraient tous les qua- de faire le bien, d'éviter te mal en ia,
tre ans une espèce de Jubilé; c'était une croyance à t'immortatité de rame, aux pei-
fête expiatoire et solennelle qui procurail. nes et aux récompenses de l'éternité, et enfin.
une rémission des péchés générale et com- en l'attente d'un rédempteur, ou au moins
plète. On assure qu'à cette occasion its d'une réparation future.. Ceux qui. obser-
immolaient plusieurs victimes humaines, et vaient ce symbole étaient dans la droite
qu'il se faisait entre les jeunes gens u~he es- voie; aussi voyons-nous que le Tout-Puissant
pèce de dé(), à qui monterait te plus vite et: n'y ajouta dans ta révélation faite à Noé,
d'une séutehateihe jusqu'au sommet du que ta défense de manger du sang, sans
temple de Tescalipuca. L'entreprise était des doute pour prévenir de grands crimes qui
plus difficiles, car 'elle attirait de grands ap-~ avaient été commis avant tedétuge, ou bien.
piaudissemcnts à ceux qui avaient tagtoire~ parce que Dieu permettant alors pour la
d'arriver les premiers au but,' et ils étaient~ première fois de se nourrir de la chair
par ta suite distingués de leurs compatriotes. des animaux, voulait inspirer une certaine
Us avaient de plus te privilège d'enlever tes 3. horreur de l'effusion du sang. Plus tard,
viandes sacrées, a~xquettes les prêtres~. lorsque Dieu parla si fréquemment à Abra-
seuls avaient te droit de toucher. w ham.nous ne. remarquons de prescription
Mais ce qui peut à meitteur droit passer nouvelle que t'ordonnance de la circoncision:
pourteJubiié des Mexicains, c'étaient Ies'% mais, en imposant cette pratique à Abraham
réjouissances qui avaient lieu au commen- et à sa race, le Seigneur ne lui en fait en
cernent de chaque siècte, qui, suivant teur ,t aucune façon un point de religion H ne l'y
calendrier, n'était que de cinquante-deux~. oblige que comme signe d'un contrat parti-
ans. Comme ils avaient appris par tradition r culier passé entre lui-même et la postérité
ou autrement que l'univers devait périrai du saint patriarche; le récit de la Genèse dé-
l'nne de ces époques~ lorsqu'on était arrivé J:' montre que c'était la marque distinctive d'un
au dernier jour (te ta cinquante-deuxième peuple particulier, et qui ne regardait point
année, ils se préparaient au bouleversement les autres nations. !t y a plus c'est que si
de la nature. Persuadés qu'ils allaient mou- -t toutes les autres nations eussent observé la
rir; ,ils brisaient leur vaisseite, éteignaient j r même coutume, le but de la Providence était
les feux, couraient toute ta nuit comme des ·. manqué. H n'y avait donc encore rien de
geusquiont perdu l'esprit, etattendaient avec } changé à )a religion véritable au temps d'A-
anxiété' te moment où tout te monde allait Ji braham; H en fut de même sous les patriar-
être précipite dans la région des ténèbres. r ches suivants jusqu'à Moïse; dans .tous les
Mais lorsque te crépcscutc reparaissait à v pcuptes de la terre on pouvait donc sauvât
405 JUD JUD i06
~J f-~
son âme en suivant .es prescriptions faites's nécessaire pour préparer ce grand événe-
aux premiers hommes. Ainsi Metchisedec ment, et pour conserver le dép~t de ta tradi-
Lot, et sansdoute un grand uombred'autres, tion et de la révélation.
n'étaient pas exclus du salut pour n'être pas Si cette loi n'est pas, à proprement parler,
circoncis les Egyptiens eux-mêmes et plu- un code religieux cependant elle est basée
sieurs autres peuples n'étaient probablement tout entière sur la religion seul lien capa-
pas encore tombés dans l'oubli des vérités ble de maintenir les hommes les peuples et
primitives. les gouvernements seule et véritabte sanc-
Mais vers t'époque de Moïse, il y avait déjà tion des tois, des prohibitions et des précep-
longtemps, que le sabéisme et l'idolâtrie tes c'est ce que les 'nations modernes parais-
avaient fait de grands progrès on voyait sent ne pas comprendre mais ce que
successivement les peuples de l'Asie centrale savaient fort bien les législateurs des nations
et occidentale abandonner le culte du vrai antiques; et c'est à ce fondement religieux
Dieu pour prostituer leurs adorations et leur que les peuples anciens durent d'avoir pu
encens aux astres ou à de vaines ngures. H subsister si longtemps avec gloire.
était â craindre que la famille que Dieu avait Mais il y a entre les Juifs et tes nations
choisie pour être dépositaire des promesses païennes cette énorme différence que ces
et préparer l'avénement du Rédempteur ne dernières, en se soumettant aux constitutions
vint elle-même à subir la contagion gêné- qui leur étaient imposées, avaient dû s'en
raie, et son histoire suivie nous prouve rapporter à leurs législateurs, qui avaient
qu'elle rie pouvait s'en garantir que par une supposé soit des entretiens mystérieux avec
action perpétueUe et directe de la Providence. des génies, soit des livres apportés en secret
h devenait donc nécessaire que cette famille, du ciel tandis que chez les Hébreux tout
ce petit peuple, fût soumis à une organisa- s'était passé d'une manière ostensible et
tion, à des lois el à des prescriptions particu' frappante; aussi Moïse rappette-t-it incessam-
lières. Or, la loi mosaïque n'avait pas d'autre ment'à ses auditeurs les merveilles dont ils
but cela est-si vrai que son code est con- avaient été et étaient encore les té'noins et
stamment appelé <ot, et non point religion.. t'objet..Moïse ne met jamais en avant une
C'était si- peu un nouveau système.religieux, vision personnette, un ordre reçu en secret
qu'il y est à peine fait allusion aux dogmes de la divinité mais les plaies d'Egypte, le
primitifs tels que l'immortalité de l'âme, les passage de la mer Rouge, la voix formidable
peines et les récompenses futures, qui étaient qui avait tonné les commandements au bruit
des vérités qu'aucun peuple n'avait ou- des foudres et au son des trompettes céles-
bliées et si le législateur insiste si fortement -t tes, l'eau sortie du rocher, la nuée lumi-
sur le dogme fondamental, l'unité de Dieu et neuse couvrant sans cesse le tabernacle, la
l'incommunication de son essence c'est manne qui tombait du ciet depuis quarante
parce que c'était précisément le dogme qui ans à l'exception du jour du sabbat, etc.
avait reçu les plus graves et les plus funes- etc. événements qu'il se fût bien gardé de
tes atteintes. Mais rien n'était changé au faire intervenir, s'il se fût trouvé ta tout un
symbole primitif; les autres peuples pou- peuple pour le démentir.
vaient donc très-certainement se sauver sans La loi mosaïque est donc'divine, et en
suivre la loi judaïque aussi voyons-nous effet tout en elle porte ce cachet; rien de
que les Israélites n'avaient pas pour mission ptus pur que sa- doctrine et sa morale. H
de faire des prosélytes et lorsque Naaman n'en est pasdela toi des Hébreux comme des
le Syrien voulut embrasser la vraie foi te livres sacrés des autres peuples, qui se con-
prophète Elie ne lui imposa d'autre obliga- tredisent à chaque, instant où l'on a une
tion que de renoncer au culte des idoles. Le peine infinie à déméter les vérités premières
saint homme Job et les patriarches, ses amis, et fondamentales du fatras de mythes, de
ne faisaient point partie du peuple hébreu personnifications, de déiGcations et d'événe-
plusieurs peuples ont pu également marcher ments extravagants ou absurdes. H.y a, il
dans la bonne voie en dehors de la loi mo- est vrai, dans la Bible des prodiges, mais ces
saïque. Les Chinois surtout paraissent avoir prodiges sont naturels; si l'on peut parler
conservé plus longtemps que les autres ainsi, c'est-àdire, qu'ils sont pour la plupart
nations la croyance en un Dieu unique et au-dessus de l'ordre naturel des choses,,
spirituel. mais non point contraires à l'ordre métaphy-
JI ne faudrait pas cependant accorder à sique; its sont raisonnables, déduits des faits
nos paroles plus d'extension que nous leur précédents et on en sent involontairement
en donnons; par le fait, le peuple hébreu se le besoin en les lisant.
trouvait, dans les derniers temps surtout, à Aucun peuple ancien n'a eu une connais-
peu près le seul peuple qui eût conservé sance, plus claire et ptus exacte de ta divi-
purement les traditions primitives et qui nité. Il y a un Dieu, dit la loi et il n'y en a
rendit au vrai Dieu le culte qui lui est dû; qu'un. Ce Dieu mérite seul d'être adoré. Etre
or, comme it n'en était venu là que grâce à suprême, source nécessaire de tous les êtres,
une action continuelle de la Providence, il nul autre'ne lui est comparable. Esprit pur,
en résulte premièrement que toutes tes na- immense, infini., nutte forme corporelle ne
tions de la terre avaient un immense besoin le peut représenter; II a créé l'univers par sa
non-seutement d'un réparateur, mais "d'un puissance, il le gouverne par sa sagesse il
docteur universel; et en second lieu, que ta en règte tous les événements par sa provi-
loi mosaïque ou judaïque était absolument dence. Rien n'échappe à son ceit vigilant
DtCTtONN DESRBUGtONS.H!. &
{08
,0~ DICTIONNAIRE. DES REL)G!ONS.
et ses gardes le tabernacle son
tous tes b'ens et les mau~ partent dp sa piain ses ofGciers il ses lois donnait ses
équitable et comme c'est de tui que tput patais..Là, expliquait
vient, c'est à lui qu'ii faut tout rapporter. ordres, et décidait de la paix et de la guerre.
en même temps qu ob-
Des ministres de son cuite sont mstttués. des Monarque suprême
il réunissait tout à la fois sous
et des sacrifices étabtis mais toute jet du culte,
ob)aUons )e nom de 7~000, l'autorité civile et l'auto-
cette pompe n'est rien à ses yeux, si les sen-
rité religieuse. Ainsi l'état et la religion ne
timents du coeur ne raniment. Le cntte qu'il les deux puissances, loin de
c'est faisaient qu'un
demande avant tout e; par-dessus {out, se prêtaient un mutuel ap-
dépendance absolue et de son s'entrechoquer,
l'aveu de notre et t'autorité divine imprimait même aux
domaine suprême, ta reconnaissance de ses put;
la confiance ep ses miséricordes, tois civiles un caractère sacré, et par consé-
bienfaits,
et l'amour. Je suis <«t gMt e~; tu quent une force qu'elles n'eurent en aucune
la crainte
ne te législation.
M'q}<f<M pptnt d'attiré 0<eM que mot, tu Sous Jéhpva chef, son lieutenant et
st~M~crespoM)!- <es adorer; tu un
/'eras point de son vice-roi, gouvernait la nation conformé-
!m;
adoreras <e ~e~neMf et tu MeMrt)tf<M que ment à ses lois. Il la commandait dans la
<tt anHeras !<er~e<. <ot! Dt~M, de <oM<ton
ton <!me et de <o!4<es <M /'orcM. guerre, il la jugeait pendant la paix; la mort
c~ttr, ~e <OMte était la peine de la désobéissance à ses
Idées vraies sublimes, et qui distinguent
le de tous ordres mais son autorité n'était ni despoti-
éminemment tégistateur hébreu des 'nem.
les législateurs anciens. que, ni arbitraire. Un sénat, formé
mo- bres les plus distingués de toutes les tribus,
Quetto pureté, qne!le béante dan§ sa lui servait de conseil il en prenait les avis
rale! Est-il un vice HU' "'Y soit pas sévère- et s'il s'en
condamné ? Ce n'est point assez que dans les affaires importantes
ment ta nation entière,
trouvait qui intéressaient
les aeUpns soient défendues, les désirs mêmes toute la congrégation, c'est-à-dire t'assemblée
sont~nterdits Tu ne coKoo~eros pbtn<. Non- on proposait,
du peuple était convoquée
s&ulement elle exjge une équité parfaite, et le chef exécutait. Le même
sans reproche, !a Sdéhté.ta etteoécida~t,
une probité eUe veut ordre- régnait dans les différentes tribus:
droiture, l'honnêteté ta plus exacte, chacune avait son 'prince son sénat, ses
que les Israélites soient humains, compatts-
chefs de famille; et au-dessous de ceux-ci des
sants charitables prêts à faire aux autres de mille de cent, de cin-
le bien qu'ils voudraient qu'on !eur fît à commandants
font de dix hommes etc., revêtus, cha-
eux-mêmes ÏM atme!-M <oMproc/tatn comme. quante, cun selon sa place, de l'autorité civile et
En un mot, tout ce qui peut ren-
(ot-tp~e.
dre l'homme estimable à ses propres yeux et militaire.
à ses tout ce qui peut assu- Ce chef de t'Etàt était pris indifféremment
cher semblables, les tribus, ou plutôt c'était Dieu
rer le repos et !e bonheur de ta société y est dans toutes
mis au rang des devoirs. Faut.it donc s'éton- lui-même qui te choisissait en manifestant sa
d'admiration volonté par quelque signe particulier. Jamais
ner si Moïse tui-même', frappé il n'avait autorité sur le grand
en considérant l'exceUence de ces lois s'é- cependant
0 7~roë? sacrificateur quelquefois c'était le grand
criait avec transport ~Me~ë M< sacrificateur lui-même qui jugeait le peuple,
na<tOMsi so~e et si ec!a:r~e qui a!< des ordoM-
comme nous le voyons pour Héti, Samuel et
MaMcesaMS.<t&e«M et des s<a(M~ aMMt yMs<e~
ceM~ je <'d; proposés en ce~'ot<ri' C'est plusieurs autres. Même après la captivité de
OMe OMe
pourquoi Jésus-Christ et tes apôtres en Babytone lorsque les Juifs n'eurent plus de
àpportantùne loi p!us parfaite encore,
n'ont roi, et qu'ils furent asservis à une domination
et à ta morate étrangère, c'était le grand prêtre qui était
rien retranché àtaphilosophije
de rancie'nne. Mais ce qui distinguait tout considéré comme te chef de la nation.
tous les autret L'ordre sacerdotal était l'apanage d'une
d'abord la nation israéli'ede
l'attente explicite d'un ré- des douze tribus dont se composait la nation.
peuples c'était La tribu de Lévi tout entière était consacrée
dempteur. Tandis que ce dogme s'affaibtis- et plus lard du
sait par te laps du temps dans les autres au service du tabernacle
contrées /it s'affermissait et se développait temple. Les Lévites avaient été exclus ttu
des terres; ils vivaient des dimes
de ptus en plus chez le peuple de Dieu à partage les
mesure que te moment marqué approchait. qui avaient été imposées à teur proSt sur
Au temps de Moïse, on savait seulement autres tribus ils avaient cependant des vil-
les qui leur avaient été assignées pour de-
dans quette nation et dans quelle tribu il
devait nàitre mais plus tard, tes prophètes meure dans le temps où leurs fonctions
pas leur préseneedans le. lieu
Srent connaître la famille, puis les différen- n'exigeaient
tes circonstances de sa naissance, de sa vie, saint; car ils le~ remplissaient par quartiers.
de sa mort, et enfin l'effet qui devait en ré- Tous les lévites cependant n'étaient pas prê-
sutter pour.toutes les nations de la terre. tres ceux-ci ne pouvaient être pris que dans
À la tête du gouvernement déterminé par la famille d'Aaron. Ils commençaient à vingt-
le plus cinq ans l'exercice de leur ministère et la
Moïse, nous voyons le souverain
digne d'une obéissan.ce entière c'est le Dieu terminaient à cinquante; après leur retraite,
même qu'on y adore. Ce Dieu, maître de ils continuaient à être nourris des offrandes
l'univers, mais é)u roi d'Israël par le choix de l'autel. Leurs fonctions consistaient à bru-
unanime et volontaire d'un peuple qui )ut ler de l'encens dans. le lieu saint, à offrir
devait sa liber.té et ses biens tenait sa cour dans le temple tes sacrifices, ordinaires daj
au milieu d'eux. Les enfants de Lévi étaient matin et du. soir, à immoler les victimes en-
)09 jun J)Jt) HO
jointes pour tes cérémonies publiques ou le chai, etc., c'est-à-dire ceux-tà précisément
amenées par la dévotion des particuliers. Ils pour lesquels les peuples policés se sentent.
répandaient au pied de l'autel le sang des de la répugnance et dont ils s'abstiennent
victimes, entretenaient sur t'aùtet des hoto~- encore aujourd'hui. Si dans le nombre il s'en
caustës un feu continue!, allumaient tes tam- trouve quelques-uns que l'on mange main-
pes, faisaient et offraient sur la table d'or les tenant avec plaisir, tels que le porc, le lapin,'
pains de proposition. Hors du compte, ils le tièvre, tout ie inonde convient que ce ne
instruisaient le .peuple., jugeaient tesdifté- sont pas les viandes les plus saines, et qu'il
rpnds.examinaicn Dés tépreux~ connaissaient ne faut en faire usage qu'avec modération.
des impuretés légales, interprétaient là loi, Des motifs analogues prohibaient aux Israé-
èt déterminaient les cas auxquels on devait lites la graisse, le sang, certaines parties des
recourir à t'éprouve dés eaux de jaloûsie. tfs animaux purs et même l'animal entier
proclamaient au son de là trompette les néo- quand il était mort de maladie ou par acci-
uiéhies, le sabbât et les autres fêtes soleil- dent. La lèpre faisait à cette époque de
nélles; ils donnaient le signal de la guerre, cruels ravages, de là le détail minutieux dans
excitaient et encourageaient les combattants. lequel entre le législateur inspiré, pour assu-
Les lévites aidaient lés prêtres dans là plu- rer l'assainissement du corps, des m;tisons et
part de leurs onctions, avaient soin du tem- même des meubles de )A les précautions
plé, du tâbérnacté et des vases sacrés, chan- qu'il indique à l'égard des maladies conta-
taient tes psaumes et les cantiques. gieuses, du tinge,,des corps morts de )à les
Nous n'entrons point ici dans un plus lotions et tes purifications fréquentes, et m)
grand défait sur tes cérémonies du cultë ju- tribunal spécial pour connaître de toutes les
daïque parce qu'cttes se trouvent décrites impuretés.
dans le D)c<)'oMtMt!'resous l'article propré à Nous n'enirerons pas dans le détail dés
chacune d'èlles. Mais nous dévons dire un lois civiles :e!ies étaient bonnes et sainles,
mot des prohibitions ou impuretés tégates mais toutes n'étaient pas parfaites; si elles
assez nombreuses dans !a loi dè Moïse. t'eussent été< Jésus-Christ ne serait pas venu
Une longue habitude a fait connaître à nos pour les compteur et tes perfectionner. Au
peuples civilisés lés nourritures saines.et les temps de Moïse, le peuple n'était pas encore
conditions de salubrité nécessaires àt'écono- mûr pour ta perfection évangétique. La
mie animale mais, dans tessièctes anciens, prudence exigeait que l'on totérât certaines
'['inexpérience exposait souvent la vi~ou du coutumes introduites depuis longtemps, qui
moins là santé de l'Homme témoin les pestes étaient passées dans les mœurs, et dont l'a-
fréquentes qui décimaient ta population dans botition eût pu entraîner de grands malheurs;
)cssièclësdebarbarië,otdont toutès les histoi- de ce nombre étaient le divorce et la ppiyga--
res font foi. Le regtme diététique formait dond mie. Le législateur les réglementa, laissant
alors un objet de po)icé intéressant; lés codes à celui qui pouvait donner la grâce d'accom-
devaient être en partie des traités d'hygiène, plir ses préceptes, le soin de, ramener tes
et tes législateurs sages ne pouvaient s'em- choses à leur institution première.
pêcher d'en prescrire les règles. Ceux de la. Nous terminerons par une dernière obser-
Chatuëe, de là Pheuicie, dé l'Egypte, de t'In- vation il est certaines traditions qui ne
de, l'avaient fait pULtravaUtaient à le faire; peuvent venir que de ta révélation primitive,
Moïse devait ce bien à son pëupté, et il le iui et qui cependant paraissent bien moins ex-
fi t. plicites chez les Juifs que parmi d'autres
Le cnoix des aliments est une des choses nations devenues idolâtres. Nous vouluns
qui contribuent le ptus à la santé. Des vian- parler particulièrement du dogme trinitaire<
des dures, pesantes, indigestes, ne peuvent Assurément, nous ne prétendons point que
les Grecs, tes Assyriens, les Indiens, les
que déranger l'économie organique. Le té-
Océaniens, etc., eussent eu connaissance de
gislateur assez éctairé pour les faire connaî-
tre à son peuple et àssez habile pour le ta Trinité, telle qu'elle est crue et entendue
forcer à s'en abstenir, méritait, dans ces par tes chrétiens; mais tes rapprochemerits
anciens temps, là reconnaissance publique. M'en sont pas moins frappants, comme nous
Moïse partagea donc les animaux en purs et le verrons au mot TtuctiTÉ. Or, quoi qu'en
aient dit certains commentateurs, nous na
impurs, c'est-à-dire bons ou mauvais à man-
ger cette distinction existait déjà depuis des voyons rien de semblable dans t'Anc'en
siècles; là Bible insinue même qu'elle avait Testament. C'a été sans doute par un effet
lieu avant le déluge il n'eut donc qu'à don- de la sagesse divine, car cette conception
ner à la coutume force de loi, sans y faire primitive a pu, par la suite du temps, favo-
d'antres changements que ceùx~ que l'expé- riser ie pptythétsme; ie législateur hébreu~
rience avait montrés utites, ou qu'exigeait le en promulguant une loi pour un peuple vivant
dessein de séparer son peuple dès autfes na- au milieu de nations idolâtres, a dû en éH-
tions car il ëst très-probable qu'aux raisons miner scrupuleusement tout ce qai pouvait
était joint un motif religieux. lé moins du monde affaiblir la croyance
hygiéniques
Mais en générât les animaux qu'if prohibe fondamentale en l'unité de Dieu. Cette ob-
sont les insectes venimeux ou sans substan- servation est applicable à plusieurs autres
ce', les oiseaux de proie nourris de cadavres, vérités qui n'ont, trouvé leur complet dé-
les poissons vivant dans la vase, les quadru- veloppement que dans le christianisme..
pèdes qui ne ruminent pas et qui h'ontpasie 2° Le système religieux des Juifs, te) qu~t
sabot fendu, tels que le cheval, l'âne,te chien, subsiste maintenant, ne peut cas être appelé
<H D)CT)ONNA)REDES RELIGIONS. M2
une religion mauvaise, puisqu'il a Dieu dimanche l'obligation d'observer le repos du
même pour auteur; mais il est devenu inu- samedi. Mais alors.que restera-t-il du culte
(.ite, absurde et, sans but. Cette loi n'ayant judaïque? Sera-ce là distinction des viandes?
été établie, comme nous l'avons vu, que It y a déjà longtemps que ceux qui appellent
pour préparer tes voies au Messie, et celui- la réforme laissent de côté les prohibitions
ci étant venu depuis longtemps, les Juifs mosaïques en s'asseyant à la table des gentils.
sont absolument dans la position d'une dé- Sera-ce la persistance à no contracter des
putation envoyée à la frontière d'un royaume alliances qu'entre eux? Mais en ce cas ce
pour recevoir un souverain, et qui s'obs- sera encore une protestation contre la so-
tinerait à l'attendre encore sous un arc ciété dont its feront partie au surplus ceux
de triomphe dressé exprès, après que ce dont nous parlons ne voient ,pas d'un mau-
prince aurait passé depuis longtemps sous vais ceit les mariages contractés avec les
ses yeux, sans qu'elle ait voulu le recon- chrétiens. Us tombent donc dans le pur
naître, malgré son signalement exact et déisme. Alors qu'est-it besoin davantage
toutes les preuves qu'il lui aurait fournies d'un rite inutile et d'une Bible qui les con-
sur son individùatité. ily plus, c'est queleur damne ?
religion est devenue impossible une multi- Cependant, comme cette réforme rencontre
tude de prescriptions n'étaient réalisables encore une opposition assez vive, et que beau-
qu'en Palestine ou à Jérusalem; les sacrifices coup de Juifs d'Orient et d'Occidentsont encore
et l'immolation de l'agneau pascal sont abolis dans les mêmes dispositions morales et reli-
depuis longtemps; chassés qu'ils sont de gieuses qu'au moyen âge, attendant toujours
leur patrie, sans espoir d'y rentrer jamais, le Messie et observant du mieux qu'ils
comme corps de nation, dispersés dans toutes peuvent les prescriptions talmudiques, nous
les contrées de la terre, la distinction entre allons- exposer ici les treize articles de foi qui
les tribus est totalement anéantie plus de ont été formulés par un de leurs plus fameux'
généalogie nul moyen de recbnnaitre la docteurs, Moïse Maimonide.
tribu de Lévi, et par conséquent plus de 1"\ Qu'il y a un Dieu, créateur de toutes
sacerdoce, ptus de sacrifices. Cependant le choses, premier principe de tous les êtres,
commun du peuple rêve encore le rétablis- q'ui peut exister sans le concours d'aucune
sement dans la patrie;.ils attendent patiem- partie de l'univers, mais sans lequel rien ne
ment le Messie, attribuant son retard aux peut subsister.
péchés de la nation. D'autres, ne pouvant 2'. Que Dieu est un et indivisible; que lui
concitier ce retard avec certains passages seul est la vraie unité, et que toute autre n'en
de la Bible qui leur paraissent formels est pas véritablement une.
soupçonnent qu'il a pu venir incognito, ou 3'. Que Dieu est incorporel, et que rien de
bien que c'est un des personnages qui ont physique ne peut lui être attribué.
favorisé leur nation les uns nomment Ezé- QueDieuestsanscommencement et sans
chias, les autres Cyrus, d'autres Esdras, fin, et que tout ce qui existe, excepté lui, a
d'autres Vespasien 1 d'autres Louis-Philippe 1 commencé avec le temps.
D'autres, qui prétendent passer pour plus 5°. Qu'à lui seul appartiennent le culte,
sages, soutiennent que le Messie attendu est l'amour, le respect et les louanges car. lui
la personni6cation d'une époque de liberté seul est créateur; qu'on ne doit sacriSer,
pour la nation, telle que celle qui mainte- adresser ses prières ou rendre uucutte quel-
nant commence à luire sur eux eu Europe, conque ni aux anges, ni aux astres, ni à au-
et dont la France a donné le signal; j'ai vu cune créature céleste ou terrestre.
des Juifs appeler sérieusement le règne de 6'. Qu'il y à eu et qu'il peut encore y avoir
Louis-Philippe le temps messianique mais des prophètes inspirés de Dieu.
la république dei8M ne doit plus rien leur 7".Que Moïse a été le plus grand des pro-
laisser à désirer, puisqu'ils ont vu leurs phètes, et que l'esprit de prophétie dont Dieu
coréligionnaires tenir tes rênes du gouverne- l'a honoré est fort au-dessus de celui qui a
ment de la France, et dominer sur les chré- été donné aux autres prophètes.
tiens en qualité de ministres qui n'avaient 8". Que la loi laissée par Moïse vient entiè.
personne au-dessus d'eux. Aussi maintenant rement de Dieu.
s'agit-il d'une grande réforme dans le culte 9°. Que cette toi est immuable, et qu'on n'y
judaïque, surtout parmi les Juifs de France peut rien ajouter ni retrancher.
et d'Atlemagne, qui demandent à grands cris 10'. Que Dieu connaît toutes les actions et
que leur cutte soit approprié à leur situation les pensées des hommes.
actuelle. Devenus, citoyens des pays euro- 11°. Que Dieu rend à chacun selon sou
péens qu'ils habitent, participant à toutes mérite, récompensant les bons et punissant
les charges, à tous les emplois de la société les méchants, soit en cette vie, soit en l'autre.
qui les a reçus dans son sein, ils se deman- 12'. Que le Messie doit venir pour délivrer
dent, non sans quelque- apparence de raison, et rassembler les Juifs dispersés aux quatre
pourquoi ils conserveraient plus longtemps coins de la terre; qu'encore qu'il. tarde à
des formes religieuses qui sont une protes- il faut l'attendre
venir, toujours sans perdre
tation perpétuelle contre cette fusion qui espoir et sans approfondir le temps de sa
fait leur bonheur et leur gloire. Ils ne par- venue.
tent de rien moins que d'abolir la circonci- 13'. Que tous les morts ressusciteront à !a
sion, qui, jusqu'ici, en a fait un peuple à fin des temps, mais dans une époque connue
part au milieu de l'Europe, de transférer au de Dieu seul.
it5 JUD JUD
1
La docirine des Juifs modernes est fondée Fft~/tM, ou les émigrés, qui prétendent que
en grande partie sur l'interprétation donnée leurs ancêtres sont venus de Jérusalem à la
par le la~MMd, à laquelle ils ajoutent plus suite ~e Ménitek, et qu'ils se sont soustraits à
de foi qu'à la loi elle-même. Foy. TALmUD, l'autorité des rois de la race de Satomon, lors-
RABBtNS,SAMAR!TA!)fS,CARAÏTES, etc. que ceux-ci embrassèrent le christianisme
3° Le judaïsme parait avoir été longtemps au temps de Constantin, mesure qu'ils trai-
la religion dominante des Abyssins. Les tent'd'apostasie. Alors ils se choisirent pour
chroniques du pays auxquelles Bruce pré- souverain-un prince de la tribu de Juda et de
tend qu'on doit ajouter foi, racontent qu'il la race de Ménilek, appelé Phinéas. Célui-ci
y fut introduit par la reine de Saba, ou refusa d'abandonnér-la religion de ses pères;
d'Azéba. Voici ce que nous lisons dans ces et c'est de lui que les souverains de Falasha
Annales descendent en tigne directe. Dans le siècle
Une grande et puissante reine, nommée dernier leur roi s'appelait Gédéon, et leur
Balkis par les Arabes, et Maquéda par les reine Judith leur population s'élevait
Ethiopiens, régnaitsur tes pasteurs de l'Abys- dit-on, à 150,000 hommes effectifs. Mais,
sinie ayant appris tout ce qu'on rapportait vers 1800, leur famille royale s'éteignit, et
de la sagesse et de la grande puissance de maintenant ils-ne connaissent d'autre maître
Salomon, elle conçut te désir de s'en assurer que celui qui règne sur les chrétiens de l'A-
par ette-méme, et fit le voyage de Jérusalem, byssinie. lis ont tout à fait oublié l'hébreu
accompagnée d'un grand nombre de princes mais ils possèdent une version de la Bible
et seigneurs éthiopiens, et portant avec elle en ghyz ou éthiopien, la même dont se ser-
d'immenses trésors. Remplie d'admiration à vent les chrétiens d'Abyssinie. Ils soutien-
la vue des merveilles dont elle fut témoin à nent que le livre d'Enoch est le premier
la cour de Salomon, elle se convertit au ju- livre de l'Ecriture qu'ils ont reçu; ils ne con-
daïsme, demeura pendant quelque temps à naissent point celui de Seth; mais ils placent
Jérusalem, et eut de ce grand roi un fils au- Job immédiatement après Enoch, de sorte
quel elle donna le nom de-Menilek. La reine qu'ils supposent que Job a vécu un peu
s'en retourna dans ~son pays avec son fils, après te déluge. Us croient que le livre qui
qu'elle garda auprès d'elle quelques années, porte le nom de ce saint patriarche est son
et qu'elle envoya ensuite à son père pour le propre ouvrage. lis. regardent le Nouveau
faire instruire. Salomon ne négtigea rien Testament comme un ouvrage extravagant,
pour l'éducation de cet enfant Ménitek fut où l'on suppose que le Messie est venu
oint et couronné roi d'Ethiopie dans te tem- car ils se font du Messie l'idée d'un prince
pie de Jérusalem, et à cette époque il prit Fe temporel, d'un prophète, d'un pontife et d'un
nom de David. Il revint ensuite à Azéba, où conquérant. Ils n'ont jamais entendu parler
il conduisit une colonie de Juifs, parmi les- des Targoums, ni du Talmud, ni de la Cabale;
quels étaient plusieurs docteurs, et entre ils ne portent ni franges, ni rubans à leurs
autres, un de chaque tribu. H établit ces robes sacerdotales, et il n'y a pas un seul
docteurs juges dans son royaume, et c'est scribe parmi eux. Ils nient que le sceptre
d'eux que descendent les Umbares actuels, soit jamais sorti de la maison de Juda, parce
juges suprêmes, dont trois accompagnent qu'ils ont un prince régnant de cette maison.
toujours le roi. Avec Ménitek était aussi Hs'prétendent que la prophétie concernant
Azarias, fils du grand prêtre Sadoc, qui ap- la conversion des Gentils s'accomplira à
porta une copie de là loi, laquelle demeura l'arrivée du Messie qui n'est pas encore
conEée à sa garde. Azarias reçut aussi le venu, et qu'alors tous les peuples de la terre
titre de Nébrit ou grand prêtre, et sa charge seront juifs.
se perpétua également parmi ses descen- 4." On trouve encore d'autres tribus israé-
dants. Toute l'Abyssinie fut donc convertie lites établies en diBérentes contrées de l'O-
au judaïsme, et le gouvernement de l'Eglise rient et du midi, sans aucun rapport avec
et celui de l'Etat furent entièrement modelés les autres Juifs répandus dans tous les pays
sur ce qui était alors en usage à Jérusalem. de la terre; entre autres en Arabie et dans
La reioe de Saba, après avoir pris ses me- l'Inde (Foy.BENt-ISRAEL, etBÉNt-K.HAtBAH),
sures pour affermir la constitution nouvelle dans-la Guinée, sous le nom de lahaudi, en
et pour en assurer la durée, mourut 986 ans Chine sous celui de Boet-Zfoft.
avant Jésus-Christ elle avait régné Mhans. Voici ce que dit de ces derniers un savant
Son 6ts Ménitek lui succéda, et l'empire allemand, Ëichhorn « On a découvert à la
demeura constamment entre les mains de la Chine, le siècle dernier, les débris d'une
race de Salomon jusque dans les derniers colonie juive, dont l'établissement dans cet
temps; en effet, les empereurs d'Abyssinie empire remonte à l'an 73 après Jésus-Christ,
ont toujours conservé le titre de rois d'rae?, peut-être même trois siècles plus tôt. Sept
même après leur conversion au christia- cents familles de Juda, de Benjamin et de
nisme et leur devise est encore Mo anbasa Lévi, échappées à la destruction de Jérusa-
aM MMt~< .Saumon am Ke<yafc~ 7M~ «Le lion lem par Titus, fils de Vespasien, gagnèrent
de la race de Salomon, de la tribu de Juda, a la Chine par terre, et vinrent y fonder ou y
vaincu. » accroître la colonie en question. Dix-sept
Quoi qu'il en soit de la véracité de cette cents années de persécutions, de massacres
histoire fort accréditée en Orient. il est ou d'apostasies, les ont réduits à un petit
certain que de temps immémorial il existe nombre; ils ne se retrouvent ptus mainte-
en Abyssinie une colonie de~ Juifs appelés nant qu'à Kai-fdhg-fou. à 150 milles de Pc-
«!. DiCTIUNNAHtE DES MEDGtONS. ne
king, et au nombre de 600 âmes. Ils avaient tements les plus magniSques, et se rendit au
emporte l'Ancien Testament et l'avaient camp de ce générât. Hotophernc, frappé de
conservé pendant 1100 ans. A cette époqae, son éclatante beauté, la reçut avec une
un incendie avait détruit leur synagogue et grande joie. H t'invita un soir a souper avec
ses manuscrits. Ils les remplacèrent alors tui; et, dans ce repas, il s'enivra de vin et
par un manuscrit du Pentateuque, provenant de désirs amoureux. Lorsque t'ivresse lui
d'un juif mort à Canton. Non-seulement la eut ôté entièrement l'usage de ses sens; on
synagogue, mais les particuliers possèdent le mit sur son lit, et on le laissa %eut avec
des copies de cet exemplaire. Ce qui est tout Judith, qui, saisissant te cimeterre d'Holo-
à fait remarquable et foPt important pour pherné,.tui en trancha la tête. Après ce coup
nous, c'est qu'outre le Pentateuque, !)s con- 'hardi, elle retourna triomphante à Uéthuiie.
servent diverses portions du reste de l'Ancien Le lendemain, les Assyriens voyant les en-
Testament; ils disent les avoir sauvées de nemis fondre sur eux et leur général mort,
l'incendie du XH° siècle, et d'une inondation prirent la fuite, et la ville fut délivrée.
du fleuve de Hoang-ho, l'an HM, De ces Ce livre ne se trouve pas en hébreu, et c'est
fragments ils forment un supptément à la sans doute la raison pour laquelle il n'est
toi, divisé en deux parties. La première pas dans le canon des Juifs; ii paraît cepen-
contient les lambeaux de Josué et des Juges, dant avoir existé en. chaldéen; la version
)es quatre livres complets de Samuel et des vulgate a été faite sur ce texte; mais le grec
Rois enfin les Psaumes. La seconde partie est un peu différent. Cette narration, regar-
renferme quctques portions des Chroniques, dée comme.~véridique par la plupart des
Néhémie et Esthor presgue complets, isaïe et commentateurs anciens et modernes; souffre
Jérémie à peu près entiers, quelques débris de grandes difGcuttés historiques, chronolo-
de Daniel et de sept des petits prophètes. < giques et géographiques. C'est pourquoi
5° Les habitants de la côte de Màlemboule, plusieurs n'y ont vu qu'une simple fiction;
dépendance de l'ile de Madagascar, et en ou comme Une parabote édifiante et conso-
général tous-les peuples du voisinage qui lante; mais dénuée de vérité. Grotius pré-
prennent le nom de Za/e-/6t'd/:t'm, enfants tend que cet ouvrage fut composé du temps
d'Abraham, n'ont d'autre culte que certai- de la persécution d'Antiochus Epiphane, et
nes pratiques imitées des Juifs, dont on tes avant que ce prince eûlsouitté le. teinpie en
croit descendus. Ils observent avec la ptus y plaçant une idole. Set~on tu!, Fauteur vott-
grande exactitude le repos du sabbat, et ait rassurer les Juifs par l'espérance d'un
s'imaginent que s'ils travaillaient ce jour-là prompt secours..JMC~/t signifie la Judée
ils seraient blessés ou attaqués de quoique (rpTt!T YM~tMt)7i(e</Htha, te-temple ou la mai-
maladie. Ils ne reconnaissent ni Jésus- son de Dieu (n~m~omtM DetJe/touœ). Le
Christ, ni Mahomet ils n'ont même de Bieu giaive qui sort de Bé~utie, ce sont les priè-
qu'une idée très-vague; mais ils ont une res des saints.. ~Va&Mc/todoHo~or désigne le
extrême vénération pour Noé, Abraham, démon, et t~Mt/~M, te faste ou t'orgueit. AH-
Moïse et David. Ils ont gardé la circoncision; tiocbus Ëpipbane est l'instrument dont se'
mais c'est à peu près la seule pratique sert le démotL; ~écrivait) saeré l'a désigné
qu'ils aient cons'Tvée du ctille judàïque;,jls obscurément sous te nom d.'jSo~pAff~e,
ne connaissent nr le jeûne, ni ta prière ils qu'on peut traduire, suivant Grotios, par
font cependant quelques sàcriuces. Ces peu- l'huissier ou le satet~te du serpent (sn~l~)n)f)
p)es .d'un autre côté, ont outré la superstition Le grand prêtre .E'<toA:tKou JouAjtM signiSe,
habitueUe des Juifs its se feraient un gfahd d.'après t'étymotogie de son n~om~que le Sei-
scrupule do mangea de la chair d'une bête gneur suscitera. un défenseur, ou viendra
ou de quelque gibier qu'ils sauraient avoir )ut-méme au secours. Judith est dépeinte
été tué par un chrétien, ou par quelque comme une veuve d.'une race beauté et-d'une
habitant de ta côte méridionafè. tts se lais- vertu reconnue, telle était- ta Judée à l'é-
seraient plutôt mourir de faitn que dé tour poque de ta. persécution d''AnttOchus. Elle
cher à un tel mets. ils regardent comme se vante, dans t& eour& de cet ouvrage, de
maudits tes enfants qui naissent te mardi, te n'avoir point imité les prévarications de ses
jeudi et )& vendredi, et tes éxposenl impi- pères etde n'avoir point adoréles dietts étran-
toyablement dans tes bois. gers. Ma!s ce sentiment, toat spéeie&x
JUDA1TES, nom que fott a donné aux qu'it est, n'est cependant qu'une simple eon-
Caïnites, parce qu'ils avaient une grande jecture.
vénération pour lé traître Judas. On 'fit JUGÀ, OUjUGAUS,O~JtJGATf!)A; nOtftS'que
même que-t'èmpereur Michel voutut le ~ire les Romains donnaient à Junon, comnofe pré-
canoniser. F«! C~fNi'Ms. sidant aux mariages. Ge nom vient dé ju-
JCDHH, nom d'un des livres de t'Ancien ~tfm, par aitusion. au joug' ~uo t'oa menait
Testament, reçu c0()tme canonique par t'Ë- en effet.sur tes deux épou~x.dahs fa Céré'mo-
glise, mais regarda comme apocryphe par nie des noces ou parce q;u'etlo tes Unissait'
les juifs et tes'protestante. H tire sonn'um sous le même joug. Junon Jugatis a~a'i-t [)~
du pcmcipat personnage de~ Phtstoire qu'it autel dans une rue de Rome~ appelée d~s~<f
contient.–Judith, pieuse veuve dé ta trtbu nom Jtt~a~'M~ vicus.
de Sitnéon, d'uue beaufé ravissante, voyant JUGATiNUS. Les Romains avaient deux
la ville (t&Eétn'utie féduite af t'extrétnité pat- dieux de ce nom d.ont L'un présidai); aux ma-
H otopherne, générât' de Parntée de Nabûcn'o- riages~ et l'autre au sommebdes mont.)gnes,
douosor, roi d'Assyrie, se para d'c Ses vë" appelés en tatm~M~a..
ii? JUG JUG ~8
JUGË!C!Ë~T MMiËâ.~ C'est ah des pétés Môhkir et Nékir, qt)i fhterrogent lé dé-
points fondamentaux fie )a religion chré- funt ~ur sa foi, et lui détNahdeht quet'ë~t
tienne, qu'à ta fin des temps tous les hom- son seigneur, son prophète, sa retigion, s'A
mes morts depuis le commencement des CMtMa,tes bonnes œuvres qu'il a fàitë~; etc.
temps ressusciteront dans tour propre chair, Si le défunt répond d'une Miahiére satisfai-
et que Jésus-Christ.descendra des cieqx vi- sante, {! reçoit aù&sttôt t'assurdnce de ta
siblement pour tësjuger et rendre à chacun béatitude éterneDë, et son âme entre ëh
selon ses œuvres. Cette vérité est consignée jouissance des .prémices de la félicité; ~in~n,
dans le symbole des apôtres et dans céfui de les anges nofrs !ui annodcèht sa Namna-
Nicée. tiort éterhétie~ et le frappent sans cesse
La croyance commune de t'Egtise ést avec des massues ardentes. Le résu)tat de
qu'immêdia{ëmënt âpres la mort de tout cet interrogatoire est consigné dans un tivre
homme, son âme parait devant Dieu, pour qui sera reproduit au jour du jugement
être jugée aussitôt et traitée en conséquence générât.
de ses bonnes du de ses mauvaises actions; Ce dernier aura lieu en Arabie proche dé
c'est ce que Pon appelle ie~M~emëK<p(trt!CM- ta Mecque, dans un lieu- appelé Me/t~/ter
he~. Mais, outre cette sentence ihdividuë~ë, ( ptace de t'assemblée ). L'ange Gahfiët tienb-
il y aura, après la résurrection générale, un dra âne balance réelle et véritable, don! tes
jugement, sbtënne!, porté en présence d.u bassins seront plus larges q<ïe ta Sup'erfrc~ê
ciet et de là terre, qui ne sera ainsi que la des cieux les oeuvres des hommes' y seront
sanction et là confirmation publiqué du ju- pesées par fa puissance de Dieu, et avec une
gement particulier; c'est pourquoi on t~ap- tdte précision, que là balance fera cbnnat-
pelle JM~ement dernier, général ou univer- tre jusqu'aux aton~Ès, nnn qu'il puisse ~'en-
sel. suivre une connaissance prëcisëe~t une par-
Ce jugement sera prqn6~c6 par Jésus- faite justice'. Le fivrè des bonnes oeuvres
Christ, vr:)) Dieu et vrai homme, qui paraî- sera déposé dans lé bassin dé la <M7?t:ërc,
tratui-memë avec tachafr'.qfu'it a revêtue plus bridant que tes étoiies et !e Hvr& des
sur là terré; c'est à !ui qu'it appartient de mauvai~ cëùvres sera jeté (hns~ (ë ëM~A
le prononcer, premièrement, parce qu'en des ~~r~, qui est d'un aspÈcl ho~rribM~ fé
qualité de Fils de Dieu, U a reçu en apa- néau ou balancier fera conhaifre a t'in'stant
nage toutes les nations de fa terre et qh'it est lequel a~s deux r~e'm'porte' et à que! <fegré.
(tèvenu le maitrc ël ~e propriétaire de tous Après cet examen de ta hàtancè, to~s fils
les h.'hilants de t'univers secondement, par- corps iront passer sur un pont étendu' aa-
ce qu'en qualité de Rédempteur, il a le droit dessus du feu étëfnet, dont la sap'erucie est
de demander à tous les hommes tin compte ptus étroite qué le poil te ptns'dé~é.e~fè
rigoureux et exact du profit qu'ils ont retiré chemin ptns higu qh6 te tranchant (Tcu ra-
de ce qu'if a tait pour teursatui, et de ia né- soir; it est rrapossiMe de? s'~ sùat~nfr safrs
gligénce qu'its auront apportée à corres- le secoure u6 ta main touté-puiSsahfé de
pondre à sa. t~ohne volonté pour eux. <6'est Dieu. LesinSdè(eset tes' mécHan~ybrOn-
alors que !es secrets des çceurs seront dé- cheront aô premier p'ag, ef tomberont ;~ns1
.voités, qùeies opérations de ta Providence dans t'enfer~ mais Dieu affermira te~ p~ds
trouveront~eùrrafsonet teur Justification; d'es fidêles sur cette voie a~guë; i~ pa~é-
que lés oeuvres merve~euses d6 Dieu se- .roht ce polit avec ta râpiffrté de' t'oiseàu~ qci
ront manifestées au grand jour,que iajus- fend tés airs et entreront a~f pa'radis éter-
tice la ptus' équitab!ë sera rendue, sans con- ftét.
testation et sans appel. Les justes et )es pé- H a dès Musulmans qui disenf qu'au
cheurs repentants seront récompensés par dernier jour Dieu partagera' tes h'ommésën
les.joies ineffables de la féticité sans Cn du trois classes tes bons, les méchants et tes
paradis céte'ste; mais tes pécheurs endurcis faibfes, c'est-à-dire ceu~ qui auront cloche
seront condamnés aux tourments éferneis entre le bièn' et le ma)~ que- le Se'i'g~eu'r tte
de Feafer. ~o~. RÈscRHECtiON, t'ÏN -Dt) MON- demandera aucu't compte aux bon&, éf qu'rt
DE, P~RAD)s,Ëwt'ËR, etc. lés recevra sans examen dans !f s'&j'our ce
i!" Lès Ju.tfs croient a'ussi au jugement gé- teste que pour tes faibles', i< comptera avec
nérât ifs disent qu"il .iura lieu dans fa varf- eux bénignemem et miséricordieus'emcnt;
lée ue Josaphat. près du mont dés Otiffer~ mais que pour tes méthane, it teur deman-
c'est pourquoi ils régardent comme un grand dera un compte sévère ? rigoureux de tècfr's
bonheur d'être inhumés te pfus près p05sr- iniquités. Leurs rfvres' enseignent que le
b!ede Jérusatem. Voy. Gan-GOUL, RÊsuttRÈ< princip&f sùj'et suù ['equet routera t'éxameu
TION. (fu dernier jour sera ta' mafiè~é <fe Me)
3° Les Mahométans, comme tes chrétiens, dé'ta révcfa'tion. Diétf interrogera les Gdè-
adoièften~ un jugement particutier et un ju- tes au sujet des prophètes~, c'cst-dtre sm'
gement générai. L'un et r'aufre sont pour fa vérité de feu; mission et sur ta nattfre dé
eux articles de foi. leur doctrin'ë. î) fhter'rogératés ind'dètcs s'n'r
Aussitôt après Qu'une personne adulte a teurs fnud'é)ités,eftcùr(tèmandéra pourq'a<~i
été étendue dans )e séputcrc, que ta fosse a ils ont accusé de mehson'ge ses envoyés'- M
été couverte et fermée, et que le peuple qui interrogera les hérétiques sûr )efsu~ceessiôn
.) assisté à t'inhumadon s'est retiré, t'â'me, du pouvoir spirituel éf s'ur fa tradïtio~, t'eur
séparée du corps, y rentré et fa ranime, i) reprochant d'avoir rejeté' tés Véritables suc
vient deux anges, t'utï H'oiret t'aut~e biéof;a'p- cësseurs dE'Mahomet et' t'é' droit ~eny dé~ ta
ii9 DICTIONNAIRE DES REHG!ONS. i2t
revétation.Its ajoutent que ceux-tà seuls qui dée par Oms, l'hippopotame femelle, qui
auront vécu dans la vraie religion ( c'est-à- chez les Egyptiens jouait le même rôle que
dire le mahométisme ) seront interrogés, sur le Cerbère de la mythologie grecque. L'âme
les œuvres. du défunt était amenée devant le juge par
L'opinion commune est que Dieu pronon- la Vérité et la Justice. On dressait la ba-
cera lui-même la sentence aux réprouvés. lance infernale, surmontée du fil pu plomb
H y a pourtant des docteurs en réputation qui indiquait exactement quel plateau l'em-
qui pensent que c'est faire injure à ta bonté portait sur l'autre; on pesait dans les deux
de ÏHeu de croire qu'il puisse condamner à plateaux les bonnes et les mauvaises ac-
l'enfer de sa propre bouche que Dieu n'en- tions du défunt; ces fonctions étaient réser-
verra personne aux enfers, mais que l'enfer vées à Horus et Anubis; le résultat de cet
attirera et engloutira tes méehants comme examen était consigné dans un registre par
sa proie et son partage. Thoth, qui remplissait la charge d'hiéro-
C'est encore une croyance universelle- grammate, et qui le portait à la connais-
ment reçue qu'au dernier jugement, Maho- sance d'Osiris, qui prononçait la sentence
met assistera en qualité d'intercesseur pour déunitive. It récompensait les âmes fidèles ra
tous les peuples qui auront embrassé sa leurs devoirs en tes appelant dans le séjour
doctrine, soit afin de leur obtenir le para- des dieux et il punissait celles qui avaient
dis ou une plus grande gloire dans l'éter- manqué à leurs obligations religieuses et so-
nité, soit afin d'adoucir et. de faire abréger ciales en les rejetant sur la terre pour y
les tourments de ceux qui auront mat vécu subir de nouvelles épreuves et y endurer de
dans l'islamisme. Les Persans et les Indiens nouvelles peines sous une autre forme cor-
en qualité de Schiites associent à ce rôle porelle.
d'intercesseur Ali et les autres imams des- Les Egyptiens avaient transporté sur la
cendus de lui, qui intercéderont en particu- terre, par rapport au corps, une image de ce
lier pour leur secte. Ils assurent même que qu'ils croyaient être pratiqué dans les enfers
l'intervention de Fatima, fille unique de Ma- à l'égard de l'âme. L'antiquité grecque parle
homet et épouse d'Ali, sera fort efGcace ce de juges auxquels les Egyptiens soumet-
jour-tà. Dans un ouvrage schiite que le ré- taient les personnes de toutes les classes de
dacteur de ce Dictionnaire a donné au pu- la nation, avant de permettre que leur dé-
blic sous le titre de Séances de Haïdari, cette pouille mortelle fût déposée dans le tombeau
femme célèbre est souvent appelée la Reine des ancêtres. Des juges inexorables exa-
du jugement dernier. minaient en présence du peuple la conduite
~° Le chapitre xxxt, qui est le dernier des tenue par ledéfunt envers ses concitoyens, et
chapitres doctrinaux du Boundehesch, un ils refusaient à son corps une place dans la
des,livres sacrés des Parsis, traite de la fin catacombe, s'il n'avait pas religieusement
du monde par le feu d'une comète, de la ré- rempli ses devoirs envers les dieux et envers
surrection dont cette fin sera suivie, et du les hommes. Cettecoutume éminemment mo-
jugement qui l'accompagnera. Alors y rale, dit M. Champollion, produisait d'au-
est-il dit, les hommes se reconnaîtront, et tant plus d'effet sur les mœurs publiques,
chacun verra le bien et le mal qu'il aura qu'elle s'appliquait aux rois mêmes. Les
fait. Les anciens Perses disaient qu'Ormuzd, sculptures des temples et des palais qu'on
le bon principe, après avoir laissé Ahriman voit encore dans les ruines de Thèbes con-
tourmenter les hommes pendant un laps de' statent suffisamment que les noms de quel-
temps déterminé, détruirait t'univers et rap- ques Pharaons furent proscrits par ces mê-
pellerait tous les hommes à la vie; que les mes juges suprêmes.
gens de bien recevraient la récompense de 6° Les Grecs et les Latins reconnaissaient
leurs vertus, les méchants, ta peine de leurs aussi un jugement qu'avait à subir l'âme
crimes, et que deux anges seraient commis des hommes après la mort. Foy. JcGES DES
pour présider au supplice de ces derniers. ENFERS.
Us pensaient qu'après avoir expié leurs pé- 7° Quelques nègres de la Côte-d'Or en
chés pendant un certain temps, les mé- Afrique paraissent avoir une idée vague du
chants seraient aussi admis dans la compa- jugement dernier. Ils prétendent qu'après
gnie des bienheureux mais que, pour les leur mort ils seront transportés sur la ri-
distinguer, ils porteraient sur le front une vière de Bosmanque, qui coule dans Finté-
marque noire, et seraient à une pius gr.mde rieur de leur pays. Là ils seront obUgés de
distance que tes autres du bon principe. rendre compte à l'idole de toutes les actions
5" Selon les doctrines égyptiennes, t'âme, qu'ils auront commises pendant leur vie.
en quittant son corps mortel, subissait, dans S'ils ont été fidèles à observer les devoirs de
la région inférieure de l'Amenthi, un juge- leur religion, ils passeront la ri'~ère et iront
ment dans lequel on examinait sévèrement aborder dans un séjour délicie'ux, où tous
et t'en pesait tes actions qu'elle avatt faites les plaisirs leur seront permis; mais si, par
sur la terre pendant sa vie. C'est ce que M. leur négligence, ils se sont attiré la colère
Champottion-Figeac appelle P~/c/to~ct~e. La du fétiche, ils seront précipités dans les
scène se passait dans le palais d'0'siris, juge eaux, et y resteront engloutis pour jamais.
suprême des âmes, qui était le, prétoire de 8° D'autres nègres de la (Guinée croient
t'Amenthi. It était accompagné de quarante- que, bien avant dans l'intérieur de leur
deux juges, ou plutôt jurés, qui formaient pays, habite.un fétissero.ou prêtre des fé'.
'on conseil. La porte du prétoire était gar- tiches, doué d'un pouvoir sumaturet, qui
i2i JUG JUG iM
dispose a son gré des éléments et des sai- dence dans ta suite de l'histoire du peuple
sons, lit dans l'avenir, pénètre les pensées de Dieu, mais encore pour celui qui veut
les plus secrètes, et guérit d'un seul mot les étudier la forme et les effets de ce gouver-
maladies les plus opiniâtres. Ils sont per- nement républicain au milieu d'une foule de
suadés qu'après leur mort ils seront pré- peuples qui tous étaient soumis à des rois
sentés devant cet être divin, qui leur fera il contient de plus une multitude de rensei-
subir un examen rigoureux. S'ils ont mené gnements sur les usages civils et militaires,
une vie criminelle, le juge prendra un gros sur la géographie, sur les mœurs et sur les
bâton placé devant sa porte, et leur assé- relations des peuples à cette époque recu-
nera quelques coups qui les feront mourir lée, qui correspond aux temps mytholo-
une seconde fois; mais si leur conduite a giques de ta Grèce et de l'Asie Mineure.
été irréprochable, le prêtre les enverra dans JUGES DES ENFERS (1). Platon dit qu'a-
un séjour déticieux, jouir du bonheur qu'ils vant le règne de Jupiter il y avait une loi
auront mérité. établie de tout temps, qu'au sortir de la vie
JUGES (les), un des livres canomques de les hommes fussent jugés pour recevoir la
l'Ancien Testament, appelé ~c/top~e~m en récompense ou le châtiment de leurs bonnes
hébreu; il contient l'histoire du peuple de ou de leurs mauvaises actions. Mais comme
Dieu, ou au moins le récit des faits les plus ce jugement se rendait à l'instant mêmequi
saillants qui se sont passés dans le pays de précédait la mort, il était sujet à de grandes
Canaau, depuis la mort de Josué jusqu'au injustices les princes avares et cruels, pa-
pontiScat de Samuel. Il tire son nom des raissant devant leurs juges avec toute la
chefs qui gouvernèrent la république d'Is- pompe et l'appareil de leur puissance, les
raël pendant cet intervalle, qui est d'environ éblouissaient et se faisaient encore redou-
3~0 ans. La charge de ces juges n'était pas ter, en sorte qu'ils passaient sans peine dans
héréditaire, et la plupart du temps elle ne l'heureux séjour des justes les gens de
dépendait pas du choix des hommes ç'était bien, au contraire, pauvres et sans appui,
Dieu même qui les choisissait, soit par le étaient encore exposés à la calomnie et con-
moyen de ses prophètes, soit en leur en- damnés comme coupables. La fable ajoute
voyant des visions, et en manifestant son que, sur les plaintes réitérées qu'on en Gt à
choix par quelque prodige signalé. Le gou- Jupiter, il changea la forme de ces juge-.
vernement de la nation étant purement ments le temps en fut fixé au moment mê-
théocratique à cette époque, Dieu seul en me qui suit la mort. Rhadamanthe et Eaque,
était le roi, et, jaloux de cette qualité, il ne tous deux fils de Jupiter, furent établis ju-
donnait aux juges qu'il suscitait de temps ges, le premier pour'tes Asiatiques, le.se-
en temps qu'une, autorité limitée. Et lorsque. cond pour les Européens et Minus au-des-
Samuel fut prié par le peuple de lui donner sus d'eux, pour décider souverainement en
un roi, le Seigneur en marqua son juste res- cas d'obscurité et d'incertitude. Leur tribu-
sentiment, en disant à ce prophète Ce.n'est nal est placé dans un endroit appelé le
point Mus, mais c'est moi qu'ils ont re/e~. Champ de Vérité, parce que le mensonge et
Quand on offrit la royauté à Gédéon et à sa la catomnie ne peuvent en approcher il
postérité après lui, il répondit au peuple aboutit d'un côté au Tartare, et de l'autre
Ce Me sera pas tNO! qui vous dominerai, ni aux Champs-Elysées. Là comparait un prince
mon fils après moi mais le Seigneur oo<re dès qu'il a rendu le dernier soupir, dé-
Dieu continuera à vous dominer. La dignité pouillé de toute sa grandeur, réduit à lui
des juges était à vie; le peuple reconnais- seul, sans défense et sans protection, muet
sait volontiers la juridiction et tremblant
perpétuelle pour iui-méme, après avoir
d'un chef manifestement envoyé par le Sei- fait trembler toute ta terre.S'il est trouvé
gneur pour une circonstance particulière coupable de crimes qui soient d'un genre à
mais leur succession ne fut pas continuée pouvoir être expiés, il est relégué dans le
sans interruption. Il y eut assez souvent Tartare pour un temps seulement, et avec
des intervalles où les tribus abandonnées à "assurance d'en sortir quand il aura étésuf-
elles-mêmes se conduisaient comme elles le usammcnt puriSé. Tettes sont les idées qu'un
jugeaient à propos. C'est alors que le peu- philosophe païen avait sur l'autre vie. L'i-
ple oubliait le Seigneur et tombait dans l'i- dée de ce jugement après la mort avait été
dolâtrie Dieu, pour le punir, permettait empruntée par ics Grecs d'une ancienne
qu'il fût inquiété ou asservi par ses en- coutume des Egyptiens, rapportée par Dio-
nemis le peuple reconnaissait sa faute, et dore « Quand un homme est mort en Egyp-
recourait au Seigneur, qui suscitait un hom- te, on va, dit-il, annoncer le jour des funé-
me extraordinaire pour le délivrer. Telle railles, premièrement aux juges, ensuite à
est la cause à peu près constante de l'élé- toute la famille et à tous les amis du mort.
vation de ces personnages à la, dignité de La toi permet a tout le monde de venir faire
jnge, qui correspondait assez bien à celle ses plaintes contre le mort. Si quoiqu'un te
de dictateurs c'est pour des motifs sembla- convainc d'avoir mat vécu, les juges por-
bles que Dieu suscita Othoniel, Aod, Gédéon, tent la sentence, et privent le mort de la
Samson, Jephté et plusieurs autres; on vit sépulture qu'on lui avait préparée mais si
même une femme remplir ces hautes fonc- celui qui a intenté l'accusation ne la prouve
tions, ce fut la prophétesse Débora- Ce pas, il est sujet à de très-grandes peines.
li,vre est très-curieux, oon-.seuloment pour
celui qui vent suivre l'action de Provi- (i) Article du dicHonuaire de Noét;
125 BICTIONNAIRE DES RELIGIONS.
Quan'd aucun accusateur ne se présente~ ou prits, au dire des insulaires, soient obliges
que ceux qui se sont présentés sont con- de se jeter dans la mer au risque de s'y
vaincus eux-mêmes de calomnie, tous les noyer.
parents quittent le deuil, louent le défunt, JtJtFS. ~0! JUBAÏSME.
sans parler néanmoins de sa race, parce que JU-KtAO. Onsait que trois croyances priu-
tous les Egyptiens se croient également no- cipales règnenten Chine: lé jM-Atao, ott ta toi
bles, et enfin ils prient les dieux infernaux des lettrés, développée dans la doctrine de
de le recevoir dans le séjour des bienheu- Confucius, la religion de Bouddha bu Foe,
reux. Alors toute t'assis!anee féticite le mort d'origine indienne, otia doctrine du.2'~0, bh
de ce qu'it doit passer l'éternité dans la paix de l'intelligence primordiate qui a formé le
et dans la gioire. monde et qui te régit comme l'esprit régit te
JUHLES. Les Lapons appelleht ainsi cer- corps.
tains esprits aériens auxquels ils ne consa~- La doctrine jM-Atao, la plus ancienne de
crent ni images ni statues, quoiqu'ils leur ce vaste empire, paraît avoir trois objets du
rendent un culte religieux on les honoré culte t'Etre suprême qu'itsappefteht y/«eM,
sur des arbres derrière les cabanes; et à la Ti, C/M<t<y.<t,etc.; les Génies, ~ot<e!-c/«M,
portée d'un trait de (lèche. Ce culte consiste partagés en bons, Chin, et mauvais, V~oMei
à leur faire un sacrifice, la veille et te jour enfin lès Ancêtres.
de Noël, qu'ils nomment la fête des Juhtes. LeThien n'est feprésehté par aucuneugu-
le
Ils commencent par jeûner la veille, ou du re c'est le ciet suprême, t'espritduoiët,
moins ils se privent de viande, et retran- suprême empereur. ~o;TH)EN,Ti,CHA)'<a-T).
chent quelques morceaux à leurs autres ali- It n'a pas même de temple à proprement
ments ils font la méafe chose te jour de ta parler, car on l'honore et on lui sacrifie en
fête puis ils jettent ces morceaux dans m< plein air. Le lieu du sacrifice s'appeHe~!ao;
coffre de bouleau qu'ils. suspendent à un ar- celui de Péking est situé hors de ta ville, au
bre derrière leurs cabanes pour tes; Juhtes midi juste et tout à découvert il est destiné
errants dans' les montagnes et les forêts~ uniquement à offrir des sacrifices au Chang-
Quelques-uns regardent ce culte comme te ti. Cependant on-donnéaussifenomde~Mc
produit d'un métange des idées chrétiennes à l'autel rond sur lequel on offre ces sacriri-
avec les restes de l'ancienne superstition. ces, et aux-sacrifices mèmes. Le Chuu-king
Dans la mythologie Scandinave, Odin a le nomme C/t~ un autre endroit où l'on sacrifiait.
tilre de roi des Juhtes. Fo! Joum. H n'y a pas un ordre ou une classe particu-
JCtBA. Chez les Formosans,. les femmes lière de personnes pour exercer sotennette-
sont les directrices du culte, et elles ont te ment tes cérémonies; on voitcependant dans
monopote des sacrifices on les appelle ./tM- le Chou-king un grand-prêtre appeté 2at-
bas.Leurs sacrifices consistent en pourceaux, cAe-~)t(/; mais le droit de sacriGer publi-
en riz gritté, en pinang et en'têtes de cerfs quement au Chang-ti est réservé de tout
elles font aussi des libations comme dans temps à l'empereur; encore n'ose-t-ii pas
les autres pays. Après le sacriBc&, la prê- sacrifier par tui-même; il choisit le fondateur
tresse adresse au peupie.un discours long et de sa famille pour cet emploi dont il se eroit
véhément, accompagné de cris et de contor- indigne; et comme ces cérémonies se font en
sions bizarres. L'esprit divin s'empare d'elle, forme d'un grand banquet, il se trouve très-
elle roule. des yeux égarés, hurle, se rou~e honnré de servir à. table. L'empereur fsM
à terre ou y demeure immobile, sans qu'eux aussi offrir des sacrifices' par d'autres, comme
puisse la relever. On est persuadé que c'est par les mandarins et les grands officiers <?
dans ces mouvements convulsifs que les\ l'empire. Entre les différents tribunaux éta-
dieux se communiquent à elle. Revenue de btis à ta Chine, it y en a un. qu'on a nommé
son extase la prêtresse se relève toute tribunal des ri~es, et qui juge des affaires
.tremblante ette monte avec les autres Jui- concernant ta religion.
bas, ses compagnes, sur la ptate-forme de Iii. Quand l'emperéar va fairedes sacrifices, sa
pagode, où elles font de nouvelles prières; marche est une espèce de procession, darns
laquelle il estaccomp~gnéde toute ta nature,
puis e)tes se dépouillent entièrement de leurs
habits et se frappent sur certaines parties eu qualité de fils et représentanti du Tifn. On
du corps. Cette cérémonie est suivie d'une porte un grand nombre d'étendards qu~i re-
ablution qui se fait en présence de t:'assem- présentent des divinités et divers objets'du
btéc alors tout le monde se gorge de li- culte publie, têts que lessymbotesdû dieu
qucurs jusqu'à s'enivrer. du tonnerre, de celui de ta ptuié, de ceux
Les Juibas se <nêtent aussi de prédire la des étéments.des montagnes, des rivières;
bonne et la mauvaise fortune, la, pluie et te le boisseau céteste ou les sept étoiles du nord
beau temps elles conjurent les démons et les planètes, tes signes du zodiaque; tous
les contraignent de quitter les lieux dont ils les animauxquot'on porte dans cettemarche
se sont emparés car les Formosans croient tiennent à la religion, et sont regardés
que tes démons, (luise plaisent à inquiéter comme des génies. On y voit, pa) mi les vola-
les hommes, viennent souvent habiter par- ti)es, le phénix et des faucons parmi les qua-
mi eux. Les exorcismes de ces prêtresses' se drupèdes des lions de~s dragons. On porte'
fout avec beaucoup de bruit elles poussent également des figures de serpents d'e dîne-
Les ministres de t'cmperpur
des hurlements pour chasser. les démons, et. rentes espèces.
les poursuivent avec acharnement le sabre sont divisés en neufctasses, et cbaq'ùe ciasse
à la main, jusqu'à ce que les m'auy~ 6s;- est distinguée par une C~ure d'ani'nat, que
'25 JUK JUK ~<t
tuus ceux qm en font partie portent brodée de l'empereur, à Pékmg, renferme le Tai-
sur la poitrine où su le dos. Ceux de la pre- /r<)M6[M~-m!K~,patois de la grande tumière,
mièreclasse, qui sont tes grands de l'empire, un autre dédié au Pe-<oMoû aux étoitesdu *u
ont pour triarque distinctive une espèce de nord. Dans la ville on remarque aussi le
faucon; ceux de la quatrième ont une grue 77neK-<<Mt~,ou temple du Ciet, où t'empereur
pour symbole. En générât, tes symboles des saértSeau solstice d'hiver; teTî-<ang,tem-
ministres et des officiers des tettrës sont em- ple dé~ la terre, où t'empereur, après son
pruntés des oiseaux; ceux des officiers de éôoronnemént, offre un sncriGce et tabôurë'
guerre l6 sont des quadrupèdes; enfin quel- une pièce de terre; le Pë-<eM-<MM<y, temple
ques officiers du palais portent des plantés et du ciel septehtrionat, l'empereur y sacriuo
particulièrement là màuve. au sOstice d'été te FeoM-~aM~, (empte de ta
En générât, les sacrifices sont très-nom- tune, où le sacrifice impérial a tiëù à t'équi-
breux dans la retigion Ju-kiao; mais ce n'est noxé. Dans le yt-~an~-Mt'ao, ou temple des
pas seutemeht au Chang-ti qu'on les offre. anciens rois, on voit, dtt-on, sur des trônes
Pour ne parlér que des principaux, il y en a fort riches les statues dès empereurs depuis
pour le ciel, la terre et les ancêtres des em- Fo-hi. L'empereur régnant y va observer les
pereurs, pour l'esprit ou le génie tutétaire cérémonies funéraires. Ce sont tes manda-
des terres labourables, et pou!' !ë génie tu- rins qui sacrifient au C/i!M<t)aM<mtao, ou
télaire dès grains d'f l'empire; on sacrifie à temple de t'ésprit qui garde les mu~s. 11 parait
ceux-ci en même temps. H y a encore des sa- même que chaque vit~e a uh tempte ~6nsacré
crifices pour les cinq principales montagnes a son génie tùtétàire. Dans un grand nombre
de l'empire, pour tes cinq montagnes tuté- d'entre ettes il y à dés tours pyramidales, à
laires, pour les quatre mers et tes quatre plusieurs étages, qui sont terminées par des
fleuves. On sacrifie aux sêputcrés des empe- fëmptes où chapelles; car ces bâtiments ont
reurs illustres des dynasties passées, au tem- tous là divinité pour objet. F6< Ca)\.
ple dédié à Confucius dans le lieu m'ême de sa Le culte des aneéh:és subsistoencoré mais
naissance, et aux autres sages ou héros. autrefois on accomplissait en leûr honneu)
Tous ces sacrifices se foi): par t'émpereùr une cérémonie spéciale au commencement
même ou par ses ordres. Dé ptus, quand de l'année et en automne. L'ancêtre princi-
l'empereur doit marcher en personne pour pat y était représenté p~r un enfant désigné
quelque expédition militaire, il sacrifieà t'es- par ie nom de Chi (tittératement té défunt) la
prit des étendards, et l'on teint du sang des cérémonie était suivie de repas etde réjouis-
victimes tes étendards et les tambours. H sances. Maintenant on a substitué à ces re-
sacrifie au génie qui prési'de au remuement présentations vivantes une tahtette sut ta-
des terres, et au génfe des armes à~feu. Ou- quelle sont écrits le nom et ta quatité de la
tre cela, les empereurs sacrifiaient autrefois personne, le jour, te mois et r année de sa
aux génies des éléments, par ta vertu des- naissance, et ceux de sa mort. Fo; Ça).
quels ils croyaient que leur dynastie ré~ Les anciens Chiuofs observa~n~ te sep-
gnait. tième jour, qu'its appëtaient ~raK~~OMr;
On voit dans )e Chou-~king que ïé? ani- on fermait alors tés portes des maisons, on
maux qu'on ouïrait le plus souvent en'sacri'- ne sé livrait à aucun commerce, et l'es ma-
Gcc étaient des cochons, des brebis ë~ des gistrats ne jugeaient aùeù'ne affaire. Main.
beeufs, mais surtout d'es bœufs dont on ob- tenant on ne t'observe ptus; mais les nou-
servait la couleur. On y voit aussi qu'on of- vettes et les pteixes lunes sont consacrées à
frait du riz dans des plats, et duvin'fait de'riz, la mémoire des ancêtres, devant ta tablette
de froment et de millet. Ce vin demandait un desquéts on fait brûler des cierges et on ap-
cœur pur et pleinde respect pour la divinité porte des offrandes. Les~ Chinois ont ausst
qu'on honorait. Les sacrifices étaient accom- plusieurs fêtes annueUes, tetiés' que celle
pagnés du son des instruments, de danses des bateaux, appelée jLoM<y-(cA/)OMert, cette des-
religieuses et de simulacres de combat. j[.aH<erMM, celle de t'~4yWcM«Mre.Foy. leurs
Les génies, Chin, composaient autour du. artictes respectifs.
Chang-tt une hiérarchie céteste, sembtabte à Les ghitosôphes d'é Fécok JM-At«o rédui-
cette d'es dignitaires sons l'empëreLtr. C&s sent la morate àta pratique' de ces deux
génies habitaient t'air et surveilhuén~ les vertus Jin, terme qui signifie ta piété en-
actions des hommes. Chaque famiHeavaitses vers ta Divinité, envers tes parents, et la
ancêtres pour génies tutétaires. Outré ces gé- bonté envers tous tes hommes Y, c'est-à-
nies spéciaux à chaque famille, chaque mon- dire t<~}u~tM&où l'équité qùii fàit qu'on rend
tagne, chaque grande rivière avait son gé- à chacun c&quP fui est dû. Le' Gt)ou-king
nie particutier, chaque canton même avait parle' aussi de ci'nq règles ou enseignements
son génie protecteur, é& ~esprit de' la terFe immùâMes, qui indiqucnp les rapports des
était invoqué dans les solennités qui' ou- hommes te~uns avec les au~es, et qui, seiôn
vraient et terminaient les travaux de t'a cul- les Chinois, sont au nombre dé cinq, savoir
cure annuelle. ceux du père et des enfants, du roi et de~
Nous avons dit plus haut que les anciens sujets,' de f'épouxét de t'épouse, d'és vieit-
Chinois n'avaient pas à proprement parler tards et~ d'es jeunes gens, et ennndes amis.
de temples; mais dans ? suite on a érigé des « Qu~ t'&n' ne s'imagine pas, dit te P. Vis-
temples ou'plutôt des palais, soit au 6hâng- detou.qaefa retigion présente des Chinois
ri, soit aux personniScations de eenaines~ soit (Htïérehte de t:'àhcienne quoiqu'on y'
forces dé ta'nature; c'est ainsi quelepatais ait tnnuvé dé temps en temps touc'haat le.
1.1
t27 -DICTtONNAtREDES RELIGIONS. 128
lieu, te temps et la forme, cependant les vres. Les magistrats et les philosophes du
choses principales s'y pratiquent selon le' -pays gémissent sans cesse sur les vices de ta
rite ancien. Aujourd'hui,- comme autrefois, société qu'ils ont sous les yeux, en rappel-
on sacrifie au ciel, à la terre, aux neuves, lent aux vertus antiques, et citent en vain
aux ancêtres, etc. Aujourd'hui encore, les les axiomes de leurs sages, sans se douter
anciennes cérémonies sont en usage, excepté que la différence entre l'intégrité ancienne
quetques-unes en petit nombre, qui n'ont été et la corruption actuelle g!t tout entière en
changées par aucun autre motif que parce ce que leurs ancêtres craignaient le Ciel ou
qu'on a cru qu'elles ne convenaient pas à le Suprême Empereur, tandis que leurs des-
l'antiquité. ? » Mais si le dehors de la religion cendants en générât se soucient fort peu de
est toujours le même, les sentiments sont son existence.
différents, ou du moins ne sont plus aussi Mais le coup le plus funeste au sentiment
uniformes, et aussi universels. x I) ne faut pas religieux a été porté par une doctrine philo-
juger, dit M. de Guignes, de la doctrine ni sophique qui a pris naissance dans le on-
de la religion des anciens Chinois par celles zième sièclede notre ère et qui fut popularisée
de's Chinois d'aujourd'hui, ai par les opinions trois siècles et demi plus tard. A cette dér-
des philosophes modernes. Les idées nouvel- nière époque (1M5), l'empereur Tching-tsou
lés ont à la Chine, comme partout ailleurs, chargea quarante-deux docteurs de l'acadé-
des partisans, et l'amour des systèmes a fait mie des Han-tin de composer des explica-
naître dans ce pays des sentiments sur ta di- tions plus amples'que celles qui existaient
vinité, qui ne sont pas uhiverseHement adop- déjà des livres classiques, en leur recomman-
tés. » Ce savant s'accorde en cela avec le P. dant de prendre principalement pour guides
Visdelou, qui parle d'une secte d'~<o-po- les deux interprètes Z'c/ttM~-<MMet 7'cAoM-
litiques, qui s'est formée parmi les lettrés <MM, qui uorissaient vers l'an 1070. Ces
depuis quelques siècles, et par tes avis de la- mêmes docteurs composèrent aussi un grand
quelle les sacrifices au Cbang-ti ont été, en- ouvrage philosophique, intitulé Sing-li-ta-
tièrement retranchés sous la dynastie des <MOMaM,ou Traité complet de philosophie
Ming. naturelle. Dans ce livre, ils admettent une
Les personnes peu initiées dans l'histoire première cause, qu'ils nomment Tat-At. Il
et la littérature de la Chine regardent com- n'est pas aisé d'expliquer cequ'ils entendent
munément Confucius comme le fondateur de par ce mot ils avouent eux-mêmes que le
la sectedu Ju-kiao, ou des Lettrés, comme on Tai-ki est une chose dont les propriétés ne
l'appelle communément en France mais peuvent être exprimées. Quoi qu'il en soit,
c'e3t une erreur la religion de'Ju-kiao lui voici l'idée qu'ils tâchent d'en donner com-
était de beaucoup antérieure, el eite date de me ces mots Tai-ki, dans leur sens propre,
la fondation de l'empire. Nous sommes por- signifient le grand faîte, ces docteurs ensei-
tes à croire que cette religion était pure dans gnent quelle Tai-ki est à l'égard des autres
son principe, qu'elle n'était autre que celle êtres ce que le faite d'uue maison éstà l'égard
que Noé transmit à ses enfants, même avec de toutes les parties qui la composent que,
l'attente d'un libérateur futur, et qu'elle sub- comme le faîte unit et. conserve toutes les
sista longtemps dans sa simplicité prirnitive. pièces d'un bâtiment, de même le Tai-ki
l'tus tard la superstition et te culte des gé- sert à allier entre elles et à conserver toutes
nies la corrompirent; et comme il s'était en- tes parties de l'univers.C'estle Tai-ki, disent-
core glissé bien d'autres abus dans le com- ils, qui imprime à chaque chose un caractère
merceordinaire de la vie,Confucius entreprit spécial qui la distingue des autres choses
la réforme générale de là société, mais dans on fait d'une pièce de bois un banc ou
un but plutôt moral que religieux. Nous une table; mais le Tai-ki donne au bois la
croyons même que sa théorie a nui beau- forme d'une~b)e ou'd'un banc; iorsque ces
coup à l'idée et au sentiment religieux. C'est instruments sont brisés, le Tai-ki ne subsiste
lui surtout qui a contribué le premier à im- plus.
porter dans les habitudes sociales ce ton Les Ju-kiao donnent à cette première cause
prétentieux et maniéré qui pour les Chinois des qualités inGnies, mais contradictoires;
tient lieu de tout. Vous pouvez suivre telle ils lui attribuentdes perfections sans bornes
religion qu'il vous plaît, ou n'en avoir au- c'est le plus pur et !e plus puissant de tous
cune vous pouvez être spiritualiste ou ma- les principes; it n'a point de commencement,
térialiste suivre les mauvais penchants de il ne peut avoir de un. C'est l'idée, le modèle
votre cœur ou y résister;.être dans le com- et l'essence de tous les êtres c'est l'âme
merce fripon ou désintéressé, personne n'y souveraine de l'univers, c'est l'intelligence
fera attention; mais violez les rites, agissez suprême qui gouverne tout ils soutiennent
contrairement aux usages, manquez aux même que c'est une substance immatérielle
lois de la politesse, vous serez mis au ban et un pur esprit. Mais bientôt, s'écartant de
de l'opinion publique, déféré aux tribunaux ces belles idées, ils confondent leur Tai-ki
compétents, et passibles de peines plus ou avec tous les autres êtres c'est la même
moins sévères. C'est à l'absence de ce senti- chose, disent-ils, que le ciel, la terre et les
ment religieux dans la législation chinoise cinq éléments, en sorte que, dans un seul,
que nous devons attribuer cette espèce d'a- chaque être particulier peut être appelé Tai-
théisme pratique qui frappe de prime abord ki. Ils ajoutent que ce premier être est la
l'étranger qui étudie les Chinois dans leurs cause seconde de toutes les productions de .la
moeurs actuelles et noa dans les anciens li- nature, mais une cause aveugle et inanimée.
t99 JUM JUM 130

qui ignore la nature de ses opérations.En6n, contient une bette pnere qu'un vieillard
après avoir Hotte entre mille incertitudes,- ils adresse à Jumala, dieu suprême, pour obte-
tombent dans tes ténèbres de l'athéisme, re- nir la guérison d'un btessé. En voici la tra-
jetant toute cause surnaturette, n'admettant duction par M. Léouzon Leduc « Conserve-
d'autre principe qu'une vertu insensible, unie nous, o bon Créateur; sois-nous propice,
el identifiée à la matière. dieu plein de douceur; ne permets point
Quant aux autres religions de la Chine, que nous soyons accablés par tes maux du
voyez Fo ou FoÉ, TAO. corps, ni brisés par ses douteurs. 0 glorieux
JUKS-AKKA, déesse des anciens Lapons Jumata 1 prépare ton char, attelle tes cour-
elle passait pour avoir enseigné l'art de tirer siers, monte sur ton siège splendide, et vole
de l'arc et l'usage du fusil. Son image était à travers les os, tes membres; les chairs
placée dans le vestibule des temples,. où les blessées, les veines déliées. Fais couler l'ar-
Lapons venaient tous les jours lui offrir une gent dans le vjde des os, fais couler l'or
partie de leurs aliments et de leur boisson. dans les blessures des veines que ta où la
Elle présidait, avec le dieu Sar-Akka, à la chair a été brisée, de nouvelles chairs re-
formation du fœtus dans le sein de sa mère; naissent que là où les os ont été brisés,
son influence èn faisait une femelle, comme de nouveaux os renaissent, que les veines
celle de Sar-Akka le déterminait à devenir détachées soient renouées que le sang qui
mâ)e. dévie dans son cours soit ramené dans son
JUL, fête que les Scandinaves célébraient lit que partout où une plaie a été faite, la
en l'honneur de la déesse Freya, à l'occasion santé revienne belle et entière 1 »
du retour du printemps; ette était accompagnée Au rapport de Strahlenberg, il n'est pas
de banquets, de libationsetde danses. Son nom pennts, suivant Jes idées des Tchérémisses,
vient du mot jul, qui signifie roue, symbole de représenter et d'honorer sous une Cgure
du temps qui marche toujours et dont les sensible le dieu Jumala, parce qu'il est
périodes se reproduisent annuellement. Les éternel et tout-puissant. Quand ils jettent
chrétiens ont transformé la fête de Jul en dans te feu du pain etde la viande, ils crient
tête de Noël, qui arrive à l'époque où les Jumala, Sargala: Grand Dieu, ayez pitié de
jours recommencent à croître. Fo! JOULU, noustits lui offrent dessacriSces publics,
JUHLES. qui consistent en un bœuf, un cheval ou un
JU-LAÏ, nom chinois du Bouddha Chakya- mouton, mangent la chair de la victime,
Mouni. Foy. Joc-LAi. sauf une tranche -qu'ils jettent dans le feu
JULIE, surnom de Junon il y avait à avec une tasse d'hydromel puis ils en sus-
Rome une chapelle qui lui était dédiée sous pendent la peau sur une perche entre deux
ce nom. arbres; car ces sacriSces ont lieu communé-
JULIENS, prêtres romains, qui formaient ment sous des arbres et auprès d'une ri-
un des trois collèges des Luperces. vière ou d'une eau courante.
JUMALA (prononcez 7oMtK6~<t), nom de la Les Mordouines et plusieurs autres peu-
principale divinité chez les anciennes na- plades de l'Asie septentrionale donnent à
tions permiennes, et dont le nom est. resté leurs simulacres le nom de Jumala. Quel-
chez les Lapons, les Finnois, les Tchérémis- ques tribus prononcent ce mot Ibmel.
ses, les Mordouines, pour exprimer'le nom JUMPERS ou Sauteurs; secte de fanati-
de Dieu. « Le mot Jumala, chez.-les peuples ques, appartenant à la branche des Métho-
Finnois, est, suivant M. -Léouzon Leduc, la distes d'Angleterre, qui prit naissance, vers
plus haute expression .du caractère divin i) l'an 17CO, dans le pays de Gattes et le comté
emporte essentiellement l'idée de puissance de Cornouailles. Les chefs des Jumpers
créatrice. Aussi, ce n'est pas seulement au' étaient Harris Rowtand et William Williams,
grand Dieu, ou plutôt au principe suprême surnommé te poète gatiois. Ce dernier, dit fau-
et universet des choses, qu'il était appliqué, teur de l'Histoire des sectes re~t~MMses, pu-
mais à tous les dieux qui tenaient un rang blia un pamphlet pour justifier la singularité
élevé dans la hiérarchie mythologique, de de leur dévotion; et l'usage de sauter, gro-
même à peu près que le Bog des Slaves, gner, hurler, réitérer trente ou quarante
terme appellatif, convenant à tous les êtres fois la même stance, fit des prosélytes. Les
déifies. C'est donc à tort que certains écri- prédicants voyageurs du pays de Galles re-
vains ont particu)arisé le mot Jumala ils commandent la plupart de répéter fréquem-
sont tombés dans l'erreur de ceux qui ment les mots ~tntem et Gogoniant. Ce der-
transforment en noms propres les simples 'nier signifie gloire en langue celtique, qui
expressions épithétiques. » est celle du pays. Ils conseillent de s'exciter
Les écrivains qui prennent Jumata pour aux transports et de sauter jusqu'au point
un dieu particulier disent que les Lapons de tomber par 'terre. Ces prédicants sont
le représentaient sous la figure d'un homme presque tous ignares, mais hypocrites et ru-
assis sur une espèce d'autel, portant sur la sés, lis ont en plein air, outre les réunions
tête une couronne, et autour du cou une hebdomadaires, une ou deux assemblées gé-
forte ctiaine d'or. 11 avait sur les genoux nérâtes annuelles à Pulheli, à Caernawon et.
une tasse dans laquelle on déposait tes of- ailleurs.
frandes. Jumala avait un empire souverain Les Jumpers se croient mus par une im-
sur les autres dieux, ainsi que sur la vie, pulsion divine; on remarque que tes jeunes
la mort et tous les éléments. gens d'un tempérament sanguin sont les ptus
Le Kalevata, poëme épique des Finnois, affectés. L'un débute en prononçant des
~t DICTIONNAIREDES RELIGIONS. <3?
sentences détachées d'un ton sourd qu'il turne et de Rhea, et par conséquent sœm
pousse ensuite jusqu'au beuglement avec de Jupiter, de Neptune, de Pluton, de Cérèf
des gestes violents, et il finit par des san- et de Vesta. Les Grecs rappelaient 77~'a
glots un autre se borne à des exclamations Les grammairiens latins tirent son nom de
un troisième gambade de toutes ses forces et Juvans, secourable, comme cetui de Jupiter,
entre-coupe ses bonds de quelques mots qu'ils croient être pour Juvans Pater. D'au-
dont le plus usité est C&yoMMM~; un qua- tres regardent le nom de Junon comme une
trième tire de son gosier des cris qui )mi- espèce de féminisation de celui de Jovis. Ces
tent ceux de l'instrument d'un scieurde pier- étymologies ne nous satisfont huttement,
res. L'enthousiasme se communique à ta foule; mais nous avouons que nous n'en avons
bientôt on voit les hommes, les femmes, les pas de certaines à proposer. Si l'on pouvait
enfants, ayant tes cheveux et les habits en constater l'identité de Junon avec la grande
désordre, crier, chanter, battre des pieds et déesse de Syrie, nous tirerions son nom du
des mains, sauter comme des maniaques; ce syro-phénicien rHI~ tOtM, colombe; en effet
qui ressemble ptns à une orgie qu'à un ser- cet oiseau lui était consacré, et une colombe
vice religieux. En sortant de là,'ils conti- d'or était placée sur la statue de cette déesse
nuent leurs grimaces à trois Ou quatre mit- dans le temple d'Hiérapolis. H ne serait pas
les de distance mais il en est, surtout par* improbable que de Dton~, fille de l'Océan et
mi tes femmes, qu'on est obligé d'emportér l'une des épouses de Jupiter, les Latins eus-
dans un état d'insensibitité car cet exercice sent fait d'abord ~one, puis JMho. Ceux qui
dure quelquefois deux heures, et doit néces- préfèrent une origine sanscrite pourront la
sairement épuiser tes forces. rapprocher du verbe ~oMttam!, joindre, et lui
Evans assista, en 1785, à une scène de ce donner la signification de conjux; l'épouse
genre près Newport en Montmouthshirë. Le du grand dieu, ou de djan, enfanter (geni-
prédicant finit son sermon en recomman- trix), ou de d!/aM!, la femme par excéllence.-
dant de sauter, parce que David dansa de- En effet, Junon était la personnification de
vant l'arèhe, parce que saint Jean-Baptiste I'é)ément femelle ou principe passif de la
tressaillit dans le sein de sa mère, enfin nature. C'est la même divinité qui était ho-
parce que l'homme purifié par la grâce di- norée par les Egyptiens sous le nom d'Isis,
vine doit exulter de jubilation et de recon- par les Syriens sous celui d'j4~r<e, par les
naissance. Le prédicant accompagnait son Chaldéens sous ceiui de Mylitta, par les In-
discours d'un agitation qui semblait prélu- diens sous celui de Sacti dédoubiée en Par-
der à la danse. Alors neuf hommes et sept t;a< ZoAc/ttM! et Parca<t. Sous ce rapport il
femmes commencèrent à sauter en gémis- y a également identité chez lès Grecs entre
sant une partie de l'auditoire leva la séance, la Junon de Samos, la Diane d'Eplièse et Cy-
d'autres, qui n'étaient que spectateurs, res- bèle la grand'mère des dieux. Tous ces noms
tèrent stupéfaits. Mais les Jumpers continuè- symbolisaient la nature, t'bumtde, principe
rent leurs gambades depuis huit heures du générateur de tous les êtres. Mais les Grecs
soir jusque onze; puis, se mettant à genoux ne se contentèrent pas de ce symbolisme
en cercle, ils élevèrent les mains, tandis primitif et, les poëtès aidant, ils composè-
que i'un deux priait avec ferveur. îts termi- rent à Junon une biographie absurde et
nèrent la cérémonie en regardant le oet, et monstrueuse, comme celle des autres dieux,
se disant mutuettement.que bientôt ils se- et dans taqùette il est assèz difficile de re"
raient réunis pour n être jamais séparés. trouver ta conception première.
En 180~, t'Irtandais William Sampsoh vit Plusieurs pays se disputaient l'honneur
encore les Jumpers sur là côte nord du pays de lui avoir donné le jour, et surtout Samos
de Galles ils y avaient beaucoup de cha- et Argos, où elle était honorée d'un culte
pelles, cependant ils s'assemblaient. souvent particutier. Elle fut nourrie, selon Homère,
en ptein air dans les viftages ou dans tes par t'Océan et par Té'hys, sa femme selon
champs. Le droit d'y prêcher par inspiration d'autres, par Eubée, PorsymneetAcrée, fil-
appartenait, dit-il, à tout âge et à tout sexe. les du fleuve Astérion. D'autres soutiennent
Parmi ceux qui étaient en convulsion, it vit que ce furent lés Saisons ou les Heures qui
des vieillards mordre et mâcher t'extrémité prirent soin de son éducation. Jupiter de-
de leurs bâtons en grognant comme tes chats vint amoureux de sa sœur, et la trompa
qu'oo chatouille sur le dos. Les plus jeunes sous le déguisement d'un coucou (Foy. Cou-
s'élançaient en l'air vers l'Agneau invisible cou) mais plùs tard il t'épousa sotennenement,
de Dieu; et une jeune fille, qu'il interrogea et les noces furent cétebrées sur le territoire
sur te motif de ces sauts, fui dit qu'elle sau- des Gnossiens, près du fleuve Thérène, ou
tait ett l'honneur (~T~MeaM. t'en voyait encore, du temps de Diodore, un
JUNtA TOR~UATA, vestate romaine, d'une temple desservi par des prêtres du pays. Afin
vertu digne des anciens temps, dit Tacite. de rendre ces noces plus solennelles, Jupiter
Elle fut honorée après sa mort d'un monu- ordonna à Mercure d'y inviter tous les
ment public, où elle était qùatinée de Cét~s.te dieux, tous les hommes et les animaux. Tout
Patronne. s'y.rendit, excepté la nymphe Chétoné, qui
JDNKARI, dieu des anciens Finnois; il fut assez téméraire pour se moquer de ce
présidait à ta' chasse, et on t'invoquait contre mariage, et chercha des prétextes pour se
les bêtes féroces. dispenser d'y assister. Mercure s'étant
JUNON, fa plus grande des déesses du aperçu de son absence, se rendit à sa mai
panthéon grec et latin; ette était nUe de Sa- son située sur le bord d'un fleuve, et l'y orè
'35 JUN JUN ~<
cipita avec son habitation. La nymphe fut Elle présidait aux mariages, aux noces, aux
ainsi changée en tortue, condamnée à traî- accouchements, sous les noms ou les épithô-
ner sa maison, et réduite à un mutisme tes de JPomt~MM, Fcontt6o, Juga, Lucine,
éterhet. ~dM!<o, Opigena, ~aH~rna, etc. (1). La
H était impossible aux poëtes et aux phi- ceinture que le mari ôtait à sa nouvette
losophes païens de proposer l'union de Ju- épouse, la graisse dont cette-ci oignait les
p)H'r. et de Junon comme le modèle des bons ferrements des portes de la maison conju-
ménages ces époux célestes vivaient dans gale, faisaient donner à cette déesse te nom
des querettes et une guerre presque conti- de Cinxia et d'UMa~a. Le fer de lance avec
nuâtes. Jupiter, qui n'était pas en cela plus lequel on frisait les cheveux'de la mariée
sage que les maris grossiers et brutaux de la faisait appeler Curitis. Comme conserva-
tous les siècles, n'épargnait pas à sa divine trice du peuple, on l'invoquait sous le nom
moitié les coups et les mauvais traitements. de Sospita; et comme bonne conseittère,
On raconte même qu'il la suspendit une fois sous celui de Moneta (du verbe monere
entre le ciel et la terre avec une chaîne, qui avertir, et non, comme le disent plusieurs,
pour être d'or n'en était pas moins dure, et comme déesse de la monnaie, MoHeto).'
une enclume à chaque pied. Vulcain, son De toutes les divinités du paganisme, il
Ht~, ayant voulu dégager sa mère, fut préci- n'y en avait point dont )e culte fût plus so-
pite du ciel d'un coup 'le pied du roi des lennel et plus généralement répandu que
dieux. D'un autre côté, si Junon se mon- celui de Junon. Le récit des prétendus pro-
trait souvent fevëche et acariâtre, il faut diges qu'elle avait opérés, et des vengeances
avouer que les innombrables infidétités de qu'elle avait tirées des personnes qui avaient
sonépoux lui en fournissaient une a'ppte oc- osé la mépriser, ou se comparer à elle,
casion de là aussi la haine profonde qu'elle avait inspiré tant de crainte et tant de res-
avait vouée à prieurs belles mortelles et à pect; qu'on n'oubliait rien pour l'apaiser et
leur race, et l'archarnement avec lequel elle pour ta fléchir, quand on croyait l'avoir of-
les poursuivait, tt paraît même qu'en gé- fensée. On trouvait partout, dans la Grèèe,
néra) elle haïssait toutes-les femmes galan- dans l'Italie, des temples, des chapelles ou
tes, et ce fut pour cela sans doute que Numa des autels dédiés à cette déesse et dans les
leur défendit à toutes sans exception de localités considérables il y en avait plu-
paraître jamais dans les temples de Junon. sieurs. Mais elle était principalement hono-
Cette austérité édifiante nous fait croire que rée, comme nous l'avons dit, à Argos et à
cette matheurec~e déesse a été indignement Samos.
catftnniée par tes poëtes, qui l'ont accusée Le temple de Junon d'Argos était à !t0 sta-
d'avoir on des intrigues scandaleuses avec le des (environ 6 kilomètres) de la ville. « En
géant Eurymédon et quelques autres, ajou- entrant. dans ce temple, dit Pausanias, on
tant malignement qu'il y avait près d'Argos voit sur un trône la statue de la déesse, d'une
une fontaine merveilleuse où Junon se bai- grandeur extraordinaire, toute d'or et d'i-
gnait tous les ans et recouvrait sa virginité. voire elle a sur là tête une couronne au-
Nous sommes plus portés à admettre l'his- dessus de laquelle sont les Grâces et les
toire de sa conjuration avec Neptune et Mi- Heures. Elle tient d'une main une grenade,
nerve pour détrôner Jupiter elle en était et dé l'autre un sceptre, au bout duquel est
bien capab)~; déjà elle avait réussi à l'en- un coucou. » La grenade était le symbole de
cha!ner et Jupiter allait perdre sa dignité la fécondité quant au coucou, nous ne con-
suprême, si Thétis ,ta Néréide n'eût amené naissons pas parfaitement de quoi it ét:'itr
à son secours te formidable géant Briarée, l'cmbtème mais il ne faut pas croire qu'il
dont la seute présence arrêta les pernicieux vient du conte puéril que nous avons rap-
complots de Junon et de ses adhérents. porté plus haut ce conte vient plutôt du
On ne convient pas du nombre des enfants peuple ignorant qui voulait trouver une rai-
de Junon. Hésiode lui en donne quatre son d'un symbolisme dont où ne donnait la
Hébé, Vénus, Ludne et Vulcain. D'autres y clef qu'aux initiés. Junon n'avait d'abord été
ajoutent Mars et Typhou; encore attégo- représentée à Argos que sous une figure in-
rise-t-ott plusieurs des générations, en disant forme taitté&dans le tronc d'un poirier sau-
que Junon devint mère d'Hébé en mangeant vage ear les premières statues des dieux
des laitues de Mars, en touchant une Heur n'étaient que des blocs grossiers de pierre
de Typhon, en recevant dans son sein les va- ou de bois.- C'était sur l'autel de ce temple
peurs de ta terre. que tes magistrats d'Argos venaient s'obli-
Comme on donnait à chaque divinité un ger par serment d'observer les traités de
attribut particulier, Junon avait en partage paix mais n'était pas permis aux étran-
les royaumes, les empires et les richesses ,· gers d'yon'riF des sacrifices. H n'y avait rien
elle ne balanca pas à offrir tout cela au ber- de plus respecté dans la Grèce que les prê-
ger Pâris, s'il voulait' lui adjuger te prix de' tresses de la, Junon d'Argos on, leur élevait
la beauté qu'elle disputait à Minerve et à Vé- (tes statues qui, rangées en face du temple,
nus. On croyait aussi qu'elle prenait un soin (to&natent une suite de dates que les histo-
particulier de la parure et des ornementa riens employaient quelquefois pour Sxer
des femmes c'est pour cela que, dans ses~
statues, ses cheveux paraissent élégamment (1) Quelques-uns faisaient d'e tous ces noms autafft
ajustés. On disait proverbialement que les- de divinités différentes, que tes femmes fomatne~
coiffeuses présentaient le miroir à Junon. invoquaient- sons ? nom de JMtongs tnntff~
~35 DICTIONNAIREDES REL!GtONS.
l'ordre des temps. Ces prêtresses avaient soin année, et décernaient le prix de la course
de faire à la déesse des couronnes tressées aux filles de l'EHde. Dès que le signal était
d'une certaine herbe qui croissait sur les donné, ces jeunes émules s'élançaient dans
bords du fteuve Astérion; elles couvraient la carrière, à demi nues, et les cheveux Oot-
aussi son autél des mêmes herbes. L'eau tants. Celle qui remportait la victoire rece-
dont elles se servaient pour les sacriGces et vait une couronne d'olivier et fa permission
les mystères 'secrets était puisée dans la plus flatteuse encore de placer son portrait
fontaine Eteuthérie, peu éioignéedu temple, dans le temple.
et it n'était pas permis d'en puiser ailleurs. A Lanuvium en Italie, la statue de Junon
Le jour de la grande fête de Junon, on se recevait d'autres attributs. « Votre Junon
rendait avec grande pompe de la ville au tutélaire deLanuvium,di~aitCottaaVe!leius,
temple. La procession s'ouvrait par cent ne se présente jamais A vous, pas même en
bœufs ornés de guirlande et destinés au sa- songe, qu'avec sa peau de chèvre, sa jave-
crifice elle était protégée par un corps de iine, son petit bouclier et ses escarpins re-
jeunes Argiens couverts d'armes étincelan- courbés en pointe sur le devant. ? C'était
tes, qu'ils déposaient par respect avant d'ap- dans cette viliequeJunon était honorée sous
procher de-l'autel elle était terminée par la l'épithète de Sospita, tutélaire ou conserva-
prêtresse, portée sur un char attelé de deux trice.
bœufs de couleur blanche. Ce fut dans une Ordinairement Junon était représentée
circonstance semblable que Cléobis et Biton, sous la figure d'une matrone majestueuse,
fils de la prêtresse Cydippe, voyant que l'at- quelquefois une couronne radiale sur la
telage n'arrivait point s'attachèrent eux- tête, et un sceptre à la main. Près d'elle est
mêmes au char de leur mère, et, pendant un paon, son oiseau favori, et qui ne se trouve
quarante-cinq stades,,la traînèrent en triom- jamais avec une autre déesse. L'épervier
phe dans la plaine et jusqu'au milieu de la et l'oison lui étaient aussi consacrés, et ac-
montagne, où le temple était alors situé. compagnent quelquefois ses statues. LesEgyp-
Touchée de cette preuve de piété filiale, Cy- liens lui avaient consacré le vautour. On ne
dippe, que tout le monde félicitait d'avoir lui sacrifiait pas de vaches, parce que, dans la
de pareils enfants, pria Junon de leur ac- guerre des géants contre les dieux, Junon
corder le plus grand bien que les mortets s'était réfugiée en Egypte sous la figure d'une
pussent recevoir des dieux. Après cette priè- vache, ce qui la tit confondre avec Isis.
re, its sacrifièrent, soupèrent avec leur mère, Le dictame, le pavot et la grenade étaient
s'endormirent dans le temple, et le lende- les plantes ordinaires que les Grecs lui of-
main furent trouvés morts comme si les fraient, et dont ils ornaient ses autels et ses
dieux n'avaient pas de plus grand bien à ac- images. La victime la plus ordinaire était
corder aux hommes que d'abréger leurs l'agneau femelle cependant, au premier
jours. Les Argiens firent représenter cette jour de chaque mois, les Romains lui immo-
histoire en marbre dans le nouveau tempie laient une truie.
qu'its bâtirent après l'incendie du pre- JUNONIES, fête que les Romains célé-
mier. braient en l'honneur de Junon; voici en
A Samos, le temple de Junon était situé quelle occasion Les pontifes avaient or-
dans le faubourg de la ville, non toin de la donné, en conséquence de certains prodiges,
mer, sur les bords de l'Imbrasus, dans le que vingt-sept jeunes filles, partagées en
lieu même où l'on croit qu'elle vint au mon- trois bandes parcourussent la ville en
de, sous un arbrisseau appelé agnus castus: chantant un hymne composé par le. poëte
Elle était représentée, comme à Argos, avec Livius. Ces vierges, pour se conformer aux
une couronne sur la tête aussi était-elle ordres qu'elles avaient reçus, se rassembtè-
appelée la reine Junon. Sa statue était cou- rent dans le temple de Jupiter Stator, et là
verte d'un grand voile, depuis la tête jus- commencèrent à apprendre par cœur le can-
qu'aux pieds il paraît qu'elle n'était pas re- tique qu'elles devaient chanter. Pendant
marquable comme oeuvre d'art, mais elle qu'elles étaient occupées à cet exercice, le
était respectable par son antiquité cepen- temple de Junon fut frappé de la foudre. Ce
dant elle avait été précédée par une autre nouveau prodige alarma les esprits. On con--
'statue qui n'était qu'un simple soliveau; sulta les devins, qui répondirent que les
comme toutes celles de ces temps antiques. dames romaines devaient chercher à apai-
A ses pieds étaient deux paons de bronze, ser la déesse par des offrandes et des sacri-
parce que ces oiseaux se plaisaient dans cette fices. En conséquence, les matrones se co-
contrée, et étaient consacrés à Junon. On tisèrent entre elles et réunirent une somme
conservait aussi dans une caisse le même d'argent assez considérable qu'elles em-
agnus ca~tM qu'on disait lui avoir servi de ployèrent à acheter un bassin d'or pour être
berceau. oOert dans le temple de Junon sur le mont
Junon avait aussi un temple célèbre à Aventin. Le jour marqué par tes'décemvirs
Olympie. Tous les ans on cétébrait auprès, pour la cérémonie, on introduisit dans la
des jeux auxquels présidaient seize femmes ville, par la porte Carmentale, deux vaches
choisies parmi les hait tribus des Etéens. bianches, qu'on avait fait venir du temple
Ces femmes entretenaient deux chœurs de d'Apollon. On portait ensuite deux statues
musique pour chanter des hymnes en l'hon- de Junon faites de bois de cyprès après quoi
neur de la déesse elles brodaient le voile s'avançaient les vingt-sept jeunes filles cou-
nouveau dont on couvrait sa statue chaque vertes de longues robes, et chantant i'hymne
<3?
7 JUP JRT~ ~3
_t Tfl_ Lf.t .f.71. .A. .6..u_u _h __1_1- ro
sacré. Elles étaient suivies des décemvirs. même Marspiter co dernier vocahte offre !e
.tont ta robe était bordée de pourpre, et qui mot modiué de la même manière t~uc dans
avaient sur la tête une couronne de 1 turher. ~M-pt/fr.
j,a procession s'arrêta dans la grande place Les anciens auteurs latins penchent pour
de Rome. Les filles y formèrent une danse l'étymotdgie latine, et tirent Ju, jMo, Jovis,
rehgieusc, réglant leurs pas sur le chant de dejuvare aider, secourir. Ils disent que J!<-
l'hymne puis on se remit en marche, et i'on piter est pour jMmK~poter, !e~ère secou-
se rendit au temple, dans lequel tes statues rable. C'est ainsi, ajoutent-its, qu'on appelait
de cyprès furent placées ~honoràbfemënt, et Fe-joct~ une divinité malfaisante, dont on
grand nombre de victimes furent sacrifiées n'avait aucun secours à attendre.
à Junon par la main des décemvirs. -Si l'on s'en rapporte à l'étymologie in-
JUNONHJS, un des surnoms de Janus, dienne, Jupiter pourrait venir de Dte M/M)-
ainsi appelé parce qu'il introduisit en ttatie ~<r<, le père de la région lumineuse Qe ciel)';
le culte de Junon, ce qui te Ht passer pour ou Div-pati, le seigneur du ciel. Mais pour
le fils de cette déesse et parce qu'il prési- cela il faut 'changer t'articutation D;t) en
daitau commencement de chaque mois, dont Dju, puis celle dernière en lu, procédé qui
les calendés étaient dédiées à Junon. n'est, en fait de dérivation latine, ni fréquent,
JUNONS génies des femmes romaines, ni bien constaté.
dont chacune avait sa Junon, comme chaque Enfin l'origine hébraïque nous sourirait
homme avait son Génie et tandis que les assez nous avons montré dans la syngtosse
hommes juraient par leur génie tutétaire, (article DfEU, n''cjn) que le latin Jopt était
les femmes juraient par te~rJunon. On ap- identique avec le tétragra~me Jova, Jéhova,
pelait aussi les mères Junons (Junones Ma- prononcé aussi dans la Bible Jaho, Jeho, Je-
~M), tes divinités invoquées parles femmes hu et enfin ~M (voyez aussi le mot JEnovA
mariées, soit pendant leur grossesse,.soit dans ce volume). Or la première syllabe de
avant ou après l'accouchement c'étaient tes Ju-piter est, de l'aveu de presque tous tes
déesses .E'<yeWe, Lucine, Partula, Partunda grammairiens, la contraction de Jovis. Ju-
et plusieurs autres qui n'étaient que diffé- piter signifierait donc J~ocet le père. Nous
rentes personnifications de Junon. n'avons pas besoin de'rappeler à nos lecteurs
JUOLETAR, divinité invoquée par tes an- que la religion gréco romaine avait fait
ciens Finnois c'était un beau vieillard, roi beaucoup d'emprunts aux doctrines de l'O-
des ondes, dont les attributions peuvent être rient c'est un fait acquis .a l'histoire nous
comparées à. cettes du Neptune des Grecs. nous en tenons donc à cette dernière étymo-
JUPITER. Commençons par chercher les logie. Mais arrivons au personnage.
étymotogies de ce nom si longtemps sacré Jupiter peut être considéré sous un tripic
elles ont presque.toutes un certa.in degré de. pojnt de v.ue comme divinité suprême,
probabilité. Mais d'abord constatons que )a comme personnage historique, et comme
déclinaison commune de ce vocable (Jupi- conception. mythologique.
ter, Jovis, Jovi, JoM, ~OMm) est irrégutière. l"Sous !e premier rapport, Jupiter était,
Jupiter est un nominatif sans génitif ni au- ainsi que l'indique i'étymotogie hébraïque,
tres cas son vrai génitif, jMp!<r:s (ou Ju- l'être existant par Jui-mjeme, éterne), infini,
C:<em suivant Priscien) est inusité. Jovis immense, souverain maître de toutes cho-
estégatement un génitif dont le nominatif ses. Varron dit qu'it y avait au-dessus de
Jovis ne se trouve que dans Ennius. Tous tous les êtres et de toutes les divinités un
les grammairiens anciens et modernes con- Jupiter .qu'adoraienttous ceux qui adoraient
viennent en second lieu que Jupiter est un Dieu sans images.'Voiià pourquoi dans plu-
nom composé pour Ju, Jou, you!.<-Pa<fr. sieurs-auteurs anciens le nom de Jupiter est
Mais, parmi les étymotogistcs, tes uns font synonyme de celui dç.Dieu; ,en hébreu, Jé-
dériver son-nom du grec, les autres du latin, hova semet indifféremment pour l'appellalif
d'autres du sanscrit, d'autres enfin de l'hé- commun. « L'univers a été produit par Zeus,
breu. disent les hymnes d'Orphée. A l'origine tout
Ceux qui tiennent à l'étymotogie grecque était en lui, l'étendue éthérée et son é!6va-.
lefont venir de Zsu~ ~KT~ et'soutienneot que tion lumineuse, la mer, la terre, t'Océan,
Zejf vient tui-méme du verbe ~.j, vivre, l'abîme du Tarlare, tes Heuves, tous les dieux
parce que Jupiter est le principe de la vie. et toutes les déesses immortelles, tout ce qui
Mais si nous admettons que vient de est né et tout ce qui doit naître tout était
z:uf, nous voyons dans ce dernier une ra- renfermé dans le sein du Dieu suprême. »
cine identique à cette du latin 7)eM? la dif- «Zeus, dit-il ailleurs, le premieretie dernier,
férence d'articulation est très-!égère. Nous le commencement et le milieu, de qui toutex
démontrons dans le second volume, article choses tirent leur origine, et i'esprit qui
DIEU, n. x!v, xcvm et cm, que les mots anime toutes choses, te chef et le roi qui les
z.uf et Deus-sont corrétatifs du sanscrit ~e- gouverne. Homèreappelle Jupiter très-
va. Jupiter, tiré ainsi du grec, signifierait grand, très-gtorieux, très-sage, très-redou-
donc, non pas te~re vivifiant, mais le ~t/M table, père et roi des hommes et des dieux~ui
père (de tout). Le titre de père était en ou~re le reconnaissent pour leur souverain, et lui
attribué à plusieurs autres dieux c'~st ainsi adressent leurs prières. Ses décrets sont ir-
que t'ori trouve, dans les auteurs anciens révocables et il les cache quand il t~i
Lt~e/pater, V)t~-p6t<er, A~ep<MMMs-pa<er,5o- p)a't. Ha créé la terre, le ciel, la mer et tous
~Mt'Htt~-pa~ef, JaMM~-po/er.~aM-pa~r et les astres qut couronnent le ~int. C'e<t ce
D'CT!ONN.BEsRE:GtONS.m,
t" b)Ct!O~N.uhEbESt<ËUG)ONâ. i~
Dieu qu'Ara(us invoque au commencement le maître d'un vas~c empire, itépousaJunot)
de son poëme, et qui doit être toujours pré- sa sœur/à il l'exemple de son pèrequi avai'
sent à notre pensée. Il remplit et soutient éppnse .Hhéa, etde son aïeul Uranus qui
l'univers, qu'il .a créé. Sa bonté envers les avait pris pour femme sa sœur Titee. Ses
humnx's se.manifeste dans les œuvres de sa Etats étant d'une étendue trop vaste pouv
main. H a ptacc des signes dans le ciel, il a qu'il pût tes. régir seuf, il les uistrthua en
distribue avec sagesse et afîermi les astres, différents gouvernfments, 'et étabtit Ptuton
pour présider l'ordre df s saisons et fécon- gouverneur d.es parties occidentaies, c'est-
der ta terre. Etrp mervetHeux dans ta gran- dire desGautes et de l'Espagne. Après la
dt'ur, sQurcedë tous les biens pour ('homme, mort de Ptuton, son gouvernement futdon-
A Pore je te satne.Joi le premier et le der- né 9 Mercure, qui s'y rendit très-cétèbre,
nier q qui .s'adressent tes prières, a et devint la. grande divinité des Celtes. Pour
Lf s Latins, comme les Grecs, reconnais- Jupiter,"it se r.éserva l'Orient, c'cst-à-djre la
saient dans Jupiter un Dieu unique, père Grèce, t''s ites, et cette partie de l'Orient
des dieux et des hommes, éternel, tout.puis- d'où venaient ses ancêtres. Peu content d'être
sant, qui a crée te mo'ide et le gouverne par conquérant, H voulut encore être législateur,
sa providence. Ovide l'appelle le père et la et promulgua en effet des tois justes qu'il fit
mère des dieux. Les Etrusques, au rapport observer avec rigueur. H extermina les bri-
de' Séhêque, entendaient par Jupiter, un gands cantonnés en Thessalie et-dans d'au*
être spirituel gardien et directeur de t'u- tres provinces'de la Grèce. Outre ta tran-
nivers, créateur et maître de tout ce qui qniltité qu'it assura' par leur défaite à ses
existe. Macrobe l'appelle l'âme univer- sujets, il s'occupa de sa propre sûreté en
selle:Nous nous bornons à ces citations, que étabtissantsa principale demeure surle mont
nous pourrions multiplier à l'inSni. Olympe et se rendit recommandable par
2° Les temps qui précédèrent le xtx" sièe)e son courage, sa prudence, sa justice et ses
avant Jésus-Christ sont nommés inconnus autres vertus ovites et militaires; heureux
par les Grecs ëux-mémc! C'est vers cette s'i) n'avait pas terni t'éctat de ses bettes ac-
époque que l'on place t'existence de Saturne, tions par le trop grand penchant qu'il avait
Jupiter, Neptune, Pluton, autrement appelés pour le plaisir 1 De là tant d'intrigues amou-
tes Titans. 11 est dit qu'its formèrent un reuses dont on nous a transmis l'histoire
vaste empire dans l'Europe, qui était alors sous l'image de ses diverses métamorphoses.
déserte événements que l'on peut placer au Ces galanteries fréquentes indisposèrent
temps de Tharé et d'Abrabam. Quels étment tellement Junon qu'elle entra dans une
ces Tit:)hs? on n'en sait' rien on croit ce- conspiration formée contre tui. tt la dissipa,
pendant qu'ils sortaient d'Egypte. La mo- et ce fut le dernier de ses exploits. Accabté
narchie'fondée par ces princes étrangers ne de- vieillesse, il mourut, eu Crète, où son
subsista pas longtemps. Apr.és la famille des tombeau se vit longtemps près de Gnosse,
Titans, ce Vtfste empire fut dissous: Son his- avec cette inscription Ct-<y<f ZnH, que <'OM
toire tomba alors dans le domaine mytholo- nommait Jtt/)t<er. Il vécut cent vingt ans, et
gique. en régna sôiyante-dcux, depuis la- mort de
Je crois devoir rapporter ici; d'après Nôë[, Saturne.' Les Curetés, ses unctes, prirent soin
les deux traditions que les anciens nous ont d~' sesfunéraittes.
laissées sur ce personnage. La première, plus' La seconde tradition est beaucoup plus
historique, est' celle que Diodore de Sicile fabuleuse.'C'est celle que les Grecs avaient
nous à conservée, et que le P. Pezr~n a adoptée de préférence.Un oracle que le
mise dans tout son jour. Les Titans, jat~ux Ciel et la Terre avaient iendu, ayant prédit
de ta grandeur de Saturne, se révottèrent à Saturne qu'un de ses enfants fui ro virait
contre lui, et s'étant saisis ~de sa personne, la vie et la couronne, ou suivant d'autres
le renfermèrent dans une étroite prison.- auteurs, en conséquence d'une convention
Jnpiter, jeune alors et plein de courage/ou~ faite avec Titan, son frère a!né, qui lui avait
bliant les mauvais traitements de son père cédé l'empire, à condition qu'il ferait périr
qui avait voulu le tenir dans une dure cap- tous ses enfants mâles,; afin que la succes-
tivité, sortit de l'iledeCréte, oùRhéa, s.t sion pût revenir un jour a ta branche ainèe,
mèrëi t'avait envoyé secrètement, et l'avait it les dévorait à mesure qu'ils venaient au
fait etever par les Curetés ses oncles, défit monde. Déjà Vesta, sa fille ainée,Cérès,
les titans, délivra son père, et t'ayant réta- Junon,.Ptuton et Neptune avaient été dévo-
bli sur le trône, retourna victorieux dans te rés, lorsque Rhéa, se sentant grosse et vou-
lieu dé sa retraite. Saturne, devenu soupçon- lant sauver son enfant, alla faire un voyage
neux et défiant, voutut se défaire de Jupiter en Crète, où, cachée dans un antre appelé
mais c~lui-ci sortit heureusement de tous les Dictée, elle accoucha de Jupiter, qu'elle fit
pièges qui lui étaient tendus, repoussa son nourrir par deux nymphes du. pays, qu'on
père de Crète, le suivit dans le Pétoponèse, appelait les Métisses, et- recommanda s"n
le battit une seconde fois, et l'obligea d'aller enfance aux Curètes qui, dansant autour de
chercher un asile en Italie. A cette guerre la grotte, faisaient un grand bruit de- lances
succéda celle de ses onctes les Titans, qui et de boucliers, pour qu'on n'entendit p.s S
dura dix ans, et que Jupiter termina par lenr les vagissements de t'entant.Cependant, pour
entière défaite près de Tartesse en Espagne. tromper son mari, eHe lui Cravater une
C'est à cette victoire et à la murt de Saturne pierre emmaittotée. Notons en passant que
que commença le règne de Jupiter. Devenu. ce conte absurde d'une pierre avatee peut
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venir d'une équivoque des tangues orientâ- coinplétement oubliées on s'habitua à con-
tes, où &era &i'n, t~K ou <t~eM,signifient, sui- sidérer Jupiter comme Dieu et comme le
vant les différents dialectes, engendrer un- vrai Dieu puis, comme le peuple et tes poë'
fils, ou dévorer une pierre(l). Jupiter, de- tes ne pouvaient se figurer la divinité qu'a-
venu grand, s'associa à ses frères Neptune vec le cortège des vertus, des vices et des
et Pluton, et fit ta guerre à Saturne et aux vicissitudes qui accompagnent uotre pauvre
Titans. La Terre lui prédit une victoire com- humanité, on lui forgea une biographie
ptèt'e, s'il pouvait délivrer ceux des Titans monstrueuse..On lui rapporta tous tes évé-
que son père tenait enfermes dans le Tar-; nements qui s étaient passés dans la contrée,
tare, et les engager à combattre pour )ni. H tous tes phénomènes naturels nouvellemeut
l'entrepril, et en vint à 'bout. Ce fut -alors découverts ou observés, toutes les modifica-
o
que tesCydopes donnèrent à Jupiter le Ton' tions apportées à la société ou aux ditTé-
ncrre, t'éctair et la foudre, à Pluton un cas- rents états qui la composent, les institutions,
que, et à Neptune un trident. Avec ces ar- les tégis!ations diverses, tes découvertes géor
mes ils vainquirent Saturne; et après que graphiques, tes inventions uouveties, la nais-
Jupiter t'eut traité de'là même manière qu~it saxcc des grands hommes, etc., etc. De là au'
avait traite lui-même son père Uranus, il le tant d'épisodes dont il. fut nécessaire de char~
précipita avec les Titans dans le fond du Tar- ger son histoire. Le peuple chercha le dé-
tare, sous la garde des Hécatohchires, géants couvrir sous les embtcmes dont il n'avait.pa~
aux cent~mains. Après cette victoire, les trois la clef et qu'it interprétait à soit point de
frères, se voyant maîtres du monde, le par- vue. De ptus, comme les Grecs avaient l'ha-
tagèrent entre eux. Jupiter eut te ciel, Nep- bitude, je dirai presque la rage, de s'appro-
lune la iner, et Piuton les enfers. A la guerre prier tout ce qu'ils trouvaient chez tes peu,
des Titans succéda la révolte des Géants, en- ptes étrangers, ils ue virent que leur Jupiter 'r
fants du Ciel et de la Terre. Juptter en fut dans toutes les divinités principales ;id 'rées
très-inquiet, parce qu'un ancien oracle por- dans les autres contrées. Ainsi le .SO a~f< des
tait que les Géants seraient invincibles à Egyptiens, t'~mmuM des Libyens;, le ~M<
moins que les dieux n'appelassent un mortel des Babyloniens, le ZM'~tfMHe't/~r~Mj.des
à leur secours. Jupiter, ayant défendu à Assyriens.t'OrmMz~des Perses, !e ~roAmddës
l'Aurore, à la Lune et ,au Soleil de décou- indiens, tej~op/j~e.dt's Scy<))es,t'a~~<uxdes
vrir ses desseins, devança ta Ter'&, qui cher- 'Ethiopiens, le jf'ora~M des Gaulois, et même
chait à secourir ses enfants et, par l'avis ie J~/to~a des Hébreux, n'étaient pas autre
de fatras, it fit venir Hercule, qui, de con- chose que leur Zeus ou Jupiter; et il fattai).
cert avec )es autres dieux, extermina les encore modifier sa biogr<'phiè reçue pour
Géants. Jupiter jouit alors paisiblement de l'enrichir des faits nouveaux et des idées
l'empire universel sur les dieux et sur les uouvettes que leur fournissait ce système
hommes.. .accapareur. Enfin, des princes orgueitt'ux
H serait bien difficile d'extraire de cette prirent pendant leur vie ou reçurent après
seconde tradition des données historiques leur mort le surnom de Jupiter, comme le
tant soit peu probables: la première, cette Jupiter-Apis, roi d'Argos, pctit-Eis d'ina-.
qui nous a été transmise par Diodore, a quel- chus te Jupiter Astérius, roi de Crète qui
que chose de spécieux, et porte en ette-mémc enteva Europe, et fut père de Minos le Ju-
on certain cachet de vérité. On peut regar- piter, père de Dardanus le Jupiter Praetus.
der en effet comme positif, que les contre' oncte de Danaé te Jupiter-tantate, qui en-
orientales de t'Ëufdpc ont été occupée? leva Ganymède enfin.te Jupiter, père d'Her-
gihaircmentpar un Titan, nommé "L~<'M cnte et des Dioscufus qui vivait soixante
on Zeus, qui, après sa mort, aura é!ë honoré ou quatre-vf'gts ans avant le siège de
comme un Dieu à l'instar des fondateurs Troie etc. (2) sans .compter tant de pré-
des anciens empires de l'Orient. Son .culte tres de ce dieu qui séduisaient les femmes,
s'étant accru et propagé dans la suite des <t mettaient leurs galanteries sur le compte
siècles, il a dû être enfin confondu avec la de Jupiter ceci nous donne la clef de toutes
divinité suprême ou- du moins considéré les infamies dont est souittée l'histoire du
comme un être supérieur à toutes les divi- Jupiter mythologique.
nités secondaires. En elfet, en lisant tes poë- Outre Junon, sa sœur, qu'il épousa et
:ncs d'Homère, si nous en exceptons quelques <!ui lui donna trois enfants Hébé. Lucine et
courts passages, où ce poète confond son Vutcain (d'autres y ajoutext Vénus), il eut
Zeus avec le Pieu suprême; il nous a tou- cucore une fouie de maîtresses, dont les pr.m-
jours sembté, lorsqu'il nous fait pénétrer
dans la cour de Jupiter et des autres dieux (2) Se'OHVarron et Eus~ébe, on pourrait compter
qu'it nous raconte l'histoire d'une famille jusqu'à 500 Jupiters. Cicërmt n'en reconuaiL que
dont le chef était seigneur suzerain de l'Eu- trui. deux d'Arcadie, l'un fils de t'E~her e). père de
rope orientale et de l'Asie Mineure et. dont Pruscrpine et de Bacchus, auxquels les Arcad~ens
tes membres prenaient une part différente at))ibuaien[ leur civilisation; l'autre fils du Ciel et
aux démé)és qui avaient lieu entre leurs rcrc Je Minerve, qui a i~ve~e~a guerre et v pré-
side un troisième, né de Saturne, dans t'ite de
différents vassaux. Crète, uju t'on.montrait son tombeau. Diodore de
3° Bientôt les données historiques furent Sit:it<; n'en cite que deux te p)us at~cifn, ~ére des
Atlantes; <.autre.()tu~cé)et)re, tteveu du premier,
(i) ?*& bera, engendrer,.enfanter rrc tera, dé- )"i de Cx'Le,et. qui étendit, son oupirë jusqu'aux
vorer, 1p ten ou pK <<')),fils; 73i<efw, pierre. t;<mi'.<t.) c t'.ùrupe et d': t Afrique.
~3 MCTtONNAmE DES lmUGt0~3.
cipales sont To, 'mère d'Epaphus; Sémélé, vase d'or, sur lequel un menteur doit jurer;
mère do Bacchus Gérés. mère de Proser- et, s'il se parjure, il est une année sans vie
pine Mnémosyne, mère des Muses Latone, et sans mouvement, mais pendant une an-
mère d'Apollon.et do Diane Mafa, mère de née cé!cste, qui contient plusieurs millions
Mercure; Thémis.mère des Heures et des d'années humaines.
Parques Eurynome, mère des Grâces Alc- 2° Diodore de Sicile dit que, dans le tem-
mènc. mère d'Hercule, etc. H enfanta à lui ple des dieuy Mines en Sicile, on allait faire
seul Minerve ou la Sagesse, qui sortit tout les serments ]Ui regardaient les affaires les
-armée de son cerveau. tt se métamorphosa plus importantes, et que la punition a tou-
de mille manières pour satisfaire ses pas- jours suivi de près les parjures. « On a vu
sions il séduisit Danaé sous la forme d'une dit-il, des gens en sortir aveugles et ta per-
pluie d'or; Léda sous celle d'un cygne; it suasion où l'on est de la sévérité des dieux
enleva Europe, sous la forme d'un taureau qui l'habitent fait qu'on termine les plus
Ganymède sous celle d'un aigle. grands procès par la seule voie du serment
On représentait le plus ordinairement Ju- prononcé dans ce temple. H n'y a pas d'exem-
piter sous ta forme d'un homme majestueux pte que ces serments aient été violés.
et barbu, assis sur un trône, tenant de la 3° Les Romains juraient p.ar les dieux et
main droite la foudre figurée~par une ma- par tes héros mis au rang des demi-dieux,
chine flamboyante d'où s'échappent des car- surtout par les cornes de Bacchus, par Qui-
reaux et des uèt;hes, et de la gauche un scep- rinus, par Hercule, par Castor et Pollux. Le
tre ou une figure de la Victoire la partie jurement par Castor s'exprimait par èe mot
supérieure du corps nue, et l'inférieure re- J5'cas<or; par Pollux, ~depo~; par Hercute,
couverte d'une draperie a ses pieds est un Hercle ou ~e~erc~e; par sa foi ou la Bonne
aigle aux aites déployées. Les Cretois le pei- Foi, ~e dtus FtdiMs. Autu-Gctte remarque
gtiaient sans oreilles, pour marquer ou son que le jurement par Castor et Pollux fut in-
umniscience ou son impartialité. Les Lacé- troduit dans l'initiation aux mystères d'Eteu-
démoniens au contraire lui en donnaient sis, et que de là il passa dans l'usage ordi-
quatre, afin qu'it fût plus en état d'entendre naire. Les femmes faisaient serment plus
les prières. Les habitants d'Héliopolis le re- communément par Castor, et les hommes
présentaient tenant un fouet levé dans la par Pollux. Elles juraient aussi par leurs
main droite, et dans la gauche la foudre et Junons, comme les hommes par leurs Génies.
les épis. Les Etrusques le figuraient avec des Sous les empereurs, la flatterie introduisit
aites. Orphée lui donne les deux sexes, comme l'usage de jurer par leur salut ou leur génie.
au père universel de la nature. Tibère, selon Suétone, ne voulut pas te souf-
Jupiter tenait le premier rang parmi les frir mais Caligula faisait mourir ceux qui
divinités, et son culte fut toujours le ptux so- refusaient de le faire et il en vint jusqu'à
lennel et le plus universellement répandu. cet excès de folie, d'ordonner qu'on jur&t par
Ses trois plus fameux oracles étaient ceux le salut et ta fortune de ce beau chevat qu'il
de Dodone, de Libye et de Trophonius ses voulait faire son collègue dans le consulat.
temples tes plus magnifiques, celui d'Olym- & Les chrétiens ne regardent pas le jure-
pie en Etide, et le Capitole à Rome. Les vic- ment ou le serment comme illicite, pourvu
times les plus ordinaires qu'on lui immolait qu'il soit fait avec vérité et qu'il s'agisse d'une
étaient la chèvre, la brebis et le taureau affaire importante. En effet, dans l'Ecriture
blanc, dont on avait soin de dorer les cor- sainte Dieu nous est souvent représenté
nes. Souvent on se contentait de lui offrir de comme jurant par tui-méme~ parce que, dit
la farine, du sel et de l'encens. On ne lui sa- saint Paul, !< M a rien au-dessus de- Z)te:(, et
crifiait point de victimes humaines. a Per- -on ne peut jurer que par Mn être plus <yraKd
sonne, dit Cicéron, ne t'honorait plus parti- que soi. Nous' voyons aussi, dans l'Ancien
culièrement et plus chastement que les da- Testament, que tes Juifs juraient par la vie
mes romaines. » Parmi les arbres, le chêne ou L'existence de Dieu. Cependant le jure-
et l'olivier lui étaient consacrés. ment étant une nécessité fâcheuse, puisqu'il
JUREMENT, t" Le jurement ou serment suppose la possibilité de la mauvaise foi en-
solennel des dieux de la f;)bte était par les tre tes parties, it serait à désirer que les
eaux du Styx. La tradition mythologique dit hommes vécussent de telle sorte que tout
que la Victoire, fille du Styx, ayant secouru jurement fût aboli. VoitA pourquoi l'apôtre
Jupiter contre les Géants, il ordonna, par saint Jacques dit.: Je vous recommande par-
reconnaissance, que les dieux jureraient par dessus (oMt, MM/'rerM, de ne /nrgr ni par le
ses eaux, et que, s'ils se parjuraient, its se- ciel, ni par la terre, ni de /at't:e ~ue~ttejttre-
raient privés de vie et de sentiment pendant ment que ce soit. Jésus-Christ avait dit avec
neuf mille ans c'est co que dit Servius qui encore plus de force Vous avez appris
rend raison de cette fable en ajoutant que les qu'il ae~<ed(<aux anoeHs.' VomMecoM~ po.r~'M-
*dieux étant bienheureux et immortels, ju- rerez point, mais oou< vous ac</t<t't<erf::envers
rent par le Styx, qui'est un fleuve de tris- le Seigneur des serments que vous (furM faits.
tesse et de douleur, comme par une chose Et mot je vous dis de ne potn<j'Mrer du tott~,
qui leur est entièrement contraire ce qui ni par le ciel, parce'que c'est le <r~)te de Dieu,
est~ jurer par forme d'exécration. Hésiode ni par la terre, parce çtt'e~e est l'escabeau de
rapporte, dans sa Théogonie, que lorsque ses p:eds ni par Je; ttsfdem pn~ce que c'est
quoiqu'un des dieux a menti, Jupiter envoie la ville dtt grand roi. Vous ne jurerez pas ~.0~
tris pour apporter de i'~au du Sty\ dans un plus pnr votre tête,' parce ~Me t'oMs Il pr~M-c.
i45 JUS JUX ~?
ftt rendre !<Mseul cheveu 6<attc ott M0!'r. <!fo:s surmonté d'une main quetquefois on lui
~nc ~oh parole sot'< Ottt, out Non. nom met un bandeau sur les yeux, pour désigner
c<<f ce~Mt se dit de plus ftettCdtt mal. Cepcn-. l'impartialité~ rigoureuse qui convient au
d: nt la coutume générale de t'Etatise dans caractère de juge.
tous les si'è'ctes. et même certaines paroles 2f.Dans te christianisme, la justice, est
des ap'ôtres, démontrent que ces paroles ne. une des quatre vertus cardinales.
doivent pas être prises dans teur sens strict JUSTIFICATION. Les théologiens appel-
et rigoureux soit parce qu'elles impliquent lent ainsi le changement intérieur qui se
ptutôt un conseil qu'un précepte, ce que per- fait dans l'homme, lorsque de 1 état de pé-
sonne ne pouvait mieux savoir que les apô- ché il passe a celui de la grâce, et que d'en-
tres, soit que t'état de la société n'ait pas nemi de Dieu qu'il était, H devient son ami.
permis jusqu'à présent de se conformer au La justification se fait par l'application des
vo'u de Jésus-Christ. Mais plusieurs commu- mérites de Jésus-Christ Elle consiste non-
nions séparées ont pris ces paroles a ta tet- seutpment dans la rémission des péchés
tre, et s'interdisent absotument toute espèce mais aussi dans la sanctification et le re-
(!e jurement et de serment tels étaient au- nouvettcment de l'homme intérieur, par la
trefois les Pétagiens, et tels sont encore tes réception de la grâce et des dons qui l'ac-
Anabaptistes et les Ouakcrs. compagnent. Cette justification s'obtient
JUtUDtCTION ECCLËS!ASHQUE, pou-' .principalement par la réception des sacre-
voir que Jésus-Christ a laissé à ses apôtres, ments de b.iptéme et de pénitence.
à leurs successeurs et à leurs représentants, JUTURfŒ, divinité romaine, que révé-
en vertu duquel ils ont l'autorité de bupti- raient particutiè'ement les filles et les fem-
ser, d'instruire,de conférer les sacrements mes, les unes pour obtenir d'cHc un prompt
de lier tes âmes et de les détier. Cette juri- et heureux mariage, et les autres un accou-
diction est intérieure ou secrète, torsqu~it chement favorable. Juturne était la nymphe
s'agit de prononcer sur t'état des -conscieii- du fleuve Numicus; Virgile dit qu'elle était
tes ;eUe est extérieure iorsqu'ette concourt fille de Daunus,et sœur de Turnus, roi des
à ré~)er la discipline, à ordonner tes censu- Rututes; qu'ette fut d'un grand secours A
res, à faire des -lois et des statuts, à juger son frère dans la guerre que celui-ci fit à
les causes en matière ecctésiastique et spi- Enéc mais qu'enfin voyant qu'il allait pé-
rituelle. rir, elle alla se cacher dans le neuve. Ktte
On appelle encore juridiction l'autorité donna naissance à une fontaine de son nom;
q~u~a un pasteur sur le troupeau qui lui appelée aujourd'hui fre~o, dont tes eaux
a été confié en ce sens un curé a juridic- étaient très-saines. Suivant Ovide elle fut
tion sur sa paroisse, un évoque su:' son dio- aimée de Jupiter, qui, pour la récompenser
cèse, )e pape sur toute l'Eglise. Mais toute de ses faveurs, lui donna l'immortalité et.la
juridiction remonte au souverain pontife changea en fontaine. Cette source était près
un prêtre qui prendrait.le gouvernement de-Rome, et l'on se servait de son eau dans les
d'une paroisse sans la mission de son évo- sacrifices, surtout dans ceux offerts à Vesta,
que, un prélat qui ne serait point nommé pour lesquels il était défendu d'en puiser
ou approuvé par le pape, un-pape même qui d'autre. On l'appelait eau virginale.
ne serait pas élù canoniquement, seraient JUUTAS, un des noms'd'Hiisi, l'esprit du
autant d'intrus,. et leur juridiction serait mal.; dans la mythologie finnoise. M. Léou-
nut)e. zon Leduc pense que ce nom, cité -par Ga-
Enun on appelle juridiction l'autorité dont nander, est d'origine chrétienne; et que les
jouissent les membres de la hiérarchie ec- Finnois, chrétiens ou non convertis, auront
clésiastique les uns sur les'-autres, lorsqu'il appliqué à-leur démon païen le no'n du Juda.
s'agit de causes contentieuses. Mais comme de t'Evangite. Foy. Hnst.
tout ce qui regarde la juridiction ecclésias- JUVÉNALES jeux institués à Rome en
tique est plutôt du ressort du droit cano- faveur des jeunes gens. Les Juvénales se con-
nique que de notre Dic.tionnaire, nous ren- fondaient avec- les Saturnales Caligula or-
voyons au cours alphabétique de Droit Ca- donna qu'elles fussent célébrées le dernier
non qui fait partie de cette ~'Nc~/c/op~t'e jour de cette fête. Les jeun'es Romains y of-
y/'e<~o<y!</Me. fraient à la déesse Juventas les premiers
JURITES. divinités romaines qui, sui- poils de leur barbe, qu'ils jetaient avec t'en-
vant Aulu-Gelle présidaient aux serments. cens dans tin brasier. On prétend que cette
JUSTICE ,1" divinité allégorique des Ro- cérémonie fut instituée par Néron, torsqu'it
mains, qui la disaient Mte de Jupiter et do se fit faire la barbe pour la première fois.
Tbémis. Elle siégeait dans le conseil de snn JUVENTA, JuvENTAS et JuvENTUS, déesse
père. Les Grecs l'appelaient Dicé ou Diké. de !jeunesse chez les Romains, ta même
Hésiodeassure qu'elle est dans le ciel au pied que i'Hébé des Grecs. Le duumvir Lucuttus
du trône de Jupiter, et qu'elle lui demande lui éleva un temple dans le grand Cirque.
vengeance, toutes les fois que les lois de l'é- Les Romains invoquaient Juventa lorsqu'ils
quité sont viotées. Auguste lui bâtit un temple faisaient prendre à leurs enfants ta robe pré-
à Rome. On la représente ordinairement sous texte. Eite présidait à t'intervatle qui s'é-
la figure d'une femme tenant une balance et coule depuis l'enfance jusqu'à i'âKe vi'i).
une épée, ou- un faisceau de verges surmonté JUXA1ŒA déesse des accouchements
d'une hache, symhotede ('autorité chez les dans la mythologie finnois'e.. Elle était -tj
Romains on lui donne encore un sceptre troisième fille de Maderakka )'une des divi-
!7 NCTiON~AtRE DES RHDGÏONS. us
nités <)ui habitaient dans les régions situées duction (tu christianisme, et qu'elle et:)it eé-
nt)-dcssnu< du soifi). Jnxakka recevait dans tébrée par les Finnois demi-païens et demi-
ses b't)s!esenf.mts nouveau-nés et les en- chrétiens. «On la fètail comme te dimanche,
tourait des soins les plus tendres. Elle assis- di)-i'. H n'était permis à personne dé tra-
tait aussi lés femmes dans leurs règles men- vailler ou de faire du bruit. C'est pourquoi
<ueHcs. les gonds des portes étaient frottés d'hutie
JWtDt~S, nom d'une classe de pruphétes- ou de bière. Toutes ces pratiques av;n"nt
fes on nymphes des bois, dans la mythoto- pour but d'écarter des récottes les ravages
;:ie Scandinave. de la foudre. Le jour de Jy'y, on se réunis-
JYKY, fête. des anciens Finnois; elle coïn- sait dans les bois, où t'en faisait aux dieux
cidait avec la fête chrétienne de saint,Geor- des libations de lait. Quoique dans cette
~.ss ( 25 avril M.Léouzon Leduc pense fête le travail et le bruit fussent défendus,
qu'e))e a pris naissance, ainsi que quelques oh avait cependant la permission do s'eni-
autres semblables, vers t'époque-del'intro- vrer. JI

R
1.

[Cherchez par C, par CH, par H, par QU, etc., les mots. que l'on ne trouve pas ici par K.]

KAABA (1), nom que les Musulmans don- pour ôter aux Arabes tout sujet d'idotâtrie.
nent au princip:)) sanctuaire de leur reli- Aussitôt après l'érection de ce sanctuaire
gion, qu'ils apposent encore Me~t~ el-Ha- Dieu commanda; à Abraham d'inviter tous
retn, le temple sacré, et ~t'f-a/t, la mai- tes penptos à venir en pèt&rinag& pour le
<-on de Dieu.ttes) situé à la Mccquc:en Ara- visiter.. Comment,<!~!6M. répondit te patriar-
bie, la ville sainte des Mahométans, et c'est che, ma voix pourra-t-elle parvenir NMgenre
une obligation pour tous ceux qui profes- /<MtHfttKdi~er/e' d;n~. les d!/y'ereM<M rc<oMS
sent, t'istamismc de s'y rendre en pèterina.ge de le /e?')'e ?–C'est à toi, reprit le Seigneur,
au moins une fois dans leur vie. Cependant d'élever la Lu! c'est d moi de ~a /htfe en/en-
ce lieu était déjà vénéré bien des siècles dre. Abraham monta alors sur la montagne
avant Mahomet, et les tribus païennes s'y de Cobéis et s'écria d'une voix retentissante
rendaient annuellement de toutes les con- OpeMp/es. <:enM à ~o<re Dieu. Des millions
trées de l'Arabie. de voix humaines répondirent aussitôt Je
S'il faut en- croire les Musulmans, ce suis prêt d o~tr, <}mon ~<eM/ Apcès cette
sanctuaire serait aussi ancien que tf-mondc. invitation solennelle., l'ange Gabriet ensei-
jts disent en effet que, dès !e temps d'A-. gna A~Abraham et à Ismaët les prières avec
dam les anges ava)r"t dressé dans ccten-~ toutes les pratiques -consacrées à ce saint
droit métnepnetent~ qu'ils avaient apportés exercice les stations, à Mina, a Arafat. les
du- ciel pour servir aux hommes du tieu tournées autour de la.Kaaba., le sacrifice d'un
propre à rendre a Dieu le culte souverain, bouc, en un mot toutes les cérémonies que
et à obtenir !a rémission de leurs péct'és. les Mahométans accomplissent encore au-
Adam visitait souvent cette tente céteste et jou.rd'h-ui.
Seth, son fils, suivit pendant longtemps, Quoi qu'il en soit il paraît certain que le
l'exemple de son père, jusqu'à ce que les temple de la Mecque était, avant Mahomet
crimes des enfants deCaïn ayant contraint te panthéon où toutes les tribus arabes ve-
les anges de retirer cette tente céteste, il ju- naient adorer leurs dieux chacune y avait
gea à propos d'y construire un temple de ses idolesqui étaient placées sur.le couronne-
pierre qui pût servir à sa postérité. Ce pre- ment de l'édifice, au nombre, dit-on, de 3G5;
mier édifice ayant été détruit par le détuge on ajoute même qu'on y voyait les images de
la terre demeura sans temple jusqu'au temps Jésus et de Marie. Lorsque Maho'net se ren-
d'Abraham. Ce saint patriarche, après avoir dit maitre de la Mecque et de son temple
sacrifié un bétieràjaptacede sou 6tsls- ce'qui arriva le vingtième jour du mois de
maët, suivant la tradition musutmane, re- ramadhan ta huitième année de t'hégire
çut du Seigneur,t'ordre de lui bâtir un tem- (23 janvier 630 de Jésus-Christ),)! ni abat-
ple. à ta place où était l'ancien, précisément ire toutes los idoles, ou, suivant d'autres;
au-dessous de ta tente céteste qui est encore elles tombèrent d'ettes-mémes à sa: voi.x et
actuellement dans )e ciet. Abraham et Is- il consacra cet édifice au cuite du vrai Dieu.
maët édifièrent donc la Kaaba et pour éter- Ce temple fut ptusieurs fuis depuis-détruit
niser ta mémoire de tenr obéissance ils at- ou brute, mais reconstrcit toujours à peu
tachèrent les cornes du bélier qu'ils avaient près sur le même pt.'n. Nos lecteurs savent
immolé, ta gouttière, d'or qui reçoit tes que tous les Musulmans en quelque lieu de
eaux de ta couverture, et elles ydemenru- la terre qu~its habitent, se tournent invaria
rent jusqu'à ce que Mahomet- les fit enlever blement vers la Kaaba, pour faire leurs fin')
(i) On trouve encore ce mot écrit Cata., Ro&n/t, prières journatières c'est cette direction
~aM, rtc. t! signifie un cM~e, parce qu'en ettet la qu'on appelle la Quibla. Voici la descriptiot*
K:)ba est u;i ëttitiec c:)rr6. de ce sanctuaire, telle que la donne, d'après
4
)4~ KAA KM' <~
les meilleurs auteurs, M. Noêl -Desvergers trec, a'angtequi regarde le nord-est, ~e
dans son Arabie ;«orfs~t<f; trouve enchâssée, dans ta muraille exté-
« Sa formées) celle d'un qua'dritatère, dont rieure~ ta f.)m''use'picrrc.n'tire, objet du
les faces sont changées dans des construc- cnite tf plus ancien dans ces contré) s. Long-
tions particutièrës qui lui on nt à t'cxtérieur t't'mps avan) Mahomet, toutes les tribus df,
toute régutaritc. Dix-neuf portes, disposées t'Arabie vfnaicnt baiser avec rpspec! ce frag.
sans or<tre. donnent entrée'daus h) corir in- ment de rocher, qui. d'après tcur croyance
térieurf. trréguhètes dans teurs consirnc-~ avait été appbr du ciel par tes anges, lors-
tiens; les unes sont terminées par une ar- que Abraham était occupé de ta construction
cade ogivatc, les autres par un plein cinhe: du temple et, lui servant de marchepied,
quelques insoijitions en 1 honneur de 'celui s'élevait ou s'abaissait selon les besoins d(~
(tui tes a fait élever en foi ment toute l'a dé son travail. Cette pieuse reH~ue a environ 6
<ora)ion. Ces portes n'ont pofnt de vantaux, ou 7 pouces de diamètre, et forme an ovatc
la mosquée reste àinsi ouverte à toutes irrégutierd'un rouge te))ementfonc6,~u'it
)''s heures du jour et de la nuit. Une fuis en; peut passer pour noir. Ce ~t'était pas là, au
tré dans titxériettrdu t<mp)e, le voyageur dire dcsArabes, sa routeur primitive; jamais
est pour -la première fois frappé de son im- on n'avait vu lors de sa miraculeuse arrt-
mensité, II se trouve dans une vaste cour véc sur )a "terre, hyacinthe d'unéctat pl,us
formant un parattétogramme parfaitement bt'!))antft d'une pius belle transparence~
régutier de 250 pas de tohg environ sur 2(<0 ntaislesbaisr-rs de tant d'hoounes &<'ui!)e!{
de targe. Elle e-'t entourée d'arcades soute- dtniquités de toute espèce t'ont aiu'i méta-
~ufs par une (orét de cotonnes, dont quel- morphosées Quoi qu'il en soit de toutes c<'s
ques-unes sont en granit, d'autres en mar- Merveines,duesat'imagin;itiouactfve.des
bre, mais dont ta plus grande partie foule- Orientaux, Bnrchhafdt a cru reconnaitre
fois sont taillées d«ns la pierre grise et com- d.'ns )a pierre noire on fragment de tave,
mune qui forme les cottines d'atëntour. Au- <on)e))~nt quelques parcelles d'une ~b-
dessus de ces arcades, du sommet~desqueHcs st~ncejannat'e.etAHHt'yyavnunbasat.e
pendent dés tampes que t'en attume chaque D'tcanique (~o! PtEnnE NOfRE). La pierre
hait', s'étèveut une quantité de petites cou- noite est le seul point de la K;)aba qui soit
paies surn~ontécs ettes-mémes par sept mi- c'.nstanimen) offff) la dévotion des pèle-
narets, dont' quatre sont ptacés aux quatre tin'i;toot)e reste est recouvert d'un in)-
angles, et t's 'rois ;)utres d'une manière ir- tnense v~ite noir, qui n'est relevé à quelques
r~gutière dans la longueur des gâteries for- ptpds du «o) et suspendu en'festons à d<'s
mées par- tes arca~s. Ce nombre mystér)eux tordes de soie, que pendant tt's premiers jours
des sept minarets du tcmpte de ta Mecque dupf'ierinage.O'))itdans)e5tra<or-7}e~OM~
n'a jamais pu être surpassé depuis,da.ns au- (la Vie du Prophète.) q~u'un roi,du Yémen
cune des mosquées éjevées par la piété des nomme As.xt-Abou-Cartb, fut le premier qui
khalifes où des sultans. Ce serait offenser te <ouvrit la Ka.iba d'unf- étoffe. H la revêtit
prophète que de décorer un édifice religieux 't'aho'd du dt;)p grossier nom'né,en arabe
o'un plus grand nombre de ces Hèches étan~ /f/«!Mtt/ Averti en songe de la revétif d'une
cées qui donnent un aspect si, pittoresque éloil'e. plus hcHe.ii ycmptpya cetle qu'on
auxvi)tesde!'0ricnt. t. nomme moa~r;et enfin, sur un nouvel avis
«C'est au mitieu du parvis que s'étève ta revetL' pareittonent par an songe, il ia re-
maison s.nnte. cette Kanba: révérée, te vendes étoffes rayées qu'on fabrique dans.
plus ancien temple d'après les croyances !f Ycnien. Avant 1 islamisme, il y avait deux
arabes, qui ait été eons'acré~au vrai !)ieù. Sa couvertures, fune pour l'été, l'autre pour
forme et son architecture n'ont rien du reste f'hivcr. Maintenant ce voite que t'en nom-
qui puisse démentir une haute antiquité. me /~MtM, est renouvelé seulement une .fois;
C'est une espèce de cube construit en pier- ch;)<)nc année, t) est entouré vers le milieu
res crises dt: la Mecque, grossièrement tai!- de sa hauteur, d'une targe bande où sont
iées'eu htocsde dinéten''cs grandeurs. Sa ton- brodées en lettres d'or des inscriptions pieu~
gueur, <)';)?<es But-ekliardt, est de 18 pas. sa st's et des passages do t!oran.
targeùr de 1~, ot sa hauteur de 35 à M pieds « Non loin de la Kaaba, dans !a cour de )a
anglais. Cette massive construction semble" mosquée, s'étève une autre construction
d'abord inacces'tibte. Ce n'est que par un carrée, d'apparence égatement massive
examen attentif qu'on découvre sur lit face mais beaucoup plus petite. Elle, recouvre le
de t'édince qui regarde t~' nord une petite' puits de Xcmi'cm cette source qu'un ang'i
porte pt~cée à environ 7 pieds dit. sol. )t fitjaini)' au moment où Agar, errant <)ans
faut, pour y parvenir, que t'en applique à ta te d"~ert, voitaitsa têt'' pour n~ pas voir son
muraitte un escalier mobile en bois, qui dis- fi)s ismaë) expirer dans tes tcurments de la
par<)!t pourquétques nfois lorsque h-s pètc~ soif. La salle où se trouve .te puits sacré est
rin~ ont accompli les rites sacrés. L'intérieur revêtue de marbre et huit fenêtres y lais-
du tf'mpteotTre à t'ceit une vaste satte, dont sent penctrer de toutes parts tes rayons du
le ptafond est soutenn ~lar deux piliers; pas soleil. Uueestra'tedemart're b!anc, haute
d'autres ornementa que des inscriptions ara- de 5 pieds et large de, ~0, entoure la source
bes, et les nombreuses tampes d or massif où t'en puise t'eau sainte à une profondeur
qui éclairent seules ce sanctuaire. Le pavé' d'environ 50 pieds. HHe est troubtc,.et sem-
est formé de beaux marbres, disposés en é!é- ble devoir être pe'.àntc; mais elle est au eun-
gantcs mosaïques. Non toin de la porte d'en- traire fort saine quand on e" fait usage, <t
m D)CT!ONNAtRE DES MUGiONS. i~

~'a rit n dn ce goût saum&tre qu'on rencon- monstre sans tête; en effet on le représente
tre dam les autres fontaines de la ville. » comme étant aussi gros qu'une montagne,
Outre le 15'du mois de dhout-hidja, qui est d'une couleur noire, sans jambes, mais avec
celui du pèterinage, on ouvre encore )<' sar.c- des bras longs d'une lieue; une bouche for-
tuaire le 15 de.ramadlian, le 15dedhout- midable au milieu du ventre, et un œit d'une
cada et le lendemain de ces trois jours les vaste dimension sur )a. poitrine. Cependant
premiers sont pour les hommes, et les autres il n'avait pas toujours eu cette forme hideuse
pour tes femmes. On dresse alors à la porte antérieurement c'était un beau Danava, pe-
de la Kaaha l'escalier portatif dont nous tit-Sts de Danou, une des femmes de Kasya-
avons parlé. C'est une opinion assez com- pa. Mais comme il avait pris malicieusement
mune que l'intérieur de ce sanctuaire est des formes hideuses pQur effrayer les solitai-
d'un éclat éblouissant. On croit aussi gcné-~ res et les distraire dans leurs méditations,
ralement que la nef en est habitée parles un saint richi, nommé Sthoula Sira, i~en
anges, et aucun Musulman n'ose porter ses punit en prononçant contre lui une impréca-
regards vers le plafond dans la crainte de tion dont il ne tarda pas à ressentir l'effet;
perdre la vue par la splendeur de ces sub- car s'étant avisé peu de temps après de douer
stances spirituelles. Quiconque pénétre dans Indra ce dieu lui frappa de sa foudre ta tête
cet intérieur est ob)i}{é dé faire le tMma.z de- et les jambes, sans pouvoir cependant lui
vant chacun des quatre murs, et de poser la ôter la vie.. parce que Brahmâ tui avait fait
tête contre les quatre angles, à mesure qu'il don de t'immortatité. I) fut condamné à rester
passe d'un mur à l'autre. dans ce déplorable état jusqu'à l'apparition
sectaires musulmans de Vichnou, incarné en Uama. En effet, dans
KAABIS apparte-
nant à la branche des.Motaxates; ils avaient l'expédition de ce héros contre Lanka, i) se
fils.de Mohammed saisit de Rama et de Lakcumana.soa frère,
pour chefAbout-Casem
dans l'intention de les dévorer mais les deux
el-Kaabi, l'un des disciples de Djahidh, autre
hérésiarque (F~)/. DjAH)DH!YÉs). lis ensei- princes se débarrassèrent de lui en lui cou-
gnaient, entre autres erreurs, que Dieu agit pant les bras. Lè monstre demanda quels
sans sa volonté, et qu'il ne voit ni soi- étaient ses-vainqueurs, et ayant appris leur
même ni d'autres, que par le moyen de sa nom et leur race, il se réjouit de se voir
science. ainsi mutité. J) ordonna que son corps in-
un des mauvais génies forme fut brûlé; il sortit renouvelé de ses
KAARAMOINRN
de.la mythologie nnnoise.Kaâramoinen était cendres, reprit sa première forme, et se
le patron des lézards. rendit au Swarga, en invitant Rama à se
diriger vers la demeure de Sougriva.
KA ASI TSOU F~fE, divinité japonaise,
KABÉ, un des principaux charmes des in-
fille d'un génie céleste et d'une déesse ter- sulaires de Tonga; c'est une malédiction
restre. EUe épousa JLm<t~oM Fî/M, et devint
prononcée contre la personne à laquelle on
mère de plusieurs des esprits qui passent veut du ma). Pour qu'elle produise tout son
pour avoir régné sur le Japon, dans tes temps effet, il faut qu'elle soit exprimée suivant une
anté-historiques.'Foy. son histoire à l'arti- certaine formule, d'un ton grave et posé, et
c!e AMA Tsou Ft&o FtK.o, etc. avec une intonation très-prononcée. Dans ce
KABAGHt courses à cheval qui avaient dernier cas elle prend te nom de tcan</Mi. Le
lieu autrefois à Ti.dis en Géorgie, te jour de Kabé ni le wangui n'ont point d'effet de la part
Pâques. Depuis t'infoduction des armes à d'une personne inférieure contre une autre
feu la messe de ta Résurrection était célé- beaucoup ptus étevée dans l'échelle socia-
brée au bruit de salves continuelles d'àrtil- le. Mariner rapporte un Kahé de quatre-
lerie et de mousqueteric. Après le service vingts matédictions, dont voici quetques frag-
divin, le roi donnait un déjeûner aux per- ments
sonnes de sa cour, ainsi qu'aux fonctionnai- « Déterre ton père au ciair de la lune,
res civils et militaires à la suite de ce re- et fais la soupe de ses os; ronge son crâne;
pas, il montait à cheval et se rendait, accom- dévore ta mère exhume ta tante, et coupe ta,
pngné de tous ses convives, au lieu des cour- eu morceaux; mange la terre de ta tombe;
ses ou 7~a6a<j~t. Au'centre d'una des places mâche le cœur de (on aïeut avale les yeux
d.e la villé s'élevait une culonne de pierre, de ton oncle; frappe ton dieu; mange les os
au sommet de laquelle était posé un vase croquants de tes enfants; suce la cervelle de
d'argent. Les fils du roi, les jeunes princes ta grand'mère; couvre-toi de la peau de ton
cites nobles, montés sur d'agités coursiers père, et fais-toi une cuirasse des entrailles
superbement ënbarnachés, devaient parcou. de ta mère.? Fo< ÏA-Ntou et TATAO.
rir, de toute ta vitesse de leurs chevaux, t'é- KABtU-PÀNTHfS, secte de déistes de l'Hin-
tendue de la place, en passant devant la co- doustan, qui suivent la doctrine de Kabir,
tonne, et tâcher d'abattre le vaso ai coups de simple tisserand qui vivait sur la fin du xv°
ttcches en courant au galop. Celui qui l'avait et au commencement du xvt° siècle. Ce ré-
abattu t'enlevait rapidement de terre sans formateur, qui avait été un des principaux
descendre de cheval, et allait le présenter au disciples de Ramananda, propagea à son tour
roi en s'agenouillant devant tui. Ce vase une réforme plus profonde et ptus large. Son
rendu de 'la main du roi, était la récom- nom de Kabir n'e~t qu'un titre arabe signi-
pense de l'adroit tireur. fiant Je plus grand. On le nomme aussi en
KABANDHA, génie de la mythologie hin- hindou Z~Kant ou le Sage. On savait si peu,
'iuue; sou nom signifie un torse, ou un durant sa vie, quelle était sa religion ~xté-
).3 KAB KAB 1S4
rieurc, que les Brahmanistes et les Musul- cinq é)éments, chaque élément, lorsqu'une
mans de l'Inde le réclament chacun de des parties est détruite ou plutôt tombe en
leur côté comme appartenant à leur culte, et dissolution, retourne à celle dont elle émane.
le vénèrent également. On dit même qu'a sa Par exempte, <t/f<~ou t'cther étant l'origine
mort il y eut une grande contestation entre de l'air, t'~tir t'étant du feu, )e feu l'étant de
lés membres de ces deux religions si diffé- l'eau, et l'eau de la terre, par une réaction
rentes, tes uns vouant bruter son corps, et ou réversion semblable, la terre se change
les autres l'enterrer. On ajoute que Kabir en eau, l'eau en feu, le feu en air, l'air en
apparut alors au milieu d'eux, et leur dit de éther ou a/ et ce dernier remplit tout l'u-
lèver t'ét'onB qui couvrait son corps mortel; nivers.
ils le firent et ne trouvèrent qu'un mon- Selon le sage Vyasa, à la création, les élé-
ceau de fleurs les Musulmans en enterrè- ments primitifs furent produits sous la forme
rent une partie, et tes Hindous tiv'èrent d'atomes, la première chose créée ayant été
l'autre aux flammes~ Cependant on voit son le vide, duquel naquit te vent, du vent le
tombeau à Aoude, où il est l'objet d'un pè)e- feu, du feu l'eau et la terre. Cette citation
rinage très-fréquente. Kabir est considéré fait connaître l'autorité d'où Kabir dériva
par les Musulmans comme un soufi (c'est-à- son dogme',populaire, qui cependant a une
dire un philosophe- ou déiste) du premier grande affinité avec la philosophie sankhya
rang ét de la plus haute distinction, à cause (et celle-ci est analogue au système des py-
de sa sagesse, de sa haute piété et de son thagoriciens), suivant laquelle les cinq élé-
hospitalité sans bornes, puisque souvent il ments, savoir, l'a/fds ou l'éther, l'air, le feu,
aimait mieux souffrir le besoin, plutôt que l'eau et la terre composent lés trois mondes;
de ne, pas donner à manger à un étran- et, à la destruction de toutes choses, sont ab-
ger. sorbés dans un ordre inverse de celui d'a-
La doctrine de Kabir est si fortement em- près lequel ils sont émanés de leurs princi-
preinte du système philosophique des Védas, pes primitifs. On sait aussi qu'Anaximènes
qu'elle leur a été évidemment empruntée, enseignait que t'éther subtil- était le pre-
pour être adaptée à l'intelligence des gens mier principe matériel existant dans la na-
du commun, quoique Kabir se moque éga- ture.
lement et sans réserve des sectateurs de .Quant au ~<M ou ~o~, en voici ta déCni-
Brahmâ et de ceux de Mahomet, des Védas, tion d'après Kabir lui-même
du Shaster et du Coran. Ce que nous'disons « Le <o~o.<est l'éther, le logos est l'enfer.
plus loin du M&dou logos démontre que cette Le chaos a été façonné par le logos. Le <o-
doctrine a beaucoup d'auatogie avec celle <yos habite dans la bouche~ le logos loge dans
des Védas. t'oreitte. Les créatures ont été formées par
Les dogmes principaux des Kabir-Panthis le /!«< du logos. Le logos est la parole, le lo-
sont les suivants 1" U y a un esprit ou une gos est l'écriture. Le logos, û mon frère l, est
âme pénétrant tout ce qui doit gouverner le le corps et l'esprit. Le logos est le talis-
corps dans toutes ses actions. "L'esprit de man, le logos est la divination. Le logos est
l'homme est différent de celui des animaux, l'instituteur, le maitre des étudiants. Le /o-
et, à sa dissolution supposée ou apparente, gos est mâle, le logos est femelle. Le logos
il'retourne au lieu d'où il est émané. 2° Nous embellit la trinrté. Le logos est la vue, l'in-
devons mattrisemos cinq- passions ou affec- visible, le tout-puissant. Le logos gouverne
tions, savoir: le désir, la colère, l'avarice, 1'u ni vers. Kabir dit :Cherches-tu le <o<~ Le
l'amour et l'orgueil, au lieu de les abandon- Créatcuï, ô mon frère est le logos. N On
ner à l'influenco des sens qui sont dérivés voit que le saM de Kabir a la plus grande
des organes de la vue, et de l'illusion qui analogie avec le nou: de Platon et le ~oyof de
est produite par l'ouïe, et qui sont unis~en- Phiton, auxquels ces philosophes rappor-
semble, comme homme et femme, pour nous taient la création de ce monde visible. It n'y
subjuguer. 3° Mais il ne faut pas seulement a pas moins de connexion avec la doctrine
rendre ces affections de l'esprit soumises à des Védas, relativement au pouvoir de la di-
notre volonté, nous devons de ptus planter vinité, de créer, de conserver et de dé-
en nous ou recevoir tes cinq vertus, qui truire.
sont la piété, la tendresse, la science, la Suivant les Kabir-Panthis, 1'* les vices
bienveillance, la patience. &° Nos efforts'doi- sont transmis par les organes de la vue, or-
vent se borner à parvenir à cet heureux dinairement appelés MtOKM,et par ceux de
état dans lequel l'esprit, l'intelligence ou l'ouïe, généralement appelés waya ou illu-
t'âme placée en nous n'a rien à espérer, à sion. 2° H n'y a pas d'autre enfer que cetui
désirer ou craindre, dans tequet nous n'a- que t'homme crée lui-même dans son ima-
vons rien à demander ou à implorer, et par gination ni d'autre misère que celle qu'il
conséquent où les prières, les hommages, s'attire. 3° It n'y a ni commencement ni Hn,1
les cérémonies, les pèlerinages et les offran- ni vie ni mort. ~.° Les éléments desquels
des sont inutiles et superflus. 5° Quant à t'homme et chaque chose sont composés
,l'esprit ou à l'âme, cette secte parait avoir naissent les uns des autres. 5° L'homme forn);)
adopte l'opinion suivante Le corps et l'es- les lettres de t'atphat'et, donna des nomsaux
p'it, nommés Aa&ir (t), étant formés de différents objets qu'il vit, fixa un commen-
cement et une fin, et commença :) ad~tct' un
(t) Ces sectaires f<~))tdériver le nom de ~attr de être sous des formes et des dénominations
deux mots indiens <;H;/a,corps, et bir, esprit. diverses, qui out été transmises de généra-
~5 5 DICTIONNAIRE DES RELIONS. <sc

)i'.it) pn g'iératiot). 6° La réunion ou !'cxa- tre, vons détrnisex 'sciemment la vie. Celui
tïx'n que chacun fait de lui-même est recom- qui rénéctfit, et qui met de côté tout ce qui
ïnan'té pour toutes les action". 7° tt est dé- estinutite, est un vrai phitosophe. C'est
fendu de tuer aucun animât t'arconséquent, pourquoi je te dis (J)titte ce tKa;(i!tusion),
''< tu oe trouveras plus d'obstacle.–0 Pan-
Tnnnger de la viande est interdit. 8° R~'s tern-
dit 1 s'il n'existait pas des êtres.it n'y aurait
îtes sont é)<'vés pour le cuitf, par exempt
a Rénarcs et a Ma)wa Us sont simples: la .ni créateur ni substance, ni vide, ni air, ni
principale pra!ique consiste à réciter )eJ9t- feu,t)i'.o)ei),nitune.niterrp,nieau,nitu-
<~<fA.o)i le livre écrit p ~r Kibir. tnière. ni forme, ni sonci.ni monde, ni corps.
Les denx sectos d'unitaires ou de déistes de –H n\y a pomt. de lieu où ne soit le C'e <-
t )nde les plus répandues sont les Sikhs du <fur.–0u;)nd les hommes ignorants éfoute-
Pendjab <'t tes Kahir-P;!nthis.L''spr'nitrs ront-its la sagesse? Sans aih's il est impossi-
se rapprochent davantage dp t'istamisme; ble de monter aux nues, et l'âme nu meurt
puisqu'ils permettent quptqnefcis les pètcri- ja~'ais.–its saisissent un nom faux qu'its
nagcs et l'adoration de Dour~.qu'itsma!)- suivent. le prenant pour la vérité. Quand les
gent de ta viandf. et se confornu'))) à d'au- étoites~hrittent, te soleil se couche. Ainsi,
tres observances. Ce)asufut p~'nrét.ihtir une quand t'âme reftéchit, elle détruit les d~ux
différence entre eux et les Kabir Panthi<, propriétés.its les apppitent dieux, eux qui
qui s'abstiennent de chair, n'ôtent ta vie à ne connaissent ni le doux, ni l'aigre. Le sot,
axcnn Hnimat, n'adurrnt aucune f'spèce d'<'m. de même que ânc.chargé de bois de sandal,
4)tèTt&'ou d'image, et vivent d une manière ne connaît pas sa bonne odeur.-Ce corps
qui ne .poit ofTense'' h's préjuges rctigieux ne ncevra j-nnais la sagesse; elle est cepen-
des m' mhres de tcur propre famille qui n'ont dant tout près d'eux à Jeurcôté; its ne la
pas embrassé tcurs.opioions hérétiques. En cherchent pas, mais ils disent EHe est é!oi-
<ffft, il ost très-singulier qu'un bratunane, gnéc. De !ontcs parts ils sont remplis de
fin kchatrya, un vaisya,. un soudra peut crainte. L'âme est entourée d~un mitti~r fte
avotr été converli à la foi de Kahir, et ce- pièces.–0 insensé brute l'amitié du genre
pendant continuer A vivre et même se'marier humain, d.ins. laquelle sont tes soucis et (aa
dans <:a rastc,.privi!épequi n'est pas accor- mauvaise voto!!té le tempte est assis sans
dé aux Sikhs, ni a aucune ~utre srcle dissi- fondement. Je te le répète Echappe-toi, au-
dcntedci'.mtiquccuttodt'~rahma.deVich- trement tu seras engtouti.–Tout le genre
nouctdeSiva. humain est venu puur être.baitottc dans !e
Le principat objet de Nahek ét deKahir. chariot de ta peur.–Peux-tu écouter les
dans tenrs réformes religieuses, parait avoir jongleries des Brahmanes? Sans avoir la
été d'exclure toute adoration d idote, tout connaissance de (Dieu), ils coulent le
catterefxiuàdestipuxp.'rticuhers, a des bateau à fond. Peut-on êlre brahmane
rivières et à des emb!èmes, et, en simptiuant .sans connaître t'esprit de BfaAm ( Di'eu ).
la doctrine et les cérémonies pour le peuple, Quand t â'no s'en va; diras-tu quelle est sa
delui faire comprendre plus aisément les vé- caste? si elle est bianche, noire ouj.tunc? x
rités physiques et morales peu nombreuses KA,BO-KAMAL), génies malfaisants de
et simples, qui sont répandues dans toutes i'!tcdeJava; ils sont regardés comme les
les religions. Les Kahir Panthis sont -répan- protecteurs des voleurs et des malfaiteurs.
dus prhrcLpatemcnt dans les provinces de Ils prennent ordinairement la forme du buf-
Bens;ate,Bchar,Aoude'etM;)twa. fle, et sonvent.aussi celle des maris dans
Voici la tra~duc~ion de quelques stances l'intention de tromper tes femmes.
extraites des ouvrages de Kabir KABOUTO Les Japonais donnent ce nom
(rQuc peut. effoctuer l'âme entourée de a des figures de personnages fameux par
plaisirs mondains? L'<sprit dit: Quand irai- leur courage, ou de cavaliers armés de tou-
je ? t'mne demande Où ir.'i-je? Le vittage tes pièces, qu'its exp.osent dans la rue, à la
que je cherche depuis six mois n'est qu'à un porte ou dans le vestibule des rnaisoos, a ta
mille de moi. Farter d'un pays qu'on n'a troisième fête annuelle, a~pctée 2'nHço-Mo
pas-vu, c'est sottise; iis mangent eux-mê- ~e/MM.Ces figures sont faites de bois, et re-
mes du sel amer, et its vont v&ndr& du cam- couvertes de papier et de pièces d'étoffes d'or,
phre (1). La moitié d'un vers est suffi- .d'argent, de soie ou de taine de couleur. On
sante, si l'on y réuéchit conveuahiement; à .c.xp;)se également, à ta même occasion, des
uot bon les écrits des Pandits qui sont cuirassés, d''s casques, des arcs. des ftèchcs,
'hantés nuit et jour? car de même que le (tes'fusi)s, des piques et d'autres armes fai-
tait est bon quand il 'donne tet)eu<re,de les de bois de bambou vernissé. Ces exhibi-
même la moitié d'un vers de Kabir é~ate tes tions ont pour butd'inspirer une ardeur guer
quatre Védas. tci on'honore Dieu sous te rière aux jeunes garçons, qui sont le but d
ttt'm de ~r. !;) sous celui d'aA; examine ta.fët<
ton emur soigneusement, tu y trouveras toute KACHA.IOVA c'est-à-dire le ~e~H~Mr
chose.–Les Schcikhs et tfs Musulmans étu- E/erMe<; nom de la divinité suprême, chcx
die"t ie C<'r;)n, les Hindous lisent les Shas- tes Caftans Miesos.peuptsdc la Hirmanip.
tras sans i'instruction (fonnée par un mai- Kacha-tova a un fils appelé /mc/ta-(!M,
c'est-a-tfire seigneur occupé de t'.onncs œu-
( )t{ahi'f'n pfnettant. cf.tte sentence, fait aHxsion vres. Ce fils eut pour mère 7~-A~att/n. Il est
aux ton(ia!(;ursi et aux livres des retigion-ibrahma- regardé comme le reparatp)). du genre hn–
<Hque_et.n)usu)mane. tnain, en ce sens que, par sa prédication,
<5f KAB KAH <M
confirmée par des mir{'c!cs,i) :tra!nc"n KARTU). dieu dés anciens Finnois, dont
gr~nd nombre d'hommes ~!ans le chemin du la tout Hon était de présider sur les bestiaux.
salut. Après sa mis'sion remplie. Racha-Kt.iu KAFtH o" KAFER. nom générique sous le-
mourut; mais il parai) qui) ressuscita,
quel les Musuttnans comprennent tous tes
'puisque tous s'accordent à le faire dispa- peuples de la terre qui n'admettent point la
raitr.e du côté de )*0ccident. Quelques-nns mission prétendue divine de, Mahomet. Ce
croient qu'il s'embarqua sur un navire euro- mot, d'où dérivent par corruption ceux de
péen. De');) peut-être cette au~re tradition ~feauoMr et de Ghiaour, signifie un inndèie,
reTcueiHie de la bouche d'un vioittard, qn'it un homme dans tes ténèbres, dont les yeux
devait venir, du même côté, des étrangers sont fermes à la lumière et à la grâce divine.
qui annonceraient une religion plus com- Ainsi, [jour tes.Musulmans, non-seulement
pote. les idotâtres, mais aussi les juifs et les chré-
La tégende de Kacha-Ktau parait être une tiens. sont des En/ers ou Ca/M.
rén!i))isccncc du christianisme. Ce<)uit y a KAH-GVOUR (1), un dos livres sacrés des
de plus étrange encore c'est te'nbm dé 7ot'a, Tibétains; c'est une immense collection qui
donnéàt)ieu)e Pèie. Commetes Juifs, les comprend tous les du boud-
ouvrages révérés
Carians traduisent- ce mot par éternel; dhisme; ette ne comporte, pas moins de cent
comme tes Juifs encore, il n'osaient )e pro- huit .volumes in-folio manuscrits, mais qui
noncer avant l'arrivée des Anabaptistes on se trouvent réduits à quatre-vingt-dix-huit
ne le faisait que dans des occasions très- dans l'édition imprimée. Cette collection offre
so)cnnet)es. Les parents apprenaient à leurs
en tangue tibétaine les ouvrages du Bouddha
enfants à ne jamais t'emptoyer horsdetà, et,de ses disciples', tes acles
Chakya-Mouhi
par la raison qu'il y avait grand p6c)t6 à des concites de t'égHse bouddhique, les bio-
s'en servir communément. Mais les Anabap-
graphies de Bouddha, de'ses disciples et des
tistes t'ityant depuis vulgarisé dans )<urst)- enfin tout le corps de la litté-
leurs patriarches,
vres, comme dans prédications, per- rature classique de cette religion.
sonne ne <=cfait plus scrupule de fe pro-
Les Tibétains marquent leur vénération n
noncer.
KA'H)-KAOR!S. sorle de religieux hin- pjpurce livre par tes ornements très-riche.?
dnu< de la secte de Siva, qui font te pe!eri- dont ils en dccorent tes exemplaires par ies
ils rappor- co)Tres<t les buffets magnifiques où ils les
nagede~tc~ttou D6narès,d'où
tent de l'eau du Gange dans des vases de conservent, et devant lesquels. ils entretien-
nent jour .et nuit un luminaire, et surtout
terre jusqu'à Rameswar, près du c;!p Como-
rin,où est un temple très-renotnmé deëiva. :par le soin qu'ils ont d'étendre des couver-
Cette e.)u se r&pahd sur le tingam de ce tures de soie, et même leurs habits, sur les
endroits ou ils les placent pour tire; car ils
tcmpte, que t'en prétend être celui du smge se feraient un scrupule de les déposer sur
Hanotunan; ensuite on ta recueille pour la
distribuer iiux Hindous, qui ta~ conservent la terre nue, ou de la leur faire toucher. Les
religieusement, et lorsqu'un malade est a riches et !cs nob!es les placent sur des tapis,
des carreaux et de petites tabtes où l'or et
l'agonie, on lui en verse une ou deux gout- les couteurs ne sont pas épargnés. Les reli-
tes dans la bouche et sur la tête.
KADAMËSËS, secte musulmane, qui est gieux ont de petits sièges magnifiques, sur
ta même que celle des Ismaé- lesiinets ils ies placent quand iis veulent tes
probablement jire.lt est vrai que les livres profanes d'art
liens. Les Kadaméses habitent une vingtaine
situés sur. les montagnes qui et de science ne sont guère moins respectés.
dévisages Le rpspccLdcs Tibétains s'étend jusqu'aux
touchent au territoire de Tripoli. On assure
caractères d'écritures, surtout si cc~sont de
que leur unique cutte est d'adorer les par-
ties scxuettes de la femme. Mais. on ignore grandes tottr~s. Ce, serait à leurs yeux une
comment ils te pratiquent. sorte de profanation de tes t.tisser à terre
ou dans des endroits.peu décents.
KADDAHiS, se''taires musulmans, ainsi
appetés dch'ur chef Maïmoon, surnommé Voici la iiste des matières contenues dans
~af/ia ou l'Oculiste, qui paraît avoir ensei- la collection imprimée du Kah-gyoor
gné tematériatisme. Le Doul-ra est une collection de traduc-
KADOLE.,ministre des prêtres dans les tions et de rétifs historiques reiatits au M:t-
sacrifices ct.~s tnystères des grands dieux. gadha et aux progrès du bouddhisme da.ns
C'est celui que l'on appelait Camille chez lès t'nde brahmanique et tes contrét's voisines
Ro'nains. il comprend treize volumes. Le 5/tf -<<f)'n
KADHAVUYAS. êtres ou démons infernaux est une collection de traités sûr ta m"! aie
de la mythologie hindoue: ce sont.des ser- et ta métaphysique~, en douze volumes.
pen's N g.<s. enfants de Kadrou, femme de 'Le~Do-de cMmp'rend les ouvrages sur la
Kasyapa, qo) habitent dans les régions infé- philosophie natntettf, ta tttéotog et l'as-
rie)~rt"'d))P.ttata. tronomiu, un trente votumes. Le G</ottf ~e
KADHOU on J~AHnouvA, onp des épouses est une coitt'ction d'ouvrages sur ia tnédu-
neK:<sy~pa, père de. tous les êtres suivant cinf les enchantem"nts, ies
)a myttfotogie hindoue; c'est elle qui devint prières, les hymnes, en vingt et un'votumcs.
mère d's serpents Nagas. La jalousie la Enfin des A/e~nn</M .comprenant princi-
porta à t'mptoycr ti ruse pour réduire en
esclavage- Uih, autre femmes de Kasyapa. J (i) Oi~écrit an'.si /u~)ef<)', ~a/«/)<);<r,&(~M~
~o)/.t'articteD)Tt. et u)6n)e ~a Ghiour.
,M DtCTtOiSiSAtHKDES RELtGtONS -<60

paiement des légendes et des morceaux His- fit inhumer, et alluma sur sa fosse un grand
feu qui y fut toujours entretenu dans la
toriques. en vingt-deux volumes.
Les Tibétains ont encore un autre tivi'e suite, et qu'on croit avoir été l'origine de ce
sacré, appelé le Stan-gyour, qui comprend feu perpétue!, objet du culte des Persans.
deux-cent dix-sept volumes imprimés. Foy. Kahoumors passe pour avoir le premier
STAN'SYOUR. commencé à bâtir des maisons et des villes
KAHOA-AMI. divinité océanienne. dont car, jusqu'à son temps, les hommes n'a-
le nom signiGe te maître du soleil; il ha!'i- vaient point eu d'autres habitations que tes
tait dans t'ite de Taïti. La tradition des îles cavernes et c'est à lui que l'on rapporte la
Hawaï rapporte qu'un jour les habitants de fondation des villes de Hatifh, d'Istàkhar-et
cet archipel ayant offensé le roi de 'Taïti, de Damavend, dans les-provinces qu'il avait
cr-tui-ci, pour les punir, les priva du soleil. subjuguées car son pays natal était l'Adher-
effrayés des ténèbres répandues sur l'île, les bidjan ou la Médie. On dit aussi que ce mo-
Hawaïens allèrent trouver un géant, frère narque fut l'inventeur des étoffes de laine,
de Kana, qui faisait sa résidence dans le de poil, de coton et de soie, dont il enseigna
tempte de Makini. Ce géant était d'une telle la fabrique et l'usage, faisant quitter aux
ditnension, que souvent il se tenait debout, hommes l,es .peaux dont ils s'habillaient
un pied sur Hawaï et l'autre sur l'île d'Oa- aussi bien que leurs cavernes; c'est à lui que
itou. Ils le prièrent de se rendre à Taïti pour l'on rapporte ('invention de la fronde, et des
faire lever le soleil. Le frère de Kana mit ses autres instruments et machines propres à
fortes bottes, alla trouver Kahoa-Arii, ob- lancer des pierres qui étaient les seules
tint de lui que le soleil serait rendu aux Ha- armes de ce temps-là.
waïens, et, pour éviter à l'avenir un pareil Si Kahoumors fut le premier des hommes
malheur, it fixa cet astre dans le ciel, d'où qui jouit de la souveraineté, il fut aussi le
il n'a pas bougé depuis. premier à s'en dégoûter; car l'on dit qu'il
KAHOUMQRS ou KAnouMAHATH (1), le s'en dépouilla pour retourner dans sa pre-
premier homme ou t'Ad:'m des Persans. D'a- mière demeure, qui était une grotte, où il
près la cosmogonie du Zend-Avesta, lé Dieu vaquait à'ta prière, et adorait le Créateur de
suprême créa d'abord un homme et un tau- toutes choses, après avoir remis son sceptre
reau qui vécurent, sans éprouver de mat, et sa couronne à Syamek, son fils. Nous avons
pendant trois miHeans dans-les régions supé- vu plus haut ce qui le contraignit à remon-
rieures du monde; et ces trois mille ans -ter sur la trône.
comprennent les signes du Bétrer, du Tau- Suivant une autre tradition fabuleuse
reau et des Gémeaux. Ensuite ils restèrent Kahoumors étant mort après un règne de
sur la terre trois mille autres années, sans trente ans, un principe vivifiant échappé de
souffrir ni peines, ni contradictions; cette son corps resta dans te sein de la Ierre pen-
seconde époque correspond au Cancer, au dant quarante ans, au bout desquels il en
Lion et à la Vierge. Après cela, le mal parut naquit deux plantes, qui, avec le temps, de-
dans le courant du septième mitiénairë vinrent des êtres humains, ayant la même
correspondant au signe <<e ta Balance. taille et la même figure. Leurs noms étaient
L'homme, qui avait nom TfsAoMmors c'est- Meschi et Meschianeh; ils s'unirent et devin-
à-dire l'homme du Taureau (Aao, bœuf, et rent les ancêtres de tous les hommes qui ha-
)?tf<rd ou mars homme), cultiva pendant bitent maintenant sur la terre à la place des
trente ans la terre et tes ptantes.'ct prit soin génies qui l'occupaient autrefois.
du taureau. C'ést cet homme qui devint ta KAHOUNA ou KjmouA-Houi, nom que les
source des générations. Les astres commen- habitants des îles Sandwich donnaient aux
cèrent à. fournit- leur carrière le premier jour prêtres des idoles. Le grand prêtre portait
du mois ferverdin, qui est le commencement le titre de Ao/tOMtta-~VoMt. Voy. ÏAHOUNA.
de la nouvettc année et par la rotation du KAILASA, le second des paradis hindous
ciet, le jour fut distingué de ta-nuit. dans l'ordre progressif; il est situé au-dessus
Les Persans regardent Kahoumors comme du Swarga ou ciel, et est la- demeure de
le premier roi de leur première dynastie Siva, troisième personne de la triade in-
plusieurs le confondent avec Adam d~autres dienne. C'est, à proprement parler, une*e
soutiennent qu'il était û)s d'Adam et frère de haute montagne qui fait partie de la chaîne
Seth ou Seth tui-méme; d'autres enfin te font de l'Himalaya, où les Hindous supposent
fi)s de Mahatéct et contemporain d'Enoch. que Siva et le dieu des richesses, Kouvéra,
Suivant d'autres historiens plus raisonna- ont Gxé leur séjour, et habitent chacun une
Ncs, il n'aurait vécu qu'après le déluge, et ville où est leur palais; la cité de Kouvéra
serait. fils de $em et petit-fils de Noé. On se nomme Aiaka; celle de Siva s'appelle
ilonne ordinairement à ce monarque mille Srvupoura. Pour être admis dans ce paradis,
ans de vie terrestre et cinq cent soixante itfaut avoir passé sa vie entière dans l'exer-
ans de règne; mais Firdoussi réduit la durée cice des plus rudes pénitences, ou avoir
de son règne, qui eut quelque interruption, souffert la mort en défendant la religion, la
aux trente dernières, lorsqu'il eut repris la patrie ou toute autre cause juste. Cependant
couronne après ta mort de son fils Syamek, ,il ne parait destiné qu'aux adorateurs par-
tué par les géants. Après avoir vengé ta ticuliers de Siva et de son infâme /t'n~a<t<.
mort de Syamek et recouvré son corps, il le La mythologie hindoue représente teKaitasa
sous l'aspect d'une montagf.e d'or. Au
(1) 0;) dit aussi Jtni'oM'HO'set A'nyotfttMT~ sommet, dit Creuzer, est une plate-forme
.-<
KAi KAÏ <n3
sur taquctte se houvc.une table cnrr;'e- nii'cst.i sous no nom à Mahadid, ville d'Afri-
enrichie, de neuf pierres précieuses; au que. (~0!HAKEM).
milieu est le padma ou totus, portant dans KAIOUMARATH ou KAïoeMORs, le pre-
son sein le triangle, origine et source de mier homme, selon la mythologie persane.
toutes choses. De ce triangle sort le Hngam, Foy..K~H.OCMORS.
arbre de vie, qui avait primitivement trois KAtSANIS, sectaires musulmans,
ecOrces. L'écorcn extérieure était Brahmâ; disciples
de Kaïsan, affranchi d'Ali, qui fut instruit
celle du milieu, Vichnou la troisième et !a
par Mohammed, fils de H.inefia.D autres di-
plus tendre Siva; et quand tes trois dieux sent que Raïsan est le nom de Mokhtar, fils
se furent séparés, il ne resta plus dans le
~d'Ohaid Thakéfi. qui entreprit de venger le
triangle que la tige nue, désormais sous la meurtre de Hoséin. « Les Kaïsanis, suivant
gnfttedc Siva. Suivant une tradition. Siva de le
divisa plus tard ce phallus en douze tingams Sylvestre Sacy, disent que sûccesseur
d'Ali à l'imamat est Mohammed, fils d'Hane-
rayonnants de lumière, qui fixèrent sur eux fia, parce qu'Ali lui confia le drapeau à la
les regards des dieux et des hommes, et.qui journée du Chameau, et. que Hoséin le dé-
furent transplantés ensuite dans les diverses ctara son lieutenant lorsqu'il partit pour se
parties de l'Inde, où ils reçoivent les pieux rendre à Koufa mais ils se partagent en di-
hommages des Vasous préposés au gouver- verses opinions sur la succession à l'imamat,
nement des huit régions du monde.)) Dans
après là mort de Mohammed. Suivant les uns,
Sivapoura, l'or et les pierres précieuses tes droits de l'imamat'revinrent
fleurs après lui aux
brittentdetoutes.parts;tes de toutes enfants de Hasan et de Hoséin suivant d'au-
les saisons y sont toujours épanouies, des tres, it passa à Abou-Haschem
fruits délicieux pendent aux arbres, de frais Abdatlah,
fils de Mohammed, fils de HaneHa.
zéphyrs rafraîchissent l'air, que des oiseaux « Les Kaïsnnis enseignent qu'il est possible
divins font retentir de leurs doux ramages.
Siva s'y montre entouré de nymphes célestes que Dieu change de votonté. Une des sectes
des T~aïsanis reconnaissait pour imam après
qui le divertissent par leurs chants et par fils de Hanefia, Abdallah. fils
leurs danses, et d'une multitude de saints Mohammed,
mounis de tous les temps, empressés de Moawia. Cetui-ci enseignait quêtes âmes
à te
passent successivement dans diuérents per-
servir, et qui partagent avec lui les faveurs et c'est sur ces
de ses innombrables maltresses. A ses côtés sonnages, que personnages,
qu'ils soient des hommes ou des brutes, que
est Bhavani, Parvati ou Dourgâ,sa sœur et tombent les récompenses et les châtiments;
son épouse, ta déesse du yutu. organe fémi-
nin, qui porte dans son sein les germes de que t'âme de Dieu avait aussi passé de la
toutes choses, et enfante les êtres qu'elle a même manière dans différents personnages,
etennnentui-méme;que la divinité et la
conçus de son divin époux.
prophétie s'étaient reposées en lui, et qu'en
Mais, s'il faut en croire tes Vàichnavas
et tes ennemis du culte de ~Siva, ce paradis conséquence il connaissait les choses cachées.
serait loin d'être aussi attrayant. Ses.disciples l'adorèrent, ils nièrent la résur-
D après rection, soutenant que la transmigration des
eux, la cour de Siva ne se compose que âmes se faisait dans ce monde même, et que
d'une troupe dedémons, qui ont pour chef les récompenses et les châtiments étaient in-
Nandi; ils font horreur à voir,- n'ont point Higés aux personnages dont nous avens par-
de vêtements pour cacher leur forme hi- lé. Après la mortd'Ahdattah, quelques-uns
deuse, sont dans un état d'ivresse perpé- de ses disciples soutinrent qu'il, était tou-
tuelle leurs querélles et leurs combats
jours vivant et qu'il reviendrait. D'autres, le
incessants sèment partout la terreur. Le dieu reconnaissant pour mort, dirent que son
lui-même neboitquedes liqueurs enivrantes, âme avait passé dans Ishac, fils de Zéid, fils
et, comme les êtres immondes qui composent de Haroth. Ceux-ci, nommés vi-
Haréthis,
sa cour, il est toujours ivre; aussi s'aban- vaient en épicuriens, ne se refusant aucune
donne-t-il sans mesure et sans pudeur à et ne regardant aucune chose
jouissance,
tous les excès de la sensualité. Il est vêtu comme illicite. )'
d'une peau de tigre, tout couvert de cendres,
et a le corps entouré de serpents. Monté sur KAtSAN-PAIWA fête de Sainte-Catne-.
son hœnf, il se promène de temps en 'temps rine, cé)éb<ée par les anciens Finnois, avec
sur les montagnes des cérémonies conservées du paganisme.
voisines avec sa fem'ue
Parvati. Ce jour-là les femmes demandaient à teur
Les démons qui composent leur
suite y font entendre des cris perçants voisine deux poignées deftrino,dontettes
tcr~- faisaient une sorte de gâteau appeté mcttnmt.
minés par un son aigre qui peut s'exprimer
Ensuite on faisait cuire la tête d'une vache,
par kil, A:<, et c'est de là que le T~at/ct~t tire dont on mangeait ta langue avec la mâmmi.
son nom.
Dans cette fête les brebis étaient tondues
Quelle que soit !'é<ymo!ogie du mot ~t- pour la troisième fois. Sainte Catherine, Ka-
lasa, prononcé aussi ~~M, nous ne bahn. trinatar, avait, suivant M. Léouzon Leduc,
çons pas à en rapprocher le grec xo~o;, con-
remplacé la déesse Mietikki dans la garde
cavité, et le latin cosïm ou co~ttHt, ciel, des troupeaux. On t'invoquait ainsi ~a<rt.
prononcé autrefois ~œftM.
Ma<nr, doMce femme, élère une cloison de /<')'
KAIM ou KATFM. c'est-à-dire le persistant, att<OMf de mon c/tamp,dec/t'f/tte c<!<~r/e m'~t
réterne);nt) des noms que tes Uruzcs don- <rf)np~nM,a/<Mt/Me<S7'ftc';f/f(we'('/tt'))<Mf'~
nent à Hakem, leur dieu incarné, qui so ma- <OMC/te point. )''<erye de la <~f~, t't'e/7/e d~ <tM.
~6~ DtCTtONMAtREDES tŒUGtONS.
t~re. pretti~ ~t' fidèles ~et'att<e~ pOMf garder corps et Yama, toute la partie inférieure a
.moM~MM. partir du nomhri) que te feu, qui reçoit les
KAI'l'ABHA, nom d'un asoura on démon hommages de tous les dieux., me garantisse
de 1.) mythotogie hindoue, tué par Vichnou. de tout mal, dans quelque endroit que je
KAITOS, dieu des troupeanx,~tans la <ny- puisse me trouver Que les femmes des dé-
thologie fnnoise. morts veiHent sur mes enfants, sur mes va-
KAKA-BHOUSOUNOA la première .des ches, sur mes chevaux, sur mes étéphants
quatre métamorphoses de Brahma.; elle eut que Vichnou veille sur mon p:)ys! quête
lieu dans te kritayouga ou premier âge du Dieu qui veille sur toutes choses veille aussi
monde. Sous la forme d'un'kâka.ou cçrbcau sur moi, surtout lorsque je me trouve dans
appelé Bhousounda, il chanta -la guerre en- des lieux qui ne sont sous la garde d'aucune
gagée entre Bhavani, épouse de Siva, et les divinité 1 ))
asouras ou géants/commandes par Mahé- Celui qui récite cette prière chaque soir
chasoura..< en se cotichant ne sera exposé à aucun évé-
KAKAU, un des dieux principaux de l'île nement funeste il suffit <te la porter atta-
Ouvea ou Waltis, dans t'Océanie. chée à'son bras, de t'écrire et de la tiré, pour
KALA, c'est-à-dire le Noir;.nom de.l'un, devenir riche et .vivre heureux. Le nom de
des vi.swas,divinitcs hindoues, vénérées prin- A'a/asa qu'on !ui a donné signifie la pointe
ctpatonent dans les cérémonies funèbres. d'un dôme, ou t'ornement d'architecture qui
C'est aussi un surnom de Varna, dieu de la te surmonte.'
mort, et deSiva, comme dieu destructeur. 2 On -appelle Kalasa-Sthapana l'offrande
KALAËMAGÀL,unde8"omstamoutsde d'un vase d'eau que l'on fait à une divinité,
Saraswa'i, épouse du dieu Brahma. Ce mot après y avoir jeté préatabtement de petites
signifie tittératement la dame des arts. branches de cinq arbres sacrés, savoir d'As-
KALAI-KOURADËS, c'est-à-dire ~6ontK~ wattha, de Figuier des indes, d'Oudoumbar,
darnes;'ce sont des fées ou nymphes des de Sami et de Manguier.
Grecs modernes. Vittojsona souvent observé KALA-SOSOUT, le second étage de l'enfèr,
dans ses voyages que ce sont ettes que tes. dans le système religieux des bouddhistes de
Grecs saluent respectueusement dans l'île Siam et du la Ba'rmanie. Les maihenreux dé-
de Myconë etaiiteurs, lorsque, avant de tirer tenus en ce lieu sont roulés et grittés sur des
de l'eau d'un puits, ils répètent trois fon barres de fer rougies à- blanc. Ceux qui ont'
Je te ~a~tte, d pi(i~ et ta compagnie. Par cette offensé leur père ou leur mère, leurs maîtres
compagnie ils entendent~ lès Kalai-K-ourà-. ou leurs supérieurs, ceux qui ont embrassé
dés. une doctrine erronée souffrent cet affreux
KALAKANDJA, nom d'une çtasse d'ascu- supplice pendant mitte ans..
ras de )à mythologie hindoue, qui devaient KALASOUTRA, l'un des vingt et un nara-
leur naissance à u" démon fëmette appelé kas ou enfers de la mythotogie hindoue.
A'a/oAc' KALËUA. dieu de'la paix chez les anciens
KALAMOUKAS, nom de la troisième bran- Slaves quicéiébraientsaféte avec pompe
che des saivas ou adorateurs de Siva,' troi- le 24 décembre. Des festins, des jeux. des
sième personne de la triade hindoue. Voyez réjouissances pubtiq'.tes avaient été institues
MAHESWARASet PASOUPATAS. eu son honneur on e" a la preuve dans des
KALÂNËM!,nom d'un autre asoura bu jeux et des chansons antiques où t'on fait
démon tué par Vichnou et qui, dans une mention de Kaléda. Le dieu de la guerre s'ap-
naissance postérieure, devint le roi Kansa, petait Léda.
ennemi mortel de Krichira, autre incarnation KALEGUËJERS, nom tamoul de la, qua-
de Vichnou. it succomba encore une fois' trjemeciasse~des spuras; c'est la race de
sous les coups de son rival. Voyez KtucHNA' géants la, plus terrible et la plus puissante;
ëtKàNSA. cttc habita le Patala (fégions infernales).
mLASA. 1° Prière' que les Hindous doi- KALENI)ERS, dcrwichs ou religieux mu-
vent réciter te soir avant de se coucher elte sutmans-.Fo'CAmNDERs.
est adressée aux démons, gardes dé Siva, ét KALËWA, le premier (~t le chef de tous
passe pour être de la ptus grande efficacité. les géants, dans la mythotog~e des peuples
On doit. en la récitant, porter la main droite' finnois. It s'occupait à entasser des rochees
t'ur tes diuérfntes parties du corps à mesure les uns sur les autres ,,et à les lancer a dee
qu'on les nomme: distances considérabtes. « Encore aujour-
Il Que Bhairava me préserve la tête de tout d'hui, dit M. Léonzon Leduc, on. rencontre,
accident; Vichana, te front ;Bhouta-Karma, dans plusieurs endroits de la Finlande, des
tesoreit.cs Préta-Vahana, te visage; Bhouta- amas dé rochers et des jetées des pierres énor-
Karta, tes cuisses; les Datis, qui sont doués mes, qu'on attribue à sa force prodigieuse.
d'une force extraordinaire, les épautes Ka- Souvent on voit des blocs d'une dimension
patumi, qui porte à son cou un chapelet fait extraordinaire, servant de bornes aux diffé-
de craups d'hommes, les mains Chanta, la rentes possessions et presque toujours on
poitrine Kétrika le ventre, les' lèvres et peut y lire une légende des-causes qui ont
les deux côtés ;Ka)rapata, le derrière du obligé Kaléwa à les y placer. )) CeKutéw<'
corps Kétraga. le nombrit Pattou, tes par- qui était d'une taille si prodigieuse qu'il ne
ties sexuelles ChidJa-Putton. les chevilles lui fallait rien moins qu'un mât de navire
et Chourakara le reste du corps, depuis la pour lui servir de cure-dent, rêvé!.) après
tête jusqu'aux pieds; Vidatta, le haut du sam~rt, audieuWa.ina.moiueu, desceu'iu
T"
~5 tCAL KAL i6C
d.'ns sa vaste poitrine, tesfttMNsds la science abeille pour détruire Arana le gr.fnd Asoura.
~o)/. WAt!<AMO))fEN).Mais j'ignore s'il est le C'est pourquoi on l'appelle /Mt Oramara-
même (~ue père le de ce Dieu créateur appëté vasiri, Kali habitant parmi les abeittes. ~~M.
aussi ~Metcs ou ~fatce. DÈV),DOUR&A,PAHVATI.
Katéwa.est encore le-nom du paradis, de La déesse Kali est la seule divinité du
ta sphère luiiiineuse, séjour du bon.principe, panthéon hindou adorée par les Khonds, qui
où habitaient les enfants du géant Ra!éw;' -tuthitent la côte d'Orissa. Us lui donnent
Cette )ègion conHnait à ff~t/a. sphère téné- encore les noms de .CAs~raM'a~oM, ~/iatrat:t
breuse où demeurait le. 'mauvais principe e~omMtpa~. its lui offrent ordinairement
et les génies du mai. dj's bufftes.'des chèvres et des oiseaux; au-
C'est de Katéwa que viet.~ te nom de~«<e- trefois its .tui sacrifiaient aussi des, victimes
'~)a<a, grande épopée finnoise, composée de humaines, et aujourd'hui même ils renou-
trente-deux Hunas, qui, comme t'Edda des velleut encore ces cruelles offrandes.
Scandinaves, contient t'histoire des temps Les Tamouts, d'après Sonnerat, ont des
mythologiques jusqu'à t'introduction du J~is ou PoMdnr«,ce sont les protectrices des
christianisme dans la Fint:<ndc. M. Léouzou villes chaque ville a la sienne. Ces Indiens
Leduc en a publié en 18~o une traduction adressent des..prières à ces divinités tuté-
franç.tise, accompagnée de notes nombreuses laires et -leur bâtissent des temples hors des
'font nous avons tiré ta plus grande partie atdées pour l'ordinaire, elles se plaisent aux
de nos articles qui .ont rapport à la mytho-~ sacrifices sanglants; il est même des ticux où
togie de cette contrée. elles exigent des victimes humaines. Elles
KALI, un des noms de Parvati ou Dour- ne, sont point immortelles, et prennent leur
ga, épouse de Siva, troisième personne dé la nom de t'atdéo, ou des formes sous tesquel-
triade indienne. Siva, considéré comme dieu' les on les représente. On les peint ordinai-
de la mort et juge des fnftirs, porte te nom de rement de taille gigantesque, avec plusieurs
Kata sa femme, sous celui de Kali, partage bras et la tête entourée de flammes on met
cette redoutable fonction. Les traHs qu'on aujsi quelques animaux féroces à leurs
lui prête alors sont i)orri~tcs. On. la repré- pieds. On peut s'étonner à bon droit de voir
sente sous la forme d'une statue colossale, le peuplc des villes et des bourgades choisir
coiffée d'une espèce de tiare; des tachés de comme divinité protectrice la déesse la plus
sang ternissent t'édat du globe cntiummé de cruelle de tout te .panthéon indien, de préfé-
ses yeux; ses dents sont d'une dimension rence a tant d'autres qui sont données
démesurée sa langue, qui lui sort de la comme douées et. bienfaisantes. Mais c'est
bouche .tombe pendante jusque sur son précisément ce pouvoir de nuire qui lui est
menton ,sa chevelure en désordre couvre attribué qui enraye le peuple, et ie porte à
sesépauiesetsou sein;.deux cadavres lui le conjurer par des prières,.desobtations et
tiennent lieu de pendants d'oreilles un cet-. des sacrifices.
tier formé de crânes et d'ossements fui des- KAL1DASA, quatrième et dernière incar-'
cend jusqu'aux .genoux sa poitrine est nation de Brahmâ. Elle eut lieu dans le.
inondée, du sang );u'eHe vient de boire une z Katt-Youga ou quatrième âge du monde.
ceinturecomposée du mains de géants en-. Urahmà naquit alors dans le sein d'une fa-
toure sa taille; ses huit tnains, armées d'on- untte mdige"te.et prit le nom de Kalidasa.
t;)es longs et recourbés, tiennent des têtes (serviteur de Kati). Sa jeunesse s'écoula daus
coupées, des fouets, des cimeterres et d au- Ignorance et dans. tous les désordres qu'elle
tres instruments de supplice. Un de sus pieds cntraine à sa.suite. Mais, doué d'un esprit
est posé sur la poitrine, et l'autre -sur la droite de sentiments honnêtes, il réforma
jambe de son époux. Ces différentes circon-. ses mœurs, s:appliqua à l'étude et acquit un
stanc<s font allusion. une légende qui ra- remarquable latent poétique. Leradja Vi-
conte que. la déesse, victorieuse d'un géant, kramadHya, protecteur, éctairé des sciences
se mit à danser avec tant de violence que le et des savants, qui vivait cinquante-six ans
morde en était ébranlé. Pour t'arrêter, Siv;a avant notre ère, avait exprimé le désir de voir
se jeta sous ses pas à cette vue, elle resta réunir et comptéter les œuvres de V.dmiki
sans mouvement, et la terra fut sauvée. En (autre incarnatioudu iuêmedieu), en grandj
quelques endroits, on lui sacrifie des vic- partiedispersées ou perdues. Personne n'osait t
times humaines. Dans. d'autres, ou célèbre entreprendre une tâche si ditOcilc; Katidasa
chaque année en son honneur une fête ac- s'en chargea, .et l'accomplit avec une ra) n
compagnée d<*rites analogues aux fonctions habitcté. it rétablit ces antiques poésies dann
qu'on lui prête. A ta fin de ta fête, on place teur iatégrité première, et retrouva jus-
sa statue sur deux bateaux réuni<, de ma- qu'apx expressions mêmes du, grand Vat-
nière qu'elle porte également sur ie bord de tnLi. Un si beau succès valut à Katidusa dès-
chacun,,d'e~x i lorsqu'elle est parvenue au récompenses et des distinctiouB mais H
mitieudu neuve, aux respects et aux adora- évuitta la jatuusio des paudits e). des brahma-
lions qu'on tui a prodiges jusque-là, sucré- nes qui vivaient à ta cour de Vikramaditya.
dent tes injures les plus grossières et les Le poë.e fut calomnié, persécuté, proscrit
ptusviotentosimprocaUons; puis les deux on t.HccuEait d'avoir substitué-aux œuvrât
bateaux se séparent et la statue disparaît itumortuttua de Vatmikidemisérabics-con)-
engloutie dans tes Hots aux grands apptau- posttiun.~ <;ui ne pouvaient un instant soute-
Hissements des spectateurs. uirte~at'.itiéie .(vec cites. Aumitieudncon
t~ent) uoestie s est incarnée autrefois en cert d'imprécations etd'outrtiges doi't il était
<67 6tCTtONNA)ÊE DES RELtCtONS !(!8
l'objet, Kalidasa 'se présente sous les traits on les met à la porte. Muntes de leur cons:'i
d on pauvre brahmane, soutient t'autheh- de réforme, rlles parcourent le pays sous h-
ticité des livres que t'on prétendait controu- nom cle Aft/t'FoMya f.nc/fm! (tes Lakchmis
vés, et prouve ce qu'il avance en montrant du Kati-Youga, ce titre revient à épouses
que les stances contestées, gravées sur des de Vichnou dans l'âge actuel, car Lakcnmi
pierres et jetées dans le'Gange, surnagent à est la femme de ce dieu). Partout où elles
la surface du fleuve sacré. Confondus par paraissent, on fournit abondamment'à leurs
an tel prodige, ses ennemis furent réduits besoins.
au silence; et Kalidasa, réintégré dans les KALK!, dernière incarnation de Vichnou;
honneurs dont on l'avait privé vit sa les Hindous l'attendent encore. A la fin du
renommée s'accroître et se répandre dans KaIi-Youga, c'est-à-dire dans M7,OM ans,
l'univers. La vérité est qu'à là cour du roi à dater de la présente année 1850, la terre
fVikramaditya, vivait un poëte fort distin- seM couverte de crimes le dieu s'incarnera
'gué, d'une grande fécondité, de beaucoup en brahmane/dans la ville de Sambalagra-
d'esprit et d'un jugement éclairée H a com- ma, 'et dans la famille de Yichnou-Sarma,
posé plusieurs ouvrages 'd'un haut mérite i) portera )ë nom de Katki. Monté snr un
que nous avens encore. Mais comme on en cheval d'une blancheur éc)atante, tenant
trouve.d'autres à côté, qui sont pleins de d'une main un boucli'er et de l'autre un glaive
mauvais goût, on peut supposer avec raison resplendissant à l'égal d'une comète, il par-
qu'il y eut plusieurs Kalidasas ou que des courra lé monde et en détruira les coupa-
poètes fort médiocres ont voutu assurer t'im- bles habitants. Le soleil et la lune s'obscur-
mortatité à leurs ouvrages en les faisant ciront,, la terre tremblera, les cieux s'écrou-
passer sous son nom. C'est ce qui explique leront, les sphères célestes se) ont confondues
l'opinion de ceux qui font ce poëte contempo- et s'arrêteront dans leur cours, te serpent
rain de radja Bhodja, souverain postérieur Adisécha, vomissant des torrents de flam-
à Vikramaditya. mes, consumera l'univers mais au milieu
KAL!-YODGA,t~ quatrième âge du monde, de cet embrasement général, les semences
selon les Brahmanes il correspond à l'âge des choses seront recueillies dans le lotus,
de fer des Grecs; la Vertu; personnifiée sous et dès ce moment recommencerâ une nou-
la figure d'une vache, qui se soutenait soli- vettecréatio)),un nouvel âge d'innocence.
dement sur ses quatre pieds dans te~premier Quetques-uns pensent que le cheval de
a~e, qui en perdit deux successivement dans Ka)ki sera lui-même une incarnation de
les deux âges suivants, n'est plus portée Vichnou.
que sur un seul dans ce dernier. Sa durée On peut remarquer dans ce mythe un
est de ~33,000 ans. « Dans cette période, dit reste des traditions primitives concernant
l'historien hindoustani, Afsos, te monde n'a l'attente d'un dieu réparateur; et en même
pLus que la dixième partie des vertus et des temps l'annonce de la Gn du monde présent
qualités du /hc«para-yoM</ff, le troisième qui sera consumé par le feu.
âge; et la 'limite extrême de la vie n'est plus KALKI, géant de la mythologie finnoise.
qnede cent ans. On convient que cet âge On l'appelle aussi Soini et ~t~ertco. Il fut
est le pire de tous les hommes sont plus mé- vendu au céleste ouvrier Dmarinen, et causa
chants, moins civils, menteurs et traîtres; ils à son maître, dans tous les travaux qu'il
n'ont plusen eux-mêmes ta force et le pouvoir accomplit, les plus sinistres maiheurs.
surnaturel dont jouissaient leurs ancêtres, o KALLA-FOUTONGA-. Dans la relation de
Le Kati-Youga est i'époque historique 'des son troisième voyage, Cook rap'porte que les
Hindous; il a commencé 3101 ans avant notre habitants des iles des Amis reconnaissaient
ère.Youdhichthira.chefdeta famittedesPan. dans le cie) un être supérieur femeOe, qu'ils
dawas, régnait alors sur l'Inde entière c'est nommaient Kalla-Foutonga. Cette déesse
aussi t'époqUe de ta mort de Krichna, der- dirigeait à son gré la foudre, les' vents, la
nière incarnation de Vichnou. A partir de pluie et tous les changèments de tempéra-
ce moment, l'histoire indienne commence a ture. Lorsqu'ette était irritée, elle frappait
devenir plus rationneHe; cependant elle la terre de stérilité, anéantissantes récottes,
est encore métée de fabtes mais la critique donnait la mort aux hommes et aux ani-
peut déjà asseoir des bases ptus ou moins maux mais dès qu'elle s'apaisait, tout ren-
certaines. trait dans l'ordre accoutumé. Des divinités
KALI-YOtJGA LAKCHMt. Dans certains subalternes étaient soumises au pouvoir de
temples de Vichnou, les Brahmanes récru- cette déesse suprême mais on ne leur
tent un certain nombre')e jeunes filles pour supposait aucune influence sur le sort des
leséicvcr at'honneur d'être ies épouses de ce hommes après la mort. Les rotations pos-
dieu mais lorsque celles-ci commencent à térieures à celle de Cook ne disent rien de
vieiHir, Vichnou leur fait signifier le divorce cette déesse et de ses attributs.
par la bouche des interprètes de ses volon- KALOU-NtOUZA, un des dieux subalter-
tés. On leur imprime alors sur la cuisse ou nés de l'archipel Vit! il préside au tapou.
sur la poitrine, avec un fer rouge, la mar- KALPA. Les Brahmanistes et les Boud-
que symbolique de Vichnou, on leur expé- dhistes appe!lent ainsi une période divine
die une patente certifiant qu'eHes'ônt loya- qui se reproduit plusieurs fois dans la durée
lement servi, plus ou moins d'années, (n de l'univers.
qualité de femmes légitimes du dieu, et où on ` 1° Voici comme procèdent tes premiers
les recommande à la charité du public, puis pour déterminer la durée d'un Katpa Le
<<) KAL KAM 170
terme ordinaire de la vie humaine, dans le ~.V, un ,a
dhistes nomment grand Kalpa, période
quatrième âge, où nous sommes maintenant, immense,qui ne se termine que pour recom-
est de cent années. Ces cent années mutti- mencer immédiatement, sans interruption
pliées par 360, nombre des jours qui com- comme sans fin, durant l'éternité. Mais les
posent chacune d'ettes, donnent 36,000 ans. êtres qui habitent les étages supérieurs des
Ce nombre multiplié par 6, à cause des six cieux ont une existence beaucoup plus )oa-
subilivisions du jour, donne celui de 216,000 gue que le grand Kalpa. Ainsi, les divinités
ans, base des calculs de ta durée des quatre du quatrième ciel ont une vie égale à COré-
âges. 216,000 multiplié par 2, à cause de votutions du monde; et l'on assigne aux
l'égalité des vertus et des vices, donne le habitants du dernier ciel une vie égale à
nombre M2,000, qui exprime la durée du 88,000 révolutions du monde, c'est-à-dire à
Kati-Youga, ou quatrième âge actuel; mut- 107 trillions 520 billions d'années. Noss
tiplié par à cause des quatre Védas, lecteurs remarqueront qu'il y a ici de nom-
il donne 86~,000, nombre des années du breuses incohérences mathématiques, que
Dwapara-Youga,ou troisième âge; multiplié nous ne nous chargeons pas de réformer.
par 6, à cause des six Shastras, il donne Fo?/. CosMOGONtE.au ~Mpp~meK~.
1,296,000, nombre des années du Tréta- KALPA-SOUTRAS, rituels védiques qui
Youga, second âge; enfin, multiplié par .8, enseignent le modo propre de célébrer les
à cause des huit régions du monde, il pro- rites religieux selon le système hindou du
duit 1,728,000, nombre des années du Krita- Mimansa. Ils n'appartiennent point à la col-
Youga, ou premier âge. Les années réunies lection des Védas, mais Us sont fondés sur
de ces quatre âges donnent ie nombre de les dogmes consignés dans ces livres sacrés.
4,320,000. Cette somme mille fois répétée re- KALPAViUKCHA, arbre célèbre qui est
présente la durée d'un jour de Brahmâ, qui planté dans le paradis d'Indra, et qui a la
est ainsi de &,320.000,000 ans sa nuit ou propriété de faire obtenir tout ce qu'on dé-
son sommeil est d'une égale durée :co qui sire. 11 fut produit, comme une foule d'au-
porte un jour et une nuit de Brahmâ à tres choses précieuses, par .ie barattement
8,CM,000,000 d'années; et c'est ce qu'on ap- de la mer de lait. Foy. BARATTEUENTDE LA
pelle un ~a/paf. Trente Katpas font un mois MEK.
de ce dieu; douze mois semblables font une KAMA ou KAMA-DÉVA, dieu de l'Amour,
de ses années, et cent années pareilles sont dans la théogonie hindoue, te même que
le terme de sa vie. La vie enlière de Brahmâ l'Eros des Grecs et le Cupidon des LaUns.
peutdonc se supputer par3il,OM,000,000,000 H est fils de Brahmâ et de Maya ou l'Illu-
d'années humaines. sion d'autres le représentent comme étant
Cependant, cette immense durée n'est tout à la fois le fils de Brahmâ de Vichnou
qu'un jour de la vie de Vichnou; il faut et de Siva. On lui donne la forme d'un beau
trente jours pour former un de ses mois, jeune homme, qui tient en ses mains un arc
douze mois pour une de ses années, et il et cinq Hèches.Cet arc est de canne à sucre,
meurt au bout de cent années; alors tout est et la corde est formée d'abeilles. Ses cinq
consumé par le feu. La vie entière de Vich- Hèchcs sont en rapport avec les cinq sens de
nou équivaut donc à la somme énorme d'un l'homme; chacune d'elles est armée d'une
quintillion 119 quatrillions 7~ tritlions fteur particulière, savoir l'amra ou la Heur
d'années humaines. C'est ce qu'on appelle le du manguier, le nagakcsara (~e~Ms/erretf),
grand Katpa.AtorsVichnou, vivifié parSiva, le (champaka, appelé reine des fleurs, le ké-
demeuré seul sous t'<<pparence d'un feu dé- taka (PattcfanMS o(/o)'n<t's~tmus),et te matoura
vorant, renaît sous la forme d'un petit enfant ou bilwa (Egle Marme/os), qui porte le fruit
couché sur une feuille de figuier, au milieu nommé bêla. Au moment de sa naissance,
de la mer de lait, et suçant le pouce de son Brahmâ lui ayant dit qu'il serait le vain-
pied droit, jusqu'à ce que Brahmâ sorte de queur des trois mondes avec ses cinq flè-
nouveau de son nombril sur une feuille de ches, et que par lui l'univers serait peup)é,
lotus. L'univers se reproduit, recommence il essaya son pouvoir sur ce dieu lui-même,
la série incommensurable des âges, et les et le rendit amoureux de Sandhya, sa pro-
mondes se renouvellent ainsi successive- pre fille. Brahmâ le maudit et lui annonça
ment dans des révolutions infinies. qu'il serait réduit en cendres par Siva. En
2" Nous n'entrerons point dans l'exposé effet, on raconte que, s'étant insinué un peu
analytique des Katpas des Bouddhistes; nous trop avant dans les bonnes grâces de Parvati.
nous contenterons de remarquer que, comme épouse de Siva, il excita la jalousie et la
les Urahmanistes, ils partagent la durée du colère de ce dieu, qui, dardant sur lui )'œit
monde en quatre âges ou moyens Kalpas flamboyant qu'il porte au milieu du front, le
qui se subdivisent chacun en petits Kalpas. consuma tout entier. Désespéréo du triste
Le premier est le Kalpa de'la perfection, ou sort de son amant, t'épouse infidèle mourut
de l'achèvement; le second est le Kalpa de de douleur; mais ressuscitée bientôt après,
l'état stationnaire c'est celui dans lequel eHc ne profita de sa vie nouvelle que pour
nous sommes, et dans lequel paraissant tes pleurer sans relâche, sur une montagne so-
différents Bouddhas. Le troisième est le Kalpa litaire où elle s'était retirée, l'objet de sa
de la destruction du monde, et ie quatrième, flamme adultère. Siva éprouvait pour sa
celui du vide ou de t'éther. La grande révo- femme une passion que son infidétité n'avait
lution du monde remplit ainsi un espace de pu effacer de son cœur; peu à peu son res-
3~,000,000 d'années. C'est ce que tes Boud- sentiment s'affaiblit, et, prenant en pitié l'af-
DiCTtONN.DES UELIGIONS.HL 6
i7< b!CTK)!SNAtRE DES RELIGIONS. <7~
f)ic<'on de Parvati, il se rendit près d'elle, Afo~arad/itca~o, cetùi qui a poar symbole le
s'excusa de soin emportement sur la violence Makard.
Je son amour, et la conjura de lui rendre KAMADBËNOU.vaÈhé dé l'Abondance,
ses bonnes grâces. La déesse n'y consentit dans la mythologie hindoue elle avait été
qu'après que Siva eut promis de ressusciter produite par le barattement de ta mer de
Kamà. Lés dieux s'associèrent à lui pour lait, et habitait dans té ciel d'Indra. Ce dieu,
opérer cette résurrection. Ils firent tomber pour récompenser la vertu d'uri sage Mouni,
une pluie d'amrita (ambroisie) sur la dé- père du célèbre Parasou-Rama, incarnation
pouiUe de Kama, et le rappèlèrent ainsi à de Vichnou, lui prêta cette vache merveil-
l'existence; mais il n'y eut que son âme qui leuse. Un soir, dans' la saison des pluies, le
ressentit tes. effets de ce prodige, et Kama roi Kartavipya-Ardjouna chassait dans la
est la seutë divinité hindoue qui soit ihcor- forêt habitée par ce saint retigièox~ harassé
porette. Suivant une autre tégende Sivà de fatigue, il aperçoit sa cellule, y entre, et
aurait promis à Parvati, pour ta consoler, demandé impérieusement des rafraichisse-
qu'un jour Kama renaîtrait dans la famille mcuts pour lui et pour toute sa suite. Dja-
de Krichna. En effet, Roukmini, épouse de mâdagni, c'était le nom d'à mounî, qui ja-
Krfcttna, le mit au mfondë sous le nom de mais n'avait mis à contribution pour tui-
Pr.)dyoumna;'mais aussitôt après sa nais- même le pouvoir do Kamadhénou, s'adresse
sance, il' fut cntcvé et ~eté dans la mer par à cHe, et au mêate instant te radja peut s'as-
un asoura nommé Sambara. lt fu~ avalé par seoir avec sa troupe à une table splendide-
un poisson qui, bientôt après, pris dans tes ment servie, où tes mets les plus variés et
filefs des pécheurs, fut porté dans tes cuisi- les vins tes plus exquis se succèdent avec
nes de Sambara. Ce méchant asoura avait profusion. Après te repas t'ermité présenté
pour intendante t'épouse même de Kàmà, au monarque des vêtements magnifiques et
déguisée sous le nom dé_Mayavati. En pu- les bijoux les plus pr.écieux. Ardjouna n'a-
yrant'tc potsson,etle y trouve l'enfant.qu'ette vait jamais vu tant de richesses il en de-
adopte et qu'elle étève avec un soin vraiment mande la source, apprend que Djamadagni
materné!. Pradyoumna, de son côté, l'aimait les doit à ta vache céleste, et exi~e qu'elle
comme on aime une mère; mais en grandis- lui soit cédée à l'heure même. En vain lé
sant, ses sentiments changèrent de nature; Mouni proteste qu'ctfe ne fui appartient pas,
it reconnut Rati, son épousé. Le crue) Sam-, que c'est un dépôt sacré à tui confié par In-
bsra succomba bientôt sons ses coups, cf dra, qu'H ne peut donc én disposer, que la
Pradyoumna et Rati se rendirent en triom- vache eUe-mêmé né consentirait pas à pas-
phe a la cour de Kt'ichna. ser ainsi en d'.tUtres n~ains irrité de fa ré-
Ces diverses aventures ont fait donner à sistance, te tyran ordonné à sa suite de se
Kama différents surnoms qu'il est bon d'ex- sa'fsir de l'animal. Trois fois ses serviteurs
pliquer. On l'appelle ~Manact, qu! est prive s'approchent, trois fois une force miracu-
de corps àttégoi ic ingénieuse ~àmour, leuse les contraint rëcut'cr.Afors Ardjouna
sans corps et tout esprit, vit et se nourrit fait avancer ses troupes mais Kamadhénou
indépendamment des objets màtériets ~a- se jette'avec impétuosité au milieu, des sot-
ttMtd/a, qui; naît dans' te cëeur; MaMo6/!(n;a~ dats, frappe à droite et à gauche dés cornes
qui vit dans le cœur; Mattastxat/.a, qui repose et des pieds, tue fe p~us grand nombre d'es
dans te cœur; ,Smara qui vit de souvenirs assaillants, met le reste en fuite, puis s'élève
JMctdatKt, qui enivre d'amour; Kantlarpa, qui triomphante dans les airs, et se rend dans
a enun.mmë te premier des dfeux FaK~c~a- tes régions célestes. Le radja, furieux de sa
<n!'M, qui a cinq n'èchés ~'<tm6at Qf!, ennemi défaite, rassemble une armée plus nom-
de Sambara; PoMc/:FadAanM)a, dont t'arc est breuse que là première et revient à ta de-
de.ueurs~. meure de l'éi-mit.e; mais Kamadbéuoa n'y
Hëst dépeint comme accompagné de Ràti, est plus. I) tourne alors sa vengeance sur
sa femme du Printemps personnifié, du; D~amadagnf.te fùe et fait r~sersacet!ute.
Kokita,, espèce de coucou; de t'abeitte'quf Rénouka, épouse du saint brahmane., en re-
bourdonne, et des brises rafraîchissantes, Il coeilté t'es débris ét se brute sur le corps de
parcourt les trois mondes, dont l'empire tm son mari. C'est pour venger ta mort de son
a été donné aussi rappette-t-on tç dieu des père et de sa mère que Parasou-Rama exter-
dieux. On sa~ "qu'Ères était également re- mina tqu.'e la race d'es Kcbatriyas ou guer-
ga.rdé~ par Orphée et par Hésiodo.comme te riers. C'est te sujet de ta sixième incarna-
premier des, di&ux. On lui donne quelquefois tion de Vichnou. Foy. pA~ASou-RAMA.
une seconde'f6mme, qui est jPrt< l'affec- On place l'image de Kamadhénou dans tes
tion, comme ,jRt(<t, est là volupté. Krichna, temptes de Vichnou, où on ta représente
considéré comme Vichnoù,a pour épouse avec des ailes, la têt.e.'d'une femme, trois
Lak.chmi Kama,ûts do Krichna, est par queues et un petit veau qu'é!Ie allaite. 0.)'
cette raison surnommé ZaAc/<tK!-pOM<t'(!,en- célèbre sa fête à ta pleine tune de Phatgoun'.
fant de La.~chmi. L'embtème de ce'tte divinité EAMAKCHt, un des noms de Parvati ou
est un poisson nommé Makara, espèce de Dourga,,épouse de Siva, troisième dieu de la.
requin selon, tes uns., d'alligator selon les; triade indienne. Ce nom signIGe la déesse
autres, mais qui est plutôt un. poisson véri- qui a tes yeux de l'Amour. Nous àYons dit, à,
table ou fab.ufeux dont la tête est armée t'articte t~AMA,que Parvati ne fut pas insen-
d'une corne c'est pourq.uoi on donne- en- sible aux dèches de ce dieu..
core Kama l'épi thète de Makarakétou ou KAMÂ-N.O MiYA, c'est-à-dire temRle du;
m KAM KM! 17~
Kama il est situé à Noumatsou, ville du Ja- de métempsycose paraît se rapprocher de
pon. On raconte qu'il y avait dans cc temple celui des Bouddhistes; car, suivant eux, ta
un TiTaNMou instrument de chasse d'une plus haut degré, c'est de devënirauge ou pro-
grandeur extraordinaire, dont on se servait phète, et le plus bas, de devenir démon ou
dans les anciens temps. Des voleurs péné- serpent. D'après Scharistani, tes Kamétis rë~
trèrent une nuit dans le temple, et dci'obè- connaissaient quatre degrés de métempsycose.
rëht te Kama; mais comme ils l'emportaient, KAMEN roche. Les nations. tartares et
il devint tout a coup si pesant, qu'ils furent païennes qui habitent la Sibérie,'dut beau-
contraints dé Je laisser tomber dans la ri- coup de respect pour les roches, surtout pour
vière, dans taquéUc sa chute occasionna un celles dont la forme est singutiére. Us croient
grand trou do là, cet endroit a pris le nom qu'elles sont en état de leur faire du mut, et
de ~Htft-<y<t-oM~, trou de Kama. Le Kama se détournent, lorsqu'ils eh rencontrent dans
lui-même devint un esprit qui a l'inspection leur chemin; quelquefois, pour se les rendre
et le gouvernement du neuve. favorabtes, ils attachent, à une certaine dis-
KAMAUtM, prêtres des idoles chez les Hé- tance de ces roches, toutes sortes de guenilles
breux, surtout lorsqu'ils adoraient lé feu, de pco de valeur.
comme plusieurs peuples voisins. Ces prêtres .KAMESWARI, un des noms de la déesse
étaient habiHés de noir c'était en généra!, Va~-Dévi, ta même que Saraswati, épousé
chez les anciens, le costume des prêtres de Brahmâ. Foy. VAs-DÉvi.
consacrés au culte des divinités infernales. KÂMt, nom que les Japonais de la religion
Dans la suite, les Hébreux ont donné ce du Sin-Io donnent à leurs divinités, et pnn-
nom aux moines et aux ermites. cipatemen.t aux génies qui ont régné sur le
KA-MA-WA-TSA, formulaire des ordi- Japon, avant l'apparition de la race humaine
nations chez les Bouddhistes de la Barma- sur la terre. Souvent, di[Kœmpfer,onen~-
nie.-Le père qui veut que son fils devienne tend par ce nom un esprit ou un génie puis-
prêtre de Bouddha, le met, dès sa première sant souvent une âme immortelle et distin-
jeunesse, entre les mains d'un prêtre supé- guée des autres; plus communément ud
rieur qui se charge de l'instruire. Au bout empereur, ou quelque grand personnage
de trois ans, il prend les vêtements de cou- décédé et divinisé par le Daïri. On conserve,
leur jaune, comme ceux que Siddhartha dans quelques temples, [es armes dont on.
portait avant de devenir Bouddha, se fait prétend qu'ils se servaient pour dompter tes
raser la tête et les sourcils, et supplie son ennemis de tempire. L'histoire dés Kamis,
tuteur de t'admettre dans l'ordre inférieur qui fait une des principales parties de ta théo-
des prêtres. Celui-ci lui fait subir un examen, logie du Sintoïsme, est remplie d'aventures
et s'il est jugé assez instruit, il est. reçu merveilleuses, de victoires remportées sur
Qitiaong; it reste dans cette condition jus- les géants, de dragons vaincus, et autres
qu'à vingt ans. A-cet âge, it se présente pour événements extraordinaires. Leurs temples
être admis dans l'ordre supérieur des prêtres s'appellent j!f!'yû, demeure des âmes. Ce sont
appelé Ottp~snntpofftt en pali, et Padzing en de simples chapelles dénuées de décoration
barman alors il quitte ses vêtements jaunes, it est rare d'y trouver t'imagednKami. Cet
en revêt de blancs et est examiné par une honneur n'est accordé qu'à ceux qui se sont
assemblée de vingt prêtres au moins. Là on distingués par quelque miracle éclatant;
l'interroge suivant le formulaire prescrit, alors leurs statues sont ptacées sur le som-
on lui apprend en quoi consiste l'état qu'il met du temple, dans une chàsse qu'on ne
va embrasser, les causes qui !e rendraient découvre qu'à ta Mte dn Hami qu'on y adore,
inhabite à recevoir l'ordination, tes obliga- et qui ne se cétèbre qu'âne foi~ tous les cent
tions auxquelles il va être soumis, tes fautes ans. L'intérieur .des JMt'yd n'offre à !a vue
qu'il devra éviter, le genre de vie qu'il lui que des banderoles de papier blanc suspea-,
faudra suivre, les choses qui lui seront per- dues au ptafond, symbole de la pureté du.
mises, etc., etc. Puis il est reçu prêtre avec lieu, et un grand miroir placé an milieu
les cérémonies prescrites dans le ~o-m<t-M)f!- du temple. Ceux qni viennent prier le Kami
tM. M. l'abbé Bigandet, missionnaire àtavaï sonnent une cloche, comme pour te prévenir,
etMergui, dans la prcsqu'ile Malaise, en a de tour arrivée. Cependant ou les adore fré-,
donné une traduction complète, insérée (!ans quemment hors ~des temples, et il est fort
le tome XVII des Annales dé philosophie ordinaire dé voie les gens de la campagne se
chréliènne, 3° série. prosterner sardes monticules ou des pierres,
KAMÉLIS, secte musulmane qui appar- sacrées et y apporter'tenrs offrandes, it n'y,
tient à la branche des S.ehiitfs et suit là doc- a ni formulaire, ni rite marqué pour l'invo-
trine d'Abou-Kamct. Cet Abou-Kamct avait cation et le culte des Kamis, ni ordre sacer-,
accusé tes compagnons de Mahomet et Ali dota pour desservir les Miyas; plusieurs,
lui-même d'infidélité, les prenuers pour ne même s'abstiennent de toute prière, persuadés
lui avoir pas' rendu hommage, et te second que la divinité voit lèurs pensées dans le
pour avoir renoncé à ses droits au khalifat. fond de leur âme, comme ils voient eux-
Ses partisans croient à là métempsycose, et mêmes leur image dans le miroir du tempie.
disent que l'imamat est la lumière propagée Le Daïri prétend que les Kamis dont il des-
d~uh individu à l'autre. LcsKamétis ensei- cend lui ont transmis leur divinité ou teurs
gnent également que'les lumières divines droits aux honneurs divins; on croit même
ont passé successivement dans les imams, que ces dieux ont pour teur petit-Gts tant de
par urie sorte de métempsycose. Leur système respect, au'ils se font un devoir de le visiter,
17'! DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. ~06
une fois l'an i! est vrai qu'ils ne se rendent lieu de la vie),7'e-OMo-<e-~o (pluie de ta nuit),
auprès de lui que d'une manière invisible. Tane-hetiri (tonnerre mâle) ~'e-o-n/)t-<(M)Ct-
Durant le mois où les Kamis sont censés ttttca (fils de la guerre vomissant te feu), tous
s'absenter de leurs temples pour résider à la frères, et deux d'entre eux difformes et bos-
cour du Daïri, on ne f.lit aucune solennité, sus comme Vulcain. Les sœurs venaient en-
et on ne leur rend aucun cutte aussi l'ap- suite c'étaient Fe~. t'ainée et la plus re-
pette-t-on le ~)fot< sans ~t'etta*. doutable, ~«-Aore-tcauM/tt-Maa (aux yeux
Les Kamis sont appelés Sin, en langue étincelants et brisant les pirogues), Hiala-
chinoise articulée à la japonaise; mais il no tCQtca/!f-/ant (déchirant le ciel et saisissant les
faut pas les confondre avec les 7''o<ott ou nuages); puis, avec t'attributiongénértque
Fotoqnes, qui sont les idoles des Bouddhistes /t!a<a (saisissant les nuages), venaient: ~ta~a-
du Japon. ~o; S~-ro, M)YA. noho-lani (habitant le ciel et saisissant les
KAMI-MHSL culte rendu aux Kamis dans nuages), raaroca-mo~a (aux yeux sans cesse
le Japon. ~oy.KAMt.StN-To. en mouvement), 7fo;-<e-port-n-Pe~ (baisant
KAMt-NAlU, dieu du tonnerre, dans la le sein de Pété), 2'a-6ot<-cKa-ena (montagne
mythologie japonaise. It estadoré avec~Tase- ennamm&e). yeren'a (couronnée de guirlan-
tto-~amt, le dieu des vents, dans le temple des), enfin Opio (la jeune).
Asakousa. Toutes ces divinités vinrent se fixer dans
KAMt-NA-TSOUKt, c'est-à-dire te ~ots !e volcan de Kirau-Ea, d'où elles faisaient de
<aMS dieux; nom que les Japonais donnent fréquentes excursions dans l'ile; elles ai-
au dixième mois de l'année, parce que. pen- maient surtout à visiter les pics couronnés
dant tout son cours, il ne se fait aucune cé- de neige. Leur arrivée était précédée de ton-
rémonie dans les temples des Kamis, ces di- nerre, d'éctairs et de tremblements de terre.
vinités étant supposées aller rendre visite au Les prêtres annonçaient alors qu'il fallait les
Daïri, et lui faire invisiblement leur cour à conjurer au plus tôt avec dés offrandes. Pété,
cette époque de l'année. qui, sous la forme d'une lave brûtante, était
KAMt SiMO, vêtement de cérémonie, chez le ministre de leur colère, dévorait parfuis
les Japonais, il est composé de deux pièces, dans ses torrents jusqu'à deux cents cochons
savoir, d'un manteau court sans manches, on tes lui offrait tantôt vivants, tantôt cuits
ét d'une culotte., (Tïann signifie ce qui est en on les jetait dans le cratère quand il y avait
haut, 5t')KO. ce qui est en bas.) Le manteau menace d'éruption, ou dans la lave quand
se nomme7fa<a;yettOM, et la culotte, Fa/tnmct. cite coulait. L'ite entière, ainsi tributaire
Tous les deux sont d'une forme particulière, des dieux volcaniques, entretenait leurs tcm-
et d'étoffés de couleur.On s'en sert seulement ptes et nourrissait leurs prêtres. G était le
quand on va visiter les temples, dans les culte de la terreur. Une infraction était-elle
jours de cérémonie, et aux funéraiiïes. commise, à l'instant même, au dire des prê-
KAMLAT, opération magique en usage tres, le Kirau-Ea s'emplissait de lavc et lan-
chez les Tarares de la Sibérie, et qui con- çait contre les coupables sa rivière de cen-
siste à évoqncr te diable au moyen d'un tam- dres ardentes. F~?/. PÈLE.
bour magique qui a la forme a'un tamis ou KAM01, dieu des Ainos et des îles Kouri-
plutôt d'un tambour de basque. Le sorcier les c'est.le même que le Kami des Japonais.
qui fait le Kamtat marmotte quelques mots KAMOtNEN, mauvais génie de la mytho-
tartares, court de cûié et d'autre, s'assied, logie finnoise; c'est le patron des serpents.
se relève, fait d'épouvantables grimaces et KAMO-NOMtOSIN, dieu des Japonais,
d'horribles contorsions, routant les yeux, nommé aussi Kami 7famo d cf«! ïtn; son
les fermant et gesticulant comme un insen- temple principal est au nord-est de la ville
sé. Au bout d'un quart d'heure, le sorcier de Miyako, dans la province de Yamasiro,
fait accroire que, par ses conjurations, il évo- sur une petite montagne appelée de son nom
que le diable, qui vient toujours du côté de .KaM)o-</f<Hta,c'est-à-dire montagne de Kamo.
l'Occident, et en forme d'ours, et lui révèle Ce temple, dans lequel on lui offre encore
ce qu'il doit répondre. It leur fait entendre des sacrifices, fut élevé l'an 571 de notre ère,
qu'il est quelquefois maltraité cruellement parKin-meï-tcu-o, trentième Daïri.
par te diable, et tourmenté jusque dans le KAMORTEN, un des quatre grands dieux
sommeil. Pour les en mieux convaincre, il du trente-troisième ciel, selon les Japonais.
feint de s'éveiller en sursaut, en criant KAMULAINEN, dieu terrestre des anciens
comme un possédé. Les Lapons procèdent à Finnois il habitait Hijen-Pesat, avec la foute
peu près de la même manière dans tems opé- des Wuorcn-Vaki, génies t'avaitteurs, occu-
rations magiques. pés à durcir tes rocs de granit et à les fixer
KAMMOUVA, rituel bouddhique, conte- sur leurs bases.
nant le cérémonial usité al la réception d'un KANAKA-MOUr~ un des sept réforma-
candidat dans t'ordre supérieur des prêtres teurs qui, suivant les bouddhistes du Népât,
barmans. Vot/.KA-MA-wA-TSA. sont passés d'une nature mortelle à l'état et
KAMO-HO-AHtt, chef de la famille des au rang de bouddha. Voici ce qu'en dit un
dieux qui, suivant la tradition océanienne, traité népati «J'adore Kanaka~Mouji, le
vinrent de Taïti pour se fixer dans les !tcs sage et le législateur, exempt de l'aveugle-
Hawaï ou Sandwich, après la grande inon- ment des illusions mondaines, qui est né
dation ou le déluge. Cette fa<niUe divine se dans la ville de Sobhanavati, d'une race de
.composait de j~omo-Ao-art't (roi de la va- brahmanes honorés par les rois. Sa personne
peur), 2'a-poAa-t-<()/it-ora (explosion dans le resplendissante exista pendant 30,000 aus. 1J
H7 KAN KAN ~8
obtint le degré de bouddha magnifique des hommes, Fermitngc paisible de Kandou.
comme le moût. des pierreries, au pied de « Dans ce lieu de détio's, le saint person-
l'arbre Oudoumbara.)) Kanaka-Mouni vivait nage était tout entier livré aux austérités les
dans te troisième âge; il s'appelle CucAt~ en plus rudes jeûnes, ablutions, prières, pri-
tangue vu)ga)rc, ~<c-~roM)t~ en tibétain, Ge- vations sans nombre; ces pénibles devoirs
re<i''&~c~! en mongol. étaient trop doux pour lui. L'été régnait-it
KANÀPPEN, idole adorée par une peu- dans toute sa force, il s'entourait de feu, et
plade hindoue qui habite au nord de Ma- recevait sur sa tête nue les rayons ardents
dras. Ce n'était qu'un simple chasseur ma- du soteit d.ins la saison des pluies, it se cou-
labar, qui avait l'habitude de déposer cha- chait dans Fcau au cœur de l'hiver, des vê-
que jour son gibier au pied de la statue de tements humjdcs enveloppaient ses membres
Siva. Les prêtres desservants du temple le transis de froid.
déifièrent, sans doute pour encourager le « Témoins de ces effrayantes austérités,
bon exemple. capables de lui assurer la conquête des trois
KANDAR-CHASTI, fête quo les Hindous mondes, les (~M, lcs ~nncMafMM et autres
célèbrent le lendemain de la nouvelle lune divinités soumises à Indra étaient frappés
de kartik; elle dure jusqu'au septième jour d'admiration. «Oh! quelle étonnante fer-
suivant. On la célèbre en mémoire de'ta vic- meté! 0ht quelle constance dans la dou-
toire que Kartikéya remporta sur le géant leur! n ne cessaient-ils de répéter entre
Taraka, après une guerre de six jours. Le eux.
septième on porte !o dieu processionnellè- « Cependant leur admiration faisant place
mcnt, et dans quelques endroits on donne la à la crainte, et désirant faire perdre au pieux.
représentation de la bataittooù ce géant périt; ermite le fruit de sa longue pénitence, pleins
on modèle cet asoura en terre cuite, et des de troubln, ils se rendent auprès de leur
Indiens armés représentent tes troupes. maitre, et lui demandent son secours pour
KANDARCHtS, nom que tes Hindous don- accomplir leur dessein.
nent aux richis ou saints qui expliquent les « Accédant à leurs vœux, le dieu des élé-
Véftas. ments adresse ainsi la parole à la nymphe
KANDARPA, dieu de l'amour, chez les jPrf<mHO<c/id,remarquable par sa beauté, sa.
Indiens. Voy. KâMA. jeunesse, téiéganco de sa taille, l'éclat de
KANDOLT, saint personnage do la mytho- ses dents
logie hindoue, auquel ses grandes austérités « Va, Pramnotchà, lui dit-il, va avec la
avaient acquis une puissance extraordinaire, rapidité de l'éc)air dans les lieux où Kandou.
mais qui la perdit pour avoir succombé tris- a établi sa demeure ô belle, mets tout en
tement à une tentation charnelle. Les Hin- oeuvre pour rompre sa pénitence; porte ta
dous sont persuadés que par le moyen d'une trouble dans ses sens.
contemplation profonde, et par les pratiques « Divinité puissante, lui répondit la
d'une pénitence perpétuetio, l'homme peut nymphe, je suis prête à remplir tes ordres;
parvenir à s'étever au--dessus de toutes les mais je trcmbtc pour mes jours; je redoute
créatures, et a se rendre redoutable aux cet illustre solitaire, au regard terrible, an
dieux mêmes, Indra, entre autres, est me- visage éclatant comme le soleil. De quelle
nacé d'être détrôné un jour de sa demeure horrible imprécation ne peut-il pas m';icca-
céieste par un simple morte) qui le surpas- bler dans sa cotèrc. s'il vient 'à soupçonner
sera en vertu; c'est pourquoi les regards le motif de mon arrivée? Que ne dcsigncs-tm
pénétrants de ce dieu se promènent par in- plutôt pour cette périHeu~e entreprise, Our-
tcrvattcs sur la terre, et surtout sur Ics vassî, ~ennM, 7{ffm6/td, ~~ra-~e~st et au-
sombres forêts où les austères yoguis aiment très nymphes de ta cour, toutes si Gères de.
às'cnseve!ir;ets'it en aperçoit quelqu'un leurs charmes?
dont les mérites sont sur le point de recevoir « Non, lui répondit le divin époux de.
leur récompense, il députe vers lui la plus Satchi; ces nymphes doivent rester près de
agaçante des nymphes de sa cour, en lui moi c'est en toi que j'espère, beauté céteste;:
enjoignant de mettre tout en usage pour le cependant je te donnerai, pour venir à ton.
séduire. Nous croyons devoir insérer ici le aide, l'Amour, le Printemps et le Zephire.
petit poème suivant, traduit du sanscrjt par « La nymphe aux doux regards rassurée
feu M. de Chezy, bien que le ton semble un par ces paroles Hatteuses traverse aussitôt.
peu tégcr mais te lecteur y reconnaîtra le t'ether avec ses trois compagnons, et ils.
dogme de la chute de t'homme. et de la né- descendent dans la forêt, aux environs de.
cessité de sa réhabilitation, réhabilitation l'ermitage de Kandou. Ils errent quoique.
que t'hnmme ne peut acquérir que par la tcmps-sous ces vastes ombrages, qui leur-
mortification de son corps, qui doit être rappellent t'ctcrnciie verdure des jardins.
dompté et soumis de nouveau à l'esprit par enchantés d'tndra. Partout y souriait la na-
le jeune, t'abstincnce, les douleurs et les au- ture ce n'étaient que fruits, que fleurs, que
tres œuvres satisfactoires. mélodieux concerts. Là, leur vue s'arrête.
« Sur les bords sacrés du fleuve Gômati, sur un manguier superbe; ici, sur un citron-
dans une forêt solitaire abondante en raci- nier aux fruits d'or; plus loin, de hauts pa)-
nes, en fruits de toute espèce, sans cesse miers attirent leurs regards le bananier, le
retentissant du gazouillement des oiseaux, grenadier, le figuier aux larges feuilles, teur~
du bruit léger des pas du cerf et de la ti- prêtent tour à tour la fraîcheur de l'ombre.
mitle gazelle, était situé, loin du concours « Perches sur teurs rameaux ftexibies, un-
.t70 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 180
peuple d'oiseaux, aussi variés dans leur plu- « AtorsTAmour, !e Printemps et !eZéphiro
mage que dans leur chant, flattaient égale- regagnèrent tes régions éthérecs, et racon-
ment et l'oreitte et les yeux. tèrent aux dieux enchantes la réussite de
a De distance en distance, des étangs tim- leur stratagème.
pides, des ruisseaux purs comme le crisfa), « Cependant Kandou, par le pouvoir sur-
embellis par les coupes d'azur et de pourpre naturel que ses austérités lui avaient acquis,
du nénufar sacré, étaient sitionnés avec se métamorphose à J'instant en un jeune
grâce par des couples de cygnes d'une b)an- homme d'une beauté toute divine. Des vête-
cheur éblouissante, et une foule, d'oiseaux ments célestes, des gujrtandes semblantes a
aquatiques amis de t'ombre et de la frai- celles dont se parent les dieux rehaussent
cheur. encore l'éclat de ses charmes et la nymphe,
"Pramnotchâ ne pouvait se lasser decon- qui cr.oyait seulement le séduire, se sentit
tempter ce ravissant spectacle .cependant séduite à son tour.
elle rappelle au Zéphire~ au Printemps et à « Jeûnes, ablutions, prières, sacrifices,
l'Amour l'objet de lenr voyage et les en- méditations profondes, devoirs envers tes
gage à agir de concert pour ta faire réussir dieux, tout est mis .en oubli. Uniquement
dans son entreprise. EUc-méme aussitôt occupé de sa passion, le pauvre ermite ne
s'apprête a déployer .tontes tes ressources de à
songeait pas l'échec porté à sa pénitence.
la séduction. Ptongé dans les.plaisirs., les jours se succé-
« Ah ah s'écrie-t-eUe, nous allons donc daient sans qu'il s'en aperçût.
«te voir, cet intrépide conducteur du char « Plusieurs mois s'étaientainsi écoulés dans
« deBrahmâ, qui se vante de tenir sous le un ravissement continuel, tprsque Pramno-
« joug'le coursier fongueux de ses scnst. tchâ lui témoigna le désir de 'retourner au
a <3ht que je crains pour lui que dans cette séjour céleste, sa patrie; maisHandou, plus
e rencontre tes renés n'échappent de ses épris que jamais, la conjure de demeurer
«mains! Oui! fût-il Brahmâ, Vichnou, encore. La nymphe cède, et au bout de
c te dnrSiva tui-méme, son cœur éprouvera quelque temps, eHë lui déclare de nouveau
A aujourd'hui ce que peuvent tes traits de ses intentions Mêmes instances de la part de
« l'Amour. » l'ermite, 'qui cherche à la retenir. Pramno-
« En achevant ces mots, ëtte se rend vers tchâ, dans la crainte d'attirer sur sa tête une
l'ermitage, où, par la présence du saint ana- imprécation redoutable, protonge encore
chorète, les bêtes les plus farouches se sen- son séjour et trouve dans Kandou un amant
taient dépouillées de leur férocité. A l'écart de plus en plus passionné. II ne la quittait
sur'le bord du fleuve, elle mêle aux chants pas un instant; aussi fut-elle singulière-
du kohita sa voix enchsmtcrcsse, et fait en- ment surprise un soir, en le voyant se lever
tendre un,cantique de louanges. brusquement de ses s côtés, et précipiter ses
« Au même instant, 1e Printemps répand pas vers un bocage consacré.
de nouveaux charmes sur toute la nature « Eh 1 quelle pensée yous agite donc ? lui
tej kokita soupire avec plus-de douceur; une w demanda-t-elle aussitôt. Nevois-tu pas,
harmonie indicible jette l'âme dans uneiau- « lui répondit Kandou,que le jour est près de
gueur voluptueuse. Chargé de tous les par- « finir? Je vole faire le sacrifice du soir, de
fums des monts Matayas, sa patrie, 1e Zé- « peur de commettre la moindre faute dans
phire'agite moitemem les airs, jonchant par- «l'accomplissement de mes devoirs.
tout ta terre des f!e'urs tes plus odorantes; « –TEh bien, homme consommé dans la
ett'Amour,.armé do~ses flèches brûlantes, « sagesse, que vous importe donc ce jour de
s'approchant de Eandou~ fait pénétrer dans « préférence n cent autres ? Attez, quand ce-
ses veines un feu qui le dévore. «lui'-ci se passerait encore sans être fêté
« Frappé des chants métodicux qui par- « comme tous ceux ,qui, durant de grands
viennent à son oreille, déjà ivre d'amour et « mois, viennent de sjéçouler pour vous, qui,
dans te !p)us grand trouble, il vole vers les «dites-te-moi, pourrait y faire attention et
lieux d'où partent ces accents. H reste comme « s'en scandaliser?
stupéfait à ta vue des charmes que Pramno- «–Mais, répliqua l'anachorète, lorsque ce
tchâ déploie à ses regards. « matin même, ô femme charmante, que je
« Qui es-tu? quelle est ton origine, femme « t'ai aperçue sur !e bord du Oeuve, que
je
« adorable, lui dit-i), toi dont la taiHe été- « t'ai reçue dans mon .ermitage, et que voci
« gante, tes sourcils'si délicatement arqués, «'le premier soir témoin de ta présence en
« le sourire enchanteur, ne me laissent plus « ces lieux. dis-moi, que signifie ce lan-
« maitre de ma raison?'Dis-moi la vérité, je « gage et ce rire moqueur que j'aperçois
n t'en conjure. » « sur tes lèvres?
« Tu vois en moi, lui répondit Pramno- « 'Et comment, lui répondjt-cHc, ne pas
<' tcM.taplushumbte.detesservan.tes, occu- « sourire de votre erreur, quand depuis ce
'< péc seulement à caeittir ces fleurs. Mal « matin dont vous parlez, voici qu'une révo-
<( tre, ~onne-moi promptement tes ordres « lution de l'année est en grande partie
f dis, que puis-je faire qui te toit agréa- « écoulée?
«Ne?)' « –Quoi! serait-ce la vérité qui sortirai
« A ces douces pavotes, toute la fermeté «de ta bouche, ô nymphe trop séduisante! l
de Kandou acheva do s'évanouir, et prenant « ou plutôt ne serait-cé pas un pur badina)
aussitôt la jeune nymphe par la main, il la « ge? car ilmesemhtc que je n'ai encore
fit entrer dans son ermitage. « passé qu'un seul jour avec toi.
Ï8t KAN KAN i82
« Qh pournez-ypas me spapçonuer navigateurs tui )<!ontdes vœax a leur départ,
p 'd'user de mensonge, envers un aussi vé- et-lui rendent, à )eur fetouf, des actions de
« nèrabte brahmane, un samt ermite qui a grâces:; le troisième, jappeté raï-~oMUM~,
.« fait vceu de ne jamais s'écarter un instant préside aux naissances, à FagricuUuTo et à
'< du chemin suivi par tes saggs? la guerre.
« –Oh! mntheur, malheur sur moi!, s'6- KAN-HOEN, nom des 'prêtres chez têt
f crie alors l'tnfprtune brahmane, dont les Tartares Kia-sse. Ces peuples sacrifient aux
yeuxson.tenCnd&ssiiïés. 0 fruit à jamais dieux en rase campagne, sans a~tfc objet ()o
K perdu .de ma longue pénitence! Toutes ces culte que les eaux et les herbes. Ils n'ont
« œuvres méritoires, toutes ces .actipns~con- p~int de temps régie pour cela.
..« formes à Ja doctrine des Védas sont doncc KANtKA-DANA. Parmi les œuvres de cha-
<( anéanties par ta séduction d'une femme! rité tes p~s méritoir.es chez tes Hindous, on
<<Fuis, fuis loin de moi., perfide ya, ta mis- enci0mpte4r.o)s principales, savoir le Go-daKO,
~sion est accomplie ta~ don d'onc vache te B/iOM-dana, don d'une
KAND.OU&t. Ce mot, qui signiCc en persan terre,, et le Kanika-dana, don. d'une fille ou
une KHppp, est employé dans l'Inde musut- d'une vierge celui qui accepte un de ces
mane pour désigner une fête en l'honneur donsest:censé se charger des péchés de son
de Falima, fi!tç de j~ahomet. Les femmes tes bienfaiteur, et doit tes expier par des péni-
plus vertueuses peuvent seutcs y. prendre tences c.t des bonnc.s oeuvres.
part, H n'est permis à aucun homme,de voir LeAaM!/M-~(Ma,sefa<t, soit en donnant
,!es mets et les offrandes qu'eues destinent à à de pauvres brahmanes une somme suffi-
ta tille du prpphéte..0n récite à cette osca- sante pour des dépenses de .teur mariage,
sipn Ie/a<:7ta des saintes fëmm&s, que nous s.oit en faisant épouser sa fille à un parent
.avons reproduit a t'artjcle F~TtHA, paxyre ;qui, sans cette charité,-n'aurait pas
&ANE-APOpA,undes dicu~ de la mer, en te moyen de .se marier. Ordinairement le
a,dore partes pécheurs.de i'!to tïa~aï, qui ib.eau-père joint au don de sa fille des pr-èsents,
!ui apportaient leurs offr.jndcs. en bijoux, en argent ou en maisons. H fait
KANE-NOU!-AÏŒA, autre dieu des Des tous les fra~s de la noce, et quctqucfois, par
TÏa~aï. D'après une ancienne tradition, ,ce une .espèce d'adoptjo~, M fait participer son
d~eu apparut à ~.ama-Pii-Kaï, prêtre qui gendre son hérjtage, en lui donna-nt una
resservait son temple, et )ui.ordonna de se part d'enfant. Q~oiq~c ces présents ne soient
rendre a T.aïti.dont ittui révéja ta situation. pas cssenHets au mariage en Kaniba-dana,
Kama-Pii-Kaï; pour obéir aux ordres de ,son il est néanmoins trcs-ra~c que le père de la
.dieu, s'embarqua avec un gr~nd nombre de i6.UeH'cn fasse point, parce qu'il n'y a qu'un
compagnons, sur quatre doubtcs pirogues, hjOtpmo sans t'ieos e't sans ressources qui
et resta qutnze.ans absent. A son retour,, le çoas.ente ~on~racter ut) scmbiable mariage,
prêtre Gt à ses compatriotes, un tableau ra- c~as'avitirau pojnt'dese charger dûs péchés
vissant du pays qu'il avait yisité, et qu'il djesonbcau-pèrc..
nommait Haupo-ï~ama. Il citait une plage .Quiconque.reçoit te Ka~ika-dana est <xda
couverte de coquiHagcs et de fruits, e,t peu- de la succession de son ,pène, à laquelle il
ptée d'une beDe~ace d'hommes. Majsce fcnLpnce ;;6oconséquence,ses héritiers pater-
qui attirait )e plus ~attention, .c'était une nets~n'o~t pojn't~de parla Ja sùccessioH; s'it
fontaine appetèe ~Fat-offt-t'oc! (eau de lon- ,meu~t ~.a~s .enfants, ses biens passent à ta
gue vie), qui avait la faculté de rajeunir et y,cuyG jqu<.ea ~sposc ia s.on gré. Quand cette
3e cicatriser toute espèce de blessures. Ka- ~.e~on&i:atipa se fajt solenneilemcnt, ce!a!
ma-Pi'-Kaï nt encore trois nouveaux voya- .qu~ se marM! sorit de ta .maison paternctte en:'
ges, accompagné.chaque fois par un.grand présence de tous,scs ipa~at:, se déppuitte à
nombre.de curieux, qui ~étaient attirés sur- t~ porte de tous ses véhéments, rompt ~o
tout par le désjr de se baigner dans les eaux cordon brahman:iqUie passé à son cou'et à
merveineuses do la Jouvence polynésienne. sesépautes, jejUe teAout a ter.re,.etji'emparta
Le prêtre entreprit ~n quatriÈmc voyage rien de ce qu~t .aya~t reçutdc .sa~miMe. La
d'où .H ne revint pas, .et i'pn en ~oncjut rupture dn cofdpn, que les Indiens portent
qu'it avait péri en mer, ou qu'il s'était uxé à toute leur vie, est une rcnoaciaition, <]&n-
Taïti. se.uicmcntaux biens, mais âaat propre'fam'He
RANG, ancien prince chinois, honoré a laquelle on décent ~étr~nger .par ce! acte.
comme un dieu sous, ,te nom de .~rand ro!. KANKAU divinité t.oca<e adorée dans
Son idole a trente pieds de hauteur. -EHe.est t'tnde par tes Khoods ~lù district .de Poun-
dorée depuis ).e haut jusau'ën .bas, e.t revêtue tchora..
d'habits magniGques;.sur sa.té,t.é~riHeune KAN~O, nom.que lesQaojas, nègres de la
.su,perbe couronne. C'est peut-être ~e m.êmo Côte-d'Or, donnent à un être supérieur aux
que le dieu ,mentionné.dans I'art)c)e suivant. jannanins ou esprits, et auteur de tout ce
KANG-Y, dieu des cieux inférieurs, chez qui existe. Ils !~ti attribuent un pouvoir in-
les Chinois, qui le regardent ~omme pouvant tC.n~ une,con,natssance ajfuyerseHe, -et l'im-
dispenser à son gré ta vie et ia mort. Us .mensité de nature qui le rend présent paf-
~roien;t qu'il a toujours à ses cô.tés trois es- ~to.ut. Us .croient quo tous !,es btens viennent
prits subalternes, dont le premier, nommé ,de tui; mats jits ne lui accordent pas Hne
T~K-~OMOM~, dispense la pluie pour ~rafrai- ;du.rée éternette. Us s'imag'oeat qu'it aura
chir et fécouder ){) terr.e te second, nomm.é jp.pu~ successeur un au)r.e .être, qui p~nifs
yMM-~oMMiy, est le dieu de ta mer; les le vice et récompensera la yerta; quelque.
<85 D)CHUNNA)Rt; DES REDGtONS. iM

respect qu'ils aient pour Kanno, ils ne lui au moment où H verrait le jour. Krichna,
rendent presque aucun culte, si ce n'est que, longtemps caché nu milieu des bergers, avec
quanti ils sont outrages, ils demandent ven- son frère Bata-Uama. reparut à Mathoura,
geance à Kanno, comme aux jannanins; et pour accomplir les destins, tua Kansa, et
que, quand ils vont dans les t'ois pour im- rétablit sur le trône Ougraséna père du
plurer l'assistance de ces derniers, ils im- tyran, qui avait été détrôné par son propre
plorent aussi celle de Kanno. Foy.jANNA- Gis.
NtNS. Kansa était l'ennemi perpétuel de Vichnou
KANOUSIS, ministres des temples de la dans une naissanceantéiieure, il avait été le
religion du Sinto, au Japon. Ce ne sont point géaut Kaianémi et avait succombé sous les
des ccc)ésiastiques, mais des séculiers fort coups de ce dieu. Or c'est le système hindou,
in'tericurs aux Koughés, qui composent le que, quand un dieu s'incarne, il retrouve
véritable clergé du Japon, et qui résident sur la terre ics mêmes amis et l<;s mêmes en-
presque tous à la cour du Daïri. Lorsque les nemis. Kricha.avatarc de Vichnou, retrouve
Kanousis sortent, ils sont distingués par de Kalanémi dans la personne de Kansa, comme
longues robes ordinairement blanches, quel- sa-femme bien-aimée Houkmini n'était autre
quefois jaunes, à grandes manches, qu'ils que Lakchmi, son épouse divine. Foy. KRi-
portent par-dessus Icurs vêtements ordinaires. CHNA.
Jts se rasent la barbe mais ils laissent KAN-SÉO-SIO, personnage japonais, qui
croître leurs cheveux. Ils portenfun bonnet avait rempli les fonctions de ministre sous
roide, obtong en forme de bateau, et ver- plusieurs Daïris il mourut l'an 903 de l'ère
nissé, qui avance sur le front et s'attache chrétienne, à l'âge de cinquante-neuf ans.
sous le menton avec des cordons de soie, et On prétend qu'il n'avait ni père ni mère,
d'où pendent des nœuds à franges, qui sont et que personne ne connaissait son origine.
plus ou moins longs, suivant l'emploi ou la Après sa mort, on éleva des temples en
qualité de la personne qui tes porto ces son honneur, et on le vénéra comme un
ministres ne sont ohtigés de s'incliner devant kami ou génie de premier ordre, sons le titre
les personnes d'un plus haut rang, que jus- de 2'at-.sto-d<!i-).K.
qu'à ce que le bout de ces nœuds touche la KANTA SANNYASA exercice de péni-
terre. Leurs supérieurs ont les cheveux tence en usage parmi les Hindous, surtout
tressés et relevés sous une gaze noire d'une dans là fête du 2'cAar/f/t-Pott~a; il consiste
façon particulière; ils ont de plus deux à se jeter sur des branches de végétaux épi-
oreillettes qui descendent plus ou moins sur neux étendus par terre, à les ramasser et
les joues, selon les dignités ou tes titres à en manger les fruits.
d'honneur que leur a conférés le Mikado ou KANTCHANA, l'un des sept bouddhas
Daïri. Dans les affaires ecclésiastiques, tes parvenus de l'état mortel à cette dignité
Kanousis sont soumis à la Juridiction absolue suprême; le même que KANAKA-Mou~ft. Voy.
de Mikado: mais pour le temporel, ils obéis- cet article.
sent aux ordres des deux Dzi-sin-bou-kio ou KANTCHEUYAS, secte d'Hindous dé-
juges impériaux des temples, nommés par le vouée au culte du Sacti ou pouvoir fémi-
monarque séculier. nin, personnifié dans tes déesses. Leur re-
Kasmpfer tes accuse d'une fierté et d'un ligion semble avoir pour but d'établir parmi
orgueil intolérables; ils se croient, dit-il, eux la communauté des femmes, et de fouler
beaucoup plus parfaits et d'une plus noble aux pieds toute pudeur et toute contrainte
,extraction que les autres hommes. Quand ils dans leurs rapports avec elles. Lorsqu'ils
sortent en habit laïque, ils portent deux se réunissent pour les cérémonies du culte,
cimeterres comme les personnes de la plus les femmes ôtent leurs habits de dessus elles
haute qualité. Ils croient que leur devoir et et les déposent dans une caisse. conSée à la
leur fonction tes engagent à n'avoir absolu- garde d'un gourou. Après l'office, les hom-
ment aucun commerce ni aucune -liaison mes vunt prendre chacun un habit dans la
avec le commun peuple quoiqu'ils soient caisse, et la femme à laquelle il appartient
eux-mêmes laïques. H y en a même quel- v.a se livrer à celui à qui il est échu, quel
ques-uns qui poussent si loin l'idée qu'ils que soit le degré de parenté qui l'unisse avec
ont de leur pureté et de teur sainteté, qu'ils lui.
croiraient se profaner, s'ils avaient quelque KANTHA, espèce de chapelet dont se ser-
.commerce avec les ecctésiastiaues qui ne vent les Musulmans de l'Inde, appartenant
.sont pas de leur secte. à la secte des Schiites il est composé de
KANPHATA espèce desdjoguiou religieux gros grains d'argent, de cristal ou de terre
hindou, qui a les oreilles fendues, ainsi que argileuse prise dans la contrée de Kerbéla,
l'exprime son nom. Les Kanphata appartien- 'lieu cétèbre par la défaite et la mort de
nent à la secte de Siva. l'imam Hoséin. Le gros grain porte le nom
KANSA personnage de la mythologie d'tm<tM, comme le ministre du cutte qui pré-
hindoue, qu'on pourraitcomparer au Saturne side aux prières.
des Grecs, ou à l'Hérode de l'Evangile. JI était KAN-THA-PHO, une des huit espèces de
roi de Mathoura et ennemi mortel de Kri- démons admis dans la théogonie des boud-
chna, son neveu, qùi était prédestiné à lui dhistes de la Chine; ce sont les Gandharvas
ôter la vie. Il commença à le persécuter dés 'des Hindous on les représente comme
avant sa naissance, en faisant garder vue des corps odorants, qui ne boivent pas de
son père et sa mëre, pour faire périr l'enfant vin et no mangent pas. de chair. Les Kan-
)85 KAP KAP i86
tha-pno ou Gandharvas sont les musiciens qut viennent visiter le temple. En face Ne
du <:iet d'Indra. l'édifice est un figuier des pagodes, sous le-
KAONO-HIOKALA, dieu des îles Hawaï, quel sont les images de Raina et d'Hanou-
qui partageait avec Koua-Païro la fonction man celle de Kapila est dans le temple
de recevoir l'âme des rois à la sortie de même. Les pèlerins écrivent ordinairement
leurs corps, do les conduire dans certaines leurs noms sur les murs du temple, et font
parties des cieux, d'où ils les retiraient au une petite prière au saint personnage, ou
besoin pour surveiller ou conseiller leurs bien ils suspendent aux branches de l'arbre
descendants. Aussi les Hawaïens avaient-its une brique ou une motte de terre, pour ob-
le plus grand respect pourles mânes de leurs tenir la santé, des richesses ou des enfants,
rois et de leurs chefs. et promettent, si leurs vœux sont exaucés,
K\OUS, génies malfaisants, qui, suivant de faire un présent à quelque divinité. Der-
les Persans, habitent le Caucase ou la mon- rièrè le temple est une petite excavation
tagne de Caf, séjour des génies. remplie d'eau fraîche, dont les pèlerins
KAPALAS ou KAPAL!KAS, nom de la peuvent boire quelques gorgées, moyennant
quatrième branche des Maheswaras ou ado- une petite redevance au chef des gardiens
rateurs dcSiva. Us avaient coutume d'aller du temple.
de côté et d'autre tout nus, couverts de KAPPARA, cérémonie en usage chez les
cendres, armés d'un sabre ou d'une fourche juifs du moyen âge, et qui se pratiquait la
à trois dents, et portant un crâne à la main. veiHo du jeune de l'expiation. Ce jour-tà, les
La plupart étaient dans un état 'perpétuel hommes choisissaient un coq, et les femmes
d'ivresse causé par,l'abus des tiqueurs for- une poule; les femmes enceintes prenaient
tes, et on les regardait comme capables de un coq et une poule. Le père de famille ou
ne reculer devant aucun crime. le maître de la, maison,.tenant le coq à la
KAPALIN, nom d'un des onze Roudras, main, récitait que)ques passages des psau-
divinités indiennes. ~oy. RouDRA. mes et du livre de Job, après quoi il se
KAPILA, mouni ou ancien sage de l'Inde, frappait trois fois la tête avec le coq, en di-
qui passa pour avoir été une incarnation de sant à chaque coup 0t<e ce coq soit ~c/tan<~
Vichnou. II était petit-fils de Kardama et de pour moi, qu'il M-pte mes péchés, ~tt't< soM/~re
Dévahouti, fille de Manou Swayambhouva. la mort, et ~t<e /e~'o:(!'Me d'e <a vie. Celte cé-
Vichnou s'incarna dans sa personne pour la rémonie, répétée trois fois, parce qu'elle re-
destruction des soixante mille fils de Sagara. présentait l'expiation des péchés du chef de
Voici comme sa mission .fut accomplie les la maison, de ceux de sa famille et de ceux
enfants du roi Sagara étant à la recherche de ses domestiques, paraît faire aUusion au
du cheval destiné au sacrifice Aswamédha, chap. xvj, v. 17, du Lévitique, où le grand
trouvèrent le saint mouni absorbé dans la prêtre devait racheter ses péchés, ceux de
contemplation, sur le bord d'un abtme sans sa maison et ceux de tout le peuple. Après
fond qui conduisait aux régions internâtes avoir donné les trois coups, il serrait le cou
et le cheval paissait auprès de lui. Ils t'ac- de l'animal et i'étrangtait, pour montrer que
cusèrent de l'avoir dérobé, et 'fondirent sur le pécheur avait mérité de perdre la vie; it
lui pour le tuer; mais un feu d.évoraht sortit 'lui coupait la gorge, pour exprimer que le
aussitôt des yeux de Kapila et les réduisit pécheur devrait perdre son sang; il le jetait
tous en cendres. Afin d'expier leur crime, avec violence sur le pavé, en signe que le
de purifier leurs restes et d'assurer le repos pécheur méritait d'être tapidé. Enfin, il rô-
à leurs âmes, Bhaguiratha, arrière-petit-fils tissait le coq, symbole du feu de l'enfer qui
de Sagara, fit descendre du ciel.te Gange, par était la peine du péché; puis, it jetait tes
la vertu de ses austérités, et l'amena de entrailles de t'animât sur le toit (le la mai-
l'Himataya. où il était descendu, jusqu'à son, peut-être pour abandonner aux oiseaux
l'endroit où étaient les cadavres. Les en- de l'air ces organes, siège des passions dans
fants de Sagara furent puriHés, et les eaux l'homme. Ce coq devait être blanc; on le
du fleuve, eouiant dans t'abîme, produisirent croyait ptus propre à se charger des péchés
l'Océan. C'est de là que l'Océan porte en des hommes; car on supposait qu'un coq
sanscrit le nom de Sagara. d'une autre couleur avait déjà toute sa
D'autres veulent que Kapila soit fils de charge. Après là mort du coq, ou allait
Brahma et l'un des grands Richis ou saints prier Dieu dans les tombeaux, et on don-
considérés comme émanations de cette divi- nait en argent à quelques pauvres la valeur
nité. 11 en est qui l'identifient avec Agni, de la victime. Autrefois on leur abandonnait
dieu du feu, dont il serait une incarnation. sa chair, mais dans la suite les pauvres la
Quoi qu'il en soit, Kapita passe pour être le refusèrent, parce, qu'ils vinrent à.réuécbir
fondateur de la doctrine philosophique con- que cette viande était couverte d'iniquités.
nue sous le nom de 5<tK/f/tt/a. Voy. S&N&HYA. KAPPOUHS ou KipouRALES, nom des prê-
il y a un temple célèbre dédié à Kapila tres attachés au cutte des génies ou divinités
sur le Ganga Sagara, à l'une des embou- indigènes de l'île de Ceylan; ils ne reçoivent
chures du Gange, où l'on suppose que s'est point une éducation particulière mais ils
opéré le miracle rapporté plus haut. Ce tem- appartiennent à une certaine caste, et doi-
ple est desservi à tour de rôle par des reli- vent être de mœurs pures. Ils ne portent
gieux appartenant aux sectes de Vichnou et point d'habits qui les distinguent du reste
de Siva, qui exigent uno redevance de qua- du peuple, pas même lorsqu'ils officient
tre anas (62 centimes) de tous les pèlerins ils se contentent alors d'avoir du linge blanc
i87 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. <88
et de se baigner avant de procéder aux ~cé- fois auprès de la basse ctasse de la société.
rémonies du culte. Ils jouissent d'un mor- On les rencontre rarement réunis plusieurs
ceau <ic terre qui appartient au Déwal où ensemble; ils vont nus, et pour marquer
ils ofGcient. Us labourent la terre et vaquent leur empire sur les désirs charnels, ils alla-
à leurs affaires ordinaires, excepté lorsque chent un anneau de fer et une chatne à l'or-
fe service religieux les appelle, ce qui arrive gane viril,
tous les matins et tous tes soirs, selon que KARANDJA, nn des daityas 'ou démons
le revenu du temple peut y suffire. Ce ser- de ta mythologie hindoue, vaincu par tndra.
vice consiste à présenter à t',ido)e du riz KARBANIM, c'est-à-dire sncriGcatcurs, ou
bôuiHi et d'autres provisions, qu'on laisse 7MNn<m, prêtres, ou' ~M~cAt'M, personnes
quelque temps dans le tempte, après quoi sacrées; nom que l'on donnait aux minis-
lès tambours, les' joueurs de flûte et les tres du culte chez les Syriens et les Phéni-
autres ministres du temple les consom- ciens. Leur nombre était très-considerabie,
ment. et leurs chefs étaient pris dans les familles
EARA-DJAMEA, livre qui est aux Persans lés plus distinguées du pays. Lorsqu'ils of-
ce qu'étaient autrefois les oracles des sibyl- fraient de l'encens, ils étaient revêtus d'une
les pour le peuple romain. On te consuitë robe de lin, qui était nottantc et sans cein-
dans les affaires importantes, et surtout ture ;eiieétaitgarnied'untargec)où, pendant
ayant d'entreprendre une guerre. ll~st com- qu'ils sacrifiaient. Leur tête rasée était cou-
posé de neuf mille vers, chaque vers com- verte d'un bonnet aussi de lin, et ils avaient
prenant une ligné de cinquante lettres. Il a les pieds nus. On exigeait d'eux une grande
été composé par le célèbre Schah-Séphi pureté extérieure, it ne leur était permis de
aïeul du prince qui régnait au temps do se marier qu'avec une fille vierge tout
Chardin, et les Persans étaient persuadés commerce leûr était interdit avec teurs fem-
qu'il contenait une partie des principales ré- mes dans le temps de ièurs impuretés léga-
volutions de l'Asie, jusqu'à la fin du monde. les. Un prêtre phénicien était réputé souillé
t) était, à l'époque de ce voyageur, gardé par t'approche d'un tombeau s'H avait as-
javec soin dans le trésor royal, comme 'un sisté à un repas funèbre, s'il avait vu quel-
original qui n'âvait nt. double ni copie; car que chose d'indécent, ou entendu quoique
ta connaissance en était interdite au peuple. pàrbie triste et tugubrequieût pu t'émou-
KARÂt-PAHOA, l'un des dieux les plus voir et le troubler. De )à les lustrations, les
hideux de l'archipel Ha~va) il était t'dbjet ab)utions, tes bains auxquels ils étaient as-
d'un. culte spéciat de !a part des habitants de sujettis, avant de, remplir aucune de leurs
l'ite Morokaï. Cette idole, qui fut brisée à la fonctions.
mortdeTamt'a-Mea. et partagée .entre les KÀREtTAR, divinité Gnnoise; c'était l'hô-
principaux chefs de l'île, était faite d'un bois tesse et la patronne des renards.
tellement vénéneux, que l'eau qu'on y ren- KARË-PATRË-PANDARON, nom t~mout
fermait devenait bientôt morfcHë. d'un religieux indien, dévoué à Siva, qui
Une légende des insulaires rapporte qu'un fait vœu de ne plus parier; en conséquence,
individu nommé Kanea-Kama ayant reçu de pour demander i'aumône, il entre dans les
son dieu tutélaire, qui !ui apparut en songe, maisons et frappe dans ses mains sans rien
l'ordre de lui faire une statue avec le tronc dire. Ceux qui lui font la charité, lui portent
d'un arbre qui lui serait désigné dans la le riz tout cuit et le lui mettent dans les
forêt, prit avec lai des ouvriers et se rendit mains; i) Je mange dans l'endroit même où
au lieu indiqué. Là, ils aperçurent un groupe il le rcçoif, sans en rien réserver. Si cela ne
d'arbres où étaient logés tane e< d'autres lui suftit point, il va dans une autre maison
dieux, qui indiquèrent aux bûcherons le faire ta même cérémonie. Son nom exprime
travail qu'its avaient a faire. Mais à peine ie procédé dont il se sert; i) vient du sanscrit
ceux-ci eurent-ils commencé à porter les .Rara, main., et Patra, fcuitie servant d'as-
premiers coups, que des copeaux détachés siette, ét signtue M~w ~Mt se sert de ses mains
du tronc en ayant touché'quelques-uns, tes én guise d'asS!'eMe.
firent périr à l'instant. Cette mort jeta l'é- KARES, déesse de lamythotogie finnoise
pouvante parmi les autres ouvriers, qui se c'était lanourrice des serpents.
sauvèrent en abandonnant leurs haches KARt-CHANtj. Lès Formosans ont un
mais Kanea-Eama parvint à les ramener, et temps d'abstinence, leur
qu'ils prétendent
les décida à continuer, en leur couvrant tout avbir été prescrif, par un certain homme
le corps de feuilles de dracœna, et ne 'lais- qui, après avoir souffert les insultes aux-
sant qu'un œil libre. Ils se servirent aussi de quelles il était en butte de la part de ses com-
pahoas (sabres de bois) au lieu de haches patriote~, à cause de quelques difformités
d'où te dieu fut nommé ~Nfaï-pa/ioa, fait avec natureUes, pria tes dietjxdc le recevoir dans
le pahoa. te cie), !a première fois qu'il lui arriverait
KARÂKIA-TANGA, solennité par laqueH.e. d'être insutté. Sa prière fut exaucée. Il y a
les Néo-Zélandais invoquent Wi doua apparence que les dieux lé revêtirent d'un
l'esprit-oisca,u, une de leurs divinités, avant emploi qui pôù~it t& rendre redoutable sur
d'en venir a. des hostilités avec les tribus la terre car il descendit à Formose peu de
ennemies. temps après, et, poursè venger des mépris du
EA~A-LtNCUiS, religieux hindous, ado- peuple, il lui apporta vingt-sept articles,
rateurs d~e Stva~ ce sont des vagabonds qui dont est composé ce que tes Formosans
ne jouissent d'aucun crédit, excepté toùte- appêUent Kart-c/MM~. Lé técistateur vindi-
i89 KAR KAR 190
catif les menaça d'être châtiés rigoureuse- KARONA, fleuve céleste qui, suivant les
ment, s'il leur arrivait de négliger quelqu'un ]Hindous, coule dans ~Ie Vai~punta, paradis
ue ces articles. Pendant ce Kari-chang, il JeVichnou:Surses bords habitent un grand
est défendu auxFormosan~ dé bâtir des nombre de saints pénitents, qui y passent
maisons, de vendre des peaux, de se ma- les jour:, heureux et paisibles.. ils se nour-
rier, d'avoir commerce avec une femme, rissent de fruits déHcieux qui croissent
même avec son épouse, de semer, de forger spontanément, et its s'adonnent à )a contem-
des armes, de. faire quelque chose de neuf, plation et à la lecture des Védas.
de tuer des cocho.ns, de donner un nom à un EAROUNIKA-S1DDHANT1NS ~roistème
enfant nouveau-né, de se mettre en voyage, branche desMal)eswaras ou adorateurs d<
à moins qu'on ne soit déjà hors de son pays,. Siva; ce sont les mêmes que tesKatamoukhas.
quand ce deuil est commencé. Telle est ta KARRA-KALF,le plus haut degredeta
bs l/IOcc des
substance
su principaux
principaux articles
~¡'tic~es du JiTaft-
Kari:" magie, en Islande, dans tes temps modernes.
c~aN. C'était le diabie' qui apparaissait sous la
KAR!LAtNEN, dieu des' anciens Finnos', forme d'un veau nouvellement né et non en-
boiteux comme Vulcain, sans toutefois que core nettoyépar sa mère. Celui qui désirait
ses fonctions ressemblent aux siennes, car obtenir l'initiation était obligé de faire cette
elles consistent .à protéger contre. les effets opération avec sa langue; et, par ce moyen,
pernicieux du fer. La légende rapporte il parvenait à la connaissance des ptuit
qu'un jour Karn~ïnen creusa la terre avec grands mystères.
l'orteil et le talon de son piea, et aussit-ôt on KARRER, un des esprits célestes des Ca-
en vit sortjr Herhilaïnen et Mehilafnen, roHns occidentaux {testais de Leuguciteng,
c'est-à-dire ta guêpe et l'abeille, qui s'envo- et petit-n)s d'Etieutep. Fc?/. EnEULEP.
lèrent la recherche du .mie), baume salu- KAHTA, c'est-à-dire le créateur; nom du
taire pour tes blessures. grand Etre, chez les Indiens; {test te seul
-KA~KOTA, roi des serpents, dans ta mj- Dieu souverain, le plus subtil des étéments,
ihoiogic du Nép.iL infiniment parfait, ét.ernei, indépendant, la
KAKMAH.iNAS, secte d'hindous qui pn~ sublime puissance, tt s'est transformé en trois
rejeté Joute observ.tncc j'ituéHquc. ils font figures humaines, Brabmâ, Vichnou et Siva,
profession de regarder Vichoou comme ta qu; ne sont que les attributs de sa force
somce uniqnppt ta somme det'B~)vers..i][s unique. Brahmâ est le créateur, Vichnou te
sort en petil nombre et peuyent.a.peine être conservateur et Siva le destructeur, ou plu-
considères comme formant uno secte. tôt te réparateur et le v.engeur. H~ rempli
KAHMATES,sectaires musulmans, Fo~, ces trois personnes d'intelligence c'est par
CAHMAT). eHes.qu'il opère tout; mais il <t'y a en elles
KAR~tKA .un ~des quatre systèmes du qu'une seuic divinité qui estKarta.
bouddhisme spécqtatif; i) .a-beaucoup de KARTAV1RYA-ARDJOUNA, 1° ancien
rapports avec (e système appelé ya<M!&a. héros indien, roi de Mahichmatipouri. H
Le nom du premier <st dérivé du .K~anna, jouissait d'une si grande puissance, qu'il
mciparleque) on entend iaconsctencede reçut le surnom de 6'a~(Mnt!:a~o.tt (mille
l'action morale; ctcetui du second, dura<Ma, bras). Il fut tué par Vichnou, incarné sous la
qui est la conscience de faction intellec- forme de Parasou-Rama. Foy. son histoire
tuelle. « Je crois, dit M. Hodgson traduit pM' à l'article H&MADHÉNOU.
Klaproth, que ces écoles sont plus récentes 2" Dieu adoré par les Parias do l'Inde. ~0!
que tes autres (te~tMtAttt~i'/M et ~~tï/maft/fct), 5Ï~RYAMMA.
et j'attribue leur origine à un désir de recti- KARilB-AquI~ARTtKEYA, dieu deta guerre,
fier le quiétisme extravagant qui, dans/tes chez tes tndiens. Jl est fils de Siva et de-
écotes anciennes, déppmUait tes forces re- Dourgâ, et il vint au monde pour délivrer
gardées comme étant de nature, soit maté- les hommes du joug Ue Ta~aka. On le consi-
rielle, soit immatériette, de toute providence dère comme le génie des combats, le chef
et de toute souveraineté, et l'homme de toute des armées célestes, le héros du soleil, par-
son énergie active et de ses devons. Admet- couranLayeç rapidité sa brillante carrière à
tant comme justes tes principes pius géné- la tôte des constellions. Ami de la violence
raux de leurs prédécesseurs, ce~ sectaires et de la discorde, respirant les. combats et la
semblent 'avoir dirigé principalement Ie.ur mort, il répand là-terreur sur son passage,
attention sur tes phénomènes de la nature ~t se fait l'instrument de )a vengeance des
humaine, après avoir été frappés de la li- dieux. Il était aussi le dieu des voteurs;
berté de sa voto.nté et de la différence de ses mais, son innuence, sous ce rapport, semble
forces intellectuelles et sentitives, Ëtd'ayot~ affaiblie; les gens de cette profession préfè-
cherché à prouver, malgré ta loi morale né- rent s'adresser a Dourgâ, sa mère, sous la
cessaire dé teurs premiers docteurs, que ta nom dé Kali. Il eut le feu pour premier ber-
félicité de l'homme doit être assurée soit par ceau, d'où vient qu'il est surnommé ~~K!'
la culture convenable de sou sens moral, ce 6/<OM,né du fou. Comme on le représente
qui étai~ tesentiaient deKarmika, pu par ta assez souvent avec six têtes, on dit qu'il fut
direction raisonnable de son intelligence, nourri par les six Pléiades, dont chacune
conclusion que.tes Yatnika préféraient; présenta sa mamelle à l'une dp ses six bou-
voità, je crois,le fondement de !a distinction ches. C',est de là qu'il reçut te nom de ,&(!
entre 'les deux écoles l'une à <:7~t/o, tes Piéia.des s'appelant en sanscrit
.comparées
l'autre. » An~/M. On l'appelle encore ~/MHda, !<*
191 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 192
sauteur, ~ouMara, le jeune, et ,S'oM6/tt'<t- conste)la<ions lunaires.) Toutefois suivant
t!tat!t/a,(e resplendissant; mais quelques- le même indianiste, ce n'est pas une raison
uns font de ce dernier une divinité distincte. pour croire que Kasyapa soit, comme le
On représente Kartikcya avec une ou six disent quctques-uns, la personnification de
(êtes, monté sur un paon, une Héche dans la la civilisation antédiluvienne, conservée par
main droite, et un arc dans la gnachc, sou- la race qui se réfugia dans cette partie du
vent on met un coq auprès de tui. It réside globe. Il y a treize familles ou gotras de
habituc~ementdans )e Kailasa, paradis de brahmanes, distinguées par le nom d'un sage
son père. Foy/. SoucanAMANYA. divin qui en est regardé comme le patriarche.
KASCHKAWtS sectaires musulmans ap- Kasyapa est l'un de ces treize personnages.
partenant à la grande division des Schiites Les bouddhistes du Népatconsiftér eut Kasya
ou Jmamis mais on manque de renseigne- pa comme le sixième des sept bouddhas qui
ments sur leur doctrine particulière. ont déjà paru dans le monde. Voici ce que dit
KA-SEF, divinité japonaise, la même que de lui un poëme nevari «J'adore Kasyapa, le
le Kasyapa des Hindous et le Tft'a-c/te des seigneur du monde, le sage le plus excellent
Chinois. Foy. ces mots. et lo plus émihcnt, qui est né à Bénarès
KASE-NO KAMI, nom sous lequel les Ja- dans une famille de brahmanes vénérés par
ponais honorent le dieu du vent, dans la les princes. La vie de son illustre enveloppe
province d'Ize, où on lui a élevé un temple, dura 20,000 ans, et tes eaux des trois mondes,
en mémoire d'une tempête furieuse, susci- furent taries pur la lampe de la sagesse divine
tée par lui sur la mer, et qui submergea qu'il acquitau pied d'un arbre ~V</f~ro~As.')
une Hotte ennemie, l'an 1293 de notre ère. HATAIS, sectaires musulmans, apparte-
Ce temple s'appeHc&a~e no mn/a, ou le palais nant à la secte des Schiitcs ou des Imamis
du vent. Les Japonais disent que le dieu du avec lesquels cependant ils ne s'accordent
vent est une incarnation du souffle d'isAffA- pas sur l'ordre et ta succession des Imams;
Gm-NO MtKOTo, Fo)/. cet article. car ils font passer t'imamat à Ali Hasan
KAS!,KAC! ou KAcm, la ville sainte des Hoséin Ali fils de Hosein Mohammed fils
Hindous. Fo! BÉNAnÈs. d'Ali, Djafar fils de Mohammed, Mousa fils
KASSÏGA-DAI-MtO.SIN, divinité japo- de Djafar, etAti, fils de Mousa. Us terminent
naise c'est l'esprit du soleil du printemps. la succession de l'imamat à cet Ali, et c'est
On lui é!eva pour la première fois un autel, pour cela qu'on les nomme ~t<a:y,de Aafaa,
aun de lui offrir des sacrifices, la T63' année couper, interrompre. Us n'admettent point
d&notreère. l'imamat de Mohammed fils d'Ali fils de
KASS!KO-NE-NO MiKOTO, esprit femelle Mousa, ni celui de Hoséin (its de Mohammed
des anciens Japonais son nom signifie fils d'Ati fils de Mousa. Fof/. IMAM.
't'/toKora~e de <a f/tc:Ke de<(t crainte; elle KATAPOUTANA, mauvais génies de la
était l'épouse d'Omo <aro(t-Mo MiAo~o,)e mythologie hindoue, qui sont condamnés à
sixième des esprits cétestes qui régnèrent se nourrir d'aliments impurs et de cadavres
sur le Japon antérieurement à la race hu- en putréfaction.
maine. Ces deux génies régnèrent200,000,000 KATCHtMANA ou KATCHMANA, le bon prin<
d'années. cipe chez les tribus sauvages de la Colombie
KASYAPA, sage indien, fils de Maritchi et c'est lui qui règle le cours des saisons et fer-
petit-fits de Brahmâ. It est lui-même t'uh des tilise la terre qui procure les chasses et les
Pradjapatis ou pères des êtres créés. C'est à pêches abondantes et qui fait ptoyer les ar-
lui que les dieux, tes~démons, les animaux, bres sous le poids des fruits dont ils sont char-
les oiseaux les reptiles les plantes même gés. Cependant on ne lui rend aucun hom-
doivent leur naissance. JI épousa treize filles mage.
de Dakcha les. principales- sont Aditi, de KATI, déesse de la mythologie finnoise
qui sont sortis les dieux Dili, qui fut mère c'est élle qui féconde les germes des pins et
de Dailyas -Oanott, des Danavas Kadrou, fait croître ces arbres.
des serpents; f'!Ka<a, de l'oiseau Garouda KATIB, docteur de la loi musulmane qui
Sourabhi, des vaches Ira, des arbres et des gouverne chacune des îles Maldives com-
plantes; ~nc/«a,des Gandharvas; Zamra, prenant plus de quarante et un habitants.
,des oiseaux, Vif/tcM, ~oMt'aM, Sadhya, etc. Ce Ces docteurs ont sous eux les prêtres parti-
patriarche réside dans une délicieuse vaïïee, culiers des mosquées. Leurs revenus consi-
assise sur le sommet d'une montagne où il stent dans une sorte dedîme qu'ils lèvent sur
est entouré de nymphes aussi pures que les fruits, et dans certaines rentes qu'ils re-
belles. Les innocents, opprimés sur la terre, çoivent'du roi.
trouvent à sa cour repos et protection et KATIBOU, pontife d'un ordre supérieur à
Ganésa, dieu de la sagesse, est t'hôte qu'on Madagascar.
y reçuit le plus souvent et avec te plus de KATTRAGAM. un des dieux indigènes de
plaisir. filé de Ceylan; c'est le plus redouté de tous.
« On suppose, dit M. Langtois.que le nom Son tempte.situé dans la partie orientale de
de ce personnage se reproduit dans un grand t'ite, est fréquenté par tes pctcrius qui vien-
nombre de mots de l'Asie centrale CaM-caM, nent du continent de l'Inde. 11 serait impos-
Ct~)tenne, ~af/<e-m!r, etc. » ( Ajoutons )a sible de déterminer un peintre du pays à
consteUationCassiopée, bien que la tradition dessiner la figure de l'idole Kattragam; per-
grecque en ait fait une femme mais les sonne même n'ose la regarder en face. Ce
beHes-sœurs de Kasyapa étaient aussi des Dieu est invoqué sous mille noms différents.
t93 RA~ KCH <M
En généra) tes dieux snbatternes des Singa- Ils assurent que cet esprit enlève tes enfants
lais sont désignés par des dénominations di- et les jeunes gens, les cache dans le creux
verses, d'autant plus variées, qu'ils sont plus des arbres et les y nourrit.
x redoutés. KCHAPANAKAS, anciens religieux hin-
KAULAS, religieux hindous appartenant à dous, qui appartenaient la secte de Bouddha
la classe des Saktas ou adorateursdc l'éner- ou à celle des Djainas. Ils mendiaient tout
gie féminine des dieux. Ils ftint partie de la nus. On ditqu'its regardaient le temps comme
branche des VAMATCHARis.Fot/. cet article. leur divinité principale que leur doctrine
KAUL1K1, une des huit Vasinyadyas, ou était fondée sur l'astrologie c'est pourquoi
personnifications de la déesse hindoue Sa- ils portaient toujours avec eux une sphère
raswati. armiiïaire et une espèce de quart de cercle,
KAUNIS, ancienne divinité des Lithua- pour déterminer le temps.
niens c'était t'Amour, qu'on représentait KCHATtUYA, second fils de Pourous. le
sous la forme d'un nain. premier homme, et,de sa femme Prakriti
KAUScuKAons, génie de la mythologie c'ést de lui que descend la caste des kcha-
persane; c'est l'ange protecteur de la cons- triyas ou guerriers du premier âge. Voici sa
tettntion du sagittaire. légende racontée par les Indiens
-KAUTHER. Ce mot, qui signifie propre- Les quatre enfants de Pourous, destinés à
ment abondance, est, pour les Musulmans, devenirles pères de toutes tes tribus de l'Hin-
le nom d'un fleuve du paradis, qui prend sa doustan, reçurent de Dieu t'o'dre de se diri-
source dans le huitième ciel.; son cours est ger chacun vers l'une des quatre parties du
d'un mois de chemin ses rivages de pur or; monde. Brahman marcha du côté de l'orient,
ses cailloux des perles et des rubis son sable Soudra, vers le nord Vaisya, vers le midi
est plus odoriférant que le musc; son eau, quant à Kchatriya, sa mission t'appelait à
plus blanche et plus douce que le lait son l'occident. H prit donc en main t'épee que
écume, plus brillante que les étoites. C'est Dieu lui avait donnée comme un instrument
Ali qui est constitué l'échanson de cette pré- de victoire et de conquête, et se mit en
cieuse liqueur celui qui en boit une seule route, ne songeant qu'à chercher les occa-
fois n'est plus jamais altéré. Néanmoins ces sions d'exercer son courage. Pendant son
qualités ne sont point consignées dans le voyage, il tournait le dos tous les matins au
Coran il est même fort douteux que Maho- soleil levant, et cependant il le voyait avec
met ait eu l'intention de désigner un fleuve étonnement tous les soirs devant lui, après
dans le chapitre du Coran intitulé te~Mt~er. avoir achevé sa journée. Marchant de la
Voici ce qui lui donna lieu As, fils de Waïl, sorte vers l'occident, il regardait incessam-
pour railler Mahomet de ce qu'il n'avait ment de tous c6té'=, pour voir s'il ne se pré-
point d'enfant mâle, l'appelait j4/)~r, ce qui senterait point quelque aventure digne de
veut dire sans ~«ette ou sans pos<c'n<e': mais lui, souhaitant de trouver quelque créature
Dieu, pour consoler son prophète. lui envoya à combattre quelque puissant obstacle à
ce chapitre, qui est le cvm' du Coran, et surmonter. Dans cet esprit, il arriva au
composé de trois versets sommet d'une montagne, du haut de laquelle
« Au nom de Dieu clément et miséricor- il vit venir à lui, d'un pas majestueux, une
dieux 1. Nous t'avons donné le ~faut/ter. créature bien faite, qui lui ressemblait par-
2. Prie ton Seigneur et offre-lui un sacri- faitemenl et qui avait l'air martial. Ils s'a-
Cr.e. 3. C'est celui qui te persécute qui est vancèrent l'un contre l'autre, résolus tous
a6<ar. H Le premier verset peut fort bien se deux d'éprouver leur courage et teur .vaicur.
traduire par JVot<s <'ouon~ donné une abon- Mais tot:squ'Hs se furent approchés, Kcha-
dance ( de toute sorte de biens ). et le troi- triya reconnut que c'était une femme elle
sième par Celui qui te persécute mourra avait des cheveux blonds et voltigeant sur
sans postérité. ses épautcs; elle tenait la main un tchakra,
KAWE, géant de la mythologie finnotse; disque dont la circonférence tranch:H)to est
le même que Kaléwa. Fo! KALÉwA. très-propre à offenser lancé avec force au
KAWELouKOWEL, temples de l'île de moyen d'une corde passée dans le milieu, il
Ceytan consacrés aux esprits que les Singa- est capabte de tuer un ennemi à une grande
lais nommcntDayoMtaMs. On tesappette aussi distance. Le port de cette femme exprimait
Detco<. son courage, et le feu de ses regards mar-
KAWI ou KAW1N, nom des prêtres de t'ite quait l'ardent désir qu'elle avait été vaincre
de Java. Ce mot signifie proprement un poëte et de triompher. Elle s'appelait Tadikchatri.
ou un prophète. Ils fondirent l'un sur l'autre et combattirent
KAY-DA arbre de première grandeur, à outranc.e, en se servant l'un de son épée et
que les Cochinchinois appellent l'arbre des l'autre du tchakra mais chacun d'eux pa-
idoles. C'est le Ficus rei't<;toM des botanistes. rait si habiloment les coups portés par son
Les femmes ne manquent pas de se rendre adversaire, que la nuit les surprit avant que
auprès de ces arbres pour invoquer certains l'un ou l'autre eût remporté le moindre avan-
esprits qui passent pour y faire leur de- tage. Le lendemain, des l'aurore, ils recom-
meure, et entre autres, Ou-Dou et t!A-NANG. mencèrent le combat avec le même acharne-
~0! ces mots. ment et sans plus de succès. Cependant, à la
KAYt~RA, esprit des forets, à l'existence fin de la journée, Kchatriya fendit en deux,
duquel croient encore certaines tribus amé- de son épée, !ë tchakra de Tadikchatri mais
ricaiues qui habitent sur les côtes du Brésif. l'obscurité de la nuit survenue tout à coup
<9S DICTIONNAIREDES REHOONS ~o
empêcha le premier de profiter de son avan- terminée tout entière par jPara~oM-~amn',
tage. La femme ramassa son disque rompu, incarnation d.eVicbnou. D'autres cependant
en fit un arc, recueillit. des ftèches dans la soutiennent qu'il en.échappa quetques-uns
forêt, et lé duel recommença le troisième au massacre général, et que c'est d'eux que
jour avec plus de fureur que jamais. Mais descendent les Kchatriyas actùels. En eNet,
Kchatriya voyant que son épée ne pourrait le second Rama, autre incarnation de Vi~ch-
le parer longtemps des armes nouveHes de nou, naquit dans cette caste et en sou~nt
son ennemie, qui pouvaient l'atteindre de t'honneur avec éclat. Les Kchatriyas portent
tôin.mais qui étaient impuissantes de près, une ceinture comme les brahmanes mais
saisit Tadikchatri corps à corps. La tutte celle des brahmanes est formée de moMnc~'a;
dura longtemps, car ils n'avaient ni l'un ni celle des Kchatriyas, de mourva, et celle de
l'autre assez dë force pour vaincre, ni assez la troisième caste est de chanvre. Les Kcha-
de faiblesse pour être vaincus. Mais, en ser- triyas portent aussi le cordon sacré, mais
rant de si près sa valeureuse adversaire de laine, à la diflérence de celui des brah-
Kchatriya fut surpris de la trouver encore manes; qui est de co!on. Dans cette caste, la
plus belle qu'auparavant, comme si ce vio- royauté est héréditaire de mâle en mâle, par
lent exercice n'eût servi qu'à augmenter ses ordre de primbgénituro légitime. A défaut
attraits et à la rendre plus séduisante il ré- d'enfants le prince peut adopter un de ses
solut de se servir de la parole pour terminer parents pour être son successeur; cctui-ci,
un combat que les armes n'avaient pu ache- du moment de l'adoption, a tous les droits
ver, «QmerveiHe des créatures vivantes d'un fils légitime. Les branches cadettes des
tant en force qu'en beauté! lui dit-il, pour- familles desRadjas, ainsi que les chefs do
quoi faut-il que la fureur nous ait animés différentes tribus, de-Kchatriyas, possèdent
de la sorte l'un contre l'autre? Si je t'avais ordinairement des terres a titre de Cefs. La
tuée dans ce combat., j'aurais maudit cette plupart des individus de cette caste suivent
main qui aurait été l'instrument de ta ruine, la carrière des armes; ils se nomment Radj-
et qui aurait détruit un si exceiïent ouvrage. poutes (7!a~a-~OM<r<M, fils de rois), et pren-
Si, au contraire, tu m'avais été la vie, peut- nent du service cheztesdiS'érents'souvcrains
être aurais-tu regretté de t'être privée de de l'Inde, quelquefois sous l'autorité d'un
mon concours. Dieu ne nous a-t-it donné du vil soudras car quelques-uns de ceux qui
courage et de la force que pour nous détruire appartiennent à la dernière caste se sont,
l'un l'autre? Notre puissance ne sera-t-elle dans la suite des temps, placés sur les trônes
pas doublée si nous nous unissons? Nous de t'Inde. Les Radjpoutes habitent la pro-
serons alors en état de faire do plus grandes vince d'Adjmir on en rencontre à peine
entreprises et de repousser, vigoureusement t dans les autres parties de l'Hindoustan, ex-
les injures qu'on voudrait nous faire. Le cepté parmi les militaires. –Les Kchatriyas
monde n'est encore qu'à son enfance, et il a n'ont pas le droit de lire les Védas mais ils
plus besoin d'être multiplié et propagé que ont te privitége de pouvoir en entendre la
d'être affaibli et détruit par la puissance des lecture faite par un brahmane.
armes. Au lieu donc de rechercher, par des KCHttiëUEHBHA, un des Bodhisatwas
moyens violents et illégitimes, une gloire d'origine mortelle suivant la théogonie
qui nous serait funeste à l'un et à l'autre, bouddhique du Népal; il passe pour le fils
songeons plutôt à conclure entre nous une spiritueldu Bouddha céleste Uatnasambhava;
paix solide et de longue durée. B Tadikcha- it est 'un des huit Vitaragas, c'est-à-dire des
tri goûta cette proposition, et consentit à étres~exemptsde passions; il s'est montré
vivre en paix, tant que son allié ne lui don- sur°ia terre sous la forme de parasol.
nerait pas occasion de recommencer la KCHMA. Les bouddhistes appellent ainsi
guerre. Ils se Sxè'ent donc dans l'occident, tout l'espace dans lequel peut s'étendre i'in-
et donnèrent naissance à la tribu guerrière fluence des verius d'un bouddha, et où son
qui porte leur nom et qui, plus tard, périt avénement a eu lieu. L'universalité des
par le déluge avec le reste du genre humain, mondes est suivant leur cosmogonie par-
en punition de ses violences et de sa tyran- tagée en vingt étages superposés. L'univers,
nie. ~<M/. BRAHMANet l'article suivant. dont fait partie le monde où nous vivons,
KCHATR1YAS, nom de la deuxième caste occupe le treizième étage à partir d'en bas
des Hindous (1); c'est la classe des rois et il y en a donc sept qui lui sont supérieurs.
des guerriers. On dit que les Kchatriyas ou Au premier étage, il n~ya qu'un seul ~c~ma,
Radjas tirent leur origine des brasdeBrah- ou terre de Bouddha; le second en comprend
ma, le dieu créateur. Leur fonction est de deux, re troisième trois et ainsi jusqu'au
gouverner les hommes, de régir les Etats, vingt'ème, qui en contient vingt. Autour de
de défendre et de protéger le territoire dc chaque Kthma sont disposés des mondes en
faire la guerre et de mourir même les armes nombre égal à celui des atomes dont se com-
à la main, s'il est nécessaire. C'est ta caste pose le mont Soumérou. Chacun de ces étages
la plus respectée après celle des brahmanes; a sa forme particutièro ses attributs son
mais elle n'est pas la ptus nombreuse quel- nom, et repose sur un appui d'une nature
ques-uns même prétendent qu'elle a été ex- spéciale. Le treizième celui dans tcquet
nous vivons, est porté par un enlacement de
(1) Ce mot est eucore écrit et prononcé dans les fleurs de lotus, que soutiennent des tourbil-
tangues modernes TfoH~i't, T't/</ta<)'u.
SaO'ea, ~a- lons de vent de toutes les couleurs. L'étage
<)'<e)-,
C/iaiw, etc. inférieur repose immédiatement sùr la nem
~97 EED KEt <96
d'un lotus, qu'on nomme Heur des pierres des adorateurs de Maryataie. Ceux qui se dé-
précieuses et comme il occupe dans ce lotus vouent à cette déesse sont pour l'ordinaire
la place du pistit, on désigne le système en- dss'parias, des blanchisseurs, des pécheurs,
tier des vingt étages de l'univers par le nont etc. F()! MARYAMMA,TCHAKKn-fOUDJA.
de graine des MOMdfM. KE-GNtËN; novices des Lamas du Tibet.
KHAN-CM1TEI, simulacre adore par les D l'âge de sept ans, ou même de six et de
anciens Irlandais. On dit qu'il réprésentait cinq, suivant la discipliné actuelle' (car an-
le chef des dieux. ciennement ce n'était qu'à neuf ans), oh est
KËHE,un des dieux subalternes des Tchou. admis à faire les premiers vœux, par lesquels
waches, peuple de ta Hussie asiatique. on s'obtige, 1° à ne tuer aucun être vivant,
KËbLA, direction des Musulmans pen- pas même un animal, ni l'insecte lé plus
dant la prière canonique. Foy. QufBLA. chétif; 2° à rie point mentir 3° à n'avoir ni
KËDAKA-VOUTDON.féte que les Hamouts commerce ni habitude avec une femme 4°
cétebrent à ta pleine lune de Kartik, en à ne boire aucune tiqueur enivrante 5'*à né
l'honneur de la déesse Parvati. Ceux qui l'ob- faite aucun tort par fraude, par larcin ou
servent ne font, qu'une coltation. et s'at- autrement C'est par cet engagement qu'on
tachent âu bras droit un cordon de fil de soie devient Ke-gnien, ce qui n'oblige pas à vi-
jaune. Une fois qu'on a commencé la cé- vre en communauté, car il v a des Ke-gniens
lébrer, on doit continuer tous les ans. qui demeurenf dans la' maison paternette.
M DHOUN- KON-TSIOGH, le troisième Us sont tels parce que quelque supérieur de
objet du culte des Tibétains, pour lesquels communauté à -reçu leur engagement. Ce
Bouddha, ta loi et l'Eglise, forment une sorte supérieurdonneau novice un nom par le-
de trinité. ils vénèrent en effet, comme une quel oh reconnàit qu'if a été reçu. A i'âge
espèce de divinité, la très-précieiise ~t<- de treize ans les Ke-gnien peuvent passera
?ttOM des Mr<MeM~,c'est ce que signifie le l'ordre de Ke-tzhoul.
mot lie cf/tOMU7~oK-o~ L'attribut KbM- KË GON-StO, une des huit observances
<ï:o~/t (trés-précieux)est pris, dans le langage bouddhiques les plus. répandues dans le Jà-'
ordinaire, comme exprimant le nom de Dieu. poh ette est fondée sur la doctrine du li-
Ils divinisent ainsi te ctergé, parce .que les vre intitulé ~eyott~ïo. EHë fut fondée par
Bouddhas qui sont venus sur la terre, ayant le prêtre chinois ihoti-chun-no-chang, et in-
rétabti la toi, ont conséquemment rétabli la troduite au Japon par Rô-beh, mort en ?73.
règtedes religieux, et parce quêtes saints per- KEtTABHÀ, géant déjà mythoFogië hin-
sonnages parvenus à là dignité suprême de doue, qui, dans !a guerre contre tes.d'ieux~
Bouddhas avaient été auparavant des retf- lôfuba sous les coups de Bévi/epousedeSiva,
gieux sur ta terre, et avaient été t'essenee du parce qu'it avait voulu détrôner Drahma.
monachisme. KEM'ENS. GeorgeKettn, écossais, fut,
KÉDtL, fête que les Tamôuts célèbrent en avec son compatriote, Robert Barctay, un
l'honneur de Maryatate, dans le mois de des principaux promoteurs du quakérisme
tchàit: elle a lieu àCoténonr, à quatre Meues en Amérique mais peu après il fut l'occa-
de Pondichéry. Ceux- qui croient avoir ob- sion d'une scission qui s'opéra dans la secte.
tenu quelque faveur de cette déesse ou qur H accusait ses frères de.ne pas croire en Jé-
veulent en obtenir; font vœu de se faire sus- sus-Chrfst, tandis que tui-méme émettait
pendre en t'air. Cett& cérémonie consiste à ,des opinions fort étra.nges sur rhumanité duL
faire passer deux crochets de fer attachés Sauveur. Sefon lui, cette humanité était dou-
au bout d'un levier très~tong, sous ta peau ble l'une céleste, spirituelle et éterneller
du dos de celui qui a fait le vœu ce levier- l'autre. terrestre et véritablement corporette.
est .suspendu au haut d'un mat éi&vé Cette-ci. était te corps de Jésus-Christ, né de
d-'ano vingtaine de pteds. Dès que le patient- la vierge Marie. Les quakers du parti op-
est accroché, l'om pèse sur le bout opposé posé lui objectaient qu'il établissait un dou-
du levier, et it se trouve suspendu' en t'air.. ble Christ mais Keith répondait que, son
En cet état, on lui fait faire autant de tours sentiment avait été constamment suivi de
qin'it te désire, et pour l'ordinaire il tient toute fa secte, qu'it était ta base dû chris-
dan~ ses; otams un ~abre,et un b~uctier,.dont tianisme, et qu'en nier l'orthodoxre,, c'était
ils'escrime aux grands appt'attdissements.des nier la passion, et la mort de Jesus-Chrisf.
spectateurs. Quelle que soit ta douteur qu'il Il menaça même dq se~séparer <(c ceux qui
éprouve, n ne doit ni verser une larme, m combattraient ce sentiment. Cette dispute
pousser uu cri, s~us peine d'être expulsé en fit naître d'autres entre ceux qui s'étaient
de sa caste mais cela n'arrive que rare- déclarés co&.tre JËcith. Les uns soufeaaicnt
men.t. Ccfui! qui doit se faire accrocher boit' que Jésus~Cbrist n.'etait ni ressuscité', ni
une certafne .quantité de, liqueur enivrante, monté aucfeta~ec.fe corps qu'il avait' pris
qui le rend presque insensible, et lui fait re- &n,naissant les autres,. q.u'U.était véritable-,
garder comme un jeu ce dangereux apparei). ment ressuscite avec ce corps, mais qu'il
Après plusieurs tours, on le descend, et or- l'avait quitté at son ascension; les autres en".
dinaircmenUl tarde peu à être guéri de sa fin restaient ditns. te doute les ptus modérés
blessure cette prompte g~uérisan passe pour trartaientceUcquestion de peu importante et
un miracle aux. yeux: des zélateurs de ta d'inutite au s~f~t. Les queret~es ne s~arrêtè-
déesse. Lesbrahmanes n'assistent point àcette rent pas là on agita. la. .question de. l'état
cérémonie~ q'u'ils méprisent. Ce n'est que des âmes ap.fès la mort. Les uns soutinrent
dans les castes les plus basses qu'on trouve que les gens de bien atlaient droit au ciel,.
f) DICTIONNAIREDES RELIGIONS. so~
et les méchants en enfer; cela supposai, !es maisons où gisait un corps mort, et en
leur disait-on, que les uns et les autres étaient t les remplissant de la vapeur de A«<Mft(odeur
jugés immédiatement après la mort, et que de cadavre).
par conséquent il ne devait y avoir n.i résur- KEKHO, ordre de religieux boudd))istcs,
rection finale, ni jugement universel. D'au- dans le Tibet.
tres quakers prétendirent que les hommes KEKOU-AROA, divinité des iles Sandwich
ont en eux, dès cette vie, le paradis et l'en- ou Hawaï. Au renouvellement de l'année, les
fer. On imputait encore à Keith de croire à insulaires célébraient une fête, dans laquelle
la transmigration des âmes. Toutes ces ques- un prêtre faisait le tour de t'ite. portant dans
tions devinrent l'objet d'une assemblée gé- sa main droite l'idole de ce dieu, et saisis-
nérale de quakers, qui se tint en 1691 sant de ta gauche tout ce qui se trouvait à
Keith y triompha, et sa doctrine touchant sa portée.
Jésus-Christ fu) reconnue orthodoxe. Mais il KtiKR!, génie de la mythologie finnoise,
fut condamné dans une autre assemblée tenue qui avait la charge de veiller sur la santé
l'année suivante. Revenu ensuite en Angle- des bestiaux. Après l'introduction du chris-
terre, un certain nombre de quakers épousè- tianisme dans la Finlande, le peup!c con-
rent ses s'entiments, et les quakers améri- serva encore plusieurs coutumes païenne'
cains et angla.is se divisèrent en deux par- en les mêlant aux pratiques du nouveau
tis. Trois synodes consécutifs examinèrent culte. C'est ainsi qu'à fa Toussaint, appetéo
l'objet de la controverse, et tâchèrent inu- Kékri, on faisait des vœux, suivant M. Léou-
tilement de les concilier; enfin il fut résolu zon Leduc, pour la prospérité des récottes
au synode de 1696 que Keith ne serait plus on immolait une brebis, dont la chair devait
reconnu pour frère, qu'il serait déclaré être cuite et mangée dans l'étable. !) n'en
coupable de schisme et de division, et qu'il pouvait rien rester, car le moindre morceau
serait exclu de la société des quakers non consommé portait malheur. Après le re-
jusqu'à ce qu'il eût reconnu sa faute en pu- pas du sacrifice, on trempait une aile d'oi-
blic, et abjuré ses sentiments. It parait que, seau dans la bière, et l'on en frottait le dos
dans la suite, Keith embrassa la religion an- des vaches.
glicane et devint ministre de cette Eglise. EELBY, esprit qu'une superstition écos-
Mais la.société qu'il avait formée aux saise, existant encore parmi le peuple, sup-
Etats-Unis ne fut pas dissoute par la défec- pose habiter tes rivières, sous différentes
tion du chef on les appela J~e~/nen~ ou formes, mais plus fréquemment sous celle
quakers-baptistes, parce qu'en conservant du cheval. I) est regardé comme malfaisant,
le costume, le langage et les manières des et porte quctquefois une torche. On attribue
quakers, ils admettaient le baptême et fai- aussi à ses regards le pouvoir de fasciner.
saient la cène. Plusieurs d'entre eux se rap-
KE-LONG, ordre de religieux bouddhistes
prochèrent ensuite de l'Egtise anglicane de dans le Tibet. Foy. GvALOKG.
Philadelphie; car un ministre envoyé par
KËMA, livre où furent écrits, selon Zo-
Févéque de Londres baptisa plus de cinq zimc Panoplite, les secrets des génies qui,
cents enfants de ces quakers-Keithiens ou
Daptistes, dont on trouve encore quelques aveugtés d'amour pour les femmes, leur dé-
couvrirent les merveilles de la nature, et qui
restes dans les états de l'Union. Ils ont une
à Rhode-island, et trois dans furent bannis du ciel, pour avoir appris aux
congrégation hommes le mat et ce qui était inutile aux
New-Jersey. âmes. C'est de ce mot qu'il fait dériver le uout
KUtTO, géant de la mythologie finnoise;
il s'empara des traits que Rampa, Gis de de la C/tt'mf'e.
Louhialar, lançait dans l'air avec Perisokia KEMOUS, jour de fête des Shangattas, peu.
et Pirulainen. ple de l'Afrique, voisin de l'Ethiopie. Tout le
KEJILLA, observance religieuse et pé- peuple s'assembte alors, et on sacriGe une
nitcntielle que les prêtres du Congo impo- vache, qu'on ne tue pas à la maniè'e accou-
sent aux nègres de ce pays, en leur interdi- tumée, mais en lui donnant mille coups de
sant l'usagc de la chair de certains animaux poignards. C'est, au rapport de Salt, le seul
et de quelques sortes de fruits, de légumes, acte de religion de ces tribus, qui au reste
avec d'autres prescriptions gênantes. La sou- n'ont point de prêtres.
mission des nègres pour les ordonnances de KENG-BON-TALL, cérémonie pratiquée
leurs prêtres à ce sujet est portée à un tel dans !e Pégu lorsqu'une femme relève do
point, qu'ils passeraient deux jours sans couches. On invite alors les prêtres à venir
manger, plutôt que de toucher aux aliments dans la maison, où on leur sert un repas. Les
qui leur sont défendus. Si leurs parents ont amis qui l'ont assistée pendant l'accouche-
négligé de les assujettir au Kejilla dans leur ment piacent devant ta porte une jarre,
enfance, à peine sont-ils maîtres d'eux-mê- dans laquelle on a mêlé l'écorce du tarau,
mes qu'ils se hâtent de le demander au prê- le fruit du Keng-bon et du bois de sandal.
tre, persuadés qu'une prompte mort serait On invite les hôtes à s'y laver les mains
le châtiment du moindre délai volontaire. avant d'entrer dans la maison. Ou place
KEJJUSE'l', génies de la mythologie fin- aussi devant ta porte dé l'huile, du bétet et
noise. semblables aux Dwergars des Scan- des feuilles de thé. On sert aux invités un
dinaves. C'étaient de petits lutins ailés, noirs repas composé de riz, de carry et d'hydro-
et blancs, bons et mauvais, qui signalaient mel quand ils s'en vont, ce qu'ils font rare-
surtout leur présence en ~'introduisant dans ment sans laisser un petit présent en argent
201 KER KER 302
on les oblige encore à emporter du-riz sec et nemis tués dans les temps les plus reculés,
des fruits. et dont l'Iliade nous fournit encore un exem-
KEN-G10U ou INKAI, divinité japonaise. ple dans le traitement qu'Achille fit essuyer
C'est le génie de la voie lactée, au nord de au-corps d'Hector. Dans la suite, les mœurs
laquelle itréside.It épousa Tanabata, fille s'étant adoucies, on se forma des Kers des
de l'empereur du ciel mais il ne peut voir idées beaucoup moins barbares.,C'est ainsi
son épouse que dans la septième nuit du que Mimnermus représente l'un des Kers
septième mois, époque où l'on célèbre teur comme amenant la vieillesse, et l'autre an-
fête. Les Japonais les invoquent pour obte- nonçant la mort. Foy. DESTIN, n°3.
nir la bénédiction du ciel, une longue vie, KËRAM1S, hérétiques musulmans. parti-
des richesses et de nouveaux progrès dans sans de la doctrine de Mohammed ben Ke-
les arts et dans les sciences. Les femmes en- ram, qui soutenait qu'il fallait prendre à la
ceintes les prient de les assister dans leurs lettre tout ce qui est dit métaphoriquement;
couches; les Httcs, dans leurs ouvrages à dans te Coran, des bras, des yeux et des
l'aiguille et.leurs broderies; les g.irçons, oreilles de Dieu. Ils admettaient ainsi une
dans leurs ouvrages mécaniques, leurs étu- sorte d'anthropomorphisme; sur lequel tou-
des et la poésie. Tous leur présentent en- of- tefois ils différaient entre eux de sentiment.
frande de l'eau, du feu, de l'encens, des Ils furent réfutés .par Fakhr-ed-din Razi, fa-
nëurs, du zakki, des sucreries, des légumes, meux docteur. Mais Abd-et-Medjid ben Kcd.
des melons, des metons d'eau, des aiguilles, wat, l'un des chefs de'la secte, eut tant de
des fils de soie et de chanvre, des épithata- crédit sur l'esprit des habitants de la ville de
mes, des vers de noces, des sonnets, des piè- Hérat, qu'il y t'xeita une sédition il fut en
ces d'écriture soignées, suivant l'usage du conséquence expulsé par l'ordre du sultan
pays. ~oy. KtK-Ko-TEN. Cayat-ed-din.
KEORÔ-EVA, dieu vénéré à Mawi, l'une KEKAON, dieu que les Spartiates hono-
des iles Sandwich. Quand des cochons lui raient comme l'instituteur des festins.
étaient présentés comme-offrande, le prêtre KËRA1US, secte hindoue, dont les mem-
leur perçait les oreilles pour les faire crier; bres sont dévoués au culte de Dévi, sous ses
puis il disait au dieu Voi,à l'offrande d'un formes terribles. II y a sept ou huit siècles
tel, l'un de <e~adorateurs. Après quoi le-co- ils sacriSaient des victimes humaines à Kali,
chon relâché avec une marque à l'oreille à Tcnamounda, à Tchninnamastaka et aux
était libre de vaguer dans t'ite. On ne le tou- autres personnifications hideuses de l'épouse
chait pas, on ne t'inquiétait pas; il était de Siva. Maintenant que les sacriCces hu-
sacré. mains sont contraires à tous les rituels con-
KEOU-LIEOU-SUN, nom chinois du boud- nus, et ne pourraient être pratiqués impu-
dha ~rnAoM<c/<aHdr«, le quatrième de ceux nément dans l'Inde, il n'est plus possible que
qui sont déjà venus sur ta terre. cette secte existe. Quant à ceux qui mainte-
KEOU-NA-HAN MOU-NI, nom chinois du nant encore font profession de se dévouer aa
cinquième bouddha venu sur ta terre; c'est culte de Dévi, ce sont des misérables, qui,
celui qui est appelé dans l'Inde ~faxa/M- par jappât du gain plutôt que par dévotion,
AfoUHt. <nf)igent à leur corps différentes espèces de
KEH(1). Les Kers sont des êtres person- lortures, se percent la chair avec des crocs
niués, par lesquels l'antiquité grecque se re- et des broches, font passer des instruments
présentait les causes immédiates, quelque- pointus à traders leur langue et leurs joues,
fois violentes, mais toujours désagréables de se couchent sur des lits de clous, ou se tail-
la mort. Hésiode parle d'un Ker, fils de la ladent la peau avec des couteaux pratiques
Nuit. Dans ce poëte, ainsi que dans l'lliade, qui sont encore en usage dans l'Inde, en cer-
il est représenté ayant an vêtement couvert taines circonstances; et principalement à la
de'sang, avec des yeux terribles, et frémis- fête du T'c/it.ff/poit~, et dont une multi-
sani des dents, trainant sur te champ <ie ba- tude d'Européens sont annuellement les té-
taille, et par les jambes, des mourants, des moins.
blessés et d'autres qui ne le sont pas. Hé- KEKBËLA, plaine située dans l'Irac, au-
siode parle aussi de plusieurs Kers ils sont près de l'Euphrate, non loin de la ville de
de couleur noire; ils montrent leurs dents Koufa. Elle est très-célèbre parmi les Musul-
btanches, avec des grincements et en tan- mans pour avoir été le théâtre du dernier
çant des regards effroyabtcs. Ils suivent les combat deHoséin (i)sd'AH, et le troisième
guerriers qui vont au combat lorsqu'il en des Imams, lorsqu'il fut investi par lés trou-
tombe un, ils lui enfoncent dans le corps pes du Khalife Yézid, commandées par Obéi-
leurs immenses griffes, et- sucent sou sang, dallab, fils de Ziyad. Hoséin y périt avec les
jusqu'à ce qu'ils en soient rassasiés après soixante-douze cavaliers qui i'accompa-
quoi its jettent le cadavre de côté, et s em- gna<ent et qui étaient tous de sa famille.
pressent de rejoindre ta mêlée, pour avoir de C'est là qu'il fut inhumé aussi ce lieu est-il
nouvettes victimes. Us traînent des cadavres en grande vénération chez les Persans et chez
après eux, et assomment les mourants avec les Hindous musulmans, qui sont Schiites
des masses et des haches d'armes. Ces my- pour la plupart, et qui se font un pieux de-
thes et ces représentations se rapportent à voir d'aller en pèlerinage à son tombeau. Ils
la manière barbare dont on traitait les en- ont une telle vénération pour la terre de co
lieu, qu'ils en emportent avec eux pour en
n~ Article.du Dictionnaire de Noël. faire soit des chapelets dont ils se servent
DtCTtONN. DES REL)G)O~S. HI. 7
S05 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 204
ayec'.e p<ns grand respect, soit des palets terreurs et les superstitions des indigènes.
sur lesquels ils appuient leur front en. se EE8A, écharpe de pourpre que les prêtres
prosternant dans la prière. Le nom de Ker- bouddhistes du Japon portent sur leurs
béla retentit dans toutes les .élégies qui ont épaules par-dessus leurs vêtements. Cette
étécomposées pour célébrer ce funeste évé- partie du costume dé~ religieux est nomrnéo
nement, et que l'on chante à la fête du Déha. en chinois .Km-c/M, en tibétain nam-dltjar; et
KEHEMKT, nom de la divinité principale en:mongoHcetc/!6t-~a&aM.
après le Dieu souverain, adorée par Ie§ KESABI ou KESSAB!ENs, Secte musulmane
Tchouwaches,.peuple de la Sibérie. C'est qui soutenait que Mohammcd fils d'Ati. et
aussi le nom d'un lieu consacré au service d'HanéGa, n'était pas mort, et qu'il devait
solennel que ces peuples otïrent une fois l'an. reparaître un jour pour régner~ur les Mu-
On choisit pour cet effet, hors du village, un sulmans. La vénération' dont les Schiites
endroit écarté, et, autant qu'il est possible, à entouraient tes enfants d'Aii venait de ce
la source d'un ruisseau., dans un terrain que celui-ci,. ayant épousé'Fatitna, ta fille de
agréable et ombragé d'arbres. Le Keremet Mahomet, avait ainsi perpétué la race du
proprement dit est un espace carré entouré prophète de là l'espèce de culte dont les
d'une palissade qui ne va pas tout fait à imams étaient t'objet.'Cependant ce Moham-
hauteur d'homme.. On y laisse trois entrées med, bien que n'étant pas du sang du pro-
ou petites portes,.l'une au.milieu, du côté .phète, ne laissa pas d'àvoir.des partisans qui
qui fàit face à l'est, une autre au sud, et la te reconnurent secrètement pour khaHfe,
troisième du côté de l'ouest. L'emplacement après la mort de Eoséin. H y eut entre autres
est choisi de telle sorte que la porte du nord un célèbre docteur, nommé Séidat-Hémiari,
soit dirigée vers ta source ou le ruisseau voi'- qui le regardait comme un très-grand pro-
sin, parce qu'it faut que toute l'eau néces- phète que Dieu avait cntcvé vivant, et caché
saire au sacrifiée, de quelque part qu'etf~ dans une montagne pour le faire paraître
vienne, entre par cette.por;&. C'est.par celte un jour dans te monde et y rétablir la justice
dé l'est qu'on introduit les offrandes et les et la piété. H mourut cependant, l'an 81 de
victimes, l'accès en est interdit tout autre; l'hégire, laissant quelques enfants qùi ne
la porte de l'ouest'sert d'entrée et de sor- Gr&at'pas grand bruit après ta mort de leur
tie à la communauté. On pince à côté de cette père, et cette petite secte fut éteinte.
dernière porte un toit, sous lequel on fait KËSAVA, surnom de Krichna, par allu-
cuire les chairs des .animaux immolés. On sion à la riche chevelure et aux tresses dé-
dresse au-devant de ce lieu couvert une gantes de ce dieu. Le Mahabharata donne
grande table, posée sur des pieux, pour y une autre étymotogie de ce nom en disant
mettre les gâteaux sacrés, etc. Près de la que Késava est une incarnation de l'un des
porte du nord se trouve une autre grande cheveux de Vichuou~
.table sur laquelle on dépouille et.purifie les KËS1N nom. d'ùri Daitya ou mauvais
victimes dans l'angle qui regarde le nord- génie, tué par Krichna de là ce héros est
ouest, sont tes perches auxquelles on sus- souvent'appete vainqueur de,Késin. Dans une
pendtcs peaux des animaux immolés. Dans naissance antérieure, il avait été une. espèce
tes viUsgcs d'une certaine étendue, ils ont de centaure vaincu par Vichnou sous le
un grand Keremet pour les sacrifices publics., no!n ettaformed'Haya'griva.
et un. petit pour t~s sacrifices privés de toute KËTOU et RAHOU. Le Mahabharata ra-
Mne parenté ou d'une famille. Les Tchou- cunte que Rahou était un asoura, fils de
waches qut habitent le district d'Alatyre Sinhika, qui, lorsque la mëp fut barattée
sont dans l'usage' de bâtir au milieu du Ke- par tes diëtfx pour en extraite l'ambroisie,
remef u~e petite-maison, de bo~, avec une se mêla parmi les Dévatas, et obtint par sur-
porte tournée vers l'est. C'est là qu'on mange' prise une part du divin breuvage. 11 fut dé-
les offrandes, debout, à de longues tables couvert par te Soteilet la Lune,qui te dénon-
couvertes de nappes. cèrent à Vichnou. Cètui-ci lui abattit la
EERJAK1S, dissidents de l'Eglise gréco- tête, en lançant.son~ disque tranchant mais
russe, plus connus sous leçons de Raskol- il avait goûté le breuvage d'immortalité, il
ttt/M. Voy. RA~KOLNIKS. ne pouvait périr,. Sa tête garda le nom de
:E.EHKES50UNDI,.ou <9r(c/~a~c&d<t. Hahou; et devint en astronomie la personni-
<c~t, le premier bouddha de la théogonie fication du nœud ascendant de la iune et
mongote, appeté aussi ~?'a/cott<c/!aMdra par son tronc, sous le nom de Kétou, devint le
les Indiens, et E/Mrua-ckia~/t par les Tibé- nœud descendant. Pour se venger/il poursuit
tains, sans cesse les deux astres, parvient dé temps
KERMÀN-MLSTAÇH. idole favorite des en temps à s'en approcher et il souille
~Honiens, en trtande; elle avait pour pié- les corps du soléil et dé-la tune, qui devien-
destal la pierro.d'or t!e Ctoghef. Elle corres- nent mmces et.noirs; c'est ce qui occasionne
pondait a peu près a l'ancien Hermès des les éclipses. Le pèuple S'imaginé qu'au mo-
Grecs. ment do t'éctipse, Rahou-avale l'astre et qu'il
K-EUNUNNOS, dieu des anciens Gaulois. le vomit ensuite. Rahou est représenté de
'FO! CEXNUXNOS. couleur noire', porté sur un tion et avec
KEKHHDAIS, espèce de sorciers ou de quatre bras. Qn peint Kétou en vert, et ou
prêtres des sauvages de l'Australie. Cesont lui donne pour monture un vautour.
eux qui président a l'initiation du 6rK<o!tK~. KE-TZROUL, nom d~une ctasse de reli-
Us exploitent à leur profit les maladies, les gieux bouddhistes, dans le Tibet.
&)5 KHA KHA 266

KEUTCHEK. Les Turcs appellent ainsHos~ bouddha ehakya-Mouni.'Voyant -qae l'on


novices qui veulent entrer dans l'ordre des~ portait souvent à ~cetui-ci des présents coo-
Derwichs. Le sujet qui.s'y.destine est reçu sistant en mets et'en boissons, it recueillit
dans une assemblée de religieux présidée des gaufres de miel d'abeittes-sauvages ett
par le Scheikh qui lui touche ta main et !nil des Hgues,. et-tes présenta un soir au saint
souffle à t'oreitt.ë trois fois de suite tes paroles pour son .repas. Cctui-ci les arrosa., selon, sa
La Ilah illa ~«a/t (il n'y a' point d'autre dieu coutume,~véc de l'eau bénite et-.en mangea.
que Dieu), en lui ordonnant de tes répéter Ravi de joie, le prince des-singes faisait des
cent une, cent cinquante-une, ou trois cent sauts extraordinaires-, de sorte-qu'il tomba
une fois par jour. Le récipiendaire s.'oblige par mégarde dans un puits qui'se trouvait
en même temps à'vivre dans une retraite par- derrière lui et ye noya. En mémoire de cet'
faite, ft à rapporter exactement au ~cheikh~ accident. on, fonda la p<aee~arH<e des a<t-
les visiuns.eHes songes qu'it peut avoir dans Hten~o~)~pat"<e.~tMt/e.
le cours de son noviciat. Ces s.ongcs, outre ~KHAKIS~ socte d'Hrndous 'qui appartien-
qu'ils çaractérisenLet'Ia sainteté de sa'vp- nent à ta grande branche des Vaïchuavas,
cation et son avancement spirituel dans For-' dont~au reste, ils sont distingués par lai-
dre passent encore pour,autant de .moyens terre* ..et les cendres qu'ils. appliquent'suc~
surnaturels qui dirigent le Scheikii.sur les. leurs vêtements ou sur leur chair. Ceux
époques où. il peut ~oufSer successivement d'entre~.euxqui résident dans des établisse-'
à l'oréille.du néophyte tes sjx autres- paroles,, ments fixes s'habittentcommunémeatcomme. ·
qui sont t'a A~n/t, ô Dieu, Ff hou, ô lui 1 les a.ùtres Vaïchnavas mais ceux qui mè-
y<t AoAA:, ô justice., ra'/M~'ôjivant! y/t.. nent une vie errante vont nus ou presque
ca!/?/oMHt,.û e'xistanti ya ca~Aar, ô triom- nus, te corps'enduit d'une composition de
phateur Le complément de cet exercice de- terre et de cendres qui lé rend d'un gris pâte.
mande* six huit~ou dix mois., queiquef~is Ils portent aus~i fréquemment les cheveux
même davantage, selon les dispositions ptus tressés, commes les dévots à Siva, auxque!s
ou moins heureuses du candidat. Parvenu au ils ont emprunté différentes pratiques qu'ils
dernier degré de son noviciat, il est censé ont accommodées au culte, de Vichnou. Les
avoir rempli pleinement sa carrière, et acquis Khakis adorent aussi Sita,. épouse dcTtamà,
la perfection nécessaire pour-être agrégé s6- et ont ttne vénér;)tioupartic')tièrepour te
IcnneHement dans ,le corps auquel .il s'est, singeHaHouma~.ltssontétabhsdahs tesen-
dévoué. virbnsdeFarakhabad, maisteur siège prih-
KEWAN ou KEtWAN, génie ~ui préside à cfpat, dans cette partie de t'Inde, est âHa-'
la planète de Saturne, suivant )a -mythologie nudman Guerh près d'Aoude. On croit que
des Parsis. De là, it est chargé de porter se- teur fondateur est ~7, djscipte de Krichnada,
cours àà-la-plage méri~iona;le du
ta piage méridionale du ciel,)brs-
ciel,,·lbrs- qui parait avoir'été éievé à l'école de Ra–
qu'il en est besoin. "Les. Chaldéens et les mananda. lis vont vénérer son tombeau'à
Babyloniens t.'adoraient également. LesJs- Jaypour.
raétites eux-mêmes lui rendirent un culte. /KHALËFtS,sect.tires !nusu)mans,qui sont
ido)âtriqne dans le désert. Son nom hébreu une branche des Kharidjis ils tirent tour
est prononcé ATtOMMpar ta Massore. Les non d'un fndividu nommé Kh~lef, et sont
Septante ont lu Jïatp/tatt ou TïetKp/MH. · répandus dans les provinces de Kcrman et.
de iMfek)ai). Ils attribuent à Dieu le bien
KHADROMA, géj)ies magiques de l'atmo- comme le mal, et condamnent au feu de~'eu-
sphère, qui jouent un certain tôle dans la fer les enfants des idolâtres, quand mémo
cosmogonie tibétaine. L'un deux se trans-
forma eu singe femette ils n'auraient pas trempé dans l'idotâtrie do
spus le nom de,' leurs pères.
F/tr<M~!Mo,.et s'étant unie à Djian rafZigh,
sous le nom de B/tr~rtMpAo, ils donnèrent KHALIFAT, dignité de khalife, c'est-à-dire
de vicaire ou successeur de Mahomet. On
)a vie à trois fils et à trois filles qui peuplè-
rent le Tibet; et c'est d~eux que.descendent divise le bhat~fat en parfait et imparfait le
les habitants/de cette contrée. Us représen- premier n'a du.ré que trente ans, à compter
de ta'mort de Mahomet; et pendant ce temps
tent cette -Khadroma sous la figure. d'une
femme barbue, d'un regard terrible; sa peau, cette'dignité est considérée comme aya.ut été
son nez est comme étective. Le khalifat imparfait a commencé a
est noire et rougeatre la mort d'Ali, en la personne deMoawia,
cetui des singes; ses yeux sont livides, et et'e
a des, défenses de sanglier. Ses cheveux sont 'premier khalife ommiade, et a demeuré dans
cette maison jusqu'à t'an 133 de l'hégire (7~9
jaunes et en désordre, et eUe à pour coiffure de J.-C.). it passa ensuite dans la maison des
cinq têtes de mort. Ses mains sont armées Abbassides et y resta jusqu'à l'an 923 (1517
de griffes, sa posture'est libidineuse et.indi- de J.-C.), époque où il fut transmis à la mai-
que l'envie de donner la mort son othomane qui conserve encore le sou-
KHAGUËHSHA. un des nenfBoddhisatwas verain pouvoir, avec te titre de sultan. ~oy.
de la théogonie bouddhique du Népal it est KHALIFES.
supposé Gts spiritueld'Amitabha'; cependant KHALIFE. Ce titre qui, pendant plusieurs
il est d"origihe mortelle. Il s'est manifesté siècles, a exprime le s'~tverain pouvoir tem-
sur la terre sous la forme inanimée d'une et sur toute la
porel hpirituct rciigion musul-
cof'que. mane, ne sigtiitic pourtant que vicaire ou'
KHAKHO-MANSOU prince des grands successeur. Lorsqu'à la mort de Mahomet,
singes, qui résidait dans -le voisinage du ALou-Bekr fut éiu pour gouverner les Etats
*M7 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 203
etia religion, il ne voulut prendre d'autre' dant 523 années musulmanes ou lunaires,
titre que celui de 7!7ta<t/a( rMOM<AMoA, c'est- sous 37 princes.
a'-dire vicaire du prophète de Dieu. Les pre- KHALIFES ABBASSIDES.
miers souverains joignaient au titre de kha- fin durègne.
life ceux d'tmam et d'émir. De ces trois déno- 19. About-Abbas-el-Saffah. fils de
minations, la première impHque la souve- Mohammed, Os d'Ati, fils
rainelé universelle, la seconde le pontificat d'Abdaltah, G)s d'Abbas, on-
spirituel, et la troisième la monarchie tem- cle du faux prophète, 136
porette mais dès la m')rt de Mahomet, elles 20. Abou-Djafar al-Mansour, frère
ont été disputées et usurpées, soit collecti- du précédent, 158
vement, soit tes unes. indépendamment des 21: Mahdi, fils d'Al-Mansour, 168
autres. Cependant on s'accorde à ne regarder 22. Hadi, fils de Mahdi. 170
comme khaiifes proprement'dits que ceux 23. Harounat.Raschid.OsdeMahdi, 193
qui ont régné sur la totalité ou sur la plus .24. Amin, fils d'Haroun, 197
grande partie des Etats musulmans. Nous 25. Al-Mambun, fils d'Haroun, 218
allons en donner la liste et leur ordre chro- 26. At-Motassem, fils d'Haroun, 227
nologique, to parce qu'ils sont réettement les 27. Watek. fils de Motassem, 232
souverains pontifes de ta religion musulmane, 23. Motawakkel, fils de Motassem, 247
et 2° parce que leurs noms sont cités plu- 29. Montasser, fils de Motawakker, 268
sieurs fuis dans ce Dictionnaire. 30. Mostain,n)s de Motassemet frère
KHAUFAT PARFAIT. de Watek, 252
31. Motaz, fils de Motawakkel, 255
l.Abou-Bekr, beau-père de Mahomet, étu
32. Mohtadi, fils de Watek, et petit-
l'an 1l,.mort l'an 13 de t'hégire.
fils de Motassem. 256
2. Omar, fils de Khitab, 23
33. Motamed.ntsdeMotawakket, 279
3. Othman fils d'Affan, 35
34. Motadhed, fils de, Mowafik et
t. Ati, cousin et gendre de
Mahomet, M petit-Os de Motawakke!, 289
Ces quatre khalifes régnèrent ensemble 35. Moctafi, fils de Motadhed, 295
trente ans moins six mois. On rapporte, 36. Moctader, fils de Motadhed, 320
37: Caher, fils de Motadhed, 322
qu'en effet Mahomet avait prédit qu'après lui 38. Radhi, fils de Moctader, 329
ie véritable khalifat ne durerait que ce laps 333
39. Moctau. fils de Moctader,
de temps. Pour compléter les trente ans, on 334
40. MostacS. fils deMoctaG,
ajoute les six mois de règne de Hasan fils
41. Mothi, fils de Moctader, 363
d'Ali, au bout desquels ce prince faible ab- 42. Thai, fils de Mothi, 381
diqua en faveur de Moawia son compéti- 43. Cader. Os d'tshac et petit-fils
teur, l'an 41. de Moctader, 421
KHALIFES OMMtADËS. 44. Caïm, ou Cayem, Os de Cader, 467
tindu règne. 45. Moctadi, fils de Mohammed et
5. Moawia, fils d'Abou-SoSan de petit-fils de Caïm, 487
la famille d'Ommaya, 60 46. Mostedaher, fils de Moctadi, 512
6. Yezid, fils de Moawia, 47. Mostarsched fils de Mosteda-
7. Moawia, fils de Yezid, 64. her, 529
8. Merwan fils d'Hakem, d'une 48. Raschid, fils de Mostarsched, 530
autre branche de la maison 49. Mottaki, fils de Mostedaher, 555
d'Ommaya, 65 50. Mostandjed, fils de Mottaki, 566
9. Abd-el-Matek.nts de Merwan, 86 51. Mostadhi. fils deMostandjed, 575
10. Wa)id, fils d'Abdet-Matek, 9S 52. Nasser, fils de Mostadhi, 622
11. Soliman, autre Stsd'Abdel-Ma- 53. Daher, fils de Nasser, 623
lek, 99 54. Mostanser, fils-de Daher 640
12. Omar, fils d'Abd-el-Aziz, petit- 55. Mostazem, fils 'de Mostanser, 656
Ëts de Merwan, 101 A cette époque, le souverain pouvoir passa
13. Yézid troisième fils d'Abd-el- entre les mains des Tartares. Cependant Mos-
Malek, 105 tanser, prince de la famille.des Abbassides,
H. Hescham, quatrième fils d'Abd- fonda en Egypte, trois ou quatre ans après
el-Malek, 1255 une seconde dynastie du même nom mais
15. Wahd, fils de Yezid et petit- dont les kha)ifes ne possédèrent que leur
fils d'Abd-ei-Matek, 12C seule dignité, sans aucun Etat à gouverner.
16. Yezid, fils de Watid, et petit-fils Enfin en l'an 923 -de l'hégire (1517 de
d'Abd-ct-Malek. 126 J.-C.), époque de la conquête de ce pays par
17. ibrahim, fils de Watid et petit- Sétimt~, le khalifat passa définilivement de la
fitsd'Abd-ot-Malek, 127 maison d'Abbas à celle des sultans othomans.
18. Merwan, fils de Mohammed.et Mais, comme ces derniers bien loin d'ap-
pelit-fils de Merwan 1~, 132 partenir à la famille et à la tribu de Mahomet,
Merwan fut le dernier de la dynastie des ne font pas même partie de la nation arabe,
Ommiades qui compte quatorze princes, et les princes que nous venons de citer sont les
conserva le khatifat pendant quatre-vingt- seuls reconnus par les M"su!mans comme
onze ans elle fut renversée par la dynastie khatites, c'est-à-diretpoutifes et vicaires lé-.
des Abbassides, <)ni conserva le poavoir pen- gitimes do Mahomet
M9 KHA KHA Nt?
EHAL1L, mot arabe qui signifie ami; les ont pour objet l'expiation des péchés, Ja
Musulmans en ont fait un surnom, d'Abra- sanctification des âmes, ta gloire de l'isla-
ham, qu'ils appellent ordinairement ~Mt< misme, la prospérité de l'Etat, et le salut gé-
~M/t, t'amideDieu, et par abréviation Khalil. nérât du peuple mahométan.
Voici à quelle occasion it mérita ce. titre glo- KHAMËPH1S, dieux suprêmes de l'Egypte;
rieux its'formaicnt une trinité assez semblable à
A'braham, qui aimait tendrement les pau- celle des Hindous, et composée de C~Ke/,
vres, avait en leur faveur vidé ses. greniers, Phtah et P/tr~c'est-à-dire te principe géné-
dans une famine qui affligeait la contrée où rateur, te feu primordial et le soleil. Le mot
il demeurait. Voyant qu'il n'avait plus de .K~tm~/tt~, seton tes mythographes, signifie
grains, il envoya ses gens avec des chameaux gardiens de l'Egypte, contrée appelée origi-
en Egypte, vers uhdes ptus puissants sei. nairement Jf/ia~: ou Khémé, pays de Cham.
gneurs du pays, qui était de ses amis, en le KHAMSË, nom que l'on donne, dans cer-
priant de lui en vendre. Cetui-ci répondit taines parties de t'inde, à la fête musulmane
au~ serviteurs du patriarche Nous crot- que les Schiites cé!èbrent tes dix premiers
~MO'n~KOM~-m~KMla /am:tte; et il ne serait jours du mois de moharrem, en l'honneur
pas prudent .M nous d'en~ot/er, pour nourrir de t'imam Hoséin, et que nous avons décrite
les pauvres des oMfre~ pays, la sM~i'~aftce des sous le nom de DÉBA. Nous ajoutons ici quel-
Md<re~. Fo<re mat<re a d'a~ettr~ des provi- ques particularités empruntées au Traitédes
stùm ~M~antes pour ~c et sa maison. Ce re- lois MM/toMt~anM dit Décan,-par M. Eugène
fus, quoique honnête et motivé, causa beau- Sicé,dePondichéry(l).
coup de chagrin aux gens d'Abraham et A peine les Musulmans distinguent-ils la
pour se soustraire à -l'humiliation de. paraî- lune de Moharrem, qu'ils se .revêtent des
tre revenir les mains vides, ils remplirent costumes tes ptus bizarres, et se répandent
leurs sacs d'un sable très-blanc et très-fiii. ainsi déguisés, dans tes quartiers de la ville,
Arrivés auprès de leur maître, l'un d'eux lui au son bruyant du tam-tam, de la trompe et
révéta en secret le mauvais succès. de leur du nacara. Les trois derniers jours, quel-
voyage. Abraham dissimula sa douleur et se ques jeunes'Musultnans, les uns à pied, les
mit en prière. Sara, qui ignorait ce. qui s'é- autres à cheval, portant tous des faisceaux
tait passé, voyant les sacs pteins, en ouvrit de plumes de paon liées ensemble et surmon-
un, le trouva rempli de belle farine, et sur- tées d'une main en argent, contre laquelle
te-champ se mit à cuire du pain pour les ils appliquent leur front, viennent se mêler
pauvres. Abraham,.après avoir termine.sa à la foule. Chacun d'eux, sans proférer un
prière, sentant l'odeur du pain nouvellement seul mot, s'avance entre deux individuâ
cuit, demanda à sa femme quelte farine elle qui, aux cris répétés de Hasan, Hoséin,.s'ef-
avait employée.–Ce~e de t;o<re Nmtd'~E'~p<e, .forcent de )es retenir avec des guides en
apporte par. les c~ameaM~, répondit Sara.– soie, et.de modérer la rapidité de leur mar-
Dites plut6t, répliqua Abraham; celle dit t:~ che. Le peuple, dans sa- crédulité, attribue
f!(a6<e amt.Mt est Dieu car <<ne t)OMSa<'«n- la vétocitc que ces jeunes Musulmans dé-
donne jamais au besoin. Or, ajoutent les Mu- ploient en ces sortes d'occasions à une
sulmans, dans le moment qu'Abraham appe- sainte ardeur pour la foi, et ils les regardent
lait Dieu son. ami, Dieu le prit aussi pour I& comme inspirés tandis que leur exaltation.
sien. vient de tfopium et des autres drogues qu'on
KHALITSA, cérémonie par laquelle une leur administre. Le dernier jour, .ils sont
veuve juive retire le soulier du frère de tellement épuisés par teurs courses rapides,
son mari défunt, lorsqu'il refuse de l'épou- les secousses violentes qu'ils ont éprouvées
ser, conformément à la loi. Voyez-en le dé- et la surexcitation de leur cerveau, qu'arri-
tait au mot IBOUM. vés au hord de t'étang, autour duquet vien-
KHALWËTIS, ordre de religieux musul- nent se ranger tes cbars de la fête, ils tom-
mans, institué par OmarKhaiweti, qui mou- bent exténués, et restent quelquefois plu-
rut à Césaréc l'an 800 de t'hégire (1397 do sieurs heures dans un état d'atonie complète.
J.-C.). Cet Omar menait une vie fort austère On se presse autour d'eux on teur baigne
mais ayant un jour quitté sa retraite, on le visage avec de l'eau fraîche, jusqu'à ce
rapporte qu'il entendit une voix mystérieuse qu'its soient revenus à eux.
s'écrier 0 OtHar~/<a/tce<</ 1 pourquoi w'a- Dans ta nuit du dixième au onzième jour,
&aMf<oMne~-(tt!'Docile à cet oracle, il se crut les chars sont portés en triomphe dans les
obtigé de consacrer le reste de ses jours à principaux quartiers de la ville, accompa--
des oeuvres de pénitence, et même d'instituer gnés de Hambeaux, de rnusique et d'une
un ordre, sous le nom de ~Aahce~, qui si- foule considérabte. Ces chars, d'une forme
gnifie hommes vivant dans la retraite. Les toute particuiière, brillent par le fini d'un
Dcrwichsdecetordrese font un devoir de- travail dont ta patience soute des Indiens
vivre d'une manière plus retirée et plus mor- peut venir à bout; partout des découpures,
tifiée que les autres. Ils passent souvent
douze jours consécutifs, ne prenant pour
(t) Ce nom de X/Mm~ veut (lire cinq; il vient des
toute nourriture que du pain et de l'eau, en cinq doigts de la main d'argent que l'on promène en
l'honneur des douze imams de la race d'Ali.
pubue, et qui représentent les cinq personnages les.
Quchjues-uns observent ce pénible régime plus vénères (tes Sehiites, savoir Mahomet; Ati, son
pendant quarante jours de suite, ce qu'ils gendre; Fauma.-sa n)te: Hasan et Hoséin, ses pe-
aopettent Ar~aïH (carême). Ces pénitences tits enfants..
<B!i DICTIONNAIREDES RELIGIONS 2t2
Ttes détails a~our d'une rare déHcatësse, des FAara est aussi !e nom d'un autre mauvais
'gtohes;-des;verrinf;s en tàlc, posées avec sy- génie. vaincu par Krichna, et de t'un des
métrie depuis ta base jusqu'au sommet, font bnzeRoudras.
re!u!re des feuilles lie p)omb,)am)nées~et KHÀRtDJÏS ou EnAWARmjfs, sectaires,
peintes en diverses couleurs, qui recouvrent qu'on peut considérer comme les protestants
routes les bordures, les colonnes et tes par- de )a refigion musulmane leur nom sigpiùe
vis des compartiments intérieurs. Au'c.entre MMa!<yt<OKfMr<!s de '.l'obéissance.' lis ne
'onjlistingue plusieurs mains en argent pa- se soumettent pas à l'imam légitime, et sont
réM d'étoffé rouge et ornées de neurs. C))à- regardés par les autres comme des rebettes
~t)é Musulman est temi de contribuer à l'é- et des révoltés auxquels ~on doit faire la
rëttion du char de son quartier, dont ta dé- guerre ainsi qu'à des-inSdètes. Ces héréti-
pense peut être évaluée de 5 à 600 francs.- ques datent du premier siècle deristamtsme,
A Pondichéry, là fête'se termine par une tar les premiers d'entre eux se ïévotterent
procession à l'étang de Tirouvatli-KeÏni, contre Ali, gendre de Mahomet, qui les dis-
communément~nommé étan~ du Poyé, situé sipa en fort peu de temps. Us regardaient'ce
à peu de distance de la ville. Arrivé à t'é- khalife commeun usurpateur, et le coup qui
tang, on pose'tës chars par terre, et, après !uiSt perdré ta .vie partit de la main d'un
one'légère aspersion, on tes entoure d'un Kharidji c'est pourquoi 'its sont en exécra-
large rideau. Chacun distribne ses aumônes, tion aux Schiites. Ils soutiennent àussi que
puis rentre chèz soi en récitant des prières. te péché fait perdre là foi; en constituant ce-
Quelques-uns accompagnent les chars, qu'on lui qui !e commet dans un état d'inGdétité; i
reporte toujours~envetbppés à ta place d'où ils enseignaient, qu'on peut légitimement se
on les a tirés. soulever contre l'imam et combattre contre
A Madras, où tes Musulmans sont tres- lui.
nombreux, !a fête du Khamsé cause qùet- On regard.e'AbdaUah, Hts de Waheb,
quefois des désordres -tels, que ;ta force ar- comme le fondateur de cette secte.
mée est obligée 'd'intervenir.~ Les croyants 'I~es'Kharidjis se divisent en sept sectes,
de sectes' différentes profifènt-de cette fête savoir tes .MoMemts, tes .Be:7ttsM, tes ~a-
pour se livrer à-toute ta fureur d'une 'haine ft/c~, tes ~Mer: tes .er! tes Iba-
de schismatiques que rien ne peut contenir. dhis, gui se subdivisent en quatre branches,
Ils en viennent atrx mains, et ire cèdent qu'à et tes A~'an'c~, qui se partagent~&ncore en
la -cavalerie anglaise; qui tes disperse bon dix branches: Foy. chacune de ces -subdivi-
gré mat ~gré. sions son article respectif.
KNANDE-RAO o~f KHANbOBA, une des KttATABIS, on KHATTABts, sectaires mu-
principales divinités adorées par les Hindous sulmans, qui font partie des Schiites ou dis-
du Dekhan; cenon~ tu1 v-ierit sans'doute de sidents~ lislirënt leur'nom d'Abou Khatab et-
te~ quetedrea meten déroute les- armées en- Asadi'; et disent que -les 'imams sont des
nemies, ou de ce qu!on te représente armé prophètes et des dieux que Djafar le Juste,
d'ttne'espèce ~o. sabre appelé en maraHhi, sixième fmam, est'dieu, mais qu~Aboù-Kha-
X/iaMda. Son nom sanscrit est Mallari, car- tab, qui est dieu égatement~ le 'pas sur lui
totApu en ~a~dr. H fut ainsi appeté parcè et àur Ali.'lls- croient que te paradis cousiste
qu'it vainquit un aaitya de ce nom*. On pense dans tes détices de ce monde, et'l'enfer dans
que ce Kande-Rao étaitun prince qui secou- les peines de cette vie que rien n'est défen-
Tat les'brahmanes, dans une époque où i)s du,'et .que chaque (idète a ses révéta~ions. Ils
étaient opprimés. On céièbre sa fête le sixiè- fondent cette doctrine sur ce passage du Co-
me jour de ta nouvetk lune de magh. Son ran Il n'est pns d'Orne qui meure sans la per-
tempte'principalcst à Jéjuri, vitte située à mission de Dieu. Or, disent-i'ts, cette permis-
30 mittes à t:est de Pounah. yoy. MALLÂ. sion est une révélation de Dieu. Quetques-
XHANICAH, nom des couvents de Der- ans soutiennent que te khalife véritabte,
Wtchs chez les Musulmans. Foy. CouvENt, après -Abou-Khatab qui fut tué, est Moam-
n°.3.. mer d'autres prétendent que c'est Bezigh,
EHAO, sa'crifice que tes Cochinchinois ptus excellent que les archanges Gabriel et
otTrent aux dieux ou aux mânes des défunts Michel. Voyez BEZiGHis au Supplément, Mo-
pour les empêcher de nuire. AMMÉMS,OMAÏRIS.
KAP-TCHOU-, nom d'une classe de reli- KHAStDIM, secte de Juifs qui ont paru en
gieux bouddhistes dans te Tibet. Lithuanie dans te siècle dernier, où ils sont
KHARA, démon de lamythologie hindoue connus sous le nom de Carolins, du'nom
H était frère de -Ravana, tyran de l'île de d'un village situé non loin de Pinsko, où la
Ceytan. 11 fut vaincu et tué par Rama, dans secte a pris naissance. Les détails qu'on
le. bois de Djanasthana, avec H,014 Rakcha- va lire sont extraits d'une notice pubtiée en
sas qu'il:avait rassemblés pour venger sa i799 à' Francfort-sur-l'Oder par Israët Loe-
sœur Sourpanakha. On rapporjte qu'à la vue bel, second rabbin-à Novogrodeck eh'Lithua-
de la massue que Khara s'apprêtait à dé- nie, et réimprimée en 1807 dans la ~M~MN:<A,
charger sur sa tête, Rama, bien qu'it fût un journal judaïque.
dieu incarné, éprouva un sentiment de UR rabbin, nommé Israët, se rendit très-
crainte et recula de trois 'pas,.pensant que fameux à Miedxyvorz en Ukraine, entre les
t'arme de son .ennemi était d'une origine cé< années 1760 et 1765. C'était un ambitieux
Leste, et ne pouvait être combattue-par des q~i, dépourvu dé connaissances talmudi-
armes ordinaires. q~MS, et ne pocvant~e faire un nom par son
2i3 MA KHA '2H
savoir, chercha d'autres moyens pour ac- lution générale de leurs pcchés commis et a
quérir'de t'influence; il, se fit exorciste. commettre, sous la condition qu'ils feront
a N.on esprit, disait-il, se-détache .souvent de leurs fils des Thatmudistes. Son âme ayant
de m:jn corps pour aller chercher .des nou-, été ravie en extase (tans le. ciel, ('archange
'vpttes dans te monde intellectuel; il me ré- Michel, le protecteur des Juifs, lui a déclaré
vête ce qui s'y passe, et détourne beaucoup. qu'à cette condition tout pécheur pouvait
de maux dont le monde des esprits menace non-seulement obtenir'ta remission, mais
notre terre. H même ;Lme récompense de ses crimes. Dans
Pour réaliser ses desseins, Israël prit le la seconde partie U invite ses adhérents
masque d'une piété exemplaire, e't ajouta à à prier Abraham, le pèi'c des Juifs qui a
son nom celui de ~aa<-6'c/!eM, ou possesseur conduit tant de malheureux à la véritable
du nom de Dieu. La propension des hommes croyance, et qui la conserve dans l'âme de
tgnorantsetcrédutes vers tes sciences occul- tant de gens disposes à ta quitter, il con-
tes lui procura, en moins de dix ans, plus de damne toute tiaison de leurs enfants avec des
dix mille sectateurs, qu'il appe)a~/tastd!')n. hommes qui n'appartiennent pas à la nation,
Ce nom désignc'des hommes qui, non con- surtout à-sa secte. Dans un second ouvrage
tents de suivre tes lois ritueliqucs de Moïse, posthume, intitule L!'Mut<<Mmom!'r, le
travaillent à s'unir plus intimement à Dieu. novateur enseigne que, pour s'unir à loi di-
par leur sainteté. Mais bientôt on découvrit vinité, it faut commettre pèches sur pochés
que tes liaisons entre le rabbin Israël et ses ptus ils sont horribles,'p!us on lui est agréa-
disciples ne conduisaient pas vers le but an- ble car Dieu ~ant te premier sur t'échette
noncé, et que leurs intentions, leurs actions, des êtres, et )e plus grand pécheur étant au
heurtaient les principes de ta piété et de la dernier échelon, entre eux il y a une espèce
morale; c'L'st~ce qui engagea le talmudiste (te~contiguïté, en se-figurant que t'échette est
Elias, grand rabbin deWitna, de concert d'une forme circulaire.
avec les anciens de. ta'synagogue de Brpa, Bacr.Medsirsitz, rabbin àKortschik, et
à écrire contre tanoùvetle secte un ouvrage, l'un des directeurs de )a secte, a commenté
bu il prouve qu'elle est nuisible à la'religion les principes du fondateur par un écrit dans
judaïque et a l'Etat. Elias, -étant près de lequel il proscrit tout exercice des vertus;
mourir, enjoignit à tou's ceux qui !e visi- mais le livre le ptus abominable, intitulé
'taient de potier que quiconque aime Dieu ~YpatM/iom)He<ecA,a pour auteur Melech, un
et les hommes doit éviter soigneusement a~tre d&s directeurs et grand rabbin à Le-
toute communication avec les Khasidim, qui, zanst; Baat-Schem avait accordé l'absolution
~sous !c''manteau de l'hypocrisie, cachent 'générale sous des conditions qu'on ne pou-
une profonde tmmorati~. vait pas toujours remplir Metech va plus
'Le rusé 'Israoi Caai-Schem, voyant qu'il loin it enseigne que chacun des directeurs
fallait au ptus tôt renforcer son parti pour peut absoudre des plus grands forfaits pas-
tenir tête aux Or~c~c~M, s'eftot~a de ga- sés et futurs, si lui, directeur, a la volonté
gner les ptus riches, eu publiant, un écrit, de les commettre il excite même à s'y li-
qui est le code de sa doctrine, et qui con- vrer, en promettait aux coupables que
tient'des principes abominabt&s.lt défend a n'ayant à redouter aucune puissance ter-
'ses adhérents, sous les peitfes.spiritueltes tes restre, its maîtriseront la nature par leurs
plus sévères, de cutUvet leur esprit. Ceux prières, pourvu toutefois que la secte Teste
qui ont des tumiëreS doivent 'chercher à les tidète à ses engagements. Dans cet ouvrage,
étouffer; -car it 'est dangeureux, dit-il, de it interdit aux malades l'usage des drogues
faire intervenir la raison d~ins les matières médicales, vu que celui'qui peut leur don-
de religion. H ne veut pas qu'en priant Dieu ner la vie éternelle peut à son gré prolonger
on versedes~armes, parce qu'un père voit la vie témporette.
avec plus de plaisir ses enfants joyeux que Par ces échantillons, tirés des livres de la
mécontents et\tristes. Si quelqu'un a corn- secte, on voit combien .cite est pernicieuse à
mis ou veut commettre le péché, il peut se l'Etat; et t'en conçoit qu elle a du trouver
~proméitre l'ahsotution de la, part-de son Beaucoup.d'adversaires. Peut-être aussi ces
chef, sans s'astreindre' à changer de con- ~accusations sont-elles exagérées, car elles
duite, à meher~ une-vie réglée. Ce principe sont pmsées dans tes écrits d'up de leurs en-
détestable, surtout'cour les gens qui n'ont ncm)s les plus acharnés. Quoi qu'il en soit,
pas o'u qui ont très-peu d'instruction, a'ccrut .it y à encore un assez grand nombre de Juifs
le npmbre des;partisans de Baat-Schcm'â tel Khasjdim en Pologne et dans -plusieurs au-
point qu'oi) eh comptait quarante milte lors fres contrées~ on en trouve même à Jérusa-
de sà mort, arrivée quinze ans après ta fon- lem. Ceux de Pologne sont ennemis déclares
"datioh de la secte. ~uon-seutement des chrétiens, mais encore
Alors son régime, tant intérreur qu'exté- ~te toutes les sectes judaïques Ils rendent
rieur, prit une forme -'nouvelle à un chef des hommages presque,divins à leurs rab-
unique on substitua plusieurs directeurs, bins, qu'ils honorent du titre de~Ms~M. L'ex-
.qui, pour défendre leur doctrine ..impt'rmè- travagance de'teurs gestes pendant le service
rent divers ouvrages, après en avoir pubtié divin leur a tait donner le nom de sauteurs.
deux posthumes attribués à leur fondateur. 'On les voit tout à coup rompre Ic sHenco
L'un, intitulé ~fcMer .Se/tem-<o/ parutâ Kors- par des éctats de rire, frapper des mains,
~tchiket à Zuikiew, en deux parties. Dans la sauter d'une manière-frénétique, élever leur
vers le montrer lc comma
première, il donne à ses sectateurs.une absô- visage ciel, poing,
2i5 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 8!6
s'ils douaient le Tout-Puissant de refuser resse s)tuée à douze lieues ouest de Hamah.
l'objet de tours demandes. Leur secte s'est Sur un rocher isoté, au pied de cette place',
tellement .accrue au commencement de ce et à l'orient, est un gros bourg de même
siècle, dans la Pologne russe et la Turquie nom, entouré de muraittes et formé de plus
d'Europe, que leur nombre surpasse celui de deux cents maisons.
des .rabbanites. KHEREM, excommunication en usage
KHATJB, ministre du culte dans la reli- chez tes Juifs, qui correspond à peu près à
gion musulmane, dont la fonction consiste à l'excommunication majeure des chrétiens.
réciter la formu!e du prône, appcfé Mo~ft, Elle exclut de la Synagogue celui qui eu est
chaque vendredi dans les mosquées princi- frappé, et'le prive de tout commerce civil.
pales c'est pourquoi'on les appelle encore VOY. EXCOMMUNICATION, n"
~Mame~-C/OMmt!, imams des vendredis. Ceux Nous croyons que nos lecteurs liront avec
des mosquées impériates ont un rang supé- curiosité une antique formule d'anathème
rieur aux autres; mais ils sont obligés de judaïque, rapportée par Buxtorf.
céder leur place aux deux chapelains du se- « Par sentence du Seigneur des seigneurs,
rai), qui remplissent tour à tour ces fonc- soit anathématisé un têt, fils d'un tel, dans
tions dans la mosquée où il ptait au sultan les deux chambres du jugement, c'est-à-dire
de se rendre chaque vendredi, et aux deux du ciel et des enfers, qu'it soit dans t'ana-
fêtes du Beiram. thcme des saints du ciel, dans t'anathème des
EHATM-KODJARIAN. prières que doivent Séraphins et des Ophanim, dans t'anathème
réciter chaque jour les derwichs musulmans d,e toute t'Egtise des grands et des petits. Que
de l'ordre de Nakschihendi et'tes consistent des plaies dangereuses et incurables, que de
à réciter au moins une fois la prière du par- grandes et horribles maladies fondent sur
don, sept fois la prière du salut; sept fois le lui; que sa maison soit le séjour des dra-
premier chapitre du Coran et neuf fois deux gons;-qqe son astre soit obscurci dans les
autres chapitres déterminés du même livre. nues; qu'il soit lui-même un objet d'indi-
ÎŒAWAÏUDJIS, hérétiques musutmans. gnation, de colère et de fureur que son ca-
Voy. KHAtUDJIS. davre soit exposé aux animaux carnassiers
KHAYATIS, hérétiques musulmans, qui et aux serpents que ses ennemis et ses ad
appartiennent à ta grande secte des Motaza- versaires se réjouissent de sa perte; que son
les.Hs suivent ia doctrine d~About-Hoséin, or et son argent soient donnés à d'autres;
fils d'Abou-Amrou e!-Khayafh, et disent que que tous ses enfants soient exposés à la porte
le néant est un être réel; que ta voionté dé de ses ennemis; que la postéri[é,soit saisie
Dieu s'est manifestée dans ses propres ac- d'étonnëment en apprenant sa ruine.. Qu'il
tions par la création, et dans~ccites de ses soit maudit "par la bouche d'Addiriron et
serviteurs par son-cornmandement; qu'il Mï- d'Aktariet; par la bouche de Sandalpon et
tend tout et voit tout )ittéra)ement, et que d'Hadranie), par la bouche d'Ansisie) et de
c'est par ce moyen qu'ii est omM~cien~, qu'il Patkhiel, par la bouche de Seraphiel et de
se voit lui-même ou qu'il voit les autres. Zaganzaet, par la bouche de Michel et de
KHAZAN, nom d'un ministre du culte dans Gabriel, par la bouche de Raphaët et de M~-
les synagogues modernes des Juifs; c'est ce- schàrtie] qu'il soit anathématisé par la bou-
lui qu'on appelle en langue vulgaire le ~Mr- che de Tsa'btsabib et par la bouche de Hab-
~t~aHt, ce qui n!est que la traduction du habib, qui-est le grand Dieu, et par la bou-
mot hébreu. Le Khazan est chargé d'office che des soixante-dix noms du grand roi, et
de commencer les prières et d'entonner les par la bouche de Tsortac, le grand chance-
psaumes et autres pièces de chant. C'est à lier. Qu'il soit englouti comme Coré et ses
lui à présider aux cérémonies dans les syna- çompagh.ons; que son âme s'échappe avec
gogues où il n'y a pas de rabbin, à ensei- terreur et tremblement; que le courroux de
gner là manière de lire et de prononcer tes Dieu le fasse périr; qu'il soit étranglé comme
prières. Ses fonctions sont à peu près les Achitophei dans son conseil; qoe sa lèpre
mêmes que celle du lecteur chez les protes- soit comme celle de Giézi; que sa ruine soit
tants. Le Khazan est rétribué soit par l'E- sans remède; qu'il ne soit pas enseveli dans
tat, soit par la congrégation. la sépulture des enfants d'Israël. Que sa
KHËDRËWJS, branche des Ismaéliens de femme soit iivrée à d'autres, et qu'ils la vio-
Syrie, qui ne diffère des Soueïd'anis que par lent lorsqu'il expirera. Que cet anathème
certaines cérémonies extérieures. Les uns et tombe sur un tel, fils d'un tel, et qu'il soit
les autres reconnaissent ta divinité d'Ati, et son héritage. Mais que Dieu
daigne répan-
admettent la lumière comme le principe uni- dre sur moi et sur tout Israël sa paix et sa
versel des choses créées. Par suite de leur bénédiction. Amen. »
dissimulation en fait de religion, ils n'ont
aucun temple pubtic ils vont cependant en KHI, nom de l'esprit de la terre chez les
Chinois.
pèlerinage à Nedjef, lieu de la sépulture
d'Ali, à quatre ou cinq journées de Baghdad,' KHIA-LAN, dieu des bouddhistes de la
dans le désert. Ils ont aussi un autre endroit Chine.
de dévotion près la Mecque, nommé Redh- KHIAN-TCHOU TI-YO, le quinzième eu-
Woué, où ils se rendent furtivement quand fer des bouddhistes de la Chine. Dans ce lu-
ils le peuvent. Les Khédhréwis sont plus gubre séjour, il pleut des épées sur tes dam-
nombreux que les Soueïdanis; leur princi-; nés, et des oiseaux à bec d'acier leur arra-
pâte habitation est à Mesyat, ancienne forte. chent tes yeux.
217 KHI RHO 5Mt
KHtDR (1). C'est, suivant les Musulmans, Messie, qui naquit en effet l'occident Je ia
~un prophète de l'Ancien Testament; mais ils Chine. Mais, sans nier que cette -tradition
uc sont pas d'accord sur le temps où il a fût répandue dans la Chine, car nous en
vécu. Quetqucs-uns le font contemporain avons d'autres preuves, nous sommes plus
d'Abraham, d'autres de Moïse, d'autres d'E- portes à croire que ces paroles vraies o«
lië, d'autres d'Alexandre le Grand, it en est prétendues de Confucn's faisaient allusion à
qui voûtent que son âme ait passu de Phi- la religion de Bouddha, qui .en effet, dès
neès, enfant d'Aaron, dans le corps. d'Elie, cette époque, commençai pénétrer dansl'A-
puis enfin dans celui de saint Georges. Au sic orientale, et à se propager en. Chine,
reste, tous conviennent qu'il a trouvé la tandis que le Messie ne devait venir que
fontaine de Jouvence, qu'il a bu de son eau quatre siècles et demi plus tard; et il est
à longs traits, et qu'en conséquence il jouit fort possib)e que les missionnaires boud-
d'une vie immortelle, ainsi que le prophète dhistes aient prêté ces oracles au plus grand
Elie qui a eu le même bonheur. Le.nom de philosophe de la Chine pour favoriser la pro-
Kb'i'drsigniGc verdoyant, par allusion à la' pagation de leur doctrine. Fo! KnuN.
vertu qu'on lui prête de faire naître partout KHJN, génie de la mythologie Eb chinoise.
sous ses pas une verdure agréable. U est re- Ce nom signifie t!0!<
gardé, ainsi qu'Etie, comme le protecteur des KHUAH, nom que les Juifs orientaux
voyageurs le premier sur mer, le second donnent, suivant l'historien arabe Makrizi,
sur terre, qu'ils parcourent sans cesse l'un à la fête des Semaines. ou de la Pentecôte.
et l'autre pour cet objet. On croit que, dans Ce mot arabe signifie adresser la paro/H d
leurs courses rapides et constantes, its se quelqu'un. C'est donc comme si l'on disait la
rencontrent une fois l'an à Mina, aux envi- .F~e de <'A«oc)t<t'ott, parce qu'à pareil jour
rons de la Mecque le jour de la station des Dieu avait parlé aux enfants d'Israël, en leur
pèlerins. dictant sa loi.
KHI-LIN, quadrupède fabuleux de la my- KHODA, nom du vrai Dieu dans la langue
tholugie chinoise, que t'en. prétend ne se actuelle des Persans. Ce mot paraît venir du
montrer que sous les règnes des plus ver- zend ()d-(M~t, donné de soi-même, ou exis-
tueux princes de la Chine, ou pour annon- ta'nt par lui-même.
cer quelque événement heureux. C'est ainsi KHOMCH1N-BODHISATWA, unedcs prijt.
que sous le règne de Hoang-ti, le Khi-lin se cipales divinités mongoles. C'est le méfne
promena dans les jardins de t'empereur. personnage qui est appelé en sanscrit .4<
Quelque temps avant la naissance de Con- <oAt(eMcnra, en tibétain ~aHfOt .stf/en
fucius, il apparut tout à coup dans les jar- chinois ~ToMaM c/tt t/M, et en mongol encore
dins de Chou-Uang-ho, père du philosophe, .~VidoM ~er ouzektchi. Voy. ces noms divers à
sans qu'on pût deviner comment il. s'y était leur ordre dans-ce Dictionnaire.
introduit. Le Khi-tin tenait dans sa gueule KHOM-GADIR, fête de t'Etang de nadir,
une pierre de jade sur laquelle était gravée célébrée par les Musulmans schiites, -en mé-
l'inscription suivante <7Men/a~t pur comme moire de l'institution prophétique d'Ati en
l'onde cristnlline Ka~ra sttt' le déclin de la qualité de khalife légitime. Voy. GAOR.
dynastie des 7'c/eeoM; il sera roi matx sans KHORDAD bon génie de la mythutcgia
aucun domaine. Frappée de ce prodige, Yen- des Parsis. It est le roi dès-saisons, des mois,
che, épouse de Chou-tiang-hp, et déjà fort des années et des jours c'est lui qui donne
.ivancée dans sa grossesse, va au-devant de aux purs l'eau de pureté. On le co"sidcro
l'animal, qui ne s'effarouche pas à son ap- aussi comme le feu et l'âme viviGante des
proche.; elle. le saisit, l'attache avec son plantes. It est chargé avec les six autres
mouchoir, et court en porter la npuveUe,à amschaspands ou-bons génies créés par ()r-
son mari. Deux jours après, le Khi-tin dis- muzd, de veiller au bien-être de l'homme.
parut. On dit que le Khi-lin parut encore KHORLO. Les Tibétains appellent ainsi
deux ans avant la mort de Confucius; il fut une roue de pierre semblable à la lanterna
pris à la chasse par le roi de Lou, appeté d'un moulin, ou à ttn cylindre; on la rem-
Ngaï-koung, sous le règne de l'empereur plit de prières écrites, et les dévots la font
King-wang, Ml ans avant notre ère. Or, tourner. Dans les temples, ces roues ont en-
comme c'était alors une opinion répandue viron huit pieds de diamètre; chez les gens
que son apparition présageait ta venue d'un riches, on les voit suspendues au mur comme
homme d'une rare sainteté envoyé pour des horloges lorsqu'on tes monte, elles tour-
l'instruction et le bonheur du genre humain, nent continuellement. Ce moyen f.<cite et
on dit que Confucius, en apprenant cette économique de prier Dieu est en usage chez
0 ~/tt-K/ lesDouddhistesettes Chamanistesde );) haute
nouvelle" s'écria tristement qui
t'a donné ordre de paraître? Ma doctrine est Asie. Les Chinois appellent cet instrument
sur son déclin, et ton afenemen~ rend toutes Fa-~MM (roue de.la loi); les Mongols, J~OMrd<E,
mes leçons inutiles. il parait aussi que Con- ctlesMantct)ous,~ottA:A~reM.
fucius dit plusieurs fois que lé Saint était en K'HOUMOSDA ou KnouRMousDA un des
Occident. Ptusicurs savants missionnaires dieux principaux des systèmes mantchou et
ont regardé ces différentes paroles de Con- .mongol. ft reçoit tantôt le titre de 7'Mt~o'r!,
fucius comme une sorte de prophétie du parce qu'il est le premier des trente-trois
Tengseris ou esprits supérieurs; tantôt celui
(1) On prononce encore ~/<ed/~t' /t/ttd/ttr, F/it.sit', de-BoMrAAnt!, équipaient mongol du Bouddha
~/<iM-,~Mr, etc. indien, parce qu'il est venu en cette quaUtq
Si9 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. MO
hsair 'a terre pour sauver les créatures. 'On en s'acquittant des fonctions sacerdotales, 1
t'adHre comme le principal génie protecteur comme chef de la prière. Cette première
de la terri*, et- il est offert à la vénération Khotba était une sorte de profession de foi,
publique sous la figure d'un vieillard qui une glorification de Dieu. de son unité et de
'porte dans la main droite 'une épée nue, et ses principaux attributs. Le prophète la pro-
'qui est monté sur unétéphant. Cet animal, nonçait du haut de ia chaire ()Mem6er) et non
qui lui sert de monture, est éblouissant de de l'autel (<H:7M'e&).
bj.incheur, à i'exception de sa tête qui est A la mort de Mahomet, son successeur
'd~unrougeécarlate;iladeux berresetdemi de Abou-Bchr fit suivre dans la Khotba l'invo-
longueur, un et demi de hauteur, et un herre cation a Dieu dé la glorification de Mahomet.
de grosseur. Son pâturage accoutume est une Les- successeurs d'Abou-Bekr, Omar, Oth-
riante et romantique campagne,'au bord d'un man etAti, y ajoutèrent quelques-mots sur
'lac qui a deux cents berres de tour, et dont leurs prédécesseurs respectifs. U en fut de
l'onde est Manche comme le lait douce même des deux imams, Hasan ctHoséin,
comme le miel. Quand Khormosda veut che- enfants d'Ali. Cette deuxième partie de ta
vaucher sur ce magnifique animal alors Khotba, nommé ~Fa~otft'a (introït), ne tarda
l'étcphant -a trente-trois têtes., chacune des- pas à être suivie d'une troisième Mo"M/ti<~t
quelles porte plusieurs trompes sur chaque (consacrée à.célébrer l'unité~de Dieu), qui so
trompe 'plusieurs lacs sont renfermés dans composait de quetqucs paroles tendant à rap-
de larges, bassins à la surface de chaque peler aux hommes tout. ce qu'ils doivent au
lac flottent des fleurs de lotus ,'et chacune Créateur. Ces trois parties forment ce que
d'elles porte.dans son calice plusieurs vierges les Musulmans appellent première Khotba.
sacrées, filles de Tengœris, qui frappent des Cerfut pour eux un article de foi que le vrai
cy'mbates. Sur ta tête du milieu est assis successeur de Mahomet pouvait seul la pro-
Kbormosda-lui-même; sur tes, autres,*)es noncer.
trente-deux Tengseris soumis à ses ordres Cependant, lorsque plus tard 1es khalifes,
Dans une vie-précédente, cet éléphant était devenus avant tout chefs politiques, détéguè-
le cetèbre 'oibeau Garouda. Khormosda se rent les fonctions sacerdotales à des imams
métamorphosa tut-méme enchevàt pour spéciaux, l'usage s'introduisit d'insérer dans
transporter à travers les airs le Bouddha la Khbtba, à la suite des noms déjà désignés,
Chakya Mouni, du palais de son père, où il -le nom du khalife régnant, et de faire des
était gardé à vue, sur les bôrdsdu fleuve Na- 'vœux pour sa personne. Souvent ou ajouta
randjara. 'même le nom de son héritier présomptif;
Khormosda parait être le même que l'In- c'était pour celui-ci comme la constatation de
drades Brahmanistes.Queiques-uns rappro- ses droits éventuels. Dès lors la Khotba fut
chent son nom de celui d'~formoM~dou Or- regardée comme attribut essentiel de ta sou-
muzd de la mythdtogie des Parsis. « Le Khor- veraineté. Cette seconde partie s'appelle la
'mousda des Mongots bouddhistes, dit M. seconde Khotba.
Schnndt de Saint-Pétersbourg réside avec Nous avons dit que Mahomet prononçait
'~es trente-trois Tégris sur la cime du mont la Khotba du haut.de la chaire Abou.Bekr,
SoamëP, qui est le Métou ou Soumérou des par respect pour le prophète, ne monta ja-
Hindous de même t'Hormouzd des adora- mais jusque-ta, mais il se tenait un gradin
teurs du feu habitelacimedu mont Albordj, ptus bas. A son exempte Omar, voulant
avec lès trente Amschaspands et Izeds, ou aussi honorer ta'mémoire d'Abou-Bekr; s'ar-
'se)on tes~echt-zadés, egatement avec-trente- rêta sur un degré inférieur. Othman, animé
trois Amschaspands.H »' du même esprit, descendit encore plus bas.
RHORSCHIU ou KHOUR, génie du soleil Ati, craignant que cette déférence ne rédui-
où ia'personnincàtion de cette planète dans sit progressivement ses successeurs à se
tataythotogie des Parsis. n est~avec ~maK, tenir au pied -de la chaire, gar~ta la même
:le ciel; ~Ktran, ta lumière'première, et Scha- place qu'Othman, ce qui fut imité par tous
t!t)er, génie protecteur des métaux, un /Zam- tes khalifes, soit Gmniiades-; soit Abassi-
/MfdeMithra. des.
KHORVA-DZtOEGH, un des quatre Boud- Voici la formule de ta Khotba tirée du
dhas qui, suivant lés Tibétains ont paru yaMeaM<~M~rct<(~*<'etKptfe ~ApnMM, par
'pendant'la période actuelle du monde. C'est Mouradgea d'Ohsson c'est cette qui ~a lieu
ie même qui est appelé en sanscrit KnÀKou- dans tes Etats Othomans:
TcnANDRA. Foy. ce mot. « Grâces au Très-Haut, à cet Etre suprême
KHOTBA. C'est, chez les Musulmans, une et immortel qui n'a ni dimensions -ni limi-
espèce de prôné où d'aHocution adressée aux tes, qui n'a ni femmes ni enfants, qui n'a
(idè)es pour <)ëchef de autorité temporeHe, rien d'égal à lui, ni sur ta terre ni dans les
par l'imam avant la prière publique du ven- cieux, qui agrée lés actes de componction de
dredi; eHene peut cependant avoir lieu que ses sérvit'eurs,' et pardonne leurs iniquités.
dans les viHes., et seulement dans les princi- Nous croyons, nous confessons, nous attes-*
pales mosquées qui's'y trouvent. La Khotba tons qu'il n'y a'de Dieu que Dieu seul Dieu
'se récite également aux deux fêtes de Beiram. unique, lequel n'admet peint d'association
Elle se compose de ptusieurs parties, qui tou- en lui; croyance heureuse à taquéMe est at-
tes ne datent pas de la-même époque. La plus tachée la béatitude ceteste. Nous croyons
ancienne, celle qui se récite la première, re- aussi en notre Seigneur, notre appui, notre
~nonte à Mahomet; il-la prononçait lui-même maître, Mahomet, son serviteur, son ami,
-2M KHO KHO Ma
sonprophè'te. qui a été dirige aans ta vraie vous, qui êtes amoureux dé sa beauté et de
voie. favorisé N'oractes' divins, et distingué son éclat, bénissez-le, adressez-lui des sa-
par des actes merveilleux. Que la bénédic- lutations pures et stncères. 0 mon Dieu bé-
lion divine soit sur lui, sur sa postérité, sur nissez Mahomet et la postérité de Mahomet,
ses femmes, surses disciples sur iës khali- comme vous ayez hein Abraham et la pos-
fes orthodoxes, doués de doctrine de ver- térité d'Abraham. Certes, vous êtes ailora-
lus et de sainteté, èt sur tes visirs de son ble, vous êtes grand; sanctiGez Mahomet et
siccte, mais particulièrement et spécialement t la postérité de Matiomet, comme vous avez
sur. t'imam, 'le khalife réet Ju prophète de sanctiGé Abraham et ta postérité d'Abraham.
Dieu, l'émir'des croyants, Abou-Bekr, le Certes, vous êtes adorable, vous êtes grand.
certificateur pieu~ t'agréàbte à t'JËternet 0 mpn Dieu! faites miséricorde aux khalifes
sur t'imam, le 'khalife réet du prophète de orthodoxes distingués par la doctrine, la
"Dieu, rémir des croyants, ,!0mar, le disccr- vertu et les dons célestes.'dont vous les avez
natcur pur; t'agréante à l'Eternel; sur t'i- 'comblés, qui ont jugé et agi selon la vérité
mam, te khalife réet du prophète de Dieu, ,et selon la justice. 0 mon Dieu soutenez
l'émir des croyants, Othman ,1e possesseur assistez, défendez votre serviteur le plus
des deux lumières (1), t'agréabte à t'Eterne! grand des sultans, lé plus éminentdes Rha-
'sur l'imam, le khalife réel du prophète de 'can's, le roi des Arabes et des Persans, le ser-
Dieu, 'l'émir des croyants Ati, 'le généreux viteur des deux cites saintes (2), sultan, Gis
'intègre, t'agréabtéâ t'Efernel 'sur tes deux de sultan, petit-nis do sultan, le sultan Abd-
'grands imams tous deux parfaits en 'doc- ul-Medjtd-Khan (3), dont )e Tout-Putssant
trine et en vertus, distingués en sciences et éternise le khalifat, et perpétue l'empire et
en œuvres~ illustres en race et en papesse, la puissance, ~mt~.
résignés aux volontés du cieiet'aux décrets « 0 mon Dieu exaltez ceux qui exaltent
~du destin, patients dans les revers et tes in- 'la religion, et ~avilissez ceux qui l'avilissent.
'fdrtunes les émirs, tes prince~ de ta jeunesse Protégez les soldats musulmans, les armées
'céteste, la prunelle des yeux des ndèies, tes orthodoxes, et accordez-nous salut, tran-
seigneurs des vrais croyants, Hasan et Ho- quillité, prospérité, à nous, aux pèlerins,
-séin 'tes agréables à 'l'Eternel, à qui tous aux militaires aux citoyens en demeute
~puiss.ent égatement être agréables. 'comme aux voyageurs sur terre et sur mer,
« Ô vous assistants 1 vous fidèles crai- 'enfin', à tout-le peuple mahométan./Salut a
gnez Dieu et soyez-lui soumise Oo'ar, l'a- tous les prophètes et a tous les env.byés cé-
'gréaMe à TEternet, dit q.e te* prophète de lestes; louanges éterneUës à Dieu créateur
=Diëu à proféré ces mots~: Poî~d'acho~ ;ët maitre de l'univers. Certes, Dieu.ôrdpnnë
'~Ke ce~M qui sbH< /'ot!~ssMt'rtM<e)th'oM. Le Téquité et la bienfaisance. M ordonne et re-
'prbptietë'dp Dieu est yéridique dans ce qu'il 'cnmmande te soin des proches; il. défendles
Mit'; tl est véridique, Mahomet, l'ami de Dieu choses illicites, lés. péchés,.les prévarica-
et tc'mihistre des orâGtes célestes. Sachez tions; il vous conseille d'obéir à ses pré-
<=qneta ptùs 'bette ~des parotes est la parole ceptes, et de Ie.s garder religieusement dans
-de Dieu tout-puissant, tout ctément.tout~ mi- la mémoire~ ?u
'sériëordieùx.'E.coutcz son saint commande- "Formule de la Khotba, tirée dé rJ~Mc~oge
im&nf: 'forsçM'on /<[:'< la lecture dtt~oraK, MtuïM~man, 'et traduite par M. Garcin dp
pr~ex-y -l'oreillé avec 'fMpec{ et en silènce, Tassy.
~pOM~M't< tous ~o!< /at< "cofde.~J'ai re- « Au nom'de Dieu clément et miséricor-
cours à Dieu contre te'démon chassé à coups 'dieux!
'<tejpiëtres. Au nom dé~Dieu çtément'et mi- Kt-oùangés au très-Haut, qui seul peut
'séri.cordieux~! en vérité les bonnes acttops ef- repousser loin d'e nous le malheur, et nous
facen't'tés,mauvaises. B mettre a l'abri des trahisons; qui peut seul
~ci te~Khatib fait une pause, s'assied, ré~- entendre les brûlants désirs de s.es .fervent;)
cite tou~ bas différents versets du Coran, adorateurs dans les deux habitations; qui i
'aaxquets'tes'muezzins placés dans leur tri- est le'seul but du culte des hommes dans
bune répondent en ptâin-chant ~!Mt~7 ~Mîm :les deux mondes. Tous les mortels .s~n.tfai-
11 se tève ensuite et entonne 'la seconde 'bles. lui seul est fort; tous les humains sont
Khotba< pauvres/lui seul est riche lut seul accorde
«'Par honneur pour son prophète, et par 'la conservation et le secours; il pnrdonnp
'distinction pour son ami pur, ce haut et 'les fautes, il.reçoitle repentir il punit sé-
'grand Dieu, dont ta parole est ordre et'com- 'vèrement, maisil est doux et patient. U n'y
mandement, dit Certes., Dieu et ~M dH<yM& a de Dieu que lui y a-t-il un autre créateur
~!sseMNe-prop~e<e. 0 vous. croyants, 'bé- que'le Très-Haut? 11 accorde à votre esprit
-nissez-le adressez-lui des salutations pures <a nourriture spirituelle, à votre corps ta
'et sincères. O'mon Dieu!'bénissez Mahomet, temporelle. H n'y. de D.ieu que lui..Oui, par
'l'émir'des'émirs, te coryphée desproptiètes, çetui qui écoute et qui voit, il n'y a do Dieu
~qui est parfait, ;accbmpti, doué de quatités qu" !ui; oui, par celui qui connait ce qui est
'éminentes; la gtofre du gence humain, notre ~manifeste etce qui est caché, il:n'y a de Dieu
'Scighcur et 'te Seigneur dés deux mondes.~ que ini. Moïse lorsque Dieu lui parla sur
~de ta vie temporelle et 'de: la vie éter.nette. 0 de mont Sinaï, prononça ces mots J< M'ï/ a

(1) C'est-à-dire de deux SHes de Mahomet, gu'il (.2) LaMecque ët'Médine.


-~vait.ëponMes.' (5) Nom du sultan actuellement régnant,
2S5 w B!CTK)NNA!RE DES RELIGIONS .3M
deJO!eM que /M<. Jonas, dans le ventre de la ticulier au premier de ses associés, au prince
baleine, lorsque le Très-Haut lui fit enten- des croyants ,'Abou-Bekr le véridique (que
dre sa voix s'écria Il M'y a (fe D:'ett que Dieu soit content de lui 1) au plus juste des
'St'eM/ Joseph, au fond du puits, lorsque Dieu compagnons, à ta crème des amis, au vieil-
te consota, dit aussi /< n'y a de Dieu que tani .sincère, au prince des (idètes, Omar, fils
~ieM.Abrahata, dans la fournaiseardentc(l), de Khattàb (qu'il soit agréable à l'Eternel 1)
lorsque Dieu lui apparut, proclama cette à celui qui recueittit les versets du Coran,
vérité Il M'y a de J0fe:t <<e ~Mt. Oui, nous au parfait en modestie et en foi, Othman i
confessons qu'ii n'y a de Dieu que Dieu seul fils de Gaffan (que Dieu soit s'atisfait de lui!);
qu'il n'a point d'associé. H est le vivant; il à l'objet des prodiges etdesmerveiHesduTrès-
n'y a de Dieu que lui. Nous confessons que Haut, au compagnon du prophète dans les
noire seigneur et maître Mahomet est son épreuves et tes afflictions, au lion de Dieu
serviteur ét son prophète. 0 Dieu sois-lui au vainqueur des vainqueurs, au prince des
propice, ainsi qu'à sa famille et à ses com- croyants, Ali fils d'Abou-Taleb (que Dieu
pagnons; bénis-le, et accorde-tui la paix.. soit content de tuf !) aux braves imams, aux
« Sachez que le monde est périssable et bienheureux martyrs aux bicn-aimés -de
ses piaisirs passagers. Nous y passons nos Dieu, ies saints Abou-Mobammcd Hasan, et
jours dans l'esclavage, pour avoir du pain Abou-Abdallah Hoséin a teur mère, la pre-
et la mort vient bientôt les ierminer. 0 mes mière des femmes, -Fatima Zohra et aux
frères! nous avons un corps faible, un léger deux oncles paternels (tu prophète, dignes
viatique, une mer profonde à traverser, et d'honneur et de respect, Hamza et Abbas
un feu dévorant à craindre. Le pont Sirât (que Dieu soit content d'eux !).
est bien étroit, la balance bien juste le jour « 0 mon Dieu accorde moi le pardon
de la résurrection n'est pas-étoigné. Le juge de mes fautes; fais la même grâce à tous
de ce grand jour sera un Seigneur glorieux. les croyants et à toutes les croyantes -à tous
En ce moment terrible, Adam, ic pur en Dieu, les Musulmans et à toutes les Musulmanes.
dira 0 mon âme ô mon âme Noé, le pro- N'écoute que ta miséricorde, ô le plus misé-
phète de Dieu, Abraham, l'ami de Dieu, Is- ricordieux des êtres miséricordieuxl»
maë), le sacrifié à Dieu, Joseph, le véridique Le Khatib s'incline et dit « 0 mon Dieu 1
en Dieu, Moïse, l'illbeuteur de Dieu, Jésus- soutiens celui qui défend la religion de Ma-
Christ, t'esprit de Dieu, prononceront ta mê- homet et prive de secours celui qui la dé-
me parole; mais notre prophète, notre inter- laisse. »
cesseur s'écriera: 0 mon peuple ô mon Il se relève et dit ~« 0 serviteurs de Dieu 1
peuple Et Je Très-Haut (que sa.gloire éc)ate conduhez-vous d'une manière conforme à
à tous les yeux que ses bjenfaits s'étendent ta droiture. Dieu vous ordonne d'observer
à tous les hommes !) fera entendre ces mots l'équité et la bienfaisance, surtout envers
consolants 0 mes serviteurs! ô mes servi- vos parents pauvres; il vous défend le mat
teurs Non its n'auront rien à craindre tout ce que la loi réprouve, tout ce .qui n'est
non, la tristesse n'approchera pas d'eux, » pas dans les limites de. la justice. Il vous
'Ici, dans !cs mosquées de la Perse et des avertit dans l'espérance que vous vous rap-
Indes, on. récite un gazel ou petit poëme de pcHerRz ses teçons. Souvenez-vous de Dieu,
Saadi sur la mort puis te Khatib s'assied un du Très-Haut, de l'Etre excellent, noble, glo-
moment il se relève ensuité et dit rieux, nécessaire, parfait et grand.»
« Louange:: à Dieu iouangesàDieu! 1 Nous Après ta prière, le prédicateur monte en
le louons, nous sollicitons soli secours, nous chaire et prononce un sermon.
lui demandons pardon nous croyons.en lui, Outre ces Khotbas ordinaires consacrées
uous nous confions en lui. Nous limplorons aux vendredis et aux fêtes de Beyram, il en est
contre nos inclinations vicieuses, contre nos encore trois extraordinaires qui sont récitées
mauvaises actions. Personne ne peut dévoyer à la Mecque, avant et après la fête des Sa-
celui que Dieu conduit; personne ne peut crifices. C'estcommunéme;)t teMotta de cette
être le guide de celui que Dieu égare." Nous cité qui s'en acquitte, le7 de lalune de Dhoùl-
confessons qu'il n'y a de Dieu que Dieu seul Hidja,.dans le temple de la Mecque, le 9, au
qu'il n'a pas d'associé. Nous confessons que mont Arafat, et le 11 à Mina. Ce magistrat
notre seigneur et maître Mahomet esf son y joint ditlerentes autres- prières anatogues
serviteur et son prophète. Que Dieu soit pro- au jour, et unit par une exhortation sur les
pice et accorde sa paix à cet envoyé céieste, sentiments de religion et ~ie piété qui doivent
à sa famille et à ses compagnons, et en par- animer les Musulmans dans les pratiques du
pèlerinage.
(1) Les Orientaux disent que Nemrod fit jeter dans KHOUBiLKHAN. Ce mot mongol exprime,
une fournaise ardente Abraham, qui lui annonçaiLle suivant le système des bouddhistes, l'incar-
culte d'un seut Dieu, et ce patriarche en sortit sain nation d'un bouddha ou d'une âme supé-
et sauf. On lit en effet dans la Bible ( Néhëmie,)x, rieure. C'est ainsi que les Lamas actuels
7.) C'fs< ô
t'ous, SM'~Mfr Zh'gM.'qui avez c/;oMH)oxs- des Tibéiains et des Tartares sont autant
t)MmeAbraham, qui <'aMz<e dit ~M t~MC/f<;MeMs, de Khoubiikhansdes bouddhas anciens, ou
et qui lui acM~OHne/e Hom <f~t<')'a/tam.( Notede
M. G~rcin do Tassy.) du moins des boddhisatwas, fils spirituels
Partout ailleurs, !:ta'!s~a Bible on lit que Dieu a des bouddhas. Cette incarnation s'appelle
tiré Abraham de Ut'(vi!!e) de.s CAaM~)ti); mais le .B/'ot~ en tibétain, NoMa en chinois, et
mot t/f signiiie le ~Mdans les langues sémitiques. De ~ot<&ou~K en mantehou.
là t équivoque. KHOLfB-MESSAmTES, secte ou plutôt
225 KHO KHO 226
opinion suivie par un certain nombre de contribué à cette apothéose, comme elle a
personnes à Constantinople, lesquelles sont favorisé celle de plusieurs autres Khoutou-
connues sous ce nom qu'on peut traduire khtou, dans des vues toutes politiques,. afin
par les &OHS<ù~C!p/Mdit Christ. Voici ce qu'en de mettre la division entre plusieurs tribus
dit Ricaut, à qui nous laissons la responsa- que leur réunion rendait trop puissantes.
bilité de son assertion, car nous croyons Ces pontifes ne sont pas sans considération
qu'il n'en est plus ainsi « IL y a, dit-il, une à la cour chinoise, et plusieurs d'entre eux
opinion qui s'est étabtie depuis quelques an- ont saisi toutes les occasions de favoriser les
nées parmi les Turcs. Elle est suivie par les Russes dans les petits différends qui nais-
plus honnêtes .gens du serait, et est assez saient entre eux et les Mongols des fron-
commune à Constantinople. Ceux qui font tières.
profession de la croire sont appelés A'/iott6- Le Père .Gerbillon eut l'occasion de voir
~eMf/tt<M..tls soutiennent que le Christ est le Khoutoukhtou des Mongots, en accompa-
Dieu, et qu'il est le rédempteur du inonde. gnant les ambassadeurs de Kang-hi à Kou-
Les jeunes écotiers de la cour du Grand Sei- khou-Btotoun, Heu de la résidence de ce
gneur sont généralement de cette opinion, pontife, qui était alors un jeune homme de
particulièrement les plus civils, ceux qui vingt-cinq ans; H était sur une estrade, dans
ont le plus de politesse et d'autres qualités te fond d'un temple, assis sur deux grands
recommandantes. De sorte que c'est une coussins, l'un de brocard, l'autre de satin
manière de parler extrêmement usitée par- jaune. Un grand manteau de damas jaune
mi eux, lorsqu'il s'agit de louer quelqu'un lui couvrait te corps depuis la tête jusqu'aux
qui se fait remarquer par ses vertus, de lui pieds, en sorte qu'on ne lui voyait que la
dire ~ou~-MeMaAt-Mn, comme s'ils lui di- tête qui était nue. Ses cheveux étaient fri-
saient Vous êtes obligeant et civil, ainsi sés. Sun manteau était bordé d'une espèce
que le doit être toute personne qui fait pro- de galon de soie de différentes couleurs,
fession d'honorer le Messie. it y a un grand large de trois ou quatre doigts. lt y avait de
nombre de ces gens-là à Constantinople et chaque côté plusieurs lampes, dont une seule
il s'en est trouvé qui ont soutenu cettedoc- était allumée. Toute la civilité qu'il fit aux
trine avec tant de courage, qu'ils ont mieux ambassadeurs fut de recevoir debout leurs
aimé souffrir le martyre plutôt que d'yre- respects. Quand ils furent à cinq ou six pas
noncer. » .de lui, ils jetèrent d'abord leurs bonnets à
KHOUE1, génie ou démon aérien de la terre, se prosternèrent trois fois, frappant
mythologie chinoise, qui se montre dans les la terre du front, et aUèrent ensuite l'un
montagnes. 11 a le .corps d'un dragon, le vi- après l'autre se mettre à gt'noux à ses pieds.
sage d'un homme et des cornes sur la tête.. JI leur mit la main sur la tête et leur fit tou-
D'autres disent qu'il .ressemble à un bœuf cher son chapdet. Ils se retirerez en le sa-
sans cornes et qu'il n'a qu'un pied. luant une seconde fois, pour aller prendre
KHOUHMOUSDA~TËGlU, un des génies leurs places sur des estrades préparées, de
principaux du système religieux des Mon- chaque côté. Les gens de leur suite vinrent
gols. ~0! KHORMOSDA. .pareillement à cette espèce d'adoration, et
KHOURRËMtS. Les Musulmans désignent reçurent l'imposition des mains et du cha-
par ce nom, que M. de Hammer traduit en pelet. Le Kho.utoukhtou s'assit te'premier.
français par les trai</ar~, certains héréti- On apporta alors du thé tartarc. Après que
ques appartenant à la secte des Ismaéliens, la coHation fut desservie, on s'entretint pen-
qut ne se font aucun scrupule de s'aban- dant quelque temps. Le Khoutoukhtoi garda
donner à toutes les jouissances et à tous les fort bien sa gravité. U ne dit que cinq ou
phisirs de la chair. Suivant M. de Sacy ils six paroles, encore n'était-ce que tout bas,
furent ainsi appelés parce qu'ils imitaient et pour répondre a quelques questions que
la conduite abominable du fameux Babek, lui firent les ambassadeurs. Dans ceitc pa-
H)s de Khourrem. gode, il n'y avait pas de statues, comme
KHOUTOUKHTOU. C'est le nom que l'on dans les autres on n'y voyait que des figu-
donne, dans les pays tartares; aux détégués res peintes sur les murailles. Les ambassa-
ou vicaires du Dataï-Lama, que celui-ci y deurs virent dans une chambre un enfant t
envoie pour le représenter on pourrait de, sept à huit ans, vêtu comme le Khoutou-
comparer leur position à celle des patriar- khtou, qui avait à ses côtés une iampeaHu-
ches catholiques vis-à-vis du souverain pon- mée peut-être était-ce le personnage des-
tife. Ce mot signifie un saint maître (1). Le tiné à recevoir l'infusion de l'âme divine, en
priuci pal des Khou toukhtou est celui des Mon- cas de-mort du Khoutoukhtou existant.
gols, qui de délégué du grand Lama du Tibet Ceiui-ci se montre rarement en public, et
qu'it était autrefois, s'est rendu indépendant lorsqu'il parait, c'est avec une pompe digne
de son supérieur ecclésiastique, et joue le dosa prétendue divinité. Le son de divers
même rôle que lui. Son autorité est si bien instruments accompagne sa marche il s'as-
étàblie, que celui qui paraîtrait douter de sa sied sur le trône qui lui est préparé les la-
divinité, ou du moins de la transmission de mas inférieurs se rangent autour de lui sur
l'âme de Bouddha en tui, serait en horreur à des coussins. Alors tous les instruments ces-
la nation. La cour de Pékinga beaucoup sent tout le peuple assemblé devant le pa-
villon sous lequel il est assis se prosterne
(1) En tibétain un les appelle TsM/t; en sanscrit, et fait des exclamations à sa louange. Les
Arya; en mantchou, Ë)[do;tr))i~ue; eu chinois, C/tt't~. lamas encensent le dieu vivant, avec des ea-
22? D!CT!ONNA)HEDES RELIGIONS. 22S
censorsoùbrûtent des herbes odoriféran- ° esprits, ou le spirituel souverain On te fait
te~ M encense également les idoles placées' régner 300 ans, son char était tra!né par
auprès de lui puis oh dépose les encensoirs six cerfs aités. Les vingt-deux rois de ce Ki
aux pieds du Khoutoukhtou. Après quoi le commencèrent la civilisation et l'empire de
premier des lamas présente au dieu et aux l'homme sur la nature les êtres humains
idoles sept tasses de porcelaine remplies de- cessèrent d'habiter les cavernes.
lait, de miet,dë ttré et d'eau de vie; pendant- Le huitième Ki renferme treize dynasties.
que le peuple s'écrie en forme de félicita- Le fondateur de la première, Tchin-fang-chi,
tion « le Khoutoukhtou est un paradis bril- avait la tête fort grosse et quatre mameHes.
lant.)' Lb pontife, après avoir touché du Son. char était attelé de six licornes aitées.
bout des lèvres les liqueurs servies devant En suivant' le soleil et la lune, en 'haut.le
lui, ordonne de tes partager entre les chefs ciel et en bas la terre, it unit ses vues à
des tribus, et s'en retourne à son pétais. célle's de l'esprit. L'es hommes se couvraient
Lorsque lé'XhoutoukHtou vient-à mourir, de vêtements d'herbes les serpents et les
ouptutôtâdiangcF de lieu; comme disent bêtes.'étaient en_ grand nombre; les eaux
les chamanistcs.'son âme ne~tarde pas à ve- débordées n'étaient point encore écoutées, et
nir animer te corps d'un jeune enfant, et la misère était'.extrême. Tchin-fang apprit
cette transmission est constatées par plu- aux hojtunes'à préparer les peaux et à en
sieurs signes extraordinaires, comme quand ôter te poil avec des rouleaux de bois, pour
il s'agit du Bataï-Lama. s'en servir contre tes frimas et les vents
Ce :'ut vers 1680 que'le Khoutoukhtou des qui les incommodaient; et ils furent nom-
Kaikas secoua le joug de. L'obéissance au més hommes habillés de peott.r. Soui-jin, chef
DataÏ-La~a, dont il n'était que !e délégué de la douzième dynastie', contempla le nord
chez les Kalkas et les Eleuths. H ménagea et'détermina tes quatre points cardinaux; il
cette affaire avec tant d'adresse, qu'il n'est forma son gouvernement sur le modèle du
presque plus question du Dalaï-Lamachëz ciel il -imposa le premier des noms aux
les Kalkas; et qu'ils regardent leur Khou-- plantes et aux animaux. Du temps de Yong-
toukhtou comme un Z.Aefvivant, aussi im- tcbing, chef de'la treizième dynastie, on se
mortet que te peut être celui du Tibet. La servait, au lieu d'écriture, do cordes. rem-
cour de Péking eut beaucoup de part à cette plies de nœuds. Un philosophe chinois dit
révolte et à ce schisme. Elle pressentit que, que, dans les premiers âges du monde, les
tant que !es deux nations dés Eleuths et des animaux se muttiptiaient extrêmement, et
Kalkas demeureraient attachées à un même que tes hommes étant- assez rares, ils ne
chef spirituel, il serait porté par son propre pouvaient vaincre les bêtes et les serpents.
intérêt à les tenir toujours unies ensemble. Un autre dit aussi que les anciens, perchés
LeKboutoukhtoudesKatkas n'a-point de de- sur des arbres ou enfoncés dans des caver-
meure Sxe il est toujours environné d'un nes, possédaient l'univers. Us vivaient en
grand nombre de lamas et de soldats armés. société avec toutes les créatures, et ne pen-
Le peuple se présente à lui sur. sa route sant point à faire du mal aux bêtes, celles-
pour recevoir sa bénédiction, qu'il donne ci ne. songaient point à les offenser. Dans
en posant la main fermée~sur la tête. les siècles suivants. ou devint trop éctairé,
Kl.-Les Chinois appellent ainsi dix gran- cequi fut cause que les animaux se révol-
des périodes antérieures aux temps histori- tèrent armés d'ongles, de dents, de cornes
ques,.pendant tesqueties régnèrent un grand et de venin, ils attaquaient tes hommes qui
nombre de personnages à la face d'homme ne pouvaient leur résister; c'est ce qui porta
et au corps de dragon ou serpent. a Ces les hommes à se retirer-dans des maisons de
hommes, dit M. Pauthier, dans la Chine de bois, pour se préserver des bêtes féroces, et
Firmin-Didot, demeuraient dans des antres, dès lors la lutte entre eux ne cessa plus.
ou se..pe.rcbaient.sur des.arbres, comme dans .On.attribue au .premier empereur du neu-
des nids ;.4ts'montaient des cerfs aités et des vième Ki, l'invention des premiers càractè-
dragons; pendant. les six premières périodes, res chinois. Cet empereur, nommé Tsàug-
qui durèrent.seton les mns 1,100,750 années, ki, avait te front de dragon, !a bouche grande
et, .selon d'autres, 90;000 seutement. » et quatre yeux spirituels et brillants., Le su-
Le prémief roi du septième Ki est ~!M-M~, prême ciel le'donna à tous les rois pour mo-
le grand intelligent. It naquit, dit-on, avoc- dèle, et le doua d'une très-grande sagesse.
la matière première~ Pl-usieurs auteurs,chi- « Ce. fut alors, dit M. Pauthier, que com-
nois ajoutent qu'it est'la Véritable mère des mença la différence entre le roi et:le peuple.
neuf sources, qu'il tient en. main sa grande Les premières lois parurent; la musique fut
image, qu'it a te pouvoir de tout convertir, cultivée, et les châtiments fureat appliqués
qu'it monte, sur le grand terme, qu~it.mar- aux coupables ;.le ;premier gouvernement
che dans la plus pure et la plus haute ré- régulier fut établi. Sous le quatrième empe-
gion< qu'it est sans intervalle, qu'il agit sans reur de cette période, il y eut plusieurs pré-
cesse, qu'il sortit des bords du Ceuve Fen, sages très-heureux: il parut cinq dragons
qu'il précède le repos et le mouvement, qu'il de couleur extraordinaire, le ciel donna la.
retourne tes.montagnes et détourne les Heu- douce rosée, la terre fit sortir de sun sein
ves, et qu'il n'était pas toujours dans le mê- des sources de nectar, le soleil, la lune et tes
me lieu. La spirituelle conversion qu'il opéra étoitcs augmentaient leur clarté, et les ;)!a-
fut très-grande. Le vingtième roi de cette nètes ne s'écartèrent point de teur route,;
période fut. Chin-hoang, le souverain des C'est à propos du sixième empereur q~e
229 KIA K!A. 25~
l'on cite ces paroles d'un ancien philosophe ¡ détachement des choses de la terre. Fuy:
chinois Ce que l'homme sait n'est rien en KASYAPA.
comparaison de ce ~M't~Mesait pas. Cet axio- KIAI; nom générique des idoles et des pa-
me est cncore~aussi vrai maintenant. qu'il y godes, dans la presqu'île au delà du Gange,
a ~000 ans. Au septième empereur sont c'&st-à-dire au Pégu, dans le royaume d'Air-
attribues l'invention des chars; tes monnaies rakan, à Siam, etc.
de cuivre, l'usage de la balance pour juger KtAt-DocÈs, temple situé. dans l'ile de Mu-
du poius des choses. Sous le règne du dou- nay, son nom signiGe le temple. du dieu des
zième, on dit. que l'on coupait des bran- affligés,de la terre.
ches d'arbres pour tuer les bêtes.-Il y avait KtAï-GUÉuÈ-LAOUT-RtDOtJL, ancienne divi-
alors peu d'hommes, mais on ne voyait que nité honorée dans l'île de Java..Son nom si-
de vastes forêts, et. les bois étaient pleins de gnifie déesse de la grande mer du ~Md.
bêti.'s sauvages. » Le treizième, empereur, KtAÏ-N!VANDEL temple du dieu des ba-
porté sur six dragons et, sur des JK~t!-<tKvo- tantes.
lants, suivait le soleil et la lune; on l'appela KtAï-ptonAï, temple du dieu des atomes
par honneur ~OM-AoaH~, l'ancien monarque. du soleil.
Sous le quatorzième empereur, les vents fu- KïAï-PfMPOKAU, dieu des malades.
rent grands et tes saisons tout à fait déran- K)AÏ-PoNVEUAt, divinité peu'connue, qu'on
gées c'est pourquoi il ordonna à Sso-koueï invoquait pour ta fertilité des terres.
de faire une guitare à cinq cordes, pour KlAï-PoRâ-GRAt, dieu adoré autrefois à
remédier au dérangement de .l'univers et Orrétan, ville située sur ta rivière d'Arraban.
pour conserver tout ce'quia a vie. Lo-pidità Le.roi y faisait tous les ans un voyage pour
cette occasion que la musique n'est autre visiter la pagode de Pora-Grai, et faisait
chose que l'accord des deux principes, t'un- servir, chaque jo.ur.au dieu, un repas ma-
actif, nptnmé ïfMt~, et l'autre passif, nommé gnifique. Chaque année on coiébrait en son
Yn, sur, lesquels roule la conservation du honneur une tête nommée ~<msaporan l'i-
monde v~sibte. Du temps du quinzième em- dole était promenée .dans~ un grand chariot
pereur, les eaux. ne' s'écoutaient point les suivi de quatre vingt-dix prêtres vêtus de
fleuves ne suivaient point leur cours ordi- satin jaune. Pendant la procession, les plus
naire, ce qui fit naître quantité de maladies. dévots s'étendaient sur le chemin, afin de
Cet empereur institua les danses nommées faire passer sur eux lé chariot sacré: D'au-
ï'a-uoM, comme mesure hygiénique, pour tres se piquent avec des pointes de fer qu'on
rétablir dans, le.corps la libre circulation du y attache ex.près, pour arroser l'idole de leur
principe vital. Sous le~eiziémë empereur, au sang. Ceux qui ont moins de courage s'esti-
contraire, les vents et-les pluies étaient tem- ment, heureux de. recevoir quelques gouttes
pérés le froid et la chaleur venaient dans de ce sang. Les pointes mêmes.sont'retirées
leur saison la paix était profonde le mon- avec beaucoup de respect par les prêtres,
de était si peuplé, que. partout, 'd'un lieu a qui les conservent précieusement dans les
l'autre, on entendait le chant des coqs et la temples, comme autant de reliques sacrées.
voix des chiens les hommes vivaient jus- KtAK-KtAK, c'est-à-dire, en pégouan,
qu'à une extrême vieillesse, sans cependant dieu des dieux. On le représente sous une fi
avoir grand commerce les uns avec les au- gure humaine quia vingt aunes de longueur,
tres. couché dans l'attitude d'un homme endormi.
Le dixième Ki .commence avec Fou-hi, Suivant la tradition dû pays, ce dieu dort
regardé communément comme le fondateur depuis 6000 ans, eLson réveil sera suivi de ta-
de. l'empire chinois. Le,-règne de ce prince fin du monde. Cette singulière idole est placée
est historique, bien qu'il soit encore mêlé dans un temple magnifique, dont tes portes
d'un grand nombre de fables. Fo; Fou-H!. et les fenêtres sont toujours ouvertes, et dont
ÏH, nom du génie de la pluie chez les Chi- l'entrée est permise à tout le mondes
nois. KIAO, on appelle ainsi le tiëu ôù les Chi-
Kl. Les, Chinois appellent ainsi un instru- nois sacriGent au Tien ou Ciel. Ce ticu est
ment dont ils se servent pour évoquer le dé- hors de~ murs de la ville capitale de tout
mon, et lui faire écrire ce que l'on désire l'empire.: il est situé au midi, et tout à dé-
connaître. Le mot Ki s'emploie aussi en couvert. Il est uniquement destiné à hô-
général.pour exprimer toute espèce de, sort. norer par des sacrifices le C/idTt<y-<t ou su-
KlA-CHA, vêtement des bonzes de la Chi- prême empereur. Cependaht on donne aussi
ne, semblable aux chapes des prêtres catho- te nom de ~!ao à l'autel rond sur lequel bu
liques. offre ces sacrifices, et aux sacnuces eux-
K1A-CRE, ou KtA-YE, transcription chi- mêmes.
noise du mot indien JCast/apa. Les Bouddhis- KtAO-JIN. Les Chinois appellent ainsi une
tes comptent trois Kasyapa parmi les disci- classe fabuleuse d'hommes qu'ils croient ha-
ples immédiats ot principaux de Ghakya- biter dans les profondeurs de la mer du Sud,
Mouni ce sont Ourou Bilwa Kasyapa, Nadi où ils font de très-beaux tissus, qu'ils vien-
Kasyapa et Gaya Kasyapa ou en chinois nent vendre à terre. Si on les contrarie dans
FfOM-~eou p/ttM-~o, Na-ti ~ta-c/te; et~a- t&urs marchés, ils. se répandent en pleurs,
ye A'!a-cAe..Ces troisKia-che quittèrentleurs et leurs tarmcs se changent aussitôt en per-
maisons, sur l'invitation dé Chabya-Mouni, les d'un grand prix.
pour embrasser la vie monastique; ils furent' KiAO-POU, divination en usage chez les
suivis de mille hommes jaloux d'imiter leur Chinois. Elle consiste à jeter par terre deux
S3i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 23?
morccnnx de bois ou de bambou, appelés Chine nans le Japon, vers l'an 7M. ~y.
Jï~o; ils sont longs de cinq à six pouces, Knff-Giou.
p)a's d'un côté et convexes de l'autre. Si KIKOKKO, divinité particulièrement ho-
le cô~é plat se trouve en haut, le présage norée dans le royaume de Loangoen Afri-
est heureux; si au contraire il pose sur le que. Son temple est ordinairement placé sur
sol. le sort est malheureux. !e.grand chemin son image est noire et lu-
K1AO-WEN-II-YO, le quatrième des huit gubre. Les nègres prétendent que cette divi-
pruods enfers, suivant les Bouddhistes de la nité se communique'souvent la nuit à ceux
Chine; les réprouvés y sont condamnés a dont eHe agrée les hommages, et qu'elle leur
être houittis dans des chaudières. révèle l'avenir. Les personnes auxquelles
K)A-YE, personnage qui est l'objet des ce dieu accorde cette faveur entrent aussitôt
fdor.'tions des Bouddhistes de la Chine. Voy. dans un enthousiasme qui dure quelques
KtA-CHECtKASYAPA. heures, et l'on écoute comme des oracles
KICHTAN. Les sauvages qui habitaient toutes les paroles qui sortent de leur bouche.
la. partie de l'Amérique septentrionale, ap- Les artisans, 'les pêcheurs et les sorciers
pelée depuis la Nouvelle-Angleterre, don- rendent à cette idole un culte particulier,
naient ce nom à la divinité suprême, Ils qui consiste à frapper des mains en son
croyaient que A~'c/~aKou ~t'McA<aKM a créé honneur. Une de ses principales fonctions
le monde et tout ce qu'il contient; qu'après est do procurer le repos aux morts, d'empê-
la mort, les-hommes vont frapper à la porte cher que les sorciers ne les tourmentent par
de son palais; qu'il reçoit les gens de bien leurs conjurations, ne les contraignent à
dans le ciel où il règne qu'il rejette les mé- travailter, et ne teur fassent aucun mauvais
chants en leur disant: Retirez-vous, il n'y traitement aussi sa statue est-elle ordinai-
a point de place ici pour ~om; que ces mal- rement placée auprès des tombeaux.
heureux condamnés à un éternel exil ont 'K) KOU, nom des couvents de femmes
à souffrir des maux qui n'auront jamais de oouddhistes dans la Chine. Les bonzes de
fin. C'est à lui qu'ils rapportaient le bien- cet empire se sont toujours, montrés fort
être dont ils jouissaient, les victoires qu'ils zélés pour engager les jeunes filles à renon-
remportaient, et en générât tout, le bien qui cer au mariage et à se vouer à la vie re!i-
pouvait leur arriver. Suivant tour tradi- gieuse., Plusieurs fois les souverains ont cru
tion, Kichtan avait d'abord. créé l'homme et devoir mettre un frein à cet esprit de prosé-
la femme d'une pierre mais, mécontent de lytisme ainsi les empereurs-Wou-tson~,
son ouvrage, il te détruisit bientôt, et tira vers 8~5, et Taï-tsou, vers 1370, firent fer-
d'un arbre un second coupl&, duquel sont mer les monastères, et défendirent aux fem-
descendues toutes !es nations de la terre. mes de se faire religieuses. Mais ces lois ne
~RIEN-POU, divination en usage chez les furent guère exécutées que du vivant de ces
Chinois elle consiste à faire avec de la pâte empereurs, et les couvents de femmes ont
des boules creuses, ou espèce de cocons, toujours été et sont encore nombreux en
dans lesquels on trace les caractères ~on/ieMf Chine.
ct~a~eMf; on les fait cuire et on juge de KILA ou KtLEswARA, u,ne des divinités
ce qui doit arriver par le caractère qui a le bouddhiques adorées dans le Népa!. Foy.
mieux conservé sa forme pendant la cuis- MAHÉSA.
son. KILHAMITES, nom que S'en a donné à
KIEOU-PHAN-THOU, nom d'une classe la scission qui s'est opérée parmi les métho-
de mauvais démons, dans la théologie boud- distes wesleyèns, cmq ans après la mort de
dhique des Chinois ils sont remarquables leur fondateur, et qui est plus connue en
par un énorme phallus. On les appelle aussi Angleterre sous le nom de ~Yetn-coMHe~t'ottou
y<!H-mo Kouei; ce sont les .KoMmMaKd/ta, ~Yeto-<tMCfaMcy..
des Indiens. Les ministres wesleyens s'étaient exc)u-
KfHAVANSKOlNEN, génie delà mytholo- sivement réservé le gouvernement des Eg!i-
gie finnoise. C'était un, géant fils de Kalewa, ses sans aucune intervention delà part des
qui, avec son frère, Liekioinen, purgea les laïques, et sans admettre ceux-ci dans les
prairies des Héaux qui les désolaient. assemblées tenues pour cet objet. Les laï-
KtKtMOHA, divinité nocturne des an- ques prétendirent qu'ils avaient à souffrir
ciens Slaves. C'était la mère des songes et d'une autorité dont its n'avaient pas le con-
des inusions les fantômes, qui élaient ses trôle, qu'une corporation hiérarchique était
ent:ints, venaient sur la terre pour épou- une brèche aux droits de l'universalité des
v.inter les mortels. Elle était représentée membres, et ils réclamèrent une part active
sous la forme d'un spectre horrible. au régime de la secte. Jaloux de participer
KIK-KO-TEN ou KIKKO NO MATSOURI aux délibérations, ils secouèrent le joug des
sacrifice que les Japonais offrent te sep- ministres et organisèrent leur gouvernement
tième jour du septièf'ie mois, au génie de la sur des principes plus populaires. Il fut sta-
voie tactée et à ~on épouse, la fille de l'em- tué que tous participeraient à l'administra-
pereur du ciel. On leur offre de l'eau, du tion du temporel et à la nomination des offi-
feu, de l'encens, du zakiti.~des fteurs, des' ciers eceté~iastiques. Ce droit d'élection est
sucreries, diverses espèces de fruits et de un des moyens qui leur attira des anglicans,
!cgmncs, des aiguitles, des fils de soie et de irrités de ce que t'Egiisc nationale est encore
chanvre, des pièces de vers soigneusement asservie au droit de patronage. Pour toutes
écrites, etc. Ce sacrifice s'introduisit do la les affaires, il y a appel à l'assemblée au-
S3S K)N KtN 334
nuelle, composée de ministres el de laïques, saient déjà pour des livres de la prem~re
qui juge en définitive. antiquité, cinq ou six siècles avant Jésus-
Dans l'assemblée de 1796, où s'opéra leur Christ.
scission, un jeune ministre, nommé Atexan- Les Kings, pris en eux-mêmes, quoique
dre Kilham, avait montré tant d'ardeur pour aujourd'hui assez altérés et tronqués, con-
('accélérer, que souvent on appela Eï~am! tiennent encore te système d'une doctrine
tes ces nouveaux méthodistes. En 1806, ils admirable et sublime, dont voici quelques
avaient une trentaine de prédicateurs, et traits.
leur nombre s'étevait à 6 ou 7000, épars en Le Chang-ti, on le souverain empereur,
diverses contrées et qui pénétrèrent jusqu'en s'appelle souvènt dans ces monuments anti-
Irlande. ques: «Le ciel suprême, l'auguste ciel, le
K-iLKA, un des noms du génie du mat ciel spirituel ou intelligent, le seigneur, le
chez les anciens Finnois. Voy. Hust, Jnn- créateur, le dominateur de l'univers. On
TA.S. l'appelleaussi Tao, c'est-à-dire raison, règle,
KIMUKARA, danse religieuse des nègres loi, code éterhet; Yen, c'est-à-dire ner6e ou
du Congo. On suppose qu'alors le Mokisso parote; Tching-tche, vérité; yc/<cAtMg', la
entre dans le corps d'un des assistants et'souveraine vérité. Ils disent de cette r;)isdu
lui inspire des réponses aux questions qu'on qu'elle est ineffable, qu'elle existait avant te
lui fait sur le passé et l'avenir. monde, qu'ette créa l'univers, qu'elle le tira
KtNËDOUS, prêtres-sorciers des indigènes du néant, que la nature même est son ou-
de l' Australie. Fo< KERREBAts et MAMtARA- vrage, qu'elle n'ignore rien, qu'elle 'est le
DOt~. soleil des esprits mais que leur intelligence
K!NG (1). Par le mot ~H</ les Chinois ne peut la comprendre, qu'elle est le prin-
entendent des livres'd'une doctrine immua- cipe et la fin des créatures. En d'autres en-
t'te, des ouvrages faits par des saints, et droits, le Chang-ti est la grande vérité, l'unité
auxquels il n'est pas permis de rien ajouter, essentielle, t'unité existante parette-mêmo,
de rien ôter, ni de rien changer; aussi de laquelle sort tout ce qui existe, qui de
les Chinois ont-ils pour ces livres une véné- 'son sein tire cette multitude innombrable
ration extrême,et un respect égal à celui que d'objets visibles dans le ciel et sur la
nous avons pour les saintes Ecritures. terre. »
Voici les noms des principaux de ces Outre le Chang-ti, ou souverain empereur,
Kings, Ye, C/tOM,6~t, y.c/tMK-T~t'eott, tt, Yo. on trouve dans' ces livres un personnage
Les deux derniers sont perdus. Le Li était très-singuHer qui est comme le ministre du
te<iM-e des rites on des cérémonies; on lui a Chang-ti ces livres l'appellent ordinaire-
substitué une compilation de divers traités, ment C/)îm-/tM, c'est-à-dire homme saint, ou
faite vers le commencement de l'ère chré- te Saint par excellence Ta-jin, le grand
tienne mais les savants chinois la regardent homme. tts disent que c'est à cet homme
comme un amas défectueux nullement digne extraordinaire que nous devons nous atta-
de porter le nom de Kings; aussi l'appelle- cher pour entendre les Kings, parce qu'il
t-on seulement Z.t-Rt, comme qui dirait coM)- est l'objet, le but et le centre de toutes les
weMtane~:(r<ei!r/(e~. Le Yo était le livre de merveilles qui y sont voilées. Nous commen-
la musique, dont il ne reste qu'un fragment cerons par rapporter ici une partie des élo-
de peu de lignes, qui est pourtant précieux. ges sublimes que les mêmes Kings et les
Ce sont là les ~!M~~de la secte philosophi- écrivains de tous les âgés font de ce saint.
« 1° tt existait avant le eiel et ta terre il
que, auxquels il faut joindre leTao-te-King,
te~VaM-o<tn<ypt ieZ.sao-~tM<y,qni sont est l'auteur, le créateur et la cause du ciel
d'une très-grande antiquité, quoique posté- et de la terre c'est lui qui les conserve, il a
rieurs aux autres. une connaissance parfaite du commencement
A tous ces Kings il faut ajouter beaucoup et de la fin. 2" Quoique si gr-~nd et d'une ma-
de discours et de traités faits par des philo- jesté si haute, il a néanmoins une nature
sophes qui florissaient avant l'incarnation humaine semblable à la nôtre; mais exempte
mais il n'est pas aisé de 6xer l'époque de ces d'ignorance, de passions et de péché; ces
tant ils sont anciens enfin il avantagesmêmessont une prérogative de sa
ouvrages,
s'est conservé quelques lambeaux de tradi- naissance il les possédait avant qu'il vint
tions dans les écrivains et les interprètes au monde pour ces raisons il est appeié
postérieurs qui ont mis au jour depuis 2000 ye/K ou l'homme suprême, placé au haut
ans une multitude innombrable de commen- de l'humanité. 3" De là la genre humain a
taires sur les monuments des dans sa personne le modèle le plus accompli
antiques
des plus éminentes vertus, et il n'y a que tut
Kings.
Voilà en général ce dont est composee la qui soit digne de sacrifier au souverain em-
littérature chinoise, tout se rapporte aux pereur et au maitre du monde. ~° H est inti-
Kings; mais ce qui est venu depuis 2000 ans mement, indivisiblement uni avec la raison
et plus est considéré comme moderne, d'où suprême, avec la souveraine vérité et avec
l'on peut conjecturer .combien l'origine des le ciel, et pour celà.il est appelé rteK-~M, te
ciel-homme ou -l'homme céleste. 5° C'est lui
Kings est éloignée de nous, puisqu'ils pas-
qui doit rétabtir l'ordre et la paix dans l'u-
en réconciliant le ciel.avec la terre;
(1) Article tiré d'un manuscrit inédit d'un mission- nivers
naire catholique, inséré déjà dans les Annales de phi- il sera attendu comme l'auteur d'une loi
<OMp/ttee/t)'~)enMde 184.4. sainte qui fera le bonheur du monde cette
DiCTtONN. DES REUGtONS. III. 8
25S btCT!ONNA)RE DES REUGtONS. 236

toi remplira tout et soumettra tout de l'un à de faux dans le coeur. il y goutattane joie
l'autre pôle; to.utce qui.pense, jtôut ce .uu,i toujou rspùie et tranqù~te, Ses aciions étaient
respire, et tout ce que le soleil éclaire lui 'ii.mptës, -sa conduite sans, ar'ttHcës.; le ciet
ser,ao]béissant.B » t'aidait à augmenter ses vertus,.et ')à terré,
~Ce p'est pas seulement ta gloire,la ma- produisant d'ettë-~emè avec abondance, lui
jes.té.Hémpire de ce $atM< que l'on v.o't mar- procurait une vie délicieuse; les êtres ri-
quée dans ,ces anciens livres, on y trouve vants n'avaient pas à craindre tamot't,iet
quelques'traits qui ne peuvent regarder que les créatures ne se nuisaient pas mutuette-
l'idée- d'u& Messie souffrant a Il paraîtra, ment; Les animaux et les hommes étaient
dfsënt ces livres, dans te monde, lorsque te dans une espèce d'amitié l'homme ne pen-
monde sera enveloppé des plus épaisses té- sait pas à leur nuire, et ils n'avaient pas tu
nèbres de l'ignorance et lie la superstitipu, volonté de lui faire du mat; il habitait un
lorsque la vertu sera oubti.ée et que tes vices lieu délicieux c'était te séjour des tmmoï-
domineront il sera.parmi les hommes et ils tels. M
ne le connaîtront pas si l'e SottK ne meurt Voici ce qu'ils disent du ciel postérieur:
« La nature de.l'homme, telle qù'it la reçut
pas, le grand voleur ne cessera pas; frap-
pez le Saint, dechirez-teen pièces, eLmettez du ciet. était tranquiDe, en paix, sans guerre
le.,voleur en. liberté; rompez les balances, intestine; objet t'excita,.de là le mouve-
brisez les fouets, tout sera dans t'ordre~ et la ment et. ~ë trouble"; ce qui est la concupis-
tranquittité publique sera rétabtte, cetui qui cence.de.ta nature, ~'objet agissant il y eut
se chargera des du monde devien- une cbn'nai.ssanee très-ctaire, fe bien et te
dra le seigneur et le maitre des sacriuces; le mal 'pàr'ùtëht tes désirs et les aversions
Saint ne sera point malade, mais il prendra étaient sans règle au dedans, ta connaissance
nos maladies sur lui aûn de;nous en guérir grandit au dehors, on ne réfléchis'sait ptus
celui qui portera les -malheurs du monde sur soi-même, ta raison du ciet fut éteinte,
sera te maitre de t'un~ers. ?)1 et.ta concupiscence domina partout les cri-
EuHn, c'est ce Saint qui est lé point de uîes. sortirent de cette funeste source, tes
TÉunion; c'est à lui, en tant que ministre du faussetés,.tes mensonges~ les révottes, les
Chang ti, dont il exécute les desseins, que se impuretés, lés violences, puis les maladies
rapportent les Kings ces ouvrages mysté- incuràbiès, et eh un mot te dés'ordre général
rieux sont, à porter, p~ général, comme son de la nature; Famé était une puissance
histoire hiéroglyphique, et ce que nous ve- lumineuse, elle fut obscurcie: on doit au-
nons d'en dire n'est qu'un petit échantitton. jourd'hui travaUter à lui rendre sa lumière.
Entre les Kings dpnt les noms ont été rap- C'esten'àétru'isàhtiésfaux désirs ett'amour-
»
portés plus haut, té Fetient le premier rang pr&pre qu'onaperçoit ia.raison.céteste.
ils en sont,sortis ~commeles ruisseaux cou- tl, est dit ailleurs qu'uri esprit superbe
lent de-leur source', disent t~s savants chi- se ré'volta contre le Tt ou te seigneur, vou-
nois. Le ye est un tubteàu de la nature, car lant se f~ire Ti
se fAire, Tt lüi-:mê,g¡e;
tùi-méme; qu'il eotraina
qq.'i,1 e,ntraina
les caractères employés pour exprimer ce dans sa révolte neuf troupes d'ihtettigences
mot signifient c~nn~er or la base et. l'objet douait était te chelf; que les cotonnës du ciet
du Ye est un doubte état du monde te pre- en furent ébranlées, que le ciel s'incHna,
mier de tes états s'appette- oe! aM~rM~r; le d'où s'ëhjsutvit a" changement dans le çburs
second, ciel ;pos(~neM<. Le second succéda dit sofeit, &e ta lane et des astres; que le
au premier par le ptus terribte changement désastre s.'étenàit jusqu'à l'homme, que la
qui soit jamais arrivé dans l'univers. Voici terre en fut émue jusque dans ses fonde-
ce qu'on trouve dans ce tivresurcetétat ments,qu'ette s'écroula, ce qui produisit une
heureux. terrible inondation.
« Alors le ciel et ta terre avaient chacun Ces mêmes tivrés parlent d'un troisième
la place qui leur convenait: ta terre sou- état du monde qui est un rétablissement de
mise au ciel, le ciel protégeant 'ta terre, il y ta nature dans le bonheur de sa condition
avait une continuelle et dbuce correspon- primitive; mais rétablissement qui s'exécute
dance de l'an à l'autre. L'année s'écoutait avecténteur, parce qu'il ne se'fait pas sans
sans cette inégalité ;des saisons qup t'on combats; Le Saint par cxcëttence travaille
éprouve aujourd'hui ;teur ordre n'était pas àcegt'and ouvrage; il répare insensible-
troubté,ettes formaient comme:un éternel ment les ruines du monde il renverse, il
printemps il n'y avait point de 'pluies détruit peu à peu ce qui s'oppose à sa vic-
violéntea, ni dû ton.nerres, ni 'de vents impé- toire; quand ëtte sera complète, le monde se
tueux; tes deux'éléments qui composent les trouvera dans une situation fixe et immua-
choses, matér'teltes étaient d'une parfaite ble, les biens seront séparés des inaux entiè-
concorde, toutes les parties de l'univers rement et pour,toujours.
consërvaient'entre elles un concert inatté- De là naissent trois. diSérehtes manières
rabte le soleil et ta tune, sans ténèbres et de prononcer le mot Fe comme F simple;
sans taches, brillaient d'une pure et éclatante avec un e muet; comme re.avec un è ouvert,
lumière:'tes cinq planètes suivaient leur et, comme Yé avec un fermé, tësquets dé-
cours sans écarts. L'homme, habitant un signent le mondé avant te changement, le
mo'nde si régie et si magniGque, ne voyait monde changé et te monde rétàbti.
rien <fui ne contriba&t à contenter ses désirs; Le premier.livre ye-~<M~ contient tes dif-
uni au dedans à la souveraine raison, il férents changements arrivés dans t'uuivers
exerçait la justice au dehors; n'ayant rien le deuxième livre C/tOM-~tn~ contient :ptu-
237 KIO K!P 258
sicars ..n "ri.
n..r.
sur nn ..n.~ ~A-e nr.nr
~~l.l 'hl.
Int,lnn .1.
.nC:w. .11.
n.l.·1_ .lI. .,·3f_1__·-
il-- -L'=-
prédictions ce qui doit arriver tables, plusieurs sortes dé mets, des gâteaux
.jusqu'à ta fin du monde; te~troisième livre ôa de riz et déjeunes fduittes d'armoire, en guise
le Chi-King, contient tes'désirs ~de'ia nature 'd'offrà'nué.'Les
petites ~fiiles présentent ces
gémissante et du gente ;humain soupirant mets aux conviés a.vec une tasse.de.zaMi.
après son tibérateur; dans ces cantiques Cette fête ës~t proprement cette des .femmes et
'sacres dont'on se'servait pendant les sacri- des Sttes.'EftëMt instituée au~Japon .par ta
Mtfes, te cœur se porte et s'élance de toute sa vingt-quatrième Daïri, versfan <ie J.-C. 486.
torce yiers~cet ~um~ue objet 'de 'nos vœux. oy. OffAGO-NOSEKOÙ.
,Dans le ~'c/tMK-7~teoT<"on tfoave'tes fastes KtOSE-OL~A!, dieu de 'ta.pëche chez tes
prophétiques du royaume où devait naître Lapons paîen's.
te'~atM~ans .te yo-?M/, qui s'est perdu, KTOTI-YO, te quatrième des seize petits
était exprimée ta ~toute-puissante harmonie enfers, sélon 'les bouddhistes de ta Chine.
et t'éternet concert que Je Saint devait réta- C'est't'enfer de 'la faim; tes démons versent
htir entre le ciei et ta terre c'est't'idée par- dans ta bouche ` des réprouves du cuivre
ticutière qu'omdoit'se'Eormer~de chaqnnKing fonda.
considéré )SiS~M)rémënt. KfOUM, ~monastères des TïaAaK~ou~Mti-
J~tN-KANG.tOe mot.'qui 'veut'dire en ch'i- gieux bouddh'istës au royaume d'À va et de
nois <fKp~<MtMcBttM6fe~<TMC<i6<e(adaman- ')a Birmanie.Ces couvents 'sont assez brdi-
tinum},.est te tnom q~e donnent lés bo'ud. 'nairement pïacés d~àns des lieux sqtitaires,
dh.iatesaux thmt divinités qui ont )a.direction à t'ombre des tamarins ctdes Hguters des
de ta plage ~occidentate 'du monde. On les h)des. C'est là qu'on élève la jeuhesse; oh
représente sous ta'forme de guerriers ât'air y enseigne'à' lire et écrire, àtnsi que fes.prin-
farouche, mais .parfattem&nt ressembtant~ cipës de la morate et de 'la 'religion. Les
entre eax.~e'v.étùs'de'cuira~ses d'or, et te- villageois y envoient teurs enfants, qui y sont
nant .à ta main des glaives 'd'âne matière élevés gratuitement et s'ans aucune djsfinc-
précieuse. its \sont chargés (te'protéger)a Mon.
loi de Biouddha; ~c'est pourquoi on place KIOBN, ~ivi~tté babytonienné et sfrabe.
Leurs statuas de~anHes temples. F0! KËWA'N.
KtNNAKA, o~ssë de géniës'de'ta mythoto- Kie'U-S'fN~Rtp~ divinité malfaisante des
gie hinddue;'qui sont'au'servfce d~ Kouvéra, Japonais/qui le représentent comme un dra-
dieu des'ri.chesMS.-Ce'sOtït'tes musiciens du gon 'à neuftétë~tëquët habite le monttoka-
.piet; mais teur organisation 'pafra<t raccor- Kousi. Aut'rëfois on tui immotaitainsi'~u'au'x
der peu a vecteurs fonctions,'car'its ont une autres Kamis ma'tfa'sants,.pôur les conjurer.,
tête deche<vat. Leur~nom rappeHe 't'hébreu les tnembrës tes p)us chërs d'une famitie,,
.Jf!'MMor, ~e~g~'ec Kt~upa, et t'arase ~tMMarà, de jeunes garçons et de jeones filles.
qui tous sigllifien't- an ~astrument'de musi- KtPA-TYTA'R oû 'EtwoTAn, déesse aè ta
que, ~ne guitare. mythd)ogie~nh6'ise,qni habite avec ses com-
KIN-NG-AN. divinhé cMhOi~; c'~t Je gé- pagnes sur 'ta colline de Kippumaki; ~c'est
nie tutétatresdës vif't~, d&s'provi'nlces et des une vierge;6lié' de ~Xinâmoinen, dont la
tribunaux.It<a .des teatp'tes -pat 'toM't'empire. protection'est;ihvoquée contre tes maladies.
Les,mandarins qoi vout'~rën~dte p~sse~sion Elle les recueitte dans un petit ;vase d'airain,
de leur gou~t'ernoment ~doivent 'auparavant et tes fait cmre sur nn foyer magique.~
eu faire'hotpmageà'Kin-nga'h,et ~e mettre Voici, d'après M.Léouzon Leduc, une des
sous sa frotectian..On t'appette encore Cn!N- formules citées dans les run~s pour l'a con-
HOANG. Voy. ce mot. juration des maladies:
K1N-SIAN, un des noms c'hinois de Boud- « 0 'matadië. monte vers les cieux~; dô.u-
dha ce mot veut dire t'MMor<e< couleur )eur,,étéve-toi jusqu'aux nuages'; vapeur tiè-
d'or. Les b&ud()histes soutiennent en effet que de, fuis dans t'air, auh que te vent të.pousse,
le corps de ce personnage était d'or, ët~u'à que ta tempête te chassé aux régions .teintai
son cou était suspendue une~piëndeur égaie nes, où ni tesotéit ni la lune ne donnent leur
a cette dusoteitct de ta '~ne. On sait que lumière, où le vent frais ne caresse ,point ta
Pythagoré avait également'ta prétention d'ê- chair. –OTtbuteurs, montez sur t'hippogry-
tre doué d'une cuisse d'or. phe de pierre, et fuyez sur les montagnes
KiÔ, c'est-à-dire le tivre; nom d'un livre couvertes 'de fer. Car il est trop rude d'être
sacré des bouddhistës'du Japon.'Fo! Foff.E- dévoré par'tès maladies, d'être consumé par
Kio. les tourmen'ts–Atiez, ô matadtes.oùta vier-
KIOKOU SOU-NO NEN, ou Ktox 7Etf-wo M, ge des douleurs-a son foyer, où 'ta H)te de
nom de la seconde fête ahnuette des Japottais Wainâmoinen fait cuire tesdouteurs. Là sont
elle arrive le troisièu~ë jour du troisième des chiens blancs qui jadis hurlaient dans tes
mois; les Européens'de'Nangasaki ta nom- tourmen'ts, qui 'gémissaient dans tes souf-
ment la /~<' des PoMp~M, parcé que ce jour- francés. toy.K-iPPUMAKt.
là on dresse .dans un appartonent'convena- KtPtNATA'R, mauvais génie de la myfhotp-
ble un petit théâtre de la hauteur d'une tabte, gic finnoise; c'est te chat d'Hiisi, t'esprit du
qu'on couvre d un tapis rouge, ou de quelque inal; cependant cet antm:)t 'a ceta de bon,
autre étoffe précieuse sur leqa~t ron ~jtace qn'ii inspire aux voleurs une terreur telle,
des figurines représentant la cour du Daïri, qu'il les contraint à abandonner leur butin.
et des décorations qui représentent des tem- KtPOC, genre de divination pratiqué en
otes et des bâtiments. On place devant ces Chine par lés gens de 'la ctasse inférieure
figures, dans de petits plats et sur de petites pônr découvrir t'avenir.'On prend à cet effet
S59 DtCT!ONNA)HE DES RELIGIONS. 2~0
un bâton ou un manche à balai au bout du- vie. De retour chez soi, on récite t'Fa6d<
quel on fixe perpendiculairement une ba- et on rompt le jeûne que l'on a gardé sévè-
guette longue de quelques pouces enguise de rement depuis le soir du jour précédent.
pinceau. On recouvre ensuite une table d'une C'était autrefois la coutume, la veille du
couche de craie fine, et on procède à l'invo- Kippour, de prendre un coq vivant, de s'en
cation d'un génie ou d'un saint en brûlant frapper trois fois la tête en le chargeant de
des papiers superstitieux. Lorsqu'on croit ses péchés, et de l'immoler ensuite. Mnis
que l'esprit est présent, on met l'extrémité cette cérémonie, appelée Kappara, a été
opposée du susdit bambou entre les mains supprimée presque partout comme une pra-
d'un enfant par lequel l'on suppose que tique vaine et superstitieuse. Voy. KAPPARA.
l'être invisible va rendre son oracle. L'enfant KtPPUMAKt. C'est,dans la mythologie fin-
tient ce bambou devant lui horizontalement noise, la colline des douleurs elleest située
sur la table/et trace au hasard quelques dans la région de Kemi. Cette colline est éle-
lignes dans la craie au moyen de la baguette vée à son sommet est couchée une vaste
perpendiculaire qui sert de pinceau. Lors- pierre, à surface ptane, entourée deplusieurs
que ces lignes sont tracées, chacun cherche autres grandes pierres. Dans celle du milieu
à découvrir avec quel caractère elles ont de sont creusés neuf trous, au fond desquels
la ressemblance, et par conséquent quel pré- tes maladies viennent s'abîmer par la force
sage on en peut tirer. Ce mode de deviner des conjurations; ces maladies paraissent
s'appelle vulgairement 27'M<y-s:eK, inviter être également au nombre de neuf, savoir
un immortel à venir. la pleurésie, la goutte, la colique, la phthisie,
Ki-pou, écrit avec un caractère différent tatèpre, la peste, les monstres marins, les
du précédent, désigne un autre genre de di- dévastateurs de tous.genres, et les sorciers des
vifiation, en usage autrefois dans la 'provin- marais. Sur la colline de Kippumaki habi-
ce de Canton, et qui se faisait an moyen d'un tent des vierges qui sont invoquées contre
poulet. les maladies. Fo! KtpA-TïTAB.
KIPPOUR, une des grandes fêtes des Juifs KIRCHMESSE, KtRCHWEiHEet KmcawEiH-
modernes, si toutefois on peut appeler fête FEST, dénomination allemande que l'on em-
un jour que l'on passe tout entier dans le ployait autrefois pour désigner la dédicace
jeûne te plus ahsotu, dans les tarmes, d'une église, cérémonie qui, dans les siècles
la pénitence et la confession des péchés. de foi, attirait un grand concours, etqui était
Le jour du Kippour, c'est-à-dire 'te t'7~- renouvelée annuellement, ce qui donnait lieu
piation, arrive le dix du mois de Tisri, et à des foires età des réjouissances publiques.
c'est la solennité dont il est parlé dans )e Lors que le protestantisme envahit ces con-
Lévitique, aux chapitres xvt et xxut La trées, on a bolit la messe et la plupart des céré-
veille, deux ou trois heures avant le soteit monies religieuses; mais te mot est resté dans
couché, on va à la prière de l'après-midi, et l'usage vulgaire comme protestation contre
t'en revient souper, ayant soin que le repas cette prétendue réforme; car encore à présent
soit fini avant )e coucher du soleil. On se rend les fêtes de villages, qui'ont lieu habituelle-
ensuite à la synagogue, qui esttrès-éctairée ment en automne, époque la plus ordinairede
ce sotr-tà de lampes et de bougies. Là on fait, la dédicace des églises, portent le nom de Kir.
suivant la coutume des diverses nations, dif- chmesse, première messe céiébrée dans une
férentes prières et formules de confession et église; ou de Kircheweihe, consécration d'une
dé pénitence, ce qui dure au moins trois église. Dans la Hollande le mot a été cor-
heures, après quoi on va se coucher. U y en rompu en ~ferm:
a qui passent toute-la nuit dans la synago- KtRtE-KIRtËTS, grand prêtre des anciens
gue, priant Dieu, récitant des psaumes et ne Prussiens. Ce pontife se tenait sous un grand
dormant que très-peu. Le lendemain, dès le dais, au pied d'un chêne, entouré d'idoles.
point du jour, on retourne à la synagogue, Lui seul avait le droit d'entrer sous ce dais
vêtu comme la veille d'habits de deuit, et avec les prêtres qui lui étaient subordon-
l'on y demeure jusqu'à la nuit, recitant nés. Mais lorqu'un des pruthéniens deman-
sans interruption des prières, des psaumes, dait la permission d'approcher et d'offrir ses
faisant des confessions et demandant à Dieu prières et ses dons, les prêtres soulevaient le
pardon des péchés qu'on a commis. Cepen- voile qui couvrait le chêne sacré, et lui per-
dant les prières, tes formules de confession, mettaient de contempler les idoles placées au
les lectures de la loi et des prophètes sont nombre de trois autour de l'arbre, à des dis-
déterminées par le rituel, qui les a.distri- tances égales.
buées pour les quatre parties de la journée. KIRIN, animal mythologique des Japonais,
Plusieurs se font donner la flagellation, qui le A~<!n des Chinois. C'est un quadrupède
consiste à recevoir trente-neuf coups de ailé, d'une rapidité incroyable dans sa course.
fouet ou de nerf de bœuf. Lorsque la nuit est 11 a le corps d'un cheval, les pieds d'un-daim,
venue, et que l'on voit des étoiles, le rabbin la tête d'un dragon, et devant la poitrine
'ëtënd ses mains vers le peuple et lui donne deux cornes tendres recourbées en arrière.
la bénédiction de Moïse, que le peuplé reçoit Cet animal est éminemment bienfaisant, et
avec beaucoup d'humitité, en se couvrant te même, lorsqu'il marche, il prend un soin
visage de ses mains on sonne du cor pour tout particulier de ne pas fouler la moindre
indiquer que le jeûne est fini après quoi on «n plante, et de ne faire aucun mal au ptus vil
sort de la synagogue en se saluant et en se insecte qui pourrait se trouver sur sa route.
souhaitant les uns aux autres une longue Sa conception et sa. naissance ne peuvent
24i KIT K'T 242
arriver que sous une constellation détermi- insph't's ou réputés tels portent une dénomi-
née, et vers l'époque de ta naissance «'un nation analogue ainsi les mots Aftcra en
saint personnage. C'est ainsi qu'il se mani- hébreu, Bt~is en grec, Kililb en arabe,
festa pour prédire la naissance de Ko-si G'roK< en indien, ~t'K</ en chinois, THo en
(Confucius), celle de Mo-si (Mencius), cette japonais etc., ne signifient pas autre chose
de Chakya-Mouni, te grand réformateur, et que Livre en généra!.
celle de Dharma,- t'apôtre bouddhiste de la KtTABIS ou ÂHL-EL-KtTAB, les gens du
Chine et du Japon. Voy. Km-UK; tivre les Musulmans appettent ainsi lés peu-
KiMNiS, génie de la mythologie des Slaves; ples favorisés avant Mahomet des grâces de
il présidait aux cerisiers. la révélation par des livres divins savoir
KiSANGO, divinité adorée autrefois par le Pentateuque le Psautier et t'Evangile.;
les Jaguas de. l'Afrique. C'était une idole de Ces livres,.quoique sacrés aux yeux des Ma-
la hauteur de douze pieds, représentée sous hômetans sont cependant réputés inférieurs
une figure humaine; etie était environnée au Coran en lumière; en grâce et en per-
d'une palissade de dents d'éléphants, et sur fection. Les Kitahis sont donc les juifs et
chacune de ces dents était placée la tête les chrétiens; que la loi musulmane distingue
d'un prisonnier de guerre, ou d'un esclave des idolâtres dans plusieurs de ses disposi-
égorgé en son honneur. tions. Par exempte, elle exctut ceux-ci de
KISLEW, le troisième mois de l'année ci- toute alliance de sang avec les Mahomêtans
vile des.Juifs, et le neuvième de l'année ec- au lieu que les premiers y sont admis, avec
clésiastique. JI correspond à nos mois de cette restriction cependant, que les seuls
novembre et de décembre. Le 25 de ce mois mâles musulmans peuvent se marier avec
on célèbre la fête du //oKoM/M, ~n de la dé- les femmes chrétiennes ou Israélites, et nul-
dicace du temple sous les Machabées. lement les chrétiens nites juifs avec tes fem-
KISSI, espèce de fétiches vénérés par les mes musulmanes. Au reste, tous les chrétieua
nègres de la côte d'Afrique. -Voici ce qu'en en général sont appetés J~atct's ou partisans
rapporte le voyageur Grandpré, dont la re- de Jésus, ~Va~raMts ou adhérents au Naza-
lation a paru en 1801 La liste des Kissis est réen ot les juifs Yehoudis ou ~eHî-ye/tOM~,
fort nombreuse; ils président à tous les be- enfants de Juda.'
soins de la vie, mais surtout au boire et au KITCHI-MANITOU, nom du Dieu suprême
manger. Ce sont des statuettes qui n'excèdent chez les sauvages du Canada et dans pres-
pas six pouces de hauteur, et dont quetques- que toutes les tribus qui appartiennent à la
unes n'ont pas plus de trois pouces. La face grande famille Lénappé; ce mot signifie <e
est la seulechose que t'en puisse reconnaître, ~rand esprit. Comme l'idée que ces peuples
le reste est informe et grotesque. La tête est s'en formaient était assez raisonnable, lea
communément. surmontée d'un bonnet poin- missionnaireschrétiens n'ont pas faitdituculte!
tu, orné d'une petite ptu'ne consacrée de conserver ce vocable pour exprimer le
plusieurs petits morceaux d'étoffé de la plus vrai Dieu. Dans le Canada, on faisait ancien-
dégoûtante malpropreté, attachés ou collés nement, Une fois chaque année, de grands sa-
à t'idote, forment son habillement; te tout est c'iSces enson honneur.Chacunapportaitson
enduit d'une croûte de poudre rouge la fi- offrande et la déposait sur une pile de bois,
gure surtout est saupoudrée de poussière de à laquelle on mettait le feu; après quoi ou
diverses couleurs. dansait à l'entour en chantant des formules
Lorsqu'un chef de maison boit ou mange, consacrées.
un serviteur fait fessai des mets et de la K1T1VARAVADANA, une des déesses des
boisson, précaution que le maître prend bouddhistes du Népal etie est, comme' !es
contre ses domestiques; ils appellent cela autres divinités femelles, une des manifesta-
lama MttAtM:, tirer le fétiche. Après cet es- tions spontanées dé la matière. On lui donne
sai, it mange, et,,pour se prémunir contre une Cgure de sariglier, et on l'appelle aussi
ses ennemis secrets ou étrangers, il remplit MARITCHt.
sa bouche des mets qui lui sont présentés, K1TM1R. Les Musulmans donnent ce nom
et, après les avoir bien mâchés, il les crache au chien des Sept-Dormants, martyrs d'E-
a ta figure de l'idole, qui reste ainsi barbouH- phèse, qui périrent dans une caverne. La
lée pendant te repas, tt en fait de même du vin découverte de ieurs reliques au bout d'envi-
de patmiér il demeure alors persuadé qu'il ron un siècle et demi donna lieu à une lé-
n'a~ptus à craindre d'empoisonuement. Cette gende populaire, d'après laquelle ces bien-
statuette, toujours arrosée de la sorté et heureux martyrs, endormis du sommeil de la
jamais nettoyée, finit par être très-sale ce )Mor~, auraient réellement dormi pendant cet
qui n'est pas un inconvénient pour les noirs espace de temps, et se seraient évéitlés alors
du Congo, car la malpropreté est le défaut tout- étonnés de trouver te monde chrétien.
chéri de cette nation. Ces petites idoles pas- Les Musutmans supposent que ce sommeil
sent-pour inSuer sur la santé. Leurconju" extraordinaire aurait duré trois siècles envi-
rateur se nomme Ganga m'kissi il est chez ron, et ils ajoutent que te chien des sept frè-
eux ce que les médecins sont chez nous. res aurait fait le guet tout ce temps pour
KITAB un des noms du Coran c'est un veiner à la sûreté de ses ma'tres. Quand le
mot arabe qui signifie Livre par excel- Seigneur enleva ceux-ci dans te paradis
lence on l'appelle.aussi ~'<a& Alla, le Hvrë Kitmir s'attacha à la robe de l'un d'eux, et
de Dieu. it est à remarquer que dans ia ptu- pénétra ainsi dans le ciel. Dieu, le voyant, là,
part.des systèmes de religion, tes ouvrages lui dit « Kitmir, par quel moyen es-tu venu
M5 P)CTK)NNÂ!RE DES RELIGIONS. 344'

jans le paradjsî Je ne t'y ai point, amené; derrière.le simulacre était l'adroit auteur du
;e ne veux pourtant pas t'en chasser; mais, prestige qui remplissait le peuple de foi et
afin qne tu ne sois pas ici, sans~ fonction tu de respect. Kiwasa se manifestait souvent par
présideras aux lettres missives, et, tu auras des oracles ou, par, des. visions. On le consul-
soin qu'on ne vole pas ta_v.a)ise des messa- tait pour la classe et pour des objets de
gers pendant leur sommeil. » C'est pourquoi; moipdre importance; Lorsqu'il était néces-
il est assez d'usage en Orient d'écrire Je nom saire de l'évoqaer, quatre prêtres se ren-
de Kitmir près du cachet.des lettres, après daient à son temple, eb)e conjuraient par le
ta suscription surtout iorsqu'et)es sont ex- moyen, de certaines paroles inconnues au
pédiées au, loin, ou qu'elles doivent passer peuple. Alors Kiwasa se déguisait sous la
la. mer. forme d'un bel homme, ornait le, côté gauche
Un trouve te.nomde Kitmir avec ceux des, de sa tête d'une touffe de cheveux qui lui
Sept-Dormants.suf des sceaux, des amutet.- dfscendaient jusqu'aux talons, et paraissant
tes, des monuments publics, etc. Ils sont re- en cet état au milieu de t'air, il prenait aus-
gardés en, généra) comme de puissants tatis~ sitôt le chemin, du temple. D'abord, il s'y
mans contre te% voleurs, )e feu, t'eau et tes promenait avec une grande agitation mais
autres cojips du sort qu'on aurait à appré-. it se calmait un instant après, et faisait appe-
hender. K Récitez les noms des gens de la ter huit autres prêtres. L'assemblée étant
caverne, disent les Arabes car s'ils sont; réunie, il lui, déctarait sa volonté, après quoi
écrits sur h) porte d'une maison ta maison il reprenait le chemin.du cie). Les.Virginiens
ne sera point dévorée par les flammes s'i)s regardaje'tt. comme autant d'inspirations
se trouvent sur un meuble quelconque, il, ne particulières; toutes les~ fantaisies et les ca-
sera point ta proie des voleurs si on les prices qui. teun passaient par, la tête cette
trace sur un navire, il ne sera, point exposé idée leur faisait, commettce mille extrava-
aux tempêtes. » gances.
EI-TO, génie de ta guerre chez. tes.Chinots; KiWDTAR,,déjesse~deStd<!uteufs dans la
il est honoré par les so)dats:et les gens de mytho!og.i~ Hunpise; la même que-KrpA-TY-
guerre. TAR. Fo~. ce,mot.
KiTOO, formule de prière qu.e tes Japonais KUZ1ËS, sectaires musulmans qui appar-
récitent dans les temps de catam.ités p~bti- tiennent à !a secte des Nes~eeiés i)s~ ont
qu&s. On raconte qu'après t'arrivée du. prê- mêté à leurs pratiques religieuses q~uetques
tre tn.Ghen qui vint de la Chine au,.Japon restes du. sabéism.e..car ils adorent le, soleil
en 1653, pour réformer le culte bouddhique, et la, tune. Leur dénomination vient sans
on s'adressa à lui.à l'occasion d'une grande doute de la ville. de ~H! ou ~<t. située au
sécheresse qui menaçait la contrée q'une nord d'Atep. ~ot/. NESsÉmÈs.
famine prochaine et on te conjura de réci- KNÈF ou KNôBPBts, divinité égyptienne.
ter le Kitoo. Après plusieurs refus motivés ~Ojt/ CHN BF;.
par sa modestie, il céda~enfin.aux instances Ï~NHiPPANA di&ULdes. bois. et. des tOféts
et promit de se conformer aux vœux du oeu- dans la mythotogte 6nnoise; il présidait aux
ple, mais en protestant qu'il n'en garantis- animaux sauvages., les enchainait dans
sait pas le succès. !t monta donc sur te som- leurs repaires ou les: lançait au-devant des
met d'une montagne, où il prononça, sa chasseurs. Voici ~invocation qu'on tui~adres-
prière. Loin d'être inutile, elle produisit pt.us sait, suivant Ganander
d'effet qu'on n'en aurait désiré. Le. lende- « OKnippana! roi des bois, vieillard-barbu
main, il tomba une pluie si abondante, que de la forêt joyeu,se, am'ènedans tadouce
les ponts de la ville furent entrainés par la forêt tes. animaux d'or, tes. animaux d'ar-
violence des eaux. gent. Etends, ton rouge filet, ton filet bt< u
KtTOÙBA idole ou fétiche des nègres du sur le fleuve/de Pohjota', afin q,ue tes bêtes
Congo, qui n'est autre qu'une crecette de sauvages, grandes et, petites,, que. te~ianimaux
bois. de toute espèce, q.ue.!es cavates de toute cou-
KIUPA, ordre de religieux tibétains q~ui I&ur accourent! des froutièresde Laponie, des
rendent dans des couvents, et qui ont été régions les ptus. extrêmes du. nord. )'
fondés par un tama venu de la Chine, appuie L'épopée' du. Katewala tradu~e par
Àcbang. Ils s'adonnent à la contemp)atjon M; Léouzon Leduc offre une invocation
et aux pratiques de la pénitence. p)us détailtée et frappante d'originatité
MWASA, dieu.des anciens Virginiens; on «O.vieitiaEd àla barbe. noirel roi splendide
t'appelait aussi.Okki etQM~occo~.Ces peuples des bois,, entoure la foret de giaives mets
consacraient à cette divinité des chapelles et une lance dans- la main des ciésocts envë-
des oratoires où t'en voyait souvent diffé- loppe-les. de~bandea.ux d&)iu. Revêts de toile
rentes représentations de t'ido)e.!ts en avaient ies-peupUcra, les sapins d~oR, les v.ieps pins
même d'ans l'intérieur de leurs maisons ils de ceintures d'airain, les j&un~s ptns ~c cein-
les consultaient dans l'occasion et leur com- tures d'argent, les. bouleaux de franges d'«r.
muniquaient leurs affaires. Ët!es leur ser- Reno.uvetfe tes. tibératités d'autrefois aux
vaient alors de dieux futétaires et c'est jours où je saisissais la proie. Alors je vins
d'elles qu'its attendaient que la bénédictiou dans. t& désert', je gr.tvis ta cottitM' el
céleste descendit sur leurs fa'niUes. les rameaux des pins, brillaient contme la
On dit que !a principale idole de Kiwasa lune et tes cimes des pins brillaient comme
avait souvent une pipe à la bouche et qu'il le soleil; tes peupliers resplendissaient d'un
paraissait fumer réellement; un prêtre cache merveiUeux .éciat, et ie jeune enfant était
~5 KOB KOE 246
beau cdmnje l'astre des nuits, la jeune fille deux* ans. En 9~1, le Dafrf envoya uheam-
belle comme la lumière du jour. Bàssaae au temple Koh-go-Bu~sipou~ hono-
« Ouvre la vaste enceinte,;te dépôt d'osse- rer /fo.-6o du titre de ~at''st.6Q grandd
ments, prends ta ctef.d'ôr te marteau d'ai- maître. C'est depuis ce t~tps qu'i! porte te
rain, ébranle les forêts et les déserts que nom de ~o-o-da;t. tt.a t'ôujdurs été très-
tous les lieux où grandissent les bêtes sau- Yéhéré a~u Japon, où il y à beaucoup de fem-
vages se mettent en mouvement, aun~qu'énes ptes et de sanctuaires, érigés en son hon-
se, précipitent vers le héros qui les. poursuit neur.
ëttjuivevtenfarresaprdië. G'èst une tradition répandue parmi fë
((Dressé une haie d~o'r, une haie d'argent peupté qu'if n'est point mort, mais q'u'H s'est
pour fég.ter-ta course/du troupeau. Si quel- retiré ,dans une caverne dont iij 6t muret
que Mte prend' ta fuîte et s'écarte'de'ta routé, t'entrée. H' doit en sortie dans quelques mit-
exhausse ta haie; si ëtte veut ta franchir; tiërs d'années pour s'opposer à là n~etrine
exhausse-ta encore; si étte veut se gtissér par- d'un certain Mtr&fsoM, qui doit venir uu
dessous, abaisse-la si la bête. reste fidèle à jour combattre là rétigi.on du Japon. Chaque
la voie, laisse fa haie tetÏè que. tu l'auras année'on célèbre Fanmversaire de sa retraite
faite; » par dè's'prières qu'on tu! adresse.
K'NO~fH, di'vinitéégyptMnné, principe de H y, à ptusieurs ordrea retigieu'x qui font
la bontê~ conservatrice. On rencontre souvent remonter leur institution soit à&ô bo-daf-
ce vocabte sur tes Abt'axàs. Fô~. CaNEF. si,, soit à ses premiers disciples.
KO-BO 6'ÂÎ S! (t), ittustré pérsohnage japo- KOBOLD. Parmi t'tnhombrabte armée des
nais qui a mérttc d'être mis a.près sa mott esprits que la fiction a 'créés, te jC.ô'M. ~sf,
au rang des divmi'tés. Un an avant sa nais- en'Anémagnè~ nh pe<'it être qui', forsqù'it
sance, sa mère rêva qu'elle éhit.embrassée n'est pas insu)té, ne fait jamais de maf aui
par un prétrë'de t'inde elle devint enceinte, hommes, leur rend au contraire toutes sortes
et, douze mois après, ell'e mit au monde un de services, et même ptaisanté avec eux. Les
6is, t'an T74 dé notre ère, te quinzième jour mineurs't'appeU'eht~r~e:~ et a'ussi ~er~-
de la sixième Ïuné. Cet enfant montra dès maKHC~eK, c'est-à'-dire èsputdcs montagAes,
son bas âge beaucoup de bon sens, de sorte ou petit Kommë dès <no'n'tagnes. Peut-être
qu'on t'appela lé ~arpott !n<t!ëM~c. Il péné- t'existén'cëde ces êtres a-t-eUe été imaginée
tra bientôt te sens de six ~t~ et des livres en premier heu par des mi.ncurs; car souvent
historiques. H fut reçu parmi tes discipt;es les vapeurs du cobaf), en pfànant dans-tes
du célèbre bonze Gou-so~e~ commença dès mines, forment des apparitions bizarres, qui
l'ors à approfondfr tes !i'vres de la loi de s'èmbiéot être animées, ~oy. CoBALES.
Bouddha; it s'appliqua aussi à l'étude de KODAFA, chef dé <'ordre.des SoSs, que
t'analyse des caractères chinois, et mventa Schah Séfiétabiiten Perse pour attacher à sa
l'e syttabairë japonais, appé)éJ'a-AoMa), à personne et a céiïe d'e ses successeurs des
l'aide duquel on peut écrire ta langue japo- sujets Hdè.tes. Mcôn'vûqué tous les jeudis au
naise, sa'ns qu'it soit nécessaire de recourir soir les Sous dans une mosquée. Là ils
aux caractères chinois. A l'âge de vingt ans, prient tous éhsembPé' pour la prospérité du
il reçut le titre de A~O-Cot, ou de mer du prince. Les jours d& fêté teKodafa se pré-
vide, "et à vingt-huit celui aé ~o-~o-dat. senté devait fui avec un bassin dans lequel
c'est-à-dire le grand maitre de ta doctrine il y â qa:ètques sucrê~ës~; il fait une prière
qui répand ta loi. A t'âge de trente ans, it fat comtne pour tes bénira puis ié' prince eh
envoyé én Chiné, et s embarqua sur un vais- ~rén'd un morceau ce qui est imité par tés
seau chinois i)' arriva dans ce pays t'ànnée seign'eùrs dé ta cour.
suivante, èt y éfucfia' ta doctrine d'é' Bouddha KODJAGÂR, fête cé'ébrëé par les Hin'dous
sous ta directiori du bonze Hoei-ko. Au bout à la pleine lune d'é Kouar; on ptace à ta
dè trois ans (en 806), il retourna àa Japon, ctai'tê de )a tune la statue dé la déesse Lak-
et habita dans le temptëdu mont Maki-no- chmi on lui rend d'es adôratt6n's, é< on~ dis-
yama, province d'tdzdumi. En 83(), il reçut tribue ensuite le lait, te riz frà'cheme~t
un nouveau titre d'honneur, qui signiGe le gritté, et les autres mets offerts à t~d'ote. 0))
grand ma~re cfe ~'dûc<nHe, dômjf <e ptMCMM, exécute aassf, p'éndàne cette' nuit', t'a
trë.M'tp'~~aMN ~aMrdre, (Tans~<e<<a ~'M!Vre. 11 de Krichna, appelée/<< L~ mof/fod~~at'
é~abti~ .)rdrsson séjour sur une haute mo'n- signifie Qui est éveillé? On cronqùé c'est
tagné d'eta province'd~Awa. En 824, il y eût le cri que poussé Lahchm'i, en déscend'a'nt
une gra'nde sécheresse dans l'empire it pres- pendant cette nuit, parce que, dit-on, ette a
crivit, pour obtenir ta pt'ttie, des form'ùtes promis dés richesses à t6us ceux quivéin'é-
d'é prières' q~ui furent exaucées. A tâge de raient aussi ch'asse-t-ah te sommfèit' par les
q'uarante-trois ans, it jeta tes" fondements du jeux, ta ga~fé, et les téeiis attrayants. Le
teBft~'fe ~6n-~o-6oM~st sur ta montagne de syn)bo)e de la déesse, pe'nda.nt cette féfé, est
Ko-yà, têqûetnë fut achevé'qu'après sa mort, un panier rempii dé blé, devant fequét' on
en 890. U n'est pafs exécute tes cérémonie par îe
pértMis sfux femmes d'en- ptescrité~
trer dans sort enceinte sacrée. It est entouré ri tue)'.
de 7700 hafbKati'ons qui en dépénd'ent'. Ce KOEDESNrKS prêtre~ des Tartares Sa-
personnage' môurnf en 835, âgé de soixante- moyèdes,d'ont toute ta'science s'eré'duifà à
être dépositaires et interprètes des traditj'otfs
(1) Les anciennes relations écrivent son nom Cam- de te'urs ancêtres, effcuHe min'istèré à don-
tN(<om. ner au peu'pte dea avis'et'dcsidbte~ det~'ur
M? DtCTtONNAmE DES REHOONS. MX
façon, lorsqu'rt est plus malheureux que de KOMESWARI, un des noms sous lesquels
coutume à la chasse, ou qu'il surviènt aux les Khonds de la province (t'O)issa adorent
particuliers quelque maladie. tadéesseKali.
KOENDOËS dieu des anciens Finnois, KOMOS. Les Ethiopiens ont dans chacune
qui le regardaient comme t'inventeur et de leurs églises un ofucier qu'ils nomment
le patron de la culture et de l'engrais des ~omM, qui est chargé du temporel de cette
terres. égtise c't'st lui aussi qui connaît des diffé-
KOEPELI, autre dieu ou génie des Fin- rends qui surviennent entre les clercs.
nois. C'était un fantôme qui ne cherchait KONFIRA, un des Tengous, génies des
qu'à faire du mal et qu'on prétendait se Japonais. Les marins qui naviguent entre
montrer dans les lieux où étaient enterrés les îles Nipon et Sikokfne manquent pas de
les morts. Maintenant encore, setontdman, présenter en passant des crabes, du poisson
il est souvent question, parmi le peuple, de d'ean douce, de l'ail et des crevettes à
~oëp~tncMon, montagne du spectre, et de Koufira, regardé comme le Tengou de celle
.XoM9e/!M<<nM<t,bois du spectre. contrée.
KOËS, KotÈs on KotObÈs, prêtre qui re- KONG-FOU, genre de médecine employée
cevait la confession de ceux qui voulaient par les bonzes Tao-sse, au moyen de laquelle
être initiés aux mystères de Samothrace, et ils ont la prétention de guérir le corps de
qui purifiait ceux qui étaient coupables de ses inSrmités. tout en affranchissant l'âme
quelque meurtre. de la servitude des sens. Le Koug-Fou, sui-
KOHT, déesse égyptienne, sur laquelle je vant eux, prépare l'homme à entrer eu com-
n'ai aucun document. merce avec les esprits, et lui ouvre la porte
KOLADA ou KOLIADA, appelé aussi Der- de l'immortalité. On procède à cette opéra-
/!M<os, dieu.des Slaves, adoré à Kiew, comme tion ou debout., ou assis, ou couché, suivant
présidant à la paix. Sa fête était célébrée les différentes maladies dont on est affecté.
dans cette ville le 2~ décembre. Elle consis- On prend, dans l'une de ces situations, di-
tait en jeux, en plaisirs et en festins. On verses postures forcées et gênantes on se
trouve encore, en plusieurs endroits de la courbe, on se replie, on se rapproche les
Russie, des vestiges de ces fêtes dans les bras et les jambes, on se balance, on s'é-
danses et les chansons dont s'amusent les lance, etc., afin d'exciter la salivation on
gens de ta campagne, et dans lesquelles ils force, on gêne, on précipite ou l'on retient
répètent souvent le nom de cette ancienne l'aspiration et l'expiration. Ces mouvements
divinité. sont accompagnés de certaines pratiques
KOLJUM!, géant immense de la mytholo- mystérieuses, d'après lesquelles on fait es-
gie finnoise, qui fut tué d'un coup de ftèche. pérer que, dans quelques-unes de ces pos-
KOLLOK, fête annuelle célébrée dans le tures, on peut tellement se dégager de la
Pégu.On f~rme une danse mystérieuse, en matière, qu'on est en état de voir la Divinité,
l'honneur des divinités terrestres, au miliéu et même de parvenir à l'immortalité ce qui
d'un grand concours de peuple. On prétend a donné beaucoup de partisans au Kong-
qu'elle est exécutée de préférence par des Fou, surtoutparmi les empereurs et les gens
hermaphrodites, qui, dit-on, sont en grand riches.
nombre dans cette contrée. Les acteurs s'agi- 'KONG-KONG, symbole de l'esprit du mal,
tent violemment avec.mille contorsions, jus- chez tes anciens Chinois; son nom revient
qu'à ce que, épuisés de fatigue, ils perdent au grec n~ou~o? (l'artisan de tout), et dé-
baleine et tombent en défaiitance. Le peuple signe l'Imposteur, l'Architecte de tout mal.
croit alors qu'ils sont ravis en extase, que Les livres chinois disent qu'il, a le visage
la Divinitéteur parle et leur révèle des se- d'un homme, le corps d'uu serpent, et la
crets importants qu'ils ne manquent chevelure rouge
pas qu'il n'est que mensonge
de communiquer aux assistants lorsqu'ils et tromperie; qu'il se révolta autrefois con-
ont repris leurs sens. Leurs discours extra- tre Tcho-yon}; et le combattit. Vaincu par
vagants sont àtors écoutés comme autant celui-ci et frémissant de colère, il frappa de
d'oracles. sa tête le mont Pou-tcheou; les colonnes du
KOLNA, génie de la mythologie Scandi- ciel en furent brisées, les liens qui rete-
nave, qui, chassé par Odin; d'Asgard, la naient la tête se rompirent, le ciel s'affaissa
ville des dieux, s'est réfugié, sur la terre, où entre l'occident et le nord, et la terre s'ou
son occupation est de marier les fleurs. vrit entre l'orient et le midi. Plus tard il dis-
KOLTKIS, génies nocturnes de la mytho- puta l'empire à Kao-sin, et fut précipité
logie des Slaves. Ce sont des espèces de dans l'abime. D'autres disent qu'il en yint
gnomes qui habitaient sous terre et ser- aux mains avec Niu-oua, et qu'il fut étouffé
vaient d'intermédiaires entre les hommes et par cette princesse, ce qui rappelle la tradi-
les divinités des enfers. Un autre écrivain chinois
tion mosafque.
KOMAINEN-TODLOUCOUBÔUiA, un des dit_que Kpng-kong fut le premier des rebelles,
dieux subalternes de l'archipel Viti. qu'il excita le déluge pour rendre l'univers
KOMBEI-LAMA, ordre de religieux tibé- malheureux, et brisa les tiens qui unissaient
tains,.qui sont au-dessous des souverains le ciel et la terre. Alors Niu-oua, déployant
pontifes et des Lamas régénérés Ceux-làsont ses forces toutes divines, combattit Kong-
simplement é)us. kong, te défit entièrement et le tua.
KOMEI BOUNI KOUBA, un des dieux ado. KQNOUTouCoNOUT, formule.de prière,
.rés dans t'archipet Viti, dans l'Océamë. récitée dans quelques sectes musulmanes,
249 KOR HOR 2M
et qui consiste en ces paroles: 0 Dieul.nous hnit jours avant, on assemble séparément,
te .~utMtHMAMmMemeM!soumis. Cette formule pour tes y préparer, les hommes mariés et
s'introduisit, en l'an 362 de l'hégire, dans la les veufs, les femmes mariées et les veuves,
prière solennelle du vendredi. les garçons, les filles.
KOPAL, idole adorée dans la pagode de Outre tes dimanches, ils ont les fêtes de
Ganjam, sur la côte de Coromande!. Son Jésus-Christ, des Apôtres, de saint Etieune,
temple est desservi par des brahmanes et des le Nouvel-An, l'Epiphanie, les jeudi et ven-
dev'adassis. dredi saints, Pâques, l'Ascension, la Pente-
KOPÉLI, génie ou spectre des anciens Fin- côte, Saint Jean-Baptiste, l'Annonciation et
noi-S. ~0~. KOEPEL!. la Purification de ta sainte Vierge. Us ont
KORGHA ou Kons, l'Esculape des Slaves, aussi chaque mois un jour de pénitence et
dent ZMttc/t était l'ApoIton il était aussi le de prières.
dieu des plaisirs de la table. Leut clergé se compose de lecteurs, d'an-
KQR1GANS, êtres surnaturels que les ciens et d'un président (ForsteAer) auquel
paysans de la Basse-Bretagne se représen- on donne le titre d'évoqué. Pour célébrer,
tent comme de petits nains qui habitent les il a un vêtement blanc. Un vorsteher, on
monuments druidiques, appelés, pour cette président laïque, dirige les affaires tempo-
raison, maisons de Korigans. La tradition relles. Tous leurs ofGciers ecclésiastiques et
prétend que ces petits êtres cherchent à at- civils sont étus par la communauté, qui a
tirer à eux l'imprudent voyageur ou le cupide également droit de suffrage quand il. s'agit
paysan, en faisant sonner des pièces d'or d'admettre les prosélytes.
sur t.' pierre des dolmens et des menhirs, On évite tout ce qui a l'apparence d'une
et qu'ils les contraignent à danser en rond communauté de biens. Chaque membre de la
avec eux en répétant en celtique le nom des société peut la quitter et emporter son mo-
jours de la semaine. Aussi les paysans se bilier, mais il ne peut vendre ses immeu-
gardent-its bien d'approcher la nuit des bles qu'à un autre membre de la secte, et
lieux où l'on suppose qu'ils habitent, surtout s'il ne. se trouve pas d'acheteur, la commu-
s'i)s ne sentent pas leur conscience en état nauté achète. Aucun frère ne peut prêter de
de grâce. l'argent; la communauté a une caisse où
KORNTHAL (SociÉTÉ DE). Nous emprun- chacun peut obtenir des avances, en indi-
tons cet article à l'Histoire des sectes reli- quant la destination de la somme qu'il em-
gieuses de Grégoire, seul ouvrage qui nous prunte. Aucun membre ne peut loger un
ait fourni des renseignements sur cet objet. étranger, ni prendre uu domestique étran-
En 1818, Théophile Guillaume Hoffmann, ger, sans eu prévenir le vdrsteher. Les di-
notaire royai et bourgmestre de Léonberg, verses branches de l'économie rurale et des
voyant que la disparité de croyance en- arts mécaniques forment l'occupation habi-
traînait un grand nombre de Wurtember- tuelle de cette colonie. Chacun a sa vocation
geois en Russie et en Amérique, pensa qu'un déterminée pour l'exercice d?un métier ou
moyen efficace d'ôter à d'autres dissidents le d'un genre quelconque de commerce. Tous
désir de les imiter, était de réclamer l'inter- les objets de consommation ont un prix fixe
vention de la puissance publique pour les de même que la main d'œuvre. La mendicité
soustraire à ta juridiction du consistoire lu- est proscrite, mais on a soin des pauvres et
thérien et leur obtenir la liberté de leur des vieillards; une partie des collectes que l'on
culte. Un décret royal du 22 août 1819 sanc- fait pour ces objets est destinée à répandre la
tionna leur séparation de t'Egtise luthé- connaissance de l'Evangile chez les idolâ-
rienne, et approuva le plan rédigé par eux- tres. Il y a aussi des écoles séparées pour les
mêmes de leur organisation religieuse et de deux sexes; ils y reçoivent cependant des
leurs rapports avec i'Etàt. Ils étaient alors enfants de personnes qui n'appartiennent pas
environ. quarante familles, dont le nombre à la société. Les deux sexes sont également
s'accrut rapidement par l'accession de beau- séparés dans la maison d'assemblée, pour:le
coup d'autres. Ils achetèrent alors la ci-de- culte, et même dans le cimetière.
vant seigneurie de Kornthal.àdeux lieues Us ont emprunté plusieurs usages soit
:de Stuttgard. Un de leurs premiers soins fut aux Anabaptistes,. soit aux frères Moraves.
!de construire une maison d'<MscM!6<ee(c'est Ainsi les repas somptueux aux baptêmes,
'ainsi qu'ils appellent leur temple), dont la aux enterrements,.sont abolis, ainsi que les
pose de la première pierre et la dédicace se souhaits du nouvel au. On ne porte jamais
firent avec une grande solennité et attirèrent le deuil le serment est défendu, et aucun
un grand concours. frère ne peut porter plainte devant tes tribu-
Ils répugnent à ce qu'on tes désigne naux sans en avoir obtenu l'autorisation des
comme Mc<e, d'autant plus qu'ils ont la pré- anciens. Personne ne peut se marier sans
tention d'être une Église apostolique, calquée l'avis des présidents, surtout s'il s'agit d'é-
sur le plan consigné dans les Actes des apô- pouser une personne qui n'est pas de la
tres. Leur culte est organisé à peu près société.
comme celui des Eglises protestantes, dont On recommande aux frères la bienveil-
ils ont conservé les dogmes, et teur liturgie lance envers les personnes qui appartiennent
est assez conforme à celle de 1582.– Leur à une autre religion mais chacun doit s'abs-
otQce religieux offre une suite de chants, de tenir soigneusement de tout propos qui heur-
prières, de lectures bibliques. Ils distribuent terait les principes dogmatiques admis dans
la cène chaque quatrième semaine; mai)!, la société
<5i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 252
Le chef ecctésiastique et le président s.ente, avec des yeux innombrables. On tu!
taïque sont autorisés à visiter tes fam~Hes, Nonne aussi le non) de Pra~tn~tra.
pour s'assurer, chacun dans )a sphère *de ses KO-TI-YÔ, le cinquième des petits enfers,
àUrihùtions, si toute<t conforme au pt~u de dans le système bouddhiste des Chinois; c'est
l'institut; et tes détinquants peuvent être t'enfe~ de la spif; tes démons introduisent
temporairement prit~s de la cène, ou même, dans la bouche des damnés des boules de
eu certains cas. exclus définitivement. fer rouge qui leur consument les tèvres et
a La secte de Korntha) répandue daos cette la tangue.
contrée et dans presque toute i'AHemagne, KOU, un des génies ou êtres fabuleux des
écrivait une femme d'esprit en t828, se sou- Chinois; il a la (igure d'un homme et le corps
tient avec sa dévotion mystique; c'est la d'un dragon, et demeure sur la montagne
doc<rtne /!oMr!<yKOt!, nuancée par ta doc- Tchong-chan, à MO lis du Tcbao-y.t&. Cette
trine protestante, et adaptée par des gens de montagne fournit une immense quantité de
fet très, des. ecclésiastique~, a td phHo'sophie jade. L'encyetopédte San tsaï-to.u-hoei assure
d.e Hëget. 'La fo~te de, brochures et de gros que ce génie habitait autrefois tes monta-
Hvres, plus ou motns tOnts de ces couleurs, gnes du Sud.
est incroyabte. 6e so.nt des sermons, des dis- BLOnA. Les hu)t R'oua sont des figures
sertations, des .romans. H eh est dont les symboliques qu; jouent un rote important
idées, nageant entre la dévotion exattée et la dans t'histoire et ta philosophie chinoises. On
sensualité sentimentate, révottent le sens en attribue t'in.vent)on à Fon-tji, qu) tes dé-
commun. Quefques-uns de ces écrits attes- couvrit, dit-o~ par ~'inspection attentive du
tent la bonne foi des auteurs; mais parmi ciel et ije la terre. Voici t'i'xptication qui
céu~q.uej'aUeui~etés.je n'en trouve aucun nous paratt la plus raisonnable
qui~iucutque lés devoirs de l'homme comme t)e tout temps (es Chinois ont admis,
citoyen et tes préceptes du véritabte chré- comme premier principe de tout ce qui
tien. » existe, ce qu'ils nomment Z'~t-&<. c'est-à-
EOROBAROU, danse religieuse des indi- dire te grand comble ou le grand terme. De
gènes de t'AustraHe, qu'ils exécutent dans ce premier principe its font sortir deux prin-
ies bois pendant la pteine func. Us v.font cipes secondaires, qu'ils nomment y«Mg et
des sim'utacres d.e combat~et imitent )'aHut'e y~. Le Yang est le ciet,Je. feu, te jour, le
naturcited'u&angarouetde~émeu. parfait, te mâle, le père Yh est ta terre, la
Kd.RSAKEN ou E.ERJ'AKts dissidents de tune, l'obscurité, t'imparfait~ la femelle, la
rEgH~e gréco.russe, ptus connus sous le mère. il est parte de ces deux principes dans
nom de KASKOf.mxs. Foy. cet articte. le Cbou-King, mais plus encore dans l'Y-
KO-St, nom japonais du célèbre pt)Uo~ King. Ces deux principes en ont produit
quatre le grand et le petit Yang, le grand
sophe Gonfucius (en chinois. ~o.tf~eM). et le sont que des modifica-
Sa doctrine co.mmença 9 s'ét%b).n' dans te petit Yu, qui ne
tions t'un de t'autre quatre enfin ont pro-
J.apon, ou du moins, à y, prendre tte )a con- duit huit, qui sont tes huit premiers jEToMM de
aistanc&, dans le vtt.' siècte de notre ère. En
'701, on tint une assembtée sptenneUe dans t'Y-Km~. Ces Kpua ou premiers éléments
sont exprimés dans l'Y-King par une ,ligne
taqueik des discours furent, pour la premièrH le Yang, et Par
fois, prononcés en son honneur, et on i.ui entiè(e qui représente
une t.igne coupée qui représente le
offrit, des sacrifices. Le Da~ri ordonna que
cette fête serait, cétèbrée chaque année, au Yn. Placées différemment entre eftes.c'est-à-
dîre une pleine et une coupée, dessus ou nes-
printemps et en autp.mne. Fo!y. Ço~TUÇn's. ~1:
so.us, ettës forment quatre
KOSSi. mokisso ou idole des noifs du ensuite combinées trois par trois, ellés for-
Cnngo. Ce n'est qu'un sac rempli de terre ment huit, et ce sont tes huit Koua fond <-
btanche, et garnt extérieurement de cornes.
mentaux, dont voici la figure
S~ehapeUe est one pe~te.hutt&, envuonuée
de 'bananiers. M ppéserve du tonnerre, fait
tomber les pluies dans la saison convenante, Les Chinois ptaceut ces Sgures en cercle
et préside à ta pécheainsi.qu'à ta navigation. ou eu octogone en forme de boussole, et
c'est.à dire ~MM donnent à chacune d'etteste nom, la posi-
KOTAN-KAR-A-RAMOi,
et de <ftcoMr; divinité protec- tion et la signification suivante en commen-
de la tM<tMOK
trice des Aïnos ces insulaires !a' v~èrent çant par ta première à gauche. Af/ta~, nord;
sous le s~ymbotc d'un pieu~ ncbé en ~rre, .kem, nord-ouest 7'cMm, ouest; Sun, sud-
dans le voisinage de Ph&Bitation, etdè'nt ta o.uest Li, sud; ~foMen., sud-est; Toui, est;
fendue eh ptusfeurs jE:aK, nord-est. Chaque figure de ces Koua,
partie supericurè'ëst eombmée successivement avec les autres,
copeaux minces et pendants. Chaque jour, soixante autres
t'habitant de la cabane tui adresse ces' pa- produit quatre Koua
ebaeua. de six tigncs. K Ces tEgùres, dit
roies A~oM~<cfe~terc!OMS, Xo'Hot', <~ce~<e
?. Biot, sont probablement les vestiges
<Mes rMt~ ici dans <6t'cbMf, e~ e!e c~ ~Me' <-M a~
t)ct<~ pour nous. En outre il répète souvent
d~one écriture primitive; mais, suivant !es
cette prière ~dthot, ~Ot.s'foM~'OMf~ so!<yn'eM.E Chinois, chacun des traits dont elles se con<-
posent y tient la place d'un étement natu-
pour MOM~. Ee) (1). Les soixante-quatre combinaisons de
EOHLAKCBAKCH! qéesse de~ boud-
dhistes'du Népal c'est une dés. manffesta- (<t) Les éléinents naturels des Chinois sont Iq
tions spontanées de ta matière. On ia.rèpré- terré, te feu t'eau. le bois, le métat.
253 KOU KOU SM

ces traits renferment toutes )es, combinai- Bodhisatwa, on Sts~spirituet d'n~t. Bouddha.
sons possibles de ces étéments, et représen- C.'est te même qui! est appelé ~TtotKcMM par
tent les principes les plus parfaits de. toutes les Mongols, D~tatt ra: zt~ par t~s Tibé-
t~és connaissances humaines. L'exptjcation tains, et ~)a<o&t<M<caco p~r. les Hindous.
de ces Koua combinés passe, aux. yen~x des Foy. les deux derniers' noms, dans-ce Dic-
Chinois, pour te plus sublime effort de l'es- tionnaire.
prit humain, et tes hommes les ptus célè- ~e.UAN-N.!A ou KOBO~NtN, divinité <'o-
bres de leur antiquité ont,passé un temps. me~tique des Chinois c'éta~ une grande
considéra,ht,e à chercher cette explication. sainte, dont tes~égepde&rapportent dès cho-
Le Livre Y-Éing est spécialement consacré a, ses étonnantes; on en. a, fait un génie qui.
l'interprétation de ces Sgures mystérieuses, préside à t'intéricur.des! maisons et aux pro-
et contient le résultat des travaux faits à ce ductions de ta terre. Od ta représente accom-
sujet au xn" siècle avant notre ère, par te pagnée de, deux enfants, dont t'uo tMttt une
cétêbre prince de l'ouest Wen-~Vang et par coupe, et l'autre a )fs mains jointes.
son 6)s Tcheou-Koung; au vf siècle, avant KO.UAN-.TE-EONG, personnage vénéré
notre ère également, par le, célèbre Gonfu- des, Chinois, qui, le regardent commele fon-
cius. » dateur. de leur. empire. H~ passe pour avoir
En effet non-seutemen,t Confucius admet i.n.venté une partie des arts et donné aux
)cs Knua, mais encore it enseigne en; termes Chinois des lois et. des. habits car avant lui
formcts, dans le livre canonique des Chan- ces; peuples allaient presque mus; it tes ré-
gements, l'art d'en déduire tes sorts; et cer- duisit sous. une, forme cegtée de gouverne-
tainement, dit te P. Yisdetp.u, cet art attaché ment; et les fit habiter dans des vittes. Des
à ce livre.ne se déduit, que de ce qu'en a dit mventions st utiles et si extraordinaires ne
Confucius. De plus, Tso-Kieou-ming, djs- permettaient pas de se le Ëgur~r d'une taille
ciple de Confucius, dont il avait écrit les, commune aussi t'a-t-on, représenté comme
leçons, dans ses CotKMett<atfM ~r les ~tn-: nn~ géant, et d'une force surnaturette. On
Ka~ canoniques de son ma~re, a inséré tant voit derrière lui son. écuyer noir ?'sitt-<c/«'OM,
d'exemples de ces sorts, que cela va.jusq,u'au qui ne lé cédaiL pas en force. à son m-titre.
dégoût il f~it cadrer si juste les événements Le P. Martini pense que ce Rôuan-te-Kong
avec les prédictions, que, si ce qu.'it en dit. pourrait bien être ttt même que Fou-hi, dont
était vrai, ce serait autant de miracles. D.'ait- l'histoire, comme celle de tant d~uttM's tonf-
leurs, tous les ph~osophes, jusqu'~ ceux dateurs de royaumes, a été mêlée de f~btes'.
d'aujourd'hui, usent de ces sorts;, et même KOUAN-Ti, dieu protecteur des maison's,
la plupart assurent hardiment que par Leur chèz, les Chinois établis à Batavia~. On'cétè-
moyen il n'y a rien qu'Usine puissent pré- tre sa fête le 13 du premier et du cinquième
dire. mois.
Ce ne sont pas.seulement tes Chinois qui KOUAN-YN, déesse adorée par tes Chinois
ajoutent la plus, grande confiance aujtKoua, sous le nom d& C/ttM~-MOM, ou de S.'inte-
comme moyen, de con.p,aitre~l'aYen.n! e.u')es Mér&, avec le titre de /i~taoM-c/)e-<cAe-MOM,
choses passées, mais les Japonais, les Co- mère: libératrice du mond~. Foy., au' mot'
réens, tes Cochinchinois,tes Tibétaina, et en CHtNS-Mon, les curieuses particularités que
généra) tous tes peuples qui ont quelque nous avons consignées à ce sujet. Les fem-
connaissance de la littérature et de la phi- mes la considèrent comme leur protectrice.
losophie des Chinois. Les Chinois en font quantité de' figures sur
KOUAI, sacrifice que les, Chinois offrent leur porcelaine btanche. Elle est représentée
aux divini.tes.pour détourner tes maux dont sous la figure d'une femme tenant- un enfant
on est menacé. dans ses bras. Les femmes stérites ont une
KOUAN, divinité des Coréens c'est le dieu grande vénération pour cette image, persua-
des combats. dées que la divinité qu'eMe représente a le
KOUAN. Les Chinois, appelaient. ainsi un pouvoir de tes rendre; féconder;
sacrifice qu'ils offraientà teuts ancêtres dans KOBA-PAmO, dieu des itcs Hawaï,
la personne de t'enfant q.u,i les représentait. était charge de protéger t'âme'des rois après
(Foy. ÇH)). Celui-ci prenait te vin qu'on tui leur trépas, ~oy. KAONo-Hio&A~.
présentait et en faisait une libation à terre KODBEL, dieu des bouddhistes' du\Ncpat;
pour évoquer les esprits. Maintenant encore, il est te gardien du, nord; it préside à~ta nais-
quand on offre des. sachSces, on commence sance et à t'accroissement des graine, des
par faire cette libation (~OMam), afin d atti- fruits, etc., et à tout ce qu'it y. à~de rare et dé
rer les géni.eset. de les rendre présents à la précieux sur la terre comme tes m&tafux,
cérémonie. les diamants, tes pierres précieuses. Il est
~OUAN-A~. KOUAN-LOA, SAN-TEA. représenté assis sur un- totu? de t''uhe' de
Les Chinois étab!is à Batavia honorent sous ses main.~ droites il tient trois' pierres pré-
ces trois noms un génie OULdieu secondair&, cieuses jointes ens&mbte, etde t''àu~r.e uite
qu'ils regardent comme le maitre de i'air, et matrice d& diamant; dans t'une d!e ses' mains
dont ils célèbrent la fête le troisième jour du gauches tt~ a un sceptre, et nne sourie dans
troisième mois. t'autre..
KOUAN CFH-YN, personnage du panthéon KODCHABÂRTi, fête hindode, qu~ arrivé
bouddhique vénéré en. Chine; son nom signi- au jour de la conjonction de-ta~uhe {tvec fc
fie Cdui qui. contempte les sons du monde soleil dans te mois de Bh.idon.6s jout.-ta tes
on y ajoute le terme. ~aM=ïA, c'e&t-à-'dn'o. bMom~ues'oSfeat âne hertteappètéeRaCtch,
2&5 DICTIONNAIRE BES RELIGIONS. ~56
(~oa C!/MOSMfo!~M), avec laquelle ils font ou bons gémes, mais jamais aux .SoMM ou
aussi -pendant toute cannée des offrandes démons.
aux mânes de leurs ancêtres. On donne aussi le nom de ~OMe: ou an
KODDMALA un des vingt et un enfers de géniedctaptuie.
la mythotogiedes Hindous. KOUEN-1 UN, paradis terrestre des Chi-
KOUDOUKOUDOUPEKARERS. H y a dans nois. Ce nom désigne, en géographie, les
l'Inde méridionate certains magiciens men- montagnes les plus élevées du Tibet, et eu
diants, dont l'emploi est d'exploiter la crainte mythologie la montagne du pote, ou le pote
ou la créduiité publique, en débitant des sou- arctique tui-même. C'est le ~«A~-m~roMdes
haits prophétiques analogues, aux besoins de Indiens, t'or~' des Persans, le ~oMtnerott
chacun, et par conséquent propres à leur des Bouddhistes, le Caf des Arabes, le Cau-
attirer des largesses. Ces hypocrites s'appel- case ou peut-être t'O~mpedes Grecs, etc.
lent Koudoukoudoupekarers du nom d'un Voici comme l'antique ouvrage intitulé
petit tambour qu'ils agitent vivement en en- CAoM-~(at-K~(te tivt'.e des montagnes et des
trant dans tes maisons. Quelquefois on les mers) décrit le mont jCoMeM-<Mm « Tout ce
consulte .sur des affaires de haute impor- que l'on peut désirer se trouve sur cette
tance, dont le secret doit leur procurer une montagne; on y voit des arbres admirables
récompense considérable. C'est alors, dit-on, et des sources mërveitteuses. On l'appelle le
qu'ils ont recours aux sacrifices humains. jardin ferme et caché, le jardin suspendu,
Pour cela comme ils ont ordinairement un doux ouvrage de Heurs. » Un autre au-
leur retraite dans les forêts, ils font choix de teur dit dè la même montagne « Le jardin
quelque femme de ta campagne, qu'ifs atti- suspendu, rafraîchi par des vents caressants,
rent à eux et dont ils se ménagent l'affection et planté des arbres les plus précieux, est
par de petits présents. Lorsqu'ils jugent leur, situé, au milieu de la montagne Kouen-lun,'
victime suffisamment préparée, ils l'enfer- auprès de la porte fermée du ciel. Ou l'àp-
me.ntdans leur cabane, et t'enterrent toute pelle te jardin brillant les eaux dont il est
vive jusqu'au cou ils forment ensuite avec arrosé sont la source jaune, ta plus. élevée et
de la pâte de. farine une espèce de grande la ptus riche de toutes, elle s'appelle la fon-
lampe, qu'ils lui mettent sur la tête, et, après taine d'immortalité celui qui en boit ne
l'avoir remplie d'huile, ils y allument quatre meurt pas.
mèches. Lorsque la chaleur a fait -mourir « L'eau jaune sort de ce jardin entre te
cette malheureuse, ce qui ne tarde pas à ar- nord et l'orient l'eau rouge, entre l'orient et
river, ils la décapitent..A!ors, comme l'âme te midi; l'eau'faible ou morte, entre le midi
de cette femme est devenue, par le fait seul et l'occident; enfin l'eau de t'~gneau, entre
du sacrifice,, une divinité hooveHe, c'est a l'occident et le nord. Ces eaux forment qua-
elle que les magiciens s'adressent pour obte- tre Heuves, tous fontaines spirituelles du
nir la révélation désirée. Seigneur-Esprit (y<-CA:M), qui s'en sert pour
KOUm et KOUEi CHIN. Les Chinois don- composer toutes les espèces de remèdes et
nent aux mauvais génies tu nom de ~oMet, et arroser toutes tes choses qui existent. »
aux. bons celui de Chin; la réunion de ces D'autres écrivains chinois ajoutent que le'
deux mots exprime les esprits en général, Eouen-lun est le séjour des esprits, la mai-
abstraction faite de la bonté et de la mali- son du grand seigneur, la cour inférieure du
gnité. Cependant, dit le P. Visdelou, si on tra- dieu du ciet que c'est de là.qu'est sortie la
duit cette expression par esprit, ce n'est pas vie. La porte de ce palais est gardée par un
assez si on la traduit par le mot dieu, c'est être appelé TiTawMtK~, mot qui est interprété
trop. Car le Chin des Chinois est une appel- dans les gloses par céleste a~M~ ou animal
lation commune à toute intelligence, même à <pî'n/Me/.
celle de l'homme. Le même savant nous ap- it n'est pas difficile de trouver dans cette
prend que les Chinois divisent l'âme de description une réminiscence frappante du
l'homme en deux parties, t'une mobile et paradis terrestre ici, il est vrai, t'arbre de
subtile d'où provient la faculté de connaî- vie est remplacé par l'eau d'immortalité;
tre l'autre fixe et grossière, d'où provient mais nous y remarquons que cette fontaine
la faculté de sentir. A l'une Ht à l'autre de donne, comme dans le récit génésiaque, nais-
ces deux parties répondent directement les sance à quatre fleuves, qui arrosent diffé-
/~ot(et-C~tM ou les mânes. Car, après la mort, rentes contrées de la terre; que ce lieu est
la première de ces parties, dégagée des liens un lieu de délices et que la porte en est gar-
du corps, retourne au ciel d'où olle était dée par un animal intelligent qui rappelle
venue, et devient Chin et ta seconde, qui le C/t~-M~M de la Genèse, genre d'esprit re-
retourne à ta terre avec le corps auquel-elle présenté par les Hébreux sous les formes
était attachée et anuexéf, devient ~OMe<. réunies d'un homme, d'un bœuf, d'un lion
Ainsi tout le mystère des sacrifices qu'on fait et d'un aigle. Enfin, suivant les Chinois, le
aux mânes des morts, père, mère et ancê- chemin de ce fortuné séjour est perdu depuis
tres, consiste en ce que, par la vertu d~une longtemps, bien que leurs ancêtres en aient
certaine sympathie, les deux parties de t'âme eu connaissance.
soient tellement émues et frappées de la KOUË-TSE-K1EN, temples érigés àla mé-
piété sincère de ceux qui sacrifient, qu'elles moire et eu l'honneur deConfucius; ils res-
viennent se réunir pour ce temps, et juuir semblent assez aux édifices consacrés à ho-
des offrandes qu'on leur présente. norer le C7:aH~-<t ou.suprémR emp.ereur du
Les Chinois oSreat dés sacrifices aux CAtH ciel. Voyez-en la description et les cérémo-
?7 KOU KOU 2S8
nies qu on y observe, à l'article CoNpcctos. est assis sur une longue perche, entourée
KOUGHAS, démons ou esprits malfai- par les replis de deux dragons affreux et
sants redoutés des habitants des itesAtéoutes, menaçants.
voisines du Kamtchatka. Ces insulaires attri- KOUi~A-D~VATA. « C'est, d)tM. Langlois,
buent Leur état de détresse et d'asservisse- le nom que donnent les Hindous à la divinité
ment â la supériorité des Koughas russes sur domestique, 11 n'y. a point de maison sans
les teurs. Us s'imaginent aussi que les étran- divinité tutétaire, mais on ignore l'idée pré-
gers qui paraissent curieux de voir tours cise qu'ils attachent à ce mot. Le dieu qui
cérémonies, n'ont d'autre intention que d')n- est l'objet d'un culte héréditaire et de fa-
sulter àtcurs Koughas, et de-les induire à mille est toujours un des principaux de la
leur retirer leur protection. mythologie..C'est le ~ot~o-D~a<a; mais il
KQUGHÉS,.ecc)és!asfiques~qui composent parait qu'il y a aussi te Griha--Dévata, ou dieu
le véritable clergé du Japon et ta cour du de la maison, qui a rarement un nom dis-
Daïri. Ils ont un habit particulier qui lesdis- tinct. Dans le Bengale le dieu domestique
tingue des laïques, portent de larges cale- est souvent la pierre Salagrama, quelquefois
çons, et une robe fort ample à queue traî- la piante 7*OM<< ou bien .un panier de riz
nante. Leur bonnet est noir; leur forme ou une jarre d'eau. Ces deux derniers ob-
diffère suivant la. dignité des personnes, jets sont chaque jour adorés quelques ins-
en sorte qu'on reconnaît à cette marque, tants, le plus communément par les femmes
ainsi qu'à certaines autres particularités de ta maison. Quelquefois ce sont de petites
dans l'habillement dequelle qualité est un images de Lakehmi ou de Tchandi, ou bien,
ecclésiastique, et que) poste it occupe à la s'it apparaît un serpent, on le révère comme
cour. Quelques-uns attachent à leur bonnet le gardien de l'habitation. En générât, dans
une bande de crêpe ou de soie noire, qui les anciens temps, les divinités domestiques
leur descend jusque sur l'épaule. D'autres étaient regardées comme tes esprits invisibles
portent devant les yeux une pièce sembta- du mal, les fantômes et les spectres répan-
ble, en forme d'éventait. Plusieurs ont sur la dus de tout côté. On tes honorait par certains
poitrine une espèce, d'écharpe qui leur rites particuliers. On teur faisait des offran-
tombe sur t'épaute. Plus cette écharpë est des en plein air, en jetant à ta fin de toutes
longue, ptus la personne qui la porte, est les cérémonies un peu de riz avec une petite
quatiuée car t'usage des Koughés, comme pierre c'était pour tes entretenir en bonne
celui des Kanousis, est de ne se baisser, en disposition. Cette espèce de divinité corres-
saluant, qu'autant qu'il est nécessaire pour pond aux genii <ocor.Mm des anciens plutôt
que le bout de l'écharpe touche à terre. qu'aux Lares et aux Pénates »
Afin de ne pas donner de fausses notions,. KOUHKA, génie de la mythologie hin-
nous devons observer que cette classe de doue c'est l'un des huit chefs des serpents
personnages représentés comme un ordre Nagas, qui habitent le Patala, ou les régions
ecclésiastique par Kaempfer et d'autres écri- inférieures.
vains anciens, ne serait, d'après le savant KOULINAS, sectaires hindous, apparte-
Ktaproth que les ministres d'Etat de la nant aux Vamatcharis, branche des Saktas
cour du Daïri, sans aucun pouvoir spirituel. leur nom vient de TifoM/a( famille), parce quee
L'erreur, selon lui, serait, venue du préjugé tes partisans de cette doctrine prétendent
où l'on est en Europe que le Daïri est un être d'une haute extraction. Fo< VàMA-
empereur ecclésiastique., une sorte de pape TCHARtS.
de la religion du Sinto, tandis qu'il n'est KOUMANO-GOO, papier magique que les
réellement que le véritable empereur civil Japonais emploient pour les épreuves ou.
et le Seogoun, auquel on donne communé- pour découvrir tes choses cachées. Fo!
ment ce dernier titre ou celui de roi, n'est en Goo.
réalité que le premier dignitaire de l'empire, KOUMA NO-NO-,KOU SOU FI-NO MI-
ou le général en chef de t'armée; mais celui- KOTO, un des anciens génies de la mytho-
ci a su, depuis plusieurs siècles, concentrer logie japonaise, Hts de Sasan-no o-no Mi-
dans ses mains toute l'autorité, en laissant koto; et de Ten sio daï sin. Voyez t'histoire
ao Daïri, véritable empereur, son vain titre. de sa naissance merveitteuse, à t'articte ÏEN-
~oy. DAïtu. SIO MAÏSfN.
KOUt, mauvais génie fort redouté des KOUMARA un dés noms de Kartikéya
Chinois qui habitent la partie occidentale de dieu de la guerre chez lès Hindous. Ce nom
l'île Formose aussi ces insulaires ont-ils signifie le prince de la jeunesse guerrière.
soin de lui offrir des sacrifices pour détour- KOUMBHAKARNA, géant de la mythologie
ner les maux qu'il pourrait leur faire. hindoue/a On lui donne une taille énorme,
KOU-JA., idfte vénérée par les Chinois de dit M. Langlois, et un appétit si vorace qu'on
Nang-Chang, capitale de la province de craignait qu'il né mangeât la terre. Par ses
Kiang-~i. Elle est dans le vestibute de la pa- pénitences il avait obtenu te droit de deman-
gode principale, nommée Thi-si-King, entou- der un don à Brahmâ. Les dieux trembtaient
rée de beaucoup d'autres idoles, plus petites d'avance, craignant qu'il ne voulût solliciter
mais pourtant une fois aussi grandes qu'un une grâce contraire à leurs intérêts Sa-
homme d'une taille ordinaire. Kou-ja, en raswati, déesse de t'étoquence entra en lui,
qualité de maitre ou de défenseur <te la pa' et le porta à demander ta faculté de dormir
gode, est sur un trône élevé, portant sur les nuit et jour. Ses amis firent changer ta déci-
épaules un manteau couleur de pourpre; il sion, et on convint qu'H dormirait six mois
~9 DtCttONNAtRË DES RELIGIONS 960
sans interruption.; que te dernier jour du foyer, te yisage tourné vers rOr'en~-pt te-
sixième, it s'éveillerait; que, pendant ta nant, te ttchoron à ta hauteur de la poitrine.
première moitié de ce jour, il .pourrait com- Alors le Yakout en verse .trois fois sur le
battre et vaincre tes dieux, et,pendant l'autre brasier,'comme une offrande à Aar-iTo:/oH,
moitié, dévorer ce qu'il voudrait. I) usait lar- !eur dieu principal. Se tournant ensuite un
gement -de cette dernière permission,, et se peu à droite, il verse encore trois fois du
brouitta même à ce sujet avec son.frère Pa- Koumis .en t'hohneur de ~oM6e!7T/!a<o!<M,
vana. On donne à son Ht une longueur Aette femme de ce dieu. Après cela, regardant le
qu'elle excédait de plus de vingt-trois fois la sud, il fait tie ta même manière une libation
longueur de Lanka, que.cependant il habi- pour chacune des dtvinités bienfaisantes.
t'ait.Tetle est l'exagération des conteurs et Vers l'ouest, il.vers.e trois fois do Koumis
des faiseurs de 'fables. Dans la guerre de pour les vingt-sept tribus d'esprits aériens,
Rama contre Havana, ce monstre dévorait et vers le nord, il en offre également trois
ses ennemis, etjetaitl'épouvante parmi ceux fois aux huit tribus d'esprits infernaux, et
qui étaient 'hors de sa portée. Ram'a lui aux âmes des magiciens dé'cédés. Après une
coupa d'abord tes bras,.puis tes jambes, .et courte pause, la dernière libation est offerte
Soit par lui donner un. coup mprtet sur. te à Enachsys, déesse des troupeaux.
cou. a Ces libations achevées, le Chaman fait
KOUMBHANDAKAS, ctasse de màuvals.gé- tburjier vers 1 Orient t'homme qui tient la
nies de 'la mythologie bouddhique ce sont coupe, et prononce, à haute voix une prière
des démons impurs, remarqu.ables..p,ar un pour remercier le tout;Puissant de ses bien-
énorme linga; ils remplissent la fonction faits, et le conjurer d'e continuer a pr.otéger
de choristes parmi tes Asouras. la tribu. En achevant sa prière, te Chaman
KOUM8HESWARA, deité indienne; un ôte s'on bonnet, avec lequel il s~évente trois
des huit vitaràgas. fois, en criant OMroM</exclamation que ré-
KOÙMRH1NAS1. s.œurde"Ravana: elle' pètent tous les assistants. Ensuite il prend le
épouseL le démon Madhou., ~ont etie eut La- tchoron, boit un.peu de Koumis, et le fait
vana. Seton teRhagayata.Koumbhmasiserait passer aux autres Chamans. Quand ceux-ci
mère deRavanà, et des autres Rakcbasas ou ont goûté de la: liqueur, elle est présentée
mauvais gémes, qui furent tes tyrans de successivement à tous les autres cdny.ives,
Lanka, capitate de t'ite de Ceytan. excepté à ceux qui sont dans un état de
KOU.MRLYA KARNÀ, rakchasa ou.géant souillure. Les femmes ne sont point admises
delà mythologie hindoue son lit h'avatt pas dans la cabane où l'on procède à cette céré-
moins de 10,000 lieues de longueur ;H.<ab- monie. f) ieur est même défendu, ainsi qu'aux
sorbait dans un seul. repas 10,000 moutons, impurs, de boire du Koumis du, premier vase,
autant de chèvres, 6,000 vaches,-5,000 buf- parce qu'on le .regarde comme sanctiué et
ues et autant dé daims. doué du pouvoir de fprtiSer l'esprit et de le
KOUMIS, boisson enivrante, formée de rempHr d'un sens divin.
lait acide, eh usage parmi les diverses peu- Quand les YaJkoutes a qui it est permis
p)ades de ta Sibérie, et dont ta fabrication de bojre du Koumis sacré ont porté les lè-
devint chez tes Yakôutes l'objet d'une céré- vres à-ta coupe, ils sortent tous de la cabane,
monie,religieu'se. Voici., <j['aprés Bit)ings,les et s'asseyent sur des branches de bouléau
détails qu~i t'accompagnent .1 formant des demi-cercles,' et faisant face à
On construit une huHe d'été.(ta fête a tou- l'Orient. Tous tes vases sont portés hors de
jours lieu dans. cette saison), à taqu&He on la cabane, et-ptacés~ntre des branches d'ar-
donne une formé conique elle est fàite.de bres, plantées en terre, et les convives com-
pieux amincis, couverte avec la seconde mencent à boire. Chaque demi-cercle a son
écorce<du bouleau, et décorée de branches de vase, son tchoron, et un Chaman pour le
boutean en dedans.et en dehors un foyer est présider.. C'est ce Chaman qui remptit la
ménagédanste milieu. Les parents etles-amis coupe et la fait circuler, toujours en suivant
sont spéciatement invités au banquet, et on le cours du soleil. Alors commencent les jou-
accueille amicalement tous lës convives qui tes, la lutte, ta course, les sauts et divers
se présentent, de'quelque nation qu'its &oiéht. jeux d'adresse. Celui qui remporte le prix
Les Chamans occupent les premières pt~ces, dans tous ces exercices est regardé comme
et les autres s'asseyent suivant tëur rang particulièrement ,favorisé des dieux et dès
d'ancienneté. ce moment son témoignage est plus respecté
Quand :la 'cabane est remplie de convives, et a p)us de.poids que celui d'un homme or-
le plus âge des Cham:insse tève etappette dinaire.
un des Yakoutës, qu'il sait être dans un état KOUNG, sorte de charme usité dans les
de pureté parfaite, c'est-à-dire qui,,dcpuis un provinces de l'Indo-Chine, au moyen duquel
mois, n'a point vu de cadavre, n'àjaioats été ni les couteaux ni les autres armes tran-
accusé de vol, et n'a jamais porté un faux chantes ne peuvent blesser le corps. Les
témoignage contre personne, défit qui souille gens qui eh font usage portent le nom de
pour toujours, et rend indigné de 'la céré- /ifoMM<M;. fe roi de Siam en entretient un
monie du Koumis. Le Yakout s'étant avancé, certain nombre pour lui servir de gardes. Si
le Chaman lui commande Ue prendre une l'ûn'd'eux vient à commettre un crime qui
grande coupe appelée TcAorott, qui ne sert doiye être puni dé mort, on ordonne aux
que dans ces solennités. Il lui prescrit de la bonnes de faire cesser, pnr leurs prières, le
~emptit de Koumis, et di; se placer devant le charmé où KbMM<y qui ici) ~reservera't.
2~ KOU KOU aM
KODNG-'CH!, nom du jeune enfant qui, un hommage sotenneL Sa fête se'célébrait
chez tes Chinois, représentait t'ahcêtre prin- au commencement de t'été, vers le 23 on le
cipal dans tes cérémonies'i~u'on rempti~s'ait 24~ 'juin. Le commencement -de la 'ré'cotte
en t'hoinnèur de's défunts de ta fàmitte. Ce était te jour des offrandes destinées à cette
titre veut dire le ~f'yMn< t«tts'(re. Cet enfant divinité biënfaisjante. Les tloaces impressions
se tenait immobile, pendant qu'on tui pré- de la joie~ÉtâieW universeH'ë8.; ta jeunesse
sentait des viandes, des fruits et du vin, et des deux sexes, couronnée de (teurs et pa'ee
t'en aa'gurait la prospérité future de ta fa- de gùirtandes champêtres, %ë rassemblait
"mitté d'âpres tes paroles qui pouvà'ient tut devant son temple, et tandis qu'édite formait
échapper, ~n pensait q'ue~c'ét~it te mort qui différents chœurs de danses et sautait par
partait pàrsa~bbuche. Get cnfa'ht venait ëh- dèssus tes feux qu-'ette avait attumés, tes
suite prendre sa part dn 'fësti'n, qui Murait a"a pà'rehts métaiënt leurs voix à eet'te's de tfTirs
mo~~dëi!<x jours. ToM. CBi. enfants, é.t faisaient retentir ie'nom de Kou-
K'ÔUN&-tSEU~, frotn 'chin'ois du cc'ë'bre palo. 'Encore aujourd'hui, te pëûpte-russe
phHôst)ptyé*c'ônnu en'Europe sous~ë n ont'de passe dans les festins et tes divertissements
Co~tC!Ms. Voy.~Eôif'puô'tus. ta nuit qui précède le jour où se faisait
KOBMNûAÎO, une de's 'deux fêtes à'nï)u~- autrefois ta fête de KOupato, at'tnme des
les des BaHhais; ettë a tieu à t'é~ui~oxe feux de joie, autour desquels il danse, et
d'automne, lorsqu'on récolte )e riz, et ëHe donne le surnom de ~oMpn/Mt~a à sainte
dure deux ~ours. ~ou.&~LODNGAN. Agrippine, dont ta fête a remplacé celle de
KQDNt 'SA TSMiSI-TsfO Mr&OTO, le Koupato.
séc'ond des esprits cétestës qui régnèrent sur KOUR!8-MER-TSOHK, sorciers des Ossè-
)'e JapOn antérieuremën't à1;i 'ràce~hum~in'e; tes: ce sont 'des vieillards et 'dés 'femmes
son 'nom signrnë le ~~n~raMe 3M mi~eM ma- &gêës qui, te soir de ta Saint-SUv'stre, tom-
M!att«e ma&e<. H régna, par t~ vertu de f'eau, bent dan's une espèce d'ext.tse, de sorte qu'ils
t'espace dé cen't twifte mittibns 'd'années..Un restent étendus à terre, immobiles commee
temple est érigé en's~n~)OTm'eu~(ta'ns ta~pro- s'ils dormaient. Lbrsqu'its s'éveitlent, its di-
vince de Kawats~i. sent qu'its ont vu tes âmes des défunts, tan-
KOU Ni TCHË KocN-TCHE,'fété tôt dans un grand marais 'tantôt 'montées
que
tes habitants de Nangasa~i, da'hs te Japon~ sur'des cochons, des chiens ou des houes.
célè'birent te septi'èmejo~rdù neuvième mois Lorsqu'ils voient uT;e âme sarctant du blé
et tes deux jours ~ujvants. On fait exécuter dans.les champs et te 'portant dans 'le vil-
par dë's c'ti'fahts, dans~a grande place puhti- tage, ils en nugure'nt une moisson abon-
que, des danses en t'honneur du dieu 6- Ha'n~.
Sotf'Kt-Snma; tes préttesy anaènënt sa Statue 'KOÛRMAVATARA, c'est-à-dire tncnttX!-
en gr'a~ne~pompe. Le troisième jour de 'taL <tO'M"deVrchhoh em Ïo"r<Me'; c'est te second
fête; unirëconduii j'e'd~pu au t'ëmpt'e, On as~ ~fes dix'principaux Avatars. Les dieux et !es
pt-rge sa statue Q'eau DOu~taute ~u moyen démons ayant-'concu te désir de se rendre
d'une'poignée de feùiHesd~ë bambou, pour immttrtëts,'entreprirent à'cet effet de tr.tns-
cba~er tes mauvais génies. C'est dans te Mrmér en 'beurre et de là en urnrita ou am-
même bntqu~nh minisire du cuttë monte à broisie 'ta mer de tait, une des sept qui en-
cheVâ) 'et décoche des ftèchës en 'courant de 'virônnent te monde. Par te conseil de Vich-
tousc'ûtés. ~'o'&.TANGÔ~No Sëkou. nou, its y transportèrent te mont Mandara,
KOUM tMO TAT~t-NO ~~OTO, ou t'entourèrent comme d'une corde des replis
'te V~t'o~ du t'o~'Mm~ <OM;'OMf~ ea''ts(f<K(, Hu serpent à cent'têtes; T~disécha; et tes uns
le premi'er des e'sbi'its çetëstes qui régnèrent ~'aisi~sah'tte'monstreparune extrémité, les
sur te 3!'pôn%u Commencement du monde. autres par't'extremfté opposée, ils ie tirè-
immédiatémen't après te dét)rouiMement d~ rent .en sens inverse, de manière que le
chaos, ce dieu (m'génie naquit spontanément 'Mandara, entacépar'té serpent, pivota sur
d'une substance semb)ab)e a ta ptante asi tù'i~nëm'e, 'agi ta'ta mer, et 'ta convertit en
(~'rtaMt~uSJfaptih:cMs), qui'avài.t cru entre te amrtta. Mais tes mouvements imprimés a la
ciel et la terre. %on 'f'gne dura cent mil- montagne étaient St rapides, que Adisécha,
tiards d'années. Les Japonais le font con- qui eh étatt t'instrnment, succomba bientôt
temporain du 'PAaH-~oM des Ch)npi~. On t'a'- à t'a fatigue. Son corps frissonna, ses cent
dbre prihci.patemënt dans un tcmpte de ta bouche's hàtëtantës ébranlèrent l'univers de
province d'Odmi. leurs formidables sifuements~ un torrent do
KOUNONG,dieu ou g~énie vénère partes ilauinies dévorantes s'épancha de ses yeux
Coréens. ~'es cent tahgaes noires'et pendantes patpi-
KOUON-CHt-YN bu Koubf-YN, divinité tèrent, et it vomit 'un poison t'erribte d'ont
chinoise prise mat à propos pour une déité tout, àt'ins'ta~t,fur inondé. Effrayés tte ce
feme))ê parles anciens écr')yaihs européens,; désastre, les dieux et )ès Asour~s se hâtèrent
c'est~të 'përsohnage. ap'pc)é ,par tës'&ihdpus d'e fuir. Plus 'hardi qu'eux tous, Vichnou rê-
~i~oA~Mteara. Voy. aussi HouAN-cm-YN. cueillit le poison et s'en frotta le corps, 'qui
KOtJPALO,, ~ië~ (ou .déesse,) dp t'aj)on. se couvrit à l'instant d'âne teinté btëuâtre.
dance, des fruits et des autres productions Has~sur'és par ce 'rësuttât, tes dieux se rap-
de ta terre/vénéré par tes ancu'hs Sarmates. prochèrent et reprirent leur travait. MiHe
La gaité qu'inspire te retour 'te ia Kettë sat- ans 's'êc'oÜlèrent
'ans s'écoutèrent
l ~illsi. Alors
ainsi. Atôrs arriva ,) un"non-
u~ubu-
son, dans un ctimat rigoureux, avait marqua vet accident lè"gàndàtâ
te ,10
~tandarâ s'animait dans ta L
tes jours où t'on devait renarë àKoupato mer.'eCc'en~ta'tt~t~e~ceUe longue et pë-
~65 DICTIONNAIREDES RELfGfONS. 20*
niMe opération, siVichnou, se changeant tecteur des grottes et des cavernes. Par sa
aussitôt en tortue, ne se fût placé sous la piété, il avait obtenu de Brahmâ la posses-
montagne pour la soutenir. Enfin; la coagu- sion de Lankâ, où les chemins étaient cou-
lation s'opéra, et avec ettc une toute de mer* verts, de .poudre d'or; mais il en fut chassé
veilles, dont on peut voir le récit et le détail par Râvana son frère, fits comme lui du
à l'artide BARATTEMENTUE LA MER. Mouni Visravas. se retira alors dans le
KOUROU, génie de la mythologie hindoue, Kaitasa, paradis de Siva, où'H règne dans
un des dix Wiswas vénérés principa)emënt un district séparé dont la capitale est Alaka;
dans les cérémonies funèbres appelées Srad- de là il préside à-Ia région septentrionale de
dha. t'nnivers. Si ce dieu est fort cultivé par les
C'est aussi le nom d'un prince de la dy- mortels ce n'est point par sa .beauté car,
nastie lunaire, qui vivait sur la fin du troi- outre la lèpre dont son corps est affligé, il a
sième âge, c'est-à-dire dans.les temps my- trois jambes et huit dents une tache jaune
thotogiaues. Il régnait dans le nord-ouest de occupe la place d'un de ses yeux; !t tient
t'Inde. contrée appelée de son nom A'OM~ dans sa main un marteau. Du reste sa cour
roa&cMro; il fut l'aïeul des deux races en- est brittante elle se compose entre autres
nemies des Pandavas et des Kauravas qui des Kinnaras ou musiciens du ciel, et des
se livrèrent la fameuse bataille du M«/ttt- Yakchas sorte de gnomes préposés à la
&Aara~6t~ garde de ses jardins et de ses trésors. Ces
KOU-StA SIO une des huit observances trésors divins sont personnifiés au nombre
bouddhiques les plus répandues dans le Ja- fte huit; savoir Padma, Mahapadma, Sanka-
pon. Cette-ci est ainsi appetée d'un livre du Makara., Katchapa Moukounda, Nanda,
même nom dans lequel elle est consignée et Ni'la et Kharha; on les représente avec un
développée. Elle fut apportée de la Chine dans vase d'oùits répandent la richesse dont cha-
le Japon, par Ghen-bo, vers l'an 357 de no- cun est le gardien. Quelquefois le dieu se
tre ère. tient dans une grotte profonde, défendue par
KOU-TCHOU, une des divinités secondai- des serpents et entourée de rapides courants
res des Chinois deBatavia, dont la fête tombe d'eau et de torrents de flammes. Mais sou-
le 8 du quatrième mois. vent it monte sur Pouchpaka, son char ma-
KOUTiTCHARAS, religieux hindous, qui gnifique, qui se meut de lui-même, ou sur
forment le premier degré de l'ordre des San- un coursier richement caparaçonné, une cou-
nyasis. Voy. SANNYAStS.' ronne sur la tête, un sceptre à la main, par-
KOUTKA ou KouTKsou dieu des Kamt- courant la terre, sur laquelle il exerce son
chadales. Selon les uns Koutka est l'esprit empire.
intelligent de leur dieu primitif Niousti- KODWON PAALISET nom_ que les Fin-
<cAt<c/t c'est le messager qui va commander nois donnaient au festin qu'on célébrait
la vengeance aux démons qui tourmentent les lorsqu'un ours avait été tué à la chasse; car
mortels, et les récompenses aux esprits dis- ces peuples regardaient cet animât, ainsi
pensateurs des biens. M voyage dans un que plusieurs autres, comme animé par une
chariot invisible, (rainé par des animaux vo- sorte d'espri~divin. Voici comment M. Léou-
lants, qui ont la forme de souris, mais sont zon Leduc décrit cette cérémonie
plus petits que l'esprit humain ne peut le «De toutes parts les peuples accourent, les
concevoir, et plus rapides que t'éctair.–Sui- jeunes filles, les jeunes garçons se rassem-
vant d'autres, il est te .dieu créateur de la blent. On boit, on mange, on chante. Tous
terre après t'avoir formée, il vint s'établir les convives sont revêtus d'habits de fête.
au Kamtchatka, où les vallées se creusèrent. Les pères de famille traitent du mariage de
sous ses pas; de ses enfants viennent les ha- teurs fils et de leurs filles et les heureux
bitants actuels de cette contrée. Ce dieu Cancés prennent jour pour leur hymen. Ce-
voyage aussi de temps en temps sur les ri- pendant la tête de l'ours, tombée sous les
vières, et, comme les mortels, il est quefque- traits du chasseur, a été suspendue à un ar-
fois obligé de tirer ses canots d'une rivière à bre tous les yeux la contemplent avec triom-
l'autre, ce qui produit le bruit du tonnerre phe, toutes les bouches célèbrent la gloire
dont ils sont fort enrayés mais en revanche de celui qui a renversé le monstre, et qui, ce
plusieurs se persuadent que torsq'u'its font jour-tà, porte, en marque d'honneur, une
eux-mêmes une semblable opération ils clef de cuivre sur ses armes, ou tout autre
prodoisent également un tonnerre qui est signe à son cou. Bientôt le maître de la mai-
entendu et redouté de Koutka. Foy. CosMO- son s'avance avec solennité, précédant ceux
CONtE DES KAMTCHADALES.,au ,S'Mp/)~meK~. qui portent les ptats où la chair de l'ours a
KOUTUGITH .déesse des Kamtcihadalés, .été préparée en ragoûts. Arrivé sur le seuil
soeur de Koutka qui avec son frète a de la tupa, il dit Que les eM/~M~ s'éloignent
.apporté du ciel la terre, et l'a affermie sur dit vestibule, que les ~MKM filles laissent l'en-
les eaux de la mer. Fo~. CosMOGONiE, au trée libre, car le noble vient dans la <Mps le
~M~p~HeMt.' célèbre est introduit dans la maison Puis le
KOUTTAGOTTAROU. nom que les Khonds festin commence et se prolonge bien avant
de la partie septentrionale >d'Orissa donnent dans la nuit. Enfin les rMmoM prennent la
à leurs prêtres. parole, chantent les hommages respectueux
KOUVËRA, le-Plutus indien, dieu des ri- qu'ils ont rendus à l'ours, et conjurent.celui
chesses et des trésors cachés,.ami des sou- qui a été tué .de tes raconter aux autres ours
terrains et des esprits qui y résident, pro- de la forêt, afin qu'à sou exemple ils se
26S KRE KR! <66
taissent vaincre pins facilement par le cnas- la conservation de la vigueur musculaire. Il
seur. joue un rôle important dans les légendea
« Ce culte de l'ours est un des usages les )nytho!ogi')ues, et on peut le comparer à
plus anciens de la mythologie finnoise. En l'Herct'te des Grecs. On lui donnait aussi le
effet, ou conçoit que, plus on remonte'dans nom d l)a.
le passé, et plus on trouve dans ce pays de- KRHWE-KREWEYTO, nom da grand
Finlande de forêts épaisses, de repaires sau- prêtre des païens de la Lithuanie. ti parta.
vages, et par conséquent plus de monstres, geait le pouvoir suprême avec le chef de t'E-
citoyens de ces forêts de ces repaires. Mais tat, et sa puissance s'étendait depuis la
observons que le culte de 1,'ours n'avait point Dwina jusqu'à la Prusse. H é,ait élu à cette
son principe dans la crainte. Les Finnois dignité par le collége des Weidalotes ou.sa.
audacieux à l'attaquer, ne t'envisageaient crificateurs et résidait dans le temple de
que comme un être bienfaisant qui leur don- Romnowé. Quand, les troupes marchaient
nait des fourrures pour se garantir du froid, au combat, H ~tait porté dans une litière
de la chair pour se nourrir, de la gloire dans par les membres de son clergé; et le peuple
la h.ndk'sse qu'ils devaient déployer en le se prosternait sur son passage en agitant des
chassant. M ~oy. OHTO. bannières.
KOYAN le bon génie ou le bon principe, KRtCHNA
(1). huitième incarnation de
vénéré par les peuplades de l'Austrasie; il Vichnou, la plus célèbre, la plus populaire
est sans cesse en )ut<e contre Fo~oyaM, le et même la plus complète, suivant les théo-
mauvais esprit, et s'efforce par tous tes logiens hindous.
moyens possibles de neutraliser sa funeste Le royaume de Mathoura gémissait sous
influence. Aussi les Australiens t'invoquent le joug tyrannique du sanguinaire Kansa
dans leurs dangers, et tui font des offrandes prince dn ta race des géan!s, et qui, dans une
de ftèches et de dards. vie antérieure, s'était déjà déchue l'ennemi
KOZEI, chien de la mythologie kamtcha- des die~fx sous le nom de Katanémi, et
da)e. C'est lui qui mène dans un traint:.)n avait été mis à mort par Vichnou. indigné
le dieu 7'otH<c[: et torsqu'H secoue son poil des mam que Kansa faisait souffrir à son
pour en faire tomber les flocons de- neige peuple, ce dieu consetv.tteur résotot d'abat-
ses mouvements occasionnent des tremble- tre sa puissance et de le. punir de ses for-
ments de terre. faits. En conséquence, il s'incarna de nou-
KHAKOUTCHANDRA, un des Bouddhas veau sous le nom de Krichna. et naquit .à
humains qui, suivant la théotogft: du Népal, Mathour.i, dcDévaki, sœur du tyran et de
a paru dans le Tfe/a-yoM~t ou troisions Vasou-Déva descendant de Yadou. Long-
âge. Un hymne néwari que nous avons sous temps avant sa naissance sa venue avait
les yeux l'invoque en ces term's: « J'adore été prédite à Kansa.et cet homme <ruet,
Krakouthchandra, le seigneur des pénitents, pour se soustraire à-la destinée dont il ét;)it
t'inconiparabteSougata, la source de perfec- menacé, mettait <tmort de ses propres mains
tion, qui est né à Kchémavati, d'une iamitie tous les enfants de sa sœur. Sept avaient
de brahmanes révéré par les rois la .vie déjà péri, et Krichna le huitième, semblait
de ce trésor de perfection fut de ~0,000 ans, ne pouvoir échapper. Cependant les gardes
et il obtint, au pied d'un arbre siricha, l'état que son oncle avait apostés près de Uév.)ki,
de Djinendra, avec les armes de la science pour surprendre l'instant où ëUe deviendDit
qxi anéantit tes trois mondes. Une autre mère et t'en informer, ne purent accomplir
tégendc dit que Krakoutchandra coupa les teur mission. Au moment ou Dévaki ressen-
boucles de cheveux de sept cents brahma- tit les premières douleurs,de l'enfantt'ment
nes et kchatriyas la moitié des cheveux un bruit d instruments de musique se lit en-
monta au ciel et donna naissance au Kcsa- tendre, et couvrit le bruit des vagissements
vati l'autre moitié tomba sur la terre et du nouveau-né. Krichna vint au monde à
produisit une multitude innombrable de minuit, au lever de la lune. A peine eut-il
tingas. vu le jour, qu'il ordonna lui-même àV-isou-
KHAKTA, femme géante de la mytholo- Déva etàsa mère de le faire transporter à
gie Snnuise dont l'occupation consistait à Gokoula, au dcfà de la rivière de Yamouna,
construire des vaisseaux magiques qui ne pour y être élevé parmi les bergers qui ha-!
pouvaient contenir qu'une seuie personne, 9 bitaient cette ville comme fils de t'un d'en'
sans toutefois pouvoir jamais être remplis. treeux. Ce n'étai'.dis.iit-i!,qu'à la faveur,'
KRA't'OU un des dix Viswas de tamy'ho- d'une vie obscure et retirée qu'il pourrait se~1;
logie hindoue, honorés principalement dans soustraire au sort funeste que son oncle tui'
lés cérémonies funèbres.–C'est aussi un réservait, et qui nemanquerait.pasde l'at-
des sept richis de la constellation de ta teindre, si on ne t'étoignait au plus tôt; car
Jrande-Ourse. il. savait que furieux de sa disparition le
KRATTt, génie de la mythologie finnoise tyran ordonnerait le massacre de tous tes
qui, avec Aarni,vei!tait sur l'argent et les nouveau-nés. Ce qu'il avait prédit se réa-
trésors enfouis sous la terre. lisa le massacre fut ordonné, et le divin
KREMÂRA, esprit domestique que les S)a- enfant eût inévitablement péri, si on ne
ves regardaient comme le protecteur des l'eût caché soigneusement à tous les regards.
marcassins.
kREPKIBOG, autre divinité des anciens (i) Appelé aussi ~M~na; ~roM, Cr~Mo, R~Mn,
Slaves, qui présidait au développement ou à Cris/Ma, été r
DICTIONN.DES RELIGIONS.tIL 9
SM MGttO~AtRË DES REUGiÔNS. M8
1.1
On le confia secrètement aux soins du ber- ces ennemis éternels des dieux, qui gardent
ger Nanda et de sa femme Yasodà, qui t'éte- tf~ur méchant caractère dans toutes leurs ré-
vèrent dans te pays ~e V'radja sur les bords générations successives dans une vie anté-
de la Yamduna. U ~ait encore enfant que rieure H avait déjà sous la forme du géant
déjà il étonnait tout te canton par les mira- Ppuhdra, éprouvé le courroux de Vichnou,
cles joarnat'e'rs qui signalaient sa nature et il entrait dans l'économie de cette incar-
divine. On~te vit mettre à mort Panthana nation de punir Sisoupala aussi bien que
femme remarquante par une initie et une Kansa.
force extraordihaites, ainsi que par sa féro- Cependant des dissensions éclatèrent dans
cité purger ta terre d'un grand nombre de la famille de Bharata, où Krichna avait pris
géants; déraciner deux arbres d'une gran- naissance. Douryodhana, chef des Kauravas
deur prodigieuse qui couvraient de leur ou de là branche ainée, et frère de Pandou
ombre ta moitié de la terre; tuer te mauvais qui, de son vivant, occupait le trône d'Has-
génie appelé Madhou danser sur la tête du tinapoura, s'était emparé, à la mort de cetui-
terrible serpent Katya après s'être dégagé ci, de l'autorité suprême; et redoutant la ri-
die ses nombreux et formidables replis. Ter- valité des Pandavas ou de la branche cadette,
rible pour ses.enuemis, il était bon pour ses il avait exercé contre eux les plus cruelles
amis. dont i) prévenait les besoins.-Un jour, persécutions (1). Dépouillés, proscrits, les Pan.
it soutint en t'air une montagne pour abriter davas appelaient la vengeance. Krichna, qui
40,000 bergér's quravaient été surpris par s'était voué à combattre le mal sous quel-
un orage. Il se tivra avec passion à l'ari de que forme qu'il se présentât, tour vint en
la musique. Aux sons mélodieux de sa nûte aide, rani'na leur courage et révéla même
tes animaux des forêts venaient se ranger à l'un d'eux, nommé Ardjouna, sà nature di-
autour de lui et se couchaient à ses pieds vine, dans un moment où celui-ci se laissait
les bergères au n)i)i<u desquelles il vivait abattre. Cet incident forme le sujet du fa-
se plaisaient à danser à t'burmonie de ses meux livre indien le Bhagavat-gulta ou le
divins accords, tt était même trop aimab)é e Chant divin. Rrichna marcha avec eux con-
avec ettes, et celles-ci ne pouvaient s'empê- tre l'oppresseur, défit Douryodhana dans
cher de lui abandonner leur CŒur. La lé- une bataille le tua et mit à sa p!ace You-
gende lui donne i6,108 de ces Gopis-pour dichthira, l'aîné des Pandavas.
maitressës; mais it avait distingué huit d'en- Krichna, vainqueur de ses ennemis, res-
tre ettes qui étaient l'objet de ses préféren- pecté deses voisins, entouré d'une nombreuse
ces, et Radha était la plus chérie et la ptus famille, finit sa vie d'une manière malheu-
favorisée. C'est ainsi qu'il passa sa jeunesse reuse. Descendant de Yadou il s'était servi
sous le nom de Co~Kda ou berger; mais il de la race nombreuse des Yadavas ses pa-
était appelé à d'autres destinées. H s'envi- rents, pour fonder et soutenir sa puissance.
ronna de jeunes guerriers, se mit à leur Ceux-ci un jour insultèrent de saints richis.
.tête, fit à Mathoura une entrée triomphante, Ils avaient habillé un homme en femme et
trompa ta vigilance de Kansa déjoua tous leur avaient demandé en riant quel serait
ses projets meurtriers le vainquit, le mit à lé' sort de t'enfant dunt elle accoucherait.
mort, et délivra sa fàmille de la dure capti- Les richis avaient répondu qu'il sortirait
vité on ta tenait.te tyran. d'elle une barre de fer qui détruirait toute
D'autres ennemis exercèrent ensuite sa va- leur race. Krichna, connaissant cette répon-
leur te puissant Djarasandha roi de Ma- se, leur conseilla de mettre la barre de fer en
ga'dha et d'autres princes luttèrent contre poudre et de la jeter à la mer.-A l'endroit
fui souvent vaincus ils eurent même re- où était tombée cette poudre i) vint des ro-
cours aux étrangers, et appelèrent à leur seaux dont les Yadavas firent des ftèches et
secours Kala-Yavana (~a<a le Grec, ou Déva se percèrent mutuellement, dans la guerre
jB~a-Facana, Deucation) qui vint jusqu'à que nous venons de mentionner. Un morceau
Mathoura avec une armée formidable. Mais mal pulvérisé se retrouva dans le corps d'un
Krictina l'avait prévenu et toute la popula- poisson. Un chasseur, nommé Angada en
lion de Vradja avait émigré pour aller foh- arma une de ses flèches et, un jour que
df'r, 'dans une !te sur le golfe de Koutch Krichna était assis à l'ombre d'un buisson
une vittë nouvelle appetée Dwaraka. Kata- ce chasseur le prit pour une bête fauve le
Yavada épuisa ses forces dans cette expédi- perça et le cloua au tronc d'un tcirandana
tion, du il périt lui-même, laissant ses alliés ou arbre de sandal, qui, abattu et jeté ensuite
à teur triste destinée. Djarasandha périt. dans les eaux saintes du Gange, le condui-
'La guehe cependant n'avait pas fait per- sit sur la côte d'Orissa, où il s'arrêta et de-
dre à Krichna ses goûts voluptueux. H en- vintt'objetdu culte des habitants de Djagad-
leva Roukmihi, fille du roi de Vidarbha à natha ou Jagrenat.tieu que visitent encore cha-
t'instânt même où etie allait épouser Sisou~ que année de nombreux dévots et pèlerins.
pata, roi de Tchédi. Roukmi, f~ère de Rouk- Krichna avait vécu dit-on cent vingt-cinq
mihi, avait pris parti pour Sisoupala et avait ans. Roukmini et les 16,108 bergère;) se brû-
succombé. Sisdupata lui-mêmé ne fut pas lèrent toutes sur son bûcher.
plus heureux, et même il trouva la mort
dans tetîort qu'il tenta contre lui. ii ne faut .(<) L'auteur de ce Dictionnaire a donné, dans le
Journal AstH~Mede )! le récit détaiitë de la que-
pas cependant regarder cette aventure com- relle entre cesdeux f.unijtes, et'te la guerre acharnée
me une tn.tuvaisu querëfte suscitée par qui s'ensuivit; sot~tc titre d'Rt~etM des fax~at,
Krichna car Sisoupala était encore un de traduite de f/ttncfou:<a)t<,etc.
269 KRt KM
Ce dieu est représenté avec une couleur homme qui joint un profond savoir à une
noire ou plutôt azurée c'est ce que signifie foi sincère et éclairée, dont nous nous ho-
son nom en sanscrit quelquefois il porte norons d'être l'aini, et qui s'est prêté avec
une flûte à sa bouche, et sa maîtresse Radha la plus extrême obligeance à seconder nos
est à sa gauche c'est l'image de Krichna recherches et nos études. Nous' entrerons
dans sa jeunesse; elle est la plus commune. dans ses vues chrétiennes et désint'éressées
Dans sa forme guerrière, il a qua're mains en faisant de larges emprunts au second vo-
dont deux avec des armes, la troisième avec lume de son Histoire de la ~t'M~ra/Mre /itn<fo)«
nn lotus et la quatrième avec une conque. et /<indoM~aH< (1). Les extraits qu'il cite et
C'est l'image de Vichnou. qu'il traduit sont tirés du Prem-Sagar, c'est-
llyaungrandnombredefétesdc Krichna. à-dire l'Océan de l'amour (divin), ouvrage
Au mois de Kartik (octobre-novembre), 1 populaire sur la vie et la divinité de Kriohna,
il y a, pendant trois nuits de suite des dan- que ce savant professeur explique aux 'au-
ses appelées Rasa, en mémoire de celles diteurs du cours public d'hindoustani. Nous
qu'exécutaient les Gopis avec Krichna. On y y ajouterons lê résultat de nos propres re-
danse, on y chante toute la nuit, on s'y ba- cherches. f
lance, et on jette aux passants une poussière 1 Nous avons remarqué plus haut que t~
rouge de sandal, ou avec les mains ou avec Ctitte de Krichna est te plus populaire de
une seringue. Les six dixièmes de la popu- t'Hindoustan; en effet, Krichna est t'incar-
tation du Bengale sont dévots à Krichna. On nation par excellence de Vichnou, seconde
compte peu de brahmanes dans le nombre. personne de la trinité indienne, celle qui ré-t
La marque de cette secte consiste en deux sume à elle seute toutes les autres; c'est
lignes tirées depuis le bout du nez jusque pourquoi plusieurs théologiens ne la mettent
derrière la tête. pas au nombre des dix avatars communé-
De même que Rama a eu pour chantre ment énumérés. Le brahmane Padmanaba,
Vatmiki, auteur du Ramayana, Krichna a qui, dans le xvn* siècle, initia Abraham Ro-
été surtout cétébr~. par Vyasa, auteur du gers aux mystères de sa secte, lui témoignait
.MaAaMara~a. Ce héros a dû vivre trois ou qu'entre les dix apparitions de Vichnou,
quatre cents ans après Rama et on peut le celle-ci était la plus admirable et .ta plus
regarder comme antérieur à notre ère de extraordinaire; il en donnait cette raison,
mille à douze cents ans. D'autres reculent que Vichnou, dans les autres apparitions,
t'époque de son apparition jusqu'à la fin du n était venu qu'avec uue partie de sa divi-
troisième âge, et au commencement du qua- nité. comme avec une étinceite de feu qui
trième, dont la première année tombe avec tombe de toute la masse mais que, quand
certitude trois mille cent un ans avant Jé- il était venu au monde sous le nom de
sus-Christ. Krichna. il vint pour lors avec toute sa divi-
nité et que le cict demeura vid< a On pour.
Parallèle de Krichna et de Jésus-Christ.
rait, dit M. Garcin de Tassy, comparer les
Nous n'avons donné qu'un abrégé très-suc- incarnations antérieures, manifestations im-
cinct de l'histoire de Krichna, en suivant parfait''s de ta divinité, aux révélations
principalement M. Langlois, savant india- prophétiques de l'Ancien Testament; et, en
niste car s'il fallait.-la raconter dans tous effet, les Hindous semblent y voir la mémo
ses détaits et avec toutes les légendes qui diiïérence que nous entre ces révélations et
circulent dans l'Inde à son sujet, des vot' ccites de l'Evangile: ainsi que dit saint Paul
mes entiers ne suturaient pas. Mais nos lec- au commencement de sa sublime Ep!tre aux
teurs auront sans doute remarqué, dans le Hébreux: ~MM, çttt<~oi<por/<'aM<fe/'o!<
premier paragraphe surtout, quelques ana- par les prop/t~ nous a parlé dans ces der-
logies assez extraordinaires entre ce qu'on Kters temps par son Fils.
raconte de Krichna pendant sa jeunesse, et Voici maintenant des citations qui démon-
les premiers faits historiques de l'Evangile. trent que la fui au Dieu incarné est le
Cette concordance et ces similitudes sont dogme prédominant dans le Prem-Sagar,
encore bien plus nombreuses, quand on vient comme dans t'Ëvangite:
.) entrer dans le détail de la vie de Krichna. «Omuitre indivisible, invisible, immor-
EUes n'ont pas échappé aux indianistes les tel t. Vous êtes le dieu des dieux; per-
ptus distingués, qui en ont tiré des induc- sonne ne counait votre essence; votre -éclat
tions diamétralement opposées, suivant qu'ils se produit dans la lune, le soleil, la terre, le
étaient ennemis ou partisans du christia- ciel; vous vous manifestez dans t'univert
nisme. Ce p.irattète mérite que nous nous entier. Votre maya (2) est toute-puissante;
y arrêtions, car nous y trouverons à quoi se elle a fasciné tous les étr. 9. Dans les trois
réduisant les prétentions de t'écote p))it''so- mondes, il n'y a nisoura, ni homme, ui
phique et sur quelles bases fragiles elle s'ap- moutti qui puisse fui échapper. Vous vous
puie. Nous exposerons donc d'abord le rap- éh's incarné plusieurs fois p 'ur soulager la
port qui existe entre le culte et les légendes t<re du poids, du m:)t, pour faire périr les
do Krichna, et le culte et l'histoire de Jé- ptjt'heuts et sauver te monde. Vous êtes le
sus-Christ puis nous rechercherons d'où a
pu venir cette analogie. Nous croyons de- (t) Nous avons inséré déjà, en 1847, un trpvai) à
voir prévenir nos lecteurs que presque tout peu près semblable dans le XVt° vol. des ~t)!na<Mde
~M<oso;)/tte chrétienne, 5~ série.
ce que nous allons dire est tiré des con- (2) L'illusion, tëvoitequi cache la divinité aux
sciencieux travaux de M. Garcin de Tassy, ycti\ t'm f;if)r!ets.
a~ DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 272

soigneur invisible, indivisible, infini mais à (Jasu-mati), peut fort bien se traduire par
cause de vos adorateurs, vous vous êtes ren- mère de Jésus. Le berger Nanda passait éga-
du visible. Si votre bonté ne vous eût porté à lement pour te père de Krichna, comme le
le faire, vous seriez resté éterneHement charpentier Joseph pour celui de Jésus;
un esprit sans corps. Dans. votre manifesta- mais le véritable père de celui-ci Était Dieu
tion extérieure, le ciel est votre tête. la même, comme celui de Krichna était Fuson-
terre vos pieds. les nuages vos cheveux. Deva (le dieu Vasou).
les arbres votre barbe. la lune et le soleil Krichna naquit dans une prison, et Jésus
vos yeux, Brahmâ votre esprit, Siva votre dans une étabte. L'heure de minuit signa!a
majesté, le vent votre souffle, le mouvement la naissance de l'un et de l'autre Celle de
de vos cils le jour et la nuit, le tonnerre vo- Krichna fut précédée de celle de Balarama,
tre voix. » son frère mais par une autre mère, son
« Ce monde est un océan de peines ses compagnon fidèle et son précurseur, comme
eaux sont le souci et la sensibilité. Sans le Jésus fut précédé de Jean-Baptiste son
secours de la nacelte de votre nom, personne cousin.
ne peut parvenir au delà de cet océan diffi- Les Dévatas (esprits cétestes), qui célè-
cile voità pourquoi beaucoup s'y noienten brent la naissance de Krichna, rappellent
voulant en sortir (d'eux-mêmes). Les hom- les anges qui accompagnèrent de L'urs
mes qui, pendant leur vie, alors qu'ils sont chants la naissance de Jésus-Christ. « Tuus
revêtus du corps, ne vous adorent pas, ne les Dévatas, est-il dit, ayant laissé leurs
pensent pas à vous, ne s'adressent pas à chars dans l'espace des airs, et s'étant ren-
vous, ceux-là oublient leur devoir et voient dus invisibles, vinrent à. Mathoura dans la
s'accroître leurs péchés. L'habitant du maison de Vasou-Déva, dont la femme Dé-
monde qui n'invoque pas votre nom est vaki portait Krichna d.ms son sein. Là, les
semblable à celui qui laisse l'ambroisie mains jointes, ils récitèrent les Védas, et
pour se nourrir de poison. Celui-là au con- chantèrent des louanges en l'honneur de
traire, dans le cœur de qui vous résidez, et cette divine grossesse. Personne ne les vit,
q:)i chante vos louanges, possède la vraie mais chacun pot entendre leurs chants. »
piété et acquerra le salut. » -Dans le Bhagavat, il est parlé d'un météore
Plusieurs des invocations précédentes ne lumiueux, pareil à l'étoile des mages, lequel
seraient point déplacées dans la bouche d'un aunonca la naissance de.Krichna.
chrétien, et quelques-unes rappellent in volon- i[ n'y a pas jusqu'aux pasteurs de Beth-
tairement certains passages de l'Ecriture léem qui n'aient )eur pendant dans les ber-
sainte. Elles constatent d'une manière ir- gers qui vinrent offrir leurs présents à
)éfrsgab!e que Krichna est identiquement Krichna enfant. « Tous les vachers et les
le même que Vichnou, qu'il a droit au res- bergers de Gnhouta firent prendre à leurs
pect et aux adorations de toutes les créatu- femmes d:s pots de lait sur la tête, et eux-
res, qu'il est le seul sauveur de t'univers, mémes its tinrent, en dansant et en chant.tnt,
que, hors de lui, il n'y a ni salut, ni vraie offrir à Nnmta, en t'honneur de la naissance
piété. Le Prem-Sagar va même plus loin, de Krichna, leurs dons et leurs congratula-
car il rabaisse et déprécie les autres dieux, tions. »
et trouve qu'ils ne peuvent en aucune ma- A côté des prophéties de Siméon et d'Anne
nière être comparés Krichna. sur Jésus-Christ, nous pouvons citer les
Abordons maintenant le parallèle relatif prédictions des pandits 'et des astrulogues,
à t.) naissance et à la vie de Krichna. qui, après avoir dressé le thème de ta nati-
JI descendait de yatfoM, dont le nom rap- vité de Krichna, firent la déclaration sui-
pelle celui de Juda (Youda), père de la tribu vante « Cet enfant est la seconde divinité
de laquelle était Jésus-Christ. Son père était (la deuxième personne de la 7'rtntf)Nt <t) il
un 7fc/if!<ft)/ct, nommé Fa~u-D~Mt, et sa anéantira tous les Asouras (dé'nons), et dé'
mère ~t~A<, sœur du roi Kansa, et fille du chargera le paysdeVradja du-fardeau de
roi DeraAa. On sait que Marie et Joseph ses infortunes. Tout le monde célébrera sa
étaient é~atemcnt tous deux de race royale. gloire. »
L'entrevue de Dévaki et de Yasoda rap- Krichna est obligé de se soustraire par ta~
pelle la visite de la sainte Vierge à Elisa- fuite à la fureur de Kansa, comme Jésus à
beth. « Après que Krichna eut été conçu celle <t'Hérodc. « Vasoudéta dit à Nanda
dans les entrailles de Dévaki, la maya vint Le vil Kansa enverra chercher sans doute
habiter dans te sein de Yasoda, femme du l'enfant Krichna, dont il désire la mort.
berger Nanda. Elles étaient toutes deux en- Attez-vous-eu tous d'ici (1), avant que ies
ceintes, lorsqu'à l'occasion d'une fête, Dé- R.ikchasas viennent vous chercher. On ne
vaki étant allée se baigner dans la Yamouna, sait pas en effet jusqu'où peut aller la per-
rencontra par hasard Yasoda qui allait s'y versité d'un homme méchant. » Après avoir
baigner de son côté. Elles s'entretinrent de entendu ces mots, Nanda agité prit avec lui
leurs malheurs, et Yasoda finit par promet- tous les siens, et il alla de Mathoura (2) a
tre à Dévaki de garder son enfant, et de Gokoula.
lui donner le sien propre. » Ce fut en effet
Yasoda qui éleva t'enfant et qui passa long- (t) Traduction presque littérale de ce passage
F!«j~ Ht ~~)/p(tfm. fM<Mr!;m est e)t!'))tut llerodes
temps pour sa mère. Notons en passant cette ad
~Me)';t))t pei'dendHnteM))t.
</Ma;)'a;
parUcutnrité frappante que le nom de Ya- (2) T. Maurice (&'aAntO)t)M< ~M<) a déjà remar-
<od« (Jasu-da) appelée aussi l'asoM-mu~ qué la tessenibtance du nom J/~t/toxra avec celui
273 KR! KRI a~
Au massacre des innocents, enfants ae la arbre, toutes les feuilles sèches reverdissent.
tribu de Juda, correspond l'ordre donné par ainsi en faisant )c poud/a (l'adoration) de
Kansa, de tuer tous les enfants de la tribu de Krichna, tous les dieux sunt satisfaits. lt est
ya(?o«, pour envelopper Krichna dans ce le créttteur du monde, il produit, il conserve,
meurtre cet ordre est exécuté, tous les en- it détruit (1); ses actes sont infinis. Personne
fants périssent, à l'exception de Krichna. qui, n'en connaît le but. It s'est incarné par
comme Jésuif, échappe seul au danger. amour pour ses créatures,et, revêtu d'un
Nous pouvons rapprocher des inquiétudes corps, il agit comme une créature hu-
de Marie. lorsqu'elle eut perdu son divin fils maine. »
à Jérusalem, la désotntion de Yasoda, lorsque Les compagnons de ce personnage procla-
Krichna resta à Mathonra. Voici le passage ment hautement sa divinité, comme dans
du Frem-,S«~)r où cet incident est rapporté l'Evangile nous voyons saint Pierre confes-
« Krichna renvoya Nanda, les bergers et ser celle de Jésus, en s'écriant FotM êtes le
Jours enfants à Vrindavana, et lui-même, Christ, Ft'~ de Dieu vivant. Alors tous les
avecBata-Hama et quelques amis, resta à bergers dirent à Krichna: « Seigneur, vous
Mathoura. Alors, les premiers s'acheminè- nous avez trompés pendant longtemps, mais
rent, pensifs comme un joaillier qui a perdu maintenant'nous connaissons' le mystère.
sa fortune; teurs pieds chancelaient dans la Vous êtes le créateur de l'univers, celni qui
route. En apprenant leur arrivée, Yasoda effàce les péchés des créatures, le Seigneur
accourut très-émue; et n'apercevant ni des trois mondes; soyez bienveillant envers
Krichna ni Bata-Rama.eHe dit à Nanda nous, et montrez-nous aujourd'hui le para-
« Ah mon époux, où avez-vous laissé notre dis. Les disciples du Sauveur avaient aussi
fils ? Au tieude le ramener, vous avez apporté témoigné ptusieurs fois à leur maitre !e
des vêtements et des joyaux c'est comme désir de voir son royaume et sa gloire et il
si vous aviez jeté hors de la maison l'or en donna à quelques-uns d'entre eux, sur le
qui s'y trouvait, et que vous l'eussiez rem- Thabor, un avant-goût qui les transporta
placé par du verre. insensé! vons avez laissé hors d'eux-mêmes. Le passage suivant ne
)'amhr<'isie pour le poison vous avez fait serait-il pas une réminiscence du récit évan-
comnu' t'aveugte qui, sans le savoir, a trouvé gélique ? « Krichna se rendit aux vœux
la pierre philosophale, et la jctt' puis, de ses compagnons et leur montra, dans
quand il entend vanter ses qualités, il se Vradja même le séjour où il donne à ses
frappe la tête de dépit.a Nanda répondit: adorateurs la félicité. En cet instant, l'intel-
« 0 femme) 1 n'appelez plus Krichna votre ligence des habitants de Vradja fut ouverte,
fils reconnaissez-le pour votre Seigneur et et, les mains jointes, la tête inclinée, ils di-
adorex-te. Ce fait a cela d'important, qu'il rent « Seigneur, votre grandeur est sans
signale pour ainsi dire l'émancipation de limite; nous ne pouvons la célébrer digne-
Krichna, l'époque où il commence à agir ment. Grâces vous soient rendues de ce que,
comme I)ieu, el- d'une manière indépendante. par l'effet de votre bonté, nous avons vu
Ainsi, dans t'Evnngite, lorsque Marie dit à aujourd'hui que vous êtes Vichnou et que,
Jésus :'<Voilà que votre père et moi vous pour soulager la terre du fardeau des crimes
cherchions tout chagrins, a it lui répond qui l'oppressent, vous avez pris naissance
« Ne savez-vous pas qu'il fallait que je m'oc- dans le monde. (2). »
cupe des affaires de mon père ? » comme pour Les faits miraculeux n'ont pas fait faute à
lui rappeler qu'un autre que Joseph avait Krichna; M. Garcin de Tassy en cite plu-
droit à ce titre. sieurs dont nous allons reproduire ici quel-
Aussi est-il bien constaté que Krichna est ques-uns. Le premier n'est pas sans analo-
véritablement Vichnou, qu'HestréeUementet gie avec le style des évangétistes, et rappelle
substantiellement la seconde personne de !a la. femme courbée depuis dix-huit ans, qui
triade indienne. Citons encoreIePreM-~a~or.' · fut redressée par Notre-Seigneur.
« Krichna est le Dieu des dieux personne « En ce temps-là, Krichna rencontra dans
ne connaît sa manière d'être. H est le Sei- les rues de Mathoura une bossue qui avait
gneur de Brahmâ et de Siva. M faut l'adorer à la main un plaleau chargé de vases pleins
le premier et courber la tête devant lui. De desandat et de safran. Krichna lui demanda
même qu'en arrosant d'eau les branches d'un qui elle était et à qui elle portait ces objets.
Elle répondit « Protecteur du pauvre, je me
nomme Koubdja et je suis au service de
de Mataf'M, en Egypte., où Jésus-Christ, selon l'E-
de t'&'K~otfM,résida pen tant son absence de Kansa. Mais intérieurement
))a))<)!<e je vous suis
!a JtKtée, et où il fit nombre de miracles. Le niême dévouée, et c'est ainsi que j'ai aujourd'hui
anteur a comparé aussi, avec raison, plusieurs traits le bonheur de vous voir et de rendre ma vie
d'; cet Evangite et d'autres écrits apocryphes avec fructifiante. Actuellement, Seigneur, le dé-
des traits analogues du .B/M~afo<n.Il est reconnu sir de votre servante est que vous lui per-
que Mahomet a mis à contribution ces Evangiles, mettiez de vous offrir de ses mains du sandat.a
surtout celui de t'Ent'anct', parce qu'en euet ils étaient
Krichna, admirant la ferveurde cette femme,
très-ré,pandus en Arabie dans les premiers siècles de consentit à son~ désir.
)'Eg!ise; ils ont aussi pu parvenir tacitement <)a~s attention Alors Koubrija, avec
i'tn.te avec lés premiers missionnaires chrétiens, du d'esprit et beaucoup d'affection,
moins les récits merveilleux qui les distinguent des
Evangitcs authentiques et les rapprochements de ()) Dominns mortincat et vivificat. 7 Reg. n, G.
T. M.tu'iee ic prouvent évidemment. (A'o~ de
(.n)'M;tde ?'««!) (2jTuesCt)ri=tusntiusDeibenedic)i,f[uiint'unc
mundum venisti. Joan. x;, 27.
MS DtCT)0!SNA!HEDt.;SREL)G)ONS. 276

flotta Krichna de sandat (1). Puis le Sei- (dieu des enfers). En !e voyant, celui-ci. so
gneur ayant placé son pied sur celui de leva de son siégf, alla à sa runcontre et l'ac-
Koubdja, et ayant pris son menton avec compagna respectueusement. LI le fit asseoir
deux de ses' doigts, rendit droite sa taiUe. sur son trône, lui lava les pieds et lui dit
Bien plus, par l'attouchement de la main de « Heureuse cette ville, puisque le Sfigneur
Krichna, Koubdja devint fort belle. » vient s'y montrer pour accomplir le désir
Un autre fait mervcittfux est un incendie df ses serviteurs 1 Donnez-moi vos ordres, et
apaisé. Nous ne lisons point de fait sem- votre serviteur s'empresser.) de les accom-
htabte dans l'Evangile; nous ne le citons plir. » Alors Krichna lui dit « Rendez la
qu'en témoignage du pouvoir attribué à vie au fils de mon gourou. » Yama alla
Krichna sur les éléments toutefois on pour- promp)e!ncnt et amena )'( nfant puis joi-
rait y voir le pendant de la tempête apaisée gnant les mains-') dit « Roi de bonté, j'ai
par Jésus-Christ à la prière de ses apôtres su. par l'effet du votre grâce, que vous deviez
qui lui crièrent e Seigneur, sauvez-nous; venir chercher ici le fils de votre gourou
°
nous.périssons!" » c'est pourquoi je l'ai gardé avec son jusqu'à
Unjourqae les habitants de Vradja fu- ce jour sans lui rendre la vie (3). Ddit, et
rent surpris par la nuit dans les djangles, ils remit l'enfant à Krichna. Ce dernier l'ayant
dirent entre eux a Comment pourrions- fait placer sur son char, remit peu de
nous retourner à nos maisons, fatigués, temps après l'enfant entre les mains de son
aSamés, attérés comme nous le sommes? 2 père. »
passons la nuit ici, et, à l'aurore, nous irons Passons maintenant à la doctrine. Loin de
à Vrindavana. Ayant ainsi parte, ils s'en- nous la pensée de la mettre de niveau avec
dormirent mais lorsqu'il fut minuit et que le la sainte et pure morale de Jésus; cepen-
ciel fut noir, le feu prit instantanément à la dant, si la légende de Krichna a emprunté
forêt de tous côtes arbres arbusjes et ani- quelque' chose à t'Evangite. il doit s'y reflé-
maux, tout brûla rapidement. A l'apparition ter des émanations de ce livre divin. En
de l'incendie, les bergers serévcittérent en effet, nous voyons le héros brahmanique
sursaut, et agités, tendant les bras, ils préconiser quelques-unes des vertus que
criaient: Krichna, délivrez-nous prompte- l'Homme-Dieu est venu enseigner au monde,
ment de ce feu autrement il se propagera et qui étaient à peu près inconnues avant
et réduira tout en cendres. Krichna enten- lui, entre autres, l'humilité, le mépris des
dit ~es cris de Nanda, de Yasoda et des ha- richesses, le pardon des injures. Pendant
bitants de Vradja; il se leva, et en un instant que les autres cultivent les grands et les
il aspira le feu. L'ayant ainsi anéanti, il puissants de la terre, Krichna vit au milieu
étoigna l'inquiétude de l'esprit de tous. Au des bergers et des vachères; il chérit les
matin ils retournèrent à Vrindavana, et dans petits et les humbles, il inculque à ses sec-
toutes les maisons, on fit des réjouis" tateurs l'amour de la pauvreté. Le discours
sances et on chanta des cantiques de féticita- suivant qu'il adresse à Youdichthira offre un
tion. a cachet tout chrétien
I) ne restait ptus'qu'à reconnaitre en Kri- « Je prive souvent de leurs richesses ceux
chna le pouvoir du ressusciter les morts que je veux traiter avec bonté, parce qu'en
nous le trouvons dans te récit suivant, où ce effet, lorsque l'homme perd sa fortune, il est
personnage rend la vie à un jeune homme, ordinairement délaissé par sa famille, par
comme Jésus-Christ avait ressuscité le fils ses frères, par ses amis, ses femmes et ses
d'une veuve de Naïm; mais le récit de ce fils alors il se convertit, et, par l'effet de ce
prodige s'éloigne plus que les autres du style changement, il abandonne l'illusion de la
de l'Evangile, accompagné qu'il est de cir- richesse et des créatures, et, libre de fasci-
constances mythologiques. nation, il applique son esprit à mon culte,
« Sandipan, gourou (2) de Krichna et de et c'est par le mérite de ce culte qu'il obtient
Bata-Rama, sortit de sa maison, et étant la jouissance de t'immuabte béatitude. En
atté devant Krichna et Bi)!a-Rama, il dit au faisant le poudja (adoration) des autres
premier :« Seigneur, j'avais un Hts;jc le dieux, on obtient, il est vrai, les désirs de
pris un jour avec moi. ctj'attai me baigner son cœur, mais non le salut. »
avec ma famille à fuccasion d'une fête. Un des points les p)us admirables de la
.Arrivé a t'endroit convenable, j'ôtai mes vê- doctrine chrétienne est t'obtig.it'on d'aimer
ten)en!s et je me baignai avec mes cornpa- ses ennemis et de rendre te bien pour tu
gnons. Mais une vague du fleuve emporta mal; on la trouve développée presque à
mon fils, et il ne revi"t plus. Sans doute chaque page dct'Evangite.mais surtout dans
quoique crocodile ou quelque poisson l'aura saint Matthieu, chap. v, et dans saint Luc,
dévoré: aussi la douleur que je ressens est chap V!. Nous retrouvons dans le passage
'extrême. Mais puisque vous voulez bien suivant quelques-uns des motifs proposés
m'accorder un don en récompense de mes par Jésus
soins, rendez-moi mon fils, et éloignez ainsi « Une gopi dit à Krichna « Seigneur, les
démon esprit le chagrin, Alors Krichua, uns font du bien à des gens qui ne leur en
suivi de son frère, se rendit auprès de Yan);) ont jamais fait; les autres rendent le bien
pour le bien il y en a qui rendent le mal
(i) Madeleine oignit de même le corps de Jésus
d'un onguent précieux. (5) Sous une autre forme, par le moyen de h
(2) C'est-à-dire précepteur, directeur spirituel. métempsycose.
M? KRI ~78-.
pourtëbien, enfin d'autres ne tiennent an- allez MpMM* vos besoins aux femmes dm
cun compte du bien qu'on leur fa~t. Quelle hr''hmanea;eHea sont très-décotes et très-
est la méillcure et la ptus mauvaise de ces chàritabtes je suis sûr qu'aussitôt qu'elles
quatre sortes de personnes? »-Krichna vous verront, elles s'empresseront
ré- de vous
pondit « La meilleure des quatre es! celle donner de la nourriture avec honneur et res-
qui fait le bien sans en avoir reçu préaja- pect. « Les bergers agirent ainsi. et trouvè-
b,lement.-C'est ainsi que te père aime son rent ces femmes qui p'éparait'nt leur repas.
fnfant.En effet, il n'y a pas de mérite à Us leur dirent « Tandis que Krichna est
rendre le bien pour le bien (1). TfUe est la t'ff-upé à iaire paître tes vaches dans là fo-
fâche, par exempte, qui produit du lait rêt. la f)im s't'st e:nparée df lui; il nous en-
p;)rce qu'on lui donne de la nourriture. vo'e vous demander si vous pouvez lui don*
Si
on rend. le mal pour le bien, on doit être ner quoique chose à manger. e Les b'a!t-
considéré comme un ennemi mais ta piretn'tadis n'eurent pas p)ut6t entendu ces mots,
espèce de gens, c'est cette qui méconnaît le qu', contentes de pouvoir être utiles à Kri-
bien qu'on tui a fait. Il est à remarquer chna, elles se tevèrent,et mirent sur des
iautefuis que Krichna ne fait ici aucune al- piats d'or des ntets des six saveurs et sans
lusion à t'obtiga'ion defaire du bien d c~tta; que personne ne les en empêchât, elles ac-
~at nous ont rait dM ma! la gopi no le con- coururent avec empressement. et trouvè-
sulte pas même sur cet objet, sans douté rent Krichna.entouré de bergers, debout, à
parce que ).t charité indienne n'a pu s'é- l'ombre des arbres il avait ta posture ~trini-
lever jusque-là. Cependant nous voyons t;tire,taneur du lotus était/dans sa main.
ailleurs Krichna recommander aux hom- Les brahmnadis placèrent devant lui les
mes de ress' mbter aux,arbres plats, et reconnaissant
qui, pour en lui Vichnou lui-
les rigueurs qu'ils -éprouvent de même, elles le saluèrent
la part respectueusement
du cultivateur, lui rendent des fruits abon- en lui disant « Seigneur, de bonté, quel-
dants. qu'un peut-il contempler votre fatë sans
ne pouvait préconiser l'hu- votre grâce? Oh combten nous sommet
Jésus-Christ
miHté sans condamner l'orgueil et le faste des heureuses aujourd'hui) puisque nous avom
aussi t'Evangite retentit souvent eu le bonheur de vous voir, et d'effacer ainsi
pharisiens trs fautes de notre vie. o
des anathèmes lancés par le Sauveur con- a Ces insensés brahmanes
tre ces hommes hautains, suffisants, pleins sont avares et
fiers, enivrés par là prospérité et pipios
d'eux-mêmes et durs envers leurs semb~a-
de cupidité, quoiqu'ils se piquent de sa-
bles. Krichna traite à peu près de même les
brahmanes de son temps q~ui, comme les gesse. L'homme reconnut le' dieu ;)u'it
pharisiens chez les Juifs, étaient parmi les se. crée; mais,. aveugle qu'il est, il mecon-
natt la véritable manifestation de' ta <ii'i-
indiens les docteurs du peuple. En voici un
ntté.
exemple semi-historique, semi-parabo-
lique Ne pourrait-on pas retrouver, dans ces
~En cetemps-là, Krichna étant arrivé'près brahmoadis si pieuses et si. charitables, une
de la Yamouna, se tenait debout sous un réminiscence des saintes femmes qui assis-
taient de leurs biens Jésus et ses disci-
arbre, appuyé sur un bâton, lorsque ses
compagnons vinrent et lui dirent les mains ples ?
jointes a Seigneur, nous avons une grande L'anecdote suivante nous paraît rappeler
faim. N Krichna leur dit « Vous voyez ces t'cmpressement du pubLc.nn Zachee pour
gens qui font élever la tumée des sacriGces; <oir Jésus-Christ. et l'accueil qu'il reçut du'
ce sont des brahmanes de Mathoura, qui, par. Sauveur..
!a crainte de Kansa, exercent teur culte en t Akrourà, après avoir pns cqn~G de
secret. Allez auprès d'eux en mon nom, et, ~ansa, monta sur sotfchar et se dir~ca vctt
avec t'humititédu méndiant,demandez-leur Vrindavana. toutefois il se disait a !ni-
de la nourriture. Ainsi firent les bergers; méme: Ai-je accompli quelque aete pieux.
mais les brahmanes se fâchèrent et leur
quelque pénitence, quelque Mc'ince qui
répondirent « tt faut que vous soyez bien puisse me mériter te'bohht ur d'' voir Kri-
sots pour nous faire actuellement cette
chna?. Je n'ai jamais invoque te xotn d.:
demande nous ne donnerons rien à per- Krichna je suis toujours resté duns la so-
sonne que le sacrifice ne soit terminé. ciété du méchant Kansa comment cntmaittt'
Quand la cérémonie sera finie, s'il y a quel- le secret de t'adoration?. Akrourà <)~-
ques~restes, nous les distribuerons, » Lesgnait, dans- son esprit, que Krich'ia lie vit
bergers insistùrent encore « Souvenez- en lui que t'envoyé de Kahsa; tnais, disajt il
vous, leur dirent-ils, que c'est une œuvre néanmoins, puisqu'il connaît t'intérieur, il
très-méritoire que de nourrir les affamés. » ne doit pas ignorer t'affection qu'on lui purtc,
Les brahmanes ne firent aucune attention et il doit distinguer entre les amis et les
à ce discours, et détournèrent le visage. Les ennemis, i) ne pourra donc me croire tct que
bergers revinrent alors auprès de Krichna, je parais être; mais il s'empressera de me
désespérés et regrettant d'avoir fait cette serrer avec bonté entre ses bras, et de puscr
démarche.Krichna leur dit « ActueHement sur ma tête sa main aussi douce'que le lotus.
Alors jé pourrai regarde' fixement ta beauté
'(t) Si benefeceritis Ms qui vobts oenefaciunt, qu~i de ce corps de tune, et je donnerai par là le
~utMSejt gratta? L!<c.vt. 55. rci.os à mes yeux. Ccpf'r'd~nt Ahru'.tra
s~ ACTIONNAIRE DES RELIGIONS. :iJO
poussait son char vers l'endroit où se trou- mini tenait un pot plein d'MB< Naréda tes
vaient Krichna, Bala-Déva et tes bergers qui salua respectueusement, et se dirh~ea vers
fàisaient paître tes vaches. En voyant de la demeure de Djanw:'vati. Aussitôt que le
loin la face de Krichna, Akroura descendit de maître eut aperçu Naréda, il se leva et Na-
son char; il courut et se jeta aux pieds du réda, après s'être incliné, se retira mar-
Seigneur. H était tellement hors de lui qu'il chant à reculons (par respect). Il alla sur-'te-
ne pouvait proférer une parole des larmes champ auprès de Satibhama, et it trouva
de joie coûtaient de ses yeux. Krichna le re- Krichna occupé à oindre son corps d'huile
leva et l'accueillant avec beaucoup d'amitié, et de parfu'ns. Naréda sortit en silence,
il le prit par la main, et le conduisit à sa parce qu'il est écrit dans les Shastras qu'il
maison. » ne faut saluer ni roi ni brahmane au mo-
Dans le passage suivant, on voit Krichna ment où il se frotte le corps d'huile. Nareda
se transfigurer devant le même Akroura alla ensuite à la maison de Ka)indi, auprès
« Sur ces entrefaites, Krichna, se manifesta de qui Krichna dormait. Naréda se trans-
à Akroura avec quatre bras, la conque, le porta aussitôt chez Mitrabinda, et il vit
disque, la massue et le lotus dans ses quatre qu'on faisait en cette maison une fête en
mains, entouré des mounis, des kinnaras et l'honneur des brahmanes, et que Krichna
des gandharvas. Alors Akroura stupéfait, s'était chargé de faire la distribution des
méditant un instant sur ce qu'il voyait, en vivres. Krichna, l'ayant aperçu, tui dit Sei-
acquiert l'intelligence. H joint ses mains en gneur, puisque vous avez bien voulu venir,
disant « Tu es t'Etre suprême, créateur et acceptez quelque chose, et donnez-moi vos
destructeur tu es venu dans le monde pour restes pour sanctiSer ma maison (1). Na-
tes adorateurs, et tu leur manifestes ta forme réda alla ensuite à la maison de Satya, et il
infinie. Les souras (dieux), les hommes, les fut étonné de voir Krichna, l'amour de ses
mounis, sont renfermés dans ton essence serviteurs, jouant avec cette femme. Chez
ils sont néanmoins visibles pour toi, comme Bhadra, Hari (2) mangeait; chez Lak-
l'eau qui sort de l'Océan et qui y est conte- chmana, il se lavait. Bref, Naréda alla dans
nue. Ta grandeur est étonnante. Qui peut la les 16,108 maisons, et il n'en vit aucune
célébrer dignement? n sans Krichna. Alors le richi, d'abord étonné.
Nous retrouvons un empressement plus fit ensuite réflexion que c'était l'effet de
grand encore que celui d'Akroura, et plus la maya, qui se manifeste sans qu'on
unanime, lors de l'entrée de Krichna et de s'y attende et sans qu'on puisse s'y sous-
Kata-Déva, son frère, dans la -ville de Ma- traire. o
thoura. Libre au lecteur de voir, dans les Enfin nous consignerons ici une légende
manifestations extérieures des habitants de ou anecdote parabolique sur le détachement
cette ville, un souvenir de t'entrée triom- des biens du monde et la pauvreté d'esprit.
phante de Jésus-Christ à Jérusalem. Elle nous fera cortnaître où en sont les In-
« Comme la nouvelle de l'arrivée de diens, par rapport à certaines vérités spécu-
Krichna et de Bata-Rama circula dans la latives et pratiques.
ville de Mathoura, tes habitants accoururent, « Dans la contrée méridionale de l'Inde,
oubliant les affaires de leurs maisons.Les nommée Dravida, habitaient des brahmanes
jeunes femmes laissèrent l'une son repas, et des marchands, très-dévots à Hari. Ils se
l'autre le bain, une troisième la préparation livraient à la méditation sur lui ils faisaient
de sa coiffure. Laissant la retenue et la des sacrifices, de bonnes œuvres, des aumô-
crainte, l'une se met à sa fenêtre, l'autre à nes, respectaient les saints et les personnes
son balcon; celle-ci reste debout à sa porte, pieuses, honoraient les vaches. Parmi eux
ceite-tà court et erre dans les rues. De tous se trouvait un brahmane nommé Soudama,
côtés elles étendaient les bras; elles mon- qui avait eu )e même gourou que Krichna.
traient Krichna 'en disant: Bala-Rama est Son excessive maigreur annonçait sa misère,
ce blond qui a des vêtements bleus; Krichna, qui était tei!e, qu'il n'avait réeitement pas de
ce brun qui en a dejannes. Celles-là ont quoi se nourrir et qu'il n'avait pas le moyen
fait de bonnes actions dans une vie anté- de renouveler le chaume de sa maison. Un
rieure qui aujourd'hui ont obtenu de voir ce jour, sa femme, que son extrême pauvreté
que nous voyons.Cependant Krichna s'en tourmentait vivement, dit à son mari
allait dans les rues, les- places et les mar- a Seigneur, la pauvreté où nous sommes
chés on répandait sur lui, du haut des mai- pton~és nous met dans une position bien
sons de la ville, des parfums et du sandal, et pénible; mais si vous voulez en sortir, je
joyeusement en faisait tomber sur lui une vous en indiquerai le moyen. Quel est-il
pluie de fleurs. » donc? dit ce brahmane. Votre meUteur
L'omniprésence visible de Krichna est ami, répondit-ette, c'est le maître des trois
également professée p.fr les Hindous. Voici mondes, Krichna, habitant de Dwarika; je
ce qu'en dit le Prem-Sagar: suis sûre que si vous alliez le trouver, votre
« En ce temps-là, il vint dans l'esprit de pauvreté cesserait, car Krichna donne à son
Naréda de savoir comment Krichna remplis- gré la volonté, la justice, le pouvoir et le sa-
sait ses devoirs envers ses 16,108 femmes.
Dans cette pensée, il alla dans la ville de
(1) Il dit cela paree que Naréda était brahmane,
Dw~rika; il entra d'abord dans ts maison de tandis que Krichna notait, setox la chair, que kcha-
Ruukmini, et il y vit Krichna, b'iltant de triy.a. (Note de (.cot de ynMv.)
sun éclat, qui était debout, tandis que Rouk- (2) Un des noms de Vichnou, app.iqué à Krichna.
28) KM KRI 282
lut. Mais, mon amie, rép)iqna Soudama, ami, je ne saurais trop le louer. !t considère
Krichna ne donne rien sans rerevoir d'a- le bonheur extérieur comme l'herbe des
vance quelque chose tel est t'usa~e qui champs. » Puis il offrit à Soudama des mets
existe dans le monde (~); aussi je n'ai j.i- des six saveurs, lui donna du t'étt't, t't )e fit
mois rien re~u, parce que je n'ai jamais rien ensuite étendre sur un lit aussi mou que
donné, cause de ma pauvreté. Toutefois, t'écorne. Sondama, fatigué du voyage, ne
pour te Mre plaisir, j'irai, et je ne revien- tarda pas à s'endormir. Pendant ce temps, le
drai auprès de loi qu'âpres avoir vu Krich- maître appela Viswakarma, et lui dit « Attuz
na. » Alors la femme de Soudama mit dans de sui c itatir pour Soudama un beau palais
un vieux morceau d'étoffe htanche un peu enrirhi d'or et de picrrrries; vous y ptacercx
de riz pour que son mari put l'offrir au les huit pouvoirs (de la nature) et les neuf
maitre en forme de présent puis eUe'ptaça trésors de Kouvéra, pour que Soudama
devant lui un vase de terre entouré d'une n'ait plus rien à désirer. » Ainsi, fit V'swa-
corde, et un bâton. Soudama, après avoir karma..
invoqué Ganésha et pensé à Kric:hna, se mit '< Au matin, Sondama se leva se baigna,
en marche vers la vit'e de Dwarika. Pendant fit la fnéditation, t'adoration et le poudja,
la route, il disait en lui-même Les riches- puis il alla aup.ès du maître pour prendre
ses ne me sont pas ('cstinees; mais mon but, congé de lui. Le dieu ne put rien lui dire,
en allant à Dwarika, est seulement de voir tant il était affligé de son départ; il le re-
Krichna. garda seuh'ment les yeux mouittes de lar-
a En arrivant à cette ville,it fut étonné de mes. Cepend.tnt Soudama se "'it en route, et
la trouver entourée de t'Océan des quatre ton) en marchant il pensait en iui-méme
côtés. JI y avait des bois et des bosquets qu'i) avait agi sagement en ne demandant
remplis de fleurs et de fruits, des étangs, rien à Krichna. « Si je l'avais fait, disait-il,
des réservoirs et des puits à roues, où l'on it m'aurait sans doute accordé l'objet de ma
voyait les seaux monter et descendre on demande, mais il m'aurait trouvé avide et
apercevait des ptaines où paissaient des va- immodéré dans mes désirs. N'y pensons plus;
ches, que gardaient en jouant de jeunes je ferai bien entendre raison à ma femme.
bergers. Soudama, après avoir admiré la Krichna m'a fait beauc'mp de politesses et
beauté des bois qui environnaient la ville, y d'honneurs, et comme il a vu que je ne,dc-
entra et put voir ses magnitiqoes palais, res- mandais rien, il a pensé que son bon accueil
plendissants d'or et de pierreries. Ça el là valait pour moi des takhs de roupies (1). »
dans des tirux consacrés spécialement au Hn se livrant s ces réflexions, Soudama ap-
pt.tisir, le fils de Yadou avait formé des réu- prochait de son v'Ha~e; mais it fut tres-
nions pareilles à la cour d'indra; dans les éionné de ne plus retronvcr sa chaumière.
marchés, les chemins et les carrefours, on ni même le lieu qu'ette occupait. A la place
vendait toutes sortes d'objets; dans différen- s'élevait un beau palais di~ne d'tndra. Le
tes maisons, on chantait les louanges du pauvre Soudama fut fort amigé à celte vue.
mailre et on distribuait des aumônes; dans a Qu'as-tu fait, Krichna? s'écria-t-it j j'avais
toute la ville enfin, il régnait une grande une douteur, et lu m'en as donné une nou-
joie. Cependant Soudama parcourait ta ville, velle. Qu'est devenue ma chaumière? où est
demandant le palais de Krichna. Enfin il se ma femme? » CcpendanUt demanda au por-
présenta à la porte principale, et s'infor- tier à qui était ce beau patais. « A Sou-
ma timidement où Krichna tenait sa cour. dama. l'ami de Krichna, » répondit tf: por-
On lui répondit que Kriehna était dans tier. Soudama allait répliquer tursqn'it
l'intérieur du palais, et qu'il le-trouverait aperçut dans l'intérieur sa femme couverte
assis en face de tui, sur son trône de pier- de beaux habits, ornée de joyaux de la tête
reries. aux pieds, parfumée et mâchant du bétel. A
a Soudama entra en etïct; mais aussitôt la vue de son époux, elle s'approcha suivie
que Krichna t eut aperçu, il descendit de son de ses compagnes, et lui dit <t Pourquoi
trône, et l'ayant pris atuicatcment par la mettez-vous en hésitant le pied dans ce pa-
main.i) l'y conduisit, l'y fit asseoir el lui lais? Sachez que Vii\v.tkarma est venu 'en
lava les pieds. Cependant Soudama dit à votre absence et t'a bâti en un instant. »
Krichna « 0 Dieu de bonté, ami du pauvre, Alors Soudama devint fort triste. Sa femme.
Seigneur qui connaissez les cœurs, vous sa- étonnée, lui fit observer que tout le monde
vez tout, et rien au monde ne vous est ca- était content d'acquérir des richesses, et que
ché. » Krichna sourit, comprenant tout de lui seul en était fâché. Mais Soudama lui dit
suite ce qu'il désirait, puis il lui dit « t'our- « Chère amie, oui, je suis fâché que le Sei-
quoi ne me remettez-vous pas le présent que gneur m'ait donné des richesses )ttus«ires,
votre femme m'a envoyé? » Soutiama con- qui ne sont-que tromperies. En effet, elles
fus et trouble, tira alors de dessous son bras ont trompé, elles trompent, cites trompe-
le paquet de riz. Krichna l'ouvrit, en prit ront le monde entier. Oui, je suis fâché que
deux poignées qu'il mangea avec plaisir, et Krichna nait pas eu confiance en mon
dit Roukmini « Celui-ci est mon graud amour. Lui avais-je demandé ces biens,
pour qu'il me les ait donnés?. »
(<t C'est-!)-dire dans )'tnd< En effet,, onit'y aborde Terminons ce parallèle. Krichna finit par
jamais nn grand sans lui ttftf'ir un présent, et ntc~e
<)"ciquei'uisune simple pièce de monnaie. (~Vo<ede (2) Lat/< signifie cent mille. La rax/xe esl m)Q
Il. (r. T.) monnaie indienuc qui vaut francs 50 (;e:)t)):)es
283 D!CT!ON!'<AtREDES HEUGtUNS.

triompher de Kansa il délivre ses sectateurs saint Thomas, pénétrant p)ns loin que ses
du joug de ce tyran, et établit sa puissance roHègues, avait porté t'Evangite jusqu'aux
sur les ruines de'son ennemi. On peut voir bords de l'Hindoustan, et scellé de son sang
danx ce Kansa l'image du génie du mal, de !a vérité dont il avait douté un jour. Les an-
ce ~a<f!tt, perpétuel adversaire du genre hu- ciennes villes de Narsingue et de Métiapor (1)
main et de Jésus, et qui a succombé sous les furent le principal théâtre des travaux et des
coups de tHomme-Dieu. 0') retrouve le souffrances de ce généreux apôtre; il y a
même symbole dans le serpentKatya. vaincu même, dans cette dernière ville, une pierre
aussi par Krichna. Mais s4, d'après le témoi- sur laquelle est gravée une croix, accompa-
gnage de Jésus-Christ lui-même, son royaume gnée de caractères indiens fort anciens, que
n'était pas de ce monde, si son rcgne a du i'on prétend avoir été contemporaine et
être fondé sur les cœurs et sur les intettigen- même témoin de son glorieux martyre ?
ces, celui de Krichna offre tous les caractè- aussi est-elle en grande vénération dans le
res d'un règne humain et temporel. it y a pays.
toin, bien loin, des monstrueuses amours de Plusieurs siècles après, la foi étant sur le
Krichna avec les 16,108 bergères, à ta chaste point de périr, Dieu suscita un nouvel apô-
intégrité du Dieu fait homme qu'adorent les tre, nommé comme le premier Thomas on
chrétiens. Mor-2'Aotn~, qui vint de la Syrie dans l'Iude,
Si nous considérons la mort de l'un et de et, aidé de plusieurs évêques et coadjuteurs
l'autre, ici surtout le sujet se refuse à toute syriens, chaldéens et égyptiens, rétablit )a
comparaison Krichna meurt tout humaine- religion et t'étendit peu à peu dans- la plu-
ment, tué par un chasseur m<'tadro!t qui le part des contrées de t'Hinduustan, dans plu-
prend pour une bête fauve, comme si fau- sieurs pays circonvoisins, et même jusque
teur de cette Œuvre théurgique n'eût su dans la Chine (2). Mais l'hérésie de Nestorius
comment se débarrasser de son héros. Ainsi
y pénétra dans la suite avec les prêtres sy-
le paganisme n'a pu rien inventer, rien imi- riens. Dès lors cette Eglise, séparée du cen-
ter qui ait le moindre rapport avec la mort tre de la foi et de l'unité, commença à décli-
adorable. de celui qui seul est véritablement ner peu à peu, et était réduite à quelques
le Sauveur de l'univers entier. localités, lorsque de nouveaux apôtres, ea-
2° D'où peuvent venir ces points de con- voyés par le saint-siége après la découverte
cordance ? d'un nouveau passage aux Indes par Vasco
Constatons d'abord que ces rapports no de Gama, recommencèrent à la taire refleu-
sont pas tellement frappants, que les' faits rir dans toute sa pureté.
retatés ci-dessus et autres semblables,
n'aient pu être attribués à l'un et à l'autre
des deux personnages que nous avons rap- -(<) Métiapor, il est vrai, n'est pas une ville bien
ancienne ce sont les Portugais qui t'ont construite
prochés. sans que l'une des deux légendes non loin de ëbt!e où prêcha et mourut saint Thomas,
ait été catquée sur l'autre; les analogies que et qui est ruinée depuis longtemps. On donne aussi
nous avons signalées ont pu être àbsolument à la nouvelle ville !e nom de San-Thomé.
fortuites nous penchons même beaucoup (2) En témoignage de ce fait, je me contenterai
pour cette hypothèse. Mais comme l'Europe de citer ~eux pièces fort curieuses et peu connues,
savante ne manque pas actuellement d'uto- extraites du Bréviaire chaldéen de l'église de Saint-
pistes qui voudraient faire soupçonner que Thumas, du Matabar. La première est tirée d'une
des leçons du second nocturne dans l'office de cet
t'EvangUe a pu être emprunté à la théoso- apôtre en voici la traduction littérale
phie indouc, et que Krichna a pu être le type < C'est par le moyen de saint Thomas que l'erreur
du Christ, il est bon d'examiner quelle est la de t'idotâtrie a'été bannie de t'tnde;
valeur de cette assertion. C'est pourquoi < C'est par le moyen de saint Thomas que la Chine
nous consignerons ici les rénexions que et l'Ethiopie ont été converties' la vérité;
nous avons éinises dans les Annales de phi- < C'est par le moyen de saint Thomas qu'ils ont
~osop/tte chrétienne. reçu le sacrement de baptême et l'adoption des en-
fants
Lorsque, il y a plusieurs siècles, les mis- c C'est par le moyen de saint Thomas qu'ils ont
sionnaires catholiques pénétrèrent dans les reçu etconfessé le Père, le Fils et l'Esprit de sainteté
Indes pour y porter les tumières de la foi, ils < C'est par le moyen de saint Thomas qu'ils ont
ne tardèrent pas à remarquer certains rap- conservé la foi en un seul Biou qu'its avaient reçue;
ports frappants entre les religions brahma- < C'est par le moyen de saint Thomas que les
nique et bouddhique d'une part, et le christia- splendeurs de la doctrine vivilique ont paru sur toutes
nisme de l'autre. Ils expUquèrent tout natu- les Indes
< C'est par le moyen de saint Thomas que le
rettement ces analogies au moyen de certai-
nes traditions royaume des cieux a voté et est parvenu dans la
qu'ils trouvèrent encore en Chine.
vigueur dans ces contrées, et d'après tes- La seconde esi une antienne du même bréviaire,
quelles la parolè évangétique aurait pénétré où il est dit Les Hindous, les Chinois, les Persans
différentes fois dans tes indes. L'existence et les autres insulaires, comme aussi ceux qui ha-
d'une Eglise assez nombreuse de chrétiens bitent ta Syrie, l'Arménie, la Grèce et la Homanie,
dans le sud même de la péninsule cis-gan- offrent des adorations a son saint nom, dans la com-
mémoration de saint Thomas.
"étique ne laissait pas de donner un certain Je rappellerai encore le fameux monument de Sin-
uids à cette conclusion. Au reste, l'histoire
fcc)ésiastique était là, témoignant haute- ~aM-~otf,témoignage authentique de la diffusion
de t'E~angite dans le vaste empire de la Chine, vers
ment qu'un des apôtres de Jésus-Christ, la même époqm;.
285 KM KR) <!86
H est donc constant que, depitis tes trmps l'Europe, c;)tho)iques, protestants, déistes
apostoUques, la religion chrétienne a sub- athées tncmc s'il en existe, c'est que, dans
sisté salis interruption daostHindoustan tout ce fatras brahmanique,
et on manque de
dans tes contrées environnantes, que la foi dates; c'est que te) livre, tel poëme, auquc)
a été préchée dans la plupart des provinces on se plaisait à attribuer une antiquité si
de ce grand empire, que des rois même l'ont reculée, est comparativement très-moderne
embrassée. On en pouvait, ce me scmHe, c'est que des œuvres théogoniques et histo-
conclure avec quelque raison que dans ces riques qu'on aimait à croire conposees deux
régions, où tous les systèmes s'accréditent ou trois mille ans peut-être avant l'ère
avec la plus grande facilité, quelques dog- chrétienne, ont été rédigées dans les in', vr
mes, quelques mystères du christianisme et xn' siècles aprM J~M~-C/trM<; c'est que,
s'ét tient glissés dans les fables antiques du s'i) existe encore des livres qui offrent des
brahmanisme, et avaient été plus o" moins traces incontestables d'une haute antiquité,
monstrueusement altérés en passant dans le des interpolations maladroites attestent
symbolisme des gentils. qu'ils ont été remaniés à des époques fort
Mais la philosophie, qui fait profession de rapprochées de nous.
croire tout ce qui n'est pas l'Evangile, aime Quant au personnage qui est le sujet do
mieux bâtir des hypothèses cet article, qu'il soit historique ou imagi-
que d'adopter
des conclusions aussi naturelles. On trouve naire, il est certain que son mythe est de
donc plus sin'pte de soutenir que la religion beaucoup antérieur à l'ère chrétienne, t'ien
bien loin d'avoir fourni aux fa- que les Hindous ne soient pas d'accord-sur
chrétienne,
bles indiennes était au contraire empruntée l'époque précise de son apparition d'après
du brahmanisme. A défaut de faits positif: ou certains auteurs, elle eut lieu 3100 ansa~ant
notre ère, selon d'autres 1900 ans, selon
plutôt contre les faits les plus positifs, on d'autres encore 1000 ou 1200 ans. Voilà
emploie des arguments négatifs; le silence
même des Evangiles est mis à profit. Croi- déjà une chronologie fort indéterminée. Au
rait-on, en effet, que quelques rationalistes reste, on ne saurait douter que, s'il a vécu
ne craignent pas d'avancer que si les évap- réellement, ça été plusieurs siècles avant
Jésus-Christ mais cela ne doit former au-
cétistes se taisent sur la vie et les actions de cune présomption en faveur du premier
Jésus-Christ depuis t'age de douze ans jus- car
de il est positif, d'un autre côté, que le culte
qu'à celui trente (t),c'est que ce nouveau rendu à Krichna n'a guère conttnent;~ qu'au
législateur avait jugé à propos, comme au-
trefois Solon et Pythagore, d'aller furtive- Vi* siècle de notre fie et voilà le point im-
ment, pendant sa jeunesse, dérober la sa- portant. De plus, il est fort douteux que te
Krichna adoré actuenement par les Hin-
gesse dans les Indes, pour, à son retour, in- dous soit le Krichna historique:
culquér à ses sectateurs un symbolisme mi- autrement
on lui eût rendu un culte immédiatetncnt
partie judaïque et indien Toutefois, on veut
bien tui laisser l'honneur d'avoir enseigné après son apparition ou son apothéose, puis-
une doctrine un peu moins absurde que celle qu'on le regardait comme une incarnation
de Vichnou. H faut donc, de toute nécessité,
de Vyasa-Déva. Et les faits? et les histo- ou admettre qu'il y eut deux Krichna,
riens ? et les témoignages? On s'en embar- l'un
rasse peu; la garantie de ces philosophes qui vécut dans les temps antérieurs à Jésus-
suffit; on duit les en croire sur parole. U'ai! Christ, et l'autre qui fut honoré quatre ou
leurs, n'ont-ils pas pour eux l'autorité bien cinq sièctes après la venue.-du Messie;'et
ces deux personnages auront été.confondus
Prouvée du système brahmanique, la pro-
de la philosophie à cause de l'identité de leur nom et de la
in-
digieuse antiquité
dienne ? simitimde de quelques-unes de leurs actions;
ou bien, si l'on ne veut reconnaitre qu'uu
Mais voilà que tout cet échafaudage im-seul Krichna, il faut le considérer sous un
posant s'est écroulé un beau jour. double rapport, et- comme personnage his-
Il existait dans-l'Inde une tangue'sacrée
et antique, qu'it.n'avait été donné à aucun torique qui n'a droit à aucun culte, et
comme personnage allégorique, dont le culte
Européen d'étud.ee cette langue est le sans- a commencé dans des temps plus rappro-
crt<. Les Anglais, devenus maîtres dans chés de nous et ce culte qui lui est rendu
1'liindoustan, firent tomber cette barrière est )as''uic chose qui nous importe.
le s.-nscrit fut étudié, enseigné puhlique-
Ainsi, comme il est historiquement con-
ment, il fut permis de compulser les livres
statéquete culte de Krichna est posté) ieuràà
nombreux écrits dans ce mystérieux idiome. celui de Jésus, il est très-possible que t'H-
Sans duut' on est encore loin d'avoir tiré à
clair le monstrueux vangitc soit entré pour beaucoup dans t'hom-
philosophisme hindou mage rendu, par les Hindous à ce mystérieux
mais ce qui. jusqu'à ce jour, est bien prou-
personnage; qui sait même si la prédication
vé, ce qui est avoué par tous les savants de
évangétique n'a pas'provoqué le culte rendu
i Krichna ? Les Hindous, voyant une partie
(<) Notez bien que les ëvangétistes ne se taisent de la population se prosterner devant un
point sur ce sujet; ils nom montrent Jésus-Christ
résidant à Nazareth pendant tout ce laps de temps. d<eM /U« homme, t)tca)'tte pour ~attccr le
Et lorsque le Sauveur commença à prêcher sa divine genre humain, enveloppé d'abord sous les
mission, ses auditeurs les plus hnstite~ le signataient voiles de /'en/(tnce. puis vivant au milieu d~
comme un charpentier, <i)s d'un charpentier bien petits et dM~tttmMM, e< occt<p~ pendant <u;<<t!
connu. ~Mt'ted détruire la puissance du prince des
M7 DtCTtONNAtRE DES REDGtONS. 28<
~ne~res;.entendant raconter les merveilles ennemi ou l'endorment, ou ;bien elles amé
de son enfance et de sa' vie, l'auront facile- nent la tempête. la pluie et le feu. Ce Eti-
ment confondu avec leur ancien héros dont saswa était un saint mouni. qui avait épousé
on racontait des choses à peu près sembta- Djaya et. Vidj.'ya. toutes deux fittes de ttak-
bles la pretoièrc décadence du christia- eha, le Danaùs des Hindous. Ces princesses
nisme dans les Indes, qui eut ticu vers cette mirent au monde les armes animées dont
époque, .<ura aidé à cette dép)orab)e confu- nous venons de parler, et qu'on appelle à
sion. en méfait les faits historiques avec les cet pff~t f nfants de Krisaswa, ou de Djaya
t'égendcs fabuteusej. Ce qui confirme encore et Vidjaya.
pt)!ss:immon). notre opinion, c'est que le KtUTAKIUTYASAMAS, secte d'Hindous,
coite d'; Krichna a toujours été êtes' encore adorateurs de la 5('A<! ou persou)ti()cation
attt'etl''mcntdans)'Hmdou',taniare!igion féminine de l'énergie divine ils appartien-
du petit peuple et des gens ignorants et'gros- nent, ainsi que les PoMrM~&/<îc/o'At<Met les
sicrs, et il n'a compté parmi ses adhérents ~/{)'t<(t)</tas. à l'ordre appelé de la main gau-
qu'un ~!Ctit nombre de gens instruits. Les che. t~O~. SAKTAS.
brahmanes se partagent principalement en- KHtTAYOUCA, le premier âge de la my-
tre les deux sectes de Siva et de Vit hnou et thologie hindoue, correspondant à l'âge d'or
s'ils rendent des hommages ce dernier en des anciens Grecs son nom signifie âge de
tant qu'incarné, ce n'est guère que sous la la formation on l'appelle encore Salya-
forme de Rama-Tchandra. Le nom même yoM~ft, ou âge de la vertu. Sa durée se com-
du Sauveur des hommes n'a peut-être pas pose de ~000 années divines, qui, avec les
peu contribué à donner le change car crépuscules qui le précèdent et qui le suivent,
on peut fort bien considérer le nom de équivalent à 1,728,000 années humaines. A
jKri'cAnM comme une transcription indienne cette époque, tous les êtres se faisaient re-
du grec Xptc-rof, Christ, d'autant plus que, marquer par leur justice et leur droiture,
dans plusieurs dialectes de l'Inde, ce nom et vivaient dans la- piété et la sainteté. La
est écrit et prononcé Kristna. durée de ta vie naturette était de cent miiie
Pour nous résu'ner en peu de mots, nous ans. Les Hindous attégorisent la vertu des
voyons en Jésus-Christ et en Krichna (/M~- quatre âges sous le symbole d'un taureau ou
Ma), identité de nom, similitude d'origine et d'une Tache, qui dans le premier se main-
de nature divine, quelques traits analogues tient ferme sur ses quatre pieds, mais qui
dans les circonstances qui ont accompagné en perd un successivement dans les âges
<eur naissance, quelques points de rappro- suivants. Actuellement que nous sommes
chement dans leurs actes, dans les prodiges dans le quatrième âge, époque de vices et
qu'ils ont opérés et dans leur doctrine de misères, le pauvre animal est bien chan-
toutefois nous n'avons pas eu intention de celant, car il u'est plus porté que sur un
donner comme démontré que la légende de pied.
Krichna ait été calquée expressément sur KR!THKA, une des six nymphes célestes
l'Evangile; nous convenons que les anato- qui, suivant la mythologie brahmanique,
gies que nous avons signatées ont pu être passent pour avoir été les nourrices de Kar-
fortuites; nous laissons au lecteur à juger tikéya elles forment la constettatiou des
jusqu'à quel point elles sont probables. Ce Pléiades. Ces nymphes étaient autrefois au
serait en effet un fait fort curieux que le nombre de sept, et avaient épousé les sept
christianisme ait fourni à l'antique brahma- richis qui forment la constellation de la
nisme un at~/at hors-d'œuvre, une incar- Grande-Ourse. Elles partageaientavec leurs
nation de-ta divinité plus intime que les époux la gloire de présider au pote Nord
précédentes. Des recherches plus approfon- mais six d'entre elles ayant cédé aux séduc-
dies nous apprendront peut-être un jour ce tions d'Agni, dieu du ?(), leurs maris iudi-
à quoi nous devons nous en tenir touchant gnés les chassèrent hors du cercle arctique.
cette supposition. Mais ce qui, jusqu'à Ëttt's furent sans demeure Hxe, jusqu'au
présent, se trouve en dehors de toute moment où Kartikéya, dont elles devinrent
contradiction, c'est que l'Evangile n'a tes nourrices, les ptaça dans le zodiaque, à
rien emprunté au culte de Krichna, puis- l'endroit où on les aperçoit encore.
que ce culte lui est postérieur de plusieurs KHITYA nom d'une déesse hindoue
siècles.. révérée el invoquée pour le succès d'un des-
K1USASWA, personnage mythologique de sein magique.
la théogonie hindoue, quiest regardé comme KRiVË, nom du grand prêtre de Péroun,
If père désarmes divines et vivantes données chez les Borusses ou anciens Prussiens.
à Hama. Les poëtes supposent quecesarmes Kt~ONTCHA, asoura ou démon de la my~
ont un corps ou une forme céteste et une in- thotogic hiuduuc; il avait pnis parti pourTara'
telligence humaine; aussi voyons nous, dans ka, mais il fut vaincu par Kartikéya. générât
le Tïnmoyana, qu'elles s'adressent à R~ma et des dieux, qui reçut celte occasion le surnom
lui demandent ses ordres. il tes appelle de KroM<cAart, ou ennemi doKrontcha.
quand il veut s'en servir lorsqu'il n'a plus KHUKtS, génie de la mythologie slave,
besoin d'elles, il les congédie alors ettcs qui était honoré comme le protecteur des
le saluente.t se retirent. Quetques-unes sont marcassins.
tancées comme des traits, d'autres agissent KRUSMANN ou KRUTZMANN, dieu révéré
eu vertu d'une .puissance mystérieuse; autrefois par les-tribus germaniques qui ha-
quand on les emploie, elles paralysent un bitaient les bords du Rhin, près de Stras-
~9 KUA KWA 200
bourg. Il était représenté avec une massue et son pouvoir, et tous les deux se rendent au.
un bouclier; c'est ce qui l'a fait prendre pour près deSuttung, qui les assure positivement
Herc'ttc. qu'ils n'en boiront pas même une goutte.
KRUTH-LODA, ou l'esprit de Loda; divi- Consternés de ce refus opiniâtre, ils se reti-
nité dt's peuple;. Erses. Lo'da était un lieu- rent tous deux; mais Hotwerk dit à Bauge
consacré au culte d'un Dieu que l'on croit que, s'il veut le seconder, ils obtiendront
être Odin, adoré par les peuples du Nord. par ruse ce qu'ils n'ont pu devoir àta priera.
KSNJR un des dieux subalternes des Au même instant il produit un foret avec le-
Tchouvaches; peuples de la Russie asiati- quel Bauge fait un trou au rocher sous le-
que. quel était ia liqueur; Boive: k, changé en
KUASER (1), fils des dieux, qui le formè- ver, s'insinue par ce trou dans la caverne, ou
rent à peu près de la même manière que l'O- il reprend sa première forme et, gagnant !o
rion des Grecs t'avait été par les dieux de cœur de Gunloda, il obtient d'elle la permis-~
son pays. Ce demi-dieu était si habile qu'il sion de boire trois coups tie la liqueur con-
répondait d'une manière satisfaisante à tou- (iée à sa garde. Mais le dieu rusé ne laisse
tes les questions, quelque obscures qu'elles rien dans le vase. Alors, prenant la f~rme
fù.~nt. tt parcourut toute la terre pour en- d'un aigle, il s'envole pour retourner à As-
seigner la sagesse aux peuples. Mais t'envie gard mettre en sûreté le trésor dont il s'est
marche toujours sur les pas de la gloire rendu maître. Cependant. Suttung, qui était
deux nains le tuèrent par trahison, reçu- magicien, soupçonnant l'artifice, se change
rent son sang dans un vase, et, le mêlant aussi en aigle, et vole rapidement après Odin,
avec du miet, en tirent un breuvage qui rend qui était déjà bien près des portes d'Asgard.
poëtes ceux qui en boivent. Les dieux, ne Les dieux a''courent à la rencontre de leur
voyant plus leur fils, en firent demander des chef; et, prévoyant qu'il aura bien de la
nouvelles aux nains, qui se tirèrent d'affaire peine à conserver la liqueur sans s'exposer
en repondant que Kuaser était mort suffoqué à être pris par son ennemi, ils exposent à la
de sa science, parce qu'il ne s'était trouvé hâte tous les vases qu'ils trouvent. En effet,
personne en état de le soulager par des Odin, ne pouvant s'échapper autrement, se
questions assez fréquentes ou assez ardues. débarrasse du poids qui appesantit son vol
Mais un événement imprévu découvrit leur en un instant les vases sont remplis de la li-
perfidie. Les nains s'étant attiré le ressenti- queur enchantée, et c'est de là qu'elle est
ment d'un géant no'"méSuttung, cetui-ci se passée aux dieux et aux hommes. Mais, dans
saisit d'eux, et les exposa sur un écueit en- la précipitation de ces moments, la plupart
vironné de tous côtés des eaux de la mer. Dans no s'aperçurent point qn'Odin n'avait rendu
le trouble où la crainte de périr jeta ces mat- qu'une partie du breuvage par te bec; c'est
heureux, ils ne virent plus d'autre ressource de cette partie que ce dieu donne à boire
que d'offrir le breuvage divin pour prix de aux bons poëics à ceux qu'il veut animer
tour délivrance. Suttnng en fut satisfait, et d'un esprit divin. A l'égard de l'autre, c'est
t'ayant emporté chez lui, le donna à garder la portion des mauvais rimeurs comme elle
a sa fille Guntoda c'est pour cela que les coula fort abondamment de sa source im-
anciens poëtes islandais appellent la poésie pure, et que les dieux en laissent boire à
le sang de Kuaser, le breuvage ou la rançon tous ceux qui en veulent, la presse e~t tort
dés nains, etc. grande autour des vases qui la contiennent,
Les dieux, de leur côté, souhaitaient vive- et c'est la raison pour la-quelle il se fait tant
ment de se- rendre maîtres de ce trésor; de méchants vers dans te monde.
mais t'entreprise était difficile parce que KUBUEWtS, ordre de Derwichs où reli-
le breuvage était gardé sous les rochers. Ce- gienx musulmans fondé par Nedjm-ud-din.
pendant Odin résolut d'en tenter la cou- Kubra, mort à Kharezm, l'an Si? de t'hégira
quête, et voici comment il s'y prit. En pas- (1 220 e J.-C.).
sant près d'une prairie où fauchaient neuf KULLEKWO, géant de la mythologie uu-
ouvriers, il leur proposa d'aiguiser leurs noise.appcté aussi R~Atet.So~
faux, et te~- rendit en effet si tranchantes, HUiŒHO, dieu de l'agriculture, chez les
que chacun d'eux lo sollicitait de lui vendre anciens Prussiens il composait avec
sa pierre à aiguiser. Odin la jette en i'air; /xc/tMH!M&rc[<et H~Mr~M/0, une espèce de
tous a)-courent.pour la saisir, et s'entrotuent trinité.
en agit;'ni leurs taux. Le dieu continue sa KWAN-ON, dieu des Japonais, le mémo
routt', se déguise sous tes traits et le nom de que le /foM<m-!n des Chinois. On trouve en-
Bolwerk après quoi il se rond chez Bauge, core son nom écrit, dans les anciens auteur.
frère de Suttung, qui s'aiHigeait fort <ie la CaxoH, Quanon, QMOHtcon, /)faH<y-M)on, etc.
pelle de ses ouvriers. Botwcrk se présente, H est donné comme fils d'Amida, qui n'est
propose de lui en tenir lieu, et promet d'a- lui-même qu'un bodhisatwa, c'est-à-dire un
chever leur ouvrage en peu de temps, si fils spirituel d'un Bouddha. Et. cependant ces
B:tuge veut engager son frère à lui laisser deux divinités sont représentées par la plu-
boire un seul coup du breuvage poétique. part des voyageurs comme celles dont to
Le marché conclu, Bot\verk fauche tout t'été culte est le plus populaire et te plus cétobre.
aux approches de l'hiver, il demande son Kwan-on est honoré sous différentes formes
salaire. Bauge promet de l'appuyer de tout dans quelques pagodes il a quatre bras, el
la partie inférieure de son corps semble en-
~) Article emprunte au UictiouM.drede Noët gloutie par un poisson énorme; sa tête es'
soi DtCTfUNNAtRE DES REUHtONS. =. 39~
paréo d'une couronne de fleurs. D'une main tre assis. Chacune de ses mains tient an ob-
il tient un sceptre, de l'antre une Heur, la jet différent, comme un arc, une hache, nue
troisième porte un anneau, la quatrième est fleur, etc. Près d'Osakka, il a un temple
fermée et le bras est étendu. Devant lui est remarquable, monument gracieux, aux toits
un pénitent à moitié renfermé dans un co- cannelés et montés par assises, ornédescut-
quittage; il a les mains jointes et semble in- pturesextérieures, et entouréde magnifiques
voquer le dieu. Dans le temple appelé jardins. H est desservi par deux cents prê-
des mille idoles, et dans un autre lieu de pè- tres, qui ont leur logement dans les atte-
terina{;e situé auprès de Miyako, il est re- nances du temple. Les Japonais se noient
présenté avec vingt ou trente bras armés de pur dévotion en l'honneur de Kwan-on et
Mèches, et sept têtes d'enfant sont dessinées d'Amida.
sur sa poitrine. Quelquefois Kwan-on est KWAN-TS[00,.nom que les Japonais
représenté avec plusieurs bras, deux des- donnent au baptême conféré par les boud-
'juets sont fort élevés au-dessus de sa tête, dhistes. ~oy.BAPTÊME,n'25.
et paraissent plus longs que les autres cha- KYNALAiNEN,.Jrëre de Kâmoinen, uu
cun de ces bras porte un enfant; six autres des génies de ta mytttotogie Gnnoise.
enfants forment un cercle qui lui couronne KYRHIS, tatjtestriangutaires ou pyrami-
ta tête. It a en outre deux eniants sur le dales, sur tesqueties les Grecs inscrivaient
haut de la tête, dont l'un est debout et l'au- les lois et les fêtes des diem.

LA, sacriHee que les Chinois offrent à la tiens, doit avoir pour supplément l'inspira-
fin de l'année aux mânes de leurs ancêtres tt'om intérieure; que la véritable Eglise ne
et à tous les esprits. Ils y immolent diffé- connaît pas de r.ang ni de subordination.;
rentes espèces d'animaux pris à la chasse. que les biens doivent être communs que,
LACADiSTËS. partisans de Jean Labadie, dans i'état de contemplation, on ne doit pas
fanatique qui, après avoir été jésuite, puis s'inquiéter des mouvements du corps. 11 pré-
carme, finit par se faire calviniste; dans ces tendait que le baptême devait être différé
différents états, sa conduite parait avoir jusqu'à l'âge de discrétion ce sacrement
toujours été digne de blâme. Cathotique, on étant une marque qu'on est mort au monde
lui avait déjà reproché des intrigues amou- et ressuscité en Dieu. Selon lui, la nouvelle
reuses, sous prétexte de direction des con- alliance, c'est-à-dire l'Ëvangite, n'admet que
sciences. Chassé d'Amiens, il se retira à des hommes spirituels, et met l'homme dans
Port-Roya), puis à Toulouse. On prétend une parfaite liberté. U regardait l'observa-
que dans cette ville il enseigna aux reli- tion d'un jour de repos comme une chose
gieuses qu'il était chargé de diriger à prati- indifférente, et soutenait que Dieu n'a pas
quer deux ou trois fois par semaine i'e~<~ préféré un jour à l'autre. Jésus-Christ, ajou-
d'innocence; à cet effet elles se mettaient, tait-il, a laissé la liberté de travailler, pourvu
dit-on, toutes nues devant lui, et écoutaient qu'on le fît dévotement. 11admettait le règne
en cet état les sermons de l'apôtre adamite. de mille ans, et distinguait deux Eglises,
Devenu calviniste, it fut successivement l'une où le christianisme avait dégénéré,
ministre à Montauban, à Orange, à Genève l'autre composée dé régénérés qui avaient
et a Middethourg. Doué d'une élocution renoncé au monde. La vie contemplative
facile, il prêchait un genre de spiritualité et est un état de grâce et d'union toute divine
affectait une ferveur qui trompa bien des pendant cette vie; elle est )o comble de la
gens en Hollande, à te! point que beaucoup perfection. L'homme dont le cœur est par-
(Jecptvinistes se firent Labadistes, ce qui le faitement content et tranquille jouit à demi
brouilla avec les ministres réformés Con- de Dieu, s'entretient familièrement avec lui,
damné en 1666 par te synode tenu à Huesdon, et voit toutes choses en fui. Tout ce qui se
il fut déposé trois ans après par èelui de voit. tout ce qui se fait en ce bas monde, est
Dordrecht. Plusieurs de ses disciples l'aban- indifférent à cet homme régénéré. On ne
'fonnèrent, et divers écrits répandus dans parvient à ce bienheureux état d'indifférence
le public démasquèrent les jongleries et et de tranquiUité, que par un entier renon-
révélèrent les turpitudes d'un homme qui cement à soi-même, par la mortification des
avait la prétention de réformer les Réfor- se~s et de t< urs objets, et par l'exercice de
més. tt se fit chef de secte, prononça m.tgis- l'oraison mentale.
tratementque les jours de clarté de /)teMe< Labadie réunit à Middetbourg une petite
de liberté d'esprit étaient venus, que !e temps église, qui bientôt se grossit d'une foule d'ad-
des ombres était passé, et devait céder à la hérents des Provinces-Unies; il passa avec
loi du Saint-Esprit. eux à Amsterdam, et do là e" Frise où Us
i) avança, comme point doctrina), què tentèrent de former une congrégation dans
Dieu peut tromperies honnies, et que plu- faqucHe les biens seraient possédés en com-
sieurs fuis il a usé de ce pouvoir; que la mun, et d'où.)a lui du célibat serait exciue.
Bible, insuffisante pour instruire les chré- Ce projet ayant avorté, ils passèrent, en
~93 LAB LAC MA
1670, à Hervdrden en Westphatie, sous la de Christ, c'est-à-dire les deux premiè-
protection de la princesse Elisabeth, fille de res lettresx? et'pu,apposé au miUeti
t'étecteurPatatin; il s'attacha aussi la fa-
meuse Marie Schurman, D
qui tenait pour du X, en cette
cer'ainque Dieu révèle quelquefois aux vrais sorte ~j~. A !a traverse Je ta
chrétiens des choses incompréhensibles' à la
niturc dépravée et même aux ange! croix pendait un petit drapeau carré d'une
La secte ayant été chassée de Hervorden étoile très-précieuse, de pourpre tissue d'or
se transporta, en 1672, à Attona, où Labadie et chargée de pierreries. Au-dessus de ce
mourut deux ans après. La secte subsista drapeau et au-dessous de la pstite croix,
t'ocore assez longtemps après lui; il.y avait c'est-à-dire du monogramme était en or
encore, en 1770, un petit nombre de Laba- l'image de l'empereur et de sfs enfants.
distes dans les Provinces-Unies. On prétend Telle fut renseigne que fit faire Constantin
même qu'on en trouve encore quelques- la forme n'en était pas nouvelle mais on ne
uns,vers Crevelt; mais o6tte assertion parait trouve point avant ce temps le nom de
fausse, bien qu'il y ait enore à présent quel- Za6drMtH qu'on lui donna toujours depuis.
ques individus qui admirent les rêveries de L'empereur en fit faire de semblables pour
Labadie, de Boëhm, de Swédenborg, de Poi- toutes les troupes. Lui-même portait sur son
ret,de8ourignon,etc. casque la croix ou le monogramme do
LABAHUM, enseigne militaire accompa- Christ; ses soldats le portaient sur leurs
t!née du monogramme du nom de Jésus- écus; et les médailles des empereurs chré-
Christ. Eu voici l'origine: L'an 312 de l'ère tiens en sont pleines. L'empereur choisit
chrétienne, l'empereur Constantin étant en ensuite cinquante hommes des plus braves
guerre contre le tyran Maxence, « comme et des plus pieux de ses gardes, qui eurent
ses forces, dit t'historien Fleury, était moin- la charge de porter le Labarum tour à
dres que celles de son adversaire, il crut tour. »
avoir besoin d'un secours supérieur, et pensa Constantin ne tarda pas à remporter la
à quelte divinité il s'adresserait. It considéra victoire sur le tyran Maxence. En recon-
que les empereurs de son temps, qui avaient naissance, ittitnon-seutement cesserles per-
été zélés pour l'idolâtrie et la. multitude des sécutions contre tes chrétiens, mais encore it
dieux, avaient péri misérablement, et que donna les édits les plus favorables pour l'exer-
son père Constance, qui avait honoré toute cice de leur religion lui-même embrassa le
sa vie le seul Dieu souverain, en avait reçu christianisme, et son règne, l'un des plus
des marques sensibles de protection. H réso- gtorieux qu'on eût vus jusqu'alors, fut, à
lut donc de s'attacher à ce grand Dieu, et se proprement parler, le règne de Jésus-Christ
mit à le prier instamment de se faire con- et tic son Eglise.
naître à lui, et d'étendre sur lui sa mait LABITH HORCHtA nom sous lequel
favorable. L'empereur Constantin priait les Tyrrhéniens adoraient Vesta. Les Scythes
ainsi de toute son affection, quand, vers le prononçaient le même nom Labiti.
midi, le soleil commençant à baisser, com'me LABRADËE, LABRADËEN, surnom sous
Il marchait par la campagne avec, des trou- lequel Jupiter était adoré en Carie où ses
pes, il vit dans le ciel, 'au-dessus du sotcii, images avaient pour attribut une hache au
une croix lumineuse et une inscription por- lieu da la foudre et du sceptre. Cette hache
tant ces paroles Tu vaincras par ce signe. passait pour avoir appartenu à Hercute, qui
Il fut étrangement surpris de cette vision, et l'avait laissée à Omphale, d'où elle avait
les troupes qui t'accompagnaient et qui passé aux rois de Lydie jusqu'à Candaule.
virent la même chose, n'en furent pas moins Celui-ci l'ayant donnée à porter à l'un de ses
étonnées.L'empereur longtemps après racon- courtisans elle tomba, après la défaite de
'tait cette merveille, et assurait avec serment Càndaule, dans les mains des Cariens, qui en
t'avoir vue de ses yeux,eu présence d'Ëusèbe, armèrent leur Jupiter. Cependant Eiien pré-
évoque deCésaréf, qui en a écrit l'histoire. tend que ce Jupiter tenait une épée dans la
« Constantin fut occupé de cette mer- main, et que l'épithète de Labradéen ne lut
veille le reste du jou' pensant a ce avait été donnée que par rapport à la vio-
qu'elle pouvait signifier. La nuit, comme il lence des pluies qui tombaient dans cette
dormait, Jésus-Christ tui apparut avec le contrée-tà. D'autres veulent que ce nom soit
é'ne signe qu'il avait vu dans le ciel, et lui tiré du bourg même où l'on adorait ce dieu,
rdonna d'en faire une image, et de s'en et qui s'appelait Labradu ou ~<t6r<!nd6t. Il en
ervir contre les ennemis dam les combats. est enfin qui le font venir de Labrade, Ca-
L'empereur se leva avec le jour, et d'éclara rien, qui, après avoir reçu Jupiter dans sa
)f secret à ses amis; puis il fit venir des maison et t'avoir accompagné dans toutes
orfévres etdesjoaittiers,.et, s'étant assis au ses expéditions, tui bâtit un temple, avec
milieu d'eux, leur expliqua ta figure de l'en- Atabyre, son frère.
seigne qu'il voulait faire, et leur commanda LAC. 1° Les Gaulois avaient un respect
de t'exécuter avec de l'or et des pierres pré- religieux pour les tacs, qu'ils regardaient
cieuses. En voici la forme On long bois, ou comme autant de divinités, ou du moins
comme d'une pique, revêtu d'or, avait une comme des lieux qu'elles choisissaient pour
traverse en forme de croix au bout d'en leur demeure ils donnaient même à ces lacs
haut était attachée une couronne d'or et de la nom de quëtques dieux-particuliers.
~.e.t ..rie: qui enfermait te symbuio d~ .io-a L4: plus cotèbfe de ces iacs était celui de
l'
29'5 U)CTION~!REDES RELIGIONS. MO
T~n~MO~ dans lequel Us jetaient, soit en allaient paitta seuls
Toulonse, troupeaux sans rien
espèces, soit en barres, soit en lingots, t'or craindre de la férocité des loups, ni de la
et l'argent qu'ils avaient pris sur leurs en- malice des hommes. Pline rapporte que
nemis. tt y avait aussi dans le Gévaudan les vents les plus violents-ne dissipaient pas
au pied d'une montagne, un grand lac con- les cendres qui étaient sur t'autet de Jn-
sacré à la lune, où on s'assemblait tous les non, quoiqu'il fût exposé à l'air. Le tem-
ans des environs, pour y jeter les offrandes ple était couvert de tuiles de marbre dont
qu'on faisait à la déesse. Strabon parle d'un une partie fut enlevée par le censeur Quintius
;~re hic très-cétèbre dans les Gau!es, qu'on Fulvius Ftaccus pour servir de couverture
nommait le Lac des deux corbeaux parce à untempiede ta Fortune qu'il faisait bâtir
qu'il y avait deux de ces oiseaux qui y fai- à Rome; mais, comme il périt ensuite misé-
saient leur séjour, et desquels on faisait rablement, sa mort fut attribuée à la ven-
mille contes ridicules. Mais, ce qu'il y a de geance de la déesse et, par ordre du sénat,
certain, c'est que, dans les différends qui y les tuiles furent rapportées au lieu où elles
arrivaient, les deux parties s'y rendaient, et avaient été prises. A ce premier prodige on
leur jetaient chacune un gâteau; celui que en ajoutait un autre plus singulier c'est
les corbeaux mangeaient, en se contentant que, si quelqu'un gravait son nom sur ces
d'éparpiller l'autre, donnait gain de cause. tuiles, la gravure s'effaçait dès que cet hom-
2° Dans l'Inde les tacs et les étangs sont me mourait. Cicéron rapporte un autre mi-
également des objets sacrés pour les brahma- racle de Junon Lacinienne. Annibat voulant
nes; c'est sur leurs bords que l'on doit ob- prendre une colonne d'or dans ce temple
server la plupart des cérémonies religieuses, et ne sachant si elle était d'or massif ou si
surtout lorsqu'on est éloigné des fleuves sa- elle était simplement couverte de feuilles
crés. Les eaux de plusieurs de ces lacs ont d'or, l'avait fait sonder; de sorte qu'ayant re-
une vertu très-efficace pour effacer les pé- connu qu'elle était t~ute d'or, il avait résolu:
chés de ceux qui en boivent ou qui s'y bai- de l'emporter; mais la nuit suivante, Junon
gnent. lui apparut et l'avertit de se désister de son
LACCOPLUTES. Les Athéniens donnaient dessein, s'il ne voulait perdre le bon oeil
ce nom à ceux qui portaient tes torches dans qui lui restait. Annibal déféra à ce songe; et
les mystères. Cette fonction était réservée de l'or qu'il avait retiré de la colonne en la
aux descendants de Callias, a qui on avait sondant, it en fit fondre une petite génisse
donné ce nom, parce qu'il s'était enrichi du- qui fut posée sur le chapiteau de la colonne.
rant la guerre des Perses en s'appropriant On dit que le surnom de Lacinienne est tiré
un trésor eufoui dans les plaines de Mara- de Lacinius, brigand redoutable qui rava-
thon, après avoir tué celui qui le lui avait geait les côtes de la Grande-Grèce. Ce Laci-
indiqué. Ce nom vient en effet de ~xo~bMe nius avant voulu dérober les bceufs d'Her-
ct-~ouTo~, richesse. cule, fut mis à mort par le héros, qui, en
LACCOS /bMM qui, chez les Grecs te- en mémoire de sa victoire, bâtit à Junon un
naient lieu d'autels, lorsqu'on offrait des sa- temple sous le nom de Lacinie.
crifices aux divinités inffrnaies. LACTON divinité adorée par les anciens
LACËDEMONIES, fête dans laquelle les Sarmates c'était le souverain des morts.
Lacé'témoniennes, femmes, filles, matrones, LACJ UC!NË, LACTURC!XBOU L.ACTURTIE,
servantes, se réunissaient dans un vaste ap- déesse des Romains, dont la fonction était de
partement d'où les hommes étaient exclus. présider .t ta conservation des blés en tait.
Atbénce parle d'une fête du même nom où LACTURNE, dieu des Romains, dont les
les femmes saisissaient les vieux céiibat.u. fonctions paraissent être tes mêmes que celles
res, et tes trainaient autour d'un autel en les de la déesse Z.ac~u/'ciHe.
frappant à coups de poing. LAD, dieu de la guerre, chez les peuples
LACHEStS t'une des trois Parques son' Slaves il avait pour épouse Yagababa,
nom veut dire sort. C'était elle qui mettait le femme gigantesque, d'une horrible maigreur,
fil sur le fnseau. Hésiode lui fait tenir la que- qu'on représentait assise sur le bord d'un
nouilie, et Juvenal la fait filer aussi. Dans mortier, dont elle frappait le fond avec une
les concerts des trois sœurs, c'était Lachésis masque de fer.
qui, suivant Plutarque, chantait les événe- LADA ou LADo, déesse de la beauté de
ments passés. Elle faisait son séjour sur la l'hymen et de l'amour, chez les anciens Sla-
terre, et présidait aux destinées qui nous ves elle avait des temples très-riches à
gouvernent. La robe de Lachésis est parse- Kie\v,et,dans plusieurs autres lieux de la
mée d'étoiles sans nombre, et elle a autour Sarmatie. On tui offrait des sacrifices avant
d'elle une multitude de fuseaux. de contracter mariage afin de se la rendre
LACHUS, génie céK'ste, dont les Basili- favorable. Lada avait trois fils ~e/, i'a-
diens gravaient le nom sur leurs pierres.d'ai- mour Did l'amour mutuel, et Fo<e/, l'hy-
mant magiques. men.
LACtNtE ou LACtN!EKNE, surnom deJu- LAGA, divinité scandinave, gardienne des
non, tiré d'un promontoire d'Italie, dans le ondes rafraîchissantes ou des bains.
golfe de Tarente, où elle avait un temple res- LAHRA, divinité adorée autrefois dans la
pectabte par sa sainteté dit Tite-Live, et cé- Thuringe.
lèbre par les riches présents dont il était LAICA, nom que les Péruviens donnaient
orné. Le même auteur décrit le bois sacré de à une espèce _de fées. Les Laïca étaient ordi-
!a déesse, et tes pâturages où ses immenses nairement bienfaisantes; au lieu que la pta.
S97 LAK :a LAM 293
pnrt des magiciens mettaient leur plaisir à chis. Elle passe aussi pour sœur de la tune,
faire le mal. parce qu'elle apparut aussitôt après cet
LAICISME. On appelle ainsi le sentiment astre. 1
des hérétiques qui non-seu!ement rejettent &n la représente de couleur jaune, assise
le sacrement de l'ordre, mais qui de plus sur un totus tenant d'une main une corde
soutiennent que'l'Eglise n'a aucune juridic- ctde't'autre un collier. En lui voyant pour
tion spirituelle, qu'elle n'est qu'une création attribut cette corde, instrument de supplice,,
de l'Etat, que les ministres du culte n'ont on se rappelle la peinture que fait Horace de
aucun caractère particulier, et que tout laï- la Fortune, qui apporte les biens comme les
que est apte à remplir toute espèce de fonc- maux. Dans d'anciens temples, on voit)a
tion ecclésiastique et à présider aux céré- statue de cette déesse avec des mameUes
monies et aux assemh)ées. Qtrelques congré- gonflées, et une espèce de corne d'abondance
gations ont même rejeté toute espèce de mi- entrelacée autour de son bras.
nistres,.entre autres celles des quakers; dans Les sectateurs de Vichnou la regardent
d'autres, ce sont des ministres, laïques par comme la mère du monde ils. disent que
le fait, qui imposent les mains~ à d'autres Lakchmi n'a point d'essence qui lui soit pro-
laïques, et cet acte est appelé consécration. pre qu.'elle est en même temps vache, che-
Le taïcismc émane directement de l'érastia- val, montagne, or, argent, en un mot tout
nisme. Fo! ËRASTiEfs. ce qui peut tomber sous )es sens. Us portent
LAICS ou' LAÏQUES, Ce terme, en usage son nom attache au bras ou au cou, comme
surtout dans l'Eglise chrétienne, sert à dési- un préservatif contre toutes sortes d'acci-
gner tous ceux qui ne font pas partie de dents.
l'ordre ecclésiastique; il vient du grec ~f, Outre les noms de-S'n et de Lalcchmi, on
peuple; on les appelle aussi les simples fi- lui- donne encore ceux de Aarno~t et de
dëles. jPa~MM qui signifient lotus. -Cette déesse
LA1MA, dieu du bonheur, adoré par les est adorée en cinq mois différents mais sa
anciens Lithuaniens. fête la plus célèbre est cette qui tombe à la
LAIS (FRÈRES). VO! FnÈRES LAIS OU LAÏ- pleine tune du moisd'Asih (septembre-oéto,-
QUES. bre);'Fot/.Kbt)jA&A!<.
LAIT. Dans les sacrifices des anciens, on LALLUS, dieu,des Romains invoqué par
faisait de fréquentes libations de lait. Les les nourrices pour empêcher les enfants de
moissonneurs en offraient à Cérès.-les ber- crier et pour les endormir; d'autres disent
gers à Paies.; et, dans un quartier de Rôine, qu'H présidait au balbutiement des enfants.
nommé pour cela F!cm ~o6'tMS on offrait Ce nom vient du .verbe ~a/~fre, dont les an-
à Mercure du lait au lieu de vin. ciens se servaient pour exprimer le sommeil
Les libations de lait sont encore en usage des petits enfants, parce que, d'après Cornu-
parmi les Hindous, les Tartares et chez un tus; les nourrices les. endormaient en répé-
grand nombre de nations païennes. tant M<ct,'<aMa':
LAKCHMANA, célèbre héros indien, frère LAMA, nom des prêtres ou religieux
de Hama-Tchandra, incarnation de Vichnou. bouddhistes du Tibet, de la Mongolie, de la
Il suivit son frère dans son exil partagea Mantchourie, etc. Ce nom signifie supérieur
ses travaux guerriers, ses dangers et' ses ou prêtre supérieur, et s'écrit en. tibétain
triomphes. Vers la fin de sa vie, Hama aè- 6~a-MMt, et non point Z/M-Ma, comme l'or-
cueillit un jour Lakchmaha avec humeur; thographient quelques-uns, ce qui signifierait
celui-ci ne put supporter cet outrage, et se mère des dieux.. Cependant il n'y a guère
précipita dans les eaux sacrées du Sarayou. que les Européens qui'appellent indifférem-
Foy. RAMA-TCBAPDRA. ment tous les religieux tibétains f,am<M;
LAKCHM1, déesse de la prospérité et de cette qualificati"on appartient proprement
l'abondance, dans la mythologie hindoue; et aux supérieurs des couvents ou monastères.
comme telle elle correspond à la Cérèsdes i) y en a de plusieurs sortes; tes uns portent
anciens: ce nom n'est même pas sans ana- le nom de Lamas renés ou régénérés; ce sont
logie avec celui de5W sous lequel Lakchmi ceux qui, à lcur mort, passent d'un corps
est fréquemment adorée. Sa beauté est citée dans un autre. C'est parmi eux que se trou-
comme parfaite, d'où l'on peut la comparer à vent les Grands Lamas qui sont en assez
Vénus comme cette dernière, elle naquit des grand nombre, et dont chacun la supréma-
eaux de la mer, lorsque les dévas et les asou- tie sur plusieurs monastères. Les supérieurs
ras.la barattèrent pour se procurer l'amrita particuliers de ces communautés sont étus
(ambroisie). Comme Vénus encore, elle al- par leur Grand Lama respectif, et ne peu-
luma une flamme ardente dans le cœur de vont être déposés que pour des raisons ma-'
tous les dieux Siva plus que tout autre jeures mais ils peuvent passer d'un couvent
brûla d'amour pour elle mais elle offrit sa inférieur à un monastère plus important; on
main à Vichnou, qui en fit son épouse. Elle les appelle Lamas élus. Tous les Grands La-
accompagna son mari dans la.plupart de ses mas passent, aux yeux des Tibétains et des'
incarnations terrestres, et c'est elle que l'on Tartares, pour être animés par l'âme de
retrouve sous les noms de Sita et de Kouk- quetque Bodhisatwa, c'est-à.-dire d'un des
mini, dans l'histoire de Rama-Tchandra et- êtres antiques qui ont atteint la plos grande
dans celle de Krichna. M y a cependant des perfection, sans pourtant être encore par-
légendaires hindous qui la disent fille de venus au degré de Bouddha.
Bhriguu, fils de Brahma, et l'un des sept ri- Le titre tibétain du Lama suprême est
ntCTtOiSN. DES RELIGIONS.Hl. 10
599 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 300
JLama-ft~&o- c'est-à-dire grand prêtre, quefois tes luttes les plus acharnées. On
)oynux précieux ou ~a~at-Zomo, grand' voit aussi un grand nombre do Lamas con-
prêtre, océan (de sainteté). Les Lamas renés templatifs, à la façon des ,faquirs de l'tnde.
sont appelés rc/i(!n~-<c/<oM&<tma, et les La- Nous passâmes au pied d'une caverne, où
mas étus, Ziront6et-L<!t?M. Fo< DiLAï-LAM~. l'un d'eux menait depuis vingt e~ un ans la,
Tous les Lamas, et même tous les reli- vie érémitique.-Sa règle était, dit-pn, de ne
gieux du Tibet, ont les cheveux coupés. I)s faire qu'un repas par-semaine, et de ne pa-
portent deux robes traînantes, dont celle de raître en puMic qu'une fois tous les trois
dessous tient lieu de hauts-de-chaasses; et ans. Il a près de lui. un disciple pour trans-
ces robes sont rouges Par.dessus ces robes, mettre ses réponses aux personnes qtii
ils en portent une troisième qui est pourpre viennent'le consulter. La réputation dont il
elle n'a* point de manches, et cite est'ouverte jouit est colossale. Ce~ ermites sont non)-.
devant la poitrine, sur laquelle, ils ont un breux,et en général ils sont toujours la
morceau d'étoffé de laine. Ils ont de plus un source d'une nouveltq incarnation. »
grand etample'manteau deco)T)eurdesafran, LAMA-UtN-BÇ-TSE, nom du Lama su-
qu'ils appellent le maKteoM de <<tYo!r~a6<tet prême chez les Tjbétains. Fo< LAMA~ct D&-
et qu'ils regardent comme propre à Chakya. LAÏ-LAMA.
Les bords de ce manteau sont rejetés sur nE JÉRÉMiE, un des li-
LAMENTATION~
leurs épaules. Un faisceau de cinq bandelet- vres canoniques de l'Ecriture sainte, et sans
tes de différentes couleurs leur pend derrière contredit l'un des plus poétiques. Le pro-
le manteau. Leur chaussure est également de phète y déplore les malheurs de Jérusalem
diverses couleurs. Ceux qui ,sont parvenus sa patrie, avec les accents les plus touchants
à la dignité de Lamas portent des bâtons ou et les plus pathétiques. On y trouve un
t)ps cannes. Us ont des nattes- sur lesquelles grand nombre de figures hardies et énergi-
ils. se tiennent longtemps assis, où ils pren- ques. L'Eglise catholiqué ~es chante dans
nent leur somm'eit, et qu'ils portéat avec les trois derniersjours de la semaine sainte,
eux dans le temple. sur une modulation appropriée aux paro-
Les monastères .des Lamas sont autant les.
qu'il est possible, bâtis sur des hauteurs; on L'original hébreu de ce précieux opus-
en compte environ 3000 dans te Tibet. Les cule est composé decmq chapitres, dont les
religieux n'ont rien en propre; ils ne doi- quatre premiers sont en vers acrostiches, te
vent se livrer à aucun travail manuel, tel tro)siè)ue est de plus disposé en tercets. Le
que bâtir, semer, planter, moissonner, rc- cinquième est une prière. Les Juifs ne te
cueillir, moudre, pétrir la farine, moudre le mettent pas au rang des liyrës~ pro~héH-.
pain, etc. Ptusieurs de ces monastères sont qués, mais dans celui des hagiograpi'es.
des écoles publiques, dans tesqueHeson ins- .LAMtEouDAMtEFby.AuxEStA.
truit ta jeunesse, on explique !a[ toi, nn en- LAMIES, démons ou spectres de l'Afrique,
seigne la logique, la philosophie; l'astrono, que les anciens représentaient avec la Cgure
mie, la médecine et surtout la théotogre. et le sein d'une belle femme, et le corps d'un
Les Lamas et les religieux sont presque serpent, et qu'on disait se cacher dans les
continuellement dans.tes couvents et dans buissons près des grande chemins, d'où ils
tes temples, occupés à l'étude età à la prière; s'élançaient sur les passah.ts. Les Lamies
ils ont la tête rasée et vivent dans le cétibat. n'étaient point douées de la faculté de par-
H y en a un nombre-prodigieux, car chaque ler mais elles,sifflaient _d'unè manière si
famiUe se fait un honneur d'en avoir le plus agréable.. qu'elles attiraient tes voyageurs et,
possible parmi ses membres. les dévoraient.
«Les sciences, les arts et )a< plus grande Diodore de Sicile parle d'une reine appe-
partie du commerce, dit M. Gabet, sont con- lée Z.am)e, d'une beauté extraordinaire et
centrés entre les mains des religieux.et le qui habitait une profonde caverne garnie
culte lamaïque sot à ce.pays d'industrie, de d'ifs et de lierre; man en punition de la fé-
gouvernement d~ tégistatio;. et de poétique. rocité de son caractère, elle fut transformée
rour bien expliquer cet ~at. il faut dire que en héte sauvage. Ayant perdu tous ses en-
la religion de Bouddha possède tout le Tibet, fants, elle tomba dans un tel désespoir,
avec ses habi.tants, ses terres, ses richesses, qu'elle faisait ipntever ceux des autres fem-
ses monuments et jusqu'à ses rochers; car mes d'entre leurs tras pour les massacrer
on voit teur granit tantôt couvert de icgeu- ctle-mémc. C'est pour cela, dit te métne écn-
dcs superstitieuses, tantôt taiHé en forme vain, qu'elle est devenue odieuse à tous les
d'idole avec une niche creusée dans Ja pien e enfants, qui craignent.méme d'entendre pro-
vive; on aperçoit même suspendues a, leurs. noncer son nom. Quand elle était ivre, elle
t~ncs tes ptus abruptes de grandes lamase- permettait de faire tout ce qu'on voulait,
ries, dont les cellulés sont groupées el col- sans crai.ndre~de sa part aucun retour sur ce
tees à ta roche comme des nids d'hirondet- qui,s'était .passé durant son ivresse. C'es!.
tcs. Ces lamaseries jouissent toutes d'un ter- pour cela qu'avant de b.oi'ë elle mettait, dit-
ritoire plus ou moins étendu, dont le pro- on, les yeux dans un ,sac, c'est-à-dire, que
duit forme le revenu des religieux, et dont l'ivresse la plongeait dans un profond som-
l'administration appartient au Bouddha in- meil.
carné du couvent. Tant d'avantages atta- Les Arabes, les Persans et les Musulmans
chés à la dignité de Grand Lama excitent en générât ci oient encore à l'existence des
y'vement les ambitions, et provoquent quel- Lamies qu'ils appellent 6r/toM/, /hwM, etc.
M)t LAM LAN guS
LAMLËMAHA, pontife dont ta~dignité ré- mièreteor avait donné t'huHo; doVutcai)),
pond~chëz les. Madécasses, à cette d'arché- inventeur du feu et des tulfipes, et de !'rn-
vêque.. mét))ée,quiavait!!6robétefcuduGiët.Ou
LAMMAS-DAY, c'est-à-dire !e jour du ydf)hnaitaussidesjeux,q!<iconsistaient& a
Lammas; les Anglais appellent ainsi lé prn- disputer le prix en conraht, ufi uambëau à
mier du mois d'août, jour auquel on célé- la thain. Ce combat est ttinsiMécrit dans )b
.brait ancicnhcment chez~ux nnc'mcssc d'ac- Foya~e r/M~ejiKe'/tttsc/tar~t~ «La carrière n'a.
tions de grâces pour ta réco!tcdes premiers que six-à sept stades de tongueur; ëtte s'é-
fruits de la terre. On faisait'aussi dans cette tend depuis faute) de Prométhét~ qui est *à
fête une procession solennelle appelée la p.orf~ du'jardin de t'Académic, jusqu'aux
<ri'AM< d'aoMt. murs de la ville. Plusieurs jeunes gens shht
Dans !ës anciens livres saxons, ce jour placés dans cet intervalle-à des distancés éga-
est appe)é ~f/n/MSM, &'est-à-dire.tame'Me~!< les. Quand tes cris de la mnttitude ont donné
~M'n ou du Me. Ce nom se trouve dans la le signal, le premier alltime le nambeàu sur
Chronique saxonne) et caractérise là fête des .t'ijutet, et le porte hn courant au second.
ptemiers fruits de la moisson. La vérité de qnUe transmet de la même manière aU troi-
cette étymotogie a. été prouvée, par plusi'eurs sième, et aihsi successivement. Ceux qtii te
savante. C'est donc à tort que Baitey; John- laissent s'éteindre ne peuvent concourir; M
son}etc., t!rent)'étymotogie du fc;MntM-No?/, fa'ut, pour remporter )ë pri~, a~oir par-
.de t'agnpau, <om'K;.<(!Mt6,que les fermiers do couru lés dju'érentes stations. Ce combat se
ta cathédratc d'York donnaient ahGienne- div~Tsifie! suivant !a nataredes fêtes. H
mcntàceHeégtisc, te premier jour d'août. LAMPRS {fête des). Cette fête se c6!e-
LAMM-BRUDEU&. c'est-à.dirc.Fr~-M nraitàSaïsen Egypte. Hérodote nbus ap-
agneaux, en ,latin Fra<rM agnini on. a prend qu'elle fut instituée à t'occasion do la
donné ce.nom aux Frères de .Bohême, qui .mort de ia~iHe unique d'un roi aimé de ses
descendaient des Taboristes et des Hussiste.s., sujets~
.et qui étaient cachés, en 1&20, sous te nom LAMPËTIENS, hér6tiques~ ainsi nommés
deCatixtins, lorsque ceux-ci avaient la li- de Lampétiu'teur chef. Ils rejetaient tes
bprté de cuttç; mais ils s'en 'séparèrent en vœux de religion y particutiërement -celui
.H57. Dix ans après, ils choisirent trois mi- d'obéissahcc~ qui était, disaient-iits, contrait e
nistres, auxquels un curé conféra l'ordina- à !a tiberté des enfants de Bteu; c'est au~i
tion puis ils-élurent un. évoque, qui:fut or- le sentimeut des'protestants et des autres
donné à Vienne en Autriche, par te pasteur hérétiques de nos jours. Ils ne voûtaient
que les Vaudois avaient décoré du. même point qu'un religieux put être astreint à por-
t"re. 1 ter un habit d'une-forme déterminée. Ils af-
LAMMtSTË&, branche de Mennonites qui fectaient d'aiHëurs un extérieur austère et
rejetaient toute profession.de foi. · des mœurs rigides i)s'jeûnaient tous tes sa-
._LAMPAbAtRË, officier de l'Eglise de medis. LesLampétiens para.issen~avoir vécu
Constantinopte; il était chargé du soin du dans te v!° siècle.
tuminaire..Lorsque le patriarche, l'empe- LAMPROPHORES., c'est-à-dire) pBrifeM~
reur ou t'impératrice assistaient à t'ofGcc di- de clarté ou d'Mn habit éclatant 6~tAeMf
vin ou marchaient en procession, le tampa- (~ft~of). Dans la primitive Eglise, on don-
daire portait devant eux u!) bougeoir. Les nait ce nom aux néophytes pendant tes sept
évoques d'Occiden) ont pareillement la cou- jours qui suivaient leur baptême. On ,sait
tume de faire porter devant eux un bou- qu'en effet its étaient .revêtus de robes Man-
geoir torsqu'iis officient. ches pendant cette semaine. Maintenant en-
LAMPADObROMtË, course aux (lam- çore, quand on baptise un adultè, un lê i'c-
beaux, dans les fêtes grecques. Fo/.LâMPA- vêt d'une tunique Manche. Chez tes enfâms
HOPHORJËS. cette tunique ou robe est remplacée par un
LAMPADÔMANOE, genre de divination, voile, ou par un bonnet blanc appeié chré-
par taqucitc les anciens observaiqut la for- t?!M!t.
me, .ta couleur et les figures diverses de la LAMPTÉRIES (de ~T<ip, nambeau)
lumière d'une lampe, afin d'en tirer des pré- fête que tes .Grecs célébraient à Pettène, eu
sages pour l'avenir. Cette superstition n'est t'honneur deBaechus, immédiatement après
pas encore abolie entièrement. Nous avons ie_s vendanges. Ils .faisaient alors do grandes
pu plusieurs fois occasion de voir les habi- ijiuminatious pendant la nuit, et versaient
tants des camp agnes, torsqu'its assistent à du vin avec profusion à tous les passants.
un mariage, tirer des inductions relatives LANCE. Les Romains, selon Vàrron, re-
au caractère et au sort futur des époux, sui- présentaient d'abord leur dieu de la guerre
vant que le cierge de l'un deux brûle plus sous ta forme d'una tance, et avaient pris
ou moins vLte,_6u avec unenammo plus in- cet usage des Sabins, chez qui la lance était
tense que celui do t'autre. tp,symbote de la guerre, ~oy. QufRiNUs.
LAMPADQPHORE, celui quj, chez les D autres peuples, selon Justin; rendaient un
Grecs,,portait là lampe dans les sacrifices; culte.à une tance, et c'est de là, dit-il, qu'est
qu le (lambeau dans les Lampadophories. venue la coutume d'en donner aux statues
ynu. DADOUQUES. des dieux.
LA~PAD'OPHORiES, fêtes dans tesqnettcs LANDJI, .cérémonie qui accompagne les
-lés Grècs àttumaiènt une multitude de )am- funérailles du Toui-Tonga, ou souverain
pcs en t'honneur dë~nerye, qui la pre- pontife de l'archipel Tonga. Aussitôt apréf
SOS btCTIONNAtRE DES RELIGIONS. 304
sa mort on lui lave le corps avec de l'huile qu'hierencoreettcs remplissaient réellement.
ou de l'eau, et ses veuves viennent pleurer Suivant les naturels, cet acte tout symboli-
sur sou corps. Le lendemain, tous les hom- que signifiait que nul service n'était vil et
mes, femmes et enfants se rasent !a tête. La dégoûtant quand il s'agissait de pontife reli-
cérémonie de l'enterrement esUa même que gieux.
cette du roi mais'la durée du,deuil est fixée LANGALA-DHWADJA surnom du troi-
à quatre mois pour le peuple, et' à quinze sième Rama, appelé aussi BaIa-Rama,une
pour ses proches parents, et le tabou,. pour des incarnations de Vichnou il sighiGe ce-
avoir touché son corps et ses vêtements, à lui qui porte une charrue pour étendard..
dix mois. Les hommes ne se'rasent pas pen- Foy. RAMA.
dant un mois an moins, et ne se frottent LANGUE. Les Persans, dit Chardin, tien-
d'huile que la nuit, et les femmes passent nent que les trois l'angues primitives sont
deux mois entiers dans le faïtoka. Le soir l'arabe le persan et le turc. Elles étaient,
de l'enterrement, des hommes, des femmes disent-ils, toutes trois en usage, et en même
et des enfants, couverts de vieilles nattes, etc., temps, dans'le paradis terrestre. Le serpent
et munis chacun d'un.totttsou torche, et qui séduisit nos premiers' pères parlait
d'un morceau de bolata, se réunissent au arabe, langue éloquente, forte et persuasive,
nombre d'environ deux milte, à la distance qui sera un jour la langue du paradis. Adam
de quatre-vingts pas de la fosse. Une des et Eve partaient entre eux persan, idiome
pleureuses sort du faïtoka et leur crie « Le- doux,, flatteur, poétique, insinuant, qui
vez-vous et approchez. )) La multitude se réussit à Eve comme on sait. L'ange Ga-
Jève, s'avance d'environ quarante pas et briel, qui les chassa du paradis, fut obligé
s'assied de nouveau. Deux. hommes placés de parler <Mrc, parce que leur ayant com-
derrière le faïtokn se mettent à sonner de la mandé de sortir du paradis, 'd'abord en per-
conque, tandis que six autres, tenant des san, puis en arabe, sans qu'ils en Gssent rien,
torches aUumées, de six pieds de long cha- il s'exprima enfin dans les termes de cette
cune, sortentde derrière le tertre, et courent langue menaçante, qui les enrayèrent et les
ça et là en les brandissant. Us remontent firent obéir.
bientôt après sur le tertre, et au même ins- LANGUES LITURGIQUES ou SACRÉES
tant. tous les assistants prennent en main Les langues sacrées sont celles dans les-
leurs botatas, se rangent sur une seule li- quette~sont écrits tes livres sacrés ou répu-
gne pour les suivre, et vont 'déposer'leurs tés tels par les différents peuples de la terre.
torches éteintes derrière le faïtoka, où ils re- Les langues liturgiques sont celles dans les-
çoivent des remerciments des pleureuses. quelles sont formulées tes prières lectures,
Lorsqu'ils sont de retour à leurs places, te cantiques, et les autres formes extérieures
matabouté qui conduit la cérémonie leur or- et publiques du culte. Nous croyons utile de
donne d arracher l'herbe, les broussail- donner ici un tableau de ces langues, car
les, etc., aux environs de la fosse, et chacun nous y faisons quelquefois allusion dans ce
se retire ensuite dans la maison qu'il doit Dictionnaire.
habiter pendant le deuil. l°Pdur les Juifs, l'hébreu est la langue
A la nuit les conques résonnent encore, sacrée et liturgique c'est en hébreu qu'est
pendant que les coryphées chantent une écrit l'Ancien Testament; c'est dans cette
sorte de récitatif, partie en langue hamoa, tangue que se font tes prières à la synago-
partie en dialecte inconnu.. C'est le prétude gue c'est pourquoi ils t'appellent ta langue
d'une cérémonie bizarre et peu séante qu'un sainte. Il y a aussi quelques. parties de la
s'expliqua difficilement. Quand les conques Bible dont le texte est en chaldéen ou baby-
ont cessé de retentir, une des femmes du lonien.
`
deuil s'assied hors du faïtoka et dit au peu- 2° Les 5'~?NC[r)<a:Mxregardent éga!ement
ple « 0 hommes! vous êtes rassemblés ici l'hébreu comme langue sacrée; ils ont en
pour accomplir les devoirsqui vous sontim- cette langue le Pentateuque de Moïse seu't
posés levez-vous et-faites 'en sorte de les livre de l'Ancien Testament qu'its aient
remplir complétement. » Ce complément des conservé; mais ils t'écrivent avec des'carac-
devoirs consiste en une excrétion générale, tères particuliers, qui ressemblent beaucoup
qui couvre et infecte bientôt le tertre sacré. aux phéniciens. Leur tangue liturgique pa-
Le lendemain, au point du jour, les fem- rait être le dialecte samaritain.
mes du premier rang, les épouses et tes filles 3° L'J~h'M latine n'a point de langue -sa-
des plus grands chefs, arrivent en proces- crée qui lui soit particulière sa langue li-
sion, suivies de teurs servantes. Elles. por- turgique est le ~<!M.
tent des corbeilles, et vont, à t'aide de larges Dans l'Eglise ~rec~xe, te grec ancien ou
coquilles faire disparaître les ordures dé- littéral est la langue sacrée et liturgique;
posées la veitte. Peu de femmes oseraient se' car le Nouveau Testament est écrit en grec,
dispenser de donner ce témoignage d'humilité ainsi que toute la liturgie.
religieuse. Durant quatorze nuits ce manége 5" Les autres j&'<<es onen<a!es n'ont point
recommence. Enfin, le seizième jour, les mê- de langue sacrée; mais leur langue liturgi-
mes femmes reparaissent, mais cette fois que varie suivant les diverses nations tou-
parées de leurs plus beaux atours. La tête tefois il ne leur est pas libre de faire l'office
ceinte de couronnes de (leurs, portant sous dans une langue quelconque; ta plupart des
le bras des corbeilles étégantes, ettes f"nt la chrétiens de l'Orient font la liturgie dans le
seule pantomime des dégoûtantes fonctions dialecte ancien qui n'est ptusentendudu peu-
Mo LAN LAN 506
ple. Ces langues liturgiques sontl'arM~MteK, de différentes couleurs. Leur hauteur ordi-
le géorgien, le t'a~Me, le chaldéen, rareté, naire est de quatre à cinq pieds; niais il s'en
tecop<e,l'<top:eMettes~QcoK. trouve dont le diamètre a jusqu'à trente
6" Les protestants: n'ont. point de tangue pieds. Dans ces vastes machines; des far-
sacréeni de tangue liturgique; ils emploient ceurs représentent des scènes comiques pour
pour la célébration d'e l'office l'idiome vul- t'àmusementdes spectateurs. Il y a de ces
gaire en usage dans le pays où ils se trou- lanternes qui coûtent jusqu'à'deux mille
vent.. écus.Pendant que !e peuple s'occupe à les
7° Les livres sacrés ou sibyllins des Ro- considérer, les plus habites musiciens font
mains étaient écrits en' latin ancien. retentir les airs de leurs bruyantes sympho-
8° La langue sacrée et liturgique des Mu- nies. Ces concerts sont accompagnés de'cris
sulmans est t'ara6c aneteM ou littéral c'est en de.joie,' de fanfares, de trompettes, du son
arabe qu'est écrit le Coran. des cloches de tous les temptes et de tous les
9° La tangue sacrée et liturgique des Par- monastères; ce qui forme un cariHon qu'on
sis est le zend, dans lequel sont écrits lesou- entend de fort loin; Pendant cette fête, toutes
vrages 'd'e Zoroastre le Zend-Avesta. Le les affaires sont-interrompuus, et toutes'tes
~e/t/t;! était aussi autrefois une tangue sacrée boutiques fermées. Les prêtres 'et les reli-
pour eux. gieux, l'encensoir à la main/conduisent en
10° La langue sacrée des Brahmanistes est pompodans ia ville un grand nombre d'ido-
le'sanscrit c'est en sanscrit que sont écrits les. Les femmes mêmes, toujours si resser-
les Védas, les Pouranas, tes Oupanicha- rées en Chine, paraissent quelquefois ce
das, etc.. jour-là, magnifiquement parées; tes unes
11° Les~B.oM~d/t~<M ont plusieurs tangues sont montées sur des ânes; les autres se
sacrées; ce. sont principalement le tibétain font porter dans des chaises découvertes par
pour le Tibet, la Tartarie, la Chine,. etc:, et devant. Derrière elles' sont leurs domesti-
le pali, pour t'Hede Ceytanettaprcsqu'ite ques qui jouent de divers instruments.
au delà du Gange. Ils ont en outre plusieurs Le P. Lecomte assure que le nombre des
tangues liturgiques, comme le 6orHt<!M, le lanternes qu'on aHumece soir-là, dans toute
tMpn</p~,le mandchou, le Aa/MtOM/t,le eAtMOi' l'étendue de la Chine se monte à plus'de
le ;'Qpon<tM,etc. deux cents millions. Chaque citoyen un peu
1~° La secte du Ju-kiao ou des lettrés, ré- aisé en acheté, pour en parer sa mai-
pandus dans la'Chine, le Japon, la Goréë, la son et tel est, sur cet article, l'ambition des
Cochinchixe, a pour langue sacrée le AoMe- Chinois, qu'ils retrancheront de leur dé-
tceM ou chinois ancien et littéraire, idiome v pense, pendant le cours de l'année, afin d'ê-
dans tequët sont écrites les oeuvres de Con- tre en état de se procurer unedes plus belles
fucius et des anciens sages. lanternes. Dans tous les quartiers de la ville,
LANIGÈRE, surnom de Cérès, lorsqu'elle on tire ce jour-ià des feux d'artifice magnifi-
est représentée précédée d'un bétier, ou as- ques, 'tels que-les Chinois savent les compo-
sise sufjui. Elle avait sous ce nom- un tem- ser, ce qui contribue beaucoup à t'embeHis-
ple à Mégare, parce que cette contrée était sement de cette fête. Les Chinois attribuent
renommée pour les ouvrages en taine. l'origine de cette fête à un accident qui.ar-
-LANtTHO nom sous lequel les habitants riva dans la famille d'un mandarin, donUa
des Moluques adoraient le démon de t'ai)'. fille, 'en se promenant le soir, sur le bord
LANTERNES (fête des). 1° C'est la plus d'une rivière, tomba dans l'eau et se noya.
briitanto et la plus solennelle des fêtes célé- Le père affligé courut de tous côtés avec ses
bréesâ ta Cttine.EHe commence le quin- gens pour. la retrouver; il se rendit jusqu'à
zième jour de la première tune. La nuit pré- la mer avec un grand nombre de tantcrnes;
cédente, la grosse cloche du palais de l'em- tous les habitants du lieu le suivirent avec
pereur donne le signal de la fête. On fait des des torches. La seule consotatiun du manda-
décharges d'artillerie; le son des tambours rin fut de voir t'empressement du peuple.
et des trompettes se fait entendre; enfin tout L'année suivante on fit des feux le même
dispose les esprits à la joie. On suspend alors, jour sur le rivage, et on Continua la même
dans toutes les rues de la ville, des' lanter- cérémonie tous !es'ans; chacun allumait
nes cmbetties de tous les ornements imagi- ponriors des lanternes, et peu peu on en
nables, dorées vernissées et ornées de fit une coutume. D'autres attribuent l'ori-
sculptures. Ettes ont ordinairement six ou ginc de cette fête au dessein extravagant
huit panneaux. Chaque panneau est couvert qu'un de leurs monarques conçut autrefois
d'une toile. de soie bleue, sur taquette sont de s'enfermer avec ses ~ma!tresscs 'dans un
représentés des Heurs, des arbres, des ani- superbe patais qu'il Gt bâtir tout exprès, et
maux et des figures: humaines. Le grand qu'it Ct éclairer de magnifiques tanternos,
nombre de lumières qui brillent dans la lan- pour-avoir le plaisir de vivre sous un nou-
terne donne de. la vie à toutes ces figures. veau ciel toujours éc!airé, toujours sefein, et
Quelques-unes de ces lanternes sont faites qui lui fit oublier toutes tes rév.otutions de
avec une corne bleue extrêmement fine et l'ancien monder Ces dérèglements soulevè-
transparente, qui laisse voir dans t'intérieur rent le peuple contre le monarque; on dé-
différentes figures arrangées avec art, et qui truisit son patais, et, pour conserver à la
paraissent vivantes,'par ta grande quantité postérité la mémoire d'une si indigne con-
de bougies dont elles sont éclairées. Le som- duite, on en suspendit les lanternes dans
met de ces lanternes est orné de banderoles tous les quartiers de la ville. Cette coutume
~)7 DICTIONNAIREDES RELIIONS. 308
se renouvela tous les ans,, et devint depuis du<a&sa&. des gâteaux, des Ht<MMtctuté~,
ce temps-là âne fête célèbre. D'autres enfin des pains de sucre, etc.
disent que l'empereur Tcheou, prince cruel Sur le-soir, on commence, dans les cime-
et haï de ses sujets, avait coutume de faire tières, à allumerdes lanternes devant chaque
éclairer, pendant ta nuit, le palais impérial pierre érigée sur les tombeaux èlles brû-
d'une grandp quantité de lumières, soit qu'il tent.jusqu'à dix heures et sont suspendues
appréhendât une révolte, ou pour quoique à de longs bambous posés de. cbaquecoté
autre raison et que tes Chinois, après sa sur deux bâtons en forme de croix. En avant
mort, instituèrent la fête des Lanternes,-en deL la pierre/on met une petite écuelle de
réjouissance d'être détivrés de ce tyran. forme carrée, avec de t'eau~purc, et des deux
.2° De la Chine cette fête passa au Japon, cô.tés un gobelet avec- une petite branche
où cependant etie a un autre objet, cat' elle verte. Pans deux morceaux d& bambou ptus
est consacrée à honorée les mânes de~ morts. courts, on brûle de'petits bâtons d'odeurs, et
ËHe a lieu le quinzième jour du septième on place en même temps des mansi étuvés,
mot~. Les Bouddhistes ta nomment ~o«)aK* des sucreries et autres friandises sur le tom-
&8KQU simplement jgoM,. ce qui yeui dire be.'u.
une.assiette, UH plat malles sectateurs (tu .Dans la nuit du 15, le sacriûce se fait dans
Sintoïsme l'apneHent 7'cAo«-g/tett, de <c~oM,. l'intérieur des maisons, devant les tablettes
milieu, et <eM, cpmmeacement ;'pour signi- comme le jour précédent; on allume de
fier qu'en payant ses dettes au mitieu de ce même des tanternes près des tombeaux.
mois, on .peut commencer a étabHr un nou- Le 16, à trots heures du matin, on empa-
veau comntc. quette tous les mets dont on vient de parler,
A Nangasaki on commence la fête par dans de petites barques, de paille., que les
adresser, te 13~, a s~ heures du soir, ses paysans des villages voisins apportent à
prières au~. âmes des défunts. A cet effet, un p!eins bateau~ au marché les voiles en sont
tire de leurs caisses tes tabtettes de ses pa- de papier peint, de~soie ou de toile de chan-
rents et celles de sa famitte, et on les p)acë vre. Qf; les cctaire avec de petites lanternes
dans une salle tatérate, qui est le !ieu où on et des bâtons d'odeurs; puis on tes .porte so-
les garde; ou bien on les met dans la salie tenn.eHement, et au son de la musique,
et en dedans d§ fatc~ve, ou on leur sert un jusqu'au bord de la mer, où on les aban-
repas en action de grâce~ et en signe de re- donne aux vents et aux. Oots qui ne tardent
connaissance pour tput ce qu'on leur doit. pas à tes engtoutir. On prétend par là congé-
Préatabiement on étend des nattes vertes, dier tes âmes des défunts qui retournent
sur lesqueHes on met des deux c~tés des épis alors à leurs tombenux; à moins que ces
de riz et d~ miHqt, des légumes et des fruits âmes n'atent appartenu âdes,unpies;cn ce
crus, comme des fèves, des figues., despûi. cas elles sont cond~nnéos à errer sans re-
res, des marrons, dc~ noisettes, des raiforts, lâche~usqu'â co,qno teteDD.e fixé pour l'ex-
et tes premiers fruits de l'automne. On place piaHon de teurs pécher soit expiré. Pour t'a-
au centre un petit vase où l'on brû)e des bu- bréger, )cs prêtres vunt faire des prières
tons d'odeurs et d'autres parfums. Devant ce, pre~destombe.tux..
vase, on pose d'un côté, une jatte avec de Cette féfc produit un effet très'pinoresque
l'eau pure; de l'autre, une jatte avec un& en dehors, de la ville, la vue prise'de l'île
fep)He verte de nénufar rosé, sur laquelle ])esni)a est des ntus belles. On croirait voir-
on m~ up peu de riz cru et de pet~s mor- un torrent do feu couler de ta.montag~e',
ceaux, carres d'une sorte de navets. Au-desr. par la quantité immense de petites barques
sus de ja jatte remplie d'eau, est ptacé un qu'on appoft&au rivage, d'où elles sont en-
bouquet dp.chanvre, fait en forme de petit voyées à la mer. Au milieu de ta nuit, et
ba}aioudegoqpi)ton,donton se sert, quand par un vant frais, t'agitation de l'eau qui fait
on.vten~dc faire ses prières, pour asperger changer de place toutes, ces lumières pro-
le riz et !es navets. On adresse ses, prières duit un tableau charmant. Le bruit qu'on en-
au dieu Anuda, en marmottant cent fois ou tend dans la ville, le son des bassins et les
même m)He fqts, tcsntOts~yaMt~mt'dqjBoM~; voix des prêtres se mêtent pour former une
Amida prie pour, nous, et on le supp)ie en harmonie bjzarre et difGcite à -imaginer.
tneme temps do transporter le défunt dans un Toute ~a baie semble couverte de feux fol-
monde ou jt puisse jp~r d'une félicité par-. tuts.
faite. Dans.pn autre .yasp, on met des bran- Au premier volume du livre des cantiques
ches d'un certa)n arbre, et d'autres beUes 2?OM<~~e~~M~otooM~QM.Mo, on trouve la
Heurs, et on a.so)n détenir ~es. lanternes al- tradition suivante La mère du prêtre Mok-
lumées pendant dpux.jours et troi.s nuits. ren Bikou, disciple de Chakia, descendit après
Dans la matinée du. 1~, on ~te ta jatte sa mur) aux enfers pour y expier ses péchés;
d'eau, et on !a remplace, par dp petites tas- elle spuffrait une faim crue)to; son fils,
ses de thé, qu'o!)) sert deux ou trqts fois par qui, par ses grapdes lumières, avait ta cou-
jour a chaqpë tablette, avec deux ptatsqu'on natasance du passé et de t'avenir, ainsi que
oH're, l'nn pour le déjeuner, l'autre pour le de tout ce qui sq passait, au ciel et dans les
d!ncr, et qm sont couverts de riz cu)t et de envers, tâcha de lui procurer quelque nour-
piusicurs mots apprêtés comme à l'ordinaire.. riture, et lui dpnna un p)at de ri~ dont la
!)ans l'int.ervaUe de ces deux repas, on met vue ta réjouit beaucoup; mai~ dès qu'ette
levant iatablette plusieurs friandises, comme eut approché un peu de riz de ses tevres e
il se changea en charbons ardents. Le fils,
309 LAO LAO SIC
voyant cela de ce monde, a«a consulter'son d'origine pnmprd~e et ej:M<am< p~r <«t-
maitre Chakya sur te moyen de dé)ivrer sa tHetHe; un autre de ses titres est <e ~rf~-pre-
mère de la punition qu'elle avait encourue ci'eM~c Humme par e~eee~cnce.
par son impieté, et reçut cette réponse ((Vo- «Après une autre sorte de 999,990,000,000,
tre mère est morte en état de révolte contre 000, de périodes mondâmes, dix m)Hjards
tes Fotoki; seut, vous n'êtes pas en état de d'éléments bruts se condensèrent et produi-
lui donner des secours efficaces; mais, le sirent par le changement /e sottif J~tîmce
quinzième jour du septième mois, rassem- de <KM<ence qui s'appeiïe tui-méme le
blez tous les prêtres pour chanter des hym- </r«Md ~'tHperet~'r, /e S()MferatH dtf' t):Je, le
nes avec eux, et préparez une offrande de P'Hce de ~rM~de doctn'Ke (Ta')), le Jouait
cent sortes de mets pour tes dieux. M Mok- ~e <<t<r<e ~t~ perce ~e~ <e'n~res.'
'ren obéit àChabya, et réussit ainsi à déli- « Après une autre série de 80.888,000,000
vrer sa mère. de périodes monda'nes, dix mjjjiards d'é!6-
3° La même fête est célébrée dans le Tong- mehts renfermant l'intettigence (Tao) se con-
Ki;)g, te même jour et dans le même but densèrent et produisirent parle changement
qu'au Japon. Le jour de ta pleine tune, cha- le MtMtPrt'Mce'dtt cAao~,()ui,.daqs');tsu)tc
cun allume un feu à l'endroit occupé par le 'des sièctcs, fut appeié <e ue~rt~aMe ~ra~~JPm-
mort avant qu'il ait été ensevcti.~da~s )a pereMr, /e ~eM.r Prt'Nce (Lao-K)un) ~'prj'oiKe
pensée que l'âme purifiée de t(< sorte, com- o6sc~re et nternet~eMM des ~p ~t~~ ~~a-
me For dans la fournaise, se r.end de là dans morp/tose~ du c/ioos. f) por!e pncorp )e nom
le ciel. Cette fête funèbre est observée très- honuri()que du sptn<Me< e< pr~c!'e~ ~mme
rctigieusement; toutes les boutiques suut p«r e~:ce<<eKM.
fermées, et il est sévèrement défendu de ven- «'(~joique le Veux Prince (~a()-A'!t<K),
dre ni d'acheter quoi que ce soit. dans ia succession des sièctes, ne se tût re-
LANTHtLÀ, nom que les habitants des produit que par les tos de ta tra'(sfprmt!ti,on,
ites Moluques donnaient à un être supé- et ne fût pas né d'une manière hutnaiqe, au
rieur qu'ils supposaient' commander à tous temps de Yang-Kia, d)x-huitième rqi de ta
les Ni)ôs ou génies malfaisants. dynastie des Chang, so~ e~prjt se sépara et
LAOCHE-FOU, ministre de la religion devtnt âme dans te sein de la mer~ei~eMM et
musulmane ch~z les Chinois; c'est une es- ea'ce«en<e 'Dame de ~a~pe, où il séjourna qua-
pèce de marabout chargé de la garde de la tre-vingt-un ans;' au t'eut de ce ta~s de
mosquée. H a pour office, chaque jour, au temps il naqmt dans te .royaume de T~sou.
soleil levant, dé donner le premier coup de Son nom de famijte était Li.
couteau au bœuf bu à la vache dont ta chair « Il faut encore obseryee que, d'aprcji le
doit se vendre à la boucherie. H ouvre aussi livre authentiqqe de ta sainte f;6néatogie de
écote pour les jeunes gens qui désirent étu- Laq-Kiun, ce <rM-e7eo~ ixeMa: Pn'M~tjapita
dier le Coran. dans le patais de la Grande Pureté, et qu''i!
LAO-K1UN ou L~o-TSEU, cétèbre philo- est le premter ancêtre du spufne brigi~ai vi-
sophe chinois, qui naquit l'année 604 avant viSant ette fondateur du oet et de h terre.
t'cre chrétienne, cinquante-quatre ans avant Son origine se trouve dans !.) ptus parfaite
Confucius. Les sectateurs de sa doctrine phi-. tranquiHité et dans.te Grand Absolu, où il
losophique,-qui, par ta suite des temps, et à existait avant Forigine du monde et avant ta
l'aide d'une interprétation forcée, t'ont fait creatiqn. C'est tui qui a viviGé )e spufue et
passer à t'etat de religion, ou plutôt en ont rëuni les semences pures; )t produit le ciet
fondé une appuyée sur cite, ne se sont pas et )a terre par te changement, et it fajt que
contentés de t'ôrigine humaine du philosophe; .t'accomptissement et ta destruction se suc-
ils en ont fait'une divinité qui n'avait pas eu cèdent dans une séné 'perpétueHe ~t tm-
de naissance, mais qui a fait plusieurs appa- mcnse. H prend toutes les formes pat; ta
ritions sur ta terre, en s'incarnant dans des transmutation, et se reproduit constamment
formes corporettes. Voici comme est expo- dans ce monde de poussière pt de sab}e cqn-
sée sa généalogie dans un livre chinois tra- naissaht parfaitement tes successip<)s jnnotn-
duit par Ktaproth brables des pèrindos de création, jj cont~'n-
<f Autrefois le ciel et la terre n'étaient pas p.tc le fort et te faible du si~ct.e.'pans {aus
séparés; les principes Yn (l'imparfait) et les temps, il a enseigné' ta do'ctritie, et fut
fa)t~ (le parfait) ne se trouvaient pas dis- de génération en génération t'ihsfitut.eur des
joints, te chaos était profond et ténébreux, empereurs, partout it a répandu ta tqi, en
et le souffle viviGant était répandu partout (1). la promulguant dans les peufcjeux~ ou en la
Au milieu de ta spontanéité du vide conti- transmettant dans tes quatre mers. Peputs.
nuel, produit sans lumière, se condensèrent les trois HoM<tK<jf,tes empereurs et tes rois
dix rniHi.irds de principes, d'actions simples, de tous les siècles t'ont vénéré et respecté,
qui produisirent par le changement le sa!~ car on sait que t'âme intejtigente qui viyijte
Prince de <'A6so~M,7e FeKet'aMg de <a XMCCM- tout'ce qui pst dans le oet et au-des~o~s du
sion des temps, dont le titré honorifique est ciet n'est que ta.transformattQj)) du v<eux
t'/t'tHpercMf de l'Absolu, le Vénérable dit' ciel, Prince (fao-~tMn). Aussi a-t-it promutgué
des centmitte et des dix mille lois, et il n'y
(1) Comparez cet. exposé avec les premiers versets ade personne qui ne se ressente de son aide et
de la Genèse 7)t ~ntiCt~o. terra eMt ))iaMSet va- sa protection; te peuple en prunte jour-
CMO, <cne<')'a'cMM<{M~' ~odern abyssi, et spiritus nellement sans le savoir.
D<;tf'O'e~fM)'6Mp<')'<!fjt<t(;4'. <( ~ao-tseu disait J'ai vécu avant qu'it y eu'
3H D)CTiUNNA)RE DESREUGMNS. 512

des formes, j'ai pris naissance avant que la dynastie Tcheou, qui lui conféra par la suite
création fût entrée en activité. A l'origine de un petit mandarinat. Son premier emploi,
la première matière, je me tenais debout sur qui le fixait au milieu des livres, lui inspira
l'inondation, qui s'accrut, et je nageais au un goût vif poar l'étude. Il acquit alors une
milieu du séjour des ténèbres; je sortais connaissance profonde de l'histoire et des
et j'entrais par la porte de la vaste obscu- rites anciens. De nombreuses inductions,
rité (1.). C'est pourquoi Ko-hiuan, dans sa .que nous ne pouvons exposer ici, continue
préface du 7bo-n'M~, dit La personne de le même écrivain, nous font présumer que
Lao-tseu a pris naissance par elle-même; il la graude réforme du brahmanisme, préchée
a existé avant le Grand Absolu, et depuis et propagée par Bouddha dans l'Inde, quatre
que l'Absolu a causé la premièrc~origine des -cents ans plus tôt, selon les chronologies
choses, il a traversé toute la suite des'pro- chinoise et japonaise, avaient déjà eu alors
ductions et annihilations du ciel et de la un retentissement en Chine, et que la duc-
terre, pendant un nombre inetïable d'an- trine de Bouddha, encore à l'état de protes-
nées. Les hommes racontent que Lao-tseu tation philosophique, et même de système
est venu au monde du -temps de la dynastie en grande communion avec le système .S'aK-
deYn; mais son nom honorifique a com- Myo.ne fut pas inconnue à Lao-tseu. La tra-
mencé à l'origine des périodes innombra- dition unanime que Lao-tseu voyagea à
bles, à l'époque extrêmement éloignée de l'i- l'occident de la Chine confirme cette pré-
nondation très-vaste et très-obscure. Avant somption. C'est le premier voyage à l'étran-
la dernière création, il est descendu, dere- ger d'un philosophe mentionné dans l'his-
chef, et il est devenu instituteur des empe- toire chinoise. Il faDait un motif à ce voyage.
reurs de génération en génération, sans in- Ce ne pouvait être, dans celui qui le tit, que
terruptiôn mais les hommes ne peuvent le le désir qui conduisit, à la même époque,
comprendre. Pythagore dans l'Inde, et, deux siècles plus
« Par la transformation, il a pris un corps tard, Platon en Egypte; l'amour de la sa-
et est venu au monde dans la di~f-septième gesse l'espérance de trouver des doctrines
année de Yang-bia; alors il commença à se plus hautes, plus pures, plus propres à sa-
montrer sur le chemin de-la naissance, à vi- tisfatre la soif de connaître qui possède les
ser à la trace d'une nativité humaine. Des grands hommes, et leur passion pour le bon-
limites du Tao éternel de la grande clarté, heur de l'humanité.a
'il passa à l'aide d'une semence puji'e du so- M. Pauthier pense que les ouvrages de
leil, et se changea en une masse de plusieurs Lao-tseu ont été composés avant.son voyage
couleurs, bleu (comme le ciel) et jaune dans l'Occident, et qu'en conséquence il n'a
(comme la terre), de la grosseur d'une balle pu y consigner les découvertes qu'il a dû
d'arbatète. Elle èntra dans la bouche da la faire dans ces contrées. Mais, tout en admet-
Dame de Jaspe pendant qu'elle dormait dans tant cette hypothèse, qui n'est pas certaine,
la journée. Celle-ci l'avala, devint enceinte, plusieurs savants, AbeIRémusat entre au-
et demeura grosse pendant quatre-vingt-un tres, croient qu'il a eu connaissance des
ans. Alors la Dame de Jaspe accoucha, par doctrines professées dans l'Asie occidentale.
son flanc gauche, d'un enfant qui, sa nais- «J'ai soumis, dit ce célèbre sinologue, à
sance, eut la tête blanche, et reçut le nom un examen approfondi la doctrine d'un phi-
honorifique de Lao-tseu (le vieillard enfant). losophe très-célèbre à la Chine, fort peu
H vint au monde sous un poirier; et-mon- connu en Europe, et dont les écrits, très-
trant l'arbre, il dit Ceci sera mon nom de obscurs, et par conséquent très-peu lus,
famille. x n'étaient guère mieux appréciés dans son
En effet, on dit que le nom de famille de pays, où on les entendait mal, que dans
Lao-tseu était JLt-eM<A, c'est-à-dire poirier- le nôtre, où l'on en avait à peine ouï par-
oreille, parce qu'il naquit sous un poirier ler. Je trouvai curieux de rechercher si
(Li)'et qu'il avait le lobe des oreilles (.M/t) ce sage, dont la vie fabuleuse offrait déjà
fort allongé. Selon les données historiques, plusieurs traits de ressemblance avec celle
le père de Lao-tseu n'était qu'un pauvre duphitosophedeSamos, n'aurait pas avec
paysan, et l'on raconte qu'il était arrivé à lui, par tes opinions, quelque autre confor-
l'âge de soixante-dix ans sans avoir encore mité plus réelle. L'examen que je fis de son
fait choix d'une femme; il se maria enfin à livre conSrma pteinement cette conjecture,
une paysanne comme lui, âgée de quarante et changea du reste toutes les idées que j'a-
ans. C'est elle qui est appelée ci-dessus la vais pu me former de l'auteur. Comme tant
Dame de Jaspe. « Ce philosophe, dit Al. Pau- d'autres fondateurs il était sans doute bieu
tbier, vécut fort retiré, fort modeste, ne pré- loin de prévoir la direction que devaient
tendant pas le moins du monde à passer pour prendre les opinions q,u'il enseignait, et, s'il
un thaumaturge ou une divinité incarnée. reparaissait encore sur la terre, il aurait
On ne sait rien de sa jeunesse; mais lors- lieu de se plaindre du tort que lui ont fait
qu'il eut atteint un certain âge, il fut nommé ses indignes disciples. Au lieu du patriarche
historiographe et archiviste d'un roi de la d'une secte de jongleurs, de magiciens et
d'astrologues, cherchant le breuvage d'im-
(1) Ce passage r,appelle encore ptusieurs versets mortaHté, t'tics moyens de s'élever au ciel
du chapitre xx~v de l'Ecclésiastique /tt t~o' e< en traversant les airs, je trouvai dans son
~e~'CM/ScrM~! $Mm. jtn /!)t<;()<'KSt)t«)'M-StM&M/<itM, livre un véritable philosophe, moraliste ju"
M am' <~TS<i<f< etc. dicieux.théologien disert et subtil métaphysin
515 LAO LAR 3i4
cien. Son style a la majesté de celui dePfaton, d'une philosophie plus rationnette, se trouve
et, il faut le dire, aussi quelque chose de son par te fait devenu le chef et le fondateur
obscurité. H expose des conceptions toutes d'une' des trois grandes sectes religieuses
semblables, presque dans les mêmes termes, qui se partagent la population de la Chine
èt l'analogie n'est pas moins frappante dans cette des 2'ao-Me ou sectateurs de ta Rai-
les expressions que dans les idées. son dénomination qui, quand on a étudie
« Comme les pythagoriciens et les stoï- cette doctrine tette qù'eHe est' énoncée et
ciens notre philosophe' admet pour pre- pratiquée mai ntenant.scmbte une antiphrase;
mière cause la Raison,'étre iheffabte, incréé, car ceux 'qui la professent'tombent dans
qui est le type de l'univers, et n'a de type une sorte d'illuminisme et de qniétisme
que -lui-même. Ainsi que Pythagore, i! re- cherchent la pierre phillosophale et sont im-
garde les âmes humaines comme des éma- bus de toutes,les rêveries de l'astrologie et de
nations de la substance éthérée, qui vont s'y la cabale, Nous développerons la doctrine d&
réunir ta mort, et de même que Platon il Lào-tseu à l'article TAo. Fo~.aussi ÏAO-ssB~
refuse aux méchants la facutté de rentrer LAPHR1A, ou la Débonnaire,' surnom sous
dans le sein de' l'âme universeHe. Avec Py- teque! les Catydoniens adoraient Diane. Au-
thagorc, il donne aux premiers principes des guste ayant.transpor~é les habitants de Ca-
choses les noms des nombres, et sa cosmo- lydon à Nicopotis, ville qu'it venait de fon-
gonie est en quelque sorte algébrique. 11 der, donna à ceux de Fatras une partie des
rattache la chaîne des êtres à celui qu'il ap- dépoui[)es, et entre autres la statue de Diane-
pelle un,'puis à tfMKC,puis à trois, qui, .dit- Laphria, que ce peuple garda religieusement t
i), ont fait toutes choses. Le divin Platon, qui dans sa citadette. Cette statue était d'or et
avait adopté ce dogme mystérieux, semblè d'ivoire, et représentait la déesse en habit de
craindre de le révéler aux profanes. Il l'en- chasse. Les mythologues cherchent à donner
veloppe de nuages dans sa fameuse Lettre au mot Laphria 'une étymotogie tirée du
aux trois amis il l'enseigne à Denys de Sy- grec; mais il est probable que c'était le nom
racuse, mais par énigmes, comme il le dit d'une divinité locale, que les Grecs ont par
tui-méme, de peur que ses tablettes venant, la suite identifiée avec'leur Diane.
sur terre ou sur mer, à tomber entre les LAPHRIES, fête sotenneHe que les habi-
mains de quelque inconnu, il ne puisse les tants de Patras avaient instituée en l'hon-
lire et les entendre. Peut-être le souvenir neur de Diane Laphria. Elle durait deux
récent de la mort de Socrate contribuait-it à jours. Le premier jour on faisait des proces-
lui imposer cette réserve. Lau-tseu n'use pas sions, dans lesquelles le char'de la prêtresse
de tous ces détours et ce qu'il y a de plus vierge était traîné par des cerfs; le second,
clair dans son livre, c'est qu'un être trine a on mettait le feu à un bûcher immense,
formé l'univers. Pour comble de singularité, dressé avant la fête, et sur lequel ou avait
il donne à cet être un nom hébreu à peine réuni des fruits, des oiseaux et des animaux
attéré, le nom même qui désigne dans nos vivants, tels que des cerfs, des' chevreuils,
livres saints celui qui a été, qui est et qui des louveteaux, des oursons, des lionceaux,
sera, .7~/tOM[(IIïW,tt-tce<). Ce dernier trajt des marcassins. Comme .ces animaux de-
confirme tout ce qu'indiquait déjà la tradi- vaient être brûtss vivants, oh les attachait
tion d'un voyage de Lao-tseu dans l'Occident, sur le bûcher; it arrivait quelquefois que le
et ne laisse aucun doute sur l'origine de s~t feu consumait leurs liens avant, qu'ils fus-
doctrine. Vraisemblablement il la tenait ou sent hors d'état de fuir; ils. s'élançaient alors
des Juifs des dix tribus que la conquête de loin du bûcher, au grand danger des assis-
Salmanasar venait de disperser dans toute tants mais la superstition grecque préten-
l'Asie, ou des apôtres de quelque secte phé- dait qu'il n'en résuttait aucun accident.
nicienne, à laquelle appartenaient aussi les LAPHYRE, surnom de Pattas, pris du grec
philosophes qui furent les maîtres et les M:y~cK,dépouilles, parce qu'elle est la déesse
précurseurs de Pythagore et de Platon. En de ta guerre, et que c'est elle qui fait rem-
un mot, nous retrouvons dans les écrits de porter les dépouilles des ennemis.
ce philosophe chinois les dogmes et les opi- LAHA ou LARUNDA, nymphe qui, suivant
nions qui faisaient, suivant toute apparence, Ovide, était fille du neuve Almon. Jupiter,
la base de la foi orphique et de cette anti- amoureux de Juturne; n'ayant pu t'appro-
que sagesse orientale dans laquelle les cher, parce qu'elle s'était jetée dans le Tibre,
Grecs allaient s'instruire à l'école des Egyp- appela toutes les naïades du pays, et les pria
tiens, des Thraces et des Phéniciens. d'empêcher que la nymphe ne se cachât
Maintenant qu'il est certain que Lao- dans leurs rivières toutes lui promirent
tseu a puisé aux mêmes sources que les leurs services. Lara seule atta déclarera à
maîtres de la philosophie ancienne, on vou. Juturne et à Junon les desseins de Jupiter.
drait savoir quels ont été ses précepteurs Le dieu, irrité, lui ût couper la tangue, et
immédiats et qu'elles contrées de -l'Orient donna ordre à Mercure de !a conduire aux
il a visitées. Nous savons, -par un témoi- enfers; mais en chemin, Mercure, épris de
gnage digne de foi, qu'il est venu dans la la beauté de cette nymphe,S'en fit aimer, et
Hhctriane; mais it n'est pas impossible qu'il en eut deux enfants, qui furent appelés La-
ait poussé ses pas jusque dans la Judée et res, du nom de leur mère.-
même dans la Grèce. » LARA1HE, espèce d'oratoire ou chapelle
Lao-tseu, qui, comme on vient de le voir, domestique, destinée, chez les Romains, au
n'avait eu pour but que de poser les bases culte des dieux Lares; car chaque famille,
%t5 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS, 5i6

chaque maison, chaque individu avait ses duits par célles des méchants. Les Lares, dit
dieux Lares particuliers, suivant sa dévotion Plaute, étaient représentés anciennement
ou son inchnaUon. Ceux de Marc-Anrete sous ta figure d'un chien, sans doute parce
étaient les grands hommes qui avaient été que ies chiens fout la même fonction que les
ses maîtres. et auxquels il portait tant de L.'tres, en protégeant, ta maison et on était
respect, dit Lampride, qu'il n'avait dans son j persuadé que ces' divinités en éloignaient
Laraireque teurs statues d'or. Alexandre Se- ) tout ce' qui aurait pu nuire. Leur place la
vere adressait, tous tes matins, dans son j plus ordinaire dans les maisons était der-
premier Laraire, ses vœux aux statues des rière t~ po~rte bu autour du foyer. Les sta-
dieux, au nombredesquetsit mettait Orphée~ ) tues de ces dieux étaient de petite dimension
Abraham, Jésus-Christ, Apollonius, etc.; on tes ptaçait dans un oratoire particujier;
et dans son second Laraire il avait ptacé on avait tîn soin extrême de les tenir pro-
Achitte, Cicéron, Virgite, et ptusieurs autres prement il y avait même, du moins dans
grands hommes. les grandes maisons, un domestique unique-
LARARtES, fêtes que tes Romains cété- ment occupé au service de ces idotes; chez
braient en l'honneur des dieux Lares ettës les empereurs, c'était la charge d'un affran-
avaient lieu le 11 avant tes catendçs de jan- chi. Il arrivait cependant quelquefois qu'on
V!er, c'est-à-dire te 21 décembre. Macrpbe j perdait le respect à leur égard, en certaines
rappejle la sotennùé des statuettes, ce~&r!- occasions, comme à la mort dé personnes
<a< ït~t/~af~orMtK.. chères, parce qu'alors on accusait les Lares
LARE, 1° dieu domestique des Romains: de n'avoir pas bien vci!té à leur conserva-
c'est celui que Denys d'Haticarnassc appette lion, et de s'être laissé surprendre par les gé-
lé h~ros\de ta maison, et qui présidait à une nies' malfaisants. Un jour Caligula fit jeter
maison partjcutière. Lé Lare tamitier était les siens par ta fenêtre, parce que, disait-il,
Saturne, si l'on s'en rapporte au sentiment il était mécontent de leur service.
de quetqqes-uns. Les statues des Lares étaient des marmou-
2° Les Rpmains donnaient encore le nom sets placés ordinairement dans des niches et
de Lare au bon génie qu'its attribuaient à revêtus de peaux de chien. Au-devant, et à
chaque homme, pt qui,se.mbt<ibt~ à l'ange de~x pieds de terre, un plaçait un petit aute),
gardien des peuples chrétiens, pr.ënaijt plaisir sur tequel était une concavité de ta grandeur
à tes préserver de tout danger. Les Grecs de. la paume de la main, où l'on mettait du
t'appelaient ~</a<o~moH. charbon aHumé. A côté, était en pierre, la
LARENTAL, nom du namine ou prêtre Sgure d'un chien qui aboie. Le jour de leur
consacré, chez tes Romains, au culte d'Acca fêté, on couronnait ces dieux de feuillage et
Larentia. de fleurs, surtout de violette, de myrte et de
LARËNTALES, fête romaine en t'honneur .romarin; on allumait des lampes en leur
de Jupiter. Elle avait pris son nom d'Acca honneur; et les portes des maisons étaient
Larentia ou Laurentia, nourrice de Romu- ornées de ramée ou de branches d'arbre. On
tus, ou d'une cétèbre courtisane du même offrait sur tes autels des fleurs et de l'encens;
nom, qui, sous le règne d'Ancus Martius, on allait mêmequelquefois jusqu'aux sacrifi-
avait constitué le peuple romain tégatairc ces la victime était ordinairement un porc.
de toutes ses richesses. Cette fête était célé- En outre, on téur offrait presque tous les
brée le 10 des calendes de janvier, c'est-à- jours du vin, de~ l'encens, une couronne de
dire, le 22 décembre, hors de Rome, sur tes taine e( une petite partie des mets servis sur
bords du Tibre; ette était présidée parte I.t tabte.'çnteur faisait aussi de fréquentés
F/aMMMZ(M-eM~M. Voy. FLORAUX. libations.
LARENTIA. Fo! AcÇALAURENT.tA.~ Quand les jeunes~garçons étaient déve-
LARES, dieux domestiques des Rotnatns~ nus assez grands pour quitter la bulle, qu'on
c'étaient tes gardiens des famiites et tes génies ne portait que dans la première jeunesse, ils
protecteurs de chaque maispn. Apulée dit ta suspendaient au cou des dieux Lares.
que, les Lares n'étaient autre chose que les « Trois garçons, dit Pétrone, entrèrent revê-
âmes de ceux qui avaient bien vécu et.bien tus de tumques blanches; deux d'entre eux
rempli téur carrière. Au contraire, ceux 'mirent sur la table les Lares ornés de bulles;
qui avaient mat vécu erratent vagabonds et l'autre, ep tournant avec une coupe pleine
épouvantaient les .hommes. Setnn Secvius, de vin, s'écriait": Que ces dieux soient pro-
te culte des dieux Lares est venu lie ce pices!)) Lés esclaves y suspendaient aussi
que l'on avait coutume autrefois d'enterrer leurs chaînes, lorsqu'ils recevaient la li-
les corps dans tes maisons, ce qui don~a bertp..
occasion au peupte crédule de s'imaginer .On. distinguait plusieurs sprtes de Lares
que tours âmes y demeuraient aussi, comme les Lares publics qui présidaient aux bâti-
des génies secourabtes et propices, et de )e.s ments publics; tes Lares de ville, Pr~aHt';
honorer en pette qualité. On peut ajouter, çeux'des carrefours, Comp~M;'tes Lares
dit Nqpt, que,ta coutume s'étant aussi intro~ jies chemins. Ft'f~M; ceux des camp.agnes,
duite d'enterrer tes morts spr tes grands jRMra/M; ceux qui repoussaient l'ennemi,ox-
chemins, c'est peut-être.de ta qu'on prit tiles; ceux qui présidaient aux maisons ou
occasion de tes regarder comme les dieux aux familles, Fam:<!arM; Pur~t étaient ceux
des chemins. Le sentiment des Pta'ooiciens des campagnes, dont les statues étaient ex-
était que les âmes des bons devenaient dc~ trêmement simples tant pour la forme q.ue
Lares, tandis que les Lémures étaient pro- pour la matière; ~M6<tct étaient les rois
3)7 LAR LAT 5tt

et les' princes qu), élevés au ciel après leur les fantômes effrayants qui apparurent, ms-
mort, 'sollicitaient le, secours des dieux pour qu'à ce qq'on lui eût décerné une pompe
l'Etat; ori leur sacri6ait un porc dans lés' funèbre. C'est de leur nom que lés Romains
carrefours. Les Lares marins présidaient appelaient Larves les masques, parce qu'on
aux vaisseaux. Quelques-uns pensent que. les faisait ordinairement hideux" ou grotes-
c'étaient Neptune, Téthys et G)aucus~ On ques. Foy. LÉMUttBS.
ne doit pas tes confondre avec të~ dieux Pa- LARYS1ES, fête que les Grec~ célébraient
taYques qu'on mettait sur ta proue des na-' en l'honneur de Bacchus, sur le mont Lary-
vires. sius en Laconie. Elles avaient Heu au com-
Les douze grands dieux étaient eux-mêmes mencement du printemps et, én~re autres
au nombre des Lares. Asconius Pedianus, mcrveittes, on y voyait 'toujours une grappe
expliquant le dtMma<;M~ de Virgile, prétend de raisin mûr.
que les grands dieux son~ les Lares de là LASDONA -génie de la mythologie des
ville de Rome. Janus,au rapport de Macro- Slaves il présidait aux coudriers et les pro-
be, était un des dieux Lares, parce qu'il tégeait.
prési'dait aux chemins; Diane-Enodie, bu LAT 1° idole adorée par les anciens
la Routière, avait ta~même qualité, ainsi Arabes. L'écrivain musulman Azraki pré-
qu'Apoiïon-Agyieus ou des rues. JI en ét~it tend que c'était un rocher. Mahomet s'élève
de même d'Hârpocrate et de Mercure, dont souvent dans'te Coran contre le culte de
les statues se trouvaient au coin des rues ou Lat.'qui était la divinité favorite de ta tribu
sur les grands, chemins. En général,-tous les de Thakif. E))e fut détruite par l'ordre de'ce
dieux qui étaient choisis pour patrons ct~tu- prétendu prophète: L'histoire rapporte que,
te)aires des tteux et des particulters, tous sommés par Mahomet d'embrasser F)sta-
ceux dont- on 'éprouvait ta protecttop, en misme, les Bénou~Thakifse rendirent au-
quelque mantère'que ce fût, étaient appetés près dé lui, et lui demandèrent entre autres s
Lares. Properce nous dit que ce furent tes choses de conserver pendant trois ans en-
Lares qui chassèrent Annibal do devant Ro- core le entré de Lat. Le prophète refusa, Ils
me, parce que ce furent quetques fantômes réduisirent leur demandé à un mois qu'il re-
nocturnes qui tui donnèrent de la frayeur. fusa de même. Ils demandèrent encore à être
Dcnys d'Haticamasse fait mention d'un dispensés de la prière;; Mahomet létjr ré-
temjtte à Rome, près du Forum, où l'on pondit « La religion dans iaqueHc il n'y a
avaft ptacé les-images des Ténatcs troyens pas de prière est une mauvaise religion. »
que chacun pouvait voir librement,-et où on Ils se soumirent enfin et embrassèrent t'isia-
lisait l'inscription DENAs, qui signifie Pena- mismë. Lat fut donc détruit au milieu des
<e. Les Lares de la ville-de Rome avaient pleurs et dey 1gémissements 1 de toute la'
un temple dans le champ de Mars. Fo! DÉ- vilie.
NATES,GR~NDULES,PENATES. 2~ Une idole de même nom était l'objet du'
LARMOYANTS, où Pleureurs branche culte des habitants de Souménat dans )e Guzc-
d'Anabaptiste! qui s'imaginaient que 'les rate, provincedel'Hindbustan.EHe était haute
larmes ne pouvaient être qu'agréables à de einquante brasses et fafte d'une seule pierre.
Dieu, et en conséquence ils s'exerçaient à Son'temple, dif-on, était d'une magnificence
acquérir la facuttédepteurer; Hs mêlaient incroyabie, et soutenu par cinquante-six pi-
liers d'or massif. Mahmoud I", Gis de Sebek-
toujours leurs pleurs avec tournai)', et on
ne los rencontrait jamais que les soupirs à teghin, la ut briser, maigre les réclamations
la bouche. des prêtres qui offraient dominions de ran-
LART.HY-TYTIBAL, ,maître du TartM-e çon et il' trouva dans une cachette inté-
nomf étrusque de Ptuton.. qui se trouve sur rieure pour plus de cent miHions en dia-
un ancien- monument d'Etrurie. mants, perles et rubis. L pagode où était
LARUNDA, diyinité des Sabins, qui prési- l'idole de Lat était desservie par deux n'ihe
dait aux maisons. Jupiter la rendit mère des brahmanes, cinq cents liayadères; trois cents
dieux Lares; d'autres en font honneur à musiciens, et trois -cents barbiers qui ra-
Mercure. C'est vraisemblablement la même saient les dévots avant qu'ils fussent'admis
que Zara. en présence du'dieu.
LARVES. Les Romains appelaient Larve LATEHAGPS, LATEHANUSet LATEMULUS,
le mauvais génie attaché à chaque homme. dieu ou génie de l'atre ou du fôycr.ch&z lés
et qui ne s'occupait qu~à le tourmenter et a anciens Romains. Son nom dérive de !a<e!
l'égarer. Ils supposaient aussi que les Larves brique, parce que le foyer est prdinairefUe'nt
étaient tes âmes des méchants qui erraient construit en-briques.
çà et là pour épouvanter les vivants. On re- LATIAL, où LATlAK, surnom de Jupiter,
les Larves comme des vieiHards prèsduLatium, où it ét.fit singuHèrëment t
présentait
au visage sévère, ta barbé Ipngue~Ics che- honoré. Les 'Romains, au rapport de Por-
veux courts, et portant sur la ma<n un hi- phyre, tui sacrifiaient tous tes ans un
bou, otseaù de mauvais augure. 0~ donnait homme.
aussi.le nom de Larves aux mânes des morts -LÀTIAR, fête.instituée parTarquin le Su-'
en générât. Tous ceux qui périssaient de perbe en t'honneur dé J upiter-Latiar. Ce
mort violenté, ou qui ne recevaient pas les p.ri"cp, dit M. Noël; ayant fait un traite d'ql-
honneurs 'de la sépulture, devenaient des Itance avec les peuples du Latium, prôp~<
Larges. Lorsque Catiguta eut été assassiné dans le dessein d'en assurer la perpétuité,
al-
le palais, dit Suétone, devint inhabitable par d'ériger un témpte commun où tous les
5i9 MCTtÔNNAihE DES REUGtONS. 5~0

.iés, tes Romains, tes Latins; les Herniques fut obligée de quitter sa retraite, portant ses
et les Volsques, s'assemblaient tous les ans enfants entre ses bras, et de fuir de nouveau
pour y tenir une foire, se tràiter les uns les de contrée en contrée. Un jour qu'ette errait
autres, et y célébrer ensemble des fêtes et dans tes campagnes deLycie, pendant les
des sacrifices telle fut l'origine du Latiar. grandes chaleurs de l'été, accabtéé de fatigue
Tarquin n'avait consacréqu'un jour à cette et de soif, elle s'arrêta sur les bords d'un
solennité; les premiers consuls en étabHrent étang, et conjura tes paysans qui étaient oc-
un second, après qu'ils eurent confirmé l'al- cupés à couper des jones, de la laisser puiser
tiahceavec les Latins on en ajouta un troi- un peu d'eau pour étancher sa soif; mais
sième, lorsque le peuple de Rome, qui s'était ces rustres lui refusèrent sans pitié cette fa-
retiré sur le mont Sacré fut rentré dans la veur, et t'accabtérent d'injures. La. déesse
ville et enfin un quatrième, après qu'on eut. irritée s'adressa à Jupiter, et changea les
apaisé la sédition qui s'était élevée entre les paysans en grenouilles. Latone trouva .enfin
plébéiens et les patriciens à l'occasion du un peu de repos lorsque ses enfants, devenus
consulat. Ces quatre jours étaient ceux qu'on grands et puissants, furent en état de proté-
nommait féries tatines; et tout ce qui se ger leur mère; mais ette devint à son tour
faisait pendant ces fériés, festins, offrandés, impiacabie et persécutrice. On cite entre au--
sacrifices, s'appelait Latiar. Les peuples, qui tres un exemple terrible de sa vengeance..
prenaient part à la fête, y apportaient les Nipbé, fille de Tantale et soeur de Pétops
uns des agneaux, les autres du fromage, avait épousé Amphion, roi de Thèbes, dont
quelques-uns du tait, ou quelque autre li- elle eut un grand nombre d'enfants. Homère
queur propre aux libations. Foy. FÉRtEs tui en donne douze, Hésiode vingt, et Apot-
LATINES todore quatorze, dont sept Sites et sept gar-
LATITUDINAIRES branche de protes- çons. Cette fécondité la rendit fière, elle mé-
tants.qui prétendent que Jésus-Christ étant prisa Latone qui n'avait que deux enfants
mort pour tous les hommes tous les hom- et s'opposa même au culte religieux qu'on
mes seront infailliblement sauvés. On leur lui rendait, prétendant qu'ette-méme méri-
donne encore le nom d'Universalistes. Cette tait, à bien plus juste titre, d'avoir des au-
opinion, qui se montra. dès les premiers tels. Latone, offensée de l'orgueil de Niobé
temps du protestantisme, acquit plus d'éclat s'en plaignit ses enfants, et leur enjoignit
en 1588, lorsque Samùel.Huber, prédicateur de -la venger. Un jour que les fils de Niobé
reformé à Burgdorf, canton de Berne, pro- s'exerçaient à la lutte dans tes campagnes
clama publiquement- la rédemption univer- voisines, de Thebes Apollon les tua tous à
selle. H fut chassé de la Suisse et succès-. coups de flèches. Au bruit de ce funeste ac-
sivement du Wurtemberg, de la' Saxe et cident, les soeurs de ces infortunés princes
d'autres contrées, où il tenta de propager ses accourent sur les remparts et dans le mo-
doctrines. Foy. HuBÉmANtSME. Ces erreurs ment elles se sentent frappées et. tombent
ont été renouvelées en Angleterre dans, sous tes coups invisibles de Diane. Enfin ta
le xv!" siècte, et en Amérique dans te xvm". mère arrive, outrée de douteur et de déses-
Foy. UNIVERSALISTES,RESTACRATtON!STES. poir elle demeure assise auprès des corps
LATOB1US, dieu des anciens Noriques. inanimés de ses chers enfants, et les-arrose
Quelques-uns eh font ,un Escutape ou dieu -de ses larmes. Sa douleur la rend immobile,
de ta santé, en se fondant sur son nom elle ne donne. plus aucun signe de vie, la
qu'its tirent en même temps du latin et du voilà changée en rocher. Un tourbillon de,
grec,: /a<tM participe de/'erre, apporter, et vent l'emporte en Lydie sur le sommet d'une.
pte?, ta santé. Mais ces composés hybrides montagne, où ette continue de répandre des
sont impossibles chez des peuples qui ne. larmes. qu'on voit coûter d'une roche de
connaissaient pas 'plus la langue des Hel- marbre. Espérons, pour l'honneur de Latone,
lènes que cette du Latium. que ce tragique événement n'est qu'une fable
LATONE~, divinité grecque et romaine, ou un mythe tes enfants de Niobé, comme
fille du Titan Cœus et de Pbébe, sa sœur, ceux d'un grand nombre d'habitants de Thè-
suivant Hésiode, ou fille de Saturne si,l'on bes, furent tués en effet par les ftèches d'A-
s'eu'rapporte à Homère. Elle fut aimée de pollon', c'est-à-dire parles rayons brûlants
Jupiter, et porta bientôt des marques--sensi- du soleil, dans une épidémie; qui ravagea la
bles des préférences de ce dieu. Junon s'en~ ville leur mère en mourut de doulcur t'i-
aperçut et resptut de perdre sa rivale. A cet magination grecque a fait le reste.
effet elle suscita le serpent Python pour la, Latone eut des temples à Détos, à Argos, t
poursuivre, et conjura en même temps la et même, dit-on, dans les Gaules, et en plu-
Terre de lui refuser tout asite. La malheu- sieurs autres endroits..Les Grecs ta confon-
réuse erra longtemps sur la terre et sur tes daient avec la Bouto des Egyptiens. Les fem-
mers sans pouvoir s'arrêter nulle part; mais. mes en couches lui adressaient leurs vœux
Neptune, touché de compassion, fit sortir du dans leurs douleurs.
fond des flots, d'un coup de son trident t'ite. LATRIE du grec ~r~uN, adorer. Les
deDétoa; d'autres disent que ce. dieu fixa théologiens appellent ainsi le culte que l'on,
cette ite en sa faveur et la rendit stable, d'er- doit rendre à Dieu seul à ta différence du
rante qu'elle était auparavant. La déesse s'y culte de vénération que t'en rend aux saints,
réfugia, et à l'ombre d'un olivier, elle mit et que l'on appelle culte de dulie.
au monde Apollon et Diane. Après ses cou- LATTER DAY SAINTS, ou Saints des ocr-
ches, Junon ne cessa de la poursuivre; elle niers jours hérésie nouvelle qui s'est ma-
Si! LAU LA\V 32%
nifestée en Angleterre et dans les Etats-Unis. sur ta coupole du mausolée de Virgile, près
Nous lisons à ce sujet dans les feuilles pu- de Pouzzoles; il a poussé des lauriers qui
bliques du mois de juillet 18M): «II s'est semblent couronner l'édifice; et quoiqu'on
formé dans plusieurs parties de la Grande- en ait coupé deux à la racine.. qui étaient tes
Bretagne, et notamment à Hereford, une plus grands de tous, ils renaissent et pous-
secte de visionnaires qui se qualifient de sent des branches de tous côtés, comme si
SatM~ des dterMte~'oMfs (Latter days Saints). la nature eût voulu elle-même célébrer la
Une de leurs doctrines, fondée par une fausse gloire de ce grand poëte. La couronne de
interprétation de l'Ecriture sainte, consiste à laurier était particulière aux jeux Pythiques,
croire que toutes les maladies venant de parce qu'ils étaient consacrés à Apollon. Or:
Dieu, elles ne.peuvent être guéries que par mettait des branches de cet arbre à la porte
le Tout-Puissant, et qu'il y aurait impiété à des matades, pour se rendre favorable Apol-
invoquer les secours humains. Un de ces lon, qui était regardé comme le Dieu de la
sectaires, qui s'était brûlé le bras en-chauf- médecine. Enfin on couronnait de laurier les
fant son four, a péri parce qu'il a opiniâtre- triomphateurs, et on en plantait des bran-
ment refusé l'assistance d'un médecin. Une ches aux portes du patais des empereurs, le
petite fille, âgée desix ans, nommée Cécilia premier jour de l'année, et en d'autres temps,
Howe, ayant éprouvé des vomissements, lorsqu'ils avaient remporté quelque victoire
avant-coureurs d'une affection cholérique, aussi Pline appelle le laurier le portier des
son père et sa mère, suivant aveuglément les Césars, le Hdète gardien de leurs palais. Jules
conseils d'un tailleur, qui est l'un des prédi- César avait obtenu du sénat la permission
cateurs les plus renommés parmi les Saints de porter toujours une couronne de lau-
des derniers jours, n'ont absolument rien rier, pour cacher -la nudité de son front.
fait pour la soulager. La petite fille est tom- Pompée pouvait aussi paraître couronné de
bée dans un Spasme comateux, et elle expi- laurier, dans les jeux du Cirque et sur le
rait lorsqu'un chirurgien, M. Payne, arrivait théâtre. Cet arbuste était aussi consacré à
sur la réclamation de quelques voisins. Le Diane et à Bacchùs les prêtres de Junon et
coroncr qui présidait l'enquête persistait à d'Hercule s'en couronnaient également.
dire que les jurés devaient déclarer le père Les anciens croyaient que le laurier jouis-
et la mère coupables d'homicide par impru- sait de ta propriété de n'être j.tmais frappé
dence~ Le jury s'est borné à répondre que de la foudre. Us l'employaient aussi dans les
Céci~ia Howc était morte par la visitation de divinations. Ils présageaient les choses fu-
Dieu. » ~o! MoRMOxs. tures sur le bruit qu'il produisait en brûlant,
LAUDES, seconde partie de l'office cano- ce qui était d'un bon augure mais si, au
nial elle suit immédiatement les Matiues; il contraire, il se consumait sans pétiHer, c'é-
parait même que les Laudes forment avec les tait un mauvais signe.
Malines un seul office, qui en effet est terminé LAVA-AILEK, dieu des Lapons il prési-
par une oraison commune. Autrefois cet of- dait au jour de Saturne ou samedi il formait
fice s'appelait MatMtMfB -Laudes, louanges une espèce de trinité avec Buorres-Beive-
matinales. Dans la suite l'usage a prévalu -Ailek, dieu du soleil ou du dimanche, et
de donner à l'office de la nuit le nom de ~)- Fried-Ailek, la Vénus des peuples du Nord.
«Hes, en réservant pour-le suivant celui de LAVABO 1° partie de la masse, après
Laudes. Le num de celui-ci vient de ce qu'il l'offertoire, ainsi appelée parce que le pré-
est composé en grande partie de psaumes et tre se lave alors les mains en récitant Lavabo
de cantiques de louanges, dont plusieurs tK<er !MHoc<'K<M manus ~M~ « Je lavèrai mes
commencent par le mot faMd« ou ZaMda<e. mains avec les justes » et les versets sui-
LAURE. On appelait de ce nom, dans les vants du psaume xxv, jusqu'à la fin. Cette
anciens monastères de l'Orient, les cëilutes ablution a lieu, et pour purifier les mains du
des moines, séparées les unes des autres, et prêtre, qui autrefois surtout touchait aux
non placées sous le même toit, comme dans ohlalions, et qui maintenant encore manie
les monastères modernes. t'encensoir, la navette, etc.; et pour expri-
LAUREA, nom d'une divinité, qui se lit mer la pureté de cœur que l'on doit appor-
sur un monument trouvé en Catalogué. ter aux saints mystères. « Vous avez vu, dit
LAUREMALES et LAUREN11A. LA- saint Cyrille de Jérusalem qu'un diacre
RENTALESet ACCALACRENTtA. donnait à laver les mains au prêtre officiant
LAURIER, arbre consacré à Apollon, parce et aux autres prêtres qui se tiennent autour
qu'on était persuadé que ceux qui dormaient, de l'autel. Pensez-vous que ce fût afin de
la tête appuyée sur quelques branches de nettoyer le corps? Nullement; car nous n'a-
cet arbuste, recevaient des vapeurs qui les vons pas coutume d'être en tel état, quand
mettaient en état de prophétiser. Ceux qui nous entrons dans l'église que' nous ayons
allaient consulter l'oracle de Delphes se cou- besoin de nous laver de la sorte pour nous
ronnaient de laurier à leur retour, s'ils rendre nets. Mais ce lavement des mains
avaient reçu du Dieu une réponse favora- nous marque que nous devons être purs (je
ble. C'est ainsi que, dans Sophocle, OEdipe, tous nos péchés, parce que nos mains signi-
voyant Orcstc revenir de 'Delphes la tête fiant les actions, laver'nos mains n'est autre
ceinte'd'une couronne de laurier, conjecture chose que purifier nos œuvres. ? »
qu'il rapporte une bonne nouvelle. La cou- Les prêtres accomplissent cette cérémonie
ronne de laurier est l'attribut des excellents debout, au coin de 1 autel, du côté de t'Ëphre:
poètes comme favoris d'Apollon. On dit que mais les évoques,dans les messes so)ennettes,
-"?
323 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. S24
s'asseyent à cet effet sur un siège, et l'eau ne comprenez pas maintenant ce que jn fais,
est versée sur leurs mains par des acolythes mais vous le comprendrez dans la suite. J.i-
âgenoux." mais, lui dit Pierre, vous ne me tavcrczf~s
2° Dans les églisès d'Onent, le célébrant pieds. Jésus lui répondit Si je ne vous lave,
et le diacre se lavent ies mains avant de com- vous n'aurez point de part avec moi. Alors
mencer la liturgie, et après s'être revêtus de Simon-Pierre lui dit Seigneur, non-seule'-
teurs ornements. Cette cérémonie se fait à ment les pieds, mais aussi les mains et la
la prothèse, petit autel à ta gauche du grand, tête. Jésus lui dit Celui qui à été déjà lavé,
sur tequet on prépare le pain et le vin né- n'a plus besoin que de se taver les pieds, et
cessaires au sacriucë. Ils recitent en même il est pur de tout le reste; et vous aussi vous
temps le psaume Z(~a6o. êtes purs, mais non pas tous. En effet il sa-
3° On appelle encore Lavabo, le linge avec vait bien quel était cetui qui devait le trahir;
lequel le célébrant essuie ses doigts après les et c'est pour ceta qu'U dit Vous n'êtes pas
avoir lavés. Ce, nom a même passé dans tous-purs. Après donc qu'il leur eut lavé les
l'usage profane, car on homme souvent La- pieds, il reprit ses vêtements, et s'étant re-
t;o6o tout endroit où l'on se lave les mains. mis à table, il leur dit Comprenez-vous ce
LAVANA, mauvais génie de la mythologie que je viens de vous faire ? Vous m'appelez
iohdoue', fils de t'asdura Madhou et de Koum- Maître et Seigneur, èt.vous avez raison, car
bhinasi, sœur de Ravana, tyran de Lanka. Il je te suis. Si donc je vous ai tavé les pieds,
avait hérité de son père un trident que celui- moi qui suis le Seigneur et le Maître, vous
ci tenait de Siva, et qui le renda.it.invincible. devez aussi vous laver les pieds les uns aux
Il fut tué cependant par Satroughna, frère autres; car je vous ai donné t'exempte, afin
de Rama, qui le surprit sans cette arme. La- q.ue ce que je vous ai fait. vous le fassiez
vana était souverain de Mathoura son vain- aussi vous autres.)) »
queur lui succéda. Mathoura était appe)ee C'est en conséquence de cette recomman-
auparavant Madhouvana ôuMadhoupoun, dation du Sauveur que, dans tous les siècles
le hois ou la ville de Madhou. de t'Egtise, les évêques dans leurs cathé-
LAVATtON DE LA GRANDE MERE DES .drales, les abbés dans leurs monastères, les
DIEUX fête célébrée le 26 mars par les pasteurs dans leurs églises, les rois mêmes
Rônaaihs, qui t'avaient instituée en mémoire dans leurs palais, se prosternent aux pieds
du jour où cette déesse fut apportée d'Asie, de teurs inférieurs ou des pauvres pour
et tavéè dans t'Atmon. Les Galles condui- leur laver les pieds. Cette cérémonie s'.tp-
saient la statue dé la déesse dans un cha- pelle en italien le Mandato; et ailleurs, assez
riot, accompagnés d'une grande foule de communémentMaKd~MM ou MaKC~.à cause
peuple, à t'ëndrpit où elle avait été lavée la de t'antienne q,ui s'y chante, eL qui com-
première fois.' Devant ce char, de maiheu- mence par ces paroles Mandatum M0t):<m.
reux baladins chantaient des paroles obscè- Les rituels nomment aussi cette cérémonie
nes, et faisaient mille gestes et postures las- MaMdo<Mm. Voici comment l'auteur du Ta-
cives.' 6~oM de la Mttf de ~omë rapporte cette
LAVATOtRE c'était une pierre longue de cérémonie pratiquée par le souverain pon-
sept pieds, creuse de six à sept pouces de tife
profondeur avec un oreiller de pierre d'une Le pape et les cardinaux s'étant rendus à
même pièce que l'auge, et percée d'un trou la salle ducale, les cardinaux-diacres met-
du côté des pieds. Ette servait à laver les tent à Sa Sainteté l'étole violette; ja chape
corps morts dans quelques couvents et dans rouge et la mitre simple. Toutes les éminGn-
certaines cathédrales. M. Guénebauk dit ces, assistent' en chapes violettes. Le pape
qu'il y avait de ces tavatoirës~(en )atiu <ac< met à trois reprises des aromates dans t'ei)-
<on'Mm)a Ouny, à Lyon, à Rouen, aux Char- censoir, bénit le cardinal-diacre qui doit
ireux, àCiteaux, et dans tes diocèses de chanter t'évangiie ~iM~e-di'em/e~Mm~McA<c,
Rayonne et d'Avrahches. après lequel un sous-diacre apostolique
LAVEMENT DES PIEDS. C'est âne des vient présenter à baiser, le livre d'Evangile
cérémonies tes ptus touchantes de t'Elise au pape, et le cardinal-diacre lui présente
ca~ho!ique; elle a lieu le jeudi saint, en mé- trois fois te parfum de son encensoir. In-
moire de ce qu'à pareil jour Jésus-Christ continent aprùs, nn chœur de musiciens en-
tava tes pieds à ses apôtres pour leur donner tonne t'antienne AynndotM'MttOt):<Mdo vobis.
une tëçon d'abnégation èt d'humilité. Le pape ôte alors sa chape, et prenant unIl
« Avant le jour (fë là fête de Pâques, dit tablier, tave les pieds à treize pauvres prê-
t'évangétiste saint Jean Jésus sachant que tres étrangers, qui sont assis sur un banc
son heure é~alt venue dé passer de ce monde élevé, et vêtus d'un habit do camelot blanc,
a son Père, comme il avait; âme les siens avec une espèce de capuchon, qui leur vient
qui étaient dans le monde, i! tes aima jusuu'à jusqu'à la moitié des bras. Ces prêtres ont
la fin. Après té souper, il se leva de table, la jambe droite nue, et bien savonnée, avant
quitta ses vêtements, et ayant pris un finge., de la présenter découverte; c'est cct!e-tà
il le mit autour de lui puis, ayant versé de. que le pape leur lave après quoi il leur fait
l'eau dans un bassin il commença à laver donner par son trésorier à chacun deux mé-
les piefts de ses disciples, et à les essuyer daiHes,. l'une d.'o)'- et l'autre d'argent, qui
avec le tmge dont )t était ceint. Il vint donc pèsent u"e once la pièce et le majordoine
A Simon Piftrc qoi tui dit Vous, Seigneur, leur donne une serviette avec taqucttc tt
me layer tes pieds Jésus lui répoudit Vous doyen des cardinaus, ou l'un des plus ân-
MS LAV LAV 3M
ciens évoques da coHége apostolique,teur Le rot d'Espagne s'acquitte'de cette céré-
essuie.tes pieds. Ensuite le pape retourne à monie dans son antichambre après avoir fàit
sa chaise, ôte son tablier, se lave les mains ses dévotions à sa chapelle. On dispose à cet
daùs t'eaù qui tut est versée par t? plus no- effet des bancs dans l'antichambre, pour.y
bte taïque de rassemblée,. et se tes essuie faire asseoir les pauvres vis-à-vis d'eux on.
avec la serviette que lui présente le premier dresse de longues tables, sur lesquelies on
cardinat-éveque. Cêla étant fait, le pape 're-' leur sert à d!ner. On porte dans la même
prend sa chape et sa mitre, puis entonne chambre le drap destiné pour leurs habits, et
)'or;)ison dominicale, et récite plusieurs au- pour chacun d'eux une bourse renfermant
tres prières. Quand èttes sont finies, il se une aumône en argent. Les officiers de )a
rend à la chambré du lit des parements, sur paneterie couvrent la table des pauvres i,
lequel ayant déposé tous ses habits pontifi- ceux de là cave leur fournissent du vin et de
caux, il se retire dans son appartement, où l'eau ceux de la .fruiterie servent les en-
les cardinaux t'accompagnent. trées et. ornent la table dé fleurs. Le clerc
Les treize prêtres qui ont eu les pieds la- de l'aumône fait asseoir les pauvres sur to
ves de là main du pape, et auxquels oh banc destiné au lavement des pieds le mé-
donne ce jour-tà te nom d'apôtres, sont, une decin de la chambre les visite, pour voir
heure aprèi), conduits dans une belle salle s'ils n'ont point de maladie contagieuse; l'a-
du Vatican, ou on leur sert un dîner magni- pothicaire, le clerc de t'aumône, le grand ma-
fique. Le'papë s'y trouve lorsqu'ils s'as- réchal des logis et le grand aumônier leur
seyent à table, et teur présente à chacun le lavent d'abord les pieds, afin qu'ils soient
premier ptât, et quelque temps après leur nets.
verse le premier verre de vin, en leur par- Dès que lé saint sacrement est mis dans )e
lant familièrement sur diverses matières, à tabernacle dû monument, lé roi sort de la
t'occasidn desquelles i[ leur accorde ptù-
sieurs grâces et pnvitéges ensuite de quoi chapelle, et se rend en procession à l'anti-
chambre, accompagné.de ses maîtres d'hôtel
il se retire. Pendant que ces treize prêtres avec leurs bâtons. Lorsqu'il est arrivé, lo
achèvent de dthér, le prédicateur du pape diacre chante ('évangile alors Sa Majesté
prononce devant eux un sermon, au fiéu de ôte son, chapeau et' son épée~ se ceint d'une
ta lecture spirituelle qui se fait pendant te
nappe que lui présente te .grand aumônier,
repas, dans les communautés religieuses. et lave les pieds aux pauvres. Le roi reprend
Le souverain pontife se tient alors dans une ensuiteson
tribune où' il n'est vu de personne,; et lés chapeau et, son épée, et l&cterc
de t'aumône fait asseoir les pauvres à t.ib~c.
cardinaux sont assis autour de la chambré, Le roi commence à les servir, remettant
en chape violette, comme au consistoire. au
saucier, qui se tieotr à genoux, ceint d'une
La même cérémonie a Heu dans la plupart
des églises cathédrales, nappe, les entrées qui. sont sur la,table, le-
collégiales, parois- quel les met dans des corbeilles. Pendant
siales ou autres mais au lieu de repas, on
se contente presque partout do bénir du pain que le roi sert l'entrée au premier pauvre,
les gentilshommes de la chambre vont, par
et du vin que t'en distribue noh-seutemeat à
ceux qui représentent les apôtres, mais en- rang d'ancienneté, prendra tes autres mets à
la porte de l'appartement où ils sont,.et cha-
core à tous les assistants en mémoire de la cun d'eux, assisté de ses domestiques, porte
Cène dé Jésus-Christ. Ceux à qui on lave ce qui est destiné pour un pauvre, et le re-
ainsi tes pieds sont ordinairement des pau-
met au contrôleur, leq"et.présente deux plats
vres ou des enfants, au nombre de douze bu au roi, que celui-ci place devant un des
de treize, suivant l'usage des Heùx. Le tréi-
ziènie est censé représenter Judas mais t'hor- pauvres. Le saucier reçoit les autres de la
main du roi, et les met dans là corbeille
reur qu'inspiré généralement te nom de ce
traître fait que l'on a souvent beaucoup dé Lorsque tous les mets sont servis, les gcn-
peine à trouver quoiqu'un tUshbmmes de là chambre vont quérir le des-
qui consente a
sert le roi le prend de leurs mains et le sert
remplir ce roté. lt est plus simple de n'ad-
'nnttrc que douze individus les apôtres eh chaque pauvre, lequel le reçoit dans une
effet ne dépassaient pas ce nombre torsque serviette, et en même temps le saucier le 're-
Jésus-Christ leur lava tes pieds prend et le met dans la corbeille avec té
Les souverains catholiques dé t'Eurôpe pain; la satière, le couteau, la cuiHër et
la même cérémonie. En France, 1 là fourchette. Cola fait, le chèf de la pane-
pratiquent
)" premier médecin du roi choisissait pour terie lève la happe tes gohtitshommes do
cela treize domestiques dd palais aùxquéts la chambre vont au buffet pour prendre les
Sa Majesté lavait les pieds. Puis ils étaient habits des pauvres, qu'its présentent au Toi,
ciditiis à un bwquet dans lequel oh servait à et Sa Majesté les distribue aux pauvres l'un
chacun treize piats; ensuite on donnait à après l'autre. Là distribution des habits étant
chacun encore un habit de vetours, et Ireizé faite; te grand aumônier dit lés grâces et
pièces d'or. Le roi recevait les plats des donnera bénédiction.
mains d'uh dés grands otHciers de la cou- LAVËRNK.Les Romains, pet.) contents d'à..
ronne, et tes rcmetiat). aux princes du sang voir mis les voieurs sous la protection d'un
qui les plaçaient d~vaUlles pauvres. La reine diéup~rticu!ier,quiétaitMfrcure,tet)rdonnë-
lavait égdtc'ment les pieds à douze pauvres rentaas~ une déesse. Lavernë présidait en ef.
feiimtés, et lés servait à tablé, aidée <!c ses fet aux larcins, et était to~t honorée dès v<t-
filles et des princesses du sang. Icùrs,dësuious, dësm-irchâhas, des pta;;i')i'
M7 DICTIONNAIREDES RELIGIONS, ?&
ces, des fourbes etdes hypocrites. On lui avait s'en étant plaints au parlement, it fut or-
consacré près de Rome un bois nommé La- donné que cet ordre subsisterait séparé de
oerna/.où les bandits venaient faire tours par- tout autre. Pie IV, en 1565, confirma leurs
tages. U y avait là une statue de la déesse à priviléges par une bulle, et leur accorda tes
taquëite ils rendaient leurs hommages. Son mêmes exemptions qu'aux chevaliers de
image était une tête sans corps, disent les Malte. Sous Henri IV, cet ordre se releva
uns, un corps sans tête, disent les autres. encore, par les soins de Philibert Néres-
Mais, connue l'observe Noël, l'épithète de tan, qui fut nommé grand maitre en 1608
belle que lui donne Horace permet de croire mais ce fut sous Louis XIV que les cheva-
qu'elle était représentée sous des traits liers achevèrent de recouvrer leur ancien
agréables, et qu'une divinité qui prêtait à lustre. Us avaient ta liberté de se marier, et
ses nombreux partisans tous les masques jouissaient du,privilége d'avoir des pensions
dont ils avaient besoin, n'avait pas oublié sur des bénéfices consistoriaux. fis por-
de s'en réserver un qui pût lui faire hon- taient la croix de l'ordre, attachée à un
neur. Les sacrifices et les prières qu'on lui ruban de couleur amarante. En 1757,
adressait se faisaient en grand silence. De Louis XV nomma grand maître de Saint-
pareils vœux étaient trop honteux pour Lazare le duc de Berri, fils de France et en
pouvoir être articulés tout haut témoin attendant que ce prince eût t'âgede gouver-
ceux qu'Horace met dans la bouche d'un ner l'ordre par lui-même, il en conCa l'admi-
imposteur qui ose à peine remûer les lèvres: nistration au comte de Saint-Florentin. Lè roi
fit aussi la même année de nouveaux règle-
Labra tMOM< tne<MMS OMOtn Pulchra L<!Mn:(t,
ments, dont les principaux étaient qu'aucun
Da tM/tt ~MeM da sanctum jMstMm~Me videri;
et
JVociempeccatis ~'aM~i~Ms objice ttM&em. chevalier ne serait admis dans l'ordre qu'a-
près avoir fait preuve de cathoticité et de
< Bette Laverne, dit ce misérable accorde- quatre degrés de noblesse paternelie; que
moi la grâce de pouvoir tromper, de passer le nombre des chevaliers serait fixé a cent
pour juste et innocent couvre mes crimes qu'on n'en recevrait aucun qui n'eût l'âge
des ombres de la nuit, et mes fourberies d'un de trente, ou au moins de vingt-cinq ans
nuage épais." Un cuisinier, dans Ptaute, accomplis.
jure par Laverne, et menace par elle celui LAZARISTES OUCONGRÉGATION DE SAINT-
qui lui a dérobé les instruments de son mé- LAZAKE,, nom que l'on donne communé-
tier, comme si par sa profession même il ment en France aux prêtres de la congré-
appartenait à la déesse, et pouvait à ce titre gation de la Mission fondée par saint Vin-
réclamer sa protection. La main gauche, cent de Paul, en 1625. Ils furent ainsi appe-
spécialement regardée par les anciens com- lés du prieuré de Saint-Lazare à Paris, où ils
me la main du vol, lui était plus particuliè- s'établirent d'abord, et qui leur fut cédé, en
rement consacrée. 1633, par les Chanoines réguH&rs de Saint-
On n'est pas d'accord sur l'étymologie de Victor. Cette association fut autorisée par
son nom quelques-uns' prétendent que la. lettres patentes de Louis XtU données en
Mrna signifie voleur, arme à l'usage des bri- 1627, et cinq ans après, Urbain VU! t'érigea
gands, eu voleur d'enfant d'autres le font en congrégation par une bulle du 12 janvier
venir du grec M;~upK, dépouit!cs, ou du latin 1633. Ce ne fut cependant qu'en 1658 que le
latere, se cacher, ou de ~?'t)a, masque. Quoi saint instituteur donna des constitutions à
qu'il en soit, les voleurs et'ceux qui étaient ses disciples. Ceux qui composent cette
dévoués à son culte étaient appelés de son congrégation ne sont point des religieux,
nom laverniones. mais des prêtres séculiers, qui, après deux
LAZARE (ORDRE DE SAINT-). Cet ordre ans de probation ou de noviciat font
militaire fut institué dans le temps des Croi- les quatre vceux simples de pauvreté, de
sades, comme ceux des Templiers, de Saint- chasteté, d'obéissance et de stabilité, Ils s'en-
Jc;u) de Jérusalem et des chevaliers Teuto- gagent, l°àà se sanctifier eux-mêmes parles
niques dont it était séparé. Les chevaliers de exercices prescrits par leur institut 2° à
Saint-Lazare étaient chargés de loger les pèle- travailler à la conversion des pécheurs 3°
rins qui venaient dans la terre sainte, de leur à former les jeunes ecclésiastiques aux fonc-
servir de guides dans les chemins et de les dé- tions du saint ministère. Les exercices que
fendre contre les insultes des Mahométans. teur prescrit leur règle pour leur propre
Tant que les chrétiens conservèrent leur pou' sanctification, sont de faire tous les matins
voir en Palestine, cet ordre fut très-ttoris- une heure de méditation de s'examiner
sant les papes et les princes tecotMbtèrcnt trois fois par jour, d'assister chaque semaine
A l'envi de priviléges et de présents mais à des conférences spirituelles, de passer tous
la décadencedes chrétiens en Orient entraîna les ans huit jours en retraite, et de garder
celle'des chevatiers de Saint-Lazare. Le roi le silence, e.xcepté aux heures où il est per-
Louis VII leur donna, en 1154, la terre du mis de s'entretenir. ensemble. Ils remplis-
Boigny près d'Orléans, où ils établirent leur sentteur second engagement en s'employant
siège, et tinrent leurs assemblées. Cepen- aux missions de la campagne, et même aux
dant comme its étaient devenus inutiles on missions lointaines dans tes pays des inG-7
commença à les mépriser les chevaliers de dèles, où ils rendent de grands services a
Malle avaient même obtenu du pape inno- l'Eglise. Chaque jour ils font le catéchisme
cent VII la suppression de cet ordre et sa et des discours familiers ils entendent !es
réunion avec le leur; mais ceux de France confessions, terminent les différends et pra-
329 LEC LEC 330
tiquent toutes les œuvres de charité. Pour entouré par tes Léchies, qui s'emparaient de
satisfaire à la troisième obligation qu'ils se lui, le éondùisaient de divers côtés jusqu'à
sont imposée, plusieurs d'entre eux tiennent la Gn du jour, et, à t'entrée de la nuit, le
tes séminaires, donnent des retraites de huit transportaient dans leurs cavernes, où ils
à dix jours, où its admettent des ecclésiasti- prenaient plaisir à le chatouiller jusqu'à
ques et même d'autres personnes; ils suivent, ce qu'il en mourût. M Quelquefois on' tes
dans ces exercices, !esrèg)espteines de sa- voyait se livrer à des.dansfs lascives avec
gesse qui leur ont été laissées par saint les Roussalki nymphes des eaux et des
Vincent de Paul. -L'avantage que t'Egtiso forêts.
retirait du nouvel institut lui donna tant LEÇON. Dans t'Egtise catholique,on donne
d'accroissement, qu'à la mort du saint, en ce nom à des extraits de ta Bible, des saints
t660, il comptait vingt-cinq maisons, tant en Pères ou de l'histoire d'un saint, qu'on lit à
France qu'en Piémont, en P'oiogne ét en chaque nocturne des matines. Souvent on
d'autres contrées. Supprimée, comme les au- distingue les offices par le nombre des leçons;
tres ordres religieux, à l'époque de la révo- c'est ainsi qu'on dit un office à neuf leçons
tution française, cette congrégation a repris ou à trois teçons, pour désigner un office
ses glorieux et saints travaux, sous la pro- double ou simple. On appelle encore teçons
tection du gouvernement, qui l'a autorisée, les lectures tirées de l'Ecriture sainte, que
dans les années ')80')., 1816, 1817, 1823, l'on fait à la messe avant t'Epitre, dans cer-
1827. etc. taine jours de jeûne ou de Quatre-Temps.
LE-CAN-CHA, cérémonie que les Tun- LECTEURS. 1° Le second des quatre ordres
quinois ont imitée des Chinois. Elle con- mineurs dans l'Eglise catholique. L'évêque
siste à bénir la terre. Le prince sot.ennise confère cet ordre en faisant toucher à l'ordi-
cette espèce de consécration par beaucoup nand le livre des saintes Ecritures, et en lui
de jeûnes et de prières, et en labourant la disant en même temps « Recevez ce livre, et
terre, comme l'empereur de la Chine, afin de lisez aux tidètes la parole de Dieu; car si vous
mettre l'agriculture en honneur. ~0! AGRt- vous acquittez fidèlement de ce ministère,
cuLTùnE (F~e de <'), n° &. vous aurez part avec ceux qui dès le com-
LECANOMANCtE, sorte de divination que mencement auront administré avecfruit cette
les Grecs pratiquaient au moyen d'un bas- divine parole, » Puis il prononce sur eux
sin, ~sxtw?. Ils mettaient dans un bassin plusieurs oraisons, et il les bénit.
ptein d'eau des pierres précieuses et des Les Lecteurs étaient autrefois chargés de
lames d'or et d'argent gravées de certains lire dans t'égHsc les saintes Ecritures, les
caractères ils en faisaient l'offrande aux actes des martyrs, les homélies des Pères et
esprits, et après tes avoir conjurés par cer- les lettres que les évêques écrivaient aux
taines formules, ils leur proposaient ta églises dé chanter les teçons de l'office, de
question à laquelle ils désiraient une ré- bénir le pain et les fruits nouveaux. Ils de-
ponse. Alors, dit-on, i! sortait du fond de vaient aussi prendre soin d'instruire les ca-
l'eau une voix basse semblable au sifflement téchumènes et les enfants des Gdètes. Main-
d'un serpent, qui contenait la solution dési- tenant la plupart de ces fonctions sont rem-
rée. Glycas rapporte que Nectanèbe, roi plies par des laïques, surtout dans les égli-
d'Egypte, connut par ce moyen qu'il serait ses où il n'y a pas un nombre suffisant de
détrôné et Dctrio ajoute que, de son temps, ministres.
cette divination était encore en vogue parmi 2° Chez les Grecs, l'office de Lecteur est le
les Turcs. premier degré de la hiérarchie ecclésiastique.
LE-CAU-PHONG cérémonie supersti- Celui qui doit recevoir cet ordre se présente à
tieuse, au moyen de laquelle les païens de la l'égtise en habit de clerc ou de moine, suivant
Cochinchinc croient pouvoir avoir un vont qu'il est séculier ou régulier. L'évoque fait
favorable, lorsqu'ils vont porter le tribut d'abord sur lui trois signes de croix, et com-
au roi. 1 mence à lui raser la tête en forme de croix;
LAC&EATËS, surnom sous lequel Jupi- puis on achève de lui donner la tonsure clé-
ter avait un autel à Atiphéra en Arcadie, à Ticale. It se présente une seconde fois à t'é-
l'endroit même où les Grecs prétendaient vêque, qui lui donne le p/te'Ho~oK, espèce de
qu'it avait donné naissance à Minerve. chasuble, lui fait encore trois signes de croix
LÉCHtES, génies de la mythologie slave, surta tête, lui impose les mains et prie pour
qui correspondaient aux satyres des Ro- lui. Il lui met ensuite entre les mains t'Ëcri-
mains. Le peuple rasse, chez qui l'idée en ture sainte,dans laquelle le nouveau Lecteur
est restée, leur donne un corps humain dans lit quelques versets. La même ordination a
la partie supérieure, avec des cornes, des Heu pour les chantres. L'office de Lecteur
oreittes et une barbe de chèvre, et de la est de lire l'Ecriture sainte au peupto tes
ceinture en bas des formes de bouc. « Quand jours de grandes fêtes.
ils marchaient parmi les herbes, dit Leves- LECTEURS DE SUÈDE, société protestan-
que, ils ne s'élevaient pas au-dessus d'elles te, qui prit naissance vers l'an 1803, dans le
et de la verdure naissante mais quand its village de Portonas en Suède. Sept jeunes
se promenaient dans 'les forêts, ils attei- gens, dont trois hommes et quatre personnes
gnaient au faite des plus grands arbres, de l'autre sexe, commencèrent à se réunir le
poussant des cris affreux qui répandaient: dimanche, de quatre à huit ou neuf heures
au)oint'cffroi.Ma!heurau témét'ai'cqui du soir, pour des lectures et des entretiens
osait traverser les forêts !Bicntût.itét;tit pieux. Cette association prit de l'extension,
DtCT!ONK.DES~E)[.'GIO\S.!H. 11
351 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 339
J.
et se répandit dans' plusieurs paroisses. Aux Ms alentour, couverts, de beaux tapis et do
réunions du, dimanche on ajouta ceHes du Fiches coussins et parsemés de fleurs et
samedi on y lisait tes sermons de Luther; d'herbes de senteur, sur lesquels on mettait
ceux de Pat'erson. ceux du docteur Nohr- les statues des dieux invités au, festin pour
borg, et le livre piétiste de Jean Arndt, inti- tes déesses, elles n'avaient que des sièges.
tulé Le vrai C/!rM<!«M!'sme.Ënl810 com- chaque jour que durait la fête, on. servait
mença l'usage de prêcher dans tours, assem- sur la table un repas magnifique que les
btéesetd'y expliquer taBibte;puisits envoyè- prêtres avaient soin de desservir le soir. Le
rent des missionnaires dans tes provinces, premier Lectisterne parut à Rome vers l'an
où its se firent un assez grand nombre d'adhé- 356 de sa fondation un mauvais hiver ayant
rents, qui se divisèrent ensuite en différentes été suivi d'un été encore.pins fâcheux, où la
congrégations. peste fit périr un grand, nombre d'animaux de
Ccscongr égalions ont de commun la doctrine toutes sortes, comme le mat était sans remè-
de la foi sans tes couvres, quoique ta foi soit de, et qu'on n'en pouvait trouver ni la.cause
réputée la source unique des oeuvres vraiment ni ta fin, un'décret du sénat ordonna de con-
chrétiennes. Comme chez tous les protestants, sulter les livrésdes sibylles. Les duumvirs si-
la Bible est le dépôt exclusif des vérités dog- byllins rapportèrent que, pour faire cesser le
matiques, mais plus que les autres ils en font Seau, il. fallait faire une fête avec des festins
l'objet de leurs études i!s examinent les à six divinités qu'ils nommèrent, savoir
sentions sont conformes aux saintes Ecritu- Apollon, Latone, Diane, Hercule, Mercure
res et à la doctrine de Luther, et jamais ils et Neptune. On célébra pendant huit jours
n'assistent à ceux des ministres qui parais- cette nouvette iêtf\ dont le soin et l'ordoti-
sent s'en éloigner, lis jugent avec sévérité nance furent confiés aux duumvirs, et dans
les nouveUes liturgies, les cantiques, les ca- la suite on leur substitua teséputons. Les ci-
téchismes qu'on a -voulu substituer aux an- toyens, en leur particutier.pcfur prendre part
ciens. Les Lecteurs se présentent à la cène à cette solennité; laissaient leurs maisons ou-
plus,souvent que le commun des protestants, vertes, avec la liberté à chacun de $ë servir de
sont assidus aux assemblées religieuses, et ce qui était-dedans 90 exerçait l'hospitalité
jugent sévèrement ceux qui s'en éloignent, envers, toutes sortes do gens connus; incon-
ou qui les fréquentent rarement. Quand l'in- nus, étraugers. Onyit en mcmg temps dispa-
tempérie des saisons, la. difficulté des com- raître toute animosité ceux qui avaient des
munications, la distance des églises empê- ennemis conversèrent et mangèrent avec
chent de s'y rendre, on célèbre la liturgie eux, de même que s'ils eussent toujours été
dans une maison particulière le chant, la en bonne intelligence on mit fin à toutes
prière, la bénédiction ont lieu, et, à défaut sortes de procès et de dissensions on 6tu les
de prédicateur, on fit un scrmonnàire. Le tiens aux prisonniers, et; par principe de
Lecteur est communément nommé par te curé, religion,on ne remitp&iutdans les fers ceux
pour le suppléer dans le cas ott l'on ne peut que les dieux en avaient; déttvrés. tite-Live,
ee rendre au temple. La majorité des adhé- qui rapporte ce détail, ne nous dit pas si ce
rents.à cette société sont des paysans, mais premier Lectisterne, produisit t'enct qu~on ëa
qui tous savent tire et.sont plus ou moins attendait; d.u moins étaiti-ce toujours un
instruits dans les matières religieuses. C'est moyeudese distraire pendant ce tcmps-tà des
pourquoi on appelé leurs exercices C~t~e f/e fâcheuses idées qu'offre à l'esprit ta vue des
tt'~ope, et la maison où ils se rassemblent calamités publiques. Mais le même historiée
porte le nom de MaMon de prière. Voy. Hoo. nous apprend que la troisième feis qu'on tint
FIENS, StBBOtTES. ie Lectisterne pour obtenir encore la eessa-
LECT1CAI1Œ, titre d'office dans quelques <iond'unepeste,cettc cérémonie futs< peu ef"
anciennes églises. Les fonctions des Lecticaires <jcace, qu'on eut recours à un autre genre de
consistaient à emporter les corps de ceux qui dévotion, qui fut l'institution des jeux scé-
étaient morts, atm de tes enterrer. La voiture niques, dans t'cspérance que, n'ayant point
surtaquette its les transportaient était appe- encore paru à Home, ils en seraieat plus
lée en latin lectica, litière, d'où ils ont pris agréabtes aux dieux,
leur nom. Valère Maxime fait mention d'un Lectis-
LECTISTEhNE (1), cérémonie religieuse ternecétébré.en l'honneur <)& trois divinités
pratiquée à Rome dans dos temps de catami- seutement, Jupiter, Mercure et Junon en-
tés pubtiques.et dont. l'objet étaitd'apaiser tes core n'y eut-il que la statue de Juhon q:ui
dieux. C'était un festin que pendant.ptusieurs fut couchée sur le lit, pendant que eeties de
jours on donnait, au nom et aux dépens de Jupiter et de Mercure étaient suc des sièges.
Iarépubtique,ux principales divinités, et Aruobe fait auss' mentjon d'un Lectisterne
dans leurs temptes. s'imaginant qu'eites préparé à Gérés seutement.
prendraient part etfeetivcmcnt, parce.qu'on Le LectisterMe n'est pas d'institution ro-
y avait invité leurs statues, et qu'on le leur maine, comme on t'a cru jusqu'au temps de
avait présenté. Mais les ministres de la reti- Casaubon ce savant, critique a fait voir
gion, s'ils n'avaient pas l'honneur du festin, qu'il était aussi en usage dans la Grèce. En
en avaient tout le prout, et se régalaient en- effet, Pausanias parle en plusieurs endroits
tre eux aux dépens des superstitieux. On de ces sortes de coussins, pulvinaria, qu'ou
dressait dans un temple une table avec des mettait sous les statues des dieux et des hé-
ros. Spon, dans son Voyage de 6rece, dit
~i) Artide emprunte au Dic~tnaifede Noël. qu'on voyait encore à Athènes le Lectisterne
i.
353 LE) LEM S54
d'Isis et de Sérapis: c'était.un petit lit de LEKA,.un des diotx subalternes, de l'ar-
marbre, de deux pieds de long sur un de chipe)V)ti,enOcéan)e.
hauteur, sur lequel ces deux diythttés étaient LËKIO, dieu des aacjeas Finnois il pré-
représentées assises. Nous, pouyons jugée sidait à la végétation des pois et des autres
par là de ta formé des anciens Lëcttsternes.~ légumes.
Le nom de la cérémonie est pris de l'action LEL, LËLA ouLÉLp, petit dieu des an-
d'~ préparer Jcs lits, de les étendre~ <ec~umt ciens Slaves, cofre~onda~ à l'Eros des
~fer~ere. Grecs, et auCupidondes Latins: c'es.Umqui
LËDA, dieu de la guerre ché~ tes anciens allumait dans les cœurs les flammes de
Slaves. Son nom vient, dit-on, du mot. M, l'amour. Il éjta't6ts.de Siva, décasc de ta
giacc. ro! LAD. beauté, et avait pour feèFes Did, l'amour
LEEK-AVE~ ou ˌ-AvEif pierres ou mutueLetPoict.l'hymen.
monuments druidiques, qui se trouvent près LELÛS et BOHTU8, dteux. des anciens
d'Auray en basse Bretagne, au nombre der Sarmates. Si t'en en croi-t, certains auteurs,
cent ou cent cinquante, et rangées trois à ce peuple honorait sous ce nom les héros
trois. Les gens du pays s'imaginent qu'en y grecs .Castor et JPcHux,; c'est- une crrotr:
allant â certains jours marqués, et y menant ces deux divinités ne sost autres que Leta.et
leurs troupeaux, ils se préserveront de tou- Potéfa, t'amour et i'nymen, enfants de Lada.
tes sortes de maladies. Les.Polonais n'ont pas oubUé leurs noms. et
LEGAT.'Ce titre est donfné aux prélats les prononcent encore en signe de joie
envoyés par le pape pour présider eh sa. dans leurs festins. lis avaient sur le mont
place aux conciles généraux; aux vicaires Chauve (J~M-~oraj up tempte qui Ct place
apostoliques perpétuels, établis dans les, plus tard à t'égUse de Sainte-drçix.
différents Etats; tels étaient'ies archevêques LEMMAS,-mauvais génie de ta.mythotogiet
de Canterbury en Angleterre, et ceuxd'Arles finnoise;, il habite:les forêts, et s'occupe à
et de Reims en France: ce dernier se quali- dérouter les chasseurs et à détourner tes'
Se encore de -tégut-né du saint-sfégc. On voyageurs du droit chemin.
nomme aussi ~ots dès vicaires apostoliques LEMPO, un des noms d'Hiisi, génie du
délégués pour assembler des synodes en di- mal, redouté des anciens -Finnois,Voy.
vers pays, et poupy y réformer la discipline. ïfnst.
Les gou-verneurs des provinces de l'Etat 'ec- LEMURES. Les Romains appelaient ainst'
clésiastique sont aussi des légats. EnGn tes' les ombres et les fantômes des morts, qui
ambassadeurs extraordinaires que Sa Sain-. erraient pendant ta.nuit pour inquiétée et.
tête envoie dans -les cours étrangères por- tourmenter tes vivants. Selon Apu!ée,on ;(p-
tent-le titre de légats a <a<ere. Ces légats ont. pelait ainsi, dans. l'ancje~ne langue latine',
une certaine juridiction dans les lieux de. l'âme dégagée des He~s du corps. « Dé ces
leur légation, mais elle est bien restreinte Lémures, ajoute-t-it, ceux qui ont en
en France. Fo! 1'ar.tide LÉGAT, dans le partage.iesoin des habitants des maisons où,
~)!C~oMHa:re de ~ro!f ccmoKi</Me. ils ont eux-mêmes demeuré, et qui sont
LËGENDE. Ce mot revient àeelutde~ doux et pacifiques, s'appellent Lares fami-
poM, et désignait autrefois les Vies des saints liers ceux au contraire qui, en punition de
que l'on devait lire à l'office de .ta nuit .et leur mauvaise vie, n'ont point de demeure
dans tes réfecto4tos des religte&x. Une des assurée, sont errants et- vagabonds, causent..
plus célèbres compilations de ce genre est des terreurs paniques aux gens de bien, et
cette qui a été faite par Jacques de Kot'o~tMe font des maux récis aux méchants; ce sont
oudeVaraze, qui mourut archevêque do ceux qu'on nomme ZaroM.? »
Gênes en 1292. Cette compiiation~ était si es-: Quelques-uns veulent que Lémures soit.
timée dans le moyen âge, qu'ette reçut le pout'~eMMres.etqueccnom fasse allusion
nom de Légende dorée;, mais elle est remplie aux mânes de Rémus, qui molestaient Ro-
de faits cootrou'ves eKte contes absurdes. mutus,sonf)éce.
LEGO, lac dont it -est souvent question' LËMURiES, LËMCRALE&; fête quelesRo-
dans tes poésies d'Ossiah comme il était' mains cétébraie)~ le neuvième jour du mois
marécageux et qu'il s'en étevait des vapenra demai.enl'honneucdes Lémures, ou pour
malsaines et quelquefois mortettes, tes bar- apaiser les mânes des morts. ,0n prétend
des calédoniens feignirent que c'était le sé- que ce.ne fut d'abord. qu'une sotennité par-.
ticulière instituée par Romulus pour satis-
jour dés âme? pendant l'intervalte qui dé-
coulait entré la mort et l'hymne funèbre. faire aux mânes de Rémus, son frère, et
Les âmes des guerriers pusittanimesysé~ faire cesser la peste.qui vengea sa mort, ac-
journaient cterneMement, et sans nùl es- compagnée de sacnuces appelés .R~KMnM.
Elle devint peu àp.eu générale, et fut ap-
poir de se réunir à celles de leurs ancêtres.
pticabie à tous les défunts, sous le nom de.
L~HERENNE, divinité dont l'histoire ne
JL~MrtM. La cérémonie, commençait à' mi- ,)
nous apprend ni le culte ni les attribdts.
nuit; le père de famille se tovait de son lit.
LEIB-OLMAI, dieu des anciens Lapons. Il rempHd'.une sainte frayeur, et se rendait à
était le. protecteur des animaux qui habi-. une fontaine, nu-pieds et en silence, faisant
taient dans les forêts, et te défenseur des seulement claquer ses doigts pour écarter
pâturages on lui offrait des sacrifices, dans les ombres de son passage. Après s'être lavé
tesqaets les hommes seuls avaient droit de trois fois les mains, il s'en retournait, jetant
manger leur part des victimes par-dessus sa tête des fèves noires qu'il avait
3-33 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 536
dans !à bouche; en disant « Je me rachète, neur de Bacchus, de Cérès et de Proserpinc.
moi et tes miens, avec ces fèves » ce qu'il Les Argiens y apportaient du feu pris dans
répétait neuf fois sans regarder derrière lui. le temple élevé à Diane sur le mont Crathis.
L'ombre qui suivait était supposée ramasser La déesse y avait un bois sacré de ptatanes,
les fèves sans être aperçue. JI prenait de et au milieu de ce bois s'élevait une statue
l'eau une seconde fois, frappait sur un vase de marbre qui la représentait assise. Bac-
d'airain, et priait l'ombre de sortir de sa chus y avait également une statue, devant
maison, en répétant neuf fois: « Sortez, mâ- laquelle s'accomplissaient annuellement des
nes paternels. :e J) se retournait ensuite, et sacrifices nocturnes que Pausanias dit ne
croyait la fête bien et dûmentso)ennisée. Ces lui être pas permis de révéler.
cérémonies duraient trois tjours, pendant surnom Ce
LESCHËNORE, d'Apoiton.
lesquels il était interdit de se marier. dieu des sciences, dit Noët, recevait diffé-
LEN-DONG, sacrifice que tes Cochinchi- rents noms par rapport aux progrès qu'on y
nois font avant la moisson, pour obtenir une faisait. Pour les commençants, il se nommait
récolte favorable. de
Pythien, Tru~~o~t,s'informer; pour ceux
LÉNÉES, fêtes grecques célébrées dans qui commençaient à entrevoir la vérité,
l'Attique, au mois de Lénéon ou décembre, Délien ou Phanée, de -Moy, clair, ou ~.wof,
en l'honneur de Bacchus. Les poètes dis- visible; pour les savants, 7~m~MtCM,d'[~~t,
putaient le prix comme aux Panathénées et, savoir; enfin pour ceux qui faisaient usage de
aux Dionysies, il fallait qu'ils y lussent qua- leurs connaissances, qui se trouvaient dans
tre drames de leur composition dont le der- les assemblées, qui y parlaient, y philoso-
nier fût satirique; c'est ce qu'on appelait la de
phaient, ~McA~K&re, ~so- entretien, con-
<e~'o<o~te. Les Lénéennes ou Lénées étaient férence de philosophes.
la fête des pressoirs (~vof, pressoir).
a donné aux LRSSUS, dieu des pleurs et des gémisse-
LËONtSTES, nomquet'ona ments chez les Romains; il avait une cha-
Vaudois, de Leona, ancien nom de la ville de
pette près de la porte Viminale. JI présidait
Lyon. On les appelait également FaMt'res de aux lamentations que l'on poussait dans les
Zyon. funéraiiles.
fêtes persanes que l'on croit Fo! NÉNiEs.
LËONTIQUES,
tes mêmes que les Mithriaques. Les initiés LETEUHtEDL, un des esprits célestes
<t les ministres y étaient déguisés sous la, vénérés par les insulaires des Carolines occi-
forme de divers animaux, dont ils portaient dentales. C'était un génie femelle qui épousa
les noms; et comme le lion passe pour être Elieulep dans t'ite d'Outéa elle mourut à la
le roi des animaux, ces mystères en prirent, fleur de son âge, et s'envola dans le ciel.
chez les Grecs, )e nom de Léontiques. D'au- Elieulep avait eu d'elle un fils, nommé Leu-
tres disent que, dans ces fêtes, le soleil était gueileng, qu'on vénère comme le grand sei-
symbotisé sous une figure à tête de lion gneur du ciel.
rayonnante, et tenant des deux mains les LETHE, un des fleuves des enfers, autre-
cornes d'un taureau qui faisait de vains ment nommé le fleuve d'oubti son nom
efforts pour se débarrasser. grec, ~a, signifie en effet oubli les mytho-
LËPiSTA. coquille ou vase dans lequel- logues en avaient fait aussi une déesse. Les
on tenait l'eau dans les temples des Ho-' ombres étaient obligées de boire de ses eaux,
mains. dont la propriété était de leur faire oublier le
LEPUtGHAUN, agent surnature) qui occu- passé, et de les disposer à soutïrir de nou-
pe un rang distingué danstafcerieirtandaise. veau les peines de la vie. On le surnommait
On prétend qu'il appiraît, sous la forme d'un le /~ttM d'huile, parce qu'il coulait sans
petit vieillard ridé, aux lieux où des trésors fairo entendre le moindre murmure c'est
ont été enfouis d:)ns!ps temps de trouble. pourquoi Lucain l'appelle Deus <(tct<tM, le
On )e rencontre, en conséquence, dans des dieu silencieux. Sur ses bords, comme près
lieux affreux et sauvages, loin des traces du Cocyte, on voyait une porte qui commu-
des hommes. Si to voyageur égaré, qui t'a niquait au Tartare. Le Léthe était représen-
aperçu pendant ta nuit, laisse quelque mar- té sous la forme d'un vieillard tenant une
que à la place occupée par ce gardien des urne d'une main et une coupe de l'autre. Ce
trésors cachés, lorsqu'il y revient ie lende- qui a pu faire imaginer que le Léthé était
main avec les instruments propres creuser' un fleuve des enfers,.c'est qu'une rivière de
la terre, ta tige de chardon, la pierre ou ta ce nom coulait en Afriq'ue et se jetait dans
branche qu'il y a mise se trouve tellement la Méditerranée près du cap des Syrtes. Elle
muttiptiée, qu'elle ne sert plus à rien. Les interrompait son cours, coulait sous terre
désappointements auxquets donne lieu ia l'espace de quelques milles, et ressortait plus
malice du petit Léprighaun l'ont mis 'en forte près de la ville de Bérénice.
très-mauvaise réputation, et l'on n'emploie LÉTHRA lieu en Zétande dans lequel
jamais son'nom que comme terme de mépris. les anciens Danois s'assemblaient tous les
.LEtUNS (Mot~ES DE), ordre religieux neuf ans, au mois de janvier. Là, ils immo-
fondé dans l'ile de Lérius, vers t'an~20, par laient aux dieux quatre-vingt-dix-neuf hom-
saint Honoré, évêque d'Arles. Leur règte mes, et autant de chevaux, de chiens et de
était très-austère. i!s se réunirent d.'ns la coqs. Les prêtres de ces divinités inhumai-
suite aux moines de Saint-Hcno:t. nes, issus d'une famille qu'on appelait ta
LERNËES, fêtes ou mystères que les Grecs race de Ho: étaient chargés d'immoler tes
célébraient à Lcrne prësd'Argos, en t'hon- victimes.
?7 LET LM 533
LETTRÉS (SECTE DES), la plus noble et la lâtries et de superstitions grossières, donna
plus distinguée des sectes des Chinois dont ordre à quarante-deux docteurs, choisis en-
Coufucius est regardé comme le fondateur ou tre les plus habites, de faire un extrait des
du moins comme le restaurateur. Cette secte plus saines maximes répandues dans les an-
adore un être suprême, éternel et tout-puis- ciens auteurs, et d'en former un corps de re-
sant, sous te noin de Chang-ti, qui signifie ligion et de doctrine. Ces docteurs, dans
~Mpr~me empereur; ou Thien, ciel souverain. l'exécution de cet ouvrage, s'attachèrent
Plusieurs veulent que par ce nom de Thien moins à remplir tes bonnes intentions de
ou ciel ils n'entendent en effet que le ciel l'empereur, qu'à trouver dans les anciens
même, matériel et visible. Quoiqu'ils aient auteurs de quoi justifier les préjugés dont
souvent déclaré que leurs hommages s'adres- ils étaient déjà imbus. Ils donnèrent des sens
saient à cet esprit supérieur qu< règne dans détournés aux plus saines maximes, et, par
le ciel, on 'a toujours soupçonné quelques des interprétations forcées, parvinrent à les
équivoques dans leur doctrine. Mais lors- déSgurer. Ils parlèrent des perfections du
qu'on examine de près la chose, on est plus Dieu suprême, en apparence comme tes an-
porté à les croire idolâtres qu'athées. Cepen- ciens, mais en effet ils insinuèrent avec
dant il y a quelques sectateurs de Confucius beaucoup d'art que ce Dieu n'était pas un
qui se distinguent des autres par des opi- être qui eût une existence particulière; qu'il
nions qui pourraient avec assez de raison les n'était pas distingué de la nature même; que
faire regarder comme athées, si l'obscurité c'était un principe de vie et d'activité qui,
de leur système permettait de porter un ju- par une vertu, naturelte, produisait, dispo-
gement certain. Ces nouveaux philosophes, sait et conservait toutes les parties de t'uni-
dit le P. le Gobien, ne reconnaissent dans la vers. Ils se jetèrent donc dans une espèce de
nature que la nature même, qu'ils déunis- spinosisme, en débitant que Dieu, qu'ils
sent te principe du mouvement et du repos. nommaient C/!an~-<t ou .Empereur ~oMceratn,
Ils disent que c'est la raison par excellence était une âme répandue dans la matière, la-
qui produit l'ordre dans les différentes par- quelle y opérait tous les changements né-
ties de l'univers, et qui cause tous les chan- cessaires, et en attribuant à la nature toutes
gements qu'on y remarque. Its ajoutent que les qualités que les anciens philosophes chi-
si nous considérons le monde comme un nois avaient reconnues dans t'Etre suprême.
grand édince où tes hommes et tes animaux Cette doctrine fut bien plus goûtée que no
sont placés, la nature en est le sommet et le l'avait été celle de Confucius, qui ne subsi-
faite pour nous faire comprendre qu'il n'y stait plus alors que chez un petit nombre, de
a rien de plus élevé, et que, comme le faite ses disciples. Elle flatta surtout l'esprit des
assemble et soutient toutes les parties qui grands, qui, naturellement orgueilleux, pré-
composent le toit du bâtiment, de même la fèrent toujours la doctrine qui les asservit
nature unit ensemble et conserve toutes tes le moins. Ils ne trouvèrent dans les nouvelles
parties de cet univers. Us distinguent ta opinions qu'un système au lieu d'un culte;
matière en deux espèces l'une est parfaite, et ne manquèrent pas d'adopter avec avi-
subtile, agissante, c'est-à-dire dans un mou- dité des spéculations qui semblaient les dis-
vement continuel l'autre est grossière, im- penser de toute espèce de religion. Ils ai-
parfaite et en repos. L'une et l'autre sont, mèrent mieux être athées qu'idolâtres et
selon eux, éternelles, incréées, infiniment même, pour se justifier de l'accusation d'a-
étendues, et en quelque manière toutes- théisme, ils enveloppèrent leurs dogmes de
puissantes, quoique sans discernement et tant de subtilités et de mystères, que les
sans liberté. Du mélange de ces deux ma- plus clairvoyants y furent trompés. L'empe-
tières naissent cinq éléments, qui, par leur reur protégea cette nouvelle secte de Let-
union et leur température, font ,la nature trés et l'admit à la cour. Il prit même la
particulière et ta différence de tous les corps. résolution de détruire les autres sectes i
De là viennent les vicissitudes continuelles mais on lui représenta qu'il était dangereux
des parties de l'univers, le mouvement des d'ôterau peuple les'idoles dont il était si fort
astres, le repos de la terre, la fécondité ou entête, et que le nombre des idolâtres était
la stérilité des campagnes. Ils, ajoutent que trop grand pour qu'on pût espérer d'exter-
cette matière, toujours occupée au gouver- miner entièrement t'idotâtrié. Ainsi la cour
nement de l'univers, est néanmoins aveugle se borna seulement à condamner' toutes les
dans ses actions les plus réglées qui n'ont autres sectes comme des hérésies vaine cé-
d'autre fin que celle que nous leur donnons, rémonie qui se pratique encore tous les ans
et qui, par conséquent, ne sont utiles qu'au- à Péking, sans que le peuple en témoigne
tant que nous savons'en faire un bon usage. moins de fureur. pour ses absurdes divinités.
Ce système fut, adopté vers le commence- Cette secte, si fameuse à la Chine, est aussi
ment du xv' siècte, par une nouvelle, secte, très-répandue dans leTonquin et ta Corée.
qu'on peut regarder comme une réforme de On remarque cependant quel,que différence
la secte des Lettrés, et qui devint la secte do- entre les -opinions des Lettrés tonquinois et
minante de.la cour des mandarins et des sa- celle des Lettrés chinois. Les premiers pen-
vants. Voici quelle en fut l'origine:, > sent qu'il y a dans les hommes et les ani-
qui régnait alors, maux une matière subtile qui s'évanouit et *t.
L'ernp.ereurTching-tsou,
voyant que les sectes de Lao-tseu et do Fo se perd dans tes airs, lorsque ta mort dissout
avaient depuis plusieurs siècles introduit les différentes parties du corps. Us mettent
dans l'empire un nombre prodigieux d'ido- au nombre dos éléments tes bois et iM nié~
B39 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. Ma
laux,et n'y comprennent pas t'air. Ils ren- ne sont jamais embarrassés en fait d'inter-
'dent les plus grands honneurs aux sept pta- prétation bihlique, ne balancent pas à en
nètcs et aux cinq étéments, qu'ils admettent. faire un être exceptionnel, poisson mons-
Ff' Jo-KtAO. trueux, qui fut créé le cinquième jour de ta
JLEUCANIE, déesse des anciens Latins, qui création du monde: il est d'une si prodi-
ne nous est connue que par une inscription. gieuse grandeur que, d'une seule bouchée,
LUPCJÊ.ited.uPont-Euxin, dont tes an. t) avate un autre poisson qui n'a pas moins
ciens avaient .fajt une espèce de Champs-Ety- de trois lieoes. de longueur. Toute la masse
~ees eu habitaient les âmes de.ptusicurs hé- des eaux est portée sur ce monstre. Dieu lui
ros, tels quc.Achittje, les .dpux Ajax. Patroctë, avait d'abord dbnné une femelle; mais,com-
Ântitoque, Héiè'ië, mariée à Achille, etc. prenant tous les ravages que pourrai,t occa-
LEUCON, héro's .grfc, auquel .un .oracle sionner la postérité desemb)abics êtres s'its
3e la Pythie av;j)t ordonné de rendre tes venaient à muitiptier, il mit In mâle hors
honneurs divins., dans le temps de la guerre d'état de perpétuer sa race, et tua ta femetfe,
contre les Perses. Les Ptatéens surtout qn'ii sala pour le festin que les Juifs doi-
obéirent a l'ordre de ta prêtresse, et offri- vent faire avec le Messie aGn de te féliciter
rent f'ps sacrifices il ce nouveau dieu. de sa venue.
LEUCOPHRYNE, surnom de Diane, pris LEVITES, 1° nom des ministres du culte
d'un Jieu situe sur les bords du Méandre, en dans l'ancienne loi; ils étaient ainsi appe)és
Magnésie, où cette déesse avait un têmple parce qu'ils étaient de la tribu de Lévi, que
tit une statué, qui !a représentait avec p)n- Dieu avait choisie entre toutes pour tes fonc-
sieurs mamelles, et couronnée par deux Vic- tions du sacerdoce. H avait particulièrement
toire' distingué dans cette tribu la famille d'Aaron;
LEUCOTBËE, c'cs'-â-dirc la blanche d~eMe; et c'était dans cette famille que t'en choisis-
divinité marine q~i paraît être la mêm.é sait te grand sacrificateur et les prêtres. Les
qn'tno, nourrice de Bacchus. On lui avait autres fami))es étaient destinées an simple
aëdié un autel dans le tempte de Neptune à emploi de Lévites, et ne pouvaient exercer
Corinthe. Elle fut également honorée à Rome que les offices subalternes. Moïse dit que
dans un tempte ou tes dames romaines at- Dieu prit tos Lévites à la place des prcmicrs-
!àient offrir leurs vœux .pour les enfants de hés d'Israël, qui devaient lui être consacrés
tours frères, n'osant pas',prier la déesse pour de droit, mais qu'il permettait qu'on rache-
les jours, parce qu'effe avait été trop mat- tât. Lorsque l'on consacrait 'tes Lévites, on
heureuse .en enfants. H n'était pas permis les arrosait avec de l'eau où l'on avait dé-
aux'femmes esclaves d'entrer dans ce tem- trempé des cendres de la vache rousse. Os
ple, et si elles y étaient surprises, on les leur rasait tout le corps et on lavait tous-
bannit impitoyablement à coups de bâton, kurs habits ensuite le peapie les présen-
jusqu'à les faire mourir. tait au souverain sacrificateur, et mettait tes
LEUGUEILEN.G,' dieu des Carolins occi- mains sur leurs têtes, comme cela se prati-
uentanx, qui 'je révèrent comme le grand '1 quait à l'égard des victimes qu'on offrait au
seigneur du cie),~ont i)~1e regardent comme Seigneur. Moïse ne leur assigna point de
fhéritier pr.ésomp~f. forme, avec E!ieu- costume particulier; ils étaient vêtus comme
tep, son père, et OutHat, son fils, unetrinité le commun des Israétites. Us étaient parta-
qui reçoit tes principaux dommages des in- ges en trois familles principales, tesqueHes
sulaires. D'après la tradition Leugueileng étaient subdivisées en vingt-quatre classes
avait épousé deux femmes, t'une céleste, qui qui se succédaient à tour da rote. Chaque
tui donna -deux enfants, Harrer et Metitiau famille avait son président ou capitaine et
rautré terrestre., dont i) eutOutifat. celui-ci avait nombre d'autres officiers sous
LEUH, tablettes célestes sur lesquelles, sa direction.'Les fonctions des Lévites étaient
a'après tes Mùsutmans, toutes les actions et d'assister les prêtres, de préparer la fleur de
tes destinées des hommes sont écrites par le farine,-les gâteaux, le vin, l'huile et tout
doigt oes anges. ce qui servait dans les sacriGces de chan-
LEVA ou L&VE, déesse honorée autrefois ter et de jouer des instruments de musique
dansleBrabant, en un lieu nommé Leewe dans les néoménies ettes'fêtes solennelles; de
ba Leuwe. garder te tempte, et de faire sentinelle au-
LËVANA, déesse honorée par les Ro- tour du ta'bernacle. Le roi Salomon permit à
mains elle présidait à la reconnaissance ceux qui remplissaient la fonction de chan-
des enfants nouveau-nés. A la naissance tres de porter une robe ou snrptis de fin lin,
~'un enfant, la sage-femme le déposait à et le roi Agrippa étendit ce privilége à tous
terre, et te père, ou quelqu'un qui le repré- les autres Lévites, l'an 62 de Jésus-Christ.
sentait, le relevait et t'embrassait cérémo- Dans le partage de la terre promise, on
ifie sans laqaelle l'enfant n'eût pas été ré- n'avait assigné aucune portion à la tjibu de
futé tégitime. Cette déesse avait à Rome Lévi, qui ne devait- subsister qne des reve-
des autels sur lesquels on lui offrait des sa- nus du temple. des dîmes et dos oblations
criuces. des fidèles; mais, dans te territoire des autres-
LEVIATHAN, animal marin dont il es< tribus, on avait choisi quarante-hnit villes
fréquemment parlé dans la Bible.!Quelques donjon lui avait cédé la propriété. H y en
commentateurs Ieprennent pour la baleine; avait treize pour les prêtres, et trente-cinq
'd'autres, avec plus de vraisemblance, pen- pour les Lévites. Ces willes avaient plusieurs
'Mnt~ue c'est te~rocodite. Les rabbins, qui droits, privilèges et immunités.
341 LHA LHA. 3~
2° Dans !'Ë;;tisc chrétienne on donne sou- ta bouche, parle regard. Les Lhas corporels
vent le nom .de évites aux diacres, dont tes se divisen.t en qua.tre espèces différentes de
fpnctions spn,t an.atpgues
y à cettes des Lévites contemplateurs. Ceux qui sont incorporcts
de t'anc'.cnnc loi.- ne goûtent aucune joie, ne souffrent aucune
L~yiTESpuL~vtnQnps, branche d'héré- douteur; un esprit n'est sensible à la dou-
tiques ;des premiers sièc)es, qui suivaient leur ou à la joie que quand il est uni -à un
!es erreurs des Gnos~ques et des Nicotaïtes. corps. Ces Lhas sont continuellement absor-
LB\iHCQN, rituel,des Temptiers, conte- bés dans ta contemplation mais ifs ne lais-
nant t'exposé de ta doctrine reHgieuse des sent pas d'être touchés de pitié pour tes
initiés, ainsi que les formes liturgiques .dp M!/a<y&M~, c'est-à-dire pour ceux qui par-
Eéception des membres dyns divers grades, courent la longue carrière des transmigra-
qui sontau nombre de.ncuf savoir: Lévite tions.
de la garde exté,rieure,ou chevalier; 2° Lé- LHA-BEUL-TINNE, c'est-à-dire jour du
vite du parvis; 3°Léyit.c de la porte inté- feu a!e~eM/, fête païenne cétéhrée par les an-
rieure; ~° Lévite du sanctuaire; 5° Lévite ciens Irlandais )e premier jour de mai, en
cérémoniairc 6'' Lévite théotoga) 7° Lévite l'honneur do Peu), dont on implorait la pro-
diacre; 8° prêtre, docteur ~ela.toi;9° pontife tection en lui bUrantdes sacrifices, et en fai-
ou évcque. ~0! ~EMPUËns. sant passer les bestiaux entre deux feux,
LËVITIQUE. livre canonique de l'Ancien pour les préserver des maladies contagieu-
Testament, faisant partie du Pentateuque ses. Encore aujourd'hui les Irlandais croient
dont .H est le troisième li-vre. H est appelé que le mai ou arbre vert, p)anté ce jour-là
en hébreu ~<n/!ff«, parce qu'il commence devant les maisons, est une source de pros-
par ce terme dans te texte originaL Le nom périté, et que sans lui on aurait beaucoup
de Léyitique tn.i a été donné par les ~optante moins de Ltitago. Fû! BsuL.
et les autres traducteurs, parce .que tout ce LHA-MA-YIN, seconde classe des 'êtres
qui concerne Je ministère des Lévit.ës y est soumis à la transmigration, selon la théo-
amplement -détaitié. Moïse traite en effet, gonie tibétaine; ce sont les non-dieux, cor-
dans ce tiyre, des cérémonies du culte judaï- respondant aux Asouras ou démons de la
que, des diuérentes sortes .de sacrifices, de!a mythotpgie hindoue. Ils sont sans cesse en-
distinction entre les animaux purs et im- guerre avec les Lhas ou âmes déifiées, pour.
purs, des diverses .fêtes, de t'annééjubitai- leur disputer le fruit vivifiant 'de t'ambre
r,e, etc. Ï) contient vin~t-sept chapitres, et Djambou. Leurs demeures sont inférieures à
embrasse l'histoire du peuple de Dieu pen- celles des Lhas les âmes des hommes doi-
dant t'espace d',un mois et demi. vent passer par ce degré avant de parvenir
LHA, mot tibétain qui signifie proprement aux stations supérieures. Le paradis des
te .ciel, mais par tequet on .entend .commu- Lha-ma-yin est bien moins délicieux que
nément toute la foule des dieuy p.u des es- cetu.i des Lhas, car on y éprouve .encore l'in-
prits qui jouissent de ta béatitude; tes Lhas fluence dès passions et de l'existence.
correspondent ainsi aux ,ou D~a~M LHA-MO-GYOU-HPHROUL, déesse de
des Hindous. jEes Lhas ne sont, à propremen.t t'iUusion, suivant !ës Tibétains. C'est elle
parter., que tes âm.e~ .de ceux qui ont bienn qui donna naissance à )eur.fameux tégista-
mér:i.té dans le cours de leurs transmigrat.ions teur Chakya-Mouni, te .dernier des Bouddhas.
successives. Ils habitent différents )ië.ux sui- Avant que cette femme, la plus belle et la,
vant leur degré de .vertus et de bonnes œu- plus sainte des vierges, mariée depuis peu au
vres. ils peuvent passer à un ciel plus étevé, roi Zas-tsang. r.eçût le Bouddha dans ses en-
lorsqu'ils se sont encore sanctiués dans ce- traiHes, lé prince des Lhas, Ghia-tchin.
tui qu'its habitent, comme ils peuvent aussi (l'Indra des Hindous), y répandit une si
descendre, s'ils ont des fautes à expier, soit grande et si vive lumière, qu'il les purifia
que ces 'fautes aient été commises avant Je.ur <~e.tpate soutHure, et en écarta tout nuage.
admission dans un des cieux de ta béatitude, Ains.i pures, claires et transparentes, on y
soit qu'ils s'en soient souJUésdHns ce ticu voyait l'enfant que la mère portait, tout res-
même..Ces demeures sont innombrables ptèndissant de t'éc)at que son corps et son
car les planètes et toutes tes étoiles en font âme répanda.içnt. C'est ce qu<* des prophètes
partie; majs p.;t en compte ordinairement avai.ent annoncé d'avance, et ~'est pourquoi
trente-deu-x, qu,ison~t au-dessus du mont Us avaient donné à sa mère le nom de Lha-
Righiet, dont le spmmot cs,t le terme du mo-gyou-hphtou), qui signifie déesse d'MKO
monde visible. ~M; e< d'Mpe vertu af~HtM~c. Pendant qu'il
Los T.ibé~ij~s !.es divisent encore en trois était dans ce sanctuaire, une armée de Lhas
royaumes, do~t l'pn est .cetui de ta .concupis- était préposée à s.a garde par teur prince
cence le second, ce.!ui dc~ Lhas çorporets.; sans cesse ils étaient p.ccupés à en écarter
te troisième, celui .des LJias tncprpprets. tousJes nuages et toutes tes taches. Le bien-
Dans le ro.yaame de ta confupisp.cnce.H y a heureux en sortit en ouvrant miraculeuse-
six stations, en y .comprenant tte onzième et ment te f)anc droit de sa mère, aCn dp ne
le douzième degr~é de Righiet; H y en a .treize point donner atteinte à sa virginité.
dans te.royaume des Lhas çorporets, et ~i LHÀ-ROU, dieu de ta mythologie tibé-
quatre dans cetui des Lhas incorporets. Les t,amc, protecteur de la famille de Chakya,
Lhas qui sont dans te prem.ier de ces empires dont tous les enfants lui étaient consacrés
.engendrent par ~'embrassemcnt du spteiL quoique temps ap.rès leur naissance. Le jeune
par ;attpT)chemf:nt des mains, par te ns de B.ouduha Cbakya-Mouni, lui fut amen6
345 D)CT!0:SNAtREDES RELIGIONS. 34~
à Bénarès,'et placé sous son patronage. mais si les voeux qu'on a formés ne doivent
LHA-SA, ville sainte des Tibétains, appelée pas être remplis, ou l'encens ne tombe pas
aussi anciennement Lhadan, ou la divine. dans le feu, ou le feu s'en éloigne et ne le
Vo! HLA-SA consume pas. Cet oracle, ajoute-t-il, prédit
LI, pratique de divination usitée parmi les tout, excepté ce qui regarde la mort et le
Chinois. On prend cinquante brins de paille mariage, 11 n'y avait que sur ces deux arti-
dont on fdit un paquet on en retire un brin cles qu'il ne fût pas permis de le consulter.
a<in d'avoir un nombre impair, et ensuite on LIBATION, 1° cérémonie religieuse, pra-
divise ou hasard le paquet en deux. D'un de tiquée parles anciens, qui consistait à rem-
ces demi-paquets on retire un brin'que l'on plir un vase de vin, de lait ou d'une autre
suspend au petit doigt, puis quatre brins que liqueur, qu'on répandait tout entière après y
]'on met de côte; on compte te reste du demi- avoir goûtée, ou après l'avoir effleurée du
paquet, et l'on insère entre ses doigts tous bout des lèvres. Elle accompagnait ordinni-
tes. brins de paille qui dépassent le compte rement les sacrifices: quelquefois aussi elle
rond des dixaines. On suit le même procédé avait lieu toute seute dans les négociations,
pour l'autre paquet, après quoi on prend le les traités, les mariages, les (unérait)es,
nombre de tous les brins de paille séparés avant d'entreprendre un voyage par terre ou
dans les deux opérations. Cette sorcetterie par mer, en se couchant, en se levant, au
est répétée trois fois; on compare les trois commencement et à la fin des repas. Les li-
nombres avec les huit A'ona, et suivant ta bations des repas étaient de deux sortes
ligne paire ou impaire à laquelle ils se rap- l'une consistait à brûler un morceau séparé
portent on juge du bon ou du mauvais suc- des viandes, l'autre à répandre quelque li-
cès de ses affaires. Les résultats de cette ope- queur sur le foyer en l'honneur des Lares,
ration sont détaillés dans un des chapitres ou du génie tutélaire de la maison, ou de
de t'Y-King. Mercure qui présidait aux événements heu-
LIADA,dieu des anciens Polonais, corres- reux. On offrait du vin coupé avec de l'eau
pondant à Mars. à Bacchus et à Mercure, parce que ce dieu
L1A-FAIL, pierre fameuse chez les anciens était en commerce avec les vivants et les
Irlandais. Elle servait au couronnement des morts. Toutes les autres divinités exigeaient
rois, et on prétendait que cette pierre, dont le des libations de vin pur. Dans les occasions
nom signifie /<te)ïe fatale, dans la langue du solennelles, ta coupe avec laquelle on les
pays, poussait des gémissements quand les faisait était couronnée de fleurs. Avant de
rois étaient assis dessus, lors de leur intro- faire des libations, on se lavait tes mains et
nisation. Une prophétie annonçait que, tant l'on récitait certaines prières. Ces prières
que cette pierre serait conservée, il y aurait étaient une partie essentieilë de la célébration
toujours sur le trône un prince de la race des mariages. Outre l'eau, le vin, l'huile et
des Scots. Varé, écrivain irlandais, raconte le lait, le miel s'offrait aussi aux dieux, et
que la pierre Lia-làil, apportée en Hibcrnie les Grecs le mêlaient avec l'eau pour teurs
par tes Thuata de Donains, les plus anciens libations en l'honneur du soleil, de ta lune et
colons, fut envoyée en Albanie, c'est-.à-dirc des nymphes. Des libations fort fréquentes
en Ecosse, pour servir au couronnement de étaient celles des premiers fruits des campa-
Fergus; que Kenctb l'avait placée dans gnes qu'on présentait dans de petits plats
une chaise de bois qui devait servir à t'inau- nommés pa<c«œ. Cicéron remarque que les
guration des rois d'Ecosse; qu'cHe fut mise, gens peu scrupuleux mangeaient eux-mêmes
danst'abbayede~3conc;quede là Edouard ces frùits réservés aux dieux. Enfin les Grecs
t", roi d'Angleterre, la fit transporter dans et les Romains faisaient des libations sur les
l'abbaye de Westminster, où elle fut conser- tombeaux, dans la cérémonie des funérailles.
vée avec vénération. Ce monarque la fit p)a- Quelques empereurs romains partagèrent
<'cr dans le fauteuil qui sert au couronnement les libations avec les dieux. Après la bataille
des rois d'Angleterre, et l'on prétend qu'elle d'Actium, le sénat en ordonna pour Auguste,
y est encore.. dans les festins publics, ainsi que dans les
UANG-HO-T1-YO, le dixième enfer des repas particuliers.
Bouddhistes de la Chine. Les réprouvés y 2° Les Juifs pratiquaient aussi les libations
sont condamnés à mesurer du feu à l'aide dans les cérémonies de leur cutte. Les cha-
d'un boisseau de fer; le contact de l'élément pitres xv et xxvni du livre 'des Nombres in-
igné leur calcine te corps et leur arrache diquent ta quantité de vin nécessaire pour la
des cris.déchirants. libation à chaque espèce de sacrifice. Ce vin
LmANOMANClE, divination que les Grecs était répandu non sur te feu, mais sur Fautpt
pratiquaient au moyen de l'encens, ).tS~o?. seulement. Le second livre des Hois rapporte
Voici, au'rapport de Dion Cassius, tes céré- que David, étant campéau milieu des Philis-
monies que'les anciens observaient dans la tins, souhuita ardemment de boire de l'eau du
Libanomancie On prend, dit-il, de l'encens, puits de Béthtéem trois braves de son armée
et, après avoir fait des prières rotatives aux se dévouèrent, passèrent à travers le camp
choses qu'on demande, on jette cet encens ennemi et apportèrent à leur roi de l'eau
danslcfeu,aun que sa fumée porte ces prières qu'ils avaient puisée au puits situé auprès de
jusqu'aux -dieux. Si' ce qu'on souhaite doit la porte de Béthtéem mais David ne put se
arriver, l'encens s'allume sur-le-champ. résoudre à boire de l'eau acquise à un si
Quand même il serait tombé hors du feu, le haut prix, il la répandit devant le Seigneur
feu semble l'aller chercher pour le consumer, en forme de libation
3i5 LIB LIB MS
3°Les libations sont encore maintenant tine que les filles, devenues grandes, consa-
une partie intégrante du culte brahmanique; craient les amusements de leur enfance.
tous les matins, le brahmane,en se baignant, LIBER, un des noms de Bacchus ou Diony-
prend trois fois de l'eau dans ses mains, se sius. Diodore de Sicile dit qu'il y a eu plu-
tourne vers le soleil levant et la répand de- sieurs personnages de ce nom, dont le plus
vant cet astre, en la taissant coûter le long célèbre est celui qui passe pour être né de
de ses doigts. Après être sorti de la rivière Jupiter et de Sémélé, et qui naquit à Thèbes
ou de t'étahg, it recommence cette triple li- en Béotie. On s'accorde à tirer son nom du
liation en prenant de l'eau de ses mains et la latin liber, libre, ou liberare, délivrer; ce
rcp.indanta à terre; il la réitère eocore en qui reviendrait à dieu de la liberté. H serait
t'honneur de la triade hindoue, des dieux appelé ainsi soit parce qu'ilaurait 'rendu li-
protecteurs des huit points cardinaux, des bres les villes de la Beotie, car, suivant Plu-
éléments,du ciet,de la terre, de t'cnfer, etc. tarque, il combattit pour la liberté de sou
H en est de même des adorations auxquelles pays soit parce que le vin, qui est sous son
il est obligé dans le courant de la journée et patronage, délivre l'esprit de tout souci;
sn'r le soir. Dans les funéraittes, on fait éga- soit enfin parce que le vin inspire à ceux qui
lement des tibations d'huile et d'eau. EnGn il en abusent une grande liberté de paroles.
est peu de cérémonies dans lesquelles les On ajoutait souvent à ce nom la qualification
Hindous n'aient pas occasion de faire des de Père, Liber Pa~er, parce que ce dieu est le
libations de différentes espèces de liqueurs, père de la joie et de la liberté,ou bien parce
et surtout d'eau, élément pour lequel ils pro- que to mot Père était une appellation com-
fessent le plus grand respect. mune aux dieux principaux, comme M«r<
4° Les Yakoutes ont une fête annuelle Paler, ,So<M!HtMPater, J'omM Pater, JM-pt-
qu'ils célèbrent au printemps avec beaucoup ter, et&. Les Romains le faisaient présider
de solennité ils allument un grand feu sous ce nom aux semences liquides des deux
qu'on entretient tant que dure ta tête. its se règnes animal et végétât. C'est pourquoi
privent alors de toute espèce de breuvage Varron, cité par saint Augustin, nous rap-'
leur boisson leur sert à faire des libations porte qu'il présidait, avec une déesse nom-
qui consistent à répandre sur te feu, du côté mée Libera, à la formation des hommes.
de t'orient,de t'eau-de-viedistiHéede lait de LIBERA, déesse que Cicéron fait ntte de
jument, qui forme leur breuvage ordinaire. Jupiter et de Cérès, et qui pourrait être la
5" Les Mingrétiens et les Géorgiens, bien même que Proserpine. Elle présidait avec
que chrétiens, ne commencent jamais leur Liber à la génération des hommes. Des
repas sans avoir fait sur la table une liba- médailles offrent les figures de Liber et de
tion de vin. Cette libation est accompagnée Libora couronnés de pampres de vignes;
d'une prière à Dieu et d'une salutation réci- quelques archéologues veulent que ce soit
proque entre tous tes convives. l'image de Bacchus mâle et de Bacchus
6° Les insulaires de Yéso, qui ont à peiné femeile.
une religion, ont cependant soin, quand ils LIBÉRAL ou LtBÉRATEUR, surnom donné
boivent auprès du feu; de jeter quelques àJupiter.torsque.aprést'avoir invoqué dans
gouttes d'eau en divers endroits du brasier, un danger quelconque, on croyait en avoir
cn forme d'offrande. été délivré par sa protection.
L!BATO!H)'en tatinMsfonMmet ~6et(tn, LIBÉRALES, fêtes romaines célébrées en
vase qui servait à faire des libations. l'honneur de Bacchus, le 17 mars; elles
LtBHLLATtQUHS. On appelait ainsi, dans étaient différentes des Dionysies et des Bac-
la primitive Eglise, tes lâches chrétiens qui, chanales, mais ettes n'étaient pas moins li-
dans les temps de persécution, employaient cencieuses que ces dernières. On portait
auprès des magistrats l'argent ou la faveur processionneUement par la ville et par les
pour obtenir des bit!ets attestant qu'ils champs un phallus sur un chariot. La ville
avaient obéi aux ordres de l'empereur et de Lavinium se distinguait en ce genre de
sacriGé aux idoles. Ces billets étaient appe- dévotio", car la fête n'y durait pas moins
iés libelli, d'où le nom de Z.!<~a<MM donné d'un mois. On y tenait les propos les plus
à ceux qui en faisaient usage. Quoiqu'ils obscènes,jusqu'à ce que le char eût traversé
n'eussent pas renoncé publiquement à la foi, la place publique, et fût arrivé au lieu de sa
on les regardait cependant comme des apo. destination. Alors la matrone la plus res-
stats, parce qu'c,n prenant de tels billets ils pectable de la ville. devait couronner ce hon-
consentaient tacitement à passer pour idolâ- teux si'nutacre en présence des assistants.
tres et lorsqu'ils voulaient rentrer dans la C'est ainsi qu'on croyait rendre Liber favo-
communion de l'Eglise, ils n'y étaient reçus rahte aux semences, et détourner des terres
qu'après une longue et rigoureuse pénitence. les charmes et les sortiléges. Varrou dérive
Les évoques coupables du mêmecrime étaient le nom de Libérales non de Liber, surnom de
irrévocablement déposés. Bacchus, mais de l'adjectif liber, libre, parce
LIBE-CE LtBENTINE ou LuBENTtNE que les prêtres de Bacchus se trouvaient
déesse à laquelle les anciens Bomains -attri- ators libres de leurs fonctions, et dégagés
huaient f'intendance du plaisir que l'on de tout soin. De vieilles femmes, couronnées
trouve à faire tout à sa fantaisie, bien ou de lierre, se tenaient assises à la,porte du
mat, sans rien refuser à son inclination. tempte de Bacchus, ayant devant elles un
Scaliger prétend qu'ette n'était point distin- foyer et des liqueurs fabriquées avec du
guée de Vénus, et que c'était à Vénus Liben- miel, invitant les passants à en acheter pou~
!M7 DtCHO!SNA!RE DES RELIGIONS. 548
faire des libations à Bacchus, en les jetant l'esprit du ehristianisme, et les dogmes gros-
dansjefeù. On;ma')gRaiten public cejour- siers qu'ils publient paraissaient très-pro-
ta. et chacunavaittat~bertéde dire ce qu'il pres à favoriser ouvertement te lihertinage.
-v.o,H.!ait. Ils enseignaient, entre autres. choses, que
fête romaine, danstaque!)e
!L!t!ÉMES, les l'homme n'opèrerien de iLui-meme que c'est
jeunes gens quittaient .la robe de l'enfance Dieu qui fait tout en )ui que par conséquent
et prenaient la toge virite.Oata célébrait rien n'est pèche; que l'inDocence consiste à
avec une sorte de solennité, et les amis de la vivre sans remords et sans scrupule, et la
famitls étaient invités comme aune noce. pénitence à soutenir qu'on ~'a rien fait de
Cëtite fête avait lieu la plupart du temps le ma); que t'âme périt avec le corps. Ils prê-
iL6 des calendes d'avril, autrement .dit le 17 chaient encore d'autres dogmes de cette
mars, c'est-à-dire te jour même où l'on sn- nature.
teunisait les Libérales, avec tesquettes elle LIBE,THRIDES, surnpm des Muses, pris
~t.Mta!Lf)rs confondue. de la fontaine .de L)béthra,quiteur était con-
LtûERTE, 1P divinité célèbre chez les sacrée. Cette fontaine coulait auprès de Ma-
jGrccs. et surtout chez tes Romains ces der- gnésie eHe avait dans son voisinage une
mi~M ituj avaient élevé sur le mont Aventin autre source .nommée t'ajRoc~e. Toutes deux
u.n t<napte soutenu de colonnes de bronxe, sortaient d'un rocher dont )a figure offrait
et orné de statues d'un grand prix.,Ce tem- l'apparence du sein d'une femme, de sorte
-pte,'bâ~i parTiberius Gracchus, était précédé .que l'eau semblait couler de deux mamettes
.d'une cour appelée .4<r:Mm Z,er<MtM.La comme du tait. Il y avait aussi des nym-
jL'b&rté y était représentée sous la Hgu.re .phes npmmé.es ZtM/tn~M; elles habitaient
'd~une dame romaine, vêtue de blanc, tenait sur le mont Libéthrus, en Thrace.
-uç sceptre d'une main, de t'autre .un bonnet UBITtNAIRES \tes Romains donnaient
d'affranchi, avec un.chat à s,es'pieds. Elle ,ce nom à ceux qui vendaient et fournis-
était accompagnée des deux déesses Adéo.ne saient tout ce qui était nécessaire aux fu-
têt Abéone, ce.qui exprimait ta.facutté d'a!ter .péraH.tcs.on qui prenaient scindes obsèques
~t de 'v&NJr à son gré. Le bonnet faisait allu. moyennant salaire. Ils étaient ainsi appelés
-sion à Ja coutume des Romains d'en faire iparco que leurs magasins étaient dans le
porter 'un à celui de teurs esclaves-qu'its itempte de Libitine, déesse des .funéraittes.
routaient.aEranchir.~Le chs.t .est un.animât HBtTINE, déesse qui présidait, chez les
impatient dc!toutc;cpntrai.ntc c'est pourquoi Homains, aux cérémonies dos funéraittcs.
'les Alains, les Va.ndates, les Suèves~, les an- Ë)!e avait un tempte dans acquêt on allait se
ciens Bour-guignons en portaient.un dans procurer (put ce qui était nécessaire aux
teurs armoiries. Quelquefois, tH; tie~i d'un .pbsèqu.es. L'argent (qu'on donnait en paye-
s.ceptre, -ta Lihe.rté ~naitiUne baguette nom- ment auxLibi.Hnaires s'appelait aussi Z.
mée i;ttM!<a, dont le magistrat .touchait tes ./tMc, ainsi que la litière sur taquette on por-
~esc)a.ves, ~our marque .de teur afïranchiss&- tait les morts, et la pp.rte de Rome .par la-
ment. It se trouve aussi des médailles o~eU.e ,qucUo passait le .conyo). Mais on ignore
.pDr.te d',u.ne main Lune massue .comme c.ette .pourquoi on a dpnné à cette divinité le
.d'Eer.cute, et de t'autre tfnhc~.net. jnom de JL~t~ne, qui peut signifier déesse du
2" Les Français du x.Yni'sièc.t.e.qui .avaient plaisir, à moins que ce ne soit par ta. même
répudié le nbm.méoie .de Dieu, ~'empressè- raison qui fit appeler les furies, ~Mm~M:
rent d'admettre des .déesses et de tour .rendre donces et bienveiUantcs. Plusieurs pensent
un cu.tte. Apres la dées&ede taRaiso.n, celle que Libitine est la même que Prpserpine,
qui avatHe p);us .dc.part.auxibommages était ,reir)e des enfers et souveraine des morts.
la déesse ,de Liberté. Le 20 brumaire an~!t Ptmarque, entrainé peut-être par t'étymo-
(13 novembre 1793), les portes de la Conven- togie du nom, suppose que cette déesse a'est
tion s'ouvrirent à une foute ds gens qui dé- ;pas différente de Vénus; et it dit que c'est
Stèreni dans la salle,.au tbruit des fanfares, avec bea.uc.oup de sens .que t,es H,omains
entourant une femme de t'Opéra, nommée youiurcnt que l'appareil funéraire fû~cpn'
Maittard, portée sur les épautcs et figurant, serv,é dans tp temple de Vénus montrant
disent ites .proc.ès-.ve.rbaux, la divinité des ,par là q~uc la On de la vie n'est pas étoiguéo
Français, la Lt6er<e. La déesse prit .p.tnce à .du commencement, puisque la même divLni.te
côté du président,.qui lui donna l'accolade qui prési.dait à ta vie vciUait aussi a Ta
la-musique cntonna.t'hyrnne de la tibcrté, et .mort. Danscetemp!e.o,n tenait aussLun re-
la moitié de ta.Convcntiou partit avec cette gistre, app&jé ~<&:<!t)<Bra~o, dans lequel on
;tourbe athéo-fanatiquo pour installer ta inscrivait le .nom~de çh~que,mort pour lequel
prostituée dans la basilique même de Notre- on réclamait t'apparcit .funétrai.re. C'est par
Dame. Les mêmes orgies se répétèrent dans )a qu'o;n connaissait,.chaq.ue année, te nom-
un grand .nombre de v.ittes de France. ,bre des m.br.ts. Suétone' écrit que, sous le
LIBERTINS (FnÈnEs), secte.de fanatiques, .tegne de Néron,.it y eut un automne si fu-
appartenant à l'hérésie des Anabaptiste~ neste, qu'il fit porte.r 30,000 pièces d'argent
qui se répandirent en 1526 dans la Hot- au,trésor de Libitinc.
tande.et dans le Brabant. Un .nommé .Quin- HHUM, gâteau composé de farine de
tin, Picard de nation, ottaitteu.r de miel, de lait et de sésame, dont les Romains
-profession, &n .était le chef. Ses partisans ,faisaient usage dans les sacriGces, surtout
furent nommés Libertins, parce q.u'its sou- *,dans ceux de Bacchus, des Lares, et à la
tenaient que toute servitude est contraire à fête des Termes.
3~9 L!E UG 350
LtCNOPHORCS, nom de ceux qnipor- Grand Lièvre s'apercevant qn'eHe était
.taient le vanou.cribte ().~o~, employé dans } .enceinte, ia précipita d'un coup de pied sur
J!es mystères de Bacchus, et ~i nécessaire, la terre, où elle tomba sur te dos d'une tor-
ue, sans tni. aucune des cérémonies n'eut t tue. Les sauvages croient que le Grand-Lié-
~té tcgato. Bacchus en était surnommé Z!C- vre réside dans une'grande. caverne, située à
tt~e. deux journées au-dessous du Saut-S.aint-Àn-
LH~G-AVAC, cérémonie en usage chez tes toine cette caverne renferme un tac son-
Cambogiens, lorsqu'it y a quelqu'un de ma- .terrain d'une profondeur inconnue; lorsqu'on
lade <Jans une maison. afin de lui faire re- y jette une pierre, le Grand-Lieyre fait en-
couvrer Ja san~té. Des .musiciens entrent dans tendre sa voix redoutabte.
JL.edqmicitc.du
founer J,a s'a.,nté. matad.c, et passententre,.nt
'Des ,'P~sicic,l)S. nçtit aL
ta nuit HF, nom de t'hdmmc qui. suivant ta cos-
fairç un tapage qu'ils nomment concertt, mogonie cettiquo, caché sous une cottine,
.mais qui est un .vrai .ch-arivari des mieux pendant que ta terre sera dévorée par le feu,
jpom.binés. Des hommes et des femmes crient t repeuptera le nouvel univers, où le grain
tue-tête, en dehors de la maison du mori- croîtra sans sentence et sans cuiture. Son
bond, appelant par leurs 'cris le génie da nom signifie la vie.
:mal son s.ecour's. Cette cérémonie, appeté.o LiFTERS secte de t'Elise d'Ecosse qui,
en langue du pays Z:fdc, apaiser le dans te siècle dernier, soutenatt.que. lors de
~iah!e. est rigo'urcuseme.nt'défendue par lat .!a cétébration de la Cène, il était nécessaire
religion t)ouddhique mais, en dépit desTa- d'élever (to /t/'<) le pain, tandis que leurs ad-
lapoins. tout te monde y a recours et!e estt versaires n'attachaient aucune importance à
mêmes~ fré.quentf qu'un missionnaire assure la manière :de tenir les étéments. Ils ont
que, durant un séjour de quatre mo)s, it nei aussi quelques opinions particulières. ~o!
se passa pas unescule Rui.t'sans qu'il enten- .ANTtUFTEMS.
dit ce vacarme. HfTHRASER, femme de L)f,-t'homme ré-
LIEKiOJNHN géa,nt de !a mythologie Sn- générateur de la mytho.togie celtique. Ces
ooi.sc, f'!s de Eaiéwa.; avec te. secours de son t deux êtres se nourriront de rosée, et pro-
jrè~o J(i.),)avanskoinen, il purgea les prairies duirontuncpo'stérité si nombreuse, que ta
.d.es (léau~ qui les désotaicnt. terre sera bien.tot couverte d'une multitude
j~ljER.RE ptante spécialement consacrée d'habitants. Il est impossible, observe Noët,
pacchus, o,u p~arco que. jadis il fut caché de méconnaître dans cette fable l'opinion
sous s,es feuilles, ou parce que le lierre fou- .cettique, qu'il reste dans la terre un p~in-
jours, vcr~t marquait la jeunesse de ce dieu, j;ipe,ungerme.de vie propre 4a yéparer
réparer la
qu'on disait ne point vieillir. Selon Plutar- -ruineruine du'gcnre JIt.lr;J:l(lin.
.humain.
quc, jBacchus enseigna .à ceux qu'il rendait t UGASTÔXS ~l!"gc,Qre nom que les Prussiens et les
furieux à s'en .couronner, parce que le P.oméraniens donnaient autrefois aux pré-
lierre a )a yc:rt.u d~empécber l'ivresse. Bac- .tres des idotcs. Hs-en ont conservé jusqu'au
chus n'était pas le seul. qui fut couronné de rniHeu du xiu" siècte. Ces prêtre:) faisaient,
tierre.; Silène, les ~aty.res, les 'Faunes, t.e,s..dit-on,.t'étoge des crimes et des débauches
Bacchantes, et en générât les divinités cham- 'des .défunts aux funérailles desquels ils
pêtres, jouissaient du même attribut. Q'uct- étaient appelés.
.ques-un.es .des Muses .en étaient aussi cou- LIGATURE, <" se dit, en terme .de magie,
ronnées,,comme t'attestent une multitude d.e d'un .état d'impuissance .c.ausé par quelque
monuments de fantiquité. On couronnait .charme ou ïnaléHce~ est souvent parte,
aussi tes poètes de lierre, .parce que !e~
~ans te.droit et dans les décrétâtes des papes,
poëtes sont consa.crés a Bacchus,, et suscep- dedissotufiohs de mariages ordonnées pour
tibles d'enthousiasmé, ou. parce que t.'éc)at canse d'impuissance provenue de ffgatu) ou
des beaux vers dure éterneitement et assure matéûcc. L'Egiise excommunie ceux q.u),
leurs auteurs :rimmortàtité.. Apulée dit Par .tigaturc bu autre maiéncc, enopêçhen.t.ttt
que le,lierre était employé dans tes fêtes co.nspmmation d~ mariage.
d'Osiris. Dctrio dit, dans sesD!~MM!<tOK.M Mto<c<B,
UÉTHUA,.dé.esscde la tiberté chez tes quç tes sorciers font.cette ligature de diver-
anciens Lithuaniens, qui paraissent en avoir ses manières, et Bodin. qui en désigne~ptus
tiré .leur ,p,rop.re nom. Liéthua avait un chat jte cinquant:e dans sa D~moMOHMnt~en rap-
pour symhote.. porte jusqu'à sept causes, qu'on peut yoi;*
L!ËVHË (LE GR~ND-),divinité des indigence d.~nsson ouvrage. It-ob~erve que cematéuce
du Canada., qui te regardent comme fauteur tombe ptus ordinairement sur t.cs hommes
d~ta race humaine. Le Gra"d-Liévrc afsem' que sur les femmes., soit qu'it so!t plus. dif-
bla un jQur sujr tes eaux sa cour, composée ficitc de rendre celles-,ci stériL's, soit, dit-il,
de )'origna!,idu.che.v.reuit, de fours et des qu'y ayant plus de sorcières que de sorciers,
autres,quadrupèdes. Il tira un grain de sa- les hommes se ressentent plutôt que tes
ble du fond-du tac, et il en forma la terre. H femmes de la malice de ces
magiciennes. On
créa .ensuite les hommes des corps morts de pcut,ajoute~t-i!, donner cette tigature.pour
diver5 animaux; mais il ne put en former un jour, pour un an, pour toute la v,ie,,ou
que six. ayant été contrarié dans ses des-: -du moins jusque ce que le ~œud s.oit dé-
seins pur MictM.hou, dieu des eaux, qui s'op* noué mais it n'explique ni comment ce
posait à .son entreprise. Un de ces hommes nœud se .forme, ni comment ii s.o .dénoue.
monta au ctet, et eut commerce avec 2°K:empfer parle d'une sorte,de tigaturc
la' belle
Athaënsic, divinité des vengeances. Le extraordinaire qui est en usage parmi le
55t DICTIONNAIREDES RELIGIONS 55i
peuple de Macassar, de Java, de Siam, etc autorité. Enfin Lilith prononça le nom in-
Par le moyen de ce charme ou matéuce un communicable de Dieu et prit son vol à tra-
homme lie une femme, ou une femme un vers les airs. Ce que voyant Adam, il adressa
homme, en sorte qu'ils ne peuvent avoir do sa prière à Dieu et lui dit Seigneur du
commerce avec aucune autre personne; monde, la femme que vous m'avez donnée
l'homme étant rendu impuissant par rap- s'est envolée d'auprès de moi. Aussitôt le
port à toute autre femme, et tous les hom- Tout-Puissant envoya trois anges à sa pour-
mes étant rendus tels par rapport à cette suite pour la ramener, en leur disant Si
femme. elle consent à revenir sous le toit conjugal,
Quelques philosophes de ces pays-là pré- à la bonne heure sinon tous ses enfants
tendent qu'on peut faire cette ligature en mourront, et chaque jour elle en verra périr
fermant une serrure, en faisant un nœud, en une centaine. Les anges la poursuivirent
plantant un couteau dans un mur, dans le donc, l'atteignirent au milieu des vagues
même temps précisément quele prêtre unit de la mer, et lui firent part des ordres dn
les parties contractantes, ou qu'une ligature Très-Haut; mais elle refusa d'y obtempé-
ainsi faite peut être rendue inutile, si l'époux rer. Nous allons te submerger dans les
urine à travers un anneau. On dit que flots, lui dirent les anges. Laissez-moi,
cette superstition règne aussi chez les chré- répondit-ette, car je n'ai été créée que pour
tiens orientaux. tourmenter les femmes en couches. Pendant
L1G1EZ dieu des anciens Slaves c'était huit jours, à dater de la naissance, j'aurai
lui qui réconciliait les ennemis. pouvoir sur leur fruit, si c'est un garçon, et
LIGOBOUD fille de~ Sabôucor et sœur pendant vingt jours, si c'est une fille. En en-
d'Elieulep, suivant la théogonie des Carolins tendant ces paroles, les anges voulurent ac-
occidentaux. Se trouvant enceinte au milieu complir leur menaces, mais elle les adjura
de l'air, elle descendit sur la terre, où elle au nom du Dieu vivant et vivifiant, leur
mit au monde trois enfants. Elle fut bien promit que tant qu'elle verrait ces anges ou
étonnée de trouver la terre aride et infertile~ leurs noms, ou leurs images, elle ne ferait
A l'instant, par sa voix puissante, elle la aucun mal aux nouveau-nés, et consentit à
couvrit d'herbes, de fleurs et d'arbres frui- perdre chaque jour cent de ses propres en-
tiers elle l'enrichit de verdure, et la peupla fants. En conséquence il meurt chaque jour
d'hommes raisonnables. cent démons et les Juifs inscrivent les noms
U-Kt, le quatrième livre des ~tf«y ou li- des trois anges sur une amulette qu'ils font
vres sacrés des Chinois. C'est un recueil de porter aux enfants. Lilith les voit se rap-
maximes de morale et de religion, ou. plu- pelle son serment, et les enfants sont épar-
tôt une espèce de rituel où l'on a joint à gnés.
l'explication de ce qui doit être observé dans Ce démon parait correspondre aux Striges,
les cérémonies sacrées et profanes, les de- sorte d'oiseaux monstrueux ou de vampire,
voirs des hommes de tout état. Ce livre est qui, d'après ta croyance des Latins, en)e-
communément attribué à Confucius, mais vaient les petits enfants de leurs berceaux;
c'est une erreur, car l'ancien f.At est perdu; en l'absence de la nourrice, et leur suçaient
le Li-ki actuel est une compilation de mé- tout le sang.
moires assez indigestes, recueillis pour sup- LIMBES. 1° C'est te Heu où l'Eglise croit
pléer à l'ancien. que les âmes des patriarches, des prophètes
LI-KING, ancien livre sacré des rites, at- et des justes de l'Ancien Testament atten-
tribué à Confucius. It est perdu depuis long- daient la venue du Messie, qui devait leur
temps, et il a été remplacé par celui que l'on ouvrir les portes du ciel. Les limbes sont
appelle Zt-A:. appelés en/er~ dans le-langage de l'Ecriture
UUi H, sorte de larve ou démon femelle, sainte. Jésus-Christ y descendit après sa
fort redouté des Juifs, qui l'accusent d'enle- mort, annonça l'Evangile du royaume de
ver et de faire périr les enfants nouveau-nés. Dieu aux âmes qui y étaient détenues, les
C'est pourquoi les Juifs, surtout ceux d'Al- en retira, et les emmeua avec lui en triom-
lemagne, oui coutume d'écrire à la craie sur phe dans la gtoire éternelle.
les quatre murailles de l'appartement d'une Quelques théologiens donnent aussi le
femme en couches, ces quatre mots Adam, nom de limbes au lieu où ils supposent que
JE't;e;/tora d'ici, Lilith. Us y ajoutent les vont les âmes des enfants morts sans bap-
noms de trois anges protecteurs de la santé tême., lesquelles doivent être exclues pour
des hommes, qu'ils appellent Senoï, Sansnoï, toujours de la vue de Dieu.
Sammangtoph. On suppose que ce démon 2° Près de l'un des chemins qui conduisent
n'est autre que la première femme d'Adam. à Yédo, capitale du Japon on voit un lac
Ou lit dans le livre intitulé Ben-Sira Le appelé Fakone. C'est dans ce lac que les Ja-
Tout-Puissant ayant créé l'homme, dit Il ponais placent une espèce de limbe ou pcr-
n'est pas bon que l'homme soit seul. Alors il gatoire, habité par les enfants qui meurent
forma de terre une femme, de même qu'il avant l'âge de sept ans ils croient que ces
avait créé Adam, et l'appela Lilith. Mais des enfants y souffrent divers tourments jusqu'à
querelles incessantes ne tardèrent pas à ce qu'ils aient été rachetés par les tihé'ati-
troubler le ménage de notre premier père tés des vivants et les prières des bonzes. Au-
Lilith refusant de se soumettre à son mari, tour du lac il y a plusieurs chapelles de
sous prétexte qu'ayant été créés tous deux bois dans lesquelles se tiennent des prêtres
de la même manière, ils étaient égaux en qui récitent le Namanda pour le soulage-
355 UN L)!~ 35A
ment des trépassés. Les passants leur don- d'un demi-pied au moins on la plisse et on
nent de la menue monnaie, et reçoivent eh t'attache sous les pieds du mort avec un 61
échange des papiers sur lesquels sont ins- de laine. Le bonnet couvre toute la Sgure, et
crits les noms de diverses divinités. On porte il est maintenu avec une large mentonnière
ces bi!!c(s tête nue et avec beaucoup de res- de même étoffe. Au lieu de bonnet, on métaux
pect sur le rivage, puis on les jette dans le femmes une autre sorte de coiffure avec un
lac, après les avoir préalablement attachés bandeau. Avant que le corps soit mis dans le
à une pierre, pour qu'ils descendent plus sû- cercueil il est visité par des commissaires
rement au fond. Ils sont persuadés qu'aussi- qui s'assurent s'il est bien enseveli dans la
tôt que l'eau a effacé les noms des dieux et laine, et si rien n'y est attaché avec du fil
des saints écrits sur ces papiers, les âmes des 2° Les linceuls, chez tes Musulmans, con-
enfants éprouvent un grand soulagement, sistent en trois pièces pour les hommes une
sinon une rédemption plénière. Les bonzes chemise, un grand voile et un sous-voile. La
mêmes et les prêtres font la même chose. chemise doit couvrir le corps depuis tes
L'endroit où l'on dit les âmes de ces en-
que épautes jusqu'aux genoux les voites, depuis
fants sont confinées s'appelle Sai-no /MM<tra, la tête jusqu'aux pieds. Aux femmes on.
et il est indiqué par un monceau de pierres ajoute un voire pour couvrir le sein, et un
en forme de pyramide. autre pour couvrir.la tête. Les gens pauvres
surnom de Diane comme
HMËNATIS, peuvent supprimer ta chemise; et, <*ncas de né-
présidant aux ports, /tmen. Sous cette déno- cessité, une seule pièce estsufSsante, pourvu
mination, sa statue avait sur la tête une es- qu'ette enveloppe tout te corps. Les linceuls,
pèce de cancre-marin. Fo?/. LtMNÉTts. soit des hommes, soit des femmes, doivent
LIMENT~ et HMENT~E, dieu et déesse, être noués par les deux bouts, à moins qu'ils
qui, chez tes Romains, présidaient au seuil ne soient assez larges pour couvrir et enve-
des portes, limen. lopper tout le corps. Us doivent être de toile
LtMÈS, limite, divinité romaine, la même ou d'une étoffe dont l'usage soit permis aux
que le dieu Terme. vivants, mais toujours blancs, jamais d'au-
HMtENS, dieux des Romains, qui, sui- cune autre couleur, et constamment d'une
vant Arnobe, présidaient à tout ce qui était seule pièce. Avant d'envelopper te corps il
de travers, hmtM. est nécessaire de parfumer les linceuls et le
LIMNACIDES, LIMNADES, L!MNIADES, cercueil destiné à les recevoir, ou une fois,
LIMNÉES, L!MNtAQUES, nymphes des bu trois, ou cinq, ou sept, toujours en nom-
tacs, des étangs et des marais leur nom bre impair.
vient du grec ~uw!, étang.
sur- LING, génie de la mythologie chinoise. H
HMNËHS HMNËE LJMNÏATIS, a une face humaine et le corps d'un quadru-
noms donnés à Diane par les pêcheurs, qui
l'invoquaient comme la déesse des marais et pède.
des étangs. Vénus portait aussi le nom de H y a, en outre, quatre animaux auxquels.
Limnésie, parce qu'elle était née des eaux. tes Chinois donnent te nom de <tK<y,ou esprits,
LtMNËTiDIËS. fête que les pêcheurs cé- parce qu'ils leur supposent de l'intelligence;
tébraient en l'honneur de Diane Limnétis. ce sont le Khi-lin, quadrupède fabuleux; le
LIMONIADES nymphes des prairies (eh Fong-hoang, espèce de phénix JfoMe:, la
grec ~t~Hv). EHes étaient sujettes à la mort tortue, et Long, le dragon.
comme les Pans et les Faunes. LINGA on LiNGAM. Les Hindous adorent
HMUS, sorte de Juppé bordée par en bas sous ce nom l'organe générateur de Siva,
d'une frange de pourpre formant des sinuo- troisième déité de ta triade indienne. Le plus.
sités elle couvrait le corps depuis le nombrit souvent même le Linga offre t'imago des
jusqu'aux pieds, laissant le reste du corps à organes mate et femetle réunis ensemble. On
nu. C'était le vêtement des victimaires dans' raconte différemment l'origine de ce culte
les sacrifices. honteux. Les uns disent que Siva ayant un
HMYRE fontaine de Lycie qui rendait jour enlevé à des brahmanes plusieurs belles
des oracles par le moyen des poissons. Les femmes avec lesquetlès ils vivaient, ces reti-
consultants leur jetaient de la nourriture gieux maudirent l'instrument de la passion
si les poissons l'avalaient avec avidité, du dieu, qui en perdit l'usage. Siva déclara
l'augure était favorable ;s'its la refusaient, alors qu'il exaucerait les hommes qui hono-
en la rejetant avec leurs queues, c'était l'in.' reraient cette image. D'autres disent qu'un
dice d'un mauvais succès. jour ce dieu étant renfermé avec Dourga, sa
LINCEUL. l'En Angleterre, par acte du femme, un dévot personnage vint lui rendre
parlement, les morts doivent être ensevelis visite. Voyant que la porte'lui était refusée
dans une étoffe de laine appelée flanelle, sans ils'emporta en invectives contre Siva. Celui-ci
qu'il soit permis d'y employer seulement une l'entendit, il lui en fit des reproches. Lé saint;
aiguillée de 6t de chanvre, de lin ou de coton. tui témoigna un grand regret de sa faute, et
Cette étoffe est toujours blanche mais il y voulut, en réparation du préjudice qu'il lui
en a de plus ou moins fine. Ces vêtements de avait causé, que tous ceux qui adoreraient
mort se trouvent tout faits, à tous prix et de Siva sous la figure du Linga fussent plus'
toute grandeur chez les tingères. Ils se favorisés que ceux qui le vénéreraient sous<
composent d'une chemise,' d'un bonnet, de la figure humaine, ce qui lui fut accordé.
gants et d'une cravate, te tout eu laine. La D'autres enfin font remonter plus haut l'his-
chemise doit être plus longue que le corps, toire et la transportent dans le séjour même:
355 D!CT!ONNA!RE DES REL!GK)NS. 356
des dieux. Voici ce qae nous lisons dans qui, la nuit suivante~lui offriront le poudja,
l'ouvrage de M. t'abhéDuhois. et lui présenteront des fèuilles de mangou-
'( Brtrhmâ, Vichnou et Yasichta, accom- sier, s'assureront une place dans le kai.lasa.
pagnés d'un nombreux. CQrtége d'iUustrcs Ecoutez encore, démons mes sujels si
.pénitents~aUèrent un jour au ba!)as;t (para- vous désirez. devenir vertueux apprenez
dts de Siva), pour rendre visite à ce dieu. Ils quels sont les fruits qu'on retire. des hon-
le surprirent usant avec sa femme des préro- neurs rend'us à- mon-Ltnga. Ceux qui en
gatives du mariage. Sans éfr~déconcerté par feront l'image avec de~a terre ou de la fiente
!a présence de personnages aussi éminents, de vache, et sous cette forme lui offriront te
il ne témoigna aucune honte de paraître en poudja, en seront récompenses; ceux qui ta
cet état à teurs regards et continua de se feront en pierre, mériteront sept fois plus, et
livrer à la fougue de ses sens. Ce dieu effronté ne verront jamais Je roi des enfers; ceux qui
avait à la vérité )d tête fortement échaudee la feront en argent auront sept fois plus de
par les liqueurs' enivrantes qu'il avait nues mérite que ces'derniers; et ceux qui la fe-
et sa raison égarée par là passion et t'i- ront en or, mériteront encore sèpt fois plus.
yrësse, ne' tui permettait pîus'd'apprécier Que mes ministres aillent enseigner ces
l'i'ndécen'ce de sa conduite. A cette vue, quel- vérités aux hommes, et tes engagent à em-
qnes-uns des dieux, etjsurtoutTichnou, se brasser le cutte de mon Linga. Le Linga,
prirent à rrre; cependant ta ptupart, outrés c'est Siva lui-même; il est de couleur b)an-
d'indignation et de coière, chargèrent te cy- çhe il a trois yeux et cinq visages; il est
nique Siva, d'injures et.de malédictions. vêtu de-peau de tigre. it existait avanl te
« Non, tui dirent-ils, tu n'es qu'un démon monde, et it est l'origine et le principe de
tu es pire même qu'un démon, tu en portes tous les cires. H dissipe nos frayeurs et nos
la figure et en as toute la maticé.'L'amitié craintes, et.nousaccorde l'objet de tous nos
que nous avions pour toi nous avait con- désirs. x
duits ici pour te faire une visite et tu ne «-H n'est pas croyable, continue Fabbé
rougis point de nous rendre spectateurs de Dubois, il est même impossible qu'en ima-
ta brutalCsensuatité. Maudit sois-tu! qu'au- ginant cette ignoble superstition, tes institu-
cune personne VertueusO.n'ait désormais dé teurs de l'Inde. aient eu. ça vue de faire ren-
liaison avec'toi-1 que tous ceux qui te fré- (fre un culte immédiat à des objets dont le
quenteront soient regardés comme des in- nom seul chez les nations civilisées, effa-
sensés, et bannis de la société des honnêtes rouche la. pudeur. Sans doute ce symbole
gens~!? Après avoir prononcé ces anathè- obscène cachait un sens aHégoriq.uc, et rap-
mes, les dieux et tes pénitents se retirèrent pelait, dans te principe, ta force reproductrice
tout couverts de confusion. de la nature, ta. source dé la génération de
« Cependant Siva, reprenant un peu l'usage tous tes êtres vivants. Au reste, ce Ltuga.
de son jugement, demanda à ses gardes offre une analogie incontestable avec le
iruettes personnes étaient venues le visiter. Priape-des Romains, le Phattus des Egyp-
ne .lui tais~ècent rien ignorer de ce qut tiens. Ainsi donc tous les fondateurs des
avait eu lieu,, et tui retracèrent Findi.gnatiott fausses religions eurent besoin de parler aux
que se~ illustres amis avaient fait éclater sens grossiers et de natter les passions dp
avant teur départ. Le récit de ses gardes fut leurs prosélytes pour tes attachér à leurs
un coup de foudre.pour Siva et pour Dourga~ (oiles doctrines et les aveugler sur leurs im-
sa femme its en moururent l'un et l'autre postures. »
de douteur, dàns la posture même où ils Le culte du. Linga, assez méprisé des Vai-
àva.ient été surpris par les dieux et les péni- chnavas, adorateurs dé Vichnou est au
tents. contraire regardé par tes Saivas, ou Sivaïtes
<xSiva voulut que cette action, qui, enLie (adorateurs de Siva), comme ta plus haute
couvrant de honte, avait occasionn~'sa mort,, expression religieuse..11 y en a même parmi
f)lt célébrée parmi les nommes. « Ma honte, ces derniers qui rejettent toute distinction de
dit-it, m'a fait mourir; mais aussi elté m'a; caste, soutenant que le Linga rend tous les
donné une nouvelle vie' et une nouvelle. hommes, égaux; up paria même qui a em-,
forme, qui est cette du Linga. Vous brassé, ce culte n'est pas à tetirs yeux infé-
démons mes sujets, regardez-te~ommeun rieur ,,à uu brahmane. La où se trouve le
autre moi-mêine. Oui, te Linga c'est~ Linga, disent-ils, là aussi se trouve le trône
moi; et. je veux que les hommes lui offrent de la divinité, sans distinction de rang ou de
désormai.s leurs sacriGces et leurs adorations. personnes et l'humbie chaumière du paria:
Ceux qui m'bonorero.nt sous cette forme du où est ce signe sacré est bien au-dessus du
Linga ob(iendfont infailliblement l'objet de palais somptueux où il.n'est pas.
leurs vœux et une place dqns le kai,tasa. Je. La figure du Linga se compose d'un pié-
suis l'étie suprêm&; mon Linga l'est aussi destal supportant un. bassin du milieu du-
lui rendré les honneurs, dus à la divinité est quel s'élève une colonne rondo au sommet.
un acte du plus grand mérite. Le mangousier. Le piédestal c'est Brahmâ le bassin est,
est de tous les arbres celui que j'aime le. Vichnou, le stèle est.Siva, ou le Liuga pro-
plus; si l'on veut obtenir mes faveurs, on. prement dit. On adore le Linga en embras-
doit m'en offrir les feuilles, les fleurs et tes sant le pied de l'idole, ou bien on la touchant
fruits. Ecoutez encore, démons mes su- avec un pied, et en répaudant sur elle du
jets ceux qui jeûneront le 1~° de la lune du. sang qu'on -se tire des yeux à l'aide d'une
mois magha., à. i'hoaneur de mon Linga, et lancette et en récitant certaines prières.
357 UN LIO 35<
On comptait autrefois dans l'Inde douze de !a presqn'i!e, où leurs prêtres sont con-
grands Lingas répandus dans ditîérentes nus sous la désignation d'a~a et de
Cunirécs de ta presqu'île. C'étaient des stèles .Pat~arom. On donne encore aux membres
de pierre de quatre ou cinq coudées de haut; de cette secte le nom de Ftrfr-5'«tM.
Witson désigne les lieux ou its étaient Hono- HNGULAGA. Festu's donne ce nom aux
res, dans son .S/t~cA of the religious sects of devineresses qui prédisaient l'avenir d'après
the Bindus. On raconte que le Linga de Siva le chant dés oiseaux..
était si long, qu'il lui atteignait le front, ce UNIES, fêtes célébrées en Orient en l'hon-
q.ùi tui rendait impossibie tout commerce neur de Linus. 1
charnel; il fut oblige d,e le couper en donze LINKSTRANDEN, c'est-à-dire plage des
parties qui donnèrent t'être à toutes tes créa- cancres, un des enfers de.tamytho)u~i<;
tures vivantes. G'es't' d'après cette idée qu'on Scandinave; les meurtriers, les séducteurs,
a deine' ces parties, comme te principe de la les parjures y errent sans cesse dans (tes e'-
vie des hommes et des animaux. Ces douze vernes de serpents, et des fleuves oi) poi-
Lingas étaient regardés comme la substance sonnés routent sous leurs pas.
même de Siva; c'est pourquoi on cite de tui ` LINOS; chanson célèbre en Ëgyp'tc, f)~
cette parole «Je suis présent partout, mais' Phénicie. eh Chypre, dans la Grèce et ai).
je suis principatemeht sous douze formes da leurs. EHe' change de nom, dit HétOdoif,
en douze places. » Plusieurs de ces Lingas suivant la différence des peuples; maisea.
monstrueux ont été détruits par les conqué- convient que partout elle est ta même que
`
rants rnusutmans. cette que tes Grecs chantent sous ce nom.
L'es Lingdnistcs en portent ta figure au At! reste, aj'6uté'-t-il, le Z~os s'appelle chez
cou, au bras ou suspendue à leur cordon les Egyptiens MaM~ro~. Athénée parle de-
sacré. Les' femmes cUës-mémes, 'jui, d'un cette chatfson; il dit qa'oh l'appelait aussi
autre côté, lai rendent souvent hommage ~YM~x, et que, selon Euripide, elle servait
dans des chapettes particulières, s'en parent égatement dans les occasions de joie comme'
comme d'un ornement, et quelquefois aussi d~ns la tristesse; On fait dériver son nom
eh vue d'obtenir la fécondité. Dans là pro- de ~t/tMs, dont ta motE fut p!eurée des nations
vince de Kanara et dans plusieurs autres ldsplus barbares.
co<ttrêeg de i'Inde, it n'est pas rare de ren- HNUS, personnage célèbre de'l'antiquité,
contrer pa'r tes rues et par les chemins des regardé comme t'un des législateurs du'
religieux Saivas, dans un état àbsotu de genre humain. On le fàit fils d'ApoUon et de
nudité; des femmes de la même secte s'ap- Calliope ou d'Orànie;' on dit qu'il reç'Jt do
prochent d'eux et touchent o.u baisent avec son père la iyre' à trois cordes, et qu'il in-
respect (cars membres dégoûtants, croyant venta le rhythme et la mélodie. On )ui at-
accomplir ainsi un acte méritoire. Ces misé- tribue différents ouvrages sur t'origine dd
raNes sont voués à la cti'asteté la p!u~ rigide, tHondë, sur le cours des astres, sur la nature
et maiheùr à celui qui enfreindrait ses ser- des animaux et des ptantes. Enfin on assure'
ments leur viotatioO ëntraihet'att ta pciue <tu'i! eut pour disciples Orphée, Thamyris et
d'e mort. La figura du Ling3 est partout Hércute. il'mourut malheureusement; les
dans Ie~ temples, suf les placés' {fùbiique. uns disent' qu'il fut t'n6 par Àpohon, pour
s~ur les grandes routes, dans les maisons pri- avoir substitué afux cdrdcs de fin que son
vées, dan~ tes tiëux lés' plus~ trÉ'quentés. Une père avait hHsea à -ta lyre, des cordes de~
tampe brûle conUnueUement.devant l'idole; bdyat)~, qui rendaient des sons ptusr harmo-
et bu lui offre des siîcriucM ~de tléurs et de nieux ~d'autres, par Hercule, dontit s'était
fruits. moqué; d'autres enfin soutiennent'qu'il y
LINGA-BASW1S, prêtresses dé Siva, chez eut ptusieurs Linus. Les habitants du mont
tes ïîinddus; etteS portent Sur ta cuisse t'em- Hélicon cétébraient tous tcsahssonahni-
p'reiittc du Zt~a, et sont fort respectées. versaire avant de saeriuer aux Muses.
LINGAMTÏ'ËS du LtNGA'NtsTEs, secte d'in- UON~ animal consacré au Soki), parce
diens, adorateurs de Linga. ~o~: les articles que, suivant Plutarquc, de tous tes animaux
brecÉdëntS et )~ suivdnt. à griffes recourbées, c'est le seul qui voie clair
H~GAWANT ou LrNG&YET,secte indienne en naissant, et parce qu'il dort fort peu et
d'adorateurs de Siva sous t'embtemë du Lin- !es yeux ouverts. La tête du lion était re-
i;a; leur signe caractéristique est de porter gardée comme le symbole du temps présent
ce symbole sur tëurs vêtements ou sur leur ou de l'heure de ntidi, moment du jour où te
personne; C'est une pehte ûgurë dé cuivre soleil' est dans sa; plus grande force. En
'ou d'argent, renfermée dans uri étui qu'its~ Egypte, itérait consacré à Vutcâin; à causé
suspendent à leur cou, ou qu'its attachent à de son tempérament ardent etplein de feu.–
feor turban. Comme tes autres Saivas, ils On portai une efugio du tion dans les sacri-
enduisent leur front de cendr.es, portent des Sces offert à Cyb'èie, parce que ses prêtres
cbitiers et des chapetët~ faits de gMines de avaient, dit-on, le secret de l'apprivoiser. Les
T~oudrakcha. Les prêtres ou rëtigtcux de la poètes représentent le char de cette déesse
secte teignent leurs vêtements avec de l'ocre. traihë par deux lions. Les Lédntins ado-
sont peu nombreux dan~ le haut Sindous- raient le lion, et en mettaient une tête sur
Mn cependant on y rencontre des religieux !eur monnaie. Le lion était le symbole
mendiants qui conduisent un bœuf, symbole propre de Mithras~ et l'on représente quel-
vivant de Nandi, te taureau de Siva. Les quefois ce dieu avec une tête de lion sur un
Lingawants sont très-nombreux dans le sud corps d'homme. Ce symbole était si ordinaire
DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 360
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dans les mystères mithriaqncs, qu'on les et pour une foute de saints particuliers
trouve quelquefois appelés JL~pM<i'~tte~dans considérant toutes les phases du mystère ou
tes inscriptions. Les initiés prenaient égale- les différentes actions du bienheureux. Toutes
ment le nom de Lton". Cet animal était les litanies commencent par l'invocation
aussi consacré à Vesta. et l'emblème de la grecque .K~/n'e e~Mom d'où vient que cette
Terre. Sur les Abraxas on voit, au-dessous partie de la messe a été elle-même appelée
de la figure d'Harpocrate, un lion courant au Litanie.
2" On chante, dans les Eglises luthérienne
pied d'un lotus avec cette, inscription
AMAXAS OMNtAciENS, pour exprimer la force et anglicane, des Litanies qui ont pour objet
Dieu et Jésus-Christ. On choisit pour les en-
du soleil.-La peaudu lionest le vêtement or-
dinaire d'Hercule, parce qu'on suppose qu'il tonner de jeunes écoliers qui font l'office
se servit de la peau de cet animal après avoir d'enfants de chœur. La règle est déchanter
vaincu le lion au mont Citbéron et celui de ces Litanies immédiatement après le sermon,
la forêt de Némée. Ceux qui prétendaient tous les mercredis et vendredis.
descendre de ce héros se faisaient représen- LITES, personnifications des prières dans
ter vêtus de la même manière, la peau de. Homère « Elles sont, dit ce grand poète au
la tête tcur servant de casque. Fo! HER- ix" livre de l'Iliade, filles de Jupiter, boiteu-
CULE, PreMuer ï'racatL ses, ridées, toujours les yeux baissés, tou-
LtOSALFAHEtM, c'est, suivant la cosmo- jours rampantes pt toujours humiliées ettea
marchent après l'Injure car l'Injure altière,
gonie des Scandinaves, le plus élevé des trois
mondes supérieurs à la terre. Son nom si- pleine de confiance en ses propres forces, et
d'un pied lé~er, les devance et parcourt la
gnifie <f mom~e des génies de la h<M!tere.
LI-OU-TRAO, dieu ou génie honoré par terre pour otïenser les hommes et les hum-
les Tunquinois. Yoy. son histoire au mot bles Prières la suivent pour guérir les maux
VCA-TREKH. qu'elle a faits. Celui qui tes respecte et qui
H-POU, tribunal chinois, institué pour les écoute en reçoit de grands secours elles
veiller à l'observation des rites. H corres- l'écoutent à leur tour dans ses besoins, por-
le ministère tent ses vœux au pied du trône du grand Ju-
pond à ce que nous appelons
des cuttes ou mieux à la congrégation
m 0 des piter;. mais celui qui les refuse et qui les re-
Rites établie à Rome. jette éprouve à son tour leur redoutable
HTAN1ES. Ce mot signifie simplement en courroux: elles prient leur père d'ordonner
pn~res. 1° On appela d'a- à l'Injure de punir ce cœur barbare et in-
grec supplication; en
bord ainsi les processions publiques. C'est traitable, et de venger le refus qu'elles
le même nom que l'on donne encore aux ont reçu. » Telle est l'idée que le plus grand
solennelles que t'en fait le jour des .poètes païens se formait de la prière
processions
de saint Marc, et pendant les trois jours des nous pensons qu'il y a loin de là à la con-
fiance et au tendre abandon que le divin lé-
Rogations. Les premières sont nommées p. des chrétiens recommande à ses
tiles Litanies ou ~.t<(m!'M mineures parce gislateur
qu'elles ne durent qu'un jour et les secon- disciples. Jt ne. leur fait pas envisager la
comme une dure nécessité, mais
des, grandes Litanies ou Z.!<antfs majeMt'M prière
comme la consolation du cœur et un doux
parce qu'elles se font pendant trois jours.
Il y a cependant des'diocèses où ces dénomi- entretien avec un Dieu bon et un tendre
nations sont renversées la procession du père.
Litanie LITHOBOLIE, c'est-à-dire lapidation, fête
jour de saint Marc s'appelle grande
ou Litanie romaine, parce qu'elle a été insti- que les Grecs célébraient à Epidaure, à Eginc,
tuée à Rome par saint Grégoire le Grand à Trézène, en mémoire de Lamie et d'Auxé-
et -celtes des Rogations portent le nom de sie, jeunes Crétoises, qui avaient été lapidées
par quelques Trézéniens dans une sédition.
pelites Litanies ou Litanies ~a~tcoHM, parce
qu'elles ont été instituées en France par saint C'est pour apaiser leurs mânes que cette fête
Mamert, évéque de Vienne, d'où elles ont avait été instituée.
divination au
passédans les autres Eglises de France avant HTHOMANCIE, pratiquée
d'être reçues dans les pays étrangers, et sur- moyen des pierres, Mof. On poussait l'un
tout dans l'Eglise de Rome. contre l'autre plusieurs cailloux, et le son
Comme,dans ces processions, chaque prière plus ou moins clair ou aigu qu'ils rendaient
adressée à Dieu était suivie d'une invocation faisait connaître la volonté des dieux. On
faite aux saints pour les inviter à prier pour rapporte encore à cette divination la supers-
nous l'usage a prévalu d'appeler Litanie tition de ceux qui croient que l'améthyste
toute prière dans laquelle les clercs invo- a la vertu de faire connaître à ceux qui
quent successivement tes saints les plus con- la portent les événements futurs par les
nus, et le peuple répond Pne;: pour nous. songes.
Les Litanies des saints sont incontestable- UTOMANCIE (de ~ro?, simple, uni) au-
ment les plus anciennes puis vinrent les tre genre de divination qui consistait à pous-
Litanies de Notre-Dame de Lorette,appelées ser l'un contre l'autre plusieurs anneaux,
communément Litanies de la sainte Vierge dont le son plus ou moins clair ou aigu ma-
on composa ensuite les Litanies du saint nifestait la volonté des dieux, et formait un
nom de Jésus et celles du Saint-Sacrement. présage bon ou mauvais pour l'avenir.
Enfin, comme les choses les meilleures dé- LliURGE, un des ministre du culte à Athè-
génèrent en abus, on en composa dans les nes, sans doute celui qui faisait les suppli-
tierniers temps pour la plupart des mystères cations et les prières publiques.
Mt LIT LIT SM
LITURGIE. «La Liturgie, dit M. Com- sujet dans des détails qui nous sembleraient
beguille, dans les ~nno~x de Philosophie minutieux: il fixe l'ordre, le nombre, le
c/<r~tenne, est l'expression la plus haute'et temps des sacrifices; il détermine leurs dif-
ta ptus complète de la prière, et par consé- férences ;itindif)ue les rites qui doivent ac-
tjuent de l'esprit retigienx dans une société. compagner les diverses oblations; il formule
Cette seule observation devrait suffire pour les prières,qui doivent lui être adressées; il
en montrer l'importance etpourjustiGer le détermine tes fêles, les sabbats, les néomé-
soin qu'av.iient pris les'anciens législateurs niës et ta manière de les observer; il rëgte
afin de la rendre respectable au peuple. Dès te calendrier ecclésiastique. Rien n'est ou-
la plus haute antiquité; en effet, et bien avant btié tes vêtements des. prêtres, le nombre
qu'on eût imaginé de donneraux associations et la disposition des chœurs, les différents
humaines un' autre fondement que la reli- modes de musique, la composition des huitcs,
gion nous voyons ces personnages que l'his- des parfums, de l'encens, le nombre, la forme
toire honore du titre dc'fondateurs des cités, et ta dimension des vases et des instruments
de civilisateurs des hommes, mettre au nom- du sanctuaire; le sexe, l'âge., la couleur
tre des fonctions les plus saintes celles qui même des victimes tout est soumis à la
concernent tecutte; ils ne craignent point' sanction divine, ou plutôt appuyé sur l'or-
d'entrer à cet égard dans les défaits les plus dre exprès de Dieu tui-même.
étendus rien ne leur parait minutieux quand 2° Mais ce n'est qu'à t'avénement du Mes-
il s'agit de matières liturgiques, et cette sol- sie (1) que ces observances solennelles, qui
licitude part d'un principe si vrai et si pro- n'étaient que figures et symboles eurent
fond, qu'on ne peut s'empêcher de rendre' leur réalisation. La vie de l'Homme-Dieu.sur
hommage à tour haute sagesse, tout en dé- la terre n'était même, à proprement parier
ptorant qu'elle ait été mise au service de re- qu'un grand acte liturgique dont sa mort
ligions fausses et de honteuses superstitions. sur ta croix fut l'accomplissement Lui-mê-
Toujours est-il qu'au milieu des souittures me prescrivit à son Eglise, en la personne
qu'eUe avait contractées en traversant tes des apôtres, de perpétuer ce grand sacrifice
siècles, la tradition primitive conserva dans dont it venait de leur montrer le riteadora-
toute sa pureté cette vérité incontestable, ble et ce-fut lui encore qui voulut poser de
que toute famille toute cité, tout corps de sa propre main les fondements sur lesquels
nation, doit, en sa quatité d'être moral, des repose la Liturgie chrétienne, en instituant
honneurs publics à ta Divinité, et que ces les sept sacrements. Ce qui fut ainsi établi
honneurs doivent faire l'objet de règlements par le Christ, tes apôtres furent chargés de
au moins aussi importants que te reste de la ie conserver, de le promulguer,' de le déve-
lé~istation.M lopper, en-leur qualité de ministres et.de dis-
l* « Pour trouver te principe et te premier pensaietirs des mystères. Aussi regardèrent-
auteur de la Liturgie dit encore 'le même ils- toujours comme une de leurs' fonctions
écrivain, il faut remonter à Dieu; c'est lui principatcs te soin de régler et de perfection-
qui en révéla tes premières formes dès l'ori- ner les diverses parties de.la Liturgie. C'est
gine du monde. Les livres saints nous mon- à ta tradition apostolique qu'it faut rapporter
trent un culte exercé avec quelque solennité toutes tes cérémonies qui accompagnent la
dans la famille d'Adam Caïn et ~bët offrènt célébration des saints mystères, telles que
des sacrifices; leurs enfants conservent ces bénédictions mystiques, flambeaux, encen-
rites sacrés qui paraissent avoir été de la sements, habits sacrés, et généralement tous
part d'Unoch l'objet d'une religion toute par- les détails propres à relever ta majesté de
ticutière, et, plus tard, nous voyons que le cette grande action, et à porter l'âme des fi-
premier acte de Noé en sortant de l'arche, dèles la contemplation des choses subtimes
après le déluge, fut un acte de cutte conforme cachées dans ce divin sacrifice.
aux anciennes traditions, comme pour ex- Les trois premiers sièctes n'offrent en
primer tout l'empressement qu'il mettait à quelque sorte que l'établissement des sta-
sauver de ta destruction commune ce pré- tuts apostoliques, et leur extension à tous
cieux dépôt, et à te transmettre à ta posté- les lieux où pénétrait la prédication de l'E-
rité aussi pur qu'il l'avait reçu. Les patriar- vangile. La vie des premiers chrétiens se pas-
ches; Sdèles aux ordres divins ne cessent sait dans l'exercice des rites sacrés. Les nuits
d'exercer les fonctions pontificales aussi bien aussi b<en que tes jours étaient occupés par
que celles de chefs de famille et de tribu. la lecture des livres saints et la récitation
Enfin, paraissent Moïse et Aaron, l'un, lé- des psaumes qu'on trouve déjà distribués
gislateur, recevant de Dieu même, sur le Si- selon les heures canoniques, en mémoire des
naï, les prescriptions les plus formeHes sur dinéreotes scènes de ta passion du Sauveur.
tout ce qui concerne le culte 'agrandi, per- Quant aux assemblées des premiers chrétiens
fectionné, élevé au degré de la liturgie pu- et à ta célébration du saint sacrifice, si la
blique etnationale; l'autre, pontife suprême, persécution forçait trop souvent à chercher
chargé de perpétuer l'ordre saccrdotat et de un asile au fond des Catacombes on ne sau-
présider à toutes les choses saintes. e rait nier qu'it n'y eut aussi des réunions de
En effet, la-loi judaïque ne peut que donner
l'idée la plus haute de ta liturgie; rien dans (i) Tout ce que nous allons dire sur la liturgie
catholique est extrait du judicieux compte rendu
tes cérémonies du culte n'est laissé à la dé-' queM.Combeguitieadonnë des 7n4<i(M<tous~<u~
cision ou à l'appréciation humaine; c'est <~MMde dom Guéranger, dans ta troisième sérif
Dieu lui-même qui rès:)e tout. Il entre à ce des Annales de PAi<OMp/tiec/tr~ftenxe.
DtCTIONN.DES REUGtOXS. 111. 12
ses. DICTIONNAIREDES RELIGfONS 3M

Gdètes dans les maisons particulières, et quel- il n'c<tt porte ses soins sùrle chant qu< leur
quefois dans des édifices où le culte pouvait donne tant de charme et de majesté. Les per-
dép)oyèrplusdeso)cnnité. fectionnements dont i! fut l'auteur ont laissa
Quelques soins qu'eussent pris tes apôtres des traces si profondes, quela dénominatiun
et tenrs successeurs immédiats pour environ- de c/!OM<gr~orten sert et servira longtemps
~nerd'un véritable éclat les. cérémonies du encore à désigner te chant ecclésiastique. C<
.culte chrétien. ce ne fut qu'au jv° siècte, la reçueit de chants sacrés à formé l'Antipho.
paix de l'Eglise, que la Liturgie put revêt"' naire ~r~o-tc' qui, avec le ~ocramcMfai't'e,
toute sa potnpe, qu'elle devint une institu- fait encore te fond essentiel du rite romain.
tion pubUqùc et sociale comme la. religion Déjà, à cette époque, différentes liturgies
même, à laquelle son histoire est. si étroite- s'étaient partage les provinces de. t'Ëgtise i
ment liée. La consécration d<'s basUiques, nous en donnons ici la nomenclature d'après
qu'alors on put élever librement devint l'une dom Guéranger
des plus augustes cérémonies, et )e pape, ËGUSË u'Occ'DENT.–1° Liturgie romaine
saint Sylvestre en régla t'ordonnance qui est en usage à Rome, en Italie et ailleurs c'es'
encore observée'pouf la dédicacé des églises celle dont nous venons de parler en derniét
et des autels. Jusqu'à cette époque, tes chan- lieu.
tres seuts Fécitaicnt les psaumes durant l'of- .2° J~Mrgte de ~f~aM- ou jdw~ro~'eKMe.
fice et tepeupte écoutait leurs chants avec ainsi nommée, de saint Ambroisc, qui, s'i<
recueillement. L'Eglise d!Antioche fut la pre- n'en est pas l'auteur, la corrigea du moins.
mière qui vit les ndètfS prendre une part ac- la perfectionna et lui donna tes règles aux
tive aux ofSces, au moyen de la psat'nodie quelles eUe.n'a jamais dérogé.
génératc et alternativo dé toute t'assembiée. 3°.tt<M)'<y!'ea/WcHîne,. dont toutefois l'exis-
Cette pratique, introduite dans te but d'atta- tence, est cont.e~tabtc, et ne parait pas asse?
cher de plus en plus te pcupte à )a vraie foi, i prouvée.par quelques passages fort vaguer
efde le prémunir, contre les audacieux em- de 'fcrtuHien,, de saint Cyprien, .de saint
piétements de l'arianisme, n'eut pas de peine Augustin et de quelques. autres écrivains ec-
à se répandre en Orient. En Occident, elle clésiastiques.
commença dans l'Eglise, de Mitan, qui en fu~t ~°L!<Mr~t6 ga~tcatte, qui offre beaucoup
red&va'bte à saint AmbFofse,.a)nsi que de bien de points de resse~btancc avec celle des
d'autres richesses liturgiques. Le chant des Eglises d'Orient, d'ou elle fut apportée pat
psaumes, des hymnes et.des cantiq'ues sacrés les. apj&.tres. des Gaules, c'est-à-dire, par tes
remplissant les voûtes, des nouvelles basili- premiers évoques de Lyon, d'Arles et de
ques, donna naissance à ces harmonies reli- plusieurs autres viHcs du midi de la France.
gieuses si pures, si touchantes, que saint Au- 5° I.t,<Mr<y:e d'Espagne, dite Co~Me.ou
gustin noua dit avoir été l'une des causes de Af~NraCe, dont L'origine, p)cinc d'obscurité,
sa conversion. pa.rait cependant devoir être attribuée à la
Dans les trois siècles suivants, la Liturgie conquête des Maures, qui la substituèrent à
s'élabora encore; les .décrets des concites et l'antique ri.te romain., auparavant en vigueut
les décisions des souverains pontifes tendirent danstapéninsute Ibérique.
à ta ramener à l'unité, aCn; dit t'unde ces; 6° ft~ttr~M moMax<Me ou bénédictine, sui
derniers, que ~are~/e de crotte c~coM~e de (n vie/par les nombreuses fami)!es de moines
règle de prter(l),~ Au nombre de ces pap.cs qui gardent la règle de saint Benoît.
sont tes, ptnsinustresqiuel'Egiiseài.t écrits 7'' Nous pouvons ajouter la ft<Mt'e ~a-
dans ses fastes saint Innocent I", saint Cé- t'()t:Ke, cn~ usage dans les ËgHses de laDal-
Icstin~ saint Léon te, Grand, saint, Cèlase, ntatie et de t.'iU,yne qui suivent le rite latin,
auteur d'un Sacramontatre .qui porte _s_Qn~ è,t da.ns &p.tlcs~desMoscovites et des Bulgares,.
nom, enfin, saint Grégoire le Grand. On p.eut quisutvent.terttcgtec.
dire que les travaux liturgiques de saip~ EGUSE D'OHIE~T. 1° Z:<t<?'~t'e ~rgC~M<
Grégoire sont.une des gloires de. cet ittus:tr~ Mt~C/t'M.
pontife comme il, est lui-même l'une des. Zt~Mr~t'es cpp<.e,ito~<eHne, syrienne,
gtoires tes plus éclatantes de l'Eglise et de a!<!te't%!eKMe,pour la secte monophysitc.
l'humanité. 'Non cohtc.nt de; régler par des 3° /<tt~!MefMjË'M cop<e,~r!eMMeet
décrets l'ocdre des.cérémonies, il. entreprit art~eHt'en~e. unMs.
la réforme de la Liturgie romaine ~.re~f't- 4° I.i/M)'gi'e mat'&Ktte..
sit eM.MM..<;d(ttme, dit'Jean iedi.acre~~e~Dre. o°.Z.,t<Mrg!e c/taMeeMHe, pour la secte nes-
du. pape Ce/a~s., g.ut. cÔM<eMa!< <a .eM~e des. tOEicnne.
mMse~, t;e~Mnc/taH< &€aMcoMp,.d&e~o~M. e?!. On-peut. dire'que, L'histoire des Eglises
re<ot<c/taK< ~t<c~,M~&-t<Kes,e(eMa~pt<<«M(~M~~ orientâtes est terminée, dès cette, époqae.
~Mes.att<fM; telle est l'origin.e.d.u.&acrameH,- sous le rapport liturgique comme sous, Plu.
<(tu.;e ~or:eN. Le pape s~.int. Grégoire ré- sieurs autres. Joute ta 'vie, tout:,rintérét,
gla en.méme-tcm.ps.Jesjours.e~tes Heux des sont, transportés à t'O.c.cidLçnt, grâce aux ap-
scions aux diUM-entes.basiliq~es de Rome pHcations toujours.plus nombreuses du pria
têts qu'Hs.s.ont encore indiqués danste.Mis- cipe de ~unité. C'est ainsi. que l'on vit. la
set. romain. L'a'uvrc d~s'~int..pbntife para~- plupart dcp Liturgies occidentales disparai-
tr%'ti.ncomp!ète, si~ après s'être.occupé des
es trc presque comptétement~ ou du moins se
pompes du culte etdes formules defap'r)è<e. restreindre à un petit nombre de~ocaUtés, 9
(1) Ut legem credendi lex sia<Ma<suppHcan(<t.S. mesure queja liturgie romaine s'implanta~
Ccetest. Epist.21. parmi toutes les nations qui faisaient usage
ses.. LIT §66
i: m · LU
d !ajangue !atine.jBient6t!a France ette- celle. des FoM? spntjau nombre ces abus
méme répud.ia son antique Hturgie gallicane, les plus condamnantes.
p~r adopter cetleiquialiait devenir unjve.r- L'époque déjà. Renaissance vint. lui. por-
30~0..Déjà, vers te.~nheu du.yfn' siècle, ter te dernier cp.u.p. Le goû{.pajt.en,_qui se ré-
sami Chrpdegand, éyéque.dc. Mc,t,z, te cétèbre pandit to.ut.a coup, da~s !'Eur.ope entière,
instituteur des Chanoines régutiers, au re- n'ayant d';)d!niration,.qup po.urttfanchitec-
tour d'un voyage;a Rome, çr.ut devoir éta- tqrc grecque et te~ tatjn ,de Virgite. et de Ci-
h)ir dans sa..cathédrale te chant ,et, l'ordre céron. méprisa tes çathédrates gothiques et
des offices, rqmaius.;Peu,dë temps après, ce e langage titurgi.qae.qu'eHe prouvait .bar-
ftiitjsoié reçut une sanction générale et.sô- bare. <0h. voulut faire;parter l'Eglise dans la
ie.nneiie, car Je pape Etienne, étant .venu en tangue et te mètre d'Horace,;on appe!a.Dieu.
France, obtint, de Pépin, qu'it fit adopter.)e ~V.!(me.M et ta vierge Marie Alma paren~. La
riie r~o.main dans toute rétendue: de son Réforme avait en même temps jeté dans tou-
royaume,.à, t'exciusion du rite national, en tes les têtes un esprit d'insubordination;
sorte, dissent tes livres CaroHns, ~ne~rordre ceux mêmes qui ne.vouturent.pas se séparer
d~, /(t.-pMhnod<e.Ke /M<p7tM d!reK< entre d.e t'Ëgtise eurent cependant des .doutes sur
ceux que re'ttK!'ssat< /!<tr(fcM~d'Mne même foi. ~étendue de son:autorité; ils discutèrent, ses
Ces premières mesures, soutenues de t'ajtto- drp.tts, ses prérogatives; ils déclamèrent
citede Char)emag,në,.secondé,par-!e pape contre ce qu'jtsappetaient ses empiétements;
Adneh.amenèrent ennn!a<substitution de. ta ils limitèrent,sa juridiction, mirent,en doute
liturgie romaine ai la titurgie ga!Hçane, dans ta.légitimité de;s.es décisions, et ne tardèrent
.tous tes li&ux soumis à tadomination de ce point à porter une.majn. téméraire sur t'oeu-
grandempereur.. < ° vre des Gélase et: des Gregoire'te Grand.
Lesxt°.et.xn''s)ec!es furent témoins d'an Dans t'intervatte cependant le saint-siéga
changement ana!ogue en Espagne. Le rite et le,.concile,,de Trente .avaient, ordonné la
romain succéda au, rite gothique par !ess révision,et là jréfprme du Missel.et du Bré-
soins du pape .saint Grégoire yiJ, et d'Al- viaire, afin d'en faire;dispara!tre les super-
phonse Vt, roi de Casti.iie et de Léon. Obser- fetations introduites.dans. !es,sièctes. précé-
vons toutefois que I&nte mozarab&fut, quel- dents. Cette réform.e ne devait point consister
ques .siècles; pius .tard., rétabH dans une à rien changer, a rien,étab)ir de nouveau:
chapetie tte .)a cathedra)e de Tojède et dix elle se réduisait au. maintien des usages
egtises de ta vitie, par te cardina!,Ximénës, antiques .et.,vénérab)es à la correction
avec ,t'aut()r!satton expresse du souverain des rubriques, à t'épuration des taches que
ppntife,ann.que. tout .vestige de celle bëiie le laps des temps avait amenées. Ce travail,
et antique liturgie ne fut pas entièrement ef- commencé sons PauMV, ne fut terminé que
face .H eut .été à désirer qn'on~en eût; agi sous Pie y; Ce saint pontife pubtiâ la pie-
de nx~me pour~ ;iturg)e galficane; mai~ mat- mière éditijOn du Bréviaire ainsi corrigé en
heureus~ment il ne nous en reste que des dé- IM~.etceUedu Missel; deux ans après.,Les
!)Eisforti[)comp)ets. H en est demeuré cepen- t~u))es~quj.ies accompagnent ordonnent t'éta-
dant iles .tracés assez nombreuses qui se sont bHssementt.en tous lieux- de la forme d'office
fondues.daus.fes usages romains, et que l'on contenue dans ces nouvetieséditions~saufta.
retrouve,encore, dans tes pgtises.de Paris, liberté laissée aux égtises en possession d'un
de Lyon et de plusieurs autres diocèses.. Bréviaire ou d'un Misse) particulier depuis
Le.pape.Gre~oire,VM s'occupa encore de deux cenls ans, de. conserver ce dernier ou
ta révision de t'pfnce romain, et c'est fui qui d'adopter te.nouveau. H était imp~ssibte de
te. réduisit dennitttement.aux formes qu'iLa mieux concilier tesjntéréts de runité.catho-
conservées~ (tepuis.. Cette mesure, u.nique- ttqu.e et les .égards dus aux usages tocaux
ment destinée dès le,principe à la chapetie dignes de quelque respect.
da pa~e,.ne tarda, pas. à s'étabiir dans les .Hume et toute t'Haiie se conformèrent ra-
diverses égtises de Rome, et ptns tard i! fut p.idement.aux intentions du souverain pon-
tmpprtéJans., toute ,t'Egtise-'fati.ne par tes tifé. Un grand.nombre d'Egtises qui se trou-
soins ;des~dr.es,reHg)eux de Saint-Fran- yaienL dans le cas d'.excep)iou .prévu no
çois cLaeSain~Domtnique.. s'empressèrent pas~noins de déférer aux dé-
A partir du xin"sièc!q,suivant.dom.Gué- srrs det'Egtts.e.mère et maitresse-Jja seule
rang nous entrons dans une époque de EgHse de Mii~tn cpnse.rya ~qn.rite.ambr.osicn,
çécadence liturgique; on peut t'attribuer.au dont t'usage immémoriat remonte bien plus
zetepeujictairé~de certains pàsteurs,.à,l'ôu- haut que saint Ambroise. L'Espagne, maigre
bti,des doctrines-anciennes, au mauva.isgoût l'opposition de quelques cathédr,atcs, suivit
de l'époque~ à i'amqjr. de ta nouveauté, à t'i- t'exempte de l'Italie te.Portugai.. placé
gnorance et a ia grossièreté des peuples, etc. comme t'Espagne sous .te..sceptre de.Phi-
Ces adorations de !a Liturgie consistaient tippejt, adop.tatcs nouveaux:ti.v.rcs de priè-
principa!ement,en. histoires apocryphes, in- res, et. les (U passer dans les colonies des
connues aux sièctes précédents, .ou~mëme re- Jndes orientales et occidentales. La Flandre,
jetees par eux; en;fornm)es~ barbares insé- la Suisse,. t'Atiemagne, la Hongrie. la Polo-
rées pour p!airo à !a muttitudc en messes, gne, réformèrent leurs iivres; d'offices d'a-
cérémonies et autres pHicc~ insérés, dans tes près celui de saint Pie V. Les Eglises de
livres ecclésiastiques pa) de simpies part jeu- Franc.e, réunies presque; toutes. en conciteti
tiers, et présentant d.cs~circ'jnstances, super- provinciaux, obéirent;aux dispositions de la
stitieuses du grotesques. La fête de ~Me et butte, soit en adoptant purement et simple-
~c? DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 368
4' mentt'ofuce romain, soit en corrige:int teurs puissance des souverains pontifes, diminuer
livres diocésains selon le Bréviaire et le Mis- la haute idée que les peuples avaient de leur
sel réformés. Ainsi fut rétabtie en France et autorité, habituer peu à peu les Cdètcs à re-
dans toute l'Eglise latine l'unité liturgique. garder le pape comme un souverain étran-
Mathcureusement cet état de choses ne ger et revêtu d'un titre purement nominal.
dura pas longtemps. bientôt on vit une por- A cet effet, un grand, nombre de légendes
tion notable de t'Egtise catholique s'efforcer de saints furent supprimées, lès offices de la
de se soustraire à la loi commune, et réfor- sainte Vierge virent disparaître les formntes
'mcr sa liturgie, ou plutôt s'en donner une les ptus expressives, celles qui rendaient !o
nouvelle a priori et d'après des principes plus d'honneur à la' Mère de Dieu. Ses fêtes
tout nouveaux. Par un malheur ptus grand furent attaquées etcensurées jusque dans
encore, cette fraction de la catholicité était tours dénominations. On supprima en même
l'Eglise de France, si célèbre dès les temps temps les légendes qui racontaient les actes
anciens par sa foi, par la multitude de saints d'autorité des pontifes romains; l'office de
-et de grands évoques qu'ctte avait produits, saint Pierre et des saints papes eut à su-
par son attachement inviotabte au centre de bir des mutilation's rcmarqnabies par l'es-
t'nnité, mais, à l'époque dont nous parlons, prit de méCance et d'opposition qui pouvait
travaillée par des cléments de désordre et de seuttes avoir motivées.
révolte, qui avaient mis une bonne partie Quelques années après (168~), l'arche-
du ctergé dans la position la plus fausse et vêque de Harfay publia un nouveau Misse!,
qui devait nécessaire'nent aboutir aux plus dans lequel fut appliqué en principe l'emploi
dép)"rabtes excès. Dom Guéranger attribue exclusif des textes de ~Ecriture sainte pour
cette situation à une triple cause, c'est-à-dire les morceaux qui devaient être chantés. Dès
au protestantisme qui éteignait, au sein lors disparurent une foule d't'n<roi~, </r<t-
même des poputationsdemeurées catholiques, dMe~, versets de la plus haute poésie, de la
l'esprit retigieux qui commençait à baisser facture ta plus large, presque tous devenus
depuis longtemps et inspirait à chacun un populaires, en même temps que les tradi-
-vague désir de concessions et de réformes; tions tes p)us respectables furent renversées
au jansénisme, qui, tout en s'obstinant à dé- et déshonorées par d'indignes interpolations.
meurer catholique, enseignait ouvertement Ce n'était pourtant ta que te commencement
la résistance à l'autorité et aux libertés de des abus; on alla si vite et si loin, que, qua-
~E'tMyo~tCtttte, qui ont servi de prétexte rante ans après, un auteur célèbre par son
à tous les empiétements contre la suprême goût réformateur, le docteur Grancolas, es-
juridiction de t'Egtise romaine. saya de démontrer en détait t'identité géné-
Ce fut durant les trente dernières années raie du Bréviaire de François de Hartay avec
~u xvn'' siècle qu'on commença à parier le Bréviaire romain;
d'une réforme liturgique. Plusieurs diocèses Enfin te Bréviairede Paris, éditéde nouveau
qui avaient conservé leurs livres d'ofGce à deux reprises, mais sans "corrections con-
(ceux qui s'étaient conformés au romain ne sidérables. par le cardinal de Noailles; reçut
suivirent leur exemple-que plus tard), com- une dernière forme en 1738, sons t'épiscopat~
posèrent à cette époque de nouveitcs édi- de Chartes-Gaspard de Viritimille. Trois
tions de leurs Bréviaires, avec des correc- commissaires furentchâ) gés de cette nouveite
tions plus ou moins considérables. De ce révision le P. Vigier, or;)torieu, fort suspect
nombre étaient les diocèses de Soissons d'attachement au jansénisme; Mésenguy,
(i676), de Reims (1685). de Vienne (1678); simple clerc, l'un des champions les plus
mais aucun de ces Bréviaires n'alla aussi loin célèbres do l'appel contre ta bulle Unigeni-
q'ue celui de François de Hartay, archevêque tus, et Cpffin, taïque, à qui l'Eglise même
de Paris, puhtié en 1680. Le diocèse de Pa- de Paris refusa les derniers sacrements pour
ris, étant du nombre de ceux qui avaient ses opinions hérétiques et sa rébettion où-
conservé leurs anciens livres d'office, selon verte contre t'autorité catholique. C'est ce
la facutté laissée par la bulle de Pie V, pou- dernier qui fut chargé de la composition des
vait, sans aucun doute, tes réformer, et rien hymnes nouvettes; et nous con venons qu'ettes
n'eut été plus louable qu'une pareille revue sont pour la plupart belles et pieuses; nous
faite conformément aux règles anciennes, se voudrions pouvoir en dire autant de celles de
bornant à éliminer tes taches qu'une sage Santeul, qui ne sont, à notre avis, que de
critique, un goût plus épuré, les récentes froids pastiches des odes d'Horace. Lès
découvertes de l'érudition ecclésiastique hymnes antiques de saint Ambroise, de Sé-
commandaient dé faire disparaître, mais sans dulius, de Prudence, de Venance-Fôttunat,
s'écarter jamais de l'esprit'de piété et d'u- durent disparaître presque en totalité pour
nion avec le siége-de Rome. faire place à ces compositions modernes. La
Au lieu de suivre cette marche, les com- correction de Bréviaire appelait celle du
miss:)irt's nommés pour procéder la correc- Missel Mésenguy fut encore chargé de ce
tion parurent animés d'intentions bien diffé- travail, qui vit le jour en 1738.
rentes. Dom Guéranger réduit à trois les Ces deux livres composent le fond de la
principes qui les dirigèrent 1° diminuer le liturgie parisienne, qui prévalut et régne
culte des saints et la confiance dans tour encore aujourd'hui dans un grand nombre
puissance; 2o'restreindre les marques de dé- de diocèses. Ils diffcrenttettementdc l'office
votion envers la sainte Vierge 3° compri- romain, que le Misse) n'a guère conservé
mer autant que possible t'exercice de la d'intact que les Evangiles; et le Bréviaire,
5G!) LIT LIT 570
que t'/<t'nerat'reetla .BeKe~'cOoKde~a table. et qui faisaient une des gtoires des Eglises
Nous nous bornons à indi.quer, avec dom de France.
Guéranger, les principaux caractères de 3° Par le mot ft'<ttr~t'e on entend souvent
cette grande innovation la prière par excellence, c'est-à-dire le saint
1° J~/ot'~Kemen~ pour les formules (rodt- sacrifice de la tinsse c'est en ce sens qu'il
tionnelles. est pris par les Enlises orientâtes. Les Grecs
2° Remplacement des /brmtt<M de style ec- comptent quatre Liturgies, que nous appel-
c~t'fts~/tte par des passages de la Bible. lerions ordinaires'de la messe. La première
3° Fa6?'tca<tOK des /brtH((/es MOttue~M est celle de saint Jacques,' qui dure cinq
hymnes, proses, préfaces, etc., d'où résulte heures on ne la récite qu'une fois l'an, te
une contradiction tiagrante entre tes princi- 23 octobre, jour de la fête de saint Jacques.
pes posés et leur application. La seconde est celle do saint Basite, qui est
~° ~ft~/t'<semen( considérable de l'esprit beaucoup plus courte, et qu'on lit les di-
de prière et d'onction. manches du ca'cme, excepté cetui des Ra-
5° Diminution du culte de la sainte Vierge meaux, le samedi saint, les vigiles de Noël
et des ~tt!nf~. et de t'Epiphanie, et le jour de saint Basile,
6° .~ren'H~t'oM de /'o/~ce et réduction de la peut-être aussi le jeudi saint et le jour de
~ft'ere pt<M<q'Me. l'Exaltation de la croix. La troisième est la
7° jl~etn~M portées aux droits du saint- Liturgie de saint Jean Chrysostome, moins
.!t~e et en général d <'au<ort<J ecc~estaï- longue encore elle se dit pendant toute
(t~xe. l'année, excepté les jours spécifiés ci-dessus.
8° Intervention de la ptttïsattce séculièré La quatrième est celle de saint Grégoire;
dans le re~/ewen< de la Liturgie. elle porte aussi le nom de pr~coHMcree,
Paris avait donné le signal des réformes parce qu'elle suit toujours t'otncc de saint
hardies; bientôt il' fut imité par la majorité Chrysostome ou celui de-saint Basile. Cette
des diocèses de France, dont les uns adop- Liturgie de saint Grégoire, dans t.tquctte on
tèrent sa Liturgie, les autres s'en manipulè- ne consacre pas, n'est qu'une collection de
rent une particulière, en travaillant d'après prières propres à inspirer au prêtre et aux
les mêmes principes; répudiant ainsi non- communiants les dispositions nécessaires
seulement'les rites antiques qui avaient ta pour recevoir dignement la communion.
sanction de l'Eglise universelle, mais encore 4° Les angtic:'ns appellent aussi Zt<t(r<y)'e
les usages aneifnsetvénérabtesqu'Hs avaient l'ordre des prières et cérémonies de leur
conservés jusqu'alors. Cet esprit d'innova- culte, dressé sous Edouard Vf, et changé en-
lion s'est continué jusqu'à t'cpoque de ta.ré- suite sous le. règne d'EHsabeth. Jacques I"'
Totution française, et lorsque, dans te x<x''si6- y Et quelques légers changements, après la
cle où nous vivons, la paix eut été rendue c~nférencs de Hamptoncourt, qui fut tenue
à t'Egtise de France, à peine celle Eglise en 1603, pour concilier les esprits, qui n'é-
commençait-elle à respirer, que plusieurs taient pas tous d'accord au sujet de la forme
évêques, marchant sur les traces de leurs du service, et -de quelques points de disci-
'devanciers, continuèrent cette œuvre de des- pline. La Liturgie causa des troubles et des
truction fatale; les uns rejetant !e rite ro- disputes pendant l'interrègne, sous Crom-
main conservé inviolable jusqu'à eux,pour weil, et l'autorité des Puritains la fit pres-
lui substituer ta Liturgie parisienne; les au- que supprimer; mais Charles tl la rétabtit.
très corrigeant, refondant, abolissant le rite et ordonna en 1660 qu'elle- fût corrigée et
fabriqué dans le siècle, précédent, pour le retouchée. Après cette révision, on publia,
remplacer par un autre qui ne le vaut sous l'autorité du roi et du parlement, t'or-
pas. dre de s'y conformer dans tout le royaume,
Mais voici que plusieurs s'aperçoivent afin que leservice divin se fit d'une manière
qu'on a été beaucoup trop loin; en persévé- uniforme.
rant dans cette voie, it n'est pasd'évcque 5° On pourrait par extension donner le
qui ne s'arroge le droit de réformer ou de nom de Z!<Mr~e à l'ordre des cérémonies
changer totalement la Liturgie; il est même religieuses pratiqué dans toutes tes sectes
tel diocèse qui compte presque autant de et dans toutes tes religions de la terre; car
réformes successives que d'évéques assis sur il n'y a pas de peuple qui n'ait un Rituel
son siège. C'est pourquoi plusieurs prélats écrit ou traditionnel pour accomplir les di-
ont déjà donné le signât du retour à la Li- verses cérémonies de son cutte.
turgie romaine, et d'autres n'attendent que Ll'fUUS, bâton augural, recourbé par un
le moment favorable pour les imiter; mais bout comme une crosse, et plus gros dans
ta masse de livres liturgiques nouvellement cette courbure. C'était, dit-on, le bâton dont
imprimés est un obstacle- pourun grand Romulus se servit pour désigner les divers
nombre. Il y a~cepcndant, suivant nous, un emplacements de la ville de Rome qu'it fai-
malheur dans ce retour, c'est que les diocè- sait bâtir. On le gardait avec beaucoup de
ses qui reviennent ainsi a l'unité de prière, soin sur le mont Palatin mais it fut perdu
adoptentta Liturgie romaine pure et simple, lors de l'incendie de la ville par les Gaulois
et par là disparaissent des usages tocaux Camitio ayant ensuite chassé les ennemis, le
des rites anciens, précieux restes de lit re- Lituus fut retrouvé intact dans une chapolle
grettable Liturgie gallicane, que les souve- des Saliens, au milieu d'une multitude de
rains pontifes avaient respectés eux-mêmes, débris consumes. On croit aussi que Romu-
lus, après avoir créé trois augures, leur avait
37i DICTIONNAIREDES RELIGIONS., 372
1 '1- r. 1- n_ u· r~nrnmmn ~· ~_i_
donné le Lituus comme marque de leur di- LOCDTIUS, dieu delà parçte chez tes Ro-
gnité. Depuis ce'temps, its"!ë tenaient tou- mains. Foy. Atus-LocuTtus:
jours en maint lorsqu'ils observaient te'vol LODA, dieu de Locj)!in ou de la Scandi-
des biseaax. "C'est pdurqud! its ne sont j~a- navie, le même qu'Odin. Son nom retentit
tDais~ représentés sans ce bâton.'et'on le fréquemment dans les anciennes poésies er-
trouve communément sur tes mgdaittesjont ses.0ssian te met aux prises avec Flhgat,
aux" autres ornëmëots ~pontificaux. c'est-due avec un simple morte},' et ce
YtyRES CANONIQUES'du SAC~S. Nous n'est pas au dieu que reste t'avantage. Nous
donnons ici. ta nomendature des''tivres ca- ne pouvons résister au plaisir de reproduuc
noniques~ou sacrés des HitTérents péuptes, ict cet admirable morceau':
K Tout a coup fond de ta montagne
renvoyant aux article~ spéciaux notice de
1
un
teUr contenu. vent impétueux; importait l'esprit de Loda.
..<~ .f Le
Livres sacrés fantôme vient se placer sur sa pierre'; ta
1. Des Juifs, MtCRA,qu les livres Proto- terreur et tes feux l'environnent il a'gite sa
de l'Ancien Testament. t
lance énorme ses yeux semblent des flam-
canoniques I sur salace
2; Des Samaritains, te PENTATEUQUE seu- mes ténébreuse, et sa voix est
=
!ement. comme te roulement ~nta'u du tonnerre.
3. Des Chrétiens calholiques, ia BtBLE ou L'intrépide Fingat s'avance t'épée tevée e~
1
lui parle en ces termes `
collection intégrate de rAncie~ et du Nou- w' « Ftts de ta nu)t,'appette
veau Testament. tes vents, et fuis
)1loin de moi. avec
Des Gnostiques et autres hérétiques des Pourquoi m'apparais-tu
divers EvANGtLES apocry- t
tes armes fantastiques ?C''o's-tum'etîrayér
premiers sièctes
1
par ta forme gigantesque?' Sombre esprit de
phës. j Loda, quetteforcea
5. Des Sahis, te CODE NAZARÉEN. ton boucHer ~e nuages
6. Des Protestants ou hérétiques moder- 4
et te météore qui te sert d'épée? Les ve~ts
1tes routent dans ~espace, e~ tu t'évanouis
nés, la BIBLE, à t'exception des tivres Deutéro-
avec eux appette tes enfapts, et fms loin
caooniquea. (de moi, faibte enfant de la nu~t. »
7. Des anciens Egyptiens, tes livres de
TROTS ou HERMÈS. <( Yenx-tu me'forceràquttter t'cnceinto
8. Des anciens Romains, les livres SIBYL- (
où t'en m'adore, répondit te fantôme, d'une
UNS. voi.x séputcraie. Les peuples se'prosternent
9.'DpsSandinaves,t'EDnA. deyan) moi te sort des armées est dans mes
10. Des Persans, le ZEND-AvESTA. mains. Je regarde tes nations etettes dispa-
le ConAN. raissent mon souffle exhute çt répand la
tl. Des Musulmans,
12; Des DrazCS, LtVRE DES DOCUMENTSET mort je me promené sur tes vents tes tem-
MES SECRETSDE LA REHG!ONt]N)tA)RE. v I
pêtes marchent devant moi mais mon sé-
13. Des Brahmanistës, les qnatré VÉDAS jour est pai~'Me au-dessus des nuages. Rien
Î
le MANAVA-DHAHMA SASTR~, ou Recueit des ne peut troubler mon repos dans t'asite où
!ois de Manou les dix~huit PocRANÂs les J restde~
je
deux jTtHASÀs~<;on)prenant tes deux pdëmcs « Reste en paix dans ton asile, répliqua
I
jMa/)a<)/)ara<o et .R<MKa!/aMa;te'HÀH!v'ANSA'; Finga), et oublie le Gts de Combat. M'as-tu
1 porter mes pas du sommet de mes cotti-
vu
lesOcpAN!cnAnAs,ctc. ton paisible séjour? Ma lance t'a-
i&. Des Dj.imas, tes quatre VÉDAS les nesdans
tt-eite jamais attaqué sur ton nuage/sombre
vingt-f;ju;))r<; PouRANAS; tes soixante-quatre cesprit de. Loda? Pourquoi viens-tu donc, en
SASTRAS:tous ces titres sottt différents de
ffronçant te sourdt sur moi, agiter ta lance
ceux des Rr~hmanistes~
acricnne? Mais ta menace est vaine. Le roi
15. Des'Sfkhs. )'Au)-Gt<A?)Tn. de Atorven n'a jamais fui devant tes ptus
16. ))esK;abirPf)))H)is;teRHAS-GRAF<THA,
1
braves des hommes; et tes enfants de t'air
collection des œuvres de leur <ond;)teur, et
prihcipatft'!n''nt le grand et te petit X.DJAKI pourront t'effrayer? Non, il connaît t'impuis-
s
sance de teurs armes.)) »
17. Des 'Bouddhistes du Tibet; te Km-
't. « t'etourne dans ta patrie, reprit !e fan-
GH!OUnpt(eSTÂ-G)))OtjR.
t des vents favora-
'IS.'Des~ouddhistt's deCcyta;), te PsATt- tôme; fu's. je te.donnepai
ü
bies je tiens tous tes vents emprisonnés
MOKKHA, )ëBoROMAT,etC. ddans ma main, et c'est moi qui dirige la
19. Des Bouddhistes de Siam, le YIRAK.
20. Des Mongols, te c
course des tempêtes. Le roi de Sora est mon
NEOGAR~-DAHA) (P- fils il néchit te genou devant mes autets.
(-éan de pnrahotcs), et attires.'
3~. Des 'Chinois;' tés cinq 'KtXG te Son arméo assiège Carrictura je veux qu'il
ÏAO- ti
triomphe. Retourna dans ta patrie, Gis de
TE-Kt-fG, où livre de ta Raison et de la Vcriu ou )'
Comha!, redoute ma cotère.
tesSsE-~BOu/ouIes'quatretivrës. « A ces mots.le fantôme leva sa lance
2~. Des Japonaise te KIO nu Fo KE-KtO. 1
,H ~t aaérienne, et pencha.vers Fingatsà stature
LLAIS.UEN., un.des nchf Guacas ou i.dt)- jj
immense; Aussitôt te roi tenant
s'avance,
tes prthcip'aics amorces phr tes Péruviens à sso,n épée, fameux ouvrage du célèbre Lano
Cus(°o' il frappe, et ~acifr brillant traverse san's ré~
Lp-CjJA, démons des bouddhistes de la sistance le corps aérien.'Le fantôme perd sa
C!t'; tpur~omsigniHu )'n;j!~Mpu t'e~ou- forme, et s'étend dans t'air comme une co~
t~ puicu '-jue !curcu!ërc est à craindre. tonne de fumée que le bâton d'un enfant a
t.
~Ce !?on) tes tt~kchasag des Hindous. rompue au moment où cïïe sortait d'une
373 LOG LOG 374
fournaise à demi éteinte. L'esprit de Lodà pour Je satutdugenre humain; mais avant
jette un cri, se rout~ sur lui-même ta venue du'Messie, tes hommes jouissaient
l, et se perd des bienfaits et de ta fumière du Logos, san~
dans tes vents.))
LODDË, nom qûe .tes Lapons donnaient à Cependant cohnaitre sa nature et sa divi-
des divinités ou génies (ju'i!scrQyaiént~'ési- nité. Les anciens sages,'et tes Juifs surtojut,
der sous la' première superficie de'ta terre. sàvaient qu~ ç'étatt par ~e moyen du Zo<yos
LOFNA, déesse de 'ta mythotngic Scandi- (en Hébreu 111 <fa&ar ) que Dieu avait crée
nave c'estettequ) raccommodé les amants te monde, et opérait ses prodiges a C'est
et les époux désunis. parteZo~os de J~éhbv'aque tes cieux ont
LOGOS, mot greè qui signifie proprement ét~ affermis (Ps. xxxn,6). Dans leurs tri-
la parole, pu mieux fa raison éternette, la butations, Us ont crié à Jehova, et il lés a
volonté du tout-Puissant, ce qui cst~onc~ délivrés de leurs maux; ila envoyé son
de toute éternité on pourrait fort bien le Logos et a
jt tes guéris. (jP~ cv, 20). Votre
rendre:en tatin par /<t<MMt(de /aft, parler), Logos, ô Dieu test une tampo à mes pieds
mais t'usage a prévalu de le traduire par et une lumière a mes sentiers (P~. cxvm,
~er6t<tn, te Verbe;. 105). 0 Jehova votre~Lo~os subsiste eter-
1° Saint Jean, dans son Evangile, désigne hcHementdans le ciél (P~. cxv))t, 89). Le
par cette expression ta Parqte éternette et to~p~ de notre Dieu subsiste eternenemeht.
subsistante, seconde personne de~ta. Trinité (7Mtt'e, XL,'8), etc. »
divine, incarnée dans ta suite des sjècjes, Cependant toutes ces expressions pou-
sous le nom et ta personne de' Jésus-Christ, vaient s'entendre métaphoriquement do
Sts éternel dé Dieu te Père et te Messie pro- l'ordre ou de ta volonté de Dieu çt c'est
mis à' toutes, les nations, de ta terre. « Au sans doute ainsi que -le comprenait ht
commencement, dit-it, etàifte to<yoi! » par masse'des lecteurs* et des écrivains. Mais
ces paroles it étahiit d'abord son, éternité, plusieurs semblent avoir eu une cnnnais-
car ce qui existait' déjà ctu commencement, 'sahce pins approfondie de cette vénfé mise
existait nécessairement avant fout'ce qui a ptustard dahstout'son~jour. Ainsi")) est t
commencé d'être. «Et te'Zof/os était avec ithposstNe de~méconnaitrë une expression
Dieu ') et non point eM Dieu, comme quet- tr6s-~remarquah)e .de fa (foctrine ~ù'o~
ques-unsoht ~o.utu traduire (ta préposition ouduVërbëavAnt fc christianisme/dans ces
Trpof, régissant t'qccusatif, désigne un r;)p- parotes rëmarqua'btes que Fauteur des "Pro-
pprt, ùt) mouvement vers un objet quetcon- verbes met dans ta boucnc'de la Sagesse
que); i) en résuttc que te Zô~os est distinct Jehova m'a possédée dès-ie commence-
de Dieu ëf non point scutemént u~e .des ment de ses voies ayant ses œuvres Jetais.
manières d'envisager t'essçnce divine, mais J'ai été ordônhÉe'des'Ï'cternite, des lé com-
j) ajoute aussitôt que'te Zo~os jouit He ce~te mencement e)''avant'que t'a" terre fut; tes
essence divine :'<: ct'Ie Logos était Dicu. » aMmes n'etatcnt pas, et. j'étais 'engendrée;
Ainsi se trouvent réfutées d'un'trait de les sources étaient sans eaux, les monfagnes
plume trois grandes erreurs qu) s'élevèrent M'étaient pas ~encore "affermies; j'étais'en-
dans les premiers siècles de t'Egiise ccHe gendrée avant tes coltines. Le Seigneur n'a-
<ies Ariens, qui niaient t'étërni'tédu Vërhc; vait pa's fait encore la terre, et tes neuves
celle des SabeXiens, qui rejetaient ta distinc- et les Lorsqu'il étendait tés
montagnes.
tion dès personnes et celle des Ebionitcs et cieùx, j'étais la torsqu'it entourait t'abime
des Corinthiens, qui attaquaient-sa divinité. d'une digue, torsqù'itsuspçndatt tes nuées,
L'évangétiste ajoute:« Dès le comn~ence- torsqu'i) fermait tes~ sources dë't'aMme/tors-
ment il étaitavec Dieu; toutes choses ont qu'itdoh'naif à la mer'des )imitës"que'tes
été faites par tui et rien de ce qui a été fait eaux n6''dépasseront pas; toïsqu'it posait
n'a été fait sans'tu). Eh lui était la vie, et la tes~fb'ndements de'ta'tcrre; ators j'élàis
vie était la tumière~des hommes; et cette a'uprès de lui, nourrie par" lui, j'étais' tous
lumière fuit dans les ténèbres, et tes ténè- tes' jours'ses déticës, ncfëjouant sa'n's cessa
bres ne l'ont point comprise. H ctaittà devant tui, me jouant dans t'utuver~et'mcs
vraie lumière qui éctatre tout homme vé- deh~ës sont d'être avec f~s enfants des hom-
nant en ce monde. H était dans temçnde, mes (Prô'vuï/23). H
et le monde a été fait par tui, et te monde UhG pre'uve authentique que la doctrine
ne t'a pont connu, ît est venu chez soi, et du VërBé "n'était pas incoh'nuë a tou's les
tes siens ne t'ont point reçu. Car te Logos Jùifs.'ëtqu'et)~ faisait partie de ta'rêvelationt
à été fait chair,' et il a habile parmi nous, primit)vc,"c'és<~qu"e nous'ta voyons assez
plein de grâce et'de vérité; et nous avons cfairemënt énoncée dans tes 'traditions'de la
vu sa gtoire,,gloire tette que te Fils unique Synagogue. Ainsi nous tisons dans'ta'Para-
doit !à recevoir du Père. ? Dans un autre phrasc chàtdaïquc de Jpnathan-Bën-~Qu~xie)
chapitre, saint'Jean assigne la ptàce positive lé Jehova dit "à''son tog'o'! ou Verbe ~«As-
(tu Logos danS la T''init6 c[)vine « tt en a sieds-toi ma droite." Ailleurs on ti~cncore
~ois, dit-il, qui rendent témoignage dans le « Le Verbe de Dieu est mon salut, » et « Ce-
ciet te Père, le JLo;yos etrËsprtt-Saint.' » lui-ci est Jébova, dans le Vcrbë dnqùet nous
H résulté de 'ces admirables paroles que avons espéré, a
te Logos ou ta parole de Dieù,~ subsistanto Saint Jean n'avait donc pas besoin d'aller
de toute éternité a créé le monde, tiré tes àt'ccotede Ptaton ôù déPhiton pour ap"
êtres du néant, tes à coordonnes, vivifiés, prendre, une doctrine qu'il trouvait dej::
et s'est, dans la suite des siècles, incarné enseignée dans la Synagogue, et dont ses
375 li D!CTiONNA!REDES HELIGtONS. 576
relations intimes avec te Logos incarné lui Attribuons à tous des honneurs, non à l'un
donnèrent une connaissance complète. l'année, à l'autre le mois, et n'attribuant
2' La conception du Logos n'était pas aux autres aucun partage/aucun temps;
inconnue des païens soit que des restes dans lequel ils achèvent leur révolution,
précieux de la tradition primitive se soient Contribuant tous ensembte à ta perfection de
conservés au milieu d'eux, soit, ce qui est ce monde, que le Logos, le plus divin de tous,
plus probable, qu'ils t'aient empruntée à a rendu visible. »~
t'écote de la Synagogue. « II parait certain, Nous voyons par ce texte que Platon con-
disait Tertullien aux païens, que vos sages ,naissait plus d'un Verbe ou Logos, puisque
reconnaissaient le Logos, c'est-à-dire la c'est le plus divin de tous qui a rendu le
Parole ou la Raison, comme le créateur de monde visible; et le lecteur peut remarquer
toutes choses.et qu'ils t'appelaient Fc~tttM, que, bien loin d'en faire une hypostase de la
ou Dieu, ou Ame de Jupiter, ou la Nécessité divinité, c'est aux huit puissances que, d'a-
de Hautes choses (1). On a' prétendu que près Platon, il faut rendre des honneurs, et
le Logos de Platon est le prototype de celui non à ce Logos, car Dieu est ici confondu
de saint Jean; mais it faudrait auparavant avec tes astres. Au reste, ces notions sur
bien déterminer ce que Platon entend par le Dieu et sur le Logos,'quelque incomplètes et
Logos, or c'est là te point difficile. On avance en partie fausses qu'elles soient, ce philoso-
que Platon admettait une sorte de Trinité, phe avoue aussitôt après qu'il les doit aux
composée du ûemtOMr~o~, ou architecte su- .E'<ptt'MM et aux .Syriens, c'est-à-dire aux
prême du Logos, appeléaussi ~Vom, sagesse Orientaux. Suivant lui, c'est un barbare qui
suprême, et de l'âme universelte mais cette en est le premier àuteur; or ce barbare sy-
théorie appartient plutôt à Plotin et à l'école rien ou chatdéen, qu'était-ce autre chose
d'Alexandrie, qui s'inspirèrent de l'idée qu'un Juif?
chrétienne. Platon parle du Logos d'une PhHon d'Alexandrie,Juif de naissance et
manière fort vague. Selon lui les idées de religion, mit ensuite plus d'ordre dans la
étaient éternéHes, univcrsettes, immuabtes, phitosophie de Platon, ce que du reste avaient
innées, se rapportant à Dieu comme à leur déjà tenié les Btatnniciens; aidé des ensei-
substance même Cftte doctrine préexistait gnements de ta Synagogue, il parla avec
chez les Eléates et t<'s Pythagoriciens, on la plus de clarté du Logos, et exposa une théo-
retrouve aussi chez les Egyptiens et les In- rie plus voisine du dogme chrétien. Plusieurs
diens mais par tes développements qu'il anciens Pères, saint Augustin entre autres,
fui donna, Platon s'en fit le créateur. Dieu parlent avec une espèce d'enthousiasme de
donc était pour Platon l'idée, la raison, la cette conception platonicienne qu'ils avaient
lumière, la parole substantielle, le Verbe, le étudiée à fond, soit dans les ouvrages de ce
Logos en un mot; mais ce serait fort gratui- philosophe, soit dans les écrits de ses disci-
tement qu'on afGrmerait que le Logos de ce ples; ;itsénumèrent tous les rapports qu'iis
philosophe est uno véritable hypostase ou y ont trouvés avec le mystère révélé expli-
personnalité de Dieu. Au reste voici un citement par saint Jean mais tous convien-
des principaux passages où Platon parle du nent que les Grecs avaient puisé ces pré-
Logos: cieux renseignements dans leur commerce
« Vous saurez que, dans toute l'étendue du avec t'Orient, comme Platon en fait lui-même
ciel, il y a ~Mtt puissances, toutes sœurs l'aveu.
l'une de l'autre; je les ai aperçues, et je ne 3° Nous citons ici pour mémoire l'opinion
rn~en glorifie pas comme d'une découverte de quelques modernes qui ont voulu trouver
bien difficile; elle est aisée pour tout autre. le Logos dans l'Honover des Parsis prière
De ces huit puissances, il y en a irois dont primitive révélée par Ormuzd, à l'origine
une est au soleil, une autre à la lune, ta des temps, et qui est prise par Creuzer,
.troisième à l'assemblage des astres. Les tantôt pour la définition de Dieu, tantôt
cinq autres n'ont rien de commun avec pour le fiat créateur, tantôt pour la volonté
celles-ci (2). Toutes ces puissances et. les éternelle et pure. Le même écrivain fait
corps célestes qu'elles renferment, soit qu'ils ailleurs du 7''ero!<erd'0rmuzd, le prototype
marchent d'eux-mêmes ou qu'ils so'ent du Zo~os évangétique, du Verbe éternel
portés sur des chars (1), font leur route dans le consubstantiel au Père tandis que les Fé-
ciel. Que personne de nous ne s'imagine rouers des Parsis nesauraient guère être
que
quelques-uns de ces astres sont des dieux et comparés qu'aux anges gordiens du catho-
que les autres ne le sont pas; que les uns licisme de plus, suivant Creuzer lui-même,
sonHégitimes, et lès autres de telle nature ils existent par la parole vivante du Créa-
que nous ne puissions lé dire sans crime. teur. C'est cette parole qui pourrait à plus
Disons et assurons tous, qu'ils sont tous juste titre être comparée au Z.o<
frères et ayant des destinations fraternelles. &° Mais nous retrouvons teZi~osdo Pta-
ton, et peut-être eu partie cetui des chré-
(i) Apud-vestros~MO~tesapientes, Aoyo- id est Ser- tiens, dans une'secte indienne, cette des Ka-
monem a~Me ~a<;<)Mm,coM~et a)~t/!Mm videri Mm- bir-Panthis, qui.a pris naissance il y a moins
t)erj!«<!<ts. eMntdfmque fatum Mcat' et ûeutM e< de deux siècles. Voici comment
s'exprime le
aniiiiiint
aH;))tMnt Jo))!'s,et et
Jovis, iiecessitatem
)tMM~!<a<emetHMiumt-e;-uni.
etiiiiiunt et Tertut-
T ertlll~ réformateur
lian., ~tpo/a~ticMS. « Le Logos (sabd) est l'éther, le
Logos est
(2) Et cependant PJaton vient de dire que ces huit t'enfer.
puissances sont MBMrs. « Le chaos a été façonné
par le Logos,
377 LOH LOH 378
-« Le Logos habite dans ta bouche, le Lo- mulacre une libation de' jus de palmier; H
gos logedanst'orcHle. fait ensuite une offrande d'œufs clairs et de
« Les créatures ont été formées par te /!ct( riz, en appelant la présence de ta divinité
du Logos. par ces parûtes « Nos jeunes gens s'avan-
« Le Logos est ta parole, te Logos est l'é- cent pour combattre, marche devant eux. x
criture. Le prêtre fait alors plusieurs petits tas de
« Le Logos, ô mon frère, est le corps et riz, en offre un à Béra-Pennou. et les autres
l'esprit. à des divinités qu'il croit capables de porter
« Le Logos est le talisman, le Logos est la du secours auxcombattants.I) quitte alors
divination. le bosquet, accompagné du dieu si. celui-ci
« Le Logos est 1,'instituteur, le maître des est favorable à l'expédition; il trouve toute
étudiants. la jeunesse de la tribu complètement armée.
«Le Logos est mâ!e, le Logos est fe- H fait avec beaucoup de solennité un mon-
melle. ceau de leurs armes auprès d'un courant
e Le Logos embellit la trinité. d'eau, et, prenant une poignée de longues
« Le Logos est la vue, l'invisible, le Tout- herbes, il les plonge dans l'eau et en arrose
Puissant. les armes. Ensuite il invoque Loha-Pennou,
«Le Logos gouverne l'univers. Béra-Pennou, tes dieux de ta guerre qui ré-
e Kabir dit Cherches-tu le Logos? sident sur tes montagnes, et tous tes autres
«Le Créateur, ô mon frère, est le Lo- dieux. Si Loha-Pennou est favorable il
gos, x prend possession du prêtre, qui entre en
5° Enfin, s'il faut en croire quelques-uns, fureur, se débat comme un frénéuque, secoue
le Tao des Chinois, c'est-à-dire la voie, la sa chevelure en désordre, pousse des cris,
raison suprême et primordiale, ne serait affreux, tandis que tous les assistants t'ac-
autre chose que le Logos. A cela nous ré- compagnent de leurs clameurs. lt saisit ators
pondrons par cette observation de M. d'Mcks~ une brassée d'armes, en dirige la pointe
tein,' qui peut trouver son application dans vers la contrée habitée par les ennemis/et
plusieurs des paragraphes précédents. les distribue ses plus proches voisins
a Toute interprétation du motTao par le ceux-ci se précipitent en avant suivis par le
mot Logos serait'un contre-sens. D'abord il- reste des guerriers, qui attrapent comme ils
faudrait s'entendre sur cette expression de peuvent les armes mises en monceau. Ils se
la. philosophie platonicienne adoptée par dirigent tout droit sur les premiers villages
Philon, par quelques Pères de l'Eglise et 'de leurs ennemis, et attaquent quelques-uns
par les Alexandrins. Le Logos de Ptaton de ceux qu'ils' trouvent dans les champs,
n'est pas absolument le même que celui de mais-aucun de ceux qu'ils peuvent rencon-
Philon, et celui-ci diffère du Verbe des chré- trer sur ta route; car on est toujours en sû-
tiens, sans parler de l'école néoplatoni- reté sur les chemins, même lorsque le com-
cienne, qui combine dans cette expression bat est engagé. S'ils ne rencontrent per-
une foule de spéculations gréco-orientales. sonne dans tes champs, ils donnent des coups
Avant de se servir d'un terme comme celui de hache à un des arbres, plantés près du
de Logos., pour l'appliquer à la doctrine du vittage. Lorsque le peuple ainsi attaqué
jf'ao, il faudrait commencer -par s'entendre prend l'alarme, il fait un appel à tous les
sur la valeur de l'expression. Or rien ne villages; alors des deux côtés on se prépare
prouve que le 2'uo, en tant qu'il doit être à combattre le lendemain. Le prêtre fait une
considéré comme le- principe des choses, nouvelle offrande à Loha-Pennou en pleine
correspond au Logos des chrétiens ou à ce- campagne, et donne le signal de l'engage-
lui des Platoniciens. H Foy. TAo. ment. It marche alors derrière un guerrier
LOGOTHÈTE. Le grand Logothèto ou qui ne:soit pas biessé, jusqu'à ce qu'il ait
chancelier est un officier de l'Eglise grecque; pu enlever le bras droit d'un ennemi tué;
c'est lui qui porte la parole, qui garde le lorsqu'il a réussi, il retourne avec son com-
sceau du patriarche et le- met à ses lettres. pagnon au bosquet de Loha-Pennou, pré-
On appelle aussi Logothète un certain ins- sente au dieu son trophée sanglant, et le
pecteur des comptes et des affaires qui re- prie de rendre tes haches de la tribu plus
.gardenl l'Eglise. 'tranchantes et ses ftèches plus sûres.
LOHADARAKA, le vingt-unième Naraka Les succès à la guerre sont constamment
ou enfer de la mythotogie hindoue. attribués à t'intcr.vention immédiate de
LOHA-PENNOU~dieu des armes chez les Loha-Pennou, et jamais à la valeur person-
Khonds, tribus indiennes de la côte d'Orissa. nelle.
Son symbole, dans les districts du Sud, est Les prêtres ont en toute occasion le pou-
un morceau de fer de deux' coudées de lon- voir d'empêcher la guerre, en déclarant que
gueur caché dans un arbre touffu, au mi- Loha-Pennou n'est pas favorable.
lieu d'un bosquet que la hache ne touche LOHASANKOU, le seizième enfer de la
mythologie hindoue. Sou nom signiGe la
jamais.
Lorsque la guerre est résolue, le prêtre place des dards de fer.
entre dans le bosquet, accompagné de quel- LO-HOU, génie de la mythotogiechinoise.
ques anciens (les femmes et les enfants en II a te corps et les griffes d'un tigre, le visage
sont soigneusement éloignés, car ce dieu les d'un homme et neuf têtes. Il habite to som-
abhorre). Là, il immole un poulet, en fait met du mont Kouen-lun. C'est lui qui préside
couler le sang à terre, et répand sur le si- aux neuf collines du ciel, sur lesquelles sont
379 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 5ËO

situées les neuf villes célestes, et Bxe les le Tout-Puissant sur te mont Sinaï, et pro-
limites des jardins, des potagers du métai- mulguée ensuite par le ministère de Moïse
ries des empereurs du ciel. et'ta toi Hof~ë ~oa évangéttque, appelée
LUI. Sous ce nom généra! 'on comprend aussi loi de ~rdce, apportée à tous les hom-
trois sortes-de fois: ta toi naturette, ta loi mes par Jésus-Christ,, et consignée dans te
divine positive,ettes lois humaines. Nouveau Testament et dans ia tradition.
l°La loi naturelle est une-émahationde Observons toutefois qu'avant-M.o'se i) y
cette loi éternelte, qui est dans Dieu la règle avait cependant une loi divine pbsiUyc que
Dieu avait'donnée à Adam et aux anciens
primitive de toutes choses; c'est le flambeau cette loi a donc corrobore sans
intérieur de la conscience, qui nous sert à patriarches;
discerner le bien d'avec le mat c'est cette cesse la loi naturelle inscrite dans te cœu!
voix secrète qui nous avertit de ne pas com- de tous tes hommes.
mettre fe crime, et qui nous inspire des re- 3° Les tpis humaines se div.isent en ecc~<t<h<-
mords lorsqu'il a été. commis c'est ccsenti- <t~ues et ctt~M. Les premières concernant te
bien spirituel et la disoptme de t'H~ttse.
ment intime qui ne nous trompe jamais, t
Ettes obtigentles entretiens. puisque Jésus-
quand nous le consultons sincèrement, par
le secours duquel nous connaissons le juste Christ a fait part à t'Egtise de toute son auto-
et l'injuste, ce qui est honnête et ce qui ne rité. Les lois civiles se rapportent au gouver-
nement temporel des Etats.etettc's émanât
l'est pas. C'est de cette loi que'parle saint
« Lorsque tes de l'autorité du souverain. Bipn queceftes-c!
Faut, lorsqu'il dit des païens des tos ecctésiasUques,
soient indépendantes
gentils, qui n'ont point la loi (écrite), font
naturellement les choses que la loi com- elles ne doivent pas cependant y être oppo-
cette loi, sées; autrement'ettes 'ne s~r'aieot pas d~ns
mande, n'ayant point eux-mêmes
ils se tiennent à eux-mêmes lieu de toi ils l'ordre de ta Providence,, qui v<'ut que t'or-
t'or~re spirf}uet.
font voir que ce qui- est prescrit par. ta toi est dre~e.m'pOFeI~ottrctaUfa
écrU dans tèur cœur, leur'conscience leur LOKA, mot snnscrit'qui signiiic moH~c, et
dans tequet )e.tec:eur rccpnn.ntra faciicment.
fendant témoignage. »
On' convient génér.a)cment que ta loi na- )e'mot tatin /'ocM$. Les'Hindous aptieHent
.tureHe comprend tous les préceptes ~u Déca- Z'cAa(out--<o/M'(tes quatrcmohf'es), tes quatre
togue, excepté la désignation d'un jour. par- paradis placés sur tes ftancs du mont Mérou,
ticulier pour rendre âu- Seigneur un culte savoir .Stparg~o/M ou 7KHrH-<o&a, par.idis
spéciat ainsi, adorer Dieu-, honorer son d'Indra; ~a!<aM-~o/M,. paradis de Siva ~nt-
père et sa mère, ne pas tuer, ne pas dérober, /MMm<a-<o/M,paradis de Vichnou Sa<a-<o/K!
ou RraAm«-<o/M, paradis de Brahma. Au-
ne pas porter de taux témoignage, en un
(fessus on met'encore te 2)eM-M, <cjour
mot ne pas faire à autrui ce qu'on ne vou-
drait pas qu'on nous fît à nous-même, sont des dieux.
et se trou- divinité des Bouddhistes du
des préceptes de la loi naturelle LOÊÀ~ATH,
son
vent da:rs tous tes systèmes de reHgion. Ces NépaJ. C'est un des anciens Bouddhas;
du mondée; H par:))t
préceptes obligent tous. les hommes, car nomsignÏSe Seigneur
sainf'l~aut drt que CMU? qui commettent ces être en eiïet 'te 'seigneur spécia! 'des huit
choses sont dt'f/mM ~e Hw~et il ajoute que Vitagaras, et rcmptir'ta même fonction que
ceM.!c</MtOH<péché sans'la loi p~nrott~ ë~ de- tes LoËapatas du système brattmanfque;
/iors~/a loi: En'efFet, tout. homme apporte L.QKAPALA. Les Lokapatas sont, dans la
en naissant ces préceptes gravés dans son my.thotogie hindoue, tes'génies gardiens du
nuinde. Qn tes-coofond quelquefois a vec tes
cœur en carant'ères ineffaçables. Toutefois,
cette toi est bien insuffisante, tant pour divinités qui présidGnt aux points cardi-
et fortiGer naux; mais it faut les distinguer. Les Lottâ-
éctairer t'esprif que pour gaérir
fa volonté. L'homme ne peut remplir tous patas sont proprement les divinités chargées
les devoirs qu'ettë prescrit sans -les secours par prahma de créer le monde s6us"sa di-
surnaturets de Dieu,-fruit des mérites de rection, et~ (te votter "chacun sur tes" êtres
a teur autorité.
Jésus-Eh) ist, qui ne sont refusés à personne. d'espèces'différentes's.ôumts
C'esfpar leur vertu que l'homme privé des LOkAXÂTIKAS, sëcte.indienne qui parait
tumières de la révélation peut observer la loi être une branche'des Tcharva~as.'Us' nfent
son intégrité, et par ta obtenir que t'âme soit différente du corps; et préteh-
naturette'dans
îes secours nécessaires au salut: Aussj c'est dent que l'intctiigenee ou
.ta. sensibitité~eUt
te s~nt'iment" commun des théotog'eas, que subsistar dans !es céments mo'diHe's' en"une
Dieu ~epait'plutôt un micacle. que de laisser forme corporette ~its'afOFmënt' qu'u~'corp's
mourir dans l'ignorance des choses néces- organique revêtu, des ~uânt~'s de fa s~nsibi-
saires au salut' celui qui aurait Hdètement tité etde fa'pensee est ta personne humaine.
observé ta loi na~ureHe. CorneiHe en est un « La'facuttë'd~p'enser ré~uttc, setpn eux
exemple frappant dans tes Actes des apôtres. d'une motii&catiôndës'éléments agrèges, (te
2" Mais comme cette toi natnreHe est su- la même mahi'ère quele sucre'mété avec un
-jette à être obscurcie parte péché, tes pas- ferment et d'autres ingrédients devient une
t'éducation, Dieu liqueur enivrante, et de même que te i)étet,
sions, tes préjugés, de c.tchou,
est venu au secours de- notre faiblesse en t'arequc, ta'chaux'et l'extrait
nous donnant une loi positive, appelée com- mâchés, ensembte, acquièrent une propriété
i'on
munément divine, autrement dite la révéla- qui excite des sentiments agréables; que
tion'. Cette loi se. partage en deux Li loi QH- ne trouve pas dans plusieurs de'ccs-substan-
<?MMSoujtt~fx/ue, djnuéo aux Israélites par ces t'eûmes ensemble et dans aucune d'elles
LOK 1 LON 582~e,
3.s<
séparément, pp même aussi, j) y ;) une !es, l'autre tes côtés, la troisième tes jarrets.
grand~di~rence enïre le corps animé et ta Skada suspende en outre sur sa tête .un ser-
substance inammée. L<t pensée~ ta connais- pent dont le venin lui tombe goutte à-goutte
sance,'le souyen); etc., perceptibtes seule- sur te visage. Cependant Signie, son épouse,
ment la où existe un corps organique, sont est assise à côté de lui, et reçoit ce poison
]es propriétés d'un~ {orme ou d'un être prga- dans un bassin qu'eUe va vider quand il es<
nise, n'appartenant pas aux substances ex rempli. Durant cet intervaHe, la bave véné~
terteures, qù; sont la terre et'tes autres été- w ? neuse découle sur Loko, ce'qui le fait hurier
ments simples ou agrèges, a moins que ces et frémir avec tant de force,que toute )a
éléments ou substances exténeurcs ne soient terre en est ébranlée c'est ce qui produit
formés en un paroi être organise. parmi tes hommes des tremblements de
« Aussi longtemps, ajoutent-ils, qu'il y a terre. tl restera captif dans cette caverne
tn corps, la pensée existe. a;nst que le senti-. jusqu'à là fin des sièe)es,où il sera déchainé;
ment du plaisjr et dé la peine. Geux-cj il prendra part à la guerre finale, attaquera
n'existent p)us des l'instant qu'it n'y a plus Heunda!, le portier des dieux, et tous deux
de corps; et de là, auss< bien que de la tomberont sous les coups l'un de l'autre.
conscience qc soi-même, H est conclu que LQKESWARA. Ce mot signifie 6'et~et~
t'âme et {e corps son~ identiques, M ~M monde, et désigne, dans la théogonie 'du
Ce système.avaif été autrefois ensetgné Népat, le Bouddha gui gouverne le siècle, ou
chez les Grecs nar ptcéarque de Messine,. Padmapâni. Les Bouddhistes de la mémo
qui dtsajt qu't! n'y a aucune chose comme contrée donnent aussi !e titre de Lokeswara
l'&mcdanst'})omme;que<epnnc)pepar}equet à G)nq Bodhisat~vas, fils spirituels des Boud-
il perçoit~ agites~ répandu dans tout teçorps, dhas, qui sont: Ananda,Hari-hari-hari-Yâha,
est tuséparable de luj et se termine avec lui. YakchamaHa, Amoghapasa et Tri!okavasan~
LOK~, la plus c~lèbFjB des dttinités inté- ka~'a. ~)n les invoque et 'on les'adore.
rieures de )a mythologie Scandinave, dans MLLAj!DS, branches de Fraticelles ou
!aque)le)l'joueler~!ed.'Ahriman. ou du gé- Béguards db xtVsiècte, qui tirent iour notn
nie du mat. !i'est*{)}s'()u géant Farbante et de Walter Loihard appelé aussi Gaultier
de Laufeya; ses deux ~rèros sont Biieïs}er et LoUttrd, fanatique aitemànf!, qui, vef'sT.m n
HeHbHnd'(l'aveugle' morjt)..C~est, dit~'Ëdda, 13i5, enseigna que tes démons avaient'0)6
le calomniateur des dieux, }e grand artisan chassés~ du cift injustement et qu'ils y se-
des tourttertes.~ppprobre desd{eux et des raient rétablis un 'jour; que saint M!che) et
hommes. 11 est beau de-fjgure, ma~s son es- les autres'anges coupables de cette injustice
prit est méchant et ses inclinations sont seraient damues étennettement avec tous tes
mauvàises. jf) surpasse tous les mortels dans hommes qui n'étaient pas dans ces senti-
l'art des perudies et des ruses. Souvent (os monts. U méprisait les cérémonies de t'H-
djeux ont été'exposés par lui aux. plus gtjse, rejetait t'intcrcession des saints .sou-
tenait que les sacrements étaient mutités., ·
grands périls; mats. plusieurs fois aussi jlles
en a retirés parses artifices. Tous ceux qui niait l'efficacité du bap;6me, la présence
l'entourent sont aussi njocbants que.lut réeite dans l'eucharistie, l'autorité des évo-
c'est d'abord sa femme S)gnie; au caractère ques et des prêtres, et disait que te mariage
cruel, qui l'a rendu père de Nare et de p!u- n'était qu'une prostitution jqrée, etc. 1' éta-
sieurs autres; c'est, la géante Angerbode,qui blit.douze hommes, choisis entre ses disci-
lui a donné trois enfants redoutables le ples, qu'il nommait ses apôtres, et qui, tous
loup Fenris, le grand serpent de Midgard (la les ans, parcouraient )'AHemagne:ppur af-
demeure du mitieu) et Hétq (la-mort). Le fermir ceux qm avaient adopté ses .senti-
père universel, AUfftder, prévoyant les maux ments et qui étaicn't en grand nombre dans
que ces enfants, élevés dans le pays des l'Autriche, et la Bohême. Il y avait deux
Géants, devaient causer aux dieux, se les fit vieillards qu'on nommait tes- ministres, et
amener et jeta te serpent dans le fond de la qui, chaque année, teignaient d'entre!'dans
grande mer; mais ce monstre s'y accrut tel- le paradis, d'ou its recevaient d'Elie et d'E-
lement. que du sein des eaux il entoura de noch le pouvoir de remettre des péchés à
ses replis le gtobe entier de la terre, et peut ceux de~eur secte. 1
encore se mordre lui-même l'extrémité de la Les inquisiteurs tirent arrêter LoHard, et.
queue; le loup est enchaîné jusqu'à )a Sn du ne-pouvant vaincre son opiniâtreté, ils le
monde, et Hé)a est reléguée dans les régions condamnèrent au feu la sentence fut exé-
inférieures, où elle a le gouvernement des cutée à Cologne en 1322, il marcha au sup-
neuf mondes. piice sans frayeur et sans repentir. Les Lot-
Loke, après avoir joué aux dieux une mul- lards ne s'en propagèrent pas moins en Al-
titude de mauvais tours, se vit enfin pour- lemagne, et ils pénétrèrent ensuite en San-
suivi par eux, et dut recourir' à plusieurs dre et.en Angleterre. Dans la suite ils se réu-
métamorphoses p.our échapper à leur res- nirent d'une:part aux WictéHtes, et de l'au-
sentiment. Une fois, entre autres, il se chan- tré préparèrent' les esprits aux erreurs* de
{~.a en saumon, et s'éiança par-dessus le filet Jean Hus 06 aux guerres des {Jussites.
tendu pour le prendre mais le dieu Thor le LONG bu LouKG, animal merveilleux et
saisit par la queue, et'c'est depuis cet évcnc- mythu)ogique des Eh~nois; les Européens
tnent que les s.iumohs ontia queue si mince. 1'appcHent drn~o~. C'est le roi des animaux
Les dieux, maîtres dé Loke.lë tièreht n trois àéc.tities imbriquées; il tes cornas d'un
pierres aiguës, dont l'une lui presse les épau- cerf, les oreilles d'un bœuf, la tête a'un cha-
"3~ OCTtONNAtHE DES RELIGIONS. 5M

meau le cou d'un serpent, les pieds d'un au plafond, en voilent ta partie supérieure.
tigre, les ongtes d'un épervier, et sur'le Elle a le visage brillant comme de l'or, les
corps des 'écailles de poisson. Il y en a de cheveux et la barbe noirs et tient en main
deux espèces t'uhe est naturelle, et l'autre une espèce de tablette où elle parait lire
provient de la transformation d'un poisson avec une grande attention à sa droite on
ou d'un serpent en cette forme monstrueuse. voit sept ftèches d'or et un arc à sa gauche.
Ce prétendu animal passe pour être doué de LORO-DJONGRANG, déesse adorée dans
la raison, aussi bien qua~eA7):M, le FoM~- l'itedeJava. Elle avait autrefois, au nord
hoang et te ~ToMC);tous-ces animaux sont de du village'de.Brambanan, un temple cétèbrë
bon augure. Le dragon peut en quelque qui se composait de vingt petits édiûccs,
sorte être considéré comme-les armes impé- dont douze petits temples; ce n'est plus
ria'cs de ta Chine, et sa figure est peinte ou aujourd'hui qu'une énorme masse de piér-
brodée sur les meubles et les étoffes à l'u- res. Le principal temple a 90 pieds de'
sage du souverain. Il est encore d'antres per- hauteur. En face de ta porte d'entrée, on
sonnages qui ont droit de porter la figure voit )a statue (te la déesse avec les attributs
du dragon mais ceux-ci sont distingués du deKouvéra.et de la hauteur de 6 pieds 3
dragon impérial par le nombre des griffes. pouces.' Le premier de ses huit bras tient
Suivant la mythologie des Bouddhistes une queue de bufne. !e second une épée appe-
chinois les Long, qui correspondent aux lée kourg, le troisième te MtOM~a, le qua-
serpents Nagas .des Hindous sont de qua- trième le <e/taAra ou disque, le cinquième ta'
tre espèces :i° ceux qui gardent les palais lune le sixième l'écu le septième l'éten-
des dieux et les soutiennent pour les empê- dard, et le huitième les cheveux de Mahe-
cher de tomber; 2° ceux qui dirigent les nua- chasoura, qui est le vice personnifié. H est
ges et font tomber ta ptuie pour t'avantage enlevé avec violence par Loro-Djongrang,
des hommes; 3° les dragons de la terre, qui pour avoir voulu tuer le taureau Nandi, con-
font coûter tes fleuves et percent les lacs sacré à Siva. Cette déesse tient quelquefois un
4* ceux qui sont cachés qui gardent le tré- sabre àla mai.n. Loro-Djongrang est tadéesse
sor des rois et des hommes opulents. appelée en sanscrit Bhavani, Dévi ou Dourgâ.
LONG-TCHHOUEN c'est-à-dire 6a<eaMj: LOTCHANA un des Bodhisativas vénérés
dis crayon: nom d'une fête que les Chinois par les Bouddhistes du Népal.
célèbrent vers le solstice d'été et que les LOTION FUNÉRAIRE. La pratique de la-
Européens appellent la fête des eaux. Les ver le corps des Musulmans décédés, tant
maisons, depuis les portes jusqu'au toit, ceux des hommes que des femmes et des
sont décorées de branches et de Heurs on enfants, est d'obligation divine, selon le ri-
se fait réciproquement des visites. Les jeu- tuel mahométan. On y procède avec beau-
nes gens montent sur des barques très-or- coup de décence le corps d'un homme doit
nées et construites en forme de gondoles; its être lavé par des hommes, de même celui'
courent çà et là sur les fleuves et les riviè- d'une femme ne peut l'être que par des fem-
res, cherchant et appelant à grands cris un mes de plus le cadavre doit être couvert
personnage antique disparu depuis long- depuis le nombril jusqu'aux genoux. Cette
temps. On célèbre alors des joutes sur l'eau. lotion doit être faite avec de l'eau pure, ou
Voici, dit-on quelle fut l'origine de cette de préférence avec une décoction d'aroma-
fête Sous le règne de ~<ttt-t)aK< trente- tes. On savonne de plus la tête et la barbe.
quatrième empereur de la dynastie des On doit commencer par le côté droit, en ap-
Tcheou, un mandarin de Ching-cha-fou eut puyant le corps sur le côté gauche on lave
le malheur de se noyer; tout le monde ac- ensuite le côté gauche en inclinant le corps
courut pour te secourir. On le chercha long- sur le côté droit; après cela on couche )e
temps mais les recherches ayant été inuti- mort sur le dos, pour lui frotter légèrement
les, on voulut du moins éterniser la mé- le bas ventre. A la suite de cette lotion, il
moire de ce mandarin, et la douleur occa- faut bien essuyer le cadavre avec un linge
sionnée par sa perte', en courant de même propre pour qu'il n'y reste aucune humi-
tous les ans surles rivières pour.le chercher dité enGn on le couvre d'aromates et oa
encore et l'appeler par son nom.– D'autres frotte de camphre les huit parties du corps
prétendent que ce ne fut pas le mandarin qui portent à terre dans les prostrations
qui se noya, mais sa fille qu'il aimait tendre- quotidiennes.
ment, qu'on la chercha sans succès, et que La lotion a lieu également à l'égard des
la fête fut instituée pour consoler ce père vivants. Fot/.GaosL.
malheureux. On a soin de faire baigner tés LOTOS, LOTUS piante célèbre dans les
enfants et de les purger, avant.de tes con- mythologieségy-ptio'nc et hindoue.
duire hors de la ville pour voir ta fête. On voit souvent dans les monuments égyp
LONI,, génie de la mythologie* finnoise tiens Isis assise sur une ucur appelée com-
qui préside aux marécages et y habite. munément totus. C'est une plante aquatique
LOO-YE, c'est-à-dire le Dieu supérieur, le qui croit dans le Nil, et qui porte une tête et
premier et le plus ancien des dieux; idole une graine à peu près comme le pavot. On
vénérée dans un temple de Zuruchaitu, place la rencontre fréquemment comme emblème
située sur les confius de la Sibérie. Ce simu- dans tes mystères des Egyptiens, à cause du
lacre est placé entre deux colonnes, autour rapport que ce peuple croyait qu'elle avait
desquelles sont entortHtés des dragons do- avec le soleil, à l'apparition duquel elle se
rés de grands drapeaux de soie suspendus montre d'abord sur la surface de l'eau, et s'y
SS5 tOT LOU 3M
replonge dès qu'il est couette; phénomène mille graines. Ceci, observe M. Troyér. au-
très-commun d'ailleurs à toutes les espèces rait pu, avec d'autres qualités, rendre sacrée
de Mymp/tM captantes aquatiques. C'est aux Indiens <t aux Egyptiens cette fleur,
pourquoi Plutarque observe que les Egyp- comme symbole. deta fécondité. Le mythe
tiens peignaient le soleil naissant de ta Heur de Brahmâ placé sous la forme d'un enfant
du lotus. En effet, -on le trouve peint en parta.d'yinjté suprême sur une feuille de
jeune homme, assis sur cette fleur, et ta tête lotus, voguant sur tes ftotsde l'Océan, en
entourée d'une couronne radiale; non pas suçant le pouce de son pied avant de pro-
ajoute le même écrivain, qu'Hs croient que céder plus tard à la formation de l'univers
le soleil soit né ainsi, mais parce qu'ils re- renferme à la fois tous ces symboles.
présentent altégoriquement la plupart des LOU, mauvais génie de la, théogonie des
choses. –Les Grecs avaient consacré la- Mongols-: c'est un monstre aité auquel on
même fleur à Apollon et à Vénus, car elle attribue tes grands phénomènes de l'électri-
accompagne quelquefois, leurs statues. cité. Durant ta saison froide, il demeure pai
11 y a une autre espèce de lotus, que les- siblement.couché sur tes flots des sept mers
botanistes appeUent persea; elle croît aux -pendant. l'été H s'élève avec tes .vapeurs et
environs du Grand Caire et sur les côtes les nuages, et devient.t'autcur des grandes
de Barbarie; sesfeuittcs.sontsembtabtesa à commotions. Un Tsengaeri à cheval sur ce
celles du laurier, mais un peu plus grandes dragon te force à pousser 'd'affreux, hurle-
son fruit, de la figure d'une poire, renferme ments, qui sont la voix du tonnerre, et l'é-
une espèce d'amande ou noyau qui a le goût ctair est le feu qui sort de sa gueule. Le cé-
d'une châtaigne. La beauté de cet arbre tou- leste cavalier lance, parfois du haut des airs
jours vert; l'odeur aromatique-de ses feuil- des nèches enflammées qui vont porter au
les, leur ressemblance à une tangue, et cette loin ta~mort et la destruction.
de son noyau a un coeur, sont 1 origine dès LOUH1ATAR, déesse de la mythologie (in.
mystères que tesEgyptiensy avaicntattachés, noise on l'appette encore la Vieitte.-de
-puisqu'ils t'avaient consacré à Isis et-qu'ils Pohjota. Httecs~ta mère des maladies, et les
plaçaient son fruit sur la tête des simutacros enfanta dans son bain' pendant une seufe
de leurs dieux, quelquefois entier, d'autres nuit d'été. Leurs noms sont !a Pleurésie, la
fois ouvert, pour faire paraître l'amande. Goutte, la Colique, la Phthisié, la Lèpre, ta
Cette description, qui est celle d'un moder- Peste, auxquelles il faut joindre.les monstres
ne. approche beaucoup de cette que Pdtybe des eaux, les dévastateurs de tous les lieux
a donnée de tettcs espèces de lotus. L';)uteur et les sorciers des marais.
grec ajoute que quand ce fruit est mûr, on LOUI sacriGceque les anciens Chinois
le fait sécher, et on le broie avec du blé. En offraient aux esprits du ciel pour la conclu-
le broyant avec de t'eau on en tire une li- sion de certaines affaires. On voit, dans
queur qui a le goût dé vin mêlé avec du miet. l'Histoire de ta Chine, que t'empereur Chun,
C'est cette liqueurqui parut si agréabteaux parvenu au souverain pouvoir, offrit le sa-
compagnons d'Utysse,qu'ils nevoulaientplus criucc Loui au CAan~-tt ou suprême empe-
quiner le pays qui produisait une plante reur du ciet..
&ussi précieuse. Les Grecs disent aussi que LOUl-CHtN, !e Jupiter chinois c'est l'es-
tes étrangers qui- goûtaient le fruit du lotus prit qui préside à ta foudre, ainsi, que l'in-
perdaient te souvenir de leur patrie et le dé- dique son nom Esprit du tonnerre; et dans
sir d'y retourner, d'où vint te proverbe :A&)Tou ,son emblème, la violence de ce météore ir-
c~tf, tu as mangé duiotus, que l'on adres- résistible, la rapidité df t'éctair, et leurs ef-
sait. à ceux qui semblaient avoir oublié fets réunis, sont représentés par une figure
leurs amis. monstrueuse qui s'envetoppe de nuages.'Sa
2° Les Hindous comparent le monde au )o- bouche est recouverte par unbecd'aigte,
tus flottant suri Océan. Les quatre feuiUes symbole des dévorants effets du tonnerre, et
du calice de cette fleur Courent les quatre lesailes en peignenti'éxtréme vélocité. D'une
Mn/ttt-DtOtpa! ou grands dwipas c'est-à- main il tient un foudre et de l'autre une ba-
dire les quatre principales régions du mon- guette, pour frapper sur diverses timbales
de les huit feuilles extérieures rangées dont il est environné. Ses serres d'aigle sont
deux à deux dans les intervattes, sont l'i- quelquefois attachées à l'axe d'une roue,
mage des huit Dwipas secondaires. Le lotus sur laquelle it tourne au milieu des nuages
étant ainsi le symbole de-l'univers, it n'est avec une rapidité extraordinaire. Dans i'o-
pas étonnant que cette plante joue un si riginal, d'où cette description est tirée,~e
grand rôle dans là mythologie indienne; c'est pouvoir qu'a cet esprit redoutable est indiqué
pourquoi sa fleur sert de siège à la plupart par le spectacle d'animaux frappés de mort
des divinités et quand celles-ci sont repré- et couchés à terre, de maisons abattues et
sentées avec plusieurs bras, il a
y une main d'arbres déracinés.
consacrée à tenir cette fleur. Peut-être aussi LOU-IN, passeport délivré par les bonzes
tes anciens philosophes de l'Inde ont-its chinois: c'est une grande feuitte imprimée,:
voulu exprimer par t embtème.de cette plante dont fo coin est scet!é du cachet des bonzes.
aquatique que l'univers était sorti de l'eau. Au centre est la figure de Fo, entourée d'un
EhGn une feuille de lotus nageant sur t'cauu grand nombre de cercles rouges. Où. porte
était chez les Egyptiens le signe du nombre cette feuille aux funéraittcs des défunts, dans
mitie, parce qu'ils prétendaient que te fruit uneboitf; scettée par tes bonzes. C'est une
de cette plante, lorsqu'il est coupé montre espèce de passeport pour te voyage de l'aa"
38? DtCTiOMAtRE DES HELtGIO~S. 588
tre vie. Ce précieux trésor ne s'obtient qu'à ou de saule, où bouquets de myrte, dont tes
prix d'argent; mais personne ne regrettè la Juifs ornent leurs synagogues et leurs mai-
dépense, parce qu'on le regarde comme le sons à la fête des Tabernacles ou des Tentes.
présage du bonheur futur. Foy. NA-MO 0- LOUN~j, dragons de ta~Chine; sorte de gé-
M!-TO Fo. nies ou de divinités. Fot/. LoN&.
LOUt-KONG, l'esprit de la foudre, chez les surnom ~es.Djainas
Chinois. Foy.Lou~CtUN. LOUNTCHiTA.kËSA,
de )a.secte des Swétàmbaras.tesquëts sont
LOU1S1STES, nom que t'un-a donné aux cou~erts~de vêtements; blancs. Le nom de
prêtres français qui ne voulurent pas se sou-
mettre au Concordat et à leurs adhérents. tpMM<c/it<a-.K~(t qu'où tcur donne fait.aitu-
sLonàla pratique de~s'arracner.brusque-
C'est surtout à Fougères, en Bretagne, et
ment lés cheveux dé Jd tête ojj les poils du
dans les environs qu'on les appeta'it.-ainsi,
sans doute parce qu'ils n'ont voulu recon- corps, dans un esprit.cmortiucaHon. Par-
naitre aucune toi depuis tes changements swauatha est décrit comme s'arrachant cinq
poignées de cheveux de sa tête en devenant
opérés dans le clergé sous Louis XVI.Us ne dévot.
se faisaient pas scrupule de donner la béné- <
diction nuptiale a dès gens qui n'avaient LOUP. l°.De tous tes-Egyphens, tes habi-
pas justifiéde leur mariage devant l'étatcivi). tants.du nomeLyco.potite étaient les seuls
LOUI-TSEU, femme de l'empereur Hoatig- qui se ;permis.sen). de manger de ta chair.do
ti, dont le nom est encore en vénération à brebis et de mouton; aussi avaient-ils beau-
ta Chine. Elle enseigna au peuple l';)rt d'é- coup de respect pour )es !oups; ce que si-
lever les vers à soie. et celui de filer leur gnifie le no)n:qù.e ~es.Grecs ieur ont donné.
produit pour faire des vêtements. Cette in- Etien rapporte 'même que, dans. toute l'é-
dustrie est devenue si prospère et si, impor- tendue de leur district, Us.avaicnt eu soin
tante ,enChjhe, que Lo.ûi-tseù a été élevée d'arracher, une.p)ante du genre des aconits,
dans la suite des temps au rang des génies, connue.s.ous. le nom vulgaire d'étranglé-
et eHe est honorée sous lë~bm d'Esprit des loup, de peur qu'il.n'en arrivât quetque-ac-
mûriers et des vers d soie. cident funeste à l'animal objet de tcur véné-
LOUKHÀN, un des Tœngœris ou bons ration. 11 est bon d'observer que; te toup
génies de ta théogonie des Mongols; il can- d~Ëgypte n'était autre que te~ chacal noir,
courut la formation:de l'univers avec Bis- embtème.ordinaire d'Anubis; c'est pourquoi
nae, Mandi et Oubba~ 7o! B)sN~. ce dieu était ordinairement représenté avec
LOUKt, déesse des grains et des moissons une tête de toup ou de dhakat. De pius,.0si-
'chez les Hindous; eUe est représentée cou- ris,_qui avait souvent échappe aux ppurs.ut-
ronnée d'épis et entourée d'une plante qui tes de Typhon en prenant ta.~gure de divers
porte du fruit, dont elle tiënt.des branches animaux, paraît avoir affectionne particuliè-
dans ses mains, tandis q~ue la racine.est rement ta forme du loup,,car it se métamor-
sous ses pieds. Elle est aussi environnée d'un phosasouventeucet animal. ~.1.
serpent. 2°, Le culte du loup passa de l'Egypte.en
On célèbre deux fêtes en son honneur Grèce: on sait que tes. Grecs avaient un
t'one vers le commencement dé-nôtre mois 'A.pollon Z~/ctu~ Les uns prétendent que ce
de décembre, époque où ron commence la surnom lui fut donné àSicyone~dcpùis que
-nduveUe récolte, et l'autre quelques semai- l'oracle du dieu avait indiqué aux Sicyonicn?
nes plus tard, .vers -te'moment du sotstice. -le moyen de se délivrér des loups qui rava-
On passe tout le jour de ta première fête en geaient leurs troupeaux.: D'autres, voûtent,
prières; on jeûne et on se purifie dans le avec Pausanias, qu'un voleur, -ayant dérobé
Gange;, ta nuit est consacrée aux festins et l'argent du temple de Delphés, allà le cacher
a.ux-réjouissances. La seconde fête est cété- dans le bosquet le plus épais du Parnasse,
brée de la même.manière, jescepté.qu'on et y fut tué ta nuit suivante par un loup, qui
ne jeûne pas on y fàit des, distributions de te mit en pièces pendant son sommeil. Ce
vivres aux pauvres, chacun suivant ses -fa- même animât entra.cnsuite dans la ville el
cuités. Cette .déesse porte.p)us géoératcment la ni retentir de ses.hurtements, ce qu'il
les no.ms de LAKCHM!et de Sm c'est la Cérès continua tes nuits suivantes; on le suivit
des Latins. enfin, et i'on. retrouva l'argent sacré, que
LOURO ou Lou&wo, nom que.les Caraïbes l'on reporta dans. te-temple.. D'autres enSn
donnaient au premier homme. Ces, peuples disent qu'Apotton fut sur:nommé.t?/eoc~tte,
croyaient, qtufit. avait. donné..naissànce au tueur.de loups, .parce que le. sotcit, à son
genre humain et créé.tes-poissons; qu'il tcver, tue la nuit. On pourrait ajouter l'opi-
était ressuscité trois jours après sa mort. et nion de ceux qui prétendent que cet animal
qu'il, s'était élcvé~dans te ciel. Q.uant aux est consacré à ApoUon., à cause de sa vue
autres animaux terrestres, ils disaient qu'ils pénétrante. A peine cette opinion arbitraire
n'a.vaien't été .créés, qu'après, te départ de fut-elle reçue, que les Grecs, et les,Egyptiens
Loukoj, Cet homme était descendu.du ciel et principatemënt, dans des temps plus moder-
n'avait été. fait de personne; les ancêtres de nes.s'eftorcèrent de.trouver de ptus en plus
la race humaine sortjrent de son.nombril, des traits.de rexsembtâncé entre le Soleil et
qu'il aYait~fo.rt gros, et.de saLcuisse.à taque~e le toup. 0~' finit même par rapporter au So-
it avait fait, une incision. Ce mythe ressemble tcit toutes-.tes .qu'atités des.animaux~ C'est
as~ a celui du.Brahma hindou.. ainsi que t'on voit sur une médaiHe de Tra-
LOULAB ou LouLAF, branches de palmier jan un Harpocrate monté sur un loup, pour
'&?!) LUA LUC S9Û
désigner te cours rapide du soleil autour de htoujours dans le temple qui leur était consa-
la terre. c
crénumilieud'uneforét.
3° Les Romains Sguraiént cèt animal LUBËNTEA, LUBENTI,A, et LUBENTliSA,
comme gardien sur un grand nombre de mo- d
déesse du désir et du plaisir chez tes Ho-'
t~ments; de cet usage est.vfhue l'idée de mains. n Fo?/. Lt~ENDA.
taire du toup une divinité tutélaire, et c'est LUCARlES~et LUCÀTIES; féfe.-que ies
sous ce rapport qu'on le voit avec Horus et Ho'Mains J1 célébraient le jour des çatendes de
Harpocrate.. f'
février, d'autres disent le 18 juillet. Elle
LOUZ, les rabbins appellent amsi .une des a
avait lien dans un bois sacré (/MCM$), situé
vertèbres de l'épine dorsale, qu'ils disent e
enfrela voieSatariennc et le Tibre, en mé-
être incorruptible, qui demeure intacte dans, n
moire de ce que, battus par tes Gaulois, tes
le tombeau~ même lorsque tout te reste du P
Romains y avaient trouyé'.un asHe~ Il y a
corps est tombe en putréfaction, et qui re- ddes au'tcurs. qui tirent l'origine de cette fête
siste même à t'a,ction de là flamme. Us ajou- d
des offrandes en ~argent qu'on faisait, aux
tent que c'est au moyen d.e cet os que Dieu b
bois sacrés. Ce jour-là, le peuple de Rome
ressuscitera les hommes, et qu'il sera comme sse rendiUt eu pèlerinage au bois de l'asile,
une espèce de levain qui vivifiera toute la e faisait.dès vœux dans le tempfe de Sos-
et
masse du corps. Us attribuent tes, qualités p
pita, déesse conservatrice de )a santé. Plu-
de cet os à ce qu'il n'est point alimenté par t.
tarque observe .que, ce jonr-tà méme.jon
les humeurs corporelles, mais par une sorte p
payait tes comédiens des deniers provenant
de rosée cétësto qui rendra la' vie aux cada- ddes coupes, réglées faites dans le bois dont
vres., On tjt. cette anecdote dans les anciens n
no.us .venons de, parter..
livres rabbiniques ~UCERNARUJ~, ou heure hteerM~e c'é-
L'empereur. Hadrien demanda un jour- à -t.
tait, dans les -a.nciennes fiturgies, le nom de
Rabhi Josué.Cts de Khanina.cpmmenLDieu. làcl partie des vêpres du.jeudi saint, qui con-
pourrait.ressusoter les hommes a la fin du ti
tient la bénédiction du feu ou de la lumière;
monde. Le docteur répondit que ce serait au q
qui se fait àctùeHement dans l'office du sa-
moyen de ta vertèbre appetce Louz. L'em- n
medi saint. Les Grecs t'appelaient ~u~n~
percur en voutut avoir la preuve. A!ors on A
Anne Comnene et Pachymère en font men-
apporta le Louz, ou te mit dans t'eau, qui. tion ti comme d'u<) usage pratiqué dans.t'E-
ne l'amollit point; ,on le jeta dans le feu, et ggtise grecque à leur époque, c'est-à-dire au
il n'en tut point consumé;.on le mit sous x
xtt"! siccte..
un& meule, et il ne put être broyé .enfin, LUCËT1U.S, surnom de Jupiter, considéré
on le ptaça~sur une enclume, et on'le frappa c
comme dieu de ia lumière (a /t<ce). Junon
à grands coups de marteau ;,t'enclume se é
était surnommée ZMçe~ct, pour la même rai-
rompit, et la vertèbre demeura intacte. sson, ou parce que, président, aux accouche-
LOVNA, déesse de la mythologie scandi- Il
ments,.eiteétatt.réputée domier la lumière.
nave. ~Ot/.LOFNA. a
aux enfants qui venaient au monde.
diéù des anciens Sla- LUCiANiTES/ou LcciNiTEs, hérétiques
LOWK~LATIM, d u~ siècle, disciples de Luc'en,.ou Lucam,
du
\es il présidait à 1'agricuHure. C
célèbre marcionite. Saint Epiphane dit qu'il
LO'X1AS, c'est-à-dire o6~Me;sùrhpmd'A- r reconnaissait trois .principes: le bon, le juste
pation, considéré comme te Soleil, qui, dans e le mauvais. Tertullien ajoute qu'il niait
et
sa soùrse zodiacale, coupe obliquement t'é- l'
l'immortati.tédet'âme.
quatcur. Bianeou~ ta.Lune était,, pour ta LUCiA-VÔLDMNiA, divinité romaine,, cé-
même raison, appelée Zo.xoM. D'autres tirent ],
lébrée Conjointement avec Mania, dans les
le surnom de Loxias appliqué a Apollon, de hhymnes des Saliens. Le nomde,Zt<c:ft Fo-
l'ambiguïté de ses oracles. ~(mttM pourrait signifier l'année révolue;
LQYLYN-HALDIA, su'rnom d'Antercttoin, c
comme celui de .Mant/t parait désigner la
déesse suprême du bain, chez tes anciens ~i
~t<He (~j, ~~)), te mois,' ta,-lune).
Finnois elle protégeait aussi les blessures LUCIFER. Ce mot, qui signifie au propre
reçues, la guerre.. Les Finnois, qui avaient I'
l'aurore ou jt'étoi!e du matin,. suivant ta va-
pfe-sque.divinisé, if bain, en conjuraient ta I' leur étymotcgique (~cem/erre, apporter la
chateuretia vapeur, par des paroles magi- 1~
lumière}, se prend métaphoriquement en plu-
ques nommées Lo!K-iSaMa~afin qu'ettcs ne sieurs s acceptions-fort différentes.
nuisissent point aux b)essures ouvertes. 1° Dans le. langage ecclésiastique il dési-
LU,- sacrifice quêtes Chinois offrent-aux g
gne Jésus-Christ, qui a apporté, au monde
montagnes et aux eaux. 1. lumière év~ngéliquo
la, et qujt s'est appelé
LUA, déesse qui présidait aux expiations 1~
lui-même la vraie lumière. C'est en ce sens
chez lesRomains.On Ihonora~t en lui consa- q
que le samedi saint lé diacre qui vient de
crant les' depoutHes des, ennemis. Les Ro- b
bénir le cierge pascal,, lequel doit brûler
mains lui attribuaient le gouvernement de p
pendant toute la nui.t et.le jour suivant,'
la. planête, de Saturne, q.ue les Egyptiens c
chante ces paroles « Q'ie le, Lucifer matinal
nommaient t'astre de Némésis, ce qui fait L trouve attumé
le ce Lucifer, dis-je, qui no
croire q:u?eccH'e déesse était la même. sse.couche jamais, qui étant ressuscit&des en-
LUAHASICt; on appelait ainsi, tes princi- fi aJ:ui avec sérénité sur le géncd humain. »
fers
pales divinités des Rhédaires, p&upte q,ui.h~- ( peut encore entendre de Jésus-Ghris.t ce
On
bitait. sur tes côtes'de tamer Battique. C'é- p
passage de'a seconde Epitrc de saint Pierre
taient les plus honorées elles demeuraient' (i t9) c Nous avons les oracles des pro-
(i,
3!)i D!CTtOKNA)RE DES RELIGIONS. 392
sance des enfants son nom vient de Luce,
phètes, dont la certitude cs~ encore plus af-
fermie, auxquels vous faites bien de vous la lumière. On l'identifie quelquefois avec
arrêter, comme à une lampe qui tuit dans Diane, mais plus fréquemment avec Junon.
un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour com- Un ancien poëte lycien, Oténus, en hit une
mence à paraitre.ct que Lucifer se lève dans déesse particulière, fille de Jupiter et de Ju-
vos cœurs. Cependant on peut prendre, non, et mère de Cupidon. Les couronnes et
dans ce verset, le mot Lucifer, comme ex- les guirlandes entraient dans ies cérémo
primant simplement l'étoile du matin/prise. nies de son culte. Cette déesse était représen-
comme le mot jour, dans un sens métapho- tée tantôt comme une matrone, tenant une
rique. Ce mot est exprimé dans l'original coupe de la main droite, et une lance de la
grec; par ~Ho-yapo~. gauche tantôt on ta figurait assise sur une
2° Lucifer est pris vulgairement pour le chaise, tenant de la main gauche un enfant
démon. Cette idée est prise de ta prophétie emmailloté, et de la droite une Heur. Quel-
d'Isaïe (x<v, 12).: « Comment es-tu tombé quefois on la couronnait de dictame parce
du ciel, Lucifer, fils de t'aurore? ? Le pro-' qu'on croyait cette herbe propre à favoriser
l'accouchement. Ovide donne dans ces
phète adresse ces parotesau roide Baby-
lonc mais on les entend allégoriquement deux vers une double étymologie du nom de
du démon, dont Nabuchodonosor était ta Lucine (Z.&. n jFa~.)
figure. On suppose en effet que le démon Gt'atia LMfitXB<M;t/tfcc tibi )tOMfM<MCM!;
avant sa chute était un des anges princi- Au<quia prMopiMtxfM, dfa, <MC)!~ates.
paux da ciet, et que le prophète lui donne
Ceux qui dérivent son nom de h<Ct~, le ti-
le nom qui convenait à sa dignité première. rent du bois sacré consacré à Junon, dans
Racine le fils n'a eu.besoin que'de traduire
littéralement le texte hébreu pour faire deux' 'le voisinage de Rome ceux qui préfèrent
beaux vers français l'étymologie h<a', ~«0~, disent que cette
déesse donne la lumière aux enfants qui
Comment es-tu tombé.du ciel, viennent au monde.
Astre'briUant.titsdet'Aurore? 2° Les Chinois honorent une divinité à la-
3' Lucifer, selon tes poëtcs. était-nts de qùeite ils attribuent les mêmes fonctions.
Persée ou, selon d'autres, de Jupiter et de Les jeunes filles l'imptorent pour obtenir un
l'Aurore. Chef et conducteur des astres, c'est époux, et les femmes stériles la prient de
lui qui prend soin des coursiers et du char leur accorder des enfants.
du Soleil, qu'il attette et déteOe avec les Heu- LUCINIE, nom sous lequel Junon avait à
res. On le reconnait à ses chevaux blancs Rome un autel. Les cendres qui restaient
dans la voûte azurée, lorsqu'il annonce aux après les sacrifices demeuraient immobiïes,
mortels l'apparition de sa mère. Les che- quelque temps qu'il fit. Les femmes grosses
vaux de main' étaient consacrés à ce Dieu. y brûlaient de l'encens. C'était probable-
Cette étoite brittante est appelée FetUM, te ment la même que Lucine.
matin et le soir elle porte le nom d'T/e~er. LUGOVES, dieu des anciens Ibériens.dont
LUC1FEHA, surnom de Diane, considérée on neconnait que le nom.
comme la Lune; ou t'étôite du matin. Elle LULHJS, dieu des a-nciens Germains,. sur
porte ce nom sur un monument où elle est lequel on manque de défaits.
représentée tenant d'une main une torche, LUMINAIRE, nom que l'on donne, dans
dé l'autre un arc, et portant un carquois sur l'Eglise,- aux cierges et aux torches que t'dn.
l'épaule. Sur un autre, elle est couverte allume pendant l'office divin. Plusieurs pas-
d'un grand voite parsemé d'étoitcs. un crois- sages des Pères nous apprennent que cet
sant sur la tête, et levant un flambeau. Les usage est ttès-ancien.
Grées invoquaient Diane Lucifera pour les LUNE. 1° La Lune préside à la,nuit, de la
accouchements, comme les Romains invo- même manière que le Soleil préside au jour;
quaient Jùnon Lucine. ils gouvernent chacun ainsi une moitié des
LUCtFERlENS, schismatiqucs du iv siè- temps; mais la lumière de la Lune est douce
cte, ainsi appelés de Lucifer, éveque de Ca- et modérée, pour rafraîchir l'air, pour tem-
gliari enSardaigne, qui avait été un des pérer tes ardeurs du jour, pour ne pas trou-
plus rudes adversaires des Ariens. Son zèle bler le calme de la nuit. Sans elle, les ténè-
outré pour la pureté de la foi le porta à sou- bres seraient trop profondes le passage,du
tenir qu'on ne devait point recevoir à la pé- jour à la nuit trop brusque il manquerait
nitence les Ariens qui demandaient à rentrer quelque chose aux œuvres de la création.
dans l'Eglise,' et tes évéques qui avaient Quelle harmohif, quel contraste agréable
communiqué avec eux, lorsqu'on avait sur- ne résuttent pas de l'existence de 'la Lune 1
pris leur bonne foi. Comme les évêques ca- Que la sensation produite par son apparition
tholiques n'étaient point-de son sentiment, est délicieuse! Lorsque, après avoir été brûlé,
i) se sépara d'eux, avec un certain nombre pendant )e jour, par les ardeurs d'un soleil
d'adhérents, répandus dans ta Sardaigne et qui plombe sur la tête, et auquel on a été
en Espagne. On accusa dans la suite les Lu- obligé de se dérober, on arrive enfin à ce
cifériens d'enseigner que nos âmes sont cor- moment où la reine de la nuit domine à son
porelles, et qu'elles sont engendrées -comme tour la nature entière, la limpidité de sa lu-
tes corps. mière, lereuët des eaux, la, longueur. des
LUCINE, l* divinité romaine qui présidait ombres, le parfum de mille plantes odoran-
à l'accouchement des femmes et à la nais- tes, que la fraîcheur empêche de se dissiper,
.?3 LUP LUC 3M
tout charme, (ont 'tranquillise, tout repare point comme déesse, ils ne lui dressaient ni
les forces abattues et les rétablit avec des temples, ni autels, etne lui offraient point de
impressions impossibles à décriré. Si des ta- sacri6ces ce qu'ils faisaient pourtant à t'é-
bleaux où de grands peintres cherchent à gard du Soleil. Ils la considéraient toutefois
imiter ces effets, produisent tant'de plaisir, comme la mère universelle de toutes choses.
sont si doux et reposent ta vue avec tant de 5°P)usieurs tribus américainM, qui rési-
charmes, combien ne sont pas au-dessus de dent dans le voisinagede la baie d'Hudson re-
ces sensations, celles qu'inspire la nature gardent la Lune comme le mauvais principe,
ette-mémë dans ces clairs de lune aussi ra- tandis que le Soleil est pour eux le bon
vissants qu'utiles pour les travaux de l'été 1 principe. H en est qui s'imaginent que, dans
Ce spectacle, déjà si doux dans nos froides les tempêtes, l'esprit de la Lune se met au
contrées occidentales revêt un aspect pres- fond de la mer et y excite l'orage. Pour l'a-
que magique dans les zones intertropicales paiser, ils lui sacrifient ce qu'ils ont demeil-
de l'Orient, qui ont donné naissance au Sa- teur dans le canot, jetant tout à )a mer, même
béisme. tf tabac. Ce sacrifice est accompagné de
Si nous ajoutons à cela le cours de la lune, chants, et de quelques autres cérémonies
qui, bien qu'irrégutier, est soumis cependant qui tendent à chasser le mauvais esprit.
à des retours périodiques qui ont servi à 6° Les Mandans disent que l'a lune est la
déterminer les mois, les années, les cyctcs, résidence d'une vieille femme qui ne meurt
on comprendra jusqu'à un certain point jamais; elle a sur la tête une raie blanche
qu'une fois tombées dans teSabéisme, les qui prend sur le front et se prolonge jusque
nations orientâtes aient considéré ta Lune sur l'occiput. Les sauvages lui adressent des
comme la principatë des divinités après le sacrifices et des offrandes; ils ne savent pas
Soleil. Aussi la trouve-t-on adorée chez pres- qui elle est mais ils assurent que sa puis-
que tous tes anciens peuples ceux même sance est fort grande. Elle a eu six enfants,
qui avaient fait succéder au Sabéisme fido- trois Hts -et trois filles, qui habitent certaines
tàtrie proprement dite avaient conservé son étoiles. Le fils aîné est le Jour, c'est-à-dire le
culte. Les Egyptiens. la vénéraient sous le premier jour de ta création; le second est le
nom d'/u/i, et la personnifiaient dans Isis, Soleil, habitation du soleil de la vie le troi-
qu'ils couronnaient de son disque entouré de sième est la Nuit. La fille ainée est l'étoile
deux cornes représentant son croissant. qui se lève à l'orient, et on l'appelle la femme
Chez les Phéniciens elle était devenue As- qui porte une touffe de plumes ta seconde
<ar< et Milytta chez les Assyriens les Ara- fille- (la citrouille 6arr~e) est une étoite fort
bes l'appelaient Alilat (la déesse) et peut- élevée qui tourne autour de l'étoile polaire;
être aussi Ménat; c'était sans doute la ~M et la troisième est t'étoite du soir, qui se
des Babyloniens, adorée par les Juifs de la montre près,du soleil couchant.
captivité. Les Grecs t'appelèrent d'abord LUNUS. Ce dieu n'était autre que la tune
.H~He, féminin d'Hélios, le soleil plus tard même. Dans plusieurs langues de t'Orient, la
ils prononcèrent ce mot Sélène. Junon ne fut lune a un nom masculin ou même des deux
sans doute originairement que la Lune ils genres. De là vient que les uns en ont fait un
appelaient cette déesse Héra, nom qui peut dieu, tes autres une déesse, quelques-uns une
venir de l'hébreu ni~ jf~ra/t, ta Lune, comme divinité hermaphrodite. Ce dieu, que Strabon
Jupiter était Baa~.ou le Soteit. Les Romains nomme Men, était surtout adoré à Carrhes
la personnifièrent en Diane, Vénus, Junon, en Mésopotamie. Les hommes lui sacrifiaient
et peut-être 7sKa, femme de Janus, le So- en habit de femme, et les femmes en habit
leil. d'homme. Spartien nous apprend que ceux
2° Cesar ne donne point d'autres divinités qui appellent la Lune d'un nom féminin, et
aux peuples septentrionaux de l'Europe et qui la regardent comme une femme, sont
aux.anciens Germains que le Feu, le Soleil assujettis aux femmes et maîtrisés par elles;
et la Lune. Le culte de ce dernier astre fran- et qu'au, contraire ceux qui la croient être
chit les bornes de l'Océan Germanique, et mâle, ont toujours l'empire sur leurs fem-
passa de la Saxe dans la Grande-Bretagne et mes, et n'ont rien à craindre de leurs pié-
dans les Gaules, où la Lune avait un oracle ges. « De là vient, ajoute-t-il, que les Grecs
desservi par des Druidesses dans t'ite de et tes Egyptiens, quoiqu'ils appellent la Lune
Sain, sur la côte méridionale de la Basse- d'un nom féminin, en parlent dans leurs
Bretagne. mystères comme d'un dieu mâle. » Les Egyp-
3° Plusieurs peuplades de l'Afrique ren- tiens l'appelaient Poo/i, et le représentaient
dent également un culte à la Lune. Kolben coiffé d'un croissant avec le disque de la
rapporte que les Hottentots de son temps Lune au milieu. Les monuments des autres
solennisaient avec beaucoup de- pompe les peuples nous ont aussi conservé la figure
époques de la nouvelle et de la pleine Lune; du dieu Lunus. Les médailles de Carie, de
t'adorant en ces occasions et lui demandant 'Phrygie, de Pisidie, l'offrent sous les traits
d'augmenter leur bêlait, le làit de leurs trou- d'un jeune homme, un bonnet arménien
peaux, et leur récotte de miel. Fo! NÉo- sur ta tête, un croissant sur le dos, tenant
MÉN!E de la main droite une bride, de la gauche
A°Les Péruviens avaient beaucoup de res- un flambeau, et ayant un coq sous les pieds.
pect pour la Lune, qu'ils regardaient comme LUONOTARET, une des trois vierges divi
la sœur et t'épouse du .Soteit, et comme la nés, dont les mamettes distillèrent trois sor
mère des tncas. Cependant ils ne l'adoraient tes de fer, suivant la mythologie (innoise.
DICTIONN.DES REUCtONS. 111. 13
595 DtCTtONiSAtRE DES HEDOONS 3~

LUPERCA, déesse dont les bergers ro- LUPERQUES, ministres de ta religion ro-
mains invoquaient la protection contre les maine ils étaient préposés au culte particu-
loups. lier dé .Pan, et célébr.aient les Lu percales
LUPi RCALES (1), fêtes instituées à Rome On attribuait leur institution à Ronutus,
en t'honneur de Pan. Ettes se céiébraient, qui le premier érigea tes Lupërques en col-
selon Ovide, le troisième jour après les Ides léges, et voulut que les peaux des victimes
de février. Vatère Maxime prétend que ces immolées lèur servissent de ceinture. Us
Lupercales ne furent commencées que sous étaient divisés en deux cotiéges les Quinti-
Rémus et Romutus, à la persuasion du ber- liens .et les Fabiens, pour perpétuer, rji[-on,
ger Faustutus. tts offrirent un sacrifice. im- la mémoire d'un Quintilius et d'un Fabius.
molèrent des chèvres et firent un festin, où chefs, l'un du parti de Romulus, et l'autre
les bergers, échauffes par le vin, se' divisè- de celui de Rémus. Entre autres cérémonies
rent en deux troupes qui, s étant ceintes des de leur culte, il fallait que deux jeunes
peaux de bêtes qu'ils avaient immolées, al- gens de famille noble se mjssent à rire aux
taiënt çà et là, )<Mâtrant les uns avec les éclats, lorsque l'un des Lupérquès leur tou-
autres. Mais Justin et Servius prétendent, chait le frontavec un couteau sanglant, et que
avec plus de raison, que Romulus ne fit que l'autre le leur essuyât avec de ta laine trem-
donner une forme plus décente et plus régu- pée dans du lait. César ajouta, ou laissa créer
lière aux grossières institutions d'Ëvandre: < en son honneur un troisième co)tége nommé
En mémoire de ces fêtes, des jeunes gens des Jutiens, et Suétone insinue que cette me-
couraient tout nus, tenant d'une main les sure fut une des choses qui le rendirent plus
couteaux dont ils s'étaient servis pour im- odieux, ainsi que ces cérémonies qui fai-
moler les chèvres,et de l'autre des courroies, saient l'amusement du petit peuple. Ce sacer-
dont ils frappaient tous ceux qu'ils trou- doce .n'était pas en grand honneur à Home.
vaient sur leur chemin. L'opinion où étaient Cicéron traite le corps. des Luperques de
les femmes que ces coups de fouet contri- société agreste, antérieure à toute civilisation,
huaient à leur fécondité ou à leur heureuse et reproche à Marc-Antoine d'avoir désho-
déiivrance, faisait que, loin d'éviter leur ren- noré le. consulat, en montant la tribune
contre, elles s'approchaient d'eux pour rece- parfumé d'essences, et le corps ceint d'une
voir des coups auxquels ettes attribuaient peau de. brebis, pour faire bassement ta
une si grande vertu: Ovide nous apprend t'o- cour à César.
rigine de cet usage. Sous le règne de Romulus, LUSTRAL (JocR), en latin ~MstWcxs d:M
tes femmes devinrent stériies, et allèrent se
jour où les enfants nouveau-nés recevaient
prosterner dans le bois sacré de Junon, pour leur npm et étaient soumis à la cérérttonie
désarmer la rigueur tie ta déesse. La réponse de là lustration. La plupart des auteurs as-
de l'oracle fut qu'elles devaient attendre des surent que c'était pour les garçons !e neu-
boucs leur fécondité. L'augure, homme d'es- vième jour après leur naissance, et te hui-
prit, interpréta cet oracie en sacrifiant une tième pour tes filles. D'autres prétendent que
chèvre, et faisant couper la peau &n tanières c'était le cinquième sans distinction de sexe;
dont il ordonna de fouetter tes femmes, quii le dernier de la semaine dans la-
redevinrent fécondes. L'usage de courir nu d'autres,
quelle l'enfant était né. Les accoucheuses,
s'établit, ou parce que Pan est toujours ainsi après s'être purifiées èn se lavant tes m~ins,
représenté, ou parce qu'un jour que Rémus faisaient trois fois le tour du foyer, en por-
et Romulus célébraient cette fête, des vo- tant l'enfant dans leurs bras; ce qui dési-
teurs profitèrent de l'occasion pour,enlever.
leurs troupeaux. Les deux frères, et ta jeu- gnait d'un côté son entrée dans la famille, et
de l'autre qu'on le mettait sous la protection
nesse qui tes entourait, mirent bas leurs ha- des dieux de là maison, à laquelle le foyer
bits, pour mieux atteindre les voleurs et leur servait d'autel; ensuite on aspergeait l'en-
reprendre le butin. Ovide en donne encore tant de quelques gouttes d'eau. On donnait
une autre raison. Omphate, qui voyageait le même jour un festin avec de grands té-
avecHercute,s'amusa un soir à changer d'ha-
bits avec ce héros. Le dieu Faune, amou- moignages de-joie, et l'on recevait à cette
occasion des présents de ses amis. Si le nou-
reux d'Omphaie, fut la dupe de ce change- veau-né était -un garçon, la porte du logis
ment, prit en horreur les habits qui l'avaient était couronnée d'une guirlande d obvier; si
trompé, et voulul que ses prêtres u'en por- c'était une fille la porte était ornée d éche-
tassent pas pendant la cérémonie de leur
veauxdé laine, symbotede l'ouvrage dont son
cutte. On sacrifiait un chien, uu parce qu'it
sexe devait s'occuper.
est l'ennemi du loup, dont on célébrait tes
bienfaits, ou parce que ce jour-là les chiens LUSTRALE (ËAc). Les anciens se lavaient
devenaient fort incommodes à ceux qui cou- dans cette eau avant d'entrer dans les tem-
raient les rues dans cet état de nudité. Au- ptes, en sortant des maisons, en passant
guste remit cette fête en vigueur, et défendit dans les champs, dans les routes, et même
seulement aux jeunes gens qui n'avaient dans les rues. Dans les fêtes de Bacchus, on
pas encore de barbe de courir les rues avec apportait une amphore pleine d'eau lustrale; ·,
les Lupcrques un fouet à la rnam. Les Luper- et il y avait certaines solennités ou cérémo-
cales se soutinrent jusqu'à la fin du v siècle, nies religieuses dans lesquelles les prêtres
où le papo Gétase réussit à les, abolir. en aspergeaient le peuple. Les vases qui con-
tenaient (;ette eau était nommés f~ftmtHa-
~1) Article emprunté au Dictionnaire âe Noël. ftMm. L'usage de l'eau lustrale était connu
~7 LUS LUI' ~):
des Romains, dés. brecs, des Egyptiens, dés LUSTR~CA, un des noms de t'asper~oir
Etrusques, des Hébreux, et d'un. grand nom- dont se ser.vaieot les Romains pour répandre
bre de nations de l'antiquité, ~'était ta plu- Feaujustrate.
part du temps une eau puisée à un neuve LUSTtUE~. b,vido appelle ainst une fêle
ou à une fontain,e p.articu)iô:e ou bien une romaine en t'honneur de Vulcain.
e'~u dans.iaq.uette. tes prêtres jetaie.n~ des LUTHËRANtSMË, ta ptus grande, des
~ndres des v'cttmes. pu. quelques. feuittes hérésies modernes .ce~e qui., après t'A-
d'une ptanië consacrée a td divinité qu'on rianisine, a porté à t'Ëgtise tes coups tes
honorait, ~ajy. ËÂumsTRALE. plus désastreux, et qui a enfanté depuis
LCSTHA.LHS..fêtes que t'bn cétébra't à trois siècles cette fou~ innombrabté de sec-
Rome tous tes cinq ans, d'ouest venu l'u- tes.que. prises en généra!, on est convenu
sage de cdmpte.r par tustrcs. Les cènseurs d'appeter.!epro<6~«m(tiitHe. Car c'est te prin-
faisaient un recensement gênera) de tousses cipe de reforme et d'interprétation libre de
citoyens et dé teur~ biens pour .ta confection t'Ecriture sa)nte~ {)osé par. Luther, qui ,a
du cadastre ë.t lâ répartition do l'impôt après enfanté te Catvmisme, t'Anabaptisme et
quoi it y ava't une expiation sb)enneHe,.àp- toutes tes sectes qui depuis ont non-sëute-
petcë !ë <u~re, et pour tàqnettë. on offrait ~ë ment déchiré ië sein de t'Egtise. catholique
sacrifice
appelé ~MOuetctMf~M. Dans tes mo- mais encore ont divisé le protestantisme lui-
numents antiques, te. censeur romain est mê'hé..
quelquefois représenté tenant eh main un Un é~ênet~ent.ihàttendu donna tieu à
petit vase plein d'eau lustrale, ét de l'autre cette prétende reforme. Le pape Léon X,~e
une branche d'otivicr. cette ittust'e famitte des Médic.is qui s'était
Ali." (.
LUSTKA KdNS. cérémonies religieuses, éri;;ée en proiectrice éctairée des arts, voû-
fréquentes chez les .Grtics et tes Romains., tant mettre ta dernière main à la basilique
pour purifier tes vities, tes champs, les mai- de Saint-Pierre, çhef-d'osuvrë de Bramante
sons, tes troupeaux, tes.arm~'s, tes enfants, et de MicHe~-An~e, et te {)tus magnifique
les përsohne's souittées ae qùeique crime, ou monument du monde chrétien, pubha dc:i
par t'attodchemeht d'un cadavre .ou par indulgences qu'.it ftt préctter &n Aitema-
qix'tque autre i~puf~.etc!. Ellés se faisaient gne par tes, re!igieu& dominicains, a~t'ex-
ordinairement par des aspersions tt'cau tus- ctusion des Àugustins, qui s'attendaient à en
(rate, par (tes processions et par dëssacri- être chargés.
neësexpiàtoH-es~Lë~ tustratipns prb'prëment LutHer.jeuhe encore, vê.~ait de.fatre
~~c9re, venait de,tal~e pro-
pro:
Hjtc$ avaient tiëu de trois fnaniêres ou par fess)on dans le couvent des Augustins, à
lé feu,!e soufre attùmé et tes parfums; ou Eifurth. C'était ,ùn modè~de douceur, de
~arj'ead.q'i'bn rëpahdaijt; ou par t'.iit- qu'on ca'jtteur~et (Je,piëte. au p~in.tque, tourmenté
agitait autour de t'dhjet qu'on voûtait puri- saiisces~ de terreurs religieuses, it se con-
fier. Ces rérérnoniesétaiem bu publiques ou sumait, )à nùi~ et te jour, dans ta prière, ta
particutierès. Lorsqu'il s'agissait dH puriHër mor'jucatip.n et tes tarmes. Peu~ de temps
tes troupeaux; !e oerger arrbsa!t~une partie s'était êcputëdëpuis qu'il avait.fait uu voyage
choisie du bétait avec de t'ëau, brûtait de là a home, <;hargé d'y suivre te~atïairt'sd~soh
sabihe, du laurier et du soufrf. faisait trois ordre, Ce voyage, n'avait nuHemcnt répOtidu
fois te tour (te son parc bu de sa bergerie, et a sutï attenter Lui, pauvre moine, qui passait
otTrait ensuite à Palès du tait, dM vin cuit, un toutes ses heures (tans ta méditation, ta
gâteau ou .du mittè<. A régard (ié's~maisons crainte du. Seigneur e) les pratiques de ta
pariicùtiôres, on les purifiait avec dè l'eau pénitence, it s'attendait
et des parfums composés de laurier, à trouver, d(tns ta
de ge- capitate du monde chrét'en, la mortinca'iou
névrier d'otiyier, de sabinè et autres végé- et ta prière.
Q~ef,ne fut.pas son~êtonne~
taux sémblable's. S~il'on y joignait te sacri-. ment lorsque, traversant t'Itatie, ,il ne .vit
fice de quoique vtctimë; c'était drdina.ire- d~ns une grande partie du ctërgé inférieur,
ment celui d'un cbcnôh de lait. Les Lustra- que les gais. propos, t'intempéranceët te
tidns pour les personnes étaient proprement rétachëfnen( de~ mœurs et lorsque, dans
des expiations, et la victime se nommait tf na'ut ctergé, tf,vit (a plupart (tes princes
~tO~tf! ptaCM~ftS. de t',Egtise couverts d'~abittemënts sur les-
LUS THE. Les Romains appelaient ainsi un' q[fetsruissëta)ènf t'or et les pierres précieu-
sacrifice expiatoire que t'en offrait pour pu- ses, et donnant presque toutes tours heures
rifier la ville et ses habitants. Toutes les à'ta mpttësse'.et aux détassements mondainsJ
centuries se réunissaient, ainsi que les chc- Frappe tout. à coup'de .ce pénible sou'venic,
vaHers; dans lé cha'~p dé ~Ïars, et un im- qui de temps à antre lui apparatssaitcomnûje
motaitun porc~ une brebis et Uu taùrëà,u. Ce un s~mb'ro caaetiemar, s'imaginant que le
mot et tous ses dérivés; qui portent mainte-
produit des indulgences n'atfatt être perçu'
nant une expression dëpuriucafionbu d'ex- que pour fournir aux vices de cette Rome è~
piation, vjehnent originairement, setbn Vâr- qu'it avait vue sidissip'ée; poussé, d~sen~
ron, du verbe <Me)e, payer, parce que cette quelques-uns, par, tes chefs de ~on )0rdrc~
cérémonie n'avait lieu qu'après le' recense- jatoui qu'a leur détriment tes Dominicains
ment quinquennal, et torsqnë tou~ les ci- fussent.cha'rgés de ta prédication des indu!-
toyens avaient payé la taie imposée par lès gëncës, it se mit, dans un zètë exagéré, a
censeurs. De ià !ë mot <Ms~e a été écrire centre'et tes.
en~ptoyé .y t-
par la suite pour désigner un taps de temps H est certain qu'âtoFs !a pensée de.Lufhe)
de eina ams. ne~ fût pas' dejet'ètt~trouotedâns t'Elise, e'
599 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 400
de s'ériger en chef de secte. Tout au plus sa teur le plus courageux ne lira jamais sans
pensée fut-ette de porter ta tumièresurquct- baisser les yeux et sans rougir, ehlin son
(jt'cs abus. Et en effet on né peut disconve- mariage avec Catherine de Bore, religieuse
nir qu'il n'y eût alors des abus déplorables qu'it avait débauchée, et dont il eut trois
les collecteurs et les prédicateurs des indul- enfants.
gences teuraUribuaientuneefncacité extra- Luther avait pris le titre d'ecclésiaste ou
ordinaire, et en préchant t'infiu)~ence, me- de prédicateur de Wittemberg, auh, dit-il
naient une vie scandaleuse. ~Plusieurs de aux~évéques, qu'ils ne prétendent cause d'i-
ces négociants spirituels, dit Guichardin, en gnorance, que c'e~t la nouvelle qualité qu'il
vinrent jusqu'à donner à vil prix et à jouer se donne à lui-même, avec un magnifique
dans les cabarets le pouvoir de délivrer les mépris d'eux et de Satan qu'il pourrait à
â'nes du purgatoire. aussi bon titre s'appeler évangéliste par la
Mais, soit que déjà tes prédications de grâce de Dieu, que très-certainement Jésus-
Wiclef, de Jean Hus et de Jérôme de Prague Christ le nommait ainsi, et le tenait pour
eussent disposé les esprits à une réforme, ecclésiaste. En vertu de cette prétendue mis-
soit que ta hardiesse de Luther à attaquer sion, Luther faisait tout dans t-'Ëgiise: ,il pre-
Rome lui attirât les applaudissements de 'chait, il corrigeait, il retranchait des céré-
quetques' hommes passionnés, à peine la monies, il en établissait d'autres il insti-
tuttefut-ette engagée que le moine saxon, tuait et destituait; il établit même un évé-
timide dans le principe, puis usant d'adresse, que Nuremberg. Son imagination véhé-
puis s'enhardissant, sentit remuer dans ses mente échauffa les esprits, il communiqua
entrailles quelque chose qui les brûlait, et ce son enthousiasme, il devint l'oracle de la
quoique chose ét;)it le serpent de t'orgueit Saxe et d'une grande partie del'Aflemagne.
qui t'inondait de son poison. La condescen- Etonné de la rapidité de ses progrès, il se
dance trop grande dont Home usa à son crut en effet un' homme extraordinaire, « Je
égard,' et le pape'Léon X particulièrement, n'ai point encore mis la main à la moindre
qui l'estimait à cause de ses talents, ne con- pierre pour la renverser, disait-il je n'ai
tribua pas peu à l'encourager. Rompu aux fait mettre le feu à aucun monastère, m;)is
études de l'Ecriture, avide de disputes scolas- presque tous les monastères sont ravagés
tiques, tant de mode en ce temps-la, lors- par ma pfume et par ma bouche, et on pu-
qu'on lui parla de retirer ses instructions blie que,.sans violence, j'ai moi seul fait plus
sur-les indulgences, il demanda à disputer, de mat au pape que n'aurait pu faire aucun
et la dispute, tout en gonflant son amour- roi avec toutes les forces de son royaume, »
propre, aigrit son humeur, le porta à l'au- II prétendit que ces succès étaient J'effet
dace dès ce moment, dans cette âme d'une force surnaturelle que Dieu donnait à
toute de feu 'la réformation était faite tout ses écrits et à ses prédications il le publiait,
entière il ne dépendait plus d'aucune puis- et le peuple le croyait. Attentif aux progrès
sance humaine de t'empêcher. de son empire sur les esprits, il prit Je ton
Comme il n'entre point dans notre ptan de des prophètes contre ceux qui s'opposaient
faire une histoire détaUtée de Luther et de à sa doctrine. Après les avoir exhortés à
son hérésie, nous ne te suivrons pas dans l'embrasser, il les menaçait de crier contre
les ditïéreutes phases de sa vie, si prodigieu- eux s'ils refusaient de. s'y soumettre. « Mes
sement accidentée. Nous nous contenterons prières, dit-il à Georges, duc de Saxe, ne
de citer la bulle de Léon X qui le condam- seront pas un foudre de Salmonée ni un
nait, et qu'il eut. t'a'tdace de faire brûler vain murmure dans l'air on n'arrête pas
publiquement la diète de Worms où il fut ainsi la voix de Luther, et je souhaite que
décoré hérétique par Charles-Quint ses Votre Attesse ne l'éprouve pas à son dam
prédications furibondes à Wittemberg ses ma prière est un rempart invincible, plus
disputes avec Eckius, sur la pénitence, le puissant que le diable même sans elle il y
purgatoire, le libre arbitre, les indùlgences, a longtemps qu'on ne parlerait plus de
la primauté du pape avec Erasme, sur le Luther, et on ne s'étonnera pas d'un si grand
libre nrbitre; ses discussions avéc Henri VIII; miracle. »
ses luttes contre Chartes V ses disputes 'Après avoir épuisé toutes les ressources
avec Zwingte, au colloque de Marbourg, de la logique, et les déctamations oratoires,
touchant la présence réette; ses nombreux il eut recours au langage ignoble des halles
assauts avec le diable à la Wartbourg son pour déverser l'injure et l'ignominie sur ce
retour à Wittemberg, où il- prêche ce fa- qu'on avait été accoutumé à regarder jus-
meux sermon sur le mariage, dans lequel qu'alors comme saint et sacré l'Eglise de-
l'indécence et la saleté de l'expression le vient pour lui la.grande pro~ttxee, ta pape
disputent à l'inconvenance et à t'immora- est l'Antechrist, et un <t/roM t'H~ie; les prin?
lité de la pensée son impatience furibonde cesdel'Eglise des loups (Mooran~; les moines
durant les travaux de la diète d'Augsbourg, ne sont que des ânes, des porcs ignobles, des
pendant laquelle il brisait de ses rugisse- libertins; les grandes itt/ustrations littkrai-
ments la parole de conciliation etde paix que res du catholicisme, de ~Mfds sco<(M<rM, de
son élève Métauchthon ne cessa de faire en- misérables polissons. « Le pap.c, dit-il, est si
tendre avec tant de candeur; ses MK~erM- plein de diables qu'il on crache, qu'il en
tions de table, ténues dans le cabaret de mouche, Mon petit faut, dtt-it encore,
l'Aigle-.Noir à Wittemberg, dignes en tout mon petit pape, mon petit ânon, allez dou-
d'un lieu,perdu de réputation, et que le lec- cement il fait glacé, vous vous rompriez
t~i LUT LUT M<
une jambe vous vous gâteriez, et l'on di- sans une .réforme sociale, n'opérerait pas
rait Qnc diable est ceci ? comme le petit d'e réforme religieuse. Pour obtenir la pre-
papelin est gâte » Et ailleurs « Un âne mière il fit donc un appel à toutes les pas-
sait qu'it est âne, une pierre sait qu'eHe est sions humaines, et tes passions humaines
pierre et ces ânes de papetins ne savent pas répondirent.
qu'Us sont des ânes. Si j'étais )e maitre de « Le peuple, suivant les prédications de
i'empirp, je ferais un même paquet du pape Oéma'~gis, attendait un noùveau Messie, il
et des cardinaux, pour les jeter tous ensem- se présenta à lui comme tel :-it portait un
ble dans ce petit fossé de la mer de Toscane. joug pesant sous les princes et les nobles,
Ce bain les guérirait, j'y engage ma parole, il lui prêcha. l'insonmission et t'indépen-
et je donne Jésus-Christ pour caution.aQue dance. La jeunesse des écotes, comme on )a
penser d'un réformateur qui descend à de voit dans tous les temps, était rieuse, habit-
telles grossièretés, à de pareils blasphèmes? larde, aimant )a dispute, amie des nouveau-
Dira-t-o" que ce sont des écarts produits tés, avide de raillerie et de bruit, il lui donna
par un zèle exagéré, et qu'il faut pardonner a brûter les bulles du pape et les décrétâtes,
à un homme ardent qui n'avait en vue que il lui fit contempler avec des rires fous ces
la gloire de Dieu? Mais alors que penser de fameuses caricatures du /Mpe-<tne du pnpe-
sa doctrine ? lorsqu'on le voit consigner- truie, du moine-veau. dont l'idée lui apparte-
dans ses écrits et prêcher publiquement que nait, et dont Lucas Cranack était le dessina-
Dieu opère en nous le péché, qu'il est vo- teur les disputes scolastiques faisaient toute
leur dans le voleur, assassin dans l'assas- sa passion, il les lui rendit dans tout leur
sin que les bonnes œuvres, même opérées éctat. Les nobles allemands baissaient le
par une âme juste, sont tout. autant. de pé- clergé, payaient tribut au saint-siége, il leur
chés lorsque, niant le libre arbitre, il sou- apprit la vengeance et les enhardit au vol
tient tantôt que l'homme n'est qu'une scie des riehesses.des égtises et des monastères.
tantôt que c'estla femme de Lot changée en Dans les couvents de moines, dans les cou-
statue de sel,, tantôt un bloc de pierre qui ne vents de religieuses, le joug de la chasteté
voit ni n'entend, n'a nLcœur ni sens. Cer- était à quetques-uns dur à porter, il préco-
tes, il faut avoir une volonté de prosétyte- nisa te mariage et la -licence des mœurs.
plus qu'' surhumaine pour trouver dans Alors, dans toute la Saxe, ce ne fut plus
Luther t'apôtre inspiré d'en haut pour prê- qu'un bruit d'insuttantes risées contre les.
cher aux hommes le véritable Evan~ite (1). choses regardées comme saintes; alors le
"Du reste, veut-on savoir les htessurës pillage des couvents et des monastères fut
que la réformation -fit alors au catholicisme, mis à l'ordre du jour; alors on vit, à la
les voici abolition de la confession auricu- même heure, s'agiter une partie des Htats de
laire, de la messe privée, de la prière pour l'Allemagne; alors éclatèrent tes fameux ex-
les morts, du culte des saints et des images, ploits de Goëtz de t!er)ichengcn. de Guit-
de l'onction sacerdotale,, des vœux monasti- laume de Grécmbrach, de Fr;'nz de Sickin-
ques, des jeûnes, des abstinences, de t'ex- gen, véritables exploits de.brigands et de
tréme-nnction, des oeuvres- .expiatoires, du voleurs de grands chemins; alors les routes
libre arbitre, du célibat sacerdota), de la et les campagnes furent couvertes d'évéques
présence réelle qu'il-n'admet que dans l'acte chassés de leurs sièges, de prêlres chassés de
sacramentel, rejetant la transsubstantiation leurs presbytères, de moines chassés de leurs
catholique, et expliquant sa pensée dogma- couvents, n'ayant plus ni pain pour se nour-
tique par les termes d'tmpN.na~tOM, d't'M~t'Ko-, rir, ni logement pour s'abriter; alors toute
lion, qu'it inventa. t'Aitemagi)e fut témoin de ces scandales pu-
< Et cependant, semblable à un rapide in-~ btics. donnés par des moines .libertins et par.
cendie, la révolte saxonne se répandit dans des vierges folles qui se cherchaient au grand
tout le nord de l'Allemagne, dans les duchés jour, et qui formèrent ces immorales unions
de Lunébourg. de Magdebourg et de Hols- regardées jusque-ià par t'UgUse comme in-
tein, dans la Pbméranie, la Prusse, sur.tes cestueuses.
(ôt''s de la mer Baitique, dans le Dane- « Ainsi, au signal de Luther, dans ses pré-
mark, etc., etc., et sépara de la communion dications et ses écrits, toutes les parties du
romaine;plus de deux millions de chrétiens. corps sociats'ébranlèren.t; et tandis nue.Ia
« Bien certainement, si Luther ne s'était pensée religieuse, dans.cette.viotente élabo-
posé que comme chef de secte, s'il s'était ration, n'était que secondaire, en présence
borné à prêcher sa doctrine et sa symboli- de la réaction sociale, elle so~giissa dans les
que, la réformation n'eût pas vécu d'une cœurs, y prit racine; et voilà comment la
bien longue vie, et Luther, avec toutes ses Réformation, avec tous les désordres politi-
qualités personnelles, aurait subi le-sort de ques 'et religieux, grandit instantanément~
tous ceux qui t'avaient devancé dans ta car- comme un colosse ct~ sur la Gn de sa. vie,
rière de l'innovation. effraya Luther. lui-même. Et puis, que i'oa
« Mais le moine saxon savait trop bien que' dise encore que ia Réformation ennoblit
l'homme, épura la société et ressuscita tes
lettres 1
(t) Ung partie de ce qui précède et les paragra- en considérant la Réfurmation
phes suivants sont empruntés à une savante appré- «Donc,
ciation de f'/Mstotre de L)t<e)', par Audin, insérée comme œuvre religieuse, ses innovations
par M. Gcory dans les A;;n«/M de P/ii/osop/of chré- btessèrent la raison, altérèrent la, foi, cor-
~tmedetSM. rompirent la doctrine, et torturèrent le texte
~03 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. tM
des Ecritures œuvre sociale, elle prêcha le « C'estcemêmeMétanchthon qui,in(erpe)!é
piUage, donna carrière à toutes les passions par sa mère mourante de lui dire, sans lui
brutales, encouragea la lutte à main armée, rien céler, dans quelle-foi elle devait moMn;,
6t verser le sang des peuples, et jeta le dés- lui dit, tes yeux pleins de tarmes, et avec
w une admirable La' MOM~e< <~oe-
ordre dans le corps social. can teur
«Pourtant, il faut en convenir, Luther trine est. plus commode, l'autre est plus tMt'e;
donna l'éveit à l'esprit des peuples, il porta réponse d'une portée immense, et qui, en
tes hommes d'étude à t'examen, etiui-même elle seule, résume la Réfor.nation tout en-
osa attaqner plus d'un abus que t'Egtise et tière.
les siens, de son temps,avaientà se repro-~ « Quant à Luther, abstraction faite de son
cher. Mais la cognée était déjà au pied de rôle de réformateur, ceux-tà se tromperaient
l'arbre, les conciles avaient commencé à étrangement qui le regarderaient comme un
tonner, et te pape Adrien VI, ce modèle par- homm'e lu commun. Doué d'une sensihitité
fait des mœurs poritificales, avait dénoncé le vive, d.une imagination ardente et étendue;
mat et allait h: combattre. Le 'temps, p!as porté à l'enthousiasme; homme de science,
modéré, eût f:)it avec calmé et avec fruit ce versé dans les études scriptucaires, infatiga-
que Luther, orgueilleux et cotère, ne fit ble aux travaux de l'esprit, t'ame pteine de
qu'avec du bruit,'avec du sang et avec des feu et d'audace, d'une étoquencë qui se prê-
ruines. tait à tous tes tons, dont ta parole était tantôt
«Un immense ressort que l'imagination douce, légère, joueuse comme la voix d'un
ardente de Luther et sa connaissance appro- enfant', tantôt bruissait comme l'avalanche,
fondie du cœur humain lui inspirèrent, ce tantôt se répandait en éclats comme t& ton-
fut t'ihtervention, au milieu de son œufre, nerre homme de génie, dont le caractère
o'un de ces esprits, dont la seule pensée agit avait au besoin la souplesse du tissu le plus
si puissamment sur la foute; ce fut la grande 6n,Ct. la. dureté -du fer te mit'ux trempé;
figure du diable qu'it choisit, laquelle te vraimen* fait pour imposer à la. foule. pour
poussait, l'accablai,t de tentations, t'obsédait être chef de secte et enchaîner à sa. voix des
dans tous les actes de sa vie et ce fut à ta étèvcs; dont le regard foudroyant, l'attitude
faveur d'une apparition du diable à la Wart- arr~ée,ta voix fortement accentuée, jetaient
bourg, et d'une longue conversation qù it comme un charme et des fascinations sur.
eut avec lui, qu'il, fit intervenir cette confé- tous ceux qui te suivaient; écrivain intaris-
rence devenue si célèbre sur ta messe privée. sable, qui, au milieu de toutes ses fatigues,
'« Au milieu de cette grande tragédie, il èst en trente années,composa plus de trois cents
un nom qui de lui-mê'me vient se ptacer à écrits, parmi lesquels cet immense ouvrage,
côté de cetui de''Luther, c'est le nom de Mé- la traduction en langue vutgai'e de la Bibte,
!anc!)thon, figure rayonnante de candeur, qui, malgré les grandes fautes et tes grandes
qui tempérait p.~r ta dpuce lumière' deses iuudétités qui la déparent, n'en fut pas moins
traits ta parole impétueuse et cotère de Lu~ pour l'époque un travail de géant; dans sa
thér, homme qui~vatut~taRéfôrmationje viedomëstique, simple, frugat, ami de l'ordre
ne sais combien de prosélytes~ par ses grands et de l'économie, bêchant lui-même son jar-
talents d'humaniste, par'son esprit de tbté- din, aimant d'une tendresse extrême ses en-
rance, et par la chasteté~ peu commune de fants, se mêtant à teùrs jeux, et partant avec
ses mœurs': âme timMë qui, par faiblesse, euxte~ang/tgete ptus simptc et lé plus naïf
fut subjuguée par ta parote entrainahtede~ des enfants. Malheureusement chez lui un
Luttter, 'et qui, par une pusillanimité sans immense et insatiable orgueil remporta
pareille, ne put jamais s'en affranchir; élève c'est de la gloire qu'il voulut. tt en eut une
de prédilection du réformateur, 'auquel il fut très-grande mais cette gloire fut celle de ta
matheureusemenfréservé'de faire autant de foudre qui écrase, du feu du fer
mat au cathoticismë'par ses qualités bril- qui
!j dévore,
qui tue.
lantes que par l'indécision de sa nature. ~Ce- « Néanmoins, une justice qui doit encore
pendant justice, grande justice soit rendue lui être rendue'est cette-o c'est qu'au mi-
à Métanchthon. A ta <)i'ète d'Augsbourg, il ne lieu du pittagé qu'it préconisa, it ne réserva
tint pas a. tui qu'une grande réconciliation rien pour lui; qu'il demeura pauvre, ne vi-
ne se fit, et que tes'scandâtes qui désolaient vant,'avec sa nombreuse famille, que' des
l'Eglise ne cessass<'nt''entièrement. honoraires attachés a sa chaire de professeur
«'H consentait à recbnnaitre tasuprématie à Wittemberg, et de quelques cadeaux dp peu
du pape et le pdu.vbir des c'efs, la juridiétion d'importance qu'it recevait, trouvant encore
épiscopaté', la hiérarchie ctéricate, t'cxpia- le moyen de faire des aumônes. Gc cétèD'e
tion dans cette'yie et dans l'autre par' ta hérésiarque mourut le 18 février 15t6, âge
prière et tes œuvres; avec Justus Jorias, it de soixante-trois ans.
était prêt à restituer les biens ecctésiasti- Les Luthériens sont, de tous les protes-
ques, à rendre au mpinë~a ce)!ute, à~ curé tants, ceux qui s'étoignent'te m'oins de
son presbytère, à révéqué sa demeure épi~ l'Enlisé romaine, en ce qu'its aHirment que
scopate;avecSpi'tatih, it était dispose reta- le corps et le sang de Jésus-Christ sont ma-
blir !a messe privée et l'institution cénobiti- tériettement présunts dans le sacrement de
que mais Luther était ta, et c'était un com- la sainte Cène, quoique d'une, manière in-
bat à outrance avec te câthoUcisme que Lu- comprébensibte c'est ce qu'ils appeHent.
ther demandait à grands cott<t<~an<ta<tom. Ils ont aussi conservf -é
gestes-1 et à grands
.< quelques rites et institutions antiques, tet<
t05 LUT LUT t06
que l'usage des. images dans tes églises, te MHc<e 5'p~!<M~, te symbole de Nicée, ta Prc-
cos.tumetccetéstastique.ta confession des pé- face,]e~nKC<t~,)'étévationdup~inetdu
chés, 1e' pam a~ymf; dan~ta cetéhration de ta calice, t'Oraison domirucate, le, Po~ Domini,
Cène, tes exorcismes dans. t'.tdniinistration t'~t~Mm JDet, les prières 0Mod ore sMmps!m:<
du bap'cme,, et autres cérémonies de, même et CorpM.! tuum, Domine, quod <ttwp~mtM.
genr.e, qu'ils copsidèrent comme tolérables, en guise, de Comj~e~s pu Postcommunioo,
et ()u~)ques-uoes même comme nécfssair.es. et te BeMedtcomm /)o~:no avec ~<~mo.
Quant aux décrets divins par. rapport au sa- Mais il avait retranché soigneusement l'Of-
tut ou 9 ta damnati.on des hommes. tes Lu- fertoire, et tout ce qui. pouvait rappeler te
thériens soutiennent qu'ils, sont fondes sur sacri(H:e dans le Canon de la messe. Il-avait
la connaissance préaiaMeque Dieuadeteurs aboli les messes privées, dans lesquelles le
sentiments et de lem'caractère, et nom pas prêtre seul communie, et rétabli pour tuus
sur la pure vo)on)é,de Dieu. les fidètes la communion sous les deux espè-
Vers la (in du siècte dernier, tes Luthériens -ces. La liturgie de Luther, composée pour
ont commencé a' professer des principes plus l'Elise de Wittemberg. dans laquelle elle fut
)atges que ce~x qu'ils avaient d'abord a(t<'p- d'abord cétébrée, fut ensuite mQd!ue.pour
lés, bien qu'eitt plusieurs endroits ils conti- tes Eglises de ti) S.uède et du Danemark; et
nuent à sQnte.ni); des p~incip~s plus Stéferes nQus croyons que mai"tenant il reste bien
que ceux. des- a.u.tres sociétés protestantes. peu de, chose de la liturgie composée par le
Leu;rs prédtcai~ur& pub)ics jouissent mitinte- réformateur.
nant.d'une-'ttb.er.te. Utintitée de s'écarter des Bien des personnes regardent comme un
décisions de eus symbotes,. q~'tts considé- bienfait l'impulsion prétendue réformatrice
raient autrefois comme ta règteinfai))ib!ede imprimée p:))' Luther ett~s, disent qu'il ré-
la foi et de la 'ttsctp~ine et ii)s.peuvent expo- gnait dans l'Eglise un grand nombre d'abus.
ser teurs dissentiments comme ils le jugent et qu'il était nécessaire de les faire disparal-
à propos. tre. Nous convenons en effets qu'à i'époque
Les articles capitaux étabUs par Luther où parut Luther il y avait déjà longtemps
sont les suivants que les gens pieux et sensés désiraient une
1" Les saintes Ecritures sont l'unique réforme et l'appelaient de tous leurs ~œux;
source d'où nous. devons tirer nos idées reli- mais plusieurs saints personnages avaient
gieuses et la règle de la foi et d'es mœurs. déjà mis )a main à t'ceuvre; de fréquents
2° La justiRcatiottest t'etf'~de~a foi à t'ex- conciles particuliers avaient déjà sanctionné
clusion des bonnes œuvres, et) la foi ne doit d'importantes améliorations, et cette réforme
produire des bonnes- œuvres que pour obéir s'organisait peu à peu car tes abus qu'il
à Dieu, et non point pour servir à notre jus- fallait faire d'spar~itre venaient moins du
tification. fait du clergé que de la grossièreté' genérate
3° L'homme e~t incapable par tai~-mémede et des mœurs des siècles barbares qu'on ve-
satisfaire pour ses péchés. nait de parcourir. C'était à i'Egtise à conti-
En conséquence de ce? principes, Luther nuer t'osu'vre et à la, perfectionner ce qu'eHf
rejetait la tradition, te purgatoire, la péni- fit en effet (tans le concile de Trente et e~te
tence, ta confession a~rictita).r&, la onesse, s:en acquitta avec mesure et prudence. Mais
l'invocation' des; saints~ tes vœux monasti- désorganiser n'est pas réformer, détruire
ques, les pètermages, te' culte des retiques, n'est pas réparer; et nous attendons encore
l'abstinence des viandes, les jeûnes, te'céli- qu'on nous signale: nettement les bienfaits
bat des ecclésiastiques, t'usage.d une tangue réets que te protestantisme a apportés à la
inconnue au pëuptedans.te service divin, et Mtigion et à la société. Notre Dictionnaire
généralement'la plupart de~ cérémonies ob- nJct~nt pas-un tivre de tbéotogie ni de con-
servées dans l'Eglise romaine. troverse, nous nous contenterons d'insérer
Les affaires extécieures des Eglises luthé- ici une sorte de jugement porté sur le pro-
riennes sont dirigées -par trois. espèces de testantisme pap Luther lui-même. Si nous
tribunaux t'assemblée paroissia:te', la-.con- rapprochons ces plaintes amères de la déci-
férence du district, et h- synode généfat. Le sion de Métanrhthon citée plus haut, nous
synode est composé de ministres et de laïques -s ne~pourrons nous empêcher de conclure que
en nombre égal.~ choisis par les assemntces les èoryphées du Lutttéranisme n'étaient pas
paroissiales. H n'y a point d~appet des déci- bien persuadés eux-mêmes de la divinité de
sions du synode. tour mission.
C'est une assemblée de ministre~qui dir.igë Je ne m'étonnerais pas que~Dieu ouvrit
les affaires intérieures et spiritnëHes~tdte!. les portes et les fenêtres de l'enfer, et: qu'il
que l'examen, t~apprôbatio~ et t'ordinatmn fit neiger et, grêler des flots de diables, ou
des ministres, le jugement'des controverses pleuvoir du ciel sur-nos.têtes te soufre et !a
on matière de foi, etc. Cette assemblée porte Mamme,et qu'it nous ensevelit dans des abî-
le nom de MUMt~ere; elle s'assemble annuel- -mes de feu, comme Sodome et Gomorrhe. Si
lement, ainsi que le synode. Gomorrhe et. Sodone avatent r&çu les dons
Luther avait établi une titurgie pour la qui nous ont été accordés, si eites avaient eu
Cène, qui resscmbtait assez à t'ordinaire de -nos visions et entendu rios pré tications, eHes
la messe de t'Egtise romaine; il avait con- seraient encore debout'. Mitte fois moins
servé les tntroïts, le JS~/M'eeleison, le C~orm èoupables cependant que t'AHemagne; car
in f~cf~ts, la Collecte, t'Ëpitre, le Gradue). elles n'avaient pa's roçu'ia parote de Dieu de
l'Evangile, quelques proses, comme le Yeni, ses prédicateurs. Et nous qui l'avons reçur
40~ D)CT!ONNA)Rt-:DES REDOONS. 40P
ouïe, nous ne cherchons qu'à nous élever joug du pape brisé, chacun s'est mis à vivre
contre le Seigneur. Des esprits indisciplinés à sa guise.'Mais à nous tous, et principale-
compromettent la parole divine, et les nohtes ment'au prince, c'est un devoir d'élever l'en-
et les riches travaillent à tni ôtcr sa gtoif'e, fancedans ta crainte et l'amour du Seigneur,
afin que nous autres, peupte, nous ayons ce de lui donner des maîtres et des pasteurs
que nous méritons la colère de Dieu! Les que tes vieittards, s'ils n'en veulent pas, s'en
autres détournent la main, et refusent de aillent au diable 1 Mais il- y aurait, pour le
nourrir leur pasteur et leur prédicateur, et pouvoir, honte à laisser les jeunes gens se
même de les entretenir. vautrer dans la fange. ))
« Si t'Attemagnedoit vivre .ainsi, je rougis LUTHËHtENS, hérétiques qui professent
d'être un de ses fils, de parles, sa langue; et le Luthéranisme. On en distingue de plu-
s'il m'était permis de faire taire la voix de sieùrs sortes, suivant qu'ils ont plus ou
ma conscience, je voudrais appeler te pape, moins modifié la doctrine -de Luther. En
et t'aider,ui et'ses suppôts, à nous enchaî- effet, le principe posé par ce réformateur.
ner, à nous torturer, à nous scandaliser plus que chacun a ta liberté d'interpréter à son
qu'il ne l'a fait encore. sens la parole de Dieu, a dû nécessairement
« Autrefois, quand nous étions au service engendrer des dissonances de sentiments et
de Satan, que nous profanions le sang du de doctrine; et de là cette multitude de sym-
Christ, toutes les bourses étaient ouvertes; boles adoptés succesaivement~dans la grande
on av;)it de l'or pour doter les églises, pour communauté protestante, et ce nombre infini
étever des séminaires, pour entretenir la-su- de scissions qui a constamment empêché
perstition. Alors rien n'était épargné pour l'unité de s'établir dans cette Eglise nouvelle.
mettre les enfants au ctoitre et les forcer Il en est qui comptent jusqu'à trente-neuf
d'allet, a t'écotc; et aujourd'hui qu'il faut sectes différentes parmi ceux qui se disent
élever des gymnases pieux, doter l'Eglise de Luthériens mais on pourrait en trouver un
Jéi-us-Christ, la doter! non, màis aider à la plus grand nombre. t'tuquet les réduit à
conserver; car c'est le Seigneur qui l'a édi- quatorze principales, savoir tes Cr~<o-
fiée, cette Eglise, et qui veille sur elle; au- C'(!<t)tMM<M,-)es'5</Ker~ï'.<<M. tes .F~MSMt~M,
jourd'hui que nous connaissons la parole, tes (?~)'oM<Yt'i~M,tes Indifférents, les Stanca-
sainte et que nous avons appris à honorer ?'t~/M, les .Moj'ot't'~M, tes ~tt<<Ttomt'eHS,tes
le sang de notre Dieu martyr, les bourses Syncrétistes' ou Pacificateurs, les ~ftt~rt'f!-
sont fermées avec des cadenas de fer Per- KM/M, tes Origénistes, tes Millénaires, les
sonne qui veuille rien donner! Des enfarits fï~/M/M, tes Mi~uXatre~. Fo< chacune de
qu'on délaisse et à qui on ne veut pas a'p- ces sectes à leur article respectif.
prendre à servir Dieu, à vénérer le sang.de On évalue le nombre des Luthériens ré-
Jésus,, et qu'on sacrifie joyeusement-â Mam- pandus dans tout l'univers à quinze ou vingt
mon 1 Le sang de Jésus qu'on foule aux millions. Fo~. LcTHÉxANtSMË.
pieds! Et voilà les chrétiens! Ptus d'écoles, LYCÉEN, surnom donné' à Jupiter et à
plus de ctoitres; r/terte est séchée et la fleur Apollon.
est (oHt&e'e.Aujourd'hui que des hommes de 1° Jupiter Lycéen était adoré sur le mont
chair sont sûrs de- Ire plus voir désormais Lycée, en Arcadie, avec un culte particulier,
leurs fils, leurs filles jetés dans les ctuîtres, .étahti, dit-on, par Lycaon, fils de Pétasgus.
dépoui)!és de leur patrimoine, personne qui H n'était pas permis aux hommes d'entrer
cultive l'intelligence des enfants Que leur dans t'ehceinte consacrée. Si quetqu~un osait
apprendrait-on? disent-ils, puisqu'ils ne doi- violer t'interdit, il mourait infailliblement
vent être ni prêtres, ni moines Dix Moïse dansj'année. On rapporte aussi que tout ce
lèveraient pour nous tes mains et se met- qui entrait dans cette enceinte, hommes et
traient en prières, q.ue leur voix ne serait animaux,, ne projetait pas d'ombre. Sur la
pas écoutée et moi, si je voulais apitoyer le croupe la plus haute de la montagne était un
ciel sur ma patrie bien aimée. Dieu refoule- aùte) de terres rapportées, d'où l'on décou-
rait ma prière, elle ne s'élèverait.pa,s jusqu'à vrait tout le Pélopohèse. Au devant on avait
son trône, Dieu sauvera Loth et détruira élevé deux colonnes au soleil levant, sur-
Sodome. montées de deux aigles dores d'une facture
« Depuis la chute du papisme, de ses ex- fort ancienne. C'était sur cet autel qu'on sa-
communications et de ses châtiments spiri- crifiait au dieu avec un grand mystère; il
tuels, le peuple s'est pris de dédain pour la paraît qu'originairement on lui immolait des
parole de Dieu te soin des églises ne t'in- victimes humaines, ce qui a donné lieu à la
quiète plus il a cessé de craindre et d'hono- fabté de Lycaon.
rer Dieu. C'est d<'jE'/ec<eMf,cotHMte NMC/te/'SM. 2° Les Argiens adoraient aussi Jupiter Ly-
pr~me,qu'ii appartient de veiller, de défendre céen, mais son-cutte et son nom avaient ta
t'œuvre sainte, que tout le monde aban- une autre origine. Danaus, venu à Argos,
donne c'est à tui de,contraindre les cités et avec une cotonic égyptienne, disputa la
les bourgs qui ont à étever des écotes, des souveraineté de cette ville a~Gétanor; mais
chaires, à entretenir des pasteurs, comme ils tous deux s'en remirent à la décision -du
doivent !e faire des ponts, des grandes routes peuple. Le jour où la cause devait être décir
et des monuments. Je voudrais, si cela était dée, un loup fondit sur un troupeau de gé-
possible, laisser ces hommes sans prédica- nisses, et pn étrangta le taureau. Sans autre
leur ni pasteur, et vivant en pourceaux. Il .détiheration cet événement fut interprétf
n'yapfus ni crainte ni amour de Dieu; le comme un signe de la volonté des dieux, et
M9 MA MA ~0
Danaùs. désigné par te loup, fut proclamé ce qui concernait leur culte, et ils regardaient
vainqueur. En mémoire de ce qui était ar- ce monument comnie le gage le plus assuré
rivé, le nouveau roi bâtit un tempteâ à Jupiter de la conservation et de la durée de leur
Lycéen (de ~uxo?, loup). De là les Argiens empire..
adoptèrent une tête de loup pour emblème, v LYCURGIDES. fête que tesLacédémoniens
et on la. retrouve. sur leurs médaHtes. instituèrent en t'honncur de Lycurgue, leur
3° Apollon portait le nom de Lycéen a Si- tégistateur. Ce grand ~homme, après avoir
cyone, parce que l'oracle de ce dieu avait composé le- code de ses lois, eut recours à
indiqué aux habitants le moyen de délivrer l'oracle.de Delphes. pour les faire confirmer.
leurs troupeaux des loups qui les ravageaient. On dit que la Pythie l'appela le bien-aimé des
Ce moyeu consistait à prendre l'écorce d'un dieux, être surhumain et dieu lui-même. Un
morceau de bois; que les envoyés devaient. autre oracte avait prononcé que tesjspar-
trouver.en s.'eu retournant; de la meter avec tiates seraient heureux et,florissants tant
de la viande, et d'exposer ce mélange aux qu'ils observeraient ces lois. Lycurgue fit
endroits fréquentés par les )oups. Tous ceux jurer au sénat et au peuple qu'ils s'y sou-
de ces animaux qui en mangèrent périrent. mettraient jusqu'à son retour, disant qu'il
LYCEES, 1° fêtes grecques, célébrées en allait à.Detphes consulter Apptton sur quel-
Arcadie, qui paraissent être les mêmes que ques difficuttés mais il atta se cacher dans
les Lupércales à Kome. On y donnait des un Jieu ignoré, et on n'entendit plus parler
combats dont te prix était une armure d'ai- de lui. Des historiens ont dit qu'il mourut en
rain. On immolait dans-les sacrifices une Crète, qu'il avait ordonné q.ue son corps
victime humaine.. Foy. LYCÉEN, n" fût brûlé et ses centres jetées la mer, de
2° Les Argiens célébraient aussi une fête peur qu'on ne les transportât à Lacédémone
du même nom en l'honneur d'Apottoh i~co- et que le peuple ne se crût dégagé de son
c<otte ou tueur de,loups, en mémoire de .ce serment, ayant un prétexte d'enfreindre ses
qu'il avait purgé~tacontréed'Àrgosdes loups lois. Les Spartiates portèrent à sa mé.moire
dont elle était infestée. te même respect qu'its avaient eu pour sa
LYCHNOMANCtE, (du grecM~of, lampe),- personne, et lui élevèrent un temple comme
divination pratiquée par les anciens, d'après à un dieu. C'est dans ce tempte.qu'on affichait
I'inspe< )ion de la flamme d'une tampe. les arrêts.
LYCtARQUE, magistrat annuet de Lycie, 1.YMPHA, divinité romaine, sans. doute
qui présidait aux affaires religieuses et civiles .l'eau divinisée; Varron.ta met au nombre
de la contrée, aux-jeux et aux fêtes célébrés des douze divinités rustiques qui présidaient
en l'honneur des dieux. à l'agriculture.
LYCOCTONE, ou tueur de loups, surnom LYNA, déesse de ta mythologie seandina.vc;
d'Aponot),()ui avait.défendu contre les loups elle avait la garde des hommes que Frigga~
les troupeaux d'Admète. Fo~aussi Loup,. routait soustraire à quelque péril.
LycÉEN, n° 3. et LYCÉES, n" 2. LYSANDKlËS, fête de Junon, célébrée à
LYCOGÈNE, né d'MMe <ot<t'e, surnom d'A- Samos. Les Samiensdonnèrcnt par un décret
potton, tiré de ce que Latone, .sa mèrû, sur à cette solennité je nom de fête de Lysandre;
le point d'accoucher, se. métamorphosa en et les temples de cette déesse fureot égate-
louve.. ment appelés fyMttidrtoH. D'autres veutent
LYCOMËDES, famitte d'Athènes qui avait que cette fête ait eu pour objet un Lacédé-
l'intendance des cérémonies et des sacrifices moni<'ndunomdeLysandre.
offerts à Gérés ~aux grandes déesses, et pour LYSiÀDES, nymphes ainsi appelées parce
laquelle Musée, Pamphus et Orphée avaient qu'on allait se rafraichir dans leurs ondes.
composé des hymnes que les Lycomède~ LYSSA (la ro<ye~. Quelques mythologues
chantaient dans ta célébration dès mystères. font de Lyssa une quatrième furie, fille de ta
Les Messéniens nommaient aussi Lycomèdes Nuit. Junon, dans Euripide, ordonne à Iris
les prêtres de Cérès et de Proserpine; its de conduire Lyssa auprès d~Hercute, pour
prétendaientquedansunde leurs bois nommé lui inspirer les fureurs qui enfin lui firent
~</CM~, tes mystères de ces grandes déesses perdre la vie. On ta représente coiffée de
avaient été cétébrés. Ils avaient des lames serpents au dard attongé, et un aiguillon à
de plomb sur lesqu'elles. était gravé tout la main.

..M'

MA, nom d'un sacrifice que les Chinois MA', déesse des Lydiens, sans doute ta
offrent, avant le combat, à celui qui passe même qui était appelée Rhéa par tus Gre.cs.
pour avoir inventé la guerre. Çes peuples l'honoraient en lui sacrifiant un
MA, mot-qui, dans la tangue du Japon, taureau. lis la représentaient portée sur
signifie le diable. Les Japonais sintoïstes des Hons. un tam.Dour à la main, et ta tête
donnent ce nom au renard, parce qu'ils re- couronnée de tours. Le mot Ma signiSe
gardent cét animal comme animé par un mère dans presque toutes les langues tes
mauvais génie d'âne espèce particulière. Lydiens t'appelaient ainsi parce çu'its
<ii DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 4<P
la regardaient comme la mère de tous les appelés FMeMMototKo~MM on ennemis du
êtres. Saint-Esprit.
NAABËMS, sectaires musulmans, appar- MACËt~ANES, déesses indigètes des Eu-
tenant ~i'hérésie des Kharid,jis ils tirent gyens. ancien peuple de Sicile,.
feur nom de Maabed, fils d'Abderrabman, MACÉRIS, nom sous tequet -les- anciens
dont ils suivaient les erreurs, qui étaient Sardes honoraient Hercule.
peu près fes mêmes que ce!)es de Thaalihis. MACHABËES, nomi de quatre livres de
jts soutenaient, contre l'opinion de quel- l'Ancien Testament qui contiennent une
ques autres dissidents, que te mariage entre partie de l'histoire du peuple de Dieu, sous
croyants et idotatres'n'ëtait p.as permis. les Asmonéens. Ges quatre livres n'ont ja-
MAATSO-BOSA idole des Chinois qui mais été reçus'dans te Canon des Juifs, parce
résident à Nangasaki, dans le Japon. Tous qu'ils ont été rédigés après le temps d'Esdras,
les soirs its vont brûler devant ei)e des mor- qui, Suivant tes Juifs, a dû ctore définitive-
ceaux de papier doré, qu'ils jettent ensuite ment te Canon des samtes Ecritures c'est
dans la mer en guise d'Offrande. Do temp~ pourquoi ils sont rejetés par les protestants.
en temps' ils portent son image autour de Mais l'Eglise catholique reconnaît les deux
son tempte au son des tambours et des cvm- premiers comme canoniques; le troisième
batcs. et le quatrième sont apôcryphp.s. Mais
MABO!A, nom que les anciens Caraïbes sutvant l'ordre des temps et des événements,
donnaient au mauvais principe. îts tui attri- le troisième. devrait être le premier de tous
buaient les éclipses et autres phénomént's -le second devrait étr& placé avant le premier,
naturels dout its ignoraient ta cause. Bien et. le quatrième~ immédiatement après le
qu'ils admissent aussi -un bon principe, ils premier. Ainsi, pour tes mettre dans l'ordre
ne lui adressaient jamais leurs vœux et leurs naturel', it ne faudrait que ptaccr le premier
hommages, parce' que, disaient-its, étant au troisième rang, et t~ troisième à la place
essentiellement bienfaisant', il était inutile du pcomier. Toutefois ces liy.res sont indé-
de le prier. Leur culte avait pOMr objet pendants les uns des autres, et n'ont pas été
Maboïa, qu'ifs priaient sans tiègte et sans dé- composes~ par le même au'tétu'. Le-premier a
termination de lieu; ,sans chercher à le con- du'être rédigé primitivement en. hébreu,
naître, sans en avoir une idée un peu dis- comme testyte eri fait foi'; maisl'originat
tincte, saris t'aimer en aucune façon,' maiss est perdu maintenant. Les trois autres- ont
seulement pour l'empêcher" de faire du ma). été écrits en .grec. Le~ style du second a
Pour se garantir doses ma.uvais traitement, beaucoup de~ charme et d'étégance. Le nom
ils portaient au cou de petites images) d~ece deMachabées qu'i)s pnrtent vient, de l'il-
démon prétendant qu'elles leur pcacu- tustre J~udas' et~de ses frères dont ils rappor-
raient d'u soutugemen~ On dit encore. qu''i!s tent les hauts faits, et qui avaient le surnom
se faisaient d'es incisions: et ~eûn~en~ pour de Mac/ta6eM. On croit oommunément que
l'amour de lui. ce mot est formé des initiâtes de cette fofntute
MACAM iBUAHtM., ou ~a<!OM ~~ra&aM biblique r)in*,C~3.' "tIC~- ~a CANmac/ta
un des endroits sancti&és que tes M'usutmans JRe~:M ~e/ioca.Qui pJrmi les dieux est sem-
doivent visiter dans le pèierinagc de ia Mec- btabte'â toi,ô t~ho'a.?'Sentence qui était
que. Après avoir achevé tes'tournées de la inscrite sur les étendards des Asmonéens.
Kaaba.bi) passe à ta Station d'Abraham, et MACtUCOP titre d'oMce autrefois en
on y fait une prière de deu'x ~& C~est une asag~dans t~église métropolitaine de Paris.
pratique d'ot))igatiof).Ce lieu est cetui.où Le Machicot était au-dessousides bénéficia rs;
se tenait Abraham en bâtrssant la matson mais il avait te pas-su.r les chantres gagés.
sai"te. Qn~ dérive ce mot- du tatin a tH~MMOMetH
MAGAmS, secte juive dans ('Orient; les c/Mro, que t'en prononça d'abord moM<ca!
mêmes que tes Bouda~nis. 1~oy BouDAAN!. puis tK<!SieoKet en6n mac/ttco~.
M'ACËDO, dieu, égyptien~ H étante gardien MA'CMtLLAN!STES, nom. sous tequet on
d'es Tropiques. désigne quelquefois tes -Ca,méroniensi d~E-
MACÉDO~tENS, hérétiques, du H' siècle, cosse, de Mac-M'Han, ministre de Batma~hie,
qui tira.ient leur- nom de' Macédonius, ar- qui épousa teur cause en 1706, et dont ta fa-
chsvéque arien de Constantinople. Son ca- mille a fourni de père en fils des ministres à
ractère violent le rendit odieux à ceux mêmes la secte jusque dans ces derniers temps. Fo~.
de son parti, et l'empereur Constance, bien CAMÉROiftENS.
qu'arien lui-même )e fit déposer. irrité' MACSOURA, lieu séparé dans lès mos-
contre les Ariens et contre- les catholiques,; quées des Mahométans où se placent les
il soutint, contre les premiers, la divinité princes pour assister aux prières publiques.
du Verbe, et nia, contre les seconds, que te Ce lieu est ordinairement fermé de rideaux,
Saint-Esprit fût une personne divine; ne.jre- et ressemble à la courtine des Espagnols,
conn;)issa,nt en ~ui' qu'une création [))us espèce de tour d~t'it qui dérobe la famille
parfaite que tes autres; Il eut des sectateurs royaieâtavuedu peupte ~pendant ie ser-
se répandirunt a.t\~s. Thrace,
dans lan et~t. dans tes
des.,secla.'teur~ vice divin.
~arfa'it/¡\,q~e.I~s
gui
provinces deTHeitëspont (~ dans ta Bithynie. MACTATtON, terme de sacriSce chez les
ses erreurs furenf condamnées en 381 p'ar te romains. Lorsque; ta pâte, faite de farine de
concile générât de Cpns'antino~te. froment et de se), était jetée sur )a ~ict!me~
tt;fut
Athaitase. e~ che s'appeiaii. M~c/a pouf ma~M <!Mc<s.Cetti'
~gatëme.nt réfuté, par, ,sai!n!.
sàinf Basite. Les Macédoniens furent aussi cérémohië étai~ regardée comme une sorte
4iS MAD MAD 4i4
de consécration qni donnait à !a victime !e être, 'comme t'observe M. Langlois, qu'une
degré de perfection nécessaire pour être re- aHégonè indiquant la successton.
succ6l~ion, desdes pre-
çuè favorabtement de la dignité à taquette miers mois de l'année.
an aiïait ~immoler. Ainsi, tnac~M ~< <<!Mh<s 3° Un autre mauvais génie du même nom
voulait dirn te taureau est prêt et parfait. s'était emparé, au< environs de Mathoura,
De là mac<a?'e, pris dans le sens d'égorger d'un'bois appelé aussi Madhou. H est ainsi
parce que tes mots ctcdefe, ~'M~M~or~ay'ant regardé comme ('ancien fondateur ou posses-
quelque chose de sinistre, étaient soigneu~ seur de Mathoura, appelé de !à Ma~/tOMi-ana
setneut évités dans tes sacrifices. ou ~o~/tOMpoMft,' te hois ou )a viHe de M.id-
MACCtL-MAUNALLt. dieu dés Mexicains, hou. H fut tué par Satroughna, fils de Rama,
qui avait des autels particuliers, et en t'hoh- qui s'empara de !a villè. D'autres disent que
neur duquel on cëtébrait, vers le 12 septem- ce fut son fils Lavana qui succomba dans
bre, une fête appelée Afa<'M:W-~a/<ne[/<t. cette' circonstance.
MADARt-FAOUtR, nom 'd'une 'classe de MADHOUN, nom de l'avant-dernière classe
préfres ou religieux musùtmans de t'Hin- des ministres de la religion unitaire ou des
duustan. D'ruzes. Ils sont subordonnés aux Daïs, et
MADCtNA,'déesse de la des exercent, s~ous leur autorité, le mioistcrede
mythologie
anciens Slaves eHe 'présidait aux forêts, irïissiorinai~e`s: Leur nom signifie ceux qui
missionnaires~
conjointement avec une autre divinité nom- ont~reçu ta permission de briser et de res-
mée'Ragaïna. taurer, suivant te langage des Druzes, c'est-
MADKKAKKO, déeste des anciens Lapons à-dire de montrer aux hommes la fausseté
elle était t'épouse de Maderatia, et habitait )a des autres religions, et de les introduire
`
moyenne région de l'air:- dans la connaissance des dogmes <te la reli-
MAD&RATIA; le premier des dieux de la gion véritahte. Ce sont eux qui ouvrent aux
troisième classe, dans la théogonie des La-~ aspirants la porte de l'initiation. Ils ont au-
pons. Il résidait dans la ptus~ haute région dessous d'eux les ~oA'oser, qui teur sont su-
de t'air, celle qui est' la plus proche duciei. bord'ohne:
Les Lapons attribuaient lui èt à ~a~e- MADHOU-PARKA. cérémonie qui fait par-
ra~Ao, son épouse, ta production, la nais- tie du poudja ou saérifice journalier des
sance, la vie, lé mouvement de tous lés hom- Hindous': elle consiste, à présént.er à boire à
mes et de tous' tes anfmaux, en vertu du !a divinité qu'on adure du mie), du sucre et
pouvoir que ces deux divinités avaient du')ait'me)cs ensembte dans un v~se de mé-
reçu de Radi''n-Atzhie. Maderatia fournis- tal. Fdy. POUDJA.
sait t'âmc Maderakko la recevait de son' MADHOU PONGOL deuxième jour de ia
époux et- ta plaçait dans le corps qu'ett& fête de Pongot, célébrée avec beaucoup de
avait formé/Cependant c'était à un autre cou- solennité dans le sud de Ftudè. 1~o~e~
pte divin qu'it était réservé de décider du PONGOL.
sexe que !c fœtus devait avoir; yM~A~f en MADHVATCRARtS, secte ind~nne appar.
faisait un maté, et ~ar-~&M u'né. femetté. tenant à la grande famitte des Vai)hna-
MADHAVA, surnom de Vichnou. qui ex- vas; et fondée par un brahmane, uom:né
prime ta victoire remportée par ce'D,ieu Madhvatcharya. ~oy. BnAHMA-SAMPRADAïfs.
sur un démon nommé ~fad/iOM. MADHYA-LOKA, le monde du milieu,
MADHAVJS, sectaires indiens, adorateurs suivant la cosmogonie des Djainas c'est ce-
de Vichnou. On dit qu'its voyagent toujours lui que les mortels babitentjet.où.règnentta
avec des instruménts
instruments à corde dans. fé-gfrlrè
corde dan~. te genre vertu et le vice. Ce monde a un red/oM d'é-
d'une guitare, et qu'ils demandent t'aumône e tendue un redjou est égal à l'espace que ie
en s'ac'compagoant de la musique, tts vont soleil parcourt en six mois. Le /);<!H)!)OM-
rarement dé compagnie, et leur doctrine par- f/Mtpa, qui est la terre sur )aquei)e, nous
ticulière est peu connue. Leur fondateur était vivons, n'occupe qu'une petite partie du
un religieux appeté ~a<Mo, ou' Mad/tu~t. Madhya-toka )f est environné de tous côtés
MADHOU. Lés livres hindous citent pt'u- par un vaste océan, et son centre se trouve
sieurstmauvais génies de ce nom, qui po'ur- un tac immense, quf a cent mitte yodjaaas,
tantatasigninca;tionde.tH!eL o« environ 300,000 lieue's d'étendue. Au mi-
i° Dès té commencement du monde, un ti'eu de ce monde s'élève la fameuse monta-
géanh nommé Madhou se révolta contre gne Maha-Mérou.
Brahma, avec Kaitabha, unde ses compa- MADS~AM-tKAS, classe particuHére de
gnons. Vichnou se réveitt'a pour réprirhor Bouddhistes, qui soutiennent que tout'est
son ()rgueil,De iâ
son orgueif.'De Îà plusieurs sûr"ri,oq,osdonnés
plvsieurs surnoms ~outiés viu< Reur non~ signine ceMa? qui <!ent:en< le
a ce dieu et à Krichha, qui ra'ppettent le sou- Mt~teMt L'inventeur de ce systënu' phitoso-
veuir de cette victoire. En effet Vichnou in- phique est Nagardjouna, ancien docteur
carné en Krichna terrassa encore ce réhéHe, bouddhiste, qui'îteufit quatre ou cinq cents
car, suivant la mythologie hindoue, tes dieux ans après Cbakya-Mbuni, et' passe pour avoir
ont perpétuettement tés' mémos adversaires vécu six cents ans.
dans !euM incarnations successives. MADONNADASODNt, nom de Dieu en.
3' Madhou est l'ancien nom du premier pehlvi t'angue sa,cré~des Parsis; ce mot si-
mois de l'année, appeté ensuue ?'c/(~r~ gnifie t'être a6~or6~doM$ son excellence.
(mars-avrit). Gettè victoire de Vicbnou e~ de MAD~U-PQUNGAL, fête des bestiaux, cé-
Krichna, connus aussi sous le 'nom de Ma- ici'rée par les Hindous, d:u)s ta grande so-
dhava, qui est le second mois, n'est 'peut iennité du* P~ungair'De~ grand matin, ies la-
~5 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. ~0
coureurs répandent de t'eau sur le blé dans autre divinité, appelée Moréiba, et qui peut
les champs, en criant à haute voix FoMMy~, être n'était autre que la tune.
PottM<ya</Vers midi, on fait cuire du riz MAGES,'t° ministres de la religion chez les
dans du tait, et on t'offre à Indra, un des anciens Perses. Ils jouissaient d'une granda
huit gardiens du monde, en lui adressant considération, et se voyaient également re-
des prières pour qu'it féconde la terre en cherchés des grands et.du peuple. On leur con-
laissant tomber les pluies à propos qu'il fiait t'édncation des princes; et même aucun
multiplie les bestiaux et qu'il augmente roi n'était couronné, dit Suidas, qu'il n'eût
leur pâture. Dans l'après-midi, on lave les subi une espèce d'examen- par-dev.mt les
vaches et les taureaux, on les nourrit avec Mages. Darius, fils d'Hystaspe, crut s'ho-
une partie de l'oblation faite à Indra, on norer beaucoup en faisant graver sur so.n
les peint et on les orne de -guirlandes; tombeau qu'il avait été parfaitement instruit
puis on les réunit en troupeaux accompa- dans toutes leurs connaissances. Par rapport
gnés d'une bande de musiciens on les con- au culte de la Divinité, ils ne voutaienLni
duit à une place publique, où les vachers temples, ni autéls, disant qu'on diminue la
préparent de~ la nourriture, des parfums et majesté de Dieu, de ceiui qui remplit tout paf
des tleurs en l'honneur des. vaches Us les sa présence et par ses'bienfaits, en le ren-
aspergent d'eau de safran avec des feuilles fermant,pour ainsi dire, dans des murailles.
de manguier, pour les préserver du mal, en Aussi, quand les Perses voulaient satisfaire
criant PoMM<ya~,FoM~a</ Après quoi les aux devoirs de la religion, ils se retiraient
Hindous, en se donnant la main, font le tour sur tes montagnes les plus étevées, et ta ils so
des va';heset des taureaux ;quetques-uns. prosternaient devant Jupiter, c'est-à-dire de-
surtout parmi les Brahmanes, se prosternent vant le ciel même, qu'ils croyaient tout péné-
devant elles. Enfin les vachers remènent tré de la divinité; là, ils faisaient leurs dif-
testrnupeauxàt'étahte. férents sacrifices. Les mages croyaient à une
MADRAVA, divinité hindoue; un des dix espèce de métempsycose astronomique, toute
Viswas honorés principatement dans certai- différente de celle de Pythagore. Ils s'irnagi-
nes cérémonies funèbres. naient que les âme,&, après la mort, étaient
MA-FO, ou la science des démons; c'est-le contraintes de passer par sept portes, ce qui
nom que les Chinois et les Japonais donnent durait plusieurs millions d'années, avant,
à la magie. Ceux qui s'y adonnent s'abstien- d'arriver au soleil, qui est le ciel empyrée
nent de tout commerce avec les femmes, per- ou le séjour des bienheureux. Chaque porte,
suadés que, s'ils se gardent purs sous ce rap- diSérexte par sa structure, était aussi com-
port, ils peuvent exercer leur art avec plus posée d'un métal différent, et Dieu l'avait
de précision et de succès. ~fn-o est. ta pro- placée dans ta p)anéte qui préside a ce métat.
nonciation japonaise; les Chinois articulent La première se trouvait dans Saturne, et.
la dernière dans Vénus. Comme rien n'ét.nt
Mo-/a.
MAFOUISSE-FOULOP, dieu de t'ite Fu- plus mystérieux que cette métempsycose, les
tuna, dans t'Océanie occidentale. Les natu- mages la représentaient sous l'emblème d'une
rels lui attribuent les tremblements de terre; échetle très-haute, et divisée en sept passages
ils lisent que ce dieu est couché sous l'île,.à a consécutifs, dont chacun avait sa marque, sa
une grande profondeur a dor- couleur particulière; et c'est ce qu'ils appe-
que quand
mi t'espace d'un an sur un côté, il se re- laient la grande révolution des corps cé-
tourne pour dormir sur l'autre, et que ce teste~ et terrestres, l'entier achèvement de.
sont tes efforts qu'il fait qui éb'antent la la nature.
terre. Si te vokan de Futuna, éteint depuis Selon Thomas Hyde, savant anglais, les
longtemps, venait à se rouvrir, its pour- Mages ne connaissaient qu'un souverain
raient ajouter. que c'est encore Mafouisse Etre, dont le feu était le symbole; et s'ils
qui souftte ses feux, et leur fable'seraitaussi rendaient un culte religieux à cet élément,
poétique que cette d'Bnc&tade chez tes an-- ce n'était, qu'un culte relatif à la Divinité
cieos. qu'il représentait. Cette religion, qu'on ap-
MAGADA, déesse adorée autrefois ~ans la pette )e Ma~!MKe, subsiste encore aujour-
basse Saxe, où elle avait un temple. fameux, d'huicheztesGuèbresqui sont établis dans
respecté des Huns et des Vandales, et. qui. la Perse et dans les Indes. Zoroastre passa
subsista jusqu'au temps de Chartemagne~ pour le fondateur de cette religion, et pour
cet empereur le fit détruire. cbet des Mages, auxquels il fit porter le-nom
Magada paraît
correspondre à-la Vénus des anciens. de Herbad. Les Mages des Parsis ou Guèbres,
MAGARESj sorciers de Mingrétie,.fort re- ne se rasent que les joues, ils portent leur
doutés des gens d'j pays. La cérémonie du barbe fort longue au menton. Ils n'ont
mariage s'y fait toujours.en secret, et sans presque point de moustaches. Leur tête est
couverte d'un grand bonnet, qui a la forme
jamais prévenir du jour, de peur que ces
d'un cône, et qui leur descend jusque sur les
prétendus magiciens ne jettent quelque sor-
titégesurte;! époux. épautes. Ils ont ordinairement les cheveux
M~GEC, divinité adorée par les Guanches, fort longs, et ne les coupent jamais que lors-
qui appelaient ainsi le soteit. objet de leurs qu'ils portent le deuil. Autrefois leurs bon-
nets se croisaient par-devant sur la bouche.
adorations, parce qu'its le, considéraient
comme l'image du dieu suprême. C'était au lis se la couvrent aujourd'hui avec un mor-
nom de Magec qu'its prononçaient leurs ser- ceau d'étoffé carré. La ceinture dont ils sa
ments. Ils tui donnaient pour compagne âne servent pour attacher leur robe a quatrf
H7 MAC MAG 4<8
nœuds qui désignent quatre choses diffé- tenir le feu. Plusieurs de ces usages leur
rentes. Le premier noeud les avertit qu'il n'y étaient communs avec les Perses mais, con-
a qu'un seul Dieu; le second., que la religion. trairement à la coutume de ces derniers, ils
des Mages est la sente véritab)e;le troisième enterraient leurs morts.
nœud, que Zoroastre est un prophète en- 3° Les anci&ns donnaient aussi le nom de
voyé de Dieu; le quatrième, qu'ils doivent Afa~e~.aux prêtres de Chatdée et d'Assyrie.
toujours se tenir prêts à faire' de bonnes Ces Mages étaient Sabéens, et rapportaient
œuvres. Cette ceinture n'est pas particutiére toute leur religion au culte des planètes et
aux Mages; tes laïques doivent toujours des étoiles. Comme tcur culte était essentiel-
aussi la porter. C'est ordinairement vers l'âge tement astronomique, ils donnaient dans
Hc douze à quinze ans qu'ils commencent à toutes les rêveries de l'astrologie judiciaire.
la prendre. Les Guèbres trouvent dans cette MAGICIENS, individus qui se mêlent de
divine ceinture une source abondante de.bé- magie, et qui prétendent avoir un empire
nédictions, et un rempart assuré contre les presque absolu sur tcs.étéments. D'un coup
attaques du malin esprit. S'il leur arrive de de baguette, d'un mot, d.,un signe, avec une
la perdre, c'est le, plus grand malheur dont goutte de liqueur, ils se font fort de boule-
ils puissent être affligés. Jusqu'à ce que le v,erser les substances créées, de faire appa-
Mage leur en ait donné une autre, ils n'o- raître les esprits et de les asservir à teur vo-
svnt faire aucune action; ils ne diraient pas lonté, de 'changer l'ordre immuable de la
même une parole, et ne voudraient pas fa.ire nature, de livrer le monde aux puissances
un pas, persuadés que tout ce <ru'i!s feraient infernales, de déchaincr les tempêtes, les
sans leur ceinture tournerait à mai. Le Sad- vents ~t les orages, de causer des maladies,
der,.un de leurs livres sacrés, excommunie de donner la mort, de.guérir les infirmités,
celui qui, à t'âge de. quinze ans, n'aurait en un mot de faire tout le bien et surtout le
pas encore reçu la ceinture, et défend à toute mat, suivantqu'ils y sont portés par leurs
personne de donner à ce profane du pain et passions ou par leur intérêt.
de l'eau. Quant aux Mages. ils sont distri- De tout temps il eut des Magiciens ou des
bués dans les différents pyrées, où ils exer- gens q~ti ont passé pour têts, principalement
cent te culte retigtcux. Ils .vivent-des dîmes chez les peuples peu éclairés, Ils ont été sur-
et de quelques contributions volontaire que tout te ftéau.du moyen âge, qui sévit contre
le peuple-s'impose. Par exempte tous les eux avec. ta p)us grande rigueur mais trop
Guèbres ont coutume d'éteindre leur feu. souvent aussi il arrivait qu'un lâche ennemi
chaque année, le-25. avril, et en achètent du portait contre çetui qu'il voulait perdre une
nouveau à leur prêtre. La rétribution sau'Hs absurde accusation de magie, qui t'envoyait
lui donnent peut'montcr la valeur de neuf presque infaitfibtement au bûcher. Mainte-
ou dix sous de ,no)re monnaie. Les Mages nant encore, que nous sommes dans un
peuvent se marier, le sacerdoce est même. siècle qu'on dit éclairé, on trouve de ces
concentré dans leurs familles il n'y a que imposteurs qui prétendent jouir.d'une cer-
les fils de Mages qui puissent t'être eux- taine autorité sur les éléments mais ils n'a-
mêmes mais s'ils se sont trompés dans teur busent.guère que tes. simples, et leur crédit
choix, et que la femme qu'ils ont prise soit diminue de jour.en jour. Foy. Dsvt~s, SOR-
stérile,, ils ne. peuvent en épouser une autre CIERS, ËNCHANTECRS JO~LEURS etc.
que dans le pieux dessein d'augmenter le l°Nutte part, .en Europe, les Magiciens
nombre des udètes; seulement il est néces- n'ont été plus accrédités qu'en Laponie,
saire que.la femme stérile y'consente, sans où ils formaient un corps nombreux et res-
quoi le mage est obiigé de la garder. pecté peut-être même les Lapons actuels ne
2° Les Mages de Cappadoce étaient des hé- sont-ils pas encore exempts decette supersti Q
rétiques qui s'étaient étevés parmi les an- tion. Le procédéte plus ordinaire pour connai-
ciens Perses, et avaient corrompu. la pureté tr.e l'avenirou tes choses cachées était ic tam-
de leur culte. L'hommage que les Perses bour.magique. Cet instrument est fait d'un
rendaient, au feu était d'abord symbolique; seul morceau de pin ou de bouleau, creusé
ces~ Mages en firent l'objet direct de leur par le mi)ieu;ta.peau tendue par-dessus est
cutte. Ils construisirent en l'honneur du feu couverte de figures et d'hiéroglyphes dessi-
des temples appetés pyrées, firent des images nés en-rouge. Ce' tambour est si saint qu'on
qui représentaient cet élément, les portèrent ne permet à aucune femme ou fille nubile de
en procession, et leur offrirent des sacrifices. te toucher. Quand il faut te transférer d'un
Ils se servaient d'un maittet de bois pour as- lieu a un autre, on te .porte te dernier, après
sommer les victimes qu'ils immolaient. Leurs tous tes autres meubles, et lorsque toutes les
pyrées n'étaient qu'une vaste enceinte, au personnes du logis sont parties. Ce trans-
milieu' de laquelle il y avait une espèce port, se fait par tes soins du mari. jamais de
d'autet ou foyer, où tes.mages entretenaient la femme. On prend une voie particulière et
un feu continuel avec une grande quantité étoignée des chemins communs, dans la per-
de cendres. C'était devant ce feu qu'its réci- suasion que si, trois jours après que le tam-
taient leurs prières et pratiquaient les exer- bour a été transporté, quelqu'un et parti-
cices de leur reHgion. Ils avaient la tête cou- culièrement une femmeou unefille.-à marier,
verte d'une mitre retenue avec de iarges venait, à passer fortuitement dans le même
cordons qui leur cachaient la. bouche et endroit, ittut arriverait un grand malheur,
presque tout le visage. lis tenaient en main peut-être même une mort subite.
une poignée de petites bûchettes .pour entre- Dans la divination par le tambour, le La'
4~ DICTIONNAIREDES RELIGIONS. ~6
pon qui veut découvrir quelque chose doit râblé s'étèvé; au second, le vent devient plus
eh-e~) genoux, ainsi que toute rassemblée; fort; mais au troisième, ce sont des lempê-
Quand il s'agit, par exemple, d'apprendrë~cë tes et dps orages on n'est plus le maitre du
qui se passe dans les pays étrangers, un vaisseau, qui va périr contre )es écuëi~s: C'est
d'entre eux bat le lambourde la manière sui- un secret, dit un auteur cité pàr Schetfer, i
vante il met dessus, à l'endroit où l'image qui dépend dé la nativité du Magicien il a
du soleil est dessinée, quantité d'anneaux de un ptein pouvoir sur te vent qui soufflait au
laiton attachés ensemble avec une chaîne dé moment de sa naissance ;ain<;i l'un gouverne
miette métal; et frappe sur le tambour avec un vent, et l'autre un autre. Comme ils ont
son marteau de manière 4 faire remuer tes le pouvoir de faire siHer les vaisseaux, iisoht
anneaux. tt chante en même temps d'une aussi celui de les arrêter; mais ce mal n'est
voix distincte une chanson appelée ~on&e; et pas' sans remède, il suffit qu'une femme frotta
tous tes assistants, tant hommes que femmes~ le vaisseau de son sang; le bâtiment Sotte
y ajoutent chacun leurs chansons appelées alors en toute H~berté.
duvra. Dans ces chants on profère ptusieurs 3" Les Magiciens 3e la Chine se mêlent
foisteBomdu lieu dont ils désirent.~ voir des également de vendre les vents; et ces cuârta-
nouvettes. Après avoir qùelquië' temps battu tans se trouvent toujours deux ensemble.
le tambour, lé Magicien le met suf sa tête, et L'un porte gravement sur t'épautê droite un
tombe aussitôt par terre, comme s'il était en- sac, dans tequët est renfermé le vent pré-
dormi ou en syncope; oh ne tui trouve ni tendu, dont H tivre pour de l'argent autant
sentiment, ni pouls; ni aucune marque de que )ë crédule ach'etéur croit qu'i) lui eii faut.
vie. Cela a donné occasion dé Croire que De sa main gauche, H tient un martëain; avec
t'âme du Magicien sortait effectivement de lequel il frappe ptusieurs fois !à terre; pour
son corps, et que conduite par les démons; en faire sortir lé génie du vent, qui s'étànce
elle se rendait dans la contrée à laquelle on dans les airs porté sur un Oiseau mons-
s'intéressait. Pendant que te devin est dans trueux. D'autres se métfht de deviner par
cet état, on dit qu'il souffre de telle suite, que les nombres, par des cerc)es et des figures
ta sueur lui sort du visage et de toutes les par tes lignes des mains et du visage, par les
autres parties du corps. Cependant toute songes, ainsi que cela se pratiquait parmi tes
l'assemhtéë continue à chanter jusqu'à cë autres idolâtres, surtout danS fa Grèce. Quel
qu'il revienne de son sommeil. Oii ajoute ques-uns enseignentaux femmes les moyens
que; site chant était discontinué, le devin d'avoir une grossesse prompte et heureuse.
mourrait, de même que si on essayait de te 4° Chez les Tunkihdis, il y 3 des Magi-
réveiller. C'est aussi peut-être pour cette ciennes qui passent pour avoir uu6 bdmmu-
même raison que l'on à grand soin d'écar- hication intime avec )e démdh, et pou~ con-
ter de lui les mouches et tes autres insectes. naître l'état des âmes dans ('autre monde.
A son réveil, le Magicien raconte ce qu'it a Ces Magiciennes appellent les âmes au soh
appris, et répond à ceux qui t'interrogent sur du tambour; et soit en Contrefaisant !éur
les choses qui les concernent, it n'y a point voix ou par quelque autre unifiée, ellés fuht
de durée fixe a ce somtneit_extatique on dit crdire que l'âme évoquée parle et répond
seulement qoë te plus long persiste environ par leur organe. Les médecins du Tonquin
vingt-quatre heures, et que le devin montre se mêlent aussi de magie; car plusieurs foia
à son réveii quelque objet du pays doM il est ils attribuent lés maladies S )')nftuehce dé
censé revenir, en preuve de la véracité de ses tel ou tel démon: Ils Ordonnent àiors de l'a-
assertions, paisér par des sacriGcës; et si cela né réussit
Le tambour magiqué sert encore Nux La- pas, on emploie là force pour le faire délo-
pons pour chercher Fa cause et la qualité de ger. Les amis du malade investissent la mal-
leurs maladies, c'est-à-dire si ettës provien- son et prennent tes àrmeâ puar chasser !ë
nent du sort ou d'une cause naturelle, comme mauvais génie. Quand ut) magicien s'est as-
aussi les moyens d'apaiser leurs dieux en' suré par ses livres ou par quelque autre
cette occasion. On attribue aussi aux Lapons moyen que la maladie est causée par l'ânie
l'usage de certains danis magiques qu'ils d'un parent défunt il met tout en usage
tancent contre leurs ennemis pour leur pour attirer cette âme nuisihle; et dès qu'il
nuire. Par ce sortilège; its leur envoient des t'a en son pouvoir, il la rcnfErmë dahs une
maladies violentes ou, s'ils ne teur nüisent bouteJUé, jusqu'à ce qut! lé malade soit
pas dans teu's personnes, ils leur nuisent guéri. Il brise alors la bôutcittë et rend 1S
dans leurs biens et dans teurs troupeaux. liberté t'âmemattaisante.
Quelques écrivains parlent d'esprits familiers o" Les Magiciens ou devins dé !a Virgin'iè
qne les septentrionaux, envoient, pour faire coupaient leurs Cheveux fas, et tîë laissaient
du mat tes uns aux autres, et l'on donne te qu'une crête. Us portaient sur l'oreille là
nom de Cftn à ceâ prétendus damons. peau d~uu oiseau brun se barbouillaiëtit de
2° Les peuptes de Norwége, cèux de la La- suie et d'autre' substance n'oiré, et sè voi-
pohie septentrionate, et ceux qui habitent laient lës cuisses avec une peau dé loutre.
les bord~ du golfe 'de Bothnie, passaient Ces Magiciens se mêtaient de Conjurer lès
pour vendre des vents àu~ voyageurs et aux oragt's; à cet effet ils se rendaient au' bord
mariniers. Le secret de cette magie consiste de Téau, s'adressaient à èHe'avcC des cris
ou un cordon à trois nœuds, qu'Us donnent aureux, accompagnés d'invocations et 06
aux passagers pûrur un "prix convenu. Au chants après quot ils jetaient au miHëu de
dénouement du premiët nce~d, ufn vent {gvo- j'ëau duf tabac, dés morceaux de cuivre et
~< MAC MAG
autres bagatelles semblables, pour apaiser trieux, qu'on eût gratiiïé, il y a moins de
ta divinité qui y présidait. C'est à eux que deux sièctes, de cette qualification celui qui
l'on s'adressait dans tes nécessités pressan- te premier aurait tenté une ascension dans
tes on leur demandait de ta pluie, on les un aérostat, mené des navires ou une file de
priait de faire retrouver tes choses perdues; voitures au moyen de la vapeur, ou qui eût
ils servaient aussi de médecins, à cause des tiré des portraits au daguerréotype; mais
connaissances q.u'on leur attribuait dans les après avoir bien pesé les autorités de part et
effets naturels et surnaturels. Enun leur avis d'autre, on est porté à convenir que non-
décidait de la guerre ou, de ia .paix et rieu seulement il peut y avoir, mais qu'it y a. eu
d'important ne se faisait sans les consulter. des gens qui, par des moyens surhatBrets,
MAGIE; on la détinit l'art d'opérer des ont opéré des effets au-dessus des forces de
choses surprenantes et merveilleuses,, soit l'art et de ta nature. Le seul témoignage de
par te secoors de la nature, soit par te se- l'Ecriture sainte pourrait suffire pour la
cours de ',art, soit par l'intervention des es- prouver. EUe dit que ce fut par des enchan-
prits ou démons de là vient la distinction de tements que les magiciens de Pharaon chan-
magie naturelle, magie artificielle, et magie gèrent leurs baguettes en serpents, et l'eau.
M'être ou d!a6o<t</Me. Du premier genre se- du fleuve en sang. Ce qu'on lit au xxym*
raienHes propriétés de certaines substances chapitre du I" livre des Rois n'est pas moins
connues de très-peu de personnes qui s'en curieux et concluant. H s'agit d'une évoca-
serviraient pour guérir des maladies, cica- tion, et c'est part-icutièrement sur ce point
triser des blessures ou produire d'autres ef- que tes personnes dont nous parlons sont
fets surprenants. Du second genre sont les incrédules. Saut, prêta livrer bataitte aux
tours d'adresse opérés par les physiciens et Philistins, consulte le Seigneur sur l'issue de
les prestidigitateurs. Ces deux sortes de Ma- l'événement, et n'en reçoit point de réponse.
gie.sont innocentes par elies-memcs et por- Désespéré de ce silence, il dit à ses gens
tent le nom de magie 6/aKC/ie elles n'entrent Cherchez-moi une devineresse, j'irai la con-
pas dans le Cf'dre de ce Dictionnaire. Quant sulter, et je saurai par son moyen ce que.le
à la Magie notre, on ja divise en célestielle, Seigneur s'obstine à me,cacher. Ses gens lui
c'est-à-dire .l'astrologie judiciaire, et en c~- dirent qu'it y avait une devineresse cachée à
t-emonte~e, qui consiste dans l'invocation Endor. Saut ~.se déguise, et, accompagné
des démons, et s'arroge en conséquence seulement de deux hommes, )1 va trouver la
d'un pacte formel ou tacite fait avec les puis- magicienne et lui dit: «Employez pour moi
sances .infernales, le prétendu pouvoir de tes secrets de votre art, et faites-moi appa-
nuire et de produire des effets pernicieux, raître cdui que je -vous nommerai. Vous
auxquels ne. peuvent se soustraire les victi- savez, répondit la devineresse, que Saut a
mes de sa fureur. Ses diverses branches on banni d'Israël tous les magiciens et devins;
opérations sont la cabale; l'enchantement, pourquoi me tendez-vous des pièges, pour
le sôrtitége, l'évocation des morts ou des es- me faire mourir?))–Saut lui jura par le Sei-
prits malfaisants, la découverte des trésors gneur qu'elle ne courait aucun risque.
cachés et des plus grands secrets, la divina- Elle lui demanda alors « Qui ferai-je venir?
tion, la prophétie, le don dé guérir par des –Samuel, B répondit-it. La magicienne
formules magiques et par des pratiques mys- n'eut pas plutôt vu Samuel, qu'elle s'écria,
térieuses les maladies les plus opiniâtres, de en se tournant vers le roi « Vous m'avez
préserver de tous maux, de tous dangers, au trompée.: vous êtes Saut.–Ne craignez rien,
moyen d'amulettes, de tatismans, etc.; la' t,ui dit te roi; dites-moi qui vous avez vu.
fréquentation du sabbat, etc.; enfin toutes les -t'ai vu, répondit la devineresse, des dieux
rêveries humiliantes dont la religion et la ou des esprits s'étever du sein de la terre.
philosophie auront toujours tant de peine à Quelle est la forme de celui que vous voyez,
détromper l'espèce humaine. demanda Saut?–Un vjeittant.s'étèvë revêtu
Nous n'ignorons pas qu'aux, yeux de cer- d'un manteau,)) répondit )a magicienne. Saut
taines personnes la magie noire est un art connut à ce récit que c'était Samuel. H se
absolument chimérique; il est des.gens qui prosterna le visage contre terre, et l'adora.
relèguent les merveilles de la magie au rang Samuel s'adressa ensuite à Saül, et lui an-
des contes des- fées, et qui soutiennent que nooca sa défaite et sa mort.
les prodiges des magiciens n'ont été opérés A ces récits de la Bible; on objecte que tes
que par des moyens physiques .ignorés de la métamorphoses opérées par tes magiciens de
multitude; sans vouloir prendrè un parti Pharaon pouvaient être l'effet de quelque
décisifdans cette question, et nous prononcer secret naturel qui fascinait les yeux, et fai-
péremptoirement, nous croyons qu'il y a sur sait paraître les objets différents de ce qu'ils
cet article, comme sur plusieurs autres, utt étaient réeUement, ou b,4en qu.'elles n'étaient
milieu à tenir-entre l'incrédulité excessive que des simples tours d'adresse; que t'évo-
et la trop grande crédulité. Il est vrai; et cation de la pythonisse n'était probabLement
nous avouons que, dans les siècles d'igno- qu'une fourberie adroitement conduite, dans
rance et de barbarie, on a beaucoup exagéré taqnelte le détaon n'avait aucune part, et
et multiplié les merveilles opérées par les, que l'oracle prétendu dé Sàmùel n'était
magiciens, qu'on a regardé bien des effets qu'une conjecture heureusement tirée de t'é-'
naturels comme produits par ta magie, tat présent de l'armée de Saut; que t'Ecris
qu'on à souvent donné le nom de magiciens ture condamne les sorciers et4es devins;
à des gens qui n'étaient .qu'habites et indus- ptutAt comme de~imposteors qar favorisaient
t23 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 424
la superstition et la curiosité téméraire du naissances de l'époque ne permettaient pas
peuple, que comme des hommes qui avaient alors d'apprécier. On a vu des gens, fort.ins-
commerce avec le diable; que les magiciens truits d'ailleurs, accorder une pleine con-
don' elle parte n'avaient pas plus de commu- fiance à des récits absurdes et mensongers,
nication avec les puissances infernales que et accueillir sans la moindre critique les
nos diseurs de bonne aventure et nos bohé- faits cqntrouvés qui leur étaient présentés
miens, qui ne sont évidemment que des four- comme résultat des sciences magiques. Cette
bes, dont la créduhté du peuple fait toute la crédutité n'est pas particutière auxsièctes
magie; que l'Ecriture s'accommode souvent modernes, elle a existé dans toutes les con-
aux idées populaires; qu'elle dit que la py- trées et toutes les époques.
thonisse évoquait les'ombres, comme ette Lucien, dans son dialogue intitu)é Phi-
dit que le soleil s'arrêta, parce que c'était ta lopseudès, ou t'~Mt dut mensonge, nous ap-
croyance commune; et que de même qu'au- prend combien les philosophes les plus célè-
cun philosophe ne croit que le soteit tourne bresdeson temps étaient entêtés des prestiges
autour de la terre, ainsi aucun philosophe ne de ta magie, et des prétendus miracles qui
doit croire qu'il se fasse en effet des traités s'opèrent par le moyen de cet art frivole.
réels avec le diable, nr que les esprits des La manière fine et agréabte dont il se moque
morts viennent prédire aux vivants l'avenir, de la crédulité de ces hommes superstitieux,
qu'ils ne connaissent pas eux-mêmes; qu'il les traits curieux, la'bonne plaisanterie et la
n'est pas prob~bte que Dieu eût voulu se ser- saine critique qui sont répandus dans cet
vir du ministère d'une magicienne pour faire ouvrage, nous engagent à en donner un
rendre par Samuel un- véritable oracle; que extrait au lecteur, avec d'autant plus de
c'eût~été accréditer ta profession de gens raison, qu'à la bonté de notre siècle, la plu-
infâmes et proscrits, et entretenir ta super- part des.railleries deLucifn peuvent, encore
stition criminelle du peuple. De ces objections avoir ieur application, sinon parmi les phi-
on conclut que la magie diabolique est une losophes de nos jours, du moins parmi le
chimère. peuple et les gens peu instruits.
Nous convenons qu'on peut interpréter en Etant allé voir, dit Lucien, déguisé sous
ce sens les différents passages de l'Ecriture le nom de Tychiade, .un des plus considéra-
sainte qui parlent de la magie, et que cette ntes citoyens d'Athènes, nommé -Ë'McrafM,
explication n'a rien d'hétérodoxe. Mais nous alors malade de la goutte, je trouvai ras-
soutenons aussi que le sens propre-et titté- semblés autour de lui un grand nombre de
ral du texte favorise le sentiment de ceux philosophes fameux par leur sagesse et par
qui croient à. l'existence réetle de la magie leurs profondes connaissances Ctéodème le
proprement dite. A l'autorité de la Bible on péripatéticien, Dinomaque le stoïcien ton,
peut joindre encore celle des saints doctéurs ce grand homme qui se flatte d'être le seul
de l'Eglise, et de plusieurs hommes savants qui ait pénétré le sens caché de la philoso-
et éclairés, qui ont-jugédans le même sens. phie de Platon et qui puisse en interpréter
Les oracles des païens tenaient aussi-à la aux autres les oracles. Voyez quels person-
magie, puisqu'ils étaient l'effet de l'évocation nages je vous nomme, tes chefs de chaque
des dieux et des démons; et pourtant il se- secte, la plus fine -flcur de la philosophie.
rait bien difficile de prouver que tous ces Leur maintien était sévère et composé; teur
oracles n'ont été que des tours d'adresse ou visage, à force d'être sérieux, était presque
des fourberies, et nous n'accorderions pas terrible. Avec eux était le médecin Antigo-
volontiers que les prêtres de Delphes aient nus, appeté pour dire son avis sur la maladie
eu assez de présence d'esprit pour jouer im- d'Eucratès. Le malade me; fit asseoir auprès
perturbablement leur rôle pendant près de de son lit, et affecta de me parler d'un ton
dix siècles, sans jamais se démentir.–Enfin faible et .languissant, quoique avant que
Corneille Agrippa, qui parle de' la Magie d'entrer je l'eusse entendu disputer avec
avec connaissance de cause, puisqu'il l'avait chaleur et crier d'une' voix de tonnerre.
exercée, confesse, dans son Traité de la va- Pour moi, évitant avec grand soin de heurter
nité des sciences, que tous ceux qui s'adon- le.s pieds du malade, je pris la place qu'il me
nent à la magie seront condamnera à. brûler marquait, après lui avoir fait tes compliments
dans les ftammes éternelles, avec Simon le ordinaires en pareille circonstance.
Magicien. On reprit la conversation que mon arrivée
Mais tous ceux que l'on a appe<és magi-' avait interrompue; elle roulait sur tes diffé-
ciens, bu qui se sont donnés pour tels; ne rents secrets qu'on peut employer avec suc-
l'étaient pas réettement. 11 faut prendre cès pour la guérison de la goutte. Cléodème,
garde de mettre sur le compte de la magie qui partait-lorsque j'étais entré, continua
ce qui n'est l'effet que de l'imposture d'une donc ainsi sou discours « Levez de terre,
absurde crédulité, d'une vaine -frayeur, ou avec la main gauche, la dent d'une belette
d'une imagination exaltée. Car, sans admettre tuée; de la manière dont je viens 4e vous
en,son entier cet adage du médecin Mares- l'expliquer, renfermez-la dans la peau d'un
cet A natura.multa, plura ficta, a e!<BMOMe lion nouvellement écorché et mettez-la au-
nulla, il faut convenir qu'on a autrefois tour des jambes du malade la douleur s'a-
étrangement abusé des termes de ma~te et paisera sur-le-champ. Ce n'est pas dans
magicien, et qu'on a mis sur- le compte de la peau d'un lion, répartit Dinomaque, mais
cette prétendue science une multitude de dans celle d'une biche qu'it faut envelopper
fourberiés ou d'effets .naturels que les con- ta dent,.observant que la biche n'ait point
~25 MAC MAC 4M
été accouplée avec le màle. C'est a)nsi que corps de t'homme, tout ce que vous venez
je l'ai entendu dire, et cela me parait bien de dire se réduit encore à de véritables con-
plus probable car la biche est agile, et a tes' de vieilles. Mais. reprit Dinomaque,
beaucoup de force et. de souplesse dans tes puisque vous niez que des noms,sacrés puis-
pieds: te tion est, il est vrai, un animal ex- sent chasser les maladies, vous nierez donc
trêmement fort et vigoureux; je ne nie pas aussi l'existence des dieux?– Non, non,
que sa' graisse, sa patte droite et les poils repris-je alors; -ne confondons point les cho-
qui s'avancent en droite tigoe des deux côtés. ses rien n'empêche qu'it y ait des dieux,
de sa gueutc, ne puissent avoir une grande et que tous.vos discours ne soient des- fables.
vertu quand on sait en faire usage, en y J'honore les dieux; je respecte les secours
joignantles paroles propres à chaqu'e chose; qu'its ont donnés aux hommes par Je moyen
mais toutes ces parties n'eut aucun-rapport de ta médecine. Esculape et ses descendants
à la goutte.– Je croyais autrefois comme donnaient-aux malades des remèdes salu-
vous, reprit Ctéodème, que c'était de la peau: taires mais ils-ne se servaient, pour les gué-
d'une biche qu'il fallait se servir, à cause de rir, ni dotions, ni de -belettes. M
la légèreté naturelle de cet anima) mais un « Laissez cet entêté, dit alors ïoh je vais
homme de Libye, expert dans ces matières~ vous rapporter un fait surprenant qui suf-
m'a détrompe, et m'a appris que les tiens Sra pour le confondre. Je n'avais encore
étaient plus agiles que tes biches à la course, que quatorze ans lorsqu'on vint annoncer à
puisqu'ils venaient à bout de les attraper dans !non père qu'un de ses esclaves, nommé
les forêts. » Midas, avait été mordu à la jambe par un6
Toute t'assemblée applaudit à Ctéodème vipère, en travaillant à la vigne, et qu'il
et au Libyen. Alors, prenant la parole souffrait des douleurs extraordinaires. Nous
« Êtes-vous donc assez simples, leur dis-je, vimesbientôt le pauvre Midas lui-même, que
pour croire que de pareilles recettes aient ses compagnons rapportaient sur une civière,
quelque vertu, et qu'une dent de belette.sus-. pâle, Uvide..enflé et à demi mort. Mon père
pendue extérieurement puisse guérir un maL se désolait de la perte d'un esclave qui était
intérieur?)) Mon interrogation excita la risée robuste et laborieux, lorsqu'un de ses amis
de tous les assistants. Ils me regardèrent lui dit: Ne vous affligez point; je vais vous
comn'e un homme entièrement neuf, .qui ne amener un Chaldéen de ma connaissance
savait.pas les choses les plus communes et qui le guérira sûrement. H. sortit aussitôt,
dont personne ne doutait. Il n'y eut que le et amena le Chatdéen, qui chassa le venin
médecin Antigonus qui -me parut charmé de du corps de Midas, avec je ne sais quel
la question que je venais'de.faire. Les re- charme, et par le secours d'une petite pierre
mèdes que l'on proposait diminuaient son du tombeau d'une jeune vierge qu'il lui at-
créait, tt voulait traiter Eucratès selon les tacha 'au pied. La guérison fut si subite et
règles de l'art il lui défendait le vin, lui or- si parfaite que, l'instant d'après, Midas se
donnait de ne manger que des légumes et de leva gaiement, et chargeant sur son dos la
modérer le ton bruyant de sa voix. Eucratès civière sur laquelle on l'avait rapporté, s'en
préférait à ce .régime rigoureux les recettes retourna.vers sa vigne. Le mémoChatdéen
plus commodes de ses amis. «Quoi 1 vous ne fit encore plusieurs autres prodiges. Etant
croyez pas, me dit Cléodème en souriant et un matin dans un champ, it prononça sept
d'un air ironique, que le remède que je pro- noms sacrés, qu'il lut dans un vieux livre,
pose puisse être de quelque utitité?–Non fit trois fois le tour du champ, le purifia avec
certes; répondis-je aussitôt. Jamais on ne me du soufre et un flambeau, et donna ordre à
persuadera que des choses appliquées exté- tous les serpents du lieu de venir à (lui.
rieurement, et qui n'ont aucun rapport avec Aussitôt, aspics, serpents, vipères, accouru-
celtes qui produisent intérieurement ta ma- rent eu foule, attirés par la force de ses en-
ladie, puissent opérer une guérison par te chantements. It n'y eut qu'un vieux serpent
secours de quelques paroles mystérieuses et qui, accablé par les années, resta dans sa
de quelques charmes frivoles; non pas même retraite, et n'obéit point. Le Chaldéen s'en
quand on enfermerait seize belettès tout en- aperçut, et dit: Ils ne. sont pas tous ici.
tières dans la peau du lion de Nemee.–Mais Alors il dépécha le plus jeune serpent, avec
vous êtes simple, repartit Dinomaque. Quoi 1 ordre d'amener son vieux camarade, ce qui
vous ignorez la vertu de ces secrets? Vous fut exécuté. Lorsqu'ils furent tous rassem-
ne savez.donc pas tes recettes que l'on a blés, le magicien ne fit que souffler sur cm
pour guérir les fièvres périodiques pour aussitôt ils crevèrent tous. ;.?,/é
charmer les serpents, etc., recettes qui sont « Dites-moi, dis-je alors au conteur, ce
connues de-toutes les vieilles, et dont elles jeune serpent qui fut envoyé comme un
font usage tons les jours ? Que si tours se- ambassadeur vers le vieillard, lui donnait-il
crets réussissent, pourquoi ne voulez-vous la main dans la route, ou le vieillard s'ap-
pas que celui de Ctéodème aitta même vertu? puyait-il sur un bâton?–Vous plaisantez,
Vous supposez ce qui est en question, lui medit Cléodème; je n'en suis pas surpris
j–
'répondis-je. Je nie toutes les cures de nos j'étais autrefois aussi incrédule que vous;
et, si vous ne me donnez des rai-
jvieittes;solides
mais depuis que j'ai vu un étranger, né dans
'sons qui m'expliquent pourquoi ta les pays hyperboréens, voler en l'air, se pro-
~Cèvre ou quelque autre maladie, épouvantée mener sur les eaux et marcher lentement
par quelque nom mystique ou par quelque au milieu des flammes, je ma suis rendu à
tnot étranger, prend la fuite et abandonue le l'évidence –Quoi! lui réptiquai-je, vous
DtCTtONN.DES RELIGIONS.HL 14
1
Mt DES RELIGIONS.
DICTIONNAIRE
voter et marcher amoureuses des autres, poar un/gai~ mo-~
avez va nu Hyperboréen
sur tës~eanx? –Oui, de mes propres yeux, dique.
ai va'faire bien « Vou& ne voulez, rien croire,. mediMon~
me.répondft-ii;etjolui
d'autres choses. Il rendait tes femmes amou- mais que direz-vous, de ceux. qui chasser ]
reuses, chassait les démons, ressuscitait) tes les démons? C~est cependant anoj chose vul- r
Toat te monde,, coanaiti ce, Syrien
morts, ët'faisait descendre ta~ !ane. Je vais~ gaire.
vous rapporter un de ses prodiges dbnbj?at fameux, né dans la. Palestine, qui d~ivce Ie9i
mêmeété témoin. possédés (!'). Pendant qu'ils font tears conter
la phitosophieânn sions ordinaires et se.rem.ptissent ta bouche.
«J'enseignais jeune
homme nommé C/aMCto~, p!ëin d'esprit et de d'écume, ? interroge le dém&a. qui tes; agite,
pénétration, qui ava4t déjà fâit'de grands pro-
eMni.demande pourquoi M est entré dans
ioin, si~ambap I~ur corps Ledémôn répond tantôt &Btgce&,
créa, et qut'eût-etébien.pius
ne-t'eût- détourné de l'étude. (Hau~iaSL ét'ait tantôt dans une autre tangue, et ee Syrten,.
amoureux d~u~e 6He nommée par'ses'conjarationset, parse&men.aces, le
éperdument
C7:r<~i. quj'étatt sous !a gard~ d'un père force à prendre la &t!te.J''ai v.u moi-m&me!
sévère. H'me découvrir sa passion et' me de- un. démon tKMt. et enfumé qui sortait dai
corps d~un. de ces, malheureux. Ja m'eai
manda du secours. Tô~ché'dë son état, jë'to
amenai cet Hyperboréen~, auquel i~ d;onna suis~ pas-surpris, Mpondis-~), p.u~squ& Tans)
une somme d~argënt'.avec'prom~sse du triple voyez Meh tes.' idées dont) v&tr'ë. maitrë)
s'il'tui faisait avoir Ghrysis. L'Hyperboréen Btaton d~n~ela'descriptmn; ces idées dont)
la forme est si subtile, qu'elle éohapipe aux-
attetMiit, pour:ôpérer,quë.Ià lunëtut dansson
c'est te temps, fav0rab!e: Ators ta~bies yeux des. g~s.vutsa~os.
cro)ssant'car;
iP creusa une grande fô'sse' dans la cour « Bii.quoi l'dit Encrâtes,, ton. est~-iUe seuh
ai vu~
du-togis, et/vers minuit, iU é'voquà- dëv~aat qu} att.vu' des'déaMns? Pour'moi j'en
p~r~de G)6uGias, non. pas-une fois, mais'mttte. E)ansi!ea com-~
nous t'ombre d~naxie!6si,
qui.était mort depuis sept mo,is..He'viëiHard! mencëm~nts Gc spec~acte n~e troobtatt;
suis si. accoutumé, que j'y.
s'emporta en invectives contrer son' ui~, et- aujom~l'hUt j~y
contre sa passion'imprudente mais~it'se~ra- fa:is à peiné aMe~tfioa, depuis.suBtoùt qiu-'ua!
dbucit~entih, eHuipermit'de &mvre son pen- Ara&e'm'a don né un certain: anneau de- fer,
enseigne uoe one formu!>e. const&teen.
qui can'Sist& en"
chant. Le magicien nous fit'ydn' ensuite R~ î eet'm'a m~a;eoileigné, form'tt'e.qiui
Vous avez sans)
cate, amenant avec eHë te c))ien~Gerbére; ptusi~u~s mots myatéfieux.
doute' vu, dajts le vestibule de ma; maison,
a~prÈs quoi il' fit descendre l!) tune: Nous= uiM-statue~ couronnée de gmirta.ndes,et cou-i
~iines avec sur,prise cct~ astre prendre d'a-
Bord'ta forme d'une femme, ensuite c'cnë~;° verte~de feuiHes d'or< eh bien cett& statue!
d~une beUe vache, et enfin ceUe d'une petite;~ i descend: toutes les nuits de dessus sa~ baM., et)
chienne. Après nous avoir montré ces objets.; `_.se promène par toute ta maisoni. Mes gens ta~
rHyperboréen nt-avccde tate~re un- petite ¡ rencomFont souvent qui chantB< èU'e' ne:
eupidpn, auquel il dit':<(,Va-t~h', et nbù~ fait- de Entât â'peFson~nie; i~'ya qu.~â pass&)f'
amené Ctirysis.o Le Cupidon partit'. Pëu'de &on'cnemi[)~ saris lui! rien dire. A chaque.
n'ou~eHetun&t t-ous ceuxdpta maison ontj
temps après, nous' en'teAdimès- frapper aft~ une offrande, qui. con-.
c'etait~Ghrysis eHc-méh~. EHh'ehtre' coutume de'M'faire
porte &isté'en quetques obotos. Plusieurs ont été'
elle se jëttb au cou de G~ueias, et'tui dbnn'é'
tôut'es !f~s marques dji ptus vicient' amouri. guérjs~pa~ son moyen, de maia'dies dange-'
et' p!ap reco~narssanCo itstui ontl
EHh demeura, avec tut jusqu'au p~n't d~- tueuses; de ta'
jour ator~ e!të.se retira; chez so'n pët'e. Ba~ fardas présents qu'its.onttatt.achés avec
lune remonta, au cic~, He'cate s'enfpn'c~ cifè à quetqfue partiB de son coppa. Une)
sous la terre, et tout rentra dans~brure n.F- nait', un de Mes esctaves'enbraudaGede tuij
turë). Si vous aviez vu de pareils prodiges~ dérober foutes oes ou'faadtes; mais satémé-
ajouta-t-it en m'apostrophant, douteriez- i pité no resta pas impunie. Le malheureux'
Non ne put-jamais, retrou ver son,lit iterca d'ans'
vous de ta puissance des charmes?
mais' mon incrédutité' la' maison) pendant toute ta- nuit, comme, un'
certes répondis-je
h& tFOu;Ya~ ? lendemain
~t'excusante', puisque je n'ai jamais'rién v,u' iTMens6;'e)' on' ce q&'U avaiC
de semb)abtë~ Au', reste, je connais' ce.tte- B~aHh tenant entore' ea' maitu
Chrysis d'out'vous parler c'est une personne, i!dté.J~tuii6s~ dMne;r te& éttivières;' et ta'
a'n'cun amant. Ih. était' i'nutHe, statue v<nt'enduire, toutes tes nuits, tcLde-
qui"ne'reb'd~ ohirer~â coups' d<&fouet', aVjëo-tant de.vio-
d'Bmp)o'yer;p'OTjrlà' fatre venir, le messager en' mourut peu;
de terre, te magiciep'. la i.unë, et' tout; cet' teacët que ce malheureu-x
attirmïdë s'p'ectres àvec~ingtdrâgmës vou& de jours'après.
~a'uri'ez fait." a'H~, jusque, dans tes p~tys- «~'an'auss~che~mfô!, dit tBméd'eciTfAnH-
g&nus', u,hè~ st~e d'airain', qui: F~nrésento
h'ypër~OT~ens. ~He's'e préteadmiràbtemeht'a; dif~ et' qut est de t~ haateur' d!une
d'hère sorfëd;enct~ntëm'énr:ïtiëh Htppocrate,
cë~ë coudée, Et~a. cout~m& d~ 1co-utr'i'r- ma~is la
fe~e'~tëd~ces ~pectre~qu~ië so~-dc:t'~ài'n)
ëta~ér fai~i~. ëncysis~acctturt'dBS'qu'iB~
J.e ris aussi~d~ta'. (Ji) B&stootaurs: oompeendrontdo suite qUet~es~c~
ente~~ son d~. ~argent'. &jt)~~t!!g!).N')6<<aa<) jpa/g«t~.dq))t par~j Lpy
sl'm~M.té'dp' votre mdgicie'n, qùi~ ~oùva~t;
femmes ?? qten!0)jt)~que!<~t, ~cr.iy~ntViMaitd~nsje:second
i~sp'rër a.b l'amôur'poûr !u~au~ ~~ote;d~ ll'ère
qr.ç ch~UehM,. et~que. J~st)s,Ch~st.neI.n;
parcëmoyep ub~ for- Ji',sqs;~tiF,ist,ne.lpj
o~t qvanc.ë,
p~f rich'es. et faire $IP~,ulpjd~
~i" ~o~n~ clif~tlgp~ etrque_,p)éme
Que~q?-~ps.
tes
tune' brrUaht~ s'amuse à: rendre te~me.4 n)t'i5 à tort, Q~it étai~cijr.ctien.Ihi-mqme.
429 MAC MAG
maison tontes tés n~its et, lorsque noaa. qni me.fit lever, et, m&prenant par la main,
différons le-sacriflice que nous avons cont&mo' me conduisit par une ouverture jusqu'aux
de lui offrir tous les ans,, elle renverse tes? enfers/où je vis Tantale, Sisyphe et les au-
meubles, brise tout ce qu'eiïe tres. Je fus- conduit au tribunal de PIntoh,
rencontre,~
et fait un horrible dégât dans la maison. qui était occupé à visiter ses registres mor-
« Ecoutez, reprit Eucratès voici quelque tuaires, afin de voir ceux qui avaient rempli
chose de plus surprenant, que'j'ai: vu moi- te terme prescrit. Il ne m'eut pas ptutôt en-
même il y a cinq ans, et dont je pourrais* visagé, qu'il entra en co!ère contre le jeune
produire plusieurs. témoins. Dans le temps! homme qui m'avait conduit. Celui que vous
des vendanges, me promenant un jour dans' me présentez,Iui dit-i),n'a pas encore achevé
la campagne, vers l'heure de midi,-je m'en- son temps: qu~ils'en retourne; mais ame-
fonçai dans. un bois ce. rêvant. Tout â coup nez-moi promptement te serrurier Démy)e; 9
j'entends des chiens aboyer: je m'imagine! qui'a déjà passé tes bornes' marquées parler
que c'est man fils qu.i s'amuse à chasser, destins. Je m'en revins bien joyeux dans
lorsque je sena; ta! terre trembler, et je vois' mon. Ut. Le voyage m'avait guéri de la Sevré.
approcber.'avec un bruit égal' à cetui du Quand on revint près de moi, on me trouva
tannepre,.une femme d'une taille gigantcs~ en bonne santé. Alors j'annonçai que ieser-
que,. tenant de la' main gauche un uambeau, rurier Démyle, qui était notre voisin, pon-
de la droiCe une épée longue de vingt cou- vait se disposer à partir pour l'autre monder
dées,.ayant des pieds de dragon, un visage Il était malade en effet, et quelques jour$
de Gorgone, des: serpents pour cheveux et; après nous apprîmes sa mort. a
pouc collier', w « Qu'y a-t'-it d'étonnant à ce!a, dit Anti-
Entt'atsan.t co fécib. Encrâtes montrait-les= gonus?Je connais un homme qui 'est res-
pM)!&de)Sonbras,qafse dressaient d'hor-" suscité vingt jours après ses obsèques. Je l'ai
reut!. ton, PiMmaque et Ctéodème, le corps- traité avant sa mort et après sa résurrection:.
penché, la bouche béante, recouraient avec, -Et comment se peut-il faire, lui demandai
u,no attention) puérite, et semblaient adorer' je, qu'un corps ait-pu résister vingt jours à
intérieurement ce colosse monstrueux, cette la corruption? » En disant ces paro)es,jc vis
femme gigantesque avec'ses serpents. Hétas!~l, entrer les enfants d'Eucratès, qni.revenatent
disais.-je en moi-même', voiià des, vieillards,- de leurs exercices. Le plus jeune étaiL âgé
des philosophes. faits pour instruire~ ia jeu- ds quinze ans. Après nous' avoir salués i~
nesse,. qui'no diffèrent des'enfants q.ue parla s'assirent auprès de leur père, et l'on m'ap-
batrheetfpar les ch&veux btancs. Us se lais- porta un autre siège. Alors Encrâtes, mon-
s~tt bercer comme eux de: fables surannées, trant ses enfants « Ainsi puisscnt-its fair~
et de coûtes ridicules, mon' bonheur, dit-il, comme ce que je vais
« Saisi d'horreur à. ce spGGfae!&, continua: vous raconter est véritable 1 On sait combien,
Eucratès, jetoapnai cai dedans de ma main j'ai'mais leur mère, d'heureuse mémoire; je
let chaton de l'annea'u que l'Arabe m'avait t'ai fait assez voir a sa mort en brûlant avec
donné. Cette femme terriMo frappa la terre elle tous les ornements et toutes les parure~
d€sespiedsdedragon:itsoHMOatà coup qu'elle avait aimés pendant sà vie. Sept
une. grande ouvertures où eMo se: précipita, jours après ses funéraiiles, éta~nt assis dau~
Pour moi,.saisiss~n6&narbre-voisia, j'avan- la place où je suis, et lisant, pour me con-
cai ma tête sur t'ouverture, et je vi's fout 'ce soler; le Traité de Platon sur l'immortalité dq
qui se passait dans !es enfers j'y reconnus l'âme, je vis entrer ma- femme, qui vint se
même gue!ques-mM de mes amis, et surtout placer où est mon (its cadet (le jeune homm~
mon. père qni était encore vêtu des mêmes trembtait et pâlissait à ce récit)! aussitôt je
habits qu'il avaittoFsquc nous l'avons ense- l'embrasse et je commence à pleurer mais
v.eU. Lorsque j'eus tout vu, l'ouverture se elle, au lieu de me consoler, me, reprocher
Mfefma. M~sesGiaves.qui me cherchaient, amèrement que j'avais manqué' de brûler.
survinrent ava'nt même'quelle fût refermée, avec le reste de ses ajustements, une dé ses
entre autres Pyrrhias, qut peut rendre té- pantoufles brodées d'or, qù'eUe nous dit être
moi'g.nage de )a vérité de ce que je raconte. sous un coffre. Nous n'en savions ri'ëh'; hons
Ecoute, Pyrrhias, dit-il ne te souviens-tu !a. croyions perdue. Je lui promis de la satis-
pasdeceHeouvertureparoùl'onvoitl'enfer? faire sur ce point, lorsqu'une matheureux~
-Par Jupiter! rien n'est plus vrai, répondit petit chien, qui était auprès de moi, com-,
Byrrhias;j~ai même entendu Cerbère aboyer, mença d'aboyer, et fit disparaître ma chère
et j'ai vu briHer les uambeaux des furies. N femme. Nous trouvâmes en effet la pantoufle.
Je ris beaucoup de ce témoin, qui ajoutait sous le coffre, et nous la brûlâmes. Oserez-
au récit, de son maître les circonstances de vous nier do pareils faits, ajoatà-t-il, en m'a-
Kaboiementetdes uambeaux; mais je gardai dressant la parole? a
leaileneot $; L'arrivée du pythagoricien Arignc~tente'
? La~même chose m'est arrivée à; peu près', sauva l'embarras de !a réponse. A ta vue.d'ttn?
dit Oéodéme. K n'y a pas encore longtemps, homme si cétèbre et si respecté pour'sa pru-
j~avais une S&vre viotent~, et l'on- m'avait dence et pou~ sa doctrine, je commençai a
laissé seul par tordre du médecin c'était? respirer. VoHà, me disais-je à m'oi-même,
Antigonus!ui-même. Il espérait que je pour- un puissant défenseur qui me survient cet
rais peut-être reposer. Mais, il ne me fut pas homme vénérable va fermer ta bouche a ces
possible. Ce fut alors que je vis un jeune. conteurs de prodiges, et venger la vérité où-
homme extrêmement beau, vêtu de btanc, tragé.e. Arighote s'étant assis et ayant de.-
<51 DICTtON~UREDESREUGIONS. 432
mandé des nouvelles de ta santé d~Eucratès, parlez aussi de spectres et de fantômes, et
s'informa du sujet de ta conversation, et dit vous n'avez pas honte d'adopter et de débi-
qu'il ne voulait.pas l'interrompre. « Nous en ter des contes ridicules ? Mais, répondit
étions à- persuader à cette tête de fer, dit Arignote, si vous ne voûtez croire ni aucun
Eucratès en me montrant, qu'on voit sou- des assistants, ni moi, nommez-nous donc
vent des démons, des spectres :et des fan- quelqu'un que vous jugiez digne- de foi, et
tômes que les âmes des morts errent sur la auquel on puisse s'en rapporter sur ces ma-
terre, et apparaissent quetquefois.)) Je bais- tières. Eh bien repartis-~e, je vous nom-
sai tes yeux, et je rougis, par respect pour merai te philosophe d'Abdère, le sage Dèmo-
Arignote. Alors, cet homme respectable, crite. H s'était retiré hors de la ville, au mi-
prenant la parule « Peut-être, dit-H,.n'a- lieu des tombeaux, et là il passait les jours
t-il pas tout à..fait tort.: Il, prétend sans doute et tes nuits dans l'étude de la vérité. Des
que les âmes de ceux:qui sont morts natu- jeunes gens essayèrent de lui faire peur. Ils
reltement ne sont point errantes; qu'il n'y se revêtirent d'habits lugubres, se couvrirent
à que tes âmes de ceux qui ont fini leurs le visage -de masques qui ressemblaient à
jours,par une mort viotente.–Non, répondit des têtes de morts; et, dans cet équipage, ils
Dinomaque, il ne fait point cette distinction. allèrent pendant la nuit sauter autour de
Comment me dit Arignote, en jetant sur lui et faire mille contorsions. Démocrite,
moi un regard d'indignation, vous niez.abso* qui était alors occupé à écrire, fut si,peu
tnment les apparitions des démons et des. effrayé de cette mascarade, qu'il daigna à
fantômes, dont it n'y. a presque personne qui peine regarder ces prétendus fantômes et,
n'ait été;témoin. Pardonnez-moi, lui ré- sans,discontinuer son ouvrage; se contenta
pondis-je je ne crois rien, parce que je n'ai de leur dire « Finissez ce badinage; )) tant il
rien vu.–Eh bien t reprit Arignote, si vous était persuadé que les âmes une fois sorties
allez jamais à Corinthe, faites-vous montrer de leurs: corps ne reparaissent plus sur la
l'endroit dont le pythagoricien Arignote a terre.–Que faut-it conclure de ce discours? 't
chassé un démon.)) Les assistantss'empressè- dit Eucratès que' Démocrite n'était guère
rent de lui demander un détaii plus long de sage s'il pensait ainsi. Je vais opposer à t'au-
cette histoire, et it continua torité de Démocrite une aventure qui m'est
« La maison était occupée par un spectre arrivée à moi-même, et qui est bien capable
w
hornbtc, qui ne permettait à personne d'y de convaincre le plus incrédule.
habiter j'en eus avis, et je m'y rendis, mat- « Mon père m'envoya en Egypte dans ma
gré les -remontrances de mon hôte, muni jeunesse pour m'instruire. Etant dans ce
d'un seul livre égyptien. J'entre seut à la pays t'envie me prit d'aller consulter la fa-
lueur d'une lampe; je m'assieds à terre, dans meuse statue de Memnon, qui rendait des
un vaste appartement, et je commence à lire. oracles lorsqu'elle était frappée par les
Il était alors environ minuit. Le spectre vient. rayons du soleil,levant. Pendant mon voya-
H croyait avoir affaire à une homme ordi- ge, je 6s connaissance avec un sagedeMem-
naire, tel que ceux qu'il avait déjà chassés phis.qui était instruit de tous les mystères
plusieurs fois. Il pensait m'épouvanter par des Egyptiens. La déesse Isis lui avait ap-
sa seule figure, qui était en. effet des plus pris la magie et il avait passé vingt-trois
effroyables. H me livra divers assauts, pri.t ans dans tes antres souterrains appliqué à
différentes formes; je le vis tantôt en chien, l'exercice de son art. Je sais de qui vous
tantôt en taureau, tantôt en lion. Pour moi, voulez parler, dit Arignote c'est de Pan-
n'ayant d'autres armés que mon ti.vre égyp- crate, mon maître. Il a la tête rasée, porte
tien, j'y lus plusieurs formules victorieuses un habit de ti.n parle très-bien grec. Sa
qui repoussèrent le spectre et le forcèrent taille est fort grande, son nez camus, ses lè-
de.se retirer dans un coin de ta maison. Je vres très-avancées ses jambes fort minces.
remarquai bien l'endroit où il s'enfonçait C'est tui-méme reprit Eucratès. Je n'eus
je sortis ensuite, et revins trouver mon hôte, pas d'abord une grande opinion de son sa-
qui me croyait déjà mort. Je lui annonçai voir mais, lorsque je le vis prodiguer les
qu'on pouvait désormais habiter la maison miracles, monter sur le dos des crocodiles
sans crainte. Je l'y conduisis le lendemain badiner avec les animaux tes plus féroces
avec plusieurs autres personnes, et je fis qui le flattaient de la queue; je conçus pour
creuser dans l'endroit où j'avais observé que cet homme extraordinaire une vénération
le démon s'était retiré l'on y trouva un ca- profonde, et je tâchai de m'insinuer dans ses
davre dont la chair était toute rongée, ZD et bonnes grâces. J'y réussis et nous devîn-
dont il ne restait plus que les-os. » mes si amis qu'il me persuada de laisser
Dès qu'Arignote eut fini- son récit, tous tes tous mes gens à Memphis et d'achever la
assistants jetèrent les yeux sur moi.its triom- route seul avec lui-, m'assurant que nous ne
phaient, et me croyaient accablé par l'auto- manquerions pas de monde pour nous ser-
rité d'Arignote, cet homme qui avait une si vir. En effet, lorsque nous arrivions dans
grande réputation de sagesse. Ils s'atten- quelque hôtellerie mon homme prenait le
daient quej'allais enfin nie rendre; mais, gond d'une porte une solive un balai', ou
sans respect pour tes cheveux blancs et pour quelque autre chose de cette nature il l'ha-
la renommée du pythagoricien, je répliquai billait, et, par la vertu de quelques paroles,
hardiment « Quoi vous Arignote, vous, il lui donnait une figure humaine et du mou-
ma seule espérance, vous que je regardais vement puis il, lui intimait ses ordres
comme le défenseur de la vérité, vous nous comme à un esclave. Cette machine animée
`
MAG MAG
tes exécutait fidèlement ette allait puiser la plus reculée.; les Perses parlent de quatre
de t'éau, préparait les repas nous servait à grandes dynasties qui successivement régnè-
table. Lorsqu'on n'avait plus besoin de son rent sur leurs ancêtres, et sons lesquelles
ministère. l'Egyptien lui'rendait sa première les hommes, étroitement unis à Dieu, ne re-
forme, par le moyen de quelques autres pa- connaissaient qu'une sente divinité, ne
roles. Charmé d'un secret si utile, je le suivaient qu'une seule toi. Mais cette reti-:
pressai en vain de me l'apprendre il n'y gion simple et pure embrassa-bientôt l'ado-
voulut point consentir. Mais un jour, caché ration des corps cétestes et des hommages
dans un coin à son insu, j'entendis les pa- publiés, assujettis .à des cérémonies et à des
rotës mag'iques qu'it prononçait pour opé- rites multipliés, furent adressés aux génies
rer cette métamorphose, et je les retins, dans planétaires. Les saines notions s'effacèrent
ledessein d'en faire usage. Le lendemain, péu à peu laméchanceté des créatures t.cr-
je. saisis un moment, qu'il était sorti je restres et. aériennes s'accrut en proportion.
pris une solive je l'habillai et ~prononçai EnHn parut ta dynastie des Pischdadiens, qa
lés parbtes que j'avais entendues je.lui or- des premiers distributeurs de la justice.
donnai ensuite de puiser de l'eau; elle obéit. Kayoumors, le chef de cette race royale, en-
Lorsqu'il y en eut assez je lui commandai treprit de mettre un terme au désordre. Il
de finir et de reprendre sa première forme tira de.t'oubti les règtes de l'équité et voulut
mais je ne savais pas les-paroles qu'il faH;)it qu'elles fussent observées. Beaucoup d'hom-
employer pour cela elle ne m'écouta point, mes et de génies pervers s'insurgèrent contra
et continua de puiser t'cau., tant qu'enfin la lui, mais il les défit et consoiida son empire.
maison en fut remplie. Irrité de l'obstination Houscheng, son petit-fils, qui lui succéda,
de la solive, je pris une hache, et la coupai pratiqua la justice; et institua le culte, du feu.
en deux. Mais cet expédient ne fit qu'aug- Vint ensuite le prince Tahmouras, qui, dit-
menter_mdn embarras; au lieu-d'un puiseur on, Ct la guerre aux Dews ou esprits mal-
d'eau, j'en .eus deux qui travaillaient sans faisants, les chassa du milieu des hommes et
relàche. Sur ces entrefaites, le mngicien ar- les relégua dans les Hots delà mer et dans
riva et voyant aussitôt de quoi H s'agissait, les solitudes des montagnes on ajoute qu'H
it remit les deux morceaux de la'solive dans fut le premier qui se tivra à la pratique de.
leur état naturel puis il disparut sans me la magie et des enchantements, science qu'il
rien dire, et jé ne fat jamais revu depuis. avait apprise d'un Dew tombé en son pou-
< Ainsi vous pourriez donc encore tni_ voir. L'idolâtrie fleurit de nouveau sous
dit Dinomaque,faire un homme d'une solive? Djemschid, son successeur, prince aupara-
Oui, sans doute, répondit Encrâtes; mais vant vertueux, mais qui se laissa séduire par
je ne pourrais pas lui rendre sa première le démon..
forme. Dès que je lui.aurais commandé une « Au commencement de chaque mois, dit
chose, it,ne cesserait jamais de la faire, et il M. Dubeux, Djemschid rendait ta justice à
me serait beaucoup plus inutile. Alors, per- ses sujets et 700 ans se .passèrent ainsi,
dant patience je m'écriai « Cessez donc sans que ce prince eût eu à supporter t~
vieillards imprudents,.de raconter de pa- moindre maladie et le moindre sujet d'afflic-
reilles absurdités; respectez do moins .ces tion. Un jour, qu'il était seul dans son pa-
jeunes gens et ne les remplissez pas de- lais, Ahrimane, l'esprit do ténèbres~ entra
vaines terreurs qui les accompagneront le par la fenêtre et lui dit Je. suis un génie
reste de leur vie, et tes feront trembler au venu du ciel pour te donner des couscits.
moindre bruit. » Eucratès ne répondit à ces Sache donc que tu te trompes, lorsque tu
reproches qu'en s'embarquant dans une l'imagines n'être qu'un homme. Les hommes
nouvelle narration au sujet des oractcs. Je tombent malades ils éprouvent des chagrins.
ne jugeai pas à propos d'en attendre la Sn et des traverses, et sont soumis à la mort.
et, voyant que ma présence les gênait depuis Tu es exempt de tous ces maux, parce que
longtemps, je me retirai, au milieu du récit, tu es dieu. Apprends que Ju étais d'abord
et tes délivrai d'un censeur importun. dans le, cie!, et que te sotèi), la lune et tes
f. MACtSME. Oh trouverait difficilement, étoiies étaient sous ton obéissance. Tu des-.
dans toute ~'antiquité païenne, rien qui fût cendis sur ta terre pour rendre la justice aux,
comparable à ta simplicité à ta fois sévère.et hommes et remonter ensuite~u ciet, ta pre-
sublime de la religion fondée par les mages mière demeure. Mais tu as oublié ce que tu,
de laPerse. « Le sabéisme, dit«Creuzer,. est es. Moi, qui suis un génie qu'aucun homme;
tellement idéalisé, te culte des éléments si ne pourrait voir face à face sans mourir, je
épuré, tous les objets de l'adoration publique viens te rappeler ton essence. Fais-tot donc,
et privée si rigoureusement subordonnés à connaître aux hommes. Ordonne-leur' do
la notion d'un être bon, auteur, .protecteur t'adorer, et que tous ceux qui refuseront de.
et sauveur du monde, qu'on ne saurait sans. se prosterner devant toi 'soient condamnés;
injustice taxer d'idolâtrie tes sectateurs d'une aux flanjmes. Djemschid suivit le conseil
telle doctrine. » Nous admettons ce juge- d'Ahrimane,'ct ut périr un grand nombre de
ment de Creuzer, en le restreignant toute- personnes qui refusaient de reconuaitre sa.'
fois aux premiers sectateurs du magisme, divinité. Il envoya ensuite cinq lieutenants,
car il est certain que leurs descendants ont qui parcoururent tout l'univers avec d'ix-
rendu des honneurs idolâtriques à l'élément hombrab!e.s armées. Chacun de ces lieute-
du feu. nants avait une image de Djemschid devant
Cette croyance paraît remonter à t'époque taquuf)e les hommes étaient tenus de se pros-
455 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. .436

cerner et il disait Cette image est votre les pour y adorer et pour y conserver, avec
diëa 'adorez-la, autrement vous périrez par témoin le plus attentif, lefeu sacré qu'il pré-
? :feM. Beaucoup 'd'hommes commirent le tendait avoir rapporté du ciel avec le Zend-
mat~t~e ttvfêrent àT'idoiâtrie par ta crainte Avesta, livre divin dont l'Eternel t'avait
dé ia~moPt. Ces actes im~Tes Soignèrent de chargé de répandre la connaissance. )'II Ct
B~emsch'id te cœ~T de ses sujets. x Ce prince ~opter sa réforme par le souverain, qui
Mt attaqué ~par Dttphac bu Zehae,qui le M 'tarda pas à t'imposer à la'plus .grande
v~nquit.'Ie poaraaiv~ de contrée en contrée partie de ses sujets. Satisfait 'd'avoir ainsi
et -ëftSn te mi~'à 'tnort. ~jemscMd fnt d'abord conduit son oeuvra à bonne-Gn. il établit sa
condamné'po'HTSë? cernes aux flammes de résidence ~à Pa!kh, prit le titre de Mobed des
ren<er;mais Ormu~zd, l'esprit de t.umière, Mobeds, c'cst-.à-dire de pontife suprême, et
lui pardonna'ensuite, à 'a prière de Zoroas- apptiqua tons ses efforts à propager l'exer-
tte. cice de son culte.
«C'est sous'leTèg~e deDjemschid, dit M. -Suivant sa doctrine, continue M. Clavel,
Clavel, qu'Ormuzd, qe bon principe, envoya le premier de tous les êtres est Z~rottatt~-
parmi les Perses le grand prophète Hom, .Akéréné, le temps sans bornes, à qui l'on
<'ar&fe ~e la connaissance de la Me, la source donne ce nom parce qu'on ne saurait lui as-
de toute &e<Kc<ot!, pareil à l'Hermès de signer aucune origine. H est tèllement enve-
PEgypte, au Bouddha de l'Inde, et dont le loppé dans sa gloire sa nature et ses attri-
nom rappelte le trigrammo sacré des brah- buts sont si peu accessibles à l'intelligence
manes, axm. Ce prophète, disent les tradi- 'humaine, qu'il faut se borner à lui payer'le
tions des Perses, est !e fondateur du magis- tribut d'une silencieuse vénération. De cette
me. On H'avatt surnommé Zaérc couleur divinité suprême est primitivement émané é
d'or,'et cette épithète l'a fait confondre avec Z~'oKaft~,)e temps, la longue période, oa
~e véritabte Zoroastre, de beaucoup posté- année du monde, équivalant à 13,000 révo-
rieuf, et qui s'appelle en zend, ou ancien lutions complètes du soleit. C'est dans le
persane Zéréthoschtro. Hom, 'dit un histo- sein de ce second être que repose l'ensemble
rien, étève des brahmanes, peut-être Indien de l'univers. De l'Eternel est également éma-
lui-même, apporta en Perse les lumières née It lumière pure, et de celiè-ci le roi de
qu'il avait puisées sur les rives du Gange. lumière, Ormuzd, qui est aussi .Honorer, le
A partir de ce moment, la Perse eut dès doc- verbe, la volonté divine. Cette parole mysté-
teurs, des moghs ou mages, conservateurs rieuse est le fondement de toute existence,
et maîtres de la loi révélée par Hom, et la source de tout bien. La loi de Zoroastre
qu'Hérodote nous présente tomme une tribu en est comme le- corps, et c'est pour cette
particulière, semblable aux iévttesa'IsraëL raison qu'on' la nomme Zend-Avesta, la pa-
etauxChaidéens d'Assyrie. Dans le nouveau role vivantes Quoiqu'il n'occupât que le qua-
culte, on n'érigeait aux dieux ni statues, ni trième rang dans ia hiérarchie divine, Or-
temples, ni autels on offrait tes sacrifices à muzd était appelé le premier-né des êtres.
ciel découvert, presque toujours au sommet H est le principe des principes, la substance
des montagnes, et l'on voit en effet Khosron des substances, le dispensateur du savoir:
ou Cyrus s'acquitter de ce devoir en rase c'est lui qui vivifie et nourrit tontes choses.
campagne. C'est vraisemblablement sur l'a- Par opposition nécessaire, indispensable
vis et à la sollicitation des mages que Bah- à la lumière, à Ormuzd, naquirent les té-
man on Xerxès brûla tous les temples de nèbres pu Ahrimane, le second-né de l'Eter-
la Grèce; regardant comme chose injurieuse nel, le mauvais principe, la source de toute
à la Divinité de la renfermer dans des mu- impureté, de tout vice, de tout mal. Emané,
railles, elle à qui tout est ouvert, et dont comme Ormuzd, de la lumière primitive, et
l'univers entier doit être considéré comme non mcins pur que lui, mais ambitieux et
la'maison et !e sanctuaire. » plein d'orgueil, Ahrimane était devenu ja-
Enfin parut Zoroastre, le dernier réforma- loux du premier-né. Sa haine'et son orgueil
teur du magisme.à une époque qui n'est l'avaient fait condamner par l'Etre suprême
pas exactement déterminée, mais qui paraît à habiter, pendant une période de douze
devoir être circonscrite vers la fin du vr millé ans, les espaces que n'éclaire aucun
mëcte avant Jésus-Christ. « Il s'annonça, dit rayon de lumière, ie noir empire des té-
l'écrivain cité-pius haut, comme un prophète nèbres.
envoyé par Ormuzd pour corriger !es.mœurs Au moyen de la parole, Honover, Ormuzd
et rétabtir la foi. Il ne manqua pas de ratta- fabriqua l'univers. D'abord il créa ,à son
cher sa mission, ses enseignements, tout son image six génies, qui entourent sou trône,
caractère, à des'noms autrefois révérés par qui sont ses organes auprès des esprits infé-
les peuples de la Perse, et de se présenter rieurs et auprès des 'hommes, qui lui en
comme l'interprète et le continuateur de transmettent les prières, obtiennent pour
Bouscheng, de Djemschid et de Hom. Des dé- eux.sa faveur et leur servent eux-mêmes de
bris épars ,de l'ancienne loi, il forma, un modèles de pureté et de perfection. Ces es-
corps de doctrine qui devint bientôt le code prits forment, avec Ormuzd leur chef, les
religieux des Perses, des Assyriens, des Par- Amschaspands. Il créa ensuite les génies des
ties, des Bactriëns, dès Medes, des Coras- deux-sexes, nummss Izeds, au nombre de
miens et des. Saïques, et .qui pénétra ensuite vingt-huit~qui,deconcert avec lui etavcclea
dans ta Judée, dans Ja Grèce et dans tout Àmschaspands, veillent au bonheur, à la pu-
rempire romain. il fit ausst élever des tem- r.eté et àia conservatien du monde, dout ils
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sont tes g'ouverneufs,; ..prosident aux élé- ments.et~cnfer.OrmHzd régnera seul, et le
ments, aux astres, aux mois; aaxjours et .chef des démons, e~'ouré des inho'mbrabtes
aux divisions du jour. Ormuzd donna encore légions des Dpws, offrira en commun avec
naissance aux 6ra~ ixeds sufnuméraires lui un sàcnnce éternel 'à l'Etre s'upré'me et
qui commandent aux jours épagomènes et inuhi. Foy.CosMOGON~È au.S~ppi.é'mènt.
aux cin'q parties de ~ajournea; enS~~ux K Les-points essen'tiet's de !a,d'ôe~rih'é des
~érouers, prototypes et mod~tes de tous les mages rSe réduisaient a ceci ,C6'Mye~ef Or-
êtres, idées que ie premier-né du temps san~ muzd, M.rot ~M.mon~, d'~Ks ?op<tï'e~ S'o'M
borne consulte toujours avant de procédera <:œMr~eefe6fer <e~aMtb.rp~dé !ee~e~t sM;)'r~nM
la formation des choses. ~cottHQ~re'Zor.oa~ye com?Heprc;~Mj!e~ a~-
Ormuzd, continuant son œuvre, édtGa .la ~'m<'e M ~t/aMtt~e d'/i~nmNMe. De ta décol-
yoûtedes ciëux, et- la terre sur laquelle eHe laient ks.préceptes réHgieux pt'moraux. En
repose. 11 Et la haute montagne Atbordj, qui commençant sa-joùrnee, )eCdè!ëdevàit tour-
a sa base sur notre gtobe, et dont le commet, ner ses pensées .vers Ormuzd~ it d.eva~'t
traversant toutes les Sphères célestes, s'étève t'aimer, tui reudré gommage et té servir. U
jusqu'à la.umièfCfprimitive. G'est sur cette était tenu d'étrë~probe, charitable; oe .mépri-
montagne qu'il à Gxé sa demeure. Au-des- ser les voluptés corporetles d'éviter te faste
sous de son trône; il créa lé soleil, ta tune', .et t'orguei), le vice sous toutes ses (ormes, et
tes étoiles et la multitude des étoiles fixes. surtout le mensonge, un Jes plus grands
N'oublions pas de mentionner, la création du ~pèches dont t'homme .puisse,sé rendre cou-
taureau primordial, qui renfermait en lui tes .pabie. Il. lui était prescrit d~ôùë~ier les in-
germeÈide totales animaux et de tous les jures et de ne s'en pas venger d'bbnprér la
végéta ux'j mémoire des auteurs de ses joins et de ses
Pendant qu'0rmuzd créait et disposait ain- autres parents. Le soir, avant de c'éder au
si les choses pures, Ahrimane de son côté ne 'sommeil, il faHait qu'il se livrât à .un rigou-
demeurait pas oisif; et donnait l'existence à reux examèn dé conscience, et qu'il se re-
une foule d'êtres- malfaisants, comme lui. pentit dès .fautes qu'il avait éutafaibtesse
Aux sept Amschaspands) il opposa sept Dar- ou le malheur de commettre. Ïl.lui était
outtdt ou arGbi-De~s, destinés à paralyser commandé de voir dans le prêtre lé repré-
teurs efforts.pour le bien et à y substituer le .sentant d'Ormuzd sur là terre, de suivre-ses
mat. Pour résister aux Izeds et aux fé- conseils, d'obéir à ses décision's, et de lui
fouërs~ il produisit l'immense cohorte :des .naverSdéiçmentladimede ses revenus. Il
Dews, qu'il chargea de jrépandrë.dans le obligé de prier, soit pour obtenir la
monde les douleurs.physiques et'merates; la tfQrce de persévérer dans le bien, soit pour
fausseté~ la calamnië~l'ivresBe~ les maladies, :se faire absoudre de ses égarements. li avait
la pauvreté. 11 y ent en batredes génies ~'un pour devoir de laver ses souillures pàr des
~rdce inférieur, subordonnés aux Darvands -ablutions, et- de se confesser, ou devant le
ét aux Dew~ èt qui exéetïtaient dveugté- !,ha~e.bu près de quelt;he ià'tquë renommé
toent leurs ôrdrest ~p.our sa vérfu,Ôd,à défdut Jde l'uh et aë
Ces deux créations avaient daré 6000 ans l'autre, en présence du solëH. È.ë jèûM e~lës
savoir 8000 ans pendant lesquëis Ormuzd ïndcératiohs lui étaient interdits :U devait
~ttravaiUat seut, et 3000 àas pondant lesquels au contraire se nourrir convenablement, et
A!ors ce dernier, entretenir par ce moyen là vigueur de son
~1 fut tràveTsèparAhrimahe.
avec tons ttts esprits impurs Ct invasion corps cette précaution rendait son âme
dansr'6mpi!!6de!alumtère,et parvint jus- assez !ortë pour résister, aux suggestions de~
que dams les eie~x puis il s'élança sur la génies de ténèbres. D'ailleurs,, est-il,.oi~,
terre soirs Ist forme d'un serpent, pénétra Thomme qui n'éprouve aucun besoin lit la
jasq!n'a!u ceia~re de notre gMbe; et s'insinua parole divine avec ptus d'attention et a plus
dans toM< ~é qu'il contenaM dans le taureau 'de courage pour t'àirë les buune~ couvres.
primordial) où étaient .déposés les germes C'est par une raison analogue qu'il était 6r-
<t!e toute r~ctrganiqne, qu'il altéra; dans le -donne au Perse de détruire les insectes, les
tea,eesym~é visiblod'G'rmQzd,qu'il scuilla -reptiles et les bêtes venimeuses et malfaisan-
par le tWntact d'e là fuMée dé la terre.' ~e tes. Lé mariage n'était pas une obligation
taureau frappa par Ahrimane donna nais- moins impérieuse pour lui. Gelui qui n'est
sance* sus étFes terrestres l'hommd sortit -pas marié, dit la loi, est aa-desspus de tout.
de sés~épMtssy les animaux durent là' vie à L'union la plus méritoire est celle qui avait
sa semence, et toutes les plantes germèrent Jieu entre parents. C'était un crime d'empé-
<~arestede son eo~ps. Cette nouvelle création cher une fille de se marier Celle qui, par sa
avait e'ncorë eu M'ëtt sous l'es auspices d'Or- faute, était encore vierge à l'âge de dix-huit
mazd, té q~ut augmenta la rage d'Ahr.imanè; ans, et qui môurait dans cet état de péché,
celui-ci mit tûttt en oeuvre pour séduire était vouée aux tourments de t'enfer jusqu'à
t'homote et le cbFrompre il y réussit. (Foy. la résurrection; a (B. Glavel, Histoire pittor.
MEscHiAefMÊs'Gèt~.) EnH~ la tutte d'Ahri- ~M ~e~t~tOKS.) fo< MAGES,PAH3tS,GuÈBRES,
mane avec Ormuzd doit durer 6~000ans', es- FEU,n° 2;2:
pace de t'émp's égal à ladureede la création. MAGLANTEj divinité adorée par quelques
A la fin du monde Ahrimane sera de&nitivë- indigènes des îles Philippines son nom si-
ment vaincu par sua céleste cômpétiteur gnifie, dit-on, qui lance la foudre.
là terre sera régénérée, les ténèbres dispa- MAGMENTUM, pourmo/tM augmentum, ce
raîtront, et avec elles la douleur, les tour- 'qu'on ajoutait par surcroît aux .sacrifices,
DICTIONNAIREDES RELIGIONS. '1.' ~0
~S9
Festus dit que c'était une offrande de mets ren une inscription latine portant ces mots
que les gens de !)a campagne faisaient à Ja- Z~'fCM/! ~7a</M~ano.
nus, à Sylvain, à Mars ctà Jupiter. MAH, génie de la théogonie des Mages ou
MAGNETiSMR. Il n'est pas de notre plan Parsis c'est t'Ized ou génie protecteur de la
de parler ici du magnétisme comme art réel Lune.
ou prétendu nous ne le mentionnons que MAHA-BALÏ, ancien mooni indien qui,
parce que, dans le siècle dernier, il a été par ses austérités, avait mérité de devenir le
considéré par quelques-uns comme lié au souverain des trois mondes, c'est-à-dire do
spiritualisme. C'est par l'action de l'âme sur la terre, du ciel et des enfers et comme il
les objets créés que certains théosophesex- avait accompli cent fois le sacrifice du che-
pliquaient les phénomènes de la nature, val, it avait droit au titre d'Indra; mais il
l'harmonie entre les êtres corporels et le abusa de son autorité, et fit gémir sous sa
monde intellectuel. Ils exigeaient ,la con- tyrannie tous les êtres soumis à son empire.
fiance en Dieu, la résignation à ses volon- Les Dévas eux-mêmes durent craindre d'être
tés, le dé~ir ardent et sincère de connaître forcés à abandonner tes demeures célestes.
la vérité, comme dispositions nécessaires et Vichnou résolut de remédier à cet état de
indispensables pour être en communication choses, et, à cet effet, prit. la forme d'un
avec les êtres immatériels par une sorte brahmane nain. It se rendit à la cour de Ma-
d'initiation, dont les formes sont conservées ha-Bati, et lui demanda; pousse bâtir une
dans une tradition oraie. Plusieurs soute- cabane l'étendue de terrain qu'il. pourrait
naient cette doctrine sans prétendre pour franchir en trois pas. Cette demande parat si
cela porter atteinte au dogme mais ii y en modeste au souverain, qu'il allait la lui ac-
avait quelques-uns qui franchissaient les li- corder à l'instant, lorsque sa femme, qui n'é-
mites de l'orthodoxie. Le baron d'Hénin re- tait autre quet'étoite de Vénus; soupçonnant
prochait, en 18H, à Puységur.à Deteuze'et quelque supercherie, s'y opposa de toutes ses
à leurs adhérents, qu'il appelait fluidistes- forces mais Maha-Bati, refusant_d'être par-
magnétisles, de donner à ta pratique du ma- jure, voulut ratifier sa promesse, selon l'u-
gnétisme animal les caractères d'une reli- sage du temps qui consistait à emplir-sa
gion mystique et superstitieuse, en exigeant bouche d'eau et à la répandre sur les mains
une foi implicite. D'autres, au contraire', du donataire. Sa femme se métamorphosa
le regardaient comme t'œuvre du démon. aussitôt en étoite, se glissa dans le gosier du
Maintenant on s'accorde presque généra- prince sans qu'il s'en aperçût, afin que l'eau
lement à considérer le fluide magnétique qu'il avait avalée ne pût ressortir. Leprince,
comme un agent naturel, dont cependant sentant son gosier bouché sans en soupçonner
on ne connaît pas encore toutes les forces, et la cause, et ne respirant plus qu'avec peine,
dont il est très-facile d'abuser. rj demanda un stylet de fer et l'enfonça bien
avant dans son gosier, ce qui eut pour ré-
MAGOPHONIE, fête que les anciens Per-
sès cétébraient en mémoire du massacre des sultat de crever un oeit à ta (idète étoite, qui
méritait un meilleur sort; mais en même
mages, et en particulier de Smërdis, qui avait
usurpé le trône après la mort de Cambyse. temps t'eau trouva une issue et Maha-Bali
élu roi à la place la répandit sur la main du nain divin, qui
Darius, fils d'Hystaspe
du mage, voulut en perpétuer le souvenir changea aussitôt de forme, et parut sous les
par une grande fête annueHe.appetée par les .traita d'un géant d'une.grandeur si prodi-
Grecs Magophohic. Ce jour-là aucun mage gieuse que t'uni vers entier suffisait à peine à
n'osait paraître en public. le contenir. -D'un pas il enjamba la terre, du
second le ciel, et tenant le pied suspendu, it
MAGRËBtS, une des sectes des Juifs orien- demanda au prince atterré où il:devait le po-
taux, mentionnée par l'historien arabe Ma- ser pour le troisième pas ?– <tSur ma tête a
crizi, qui ne donne point de défaits sur elle.
Son nom signifie occte!et)<oM.r. répondit te malheureux Maha-Bati, qui vit
qu'it ne lui restait plus d'espoir. Le dieu
MAGUADAS, vierges qui chez les Guan- abaissa son pied sur la tête du tyran, et te
ches étaient ~chargées de conférer aux en- repoussa au fond des enfers. Maha-Baii de-
fants nouveau-nés une sorte dé baptême, en manda à Vichnou de lui laisser au moins
teurtayanttatête. t'empire des régions infernales, ce que ce
MAGUSAN, dieu des anciens Bataves, re- .dieu lui accorda volontiers. En effet, Maha-
présenté la tête couverte d'un grand voile Bali siège maintenant comme juge des Pata-
qui lui descend sur les bras. It tient d'une tas.
main une grande fourche appuyée contre MAHASHARÂTA, le second grand poëmo
terre, et de l'autre un dauphin. A côté de épique des Hindous, et qui fait partie des
lui est un aote), d'où sortent de longues livres sacrés, it contient le récit de la guerre
feuilles pointues commes des joncs marins, qui éctata.entre les descendantsde Bharata
et de l'autre côté est un poisson ou un mons- prince de la dynastie lunaire, au sujet.de ta °
tre de mor. JI paraîtrait ainsi'étre te Nep- succession au trône. Ce poëme porte un ca~-
tune du pays où- it était honoré. Cependant ractère philosophique très-prononcé, et con-
Oaùs Rudbeck interprète son nom par Da!7- .tient une multitude d'épisodes qui en font
lant et le regarde comme t'He) cute des Ba- une espèce d'encyclopédie mythologique, et
taves. Les anciens t'ont également considéré entre autres le Bh.tgavat-Guita.ou chant
comme une des personniGcations do ce hé- .divin, qui est d'une haute portée sous le
ros, car on a trouvé dans i'ite de Watche- rapport théotogiquc. Vatmiki, disent les In-
~i MAH MAH 4M

dieris, fut inv!té à célébrer en vers la que- mot signifie ~raM(! poM<e, grand inaltre <pt<
relle des Pandavas et des Kauravas, comme f!'<Me<.
il avait chanté les hauts fàits de Rama. Sur MAHA ISWARA. c'est-à-dire le g'rnMd
son refus, Parasnra et Vyasa, son fils, es- maître ôa te grand dieu c'est le huitième des
ceux du fils furent des Bouddhistes de t')de,
sayèrent quelques vers Dévas principaux
Vyasa devint le chantre des et te même que te Siva des Brahmanistes.
approuvés,~et avec trois
Pandavas. Cette anecdote, dit M. Langtois, Commecet"i-ci,onte représente
est un conte fondé sur un anachronisme, car yeux, monté sur un taureau blanc, et te-
on fait Vatmiki contemporain'de son héros nant la main une époussette de la même
et Vyasa n'a pu vivre que plusieurs,centai- conteur. Sa force est irrésistible, sa majesté
nes d'années après tui. Au reste, le nom de inexprimable. Entre autres facultés dont il
est doué il peut connaître exactement le
Vyasa désigne simplement un cotnpitatéur, tombent
c'est pourquoi on lui attribue un nombre nombre des gouttes. de pluie qui
les forces d'un dans un grand ehjtiocosme. Son a"to)ité
d'ouvrages qui surpasserait
seul homme. Le Mahabharata est un poëme s'étend sur toutes les parties d'une de cea
de longue haleine, it contient cent mitte sto- agrégations d'univers.
kas ou distiques, partagés en dix chants. On MAHAKALA; c'est-à-dire le ~rand Koff.
1''C'est un des noms deSiva.Kalaestte t''mps,
suppose que.tes Richis ayant mis dans tés sous une cou-
deux plateaux d'une balance, d'un côté ce te dieu destructeur, représenté
leur noire. Sous cette forme on t'appelé
poëme, de l'autre les quatre Védas, te pla- ou te mangeur
en-
de
teau où se trouvait le' poëme t'emporta ce core D~ad-6/:c[AcAaAa,
monde:
quj lui a mérité te titre de MoM où grand. du Népal le vénèrent
Au reste, il est le recueil de l'histoire anti- 2° Les Bouddhistes
comme une divinité .particulière de leur
que de t'Inde,embeUie par la riche imagina- et placent son image dans tes
tion d'un poète, mais précieuse sous te rap- panthéon,
aveccetles de Ra-
port des traditions que t'on peut dégager des comptes et deChakya-Mouni, d'Hanouman. Mahakala est re-
fables.' Plusieurs commentateurs indiens mo- rana
dernes sont enclins à le considérer comme gardé par !a secte Swabhavika,.comme né
une attégorie des combats entre tes vertus spontanément 'et est invoqué par elle
ét les vices. comme Vadjravira. Les Âtswarikas, au con-
MAHA-DAMAI-PRAVAÏ, le septième en- traire, le .considèrent comme fils de Parvati
fer des Djaïnas. Les maux qu'on y endure et de Siva.
sont au-dessus de toute expression. C'est ta 3s Parmi les Brahmanistes, c'est encore le
nom du principal officier de Siva, plùs con-
que sont relégués les scélérats les plus cor-
nu sous le nom de Nandi c'est le portier
rompus, qui ne verront finir leurs horribles
et continuelles: souffrances qu'au bout de de ce dieu. Fo!NANm..
trente-trois mille ans révotus. Les femmes, MAHÂUGUËPATCHON, fête que !e-)Ta-
mouls célèbrent le lendemain de la pleine
que la faiblesse de leur complexion rend in- elle dure quinze jours et
lune de septembre
capables de supporter d'aussi rudes épreu-
n'est eétébrée que dans les maisons; son ob-
ves,; ne .vont jamais quelque perverses
.qu'elles aient' été, dans cet épouvantable jet est d'obtenir le/pardon des défunts. Pen-
dant sa durée, on fait pour eux !e Darpenon,
Maha-damaï-pravaï.
et on donne l'aumône aux brahmanes, soit
MAHADËVA.Ce mot signifie grand dieu,
en argent, soit en toites ou en légumes.Foyej:
c'est une épithète qu'on donne ordinaire- DARPE')ON.
ment à Si va, troisième dieu de ta triade hin-
doue. Voici, d'après M. Langlois,. comment MAHA MAYA ou la grande' illusion:
'déesse adorée par les Bouddhistes du Népal,
Siva a obtenu ce titre. Les trois personnes
de la triade se disputaient pour savoir quel turc.. qui la regardent comme le symbole de la na-
était entre eux le premier-né. Siva .résigna Presque tous les Bouddhistes en font
la mère de Chakya-Moùni; le Bouddha des
ses prétentions en faveur de celui qui attéin-
drait sa tête ou ses pieds. Brahmâ soutint temps actuets. lis disent qu'eHe devint en-
ceinte par .ta vertu des rayons du sotcil.
qu'il avait touché sa couronne, et appuya
Confuse de l'état où ette se trouvait, parce
son mensonge par. un serment. Vichnou,
qu'elle était vierge, elle alla cacher sa honte
plus franc, avoua qu'il n'avait pu atteindre dans une épaisse forêt. C'est sur le bord d'un
ses pieds. Pour punir Brahmâ, Siva lui abat-
lac que, sans avoir éprouvé les douleurs or-
tit une de ses têtes, et accorda à Vichnou la
dinaires de l'enfantement, elle mit au monde
prééminence que perdait son rival. C'est
son enfant, qui était d'une beauté ravissante.
pourquoi tes Hindous sont divisés en deux Ne pouvant le nourrir faute de lait, ni le voir
ct.tsses, les adorateurs, de Vkhnou et ceux
--expirer sous ses yeux, elle s'avança dans te
de Siva, mais il n'y a point de culte particu- le bouton d'une tleur de
ïtér rendu à Brahmâ. lac.ette'ptaçasur
lotus qui tui ouvrit aussitôt son soin, et le
MAHA-GANAPATt, dieu du panthéon referma .dès qu'elle eut reçu ce précieux dé-
hindou le même que GANAOu GANESA. Foy. pot. ~0! MAYA.
ces articles. On comptait autrefois, dans les MAHÀ-MËROU, célèbre dans
montagne
Indes, une classe particulière d'adorateurs les mythologies brahmanique et bouddhique
de Maha-Ganapati. etté est comme le centre et te point cardi.
MAHA-GOUROU, nomque les'Bouddhistes nal de la terre et du ciel ette est d'une
tndiens donnent au Grand Lama du Tibet. Ce forme conique, contournée en hétice, et di~
<
M MCnOMtAtRE DES RELIGIONS.
visée par étages. A-ù premier étage, du côté aucun scrupule de concourir à cette solen-
du nord, est le Swarga, paradis d'Indra à nité.
fauche, do côté 'de )l'est,et un étage plus Pour augmenter l'éclat de la fétct les prin.
haut, :të '~<!t)'~a, paradis de Siva; .puis un ces donnent des spectacles auxquels ac-
étage plus haut, iet du côté duttnidi, te y a: court une foule immense de curieux. Cès
&buM<a, .paradis de Vicha'ou enfin, sur ta spectacles sont à 'peu près dans le goût de
cime de ta montagne, Be ~~(t-~Aor, para* ceux des anciens Romains. lis consistent eu
dis de Brahmâ~ ~o~. MÉR&u. Ses combats d'animaux entre eux ou contre
MÀHA~MOUNI~ G'est-à-<!ire te ~«M~p~Kt. des hommes, mais surtout en combats
teMt'te ~rand Mtn~; tesBouddhistesdel'tnde d'homme à homme. Des athlètes viennent
Jet du Tibet d~signent"par cette expression le -quelquefois de fort loin pour disputer, à la
fameux Ghakya~Mouni, Bouddha des temps lutte et au pugilat, les prix destines aux
taetùels. ~p<t;. Cs~KYA~MooNh vainqueurs. Lorsque les combats sont termi-
MAHA-NARAKA ou le ~famd enfer.; la nés, le prince distribue aux acteurs des ré-
septième 'des dèmeares infernales des Hin- compenses proportionnées~ l'habileté et à la
dous brahmanistes. vigueur.que chacun d'eux a déptoyées. Fo!
MAHA- NAVAMt, c'es~à-dire la ~(t~e ÂTOUDA-POUBJA, boOR&A-PoUDJA, NÂVARA-
~<e~!H6t</yot!)'s.; elle est sotenniaée.pafteS TRI, DAGHAHARA,DASAHARA.
-Hindous le 140du mois de ik~uar(octobrc)~ MAHANNA dieu des Tahitiens c'est le
Cette f6te,qai-a pour objet jprincipaid'hono'. Sp!ei),u)sdeTaneet de Taroa; il grandit ra-
a'er.!a mémoiïë des ancêtre~) testtëitement pidement après-sa naissance, et revêtit les
obligatoire, que celui qui n'a pas les moyens formes d'un beau jeune homme qu'on nom-
de ta célébrer doit vendre tH~de ses enfants ma Oreoa ya6ott(!; il chassa du ciel ses frè-
pour se les procurer. Ghaque famille offre à res et ses sœurs, et régna seul dans le fir-
'ses ancêtres défunts les sacrifices acc<)Uta- .mament. Il épousa Toonou, fille du dieu
mes, et des cadeaux de loite neuve, à usage Taarpa, qui lui donna treize enfants cha-
d'homme et de femme pour qù'i!s aient ~te cun d'eux préside à l'un des treize mois de
~quoi se vêtir. CetM fête dure neuf jourst cannée ta'ttienne.
Ette.est aussi cel!6des universités et des MAHANT, supérieur d'un couvent brah-
Sectes du pa~ys~Les étudiants, parés avec élé" maniste, appelé Math. La nomination des
igance, parcourent chaque jour les rues; en Mahants est ordinairement le résultat de l'é-
chantant de petits poëmes composés par Jectton cependant, lorsque celui-ci a une
~ëurs pt-oPasseurs, qui marchent à leur tête, famille, cette charge revient.à ses enfants.
-et -its vont iës répéter devant la porte de .Lorsqu'une élection.doit avoir lieu, elle est
ieuM parents et :ceHe des principaux habi- conduite avec beaucoup. de solennité, et
tants 'du lieu ils exécutent en même temps présente une curieuse peinture du système
déa dansas et des jdux fort innocents,-en régulier d'organisation auquel est soumise
frappant en mesure et avec assez de grâce et la hiérarchie sacrée, dans ces communau-
ide 'précision, sur tie 'petites.baguettes. Gët tés qui offrent en apparence si peu d'intë-
exercice terminée les professeurs reçoivent ,rét.
une gratiûcation en argent des personnes Lorsqu'il doit y avoir une élection à la di-
auxquelles ils ont procuré cet honorable gnité de Mahant, les Mabants de l'ordre se
pass~-temps~ ;Le dernier jour de4a fête, les réunissent avec ceux des autres ordres de la
sommes qu'ils ont rccuHtieSiSOat consacrées ~éme secte, accompagnes chacun d'une suite
en partie à un régal qu'ils donnent à leurs a~seznô.mbrëùsedemsciples; sans compter les
élèves, et ils empochent le reste. tntiividus des ordres mëndiants'qui s'y ren-
C'est aussi ta fête des militaires. Les-prin- dent de leur coté; tellement qu'il se forme
ces .et tes g~eM de guerre offrent, avec la souvent trne assèmbtée dé plusieurs tentâi-
pt~s grande sotenn~é, des sacri6ces aux ar- neset quelquefois de plusieurs milliers de
mes offensives et défM<ives dont its se ser- personnes, Èn'tretenuës aux frais du monas-
vant dans t'es combats. Toutes ces armes tère dans lequel elles se réunissent; si cepen.
tétà~ féunios dans un même lieu, on fait dant la communauté n'a pas les ressources n6-
VMnrun brahmane Pourohita, qui lès as- cessâtres, elles doivent pourvoir elles-mêmes
perge d!ea'n lustrale et en fait autant de à lëùir subsistance. 'L'étëCtion est ordinairé-
~vihités par la vertu.dc sés mantras.; il otïre 'ment une affaire de dix ou douze jours, et
le poudja, puis se retire; un béticr est amené aûrant cet espace de ~emps on discute en as-
en.pompe)auaondes tambours,-des trom- semblée différents points de doctrine et de
pettes et autres instruments de musique, et uiscipline.
est immolé en ~'honneur de ces 'divers instru- Les Mahants, dit M.Wilson, 'sont eh gé-
ments de destruction. Ge cérémonial est ob- néral des 'hommes de talent et dignes de
servé àvec'le plus grand appareil non-seu- considération, bien qu'on remarque en eux
lement par les princes et les militaires indi- une certaine dose de présomption et d'im-
gènes, mais encore par les Mahométans, qui portance 'produite par la bonne opinion
.ont adopté sans restriction cette pratique qu'ils ont de leur haute sainteté. Toutefois
idôlâ~iquedes Hindous..Cette fête, qui porte il y a des exceptions à ~ce caractère, inoffen-
Te nom d~yoMïfa-jPoMd/a, sacrifice aux ar- sif en général car on cite des vols -et des
mes, est tout à fait militaire; etles_indigènes assassinats qui ont été téfaitde cesétabtis-
''qui ont embrassé la. profession des armes, sements religieux. Fo< MÀ~H.
païens, m~hométans oa chréticos~ oe se font MAHA.PADMA~demi'.dieu de.ta mytholo-
c
tt5 MAH MAH 446

-gie hindoue, compagnon de Konvera, dieu qu'ils appellent Sac<t et qu'ils 'représentant
des richesses il est ta personnification d'un 'comme teurs épouses.
des neuf trésors de ce dieu. Son nom signiSe MAHÀ-SËCHA, le grand serpent de la my-
pran(!.<o<Ms. –Mahapadma est aussi le nom thologie hindoue, qui supporte ta terre en-
d'un des chefs des serpents Nagas. tière. Fo! SÉCHA, ANANTA.
MAHAPRALAYA, nom que les Indiens MAHASOUMDËRA, idote représentée à
"donnent à la destruction du monde, qui doit genoux dans tes temples de Golama au Pégu.
arriver après une période Be ~,320,000,000 Les Birmans disent que c'est la déesse pro-
'd'années. Ce mot signifie la ~'cmde dissolu- tectrice du monde jusqu'à l'époque de sa des-
-jttoM. Hs nomment encore 3fa?tapra?<t!/a la truction, et qu'ators ce 'sera elle dont ta
destruction totale de l'univers qui doit arri- main puissante brisera la terre et replongera
ver après une période mesurée par les cent l'univers dans le chaos. C'est probablement
années de ta vie de Brahmâ. Chaque jour de 4e MaAa-~aMMM~ra, ou grande mer des Hin-
~savie est' égal en durée à la période dont dous appelée aussi Ambhas, Feau sans ri-
-nous venons de parler, et chaque nuit a vage, et qui n'est point la masse des eaux
'une égale longueur d'où~la grande période matérielles, dont est sôrti-le système du
-divine est égale à 3 trillions 155 milliards monde actuel, ni l'eau que renferme l'atmo-
<600 millions d'années humaines. A l'ex-pira- sphère dans le nuage mais ta mer éthérée,
tion de ce terme les sept tokas oa divisions qui suivant les. Oupanichadas est au-
ide l'univers seront anéantis, ainsi que les dessus du ciel et au milieu de tous les mon-
hommes, les démons, les dieux et Brahmâ des.
lui-même MAHAVIRA, le vingt-quatrième et le plus
MAHARCHIS, les ~raK~ saints de la my- célèbre des fî~/taK&afa~ou grands législa-
Ihotogie hindoue ils sont au nombre de teurs des Bjaïnas, qui tiennent chez ces set-
dix, et- doivent leur naissance à Manou- taires à peu près le même rang que ~ëe
Swayambhouva on les appelle encore Pfa- Bouddhas dans lé système théologique des
d;'apatM,-ou seigneurs des créatures. Les Bouddhistes. Ma'havtra; parait être te seul
mythologues hindous ne sont pas d'ac- ~personnage historique dans la liste des
cord sar les noms, le nombre et les attribu- vingt-quatre Tirthà~karas/ comme Chakyâ-
tions des Maharchis. Le Manava-dharma- Mouni est le seul Bouddha qui'ait réellement
isâstra, qui te? place au''premiër rang ces exista mais les Djaïnas ne déterminent pas
dieux, et les présente comme les pères d'une ~époque à laquëtte il parut sur la terre. Nous
foute de divinités inférictrés, en 'compte me parlerons pas des naissances antérieures
tantôt dix, tantôt sept seulement; ttdâns que lui prêtent ~gratuitement-tes Dj~ïaas;
ce dernier ~as~ il les 'confond avec le.s Ri- 'lersqu'enËn it vint sous lé nom de Mahavira,
chis proprement dits, qui so~t ta person- le srand héros, il naquit le i3'de laquiïi-
nification mythologique des sept étoites de 'zamé lu.miceuse du mois tchaitra les cin-
la grande Ourse. Cet ouvrage n'est pas pins quante-six nymphes de l'univers assistèrent
<xpticiteen ce qui concerne la nature même à sa naissance, èt it Tut consacré par Sakra
-de ces personnages. M en fait, d'u~e part, des et tes soixante-trois autres Indras.
'émanations directes du Créateur, participant t Siddharta, son ~ère, prince de Pavana, le
à sa tonte-puissance; et d'un 'autre cûtéjt 'mariage bonne heure avec Yasoda, ûtte do.
semble ne les considérer que comme de sim- prince Sàmaravira, qui lui donna une fille
pies mortels, parvenus, au moyen de leurs Nommée Priyadersana; celle-ci épousa ie
austérités et d'une sainteté particulière, à prince Djamali, un des disciples du saint, 'et
s'identifier. avec l'essence divine, et à pro- qui fut depuis fauteur d'un schisme. Maha-
duire toutes les mervèittes que le souverain vira, ayant perdu son père et sa mère à l'âge
~tre peut lui-même opérer. de vingt-huit ans, embrassa ta vie ascétique,
car le gouvernement appartenait de droit à
MAHARAVAISAGUt, fête que tes brahma- son frère aine. Après deux ans de pét"tehce
nes tamouts célèbrent à la pleine tune~ de
mai. Ils prient,' ce jour-tà, et font des céré- et d'abnégation passés dans sa maiiion.it
monies funèbres,pour honorerla commença à mener une vie errante, et à
mémoire de
leurs ancêtres. tendre au degré de Djina. Durant les six pré-
mières années de ses pérégrinations, it ob-
MAHARËGDI-TIRODMANGUËNON, fête serva fréquemment des jeûnes de plusieurs
célébrée par les Tamouls à ta pleine lune du
-mois, pendant lesquels .il tenait' les yeux
mois de décembre. Ette n'a lieu que dans les constamment Sxés sur le bout de son nez,
temples de.Siva, et surtout à Chalembron, et gardait un silence inviolable. Il était ac-
sur la côte de Garpmandet, où t'on adore ce
dieu sous le nom de-Sababadi. compagné d'un Yakcha invisible, chargé par
Indra de veiller à sa sûreté personnelLe et de
MAHARORAVA, séjour des larmes le 'porter la parole lorsque ceta était MéccS"
-troisième des enfers de la mythologie brah- 'saire. il se trouva souvent dans de grands
manique. embarras, et reçut plusieurs fois des mau-
MAHASACTI, c'est-à-dire 7a grande puis- vais traitements mais les Yakchas tenaient
nattée; nom que les Hindous adorateurs de à son secours, 'et mettaient le feu aux mai-
-Siva donnent à Dourga ou Parvati, épouse sons et aux propriétés de ceux qui l'atta-
de c6 dieu. On sait que les Indiens personni- quaient injustement. Pendant ces six an-
Bent la puissance ou l'énergie active de leurs nées, il visita un grand nombre de villes et
dieux, so<Mla forme d'une divinité féminine~ de villages~ principalement dans te Bëhar
w DICTIONNAIRE DES REUGtONS. t48

puis il s'exposa volontairement aux mau- gieuses'de sa secte. H mourut deux cent
vais traitements des tribus mtetchhas, qui cinquante ans après Parswanath,' le précé-
Faccabtaient d'injures le frappaient, lui dent Tirthankara, qui paraît aussi avoir
lançaient des flèches, mettaient tes chiens à existé réellement. Mais .comme on ignore
sa poursuite. Mahavira nelcur opposait au- l'époque à laquelle vivait ce dernier, cette
cune résistance, mais il supportait toutes ces date ne peut rien nous,apprendre.
souffrances.. avec joie, pour. parvenir à se MAHA-YADJNA, les ~t-aM~Mcrt/ïeM. Il
purifier entièrement car !a pénitence d'un y a dans la maison suivant tes lois de Ma-
Djaïna ne doit pas consister a s'inuiger des nou, cinq places ou ustensiles qui peuvent
tor:')res, mais à se renoncer lui-même, à causer la mort des petits animaux: l'âtre,
jeûner, a garder le silence,' et à supporter la pierre à moudre, le balai, le mortier et le
paliemment les peines qui lui viennent de la piton, ta cruche à l'eau. En tes employant,
part des autres. À la fin de la neuvième an- l'Indien est lié par le péché mais pour l'ex-
née, Mahavira rompit )c silence pour répon- piation des fautes involontaires qui résul-
dre à une question de Gosala, son disciple, tent de.l'emploi de ces objets, il-doit accom-
mais i't continuai mener une vie errante et plir chaque jour cinq grandes offrandes ou.
mortifiée. '~oAa-ra~'na~. La première est l'adoration
Indra ayant déclaré que tes méditations du Véda eite consiste à réciter, à lire ou à
de Mahavira ne pourraient.être troublées enseigner la sainte Ecriture la seconde est
ni par les hommes, ni par tes dieux, un des l'offrandé aux mânes, qui se fait par une li-
esprits inférieurs du. ciel voulut faire meu- bation d'eau la troisième, l'offrande aux
tir cette assertion, et assaittit le sage,de ten- divinités, qu'on accomplit en répandant sur
tations horribles mais ce fut en vain. Ma- te feu du beurre liquéfié la quatrième, l'of-
havira demeura inéhrantabte dans ses pieu- frande aux esprits elle s'opère en donnant
ses abstractions. Il voyagea encore et visita du riz ou tout autre aliment aux créatures
Kausambi, capitale du. Satanika, où il fut vivantes enfin ta cinquième est l'offrande
reçu avec beaucoup de respect, et où son aux hommes :,elle comprend ta pratique
cours d'abnégation pratique.se termina par des devoirs hospitaliers.
une complète exemption des inSrmités hu- MAHD1 ou MEHDt. Nous avons dit, l'ar-
maines. Tous ces exercices préparatoires ticielMAM.que les Musulmans de la secte
lui prirent douze ans et six mois, dont près des Schiites ne reconnaisseat pour souve-
de onze furent passés dans te jeune. Ses diffé- rains légitimes que.les descendants d'Ati,
.rerits jeûnes ont été supputés avec la plus gendre .et cousin de Mahomet. En effet, ce
grande précision it y en eut un de six mois faux prophète n'a laissé de postérité que par
neuf de quatre mois douze d'un mois, et sa fille Fatima mariée à Ati; mais les en-
soixante-douze d'un demi-mois; ce qui fait fants de ce khatife, ayant été supplantés par
dix ans et 3M jours. C'est ators que Maha- la race de Moawia, durent céder la souverai-
vira ayant acquis la connaissance, parfaite neté temporelle, et se contenter de la qualité
de toutes choses, commença à prêcher, à d'imams, ou pontifes suprêmes, qui n'était
Apapburi dans le Behar,.dans une chaire qu'un vain titre car ces malheureux prin-
érigée à cet effet par Indra, qui t'écoutait ces ne jouirent jamais de la moindre auto-
environné de milliers, de divinités. Lorsque rité. Mais plusieurs de leurs partisans vou-
la réputation de Mahavira se fut répandue lurent, en diverses circonstances, faire va-
au loin, sa doctrine attira l'attention des loir leur nom et leur titre, ce qui portait
brahmanes du Magadha, dont tes plus sa- ombragé à la jalouse susceptibiHté des
vants entreprirent de la réfuter; mais cela. khalifes qui, tout en ayant l'air de les proté-
ne servit qu'à les convertir, et ils devinrent ger, trouvaient moyen de les faire dispa-
ses disciples, ses prédicateurs et les chefs raître adroitement soit par le fer, soit par le
de son écote. Nous n'exposons pas ici ces poison..
doctrines, dont on trouvera un abrégé à Les Schiites comptent une succession de
l'article DjAïNAS. Mahavira les propagea en- douze imams, en commençant par Ali. Le
core en parcourant avec eux différentes con- dernier fut Mohammed, fits d'Hasan-Askeri,
trées. et surnommé Mahdi, c'est-à-dire le directeur
EnOn, ayant accompli le cours dé sa car- par excellence. Il hérita de l'imamat à t âge
r)ère terrestre, il revint à Apapouri, suivi de cinq ans, et se perdit, à l'âge de douze
d'une foule innombrable de disciples, que ans, dans une grotte, auprès de'la ville d'As-
les Bjaïnas ne Balancent pas à porter au ker ou Semenraï, l'an 26U de l'hégire (873 de
nombre de 530,200 tant hommes que fem- Jésus-Christ). Mais les Schiites prétendent
mes. Le moment de sa délivrance étant ar- qu'il n'est pas mort, que sa mère le cacha
rivé; Mahavira rendit t'esprit, et son corps dans cette caverne pour le soustraire aux
fut brû)é par Sakra et les autres déités, qui périls qui avaient entouré la vie de ses ancé*
se partagèrent les parties de son corps qui fces, et qu'elle l'y garde soigneusement, jus-
avaient résisté aux Hampes ..comme tes qu'à ce que le moment de sa manifestation
dents et les os, et les conservèrent comme soit arrivé. D'autres disent que cet imam a
des retiques. Les cendres du bûcher furent été caché deux fuis la première fut depuis
distribuées entre tes assistants. Mahavira sa naissance jusqu'à l'âge de soixante-qua-
était âgé de soixante-douze ans il en avait torze ans; pendant cet espiice de temps, il
passé trente dans les devoirs ordinaires de conversa secrètementavecses disciples, sans
tasociété, et -le res-te'dans les, pratiques reti- se faire connaître aux autres hommes, dans
'449 MAH MAH 4M
la-crainte des khalifes; sa seconde retraite de soumettre to.utle pays de Ouata à sa puis-
commença lorsque le bruit de sa mort se fut sauce lorsque l'intérêt de nos droits potiti-
répandu, et elle doit durer jusqu'à .ce que ques et commerciaux a exigé l'intervention
les moments Sxés par la Providence soient de nos forces..
accomplis. Son retour fait l'objet perpétuel ? MAHBNDRA, c'est-à-dire le ~rattd 7ndra,
de t'attente des Schiites chaque jour ils dieu du ciel, chez les Hindous. F«?/. iNDRA.'
espèrent le. voir apparaître dans un état MAHËSA, divinité redoutée des Bouddhis-
pompeux pour faire revivre les droits de sa tes du Népa). Nous lisons cette invocation
maison, et établir un khatifat universel sur dans un petit poëme népali « Que Mahésa,
toute la face de la terre. II sera accompagné surnommé Ki)a, émané de Samantabhadra,
dans cette grande oeuvre par trois tent sous la forme d'un pavillon, sur la montagne
soixanteesprits célestes, etaura Jésus-Christ sainte, pour le bien du genre humain, soit
pour lieutenant, d'autres disent que ce sera effrayant, comme av.ec un pieu, le terrible
lui au contraire qui sera le vicaire du Mes- serpent Eoulika, roi des Nagas: » Ce.Mahésa
sie. Comme on ignore le moment de son ap- est peut-être te même que le Mahicha ou Afa-
parition, il y a toujours dans les écuries du ~tc/M~oMra des Brahmanistes.
roi de Perse (qui est Schiite ainsi que la ma- MAHESWARA, c'est-à-dire <e yrand tno!-
jorité de la nation) un cheval tout équipé et tre, le grand dieu; nom de Siva, troisième
richement caparaçonné, prêta être monté personne de !à triade brahmanique. Foy.
par le Mahdi, si celui-ci venait à se mani- MAHA-DÉVAetMAHA-ISWARA.
fester tout à coup. Les dévots adorateurs de Maheswara pren-
Cette .croyance fut très-funeste à plu- nent leur dénomination de ce titre, parce
sieurs Etats mahométans, soit en Asie,-soit qu'ils font profession de suivre sa révélation.
en Afrique, ainsi qu'à l'empire othoman Les ascétiques de cette secte portent leurs
lui-même, sous ses premiers princes. Une cheveux tressés et roulés autour de la tête
foule d'aventuriers et de fanatiques, Der- comme un turban ce qui les fait surnomniér
wischs pour la plupart, se servirent du nom D/a<ad/tar! portant une tresse. Les Mahés-
imposant de Madhi pour former des entre- waras sont considérés comme ayant em-
prises qui, secondées par ta séduction et la prunté une grande partie de leur doctrine à
crédulité, entrainèrent la dévastation et la la philosophie Sankhya; ils sout partagés en
ruine de plusieurs provinces. Car, sans par- quatre branches tes .Sat<;<Mproprement dits;
ler d'Aboul Casem Moh:)mmed, chef et fon- les Pasoupatas, ou adorateurs de Siva en
dateurde la dynastie desFatimites en Egypte; qualité de JP<Mo:t;)(t<t,seigneur des animaux
de Djélal, qui parut sous te suttan Selim l"; tes 7f<!roMHtAo-dt~aM<!tM; et les Kapalikas.
de Yahya-Mohammed-Seyyah sous Mou- Foy. PASOUPATAS,et SAtVAS.
rad Hl d'Ahmed-Scheikh-Sacarya, sous MAHHAR, divinité des HindousduDekhan,
Mourad IV, etc., ces derniers temps ont vu appelée aussi KaANME-RAO,etMALLARt. Foy.
les tentatives de nouveaux imposteurs. Ils ces noms.
paraissent même avoir pris actuellement l'A- MAHI, déesse du panthéon hindou. Ce
frique occidentale pour le théâtre de leurs mot, qui signifie la grande, est aussi un des
téméraires entreprises; car, suivant une tra- noms de ta terre, qui a été conservé dans la
dition attribuée à Mahomet, cette partie de langue classique, par exempte, dans te com-
l'Afrique seraitspéciatement désignée comme posé AfaA:-pa< maitre de la terre. i
le théâtre futur d'une révolution remarqua- MAHtCHA ou MAHtCHAsouRA, c'est-à-dire
ble cette tradition prophétique porte qu'un i'a~bMra à ~orme de buffle; un des chefs
jour le soleil se lèvera de l'Occident. des démons, suivant la mythologie.hindoue.
En 1828, un prétendu Mahdi s'est montré Son histoire rappelle d'une manière frap-
parmi tes Fétans de la province de Toro pante, la chute des mauvais anges. Voici
Mohammed-ben-Amar, consacrant sa mis- comment M. Clavel raconte sa révolte, ses
sion par le meurtre de son propre fils, au luttes et sa défaite
jour de la fête du sacrifice bouleversa le « Dans l'origine les intelligences célestes
pays, et, tour à tour vainqueur et vaincu, formaient une multitude de légions com-
lutta audacieusement contre te puissantémir mandées par des chefs particuliers, qui, à
al-Moumenin Yousef-ben-Siry, suttan, du leur tour, obéissaient aux trois divinités su-
triple Foutah. Vers la même époque, un 'périeures: Brahmâ, Vichnou et Siva. Ces
nouveau Mahdi, levant l'étendard de la ré- inteHigenccs jouissaient d'un immense pou-
forme schiite, au milieu des.tribus'Ssanha- voir et d'une félicité sans bornes. Heureuses
gytes du Sâhhet, inquiéta de ses prédications de leur condition, la p)upa) d'entre elles ne
au désert la farouche susceptibilité du Ma- cessaient do chanter les louanges <dc l'Etre
roc, qui dépécha contre lui une armée. souverain et de se montrer les dociles mi-
Dans le vaste royaume de Kayor, qui dEi nistres de toutes ses volontés. Les autres, au
l'embouchure du Sénégal s'étend au loin contraire qu'on nommait Asouras, suppor-
vers t'est et vers te sud, un apôtre aussi s'esl t talent impatiemment le joug salutaire au-
élevé au district de Kogy, et ses ambitieuses quel elles étaient soumises, car l'orgueil et
tentatives ontevéiHé les sollicitudes du pru. l'ambition avaient trouvé accès dans leur
dent DamcI, qui s'est hâté de l'expulser dt âme. Cédant aux suggestions de Mahicha-
ses Etats. Dernièrement enfin, au milieu [ soura, leur chef, elles levèrent enGn l'étcn-
même de nos possessions sénégalaises, ut i dard de la révolte et tentèrent de s'emparer
apôtre des doctrines réformatrices était pré' ~du gouvernement de l'univers. A la nouvelle
4SI DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. <53
de leur rébeHion, tes anges-Sdètes furent che et d'homme. Ces formes furent succes-
fina.ppésd'e surprise et d'indignation;- « et, sivement habitées par les âmes des Asouras
pbor ta<p!femfèr& fois te ciet connut la dou~- qui, dans ta proportion de leur désobéissance
leur. » Cependant, avant de sévir contre tes passée, ont~éte condamnés à endurer ici-bas
ooupablesy. t'Etecneti voulut essayée de, tes n'es maux physiques on moraux. Le temps
faice: rentrer dans.lé: devoir~pa~ ta. douceur desépEeuves fat circonscrit dans la limite
et: la; pp!:su<tsi&n' lea~' députa donc ses des quatre âges, ou yougas. Si, la fin du
trois .émanations directes. Brahmâ', Vich- dernier âge, il y a dés âmes qui n'aient pas
o&u et Siva, qui Hnent d'inatites efforts pour atteint le neuvième' gtobe, e'est-à-dire le pre-
!:eS)ranMnBrà de meiHeucs'sjBntiments. Alors mier des Swargas elles sont plongées à ja-
Di.eujimv.estit Siv~d'e sai toute-puissance, et mais dans l'abîme. Et afin que tous se déter-
tuLOpdoana~ de chasser da Swarga fes,Asou- minent en pleine connaissance de,cause pour
pa.s révoltas'et deies ptongeFda~is'fabimet !e bien on pour le mat', et que leur option
Ma~c?6tatt~u.He. en.tBeprisedifGcit&; et quoi soit) bien l'effet~ de leur libre arbitre,. Dieu
qm'eUe tit.y tfaMnée' entière! des D~vas, eom- permet, d'une part, aux Asouras qui persé-
mandée par Indra!, ne put. parvenif a' !a réa- vèrent dans-leur impénitence, d'entrer dans
liser. La~ ~utte futttongue eh acharnée à la les globes d'épreuves pour !es'tenter et les
6n,.MabjdK!sam'a, métamorphosé en buff)e, détournerde la voie dasalut et d'aul*re part,
après avioiir soutenu pendant cent ans des aux Dévas de' veiller. sur elles et de les éctaf-
combats continuels, vainqait Indra et~ les rer sur les piéges que leur tendent les maa-
siens, et tes'expulsa eux-mêmes des demea- vais anges. »
rescétestes. MAHOMET, fondateur de la religion ma-
.a Touchés, du matheur'des vaincus, Si va et sutm~ne. (Son nom se prononce en arabe
Vichnou exhalèrent de-leuc bouche un.écla'* MoAaHMMed.)'L'imagination la plus exaltée
tant rayon-de, flamme;. qui se convectit aus'- semble a'voir tracés l'histoire de sa mission,
sitôt en) une déesse' d'une- incomparable Ses sectateurs l'~ppettent la lumière du
beauté c'étaitBhâvani,qui'on.aLppeth) aussi monde, la gloire des nations, le-dernier et
Dourgâ. Montéetsur Hn. tigre.et ses quatre te plus grand des ppophètes. H naquit à la
bras) armés d'un) gtaive,j dEanetiance, d''un Mecque, Ie( lundi' dixième jour du mois lu-
serpent Gtd'uncri~ la, déesse: [narcha'c&ntre naire Rabi premier, de l'an du monde 6163;
MahichasouKa,.t;'a!ttïtqaà sous~ toutes les-for.- correspondant à l'an de Jésus-Christ 578:
mes q~t'it revêtit pouc échappera sa furie; et H était Sis d.'Abdallah et d'Emina, l'un et
cnSn~tui! écrasant la tête sous sesj pieds ,.e)le t'autre de la tribu des Coréischites, la pins
las tuh trancha d'uni coup de cimeterre. On tHnstt&parmi t'es Arabes, et dont les descen-
eût pu croire assuré le, triqmphcjdeDou.pgâ; dants-des diverses branches occupaient alors
majs,.aiu même instan.t,.du ~oncmatné 'du le& dix dignités de schénf, qui formaient té
~u.M'e, sorti~u~ coupsd'homme, tenant d'une gouvernement aristocratique de la Mecque.
main un sabre, et se couvrant de l'autre d'un «Son apostolat, dit Ahmed-Effendi, écri-
bouctien.~e monstre se pr.éparait à une lutte vain othoman traduit par Mburadgea d'Ohs-
nou~et!ët:'prompte comme féciair, DouiEgâ son, fut reconnu, confessé et annoncé par tes
tui jjetfe autourfd~'Gou:te Sjer.penbqu'eLte avait prophètes' et t~s envoyés- célestes qui on~
à)tamam);.et, tmi perçan,t le cœur&veç'sa préehé'tes'homotes daas tous les âges et da~a
lance eite met heuireusement'. 6~ au com-~ tous tes: siècles écoulés avant lui. Tous les
batL peuples deda-terre, tous tes enfants d'Adam,
<<Dès lors, privés dc'IeuB chef, découFagés'et de.puis la~ création' du mond'e jusqu'à la fin
affaiblis, pat tauc défaite, les Asouras durent des temps, sont censés réunis dans un seul
subir iai toi.du vainqueur. Dans un p~emiec corps de nation, en lui seul, comme leur
mpu.vement) de- co!èce!, le Dieu. suprême les chef, leur conducteur, leur lumière, et' le
(MndaoMtf~ à souacir les, p!aa cruets touc~ eonsommateocdes prophéties et des mystères
menis pendant l'éternité majs, SUE les; ios~ éterneHs. Il existait avant. Adam, suivant ces
ta~ceS)de Bra)bQ9a)e~i deVichaoOi, it'consen- paroles' sacrées.4dt'H~<en<' eHcore entre le
tijtf t.em)p)é']er ta rigueun de son airE&t.-La corps et ~'esp~t~, a~~e <'eaM e~ <(! terre; qice.
s.npj)Hce q)U'H in0tgjea~ a~x eoupabies n'eut ~oM prop/te~
plus.qUt'un~djUtrée qufit dépendait d''e&x d'à' « Adam, à peine créé, eat le surnom d'
bréger. les soumit à une sécie d'épeeuvea ëoM-~o/iammed,.c'est-à-dire de-père de Ma-
à. travers i~esquettes ils, passeot travailler à homet. En ayant demandé l'explication, Dieu
obteini~ i~ur pardon,' et à cet effet ii créa lui ordonna de.lever- les yeux, et' ce premier
tes sept.SjW~Fgasett tes sept Patatas~qui~, avec père. des hommes vit te. saint nom de Mo-
la) terre,, pJasée. au Centre, formècent tea hammod écrit dans t'empirée sur le troue
qutnzejmtondesdepatiScation. Les sept Pa~ même'de l'Eternel, couvert'd'tt voile étince-~
tjaias~ CM)gtobes.Mfécieuirs~ fm'ent< a~ëct~s' an lant de la tamière prophétique. Adam en
coarsoB pénitence! ehde'punitt~n.; t'es sept ext'àse' entendit alors ces paroles divines
S~argaiS.jOU gt&~os supécieurs, à) t'amétiiora'- Cette lumière est celle d'un prophète qui naîtra
tipnde& AsQuras; Bepe«ttant&; tatet're, de- de ta race, et dont le nom aux cieux est Ah-
meura ~nheEmédiair~ Eut nésecvée. aux; pei- med, et sur terre ~fo/iommed. Sans ~M! je
ï~ea de la~méten~psycose. Bieu étafbtit en con- H'aMroM créé ni toi, ni la terre, ni les cieux.
séq.nence!, sm notre planète, quatEe-.ving~ Ainsi Mahomet est le prophète des pro-
neu,f.fMn%eS)de<oo~pa moptetst, dont les 8en- phètes. Tous se placèrent au-dessous de lui,
9)èjreg et t~s~ p!as. tM)hïes senti eeHea~ de va~ la, nuit de son enlèvement aux cieux, et tous
45~ MAH MAH tM
se~ rangeron.t, sous sa bannière sacrée, au .,f êtres spi.ritue!s des songes etdes extases da
grand jour d~j.ugement. Sa naissance, et s.a'' ~plusieurs âmes saintes; de )à révétation
mission div.tne.se; tEpuyent encore annoncées. P qu'eut Emina, sa mère, au. commencement
avec/tes ca.r.a.ct.ères t.e~ plus évidents, dans; de sa grossesse,, du bonheur qu'eHe avait de
tons tes.i,tres célestes~, dans la Bible et. dans. ~porter dans son sein t'eptus gtorie'uxdes
t'Eyangite. est.ecrit.dans le H.vre de Mo~se. prophètes; de Fordre cêtest.e qu'eUe eut en
que I~o. a, dit à A~br.ah.a~ ~(~ jt'at; songe de lui donner te nom de ~oAammed,
qui- signifie <c <(~ de ta tufuière. dbnt ft
e~ttc~ < ~M.p po.Mr ~.tHqgÏ., ~e ~a: 6~! était couver.t en nai'ssaMt'e<!qui'~ répandue
~'at,)MM/.<tp/ et.e,r<~< ?'a,Cie;aMr<t douze,
MM,~<itMd. pe~p~.(i).. dans tout funivérs, embrassa a' ta fdi~ FO-
eM~M<mt6K<in<
On y. n~e.~co~e Dt~ ctipw.~ 5!n<t, s;eï< rient et t'Occid'eht.; d~ mirac.le d=e.sa forma-
Mû~~e à ~t~ ~e~ t~tn~~ ~~WQ" tion, parce qu'if était hé ci'reoncis et. sans
pa~.e& qui. dé~~n.t'. év~R.'Jr"J'eq.'t Bi~e: cordon ombiiica.t'du don de ta: paroïe qu'i~
donnée: s~. tnont. ~M;. ~~ap.~ë. sur !e possë~aM;au momçnt m~m~e die s;a naissance,
et.~e;Cp.n. s~ ï'~MQni,, np.m ge-. ayan.t' trcs-d.~tnctcmenrt profère ces mots~,
m~ §éi~ M'eu te fas's'e
néEi.qu.< d~ ~cm~ të~ wqntag~es q~ env~~ ~a/imc~ ~< mjsérPcbrdë y
roan.en~ ? Btecq~ë~ es.t mar~.e 4a."s. u~. du mouveàrenc qu'M Rt Kin'stant (t'après, eQ
autre cb.ap.it~. qu~ D;ieuL dit, a.~o~e. J~; ét'evant i'a.tét~ ë.t les yeu~x verstëci'e)'; des!
t~~rt~, ~eiroï"~ ~.tt ~r~~f~ fenx cet'o~tes- qui' éctatêtënt; de' Coûtas' parts~,
~?'~e
a~ m:~ ~9~ ~eM~u.M e~q&i chassèrcot.t'es esprtts !mpurs du ha'ut~
d~s. ~e~ p<'o~/<~e. <;<!m~e <o~ (/'<m?. d)t 8rmamen[,' où ils aftaient (fécou~rir les
la 6oMC/ie i~e ~M:~ tH«'<ra! ma pttro/e. secrets de la nature, pour t'es communiqore~'
attx~ mages et aux devins dé ta terre; t!a
«.JÈ.s,us-.C~t:ia,t~-mem.e d.it,.daRS~sot) ~va~-
gUe; ~J~ ~(t!~ D~ Jpq?;ac.~< bout~eversemenP du'fameux Kiosque o~a bet'-
f~~t-M.N~. ~ans.u.n. auj~c/passa~e :.Ce~ ve.d~ère.des Cosroès do Perse; du dessèchement
~P<Mfap.7~~( <e.~t!f,er~.?M~ mo~. ~ùbit et'étonnant du ta.cde.Sara; det-'èxtitic-
tiondu feu sacré des m'qges, qui' brûtàit'
Fe~. ~o,M~ eM~~a <~ tMO.Mnom; c'
çMt,t).9,M~ !jM~~M(r<! <.o.~e.~ c~M~. Le Messie depuis, près de m.iilë ans, sans infèrruptiëh;,
de I"evén'ement miracuteux qui' sauva i&
di~.c.np.qne:.JS'.M o~e. JF!~ d~ ~.o~ee~
d~~Mc. p~.tr;j~a.ap~s~ <9 ~«r~c~~ Mecque et son sanctuaire dé t'entreprise
e~- impie d'A6raha', roi du~ Yëmen, ctn.quaht'e'
wo.t~ t:e~ < t~<e~ c~M~s,.
p<Met:a. (o. c/M,
» c~. ~ttdra (.Q~jKa~ joa'rs avant sa nai~sane~; enfin dé. l'opéra-
d~ < tion d~ fange Gabrier, q~i, à' t'âgé~de tr~fs-
d~.Nt.ot~ cf~~e.~ re~.d.Mo.(!~e
jE~ ~if~M~.a~ par~e f% ~M/ Mttp.a- ans, lui ouvrit te sein, purMa" son ~(pù~, et
v,oics.~(çs
~s €g~'?:a. te remplit de. ta Mmiërecéteste, et'c' ct~.
rgUo,l,e, c'~i;
r~Cq~M c'e~t ~)
l,wzi~t<!
yui '~otM. gx,p~(t ~y,~ra,(~.
(~
« ~nSn~ ap~è~ son. aBQS~t,, Get auteur J'e~ève' auss.i; a<em9
JMo.mfjt, !es d~ns ?
éd~irQ. de 1'esprLt d~ pieu, a. d~cia~~ ~ui- esprît, prétendus miracië~ de Mahomet.
mêtN.e.q.~e,. 50~)00. ans ~vaj)t ta.cr~tiqn dj; Itpa~te de la marche active' dë~ )a hature~
qui, soumise à sa voi'x, t'avait' fait grandir
c)0.n.de~ t~ter.ne!, avait, t.QUjta~,ré,te, dans, ~e
d~M un ttge ott tes hommessônt~ëncore d~ahs'
gr.andli\:r,e de.s,d.es~.s~ om,,eintr.e,a,q~es o~ avait~
jets n)ys,tcrieux., it était, dit. q_ue ~I~Quiet t l'B&fance;derhorreurnaturë!te-qu'it dès bas
serait le. pretaie.B et pt.us, au~us~e des. Rr~ pour- tes.Mott! s~n â'ge; de cette
tomière cétcste dont i't efait
pbètes. G;et.arEêt dj~ijn- étai,t ~e. '~pr.i.n:).~ enve)t)ppé, et.
en cara.çter.es,n)y~tif~es, suj-. $.es,.6~u~s qui faisait d~isparaitre' son ombre tOrsqu'il''
marchait'au, s6Mi; des deux' anges qu~ie.
s~c~as.,? >? coMVfaien~t toujburs de tueurs aii'es' d'ans ses
A.iA s~e.-de-çe. ~eHth~e.~a.u~- courses' et' dans ses, expéditions
teur, <~p.u)e, enc~QE~L~ n~ion, d~ pré'e.n.d.u miHfaires';
df sa parole, qui avai't; la v~rfa~ de don-
pfop~te.sw u~.e fqute d.<~ne~entS) e~t.ra,Q~
ner la' vie aux arbres secs, don't t~s bran-
dtjn~ires, et, t~cr,veiH,eu~ qoj Q;n.t an~Qnf;~ cnes se couvraient' d'ans un instant' de.
apcompag~et sju,i,v~sa,na~sa.nce~s,on, ap~- feuittes et de fruits d'u respect quo'tut nor-
tQ!~t et sa- tno~t., U parte d. pr~d~ctMns des
tërent tous tes animaux,, aucune mpuche ne.
devina et des,çaba!i$tes ~es. pips: cétébres.d~ s'étant jamais posée ni sur' son' corps,, ni'
Stècte;; des; a~c!an)at(i.9N~; et, d;es, cF.i~ (t;~J,er de la manière miraculeuse
sur ses
gresa&-de tou.te ta. tegi~B] des. gjÉn~s. e~ desj dontU habits s'était sauvé des
mains sacntéges
d~Abou-Djahat', qui, ayant à deux reprises
(!)))'On sait qu;îsmaët'est un des pë<'e~des:At)abea attente a ses jours, s'était'vu,
et que )es:MuM;mans,<ont~etao)~)f~ genqai,og~)d< ta. première'
Mahomet jusq~t~na~)., fois, arrêté par un fossé vomissant des feux,
(S.),L'apnHca)~ontd.a,tjf)qt, P~rac~.q.Mahomet n~ hiB et ta seconde pa.r faspect' enrayant' de deux
fai~ pas.honneuF aux. cot~a'~anc~s, d.~s Musurman;s. dragons'assis sur tes épaules du prophète;
en fait d'heiténtsme. Pat-ac~,dKent-i~, est ta traduc dies' puif s. desséchés de Tabouk et de Ppdai-
tion grecque du mot ara)~e J)i.o/<amme~qui'sigfufhB biya, qui, a son ordre, se remplirent d'êaù,
~M~ Maisils ontconfondu Trnpent).?rro? et ~K~ax~uTo?= aux Besoins dé
i a~&ca< e'ôurnii'ent.abohdamtaent
le premier, qui est le terme bibMque,signif~
le MMO~M)'; c'est le seco~qui- sigHiiie, non' pa
sona~méë près dé périr de soif;det'éfnca-
oté de ses prières sur le tombeau d'Emina,
t~M~ret. commei)s le préton~nt, mai~au ~ontraj~ crut à sa. mission
tf:jante,.pe)'~M ~pMfaOon, Les deu!t mp~s:grecsss sàmèTe,~ui, ressuscitée,
et rentra dans sa. tombe. l'instant d'après,
prononçant de même, on serait tenté de prendr.g'
!'app)icat)on de cette e~pres.ston à Mahomet pour, ui convertie à ta foi, musulmane; du fameux.
Mauvais catembourg. miracle de son ascension aux cieux; de
M5 DICTIONNAIREDES REUGtONS. 456
celui de la fraction de la lune, etc. (Voyez Ce fut pendant le cours de ses excursion:,
les articles ASCENSIONDE MAHOMET, FRAn- qu'il fut, dit-on, admis à Rosra dans un mo-
'nON DE LA LUNE, HÉGinE, etc.) tt-parteaussi nastère chrétien, et accueilli avec la plus
de t'enet des anathèmes qu'il tança contre grande amitié par un moine nestorien, nom-
ses ennemis, et des bénédictions qu'il donna mé Sergius ou Bohaïra, qui lui prédit de
à ses disciples et à ses partisans. tt cite en- hautes destinées, et t'initia à la connaissance
core ses prédictions celles, entre autres, de l'Ancien Testament, dont Mahomet Gt en
qui annonçaient !a mort de Ehosroa-Parwiz, partie plus tard la base de sa religion nou-
et du roi d'Ethiopie, le désastre de l'impos- velle « Gardez bien ce jeune homme des
teur Eswed-Kezab, et tes maux dont son séductions des Juifs, » disait le cénobite, à
peuple serait affligé après la mort d'Omar. Abou-Tàteb; et sans doute; dit M. Noët Des-
ËhSn, !e même auteur rapporte les événe- vergers, il espérait avoir converti à la reti-
menls miraculeux qui signalèrent la sain- gion chrétienne celui dont il avait su appré-
tête de son trépas. I) dit qu'étant à l'agonie, cier la hante intelligence. Peut-être a-t-i),
l'ange de la mort n'osa recevoir- son âme plus tard, déploré son enseignement, s'il à
qu'après lui. en avoir demandé l'agrément, vécu assez pour voir que la semence de vé-
et qu'aussitôt après~ qu'it eut expiré, une r'té.avait produit l'erreur. A l'âge de vingt-
voix céleste se fit entendre dans l'apparte- cinq ans il épousa sa maîtresse; mais jus-
ment, défendit qu'on lui otât sa chemise, et qu'à quarante ans il resta dans l'oubJ, ou
donna le salut de paix et de consolation à occupé à préparer en silence le plan générât
toute sa famille. dé la réforme à laquelle il voulait soumettre
L'enthousiasme donna différents noms à sa nation.
cet homme fameux connu sur terre sous le Tous tes ans il avait coutume de passer
nom de Mo/:aMM)ed, H porte, dit le même un mois de retraite sur la montagne solitaire
écrivain, dans les cieux, le-nom 0'.Ah.med; de Harra. Ce fut à la suite d'une retraite de
dans le. paradis celui de Casem; sous terre ce genre qu'un jour il revint trouver Kha-
celui de ~fa/tmottd; et dans le feu, celui de didja, ta Ggure toute troubtée et
les yeux
J)nyt. On lui donne aussi différents titres animés d'un feu extraordinaire, c Cette nuit,
!<:s principaux sont Mta/tï, le destructeur, lui dit-il, j'errais sur la montagne, lorsque
faisant allusion à la, ruine de l'idolâtrie,; la voix de l'ange Gabriel est venue
frapper
~o<cAt, le réun)sseur, pour désigner la réu- mes oreilles Au nom de ton ma~re, qui a
nion de divers peuples sous !es enseignes de créé FAbnMMe, et qui vient. aMa?
eme~ner
sa loi et de sa doctrine; <!&t6, le dernier, s'é- hommes ce ~u't~ ~noremt, Mahomet, <t<es le
tant lui-méme annoncé pour le dernier des prophète de DteM, et je suis Gabriel. Telles
prophètes et te consommateur de la loi an- sont les paroles divines, et dès ce moment
cienne. On l'appelle encore Aboul-.Eramin, j'ai senti en moi l'inspiration prophétique. x
!e père des veuves, à cause des actes muiti- Là fidèle Khadidja n'hésita pas un seul ins-
p)iéi de charité et de bienfaisance qu'il fit tant à croire à ta mission de son époux
pendant sa vie, et ~60M~-Moum(MtH, le père « Réjouis-toi, lui dit-elle; car,
par celui qui
des croyants, comme fondateur de l'isla- tient l'âme de Khadidja entre ses mains tu
misme. On porte ses noms, ses surnoms, ses vas être te prophète de notre nation, » En-
titres à quatre-vingt-dix-neuf, nombre égal suite elle alta trouver un de ses cousins,
a cftui des attributs de la Divinité.. nommé Waraka,.qui passait pour l'un des
Mais il est temps de sortir du domaine hommes les plus instruits de là Mecque,et qui
de t'extravagance et du merveilleux nous avait beaucoup étudié auprès des docteurs
avons dû rapporter ces qualités fàbuleuses juifs ou cnrétiens.Ette lui raconta ce que Ma-
et prétendues surnaturelles, pour faire con- homet venait de lui apprendre. « Dieu saint t
nnitre l'empire du fanatisme et de la super- s'écria-t-it, votre mari vient de voir appa-
stition sur les esprits vulgaires. Disonsjmain- raître l'ange du Seigneur, qui autrefois alla
tenant quelques mots de la vie réeUc de ce. trouver Moïse plus de doute qu'il ne soit
célèbre imposteur; nous extrayons cette no- destiné à être notre prophète et notre légis-
tice de l'Arabie de M. Noël Desvergers. lateur. a Ainsi encouragé,
Mahomet naquit orphelin; Mahomet, pour
son père était rendre grâces au ciel et se préparer à ses
mort quelques mois avant sa naissance; d'au- hautes destinées, alla faire sept fois le tour
tres disent qu'it te perdit à l'âge de deuxx de la Kaaba, puis rentra dans sa demeure,
mois. A six ans,il perdit sa mère, et de- où, à compter de ce moment, les révéla-
meura confié aux soins d'Abd-at-Mottatib, tions, au rapport d'About-Féda, se succé-
sou aïeul, mais ie malheur s'attachait à ses dèrent pour lui sans interruption.
premières années; Abd-at-Mottalib mourut Pendant" trois ans, la prédication du.pro-
deux ans après sa 'belle-fille*, et Mahomet fut phète ne s'étendit pas.au detà de ses parents
recueilli par son oncle, Abou-fateb., qui les plus proches et de ses amis intimes
l'occupa au commerce de transit qui se-fai- Ali fils d'Abou-Tale,b, son cousiu,
sait au travers de ta péninsule, entre tes qu'it
avait accueilli chez lui à une époque de di-
pays baignés par la. m,er des Indes et l'Asie sette ;Abou-Bekr, homme influent par son
occidentale.. A l'âge de vingt-cinq ans it âge, sa position et sa ha'ute probité; Othman,
entra au service d'une riche dame arabe, fils d'Xffai.i-; Abderrahman,
nommée Khadidja, qui était comme lui de la Saad, Zobéir et
Talha furent ses premiers disciples. AprèM
tribu des Coraïschites, et tit pour elle' ptu- s'être ainsi assuré du concours de quelques
(i)t'ursv v agjs en Syrie. hommes d'étite, H se crut assez fort pour
MAH MA!t ~g
;))')i<.)!)cpr hautement sa doctrine et combat- cm!)toiora!Lpourap))e!er!GS(«t)j)esata mos-
tre le polythéisme à découvert. H ne fit d'a- quée sur la foi d'une révétation faite à t'un
bord qu'un petit nombre de prosélytes mais de ses disciples it donna [;) préférence à la
i) g'attir.) presque aussitôt'des traverses sans voix hu~iaine, comme l'instrument le pins
nombre et des persécutions acharnées, sur- noble. (Fo;RzAN.) )) institua ensuite té jeûne
tout de ta.p;'rt des Coréischhes, c'est-a dire du Hamadhan, qui fut imposé aux Cdetes
d's gens de sa propre tribu, qui prononcè- pendant toute la durée du m~is ainsi nom-
rent contre lui un arrêt de proscription et me, et qui consiste dans une abstinence com-
mirent sa t'été a prix. Pendant les dix années plète de toute nourriture depuis t'aurore
qu'il pré ha en-.pubtic, sa vie fut une-suite jusqu'au coucher du soteit. Cette prescrip-
continuetie de tut~es opiniâtres. Enfin, treize tion sévère, praticable sous tes tropiques.,
ans après avoir commencé son prétendu o.) la différence des jours varie peu scton les
apostolat, il se voit contraint de fuir la saisons, rendrait impossible t'ohsfrvance de
Mecque, sa patrie, et de se réfugier à Mé- l'islamisme sons les latitudes élevées aussi
dine, nir il comptait un assez grand nombre s'cst-ou servi de cet argum< nt lorsque la re-
de partisans. f~oy. HÉ&iKE). Cet événement, ligion du prophète, triomphante dans une
que ses ennt'mis regardaient comme la con- grande partie de t ancien monde, valait la
sommation de sa ruine, devin) au contraire peine d'être combattue.
le principe de sa puissance. A dater de ce II n'est~pas de notre sujet d'entrer dans le
moment sa doctrine va faire dé nouveaux détai) des combats tivrcs ou soutenus par
progrés, ette va même se m~difx'r considé- Mahomet, ni des expéditions qn'il entreprit
rablement car jusqu'alors le réformateur pour propager ~a doctrine et étendre son
parait avoir eu prinripatementen vue l'a- autorité. Nous nous conte'tterons de citer la
bolition de 1 ido)âtrie il s'était tenu assez journée de Bedr, où, a la tête de 3tt c"m-
près de la Bible et de t'Ëvaugiie, de telle batt;tn)s,i) ne craignit pas d'attaquer une
sorte que sa religion pouvait presq'ue passer caravane de <~oreiscbites, composée d'envi-
pour ùne simple hérésie du < hristianisme; ron mille hommes, et remporta sur ceux-ci
mais, à dater de i'hégire; i) formula des doc- une victoire si~natee; la journée d'Oliod,
trines nouvelles cl imposa le dogme à ses où,accompagné seulement de sept cents
disciples. Avant sa fuite, ses prédications hommes, con're une armée de trois mille, il
n'avaient ~u de retentissement que dans les eut te dessous à son tour. et faillit être tué
tribus de ['.trahie; mais. arrivé à Médine, l'is- mais il eu fut quitte pour la perte de deux
lamisme Vtt désormais remuer le monde. Dès dents la journée du Fossé, où il fit ptusiuurs
lors il se v it à la tête d'un parti déjà nom- tniractes. et mit ses ennemis <'n fuite le
breux, composé d'Ansariens et de Mdhadjé- siège et la prise de Kh.nbar, place défendue
riens les premiers étaient les auxiliaires de par les Juifs, où it f;!ihit mourir du poison
Médine, et les seconds les Mecquois qui l'a- que lui administra une femme enfin la prise
vaient ac<ompagné dans sa fuite, ou qui de la Mecque, où it entra en vainqueur à la
étaient venus ensuite le retrouver dans son tête de dix mille hommes.
asile. Déjà un grand nombre de chapitres «L'un de ses premiers soins fut de faire
du Coran étaient promulgués, et par con- appeler devant te parvis du temple les prin-
séquent les bases de- la retigion nouvelle -cipaux chefs de ces Coréis''t)ites qui avaient
étaient trouvées; maist'ojuvrede Mahomet proscrit ses jours. «Coinmcntpensez-vcus.
n'était pas complète; un culte manquait à leur dit-il, que je me conduirai à voire
cette religion, une expression à la pensée. égard? Avec honte, réponftirent-~ts.car
Dans tes deux premières années de t'hégire, tu es un frère généreux. Attez donc, et
le législateur en arrêta les points princi- et qu'il vous soit fait ainsi que vous l'avez
paux. « Ce fut d'abord t'institutit'n de la dit: vous êtes tibr<'s. » Monté sursacha-
prière, pendant laquelle on dut invariable- mettc, il fit alors les sept tours sacrés au-
ment-se tourner vers le temple de ta Mec- tour de la maison sainte, et fouetta la pierre
que. Le nouveau prophète voulait ainsi faire noire d'uu haton recourbé qu'il teu.tit a la
reconnaître que sa mission avait été de rap- main puis il entra dans i'i'ttérieur du
peler les hommes au culte dû Dieu d'Abra- temptc.etay.intvuentretesmainsdeia
ham, dont ils s'étaient écartés depuis tant de statue d'Abraham les néches dont se ser-
siècles. En effet Mahomet a toujours évité vaient les Coréischites pour consulter le
avec te ph)s grand soin tout ce qui pouvait sort « Qucttc profanation s'écria-t-it, ,ils
le faire regarder comme un- novateur. Il av.tit ont ptacé dans les mains de notre saint pa-~
bien compris qu'il donnait plus de force à sa triarche les instruments de leur supersti-t
doctrine en l'appuyant sur la révélation coin- tion. Qu'a de commun Abraham avec les
mune aux juifs et aux chrétiens, eu sorte ftèches du sort? » Toutes les représenta-r
que les intérêts matériels/représentés par tiens de dieux ou de déesses dont les descen-
i'inf!uenco du pëtcrinagc sur le commerce dants d'tsmaët avaient souitté le sanctuaire,
de l'Arabie, les traditions de son peuple, son furent ensuite enlevées ou détruites par ses
origine tout t'engageait à conserver à ta ordres, et il consacra désormais la Kaaba au
Kaaba le respect des nations, et à se donner culte de l'islamisme. » Foy. K~ABA.
comme un envoyé céleste chargé par te Dieu Nous passons sous silence les autres cxpé-
très-haut de purifier ses autels, non d'en difious de MahOtuet, soit avant soit après la
créer de nouveaux. La prière une fois in- prise de la Mecque. Devenu, pour ainsi
stituée, Mahomet hésita sur- le mode qu'it dire, le souverain de t'Ar~bie, il -résidait
DICTIONN.DES REUStOKS. 111.
459 DICHO~AtRE DES RËHGtC<<S. 4GO
Médine, qui était te centre de ses pnéra- ils nous racontent avec attendrissement t
tions. La dixième année de l'hégire, it ht à quête prophète de Dieu était quelquefois
la Mecque un dernier pèlerinage, et revint phtigé de se serrer le ventre pour faire taire
àMédine, dont it ne sortit ptus. L'année le sentiment de la faim, ou qu'il se passait
suivante il .tomba dangereusement matade, des mois sans qu'on fit de feu chez lui que
par suite du poison qui lui avait été admi- le pain~d'orge.Je lait et tesduttf's étaient sa
nistré a Rhaïhar. et mourut quinze jours nourriture ordinaire, il faut y voir plutôt la
après, je lundi 12 du mois rabi premier, âgé manière habituctte de vivre chez tes Arabes,
d'environ soixante-trois ans, la onzième et tes privations inséparables d'une vie ac-
année'do t'hégire (8. juin- 632 de Jésus- tive et aventurière, que l'indigence et )c dc-
Christ). Il fut inhume.dans le lieu Même on nûmcnt.Jt cultivait son jardin, raccommo-
il rendit l'esprit. C'est, là, près d'un bosquet dait ses habits, trayait tui-meme ses brebis,
de p'atmiers, p)antés, dit-on, par sa fille Fa- mais il avait vingt-deux chevaux, cinq
tima) que tes Musulmans vont chaque an- mules, deux ânes, quatre chamelles de selle
nexe, à.('époque du pèlerinage, .prier sur la sans compter vingt autres à lait cent brebis,
tombe de leur législateur. et ~uetqu~s chèvres.
&i l'on en croit les histpriens arabes, Ma- Mahomet ne sera jamais proposé comme,
homet possédait toutes les qualités du cœur un modète de chasteté: il eut quinze fem-
et de l'esprit. Sa taitte était moyenne, sa mes légitimes et onze concubines mais
tête forte, sa h.irbe épaisse, ses pieds et ses. tant que Khadidja vécut, H n'eut point d'au-
mains rudes, ta charpente de son corps tre femme. A ('exception d'un (Us, Ibrahim~
osseuse et pleine de vigueur il avait les qu'il cut.do la copte Marie, tous ses enfants
yeux noirs, les cheveux ptats, le nez aqui- étaient de Khadidja quatre garçons et qua-
tin, les joues unies et colorées, les dents un tre filles. Tous ses enfants mâles moururent
peu écartées. Son extérieur avantageux était en bas âge, Dieu ayant refusé à cet impos-
rctcvé par une expression de bonté et de no- teur ce qui fait ta joie et ta gloire des Ara-
blesse qui fascinait; sa douceur et son affa- bes, plus encore que de tout autre peuple;
b~ité lui conciliaient les esprits de ceux qut Parmi ses femmes, celles qui ont acquis,
entraient en relation avec lui. Duxo hu- quelque cctébrité sont Khadidja, Ayescha
meur égate avec les hommes de toutes les Hafsa, Zeinab et Omm-Habiba. Ce grand
conditions, il ne se relirait jamais que cejut nombre de femmes, épousées en grande par-
auquel il donnait audience ne se tût retiré tie dans les dernières années de sa vie, est en
le premier; de même si quelqu'un lui pre- contradiction avec les prescriptions du Co-
nait la main pn le saluant à la manière ran, qui n'en permet que quatre au plus..
arabe, il la lui laissait tant que cetui-ci-ju- Mahomet, toin de se conformer à ce précepte.
geait à propos (te ta garder. Conduisant émane, de lui-même, épousa, entre autres
en personne ptus de dix-sept expéditions, Zeinab, femme de Z;ud, son affranchi, aprés~
il donna souvent des preuves de bravoure que celui-ci l'eut répudiée pour ne pas dé-
doué d'une patience à toute épreuve, et plaire au prophète et comme cet événe-
d'une persévérance qui ne se démentit ja- ment causa du scandale parmi les Musu!-
mais, il était humain, et, oubliant volontiers mans, Mahomet s'appuya de ta révélation du
les usages reçus il pardonnait généreu- cie),nuilui permettait d'épouser des fem-
sement à ses ennemjs les plus acharnés, mes selon son gré. Cette circonstance n'est
dès qu'ils témoignaient 1~ désir d'embrasser pas la seule où Mahomet Gt intervenir une
sa foi. <(Cette manière d'agir, dit M. Kazi- révéiatinn immédiate pour faire taire les
mirski, pouvait aussi avoir un motif poiiti- propos malveillants de sessectateurs. Le cha-
que. On raconte, continue te même auteur, pitre 1~ du Coran est venu mettre un terme
qu'après ta prise de là Mecque, un do ses au scandale d'une accusation d'adultère in-
ennemis acharnés lui ayant été amené, Ma- tentée contre Ayescha. Mais les Musulmans,
homet garda ppndaht longtemps to silence, loin d'en tirer des conséquences défavora-
et lui pàrdonna enfin; puis, se tournant vers b)cs à la mission divine de leur apôtre, ~tiu
ses compagnons, il leur dit: J'ai gardp le de l'accuser de transgression des préceptes
silence, attendant q~e quelqu'un se levât et institués pour toute sa. nation, soutiennent
tuât cet homme. Nous attendions un qu'il n'était point tenu de tes observer, et
signe ~te (a part. !t ne cpnvient pas aux sa de et de
au'en qualité prophète pontife, il
proph~jes, reprit Mahomet, de faire avec jouissait de certaines prérogatives en dehors
les yeux des signes qnj seraient une trahi- du droit commun.
son. C'était enseigner comment à l'avenir MAHOMËTANS, sectateurs de la religion
on devait interpréter- son silence et vpÏtà de Mahomet.'Fot~tsLAMfSME et MmuLMANs.
ce que nous apprennent naïvonjent les écri- MAHOM]ËT)SME, rphgion étabtie par
Yainsnftabpmétans.a »' Mahomet. Foy. IsL~nsME.
Sans être riche, it avait de quoi subvenir MAHOUAGAS, les grands serpents, gé-
à ses besoins et à ceux de sa maison, qui nies de la mythologio hindoue ils, forment
était nombreuse a césure que ses conquê- la première des huit classes d'êtres supé-
tes s'étendaient, fa cinquième partie du bu- ric.urs aux hommes après eux viennent en
tin revenant de droit au chef, servait à aug- ordre direct les Kinnaras, les Garouda' les
menter sou bien-otre. Quand donc les bio- Asouras, iGS.Gandharvas, les Yakchas, les
graphes de Mahomet nous pnrjent .de son Nagas et les Dévas. Les Mahoragas habt-
extrême sobriété et dc ses privations, quand tent dans la sixième région du mont Sou-
Mt S!Â! ~À! 4<M
mérou, du côté méridtpnai leur roi est sectes des Banians. Son pouvoir s'étend sur
Viroutaka. tes morts.'it sert comme de secrétaire à
MAHOUKKE.dicudeïaNquveHe-Zéiande; Vichnou, pour examiner tes bonnes et les
il est timide et sauvage et ne quitte jamais mauvaises œuvrer des hommes. H ex fait
les antres ténébreux c'est pourquoi il est un rapport fidéte à son maftrc, qui, aprè~
pe.u connu. On tmattnbucta création du !es ~voir, pesées, envoie famé dans ic corps
chien. qui tni convient. Les âmes qui passent
MAIDARt, le Bouddha futur des Mongp!s; dans tp corps des vaches sont tés p!us heu-
de ;némo que Chakya-Mouni préside à ia reuses, parce que cet animât ayant qoetquc.
période actuette, Ma'dari résnera quand chose dé divin ehes espèrent être p!us'tôt
)'ep,oquc suivante aura commence t'empire purtRées des souitturcs qu'ettes ont contrac-
jufeût même appartenu dès a présent, s< tées. Au contrajre, celles qui ont pour de-
l'ordre du destin avait reçu son exécution. meure te corps d'un éJéphant, d'un chameau.
Voici ce que tes légendes rapportent à.ce d'un buffle, d'un bouc, d'un âne, d'un léo-
sujet Chakya-Moun! ~andchpuchar) et pard, d'un pprc, d'un serpën{, pu de quelque
Maïdari se disputaient l'autorité suprême. autre anima) immon'de.'spnt fort à ptatndre.
Us convinrent à la fin d'abandonner à la vo- parce qu'eHes passent de !à dans d'autres.
lonté dusort!adécis)on deieur.quere)!e. corps de bêtes domeshqucs et moins féroces,
Tous trots se couchèrent pour dormir, après ou eUc~ achèvent tes cr)me~ qui tes
ont f<)it condamner d'gxpTer
être convenus que celui-là serait roi, qui, à cette peine. Mnttn',
au point du jour, trouverait une (leur éclose Maïs présente tes âmes purifiées à VicKno!],
dans la coupe placée à son côté. Le sort qui tes reçoit au nombre des étus de son}
favorisa Maïd )ri; mais Chakya-Mpuni, s'é- paradis.
tant éveiiïé avant les autres, découvrit la MAHRAKCHA DJYQTIKA. démons mau-
Heur dans la coupe de son rivât, s'en em- dits de )a mythotogtc hindoue,'qui son).
para et la rcmp~ça par sa coupe vide. cqndamnés à se nourrir de matières puru-
Ainsi qb}int-it t'empire de j'npjvcrs. 0~ re- lentes.
présente Maïdtiri de coutcur jaune, ave.ç MAtTRÉYA, le dernier des sept Bouddhas
une éct)arpe roqge autour du corps, et les de la théogonie du Népa) il n'est pas encore
mains jointes sur sa poitrine. II paraîtra sur venu sur la terre; it faut auparavant que
ta terre lorsque, ep yertu de l'ordre néces- l'âge actuel soit termjné. H habife, en atten-
saire des choses, la vie des hommes aura dant, Touchita, le Quatrième des six cieux
recouvré une durée de 20,000 ans et ce des désirs; c'est là eh effet que réside chaque
sera pour conduire !'hunianite a une p)us Bouddha avant de venir au monde pour
haute perfection. Ceux qui te verront, frap- sauver le genre humain. Voici ce que nous
pés de sa beauté et de sa stature magnifi- lisons au sujet de Maïtréya dans un hymne
que, lui demanderont pourquoi il est s< népati, consacré à la louange des sept Boud-
grand et si beau. Maïdari leur répondra que dhas
ces avantages sont le résultat des vertus « J'adore te seigneur Maïtréya le chef
qu'il a pratiquées, et qu'ils peuvent devenir des sages, demeurant à Touchitapour,qui
semb)ab)es à lui s'ils yeu)ent secouer te prendra une naissance mortetfe à Kétoumati,
poids de leurs vices. L'exemple et )e§ discours dans ta fan)iHe d'un brahmane honoré par
du dieu auront une puissante cfucacité les le roi, et qui, dou.é d'une perfection infinie,
hommes se relèveront de leur chute, et leurs obtiendra le degré de Bouddha au pied d'un
années atteindront le chiffre de 80,000. JT oy. arbre t~âga. Son existence durera huit mtjté
MAÏTREYi. ans. » Foy. MAïDAKt.
MA!MOUN!S, secte deKharidjis, ainsi ap- MAtUMA,fêtes qui, des côtes de la Syrie,
pelés de leur chef, Mannbun, tifs d'lmran. passèrent chez les Grecs et tes Romaips.
Je ne trouve point de détails sur ces héréti- Httcs tirent leur nom d'une des portes de
ques de l'islamisme, dont parle M. Sylvestre Caza,appctée ~fat't<Mf<,du phénicien mcutM,
dp Sacy dans son ouvrage sur les Drupes. les eaux. Cette fête n'était d'abord qu'un
MAI-POU, devin pubticchez les Chinois divertissement sur t'eau, que donnaient tes
mot à mot vendeur de divinations. Ëo effet pêcheurs et tes bateliers, semblable aux
tes revins de profession ouvrent des bouti- joutes modernes. Dans la suite, elle de.vint
ques où ils vendent les pratiques de leur un spectacle régutier que les magistrats
a)\t mensonger, comme on vend des mar- donnaient à certains jours. Ce sp.ectacte
chandises. Cette branche de commerce est dégénéra en fêtes licencieuses, où des femmes
.exploitée par trois sortes de marchands 1 nues paraissaientsur te théâtre, 'i
ceux qui prédisent t'avenir d'après le jour .Les Romains célébraient cette même fête t
de la naissance; 2° ceux qui prédisent !c premier jour de mai, en t'honneur de~
d'après les huit 7foMa et les règles de Flore. Etie fut instituée par l'empereur
r7-&)~; 3° enfin ceux qui jettent les sorts Claude pour corriger, sous leur nom, l'indé-
ou font les divinations dont il est question cence d.es jeux noraux. Elles duraient sept
ici. jours, et se cétébraient a Ostie, sur te bord
MAiRE-MONAN, dieu suprême des Tupi- de ta mer, et se répandirent, au m? siëc!je,
nambas, peuple de la région brésilienne. Fu~. dans toutes les provinces. Plusieurs anti-
TOCPA. quaires rattachent à cette sotennitcja fétede
NAIS, troisième substitut de Vichnou Matg, q.u) se fajt encore dans ptusjëUrs viites
scion la dpctrjne des Ceurawaths, une des de Prmcnce.
D!CHONNAtHEt)ES RELIGIONS. 4~

MAlUS.épithète de Jupiter, qui exprimait l'obligation d'offrir du riz au soleil, le jour de


sa supériorité sur les autres difux..C'était Makara-Sankranti; 3" p'trce que ce San-
la divinité suprême des Tuscutans, et vrai- kranti est le commencement de t'Outtaraya-
sembtabtemeut la représentation virile de la' na, espace de six mois, commençant au
terre divinisée. passage du soleil par le premier degré du
MAJESTÉ, divinité allégorique des Ro- Capricorne, et que ce laps de temps forme
mains, qui la disaient fille de t'Honneuret le jour des dieux, période heureuse, pen-
de Révérence, déesse du respect. C'est elle dant laquelle les mdtt' urs grains, les fruits
qui, suivant quetques-uns, donna son nom les plus déticieux et les fleurs les ptus belles
au mois de mai. croissent et viennent à maturité; tandis que
MA'KAHNAS, espèce de devins ou pro- les six autres forment la nuit des dieux, pé-
phètes 'tes iies Mariannes. Ils s'étaient mis riode de tristesse et de douleur. Foy. OUTTA-
tn crédit auprès des habitants eu leur faisant MAYANA.Po\GOL.
accroire que, par l'invocation des /t))!<is, MAKEMBA. mokisso ou fétiche des nègres
ou des âmes des défunts dont ils gardaient du Congo, dont t'emptoi est de présider à la
les crânes dans leurs maisons, ils avaient le santé du roi. On t'a'iore sous ta figure d'une
pouvoir de commander aux étements de natte, dont l'extrémité supérieure est bordée
rendre la santé aux m.'tades, de changer les d'une bande d'étoffé d'où pendant de petits
saisons, de procurer une récotte abondante paniers des ptumes des coquilles des
et une pêche heureuse. Ou ne rendait néan- tuyaux de casse, des os, des sonneltes et
moins aucun honneur aux têtes de morts autres bagatelles semblables peintes en
dont les Makabnas se servaient d.ms leurs rouge. Dans certaines fêtes pnbiiques le
enchantements on se contentait de les ren- Ganga ou prêtre trempe un 'goupillon dans
fermer dans de petites corbeilles qui trai- une liqueur rouge, dont il arrose le roi et
naient par la maison, sans qu'on s'en mît en' toute la nobtesse.en chantant un hymne ana-
peine, ni qu'on y fit la moindre atten!iou, logue à t.) circonstance.
a moins que quelaue dupe ne vint les con- MÂKHAHOMSAS, génies supérieurs qui,
sutt r. suivant la cosmogonie des Mon~ots. t)abi-
MAKARA, demi-dieu hindou, compagnon tent un peu a"-d''ss"us du sommet du
de Varouna, dieu de la richesse, et t'un des Soumérou. montagne centrale de l'univers.
huit trésors decedern'er.–C'est aussi le Les Makharomsas. forment quatre tribus, et
nom d'un poisson fabuleux, représenté avec la durée (te leur vie est de cinq cents ans;
une longue corne, et qui estj'embtème d'A- mais chacun de leurs jours équivaut à 50
nanga, dieu de l'amour. années humaines, ce qui forme un total do
MAKAHA-SANKHANT!, fête que tes Hin- 9,~5.000 .ms.
dous cétèhrent le jour auquel le soleil entre MAKONGO, idole des nègres de Loango;
dans le Capricorne, septième signe du zo- on t honore avec des crécelles, des t.nu-
diaque c'est ce qui est exprimé par ce num bours, de petits paniers d'osiet et des tiame-
sanscrit. Ce jour étant le matin des dieux, ço"s de pê he teints en rouge.
les brahmanes et les autres classes des in- MAKOSCH esprit domestique vénéré
diens doivent faire leurs ahtutions. et offrir par tes anciens Slaves. Sa fonction était de
le tarpa~a, des tihati"ns d'eau mêlée de léla protéger les hrehis et les chèvrps.
et de /tOt<M (graine de rave et herhe longue) MAKOSLA, autre dieu dcsSttvcs; c'était
aux mânes de leurs ancêtres décèdes, que lui 'i répandait des pluies abondantes.
l'on appelie ~t<rt' Ils doivent également MAKOUTOU, sorte d'enchantement en
faire des oblations de riz cru et de lait, cuits usage chez les Néo-Zétandais. qui supposent
ensemble dans un vase neuf, .'vec des bana- que les malheurs qui leur arrivent, les ma-
nes et du sucre, en l'honneur du soleil, ea)- ladies qui les atteignent, les morts subites
btème visible du dieu qu'ils adorent. dont ils sont témoins, ne saur tient provenir
Les causes pour lesquelles le soleil est d'une autre cause. Suivant eux, tes Makou-
révéré par des oblations d'aliments préparés tous s'opèrent a t'aide de certaines formules,
avec du lait et des fruits sucrés, le jour de de prières spéciales ou de gestes consacrés.
Makara-Sankranti, sont, dit un auteur iu- Quand le Makontou est fuhniné contre une
dien:l° parce qu'on dit qu'un rayon de tribu ennemie, il est accompagné d'un sacri-
Dieu réside dans l'orbite du soleil qui par fice de victimes humaines dont les prêtres
là devient lumineux et capahle d'éclairer le dévb'en! la chair. Pour que ce sortilège
monde, et par sa présence donne naissance ait son cfft't, il faut posséder des cheveux,
au jour de sorte que les adhérents des reli- des ongles ou quelque partie du corps de
gions de Siva et de Vichnou rendent hom- l'ennemi, que l'on trempe dans le sang des
mage au soleil comme à une forme visible victimes il est souvent suivi d'effet car si
de leurs dieux respectifs, en l'appelant in- celui qui en est l'objet vient à t'apprendre,
différemment ~tpft-.SoMn/a (Siva-Soteit) et il est frappé d'un tel effroi qu'it refuse
~OMryn-A'«royHHa (~oteit-Vichnou), quoi- tous les aliments et finit par mourir de tau-
que les Sauras adorent le subit comme un gueur.
dieu ayant l'existence par iui-mé'ne; 2° MALA, dénomination sous taquetto la For-
parce que le soleil est la cause physique de tune avait un temple dans le quartier des Es.
la chaleur qui contribue à produire le riz, quilies à Home.
principal aliment des Indiens, de même que MALACBEL, divinité syrienne dont h
les autres végétaux, de sorte qu'ils sont dans non! est composé de deux mots hébreux ou
~5 MAL MAL
L 466
phéniciens malac,. ro), et &e/, &aa<, seigneur criture sainte, et qu'ils aient des idées exactes
ou dieu. Les Palmyréniens adoraient sous sur la Trinité, le pét-hé originel, la rédemp-
ce nom la Lune, ou plutôt le dieu Lunus, tion par tes souffrances et )a mort de Jesue-
représente sous les traits d'un homme, la Christ.
tête surmontée d'nri croissant et ceinte d'une On fait t'étogc de leur conduite; ils
couronne. On v'~it a Rome un monument évitent toutes sortes d'excès, s'appliquent
patmyrénien représentant deux divinités aux oeuvres de charité, et sont extrêmement
syriennes avec cette inscription AFAtBflAa officieux. C'est le témoignage que leur ren<*
KAt MAAAKBHAfl nATPmCeEOIC; A Agli- dont deux missif'nnaircs protestants, qui
bol et Mf'/ncM, dieux dit pays. assistèrent à leur office liturgique. II s'ouvre
MALACHtE, le dernier des douze petits par le chant d'un passage de l'Ecriture. Ce
prophètes, (tout on lit les oeuvres dans l'An- chant, très-sitnptc et même enfantin, sans
cien Testament il vivait sous Néttemie règle déternunée, est cependant agréable,
environ quatre cents ans avant Jésus-Christ. en ce nu')) parait inspiré par te sentiment.
Son livre est fort cot'rt et ne contient que Ensniie un septuagénaire, chef de la com-
trois chapitres, dans tesquets il reproche au munauté, lit un chapitre de la Bible stavonne
pe')p)c ses dé-ordres et prédit la venue d'un qu'ils comprennent très-bien. Cette lecture
précursaur, le double avènement du Sau- est suivie d'une longue prière, pendant la-
veur. t'nhotition des sacrifices judaïques, et quelle ils se prosternent, et quelquefois en
l'institution <!u nouveau sacrifice qui devait versant des larmes. Le service, commencé
être offert dans tout ('univers. Son style a par un cantique se termine de même.
de la vie, de ta force et des inspirations Us sont très-exacts observateurs du diman-
poétiques. Le mot Malachie parait être che.
moins un nom propre qu'un titre qui signi- Le mari:)ge est béni à la maison par le
fie en hébreu mon «M~e. Plusieurs ont cru père de t'épouse, devant lequel les con-
que ce prophète n'était autre qu'Esdras. joints s'agenouillent. De là on se rend à t'E-
~tALA!. temple des idoles dans l'archipel glise, où, devant Dieu et en présence de
Tonf:a. C'est une cabane de plus grande di- t'assemb!ée, ils se donnent la main droite en
mension que celles des hahitauts. L'extérieur se promettant amour et fidélité. En 18~7,
en est déc 'ré de statues à formes bizarres, cette société se composait d'environ soixante
qui sont les images et les emblèmes de la familles.
divinité. MALANGFAQU!R, classe de prêtres OK
MALAINGHA nom général des anges du dcrwischs musutmans dans l'Inde.
premier ordre chez les insutaires de Mada- MALCOUTH, nageHation pénitentielle en
gascar. Ces esprits célestes font mouvoir les usage chez t<'s Juifs modernes, particulière-
cieux, les étoiles, les planètes, et sont char- ment en Allemagne. Cette flagellation suit la
gés du gouvernement des saisons. Les hom- coufessioxdt's péchés qui se fait te jour du kip-
mes sont aussi confiés à leur garde; ils veil- pour. 0') choisit pnurceta un de ses amis, avec
L;nt sur leurs jours et détournent les dangers tequet on se retire dans un coin de la synago-
qui, les menacent. Leur nom vient de l'arabe gue, où l'on se discipline l'un t'autre, chacun
Mf~t/tCt, qui exprime aussi les anges. à son tour. Un des pénitents se couche par
MALAKANHS, c'est-à-dire <o«eMa' ou terre, le visage tourné au septentrion et les
mangeurs de lait, 1° secte russe qui existait pieits au midi; on ne doit' pas se taire fouet-
à Novogorod vers les années 1605 ou 1610. ter étendu de l'orient à l'occident, parce que
Les Matakanes étaient ainsi appelés parce Dieu réside en ces endrpits-tà. Le pénitent
que les mercredis et les vendredis ils ne reçoit trente-neuf coups d'un nerf de bœuf,
mangeaient que du lait et des œufs, et jeû- confesse ses péchés pendant cette Hagetta-'
naient le samedi. Us révéraient en secret tion et se frappe la poitrine. Le flagellant
quelques images de saints, et racontaient fait son office en récitant en hébreu te ver-
sur les plaies de Jésus-Christ des détails set 38 du psaume Lxxvot « it est miséricor-
qu'on ne trouve pas dans l'Evangile. dieux, il pardonne l'iniquité, il ne perd pas
2° Les Russes donnent tu même nom à une à jamais; il apaise souvent sa cotère, et il
autre secte, qui prend le nom de C/tre~t'eM n'allume point toute sa fureur. )) Le flagel-
spirituels, parce qu'ils vivent habituellement tant récite trois fois ce verset, en donnant
de taita~e, et qu'ils l'emploient surtout un coup de fouet à chaque mot. Or, comme
pour préparer les aliments les jours de jeûne, it est composé en hébreu de treize mots, cela
dont ils sont rigides observateurs, tts diffè- fait juste trente-neuf coups, nombre déter-
rent de i'Rgtise grecque en rejetant le culte miné parles Juifs pour ne pas excéder les
des images et tout ce qui est tradition, pour quarante coups, maximum autorisé par la
s'en tenir uniquement à la Bible. Comme -loi. Le pénitent se relève ensuite, et paye
il ne leur est pas permis d'avoir des prêtres exactement en même monnaie celui qui l'a
de leur secte, et (ju'its refusent le ministère discipliné.
des prêtres russes, ils ont renoncé au bap- MALÉFICE. Nous emprunterons cet arti-
tême et à la cène, et ils soutiennent que ces cle au 2'rat<~ des superstitions de Thiers.
sacrements no doivent être célébrés que Le matéuce, y est-il dit, a tant de connexion
spirituellement et sans acte extérieur. Ils avec la magie, que les Latins nomment or-
repoussent tous les textes bibliques qu'on dinairement magiciens ceux qui usent de
aitëgue pour combattre cette erreur, quoi- matétices. Quoique ce nom signiue en géné-
qu'ils soient d'ailleurs familiarisés avec t'H- ral toutes sortes de crimes et de dommages.
~(i7 DtCTiONNAmE
DESRËUGiONS. 468
et que l'on appelle M!a</at<eMrstous ceux qui sultesiq!li soutiennent qu'il est permis d'ôter
commettent des mauvaises actions, quelles un matéfice par un autre maléfice,est qu'ils
qu'elles puissent être, cependant la magie se sont imaginé, comme en effet il y a ap-
est appetée absolument maléfice, et les ma- parence que cela est ainsi, que, par la toi
giciens sont appelés simplement malfaiteurs, 1 Eorum, qui est du grand Constantin, il est
à cause de la grandeur et de t'énormité de permis de se servir du maléfice à bonne fin
leurs crimes. Le cardinal Tolet définit le et à bonne intention. Mais ils doivent con-
matéfice un art de nuire aux autres par la sidérer que cette loi a été expressément ré-
puissance du démon. Mais, de quelque ma- voquée par la constitution Lxv de l'empereur
nière que l'on nuise aux autres, cela ne se Léon, Qui prop~r <emM~H<orMm,et, par con-
fait que par le ma!éf!ce somnifique, par le séquent, qu'on n'y doit avoir aucun égard.
maléfice amoureux, ou par )é matéfice en- Joint que Constantin n'était pas si bon théo-
nemi, qui sont les trois espèces de maténces logien qu'il était bon catholique après sa
que t'en distingue d'ordinaire. Le maléfice conversion, et que ses lois ne sont pas tou-
somniuque se fait par le moyen de certains jours des réglés de conscience. Il y a bien
breuvages, de certaines herbes, de certaines des gens qui ne se soucient guère de quelle
drogues, de certains charmes et de certaines façon ils soient délivrés des maux qui les
pratiques dont les sorciers se servent pour travaittcnt, pourvu qu'ils le soient, et qui
endormir les hommes- et tes bêtes, afin de ne font nulle difficulté lorsqu'ils ont des
pouvoir ensuite plus facilement empoison- chevaux, des vaches, des bœufs, des mou-
ner,)uer,-voter, commettre des impuretés,ou tons ou d'autres animaux malades, de faire
enlever des entants pour faire des sortilèges. venir chez eux des sorciers et des empoi-
Le matéGce amoureux ou phittre, est tout sonneurs, qu'ils connaissent pour tels, ou
ce qui se dit, tout ce qui se fait eMout te du moins qu'ils savent passer pour tels, de
qui se donne par ta suggestion du démon, leur donner de l'argent et de leur faire faire
afin de faire aimer. TeHe est la pratique-de bonne chère, afin qu'ils ôtent le matéBce
certaines femmes et de certaines filles qui; qu Us croient que l'on a jeté sur. ces ani-
pour obtiger leurs .gâtants, lorsqu'ils sont maux. i)s ne considèrent pas que le démon
refroidis dans leur amour, de les aimer ne perd jamais rien, et que, si te sorcier ou
comme auparavant et encore davantage, l'empoisonneur, qui est le funeste exécuteur
leur font manger du gâteau où elles ont mis de ses ordres, ôte le matéfice à un homme,
des ordures que je ne veux pas nommer. Le il le donne à un autre homme ou à une
maléfice ennemi est tout ce qui cause, tout f!!mmé; que s'il l'ôte à un vieillard, il le
ce qui peut cau&er et tout ce qui est employé donne à un jeune homme ou à un jeune
pour causer quelque dommage aux biens de enfant; que s'il l'ôte au maître ou à la mai.
l'esprit, à ceux du corps et à ceux de la for- tresse du logis il -le donne au serviteur ou
tune, lorsque cela se fait en vertu d'un pacte à la servante, ou bien il est lui-même en
avec les démons; car, si le pacte ne s'y ren- danger de sa vie que s'il l'ôte à un animal,
contre, ce qui cause du dommage est bien il le donne à un autre animal; enfin, que s'il
un mal à la vérité, mais ce n'est pas un guérit le corps, il tue l'âme.
matéfice. Ainsi ceux qui donnent aux mou- Bodin rapporte les preuves de cette vérité
tons des boutons emmicHés et empoisonnés, dans sa~'moHomani'e,lorsqu'il dit: ((On tient
qu'on appelle communément des gobbes, afin que, si les sorciers guérissent un homme
de les faire mourir, 'sont véritablement des matéCcié, il faut qu'ils donnent le sort à un
empoisonneurs, mais ils'ne sont pas toujours autre. Cela est vulgaire par la confession de
des sorciers, parce qu'il arrive souvent que plusieurs sorciers. Et, de fait, j'ai vu un
ceux qui préparent ce poison aussi bien sorcier d'Auvergne, prisonnier à Paris l'an
que ceux qui le donnent, n'ont aucune so- 1S69, qui guérissait les chevaux et les hom-
ciété expresse ni tacite avec le démon pour mes quelquefois, et fut trouvé saisi d'un
ce! effet. Ainsi les Bôrgia étaient de vérita- grand tivre plein de poits de chevaux, vaches
bt<}~ empoisonneurs, parce qu'ils avaient et autres bêtes de toutes conteurs; et, quand
empoisonné ou fait empoisonner deux bou- il avait jeté le sort pour faire mourir quel-
teilles de vin qu'ils avaient destinées pour que chëva), on venait à lui, et il le guérissait
les cardinaux auxquels ils donnaient à man. en lui apportant du poil, et donnait le sort
ger irais on n'a pas dû tes accuser de magie à un autre, et ne prenait point d'argent;
pour cela d'autant que le poison qu'ils car autrement,'comme il disait, il n'eût
avaient mêlé ou fait mêler avec le vin était point guéri. Aussi ét;nt-it habillé d'une
naturet. Au lieu que les habitants de ta vàt- vieille saie de mille pièces. Un jour, ayant
lée de Messatcina, dans la Suisse, étaient donné le sort au cheval d'un gentilhomme,
nbn-scutement de véritables empoisonneurs, on vint à lui il le guérit, et donna le sort
mais aussi de véritabtes sorciers et de véri- à son homme. On vint à lui pour guérir
tables malfaiteurs, puisque, par t'cotremise aussi l'homme; il fit réponse qu'on deman-
du démon, ils se servaient de maléfices pour dât au gentilhomme lequel il aimait mieux
donner des maladies aux hommes et aux perdre son homme ou son chevat? Le gen-
bêtes, et même pour les faire mourir, ainsi tilhomme se trouva bien empêché; et, ce-
que le rapporte le docteur Jussano, dans la pendant qu'il délibérait, son homme mou-
Vie de saint Charles Borromée. rut, et le sorcier fut pris. H faut ajouter que
Ce qui a trompé quelques théologiens, le diable veut toujours gagner au change,
nnekj~es canonis!es et quelques juriscon- tellement que si le sorcier ôte le sort à un
469 MU.1. MAL 470
crevât, il le donnera à un cheval qui vaudra nan. Ils assuraient qu'au jour de ta O~nut'tcc
mieux; et s'il guérit une femme, )a maladie tion, Dieu ne ressusciterait d'entre t'~) uicrt~
tombera sur un homme s'il guérit un vieil- que ceux pour la conviction desqu<)eti.a~i'tit
lard, la maladie tombera sur un jeune gar- employé ses envoyés où )es tivres rcvttét
çon et si le sorcier ne donne le sort a un MALEK1S ouMALÈ&tTEs, une des quatre
autre, il est en. danger de sa vin. Bref, si le sectes orthodoxes qui se partagent la rctigmn
di;'bie guérit le corps, il tue t'âme. J'en ré- musulmane. Ce sont ceux qui suivent la
citerai deux exemptes. L'un que j'ai entendu doctrine de t'imam M:)Hk. qui mourut a.Mé-
de M.Fournier, conscHler d'Ortéans, d'un dine t'.m 179 de t'hégiro (795 de Jésus-
m)mmé Hutin Petit, marchand de bois d'Ôr- Christ), sous le khahfat d'Haroun-ci-Baschid.
téans, lequel, étant ensorcelé à fa mort, en- ï) composa un Traité des lois orales, de Ma-
voya quérir un qui se disait guérir de toutes homet c'est un des ouvrages les plus esti-
maladies, suspect toutefois d'être grand sor- més en ce genre. Sa doctrine fait loi princi-
cier, pour)e guérir, loquet fit réponse qu'il patcment en Barbarie. 1.
ne pouvait te guérir s'il ne donnait ta mata- MALÉYAR, fête que les Indiens du Ta-
die à son fils, qui é!ait encore à la mamctte. moul cé)èhrent huit jours après te Makara-
Le père consentit le parricide de son Os, Sankranti. E))e est ainsi appetée, parce que tes
~ui fait bien à noter pour connaître là ma- vierges indiennes adorent ta divinité à six
lice de Satân. La nourrice ayant entendu têtes, Soubhramanya, sous L'image de son.
céta, s'enfujt avec son tl)s. pendant que le oiseau ma~, perroquet ou paon au plumage
sorcier touchait le père pour le guérir. Après varié, en lui offrant des gâteaux, du lait et
t'avoir touché, te père se trouva guéri. Mais des mets, comme souvenir dé l'adoration
ce sorcier demanda où était le fils,- et ne te faite par la déesse Vatteammi, avant qu'eHe
trouvant pas, il commença à s'écrier Je sMts épousât ce dieu; mais ce jour deM.itéyar
~)dr</ CMest l'enfant ? Ne t'ayant pas trouvé, n'est pas aussi sacré que le Makara-San-
tt~'enva; mais il n'eut pas mis les pieds kratiti, appelé communément Pott~o~.
l)ors de Ïa porte, que tediabte le tua sou- MALGAHAUOK, espèce de sorciers qui
dain. Il devint aussi noir ,que si on t'eût tiennent )icu de prêtres aux AustraHens~ On
noirci de propos délibéré. J'ai su aussi qu'au a recours à eux dans tes maladies, afin d~én
jugement d'une sorcière, qui était accusée détourner l'effet par leurs charmes. On tes
d'avoir ensorcelé sa voisine en la ville de appRiie encore ~erre~et et TifïMe'doM.
Nantes,.tes juges lui commandèrent de tou- MALtCA, nçtu d'Hercnte, chez les habi-
cher celle qui était ensorcelée, chose qui est tants d'Amathus en Phénicie. Ce mot signiGe
ordinaire aux juges d'Allemagne; et même, le ro:
'én td chambre impériale, cela se fait sou- MAUNAK, mauvais génie que les Groën-
vent. Ette n'en voulut. rien faire: on la con- landais regardent comme l'adversaire de
traignit; elle s'écria Je suis <nor<e Elle fut Torngar-Suli, leur bon principe. C'est un
condamnée à être brûtée morte. Je tiens esprit fcmeUe qui inspire le mal, souffle lès
l'histoire d'un des juges qui assista au juge- tempêtes, brise les barques et enlève tes
ment. J'ai encore appris,- à Tolose, qu'un poissons. Les Groëntandais du nord disent que
écotier du parlement de Bordeaux, voyant Matinak est la utie d'un puissant Ahgekok;
son ami travaillé d'uné fièvre quarte à t'ëx- ils ne l'aiment point parce qu'eUe teur fait du
trémi'té, tui dit qu'il donK~< ~( /tct)?'e à M?tde mat plutôt que du bien; itshë la craignent
ses cHmemM. n lit réponse qu't< M'acat't pas point parce qu'ils ne la croient point assez
d'enneinis. DoHKe~a donc, dit-i), t'otre méchante pour se faire un plaisir dé tourmen-
serviteur. Le malade en fit conscience. Enfin ter tes hommes; mais elle se ptait, disënt-its, à
le sorcier lui dit Donnéz-la-moi. Le malade' garder la solitude dans. son palais de délices,
répondit Je le tet;~ bien. I.à Cèvrc prend et l'environne de dangers, pour empêcher
le sorcier, qui en mourut, et le matade en qu'on ne vienne l'y troubter.' Quë)quës-uns
réchappa.o » distinguent deux esprits fcmeUes, i'un me-
Lors donc qu'un chrétien est affligé de lancôtfqué et qui fuit tes hommes, t'autre mé-
quelque matéuce, soit en sa personne, soit chant et qui cherché à leur nuire.
en ses proches, soit en ses biens, il faut qu'il MA-Li-TCHt, té seizième des esprits cé!es-
ait particulièrement recours aux remèdes tes qui tiennent le premier rang dans ta
divins et ecclésiastiques, qui seuls se peu- théogonie bouddhique des Chinois. Son corps
vent pratiquer sans danger et sans péché; ne peut être ni. aperçu ni saisi, tant il, est
qui sont toujours utiles aux âmes bien dis- pur et diaphane. Il court incessâmmént de-
posées, sans jamais nuire aux corps, et qui vant te disque du soleil et de la tuno. Son in-
souvent nous délivrent ou nous préservent tervention dans les affaires de ce monde est
des inatéCces et des autres maux auxquels bienfaisante et salutaire c'est lui qui pro-
notre vie est si sujette. Têts sont la fui vive tège tes peuples et qui les délivre des maux
et animée de la charité, l'usage légitime des du la guerre et des autres calamités. Ma-!<-<e~t
sacrements que nous pouvons recevoir dans est emprunté au Ma!'t<cAt des Brahmanistés.
l'état où nous nous trouvons, les prières MALLA, daitya ou démon de ta mythologie
des gens de bien en la piété desquels nous brahmanique qui se plaisait à tourmenter
avons confiance, lés éxorcismes et les priè- les brahmanes. Uri jour il organisa avec sou
res de t'Egtise, etc., etc. frère Mani une partie de chasse ou plutôt de
MALËK1S, secte de Juifs orientaux, qui pillage, et ayant rassemblé une grande troupe
suivaient la doctrine de Malek, disciple d'A- de mauvais génies, ils so rendirent à ~~c
471 DICTIONNAIREDES REHOONS. ~73
résidence de brahmanes, non loin de Ponnah, gnent que tout homme qui reconnaît Dieu
et la itsdétruisirentteurs jardins, tuèrent leurs àvec tous ses noms et ses attributs est vrai
vaches, battirent et maltraitèrent ces saints croyant, et que ceux qui ne le connaissent
hommes et leurs famitics. Alors les hr.ihma- pas de la même manière sont infidètes.
nes, avec te secours do dieu Ma));)ri Mah;)t- MALTE (ORDRE DE). Foy. HoSPJTADEHS,
mya, quittent la terre et se dirigent vers le n°2.
ciel à travers les airs. Arrivés à Amaravati, MAMACOCHA.dieu de la mer, suivant les
résidence d'Indra, ils lui exposent leurs sujets anciens Péruviens, ou selon d'autres, l'Océan
de plainte.Le dieutcs reçoitavcc resprct,mais lui-même.
il leur confesse qu'il n'est pas en son pou- MAMACONAS ou MAMACOUNAS. Les Péru-
voir de leur venir en aide, et leur conseille de viens appelaient ainsi les plus âgées des vier-
s'adresser à Vichnou. Ils se rendent donc au ges consacrées au Sotei) elles étaient char-
Vaikountha; Vichnou les reçoit de la même gées de gouverner les vierges plus jeunes.
manière qu'Indra et les renvoie à Siva. Celui- MAMA-HUACO, épouse de Manco Capac,
ci écoute leurs prières, s'incarne sous la for- ())s du Soleil suivant la mythologie péru-
me de Martanda Bhairava, détruit l'année vienne. Fo; MANno-CAPAC.
des Daityas.et tueteurs chefs. Mais avant de MAMA-KOMBO, moyen superstitieux que
mourir, les deux démons M;)')ta et Mani se les nègres de la Guinée emploient pour pu-
convertissent au cu)tedeMahadéva;etcn nir tes fautes vraies ou prétendues de leurs
expirant ils obtiennent de la main de ce femmes. Le Mama-Komho est un mannequin
dieu d'être délivrés de l'existence indivi- colossal fait d'éc~rces d'arbres, grossière-
duelle, et d'être absorbés dans la diviniié. ment peint, avec une longue robe à manches
MALLAH!-MAHATMYA, divinité hindoue, et un bonnet pointu, orné de figures mysté-
vénérée dans le Dekhan, où elle est plus rieuses. Ordinairement il est au repos, sus-
connue sous le nom de Khandoba ou de pendu à un arbre peu distant du 'village
Khande-Kao. Ce dieu fut appelé ./)7a~or; mais quand un mari croit avoir à se plaindre
du nom d'un démon ~«//a -qu'il vainquit. de sa femme, Mama-Kombo arrive sur~.a
Fo?/. MALLA. grande place, entouré de Marabouts. A son
MALLOPHOnn (de ~f<Uo?, <oMon).surnom aspect on se range, on s'attroupe ics jeunes
de Cérès, considérée comme déesse tutélaire filles, les femmes, toutes tremblanles, ne sa-
des troupeaux. C'étaient tes Mégarécns qui vent pas encorcà qui il en veut. Enfin, Mama-
l'honoraient sous ce titre, parce qu'elle leur Kumbo nomme la coupable; elle approche
avait appris a é)evcr les brebis et à tirer avec la bonté et l'angoisse dans les traits, et
parti de )eur )aine. là, en présence ile ses compagnes, au milieu
MALLUS, endroit où les Celtes s'asscm- de leurs buées, une sévère fustigation punit
blaient pour les cérémonies de leur cuite. une faute qui reste souvent inconnue. Foy.
Ils entendaient par ce terme.)c sanctuaire MOMBO-J~MBO.
où la divinité aimait à se manifester d'une MAMAKOURS, sorte de bracelets compo-
façon particutière. H n'était point permis sés de verre ou de quelque autre matière plus
d'en approcher sans y faire sa prière ou son riche, que portaient autrefois tes insntaires
offrande. des Moluques, comme préservatifs contre les
MALMtRNG, dieu des Coréens, qui le re- piéges des A~o~ ou esprits malins. its s'en
gardent comme le protecteur et le vengeur servaient aussi pour connaître le succès des
des parents. guerres qu'ils étaient sur le point d'entre-
MALNAB, génie tutéiaire de chaque vil- prendre. Pendant la nouvelle lune, ils immo-
lage, rhez les Pahariyas, peuple de' i'Hin- laient une poule dans le sang de laquelle ils
doustan. trempaient ces bracelets; en les retirant ils
MALOUK-DAStS, sectaires hindous, for- examinaient attentivement quelle en était la
mant une subdivision des Vaichna~as-Xama- conteur, pour juger de là ce qu'ils avaient à
nandis. Ils suivent la doctrine de Matonk- craindre ou à espérer.
Das. qui vivait sur).) Hn du xv)~siec)e. Cette MAMANGKOU, le deuxième ordre de prê-
doctrine est essentiellement ta même que tres chez les Javanais. Leur nom signifie
celle f'esR.imanandis. Vichnou, en tant qu'in- gardien. Comme les ~!d<M, prêtres de la pre-
carné en Hama est l'objet de leur culte et mière classe, ils sont pris exclusivement
de tours adorations, ft leurs principes par- dans certaine;! familles, et se transmettent te
ticipent à cet esprit de quiétisme qui a en- sacerdoce par voie d'hérédité. Ils portent
vain toutes les sectes des Vaichnavas. Cepen- aussi le ~aHtfrt, cordon sacré des brahma-
dant les Maiouk Dasis ne forment point une nes.
corporation monastique, ils viventdans leurs MAMANtVA, idole adorée par les Hindous,
fa'milles et sont distingués par une petite près de Surate, sous un Gguicr d<'s pHgodes,
raie rouge qu'ils portent sur le front. au rapport de Tavernicr. On lui fait des of-
MALOUL), dieu des Egyptiens, fils d'Ho- frandes de riz,-de m~Uet, etc. Tous ceux qui
rus et d'Isis. C'est en lui que se termine la viennent adorer Mamaniva sont marqués au
succession des triades. it était adoré prioci- front de vermillon, et l'idole cstégaiement
patcmentà Katahschi sous la forme et les teinte de cette couleur.
attributs de Khons. Fot/.D)Eux, n° 2, et MAMA-OELLO. mère d'Huayna-C.-)pac. le
BoRLS. plus chéri des enfants du Soleil, de la race
MALOUMtS, sectaires musulmans ap.par- dos Incas. L'image de cette reine placée
tenant à la branche des Kharidjis. lis ensei- dans le grand temple de Cusco, avait ta face
t75 MAM MAN 474
x.. .1.
tournée du côté de la lune. EUe devait cette' MAMMON ou MAMMONA. mot syriaque
prérogative à t'avantage d'avoir été la mère qui signifie richesses. Jésus-Christ emptoie
d'un si digne fils. Foy. HuAYMA-CAPAC. quelquefois cette expression danst'Evangite;
MAMA-QU1LLA, nom que les anciens Pé- et la manière dont saint Mathieu la rapporte,
ruviens donnaient à la tune. Ce mot signifie sans t.) traduire, dans cet axiome du Sau-
mère-lune, parce qu'en effet ils regardaient veur « Vous ne pon vez servir Dieu et Mam-
cet astre comme la souche de leurs )neas. mona ,)) porte à croire que Mammon était
E!te avait à Cusco une chapelle d.ms le tem- chez les Syro'ns le dieu des richesses, et qu'il
ple du S'teit. Les portes et les enclos de ce remplissait chez les païens de cette contrée
sanctuaire étaient revêtus de tames d'argent, les mêmes fonctions que Ptutuschez les Ro-
pour donner à connaître par la coutcur blan- mains, et Knuvéra chez les Indiens.
che que cet appartement était celui de la MAMOUKHt, déesse du Panthéon des Bond-
Lune. La figure de cet astre avait un visage dhistes du Népat elle est l'épouse, ou l'é-
do femme, et était sur une p!aqne d'argent. nergie active de Ratna-Samhhava, un des
C'était- là que les Péruviens attaicnt rendre Dhyani Houddhas qui ontdcj: paru.
ienrs t)on)m;)gcs à la Lune cependant ils ne MANA, 1° dét'sse des Romaiils; elle prési-
l'ador.tient point et ne lui offraient point de dait aux accouchements et aux matadies des
sacrifices. De chaque côté de son image on femmes. On lui offrait en sacrifice de jeunes
voyait les corps des reines dccédécs. rangées chiens qui tctaient encore, parce que, sui-
en ordre, scion leur ancienneté. Celle de ces vant Pline la chair de ces animaux était
reines qui tenait le premier rang était Mama- réputée si pure qu'on la servait dans tes re-
Oëllo, mered'Huayna-Cap;)c. pas préparés pour les dieux.
MAMËKS, nom que les Osques donnaient 2" M~fA ou MANUANA déesse romaine
au dieu ;!ppe)é Mars; ~nA-~er~ signifie le mère des dieux Mânes. ~o~ M'.NfA.
gra'~d M.xs. Fc; MARS. 3'MANA GENtTA, autre divhtitc romaine.
MAMtLLAtHES, secte deMennonites dont Fo)/. <jES)TA.
parle Bay)e, et qui prit naissance à Harlem, MANA, ou MANAT.ou ME~fAT.ido!e des an-
à l'occasion d'un jeune homtne q~'i porta té- ciens Arabes, ;tdoréc principalement par les
mérairement la mainsur le sei!) d'une jeune tribus d'Horaïl et de Kosan. C'était une
fille qu'it était sur té-point d'épouser. Cette grande pierre informe et grossière, a ta-
indécence ~yant été déférée au tribonatec- qu~He on attribuait des effets merveilleux.
ctésiastiquc, on sedivis) sur la peine à in- Mahomet s'élève souvent, dans le Coran,
fliger les uns voulaient que le coupable fût contre son culte; et it ordonna de la détruire
excommunié; les autres, en avouant qu'tt ia huitième année de t'hégiro.
avait péché trouvèrent le châtiment trop MANALA l'enfer des anciens Finnois.
sévère, et turent-; eu conséquence, appelés C'était le séjour des ombres et t'hahitation
~f)m)7/u:'€.<. La même dénomination a été des fils de la mort. t) était sous la domina-
depuis app)i()uée en Italie à des hommes qui tion de A~Mo/aH-~fa«t, la reine des sombres
ont osé se constituer les apologistes du vice, régions, qui introduisait dans ce ticutes
en s'effo'çant de justifier ou d'atténuer les âmes des défunts. Là se trouvait un tac de
familiarités et les attouchements indiscrets. feu, que Tuoni, le Caron finnois, faisait pas-
MAM.~fSL «Plusieurs monuments égyp- ser aux morts, sur sa barque noire.
tiens, dit M-Champottion-Figeac, nous ont MANAR-aWAM!. dieu adoré dans le sud
transmis les opinions et les pratiques de t'E- de t'Hinduustau mais on n'est pas d'accord
gypte n'tatives à la naissance et à t'éftuca- sur te personnage vénéré sous ce nom. Q 'cl-
tion de ses rois. Htant assimilés à ses dieux, ques-uns pensent que c'est Siva: mais ses
ils ne pouvaient naître et grandit- que par prêtres disent qu'il est une transformation
l'assistance divine. C'est par suite de cette de Soubhramanya ou Kartikéya, dieu de la
croyance qu'à côté des grands temples où guerre, et fils de Siva. Cependant ce dogme
une triade était, adorée, ou en construisit un n'est pas reçu généralement,-et les brahma-
de bien moindre étendue, qui était l'image nes n'en contiennent pas. Ses temples, qui
de la demeure céteste où la dées-ie. second sont très-petits, se trouvent au milieu des
personnage de cette triade, avait enfanté le champs. Pour t'ordinaire, on construit au-
jeune enfant qui la complétait, et ce jeune près de la porte trois figures cotossatea de
enfant n'était que la représentation du roi brique, représentant des Boutas ou démons
qui faisait élever t'édifiée. Ct; petit temple ,assis, qu'on dit être les gardiens du temple
était appeté ~M~/ttmx! lieu de l'accouche- .au dedans, outre le Linga. qui est la figure
nient et c'est ainsi que dans celui qui est à principale, on trouve celles des enfants de
côté du grand temple d'Edf.tu, la naissance Siva et de douze jeunes vierges. Des Sou-
et l'éducation de Ptotémée-Ëvcrgéle il sont dras y f"nt les cérémonies journalières,
associées à celles du jeune Har-Sout-Thô mais jamais des brahmanes, car ceux-ci
qui est le fils du Dieu H.tr-Hat et de la déesse méprisent ce culte.
Halt-Hôr et qui forme avec son père et sa Dans le cours de l'année, on cetèhre plu-
mère ta triade adorée dans ce grand temple. sieurs fêtes en t'honneur deManar-Swami;
Dans le Mammisi d'Mermonthis c'est la mais elles n'ont point de jour fixe. On accom-
naissance et l'enfance de Cœsnrion, fils de plit, cc~jours-t;'), un grand nombre de céré-
Ctéopatrc et de Jules César, assimilées à cet- monies dans les temples qui lui sont consa-
les de Harpttré, Mts du dieu Mandou et de la crés.
déesse Hitho, triade adorée à Hermonthis. » MANASA, sœur de Vasouki roi des Nagas,
47S DtCDO~.UREDKSHËDGtONS, 476

tes dieux serpents de la mythologie hindoue nombre d'écrits de différentë nature, un re-
cÏte épousa lé sage Djaratkara, et elle est cueil de lois, mais non pas dit code fait sur
invoquée comme reine êtes serpents, pour un plan unique ou donne par un seul hom-
obtenir d'être préservé de tours piqûres. On me. C'est ce que font assez voir l'introduc-
la représente assise sur un lolus, vêtue de tion et la conclusion, mais mieux encore les
serpents. Sun fils, nommé Astika, lors de différentes espèces de lois portées contre Un
l'extermination des serpents par le roi Dja- seul et même crime et enfin le désordre du
namcdjaya obtint grâce pour Takchaka, recueil. H serait donc possible que cet-ou-
un de leurs souverains. vrage singulier, qui est rémpti des disposi-
NANAVA-DHAHMA-SASTRA, ou Code tions tes plus étranges et de principes pour
des lois de ~ftHOM; un des livres sacrés des ces dispositions, se composât de parties dont
Hindous. C'est, après les Védas, le livre qui t'âge serait fort différent. Dans une grande
prétfmt à une plus haute antiquité. Wittiam partie des Institutions, on pourrait retrou-
Jones fait en effet remonter cette compila- ver la simpticité antique d'autres endroits,
tion très haut, et la place immédiatement au contraire, témoignent de la culture de
après les Védas, avant tes itihasas. Mais il temps plus voisins de nous, culture qui ne
est impossible, dit H. Hitter, de ne pas voir ressemble point nu premier développement
sa superstition pour les choses modernes. d'un peuple d'autres encore témoignent
Quant à nous, sans vouloir faire descendre d'une corruption profonde, et du caractère
cette composition jusqu'au xm" siède de sauvage et farouche de toût le peuple qui en
notre ère, comme t'ont supposé, quelques- a rendu les dispositions nécessaires. » Fo~.
uns,nous nous en rapporterons au savant MANCU.
traducteur français, feu Loiseteur pestong- MANCO-GAPAC, ou MÂNcd-tNCA, législa-
champs. « L'époque où le Manava-Dharma- teur des Péruviens, honoré par eux comme
Sastra a été rédigé, dit-il, ne nous est guère une divinité. Sans nous arrêter aux-réveries
mieux connue que le nom. du véritable ré- de quelques modernes, dont les uns te font
dacteur, et l'on est forcé, à cet égard, 'de venir de la Chine, et d'autres te confondent
s'en tenir à des conjectures. Les calculs sur avec l'apôtre saint Thomas, qui aurait évan-
lesquels William Jones s'était fondé, pour gélisé les Muyscas sous le nom de Bochica,
placer la rédaction du texte actuel vers l'an et les Péruviens sous celui de Manco-Capetc,
1380 ou vers fan 880 avant notre ère, ont nous nous contenterons d'exposer les an-
paru généraiement reposer sur des bases si ciennes traditions locales.
faibles, qu'il serait inutile d'en reproduire Avani que lés Péruviens fussent gouver-
ici le détait. Les meitteures conjectures, d'a- nés par lés Incàs; ils adoraient une multi-
près nos connaissances, sont probablement tude inconcevable de dieux et de génies
celles que ton peut tirer du code tui-méme. chaque province, chaque tribu, chaque fa-
Les dogmes religieux y représenteut toute mille, chaque viHage, chaque rue, et même
la simptic.ité antique un Dieu unique, éter- chaque maison avait ses dieux différents de
nei, infini, principe et essence du monde, ceux des autres parce qu'ils s'imaginaient
Brahme ou ParamdOHa (la grande âme), sous qu'il n'y avait que le dieu auquel its se
le nom de Brahmâ, régit t~univers, dont il vouaient particulièrement qui les put aider
est tour à tour le créateur et le destructeur. dan's !curs besoins. Ils adoraient des herbes,
On ne voit aucune trace, dans le code de des plantes, des fleurs, des arbres, des mon-
Manou,de cette triade ou trinité (rrtmoMrtt) tagnes, des cavernes. Dans la province de
si fameuse dans des systèmes mythologiques Puerto-Viejo, ils rendaient un culte idolà-
sans doute postérieurs. Vichnuu et Siva, trique à t'émeraude, au tigre, au tion, aux
que les recueils de légendes appelés Pourâ- couleuvres, etc. On offrait à ces prétendues
nas représentent comme deux divinités éga- divinités non-seulement les fruits de la terre
les et même supérieures à Brahmâ, ne sont et des animaux, niais même des prisonniers
nommés qu'une seute fois en passant, et ne de guerre, et on assure qu'au besoin ils
jouent aucun rote, même secondaire, dans immolaient tëurs propres enfants. Ces sacri-
le système de créations et de destructions fices se faisaient en ouvrant les victimes tou-
du monde exposé par le législateur. Les tes vivantes, en leur arrachant ensuite le
neuf incarnations de Vichnou n'y sont pas cœur, et on barbduillait la figure de l'idole
mentionnées et tous les dieux nommés dans du sang qui en découlait tout chaud. Le
les lois de Manou ne sont que des personni- prêtre brûtait ensuite le cœur de la victime,
fications du ciel, des astres, des éléments, et après l'avoir examiné, pour voir si t'idole
d'autres objets pris dans la nature. Ce sys- agréait le sacrifice. Quelques autres offraient
tème mythologique parait avoir les plus à leurs divinités teur propre sang qu'ils se
grands rapports avec celui des Védas, dont tiraient des bras, des cuisses, de t'extrémité
la haute antiquité est incontestable, » du nez, ou d'entre les sourcils.
Quoi qu'il en soit de l'âge de ce recueil, Manco-Capac entreprit d'àbolir ce culte
la plupart des savants qui ont examiné le barbare, et d'y substituer le sabéisme il se
code de Manou conviennent qu'ou ne sau- fit passer pour fils du Soleil, et, se faisant
rait te regarder comme l'ouvrage d'un seul. accompagner par Mama-Ruaco, sa sœur et
homme, ni même d'un seul siècle. « Il faut son épouse, il annonça qu'ils avaient reçu
observer, dit Hitter, que cet ouvrage, sem- de cet astre la mission d'instruirfTet de civi-
blable à beaucoup d'autres de la littérature liser les Péruviens. lis partirenlde Titicaca;
indienne, qu'une collection d'un grand et se conduisant par le moyen d'une verge
477 MAN MAN 478
d'or que le So!ei),disaiënt-i)s,teuri)v~t~ pô'rtcr sur son dos te mont Soumerou, pivot
donnée, et qui d'ette-mémë devait s'enfon-~ r de t'a ni vers. On l'appette aussi le père des
cer dans la terre, torsqu'its seraient arrivés mille' Bourkhans. Itdoit succéder àMaïdari
à l'endroit où ils devaient se fixer par la vo- dans te gouvernement ~u monde. Comme
tonte de cet àstre ils prirent leur route du dieu de la justice, il porte une épee d'or dans
côté du septentrion, éprouvant continuetie- ~jne de ses mains; comme dieu de ta science,
mont ta vertu miraculeuse de cette vei'ge il trcht dans t'autrë un tivrequt repose sur
d'or. Enfin ette s'enfonça dans la vallée de une Heur sacrée. EnHn~es deux mains (jui
Cusco, et c'6 fut là qu'iis résoturent d'éta- lui restent '(car il en a quatre), s'étendent
blir le siège de leur empire. D'abord lé fi!s pour répandre de nombreuses-bénédictions
du Soleil employa les armes spirituelles le sur ses adorateurs. ~6?/. MÀ~DJOUNATH.
frère et la sœur allèrent précht'r la religion MANDJOUNATH, un des Bodhisatwas de
de leur père, et Srent un grand nombre de la théogonie du Népal, qui le représente
prosélytes. t) affermit son autorité par des comme 'fils spirituetd'Akchobhya. l'un des
conquêtes, abolit l'ancienne religion, lui Bouddhas cétestcs; il s'est manifesté aux
substitua le culte du soleil, et assigna ses hommes sous la forme d'un tchauri (queue
descendants pour ministres du nouveau dieu. de bœuf employée comme chasse-mouche).
Cependant il ne parait pas qu'il lui eût etevé Un petit poëme népali parle ainsi de sa di-
des temples ce' n'est que longtemps après vinité « Que Mandjounath qui, venu de
lui que tes Péruviens consacrèrent des édi- Sircha avec ses disciples; fendit la monta-
fices pour l'image du Soleil et pour les céré- gne avec son cimeterre, et bâtit sur le tac
monies de ta religion. n ordonna que les desséché une ville, la demeure agréante des
oTfiandes consistassent uniquement en fruits, hommes, adorant la divinité assise ~urte
en Hqueùrs, en animaux, et proscrivit sévè- lotus élémentaire, vous soit propice je l'a-
rement tes sacriuRes "dé victimes humaines. dorer )) Cette strophe représente Mahdjou-
H enseigna ensuite à ses sujets l'art de nath comme te premier prédicateur de la
cultiver ta tc~rc,'de se vêtir, dé construire religion bouddhique dans le Népal. La tra-
des habitations ;tëur donna ungouverne- dition lui attribue d'avoir délivré la contrée
mi'ht et des iôis, dont ta pDncipaië leur pres- de's eaux qui ta submergeaient, en leur don-
crivait, dit-on, dé s'aimëf tes uns tes autres. nant une issue à travers les montagnes;
Après avoir vu se réaliser tous les p)at)s suivant le texte, il y parvint en leur ouvrant
qu'il avitit formes pour le bonheur de ses ut) passage avec son cimeterre. Quant à la
peuples, i'ihca, sentant sa m'ort approcher, ville fondée par lui. elle n'existe plus.
appeta autour de tui ses enfants, les gi-ahds On Uôhue à Mahdjounath plusieurs autres
de la cour, tes cuiacas ou gouverneurs de ~oms, comme Ma~'OM~rt, Mancf/ott-toc/ta,
provinces, et leur dit n Mes forces dimi- MaMf<;oM-&~Ndr< ~Mmara (le jeune homme
nuent, l'âgé à glacé mes sens~ te Soleil me ou le prince), A~ (au teint noir), ~ndt-
relire du milieu de vous. Observez religieu- ra~a (roi de là controverse), ~/ter<~t(t (por-
sement ses lois, qu'i) entend devoir être im- tant une'épéë), Z)an~t (portant un bâton),
muables. » En achevant ces mots, sa pau- ~«e!(tra (ayant une boucle de chevéuk sur
pière s'appesantit, et la vie t'abandonna. le sommet dt: là tête), ~tn~aMt (qui joue
Pteuré comme un bienfaiteur et comme un avec un )ion), et ~ardoM<a<;tt/«mct (qui monte
père, Manco-Capac jouit bientôt des hon- un tigre). Quetques-unes de ces épithètes ne
neurs de t'apotheose; ses sujets lui dressè- doiv'eut pas s'entendre dans un sens tittérat,
rent des autèts, et à ses successeurs après mais teur tendancB générate est d'assigner à
lui, non qu'its ne fussent convaincus que tes Mandjouna'h le caractère de législàteur ini-
Ihcas avaient été des hommes mortels, mais litaire, ou dont t'argument te plus convain-
par reconnaissance pour les bienfaits qu'its cant était le tranchant de son épée. H est le
avaient reçus de ces descendants du Soleil, même que le ~ana'/oMc/io?'! des Mongdts.
qu'ils adoraient, disaient-its, sans lui don- MÂND'OÛÂKt, épouse de Ravanà, tyran'de
ner de compagnon. l'ite de Ceytan vaincu par Rama. On dit
MANDAKiN), fleuve cétëste, qui, suivant qu'après là mort de son mari, elle vint trou-
là mYthoto~ie hindoue, arrose le Swarga, ver le diéH en gémissant. Celui-ci, ne sachant
séjour des dieux du second rang, d'où il dé- pas qui ette était, lui souhaita de n'être pas
coule sur ta terre, sous le nom de Ganga. Yeuvé. caisson mari venait d'être tué. Or,
7o~.GAf<GA. comme, suivant un proverbe indien, une
MANDCH1, nom des prêtres du dernier femme n'est pas veuve tant que le bûcher
ordre, chez tes Katmôuks. Cc sont des jeu- de son époux n'est point éteint, Itama, pi'ur
nes gens qui aspirent à la dignité de Ghel- que Son souhait ne demeurât pas sans effet,
<ot<M<y.Ils servent les Ghettôungs, et mar- ordonna au singe Hanouman de jeter con-
chent nu-pieds. tinuettementdu bois dans ce bûcher. Aujour-
MANDt.un des génies bienfaisants qui d'hui eilcorè Hanouman entretient ce feu et
procéda, avec Bisnœ, Ôubba et Loùkhan.à ta toutes les fuis qu'un Hindou met ses doigts
formation du soleil, dé là lune et de tous les dans ses oreilles et entend un son, il ditt
autres astres. ~ot/. UtSN~E. qu'il enten't craquer les os de Pavana qui
MANDJOUCHAKt, dieu des Bouddhistes brûlent.
de la Mongolie. C'est lui qui, durant la créa- MANDOU, MANDOU-RË; MANDOUUS, 1
tion, perça d'unf Heche la grande tortue et dieu égyptien, représenté avec une tcteu'é-
la ptongea au fond de l'Océan, afin de faire pervier, surmontée du disque du soleil, et
y
479 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. ~80
~e deux plumes droites. Il formait avec premiers s'appelaient /.afM et tes seconds
Harphré, son fils, et Ri)ho, sa femme, une Larves ou Z~nur~. Les anciens, dit Noël,
triade adorée dans la ville d'He'monthis. n'avaient pas des idées bien fixes au sujet
MANË.nom de la tune dans rHdda. C'é- dfs Mânes. Tantôt ils les. prenaient pour des
tait te fils d'un homme appdé Munditfarc, âmes séparées du corps, tantôt pour tes dieux
qui, fier de la beauté de ses deux enfants, infernaux, ou simplement pour les dieux ou
avait donné au fils le nnm de /<t)e, et à la les génies tntétaires des défunts. Quelques-
CH'c c'ctui de Soleil. Lf's d~ux, irrités de cette uns, au rapport de Servius,ont prétendu que
arrogance, les entevèrcnt au cie!,t't obligè- les grands dh'ux cétestes étaient tt'sdieu.x
rent ta Ht!e à conduire le char du so)<'i), des morts; qu'ils n'exerçaient leur empire
qu'Us avaient formé des fmx vottigeants hors que dans les ténèbres de la nuit, auxquelles
de Mu.spetsheim (le monde en(tamn)é), pour ils présid.iient, ce qui a donné lieu d'appeler
é<'t;)ircr t'nnivers. Rnsnite ils ptaccrent sous le ma~in, Mf;Me. Le mot- Mûncs a été pris
chaqm' cheval deux outres pleines d'air pour aussi quelquefois pour les enfers en généra!.
)r's r.tfrah'hir. De ta vimt la fraicheur du ma- Enfin Virgife spmbtc avoir entendu par ce
tin. Mune règie lé cours de la lune, et ses mot les supplices de l'enfer
difte'euts quartiers. Un jour, il enteva deux
enfants, nommés Bi) d Hiuke, comme ils re- Quisquesuos ;Mt)'ntM)' OttHiM.
venaient ;t'unc )bn)ainf, portant une cruche « Nous souffrons chacun notre peisie, x
suspendue à un bâton. Ces deux enfants ac- c'est-à-dire un châtiment analogue à celui
compagnent toujours la Lune. Cene-ci est qu'on éprouve dans le pays des lianes.
sans cesse poursuivie par un loup prêt à On peut trouver à ce mot plusieurs éty-
la décorer, et par qui elle doit être engloutie mologies 1° moHu. adjectif latin qui se di-
la fin des temps. sait autrefois pour bonus (et qui subsiste
MANËROS. A l'occasion du voyage d'Isis encore dans !M munts, non bon, crue);, soit
à B.btos pour chercher Osiris Plutarque que t on regardât les Mânes comme des di-
rapporte que les Egyptiens faisaient appor- vinisés bienfaisantes, soit qu'elles fussent
ter, au milieu de la joie des festins, une cas- considérées comme méchantes et redouta-
sette d où l'on tirait une tête de mot), c'est-à- bles en ce dernier cas, la signification de
dire, un masque d'argent fait en forme de bonnes leur aurait été appiiquée par anti-
tête de mort. On montrait cette figure à tous phrase, comme )cs Grecs appelaient h's furies
tes convives, non pour leur rappeler les ~'Mmdnt'(/M ou bienfaisantes. 2° On pourrait
malheurs d'Osiris, comme te croyaient les rapprocherte mot Mânes du sanscrit m~MOM~,
ignorants, mais pour indiquer qu'on eût à et du germanique man, qui signifient homme:
se réjouir tandis qu'on en avait encore la ies Mânes seraient le petit homme intellec-
liberté. Ce'te fête s'appetait ~aH~os. On tuel qui vit en nous et anime nos corps.
imagina que ce Manéros était le nom d'un 3° Enfin un autre mot sanscrit, manas ou
homme on en fit un fils du roi de Biblos mânes, signifie t'~me, l'esprit, comme le grec
et l'on prétendit qu'il était mort de frayeur, ~o~ et le latin men~.
à cause d'un regard 0 menaçant qu'his lui 1' Les Perses, les Egyptiens, les Phéni-
avait tancé. ciens, les Assyriens et tuutes les nations de
Hérodote parle aussi du Manéros. Les l'Asie, honoraient les ombres. Les Bithy-
Egyptiens, dit-il, ont plusieurs usages re- niens, en inhumant leurs morts, les sup-
marquables, en par!i< utier celui de la chan- pliaient à haute voix de ne pas les abandon-
son Linos, qui est cétehre en Phénicie, en ner entièrement, et de revenir quelquefois
Chypre et ailleurs. Ktte change de nom sui- parmi eux et, dans l'intérieur même de
vant la différence des peuples mais on con- l'Afrique, des peuples barbares, tels que les
vient que partout elle est la même que celle Nasamons, connurent et pratiquèrent ce
que les Grecs chantent sous le nom de Li- cutte. Orphée fut le premier qui apporta
nos. Si je suis surpris de ptusieurs singula- parmi tes Grecs l'usage d'évoquer les Mânes.
rités de l'Egypte, cuntiuue-t-il, je le suis sur- Les Thesprotes lui dédièrent un temple à
tout du Linos, ne sachant d'où il tiré son l'endroit où l'on croyait qu'il avait su rap-
nom il parait qu'on a chanté celle chan- peler l'ombre d'Eurydice. Ce temple devint
son dans tous les temps au reste le Linos très-renommé, et, plusieurs siècles après,
s'appelle chez les Egyptiens ~attcros.'iis Périandre y vint consulter l'ombre de sa
prétendent qu'il a été le fils unique de leur femme Métisse.
premier roi, <t qu'ayant été enlevé par une Le culte de ces dieux se répandit dans le
mort prématurée, ils honorent sa mémoire Pétoponèse, et on leur adressait des voeux
par cette espèce de chant lugubre, et qui ne dans les malheurs publics. Ulysse, suivant
doit son origine qu'à eux seuls. Voy. LtNos. Homère, leur offrit, un sacrifice pour obtenir
MANES, divinités auxquelles les anciens un heureux retour dans ses Etats. De tous
ont donné pour mère la déesse Mania, e< les prêtres grecs, les Thessaliens étaient
pour père, suivant Hésiode, les hommes ceux qui excellaient le plus dans fart. d'é-
qui vécurent dans l'âge d'argent; mais leur voquer les Mânes. Lorsque les Spartiates
véritab!e origine, selon Banier, doit se rap- eurent fait périr Pausanias dans le temple
porter à l'opinion où l'on était que le monde de Minerve, ils furent obtigés de faire venir
était rempii de génies, qu'il y eu avait pour de Thessatie des prêtres pour chasser son
les vivants et peur les morts que tes uns ombre. Dans un champ, près de Marathon,
étaient bons et les autres mauvais,et que les on voyait les tombeaux des guerriers athé-
MAN MAN 48%.
t-~tt-t- 'tf-tt~
niens, morts en combattant con.rc .es Per- acttves en y répandant de l'huile; il fallait y
ses. Des cris perçants,'iitPa'Js.mias t'histo- consumer tout t'anima), et même les tiens
rien, en sortaient quct<)uefois et épouvan- qui t'avaient attaché, ainsi que tout le bois
taient les voyageurs. Souvent onn'entendait du sacrifice; enfin la cérémonie ne devait
qu'un bruit sourd, pareil au murmure commencer qu'à t'entrée de la nuit. Ceux
d'hommes qui combattent ceux qui y prê- qui avaient de la dévotion pour les Mânes,
taient une oreitte attentive étaient maltrai- et qui voûtaient conserver avec eux quelque
tés par les Mânes; mais tes passants qui, commerce particulier, s endormaient auprès
sans prétendre en dévoiler la cause, conti- des tombeaux des morts, afin d'avoir des
nuaient leur route sans s'arrêter, n'éprou- songes prophétiques par l'entremise des
vaient aucun obstacle. âmes des défunts.
Quelquefois, pour apaiser l'ombre irritée Le cyprès éiait consacré aux dieux Mâ-
de celui qu'un homicide ou un accident fu- nés. Sur les monuments, tantôt ils parais-
neste avait privé de la vie, on lui immolait sent soutenir les arbres funéraires, tantôt
des victimes humaines, on lui érigeait une ils s'efforcent de les abattre à coups de ha-
statue. Ainsi les éphores, voulant satisfaire cite, parce que te cyprès coupé ne pousse
aux Mânes du général Pausanias, lui éle- plus de rejetons, et que, lorsque la mort
vèrent deux statues d'airain devant tesquet- nous a frappés, nous ne devons ptus.espérer
les on offrait tous les ans des sacrifices. Les de renaître. Le nombre neuf téur était dé-
Athéniens célébraient une fête solennelle dié, comme le dernier terme de la progres-
en t'honneur des Mânes, dans le mois an- sion numérique, ce qui te faisait regarder
thestérion, pendant laquelle on ne pouvait comme l'emblème du terme de la vi' Les
se marier. Les PIatéens rendaient un culte fèves, dont la forme ressemblait, suivant tes
religieux à ceux qui avaient perdu te jour. anciens, à celle des portes infernales, leur
Ils offraient des sacrifices sur leurs tom- étaient aussi consacrées. Le bruit et le son
beaux et la victime, couronnée de myrte de t'.nrain et du fer leur était insupportable,
et de cyprès, était immolée au son des nù- et tes mettait en fuite, ainsi que les ombres
tes et (tes instruments les plus lugubres. Ils des enfers; mais la vue du feu leur était
avaient même une fête générale, où tuus les agréable aussi tous les peuples d Italie ren-
principaux de la nation, montés sur des ferm tient dans les tombeaux des lampes té-
chars drapés de noir, venaient près des sé- tragones. Les riches chargeaient des escla-
puicrës offrir de l'encens aux dieux des ves du soin de les nttumer et do les entre-
enfers. Le plus cônsidérabte d'entre eux tenir. C'était un crime que de'les éteindre,
faisait ensuite tomber sous la hache un tau- et les lois romaines punissaient avec rigueur
reau noir, et l'on suppliait les Mânes de sor- ceux qui violaient ainsi la sainteté des tom-
tir de leur demeure pour humer le sang de beaux. Sur des monuments antiques, les
t'anima). dieux Mânes sont appelés tantôt du sacri,
2° Un Italie, comme en Grèce, tes Mânes tantôt dtipa<rtt, dieux protecteurs de la fa-
étaient invoqués comme des dieux on leur mille. C'était une opinion commune dans les
étevait des autels; et on leur offrait des tau- temps héroïques, que les Mânes de ceux qui
reaux pour les engager à protéger les étaient morts dans une terre étrangère, er-
champs, à épouvanter les ravisseurs des raient et cherchaient à retourner dans leur
fruits. Caton, nous a conservé la formule par pays.
laquelle on enjoint aux ombres a qui t'enil 3° Les Japonais rendent un cuttesotennel
vient de sacrifier au milieu d'un champ, de aux Mânes. Fo< ÂMES. n° 3.
veiller à sa conservation. Les Lapons avaient également un grand
De Rome, le culte des Mânes passa dans respect pour les Mânes, ou les â'nes dus
toutes les contrées de Ht.tiie. Partout on défunts.Ce culte était l'effet de la crainie que
leur éleva des autels; on mit sous tcur pro- ces âmes leur inspiraient car ils s'imagi-
tection ies tombeaux, et chaque épitaphe naient que, jusqu'à ce qu'ettes fussent en-
portait en tête DIS MANtBVS. Ces dieux trées dans de nouveaux corps. elles erraient
pouvaient sortir des enfers avec la permis- parmi les vivants, cherchant à nuire au,
sion de Summanus, leur souverain et plus premier qu'ettc! rencontraient. Pour détour-
d'une fois la crédute ignorance s'tfnagiua en ner i'eftct de ieur humeur malfaisante, les
distinguer au milieu des ténèbres. Les t'eux Lapons leur offraient des sacrifices. Les vic-
destinés à la sépulture des morts, toujours times qui leur étaient destinées étaient mar-
dédiés aux dieux d'en bas, </(is:M/ert'fi, étaient quées par un fit noir attaché aux cornes et
appctés loca religiosa, tandis que ceux dé- qui passait part'oreitte droite. Ces sacrifices
diés aux dieux d'en haut, diis superis, étaient étaient toujours suivis d'un festin dans t<
nommés loca sacro. quel on mangeait la chair de la victime, à
Les autels qu'on élevait aux Mânes dans l'exception d'une partie du cœur et du pou-
la Lucanie, t'Etruric et la Calabre, étaient mon. On partageait ces parties, chacune n
toujours au nombre de deux, et placés l'un trois portions différentes. Ou trempait de pe-
près de t'autre. On les entourait 'te branches tites hroches de bois dans le sang de la vic-
de cyprès, et t'on avait soin de n'immuter ta time, et on les enfonçait dans ces six petits
victime que lorsqu'elle avait les yeux fixés morceaux de chair puis on les enfouissait
vers la terre. Ses entraiHes, traînées trois fois dans la terre, avec les os et tout ce. qui res-
autour de l'enceinte sacrée, étaient ensuite tait de la victime.
jetées dans les flammes, qu'on rendait plus 5° Les indigènes de l'Australie, voisins de
DICHONNA)RE DES RELIGIONS ~84
Botany-Bay croient aux apparitions des chez ies Bouddhistes du Tibet, sans qu'on
Mânes. Ils les dépeignent comme des fan- ait besoin de les prononcer.–Les Mani sontt
tômes sortant de terre avec un bruit terrible, des volumes cylindriques, couvertsde cuiron
vomissant des flammes, saisissant;ceux qu'ils de bois, et qui, dressés perpendicutairemnnt,
rencontrent, leur brûlant les cheveux, le tiennent tetiement par leur axe à deux
visage, et les retenant pour ios brûler poutres horizontales, que, par une légère
encore. impression de mouvement, on peut les faire
MA~ËS, MANI on MANtCHÉE, célèbre hé- tourner sur eux-mêmes. Ces volumes sont
résiarque, qui importa dans le christianisme remplis de cahiers contenant quelque partie
le système persan des deux principes. V oy. du~aA-~ourou des formutes de prières. Une
MANICHÉISME. des grandes dévotions des Tibétains, quand
MANGALA, dieu du panthéon hindou: il ils entrent dans ta galerie des temples ou
est fils de la terre et commande le gros de qu'ils y font des processions, est de toucher à
t'armée cétëste. C'est lui qui gouverne la l'envi les Mani quiy sont dressés etde les faire
planète de Mars, laquelle préside au troisième tourner, Ils croient qu'il y a autant de mérite
jour de la semaine, d'ou le mardi est appelé à leur faire faire un tour sur eux-mêmes qu'à
MaM</n<acara. On représente ce dieu de cou- réciter toutes les prières écrites sur tes feuilles
leur rouge et monté sur un mouton. On lui qu'ils contiennent. Aussi y a-t-il des Mani
donne un collier rouge et des vêtements de qu'on porte à la main. Ce sont de petites
même couleur. H a quatre bras; d'une main boites cytindriques de cinq pouces de dia-
il bénit, de l'autre -il interdit la crainte, la mètre et d'une hauteur convenable. Une
troisième tient une massue et la quatrième petite boule de plomb tient à l'extrémité
une arme appelée sac~t. Les hommes qui d'une cordelette qui, roulée autour de l'axe
naissent sous l'influence de cette planète de la boite, sert à faire tourner le Mani
vivent dans une inquiétude continuelle; ils facilement et avec rapidité. L'inscription Om
sont exposés plus que d'autres à recevoir des maK! padmé hoin, écrite sur la boîte, indique
blessures; ils ont à craindre la prison les assez ce qui y est enfermé.
voleurs, le feu, et ils courent le risque de Au-dessus des maisons il y a des Mani
perdre téurs biens et leur réputation. que le vent fait tourner. it y en a de papier
MANGALACHTHA, cérémonie en usage qui pendent à la tige des lampes domesti-
dans les mariages des Hindous. Les époux ques, et qui tournent au moyen de la fumée
s'asseoient vis-à-vis L'un de l'autre, et on qui s'élève du tu'nignon. On en trouve de
déroute devant eux une pièce de soie soute- grands sur les chemins publics, particuiiè-
nue par douze brahmanes, pour les dérober- rement autour des pagodes ou des temples.
à la vue de tous les convives. Ceux-ci Mais les plus grands sont dans les temptes
invoquent alors successivement, et à haute mêmes, dans les couvents, dans le palais du'u
voix,-Vichnou et sa femme Lakchmi, Brahma roi, dans celui du Dataï-Lama. Ceux-ci
etSaraswati.Siva et Parvati, le Saieit et sa contiennent tous les volumes du .K'a/t-~OMt*
femme Tchhaya, la Lune et sa femme Mobini, écrits en caractères très-menus. Leur dia-
Indra et Satchi, Vasichtha etAroundati.Rama mètre est de cinq palmes, et leur hauteur de
et Sita, Krichna et Roukmini, ainsi que plu- douze. Des valets, nommés o~a, sont nuit et
sieurs autres couples de dieux et de déesses. jour occupés à tourner ces grands Mani, afin
MANGËHES fêtes romaines citées par que la loi soit perpétuellement dans un
Banier, qui ne donne sur elles aucun détail. mouvement circulaire.
MANGGOUS. Ce sont, suivant tamythoto- Au reste le nom de MaM: se donne à
gie mongole des esprits malfaisants qui beaucoup d'autres choses comme à une
aiment à se nourrir de chair. Us correspon- petite pierre précieuse d'un grand éclat, que
dent aux Rakchasas des Hindous. On les les simulacres ont au sommet de la tête à la
dépeint sous des formes horribles. Ils ont prière Ow mani pacfm~ /to/K à un chapetet de
cependant le pouvoir de prendre de belles cent huit grains, aux voiles, aux tableaux,
formes pour séduire plus facilement les hom- etc., sur tesqueis cette prière est imprimée;
mes, et s'emparer d'eux, afin de les dévorer à des monceaux de pierres qui sont sur les
ensuite. Ils hantent principalement les lieux chemins, et où sont uchés des joncs qui sou-
déserts et éteignes. tiennent de petits linges sur lesquels la même
MANGONS, fanatiques du vm' siècle con- prière est empreinte.
damnés dans un capitulaire de Charlemagne. MANIA, 1" déesse des Romains elle pas-
~Oy. COTTIONS. sait pour ia mère des Lares et des Mânes. On
MANG-TAAR, c'est-à-dire misère éternelle, lui offrait, le jour de sa fête, qui tombait le
espèce d'enfer des Yakouts, habité par huit 25 septembre, des Ggures de taine en nombre
tribus d'esprits malfaisants. Ces esprits ont égal aux personnes qui composaient la fa-
un chef dont Je nom est ~cAarat-jCto/to le mitte. On la priait de'se contenter de ces
puissant. Us ont des femmes, et le bétail vains simulacres, et d'épargner ceux qui tui
donttepoit est entièrement blanc leur est rendaient cet hommage. Dans les temps les
consacré. Les Yakouts croient que leurs ptus reçûtes, on lui offrait en sacrifice des
chamans (ou prêtres), lorsqu'ils viennent à enfants mâles.
mourir, vont se réuni!' à ces esprits. 3° MaMta .ou MaH!e étatt aussi ta déesse
MANI, mauvais génie de la mythologie des fous.
hiudoue, frère de MaHa. ~oy. MALLA. MANtBHAVA, divinité des Bouddhistes du
MANI, prières qui se font d'cttes-mêmes Népal. Ce dieu, qui est aussi appelé ~a<Ha-
i85 MAN MAN 4M
MM&/MM, est un des principaux Bouddhas. par ses prières mais le jeune prince mourut
da panthéon nénati. entre ses mains. L'imposteurfut jeté en pri-
MANICHEENS, sectateurs dp système de son il trouva moyen de se sauver et se ré-
Mânes ou Manichee. Fo! MANtCnËfSMu. fugia en Mésopotamie. Jusque-tà, la doc-
MANtCHÈt5ME,i° hérésie ceièhre. qui était trine de Mânes ne pouvait guère être consi-
une espèce de compromis en~e le christia- dérée que comme une hérésie zoroastrienne.
nisme et le magtsme des Persans. Elle prit Ce fut pendant qu'il était en prison que ses
naissance vers la fin du in" siècle, et fut fon- disciples lui apportèrent t'Kqriture sainte
déeparManes. qu'il étudia et qu'il s'efforça de rapprocher
Ce Mânes était né, dit-on, dans l'esclavage, d'e la doctrine des mages en ajoutant on
et porta d'abord le nom de Cubric, qui dans retranchant ce qui était favorable ou con-
les langues de l'Inde signifie bossu; d'autres traire à ses principes. Satan devint pour lui
l'appellent Corbice. Une dame veuve qui le mauvais principe, et il en fit un être à pea
l'avait acheté, le prit en amitié, l'adopta et près t'égat de Dieu; il crut que les chrétiens
le fit instruire dans toutes les sciences des attendaient encore le Paraclet, et jugea qu'en
mages, tt devint également habite dans la prenant cette quati.tc, il leur ferait plus façi-
peinture et dans la médecine. Ayant hérité lement accepter ses. dogmes monstrueux
de tous tes biens de sa maîtresse, il vint dont plusieurs étaient condamnés par la rè-
s'établir proche du pat.ais du'roi de Perse, et ligion de Zoroasfre aussi bien que par le
prit le nom de Ma~s ou MoMtc/t~. On n'est christianisme.H parcourut diverses contrées,
pas certain de l'origine de ce nom les uns semant partout sa doctrine, disputant avec
veulent que Cubric se soit fait appeler Afa- les docteurs des diverses religions, et surtout
Ma/iem ou J~attaA/tem, qu~t, en hébreu et en avec les chrétiens. Parmi tes rois de Perse
chatdéen, signifie paractei, consolateur, vou- qui succédèrent à Sapor, son persécuteur, il
tant jouer te rôie dp' Sa~int-Esprit tncarne; yen eutqui favorisèrent sa doctrine,d'autres
et que tes .Grecs, qui dans !eur tangue n'ont la prohibèrent avec sévérité. Enfin le mai-
pont de terminaison eli m, aient change ce heureux novateur, étant tombé entre les
mot eri celui de ~faMe~ ou Mante/i~; d'autres mains d'un de ces derniers, fut écorché vif,
le font venir du grec ~a~f, délirant, mais on et son corps suspendu à un gibet.
ne peut supposer que t'herésiarque ait choisi La doctrine de Mânes, dit l'abbé Fleury,
un nom qu'on pouvait prendre en mauvaise roulait, sur la distinction de deux principes
part. H en est qui !e dérivent de !a iangue le bon, qu'il nommait prince de ~/Mmt'ere, et
persane avec la signiGcation dé con~ersa<toM, le mauvais,qu'if nommait~noce~M ~ne&rM;
pour exprimer qu'il était habite dans Ja dia- it ne prenait pas ces mots de ~MMtcre et de
lectique mais nous croyons celle étymqto- ténèbres métaphoriquement, mais au pied de
gie hasardée te nom de Mânes est articuté la lettré; car il ne reconnaissait rien que dè
Mani dans tout l'Orient. Quoi qu'il en spit, corporel. Le monde avait été fait du métange
ce novateur paraît avoir été Persan pu Indien de ces deux natures du bien et du mat. H y
d'origine. avait cinq éléments de la nation des ténèbres
H avait trouvé dans le mobilier qui lui la fumée, les ténèbres, le feu, l'eau et le vent,
échut f'n succession, des livres de Scythien Dans ta fumée étaient nés les animaux à deux.
et de Therebinthe, hérétiques orientaux qui pieds et tes hommes mêmes; dans les ténè-
avaient déjà voulu faire un amalgame des bres, les serpents; dans le feu, les animaux
doctrines chrétiennes avec les principes du à quatre pieds; dans t'eau, tes poissons; dans
dualisme; il traduisit ces livres y introdui- l'air, les oiseaux. Pour combattre ces cinq
sit des changements, et les donna comme son éléments. Dieu en avait envoyé cinq autres
ouvrage. It envoya des disciples prêcher sa, de sa substance et dans le combat ils s'é-
doctrine dans les provinces voisines de la taient mêlés, savoir, l'air à là fumée, la tu-,
Perse, puis dans l'Inde dans la Chine et en mière aux ténèbres, le bon feu au mauvais,
Egypte. On en nomme trois principaux la bonne eau à la mauvaise, le bon vent au
Thomas, Buddas et Hermas; il est bon de mauvais. Le soleil et la lune étaient deux
remarquer que le premier de ces noms ap- vaisseaux voguant dans te ciel comme ea-
partient au christianisme, )e second au une grande mer; le soleil, composé du bon
bouddhisme, alors tiorissant dans t'Imte et feu,*ta lune, de la bonne eau. C'est ainsi que
le troisième au paganisme grec; or, si le nom les Manichéens expliquaient ta Trinité di-
de Mânes appartenait au magisme, nous au- vine le Père habitait dans,~ne{umière re-
rions dans ces quatre personnages la per- culée, te Filsdans le soleil, ta Sagesse dans la
sonniScation des quatre grands .systèmes lune, le Saint-Esprit dans t'air ainsi, le Fils
religieux qui se partageaient alors les na- n'était qu'une partie de la substance du Père.
tions orientales; ce qui aurait été préparé Dans ces deux vaisseaux, le soteit et ta tune,
à dessein par le novateur. étaient de jeunes garçons et de jeunes Cties
Mânes cherchait à appuyer ses dogmes par d'une excetfentc beauté, qu'ils appelaient les
de prétendus miracles, dont les uns étaient t)erh<~ saintès. L'es princes des ténèbres, (j[Ut
dus à ses connaissances en médecine d'au- étaient aussi des deux sexes, en devenaient
tres à son adresse, et, suivant quelques-uns, amoureux, et de ces amours suivaient des
les autres à la magie. Le fils du roi de Perse effets merveilleux, entre autres la pluie:
étant tombé dangereusement malade, et les En chaque homme )1 y avait deux âmes
médecins désespérant de ie sauver, on fit t~une bonne, qui venait'du bon principe, et
appeler Mânes, qui s'était vanté de le guérir qui était une part'e de sa substance, cbrpo-
48< .D!Ct!ONNAmËDËShEUGtONS, ~88
relle comme lui. L'autre âme était une partie quences sur l'incarnation, sur l'eucharistie,
du mauvais principe. Les âmes des fidèles, sûr la sainte Vierge et sur les sacrements.
c'est-a-ftire des Manichéens, étaient purgées beaucoup de ceux qui embrassèrent ces er-
par les éléments et portées dans la tune, d'où reurs étaient des enthousiastes, que la pré-
ettes-passaient dans le soteit, qui les rappor- tendue sublimité de la morale manichéenne
tait à Dieu pour y être réunies. Les âmes de avait séduits tels furent quelques chanoi-
ceux qui n'avaient pas reçu sa doctrine nes d'Oriéans, qui étaient en grande réputa-
étaient envoyées en enfer, pour être tour- tion de piété. Le roi Kobert tes condamna au
men'tées un temps par les démons, à propor- feu, et ils se précipitèrent dans les nammes
tion de leurs crimes. Etant ainsi purgées, avec de grands transports de joie en 11)22.
elles étaient renvoyées dans des corps d'au- Les Manichéens firent beaucoup plus de pro-
tres hommes, de bctcs ou de plantes; et, si grès dans le Languedoc et la Provence. On
elles ne se corrigeaient pas,elles étaient enfin assembla des conciles contre eux, et on
jetées dans le grand feu. Ainsi, tout le mys- hrûla plusieurs sectaires, mais sans éteindre
tère de la rédemption consistait à détacher la secte, Ils pénétrèrent mémeen Allemagne,
les particules de la divinité'des corps mau- et passèrent en Angleterre. Partout ils firent
vais où elles étaient engagées pour tes téu- dés prosélytes mais partout on les combat-
nir à tcur principe. Toutdois, il n'était pas tit et on les réfuta. Le Manichéisme, perpé-
permis de séparer tes âmes, et celui qui le tué à travers tous ces obstacles, dégénéra
faisait devait souffrir la même peine. Celui insensiblement, et produisit, dans les xn" et
qui avait tué un animal devait être changé xnr siècles, cette multitude de sectes qui
au même anima). Celui qui avait arraché ou faisaient profession de réformer ta religion
coupé une plante devait être changé en la et t'Egtise tels furent les Albigeois, les Pé-
même plante. Ils ne laissaient pas d'en man- <t'o&r«~ietts, tes //ennc!eM~, les disciptcs de
ger quand d'autres les avaient cueillies.. Tanchelin, les Popf/tcatns.Ies Cathares ces
Quand donc on donnait un pain à un Mani- hérétiques furent, en Allemagne et en An-
chéen, il disait :Hetirez-vous un peu, que je gleterre, le premier germe des Hussiles et
fasse ma bénédiction. Alors il prenait le pain des Wiclefites, par lesquels ils touchent au
et disait Je ne t'ai pas fait, et le jetait en protestantisme moderne.
haut, maudissant celui qui l'avait fait; il 2°H y a, dans ta Grèce, aux environs de
ajoutait Je ne t'ai pas semé que celui qui Phitippopotis, une communauté de chré-
t'a semé soit semé tui-méme. Je ne t'ai pas tiens unis à l'Eglise Romaine, et qui ont
moissonné que celui qui ta moissonné soit des usages particuliers. On les appelle im-
moissonné tui-même. Je ne t'ai pas fait cuire proprement Manichéens, bien qu'ils ne pro-
que celui qui t'a fait cuire soit cuit tui-môa~e. fessent aucune des erreurs de Mânes mais
Après ces protestations, il en mangeait en il parait qu'autrefois il n'en était pas de
sûreté. En haine de la chair, qui était du même de leurs ancêtres. On les nomme en-
mauvais principe, il fallait empêcher la gé- core Paulistes, Patt~'Ht~M, Pauliciens. Foy.
néralion, et par conséquent le mariage, Il PA~DOËMS.
ne fallait pas donner l'aumône ni honorer 3° Les Musulmans ont en horreur les Ma-
les reliques des saints ce qu'ils traitaient nichéens à t'égat des idolâtres'; ils les nom-
d'idolâtrie, ni croire que Jésus-Christ se fût ment Zendic. Voici ce que nous lisons dans
incarné, et qu'il eût véritablement souffert. un historien arabe « Un jour on amena au
Les Manichéens étaient divisés en deux khatife Mahdi un zendic, que ce prince fit
ordres tes aM~~tft~, qui devaient s'abstenir mettre à mort, et dont il ordonna d'attacher
du vin, de la chair, des œufs et du fromage; t'* corps à un gibet. Puis, s'adressant à Hadi
et tes~i'us, qui, outre une abstinence très- Mon fils, lui dit-il, lorsque tu seras à la
rigoureuse, faisaient proféssion.de pauvreté. tête de l'empire, attache-toi à détruire cette
Ces élus avaient seuls le secret de tous tes secte, c'est-à-dire les partisans de Maui. En
mystères, c'est-à-dire des rêveries les plus eMet ils commencent par prêcher aux hom-
extravagantes de la secte. It y en avait douze mes des actes extérieurs qui n'ont rien que
parmi eux, qu'on nommait maîtres, et un de iouabte, tels que d'éviter les actions hon-
treizième, qui était!e chef de tous les autres teuses, renoncer aux biens du monde, et
à l'imitation deMunès qui, se disant le Para- travaittcr pour la vie future. Bientôt ils les
ctet, avait choisi douze apôtres. conduisent plus loin,leur interdisent la chair,
Le Manichéisme ~est, de toutes les héré- le contact de l'eau pure et la mort des tn-
sies, celle qui a subsisté le plus longtemps. sectes. Ensuite ils leur enseignent le culte
Après la mort de Mânes, les débris de sa de deux natures, dont t'une est la tumièt'c et
secte se dispersèrent du côté de l'Orient, l'autre les ténèbres. Enfin ils leur permet-
&e firent quelques établissements dans la tent te mariage avec leurs sœurs et lours
Bulgarie et, vers le xe siècte, se ré- filles, leur prescrivent de se laver avec do
pandirent dans HtaHo, et principalement l'urine, d'enlever les enfants sur les che-
dans ta Lombardie, d'où ils envoyaient mins, afin de les soustraire à l'erreur des té-
des prédicateurs qui pervertirent beaucoup nèbres, et de les mener dans la voie droite,
de monde. Les nouveaux Manichéens sous t'innu)'nce de ta lumière. »
avaient fait des changements dans leur Il y a dans la Turquie européenne une
doctrine le système dés deux principes peuplade dont les membres sont encore au-
n'y était pas toujours bien développé mais jourd'hui appelés Afante/t~tM, quoique de-
ii;< en avaient conservé toutes les consé- puis plusieurs siècles ils eu aient abjuré led
r
489 MAN MAN .MO
erreurs. Ils résident principalement en Bul- qu'ils croient résider dans tout ce qai a vie,
garie, et un en trouve aussi quelques-uns et même dans les choses'inanimées, tts
dans la Bosnie. adorent ce génie dans tout ce qui frappe
MANIES, divinités grecques que Pausn- leurs sens. Un oiseau, un boeuf, un ours, une
nias croit être les Furies leur nom signifie flèche, ont un Mani'ou. Chaque sauvage a
en effet fureur, frénésie. Elles avaient un son Manitou particulier, qu'il regarde com-
temple dans t'Arcadie, prés du neuve At- me son dieu tutétaire ils t'exposent dans
phée, au même endroit où Oreste perdit la leurs cabanes, et lui font des sacrifices de
raison. Près du temple était une espèce de chiens ou d'autres animaux. Les guerriers
toofbe, sur laquelle était gravée la figure illinois portent tours Manitous dans une
d'un doigt: c'est pourquoi les Arcadiens natte, et ils les invoquent sans cesse, pour
l'appelaient la sépulture du doigt, et disaient remporter la victoire sur leurs ennemis
qu'Ôrpt'ae, dans sa fureur, s'était coupé là Les jongleurs ont pareillement recours à
avec les dents un doigt de la main. leurs Manitous. Plusieurs peuplades n'ont
MANIFESTAIHES, secte d'Anabaptistes, pas d'autre mot pour exprimer la divinité
qui, contrairement à la doctrine des Ctan- que celui de Manitou elles appellent le bon
culaires, soutenaient qu'il ne fallait pas ca- principe .y:<c/<t-~an~o!t, et le mauvais ou
cher ta vérité, et qu'il n'était pas permis de le démon, ~(c/tt-MaMt'~ou.
parler en puhtic comme )e commun des hom- Les Manitous jouent chez les sauvages de
mes en matière de religion, en se réservant l'Amérique absolument le même rôle que
de ne dire ce que l'on pensait qu'à ceux sur les fétiches et les mokissos chez les nègres
la discrétion desquels on pouvait comp- d'Afrique les uns et les autres les chan-
ter. gent, les répudient ou en admettent de nou-
MAN1GACH1S c'est, suivant le voyageur veaux avec la plus grande facilité. En voici
d'Etourville, le grand roi du ciel, dans les un exemple récent rapporté par un mis-
idées des Dénihas, peuple du Congo. sionnaire. Le premier blanc qui parut sur
MAMGKËP18. la seconde classe de prê- les terres des Cœurs-d'Aiène (tribu qui ha-
tres, dans le royaume d'Ava ils viennent bite les montagnes Rocheuses), portait une
après les Grépis, et sont au-dessus des jf'a~t- couverture de tainc bianche avec une che-
grépis. mise d'indienne, tachetée de petits points de
MANIKOUSOUMA, un des dix bouddhas couleur assez semblables aux boutons de
mortels de la théogonie du Népal. On dit la petite vérole. Les Cœurs'd'Atcne s'imagi-
qu'il vivait dans le Satya-youga ou premier nant aussitôt que la chemise était le grand
âge. Manitou de la petite vérole, et la couverture
MAN1-L1NGUESWARA. un des huit Vi- ie grand maître de la neige, pensèrent que,
taragasdela théogonie du Népa!. La qualifi- s'it teur était possible d'en devenir les pos-
cation de Vitaraga signifie exempt de pas- sesseurs, et de leur rendre un culte, leur
sion, ou libérateur des passions. Il est nation serait à jamais exempte de la funeste
adoré par les Bouddhistes de la contrée. maladie, et que tous les hivers ils auraient
MANIPA, idole des Kalmouks, que l'on la quantité nécessaire de frimas pour favori-
représente avec neuf ou onze têtes. Foy. ser teur chasse. Ils présentèrent donc au
Dj!AN-KA!-ZtGn, et Ho-PA-MÉ. blanc plusieurs de leurs meilleurs chevaux
MA-NI-PA-THO, divinité des' Bouddhis- en échange de ses vêtements, et celni-ci
tes de la Chine. C'est le frère de Sa-tchi, le n'eut rien de plus pressé que de Icur céder
neuvième des grands dieux. H forme avec sa chemise et la moitié de sa couverture.
lui et son autre frère, nommé Wei-che-wen, Elles ont été pendant quelques années t'ob*
une triade chargée de protéger la généralité jet d'un culte singulier parm' les Cœurs-d'A-
des êtres, et de les garantir des vices et de tène. De loin comme de près, les sauvages
l'erreur. Fot/. SA-Tcm. venaient leur offrir l'hommage de leur ado-
MANIPULE, ornement sacerdotal à l'u- ration. Aux principales solennités, le grand
sage des prêtres, des diacres et des sous- Manitou de la petite vérole ctie grand mai-
diacres lorsqu'ils officient au saint sacrifice tre de la neige étaient portés en procession
de la messe. C'est une pièce d'étou'e de la sur un coteau élevé, consacré à la pratique
couleur des autres ornements et bordée de leurs rites superstitieux on tes éten-
d'un galon, qui se porte sur le bras gauche. dait respectueusement sur le gazon; le ca-
ti n'est maintenant d'aucun usage, mais au- lumet leur était présenté aussi bien qu'aux
trefois c'était un tinge b)anc, ou mou- quatre étéments des cautiques étaient chan-
choir servant à essuyer les mains et tes tés en leur honneur, et la cérémonie se ter-
larmes qu'on répandait pendant les di- minait par la grande danse de la Médecine,
vins offices. Les officiants prennent le mani- qui consiste à faire des contorsions étran-
pule à la sacristie, avant le commencement ges, en poussant des cris on plutôt des hur-
du sacrifice mais les évoques ne le mettent lements affreux.
qu'après avoir fait la confession des péchés. MANMAGON, fête indienne, célébrée à
En quelques'églises, surtout dans t'A!k'ma- Combouconam petite ville de la pro-
gne, le manipule porte le nom de /aHot!. Les vince de Tandjore, et qui y attire beaucoup
Grecs et les Maronites ont un manipule à de monde. Elle n'a lieu que tous les douze
chaque bras. ans, vers 10 mois de février. L'année qui la
MANITOU, c'est le nom que les habitants ramène est réputée si m.tiheureuse, que
du nord de l'Amérique donnent à un génie personne n'ose se marier; tes plus super.
DtCTtONtf.DES RBLIGIONS.Hi. H)
49t D!CTtO!SNA)hECES REUG!ONS. 492
stitieux mém& rendent cettecrainte jusqu'à moindres, insectes' de fà. viennent toutes tes
l'année quitta, précède, ainsi qu'à celle différentes espèces d'animaux. Man&u est
qui la sui~-jla. derniére,so)pnnité a~dû avoir donc considéré comme le. père (te tous les
lieu en, 1839\r et la prochaine se fera en. êtres. C'est à. ),ui qjj'on attribue fe co~te qui
183l. porte le nom de ~~ds.~unott.Sî~dans Ma-
MANM-ATHA, c'est-.à.-dire ~tM. q~t<e.<e nou SwayatHbbouv,a,.6n doiïrecohnaitrc Je
eœMf;. n.o'm.du dieu d~ t'amour chez tes in- premier homme, c'est a tort q.u'qn lui fai~
diens, q)ui le ~settt'utsi.deVichnDU et d~ honneur d& ces tois,,dont la, rédaction est
Lakchmi. H'. diffère peu du Cupidon-des ro- assurément trop moderne pour avoir un au-
mains. On~ le. dépeint, comme tui sous la fi. teur aussi vénérab)e. ~oy. ~1'ANAVA-DnAHMA-
gured'u~, enfante, portant un:earquois. sur SAST:RA.
ses épauites/.e~tetMnt en main- un.arc et des On né
Oti ne connaît-guër'e queutele nom des
con!lai.(, guer'~ qúc: des sept'
nèch.es;m~isit'atc est dje canne !L sucre, et Manous secondaires, produits par les Mahar-
les dèches m~,ilS¡Va.:q
flèch:e!1; dg toutes,sortsortes,de ueurs.. On
ese'dp de.'u,rs, 011 te
le chis. le premi&r~se trou.vé être ic même Ma-
représente man.te'.su<i une. perruche. Quoi- nou-Swayamtthouva q~uet&s livres tmidous
que enfant, on, lui .donne )meépou~&, nom- désignent, comme tëùraieut, cf qui se trou-
mée Hati. On représente qT;[et~'ueto)s ce dieu verait ainsi engendré pqr son propre fils. Au
monté sur un simulacre d'etephant; composé reste, il ne. faut point s'arrêter à ce genre de
de sept jeunes femmes, si artis~ement grou- contradictions, qui est com'nun dans te brah-
pées, que leur ensemble reproduit exacte- manisme, et qui.résutte'des Qin.érents aspects
ment la forme de ce. momstcueu.x animât. sous Lesquels on. peut envisager ta divinité
~0! KAMA. suprême, dont tous les autres dieux ne sont
MANN,(!'s de Tuisto etde la Terre it, pas- que des attributs personnifiés. Leaautres Ma-
sait pour le fondateur des nations germani- nous sont;: Swatotchjcha~OHotni, Tamasa,
ques, qui tui rendaient'tes honneurs divins. Ruivata, Tchakehoucha te septième, celui
H eut-, suivant Tacite, trois: (Us, dont chacun du M.niwan.t.tra présent, est Vaivaswata,
donna son nom à trois différentes peuptades' fils du Soteit et père de ia dynastie sotaire.
de la Germanie, tes; Ingévones, les Rermio- Fo~. VAiVASWATA.
ncs et, tes; Istcyones'. Son nom n'est autre; 11 reste encore à venir sept autres Manous,
que le mot Mann, q.ui~ signifie homme dans' qui comptéLeront t;bsé'ic de ces dieux créa-
toutes les tangues teutoniques. teurs, d'ici à deux milliards cent soixante
MANQU, nom générât que !esf Hindous millions d'années en viron, Ce seront Sourya-
donnent' à quatorze personnages mythoio- Savarni, Da!icn.i-Savarni, Bratima-Savarni,
giq.ues, chefs d~'une révotuti&n. de temps Dharma~ Savarni, Uoudra-Sa~arni, Rout-
;)p~otée mfttHottK<or«, au boutde iaq:ue))e té chéya et Agni-Savarni.
mondé éprouv; une destruction momentanée. Le~ nom et te mythe de Manou n'est pas
pour se renouveler ensuite.. La réunionjde particulier aux Hindous on tes retrouve
ces q.uatorze ma~wa~ntaras forme~ un ~<t~a,. dans le M.enM des égyptiens le ~ntos des
grande période .équivalant à.un. jour et~ Une Grecs, t&jtf<tMtou~anMtM des Germains;
nuit de Brahmâ,.e.tqui se termine pa~t'à- peut-être même te nom de JVou/t (Nbé) en
néantissemeat de toute, créatipn. Le premier est-il la racine primitive. Mais si nous con-
Manôu est appelé Swt'ambtiou~va. (existant sidérons le nomade manou comme purement
par tui-méme) it est~ )jeH:t-uts de Brahmâ~ indien, it a une portée tres-~aufe en tant que
ou ptut~t ~rahmâ, t~-tNeme; car ce dieu, dénye de )a racine m~n, penser. Nous ne
vout'ant procéder à la création, des, hommes pouvons résister au ptaisir de citer ici les ré-
et des se divisa; e&deux parts, e6 nexions judicieuses q,ue fait sur ce vocabte
devint moitié mâle et moitié femeUe t'u;nion M. Névé,; professeur à, t université de Lou-
de ce'sdeux parties, divines produisit Y'~dja, vain, d;ns son Essai ~r te n))/~<e des Ri-
qui tui-même enfanta,: en se tfvrunt à une 6Aa!;a~
austère dévotion, Manou. Swayambhouva, « Le nom de Manou porte en )ui-memc t'cx-
lui donna. pour femme Sataroupa, et, t.es be- pression ineffaçable d'un~ grand tnystcre du
tussanb tous deux, teur dit de mu)ti:0)ier.- A monde primitif, i~esten quetq.ue sorte t'ccho
son tour, itïao&u do:m.a naissance à dix saints d'une tradition aussi ancienn.equët'humanité.
étuincnts, appetés Maharchis,:ou Pradja- L'Inde n'a pas seute te privilège d'avoir con-
patis' (seign.eûfs'des' créatures), lesquels mi- serve dans son idiome sacré le souvenir de
rent ensuite au jour sept autres Manous,qui, cettp tradition; mais plusieurs des langues
chacun pendant tcnrpermde,! ont; produit et di. de la vieille. Europe te rcoèteut et. te procla-
rigé ce monde. Manou s'approcha de Sata- ment dans des termes qui sembieraient em-
roupa, et de ce contact naquirent, tes êtres pruntés aux formes antiqtttc& du s'anscri).
humams' te premier homme, .~4d<)Ka (t& L'iutettigence est te partag.e de l'homme
premier); la première femme, ProAr~t (la elle est,pour ainsi dire te foyer de sa nature
pr o créée Le s de ux Gpo uxf p t; iv~nt _un ea u- et le signe d)stinctiE de son existence teHç
tre figure; Manou~devint; un ~aMea.u, Sata- est la vérité, qu'on peut dir& vérité d~'éxpé-
roupa re~éHt la former ~'une. vach.e,t iis rienceetde fait,aussi bien. que de tévêiation
donnèrent naissance à des; 6tt;G%semblabJe~ à et defoi,et que te tangage des peuples anciens
eux i[s se métamorphosèrent ensuite eu che- a formulée dansquetques-uns de ses mots
val e~ enca.vate.,en àneet e)tânesse,:et)pritentt ave& une admirable simplicité et- a.ve& une
ainsi successivement toutes tes formes; des; mervcitteùse rigueur. Manou c'es.t .~ê~rc~
4tresvivan&, jusqu'à cette des fourmis et des pensant, c'est la personne tntetUgeute qui
<9S MAN MÂN
pt~te en cité le sehttmcn~t! de sa ce'Mna!issance (kustan substituent à't'oftrintde~es frandes
et t.) conscience de sa destinée; M.tnou, c'f'st des gâteaux de farina de rrz, confectronnea
t'hn'M.hrtte. indiftdofUc «u sc'ci.t:«, q.tf! se a~vpcdtthntpt du sucre.
s&par'e (tes êtres non cfoucsde penser ëtqjM MANSŒJ~, nom <)& Mahem, divmffê des
s'etc~e jus~t~aux étre~ intf'Mtg~ot' ptaeés ï~raxes, dans sa ne&viëme mearftafion, et
au-dess'tts ~'eHe t~ttfmtt, c'est t'h~nfOM qui sous t~que) il psru à Mansoutya en Egypte.
vit <tc sa j~'pff vie et qui se priant. d~o Fo~DnuxES,HAKEM;
Mherté Bu tPtn-tt'ùniR fMture immcMse qui se MAKS8U!~S', sectaires musatmatM, brah-
meut et qw se: rcnouveMe autouc de tui. chc des Ghoutats, qui sont orne fraction des
N'ost-eé pn~ta ta juste et grande fdec de Sehiites. Leur fondateor <*st Abou-Mansoar
i'ctre hurKaib, si cxactetnent enotté&par le ct-Adjcti~ tt disa~ qtt'tt avait succédé dans
mot indien 0 si Mètement rt'pruduite par C'tffta'fnataMohafttrHred Baquir; qu'i) a~ait.
tfts mMs <)t)i tnt sont anat~gaes' daM d'aatrcst été cn)o~é au ciel depuis que t'tnramat s'était
tsùguc~. ce'thnhe si cette idée venait d'être. reposé aur tat, que Dieu tur a~tatt fonché ta
puMée à ht source chcore pure de ).< plus tête de sa propre main, et lui avait dit Des-
véncr.tbie tradition? N'est-ce point atre sorte tends, mon fils, et annonce dè ma part ma
d'intime Rt d'irrésistible téthoignagë rendu loi aux homn~i qu'ensuite il étaU descendu',
par to pente des peuples à la pre'donnnà~ce que c'étitit tui qut'était )ët~~orcM!f~tt~<o~e
du principe t~tcHigent qui fait le tend de la du ciel, dottt il est parte dans !e Coran en ces
personnatite humaine, et qui, à mieux dire, termes S'Hs voient un morceau qui tonitjë
est tout t'homme? QuotHindot, pasteur et du ciel i's disent C'est un nuage amoncete.
nomade, rende aux dieux tHmineo~ t'hnm- Les habitants du parada ne sont autres, sui-
mng& de t'admiration ou dé la peur, H n'est vant lui, que certaines personnes pour les-
pas subjugue par lè pouvoir fatal desété- quelles on doit avoir de rattachement, com-
ntents et cûmme anéanti par le sentiment dê me Ati et ses enfants; et les habitants de
sa faibtcsse individuette it se sait e') t'os- t'enfer en désignent d'autres pour !esqn<)es
spssiou dé t'intcHigence', et, par elle, il com- on ne dait avoir que de t'intmitté, cofnmc
munique avec les Dévas qui ont en partage Abou-Bekr, Oiriar, Othmah Moaw'a tes
t'inteHigchce aussi hit'h que la vie à ttn ptus devoirs sont les noms des hommes queTimam
hattt degré. Ainsi, grâce à une prèrogatit'e recommanda comme amis, et tes prohibitions
qui lui est commune avec tes dtëux qu'it in- les nsms de ceux qu'il ordonna de regarder
voque~ rtiommo de t'agë védique s'arrache comme ennemis.
à l'empire de ta matière,- et, tchi de se croire MANTELLATES, retigieuses itatienne'
co<tfut)du avec tes brutes et ehtr<t!n6 dans qui composent un troisième ordre deServitcs;
âne mctnc destructinh, il se glorifie de la on leur donne ce nom à cause d'une espèce
force qu'il doit à une parenté divine. de mantetet à manches courtes qu'elles por-
'< Le monde o< cidentàt répond à la grande tent pour travailler avec plus de f.ictfité.
voix parttë de l'Orient par de puissantes af- Ettes ont été instituées pour servir les ma!a-
firmations non-seùtement dans ses langues, des et pour exercer d'autres œuvres de cha-
mais encore dans sa mythologie et son ht- rité. 8aihte Julienne Fa!coniéri, qui mourut
stoirf' i ce n'est point assez de t'étonnante en 13M); en fut )a première prieure. Cet or-
eoof&rmité du nom indicé ~~KOM, et du nom urc s'accrut pjtromptement et s'est beaucoup
gerthantque de ~aKMMs, fils de Tuisto, né de étendu dans t'ttatie et dans t'Autriche.
);t H'rre ët père de trois grandes nations le MANTHOU. diet] égyptien, époux de ta.
notn commun des immenses populations des déesse !U)ho. le même qae ~ff)nt<</Mou A?aM-
Gèles et des Goths, dont on a reconnu t'ori- dott-~f<,a()~ré(!;)n-i là ville (i'Hermonthis.
girie identique, porte inscrite en caractères On )'<)pp)')tt)t aussi ~o?tt/t.
jutttitieox la Me"'e vérité que rcsufite te itOtn MANTO, prophetësse gi'peqne, fittedeTi-.
indien du premier hdiome; car ces peuples restas. Thebi' ayant stJCCt'mbé sous tes e<Torts
sf foot t)0trn))es eux-mêmes, les peuples !'tt- des Mpigones dans la seconde guerre, Manto
telligents, <iion t'xptique tcur no'n historique fut cmtttcnée avec tes prisonniers à Ctaros
à t'aide des radicaux qui se sont conservés Gn Asie; où e)!6 étabtit un oractc d'ApbHon.
dans les vocahut fircs du Nord. » Ce fut là q:ue, déptorant s:tns cesse )ës ma!-
MAZOUT, nom que les Siamois donnent hcufs d8 sa p;<triu, 0!)~ fondit en iarmes: ses
aux h.ittitauts dn mot)dc intermédiaire, qui piëurs forincrt'ht une font.)itië et un lac dont
est cctui que nous habitons. Ils ap;)et!)t )e~ eaux communiquaient te don de prophé-
r/teha~ft les êtres qui résident dans te ciel, tie mais. d un au)r<i côté, elles abtégpaient
et Pii ceux qhi résident dans les enfers..Mtt- tavie.~tanto a~aittaissé, dit-on, p:tr écrit,
nuut est le m!'t sanscrit .~«noMC/Mt, qui a la plusieurs oracles dont Homëre a fait usage
même signincatioh: dans --es poèmes. On voyait à Thebes, du
MAM8ACHTAKA, fête lndienné, célébrée temps de Pausanias, devant le vestibule d'un
le huitième jour de la quinzaine Obscure de ten)pte,)a pierre sur hque!!é Mahtos'asscyait
la tune deM;)gh (20 janvier). Son nooi signi- pour rendre ses oracles Ot) t'appetait la
fie'.(Trhhde de viande au hijitiemejour; fn c/;f<t're~~att<().
effet Of) doit y ofïrir aux Pitris ou mânes, de MA~iT~A. Les ïnantr.'s, si fameux dans
la chair de chèvre ou lie dai~'). Cependant l rtndc, ncsottt ;)utrc citOsc,d)tt'ahb6DuhotS.
cet usage est tombé eu désuétude depuis que <)ue (iës pt'icrcs du des formtttës cnns~cr~cs,
les sachnees d'ammau~ sont devenus rares <)uior~t.nt de vertu ()u'eti('s peuvent, S'it
dans t'indc. L'-s M)'at)manës du haut Hiu- faut eh.croire tes Hinduns, ënchaincr ie pun<
MS L' w DICTIONNAIREDES RRLIGtONS. 4Cf
voir des dieux. Les mantras servent ou à réunir à Para-Brahma, t'être suprême, dans
invoquer, ou à évoquer, ou à conjurer; ils !eséjour du bonheur.)' )'
sont conservateurs ou destructeurs, utiles ou Quand on objecte aux brahmanes que les
nuisibles, salutaires ou matf;nsants; il n'est mantras n'ont plus aujourd'hui la même ef-
softe d'effets qu'on ne produise par leur ficacité et ta'méme vertu qu'autrefois, ils ré-
moyen. Envoyer un démon dans le corps de pondent qu'il faut en attribuer la cause au
qu'e)qu'un, l'en chasser; inspirer de l'amour kali-youga, quatrième âge du monde, dans
ou d'e la haine, causer les maladies ou les lequel nous vivons maintenant, véritable
guérir, procurer la mort ou en préserver, âge de fer, où tout a dégénéré; temps de ca-
faire périr une armée entière; il yaa des lamité et d'infortunes où le régne dé la vertu
mantras infaittibtcs pour tout cela, et. pour a cessé d'exister sur la terre. Ils soutiennent
bien d'autres choses encore. Heureusement toutefois qu'il n'est pas rare de voir encore
que tel mantra, opposé à tel autre mantra, les mantras produire un grand nombre de
en neutralise t'influence le plus fort détruit prodiges; ce qu'ils confirment par des his-
l'ctTet du plus faible. toires tout aussi authentiques que celle
Les brahmanes pourohitas sont, de tous qu'on vient de citer.
les tndiens. ceux à qui ces formules sont le Le.plus fameux et le plus efficace pour la
plus familières. Cependant tous les brah- rémission des péchés, celui dont la vertu
manes sont présumés connaitre au moins s'étend jusqu'à faire trembler tous les dieux,
les principales, s'il faut en juger par ce so- est le mantra appelé <y~n<rt: il passe pour
rite sanscrit qu'on entend souvent répéter: le plus ancien de tous; nous ie rapportons à
D~tMt<<Hs))t ~;<a< sarMM; l'article GAYATR).
J/nfitra~xatx la dévala; Après lui, celui qui est le plus accrédité
T'~tt ))t<!)tfrat)t&)'H/i))!aHa~t)M))t; est le monosyllabe mystique ÂUM ou ÛM, qui
Bro/intana M:antadffa~i. est le nom symbolique du dieu suprême, et
C'est-à-dire « L'univers est au pouvoir des qui offre une certaine analogie avec le nom
dieux les dieux sont au pouvoir des man- hébreu de Jéhova. Foy. D)Eu, article xiv,
tras les mantras sont au pouvoir des brah- n-'IO.etOM.
manes donc les brahmanes sont nos dieux. )) Quoique les brahmanes soient réputés les
Pour offrir un échantiMoa de l'efficacité dépositaires uniques des mantras, bien d'au-
des mantras, t'abhé Dubois rapporte l'exem- tres qu'eux se mêlent au'si d'en réciter il y
ple suivant, tiré d'un poëme indien composé a même des professions auxquelles ils sont
en l'honneur de Siva indispensabtement nécessaires. Les méde-
Daehara, roi de Mathoura, ayant épousé cins par exempte, ceux mêmes qui ne sont
Ralavati, fille du roi de Kasi (Béharès), cette pas brahmanes, seraient, regardés comme
princesse, le jour même de son mariage, t'a- des ignorants, quelque habiles qu'ils fussent
vertit de prendre bien garde de ne pas user d'ailleurs dans l'art de guérir, s'ils ne sa-
des droits que sa qualité de mari lui donnait vaient pas les mantras adaptés à chaque ma-
sur elle, parce que le mantra des cinq let- ladie car la guérison est attribuée autant à
tres qu'elle avait appris, l'avait pénétrée l'effet des mantras qu'à l'art des médecins.
d'un feu purifiant qui ne permettait à aucun Une des principales causes pour lesquelles
homme, sans risque de la vie, d'en agir fa- les médecins européens n'acquièrent presque
milièrement avec elle, à moins qu'il n'eût jamais de crédit parmi les Indiens, est fon-
été auparavant purgé de ses souillures par dée sur ce qu'en administrant leurs remè-
le même moyen qu'elle; qu'étant sa femme, des, ils ne récitent ni mantras, ni prières.
elle ne pouvait pas lui enseigner ce mantra, Les sages-femmes doivent aussi en avoir un
parce qu'en le faisant, elle deviendrait son recueil. Elles sont quelquefois appelées
gourou, et par conséquent supérieure à lui. MaM<ra-MH)~, ou femmes qui disent des
Le lendemain, les deux époux altèrent trou. mantras et jamais en effet ils ne furent plus
ver le grand richi ou pénitent G~rga, qui, nécessaires que dans un moment où, selon
après avoir connu le sujet de leur visite, leur les préjugés hindous, un tendre enfant et une
ordonna de jeûner un jour, et de se laver le nouvelle accouchée sont plus que jamais
jour d'après dans le Gangc. Ainsi préparés, susceptibles de la fascination des regards, de
tes deux époux retournèrent auprès du l'influence et du m.luvais concours des pla-
saint, qui fit asseoir le mari par terre, le vi- nètcs el des jours néfastes, et en butte à miite
sage tourné àt'orient; et s'étant assis lui- autres impressions sinistres. Une bonne ac-
même à côté, la face tournée a l'occident, il coucheuse, munie de mantras elficaces, pré-
lui dit à l'oreille ces deux mots Aa-mn Si- vient tous ces maux, éteigne tous ces dan-
oa-)/a.' (adoration à Siva 1 c'est le mantra de gers, en les récitant à propos.
cinq lettres). A peine le roi Daehara cut-H M.)is les plus habiles dans celle espèce de
appris ces mots merveilleux, qu'on vit sor- science, et en même temps les plus redoutés,
tir des différentes parties de son corps une ce sont les charlatans qui passent pour être
:troupe de.cornei)!fs qui s'envolèrent et dis- initiés à tout te grimoire des sciences occul-
parurent ces corneilles n'étaient autre tes, tels que les sorciers, les magiciens, les
chose que les péchés commis par ce prince devins, etc. Ils sont, à les en croire, posses-
dans les temps précédents. Le roi et son seurs de mantras capables d'opérer toutes
épouse, ainsi purifiés, vécurent heureux en- sortes de prodiges. its en ont pour découvrir
semble durant un grand nombre d'années, et tes choses volées (it tes votcurs, les trésors
lie quittèrent ce bas monde que pour aiter se cachés, les événements futurs, etc. Dans uu
t97 MAP MAR 498
..1 l1L 1·L~

pays où règnent la superstition, l'ignorance les Jacobites de la Chaldée. Le Maphriea


et la plus impertinente crédulité, on ne doit était te coadjuteur du patriarche; mais cette
pas s'étonner de voir pulluler les imposteurs dignité est aujourd'hui supprimée.
en raison du nombre des dupes qu'its ont à MAP!TO!H, le plus malfaisant des génies
faire. et le dieu de la mort, dans les îles Gamhier..
it est certains mantras d'une nature par- Les missionnaires cathotiqucs ont envoyé en
ticulière, qu'on -appette ot~/ft-oAcA~ra~ ou France le bâton avec lequel on supposait
lettres séminales (radicales), telles que celles- qu'il assommait les hommes.
ci ~rot<m, Ar«MtH, AroMtK, Ar~x, /<at<, etc. MAPOUHANOU),dieu des îles Marquises,
Pour ceux qui ci) possèdent !a vraie pronon- ou Nouka-Hiva il passe pour avoir doté les
ciation, il n'est rien d'impossible, rien de insutatrcs des cochons qui sont leur nourri-
surnaturel qu'ils ne puissent exécuter à vo- ture la plus recherchée. De là vient la cou-
tonté.En voici une preuve: tume de servir aux défunts un certain nom-
Siva avait enseigné tout ce qui a rapport bre de ces animaux domestiques, les uns
à ces lettres radicales à un petit bâtard, né cuits, les autres vivants. On place les pre-
d'une veuve de la caste brahmane, auquel miers à côté du cadavre, dans le creux d'un
i'ignominie de sa naissance occasionna l'af- tronc d'arbre (iceté soigneusement avec des
front d'être honteusement chassé d'un festin filaments de coco, et suspendu à la char-
de noce où un grand nombre de personnes pente de la cabane. Mapouhanoui est censé
de cette caste avaient été conviées. It s'en s'en repaître de concert avec le mort. Lors-
vengea en prononçant seulement deux ou qu'on offre des porcs vivants, on les attache
trois des lettres radicales, à travers une dans la hutte où repose le défunt, et on les
fente de la porte de l'appartement où les con- y nourrit jusqu'à ce que tes chairs de celui-ci
vives étaient réunis; aussitôt, par la vertu se. soient séparées des os après quoi on les
de ces mots merveilleux, tous les mets pré- laisse périr de faim.
parés pour le repas furent convertis en gre- A!AHA. Les maras sont, suivant les Boud-
nouilles. Ce prodige occasionna, comme on dhistes, des démons puissants qui habitent
peut bien se t'imaginer, la plus grande ru- le ciel Paranirmitavasavartitas (1), d'où ils
meur dans )'assemb!ée; personne ne douta règnent sur tes six cieux du monde des dé-
que ce ne fût un tour du petit bâtard, et dans sirs. Le chef qui les commande se nomme
la crainte unanimement partagée qu'il n'ar- également Mara c'est le Kama ou'dieu do
rivât pis encore, on courut vite lui ouvrir la la volupté des Hindous. Ces démons sont tes
porte. Après qu'on lui eul fait force excuses plus rcttoutabtes ennemis de Bouddha et de sa
pour ce qui s'était passé, il entra, et ne fit doctrine, qui prescrit principalement de s'at-
que prononcer les mêmes paroles rebours: tacher à vaincre la sensualité par tous les
soudain les grenouilles s'éclipsèrent, et l'on moyens possibles; aussi ont-its recours mille
vit, non sans plaisir, reparaître sur la table ruses, à mille cmbuches, pour empêcher
les gâteaux et autres mets dont elle était les hommes de pratiquer les saints préceptes.
couverte auparavant. MAKABËTES, nom de religieuses armé-
MANTURNE. déesse des Romams, à la- niennes elles sont eu très-grand nombre;
quelle on s'adressait dans la c&rémonie du mais elles n'ont point de monastère, et no
mariage, pour obtenir que la nouvelle forment point de communauté. Chacune
épouse se plùt dans la maison conjugate. reste dans sa famille ou dans que)que autre
On fait dériver son nom de Mane'e, rester, maison, pour y exercer son emploi. Toutes
demeurer. sont vêtues de noir, sans porter aucune au-
MANTtJS, non) étrusque de Pluton, qu'on tre marque distinctive.
appelait aussi~ttmmnKtf~, /&fMMS et ~e~ttM. MAHABOUT. Ce mot est la prononciation
Ce dieu était la personnification de la mort vulgairement usitée par les Européens
et des ombres du ténébreux séjour. pour désigner les prêtres musulmans de
M.\NWANTARA; ce mot désigne l'inter- l'Afrique, et particulièrement, des nègres
vah<: d'un Manou à un autre. Les Hindous la véritabtc épettation est celle de ~«r~ottf
appellent ainsi une- période de temps prési- ou mieux ~ord6e<. Ces deux mots ont une
dée par un Manou, et au bout de laquelle le racine commune avccct'!uidet<t64<, qui. en-
monde éprouve une destruction momenta- tre autres significations, a celle d'e~'m~aye, ce
née, pour se renouveler peu après. it y a qui convient assez à une corporation qui
déjà sept Manous de parus; nous sommes vitgénératcmenten dehors de la société
conséquemme<:t dans le septième Manwan- commune. Le thème primitif de ces diffé-
tara. II doit s'en succéder encore sept autres, rents mots exprime l'action de lier; le titre
pour former le ~atpa ou la grande période, de Marabout désigne donc un individu tié
après laquelle toute la création est anéantie. plus étroitcment aux exercices de sa reli-
Foy. M~Nou. Les Hindous, encore aujour- gion, ou, comme nous l'appelons ordinaire-
d'hui, célèbrent, chaque année, les jours an' ment, un religieux.
niversaires des Manous qu'ils supposent 1° Ce nom tut donné originairement à une
avoir déjù paru. race d'Arabes, qui étant sortis du pays de
MAOZZtM ou MAHUZziM,divinité syrienne Hirnyar, vint s'établir en Syrie, du temps
dont il est parlé dans le livre de Daniel on d'Abuu-Hebr, premier tihaLfe des Musut-
pense que c'est le dieu Mars; son nom si-
gnifie .</ipMdes pi7/M/br<t/~M. (1) Ce mot signifie qui exerce un pouvoir sur ie~
MAPHRtEN, dignité ecetésiastique, chez métamorphoses produites par d'antres.
~99 D)CTtO!Sr<A))ŒDES REUGtONS. 5PP
mans. Ces gens étant ensuite passés de la tres du culte chez <es nègres musulmans.
SyWe sh Egypte; pénétrèrent bieh avant Lè~ voyageurs ,eh font tes répits tes ptus con-
dan~'A~riqué, s'avancèrent jas.qué dans ta tradictoires, et cela n'est pas étonnante car,
partie la ptus occidentato de cette eontrép;, e~ répandus 'dans tes imme'nses rég.ipns dje l'A-
seca~onnèneat en~in dans to~ésert (~eSah- frique, i)s différent les uns des autres, sui-
ra.pouï y vivre séparés des autres nations vant les lieux dans tesquets ils y.iv.ent, et te
africaines, et. y exercer p)us iibremenHes -s degré de s.ci~ncf) auquel Hss.e.n~ parvenue,
devoirs de ieur r~iginn. Cette ~OBveHèco- scœnce ~n'i n'ës.t jamais bien grande, car i]a
lonie d'Arabes, qui s'étendit 'beaucoup en n'o'nt presque aucun rapport av~ec !fs ~ùsul-
peu 'da te~ps par <fe concours des tr~us voi- màhs instruits et ci'yit.isés;la ptupa~t &ont
sines, .do~aas«n mom a .00 peuple et à une plongés dans Tine 'ighoranc.e crossiè're, et
secte, qui fut nommée d~abord les ~o< n'en savent guèr'e p)us que les bar~arps
Mn'n; d'un iv~He !qa'its pcftatent tous s'ur le qu'Us se p~étsndentchà'rges d'instruirt-, do.nt
visage. La 'reti~ioa ~e ces 'émigrés, 'qui ris exploitent ta c.ré'tutitë, et d.ônt Hs par-
étaient d'.aijtieut's fort groserx'rs, paratt, 'dit tagent tutus les vices et ~o'utes tes p.assio()s.
d'Hcrbe'Joi, :avoh' été d~abord te chïMtià- Tous, en généra!, bavent p)us où moins
msme., nai d~igénéra peu à peu p'a~ te cè'm- lire et écnrè t.'arabe, et Ct1a leur sert à
merce ~u'Hs 'eMre~t avec les Ma~amétans, écrire des versets du Co'ran jsur des pàpicra
et 6mt :par s~eSacer .comp'tétement de 'leur qu'ils vendent fort cher, en guise d'a'nù-
mémoire Ils devinrent en<!in!des bri~a')~~ tettes ou de tà)Ïsmans,.pour 'préserver de
et ne .retinrent même q~uné ~res-lég~ère toutes sortes de dànge'rs~ pour guer.ir les
teinture -de t'tstamismc~car on ,lit qu'il n'é matndies, pour ta,irë -rempo~tef !a y;ic-
leur était Testé ~d'autre marque Se cette re- tëire. etc.
ligion qtM ta profession d~'foi 'K'<t~oM- 'Nous ne voyons pas ce'penda'h't.qù'its pré-
<r:e ~tM .g~e jMep, -e< M~tonM< es< .ro'- sident. ~ordinairement, aux cércmon'ies du
phète. Cependant un des leurs, tt'omm'é .Ojau-. cuttc,qui, H est vrai~s.bnt presque.nutjcs
hàf.,ayaa!t ~artte pèt~rinag€de'!a Mëcqap, chez ips nègres musutmaosj mais ils virent
en fàmieiaàtun -dacteur :pe~ur les instruire dë~ av~c leurs famiHes daûs des maisons o.u de.s
pratiqu'es (de tcur religion. 'Ceux-ci '('écoutè- endroits retirés, où on .yieht les cp.nsujter
rent jatec assez .d'~in:téfë~ <a'nt'qu''<i no ')e~r et cet étùighement de .'ta 'so.ci.ete né .co.nt.r.i-
parla ~u'e.dt) ~eun.c.~e fa prière, de Cobti- bu'e.pfts 'peu à teur attirer un profotidr.cs"
gation de 'donner h) dîme de ~es biens aux pect de là parides 'pop'ùtatio.ns au milieu
pa.uvf.es; fmatistof&qu~f) IcurseHseignH qu'il desq'ueHe's i'ts remp'tis'seut !a triple* foncti.on
fattail pa.tnr)de int&rl~e~uiqui tue'un autre de pontifes, desorci'e'rs 'et de mé(tëcins.,D.ans
ho~no, cooper .ta mau) aax voteurs, tapi- la ptupart de ces cp'hrrces Jps Mara.bouts
der i&s a~niteï'cs',dts 'refusèrent iQ'acc&pter jomss'é'n't sans contredit'd'une .autorite ptus
ce!)it;e;doctrine,'pa<tee [qu'~He Bcs~acco'ùm'oda'rt grande gué tps.princes et tes rois; .quà'ud on
pas'àjearima.ftière délivre, et it n'yeutqu'è rencontre u'n~de 'ce~ imposteurs~ on'.s'~r.~étc.,
la 'tr.ibu'de .N~au-haf, !qoi était 'ta;ptus pft'is- on 'forme cercle au'tour de 'tùi en ~e mt t~a.nt
sa~tte, qui euukeatcta s'y'soumeHi'e.d~'doc- à genoux pour fai.re avec tui .prière et
° teur!tona Eo!nttBzctc de ceux-ci,'et'leur demander sa 't'éxêdict'io~. 'Le _meme usagp
dft
que s'éta'nï.'eMgaséstà ô'béif a'n&tois d~u Co- s'obsèT\'ë dans la chamhrc des rois, torsqu'il
ran, i~i&taieti't.obiigcs'de 'faire iatguer're'à y~ntre un Marabout. On prétend que .tes
toas ceux qNi:ne v&udroieot~pa~'tej em'bras- nègres du Sénegat ont tant ~.e v.pncration
ser,pa!!ce q-uece ii~e'eotnMMrwJait de les ex- pour ces sortes'de prêtres, qu'ils croic.nt que
termine'Geti'etpro.p'os~tion'fut reçue a~réa- ceux qui les offensent meurent d<ms trois
b)p!r)(;nt par des gens ~m ne 'demandaient jours..Aussi 'un ord're 'du M.ara'hout es.t-it
qu'à tueir'cta gifler, et its éturë'ntaossitôt sacré; mn1h<;ur à qh'i né fui cÈde pas H
un dtcfpotir kB conduire u~ta gueM'e contre n'est pas Tare d apprendre que'te refra.ctaire
les initdètes. :auquel ~Mtidonnèrent ~e tit'rc a succombés'o~o'S t~e!i cou'p's.d~une'main mys-
d'mu'.o~ïKo<!<en)!tprince des M'usuttuans. térieuse. Dao's ta~Gorée~ ils 'ont fnstitué une
Cc)m-(ji'se tnit.à'!teurté)e, domptâmes 't'rib'us sorte '&c 'tTibuTnai qui rappé'ne .ce~ui des
rebejtss, passa en'Ma'm~)cH)'K'ù'i~fit~'im- fra~ncs~ju~c's; te sanctuaire des 'sentences
pOTt~nles ~nquctc's. et .étatttit -un 'puissant scerc~es e'*t dans une forë't~ à quelques
empH\e,)co'j)n'a chpz tes hi~oriens 'espag'nois tieuës de ta mer,'au Jxf'tt d'un ba'obab énor-
sous detnutn de'dyinastie ïtcs Ahnoravtdcs, me, .qui coù'vre'o~-sës'bra'nc'hës la demeuré
noTN~o-rrotopa de cëMi d't!/ora<ie<onM..ou dugrand.Mnra'bout.Hescu't recours'contre
desfMarabouts. Djauttar~t te docteur arabe', ces 'terrtt~es arrêts est dans une rorte rançon
q!?i'avaient été tes 'p!'onK)teurs''det6s'ex- versée dans ta cà'isse commune de ta ~con-
péti'!ti&n'6.tpayèrenft de teur'vie tc'dangereux grégation 'dé'ces p'rêtres.
consi'it'q.u~tts avaieTtt donn~.tjC prenuer, j~i- D'autres ~e'tivrent à l'instruction des en-
qoé de th'avoir pas été choisi Lpour cht'f des fants; en 'cst'qui ont. de~ écoles uombreu-
Marabouts, avait résolu cle les 'uiHer ~et ses,ct ie ~voyageur'Jobson assure en avoir
tunme d'sba.ndonneTleur'rëtigi~'n :'i! 'fut'ruis vu où l'on com'ptait plusieurs centaines d'é-
à iNor.t 'pour ce 'tait ;'fe d'jcteùr fut 'tué dans cotiors. tts teur apprennent à tire, àëcrire,
ies premières guerres cot)t're te~tribus'ré- et'teur enseignent te Coran.
fra&tair<M. 'Un ce) iafn nomhre d'entre eux n'ont point.
2°. Nuus avons dit que le nom de Mara- de demeurë'n~e, iis mëho.nt unëvi!; no-
bout se don'tait prtneipatemont aax:m'n)is- made, parcourenl~es différentes contrées.
1
SOi MAR MAR -S02

faisant'te commerce, et vendait )des )gti~- ;de ces jMOtM/o(chapeiïes) que'.tcs 'M,a"ia)bouts
tgris, oe qui leur procure une fortune'con- réunissent une sor~e.do douar.~qui ;pt)e'nd le
sideraMe. :Les négociants iemMtpéaM .ont inam de .zaou~n, 'precédétdu mot ~<U"o e
Lsouv-e.ot .a<Taire a eux, et ,en gettèMt lis se spant'ie des terres~o.iMncs.tprovonanlicn.gc-
Jouent ide ces ~etatio.ns id'i-ntief.ét, ipaj~ce ~ha) de do;n:tti,ons :pie~sESi, esttcttHixéetpar
:qu'ëHës sont<pLus:hon;nétes et 'ptus agoea- ~ih".mm)'StdeJa'K:~&.uIyà,!e'. sMLà~es nour-
btcs q~'a~ec les a'utros nègres.-Lns4tons 'p.no- irn'. Me Larges oSna'nd&s, 'des tpr&Msîu~s de
cédasdotttits'usen.tavec'ies.btancsneivie~nBnt ~!0.ute.es.pèct',sc'nt.ofE<'intM:au marabouit et
pas assurément ide leur déti~a~essèset dcitRur .a cëux.q~M, fivan't tprès de )ui. etudi.eot t.t
yobitc.maistits .sont.t'eH&t de )Ia fsupério- ~oi .<)tie!quefbis itHétne, !par suH.e:d'aQ<;ien-
rtt6 ineontestéc-ttont IesE~ropeet)S ijauis&ent t _-t)cs'ob)igattO!)S que ta .teH~iœu :pr.eacMUdb;h-
!&ur~es nègres. Le :P.:Labai.racole-que les eer~ef, tcs;VtMs'[))s dé la zaouya du:) ~payentt
M:t!ra!bo.uts .deCansoun .persuadènent à un ft~c/toMt-OM ')ajda.me::itou'tëfoisëe h'ihut.xa
:p&m prince .du voisinage ~e.ny:oyer deman- :jama'is ~eu de iëaf.autÈcë o~b)t:ga;tohe:de:v<mUin a
der au .chef des Français )eipayetpenl dlun .justice.
certain .dcM), menae!U)'t .d~ luurjcôt.é.c~t of- jLes zamiya sottt c~~mmat~<~ees~p:~r'H~m~))e
.<)cier djedc Mu-e pér~r,.avt'c.&a garnison, .par itetptusmïïuu.nt de') ~am~Me~'s' 'M.<M't~on!ts.
:)e,'noyën:de t&u'rsjeodtantemeints. HotScicr L'~cxcpcite fte ;)'iht)S)pi!tatt'~ en~cM 't,6'f6 'L's
teurtfit~rcp&ndfc~q'ue ses ca~~OMobiii.ent à voyageurs ~)'<te6 et,t'an~'ns musu'ttn.tjtts ~'st
d'iépneu've deJcurs eonju:)'a)ions. un des premiers devoirs de sa ~~itf&n~cjea
'3"~es~tar.~bou'ts (tu Maruc, tde t\gérie cr.immets mêmes :doM'citit t.roti~c~' ~un'<)bri
et des autres ~))O.Mm.ces s~tenh;ionates de jchp~ tu'i;t~cs!)i'~a)~u.c .quetqu.cs'c~jsMjHcs s
i'Mnique, soldes pspecos.du Fe)'tg'ieux,'f0tt ~qu.e .nou's ap-petonb :vtttg;i'r-c't<!e'nt ~h<'i(-
retirés <)M Mu~Imans.~n~is q~ii~'o~t~oint ibo'u!t's) s&tf,t'un asHe hi'.vtoLaittcauKyti'~x'df.s
i!LUiti<N'tté.iHtMMtéede LtAifsco~ft'eiresdu )sud. A.rabfs.
I~ssont :potrr;cpSjCO!tt~ées'ce'que sonit pour Bu 'reste, ces .congr~ga.Mons )roH~if~<;s
l'Egypte cttt'Asie, ks./<r~:èt~~<;MaMc/M. sotH tHttement o6mb'r~hses -daMs 'qt~~n-s
;Lc X!f)Tai)OMit,ctIet, estMitOiNme epeMatç- ttri'bns, (cUcs queics ~t<:&e<!t, <p:M-~-x'tx~'p!c,
'h)ûn.t ~otté à i'ot)s<'rvation drs 'pféc~'p~s du fq.a'dtfis -y tof.m&nt -des <ti'.fis~ons :oa '<'d<4t;t
Coraf)'c'cst.)u< ()ui,<)u'x.ycux dc6-&'r:)bes :pur(icu)inrs.
conserve tintante 'ta ;foi .m~sBJnM'ne~ ~t 'Les N'ar~bnu~ffM se )iv M~t~rdi n'ait rë m'ont t
-I''tK)!nme-que~!es~rièfës)onHe'ptMS<'apipro~6 é :a.aucnn.traA'4tN'tTtanuei) ;tf)s'so v~)'f?<)t, dans s
de'ta (tiA'.in'i'té.'AiosJ ses .parles deviennent 4'~ntérie.urt)!e8 zsottya,~ t'mstPH'c't'c~n'
des brades auxquels Ja su~ersHtion 'o'rdon~e 'certain jnontbre d'tftmnttbs ça d'enfants '<~u
d'obéir, et'qui ~g'temt a 'la <fois')cs ui~us- jh'ron't~eto'cotdics jpa't' tes 'trMtus.'Ces~i.s-
s'io~s ~ri.vèes et ~es'q'u<;stions <i'mn 'i~ter~t 'ciiptc-sbu.desser~a~nts dc'Mara~&'uts pt%'n'n'<a)t
genéf~ 'C~t "si 'q~e les MaTa bouts ontt .<ë ftOfMde ~a'( fi€ 'tH.tcib,Ti<}).tit~).Ces 'Mb.i
souvent empêche t''e<Ta;sion.dutsat)g ën'pé- ~tod~nt ):) fct~ion'da'ns'ic~oran, ~.të's ili-
conci')unt<i'es'tnM)'M <nttten')'te8~c''cs!t a-i~sii 've~scs ~x~ifcs <t~ em~a't~sîMtc&s o~x'ig~
que it'ur prc'tecl'ion 'a'souvent sufG po:)r ga- iwur t'cur'e'~ft.. ~ts 'on't ~'d~'c~t ~:e 'fMt-
rantir de toute atteinte tes ~vo~agcHrB ou 'tes crer les mariages, de prononcer tes '<H'n~
ie;) rabanes. !<ieu 'd'es 'fo'h! 'encore its '(~n!t,i!e ~s-€p~c.,<'t. a ce tftre~'jou~MOnf~'une
€or;)n 'en m'ain, prêche 'ia iguertc c<w!M ~s ~cë~t~itK' c'onsitérntiot!f<Mit!e<is, ~it ~n'ivo
mfid~es. Ces exemples surent p'our '<?- ra'r~mch). nos j&uTS 'qu'ft ~exPinctihn
mon<Tcrquè 'teùT tnHucnce ~'clend~sur'tes 'nè tann~ ~ic Màr.bou!ts, ~ia'Ae c<~ totha
~ucst'ions rcK~teuscs 'ë< :poHt'i~ucs;eMecst ~h~it~ d'~n <iegr6 et ~~ie~t'e ~Maf~b~Ht~ 'sa
d'aittcurs ft'a'Ma~t mie~x 'ass'ui'é~, q'ùe ~a~e da~-ta zaouya; '!e 'pt'u)i sroM'v'ë'~t 'its
l'exercice d~'cu'!t' ~ex-p~ica~~h dëS'ti~'es Sfspi-rk'~t a devenir ~~m~n~d'&cRt<; (Lans
saints, 'la comécrationtie 'toutes choses, 1 '4~'viH~es, 'so~'assesseurs ~du )~0~. s&it m~mo
mettent tes Matabouts en re~tt'ion conH- ~:acf)/d'atH~csfuis 'encore ils ~!6s'u'it')e~t~u-
nueHe et intima 'avec ~les Mtfsu~man's. H cn'~ ~'c Gë's c~rri'èYcs, et'vtv~nft '<tH 'p'p6'dt)it
faut'r'èmontm' t~ès'~h.'tut~ans~hotfc ttistoire des ~~rr<is .i~ectces à i'~cutT~iCH '~u ~un'a-
'pour rc'trouw'r 'è 'temps 'c'a nos 'évéquës 'bou~fë'tca~orOre.
ou <eur e.rrëUT'e~i'ti-
louaient ~e rû,~ .de Marabo'tfts,et C~comtt~rait'une~ra~c
'innucn.c'e s.pi'i-i'Mè~e ~et 'temp'o~e'He était a<i- 'ra~nt~dë'&e qui précède 'ta co'nsé'q'achcë ~juo
s'cz g'ra'nde pout' &Ht)m~ une gaprrë sa'in- ~tous tes 'c/tear/a, ~ottef< oa ~r~o~ occu-
t'c, en'entra'nant tes croises vos t'a Pa.t~M- 'p€n't un'ë posWion e!cv6e 'da~s la s'oci'ét'c ara-
n~; -bc; bh 'en voit, au cop~ra'ire.joa'rneHctncnt
Un des caractères pri~c'ipaux de '):} no- océup&s à 'tf)us 'ics'méiiers. ~ï::is ëi tes
bicssc r~.i~ieusc est 'qu'eHe est hcté(9'i')ai'rc. tnc'u'bres de ces cesses ne joùiss~~ pa'!
Les prcm)~ Marabouts etaieM 'en générât ,d'une part égak de,considération 'et d'in-
fies '<)'o,mmcs ri&ônrc'ux ~6t)serv;'tcurs tiuu ~ueh.ce,on peftaffirtncr au moins que )a
pô'ur avoir (i.onne des 'ne se trdutBQi~ue
Coran, qui passait puis'sancce't't'uu'toritë
p rc u ves d c ië~r' "a~[)'re s u'pc r i n re en 'pro- chez ei'te's.
duisant dés mirantes: ~)s sont Mouicy-Tha- sorte de féttct'e afibré par cer-
MAKACA,
)cb, Mohammed-~en-~ï'isa, Hasuauuy, ~bd- taines peuplades du Brés)). Çomo.t est ùno
et-l~~cte' mort à 'bashdau, etc. e'n t'hon- ~dr~up.ti~" de <mf)~fica,'f)wt't)c tatai~e d'un
heuràesquëison trouve une faaie.dccha- œuf d'autruche et 'qui a quelque reSsem-
'biance ~ec a~'e cai~bassc'Lcs &rés~ieus
pdtes eu At'gër'fë. C'es't 'ordinairement autour
563. DtCTtONNA~E DES REUGIOKS. 504

percent l'écorce de ce fruit, lorsqu'il est sec, erreurs des Sabet!ianistes on l'accusait d'en-
le vident, le remplissent de petites pierres tendre par les trois personnes de la sainte
ou de grains de blé d'Jndc. Us bouchent Trinité trois noms différents appartenant à
ensuite les ouvertures, passent au travers la même hypostase. Quelques-uns néanmoins
un bâton d'un pied et demi de tong, qui leur soutenaient qu'il était orthodoxe, et que c'é-
sert à le tenir et à l'agiter, puis ils l'ornent taient les Ariens, ses ennemis, qui lui impu-
des plumes les plus belles. Selon plusieurs taient ces erreurs. tt fut en effet rétabti peu
rotations, les Brésiliens regardaient ces Ma- de temps après. On a été fort partagé sur
racas comme des divinités,'du moins ils les cette heré.ie, dit saint Epiphanc, et il n'y a
honoraient et leur rendaient un culle reli- que Dieu qui sache véri!ab)emcnt ce qu'il en
gieux. Chacun d'eux avait dans sa maison est mais pour ce qui est de ceux qui pren-
un Maraca, auquel il présentait constam- nent son nom, il est constant qu'ils n'ont pas
ment des ofTrandes. Lorsque les prêtres par- voulu reconnaître trois hypostases, en sorte
couraient le pays ils n'oubliaient pas leurs que le marcellianisme n'est point une héré-
maracas ils les élevaient au sommet d'une sie imaginaire.
perche fichée en terre, les ornaient de belles MAUCtONtTES. hérétiques du n' siècle,
plumes, et persuadaient aux habitants du disciples de Marcion. Ce Marcion était de la
village de leur apporter à boire et à manger. province du Pont, et fils d'un saint évoque
Ils se servaient aussi des maracas pour pra- SoHtaire et fervent ascète dans sa jeunesse,
tiquer la divination. il encourut l'animadversion de son père, qui
MAHAMBA. t'idoto de la province de Ma- l'excommunia pour avoir sédu~ une vierge.
yamba dans le Congo; elle est placée debout N'ayant pu rentrer dans ses bonnes grâces,
vis-à-vis de son temple, dans un panier fait il se rendit a Home, croyant trouver Je clergé
en forme de ruche. On l'invoque pour la de cette ville moins inflexible que son père;
chasse, la pêche, et pour obtenir la guérison mais rebuté partout, son âme hautaine se
des maladies. C'est par elle aussi que le cri- révolta, et il embrassa tes erreurs de Cor-
minel doit se justifier des crimes dont on don, auxquelles il ajouta lui-même.
l'accuse. it se met pour cela a genoux devant Comme les autres hérésiarques sortis de
Msramba. et l'embrasse en lui disant Ma- la philosophie, il était rempli des idées de
ramba, je suis ici pour me justifier. Si t'ac- Pythagore, do Platon, des Stoïciens et de la
cusé est coupable, il meurt aussitôt. Les plupart des Orientaux sur les deux princi-
dévots conservent et portent sur eux de pe- pes, la matière et la Providence, sur la for-
tites images de Maramba, dans des boîtes mation du monde, t'innuence des génies, la
qu'on peut regarder comme les reliquaires médiation que Dieu avait faite par Jésus-
des Nègres quelquefois ils ont cette image Christ pour détruire leur empire. M;)is, con-
pendue au cou ou au bras gauche. Maramba trairement aux Ccrdonicns, au lieu de se li-
marche toujours à la tête des armées on lui vrer aux désirs de la chair, il soutenait, mal-
présente le premier morceau de ce qui est gré l'exemple qu'il avait donné qu'il fallait
servi au repas du roi, et on répand en sa les réprimer, et faisait de la continence et do
présence le premier coup qu'on lui verse à la virginité un devoir rigoureux. C'est à
boire. ceux qui la gardaient qu'il administrait le
Certains voyageurs disent que tous les baptême. H eût voulu que le corps pût se
habitants sont consacrés à cette divinité dès soutenir sans prendre de nourriture en
qu'ils ont atteint t'age de douze ans. Ceux haine de la chair qui selon lui procédait du
qui sont arrivés à cetâge se présentent pour mauvais principe. tt disait que le souve-
l'initiation devant le chef des prêtres, qui les rain Dieu est invisible et sans nom que !c
enferme dans un lieu obscur, et leur fait ob- Créateur du monde était le Dieu des Juifs, ot
server un tongjeûne;après quoi il les re- que chacun de ces dieux avait promis son
met en liberté, et leur ordonne de rester Christ; que le nôtre, qui avait paru sous
quelques jours sans parler, sous peine de Tibère avec tes oppareneM de la chair, était
n'être point admis à l'initiation. Lorsqu'ils le bon et que celui des Juifs, promis par le
ont heureusement subi cette épreuve, le Créateur, n'était pas encore venu. Il rejetait
prêtre les conduit devant l'idole,leur fait sur l'Ancien Testament, comme ayant été donné
les épaules deux incisions en forme de crois- par le mauvais principe, et avait composé
sant, et leur fait jurer par le sang qui coule, un livre intitulé des Antilhèses, ou opposi-
une fidétité inviolable à Maramba. H leur tions de la loi et de t'Evangite. Du Nouveau
commande ensuite en son nom de s'abstenir Testament, il ne recevait que t'Ëvangite de
do certaines viandes, et leur prescrit plu- saint Luc, en retranchant les deux premiers
sieurs pratiques qu'ils observent scrupuleu- chapitres, qui traitent de la naissance tem-
semenl, persuadés que l'idole punirait leur porelle du Fils de Dieu, et quelques Epitres
désobéissance par quelque maladie dange- de saint Paul, dont il supprimait les passa-
reuse. Pour marquc"'de leur initiation, ils ges qui lui étaient contraires. H enseignait
suspendent à leur cou une petite boite qui que Jésus-Ct'ris) descendu aux enfers n'a-
retombe sous le bras gaucne, et dans la- vait point sauvé AbeI.Hénoch, Noé et les
quelle sont renfermées quelques reliques de au.tres justes de l'Ancien Testament, qui
l'idole. étaicnUes amis du Diou des Hébreux mais
MARCELHENS. sectaleurs de Marcel qu'il avait sauvé les ennemis de celui-ci,
d'Ancyre, qui vivait dans le tv° siècle. Cet comme Caïn, les Sodomites et tes Egyptiens.
évêque fut déposé pour avoir renouvelé les LesMarcionites condamnaient le mariage,
1;

SJ5 NAR MAR 5û6


s'abstenaient de la chair des animaux et du gée en sang. On criait au miracle on appe-
vin, et «'usaient que de t'eau dans le sacri- tait Marc un thaumaturge, et il se donnait
fice, Ils jeûnaient tcsame'di,enhaincda comme possédant seul le caractère et ta plé-
Créateur, et ils poussaient l'aversion pour nitude du sacerdoce.
la chair jusqu'à s'exposer d'eux-mêmes à C'était principalement aux femmes riches
la mort, sous prétexte do martyre. Cette hé- et nobtes qu'il s'adressait afin de les abuser;
résie eut un grand nombre de sectateurs, et il leur faisait croire qu'il pouvait leur com-
dura assez longtemps. Au commencement muniquer le don des miracles. Après téur
du v* siècle, elle était répandue en Itaiie, en avoir fait bénir en sa présence un calice de
Egypte, en Palestine, en Syrie, en Arabie et vin et d'eau, il le leur faisait verser dans un
en Perse, en partie confondue avec les Ma- vase beaucoup plus grand, pendant qu'il
nichéens. Depuis longtemps elle n'existe prononçait ces paroles « Que la grâce de
plus que dans l'histoire. « Dieu qui est avant toutes choses, et qu'on
MARCOUS, nom que les Uabbins don- « ne peut ni concevoir ni expliquer, pcrfec-
nent à Mercure. Elias prétend que ce nom « [tonne eu nous l'homme intérieur qu'elle
est tiré de la planète de Mercure, nue tes « augmente sa connaissance, en jetant le
anciens honoraient comme le messager et a grain de semence sur la bonne terre, »
le médiateur des dieux célestes ou des astres. Alors la liqueur contenue dans le petit vaso
i) ajoute que le symbole de Marcolis consis- remplissait le grand paraissait bouillonner,
tait en deux grandes pierres dressées auprès et se répandait par-dessus les bords. La pro-
l'une de l'autre, et recouvertes par une troi- sélyte, étonnée, croyait avoir fait un mira-
sièrne, posée transvcrsatement sur elles. cle; elle était transportée de joie, s'agitait,
MAXCOStENS, hérétiques du lie siècle, s'exaltait et se croyait remplie du Saint-Es-
sectateurs de Marc, discipte de Vatentin. prit. L'imposteur profitait de cet état de sur-
Marc était un gnostique qui ajouta encore excitation pour lui enjoindre de prophétiser;
aux rêveries de son maître, et modina la si ci!c répondait qu'elle ne savait point pro-
doctrine des éons. Considérant que.te pre- phétiser, il faisait surette des invocations,
mier principe n'était ni mate ni femelle, il et lui disait Ouvre la bouche, et parle au
jugea qu'il était capable de produire par lui- hasard, tu prophétiseras. H y eut des femmes
même tous les .êtres, sans qu'il fût néces- fidèles, qui, tentées par l'hérésiarque, souf-
saire d'admettre cette longue suite de ma- raient contre lui et lui disaient anathème.
riages contractés par tes éons, selon le sys- Plusieurs de celles qu'il avait séduites revin-
tème de Vatcntio. Prenant à la lettre l'ex- rent à l'Eglise, confessant qu'il avait abusé
pression de la volonté de Dieu formulée d'etles, et qu'elles l'avaient aimé passionné-
dans le premier chapitre de la Genèse, il ment. Un diacre d'Asie t'ayant reçu dans sa
soutenait que c'était en prononçant des mots maison sa femme qui était; belle se laissa
distincts que Dieu avait créé les êtres dis- corrompre el suivit longtemps Marc. Les frè-
tincts de lui-même. Ces mots ayant une force res curent beaucoup de peine à la convenir,
productrice et étant composés de lettres, les et elle passa le reste de sa vie en pénitence.
lettres de l'alphabet renfermaient aussi en Les disciples de Marc suivaient les exem-
elles-mêmes une énergie essentiellement pro- ples de leur maître, et ils corrompirent plu-
ductrice c'est pourquoi Jésus-Christ avait sieurs femmes, même dans les Gaules, dans
dit qu'il était t'afp/ta et l'oméga. 0)'. comme les contrées arrosées par le Rhône. Us so
chaque lettre possède une force productrice nommaient parfaits, prétendant que per-
spéciale, il s'ensuivait que t'Etre suprême sonne n'était arrivé à la hauteur de leur
avait créé autant d'êtres qu'it avait pro- connaissance, pas même les apôtres; soute-
noncé de lettres ces lettres étaient au nom- nant qu'eux seuls avaient pénétré la gran-
bre de trente, formant quatre mots.'seton deur de la vertu ioénarrabte, et qu'en con-
Marc d'où il concluait que le premier prin- séquence ils avaient la liberté de tout faire
cipe avait créé trente éons, auxquels il avait sansrien craindre.
commis le soin de l'univers. Suivant quel- MAUDAtTËS nom* que les hérétiques du
ques autres historiens Marc ne reconnais- "Levant donnèrent autrefois aux Maronites.
sait que vingt-quatre éons, nombre égat aux Ce terme injurieux vient du syriaque morad,
lettres de t'atphabet grec. II avait joint à et signifie les révoltés.
cette doctrine absurde le système pythago- MAHENTAKEN, c'est-à-dire rameau des
ricien des nombres dont se préoccupaient spectres nom que les peuples du Hotstein
beaucoup de philosophes de cette époque. H et des contrées voisines donnent au gui, à
avait cru découvrir dans ces nombres une cause des propriétés magiques qu'ils attri-
force capable de déterminer la puissance des buent à cet arbrisseau. ~o~. Gu).
éons, et d'opérer par leur moyen tous les MAUGOU)LHSTES,dénominaHonquet'on '1
prodiges possibles. Oe là à la magie il n'y a donnée, dans lé siècle dernier, à une frac-
avait qu'un pas. Mais comme il n'obtint pas tion de jansénistes convulsionnaires que
de cette prétendue science tout le résultat l'on accusait d'associer la débauche à leurs
qu'il en espérait, il se contenta d'opérer des jongleries.
prestiges et des tours d'adresse capables d'en MARGUILLIER, ofGcier laïque charge
imposer aux ignorants et aux femmes. C'est de l'administration des aMaircs temporelles
ainsi qu'au moyen d'un calice à double fonJ, d'une paroisse., et qui a soin de la fabrique
dont il se servait dans sa liturgie ridicule, Ce nom est une corruption du latin ma~t*
il faisait paraître ostensiblement t'eau chaH- CM/artM~,celui qui tient te registre matricule
DtCT)O~N.\)RE t)ES REUGtONS. B03

~.rcyenus d'~ujn ~tabUsaement. Jl n'y avait :b;u,t, eu ,ver.tu de ~eUe pMSicr.i~ion. ,Mi!x.
~utr.efoi~qu'u.p %euJ ,n,tagnm'er, appelé aus.si .sous ta puissa.nce~u m~i~ ~m l'eu ,qu'c«e
~uet<)u'-f')j!s frjMprier; )!.)ai~e:nan~,t)epijis.ta .était j.usqu'ators .r.est.ée sp~s Mite de son
toi de 1809, tr.e..5prier;
,g'uel{jIM;foj:; teur nomj~r~ m"i~nl, .e&t det~rn~i.no
,tl\W 1,1 il' à à jpère ou .de se~ ;pa.ren.ts .du côté patemeL
je~oq o.u .neu~, spi.v~t t'i~ot'tance des .2°.La s.e.eo.~d< mau.iéMde .contracter uu ma-
pajoisse~. jCcs'~argu~~r.s ~orn~en~ ~ec :tc riage conforme au d,ro.it .~vi) ~p .no.mmait
cur6.et tCi'naLr~, le ~onsei) d'admini&tra~ipn ~oe/Kp~o. C'était une .v~nte simulée, par
~ur ,tes afïair~s ,tej,o~ore)).~ de t'~fi~. laque~e le futur ep.oux ,et Ja fu~p.re épousa
~~JÀ,ÇË, ,contr~t ci~U pt .potitique ~ui s'ac.hetaie!)t et ~e rV<'ndaj.~tJ!'u.t) ~utrc.
règ~ë~t,tfc~t~mincj'juni<)n)de t'hom~ne et de0 ,Unp.des formati.tes.u.e ce.Ue ~nte/a.insi que
,!afem<ne.~n~ UN g~and non~bjTede.pon- des autres ve~tc~ simiens q~i ~e ~)ti-
~r~es, .i,t p~ aqcompa.g~ dp c.éremo)ues r~ti- quaient chez tes Romans, é~ de s'.y ~ervir
giens~, yo~t fa;it:e .t'obj.d de~ artictes de ')uet()ues pièces <te j~o~naie, ~a~s par
~va~Ls ~ai~o~s.d.e~ons passct- sous si- jp.ure fo.rmatitc..Nous ignorons eofjuui con-
~e.n.ce tuiles j~eupi.cs chf~,)c.sq~e!< la .reli- sistait ce~e ~ormalitie do.)a jjart dunt.ari,
gion <e~t .tt)St))~a)t!~ ~rang&rjC ja~ .mar~gje. ~usisi bieu que tfs .parois so~ennc~)cs et
Les' ,a)~ie~s ~.r~M ~'a~ajc~t p~,),~ de nécessaires que prononçaient ies.t~trac-
~.ue~ ,d~er~c .pour la cet~ra.),ion tçles ~s;Mis .nu~s savons que ta femjne ap-
mafipgpg; t6Si<;cr~~nie.x;va.r.tai~~ ;SMiya')t .pojtaittr,ois pièces de jpw.nmup, q~~))e en
Jes.protj~ccs, <tes y~s t't.tes.~itia~es m,aiss .tenait une .a ja main, et <ta (ion.))a)t à <on
j)arto.u~ tesoom'ea'jix époux ,cjMrcJ)a;i~t à ;)))ari. E))een,av;tiUme autre dans .son jsou-
jmeU.reJeur ~u,ioa &<~us la p,ro'pc;ti~n:de la Her: c!)eo.ffr,~tceHe-.ci au~dieu.x lares. La
diy.int~. L~ ,~)I~ .qui t-oj~:))~ à ~c .marif'r .tr-pisjéme é~it,d.)ns une bourse <)tt';pHc-;)vaitt
.oc man<)ua!ent pQ~t d'Tt-if d~ pi)crinces à mise jEn dépôt .dans un tieu no~mé roMpt-
J.u.p~, a ycnu~t<i,u~ Grâc~. §o,u~t~.)es ~M«t ~CNtH~. par ie premier la foume
a~aie~t rjpnb~r.s aux pré~gjRs.; ptusieurs était réputée acnete.r son mari p~- le :se-
(~jj&u~t.aJf~t (~r~ciH.eg; ,c!;te~ pr~a- .coud,[eHe était censée acheter Jes dieu~ pé-
~aif~)..d(~ fig,~ iC'~ ~i~a~l, rivant .naies et ta partici.pafipn au ~u~.te ~a.Rticu-
.q.u'jJ)~ ~~geaijt .a~c~)uBjU)Umoip~-d'a- ti.i(;r,de ta famiHc,oùe.tte entrait, far )c4roi'
.vj[.~te,,(d~ ,a'ug~u;)'a~t u.n mu~i p)us ou sième a~. et)e achetait rentrée de la ma'ts~n.
~pin.s agrj~Jj)J~C c~ po,ur(])!ui, <'U)Co.r)~ies JEn etïct t'épouse, que t'on enduisait c!.Lfx
cp.n,~6~s, ~) ~xnn'a~da~ jà r~po.u~ 4e ,)'.époux, séjout-nai.t~ue)t)He te~j~~di~sie
jour d~ noc~d'r~~onjS Mpceid~ en- jardin, et sans .doute danpta.rue,
'i~u'y
yet-s~a.co~~agnp~ ,c~'tu~di~i"t, ,avpc'un avait-pas :de(jardiin, souis ~nc espèce dc-bati-
jeu de ~ts; '~x~s~ ,xops, i~M, /e,M:tte ;mc,u.t,c~)sLr.ui~(ata i).âte, et que t'on.ahattait t
~HpKe, M~te~ ,<a ~)~ ;Le jo.ur .df la dé.s que ~a~é.r/t)o.~ie é~tt~te.csjt cet édi-
.noce, les .~ajri(<s -se .fiej~ajent 'a;u 'tc.mp;)e, .tice qufii'on app:cta~c.o)?~K«mf/c~a/e. On
.montée sur ~.t)~)-, ~e? p~~ux ~o,Ha~s, jBp.p.c~.t cpM/«,)-(o~ (ta jtiToisLétfieu.a~ièro
Ja tct{;jCtO,u~onnée.<ie(p.a~t~, ;de ~aa'ne, .ou .d.e,c.o.n~act~r .t~rja~ F()~.jCo.FAt<AÈAT:o.
d'autres pia~e~ ~on~cr~es a ~cn.us. A la :~e maria~ était'fiéicédé ~'s.~ian.caHies.
por~e du ~p!<B. u~ pt-etfc leur .prnsonOjt t Aiprés .tes ~laoc~ittes, ~n ~ren~tt jour pour
a chacun une branche ~e i.ie.rfe, jsymtioio faire (Le mariag.e. Tous tes (j.ours ~'étaient
.de~ ~ien.s q,u.i dCiVai(!ntJ,es unif; i) tcs~enait )pa.s (pj-opf.es a~t efF~t~ ~J.y 'eu a.v!):it ;q~<u
.ensuite~ )'~pM, ~,u H ~ftra.it à Dia.a.c une tTjega.r.dait camfnctu.aeji'ies Hs sont :déL)H!és
génisse ex M~i.fi~. )0n .htvoqjo.ut a.usd Mi- ~a~s Microbe. 0~ .avait ~.ranf! soia)d.et))'en.
~er.v~, J.er e.tjt.u.npn, ycnns,et h:s G.râces, .d,r.e )es .auspices ayan~ ~e mariage .pour sa-
J.e~<trq~s,.('!tp.~cs.e~,Qux .f.ousacraimrt à -Koirla.vo)on~ d.pg dieu.x. Lorsqu'on cessa
Diane ~acpn~e ~~e de teurs ctj&v~ux d'obsery,e.r cett.e ianciBa.ne c.oatume, on ~e
,ce~eid~i't)Qmmc,:rou!ié!; ,atttouT d';uno (pai-* tais~a pas .d'eu)p)oycr de.s o.ffiuiers appeié~
gneed'))crbes,ctcet!e déjà fcmm.etaulom' «.M~picei! cocM, poursen conserv<:r te nom,
d'u~n,fusM.u.; us.ag<a.ncien qu:i.rtt.ppc)ai:t aux quo~u'.Us dn'BU Ësseut pas ~es fonctions.
.~PP."X qt).e J',u.p ,d'RUX[devait s'oMupeT par L'.épouse avaii .une cou'rb:nn.c de ma~oiaiue,
pFéfet:e.~ce des ~ay.iU)X de la ca~m~goe, et ~ne ceutture de tai:ac de bfcbis, c~ .de~s sou-
)'autre des soins dome~~es. 'Les (parents tiers de cuir jaune. ~eMc 0!ta:itaussi Ja cou-
joignaiB).~ a~o~~cs ~Mi~s~.eieuf.s.ënfacts, ~urd'unvuHe~ppeté~uMMm, f.t iqui iui
qu) s~ juraient .une -Sd~é Técip)-~quje,.€t ~uvTama.Lcteetic visage. Oa -feignait de
teurs;scrmcp,).$ ~.ai~nt.&ceHiés par denou.- ~'entcyer d'entre <es bras de .sa tm&re ou
.vaux sa.c.riGcjCp. <Go)Ha)<e'e<'s cérémonies .d'une p)'oc))e parente. Deux ~ic ses parents
avaient ordtntt~e~oent ~uiif soir, :on MV-e- ja condutsaiemt ensuit.e da~is tamaisunde
nait a m~~Htà'ja dart:é dejs Jlamiteaux .son époux, précédée de cinq jeu.nes'garçons
Pt de .jcune~gafçmjB ;(M)' d.e jaunes .S~ps qui portaient chacun un ftamufau. La porte
apportaient de ~aH ~pnisee jdan~ q~que de la maison du mari était ornée d,e !ueurs
,f",)Hai.oe sacrée dont OMjav<tit Les'pieds d.es 'et de èran&hes d'arbres. L'épouse y étaut
époux. .arrivée, on'lui .demandait qui eHc était e))e
2°Chez te.s Uo<na)!as,t.c.marMgB sc con- répondait qu'eue se nommai C"ta. Après
.trac.tajt d.e tfMs (OMM&r&s dift~rentes. l"Si cette réponse, elle attachait des rubans de
un,e femme, consentement de ses .t.ut~urs, laine aux deux cétés dé ~a porte, et tes frot-
habitait avec ,'un ~.o~me Hespace d'u-n an', tait d'huile puis eUe sautait par-dessus le
sans decouch€fdmauHrots nuits, citetdm- pas de ta porte, on plutôt cUe était portée
&)9 MAR MA~
sens tes bras par .ceux qui cpnd~iiiaien~~ ).c manager su;'tes~:ondjt)Qn;s,pn prena.~
~Cn ;qu'~tte B.e to.u~hat pa~ au seui) de ta unjput'ppurcéiébrcr.te~upces.
j[na)sp~cequ)aurtait,eté-d,e mauvais augure L'usage d~s Juj~s d'.a.pjo~rd~hai est .de
c,t rfg~ardé jCQm~g ,un ~aoitège~ dijt S.eryius. choisir un jpur ~)e mercredi, <~uun tve~dredi,
Le même a~tenr~ ~ui af~e~e l'usage de por- si c'est une HH.e; ~u jm) jeudi, tsi c'es:t fne
ter des Samhe.au~ .a~tumés devant tes o~a- ve.uve. La yeUte ~e !a.c6re<t'on~e.d~ ma~jage~
D'es, dtl a use' qu'~P teur lavait ~es pjeds ia fiancée y.a au bain et se pipngs tput te
ayec de l'eau jp~uséc dans une -tontained une cor.ps dans t'eau~eHe cs~ accompagnée de
on~e pjUjre,un~eune g<!r,eon.ou.upe.jeunc piusi.eujrs fermes, ~q.u.i ta .me.n.ent au bai. ,e~
f)He av.ail ~gateme~t po~ee devan.t eux. ta ramènent, au bruit de ~t~sieurs ios~'u-
AprÈstefestMg~j suivu'.t ).e.jayBment dc~ ments.do cuisi~p; a~in quj: tout tp ~ois.i"a~p
picds, ~epoux jctatt .d.cs npix aux jeunes sache qu'e~.e .va se ntari~Ë~~om.pura.n.t
garçons .de la noce; ,et cc,ux-ci chantaient Seid.ea, RuxiorJf pt. Le~u d.e Mod,è. .qui
<!es fhaaspns Jihr.es et Jasciycs, ,qui ctaifnt ont écrit s.ur cette matière, oa)remarque <
p.cDMisc~ en cette occa~on.,Quan.d t'cpou~ tr.e .eux assez de.djfterenc~s c~ <tU~i)a)t ju-
cti~rai) dans Jacnambre d.uma<.i. ~eg,p~r.ent~ ger jque les us.i~s .ne s~t poiat iU')i:form('s
arracLai.ent é.cetui ~jut jpa,r.c.h:)it ~v<jn~ ~e pajtout, et q,ue ~es Juifs se CjO.nf~rment en
inamb.~a.u.qu'it~Dr~ait. L'cpou&c con- ~eudes~hos~s a u~ cou tu mes des pays ou
duite vers ta .statue .du dieu /~t.< jquj i)s se trouvent, ~.pj.ou.r.où le mariage se
était dans un co.in de ta~ cha)nb,r.e, ~.ur.un iie.u do<t .Cje)~))ft'.r,.o.n ,parc t'jepouse d~'s habits tes
fort j&)evjB, e.taicni.rc(trc&.ente~Std'"utr~s ptu~~agoitique~~ ipu la conduit pp.ur cela,
.divinités qui présidaient a tous )<s ~yoj.rs en ce) é'fnp~t.o, et au ci)~ des &)~ies .'Je la
du mariage, jfrjiape portait t~ nom .de MM~t- npco~, daas ..)a sa!)e où eite .doit être parée.
~tM~J'T ~<N~. Les .rabbins ,euReig.u;cn).~,ue te.Seigneur tui
3° Les mariages des.aopi.cns J.nifs «'.ayaienj m.cme ne dedaigj.M pas de parer Ëv.c de ses
rien qui pût )cs faire regarder cpm~c une propres majus, avant de t'antene.r a Adam
.céremume r.eUj;ieuse. ~Çct~it .une ~iîaiM de et qu'it Ja iui présenta co~me u.ne b.eHc
fàmitte.dpnt.lcsp.rëtrcs ne ~c muaient au' C))d,use ,prnée de .tout ce~.u'H a~aitdc ptus
cunement; c'est donc~to~l qu.c tes ~ei~tr.e~ p~eci&ux. ,Les auges jou.&rept des instru-
.nio.dG~nes r~presen tent t.e 'na'!).;t~c de j)asa.i~~B ments, ct,cha~tërctH dans la cctf'bra.tion de
V,ie.rge et.d.e sa~t .Joseph c~c jCon.t..ra.(~ Ct')pjc)ni~r ~)a)\iage. L.e ~eigo~.u.r .aussi i.e
dey.~nt te ,grand pr.etre. Le per.c d.e'tamf~e da~tSous.kquti) le .mariage ~.e cpn.ctut.-Hc-
jtenaj.t.Heu ~dc ~pntt)p,je~. pTono~aitior~aj- vcrifs pi!oyab)cs d'un peuple grossier et
yeme'nt une b~nédt~i~.s.nr jes nouyea~ senSjU~,i,.
~)p~u~, commo xops .en ~jons.un cxe<t~e O.rt~n~r.mnej~Ha cér.emppiei~ejs .é~p.ous.a~-
dans le ~ivre de ~b'e. L.ç ~ar,iage était < )es f;~ c~ p'ciu air, .da~o~.u~e ~our, ~~s
din~i~o~ent .précc~e djps ,&;U)caiUcs~ ce~ u~u jjndLu, pAt à Ja .c;)ni;pagpe. QueJquefois
ti~nçaiHrs.donnai~t~ux jeunes gens ta t<- Cfta se~i.t.danstunc sa;i)ejparete exprès, d.i.t
.hertede se voir thnnLj~)'e,we"'t< :n's.s~n6 Lco~ de Modcne. L'époux ~et i'cpo~s.c sont
ahus,.c.e qui ne t.cuf était p.a~'pprm~ aup.a.- c.o.n~its rau ~pn des .instrument, sous
ra~'ant.odura~t ce j[.emp;?, la),tLa~c&e10~ dais ponté par~4j~r~ jeunes gens. iL~épp.u~
bait en q;u.ë,)que faute f~nLr,e Ëon honoeur, p.prte.un yoit.e~e iCputjeur upire, .q.u.i ~i
avec un autre ;quc;spn~6an~é, !C~ étai;) ip~u- p.e.nd sur te.v.ts.tge.e.n.méfnoi.re de c.c.juid"nt
niu,comme,adultère; car, bien que Jes~n- H.~bc.cpusec~u.vfit tQrsqu~Jje ~pe.rçjHl is&ac,
ccs~euss<Bn~ ~a ~acu)t~ .de se von\fré()ucnh- s.p~ ep.oux, et t'iép,oux .pprtedcimefne.un
tnex.t, ~ts ne pouvaient .ns.er.~drjp~Jcj~e vo~ie noir, pour les ,tatr,e, d~.t-on, ~pu.v<:ni.r
duntie le ma.ria.ge.~u'a~rësJaic.et.é.brat'an ~c$ de ruine du~e'A'pte et de Jérusalem. A~.r~
n.oc,es. ~eUeéta'.t t'ordonn~ce.des ,a))f;if!~ un n)ctsur;ia té~e jdes .wariés un.~M,)U)
car~)Jpi,deM.<e, setpD t,eu/<;xpti,<;ation, e,~t u.u vof~e cafr~é, id'où p.e~dent quatr.e
ne te ieur défendrait pas~ t'n'ti~ .seulement -ies houppes aux quatre coins. Les f.a.h.bin~diy
règtetNcnts ci.viis et ceta~ ~our consf~cT scn< que c'est ,<:{) ~.cm.M.re )djj ce quj e.ti.t.d~t
i't'nné'.eté .puMique et 'pour empêcher Ja da~s.t';hj.stpjre.dcHu,th ~.c~M ,<eAot;d ~e
licence. Si (esHanc~s cpnt.revenaient à ces ou~M /t(t~t< ~o~rc ,.<e'(fn<c, par.c.e ~UiC
ordonnances ~des anciens, its étaient con- t'OM,< Htoft p<M~ ~rcc/ie pa.re~ et .(te ce~
damnes à la pei.ne d~ fouet. La coutume était p.a.rpjc~ d'Ex6chi~),,pu (te Seigneur, tparhtnt.
q.u.e.i'cpoux .achetât so.a~.pp.u~e, et a-vant tes a race d'israë~ ,q<J'!it r~'jjr~e.~e conitne
fiançaitLs ~n cpjt~naft des .conditions du Ujne.éponse, )uid:i,t:a;M p'~$ ((« ~eM
faritt.ge,, de ta dot que te.n~ari donnait à OMcotts e~z <o,p~rp<~ c< ,(&<t!f~'<0-
réppuSte, des jprésents jOu'l devait .f;tito m,t~(e j'jO,!%<e~f/,M,H)oa ~ap~ftM<<?' -noM.~<<
au père et~ux ~rcj;e.s de l;.j .fiiic. Ce~a .n'om~ fp~c~ftt' OH:tmie,e Hte &(t<~<!K(/(f
péchait pa's (t~ue te;pefe ne donnât ,a s. "«e ~pMr~r~<;n~ .fo~s .jo/e ~t~- /a~w~;
certains présents, suivait -ses moyens et sa e<
~'<tt~<tj< o/YM~cc.oec.c~~MS, t:o~ .~e.;)' ~<
condition~, pour se;s ajuste;men~ et pu.ur tes n_Memo,nJpoj~.e~At.or~ )c;rabbi.n tdu jjipu, pn
frais de ia cpuduite de J'épouse <;huz so.n ie)C.hautTe{ieJ.a s.~na~gtjn', ou en.fin:(e p~ua
époux. Dans .tes temps mod<'r,MCS la jcoutur proche parientj,;(~rend,une.tasjsc, ou un vase
me en avait ~xé la .ya)cur à.SO.~o.M~t'm, c~:st- piein ~.e vm ~t aj]rc<! a.v.oi,rprono.uc~ h) tbé'-
à-dirc à environ lOU francs~e ,no,t,fcmo.n- n~dictjoh, en disant So~M ~ent, ~<'t~Mn,
ttjie. Lorsque.~ parties étaient d'accprd.sttf ÇMt~es~t:7C})e .et jta/e~me, e<:o~oKM~
<e)H«t;i~e,etc. A) pr;é~en:te vase .à it'e-
5H DtCHO~AHŒ DES [ŒL!G)0!SS. Bi2

poux ft puis à l'épouse séparément, afin grands éclats de rire. Après le repas, le plus
qu'ils en goûtent. Puis l'époux met un an- honorable de t'assemblée prend la mariée
neau au doigt de son épouse, en présence de par la main et de suite tous les hommes se
deux témoins, qui sont ordinairement rab- tiennent de même et commencent à danser.
bins, et lui dit Par cet oMKMtt, no~ ~es mon Les femmes se tèvent aussi et dansent,
épouse, suivant le rite de Moïse et d'/sroeV. mais séparément, la plus quatiCée de la
Buxtorf dit que cet anneau doit être d'or compagnie prenant l'épousée par la main.
massif, et sans aucune pierre enchâssée et Cette danse est très-ancienne parmi les Juifs.
que l'époux prend à témoin toute l'assem- Ils l'appellent la d~nse du commandement,
blée que l'anneau est de bon or et de va- prétendant qu'elle est commandée de Dieu
leur convenable. Cette cérémonie achevée, pour la réjouissance du mariage.
on lit le contrat de mariage, et après la lec- 5° Chez les chrétiens, le mariage n'est pas
ture, t'époux le remet entre les mains des seulement un contrat tégat, mais il a été éle-
parents de t'épouse. Puis on apporte une vé à la dignité de sacrement par Jésus-
seconde fois du vin dans un verre ou autre Christ, comme le prouvent l'Ecriture sainte,
vase de maHèrc fragile et après avoir chan- la tradition apostolique et l'enseignement de
té six bénédictions, qui, jointes à la pre- l'Eglise. D'où il résulte que le prêtre devant
mière dont on a parlé, font le nombre de qui il est contracté est en même temps offi-
sept, on présente encore à boire aux mariés, cier civil et ministre ecclésiastique mais
et on jette le reste à terre, en signe d'atté- dans la législation nouvelle qui régit la
grcssc. Ators t'époux, prenant le vase, te jette France et plusieurs autres contrées, on dis-
avec force contre le mur ou contre la terre, tingue le contrat civil du sacrement !e pre.'
m so'te qu'il le mette en pièces; et cela en mier a lieu devant l'officier civil, et le se-
mémoire de la désolation du temple de Jé- cond est conféré par le prêtre. Nous n'avons
rusa)e!n. En quelques endroits on met de à parler que dit sacrement et des cérémonies
la cendre sur la tête de t'époux pour la religieuses.
même raison. D'autres donueat une expli- Dès le commencement du n" siècle les fi-
cation plus morate et. plus raisonnable de dèles ne se mariaient qu'après en avoir in-
cette cérémonie, thtut le but, selon eux est formé leur évéque, qui, en leur faisant
de méle-r i idée de la mort à la joie du ma- joindre les mains l'un avec l'autre, leur don-
riage, et de faire connaître que l'homme est nait sa bénédiction. Et comme, à cette épo-
aussi fragile que le verre qui vient d'être que, t'Egtiso n'avait point encore établi
cassé. d'empêchements d)rim;tnts du mariage, il
Autrefois t'époux et l'épouse portaient des n'y avait point préa!abte:Bent de publica-
couronnes dans la céiémonie de leur ma- tions de bans. Mais dans la suite, lËgtise
riage. La couronne de t'époux était d'or ou ayant jugé à propos de défendre le mariage
d'argent, ou de roses, ou de myrte, ou de à certaines personnes, sous peine de nulli-
branches d'olivier. Celle de l'épouse était té, il s'établit, en Occident, la coutume de
d'or ou d'argent, mais faite en forme de publier et d'annoncer aux messes de pa-
tour crénetée, à peu près comme on repré- roisse les futurs ma~ages des chrétiens,
sente Cybèle, mère des dieux, et quelques pour découvrir s'il ne leur était point dé-
impératrices dans les médailles. Cette céré- fendu de se marier ensemble cette coutu-
monie est aujourd'hui abolie chez les Juifs. me eut force de loi, en 1215, en vertu de la
Les Juifs d'aujourd'hui ont coutume de décision du n" concitc de Latran, renouve-
jeter sur Ics mariés, et particutièrefncnt sur lée plus lard par le concile de Trente. Dans
l'épouse, du froment à pleines mains, eu plusieurs diocèses, lorsqu'il y a eu pro-
criant Croissez et nttf~t/j/te~-cotti!. Dans messe de rnarir'ge, on procède aux fian-
quelques endroits on méteau froment quel- çailles, c'est-à-dire que les futurs.se pro-
ques pièces d'argent qui sont ramassées par mettent mutuellement, en présence do leurs
les pauvres. parents, de leurs amis et de teur curé, de
Une autre coutume assez singulière, c'est se prendre pour m.'tr.i et femme. Cette pro-
que lorsque i'époux est arrivé sous le dais messe se fait à l'église solennellement et
où se doit faire le mariage, des femmes y avec serment. Avant de la recevoir, le pas-
conduisent t'épouse, qui fait trois tours au- teur examine si les parties sont de la na-
tour de l'époux, suivant cette parole de Jé- roisse s'ils n'ont point promis ou contracté
rémic FemtMa Ctrct<mcfa&< ~tn<!M et l'é- quelque autre mariage s'ils ne sont point
poux, prenant ensuite t'épouse, lui fait faire parents ou alliés l'un de l'autre en un mot,
senjement une fois le tour du dais. s'il ne se trouve point entre eux quoique
Buxtorf dit qu'après toute la cérémonie empêchement. Ensuite il doit tes instruire do
du mariage taiiesotennettement sous le dais, la "ature du sacrement de mariage, et des
les époux et la p.irenté rentrent dans la préparations nécessaires pour ts contracter
maison, et on s'assied à table. Alors t'époux saintement. Dans la plupart des autres
chante une bénédiction assez tondue en hé- diocèses, Jes GançaiUes ont été abolies ou
breu après quoi on sert une poularde cuite fixées immédiatement avant la célébration
et un œuf cru. L'époux donne une petite du mariage, pour éviter les abus et tes scan-
partie de la poularde à soir épouse puis les dales qui s'ensuivaient fréquemment.
autres s'emparent du reste de la viande, et Nous ne saurions rapporter ici les diffé-
la mettent en pièces, se l'arrachent l'un à. rentes cérémonies du mariage, qui ej été
l'autre, et se iettent t'œufau visage, avec de pratiquées autrefois dans l'Eglise, o~ que
8<3 MAR MAR 6<t
t'on trouve dans différents rituels, tant an- le prêtre. On dépose sur faute! deux an-
ciens que nouveaux nous n"us contente- neaux, l'un d'or et l'autre d'argent; on leur
rons de rappeler celles qui ont lieu actuelle- donne à chacun un cierge allumé, puis on
ment, et qui sont à peu près les mêmes par- les introduit dans l'église, où ils se placent
tout. à la porte du sanctuaire. Le prêtre tait sur
Le pasteur, ou un prêtre expressément eux par trois fois le signe de la croix, et il
délégué par lui, s'avance dans l'église à la récite plusieurs prières auxquelles les assis-
porte du chœur ou se place au pied de fau- tants répondent A't/ft'e eleison les dernières
te! les futurs époux se tiennent debout de- sont pour ceux qui sont fiancés, afin de de-
vant lui, l'homme à la droite de la femme. mander à Dieu qu'il tes conserve et qu'il
Le prêtre leur demande leur nom, et leur leur donne des enfants, une charité parfaite,
fait les autres questions prescrites par le la paix et la concorde, un mariage honora-
Rituel, puis il publie pour la dernière fois le ble, et une couche sans tache. Le prêtre
mariage, en sommant les personnes pré- prononce sur eux quelques oraisons, pour
sentes qui connaîtraient quelque empêche- demander à Dieu qu'il bénisse en toutes ma-
ment, de le révéler aussitôt. S'il n'y a pas nières le mariage qu'ils sont sur le point de
d'opposition, il bénit un anneau que doit contracter; ensuite il donne l'anneau d'or
porter l'épouse, et la pièce d'or ou d'argent, au fiancé, et celui d'argent à la fiancée, en
que le mari doit remettre à sa femme en disant Ce serviteur de Dieu ~nnce cette ser-
signe du douaire qu'il est censé lui assurer. t~K<e de Dieu, oMKom du Père, et du Fils, et
Puis, leur ayant l'ait joindre leurs mains du Saint-Esprit; il en dit autant à la fiancée,
droites, il les interpelle l'un et l'autre, en les après quoi il prononce sur eux une béné-
appelant par leur nom propre, et demande diction.
d'abord au mari s'il prend une telle pour son L'office du couronnement, dans lequel
épouse, s'il s'engage à lui garder fidélité en consiste proprement ie sacrement de ma-
toutes choses; il fait des questions analo- riage, se fait de la manière suivante ceux
gues à la femme, et, sur leur réponse afur- qui doivent être mariés entrent dans l'église,
mative, il leur donne la bénédiction nup- tenant à la main des cierges allumés le
tiale, dans laquelle il exprime qu'il les unit prêtre marche devant eux avec t'encens on
en mariage, au nom du Père, et du Fils, et chante le psaume Beati o)Mt:e~ qui timent
du Saint-Esprit. H remet l'anneau nuptial au /)«))t:nt~K, et à chaque hémistiche le peuple
mari, qui le passe au quatrième doigt de la répond Gloire d vous, Seigneur ensuite le
main gauche de son épouse, en lui disant diacre commence à annoncer les prières or-
Je vous donne cet anneau en signe du ma- dinaires pour la paix, pour la tranquillité
riage que nous contractons. H donne ensuite de l'Eglise, et enfin pour les mariés et leurr
'au mari la pièce de monnaie bcnite celui-ci conservation, afin que Dieu bénisse leur
la met dans la main de sa femme, en signe mariage comme lès noces de C:<na qu'il
du douaire convenu dans le contrat. Le prê- leur donne ta tempérance, une heureuse li-
tre ajoute quelques autres prières, précé- gnée et une vie irréprochable. Lorsque la
dées ou suivies d'une exhortation enfin il prière commune est finie, le prêtre en dit
célèbre, s'il y a lieu, le saint sacrifice de la une autre à haute voix, par laquelle il ap-
messe. Avant l'offertoire les nouveaux ma- pelle la bénédiction de Dieu sur ce mariage
riés vont à l'offrande, ainsi que leurs pa- puis il parle des bénédictions répandues sur
rents et leurs amis. Si l'épouse est encore Abraham, Isaac, Sara, etc. H en prononce
vierge, ou réputée telle, on étend sur cite une seconde qui regarde particulièrement
et sur son mari un voile, quoique temps les bénédictions < spirituelles. CcHc-ci est
avant ta communion le prêtre se tourne suivie d'une troisième qui est ta principale,
vers les époux, étend la main sur eux et et dans laquelle le prèlrc dit, entre autres
prononce une longue prière que l'on appelle choses Unissez-les parMHe par faite eoncoft/e,
la bénédiction des mariés. Dans cette prière, et couronnez-les, a~K </tt't~ soient t<'<e seule
le célébrant demande entre autres, pour la chair. Z<o)tHe.eu?' le fruit (/M mariage, et
nouvelle épouse, la fécondité et toutes les ~tt' soient AeMreM.Bert 'enfants, etc. Enfin
vertus des saintes femmes des patriarches le prêlre, prenant des couronnes, en met
l'amabilité de Rachel, la sagesse de Rébecca, une sur la tête de t'époux, et l'autre sur
la fidélité et la longue vie de Sara. Cette im- celle do t'épouse, en disant Un tel, servi-
position du voile est fort ancienne, car saint teur de Dieu, €/)0((se une telle, servante de
Ambroise en fait mention Tertullien dit Dieu, au nom dit Père, et du Fils, et du Saint-
aussi que le prêtre interrompait l'action du ~<pt!<. Le couronnement est suivi d'une
saint sacrifice pour bénir tes mariés. Autre- triple bénédiction, de teçons et de quelques
fois ceux-ci communiaient à la messe de leur prières. Pour dernière cérémonie le prêtre
mariage, car c'était la coutume de garder fait boire les époux dans une tasse pleine
la continence pendant plusieurs jours; mais de vin, qu'il a béni auparavant; ensuite il
cet usage est aboli presque partout. Enfin, leur ô)e leurs couronnes. Thévenot ajoute
les époux elles témoins se rendent à la sa- que le prêtre boit le dernier et brise le
cristie pour signer l'acte de la cétébr.ttion verre. Une dernière prière du cétébrant, ac-
-du mariage, dans un registre tenu à cet compagnée de la bénédiction et de quelques
effet. baisers que se donnent les époux, termine
6° Chez les Grecs, on célèbre les fiançailles la cérotuonio religieuse.
à t église. Les accordés se présentent devant
ë!Ct!0!SN:URE DES RF:L!C)O~S. St6
7~ Lcs'Gdptë9 surent ~rituet~du patri.ir- glise, où l'on avait préparé une espèce de
c!f C~ri~C, qn'i prescrit pour les marranes )i'. L'Abonna tesyGtasspoir.tt~tta pro-
t~s' eé~ém'oh?("< sût~ntef! Apfè~ les mati- cession autour d'eux avec la éroix et! t en-
nés et tes prières tfo pd;nt du j~up, l'époux censoir. Ensuite il posa tes mains sur leurs
sort de sa''Mi<6'favë6 ses parcnM et ses têtes, et leur dit:Cox'me cM/oMt'Mt't'ottï
amis. ~uefqnes prêtres et diacre!! te reçoi- de~Me~ une m~)te cllair, t'ous ne deuej: avoir
vent à ta porte dëtégtise.avectfes cierges ~tt'Mft m~;Ke co'Mr et une me' t)o/on~. Après
e'( d~s sonnettes on chante th's répons, et un petit discours conforme à fa irconstance,
:'prë?a~ffr placé t'epôûx au lieu où doit se i~attadire )am<'sso;t'épouxct t'épouse y
f.'nr~ta cérémonie oh vafde me~c recèvotr assistèrent ;ensuite le patriarche leur donna.
t'épftn~e~ qtTr ë~t meoée à t'ëndroit dù se !a bénédiction nuptiale.
ftiet~nt- ic~fe~tKes. Le prêtre et le~ diacres- 9° En Arménie, le jour fixé pour le ma-
s& revêtent de h'ttrs or~c~ents~ respectif. riage) tes Saucés montent à chcvat;tejeun&
Cpp&nd.inton d~o'~Sur t'~utf), du côté de homme, sortant de la maison de sa future,
t'JBtattgtte, ~në tdbënetive,' une ceinture, marche le premier, ta tête couverte d'un ré-
une cro'~x, un annëattët de t'Cfrccns. On fé- seau d'or on d'argent, ou d'un, voile de ga?o
cite tes ~anme~ pênitenH~tt~ et: quet~oes incarnat, suivant sa quatHé; ce voile ou de
répons, è 7~ne e~OTt, )<f psaume xxxt, réseau descend jusqu'à mi-corps. It <ient de
puis «nr tif t'Ëpitfe et~ rEtaftgite en copte et la main droite le bout d'une ceinture, dont fat
ënsufte en a'rattc, atëc tes~t6rém«n)es pres-~ (ianrée, qui le suit à cheval couverte d~utt
cri{<'s par)arrtnrgrc,)''o!'arison génerafte pour v.oite btatte, tient t'autre extrémité. L(' voife
là pfarix; le symbole, ta' prière d'acttott dé de celle-ci tombe jusque sur les jambes de sou
grâces et l'absolutioncomme danstai~urgie. ebeval. Deux hommes marchent à côté du
Leparraih découvre !dA ~abtts destinés A t'e- cheval d& la. (iitncée pour en tenir les rénca.
poux, (jue te' prêtre bénit et hii fait mettre Les parents, lès amis~fa jeunesse à ettevat
puis iF tC cefntde' t~cttnture, qui est, en Egy- ou à pied les accompagnent à t'egtise, au
pte, depuis ptu'-ièut'S s~(ëctes,ta fharquè ex- sofi des instruments, &n procession, le ciergee
tériéure duchrtstianisme; tt lui met l'anneau à ta main et sans confusion. On met pied a
au doigt, puis on Se rend au lieu où doit se terre à ta~ porte de Cégtise, et tes Cançcs s'a-
faire le courOtncmpnt. Ensuite un conduit vancent )usq~)'aux marches du sanctuaire,
CépoMx à r'eftfjrôit où sont tes femmes, et on. tenant toujours la ceinture par tes bouts. La,
le présente à Fêpouse qui est assise a sa iis s'approchent de front, et le prêtre leur
p)ace;it tut met dans la. main droite t'an- ayant mis la bible sur la tête, prononce tes
neauauque) est attachée la toaronne~ après paroles saeram&ntettos fait ta cérémonie
les avoir reçus dû prêtre, bt t'épousO, èten- des anneaux et dit la messe. La bénédiction
daoit la main pour recevoir ranneao et la nuptiale est exprimée en ces termes /~e'n<
couronne, témoigne ainsi qu'elle donne son M.z, .Setj~tMMr,ce HMt'tQ<yed'une &f'Me'~t'c<on
consëntemt'nt.étqn'ettëaccepte pour époux pe'e'<tt~e, et «ccordM-itr par cette </rdce
celui qu) tc~ lui présënfe. La marraine de t'é- ~M't'~ conservent la /t, rc~e'raHce c/ta-
pouse la mène déburs et la. place à. la r~e'; dM)tMz-/e(tf la ~o~t~ !Msptfe.<r
droite de t'époux. On étend s(ir leurs têtes de p!'CMes pensées conservez ~ettr coifc/ie
u~ voitc btanc, pour signifier qu'its sont sans souillure. etc.
joints par Une union chas~ej pure et sainte, Les Arméniens de Julpha. ont queiques
on cthtnte des répond 6t on tit encore un ttsages singuliers. Le jour dos noces, io
évangile; après qud) le prêtre prononce ta (iancé met un cierge a la main de. chacun
nénédiction sur~anét sûr Vautre, et à chaque des conviés. De jeunes .filles chargées d'tta-
foisqu'i) prononce leurs nom~it fait sur eux bits et d'autres présents, et suives dt-q~f'Jques
te~nedet.tcroi~. Puis il bénit de t'huite, femmes, entrent en dansant au son .des tam-
et il eh fait une onëtioo sur eux; !) bénit les bours et des hautbois, et.attachpnt om' croix
couronnes, récite une oraison, et il tes teur de satin tet't brodé sur t'estornacde l'époux.
met strriatétëen [H~nt:jLeP~e les couronne On présente au prêtre les vêtements du ma-
~io<tn<'t0- et. de gloire, Fils bénit, le ~cn.<- rié <'t de la mariée, qui s'en rov&tcn.t aussi-
Esprit coMrdMMe, descend et oc/t~e. On ré- tôt~Lc marie, tcvetude ses habits nuptiaux,
pond est d<e. Oh trouve aussi une se rend avec ses principaux amis quptés do
oraison plus an'pte, qui est en forme de bé- sa future, y fait-dés compUmcntsot en rc*
nédiction, et dans les mêmes termes que çoit à son tour. Alors tes tn~ne~ je![-
celle des ritu~is~ grecs pt latins. On coin- ne< filles lui attactteat une croix de satitt
mënce èhsuin: la liturgie. Le ritue) no mar- rouge sur la première. Les fe~'mes appor-
que pas que les nouveaux thariés y reçoi- tent un mouchoir qu'ettes lui font prHndro
vent la coinmUnion, nrais cela paraît être par un bout; donhant t'autre a ta mariée. C'est
sdus.entendu,car certains auteurs le disent c't se tenant ainsi que tes deux époux se
expressément~ outre qu'ea divers traités ou rendent à t'égtise. Avant ta lecture du for-
offices, H est, marque qtf'on ne la donne pas mulaire de mariage et après les inter-
aui bigames, ce qui fait juger ')()c ccttx qui rogations du prêtre, un garçon de la
&ë mariaient én premières noces la rece- noLe ou lé paranympho tcur tient tes
laient. mains et la teie jointes avocun moxchoir.
8'AtvateÉ décrit ainsi tes cérémonies du Knsuite on les couvre d'une croix qui r<'ste
m:)ti:tgequ'itavucc)ebrcren Abyssinio. snrcuxju'iqu.a taftndetatectOtedufor-
L'époux et l'épouse étaieut à la porte de l'é- tnutairc el
mulairc et (te!)
des pricresi rlprès
prir.rei:i; bénédiction
Àures ta b~!léJic¡jon
Si? MAR- MAR F
nupttat~le~ époux: sont reconduite cMzfe~ très-àdrdite.dans fou's* Ms' <tQ~ges. d~sôh
p;)rentS!'i'c ta mariée dans. te mêmeo.rd't;ë cf se!:e; j'espère q'ie~ Fattrpor fe* ptù's' ardent
avec la m.éme cérémonie,~ quoi t'on ajoute les entlammëra vos cŒ~rs jusqn'a" )~ Rn de vos
féticitations et tes marques ordinaires de joie. jours. Je supplie en même' temps le Tou!-
18" Un Géorgie le mariage se f;)i( ordinai- -Puissant de vous accorder un'e' t.onguc ~:f<;
rcmcntte&oirou dans la nuit. Avant la cé- d'années, et par sa grâce inëfTaMe' de' voot"
ré'nenie,; te futur, bien paré et accompagne bénir, comme it a bcnf i~aac et Ja'coh, d'ac-
de tous ses parents, de ses amis et de ses croître votre famitle, comme rf d acCru.ef
convives, tous portant des eierg':s aUumcs., étendu leur dcscenda'n'cé, à t'hôhneur'dë s'on'
va chercher sa Ë.mcce chez eU'e. Des; mùsi. saint nom. ~men. M
ciens ouvrent ta marche; qu.and if ~par- Cette aHocution Cni~, fe MtTh' eH~f' Mfurc
couru ta moitié du chemin, ou quelques mi- se tèvent' te ~erë <fë tnarta~ s'approche avec'
nutes avant d'arriver à ta: maison de sa pré- eux cierges atfumés'qu~H fëur remet\ En-
tendue, H fui f.fitannoncersa venue par un suil'e i~ se pfa~e dférr(ëre ca~é~a~ec un
mes~<'r qui est reçu par le père ou te frère same donne fe signafd~alfer à l'é g1i g'è; aus-
de la filfe, et régate de v)n contenu dans un sitôt toute )d cômpagnfe se mer en m'arche
gobctet d'argent. Ô~t'ui donne ce vase en re- au mitieu des chants ef do' son des'rn'itrn-
connaissance déjà nonne nou/etle qu'H ap- ments de musique, et du bruit Jes~ Salves de
porte, et on y ajoute un châle ou un mor- mousqueter!e.
ccau'd'ctoffe, suivantja fortune (te fa future. rendant que chacutt prend sa place à
Sur ces entrefaites, efte'est habittée, et pen- feg'hse, le pt être et le père d'e maria'gc tres-
dant tnute lajbtun~eëUeresse'nbte réeite- sent'a fec dés St.s de scie bta~'cne d'dux cor-
ment plus à. une poupée qu.'a~ une créature dons tninces qù*é fe premier polse sn<' t~aute),
vivante. H est presque incroyabtcà quel de- et en même temps on étend .t ferre nn ma'-
gré le fard Mancetroug.é, et unvernis.yi- gnif!q.ue tapis de Perse. ~ussKôt que' tes fu-
treux, étendu par-dessus avec-un art partie turs nt&Uént' )ë piea sur ce tnpis
66Hr rece-
culier, privent, le vis;tgë de ta jeune ut!e de; voir ta bénédiction, !c père tte mariage y
toute expression de vie. Parée des te matin dépose devant eux son satire ;'en'su~t'eit prcnd~
pan ses, compagnes, i'mmobitc et tes ycux~ la croix que ~o përe t'ur présenfe et ta tient
baisses, ette se prace sur un' siège étevé orn~ au-dessus dd jeune coupre pendant'toute la
richqm<'nt, dans te goût orientuT. Sa tête est ccr6monië du mtfriage. QuanU !es couronnes
ceinte d'un bandeau targc dé trois à quafre~ sont posées sur !a tête des tururs, te prêtre
doigts~ garni de plusieurs rangs de pertes, passe un des deux cordons autour du pré-
d'é:neraudes et de rubis, et ressemblant à tendu, oh réunit' avec de la cire tes d'eux
on petit diadème. Un voile de gaze tr.ès-Gne bouts pend.int sur sa poitrine et on y, ap-
lui couvre le visage, qui paran encore ptus pose, en guïs~e'de~scë'ad.'ta crô~x. que fe père
aM"'é. De son cou,(t'uue'Nancheur ébtouis- de mariage tient; il su'spe~nd de ta mêmema-
sante et entouré d'un beau coUier, pend ni'ëre t'a'ùtre cordon au' cou de' )'<! ~He.
un conton auq.ùe) sont aHachés des ducats La permission de dénouer ces cordons' est
et d'autres pièces de monnaie cnor. Lena&o, ordihan'etnen~ acco'rdee troTsfëm'e jou'f ou
ou robe à tongue taiHe et échancrée sur la !e q~uatrie~më jour': jùsq~'e-fà' to jeun'é ~ouptë
poitrine, est ordinairement dé ~satin.ou d'une doiÏol~serv'er la'cont~tence. Cette coutùm'ë
autre étoffe de sofe Btahché, toute simple et est empruntée des' ërëcs, cHtz iës'quets eHé'
serrée par une r,icnc ceinture'ou un châfe. est encore en usage, surtout cncz tes ~ens
précieux. Le sein'est couvert d'une cu'cmi~ du commun qui s'y conforment, comm'c à un
sctte rouge où ros'e et garnie do pertes ou de* arti'cte'defoi.
grenats. Une demi-pétisse rouge, ctair, ou L:feérémonië~de
passer ce cordo'n~si'gni-
une étoffe, est jetée par-dessus, ta robe de ncatrfs est' ta dernière parfume fa cérémonie
noce. Le pied est chaussé d'une petite pan- du mariage. Aussifôtaprc~s, )e'jeune hom'm6
toune de vetours rouge ctsir, brodée en or prest'ntë a~ sa fcm'nid t~cxtremifé d~un n~ou-
et bordée de pertes. choit' de soie etfe )'c prûhd d~eta main d'roite,
Dès que te prétendu est entré dans la et te suit en tn.t'rchant à ~as'tQ)~s"ju~u'i)'~a
maison de son futur. beau-père, on te voitc mais'on:, où
maisb!)~, ciù arri'vént*
;ïrri'vyit',td aussf,
auss.P, a'c'c&mpagnées.
âccom~i~ ~~1'êës
et on te mène;dans iasa'ife où tout le monde par des chants, et~ de tam'ùsi'que', ~o'utMtc~
est réuni; iÏ s'y assied silencieusement à personnes invitées. Quand' tes nouveaux,
droite de sa uancéo'.Queta.u'esminutes'apres, époux ent'rënt, te~përë'du m'a'ri~ leur dbnn'e'
un parent âgé d'e cétie-ci's'approche du cou- à c))acun un morceau (festtcre, con~tDë s'y'nTi'-
ple, prend ta main droite de tj~ftHe, ra'pose bote d~u'he vié~ rëm'ptie" d'e ~ati'~fact~on er
dans cette, du Cancé. et adressera celui-ci un exempte d~B~outé~amertume ens'mfe i)s.s6f~t
discours dans lequel il tui' dépeint, avec tes cônduit's d'ans, une granJe s~e m~ni'f~u'ë-
expressions tes ptus exagérées, Ics'éxcetten~ me'n't ornée et éetaMë br,i'f'fafhm~nT; its s~
tes quat'tés de s'a future compagne, et m~me asseyent sur u.n. trône étc~C prép'aré~ pou');'
toutes ccttes qu'elle n'a pas voici un échan- cû;C, et s;!ns b'aMa.qu'u)'. C'est tà' q'u!"i'rs''cçoi-
titton de ces sortes de harangues « Je te vëutt'cs fétiçiratip'n~' d'e's: convfvc's; ç~acu.~
refucts maintenant pour toujours ma ch~o tcu'roi~re ?)' présent, qui v'.)rie Suivant' fa.
parente qui est ornée des quatites tes ptus cf'iôfx et f~ fortune dëcé!'ui qui fcs ~t', et
'urittantcs cite est pure et' intacte de corps consista qn'c!q~ù'éfof;s en. (ô'utc's s'o'r.tc~ d'~ ba~
et d'âme, prudente, bonne, doucecom'nc un gatetfu~ a'ta' tnod'e. Cnn f'e ch"os'(~ës't recu'e' Su'r
agneau, excellente feuf'ne du m::nL)g~ ef L~t'rp~ ~'<)rgpnf par rc pr~tt~' ou' par 'te p~r<
m9 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. S20

de martage, qu< proclame tout haut )e nom noces est principalement destinée à fa)rc des
et la quahté du donneur et la qualité du don. présents à la fiancée, ce qui est du départe-
Quand tous les convives ont fait annoncer ment de la suacha du jeune homme. Entre
leurs noms et tours présents, commence la ces présents, les dames russes estiment sur-
danse, à laquette les femmes seules pren- tout te fard, dont elles font un grand usage.
nent principalement part. Parmi les hom- Le jour suivant, le marié sort de chez lui
mes, l'es uns se contentent presque tou- vers le soir, et se rend chez sa future, ac-
jours de rester spectateurs, et font présent compagné de ses parents et de ses amis, et
aux jeunes filles de pièces de monnaie d'or précédé d'un prêtre qui marche à cheval
et d'argent qu'elles prennent avec les lèvres devant lui. Après les préliminaires de joie et
d'autres vont dans les appartements voisins, de compliments, on se met à table. On y sert
où ils jouent aux échecs ou bien se livrent trois ptats, mais personne n'en mange, et
à d autres divertissements. Le jeu et la danse un laisse au haut bout de la table- une
~continuent jusqu'au souper, dont le père de place pour le- marié. Pendant que celui-ci
la marrée .fait les honneurs. Les hommes s'entretient avec les parents de la mariée,
mangent séparés des femmes, dans des salles un jeune garçon s'empare de I:) place, et ne
différentes, où l'on boit copieusemeut à la consent à la quitter qu'à force de présents.
santé du jeune couple. A ce repas, la nou- Le marié ayant enfin pris sa place, on lui
Ye)1'e mariée se joint aux femmes ou bien amène son épouse, parée et voilée; un ri-
reste auprès de son époux sur te trône; te deau de taffetas cramoisi, tenu par deux
père des Sançaittes leur y apporte des mets jeunes garçons, les sépare et empêche qu'ils
et des fruits sur un plat d'argent. D'après un ne se voient. Alors la suacha de ta mariée
ancien usage immuable, la jeune femme ne lui tresse les cheveux, et y met une couronne
peut goûter aucun mets. d'or ou de vermeil mince, doublée d'une
Le régat des convives dans la maison du étoffe de soie, et riche à proportion des
jeune homme dure trois jours, pendant les- moyens de ceux qui se marient. L'autre sua-
quels il porte le titre de roi, et sa femme cha pare aussi le marié. Pendant ce temps-
celui de reine. Le troisième jour, après le là, on rit et on plaisante sur le compte des
souper; ou peu de moments avant que ce époux; les filles de la noce jettent du hou-
repas finisse, te sceau de cire apposé aux bton sur t'assemblée; deux jeunes hommes
cordons par le prêtre est sotenneHement ou- entrent, portant des pains et un grand fro-
vert à cette occasion, l'un des parents qui mage, sur une civière,'à laquelle sont sus-
est doué de la facilité de parler, adresse un pendues des zibelines. On en apporte autant
panégyrique aux jeunes époux. Ensuite le de la part de la mariée tout <eta est trans-
père de mariage s'avance, enlève avec son porté à l'église, après avoir été béni par le
sabre le voile de la jeune femme, et lit la prêtre. Enfin on dépose sur la table un grand
longue liste des présents de noce, ce qui bassin d'argent, plein de petits morceaux de
termine le dernier jour des cérémonies du satin et de taffetas, de petites pièces d'argent
mariage. carrées, de houblon, d'orge et d'avoine, le
Ceci est l'usage ancien, il n'est plus suivi tout mêlé ensemble. La suacha, apr.ès avoir
maintenant que par les Géorgiens âgés. Le recouvert le visage de ta mariée, en prend
temps et l'adoption des coutumes européen- quelques poignées, et les jette sur la compa-
nes, beaucoup plus simples, feront dispa- gnie vient ensuite l'échange des anneaux,
raître les dernières traces de'ces cérémonies opéré paries pères des deux époux. La sua-
antiques. cha conduit la mariée à i'égtise; l'époux la
11° La description suivante du mariage suit avec le prêtre. Dans t'égtise, le pavé est
des Moscovites trouvait encore son appli- couvert de taffetas cramoisi, et par-dessus
cation dans le siècle dernier; mais il y a d'une autre pièce d'étoffé semblable, sur ta-
maintenant quelques modifications à ap- quelle les mariés se tiennent debout. Avant
porter, quoique dans plusieurs provinces de procédera ta bénédiction, les époux vont
oh ait conservé les usages anciens. à l'offrande, qui consiste en poisson, pâtisse-
Dans la cérémonie des fiançailles, le père rie, etc. Lo prêtre les bénit ensuite et tient
renonçait autrefois à l'autorité paternelle, en sur leurs têtes les images des saints qu'ils
donnant deux ou trois petits coups de fouet ont choisis pour patrons. Puis, prenant la
à sa fille, et en remettant ensuite le fouet à main droite du marié, et la main gauche de
son gendre futur. Le père de l'auteur de ce la mariée entre ses mains, il leur demande
Dictionnaire a vu pratiquer encore cette cé- trois fois s'ils consentent de bon gré au
rémonie dans le siècle où nous sommes.- mariage, et s'ils s'aimeront l'un t'autrc
Un peu avant le jour de la noce, les per- comme ils le doivent. Lorsqu'ils ont répondu
sonnes distinguées, et ceux qui les imitent, oui, le marié met une bague au doigt de son
louent deux suachas, ou inspectrices, pour épouse. Le prêtre prend alors deux cou-
présider à toutes les cérémonies, l'une du ronnes unies de vormGi), les leur fait baiser
côté du garçon, l'autre du côté de la fille. et les leur met sur la tête. Dans d'autres en-
Celle-ci doit se rendre chez le fiancé, pour droits, c'est une couronne de rue que le
y faire préparer un beau lit nuptial sur qua- prêtre leur met sur la tête, s'ils sont vierges,
rante gerbes de scigte ou de blé, autour des- ou sur l'épaule, s'ils sont veufs. Le prêtre
quelles on met divers tonneaux, remplis de dit en même temps Croissez et tHM~ip~t'e~;
froment, d'orge et d'avoine, symboles de après quoi il achève de les marier en ajou-
abondance et de la fécondité. La veiile des tant ces parûtes :(h(e l'homme «e'ore
SX! MAR MAR saa

point ce que Dieu a joint. Les époux se pren- eM<eHtps dé santé; et renonçant à toute autre
nent alors par la main, et font trois fois le femme, veux-tu t'attacher à elle seule, tant
tour de l'église, pendant que le prêtre récite que vous vivrez tous deMa:? L'homme répond
ou chante le psaume 127, qui renferme une Je le veux. Le prêtre demande le consente-
partie des bénédictions du mariage. On pré- ment de la femme dans les mêmes termes, et
sente un verre de vin rouge au prêtre; qui lorsqu'elle l'a donné, le ministre dit Qui
en boit tui-même, et en fait boire aux deux est-ce qui donne ee«e femme en mariage d cet
époux, qui le jettent à terre et le brisent. En homme ? Recevant alors la femme d'e la main
même temps les femmes répandent sur eux de son père ou de ses proches parents, il ta
de ta graine de lin et de chanvre. La mariée fait prendre à l'époux par la main droite, et
retourne chez elle, dans un traîneau envi- le mari dit Je N. te prends N. p~Mr ma femme
ronné de six flambeaux, et l'époux s'y rend et épouse, soit que tu sois meilleure ou pire,'
à cheval, accompagnés l'un et l'autre de plus riche ou plus pauvre, pour t'avoir et fe
toutes les personnes invitées à la noce. Ici se garder dès ce jour et à l'avenir, en maladie et
terminent les cérémonies religieuses, pour en santé; pour t'aimer et te chérir selon le
faire place aux réjouissances et aux cérémo- saint cotM!HaM(/emem< de Dieu, jusqu'à ce que
nies profanes, qui varient suivant les di- la mort nous sépare; et sur cela je te donne
verses localités. ma foi. Puis ils se quittent les mains, et la
13. Les protestants ne regardent pas le femme reprenant l'homme. par la main
mariage comme un sacrement; dans la plu- droite, lui donne sa foi dans les mêmes ter-
part de leurs communions toutefois, sa célé- mes. Après cela, l'époux met sur le livre du
bration est accompagnée de cérémonies re- ministre un anneau avec ce qui est dû au
ligieuses. ministre et au c)crc. Le prêtre prend l'an-
La discipline des Luthériens est assezuni- neau, le donne au mari, qui le met au qua-
forme sur le mariage, parce que Luther en trième doigt dé la main gauche de son
donna d'abord un formulaire, dont on ne épouse, en disant Je réponse avec cet an-
s'éloigna pas dans la suite. On commence KMttt;~e l'honore de mon co?:p~, et je te com-
par la publication des bans, ou les annonces, munique (OMsmes biens temporel, au nom du
pour parler à la manière des protestants. Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
S'il ne se rencontre aucun empêchement, les Les époux se mettent à genoux, le minis-
époux se présentent devant le pasteur, qui tre récite une oraison, puis, leur joignant les
leur demande le consentement mutuel; après mains droites, il dit Ceux ~t<e Dieu a con-
quoi ils se donnent la main droite, et font joints, que l'homme ne les sépare point. Jt dc-
t'échange des anneaux. Alors le pasteur dit clare ensuite à haute voix, en présence de
à peu près ces paroles Un tel et une telle l'assemblée, qu'un tel et une telle sont ma-
voulant se marier l'un ~'<tM<re en présence riés par l'engagement mutuel'de leur foi et
de. toute l'Eglise, je les déclare mariés, au. par le don et la réception de l'anneau, etc.;
nom du Père, etc. Ensuite il récite à l'autel puis il leur donne la bénédiction. Suit une
diverses paroles de l'Ecriture, qui sont au- liturgie particulière, dans laquelle on récite
tant d'exhortations aux mariés et le tout le psaume .Beatt o'MMe~,ou Deus misereatur
6nit par une prière qu'it fait pour eux. Voilà nostri, avec l'oraison dominicale et plusieurs
ce que Luther avait prescrit, et sur quoi on autres prières. Le tout se termine par une
règle encore aujourd'hui ce qui est du res- instruction. Le rituel ajoute II est bon que
sort de l'Eglise dans le mariage. les nouveaux mariés fàssenl la cène lors-
Les Luthériens ne bénissent point le ma- qu'ils s'épousent, ou à la première occasion
riage dans les temps de jeûne ou de prépa- qui s'en présentera après le mariage.
ration à la communion; et même, en divers H. Chez les Sabis ou chrétiens de Saint-
endroits, on observe le canon d'un ancien Jean, en Orient, le prêtre et les parents de
concile qui défendait de se marier le diman- l'époux vont demander à la future si elle est
che. Les gens d'une condition médiocre se vierge; on ne se contente pas d'une réponse
marient généralement à l'église mais les affirmative, on lui demande le serment, et
personnes distinguées se marient de nuit, et même on charge la femme du prêtre de la
chez elles on lait venir le ministre, et la visiter. Sur le témoignage favorable rendu
cérémonie se fait comme dans le temple. par la matrone, on mène la future épouse
Dans la communion anglicane les Sau- au fleuve avec son prétendu le prêtre les y
cés se rendent dans le chœur de l'église baptise et les reconduit au logis de l'époux.
avec leurs parents et leurs amis et là, étant Lorsqu'ils en sont à cinquante pas, l'époux
auprès l'un de l'autre, l'homme à la droite prend l'épouse par la main, la mène à la
de la femme, le prêtre leur fait une instruc- porte de la maison, puis la ramène à l'en-
tion sur les devoirs du mariage qu'ils vont droit où it l'a prise, et ainsi sept fois de
contracter puis il les somme de déclarer suite, après quoi ils entrent dans la maison.
s'its ont connaissance de quelque empêche- Le prêtre les fait asseoir l'un près de t'au-
ment qui puisse rendre leur mariage illicite tre, leur joint la tête, et récite un long office.
et invalide. S'il ne s'en rencontre point, le it prend ensuite un livre de divination, ap-
ministre dit à t'époux: N., veux-tu avoir pelé Fal, afin d'y trouver le moment heu-
celle femme pour ton épouse, vivre avec elle reux pour la consommation du mariage.
selon le commandement de Dieu, dans le saint Lorsqu'elle a été accomplie, les parties vont
état du monade? veux-tu l'aimer, la chérir, se présenter devant l'évoque, auquel le mari
~<oKorer, la garder en temps de maladie et afGrme qu'il a trouvé sa femme vierge. Alors ')
DtCTtONN.DES HEUG'ONS. 111. ITf
S2*
525 DtCTtONNAIRË DES RELIGIONS
i.
t'évéque tes majsie tui-méme,en leur mettant sa main, et lit.à ~aute voix an morceau de
des anpeaux aux doigts, et en les baptisant poésie, nomn.té &~&o, où sont durits tes
il ré-
de no~uvjeau. Mais ~'H arrive que. te mar.i ne devoirs desiépoux. Après ~ettç Jec~ure,
safemme était vierge, cite une prière dite j~tt~t. Le je.u~e hpmme
fassepas sermentque
it faut a~o,cs s'a- se tève et fait une profonde révérence aux
t'évoque ne tes jnarie pas; recuit
dresser a un prêtre pour .cette cerémome, et personnes réu~e~. EnJ'achey.an~jt
il est fte't~ d.epnière infamie d~ n'ayojr pas de ses parents'jëtde ses amis d~s cadeaux et
été mari.é par un évéque car ceta veut dire de/.Q.Sfandës. I.rr.eprenfsa place e.t donne,
s'il te désire ~t%i ses moyens te !ui permet-
qu'on a pris une femme peu vertueuse.
15. Chez tes Musulmans, te mariagp est tent. un repas, ou seu{.emept fajt djstribuer
considéré comme le plus auguste et te plus du bé,te),de t'~rek et des essenpes. Les ~tran-,
sotenne! des actes civtts. <<Epousez tes fem- gecg se rjetirentr e.t te jeune époux se rend
mes qui vous plaisent, dit }e Coran, épousez- auprès d~ sa Saucée,
tes au nombre de deux, trots et" même qua- 16. Les Parsis o~t cjna sprtes de mariage
tre. Mariez-vous, a dit te Seigneur, car au qu'une {em~eneut {-ontr~cter:te premjef
jour du jugement je me gtqriSerai dafis }a cst cëtuidp ~a jeune personneest f~u~napas celui d'une
muttitude de mes peuples. )) Et Mahomet a encore été mariée'; te second
ajouté « Le mariage est un (}es ac~es que 6)te qui, en se mar~nt. veut aue te p~-
te 6!s
j'a' pratiqués, et cetu) qq; ne sujt pqs mon mter garcopquj naitr~ sptt réphte
exempte, n'est pas des mieps. ); Cependant de son père pu de son frère qu) t)'en ava'en{
le mariage n'est pumt. regardé comme un po![}t;"t~ ~-ots;eme"est getuf'de )a fempu-
donnée pour une somme convenue a/un,
acte religieux par les Mat)ométans. de
~u jpur fixé pour ta cétébraitpn du ma- homme mort anrès fage de quinze ans.
riage, tes narents et amis des futurs époux Cps deux'perpières esoèces mariages sont
se réunissent chez Qtte ou chez le jeune lq 4!J.H'
~conséquence ~~r{li~r~ ~~Rèc$~
<tp't't(i~e pu sont
sont les
If s Pafsis,
Parsis,
homtpe, quelquefois, mais rarement; à ta qu'on~ ne peut être heureux dans t.'autre
mosquge. La, on nomme un q{; ptusieurs monde on n'a pa§ satisfait à ta toi de ta
à ce
toc[<t ou mandataires et deux témoins. Le reprQ~ttCtiO!), et t'en croit remedter
Le
cadhi est tenu d'y assister; s'il se trouve em- matheur par ces espèces de compromis.!ns
un quatrième est ce que nous ap.petbns se-
péctjé, t'qn choisit dans t'assembtée
homme versé dans tes fois, pour. te sup- condes'npcps. te c'nqutème est cetui d'une
mais teeadhien titre peut dêtéguer 6~e qui,'refusant'te'm~riq'ue sa famiHc lui
pléer
quelqu'un pour le représentée. L'assemblée destine, s.'en' ch6~)t un à son gré, qu'eH&
sediv'se atprsen deux portions: l'une se éppuse maigre ses parents..
con)ppse du jeune homme, d& se§ parents, Les.'Pars' pomme tes Hindous,, n~arient
du ~ali, des deux témoins et de tous les teu~rs''enfants de~fort bonne heure, <e)-
étrangers 'nvités à ta noce Fautre n& dott q'uefo.is Ïo~s.qu'its n~'ont'encore a~e quatre
se composer, que de ta jeune Site et de ses du cinq ans. Voc! ta cérémo.nte'qui aiïeu
a cette occaston~ Sar une espèce d'autet
proches parents. Un rideau doU séoare~ ce~ en bois sont pla-
deux divisions, ~e manière cepen~da.nt que enfbure d'une balustrade
ce qui; est dit dans chacune, d'elles sot reo- cés deux sièges ou figurent t'éuonx et t'é-
proqu~ent entendu dans l'autre. Ceta, bM, poljse dans teurs plus beaux ajustements
trois prêtres se promènent autour des jeunes
le~aH, a~ssisAé des.tieux témoins, s&r,end
aqpr~t;.3,de 1~
1!'tP!j, !41ç91J~ fitle, et~t tui
jeune [Ille, ~Pflnde, de
Iu.idemande, fiancés, en récitant des prières et en teur
la part duj~une homme et de ses parents, si jetant du nzetdu s~ucre, qu'Hs prennent
elte;cons~nt a prendre un tel pour époux.
Si sur deux plats qu'its tiennent de ta mai.n
ett.e.'y. ~opseht, il faut qu'ette sourie, pu. gauche, pendant qu~uh quatrième attache
p)eur~, oun~emc garde te sjtence.; si elle n'y ensembte tes deux pouces des enfants avec
cpnsent/p~s; ette e~. obligée de te d)re a un énorme ëci&eveatt. de soie blanche, qu'H
hautëe~i~tëHigibtevptx. Dans te cas où e}!e deyide en répétant toujours de longues priè-
une
consent, ses Bare~ts~ prennent, }a parole et res. TLes parents passent ensufte dans
font connaitre~ au wati ta dot'qu Hs. désirent autre maison~recpuverte d'?n drap rouge,
d'un drap bteu foncé, parsemé
obtenfr p6ut;,)eu) ~it~. Aussitôt te, wati, tou- et au-dess)~
jours assisté des témoins, se rend auprès du d'éto})ës;Q~argent~ ettandjs qu'Us prennent
jeune homme el tut fait parades; intentions ptace à tabtc, une foute d'enfants s'assem-
des Rarpnt~ de ta CHe. Ators le eadhi se tève, Btept, déguisés (te toutes manières. L'époux,
tambours et des
s'appr~ci~e du jeune homme, et tm Drenant~ précédé, par des cors, des et ouvre
laupain, ~jt:~VoMs ~cjM~ KccprdoM~M ~(t- torches, se mct'~ )eur tôte, ta. pro-
rtoge, et. c~)?~/<~<!MM <<tme, tt~.t~e, cession à chevat, avec sa petite épouse dans
te t'qur de ta
~<e.~g,t(t~~ o't~ ~Mfe.~e d~Mtt e<d'MMe uhpatanquin; ttsfohtàinst
<e«e, ~Me t:OMs et p~ pareKts c!oi!e.x de <ct viUp,aumi)ieu de cris innombrables de joré
so!?!me~ ce~~i! <e< e~~ soK<HO:'K~; ma's' cette *cëré)nonie ne peut guère 'être~
tca<<)tH considérée ear te
c~oM.cpm~M~t~M~e'~ ~ra~~ par. que comme des nançaities;
tel, tc!~r~e{t<. r~MMtt(M-t)OM~?Si te jeune mariage, n'est véritabtement contracte que
homme n'y."Mnsent Ras, soit parce que tes~ tojrsq'ue tes époux ont (tonne des signes du
prétent'ons des' parents de
ta Stte servent, puberté. O~ns'assemble ato;rs dans un pyrée,
exagérees.oum~[neparcequ'itat)raitct)t)ngé ou te prêtre ratifie tous tes articles du ma-
d'a,v)s~ if'aUègue'l~. motifs de son refus; r.iage, et donne aux marias tes bénédictions
mais, s'tt y consent, te cadhi se dessatsjt de convenables, comme celle de la fécondité,
.S2S MAR MAR MO
celle de vivre longtemps ensemble etc. tous les augures soient favorables, pour c '1
ijocsqu'on remet réponse entre, les mains de faire ta demande en forme mais chemin
l'époux, on jette de la verdure sur la tête de faisant, Us font' attention à tous les présages
l'un et de l'autre; on allume un feu, et on qu'its remarquent., et qui', quetquefoM, tes.
leur en fait faire le tour, après les avoir font retourner sur teurs pa~, comme cela
auparavant tiesi t'un à l'autre par t'extr&- arrive s'ils rencontrent. un serpent, un chat,
mité de leurs vêtements.' Le reste de la un chakal, etc. Les parents de la fille con-
tournée est consacré aux festms et aux ré- suttent aussi les présages avant de rendre
jouissances. une réponse déSnitive. Lorsque te consen-
Suivant une autre relation, les mariés tement est donné, et tes préliminaires ac-
sont assis auprès t'un de l'autre sur un lit. complis, le pourohita détermine un jour
Vis-à-vis d'eux se; tiennent deux herbads ou heureux où l'on paisse procéder à ta cété-
prêtres, rua pour t)'époux, l'autre pour t'é- bration du mariage.
pouse, e)t les parents sont à côte de ces prê- On commence par construire un pandel
tres ,qui tiennent en main du~rtz, embtèmç ou mandapa, pavillon de verdure soutenu
de la fécondité. Le prêtre qu< est pour le sur des colonnes de bois; on y transporte te
marié demande à; t'épouse, en; lut) mettant le dieu Ganésa, auquel on offre le poudja*,
premier doigt ds 1<):main sur le front ~ou- en le priant décarter tous les matheurs qui
lez-vous qùe est /WMune soit votre ~poM~? pourraient survenir. Le pourohita qut pré-
Lorsqu'elle a BéponduoMt, le prêtre assis- side à la cérémonie a. dû se rendre un des
tant de la maeiée fait la même cérémonie premiers sous le pandel, muni d'herbe dar-
pour l'époux, ~près quoi! ils se prennent bha, de petits morceaux de bois des sept
mutuetiement la matn, et l'époux donne a arbres sacrés et de quelques autres objets
safemmeh<tuatques pièces d'or en, signe d'en- nécessaires aux sacrifices. On rend, en pre-
gagement, et comme preuve qu'il fournira mier lieu, les honneurs dus aux dieux do-
à tou,s ses besoins. Ensuite on répand du riz mestiques. A cet euct, tous les brahmanes
-sur eux. Les prêtres et les patents prient présents, hommes et femmes, se frottent la
pour le bonheur de teur mariage, et leur tête d'huite' de sésame, et vont se baigner;
donnent des bénédictions. Toute la cécémonie les femmes, aprè's avoir préparé les divers
cuptiaie eet cétébree devant; le feu. mets pour lé repas, en prétèveut une portron
17. Les Hindous reconnaissent q.uatne sor- de chacun, qu'eHes mettent sur un plat de
tes de mariage le pccmiet' et le plus hono- métal, et vontt, en chantant des cantiques et
rable, est lorsque le père de ta~HHe, bien toin accompagnées de tous les convives, t'offrir
d'exiger une; dot; de. la part des part-nts du à ces dieux, après leur avoir, comme de
jeune homme, sa. charge de tous les frais de raison, préa't'abtement présenté te poudja.
la cérémonie, et de ~emptet~ de% joyaux On pousse L'attention jusqu'à placer à leur
c'est celui quh a. tiea entre les; persounes de droite de fa marmade, pour qn~it? en assai-
distinction. Le second est iorsque. tes deux sonnent leur riz; et à leur gauche, un vase
familles conviennent de supporter chacune plein de boisson sucrée pour se désaltérer.
une part égaté des dépenses. Le: troisième Le maître de la maison fait le san-calpa, et
est quand les parents de ta utte exigent des présente du éandal,'des7, akchaUas, des fleurs
parents (tu garçon, non'seutement qu'its/se et de l'eau lustrale a ses convives', qui doi-
chargent de toutes les dépenses et de l'ac- vent, en recevant fout cela, penser aux
quisition des joyaux/mais encore qu'ils dieux (fomes<t~MM, en t;'honneur desquels on
payent ta rigueur la somme d'argent qu'ils sert immédiatement ensuite le repas, qu'on
ont droit d'exiger. Cette manière est cette s'est appliqué à rendre aussi copieux que
des gens peu fortunés aussi est-elle la ptus spLendide. Lorsqu'H est terminé, il se fait
Usitée, car se marier ou acheter une femn~e une distribution de bétet, et l'on se sépare.
spntdeuxexpressions synon-ymesdans )'tnde. Le second jour, neuf brahmanes choisis
En ce cas, quelques jours avant te mariage, pour cela fon~ te sacrifice homam, et un au-
fe père du garçon remet au pèce de la fille, tre sacriSce au feu, en l'honneur des neuf
en présence d'un brahmane et des parents ptanëtes. Deux femmes prennent ce feu con-
assemblés, la somme convenue, en tui di- sacré, te portent, en chantant, au milieu du
sant L'or e~t d t)OM~,e< <a fille est à moi; te pand'el, le déposent sur l'estrade de terre, et
père de lit SHe'répond dé même tout haut reçoivent chacune le présent d'une toile
I.'d!' est à tMOt, et la /Me èst A ~OM~. La qua- neuve et d'un petit corset. Tous les assise
.'trièmé manière est la plus humil'anté de tants font ensuite fe tour de ce brasier en
toutes: elle'a lieu torsque fes par&nts de la récitant des mantra?, répandant de l'hérbe
fille n'ont'apsplumenf rien;"itsYont eux- darbha, et s'inclinant profondément. On fait
mêmes la livrer à la discrétion de ceux du quetques cadeaux aux neufbrahmanesqui
garçon, tes (aissant maitres d'en disposer ont sacriSé aux planètes, et ta séance unit,
selon leur bon pfatsir, de ta marier quand comme à t'ordinaire, par un repas.
ils voudront, de faire tetics dépenses qu'ils Le troisième jour, le père du jeune époux,
jugeront à propos, lès priant seulement d~ ayant fait ses ablutions, prend tes akchanas
leur donner, pour teuruttë, uheCsomme d'ar- dans une tasse, et va de bonne heure inviter
gent quelconque. ses parents et ses amis.
Lorsque les parents ont jeté les yeux sur Dès'qu'its sont tous réunis sous le paudel,
une fille, et'se sont assurés des disposftiôhs une toile pure ou un tapis est étendu sur
de la famUte, UsfQntchoix'd'ùnjpurou l~stradé de terre, et l'on y fait asseoir les
g27 DtC'HUNNAtREDES REHGK)NS. 528
futurs époux, le visage tourné à l'orient. Des vous rendre sous ce pandel, accompagnés de
femmes mariées s'approchent d'eux leur tous les autres ancêtres qui vous ont précé-
frottent la tête d'huile en chantant, puis pro- dés restez-y durant les cinq jours consa-
cèdent à la cérémonie importante connue crés à la célébration du mariage présidez à
sous !e nom de nalangrou, qui consiste à leur cette fête, et veillez à ce qu'elle obtienne
jaunir les parties nues du corps avec de la une heureuse fin 1 »
poudre de safran, et à leur verser ensuite H donne ensuite au pourohila le riz. le
sur la tête une grande.quantité d'eau chaude. coco et les noix d'arèque contenus dans le
Pendant ce temps, les femmes ne cessent de plat.
chanter et les musiciens jouent de leurs Sur ces entrefaites, des femmes moriées
instruments. Après le nalangroic, les femmes du feu dans un ré-
apportent en chantant
font aux jeunes mariés leur toilette. chaud de terre neuf, et le placent au milieu
Le soir du même jour, à l'instant où l'on du pandel. Le pourohila en fait la consécra-
allume les lampes, les convives reviennent tion à cet effet, il répand tout autour du ré-
pour assister à la cérémonie que voici Les chaud de l'herbe darbha au nord, il dépose
femmes mariées, recommençant à chanter, de petits morceaux de l'arbre sacré <MtcnM/!H,
prennent un cylindre de bois qo'ettcs enduisent à côte desquels on apporte trois petits vases
de chaux, tracent dessus, en longueur, des de cuivre, qui contiennent, l'un du lait, le
bandes rouges, et y attachent de petites bran- second du beurre liquéfie, te troisième du
chesde manguier; elles mettent sur ce cylin- lait caillé, et le quatrième une mesure de
dre "ne grande quantité de safran réduit en riz cru et une de riz bouilli, mêlés ensemble.
poudre, qu'elles versent ensuite dans un Au sud du réchaud, on répand, sur une gran-
vase de terre neuf; elles le portent avec so- de féuille de bananier, neuf mesures de riz,
lennité, en chantant, au milieu du pandel, en l'étalant bien également, et l'on divise ce
où on lui offre un sacrifice d encens, et du riz en neuf compartiments ou carrés, des-
bétel; chaque assistant fait à ce vase une tinés chacun à une des neuf planètes on
inclination profonde. Ce safran, consacré de offre individuellement à ces planètes le pou-
la sorte, est le seul dont on fera usage durant dja, des bananes et du bétel après quoi on
la solennité. leur fait la même invitation qu'aux dieux et
Ce ne sont là que des actes préparatoires aux ancêtres.
à la célébration du mariage, qui doit durer Le pourohita va placer à l'est du réchaud
cinq jours. une autre feuille de bananier, sur laquelle il
Le premier jour est appelé MtoM/tOt<r<ct, l'herbe darbha et des akchattas;
c'est-à-dire le grand jour, le jour heureux, répctndde
c'est une offrande à Brahma il pré-
le jour favorable c'est celui où ont lieu les sente encore du sucre brut et auquel du bétel. Il fait
cérémonies les plus importantes. Le chef de ensuite l'évocation des Achta-dikou-pataka,
la f;)tni)te va de bon matin faire ses invita- ou huit dieux gardiens des huit coins du
tions, tandis que les femmes s'empressent de
la maison et le or- monde, et il leur offre le poudja sur la même
puriGer paudel, qu'elles feuille de bananier.
nent tout autour de nouvelles guirlandes
On passe à l'inauguration du dieu ami et
de feuilles de manguier.
à l'apothéose des cinq petites cruches.
Les convives étant arrivés se fardent le
Ces cérémonies achevées, le père de la
front, se trottent la tête d'huile de sésame, fille fait le homam en l'honneur de Brahma,
et vont faire leurs ablutions. A leur retour
le pourohita évoque tous tes dieux dont les de Vichnou et de Siva, des huit dieux gar-
noms se présentent à sa mémoire, et les prie diens des huit coins du monde, des huit Vis-
avec de grandes louanges de rester sous le was et d'tndra, en ayant soin de prononcer
les noms de ces différents dieux, ainsi que
pandel, et d'y présider durant les cinq jours les mantras adaptés à la circonstance. it
que doit durer la cérémonie du mariage. fait de nouveau le homam aux neuf planètes,
Vient ensuite l'évocation des ancêtres.
Les futurs époux, étant assis sur t'estrade de un sacrifice au feu auquel il offre du beurre
terre, au milieu du pandel, et ayant à côté liquéfié.
d'eux leurs pères et leurs mères, tes uns et On apporte un réchaud de terre neuf, au-
les autres la face tournée vers l'orient, le quel il attache, avec un fil, un morceau de
père de la fille se lève, se met au doigt du safran, et où il dépose le feu consacré. Des
milieu, de la main droite, le pavitram, met femmes portent en chantant ce réchaud dans
dans un plat de métal une mesure de riz, et un lieu isolé, où l'on a soin d'entretenir,
sur ce riz un coco teint en jaune, trois noix nuit et jour, jusqu'à la fin de la fête, le feu
d'arèque dans la gousse, et cinq.autres sé- qu'il contient. Si, par négligence ou partout
parées de la gousse. Prenant alors d'une autre accident, il venait à s'éteindre, ce se-
main une de ces noix, et,de l'autre le plat de rait un présage des plus funestes.
métat, il prononce trois fois, à haute voix, Arrive enfin le mouhourla, c'est-à-dire ce
les noms de son père, de son grand-père et qui fait l'essence du mariage. Après un sa-
de son bisaïeu). A chaque fois il frappe trois crifice offert à Ganésa, des femmes mariées
coups sur le plat de cuivre avec les noix parent avec l'élégance la plus recherchée tes
d'arè~jue; enfin les interpeHant de nouveau époux assis sur l'estrade de terre, la face
par leurs noms, il dit tournée vers l'orient. L'époux se lève ensuite
« 0 vous, mes ancêtres, qui habitez. le et prie les dieux de lui pardonner tous les
Pi<ra-<o/.o (paradis des ancêtres), daiguez péchés qu'il a commis depuis qu'il a reçu Is
M9 MAR MAR S30
triple cordon il accompagne sa prière d'une peu d'eau et lui donne du hétct, ce qui est
aumône de quinze fanons faite à un brah- un gage ordinaire de donation.
mane. Le don de la vierge est suivi de trois autres
S'équipant alors en pèlerin, comme s'il de- dons, en vaches, en terres et en sntagrama,
vait entreprendre le pèlerinage sacré de qui sont de petites pierres auxquelles on at-
Kasi (Bénares), il sort de la maison, accom- tache des idées superstitieuses.
pagné des femmes mariées qui chantent en Vient la cérémonie appelée ~MM~nc~o.
chœur, de ses parents et de ses amis, et pré- Les époux étant assis vis-à-vis l'un de l'au-
cédé des instruments de musique. Arrivé tre, une pièce de soié déroutée devant eux,
hors du village, il se dirige du côté de t'o- et soutenue par douze brahmanes, les dérobe
rient mais son futur beau-père vient à sa à la vuedescbnvives.Ccuxci invoquent alors
rencontre, lui demande le but de son voya- successivement plusieurs dieux et déesses.
ge, et l'engage à y renoncer. I) a, lui dit- Le mangatachta fini, on procède à la céré-
il, une jeune vierge, et, s'il le veut, il la lui monie du tali. On entité le tali dans un
donnera en. mariage. Le pèlerin accepte la petit cordon teint en jaune avec de l'eau de
proposition avec joie, et retourne avec son safran et composé de cent huit fils bien fins,
cortége à l'endroit d'où il était parti. En en- tressés ensemble, et on le présente aux con-
trant, les femmes lui font la cérémonie de vives hommes et femmes, qui le touchent
l'ara tti. tous et le chargent de leurs bénédictions.
Les époux, ayant pris place sur t'estrade, Quatre grandes lampes de métal à quatre mè-
et le san-calpa terminé, on passe à la céré- ches, posées sur un piédestal de la même ma-
monie importante tière, sont apportées on placedessus d'autres
appelée /fa~at!a. A cet
effet, on se procure deux morceaux de sa- lampes faites avec de la pâte de farine de riz
et remplies d'huile on les allume, et qua-
fran, autour desquels on attache un fil dou-
tre femmes les prennent entre leurs mains
ble; on met dans un plat demétat deux poi-
on allume en même temps, tout autour du
gnées de riz, sur ce riz un coco teint en
jaune, et sur ce coco les deux morceaux de pandel, un très-grand nombre d'autres tam.
safran; on adresse des prières à tous les pes alors, au son bruyant des instruments
dieux en générât on les prie de venir tous de musique et au chant de toutes les femmes,
se fixer sur ce kankana, et d'y rester jusqu'à viennent se méter le tintement de petites
ce quejes cinq jours que doit durer la fête cloches et le bruit assourdissant des pla-
du mariage soient expirés. L'époux, prenant ques de'bronze et de tous les corps sonores
alors un de ces morceaux de safran, t'attache qu'on a sous la main, sur lesquels chacun
au poignet gauche de t'épouse, qui, à son frappe à qui mieux mieux.
Au milieu de ce tintamare,
tour, lui attache l'autre morceau au poignet t'époux s'ap-
droit. On donne ensuite au pourohita le riz proche de sa jeune compagne, qui est assise
et le coco sur lesquels a été posé le kan- la face tournée vers t'Orient, et lui attache au
kana. cou le tali, en le nouant de trois nœuds.
Les époux, s'asseyant à côté l'un de l'au-
Suit la procession du dieu ami. La mère tre, se présentent réciproquement dn hétet
de t'épouse, accompagnée des autres femmes deux femmes mariées s'approchent
et des brahmanes va prendre le d'eux,
présents, les bénissent et leur font la cérémonie de
vase de cuivre qui représente le dieu ami l'aratti.
les femmes se mettent à chanter, les musi- On apporte du feu dans un réchaud de
ciens jouent de leurs instruments, et tous terre neuf, et après que ce réchaud a été
vont ainsi processionnellement jusqu'au bout consacré par le pourohita, on t'environne de
de la rue là, choisissant un endroit propre,
lampes allumées, et l'on pose auprès une
on y verse une partie de l'eau contenue dans
le vase. Le dieu ami, déposé par terre, re-
petite pierre, appelée pierre de sandal,
sans doute parce qu'elle est enduite de cette
çoit t'offrande du poudja, puis est reporté matière. Alors l'époux, tenant sa femme par
avec la même pompe à la place où on l'avait la main, fait trois fois le tour de ce feu sacré;
pris. Vient, après cela, la plus importante à chaque tour, prenant de la main droite
de toutes les cérémonies du mariage, appelée le pied droit de sa femme, il lui fait toucher
Aan~ara-daHa ou don de la vierge. Voici com- la pierre de sandal, et la touche lui-même
ment elle se pratique avec le sien. En faisant ce dernier acte, les
L'époux étant assis et tourné toujours vers deux conjoints doivent diriger leur intention
l'orient, son beau-père fait le san-kalpa, et teurs pensées vers la grande montagne
vient en face de lui, et lé regarde quelque du Nord, appelée ~ap<a-jEbt<<a~Par<~a ou la
temps en silence il doit s'imaginer qu'il Montagne des sept castes, lieu de ~'origine
voit, dans son,gendre, le grand Vichnou et de leurs ancêtres, laquelle montagne est re-
dans cette pensée, il lui offre un sacrifice présentée par la pierre de sandal.
consistant en divers mets et fleurs. On ap- Telles sont les diverses cérémonies qui
pj'rte un plat neuf de cuivre, dans lequel le composent le moM/iOMr~a. Dès qu'etfes sont
marié met les deux pieds, et son beau-père finies, on plante au milieu du pandol deux
les lui lave d'abord avec de l'eau, puis avec bambous, l'un près de t'autre, au pied de
du lait, et une troisième fois avec de l'eau, chacun desquels on pose une corbeille faite
en récitant les mantras propres à la cir- du même bois les mariés s'y placent debout
constance. Mettant alors la main de sa Btte chacun dans la sienne, et l'on apporte deux
dans celle du futur époux, il verse dessus un autres corbeilles pleines de riz ils prennent
5S< DtCTtONNAtftE DES RELIGIONS. SS2

tour à tour de ce riz avec les deux mains, jour. Nous ferons grâce à nos lecteurs dea
et se le répandent mutuellement sur la tête. cérémonies, sacrifices, amusements, repas
Ils répètent ce manège à plusieurs reprises des quatre jours suivants. 'rout est exécuté
jusqu'à ce qu'ils soient fatigués~où qu'on en vertu de presrr'ip~ons ïitûéfiques 'qu'il
leur dise de cesser. Dans quelques castes, ce n'est pas permis d'enfreindre.
sont les convives qui font aux nouveaux ma- TLecérémoniat queDODS venon~ ue décrtre
riés cette cérémonie, à laquelle on donne est celui des 'bra'hmaD~s Ïe~ noces des
le nom de <ac~a. kchàtriyas et cettes des soùdvas offrent des
Lorsque toutes ces cérémonies sont ache- variantes plus un moins Dombrèuses~ mais
vées, on donne aux ,brahmanes présents, partout et~es son't accompagnées ide ~a plus
hommes et femmes, de la poudre de sandal, grande ~sotennïte, et on nepeut entreprendre
des akchattas et du bétel. Tous vont faire de se marier. sans 'faire d'énormes dépenses;
leurs ablutions et reviennent pour le repas, aussi ~st-il très-ordinaire aux gens pe~
qui, ce jour-tà, doit être des plus splendides. fortunés de se ruiner à l'occasion d'un ma-
Avant de s'asseoir pour manger, on ne man- riage it e'st des tfindous qui dépensent tout
que pas de porter aveç solennité, aux di'eua; ce qu'ils possèdent et bien au de!à d'anires t
domestiques, leur part de tous les mets qui ont côDtraetent, pour remplir cette obligation,
été préparés. des dettes qu'ils ne seront jamais en éta't
Le grand repas terminé, on songe à, celui d'acquitter.
des époux, mais ce n'est pas sans "cérémo- 3' -Lorsqu'il est question de mariage chez
nie. On apporte d'abord te feu sacré deynnt tes Siamois, les parents du jeune homme font
l'estrade où ils sont assis l'époux se lève demander la Htte à ses parents par ~tes fem-
et fait le homam sur ce feu, tandis que te mes âgées et de bonne réputaHon. Si la pro-
pourohila récite des mantras; ensuite les position leur convient ils donnent une
femmes vont en procession, et en chantant, réponse favotabie tout en se réservant
remettre le réchaud à sa première place. néanmoins ~afa<eu)té de tonsu)ter teurtitte.
Les jeunes mariés, se tenant par la main, Eh même temps ils prennent l'heure de'la
vont à l'endroit où est placé le dte'M ami; ils naissance du garçon, et donnent celle de ta
lui font une inclination profonde~ et t'époux naissance de leur fille de part et d'autre
lui présente se~ offrandes. Ils font une incli- oh va chez les devins, mani de cette pièce,
nation semblable aux cinq vases de terre pour les consulter et savoir si le parti est
placés près du ~'ett'omt, dans lesquels sont avantageux, et surtout si 'ta famitie avec )a-
semées dix espèces dé graines, et versent de quelle on doit coTt'tracter attianee tst rich~.
l'eau sur,ces vases. Car, comme chacun, dans ce pays-tà, cache
Ce n'es~ qu'après tous ces préliminaires ses richesses, pour se garder de la concus-
que les jeunes mariés vont prendre le repas sion des magistrats et de t'avidité du prince,
qui a été préparé pour eux seuls. Ils s'as- il faut aller aux devins p&ar 'savoir si ~ne
seyent eh facé.l'un de l'autre, au milieu du famille est dans l'aisance. C'est donc sur l'a-
pandel, sur deux petits escabeaux, l'époux vis du devin qu'on se détermine. Alors, si le
ayant le visage tourné vers l'Orient. Devant mariage doit se conclure, le jeune homme
eux est étalée une grande fénille de bananier va voir sa future trois fois, et lui porte,
aux quatre coins de laquelle on place une pour tqat présent, ;du bétet et du fruit. A
lampe faite de farine de riz, pleine d'huilé, ta troisième visite, les parents de chaque
et qu'on allume en même temps qu'un côté s'y trouvent aussi-on compte la ~dot de
grand nombre d'outrés lampes disposées l'épouse, et ce que l'on donne de bien à l'é-
tout autour du pahdel. Des femmes mariées poux, auquel le tout est délivre sur-le-champ
apportent entre deux -plats neufs de métal, et en présence des parents, mais sans contrat
en chantant, ét àu son des.instruments dé écrit. Les nouveaux mariés reçoivent aussi
musique, les divers mets destinés aux époux. pour l'ordinaire, en cette occasion, des
Après )ës leur avoir servis, on commence présents de la part de leurs oncles; et dès
par leur verser trois tois, sur le bout des lors, sans aucune cérémonie religieuse, le
doigts, un peu de beurre~iquéSé qu'ils ava- mariage est conclu et ratiGé.ll est même
lent aussitôt; ils prennent .ensujtc leur repas défendu aux Talapoins d'y assister. Seule-
ensemble <ur la même.feuitte. Mangèr de la ment ils vont quelques, jours après chez les
sorte est une marque de l'union ta plus in- époux, jettent beaucoup d'eau bénite, et ré-
timé c'est la preuve d'amitié la moins cqui- citent quelques prières eh tangue pâli.
voque. Ptus tard~ la femme pourra bien H);Ï)àns le TongKing, il n'y a pas non
manger les restes du repas de son mari, plus de cérémonie religieuse le soir des
mais e~té ne sera plus admise à manger en noces, les parents de la mariée la conduisent,
commun avec. tui; cette faveur ne lui est en chantant et en dansant, (ian~ ta maison
accordée qu'e le jour seul de son mariage. Le de son époux, où étant arrivée etie va dans
repas fini, les nouveaux mariés sortent pré- là cuisine, et salùe le foyer; ensuite elle se
cédés de la musique et accompagnés des jette à terre, pour témoignerja soumission
chanteuses, de. tous les convives et du pôùro- qu'etledoit~ son mari. La Mte nuptiale et
hita. Celui-c! teur montre une petite étoile les festins durent neuf jours, et il faut que
de ta Grande-Ourse, ép"use du saint péni- tes époux.soient bien pauvres pour la termi-
tent Vasichtà, et exhorte la nôuvette mariée ner, le troisième jour. Dès le toidemaih des
à ta prendre pour modèle. ~RÔUNDHA- noces, le mari~ët tatëmi~e se traitent mi)-'
Tt. Ainsi nnis'sent tes cérémonies du premier tueUement 06 trërë et de sd;ur.
.,t
535 MAR MAR 5M
20 En. Chine, lorsque deux personnes 22: Dans le Tibet, comme.dans la plupart
sont d~accord sup les articles du mariage des contrées soumises au bouddhisme, le
qtt'ettes veutent.contracter, ou.plutôt tors- mariage se. contracte 'sans l'entremise des
que teu~union a~été décidée par les pères et ministres de la religion it n'y intervient
mères respectifs, sans mém&quë les jeunes que des. parents âgés. Dès que la fillè 'a
gens aie.nt pu s~apercevoir (car c'est ainsi donné son consentemenLau mariage, son
que.ceta arrive le ptus souvent), tes astro- nouvel époux prend du beurre et lui en fait
logues décident du jour où ta,cé)6bration une onction ~n front ettë fait ta même
des noces. doit/se faire. La ~une épous& est chose à son mari, aussitôt que celui-ci a ex-
conftaite à ta maison de son époux, dans primé son consentement. Ils vont ensuite
une titière exactement fermée, mats accom- dans un temple, y rendent leûrs hommages
pagnée d~un grand; cortége de musique et de à là divinité, et en font le tour par la voie
chaotsjoyeux. Le mari l'attend à ta. porte, sacrée, en continuant de prier.
ouvre )ui-méme la titière, et ta conduit dans Dans une a'utr& relation, traduite du chi-
une satte, ou~ tous deux rendent leurs hom- nois, que nous avons ~ous les yeux, it n'est
mages, au y/nen, en tni faisant quatre révé- pas même question de visite ni' de prières
rences profondes. D'après l'étiquette, ce dans les temples. Quand te temps d'aller
n'est qu.'ators que le jeune homme peut voir chercher la nancéo est arrivé, y est-il dit,
sa Cancée pour la première fois; ette tève les deux familles font teurs invitations. Lès
atora son ~oile et attend, non sans anxiété, confiés arrivent avec des .présents qui aug-
le résultai de't'examen do son. mari, qui la mentent ta dot, et les parents de ta nancée
plupart du temps t'accepte tette qu'elle.est. lui donnent pour dot des terres et du bétaiL
Après ~'ptremu.tueHementsa~és, le mari Le jour de ta noce, on ne se sert ni de 'cha-
remétsônépouSR entre tes mains des fejn- riots, ni de chevaux; mais on dresse une
mes invitées, à 1.~ cérémonie, qui passent tente devant la maison de la Sancéè, au mi-
tout te jour en festin et en divertissements, lieu de laquelle ôn étate trois ou quatre
tandis que, de son côté, it en fai( r .<autant avec matelas carres, puis oh prend un ptat de
ses amis. blé dont on répand les grains par terre. On
21. Au Japon, les mariages sont célébrés conduit ta Sancée par les bras et o~ ta fait
avec une multitude de cérémonies,, dont voici asseoira la pla'e ta plus étevéë. Le père et
les principates Le marié. e~)a mariée sor- ta mère se mettent près d'cHe, tes 'autres
tent séparéme~ d,e ta v'He, chacun avec s~on parents des deux côtés, d'après tëur iang.
cortége, et se rendent par des chemins (af- On pose devant eux .de petites tables cou-
férents à une coti'ne voisine, sur taquette vertes de fruits et de ptats;1e repas nui,
se trouve un temple ou, à défaut de temple, les membres des deux famitle's prènneat la
une tente dressée exprès, et dans taquëtte Cancée par les bras pour ta me~er âpied à
on a érigé ta statué du oieudet'hymeh. Ce la maison du futur ou si c'est tom; i~a
simulacre a une tête de chien, symbotë de conduisent à chevaLOh~ette desgrarnsde
taGdétité, et tient en ses mains hn cordon froment ou d'orge grise sur ta 6ancée~ à
ou un Ci de laiton, autre embième de la force cette occasion la famille de la femme donne
et dé la nécessité des tiens du mariage. Devant des mouchoirs à tous tes parents du mari.
t'idote se ~ientuh ministre deïâ retigion; ~Quand t'épouse est arrivée dans tamahou
t'épouse se placé à sa droite et répoux a sa de cetui-ci, on ne lui fait plus dé présents,
gauche. L e ministre recite te formutaire du mais on la prend par te bras, on ta ptace
mariage, et, a un instant donné, t'épouse 'près du <iaTfcé et on présente à tous les
prend une torche, l'attume aux tampes de deux du vin e; du thé. 1
l'autel, et la présente au jeune homme qui Un quart d!hut)re après les nouveaux
y aHumé la s)enne; Quand les deux torches 'époux s'asseyent à part, et tous tes parents
flamboient, tous les assistants poussent un ~teur donnent des mouchoirs.
cri d'attégresse, en souh<)itantaux époux Les gens les plus distingués suspendent
toutes sortes dé prospérités; a)ors le bonze ces mouchoirs au cou des jeunes gens, tan-
prononce sur eux ta bénédiction..Ceux qui dis que ceux ci mettent dans teur sein ou
les ont accompagnés attument au pied de la placent devant eux en tas tes mouchoirs
colline un grand ?eu. dans tequet on jette qu'ils ontreçus de teurs égaux~ A ta 6h du
les jouets et tout ce qui servait d'amusement repas, tes proches parents prennent de ta
à la mariée on en fait de même nés vête- viande et des fru)ts,~t les emportent chez
ments qu'ctte portait dans son enfance. Hn- eux. Le lendemain, les parente et toute 1a
fin on tue, dit-on, au pied de la coHine, f.tmitteTtes mariés, revêtus de beaux habits
deux boeufs et quelques moutons, que t'en et le cou PTtvetoppé de mouchoirs, se promè-
immole au diea totétaire de t~'union conju- nent avec eux dans les rues font des visites
gale, mais dont la chair est'sans doute con- aux proches parents qui viennent à leur
sommée, pendant les huit jours que dure la rencontre à la porte de ta maison, et~eqr ôf-
noce. L'épouse est ensuite ramenée dans la frent du thé et du vin'; après avoir bu, on
maison de son époux; elle la trouve ornée s'assied en cercle, tes'jambes croisées, et on
et parée le pavé. et le seuil de ta .porte sont chante. On passe ainsi 'trois jours, et le ma-
jonchés de fteurs et de verdure des ban- riage est consommé.
mères et des-pavit)ons notent à l'extérieur 23. Chez les Mongols, la demande en ma-
oh se livre alors aux festins et aux réjouis- rifige est faite par des personnes étrangères
sauces. le consentement donné, le père du futur, ac-
535 DICTIONNAIRE DES RKUGfONS. 556
compagné de ses plus proches parents et de bote de son état de filie on lui ôte ses paru-
l'entremetteur, va chez le père de la future res de corail, et après avoir ajouté quelques
il apporte au moins un mouton cuit et dé- ornements aux deux tresses qu'on lui laisse,
coupé, des vases pleins d'aïrak et des /c/!a- eHe est revêtue de l'habillement des femmes
da/M (mouchoirs bénits). Les émissaires du mariées et conduite chez son beau-père
futur, après avoir exposé le motif de leur pour lui faire la révérence tous les parents
visite, mettent sur un plat devant les idoles, et les amis de son mari futur y sont réunis.
la tête et d'autres morceaux du mouton Pendant que le prêtre fit les prières du ri-
ainsi que les khadaks. Ils allument des cier- tuel, elle a le visage caché, et, suivant les
ges et se prosternent plusieurs fois devant divers mouvements d'un homme qui lui
les images saintes ensuite tout le monde sert de guide et qui est toujours choisi du
s'assied, et les arrivants régalent avec du même âge qu'elle, elle s'incline respectueu-
vin et le. reste du mouton les parents de la sement vers le feu, et ensuite vers le père,
future, à chacun desquels its'doivent remet- la mère et les autres proches parents du
-ire en même temps un khadak ou une pièce mari tous lui donnent à haute voix leur bé-
de.1monnaie en cuivre, qu'on jette dans un nédiction. Pendant cette cérémonie, des vê-
vase rempli de vin le père boit le vin et tements et d'autres objets sont distribués de
garde la pièce. sa part aux assistans. Elle entre ensuite dans
Lorsque tout est convenu, et qu'ou a dé- sa iourte; mais le mariage n'est quelquefois
terminé le nombre de bestiaux qui doivent consommé qu'au bout de six ou sept jours,
entrer dans la dot de la fille, ses parents lui surtout durant le séjour de la mère qui do!t
font construire une nouveUe iourte, munie rester au moins une nuit auprès de sa
de tout ce qui est nécessaire à un ménage fille.
ils lui doivent aussi tous .tes objets qui con- 2~. Nous nedisons rien de la célébration
cernent la toilette, et même un cheval sellé, des mariages sur le continent Africain, car
qu'elle doit monter pour se rendre chez son toutes les tribus des nègres, tant musulmans
époux. Le père de la fille donne alors une qu'idolâtres, contractent l'union conjugale
fête, qui est bientôt rendue par le futur. Le sans la moindre cérémonie religieuse. La
jeune homme se rend chez son beau-père plupart du temps la femme est achetée de
avec une suite nombreuse de parents et d'a- ses parents, t'époax t'emmène dans sa ca-
mis, et y fait porter des plats de mouton bane, et le mariage est conclu. Les cérémo-
cuit en nombre suffisant, avec force aïrak nies, quand il y en a, se bornent à des
et des khadaks. Après avoir adoré les ido- danses, un festin et autres réjouissances
les, on présente des khadaks au beau-père, profanes.
à la belle-mère et aux plus proches parents
25. « H y a, ditChâteaubriant, deux es-
ensuite tous les convives sortent de la iourte, de
pèces de mariages parmi les sauvages
s'asseyent en cercle et commencent le repas, du Nord le premier se fait par
l'Amérique
qui consiste en vin et en thé. En même le simple accord de la femme et de t'homme;
temps oc consulte les lamas, qui choisissent est pour un temps plus ou
un jour heureux pour la célébration du ma- l'engagement
moins long, et tel qu'il-a plu au couple qui
riage. se marie de le fixer. Le terme de l'engage-
La-veille du jour désigné, les lamas réci-
ment expiré les deux époux se séparent.
tent des prières adaptées à la circonstance,
et deux d'entre eux vont chez les parents de Tel était à peu près le concubinage légal
dans le vm* et le !x° siècle. Le second
la Sancée s'informer s'il n'est point survenu en vertu du
d'empêchement. Pendant que tous les objets mariage se fait pareillement
consentement de l'homme et de la femme
qui composent la dot sont expédiés, les amis mais les parents interviennent. Quoique ce
intimes se rassemblent dans la iourte, et
mariage ne point limité, comme le pre-
s'asseyent en cercle, près de la porte, avec
la future, en se tenant le plus près d'elle mier, a un certain nombre d'années, il peut
qu'il est possible. Les envoyés du futur toujours se rompre. On a remarqué que chez
ont bien de la peine à les faire sortir un à les Indiens le second mariage, le mariage lé-
un, et à se saisir de la fille pour l'emporter gitime, était préféré par les jeunes fittes et
dehors. Autrefois même on la liait et on l'at- les vieillards, et le premier par les vieilles
tachait à la iourte par les manches de sa femmes et les jeunes gens.
robe. Lorsqu'ils ont réussi à s'en emparer, ils « Lorsqu'un sauvage s'est résolu au ma-
la placent sur un cheval, la couvrent d'un riage tégat, il va avec son père faire la de-
manteau, et lui font faire trois fois le tour mande aux parents de la femme. Le père revêt
du feu sacré; puis ils se mettent en route, des babils qui n'ont point encore été portés, il
de la mère et des plus proches orne sa tête de plumes nouvelles lave l'an-
accompagnés
parentes. cienne peinture de son visage, met un nou-
Quand la Sancée est à quelques centaines veau fard, et change l'anneau pendant à son
de pas de sa demeure future, le fiancé en- nez ou à ses oreilles; il prend dans sa main
voie du koumis et de la viande pour la réga- droitoun catumet dontle fourneau est blanc,
ler ainsi que sa suite. A son arrivée, elle le tuyau bleu, et empenne avec des qùeues
reste entourée de ses compagnes jusqu'à ce d'oiseau; dans sa main gauche il tient son
que sa propre iourte soit préparée. Dès arc détendu en guise de bâton. Son fils le
qu'elle y est entrée, on la fait asseoir sur le suit, chargé de peaux d'ours, de castors et
lit, on défait ses tresses nombreuses, sym- d'orignaux it porte en outre deux colliers
5:7 MAR MAR S38
de porcelaine àquatre branches, et une tour- posés, surviennent en même temps à la hutte
terelle vivante dans une câge. du plus vieux parent. On pratique une se-
« Les prétendants vont d'abord chez le conde porte à cette hutte, en face de la porte
plus vieux parent de la jeune fille ils en- ordinaire. Environné de ses compagnons,
trent dans sa cabane, s'asseyent devant lui l'époux se présente à l'une des portes; l'é-
sur une natte, et le père du jeune guerrier pouse, entourée de ses compagnes, se pré-
prenant la parole, dit «Voità des peaux. Les sente à l'autre. Tous les sachems de la fête
deux colliers, le calumet bleu et la tourte- sont assis dans la cabane, le calumet à la
relle demandent la fille en mariage. e Si les bouche. La bru et le gendre vont se placer
présents sont, acceptés, le mariage est con- sur des rouleaux de peaux à l'une des ex-
clu car le consentement de l'aïeul ou du trémités de la cabane. Alors commence en
plus ancien sachem de la famille l'emporte dehors la danse nuptiale entre lesdeux chœurs
sur le consentement paternel. L'âge est la restés à ta porte. Les jeunes filles, armées
source de l'autorité chez les sauvages plus d'une crosse recourbée, imitent les divers
un homme est vieux, plus il a d'empire. Ces ouvrages du labour; les jeunes guerriers
peuples font dériver la puissance divine de font la garde autour d'elles, l'arc à la main.
l'éternité du Grand Esprit. Tout à coup un parti d'ennemis,sortant dela
« Quelquefois le vieux parent, tout en ac- forêt, s'efforce d'enlever les femmes; celles-
ceptant les présents met à son consente- ci jettent leur hoyau et s'enfuient; leurs frè-
ment quelque restriction. On est averti de res volent à leur secours un combat si-
cette restriction si, après avoir aspiré- trois mulé s'engage les ravisseurs sout repous-
fois la vapeur du calumet, le fumeur laisse sés.
échapper la première bouffée au lieu de l'a- « A cette pantomime succèdent d'autres
valer, comme dans un consentement absolu. tableaux tracés avec une vivacité naturelle
De la cabane du vieux parent on se rend au c'est la peinture de la vie domestique, le soin
foyer de la mère et de la jeune fille. Quand du ménage, l'entretien de la cabane, les
les songes de celle-ci ont été néfastes sa plaisirs et les travaux du foyer, touchantes
frayeur est grande. H faut que les songes occupations d'une mère de famitte. Ce spec-
pour être favorables n'aient représenté ni tacle se termine par une ronde où les jeunes
les esprits, ni les aïeux ni la patrie mais filles tournent à rebours du cours du soleil,
qu'ils aient montré des berceaux, des oiseaux et les jeunes guerriers, selon le mouvement
et des biches blanches. H y a pourtant un de cet astre. Le repas suit il est composé
moyen infaillible de conjurer les rêves funes- de soupes de gibier, de gâteaux de maïs,
tes, c'est de suspendre un collier rouge au de canneberges, espèce de tégumes.de pom-
cou d'un marmouset de bois de chêne. » mes de maïs sorte de fruit porté par une
Après cette première demande, tout a l'air herbe; de poissons, de viandes griffées et
d'être oublié; un temps considérable s'écoule d'oiseaux rûtis. On boit dans de grandes ca-
avant la conclusion du mariage. Le jeune lebasses le suc de l'érable ou du sumac, et
homme est obligé d'affecter un air d'indiffé- dans de petites tasses de hêtre une prépara-
rence et d'attendre les ordres de la famille. tion de cassine, boisson chaude que l'on
Selon la coutume ordinaire, les deux époux sert comme du café. La beauté du repas con-
doivent demeurer d'abord dans la cabane de siste dans la profusion des mets.
leur plus vieux parent; mais souvent des « Après le festin la foule se retire. tt ne
arrangements particuliers s'opposent à l'ob- reste dans la cabane du plus vieux parent
servation de cette coutume. Le futur mari que douze personnes six sachems de la fa-
bâtit alors sa cabane avec l'aide de ses amis, mille du mari, six matrones de la famille de
et on la meuble de tous les ustensiles néces- la femme. Ces douze personnes assises à
saires. terre, forment deux cercles concentriques
« Huit jours avant la célébration du ma- les hommes décrivent le cercle extérieur.
riage, continue Châteaubriant la jeune Les conjoints se placent au centre des deux
femme se retire à la cabane des purifications, cercles ils tiennent horizontalement, cha-
lieu séparé où les femmes entrent-et restent cun par un bout, un roseau de six pieds de
trois ou quatre jours par mois; et où elles long. L'époux porte dans la main droite un
\ont faire leurs couches. Pendant les huit pied de chevreuil; l'épouse élève de la main
jours de retraite, le guerrier engagé chasse gauche une gerbe de maïs. Le roseau est
il laisse le gibier dans l'endroit ou il le tue; peintde différents hiéroglyphes qui marquent
les femmes le ramassent et le portent à la l'âge du couple uni' et ta lune où se fait le
cabane des parents pour le festin des noces. mariage. On dépose aux pieds de la femme
Si la chasse a été bonne, on en tire un au- les présents du mari et de sa famille, sa-
gure favorable. Enfin, le grand jour arrive voir une parure complète, le.jupon d'é-
les jongleurs et les principaux sachems sont corce de mûrier, le corset pareil, la <nantc
invités à la cérémonie. Une troupe de jeu- de plumés d'oiseaux ou de peaux de mar-
nes guerriers va chercher le marié chez lui tres., les tnocassines brodées en poil de porc-
une troupe de jeunes filles va pareillement épic, les bracelets de coquillages les an-
chercher la mariée à sa cabane. Le couple neaux ou les perles pour le nez et pour tes
promis est orné de ce qu'il a de plus beau oreilles.
eu plumes, en colliers, en fourrures, et de « A ces vêtements sont mêlés un berceau
plus éclatant en conteurs. de jonc, un morceau d'agaric, des pierres à
:< Les deux troupes., par des chemins op- fusil pour allumer le feu, la chaudière pour
S59 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 540
faire bouillir les viandes, le collier de coir d'un flambeau, chargeait )a mariée sur son
pôuT* porter tes fardeaux et là bûche da dos, et la-portait au togis du marié. Lès pa-
foyer. Le berceaa fait patpHer lé cœur de rents de cel.ui-ci, qui étaient allés au-devant
l'épouse, ta chaudière et te collier ne t'ef- de sa future épouse, la conduisaient en un
frayent point èné regardé avec soumission Fre~r ouï le marié t'attenttait c'est- là que
ces marques dé t'esctavage aôméstfqMe. Le s'achetait te reste de la cérémonie de la fa-
mari ne demeure pas sans teçohs un casse- çon que nous venons de !e dire. Le repas
tété, oh arc, une pagaie, lui annoncent ses nup,tiat suivait de prè-s., et quand on s'était
devoirs combattre, chasser et naviguer. suffisamment diverti-a manger et à boire, les
Chez quelques tribus, un tézàrdvërt.dë vieHIards~ prenaient te marié à part, et les
cette espèce dont les mouvements sont si ra- femmes âgées ta mariée, aGn de leur donner
pides que l'oeil peut à peine tes saisir; des à chacun en particulier les conseils utiles et
feûilles mortes entassées dans une corbeillé, nécessaires en ce changement d'état, et les
font entendre au nouvel époux quë le temps moyens de s'acquitter exactement des de-
fuit et que t'hbmmé tombe. Ces peuples en- voirs que prescrit la vocation à taquette on
seignent par des ëmbfêmës la mdrâte de îa est àppeté par te mariage.
vie, et rappellent la part des soins que la Voilà ce qui se pratiquait généralement
nature a distribués à chaënn de ses ëhfants. thëx tes Mexicains: cependant quelques pro-
«Les deux époux, enfermas dans técoubtë v.incèsde t~empfre y ajoutaient ou retran-
tërcte des douze parente, ayant déclare qu'Us chaient seton tes caprices de l'usage. A ttas-
veulent s'unir le plus vieux parent prend ica~ta on rasait fa tête aux conjoints, comme
le roseau de six pieds il le sépare en dodzê pour teur apprendre qu'il était temps de
morceaux, lesquels il distribue aux douze T~nitter tes amusements det'enfance. Dans te
témoins; chaque témuih est obligé de re- méchoàcan ta nâncée était obtigée de tenir
présenter sa portion du roseau pour être tes yeux attachés sur le Oancé pendant le
réduite en cendres, si les ëpoux demandent temps de ta cérémonie, sans quoi il manquait
un jour le divorce. Les jeunes filles, qui on ,t &n degré de perfection à l'hymen. Dans une
~mehe l'épouse à là cabane du plus vieux autre province de. cet empire on enlevait le
parent; t'accompagnent avec des chants à la marié, pour faire accroire qu'on te forçait au
hutte nuptiate; les jeunes guerriers y con- mariage. Dans la province de Panuco les
duisent dê leur côté tëTSouvet époux. Les maris achetaient leurs femmes pour un arc,
conviés à là fétq retournent à leurs villages deuxuèches et un filet. Après le mariage, le
ils jettent en sacrifice aux manitous des beau-père passait la première année sans
morceaux de tëurs habits dans les neuves dire un seul mot à son gendre et celui-ci, dès
et brûtent un~Bpart de tear nourrfturë: B qu'it était devenu père, en passait deux sans
26. Dans le Méiciqué, tes mariages se con- s'approcher de sa femme.- Dans tes vingt
tractaient par t'àutorite des prêtres. On ex- premiers jours dé tears mariages, tes Maca-
primait dans un acte publié les biens que tacas, autres sujets des Mexicains,jeûnaient,
ta femme apportait en dot, et lé Mri était priaient leurs dieux, teur sacrifiaient, et par
obligé de les restituer, en cas qu'ils vinssent un motif depénitence se tiraient du sanget en
à se séparer. Après qu'on s'était raccordé sur frottaient ta bouche et le visage de teursidote<
les conditions, tes deux parties se rendaient 37. Chez tes Muyscas, quand un jeune
au temple, où l'un des sacrificateurs exami- Homme voûtait se marier, il allait trouver te
nait, leur volonté par des questions précises père de celle qu'il av.)it choisie, et lui offrait
et destinées à cet usage. It prenait ensuite un certain prix pour sa fille s'il était refusé,
d'une main le voile dé la femme et là man~e fi pouvait renouveler deux fois son oSre en
du mari, et il les nouait ensemble paruncoin, la doublant, niais il ne pouvait aller au de-
'afin de signifier lé lien intérieur des volon- là. Dans quelques endroits, le jeune homme
tés. Ils retournaient a)ors à lèur maison, liés envoyait aux parents une pièce d'étoffé, sans
ainsi t'un à t'autrë et accompagnés du sacri- ajouter un seul mot. Si etté était acceptée,
ncateur, et leur arrivée ils aHaient visiter it teur en envoyait une seconde, plus une
lé foyer, qui, selon )eur croyance, était te mé- charge d'hayo et un demi-cerf, pourvu qu'il
diateur des différends entre les mariés. Ainsi, leur fût permis d'en manger, car t'usage de
chez les Romains, tes conjoints s'appro- cette viande était accordé comme une faveur
chaient du feu et de l'eau qu'ils trouvaient à part'usaquë. Le tendomain, avant le lever
t'entrée du logis et rendaient leurs hommages de t'aurore,it attait s'asseoir devant ta porte
aux Lares.Les époux mexicains faisaientsept de son futur beau-père, en faisant juste assez
l'ois lé tour du foyer, précédés par le sacriS- dé bruit pour qu'on s'aperçût de son arrivée.
cateur. D'autres disent que ta femme seule Le maitre de la 'maison lui criait ators à tra-
faisaitcettë cérémonie, quiétait suivie dè cette vers là porte <fQue voûtez-vous ? êtes vous
de s'asseoir, afin 'de recevoir également Ta un voteur ? je ne dois rien, et je n'ai invité
chateur du fen, ce qui donnait la dernière per- personne. » Le jeune homme attendait sans
fection au mariage.Le marié avaitde~onTcôté Tien dire que sa future sortit de la maison,
deux vieillards pour assistants bu témoins, ce qu'ette faisait bientôt après en tenant à la
et la mariée deux Viëittos femmes. main une calebasse remplie de chich.t,
L'histoire mexicaine représentée en Egares qu'elfe tni offrait après en avoir goûté. Le
et en hiéroglyphes ajoute qu'à Tentrée de mariage était alors 'regardé comme <;onctu,
ta naitun~ espèce d'entremetteuse, àccom- mais les parents n'accordaie.n.t leur fille qu'à
pagn6e<!e quatre matrones, armées chacune 'cetui qu'ils regardaient comme bon trâvait-
64i MAR MAR 542
leur, et en état delà faire vivre. Quand un mariages ni sacrifices ni autres cérémonies.
chef entendait parler de la beauté d'une _Les gouverneurs et lés curacas étaient
jeune fille, il ta faisait demander à, ses pa- obligés parte devoir de teur charge, de pour-
rents, qui se faisaient un honneur d~ la lui Vjoir de la même màmère les,garçons et les
envoyer. Aussitôt qu'ette était entrée dans filles qui étaient à marier dansleur province.
son patais, on ta dépouillait de tous ses ILtattait qu'ils assistassent en personne à ces
véternt nts, et elle devait aller complètement mariages, ou qu'ils les Cssent eux-mêmes,
nue jusqu'à ce qu'il l'eût approchée. comme seigneurs et pères de la patrie. Les
Quoique tes Muyscas, et surtout tes nobtes, communautés de chaque ville étaient char-.
eussent le droit de prendre autant de concu- gées de faire la maison des nouveaux ma-
bines qu'ils en pouvaient nourrir, ils n'a- riés parmi les bourgeois et les plus proches
taient cependant qu'une seule femme tégiti- parents, de fournir des meubles pour leur
me, qu'ils épousaient en présence du prêtre. ménage.
Les deux conjoints plaçaient leur bras sur 29. Nous n'avons rien à dire sur les céré-
t'épaute <'un de l'autre. Le prêtre demandait monies matrimoniales pratiquées dans les
alors à la femme si ette serait ptus soumise ites nombreuses parsemées dans la grande
àBochicaqu'à sonmari; quand elle avait mer du Sud, car elles ne sont jamais accom-
répondu que oui, il lui demandait si elle pagnées d'un acte religieux.
aimerait mieux son mari que !es enfants MARIE, nom de la mère, selon la d.air,
qu'elle aurait de lui, et si elle aimerait de Jésus-Christ, Sauveur des hommes. Bien
mieux ses enfants qu'ette-même; si~tte ne que mariée à saint Joseph, ette enfanta son
mangerait pas quaxd son mari souffrirait divin Fils en demeurant toujours vierge.
la faim, et si elle viendrait-à lui sans qu'il L'histoire évangélique nous rapporte très-
eût besoin de l'appeler. Quand elle avait peu de choses sur~a vie et ses actions mais
rcpopdu affirmativement à toutes ces ques- la tradition nous la représente comme un
tions, le prêtre se tournait vers le mari, et parfait modèle de toutes les vertus. C'est
lui disait .~ue s'il voulait prcmire .pour aussi une croyance généralement admise
épouse légitime celle qui étaitauprcs de lui, dans l'Eglise, que Marie ne put être retenue
it devait le déclarer à haute voix, afin que par les liens de la mort, mais que, trois
tous ceuxquiétaient présents t'entendissent jours après avoir fermé les y~eux~ elle fut.
quand il avait fait cette déclaration par trois's corporellement enlevée dans le ciel; ou elle
fois, te mariage était regardé comme conc!u. est considérée comme l'avocate des çhré-
28. Voici ce que nous apprend le Péruvien tiens~ ta reine des anges et des saints. Aussi
Garcilassosur le mariage des incas :« Le roi Marie est-ette,.après Dieu~ le principal ob-
faisait assembler chaque année, ou bien de jet du culte de l'Eglise catholique. Une mul-
deux ans en deux ans, tout ce qu.il y avait titude de temples lui sont consacrés dans
de filles et de garçons de sa race, qui.étaient touttts tes contrées de la terre il ~'y 'pas
à marier dans la vilte de Cusco. Les.Cites d'émise si 'petite qu'elle soit, dans laquelle
devaient être âgées de dix-huit ~a/vingt ans, un autet au moins ne soit érigé en son hon-
et les garçons de vingt-quatre, car on neleur neûT; un §rand nombre de confréries et
permettait pas desemaoer~tus tôt, parce d'ordres religieux ont été fondés sous son
que, disaient-ils, il fallait a voir t'âge ette invocntiot); t'Ëgtise a autorisé des pratiques
jugement requis .pour bien gouverner sa de piété destinées à t'honorer ou à implo-
maison, et que c'était une pur&extravaganM rer son secours, te)tes que le RoMtîr~, le
de s'engager plus jeune. Quand il s'agissait Chapelet, le ~cop~atre, t'j4tK~M~, etc. Oh
do les marier, ils se tenaient près lès uns l'appelle communément la s<nM<eF<er~e et
des autres; t'inca s'e mettait au miiieû Notre-Dame.
d'eux, les appelait -par leur nom, puis les Nous devons ajouter ici que tous les peu-
prenant par III main, il leur faisait donner ples de là terre, même les nations païen-
la foi mutuelle et tes rem'ettait entre tesmains nes, qui en on~ entendu parler, professent
des parents. Les nouveaux mariés ~'en at- pour elle la plus grande vénération; les Mu-
laient alors dans ta maison du père <ie sutmans.~en~ro autres, la considèrent com-
l'époux, et la noce se faisait pendant trois ou me une vierge pure et sans 'tache, préservée
quatre jours, ou davantage, si bon ieur par Dieu des fautes même les plus tegèrcs.
semblait, parmi les parants !es ~!us proches; Mahomet avait coutume de dire qu'on pou-
ces filles ainsi mariées s appelaient ensuite vait trouver un certain nombre ~t'hommes
les femmes Jégilimes;ou bien~M/eMMHM<< accompiis,'mais qu'H'n'y avaU ~ue quatre
t)) M~dëfa'main~c <'inca', nbm'qu'onteur doTt- femmes parfahes Asia, ~cmme de Pharaon
n~itpour teur finreptus 'd'honneur. Après Morie, mère de Jésus Khadidja, première
quei'inca avait marié tes~ersones de aa race, femme du faux prophète~ et Fatima, sa fille.
le teadpm.ain,<)es ministres, députés à cet Les Juifs sont les seuls qui déversent sur
effet, mariaient dans te même ordre les a'utrcs Marie le Set de ta h~ihe et lés saletés de ta
jcun'es hommes, fils des habitants de la vil- calomnie.
le, observant la division des ~ua'rtier's qu'on- MAtUE (FRÈRES DE), communauté d'hbm-
appétit Cusco ')a ~àute 'et Cusco tabasse. mes qui fournit des ~stit/ut~urs <t~ns divers
Les .parents ~oo~aient tes 'neutttes ou*tea département. Lëursié-ge~st~ Bordeaux.
ustensiles de~a maison Ehacun apportait sa MARISiNÂ.fè~equetcsGéorgienscétébrent t
pièce de ménage, ce q~t'Hs faisoœat enhe le.jour;de l'Assomption de )a sathtc Vierge.
eux fort ponctuellement, sans ajouter à leurs tts la commencent dèa le point du jour, en
543 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 5~

mangeant une poule de l'année, arrosée nature première, sur laquelle le créateur di-
d'huile de noix, aussi de l'année; car la rige son regard tout-puissant, l'œit de l'es-
cérémonie importante des solennités géor- prit. Maritchi est également la personnifica-
giennes est de bien boire et bien manger tion du monde, embrassant le ciel et l'atmo
dès !e grandmatin. Cen'estqu'à cette époque sphère; H y a deux divisions, t'u ne supérieure,
qu'ils commencent à manger des noix nou- t'outre inférieure. La division d'en h;<ut est
\eHeset de jeunes poulets: c'est pourquoi indiquée par le soleil, qui occupe le ciel. et
ils n'en vendent pas auparavant il faut que l'on appelle le petit-Os de Maritchi. La
qu'on ait fait sur ces comestibles !es prières division d'en bas comprend l'espace où se ré-
de la Saint-Pierre. Ces prières consistent à pand le rayon de la lumière et que ce rayon
demander à Dieu de multiplier leurs pou- embrasse dans toute l'étendue de l'atmo-
les ce sont ordinairement les femmes qui sphère.
s'acquittent de cette dévotion. Le jour du 2° Afart<e/)t est aussi le nom d'une déesse
Marisina ils bénissent aussi les champs du système bouddhique du Népal.
et les prés pour cela, ils prennent trois 3° Le seizième dieu de la théogonie boud-
feuilles de la plante dont ils font du pain, dhique porte encore )e nom de Maritchi.
avec une petite branche de fraisier et un peu Fo]/. MA-U-TCHt.
de cire, dont ils forment une espèce de ra- ~° EnEn Maritchi est le nom d'un des sept
meau. Ce petit bouquet ayantété bénit parle richis qui président aux sept étoiles de la
prêtre dans l'église, ils le portent dans un constellation de la Grande-Ourse. Foy. Rt-
champ ensemencé où ils le plantent au mi- CHIS.
lien, croyant que cela préserve sûrement les MAR!TCH)PA, nom d'une classe de génies
champs du tonnerre, de ta grêle et des de la mythologie brahmanique. Ce nom si-
autres désastres. Ils font, en le plantant, gnifie un être qui se nourrit en buvant les
quelques courtes oraisons, recommandant rayons du soleil.
le champ à Dieu et à l'image de leur patron; MARJANA, déesse de ta récolte chez les
le tout est terminé par un grand repas fait anciens Slaves.
dans le champ même car sans repas ils ne MAKKOPËTES, génies que les anciens
croient point qu'aucune dévotion soit utile Prussiens regardaient comme les médiateurs
ou efficace. entre les hommes et les divinités infernales;
MARISTES. H a en France, sous ce nom, ils erraient çà et là dans les régions aérien-
des congrégations d'hommes qui se livrent au nes.
travail des missions dans les pays étrangers, MARNAS, grande divinité de la ville de
et des communautés de femmes qui s'adon- Gaza en Phénicie, où ce dieu avait un tem-
nent à l'éducation des enfants et à d'autres ple magnifique on cétébraitenson honneur
bonnes œuvres. des jeux et des courses de chars. Ptaton le
MARISTiNE, un des dieux de la guerre fait secrétaire de Minos; suivant d'autres au-
chez les Japonais, qui célèbrent en son hon- teurs, c'était le Jupiter crétois. Son nom si-
neur une fête solennelle dans le mois d'a- gnifie set'~MeMrefM/totKMM.
vril. Sur les deux heures de l'après-midi, on MARONITES, peuple chrétien qui habite
voit paraître deux corps d'armée, dont cha- le mont Liban, et qui tire sa dénomination
que soldat porte sur t'épaute, en forme de d'un certain abbé Maron, dont Théodoret a
livrée, l'image du dieu pour lequel H va se écrit la vie. li vivait au commencement du
battre. Les deux corps étant en présence, v° siècle. Le Ménologe grec et le Mar!yro-
on détache de chaque côté de petits garçons loge romain le placent au nombre des saints.
à t'escarmouche une demi-heure après par- et sa fête se célèbre le 9 février. Mais les di-
tent des escadrons qui voltigent pendant que vers écrivains ne sont pas d'accord sur la
le corps d'armée s'avance. A la portée du foi des Maronites et de leur fondateur. Les
mousquet, chacun fait sa décharge et se bat uns prétendent que l'abbé Maron était utono-
ensuite de plus près, avançant toujours les thélite, qu'il engagea toute sa nation dans
uns sur les autres, jusqu'à ce que l'un des cette hérésie et qu'ette y persévéra jusque
deux partis s'avoue vaincu. vers la fin du xu° siècle, époque où ils abju-
MARITCHA, mauvais génie 'de la mytho- rèrent leurs erreurs entre les mains d'Hay-
logie hindoue, fils de Sounda et de Taraka. meric, patriarche tatin d'Antioche. D'autres
II vint troublerles sncriCces de Viswamitra, voûtent que Maron ait au contraire ramené
et fut tué par Rama. Suivant d'autres au- du monothétisme les habitants du mont Li-
teurs, il fut tué plus tard, lorsque, méta- ban, et ils ajoutent que ce qui a donné lieu
morphosé en biche, il attira l'attention de de croire qu'ils avaient été dans le schisme,
Rama, pendant que Sita était enlevée par c'est qu'on a pris le renouvellement de leur
Ravana, tyran de Lanka. Maritcha blessé réunion avec l'Eglise-romaine -pour un vé-
poussa un cri qui imitait la voix de Rama; ritable retour à la foi catholique, et qu'on
Sita alarmée pria son frère Lackmana d'al- leur a imputé les erreurs des peuples au mi-
ler au secours de son époux. C'est alors que, lieu desquels ils vivaient. Quoi qu'il en soit
seule et sans protecteur, elle devint la proie de la pureté de la foi de l'abbé Maron, il est
de Ravana. certain que les Maronites ont professé, pen-
MARtTCHt, 1° personnification du rayon dant plusieurs siècles, l'hérésie qui n'admet
créateur, suivant la mythologie hindoue. Son en Jésus-Christ qu'une seule votonté. C'est
houi signifie tM:ra~, suivant M. Witson. C'est un fait historique qu'il est bien .difficile de
le rayon brisé, répercuté réuéchi dans la nier., puisqu'il est attesté, dit M. Quatremère,
545 MAR MAR 546
dans ses Mémoires sur les iVa~a~MM, par troisième réside à Rome, où il représente la
plusieurs écrivains, tant musulmans que nation maronite auprès du souverain pon-
chrétiens, orthodoxes ou hérétiques. « On a tife les trois autres résident dans divers.
cité et commenté, dans cette controverse, couvents ou eottégcs du Liban. Tous ces ar-
continue ce savant orientaliste, le passage chevêques et évéques sont nommés et con-
d'Eutychius.Le judicieux Masoudi (historien sacrés par le patriarche, qui, tui-même,
arabe), dans un de ses ouvrages, donne des comme le patriarche maronite d'Antioche,
détails intéressants sur les Maronites leurs estéiu par les évêques nationaux, et doit
dogmes, leurs étabtissements, et sur Maron, être confirmé par le pape. Les curés maro-
leur fondateur et il assure expressément nites sont mariés pour la plupart comme
qu'ils professaient le o'onothétisme. Gré- les curés grecs-catholiques de la basse Hon-
goire Bar-Hebraius atteste que les Maronites grie.
diffèrent des autres chrétiens en ce qu'ils Les monastères ou couvents maronites,
admettfnt une seutevotonté et une seule opé- tant d'hommes que de femmes sont
ration pour les deux natures de Jésus-Christ, au nombre de quatre-vingt-deux, savoir:
au lieu de deux volontés et dedeuxopérat ions. soixante-sept qui comptent quatorze cent
Le missionnaire Ricold de Montcroix, qui par- dix religieux, et quinze qui contiennent
courut l'Orient dans le xni" siêcle, s'exprime trois cent trente religieuses tous ces mo-
en ces termes « De là vainsmes au mont de nastères ont des statuts sévères confirmés
« Libanus, et la demeurent Maronites, qui par le saint-siége. Les moines sont tous de
« sont chrétiens mescréants et maintiennent l'ordre de Saint-Antoine, l'usage de la viande
« que en Christ n'a ne eust queunesimptevo- leur est absolument interdit eu tout temps,
« !unté. » Le même religieux, descendant le même en cas de maladie. Ils n'exercent au-
Tigre, depnisMossutjusqu'à Bagdad,rencon- cune fonction spirituelle, comme la prédi-
tra des Maronites, dont il parle en ces termes cation, la confession, etc.; ils sont unique-
« La demourent Maronites mescréants chré- ment occupés à la prière et au travail des
« tiens et scismaz et ont ung archevesque. mains, principalement à la cutture de la
« Ilz maintiennent que Crist fut une seulle terre. Le nombre des églises, en dehors des
« votunté. C'est leur erreur. En toutes auttres couvents, se monte à trois cent cinquante-
« choses seaecordentitz à notre foy catholic- six elles sont desservies par douze cent
« que plus que à nulleaultre secte d'Orient. » cinq prêtres, sous l'autorité des évoques et
Le frère Richard, dans son traité contre !a du patriarche. Quatre colléges publics en-
religion des Turcs, assure que les Maronites tretiennent chacun de vingt à vingt-cinq
admettaient en Jésus-Christ une seule vo- élèves. La sont enseignées, sans aucune ré-
lonté. tt ajoute qu'ils s'étaient soumis à l'E- tribution, les grammaires arabe et syriaque,
glise romaine, et que leur patriarche assista ta philosophie, la dogmatique, la théoto-
au concile général de Latran tenu sous le gie, etc. mais on n'admet à étudier la théo-
pontificat d'innocent tH, mais qu'ensuite ils. logie que ceux qui font vœu d'embrasser
revinrent à leurs premières erreurs. Bro- l'état ecctésiastique, d'obéir au patriarche,
card range aussi les Maronites avec les Nes- et de se livrer aux missions dans la contrée.
toriens, les Jacobites,au rangdes hérétiques.)) 'Les Maronites suivent le calendrier ro-
Ce fut l'an 1182 que les Maronites, au nom- main pour la division du temps et la célé-
bre d'environ quarante mille hommes, vin- bration des fêtes, excepté pour quelques-unes
rent, en présence d'Haymeric, patriarche qui leur sont particulières. La liturgie et
d'Antioche, abjurer l'hérésie du monothé- tous les offices se font en langue syria-
tisme, et rentrer dans le giron de l'Eglise ro- que, à l'exception de l'Epître, de l'Evangile
maine, à taquetteitssontdemeurésSdétement et dequelques oraisons qui, pour une plus
attachés. Cette nation, qui comptait autrefois grande intelligence, sont récités en arabe,
une population de plus d'un million d'âmes, seule. langue entendue du peuple le syria-
n'en compte plus aujourd'hui que cinq ceut que n'étant que pour t'Ëgtise, à peu près
vingt-cinq mille, dont quatre cent quatre- comme le latin chez les catholiques d'Eu-
vingt-deux mille dans la chaîne du Liban; rope. La communion est administrée avec
les autres sont répartis à Alep, à Damas, au du pain azyme, selon le rite romain. Les or-
Caire, dans t'ite de Chypre, et en quelques nements sacerdotaux et pontificaux sont les
autres lieux, ainsi qu'à Constantinopte. mêmes qu'à Rome (A. Laurent, Relation
Les Maronites, non-seutement du Liban, AMton~Me des affaires de Syrie, 18M, tom. 1).
mais en quelque lieu qu'ils se trouvent, re- MAROUT, un des deux anges qui, suivant
connaissent pour leur premier chef spirituel, les Musulmans, se perdirent par le vin et la
après le pape, le patriarche établi dans le concupiscence charnelle, Voy. HAROUT.
mont Liban, où il a trois diverses résidences. MAROUTAS, génies aériens, qui sont la
Indépendamment du patriarche, et sous sa personnification des vents dans la mytho-
juridiction, les Maronites ont neuf archevê- logie hindoue; ils sont au'nombre du qua-
ques ou évoques diocésains, ceux d'Alep, rante-neuf.. Leur empire s'étend dans les
de Damas, de Beyrouth, de Seyde, d'Héopoli, plaines de l'air Indra, dieu du ciel e.t leur
de Potri-Djébaït.d'Kden, de Tripoli et de souverain, les lance comme sa milice fidèle
Chypre six autres n'ont pas de siège. Deux tour à tour sur la terre et sur les masses de
de ces derniers remplissent auprès du pa- nuages; qui recèlent dans leurs flancs les
tiarche les fonctions de vicaires t'un pour eaux bienfaisantes de la pluie. Les Maroutas
le spirituel, l'autre pour le temporel un sont les émissaires d'Indra, les exécuteurs
MC'ftONNA!RE DES RELIGIONS. ~48
de ses ordres sembtaMcs aux enfants du; partauxtiba~onsde chaque jo.nr;i)s sont con-
ierfibte Eotë, tantôt ifs sont renfermés dans jurés, par des [,'rièr~s chantées, de joindtf.e Leur
les demeures qu.ëteutche(Ieur assigne., f<m- assistanc&efScace à l'assistance que tes maî-
t~t its s'échappent~ sa voix, et s~'6)ancen,t: tres du ciel: lumineux ne refusent jamais
dans t'espace qui leur ëstt ouvert, pour mou- at'homme qui les implore. Un hymne du
voif, ébranler, déchirer et détrmre. Aus&i Rigvéda tes représente portés s~r d;es chars
étaiëht-its~ autrefois fort redoutés des: p~- aux roue% d'or, tenant des 6pée& de fer, et
teurs et des cotons de l'Inde, qui tes conju- courant ça et ta pour exterminer leurs en-
raient par des prières et par des vœux. Voici. nemis (JE~M: ~Mr <e m~/</te d~s ~!tMat)o~,
quelques fragments des hymnes du R~gyé~a, pp. 12 et 55). PAVANA.
traduits parM.Nève, q~) expriment poéti- MARQ,WtT, mauvais génie des anciens
quement les phénomènes causés par les Stayes. C'était la personnification du cau-
Maroutas et la manière dont on tes conjurait: chemar. Fo~. K)K)MORA.
«Qui de vous est le plus grand, ô chefs MARRAINE, Gtte ou femme qui tient an en-
qui ébranlez le ciet et la terre t quand vous fant sur tes fonts de baptême, afin d& répon-
agitez ce monde comme te_ sommet d'une dre à sa place et de rendre, compte de sa foh
colline? L'homme protège sa demeure contre Elle doit, a défaut des parents, veitter avec
votre impétuosité e( votre violence horri- te parrain sur l'éducation religieuse de cet
bte la plus haute montagne coderait devant enfant lorsqu'il sera devenu grand. La mar-
vous à votre choc renversant tout, la terr& raine devenant la mère spiritueH&du bap-
tremo~ commeun chef aff.nbti par tes ans.J.. tisé, ette contracte; avec fui et avec son pète
Partout oùs'avàncent les Maroutas, Us ré- et sa mère une aUiance spiriluelle, qui forme
sonnent avec fracas sur leur route tous les un empêchement de mariage, d.'injiti'tution
êtres entendent leur marche. Venez prpmp- ecclésiastique, et dont L'Eglise pe.~t dispen-
tement sur ~os chars rapides des cérémo- ser.
nies ont été préparées pour vous pa~ tes Gts MARS, un des dieux principaux des Grecs
de Kanva soyez comotés de joie en ces et des Latins. Les pc~mters t'appelaient Ar~.
lieux, o –Quand ta foudre a retenti comme Le mot tatin pourrait venir de ~<t/t-M, te
le mugissement d'une vache les Ma~outas grand Ares; tes anciens Romains te nom-
raccompagnent aussitôt pour répandre ta maient aussi Mamers.
pluie au milieu des journées, its~roduisent Les poètes ne s'accordent pas suc sa nais-
l'obscurité par te nuage portant )e pods des sance. Les uns te disent Qts de Ju~fer et de
eaux, quand ils vont inonder ta terre après Junon; les autres attribuent à Junon toute
leurs coups retentissants, toutes tes habita- sente les honneurs de cette production, et
lions terrestres sont saistes de tremblement bâtissent a ce sujet la-fable suivante « La
ainsi que les hommes~ Renversant tes reine des dieux, jalouse de ce que son! époux
corps sotides et immobiles, soulevant les avait, sans. sa participation, fait sortir PaHas
fardeaux tes plus. tourds, les Maroutas bri- <
de son cerveau, essaya, pour s'en venger, de
sent et déracinent tes arbres du sq(, ils faire aussi quoique ouvrage de son chef, et
ébrantent et entr'ouvrent tes ftancs des mon- s&mit a voyager dans t'Qnent, cherchant le
tagnë's. Us ne connaissent aucun e.nnemi ni )moyen de devenir mère sans le secours de son
d~hs te ciel, ni sur ta terre; teurs forces, mari. Fatiguée de la route, ette s'assit un
toujours bien unies, renversent et domptent j jour auprès du temple de Flore, qui. iui de-
tous les obstacles ils s'avancent de toutes imanda te sujet de son voyage; l'ayant appris,
parts comme saisis par t'ivresse. Par teur <
eUe lui promit de lui faire connaitre le
vigueur irrésistible, tts agitent violemment i
secret qu'eue cherchait, à condition qu'ette
toutes tes créatures terrestres ou célestes, )1ne le réyéterait jamais à Jupiter. Junpn tui
douées dé ta force la plus solide; its soute- < ayan~ fatt le serment, Ftore tm montra
en
vent des tourbittons de poussière, et abreu- (
dans tes champs d'Otène une Heur qui avait
vent de t'eau des nuages ta terre desséchée, t propHété de faire concevoir par son seul
la
Têts que des étéphants sauvages, ils detrui- <
attouchement ce fut donc par le moyen de
sent les forêts ils rugissent avec fureur <
cett&p)ante meEveitteuse que Junon donna
comme des tibns ils réssembtent a des ar~ tnaissance à Mars, dieu mutin et quereHeur.
chersqut vibrent sans cesse dans teurs mains ]E~e Et élever soi) Ois par friape, un des; Ti-
des Céchesménaçcmtesfits sont toujours t
tans ou Dactyles idéens, dont il apprit ta
prêts à tancer f~urs~rait~ étmcetants.–Les {danse et les autres exercices gymnastiques,
Maroutas combattent avec agilité comme des fqu.i sont tes prétudesde la guerre. C'est pour
sotduts exercés êf avides de gfoire its spnt tceta, ditLucten, qu'en Bithynie on offrait a
redoutés de tous tes êtres, ces chefs d'un 1Priape ta dime desdépouittes consacrées a
aspect' ectai'ant. Us font brider leurs ar- JMars. Le jeune dieu n& tarda pas à faire écta-
mes étfnceîàntes, eC ils signàtenF teuï force t
ter ses inclinations guerrières. H était vif,
par dés coups destructeufs sous te poids iimpétueux, robuste, adrott ~.tous les~ exer-
des nuages qu'ils amoncëtent,, t'ùnivers en- c
cices du corps. U ne se livrait point de com-
tiertrembtp, dans t'attenté des ptuiesabon- tbatsur ta terre qu'ttne vqu)ûty prendre part,
dantes qui s'en précipiteront des h&utëurs eet.qu'it ne parut dans tu mêtée, déguisé s~u%
du ciel. –Ces grands agitateurs du t
une forme humaine. Ce fut particuttèrement
monde,
briUants comme ie soteit, se servant d'Agni p
pendant te sjége d~ TBpie qu'il se distinguu.
~te feu).cemméae: teur tangue, spnt appelés 1 favonsait
it ~e~ Troyens, non par t'tntérét
au sacriSce avec ta foule des DeYa~ jts ont tq~'tt pprtatt à ce pen~pte, mais par.comptai-
649 MAR MAR B§6
sance pour Vénus, dont il était amoureux, et dernier, celui des Latins, qui rendit Rhéa
et qui avait un fils dans la-ville assiégée. En Sylvia mère de Rémus etde Romulus, et quo
vain Jupiter avait défendu aux dieux de se l'on croit le même qu'Àmutius, frère de Nu-
mêler des'querelles des Grecs et des Troyens, mitor.
Mars était toujours parmi ces derniers, les Le culte de Mars paraît avoir été peu ré-
animant au combat et combattant lui-même pandu chez les Grecs. Paasanias ne parle
à leur tête mais son ardeur impétueuse lui d'aucun temptë éteyé en sou honneur, et ne
coûta cher. Minerve,.qui protégeait les Grecs, cite que deux ou trois de ses statues, en par-
suscita contre lui le vaillant Diomède, dont ticulier cette de Sparte, qui était Hée et gar-
une flèche, conduite par Minerve, fit à ce dieu rpttée,aSn que te dieu ne les abandonnât pas
une blessure profonde. Mars, se sentant dans tes guerre§qu'tts auraient ~soutenir.
blessé, jeta, dit Homère, un cri terrible, tel M~s son catte trtpmphait gbez tes ~o
que celui d'une armée entière qui charge mains, qui le regardaient comme te protec-
l'ennemi. H s'éleva aussitôt vers l'Olympe, teur de leur empire. Dans ta guerre contre
et vint porter ses plaintes à Jupiter. Il lui de- tes Lucaniens, tes Romains crurent te voir
manda justice de l'attentat que Minerve, par marchant à leur tête et armé d'un casque
les mains de Diomè(te, avait commis contre aité. Parmi ses temples, à Rome, celui qu'Au-
sa personne, et lui reprocha sa prédilection guste tui dédia après ta bataitte de Phitippes,
pour cette déesse née de son cerveau. Jupiter sous te nom deTMars Vengeur, passait pour
le reçut d'abord assez mat. « Ne m'importune le plus célèbre. Vitruve remarque que les
plus de tes lamentations, lui dit-il, dieu per- temples de ce dieu étaient de l'ordre dorique,
fide et inconstant. De tous les habitants de et qu'on tes plaçait ordinairement hors des
l'Olympe tu es le plus odieux pour moi. Tu murs, afin que ta divinité fût là comme un
ne te ptais que dans le sang et dans le car- rempart pour garantir les murs des fureurs
nage tu rie respires que ta discorde et les de ta guerre. Ma's cet usage n'était pas gé-
combats et tu n'as que trop hérité du ca- nérat, puisqu'aRaticarnasse lé tempte de
ractère indomptable de ta mère. a Néan- Mars était au milieu de la cifadeUe. Les Sa-
moins te père des dieux se radoucit et re- tiens, prêtres de Mars, formaient un
commanda à Péon de panser la blessure de cpHége
sacerdotal très-célèbre.
Mars, qui fut bientôt guéri,par lès soins du On imjnotait à Mars le taureau, le verrat
médecin des immortels. » et te bélier quelques peuples tui sacrifiaient
Nous passerons sous silence les aventures des chevaux tes Lusitaniens, des boucs, des
galantes du céleste guerrier la plus cétébre chevaux et même des prisonniers de guerre;
est son amouradultère pour Vénus. Mars s'é- tes Càriens, des chiens; tes~ Scythes et tes
tait mis en garde contre'tes yeux clairvoyants Saracores, des ânes. Le coq et le vautour
dePhébus,qui étaitson rival auprès de label- lui étaient consacrés. On te~nettait quel-
le déesse,en mettanten sentinelle Alectryon, quefois dans ta classe des divinités inferna-
son favori; mais celui-ci s'étaht'endormi, Phé- ttis', Et à qui ce titre convenait-it mieux, dit
bus aperçut les coupables et courut en préve- Noët, qu'à un dieu meurtrier, dont te plaisir
nir Vulcain. L'époux outragé les enveloppa étai~ de repeupler sans cesse le royaume de
dans un réseau aussi solide subtil, et vou' Ptufbh ? Mars est représenté d'une manière
tut rendre tous les dieux' que témoins de leur assez uniforme, c'est-à-dire sous la figure
crime et en même temps de sa honte. Mars d'un guerrier armé d'un casque, d'une pique
punit son favori en te métamorphosant en et d'un bouctiéri
coq depuis cette époque, cet oiseau tâche de Les anciens Sabins le représentaient sous
réparer sa faute en annonçant par son chant l'effigie d'une tance ~MtrM. Voy~ Quittes. U
le lever de Pastre du jour. Lès poëfes donnent en était de même chez tes ancien~ Scythes,
à Mars plusieurs femmes et plusieurs en- ou une vieille epéë couverte de fouine, è(
fants il eut Hermione de 'Vénus, Kémus et ntanfee sur up monticute, était Ï'~mbtème du
Homutus de Rhéa, et de Thébé, Evadne, fem- dieu de ta'guerre. Ces peuples tul consa-
me de Capanée. craient aussi de magnifiques bocages, dans
Les anciens ont distingué plusieurs Mars lesquels ils aSectaient d'avoir quetques chê-
le premier fut Bétus, à qui Diodore de Sieite nes d'une grandeur extraordinaire. Ces ar-
fait honneur d'e l'invention des armes et de bres' étaient si sacrés à )ëurs veux, qu'its
l'art de ranger tes troupes en Sataitte. Hygin tenaient pour sacrilège et digne de mort qui-
nous apprend qu'on donna à cet ancien rô! conque en arrachait la plus pet~e branche.
de Babylone te nom de F~tM, du grec p~o;, Its tu) sacriBaient des bœu~s; de~ cbevaa~,
trait, pour avoir fait le premier ta guerre aux et quetquefois des prisonniers de guerre et
animaux; mais' c'est une erreur le mot Bel ils arrosaient leurs arbres sacrés du sang des
est te même que JM ou .Ban<, et désigne ta victimes. Les Gaulois pareilfement adoraient
divinité'en générar; Bétus était plutôt Jupiter Mars, ou ptutôt teur dieu de t'a guerre soM
ou le Soieit. Le second Mars, était un roi ta forme d'une épée déposée sur un autet~
d'Egypte te troisième un roi des Thraces, dans un de teurs bocages. Ifs consacraient
nommé Odin, qui se distingua tellement par à ceHedivinttétes dégouittes de teurs enne-
sa valeur et ses conquêtes, qu'il obtint d'être mis, qu'ils rassemblaient en "monceau, et
mis par ce peuple belliqueux au rang de laissaient exposées au milieu )fela campagnej
dieu de la guerre c'est celui qu'on nomme sans craindrèque qui que ce f6t se perfntt
Mars hyperboréën (Fo~. Obt)f). Le quatriè- d'en détourner ta plus légère partie.
me est Ares, le Mars des Grecs le cinquième MARSOBA, fête que tes Géorgiens céte-
55i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 552

brent pour le mal d'yeux le jour de sainte leur déclamation en sa qualité d'excellent
Agnès, 21 janvier. Ils se rendent à une église .joueur de nûte.
et portent en présent, les uns un peu de cire, MARTANDA-BHAtRAVA, incarnation de
d'autres de la corde, d'autres du fil, qu'ils Siva. C'est sous cette forme que ce dieu mit
mettent dans la main du prêtre. Celui-ci le en déroute l'armée des Daityas qui molestait
leur tourne sur la tête/puis ils l'offrent à les Brahmanes. Foy. M~LLA.
aSn qu'èlle les préserve du mal MARTHE (DAMES DE SAINTE-), congréga-
l'image,
d'yeux. tion-rQligieuse, dont le but est de donner aux
malades les soins nécessaires et d'instruire
MARSPITER, un des noms latins du dieu les jeunes personnes. Leur maison-mère et
Mars, composé de Mars et de pater, de la le noviciat sont à Romans, dans le diocèse
même manière que l'on dit Jupiter pour Jou- de Vatence. H y a dans ce diocèse douze, mai-
pater. sons de cet ordre, et soixante professes, qui
MARSYAS. satyre de la mythologie grec-' donnent l'instruction gratuite à plus de huit
que, personnification d'un fleuve de la Phry- cent filles.
gie. Il joignait, suivant Diodore de Sicile, à ~~jRy/~ZES Z.AR/~V/, ministres publics
beaucoup d'esprit et d'industrie, une sagesse du dieu Mars chez les Romains.
et une continence à toute épreuve. Son génie MARTIAUX, jeux que les Romains célè-
parut surtout dans l'invention de la flûte, braient le premier jour d'août en l'honneur
où il sut rassembler tous les sons qui se de Mars, parce que c'était ce jour-là qu'on
trouvaient auparavant distribués entre les avait dédié le temple à ce dieu. On y faisait
divers tuyaux du chalumeau. II fut le pre- des courses à cheval et des combats d'hom-
mier qui mit en musique les hymnes consa- mes contre les animaux. Germanicus y tua
crés aux dieux. Attaché à Cybèle, it t'accom- une fois deux cents lions, au rapport des
pagna dans tous ses voyages, qui les con- historiens.
duisirent l'un et l'autre à Nyse où ils ren- MARHN1STES, 1" sectaires théosophiques,
contrèrent ApoUon. Fier de ses nouvelles qui, sur la fin du siècle dernier, se formaient
découvertes, Marsyas eut la hardiesse de un symbole calqué en partie sur le christia-
faire au dieu un défi qui fut accepté, con- nisme, en partie sur la philosophie naturelle,
dition que le vaincu serait à la discrétion du. et en partie sur l'illuminisme. Mais l'abbé Gré-
vainqueur. Les Nyséens furent pris pour goire demande quel est fondateur du Marti-
arbitres. Ce ne fut pas sans peine et sans nisme car, dit-il, on peut choisir entre Saint-
péril qu'Apotton l'emporta sur son concur- Martin etMartinez en effet c'est ce dernier
renl. lndigné d'une telle résistance, il attacha. qui initia Saint-Martin aux mystères théurgi-
Marsyas à un arbre, et l'écorcha tout vif, ou, ques. On ignore Ja patrie de Martinez
comme dit Hygin, il fit faire cette crueUe Pascalis, qui mourut à Saint-Domingue
opération par un Scythe. Mais quand la cha- en 1799; on, présume cependant qu'il était
leur de son ressentiment fut passée, se re-
Portugais, il prétendait trouver dans la cabale
pentant de sa barbarie, it rompit les cordes judaïque la. science qui nous révèle tout ce
de sa guitare, et la déposa avec ses flûtes qui concerne Dieu et les intelligences créées
dans un antre de Bacchus, auquel il consa- par lui. Il admettait la chute des anges, le
cra ces instruments. Eiifn dit que la peau péché origine), le Verbe réparateur, la divi-
de Marsyas formait comme un miracle con- nité des saintes Ecritures. H disait que quand
tinuel toutes les fois qu'on jouait de la flûte, Dieu créa l'homme, il lui donna un corps
elle s'agitait et résonnait, au lieu qu'elle ne matériel, tandis qu'auparavant celui-ci n'a-
produisait ni son ni mouvement quand on vait qu'un corps élémentaire. Le monde avait
jouait de la lyre. On lui attribue encore t in- ét& également dans l'état d'élément c'est
vention du chalumeau composé de la double Dieu qui coordonna l'état de toutes les créa-
Hûte, et de la ligature qui empêchait le gon- tures physiques à celui de l'homme.
flement du visage,'si ordinaire dans le jeu né à Amboise en 17~3, eut
Saint-Martin,
dès instruments à vent, et donnait ptus de occasion de connaître à Bordeaux Martinez
force au joueur en affermissant les lèvres Pascalis, qu'il cite pour son premier institu-
et les joues. Le mythe de Marsyas fait sans teur, et Jacques Boehm pour lé second. Ces
doute allusiou à l'introduction dans la musi- liaisons décidèrent du sort de sa vie et de sa
que d'un instrument nouveau et des luttes doctrine. H avait d'abord embrassé la pro-
qu'eurent à essuyer ses partisans avec ceux fession d'avocat, qu'il quitta pour l'état mili-
qui tenaient pour l'ancienne méthode. taire il renonça égatement à celui-ci
Les villes libres avaient dans ta pt-ace pu- voyagea en Itatie et en Angleterre, et vint
blique une statue de Marsyas, symbole deteur se fixer à Paris, où il demeura jusqu'à la
liberté, à cause de fa liaison intime de Mar- révolution; il mourut àAutnay-tés-Bondy,
syas, pris pourSitène, avec Bacchus, surnom- en 180t. Il composa un certain nombre
méJH~r; car les poëteset tespeintresterepré- d'ouvrages théosophiques dont plusieurs
sentent quétquefoisavec les oreilles de faune sont signés~ philosophe inconnu. H a la pré-
ou de satyre, et unequeue de Silène. A Rome, tention de fonder sa doctrine sur les rapports
il y avait dans le Forum une de ces statues éternels, qui existent entre Dieu, l'homme et
~oisu'es d'un tribunal. Les avocats qui ga- l'univers et il avance que ces rapports sont L
gnaient leurs causes avaient soin de la cou- développés non-seulement dans l'Ancien et
ronner, pour remercier Marsyas du succès le Nouveau Testament, mais dans tous les
de leur éloquence, et le rendre favorable à livres réoutés sacrés par les différents peu"
655 MAR MAR SS~
ples. Nous n'entrerons point ici dans le détail comme ils disent, un développement radical,
de sa doctrine, laquelle serait au reste assez pour le saisir et le comprendre. Foy. THÉO-
difficile à formuler; elle est fondée presque SOPHES.
tout entière sur l'illuminisme et sur une 2° Il y a en Russie une secte, née dans
physique souvent absurde. A quelques vues. l'université de Moscou, vers la fin du règne
saines s'intercalent une fouie de choses de Catherine II, à laquelle la conformité de
inintelligibles, au milieu desqueiïes la raison doctrine avec les Martinistes français a fait
s'égare sur la danse, sur la moelle elle est donner le même nom. Elle eut pour chef le
l'image du timon, de ce matras généra), ou professeur Schwarts. Les Martinistes russes
de ce chaos.par lequel la nature temporelle étaient nombreux à la Gn du xvmesiécte;
actuelle a commencé;–sur l'esprit astral mais ayant traduit en russe quelques-uns de
ou sidérique !e temple de Jérusalem eut lieu leurs écrits, et cherché à répandre leur doc-
pour garantir les opérations du culte téviti- trine, plusieurs furent emprisonnés, puis
que des communications astrales. –L'exis- élargis quand Paul monta sur te trône. Ac-
tence des êtres corporels n'est qu'une tuellement ils sont réduits à un très-petit
véritable quadrature. Toute la nature est nombre.
un somnambulisme. Notre bouche est Us admirent Swedenborg, Boehm, Ekarts-
entre tes deux régions interne et externe, hausen et d'autres écrivains mystiques. Us
réeUe et apparente; elle est susceptible de recueillent les livres magiques et cabalisti-
frayer avec l'une etl'autre aussi les hommes ques, les peintures hiéroglyphiques, embtè-
se donnent plus de baisers perfides que de mes des vertus et des vices, et tout ce. qui
baisers sincères et profitables. Si l'homme tient aux sciences occuttes. Ils professent unii
fût resté dans sa gloire, sa reproduction eût. grand respect pour la parole divine, qui ré-
é<6 l'acte le plus important, et qui eût te plus vèle. non-seutcment l'histoire de la chute et
augmenté le lustre de sa sublime desti- de la délivrance de t'homme, mais qui, selon
nation aujourd'hui cette reproduction est eux, contient encore les secrets de la nature
exposée aux plus grands périls. Dans le aussi cherchent-ils partout dans la Rib!e
premier ptan, il vivait dans l'unité des es- des sens mystiques. Tel est ai peu près ce
sences mais actuellement les essences sont qu'en disait Pinkerton en 1817.
divisées une preuve de notre dégradation MARTYR, mot grec qui signifie ~MO!K.
est que ce soit la femme terrestre qui en- 1° C'est te nom que t on donne, dans le chris-
gendre aujourd'hui l'image de l'homme, et tianisme, à ceux qui souffrent quelque sup-
qu'il soit obligé de tui conférer cette œuvre plice et la mort pour la défense de la foi de
subtime, qu'it n'est plus digne d'opérer lui. Jésus-Christ. C'est par te sang des martyrs
même. Néanmoins, la toi des générations des que la religion chrétienne a été cimentée.
divers principes/tant iritcllectuels que physi- Les empereurs romains, pendant l'espace de
ques, est telle que, quelle que soit la région trois siècles, firent de vains efforts pour la
vers taquettc~ porte son désir, il y trouve détruire. It y eut, par leurs ordres, dans
bientôt un matras pour recevoir son image toutes les provinces de l'empire, un affreux
vérité immense et terrible etc., etc. carnage dés disciples de Jésus ni l'âge, ni
Dans un parallèle entre le christianisme le sexe, ne mettait à l'abri de ces persé-
et le catholicisme, comme si ces denx choses cutions sanglantes; ontrainait au supplice
n'étaient pas identiques, il s'est donné libre de saints poutifes, des magistrats vénérés,
carrière pour dénaturer et calomnier le ca- des grands de l'empire, de pauvres artisans,
tholicisme, qui n'est, dit.it, que le séminaire, de respectables vieillards, de pieuses matro-
la voie d'épreuves et de travail, ta région nes, denobtcsguerhers, de jeunes vierges, de
des règles, la discipline du néophyte pour tendres enfants, des esclaves;. on employait
arriver au christianisme. Le'christianisme tous les genres de tortures pour les faire
repose immédiatement 'sur la parole non renoncera teur foi, les cachots, les chevalets,
écrite il porte notre foi jusque dans la ré- les ongles de fer, !'eau ou l'huile bouillante,
gion lumineuse de la paroledivine :tecathoti- la lacération ou l'amputation des membres;
cisme repose en général sur la parole écrite et quand ils avaient survécu à ces affreux
ou sur l'Evangile, et particulièrement sur la tourments, on leur arrachait un reste de
messe il borne la foi aux limites de la pa- souffle par le tranchant du glaive, par la
role écrite ou de la tradition. Le chris- croix, par le feu, par la dent des bêtes féro-
tianisme est le terme, le catholicisme n'est ces, sans parler do genres de mort plus
que le moyen; le christianisme est le fruit raffinés, inventés par le dép't et par la rage.
de l'arbre, le catholicisme ne peut en être Déjà, du temps de saint Jérôme, on évaluait
que l'engrais le christianisme n'a suscité la à onze cent mille le nombre des chrétiens
guerre que contre le péché, le catholicisme mis à mort dans l'étendue de l'empire ro-
l'a suscitée contre les hommes. main. Mais plus on en faisait périr, plus to
On ne saurait nous reprocher de ne pas nombre des chrétiens augmentait; on eût dit,
donner ici un précis raisonné des idées de suivant la belle expression de Tcrtuttien,
Saint-Martin, car ses disciples eux-mêmes quo le sang des martyrs étail la MMteHce des
contestent ta facutté de t'apprécier à quicon- cAr~<<?tM. La lutte eut cependant un terme
que n'est pas initié à son système; tel ne la patience invincible de ces athtètcs de Jc-
.l'est qu'au premier degré; tel autre au se sus-Christ triompha de la puissance des mai-
cond, au troisième, etc.; d'où il résuite qu'il tres du monde. Le christianisme, étendu et
faut attendre une grâce intérieure, ou, affenni par tes moyens 'némes nui eussent
DICTIONN.DES REMUONS. I!). 13
555 MCTIONNAiRE DES RELIGIONS. SS6
(tu !e détruire, s'assit enfin sur le trône des leurs martyrs, ils mettent Mahomet, qai eut
Césars; ett'Egtise, après avoir été inondée deux dents cassées à la bataille d'0hod<
'.iusHng cle ses enfants, vit enfin lleurir dans MARTYR1A1RE, nom donné,dans les an-
son sein ta paix et la sécurité. ciennes liturgies, aux gardiens ou préposés
Les chrétiens des premiers sjèc)ës rëcùëit- d'une église et spécialement du lieu où re-
laicnt avec une sainte avidité les interroga- posaient les reliques des martyrs, comme
toires des confesseurs et des témoins de la cryptes, confessions, ca~a~ombes.
foi, et les procès-verbaux rédiges soit par MARTYRIENS, païens du iv" siècle, qui
les tribunaux, soit par leurs propres MO~at~M honoraient les r~Hques de leurs martyrs.
ou sténographes. On dit que le pape saint Foy. MASSAHENS.
Ctément avait établi à Rome sept notaires, MARTYR10N, nom donné aux oratoires,
dont chacun avait cette charge pour deux aux chapelles élevées sur tes tombeaux des
quartiers de la ville, et saint Cyprien, du- martyrs, dans les premiers siècles de l'Eglise.
rant ta persécution, recommandait de mar- On a même quelquefois appelé le saint sé-
quer soigneusement le jour où chacun aurait pulcre martyrion; ce nom se confond alors
fini son martyre. C'étaient ces procès-ver- avec cetui d'anastasis, résurrection.
baux qu'on appelait les Actes des martyrs; On a encore donné ce nom au maitre au-
t'es chrétiens en achetaient chèrement des tel d'une église où reposaient tes reliques
copies. Sur ces Actes, et sur ce qu'Us avaient des martyrs c'est ce que l'o~n appelle à
observé de leur côté, les passions des. martyrs Rome confession. Dans quelques églises, le
étaient écrites et conservées par autorité martyrion est placé dans !es constructions
publique dans les églises. Plusieurs décès souterraines, et c'est ce que l'on nomme
pièces précieuses périrent dans la persécu- alors cryp~.
tion de Dioctétien, et quoique Eusebe de
MARTYROLOGE, catalogue qui contient
Césarée en eût encore ramassé un grand les noms et la date de la mort des martyrs
nombre, son recueil a été perdu. Dès le et autres saints de l'Eglise chrétienne. Les
temps du pape saint Grégoire il ne calendriers des églises particutières, où l'on
s'en trouvait plus à Rome on avait seu- donné
marquait les fêtes, ont lieu aux mar-
lement les catalogues de leurs noms, avec
tyrologes. Le premier auteur connu dont
les dates de leur bienheureuse mort, c'est-à- nous ayons des martyrologes, est Bède, qui
dirf~esmartyrotoges. Mais il s'était con- en composa deux, l'un en prose et l'autre en
servé ailleurs quelques Actes des martyrs, vers, au commencement du vur siècle. Ceux
dont les religieux bénédictins ont donné un
qu'on attribue à Eusèbe et à saint Jérôme
recueil latin sous le nom d'Actes choisis et sont supposés. Florus, diacre de Lyon, fit,
sincères..L'Eglise chrétienne a toujours dans le !x° siècle, un grand nombre d'addi-
professé la plus haute vénération pour les tions au martyrologe en prose de Bède, et le
martyrs; chaque année on célébrait avec donna tel que nous t'avons aujourd'hui. On
solennité l'anniversaire de l'eur combat et de trouve dans le tome V du Spicilége de D. Luc
leur triomphe; ce sont même les premiers d'Achéry, un martyrologe en vers, composé
pour lesquels on ait institué des fêtes spé- vers l'an 580, par Wandalbert, moine du
ciales res jours-!à on lisait en public leurs monastère de Prum. Canisius, dans ses An-
actes dans les églises, et on offrait, autant nous a donné ceux
tiquités ecclésiastiques,
que.poss'ble, le saint sacrifice, sur le lieu de Raban Maur, archevêque de Mayence,
même où ils avaient répandu leur sang, ou et celui de Notgcr le Bègue, moine de Saint-
sur le tombeau qui renfermait leurs cendres Gall. Usuard, moine de Saint-Germain des
et qui aiors servait d'autel. Près, dédia à Charles le Chauve, en 870, un
les martyrs n'ont pas été
Cependant Martyrologe plus ample et plus exact que
bornés aux trois premiers sièctes il y eut les précédents. On en fit depuis un grand
encore ensuite dans ~empire romain des nombre jusqu'à Baronius. Ce savant en
persécutions partielles où le sang chrétien fut dressa an nouveau, accompagné de notes,
de nouveau répandu. Au dehors de l'empire qui fut approuvé du pape Sixte V, et adopté
romain, ta Perse fit de nombreux martyrs,. par l'Eglise romaine c'est celui qù'on ap-
jusqu'au vn° siècle les Musulmans à leur romain. On le lit cha-
pelle le Martyrologe
tour continuèrent cette oeuvre de sang. t)ans
que jour à l'office public, à ta En de Prime,
ces derniers temps, on vit, en France même, avant l'office capitulaire dont il fait partie.
des flots de sang répandus par la se'ulé haine Plusieurs diocèses ont en outre un Martyro-
du nom chrétien, et avec des raffinements de loge particulier.
barbarie dignes des peuplades les plus sau-
MARTZANA ou MARz~NA, déesse des S.a-
vages laChine, la Cochinchine et plusieurs ves, adorée à Kiew. Elle répondait à ta Cé-
autres contrées éloignées ont encore fourni
rés des Latins, et on la considérait comme la
naguère à l'Eglise des champions aussi in-
divinité tntélaire des moissons.
trépides que les premiers, et de nouveaux
MARUNDS, dieu tutétaire des voyageurs
protecteurs.
2° Les Musulmans ont aussi leurs mar- dans les Alpes. Les Romains l'avaient assi-
milé à Mercure, comme on le voit par une
tyrs, qu'ils appellent schahid ou témoins; ce
sont ceux qui ont été tués à la guerre contre inscription découverte à Baden en Argew.
les infidèles, c'est-à-dire contre les chrétiens, Quelques-uns pensent que ce nom est tiré
les Juifs ou les païens; ou ceux qui ont subi des guides qui conduisaient ou même por-
une mort injuste et violente. A la tête de tous taient les voyageurs à travers les neiges des
?7 MAR MAS S58

montagnes, et que tes Romains appâtaient est placé à la porte du temple, et devient
marrons ou marruni. l'objet' de l'adoration des parias.
MARYAMMA, MARYATALË et MARYAT- Maryamma, devenue impure par l'union de
TA, déesse de la petite vérote, chez les Hin- sa tête avec le corps d'une infâme, et crai-
dous c'est la divinité par excettencedela gnant de n'être ptus adorée de son fils Para-
basse ctasse; cite est l'objet spécial du tutto son'Rama, pria les Dévétas de lui accorder
des parias des blanchisseurs des pé- un autre enfant, et ils lui donnèrent Karta-
cheurs,<<c., qui la confondent avec Rénouka, virya tes parias partagent leurs adoration~
épouse du sage Djamadagni, et mère de Pa- entre sa mère et lui. C'est le seul de tous les
rasou'Rama, incarnation de Vichnou. Us ra- dieux auquel oh offre des viandes cuites,
content ainsi son histoire du poisson salé, du tabac, etc., parce qu'il
aux éléments, est issu d'un corps de paria.
Cette déesse commandait
On célèbre tous les ans la fêté de Ma-
mais elle ne pouvait conserver cet empire
qu'autant que son cœur resterait pur. Un ryàmma. Ceux qui pensent avoir obtenu dé
grands bienfaits de cette déesse ou qui veu-
jour qu'ettë ramassait de l'eau dans un étang, lent en obtenir, font vœu de se faire sus-
et que, suivant sa coutume, elle en faisait
une boule pour la porter à sa maison, elle pendre en l'air. Cette cérémonie consiste à
vit sur la surface de l'eau des figures de faire passer deux crochets de fer, attachés
Gandarbhas au-dessus de au bout d'un très-long levier, sous la peau
qui voltigeaient du dos de celui qui a fait le vœu; ce levier
sa tête. Elle fut éprise de leur beauté, et le
est suspendu au haut d'un mât élevé d'une
désir entra dans son cœur; l'eau déjà ramas-
vingtaine de pieds. Dès que le patient est
sée se liquéfia de suite et se confondit avec
celle de l'étang. Elle ne put réussir à en rap- accroché, l'on pèse sur le bout opposé du
levier, et il se trouve en l'air. Dans cet état
porter chez elle sans le secours d'un vase. on lui fait faire autant de tours qu'il veut,
Cette impuissance découvrit à Djamadagni
et pour l'ordinaire il tient dans ses mains
que sa femme avait cessé d'être pure, et, un sabre et un bouclier, et fait les gestes
dans l'excès de sa colère, il enjoignit à son
dans le lieu marqué pour d'un homme qui se bat. Quoi qu'il souffre,
fils de l'entraîner
les supplices et de lui trancher la tête. Cet H doit paraître gai s'il lui échappe quelques
larmes, il est exputsé de sa caste; mais cela
ordre fut exécuté, mais Parasou-Rama s'af-
Ce)ui qui doit
n'arrive que très-rarement.
fligeait tellement de la mort de sa mère, que se faire accrocher boit une certaine quantité
Djamadagni lui dit d'aller prendre son corps, de liqueur enivrante qui le rend presque in-
d'y joindre la tête qu'il avait décollée, et de sensible, et lui fait regarder comme un jeu.
lui prononcer à l'oreille un mantra ou'for-
mule mystérieuse, l'assurant qu'elle ressus- ce dangereux appareil. Après plusieurs tours
on le descend, et il est bientôt guéri de sa
citerait aussitôt. Le fils courut avec empres-
blessure cctte.prompte guérison passe pour
sement, mais par une méprise singulière, il un miracle aux yeux des zélateurs de Ma-
joignit à la tête de sa mère le corps d'une
femme suppHciée pour ses infamies; assem- ryamma. ~oy. TcHARM-PoubJA.
MAR2ANA ou M~RZÉNA, déesse des Sar-
blage monstrueux qui donna à ce nouvel la même queJM~r~aMa.Ouetques-
être les vertus d'une déesse et les vices d'une mates
uns. en font la Vénus, d'autres la Diane do
misérable. La déesse, devenue impure par ce
ces peuples. L'historien Bietski dit que dé
mélange, fut chassée de la maison, et com- son temps, en 1550, existait encore dans les
mit toutes sortes de cruautés. Les Dévétas,
campagnes de la Pologne l'usage de noyer,
voyant le ravage qu'elle faisait, l'apaisèrent le premier dimanche de carême, un manne-
en lui donnant le pouvoir de guérir la petite
vérole, et lui promirent qu'elle serait invo- quin de paille, vêtu de longs habits et ap-
pelé Marzanna; on accompagnait cette cé-
quée pour cette matadie. rémonie de chants mélancoliques.
Maryamma est donc !ta grande déesse des MASAN, esprits do la mythologie des In-
parias, qui la mettent au-dessus de Dieu; diens qui habitent les montagnes de Kamaon.
plusieurs membres de cette vile classe se dé- Les masan ou'lutins sont les âmes des jeunes
vouent à son culte. Pour t'honorer, ils ont enfants dont les corps ont été ensevelis et
coutume de danser, ayant sur la tête plu- non pas brûlés; ils rôdent autour des vitla-
sieurs cruches d'eau posées les unes sur les ges sous la forme d'ours et d'autres animaux
autres ces cruches sont garnies de feuilles
sauvages.
demargousier, arbre qui lui est consacré. MASAR1S, nom de Bacchus chez les Ca-
Quand quelqu'un est attaqué 'de la petite riens. On dérive ce vocabto de Ma, une des
vérole, on en place toujours quelques bran- nourrices de Bacchus, et d'~ir~, nom grec
ches dans son lit, et ce n'est qu'avec elles du dieu de la guerre, parce que Ma persuada
qu'on lui permet do se gratter on en ptace à Junon que Son nourrison était un fils <Je
encore au-dessus du, lit, dans les autres Mars. Cette étymologie, donnée par Etienae
chambres, sur les toits, et les voisins en de Byzance, nous parait forcée et est con-
mettent.aussi sur leurs maisons. traire aux procédés communs de dérivation.
Les Hindous craignent beaucoup cette Nous préférerions tirer ~fa~ans de l'oriental
déesse; ils lui, étèventdes temples dans tous Maserath, qui désigne .une boisson tirée de-
les villages; on' ne place dans ta sanctuaire la compression du raisin.
que sa tête, à laquelle seule les Hindous de MASAUPAUA, ou~eH!OM du jeûne, nom
bonne caste adressent leurs voeux son corps que les Hindous donnent à une période do
559 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 560
jeûne qui se prolonge pendant toute la durée commencèrent vers le règne de Constanee,
du mois de Kartik (octobre-novembre) quel- mais leur origine était incertaine. Saint
ques-uns même le poussent jusqu'au dix du Epiphano attribue leur erreur à l'excessive
mois suivant. Ce jeune a lieu en l'honneur simplicité de quelques-uns qui avaient pris
de Vichnou pendant toute sa durée, on doit trop à la lettre le précepte de Jésus-Christ,
se baigner chaque jour, changer de vête- de reuoncer à tout pour le suivre, de vendre
ments, et visiter une pagode consacrée à son bien et d'en donner le prix aux pauvres
Vichnou. Dès le matin, le dévot, revêtu d'un Ils quittaienttout en effet, mais ils menaient
habit bien net, fait cent et une fois le tour de ensuite une vie oisive et vagabonde, deman-
cette pagode d'autres, plus religieux, font dant l'aumône et vivant pêle-mêle hommes
mille et un tours; et à chaque tour on doit et femmes jusqu'à coucher ainsi dans les
prononcer tout bas un des mille noms de Vi- rues pendant les nuits d'été. Ils rejetaient.le
chnou. Pendant ce laps de temps on ne doit travail des mains comme mauvais abusant
manger que des figues et du lait, s'abstenir de cette parole de Jésus-Christ Travaillez,
du commerce des femmes, ne parler que de non pour la nourriture qui périt, mais pour
Vichnou et chanter ses louanges. Ce jeûne, celle qui demeure dans la vie éternelle. Ils
pour être régulièrement célébré, doit s'ob- n'observaient point le jeûne, mais ils man-
server pendant douze ans; mais chaque an- geaient dès les huit ou neuf heures du matin,
née on )e recule d'un mois, de sorte que et même avant le jour, selon que l'appétit les
chacun des mois de l'année s'est trouvé sanc- prenait.
tifié par ce jeûne. Les Massaliens disaient que chaque homme
MASA YA YA KATSOU-NO FAYA FI avait un démon qui le suivait depuis sa nais-
AMA-NO OSI WO MtMI-NO MIKOTO, le sance et qui le poussait aux mauvaises ac-
deuxième des esprits terrestres qui ont ré- tions que le seul moyen de le chasser de
gné sur le Japon antérieurement aux hom- l'âme était la prière, et que cette arme ar-
mes c'est le fils aine de Ten sio daï sin. H rachait avec lui la racine du péché. Ils
épousa Tagou <a~ tsi ~î ~me,uHe de Takan regardaient les sacrements comme des choses
mi mosou /no M</to<o, et en eut un fils indifférentes; l'Eucharistie, selon eux, ne
appelé Ama ~OM /!Ao /!Ao fo-no ni ni ~/it-MO faisait ni bien ni mal; le baptême opérait
Mt~oto, qui lui succéda. Voyez la naissance comme un rasoir, retranchant les péchés,
merveilleuse de Masa ya ya katsou-no, à mais sans en ôter la racine. Ils dormaient la
l'article SASAN-Noo MtKOTo. plus grande partie du jour; puis ils disaient
MASOUCHKt, nom que certaines tribus de qu'ils avaient eu des révélations, et faisaient
nègres de la Guinée donnent à leurs prêtres. des prédictions souvent démenties par l'é-
MASSAUËNS, hérétiques du me siècle, vénement. Ils se vantaient de voir la sainte
appelés en grec ~(tc/~<s$, c'est-à-dire priants. Trinité des yeux du corps, et de recevoir le
On croit que le nom de Massaliens signiGe la Saint-Espritd'une manière visible et sensible.
oême chose; en effet, masalla, ou tMM~a~a, Aussi avaient-ils des transports dans la
veut dire en arabe et en chaldéen celui qui prière, qui leur faisaient faire des actions
prie; or, les premiers Massaliens venaient extravagantes. Ils s'élançaient tout d'un
d'Assyrie, et ils faisaient consister dans la coup, disant qu'ils sautaient par-dessus les
prière seule l'essence de la religion. Il y en démons, et qu'ils tiraient contre eux en
eut de deux sortes. imitant le geste d'un homme qui tire de
1° Les plus anciens étaient païens et l'arc; ils faisaient plusieurs autres folies
n'avaient rien de commun avec les chrétiens semblables, qui ont été renouvelées dans le
ni avec les Juifs. Quoiqu'ils reconnussent siècle dernier par les Convulsionnaires. Ils
plusieurs dieux ils n'en adoraient qu'un se disaient patriarches, prophètes, anges et
qu'ils nommaient Tout-Puissant; on croit le Christ même, prétendant que par la science
avec vraisemblance que ce sont les mêmes et la vertu les hommes pouvaient devenir
que d'autres appellent Hypsistaires ou ado- non-seulement semblabes, mais égaux à
rateurs du Très-Haut. Leurs oratoires étaient Dieu; d'où il résultait qu'une fois parvenu
de vastes bâtiments découverts en forme de à ce degré, on devenait impeccable et qu'on
places publiques. Ils s'y assemblaient le soir ne pouvait plus même pécher par ignorance.
et le matin, pour y chanter, à la lumière des Les Massaliens ne se séparaient point de la
lampes, des cantiques à la gloire de Dieu, communion des fidètes.mais ils cachaient
d'où on les appela aussi en grec Euphémiles. soigneusement leur hérésie, la niant môme
Quelques magistrats en firent mourir plu- au besoin et l'anathématisant avec impu-
sieurs, parce qu'ils corrompaient la vérité, dence. Les chefs de cette sec'e étaient Adel-
et imitaient les usages de l'Eglise sans être phius, qui n'était ni moine ni clerc, mais
chrétiens. Les Euphémitcs prirent les corps simple laïque; Sabbas, qui portait l'habit de
de ceux d'entre eux qu'on avait fait mourir, moine et s'était fait eunuque, d'où le nom
et les inhumèrent en des lieux où ils s'assem- lui en était resté; un autre Sabbas, Eustathe
btèrent pour prier, d'où ils prirent le nom le vénérable Dadoès, Hermas Siméon et
de Afar~nens. Quotques-uns, considérant la quelques autres. Ils furent combattus par
grandeur et la puissance du démon pour faire saint Flavien d'Antioche et condamnés par
'du mal aux hommes. s'adressaient à lui, plusieurs conci'ies.
Fadoraient et le priaient pour l'apaiser, d'où MASSIA, petites chapelles.des Japonais:
leur vint le.nom de Sataniens. elles sunt élevées en l'honneur des dieux
Ceux qui portaient le nom de chrétiens subalternes, et desservies par des .ndividus
ë6i MAS MAT SCi
appelés Kanousis, qui s'y tiennent pour re- d'orthographe prétendant que de grands
cevoir les offrandes des dévots qui vont in- mystères étaient cachés dans tes mots on
voquer la divinité à laquelle les Massia sont dans les lettres changées, altérées, ajoutées
.érigés. ou effacées, tandis que c'étaient tout simple-
MASSI-MAGON.ou mieux ~fa~a~/ta; ment des fautes de copistes.
fête que les Indiens-Tamouls célèbrent à la Tout en rendant grâces aux Massorètes
pleine lune de Magh dans le mois de février; pour leurs minutieux travaux, qui, il faut
elle consiste à se baigner dans une eau sainte. en convenir, ont rendu quelque service aux
C'est une oeuvre très-méritoire d'aller à Al- lettres sacrées, nous n'en devons pas moins
lababâd, pour se baigner dans le confluent déplorer l'esprit étroit et superstitieux qui a
du Gange et de la Yamouna. Ceux qui sont présidé à cette opération de sorte qu'il ne
dans l'impossibilité de s'y rendre doivent le faut user de la Massore qu'avec une grande
faire dans une autre rivière. Les habitants critique et beaucoup de circonspection. Mais
de Pondichéry n'ayant pas d'étangs sacrés ce dont nous ne saurions trop nous étonner,
dans leurs pagodes vont à la rivière de c'est que lés protestants, qui, sur tout autre
Tircangi, un peu au delà de ViHénor. H faut objet, se montrent si indépendants, aient
accompagner ce bain religieux de jeûnes, de abandonné avec mépris l'exégèse de t'Ëgtise
prières pour les morts et d'autres bonnes romaine, qui avait bien une certaine auto-
ceuvres. rité, pour se mettre servilement à la remor-
MASSORE, c'est-à-dire tradition: les Juifs que des absurdes traditions de Juifs sans ca-
donnent ce nom à l'exégèse biblique et aux ractère et sans mission authentique, et
travaux des anciens commentateurs qui ont suivre la Massore avec la plus étonnante
Cxé la lecture du texte hébreu de la Bible,. superstition.
supputé le nombre des versets, des mots et MASSORË~ËS. On donne communément
des lettres, déterminé le nombre des varian- ce nom aux docteurs juifs qui ont inventé la
tes et Sxé les accents, afin que la lecture de Massore et Gxé la lecture du texte hébreu de
l'Ecriture sainte demeurât uniforme et con- la Bible. ,? ~')
stante dans tous les temps et dans tous les MATAGABIA, génie de la mythologie
lieux, et qu'aucun changement, aucune al- slave. C'était lui qui surveillait le four, et,
tération ne pût s'y introduire. en vertu de cette fonction, il avait droit au
On distingue quelquefois deux Massores; premier pain qu'on en retirait.
la première, composée avant l'invention des MATAI, dieu du vent, chez les Taïtiens.
points-voyelles; elle consiste principalement Il était fils de Tane et de Taroa. Lorsque
dans certaines notes marginales appelées Mahanna ( le soleil), son frère, reçut l'em-
kéri et A~<!&.Le hétib (scr~Mm) est la ma- pire universel, il eut en partage la région
nière dont est écrit un mot ou un membre intermédiaire, où il occasionne des tempêtes
de phrase du texte, et le kéri (e/~Mm) est lorsqu'il éprouve des contrariétés.
la manière dont il doit être lu ou prononcé. MATALi, dieu indien, conducteur du char
Le kéri-kétib a lieu pour substituer dans la d'Indra.
lecture un mot correct à un mot corrompu, MATAMBOLA, ou prêtre des ressuscités,
absent ou mal orthographié, une expression un des Gangas du Congo. Voici comme le
décente à une autre qui est devenue mal- P. Cavazzi raconte les prétendus prodiges
sonnante ou obscène, et enfin à prononcer qu'il opère. Si, un homme étant mort et
le mot -4dotM! toutes les fois que l'on ren- enseveli, ses parents viennent prier Matam-
contre le nom de Jéhova. La seconde Mas- bola de le ressusciter, celui-ci leur com-
sore serait l'invention des points-voyelles et mande de le déterrer et de le porter dans un
des accents prosodiques et orthographiques. bois. Là, en présence de ses afudés, il tourne
Les Juifs font remonter très-haut l'une et plusieurs fois autour du corps et fait diverses
l'autre Massore: à les entendre, elles auraient figures, invocations et autres cérémonies, t
été inventées parEsdras; quelques-uns même jusqu'à ce que le mort commence à donner
soutiennent qu'elles sont dues à Moïse mais quelques signes de vie, en remuant ou les
il faut ranger ces prétentions parmi les fables pieds, ou tes mains, ou la tête. Alors le pré-
rabbiniques, car la Massore n'est pas anté- tre redouble ses conjurations, jusqu'à ce que
rieure à la dissolution de la fameuse école le mort se lève sur ses pieds, qu'il fasse
de Tibériade; tout au plus pourrait-on ad- quelques pas, qu'il prononce quelques sons
mettre que les docteurs de cette université articu!és, et qu'it reçoive de la viande dans
se sont occupés, avant de se séparer, de fixer sa bouche. On ne peut pas, ce semble, sou-
la lecture etia prononciation du texte sacré, haiter des signes de vie plus apparents. Le
afin de prévenir les altérations postérieures.. Ganga rend aussitôt le prétendu ressuscité
Malheureusement leur superstition les a à ses parents mais il. les charge e" même
empêchés de comprendre la mission dont on temps de tant de préceptes impraticables,
les avait chargés, ou qu'ils s'étaient imposée qu'ils en ont enfreint quelqu'un avant qu'ils
à eux-mêmes. Au lieu de recourir aux sour- soient bien loin. Ators le cadavre ranimé re-
ces autiques et à une exégèse libérale, ils tombe à. terre pour ne plus se relever.
se sont asservis aux traditions corrompues MATANGA, saint personnage de la mytho-
de leur temps, et ont consacré ainsi les le- logie hindoue. Son ermitage était placé sur
çons, la prononciation l'intonation les la pente du mont Richyamonba jamais les
règles grammaticales de leur époque ils ont fleurs ne s'y fanaient jamais tes arbres n'y
même sanctionné les erreurs et les fautes vieillissaient. Quand Rama y arriya, il y
M3 DICTIONNAIREDES RELIGIONS SM
avait longues années que le saint et ses.dis- cipe était composé de parties, les percep-
ciples avaient disparu: tout était cependant tions qu'il recevrait seraient distribuées à
préparé pour te recevoir dans l'ermitage, ses parties, et aucune d'elles ne verrait tou-
qui était demeuré inaccessible aux êtres tes les impressions que font les corps exté-
malfaisants, et les instruments de cuisine rieurs sur les organes. Aucune des parties
étaient dans un ordre parfait, comme si on du principe pensant ne pourrait donc les
l'eût attendu. comparer. La faculté que l'âme a de juger
MATCH1-MAN1TOU. ou mauvais esprit suppose donc qu'elle n'a point de parties, et
nom que les habitants de l'Amérique d\i qu'eUe est simple. Ptaçons, par exemple, sur
Nord donnent au démon ou principe du mat un corps composé de quatre parties l'idée
ils le regardent comme l'ennemi de la pros- d'un ccrcle comme ce corps n'existe que
périté des hommes, et lui attribuent les par ses parties, il ne peut aussi s'apercevoir
maux qu'ils soutirent. Dans quptques tribus que par elles. Le corps composé de quatre
le Soieit étant considéré comme le bon prin- parties ne pourrait donc apercevoir un cer-
cipe, 7~!<c/fa/!i<OM,!a Lune est pour elles cle que parce que chacune de ses parties
le mauvais. C'est pourquoi, lorsqu'ils étaient apercevrait un quart de cërctc or, un corps
surpris par des tempêtes, ils jetaient à la qui a quatre parties, dont chacune aperce-
mer ce qu'ils avaieut de plus précieux dans vrait un quart de cercle, ne peut apercevoir
leurs canots, espérant apaiser par ce sacri- un cercle, puisque l'idée du cercle renferme
fice l'esprit irrité de la Lune, qu'ils croyaient quatre quar(s de cercle, et que, dans les
résider au fond de la mer. corps composés de parties, il n'y en a au-
MATCOMEK. Quelques tribus sauvages cune qui aperçoive les quatre quarts du cer-
de l'Amérique septentrionale donnent ce cte. La simplicité de l'âme est donc appuyée
nom à un dieu qu'ils invoquent durant le sur ses opérations mêmes et ses opéra-
cours de l'hiver. tions sont impossibles si l'âme est compo-
MATERA, un des surnoms de Minerve, à sée de parties simples et matérielles.
laquelle étaient consacrées les piques. On Les matérialistes insistent beaucoup sur
en suspendait autour de ses autels et de ses cet intime rapport qu'on aperçoit entre l'âme
statues~ Le mH<~ra était une espèce de trait et le corps, entre les pensées et les sensa-
en usage chez les Gaulois. tions. H semble, disent-ils, que l'âme croisse
MATÉRIALISME. C'est le nom que l'on et se développe, qu'elle éprouve les mêmes
()onne au système de certains philosophes faiblesses et les mêmes infirmités. Si les or-
'tui prétendent que l'âme est une substance ganes sont épais ou mal arrangés, les pen-
matérielle. Ce sentiment, qui Hatte les sens sées sont lentes, confuses et embarrassées.
et favorise le libertinage, fut autrefois sou- Si les organes sont déliés, subtils et bien
tenu par les Epicuriens et il a été depuis disposés, les pensées sont nettes, vives et
renouveté par certains prétendus esprits ingénieuses. Qu'il arrive dans l'organisation.
forts, qui sans doute ne trouvaient rien à un dérangement considérante, l'âme ne pense
perdre et tout à gagner en enseignant une plus, et paraît avoir perdu tout son ressort.
pareille doctrine. Quelques-uns, plus modé- Que le sommeil appesantisse les organes, les
rés. se sont contentés de dire qu'il était pos- pensées sont vagues, sans ordre et sans
sible que Dieu élevât la matière à la faculté suite. Ne doit-on pas conclure, de cette in-
de penser, et que, par conséquent, l'on ne fluence singulière de l'état du corps sur les
pouvait assurer avec certitude que l'âme fût opérations de l'âme, qu'elle n'est en effet au-
spirituelle tels sont particulièrement Locke, tre chose que la disposition même des orga-
Fabricius et quelques autres. L'étendue et nes de notre corps? Non, sans doute. La
la pensée, dit Locke, sont deux attributs seule conclusion qu'on en puisse tirer, c'est
de la substance pourquoi Dieu ne pour- que l'âme est étroîtement unie avec le corps,
rait-il pas donner à la fois ces deux attri- et que cette union est pour.nous un mystère
buts à la même substance ? Pour faire voir inexplicable mais une chose que nous ne
que ce raisonnement n'est qu'un sophisme comprenons pas ne peut jamais nous auto-
il suffit de rétorquer l'argument. La forme riser à nier une vérité démontrée.
ronde et la forme carrée sont deux modifi- MATH, mot indien qui signifie à la fois un
cations de la matière pourquoi le même temple hindou, un. couvent et un collége,
morceau de matière ne pourrait-il pas être parce qu'auprès des temples il y a ordi-
à la fois.rond et carré ? Mais on peut répon- nairement un couvent ou un collège, et
dre directement à Locke, en lui démon- quelquefois l'un et l'autre établissement.
trant qu'il répugne que la matière pense. Les Maths, considérés comme couvents,
En effet, lorsque nousréuéchissbns sur sont sous la direction d'un supérieur appelé
nous-mêmes, nous voyons que toutes les mahant. Le nombre des religieux varie de
impressions des objets extérieurs sur nos trois ou quatre à trente ou quarante, qui
organes se rapprochent vers le cerveau et résident dans l'établissement sans compter
se réunissent dans le principe pensant; en ceux qui, tout en étant attachés à la commu-
sorte que c'est ce principe qui perçoit les nauté, n'ont point de.demeure fixe. Les
couleurs., les sons, les figures et la. dureté' membres résidants sont ordinairement les
des corps carie principe pensant compare plus anciens dela congrégation, et quelques
ces impressions et il ne pourrait tes compa- jaunes gens qui font leur noviciat. La plu,
rer, s'il n'était pas le même principe qui: part des 'Maths possèd.ent des fonds de terre,
aperçoit les couteuTS et tes sons. Si ce prm- mais qui sont de. peu de valeur, excepté les
565 MA MAT 560
Maths qui se trouvent dans les grandes aux cérémonies qu'on y accomplissait, et
vit)es mais les offrandes des fidèles sont ce pouvaient entrer dans le temple. Une seule
qui contribue le plus efficacement à leur esclave y était admise, et on ta renvoyait
entretien quelquefois. aussi la communauté après l'avoir légèrement souffletée, en mé-
se tivre sous main au. commerce enfin il y moire de ta jalousie qu'!no avait conçue
a toujours un certain nombre de membres qui contre une de ses esclaves. Les Romaines
sortent journellement pour faire la quête; n'offraient des vœux à cette déesse que
et ils rapportent en aumône du riz et d'autres pour les enfants de leurs frères ou de leurs
grains en quantité suftisante pour la nourri sœur~ parce que Matuta avait été trop
ture de la congrégation. matheureuse pour les siens propres. Le sa-
MATHDRtNS retigieux fondés dans le crinre qu'elles .offraient consistait eu un
xm" siècle par saint Jean de Matha, pour tgâteau de farine, de miel et d'huile, cuit sous
racheter les captifs, et approuvés par tnno- une cloche de terre.
cent Ht. Le nom de leur institut est l'ordre MATRES, mères, nom que les anciens
de ~a!'?:<e-n:<e. p0t;f <o rédemption des donnaient aux Parques, soit à raison dtl
captifs; par ahbréviation on les appelle sim- soin qu'clles daignaient prendre pour favo-
plement tesZ't'«i<aM'M. Le'nom de ~at/iMft'Ms riser le passage de t homme à la vie,Soit en
qu'ils portaient eh France vient de ce. que reconnaissance des secours que les femmes
l'église qu'ils desservaient à Paris était dédiée croyaient en obtenir dans les douleurs de
à saint Mathurin. On tes trouve aussi appelés l'enfantement.
anciennement Frères <MtJ?dnes, parce que Banier prétend qu'elles présidaient prin-
leurs règlements ne leur permettaient pas de cipa)ementà la campagne et aux fruits de
voyager autrement que sur des ânes, quand ta terre. On tes invoquait aussi pour la
ils voulaient se servir de monture. Foy. TRI- prospérité des empereurs et de leur famille,
NtTAtKES. ainsi que pour celle des particuliers. )<i!es
MATINES. C'est la première des heures sont souvent confondues sur les inscrip-
canoniales dans l'office divin 'elles doivent tions, comme ellès t'étaient dans le même
être récitées ou chantées la nuit. Dans les culte, avec les Commodèves, les Sutèves~tes
fêtes doubles, elles sont composées de trois Junons, tes Matrones, les Sytvatiques, et
nocturnes, sans doute parce que, dans les sembtabtes divinités champêtres. D'autres
monastères, on se relevait aux trois premiè- les font venir de Phénicie. 11 parait que ce
res veilles de la nuit, c'est-à-dire de trois n'était en généra) autre chose que les génies
heures en trois heures pour prier. Les des tieux, soit villes ou campagnes, où elles
Laudes étaient chantées à la quatrième étaient honorées.
veille. Dans ptusieurs ordres religieux, on a MATRt, .Nte/e. < C'est, dit M. Langtois
conservé l'usage de tes'célébrer, à minuit, dans ia mythologie hindoue, l'énergie per-
ou bien à une ou deux heures du matiu, Tsonniuee d'un dieu, ou sa femme,, et en un
mais dans d'autres oït tes récite sur le soir sens figuré, la mère des dieux et des hommes.
avantia nuit ou le lendemain au matin. Le Les Matris sont au nombre de huit d'autres
véritable nom de cette partie de t'ofuce est n'en reconnaissent que sept quelquefois on
!és Moc<M?'Mes ou t'o/ce de la KMrf; cetui de en compte jusqu'à seize. Voici les noms des
Matines, convient ptutot aux Laudes, qui huit Mâtris Brahmi, mâtri de Brahma;
en effet étaient appelées a.utrefois matu~'mce Maheswari, de Siva;Vaichnavi. de Vichnou;
Za:<d~. Aindri, d'tndra; Vâraha, de Vichnou dans
Les Matines, sont-peut-êfre la partie da i'avatareVârâhâ; Kaumari, de Kartikeya; i
Bréviaire ta plus intéressante, comme ettes Kauveri ou Tehamounda t de Kouvera
étaient autr~fo~ ta plus sotennette; en effet, et Tchartchika, de Siva, en mémoire d'une
après un rnvitatoire chanté sur un mode de ses incarnations inférieures. Une autre
grave et pompeux, on chante une hymne et tiste tes nomme ainsi Maheswari, Brahmi,
un certain nombre de psau.mes, ordinaire- Narayani, Aindri, Vârahi, Kaumari, Nara-
.mentaTt nombre dé neqf, mais qui- vont sinhi et Aparadjila. Narastnhieâtt'énergio
quelquefois jusqu'à dix-~huit, suivant té rite de Vichnou dans t'avatare Narasinha et
romain, ef on y fait lecture de l'Ecriture Aparadjita est une forme de Dourga. H pa-
sainte, de ta Vie des saints, des discours on rait qu'on tes honore comme fes Pitris
homélies des saints Pè'es. Ces 'lectures sont (patriarches), en teur présentant les restes
partagées en~ leeons, suivies chacune d'un de l'offrande, la face tournée vers le. Sud.
répons~ approprié à la fête ou au mystère Dans les provinces qui sont sur te Gange,
qu'on célèbre. Le tout est terminé par lé elles n'ont plus de culte régutier et perma-
chant du Te 2)etMH, excepté dans tes temps nent. Dans le Dévi ~a/ia/Htyo, on tes décrit
de pénitence. avec leur costume,, leur char eUeurs armes.»
MATLACUEJE, déesse des eaux, chez les MATHIGANA, classe de divinités ado-
Mexicains, et épouse du dieu Tfatoc. On rées dans t'i~de, peut-être tes mêmes que tes
la représente, vêtue d'une robe de couteur Matrfs.
bteu-céieste. MATRtKA, les mères divines, ou person
MATOUA, le grand prêtre des idotes, aux nifications tundoues de t'énergte des dieux.
i!es Gambier dans l'Océanie. F0!/ MATRt.
MATRALES, fêtes qu'on célébrait à Rome, MATRONALES, fête célébrée par les dames
te 11 juin, en l'honneur de Màtuta ou Ino. romaines aux Kalendes de Mars. Ovide as-
Les dames romaines participaient seules signe cinq causes à l'insiiiution de celte
567 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 868
fête::l° la manière dont les Sabines termi-, tres ayant devant eux des poêles de fer rem-
nèrent la guerre entre les Sabins et les .plies d'eau bouillante, y trempent des bottes
Romains; 2° le désir d'obtenir de Marstaj de feuilles vertes-de bambous, et font des.as-
même félicité qu'il avait accordée à ses en-; persions autour de la statue, pour chasser
fantsRomutus etRé~nus; 3° afin quelafécon-j les mauvais génies. Un autre prêtre monte à
dite que la terre éprouve dans le mois de cheval, et tire en courant cà et là, avec un
mars fût accordée aux dames romaines ~*i arc et des flèches, pour éloigner les mau-
la dédicace d'un temple à Junon Lucine sur' vais esprits. Cette fête est principalement
le mont Esquilin, qui avait eu lieu aux ka- consacrée à ce dieu pour obtenir, par son
lendes de ce mois; 5° parce que Mars était intercession, que le commerce avec les Hol-
fils de la déesse qui présidait aux noces e~ landais et les Chinois se fasse sans inter-
aux accouchements. ruption, et soit-heureux et avantageux pour
On célébrait cette fête avec autant de les habitants.
pompe que de plaisir. Les femmes se ren- MATSYAVATARA, ou incarnation ~t
daient le matin au temple de Jùnon, lui poisson le premier'ava tare de Vichnou. Sui-
présentaient des f!eurs et s'en couronnaient vant la légende commune et populaire, le
elles-mêmes. De retour chez elles, elles y géant Skankasoura avait dérobé les Védas,
passaient le reste du jour dans leurs- plus au moment où ils sortaient des quatre bou-
beaux ajustements, et y recevaient les féli- chcs-de Brahmâ, les avait avalés et avait été
citations et les présents que leurs amis ou se réfugier dans le fond de la mer. Vichnou
leurs maris leur envoyaient, en souvenir de se métamorphosa en poisson (nM<s)/o), pour-
l'heureuse médiation des Sabines. Dans la suivit le ravisseur dans la retraite où il s'é-
matinée du mê~nujour, les hommes mariés tait caché, l'atteignit, le tua, lui ouvrit les
se rendaient au temple de Janus, pour lui entrailles et en retira les livres saints.
faire aussi leurs sacrifices. La solennité fi- Mais dans les livres anciens tels que les
nissait par de somptueux festins que les Pouranas et le Mahabharata, cet avatare pa-
maris donnaient à leurs épouses. Dans cette rait, être une réminiscence du déluge univer..
tête, les dames accordaient à leurs servantes sel. Si l'on s'en rapporte aux Pouranas, le
les priviléges dont les esclaves jouissaient déluge a eu lieu- à l'époque d'un pralaya ou
aux saturnales. d'une dissolution universelle Manou est
MATRONE nom de Junon, protectrice sauvé dans une arche qu'il a reçu l'ordre de
des femmes nubiles, en état de devenir met es. construire il y conserve les semences de
–C'était aussi un surnom des Parques. Foy. tous les êtres qu'il lui a été donné de ras-
M&TRES. sembler, par le pouvoir du yoga, c'est-à-
MA-TSOU, divinité chinoise. C'était, sui- dire par la vertu de la dévotion contempla-
vant les uns, une magicienne selon d'au- tive qui tend à l'union finale avec la divi-
tres, une femme dévote célèbre par sa vertu, nité. Comme le sujet est important et qu'il
et qui avait fait vœu de virginité. Les Chinois rappelle les traditions bibliques, nous al-
lui ont rendu les honneurs divins. Ils repré- lons en donner une anâlyse, en nous servant
sentent ordinairement à ses côtés deux au- de la traduction de M. Burnouf, et des ob-
tres filles dévotes, qui soutiennent une es- servations de M.Nève.
pèce de dais sur la tête de Ma-tsou. La narration du Pourana est sous la forme
MATSOUR1, fête que les Japonais célèbrent d'un dialogue entre le roi Parikchit et.Sou-
à Nangasaki, et qui coïncide avec te Tango- ka, disciple et successeur du célèbre Vyasa;
no-sekou, solennité du neuvième jour du le roi interroge le sage, dans le but de s'ins-
neuvième mois; elle a lieu en t'honneur truire au renoncement du.monde par la con-
d'0-souva-sama, dieu du sintoïsme, et con- naissance contemplative de Bhagavat, l'être
siste en processions faites dans la prin- adorabie, qui n'est autre que Vicbnou. Cet
cipale rue de la ville, et en spectacles pu- épisode se compose de 6t stances.
blics donnés dans une grande place con- 1. « Lé roi dit: Seignéur, je désire enten-
truite à cet effet, et qui garde le nom d'Oo dre le récit de la première incarnation de
!a&t <oAor(t. ou place de la grande pro- Hari (Vichnou) aux actions merveilleuses,
cession. Ce jour-là on,y élève un temple de lorsqu'il parut sous l'apparence trompeuse
bambous, avec des ailes aux deux côtés; it d'un poisson.
a une couverture en paille et un aspect .2. « D'où vient que le Seigneur revêtit,
fort chétif, pour rappeler la simplicité des comme s'it eût été enchaîné par ses œuvres,
temps primitifs. Lorsque tout est préparé, cette forme de poisson qui est méprisée du
les prêtres, suivis d'une foule immense, ap- uionde, dont la nature est celle des ténè-
portent en bon ordre la statue du dieu, et la bres, et qui estdifScile à supporter? <
ptacent dans le temple, à l'endroit qui lui est Souka répondit-au
destiné. Alors ont lieu des réjouissances, prince:
5. « C'est, quand il veut protéger les va-
qui consistent en spectacles et en danses pu-
bliques, exécutés avec une grande précision ches, les brahmanes, les Souras (génies), les
par des filles tirées des maisons dé débau- hommes vertueux, les Védas,'la justice et
che, et par des enfants superbement vêtus. tous tes biens, que le Seigneur revêt des
Le lendemain est un jour de repos; mais te corps variés.
troisième jour, les danses recommencent; 6. '< Pénétrant comme l'air toutes les créa-
après quoi on reconduit l'idole dans son sanc- tures, les inférieures et les supérieures, il
tuaire habituel. Pendant le trajet, trois pré- reste étranger à la perfection ou à la bas-
569 MAT MAT 370
sesse qu'ettes tiennent de leur esprit, parce tir (1), et it lui ordonna de monter sur ce
que lui-même n'a pas de qualités.)) >> grand navire entouré des sept Tït'c/tts
Alors Souka déclare qu'à la fin du kalpa après avoir rassemblé la collection de tous
précédent eut lieu l'anéantissement les êtres, en- prenant avec lui toutes les
périodi-
que de l'univers appelé du nom de Brahma,. plantes et tes semences, grandes et petites.
et que la terre et les autres mondes furent It lui dit de parcourir sans crainte l'Océan
alors submergés par t Océan.. Le chef des immense et ~ténébreux. guidé. par la seule
Dànavas, le puissant Hayagriva, ayant ravi splendeur- des Richis. Mais le dieu-poissoa
les Védas de la bouche du créateur endormi, interviendra lui-même.
le bienheureux Hari, qui est~ Seigneur, 36. c Comme un vent impétueux agitera
revêtit la forme du poisson Saphari (Cypft-; le vaisseau, je me tiendrai près de toi, et tu
Mt~ cAri/ïopartMs). attacheras ton navire à ma corne, l'aide
du grand serpent (~soM~t).
Le dieu se remet, sous cette humble forme.
entre les mains de Satyavrata, richi.d'entre 37~ « Traînant après moi sur l'Océan le
.vaisseau qui te renferme ainsi que les Richis,
les rois, le même qu', dans le Mahakatpa
je le parcourrai tout le temps que durera le
actuel est né. fils de Vivaswat, et .a. été sommeil de Brahmâ.
élevé au rang de Manou. Quand Satyavrata 38. «Tu reconnaîtras
voulut le relâcher dans ton âme ma
dans le neuve, te ,pois-
son lui adressa une prière, afin qu'il ne l'a- grandeur qu'on nomme le Brahmâ suprê-
me, et que ma bienveillance aura révélée à
bandonnât pas aux races des poissons dé- tej questions. »
vorants..Le roi, qui ét:)it doué d'une grande attendit
Satyavrata l'époque Cxée, et
compassion, le recueillit. Mais le poisson
merveilleux lorsqu'il eut exécuté les ordres de Vichnou,
grandit sans cesse: il .ne put il le v.it, apparaître, au, milieu du grand
être contenu, ni dans un vase, ni dans une
Océan, sous la forme d'un poisson de couleur
jarre, ni dans un éta<rg, ni dans des lacs im- une corne unique sur la tête.
menses et profonds. Lorsque Satyavrata ).e d'or, ayant
Après avoir amarré son.vaisseau à cette cor-
jeta enfin dans t'Océan, il fut supplié de ne, le roi satisfait rendit hommage au
nouveau par le poisson énorme, et ce fut seu- dieu sauveurqui dirigeait le vaisseau flottant.
lement alors qu'it reconnut ie~dicu incarné. Ici se trouvent plusieurs strophes conçues
25. « Trompé de cette manière par le beau dans le langage exalté des adorateurs con-
langage de cet animal, lé roi lui dit: Qui templatifs de Bhagavat qu'on juge de- leur
es-tu, toi qui me fais illusion sous cette for- mysticisme par la citation des deux dernières.
mede poisson? 52. « Tu es l'ami affectueux, le souverain,
26. a Je n'ai jamais vu ni entendu citer un l'âme, le précepteur, ta science, la perfec-
tion désirée de tout être et cependant, en-
poisson d'une vigueurtèlle.que la tienne, toi
qui, grandissant en un jour de cent yodja- chainé par le désir, le monde aveugle ignore
nas (300 lieues), as rempli entièrement un que tu résides dans le cœur de tous les ho'u-
lac. 'mes.
53. « Aussi me réfugie-je, pour m'in-
27. « Sans doute tu es le bienheureux
struire, auprès de toi, ô Seigneur, Dieu dési-
Hari, Narnyana (porté sur tes eaux), t'être rable, auprès du meilleur des dieux tr.tn-
impérissab)&, qui, pour .témoigner sa bien- che en moi les liens du coeur avec tes paro-
veillance aux créatures, as pris un corps de
les qui m'éctaireht sur mon intérêt, et ouvre-
poisson. moi ton séjour. »
28. Adoration à toi, 6 le meilleur. des Quand Satyavrata eut terminé son adora-
Esprits à toi le maître de.la conservation, tion, Bhagavat lui enseigna la vérité, c'est-
de la création et de la destruction 1 Tu es, à-dire
Seigneur pour ton serviteur dévoué qui 55. « La divine collection do (Natsya) Pou-
t imp)ore, le premier moyen de salut qu'ait rana, avec le Sankhya, la théorie du yoga,
son âme. celle de l'action et la mystérieuse science
29. « Toutes les incarnations que tu re- de l'Esprit lè tout sans en rien omettre.
vêts, en te jouant, ont pour objet la conser- 56. « Assis'dans le vaisseau avec les Ri-
vation des créatures; je désire donc savoir 'chis, le roi apprit de la bouche de Bhagavat
pour quel motif tuas revêtu cette forme. la doctrine indubitable de l'Esprit, qui est
30. « 0 toi dont les yeux ressemblent au~ l'éternel Brahmâ. »
lotus, toi qui es l'ami affectueux de tous les Lé terme du cataclysme venu, Hari tua
êtres, le culte qu'on rend à tes-pieds n'est pas l'ennemi des dieux, Hayagriva, et rendit à
inutile comme celui qui s'adresse aux dieux Brahmâ réveillé le corps des Védas. Quant
que leur personnalité distingue les uns des au roi Satyavrata.-qui possédait la science
autres c'est pourquoi tu m'as montré ton divine et humaine, it devint par la faveur de
corps merveitteux. » Vichnou le Manou Vaivaswata, chef du pré-
Bhagavat répondit à son fidèle adorateur sent Kalpa, ou de-la période actuelle dè l'u-
pour lui prédire la catastrophe qui aurait nivers.
lieu au bout de ~ep< jours:-car « les trois Le rédacteur du Pourana termine cette
mondes, la terre l'atmosphère et le ciel, se-
ront submergés par t'Océan de la destruc-
(i) Le Manou du' .Ma~aMat-ata reçoit t'ordre do
tion, » Il lui annonça l'approche d'un grand consU'uira.un vaisseau solide, bien muni ~e curda
vaisseau qu'il lui enverrait pour le recueil- ges, comme on le verra p'tus tûin.
S7i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 572

histoire du poisson en promettant à celui. qui 12. Mais, après un, long temps, ce poisson
l'écoutera la délivrance de ses péchés, et à devint très-gros~ comme il ne pouvait plus
celui qui la récitera chaque jour, la réussite se tenir dans le vase,
de ses projets et enfin le sat~t suprême.. 13. Le poisson dit de nouveau à Manuu,
La narration de Mahabharata est plus an- en te voyant 0 bienheureux! porte-moi
cienne que celle des Pouranas; elle est com- maintenant dans une autre demeure.
me le type duquel ont été tirées Jes différen- 1~. L'ayant retiré du vase, aussitôt le bien-
tes versions qui circulent dans t'tnde. Ce heureux Manou transporta le poisson dans
n'est plus Vichnou qui sauve le Noé indien, un grand lac.
Manou c'est Brahmâ, le premier d'es dieux, 15.La,tejetaManou,tevainqnenrdesvit!es
divinité ennemies mais le poisson y grossit de nou-
qui se confond avec la suprême )L
ne s'agit plus d'arracher tes Védas à un dé- veau pendant un grand nombre d'années.
mon qui les a dérobés le seul but de l'in- 16. Le lac avait trois yodjanas (9 lieues)
carnation est te salut du genre humain. de longueur, et un yodjanade. largeur; le
Nous croyons devoir rapporter ici ce bril- poisson aux yeux de lotus ne put se placer,
lant épisode, dont on remarquera facilement 17. Ni se mouvoir dans ce lac, ô fils de
la conformité avec plusieurs passages de la Kounti 6 maître des Vaisyas Ators le pois-
Bible Nous en empruntons la traduction à son, en voyant Manou, lui tint de nouveau
M. Pautbier. C'est un sage du nom de Mar- ce discours:
18._Porte-moi, ô bienheureux dans l'é-
kandeya qui.:fait ce récit à YoutHchthira,
oncle de Parikchit, qui avait remporté la eé' pouse ou ta compagne de t'Océan, la rivière
lèbre bataille donnée entre les Pandavas et du Gange, où je demeurerai porte-moi par-
les Kauravas leurs cousins dans -laquelle tout aiHeursroù tu le désires;
péricent, dit-on, près de sept mittions d'hom'- 19. Car il me convient de demeurer sans
mes; de là les nombreuses épithètes honori- murmure danstetieu que tu ordonneras,
Sques répétées presque à chaque vers. puisque j'ai -obtenu cette grosseur extra-
ordinaire par tes soins, ô toi qui es, sans
1. Le fils Je Vtvaswata (du soteit) était un
ro) et un grand sage, un prince des hommes, péché 1
~0. Ainsi interpellé, Manou, le bienheu-
sembtabteparsonéctataPradjapati. reux, te puissant, transporta.te poisson dans
2. par sa force, sa spténdeur, saféiictté
le neuve du Gange, où il,le jeta lui-même,
et sa pénitence surtout, Manouaurpassa son v Ftndompté.
père et son aïeu).. 21. Là. te poisson grossit encore pendant
3. Les bras levés en haut, ce souv~rah) un certain temps, ô dompteur des ennemis 1
des hommes, ce grand saint (1), debout sur
Alors le poisson, en voyant Manou, lui tint
un seul pied, soutint. longtemps cette péni-
ble attitude~ de nouveau ce discours
22. Je ne puis mouvoir ma grosseur dans
4. La tête penchée, le regard Cxe et im- le Gange, ô très-étevé 1 porte-moi prompte-
mobite, ce redoutable pénitent se livra à ces ment dans t'Océan, sois-moi favorable, ô
austérités pendant une longue série d'an- bienheureux! 1
nées (2); 23. Alors Manou ayant retiré lui-même le
5. Up poisson s'étant approché du péni-
tent aux cheveux longs et humides, sur les poisson des eaux du Gange, te porta vers
i'Océan, Ô fils de Pntha 1 où il le précipita.
bords du Varthi, lui parta ai.nst 2~. Mais le poisson, porté là par Manou,
6. 0 bienheureux! je suis un petit et fai- était devenu très-gros, et lorsqu'on le totf-
ble poisson qui'at peur des poissons grands chart avec ta main, il répandait d'agréables
et forts; c'est pourquoi sauve:mo), toi qui parfums..
exauces les vœux des mortels. 25. Quand ce poisson fut jeté dans l'Océan
7. Car les gros poissons mangent toujours par.Manou, alors il lui tint en souriant ce
les petits poissons telle est notre condition discours.:
étprneMe. 26. 0 bienheureux! 1 tu m'as procuré une
8. C'est pourquoi, .sauve-mo) de ces gros -entière et continueLte. conservation,; ap-
monstres qui inspirent la crainte ;je te.serai de moi ce dois faire
prends que tu lorsque
reconnaissant de l'action que tu auras faite le temps sera venu.
pour m<)).. 27. Bientôt, ô bienheureux, tout ce qui
9. Lui, Manou, le fils du soleil ayant en-, < de fixe et de mobile à la nature
appartient
tendu le discours.du poisson, fut ému do pi- terrestre subira une submersion générale(3),
tié, et il prit ce poisson dans sa main. ô très-heureux! 1 une dissolution complète.
10. L'ayant apporté sur le bord .de t'eau, 28. Cette submersion temporaire du monde
ManQu, te Sis du soteil, te jeta dans un est-prochaine; c'est pourquoi je t'annonce
vase qui brillait comme les rayons de la ce que tu dois faire. pour ta pro-
aujourd'hui
lune.
11. Là, û roi,l ce poisson crut par tes .soins pre sûreté.
29. Ce qui se meut et ce qui ne se meut
de Manou, qui le soigna comme un Sis, en
lui donnant toute son attention. pas du mobile et de t'immobite, le temps
s'approche pour lui menaçant et terrible.
j.t)~e vit ~Ms<MS a<oMepef/ec<M< fuit Mt generatio- (5) Ecce ego adducam a<jm<M dtfMMtsuper ~n'OH)
'itfM: Mt~ Gen. vu, 6./ M<interficiam omnem carnem, in ~MS<ptH<MS t~<<B est
(3t ~ce a~ait six cents ans lorsqu'arriva le dé- Mf~r <;<BiiW). Gen. vt, 17.
ingf,
MAT 57t
S?3 MAT
30. Tu dois construire un navire fort, so- les sept Richis ou sages et Manou et le
tu °
!ide, bien assemblé avec des tiens (i) là poisson (7)..
dois monter avec tes sept Richis ou sages (2), M. Ainsi, ô roi ce poisson fit voguer ce
6 grand saintl navire plusieurs séries d'années sans se las-
31. Et tu porteras aussi sur ce navire ser, dans cette plénitude des eaux.
toutes les semences (3), comme elles furent M. Ensuite là ou l'Himavan (l'Himalaya)
autrefois désignées par tes hommes deux étèveson p)us haut somme;, Q prince des
fois nés (les brahmanes), afin qu'elles s'y enfants de Bharata 1 là le poisson traîna le
conservent longtemps. navire (8).
32 Et étant sur le navire, alors tu m'aper- M. Et alors le poisson parla ainsi aux
cevras venant toi, ôtebien-aimé des mou- Richis en souriant Attachez promptement
nis (saints) 1 Je m'approcherai de toi, ayant ce navire à ce sommet de l'Himavan.
une corne sur la tête, par où tu me recon- M. Le navire fut aussitôt attaché par les
taaitras, 6 pénitent 1 Richis au sommet de l'Hiniaven, après avoir
33. Voilà ce que tu dois faire; je te salue entendu les paroles du poisson, 6 prince des
je m'en vais. Les grandes eaux ne pourront enfants de Bharata 1
être surmontées sans moi. M. C'est pourquoi ce sommet, le plus haut
3't. Mais tu ne dois pas mettre en doute de t'Himavan, fut nommé ~vott Band~aHOtH
mes paroles, 6 très-élevél J'agirai ainsi (liaison du navire), nom qu'il porte encore
de 6 prince des enfants de Bha-
que tu me l'as prescrit, fut la réponse aujourd'hui,
Manou au poisson. rata 1
35. Ils s'en atiérent tous deux du côté qu '1 50. Alors le gracieux (poisson), le regard
leur plut, après qu'ils së-furent salués mu- immobile (9), parla ainsi aux Richia Je
tueHement. Ensuite Manou, grand roi 1 suis BBAHMA,l'ancêtre de toutes les créatu-
ainsi qu'il lui avait été prescrit par le pois- res aucun être n'est plus élevé que moi.
son, 51. Sous la forme d'un poisson, je suis
36. Rassemblant toutes les semences avec venu vous sauver des terreurs de la mort.
De Manou doivent naître maintenant toutes
lui, se mit à voguer sur l'Océan terriblement
souiové, dans un beau navire(~),o dompteur les créatures, avec les dieux, les démons et
des ennemis 1 les hommes (10).
37. Et Manou pensa au poisson et celui- 53. H doit recréer tous les mondes, tout
ci ayant connu cette pensée (5), vain- ce qui est mobile et tout ce qui n'est pas
queur des villes ennemies 1-se présenta tout mobile, et c'est par une dévotion, des austé-
à coup avec sa corne, 6 le meilleur des en- rités extraordinaires, que ce que j'annonce
fants de Bharatal 1 recevra son accomplissement.
38. Manou ayant vu le poisson, ô pnnee 53. Par ma faveur, la création des êtres
des descendants de Manou t nageant dans ne tombera pas en confusion. Ayant ainsi
les grandes eaux de l'Océan, portant une parlé, le poisson disparut aussitôt à la vue.
corne, et ayant la figure qu'H avait prédite, 5~. Mais Manou, pressé de créer les créa-
39. Ators Manou attacha une corde à ta tures, tomba en perplexité à l'instant il Htt
corne que le poisson portait sur sa tête, ô une pénitence sévère.
prince des descendants de Manou 1 55. Plein de repentir, <1se met ensuite à
40. Le poisson étant attaché avec cette créer toutes créatures it les créait instanta-
corde', ô vainqueur des villes ennemies 1 il nément, telles qu'elles devaient être.
entraîna avec une grande vitesse le navire 56. Telle est cette ancienne et cétèbre his-
sur les flots de l'Océan. toire qui porte le nom d'Histoire du poisson,
41. Le souverain des hommes traversa ~racontée par moi, et qui efface tous les pé-
ainsi sur son navire, la mer qui était comme chés.
dansante avec ses -vagues soulevées et 57. Celui qui l'écoute toujours, l'histoire
comme mugissante avec ses ondes. des courses de Manou (sur la mer), celui-là,
~2. Agité par des vents violents le navire satisfait dans la position des choses parfaites,
vacillait sur les grandes lames amoncelées, entrera dans le monde cétestë.
il chancelait comme une femme ivre. Si nous avons rapproché de ce récit hfndou
&3. Ni la terre, ni les régions du ciel, ni plusieurs passages de la Genèse, ce n~est pas
que nous croyions que l'auteur indien ait
l'espace qui est entre eux, n'étaient plus vi-
sibles (6) tout était eaux, l'espace et le fait des emprunts à Moïse car le Mahabha-
ciel, 6 prince des hommes 1
Au milieu du monde ainsi submergé,
6 prince des enfants de Bharata 1 se voyaient (6) 4~M<Bpr<BM<Mert~t)<m« super terram, oper.
ti~ue sunt omttM montes excelsi <«<' universo C(E<0.
Cen. v!), d9.
(7). ~fttMKStfaM<entso<M<! Noe et ~M'CMmco eMtt<
«) Fac libi arcam <<e~m< <<Bt~a<«.Gen. vt, 14. in arca. Ibid., 25.
(2) .tngrefttert! arcam <Me< ~M lui, uxor tua et (8) ~utemt~M arca. super montM ArmM«B.
uxores ~fterMmtMorum<ecMtH.Ibid., 48. Sept- per- Gcn. vm,
sonnes avec No~ (9) Ne clignant point les yeux; c'est à cet attribut
(5) Toi/es <ttfr <Muntde omnibusMC;s,.qM<B
man4i p9rticu)io' des dieux, comme à la factuté qu'ont leurs
et
pOM!<n<. comportabis apud te. ibid., 2t. corps, de ne point projeter d'ombre, que tes Indiens
(4) .MMM))<Ma/a'sMH<aaM<B,,e< e~MtMt'Mtttarcam .croient reconnaître les divinités.
in M&Hmea terra. Gen. yn), 1. (<f) CMsc)<ee<mM~ipHcamtt«,et Mp~ <t'.tS!.
(5) jt{eco)'aa<MsaMtM)DeHSNoe. Gen. vu), 1. .Gen. )x, 1.
575 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. S?6
rata est peut-être contemporain du Pentateu- elle était faite en osier, mais assez bien des-
que, sinon antérieur à lui mais nous sinée. Sa hauteur était de plus de sept pieds,
croyons que ces coïncidences viennent de ce mais les proportions n'étaient pas bien gar-
que les auteurs des deux ouvrages ont puisé dées, et sa circonférence était trop épaisse,
aux mêmes sources,les traditions primitives. même pour cette taille. La carcasse était en-
Moïse a eu, sur Vyasa ou le compilateur in- tièrement couverte de plumes blanches dans
dien, l'avantage d'avoir puisé à des sources les parties où les indigènes laissaient à leur
pures, et d'avoir été tui-méme~inspiré. peau sa couleur naturelle, et noires dans
MATTA, idole monstrueuse, fort honorée celles où ils avaient coutume de se peindre.
autrefois dans l'ancienne ville deNégracut, On avait Gguré des espèces de cheveux sur
dans l'Inde. Elle avait une riche pagode, où sa tête, et quatre protubérances, trois aa
se rendaient un grand nombre de pèlerins, front et une derrière la tête, qu'on aurait pu
dont quelques-uns se coupaient un morceau prendre pour des cornes, mais que les T;)ï-
de ta langue pour le lui offrir. (iens décoraient du nom de Taté-Eté, petits
MATTA-SALOMPO. c'est-à-dire tout- hommes. M. Ellis pense que Mawi était un
voyant, premier roi de Boni, dans l'île Célè- prophète célèbre dans cet archipel.
bes. La tradition porte qu'il descendit du ciel, 2° Dans la Nouvelle-Zélande, Mawi forme,
et épousa une princesse de Toro, également avec ses deux frères Mawi-Potiki et Taki,
d'origine céleste, dont il eut un fils et cinq une triade à laquelle les insulaires attribuent
filles, de qui descendirent tous tes rois de la création de teup <te. Souvent même ces
Boni. Après un règne de quarante ans, Mat- trois dieux sont confondus sous le nom uni-
ta-Saiompo remonta au ciel avec sa femme. que de Mawi.
MATURNE, déesse que les Romains invo- Suivant les -traditions qui paraissent le
quaient quand le blé était parvenu à matu- mieux détaillées, Mawi, descendu du ciel
rité. sur la mer, se mit à cingler, jusqu'à ce qu'il
MATUTA, divinité romaine, la même. que rencontrât un rocher qui s'élevait à l'endroit
Leucothéeouino, fille.de Cadmus, honorée où se voit maintenant l'ile du nord, appelée
par les Grecs. Fo< MATRALEs. .Mo-MCt.Ma:o:; il s'y arrêta et s'assit pour
Junon avait aussi, sous ce nom, un pêcher; et comme il n'y trouva rien de
autel à Rome, dans le marché aux herbes. mieux pour faire des hameçons que les
MAULAWIS :ordre de religieux musul- mâchoires des deux enfants qu'il avait eus
mans. FOjV. MEWLEWtS. de la déesse Hina, sa femme, il les fit mou-
MAUNIS, ctasse de religieux hindous de rir. L'œit droit de l'un devint l'étoile du
l'ordre des mendiants, qui observent un si- matin, appelée Afa<(M*t&t, et l'œit droit de
tence perpétue!. l'autre fut t'étoite du soir, sous le nom de
MAURICE (ORDRE M)L!TAiREDESA!NT-). Rereahialti.
Amédée, duc de Savoie, ayant quitté la Un jour que Mawi péchait avec la 'mâ-
souveraineté, alla mener la vie érémitique à choire et une partie d'une oreille de son fils
Ripaitie, lieu sitné sur le bord du lac de aine, it sentit quelque chose de pesant ac-
Genève, et environné de bois et de rochers. croché à san hameçon après de longs et
JI fut suivi par six gentilshommes, tous inutiles efforts pour tirer ce qu'il croyait
veufs et âgés chacun de plus de soixante être un monstre marin, il attacha sa ligne
ans.Il les enrôla soldats de Saint-Maurice, au .bec d'une colombe, à laquelle il commu-
et s'appela teur doyen. Tous portaient des niqua son esprit; et la cotombe, en s'élevant
croix d'or sur ta poitrine. Leur habit était dans tes airs, tira des abîmes la Nouvelle-
simple et à pet près semblable à celui des Zétande.
pèlerins ou ermites. Amédée.teur donna des Aussitôt que fite parut hors de l'Océan,
règles, et fonda deux maisons, l'une pour le dieu pêcheur et ses compagnons s'élancè-
eux et l'autre pour des chanoines réguliers, rent sur la plage, formèrent en se prome-
qui étaient gouvernés par un abbé, et char.- nant les plaines, les collines, les montagnes
gés de faire l'office divin. Telle fut l'origine et les vallées, fécondèrent la nouvelle terre,
de l'ordre militaire de Saint-Maurice, dont et lui Srent. produire des arbres et des
le roi de Sardaigne est grand maître. Lès ptantes. Dans une de ses promenades, Mawi
chevaliers ne peuvent se marier qu'une fois aperçut du feu :it le trouva si beau, qu'il
sans dispense. L'ordre, dans l'état où il est s'empressa d'y porter la main comme il se
présentement, fut institué par Emmanuel- brûtait les doigts, et qu'il ne voulait pas
PhiHbcrt, duc de Savoie, et le pape Gré~ cependant s'en dessaisir, il se précipita dans
goire XItt l'approuva et te confirma en 1572. ,la mer. Bientôt il reparut, les épautes char-
MAVORS, un des noms de Mars, chez les gées de matières sulfureuses qui formèrent
Romains. Cicéron pense que ce nom est dé- les volcans. Quand sa grande œuvre fut
rivé de MM~Mo-t;er<a<,parce que la guerre achevée, ce dieu mourut mais il n'emporta
produit de grands changements. Cette étymo- pas son esprit dans la région, de la nuit il
logie est peu probable nous croyons ce nom tetéguaâun oiseau qu'on appette/f:e, et
idenlique avec Mam.ers, par te changement qu'on voit pendant la belle saison. Ses frères
d'une labiale en une autre, le grand Mars. continuèrent son ouvrage en créant les
MAWI, divinité qui joue un grand rote hommes.
d&ns plusieurs archipels de la Polynésie. 3° Les naturels de Tonga ont nno tradi-
i'*A Taïti, c'était un des dieux de seconde tion. à peu près semblable Mawi, le plus
classe. H y en avait une figure dans cette île; grand de leurs dieux, pécha Tonga dans
S77 MAI MAÏf 578

l'Océan. On conserve encore', disent-i!s bonté, de passion et d'obscurité, dont Pra-


t'hameçon qui servit à tirer l'île du fond kriti ou Maya est <e mélange. Dans le sein
des mers. Mais ceux qui en ont la garde ont de Prakriti, Atma, l'âme, le grand principe,
soin de dire que le premier qui le verra sera Brahmâ lui-même, au centre des trois qua-
frappé de mort. La vue n'en est permise lités, était comme l'araignée au centre de
qu'au roi seul, enfant bien-aimé de Mawi. sa toile. Maya développa le tissu des trois
MAWI-MOUA, c'est-à-dire le premier qualités; et cette mère de toutes choses,
Mawi, le premier dieu de la Triade néo-zé- s'unissant à l'être lumière, à Brahmâ, mit
landaise. (~oy. l'article précédent, n" 2.) au jour la Trimourti, ou les trois formes,
Suivant une autre tradition il travailla testroisaspectsdeDieu.
longtemps à former la terre au-dessous des 3° Les Urahmanistes font de Maya ou
eaux, et la prépara à être attirée à leur Maya-Dévi, la mère de Bouddha on serait
surface au moyen d'un hameçon qui la te- tenté de croire qu'ils ont voulu flétrir dans
nait attachée à un immense rocher. On son origine un système religieux qu'ils
ajoute que Mawi-Moua .tua et mangea son taxent de fourberie et d'erreur, si ce mythe
~rère cadet Mawi-Potiki d'où vint la cou- n'était pas universellement admis par les
tume des Néo-Zélandais de manger les corps Bouddhistes eux-mêmes. Voici la tégende
de leurs ennemis tués dans les combats. qu'ils racontent à ce sujet; nous en em-
Suivant M. Nicholas, ces deux frères ne vien- pruntons la rédaction à M. Clavel
draient qu'après la grande trinité qui a Lorsque Maya-Dévi fut mariée au prince
pour chef Mawi Ranga Rangui. Leur his- Souddhodana, le futur bouddha, qui déjà
toire rappelle le meurtre d'Abel par Caïn. existait comme Bodhisatwa, s'approcha du
MAWI-POTIKI, second dieu de la triade sein de sa mère, monté sur un éfépbaat
néo-zélandaise. (Voy. M~wi, n°2.) Mawi Po- blanc. « Maya était alors plongée dans le
tiki reçut des mains de son frère la terre que sommeil. Un songe lui montra un éléphant
celui-ci avait préparée au fond des eaux, radieux, traversant majestueusement les
l'entraîna à la surface, et lui donna la for- airs et dont la lumière éclairait l'univers
me qu'elle a aujourd'hui. H préside en outre tout entier; une musique ravissante d'ins-
aux maladies humaines, et le plus impor- truments et de voix se faisait entendre au-
tant de ses priviléges est de pouvoir donner tour de lui; on répandait des fleurs et l'on
la vie que Tipoko seul peut retirer. On dit brûlait des parfums sur son passage. A
qu'il fut mis à mort et mangé par son frère peine le merveilleux cortége fut-il parvenu
Mawi-Moua. et qu'en se retournant dans sa au-dessus de sa tête, que tout ce tab!eau
tombe il occasionne les tremblements de terre. disparut subitement. Ce rêve lui causa une
MAWI-RANGA-RAKGUf, nom du dieu vive frayeur et la tira violemment du som-
principal des Néo-Zélandais correspondant meil. Le roi partagea ses craintes, et pour
à t'Indra des Indiens et au Jupiter des an- connaître avec certitude le malheur dont il
ciens Grecs; son nom signifie littéralement se croyait menacé, il résolut de consut-
Mawi, /i<<an< du ciel. Outre la création de ter les devins. Mais ces hommes inspirés
la terre, on lui attribue celle de la fémme, dissipèrent ses appréhensions. « Ce songe,
qu'il tira d'une des côtes de l'homme, après lui dirent-ils, est le signe de votre bonheur,
avoir préalablement endormi celui-ci d'un ôroiilt annonce qu'un saint esprit est
profond sommeil. V oy. iv<. descendu dans le sein de la vierge, votre
MAYA, mot sanscrit qui signifie illusion. épouse. Elle concevra de ce songe, et le fils
l* On en fait un être féminin qui représente qu'elle engendrera étudiera la loi, deviendra
la nature comme fondée surdos apparences bouddha et délivrera les dix parties du
non réelles. C'est, dit M. Langlois, une es- monde. » Aussitôt le sein de Mabâ-Mâyâ de-
pèce de magie personnifiée, qui trompe nos vint transparent comme un cristal; et l'on
sens par des phénomènes extérieurs; c'est y voyait l'enfant, aussi beau qu'une fleur,
un songe perpétuel au milieu duquel nous à genoux et appuyé sur ses mains.
vivons. Quelques Hindous expliquent par ce « Depuis que Mâyâ avait conçu le rédemp-
mot ia première inclination de ta~divinité à teur, elle ne prenait plus aucun aliment ma-
se personnifier elle-même en créant des tériel les dieux lui présentaient les mets
mondes. Pour d'autres it signifie le système savoureux qui forment leur nourriture or-
des perceptions primaires et secondaires, dinaire. Le corps du céleste enfant était ar-
que Platon, Epicharme et quelques autres rivé à son complet développement à la fin
philosophes, ont cru être produites par la du dixième mois, correspondant, selon les
présence de la divinité dans l'esprit de ses uns, au solstice d'été; d'après les autres, à
créatures, sans avoir une existence indé- t'équinoxe d'automne; et suivant le plus
pendante. grand nombre, au solstice d'hiver. Alors
2° Dans un sens mythologique, Maya est Mâyâ sortit du palais, traversa les flots
l'épouse de Brahmâ ou de dieu créateur; pressés d'une foule de peuple, et alla se
elle est la cause immédiate et active de la placer sous l'ombrage d'un arbre. En ce mo-
création, qui elle-même n'est qu'une décep- ment, les fleurs s'épanouirent, et une étoile
tion pour tes hommes, car Maya ne pro- brillante parut dans le ciel. Mâyâ s'appuya'
duit que des prestiges. De même quePrana, sur une branche de l'arbre, et enfanta par le
elle a la figure d'une vache à trois couleurs; côté droit. Le nouveau-né tomba à terre, fit
,et alors on la nomme Kamadhénou. Ces sept pas, s'arrêta, et levant-la main, il dit
trois couleurs sont les trois qualités de « Dans le ciel et sous le ciel; il n'y a que
579 ACTIONNAIRE DES RELIGIONS. B80
moi d'honorable. Tout est amertume dans évidence. Toutes les eaux qui roulent leurs
les trois mondes, et c'est moi qui adoucirai nots à la-surface de la terre devinrent d'une
cette amertume. » Comme it achevait ce dis- pureté et d'une transparence sans égales.
cours, les cieux et la terre tremblèrent; une Les vents retinrent leur haleine, et le ciel,
éclatante lumière éclaira les trois chilio- voilé de nuages, se montra partout pur et
costnos; tous les dieux et tous les génies serein. Il en tomba une rosée odoriférante.
vinrent l'entourer; deux rois des dragons La perle divine.de la lune "fut suspendue sur
versèrent sur lui, à droite, une eau fraîche, ta salle du palais. Lès laminaires qui éclai-
et, à gaucho, une eau liède. Brahmâ et In-~ raient l'intérieur de cetédtSce furent éteints,
dra t'enveloppèrent dans une 'robe céleste; comme inutiles. Tous les astres s'arrêtèrent
ii ptut des fleurs d'une merveitteuse variété dans leur cours. D'innombrables étoiles fi-
de couleurs et de formes; on entendit une lantes saluèrent la nativité de Siddhârta.
musique ravissante, et l'espace tout entier Un dais étincelant do richesse fut éteudu au--
fut embaumé par des parfums déticieux. dessus de sa tête par les dieux du triple
Bientôt le vierge-mère, tenant le prince ciel de Brahmâ. Les génies des huit parties
dans ses bras, prit place sur un char attelé du-monde déposèrent à ses pieds des objets
de dragons et orné de banderoles flottantes; b, de prix. Devant lui se présentèrent d'eux--
et, .précédée par une troupe de musiciens mêmes cent sortes d'aliments célestes et dé~-
du ciel, elle fëpnt le chemin du palais. A licieux. Dix mille vases d'un travail exquis,
quelque distance, ette rencontra le roi qui et remplis d'une douce rosée, se tinrent sus-
venait au-devant d'elle avec une suite nom- pendus dans l'air. Les dieux et les génies
breuse de brahmatchâris, de ministres, do amenèrent le char de la rosée avec les sept
grands ofËciers, de magistrats, de soldats et choses précieuses. On vitaux portes du pa-
de peuple. En touchant la terre de teurs lais cinq cents éléphants blancs qui volontai-
,pieds, les chevaux du roi mirent à découvert rement s'étaient enfermés dans les fitets ten-
cinq cents trésors, et un océan de bonnes dus pour les prendre. A la porte de la ville
oeuvres se produisit au grand avantage des on trouva attachés cinq cents lions, dont la
hommes. A. la vue du royal enfant, les robe était d'une blancheur éclatante, et qui
brahmatchâris et les astrologues poussèrent étaient descendus du sommet des monta-
de .vives acclamations de joie, et d'une com- gnes tout exprès pour se livrer aux mains
mune voix ils le saluèrent du nom de ~xM- des chasseurs. Les nymphes du ciel para-
A<tr<<h,ou de bienheureux. L'aspect du cor- rent au-dessus des épaules des musiciennes.
tégé divin qui entourait le jeune prince Los Gîtes des rois des dragons se rangèrent
.pénétra Souddhôdana d'un respect religieux; en cercle autour du palais. Sur les murs,
et; par un mouvement involontaire et irré- ou vit dix mille vierges qui tenaient à la
sistible, il descendit de chevet et rendit main des chasse-mouches faits avec des
Dommage à l'enfant prédestiné. queues de paon, d'autres se groupèrent dans
«Comme on approchait des portes de la l'espace avec des urnes pleines d'eau de
ville, on aperçut un temple dédié à un gé- senteur. Les musiciennes célestes descendi-
nie en grande vénération dans le pays. Les rent de leurs demeures, et exécutèrent, des
brahmatchâris et les devins proposèrent d'y concerts ravissants. Les supplices qu'endu-
conduire le prince, pour l'y faire accom-~ rent tes damnés dans les régions internâtes
ptir un acte de dévotion envers ce génie ré- furent tout à coup interrompus. Les ani-
véré. Mais à peine Siddhârtaeut-it pénétré maux venimeux se cachèrent dans les pro-
dans l'enceinte, que le génie et toutes les in- fondeurs de la terre, et les oiseaux de bon
tettigences qai lui obéissaient se prosternè- augure chantèrent en agitant leurs ailes.
rent devant tni. Alors chacun reconnut que Les hommes qui se'livrent à la chasse et à
le prince lui-même était un être véritabte- la pêche ne furent plus animés par leurs
ment grand et excellent, puisqu'il ~étaft t'ob- instincts durs et féroces; ils éprouvèrent aa
jet de parëittes vénérations c'est de là contraire des sentiments de bonté et de dou-
qu'it reçut te nouveau aotade Z)Jea<! ~~po, ceur. Les femmes enceintes donnèrent le
c'est-'à-dire dieu des dieux. jour à des garçons, et les malades et tes in-
« La naissance du bodhisatwa fut stgna' firmes furent en <tn instant délivrés de leurs
lée par trente-deux prodiges. La terre treot- maux. Enfin, les ermites habitant les bois
bla et tes montagnes s'affaissèrent. Les rou- quittèrent spontanément leurs solitudes et
t<'s et les chemins se nettoyèrent d~eux-me- vinrent avec humititéonnr leurs adorations
mes, et les tienx fétides exhalèrent des par- au .jeune Bodhisatwa~ »
fums. Les arbres desséchés se couvrirent de MAYËSWARA, !l'air .divnHsé, selon les
fcuithgcs.H apparut dans les jardins des Hindous, qui le regardent comme une des
Jlears rar~'et des fruits savoureux. Des cinq puissances primitives engendrées parle
lotus grands comme tes raaes d'an char Créateur.
poussèrent dans des terrains complétement MAYOUKHAS, les Hindous donnent ce
dépourvus d'humidités Les trésors que la nom à la personnification de prétendus
terre recétait dans son sein se manifestèrent rayons émanés du tchakra ou disque mysti-
à tous les regards. Les diamants ~et les au- .que, et dont ils font autant de divinités.
tres parures qui fermèrent ces richesses Leur :nombre parait être indéfini mais,
resplendirent d'un éclat inusité. Les -vête- d'après un certain système astrologique, on
ments et les garnitures des lits &nfcNaés en compte 86 sur la terre, 52 dans t'eau,
dans les;co<frets en ,fur.ent tiréstet'ptacés ea <;2 dans le feu, 5~ dans le vent, 72 dans te
M~ï 582
58i MA~
dans formant ensemble I! rayons datM te IV. Rayons du cen~.
ciel, et 6~. l'esprit,
de
360, somme égale aa nombre des jours 1. Khagueswarâ
l'ancienne année, indienne et cgypt'enne, 1. Parapara 2. Bhara
Nous allons en donner' les noms parce que 2. Tchandeswari 3. Kourma
ce sont autant de divinités mates ou femel- 3. Parama 4. Adhara
les (1) nous les tirons des savantes recher- 4.. Tchatouchmati 5. M6kha!a
ches de- M. Troyer, sur un poëme .théoso- 5. Tatpara 6. Sok~
asià-
phique hindou inséré dans te JoufMCH 6.OukhakaH 7. Mina
18M.
tique, de Paris, en 18M et 7. Apara 8. Mattika
S.Samvarrta 9.Djnana
1. Rai/oKs sur !<ttérre. 11. Ra~oMSMa~s !'Mtf. 9.Tchidananda lO.Vimata
l.Daddiswara 1. S"adyodjata 10. Nitakôubdja 11. Mahananda
2.~)addiswan 2. Maya 11. Aghora 12. Sarvvan
3. Djateswara 3. Vamadéva 12. Gandha 13. Tivra
~.Sri 13. Samarasa 14. Mila
~.Djateswari
S.Poumeswara 5. Aghora H.Rasa 15. Priya
C.Pourneswari 6.Padma 15. Latita 16. Koumoada
7. Kameswara 7. Tatpouroucha 16. Smaya 17. Katika
8. Kameswari 8. Avika 17. Swatchhada 18. Ménaki
9. Shkanta 9. Ananta 18. Spàrsa 19. Damara
10. Vahana 10. Nivritti 19. Bhoutesvara 20. Dakint.
11< Ananta -11. Anatha 20. Sabda 21. Rama
j2.Swarasa 12.Pratichta 21. Ananda 22. Rakini
13. Sahgkara 13. Pjanasrita 22. Dakini 23. Lama
14.. Mati 1~. Vidya 23. Alasya- J 24.. Lakini
15. Atchintya 2t. Ratnadakini 25. Kamada
15. Pinggata
16. Patatadévi 16. Santa 25. Prabhananda 26. Kakiol
17.8asis6khara 26. Tchakradakini 27. Samaya
17. Nadakhya 27. Yo~ananda
18. Nada 18. Ouma 28. Sakini
19. Anada 19. Tivra 28. YadjMdakim 29. Hamara
20. Dakini 2~. Gangga 29. Atita 30. Hakini
21. Manivahana 30. Koubdjadakini 31. Akara
21.AIasya
22. Sakini 22., Saraswalt. 31. &wada 32. Sasaka
23.Mah<tnanda 23.Abdjavabana < 32. Prapantchadakini 33. Tchakrisa
2~.LakiM · 24-.Kamata 33: Yôgueswara 3~. Vindou
25. Yogyaa 25. Tedjodhisa 3dchanda 35. Kouladja
26. Kakini 26. Parv.ati 35. Pideswara 36. Koulâ
27. Atit 27. Vtdyavaguiswara 36. Kosata 37. Mayisisa
28. Sakini 28.Tchitra 37. Koutakanteswara 38. Koubd~ika
29. Pada 29. Tchatoarvidyes- 38. Pavani · 39. Hridisa
30. Hakini wara 39. Kouteswara 40. Kamakata
31. Adhar~sa 30..Sakamala M., Samaya M. Sirasa
32. Nakta 31. 'Oumaganggaos- ~1. Srtkanta 42. Koutadidhika
33. Tchakrisa' -wara. 42. Kama 43. Sikhésa
3~ Tthanda 32. Manmatha 43.Auahta 44.Sarvvara
33. Krichmeswara 44. Révati 45. Varmma
35..Karanggaisa
36. Karala 3~Sriya 45.Sangkara 46. Vahouroupa.
37. Madadhrisa 35. Srikanta 46. Kala ~7. Asatrésa
38. Mahogouchma 36. Naya 47. Pihggata .48. Mahattari
39~Anadivima)a 37.Anauta 48. Karala 49. Paragonrou
40. Matanggui 38. Sa~ti 49. Sadakbya 50. Manggata
M. Sarvadjna-Vimata 39. Sangkarara~a 50. Koubdjika 51. Paradhigou-rou
42. Poulinda ~0. Mekhata 51.'Karata-ratri-goc- 52. Kosata
M. Yoga-Vimala M. P'Pggata rou 53. Poudjyae;onrou
Samwari Yasovati 52. Para. 54. Nama.
&5.S)ddha-Vima!à M~Sadbyaratha 53. SiddhagoaroQ
M. Vatchapara Hansananda. 54. Smrityantara V. jRayoni;dM.c:e<.
M. Samaya-Vimala ~5. Partdivyaugba 55. Ratha-gourou
~8. Koutatika M. Varna 56. Sauta 1. Hridaya
M. Mitrésa ~7. R'div)aagba 57. Siva-gouron 2. Kauiik)
58. Divya 3. Dhara
SO.Konbdja M.D~yechta
51. Daddisa M. Pidaugha 59.Mékahata-gourou 4.Kanta
52.Labdhara 50. Raudri 60. Pratichta 5. Bhoga
53.Chachtisa Sl.Sarveswara 61. Samaya-gourou 6. Visveswari
5~. Kouleswari 52. Sarvamayi. 62.NiynHi. 7. Bhaya s
55. Tcharyadhisa 8. Yoguini
9. Maha
56.Koundja.
(1) On sait que les Persans mettent également chaque jour de l'année sous l'influence d'un génie particulier.
SM B!CT)ONNÂ!RE
DESRELIGIONS, 3M
«tPrnhnsar~
10. Prahasara 2.Parapara dant supposer qu'un bon nombre en est
ll.Sav.1 3. Rama emprunté d'une religion, sinon générale,
12.Savari 4. Ramapara au moins~ très-répandue. Au reste, il n'est
13.Ur.'va 5. Tchitpara peût-être aucune sorte de -renseignement
14..Ka)ika 6. Tchitparâ qui, dans Fêtât présent de la littérature
15. Rasa 7. Mahamaya sanscrite, en Europe, soit tout à fait à dé-
16. Pouchtatcnanoa.t 8. Mahamayapara daigner/Nous voyons ici des noms qui mar-
17. Moha O.itchtchha quaient peut-être 360'jours d'un calendrier.
18. Aghorasi 10. (manque) « Parmi ces noms, un bon nombre se rap-
19. Manomaya ll.Srichti porte à Siya d'autres expriment des quali-
20. Hela 12.Srichtipara tés, facultés, imperfections, substances, tant
21. Soka 13.Smiti physiques qu'intettectuettes, telles que
22. Saharakta 14. Smitipara djnana, connaissance îtc/tft, désir; soka,
23. Djanamgouhya 15. Nirodha chagrin bhaya, crainte mo/ta, folie spar-
2~. Koubdjika 16. Nirodhapara sa, contrat Ta~nd, joyau kourma, tortue
25. Mourddha 17. Moukti mékhala, ceinture (qui paraît être la même
26. Hakihi 18. Mouktipara que le Aosc~t, des anciens Perses et des
27. Vayon 19. Djnana Guèbrcs'modernés) /{OMtKOMda, plante aqua-
28. Papaghni 20. Djhanapara tique, etc. etc. Nous voyons des noms. de
29. Koula 21.Satya divinités peu connues, telles que .Dakini,
30. Mahakoula-lakini 22.8a)yapara souvent répété, espèce de lutin femelle Ha-
31. Bhiyodjyaia 23.Asata kini, 7{o&tM!, etc. Ce qui est remarquable,
32. Kakini 2~. Asatipara c'est que plusieurs-de ces divinités appar-
33. Tedja 25. Sadasat tiennent aux Djainas, classe de Bouddhistes
w
34. Sakini 26. Sadasatpara que l'auteur du poëme combattait avec beau-
35. Mourddha 27.Kriya coup de force. Ainsi nous remarquons com-
36. Hakini 28. Kriyàpara me divinités, ou personnes sacrées des Djai-
37. Vayou 29. Atma Bas:rc/ianda,-Jtfa<a<y<~tt, Fa6!ma,Sast-~A/:((-
38.Papaghni 30. Atmapara ra, Samvara; cette dernière, seton Csoma de
39. Koula 31. indriyasraya- Koros, appartient spécialement aux Tantri-
40. Sinha 32. Indriyasrayapara kas. Nous trouvons que le mot de </oMrott
M.Sanhara 33. Gotchara fait partie de noms de plusieurs rayons, car
&2. Koutanvika 34. Gotcharapara un gourou ou maître spirituel sera facile-
M. Viswambhara 35.Lokamoukhya ment honoré et même élevé au rang d'une
~.Kama 36. Lokamoukhyapa- divinité parla société particulière à.laquelle
M. Kautila ra il préside.
&6. Karmmamata 37.Dévavat (c Plusieurs de ces noms sont répétés dans
~7. Galava 38. Dévavatpara plusieurs classes, et même dans la même
&8. Kakochti 39.8a'mvit classe de rayons. Touttizarres et puérils
M. (tHQM~Me.) 40. Samvilpara que puissent paraitre les noms donnés à ces
50. Vyoma &1. Koundatini 7~a!/oMA/tas ou rayons, que l'on attribue la
51. Swasata ~2. Koundaiinipara terre, à t'eau, au-feu, à l'air ou au vent, au
52. N'anda ~3. Sauchmana cict et à l'esprit; remarquons cependant
53. Khédjara ~Sauchmanapara qu'il s'agit des six éléments, et qne tout ce
S~.Mahadévi ~5. Pranasoutra que les Hindous savent de la nature s'y
55. Vahouta 46. Pranasoutrapara trouve résumé. En effet, aux quatre élé-
S6.Mahattari 47.Syanda ments, savoir la terre, t'eau, le feu, l'air,
57. Tata 48. Syandapara ils ajoutent généralement, le ciel ou t'éther
58. Koundatini 49.Matrika mais les Bouddhistes en particulier joignent
59. Koulantita 50. Matrikapara à ces étéments matériels encore l'esprit, ap-
60. Koulesi 51. Swarodbhava pelé mcHa~ (mens), ~d/Mana et Tchit (intel-
61. Adjod 52. Swarodbhavapa- ligence). N
62. Idhika ra MAYR, nom que les anciens Germains
63.Manata 53. Varnadja donnaient trois divinités qui présidaient
6~. Dipika 54. Varnadjapara aux accouchements et qui, comme les fées,
65. Vrasa 55. Sabdadja douaient les enfants au'moment de leur
66. Retcbika 56. Sabdadjapara naissance.
67. Siva 57.Varnadjnata MAZD ou MAZDA,nom d'Ormuzd, en zend
68. Mctchikâ 58. Varnadjnatapara et en pehlvi. Ce ~vocabte est formé de
69. Parama 59. Vargadja tHa, grand, et du radical dd, donner, créer.
70. Para 60. Vargadjapara Ces deux éléments réunis présentent le sens
71. Para 61. Samyogadja de grand, ou- plus. tittératement, grandement
72. Vit. 62. Samyogadjapara créateur, épithète qui convient très-bien à
VI. ~yoK~de r~- 63. Mantravighnaha Ormuzd, mais cette expression est plus com-
6&. Mantravighnaha- munément précédée dumot.A~oMro, roi ou
pr.:<.
I.Para para. seigneur et ce composé j4~Mr«-~o:~a
donne le nom complet prononcé Ormit~d ou
'< Quoique ces noms a des NorM!ox.zd en Occident, et .K~OMrmpM~a,
appartiennent
'Mcte<, continue M. Troyer, on peut cepen- chez les Mongols.
M5 MAZ MC
MAZ0AIUS, hérétiques musulmans, ap- jusqu'à 80,000 ans. Par leur santé, par leur
partenant à la secte des Motazatcs. Leur vigueur, parteur félicité, tes hommes devin-
chef fut Abou-Mousa, fils d'tsa. fils de Sabih rent semblables aux esprits célestes.
et-M.tzdar, un des discij)!es de Des' t'r. Ii Mais te vice, qui nous natte pour nous dé-
admettait la possit'itiic que Dieu fut menteur truire, s'ouvrit insensibtcn'ent te chemin de
et injuste, et que les hommes pussent pro- leurs ccEU's il fascina leurs yeux, et, par
duire un ouvrage qui égatat !e Coran, et le ses attraits fardes et trompeurs, il tes ren-
surpassât même en éloquence. dit chaque jtn'r insensibles à la beauté inal-
MAZDËtSME.nom que t'en donne quel- térahte de ta vertu. Punis par leurs fautes
quefois à t.) religion parsc réfortnce par Zo- mêmes. ils parcoururent toutes les périodes
roaftre it signifie proprement Ct<~e d'Or- de la dc(!'adati"n qu'avait subie l'âge pré-
H)t<xd. En Europe on l'appelle plus commu- cèdent. Un autre âge succéda, c'est le nôtre,
némt'nt ~a~/i'sHte, mot sans doute dérivé de qui a déjà beaucoup perdu de sa première
~V«z</«. Voy. M~GtsMË. gloire. Ainsi chaque âge est marqué par
MAZUËRITES, partisans de Mazdek, fa- deux époques, cette de la grandeur et de la
meux impusteur de la Perse, qui, sous le force humaine, 'etto de sa petitesse et de
règne de Cobad, se ntit à prêcher la commu- son affaiblissement. Chaque âge est détruit
nauté des tt'mmeset des biens, sous prétexte par t e.m, par le feu, "u par quelque autre
que )cs hommes étant descendus d'un mê- ttéa" non moins destructeur.
me père, ils sont tuus frocs, tt prétendait MËCA?t'Ht!SS, encttantcurs chaldéens,
éteindre parce moyen )cs divisions que les qui usaient d herbes, de drogues particutiè-
femmes et les richesses causent dans le reset d'ossements de morts. pour leurs opéra-
monde; ce qui n'arriverait plus, disait it, tions superstitieuses. Ils s'oc< upaieot aussi
lorsque ces deux choses seraient aussi com- d'astrologie. Ce nom es' te motttéhreu a~~D
munes que te feu, t'cau et t'hert'e.-it se Bt-· M)~M<c/tp/<t~, qui signifie cttc/fCM/exr~.
un grand nombre de sectateurs, entre les- MECASTOK, formute de serment ou de
quets était Cohad lui-même, qui, dit-on, lui jurement en usage chez les Rnma:<)s c'est
onrtt sa propre femme en signe de conver- t'abrège de 37e ~'f<~o/ «</yt'e<, Que Castor
sion. Ses disc'ptes sont appelés Zcn«'t'c ou me soit eu aide. On disait aussi Ecaslor.
impies, par les Arabes qui les confondent Fo< ce mot.
souvent avec les Cuèbres. Nouschire\van MHCCH'~S ordre religieux fondé par
successeur deCobad, sévit contre la nouvette AtexisMeccio. Voy. CELLiTBS.
doctrine; il condamna Mazdek à mort. et la MËCHAN~ËN, surnom de Jupiter, comme
secte ne tarda pas à disparaître. Les Musul- hé'!issant les cotrcp'iscs des hommes (du
mans donnent quelquefois ce nom à la secte grec ~~et KcOctt, entreprendre). H y avait au
des .Bn~f~. Voy. HATÉNnË et IsMAÈH)!NS. milieu d'Argos un cippe de hronzf qui sou-
MAZUit~N, adorateur d'Ormuxd le mot tenait la statue de ce dieu, avec ce surnom.
zend t st A7«~~a~r)~tto ou ~Vo~Jct/eifnan. Dans Ce fut devant ce simulacre que les Argiens,
le Vendidad ee nom est mis eu opposition avant de se rendre au siège de Troie, s'en-
avec celui de Z)aet<n$Ma ou ~Mtt'Mttan, gagèrent par serment à périr plutôt que d'a-
adorateur des Dews, c'est-à-dire des démons bandonner leur entreprise.
ou de l'esprit du ma). MAGES MA- MËCHANIQUH ou MECHANtus, surnom
GtSME. de Minerve ou Pallas, comme présidant à la
MA-ZEUS, nom que les Phrygiens, au construction des villes. Les Mégatupotitains
rapport d'Hésychius. donnaient à Zcus ou donnaient'te même nom à Vénus, en quatité
Jupiter ce mot signifie le grand Jupiter. de déesse qui favorisait les projets habiles et
MAZiXt. nom que les peuples de la côte en assurait le succès.
orientaie d'Afrique donnent au créateur de MECQUE (L~). cité sainte des Musulmans;
l'univers. Us l'appeileut encore ~oxiMo et elle est située dans l'Arabie Heureuse, à
~Ot<!)0. l'est de la mer Hougc. Les habitants la dé-
MAZOUKHtU, esprit céleste qui, selon les signent sous le titre pompeux de mère des
Kalmuuks, fut envoyé sur ta terre avec une cités; de patrie de la foi, de maison de t'im-
loi nouvelle, après le dé.uge qui avait ter- mutabitité, de mère (!c la miséricorde, etc.
miné Ic preminr âge du monde. Sa laille Son caractère religieux, le prix attaché à sa
était d'une hauteur extraordionirc, son front possession, qui a été la véritable cause de
serein, son regard doux. Les hommes éton- la dernière guerre entre Mahmuud et Méhé-
nés lui demandèrent comment il était détenu met-Ali, et a ébranlé ainsi ta paix du monde,
sibeau.&C'cst, dit-<).que j'ai fu~téaux pieds lui donnent -une importance que bien peu
la concupiscence, la luxure et toutes les de vittes en Orient peuvent réclamer au-
passions mortels, suivez mon exempte, et jourd'hui. Elle est bâtie dans une étroite
vous deviendrez tous semblables à moi. )) vaitée dont la direction s'étend du nord au'
Les hommes, à sa voix, furent pénétrés de sud entourée d.: tuus côtés par des collines
l'horreur du crime, et n'eurent plus de pas- grises tt cumptéiement dénudées, dont le
sion que pour les charmes de la vertu, Ils triste aspect n'affecte pas même des for-
t'embrassèrent, elle fit leur bonheur, et fut mes hardies ou pittoresques, elle semble
leur première récompense. La durée de la cacher sous une enveloppe commune les
.vie humaine, qui avait été successivement trésors de la grâce que viennent y chercher
réduite à dix ans. commença du nouveau à tous tessëctatcurt dot'istam. Le terroir, qui
t'accroître prodigieusement et fut prolongée n'est qu.'uu sable pierreux et inégat; est
ï)M<TtOt<N.DES REUNIONS. 111. i9
68? DtCTtONNA)RËDES RELIGIONS. M&'
tout à fa~ stéfUe, sans ambres fruitiers, sans rut le premier hors de l'eau' et qui servit
autre verdure que celle qu'on y fait venir à comme de centre pour tirer le reste de la
force de culture. Cette ville n'a que de l'eau surface, et que c'est là le nombrit de la ter-
de ~itecae, à la réserve du pui~ de Zemzem, re. Ce dernier sanctuaire doit durer jusqu'à
et d'une eau qui lui est amenée du mont la fin des sièctes. Quetques-uns cependant
Arafat par, un~ aqueduc; cependant on y a nient cette perpétuité, et ih citeni une pro-
des vivres en abondance, il y croit des ueurs phétie de Mahomet portant que la Kaaba
et des tégumes daus tous les temps de l'an-. doit être ruinée par les Ethiopiens, mais
née de plus l'époque du pèlerinage y amè- que le monde finira peu après. h ne faut
ne de tou~ les pays soumis à la toi de. Maho- pas croire cependant que t{t construction
met une foule de denrées et de provisions actuelle est contemporaine d~Abraham la
qui s'échangent les unes contre, les autres Kaaba fut plusieurs fuis détruite et brûtcc
et font de la Mecque le marché peut-être le et depuis le temps d'Omar, tant de khalifes,
plus riche et certainement le plus varié de de sultans, d'imams, ont signalé leur piété
l'Orient. Les MahométansL disent que cette par des changements, des réparations, des
abondance est un miracle perpétuel, et ils embellissements, des constructions nouvel-
racontent qu'Agar s'étant retirée en ce lieu les, qu'il est impossible d'y teconuaitre
même. avec son fils- Ismaël, elle se mit à quelques traces du premier travail. Foy.
pleurer à la vue de la stérilité du pays et de KAABA, PÈLEBtNAGE.
l'ardeur de ses sables l'ange Gabriel la ras- Ce qui ajoute encore au profond respect
sura et lui prédjt que cette contrée si mal des Musulmans pour cette cité, c'est, disent-
partagée deviendrait la plus fréquentée du ils, qu'elle a été la demeure des patriarches
mocde, et qu'il y aurait une perpétuelle abon- Abraham et Ismaët qu'ette possède dans
dance des choses non.seutement nécessaires son enceinte la Pierre Noire et les eaux sa-
à ta vie, mai& même les plus détioeuses. erées deZcmzem; qu'elle donna naissance
Les Musulmans assurent que la Mecque à Mahomet qu'elle reçut du ciel les pre-
(en arabe Bekka ou Mekka, que l'on traduit mières rév.etations de l'istamisme et la plus
par assemblée compacte), est une des yilles grande partie du Coran qu'en un mot elle
]es plus anciennes du monde. Les uns en f)tt le théâtre où Dieu manifesta davantage
font remonter la fondation à Adam, et disent sa puissance par des prodiges et dos mira-
que ce premier père des hommes, ayant été cles. C'est même une opinion générale chez
chassé du paradis coteste et exilé sur la les Mahométans, que jamais aucun oiseau
terre, pri<) Dieu qu'il lui fût permis de con- ne so repose sur le toit du sanctuaire, excep~
strujre, pour sa consolation, une chapelle té une race de pigeons qui s'y sont mutti-
sur le mod~te. du quatrième ciet, où avait pliés depuis rétablissement de l'islamisme,
habit; aye6 tes autres prophètes, aGn qu'il et pour lesquels ils ont une espèce de vé-
put y prier, toufner les yeux vers elle, tors- nération, parce qu'ils tes.or&ient issus de
qu'il serait e~n voyage, et en faire, le tour ou deu~ pigeons sauvages qui déposèrent leurs
la procession, co,m)oeU avait vu faire les œufs à t'entrée d.e la caverne où Mahomet
anges autour du trône de Pieu. Ils ajoutent et Abou-Bekr s'étaient cachés. Us croient
que non-scuteme~t te Seigneur exauça-la au%si que tout animât féroce qui entre sur
prière d'Adam, mats qu'it créa même un le ~territoire de cette ville prend à t instant
temple glorieux et resptendissant sur le mo-. un nouveau caractère et devient animal do-
dètc dn quatrième ciet, ou sur te. o)pde)e d'un mestique.
temple qui est au quatrième ciel, ainsi que Les peuples ont une si grande vénération
l'expliquent quelques docteurs m~homètans. pour la Mecque, que te gouvernement y
Getempte fut placé à t'endroitoù estaprésent respecte jusqu'aux criminels réfugiés dans ta
la Mecque, et Adam y exerça son culte rcU- Kaaba, seul lieu d'asile qui existe dans tout
g),eux pendant tout~ sa vie. Mais ses des? l'empire musulman. Enfin, disant les anciens
ccn.dants s'étant rendus ;nd!gnes d'y entrer, docteurs, telle est la sainteté de cette vitte,
à cause, de leur extrême corruption, Pieu qu'elle exige, la vie la plus pure, la plus
retira ce temple et on ne le vil plus. Les vertueuse et la plus édifiante dans ceux qui
hommes en étant fort affligés, se mirent à ont le bonheur de fhab~er. Par ce motif,
en bâtir un autre de même~ figure., selon plusieurs imams ne permettent pas aux pè-
que leur mémoire te leur rappelait, et ce. lerins de, %efixer dans cette. ville, craignant
second sanctuaire~ dura jusqu'au déluge et l'habitu.de, de voir continpellepient
que rhabitude. contin,pell~pent le;
le
au delà. sanctuaire ne d~micue c,n~ <}ux~e~tte sainte'
Cependant tpus les écrivains musulmans frayeur dont,ils do,iven,t être pénétrés à l'ap-
na çonv~e~nen.t pas~de cette antiquité: la proche d'un lieu si auguste et si saint. Le
plupart se contentent de rapporter à Abra- khalife. Omar l'avait expressément défendu
t)~m ta construction et ta fondation du tem- et tous tes ans, immédiatement après, le pè-
ple de, la~Me.cque car its croient que ce pa- lennagç et ~es fêtes du B.piram.it prena~SQ!
triarche le b~ttt, avec. l'aide de son fils 1s- bâton ca~orat, et parcouratt les fangs ~s
maet, soi.t sur le modèle. que l'ange Gabriel pétrins, en (tisant ((Ovpus. peuple du ~é-
lui en donna, soit sur la figure qui lui fut, men, reprenez le chemin ~uYémen 6 vous,
mqntrée en. vision, soit sur la tradition de peupjpde.Syri.e, rppren~ezte chemin dp Sy-.
la formedu premier temple élevé sous Adam. rie; vp:<A%~peuple dp l'irac, reprenez ie
Us. a,furment encore que la Kaaba est batte chemin de t~rac, pour.eon~er~er et atïcrmit;:
précisément sur le p.oiu~de la terre qui pa- dans, vos coeurs~ le respect qui estdn ~J~L
s~ MEC ~ED 69~
ma!sqn~a yotre ~jeu.? Les peterins ne res- ptus de Hherté dus tournées autoap dit sanc~
tent qfdinairement que. dix nu quinze jours tnair~ Le mont Arafa est cétèbre p~r la
après ta cètébration d,e la tête. ~ous otU un recon.tais&ance d'Adam et d'Eve qui s'y re;
éga~ intérêt de quitter ppomptement )e pays, contrèrent âpre:; une séparatina de i3Qianj~
soit pour retourner à (eur:. atïaires~ ~oit pour Du côt&d'Apitt' sont les fameuses monhtg-Ms
profUcrdes disposit.~ns générâtes, que prend de H~a et de Nour, égatement vengées' par
le gouvernement cette époque po~r ta su- t'istamisme, camm& les lieux oa Mahomet
reté du voyage, U arrive cependant que des
reçut de.t'aago Gabr~et les premiers' versets
personnes de condition ou des citoyens opu- du Coran, tes tumtèr&s du ciel, et te; carac-
lents d'un certain âge so font un devoir de tère de prophète. &ur le sommet de cette der-
demeurer pleurs mois, et même quetques ntère montagne on voit un oratoire- quêtes
années de suite, soit à ta Mocque, soit à Mé- pèlerins les ptusdétots ne manquent jamais
dine, Y's~ant tour à tour la Kaaba et te de visiter. Prest~e au pied
de Mina, on. voit
tombeau (te leur propre, et vivant dans !a encore une espèce de chapelle étevee en mé-
prière, dans (a méditation et dans la traite moire d'Abraham, parce que, seton les tra-
la p)us austure. Qn appei)& ces devo~ Mot<- ditions musuhnanos, c'est là q:ue ce patniar-
6(~M)(M, ç'est-a-dtre proches, voisins, tndi- che immota un bouo à la place de son, fils
quant par )a que ce sou~ d~s âtno& pieuses isma&t. H y a~ncaM plusieurs autres Heux
qui passent leurs jo.urs dans la t'équentation vénérés, soit dans la ville soit d~aa les e,,y,.
et ia prqxttnitedes ~euxsa.t~ts Plusieurs à t'artict~P&LËtn-
pons; nouseupacteMas
même s'y tix.eut pour (e reste de leur vie, N~(}E.
dans t'cspmfd'at(irep sur cu~ tc~ grâces, qui La vi)~, le temple et tous tes sainte tieux
sont âttachéeSt au bf~attcur de mourir sur une sonts&us t(tju,rtdicti;en d't~m sch&fHdescen-
terre spéci.atcme'it consacrée par ta religion fta'~da ta; fa~iHe de Mahomet.. SoLt autorUé
au culte de U)e;u. est cependant subordonner à celle- da ërand
Cette opin~de& MabomÉ.tans sur tq sain* SeLgoeu~ qui n;e peu~otevopà eet~ tonctian
tête do ces deux Y~es ne~permet point a,ux
WR.Q~a.a.te q~u perso&nagQL de: la même
non-Musutmans d'y p~nqtrer ~ama's ta der ~m~
ft-nse en eit rigoureuse 1 elle d.~te du règne MËDtARHH, un des s!xGahanbafs de ta.
d'Omar~ qui expulsa pour toujours [)o la mytho~~fe des; Parai-s.. Foy. G~HAj'!6!&R..
Mecque et de Medm& les chrétiens, Lesj.ui.f~, ME.m'~t' viHe de t'Arabte, cétèbre par le
les païens, cnun tous ceux qui t~e professent tom~eaLt de M~omet qu'etto renfenme, ce
pas ta doctrine d.& M[~omet., Cette prohibi- q)U~en fa~t une cité sacrée, objet (fu-n pèto-
tion dure encore, et, pendant de tongs siècles,
~mag~, qui~ pOtar. n'être pas d'one ctgou<
t'I~urope n'a pu connaître ç~s deux v~t&s que reuse o.bHgaHo;n, n/on.est pas~moin~fre~aon~-
par les tivr&s et tes récits des Musulmans.; té~ Le. sépu)cr~du prét&adu: prop~èt&est au
mats depuis quctque~ années i~ v~ite qui ~es mUteujd'un eu
é~Sc,e pterre;, d'une constrac-
couvrait est tomt)é, .grâce a i'in~pidHé de tion shn.p.te. éte~e su.f )~so). même de ta mai-
quelques voyageurs, grâce surtout au. dé- son. ba-bUé~ au~~A pi~r Ayascha~une des
vouement de i!urckt){trd~, q.m parvint, ~s épo~e.s da Mab~met. Le- su~&tt W~tM I'
l'habit d'un pÈtcnn, à tromper le, fanatisme Étttmt a~é t~iteree toa~~e-a-m avec Le'ptus
mahométan.
grand appareil, le fit couvrir d~'ttn riche bro-
Tout le territoire de la Mecq.ue. es~pe~sé ca.rd~ ce)[ usa~ s,'est perpétue ju's<t:U!'&ce-
participe', à la sainteté de -cette ville t re- }ouc e)r s'~&secvts encare scru'pu)euseme~t
tend a une distance de trois j.oumees, du eôt,é C'est u~a~ éCoSe
de Médi!.).&,du se[U m'Ucs du côtp (i!n Yente:" pa~~Lesmona~ques'othomans..
de soie rouge sur ta~ue.H& s:nH) r~eaient
et de t hae, et de dix du côté de Djidtta~T%u.to
b~oflt~&n Qfdes vMsets,du Gocan. Od) l'ap-
cette enceinte est regardée .couine tiaoce~, c'est-à-dire daubture- oa
pelé..4~<iar-jtc/t~t/
ainsi que les montagne~ qu'eUe renferme. convertu-pe sacrée~ Ettoeat- t'ravaiH<!e à Con-
On a pour ta monfa~ne d'Abou-'Cu.b.éM une
s~antrtnopt~ et on: t::t renouvett~ ds! dpoit
vénéru~n pa.'ticutière 1" parce q~e la à l'époque de chaque-nouveau règne,, et par
Pi.MreNoit;e y fut apportée par Uieu iu.i~me~ Mp~ de~ dévotion; m)e'~is tous les-, trois ou
tac parce que le corps d'Adam y fut dé- quat~a~ L'ancien' Y;oit&eomme celui. de
posé parce que c'est du haut de cette t~ Kaabot de. t'a Mec~ue~ s;ett à~couLV~ir les
montagne que te patriarche Abr;)ham rovita ma,tt&o.)ée~ des souverains; et dje~ princes.
tous tes peuptes de ta terre à visiter ia/l~a- Ptusiettr~ monarques se son~tsignat&s par de
ba 4° pMrce que c'est sur son sommet que i'ichës.'présents taitsauséputcEc'du prophète;
te prétendu pro.pheto opéra le muac~ de ta ou y vuit'encoreaujo.uc't,'huhtM&
fraction d~ta lune, par un signe de sa m un. tampe d'op
6!!r-icllie.de
eunchia de pierreries,
pierreries., offarte
olfarle par M;(\~rad' lit.
pir M;o~t'ad.ltT,
Pour perpétuer la mémoit &d~a ce prodige, et un diamant de ta valeur die;80,00~ du.
les Musutma~s dea~ pcemiers s~tes: étevc- ca's donné parAhmod t~. La) garde- de .co
rent sur cette baut.eu.r un monument e.n for- monument est confiée au gou.vetM~u.c de Mé-
me de grotte, que beaucoup de péterms vont dine, qui porte le titre'de .ScActA/t e/M~a'MM,
visser par dévotion. C'e,s,t ordinairement au seigneur du Heu sacrée it a sou~ ses ordres
pied do cette montagne que les pèterins quaraa.Le eu:mu.qu~s noirs, appe'.és.AfoM'fa/z,
quittent leur monture là aussi tes femmes 'ou gardiens,, qui JQuiss.e~t; de t;a pius-haute
s arrêtent, et attendent jusqu'à t'entrée de ta con~i.d.ératioa, b,M~que teur e<n~toi consiste
nuit que fa, foule sot écoutée du tempte, à a.oie-so.i~ des ia'~poSiCttdies ornements, à
.ou.r ati,cr s'acq.uitte.r ettcs-mém.es <~v.cc ~Q.ttep,à à nettoyer et à) batay.pï t'intér~eur.
DICTIONNAIREDES RELIGIONS. = ~93
~59t
de la chapelle sépulcrale. Ils ont pour subs- les dieux voulurent délivrer le pays d'un si
tituts en survivance plus de SOO/e'fasc/t~ ou grand fléau, et envoyèrent Percée pour la
balayeurs, dumiciHés dans la même vi)tc, t'.nre mourir. Pour préserver ce héros (t'être
et distingués par un large manteau do change en pierre. Minerve lui fil présent de
drap Ou de ca)):etotb!nc. Indépendamment son miroir, et P)uton de s(!n casque; ces
de ces /e'ra.<c/ts effectifs, il y en a encore deux o')jfts avaient la propriété d'empêcher
environ 2000, simples titulaires c'est à pro- celui <)ui !s portait d'être aperçu. Pe'sce
prement parler une espèce de confrérie, dont se présenta donc devant Méduse sans en être
les places sont toujours recherchées avec ar- vu, et de sa main, conduite par Minerve ellc-
deur par les premiers personnages de l'em- mê:ne, il coupa la té'e de la Gorgone, que
pire, jusqu'aux pachas à truis queues, (lui depuis il porta devant lui comme un épou-
forment le premier ordre de t'Eta'. On atta- vam:)i) dans toutes ses expéditions. Elle ne
che à la seute qualificalion d'e ferrasch le perdit rien de sa vertu après avoir été tran.
plus grand prix dans l'ordre de la religion. chée t'ersées'cn servit pour pétritier les
Cette ville s'appe);)it autrefois Vof/treù: habitants de l'île de Sériph~, et pour chan-
c'est depuis que Mahomet en St te centre de ger Aths en une haute montagne. Du sang
ses missions qu'cHe prit le nom de Me~t' qui était sorti de la plaie naquirent Chrysaor
e<-7Va&t,vittc du prophète, cf par abrévia- ct le cheval Pégase; cttorsquc Perséecut
tion.~c'(<tne. pris son vot par-dessus la Libye, toutes les
MËDiOSCHEM et MËDtOTSËtŒM deux gouttes de sang qui découtèrent de cette tête
génies de la mythologie persane. tt~ font par- falale devinrent autant de serpents qui in-
tic des six Gahanbars. Fo?/. ce mot. festèrent la contrée. Persée, vainqueur de
MEDtOXtMES, dieux mitoyens ou aériens tous ses ennemis, consacra à Minerve la tête
que les Romains croyaient habiter les airs, de Méduse, qui, depuis ce temps-là, fut gra-
et tenir le milieu entre ceux du ciel et de la vée sur la redoutable égide de la déesse. De
terre. Servius dit que c'étaient des dieux là vint aussi la coutume de graver la figure de
marins, et Apulée des génies inférieurs cette Gorgone sur les boucliers, du temps
aux dieux célestes, et supérieurs aux des héros, Voy. GORGONES.
hommes. MEETiNG. mot anglais qui veut dire sim-
MÈDiTMNALES. fêtes que les Latins cé- plement assemblée, et qui est cmp)oyé non-
lébraient en l'honneur de Méditrine; elles seulement pour désigner des réunions civiles
avaient lieu le dernier jour de septembre, et politiques, mais aussi, surtout depuis le
dans la Campagne romaine, et le 11 du mois sièctc dernier, pour exprimer les assemhtécs
suivant dans la ville de Home. On faisait ce religieuses des communions dissidentes de
jour-là des libations de vin vieux et de vin l'Angleterre et de t'Amérique. Les plus cé-
nouveau, et on en buvait par forme de mé- lèbres sont celles de! Méthodistes, appelées
dicamenl ou de préservatif, en prononçant Camp-Meetings, assemblées du camp, qui se
cette fsrmute amphigourique A'oMMMce~Ms tiennent dans un lieu préparé à cet effet dans
0!?Htm &<&o,novo t~ert mor6o medeor; ce les bois et toin des viiles. Le camp peut
que l'on traduit ainsi « Vieux, je bois du vin avoir un demi-arpent et plus d'étendue. tt
nouveau je remédie par le viu nouveau à est entouré de maisons de bois formées de
une vieille maladie. » troncs d'arbres au milieu desquelles se
MËU1T1UNE, divinité romaine qui prési- trouve une espèce d'échataudcouvert, d'où
dait à la médecine et aux médicaments. Lo les ministres, qui se rendent à ces asscm-
prêtre chargé du soin de son culte lui faisait blées en grand nombre, pas-lent à la multi-
des libations de vin. tude qui les environne. Les prédicateurs sont
MEDJHOUUS, hérétiques musulmans ap- quelquefois plus d'; cent réunis; ils demeu-
partenant à la sectedes Kharidjis; ils soutien- rent tous quatre jours et quatre nuits dans
nent qu'il suffit de connaître quelques-uns ce camp, et se logent dans les maisons de
des noms et des attributs de Dieu pour être bois dont on vient de parler, et qui sont
au nombre des vrais croyants. bientôt remplies (!c personnes des deux
MEDUSE, la dernière et la plus célèbre sexes. Ils ont eu soin de faire transporter
des trois Gorgones; elle seule était mortelle, sur des chariots leurs lits, des vivres, en
tandis que ses sœurs Euryale et Sthéno n'é- un mot tout ce qui leur est nécessaire. H se
taient assujetties ni à la vieillesse, ni à la fait quatre ou cinq discours par jour, sur-
mort. On dit que c'était une très-bette fille, tout te soir, temps plus favorable à la con-
et que, de tous les attraits dont otte était ri- version de ceux qui ont besoin de se conver-
chement pourvue, il n'y avait rien de si ma- tir. La nature de ces conversions s'entendra
gnifique què sa chevelure. Une fuulc d'a- mieux par le récit de ce qui est arrivé en
mants la recherchèrent en mariage mais 1831, dans le comté de Washington mais il
Neptune, s'étant métamorphosé en oiseau, est à propos d'observer d'abord que, dans le
enleva Méduse et ta transporta dans un tem- camp, se trouve une espèce d'enceinte, de =
ple de Minerve, qui fut ainsi profané. La forme circulaire, appetée, on ne sait pour.- y
déesse en fut si irritée qu'elle changea en quoi, t'a«<e/, on, avec plus de raison, le parc
affreux serpents les beaux cheveux dont (</<epen or <~ar). Cette enceinte sert à rece-~
Méduse se glor-ifiait, et donna à ses yeux la voir ïes convertis.
vertu de pétrifier tous.ceux qu'el!e regar- Dans le discours du soir, le ministre ctèvo
derait. Un grand nombre de personnes ayant extraordin.'fircment la voix. il invite tous les
éprouvé tes pernicieux effets de ses regards, pécheurs à pleurer leurs péchés, et, pour
593 MEG ME!! S!)4
cet effet, à entrer dans )c parc. L'esprit de pre; !.i loi défendait aux esclaves d'y paraî-
Dieu,di~i),est dans le camp. Venez, 6 pé- tre. Durant ces jeux, plusieurs prêtres phry-
cheurs, ne rougisst'x pas de ptcurer vos fau- giens portaient en triomphe dans les rues de
t's. Poussez vos sonpirs vers le ciel et im- Rome l'image de tadsesse; oh représentait
plorez la miséricorde divine. A ces paroles, aussi sur le théâtre des pièces choisies. Un
les jeunes gens des drux sexes s'avancent grand concours de peuple et d'étrangers
tout à coup. Ils entrent dans le parc. se jet- assistaient à ces jeux. dont la célébration
tent sur la paiOe préparée pour les recevoir, tombait le jour d'avant les ides d'avril, jour
poussent de longs gémissements accompa- auquel le culle de )a déesse avait été intro-
gnés de hurlements !'orrih)es. et tombent en- duit ;') Ronx*.
fin en conv)))si"ns. De jeunes filles d'une M~GALESIES. fête instituée à Rome, en
complexion faihte et dé!icate se donnent des l'honneur de Cybèle, vers le temps de la se-
mouvements si violents, que quatre femmes conde guerre punique. Les oracles sibyllins
peuvent à peine les retenir, et sauver, s'il marquaient, au jugement des déccmvirs,
est possible, les apparences de la pudeur. que l'ennemi ne serait vaincu et chassé d'!ta-
Tout ceci s'appelle cependant opérations lie, que si la mère IJéehne était apportée de
surnaturels de l'Esprit. Il n'est pas au Pcssinunte a Rome. Le sénat envoya des dé-
reste très étonnant que des personnes d'un putés vers Altale, qui tour remit une pierre
esprit faible et d'une imagination vive éprou- que les gens du pays appelaient ~tMere </M
vent des convu!sions dans des circonstances </t'et< Cftte pierre, apportée à Rome, fut
semblables. Tout concourt à !a produire. reçue par ScipionNasiea, qui la déposa an
Cinquante, et quc)quefois pins de cent de temptedeta Victoire sur le mont Palatin,
ces sectaires s'occupent à )a fois aux exerci- le 14 avrit, jour auquel on institua'les Mé-
ces que leur dicte une piété imaginaire. Le galésies. Selon d'autres, cette solennité avait
ministre fait retentir sa voix; d'autres, que lieu le 5 du même mois.
i'on appelle exhortntetsrs, adressent les paro- On raconte un prodige arrivé en cette oc-
les les plus vives et tes ptnsrcmpties d'en- casion. Le vaisseau qui portait la statue de
thousiasme à ceux qui se trouvent près du la déesse, étant arrivé près de Home, devint
parc. Ceux ci font entendre ces cris Miséri- immobile, et rien ne put le faire avancer. La
c"rde miséricorde t Ceux ta prient à haute vestale Claudia, d'une beauté rare et d'une
voix; les uns chantent des hymnes, les au- des plus iitostres familles de la ville, mais
tres poussent des hurtcmcnts affreux; de dont le goût pour )a parure avait fait sus-
sorte qu'il est presque impossib)ede ne point pecter la vertu, ce qui ne t'exposait à rien
fédcr au torrent, et de résister à cet te fer- moin-! qu'à être ensevelie toute vive, sup-
mentation ))nivcrse))e. !) est éviftentque ce plia la déesse de manifester son innocence
sejourau mitiez des bois et dans des maisons par un prodige signalé; alors, en présence
foutées d.e monde doit être )a source des pins du sénat, des chevaliers et du peuple, elle
grandsdésordrcs. Aussi, quoique le prétexte saisit d'une main une corde attachée au na-
de la religion soit mis en avant pour justi- vire, et seule elle le fit avancer contre le cou-
fier de telles assemblées, l'opinion publique rant de t'eau. Claudia fut aussitôt reconnue
les repousse comme provoquant aux excès pour une vierge chaste, au& acclamations
les, plus révoltants une jeunesse licen- de la multitude.
cieuse. MËGAtŒS. nom que l'on donnait aux
Ces Camp-Meetings se tiennent tous les temples de Céres, suivant Eustathe et Pau-
ans pendant l'automne on y distribue la sanias ce mot signifie t~~ra~/M ou respec'
cène à quiconque se présente. Us sont très- <a6<M (du grcr. ~~xtpM, respecter).
fféquentés par les Prc-bytéricns, les Métho- MÉGËHH. la seconde des trois furies elle
distes, et une classe de dissidents qui porte excitait la haine et les querelles parmi les
le nom de A'c!C-t.!<y/t<, nouveH<; lumière. mortels: C'était elle qui punissait les coupa-
MËGABYZES ou MÉGALOBYZEs prêtres b!es avec le plus d'acharnement; son noin
eunuques de Diane dEphèse; Strabon dit dérive du grec ~ty~M, envier, parce qu'elle
qu'une déesse vierge n'en voulait pas d'au- faisait naitre dans les cœurs l'envie et la ja-
tres. On )eur.portait un grand respect, et tousif.
des filles vierges partageaient avec eux les MËHER, ange, qui, suivant les Persans,
honneurs du sacerdoce mais cet usage donne la fertilité aux champs cultivés. Les
changea suivant les temps et les lieux. œuvres qui lui sont agréables sont t'agricnt-
MEGALARTIES (de ~c<f, grand, et ~To?, )ure, le soin des bestijux, la sépulture des
pain), fêtes cétébrées, dans l'ile de Dé)o!<, en morts et le secours des pauvres.
l'honneur de Cérès; on y portait en proces- B~CT~, ou ME ~J?7}C~ZF, ser-
sion nn grand pain. Cette déesse était aussi ment des Romains, qui signifie par Hercule 1
appelée Mégalarlos, parce qu'elle avait ap- ou qui est une abréviation de Ita me Hereules
pris aux hommes à faire du pain. j'MM~, Qu'Hercule me soit en aide It n'était
MËGALASCLÊPiADES, fête que les ha- pas permis aux femmes de jurer par Hercule,
bitants d'Hpidauro cé':ébraicnt,en t'honneur parce que, suivant Macrobe. des femmes
,d'Escataf)C. appelé en grec Asclépios. avaient refusé de l'eau à ce héros, lorsque,
MEGALËStEi\S, jeux qui accojnpagnaieot ramenant d'Espagne les bœuff do Géryon,
!es Mégatésies, chez les Homains. Les dames ii était pressé d'une soif ardente; ou bien,
y dansaient devant l'autel de Cybète les selon d'autres autours, parce qu'it ne convc.
magistrats y assistaient en robes ..de pour nait pas à un sexe faible et timide de provo-
B95 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 596
qu<r par un serment celui dont la force pro- demi-mondaines, en donnera une idée exac-
dicijeuse avait subjugué la terre. te. tt s'agit de ta foire qui ~e tient chaque
.ajËHILAlNEN. génie do Ja mythologie année à Baraïtch, dans le royaume d'Aoude,
finnoise, qui sortit <te ta terre cr' usée par le premier dimanche de djelh (mai-juin), au-
le taton du dieu Karitainen. C'est la person- près du tombeau du célèbre martyr musul-
nification de l'abeille, nccnpée à chercher le man SatnrMasoudGazi (1)
mie) pour .cjcatriser tes blessures des guer- « Celle foire annuelle se tient au. milieu
riers. d'un bois que les ~etes féroces ahand<'hnent
5IEHSCHEH. Les Arabes désignent par ce alors. Là. mille objets s'offrent de tous côtes
mot t'assemblée des hommes réunis pour le aux regards on voit partout des escarpo-
gêner:)). Quetqncs-uns donnent lettes à chaque arbre est suspendue une
jugement
ce .nom à une vattéc proche de la Mecque, batançoirc. Des tentes et des bancs de rhar*
où ))s ~rétendeMt que Dieu féra le dernier chands sont établis de tous cotes dès sucre-
jugement. ries de toutes sortes, de toutes coujëurs, y
MEHTOLA, appelée aussi Sinisirkku. di- sonLartistementétatécs; des pains de plù-
vinité unooise;G't'st.unedesvieittcsqui ré- sieurs espèces, les uns à t'cau, les autres au
sident dans les chameaux magiques des fo- lait, couvrent les tables des boulangers;
rêts, et que tes chasseurs invoquent pour tandis que, d'un autre côté, des Viandes r~
qu'ettrs leur livrent une proie f.icitc. tics ou cuites de différentes façons sont dis-
MEf~ûALDH, sorte de matéuce en usage posées sur des plats. Le riz, préparé de p)u-
'chez les anciens Scandinaves. H consistait sieurs manières, et des monceaux de fruits
en imprécations tancées secrètement contre frais et secs sont offerts aux acheteurs: it y
la personne sur laquelle on voulait anirer a surtoutun grand débit de bétut qui se vend
qu'eue calamité. Les paroles de impréca- par paquets de cent feuilles, de petits ra-
tion étaient accompagnées d'une action sym- deaux oommés 6~ra, et des Heurs que tes
bolique indiquant le genre de matheur qu'on dévots achètent pour offrir au saint eh ac-
désirait provoquer. comp)isscment de leurs vœux.
MEKtUTARiSTHS, société ecc)ésiastiquo i< y a aussi des musiciens jouant dé dit-
arménienne, qui professe la religion catho- férents instruments des jongleurs exécu-
Jique. EHe fut fondée à-Constantinoptc, en tant des tours d'adresse variés des dan-
17~1,.par le prctrcarménicn A~M!<ar (conso~ seurs du Dékhan d'une étonnante souplesse.
De gracieuses bayadères, d'intrépides sau-
lateur), et se distinguadès son origine par un
soin particulier pour l'avancement de la teurs de corde se font surtout remarquer.
théologie. Poursuivi par l'esprit de secle, Au milieu de ces ravissants spectacles, la H*
Mékhiti'r s'embarqua <'n 1715 avec onze queur enivrante, faite avec l'exsudation des
disciples pour se rendre à Venise, où )a con- fleurs du chanvre circule dé toutes parts
grégation reçut à perpétuité du sénat l'îlè de bientôt, hors d'eux-mêmes, les buveurs font
Saint-Lazare, en qualité de don, et où e)to entendre les cris de /ta~(hé)as!)et de AoM
construisit alors une égtisc ft un couvent. (Dieu !). Cependant chacun se rend auprès du
Ette s'est distinguén, jusqu'à ce jour, par tombeau vénéré, et offrant dès Heurs et des
son'actjvité tittéraire, et a fondé une acadé~ sucreries, il exprime son vœu. Lés chanteurs
jnie arménienne et nationaie a Saint-Lazare. et les joueurs d'instruments de musique
EUc fut. instaHéeà Vienne, en 1810, avec rendent à leur manière leurs hommages aux
l'approbation impériale, et après que les reliques du saint. Parmi des fleurs do lotus
Mékh'taristes résidant à Trieste eurent été et de cyprès, mille bougies, mHie )ampes et
français d'a- lanternes jettent le ptus vif éctat. Tout cela
éloignés par te gouvernement
lors. Pendant les dernières années dcLouis- dure depuis le soir jusqu'au matin. Ators les
Philippe, il fut question de tes,laisser fonder pèlerins satisfaits rentrent dans )a ville. Ott
une maison à Paris il serait à désirer, dans les attend avec impatience, et aussitôt qu'its
l'intérêt de ta religion et des lettres orienta- arrivent on tes entoure. On jette sur eux,
les, qu'il soit donné suite à ce projet. par honneur, des pièces de monnaie et des
MELA, mot sanscrit qui signifie assemblée, guirlandes de Heurs, et chacun veut leur
et qui désigne principalement une foire an- baiser les pieds. Ils ne parviennent à se reti-
nuette occasionnée par un pèlerinage âh rer de la foute qu'en di~tfibuaht des objets
tombeau d'un saint, hindou ou musulman. qui ont touché le tombeau du saint. »
a Outre ceux que la dévotion ou l'intérêt y MËLAMtS; on donne ce nom, oans !'0-*
amène, dit M. Garcin de Tassy, dans son ricnt musulman, à des derwichs qui se dis-
~~mo}re ~tr q:<e/qMMparticularités de la re- tinguent des autres religieux, par une vie
ligion mM~M~moHe~)t!ts <(<ê, heautuup de plus austère, par des oeuvres surérogatôires,
gens y viennent par curiosité, d'auttes pour par des révélations et par d'autres grâces
se livrer au plaisir et enfin des voleurs et surnaturettest Cette ctasse d'ittummés, qui
des filous ne manquent pas de s'y trouver, appartiennent à diftérents Ordres, a produit
dans l'espoir d'y exercer leur coupable in- une foule de fanatiques dàns tous les sièctcs
dustrie. Ainsi ces réunions se composent de dumahométisme, et a fait Ccioreptusteur~
faquirs, de dévots de toutes les classes, de faux Mahdis, qui, sous c<! tiôm, ont fait tes
musiciens, de jongleurs, de courtisanes et entreprises tes plus hardies et désoté des
de danseuses, de merveitteux et de libertins.
de fripons, de voleurs. La description sui-~ (t) Cette description ë~t extraite de )'nuvrage))in'
vante d'une de ces fêtes demt-rctigieuses, doustani Bora-tna~a, traduit pM M.Uarcinde i'assy~
hh.l
M? MEL MEL ~93

contrées entières, en égarant l'esprit de la ~ËLANEPÏIORES~ ministres du cotte chez


muititùde par !curs impostures, tëurs 'pres- les Égyptiens, 'peut-être les mêmes que tes
tiges et' t.eurs.prétendues prophéties.. Pastophores; c'étaient eux qui dans, cer-
cinquième et Jë..p!us taines fêtes d'tsis. portaient ,)e voile, notr de
MELAMPÀDA.të ta .déesse ;~i!s étaient eux-mêmes habiués de
élevé des paraitis indiens, n'est )aque re~Ue
l'Être souverain c'est ta que sont ëië.vées, noir..
on
après )a mort, tes âmes de ceux qui ont MËLANGtSTËS.nomque à. donné,
mené sur )a terre une vie sainte et exempte dans te siècle dernier, a des Jansénistes qui,
de reproche. Rt~es.y jouissent (l'un bonheur sans approuver toutes tes jongleries dcsCoh-
éternel et ihetfubtë, qui consiste principate- yulsionnaires, disaient que les. convulsions
jment à être sans cesse en présence de D.iëu, étaient de la fange qui recelait des paiHëttes
à te connaître, à tiii être intimement uni, et d'or.
même à ne faire plus qu'un seul être avec MËLAN!DE. MËLANtS ou MEL~Nïs tous
lu). Fo! DEVALÔKA. ces mots signiQënt ttott'e; c'étaient autant de
MELAMPE, personnage mythologique des surnoms de Vénus, comme se plaisant dans
anciens Grecs, qui te disaient u)s d'~mithaon tes ténèbres de la nùit, favorables à ses
un temple
et de Obrippe, et consin germain de Jason. p)aisirs. EHe avait sous ce vocable
Sa tégcnde est assez singulière.. dans le bois Cranaé, à la base occidentale
~n iui donna te nom de ~letampë, qut si- dé l'Acrocorinthe.
enfant, sa MËLANiPPtËS. fête que les Sicyoniens
gnitie ptei~ M0!'rs, parce qu'ëtant
mërë t'avait accoutumé à ne pas porter de célébraient en t'honhéur de Métanippe~ fille,
chaussure,.et que tesotéit lui avait, noirci d'Eole, qui, séduite par Neptune, en eut deux
tes piëd~. H s'adonna à.ht méde.cine, et de- enfants. Son père irrité fit exposer ses en-
vint tre~-habitë dans ta connaissance dès fants, creva les yeux à Métanippe et la ren-
piâhtës.itentëndatt aussi, dit-on, te tangage ferma dans une étroite prison. Les enfants,
des animaux, prérogative qu'i~dëvâit à un ayant été recùeiJHs et étevcs par des tjergcrs,
événement raconté par ÀpoUddo~re. Ses do- Jé!ivrèrent par ia suite leur mère de sa pri-
mestiques ayant découvert un niU.dë ser- son~ et Neptune lui rendit la vue.
pents dans un vieux chêne, tuèrent jsur-të- D'autres disent qùe lès Mélanippies avaient
<:tiamp té përe e~la mère, et ë!i ap~oYtcrënt pour but d'honore~ta mémoire de Mé!a-
ie.s petits à Melampe, qui tes nf é)ëvé;r avec nippus, capitaine inébain, tué par Amphia-
soin. Ces animaux, devenus g~an'ds, payant raiis.
trouvé un jour endormi, s'attach~rëh~chacun jt, y eut un autre.Métanippus qd), ayant
à une dé ses brëiHes.ëUcs hëttoyé~eht si profané )e ten)p!e de Diane, à Fatras en
parfaitement avec leurs tangues, qu'à s'en Àchaïe.en y vtdtantëométho. prêtresse de
réveit il fut .tout surpris d'entendre les con- té déesse, pay~Je sa vie son ~acritége,
versations de ces animaux. H se rendit en- a)hs) que sa compticë. Leur crime ayant été
suite cetèbrë par des cures mérvemeuscs. su!vt d'une stéritité générale et d'une épi-
Les u)!es de Prœtus ayant perdu t'usagedcta démie, i'oracië do ,De).phes ordonna d'a-'
raison jusqu'à se croire devenues, vaches, paiser te courroux de Diane par le sacri-
Mé~amp~ les guérit par le moyen de t'eHë- fice ahnuct d'un jçune garçon et d'une jeune
bore, qu'on nomma depuis )M~ampo~tU)H, et (iHë, choisis panni ceux qui excellaient en
il épousa une des CHes du roi. Sous )ë règne beauté.
d'Ahaxagqré, Jes fen!mës argiennes ayant .MËLANTH!DE,.nom sous tequet tes Athc<
été attaquées d'une ~eHë.mante qu'encs~cou- niehs avaië)~ érigé un temple à Dacchus, en
ratcnt tes champs, MéTa'npë teur rendit t'u- mémoire de ce qa'it avait paru derrière
sage de ta
raison: Àhaxagdre', en reconnais- Xahthus, pendant son combat contre ~îéian-
sance; !ui ~céua~ troisième partie de ses thus, avec une peau dë~cbévre noire sur les
Etats..Les dëscëWdantS (iè Métampe y régnè- épautes. On y célébrait tous les ans m)e fête,
rent durant six générations. Hérodote )ë dans )aqueUe pn offrait des sacrifices àBac-
peint comtnë un hbmme savant, instruit dans ct)us-Meianth)de.
rar!.de~adivtnat)on,ui enseigna aux Grecs MELCAl~Tou MEDÈERTE, dieu da Tyr,
tes cër~tponiës des.shcriuces offerts à 6ac- dont !ë nom signifie ~et~ttettf de <a ville. Tous
chus.ëttoutcë qui concernait le cuite uës les quatre ans on cétebrait en soh~honncur
dieux d'Egypte, qu'il avait appris des Egyp- des jeux sotennéts. La coniformit& de son
tiens t~ém*es. çuttcaveccëiu) d'Hercu~k adonné ti~u ctux
Ce prince; après sa mort, fut honoré Grecs de t'appeler t'Hercafe de Tyr; m~)s H
comme un demi-dieu; on offrait des sacri- est plus probable que c'était le i!:Mtt des' Ba-
uces sur son tombeau.; il fut même compté bytontens et des Phéniciens.
au ndmbte des dieux de la médecine. On lui MËLChISËDËClËNS, hérétiques qui pa-
érigea un temptë.â Egistènë, vttlë de !a Mé- rurent à fa fin du n' ou- au comme<TCBh!entt
g~ride, ë~ tous tes ans on y célébrait une du mê sièctë. Ifs taisa!ënt de l'ancien prêtre
Mte en son honneur. Mctchiscdech une vertu céleste quietait pour
MËLA~Ë~IS, surnom do Bacchus, qui si- lès anges ce que Jésus-Christ, était pour tes
On t'appetait ainsi àHer- hommes. D'autres soutenaient qu'it était te
g'nifie~eaMMott' dit du Messie
tnio'hë, où, chaque année, oh cétébrait à son Saiht.Ësprit; ot.commcit.est
honneur des jeux dans iësquëts les musi- dans i'Ahci~h,tëstament FM es pre~e ~e<oM
isiers, tes nageurs et tes rameurs se di~pu- !rNré de ~fe!ch)sedec~, ils mettaient ce pa-
Ïaient le prix. triarche fort au-dessus du. Sauveur des
599 DICTIONNAIREDES REL!C!OXS. coo
hommes. Quelques-uns ont avancé que Mct- MËLtCEHTE, dieu de Tyr, !n même que
ciiisédecli était lui-même !cFi!sdeDieu. Metcart; ce nom phénicien mp'jSa ~f~e&
Toutes ces rêveries ~oostiques ne tardèrent for~/t ou/iT<'r<t. signifie iedou ou le roi de
pas a tomber <t'ci)es-mémes. la vittc. Cette divinité avait pénétré jusque
MELCHtiES, nom que t'on donne aux chrz tes Grecs, qui t'honoraient dans t'ite do
chrétiens orientaux qui suivent la même Ténédos. où on lui offrait des enfants en sa-
doctrine que les Grecs. Le nom de Melchites crifice. II ne faut pas le confondre avec Mé-
(de l'orienlal melcclt, roi) leur fut appliqué ticcrte,f)tsd'Athamas, simple mortel qui
par tes schismatiques, parce qn'its suivaient n'avait rien df commun avec le dieu.
le sentiment commun des Grecs qui avaient MËHES, nymphes nées, selon Hésiode,
reçu le concis de Catcédoine comme s'ils ainsi que les Erinnycs, tes Furies et les
ne t'eussent fait que pour obéir aux ordres Géants, du sang tombé sur la terre, lorsque
dct'ëmpereur;car)e mot ))'f/c/<t'<e corres- Saturne mntita son père Uranus. Silène
pond à celui de royatis'e. Nous donnons rendit t'u:)e d'eites tnërc de Phutus. Foy. MÉ-j
maintenant ce nom aux Strions. aux Coptes, UAURS.
aux Egyptiens et aux autres nations du Le- MEHHAU, fils de Lfugueitensf, un des
vant qui professent la même doctrine que êtres surn))tur<)s des Carolins occidentaux.
ios G~rcs sthismatiqucs, à la différence des Sa mère était d'origine céleste.
Jacobites, qui ne reconnaissent qu'une seule MÉLINOÉ nom qu'un hymne orphique
nature en Jésus-Christ. Les Meichitcsde domtca une fi)tc<~e Jupiter, sous les traits
Syrie obéissent à un patriarche particulier de Pluton, eut de sa propre fille Proscrpine.
qui réside à Damas, et prend h' litre de pa- Elle naquit sur les eaux du Cocyte, <'t devint
triarche d'Antioche, comme celui des Maio- la reine fies ombres. Elle est tantôt htanchc,
nites Ils cetèhrent la liturgie,. les uns en tantôt noire, porte un vôtcmentjauuâ'ro,
syriaque, les autres en arabe. prend des formes effrayantes, et épouvante
MRLCHOM.dieu des Ammonites, ie mémo tes)))im:)ins;!ardesf;)ntômes.)étiformes.
que A]o)ech ou Muloch. On sacrifiait des vic- MÉLISSES, i" femmes insfirécs, attachées
t'm<'s humaines on son honneur. Salomon au service (tes tcmp!es. En Cie'e on appe-
lui avait b:')ti un h'mpte dans ta vaitee d'Hen- lait ainsi la p'etres'.c de la Grande Déesse.
non.ot Ma!)nssés,)'~i de Juda.tui érigea, 2° On donne aussi ce nom aux nourrices
dans le temple de Jérusalem, un autel qui de Jupiter, qne tes uns appetient Métisse et
ful renversé par Jusias, son petit-fils. Foy. Amalthée. el. d'antres Adrastée et jda.
Mo.Ecn. MËH)ËLË, déesse des (leurs, chez les
MELËC!ENS, schismaliqnes du tn'siec!e. anciens Li!huaniens, qui célébraient sa fête
Metéce, évoque de Lycopolis en Egypte, au. printemps. Son culle a duré jusqu'en
avait sacriHé aux idoles pfnd.mt la persécu- i53f).
tion de Dioc!é)icn. Déposé dans un synode sacrifice des anciens,
MELITOSPONDA
pour son apostasi' il refusa de se soumettre qu) ne consistait qu'en libations de mict.Ou
et de recourir à la pénitence; bien plus, il offrait aussi à Trophonius des gâteaux sa-
se rendit un (h's principaux instruments du crés. pétris a'cedu miel, et qu'on appelait
tyran Maximin. pour persécuter les fidèles ~jf<tf/<'f!.
il eut de nombreux partisans, et occasionna MËLtUS, surnom sous lequel !cs Thisbiens
un schisme qui dura près de cent cinquante et les Théh.tins honorftient Hercule, et dont
ans. Les Méiécicns se montrèrent par la on raconte ainsi t'origine Dans les temps
suite les ennemis les plus acharnés de saint anciens, il était d'usage de sacrifier une
Athanasf. brebis à l'une des fêtes de ce héros. Un jour,
MELEK-EL-MAUT, 1'c'~e mort la crue des eaux de t'Asopus n'ayant pas
selon tes Persans et l'*s Arabes. C'est lui qui permis d'apporter cette victime, les jeunes
est chargé de r<-cucit)ir t&s âmes, lorsque. gens, se prévatant de t'équivoque du mot
les hommes rendent le dernier soupir. Les grct; M!)o~. qui signifie pomme et &re& lui
Persans l'appellent l'ange nt<j? vingt mains, offrirent des pommes supportées par do pe-
pour faire entendre qu'il peut suffire ai re- tits hâtons en guise''c jambes. Le dieu rit
cueillir toutes les âmes. Les Musulmans de t'expédient, et depuis on lui offrit des
avancent qu'il ne put remplir son ministère pommes, dans cette solennité, en mémoire
auprès de Mahomet qu'après lui en avoir de cet éfénement.
demandé la permissi"u. Les amiens Per- MELLAtUUM, vase rempli de vin, que les
sans l'appelaient Mordad, et les Mahométans Romains portaient dans les fêtes de la Unnnc-
jE'r~)<. V~y. Ez'tAÏL et AxxAÏr.. Deesse. On lui faisait des libations de ce
MELËTË, une dest rois Muses, dont le Yin.auquctondmnait.tenomdetait.
culte fut institué par les Aloïdes, à Thèbes MELLONE, divinité champêtre, que les
enBéotie. Homainssuppos tient prendre sous sa pro-
Mt:L!ADES,MEHES, MËLÏDES, nymphes tection trs abeilles et leurs produits. Cetu!
qui prenaient soin des troupeaux leur nom qui volait te miel ou détériorait tes ruches
vient de ~o~ brebis. D'autres le tirent de de son voisin, s'exposait à sa colère.
~M, frêne, arbre qui leur était consacré, et MELPOMËN'E. 1° L'une des neuf Muscs;
disent qu'on les supposait mères ou protec- <'t)e présidait à la tragédie. On la reprisante
trices des enfants dont la naissance était fur- avec un air grave et sérieux, richement vê'-
tive, ou que l'on trouvait exposés sous un tue, chaussée du cothurne, tenant d'une main
arbre. des sceptres et ~des couronnes, et de l'antre
6u< MEM ME)Ï CM
1
un poignard cnsan~anté. Son nom vient du reste des mortels, et menaçant, s'il ne le fai-
grec ~Tro~M, chanter un hymne. sait, de refuser au monde sa tumière. Le père
2° Bitcchus portait aussi, chez les Acarha- des dieux exauça sa prière le bûcher déjà
niens, le nom de Mc/pomene ou chantant. nttumé.s'écrouta, et l'on vit sortir des cen-
Les Athéniens t'honoraient, également sous dres une infinité d'oiseaux qui firent trois
ce titre comme présidant aux théâtres, que fois le tour du bûcher en poussant de grands
tcsGrcGs avaient mis sous la protection de cris au quatrième tour. ils se séparèrent en
ce dieu. deux bandes, et se battirent les uns contre
MËMACTÉME5, fêle que les Athéniens les autres avec tant de fureur et d'opiniâ-
cé)ébr.)it'nt Ic 20dumf.ismémactérion,cn treté, qu'ils tombèrent auprès du bûcher
rhonncur de Jupiter-Mémactès ou t'impé- comme des victimes qui s immolaient aux
tueux. Ce dieu étant regardé comme le mai- cendres dont ils venaient de sortir. Ces oi-
trc des saisons, on lui offrait des sacrifices seaux étaient noirs et ressemblaient a des
dans le cours de ce muis qui précédait l'hi- éperviers mais ils étaient étrangers à la
ver, afin qu'il en modérât la rigueur. On le contrée on les appela Memnonides; tous les
priait aussi de modérer les tempêtes en fa- ans ils arrivaient en automne du pays de Cy-
veur des navigateurs. zique, et recommençaient le même combat.
MEMBRES. 1° Chaque membre du corps Suivant Pausanias, les Memnonides venaient
était, chez les anciens, consacré à une divi- des côtes de t'Hettespont, et se rendaient à
nité particulière: la tête à Jupiter, ta poi- jour fixe sur le tombeau de Memnon, qu'ils
trine à Neptune, la ceinture :') Mars, t'oreitte arrosaient de leurs ailes après les avoir préa-
à la Mémoire, le front au Génie, la main lablement trempées dans les eaux de 1 Esé-
droite à la Foi, les genoux à la Miséricorde, pus. Ces honneurs et ces distinctions ne cal-
les suurcils a Junon. les yeux à Cupidon ou mèrent pas les douleurs de t'Aurore, qui ne
à Minerve, le derrière de l'oreille droite à cesse, depuis cette malheureuse époque, de
Némésis, le dos à Ptuton. les reins à Vénus, verser chaque jour des )armes;et teticcst
les pieds à Mercure, les talons et les plantes l'origine de ta rosée qui humecte chaque ma-
des pieds à Thétis. les doigts à Minerve, etc. tin les prairies et les champs.
S.'i'tt Athanase prétend même que ces diffé- H est aisé de voir que Memnon, fils do
rentes parties du corps humain étaient ado- l'Aurore, était un prince de t'Onent, proba-
rées comme des dieux particuliers. blernenl d'Assyrie, qui vint au secours des
2* tt en est de même chez les Hindous Troyens, et périt ou siège de cette ville. La.
Bhairava préside à là tête Vichana au fable des Memnonides est due soit â u"e ap-
front, Bhouta-Karmaauxoreittes, Préta- parition d'oiseaux de passage, qui coïncidait
Vat'an.t au visage, Bhouta-Karta aux cuis- avec l'anniversaire de la mort de Memnon,
ses, les Datis aux épaules Kapatami aux soit à des jeux funèbres exécutés en son
mains. Cha"taâ ta poitrine, Kétrika au honneur, d'où ceux qui y prcnaisnt part re-
ventre et aux tévres. Katrapata au dos, Ké- cevaient le nom de Memnonides.
traga au nombtit, Patouaux parties sexuel- Mais il est singulier que les Grecs aient
les, Chidda Patou aux chevilles, Vidatta à confondu ce héros avec un personnage égyp-
la partie supérieure du corps, Yama à la tien auquel on avait élevé à Thèbes une sta-
partie inférieure et Chourtikara 'à tout le tue colossale connue sous le nom de statue
corps, depuis ta tête jusqu'aux pieds. Toutes partante deMcmnon. !t est probablequecette
ces divinités sont des démons, gardes deSiva. confusion est due au nom d'mcmop/t, qu'ils
MJ?~J?ATO, parties du sacrince de là auront hetténisé en celui de Memnon car
messe, dans l'une desquelles on fait mémoire c'est bien au pharaon Amcnophis de la dix-
des vivants, et des morts dans l'autre. Le huitième dynastie qu'appartient cette effi-
prêtre s'arrête un instant et prie en parti- gie colossale, comme le démontrent tes in-
culier pour ceux auxqucts il s'intéresse, ou scriptions hiérogtyphiques gravées sar ce
qui lui ont été recommandés. Le nom de ces monument. La propriété singulière qu'avait
prières vient de èe qu'elles commencent par cette statue de rendre au lever du soleil un
le mot latin Memento, souvenez-vous. Le son plus ou moins harmonieux, ce qu'on
Memento des vivants est avant la consécra- regardait comme un prodige perpétuel en
tion, et celui des morts avant ta récitation avait presque tait une divinité et on accou.
du /~er. rait de tous tes pays du monde pour l'enten-
MEMNON, personnage mythologique des dre et y déposer des offrandes.
andens Grecs. I) passait pour fils de Titon et Mais ce son mystérieux était-it réeHemcnt
de l'Aurore, et vint au secours de Troie, vers produit? était-il dû à une supercherie, ou
la deuxième année du siège, à la tête de bien était-ce un effet naturel? 1° Là statue
dix mille Perses, autant d'Ethiopiens orien- de Memnon rendait un son réel ce fait est
taux, c'est-à-dire d'Indiens, et un grand nom- trop bien attesté pour qu'il puisse être l'ob-
bre de chariots, tt se distingua pHr sa bra- jet du plus léger doute. M. ChampotHon-Fi-
voure, et tua Antitdque, fils de Nestor; mais geac cite dans son JP<yyp7e ancieine, une
Achittc, à la prière du sage vieillard vint muttitude de témoignages rendus par des té-
l'attaquer et après un rude combat le ut moins auriculaires, qui tous attestent ce fait
tomber sous ses coups. L'Aurore, au déses- avec les plus minutieux détails. 2" Ce son
poir, alla se jeter aux pieds de Jupiter, les n'était point dû à une supercherie, bien que
c.heveux épars et le visage baigné de lar- le voyageur anglais Wilkinson ait prétendu
mes, le suppliant de distinguer son, fils da avoir découvert à la base de cette fameuse
~05 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. j0~
'statue, qui existe encore, une cavité dans la. des orgies, elles étaient àguées de,transport3
quétte un homme pouvait se placer et pro- furieux courant échevétces, à demi nues,
duire des sons hlystcrieux car, sans parler agitanUethyrsedans)cur$ mains, faisant
(le t'impossibiiité qu'il y aurait eu d'en im- retentir de leurs hùrtemcnts et du bruit des
poser à la crédulité pendant p'rès de deux tambours tes monts et tes bois, et pôussantta
tttitte~ns, ce cotossetut renverse par un fureur jusqu'à tu.er~ ceux qù'ettes rencon-
tremblement de terre, sans cesser pour cela traient, et à porter leurs têles en bondissant
d,; rendre i)eg sons harmonieux tandis de rage et de joie. Les Ménades< couron-
qu'ayant été restaure etretabti sur sa base, nées de lierre; de smitt)x et dé sapin, s'exer-
~ous l'empereur SRptime-Sévère, dans le des- çaient à ta danse et à la course, se faisaient
ëein avoue d'opposer tes oracles de Mem- un plaisir de la chasse des animaux sauva-
non à ceux du christianisme, ta merveitte ges et se pâraient de leurs dépouilles.
fut détruite à jamais parce qu'on en igno- Bien que tes vierges, les femmes mariées
rait la nature. 3° En effet, ces sons étaient et les veuves concourussent à ~a célébra-
produits par un effet naturel le colosse tion des fêtes de Bacchus, il parait ce-
était d'un seul bloc de grés-brèche de soixante pendant que les véritables Ménades étaient
pieds de hauteur; or,il est constaté que les vierges. Nonnus dit qu'elles étaient sijatou-
granits et les brèches produisent souvent un ses de conserver leur chasteté, que, pour ne
son au lever du jour, et quant à la statue de point être sürprises en dormant elles se
Thèbes, tes rayoaa~a soleil, dit M. Rozieres, faisaient une ceinture avec Un serpent, et,
venant à frapper te~cotosse, ils séchaient dans l'Anthologie, on voit que tes Bacchan-
l'humidité abunda~nfo dont les fortes rosées tes Eurynome et Porphyride quittèrent les
de la nuit avaient, couvert sa surface, et ils mystères de Bacchus parce qu'eties étaient
achevaient ensuite de dissiper cell'e dont ces sur le point de se marier. Eurypide nous
mêmes surfaces dépolies s'étaient impré- apprend que les Ménades ou Bacchantes sa-
gnées. Il résulta de la continuité de cette ac- vaient conserver leur chasteté au mitieu de
tion que des grains ou des ptaques de cette l'agitation et de la fureur dont eUes étaient
brèche cédant et éclatant tout à coup cette inspirées, et qu'eHes se défendaient à grands
rupture subite causait dans la pierre rigide coups de thyrses des hommes qui voulaient
et un peu élastique un ébranlement, une vi- leur faire violence; mais Juvénal est djuu
bration rapide qui produisait ce son parlicu- autre sentiment, et Lycophron donne t'é-
lier que faisait entendre la statue au lever pithète de Bacchante à une femme de mœurs
du soleil,; mais elle est bien muette depuis dissolues.
seize siècles,. Il y avait a Sparte onze filtes appelées J9to-
MÉMOmË. Les Grecs et les Romains M~ta~Mt.qui, aux fêtes de Bacchus se dis-
avaient fait une divinité allégorique de cette putaient te prix de la course appelée J5'Mdro-
faculté intellectuelle. (Fo!MNÉHosY!'<E.)H y Htta. Voy. BACCHANTES.
avait à Rome une divinité particulière adorée MÉNAGYRTËS, prêtres de Cybèto., qui
sous le nom de MÈMomt: AKOE~NE. faisaient )a quête tous les mois, et s'effor-
MEMRiJME, dieu des Phéniciens il était çaient de provoquer la générosité des dévots
fils des premiers Géants, i) apprit aux hom- par teurs danses et leurs bouffonneries.
mes à se couvrir de peaux de bêtes. H fit MËNAKA, nymphe ou déité de la m.ytho-
plus, car un vent impétueux ayant-ennam- logie hindoue. Elle épousa l'Himalaya, et
mé une forêt près de iyr, il prit un arbre devint mère de Dourga ou Parvati 9 épouse
en coupa les branches, et l'ayanUancé dans de Siva. It y eut aussi une nymphe céiesto
la mer, il s'en servit en guise de vaisseau. ou apsara, du nom de Afena/M (peut être la
M rendit aussi un hommage religieux à deux même que la précédente), qui fut envoyée
pierres qu'il avait consacrées au Vent et au pour séduire un prince nommé Kausika,
Feu, et répandit en leur honneur le sang des dontla piété portait ombrage auxdieux. Kau-
animaux. Après sa mort, ses enfants lui sika succomba à la tentation et eut de la
consacrèrent des morceaux informes de bois nymphe une fille appelée Sakountata.
et de pierre qu'ils adorèrent, et en l'honneur MENANDRtENS, hérétiques du <" siècle,
desquels ils établirent des fêtes annuelles qui tiraient leur nom du Samaritain Ménan-
premier exemple, dit-on, d'un culte religieux dre, disciple de Simon, philosophe et partisan
rendu à des hommes- morts. comme lui de la magie. H ne fut. guère moins
MEN (le mois); les Grecs en- avaient fait habile que son.ma!tre dans l'art, des presti-
une divinité qui n'était autre que la Lune. ges, et il se donnait pour l'envoyé de Dieu.
Plusieurs temples étaient consacrés à son M enseignait que la majesté du Dieu suprême
honneur dans l'Asie Mineure et dans la était cachée et inconnue à tout te monde, et
Perse, où l'on jutait souvent par le Jt~sK du qu'on ne savait de cet être rien autre chose,
roi, c'est-à-dire par sa fortune. sinon qu'il était la source de l'existence et
MENA ou MENÉ;, divinité qui; se!on Ptine l'énergie par laquelle tout subsistait. C'é-
présidait aux infirmités périodiques des fem- taient les génies qui avaient créé le monde
mes. C'était encore la même que la Lune. et les hommes, mais ces anges créateurs,
MÉNADES (1) nom des Bacchantes, du par méchanceté ou par impuissance, avaient
grec ~ctttMpitt,être saisi de fureur. On les ap- enfermé l'àme humaine dans des organes où
pelait ainsi parce que, dans la célébration elle éprouvait une atterhattve continueUe de
Biens et de maux, qui ~e terminait par la
()) Arlicle emprunté au D:<:<)0tt)fatre
de Noët. mort. D'autres génies bienfaisants touchés
r
605 MEN MEN 696
Il
~a mathcur dès nommes avaient p)acé sur rée; tes Mcndésiens le comptaient au nom-
là terré des ressources contre ces mallieurs i bre des huit dieux principaux, et t'hono-
Ménandre était, comme de raison, un de ces raient sous la forme d'un bouc, symbole du
bons génies, -celui qui devait sàùvct'Jes principe de fécondité de la nature entière.
'hommes et les délivrer de leurs misères. Lô Dans ta table Isiaque, il a les cornes du
secret gisait dans une sorte de baptême mâ- houe au-dessus de celles _du bétier, ce qui en
gique qu'il conférait, et qui scion tùi avait fait quatre. Parmi les Mendésiens, le boue
lé pouvoir de rendre immortel, puis dans la était regardé comme sacré; c'eût été un
pratique de la théùrgie et de la magie. 1) eut grand crime à leurs yeux de tuer eet~anima).
quelques disciples à Ahtibche. H y avait eti- Cependant les chèvres étaient moins respec-
tbre, du temps dé saint Justin. des Ménan– tées que tes boucs ;m:)is il rejaillissa,it,su,r
drie'ns qui ne doutaient pas qu'its ne fussent les chevriers quelque chose du respect que
immorMs mais ifs ne tardèrent pas à so~ l'on portait à t'anim;)t qu'ils gardaient. Le
confondre avec tes autres iSnpstiques. jour de )a fête de'Mondes, les dames égyp-
MENAT, idote ues anciens Arabes, dont it tiennes avaient visiter maternellement le
est sôuvcht parlé dans le toran, et que Ma- bouc sacré, afin d'attirer sur elles une lieu-
homet (A détruire. Foy. MAtfÀt. reuse fécondité à )a. mort de cet anima), te
MENCtUS, nom latinise du cctèbre philo- deuil était généra).
sophe chinois ~ëtt~-<MM. H naquit au com- MENDIANTS (REUGntux).i"On distinguo
mencement du !V siècte a~ant Jésus-Christ, dans l'Eglisè quatre ordres principaux de
dans !a ville de Tseou, él mourut vers t'an religieux mendiants, savoir les Carme;, les
3H, à t'age de quatre-vingt-quatre ans. H a 'Dominicains, tes Franciscains ou Çordctiers,
laissé un livre qui fait partie des 6uvrageâ et les Augustins. On peut y joindre les Hé-
classiques, et par conséquent sacrés; rédni c0)ttts, tes Capu'cins et tes Minimes. Ces or-
à ceux de Confucius.oh appetië cette côUec- dres sont appctes MetK<tdK<s parce que les
tion les ~ë-c/iou, ou tes.quatre livres pà~ religieux. doivent vivre d'aumônes et aller
exceHene'e.G'esHout simptefhent un ouvragé quêter tcUr nourriture de porte en porte.
de morate. assez médiocre, et dans tequct it Cette institution a eu une origine louable.
n'est aucunement question dc'rcHgion mais Dans lé xu~ sièc!é, époque où ces ordres ont
on sait que dans là secte des Lettres il n'y a commencé, t'Ënrope était infectée de diffé-
guère d'autre religion que li mhrale, et rentes sectes d'hérétiques, qui, sous les de-
point d'autre culte qde les rites. Son tivro hors de ta pauvreté, ~ë la moriincation et
est cependant écrit avec plus de verve que de t'humitité, séduisaient le's peuples et in-
ceux de Gonfumus, et on y rctnarquc plu- troduisaient leurs erreurs têts étaient les
sieurs passages qui rappeOeht Fesprit des Cathares, les Vaudois et une foule d'autres.
anciens phitosophcs ~rcc§, et ménie quoique Plusieurs saints personnages, qui voûtaient
chose de i'es))t-it français. Quoi qu'H eh soi), préserver de ce piège tes fi Jetés, sentirent-ta
cet ouvrage fit sa gloire, et Men'cius, piacé nécessité d'opposer des vertus réettes à l'hy-
immédiatement âpres Confucius, fut honoré pocrisie des sectaires, et de faire par religion
du titre de 'F<t-< qui 'signifie deuxième ce que ces derniers faisaient dans le but de
saint. On lui a môme décerne, pâi~ bn a'ctè tromper les simptes et les ignorants. Tout
de la puissance puhliqlie !e titre de saint prédicateur qui ne paraissait pas aussi mor-
prince du pays de y~ttM; et on lui rëHd. tifié que les hérétiques n'aurait pas été
dans !e grand tempte des Lettrés, ~es mêmes écouté il fallait donc des hommes qui joi-
honneurs qu'à ConfUcius. Une partie de cette gnissent à un véritable zèle la pauvreté que
illustration a; se)on t'asage chinois, rejuitit Jésus-Christ avait recommandée à ses apô-
sur les descendants de Méncius. qili ont ob- tres. Pfusiéurs s'y engagèrent par vœu, et
tenu la quatiHcation de jtftt~reS des tradi- telle est t'origine dés ordres mendiants; mais
tions sur les livres c~MM~ dans t'acadé- cette pieuse institution ne tarda pas à dégé-
mie impériate de Han~-tint Environ rah J005 nérer en abus. Les fondateurs de ces ordres
de notre ère, un empereur de ta dynastie des avaient uëfehdu que tes congrégations pos-
Soung lui éteva un temptë dans là partie sédassent aucun bien témporet, et ordonné
orientale de ta province de Cban-tdung, où aux religieux de vivre du travail de leurs
reposaient ses cendres; il fit ensuite p)acëi' mains; mais les unes et lès autres trouvè-
sa statue dans une niche du temple de Ct~n- rent le moyen u'êtùder la loi, ou dé se taire
fucius enfin ûa autre empereur instit'jta des dispenser par !e souverain pontife, et n'en
sacrifices en son honneur. continuèrent pas moins de mendier, au dë-
MENDAttES ou MENDA~YAH~, c'ést-â- oô trimëht des véritabtes pauvres, tout en pos-
dire disciples de ~at'K~ JëaM-j?a~~(e; ~om sédant de grandes propriétés et des revenus
que l'on donne en Orient à une secte demi- assurés. C'était aitcr contre le but de rinsti-
juive et demi~chrétiehne, qui hë connaît tution aussi voyons-nous que de saints
point d'autre baptême que cëtui du précur- personnages se mirent à prêcher contre ces
seur de Jésus-Christ. Elle est répandue en abus, dès qu'ils aperçurent la tèndance que
divers endroits de la Perse et dé la Syrie. prenaient l'ambition et le désir du luxe et du
Foy. CHRETIENSDE SAINt-JEAN-B&PTtSTË. bien-être. « Nous voûtons bâtir, s'écriait
MENEES, dieu égyptien, lé même que Pan saint Bohavehture, qui appartenait ai l'ordre
ou Ammou générateur. H y avait dins la ntehdiant des Franciscains; nous ne nous
basse Egypte une vitte de même nom où .contentons pitis des pauvres et simples loge-
cette divinité était particutièrement hono- meuts qhe nOtre fègtë nous prescrit. Nuus
607 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. cos
sommes à charge 'à tout !e monde, et nous imprimées à Venise en <S25 et 1639, G vol.
l'e serons encore plus si nous continuons. » in-f.')., sous le titre de F!r:</ar!t<msane<orMM
Saint François, qu'on peut regarder comme e~eM~
!c premier fondateur des ordres mendiants, MË~ËLAtES. fête qu'on célébrait a Té-
disait « Je travaillais de mes mains; je raphné,vi)!e de Laconie,cn t'honneur do
veux continuer de travaiHcr, et je veux fer- Ménetas, qui y avait un tcmpte. Les habi-
mement que tous tes frères s'appliquent à tants prétendaient que Menées y était inhu-
quoique travail tfonnéte, et que ceux quj ne mé dans le même tombeau avec Hélène, son
savent pas travaitter t'apprennent. » épouse. On sait que t'en!èvcme')t d'Hctèno
3" Un granit nombre de rctig'eux hindous par le Troyen Pâris fut la cause de la cétè-
de différ''nts ordres vivent éga!cment d'au- bre guerre de Troie. Après le sac de cette
m6n''s. Comme dans les congrégations chré- ville, Ménétas ramena son épouse a Sparte.
tiennes, il y en a q"i ne peuvent rien possé- MENEUVA. déesse des anciens Etrusques,
der en propre, tandis que d'autres font la la même que la Minerve d"s Latins..
quête individucHe'"ent, bien qu'ils appar- MENES ou MÉSE), législateur et premier
tiennent des maisons qui ont des revenus. roi d'Egypte; il succéda aux dieux dans le
La règle des Sannyasis porte « Quoiqu'un gouvernement des hommes, fonda Mumphis,
Sannyasi ait droit de demander t'amnone, il y consacra un temple à Phtba, et enseigna à
est cependant plus conveuable qu'il la re- ses sujets le culte des dieux et la manière
çoive sans la demander en conséquence, d'offrir des sacrifices. Après sa mort, il fut
torsqu'it aura faim, il se présentera chez les mis tui-mémc au rang des divinités. On lui
gens du monde, sans rien dire et sans expo- attribue l'origine de l'idolâtrie, fondée sur
ser ses besoins. Si on lui donne quoique la nécessité de retenir auprès de lui les Egyp-
chose de bonne volonté, le recevra d'un tiens qui se dispersaient.–H est digne do
air indifférent et sans remercier; si on ne lui remarque que son nom est presque homo-
donne rien, il se retirera sans se fâcher et phone avec ceux des législateurs de plu-
sans témoigner de mécontentement il ne se sieurs grandes nations. têts .que le Minos des
plaindra pas non plus si ce qu'on lui donne Grecs, le ~KOtt ou ~notf des Indiens, ta
est de mauvais goût. La plupart vivent ~nnn des Germains, etc.
dans une grande pauvreté rée!!e, mais vo- MKNHt, déesse des Egyptiens, la même
lonlaire, ayant à peine de quoi se couvrir; que ~)< Voy. cet articte. On cétébrait sa
d'autres poussent le dénûmcnt jusqu'à ses fête dans le temple d'Esneh, le 25 du mois
dernières limites, affrontant les regards des d'athyr.
passants, au milieu même des villes,dans un MENUtR, mot ceUo-breton qui signiSe
état de nudité absolue. pierre cfrM~~c ce sont en effet des monu-
3° La religion bouddhique a aussi ses reli- ments druidiques consistant en un monoli-
gieux mendiants, <;t]i fourmiHent dans le the brut ou grossièrement taillé, ptanté
Tibet, la Tartane, la Chine, le Japon, et comme un obélisque. On ignore quel était
dans toutes tes autres contrées où ce culte précisément leur usage; peut-être étaient-its
est établi. la représentation des dieux on sait que les
4'' Enfin on trouve des religieux men- anciens Grecs n'avaient d'antres simulacres,
dianls en assez grand nombre parmi les na- de la Divinité que des bornes ou des po-
tions musulmanes; en sont particulièrement teaux. Mais on s'accorde plus génératement
les Bcktaschis et tes Roufayis, qui voyagent à les considérer comme des pierres tumulai-
par ordre de leurs supérieurs, pour faire des res, dont les plus élevées (il y en a d'environ
quêtes et recommander leur institut à la 50 pieds de haut) marquaient la tombe des
charité des a'nes pieuses. H y a, en outre, grands personnages. On sait en cite! jusqu'à
des faquirs et des santons qui se vouent in- quel point tes anciens portaient la piété en-
dividueitemcnt à une pauvreté volontaire, vers les morts, et le soin qu'ils prenaient de
ou ptutôt à la paresse, et ne comptent pour leur élever des monuments. Dans toutes les
vivre que sur les aumônes qu'ils reçoivent parties du monde, les regards du voyageur
des dévots. Plusieurs .d'entre eux, comme les sont frappés de ces collines factices, de ces
Sannyasis de l'Inde, vivent dans un état pierres tumutaires que )es temps et les hom-
com;'tct de nudité. mes ont respectées pendant plus de quarante
MÈNE. la Lune, déesse des Grecs. siècles.
MENÉES. Les Menées, chez les chrétiens On trouve des Menhirs dans plusieurs
grecs, sont ce que t'en nomme chez !es La- parties de la France, mais les départements
tins bréviaires, sacramentaires et antipho- de l'Ouest sont tes plus riches en Menhirs et
mes ce sont des livres d'office pour tous les jDo/met:~ (pierres couchéos); et on a lieu do
saints dont la fête tombe dans le mois. ainsi penser que les endroits qui-en renferment
que l'indique leur nom. « On reproche aux une grande quantité ne sont autre chose que
auteurs des Menées, dit M. Guénebautt, des ci'netiéres privilégiés. Nulle part on n'en
d'avoir recueilli les abrégés de )a Vie des voit une plus grande quantité que sur le ri-
saints d'après des sources peu exactes. Les vage de Carnac, dans le Morbihan; là, ces
actes originaux y sont corrompus, et l'on pierres brutes, rangées sur plusieurs lignes,
ne peut se fier à eux, lorsqu'il n'existe pas se comptent par centaines et présentent t'as-
d'aitteurs de pièces authentiques qui confir- pect d'une armée en bataille; sur une sur-
ment leurs récits. » On distingue les grandes face de plus d'une dcmi-tieue. Ces monoli-
et Jos petites Menées. Les grandes ont été thes réunis sont trop régulièrement ~tacéa
669 MEN MËN 6)0
pour faire supposer un cimetière, trop nom- en étendaient fort loin tes conséquences tes
breux pour laisser croire qu'un culte parti- autres, plus modérés, en restreignaient t'ap-
culier s'adressait à chacun d'eux comme ptication et les effets. Les 'ti~putes s'échauf-
aux Menhirs isolés dans la campagne; leur fèrent à un tel point, qu'on ne vit bientôt
assemblage a plutôt l'aspect d'un tcmpte plus que factions et synodes divisés les uns
n'ayant d'autre voûte que le ciel, à l'instar centre les autres; et un en vint, après la mort
de ceux des Perses, et en général des adora- de Mcnno, jusqu'à regarder comme un crime
teurs des astres. Cette espèce de eathédrate de communiquer les uns avec les autres.
présente dix nefs parattèlcs, formées par On opéra cependant une espèce de réunion
onze lignes de piliers imparfaits alignes sur en 1632; mais il s'éleva ensuite des divi-
Une étendue de ptusieurs milles, si on y rat- sions sur des points moins importants, qui
tache les pierres d'Ardeven, auxquelles ils se partagèrent. tes Aleunonites en différentes
tient par plusieurs points intermédiaires. Un branches.
hémicycle occupe une des extrémités; il Les Mennonites de Hollande envoyèrent
semble que ce soit le sanctuaire de ce tempie i dpscotoniesdan! les Etats-Unis; ils s'éta-
gigantesque qui pouvait être un lieu de ré- blirent dans la Pcnsytvanie, où ils forment
union des colléges druidiques car de même une congrégation nombreuse; on en trouve
que ces prêtres se rassemblaient quelquefois encore dans plusieurs autres Etats. Leur
dans les sombres et mystérieuses forêts des nombre en Amérique est évalué à soixante-
environs de Dreux, ils aimaient aussi le ri- dix mille individus environ, et ils y possè-
vage de Carnac, où leurs reg.'rds étaient dent plus de deux cents ogti~es.
souvent frappés par les grandes scènes d'une C'est chez eux une maxime,générale,
nature sauvage, parfaitement harmonie que
en l'essence de ta.retigion consiste dans la piété
avec leur cuite cruet. et que la marque la plus certaine
pratique,
Quoique les Menhirs soient encore nom- de la véritabtc.EgHsc est la sainteté de ses
breux en Bretagne, il y en a beaucoup moins membres.. Ils s'accordent tous à préconiser
qu'à l'époque où le christianisme y pénétra. la totéram'c religieuse. Ils n'excluent
Ne pouvant déraciner du cœur des Armori- per-
sonne de leurs a~scmbtées, pourvu qu<; l'on
cains le cuite qu'ils tenaient de tours ancê- mène une vie pieuse, et reconnaissent l'Ecri-
tres, les missionnaires recoururent à t expé- ture sainte pour la parole de Dieu. Us en-
dient de faire surmonter certains Menhirs
d'une petite croix, et d'en faire tailler quel- seignent que les enfants ne sont pas capa-
bles de recevoir le baptême, que les minis-
ques-uns de manière à représenter tant bien tres de t'Evangite nedoivent pas être salariés,
que mal t'embtème de la religion nouvelle. qu'il n'est jamais permis de jurer ni de faire
.C'est ainsi qu'ils s'emparèrent aussi des fon- la guerre, lis soutiennent aussi qu'on ne
taines sacrées, dont quelques-unes sont en- doit pas se servir des mots personne ou Tri-
core aujourd'hui consultées par tes mères et nité en parlant du l'ère, du Fils et du Saint-
les amants.
Esprit.
MH~t, idole adorée par les Juifs résidant Les Mennonites s'asscmbfent aussi en par-
à Dabytone, qui associaient à son cuttc cctui
de Cad, comme nous le voyons par Isaïe, ticulier, et chacun d'eux a la liberté, dans
ces assemblées, de parler, d'expiiquer les
chapitre LV. Mais on n'a pas de donnée cer-
taine sur la divinité qu'elle représentait. Les Ecritures, de prier et de chanter, Ils ne bap-
uns veutcnt que ce suit ta Lune, appelée par tisent point par immersion, bien qu'ils n'ad-
Jérémie la reine du ciel son nom concorde- ministrent ce sacrement qu'aux aduttcs. La
rait alors avec le grec ~f< D'autres pen- personne qui doit être baptisée se met à.ge-
sent que c'est t'étoHe de Vénus, comme Gad noux, te ministre étènd les mains sur cifc,
serait cette de Jupiter. Gésénius et plusieurs pendant que ie diacre verse t'cau sur le som-
autres inclinent à la regarder met de la tête du catéchumène suivent l'im-
comme la
Destinée, et Gad serait la Bonne-Fortune. position des mains et la prière.
Enfin on peut rapprocher ce nom de Me'ttat, MENOLOGE. Cet ouvrage, fréquemment
idole des anciens Arabes, et de Men/«, un des cité par les hagiogr~phes, e~t, à proprement
noms de Ncitb, déesse égyptienne. parler, le martyrologe de t'Mgtise grecque.
MËNNINGAEtSET, dieux des Finnois, qui Oa en attribue t'origine soit à t'empt'reur
procuraient <-tfavorisaient les mariages. Basile le Macédonien, mort en 886, soit à
MKNNONtTES branche d'Anabaptistes Basile le Jeune, dit Porphyrogénète, mort
qui tirent tcur nom de Simon Menno, qui en 1025. Les Bottandistes disent que ce re-
naquit dans la Frise en 1505 et mourut eu cueit est fait d'après de mauvaises sources.
1561. C'était un prêtre catholique qui em- Néron y est désigné sous le nom de saint
brassa la nouveHe doctrine, eu 1536, à la César, ce qui peut faire juger du reste. Les
persuasion de deux prédicants qui n'a"aient actes originaux y sont dénaturés. Au reste,
jamais approuvé les sentiments et les désor- comme l'observe M. Guénebautt, dire qu'il
dres des Anabaptistes de Munster. Ce Mcnno fut composé après le schisme de l'Eglise
entreprit la réforme de celle doctrine, et grecque, c'est donner la valeur de cette oeuvre
propagea sa secte dans la Frise, la Wcst- liturgique.
phatie, ta Uuetdre, la Hollande, le Hr;)bant MENOUTHtS, divinilé égyptienne adorée
et ptusieur-s autres lieux. Mais bientôt ses dans le du même nom, près de la ville
se divisèrent bourg
partisans sur l'article de t'ex- deCanope. betunJabtonski,A/M-ot<</t< si-
commuuicatioa les uns la prodiguaient et guitierait la déesse de l'eau. D'autres la con-
6<i -1 DICTtONNAmË DES RELIGIONS, 61.2
fondentavec ~u-Ménuthis,femmedu pilote patères te sang de la victime, qu'on y versait
deMénétas. ensuite en taisant des prières convenantes.
~)ËNS, la ~en.~e tes Romains en avaient Si te sacrifice avait tieu à bord d/un nftvtre,
fait une divinité, qu'Us.'doraient comme on laissait couler dans la mer ie~ sang du
!'qme générale du mo.udp et celle de chaque taureau comme t'observe Apottqniu~ de
être en particulier. Ils t'invoquaient pour Rhodes. Virgile ajoute à cett& cérémonie
qu'elle ne suggérât que de bonnes pensées, qu'on jetait dans les fh'ts les entrailles de la
et détournât ccttcs qui ne serveo~ qu'a éga- vit~ime, en faisant des libations de vin; et
rer les hpmmes. Le préteur T; Olacilius lui c'est aussi, selon Tite-Live., ce-que Ht Scipion
voua uu tcmp)e qu'il Ht bâtir sur le Capitole à son départ de Sicile pour l'Afrique. Mais
lorsqu'il et:ntdecemvir, e~.on cctcbrait sa dans le sacrifice que fait Oyrene a l'Océan,
fétetc8ju)n. au milieu du palais de Pénée, à t~ source de
Les Hindous ont à peu près ta mdme vé- ce fleuve, te thème poëte ta représente ver-
nération pour la pensée, qu'Us ftppeHcnt sant du vin, à trois reprises diHéren~es, sur
manas ou menq~, et qu'ils ~regardent comme la flamme qui brittait sur faute!. L'encens
i'ame.un(versel!.e. n'était pas non plus épargné dansées sortes
MM~SM,porttpn de terre exempte d'impo- de sacrifices, toujours accompagnés'de vœux
sition, (~étai~ attachée a un bénéfice eccté- et de prières.
siasti.()ue. CeHe qui appartenait à t'éveque On offrait encore, à cette occasion, diffé-
s'appe)a)t mettre ~ptsco/)a<c; celle du chapi- rentes sortes de fruits. On voit sur la colonne
tre, mense cap!<tt~)re; ceUe de Fa~bbe, mense Trajane une pyramide représentée sur l'au-
abbatiale, et celle des religieux, mense con- tel devant lequel t'empereur, tenant une
t:ett(t<e~e. JI n'y a prus de menses en France, patère à la main, fait égorger un taureau à
mais on donne ce nom encore à présent aux bord de son vaisseau. Cependant Justin nous
revenus'ecctésiastiques dans ptusiéurs an- apprend qu'Alexandre le Crand, au retour
tres pays cattioliques ou protestants. de ses expéditions, voûtant se rendre t'Oeéan
MKPmTiS, déesse qui présidait à t'air favorable, se contenta de tui faire des liba-
corrompu. Junon avait, sous ce vocable, un tions, sans autre sacrifice; et, au rapport de
temple dans ta vatiée d'Amsancte et à Cré- Thucydide, Alcibiade, Nicias et Lamachus,
mone. Tacite remarque que, dans l'embra- généraux de la ftotte athénienne, n'avaient
sement générat~ de cette 'dernière ville, ce fait aussi, en partant du port dttPirée, que
temple resta seul debout, protégô par sa si- de simples libations de vin à ta mer, dans
tuation ou par la divinité à laquelle il était des coupes d'or et d'argent, en chantant des
consacre. cantiques.
M EU. 1° Nôn-së'utemcnt la mer avait des 2° Quant aux Egyptiens, ils, avaient la mer
divinités qui présidaient a ses eaux, mais en a hotui nation, parce qu'ils croyaientqu'ette
elle était elle-même une grande divinité, per- était Typhon, un de leurs anciens tyrans, et
sonnifiée par les Grecs sous te nom d'Océan, persécuteur d'Osiris.
auquel on faisait de fréquentes libations. 3° Les Hindous comptent sept mers my-
Lorsque )os Argonautes furent près de met- thotogiques celle- d'eau satée celle de
tre )a voile, Jason ordonna un sacrifice beurre, celle de tait caillé, celle de <ocM ou
solennel, et chacun, s'empressa de répondre jus, de palmier/cette de serpents, celle d'eau
à ses désirs. On c!eva un autel sur le rivage, et celle de tait. Quant à Océan propre-
et, après les oblations ordinaires, le prc!re ment dit, ils le regardent comme une des
répandit dessus de la fleur de farine, mêlée plus anciennes divinités. Les ma,rrns les
avec du miel et de l'huile, immola deux pêcheurs et toutes les personnes qui fré-
boeufs aux dieux de !a mer, et les pria de quentent la mer, se rendent d'ç temps en
leur être favorables pendant leur navigation. temps, sur ses bords, pour lui offrir des ado-
Ce culle était fondé sur l'utilité qu'on en rations et des sacrifices. Thévcnotfuttémdn
retirait, sur les merveilles qu'on remarquait d'un sacrifice fah à la mer en faveur d'un
dans la mer l'incorruptibilité de ses eaux, voyageur absent depuis quelque temps. Une
son flux et t'euux, la variété et la grandeur femme portait entre ses mains un navire de
des monstres qui vivent dans son sein, tout paille couvert d'un voite; trois hommes t'ac-
cela amenait l'adoration des dieux qu'on compagnaient en jouant d.e la uûte~et deux
suoposatt gouverner cet etém.ent. Le sacri- autres avaient sur ta tête un panier plein
fice qu'on offrait à la mer, c'est~-dire à de viandes et de fruits. Arrivés sur le rivage,
t'Océan et à Neptune, pour peconnaUre leur ils jetèrent à la mer le vaisseau de paille,
souverain pouvoir sur les ondes, etai.t, selun après quetques prières, et laissèrent là les
Homère, d'un taureau nojr, lorsq.u'e)le était viandes qu'Us avaient apportées. D'au-
agitée; lorsqu'elle était ca)me, on lui sacri- tres, qm/h:<bitent les bords de t<< mer, font
fiait un agneau et un porp. Virgile, dit ce- un sacriRce à cet élément vers la fin du mois
pendant que le taureau étatt ~a~victime im de septembre, c'est ce q.u'ils. appellent ouvrir
mqlée le, plus communément aux dieqx de la mer, car personne ne peut naviguer dans
la mer~ On lui offrait aussi qu.etquefois des ces parages depuis te mots de mai jusqu'à
chevaux en sacrifice, témoin Mithridate, qui, cett~ époque. Toute la cérémonre consiste à
pour se la rendre favorable, y fit précipiter jeter dés cocos dans t.) mer.
des chariots attetés do qua're chevaux,. ~° La mer est ta divinité tutétairedu't'oyau-
Quand le sacrifice se Taisait sur le bord de me, de Saka, situé en Afrique sur la. côte
la tuer~ t'usage était de'recevoir dans des "d'tvoire. Le roi tte ce pays envoie tous ie&
°
ce MER MER 61"i,
6)4"

ans, vers te mois de décembre, un cahot Sacrement, mort en 1618,yintroduisHune


monté par un certain nombre de-ses sujets, réfor'ne qui fut approuvée par lé pape Cié-
qui sont chargés d'aller sur la côte'n'or ment VIH: ceux qui ta suivent vont nu-~
pour offrir un sacrifice à la mer. Ce sa- pieds, et vivent dans la plus exacte pratique
crifice consiste en de vieux hantons; des de la retraite, de ta pauvreté et de t'ai~ti-'
cornes de houe plçines de poivre et des pier- nènce, Les Pères réformes de la Merci ontt
res de plusieurs sortes; le but est d'engager deux provinces en Espagne et une en Sicile.'
la mer, par de telles offrandes, 'à favoriser MERCURE un des dieux les plus célèbres
le commerce et la navigation. Le canot étant de l'ancien paganisme. Les Grecs le nom-
de retour, il en part un autre pour te même maient Hermès, interprète ou messager. Son
objet, et ainsi successivement jusqu'à'ta fin nom taHn vient des marchandises, (tmerct-
d'avril. A la suite de chaque canot; les né- &u~ (car nous trouvons trop forcée une au- ·
gociants ont coutume d'en faire partir ptu- trë'étymotogie par laquelle on voudrait le
sieurs autres, persuadés qu'il 'ne peut leur déri ver (té medt'tMCMrrere, ÇMMtmcdtCMftM~,
arriver aucun accident en compagnie du ca-- comme inventeur fie la parole et interprète
not sacré. de )a pensée des hommes) ce mot n'est pas
5° Au cap Corse, sur la côte de Guinée, fort éloigné de t'hébreu r~3*)S merco~e</)
on immole tous lès ans une chèvre sur un' marche.
rocher qu) s'avance dans la mer et qu'on -La mythologie grecque et latine n'offre
regarde comme le principal fétiche dû-can- point de divinité qui ait réuni en sa per-
ton. Le sacrificateur mange une partie de la sonne tant~dé fonctions diverses. Interprète
victime et jette le reste dans la mer,*invo- et ministre fidèle des autres dieux,'et eh par-,
quant la divinité avec des postures et des ticutier de Jupiter, son père, dit M. Noët, il'
contorsions 'ridicules. H aiinonce ensuite les servait avec' un xèteihfatig~bteméme'
aux assistants la saison et les jours les plus dans des emplois peu délicats, il avait soin ·
favorables pour la pêche, assurant que le de toutes teurs affaires tant de co.Hes qui
fétiche tes lui a indiqués de sa propre bou- regardaient la paix 'et ta guerre, que de l'in-
che. Chaque pécheur ne manque pas dë~ térieur de l'Olympe de leur fournir et ser-
payer cette instruction par un présent qu'it~ vir l'ambroisie, de présider aux jeux et au~
fait au prêtre. assemblées, d'écouter tes harangues publi-
6° Les habitants des royaumes de Béninn. ques et d'y répondre, etc. C'était-tui qui était
et d'Ardra, s,ur la côte d'Afrique, ont cou- chargé 'de conduire'aux enfers tes êmes des
tume de jurer par la mer ou par'leur sou=- morts et de les ramener et l'on ne'pouvait
ve'ain. mourir que lorsqu'il avait entièrement'
MERCEDONE, déesse romainequ~prosi- rompu les liens quiunissaiënU'Ame au corps.
dait aux marchandises (mercM) et aux paye- It présidait en outre àt'étoquenceet à t'art
ments. de bien'parier il était ie dietr-des voyageurs,
MEHOt (NoTRE-I~AMEDE LA), ordre institué des négociants et même des Bious. Ambas-
par saint Pierre Notasque, et confirmé en~ sadeur et plénipotentiaire dès dieux, il se
1235 par le pape Grégoire iX. Il était dans trouvait tous les traités de paix et d'at-
l'origine composé db deux sortes de mem- liancé. Tantôt on le voit accompagner Ju-
bres les c/tet'a~erx, dont rhabitt~ment ne non, ou pour ta garder ou pour veiller sur
différait de celui des séculiers qu'en ce qu'Us sa conduite; tantôt il est envoyé par Jupiter
portaient une éeharpe ou scapulaire et fes~ pour entamer quoique intrigua avec une
frères, engagés dans les saints ordres, qui nouveHe maîtresse. Ici, c'est lui- qui trans-
faisaient l'office divin. Les chevaliers gar- porte Castor et Pollux à PaUéne; là ii ac-,
daient les côtes pour empêcher les incur-' compagne le char de Piuton lorsque çeiui-Ct
s ions des Sarrasins; mais ils étaient obtigés cniève' Proserpinc. Embarrassés de la- que-
d'assister au chœur quand ils n'étaient point rette excitée entre trois déesses au sujet de
de service. On prit parmi les chev.'tiers, la beaùté, les dieux l'envoient avec elles au
quoiqu'on plus petit nombre que les frères, berger Pâris. Entin on t'invoquait dans les
!es sept généraux ou comman- mariages'pour qu'il rendit les époux heu-,
premiers
deurs.'Le premier prêtre qui ait possédé reux. Tant de fonctions différentes ont fait~
cette dignité est Haymond-Atbert, étu en croire qu'il y avait eu plusieurs Mercures~
1317. Les papes Ctément V et Jean XXII et qu'on avatt donné au seul CisdeJupiterdes
ayant ordonné que les prêtres seuls pour- attributs qu'it aurai.t fallu partager entre
raient être élevés au généraiat, les; cheva- plusieurs dienx du même ~om.* ·
liers furent incorporés à d'autres ordres Les' mythologues rec&n naissent en effet
militaires. Cet institut est connu sous le titre plusieurs Mercures Laeta~ee le'g'rammai-
d'Ordre t'oMa<, mt~/aîre et re~teua; de Notre- rien en compte quatre: l'un, Sis de Jupiter et'
Dame de <a Merct pour <a r~dem~toK des de Maïa'; ~second du 6iëF et du.Joùr; te'
c~ptt/x. H possède en Espagne des comman- troisième, de Liber et de Proserpine; le qua-
deries fort' riches, II a huit provinces en trième, de Jupiter et ~i&Gyltène, qu~Ftua Ar-
Amérique, trois en Espagne et une dans la gus, ef ~'enfuit en&uitë, disent ios.-Grecs, eti.
partie méridionale de ta France, que Pon ap- Egypte, où it porta la connaissance destet-~
pelle la province de Guicnne. Cet ordre, par treS. Suiv-ànt Gicéron it-y en a~tit cixq
ses constitutions, n'est point obligé à de l'un, fils du Ciel et du Jour l'autre, de Va--
grandes austérités corporelles. LeP-'Jean- leur et de Môronis; c'est ~eetui qui se
Hap~~&~e-GoBza~ès, autrement- ~it du ~«tn~- tenait~sup ta terfe, et qui s'appelait Tropho--
6t5 DÎCTtOMAtRE DES RELIGIONS. 6i0
nius. Le troisième était nts de Jupiter et de le parti de se retirer en Egypte, ou il mourut.
Maïa; le quatrième, fils du Nil, que les D'autres croient qu'it Unit s'es jours en Es-
Egyptiens croyaient qu'il n'était pas permis pagne, où l'on montrait même sou tom-
de nommer; le cinquième, lionoré par les beau.
Phénéates était le meurtrier d'Argus. Tous Tctteest t'tust&irc de Mercure, attérécpar
(es Mercnres peuvent se réduire à deux les Grecs et métee de plusieurs ft)b)Rs;Ct)r
l'ancien Mercure, ou te Tho'h, ou Thaot des 1" il parait ()n'on a donné son nom aux
Egyptiens, contemporain d'Osiris; et cctui princes qui avaient quoiqu'une de ses <)uaH-
qu'Hésiode dit fils de Jupiter et de Maïa. té8;2°ct'smêmesqu"titcsontdon))éticua à
l'Les temps héroïques n'ont point de per- diverses att~gnrie: Ainsi cette ct'ai~c d'or
sonnage plus cétèbrc que )e Mercure égyp- qui sortait de sa t)ouct)e, et qui s'at'act'ait
tien. Il était l'âme du conseil d'Osiris. <)ui aux oreilles. de ceux qu'it voulait conduire,
s'en s'ervitdans les affaires les plus detica- signifie qu'it enchaînait tes ea'urs et t' s <'s--
tes, et qui avant son départ pour la con- prits par la magie de son ét')()uencp. Si <!U
quête des Indes le laissa à Isis, qu'~i avait te peignait avec la moitié du visage claire, et
nommée régente, comme le ministre le plus l'autre noire et sombre, c'est parce <)u'on
habile. !t s'appliqua en etTët à faire Heurir croyait qu'il conduisail les âmes aux enfers,
le commerce et les arts dans toute l'Egypte. et qu'ainsi il était tantôt au ciel ou sur la
Occupé des connaissances tes ptus.subtimes, terre, et tantôt dans le royaume des omhrfs.
il enseigna aux Egyptiens la manière de me- Si les Egyptiens le représentaient avec une
surer leurs terres, dont tes limites étaient tête de chien, c'était, suivant Servius, pour
souvent dérangées par les accroissements du marquer sa vigilance et sa saga' ité.
Nil. Enfin, il y eut peu de sciences dans tes- En qualité de dieu des marchands et des
quelles il ne fit de grands progrès, et ce fut larrons, on a mis sur le compte de Mercure
lui en particulier qui inventa l'usage de ces plusieurs filouteries nous apprenons de
lettres mystérieuses nommées hiéroglyphes. Lucien, qu'étant encore enfant, il avait volé
Diodorc de Sicile ajoute qu'Osiris t honora le trident de Neptune, les (lèches d'Apollon,
beaucoup, parcequ'il le vit doué d'un tatent t'épce de Mars et ta ceinture de Vénus, ce
extraordinaire pour tout ce qui peut contri- qui semble indiquer qu'il était habite navi-
buer à t'avantage de la société. En effet, gàteur, adroit à tirer de l'arc brave dans
Mercure forma le premier une tangue exacte les combats, et qu'il joignait à ces qua!ités
et régulière des dialectes incertains et gros- toutes les grâces du discours. Apollodore
siers alors en usage, imposa des noms a une fait mention d'un autre vot qu'ont à A pollon,
infinité de choses usuelles, inventa les pre- lorsqu'il était encore au berceau. H sortit,
miers caractères, rég)a jusqu'à t'harmonie ditcet,.)uteur,de son berceau, pour enlever
des phrases, institua plusieurs pratiques, et les bœufs d'Apollon dans le temps que ce-
donna aux hommes tes premiers principes lui-ci, chasse du ciel, était réduit à garder
d'astronomie. H leur apprit ensuite la lutte les troupeaux du roi Admetc, elles fit mar-
et la danse, ainsi que la force et la grâce chera recutons.poureufaire perdrela trace.
que le corps humain peut acquérir dans ces Le dieu vint redemander ses bœufs, trouva
exercices. Il imagina la t~re à laquelle il 'nit 1 enfant au berceau, disputa contre lui, et le
trois cordes, par atlusi~n aux trois saisons menaça Mercure eut encore l'adresse de lui
de t'année. Enfin, c'est lui qui, selon les dérober son carquois en ce moment même.
Egyptiens, a planté l'olivier que tes Grecs Apotton, malgré sacotère, ne put s'empê-
croient devoir a Minerve. cher de rire; enfin, par composition. Mer-
2° Le second Mercure, 6ts de Jupiter et de cure Et présent Apottun du nouvel instru-
Maïa, (itte d'Atlas, devint cétèbre parmi les ment qu'it venait d'inventer, et celui-ci lui
princes l'itans. Après ta mort de son père, il céda ses bœufs. Mercure exerçait en outre
eut pour son partage t'ttatie les Gaules et auprès de Jupiter un ~mpioi fort peu hono-
l'Espagne, où il fut maître ahsolu après la rabte c'était lui qui servait le père des dieux
mort de son oncle Ptuton-; et tes Maurita- dans ses intrigues ratantes; ce fut lui qui
nies, après celle de son beau-père Attas. conduisit vers le rivage de la mer les trou-
C'était un prince fin, artificieux, dissimulé; peaux d'Agénor, lorsque Jupiter trans-
il voyagea plus d'une fois en Egypte, pour formé en taureau, enleva ~a belle Europe
s'instruire dans les coutumes de cet ancien ce fut lui qui alla ordonner à la nuit de pro-
peuple, et pour y apprendre ta théoiogie, et longer sa coursf, pendant que Jupiter était
surtout ta magie alors fort en vo;;ue, et où duus les bras d'Atcméne: en un mot, il était
il excella dans la suite aussi fut~it regardé rare que Jupiter enlrepr.ît quoique expédi-
comme le grand augure des princes Titans, lion amoureuse sans être accompagné de
qui le consultaient continuellement. Son élo- son fidèle Mercure. Cependant, matgré tant
quence et son adresse dans les négociations, de services rendus à son père Mercure ne
dont Jupiter tira grand parti dans tes guerres conserva pas toujours les bonnes grâces de
qu'il eut avec tes princes de sa famille, le G- ce dieu, qui le chassa du çie), et le réduisit
rent passer pour le messager dc's dieux.-Ses à son tour à garder les troupeaux.
défauts ne furent pas moindres que ses belles Le culte de Mercure n'avait rien de parti-
qualités et sa conduite, artificieuse, son hu- culier, sinon qu'on lui offrait les langues des
meur inquiète, obligèrent les autres enfants victimes, embtèfnes de son étoque~'cc. Par
de Jupiter de lui déclarer une guerre durant la même raiso", on lui présentait du miel et
laquelle, vaincu plusieurs fois, il prit euCa du lait. Lu première figue que l'on cueillait
7
617 MER MER 6i8
était placée devant l'image de Mercure, et la est l'inventeur de la lyre, appelée en latin
prenait ensuite qui voulait, d'où le proverbe (M<M<~o:On le peint en jeune homme, beau
~cM ad Mercurium, pour désigner ce qui de visage, d'une taille dégagée, tantôt an,
devient la proie du premier occupant. On tantôt avec un manteau sur tes épaules, qui
lui immolait aussi des veaux et des coqs. Il ne te couvre qu'à demi. Lorsqu'on lui don-
était spécialement honoré par les Gaulois, nait une longue barbe et la figure d'un vieil-
qui lui offraient des victimes humaines en tard, on t'entourait d'un long manteau qui
Egypte; où les prêtres lui consacraient !a ci- descendait jusqu'à ses pieds. Les Grecs t'ont
gogne, animât le plus res.pect6 parmi eux souvent fait présider, comme Priape, aux dé-
après !ë bœuf; en Crète, comme pays de sirs desordonnés des sens. Quetquefois il
commerce; à Cyttène en Elide, parce qu'on porte une lance, une perche armée de crocs
le croyait né sur le mont du même nom, si- ou un trident. C'est avec ces attributs qu'il
tué près de çette ville, où il avait une statue protégeait te commerce maritime. On lui ac-
posée sur un piédestal, dans une posture cordait le trident, suivant Macrobe, parce
indécente symbole de la fécondité. H avait que, dans la distribution que fit Jupiter des
aussi en Achaïe un oracle qui ne se rendait éléments à plusieurs divinités-, Apollon fut
que le soir. Après beaucoup de cérémonies, chargé de prendre soin du fea, Phébé de la
on parlait au dieu, à l'oréille, pour lui de- terre Vénus de l'air et Mercure de l'eau.
mander ce qu'on voulait; 'on sortait ensuite Aussi regarda-t-on ce dieu, dans la suite,
du temple les'oreilles bouchées avec les comme l'inventeur de la clepsydre. Les Grecs,
mains, et les premières paroles qu'on enten- qui désignaient le guide divin de chaque pla-
dait étaient la réponse du dieu. Amphion fat nète par une voyelle, de t'atphabet, la Lune
!e premier qui.lui éleva, un autel. En ttatié, par i'«~a., Vénus par t'~a, le- Soleil par
ce dieu fut p)acé au rang des huit divinités l'td~a, Mars par l'omicron, Jupiter par l'yp-
principales, nommées (Ht selecti. On lui ac- silon, Saturne par t'dMt~s, figurèrent hiéro-
corda la sixième place parce q.u'on lui at- gtyphiquement Mercure par l'epsilon. Ainsi,
tribua le gouvernement de la sixième pla- sur tes médaittes grecques, l'A et l'E indi-
nète. Chez tes Crotoniatès où l'on avait quent souvent une invocation à la Lune et
adopté le système égyptien renouvelé par à Mercure. Quelquefois on distingue près du
Pythagore, qui attribuait au. cours de cha- dieu la tête d'Argus, comme un monument
que ptanète un son muscat, on croyait que de sa victoire; c'était encore dans l'intérêt
Mercure faisait entendre la- note ut, et la des amours de Jupiter que Mercure avait
Lune le si. Les ex-voto, que lès voyageurs tranché ta tête à ce gardien aux cent yeux
lui offraient au retour d'un long et pénible de ta bette lo, changée en vache. D'autres
voyage, étaient des pieds ailés. fois on le représente avec les deux sexes,
Les négociants romains célébraient une parce qu'on lui attribuait le privilége d'en
fête en son honneur-le 15 de mai, jour au- changer à volonté. Comme conducteur
quel on lui avait dédié un temple dans le des ombres, il est nu, tient d'une main son
grand cirque, t'ah de Rome 675. Ils sacri- caducée, et de l'autre un flambeau propre
fiaient à ce dieu une truie pleine, et s'arro- à te guider dans le ténébreux séjour. C'est
saient de l'eau de.ta fontaine nommée Aqua pour cëta que son nom se trouve sur les ur-
Mercurii, à taqueHe on attribuait une vertu nes sépulcrales. Par la même raison, on s'i-
divine, priant Mercure de leur être favorable maginait que ceux qui le voyaient en songe
dans leur traBc, et de, leur pardonner, dit devaient bientôt mourir.
Ovide, leurs petites supercheries. Comme La fable de Mercure n'a paru à plusieurs
leur divinité tutélaire, on le peint ordinaire- savants qu'une attégorie du cours du soleil,
ment la bourse à ta main. t)es monuments et-des phénomènes produits par cet astre. Le
le présentent avec la bourse à ta main gau- Mercure céteste représente le soleil au sols-
che, et à l'autre .un ra'neau d'olivier et une tice d'été. Le Mercure infernal est le sotett
massue, emblèmes, t'uncte la paix, utile au d'hiver. S'ittue un géant, c'est un marais
commerce, l'autre de la force et de ta vertu, qu'it desséche. D'un autre côté, Argus n'est
nécessaires au trafic. que i'emhtème du ciel, où brillent cent yeux,
En qualité de .négociateur des dieux, il c'est-à-dire des étoiles' innombrables; et Io,
porte le caducée, symbole de paix, et qui de celui de la terre,ugurée par une vache, l'ani-
plus a la vertu d'amener sur les paupières mal terrestre le ptus utile. Si Junon, c'est-â-
des mortels le sommeil et les songes. Les ai- dire la pluie, poursuit Io jusqu'en Egypte,
les qu'il porte à son bonnet,, à ses pieds, à c'est que te soleil, plus ardent sur tes bords
son caducée, marquent sa légèreté à exécu- du Nil, y dissipe les broui)tards et y rend la
ter les ordres des dieux surtout celui de terre plus féconde. Si Mercure en6n descend
conduire aux enfers les âmes des morts, et aux enfers pour en ramener les ombres,
de tes en ramener. De ces ailes, les unes sont c'est que le soleil se couche sous l'horizon,
noires et les autres'blanches:: tes premières et qu'à son teyerit semble chasser devant
annoncent le Mercure céleste tes autres-lui lui les ténèbres et les fantômes .enfants de
servent à pénétrer dans tes enfers. La vigi- la nuit. têt est entre autres le système de
!ance que tant de devoirs demandent fait Court de Gébelin et'de Dupuis; mais it ne
qu'onlui donne un coq pourattribut. Comme faut t'adopter qu'avec beaucoup de discerne-
les bergers le prenaient aus~i pour leur pa- ment. (Noël.Dïc~onnatre de la Fable.)
tron, on le voit queiquefois avec un bélier. MERCURËS, jeunes enfants de huit, dix a
La tortue qu'il a près de toi rappelle' qu'il douze ans, employés dans la céJéhration des
BtCTieNN. DES UKUGiOMS iïï. 20
620
MCTtONMtRE DES REUG!ONS.
U'U t
« -~t- .t~f<~a ~nof~r) le
grande tortue, qui repose eDe-méme surmon.
mystères. LorsQa'on.~aitCjOn&atter~oracte nom- grand serpent Sécha. On .compare cette
deTrophonius.'depx -enfants~u.tiea, du
tagne à ta coupe qui contient.tes.graines
més Mercures, venaient jfro~ërd hutte, tes ouDtPtp.os ,aux
tbtus et tes sept continents
consumants, tes iav~ie~t, tes nettoya<ent, et est ~e
feniHes de cette ptante.Sà .hauteur
te~r rendaient tous tes: services-nécessaires; 250,000 .tieues),
8~000 yodjanas. (environ
Les-Roma-insJes appelaient Cam~ttes. Sa forme est di-
cet.é- dont 60,000 sont.sous.terre.
MRRÇUMA LES, fête queues Cr.étos versement décrite," comme.carréë, _cpni~ue,
hraient~ec une magnipcence qut atttratt qua-
d'étranger~dévotion, qu. tournait pyràmida)e, sphéri~ue ou'spirate.Les re-
beaucoup tre versants de cei'te ~montagne ~acrée
uuproRtdo commerce..Une,f6te sembtabte ver-
se cétébrait à -Rome~te jui~t, ma.is avec gardenHes quatre points c~rdtnàux,,Le
moins d'appareil. sant' or'eMat e~t b.~nc; )e seRtenti-ionat
benucou.p t'ocodentat. b'run ounqn'~et )e mé-
MERDJÀN-BÂNOU.Jée ou enchanteresse rouM";
les lé- ridibhat, jpnnë.'te ciet surl'
dont il est souvent fait mention dans Gahge.tômbe~du
gendes des Orientau' ~Ue é~it de la race )e's6mmfefdu montM~t-ou; et de ta s~épan-
chp en ~naîrénë~és, jers .)es ~mondes qm'
des Péris, c'est-à-dire des géanfs.ou damons de quatre
~e ta betfé espèce. E.es'Divcs,~ëurs ennemts, rënvironpent.PS'.boaches )e1ion _et te
ayant .:<a)t une animaux ~vacte/ré~ànt,
commandes par,DemMusch, ch~vaL La tranche du.sM e~tje (..ange Je
en Pprse~terdjan.-Pé.ri fut p~se et
irruption a qu) ette cou!edans ta Târ-
captive. Demrpusch rinde cené'du ~qrd~U)
etn~~ée te Bnadrasomai; cette de t'est est
sès faveurs; tarie/est
échù't~n partage, voutut.obtenir a te Sita, e~ceite~e'.t'Ouest estleTchakchous
mais n'en ayant reçu <~e des .mépris, )i d'une manière
dn fOxus. ~e;tB~aR{)eUe
maUraita.eU'énfcr.ma dans tes cavernes déjà
montagne de Caf. EUej resta jusqu a ta de-; frappanLë.ta ~ourc'edtfpaMOis terrestre,fleuves. qu)
sed~ÏsàIMnë aussi en quatr6jgrands
fa~ë~e ~on persecuteur, tue par Tahamou-
ra)h. qui~ui.rehdit ra:!iher)é. ~yant'engagé Dans tes "quatre' régions jEroissent quatre
son UMra'tcurdans une guerre malheureuse, arbres dé vie~ d'espèces différentes, destgnés v
sop's te"notn'génénque de R.atptvtikcha:
~H ~perdit ia vi.e, Mcrdjan désotée quitta
se retira en Europe, ou eHese nr ~'Autour dcrMérodsotff groupés )es sept
Perse* et Kpusa, Ptaksa,
unë~srande réputation som 1e notn de ree_ dwipas? appelés Djambqu'
ou Morganne..C'est dé ~on nom Satm'ala, 'Krauntcha, Saka ët"P6uchka~ta,
MeEgiànne cetut sept~ zones concentriques avec
~ôjoanciers ont~orme forma'n.t.
que hos anciens r Entre tes sept.
de'Mor~aK<eT'D~OMMMe. sept climats correspondants.
leur ser-
MERHtS.'déessë égyptienne, adorée â~Mé- zones" se trôuvènY sept mers qui une tner
vehrde~ ceinture ;une mër''satée,
roê.Ç'estJi'elle que cette vmé.lirait son nom.
MËIUS~A, déesse des a~bëines,;adorée en- enchantée, une mer'de sucre, unefjJebeun-e
par.lps Circassiens,
dont!a ct'àriné,'unë de ~tait caitté," une tie tatt et
core ~présent et'une'mer 'd'eau
de chrisnan~më, de d'amrita (ambroisie~),
retigion est un métan~e dou<e. Le sOm~et du est ~n ptateau
mahométisme et de paganisme.* M~rpu
circutaire ffrnié par une enceinte de comnes;
MERMEL, espritou génie des :G.toën~n- c'estane autre tetre, une terrecéteste, SWar-
dais. C'est un enfant' au joli visage et~ )a
qu'on rencontre.au
bord ga-~houmi, ou se répètent, dan's t'ordre jies
longue cheveture, et'dans cetui des demeu-
de la mer/et plus souvent dans'ies t'es .dé- Swarga's ou cieux~
où il fait'entëndre des chants~armo. rés divines'correspondantes, tput:t'ordre dess
sértés, cienx des
nieux qui invitent tes pêc~eurs'à ven)r vers dwipas~terrës'res, comprenant les
C'est
)ui; mais ceu~ qut ont t'imprudence
de se spptptanètes etcetai des étoites Hxes.
tetdn~des'nahcs de'talmontagne qae;se
Ëër à cet'e voix ne revoient plus tëur patne. des
trouve ta résidence .quatre principates
'~ROT)AK,ido)e des Babyloniens, que ton. divinités ael'tntte.'Le ~toa~a'oa paratiis
crot être ta personniCcatibn de Ïa planète de
'comme d'indra est !eptns' inférieur, et regarde )e
Mars. 'Lea Orientaux, rhonorai~nt, à t'est et un .étage pjus haut, est te
Saturne, en tui immolant des victimes'hu- nor(t
comme ~at<aM, paradis de Si va;, cëtui deVichnou,
maines, parce qn'its le regardaient haut du
ûa dieu sanguinaire et auteur de 1a guerre. appeté F~oMMto.est.encorepius
coteau'nidi; paradis
Son nom vient du persan word, tKort. qu) si- enHn'te'~et~a-~oAa,
et Gësént.us te de Br!)hmâ, est sur ta Mme de la montagne;
gm6e ta mort,ou le carnage; mots tattns réside fe chef de la TrimouDi,
regandè'c.omme'dentiqueavectes c'est ta~ne
e'ntouré'de richis, de gandh'arvas, etc., qui
Mars, Mapors et Mors..
t'adorent. De'ptus tes~huit gardiens du monde
'"TMË~iOT,.dieu de la mort, se~qn tes anoens occupent cha-
Moraviens..tlrégna~surtës.ënfers. appeiés.~cA~du-~a&as.y
1° montagne cosmngo.nique des cun fa face de là montagne qui correspond <
-"MEROU, à son poste."
Hindous brahmanistes. tts supposent que ta
est'une surface p'ane, entou- En te considérant sous un autre point de
terré présente, vue que )a mylhotogie, temontMérou'esttc
rée d'une rangée circutaire de montagnes,
pfateau dé )à Tartarie, immédiatement au
appetées Lot~tokas': Au centre est te.moht
nord de THimalaya.'On le'nomme encore
Mérou'composé d'or et de pierres prêteuses, et c'est te pote du'nord, auquel fst
demeure dé ta Trimourti, et qaj soutient SoutH~o~,
ta terré,'tes enfers, c est-a- oppose~é ~OMm~fOM, ou pôië du sud. LeS
réunit te ciet,
dire les trois mondes, et e(t tui-mémé sup- Grecs t'ont connu et l'ont appelé M~o~, eh
huit éléphants, soutenus'par la ~ui donnanfune terminaison propre à !eur
porté par
MES MES .?9
tangue. C'est sur,cette montagne ~a'ijs fapt cent béatitudes ;it ,ne ,!enr .en r.psta-~us
n:iitre të.Baechu~in~ien, bijen~que d'autres, qu'une. Çino,)~a.nte ans après t~nr chute,.donc
plus ignorants, aient fait na,!tre~cB di,ea de .its.ponj~'pn.t,ta peine dans,)e~ abim.esjn.fer-
la cuisse~deJupiÏër, parce .que, ,nje .connais- naux jusque ;Ia TesHrrcct'o.n, jits. mirent
sant
~po.in~le rh~qnt ~férpu, ils se's~nt arr,6,- ;au Rtp~e jeurs ~deux.p.rem.i.e.rs ,e.~fan.ts.; :Us
'tés~a Ja.signi~cati~n~da ` mot 'of, ~ai ~ut en,eurent encore seize au!res et ç'est d'e.u.x
dire caisse. .que descendent .tes habitants .aç(ue~s dç ta
~L~s' Bouddhistes ont a~us~i Jear mont ter.re.
Mérou, dont i)s racoh~eni des' ifab~ps à p~ë.u MËSDJID ,c~st-.â-dire .(<eMd'a~or~to?t,
près sembta,b)es;.c~st sur ses Hancs .et ~a- nom que )es ~u~u!ma,ns.donnent a,(c~rs
des's.us.de~.a.c~me~qu'iLs étage~tjes six (~)- amples, et~dpn.t "ous a.vons fait.te mot~nos-
sions du mon'de,des désirs. I,.e monde dqs ~M~e. Yoy. ~tos.QoÉ.E.
~ormes;bu des contem~tation~ e~t p!ns ~ËV)6 MES]\~Ë~t~R. Nous ne citons ici la théo-
e.nco' un,e ,haatear ~ncp~mens.~r~e. .rie du Huide uniyerset apportée chez nous
Mats cbmme ies jBoaddhistes~ivisën~t t~n~i- par Mësme.r d~ps te siôt.te.dernier, fluide
~ai,;d)t-o~, reo)p)it t'espace, et par son mou-
et te grand),'P.e~t, -ou.pn trots cp~grégat<pn,s -de
,(e mojeh
yementinQues~toqs les corps et les met
mondées, nant ~mi)!e, .çent~m~te et ~,m!lfe en rapport,~)ie p.a.rcequeptnsieur.s écri-
minibns de~sot~ts, 'iis admettent .par-.con~- ,vain~ ont .vo.utu faire de son.autenr..te chef
gu~nLnn~no'mttre.ega) ~c"mbpts ~érou, ac- d'une ~ccte j)h~osop,hico-tbeo)ogi.que, et
compagnés chacun de.quatre cpp~inënts. ~p.arce q~e~He~~t6 liée .à.t'inaminisme dans
3°,Les Dj~tna'spnta~'s~~t'pp~rté~eur~n~Q- ,queiqu~s-tt'tsde~,a(th6reots de cet -impos-
difications à\.c'e, myth:e. ~Qfr ~eu~ te m~'ht teur. Nous croyons- que toute -)a science
Mér~u ~s'é)ève;au mi.Jip~.da Ojanpbqu-dwiJBà, .theurgique.~de Mesmer çpnsi.stait en un
au centre d ùp tac imm&ns.ë qu) a d'étendueue peu~e magnétisme et bea.uconp dejt)har)a-
un .),a~h de ~ypdtanas \3()0;0()0' ~eues en~i- ~ta.nerie.
rot)~).~Dp 'son sommet ~ort*'une ~source qui J~E.SS.A.HE;r~, l°:~r~ig.ae,s du~v'~iècte.
aHmente quator~e,grands f)pu,vqs, d.ont ,tes ,~OM. J~ASSAUE~.
eux prinopauy sont te Gdnge'e~te ,Si'n- 2°.Sectaires;~e-):Eg)ise moscovite qui re-
ahou, ,dif~)'eht~s cép~nda~t ~u Gange* et du jc'ttent:)ebap~me,~a.cène, )e mariage, et
~Sindhou des Brahman.<'s, dont ~e.s canx sont .s'abandonnept~ tourtes désordres~des ~ens.
uje ftes ~a's~é;)e,v ~riet à ,ba ) sser. 'L~ .mer qui M~ESSAip~ .surnom de Jupiter, honora
,ëny)ronne)e.D)a.mbou-dwipa a deux lakhs ~n'Lacon~e, aujpieddu .mont Taygè.tp.
~00,000 H~ues d'é'endn.e. MESSES C'e~t~ sacrince.par excetten.c~
,de
.Au~d~à yqdjanas~ou
'de~ce~ ocëan ex.is(ént quatre au- .de J)a,re~ig~o'n chrétienne c'est celui dont les
t~s ~c'onffhents sépAr~s run de ~'autre parr sac~riSce~ (te* ~'ancienne loi n'étaient que la
une mer mèr/mmense~.et~h'atbitësauss~Dar t'es-
une ym~nens~ét`ti,atr~t~~ ~tusst.lpar p l'és- Mgurè, cjetui g;qi ttes remplace ,tons efficace-
~pècehuma'inc. ment, te seuLdigne delà Divinité, parce qu'un
~e's'~ahciens Persans cQnna'ssaient le y~f.ne u.ne~cnme égaie à Oieu..Le nom
mont Mërou'.sotts
t9i' .t,~e ~nôm 5 de'mbntagne
i F v de mes;se remontra unp antiquitéfort haut~
`t d'/t(&prd!
r i· ~cependa~nt on~ui en a donn~ptu sieurs autres,
MESCH,~n)e de ta my~hofqgio persane, on t'a nommé ta <:<w<yte, ta syttaa;e,_)a cp<-
-quï résiti:e ~ans ~la plâp~teldé.(.qrne
qui.rési(ie_da')s'<à'p)anè(e'dë~aturne ;~t est
;.i1 ~c<e, tes ~p7<~e~ te Mr~!fe,;t'o~H~«M, )ps
spé~iatemenï chargé de porter secours à:Ia -,là M)ys~t'M.,ta supp<t'pa<)OH, etc., et er~n '?!
reg)on~du'midi's~eî)ë'se trouvait attaquée t;) messe.On a donné a ceUe dernière ex-
p'ar tes mauvais génies d'Ahrimane. J)r~ssion ,une mut,titudp d'étymp.togies, qup
MESCHt~ et~MESCHÏ.\Ti!Ë; no~da père nous nous ~ispe~nserons de rapporter. Nous
et de ta mère du genre ~humain, suivant ta h6us;éh.tiendrons à jEeHeque ,npus ft)nrni,t
.cosmogonie persane; Hsd.urcnHeurn~i~sance saint Augustin, qui'est, à notre av.i.s, ta p).u~
a~ayonmors, te premië)' homme, dont .ta rationnera et taseute vraie. P«~< sermottetH,
semence O~nt to~mbée sur ta terrp, produisit dit-i), Mtt~saMtecAtttMeM~, maKe6MH.(/M:
~mx ptantes.qui mirent.quarahte ans'a ger- Ap.rès le dtscourspnren voie te,s catéchumènes,
mera Ces deux plantes devinrent, a'véc te fes (idètes rpst~t. Comme'ce renvoi était prp-
temps, des êtres humains, ayant tajpémè ctam~et opéré s~olennettem~nt ayant i'ob~tion
taiUe et là même ~ngure. !Is~furent*appetés du sacrifice, pn s'accoutuma insensibtcmcnt a
Meschia "et M'eschiané. Leurs pFemieres'an'- appetër cet~e partie d&ta,titursie J'office après
nées ~s'Écoutèrent dans l'innocence, car its le renvoi, t'ofSce du renvpi\pu tout simpte-
avaient ëtpcrééspour te c'ct; m~isitsselais~ 1- ment te renYo!? C'est ce.que signi(iete.mpt
sÈrentsédmrepffr~hrimane,efiafe,mmë'fuHa HttMa.Ja messe..toutefois it est~on d'o~ser-
pre ceda'auxs'u'ggëstions du ten(a- Yer que ce;\m6t~n'est~en usage oue dans t';E-
tetjr;'et~a6ri(ia aux'èsprits ipternaux. tt'a~ glise )atine.. Le~Hgtisps orientâtes se servent
bord ils Mcceptèrent de tamaind'Âh'rimane decp)ui.de<!yu'te.-
une coupe pleine de )ai~t ~ie chèvre~; mais a Nous croyons superftu~e donner ici,la des-:
peiné eurent-ils goûté'de cé breuvage qu'Us o'ipfidn des nombreuses cérémonies~ de ta
sentirent tes atteintes du mai/qui teur avait messe, dans.rE~)ise fatine.dont n~s tect(:urs
été'.inconnu jusqu'alors. Encouragé p'àr ce sont,presque chaque jour spectateurs, et qui
premier succès,'te démon teur. p.resenta' des appartient p)u)~ au Dictionnaire de .Litur-
fruits ils'lès portèrent~à teurbodche~t gie. Au resfe, nous" parlons, dans tepréseut
cette faute tes rendit'sujets à la mort'; .de Dictionnaire, dé chacune des parties et<~
6i5 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. (i~
cérémonies principales, à leur article res- les dimanches et les fêtes dans les églises pa-
pectif. Mais il est bon d'observer que le sa- roissiales, et même chaque jour dans les
crifice de.la messe, tout en étant essentielle- chapitres des grandes égHses.
ment le même dans l'Eglise, n'a pas néan- La messe 6aMe ou pftt~eest célébrée sans
moins nécessairement les mêmes cérémonies chant, par un seul prêtre, servi par un seul
et tes mêmes formules; d'où les différentes ecclésiastique ou même par un laïque. C'est
liturgies. Dans toutes on retrouve l'oblation, celle que l'on dit les jours ordinaires; et
la consécration par les paroles sacramentel- même il y en a plusieurs chaque jour dans
les, et la communion, qui sont les parties in- la plupart des égtises, car chaque prêtre a
tégrantes du sacrifice mais les prières et les l'habitude de dire presque tous les jours la
cérémonies varient considérablement. Les messe en son particulier, contrairement à
langues liturgiques dans tesquettes on célè- l'ancien usage, suivant lequel il n'y avait
bre la sainte messe sont le latin, le grec, le qu'une messe par jour dans chaque église, et
sla'von, l'arménien, le géorgien, te syriaque, tous les prêtres qui la desservaient offraient
)e Ghanéen, t'arabe, le copte ett'éthiopien. tous ensemble le saint sacrifice.
Toutes ces langues peuvent être ramenées La messe parotMia~e est la messe soten-
à deux rites principaux l'orientât ou grec, nette qui _est dite tous les jours de dimanche
et l'occidental ou latin. Le rite occidental peut et de fête dans les églises paroissiales, et à
se subdiviser en romain, qui à toujours été laquelle les habitants sont convoqués au son
à peu près le même, en gallican, qui a fleuri de la cloche. On y fait te prône, une instruc-
dans les Gaules jusque vers le temps de tion, les annonces; on y publie les bans.d'or-
Charlemagne, en ambrosien, qui est encore dination et de mariage, on y lit les ordon-
observé dans l'Eglise de-Milan, et en mosa- nances épiscopales, les mandements, etc.;
rabe, qui est célébré dans quelques églises enfin le sacrifice est offert spécialement pour
du diocèse de Tolède. tous les habitants de la paraisse et pour les
La messe latine peut se diviser en deux âmes de ceux qui y sont morts pu qui y ont
parties principales la messe des co~c/iMmJ- été inhumés.– Dans les congrégations re-
nes et celle des fidèles. La première, à laquelle ligieuses, cette messe prend le n'ôm de messe
seule les catéchumènes et même quelquefois capitulaire, ou de communauté, ou collégiale.
les ihudètes assistaient dans les premiers siè- La messe papale est celle que Sa Sainteté
cles, comprend la lecture de t'Epitre et de célèbre elle-même en personne. Elle diffère
l'Evangile, le sermon ou l'instruction, entre- des autres messes solennelles en deux points
mêlés de quelques prières. La messe des fi- principaux te premier est que l'on chante
dètës commençait au symbote, comprenait deux fois l'Evangile, d'abord en grec, puis
t'obtation ou offrande, le canon, la consécra- en latin; la seconde différence se trouve dans
tion, l'oraison dominicale, la communion et la communion qui a lieu de cette manière.
la bénédiction; c'est celle qu'on appelait par- Après que l'Agnus-Dei a été chanté, le pape
ticulièrement les saints mystères, et dont la se rend a son trône. Le cardinal-diacre qui
connaissance était soigneusement dérobée achanté t'Evangite se tient du côté dcTEpitre,
aux non Cdètes. C'est dans ce but-qu'on ne l'é- les mains jointes, en sorte qu'il puisse voir
crivait point; les évêques et les prêtres en le saint sacrement sur l'autel, et le pape mar-
apprenaient par cœur les formules, qui pa- chant vers son trône. Lorsqu'il y est arrivé,
raissent même n'avoir point été d'abord net- le diacre prend l'hostie consacrée sur la pa-
tement déterminées, ce qui a amené les dif- tène, couverte d'un voile, et se tournant vers
férentes liturgies. Maintenant l'Eglise ne fait le peuple, il Fétève par trois fois, à savoir
aucune ditucutté de célébrer les saints mys- au milieu de l'autel et aux deux coins. 11 la
tères devant toute espèce de personnes qui y donne ensuite au sous-diacre,, qui la porte
assistent avec respect. Elle n'en exclut que au pape. Le diacre prend alors le calice où
les excommuniés dénoncés. est te vin consacré, et t'ayant également
On distingue les messes en- messes hautes élevé trois fois comme l'hostie, il le porte au
et messes basses. pape, qui adore Jésus-Christ sous les deux
La messe haute, qu'on appelle encore messe espèces, "a mesure qu'on les lui apporte; ce
solennelle, messe chantée ou grand'messe, est qu'il fait par une profonde inclination de la
celle qui est exécutée avec tous les officiers moitié du corps, en se tenant pourtant de-
du'chœur. Le célébrant est accompagné d'un bout, et quand le diacre et le sous-diacre
diacre, d'an sous-Qiacrequi y exercent tes sont tout à fait arrivés auprès de lui, ils se
fonctions de leur ordre, et quelquefois d'un rangent fuifa sa droite et l'autre à sa gau-
ou deux prêtres assistants. Une grande par- che. Le pape prend la grande hostie, qui est
tie de l'office est chantée par des ecctésiasti- sur la patène, et communie en se ta mettant
ques ou des laïques appelés chantres, et re- lui-même dans la bouche puis il donne
vêtus d'ornements particuliers. Des acotytes deux petites hosties au diacre et au sous-
portent la croix, les chandeliers, font des diacre,'qui sont à genoux, et qui lui baisent
encensements, servent les ministres de t'au- la main avant de recevoir la sainte hostie.
tel, et exécutent plusieurs cérémonies; Cette Cependant le diacre tient toujours le calice,
messe est souvent précédée d'une procession .jusqu'à ce que le cardinal-évêque assistant
faite à t'extérieur ou à l'intérieur de l'église. vienne en chape devant le trône pontifical,
Les cérémonies de la messe solennelle sont où le sacr.istain du pape lui présente un cha-
fort belles et imposantes, et attirent t'admira- lumeau d'or, dont il plonge un bout dans le
tion mêmedes ennemis de notre foi. Elle a tieù caliée que te diacre tient le pape en ce mo-
sas MES MES C~

ment porte la main sur l'autre bout, et bais- MESSIE, mot tiré de t'hébreu n~P me-
sant un peu la tête pour y appliquer les lè- schiah, et qui signifie oint, coM~acr~. H est
vres, il suce une partie du vin consacré, corrélatif du grec ~pt~of, christ, et se don-
laissant le reste au diacre qui rapporte le nait autrefois, chez les Juifs, aux sacrifica-
calice à l'autel, où étant arrivé, il suce avec le teurs et aux rois qui avaient reçu l'onction
même chalumeau une autre partie de ce qui sainte; mais il désigne d'une manière parti-
est resté dans le calice, et en laisse quelques culière t'envoyé de Dieu pour te salut du
gouttes au sous-diacre, qui les prend sans genre humain, attendu pendant de tongs siè-
chalumeau, et boit ensuite ce qu'on lui verse, cles par la Synagogue, et adoré par l'Eglise
pour l'ablution du calice, qu'il essuie avec chrétienne dans la personne.de Jésus-Christ,
un puriSc'atoire. Cependant le pape donne fils unique de Dieu', qui a été sacré mysti-
le baiser de paix au diacre seulement, et la quement par Dieu même en qualité de Roi
communion sous l'espèce du pain aux autres des rois, de chef des prophètes, de souve-
cardinaux, aux ambassadeurs, princes et rain pontife de la loi de grâce et de prêtre
prélats, et quelquefois à des particuliers qui éternct selon l'ordre de Metchisédech.
souhaitent la recevoir de sa main après 1" Le Messie a été annoncé au genre hu-
quoi il retourne à l'autel, et achève la messe main, aussitôt après la chute d'Adam, lors-
avec les cérémonies ordinaires. que Dieu dit au serpent qu'un jour le Hts de
A la fin de la messe, le doyen du chapitre la femme lui écraserait la tc~e. Cette prédic-
de l'église où le pape officie présente à Sa tion fut renouvelée avec plus de clarté à
Sainteté une bourse contenant vingt-cinq Abraham, à Isaac et à Jacob, quand Dieu
jules de monnaie antique, pro bene cantala leur annonça que toutes les nations de la
mtMa. terre seraient bénies en teur postérité et ce
Messe des mo~ ou de requiem. C'est celle dernier révéla expressément que ce serait
que l'on célèbre dans les obsèques ou les cé- dans ta tribu de Juda que le futur libérateur
rémonies funèbres on la dit avec des or- prendrait naissance. A mesure qu'on appro-
nements noirs ou noirs et blancs. Elle diffère chait des temps où devait s'accomplir la
des autres mésses par la suppression de plu- promesse, tes prédictions devenaient plus
sieurs cantiques ou prières, qui ont un rap- explicites c'est ainsi que, dans la suite; la
race de David fut désignée, entre toutes les
port-direct aux vivants, ou qui sont incom- familles de Juda, pour celle qui devait con-
patibles avec le deuil. La messe solennelle courir immédiatement à la rédèmption. Une
de re~Mtpm est ordinairement suivie de l'ab-
soute. Les messes des morts, lorsque le corps fois ce point bien établi, les prophètes s'ap-
du défunt n'est pas présent, ne peuvent être pliquèrent à développer les différents càrac-
célébrées ni les dimanches ni les fêtes solen- tères du Messie, à préciser l'époque de sa
nciles. venue, le lieu de sa'naissance à détailler Jes
différentes circonstances de sa naissance, de
Messe solitaire. C'est celle qui est dite par sa vie, de ses souffrances, de sa mort, de sa
un prêtre seul, sans assistants et sans mi- de son règne éternel.; tes con-
nistre pour le servir et pour lui répondre. résurrection,
Ces sortes dé messes sont interdites en prin- séquences de son sacriHce, l'établissement
de son Eglise, etc., etc. De plus, la croyance
cipe. de l'Eglise est que le Messie a été nguré et
Messe sèche, ou navale, ou nautiqué. C'est annoncé obscurément dans les sacriuces et
un simulacre de messe dans lequel on ne les cérémonies de l'ancienne loi, dans la vie
consacre point. On y supprime tout ce qui a des patriarches, et dans les divers événe-
rapport à l'<jb)ation, le canon de la messe, à ments qui se sont succédé dans l'ancienne
l'exceptio du Pater et de l'Agnus Cet. 11 n'y loi. Elle est persuadée que tous les événe-
avait donc ni consécration, ni communion. ments qui se sont passés dans le monde
On la disait autrefois aux enterrements qui n'ont pas eu d'autre but, dans les desseins
avaient lieu le soir. On l'appelait nautique de Dieu, que de préparer l'avènement du Fils
ou navale, parce qu'on la célébrait aussi sur de Dieu, et d'établir son règne sur la terre.
mer, où les balancements du vaisseau au- Enfin elle enseigne que c'est en vue des mé-
raient pu faire répandre le précieux sang rites du Messie, que les patriarches, les pro-
contenu dans le calice. H est maintenant phètes, les saints de l'ancienne loi, et les
défendu de dire des messes sèches. justes qui ont pu se trouver sur la terre an-
Messes à plusieurs races, abus dcplorable térieurement à sa venue,ont été sauvés, et
introduit par la cupidité. Pour gagner plu- que depuis sa venue nul homme ne peut
sieurs rétributions de messes, il y avait des parvenir que par lui au salut éternel.
prêtres qui ne rougissaient pas de réciter 2° La croyance au Messie a toujours été
one messe jusqu'à l'offertoire, puis d'en re- un dogme fondamental chez les Juifs, comme
commencer une seconde, une troisième, et nous le voyons dans tous leurs livres tant
quelquefois plus, jusqu'au même endroit; ils anciens que modernes, et leur fameux docr
faisaient ensuite l'offrande, disaient une teur, Moïse Maimonides, l'a consignée au
seute préface, le canon de la messe, et ré- nombre de ses treize articles de foi. La plu-
citaient autant de secrètes et de postcommu- part t'attendent encore; mais quelques-uns.
nions qu'ils avaient commencé de messes. ayant de la peine concilier ce long retard
C'est ce qu'on appelait en tatin mt~teM/a- avec quelques prédictions positives énon-
ctotœ, <r!/ac!s<<p, etc. L'ËgHse a prononcé cées dans l'Ancien Testament, croient qu'il
anathème contre ces profanations. est venu, et en cherchent les caractères dans
sa? DICTIONNAIREDES RELIGIONS.
certaMs'cra~ds personnages historiques qui raKMën teur présence Viendront ensuite
ont <~)itdu'bie~n à tear nation. Les uns t'ont des restes, des famines, dOs mortalités te
vu~dans Ezéchias, d'autres dans Çy rus. dans sotëit'sera cuan'gé en d'épaisses ténèbres~, ta
Esdra~s, dans Agrippa'M. Vespasiën', Saladin, t'unëën\sang;H's ét~Ms tomberont dU'ci~t'.
Lôuis-Phitippe) D'autres, sans fixer d'épo- nh~ma'rbrë, qu~Dtëu a~fo~mé'des )ë Jdm-'
que précise, ne dbutent pas que, suivahtjës mëhcëmënt~du muntië.'et' qu'il a' ~cutpte de'
anciens oractes.'te Messie ne soit venu'dans ses propres" ma'i n~sou~' tes tr'ai ts' d'une bet')e'
tes temps barques par tes prophètes; mais* 81të,sera t'objëtd'un monstrueux commerce.
its croient qu'it'ne vieillit point, qu'il'restë H en naitra'AYniittaus où Armitius, t'Àh)e-
caché sur ta terre, et attend pour se mani- cnrist~~r''ni)ta<is rainera le premier Messie,
fester et étabtir s'en peuple aVec force, puis- mais''il~ëra vaincu parte sëcondi Ceiui-ci
sance et sagesse, qu'Israël ait- célébré scru- fendra ta'-vië au premier, rassemblera tous
puteusement tër~epos du sabbat, ce qu'it n'a' l~s~Jutfs'vivants et'morts, rëtèvera tc'murs
point encore fait. et que tes Juif& aient re~ d6 Sibh~rétahUra' te t'émpte dé Jét-usat~m,
paré les iniquités d'ont its'sesont souHiës, sur Mptan offert à Ezéct~et'dans une vision,
et qui ont arrêté envers eux -le cours des fe!~Tpérir tous t~ ennemis' d~ sa' nmiuu,
bénédictions de t'Eternet. Quetques-uns ont êt~tira son empire sur toute la terre habi-
cru que ce Messie était né le jour de ta der- table, et fondera'aihsi ta monarctiië uhi~er-
nière destruction de Jérusalem par les ar- ~ëiïë; ii'épduserauttë reine et un grand nom-
mées' romaines. Plusieurs veulent que le bre d autres femmes, dout'it aura une nom!-
Messië'soit actuellement dansée paradis ter- breuse' famillè qui tui s'uecëdera: Ce sera~
restre ~d'autres te placent à' Rome, et les pou~céténfër sa viëtoire qu~i) d~nn~ra à son
thatmudistes prétendent que cet oint du peuple, rassemblé dans la terre de Chanaan,
Très-Haut est caché parmi tes lépreux et tes un repas dont'le vin-sera celui que St Adam
matades'qui' sont à ta~ porte de cette ville, lui-même dans te paradis terrestre, et qui se
attendant: qu~Etie.'son précurseur, vienne te conserve dans de vastes celliers creusés par
manifester aux hommes. Toutes ces'erreurs~ les anges' a.u centre de la terre. On y ser-
ont donné tieu ~une multitude d~imposteurs, vira aussi L'immense poisson Réviathan, et
qui ont voulu se faire passer pour te Mes- la chair du monstrueux Béhémoth.
sie', et-dont on~ pourrait dresser une longue' Bien toin d'admettre ces fables, tes'Juifs
tiste~N~us nous contenterons'de citer Judas actuels, qui se piquent de sagesse et d'érudi-
de Galilée et'ThcodaSt mentionnés dans tes tion,~ ne croicnt~méme ptus au persbnnagef
Actes- des~ôtres~~Coxiba', qui se fit surnom- du Messie. Celui-ci n'est pour eux qu'un n
mer\Bor-M<'as oU'Cts de t'étoite, qui pa- symbole mythique personnifiant t'époque où'
rut ver~t'an 130; Moïse, qui soute va~ tes* la tiberté civile teur doit être rendue. Main-
J~fifsde Crète, en'43~; Hakem, surnommé tenant qu'enFrance et dans plusieurs autres
~Mrcaou t& masque, qui vivait en Orient' Etats européens .leur nation est comptete-
dansievtn' siècte;.un autre qui parut'en meht émancipée, et nue les Juifs sont;a,ssi-
Perse, t?an 11~8 un autre'en~Moravie, dans milés'en tbutau reste des citoyens, ils prq-
le xn* siècle ;<Et B~id.'en Perse; t'an'1200;* ctament hautemënt'que les temps messiani~;
David Leimien en Allemagne, vers'ta nn'du' ques sont arrivés,.et que tes prophéties sonl
xv~siècte~te famedx Sabthai-Ts'évi.'qui accomplies.
commença à jouer s~a'rôte en~ Syrie, Fan' 3°Les~SamariUtin~aUenaent égatëmënt
~66 ;~enun Ut' certain' Daniel,' qui voulut' la venue d'un'proph&të qui doit les délivrer
continuer te rôle ét tes~fourberies de T'sévi, de l'oppression, remettre leûr loi en hon-
en M03: neur, et teur' soumettre tes dutres nations;
Les~uifs,.prenant à tisu lettre tes~passages! ils fondent t'attente ou ils sont d'un libéra-
de ta~Bibte qui'annbncent'ie règoo spirituet' teur sur ces parotës'dû t)ieuà Moïse :e
du Messie,' ne peuvent se te, figurer que~ leur eM~e~fttt MM p~o~<e<<r c'omtHe <o<, pris
comme um conquérant,! comme un priticë d~ Mtt~teMd'~M-x. Ma's~ ils' ne~ tui donnent
qui fundera'un~royiaume temporel et qui'do- pas'votomiérs"të'nom deJMe~e, qu'ils re-
minera sur toutes' tes nations de ta terre. gardent comme une expression judaïque;
D'autres,, pour expliquer, tes'.passages qui' ils l'appettent art~rt ~<~c/t~a6, ou dans* teur
font attusion- à ses" souffrances, imagine'nt~ dialecte ~n~n~a</<Aa&, mdt dont on d'a en-
q4i'ii yen aura deu~x: t~un~pauvre, abject et core propose aucune explication tant soit
méDriSé~ te second glorieux et triomphant; peu vraiscmbt~bte; En'quaiité d'ennemis des
mais-ni t'un ni't'autre ne doit participer à~a Juifs, ils n'appliquent point à t'avénempnt
nature div.ine;, car la pluralité de person- du Messie ta'cétébre prophétie de Jacob, qui
nes en Dieu' parait-aux' Juifs-détruire' son annonce que te sceptre ne sortira poinide
Uf)Hé. Juda jusqu'à t'ap~arition' de' 5c~t<o; ils-
Dix grands-miracles, si-nous nous eh rap- croient au contraire que ce nom désigne un'
portons'aux rêveries rabbiniques,~précède- personnage ennemi de ta'vraie religion, qui'
ront t'avenement'du Messie. Dieu suscitera as6duit les nation?, et tes a'détournéesde
d'abord tes trois plus cruets tyr;ins qui au- l'obéissance à la loi. Ce personnage n'est
ront jamais existér.et qui-persécuteront les autre que Satomon, si t'en' s'en rapporte à'
Juifs à outrance. Des extrémités du monde quelques écrits des Samaritains qui nous
viendront des hommes noirs deux têtes, à sont parvenus
sept yeux étincetants, et~d'un regard si ter- !t° On sait que IcP connaissance du~ Messie
rib)e, que les, plus intrépides n'oseront pa- n'était pas entièrement étrangère aux peu-
629 MES MM 030
ptes païens. Le&phitosophes grecs nous fonr- quatorze ans). Ayant oSertJe~.sacnHce d'une
msspnt plusieurs passages qui témoignent hécatombe, i) demanda'â?taf:p:ytbiede lui ap.
qu'ils attendent un futur «'pirateur. Nous prendre quet serait cetui.qui après lui gou-
citerons seulement une page du Banquet-de vernerait t''empire romain. Maia'ta~prétrcsse
Platon, qui nous parait frappante. C'est un ne lui donna aucune réponse. tt6t donc un
dialogue cht~e~crate~et Alcibiade « H'faut nouveau sacriSce;:et renouvela ta demande
attendre, dit Socrate, jusqu'à ce que quel- en ces termes « Pourquoi t'oracte g,arde-t-il
qu'un nous enseigne quets doivent être-n'~ le silehce/ë~.ne me donne-t-it aucune ré-
sent(inents'envets' DieT) e~enver's tes hommes~ ponse,)* Ators' enfin. ta~pythie ut cette ré-
~KctMad~ Qù'ëi' sera' ce'maitrë,: et qo~'nd ponse que nous rapportons dans te texië
viehdr'à-'t-itTJ~ verrai'a*vec uYië grande joiè original, à cause de son importance.
cet homme, quel qu'il soit. –Socra<e? C'est n<tt~ 'Eë~Kt'of x~sTctt~E 0EO! MKXK~T~) K'<r~KT'<r&)f,
cc!ui à''qû!~dë~à pré§ent~vous-êtes'cher, To'j Se Sô~ovTr~o~ttTEh~MttKMtjxKu9tf~<r9e(t'
tnal'~poup te~connaitre', n'faui queues tétte- À~OtttO~Kt~St0't'yMK
e)'/p&)~MX ~6TEp<u~
bres quroHTts~eht'vbtre e~rit, et qui'vdu~
clairement te Men Ce que ron a traduit par ces vers )atins
efnpechen~de'disceTne'r
du~al, sbie'nt dissipées do même qtîe M< J)/e pxer Net't'tBtts;d)t)osDeus'ipse gH~rtint):,
nerve~dàns~Homëre~ Cedet'e sede~!t6e<,O'tstemqKet'edtre SM& Orcut)
ouvre tes"yeu~'de''MS~ de /)iHC t«C)~ H~Mdtfo nostris.
mëde pour'Uji fûire distihguer~e dieu c~<ftfé ~) is er~o
sous la figure d'dh~ Hotnm'ë'; ~ct~aSei « Un enfnht hébt~u, roi des" idîmortets,
QU'i~dts~pe don~cette nué~ épa'issé.carje Biieu~ tui'mëme, m'ordonne de quitter ce
suis prêt à faire tout ce qu'it'm'drdo'nnëra tenfptë~ et~de'retbùfhefdënbuvead dans
pour'deveTf~ tHciHeur. –Sottie. Jë' vous ren'fer etôignc~toi donc de nos'autëts désOr-
te dis~encbrë, celui dont nous~pâr'tons (iësii'e mais silencieux.') En conséquence, Auguste
ittuniment'vbtrc nien. ~ifctBtade. At')rs"it ayant~quittërdr'acte,et étant venuau~apttote,
oîe'scmbte quCjc ferai mfedx de're'mèttr~B nt~ construire* un autet, où t'on'a~r~vé~ en
mon~s'arcriHce"jusqu'au*tëhtps~ d& sa venue; tettres latine~: AHÀ PRMOGENtTI DEI,
Stfcrdre.'Gerta'Hte'ment;- ce)~' 'est p)us sur aute<-difpt'e~e/de ~M.~Cet-antet se
que'd(f vou~ex~osër'àdéptMi'ë'à Dieu~– Ce fait
Eh v~~ati.e'ncorë~ptuSteur~ sièctes~après.
ATcî6tft~e: Mon! not.is~offHi'ons des cou- curieux est'rapporté par Eusèbe, Jean Ma-
rbnnes et tes: dons~ue ta'ioi'prë~crir'a tori- M~ Nieépnore et ptusieurs autres.
que je verrai ce jou~désir~ et j'espère dë'ta Au reste; it'fattah que tes'tivrës sibyUina
Honte des dieux' qu'inné tarder pas à ve- fuss'ent bien expHci tes, puisque tes savants
nir. » cttrétiehs n'e~ batahçaient pas à y renvoyer
5" Les'tivres sibyHins n'étaie~t'pas~ moins les p~tëns. <t Prenez'en'main. les livres grecs,
expiicitëSchez. të~ Romains. Vii~git~y fàtt tëùr disaiënt-its; lisez !à Sibylle, comment
de fréquelitës' aH{fs<oh's~dan~ sdn'egtbg'uë'à eUe' revote un 'seul Dieu' ët~ annonce !ës cho-
PoHion il parait mëthë tëur'fàirë'danssës ses'à''ve'njr'; prenez Hy~taspe, tisez~te, et vbns
Vers dë"'nombrëu'& ëmpr'unts~ H cétènre le y trbuverez te Fils de Dieu désigné d'une
retour de ta Viërge.~la' na'iss'àncë dû-grand mahiërë~b'i~'nptus éclatante et bien p)ua'évi-
ordre-que va biëntôt-étabtir )e'Fik de Dieu dente, et~commënt'plusieurs rois se réuni-
dëscëtM~ du~ cie'n «'Ea~gran~ë'êpo'qu&s'a~- ront eontt~ié Christ, animés de Haine contre
vance! cffntinUe~-f-it-; tous* tës~ vestiges de Hn, e't'ct!ntfe'ccjix qui portent son nom, et
notre cr~mè'ëta~nt effacer, ia'tërrë~sera pour contre' ses ddètés~ et contre son attente et
]T)màis'dëÏivre~de~ia~o~ntc. E'Enfant divin soh'afrivëe. B (~o?/i. saint Gtémen~d'Ate'xan-
qui'doi). régmer' s~r te mOndë pàeifté reëëv'ra (
drie.~ro~, tib~vi.)
pour premiers présents de simples fruits de 6. Les anciens Chinbisf'attendaicnt'égate-
la t&r~ ët~ t% serpëtft empirera prés' de son ment le- ]\tessie. Cdnfucius répétait* sans
berceau. M Nous~në prétëh~ns pas' que Vir- c'es&equ~c'était dans t'Occiaent que devait
gile ait'votitu'dans~së's'vct s chanter le Mes- na<tre' ie Saint'at.tendu'~àr' tes justes~ depuis
sie toin de tâ~ nous~crdyons .qu~it a vdutu ptus-de tro'is mUie ahs'.tt rappeHe lé ptus
tout' siinple'niehl' (IttHer ~assemi'nt ta nans~ gr~hd d~s saints, va~te et; étendu'comme le
sance d'un- jem)~ prince; mais' ce qu~ëst c'iel~prdfbn~ comtne~an!mëMt d~t que tout
ho~dë'dout&c'ëst qu'it~fait~ cet é)iSht te mond~ croit'a.a sa pàrote, que tbus ap-
t'apptic~ttion~presque sac~tége des ancien'. pta'idxdii~à~st~acHbn~ K~Son nom et sa
)ivrës~sioyttihs~ comme it t'annonce dès s'oh gton-e~ dti-it, s'étëtttirDh~tfut- tout~ t'empire,
déKut: se rë'panduitft'jusqb~' chpz-tës' bat'bare's' du
U~tHtoCMHXBi
niidi et'du'noi'a, pârtoût du~tës vaissèarux et
t)e))t<jant carnunis (B(as; ths chaTs'péuvënt'ab'order;' ou't~fdr'ces''de
et la maniëre dont H s'exprime démontre t'homme- pedvedt* pénétrer'; dahs"' tous' tes
que cette tradition était bien connue de s'cs tteux~quë'te cict'cduvrë'et'que'tat terre sup-
eoutemporainy. En eSët, d~s t'an 63 avant pdrte, qui's~ont'éctairés.par' te s'ote'it ët~ ta
!'èrc chrétienne, il circulait'un oracle sitiyt~ lune, e't"ferti)isés paT')h' ros'éeëtteniouit-
tin qui annonçait que la nature attait faire lard. Toùs'iës~étrësqui on~'du.sange~qu)
naître un roi pour te peuple romain: Re~e~ respirent Pn~nbreront' ët'.t'aimeront; il est
popM<o î'otNa'to ma<«faMt porturtre. l'égal du y/<!e'! (ciet'ou Died)~ OH ''combien
On rapporte que César Auguste alla visi- les voies du Saint sont éteyée'r! combien sa
ter t'orat-ledë Detpties, la 85° année de son doctrine est répandue au tbin! 1 combien elle
.tègne (Jéiius-Christ était alors âgé d'environ «st sublime 1Si vous considérez son immen-
C3< DICTIONNAIREDES REDCtONS. 652
site, elte réchauGe et nourrit toutes choses d'Apollon, le bourg qu'ils habitaient, pour
si vous considérez son élévation, elle atteint aller se fixer dans un bourg voisin nommé
jusqu'au ciel. Mais il faut attendre cet homme Diomée. Pendant cette fête, des gens de di-
divin, afin que cette divine doctrine règne verses tribus campaient sous des tentes et se
partout. C'est de là que vient le vieux pro- réunissaient en société.
verbe qui dit Si la grande Vertu n'est pas MËTAGYRTES, ministres subalternes de
présente, la grande doctrine ne peut être Cybète, mendiants de profession, ainsi
exercée. » nommés des aumônes qu'ils recueillaient
Le Saint ainsi attendu par les Chinois por- (a~Ta~) au nom de la mère des dieux.
tait les noms de C/tUt-j'tm, l'homme divin Leur emploi était d'entrechoquer les cym-
yAttM~tK,t'hommecéteste,oul'homme-Dieu; bales et défaire résonner les tambours, ins-
r-~M, l'homme unique; ~OMet~'t'M, l'homme truments qu'ils portaient suspendus à leur
beau, bon, doux Tai-jin, l'homme que t'en cou. Foy. ASYRTRS.
doit attendre, le désiré Tc/tt-;<M, l'homme MËTAMÔRMHTES, hérétiques du xn-
très-parfait; .&?, l'homme séparé, naza- siècle. C'étaient quetques-uns de ces esprits
réen Chang-jin, l'homme suprême JEM~- subtils qui, voulant expliquer toutes choses,
j'n. l'homme second, seconde personne et ne concevant pas dans quel état se trou-
YoMCM-AeoM, le roi éternel; Thien-tseu, le 61s vait lé corps de Jésus-Christ dans le ciel
du ciel -Youen-iseu, le fils principe Kioung- imaginèrent de dire qu'il avait été transfor-
<~eM,le fils roi; foM-~ett, le fils maître; mé en Dieu, d'où leur vint le nom de Méta-
Lao-tseu, le fils antique, etc., etc. morphites ou transformateurs.
Nous pourrions multiplier beaucoup de MÉTAMORPHOSES. 1-Les métamorphoses
semblables traditions parmi les autres pea- jouent un grand rôle dans la mythologie
ples: mais elles sortiraient du cadre de ce grecque. Les mythologues en comptent de
Dictionnaire. deux sortes les unes apparentes ou transi-
MESSIES, déesses des moissons (me~M) toires, telles que celles des dieux qui ne
chez les Romains; il y en avait une particu- conservaient que pour un temps les formes
lière pour chaque espèce de moisson. qu'ils prenaient c'est ainsi que Jupiter se
MESSOU. le Noé de l'Amérique da Nord. métamorphosa en taureau, en aigle en
Quelques tribus indigènes nommaient ainsi pluie d'or, etc.; les autres, réelles et perma-
celui qu'elles disaient avoir été le répara- nentes, par lesquelles certains individus con-
teur du monde après le déluge. Ce'Messou servaient la forme nouvette que les dieux
étant un jour allé à la chasse, ses chiens se leur avaient donnée telle est la métamor-
perdirent d~ns un grand lac, qui, venant à phose de Lycaon en loup, celle de Daphné en
déborder, couvrit la terre en peu de temps. laurier, celle d'Aréthuse en fontaine, etc.
Messou, voyant ce débordement, députa un 2° Les métamorphoses de la mythologie
corbeau pour s'enquérir de l'état des choses hindoue sont appelées jicatar~, descentes ou
mais le corbeau s'acquitta mal de la commis- incarnations. Les plus célèbres sont celles
sion. Alors Messou fit partir le rat musqué, de VichnoUf; on en compte dix principales.
qui lui apporta un peu de limon. Messou ré- METANGÏSMONITES, anciens hérétiques
tablit la terre dans son premier état il lança dont parle saint Augustin qui soutenaient
des flèches contre le- tronc des arbres qui que, dans la sainte Trinité, le Fils était
étaient encore debout, et ces Sèches devin- moindre que le Père, se servant, pourexpo.
rent des branches. H épousa ensuite, par ser leur doctrine, de la comparaison d'un
reconnaissance, une femelle du rat musqué: vase contenu dans un vase plus grand. C'est
de ce mariage naquirent tous les hommes de là qu'ils furent appelés Métangismonites
qui peuplent aujourd'hui le monde. (en grec ~TKyyEt~of infusion d'un vase éri
ME-SUK-KUM-MtK-OKWt, divinité des un autre
Pottowatomis, sauvages de l'Amérique du MËTË, difinité des anciens Gnostiques et
nord. C'est la personnification de la terre, des Templiers. Son nom grec, Mor~ si-
grande aïeule du genre humain. C'est à elle gnifie la raison, la prudence. M. de Hammer
qu& furent conSées les racines et les plantes prétend que c'est le même Eon qui, chez di-
médicinates capables de guérir les mala- verses sectes gnostiques, portait le nom de
dies et de tuer les animaux à la chasse. Sophie, Prunicos, Harbeto, Hakhamoth. Les
C'est pourquoi, dès qu'un sauvage déterre Grecs appelaient Métis, la prudence; Jupi-
des racines médicinales, il ne manque pas ter t'épousa, mais, prévoyant qu'elle mettrait
de déposer en même temps dans la terre sa au jour un fils qui serait lé souverain de
petite offrande à Me-SM&-AMm-!ntA-«A<ct l'univers, il t'avata. C'est de ce mythe que
MËTABE, héros honoré comme un dieu les-Ophites tirèrent leur Mété; ils en chan-
par les Métapontins, parce qu'il était le fon- gèrent le sens, en firent une divinité andro-
dateur de leur vitte. C'était un chef des Pri- gyne, et lui attribuèrent, comme les Cy-
vernates qui, poursuivi par ses sujets, con- priens à leur Vénus, une grande barbe. Pro-
sacra sa fille Camille au service de Diane. .clus dit que Métis était un des noms du dieu
On fui érigea âne chapelle à Métaponte. androgyne des Orphiques; it lui donne aussi
MËTAGITNiES (dngrec ~erxy6t~Ma, pas- celui d 'EptxKptTKtof.Les Templiers s'empa-
ser dans le voisinage); fêtes célébrées dans rèrent de cette divinité, et en sculptèrent ta
l'Attique pendant le mois de juin, qui en tira figure sur un grand nombre de leurs monu-
son nom, par les habitants de Mélite; parce ments ils la représentèrent, conformément
âne ceux-ci avaient quitté, sous les auspices aux idées des Ophites; sous une figure hu-
635 MET MET 6M
maine réunissant les attributs des deux qui est ressuscité, » Les cabalistes et les
sexes. Elle est figurée avec une grande barbe, rabbins défenseurs de ce sentiment parmi
une poitrine de femme et des cornes sur la les Hébreux, ont sur ce sujet une inunité de
tête. Ktte est accompagnée de la croix tron- défaits et de minuties que nous n'avons pas
quée ou de la clef de la vie et du Nil des dessein d'approfondir. Nous exposerons seu-
anciens Egyptiens, qui ressemble à un T, lement le motif sur lequel ils fondent le
du serpent si fameux dans toutes les mytho- dogme de la transmigration. Dans la crainte,
logies, de la représentation du baptême de disent-ils, que les âmes ne se plaignent à
feu, et en outre, de tous les symboles maço- Dieu de n'avoir pas eu le moyen de garder
niques, tels que le soleil, la lune, l'étoile si- tous tes commandements, ayant été envoyées
gnée. le tablier, la chaîne, techandetierà dans des corps mal disposés les uns trop
sept branches, etc., etc. Ces idôtes, ces hié- mélancoliques, les autres trop bilieux; ou
roglyphes et ces symboles se retrouvent sur trop sanguins, ou trop portés au plaisir, le
les châteaux, les églises et les tombeaux des Seigneur, par un'effet de sa bonté, les fait
Templiers, tant en Orient qu'en Occident. passer successivement d'un corps dans un
En arabe, on lui donne le titre de T'e'aco, autre, afin qu'elles n'aient aucun prétexte
que les Orientaux donnent à Dieu, et qu'on de se plaindre, si elles sont condamnées aux
peut rendre par toute- puissante elle est supplices éternels et afin qu'elles puissent
aussi appelée JVa<c~ (germinans), c'est-à-dire acquérir, dans un second corps, la perfec-
productrice, nom qui se rapporte assez à tion qu'elles n'ont pu obtenir dans le pre-
celui d"Ect)'Kp~«t'!f que cite'Proclus. C'est du mier, et qu'ainsi elles puissent arriver dans
mot Me~e et de celui de Baphé que s'est l'autre vie au bonheur qui leur était destiné.
formé le nom de Baphomet, qui signifie bap- Ils prétendent que cette transmigration de
tême de l'esprit, tequet a rapport au baptême l'âme se fait jusqu'à trois fois, fondés sur le
de feu des anciens Gnostiques, et dont les passage de Job que nous avons rapporté.
Templiers firent encore une idole. On a lieu de s'étonner cependant que les
METEMPSYCOSE, passage d'une âme d'un Juifs aient pu croire que l'âme de Jean-Bap-
corps dans un autre, après la mort du pre- tiste fût entrée en Jésus-Christ, eux qui n'i-
mier. gnoraient pas que Jésus-Christ était contem-
1° Chez les Juifs, plusieurs ont cru à la porain de Jean-Baptiste puisque celui-ci
métempsycose, et ont enseigné cette doc- l'avait baptisé et lui avait rendu témoignage.
trine. Les Pharisiens étaient persuadés que Mais les rabbins soutiennent qu'un homme
les âmes des bons pouvaient aisément re- peut avoir jusqu'à deux ou trois âmes et
tourner dans un autre corps, après avoir qu'en ayant déjà une, il peut lui en survenir
quitté le premier. Philon dit aussi que les une nouvelle pour expier quelque péché
âmes, qui sont descendues de l'air pour ani- passé, ou pour acquérir quelque nouveau
mer les corps, retournent dans l'air après la degré de perfection qui lui manque, ou pour
mort, et que quelques-unes conservent tou- lui aider à faire mieux son devoir. Alors
jours un très-grand étoignement de la ma- cette seconde âme est regardée comme )e
tière, et craignent de s'engager de nouveau père spirituel de celui qu'elle anime. C'est
dans un corps mais que d'autres y retour- en ce sens que les rabbins croient que les
nent volontiers et suivent le penchant qui saints peuvent avoir des enfants dans l'au-
les y rappelle. Les Juifs qui soutiennent'ta tre vie. Ainsi l'âme de Jean-Baptiste, après
métempsycose ou, comme ils l'appellent, la sa mort, put fort bien, selon eux, venir
révolution des âmes, citent ce passage de dans Jésus-Christ, et donner lieu de dire
Job, comme favorable à leur sentiment Le que Jean-Baptiste était en quelque suno
Dieu /or~<!t< ces c/M~M-M deux e,t trois /'6ts ressuscité en lui, et faisait par lui des mi-
envers fAotMme (chap. xxxtn, v. 29); ce racles.
qu'ils entendent d'une triple révolution ou lis ne bornent pas la révolution des âmes
d'un triple retour de l'âme dans le corps. aux hommes seuls, ils l'étendent jusqu'aux
Mais le vrai sens du passage est que Dieu bêtes et.jusqu'aux créatures inanimées; car
garantit jusqu'à trois fois, c'est-à-dire plu- un rabbin assure que l'âme d'un médisant
sieurs fois, l'homme qui recourt à lui, du qu'il avait connu fut envoyée dans un tor-
danger où il se trouve. Ils s'appuient encore rent aride, et qu'il le reconnut là. Ils disent
de ces paroles de la Genèse, ch. m, v. 19 que les â'~cs des hommes passent aussi quel-
Tu es terre et tu t*eloùrneras en terre, comme quefois dans )c corps des femmes; mais aturs
si elles signifiaient que l'homme, après avoir ces âmes demeurent stériles et ne se perfec-
retour- tionnent pas aussi Dieu permet rarement
quitté son premier corps de terre
nera dans la vie pour en animer un second., ces révolutions. lt y en a qui deviennent
On voit dans t'Evàngite que cette doctrine sembtabtes à un lion, d'autres à un serpent,
était assez commune parmi les Juifs, aa d'autres à un âne chacun est transformé
car le Sauveur ayant aux animaux avec lesquels il a eu plus de
temps de Jésus-Christ;
demandé à ses apôtres ce que l'on disait de conformité par la disposition de ses mau-
lui, ils lui répondirent « Les uns croient vaises inclinations.
les autres Elie, 2° Les prêtres égyptiens enseignaient qu'a-
que vous êtes Jean-Baptiste,
les autres Jérémie, ou quelqu'un des pro- près la mort l'âme passait successivement
phètes.o Et Hérode le Tétrarque, entendant dans les corps des animaux terrestres, aqua-
parler des prodiges de Jésus-Christ, disait tiques et aériens, révolution qu'elle achevait
« C'est Jean-Baptiste, que j'ai fait décapiter, en trois mille ans, après quoi elle revenait
635 DICTIONNAIRE D~S REDGtONS. ~3~

antoier un.corps.nu'ma)~Ce? pt;élres~exp~i- i- ctier, que tes Grecs avalent consacre cette
qu~ie~t p~r ta ta' prod)g)ensTe inégal)~ des's déesse, après qu'il avait été tué sous te nom
<!ot)dn~ns'humaines. L~nfoTtunë' étant unee d'Euphorbe. Cette fable était si souvent ré-
€~p'at)on.,d~ crimes commis, dans une viee pétée par tes Pythagoriciens qu'Ovide la
pr~cê~nte'' et te* bonheur, t'a' récompense e rappetie dans le discours qu~it met dans la
des~y.M'tusQ'une vie'anjérjëure. iïs pensaient ~t bouche de ce phitosbptie, et qu'it termine
au~s) nue tës~hommes qui, durant un certain n de cette manière
entière- « Tout change et rien ne mearti Les âmes
nom~re'de Jtransmigranons.~avaiënt
ment" ëxp!ef')eurs fautes, étaient t'ransportes s errent et circulent sans cesse d'un lieu en un
d'ans un'e'éto~ë~oUjdahs une ptanète, oui tëurr autre. Sortant du corps d'une bête, e)tes
était as~gn'ée'pour dc~tiure. C~edo~me pou- entrent aans ce!ui d'un homme elles quit-
vait a vb) r,,deux avantages :të~ premier~.dee tent le corps d'un homme pour entrer dans
servir de fondement à l'opinion dëTi'mmor- Cfiut d'une bête. Jam.ns elles ne périssent.
tatité de rame, cë.qui donne Itëu' a~ .Lucamn De même qu'uoe cire ddcitë reçoit'tes im-
de~appëier un.,ofu'ciéux m.énsongë, qui!) 'pressions de toutes sortes de cachets, et
ccar)~ les frayeur~ de.ta mort te second, dee prend miile formes différentes sans cesser
rendre le vice odieux et ta vertu aimable, eno .d'être la n)ême ainsi t'ame passe dans une
enseignant que ~ame passait en d'autres s tnnnite de corps, et reste toujours ta'ménr's.
corps nobtes'ou meprisubt'es, suivant !e mé- Lors donc qu'un appétit aveulie et crimine)
rite des actions. Mais it conduisait assez na- vous porte à manger la chair des animaux,
vous mangez vos semmabtës~, et' peut-être
turettëmeh~ au'cutte des .tnimaux, en~ ap-
prenant' àjes regarder cb~nme tes domicites s vos plus proches parents. Peut-être que,
de ceux q'u'i avaient ét'é tes bienfaiteurs dee dansée corps de cet anima) dont vous vous
teur patrie et de t'numanité.. Dans t~'Mp<e e repaissez, était logée t'âme de votre frère,
de M. Champd)hbn,, housvoyons qu'Osiris s ou de votre père, ou'de votre Sis et vous
récompensait t'âmeSdète à ses,devoirs, en renouvelez, sans y songer, t'abôminabte re-
t'appetant dans un monde meitteur,.ou bien pas de~Thyeste. Laissez donc désormais vivre
H ta punissait de ses fautes en ta rejetant surr en paix des animaux qui peuvent être vos
)a terre pour~ subir de, nou'vet~s é~reuv.ës s parents, et en qui habitent certainement des
et y endurer de nouvertes peines sous unex âme~ Humaines. Tuer. des animatix, c'est
nouvelle forme corporette, jusqu'à ce qu~ette s.'essayef'au meurtre'et à rhomicidë. On fSt
se presetttat pure de toute faute au triHunat t Hién~dispos~ à r'épandre Ie~ sa~g numaia,
det'Amchthi. .,jtj'~ tors~u'pn peut\égbrger un jeune veau sans
3° La'doctnne de la métempsycose'fut~ifn- piU~. et entendre sans'é'ntotipn~s'e's gémis~e-
pqrtée.dans ta Grèce et dans t'italie, vers ta) men~s p)a1nt)fs. Celui qui n'est.point touché
62° olympiade, par.Pythagqre, qm l'avait t desbêtements enfantins duchevt~au qu'ii
empruntée des Egypt~tts et des Ipuiëns. Céj- immole~ pourra~êtreinse'isibieat.f~c'ri~du
pendant ce dogme ne Et jamais parfie de lat matheureuxqui lui demandera ta'vie; et
reiigion nationate de ces.pëu~ptes il était [ l'homme inhumain qui tue un ftiscau do-
professé seulement par t'écote qui recon- mestique de ta même main dont il t'a nourri,
nàissaU ce philosophe pour sou chef. Pytha- tuerait peut-être dans t'occasiôh'sd){ mëit-
gore rie se faisait aucun scrupule de recouv- ieur ami. Laissez .donc le bœuf'iabourer trah-
rir au mensonge pour, connrmer ses ensei- quiHemënt la të'r'rë, et q'në cet'animat'ut))e
gnements, et,, n'en déptais~ a ses admira- ne'puisse imputer~samortqu'â'ta~vieittesse.
teurs, il avait trop souvent recours au char- jContë'ntez-vous de tondre la brebis et" de
latanisme. Ses disc.ip)es lui demandèrent un traire ta chèvre. Renoncez à l'usage des
jour s'il se ressouvenait d'avoir vécu dans tacs, des Htets et de tous ces instruments
un autre temps.) !eur répondit en exposant pernicieux, production delà fraude et de)a
ainsi sa généatogië psychique <tJ'ai.d,'abbrd cruauté~ Que t'oisèa'u soit tibre et en sûreté
paru d.:n~ le monde sous te nom d'~ta~de, danstes airs', ie'pbisson dans tes eaux, te
fils de Mercure, à qui je dfman~ai't.) grâce cerf dans.tes forêts.-Si quelques aniniaux
de me ressouvenir des différ.entes transmi- menacent votre ~ie tuez'-tës\ j'y consens
grations auxquet~es je pourrais être soumis. mais. ne les mangez pas. M
It m'accorda cette insigne faveur. Depuis ce Pythagore enseignait en effet que t'âthe
temps-tâ, je ~naquis dans ta personne d'Eu- des hommes passait dans tes corps, soit (tes
phorbe, etjëjfus tué au S)ég.e de troie par hommes, soit des animaux'. Mais plusieurs
Ménétàs j'animai ensuite un nouveau corps, de ses disciples, persuadés que tout ce qui
et je fus connu sous le nom d'Hermetime végète a'du sentiment et participe à t'intetti-
après quoi je fus pêcheur det'ite de Détbs genceumversëttë, ajoutaient que t'âme, pour
sous te nom de Pyrrhus; et enGn je suis surcroît de peine, attait s'ensevelir dans une
maintenant Pythagoré.)) Mais comme les plante ou dans, un arbre. Platon au con-
disciples de ce. philosophe n'étaient pas tou- traire, en adoptant te système de Pythag'ore,
jours crus sur parotë torsqu'its débitaient te modiGa dans un autre sens. It enseigna
te privilège de cette réminiscence, jts ta que l'âme humaine passait toujours dans te
prouvaient parte détait de plusieurs circons- qôrps d'un autre homme, et jamais dans ce-
tances égatëment fabuleuses. C'est ainsi tui des animaux. C'était aussi te sentiment
qu'ils rapportaient que leur maître entrant deCetsë, de Porphyre, de'Ttofinetdëptu-
pour ta prenneire fois dans le temple de ru- sieurs autres;. Origène de'soif côté enset-
con en Eu~ée, reconnut son propre hon- goa ta transmigration des nïo~des, et' pré-
MET MET 638
(1.1.
tendait~que Dieu Savait créé le monde ac- avantageuse, ainsi que. des .biens .ou des
tuel ~ue.~our punir tes âmes qui avaient tnaax qu'eïïes auront' à éprouver dans' les
Kn))i, s~))t dans le ciel, soit dans'uh monde divers états par lesquels eUes passeront.
précétient. .`._ (Test aux mêmes causes qu'il faut attribuer
/t° Les, Druides ~gaulois enseignatent le tes~distinctions qu'on observe parmi tes hom-
même dbgm'e )1s persuadaient aux peuples' mes. Les ans sont riches, ies, autres .pau-
que tes âmes ~në.tnpnraieht point, mais qu'a-, vres:; les uns sont matades, tes autres en
))rès )eu/séparation d'avec te corps ëttës bonne santé; t'es uns sont beaux, tes autres
passaient dans un a~utrë; ce qui ne ~contri- tajds tes uns de basse condition, t'es autres.
buait pas peu à inspirer aux Gaulois un' <Tun rang élevé; les uns
heureux, tesânt'res
courage invincibte~et' le mépris'de la tnort'. malheureux; rien de tout' ce)a\n'ëst l'effet*
tts croyaien'tque les âmes circutaient éter- du hasard, mais bien te. résultat des vertus
nettëmënt de ce* monde-ci dans~ l'autre, et ou~des vices qui ont précédé .ta renaissance.
de Vautre monde daxs ce)ui-ci' c'est-à-dire L'homme est ce qu'il ya de ptu~ éminent'
aue et: qu'on appeHë ta mort* était t'entrée sur ta terre; naître dans. cette con(iiùoh,.et/
aans l'autre monde, et que ce qu'on appelle quelque caste que ce soit, suppose toujours
ta vie en était ta'sortie pour revenir dans ce un'certain degré déshérite. Parmi tes nom-
monde; qu'après ta mdrt't'âmë passait dans" mes, tes~ Brahmanes.. tiennent ta~pr'~nière
te corps/de têt ou' têt' autre h~omme~ et que ptnce; or ta faveur d'animer un~ Brahmane
t~négatite des conditions et ta mes'urë des n'est accordée qu'aux', mérites~ accumulés
peines études ptaisirs se réglaient sur te d'un granit nombre de générations anté-
bien ou !e mât qu'on ayait fait dans une au- rieures. Pratiquer ta vertu, pour. obtenir
tre~vië.
~OM. METËNSOMATOSE. quetq'ue grâce esTtbujours~uh bien'mais'ta
5~ Les~er'mains, tesCettés, et ta plupart. pratiquer avec un; entier désint'ér'essement
des peuples du'Nord, avaient autrefois tes et sans attendre aucun retour, aucuhe\ré-
tuëmes opinions que tes Gautois. compens'e,eSt cequ'it'y a de~ptus'parfait;
6" La doctrine de ta .métempsycose' est~ on .s'assure par là te bonheur du S~arga,
comme te pôih.t fondamental* de ta~ religion* et t'btf n'est ~ius sujet à âacnn'changement.
des Hindous, Il est peu de tivres'in'diëns'ou Vôità donc te fruit de nos (euvrës, voità
ce système ne'sbit exptiqué et dévëtoppé~ En' pou~quôi~la même amë habite t.fhtôtdans te
voici un'éxtrait'd'après te B/ta~a~~a. corps~d'u" homme, ta'itût' dans~cetui'd'une
Vichnou, t'Etre souverain, avahC de" rien bété'; pourquot'elte est tantôt he'ureuse,
créer de ce qui existe, commença par pro- tantôt malheureuse~ dans cë~mondë ei~dans'
duire les â'nes, qui' animèrent' d'abord des l'autre.
corps fantastiquTes durant teur unt~n~ a~'ec Nous nesuivro'ts pas les'Hindous dans la
ces cdrps. ettes' opérèrent' le pécne~ et' ta longue énumeration' des p(;inës réservées
vertu. Après un tông séjour dans ce~ enve- aux dtnerents léchés'; nous nt)Us'bbr~nerohs~
loppes provisoires~ et!es en' furent retir~Ées~ affaire cohnaitre tes'pius sai~a'ntes.
pour'comparaître'a'u'.tHbu~a~ de' Yama~ te Cëtui qui tuerafit"~ vache d'un' brahmane
jugé des'morts. Ce dieu aamU dansie ~ctt'ga ira après sa mort en enfer, dtrit sera de-
(ciel) celles qui avaient mené ûnë"v'i~'émi- vdr'é sans cesse ~ar des serpents, et tbur-
nemment vertueuse et il enferma dan's le menté par ta faim et la soif\ Après des mit-;
~at'o/ta (enfer) cettes qui's'étaient ahundbh- tiers d'années d'horribles souSrancës, i~
néës tout à'fait au pèche; quant' aux âmes passera sur la'térré' dan~ té corps d'unt; ya-
qui avaient été en partie vertueuses" ë~ en' che, et restera dans cette condition autant
partie pécheresses, eites'furent envoyées sur d'années que ta vacnequ'H a tuée'avaitdëpoUs
la terre pour animer' d'autres corps, et y sur te cdrns'. EnGn il renaitra paria, et sera
porter la peine'due~à teurs péchés, ou y re- atnigé dë'ia'tèpre respace de 10,000 ans.
cevoir ta récompense de )eurs vertus; ains'i' H'Homicitte d'un brahmane, pour quelque'
toute renaissance nt'urèusë bu mathëureus'ë~ canjse~qdf"cë" puisse étTe~ ë~t un ])échê' qua-
es! ta cons'équeace dë's* Oeuvres pratiquée~ tre'foi~ptus énofmë~quet'e précédent': qui-
dans tes'géhératibn~ ahtérieurës, et en es't cohq~es'en'rëudrait'cbupabtë, sera condamné
la récbmpëhse'du ta~puMtton. Ûb'peutdbnc' eh m~ur'ant'à revêtir la formd~ d'un de ces"
juger, en' vdy'amt ta cdttditioh d'une per- insectes'qui se nourrissent d'ordures. Re-
sonne dans cette génération, ce qu'ettë a été naissant' ensuite paria,- i~ appà'rHendra a
dans" ta' génération précédente. Toutefois cette caste ~t sera aveugtë durant quatre
ceux qui meurent' en~ terre sainte në~sont~ fois~ptii~d'ahnëes qti'ii n'y~ade pdits sur' )e-
ptus~ exposés a-de nouvetteV renàissahcës*; corps d'une vache, Il pourra cepoMant Ox-
itsvdntdroit~au'Swarga. pier~ son crime~ en'donnant'à manger à
tjës'â'nës~deshomme's', après ta~ mort' de M,000 brahmanes.
ceux-ci, vont ordinairement animer' diflé- Celui~qut tucr~a'un insecte deviendra' !ui<
r<;nts corps: tantôt c'est cëtui d'un insecte, mémë'insectëa'près's~'mort; pdts'it rcnai-
d'un'reptHë, d'un oiseau~ d'un quadrupède, tra'soudra'; mais it~ sera sujet à toutes~ sor-
tantôt celui d'un autre'tiommë: cepend.tnt tes d'inurmité~
tes ptus~parfaites sont reçuësdans te Swarga, Tout~btahmahe qdi'fera ta' cuisine d'un~
ct'tës ptus criminëttëssbnt'ptongées dans te suudra; ou' qui voyagera monté sur un'
Naraka. C'est uniquement à leurs bbn'hës Dœuf, ir~ en~enfer apr'ès sa mort; il y sera
ou~mauvaises ceuvres~qu'ettes sont rëdeva- piongé~dans t'huile bduiHante, et sans cesse
ptes~ d'une' transmigration plus- ou' moins~ mbftttt par dëai serpents vënimeax; i~re'
639 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 640
naltra ensuite sous la forme d'un de ces oi- quand on se trouve dans les conditions in-
seaux de proie qui dévorent les cadavres, férieures, traverser toute la série del'échette
et restera .mille ans sous cette forme, et des êtres pour arriver à l'anéantissement
cent ans sous celle d'un chien. final, qui est pour les Bouddhistes la béati-
Un brahmane qui a bu des liqueurs spi- tude souveraine. Or l'échelle des êtres se
ritueuses renait sous la forme d'un .insecte, compose de six degrés principaux, qui sont,
d'un ver, d'une sauterelle, d'un oiseau se en commençant par le plus inGme, les dé-
nourrissant d'excréments. mons, les lutins, les animaux, les hommes,
Celui qui a voie de l'or passe mille fois les génies et les dieux. Les deux premiers
dans des corps d'araignée, de serpents, de genres résident dans l'enfer, les deux autres
caméléons, d'animaux aquatiques et de sur la terre et les deux derniers dans le ciel,
vampires matfaisantsc ou plutôt au-dessus de la terre. La condi-
L'homme qui a souillé le lit de son père tion humaine est regardée à peu près com-
renait cent fois à l'état d'herbe, de buisson, me l'état mitoyen les démons, les lutins et
de liane, de vautour, de lion et dé tigre. les animaux sont dans un état de peine et
Si, par cupidité, un homme a dérobé des de punition l'homme dans un état de mé-
pierres précieuses, des bijoux de toute sorte, rite et de démérite, les génies et les dieux
il renait dans la tribu des orfèvres. dans uu état de progression et de perfecti-
Pour avoir volé du grain, il devient rat: bilité. Telle est la gradation qu'il faut sui-
du laiton, cygne; de l'eau, plongeon; du vre pour parvenir à la béatitude; si les
miel, taon; du lait, corneille, de la viande, âmes renfermées dans les conditions infé-
vautour; du sel, cigale; des vêtements de rieures pratiquent la vertu, elles montent
soie, perdrix une vache, crocodile, etc. nécessairement et prennent une nouvelle
Le brahmane qui. a négligé son devoir re- naissance dans les conditions supérieures;
vient à la vie sous la forme d'un esprit si au contraire elle viennent à démériter,
nommé Ou)kamoukha, qui mange ce qui a elles passent de nouveau dans des conditions
été vomi: le Kchatriya, sous celle d'un es- encore plus infimes, oùelles sontcondamnées
prit appeié Katapoutana, qui se nourrit à rester pendant des milliers ou des millions
d'aliments impurs et de cadavres en putré- d'années. Mais chacune des six classes dont
faction le Vaisya devient un matin esprit nous venons de parler comporte un grand
qu'on appelle Maitrakchadjyotika, qui avale nombre de divisions. Ainsi on compte trente-
des matières purulentes le soudra, un mau- deux enfers les catégories d'animaux sont
vais génie qu'on nomme Tchailasaka, qui innombrables; les états dans lesquels peu-
se nourrit de vermine. vent se trouver les hommes sont infinis;
En général, pour des actes criminels pro- et les mondes supérieurs à la terre ont des
venant partièulièrement du corps, l'homme étages célestes par centaines. D'où il résulte
passe, après sa mort, à l'état de créature que l'âme, même en supposant qu'ellc ac-
privée de mouvement; pour des~fautes com- quière constamment des mérites, doit passer
mises surtout par la parole, il revêt ta for- par une série presque inunie d'êtres diffé-
me d'un oiseau ou d'une bête fauve;: pour rents avant de parvenir à l'état de Bouddha
des péchés accomplis spécialement en es- ou à la béatitude suprême.
prit, il renaît dans la condition humaine la La conséquence du dogme de la transmi-
plus vile. gration des âmes a amené également, chez
Une conséquence -naturelle du dogme de les Bouddhistes, l'abstinence de la chair des
la métempsycose est, pour les Hindous, animaux; et elle est assez exactement ob-
comme elle l'était pour les pythagoriciens, servée par les bonzes, les talapoins, les la-
l'abstention de la chair des animaux. C'est mas et autres personnes engagées dans l'é-
pourquoi les brahmanes et en général tes tat religieux. Mais bon nombre de laïques
Hindous des hautes castes sont fort scrupu- ne se font pas scrupule de manger de la
leux sur cet article. Mais. dans un grand chair; quelques-uns, plus méticuleux, ne
nombre de tribus de Soudras, on ne se fait tueraient jamais un animai, mais une fois
pas scrupule de tuer des animaux et de se qu'il a été mis à mort par un autre, ils
nourrir de leur chair; la vache seule est croient pouvoir en manger, impunément, ne
exceptée. On y compte même des bouchers se regardant pas comme responsables de sa
et des chasseurs de profession et c'est cette mort. H en est qui éludent la loi au moyen de
viotationa'un usage respecté qui attire en distinctions subtiles ou d'interprétations fa-
grande partie à cette caste le mépris des vorables ainsi, tel individu qui se garde-
castes plus élevées. rait bien de tuer un animal à la chasse
7° La métempsycose est encore un dogme ou à la cuisine, se livrera sans remords à
fondamental de toutes tes nations qui pro- la pêche si on lui observe qu'il ôte la
fessent le bouddhisme. Quoique leur sys- vie aux poissons, il répond qu'il ne fait que
tème sur la transmigration ressemble beau- tirer ces animaux de l'élément de l'eau, et
coup à celui des Brahmanistes, il en diffère les placer sur la terre; que ce n'est pas sa
cependant en quetq-ues points. Ainsi per- faute s'ils viennent à mourir.
sonne n'est excepté de la transmigration; la 8° Plusieurs nègres des pays intérieurs
plus haute vertu ne. peut pas s'acquérir dans de la Guinée croient que les âmes de leurs
tous les états; ainsi-famé ne peut parvenir parents passent dans le corps des lézards,
d'un bond de l'état d'homme ou de brute à reptiles fort communs dans leur pays.
la félicité suprême; il faut nécessairement, Quand ils les voient paraître autour de leur
641 MET MET 642
demeure, ils disent que ce sont leurs parents s'insinua dans ses bonnes grâces, et le sé-
qui viennent faire le ~o~ar, c'est-à-dire se duisit par ses discours et ses enchantements.
divertir et danser a-vec eux. Ils se feraient Lorsqu'il l'eut amené au point qu'il désirait,
un grand scrupule de tuer un de ces petits it lui dit un jour « Votre corps élémentaire
animaux. D'autres, sur la Côte-d'Or, s'i- est devenu débile et impotent par l'effet da
maginent qu'après ta mort, leurs âmes se- grand âge, et n'a plus la faculté de se mou-
ront transportées dans le pays des blancs, voir. Je suis d'avis que, après avoir appris
où elles, animeront le corps d'un homme de moi l'art de vous dépouiller de votre pro-
blanc. pre corps, vous quittiez cette enveloppe usée
9° Quelques tribus de l'Amérique du Nord pour entrer dans le corps d'un jeune hom-
croient à la transmigration des âmes. Parmi me récemment privé de la vie, où vous joui-
les indigènes, il en est qui s'imaginent que rez une seconde fois de la jeunesse et des
leur âme doit passer dans le corps de quel- délices corporelles. » Le radja goûta la pro-
que animal; d'autres, qu'Hs iront revivre, position du djogui, et, par le moyen des
après avoir été de grands guerriers et gens mantras, fit entrer son âme dans le corps
de bien, chez une nation parfaitement heu- d'un jeune homme mort prématurément.
reuse, à qui la chasse ne manque jamais Le djogui, praticien expert en cette faculté,
que si, au contraire, ils ont mal vécu, ils qui(ta~aussitôtson propre corps, fit pénétrer
doivent s'attendre de ressusciter dans une son âme dans la dépouille du radja, tua le
nation malheureuse et dénuée de chasse. jeune homme vivifié par l'âme du prince, et
10° Les Chipeways, peuplade sauvage de monta à sa plaèe sur le trône. H est bon d'a-
l'Amérique septentrionale, ont aussi quel- jouter que l'écrivain hindoustani, sur lequel
que idée de ce système. Si, par hasard, un j'ai traduit ce fait extraordinaire, révoque
enfant vient au monde avec des dents, ils en doute son authenticité mais cet auteur,
s'imaginent aussitôt qu'il ressemble à quel- en quotité de musulman, est moins crédule
qu'un des leurs qui a vécu très-tongtemps, que les Hindous brahmànistes.
et qui renaît avec ces signes extraordinaires MÉTÉORES. Les Grecs modernes donnent
de son existence antérieure. ce nom à des monastères bâtis sur des mon-
MËTËNSOMATOSE, transmigration de tagnes très-escarpées, qui ont la forme de
l'âme d'un corps dans un autre corps, ou pyramides. On en voit de ce genre en Thes-
plutôt changement de corps. 1" Système des salie, près de Trincala, qui ont des biens
Gaulois par rapport à l'état de l'âme après trés-considérabtes, mais ils sont souvent
cette vie. Ces peuples, si l'on s'en rapporte rançonnés par le pacha de Janina.
à quelques judicieux écrivains, admettaient MÉTËOROMANCIE, divination par les
moins la métempsycose que la palingénésie, météores. Or, comme les météores ignés
c'est-à-dire une nouvelle naissance, et un sont ceux qui jettentte plus de crainte par-
changement de corps, ou métensomatose mi tes hommes, la météoromancie désigne
car ils croyaient, non pas que les âmes des proprement la divination par le tonnerre et
hommes passaient, après cette vie, dans d'au- les éclairs. Ce genre de divination, passa des
tres corps humains, moins encore dans des Toscans aux Romains, sans rien perdre de
corps d'animaux mais que les âmes, après ce qu'elle- avait de frivole. Sénèque nous
un certain temps, ranimaient chacune un apprend que deux auteurs graves; et qui
nouveau corps, ou plutôt le même corps avaient exercé des magistratures, écrivtrent
qu'elles avaient animé, mais dans un autre. à Rome sur cette matière, tt semble même
monde. Voici cette doctrine plus dévelop- que l'un d'eux l'épuisa entièrement, car it
pée. Us étaient d'abord persuadés que l'â- donnait une liste exacte des différentes es-
me survit au corps, qu'elle est immortelle. pèces de tonnerres. it circonstançiait et
Ils admettaient après cette vie des peines leurs noms et les pronostics qu'on en pou-
et des récompenses qui devaient être le prix vait tirer, le tout avec un airdeconCancf
de la conduite qu'on avait tenue dans ce plus surprenant encore que tes objets qu'il.
monde. Après ce temps, les morts devaient traitait.
revenir à la vie, ou les âmes ranimer leur MÉTHODISTES. 1° Au xvn' siècle, on ap-
corps une autre fois. Cette nouvelle vie était pelait ainsi, en Angleterre, suivant Mo-
immortelle les hommes qui -ta reprenaient sheim,'des controversistes.catholiques qui
ne mouraient plus pour revivre encore. avaient inventé une nouvelle méthode pour
Ces dogmes paraissent avoir été communs combattre tes protestants. Southey, au con-
aux Gaulois et aux Germains. traire, avance qu'à ta même époque, on
2° Les Hindous admettent aussi la méten- donnait ce nom à certains prédicants dont
somatose ils croient que, par la vertu de les discours, étrangers à tous les ornements
mantras ou de formules magiques, un indi- de la littérature, étaient remarquables par
vidu peut, à sa volonté, faire'sortir son âme leur extrême simplicité. L'abbé Grégoire
de son corps et l'introduire dans un autre. remarque que ces deux explications sont
Ils citent plusieurs faits semblables dans discordantes, et it pense que, du temps de
l'histoire ancienne. Le plus fameux est l'a- Cromwett, le nom de Méthodistes fut em-
venture qui arriva au célèbre radja Vikra- ployé pour désigner~une sorte de Piétistes
maditya, qui vivait cinquante-six ans avant qu'ensuite on a transporté la même dé-
l'ère vulgaire. Ce prince étant devenu vieux, nomination à des gens dont ta.dévotion of-
cassé et impotent, un djogui, habile magi- ffait à peu près tes mêmes caractères.
cien, appelé Samaudra-Pata, vint le trouvér, tt° En effet, elle sert actuellement à qua-
;? DICTIONNAtREDES RELIGIONS. 6~
~Her.une secte assez pombreuse, détachée d'une sagesse et d'une bonté infinis, créa-
de t',Egti~e ~g!.icane,;qui .put nai.ssa:tfce, teur et conservateur de toutes les choses vi-
en ,i72~à,)'ùniversité d~Oxford. Que.tqùes sibles et invisibles. Dans l'unité de cette di-
étudiants, assidumen,t occupés déjà .Btbte, vinité, il y a trois personnes d'une même
formèrent une pet.i.te ~ociété dirigée par.te~ substance, également puissantes et éternel-
deux .frères John ft Chartes Westey, les, savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
~Ùn mmistre de t'Eg~se angtic.ane. Hs~avaien~t .2. Le Fits, qui est la parole du Père, Dieu
.pour ainsi dire compassé toutes teurs ac- .véritable et éternel, d'une même substance
tions, et,distt'i_bue ..tours moments entre L' que )e Père, prit la nature humaine dans.le
tuije, i.a ~prière et.)'e~er(;ice d'autres .bonnes sein-de Ja.sun.te Vierge; de tdie sorte que
œuvres, ~ettë con~u.Heregutière.tes&t.ap- de.ux.n.atures entières et parfaites, c'est-à-
~peterM~~p~M~M pardërisio~, et)!s adqp- dire )a divinité et l'humanité, sont réunies
t~ent ceUe~énominatiQn, quo)(~u'e))e nef~t indivisi! tpme.nt en une seule personne, qu:i
pas de heur choix.. A~cette sooeté naissante est un Christ unique, vrai Dieu et vrai
's'agrégea, en 17.35, George ~hitenetd; qui hp.mme, qui a soùffer.t réellement, a .e,té
est rfgtirdé~cpmme,!e 'second fondateur du crucifièrent mor.t et a été enseveli, pour
méthodisme..Les' deu~ ~ye~iey par.tirent réconcilier. son Père avec nous, et pour s'of-
pour ~))er' con~cr~r ,tes indigènes .dp-nou- frir en sacriHce non-seulement pour la faute
veau monde,~e'tab6rd~re~) en G~orgte. ~Vhi- prigineHe, mais a'ussi pour les péchés ac-
te()e)d, roulant coopérera .teurs. travaux, tue)s des;hommes.
s'y ,r~ndi t .trois a hs a près' et. par ties :con~ri- 3. Christ est rée~ement ressuscité d'entre
buHon~vp1ontairpsde ses auditeurs, itfon- les.mor,ts, a repris son corps, et tout ce qui
da.unË,mais~n~d'orpheIms à Savannah. Joh~n concerne !a perfection de la nature huma.i-
We~tey ré.vit~t )e premier en jEurope, et for- ne et il est monté ainsi dans le ciel, où il
ma des as<!em~!éfs,ui;)out à Bristo),q)ii de- d'au il reviendra pour juger tous
siégé,,et
vint en quetquè sorte ,)a métropole du 'mé- les (hommes au dernier jour.
thpdtsme. sect~t'ears étant très num- 4. Le~.Saint-Esprit, procédant dn~Père et
breux, it les repartit en qaatre" jetasses, du Fils, est Dieu .véritable et éternel, et a la
hommes 'et ;fem[pes, garçpns et n.Hes, cui. même .substance, ila même Justice, Ja même
indépendamment du cutte pubHc, où tous gloire que légère et le F.i!s.
étaient r~ssembtés, avaient des réunions 5. L'Ecnture sainte contient~tont ce qui
particulières. Ces c)asses furent sun~ivi.sees c%t nécessaire
en bandes de trois ou quatre, pour conférer au.salj)t,t~l!emen~t qu'on ne
pe~t exiger d'un homme qu'il craie comme
sur tes matières spiritu.eites, s'ex.hor,ier et article de foi ou,comme nécessaire au salut
s'encourager. Chaque~membre devait y dé-- rien .de ce qui n'est pas consigné dans les li-
voiter les
aùx'autres~'étajt'()esnn âme', grâ- vres saints, ou qu'on ne saurait prouver par
ces qu'iFayait reçues, ')es ientqtipns qu'i) eux..Sous le nom d'Ecrilure sainte, nous en-
avait éprouvées, les péchés qu'H avah com- tendpns.lestivrescanoniquesde l'Ancien et du
mis. Cette .espèce de a été criti- Nouveau
confession Testament/dont l'autorité n'a ja-
quée 'amèrement par tes adversaires tk) mais été r,évpquée en (}oute dans l',Eglise.
met hodisme. Les' assembtées .hebdomadaires (Suivent les noms des livres canoniques de
étaient suivies de réunions tnmestri<-t).es, où la Ktbie reconnus par les
notaient admis que Jes~membres de la so- protestants.)
6. L'Ancien Testament n'est pas contraire
ciété, 'en prés~nfan~t ~urjbniet d'eptrée.La au Nouveau dans l'Ancien comme dans Je
prédication,")à prière ft te chant des canti- Nouveau Testament, la vie éternelle est of-
ques, étaient t'bbjet de 'ces réunions, ~n ferte aux hommes par Christ, qui est Je seul
t7M, Jpfth Westey adopta. p)usi&urs cou.tu- médiateur.entre Dieu.et les hommes, étant
mes des t'rères'Moravës.'ehtre' autres ceUe lui-mêma -Dieu et homme tout ensemble.
des y~M d'nmoMr,' espèce'd'imitation'des C est pourquoi on ae doit pas écouter ceux
agapes usitées dans les premiers temps du qui prétendent que les anciens patriarches
christianisme. C'étaient des'repas à t'ég~se des promesses transitoi-
la n~ont attendu,que
après communion. Dès 17~1 les Métho- Jœ donnée de Dieu par le
distes s'étaient divisés en deux partis"; Geor- res, Quoique.la
ministère de Moïse touchant )es .cérémonies et
go WhiteneM adopt-a )a doctrine de Ca)v)h, les devoirs n'oblige pas les chrétiens, et
et John Westey' ccUTe,d'Ârminius. les
'~es'Né- que préceptes civils et politiques ne doi-
thodistes arminiens sont tes p!us nombreux
vent.pas être reçus nécessairement dans la
dans la Granue-Breta'gneet iesEtats~tTnis. toutefois il n'y a pas
république chrétienne,
Wesiey mourut ei)'f791, Age de quatre-vingt- de chrétien qui soit dispensé d'obéir aux
huit ans;'on "dit q.n'it avait dëbité 50,000 commandements qui regardent la mora.le.
st'rtnnn.s. WhitëneM~aita'sept 'tois' en ~Âme~ 7..Le péché prigfnel ne consis'te pas dans
riqùe,' et m~o~rDt~à\Nëwbùryport, en <770, la descendance d'Adam, comme les Pélagiens
âgé de'cinquantë-trois~ans. l'a~ncent faussement mais il est une cor-
Voici qùets Sont !es points
dogmatiques ruption de la nature de chaque indhidu,
des Méthodiste~d'Amerique bu~éth~d~tes engendré naturctiement de la postérité d'A-
épistopaux. ~"a~rès t'dcrvrag'è intituié'J!)oc- dam, corruption qui rejette l'homme bien
frtneï nM(</)~&;p7)Me 'o/' <e''Me</<oc<s< loin de ta justice originelle, et le rend natu~
'~nt-
<copo< C~M~c/ reHement et continuellement enclin au mal
1. tH n'y a qu'un Dieu vivant et 8. Là condition
véritab'e, de l'homme après la chute
éternel, sans'corps ni parties; d'un pouvoir. d'Adam est telle, qa'H ne
peut, par ses œu-
MET MET MjS
(~
1-
moyens naturels, acqu~f 46. ,Lej! sacrements ~stunes ,par ~n~t
vres outardes scmt n6n-seutemënt;tes signes .et tes,m,ar-
C'est pour-
foi. ;m'se tourner vers.Dieu. de
quoi nous n'avons .pas te pouvoir.de ,fa)re q<aes de ta~professton d),) chrj~iantsme ..mais
a Dieu, ..sans ta le s signes de tà~race'èt de ta,b()nne votqn.~é
bpnnës' œuvres, agréables
d< Dieu envers~ nous, ~par tesquots il ;op~e
grâce de Dieu accordée ,ep y.ue .de Christ,
it (vis~htement en ho.~s, et au~oyen desquels
grâce qui.nous prévientppur que nous ayons et
nous ` n Qn-seutement~t viviGe,,ma)s ,U .fortiSe
unë~b6nnevotonté,etquiopèrëen c<3nnrmenotre'.foi.en,tui.
avons 'cette bonne volon.té.
torsque nous
9.'Nous"ne pouvons être ~usti.Rés devant H y a deux~acremen.tsjnstttués p~r Jésus-
ce
C hri'st" Notrë-ëeigneur .dans ~vangite
Drëuquepar tes.mérites He'no~re'Setgneur
s<jhtie bapt~më'et ,)a cène du Seigneur.
et Sauveur Jésus-Christ; qui~ous sont~apntt- autres; appe!és communém.ent sa-
et nos propres œu- Les:cinq
qués par ta foi non .par
soient. C est c rements, savoir, .ta cou(it;oiati(m,1apéni-
vres, Quelque bonnes Nù'eUes t<;ncë, tes ordres,'te m'anage et~'extrém~-
de ta jùsti6catipn par
pourquoi ta doctrine o nction, ne doiv~~t.pas'~trè
~t~aptusconso- comptés comme
!a~oiest,ta~tu8~atutaire acremen.ts dé r.E~anjg'le, parce i~ue les uns
tan'te.
s ont une imitatipn corfomptte de ce.que .pra-
*i0. Quoique tes bonnes œnvres,.qu' sont
tes autres sont des
tes fruits de ta foi et ta conséquence de ta jus- tiiquaient'ies' apôH-es,
é tats'de vie autonsés~'dans~Hcriture sainte,
ti(ica'i6n,ne puissent en'acer nos .pèches et semb)ah)e
soutenir .la sévér~é'des jugcmen)s de I)teu, of)aisqm n'ont potn.f un caractère
en Jésus, a ceux~du baptême et de ,ta.cè't.e, puisau'its
cependant ettes sont agréâmes a Dieu visiMë, et q.n'Us n'ont
Christ, et t'ettët d'une'foi vive et yéritab'e ct~ont ,anc,un-signe
?p~oipt ~cérémonies instituées ~par ~ésus-
tqttcment que' c'est'par eties~qu'on peut re-
connaitre la .vivacité de .ta fo~ comcoe on (
pput'distinguer'unar~brë.par ses frutts.' Les sacr.ements .n ont point .~te ,'n~Utues
.il. On ne peut sans présomption et.sans [)ar'Jésus-~n)-cu)ëment ,ppur ~u~on .tes
impiété, imposer aux. hommes t'obt'gatton
ciohsidëre et qu'on',tes' porté c~ e.tja, Mats
de faire des œuvres qui 'ne soient ,pas pr- {tottrque ndps'en usions d~g"<'n)e~t,~et~ce
données par tes comfnimdements ,de Dieu, ) ~est 'que ~o'squ'on fes reçoit dignement
i
<m'itspMdms~n't'un effet ou une o;p6'rat)oh
et que t'en appelle œuvres surérogatores,
tes hommes s~atuta~e ;,c~rceu~ qui'te~ reço~enr.nd~gne-
parce qu'en lés accomplissant
dèciarènt'que .non-seulement ~rendent a j ment'cpnsomment teurpropre condamnatton.
Dieu tout ce qu'its tui'doivent, ornais encore 'n''Leb'ap''ëm'e'est non-se)!ltme,nt,u.n ~në
est obhgc de ) Mofë~&ionnet et.ta marque qui di~Unguë te:)
qu'its font puur-tui ptus'qu'on ne
faue.ce qui'ëst'coh~amné parcM parotes di.réfi'e'M,dë,ceu~ qui sont pas bapUsés,
dc\régcnération
de Jésns.Chtis~t: Lorsque vous ~aurez fait ma~t~st' aussï.un'.signe
« tout* ce qui'vous alét~e commande, dttes~ ou unënouveHe* naissance'. On dûit conser-
~eT dans t'~tise~u~sage tes pe~t's
N Nous sommes des serYheurs~nutttes.B "toi
de,baptiser
<2. Tout péché commis vo)pntatremen~ eh~antsf un signe
te'p'éche 1~. La cène est non-seulement
après ta'iustiScation n'est "p~s
contre' te 6a~t.Ëspri~.ni impar- d'union eh'ré tes~chréticns, mais c'est aussi
un'péehé re- de .notre rcdemp~on par la
un "sacrement
'donnabté. C'est pourquoi on';ne doit pas
fuser ae recevoir à re'péntance cetu~qut est mort de Christ ;desop,te que, pour.cetut qm
retombé'dans te pèch~ après sa 'jusHucanon. te ceçoit dignement, saintement et avec for,
Après avoir reçu te Saint-Esprit,
nous pou- te pain/que nous~rompons est.une'parttcipa-
vbns perdre la grâce divine et tomber dans tion du corps de.(;tfris),'et fa c'pup.e.qUe.nousde
du t sang =.,v
v.I-
)e"péché,'etn'ou~"pouvons, par .ta grâce de bén~sons"es~ùne ~articipatioh
Dieu, nous rete~er'et amender notre condm- 'CHri~s't'
te.En'conséquënce on doit condamner ceux La transsubstantia'ion, ou tech.tngement
to~ d)fpa'i~erHu~i'n"da'ns 'la cèn6' du Së.igt'eur,
qui disent qu'its':ne peuvent'ptus pécher
'bas tant qu'its'Yivront, refusent .ta 'ne-t)eHt~tre p~'uvée pàr.l'Ëcriture'sainte;
ou 'qui t'bvan-
ceux qm se repentent ette' répugne aux p.'rbtës préciser ae
grâce'du pardon nature du sacrement, et
'véritabtement. Eite.ette'JéIruitta
visible de .Christ est la con- a donné occasion à plusieurs superstitions.
13.,L'Eglise et
des ndètes, dans !aq.uel)e on pré- Le corps d%' christ n'est donné, p'rs
grégation manière c~-
thë ta' pure parole de Dieu, et on administre mangé, dans la cène. que d'une
dûmeot les sacrements suivant l'institution teste et evahgé)iqué (f!crtp(t<r'!<) et te moyeu
de Christ. par téquct :te 'corps'de Christ est'reçu et
H. La doctrine romaine touchant le pur- mangé à tn cène~'c'ést ta foi.
culte et t'édora- Le sacrement de la c~ne n'a pas été étabh
gatoire, tes indulgences, Je p6\]r être .conservé, et
tion des images etdesreH'ques, t'invocaHon par Christ "` porté cà
des saints, i'st une invention vaine, et ab- tà,~)eveouadoré.'
fondée sur 19.' La coupe du Seigneur ne dot pas ëH'c
surde, qui n'est poïnt ('Ecriture,
à ta re'fusée aux tatquf-s; ~s deux s.ubstances de
et qui répugne parote de'Dipu.
15.C'est une coutumeabsotument opposée la sainte cène doivent être adm)n)strees6ga-
tement à~ous ties chrétiens,' setdn t'ordreft
à la parôte de'Dicu et à t'usàge de la primi-
tive E~tise/de faire des prières pubtiques fe commandement detihns)'.
dans' t'égtise et d'administrer les sacrements 20.'L'6ntati'bn"de'Chris~t une fois famées)
dans une taaguë non entendue du peuple. un~parfatt~acrt6cedeTéde~ion,'d~pro~-
~t'
647 DtCTiONNAtRË DES RELIGIONS, M8
tiation et de satisfaction pour tous les péchés temps, plusieurs-de ces derniers étaient des
du monde, tant originels qu'actuels, et il ne hommes illettrés, suppléant au défaut de l'é-
peut y avoir d'autre satisfaction pour les pé- loquence par des vociférations et des gestes
chés. C'est pourquoi le sacrifice de la messe exagérés, ayant un costume vulgaire, un
dans lequel le prêtre offre Jésus-Christ pour langage et des manières ignobles néanmoins,
la rémission des fautes et des peines des vi' rapprochés par cela même des classes infé-
vants et des morts est une fable blasphéma- rieures de fa société, ils obtinrent un ascen-
toire et une imposture dangereuse. dant inouï. Cette dévotion, que Fou voulait
21. Christ n'a pas, commandé à ses minis- rendre parement sentimentale, ne tarda pas
tres, en vertu d'une loi divine, de faire vœu à introduire dans la secte un mysticisme
d'embrasser tel état de vie, ni de s'abstenir outré et une exaltation qui tenait du délire.
du mariage c'est pourquoi Hs ont, comme On assure qu'en Angleterre et en Amérique
les autres chrétiens, la faculté de se marier le méthodisme a multiplié le nombre des alié-
à leur discrétion, selon qu'ils jugent que cela nations mentales on cite des gens devenus
peut servir à leur avancement spirituel. réettement fous par les prédications métho-
22. M n'est pas nécessaire que les rites et distes l'un d'eux se pendit de peur de pé.
les cérémonies soient les mêmes en tous cher contre te Saint-Esprit; un autre se sui-
lieux, ou exactement semblables, car ils ont cida après avoir détruit toute sa famille.
toujours été différents, et peuvent être chan- L'Eglise méthodiste épiscopate d'Amérique
gés, suivant la diversité des ticux, des temps est divisée en 22 circonscriptions dites con-
et des mœurs, pourvu qu'il n'y ait rien de férences annuelles, formées de tous les minis-
contraire à la loi de Dieu. Quiconque en- tres résidants et voyageurs; chaque confé-
freint ouvertement,de son autorité privée et rence particulière envoie des députés à la
de sa propre volonté, les rites et les céré- conférence générale, qui a l'autorité suprême
monies de l'Eglise à laquelle il appartient, et se réunit tous les quatre ans. Cette der-
lorsque ces rites et ces cérémonies ne sont nière élit six évêques, qui sont chacun évê-
pas contraires à la loi de Dieu, et qu'ils ont que de'toutes les églises de la république, et
été ordonnés et approuvés par l'autorité dont les fonctions consistent principalement
compétente, doit être réprimandé publique- à "administrer les ordres inférieurs, et à
ment, afin que les autres craignent de l'imi- voyager sans.cesse au milieu de ce vaste
ter, comme quelqu'un qui a violé l'ordre territoire. Ce sont, ainsi que les prédicateurs,
commun de l'Eglise, et scandalisé la cons- de véritables inspecteurs généraux essen-
cience des faibles. tiellement nomades. Les honoraires des nii-
Chaque Eglise particulière peut établir, nistres méthodistes sont réglés d'après leur
changer et abolir les rites et les cérémonies, code officiel, la jPMCt~tng. Ils ne peuvent,
pourvu cependant que cela soit fait pour l'é- sous les peines les plus sévères, ni vendre
dification. des liqueurs spiritueuses, ni posséder des
23. Le président, le congrès, les assemblées esclaves. Chaque prédicateur voyageur reçoit
générales, les gouverneurs et les conseils 200 dollars (1060 francs) pour ses honorai-
d'Etat, en qualité de délégués du peuple, res de ptus~ il est défrayé de ses frais de
constituent le gouvernement des Etats-Unis voyage et de ses dépenses de pension dans
d'Amérique, suivant la division du pouvoir tous les lieux où it stationne. La société mé-
établie pour tous les Etats par la constitu- thodiste alloue annuellement 100 dollars à
tion générale, et pour chaque Etat par sa la femme de chaque prédicateur, 16 dollars
constitution particulière. Ces Etats forment par enfant au-dessous de sept ans, et2~ dol-
une nation souveraine et indépendante, oui lars par enfant de sept à quatorze ans. Les
ne doit pas être assujettie à une juridiction ministres vieux ou infirmes, et les veuves,
étrangère. ont des pensions de retraite. D'après les rap-
24. Les biens et les richesses des chrétiens ports officiel de 1835, il parait que les Mé-
ne sont pas une propriété commune, comme thodistes épiscopaux sont répartis dans tous
quetques-uns le prétendent faussement. Tout tes Etats, mais qu'ils sont surtout groupés
homme cependant doit donner libéralement sous les conférences suivantes, à Philadel-
aux pauvres de ce qu'il possède, à titre phie, 5&.689; à Baltimore, 51,250; et dans
d'aumône, et selon ses facultés. celle de l'0hio63,~7. Cette société chrétienne
25: Nous confessons que tes serments vains s'est distinguée par son zéte pour la conver-
et téméraires sont défendus par Notre-Sei- sion des esclaves noirs; aussi elle compte
gneur Jésus-Christ et Jean, son apôtre. Ainsi dans la république des Etats-Unis, 83,135
nous jugeons que la religion chrétienne ne hommes de couleur, et 2436 indigènes, mem-
doit pas les prohiber, mais qu'on ne doit bres de son Eglise. On compte en tout dans la
jurer que lorsqu'on èn est requis.par le ma- même contrée, 632,528 Méthodistes épisco-
gistrat, ou pour une cause qui concerne la paux mais le nombre des Méthodistes de
foi ou la charité, c'est-à-dire, suivant l'ex- toute dénomination surpasse trois millions.
pression du prophète, avec justice, avec ju- tli. NouvEAUx M&THODisTEs. Parmi les
gement et avec vérité. Méthodistes wesleyens se forma une secte
Outre les prédicateurs à poste fixe, les qui prit te nom de A~M-CoMMM?:oH,ou ~Vetc-
Méthodistes ont beaucoup de prédicateurs Itinerancy, qui, en affectant de professer la
ambulants (t<tMefan< preacAer<), dont l'audi- même doctrine que l'Eglise anglicane, effec-
toire est quelquefois composé de plusieurs tua une scission en 1796, cinq ans après
tmiiHert de personnes. Dans tes premiers la mort du fondateur. Et comme cette sépa-
<~9 MET MRt e~
ration fut fortement appuyée par uii minis- les ministres ne peuvent être maitrcsdan&
tre nommé Alexandre Kilhaui, on donne t'héritagedeDieu, ni avoir autorité sur tm
aussi aux nouveaux méthodistes le nom de foi des saints.
.K~<MM!<M. Ils firent entrer dans le gouver- 7. L'Eglise a te droit de faire et de confir-
nement temporel et spirituel des Eglises l'é- mer des règlements, pourvu qu'Us soient
lément taïque. Foy. K)LHAMTES. d'accord avec l'Ecriture sainte, et seulement
IV. MÉTHODtSTESASSOC!ÈS OUPROTESTANTS. lorsqu'ils sont nécessaires, ou qu'ils tendent
Les Méthodistes protestants adhèrent aux à faire mettre en pratique le grand système
doctrines wesleyennes sauf en certains du christianisme.
points de discipline, particulièrement en ce 8. Le pouvoir nécessaire pour établir des
qui concerne l'épiscopat, et la manière de règlements réside dans les ministres et dans
constituer la conférence générale. lls se sé- les membres de l'Eglise; mais ils peuvent
parèrent de l'Eglise méthodiste épiscopale déléguer de temps en temps une partie de co) `
en 1830, et formulèrent une constitution et pouvoir en conséquence d'un plan de repré-
une doctrine particulières. Cette constitution sentation, selon qu'ils le jugent utile et né-
est précédée du préambule et des articles cessaire.
suivants. 9. Il est du devoir de tous les ministres et
« Nous, représentants des Eglises métho- de tous les membres de l'Eglise de mainte-
distes associées, étant assemblés en con- nir l'esprit de sainteté, et de s'opposer tout
vention générale, reconnaissant le Seigneur mal moral.
Jésas-Christ comme le seul chef de l'Eglise, 10. C'est une obligation pour les ministres
et la parole de Dieu comme la règle suffisante de l'Evangile d'être Sdètes dans l'accomplis-
de la foi et de la pratique, dans tout ce qui sement du devoir pastoral, et c'est égato-
appartient à la sainteté étant pleinement, ment une obligation pour les membres de
persuadés que la forme représentative du l'Eglise d'avoir beaucoup de respect pour
gouvernement de t'Egtise est la plus confor- eux à cause de leurs s œuvres, et de leur rendre
me à l'Ecriture sainte, la plus convenable à une juste compensation pour leurs travaux.
notre Etat, et la plus- en rapport avec nos 11. L'Eglise doit garantir à tous ses délé-
vues et nos sentiments, comme concitoyens gués l'autorité nécessaire pour procurer un
des saints et domestiques de Dieu: attendu bon gouvernement; mais elle n'apas le droit
qu'une constitution écrite, .déterminant la de créer des souverainetés distinctes et indé-
forme du gouvernement, et assurant aux mi- pendantes.« JI"
nistres et aux membres de l'Eglise leurs Nous omettons la constitution, parce que
droits et teurs priviléges, est la meilleure les principes précédents suffisent pour don-
sauvegarde de la liberté chrétienne en con- ner une idée du système particulier des Mé-
séquence, nous conSant dans~ta protection thodistes protestants. Cette Eglise naissante
de Dieu tout-puissant, et agissant au nom était déjà en voie de progrès, dès 1835; on y
et par l'autorité de nos commettants, nous comptait environ 500,000 membres. JI y en
établissons, ordonnons et statuons que l'E-. a un grand nombre dans la NouveHe-Angle
glise méthodiste protestante sera gouvernée terre; mais la majeure partie se trouve dans
d'après les principes élémentaires et la con- les Etals du centre et du midi. Leur poputa
stitution suivante tion excède 100,000 dans les Etats-Unis.
1. Une Eglise chrétienne est une société
MÉTHUËR; surnom d'Isis il signifie, se-
de personnes croyant en Jésus-Christ, et est lon Plutarque, la plénitude et la cause, ou,
une institution divine. suivant d'autres, pleine de vertu et d'efGca-
2. Christ est te seul chef de l'Eglise; et la cité.
de
parole de Dieu, la seule règle de foi et MÉTHYNE, (du grec ~eu, vin), divinité
conduite.
qui présidait au vin nouveau. On l'adorait à.
3. Quiconque aime le Seigneur Jésus-Christ, Rome le dernier jour,de novembre..
et obéit à l'Evangile de Dieu, notre Sauveur,
ne peut être privé de la qualité de membre METIS, (la Prudence), déesse grecque
de l'Eglise. dont les lumières étaient supérieures à celles
4. Tout homme a un droit inaliénable à de tous les autres dieux et de tous les bom- r
mes. Jupiter t'épousa mais, ayant appris de
juger par tui-méme en matière de religion l'oracle qu'elle était destinée à être mère~
et un droit égal à exprimer son opinion,
à ne pas d'un fils qui deviendrait le souverain de t'u-,
pourvu qu'il le fasse de manière
violer les lois de Dieu, ou les droits du pro- nivers, il avala la mère et l'enfant, afind'ap-~
chain. prendre le bien et-le mat. Ce fut ainsi qu'ity
5. Les jugements ecclésiastiques ne doivent conçut et enfanta Minerve. Apottudort;'
être dirigés que d'après les principes de l'E- dit que Jupiter, devenu grand, s'associa Mé-
vangile ainsi, aucun ministre, aucun mem- tis, ce qui désigne la prudence qu'il fit pa-
bre ne peut être excommunié que pour cause raître dans toutes les actions de sa vie. Ce fut
d'immoralité ou pour propagation de doc- par le conseil de Métis qu'il fit prendre A
trines contraires au ebristianistne, ou pour Saturne un breuvage dont t'enet fut de vo-~
négligence des devoirs imposés par la parole mirpremièremenUa pierre q u'il avait avatée,
de Dieu. et ensuite tous les enfants qu'il avait dévorés.
h 6. L'office et les devoirs des pasteurs et des Pldton, qui l'appelle la déesxe de la bonne
ministres sont d'institution divine, et tous conduite, la fait mère de Porus, dieu de t'
les anciens dans l'Eglise de Dieu sout égaux; houdance. Métis devint ptu9 tard une des
DICTIONS. UES REL)G<ON!.m.
65) DtCTtONNAiRE 6ES RËUGtO~S. 6~.

principales divinités des Gnostiques, ` et en- t MEUI, divinité égyptienne, personnifica-


suite (<cs Temptiers. Foy. MÉTÉ. tion de la pensée ou de la raison. M)te est
MËTORCtES.sacriHce institué par Thésée; une des transformations du dieu Thoth. Foy.
on t'on'ra!t te 16 d'août, non pour les étran- TanTH.
gers qui s'établissaient à Athènes, mais pour MEULEN, génie du bien, adoré par les
tes habitante, en mémoire de ce qu'ils avaient Araucanos. peuples sauvages du O'iii.
quitté teufs bourgs pour tenir leurs assem- MEUHVIARE, dieu des anciens Cot'ibé-
blées dans la vilie. riens, qui n'est connu que par une inscrip-
MËTOPOSCOPtR, art de découvrir le tem- tion tatine portant ~eM<!t))«tO Deo.
pérament, les inclinations, le caractère, par MEWLEWtS ou MAULAWis. ordre de reti~
t'jnsnoction on du front (~MMr~), ou des gieux musulmans fôndô par Djctat-eddin
traits du visage. Les Métoposcopes distin- Mewtana, surnommé Moita~Hunk 'r, mort à
guent sept lignes au front, à chacune des- Counya. l'an 672 de t'hegire (~273 de Jésus-
quettes préside une ptanète Saturne à la Christ). La réception dans cette congtéga-
première, Jupiter à la seconde, et ainsi des tion est accompagnée de cérémonies parti-
autres. culières. L'aspirant est tenu de travailler
MËTRAGYRTjE, surnom de Cybèh', mère au couvent, pendant miUe et un jours consé-
dcg djeux, On appelait aussi M~'a~t/r~M, cutifs, dans tes derniersemptoisde la cuisine;
les prêtres ambulants qui faisaient la quête c'est pourquoi il est appelé cat'a.coM</o~A~t,
pour cette déesse, Fo! ÂGYRTESet MÉttA- garçon noir. Au terme prescrit, on procède
GYnTBS.. à son initiation. Le chef de cuisine, qui est
MÉTROON. Les Grecs appelaient ainsi en l'un des derwischs les plus notables, le pré-
généra! un temple consacré à Rhéa ou Cy- sente au scheikh qui, assis dans l'angle du
bete, et en particulier/celui que les Athé- sopha, le reçoit au milieu d'une assemblée
niens avaient étevé à l'occasion d'une peste génerate de tous les religieux du couvent.
dontits furent affligés pour avoir'jeté dans Le candidat baise t.) main du chef, et s'as-
t)no fosse un des prêtres de la Mère des sied devant lui sur la natte qui couvre )o
dieux. parquet de la salle. Le chef de cuisine met
MÉTROPOLE, c'est-à-dire ville mère. Les sa main droite sur la nuque, et la gauche
Grecs pppelaient ainsi les vittes d'où étaient sur le front du récipiendaire, en récitant ce
sorties des colonies pour aj)er s'établir dans distique persan, de la composition du fonda-
d'autres pays. Ces çolonies regardaient tou- teur même de l'ordre « C'est une véritable
jours tes villes dont elles étaient sorties com- « grandeur et une féticité réettf de termer
me leur mère-patrie. Dans la suite des temps. « son cœur aux passions humaines te re-
les Romains donnèrent le nom de tK~fopo- « noncem' nt aux vanités du monde es) t'heu-
les au~ villes principales ou capitales de « reux effet de cette force victorieuse que
chaque province de l'empire; et comme le « donne la grâce du prophète. H Ces vers
gouvernement civil fut la règle du gouverne- sont suivis du 2'eMtr; après quoi le scheikh
ment ecclésiastique, les églises établies dans couvre la tête du nouveau derwisch, qui va
les villes métropoles furent aussi appelées se placer avec le chef de cuisine au milieu
tM~'ppo~M, ~e~meres; leurs évêques fu- de la salle, où ils se tiennent tous deux dans
rent nommés métropolitains. la posture la plus humble, les mains croi-
MËTROPOUTAIN. C'est le nom qui fut sées sur ta poitrine, le pied gauche sous le
donné, dans t'Ugfise grecque, au~ évoques pied droit, et la tête inclinée vers t'épauto
des yities métropotcs. Ce titre est très-ancien, gauche. Alors le scheikh adresse ces paroles
et se.trouve employé dè~ le temps du concile au cht;f: « Que~tt's services du dorwisch ton
de Nicée. Les Grecs t'ont toujours conservé; ¡ « frère soient agréables au trônedela majesté
mais les Latins lui ont substitué ceux de « divine et aux yeux de notre saint fonda-
primat ou d'archevêque. En Afrique, c'était « tenrt 1 que sa satisfaction, sa féticité et sa
le plus ancien évoque de chaque province gloire s'accroissent dans ce ni't des hum-
qui jouissait du titre et des prérogatives de « btec, dans cette cellule des pauvres 1 Di-
méiropotitain. Oo trouve, dans l'histoire ec- « sons Rott en t'hnnneur <je Mt'wtana. »
clésiastique. qu'il y a eu d(;s évoques qui On répond BoM (lui Dieul), et t'abrégé,
ont porté te nom de métropolitains, sans quittant sa place, va baiser la main du
avoir de suffragants. Pendunt le schisme scheikh, qui lui fait atorsdt's exhortations
étevA en France à la fin du siècle dernier, la paternelles sur les devoirs de son état, et fi-
Constitution civile du-ctergé avait supprimé nit par ordonner à tous les dcrwischs de
te Utre d'archevêque pour y substituer celui l'asi-embiée de reconnaitre et d'embrasser
tle métropotitain. leur nouveau confrère.
Les métropotitains ont la préséance, dans Les Mewtewis se distinguent par la singu-
teurs provinces, sur tous les autres évoques. larité de leur danse, qui diffère d'avec celle
Ils ont droit de donner et de conurtner l'or- des autres sociétés aussi t'appet~e-t-on
dinatidn aux é'Oques do leur province, de ~ma au lieu de ~«"r, et les salles qui y sont
convoquer tes couciles provinciaux et de les consacrées, ~ema'/f/tot)~. Leur construction
présideF, de veiller au )naintie') de !n-foi et est même différente ta pièce représente
de la discipline, dans toute t'étenduc de là une espèce de pavillun assez teperet soute-
prsvincet de juger les appets des évoques nu pi.'r huit colonnes de bois. Ces derwischs
leurs suffragants. Toutes ces prérogatives ont aussi des prières et des pratiques qui
soct d? droit ecctésiastiqae. leur sont partj~Uéres, Ch~ e< les exer-
6S3 MEW MEW 63:
<
ciccs 'paMics ne se font ord)nauremeTtt que vancem vers tui à pas ients, les pras croisés~
par neuf, onze ou treize individus. ils com- et ia tête inclinée vers ia terre, Le premier
mencent par former un cercle, assis sur des acs religieux., arrivé presque en face du su-
peaux de mouton étendues sur te parquet à périeur, salue d'une Inctihation profonde !a
égaie distance les une" des autres: ils res- tabictte placée au-dessns de son stége, et~
tent près d'une demi heure dans cette posi- qui présente le nom de Mewtana, fondateur
tion, les bras croisés, tes yeux fermés, la de l'ordre; Gagnant ensuite par deux s;)uts
tête penchée, et dâns un profond re- te cûté droit du scheith, i) se retourne yqc.s
cueillement. Le scheikh ptacé au bout, sur tui, te satue prpfondén~ntet cbm'nence ta
un petit tapis, rompt te silence par ua danse. E)ie consiste a tourner sur le ti;)on
hymne en t'hooneur de ta divinité, et tnvite du pied droit, en s'avançant lentement et
ensuite t'assemblée à chanter avec lui le /'a- faisant insensiblement te'tour dé ta'saHe,
<o, premier chapitre du Coran. les yeux fermés et iës bras ouverts: ii est
« Chantons, dit-il, le /a<t<t à la gtoire du jsuiv) du second derwisch, cetui-ci du trqisiè~
saint nomde Dieu, en t'honneur de la bien- me, et ainsi des autres qui Bnissent par pc-
heureuse tégion des prophètes, mais Sur- cuper )a saHe entière, en répétant tous le
tout deMahbmet le choisi, le plus grand, même exercice, cnacun séparc!t)ënt, et à
le plus auguste, te plus magniSque de tous une certaine distance t'un de l'autre. Cette
les prophètes, et en mémoire des quatre danse dure environ deux heures ette n'est
premiers khalifes, de Fatima ta sainte, de interrompue que par deux tégéres pa~së~.
Khadidja la chaste, des imams Hassan etHos- pendant tesqueHes téscheikh récite différen-
séin, de tons les martyrs de la mémoraMé tes prières/Vers ta (!n de t'exercice, i)
y
journée de Kerbéta, des dix disciples évan- prend part tui-môme en se pbçant au cen-
gétisés, des vertueuses épouses du prophète, tre des religieux; reprenant ensuite son siè-
de tous les diseiptf's zétes et tidètes; de tous ge, it récite des vers persans qui expriment
les imams interprètes ~e la loi de tous les des vœux pour ta prospérité de t.) rétinien
docteurs, et de tous tes saints ét saintes de et de t'Etat. Le générât de tordra y <;st de
t~istam. Chantons aussi en t'hpnneurde son nouveau nô'nmé, ainsi qut; je sultan ré-
exce~e~ce Mewtana, fondateur de notre or- gnant, en ces termes: a L'empereur des
dre de son exceU'~ncë Suhan et-Ouiéma (son Musutmahs eUe p)usaugust''des'monar<)aes
père),du seigneur Burhan-eddin (son précep- de la maison ottomane, suttan.nts desut-
teur) de S.che)khSchems-edt)in(so"c<sécra- tan, petit-~ts de suit~n, sutt~n Abdut-Med-
teurj deVaj.idé sultane (samère) de Moham- jid-Knan fils de suttan Ma!)mpud-Kh;)n,
med Atieddtn Effendi (son uisetso" vicaire), r etc. e ici le poëmc fait mention de tous tes
de tous tesTchétébis, ses successeurs; de princes du sang, du grand vizir, du moufti,
tous tes schcikhs de tous les derwischs et de de tous les pachas de l'empire, des qutémas,
tous t<'s protecteurs de notre institut, auxquels de tous tes schetfdis etbie~fattcurs détor-
le Tr.ès-Haut daigne accorder paix et misé- dre. et de toutes !es mitices musulmanes, en
ricorde. Prions pour ta prospérité constante du ciei po.ur io
invoquant ies bénédictions
de notre sainte société~ pour la conservation succès de ipurs armes contre tes ennemis de
du très docte et tr,ès-vénérabte Tchétéhi-Ef. t'empire. « Prions ennn pour tous tes der-
fcndi (général de l'ordre), notre maitre et sei- wischs présents et absents, pour tous les
gneur pour ta conservation du sultan ré- amis.de notre sainte société, etgéoératement
gnant, le très-majestueux et ttès-çtément pour tous tes Ëdèies morts ou vivants, soit
empereur de la foi musulmane pour la en prient, soit .en Qcodent; )' La cérémonie
prospérité du grand visir~ du scheikh ~et- se termine par un autre chant du jatiha; 6es
islam, et pour cette de toutes tes nntiçes ma- cxercjces onUfeu deux fois par semaxie
hométaxes et de tous les pèlerins de la sainte.e ie mardi et te vendredi, fmmédidtement
cité de la Mecque. Prions aussi pour ~e repos1s après iapnére de m~di.
de rame de tous les instituteurs, de tous tes Les Mewtcwis ont coutume de distribuer
scheikhs et de tous les de~wischs des autres de l'eau aux pauvres; on les
appette ppur
ordres pour tous tes gens de bien; pour cette rais.onxacM.eGhansons. Le dps chargé
tous ceux qui se sont distingués par leurs d'une pu.tre~ j)s pinçouren~ tes rues en
a'uyn's, Jeurs fondations et teur~a~.tesde criant: Ft~&t<A (c'est-à-dire :~ans te
bienfaisance. Prions encore pour tous les sentier de Dieu. ou plutôt dans ta vue dp
Musulmans de l'un et de l'autre sexe, de ptatre à D!eu), et donnent de i'eau à tons
t'Orient et de l'Occident; pour le maintien ceux qui en veutent~sans jamais rien exi-
de toute prospérité, pour t'étoig"e.é<jtde ger ;s~)ts reçoiyp.nt qut/tque rétrihutjon, c'est
toute adversité~ pour t'accompitss'einent de pour ta partager avec tes pauvres. Ces mo-
tous tes vonux salutaires, et p 'ur le succ~ nastères' des Mewiswis sont ies enjeux dotes
de toutes les entreprises touabtes cnH". de- dt ~ous ceux de t'emp're Ottoman celui du
mandons à Dieu ~u'H daigne conserver en gônér.d de i'ordre, a Coanya, possède des
nous tes dons de sa grâce et te feu de son terres ç'ms.iderabics. Les reitgK-ux de cet
saint amour.e ordre
ordr,ç sont c90~j~s r des
~o»t ~prt cpusiderés grands .de,d,e
~i!~ g,r.~J}~,S
Après le fatiha, que t'assemblée chante en i0')ptre.
.corps, te scheikh récite te <et&:r et te sa/a- MMWLO~D, mot ar~ateque-rqn Bourrait
Ma<, auxquels succède la danse. Quittant traduire par moe< (on le prononce encore
leurptace tous àtafois~ les der~ischsse ran- ~at~o~eu~Md,t;<Md,~tc.,) c'est une
geut en Cte à ta ganache supérieur, ets'a- tetc'it~t~u~ë'eu'i558 par Mourad ULett
655 1 CfCttONNAtMDEShËUGtONS. 6M
l'honneur de la nativité de Mahomet. On la de couleurs différentes. Les grands officiers
célèbre le 12 de la lune de rabi premier (i); de l'Etat vont placer deux de ces plateaux
:elle consiste principalement en un panégy- ainsi chargés, les uns devant le sultan., les
rique sur la vie, les miracles et la mort du autres devant le grand vizir, le moufli, les
prophète, prononcé à la cour du sultan oulémas, les seigneurs, chacun suivant son
c'est pourquoi elle n'est que pour les grands rang. Dès que le premier des trois chantres
de l'Etat et non pour le peuple. Mouradjéa a uni la première partie de t'hymneMewtou-
d'Ohsson remarque que les cérémonies diyé, il descend de chaire, et cède la place
qù'on y observe s'écartent de l'esprit du au second, qui continue. Au moment où
culte public de l'islamisme, en ce qu'elles celui-ci prononce les paroles qui annoncent
sont un mélange de pratiques religieuses et la naissance du prophète, toute l'assemblée
de cérémonies civiles et politiques. se lève, et on procède à la cérémonie de ta
Le Mewloud se célèbre toujours, comme réception d'une lettre officielle du schérif <!c
les deux fêtes de Beiram, dans la mosquée dû la Mecque pour le sultan. Cette lettre est la
sultan Âhmed, à cause de la commodité réponse à celle que Sa Hautesse adresse tous
qu'offre au cortége du sultan la place im- les ans au prince de l'Arabie, au sujet de la
mense de l'Hippodrome qui est en face. E)!e sûreté des pèterins, et de différents autres ob-
a lieu vers les dix heures, entre la prière du jets relatifs au pèlerinage. Le Muzdedji-Ba-
matin et celle de midi. Les différents ordres schi, qui s'est arrangé de manière à revenir
de l'Etat se rendent séparément à la mos- de ta Mecque quelques jours auparavant,
quée en grande pompe et chacun des sei- remet au grand vizir la lettre du schérif, en-
gneurs, suivi des officiers de sa maison, est veloppée dans une bourse de satin vert. Ce
placé conformément à son rang, ou suivant premier ministre la remet au réis-effendi qui i
l'étiquette particulière à cette solennité. d'un pas grave se rend à la tribune du sul-
Lorsque le sultan a pris place dans sa tri- tan, précédé du grand maître des cérémo-
bune, la cérémonie commence par un pané- nies et du muzdedji-baschi.~Le kizlar-
gyrique divisé en trois parties, dont chacune aghassi reçoit la lettre vers la porte de la
est prononcée successivement par trois tribune, la présente au sultan, qui la lui re-
scheikhs, savoir celui de Sainte Sophie, donne après t'avoir parcourue. Le kizlar-
comme le premier de tous les prédicateurs aghassi la rend aussitôt au réis-effendi, pour
des mosquées impériales celui de la mos- être déposée dans la chancellerie impériale.
quée où se célèbre la fête, et enSn l'un des Pendant cette cérémonie, te mewloudiyé se
scheikhs des autres mosquées impériales, continue, et aussitôt cet hymne fini, les trois
dont chacun jouit alternativement de cette Mewioud-Kbanan reçoivent chacun un caf-
distinction, suivant le rang qu'occupe sa tan d'honneur. Ceux qui ont apporté ou
.mosquée. Pendant le panégyrique, tes deux transmis la lettre du schérif reçoivent aussi
premiers gentilshommes de la chambre du de leur côté soit une fourrure de zibeline ou
sultan lui présentent trois fois, au milieu un caftan, chacun suivant son rang. L'office
du discours de chacun des trois scheikhs, du se termine par une courte prière de toute
sorbet, de t'eau de rose et du parfum de bois t'assemblée, et le sultan rentre au sérail.
d'aloès. Dans les mêmes moments, une Ce jour-tà, comme aux deux fêtes du Bei-
soixantaine d'officiers du sérail font les mê- ram, il fait des libéralités au peuple.
mes honneurs à toute l'assemblée des Outé- Cette fête se célèbre aussi dans les autres
tNas et des seigneurs. A mesure que chacun mosquées impériales, mais à des jours diffé-
des trois scheikhs Gnit son discours et des- rents, et ordinairement dans le cours de la
cend de chaire, il est reçu sur les derniers même lune ou de la lune suivante mais
degrés par deux grands officiers qui le sou- ette a lieu sans éclat et avec très-peu de cé-
tiennent sous les bras par distinction, et le rémonies.
décorent, au nom du suttan, d'une fourrure MËY, sacrifice offert par les Chinois pour
.de zibeline.. demander au ciel que l'empereur ait des en-
À la suite du panégyrique, les muezzins fants.
de' la mosquée entonnent, du haut de leur Ml, démons aériens qui, suivant la
tribune, lè nath-schérif, hymne à la louange croyancedes Chinois, infestent les montagnes.
du prophète. Quinze autres chantres, placés MEZOUZOTH, nom que tes.Juifs moder-
derrière un siège portatif, consacré à la cé- nes donnent à certains morceaux de parche-
rémonie du jour, chantent un des cantiques min qu'ils enchâssent dans les poteaux ou
llahis ou spirituels. Après quoi, trois minis- jambages des portes de teurs maisons, pre-
tres, appetés Metc~Md-tamaM, montent nant à la lettre ce que Moïse leur ordonne
sur ce siège et psalmodient successivement dans le Deutéronome, en disant Vous K'oM-
le mewloudiyé, espèce d'hymne en vers turcs, MterM jamais la loi de Dieu vous <a grave-
sur la nativité du prophète. Alors les baltad- re.: sur ~M poteaux de vos portes. Ces parûtes
jis du sérail, au nombre d'environ deux ne veulent dire autre chose, sinon Vous
cents, s'avancent, tenant en main-de grands vous en souviendrez toujours, soit que vous
cabarets, garnis, les uns de confitures sèches, entriez dans vos maisons, soit que vous en
les autres de dix à douze vases de porcelaine sortiez. Mais les rabbins et les docteurs hé-
oa de cristal, pleins de sorbets de nature et 'breux ont cru que le législateur demandait
quelque chose de plus, et qu'il fallait pren-
(1) ï) est singntier que les Musulmansde l'Inde cë!è- dre ce commandement à la lettre. Mais afin
bi'<:t)t,te même jour, la K~u Je la mort .c Mahomet. de ne pas se rendre ridicules en écrivant
657 M!C M!C 658
ostensiblement sur leurs portes les comman- de la terre du fond des eaux mais il ne put
dements de Dieu,. ou plutôt pour ne pas les en retirer que quelques grains de sable par
exposer à la profanation des impies, ils ont le moyen'de ce dernier il sut néanmoins le
ordonné de les écrire sur un parchemin et de mettre si bien à pront. qu'il le fit servir de
les enfermer dans une botte. On écrU donc sur noyau à une haute montagne. Il command-a
un carré de parchemin préparé exprès, avec au renard de tourner autour de cette mon-
une encre particulière, d'un caractère bien tagne, en l'assurant que chacun de ses tours
carré.cesmotsdu chapitre vtdnDeutéronome: agrandirait la terre. Le renard tourna pen-
.E'c~Mte, Israël; Jehova notre Dieu, Jehova est dant quelque temps mais il se lassa bientôt.
utt. JTMaimeras Jehova ton Dieu de tout ton et Michabou acheva lé reste. A peine les ani-
c<BMr, de toute ton ~~e et de toute ta force. maux eurent-ils pris possession de la terre
pt ces paroles que je te dis aM/OMfd'/tMt seront que ta discorde se mit entre eux Michabou
sur ton ccfttr, e< lu les inculqueras à tes en- en détruisit plusieurs, et de leurs cadavfes
fdnts, et tu les.méditeras étant assis dans ta il forma les hommes. Ces hommes nouvelle-
maison, etHMarc/taM< sur la route, <OH cou- ment créés inventèrent contre les bêtes l'arc
cher e< à ton lever. Tu les liras en signe sur et les ftècbes. L'un d'entre eux, s'étant un
les mains, et elles seront comme des frontaux jour écarté des autres, découvrit une cabane
devant <es yeux et tu les écriras sur les po- dans laquelle il trouva Michabou, quitui
teaux de ta maison et sur <et portes. On laisse donna une femme et leur traça leurs devoirs
ici un petit espace blanc, et d~ continue par respectifs. La chasse et la pêche' furent lé
ce passage du Deutéronome depuis le verset partage de l'homme la cuisine, la que-
13 jusqu'au verset 20 du chapitre xt Il ar- nouille et-les soins du ménage furent desti-
rivera, ~t.<;oMSobéissez d mes commandements, nés à la femme. Michabou maria de même
etc., jusqu'à ces paroles Tu les centras sur les autres hommes qu'il avait créés il leur
les poteaux de ta maison e< sur <M por<e/. donna puissance sur les animaux, les avertit
Après cela, on roule ce parchemin, on le qu'ils mourraient un jour,'et qu'après la
met dans un tuyau de roseau ou de métal'; mort its iraient dans un lieu de délices. Les
on écrit à l'extrémité de ce cylindre le mot hommes vécurent heureux et contents du-
schaddai, Tout-Puissant et on le met rant quelques sièctes mais le genre humain
aux portes des maisons, des chambres et de s'étant extrêmement multiplié, il fallut cher-
tous les lieux qui sont fréquentés, on l'atta- cher de nouveaux pays .pour ta chasse. Là
che sur le battant de ta porte, du côté droit, y discorde et la jalousie se mirent parmi les
et toutes tes fois qu'on entre dans~ta maison chasseurs, et telle estToriginedeta guerre.
ou qu'on en sort, on touche le cylindre du Les Canadiens font en l'honneur de Mi-
bout du doigt, et on baise ce doigt par dévo- chabou des festins, dans lesquels on est
tion. obligé de manger toute la chair des animaux
MIA, nom des temples des Japonais. Foy. qui sont servis ce serait un mauvais pré-
MiYA. sage pour te maître du festin, si les convives
MIAO, temples des Chinois. On donne ne mangeaient pas toutce qui leur est pré-
aussi ce nom à la saHe des ancêtres, que senté il devrait s'attendre à être traversé
chaque individu a dans sa maison c'est là dans ses entreprises. Quant aux os, on les
que l'on place les tablettes sur lesquelles consacre à Michabou et aux esprits.
sont inscrits les noms des défunts de la fa- M. de Chateaubriand fait de Michabou le
mille, et que l'on se rend chaque jour, pour dieu des eaux, et la personnification du chat-
s'acquitter des cérémonies prescrites envers tigre il ajoute 'que les hommes furent créés
les défunts. Ces tablettes portent te nom de par le Grand Lièvre, et que Michabou s'op-
Mtdo-<cM.. posa de toutes ses forces à cette entreprise.
MICHABOU ou MtCHAPou, dieu du ciel et Le même auteur fait naître Michabou 'à Mé-
créateur du monde, suivant la cosmogonie chiHimakinak, sur le détroit qui joint le lac
des sauvages du Canada. Huron au lac Michigan. De là ce dieu se
Les indigènes rapportent s'il faut' en transporta au détroit, jeta une digue au saut
croire le témoignage du baron de la Hon- Sainte-Marie, et, arrêtant les eaux du lac
tan, que Michabou, après avoir créé le ciet, Alimipigôn,.il fit tetac Supérieur, pour pren-
forma ensuite tous les animaux et les plaça dre des castors. Michabou apprit de t'arai-
sur des bois flottants à la surface des eaux. gnée à tisser des filets, et il enseigna ensuite
Il réunittoutes ces différentes pièces de bois le même art aux hommes. Ce dieu réside
en forma une espèce de radeau, 'sur lequel dans un lac immense situé par delà les mon-
ces animaux demeurèrent plusieurs jours tagnes qui sont au couchant,du lac supé-
sans prendre aucune espèce de nourriture.' rieur. w
Mais Michabou, prévoyant que ces créatures' MtCHËE, le sixième des douze petits pro-
ne pourraient subsister longtemps ainsi, et phètes dont nous avons les œuvres dans l'An
que son ouvrage serait imparfait, s'il n'ob- cien-Testament. H exerca son ministère dans
viait aux résultats de la faim, se vit obligé le royaume de Juda, sous les règnes de Joa-
de recourir à Michinisi, le dieu des eaux, et tban, d'Achaz et d'Ezéchius. « It prophétise, 1
voulut lui emprunter un peu de terre pour ditM.Cahén, contre Israël et Juda, contre
y loger tes animaux. Celui-ci ne s'étant pas ce dernier particulièrement. Il attaque les
trouvé disposé à faire droit à la requête de chefs qui oppriment le peuple par l'injus
Michabou, ce dieu envoya tour à tourte cas- tice les faux prophètes dirigés par leur in-
tor, la loutre et le rat musqué pour amener térêt, les sacrificateurs qui rendent la jus-
DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 660
M< p<Mtr de l'argent; tes riches qui trom- t'ûn étaitgardé par un serpent et t antre par
pent et, en généra), le peuple qui, par sa un lézard vert, franchir huit collines et par-
dureté et ses vices, se révolte contre les courir une vallée oà le vent était si tort nu'it
vrais prophètes. !t se plaint amèrement lançait à la figure des fragments de cailloux
queja droiture et la piété aient disparu, tranchants. On arrivait ensuite en présence
et qu'il n'y ait plus ni amopr ni fidélité de Micttanteuctti, auquel les morts offraient
parmi les plus proches parents.entre l'homme les objets qui avaient été enterres avec eux
et sa femme, tes parents et leurs enfants, a à cet effet. Pour sortir de ce lieu. il fallait
–(f M'chce, dit Ejchhorn~ est poëte; pour traverser une rivière nommée CA<CMnappc[
l'exposition. la Cnesse des traits et le subti- (neuf fois), qui faisait neuf fois le tour
!i)e. it peut lutter avec tsaïe. H est difficile du Micttan. On n'en venait à bout qu'avec
d'en citer des exemptes, car chaque ligne de l'aide d'un chien roux, que l'on tuait chaque
ce prophète est un exempte. » fois que l'on enterrait un mort, et qui allait
M)CHEL(OBDRp. DBSAt«T-); ordre militaire attendre t'âmo dans cet endroit pour la pas-
institué à Amboise, par to roi Louis XI, le ser sur l'autre rive.
1~ août 1M9. Il ordonna que tes chevaliers MtCTLANTEUCTU. dieu du Micttan, ou
porteraient un collier d'or, fait à coquilles la- de l'enfer mexicain. Fo~ MtCTtAff, et OMA-
cées t'une à l'autre, et posées sur une chat TECCTU.
nette d'or. d'où pendait une médaille de l'ar- MtBCARD, ou JfnnAetm, monde des
change saint Michel, ancien protecteur de la hommes; l'un des neuf mondes des anciens
Fr;'nce. Les statuts de cet ordre furent coin- Scandinaves, it est situé au centre de tous
pris en soixante-cinq chapitres, dont le pre- les autres autrefois les dieux t'hfthitërcnt
mier établit qu'il y aura trente.six gen)its. et y construisirent la ville céleste d'«t'<<,
hommes dont le roi sera le chef, et qu'ils cité des Ases.
quitteront tout autre ordre antérieurement 2" C'est le nom du grand serpent fils de
reçu.s'its ne sont ducs, rois ou empereurs. Lobe, le- génie du mal. Odin le précipita
La devise était cxpri'née par ces paroles dans ta. mer, où ronge ÉtcrneHethentsâ
ymmen~t tremor C'CMn:. Cet ordre, après qoeue. Ailleurs il est représenté cô'ntne en-
a voi' été en honneur sous quatre rois, devint tourant la terre de sef replis. A ta fin des
vénat sous le règne de Henri il; la reine Ca- temps combatlrà contre Thor, qui le ter-
therine de Médiciii le donnait indifféremment rassera et lui portera un coup mortel mais
à tout te monde, et on t'appelait le collier d 6n. expirant il vomira des (lots do venin qui
<ot~M M/M. de sorte que tes seigneurs n'en étoutï' ront son vainqueur.
voûtaient plus. C'est pour le re'nptacer que MtHLtKJ.déité finnoise, habitante des
Henri Ht institua t'ordre du Saint-Esprit bois, où elle réside dans un château, avec les
cependant it ne voulut pas abolir celui de déesses ses compagnes, qui favorisent les
Saint-Michel; it prétendit au contraire le ré- chasst urs. Elle passe pour la mère nourrice
tabtir en sa force et vgueur; c'est pourquoi de t'ou's.
aucun chevalier commandeur n'était admis MiHN-MO, montagne centrale de t'uni-
à l'ordre du Saint-Esprit, qu'il ne fût aupa- vers, seton.te système cosmogonique des
ravant <heva!)er de Saint-Michet. En consé' Bouddhistes barmans; c'est le ~roMdes
quenc~, ta veille du jour où il devait recevoir Indiens. Ce mont occupe le centre de noire
t'habitet te collier du S.'int.Esprit.i) était globe, et a une hauteur de quatre-vingt-
créé rhevatier..de l'ordre de Saiot-Michet à deux mille yodjanas (deux cent quarante-six
cet effet, it so mettait à genoux devant le mitte tieucs), et ses racines ~'enfoncent
roi, qui le frappait sur tes épaules du plat dans la terre à la même profondeur. Autour
d'une épée nue, en lui disant De par so!n< de co mont sont disposées les grandes ites
<?fo~et e< de par sqint Ahc/ie~eooM~/aM dans la direction des quatre points cardi-
cAecn/ter. naux chaque grande ite est environnée dé
MtCmBtCS!, un de Manitous ou bons cinq- cents petites !tes sept montagnes sont
génies des sauvages du Canada il n'est au- rangées autour du Mien-'mo. La plus haute
t)re ()u'unf espèce de petit tigre, qui fuit t'ap* atteint. la moitié de la hauteur de ce mont,
proche de l'homme et s'acharne à la pour- et en est séparée par une distance qui égale
suite des antres animaux. On dit même que sa hauteur. Les autres montagnes vont en
poursuivent un ours ou diminuant toujours chacune de moitié de
torsque tesch.'sseurs
u" bœuf, it ~'étaocc avec fureur sur t'animât cette qui lui-est opposée~ et conservt'nt une
distance C~s ttes ont cha-
poursuit!. L<'s sauvages disent que ces petits prop'~rtionnctte*
tigres sont des Manitous qui aiment les cune une forme différente. Celle du ht'rd a
ho'nmes c'est pourquoi ils tes honorent et huit mille yodjanas d'étendue et présente la
les considèrent a têt point, qu'ils aimeraient forme d'un carré long celle de t'fst a deux
piiexx mourir que d'en tuerunsen). mille yodjanas et rpssembte à une demi-)u-
MtCHiNiS!. dieux des eaux chez les sau- ne celle du sud a dix mille yodjatias et oHre
la forme d'un triangle; enfin F!)p de t ouest
vages rtu Canada. Foy. M<CHABou.
MtCTLAN, enfer des M'-xteains, lieu obs~ a deux mille yodjanas et offre t'ospect d'une
cur situe dans le centre de la terre, et gou- pleine tune. Au sommet du tt)ont Mien-
verné par le dieu Aftc</on<eMC<ït. Pour y ar- tno sont les six contrées dc~ ~Va~ ou eires
river, il fallait d'abord passer entre deux divins.
montagnes qui frappaient sans cesse l'une MIHR, génie du soleil dans la Bdythotogic
contre )'au!rc, traverser deux endru!ti! dont persane, ou plutôt la nersonnifiMti'~n d:)
C61 M)K ML 662'
eutei! c'est celui que les Grecsct te;. Homains barre transversate en forme de a taqoeUë
ont connu sous le nom de Mithra. Le soleil on ajoutait quelquefois plusieurs autres tra-
est aussi honoré par les Hindous, sous le verses c'était la mesure et l'indice des pro*
nom de J~t'MtN. Voy. MtTHRA. grès du Nii. On en fit te signe d'un bon-
MiHKAt}, concavité pratiquée au fond des heur désiré ou' de la délivrance d'un ma!.
mosquée", dans t'épaisspur du mur. EHe est Le mibias devint enfin une amulette, qu'on
haute de six ou huit pieds, et n'a d'autre ob- suspendait au cou des malades et à la main
jet que d'indiquer la position géographique de toutrs les divinités bienfaisantes. D'autres
d<; t:) Mecque .vers taqueHe on doit se tour- ont vu dans la croix auséë du NUl'image du'
ner en faisant ta prière; c'est donc très-im- phallus et le symbole de !n fécondation.
proprement que Mouradjeà d'Ohsson t'ap- MtKOSI, chapettes qui dépendent des
p(')të«tt<e<. tt y a ordinairement deux cier- Htu/ox ou lemplës,dés Japonais. Elles sontcar-
gt'i, t'on à drohe, l'autre à gauche du Mih- récs, hexagones ou octogones, très-propre-
r.)b; ils sont entretenus aux frais du fonda- ment vernissées, ornées en dehors de cor-
teur de la mosquée; mais les âmes pieuses niches dorées, et en dedans de plusieurs mi-
peuvent en aj"u'cr d'autres/en vertu d'une roirs, de figures découpées en papier, et
fondation perpétueHe. Ainsi quelques mos- d'autres coHfichets. Elles sont soutenues par
qUécs en ont quatre, six, huit, dix. etc. ils deux bâtons pour être portées en proces-
sont toujours ptacés à côté des deux pre- sion, ce que l'on fait à certaines fét- s avec
miers en ligne droite, le long du mur lé beaucoup de pompe et de solennité. Quel-
nombre. cependant n'excède jamais ce!ur de quefois la figure du Kami auquel le miya est
dix-huit, neuf dé chaque côté du Mihrab. Enn consacré, et tes reliques qu'on y garde, sont
cas de nôuvcttes donations le caï'n ba- portées dans ces mikosis. Le chef des KanoQ-
sctti de la mosquée, au lieu d'en augmenter sis les tire alors de la châsse où elles sont
le nombre, les réunit à la masse des ancien- renfermées dans le temple, tRs porte sur
nes, et fait faire de plus gros cierges eh son dos au mikosi, 6t les y place en mar-
forme de flambeaux. Les chandeliers sont chant à reculons; mais auparavant on a eu
communément de cuivre; très-peu de mos- soin do faire retirer le peuple, comme une
quées en ont d'argent; celle de Sainte-So- race impure et profane, indigne de voir les
phie en a deux grands d'or massif, triste choses saintes.
monument de~ dépouiHcs de la Hongrie. MIKOTO, titre réscrv.éaux Kami, dieux et-
MtHUGAN.féte que tes anciens Persans té- demi-dieux des deux premières dynasties
tébraicnt le 16 du septième mois eti t'hun- qui régnèrent sur le Japon. On peut traduire
ncurdusoteit, parce que ce fut Ce joufr-)à ce mot par divinité il correspond au chinois
que le premier roi mit sur sa tête uue cou- <ïM", vénérable.
ronne qui représentait cet astre. MtLADtS. num que l'on a donné en Orient
MIKADO, un des titres du Daïri ou empe- à une secte de Juifs caraïtes, parce qu'ils dé-
reur du Japon, que quelques-uns considè- terihin.iteht. les nèoméuies, non par les pha-
rent comme le pontife de la retigion du'Sin- ses seusibtes de ta lune, comme leurs core-
to. Non-seulement il a le pouvoir de faire des mais d'après les catc~ts astro-
ti~ionaircs,
dieux, mais il est lui-mêmé un objet de nomiques, ou par tes conjonctions du soleil
cuttc et d'adoration pour les Sintoïstes. et de la lune. Ce nom arabisé vient sans
Comme on suppose qu'il descend en ligne di- doute de t'hébreu iSin <no<a~. qui signiHe,
récte des anciens Kamis de la nation, et qu'il chez les rabbins, la noavetk tune.
a hérité des vertus et du caractère auguste
da ses célestes aïeux, on le regarde comme M1LDA, déesse de la beauté chez les an-
ciens Lithuaniens ettecorrespoodaita Fréya,
l'imagé vivante de ces divinités, et on lui divinité Scandinave, t'.ttë était mère de
rend à peu près les mêmes hommages
Kaunis, t'amour, qu'on représentait sous la
qu'aux Ki'mis de premier ordre. On croit
forme d'un nain.
même que tous les dieux du pays ont un
respect infini pour sa personne et qu'ils se MtLDAWNtKAS, prêtres lithuaniens qui
font un devoir de le visiter une fois t'an: On étaient spécia)ement chargés de brutar
prétend qu'ils choisissent le dixième mois des parfums en l'honneur de Mitda.
pour cette 'respectueuse visite, et qu'ils se MtLLENAtHES. On donne ce nom à cer-
tiennent alors auprès de lui, bien que d'une tains personnages des premiers sièctes, qui
manière invisibte c'est pourquoi ce mois est prétendaient que Jésus-Christ devait
appâté le mois sans dieux, car, cornue on sur la terre pendant mille nns. &vec les jus*
les suppose absents du ciel et des temples, tes seuls, lesquels jouiraient alors de toutes
on netcur rend aucun hommage. Plusieurs sortes de délices. Ils appuyaient leur opinion
des Mikados ou Daïris ont été mis après sur plusieurs passages de l'Apocalypse, qui,
!cur mort au rang des divinités nationales. en effet, pris dans un sens trop tittérat,.
Quetques-nns regardent le titre de ~f</M~o semblent leur être favurabt'-s. Ce sentiment
comme an diminutif'te cetui de /<t<~<o., dieu; a même été soutenu p:)r plusieurs anciens
mais Ktaproth prétend qu'il est correctif du Pères, p<irPapi!S,parsa.nt Justin; etc. Mais~
chinois li, et qn'it signiHu si~tptement empe- tes partisitus du millénarisme étaient divisés
reur il peut se traduire par la XM~/tme sur la nature d<;ta béatitude terrestre, que
por<e. les uusptaçaieut dans tesptaisirs spi'Huets,
.~iKtAS, symbole égyptien, otîrant la fi- tes autres dans les plaisirs f-ensueis. U'autrea
gure d'une longue perche surmontée d'une saints Pères, et éo particutier saint Denis~
6o5 P)CT)ONNAmE DES REL'CtONS. cg
d'Alexandrie, saint Jérôme, le combattirent lock, a beaucoup amélioré l'état naturel ftn
avec force. gtobe ( ta 'plupart des savants sou~ienneu~
Cette opinion trouva, au x!ï" siècle, un précisément le contraire). Les progrès des
nouveau défenseur dans l'abbé Joachim sciences et des arts, dit Worthington, sont
dont les rêveries répandues parmi les Frè- encore un acheminement à ce but mais ees
rés Mineurs s'y maintinrent pendant quel- progrès seront accélérés vers l'an 2000
que temps. Elle fut enfin renouvelée par tes parce qu'alors le millenium commencera et,
protestants, qui voulurent appuyer sur t'A- matgré quelques désastres causés dans cet
pocalypse leur doctrine touchant l'Ante- intervalle par la perversité de Gog et Magog,
christ et la prétendue prostitution <te l'E- tout finira par les nouveaux cieux et la nou-
giise romaine et l'on trouve encore plu- veHe terre annoncés dans l'Apocalypse. Le
sieurs savants personnages qui ta soutien- mal physique et le mal moral disparaîtront
nent. la mort mémene moissonnera plus personne.
Nous donnons ici, d'après l'Histoire des Les justes persévéreront dans la justice !e
<e<Mre~t'eM<M, les sentiments de plusieurs plus haut degré de bonheur terrestre durera
théologiens protestants du dernier siècle. jusqu'au jugement dernier, qui, fongtemps
Th'omas Burnet et Whiston croient que la après, terminera cette scène brillante, en les
terre sera purifiée par le feu, et que de cette menant au ciel à la suite de Jésus-Christ.
matière ainsi puriBée Dieu fera une création M présume que ce pourrait être l'an 25,920
nouvelle. La'terre et l'atmosphère seront ce du monde à la, fin de la grande année
qu'elles étaient dans l'état paradisiaca), ptas platonique.
capables dès lors de procurer à l'homme Suivant Lowman, lemt~eKtMm estSgura-
des jouissances. Ceux qui auront reparu à tif de t'état heureux de l'Eglise, délivrée des
ta première résurrection, mentionnée dans persécutions et des corruptions i! doit du-
l'Apocalypse, ch. xx, v. 6, seront sur la rer depuis l'an 2000 jusqu'à l'an 3000.
terre pendant mitle ans, dans un état de Selon le docteur Cotton-Mather, la confia-
bonheur, moindre toutefois que celui qui gration du monde aura lieu lors du second
suivra le jugement universel. avènement deJésus-Christ, qui ensuite crée-
.Fteming, appuyé sur ce passage de l'Apo- ra de nouveaux cieux et une nouvelle terre.
calypse, pense que les saints les plus distin- Celle-ci, vrai paradis, aura pour habitants
gués de l'Ancien Testament étant ressuscités des justes, dont la postérité sera exempte de
à ta mort du Sauveur, les saints du Nou- la mort et du péché mais le mariage n'aura
veau auront part également à la première pas lieu parmi les saints habitants des nou-
résurrection ;its apparaîtront aux divers veaux cieux, que Dieu enverra de temps en
habitants de la terre pour faire revivre par- temps sur la nouvelle terre pour instruire
mi eux l'esprit religieux, et l'Eglise prospé- et gouverner les nations. Cet ordre de cho-
rera. Ils seront pendant mille ans avec Jé- ses durera au moins mille ans. Tous les ha-
sus-Christ dans un état heureux, mais infé- bitants de la nouvelle terre passeront, soit
rieur à celui qui suivra le jugement dernier. successivement, soit simultanément, dans
Fleming, d'accord en cela avec Burnet et les nouveaux cieux.
Whiston, diEFère de ceux-ci sur te tieu où les Bellamy croit que le millenium sera un
justes jouiront de ce millenium il les met au règne spirituel de Jésus-Christ sur la terre
ciel-avec Jésus-Christ, tandis'que ceux-ci il n'y aura plus ni guerre, ni famine, ni vi-
les placent sur la terre. ces, ni extravagances l'industrie fleurira,
Ray adopte une rénovation de la terre le globe fournira des vêtements et la subsis-
on n'y retrouvera pas les mêmes plantes, ni tance à un nombre d'habitants bien plus
les mêmes animaux ils seront remplacés considérable qu'aujourd'hui. Dieu sera uni-
;par d'autres qui auront la bonté et la perfec- versellement connu et adoré et dans cet
tion au suprême degré mais il doute si ce espace de mille ans il y aura plus de gens
jgtobe, embelli après la résurrection géné- sauvés que dans tous les siècles précé-
rale, sera l'habitation d'une nbuvette race dents.
id'hommes, ou seulement un objet de con- Keitt,ministre anglican, pense que le
itemptation pour quelques esprits bienheu-. millenium commencera à la fin des trois
reux. phases du règne de l'Antechrist, qui sont le
Selon Whitby, le tntHentMmest l'état pros- papisme, le mabométismeett'inndétité. Alors
'père du christianisme après la chute de sera établi un règne de bonheur éterhe!,
~'Antéchrist et la conversion des Juifs, qui, sous la conduite du Rédempteur. La nouvelle
jttnis aux gentils, formeront une Eglise sur Jérusalem sera, comme le jardin d'Eden,
;ïaqueUe Jésus-Christ régnera mille ans; séparée du monde, qui continuera à être un
ornais ce serait détériorer le sort des saints lieu d'épreuves le démon tentera les saints,
;que de les amener sur ta terre pour y goû- mais enfin le monde sera détruit alors ar-
ter un bonheur.de !e genre car la nouvelle riveront la résurrection, le jugement der-
attiance n'est pas fondée sur des promesses nier, la punition éternelle de Satan et de
~temporettes: le chrétien est censé mort au ses adhérents, le bonheur éternel des jus-
monde, sa conversation :est dans le ciel. tes.
Worthington pense que l'Evangile ramè- Winchester soutient qu'à l'ouverture du
nera graduellement t'état du paradis à la millenium, l'empire turc sera affaibli, pour
suite d'événements dont plusieurs sont <Icjâ faciliter aux Juifs leur retour u Jérusalem.
accomplis ict fuUcdé.tuge, qui,se!on Sher- Gog et Magog, figurant leurs ennemis, les at-
MIN 66G
e~ MtM
et réduisent t!
tMMKM/Ms; ce sont les plus tolérants de touss
tiquent, prennent Jérusalem,
les habitants à la dernière extrémité. Alors 1 Hindous
les comme ils passent pour admet-
Jésus-Christ parait dans les nuées, les en- t
tre un destin aveugle et irrésistible, its pro-
fants d'Israël le reconnaissent pour le Mes- f
fessent un totérantisme absolu à l'égard des
le tM:«eHtMm glorieux commence, ils autres sectes. Ils examinent et discutent les
sie ni
redeviennent le peuple chéri de Dieu, le fdogmes de celles-ci sans les condamner
rien décider. Ils recommandent une
peuple fidèle, heureux et saint. Les douze i
oser
et
tribus sont dans la Palestine, sous le gou- 1
grande indulgence en-matière d'opinions,
les
Yernement du Sauveur. Jérusalem est reba- 9
affirment que toutes les sectes, toutes
de tous tes peu- ]religions conduisent à la même fin, qui est
tie; elle est le rendez-vous varient dans les
nou- 1 téticité,
la
ptes pour adorer Dieu dans un temple quoiqu'elles
`
y tient sa cour de là il moyens d'y parvenir.
~veau. Jésus-Christ cé!èbre au-
envoie des. saints dans toute la terre pour MIMER ou M<M)R, Scandinave
instruire les nations; Satan est enchaîné, trefois par sa réputation de prudence et de
aux peu-
l'Evangile se propage, tous tes maux physi- sagesse. Pour mieux en imposer
ques cessent, la population s'accroît te ples, Odin, leur législateur, portait toujours
sa tête avec lui, la consultait dans les affai-
bonheur règne. Mais à la fin du millenium,
Satan, déchaîné contre les nations, les atta- res civiles, et feignait d'en recevoir des ora-
font de Mimir le dieu de la
que à la tête d'une forte armée, le feu du cles. D'autres
ciel le dévore. Viennent ensuite la résurrec- sagesse il avait acquis cette qualité pré.
tion, le jugement générât, la destruction du cieuse en buvant tous les matins de l'eau de
monde la terre n'est plus qu'un gtobe de la fontaine Vergelmer, qui coulait des raci-
feu où les méchants sont punis dans les nes du frêne céleste. Odin doit aller le con-
siècles des siècles. Ensuite il y a de nou- sulter souvent avant le combat fatal qu'il
veaux cieux, une nouvelle terre, une réno- livrera au loup Fenris; avant la conflagra-
vation générale te péché et la misère ces- tion du monde entier. Les savants du Nord
sent le bonheur et la sainteté sont absolus ont voulu retrouver Minos dans ce person-
et universels, et Jésus-Christ règne dans nage allégorique..
l'éternité. MtMERK),divinité Hnnoise, une des vieilles
déités vierges qui habitaient les forêts, et.
Nous pourrions multiplier beaucoup de
semblables citations mais ce que nous ve- fournissaient la proie aux chasseurs.
nons de dire suffit pour donner une idée de MIMt, nom d'unè idole du Loango elle
ces folles rêveries, émanées du cerveau de consiste en un tronc d'arbre assez éteve,
quelques songe-creux; nous ferons seulement sur lequel on place un sac rempli de plu-
et d'au-
observer qu'elles ne sont pas plus absurdes mes, de coquilles, d'os, de sonnettes
mais le principal de ces bi-
que tes théories modernes des fouriéristes. tres bagatelles
do
MIMALLONES ou MtMAnoNfDEs nom joux est un collier de verre, surchargé
que l'on donnait aux Bacchantes, qui, à petites coquilles, du milieu desquelles pend
l'imitation de Bacchus, portaient des cornes. une pièce de bois creux, sur laquelle on
Les uns dérivent ce nom de Mimas, monta- frappe respectueusement. Ce mokisso est en.
fermé dans une petite hutte environnée de
gne de l'Asie Mineure, où la célébration des il est si res-
orgies se faisait avec beaucoup d'appareil bananiers et d'autres arbres
la
les autres, de là licence effrénée des discours pecté qu'un nègre qui n'aurait pas gardé
des Bacchantes. continence la nuit précédente n'oserait y
MiMANSA, un des systèmes philosophi- toucher.
ques des Hindous, peut-être le plus ancien. M1MON, l'un des dieux Telchines, hono
Son objet est l'interprétation des Védas son rés dans ilte de Rhodes. Foy. ÏELCHtNHs.
dessein, dit un commentateur, est de déter- MINA, vallée proche de la Mecque, dan'
miner le sens de la révélation son grand laquelle les Musut't'ans croient que Caïn c'
but estd'étabtir les preuves du devoir, com- Abel offrirent leurs sacrifices. C'est pourquo
ce licu fut dès lors consacré aux sacrifices
prenant sous cette expression ta vertu, les du pèlerinage,
sacrifices et les autres pratiques de religion. qui ont tieu à l'époque dans
L'école du Mimansa est divisée en deux; le les fêtes d'Id-Adha, ou du Corban. Avant
PoMf<M-tMa<Ma ou AarMa-MtmcMMCt(pre- d'immoler l'animal, les pèterins doivent je
mier Mimansa ou Mimansa pratique;, et ter sept pierres contre le démon, en mémoire
l'OM~ara-MttHOTtM on ~t'a/MM-MimonM decc que Abraham, passantparce lieu pour
(dernier Mimansa ou Mimansa théologique) aller sacrifier son fils Ismact, chassa à coup!
appelé aussi F~anta. de pierres Satan qui lui suggérait de ne po<n'
Le Mimansa, philosophie des nombres et obéir à Dieu. En tançant ces pierres, te pè
des sons, rappelle la doctrine des Pythagori- terin doit dire « Au nom de Dieu 1 Dieu est
et des siens. Rends,
ciens, qui prenaient la musique et les règles grand en dépit du démon
de l'harmonie pour base de tout un ensem- ô mon Dieu, les travaux de mon pèlerinage
tes yeux. Ac
ble d'idées. On y voit' une intelligence pre- 'dignes de.toi, et ngréabtes à
mière, un son simple, qui s'exprime par corde-moi te pardon de mes offenses et de
une parole ou un verbe, et une multitude de mes iniquités. »
sons composés, émanés du son éternet im- MtNAKET, tourelles qui accompagne.
les musquées des Musulmans elles ont à la
mense, et qui sont les créatures. Djaimini
est regardé comme l'auteur de ce système. base trois ou quatre toises de dinmètre, c'
Ceux qui le suivent portent le nom de Mi- se terminent cil pointe surmontét) d.'u-a er.ois-
667 D)CT!ON:SA)KE
DESRELtGtO~S. 668
sant. Ces fourches sont le plus souvent cou- la cinquième, que l'on peint avec des talo-
vertes de plomb elles n'ont ni cloches pour nières, eut pour père Pallas, à qui, dit-on,
appeler les ndètei! à la prière, ni horloges etteôta la vie, parce qu'il voulait la violer.
pour sonner les heures mais elles ont une Sain! Clément d'Atexandrie en compte éga-
ou pfusieurs galeries circulaires et superpo- lement cinq: la première, Athénienne et
sées, sur tesuup))es montent )es muezzins fille de Vntcain la seconde, Egyptienne et
p't~r appeler les Musu~tmans au tempie. Les fille du NU t.) troisième, fille do Saturne,
m 'squées "rdinaires n'ont qu'un minaret taquette avait inventé l'art de la guerre la
mais les mosquées impériales et les princi- nuatrième, fille de Jupiter; et ta cinquième
pales de celles du second ordre ont deux, fille de Pallas et de Titanis, fille de l'Océan,
quatre, et quc)qu''s-unes méme.jusqu'à six laquelle, après avoir ôté la vie-à son père,
'te <s nèt'hes. ~o! EzAf, MuEzztK. Fécorcha et se couvrit de sa peau. Paui-anias
MtNËENS. Avant la destruction de Jéru- parle d'une Minerve, fille de Neptune et de
satfm, les Minéens-formaient une secte de- Tritonio, nymphe du lac Triton, à taquetie
mi-juive et demi chrétienne, dont les mem- on donnait des yeus bleus comme à son
bres é'aient circoncis, Ils se réunirent bien- père, et qui se rendit fan~ use par des ou-
tôt après aux sectateurs d'Rbiou, dont t'hé- vrages de taine,.dont elle fut ('inventrice.
résit' commençait à se faire jour. Cet Ebion Mais la plus célèbre et celle qui doit être
était d'un bourg nomme Cacata, au pays de c~'ptée seule au nombre des grandes dées-
liasan; son nom,.en tangue hébraïque, signi- ses, est la Minerve qui naquit du cerveau
ftiut pauvre, et ses partisans faisaient profes- de Jupiter, mythe ingénieux quiindiqne que
sion de pauvreté. Les Minéens admirent Dieu seul produit la sagesse et peut la don-
ators la pturaHté des femmes ils faisaient ner aux hommes où plutôt ne pourrait-on
même une obtigation de se marier avant pas y voir no vestige de la doctrine du Lo-
t'age de puberté, Ils disaient que Dieu avait gos? 7 Au lieu de chercher à soulever les voiles
iais-é l'empire du monde à deux êtres, au qui couvraient cette donnée antique, les my-
Christ et au diable que le diable avait tout't thologues grecs t'ont ridiculisée en t entou-
pouvoir sur le monde présent, et le Christ rant de fabtes absurdes. Ils racontent que
sur te siède futur. Le Christ avait été créé Jupiter avait résolu de-s'unir à Métis, la
comme les anges, mais il était plus grand prudence, mais ayant connu par l'oracle
que tous les anges Jésus était né de Joseph quête fils que cette déesse portait serait le
et de Marie, à la manière des autres hom- plus sage des dieux, il avala )a mère et l'en-
mes mais ensuite, ayant fait des progrès fant. H en éprouva une indigestion qui lui
dans la vertu, il avait été choisi pour être causa un violent mal de tête il alla trouver
Fits de Dieu par le Christ, qui était descendu son fils Vulcain qui, pour lui décharger to
sur lui sous la forme d'une colombe. Foy. cerveau, lui fendit le crâne d'un coup de ha-
EBtO!S)TES. che. Minerve sortit du cerveau du père.des
MtNËRVALËS, fêtes romaines en l'hon- dieux, armée de pied en cap..
neur de Minerve, dont l'une était eétéhrée Semblable à la Dévi des Hindous, Minerve
le 3 de janvier, l'autre le 19 de mars ettes seconda son père avec succès dans la guerre
duraient chacune cinq jours. Les premiers qu'il eut à soutenir contre tes Géants; et
se passaient en voeux adressés à la déesse, comme ce fut principalement à son sage et
les autres étaient emptoyés à des sacrifices puissant concours que l'on dut de remporter
et à des combats de gladiateurs. On y repré- la victoire, elle fut invoquée dans ta suite en
sentait aussi des tragédies et les savants, quaHté de déesse des combats.
par la lecture de divers ouvrages, y dispu- Un des traits tes plus fameux de son his-
taient un prix fondé par Ddmitien. C était toire est son différend avec Neptune, pour
durant ces fêtes que les écoliers portaient à donner un nom à la ville d'Athènes. Les
leurs maîtres un honoraire nommé Mi- douze grands dieux, choisis pour arbitres,
KerMt~. décidèrent que celui des deux qui produirait
MINERVE, fille de Jupiter, déesse de la sa- la chose la plus utile à la ville lui donne-
gesse, de la guerre, des sciences et des arts. rait son nom. Neptune, d'un coup de trident,
Etteest app'éeen grec Pallas et Athéné fit sortir de terre un chevat;Mi"rve pro-
7Vct'</<en égyptien. Les Latins ont cherché duisit un olivier, ce qui lui assura la vic-
t'étymo)"gic de son nom dans les verbes mi- toire elle appela donc. de son non), la vit~e
Mart, menacer m)Kt<ere, diminuer monere, nouvelle Athènes. Varron nous apprend que
thé' Ut, donner des conseils. On disait au- ce qui donna lieu à cette fable, c'est qu'en
tréfois Menerva, mot qui ne nous semble bâtissant, tes murs d'Athènes, Cécrops trouva
pas fort éloigné du sanscrit fMCKMtttn, doué un olivier et une fontaine; que l'oracle de
de sagesse (par lé changement assez fré- De)pbes,consu!té à ce sujet, conféra a Mi-
quent en latin de t'~ en r.). nerve et. à Neptune le droit de nommer la
Les anciens ont reconnu plusieurs Miner- nouvette ville, et que le peuple et le sénat
ves Cicéron en admet cinq l'une mère assemblés décidèrent en faveur de la déesse.
d'Apollon t'autre, issue du Nil, honorée à Vossius voit dans cette fable un différend
Saïs en Egypte la troisième, fille de Jupiter des matelots qui reconnaissaient Neptune
la fjuatnëmc, fille de Jupiter et de Coriphe, pour leur chef, avec le peuple attaché au
fille de t'Océan, nommée Cor:e par les Ar- sénat gouverné par Minerve, et la préférence
cadiens, et à taquette on doit l'invention des donnée~ la vie champetresur la piraterie.
chars attelés de quatre chevaux de front Peut-étre, dit Noët, est-il plus nalurel d'ex-
669, Mm MtN 670
pliquer cette fable, qui se retrouve chez tes Jaquette était la téte de Méduse. Que!qt)es-
Corinthiens et tes Argiens, par ('introduc- uns prétendent qu'elle était faite de ta pe.~u u
tion du nouveau culte qui s'étabUssait au du géant Pallas, que Minerve avait tué en
détriment d'un plus ancien. se défendant de ses poursuites. Quetquefois
a Quoi qu'il en soit de ces explications, t'égi'te est prise pour le boucU<'r de Minerve,
continue le même auteur.ou peut dire que mais plus rarement. Presque tous les monu-
les-anciens regardaient cette déesse comme ments anciens s'accordent lui donner l'é-
la plus noble production de Jupiter; aussi gide pour cuirasse, et l'erreur de prendre
était-t'He ta seule qui eût mérité do parti- te bouclier de cette déesse pour son égide
ciper aux prérogatives de la divinité su- est tenue vraisembtabtement de ce qu'on
prême. C'est ce que nous apprend l'hymne voit indistinctement sur l'un et sur t'an)re
deCaHimaque sur les bains de Minerve. On la tête de Méduse. Hérodote dit que les Grecs
y voit que cette déesse donne l'esprit de pro- prirent des femmes africaines les vêtements
phétie qu'ette prolonge à son gré les jours et fétide avec lesquels ils avaient coutume
des mortels, qu'etto proctire le, bonheur d'habiHer Minerve. Les animaux qui lui
après la mort, que tout ce qu'elle autorise étaient consacrés étaient surtout la chouette
d'un signe de tête est irrévocablef et que et té dragon, qui accompagnent souvent ses
tout ce qu'elle promet arrive infailliblement; images. ~'est ce qui donna lieu à Dé'nos-
car, ajoute le poète, elle est là seule dans le thénes <;xité de dire que Minerve se plaisait t
ciel à qui Jupiter ait accordé, te glorieux dans la campagnie de trois vilaines bêtes la
privilégo d'être en tout comme lui, et de jouir chonfUë, le dragon et le peuple.
des mêmes avantages. Tantôt elle conduit MINEURS (CLERUs). ordre des Clercs Ré-
Ulysse dans ses voyages, tant&t. i')te daigne guliers, fondé par Jean-Augustin Ardonc,
enseigner aux uttes de PandarO l'art de re- pré're génois, qui s'était associé avec Fran-
présenter des Heurs et des combats dans les çois et Augustin Caraccioli, el dont ta pré-
ouvrages de tapisseries. C'est encore elle .miére maison fut étabhe à Naples. tts furent
qui e'nbeltit de ses main% le manteau de approuvés par Sixte Yen 1588, et par PautV
Junon. Enfin, c'est eHe qui construit )~ vais- enl6Ù5. tts.se répandirent en ttutie et en
seau des Argonautes. ou en trace le dessin, Espagne. Ces Clercs ont des maisons de
et qui place à la proue )c bois partant, coupé quatre sortes dans celles qui sont nommées
dans la forêt de Dodone, tequet dirigeait leur maisons d'exercice, on s'occupe à procurer
.route, les avertissait des dangers, et leur in- aux Cdè~'s tous tt's secours spirituets; <t'au-
diquait les moyens de les éviter langage tres sont destinées pour former les novices.
Cguré~ sous lequel il est aisé de reconnuitre Les troisièmes sont des cottéges où iis en-
un gouvernai).. seignent toutes sottes'de sciences,non-se4-
« Minerve ou Pallas était aussi te symbole lement aux retigieux de t'ordre, mais aux
de la providence divine. On la supposait externes de plus on~y reçoit ceux qui veu-
vierge, parce que la prudence ne~ commet lent faire des retraites.spiritueUés. Ënftn les
point de fautes, ou parce quel selon Dio- Clercs Mineurs qui tendent à une plus haute
dore, elle représentait t'air, qui est incor- perfection peuvent, avec la permission des
roptible de sa nature; et le sentiment de supérieurs, se retirer dans une quatrième
saint Augustin est que tes anciens voyaient sorte de maison, qu'ils appellent ermitage,
dans Minerve l'air le plus subtit ou la lune. dont t'entrée est interdite aux séculiers.
« Plusieurs villes se distinguèrent par le Ils font tour à tour une heure d'oraison
Culte qu'elles rendirent à Minerve, entre et tous les jours, excepté les fêtes de pré-
autres, Saïs en Egypte, qui le disputait à cepte, il y en â un d'entre eux qui porte le
toutes les autres villes du monde. La déesse cihce, un autre qui prend la discipline. et un
y avait un tempte magnifique. –.Les Hho- troistéme qui jeûne au pain et à l'eau, et
diens s'étaient mis sous sa protection et t'en qui porte sa portion du réfectoire à un pau-
dit que, le jour de sa naissance, on vit vre, auquel il fait en même temps âne ins-
tomber une pluie d'or; mais qu'ensuite; pi- truction.
quée de ce qu'on avait une fois oublié de MtNMRS
(PnÈREs). ordre religieux fondé
porter du feu dans un de ses sacrifices, la au commencement du xn" siécie par .saint
déesse abandonna le séjour de.Rhodes pour Françoisd'A.ssise, qui voulut que ceux qui te
ge donner tout entière à Athènes. En composaient prissent le nom de Fr~t~/j-
effet tes Athéniens lui dédièrent un, temple KtMr~, par humilité, et afin qu'ils se rappe-
magnifique, et célébrèrent en son honneur lassent sans cesse qu'ils devaient se regarder
des fêtes dont la solennité attirait à Athènes comme les derniers des hommes. Depuis, ils
des spectateurs de toute la Grèce. ~o~ ont été divisés en diverses branches, savoir
PANAtHÉNÈEs. Les Romains tui érigèrent tes <7oKMn<ttf~, qui ont un générai parti-
un tempte qui est maintenant t'ogtise de culier tes Qbxeruaft~tM ou ret'gienx de )*é-
Sainte-Marie-Majeure. troite observance, les ~eco~e~ et tes reli-
On lui donnait, dans ses statues et ses gieux de la Pénitence ou du (ter~ orch'e, qui
peintures, une beauté simpte, négligée, mo- sont sous le même général; enfin les CupM-
deste, un air grave, 'noble, plein de force et cttM,.qui ont aussi teur générât parUcutier.
de majesté. Ettc a ordinairement le casque Fo~. t'RANCiscAtOs, et les autres noms. cités
en tête, une pique à lu main. un bouclier Je .dans le présent articte.
t'autrc, et t'égide sur ta poitrine. L'égide MtNG-THANG, sacriGee que tes anciens
de Minerve était sa cuirasse, au milieu de Chmois uuraient au ciel en ptein air.
67< MCTtOMAHtE DES REUGtONS. G72
MtNtMËS, ordre religieux institué par ignorants les éléments de la foi, qui ont soin
saint François de Faute, et approuvé par des pauvres, qui visitent les malades, etc.,
Sixte IV, en ~73. Leur saint fondateur etc. Dans le commerce habituel de la vie, ils
voulut enchérir encore sur l'humilité de saint ont fe même costume que les séculiers
François d'Assise, en statuant que ses reli- seulement ils évitent les modes trop mon-
gieux porteraient le nom de Minimes, afin daines au temple, ils sont en générât vêtus
que, selon la valeur de cette dénomination, d'une longue robe noire ou espèce de sou-
ils se regardassent'comme les plus petits tane mais les Anglicans ont conservé le
d'entre les serviteurs de Dieu. Leur saint surplis ou rochet blanc.
fondateur ayant été appelé en France par le Nous croyons que nos lecteurs verront
roi Louis XI,'ses religieux "ne tardèrent avec plaisir-le détail de quelques ordinations
pas à s'y étabHr, et furent d'abord nommés protestantes.
à Paris les Bons-Hommes, soit à cause du 1° Chez les Luthériens, le candidat qui a
nom de Bon T/omHte que Louis XI et ses fait tes études nécessaires et subi un examen
courtisans donnaient familièremenl à Fran- préatabte se rend à l'église où il doit être
çois de Paule, soit à cause qu'ils furent éta- 'ordonné, en présence des ministres, des juges
blis, au bois de Vincennes, dans un monas- ecclésiastiques et de t'assemblée des Sdètes.
tère de religieux de l'ordre de Grammont, H commence par se confesser avant ou pen-
que l'on appelait Bons-Hommes. En Espa- dant le prêche. Dans la prière qui suit le
gne, )ë peuple les appelle Pères de la Vic- prêche, on fait expressément mention de lui
<o:'n', parce que Ferdinand V remporta sur en ces termes Un tel devant e~re reçu et
les Maures une victoire qui lui avait été pré- ordonné m!'m!s<re par l'imposition des mains,
dite par François de Paule. Les Minimes, .sui'vant l'usage apostolique, prions tous pour
outre tes trois voeux de religion, s'engagent lui que -Dieu lui veuille donner son Saint-
par un quatrième à observer un carême per- Esprit et le combler de sès dons etc.'Le
pétue). It y a aussi des religieuses do prédicateur étant descendu de chaire; on
l'ordre des Minimes qui observent à peu entonne le Veni, sancte Spiritus, et pendant
près la même règle que les religieux. le chant, le surintendant, qui est le. plus
Les Minimes avaient un assez grand nom- éminent du clergé luthérien, se rend à l'au-
bre de couvents en France, en Espagne et tel, accompagné de six coMègues, et suivi du
enttatie. candidat-qui se met à genoux devant lui. Le
MINISTRES nom que- les protestants surintendant s'adressant à ses cottègues
donnent a leurs pasteurs, car ils ont presque après leur avoir communiqué le désir.du
partout rejeté le titre et la qualité de prêtres. postulant, les invite à joindre leurs prières
'Ces ministres ne sont point ordonnés par aux siennes, et lit ensuite le formulaire de
tés évéquës, et par conséquent ils n'ont t'éiection qui est suivi d'une autre prière,
point de vocation' légitime, et l'ordination après laquelle il parle en ces termes aux six
ne saurait leur être vatidement conférée. pasteurs Mes chers frères en -Jésus-Christ,
Mais les Luthériens répondent qu'il n'est -Ye vous.exhorte d poser vos mains-sur M po~-
pas absolument nécessaire quet'ordinatioh <!</aM(qui se présent ici pour être reçu mi-
'soit conférée par. un évoque; quête droit Mtstre de l'Eglise de Dieu, selon l'ancien usage
d'élire et d'ordonner appartient à toute l'as- apostolique, et de coMcoMrtf avec moi pour <e
semblée des Sdètes et ils apportent en revêtir du saint ministère. En achevant ces
preuve ce qui se passe chez les catholiques, derniers mots, it pose le premier les mains
où les évoques étisent et ordonnent le pa- sur la tête du postulant et'lui dit Sôyez et
triarche, et les cardinaux le pape. Mais les deMCMrM consacré à Dieu. Les six collègues
catholiques mettent une grande différence répètent, après le surintendant, ht cérémonie
entre réfection, qui confère un droit, 'et de l'imposition des mains avec tes mêmes
l'ordination, qui imprime un caractère. L'as- paroles; après quoi le surintendant s'adresse
sembiée du clergé et du peuple peut concou- 'de la manière suivante au nouveau-pasteur
rir validement à une élection, tandis que Etant assemblés ici avec le secoMfs du Saint-
l'ordination ou la consécration ne peut être ~E'spft~, nous afOMsprt'e'DteM pour vous,.et
conférée que par celui qui a reçu lui-même nous espérons qu'il aura exaucé nos prières.
la consécration épiscopale. Les Anglicans C'est pourquoi ~e vous ordonne, e vous con-
cependant se vantent d'avoir encore t'épisco- ~rMe,ye vous établis, aMnom de Dieu, pasteur
pat et te sacerdoce; ils pourraient avoir et conducteur des dmes dans l'Eglise de ~V l
raison, s'il n'y avait pas lieu de douter de la Ces paroles sont proprement l'essence de
validité de l'ordination de Parker, qui sacra t'ordination. Eu achevant de les prononcer,
a son tour presque tous les évéquës angli- le surintendant descend de l'autel, et te pré-
cans de son temps. Mais nous laissons aux dicateur ordinaire s'en approche, revêtu do
théologiens le soin de discuter ce point. ses habits sacerdotaux, pour lire l'institution
Les ministres remplissent, dans toutes les de la cène, et consacrer le pain et le vin
communions protestantes à peu près les dont il communie le nouveau ministre, qui
mêmes fonctions qne les prêtres et les curés reçoit la-communion à genoux. Quelques
parmi les catholiques. Ce sont eux qui pré- cantiques et la bénédiction ordinaire termi-
sident aux cérémonies religieuses, qui con- nent la cérémonie, après laquelle tous les
fèrent te baptême, qui prêchent la parole de pasteurs rentrent dans la sacristie. On fé!i--
Meu, qui bénissent le pain et le vin à la cite en latin le nouvel élu sur sa vocation,
cène, qui apprennent aux enfants et aux et le surintendant lui fait de nouvelles. ex-
67~ M)N MIN 6~
hortations sur les devoirs de la chatgc pas- ensuite la Bible entre les mains des nouveaux
torale. Ce rite est celui qui est suivi à prêtres, et les communie de sa main. La
Augsbourg; mais les cérémonies varient.sui- cérémonie finit par une prière convenable
vant les temps et les lieux. et par la bénédiction.
2° Suivant le rite calviniste, la nomination Le candidat au ministère, chez les puri-
des ministres est précédée d'un examen et tains d'Ecosse, doit souscrire avant toutes
d'un discours prononcé parle candidat devant chosesaux dogmes et à la discipline de cette
le synode puis on la, publie par trois jours égfise, et signer la confession de foi. Avant
de dimanches consécutifs dans l'église que son élection, il doit produire une attestation
le nouveau ministre va desservir. Au jour de sa vie et de ses mœurs, par où il paraisse
fixé pour la cérémonie, on se rend dans le qu'il a donné un ptein assentiment à la doc-
consistoire de cette église ou dans le synode, trine de l'Rgtise presbytérienne, qu'il a été
où l'on prononce un sermon analogue à ta constamment orthodoxe, évitant surtout de
circonstance. Ensuite le président de t'as- lire des livres hérétiques, ou dé s'amuser à
semblée lit le formulaire de l'imposition des de vaines spéculations à des paradoxes et
mains au nouveau pasteur, qui est à genoux. à des recherches futites. il doit être examiné
Ce formulaire contient une exhortation assez publiquement sur ta discipline, sur les prin-
tongue sur tous les devoirs du ministère, et cipaux points de la théologie et sur t'Ecri-
une prière que le président prononce les ture sainte. Les-examinateurs y choisissent
mains posées sur la tête-du nouveau pas- eux-mêmes les passages sur lesquels ils lui
teur. La prière étant finie, le président pré- demandent, son explication; et cet examen
sente la main d'association à l'élu, et tous est réitéré plus ou moins souvent à la vo-
ceux qui composent le consistoire font la tonté des examinateurs. On n'oublie pas de
même chose après tui. L'après-midi, si l'im- lui représenter aussi la charge elles devoirs
position des mains a été faite; un dimanche, du ministère et comment il est obligé de
le pasteur qui vient d'être admis au minis- préférer à ses intérêts la gloire de Dieu et
tère prononce un discours que t'eu appelle l'édiBcation det'Egtise,d'y maintenir la
sermon d'entrée. saine doctrine et la discipline ecclésiastique.
3° L'ordination, chez les Anglicans, con-, L'Eglise pour laquelle se fait t'étection doit
siste en trois choses tes prières, l'exhorta- s'y préparer par le jeûne et la prière.
tion et l'imposition des mains. Par les cons- S° Chez les frères de Bohême, on exigè du
titutions de l'année 1603 l'ordination des candidat au ministère des attestations de'
prêtres et des diacres doit se faire les diman- bonne vie; on le soumet à un triple examen
ches qui suivent les Quatre-Temps, au, mo- dans le synode et on lui fait des représen-
ment-du service, dans l'église cathédrale, ou tations vives et souvent réitérées sur les de-
dans une paroissiale du lieu où l'évêque fait voirs, tes travaux et les dangers du minis-
sa résidence, en présence de l'archidiacre, tère. Puis on le fait mettre à genoux et il
du doyen, de deux prébendaires, ou au fait sa prière avec t'assembfée des fidètes. On
moins de quatre personnes graves, qui aient tui tit ensuite les devoirs de la charge pasto-
été reçues maîtres ès arts et reconnues pour rale, et il jure fidétité à Dieu et à l'Eglise.
prédicateurs légitimes; mais ils ne sont que Alors les antistes pu surintendants le confir-
les témoins de l'ordination, et ils n'y parti- ment dans le ministère en posant les mains'
cipent que par leurs prières et par l'imposi- sur sa tête, et en priant pour lui en même
tion des mains..Après l'examen et l'exhor- temps., Après cette imposition des mains
tation qui le suit, et qui précède immédiate- toute t'assem.btée chante le Veni sancte Spi-
ment ta cène, on lit une ép!tre tirée des Actes rtttM; en6n on lui présente la main d'asso-
des apôtres, chap. xx, du verset 17 au ver- ciation. On t'introduit ensuite dans l'église
set 36, et si, dans te.même jour, l'ordinand qui tui est destinée. L'introducteur fait une
reçoit te diaconat et la prêtrise, ce qui arrive exhortation au nouveau ministre et à son
quelquefois, on ajoute le chapitre m de la troupeau; fétu se recommandé aux prières
première Epitre à Timothée; après quoi on des Sdètes, se met à genoux et'prie avec eux.
lit au dernier chapitre de saint Matthieu, du Les prières Snies t'introducteur prend te
verset 18 jusqu'à la fin ou dans saint Jean, ministre par la main, le conduit à l'autel ou
chapitre xx du verset 19 au 2~. On chante à la .table sacrée, lui met le rituel entre les
le Fétu Creator, et après avoir reçu de l'é)u mains, et lui ordonne de commencer à exer-
le serment de suprématie, t'évoque invite cer le pouvoir des oMe par l'administration
l'assembtéedesndètes à contribuer par des des sacrements.
prières mentales au mérite et au succès de M'NisTRE, est aussi ~nom qne porte le
l'ordination, invitation que suit un silence supérieur des maisons des Triuitaires ou
de quelques instants. L'évéque prie ensuite Mathurins. it n'y avait que te supérieur de
tout haut, et fait immédiatement l'imposition la maison de Cerfroy, chef-lieu de l'ordre,
des mains avec les prêtres assistants, sur les qui fût distingué par le titre de prieur.
ordinands, qui sont à genoux. En leur impo- M1NKHA, ce mot signiSait autrefois, chez
saut les mains, l'évêque emploie cette tbr- les Hébreux une ob)st; on sacrifice non
mule, qui est fortement censurée par les sângtant, offerte à Dieu chaque jour dans
puritains Recevez le Saint-Esprit; les péchés t'après-midi. Le Minkha était distingué en
seront remis d, c~M.r d qui vous les reme~re~ i grande et petite oblation. Le temps de la
etc. Soyez fidèles dt~peMMtettt de la parole grande obtation commençait aussitôt après
de Dieu et des ~acremem~, etc. L'cvèque remet midi et unissait sur les trois heures; cetw de
t7S b!CT!OiSNA!RË DUS RELtCioNS. ~6
la petite venatt tmmédiatement après et se queur, firent du Alinotaore )e t'rait de Fin-
terminait un quart d'heure avant te coucher fâme p.tssion de lâ reine Pasiphaé p"ur un
du soleil. Les Juifs modernes dnnffent te nom taure.'u btanc. Ils racontent que eeM'nos
de ~nA/;a à des psaumes, des prières et d''s sacrifiait tous tes ans à Neptune le plus beau
lectures, des litanies et des prières, qu'ils taureau de ses troupeaux, ti s'y trouva une
récitent sur les trois heures de l'après-midi, fois un taureau d'une f~Fme si bette, que le
et qui correspondent ainsi aux nones de roi en substitua un autre de moindre valeur.
i'oftice canonial chez tes chrétiens, foy. Neptune irrité inspira à Pasiphaé une hon-
OFFHAND! n° 1. teuse passion pouf ce taureau, que Déffate
MiNOUESSES, nom que t'en a donné quel- favorisa en construisant une vache d'aifaia.
quefois aux religieuses fondes p:fr saint LeMinotauredut sa naissanceâ ces absurdes
François d'Assise, :)vcc ta coopération de amours. Le même Dédite construisit alors te
sainte Chaire, et qui suivaient une règteana- fameux t;)by ri nthe~ie Crète pou ry renfermer
logue à celle des Frères Mineurs. Foy. le monstre qu'on nourrissait de chair hu-
CLAntSSES. maine. Les Athéniens vaincus fure'x obJigés
M1N01URS, nom des couvents occupés d'envoyer tous tes sept ans, en Crète &Rpt
par les Pauvres Clarisses, appelées aussi jeunes garçons et autant de jeunes Cites,
Jtfi'n6t'M~. pour servir de pâture au Minotaure. Le tri-
~I)NÔS,!ég)s)ateur des Cretois et fonda- but fut payé trois fois mais .) ta quatrième,
teur de leur empire; il gouverna, son peuple Thésée s'offrit pouf délivrer ses concitoyens,
ayec beaucoup de sagesse et de douceur, et il-tua le MinotaUfë~ et se' détivra affG ses
fit bâtir plusieurs villes: entre <'utres,Gï:osse compagnons d'infor~ne, ~asprta'ttduia-
et Phestus.. Afin de donner ses lois plus byrinthe, à t'aide d~unCi ou d~un plan topo-
d'autorité, il se retirait tous les neuf ans graphique, que lui avail do~aé~~etcaet
dans un antre, où il feignait d'avoir des en- Ariàdne, propre 6t~ ~e Mines.
tretiens avec Jupiter, et de rédiger ~on cdde H est facite de r6<a'btirBureettefa<)1e lesfaits
d'après les ordres du souverain des die~x; historique's. Les A~hêoie~s furent vaincus
ce qui tui fit donner par Homère le titre de par 'Ï'OM<M~,~énéta< de Miaos, et contraints
disciple do Jupiter, i) é~aittiis d'Astéries, d'envoyer, tous les sept ans, sept garçons et
surnommé Jupiter, et d'Europe c'est pour- sept jeunes filles en ôtage au roi de Cfèto.
quoi il passa dans la suite pour 6<s du rpi Les A<'het]~ens, pour dist rcd~er leur vain-
de t'Otympe. ~'historien Josephe est le seul queur. puiiti~-rcut ()ue ta reiaeava~teudesii.n-
des anciens qui ait avancé que Minos avait trigues secrètes av~cTauTu~, généra! desa<
reçu ses lois d'ApoHun, et qui t'ait fait voya- utées ~e son mari, et its donnèrent à <héntt&F
ger à Detches pour les apprendre dé ce dieu. pr6somp(<f de )« couronn' pour ~av~r,
La sagesse de son gouvernement, et surtout ttom de ~ft'tM.y<!M~, q<ti, dans ToUentjtoa
son équité, lui on! fait donner après sa mort, des Athé"iens, exprimait une paternité dou-
par les poëles, la fonction de juge des enfers, teuse. 'thésée, envoyé à so~),tour<'om<ne
qu'it partageait avecHaque et Hhadaman~h.e. otage, trouva te~oyen, avec te conco.urs de
Mjnos était regardé comme te président des la fille du roi, qu'ot avait séduite, de <<tire
assises infernates. Homère le représente avec décharger sa patrie de <;e honteux tribut.
un sceptre à ta main, assis au milieu des MtPWTtUS dieu que tes ~omaJns invo-
ombres, dont on plaide les causes en sa pré- quaient pour les petites c'hoses, pour tea
sence. Virgile l.e dépeint agitant dans sa !K<HM<tM.Us tui avaient bâti un petH temp}e
main l'urne fatale où est renfermé le sortie près de la porte Mi"utia, qui tirait soa neat
tous les mortels, citant les ombres S son tri- de cette étfangedi~in'ité.
bunat, et soumettant leur vie entière au MtPLETSKrti, idote syrJenRe, adorée
plus sévère examen. par les Israélites 'id~tâtr&s. L'Ecriture sainte
On tro.uvç des rapports de consbnnance rapporte que Maacha oère tt'Asa, roi de
entre le nom de ~tno~ et ceux du J!feH~ Juda, régente du royaume, ut étever son si-
égyptien, du JtfpMpMindien, et du ~fan~~er~ muiacre p<'t!r ie ptaeerdaNS un bocage; 'nai~
manique, tous l~~ateurs dp leurs peu- son {ils devenu grand mit <ette 'itt.ote en
ples respectifs. pièce,s et tatrûia prés du toïrent de Céd:on.
JI ne'aat p~s ponfocdro ce Minos avec Quetqucs-ans ontvusous ce.tnwn Ptut~'n;
Mines i!, son petit-Sis, père d'Apdrogée, d'autres, avec p)us de vraisembtume, Priaj~c;
d'Ariad~ et ~JB P.hèdre, et auquel itfaut mais ptusieurs commentateur fegarde))) ce
rapporter les fables de Pauphaé, du 'Mi"o- mot comme exprimant sJmptement 'i~e idttie.
tauro et de .Dédate. Le ~~mi~r a _du régner r 2° Oh trouve te tneme nom J~/p~e~t
vers r~h i~OO av~ ère chrétienne et fut parmi tes anciennes divinités du Mortigaw~n
peuj-être co~nporajn de Muïse< tégistatecr Germanie; ce dieu .était, dit-on, représenté
des du second peut ~tre comme le Pfiape des 'Komains.
~é~r~x~1< fèene des a~eieos Taïtie~s. Jts
rapporté y.ers t au 1329. MtRA, parada
.MINO'~pRE, mythe célèbre des Cretois et l'appelaient encore ~~CM~o-Moonoo,?a<'c!d~
des.Gr<'<j}: c'était un monstre moitié homme parfumé. Cet étysée émit s'itué au n~rd~ouest
et m~oitté taurettU~, comme l'eaprimeson nom: de- Haï.itca, su~ la monta~goe TeHtehanicu-
Le Mtttoj'ctM~ pourrail aussi être un homme à naiina; H n'était visiMe a~e'pMtT~s cspr~{
tête de taureau, et !esC/éto.isaut aient em- tes parfums tes fius sua~v~, ~t'-des 'ptMiie~
prunté ce mythe aux Persans. Les Athéniens~ d'une verdure éternette
s'y trpnvaient eH
intére~ésa noircir Minps il leur vain- abondance et t'en y go&tait .d'injeSaMes
67t M!h M!R 678
détices sans pouvoir jamais tes'épuisër. En effet, s'il est certain que Dieu peut sas.
MtRA BAtS, secte d'Hindous qui font pro-. pendre les lois qn'H.étahHes, ou agir con-
fession d'adorer Krichna, réuni, suus la formément à un ordre de choses qne nous
forme de Hanatchhor, à une héroïne nom- ne connaissons pas, peut-on nier qu'it ne
mée Mira-Raï, dont voici la légende abrégée puisse avoir quelquefois des motifs po'jr
Mira était fille d'un petit ra'tja, souv<'ra)n agir ainsi? Mais, dira-t-on,jen'aijam;)is vu
d'une ville appelée Merta. Elle épûusa le les lois de 1a nature suspendues. Qu'en
prince d'Oudayapour; mais à peine fut-elle veut-on condure? Que Dieu n'a jafn.tis fait
établie dàns ta ma.son de son mari, qu'elle de miracles? Mais faudra-t-il absolument
eut des querelles avec sa bette-mère parce qu'un <niracte détienne coin'uunpoxr~re
que celle-ci adoratrice de Dévi. voulait croyabtc? Faudra-t-it que Dieu en op.re
qu'eHe prit part au cutte que toute la fa'nitte en faveurde chaque individu à qui il arrivera
rendait à cette déesse, et que Mira ne voulut de'douter? Alors cène seraient plus des mi-
jamais consentir à abandonner, te cutte de racles. Est-ce Jà une prétention raisonna-
Krichna. Ce refus la fit chasser de la maison bie ? C'est cependant ainsi que Hume a rai-
de son mari. U parait toutefois qu'on ta traita sonné pour nier 1a certitude d'aucun tjuira-
avec une sorte de considération, et qu'on lui cle. Un autre philosophe. Laplace, raisonne
fit une position indépendante mais qu'elle à peu près de ta même manière; mais il
dut cette espèce de transaction ptutôt à son contient qu'il faudrait bien croire un mira-
adresse qu'a sa sainteté personnelle dont cte, si on en était le témoin. Or, il n'est pas
elle avait cependant donné des preuves; car plus certain qu~ nos sens ne nous trompjent
elle but une fois, sa!)S la-moindre hésitation, pasqu'itn'estcertainqu'unefouled'hom'nt'a
un poison que lui présenta son mari, et ettë de tous caractères et de toutes conditions
n'en fut pas le moins du monde incommodée. n'ont pas pu se r&unir pour aUester un fai~
Ueodueà la liberté elle adopta le culte de même miraculeux, si ce fait par lui-même
Ranatchtor, une des formes de Krichna, et est facile à constater et s'ils n'ont aucun
devint la protectrice des Vaichnavas errants. intérêt à te supposer, sans que ce fait mira-
Elle alla visiter, en peicrinage, Vrindav~na culeux soit vrai. Au reste, un autre :in.crév
et Dwaraka lieux honorés autrefois par la dule, J.-J. Rousseau, a avoué franchewest
présence de Krichna. Pendant qu'elle était que, si tout Paris fui attestait .q.a'it a yu ~n
dans cette dernière ville, ))s'ét''va,à0udaya- mort ressuscité, it n'y croir.nt p~s..A tUn
pour, une persécution contre les Vaichnavas, parti pris ifrévocabtemen~ il n'y a rien à
et on envoya des brahmanes pourtara'nener répondre.
de Dwarika; mais, avant de partir, elle alla Parmi tous les mirades q.ni ant concouru
visiter le temple de sa divinité tutélaire pour àFétaMissement du christianisme s~:r4a
premhe congé d'elle. Lorsqu'e!)e terminait terre, nous n'en voyons pas de plus gr.and
ses adorations, i'im~ge de K'icttna s'ouvrit, que son établissement même, qui r.ésume es
Mira s'élança dahst'ouverture, qui se rcfer'' lui seul tous les autres. Et à ce sujet nO(U.a-
ma aussitôt, et Mira ne parut plus. En con- ne pouvons nous empêcher de citer <;c )be,a_u
séquence de ce miracle, ('image de Mira-Baï passage de saint Augustin dans Ja Cité de
est adorée à Oudayapour conjointement Dieu wJt y a trois choses incroyables, dii-it,
aveccetledeRanatchhor. qui néanmoins sont arrivées !t est increy<
MIRACLES événements supérieurs au bte que Jésus-Christsnit.ressusc.ité en.sa c~ !if,
cours ordinaire de (a nature, et dont Dieu se et qu'avec cette même chair ilspit m~Q~
sert quelquefois pour faire écta)ersa toute- au ciel. tt est ja<;royabte quet le monde ~it
puissance èt manifester la vérité aux hom- cru une chose si incroyable. la :est incroyaj)~
mes. C'est une erreur ou au moins une té- qu'un petit no<nbre d'hommes vits, inconnus,
mérité de dire que tes miractes sont des faits ignorants, aicnipu persuader u~ecboses< in-
contraires aux lois de la nature; car pour croyabteau monde etaux doctes <dju monde. P9
parler de la sorte il faudrait que nous con- ces trois choses incroyables les in~r~dutes 09
nussions bien quelles sont ces lois; or, il est veulent pas croire la pre'ni~re'; ils sont con-
certain que t'homme ne les connaîtra jamais traints de.voir la seconde; et ;its ne s~u"
dans leur universalité. Sans doute, Dieu, qui raient comprendra celle-ci sans ,ad:meHre da
est l'auteur de la nature, a la puissance troisième, »
d'asir contrairement aux lois dp la physique On peut distinguer .deas. sortes de ')nir,a-
qu'il a posées il peut simplement les sus- cles ceux que 1 00 doit croire .comme réets,
pendre, mais il a pu aussi se réserver le authentiques et articles de foi, et ceux que
moyen d'agir en certains cas conformément t',on n'est pas obligé de. croire d'une foi ex?
à un ordre de choses que nous ne connais- pUcite. Les premiers sont CiGMX-q.ujont éjté
sons pas, et qui.paraît opposé à t'ordre phy- opères dans t'iotérêt générât det;a retigio.u.t~
sique dont nous avons étudié tes -tois. Nier dans t'éconon'ie de la rédemption du got~e
los miracles, c'est nier la to~te-puissance de humain its sont-consignés da~ns t'Aucica jet
Dieu, c'est t'asservir à quelque chose qui le Nouveau Testament; il est !à remarquer
n'est pas lui, c'est tui ôter son indépendance, qu'its ont été ~our la plupart ou opérés en'
sa liberté, sa faculté de vouloir et d'agir. public ou attestés par un nombre suffii~ant
c'est t'assimiler à la matière inerte; ta néga- de témoins dignes de ,foi: tcts !<.ont, dans
tion des miracles est en quelque sorte ta l'Ancien Testament, le passage de la mer
négation de Dieu. Pourquoi un miracte Rouge, la maa~ne descendue cru tCiet, t'eaM
serait-il en eoi-méme une chose impossible? sortie du rocher, etc; et, dansée NouyMu, jt~
679 r DICT!ONNAUŒDËSREUGtONS. 680
guérison de t'avéug~e-ne, la résurrection de- bième de la pureté; aussi ne yott-on, dans
Lazare, celle de Jésus-Christ, la guérison du les temples des Sintoïstes, qu'un miroir sus-
paralytique assis à la belle porte du tem- pendu à une boule nommée kokoro ou le
p)e, etc., etc. Les miracles que Ion n'est pas cœur. Les Japonais visitent ces temptesayec
obtigé de croire d'une foi explicite sont une profonde vénération. Le corps incliné,
ceux qui ont été opérés en faveur d'un, ou ils curent avec le plus grand recueillement
de plusieurs individus, on qui n'intéressent et en silence leurs hommages au miroir,
qu'une toc;ttité. On n'est pas même obligé de emblème de L'esprit suprême, qui est la source
les connaîire; mais une fois qu'ils ont été de toute création. Ainsi que dans un miroir,
suffisamment constatés, il y aurait de la .disent-ils, on aperçoit les défauts du corps; de
témérité lés nier ou à les révoquer en même ta Divinité aperçoit tes moindres vices
doute. et les mauvaises intentions dans !e cœur hu-
On distingue encore les miracles en vrais main.
et en faux les vrais miracles sont ceux MIROKOU, dieu des marchands, dans !e
dont nous venons de parler; les faux mira- Japon. On te représente avec un gros ventre.
cles ne sont point des miracles, mais ou Foy. FoTTE).
bien ils sont supposés, ou bien ils sont MISCHNA;oujPeM~ro~e, c'est-à-direseco~de
l'effet de t.) physique ou de l'adresse, ou de Les Juifs appellent ainsi le recueil con-
la fourberie, ou de l'ignorance; car le peuple tenant les traditions de leurs pères, qui ont
ignorant a très-souvent considéré comme été observées depuis Moïse, et transmises
des miracles les effets dont il ignorait la successivement par la voie orale jusqu'à
cause. i~ rabbi Juda, surnommé ~accado~c/ le saint,
It n'y a presque point de système religieux et //aMM(Mt, le prince, qui florissait sous
qui n'appuie sa doctrine sur des miracles l'empereur Antonin, l'an 150 de l'ère vul--
mais les prodiges relatés dans les fausses gaire. Ce rabbin, voyant que la science des
religions n'ont d'autre garant que le livre Juifs diminuait, que les lois traditionnelles
mythologique qui les rapporte, et je ne sache étaient livrées à l'oubli, et que le peuple juif
pas que les païens, les Musulmans, les se dispersait de plus en plus, entreprit de
Hindous, les Bouddhistes aient jamais songé rétablir ces traditions et de les consigner
à prouver d'une manière authentique les dans une collection pour empêcher qu'elles
faits merveilleux qu'ils rapportent. Us se ne se perdissent. Il recueillit donc tout ce
contentent de tes proposer à la crédulité des qui en était resté dans la mémoire des Juifs
auditeurs. de son temps, et tout ce qu'il put trouver
Nous croyons inutile de rapporter ici les dans les écrits de ses coreligionnaires; il en
prétendus miracles admis dans les fausses composa un livre, auquel il donna le nom
religions; les principaux sont détaillés dans de.Mischna, et qui ne tarda pas à obtenir un
un grand nombre d'articles de ce Diction- grand crédit auprès des Juifs, qui t'approu-
naire. vèrent et le recurent à l'unanimité. H devint
MIRES, espèce de fées qui, chez les Grecs le corps authentique du droit tant pour ceux
modernes, correspondent aux Parques des qui demeuraient dans la Judée, que pour
anciens, dont elles portent le nom, ~otpKt. La ceux qui habitaient la Babylonie, et on l'ex-
jeune Grecque qui éprouve une émotion in- pliqua dans les académies.
connue, dit le voyageur Pouqueville, fâit ex- La Af~cAtta compose, avec la Gémare, qui
poser, par sa bonne, une offrande de gâteaux en est comme la glose, ce que t'en appelle
et de miel dans quelque grotte, a6n de sup- le Talmud de Babylone elle est partagée
plier les Mires de lui envoyer un époux qu'on en six divisions, qui traitent des-plantes et
a soin de désigner par quelque ernb)ème. de leur usage, des fêtes et des sabbats, des
Les nouvelles mariée~ invoquent ces génies tommes et des mariages, des dommages et
invisibles pour obtenir ta grâce de la fécon- de leur réparation, des sacrifices et des
dité. Le cinquième jour de l'accouchement, choses saintes, enfin des purifications et des
on célèbre la visite des Mires, qui a rem-: souillures. Les rabbins disent proverbia-
placé l'Amphidromie. La plus pauvre cabane lement que la Bible ressemble à de l'eau, la
prend alors un air de fête pour recevoir les Mischna à du vin, le Talmud à une tiqueur
bonnes dotHM, qu'on ne voit jamais, quoi- composée; ou bien que la Bible est comme le
qu'elles emportent là fièvre de lait de l'ac- sel, la Mischna comme le poivre, et le Tal-
couchée. Ma)gré cette attentive bonté, il faut mud comme les aromates.
se garder de la laisser seule, d'ans la crainte MISE, ancienne divinité grecque, qne les
qu'elles -ne lui tordent le cou; car ces fées, Orphiques appellent la mère de Bncchus, la
quoique débonnaires, étant des vierges suran- chaste, la reine ineffabte. Elle est douée des
nées, envient aux épouses le bonheur de la deux sexes. Tantôt elle reçoit les parfums
maternité. du temple d'Eleusis; tantôt elle célèbre avec
M!R!EK, dieu ou génie des Coréens. Cybèle des mystères dans la Phrygie tantôt
MmOIH,symbo)edc)a Divinité chez les elle s'amuse, dans l'île de Chypre,-avec Vé-
Japonais. Le dieu Amatsou fiko fonohi niui- nus tantôt elle parcourt gaiement les plai-
gi-no Mikoto l'envoya sur la terre avec le nes sacrées et fertiles des bords du Nil, où
glaive et la planchette; c'est ce qu'on ap- eUe accompagne Isis enveloppée d'habits de
pelle les trois choses précieuses. Ce miroir deuil, et la tête surmontée de cornes. Misé
est appeté Ma fou «ott-tto kagami, ou le mi- n'est sans doute autre chose que Proserpine.
roir qui aide à arriver. à bon port. it est t'em- Dans les détails donnés par les Orphiques,
681 MIS mis 682
on trouve tes idées de la mère nature, de la vrier, avec une règle à la main; ces saints
lune et de la fertilité. personnages prononçaient des paroles mys-
MISÉRICORDE. 1° C'est une des vertus térieuses, qu'il rapportait à ses auditeurs et
tes plus recommandées dans lechristianisme. en tes prononçant il tombait dansun état d'ex-
On compte communément sept œuvres de tase. Bientôt il se donna pour un prophète, 1
miséricorde corporelle, et autant de miséri- prétendit faire des miracles qui prouveraient
corde spirituelle. Les sept œuvres de misé- sa mission divine; annonça de grands châti-
ricorde corporelle sont 1° donner à manger ments,et-à leur suite le règne de la Miséricor-
à ceux qui ont faim; 2° donner à boire à deet de l'esprit, dont les principaux agents au
ceux qui ont soif; 3<*vêtir ceux qui sont milieu des hommes seraient le Monarque
nus; <t° loger les voyageurs; 5° visiter les fort et le Grand-Pontife.
inurmes; 6° visiter tes prisonniers; 7" ense- Cet homme se Btbeaucoup d'adeptes dans
velir tes morts. -Les sept œuvres de misé- la Touraine et dans le Maine ils ont pris le
ricorde spiritùelte sont 1° donner des con- nom d'associés de t'O~M~rede~a~ftsertcorde,
seils à ceux qui sont dans le doute; 2° in- et portent pour insignes une petite croix
struire tes ignorants 3° avertir tes pécheurs; blanche, sans christ, attachée avec un ruban
4° consoler tes afftigés; 5° pardonner les rose. Ils portent aussi un ruban en l'hon-
offenses 6° supporter patiemment tes inju- neur de l'immaculée conception de la sainte
res 7° prier pour-tes vivants et pour tes morts. Vierge. Dans cette secte nouvelle, la loi su-
2° Les Grecs et tes Romains avaient fait prême est l'inspiration que chacun reçoit
de la Miséricorde une déesse, à taquetteits individuellement et dont il est le seul juge.
avaient etevé des temples, qui servaient Le monde, disent-ils, a vécu sous le règne de
d'asile aux criminels et aux malheureux la crainte depuis Moïse jusqu'à Jésus-Christ;
poursuivis par leurs ennemis. Les petits-fils sous te règne de la <yrdce, depuis Jésus-Christ
d'Hercu!e se réfugièrent dans celui d'Athènes jusqu'à nos jours, et il va passer sous le
pour sedérober à la fureur des séditieux, qui règne de l'amour dans l'OEuvre de. ta Miséri-
les poursuivaient à dessein de venger sur eux corde ainsi règne du Père sous la loi, règne
tes maux que ce héros leur avait fait souffrir. du Fils sousI'Ëvangile, règne du Saint-Esprit
3° On donne, dans tes églises catholiques, sous l'Evangile mieux compris, où le Paractet
le nom de miséricorde à un petit-cul-de-larm- enseignera toute vérité. Dans cette troi-
pe en bois adapté à chacune des stalles du sième période, le Seigneur choisit pour or-
chœur et sur laquelle on s'appuie lorsque' gane Pierre-Michel, qu'il chargea de rece-
la stalle est tevée. On l'a appetée miséricorde voir, d'écrire et de répandre ses communi-
parce que'ce n'est que' par une espèce de cations divines au sujet de l'alliance qu'il
condescendance quel'on permetde s'appuyer va renouveler avec les hommes en-les régé-
ainsi pendant les parties de l'office assez nérant par le Saint-Esprit.
nombreuses où t'en doit se tenir debout. Pierre Michel Vintras enseigne que
Les moines -de l'Orient appuient en pareil l'homme, outre son corps et son âme, a un
cas leurs bras sur une potence oubéquitte. esprit distinct de t'âme que les esprits sont
Les Chartreux donnent le même nom à des anges déchus, qui sont envoyés dans des
l'endroit de leur couvent destiné à mettre corps terrestres en expiation des fautes
tes habits.–EnGn.dans quelques monas- qu'ils ont commises dans le ciel; et ce nou-
tères, on appelait autrefois miséricorde une veau prophète révèle à chacun te nom que
récréation de surcroit et une mesure de l'esprit qu'il a en lui portait dans le ciel.
vin plus grande qu'à l'ordinaire. Cependant un schisme n'a pas tardé à
~° It y a en France une congrégation de naître au sein de la nouvelle religion;, il
prêtres qui porte le nom de Pères de la Misé- parait que; parmi les inspirés et les adeptes
ricorde, qui se livrent à la prédication et à de l'OEuvre de la Miséricorde, beaucoup in-
l'instruction. Foy. MISSIONNAIRES. clinent à regarder Pierre Michel comme
5° It y a aussi plusieurs communautés de inspiré du démon. Ceux-ci se rallient au dra-
dames de la Miséricorde, dont les établisse- peau du Polonais André Towianski, qui, à
ments sont un asile et une retraite volon- l'en croire, a maintenant en lui l'esprit de
taire pour les filles, égarées et revenues à Napoléon ce grand capitaine n<est mort
Dieu; d'autres sont établies pour les orphe- loin de la France, à Saint-Héiène, que pour
lines et pour le soulagement et le pansement expier le tort d'avoir manqué à la divine
des infirmes. mission qu'il avait reçue de régénérer le
MISERICORDE (OEuvRE DELA). En 18M, un mondé selon les idées de l'OEuvre de la
homme des environs de Caen, nommé Pierre- ~t~encot-de e< de l'Amour; André Towianski
Michel Vintras,'se prétendit Htuminé par des s'est chargé d'accomplir cette mission, et
inspirations célestes; il simula des états d'ex- c'est dans ce'but qu'il alla à Rome pour faire
tase dont il donnait le spectacle pendant.des sanctionner sa mission par le pape, qui ne
nuits qu'il appélait mystérieuses, et voulait pouvait, dit-il, refuser de reconnaître en lui
faire croire qu'il était en communication avec, l'envoyé de Dieu.
Dieu ou avec ses organes. JI soutenait que Pierre-Michel Vintras a été condamné, le
Jésus-Christ et la sainte Vierge lui apparais- 20 août 18~2, à cinq ans d'emprisonnement
saient sous des formes humaines; que l'ar- et à 100 francs.d'amende par le tribunal cor-
change saint Michel se présentait à lui sous rectionnel de Caen, pour escroquerie et abus
l'aspect d'un vieillard vénérable; que saint de eonfiance arrêt con6rmé par la Cour de
Joseph se montrait sous le costume d'un ou- cassation. Cette condamnation ne refroidit
DtCTtONN.DES REUGtONS. tH. 22
685 DiCHONiSA)RË DES RËUGtOiSS. 6~t
pas cependant le zèle de ses disciples, do.nt Cfément VÎH, en 1~4, et Urbain Vt!t, en t634.
un certain nombre persévèrent encore daas MISSION, 1° pouvoir que les pasteurs re-
tenrs illusions.Ces fanatiques viennent d'être çoivenL de l'autorité compétente poac prê-
coTidamnés dans le concile de Paris, dont les cher l'Evangile, administrer les sacrements
Pèress'exprimentainsi dansla letire synodale et diriger les peuples dans la ~oie du salât; ·
adressée au clergé et aux Bdètes de teurs dio- les prêtres tiennent leur mission de t'évoque
cèses « diocésain, et les évoques la reçoivent du
« Des débris de plusieurs écoles mystiques souverain pontife. Ce pouvoir émane en
dont lés chefs ne sont plus, une secte s'est dernière analyse de Jésus-Christ, qui a dit à
formée, qui essaye d'étendre dans l'ombre ses ses apôtres Comme mon Père m'a envoyé, je
racines, et qui, sous le manteau de la piété, vous etn-'ote de même.
a déjà séduit un grand nombre d'âmes sim- .2° Ou appelle encore mission une suite de
ples et ignorantes. Nous avons appris avec prédications, de catéchismes et de conféren-
un douloureux étonnement qu'elle était par- ces extraordinaires, que vont donner dans. tes
venue à s'établir dans quelques-uns de nos villes et les villages plusieurs prêtres ou reli-
diocèses, et qu'elle comptait même quelques gieux, par l'ordre des évêques et avec l'agré-
prêtres parmi ses adeptes. Elle a pris le nom ment des pasteurs locaux.
menteùr d'OEuvre de la Miséricorde. Elle 3° Enfin on donne le nom de mt'Mion aux
renouvette des rêveries anciennes, déjà con. travaux des prédicateurs de la foi, qui vont
damnées par les conciles. Elle annonce, dans tes contrées étrangères porter le nom-
comme prochaine dans t'Egtise, une ère beau de la foi et les lumières de la civilisation.
noùveltc qui sera le règne du Saint-Esprit. Les missions, prisés dans ce dernier sens,
Sâ doctrine sur les anges, sur la nature hu- sont essentieHement propres la religion
maine, est contraire à la foi. Elle l'appuie sur chrétienne, parce qu'il n'y a que ta religion
des révélations et sur de prétendus miracles. véritable qui ait la prétention de se dire
Par l'abus le plus impie des choses saintes, universelle, et d'appeler dans son sein tous
pttë fait servir même nos plus sacrés mystè- les peuples de la terre. Ainsi les anciens
res à ses pratiques superstitieuses, et à tou- païens n'ont jamais songé à propager leur
tes les menées souterraines qui ont pour doctrine au delà du cercle de leur nation
but la séduction et là corruption des âmes. respective; tes Brahmanistes regardent leur
« Le point de départ de ces sectaires, système religieux comme propre à leur
c'est l'obscurcissement prétendu de l'Eglise. contrée, et impossible partout ailleurs les
Oubliant les promesses qui tui ont été faites,. Musulmans, it est vrai, se sont répandus au
et qui lui assurent jusqu'à la consommation loin, mais c'est en s'élargissant successive-
des siècles l'assistance divine, ils la déclarent ment, et en imposant le Coran le fer à la
déchue, et ils se présentent pour ta restaurer main; il en a été à peu près de même des
et la renouveler. Bouddhistes, qui ont insinué peu à peu leur
< Nous devions démasquer ces novateurs, doctrine autour du centre primitif; mais
et arrêter, autant qu'il était en notre pou- aucun de ces peuples ne s'est avisé d'en-
voir, tes ravages qu'ils font au milieu même voyer des missionnaires au loin et chez les
de nos troupeaux. Tous les points de cette peuplades barbares pour prêcher leurs
doctrine, dont les auteurs mentent, même en dogmes au péril de leur vie. Les Juifs eux-
la proclamant nouvelle, ont été déjà condam- mêmes, qui possédaient la connaissance du
nés par t'Egtise dans les temps anciens. De vrai Dieu, n'ont jamais cherché à faire des
notre temps, la secte elle-même a été t'ob~et prosélytes au dehors, parce que, commenous
d'une condamnation expresse d~ la part de en faisons l'observation ailleurs, le judaïsme
Grégotre XVI. et de plusieurs évoques. Nous n'est pas une religion, mais une loi faite
avons renouvelé toutes ces condamnationa." pour un peuple particulier.
MtS8EL,Hvre d'église à J'usage des évoquer Jésus-Christ étant mort et ayant satisfait t
&t des prêtres qui célèbrent ta sainte messe; pour tous les peuples de la terre, il s'ensuit
it est ainsi appelé parce qu'il contient tes nécessairement que le christianisme a dû
différentes messes de l'année, seinn les jours chercher tous les moyens pour répandre
et tes fête~. Par extea~iou~ on appelle égale- promptement cet immense bienfait dans tous
ment Missel le même livre latin ouittaduit.que les lieux habités du globe, comme en effet Jé-
l'on metentre les mains des tidèles plusieurs sus-Christ eu' avait donné l'ordre à ses disci-
diocèses, surtout en France, et quelques ples ~ez donc, tK~<nttsex toutes tes nations.
ordres religieux, ont un Missel particulier. Persuadés qu'eux seuls étaient les déposi-
L'ordinaire de la messe est en générât le taires de la vraie foi, que cette foi était pour
même; mais les variantes se trouvent dans tous tes hommes indispensable au salut, ils
tes parties accessoires qui changent presque ont. dû regarder comme- un devoir de
à chaque jour, et qui ne sont pas toujours charité et une obligation pressante de se
les mêmes dans les diocèses eUes ordres dont vouer à cette grande œuvre et de propager
nous venons de parier. On- regarde te pape le royaume de Jésus-Christ. Aussi les apô-
Zachariecotumete premierauteurdu Missel; tres ont-ils été les premiers missionnaires (Ij
saint Grégoire le Grand corrigea son ouvrage et ils ont prêché avec un tel succès chez
et te rédigea dans un meHteurordre,quiso toutes tes nations. du monde connu alors,
trouve presque tout entier dans le Mi~set ro-
main actuel. Ce dernier a vu ses dernières for- (i)' Le mot apôtre (en grec 'A!ro<rr<Aoc) signifie en.
Mt/e, et correspond parfaitement à celui de MfMtCM-
mes consacrées par les papes Pie V,en 1570 naire.
685 MIS M)S 68d
1
que, peu d'années après la dispersion dès inspiré le goût de ces littératures où ta
apô'rës; saint Faut a pu dire Hautement aux science puise chaque jour- tant de richesses
chrétiens de Rome Votre /o: est annoncée etqù'et)e exploite si heureusement au proUt
dsMs f<tMtoers entier. Les successeurs des de toutes les otites.
apôtres ont continué t'œuvre dé léurs de- 6°Ata{ftp<oHM<te; car ce sont eux, )!)
vanbiërsfët ils ne se sont arrêtés <)de tors- ptupart du temps, qùi Ont créé bd ménagé
qu'its n'ont ptUs trouvé de nations à conver~ les relations des Etats européens avec tes
tir; Les naissions, tt est vrai; ont éprouvé puissances dè t'Orient; et qui ont sauve-
untpdint d'arrêt aans )'Qr)ent,' c'est torsque gardé tes intérêts de notre nation.
t'Egiise grecque, tombée dans le schisme ou Les sectes protestantes~ jusque vers la fin
dans t'hérésie~ après avoir usé toutes ses du siècle dernier} n'a valent jamais songé à
forces dans tes subtilités d'une di.dëctiquë propager léür doctrine parmi tes nations
vaine et inuti)ë, toniba enfin dans une fhsou- étrangères e)!es btamaicnt même ce qu'eitës
ciantë apathie et une téthatgie mortette; appëtaieht t'ar~ëùrdu prdsétytisme doht tes
Mais, dans t'Oecidënt, où )a foi se conserva catholiques étaient animés; mais voilà que,
toujours pure, tes missionnaires continuè- dëpdisquetqce temps, éiïés sont entrées
rent à porter t'Eva~gite dans toutes tes coh- dans la même voie, èt répandent a grands
trée's nôuvettes, à m'esùre que leurs conhais~. frais des missionnaires dan's toutes les con-
sanfcës géo'grapMiques s'étendàieOt, et ils né trées de ta terre. Cette impufsion a étë
s'arrétèrettt que devant tes bornes que teur donnée p'ar les Anglais, qui ont vu que) parti
op'pôsa t'Océan. Mais torsqu'au~ xv° siècto ils pout'raieht tirer de leurs mfssiônn:<ires
d'intrépides navigateurs se furefft ouvert, à pour àss'edir teur domihatiox sur toutes tes
travers !'0'cés(n; des rôtttës ndateHes qui ré- terres et tes mers. Mars' le résuXat démontre
véièrèht t'existëncè d'immenses contrées que leur oeuvre n'est pas t'o'uvre de D'œu -9
dans t'Ofiènf et dans t'Occident, de n'om- car avec une aHô'càtiôn de prés de cinqu-mté
bfètïi essatm~de mrssfonnaires t'étancèrent millions de francs, ils sont b'ién éioiEhé!
à leur suite, et depuis cette' époque n'Ont pas d'obtenir tes effets qui courq'nnenf les en~rts
cessé de sitto'n'hèr lés mers, de parcourir les dés missionnâ'ires catholiques soùté~nufs d'au'-
comn~ënts' et te~ iles, de braver tes feux dé là mônés qui ne dépassent: pas trofs ntiitions.
t~nè torride', les neiges et tes gtacés des ré- Nous convenons que !es protestants oh'( con-
gions septentrionales, p~f porter à toutes verti aü christianisme de nombreuses peu'-
tes nations M p'aroted'tf satut.' plades dans tes ites de la mer du Sud; mais
Sans n'ô'us étendre davantage saff tés~ n)is- fà ils n'o'ht affaire qu'à des sauvages, dont
sions catholiques,' eon'sidéfées' sô'us le rap- ils sont à p'éu prés lés màitres absotus en-
66rt thédtogfque, nous constaterons que core ces pauvres insulaires les quiÏtent-i~s
tes missioernafrés càthotique's; et surtout tés volontiers forsqù'é tes' missionnaires' catho-
missionnaires français'ont rénd'u de'grands Hqu'es viennent téù'r ap'portcr un aufre rite et
services des: formés ré)fg)euscs' ptus douées et plus
1*' A ta réligion; q~u'its ont~ prp'pa'gée dans cônsotantés'. Mais dans les' pays d'é l'Orient,
presque toutes' )es cun'fréés du mo'n'dë. ou cépend'antféur nation j6'uit soif d'âne au-
2°~ux nations ~raH< M, q u~iis ont retirées torité a'b'sbtué, soit d'une grande prépo'A-
dé tafba'rbarie, d'ô'nt f)s ont ad'ôu'cftes'mœurs, dét ahce, leurs succès sont presque nu)s
à qui ils ont enseigné les' arts utiles'. nous ne' v6W)Jons pas en apporter d'autres
3" A~ e~merc~: car ce sont tes mission- preuves que'té passage suivant.ext'rait du
naires qai o'nf 6'ù vert t'es*EcheHés du Levant voyage du révérend Mà!c6)m', missionnaire
aux produits de l'industrie française,cumme protestant' lui-même, et témoin 6cu)airé des
Louis Xt'Vet.Corbert t'ont reconnu dans un faits qu'if rapporte avec une admirable
document authentique. Ce sont eux encore franchise.
qui, par t'ascéndant que leur savoir e~ feurs «Ptusde 250,000 écp)i'érsreço1'vcnt' au-
vertus leur ont souvent fait obtenir sur t'es- jourd'hui (dans t'tnde) t'i'nstruction dans tes
prit dés pri'nces fh'ndètes, on't' protp~é tes écotes dès missionnaires, et là nomore de
marchands et les navigateurs européeosdans ceux qui y 6'n~éte reçus' jusqu'ici', c~ q'ui
l'es villes maritimes d'e l'Inde ci' de la Chine. ont vécu sous finnuence des ministres', peut
A rt'nc<:«(f;e. C'est un de ces admira- s~emonter a trn fAiItion'. ~eu M. Keichardt'de
b)es ouvriers qui nous a donné les premiers Calcutta, qu~ fut emp)6ye p'end;tnt t'ongtemps
renseignert')ûnts sur tes toifc~ettës teinture? au service dé ces écoles, assurait que,
fndiennes. Là riche correspondance connue parmi rantd~e mi):iiers,de jeu'nes gens, ctt:~
so'us'tenôm de Lettres' ~<!)t< et les d~ scuieménfs'étaienffait's'chrétiens. A
~'ott'M concerMaH~'MC~no«, ant.fonrhi une Vép'ery~ faobourg' de Madras, où pendant
foute dedonnées'utit'és à ta' fabrication d'un un'siee)~ u~e ent'reprise de ce genre a' oté
grand nombre de' produit's'. puissamm'ent soutenue par !a Société descoh-
5° A'ux sciériées. L'archéotogie i'eur dbtt de n'aissances chrétiennes, ~-s résuttats ne sont
précieuses decou'verfés Fhiftotre natureUe, guère ptus'encourageants, non pru'~qu'â
d'intéressantes d'cscrt'pti'ons de Heu'x et d'ot)- Tra~queba'r, où' fësmi.ssionn'aires danois
jets mat connus avant etrx. Mathématiciens ont des écotes depuis Ï30* ans. Dans tout
avancés, i!s ontcontribué aux progrès de l'as- Madras, où tes écoles sont fréquentées par
tronomie, de la géographie et'de ta physique. plusieurs miHiers d'indigènes, on n'en compte
Philologues érudits,~ ils ont revête a t'Kuro- pas plus d'une demt-doMzatne qui aient ënx
pe le génie des tangues [te t'<')rieht;its ont brassé te christianisme. Au coH'ége anglo-
687 DtCnONNAtHE DES RELIGIONS. 688
chinois, étevé à grands frais à Malacca il y l'impression et la distribution de la. Bible,
a plus de yin~t ans, on compte une vingtaine c'est pourquoi ils l'éditent dans tontes tes
de conversions. L'éco!e établie à Calcutta langues connues, et ils la mettent inconsidé-
par l'Association gcnérate écossaise, et qui, rément dans la main de tous ceux qu'ils ren-
depuis six ans, réunit environ MO écotiers, contrent. Or ces traductions, faites le plus
compte cinq ou six néophytes; celle qui a souvent par des Européens qui n'ont pas
été fondée, il y a seize ans, à Chittagong, et une connaissance suffisante de la tangue,
qui réunit plus de 200 élèves, n'a vu jus- sont la plupart du temps dans un langage
qu'ici que deux de ses écoliers amenés à la barbare que ne comprennent point les lec-
connaissance de la vérité. A- Arracan, les teurs ou si, comme il y en a quelques-
écoles n'ont pas encore produit une seule unes, elles sont d'un style correct, au lieu de
conversion. Dans tout l'empire des Birmans, s'en édiCer, les lecteurs infidèles s'en scan-
je n'ai pas ouï parler d'un seul chrétien sorti dalisent, à cause des choses étranges qui
des écoles. Dans les lieux où les écotes passent sous leurs yeux sans qu'ifs y soient
prospèrent le plus, un nombre considéra- préparés. Ainsi un brahmane qui lira dans
ble d'élèves ont à la vérité abandonné l'ido- l'Ancien Testament l'ordre démanger l'a-
tâtrie, mais sans embrasser le christianisme, gneau pascal d'immoler le bœuf et la
et sont à présent des infidètes entêtés, pires vache, et de manger sa part du sacrifice,
dans leur conduite que les païens; plu- rejettera bientôt ce livre avec un profond
sieurs, grâce à l'éducation qu'ils ont reçue, dégoût, comme t'œuvre d'un infâme paria.
ont obtenu des fonctions et une influence C'est pourquoi les missionnaires protestants
dont ils se servent contre la religion même. de-,l'Orient, qui veulent passer leur temps
Je n'ai pas entendu parler d'MMseul Malais sérieusement, s'occupent soit à tenir des
éonverti dans toute la presqu'île. écojes, soit à composer des grammaires et
(fttya qnp)que<hose d'inexplicable, con- des dictionnaires, soit à faire de nouvelles
tinue le révérend Malcolm, dans la stéritité traductions de la Bible.
des missions protestantes caries missionnai- Nous ne pouvons résister an désir de citer.
res catholiques, avec de-très-faibles ressour- encore V. Jacquemon), notre compatriote,
ces, ont obtenu beaucoup plus de succès; ils qu'on n'accusera pas certes de partialité en
ont fait un grand nombre de prosélytes leur faveur du catholicisme
culte est devenu populaire, et partout i) ex- '« Nous rencontrâmes, dit-il, des domesti-
cite l'attention publique. Ne pourrait-il pas ques qui menaient deux chevaux fumant de
se faire que la surabondance des moyens sueur, et nous distinguâmes en même temps
possédés par tes missionnaires protestants, deux grandes figures blanches comme la
leurs richesses mêmes et leur grandeur appa- neige. On medit que l'inconnu était M. Mac,
rente, fussent quelques-uns des principaux un missionnaire, et que, sans mystère, il se
obstacles? its ne sont pas placés au niveau promenait paisiblement avec sa femme,
des peuples auxquels ils s'adressent; il ne après avoir couru à cheval avec elle. Et ils
peut jamais exister assez de familiarité entre s'étonnent de ne pas faire de conversions 1 Us
eux et la foule pour attirer la confiance, la ont une femme, des chevaux, des domesti-
sympathie nécessitire pour faire une forte ques, ils habitent une maison commode, et
impression sur les esprits. A Singapour, par ils se disent missionnaires 1
exemple, où l'on a fait des efforts. extraor- Quelques missionnaires catholiques cou-
dinaires, on n'a pu jusqu'à présent, comme rent le monde à pied et nu-pieds, pour con-
on l'a dit plus haut, convertir un seul Malais vertir les infidèles ils en ont converti beau-
à la religion protestante, tandis que tes coup. Us s'y prennent comme les apôtres, et
missionnaires catholiques y ont deux égli- comme eux souvent ils ont réussi. Les mis-
ses, ont opéré nombre de conversions parmi sionnaires anglais, et, d'une manière géné-
tes Malais, les Chinois et autres, et réunis- rale, les missionnaires chrétiens protestants,
sent tous tes dimanches à leurs églises un attendent patiemment chez eux que les inu-
concours considérable d'hommes de toutes dèles se présentent. M. Carey missionnaire,
les religions. Quettps peuvent être les rai- ne sort pas de,sa maison pour convertir les
sons de cette différence dans les travaux des Hindous. Qu'est-ce que cela lui rapporte-
uns et des autres? Voici celles qui se présen- rait ? Mais, malgré son âge, il va chaque
tent à mon esprit les missionnaires pap: semaine a Calcutta, pour donner, au fort
tes dans l'Inde sont en général- gens de William, une leçon de bengali aux pu'pilles
bonnes mœurs; .ils vivent d'une manière de la compagnie, qui le paye amplement
beaucoup plus humbh'; ils se mêtent plus M.Mac, missionnaire assistant, prêche la
volontiers aven te.peupte leurs honoraires, parole de Dieu aux polissons. qui viennent
autant que j'ai pu l'apprendre, ne sont que chez lui pour l'entendre; pour la prêcher
de cent piastres par an et n'étant pas il ne se dérange pas mais pour la chimie,
mariés, ils savent vivre de peu. » c'est une autre affaire, il court jusqu'à
A ces raisons du révérend Malcolm, nous Calcutta après un auditoire: mais ,it faut
autres catholiques nous en ajoutons deux payer pour entrer, s
autres que nous croyons les principales Le même écrivain nous montre, dans la re-
ta bonté de notre cause et la bénédiction lation de son voyage, les missionnaires pro-
de Dieu. testants, sédentaires et intéressés ce qu'il
Les protestants comptent beaucoup, pour explique à très-jpste titre par le seul fait
convertir les infidèles, sur la traduction, qu'ils sont mariés et chargés de famille et
6S9 MIT MIT 690
les missionnaires catholique:, au contraire, M1THOD1S, une des trois dignités infé-
laborieux, voyageant beaucoup, et souvent rieures des Cimbres. C'est sans doute le
même que les Scandinaves Mt-
capables de courage et de générosité, leur appelaient
but, libre d'entraves, étant de vivre en </to</)t'm,et qu'ils regardaient comme le p!us
apôtres et d'en imiter les sublimes vertus. grand de tous les magiciens. On raconte
<; M,ISSION (CoN&RÉGATtONDE LA), associa- qu'Odin ayant été déshonoré par sa femme
tion de prêtres, fondée à Paris, par saint Frigga,.se retira, et que Mithothin entreprit
Vincent de Pau). Us sont plus connus sous te de se faire dieu à sa place. Mais Odin é~ant
nom de Lazariste$,que le peuple leur donna, revenu après un exH de dix ans, obtigea
à cause du prieuré de Saint-Lazare qui leur. tous ceux qui, pend:mtson absence, avaient
fut cédé par les Chanoines réguliers (te Saint- usurpé la divinité, de la déposer.
Victor, et dans lequel iiss'étàhtirent en 1633. MITHRA, MtTHHAS et MITRA, divinitée
~0~ LAZABtSTES. persane, sur laquelle les-savants modernes
MISSIONNAIRES, nom que l'on donne aux sont.loin d'être d'accord. Lés uns, avec Plu-
ecclésiastiques séculiers ou réguliers, qui, tarque, avec les Grecs et les Romains, disent
animés d'un zète ardent pour la gloire de -que Mithras est un dieu médiateur, entre
Dieu, se consacrent à l'instruction des peu- Ormuzd et Ahriman, dieu qui n'est autre
ples, et s'occupent à prêcher les dogmes et que le feu, ou le soleil c'est l'opinion de
les vérités de ta religion, soit dans leur pays, MM. de Hammer, Sylvestre de Sacy. An-
soit dans les contrées étrangères. quetil, Guigniaut. etc. D'autres, avec Héro-
En 1816. l~' gouvernement autorisa la so- dote, considèrent Mithra comme une divinité
ciété des Missions de France, dont tes mem- femelle, qui n'est autre que t'Uranie des
bres allaient prêcher la parole de Dieu dans Arabes, la Vénus des Grecs, et !a Mytittades
les différentes villes de France ils ne firent Assyriens; c'est le système de MM. Hhode,
pas tout te bien qu'on avait droit d'attendre, Lajard, etc. D'autres enfin, comme Creuzer
d'eux, et ils s'attirèrent un grand nombre veulent que Mithra soit une divini!é mâle et
d'inimitiés. Cette autorisation leur fut retirée fémette; Creuzer va même plus loin, il fait
en/t830; les missionnaires français prirent une distinction entre Mithras dont il fait un
alors le titre de Pères de <a MtseWcorde; ils dieu, et ~;<r<t, sans aspiration, qu'it sup-
se livrent encore à la prédication, avec moins pose une déesse. ((.Les Perses, d.t il, après
d'éclat qu'auparavant, il est vrai, mais avec Firmicus Maternus, avaient divisé leur di-
plus de succès. vinité suprême en deux puissances repré-
H y a de plus à Paris une société de prê- sentées par les deux sexes, et ils avaient fait
tres, connue sous le nom de Séminaire des du feu, qui en constitue l'essence, un dieu et
Missions étrangères, dont l'institution est d'al- une déesse. Les livres zends, continue t-il,
ter prêcher l'Evangitedans les pays étrangers. dissipent toute espèce de doute sur ce point:
MtSTiL-TEtNN, nom cettique du gui, au dire de ces livres, le feu, organe univer-
plante dont se servit le génie du mal pour sel de ta divinité, est mâle et femelle il con-
donner ta mort à Balder ( ~o; BALDER). Le çoit et enfante. C'est au feu femelle ou à la
gui était vénéré non-seulement chez tt's Gau- déesse du feu qu'Hérodote applique la déno-
lois, mais chez toutes les nations cettiques minatinn de Mitra; quant :tu feu mâle, il est
de l'Europe. Les peuples du Holstein et des, généralement connu sous cette de Mithras.M
contrées voisines le désignent encore au- Nous ne prendrons pas parti dans cette que-
jourd'hui sous le nom de Marentaken, ra- retie littéraire, qui est toin d'être décidée:
meau des spectres, à cause de ses prétendues nous remarquerons seulement que t'é'ymo-
propriétés magiques. t)ans quelques endroits logie persane et sanscrite se prêle à tous ces
de la haute Allemagne, le peuple a conservé sentiments, car Mihr en persan signine le
le même usage, qui se pratiquait naguère en soleil et l'amour, et Mitra, en sansoit, veut
plusieurs provinces de France: les jeunes dire ami et s'applique égatement au xo~et~
gens vont, au commencement de l'année; 9 « Cependant il faut convenir, dit M. Gui-
frapper aux portes et aux fenêtres des mai- gniaut, que le nom de Milir, dans le Schah-
sons, en criant Ctf</t</<, c'est-à-dire le gui. nameh, comme celui de Mithra, dans les li-
~0! Gd et Au GUI L'AN NEUF. vres zends, sont spécialement appliqués à
MITG, nom sous lequel tes Kamtchadates un génie mâle qui préside au soleil. Les hé-
craignent ta mer. Ils en font un dieu et la: ros de Firdausi jurent par Mihr, comme
représentent sous la forme d'un poisson; Cyrus et Artaxerxe, dans Xénophon et dans
mais its.reprochent à ce dieu de ne songer, Plutarque par Mithras. Selon te Zend-
qu'à lui: ils disent que s'il envoie des pois- Avesta, Mithra est le grand, le fort roi, te
sons dans tes rivières, ce n'est pas pour, héros à la course rapide, le héros victorieux;
servir de nourriture à t'homme mais pour qui dit )sr vérité dans les assemblées, qui
lui chercher du hbis qui tui serve à construire profère ta parole de vérité dans t'assemblée
des-canots. En général les Kamtchadates sont des célestes Izeds le juste juge l'actif, l'a-
fort maussades à t'égàrd de leurs dieux, dont gissant, le gardien vigilant aux mille oreilles,
ils ne sont jamais contents, et.qu'ils incri- aux dix mille yeux, qui ne dort jamais et.
minent sans cesse, en suspectant leurs meil- veille incessamment, attentivement avec ses
leures intentions. mille forces fauteur de la paix le média-
M1THAMA, génie dont les Basilidiens op- teur celui qui féconde les déserts, qui aug-
posaient la puissance aux mauvais démons, mente tes eaux, te maître des générations.
et dont le nom se trouve sur leurs amulettes; Dans ces épithètee ou invocations diverses,
691 DICTIONNAIRE BES RELIGIONS. 6M
dominent trois idées principales celle de la dieu barbare finit même, comme tant d'au-
suprême vérité et justice de ta suprême tres, par s'humaniser avec les dieux élégants
force ou de l'activité médiatrice, dé la su- de l'Olympe, auxquels il s'associa diverse-
prême puissance de viviHer et de produire. ment. « Un passage d'Eubulus, dit Creuzer,
Le symbole de la première de ces' hautes faisait croire à Porphyre que déjà chez tes
facultés, dans le tangage figuré de ta plupart Perses on célébrait dans des grottes sacrées
d~s peuples anciens,' c'est ie soleil celui de, les mystères de Mithras. Ce qu'il y a de sûr
la seconde, le marteau ou la massue celui c'est que, dans la période romaine ce dieu
de ta troisième, le taureau. Or ~ithra porte fut l'objet d'un culte secret chargé de céré-
!e soleil, ou la mi.tre solaire sur sa tête i! monies: On était admis à ce.s mystères à la
est armé de la massue ou de la tance, de suite d'épreuves multipliées don) quelques-
l'arc et des dèchës, du glaive, mais ptus sou- uns portent le nombre à quatre-vingts tes
vent dt' la massue 'dans les livres zends. dernières étaient fort pérHteuses. a D~ahprd
« On ne saurait douter que, même dans on faisait baigner les candidats/puis on tes
tt~s livres zend.s, Mithra révèle en soi un ca- obligeait de se jeter daris le- feu ensuite on
ractère supérieur à çe!ui de Génie du soleil. les reléguait dans un désert, où ils étaient
t! est )e pre.miërdes izeds, le médiateur de soumis à un jeûne rigoureux de cinquante
la création, le conducteur des âmes on te jours; après quoi on tes fustigeait durant
retrouve trait pour t'rait, sous cet image, deux jours, et on les mettait durant vingt
dans Porphyre et dans Piutarqué, se référant autres dans la neige, car la cérémonie avaît
tous deux dés auteurs ptus anciens il y lieu dans le mois de décembre. 6e n'était
a mieux c'est que te tripte Mithras, et s."8 qu'après ces épreuves, sur l'observation ri-
mystères si. étp~és, et les monuments ro- goureuse desquelles, veinait un prêtre, et
mains quj en offrent à nos yeux les grands et dans lesquelles il arrivait souvent que le ré-
divers symboles, dans les sacrifice du taureau, cipiendaire succombait, qu'on était admis a
sont évidemment en rapport, soit avec te~ l'initiation. H v est question d'une sorte de
système retigieux du Zend-Avés(a,'sôit avec baptême, désignes imprimé sur te front,
tes idées et tes symboles qui dominent d'un breuvage mystique de farine, avaté en
plupart des religions, de i'antiquité. Mithras prononçant certaines formules. On a pré-
porte sut' sa tet~ë )p s;oteil d'e vérité'ct de jus- tendu que ces usages étaient autant d'em-
tice dans sa inain'la massue d'or/éternette, prunts faits au christianisme, mais Creuzer
vivante iRtetJi~ënte, victorieuse; il est pense le contraire.
monté-sur lé ta'uréau fécondant et généra- Les mystères de Mithras avaient sept de-
teur, qu'il immotC pour dégager l'âme impé- grés, d'après le nombre des planètes. Le pre-
rissabië du monde de ce vase périssable où mier comprenait les so!dats,~Kt(:<M. titre qui,
elle était emprisonnée ce taureau unique nous rappelle et les idées du Zendavesta et
d'où proviennent tous les corps, et qui doit te nom même d'un des livres qui te compo-
mourir pour qu~cie principe de la yie vienne sent. Lors de ta réception au premier degré,
tes aninfcr, est une victime ",1:; propitiatoire de on présentait au récipiendaire une couronne
la création. < soutenue d'une épée.. que celui-ci rejetait
« Mais te type ordinaire d'e Mithras, c'est derrière sa tête, en' disant « C'est Mithras
l'homme~ le guerrier, te roi, qui féconde la, qui est ma couronne. « Aussitôt on déclarait
nature, combat les fléaux qui 'tn menacent, les initiés soldats, de Mithras, et lé secret le
répand sur la terre tes bénédictions du ciët, plus rigoureux teur était ordonné. Les adep-
fait régner en tout Heux la parole divine, tes du second degré s'appelaient <ioîM et les
maintient t'harmonie du monde, forme entre femmes /<ene.< 'sans doute' que ces noms
tous les êtres le-lien te ptus sacré; i.i.est avaient un double sens ils exprimaient la
nommé le chef de tn milice céteste le pro- force qui avait pu triomphée des plus péni-
tecteur et le chef d~s croyants, le rondes bles épreuves, et, de plus, il's faisaient attu-
vivants et des morts, le médiateur universel, sion aux émigrations des âmes à travers le
te pur. le saint, le savant, par excellence. zodiaque. Un degré plus élevé renfermait tes
Occupé sans cesse entre te soleil et la lune, cor6MtM~r; puis'venait le grade des Perses,
entre te cie) et ta terre, it 'étéve ses mains nom quelquefois donné à Mithras. Suivaient
vers Ormuzd, qu'if proclame le monarque de tës'gradfs de '~fbmttM et d'/MtMS. Les mëm-
l'univers, et dont H:implore la miséricorde bres'du dernier degré, le plus élevé de tous,
il préside au seizième jour du mois., dans fe se nommaient JP~rM. Tous ces grades divers se
cours duquel il- est invoqué trois foisavfc retrouvent dans les inscriptions, et chezjes
Ormuzd il est, en outre, invoque trois fois auteurs sous les noms de JMoM<t<yMMC6fN-
oans le jour au lever du so!eil, à midi, au des, J°~(/M, fa<MM, etc. Chacun avait
coucher'du soleil enfin, sous tous tes points ses dogmes et ses .rites particuliers, et it est
de vue, il est à la fois le médiateur et te )ri- probable qu'on y dévétopp.nt progressive-
pte Mithras. » Fo< MYUTTÀ. ment aux initiés l'idée de' Mithras, jusqu'à
M!THR~AQUES. fêtes et mystères cétén'-és t'Identifier avec t'Etre éternel, ZeroMOMe
en l'honneur d:; Mithras. Ce dieu persan, ~Â<fr~n~. Dans les Persiques,on ne faisait
comme !'obs:'rveM. Guigniaut. arriva, dans au grand ~frsM Mithras que des offrandes
notre Occident, après maintes erreurs, main- de miel. Ceux qui étaient admis aux Léon-
tes métamorphoses; et, sans changer au tiques por.aient un vêtement parsemé d~s
fond de caractère, il se modifia singuHère- figuras de toutes sortes d'animaux.Les Pères,
ment dans le cours de ses longs voyages ce dans le tangage de t'ordre, s appelaient a!~M
695 MIT M)Y 6M
"1.. 1
et~pt''t;:ers; les Épopées se nommaient ~H/- Mt~A Mio S~N, d)eu que lés Japonais
~oM~.eti~figbraiëntsnuscëttëlmagëaumoyën regardent tomme un des protecteurs de (enr
d'un costume mystique dont on les rejetait. empire. Le cinquante-sixième daffi t'~ieya
Parmi les symboles secrets de ta doctrine su- au premier rang des divinités aepretp)ère
périeure était encore une, sorte d'échelle ctâsse. Miwa miô sin est honoré particuUcre-
avec huit portes de différents métaux~ qui mëht dansta province de Yâmàto, où~t a un
avaient rapport au soteU, à !a tûne.aux ptanè- temple, sur le mont I~iwa-yama. i
tes, et au passage des âmes dans ces astres, .MÏYA~tempte des Japonais appartenant a
d'après un ordre qu! avàit,fe ran'e pour b:fse. lasectêduSintb, et dans~iéquet~O!' adore
'< C'est seulement dans.ta période romatfë, les Kâmis, anciennes divinités
,du pays; Lés
dit encore Crcùzër, quei'htstoire des Mit)iria- miyas sont située dans tes héux Jes ptus
ques commehcp à sortir des ténèbres. Ce Dants et les pins agréables; au-~dedans ou
cuite se repai'dH de bonne heure dans i Âr'- auprès des grandes v.ittës, d~es gros vitt;)g<s
ménie, là Cappadôcë, )e Pont jusqu'en Ciiis- et autres ttëux habités, ë! presque,, toujours
cie, et dans tout le reste de l'Asié Mineuru sa~r te penchant d'uqe coltine. _Ûne aHéc
on'vé\:iI ïimême
onveUt ëméén en retrouver lés tes traces
tYâ'ëè'S dans targè et spacjeusê de hauts cyprès conduit
)a Syrie, la Palestine et lès pays voisins. ~R- a ia porte de)'6difice..A l'ëhtrëede ceUe
ion Piut.'rque, ce fut aux Diratësjiétruits avenue, pour ta d)s!)nguctfdes cnemins pi-ffi-
p~r Pompée sur tes, coûtes de t As)e Mineure, hairës, i) y a une espècç dé portait,de pierre
particuiier~mentdë.h) Ci)!cië,quë1estt6maihs ou dé Dois, construit d'une manière parti-
en durent la première connaissance. Avec cutié~e, quoique fort simple, ëeux, piliëi~
les empereurs, od voit tes récits %ëntu~iptier. etëvé~ përpehdicutairëment soutiennent
Hadrien défendit par un décret tes sacrihces uëhx poutres couchées,. dôhf~ ta ptus éfëvée
nUmains, et it parait q~éc~tte défense côn- est cintrée ~ù miiiêu, et ses deux ex(r6mitëa
ct'rnatt entt~ë autres te~ Mitnriaquës. En se relèvent vers ,te cie). Entre ces
<!éu~
effet .dans t'Ôriënt mémë~oH cFôyaK ho.nb- phùtrës est une tabte carrée~ or~inairët~ent
rër Mithras par ce culte àn'rëux, et t'on cher- (Je pièrfè, sur en: C¿fra~~(eré~
chai à tire t'avenir dans les, entraides des ae pierre,
d'or te _nomsur duKami
laqiîéllé auquëf
Kami ësf éf-rit
ëst'écnt ië~miya est cÔn-~
en caractères
victimes hnfnainës, Après ~dnë.t, cet usage ~ac~éfQu~quehois on~ trouve un' sembtat)}ee
rëpatlit encore; Fairccë Commode immotà portail devant lé miya, ou ae van (ta cour du
(~ë sa propr'e màfn un hotMMë M)ti)'ras. Ce fie)!)saint,s'ity a p!usiëurs miyas. dans ta
fut atûrs que, par' diverse caffsês, e'l prfnëi- !Héme enceinte. À quelque ais't~nc'e du' m~iy.a,
patement par urfëttet de !a tutÏë qui s'éÏ&ya if y'a ù'n~bassin ptëih (f'~u, da~ns tâqucrte
entre lé j)aB;ahism~ ë< ië christ~ni~me, tes Voh'tsétàvercëuxqui viennent faire teura
divinités orphiques comm'ehcërëtrt à se ré- dé'vo)'idns. auprès du temptë' éSt ù;n gtand
pandre généraiëmëhf. Le cùHed)f8o)ei), en*- coffre de'tfdis pour recevoir tes auntônes. Lé
trë autres, pritun gra'nd eWor av'ëc un sens miya e'Êt un bâtim'ën't simple,, sans a~uc'un
plus éiévé.
pius élève. I~ésLes C~sàrs
Césars do'nttèrent
do`n`qènéüt' i'exem-
I'éséüï- oDremeh~ commuh~n~ëntca're, faft d'e b'ofs
p!e. t')ùs'tard après Cbus~ahtfn', t'ëmpé- et d6n{ fas poutres so~nt grosses et assëx
rëûr Julien, si a'rdenf à restàur'er~ranclehnë
propres. La hauteur n'excède guère douze
reHgion, témoigna surtout son zë~ic en' fâvo- bu quinze* pieds, et t'atàrgcTure~ d'ëoeux
fisant te cuhë de Mith'r'a's et ru'në dê~ ses eu'trots Dras~ H est' etëyc' d'environ' un~
première'i ôccupatiohs'j torsqu'i) dëviM mar- ~e'rgé\au'-dessus' dë'.te'rre, et soutetuf pa'r'd~es
tre du trô'h'ë, furi'é't'dDtis~ëm'entd'es Mifni-ia- pitiers de boi~. Tout' sfu~ou'r' règne uno
ques COt'stanti'nOpië~ y petite; gat'erie sur fa~ue)Ï6:on\~ion~e' p'a'r
MtTR~, ornement de t'été des'anciens et ~uëtque:. d'ëgrés. Le frpWtispÏce du mfya é~t
surtout des fëm'mes. C'était un &em~et g~'rni o~ù'në simpHcite qui rép'o'~(f au rest'e it cdn-
au-dessus'du frbn~ d?une' espèce" de bande- sist'È'en un~ ou' deux fenêtres gritÏée~, (rui
!ëUe fort iarge. Nqnnùs dif que .Bacchus taissenf v'6'iT t'intérieur, aHn que' fes aao'-
portait une mit'rë en forme de serpent', conîm'e ratcùrs pufssënt se prosterner devant t'e'ti'ëù
un symbole d'ë son é't~rn'eHë'jeunesse. sacré, qui est toujpur~ ferme, er~oW~n~it
Sainteha~t ta~ mitre' est' devenue ta coif- D'y a personne qui te garde. Il y a tfés
fure des' évë~uës'lorsqu'ils ôfucietît' pontin- miyas q'ui' so'nt' un péu~ ptus gra~y, et' qu'i
cai'emënt'; m:f)s' s'ai fb'rm'é pritHitivë' a'_6té ont~q'ùëtquefols un'vestibule hideux' chatn-
mod~ee ëHe consi'ste en d'eux carfotR hres. de cha'que côte, où se tiehn'ent tes
réunis par~'é'bas et termines en pomt'ë'pa.r gardiens vétu's* de luu'r'coutume" eeclesiasti-
)ë naut, i',un sar ? front et Vautre sur le q'ue. Le'toit ëstcoù~ert'de'targes tuitesde'pie~'
dërriè'rë d'e'îa' fét'ë iïs~onf revêtue, sptCEi fë% res Ou~de" ptan'che~ de obis qui avancent, de
circonstanies, -1' d''un'e ét'offe~d'br,
w « d~argenf,
l Õ, de hYà'nière'à* couvrir ta gâterie. Ce~s' t'ôits sont
soie ou detdite, par derrière sdnt\deu'x fa- recourb'és, Mts avec beaucoup d'art, et' sou-
çons qui'toYnDën't sur tes é'p<fu)ës. Lë~ ahbés tfennenfdes' ~ôutTës pta'cées d'uDë'm'anièrb
ontt assez singutièce. A ta porte du t'emple' est
rëgu)i'ërs'ét<hiel()u~s chefs
aussi fë droifde porfer't'a'mitrë'-ii de'cn'a'pit'ré
en'est de suspendre quelquefois une grosse c)bctt'e
même des chanoines de quelques cathédrales, ptate que frappent' t'e'~ dévots qui viennent
en vertu d'un privilège particutier accordé faire teurs prières, com'me pour avertir t~s
par tesoù'vërain pontife. dieux de teur arrivée. Dans te temptué~t
MtT~LËNiEy, fét~ que' ? habitants de suspendu du papier blanc découpe. li est
dë'Mityien'e cé)éb)'aient hu~s d~ la ville en rare de voir des idotes dans tes tethptës,
t'hohnëurd'ApbHo'n. mais il y'a souvent un grand miroir, c'm-
695 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 696
blème de la divinité. Chaque miya a une ou monde, et l'enfer, tous les maux qu'on y
plusieurs chapelles portatives, appelées mi- éprouve. Ils permettaient l'usage du vin, la
kosi, que l'on porte en procession les jours fornication et toutes les choses prohibées
de fête. Fo~. MtROtR, Mtxos). Ces miyas sont par la loi, et soutenaient qu'on ne devait pas
desservis, non par des ecclésiastiques, mais-s faire la prière. Enfin ils enseignaient la doc-
par des laïques, qui portent le nom de Ka trine de la métempsycose.
Mo:M<, et qui sont entretenus soit par des MOANSA, un des principaux prêtres des
legs assurés par les fondateurs du. compte, noirs du Congo.
soit par tes contributions des fidèles, soit MOATTALES, hérétiques musulmans qui
par des subventions faites par le Mikado. enseignent qu'on ne doit admettre en Dieu
MNÉMONlDESou MffÉMosTNtDEs, surnom aucun attribut. Foy. MoTAZALES.
des Muses, fittcsdeMnéfnosyne. MOBAHHIS, hérétiques musulmans. ap-
MNÉMOSYNE, la déesse Mémoire, chez partenant à ta secte des Schiites its re-
les Grecs, qui la disaient fille du Ciel et de la gardaient les actions de l'homme comme in-
Terre, sœur de Saturne et de Rhéa. Jupiter, différentes.
sous la forme d'un berger, fa rendit mère MOBED, prêtre des Parsis; les Mobeds
des neuf Muses. EUe accoucha sur le mont sont les seuls qui aient le droit d'entrer dans
Piérius, d'où tes Muses furent nommées Pié- r.4<McA-6oA, ou chapelle du feu sacré, pour
rides. Suivant Diodore de Sicile, ou attribue le garder et l'entretenir avec du bois et des
à ta Titanide Mnémosyne fart du raisonne- parfums mais dans un cas de nécessité, un
ment et l'imposition du nom convenable à simple parsi peut remplir cette fonction. Les
tous les êtres, inventions dont d'autres au- Mobeds sont sous la juridiction d'un grand
teurs font honneur à Mercure. Mais on ac- pontife appelé Mo~d-AfoMaM.
corde généralement à Mnémosyne le premier MOBILES (FÊTES). On appelle ainsi, dans
usage de tout ce qui sert à rappeler la mé- l'Eglise chrétienne, les fêtes qui n'arrivent
moire des choses dont nous voulons nous pas toujours chaque année, le même jour
ressouvenir, et son nom même l'indique as- du mois. Ces fêtes sont déterminées par l'in-
sez. Fo~. MÉMOtRE. cidence de la fête de Pâques, laquelle dépend
MNÉVIS, taureau consacré au Soleil, dans elle-même de la pleine.lune qui suit immé-
la ville d'Hé)iopo!is. Macrobe lui donne le diatement l'équinoxe du printemps. Les
nom de Néton, etEtien celui de Menés. Les principales fêtes mobiles sont: Pâques, l'As-
Grecs ont remarqué que Mnévis était moins cension, la Pentecôte, la Trinité et là Fête-
considéré dans l'Egypte que le bœuf Apis, Dieu. Les fêtes non mobiles sont :Noët,
quoique son culte fût beaucoup plus ancien. l'Epiphanie, l'Assomption, ta Toussaint, etc.
Ce taureau devaitavoirte poil noir et hérissé. MOCABÉLÉ, c'est-à-dire exaltation de la
On le regardait comme le symbole d'Osiris. gloire de Dieu exercices qui ont lieu dans
MO, mauvais génies qui, selon les Chi- les couvents des moines musulmans. Ils
nois, peuvent molester les hommes et même commencent par la récitation des sept pa-
les faire périr, Ils les appellent encore les roles mystérieuses faites par le scheikh, sa-
Mo-AoMet. voir 1° La Ilah t«' Allah il n'y a d'autre
MOAMMËRtS, hérétiques musulmans ap- dieu que Dieu; 2' Ya Allah ô Dieu 3° I~t
partenant à la secte des Motazitles. Ils sui- hou, ô lui 4" Ya hakk, ô vérité! 5°. Fa hai,
vaient la doctrine deMoammer, fils d'Abbad 6 vivant! 6* Ya cayyoum, 6 existant 7° ya
Salami. Entre plusieurs dogmes qui leur ca/Mf, ô vengeur 1 Le scheikh chante ensuite
étaient particuliers ils enseignaient que divers passages du Coran, et chaque pause,
Dieu n'avait créé que des corps, dont la les derwichs, placés en'cercte, répondent en
production et l'anéantissement ne sont que chœur, tantôt par le mot d'Allah, tantôt par
des accidents que l'homme gouverne le celui de Hou. Dans quelques-unes de ces
corps, mais n'y fait pas sa demeure; que sociétés ils restent assis sur les talons, les
l'homme n'est susceptible ni de longueur, ni coudes bien serrés les uns contre les autres,
de largeur, ni de couleur, ni de mouvement, et en faisant tous dans la même mesure de
ni de repos; qu'il n'habite point dans un légers mouvements de la tête et du corps.
endroit qu'il n'est point contenu dans un Dans d'antres, le mouvement consiste à se
espace; qu'il ne peut être ni vu, ni touché. balancer lentement de droite à gauche et de
Enfin ils attribuaient à l'homme les mêmes gauche à droite, ou bien à incliner métho-
qualités qu'à Dieu, et la même définition. diquement le corps en avant et eh arrière.
Ils disaient que tes hommes jouiraient des It y a des congrégations où ces mouvements
délices dans le paradis, ou éprouveraient tes commencés assis se continuent debout, tou-
peines dans l'enfer, sans pour cela être con- jours à pas cadencés, l'air recueilli et les
tenus dans l'enfer ou le paradis et y faire yeux fermés ou Sxés vers la terre..
leur demeure. Suivant eux. la volonté d'une MOC-CHU, tablette dans taquettetes Co-
chose en Dieu n'est point Dieu, et est un acte chinchinois croient que réside t'âme d'unn
diftérent de la création. Us ne voulaient défunt, et qu'ils exposent pour cela 'dans
point que, pour exprimer t'éternité de Dieu, teups maisons.
on onptoyât le mot cat/t?M, parce que ce MODANL déesse hindoue; l'une des for-
mot vient de la racine cadama, être antérieur. mes de Saraswati, épouse de Prahma.
Us enseignaient que te monde n'aura point MODERATEUR, nom que les Calvinistes
dé 6n, que le paradis n'est autre chose que donnent au président du synode. « La charge
tous tes biens qui arrivent à l'homme en ce du Modérateur, dit la discipline; est de con-
697 MOE MOH 698
duire et de modérer toute l'action d'avertir un chef. Elle consiste à toucher la plante de
des lieux, des jours et des heures auxquels ses pieds, d'abord avec la paume de la main,
on s'assemblera pour les sessions du synode; puis avec le revers. Ce sont les prêtres qui
dé proposer et faire ouverture des choses qui peuvent ainsi affranchir du tabou.
sont en délibération de recueillir les voix MOEZZ, nom de Hakem, divinité des Dru-
de chacun en particulier; de faire que cha- zes, dans sa sixième incarnation. Sous ce
cun parte par ordre et sans confusion de nom, il so transporta de Mehdiya dans le
faire les remontrances de présider aux cen- Maghreb, où il avait paru sous le nom de
sures, etc. » La charge de Modérateur cesse Caïm, en Egypte, où il se montra dans tout
avec le synode. l'éclat de sa divinité, et fonda sur le bord
MODÈHËS, une des branches des Menno- de la mer, le port de Roschida (Rosette).
nites, ainsi nommés par opposition aux Ri- MOFAWADHIS, hérétiques musulmans,
</tdM. qui usaient d'une grande sévérité dans qui appartiennent à la secte des Schiites. Us
l'application de l'excommunication. Autre- soutiennent que Dieu déféra la création du
fois tes Modérés étaient subdivisés en deux monde à.Mahomet, et cetai-ci à Ati, son gendre.
branches: les ZoMmt~M et les Zonnistes MOGE, MOUGH nom que les Orientaux
ceux-ci observateurs ponctuels de leur con- donnent aux ministres du culte chez tes
fession de foi, ceux-là rejetant.toute con- Parsis. C'est notre mot mage. Voy. MAGES,
fession de foi. foy. MENNONtTES. M~GtSMË.
MOD-GUDUR (l'adversaire des dieux), di- MO*GHAIRIS,hérétiques musulmans, ap-
vinité scandinave c'est une jeune fille à la- partenant à la secte des Schiites. Ils devaient
quelle est confiée la garde d'un pont jeté sur leur origine et leur nom à Moghaïra, fils de
le fleuve GiaH, et dont le toit est recouvert Saad et-Adjeli, qui s'arrogea lui-même t'ima-
d'or brillant. mat. après Mohammed, fils.d'Abdallah, fils
MODtM, c'est-à-dire nous confessons; for- de Hasan, et qui, accompagné de vingt au-
mule de confession de foi que tes Juifs réci- tres personnes excita un, soulèvement à
tent le jour du sabbat elle consiste en ces Coufa. Moghaïra se donnait pour prophète,
paroles et en preuve de sa mission, il arguait de ta
« Nous confessons devant vous que vous connaissance qu'il avait du grand nom de
êtes le Seigneur notre Dieu et Dieu de nos Dieu, et du pouvoir qu'il avait de ressusciter
pères, à jamais et à perpétuité; que vous les morts. Voici un abrégé de sa doctrine
êtes notre fort, te fort de notre vie et le bou- « Dieu est un corps qui ala forme humaine,
clier de notre salut. Dans tous les âges nous un homme lumineux qui a sur la tête une
vous célébrerons et nous raconterons vos couronne de lumière; ses membressontsem-
louanges pour nos vies qui sont remises btabtes aux lettres de l'alphabet, et ses pieds
entre vos-mains, pour nos âmes qui vous à un e<t/ son çoeur est la source de'toute
sont mises en éépôt. pour les miracles que sagesse. Il créa le monde en prononçant les
vous faites chaque jour avec nous, et pour saints noms, et écrivit de son propre doigt
les merveilles et les bontés que vous faites toutes les actions des hommes tant bonnes
éclater sur. nous en tout temps, le soir, le que mauvaises; mais à la vue des péchés que
matin et t'après-midi. 0 bon dont les misé- devaient commettre ses créatures il se fâ-
ricordes ne sont jamais consumées 1 com- cha et sua de cotère; de sa sueur se formè-
patissant, dont les bontés n'ont jamais de rent deux océans, l'un d'eau salée et l'autre
6n car nous espérons en vous dès le com- d'eau douce. Il se regarda dans la mer de
mencement des siècles. » lumière où il aperçut son ombre. It déta-
Pendant que le ministre répète tout haut cha un morceau de son ombre réfléchie par
ce Modim, on se courbe un peu, et les fidètes l'océan de lumière, et en créa le soleil et la
récitent en leur particulier le Modim suivant, lune il anéantit le reste de l'ombre lumi-
qu'on appelle Modim des Rabbins neuse, pour qu'il n'y ait rien qui puisse lui
« Nous confessons devant vous que vous être égaie. H créa de la mer d'eau salée les
êtes le Seigneur notre Dieu, Dieu de nos pè- infidèles, et de cette de lumière les Cdètes
res et Dieu de toutes les créatures; notre c'est-à-dire les Schiites. ),
créateur et le créateur de l'ouvrage des six L'imam que les Moghaïris attendent en-
jours. Les actions de grâces et de touangcs core est Zakarya, fils de Mohammed, fils
sont dues à votre grand et saint nom, d'Ali, fils de Hoséin fils d'Ali, gendre de
parce que vous nous avez donné la vie, et Mahomet. Ils disent que ce Zakarya est en-
que vous nous avez fait subsister. Donnez- core vivant, et qu'il est caché dans la mon-
nous de même la vie failes-nous grâce, et tagne de Hadjer.
rassemblez dans le parvis de votre sanc- MOGON, dieu adoré anciennement par les
tuaire notre peuple captif, afin que nous Cadènes, peuple du Northumberland, comme
observions vos règlements que nous exé- il parait par des monuments trouvés en 1607,
cutions votre votonté, et que nous vous dans ta rivière de Rhéad. Une tradition du
servions d'un cœur partait; sur ce que nous pays porte que ce Mogon avait longtemps dé-
venonsdeconfesserdevant vous. Béni soyez- fendu la contrée contre un tyran.
vous, Dieu des célébrations » MOGOSTOCOS, surnom de Diane, comme
MODJASSËMtS, hérétiques musulmans présidant aux acccouchements.
quiattribuem uncorpsà Dieu.Foy.KÉRAMis. MOGOURIS, conseillers de justice et de re-
MOË-MOË cérémonie par laquelle on ligion dans les ites Maldives.
lève, dans l'archipel Tonga, le tabou mis sur MOHABJ1RS. Ce mot signifie fugM.f ou
699 DICTIONNAIRE DES REUOONS. 700
émigré. Les Musulmans donnent ce nom aux d'un son de voix plus é!evé et plus lamenta-
habitants de la Mecque qui accompagnèrent ble. Quand tous les remèdes ont été employés
Mahomet dans sa fuite; ils forment avec les en vain, et que la mort prochaine s'annonce
Ansars ou auxiliaires, habitants de Mêdine, par des signes certains le Mohanè saute
ce qu'on appelle les ~sA<t~ ou compagnons brusquement dù lit et sauve sa vie par une
du prophète. On donne ce dernier nom à tous fuite précipitée, sans pouvoir cependant évi-
ceux qui, de son vivant, embrassèrent sâ fer lès coups de bâton et dè pierres qui pteu-
doctrine, qui furent admis en sa présence, vent sur lui.
ou qui assistèrent à ses predicaH6n§; on en MOHARREM nom de ta grande Tête que
porte le nombre à cent quatorze mille. les Musulmans schiites de t'tndë céteDrënt
MOHAKKtMS, hé''é'i(;ues musulmans, ap- les dix premiers jours du mois de Moharrem,
partenant à la secte des KharMjis. ~oy. HA- en ['honneur du martyre de t'imam Hdséih
KÉMfS. et de ses compagnons. Voy. DÈHA.
MOHAMMËUËS', c'est-à-dire f~M~, jtî&ttEL, nom dé ce!ui qui, chez tes Juifs,
nom que tes Orientaux ont (tonneaux héré- circoncit les enfants, huit jours âpres leur
tiques ismaétiens, à cause de ta~outeuF qu'ils h~sance. Chez les Juifs portugais )ë Mo-
affectaient dans leurs vêtements. het garde précieusement la chair de to~s les
MOHANE, nom quê les Américains des enfants qu'it a circoncis, et ont'enterré avec
Pampas donnent à leurs prêtres, ou plutôt a lui dans son Gprcuëit.
des espèces de sorciers cm ~ehartatans, qui MOHtNt, forme ipie prit Vicbnotr fors du
passent pour avoir des communications avec barâttement dé )a mer. Lorsque t'~gitatiôn
le diable, et savoir détourner ses influences des flots eut produit ramft~f! (ambroiste) ét
taatignes. On les consulte sur t~ guerre et déesse Sri, )ps démons voutErënt s'en em-
là paix sur les moissons, sur la santé pit- parer; mais Vichnou, pour détoorner l'ai-
Mque, sur tes mariages, et ~incipatement t, tenfion' des~ mauvais génies prit, sous le
sur les maladies particulières. Le métier de nom de Mo/<M:, la forme d'une fenime d'une
Mohane est très-péritteux car si teur~ ar- beauté si accomplie, que tous les démons,
tifices ou teurs prédictions ne sont pas suivie séduits à son aspect, se laissèrent cntever le
du succès, la vengeance dateurs dupes ne bfeuva&~ d~mmdrtahté. Mohrmi est devenue
s'assouvit que dans teursâng. une déesse, qui est t'ittnsion personnifiée;
Comme toutes tes matadies soni at~ibuées Mnnamstgninee~e ~Mpcctpttce ftM~e~t-
aux artinces des MohanesOu à t'inu~ënce du ~enëe. V<~y. A!tm)TA,BAKATTEMË'<TDEL~MEH.
diable, leur maître, le premier sont qu'une MOHt8K, gétfie céteste, préptfsé à la p)ùif,
famittecro~f devoir à un malade, c'esfde'dé- suivant ta croyance des Dembay, peuples (tu
couvrir quel est te Mohane qui l'a ens~rceté'. haut Co"go. )~'aprèy leurs idées, te'ei.eté'st
A cette fin, te plus proche parent boit un le réservoir des eaux, q:uisont' séparées de
extrait d'e d~tura; enivré par cette espèce,de I''air pftr une croûi&transpafpnte'. Dans'cette
poison végétât, il tombe à terre et fëste'sou- Cfoûte sont pratiquée quatre trous ouf cata~
vent pendant deux ou trois jours dans Un ractes, ptacés -vefs tes quatre joints cardi-
état voisin d~ la mort'. Revenu, àiscs~sens naux. Un MoMsc tiént ta' porre de chacun dë
it annonce f~voir vu en songe têt ou tel sor- ces trous, et n'ouvre cettti (tant it a ta
cier donUt donne le signalement. On cher- garde qu'atf temps des ploies, d'après t'ordrë
che te Mohane, ei si on en trouve un auquet que ht) en donne te grand Manjgachis, roi
te portrait puisse convenir, on l'oblige a'se' du'ciet. L'averse'vient du côté où~e trouvât
chargef de guérir te matade. Si, parmatheur, ouvert. -Lorsque toutes tes cataractes sont
l'e- m~ade était mort pendant cette cérémo- fermées, t'eau qui est au-dessus de.ta croate
nie prétiminaire, on cherch'e le Mo&ane'dé- transparente.. filtre toujours un petf au tra-
signé toutsimptement pour te'tuer. Si' te~ vi- vers, et deta~ proviennent' t'humidité, les
sions n'ont donné aucun résultat positif, on brouillards, et t'as n'uagesd~é, d'autant ptKs
force le premier qu'on pencont're à faice ~of~ abondants dans une contrée qu'ette~esrptus
fice de médecin. voismodaciet;
On place alors deax Hamacs!très-près t-'un MOHKËMtS, hérétiques' musulmans', ap-
de t'autre: le m'atade en'occupe un, teNo- partenant à ta secte des Eharidjis. Ce' sont
hane se m'et'dons t'autre'. Celui-ci aommence sans'doute les ptus~amcien~ <? tous; ear' ils
à se batancët'et à chante~avcc on aifHMmont' se composaient de douze m~He hoinMesqui
frès-d~sagréabte des fotmutes m!igiqaM, par. se soulevèrent, contre te katife Ati', et le
t~squettes nti~vite'Ies oiseaax te~ quadra~- t.~xérent d'inudète. n~ disaient que' t'éta-
pèdes et les poissons à concouri~à~gué- blissement d'un imam. était'permiy,m~i~non
r-ison du'matade: De tempyen'tëm'psiU'se nécessaire. Ils t'enaient pour inndètcs le kha-
dresse sur son'séant, et, en faisant mittc lifes Otnman et ta ptioparti des compagnons
simagrées, it donnefau matade um' poudre, il du prophète.
lui applique un' emptâtre de végétaux', il MOHO-AROB, roi' des lézards~ divinité
suce ses btc~sure~' et' méme~ sesl ~cèpes- Si dasitesSandwich~ adoré sous )'embtèmed'un
t'étHt du matade'empire, le Mohane entonne requin par les habitants de t'i~ Morokai
un chant dons' lequel, il &'adresse;à~ t'âme qui lui avaient étévéi dés temples sur tous
et dont chaque strophe se~ tel1mille' parce tes promontoires.
refrein ~e nous abandonne pa&Ce.: chant MOiLL, nom de Hakem, divinité des Dru-
est recommencé sans interruption par te:M:o- zes, d'ans sa quatrième personnification. i)
hane et! par tous les assis~ants~ eti toujours parut av~ec ce notardans ta contrée de Pat-
?0i MO) MOI 7M

myre et dans les provinces de t'Orient, sous lui de ,!a ferveur et de ta bonne volonté
l'apparence d'un marchand; mais son as- mais on avait un souverain mépris pour
pect avait an air ~de majesté qui faisait une ceux qui rentraient dans le monde, sans au-
vive impression sur tous les cœurs, et il cune raison légitime, et t'Elise même tes
unissait une profonde sagesse à de grandes mettait en pénitence. On tirait quelquefois
richesses et à t't'putence. de léur solitude des moines illustres par teur
MOINE, c'est-à-dire so<t<an e ( du grec piété, pour les élever au sacerdoce et même
~e?, unique, ~o~~o? seu)). C'est le nom que à l'épiscopat. La vénération que l'on avait
)'pn donne à ceux qui, renonçant au monde pour" les moines contribua beaucoup à les
et aux soins temporels, pour vaquer ptusti- multiplier. Les déserts de t'Orient en furent
brementa la pratique des vertus chrétiennes-, bientôt peuples. H y avait jusqu'à cinquante
se sont retirés dans la solitude du cloître. mille moines de ta seule règle de saint Pa-
Les premiers moines rempHrent toute l'é- cômc.Itest vrai qù'it était alors fort aisé
tendue (le leur nom. C'étaient des ermites d'établir des monastères il ne fallait que du
qui vivaient seuls au fond des déserts tel bois et des roseaux pour construire des cetr
fut sainl Faut l'Egyptien, qui donna le pre- tûtes dans des )ieu< inhàbitéii. it n'était pas
mier exemple de la vie érémitique. Saint An- question de rentes ni de donations. Les
toine, après avoir longtemps pratique lé moines n'étaient à charge à personne; ifs se
même genre de vie, rassembla quelques dis- rendaient même fort utiles au public par
ciples dans le désert, et forma une commu- teurs travaux et par leurs aumônes. H n'é-
nauté. H fut imité par saint Hitarion, saint tait pas même nécessaire, dans ces premiers
Pacôme et les autres fondateurs de t'état temps, d'avoir )a permission de t'évoqué. Ce
monastique. La prière et le travail des ne fut que lorsque tes moines commencè-
mains, telles étaient les principales occupa- rent à quitter leurs solitudes pour s'ingérer
tions de ces premiers moines. Leurs cellules dans tes affaires ecclésiastiques, que le con-
étaient un peu éloignées les unes des autres. cite de Calcédoine défendit d'établir aucun
tts y demeuraient pendant tout le jour, ap~ monastère sans la permission de l'évêque.
piiquésau travail, et ne se voyaient que. te Cette prodigieuse multiplication des moines
soir et la nuit, aux heures de la prière. I) y teur devint funeste. Les déserts se trouvant
avait de ces moines qui travaillaient à ta cam- remplis, it teur fallut s'approcher des lieux
pagne, et s'e louaient comme des ouvriers habités. Saint Jean Chrysôstome jugea même
pour la moisson'pt les vendanges mais les à propos de les introduire dans tes vittes
plus parfaits trouvaient 'que ces sortes de pour t'édiScation publique mais ce chan-
travaux e~ntrainaicnt trop de dissipation. Us gement ne put se faire sans que l'esprit de
demsuratent dans leurs ceHutes, où i)s fa- ferveur et de recueillement n'en souffrit. Ce
briquaient des paniers et des nattes de jonc, relâchement, qui fut d'abord presque insen-
occupation paisible, pendant taquejfe ils si~e, devint plus considérable dans la suite;
pouvaient méditer ta sainte Ecriture et te- et peut-être que, dans la décadence géné-
nir leur espritétevé à Dieu. Quelques-uns raté des mœurs et de ta discipline des chré'
travaillaient à cbprer des livres en'un mot, tiens, les moines auraient conservé teur pre-
il n'y en avait aucun à mièré ferveur, st, absolument morts au mon-
qui ne's'emptoyà~a
quelque travail du corps, et l'on rcg.frditit de, ils fussent toujours restés ensevelis dans
ce point comme tt nécessaire, que tes Mas- teurs diserts. Les moines, qui se trouvaient
satiens, ayant soutenu que t'en pourrait sup- voisins des. villes, se rendaient à l'église pour
piper au tràvait par )a prière, furent traités y participer aux saints mystères, et recevoir
d'hérétiques. Lorsque avec le prrx de leurs. les instructions de févéque avec les autres
ouvrages fts s'étai'eht procuré tes choses né-, Hd'èt'ea. Ms étaient pfacés tous ensemble dans
cessaires à la, vie, ils d~tpibuaient aux pau- un iieu destiné pour eux. Dans les monas-
vres ce qui leur restait et comme leurs be-. tères trop éteignes, it y avait un prêtre et
soins étaient extrêmement bornés, leur su- quetques diacres.
perflu ~tait relativement considérable Sa.int' Qu.oiaue ce fut p.articutière'nent en Orient
que'b vie monastique était uorissante, il' y
Augustin dit que l'on chargeait souvent d'es
vaisseaux entiers des aumônes que faisaient avai~ aussi des moines en Occident, même
ces moines. Leur vie, quetque austère avant le temps de saint Benoit mais' cey
qu'ette nous paraisse, n'était cependant moines n'étaient d'aucun ordre particulier.
point nouvelle ni extraordinaire, si l'off en Da"stëv"sièc)e, la plupart des évoques et
excepte le célibat, le renoncement aux biens des prêtnes d'es Gautes et d.'Q.ccident'vivaienC
en moines' et en portaient-t'habit. « Le vrai
temporels et au commerce des hommes. lis
vivaient au reste en bons chrétiens, et con- usage d'e l'a vie monastique, dit t'abDéFteu-
servaient !a pratique exacte d'e l'Evangite, ry< était de conduire à ta plus hau.te perfec-
qu'ils voyaient se retâcher de jour en j'our. t)on tes âmes pures qui avaient gardé t"in-
Leur conduite était. celle des.chrétiens de ta nocence du- baptême, ou l'es pécheurs con-
primitive Eglise, et ils ne cherchaient point vertis qui voulaient se puriHer par ta p.ëni-
à se faire admi'er par un genre de vie parti- tenc&. C'ést pour cela quo l'on y recevait des
entier. C'étaient de bons~ laïques, vivant de personnes de tout â~e et de tpute condition
tenr'traVttiten silence, et s'exerçant à com- de-jeunes enfanta que't'ëursDarents y of-
battre les .vices l'un après t'autre, dit t'abné fraient pour les dérober.de bonne hfure aux
périts du monde,.des vieillard's- qui cher-
Fteury. Jts n'étaient alors engagés dans t'é-
tat monastique par aucun autre tien quece- cttaient'~ntnr saihtement'tiBur vie, des tiom.
705 DtCHOC~NAtREDES RELIGIONS. 704
mes mariés dont tes femmes consentaient à n'étaient pas les moines qui avaient choisi~cet
mener la même vie de leur côté. On voit des état de chose tes princes de ta terre avaient
règlements pour ces différentes personnes, réussi à leur ôter le droit d'élection, pour
dans la règle de saint Fructueux, archevê- s'arroger le privilège de leur imposer des
que de Prague. Ceux qui, pour leurs crimes, supérieurs. Mais Dieu a puriSé son Eglise,
étaient'obtigés par les canons à des péniten- en faisant passer sur tous les monastères le
ces' de plusieurs années, trouvaient sans soc destructeur de la révo)ution et mainte-
doute plus commode de les passer dans un nant le petit nombre de monastères qui se
monastère, où l'exemple de la communauté sont relevés dans notre patrie, reproduisent
et la consolation des anciens les soutenaient, les travaux et les vertus des temps primitifs.
r Si les mêmes abus subsistent. encore dans
que de mener une vie singulière au milieu
des autres chrétiens aussi le monastère les monastères des autres nations chrétien-
devint une espèce de prison bu d'ex)!, dont nes, est à présumer que Dieu, dans sa sa-
on punissait souvent les plus grands sei- gesse, se réserve les moyens de les ramener
gneurs, comme on le voit en France, sous à la pureté de leur institution.
tes deux premières races de nos rois, et, eu On a été jusqu'à reprocher aux moines la
Orient, depuis le vr siècle. » singutarité de leurs vêtements ;singutarité
Les reproches que l'on a faits depuis à qui nous frappe aujourd'hui, parce que nous
quelques moines ne doivent point retomber ignorons que le costume des religieux n'est
sur la vie monastique, qui n'est point, qu'un restedes usages antiques qu'its ont fi-
comme le disent bien des gens, un état de dètetnent conservés, tandis que les gens du
'mollesse et d'oisiveté. Qu'on jette les yeux monde s'en .sont prodigieusement éteignes.
sur les premiers moines, et qu'on voie ce La tunique, la cucutte et le scapulaire étaient
qu'auraient pu leur reprocher ces hommes des habits communs aux pauvres gens, du
qui, se donnant pour philosophes, se font temps de saint Benoît. La tunique était en
une espèce de devoir de décrier les moines. usage parmi le petit peuple, du temps même
du dernier siècte. Ils ne pourraient-s'étever d'Horace, qui lui donne t'épithète de <M!t!'ca-
contre leurs vastes possessions les ouvra- tus. Les paysans portaient la cuculle, qui
ges de leurs mains étaient leurs seules ren- était une espèce de capote. «Cet habille-
tes contre leur oisiveté: ils tràvaittaient ment de tête, d!ti'abbé Ftcury, devint com-
tout le jour contre.teur inutilité non-seu- mun à tout le monde dans les sièctes sui-
tement its se rendaient utiles par teurs tra- vants; et, étant commode pour le froid, il a
vaux, ils l'étaient encore par les aumônes duré dans notre Europe environ deux cents
qu'ils répandaient; contre leur vie motte et ans. Non-seulement les clercs et les gens de
sensuelle ils n'àccord:)ient à leur corps que lettres, mais les nobles mêmes et tes courti-
ce qui était nécessaire pour l'empêcher de sans, portaient des capuces et chaperons de
succotqber à la fatigue; enfin ils ne pour- diverses sortes. La cuculle marquée par la
raient leur reprocher d'être répandus dans règle de saint Benoit. servait de manteau;
le monde, et d'y former des intrigues et- des c'est la coulle des moines de Cîteaux le
cabales its étaient presque toujours enfer- nom même en vient,têt te froc des autres
més dans leurs cetthtës.toin du commerce. Bénédictins a ta même origine. Saint Benoît
des hommes. Toutefois, là vérité nous oblige. leur donne encore un scaputaire pour le
de convenir que ces reproches étaient appti- travail. JI était beaucoup plus large et plus
cabtes à un certain nombre de monastères court qu'il n'est aujourd'hui,. et servait,
qui existaient en France dans les siècles der- comme l'indique le nom, à garnir Jes épauies
niers mais les fautes des individus ne sau- pour les fardeaux, et conserver la tunique.
raient être imputables à une institution pure, li avait son capuce comme la cucut!e, et ces
sainte et éminemment utitc à son origine.. deux vêtements se portaient séparément le,
Sans vouloir entrer ici dans une discussion scapulaire, pendant le travail la cncuHe, à
qui nous entraînerait fort toin de notre but, 1'Eglise ou hors de la maison. Ne point
disons en un mot que les moines aux- porter de linge parait aujourd'hui une grande
quels le monde reprochait certains défauts austérité; mais l'usage du tinge n'est devenu
n'étaient que cè que le monde les avait faits. commun que longtemps après saint Benoit:
Que pouvait-on attendre en effet de monas- on n'en porte point encore en Pologne et,
tères dont la dignité suprême était accordée par toute la Turquie, on couche sans draps,, 1
non pas au tnérite, non pas à la sainteté~ à demi vêtu. »
non pas à la vie humbte, pénitente, morti- 1* tt n'y a, à- proprement parler, qu'un
Sée.mais à l'intrigue et à la faveur? Que seul ordre de moines dans t'Egtise latine,
pouvait-on attendre d'abbayes données en c'est celui de Saint-BcnoU, dont tes mem-
commendes, dont les titulaires vivaient gras- bres portent le nom de Bénédictins. H s'est
sement à la cour et dans leurs châteaux? divisé en plusieurs branches, telles que les
Que pouvait-on attendre de religieux dont Chartreux les Bernardins les Trappis-
les supérieurs ou lés abbés étaient des cadets tes, etc. mais tous sont Bénédictins et ont
de famille, souvent perdus de~tébauche, qui droit au titre de moines. Des l'an 1215, ces
obtenaient cette charge pour s'assurer une moines s'étaient tellement muttipHés dans
fortune, dans un temps où le droit d'ainesse toutes les contrées de l'Europe, que le con-
ne leur aurait laissé qu'une pension modi- cile de Latran défendit d'établir de nouveaux
que, incapable de fournir aux exigences ordres religieux mais cette défense fut
d'une vie de moltesse et de ptaisirs ? Or ce comme le signât de l'érection de nouveaux
705 MM MO! 706
moines ,n,-lnf.>a
ont rendus à la ~m a"~ .n.
ordres, qui se succédèrent rapidement, et société, un des prin-
qui réussirent presque tous à se faire ap- cipaux est d'avoir conservé, dans tes temp!
prouver par les souverains pontifes; en effet de barbarie; ie dépôt précieux, des bonnes
aucun siècte n'en a produit davantage que lettres. Pendant qu'une ignorance profonde
le xm°; mais, conformément à ta règte couvrait la face de l'Europe entière, les
posée par le concile de Latran, les membres sciences réfugiées dans les monastères,
de ces nouveaux ordres ne furent point ap- comme dans leur dernier asite, étaient en-
pelés moines, mais religieux tels furent core cultivées par les moines. Ce sont eux
principalement les Franciscains, les Domi- qui, nous ont transmis, par le. moyen des
nicains, les Carmes, les Augustins, etc., qui copies, les admirables ouvrages de l'anti-
eux-mêmes se subdivisèrent en une multi- quité sacrée et profane. Nous leur devons ta
tude de branches; ce qui fit que pour les plupart des histoires anciennes, et ils ont
distinguer on leur donna des noms auxquels laissé de riches et nombreux matériaux que
n'avaient jamais songé leurs fondateurs les savants de notre époque exploitent cha-
mais tirés de ce qui frappait davantage que jour, sans pouvoir les épuiser.
le public. C'est ainsi que les Capucins fu- 2° Il n'y a également qu'un ordre de moi-
rent ainsi nommés, non de ée qu'ils ont de nès dans l'Eglise grecque, c!est celui de Saint-
plus édifiant et de plus austère dans leur Basile, mais il est divisé en différentes con-
état, mais de leur capuce long, pointu,, ex- grégations. Tous les moines regardent saint
traordinaire. Les Cordeliers de ce qu'ils Basile comme leur père, et ce serait un
sont ceints et liés d'une corde. Les religieux crime parmi eux de s'éloigner tant soit peu
de'l'ordre de Sainte-Croix, de ce qu'ils por- de sa règle. On voit par toute ta Grèce plu-
tent une croix blanche et rouge sur leur sieurs beaux monastères avec des églises
scapulaire noir. Beaucoup d'ordres religieux bien bâties, où ces moines chantent l'office
retiennent le nom du lieu où ils ont été d'a- divin jour eLnuit. Ils n'ont pas tous néan-
bord établis ne fût-ce qu'un village, un~ moins la même manière de vivre; car il y
simple champ, une vallée, une montagne en a qui s'appellent'cénobites, c'est-à-dire
comme C<t<w/, Cîteaux, C/iartreM~e, 'Cama<- qui vivent en communauté d'autres s'ap-
doli, Prémontré, Grammont, ~ontma~~Me pellent d'un nom qui signiSe vivant à sa
Mont-Olivet FaMom6reMM, Feuillant le fantaisie. Les premiers sont ceux qui de-
Val-des-Choux, le F~-dM-E'co/ters. Fonte- meurent ensemble, qui mangent dans un
or~M«,PtÇMepMce, la Trappe, etc. Les Car- même réfectoire, qui n'ont rien .de singulier
mes sont ainsi appelés du mont Carmel, où entre eux pour leurs habits, et qui enfin
ils furent introduits vers le xu* ou xm' siè- ont tes mêmes exercices, aucun d'entre eux
cle, et depuis nommés les Barrés, parce que, ne pouvant s'en exempter. Il y a pourtant
quand saint Louis les Gt venir en France deux ordres parmi eux; car les uns sont du
ils avaient leur chape carrée en fasce de grand et angélique habit ils passent pour
blanc et de tanné les Bernardins, du nom être d'un rang plus élevé que les autres, et
de leur collége de Paris, appelé de ~a!M<-jSer- font'profession de mener une vie plus par-
nard les Jacobins, de t'élise de Saint-Jac- faite-; ils.sont plus nombreux que ceux de
ques qu'on leur donna en la même ville; les l'autre ordre, appelé du petit /M6t< ou ~tx~e-
Théatins, dethéate, maintenant Chiéti,viHe tr~~&t, qui sont. d'un rang inférieur, et ne
du royaume de Naples, dont Jean-Pierre mènent pas une vie si parfaite. Quant à ceux
Carane, leur premier supérieur,était archevê- qui vivent à leur manière, et qu'on appelle
que; les Barnabites, de l'église de ~a!H<- pour cette raison tSto~9~<, avant de pren-
Barnabé de Milan, où ils furent première- dre l'habit religieux, ils donnent une petite
ment étabiis les Lazaristes, du prieuré de somme pour avoir une cellule et quelque
Saint-Lazare qu'ils occupèrent d'abord à Pa- autre chose du monastère. Le ccttérier leur
ris les Mathurins, de l'Eglise de Saint-Ma- fournit du pain et du vin de même qu'aux
<~nrtM dans la même ville les Pères de cénobites mais ils pourvoient eux-mêmes
l'Oratoire de Rome, de la petite église où ils au reste. Ainsi, étant exempts de ce qu'il y
tiennent et font oratoire, comme on dit en a d'onéreux dans te monastère, ils s'appli-
Italie, c'est-à-dire où ils font les prières et quent à leurs affaires. Ces derniers lèguent
autres exercices du'soir, les fêtes et les di- par testament ;ce qu'ils possèdent, tant au-
manches, dénomination qui a passé aux dedans,qu'au dehors du monastère, à leur
Oratoriens de France, institués par le cardi- serviteur ou à leur compagnon qu'its ap-
nal de Bérulle; les religieux hospitaliers de pellent disciple, et qu'ils ont choisi parmi
Saint-Antoine, du nom de saint Antoine, les cénobites pour les assister dans leurs
patron d'un prieuré dépendantdet'abbayede besoins. Celui-ci, après ta mort de son maî-
Montmajour, proche duquel était leur hôpi- tre, augmente encore par son adresse les
tal. tt n'y a guère que les noms de Jésuates- biens dont il a hérité, et il laisse par testa-
et de Jésuites, qui, pris de celui de Jésus, ment ce qu'it acquis à celui qu'il a pris
s'éloignent de la dénomination habituette. à son tour pour lui servir de compagnon;
Car ce qu'on dit assez communément que~ quant aux biens que son maitre lui avait
les Jésuites tirent leur nom de leur ég)i~e légués en mourant, ils retournent au menas-
ce Rome appelée le Jésus, est sans fonde- tère, qui tes veud s'il y a. lieu. Il se trouve
ment, puisqu'ils étaient déjà appelés de ce néanmoins, parmi ces derniers, des moines
nom avant que le Jésus fûl bâti. libres qu< sont si pauvres, que n'ayant pas
Parmi plusieurs services éminents que les de quoi acheter un fond! ils sont obtigésde
7J7 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 708
donner au monastère tous leurs soins et tout t calions, à gagner quelques moines, se servit
leur travail, et de s'appliquer aux plus vils d'eux ensuite pour opérer là réunion des
emplois. Ceux-là font tout pour le profit deuxj Eglises. Ce fut en ce temps-là que
du couvent c'est pourquoi le couvent leur l'ordre de Saint-Mmihiquë fut établi dans
fournit ce qui leur est nécessaire, et s'il teur l'Arménie, et t'en àppella ces religieux /re-
reste quoique temps après )eur travail ils lë res MMt~.Cet oretre s'aéquit en peu de temps
consacrent à la prière. beaucoup! de réputation; 3e sorte que tes
H y a un troisième ordre de moines, aux- frères unis bâtirent des monastères nba-
quels on donne le num d'lJnlJchorètes. Ceax- sëutement dans t'Arn~énië et li ~éorgië,
ci ne pouvant pas travailler; ni supporter les mais méihë audéta du fônt-Euxin, princi-
autres charges da monastère, veulent cepen- patemënt à G~ffa; qui êtait.atôrs sous là dé-
dant vitre dans le repos de ta solitude. ils pendance des Génois. Maintenant ces rëti-
achètent une cellule hors du monastère avec giëux sont réunie aux Dominicains de l'Eu-
un petit fonds dont ils puissènt vivre; et ils rope, et sont sous Ja juridiction du générât
ne vont au monastère que les jours de fêtes; de cet ordre, qui leur envoie un provificial.
pour assister à t'office: après cela its re- S" La vie monastique n'est, pas moins en
tournent a leurs cellules, où Us s'occupent recommandation parmi tes Maronites, que
à leurs affaires, et ils n'oiit aucune Heure dans tout le reste du Levant; mais leurs
fixe pour la prière, tl se trouve cependant moines sont de l'ordrè de Saint-Antoine, et
de ces anachorètes qui sont sortis au mo- il est probable qu'its sont un reste de ces
nastère, avec !e consentement de leur abbé, anciens ermites qui habitaient les déserts de
pour mener- une vie plus retirée, et pour là SyWe et de ta Patestiné; car Hs~sont re-
s'appliquer davantage à la méditation et à tires dans tes tiëux tes plus cachés de's tnon-
la prière. Le monastère leur envoie, un<* tâgnes, et ëtoighés de tout commerce'. Leur
fuis bû deux par mois, de quoi se nourrir, vêtement est pauvre et grossier its ne man-
parcé qu'ils ne possèdent ni fonds, h! vi- gent jamais de eh'air,méme dans les plus
gnes mais teK~ qui ne veutent point dépen- grandes maladies, et its ne boivent du vin
dre de i'abbé, tôuëotq~uétqu~ vigne voisine que três-raremen). Ils ne savent cëquë c'est
de leur cellule, dont ils mangent !ë raisin z que ëe faire des vœux; mais quand ils sont
il y en a q(~ vivent dê Rgoes, d'autre de reçus dans un monastère, on les avertit dès
cerises, ou de quelques fruits sem&)ab)es; devoirs qû! teur sont imposés et i~s s'y sou-
Ils sèment aussi des fèves dans ta saison. mettent.sans antre cérémonie. Ifs o'nt en
Déplus, ityena! qui gagnent tèHr vie à propre des biens et de l'argent do'nt its peu-
copier des livres. vent disposer à ta mort; et tôrsqu'its ne'
Lés monastères sont sous ta é!rèction~ veulent plus demeurer dans un mdn'as<ère\
d'un supérieur qui porte lé titre d'ctre/ ils passent dans nn autre, Ils no peuvent
Htandrite, expression qui petit se traduire par faire aucune fonction ecctésfa~stiqaé. comme'
p<t~e:<r ou chef (<'Mtt <fo(fpM~. L'A~ttMeM~ dé prêcher et de confesser, d~ sorte qu'its
ou conducteur ditïère peu de i'archiman- n'ont à s'oecupèr que de teur salut, ils tra-
drite, et ces deux termes sont souvent pris vaillent dé teurs mains et cultivent ta terre
t'on pour l'autre. L'e~ar~Me est supérieur à coWfoïmenaent à leur institution'. Enfin ils
l'archimandrite; cette dtgnité a q'ue)qùe exercent hautement l'hospitalité, et leurs'
rapport avec cette de <n~'a< chez tes Laftos monastères sont toujours ouverts aux étran~
t'hégumène est choisi par étëction, et sa gers et au=x voyageurs. Ils ont actuellement
charge est temporaire torsqu'it la quitte, if soixamfe-sèpt monastères d~'hômmes conte-
reçoit te titre de pro/~tt~MMe ou ëx-supé- nant mille quatre cent drx refigieux et
rieur. Les moittes honorés du sace'rdocc q~nM couvents de femmes, où il y a' trots
sont appelés /!te'yomoK~MM ou moines sa- cent treMe ré~igien'ses.
cres fts ne cétèbrent qor'aux grandes féfés, 6" Les fnstitution's mpnasUques furent ap~
car il y a presque toujours des prêtre~ ou portées ~ans ta Chatdée par Eugène, reti-
papas entretenus pour desservir les' églises gfeux de la Thébaïde, qui quitta son déserf,
et les couvents. Foy. CAtoTER~. vers fa <îh cru ru'' siècte, et passa en _Syrié,
3° Les moines de ia Géorgie sufvcht- M rè- accompagné de ving-h'ùit disciptes. Ir s'ar-
gle de saint Basife, et portent te nom de .B~- rêta avec sa côtoie près de ta vi'fle de Ni-
rM. 119 ne mangent jamais de chair its sibe, etchoisif pô'ar d'émeù're ta solitude dû
sont vêtus d'une étotîe dé taihe de coTHeur mont tzta~, qui mite au septentrion les p!ai-
foncée, portent ta barbe et tes cheveux nes' du Sind'jar. L'obéissance, le recueitte-
tongs jeûnent et prient fort exa'ctemeut. méntéfta fervettr dès frères agitèrent sur
Fo~.BÈRES. la communauté tés' bénédictions cefe'stes, ef
~L'ordre monastique est eH' gTandé ré- ellv se h~uttiptia avec une fécondité si' m'ér-
putation parmi les Arméniens, d'eprns que veitt'é'ùsé~, qu'ette coù'~rif bfentôt de ses f'on'-
Niersès,undeteurs patriarches, introduisit datiohs la Mésopota'mie et; ta enatdéé. Mais
cetui'de:saint BasHe. Mats'ceux qui se sont tes' erreurs qui s'éfévèren'~ eh 0'rient. et
réunis à t'Egtisë romame' ont entièrement surtout t'hérésie du~ nestorianism'é, péné-
changé tëur régie pour s'accommoder eeUe trcrenf peu peu à dans tes monastères et y
des Latins. Cptatqtti donna'oecasion'à cette portèrent' te désordre et ta dissolution, n-
réforme fui un religieux de l'ordre dè'Sarnt- dant de longues' a'n'nees mai's vers t'e conY-
Dommique, nommé Barthélethi, qui, sous lé mencement du siècte brésepf, ta réforme, t*.)
papeJé'anXXir, ayanttéussi parses'prédi- pietéet taveFtu~.rcntT'èrent.da~'s lé cot)Yé"
M9 MM MOt 710
de Rabban-Ormuzd, à la suite du sain) reli- puralité des voix et qu'on appelle a&6«,
gieux Gabriel Denbo.qui rétablit dans cette c'est-à-dire père. Les supérieurs de ces deux
communauté ta règle de saint Antoine dans ordres portent, pour se distinguer, un tissu
sa pureté primitive. de trois courroies de cuir ronge, qu'ils atta-
7" Les moines coptes suivent atiss! la rè- chent autour do leur cou avec une agrafe
gle de saint Antoine; comme les autres reli- de fer ou de cuivre. Les simples moines n'ont
gieux, ils renoncent au mariage, à leurs pa- point d'habit particulier; chacun suit en
rents, aux biens du monde. La règle veut cela sa fantaisie; en générât, ils sont vêtus
qu'ils prient toujours,-qu'ils pensent tou- misérablement. j)s ont une ceinture de cuir
jours à Dieu, qu'ils jeûnent et travaillent autour de leur hahit, une espèce de chapeau
sans relâche. Ils doivent s'habiller de laine, ou de bonnet, souvent un morceau de toile
se ceindre d'une courroie, ne boire jamais ou de drap leur couvre la tête. ils habi'ent
de vin, vivre toujours dans le désert, cou- dans de petites maisons particulières bâties
cher par terre sur une natte, se prosterner autour de leur égtise, et chacun cultive le
tous les soirs cent cinquante fois le visage petit champ qui lui est assigné pour vivre.
et le ventre contre terre, les deux bras éten- Quand un moine fervent désire pratiquer
dus en croix et la main fermée en se rele- des austérités plus grandes que celles qui
vant ils doivent faire le signe de la croix et sont en usage dans son monastère, il se re-
cela sans préjudice des'sept autres prostra- tire dans le désert, et là il s'abandonne à
tions qui précèdent tes sept heures canonia- toutes les austérités que lui suggère son
les, une pour chacuned'ettes. Nous citerons, zèié; à son retour il prend un manteau
parmi leurs principaux couvents celui de noir ou quelque autre signe qui le distingue
Saint-Antoine, situé au lieu même que ce des autres religieux.
saint patriarche à sànctiué dans le désert 9° Par extension, on donne quelquefois,
par sa pénitence et celui de Sainte-Cathe- dans les relations le nom de moines aux
rine sur le mont Siha't fondé par sainte religieux musulmans. F,
Foy. Dnnw'scH,
Hétène, mèrede Constantin. Les religieux de QuiR, SANTONS,etc.
ce dernier monastère sont totérés par tes
10° 11en est de même des rctigicux brah-
Arabes, en mémoire du bon traitement qu'ils maotstës et bouddhistes; toutefois il est bon
firent à Mahomet dans le temps qu'il était
d'observer qu'ils portent dans t'inde na nom
encore réduit à garder les chameaux du très-voisin du mot français c'est celui de
couvent. Un voyageur anglais, qui visita ce
~oMM:. Voy. BojtzEs, Djucuts, M~bsis,
monastère il y à quelques années, rapporte
TAL~pOtM, etc.
qu'ayant demamfê à un moine âgé de qua-
tre-vingt-dix ans et qui était dans le couvent MOINES NOIRS, nom que l'on adonné en
depuis soixante-dix, comment il avait passé Angteterre à une congrégation de Bènéttic-
sa vie, celui-ci lui répondit: « Un jour suc- ttHs dont tes monastères avaient été unis
cédait à l'autre et se passait de même je ne par Lanfranc, et qui porta d'abord le
nom de sou instituteur. Cette congrégation
pouvais contempler que les précipices, tes
cieux et le désert; maintenant toutes mes adopta, en 1335, de nouvelles pratiques,
pensées se rattachent à un autre monde, et embrassa un genre de vie plus austère.
et j'attends tranq.uillement l'heure de mon C'est alors qu'elle fut connue sous le nom de
départ. » Moinés noirs.
8° On distingue en Ethiopie deux ordres MOIS. Les mois étant, dans presque toutes
de moines qui portent le nom de leurs fon- Ïes nations, intimement liés à la religion,
dateurs ceux de Técta-Haimanot, Ethio- puisque c'est d'après eux qu'on règto les
pien d'origine, et ceux de l'abbé Eustathé, fêtes et les cérémonies, nous croyons devoir
Egyptien. Le général des premiers s'appelle donner ici un tableau des mois des princi-
7<c/i~Md. et les religieux portent le nom <le paux peuples avec leur synchronisme, par
dakik ou petits. Ce sont les abbés et tes su- rapport aux mois des Romains en usage
périeurs des différents monastères de l'ordre dans toute l'Europe. Cependant, comme nous
qui choisissent l'!<c/i~M~. Les autres ont n'avons pas besoin d'une précision astro-
pour supérieur générât t'abbé du couvent de nomique ou mathématique, nous nous con-
Mahébar-Sétasse. Chaque monastère a son tenterons, pour la plupart, d'une simple
abbé particulier, que tes moines élisent à la approximation.
t.Moisaniques.
Commencement:
D'après le cye)ed'Harp9)os,448ans, d'après le cycte<)fMe)on, 4)2 ans
avantJ~s-Christ-. ataHUésu-i-rhNst.
1 Hécatombœon 2ao<H. 6juit!ct.
2 Métagéitnion. 1" septembre. ~:)()Û).
3 Boédromion. 30 septembre. 5septttnht'e.
~Pyanepsion. · 30 octobre. 2oic<ohrë.~
SMœmactérion. 28 novembre. 1" novembre.
6 Posidéon. 2~ décembre. 3<ynovembre.
7 Gamélion. 6 févtfer. S~décembfc.
SAnthestérion. 8 mats. 28janviër.
9 Etaphébotiou. OavpH. 37 février.
10 Munychion 6 mal. 28 mars.
7H DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 7tt
11 ThargéHon. 4 juin. 27 avril.
i3 Scirrhophorion. Muittet. 27 mai.
Dans ces a"
deux périodes on intercalait un second Posidéon pour accorder, au temps dé-
terminé, les années lunaires, ou civiles et lunaires, avec le cours du soleil.
Il. Mois des antiens Maeëdo- HL Mois des nouveaux Macé- Commencement de ces mois
nie"s,d'Antiache, de Per- doniens ou Syromacédoniens,
sameetd'Euhése. de Smyrne et de Tvr. suivant le calendrier romain.

1 Dios. Hyperbérétœos. 2~ septembre.


2Apelloeos. Dios 2~ octobre.
3 Audinœos. ApeUseos. 23 novembre.
4Peristios. Audinseos. 2~ décembre.
Dystros. Peristios. 23janvier.
6 Xanthicos. Dystros. 22 février.
7Artémisios. Xanthicos. 25 mars.
8 Daisios. Artémisios. 25 avril.
9 Panemos. Daisios. 25 mai.
10 Loos. Panemos. 25 juin.
HGorpiasos. Loos. 25 juillet.
12 Hyperbérétseos. Gorpiaeos. 25 août.

tY. Moisdes Bithyniens. V.Mois des Béotiens. VI. Mois des Lacédëmoniens.
1 Heréos< Bucatios.
2Hermé'os. Herméios.
3Metroos. Prbstatérios.
~Dionysios.
5 Heracteios.
6 Dios. Geraestos.
7Beodiéos. Hippodromios. Arlémisios.
8 Strateios. Panémos. HeMtembœos
9 Areios. Phliasios.
10 Periépios (Prestios). Alatcomenos.
11 Aphrodisios. Damatrios. Carnios.
12 Demetrios.

VI!. Mois del'Hede Chypre.


Les habitants de Paphos avaient donné à Auguste une singuHèro marque de flatterie, en
changeant les noms de leurs mois, et en les empruntant des mots relalifs à l'origine et aux
dignités de ce prince. Leur ensemble formait ainsi une inscription en son honneur. Tels
furent ces noms en commençant à Féquinoxe d'automne.
1 Aphrodisios. Descendant de Vénus Septembre-octobre.
2 Apogonicos. issu de Octobre-novembre.
3 Ainicos. Enée et de Novembre-décembre.
~iu)os. Jutes Décembre-Janvier.
SKaisartos. 'César, Janvier-février.
6 S'ebastos. Auguste, Février-mars.
T Autoeratoricos. empereur, Mars-avril.
8 Dpmarchexusios. tribun du peuple, Avril-mai.
9Pié(hypatos. onsul presque perpétu el, Mai-juin.
lOArchiéréos. souverain pontife, Juin-juillet.
HEsUos. 'citoyen Juittet-août. »
12 Romaios. romain. Aoit-septembre.

VIII. Mois des Angto-Saxons.


Selon Bède le Vénérabte. Selon Verstegan.
IGiuti-aftera. Wolf-monath. Janvier.
2 Sol-monath. Sprout-kele. Février
3Hrëd. Lenct-monath. Mars.
~0ster. Oster-monath. Avril.
5Tri-mi)kh). Tri-milkhi. Mai.
6 Lida premier. Mede-monath: Juin.
7 Lida second. Hey-monath. Juillet.
8 Weod-monath. Barn-monath. Août.
9Ha)eg-monath. Gerst-monath. Septembre
10 Winter-fallitb. Wyn-nionath. Octobre.
11 Btoth-monath. Wyndy-monatk- Novembre.
12 Giuli-erra. Wynter-monath. Décembre.
7J5 MM MO! 7~â
IX. Mois des Francs du X. Moisdes Allemands XI. Mois des Allemands
temps de Charlemagne. anciens. modernes.
1 Winter-manoth. Schene-monat. Janner. Janvier.
2Hornung. Regen-monat. Hornang. Février.
3 Lentzin-manoth. Win~-monat. Lenzmond. Mars.
~Ostar-manoth. Keime-mbnat. Oster monat. Avrit.
5 Winne-manoth. Blüthe monat. Wonnemond. Mai.
6 Brach-'nanoth. Wiesen-monat. Brachmond. Juin.
THew-manoth. Aernte-monat. Heùmond. Juillet.
SAran-toanoth. 'Bade-monat.' Aerntmond. Août.
9 Herbst-manoth. Herbst-monat. Herbstmond. Septembre.
10 Winda-manoth. Früelïte-monat. Weinmond. Octobre.
11 Witu-manoth. Nebet-monat. Windmond. Novembre.
12 Heitag-manoth. Frost-monat. Christmond. Décembre.
XII. Mois des Flamands
et Hollandais. XIII. Mois des Danois. XtV. Moisdes Suédois
1 Louw-maand. His-manet. Thor. Janvier.
2 Sprokkel-maand Blide-manet. Gceje. Février.
3 Lente-maand. Thor-manet. Var. Mars.
t Gras-tpaaod. Fare-manet. Grces. Avril
&B&)je-mnand. Maye-manet. Blomster. Mai.
6 Brak-maand. Ster-sommer. Sommar. Juin.
7 Hooi-maand. Arne-manet. Hœ. Juillet.
SOogst-maand. Btost-manet. Skœrde. Août.
9 Gerst-maand. Fisk-manet. Hœst. Septembre
10 Win-maand. Sœde-manet. Stagt.. Octobre.
11 Siagt-maand. Stagt-manet. Vinter. Novembre.
12 Winter-maand. Christ-manet Jat. Décembre.
XV. Mois des Islandais. XVI. Moisdes Russes. XVH. Mois des Polonais
1 MtHs-vctrar-manudr. Henvare. Styczen. Janvier.
2 Fosten-gangs-manudr. Fevrate. Luty. Février.
3 Jaffn-degra-manudr. Marte. Marzec. Mars.
Sumar-manudr. Aprele. Kwiecien. Avril.
5 Fare-daga-manudr. Maye. May. Mai.
6 Nott-leysa-manudr. loune. Czer~iec. Juin.
7 Madka-manudr. loute. Lipiec. Juillet.
8 Hey-anna-manudr. Ayhouste. Sierpien. Août.
9 Addraatta-manudr. Sentiabre. Wrzesien. Septembre.
10 Statrunar-faanudr. Octiabre. Pazdziernik Octobre.
11 Rydtrydar-manudn. Noiabre-. Listopad. Novembre.
12 Skam-deigcr-manudr. Dekabre. Grudzien. Décembre.
XVIII. Moisdes Cetto-Bretons. XtX. Mois des Basques.
1 Genver. Urtaril ou Ilbatz. Janvier.
~C'houevrër. Otsail. Février.
3 Merc'h. Epail. Mars.
Imbret. Jorrai). Avril.
5Ma6. Ostaro. 1 Mai.
6 Mec'hewen, Errearo ou Ekaim. Juin.
7 Gwéré ou Mezevennik. Uztait. JuUtet. t
;8Eost. Agoril. Août.-
9 Gwengolo Irail. Septembre.
lOHezré. Urit. Octobre. 'i.
11 Du. AcitouAçarb. Novembre.
12 Kerzu. Lotazil ou Abendo. Décembre.
XX.MoisrëpuMicainsfrancais.
1 Vendémiaire, commençait te 22 septembre.
3 Brumaire. 22octobre..
3 Frimaire. 21 novembre.

Nivôse. 2i décembre.
5 Pluviôse. 21 Janvier.
6 Ventôse. 19 février.
7 GerminaL 21 murs..
8 Floréal. 20 avril.
9 Prairial. 20mai.
10 Messidor. 19 juin.
DtCTIG'SN. DES RELIGIONS, il!. 23
7iS y
DtCTtONNAtREDES RELIGIONS ?M
XX. Mois républicains français.
11 Thermidor, plus <tMCteMMetMCK<
fervidor. 19 juillet.
12 Fructidor. 18 août.
Suivaient cinq ou six jours supplémentaires.
XXI. Moisdes Juifs. XXU.MoisdesSyriens.
INisan. Nisan. Mars-avril.
21yar. ïyar ou Mavis. Avril-mai.
3Sivan. Khexiran. Mai-juin.
& Thamouz. Thamouz. Juin juillet.
5Ab. ObouAvostos. Juiitet-août.
6E!onL .ïtou). Août-septembre~
7 Thisri. Thisri premier. Septembre-octobre.
8Khf!Swao. Thisri second. Octobre-novembre.
9 Kislef. Kancfun premier. Novembre-décembre.
lOTebeth. Kanoun second. Décembre-janvier.
11 Schebét. Ascbbat. Janvier-février.
12 Adar. AdaronMart. Février-mars.
Tous tes trois ans environ on ajoute un second mois .A~cer pour faire concorder l'année
lunaire avec le cours du soleil.
XXHt. Moisdcs Egyptiens. XXtV. Moisdes Cop.tes. XXV. Moisdes Ethiopiens.
1 Thoth. Thot. Maskaram. 8 septembre.
2 Paophi. Baba. TekempL 8octobre.
3Athyr. Hathor. Hédar. 7 novembre
4 Khoyak. Kaihak. Takhsas. 7 décembre.
5Tyhi. Tobi. Ter. 6 janvier.
G Mekhir. Mèschir. Yabatit. 5 février.
7 Phamepoth. Pharmenotb. Mégabit. 7 mars.
8 Pharmoutt)). Pharmonthi. Miazia.' 6 avril.
9 Pakhon. Paschans. Ghinbot. 6mai.
10 Payni. Paoni. Séni. 5 juin.
11 Epiphi. Abib. Hamlé. 5juit)ët.
12 Mesori. Meschori. Nahasi. ~août.
Ces mois sont suivis de cinq jours épagomènes. Dans .le synchronism& précédent
nous avons suivi la coïncidence du calendrier Grégorien, et non cette du catendrier Julien.
XXVI. Mois des Persans. XXVU. Mois des Musulmans.
1 Farvardin. Mars-avrit. 1 Moharrem. 30 jours.
2Ardebihischt. Avri)-mai. 2 Safar. 29
3 Khordad. Mai-juin. 3 Rabi premier. 30
&Tir. Juin-juittet. Rabi second. 29
5 Amerdad. Juillet-août.- SDjoumadi premier. 30
6 Scheheryar. Août-septembre. 6 Djoumadi second. 29
7 Mihrdjan. Septembre-octobre. 7 Rcdjeb. 30
8 Aban. Octobre-novembre. 8 Schaban. 29
9 Adher. Novembre-décembre. 9Ramadhan. 30
10 Dey. Dccembre-j&nvier. lOSchewat. 29
llBahman. Janvier-février. 11 Dhout-cada. '30
12 Espendarmad. Février-mars. 12 Dhoul-hidja. 29 ou 30 jours
L'année persane était suivie de cinq jours épagomènes tous les mois étant de_ 30 jours.
L'année musutm.ane est absolument lunaire et composée de 354 ou 355 jours; ainsi le
commencement n'en est point fixe, et parcourl insensiblement tous les mois de t'annee
solaire. D'où il résulte que les Musulmans gagnent une année sur nous tous les 33 ans
XXVIII. Mois des XX)X. Mois dea
Arméniens. Albaniens. XXX. Mois des Géorgiens.

1 Navasardi. Navasardos. AkhHzéH ou Akhal-tséli. 11 août.


aaori. Toulen. Scté!) Sfhouiisa. 10 septembre.
3Sahmi. Namotsn. Teriati Tiris-coni. 10 octobre.
&Dré. Hile. Tiristini Tiris-déni. 9 novembre
SKaghots. Bocavon. Apani Apani. 9 décembre.
6 Arats. Mare. Noatzcni Sourtsqounisi. 8 janvier.
7 Mehekan. Boudjconé. Nivneani Mircani. 7 février.
8 Areki. Tzakhouté. Igacaï. Igrica. 9 mars.
7i? Moi MO! ?tS
XXVti!. Mois des XXtX.Moisdes' XXX. Moisdes Géorgiens.
Arméniens. Atbaniens.
9Ahekan. Boutocé. Vardoupaï Wardobisa. 8 avril.
10 Mnrér). Ori!i. Maréli 8 mai.
Mariati.
11Marj;ats. jkhnaï. Boubas tt))ba.
12 Hrotits. Bakhniaï. i7juin.
Kouralouban Kwelthoba. 7]uifiet.
Suivent cinq jours épagomènes.
XXXI. Moisdes Ossètes. XXXH. Moisdes Dougour.
1 Tenghé-maï. Anzonr. Janvier.
2 Khomakhzan. Komakhzonn. Février.
3 Tsekenné-maï. Markhoua doua mai, z,
Mars.
~Sachsé. (les deux mois de carême).. Avril.
8 Serdewra-maï. ~icp)a~tna) (~ot's ~e Sqint-Nicolas). Mai.
6Fistissera-ma). Amistoatta. Juin.
7 Souzene-ma). Zozan. Juillet.
8 Ikina-maï. ) Ra~hana doua maï. Août.
9 Rakhana-maï. 'PU
i(fM~Ma:Mtot~dMt'M(~cet'). Septembre.
10 Kel'ta-n)aï. KefU-maï. Octobre.
11 Ghcorgouba. GhHprgouba (mois de Satnt-~eor~es. ) Novembre.
12Tsipp~urs. Atsotagbzart. Décembre.
XXXIII. Mpjs (}MOuïgours et des Ktiataïens.i
Mois lunaires. Demi-mois sotaires.
1 Aarm correspondant à liji-tchun et 2 Wou-chi. Février.
2tkindi < 3~in-tcheh 4 Choun-fen. Mars.
3Utchindj 5 Ching-ming 6 Kou-wou. Avril.
le Tournto~ndj 7 Lt-hhah 8 Sio-man. Mai. t..
5 Bichindj ~an-tchoun 10 Cha-tchen. Juin. 4
6 Altindj 11 Chao-chou 12 Dai-chou. JniHct.
7letindj 13Li-tcbin H Tchiou-chiou ~PR~'
8 Sekizindj 15 Pe-tou 16 Sio-fen. Septembre.
9 Toukousindj 17 Han-tou Ï8 Chouan-koun Octobre.
10 Onundj 19Li-toun 20 Sao-seh. Novembre.
UBirikirmindj SIDai-seh 22 Dbun-dji. Décembre.
12Tch.)kchabath 23 Sio-khan 24~Dai-khan. Janvier
lis ont un mois lunaire intercalaire appelé C/tMK,po~r fa<re concorder t-an~petunatre
avect'annéësotaire.
XXXV. Mois Hin- XXXV!: Mois
XXXtV.Mois Sanscrits.
ddustanis. TamOufs.
1 Tchailra. Tchait. Chitteré. Mars-avril.
2 Vaisakha. Baisakh. Vayas). Avril-mai.
~Pjyechta. t)Jet)i. Anj. Mai-juin.
~Aphifdha. AsHrh. Addh Juin-juillet.
5 Sravana. Srawan. Avahi. JuiHet-août.
6Bh;)dra. Bb.adout}. Prétach). Août-septembre.
7 kcumara ou Aswina. Kouar ou Asin. Arpichi: Septembre-octobre.
8 Karttika. Kartik. Kartigué. Octobre-novembre.
9 Agrahâyana. Aghan. Margazi. Novembre-décembre.
10 Faucha. Pous. Taï. Décembre-janvier.
`
llMagha. Magh. Ma~i. Janvier-février.
12 Phalgounà. Phatgoun. Pangpnmi. Février-mars.
XXXVII.Mois des chinois XXXVIII. Mois des Annamites. XXXIX. Mois des Coréens,
1 Tching-youe. Thang-gieng ou Thang-dan. Tchong-wor.
2Hu)-youe. Thang-hai Thang-meo. Yie-wor.
3 Sqn-ypue. -Thang-ba Thang-thin. Sam-wor.
Ssu-ynne. Tha.ng-ta Thang-ti. So-wor.
5 Ou-youe. Thang-nàm Thang-ngo. <0-\vor.i i'
6 Lou-youe. Thang-sau Thang-mui. Lou-wor.
7 Tsi-youe. Thang-bay Thang-than. Tseir-wor.
8 Pa.yuue. Thang-tam Thang-dan. Par-wor.
9Kie('L)-yoae. Thang-chin Thang-tuat. Kou~vor.
lOChi-youe. Thang-.muoi Thang-hoi. Sie-wor.
llChi.y-youé. Tbang-muoi-mot Thang-ti. Tong-seïter.
12 La-youe: Thang-chap Thang-suu. Sutter.
7!9 MOTtONNAmË
DESREHOONS. 720
XL. Mois des Japonais. XLL'Jjis des Tibétains.
Alois lunaires. .MC!Ssolaires
1 Djn-guats Fak-yo-kiou. Lava ox dava-tanghou. Février.
2 Ni-guats. Kin-~iou-kiou. dava-gnipn. Mars.
3 San-guats. Tso-ki-kioa. dava-soumba. Avril.
~Si-guats. Kio-kaï-kiou. dava-zhiba. Mai.
5 Ko-guats. Si-si-kiou. dava-gna~pa. Joi)).
6 Hok-guats. Sits-djo-kiou. dava-touakpou. Juillet.
7Sits-gui)ts. Tim-hin-kiou. dava-doumba. Août.
SF.tts-~uats. Ten-kats-kion. dava-ghiappa. Septembre
9 Kùu-guats. Tsin-ba-kiou. dava-gouabba. Octobre.
10 You-guats. Ma-kats-kiou. dava-tchouba. Novembre,
HDjouito-gnats. Vo-bin-kiou. dava-tchou-tchikpa. Décembre.
12 Djouni)s-guats. So-gio-kiou.~ 'dava-tchou-gnipa. Janvier.
1 1
Les noms des mois des cinq peuples précédents désignent'en généra) tenr ordre numéri-
que le synchronisme européen n'est pas toujours bien déterminé mais-en générât t'.mnec
commence dans le mois de février, ou vers t'équinpxe de printemps. On ajoute tous tes deux
ou trois ans un mois intercalaire, que l'on place soit après !a cinquième lune, soit à la fin
de la douzième, suivant un ordre déterminé dans chaque nation.
XLU. Mois des Javanais. XU!). Moisdes Cëtébiens.
1 Koso jours. Sarawana 30 jours.
aKaro 23 Padrowanae 30
3 Katigo 2~ Soudjewi 30
&Kapat. 2't. Pachekae '31
5 KaHmo 26 Pasae 31
6 Kanam M Mangasserang 32
7Ka.pitou M1 Mangasoutewe 30
8 Kawotou 26 Mangatompac 31
9 Kasougo 25 Nayae 30
lOKosapouton 25 Pal,ayounae 30
11 Dasto 23 Bessakae 30
12Sodo fa.1 Djétae 30

360 jours. 365 jours.


XDV. Moisdes Ilarianils.- XLV. Moisdes i)es Sandwich. XLVI. Moisdes Betsimitsaras.
(Maf<agMMr). 1
1 Toumegouini. 0 velehou. Atsia. Janvier.
2Maino. 0 makaHi. Vota-sira. Février
3 Oumotaraf. Ok:)e)o. Votan-posa. Mars.
4 Loumouhou. 0 kaou)oua. Vola-maka. Avril.
5 Magmamao. Onana. Hia-hia. Mai.
6Mananaf. O ikiki. Saka-mase. Juin.
7 Semo. Oveto. Saka-ve. Juillet.
STonhos. O'kaaona. Volan-bita. Août.
9Loumamtam. OhinHiaeteele. Asara-manta. Septembre
10 Fagoua)ou. 0 hinitehou. Asara-be. Octobre.
11 Soumongsougn. OhHina. Vatra-vatra. Novembre
13 Oumadjanggan. 0 bikoua. Asoutri. Décembre.
XLYU. Mois des Mexicains.
Ils sont au nombre de dix-huit e) composés chacun de vingt jours l'année des Mexicains
commençait vers le mois de février.
ITtat'axipehuaUz~i. 7 HueytecuyIhuiU. 13 Checiogli.
2TozoztonHi. 8Micay)huiH. Hp PanquetzatiztH.
3 HueytozozKi.. 9 Haeymicaythuit). 15Aret}]Oztti.
~Toxca~l. lOOchpanixHi. 16THiH.
5!~zatcua)ixtlL HPachHi. ~7 lzcagli.
CTecuythuiU. 12 Hueypachtti. 18 Atlacoalo.
Ces dix-huit mois ne font que 360 jours; les Mexicains ajoutaient cinq jours appelés
KenoH<emt, qui faisaient concorder~'anoée avec le cours du soleil.
XLVH). Mois des Sioux. XLIX. Moisdes Algonquins.
IWisthociasia-oni. Ouabanni-quisis. Mars.
2'Mog)'ahoandi-oni. Pokaodaquimi-quisis. Avrii.
3 Mn~rahochanda-oni. Wabigon-quisis. Mai.
Wojusticias'cia-oni. Hodeïmin-quisis. Juin.
5 Champascia-oni. Mikin-quisis. Juillet.
CTantankakiocu-oni. Wathehaqui-quisis. Août.
721 MΠMM 7~
L. Mois 'des Sioux.. H. Moisdes Algonquins.
7 Wasipi-oni. Inaqui-quisis. Septembre.
`
~SSciwôstapi-oni. Binahamo-quisis. Octobre.
9Takiouka-dni. Kaskadino-quisis. Novembre.
10 Ahesciakiouska-ohi. Manito-quisis. Décembre.
11 Onwikari-oni. Kitci-manito-quisis. Janvier.
12 Owiciata-oni. Wamebinni-quisis. Février.

MOISE ou MovsE, un des plus grands ginedesdiu'ércntes nations qui peuplent-la


personnages de ('Ancien Testament, prophète surface du globe, le géologue une cosmogo-
et )égis)ateur des Israélites, conducteur et nie confirmée par les découvertes les plus
chef souverain du- peuple de Dieu pendant récentes le philologue, une langue qui lui
quarante ans. 11 naquit au moins 1570 ans donne la clef de bien des mystères. Fo!/y
avant notre ère, et il est probablement le PENTATEUQUE.
plus ancien de tous les écrivains dont les Moïse n'est pas seulement un législateur
écrits sont parvenus jusqu'à nous. Les seuls et un historien c'est aussi un grand poète;
qui pourraient être l'objet de quoique doute il nous a laissé entre autres deux cantiques
seraient les auteurs des Védas, mais il n'est d'un style élevé pt sublime, d'une richesse
nullement certain que ces livres soient anté- de sentiments et d'expressions qu'Homère .et
rieurs à Moïse. Pindare n'ont jamais pu atteindre, parce
1° 11 n'entre pas dans notre plan de tracer qu'il réunit à l'enthousiasme du génie celui
ici sa biographie. On sait qu'i! fut exposé .de l'inspiration divine.
sur le Nit, en conséquence d'un ordre de Nous venons de prononcer le mot d'inspira-
Pharaon qui avait ordonné de faire périr lion, qui fait sourire les incrédules quandil ne
tous les enfants mâles; que, recueilli par la les fait pas blasphémer. Certes, nous avons
fille du roi, il futéievé dans toutes les sciences bien le droit de dire Moïse inspiré, quand il
des Egyptiens; qu'obligé de fuir, à l'âge de est maintenant de mode de proclamer t'inspi-
quarante ans, pour avoir tué un Egyptien ration des Manou, des Confucius, des Orphée,
(lui opprimait un de ses frères, il se retira en des Mahomet, quand ta nouvelle école pu-
Arabie, où il se maria et garda pendant qua- blie hautement que tout homme est ins-
rante ans les troupeaux de son beau-père piré. Qu'on nous permette une seule ré-
qu'au bout.de ce laps de temps, il reçut sa flexion il est positif, en premier lieu, que la
~nisi-ion, retourna <;n Egypte, contraignit cosmogonie mosaïque, qui traite des temps
Pharaon par des prodiges et par les néaux antérieurs à t'homme, se trouve pleinement
dont il accabla l'Egypte,au nom du Seigneur, confirmée par tes récentes décou<ertes de
de laisser aller le peu.ple d'Israël; qu'il fit la science moderne il est positif, en-second
passer à sa nation la mer Rouge à pied sec lieu, que les résultats obtenus aujourd'hui
qu'il lui promulgua la loi dictée par Dieu n'ont pu jamais être soupçonnés, bien loin
même, et qu'ii l'amena, après un voyage de d'être connus dans toute l'antiquité or, de
q-uaritnte années, jusqu'à l'entrée de la terre deux choses l'une ou Moïse n'a pu écrire
promise, en vue de laquelle il mourut, après les détails de cette cosmogonie qu'en vertu
une vie signalée par des prodiges éclatants d'une révélation particulière, ou il atout
et sans nombre. simplement consigné dans son livre ce qu'il
Mais ce qui fait surtout sa gloire, et ce avait appris de ses ancêtres, qui n'avaient
qui doit lui mériter à jamais la reconnais- pu eux-mêmes acquérir ces connaissances
sance de tous les peuples, c'est d'avoir écrit que par une révélation spéciale, ce qui, en
ce livre admirable que nous,appelons le Pen- dernière analyse, revient au même,–Niera-
tateuque, qui,outre l'intérêt particulier qu'il t-on les prodiges et les miracles opérés par
offre au peuplejuif,doutil exposel'origineet son entremise ? Mais si l'on récuse le témoi-
contient les lois,a la plus haute valeur non- gnage de tout un peuple, témoin oculaire
seulement pourles savants de tous les ordres, des faits qu'il atteste ou dont il approuve le
mais encore pour tout homme qui réfléchit. récit, il n'y a plus sur la terre de certitude
Le théologien y trouve le système religieux morale. De plus, le seul fait d'une colonie
le plus pur, le plus rationnel, que nous ait de-près de deux millions d'âmes voyageant
transmis l'antiquité, et la base des préceptes et subsistant pendant quarante ans dans les
plus parfaits et, plus saints encore que sables arides de l'Arabie, est lui-même un
nous a donnés l'Evangile. Le philosophe des prodiges les plus signâtes.
y admire une morale nette et positive,. Aussi les incrédules, qui sentent bien ta
exempte de ces tâtonnements et de ces dou- nécessité d'admettre dans son intégrité le ré-
tes q.uc l'on rencontre si souvent dans la cit du Pentateuque, si on reconnaît qu'il a
philosophie païenne. Le législateur y voit été écrit au temps où ces événements se sont
un système de lois dans lequel tout est mer- passés, se retranchent derrière la question
veilleusement coordonné pour entretenir de savoir si ce livre a été composé par Moïse,
¡ dans la nation l'unité, la concorde, la pros- ou bien si ce n'est pas un livre apocryphe
périté, le bien-être, l'hygiène publique, et compilé peut-être du temps de Salomon.
qui règle les rapports des citoyens les uns à Nous ne saurions ici traiter cet important
l'égard des autres, des maitres et des servi- sujet, qui demanderait une longue disserta-
teurs, des riches et des pauvres, des citoyens tion; nous nous contenterons d'observer
et des étrangers. L'historien. y trouve i'oh- que ceux qmsouteyeat cette objection n'ont
?25 DICTIONNAIREDES REUGfONS. 72~
pas étudié sérieusement le Pentateuque, Séphora. Jéthro, pour tonte réponse, lui pro-
qu'ils n'ont passuivi le génie de la tangue posa l'épreuve ordinaire. Moïse alla dans le
à ses différentes époques, et qu'enfin ils ne jardin, arracha l'arbre et t'apporta. Cette
font que reculer et augmenter les difScuités action causa une grande surprise à Jéthro;
historiques car plus on s'étoigoedes temps i) consulta son art, et connut que cet étran-
priotitifs. plus les traditions antiques sont ger devait faire de grands maux à l'Egypte.
mises en oubli, et il faudrait admettre que C'est pourquoi il le ut jeter dans une fosse
le .petit peuple hébreu, sans relation au- profonde, où il fût mort de faim sans le se-
cune avec les autres peuples de la terre, cours de Sephora. qui prit soin de tehonrrir
avait plus de onnaissances physiques, géo- secrètement pendant l'espace de sept ans,
logiques et ethnographiques que les na- au bout desquels cette généreuse fille parla
tions les plus savantes et tes plus célèbres, à son père de Moïse, el le pria de voir s'il
telles que les Egyptiens, et les Grecs; était ëncore vivant. Jéthro ignorant de
Le nom de Moïse, en hébreu Mc~cA~, quelle manière il avait été nourri, le croyait
rient du verbe D~p tM<t<e/io,tirer, èt ce nom mort depuis longtemps. It fut étrangement
lui fut donné par la fitte de Pharaon, parce étonné de le trouver encore en vie. Ce pro-
qu'ette l'avait tiré ou sauvé des eaux; ainsi dige Et sur lui une telle impression, qu'il
que le déclare l'Ecriture sainte. Josèphe, embrassa Moïse, lui demanda pardon des
dans ses Antiquités judaïques, donne à ce maux qu'il lui avait faits, et lui donna sa
nom une origine égyptienne et le fait dériver fille en mariage, ne doutant ptus qu'il ne fût
de m<), eau, et oudje, préserver. Les Septante un prophète et nn ami de Dieu. Quant au
semblent avoir accepté cette étymologie en bâton que Moïse avait arraché dans le jar-
adoptant la transcription grecque M<wcn;f, din de Jéthro, il s'eu servit toujours depuis
Moyses. Les Français l'ont accommodé à leur comrue de baguette, et ce fut par son moyen
orthographe en t'écrivant maintenant Moïse. qu'il opéra tous ses prodiges;
Nous regardons comme très-probable que les 3° Les Musulmans appellent Moïse ~e<a)H
Grecs ont connu Moïse sons le nom de Musée, Allah, ta parole de Dieu ils le qualifient de
poële, phitosophe et théologien, qu'ils font libérateur et de législateur du peuple d'Is-
contemporain d'Orphée, et auquel ils ctttri- raël ils disent qu'il était marqué d'une ver-
buent des ouvrages sur les .M~<erM, les rue au nez et d'une autre au bout de la lan-
Préceptes et la y/t~o~onte. gue et qu'il fut honoré quatre cents fois de
2° Les rabbins et les cabalistes ont débité la visite du Seigneur. Entre plusieurs autres
sur Moïse, comme sur la plupart des grands fables, ils racontent ainsi sa mort ce légis-
personnages de l'Ancien,Testament, plusieurs lateur, errant seul dans le désert, trouva par
fables ridicules. Voici comme ils racontent hasard un sépulcre vide et ouvert, fait à sa
l'histoire de son mariage Moïse, s'étant juste mesure. Pendant qu'il le considérait,
enfui de l'Egypte, se retira dans la terre de survint fange de la mort. Moïse le reconnut
Madian et s'assit près d'un puits. Un instant et tui demanda ce qui l'amenait vers lui.-
après, il vit venir Séphora, et fut si charmé « C'est pour ôter ton âme de ton corps, » ré-
de sa beauté qu'il lui proposa de la deman- pondit cetui-ci.–«Paroù?tu) répliqua Moïse;
der en mariage. Séphora lui répondit qu'il tu ne peux la tirer par ta'bouche, parce
ne connaissait pas le danger de la proposi- qu'elle a parlé à Dieu; ni par les oreilles,
tion qu'il lui faisait que son père avait cou-- parce qu'elles ont entendu la voix de Dieu;
tume d'ordonner à tous ses amants d'aller ni par les yeux, parce qu'ils ont vu la face
arracher un certain arbre qui faisait mourir de Dieu ni par tes mains, parce qu'eues en
tous ceux qui en approchaient. Moïse lui ont reçu tes tables de ta toi ni par les pieds,
demanda quel était cet arbre. « it faut que parce qu'ils m'ontportésur te montSinaï. ?
vous sachiez, lui répondit Séphora, que L'ange disparut sans répondre à toutes ces
Dieu, le soir du sixième jour tie la création ditGcuttés, se transforma; et revint avec une
du monde, produisit, entre les deux vêpres pomme de paradis, qu'il présenta à Moïse.
du sabbat, un bâton qu'il donna au premier Celui-ci, sans se déner de rien, approcha
homme après ta mort d'Adam, ce bâton cette pomme de ses narines pour en respi-
passa successivement entre les mains d'E- rer l'odeur. Alors l'ange lui saisit -le nez, le
noch. de Noé. de Sem, d'Abraham, d'Isaac, serra, et lui tira famé par là, de sorte que
de Jacob et de Joseph. Ce dernier l'ayant le corps tomba et demeura dans ce sépul-
emporté en Egypte, les Egyptiens s'en saisi- cre, que jamais personne n'a pu trouver.
rent après sa mort, et le portèrent au palais MOKASER, ministre de la religion uni-.
de Pharaon. Mon père, qui était alors un taire ou des Druzes. Les Mokasers exerçaient
des principaux magiciens du roi, connut aus- la fonction de missionnaires, mais d'une
sitôt la vertu de ce bâton et s'en empara. M manière subordonnée aux Dats et aux Jlfa.
]'e!)fonça ensuite en terre, dans son jardin'; d/tOHtM.Leurnom.ou égard à son étymologie,
le bâton prit aussitôt racine, et se couvritde doit signifier celui qui 6r.Me, et métaphorique-
fleurs et de fruits. Depuis ce temps, mon ment celui qui inspire de la méSaace.qui af-
père ordonne à ceux qui me demandent en faiblit la conviction il paraît indiquer que
mariage d'aller arracher cet arbre; et Hs leur.fonction devait se borner à .inspirer aux
meurent aussitôt qu'its s'en approchent.» Le hommes des doutes sur leurs religions; mais
discours de Séphora n'effraya point Moïse il semble avoir quelquefois une plus grande
it résolut de tenter t'aventure. S'étant rendu latitude, et signiGer en général celai qui en-
à la maison de jéthr&, H lui demanda sa 6Me seigne, qui prêche 09 qui n'a rien sur.
,h_)
~2S MOU MOL ?2G
prenant, puisque les efforts faits pour dé- des bras et do côa des cordes ornées dé pe-
truire une croyance avaient pour but de dis- tites plumes et de deux ou trois petites cor-
poser à en adopter une autre. nes, qui servent de ceinture des pots rem-
Le Mokaser est désigné par les Uni- plis de terre blanche des cornes de buffles,
taires sous le nomattégoriqno de /(!K<<)tKe, revêtues de ta même terre, et garnies d'unfi
parce que, ainsi qu'un fantôme qui survient anneau de fer à l'extrémité. La plus ridicule
dans une nuit obscure; il luit par sa science espèce de ces divinités est ~e pot, qui est
et sa prédication, et-qu'il laisse entrevoir rond et sans pieds. Ils mouillent soigneuse-
quelque chose par ses discours, sans pou- ment la terre dont il est rempli et lui font
voir dévoiler la vérité. surpasser les bords de quelques pouces. Les
MOKCHA-SADAKA, c'est-à-dire exercice dehors sont peints de diverses couleurs. Ces
p~M!<ett<te<. Les Hindous donnent ce nom Mokissos, dans l'opinion de leurs adorateurs,
aux pratiques religieuses par 'lesquelles sont jaloux les uns des autres; et si l'on ne
les vanaprastas ou pénitents tendentàanéan- veut point s'exposer au ressentiment de ceux
tir en eux les trois grands penchants des qui se-croiraient négligés, il faut leur ren-
hommes, qui ont pour objet l'or, la terre et dre à tous les mêmes a'dorations. Nous don-
les femmes à se délivrer de tous les préju- nons, à l'article. ENGANQA-Moxtsso, la ma-
gés touchant les castes, les distinctions et nière dont les nègres consacrent ces sortes
les honneurs. Ils veulent qu'on résiste aux d'idoles.
impulsions de l'âme les plus naturelles, et MOKOSCH, une des divinités inférieures
même au sentiment de sa propre conserva- des anciens Slaves.
tion. Ils exigent de leurs disciples qu'ils MOK1UM1S hérétiques musulmans ap-
soient insensibles au froid et-au chaud, au partenant à la secte des Kharidjis ce sont
vent et à la pluie, aux souffrances et aux les disciples de Mokrimi, fils d'Adjeli; ils
maladies. On peut dire que ceux qui mettent diffèrent de ceux de leur secte en ce qu'ils
en pratique le Mokcha-Sadaka sont plus soutiennent que celui qui négligé la prière
stoïciens que Zénon lui-même, et plus cyni- est un infidèle.
ques que Diogène plusieurs de ces vana- MOLA ou MoLË, 1 déesse des Romains
prastas vont entièrement nus; cette con- qui présidait au grain que l'on faisait mou-
duite indécente a pour but de convaincre dre. On en comptait plusieurs que t'en disait
leurs admirateurs qu'ils sont inaccessibtes filles de Mars, parce qu'il écrase les hommes
aux atteintes de la concupiscence, et que les comme la meule écrase le blé.
objets les plus capables de l'exciter ne font 2° On appelait aussi moles les statues co-
sur eux aucune impression. lossales étevées en l'honneur des dieux.
MOKiSSO.dieuxou idoles des habitants du 3° Enfin, la Mo/a était une pâte de farine
Loango, en Afrique. its en ont un grand salée, dont on frottait le front des victimes
nombre, qui sont distingués par différents avant de les égorger. De là vient le verbe
noms, suivant leur office et leur juridiction. tMttMp/are, qui signifie proprement préparer
Aux uns ils attribuent l'empire sur les éclairs la victime au sacrifice, mais qui, par la suite,
et les vents ils servent comme d.'épou van- a été pris dansl'acception de ~acn/ter, sur-
tail dans leurs champs, pour la conserva- tout en francais.
tion des grains, contre les injures de l'air, MOHNISME, système fameux sur la grâce
et contre les oiseaux et les insectes. D'au- et le libre arbitre; dont l'auteur est Louis
tres président aux poissons de la mer d'au- Molina, jésuite espagnot. On le trouve dé-
tres à ceux des, rivières, aux bestiaux, à la taillé dans son livre intitulé: ~)eC('Kcot~'a
santé, la bonne fortune, à la lucidité des gr~t<B et liberi ar6t'<nt. Molina y enseigne
yeux, à la fermeté des jambes, à la connais- que toute grâce donne à l'homme un secours
sance des sciences- occultes. Enfin chaque suffisant pour qu'actuellement et de fait il
Mokisso jouit du pouvoir qui lui est pro- puisse opérer le bien; qu'elle met la volonté
pre, et dans les limites d'un lieu déterminée dans une espèce d'équilibre, en sorte qu'elle
Dans le Congo, les Mokissos publics sont peut pencher du côté qu'elle veut. tt appelle
ordinairement placés au centre des villes. grâce NM/)!MM<ecelle à laquelle l'homme ré-
Dans'te royaume d'Angola, comme dans ce- siste, quoiqu'elle lui fournisse tout ce qui
lui de Loango, l'usage est de mettre dans est nécessaire pour faire le bien; et grâce
les champs ensemencés un panier rempli de e/~cace, celle à laquelle l'homme ne résiste
cornes de chèvres, de ptumes de perroquets, pas, quoiqu'il soit en son pouvoir d'y résis-
et autres choses semblables ce panier-passe ter. Ainsi, selon ce théologien, la grâce est
pour le Mokisso protecteur des fruits du versatile, et son efficacité dépend de la co-
champ. Un voyageur qui, fatigué de sou far- opération de l'homme. Une grâce égale
deau, le laisse sur le grand chemin avec un donnée à deux personnes également dispo-
nœud d'herbes entreh'cées pour faire con- sées, et dans les mêmes circonstances, peut
naître qu'il le met sous la protection de-son être efficace dans l'une et inefficace dans
Mokisso, peut être certain que personne, l'autre. Ce système Gt beaucoup de bruit
n'aura la hardiesse d'y toucher. lorsqu'il parut, et donna naissance à ces
Ces idoles sont fort variées dans leursfor- vives disputes sur la grâce et la prédestina-
mes. Les unes représentent ta figure humaine tion, agitées avec tant de chaleur et d'animo-
d'autres ne sont que des bâtons, garnis de si.té dans les xvf et xvn" siècles. Les Domi-
fer par le bout, ou décorés d'un peu de scul- nicains s'élevèrent contre lé livre de Môlina,
pture des roseaux, qui se portent autour etiedéférèreat à l'inquisition. L'affaire, après
727 DICTIONNAIREDES REDGiONS. 72S
de grands débats, fut portée au tribunal du cepteurs les autres, scribes ou prédicateur~,
pape Clément VMi. -Ce.pontife établit, pour et ils prêchent non-seutement dans les mos-
l'examiner, la congrégation appelée ~)e quées, mais aussi dans les places publiques
Auxiliis. Les Dominicains et les Jésuites et dans les cafés; plusieurs font la quête
plaidèrent leur cause avec animosité en après avoir fini leurs instructions. Ceux qui
présence des cardinaux. qui composaient veulent embrasser ce genre de vie commen-
cette congrégation. Le pape Ctément Vjll cent par s'habiller'fort modestement et sim-
étantmort pendant le cours des disputes,elles plement, portant un turb.in blanc et une
continuèrent sous son successeur Paul V. robe ou casaque de camelot, appelée abba,
Eu'Gn, ce pape les termina, non par un qui tombe sur les talons. Ensuite ils se li-
jugement définitif, mais par un ordre exprès vrent tout entiers à l'étude et se font appeler
aux deux partis de garder le silence sur ces l'aleb-ilm, chercheurs de la science; puis ils
matières en attendant sa décision. JI fit par se mettent à enseigner dans les maisons
là cesser les disputes juridiques; mais il ne pour subsister, vivant cependant dans une
put apaiser les querelles particulières, qui modestie exemplaire et avec une contenance
subsistèrent entre les deux ordres, malgré grave. Enfin, ils vont à la Mecque, s'ils en
ses défenses et ses menaces, et qui se per- ont le moyen, ou au tombeau des imams et
pétuèrent avec les Jansénistes, aux senti- des martyrs; et à leur retour ils se font
ments desquels les propositions de Molina inscrire sur le registre du pontife pour ob-
u'étnient pas moins opposées. tenir quelque bénéfice ou une pension, ou
MOHNOS1SME. On appelle ainsi la doctri- bien ils s'attachent à une mosquée rentée,
ne pernicieuse du quiétisme, parce qu'elle fut avec l'expectative de la première vacance;
enseignée d'abord par Michel Molinos, prêtre ils y font les prières avec assiduité, et c'est
espagnol, qui se rendit célèbre à Home, dans alors qu'ils ont le titrede àlollas.
le xvu* siècle, par des idées de mysticité dont Dans la Turq.uié, la Syrie et ailleurs, !e
on ne connut pas d'abord tout le danger. titre de MoHa est donné- aux magistrats qui
H fut, pendant l'espace de vingt-deux ans, connaissent de toutes sortes d'affaires civiles
un des directeurs les ptns accrédités de cette et criminelles. Au reste, on sait qu'il n'y a
viHe,'et même plusieurs papes l'honorèrent point de distinction chez les Musulmans en'
de leur confiance. II est probable qu'il eût tre les affaires civiles et les affaires religieu-
fini tranquillement ses jours, avec la réputa- ses, car les unes et !es autres ont le même
tion d'un saint, s'il n'eût eu l'imprudence de fondement, qui est le Coran et la tradition
publier un livre en espagnol, qui avait pour venant directement du prophète.
titre la Guide spirituelle, dans lequel toutes C'est du mot Mo~ct que vient celui de ~M-
ses opinions étaient détaiiïées. Ce livre fit titre porté par plusieurs souverains des
ouvrir les yeux. On reconnut qu'il était plein Etats barbaresques.
d'erreurs d'autant plus dangereuses qu'elles MOLOCH ou MOLECH, -idole des Ammo-
faisaient servir la dévotion de voilé et d'ex- nites, dont le nom signifie rot ougoMcermeur.
cuse aux actions les plus infâmes. Molinos EUe est encore appelée M~c/toHt et Afa~c/tOM.
fut arrêté et mis dans les prisons-de t'iuqui- Les Hébreux lui offrirent plusieurs fois des
sition. On condamna soixante-huit proposi- victimes dans la vallée d'Hinnom. Les rab-
tions extraites de son livre comme héréti- bins assurent que cette idole était de bronze,
ques, scandaleuses et blasphématoires. Ses et que sur un corps humain elle avait la
écrits furent brûlés, et lui-même eût eu le tête d'un veau; qu'elle était assise sur un
même sort, s'il n'eût abjuré pudiquement trône de même métal, et que ses bras étaient
ses erreurs sur un échafaud dressé à cet ef' étendus comme pour embrasser. Lorsqu'on
fet dans l'église des Dominicains. Par égard voulait lui sacrifier des enfants, on allumait
pour le repentir qu'il témoigna, on se con- un grand feu dans l'intérieur de la staiue
tenta de le condamner à une prison perpé- et dès que le métal était brûlant, on mettait
tuelle, où il fut conduit revêtu de l'habit des entre ses bras ces malheureuses victimes,
pénitents. It avait alors cinquante-huit ans que l'excès de la chaleur ne tardait pas à
il y demeura onze ans, et mourut en 1696. consumer. Mais, aGn qu'on n'entendit pas
Voy. le détail de sa doctrine à l'article QuiÈ- leurs cris plaintifs, les prêtres faisaient au-
TISME. tour de l'idole un grand bruit de-tambours
MOLH1DIS. Les Musulmans appellent ainsi et d'autres instruments. Selon d'autres au-
les hérétiques, les apostats, les déistes, les teurs, la statue avait les bras penchés vers
infidèles, ceux qui nient la résurrection des la terre, en sorte que l'enfant mis entre ses
morts, et en particulier la secte conlempla- bras tombait aussitôt dans les brasiers allu-
tive des Baténis. Voy. BATJENIÏÉ ISMAÉ- més à ses pieds. Les victimes humaines n'é-
LIENS. taient pas les seules qu'on lui offrait. Les
MOLIS, nom que les Babyloniens don- rabbins prétendent que, dans l'intérieur de
naient à Vénus. C'est la même que MyuTTA. cette statue, on avait ménagé sept espèces
MOLLA ou MouLLA ( plus correctement d'armoires. On en ouvrait une pour ta fa-
MaM/a), nom des ministres de la religion rine, une autre pour des tourterelles, une
musulmane dans la Perse et dans les Indes. troisième pour une brebis, une quatrième
Ce sont eux qui sont chargés de lire en pu- pour un hétier, la cinquième pour un veau,
blic dans les mosquées, de présider à cer- la sixième pour.un boeuf, et la septième enfin
taines cérémonies religieuses et d'enseigner pour un enfant. C'est ce qui a donné lieu de
la loi.-Les-uns sont maîtres d'écoles ou pré- confondre Moloch avec Mtthras, avec les
72& M0)i MON 750'

sept portes mystérieuses duquel ces sept crient le plus fort contre la malheureuse
chambres ont beaucoup de rapport. D'autres qu'onchâtie.
ont cru y reconnaître le Saturne des Car- Ceux qui sont initiés dans le mystère s'en-
thaginois, que ceux-ci honoraient comme gagent par ua serment solennel à ne le ja-
l'esprit du mal, et qu'ils s'efforçaient d'a- mais révéler aux femmes, ni même aux au-
paiser en lui offrant des victimes humaines. tres nègres qui ne sont pas de la société.
Enfin, H en est qui soutiennent que Moloch On n'y peut être reçu avant l'âge de seize
était une de ces divinités que les Grecs.nom- ans. Le peuple jure par cette idole, et n'a
maient Panthées, et qu'il représentait, chez pas de serment plus respecté. It y a peu de
les Ammonites, les sept planètes, à chacune villes ou de villages considérables qui n'aient
desquettcs on offrait tes .victimes que la su- une figure. de Mombo-Jombo. Pendant !e~
perstition lui avait consacrées. jour, elle demeure sur un poteau dans
quelque lieu voisin de la ville, jusqu'à l'en-
MOLOH, petit-fils de Mines, que les Gor-
trée de la nuit, temps ordinaire de ses opé-
tyiriens, habitants de t'iie de Crète, hono- rations. En 1727, uu roi d'Agra, qui avait
raient comme un dieu.
révélé.le secret à l'une de ses femmes fut
MOLONGA, prêtre du Congo, que les nè- poignardé avec elle aux pieds de l'idole par
gres vont consulter pour connaître l'issue de les grands du pays et d'après la sentence du
leurs maladies. Momho-Jcmbo. Foy. MAMA-KoMBO.
MOLOUNGO, dieu souverain reconnu par MOM1EHS, nom donné à une fraction de
les peuples voisins du Monomptapa en Afri- Calvinistes de l'Eglise de Genève. En 1818,
que. Ces tribus grossières n'en ont qu'une un mauvais ptaisant assistant, à Ferney, au
idée confuse, et, bien qu'Us le reconnaissent sermon d'un jeune ministre méthodiste, qui
comme l'auteur du ciel et de la terre, ils ne peut-être, gesticulait trop, s'avisa de dire
lui demandent rien et ne lui font ni voeux que c'était une tKOtMene. Cette expression fitt
ni prières. C'est à leurs rois qu'ils s'adres- fortune; répétée, par une feuille publique,
sent dans leurs besoins. Ces dieux visibles elle devint le signa) d'une persécution diri-
sont invoqués pour toutes les nécessi- gée par des Calvinistes mondains contre des
tés de la vie; ils doivent délivrer de la fa- Calvinistes fervents, qu'on appela ~Momters,
mine et des maladies, procurer-la pluie ou et ce num leur resta.
l'arrêter suivant que cela est nécessaire. MOMUS, dieu de la raillerie et de3 bons
C'est pourquoi ils donnent à ce prince les mots; Hésiode le fait fils du Sommeil et de
titres de seigneur du soleil et de la lune, de la Nuit. Satirique jusqu'à.l'excès, jien ne
roi de la terre et de la mer, et lui attribuent trouvait grâce à ses yeux, et les dieux mê-
un empire absolu sur la nature. mes étaient l'objet de ses plus sanglantes
MOMBO-JOMBO simulacre mystérieux raitteries. Choisi par Neptune, par Vutcain
des nègres de la Guinée,, inventé par les et par Minerve pour juger de l'excellence
maris pour contenir leurs femmes dans la de leurs ouvrages, il les critiqua tous trois.
soumission. Cette machine, qu'elles pren- Neptune aurait dû mettre au taureau qu'il,
nent pour un être surnaturel, est revêtue avait tait les cornes devant les yeux pour
d'une longue robe d'écorce d'arbre, avec une frapper plus sûrement, ou aux épaules pour
toque de paille sur la tête. Sa.hauteur est de donner des coups plus forts. La maison dé
huit ou ueuf pieds. Peu <le nègres ont l'art Minerve lui .sembla mal entendue, parce
de lui faire pousser les sons qui lui sont qu'elle n'était pas mobile, et qu'on ne pour-
propres on ne les entend jamais que durant rait la transporter ailleurs si on avait un
la nuit, lorsque l'obscurité aide.à l'impos- mauvais voisin. Quant à l'homme de Vul-
ture. Les hommes ont-ils quelque différend çain, il .eût voulu lui voir une petite fenêtre
avec leurs femmes, on s'adresse au Momho- au coeur, pom' qu'on pût connaître ses plus
Jombo, qui décide ordinairement la difficulté secrètes pensées. C'est peut-être tùi qui a
en faveur du mari. Le 'nègre qui agit sous inspiré aux Fouriéristes l'idée qu'il man-
cette figure monstrueuse jouit d'une autorité. quait à la perfection de l'homme une queue
absolue, et s'attire tant de respect que per- armée d'un œil, afin qu'il pût voir ce qui se
sonne ne parait couvert .en sa -présence. passait derrière lui. Vénus même ne put être
à l'abri de ses traits malins mais comme sa
Lorsque les femmes le voient ou l'entendent,
elles prennent la fuite et se cachent soi- personne était trop parfaite pour donner
gneusement mais si les maris ont quelque prise a la censure, Momus en fut réduit à
liaison avec l'acteur, il fait porter ses ordres critiquer sa chaussure.
aux femmes, et les force de reparaitrc; alors "MONARCHIQUES hérétiques du if siè-
il leur commande de s'asseoir, et les fait cle, qui suivaient tes erreurs de Praxéas,
chanter ou danser, suivant son caprice. Si Phrygien, qui avait été montaniste. Il sou-
quelques-unes refusent d'obéir, il les fait tenait que Dieu le Père tout-puissant était te
chercher par d'autres nègres, qui exécutent toéme que Jésùs-Cbrist qui avait été cruci-
ses lois, et la désobéissance de ces femmes ûé, d'où il suivait, entre autres absurdités,
est punie de la peine du fouet. La rebelle est qu'il était lui-même assis à sa propre droite..
mise toute nue, attachée à un poteau et Ses sectateurs furent appelés Monarchiques,
cruellement frappée de la baguette du Mom- parce que, pour n'admettre qu'un principe
ho, au milieu des cris et de ta risée de tous (M~),i)s ne reconnaissaient en Dieu qu'une
les spectateurs. Il. est à remarquer que, seule personne. On leur donna aussi le nom
dans ces occasions., ce sont les femmes qui de Patropassiens pàrce qu'ils attribuaient

t
~5i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 7~
au Père comme au Wils ta passion et la pouvaient s'accommoder du relâchement et
croix. de l'inertie de l'ordre civil. « La société civile;
MONAStKHtTES. philosophes'musulmans dit un célèbre avocat, était en pleine disso-
qui forment une secte particulière, et qui lution la vie se retirait de l'empire romain,
adoptent te système de Pytbagore sur ta et déjà ette ne palpitait plus aux extrémités;
transmigration des âmes. G'est le séns de la Gaule ne tenait plus à ~'empire que parce
leur dénomination arabe. que la mort ne sépare pas aussitôt chaque
MONASTÈRE maison habitée par des membre du reste du cadavre; en elle, avec
mbines, dos fetigteux ou des religieuses. Les la chute de la hiérarchie poHtique, le mou-
premiers monastères n'étaient que des ca- vement intellectuel s'était arrêté. Le génie
banes ou petites maisons séparées, comme de l'antiquité voyait incessamment déserter
celles des Camaldùlës. Quelquefois deux ou ses fastueuses écoles et, pour ne pas périr
trois moines y logeaient ensemble c'est de à jamais dans le silence ;et l'oubli, il était
là qu'on a souvent nommé ce~M tes moin- forcé de se réfugier dans les cloîtres et d'y
dres monastères, qui furent dans la suite chercher des maîtres et des disciples, qui ne
appelés du nom deprteMt~.On donnait aussi t'étudiuient que pour le façonner au chris-
à ces cabanes te nom de cases l'un et t'au- tianisme.
tre semblent venir des logements des esc)a- « Les monastères de Lérins, de Snint-Vic-
ves chez les anciens car les premiers moi- tor, d'autres encore furent au v siècle les
nes n'usaient que de ce qui était affecté aux asiles et les ateliers de la pensée humaine.
personnes les'plus pauvres et les plus mé- Les féroces enfants du Nord s'arrêtèrent
prisées. Lorsque les moines se réunirent en éblouis devant ces saintes retraites où bril-
plus grand nombre pour vivre sous les yeux lait ce qui restait de science èt de vertu sur
de leur supérieur ou de leur abbé, ils entou- la terre. Ils furent puissamment saisis de
rèrent d'une enceinte qui leur servait de clô- Ces exemples pacifiqués et laborieux au mi-
ture ces cetiules 'isolées les unes des autres lieu de la confusion et de la destruction uni-
ou bien ils élevèrent des bâtiments plus con- verselles, et leur adoration à Odin et à Vel-
sidérabtes, capables de loger tous les moines, léda céda devant ces mërveiUes du Dieu
mais sans chercher la commodité, l'élégance, inconnu. »
ni les ornements d'architecture. Tels furent « L'activité dés moines dit plus loin
les premiers monastères d'Orient, entre au- M. Janvier, se déploya dans un but émi-
tres ceux de Saint-Antoine dans le désert, de nemment social rien ne rappela en eux ces
Sainte-Catherine sur le mont Sinaï, les prètres de t'inde et de l'Egypte qui monopo-
taures de Saint-Scibas en Palestine et sans lisaient les lumières, qui avaient t'égofsme
doute les monastères fondés par sainte de la vérité et ne lui permettaient pas de
Paute â.tér.us'atem. Enfin, lorsque les moines franchir l'enceinte impénétrable c~ sacrée.
furent regardés universëttement comme un Les moines, au contraire, furent prodigues
corps religieux, et qu'ils prirent une part ac- de ce qu'ils possédaient; ils pratiquèrent en
tive'aux affaires de l'Eglise et de l'Etat, ils grand la charité elle grandit en eux jusqu'à
commencèrent à éiever de vastes édiSces, soit être la civilisation cité-même. Le génie de
auprès des yiltes, soit dans l'intérieur même Chateaubriand s'est avoué au-dessous de sa
des cités, avec des'églises magnifiques, de tâche pour exalter les travaux de ce mona-
vastes satle$ appropriées aux différents exer- chisme, pour qui on a de nos jours tant de
cices des rétigifux, et des galeries connues mépris et de ressentiment. Comment me taire
chez les Grecs sous le nom de péristyle, et cependant sur leur tendre et ingénieuse sol-
en Occident sous celui de cloître. ticitude pour les malheureux ? Pas une dou-
1' On ferait une longue liste de tous les leur qu'ils n'aient cherché à soulager. L'in-
monastères cetèbres de t'Occideot~ il en est digent éprouve à leur porte que le Christ
bien peu qui n'aient rendu d'eminents ser- n'avait pas en vain commandé l'aumône.
vices à la société les uns ont défriché des Des ordres particuliers se dévouèrent aux
déserts, colonisé des solitudes et fondé des malades, et it y en eut d'autres qui bravaient
villes opulentes les autres ont porté l'ai- la fureur des infidèles pour ta rédemption et
sanceett'industrie~u miheudes populations la délivrance des captifs. Allez au sommet
pauvres et ignorantes d'autres ont favorisé des Alpes, et vous verrez qu'il y a mille ans
tes beaux-arts en élevant ces admirables ba- les moines ont songé au voyageur en dé-
sitiques du moyen âge, que tes différentes tresse. Ni la faibtesse de l'enfance, ni'tes pé-
provinces montrent èncoreavec un légitime t-, rils de la jeunesse, ni les souffrances de là
orgueil, en appelant les peintres et les scutp- maternité, ni les infirmités de l'âge n'ont été
teurs tes ptas habiles pour les décorer; enfin oubliées. 0 vous qui connaissez une misère
d'autres ont b)èn mérité des lettres, en nous que tes moines n'ont pas voulu secourir, ah 1
conservant tes précieux manuscrits de t'anti- venez me la dire, pour que je puisse joindre
quité, en tes copiant avec~unsoin extrême, à vos réprobations quelques accents accusa-
et en sauvant partîtes tangues anciennes teurs. »
de l'oubli profond'dans )equet elles seraient 2° Le mont Athos, dans la Roumétie, est
tombées assurément. Bien plus', on peut cétèbre par le nombre de ses monastères et
avancer sans témérité que ce sont tes mo- de ses religieux on compte une vingtaine
nastères qui ont sauvé ta société en Occi- des premiers, et les moines sont au nombre
dent, en devenant des centres d'association d'environ six mille c'est pourquoi on i'apr
intime et féconde pour tous ceux qui ne pette ~M~tOMoron, la montagne sainte. De
755 MON MON 734
ces six mille, i! y en a ordinairement deux de la Palestine comme Débra-Libanos, Dé-
mille hors du monastère, que l'on envoie à bra-Thabor, ~~6ra-5!'KQt. ce qui semble mar-
la quête; Ces couvents sont plus ou moins ri- quer que leurs premiers instituteurs sont
ches, et, à'l'exception de deux ou trois que venus de la Palestine; au reste, la plupart
lèur pauvreté affranchit des taxes, ils payent des monastères portent te nom de Débra oa
au suttah un (rihut de mi))é écus par mois montagne. Leur forme ressemble presque en
mais ils sont taxés inégalement lès uns à tout à ceux des Ësséniens et des Thérapeu-
plus, les autre.s à moins, selon teurs moyens. tès, dont Josèphe et Philon nous ont laissé
Ces «tOnastèreà sont sous là juridiction de des descriptions exactes. Ce'ne sont point,
deux archevêques, étâblis par le patriarche comme en Europe, des bâtiments environ-
de Cbnstantinopté; ces prélats s'occupent nés de hautes muraUtes, mais plutôt des pa-
uniquement des monastères dé )a montagne; roisses et de grands villages, où un moine g
ce sont eux qui président à la liturgie et qui sa cellule, comme un sécutier aurait sa mai-
confèrent les ordres. Ces couvents sont sous son, à une assez grande distance des autres.
la protection du bostandji-baschi, qui nomme ils n'ont pas besoin de la permission du su-
tous tes ans un agha, pour 'aller recueillir le périeur pour sortir de leur retraite et, hors
tribu't annuel de 12,000 éeus dont dix bour- le temps consacré aux exercices de piété, il
ses lui sont affectées (chaque bourse est de leur est iibrcdejoui)' du plaisir de la prome-
500 écus). Outre ce)a chaque monastère lui nade. Chftcun d'eux a une portion de terrain
donne une brebis tous ~es mois, sans comp- qui lui est assignée et qui) cuttive avec le
ter les présents d'agneaux et de chevreaux plus grand son. tts ne mangent point en
qu'on lui fait à Pâques. Tous ces couvents communauté et la frugalité de leurs repas
ont une maison ou halle commune, dansla- est extrême qu'e!ques légumes, quelques
quélle ils tiennent leur synode, et où se rè- racines, fruit de leurs travaux. dont ils relè-
glent les intérêts de l'ordre. Ce synode est vejtt le goût avec un peu de sel, sont leurs
appelé l'Assemblée des anciens. Chaque cou- mets les plus délicats. Us ne connaissent
vent se cotise ou est taxé à proportion de point d'autre boisson que l'eau. Ils s'épar-
ses revenus, pour entretenir tes bâtiments gnent ,meme celle nourriture si simple et si
publics et les personnes qui y demeurent, et grossière, et, pendant tout le temps de leurs
pour fournir aux frais des cierges, de l'huile, fréquents carêmes, ils ne mangent qu'une
des lampes, ainsi qu'à la subsistance de ceui fois tous les deux jours. H y plusieurs mo-
qui célèbrent la litùrgie toutes tes semajues, nastères où l'on admet des hommes mariés.
c'est-à-dire tous les jours de m.arché. Ils ont, Il leur est même permis d'élever leurs en-
sous l'agha duquel ils dépendent une si fanls dans la vie monastique, et de partager
grande tiherté, sous le rapport retigieux et avec eux te seul bien qu'ils aient ordinaire-
civil, qu'il n'y a point de Turc qui ose mettre ment, leur petit jardin et leur cellule. Ces
le pied sur ta montagne sans sa permission. monastères ont deux .églises, dont t'juneest
Ces différents couvents possèdent dés 'b'biïo- destinée pour les femmes et les filles des
thèqoes riches en manuscrits. Les couvents moines mariés. Ettes sont très-exactes à s'y
de l'Eglise orientale n'ont pas, à beaucoup trouver au temps marqué, le jour co'nme ia
près, rendu les mêmes services que ceux de nuit', et l'on y célèbre roffice divin de 'la
l'Europe, car l'hérésie et le schisme' ont pa- même manière qi~e dans celui des Lbmutés,
ralysé la vie et l'intelligence dans tous les excepté que les tambours et les tambourins
esprits. né s'y font point entendre. La plus extre.me
3° Le nombre des monastères était autre- pauvre'té règne dans ces monastères
fois si prodigieux ~en Abyssinie, que lorsque n'ont rien deremarquabte.que te~nombredes
l'on chantait dans l'église d'un couvent, on moines et l'étendue des terres dont ils sp~I
était entendu dans un autre, quelquefois possesseurs. Leurs égHses, dont h fur.'nc~t
même dans plusieurs. H est vrai que la mu- ordinairement ronde sont couverte~ do
sique du chœur se faisait avec beaucoup de chaume et dénuées de tous ornements,: o.nj
fracas; les voix, les instruments, les tam- voit scutemcntqueiqùës peintures communes
bours se faisaient entendre au toin. Les as- et des boiseries ass'ex bonnes on n'y trouvé
sislants, qui, pour battre la mesure, frap- ni saites d'assemblée, ni réfectoires. Les cet-
paient la terre du pied, augmentaient encore tuti's des moines sont, comm.e~es églises, cou-
cette bruyante harmonie. Ajoutez à cela que vertes de chaume et n'ont d'autres meubtes
chaque monastère avait deux églises, l'une qd'une tabté, quelques chaises ët .une misé-
destinée aux hommes, l'autre où les femmes rabte natte qui sert défit.
seules pouvaient entrer. 'Ces monastères'étaient autrefois très-uo-
On ne sait pas précisément quette a été rissants, tant par te nombre 'des moines qae
l'origine de'la vie monastique en Abyssinie, par ta grandeur des édifices. On admirait
ni dans quel temps ont été bâtis les premiers surtout le' cétèbre monastère d'Hattetô, dé
monastères. It parait probable que ces fa- l'ordre de t'àb'be Eustathe. tt .était situé dans
meux sotitairesde la Palestine et det'Egypte, te rQy;aumé de Tigré, sur une montagne trës-
connus soustenomd'Esséniens et de Théra- étevce, et environné d'une épaisse forêt. Au
peutes~ introduisirent tes'premiers ce genre coulé te
de ta vat!ée coûte
pi!Jdd~dav¡.r1léë
pied le fleuve Mareb. L'é-
nèuveMar~u.
de vie dans l'empire abyssin. Les noms et'ta glise était longue de quatre-vingt-dix-neuf
forme de ces monastères conGrment cette pieds/et large de soixante-dix-huit. Lescet-
.opinion. La plupart des monastères portent tutes.de's moines étaient bâtLes tout autour;
Hes noms de quelques endroits remarquâmes on n'en comptait pas moins Ne douze mille,
755 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 756
.t.~ loin, dans la campagne, étaient dispersés
Au la création du monde et à sa fin, voy. Cos-
d'autres moines, en plus grand nombre en- MOGONtEau Supplément.
core, qui formaient quatre-vingt-dix petites MO~VjFy~, l* surnom sous lequel les Ro-
communautés dépendantes de la grande, qui mains avaient élevé un temple à Junon. Il
avaient chacune leur église. Ce monastère en est qui font dériver ce nom de monere,
fameux était la résidence du chef général de avertir, parce que, pendant un tremblement
ordre,homme qui tenait dans l'Etat un rang de terre qui effraya la ville de Rome, une
distingué. Lorsqu'une affaire pressante l'ap- voix inconnue sortit du temple de Junon, et
pelait à !a cour, il s'y rendait accompagné de avertit de sacrifier une truie pleine pour dé-
cent cinquante moines montés sur des mu- tourner le Héau. D'autres assignent à ce
les, et -revêtus de grandes robes flottantes, vocable une autre étymotogie Les Romains,
qui n'avaient qu'une ouverture en haut pour en guerre avec Pyrrhus, réclamèrent le se-
passer la tête. Ce monastère a éprouvé plus cours de Junon dans ('extrême pénurie d'ar-
sensiblement que les autres, la fureur des gent où ils se trouvaient. Ayant réussi à
Agaus, des Gattas et des autres nations bar- s'en procurer et à chasser Pyrrhus de l'Italie,
harcs, qui ont exercé de si cruels ravages en ils bâtirent à la déesse un temple avec cette
Abyssinie. I) n'est plus célèbre que par ses inscription Junoni MoKe<<B on gardait
ruines. De ce grand nombre d'églises et de dans ce temple l'argent monnayé. Junon au-
cellùles, il ne reste plus que de tristes masu- rait été ainsi la déesse de la monnaie; en ef-
res au milieu desquelles on aperçoit à peine fet les médailles la représentent avec le mar-
une petite église et une douzaincde cellules. teau, l'enclume, les tenailles et le coin, et le
]) en est à peu près de même des célèbres mot latin monela.
monastères du Damuo et du Bizien, récem- 2° Moneta était encore, selon Hygin, la
ment visités par M. l'abbé de Jacobis. mère des Muscs. Ce serait, dit Noël, une al-
L'instruction publique, en Abyssinie, est légorie peu honorable pour ces divinités,
cxctnaivement conuée aux monastères. Ce que celle qui les ferait naître de la déesse
qu'on appelle en Europe, école, cottege, ly- niOHMai'e.
cée, université, est compris dans cette con- MONIME, divinité phénicienne. C'était
trée sous l'unique déno'nination de Débra. un des deux assesseurs que les habitants
Nul Débra n'est dirigé par des laïques cha- d'Edesse donnaient au soleil,; l'autre se
cun de ces établissements est cont,i)gu à une nommait Aziz. Seton Jamblique et Julien,
église ou à un couvent, en sorte que Débra- le premier était Mercure, et le second Mars..
Damuo, D~ra-Ma/temmacAe, par exemple, MONITION, avertissement donné par au-
signifient couvent de Damuo et son école, torité ecclésiastique à un clerc, par lequel
égtise de Saint-Jean et son université. Les on lui signifie qu'il ait à corriger ses mœurs
professeurs sont le plus souvent des prêtres scandaleuses. On donne aussi te nom de
et des moines; à leur défaut on appelle à tKonmon à la publication d'un monitoire
l'enseignement de simptes deftéras, ou maî- MONIT01RE, ordonnance ecclésiastique
tres lauréats nommés par l'empereur. A cette qui se publie au prône des paroisses, et qui
source commune, princes et sujets viennent enjoint à tous les Cdètes, sous peine d'ex-
sans distinction puiser la science nationale. communication, de révéler ce qu'ils savent
L'instruction y est tout à fait gratuite, et te sur certains crimes spécifiés dans te moni-
traitement professoral reste à la charge du toire, et d'en dénoncer les auteurs, s'ils les
Débra. Ce traitement, réduit aux propor- connaissent. En France, c'étaient les juges
tions les plus exiguës consiste en vingt- laïques qui ordonnaient la publication des
quatre mesures de bté par an, du poids de monitoires, lorsqu'ils la jugeaient néces-
cinquante livres, et quatre amuliés, piècequi saire pour découvrir des faits dont on ne
équivaut en moyenne à la moitié d'un écu. pouvait avoir connaissance par aucun
4° Quant aux monastères des Musulmans, autre moyen. Les juges d'Eglise n'avaient
des Brahmanistes et des Bouddhistes ooy. pas le pouvoir de décerner des monitoires
COUVENT,n°~ 3 et~, DERW'sca, FAQUtR, Djo- de leur autorité privée, lis étaient obligés,
GUIS, MATH, BONZES, TALAPOiNS,etc. sous peine de saisie de leur temporel, d~tn
MONASTËKiENS. 1° On appelle ainsi en taire publier toutes tes fois qu'ils en étaient
Orient (~owc«rT~K.o~ les retigieux qui habi- requis par les magistrats.
tent tes monastères ou les couvents, ou qui MONK1R et NËKtR. Ce sont, suivant les
appartiennent à de grandes communautés, à' Musulmans, deux anges noirs et bleus, d'un
la différence des anachorètes qui vivent seuls aspect formidable, qui font subir un pre-
ou deux ou trois ensemble, en cultivant un mier interrogatoire aux morts, dans le sé-
petit coin de terre. pulcre même. Us disent qu'aussitôt qu'un
2° On a aussi donné ce nom aux partisans défunt a été descendu dans la tombe et re-
du faux prophète JeanBecotd, surnommé couvert de terre, son âme revient pour quel-
Jean de Leyde chef des Anabaptistes, par ques instants ranimer le cadavre; alors Mon-
allusion aux désordres inouïs et aux profa- kir et Nékir se présentent à lui et lui de-
nations de toutes sortes qu'ils exercèrent mandent « Quel est ton seigneur? quelle
dans la ville de Munster (en latin Monaste- est ta religion ? quel est ton prophète? »
Wtfm),donti)s s'étaient 'rendus maîtres, et A quoi te ûdète décédé répond « Dieu est
où Jean de Leyde avait été proclamé roi. mon seigneur; l'islamisme est ma religion;
MONDE; les anciens en avaient fait un Mahomet est mon prophète. Us l'inlerro-
dieu. Voy, PANTHÉtSME.Quant à l'origine, à gent ensuite sur ses bonnes .et ses mauvaises
7S7 MON MON 738
actions. Si le défunt est un vrai croyant et mais alors elle n'est présidée qneparun
qu'il ait fait des bonnes œuvres, son âme simple Lama.
jouit aussitôt des prémices de la félicité Ce Mon-Lam du premier mois de l'année
dans le cas contraire, ces anges tui dénon- est une espèce de jubité qui dure quinze
cent sa damnation éternelle et le frap- jours, pendant lesquels on ne cesse de faire
pent continuellement avec des massues ar- des prières et des processions publiques.
dentes. Dans l'octave, on fait une procession ma-
MON.LAM. grande fête que les Tibétains gnifique en l'honneur de Tcham-bha. Le si-
célèbrent le 22 de la première lune, corres- mulacre du dieu, qui est d'airain doré et
pondant à notre mois de février elle est d'une grandeur extraordinaire, est sur. un
présidée par le Dalaï-Lama, ou à son dé- char magnifiquement nrné. Sous le char,
faut par le Lama de Kaden. sont des hommes entièrement couverts de
On prépare une pâte faite de farine d'orge riches vêtements, qui le conduisent avec
mêlée avec du beurre, et à laquelle on beaucoup de dignité, au milieu d'une troupe
donne la forme d'une pyramide, qui porte de Lamas qui chantent des hymnes et qui
sur toutes ses faces des représentations de jouent des instruments. La statue de Cha-
fleurs de lotus. Au sommet de cette pyra- kya-Mouni. suivie de celle d'Ourghien et de
mide, est une tête de mort percée d'un dard. celle de Tzongkaba, ferme la procession.
La pyramidé se place sur un trépied devant MONOGRAMME, c'est-à-dire d'MMseul c<
l'autel et la statue de Chakya-Mouni, dans ractère. 1° Les anciens appelaient les dieux
le temple; et elle est la matière d'un sacri- monogrammes, pour marquer leur immuta-
fice qu'on va offrir hors des murs de la ville< bilité.
A cet effet, on part du temple en procession. 2" Depuis ta conversion de Constantin, les
La marche est ouverte par seize porté-éten- empereurs chrétiens mirent sur leurs dra-
dards avec des bannières au haut desquelles peaux et sur leurs médailles le mono-
est un trident; ils sont suivis des Lamas et gramme du Christ, composé des deux lettres
des Ghetongs, la mitre en tête et la chape initiales du mot grec Xpto~of, réunies en-
sur les épaules, marchant deux à deux, bat- semble en cette sorte On peut aussi re-
tant du tambour, sonnant de la trompette et garder comme un monogramme ce signe en
chantant des hymnes. Après eux viennent
les Ngarambas, la tête couverte d'un cha- usage chez les Latins iftS, que quelques-
uns confèrent à tort comme les initiales de
peau, et revêtus d'une espèce de dalmatique, Jesus /~OMMKMmSalvator mais qui repré-
à laquelle sont attachés des crânes ou des
têtes de morts. Suivent huit ministres avec sente en réalité les trois premières lettres
des étoles transversales et la mitre en tête, grecques du nom de Jésus, tHi.
dont six portent des encensoirs"allumés, et- MO.-NO'PHAGIE, fête que les Eginètes cé-
les deux autres une coquille d'argent où est lébraient en l'honneur de Neptune. On ap-
l'orge, et une burette pleine de bière. C'est pelait Afonop/M~es ceux qui y prenaient
entre ces deux officiers que marche le célé- part, parce qu'ils mangeaient ensemble
brant, portant une coupe de la main droite, (fto~. y6tystr),sans avoir aucun domestique
et de la gauche une sonnette. Viennent en- pour les servir. Les habitants de t'ite d'E-
fin les Trabas, qui portent sur un trépied la gine étaient les seuls à qui il fût permis
pyramide de pâte, appelée thourma, et qui d'assister à la Monophagie.
sont suivis de serviteurs laïques avec de MONOPHYS1TES. Ce nom signifie parti-
grosses torches ardentes. La procession sans de l'unité de nature (~o ?u<r~) en Jésus-
étant arrivée au lieu du sacrifice, on pose le Christ. On te donna à quelques-uns des
trépied à terre, et à côté on étend la 'peau disciples d'Eutychès qui cherchaient un
d'un yak, ou bœuf sauvage noir. L'officiant moyen terme entre la doctrine catholique et
s'approche du trépied, remplit de bière la l'eutychianisme~ Ainsi, ils ne soutenaient
coupé qu'il tient, mêle l'orge avec la bière, pas,'comme les autres Eutychiens, que,
et en prononçant certaines paroles, verse à dans Jésus-Christ, la nature divine eût ab-
plusieurs reprises ce mélange à l'entour du sorbé la nature humaine, ni que ces deux
cône sacré. Les Ngambaras exécutent en- natures fussent confondues ils disaient
suite une danse. Après un certain nombre qu'en lui la nature divine et la nature hu-
de sauts, ils renversent à coups de pieds le maine étaient si intimement unies, qu'elles
thourma sur la peau d'u yak. Aussitôt les ne formaient qu'une nature, et cela sans
serviteurs avec leurs torches mettent le feu changement, sans composition et sans mé-
à cette masse brisée par sa chute, en bru- lange des deux; qu'ainsi il n'y avait en lui
lent une partie, et abandonnent la plus qu'une nature, mais double et composée:
grande à des chiens que l'on tient tout prêts système peu intelligible, comme t'on voit.
pour la manger, craignant que les démons MONOPTËRE; les anciens appelaient
de l'air ne se jettent dessus. C'est pourquoi, ainsi un temple d'une forme circulaire, qui
dans le moment où le thourma renversé se n'avait point de muraUtes, et dont la couver-
brise des soldats font des décharges de ture n'était soutenue que par des colonnes.
mousqueterie ou de canon pour écarter ces MONOTHËDTES, hérétiques du vie siè-
génies. Cette cérémonie, à laquelle préside cle, ainsi nommés, parce qu'ils ne recon-
le Dataï-Lama, ou par lui-même, ou par un naissaient eu Jésus-Christ qu'une seule vo-
lieutenant, à la fête de Mon-Lam, se fait en- lonté (povov6sA)]~K).Leur erreur était le ré-
core dans tous les autres mois de l'année sultat de la doctrine des Eutychiens, qui sou
759 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 7~
tenaient qu'il n'y avait qu'une sente natqre stant.tequet supprime t'Ecthèse d'Héraclius,
dans la personne du Fils de Dieu incarné. e[ ordonne de nouveau le sitence. Ma;s la
L'Eglise ayant défini qu'it y avait en lui vérité doit être préchée, et non étouffée par
deux natures il s'éteva de subtiles doc- !a contrainte. Aussi, en 6M, comme les hé-
teurs qui soutinrent qu'à la vérité les deux rétjques dogmatisaient encore, le pape
natures subsistaient encore, et que t'huma- ~artin P' Ont a Rome un concile qui con-
nité n'était pas confondue en Jésu~-Chnst damna l'Ëcthèse, le Type et le Monothétisme.
avec ta divinité, mais que la volonté hu- Nous ne pouvons. disaient tes évoques, ab-
maine était si parfaitement assujettie et j'Mrer <OM<d fa /b~ l'erreur et la vérité. L'em-
gouvernée par la volonté divine, qu'il ne lui pereur, indigné de ce prétendu affront,
restait plus d'activité propre, ni d'action commença alors à persécuter le pape Mar-
personnelle; qu'ainsi il n'y avait en Jésus- tin, qui mourut en exit, de misère et de
Christ qu'une seule votonté et une seule souffrance, l'an 655, relègue dans Cher-
opération. $oncse Taurique, aujourd'hui ta Crimée.
«Cet admirable expédient, dit M. Bon- « Enf~n, en 680. sous .)e règne de iConstan-
netty ( j4tM(~M de ~At/o~p/jAt'e chrétienne, t'n Ppgonat et te ppntj~cat du Dape Aga-
tome Jiï ), était le fruit des réflexions de thon, se tint !e vf concile TBcumé~ique, dans
trois docteurs eutychiens Athanase, évê- lequel le ~onothétjsme et ses adhérents fu-
que des Arméniens le prêtre Paul, e~ Ser- rent sojenneHement conitamnés. L'ËgHse as-
gius, patriarche de Constantjnopte. Ceux-ci sembtéey ~écida qu'it y a en Jésus-Christ
firent adopter ces td.ées par )'en)pere~r Hé- deux votontés et deux opérations: qu'elles
raclius. L'empereur, à l'imitation de ses sqnt réunies dans une seule personne, sans
prédécesseurs, qui, depuis Constantin, s'é- division, sans métange et sans changement;
taient beaucoup trop occupés de$ affaires qu'êtes ne sont point contraires, mais que
de l'Eglise, et pas assez de celles de FEtat, ta volonté humaine se conforme entière-
ordonna par un édit de recevoir cette nou- ment à la votonté divine et lui est parfaite-
velle explication de ta croyance catholique. ment soumise.
Mais jamais tempérament ne produisit si ~( En 710, l'empereur Philippicus-Bardane
peu d'effet, et on voit ici, comme dans tou- prit dé nouveau la défense des Monothé!ites,
tes les autres circonstances sembtabtes, que mais il ne régna que deux ans. Peu à peu
l'intervention du prince et de l'autorité exté- cette hérésie se perdit dans cet)e des Eu!y-
rieure dans les choses de foi ne~roduit ja- chiens. On prétend néanmoins que les Ma-
mais que de funestes effets. ronites du ttjontljban ont persévéré
« D'abord les évoques partisans dans
des Eu- te monothétisme jusqu'au xf siècle. »
tychiens adoptèrent l'explication dans un MONTANtSTfiS, Hérétiques du n' siècte,
concile tenu en 63~; mais un antre concile, ainsi appelés de Montan. )eur chef. C'était
tenu t'année suivante, condamna comme hé- un eunuque néophyte, Phrygien de nation,
rétique le dogme d'une seule vptonté en Jé- et sujet à des attaques d'épitepsie; it sut ti-
sus-Christ. Alors la questj.on fut portée de- rer parti de cette infirmité en faisant croire
vant le pontife de Rome~ Honor~ius, lequel, que dans ses accès if recevait l'Esprit de
dans !Une réponse trop souvent citée par Dieu et ~inspirat'qh Il se don-
ce.ux que l'on appelle gallicans, sembla ap- prophétique,
nait pour.un homme envoyé de Dieu afin de
prouver l'opinion hérétique. H n'entra pas procureràtareligionetà!a morale chrétien-
dans notre p)an d'examiner à fond cette dis- ne un nouveau degré de perfection il se fit
cussion; no.us ne pouvons cependant nous appeler le Paraclet ou le consolateur promis
empêcher de déptorer en générât le vain p;'r Jésus-Christ.
labeur de tant de savants estimables, et « il lie
chrétiens sincères, qui, depuis trop long- paraît pas qu'il ait rien changé à
la foi, ma<sit prétendait astreindre tes hom-
temps, s'en vont travaillant à saper et à mes à une niorale plus parfaite qué cette de
détruire t'autorité du chef visible des catho- t'Egtise. H refusait l'absolution et la commn-
liques croient-ils que le troupeau sera plus mon à toqs tes pécheurs, et imposait à ses
uni, .plus fort, plus puissant lorsqu'ils au- sectateurs de nouveaux jeûnes, des abstinen-
ront diminué t'autorité du pasteur? ces extraordinaires, trois, carêmes, et deux
"Cependant, comme tescathotiques, ayant xérophagies, pendant tesquëttes it fallait
Sophromus de Jérusalem à i.eur tête, ne s'abstenir, non-seutement de ta chair, mais
cessaient de réctamer contre la novveauté encore de tout ce du
qui a jus, pour ne vivre
de cette opinion, Héraclius donna en 639 un que d'aliments secs. Il condamnait les secon-
nouvel édit, connu dans l'histoire ecclésias- des noces comme des adultères, la parure
tique sous le nom d'JFc~Me ou exposition des femmes comme des pompes diaboliques,
d.e foi, par lequel, tout en enseignant qu'il la philosophie, les belles-lettres et les arts,
n'y avait qu'une seule votonté en Jésus- comme des occupations indignes d'un chré-
Christ, il défendait d'agiter plus longtemps lien il ne voûtait pas que l'on prit la fuite
cette question. Mais t'année suivante, le pour éviter la persécution.
pape Jean IV, dans un concile tenu à Rome, «Par cette affectation de morale rigide, Mon-
rejeta t'Ecthese et condamna les Monothéli- tan séduisit plusieurs personnes distinguées,
tes. Héraclius se soumit, mais la division ne entre autres deux dames, Frisette et Maxi-
,<init pas pour cela. mille, dont il fit deux prophétesses. La sé-
« En 6~8, nouvel édit, que l'on nomme le vérité de Montan en imposa à un grand
~ype ou Formulaire de l'empereur Con- homme, Tertuftien, dont le caractère dur et
7~ MOP MOQ 743'
austère Sympathisait avec cette grande ri- donnèrent lieu au proverbe fhM certain
gueur. tt 6rùt, dit-on, à Montan comme au que MopstM. Pendant sa vie, il avait signalé.
vrai. Paractet, et à ses deux associées comme son talent au siége de Thèbes, et surtout à
à deux prophétcsses. Presque tous ses traités la cour d'Amphimaque, roi de Cotophon~
de morale sont composés sous cette influen- où il l'emporia sur le devin Catchas. Après
ce. C'est là qu'il donne aux catholiques le sa mort, il eut un oracle célèbre à Matée en
nom de psychiques ou oMttMCtM~, comme Cilicie. Plutarque raconte que te gouverneur
n'étant pas aussi spirituels qu'il le vou- de cette province, ne sachant que croire des
tait. dieux, parce qu'il était obsédé d'Epicuriens
«Le chef-lieu de cette secte fut établi à Pépuse qui avaient fait nâitre beaucoup de dou~
enPhrygie, ce qui les a fait appeler F~pM~en~, tes dans son esprit, résolut, dit agréabte-
Phrygiens et Co<op/tr<eH~. Ils eurent aussi ment l'historien, d'envoyer un espion chez
des partisans dans la Galâtie, ta Lydie, à les dieux pour apprendre ce qu'il en était.
Constantinople et même à Roine. Us perver- H lui donna un billet cacheté pour !e porter
tirent entièrement l'Eglise de Thyatire, d'où à Mopsus. L'envoyé s'endormit dans le f6m-
l'a religion catholique fut bannie pendant ple, et vit en songe un homme fort bien fait,
cent douze ans. Us furent réfutés par Mil- qui lui dit ce seul mot, noir. tt porta cette
tiade, apologiste chrétien, par le prêtre As- réponse au gouverneur. Elle parut fort ridi-
térius Urbanus, et par Apollinaire, évoque cule aux Epicuriens de sa cour mais ils en
d'Hiérapte. ? (Annales de Philosophie chré- furent frappés d'étonnement et d'admiration,
tienne, tome H.) car, en ouvrant te billet, il leur montra ces
MONTH, dieu éponyme de la ville d'Her- mots qu'il avait écrits T'immolerai-je un
monthis it était, avecRitho, sa femme, la &<~M/' blanc oit MOtf? Après un tel prodige, il
grande divinité du nome dépendant de cette 'fut, tout lé reste de sa vie; très-dévot au culte
ville. On l'appelait aussi Mandou-ré ou Man- de Mopsus.
t/tOM. 2° j) y avait près de Carthage un autre
MONTINUS, dieu des Romains, qui en oracle d'un Mopsus, qui était peut-être le
avaient fait le protecteur des montagnes. même que !e précédent, mais qui passait
MONT-SOIE on appelait autrefois de c& pour le fils d'Amycus et de la nymphe Chlo-
nom d'es anAas dé pierres qué faisaient tes pè- ris. C'était encore un devin fameux qui
lerine, et sur lesquels'its plantaient des avait fait partie de l'expédition des Argo-
croix aussitôt qu'ils apercevaient de loin nautes, et qui; à son retour de la Colchide,
t'ég)i8e ou le lieu qui était l'objet de leur alla s'établir en Afrique, près de Teuchira,
pèlerinage. Sur le chemin de Saint-Jacques sur le golfe où depuis fut bâtie Carthage.
en Galice, il y a plusieurs de ces monts- Après sa mort, les habitants lui rendirent
joie, qui servent à indiquer la route. Les tes honneurs divins, et tui consacrèrent un
croix que t'en rencontrait encore dans le oracle qui fut longtemps fréquenté.
siècle dernier, sur te chemin de Paris à MOQUAMOS, nom que les habitants de
Saint-Denis, s'appelaient les monts-joie de Hte Socotora donnent à leurs temples. Ces
Saint-Denis. L'usage des monts-joie paraît Moquamos sont fort petits et fort bas ils
avoir été imité des païens, qui éievaient des ont trois entrées, mais pour y pénétrer il
monceaux de pierres sar les grands che- faut se courber extrêmement. Dans ces cha-
mins, autour des statués de Mercure, dieu pelles, ott voit un autel, sur lequel il y a une
des voyageurs. 'Ces monceaux s'appelaient croix et des bâtons mis en fteurs de lis, c'est-
en latin acen~s MefCMrtt. Il en est parlé au à-dire formant la croix de Saint-André. Cha-
chapitre xxvt des Proverbes. que chapelle est gouvernée par un chef ou
MoNT-jom; ordre religieux et mititaipe, prêtre, appelé ~odaMo. Les rites religieux
institué à Jérusalem, par le pape A)ëxan- accomplis dans les Moquamos consistent à
dre fil, et confirmé en lt80. Les chevatters s'y rendre au te ver ou au coucher de la lune,
portaient une croix rouge, s'engageaient à et de frapper trois fois un certain nombre de
combattre contre les inGdètes, et à obser- coups sur un long bâton avec un autre plus
ver la règle de saint Basile. Le roi Alphonse court, puis de faire trois fois le tour de la cha-
le Sage les fit venir en Espagne, et employa pelle, en se tournant.trois fois de suite à cha-
leurs armes contre les Maures. H récompensa que tour. Cet exercice est suivi d'une espèce de
tibératement leurs services par les grands sacrifice,de bois de senteur, qu'on met dans
revenus qu'il donna à leur ordre mais sous un bassin de fer suspendu par trois chaînes
le règne de Ferdinand, il fut réuni à celui de sur un grand feu. Après quoi on encense
Catatrava. trois fois l'autel, et trois fois les portes du
MON-ZEK, les Japonais donnent ce nom temple; on fait à haute voix des voeux et
aux princes du sang impérial qui embras- des prières à ta tune, dans le Moquamos t;t
sent l'état ecclésiastique, parce qu'its doi- dans le parc qui t'environne, pour lui de-
vent se tenir à la porte (mon) du palais. mander sa protection. Pendant cette dévo-
MOPSUS, 1° demi-dieu des anciens Grecs, tion, le Hodamo tient sur l'autel une chan,
qui le disaient fils d'Apollon et de Manto, delle aUumée; cette chandelle est faite de
fille de Tirésias. H passait pour un habite beurre, l'usage de toute autre graisse étant
devin et un grand capitaine it succéda à détendu. On enduit aussi de ce beurre les
Claros au sacerdoce da son père, et rendit croix et les bâtons employés aux usages re-
des oracles qui furent toujours si merveil- ligieux. En certains jours de l'année, on
-leusement confirmés par t'évéhement, qu'ils fait une procession solennelle. autour dq,
7~3 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 7~
temple; on choisit alors on des principaux des casuarinas au feuillage mélancolique,
du payspoury porterle plus grand des bâtons des co~opA~Mm, des thespésias et des cor-
sacrés, et après la procession on lui coupe dias impén~trabtes au soteH.
les doigts de la main et on lui remet un pe- Les moraïs particuliers étaient joints à la
tit bâton, qui, par le moyen de certaines maison que le défunt habitait pendant sa
marques, lui sert de sauvegarde contre tou- vie. L'un des bouts de ce hangar était ou-
tes sortes d'insultes, sans parler des hon- vert, et le reste était fermé par un treillage
neurs particuliers que ce bâton lui attire, et d'osier. La bière sur laquelle on déposait
.d.'une odeur de sainteté que lui procure l'a- le corps mort était un châssis de bois, le
vantage d'avoir porté à la procession le fond était couvert d'une natte, et quatre po-
symbole sacré. teaux le soutenaient; le corps était enve-
MORABA, nom sous lequel Ganosa est loppé d'une natte, et par-dessus d'une étoffe
adoré dans le sud de l'Inde, où l'on prétend blanche. On plaçait à ses côtés une massue
que ce dieu s'est incarné dans la personne de de bois, qui était -une de leurs armes de
ce Moraba et de ses descendants jusqu'à la guerre, et près de la tête, qui touchait à
septième génération. Ce Moraba vivait à l'é- l'extrémité fermée du hangar, deux coques
poque de l'établissement de l'empire des de noix de coco, de celles dont ils se servant t
Marattes, et sa race s'est éteinte naguère pour puiser de l'eau. A l'autre bout du han-
avec la septième génération mais le fils gar, on plantait à terre, à côté d'une pierre
adoptif du dernier Ganésa incarné est encore de la grosseur d'un coco, quelques baguet-
aujourd'hui vénéré, à Chinchore, comme tes sèches et des feuiHes vertes liées ensem-
une divinité. ble. I! y avait près de cet endroit un jeune
MORAB1TES, nom que les Musulmans plane, emblème de la paix, et à côté une
donnent à une ancienne secte de Schiites, et hache de pierre. Un grand nombre de noix
à ceux qui 'font une profession particulière de patmier enfilées en chapelets étaient sus-
de sainteté et d'études religieuses. Foy. MA- pendues à l'extrémité couverte du hangar,
RABOUT. et en dehors ils plantaient en terre la tige
MORA!, nom que les Taïtiens donnaient d'un plane. Au sommet de cet arbre il y
à leurs temples ou aux lieux dans lesquels avait une coque de noix de coco remplie
ils rendaient aux morts un culte religieux. d'eau douce. Enfin on attachait au côté d'un
Ces moraïs étaient de vastes enclos entou- des poteaux un petit sac renfermant quel-
rés de palissades et le plus souvent de murs, ques morceaux de fruit à pain grillés. II pa-
renfermant les chapelles'des dieux, tes au- raît que ces aliments étaient des offrandes
tels ou plates-formes pour les offrandes, les qu'ils présentaient alors à leurs dieux; ils
cases des prêtres et souvent les tombes des ne supposaient pas cependant qu'ils eussent
chefs. On en distinguait de trois-sortes ceux besoin de manger, mais c'était un témoi-
qui servaient à t'ite entière, et portaient gnage de respect et de reconnaissance, et
souvent le titre de 2'o6oM-<a~oM-a<e< espace un moyen de solliciter la présence plus im-
très-sacré; ceux qui ne servaient qu'à un médiate de la divinité. Ces endroits étaient
district; enfin ceux qui étaient dédiés seule- ornés de. Cgures grossièrement sculptées
ment aux dieux de la famille. Leur forme d'hommes, de femmes, de chiens et de co-
habituelle était celle d'un vaste rectangle, chons les naturels y entraient de temps
dont l'étendue variait suivant la fortune de en temps d'un pas lent et avec la contenance~ Go
l'individu et l'influence du dieu. Deux des de la douleur. Le milieu de ces hangars
côtés étaient fermés par de hautes muraittes était bien pavé de pierres rondes; mais ils
de pierre; la façade était défendue par une étaient vraisemblablement peu fréquentés,
palissade basse, et en face s'élevait sou-. car le célèbre Cook y trouva des herbes
vent un bâtiment massif déforme pyrami- touffues.
dale sur lequel on plaçait les effigies des Les grands moraïs étaient le théâtre des
dieux. Au grand'moraï d'Ata-Hourou, cette cérémonies religieuses, qui n'avaient lieu
pyramide n'avait pas moins de 250 pieds de qu'au crépuscule du soir, et sous les yeux
long, sur 90 de large à la base, et 50 pieds du peuple assemblé; à moins qu'on ne dût
de hauteur. La surface supérieure avait y accomplir des rites mystérieux; car, en ce
encore 170 pieds de longueur, et près de 6 dernier cas, les initiés seuls devaient en être
pieds de largeur des degrés de 6 pieds de témoins. Ces rites, qui réclamaient le huis-
hauteur chacun conduisaient au sommet. clos et la nuit, n'étaient autres que l'oblation
Les pierres extérieures de la pyramide, com- des victimes humaines. Dans les circonstan-
posées de madrépores ou de basalte, étaient ces importantes, comme lorsqu'il s'agissait
placées avec beaucoup de soin et bien équar- de repousser une invasion, de conjurer une
ries, surtout celles des angles ce qui avait maladie, une disette, une autre calamité pu-
dû coûter aux naturels des soins immen- blique, les prêtres demandaient au nom des
ses. dieux une offrande humaine. On choisissait
Aujourd'hui les moraïs sont au ras du sol; alors un individu dans les classes inférieu-
mais quelque part que l'on aille dans l'ar- res de la société; ce n'était que dans des cir-
.chipet, on en trouve des décombres, dans constances rares qu'on immolait des femmes
les vattons intérieurs, auprès des villages, enceintes on entourait alors la maison de
sur les promontoires et dans les gorges des la victime désignée, on l'appelait, et on la
-collines. Les arbres qui croissaient autour mettait immédiatement à mort d'un coup de
d'-eux étaient sacrés; c'étaient le plus souvent casse-tête; d'autres fois on l'attachait vi-
745 MOR MOR ?46
vante aux arbres du moraï, et on la-faisait que vivre' conformément a FËvangue est te
périr au milieu de cruelles tortures et d'une point essentiel pour viser en toutes choses à
longue agonie. Les enfants étaient souvent accomplir la volonté de Dieu o'est pour-
offerts en holocauste on les écrasait sur les quoi ils tâchent de s'assurer de cette vo-
marches de la pyramide, et leurs membres tonté, même lorsqu'il s'agit de leurs affaires
épars étaient supposés servir de pâture aux temporelles, non qu'ils attendent quelque
âmes des défunts. Parfois on leur attachait manifestation miraculeuse de cette divine
au cou et aux oreilles.'une grosse pierre, et volonté, mais en soumettant leurs desseins
on les lançait dans la mer ou dans une et leurs intentions à la lumière de la parole
rivière des environs. Les victimes, après sainte. ils ne font rien comme société, sans
les sacrifices, étaient enveloppées de feuilles .avoir procédé à cet examen, et, en cas de
de cocotier on les accrochait aux parois du doute, la question est décidée par la voie
mcraï, ou on les suspendait aux branches du sort, afin d'éviter toute influence humai-
des arbres d'alentour. Les enfants étaient ne, avec l'humble espoir que Dieu voudra
ernés de colliers et autres objets, qu'on re- bien les diriger dans la justice, lorsque leur
gardait ensuite comme sacrés. Les cadavres intelligence leur fait défaut. Dans les com-
restaient ainsi en plein air, jusqu'à ce que mencements, les mariages des membres de
leur chair fût tombée en lambeaux ou ta société étaient, a certains égards, considé-
dévorée par les oiseaux, les cochons ou les rés comme affaire de la communauté, car il
chiens. avait été décidé qu'on n'en pourrait conclu-
MORAVES (FaÈttEs), appelés aussi Frères- re aucun sans l'approbation des anciens,
Unis. 1° Ce nom a été donné aux sectateurs dont le consentement ou le refus était ordi-
de Nicolas Lewis, comte de Zinzendorf, qui, nairement déterminé par le sort. Cependant
en 1-721, s'établit à Barthotdorf, dans la haute cet usage a été abandonné à la longue le
Lusace. Il y fit des prosélytes dans deux consentement des anciens n'est plus néces-
ou trois familles moraves, et les ayant en- saire, mais on exige toujours la bonne con-
gagés à quitter leur patrie, il les reçut & duite des parties. Ils ne considèrent aucun
Bartholdorf ou Berthetsdorf. Ils construisi- de leurs règlements comme essentiel tous
rent, sous sa direction, une maison dans un peuvent être changés ou abandonnés, lors-
bois, à une demi-lieue de ce -village, où ils que cela est jugé nécessaire, pour parvenir
tinrent leur première assemblée en 1722. à l'objet principal de leur secte, qui est l'a-
Cette société s'accrut si rapidement, qu'en vancement dans la piété.
peu d'années ils eurent un hôpital pour les Ce qui caractérise le plus les frères Mora-
orphelins et d'autres édifices publics. Une ves, et ce qui les signale le plus à l'atten-
colline voisine, appelée le NM</i-Ser<y, four- tion publique, c'est leur zèle pour les mis-
nit aux colons l'occasion d'appeler leur ha- sions, qui l'emporte sur celui de toute autre
bitation ~ferntt/tMt, nom qui peut se traduire secte protestante. Leurs missionnaires s'en-
par~a<yarde ou la protection du Seigneur rôlent volontairement, car c'est une de leurs
d'où cette société est souvent.désignée sous maximes de ne jamais persuader à qui que
le titre de ~emn~M~ers. Le comte de Ziu- ce soit de s'engager dans les missions. Ils
zendorf visita le nord de l'Amérique et mou-, sont tous du même sentiment quant aux
rut à Hernnhut, en 1760, âgé de soixante doctrines qu'ils enseignent, et rarement ils
ans, vénéré et chéri de tous ses partisans. entreprennent une mission, à moins d'être
Les Moraves fuient toute discussion tou- une demi-douzaine pour la commencer.
chant les vérités spéculatives de la religion, Leur zèle, dit-on, est calme, solide, persé-
et insistent sur la pratique de'l'Evangile, vérant ils tâchent d'insinuer leurs dogmes
laquelle,suivant eux, doit produire un chan- avec modestie et douceur, et se font remar-
gement réel de sentiments et de conduite, quer- par leurs, habitudes de silence, de dé-
seule chose essentielle en religion. Us consi- cence et de réserve.
dèrent la manifestation de Dieu en Jésus- Nous allons donner maintenant une es-
Christ comme la révélation la plus avanta- quisse du genre de vie des Moraves ou Frè-
geuse à l'humanité et, en conséquence, its res-Unis, lorsqu'ils forment de petites com-
font de la vie, des mérites, des actions, des munautés séparées, ce qui toutefois n'est
paroles, des souffrances et de la mort du pas toujours le cas, puisqu'il y a quelque-
Sauveur, le thème principal de leur doctri- fois dans les grandes villes, des congréga-
ne, tandis qu'Us évitent soigneusement d'en- tions appartenant à l'Unité (c'est le nom
trer dans les discussions théoriques sur l'es-, qu'ils donnent à leur communion), mêlées
sence de la Divinité, se contentant d'adhérer avec le reste de la population celles-ci sont
simplement aux paroles de t'Hoiture. Its alors régies par des règlements particuliers.
àdmettent-l'Ecriture sainte comme la seule -Dans leurs communautés distinctes, ils ne
source de la révétation divine; ils croient permettent pas de se fixer au milieu d'eux, à
néanmoins que l'Esprit de Dieu continue à ceux qui ne sont pas en pleine communion
diriger plus avant dans la connaissance de avec eux, et qui n'ont pas signé l'acte d'u-
la vérité ceux qui croient en Jésus-Christ, nion fraternelle, sur lequel repose leur con-
non en leur révélant de nouvelles doctrines, stitution et leur discipline cependant ils to-
mais en enseignant à ceux qui désirent sin- lèrent la résidence temporaire des étrangers,
cèrement s'instruire, à mieux comprendre lorsque ceux-ci consentent à se, conformer
et à mieux appliquer chaque jour les vérités à leurs règlements extérieurs, its prohibent
contenues dans les Ecritures. Ils croient sévèrement tout genre d'amusements consi-
DICTIONN. DESHEL!GtONS. HL 24.
7~7 D)CT)ONNA!REDES RELIGtONS.
.1 1
dérés comme, dangereux pour la morate ta sont soutenues par les mêmes moyens. Gha-
ptns stricto, )&ts que les bats, les danses que division de sexe et d'état, savoir, les
les divertissements publics, tes spectacles veuves, les hommes célibataires et tes jeu-
et tes a~scmpté~s où se trouve réunie la nes gens, les femmes non mariées et les
jeunesse, des deux sexes toutefois il n'est filles, est placée sous la direction spéciale
pas défendu aux jeunes gens qui pensent à des anciens de ces classes respectives, dont
s'unir &nsem')te d'avoir entre eux les reta- l'emploi est de les aider de leurs conseils et
fions oéccss'iires, mais avec la permission de leurs bons avis, et de coopérer de tout
des par&n~ et sous leur surveillance. Dans leur pouvoir au bien-être spirituel et (em-
les comtnnn~utés d'Europe, où, jusqu'à ce porel de chaque individu. Les enfants des
jour, nn n* nombre de jeunes gens des deux sexes sont sous la dépendance immé-
deux s~xe~ demandent à devenir membres diate du surintendant de chaque c~œur, com-
de ta aaçiét& par un principe, de p,iété et dans me on appelle ces différentes classes. L'in-
le des, de se, préparer à être inissigniiaires struction religieuse et l'initiation aux diver-
chf~ tos patcns, et où d'ailleurs la ditncutte ses branches des connaissances humaines et
d'étever une famille limite beaucoup le nom- à la littérature sont données séparément à
bre des matia~fs, on a besoin d'apporter sur chaque sexe, sous l'inspection du ministre
ce point une attention plus sévère. C'est établi dans la communauté, et du conseil
pourquot, les hommes. non mariés et les des anciens. Il y a de même un autre conseil
garçons qui n'appartiennent pas aux famit- spécial d'anciens pour veiller au bien-être
les de t~ com'~unauté demeurent ensetnbte, spirituel des gens mariés. Tous ces anciens
sous ta su,rveittancR d'un ancien pris parau des deux sexes, reunis avec le ministre éta-
~ux, dans nn étahHss.ement appet.é maMOM bli pour prêcher l'Evangile, et les person-
des. frères ~Ma/fures, o.ù sont étabtis divers nes charp'èe'; des intérêts temporels de la
métiers et manufactures pour l'entretien de communauté, forment ce qu'on appelle le
cet~ maison ou de la communauté, et où conseit des anciens, chsrgé du gouverne-
l'on procure à bon marché le vivre et le ment de la communauté, avec le concours
co.uvert à ceux qui sont employés comme du comité étu par les-habitants pour toutes
ouvriers, apprentis quelquefois on les place les affaires temporélles. Ce comité veille à
dans tes families qui font partie de la l'observance de tous les règlements, exerce
communauté. On leur fournit souvent des la police, et décide les différends qui s'élè-
suj(~s particuliers d'édification et cette vent entre tes particuliers. Les matières d'un
maison est le lieu où tes jeunes hommes et intérêt générât sont soumises n l'assemblée
les garçons apprennent à utitiser teur temps, de toute la communauté, assemblée qui se
car c'est une règle générale que chaque compose soit de tous les individus mâles de
membre de !a société doit s'adonner à quel- l'âge compétent, soit de délégués élus par
que occupation utile. Il y a un ét;)b)isse- eux. Les assemblées publiques ont lieu sur
ment sembtabtc pour tes femmes non ma- te soir, une fois par semaine. Les unes sont
riées et tes filles qui n'appartiennent point consacrées à la lecture de t'Ecriture sainte,
aux familles de la communauté, ou.qui n'y' les autres à la communication des nouvelles
sont point employées comme servantes on des missions, d'autres à chanter des hym-
l'appelle maison des s<BMrsc~<~a<M, elle nes et des cantiques choisis.
est soumise aux mêmes règles et confiée aux Le dimanche matin on récite à l'église la
soins d'une su; intendante. Ils regardent la litanie, et on fait des sermons à la congré-
maison des sœurs comme leur principal gation en quelques endroits on prêche en-
point de réunion aux heures de loisir. C'est core dans t'après-midi. Le soir on prononce
ainsi qu'ils inculquent des habitudes d'in- des discours dans lesquels on explique les
dustrie. textes relatifs au jour, 'et on les applique
Dans tes Etnts-Dnis, ta facilité que t'en à aux circonstances particulières où se trouve
d'élever les fami~)es~ et les mariages préco- la communauté. Outre ces moyens ordinai-
ces qui en sont la conséquence, ont rendu res d'édiHc.ition, on célèbre d'une manière
inutiles les maisons de frères célibataires, spéciate tes fêtes de l'Eglise chrétienne, telles
cependant elles ont toutes des maisons de que Pâques, la Pentecôte, Noë), etc., comme
soeurs, comme en Europe, qui procurent un des jours qui offrent un grand intérêt dans
asile confortabte aux vieilles femmes non l'histoire de la société. Une musique soten-
mariées, en même temps qu'elles fournissent nette exécutée à l'église est la partie sail-
aux jeunes fi!les qui ont quitté l'école ie tante de teurs moyens d'édification, car cet
moyen de continuer et de perfectionner leur art est l'occupation favorite à laquelle plu-
éducation. Dans les communautés plus po- sieurs se livrent dans leurs moments de toi-
puleuses, il y a de sembtabtes maisons, qui sir. En certaines occasions, avant que la
présentent les mêmes avantages aux veu- congrégation participe à la cène, on s'as-
ves qui désirent mener une vie retirée on semble tout exprès pour entendre une mu-
les appelle maisons de oeMces. Les person- sique vocate et instrumentale, mêtée d'hym-
nes qui demeurent dans ces établissements nes chantées par toute la congrégation, pen-
payent une petite rente, qui, jointe au prix dant qu'on distribue à chacun une tasse de
de la pension, fournit aux dépenses on café, de thé ou de chocolat, avec des petits
peut y joindre encore les profits que les gâteaux en signe d'union et de fraternité.,
pensionnaires se font par les travaux d'ai- Cette solennité est appâtée /<~e d'amour, et
guille. Les personnes âgées et nécessiteuses est une imitation des agapes de la primit~
~9 MOR MOR 750

R~Hse. On cétèbre la cène à des époques conseil des anciens, où elles nç so.o.t;a'tmisea
déterminées, avec des rites simples, mais qu'à titre de renseignements.
graves et sotennets. Les Moraves qui vinrentj tes premiers dans
La matinée du jour de Pâques est consa- les Etats-Uni.s. s'établirent a Sayannnh, cn
crée à une cérémonie toute particulière la 1735. Les Frères-Unis ont. des sociétés dans
s'assemble dans !e cimetière différentes contrées de l'Union, mais ç'est.en
congrégation
au lever du sbieit; on célèbre un service Pensylvanie qu'on les trouve en ptu,s grand
accompagné de musique, qui exprime la nombre. Leur population dans tes.E~ats-Unis
joyeuse attente de t'immortatité et de ia ré- est d'environ 6000. Il y en a quelques-uns
surrection, et on fait une commémoration dans le Canada.
solennelle de tous ceux de la communauté Ces défaits, qui concernent pacUcutière-
qui ont quitté ce monde dans le cours de ment les Frères Moraves d'Amérique, sont
i'annéc précédente, et qui sont allés dans la extraits de Religious creeds ond ~fo<M-
maison du ~e!KeMr, expression dont ils se tics, etc., par Joha Hay~vard. Mais il se
servent souvent pour désigner la mort. trouve quelques différences entre eux et i.ea
Considérant le term& de la vie présente Moraves de l'Europe qui sont répandus dans
non comme un mat, mais comme l'entrée différents Etats de t'Attemagne et d.ans plu-
dans un état de bonheur éternel pour les sieurs contrées cn.viro.nnantes. Çes derniers
disciples sincères du Christ, ils désirent dé- sont, les descendants d'une seçte plus an-
pouiller ce moment fatal de toutes les ter- cienne, connue sous te nom de Frères de
reurs. qu'il inspire communément c'est Bohême ou de Moravie, par tesquets, commo.
pourquoi le décès de chaque individu est on Fa vu plus ha.ut,, tes Moraves [nçdernea
annoncé à la communauté par une musique prétendent avoir r~çu ta, transmission de la
solennelle, exécutée à grand renfort d'ins- consécration valide. Si leur prétention est
truments. Ils n'approuvent pas les apparen- fondée, its sont contraints de remonter à
ces du deuit extérieur. Toute ta congrégation t'Eglise cathoti.que, dont quelques évéq,ue~
accompagne le cercueil au cimetière, qui est embrassèrent te parti des Vaudois des Ca-
ordinairement arrangé comme un jardin, lixtins, des Hussites, qui sont la souche des
avec un chœur de musiciens qui jouent les sectes, qui ont p.orté le nom de Moraves.
airs de versets bien connus, exprimant t'at- TouJefots, ceux qui antérieurement aux
tente de la vie éternelle et de la résurrection. Moraves modernes, partaient le nom de Fr~-
Le corps ost déposé dans une simple fosse res de MoraM~, étaient plutôt une branche
pendant le service funèbre. d'Anabaptistes qui avaient formé u~e sorte
Le soin de maintenir la communauté dans de communauté, 'noi.tié retigieuse, moitié ci-
sa pureté est confié au conseil des anciens et vile, sous la direction de Hutter, disciple de
à ses différents membres, qui doivent ins- Stôrk, qu.i donna, à. ses adhérents un sym-
truire et avertir ceux dont ils sont chargés, bole et des toM. Ce symbole portait, 1° que
et appliquer avec sagesse et discrétion la Dieu, dans tous Les,sièctes, s'était choisi une
discipline établie chez e,ux. En cas de mau- nation saintie qu'it, avait rendue dépositaira
vaise conduite et de mépris nagraot des rè- du vrai culte; que la difficulté était d'en
glemenls de la société, on assemble le con- roconn.aitre les membres dispersés parmi tes
seil. Si les réprimandes sont sans succès, les enfants d.e perdition,et d~e tes réunie en corps
délinquants sont privés pour un temps de la pour les conduire à la terre promise; que
participation à la sainte communion, ou tra- ce peupt.e était celui que rassemblait Hutter
duits devant le comité. Pour une mauvaise pour le fixer en Moravie enfin, que se sépa-
conduite opiniâtre, ou pour des excès évi- rer du chef~ o.u négliger tes tois d~ conduc-
dents, le coupable est expulsé de la société. teur d'Israël, c'ét~t te signe (J~'une damnation
Les officiers ecctésiastiques, généralement ccrtainf 2° qu'il faut regarder comme impies
parlant, sont 1° les évoques, dont la succes- toutes tes sociétés qui n.e mènent pas leurs
sion et !'ordin;<tion régulières ont été trans- biens en commun qu'~n ne peu~ pas être ri-
mises aux Frères-Unis par l'ancienne Eglise che en particulier et chrétien tout ensemble;
des frères dé Bohême et de Moravie; ils sont 3° que Jésus-Christ n'est pas Dieu. mais pro-
seuls autorisés à ordonner des ministres, phète 4° que les chrétiens ne doivent pas
mais Us n'ont d'autorité dans le gouverne- reconnaître d'autres magistrats que tes pas-
ment de l'Eglise que celle qu'ils tiennent de teurs ecclésiastiques; 5° que presque toutes
quelque autre charge, car ils sont très-son- tes marques extérieures de religion sont
vent présidents d'un conseil d'anciens; 2° les contraires à la pureté du christianisme, dont
vieillards civils, auxquels appartient l'admi- le cutte doit être dans le cœur, et qu'on ne
nistration des afïaires extérieures de l'Unité, doit point conserver d'images, puisque Dieu
sous la subordination du conseil. des an- t'a défendu 6° que tous ceux qu< ne sont pas
ciens,; 3" les prêtres ou ministres établis des rebaptises sont de véritab~s i.nRdètes, et que
communautés 4° enGn les diacres. Le degré les mariages contractés avant la nouvelle
de diacre est le premier conféré aux jeunes régénér.ttion sont annulés par l'engagement
ministres et aux missionnaires, par lequel que l'on prend avec Jésus-Christ; 7*que le
ils sont autorisés à administrer les sacre- baptême n'effaçait point te péché qriginet et
ments. Les femmes ne reçoivent pas. t'ordi- ne conférait point la gr~ce; qu'il n'était
nation, bien qu'elles soient revêtues de la qu'un signe par lequel tout chrétien s.e li-
charge d'ancteHMM, relativement à leur s.exe; vrait à t'Egtise; 8" que ta messe est une in-
eltes n'ont nas voix dans les délibérations du vention de Satan; le purgatoire. une rêverie à
-?5i DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. ?sa
et l'invocation (tes saints âne injure faite à ranhan était le protecteur des hommes. On
Dieu que le corps de Jésus-Christ n'est pas croyait qu'ils résidaient sur deux rochers
réellement dans l'eucharistie. élevés de Bentayga, que l'on désigne encore
Comme parmi eux on n'accordait le bap- aujourd'hui sous le nom de Santillos de los
tême qu'aux personnes d'un âge mûr, on antiguos. Dans les temps de sécheresse, la
demandait au prosélyte s'il n'avait jamais population se portait en masse vers Bentay-
exercé de magistratures, et s'il renonçait à ga, et chaque sexe se groupait autour de son
tout le faste et A toute la pompe de Satan qui rocher protecteur, priant à la fois les deux
tes accompagnent. On examinait ses moeurs, divinités pour obtenir la pluie et l'abon-
et il n'était jugé digne d'être admis au nom- dance.
bre des frères que quand, d'une voix unani- MOBtD, état religieux qui, chez les Mu-
me, le peuple s'était écrié Qu'on le baptisel sulmans de la Perse et de l'Inde, est une
Alors le pasteur prenait de l'eau, la répan- sertc de noviciat à la profession de faquir;
dait sur le prosélyte, en disant Je te bap- ce mot signifie en effet clisciple ou aaptraMf.
tise au nom du Père, et du Fils, et du Saint- Voici, d'après M. Sicé de Pondichéry com-
Esprit. ment on est agrégé à cet ordre
Les Moraves huttérites ne participaient à Celui qui désire se faire recevoir Morid
la cène que deux fois par an, au temps mar- doit d'abord être âgé de seize ans au moins,
qué par le chef pour la communion publi- puis se présenter au chef ou Morschid de la
que. La cérémonie commençait par la lec- congrégation dans laquelle il veut entrer, et
ture de l'Evangile, suivie d'un discours,a ta lui exposer sa demande. Si le Morschid l'a-
Sn duquel l'ancien allait porter à chacun des grée, il convoque une assemblée à laquelle
frères un morceau de pain commun. Tous le tous les anciens Morids sont tenus d'assister.
recevaient dans leurs mains étendues, tandis Il est facultatif d'y admettre le public. L'as-
que le prédicateur expliquait le mystère; en- semblée réunie, le chef fait placer devant lui
fin il prononçait à haute voix ces paroles le jeune néophyte, et lui adresse quelques
Prenez, mes /t'ere~, HtOM~e. annoncez la mort paroles d'édification; puis il lui tend la main
du ~st~KSMt'. Alors tous mangeaient le pain. droite, que le néophyte prend dans les sien-
L'ancien allait ensuite de rang en rang avec nes alors le chef lit quelques passages du
la coupe, et le prédicateur disait J?Mue.xau Coran et retire sa main c'est la formalité
nom de Christ, en mémoire de sa mort. Tous du serment que prête le Morid d'être fidèle
buvaient alors le calice, et demeuraient en- aux obligations prescrites aux religieux..Le
suite dans une espèce d'extase dont ils n'é- Morschid fait ensuite apporter un breuvage
taient tirés que par les exhortations du pré- ou sorbet préparé d'avance, et composé soit
dicateur, qui leur expliquait les effets que avec du lait, soit avec de l'eau et du sucre;
devait produire en eux le mystère auquel ils il en boit une gorgée et donne le reste au
venaient de participer. La cène n'était pas Morid, qui est tenu d'avaler le tout. A la
plutôt finie, qu'on détachait de l'assemblée suite de cette cérémonie, le nouveau Morid,
des apôtres pour les envoyer dans les pro- complimenté par tous les assistants, fait dis-
vinces voisines. tribuer du bétel et des parfums; après quoi
MORDAD, l'ange de'la mort, suivant les le public se retire. Les anciens.Morids et le
Parsis. Les Musulmans leur ont emprunté jeune novice restent avec le chef, qui s'ap-
cet ange, auquel ils donnent le nom d'Azraïl proche du dernier et lui parle bas à l'oreille,
c'est-lui qui a reçu de Dieu la commission de formalité après laquelle il est déGnitivement
séparer tes âmes des-corps. reçu Morid.
MORDJiS ou MottDJrrES, sectaires musul- Le Morid nouvellement admis prend, s'il
mans, qui forment une des six ou sept gran- le veut, le costume affecté aux jaunes gens
des hérésies. Semblables aux protestants duu du même grade que lui, et qui se compose
christianisme,ils soutiennent l'efficacité de la d'un bonnet appelé ladj, d'une tunique, d'un
foi sans les œuvres, et subordonnent les ac- pagne pour la ceinture, d'un chapelet, de
tions à l'intention, qui, suivant eux, en fait bracelets et d'un cordon composé de quel-
tout le mérite. Ils disent que le péché ne sau- ques brins de fil coloré. Il ne peut se dispo-
rait nuire quand il est joint à la foi, de même ser à entrer dans l'ordre de faquir que lors-
que l'obéissance n'a aucun mérite lorsqu'elle qu'il croit avoir suffisamment acquis les
est réunie à l'inSdétité. Leur nom'vient de la connaissances nécessaires en théotogie.
racine arabe radja, qui signifie espérer et MORtMO. dieu des Bechuanas, peuple de
décret-; il leur a été sans doute donné en l'Afrique méridionale, it est regardé par eux
vertu de cette sentence du docteur orthodoxe comme le génie du mal; mais ils le croient
Schabi Crat~MM les meHacM de Dieu-, <;<ne relégué au centre de la terre, où il, s'occupe
soyez pas de ceux qui espèrent le salut en d: peu des mortels de sorte qu'il est inutite de
férant de /'aire de bonnes œuffes. Les Mordjis chercher à le fléchir par des prières. Ils s'en
se subdivisent en cinq sectes, savoir les occupent donc fort peu, e.t les seules traces
Younisis, tes Obéidis, les C/tasaKts, les Tho- de culte que l'on trouve chez eux sont tes.
banis et les ï'/tonenM. sacrifices de bestiaux qui ont lieu dans leurs
MOREYPA, déesse des anciens Guanches, cérémonies funèbres.
qui la considéraient comme l'épouse d'Erao- MOM-SAK!,dieu des Japonais, dont on
rf)n/MH; ils étaient les deux divinités tuté- célèbre la fête le onzième jour du troisième
laires des habitants de l'lle de Fer. Moreyba mois.
était la protectrice des femmes, comme Erao- MORITASGUS,.divinité gauloise, dont le
755 MOR MOR 7S4
nom n'est connu que par une inscription 13. Le livre de Mormon.
trouvée en 1652 à l'entrée du vieux cime- H. Le livre d'Ether.
tière d'Alise, aujourd'hui Sainte-Reine, en 15. Le livre de Moroni.
Bourgogne. On pense que c'était un ancien La première année du règne de Sédécias,
roi des Gaules, nos après sa mort au rang roi de Juda, it y avait à Jérusalem un Israé-.
des dieux. tite, nommé Léhi, établi depuis longtemps
MORMONES, larves ou génies redouta- dans cette ville avec sa femme ~una/t.et' ·
bles, qui, suivant les anciens Grecs, pre- leur quatre enfants ZamaM, I.emMe<, ~ant et
naient la forme des animaux les plus féroces Néphi. Lorsque'les prophètes se mirent à
et inspiraient le plus grand effroi. annoncer la ruine prochaine de la ville
MORMONS. La secte des Mormons est due sainte, Léhi s'humilia et après diverses v,i-
à une imposture qui a pris naissance en 1830, sions et révélations, il se retira dans le dé-
dans les États d'Ohio et d'Ontario (Union sert avec ses enfants. Mais comme il avait
américaine), et dont voici l'origine oublié d'emporter avec lui les mémoires do
Un ministre protestant nommé ,S'patfMttt<y sa famille et ceux des Juifs, Néphi, son plus
s'était mis en tête, pour se délasser de ses jeune fils, retourna .dans la ville avec un
nombreux loisirs, d'écrire un roman histo- pieux courage, et réussit à mettre sur des
rique sur la population primitive du conti- plaques de bronze les annales des Juifs, de-
nent américain. Son manuscrit, donné à un puis la création jusqu'à la première année
imprimeur, tomba entre les mains d'un ou- de Sédécias, roi de Juda, ainsi que les pro-
vrier de l'établissement, nommé .Rt'~doK phéties, dont plusieurs avaient été données
qui le. copia en secret. Le manuscrit, pour par Jérémie. Ces mémoires faisaient foi que
une raison quelconque, ne fut pas imprimé. Léhi était un des enfants de Joseph. H per-
Après la mort deSpautding, Rigdon concerta, suada à un individu nommé 7sHtae< de les
à ce qu'on prétend une imposture infâme accompagner dans le désert avec sa famille,
avec Joseph Smith, gros marchand à la mine et tes enfants de Léhi prirent ses filles pour
°
imposante et solennelle, qui lui sembla fait épouses.
pour jouer le rôle de prophète, et pour éta- Léhi était plus grand prophète qu'aucun
blir une nouvelle religion à leur proGt. de ceux qui parurent parmi les Juifs, car il
Tout à coup des annonces imprimées cir- prédit tous les événements de l'ère chrétien-
culèrent en Amérique, pour donner l'heu- ne, et développa l'histoire évangélique de
reuse nouvelle d'une récente révélation saint Matthieu, saint Luc et saint Jean, 600
complément de celle de Nôtre-Seigneur et ans avant la naissance de Jean-Baptiste. Ces
de Moïse. Une bible d'or avait été trouvée émigrés voyagèrent pendant plusieurs jours
enfouie dans la terre écrite en caractères à travers le désert, dans la dtrec~oM sud-sud-
égyptiens réformés, sur des lames d'or et de est, le long des bords de la mer Rouge. Une
bronze. Smith instruit par un ange-du lieu boule avec des aiguilles, sur laquelle étaient
où se trouvait le livre sacré, avait aussi tracés des caractères ingénieux, que l'on
trouvé des lunettes mystérieuses, à l'aide consultait dans l'occasion, leur servait de
desquelles il en pouvait avoir la sûre intel- guide dans cette solitude où its voyagèrent
ligence. Il était chargé parte ciel de te tra- pendant bien longtemps. Pendant huit ans,
duire en anglais, et de le donner au monde. leur arc et leurs ftèches pourvurent à leut
Ainsi le roman de Spaulding arrangé par subsistance, dans le voyage qu'ils Orent à
les deux imposteurs pour cadrer avec leurs l'orient de Jérusalem, jusqu'à ce qu'enfin ils
nouvelles vues, devint la célèbre Bible des arrivèrent à une grande mer. En consé-
A~ormoNs, dont nous allons donner une quence d'une révélation divine, Néphi con-
analyse détaillée, afin de démontrer jusqu'à struisit un vaisseau, et malgré l'opposition
quel point peut aller la crédulité humaine qu'il trouva dans l'incrédulité de ses frères,
dans notre siècle si positif et que l'on pré- mais avec l'assistance du Saint-Espr.it, il
tend si incrédule. réussit à le mettre heureusement à Hot et à
Ce volume contient 588 pages in-12 par- y faire embarquer toute la tribu avec une
tagées en quinze livres, que l'on suppose provision'de grains,des animaux et d'autres
avoir été composés en différents temps, par denrées nécessaires. Ils avaient une bous-
les personnages dont ils portent les noms sole, dont Néphi ~seut savait se servir. Le
en voici la liste Seigneur leur avait promis une riche con-
1. Le premier livre de Néphi. trée, et après une longue traversée, dans
2. Le second livre de Néphi. laquelle ils eurent à essuyer une multitude
3. Le livre de Jacob, frère de Néphi. d'épreuves et de dangers, ils abordèrent
Le livre d'Enos, fils de Jacob. sains et saufs à la terre de promission.
5. Le livre de Jarom-, fils d'Enos. Aussitôt après son arrivée en Amérique,
6. Le livre d'Omni, fils de Jarom. car c'était cette contrée qui leur avait été
7. Les paroles de Mormon. promise, Néphi s'empressa de fabriquer des
8. Le livre de Mosiah. lames de bronze, sur lesquelles il consigna
9. Le livre d'Atma. leurs pérégrinations, leurs aventures et
10. Le livre d'Hélaman. toutes les prophéties par lesquelles Dieu lui.
11. Le livre de Néphi, fils de Néphi, fils avait révélé les destinées futures de son peu-
d'Hélaman. ple et de la race humaine.
12. Le livre de Néphi, fils de Néphi, un Après la mort de son père, ses frères se
des disciples de Christ.- révoltèrent contre lui. Ils finirent par se d)~-
7L-5 DICTIONNAIREDES HEUGtUNS. 7S6
perser dans'le désert, et devinrent la souche ciel, ta terre et toutes choses, et qui doit ve-
de différentes tribus, qui Erent fréquemment nir ici-bas parmi tes enfants des hommes. »
dans la suite des incursions sur te territoi- Alors l'esprit du Seigneur descendit sur eux,
re les unes des autres. Les Néphites furent, et ils furent remplis de joie d'avoir reçu la
pendant plusieurs générations, de bons c/tt~- rémission de leurs péchés (p. 162). Le roi
lien8, comme leur père, professant la doc- Benjamin ordonna à son peuple de prendre
trine énoncée par les théologiens modernes, ienr dénomination du nom de Christ, en
prêchant le baptême et tes autres pratiques !&<):' adressant ces paroles remarquables
du christianisme, plusieurs centaines 'd'an- « h n'y a pas d'autre nom donné, par lequel
née's avant la naissance de Jésus-Christ car le salut puisse venir c'est pourquoi je-veux
Néphi les avait instruits de tout ce qui est que vous preniez le nom de Christ, vous
maintenant enseigné dans l'Etat de New- tous qui êtes entrés en alliance avec Dieu,
York. en prenant l'engagement de lui obéir jus-
Avant sa mort, qui arriva cinquante-cinq qu'à la fin de votre vie (page 166). »
ans après la fuite de Léhi de Jérusalem, Né- Tout le peuple ayant donc pris le nom de
phi eut soin d'oindre et d'ordonner son frère Christ, Benjamin ordonna des prêtres et des
Jacob prêtre des Néphites c'est ainsi qu'on prédicateurs, laissa le royaume à son fils
appelait ce peuple. Jacob instruisit son fils Mo~aA, et rendiH'esprit, l'an M6de la fuite
Enos dans l'éducation et l'admonition dit dé~Léhi, 12~ ans avant la naissance de Jésus-
5e!~ne«r (in thé nurture and admonition of,f Christ. Mosiah laissa les lames de bronze et
Lord), lui donna les tablettes, et l'institua tous les objets qu'il avait reçus, à ~<mo, fils
son successeur dans l'office de prêtre des d'Atma, qui avait été nommé ~e et grand
Néphites. Enos dit Une voix se fit entendre prêtre, le peuple ne voulant plus avoir de
d.moi, M)edî!'at!<E'MO~, tes p~c/t~/e sont roi, et il mourut l'an 569 de la sortie de Jé-
pardonnés, e< <M~efas ~en<. Je 6f~ Seigneur, rusalem.
commeH<.ce~o se fait-il ? V/tne /'t<< répondu La H'année desjuges, t'an69avantJésus-
~r la /'oÏ en C/M'i's~ que <tt n'as ni entendu ni Christ, on envoya des prêtées missionnaifes
t?M (page ~3). Enos mourut t'an 179 de l'è- qui prêchérentdanstoutestestribusde tacon-
re dé Léhi, et par conséq'ùcnt 431 ans avant trée, contre tous les vices, annonçant la ve-
la naissance de Jésus-Christ. nue du Fi)s de Dieu. ses soutîrances, sa mOrt,
Enos taissà les tabtettes ou plaques métal- sa résurrection, assurant aux peuples'qu'il
liques à Jarom, son fils. De son temps, on leur apparaitrait après être sorti du tom-
gardait la loi de ~Otse et le saint jour ~M s<!&- beau ces paroles étaient écoutées avec la
6n( f/M~e~HeMf. Sous le sacerdoce et te. régne plus vite allégresse (p. 268).
d'Enos, ity y eut de grands troubles et des Le livre d'Alma se termine à la fin de ta
guerres entre ce peuple et tes Aamanï~ 3ge année des juges. C'ét.'it une époque ad-
c'est ators qu'on inventa tfs uèches aiguës, mirabte. On fonda des villes, on livra des
lés carquois et tes dards. Jarom laissa les bat.iities, on éleva des forteresses, on écri-
tablettes à son fils Omni, et rendit l'esprit, vit dus livres, et même il y eut une année où
l'an 238 de la fuite de Léhi. Omni mourut un certain No<yo<A construisit' un vaissead
l'an 276 de là même ère, et les tablettes pas- excessive'nent~rand, etietançaà l'eau dans
sèrent à son fils ~Marom, qui les transmit à la mer de l'Ouest. Plusieurs Néphites s'y
son frère Chémish, t'an 320. De celui-ci elles embarque'ent L'année suivante, le même
passèrent entre les mains d'~tMt~oM, fils entrepreneur construisit d'autres navires
de Chémish, puis dans cettes d'Am~eAt, fils dont l'un se perdit corps et biens (p. M6).
d'Abiuidorn, qui, n'ayant point d'enfants, les Les prophéties allaient toujours leur train
donna au saint roi Benjamin. Ce prince avait l'une d'elles annonçait que, 400 ans aprèsia
trois fils, Mosiah, Héiorum et Héiaman, qu'il naissance de Christ, les ~éphites abandon-
éle'va dans la doctrine de ses pères. 11 donna neraient teur religion. Dans le temps des ju-
à Mosta/tles plaques métalliques de Néphi, ges, beaucoup portaient le nom de chrétiens,
lé globe qui l'avait guidé dans le désert, et et le 6ap~mepoM?' la repeK/aMce était chose'
l'épée de L~ban, guerrier très-renommé. Le commune. « Et il arriva qu'ils établirent des
roi Benjamin enrichit sa nation d'un nou- prêtres et des prédicateurs dans toute la
veau temple qu'it Gt étever car ce peuple contrée, sur toutes les églises (p. 3M).
avait dès lors, dans le nouveau monde, un Et ceux qui appartenaient à l'Eglise étaient
temple, des synagogues et une tour. Cdètes assurément, tous ceux qui étaient
Le roi Benjamin assembla )e peuple autour vrais croyants en Christ acceptèrent avec
du nouveau temple pour offrir un sacriSce joie le nom de Christ ou de chrétiens, ainsi
eeton ha toi il leur donna en même qu'ils étaient appelés à cause de leur foi en
temps les institutions chrétiennes, et Christ (p. 301). Et il y en eut plusieurs
leur fit ses adieux dans une allocution pa- qui moururent fermement convaincus que
uiarcate. Après avoir écouté son discours leurs âmes étaient rachetées par le Seigneur
et oiîerl le sacrifice, tout le peuple se pros- Jésus-Christ; ainsi ils quittèrent le monde
terna à terre et pria en ces termes: «Oh! ayez avec joie (p. 353). » La parole de Dieu était
piti6 de nous, et apptiquez-nous les mérites précbée par Hétaman, Shiblou, Corianton,
du sang expiateur de Christ, afin que nous Amnonetses frères, etc., qui tous avaient
recevions 1a rémission de nos péchés, et que été établis par le saint commandement de
nos cœurs soient purifiés car nous croyons Dieu, ayant été baptisés pour lu repentau-
en Jésus-Christ, fils de Dieu, qui a créé le ce, et envoyés pour prêcher au peuple (p.
757 MOR MOR 7S8

6M). Ceci arriva la 19" année des Juges, 72 autres discours rapportés par t~s quatre
ans avant Jésus-Christ. évangétistes. Il guérit leurs malades et pria
Avant ce temps-là, il.y avait des synago- pour leurs enfants; mais tout ce qu'il leur
gues avec des chaires pour les ZoraHtttM, dit était si grand et si 'admirable, qu'on ne
espèce d'Episcopaux, qui se, réunissaient saurait le rap:porter ni l'écrire. 1) ordonna,
une fois par semaine, au jour appelé le jour pour administrer la cène, un ministre qui
du Seigneur. « Et ils avaient une place haute avait seul t'autorité de ta dispenser aux dis-
«et élevée, qui ne pouvàit' contenir qu'un ciples baptisés en son nom. Les seuls com- t
« seul homme, lequel récitait les prières, les mandements nouveauxdonnés aux chrétiens
« mêmes prières chaque semaine et cette d'Amérique dans ces visites plusieurs fuis
« place élevée était appelée 7!<!MteM.mp<oH, ce renouvelées furent' les suivants « Priez le
« qui signiGe le saint poste (p. 311). » '< Père~ chacun dans vos familles, mais tou-
Le livre d'~f~amaM descend jusqu'à la « jours en mon nom, pour que vos femmes
année des Juges, cor- « et vos enfants soient bénis. Assemblez-
quatre-vingt-dixième
respondant à celle qui précéda la naissance vous souvent, et n'empêchez personne de
du Messie. Dans la période embrassée par « venir à vous, lorsque vous vp,us réunis-
la narration d'Hétaman. il yeut plus de dix <' sez (p. 492). »
mille personnes baptisées. « Et voilà que le Hn qualité de chef des douze apôtres,
« saint Esprit de Dieu descendit du cie!, et Néphi se baptisa lui-même et baptisa les
« entra dans leurs cœurs, et ils furent rem- onze autres, dont tes noms sont Timothée,
« plis comme de feu, et ils parièrent un lan- Jouas, Ma</MM, Mo~to~n/ia/i, ~Mmen. JB~M-
« gage merveitteux (p. Mt). )) menonhi, Jeremiah, Shimnon, Jonas, Zede-
La franc-maçonnerie fut inventée vers ce kiah et /s<aA. Ils furent baptisés dans le feu
temps-là car les hommes commencèrent et le Saint-Esprit. Bien que Jésus soit sup-
alors à se lier par des serments secrets pour posé avoir parlé pendant plusieurs jours à
se prêter aide et prutecUon eu toutes cho3es, ses disciples d'Amérique, on ne trouve ce-
bonnes et mauvaises. Le pouvoir de tio et pendant, dans le livre des Mormons, rien de
de délier dans le ciel fut conféré à~Vep/it, plus que ce qui est consigné dans -le Nou-
fils d'Hétaman, ainsi que toutes les préro- veau Testament, parce que les merveilleux
gatives miraculeuses que possédaient les discours qu'it tint ~ans ces occasions ne pour-
apôtres. Il y eut auss).un Samuel, qui prédit raient être racontés ni écrits. Le Seigneur exa-
que « le Christ naîtrait dans cinq. ans que mina les ptaques de Néphi, et n'y !rouva
« la nuit de sa naissance serait aussi tumi- qu'une omission, savoir, qu'il n'y était pas
« neuse que le jour, et que le jour de sa fait mention de ta résurrection de plusieurs
« mort serait aussi ténébreux que là nuit » saints en Amérique, au moment de la tem-
(p.M.5). Le livre de ce Néphi commence pête et du tremblement de terre. !t ordonna
avec la naissance du Messie, six cents ans aux Néphites de se faire appeler Chrétiens.
.nprès la fuite de Léhi, «Au milieu des me- Le livre dp Néphi, fils de Népbi, donne en
« naces des mécréants de massacrer les fidè- quatre pages l'histoire de cent vingt ans
« les, le soleil se coucha. Cependant, toità après le Christ. La trente-sixième année,
« que la nuit fut claire comme en plein midi. M tous les habitants de la contrée furent con-
C'est pourquoi, a dater de ce moment, ils vertis il y avait une communauté parfaite,
et l'on ne vit aucune querelle dans le.pays
changèrent leur ère, et supputèrent les an-
nées comme nous le faisons. Une étoile ap- pendant cent soixante-dix ans. t) y a trois
des apôtres américains qui ne sont pas morts,
parut en même temps, mais on ne nous dit
dans une et qui furent vus quatre cents ans après le
pas comment on put t'apercevoir
nuit aussi brillante que le jour cependant Christ mais personne ne peut dire ce qu'ils
elle fut vue dans toute la contrée pour le sont devenus, à moins que Coicdry, ~!<mer
salut des justes et pour la confusion de tours et Harris, les trois témoins de l'authenticité
ennemis. Les terreurs du jour de la mort du des plaques de Néphi, ne soient ces trois
Christ sont pareillement décrites. La trente- hommes immortels. Vers la Gn de l'histoire
de Néphi, ou du journal
quatrième année après sa naissance, Jésus, d'Ammaron, les
ressuscité, descendit du ciel et vint v.isitér le schismes, les divisions et les guerres devin-
rent fréquents, et la vertu avait presque
peuple de Néphi; il les fit venir, afin de leur
montrer ses mains et son côté, bien qu'au- quitté te continent, en t'an 320.
cun d'eux n'eût exprimé de doute. !t y eut Mormon apparaît ensuite sur la scène
deux mille cinq cents personnes, tant hom- c'était, pour le dire en passant, un vaillant
mes que femmes et enfants, qui examinèrent capitaine et un grand chrétien. Dans un en-
~es plaies et t'adorèrent. 1t. commanda à gagement contre les Lamanites, il commanda
Néphi débaptiser, et lui apprit tes paroles une armée do quarante-deux mille hommes;
dont il devait se servir, savoir En vertu de cette terrible bataille fut livrée t'an 330 dc
<'f!t(<ort<ddeJ~MS'C/:n's< àmoi conférée, je Jésus-Christ. Les J'.«HM?tt<Mprirent pour eux
vous baptise au nom du Fere. et du Ft~, et t'Amèrique méridiouate. et laissèrent aux
$Mn<-j&'spr!t. ~mcM. Il étabtit onze autres Néphites les régions du Nord.
individus qui, avec Néphi, furent les douze Moroni termina ce que Mormon, son père,
apôtres de t'Amérique, et il promit de bap- avait laissé inachevé, et continua l'histoire
tisèr lui-même dans le feu et t'Esprit-Saint jusqu'en l'an MO de Jésus-Christ. Il dit que
ceux qu'ils convertiraient. il leur donna en. personne ne peut refuser d'ajouter foi à SBS
suite le sermon sur la montagne et quelques mémoires à cause de leur imperfection; il
759 DfCTfONNAIREDES REUOONS. 760
déclare que celui qui les recevra sans les Le livre de Moroni détaille la manière
condamner, parviendra à la connaissance d'ordonner les prêtres et les prédicateurs,
de choses plus importantes, et que cetui de faire des règlements et des ordonnances,
qui les condamnera sera en danger du feu et contient les épitres de Mormon à son Ets
de l'enfer (p. 532). Il se plaint de l'influence Moroni. Moroni termine son journal l'an du
de la franco-maçonnerie, à l'époque où son Seigneur 420, et assure que les dons spiri-
livre sera déterré, et il prouve que les mira- tuels ne cesseront jamais, excepté par man-
cles ne cesseront jamais, parce que Dieu est que de foi. !t déclare que, quand les plaques
le même, hier, aujourd'hui et à jamais, tt de Néphi seront déterrées, les hommes de-
exhorte à ne baptiser personne sans l'avoir manderont à Dieu, le Père éternel, au nom
éprouvé préalablement, et à ne pas distri- de Christ, si ces choses sont véritables.
buer aux indignes te sacrement du Christ « Si vous-faites cette demande avec un cœur
( p. S37). « sincère et une intention droite, ayant foi
Moroni dit, en finissant le livre de Mor- « en Christ, vous connaîtrez la vérité de
mon « Si ces tablettes eussent été plus « toute chose (p. 586). ')
«grandes, nous eussions écrit en hébreu; Si nos lecteurs ont eu le courage de lire
K mais à cause de leur peu d'étendue, nous jusqu'au bout ce tissu d'absurdités, ils se
« avons écrit en égyptien r~/brm~, caractère sont sans doute demandé à eux-mêmes com-
« remanié et abrégé pour notre usage, con- ment il est possible qu'un livre semblable
fermement à notre manière de parler. ait obtenu du crédit au milieu d'une nation
« Ne me condamnez pas, ajoute-t-il, à cause éclairée; l'auteur s'est fait la même objec-
« ~!e mes imperfections, ni mon père à cause tion, et il a cru prévenir ou lever les scru-
« des siennes, ni ceux qui. ont écrit avant pules en faisant attester sa prétendue décou-
« tui mais plutôt remerciez Dieu de ce qu'il verte par trois témoins aussi inconnus que
« vous a manifesté nos imperfections, afin lui. Chose étonnante 1 cette attestation a
« que vous appreniez à être plus sages que paru suffisante à des milliers d'individus,
« nous n'avons été (p. 538). )' qui ont accepté ce livre avec un saint res-
Moroni écrivit aussi te livre d'Ether, con- pect, ont cru à sa révélation, y ont conformé
tenant l'histoire du 'peuple de Jared, qui leur foi, et ont confié à son auteur le salut
s'échappa de la construction de la tour de de leur âme. Car, en 1835, la doctrine do
Habe), sans perdre son langage. Dieu mar- Mormon comptait déjà au moins 20,000 ad-
cha. en avant de ce peuple, au milieu d'un, hérents. Mais, comme la secte des Mormons
ouage, le dirigea à travers te désert, et lui a fait beaucoup de bruit en Amérique et
enseigna à construire des bateaux pour tra- qu'elle est fort peu connue en France, nous
verser les mers. Ils fabriquèrent huit bar- croyons devoir mettre sous les yeux de nos
ques imperméables à l'air, et reçurent ordre lecteurs les différentes pièces que nous trou-
de pratiquer un trou en haut pour livrer vons dans le livre américain intittilé T/te
passage à l'air, et un autre dans le fond pour fe<(/:oM.! creeds and ~a<M o/' every chris-
avoir de l'eau. Chaque barque avait seize tian deizominalion in </ie'&M!<e~ States, etc.,
fenêtres de pierre fondue qui, ayant été tou- par John Hayward. Voici d'abord l'attesta-
chée par le doigt de Jésua, devint aussi tion des trois témoins
transparente que le verre, et leur transmet- « Aux hommes de toute nation, de toute
tait la lumière tant au-dessus de l'eau que tribu et de toutelangue, auxquels parvien-
sous des montagnes de ftots. Celui qui avait dra cet ouvrage, nous faisons savoir que,
touché ces pierres apparut au frèrè de Jared, par la grâce de Dieu le Père et de Notre-
et lui dit « Je suis Jésus-Christ; je suis le Seigneur Jésus-Christ, nous avons vu les
Père et le Fils. » Deux de ces-pierres furent plaques contenant ces mémoires, qui sont
renfermées avec les plaques et servirent de les annales du peuple de Néphi, des Lama-
dunettes a Joseph Smith, suivant une prédic- nites, leurs frères, et du peuple de Jared, qui
tion fuite avant la naissance d'Abraham. JI vint de la tour dont if a été parlé. Nous sa-
était aussi prédit, dans le livre d'Ether, écrit vons aussi que ces récits ont été traduits
par Moroni, que celui qui trouverait les pla- par le don et le pouvoir de Dieu, car sa voix
ques aurait le priviJége de tes montrer à 'nous l'a déclare, afin que nous connaissions
ceux qui l'aideraient à mettre cette œuvre avec certitude que cet ouvrage est véritable.
au jour, et à trois autres personnes avec la Nous certifions également que nous avons
permission de Dieu, pour-donner une garan- vu les caractères gravés sur les plaques;
tie de l'authenticité de ces choses (p. 5~8). qu'ils nous ont été montrés, non par le pou-
Les huit barques inaccessibles à l'air, et voir d'un homme, mais par eelui de Dieu.'
faites en forme de canards, après avoir flotté Nous déclarons sommairement qu'un ange
et plongé pendant trois cent quarante-quatre de Dieu descendit du ciel, qu'il apporta* lès
jours, abordèrent sur les côtés de la terre plaques, les mit sous nos yeux, que nous
promise. Le livre d'Ether raconte les guer- les vîmes et les contemplâmes, ainsi que les
res et le carnage qui eut lieu parmi.ce peu- caractères qui y étaient gravés; nous savons'
ple.Dans la suite des générations, on compta que c'est par la grâce de Dieu le Père et de'
deux millions de braves tués, sans les fem- Nôtre-Seigneur Jésus-Christ que nous avons
mes et les enfants; finalement ils furent vu ces choses et que nous en attestons l'au-'
tous tués, à l'exception d'un seul, qui tomba thenticité ce qui est merveilleux à nos
à terre comme s'il n'avait plus de vie, Ainsi yeux mais la voix du Seigneur nous a com-
finit le livre d'Ether (p. 373).
mandé de le porter à la connaissance du pu-
761
76Ï MOR MOR ~62
blic; c'est pourquoi, afin d'obéir aux com- appartenait, comme ses vêtements, etc. Je
mandements de Dieu, nous portons témoi- lui répondis que ce qui lui appartenait avait
gnage de la vérité de ces choses. Et nous sa- été mis de côté et était à sa disposition. Quel-
vons que si nous sommes fidèles en Christ, que temps après ils revinrent, amenant avec
nous nous dépouillerons des vêtements de eux Pierre Ingersol, et par la suite il fut ré-
notre chair mortelle, nous serons trouvés solu qu'ils viendraient habiter près de chez
sans tache devant le tribunal de Christ, et moi.
nous habiterons éternellement avec lui dans « Smith m'assura qu'il avait abandonné
le ciel. Et honneur soit au Père et au Fils et ce qu'il appelait sa faculté de voir par le
auSaint-Esprit, qui sontunseulDieu. Amen. moyen du verre (<~nM<ooAt'n(y), qu'il était
f<OL!V!ERCoWDRY. disposé à travailler ferme pour vivre, et
« DAYIDWHtTMËR. qu'it y était bien déterminé. Peu après j'ap-
(( MARTtN HARRIS.» pris qu'ils avaient apporté avec eux un li-
C'est assurément quand certains person- vre merveilleux composé de plaques. On me
nages se donnent comme envoyés de Dieu montra une boîte dans laquelle ce livre était
pour réformer la religion ou pour en fon- soi-disant renfermé; suivant toutes les appa-
der une nouvelle, qu'il est important d'exa- rences, cette boite avait servi à transporter
miner leur caractère, leurs mœurs, leur du verre, et elle était de la dimension d'une
genre vie, afin de savoir jusqu'à quel point vitre ordinaire. Il me fut permis d'examiner
ils offrent des garanties morales, et le degré le poids de cette caisse, et ils me donnèrent
de confiance qu'on peut accorder à leurs ac- à entendre que le livre de plaques y était
tes et à leurs paroles. Or nous trouvons à ce alors, mais je ne pus obtenir la faculté de le
sujet des renseignements précieux dans une voir. Je demandais à Joseph Smith quel se-
déclaration faite par M. Hale, d'Harmony- rait le premier qui pourrait voir le livre de
Township(Pensylvanie), beau-père de Joseph plaques il me dit que ce serait un jeune en.
Smith. Nous croyons devoir la mettre sous fant.t.
les yeux de nos lecteurs; ils y trouveront « Je fus très-mécontent, et lui signifiai
d'autres détails sur cette œuvre d'impos- que, s'il y avait dans ma maison des choses
ture. semblables dont la vue m'était interdite, il
« Je commençai à connaître Joseph n'avait qu'à les entever, sans quoi j'étais dé-
Smith en novembre 1825. Il avait alors un terminé à les voir. Là-dessos les plaques fu.
emploi dans une société de gens appelés rent,àcequ'ondit, cachées dans les bois.
chercheurs d'or, et son occupation était de « Vers le métne temps, ~ar<!M Harris
voir ou de prétendre voir au moyen d'une parut sur la scène. Smith commença à in-
pierre placée dans son chapeau, son chapeau terpréter les caractères ou hiéroglyphes qui,
étant rabattu sur sa figure. M prétendait dé- disait-il, étaient gravés sur les plaques,
couvrir de cette manière les minéraux et tandis que Martin Harris écrivait l'interpré-
les trésors cachés. Qon extérieur était à tation. On dit qu'Harris écrivit 116 pages et
cette époque celui d'un jeune homme in- les perdit. Peu après, Martin Harris m'ap-
souciant, assez mal élevé, très-effronté (véry prit qu'il devait y avoir un plus grand té-
-Mt<c!/). et insolent à l'égard de son père. moin, et qu'il en avait parlé avec Joseph.
Smith et son père habitaient ma maison avec D'un autre côté, Joseph lui dit qu'il ne pou-
quelques autres chercheurs d'or, pendant vait pas ou qu'il n'osait pas lui montrer les
qu'ils travaillaient à creuser une mine, plaques, mais que lui, Joseph, irait dans les
qu'ils supposaient avoir été ouverte et ex- bois où le livre des plaques était caché, et
ploitée quelques années auparavant par les qu'il en reviendrait peu après qu'alors
Espagnols. Le jeune Smith donna d'abord Harris, en suivant ses traces sur la neige,
des espérances très-encourageantes aux trouverait le livre et l'examinerait par lui-
chercheurs d'or mais'quand ils furent ar- même. Harris m'apprit plus tard qu'il avait
rivés en creusant, près d'un endroit où il suivi les traces de Smith, mais qu'il n'avait
avait assuré qu'on devait trouver un grand pu trouver le livre, ce qui le mécontenta
trésor, il dit que l'enchantement était si beaucoup,
puissant qu'il ne pouvait plus voir. Les ou- « Le jour suivant j'allai à la maison qu'ha-
vriers se découragèrent, et bientôt après ils bitait Joseph Smith, et je le trouvai avec
se dispersèrent. Harris occupé de la traduction de leur livre.
Après ces événements, le jeune Smith fit Chacun d'eux avait une feuille de papier
plusieurs visites à ma maison, et enCa il écrite, qu'ils comparaient ensemble. En
demanda mon consentement pour épouser voici quelques paroles Mon serviteur cher-
ma fille Emma. Je refusai, et lui donnai les che un plus grand témoin, mais un plus
raisons de mon refus; les principales étaient grand témoin ne peut lui être donné. JI y
qu'il était étranger, et qu'il suivait une pro. avait aussi quelque chose comme ceci l'rois
fcssion que je ne pouvais approuver.H aban- qui devaient voir la chose, voulant dire, je
donna donc la place; mais il revint peu de suppose, le livre des plaques et ceci Si les
temps après, et pendant mon absence, il en- trois ne vont point exactement selon les or-
leva ma fille et l'emmena dans l'Etat de dres, la chose leur sera <i~e. Je demandai de
New-York, où ils se marièrent sans mon qui étaient ces paroles, et il me fut réponda
consentement. Après leur arrivée à Pal- par Joseph ou par Emma (je suis plus porté
myrc (New-York), Emma m'écrivit pour me à croire que ce fut le premier qui parla),
demander si elle pouvait avoir ce qui lui que c'étaieat les paroles de Jésus-Christ. Je
DtCHONNAtRE DES RELIGIONS. 7M
~65
leur dis que je considérais tout cela comme et que je puisse, par cette œuvre, faire réus-
une fourberie, et les engageai à l'abandon- sir mes justes desseins parmi les enfants des
ner. La manière dont il prétendait lire et )
hommes. Et vous témoignerez que vous avez
interpréter était la même que quand il rc- vu ces choses, comme mon serviteur Joseph
gardait pour les chercheurs d'or avec 'une Smith les a vues car c'est par mon pouvoir
pierre dans son chapeau rabattu sur sa fi- <
qu'il les a vues, et uniquement parce qu'il ;<
gure, pendant que le livre des plaques était < la foi et il a traduit de ce livre )à par-
eu
ators.caché dàns tes bois! ttie que je lui avais commandé de traduire
« Après cela, Martin Harris s'en alla, et < comme votre Seigneur et votre Dieu est
et
0/tMerCoM~r~vint et écrivit pour Smith, rvivant, ceci est vrai.
tandis que celui-ci interprétait de la manière « 3° C'est pouTqubi vous avez reçu le même
que jai mentionnée ci-dessus. C'est ce même f
pouvoir, ta même foi et le même don que
Otivier Cowdry dont on peut trouver le 1lui et, si vous observez lés derniers com-
nom dans le tivré de Mormon. Cowdry con- t
mandements que je vous ai donnés, les por-
tinua d'écrire comme secrétaire de Smith, t
tes de l'enfer ne prévaudront point contre
jusqu'à ce que le livre de Mormon fût vous car ma grâce est suffisante pour vous,.
achevé, comme je le compris et le suppose. ( vous serez élevés au dernier jour. Et moi,
et
« Joseph Smith resta près de moi encore JJésus-Christ, votre Seigneur et votre Dieu,
quelque temps, et j'eus de nombreuses occa- jje vous ai dit ces choses, afin que je puisse
sions de le connaître et de connaître ses as- c
exécuter mes justes desseins parmi les en-
sociés; je crois en conscience, d'après tes f
fauts des hommes. Amen. a
faits que j'ai détaillés, et d'après plusieurs
autres circonstances
1
Révélation faite à Joseph Smith et à Sidney
que je n'ai pas cru né- .Rt'~oM, en décembre 1830.
cessaire de rapporter, que tout le livre de « 1" Considérez ce que je vous dis il ne
Mormon, comme on l'appelle, est une sotte me convient pas que vous traduisiez davan-
compilutionde mensonges et de méchancetés, ttage, jusqu'à ce que vous soyez allés dans
rassembtés~par spéculation,et dans le dessein
de duper les gens simples et crédules, afin que l'Ohio, et cela à cause de l'ennemi et pour
votre sûreté. Et je vous dis encore que vous
ceux qui l'ont fabriqué prissent vivre des r devez point vous en aller, jusqu'à ce que
ne
dépouilles de ceux qui avaient la déception. vous ayez prêché mon évângite dans ce pays,
t ISAACHALÈ. » et que vous ayez fortifié l'Eglise partout on
Cette déposition a été faite le 20 mars 1834- elle e est établie, et spécialement à Colesville
devant le juge de paix Charles Dimon, et a car c considérez que c'est là où ils me prient
été totalisée par les juges associés (le la cour 6
avec plus de foi.
des Common Pleas, qui attestent la moralité « 2° Et encore Je donne ce commande-
et la véracité de M. Hale. t
ment âTEgiise, qu'il me convient qu'ils s'as-
Mais ce n'était pas assez d'avoir préparé s
semblent dans i'Ohio, pendant te temps que
l'imposture, il fallait t'accréditer pour cela r
mon serviteur Olivier Cowdry retournera
les novateurs durent encore compter sur la parmi eux. Voilà, ceci est la sagesse, et que
créduhté du public; comme Mahomet, ils fchaque homme choisisse pour tui-même, jus-
supposèrent des révélations successives sui- c
qu'à ce que je vienne ainsi scit-i). Amen. a
vant que le besoin s'en faisait sentir; .et .R<~e<a<t'OM /«t<e en m«r~ 1832.
comme Mahomet, ils trouvèrent des gens « Véritablement, ainsi vous dit le Sei-
d'une foi assez robuste pour les recevoir l
gneur mon serviteur Stephen Burnett, al-
sans opposition. En voici quelques-unes: 1lez, allez dans le monde; et prêchez l'Evan-
Révélation faite à Olivier Cowdry, David {
gite à toute créature qui viendra au son de
~/ti~mer et Mor~M Tfarft' au mois de votre voix, et aussitôt que vous désirerez
juin 1829, avant qu'ils eussent vu les pla- 1 compagnon, je vous donnerai mon servi-
un
ques contenant le livre de MormoM. i teurËden t Smith;c'estpourquoi, allez prêcher
« 1° Considérez ce que je vous dis, que vous mon Evangile soit au nord, ou au midi, à
1
l'est ou à l'ouest, peu importe, car vous ne
devez compter sur ma parole si vous vous
t
pouvez aller mai à propos. C'est pourquoi
y conformez avec une pleine intention de
r
déciitrez les choses que vous avez enten-
cœur, vous obtiendrez la vue des plaques,
rdues, que vous croyez véritablement, et que
comme 'aussi du pectoral et de l'épee de La-
1
vous savez être vraies. Voi!à,ceci est ta vo-
ban, tes t/rt;K et r/tttmm:M, qui furent don- )onté de celui qui vous a appelé, de votre
nés au frère de Jared su'r la montagne, lors-
Rédempteur Jésus-Christ. Amen. »
qu'il parla au Seigneur face â face. et des
guides miraculeux qui furent donnés à Léhi, ~t)e/a<t'OM/a!/een H0t)em6re 183~.
pendant, qu'it était dans te désert, sur les « 1° C'est ma volonté que mon serviteur
bords.de la mer Rouge; c'est par votre foi Warren A. Cowdry soit ordonné grand prê-
que vous obtiendrez la vue de ces choses, t
tre président sur mon Eglise dans la terre
par la foi qu'avaient 'les prophètes des an- ( Liberté et dans les régions d'alentour,
de
ciens temps. (qu'il prêche mon évangile éterne) qu H
«2" Après que vou~ aurez obtenu la foi, et <
élève sa voix, qu'il avertisse le peuple nun~
que vous aurez vu tout cela de vos yeux, s
seulement de son propre pays, mais aussi
vous en rendrez témoignage par la puissance <
des contrées adjacentes, et qu'il fonsnc'e
de Dieu et vous te ferez afin que mon ser- t
tout son temps à cette haute et sainte vocar-
viteur Joseph SmHu ne soit pas confondu, tion que je iui donne maintenant, cherchant
765 MOR MOR ~0

avec diligence le royaume de Dieu et sa jus- qu'ils croient tout ce qui a été révélé dans
tice et toutes les choses nécessaires lui se- les saintes Ecritures.
ront données en surcroit; car le travailleur «2°Que partout où sonEvangite est procla-
est digne de son salaire. mé et sa toi connue, Dieu exige de tous les
« 2" Et encore véritablement je vous dis hommes qu'ils se repentent de tfurs péchés,
là venue du Seigneur est proche: elle sur- qu'ils évitent te mal et qu'ils fassent le bien;
prendra le monde, pendant la nuit, comme que sa parole exige aussi que tout homme
un voleur c'est pourquoi ceignez vos reins, soit baptisé, dès qu'il se repent, et que le
afin que vous soyez les enfants de la lumiè- mode véritable, indiqué par l'Ecriture, de
re, et que ce jour ne vous surprenne pas conférer le baptême, est'l'immersion après
comme nn voleur. quoi l'individu a ta promesse du don du
« 3° Et encore véritablement je vous dis il Saint-Esprit; que cette communication divine
y eut joie dans ~e ciel, quand mon serviteur est promise d'une manière absolue à tout
Warren s'incHna sous mon sceptre; et se sé- homme qui est visité par te Seigneur notre
para des artifices du monde. Béni soit donc Dieu, pourvu qu'il soit obéissant à ses com-
mon serviteur Warren, car j'aurai pitié de mandements. Ce don du Saint-Esprit était
lui, et, malgré la vanité de son cœur, je l'é- autrefois accordé par l'imposition des mains
ièverai autant qu'il s'humiliera devant moi des apôtres ainsi cette Eglise croit que
et je lui donnerai ma grâce et l'assurance, ceux qui ont autorité pour gouverner selon
partout où il ira et s'il continue à être un les ordonnances de l'Evangile, ont ce droit
fidèle témoin, et une lumière pour l'Eglise, et ce pouvoir par la prière et que, sans
j'ai préparé une couronne pour lui dans les cette autorité et ce don, t'Egtis~ ne serait
demeures de mon Père. Ainsi soit-il. Amen. » plus maintenant ce qu'elle était ancienne-
Ces révélations sont tirées d'un livre inti- ment conséquemment elle'ne saurait être re-
tule Doctrine et coMeett~ûtM de l'Eglise des connue pour la <ê)itab)e Eglise de'Christ (1).
~a!K~ dMdernier Jour soigneusement recueil- « 3° Que Dieu, dans les derniers jours, ras
~'M des !e/a<tOM~ de Dieu, et re'MHt'espar Jo- semblera les descendants 'charnels de Jacob
seph Smith junior, Olivier Cowdry, ,Mttef/ dans la terre anciennement possédée par
y~f/~on et Frédéric G. Williams, aMCte?~ et teurs pères, q~t'i) les conduira comme autre-
présidents de ladite Eglise publiées ~:r<- fois, et )!:s rétablira comme au commence-
land, 0/o, ~835. Il contient les articles de ment, q~'it découvrira son bras en leur fa-
foi, la discipline, tes commandements, et ce veur, etque~a gloire les accompagnera nuit
qui concerne le sacerdoce, la vocation, le ma- et jour. Que cela est nécessaire pour l'ac-
riage, le gouvernement, les lois, etc. comptissement de sa parole, car sa science
En effet, il ne suffisait pas d'avoirjeté parmi doit couvrir toute la terre, comme les eaux
le peuple ces idées saugrenues, et de cher- couvrent les mers. Et que de même que les
cher à t'attirer par F.ippât de la nouveauté hommes avaient autrefois des visions
it fallait travailler à lier les crédules adhé- voyaient en songe, étaient en communica-
rents, par un symbote tout fait, par une tion avec tes anges, et conversaient avec le
constitution déjà établie, par des règlements ciel, ainsi il en sera dans les derniers jours,
appropriés à Fétrangeté de la tnatière. pour préparer ta voie à toutes les nations et
N'ayant pu nous procurer L' livre dont nous à toutes les langues,tD afin qu'ils servent Dieo
venons de donner le titre, nous y suppléerons dans la vérité.
en reproduisant ici une profession de fui don- « ~° Que le temps viendra où le Seigneur
née par M. Joseph Young, de Kirttaod, dans Jésns descendra du ciel, accompagné de dix
l'Ohio, un des anciens de t'Egtise des Sait~ mille de sessaints; qu'un ange très-puissant
du dernier Jour (Latter Day Saints); tel est s.iisira le dragon, t'ehchainera, et le précipi-
le titre que prennent les ~ofmoM~. tera dans la fosse, où il sera empcché de
« Principes fondamentaux de la doctrine tromper les nations pendant miite ans, du-
religieuse de l'Eglise des Saints du dernier rant lequel temps une paix perpétueUc ré-
Jot<r, communément appelés Mormons. Cette gnera dans feus les cœurs.
Eglise a été organisée le 6 avril 1830, dans « 5° Ils croient à la résurrection des corps
t'Etat de New-York; ses principaux articles ils croient que tous les hommes compar'ai-
de foi sonttes suivants: tront en la présence de Dieu, et seront'jugés
« 1° Nous pro/eMOKs ta croyance en un selon les œuvres accomplies pendant tcurvie;
seu) Dieu, vivant et véritabte, créateur du que les justes entreront dans le repos éter-
ciel et de la terre, et en son Fils Jésus-Christ, nel, en la présence de Dieu, mais que les mé-
qui est venu dans ce monde, a Jérusalem, il chants seront rcjetés, pour recevoir une
y a dix-huit siectes, qui fut mis à mort, res- juste récompense de leur mérite et que
suscita du tombeau, monta au ciel, et main- pour jouir de la vie éternette, il faut garder
tcxant est assis dans les cieux à la droite de jusqu'à la fin une obéissance exacte à tous
la souveraine Majesté. Nous' croyons que, les commandements de Dieu. ))
parie moyen de cette expiation ainsi ac<:om- M. Young dit que le livre de MormoM est
plie, tous les hommes peuvent a~er à Dieu, t'accomptissement littéral du chapitre xxtt
et trouver accueil auprès de -lui, pourvu des prophéties d'Isaie. Il renvoie aussi à

ft) Nous ne pouvons nous empêcher d'observer fessée cependant en général par les SaiOts du der-
ici que ce dernier principe est ucs-juste, et qu'il est nier Jour
entièrement op')os6 à la doctrine protestante, pro-
?G7 DICTIONNAIREDtS REHG)ONS. 768
Ezéchiel, chapitre xxxvii, et au 12" verset du « Un seul édifice attire les regards il est
chapitre vm d'Osée. actuellement en construction c'est un tem-
Quant à l'histoire des Mormons, nous en ple pour leur culte, en pierre de taille; il
sommes réduits à très-peu de détails. Nous doit avoir cent vingt pieds de long et quatre-
extrayons ce qui suit d'une lettre du P. Thé- vingts de large. Son extérieur a quelque
baud, missionnaire de la compagnie de Jé- chose d'imposant, sans avoir aucun air de ce
sus, insérée dans le tome XVI des Annales que nous appelons une église.Imaginez un
de la Propagation de la foi, et datée du 15 beau rectangle; sur chaque côté huit fenê-
octobre 1843 tres à plein cintre et d'une certaine richesse
« On aura sans doute, dit-il, de la peine à architecturale; de front, trois grandes por-
croire au loin qu'une aussi grossière im- tes encore plus riches d'ornements, et vous
posture ait trouvé ici des dupes. C'est pour- pourrez facilement vous faire une idée de ce
tant un fait humiliant pour la nature hu- que les Mormons croient être la huitième
maine que le nouveau prophète vit bientôt merveille de l'univers. Une fantaisie bizarre.
autour de lui des Gdètes pleins de con- qui sort peut-être du cerveau de Smith, a fait
fiance en sa mission. Il leur paria d'abord représenter en bas-relief, sur les piédestaux
d'une colonie à établir dans t'Etat du Mis- de tous les pilastres extérieurs, des crois-
souri mais l'entreprise échoua bientôt. Le sants renversés, accompagnés de la silhouette
pays était trop peuplé, et le dogme bien ca- d'usage. Ya-t-it là quelque allégorie? je l'i-
ractérisé de la nouvelle secte, qui regarde gnore.
toute la terre et ses biens comme apparte- « Ce temple est loin d'être fini. On y mon-
nant aux Mormons, était fait pour inspirer tera par un bel escalier en pierre; la par-
à ceux-ci des principes très-reiâches sur le tie inférieure sera consàcrée aux divers bap-
septième commandement du Décalogue, et têmes de-la secte; car ils en reconnaissent
pour donner à leurs voisins des craintes de plusieurs espèces. Un Mormon peut se
bien fondées sur la sûreté dp leurs proprié- faire baptiser-aussi souvent qu'il le désire,
tés personnelles de part et d'autre on ne au profit des défunts. Il paraît que dans
s'aimait pas, et les sectaires furent bientôt leur croyance, on rachète les trépassés, mê-
chassés. me de la damnation, en se plongeant pour
« Ils remontèrent alors le Mississipi jus- eux dans l'eau du baptême. On baptise en-
qu'en face d'un ancien village français (Mon- core les malades pour les guérir, et les pé-
trose), à quelques milles au-dessus des pre- cheurs pour les purifier. Plusieurs de ces
miers rapides du fleuve. Là Smith fonda immersions doivent avoir lieu à l'extérieur
~VaM~oo, leur sainte cité. H était impossible dans la rivière; les autres se feront et se
de choisir un plus bd emplacement lefleuve font déjà dans un appartement souterrain du
s'élargit en cet endroit, et se couvre d'ites temple, que nous eûmes la curiosité de vi-
verdoyantes sur le rivage une étévation siter. Un baptistère y est construit sur le
presque imperceptible conduit enfin à un modèle dela mer d'airain de Salomon douze
ptateau d'où l'on découvre la rivière, qui fait bœufs en bois peint supportent une cuve de
autour un long circuit. Smith acheta ce ter- même matière un escalier double, surmonté
rain et le divisa en lots, pour le céder à ses d'une petite estrade entourée d'une rampe
futurs adeptes à des conditions onéreuses. à peu près en forme d'un ambon conduit
Il ne se contenta pas de faire circuler son au-dessus de la cuve, d'où le baptême s'ad-
livre et ses pamphlets en Amérique, il en ministre par immersion.
inonda l'Angleterre, d'où la description de '<Les Américains en général, n'aiment
Nauvoo et de sa prospérité amena bientôt pas les Mormons; ceux de l'Etat d'Utinois,
de nouveaux colons. Cette ville compte déjà en particulier, les haïssent ouvertement. De
15,000 habitants, tous à peu près Mormons. part et d'autre les esprits s'échauffent, les
Ils forment une petite république ont leurs haines s'exaltent. Avant peu, peut-être, nous
lois, élisent leurs magistrats, se gouvernent verrons une guerre civile dans ce beau pays.)) u
à leur fantaisie. M. John Hayward dit que les Mormons s'é-
« La population de ~VaM~ooest répandue tablirent d'abord à Kirtland, dans le comté
sur un vaste terrain, et couvre plusieurs de Geauga, en Ohio que quelques-uns d'en-
milles carrés. Chaque maison entourée de tre eux se proclamèrent indépendants dans
son jardin et de ses dépendances, forme un le comté de Jakson d'où ils furent chassés.
établissement à part. Quelques rues, près de A Kirtland, ils élevèrent un temple de pier-
la rivière, offrent seules une exception à ce re, dont la dépense se monta à 40,000 dol-
plan général. C'est là aussi seulement que se lars.H couvre une superCciede quatre-vingts
fait tout le commerce de la ville; on ne sait pieds sur soixante, et il a cinquante pieds de
trop comment font les autres habitants pour hauteur. Le premier étage est destiné au
vivre. Les maisons sont loin d'offrir à l'ex" culte il y a quatre pupitres à chaque extré-
térieur de la splendeur et du luxe, elles sont mité chaque pupitre est disposé de manière
en général misérables et presque déiabrées à contenir trois personnes. Ces pupitres s'é-
ce sont des constructions en bois dont <es lèvent derrière et au-dessus d'un cinquième
plus anciennes n~ont pas quinze ans, et ils sont destinés pour les évéques, les prêtres,
semblent déjà vieilles. Quelques-unes pour- les prédicateurs et les diacres, selon le rang
tant, celle de Smith en particulier qu'on qu'ils tiennent dans cette société.
nous montra de la rivière, sont élégantes et Ou trouve des Mormons dans plusieurs
propres. Etats de l'Union, dans le Canada et dans la
7.69 MOR MOR 770
NouveHe-Eco~se mais 'tes Etats où its sont laient du bétail et des chevaux, campaient t
en plus grand nombre sont ceux de l'Ohio et dans les bois et se soutenaient comme ils
du Missouri. pouvaient par le pillage. Smith ne se décou-
Mais comment des fables aussi absurdes rageait pas it fit un nouvel appel à ses fi-
purent-eUes acquérir autant de crédit dans dètcs, et déclara que tout Mormon qui ne
'un siècle aussi positif que le nôtre ? C'est que viendrait pas retrouver ses frères au rendez-
Smith bien qu'il ne tût au fond qu'un ef- vousconvenu sur les bordsduMississipi, dans
fronté coquin, avait sérieusement, étudié les l'Illinois, serait déchu de son titre. Tous les
populations au milieu desqueUes il vivait. frères accoururent, et leur nombre reconsti-
It remarqua qu'il y avait en Améri()uc deux tua leur force; tous ayant des votes, et ces
'ressorts: la cupidité et te fanatisme; l'a- votes étant dirigés par l'unique volonté de
mourde l'argent et le souvenir des anciens Joseph Smith les intérêts de t'Htinois tout
Puritains il pensa qu'il était possible de entier se groupèrent autour de lui. Ce fut
combiner les deux moyens, et de promettre alors que s'éleva Nauvoo, dont le nom est
aux la fortune an nom de la Bible, indien, la capitale des Mormons espèce de
gens
peut-etre même de la leur donner. Les uns forteresse perchée sur la cime'd'un roc.
voulaient le règne de Dieu, les autres leur Une fois à Nauvoo, Smith y fit l'orgie, s'en-
fortune la plupart voûtaient t'un et l'autre toura d'un sérail, et mit en pratique les plus
il essaya de mettre en oeuvre ce double es- licencieuses imaginations de la vieille dé-
poir. Mais il portait ses vues encore plus bauche européenne. Les Américains finirent
loin et n'aspirait à rien moins qu'à été- par lu fusiller mais sans tuer ni ses idées
Ver sa fortune et son pouvoir aux dépens ni sa secte. Les Mormons furent chassés vers
de l'Union. tt regardait la démocratie amé- les Montagnes Rocheuses, où ils se montrent
ricaine comme une forme provisoire, rem- dey ennemis fort à craindre pour l'Union
plie d'éléments de combats et de ruine, sans américaine. Quant à Nauvoo, c'est là que
discipline sans ordre sans marche régu- M. Cabet s'est retiré avec les débris de l'I-
lière. !t ne se dissimulait pas cependant qu'it carie (l):
faudrait des forces immenses pour triompher MOROGROG, un des ~M-~Ma~Ms ou es
de cette grande république, quoique privée pritsmatfaisants,selon la croyance des Ca ro-,
de cohésion, de lien et de résistance; mais lins occidentaux. Ce démon, ayant été chassé
s'il pouvait s'attacher les tribus indigènes, du ciel pour ses manières inciviles et gros-
ses desseins avaient alors plus de chances
sières, apporta sur la terre le feu qui y avait
de succès. C'est dans ce but qu'it composa été inconnu jusqu'alors.
son livre et qu'il te (ittraduire dans les idio-
mes des sauvages. Ce livre semblait rappeler MORPHËH, fils du Sommeil et de la Nuit;
il tenait le premier rang, au rapport d'Ovide,
aux indigènes la magnificence antique et le
parmi les songes qui habitaient le palais de
pouvoir immémorial de leurs différentes ra- son père. H était, ajoute-t-il, le seul d'entre
ces, écrasées par des usurpateurs. Le com-
eux qui annonçât les choses vraies,et le plus
mentaire s'en faisait à bas bruit. On leur
habile à prendre la démarche, le visage, l'air
démontrait qu'ils n'étaient pas inférieurs à
la race européenne; et le son de la voix de ceux qu'il voulait re-
que, comme celle-ci
ils descendaient des chrétiens présenter, et c'est de ta qu'it tirait son nom
que, ptus que
celle-ci, ils avaient été l'objet des préférences (uop~, ~Mre). Cette déité ne prenait la res-
du Tout-Puissant; on les exhortait à recon- sembtance que des hommes, et le Sommeil
se servait toujours de son ministère lors-
quérir leur pouvoir perdu et leur grandeur
évanouie. Les ittinois, tes loways, les Che- qu'il avait quelques avis à donner en songe.
rokees, les Criks, les Commanchcs, étaient Cependant dans l'usage habituel on confond
souvent Morphée avec le sommeit. On lui
électrisés de se savoir les descendants des
donne pour attributs une plante de pavot,.
Néphites.et des tribus perdues d'Israël. Plus avec laquelle il touchait ceux qu'il voulait
d'une révolte des Peaux-Rouges fut la con-
séquence de ce système ainsi combiné. endormir, et des ailes de papiiton pour ex-
Tous les Mormons cependant n'étaient primer sa légèreté.
pas dans le secret; mais tous formaient un MORPHO, surnom sous lequel les Lacé-
point d'appui qui pouvait devenir fort puis- démoniens avaient érigé un temple à Vénus;
saut. Nous avons parlé de plusieurs grands il vient de ~ep~; qui exprime la beauté des
travaux entrepris par la secte; pour y sub- formes. La déesse était représentée voilée,
venir, Smith fonda une banque qui manqua, et avec des chaînes aux pieds. La tradition
et les Mormons reculèrent devant leurs portait que c'était Tyndare qui les lui avait
créanciers. Les fanatiques gagnèrent des mises, soit pour marquer la fidélité et la su-
localités désertes oa sauvages, favorables à bordination des femmes, soit, ce qui est
leur défense, qu'ils soutinrent à main armée. moins naturel, pour se venger de Vénus, à
Acculés comme te sanglier aux abois, ils re- laquelle il imputait l'incontinence et les dé-
noncèrent à toute apparence de discipline sordres de ses propres filles.
religieuse, et formèrent une bande de bri- MORSCHID. Ce mot, qui signifie directeur,
gands terribles contre lesquels il fallut lever est le titre des chefs de communauté des Mu-
des troupes. Les nouveaux prophètes vo- sulmans de l'Inde et de la Perse. On leur

(t) Ces derniers détails sont tirés d'un article de M Totmer, inséré dans le Journal des Débats, du 4 dé-
cembre 1849.
r-- 1
77t OtCTtONNAtRËDES RELIGIONS. 772
donne 'encore le nom de Ft'r, seigneur, (CM~reK(7M<!M.r);CoMMÉMOniT!ONDES MORTS,
vieillard. LANTERNES(Fête des); etc.
MORT (la). Les Grecs l'avaient mise au MOSALLA, oratoire ou chapelle, a,utre
rang des divinités; ils la disaient fille de la que la mosquée, chez les Musulmans.
Nuit, qui l'avait conçue sans le,secoursd'au- MOSARABES, nom que l'on donnait au-
cun autre dieu, et soeur du Sommeil, enne- trefois, en Espagne, aux chrétiens qui vi-
mie implacable de l'espèce humaine, et vaient sous là domination des Maures; ce
odieuse même aux immortels c'est dans le mot est une corruption de l'arabe mostarab,
Tartare que les poëtes grecs, Hésiode entre qui signifie Arabes mélangés ou mieux peu-
autres, fixent son séjour. Virgile la place ples arabisés. its avaient une liturgie parti-
devant la porte des enfers. C'est dans ces culière, appelée mo-saroM~Me, dont saint Isi-
tieux qu'Hercule l'enchaîna avec des tiens dore de Séville passe pour le princip;)! insti-
de diamant, lorsqu'il vint délivrer Alceste. tuteur elle fut sanctionnée dansteçonçite
Cette déité était rarement nommée en Grèce, de Tolède, tenu en G33, et imposée toutes
parce que la superstition craignait de réveil- les Eglises d'Espagne; mais plus tard elle
ler une idée fâcheuse en rappelant à l'esprit dut céder à la liturgie romaine. Cependant
l'image de la. destruction. le rite mozarabe a élé rétabli. dans quelques
« On. ne sait rien, dit Noël, du culte qu'on églises du diocèse de Tolède par te cardinal
lui rendait. On nous apprend seulement que Ximénès, au commencement du xvf siècle.
tes Eléens et les Lacédémoniens l'honoraient MOSAWWEMS, hérétiques musulmans,
comme une divinité; et ces derniers avaient, dont parle Mouradjea d'Ohsson, sans donner
au rapport de Pausanias, une de ses statues sur eux aucun délai): ce sont sans doute les
près de cette du Sommeit,, son frère. Le mêmes que les Moschébis,qui prêtent une
même écrivain parle d'une statue de la Nuit forme à Dieu..
qui tenait entre ses bras ses deux enfants, MOSCHÉBIS, sectaires musulmans, dont
te Sommeil et la Mort, l'un qui dormait pro- le nom signiEe (M~'tHt/aM~, parce qu'ils as-
fondément eU'autre qui feignait de dormir. similent Dieu aux créatures. Ils ressemblent
Les Romains lui élevèrent aussi des autels en cela à quelques sectes des Schiites-Ghou-
mais c'est, surtout en Phénicie et en, Espagne lats, telles que les Sabayis, les Béyanis, les
qu'elle fut plus. parti.çutiérement honorée. Moghaïris et d'autres. it y en eut parmi eux,
Les Phéniciens lui bâtirent, dans t'itede Ga- comme Madhar, Hems et Hedjimi, qui ont
dira., un temple qui ne subsista pas long- dit que Dieu est un corps de chair et de sang,
temps. Nous ne dirons rien des (igureasous qui a des membres et quelques-uns ont été
lesquelles on représente t;a,mort: elles sont jusqu'à lui attribuer tes parties sexuelles;
presque innombrables, et dépendent absolu- d'autres, comme les Kiramis, disent qu'it n'y
ment du, caprice des. artistes; nous observe- a d'autre jurisprudence que celle d'Abou-
rons seulement q;ue t'usage, si commun au- Hanifa, et point d'autre foi que celle de Mo-
jourd'hui, de ta Cgurer sous !a forme d'un hammed, fils de Kiram. Les opinions des as-
squelette hideux, étai.t inconnu aux anciens, similants sont très-nombreuses et variées.
qui la représentaient te pt.u.s. souvent comme Queiques-uns croient que Dieu réside dans
une femme pâte et livide. » l'arche, c'est-à-dire l'empyrée, et disputent
On consacrait à cette divinité l'if, le cyprès si l'empyrée est plein ou vide. D'autres se
et le coq, parce que le chant de cet oiseau permettent l'expression de corps, mais ne
semble troubler te silence quidoitrégnerdans sont p.is d'accord si c'est un corps étendu
les tombeaux. de tous les côtés ou non; ils enseignent que
ANGEDE !.A MOKT,chez les, Musulmans et Dieu n'a de pouvoir que sur les événements
les Persans. Fo< AznAEL, EzRAïL, MoRDAD. qui tiennent à son essence, et non sur ceux
PÈHES DE LA MORT; on donne ce nom à qui lui sont étrangers; que la prophétie et
<!es religieux établis pour assister tt's mori- l'apostolat sont deux attributs existant dans
ttoods et tes pestiférés.. Qu appetait autrefois la personne du prophète, indépendamment
à Paris f~'M la mor/. t~Augustins dé- de la révélation, des miracles et de la purct".
chaussés de la Place des Victoires, connus Jts admettent plusieurs prophètes et la
depuis sous le nom de PETiTS-PÈREs. coexistence de deux' imams contemporains,
MORTA, nom que quetques-uns on.tdonné commeAtietMoawia;et disent que la foi
à l'une des trois Parques, que l'on fait pré- s'étend sur tous, excepté sur les renégats,
sider au destin de ceux qui, nés avant ou que la foi de l'hypocrite, comme foi, est égale
après le terme ordinaire de la naissance, à cellé du prophète.
venaient à mourir. Voy. NoNA. MOSCHTAîU, divinité des anciens Ara-
MORTADt), nom que les Musulmans don- bes c'était la planète de Jupiter, clu'ils
nent à ceux qui de chrétiens se sont faits regardaient comme présidant a ta bonne
Mahométans, qui ensuite ont retourné au fortune.
christianisme, et enfin, par une dernière in- MOSCHTEHID. Les Persans donnent ce
constance, sont rentrés dacs l'islamisme. nom aux principaux docteurs de l'islamisme,
Les Musulmans ont pour ces sortes de gens dont les attributions ont quelque chose d'a-
un souverain mép.ris, et ceux-ci, e.n revan- nalogue au caractère épiseoptt. Pour obte-
che, affectent de paca~re encore plus zélés nir ce degré, il faut être habile en soixante-
pour les praim.ues de t'tsjaeabme que tes Ma- dix sciences musulmanes, qui, à elles toutes,
hométans eux-mêmes. ne forment pas la moitié d'une des nôtres.
MORTS (CULTE M.CfM AUX), ~oy. ÂMES MOSERRtN, c'est-à-dire cet~c qui ~at'(/e~
77S MOS MOS ?74
le secret. Les Turcs, donnent ce nom à une Toutes ces mosquées ont droit de célébrer
secte philosophique, qui prétend avoir le l'office solennel des vendredis et des deuxx
véritab'te secret. Or ce secret n'est autre que fêttsdu Beiram; les ministres attachés à
de nier absolument ta divinité, et de croire leur service sont distingués par certaines
(lue c'est ta nature, ou le principe interne de prérogatives, et les sultans y ont leur tri-
chaque être qui règle le cours ordinaire de bune.
la nature. C'est de là, disent les Moserrins, 2° Les mosquées ordinaires ont été fondées
que le soleil, la tune, les étoiles, la terre, par tes vizirs, les paschas, les beys ou par
tirent leur Origine et leur mouvement. C'est des sultanes; la plupart ont aussi :e droit
ce qui fait que l'homme germe, croit et se de célébrer l'office public des vendredis et
ftétrit comme l'herbe et comme les fleurs. Il des deux grandes fêtes. H y en a plus de
y a à Constantinopte un grand nombre de deux cents à Constantinople.
gens qui professent ces principes. La plu- 3° Les mosquées de troisième ctnsso sont
part de ces impies sont des cadhis et des des espèces de chapelles ou oratoires publies,
personnes savantes dans les sciences musul- dans lesquels cependant on ne cétèhre ja-
manes. Les autres sont des chrétiens rené- mais l'office public des vendredis et des
gats, qui, pour éviter les remords produits fêtes ces mosquées se trouvent dans les
par leur apostasie, s'eftorcen.t de se persua- bourgs, les villages et les campagnes.
der qu'il n'y a rien à craindre ou à espérer Au-dessus de tous ces temples sont les
après la mort. Celte doctrine contagteuse mosquées de la Mecque et de Médine dont
s'est insinuée jusque dans le serait, et a in- les prérogatives sont supérieures à celles do
fecté même l'appartement des femmes et ce- tous les temples musulmans, comme leur
lui des eunuques. construction est différente de celle des autres
MOSLEM ou MosuM. vrai croyant, nom mosquées.
par lequel les Mahométans désignent ceux Les décorations de toutes les mosquées se
qui font profession de l'islamisme. Foy.Mo- réduisent à de petites lampes d'argent et à
SDLMANS. de petits lustres artistement travaillés, gar-
MOSLËMtS, sectaires musulmans, qui re- nis à l'entour de lampions et d'œufs d'au-
connaissaient pour imam Aboa-Mostem truche, et sur lesquels on lit des versets du
partisan de la dynastie d'Abbas. Les Moslé- Coran écrits en lettres d'or. Les murs n'of-
mis se trouvaient dans le Khorassan; après frent que des inscriptions ou des tablettes
la mort d'Abnu-Mostem, ils se divisèrent en sur tesquet)es sont écrits, en grosses lettres
deux partis l'un soutenait qu'it n'était point d'or le nom de Dieu, Allah, et ceux de Ma-
mort, et qu'il ne mourrait point avant d'a- homet, des premiers khalifes, des premiers
voir fait ttiomphcr sa doctrine, qu'ils appe- imams; on n'y voit aucune image aucune
t.tieot la justice; l'autre assurait qu'il était figure, aucune représentation ,quelconque,
mort, et reconnaissait sa fille Fatima pour ni en peinture, ni en sculpture la loi est
imam. On nommait ceux-ci Fatimis, et l'his- très-rigoureuse sur ce point.
torien arabe Masoudi assure. qu'au temps où Trois objets principaux caractérisent, pour
il écrivait, en l'an 332 de l'hégire, il existait ainsi dire, tous les temples musulmans ce
encore des sectes dérivées de cettes-tà. sont, 1° le tnt/!t'a&espéce de uiche pratiquée
MOSQUÉE, nom des temples musulmans dans le mur, et qui n'a d'autre objet que
ce mot vient de l'arabe mes/te!, prononcé eu d'indiquer la position topographique de la
Egypte me~Mtd, lieu d'adoration, d'au tes Mecque, vers laquelle, on doit se tourner en
ttatiens ont fait meschita, les Espagnotsm~. ~priant; 2° la tribune des muezzins, toujours
<yt(t(e[.et les Français, par corruption, mo~- à gauche du mihrab 3° la chaire (Aor~t) des
~«~e. scheikhs prédicateur~ elle est élevée de deux
it y a trois classes distinctes de mosquées ou trois gradins à la droite du mihrah. Dans
dans l'empire othoman les mosquées impé~ les mosquées principales, qui on), droit de
riates, les mosquées ordinaires et les sim- faire le proue (&/<o<6a)à t'ofuce solennel des
ptes MesdjiJs. vendredis et des deux grandes fêtes, il y a
1° Les mosquées impériales ne se trouvent une seconde chaire, appelée mcm~er, unique-
que dans les grandes villes de la monarchie, ment consacrée au kt~atib qui rempHt cette
telles que Brousse, Andrinople le C~ire, fonction importante. Cette chaire, de 15, 20
Damas, Constantinopte elc. Cette capitale ou 23 gradins, en proportion de la hau-
en compte quatorze, dont la principale est teur de t'édiCce, est placée une certaine
Sainte-Sophie, magnifique église chrétienne distance du mihrab, toujours gaucho. Les..
que Mahomet H convertit en mosquée, le mosquées impériales sont de plus garnies
jour même où il entra eu vainqueur dans ta d'une tribune pour le sultan.
ville. Elle est depuis cette époque ta cathé- Pendant le, jour, t'ofUçese fait sans, çier-
dtate ou la première chaire de l'empire otho'- ges et sans flambeaux ce n'est que dans les
man. Les Musulmans lui ont conservé le prièrps de nuit, aux premier, quatrième et
nom grec d'Aya-Sophia ( "Ayta So~x ). Ces cinquième marn/M, qu'on allume une partie
édifices sont do la plus grande magnificence; des, lampions suspendus aux voûtes e~ tes
ils frappent t'œit par t'immenstté de leur ciergps placés près du mihrab.
étendue et t'étévatio.n. de leurs voûtes. La~ On ne voit dans aucune mosquçe ni bancs
plupart sont ornés de riches cotonnes de, ni chaises, dout l'usage serait incompatible
porphyre, de vert antique, ou de marbre. avap ~a na~ur~ du culte, qui consiste en dii-
Les dômes et les toits sont couverts de pto,mb. fereuts mouvements et des prostrations
775 DICTIONNAIREDES ORDRES RELIGIEUX. 776
Grands et petits, tous s'asseyent indistincte- comme la dernière vérité à laquelle il soit
ment sur les tapis ou sur les nattes dont les permis de parvenir, ils rejetaient de la phi-
mosquées sont toujours garnies. losophie ce qui était incompatible avec les
Dans l'office public, l'imam célébrant est doctrines révélées et laissaient subsister
toujours placé devant le mihrab, à la tête tout le reste du système des Péripatéticiens
de l'assemblée; le peuple se range derrière mais toutefois en le changeant ou le modi-
lui en lignes parattètcs, de droite à gauche fiant partout où ils en sentaient le besoin.
depuis le mihrab jusqu'à la porte du temple. MOTAZALES, grande secte musulmane
Les mouvements, les divers exercices que dont le nom signifie proprement schismati-
l'on y fait avec une méthode et une précision ques ou dissidents on le tire de l'énoncé de
remarquables, offrent le coup d'œil le plus Hasan de Bassora, t'un des premiers doc-
frappant. L'imam récite seul les prières à- teurs de l'islamisme, qui a dit de Wasil, fils
haute voix il n'est permis qu'à lui et aux d'Ata, fondateur de cette secte Ettazal an-
muezzins de psalmodier. Le peuple répète à na, c'est-à-dire il a dévié de nous. On les
voix basse le chant de l'imam, et écoute en appelle aussi Cadris, parce qu'ils établissent
silence les différents chapitres du Coran qu'il la libre volonté de l'homme et nient le des-
récite. 11 n'y a que l'amen (ami'H) qu'il puisse tin (cadr). Ils s'appellent eux-mêmes les
articuler à haute voix. Cette prière, appelée partisans de la justice et de l'unité parce
namaz, a lieu chaque jour dans toutes tes qu'ils professent que la justice de Dieu est
mosquées grandes ou petites, aux cinq heu- nécessaire, et qu'ils mettent l'unité de Dieu
res canoniques. Le peuple y est convoqué dans la privation de tous les attributs qu'ils
par les muezzins, qui font l'appel à la prière nient. Cette secte prit naissance dans la cen-
du haut des minarets ou tourelies qui ac- tième année de l'hégire. Les Motazates disent
compagnent tes mosquées t)n n'est pas ce- que l'éternité de Dieu est l'attribut propre de
pendant obligé de se rendre à la mosquée son essence, et qu'il n'a aucun autre attri-
pour prier chacun peut remplir ce devoir but éternel, c'est-à-dire que Dieu connait
chez soi ou dans tout autre lieu; mais il est tout, en vertu de sa propre essence, qu'il
rare qu'on se dispense de faire les namaz du est tout-puissant et qu'il subsiste par cette
jour en commun, soit à la mosquée soit ail- même essence, et non point en vertu de son
leurs, à moins d'empêchements légitimes. umniscience ou d'une toute-puissance ou
Comme la loi n'admet dans l'assemblée des d'une vie inhérente à son être de toute éter-
hommes que des femmes d'un certain âge, nité car, ajoutent-ils, si ces attributs parti-
on n'en voit guère dans les mosquées; ce- cipaient à son éternité, qui est son attribut
pendant des tribunes particulières leur sont essentiel, ils participeraient aussi à sa divi-
réservées elles sont élevées à t'entrée au- nité. Vous condamnez les chrétiens objec-
dessus de la porte principale et garnies de taient-ils aux autres Musulmans, parce
jalousies; par là les femmes qui s'y rendent qu'ils distinguent dans la substance divine
forment, suivant l'esprit de la toi, les der- trois propriétés, et pourquoi cela, si vous-
niers rangs de l'assemblée..3 mêmes vous en reconnaissez huit ou neuf? 2
Les mosquées principales sont ordinaire- Vous êtes encore plus infidèles qu'eux. Dieu
ment environnées de divers édifices dont la est un dans son essence, ~il est indivisible et
fondation a pour objet l'instruction de la sans attributs, et quiconque admet un attri-
jeunesse, le soulagement des pauvres, et en but renonce au dogme de l'unité et admet
général futilité publique. Ce sont des ttM<!re<$ deux dieux.
ou hôtelleries des hôpitaux pour les ma- Ils établissent de plus que Dieu est néces-
lades, des hospices pour les fous, des écoles, sairement tenu à l'observation de la justice
des colléges, des bibliothèques, et quelque- dans ses décrets, à la récompense des bons,
fois des chapelles sépulcrales où reposent les à la punition des méchants; que Dieu ne
cendres des sultans et des princes. sera point vu par les hommes dans l'autre
MOSTËDRIKtS, sèctaires musulmans, qui vie ils nient que le corps doive éprouver
appartiennent à la branche des Nédjaris. la peine du sépulcre. Ils soutiennent que le
Foy. cet article. Coran est créé et a eu un commencement,
MOTAKHALLiM, branche de philosophes contrairement à la croyance commune des
musulmans, dont le nom pourrait se tra- Musulmans. Les Motazales se subdivisent en
duire par dogmatiques ou scolastiques. Op- vingt sectes, qui se taxent d'infidèles les
posés à ceux qui, disciples serviles d'Aris- unes les autres.
tote, admettent la philosophie dans toute MOTËWËL! titre que les Musulmans
son intégrité, sans s'embarrasser de la doc- donnent aux administrateurs des mosquées,
trine du Coran, et qui ne reculent devant qui correspondent à peu près à ce que nous
aucune des conséquences tiréesdes prémisses appelons marguilliers. Ils sont chargés du
de ce philosophe, quelque opposées qu'elles temporel des temples et outre la distribu-
soient à la théologie musulmane les Mota- tion el l'administration dos revenus ils ont
khattim, dit M. Noë! Desvergers, voulurent soin des réparations, dépenses, fourni-
adapter aux exigences de t'istamisme les tures, etc. Les grandes mosquées et celles
théories de l'école d'Alexandrie, et défendre qui ont des revenus considérabtes sont les
la religion de Mahomet au nom des mêmes seules qui aient des Motéwélis; les autres
principes que teurs antagonistes allaient n'en ont point. »
puiser dans les œuvres d'Aristote. Accep- MOTET, passage d'un psaume, ou prière
tant ta révéiation apportée par leur prophète quelconque, en latin, mis en musique pour
n? MOU MOU ?78
-être chanté à 1 église. Ce nom de motet parait pas an-devant de lui. Le moufti a le droit do
désigner sa brièveté comme si ce n'était baiser l'épaule gauche du sultan, tandis quo
qu'un petit mot. JI y en a cependant plu- le grand vizir lui-même n'ose poser ses lè-
sieurs qui, par le moyen des reprises et des vres que sur le bas de la robe du prince, qui
répétitions, deviennent extrêmement longs. fait trois pas seulement vers son premier
MOUCHES (1). Les Acarnaniens les ho- ministre. Les dénominations les plus em-
-noraient. Les habitants d'Accaron, chez les phatiques sont prodiguées par le protocole
l'hitistins, offraient de l'encens au dieu qui au moufti c'est le sage des sages, la clef des
Iescbassait,.appelé.Bee/-Z<~oM&. Les Grecs trésors de<at~t<J,etc.t etc.; aussi la nation
avaient aussi leur dieu Chasse-mouche, entière a-t-elle pour ce chef suprême de la
Afyoyrt'M~. Ëtien dit que'les mouches se reti- loi, de la magistrature et du sacerdoce, la
rent d'elles-mêmes aux fêtes Olympiques, vénération la plus profonde et les plus
et passent au delà de l'Alphée avec les fem- grands seigneurs eux-mêmes lui rendent les
mes qui se tiennent de l'autre côté. Il ajoute hommages les plus respectueux. Quoique
que dans le tempte d'ApoHon à Actium, lors- le premier de tous les ministres de la reli-
que la fête approche, on immole un bccuf ou gion, il n'exerce cependant de fonctions sa-
un taureau aux mouches elles s'attachent cerdotales que relativement à la personne
au sang de la victime, et dès qu'elles sont du monarque. C'est lui qui procède à l'inau-
rassasiées,elles se retirent; au lieu que celles guration du nouveau sultan dans la cérémo-
de Pisé se retirent d'cties-mêmes, et sem- nie du sabre, qui tient lieu de couronne-
blent marquer la vénération qu'elles ont ment, et qui rcmptit à son égard la fonction
pour la divinité. It y avait encore un temple d'imam dans la prière funèbre. La charge (te
à Rome, où les mouches, selon Pline, n'en- moufti est censée donnée à vie, mais l'expé-
traient jamais c'était le temple d'Hercule rience démontre qu'il n'y a pas de dignité
vainqueur. Cependant on dit qu'Hercule plus chancelante et plus amovible. Le ca-
faisant un sacrifice à Jupiter, ne put jamais price du prince, ou la jalousie du grand vi-
chasser tes mouches et Paracelse dit que zir peut le précipiter de son rang alors il
Jupiter lui-méme n'avait pas ce pouvoir. est exilé dans une de ses terres, sans pou-
Les mouches se portaient en affluence aux voir en sortir, et y demeure inconnu et
sacrifices de Moloch, d'Astaroth et des au- ignoré jusqu'à sa mort. Un de ces malheu-
tres divinités des païens et les Juifs regar- reux disgraciés fut pilé et mis eu pâte dans
daient comme un augure heureux, que l'on un mortier de. marbre, par les ordres de
n'en vit jamais une seule dans le temple bâti MouradIV.
par Salomon. Dans l'origine, la dignité de moufti n'é-
MOUDËV1, célèbre déesse des Hindous. tait pas aussi éminente. Les ministres ou
Son véritable nom est Ma/ta-Z~t, la grande docteurs de la loi portaient tous indistincte-
déesse. Fot/. MAHA-DÉvt,DÉvf, DouRGA, ment ce titre. H y en avait un dans chaque
PARVATI KALI etc. Aux documents que ville principale, et celui qui résidait auprès
nous donnons dans ces articles, nous ajou- du souverain avait une certaine préémi-
terons ici que, sous le nom de Moudévi, nence sur les autres. Leur ofGce consistait,
quelques-uns la regardent comme la déesse non pas à interpréter à leur gré les pré-
de la discorde et de la misère. Les Hindous ceples du Coran et les lois canoniques, mais
prétendent que celui qui serait protégé par' à les annoncer, à les publier, à les faire
elle ne trouverait pas un grain de riz pour connaître à tous ceux qui avaient recours à
apaiser sa faim. On la peint de couleur leurs lumières. C'était une espèce de con-
verte, et on la représente montée sur un âne, sultation qu'on leur demandait sur des points
et portant en rnafn une bannière sur la- analogues à l'ordre moral, civil et criminel,
quelle est l'effigie d'un corbeau. aux dogmes et aux pratiques du culte reli-
MOUFTf (2), ministre de la religion, re- gieux. Toujours dirigées par la loi, ces dé-
gardé comme le souverain pontife de la loi cisions étaient consacrées sous )e nom de
musulmane, particulièrement dans l'empire fetwa, qui répond à sentence ou pronotc~ lé-
othoman. It est encore appelé faiseur de lois, gal de là dérive le nom de moM/'<i, celui qui
oratle des jugements, prélat de l'orthodoxie, décide.
etc. Le jour de son installation, le sultan le Ces docteurs, malgré l'importance et la
revêt d'une riche pelisse de martre zibeline, grandeur de leurs fonctions, n'occupaient
et lui fait un présent de mille écus d'or. A cependant que le second rang dans l'ordre
peine est-il installé, que les ambassadeurs, hiérarchique. Dans la capitale comme dans
les agents des paschas viennent le féliciter, les provinces, ils cédaient le pas aux cadhis
et lui font un présent d'environ 5000 écus. qui sont les'juges ordinaires de chaqueville.
Tout dans l'empire est soumis à son autorité, Cet ordre fut admis chez les Othomans, dès
parce qu'il est lieutenant absolu du sultan, l'origine de leur empire, et on l'observe en-
pour les atTaires qui concernent la retigion core aujourd'hui dans toutes les provinces
et la justice civile; et le Grand-Seigneur ne il n'y a d'exception que pour la capitale,
prononce aucune condamnation capitale dont le moufti est le plus haut chgnitaire ec-
sans le consulter. Le respect que le souve- ctésiastique.
rain porte à ce personnage sacré va jusqu'à Il en est de la Perse comme des provinces
se lever lorsqu'il le voit venir, et à faire sept de la Turquie la fonction du moufti se re-

(<) Article du Dictionnaire de Noë). ~) Un écrit aussi MM~i M«w~"i. 'MMpA;< pt<
.!)lCT)ONN.DES HtUGtONS. HL ?
9 DICTIONNAIREDES REL)C!ONS. ?~
duit à résoudre tes cas qu'on lui propose, et doue, qui fut tué par la déesse Dévi,tors de
à donner son avis sur les consultations des la guerre des Géants. Fo; DÉv).
juges, qui le suivent ou le' modifient comme MOUNDA PËNNOU, dieu des citernes,
il leur platt. Cette dignité est conférée par le chez les Khonds, peuple indien de la côte
roi, qui le choisit parmi les hommes les plus d'Orissa. lis recueillent soigneusement l'eau
savants; mais il a soin d'étiré celui qu'il des ruisseaux qui leur est nécessaire pourles
juge le plus accommodant dans ses déci- irrigations, au moyen de petites digues ap-
sions, pour pouvoir dans l'occasion l'inlluen- pelées moM~do, construites grossièrement
eer à son gré. auprès des sources et ils offrent fréquem-
MOU! ou Nom ATOUA, le dieu maître du ment des brebis et des oiseaux en sacrifice
monde, selon la croyance des Néo-Zéiandais Mounda Pennou, sous un arbre voisin, pour
quelques-uns le confondent avec Mawi- le prier de préserver la levée.
ranga-rangui. On le retrouve à Tonga MOUNGOUSCH, esprits inférieurs et mé-
a Le monde, dit Marmer, repose sur Moui, chants de la cosmogonie mongole on leur
le plus colossal des dieux. Moui n'inspire ja- attribue les deux sexes.
mais personne, n'a ni prêtres, ni autels, est MOUNL Les Hindous désignent par ce
constamment couché, et se tient toujours nom les saints, les moines ou religieux, les
dans la même position. Arrive-t-it un trem- pénitents, et en général tous ceux qui ten-
blement de terre, on suppose que, trouvant dent à la plus haute perfection. Quelquefois
sa posture fatigante, Moui essaye de se met- ce terme est synonyme de celui de richis, et
tre à son aise. Alors le peuple pousse de désigne les anciens sages des temps mytho-
grands cris et frappe la terre à coups redou- logiques. Les Mounis des temps modernes
blés, pour l'obliger à se tenir tranquille. sont ceux qui se livrent à toutes les prati-
Sur quoi est-il couché? c'est ce qu'on ignore, ques de la pénitence la plus austère. «Quand
<t on ne hasarde même aucune supposition le sage, dit le Bhagavat-Guita, a renoncé à
à cet égard car, disent les indigènes, qui tous les désirs qui peuvent agiter l'esprit,
pourrait y aller voir ? x content de lui-même, il est calme dans t'in-
MOUKOUNDA, demi-dieu des Hindous, un fortune les votuptés n'ont point d'attraits
des compagnons de Kouvéra, dieu des ri- pour lui exempt d'amour, de haine, de co-
chesses it est la personnification d'un des lère, il médite avec constance il est un vrai
neuf trésors do ce dieu. C'est encore un des ~OMKi. » On ne saurait se faire une idée de
surnoms de Ftc~HOM. Ce nom signiue celui la multiplicité des tortures que ces malheu-
reux s'imposent. Ccux-ei chancellent sous
qui donne l'émancipation.
nom que l'on le poids de lourdes chaînes qui tes meurtris-
MOUKTA-KATCHHAS,
donne dans l'Inde aux sectateurs de Boud- sent ;ccux-!à s'emprisonnent à perpétuité le
dha, par allusion à une particularité de leur cou dans d'énormes cot!iers de fer les uns
l'habitude de se suspendent aux arbres par des cordes ou
habillement) apparennnent des chaînes, et vivent souvent dans cette
porter l'ourlet ou la bordure inférieure du
posture,sans aucun appui pour reposer leurs
vêtement, détroussée ou traînante. Mo«~a
en sanscrit signiGedctié, et Ao~c/t/M, bordure membres, pendant des mois entiers les au-
inférieure du vêtement. Voy. BOUDDHISTES. tres restent durant plusieurs années au
ou MouKTAVASANAs, même endroit dans la plus compiète immo-
MOUKTAMBARAS
bitité et les yeux tournés vers te soleil. H y
nom que les Hindous donnent aux Djainas,
en a qui marchent avec des chaussures gar-
par attusion à la nudité de l'ordre rigide nies intérieurefncnt de pointes acérées, ou se
d'ascétiques composant cette secte. Le pre- font emprisonner dans une cage de fer qui
mier signifie o~<Mspar les régions de <'o<Mos-
leur enferme tout le corps, depuis le cou
p/t~re, et le second d~/t'~r~ dtt fardeau d~
jusqu'aux chevilles, de façon qu'il leur est
e~/eMe~. Foy. DjAiNAS. de se coucher ou de s'asseoir.
un des noms de Siva, impossible
MOUKTASWAMt, D'autres demeurent tes bras éicvés au-des-
troisième dieu de la triade hindoue il signi-
2 sus de la tête, pendant des mois entiers, sans
fie seigneur de l'émancipatiun. les ah tisser jamais, de sorte qu'à la fin les
MOUKT<t<~ra<toM; c'est, suivant lesHin- cartilages s'étant sotidifiés, i)a ne pourraient
dous, la béatitude finale, obtenue au moyen plus le faire, quand même ils le voudraient;
de la parfaite connaissance de Brahma elle d'autres enfin se font enterrer vivants dans
consiste en l'identification avec la Divinité, des sépulcres et y restent des semaines en-
et l'absorption dans son essence, sans ce- tières san' prendre la moindre nourriture.
pendant exclure le sentiment de ce bon- MOUHA, nom d'un démon tué par Vich-
lieur. nou de là t'épithète de .M~Mrar<p&t(, en-
MOULLA, espèce de- prêtre musulman. nemi de Moura, donnée à Vichnou ou a
Foy. MoLLA. Krichna.
MOUMEN, mot arabe qui signifie vrai MOtJRADtS. ordre de religieux musulmans,
croyant, fidèle c'est le titre que prennent fondé par Mourad Schami, mort à Constan-
les sectateurs de Mahomet. Les khalifes tinople, t'an 1132 de t'hégire (1719 de Jésus-
étaient autrefois quatinés d'Fmif~-mottmt- Christ.)
nin, chefs des croyants ce que nos histo- MOURAU, confrérie de filles hindoues,
riens du moyen âge ont corrompu en ~7:- consacrées au culte deKhande-~ao, dans le
raMio/t'K. temple de Djédjourj elles y sont offertes
MOUNDA démon de la mythologie hiu- par leurs parents, dès qu'elles sont devenue!
73i MOU MOZ 7M..
nubiles, afin de s'y prostituer en l'honneur nemt des hommes, le craignent beaucoup et
de cette divinité. Ces mouralis sont au nom- ne lui rendent aucun hommage.
bre de douze. Le révérend J. Stevenson ob- MOUSSAPH, c'est-à-dire o;OM~; les Juifs
serve cependant que cette insulte à la mo- modernes donnent ce nom à une prière ajou*
ratc publique, sous le voite de la religion, tée qu'on récite le samedi et les jours de
est loin d'être approu.yée par la partie la fête, ainsi que le premier de chaque mois.
plus saine de la population. Elle renferme tes paroles du sacrifice sur-
MOUSA ou MOUSSA (Moïse), le septième numéraire qui se faisait autrefois dans le
des imams légitimes, vénéré par les Schiites temple à pareil jour.
comme un saint et un martyr. H était le se- MOUTH, 1° divinité synenne, adorée dans
cond fils de l'imam Djafar, qui lui transmit ta l'ito de Sàmothrace. C'était le dieu de la
succession à l'imamat, parce qu'lsmaïl, son mort, d~nt il portait le nom (ma JM~Mt/t en
fils aine, était décédé. Toutefois les enfants phénicien signifie la mort).
d'Ismaït~nt eu des partisans qui voulaient 2" Chez les Egyptiens, Mouth était le nom
que la succession de l'imamat fût perpétuée. de la déesse mère, qui. avec Amou-Ra, son
dans la branche a!née ils formèrent une époux, et Khons, son fils, formait la triade
secte nombreuse sous le nom d'Ismaéliens suprême, adorée principalement à Thèbes;
(Voy. cet article). Mais le khalife Haroun el- ce sont eux qui s incarnèrent sur la terre
Haschid lui-même regardait Mousa comme sous les noms d'Osiris, tsis et Horus.
le véritable héritier des droits d'Ali; car il MOUTtEU, ou comme l'on prononçait
l'attira à B;)ghdad, dans la crainte que sa autrefois, monter nom formé du latin wo-
présence à Médine n'occasionnât destrou- naslerium, dont on se servait anciennement
bles, puis enfin le 6t empoisonner quel- pour désigner les coùvente, les monastères,
que temps après, t'an 183 de l'hégire. Fo< ou simplement les églises.
IMAM. MOU) 1NOU, prêtre, ou ganga du Congo,
MOUSAWÎSt sectaires musulmans, appar- en Afrique il prend le titre de roi de l'eau,
tenant à l'hérésie des Schiites. Its soutien- et fait accroire aux nègres qu'il tire de l'eau
nent que l'imamat a passé de Djafar à son des remèdes et des préservatifs contre les
fils Mousa, et non point à Ismaït l'a!né, par- maladies. Lorsque des malades s'adressent
ce que celui-ci était dccédé avant son père. à lui, il les conduit sur le bord d'une riviè-
Ils avancent que Mousa n'est pas'mort, et re, y jette une cruche vide en marmottant
que c'est lui qui est l'imam dont on doit at- quelques paroles, la retire pleine d'eau un
tendre le second avènement. On tes nomme instant après, et la distribue aux infirmes
aussi ~Fo/f~ de ~oca/a, arrêter, parce comme un remède souverain.
qu'ils arrêtent la succession des imams à MOZDAtUS hérétiques musulmans qui
Mousa, au lieu de la continuer jusqu'au suivent la doctrine d'Abou-Mousa Isa, fils
douzième, qui est Mohammed, le Mahdi à de ~tbah, surnommé Afo.:dar (Pococke et
venir. Maracci ont Merdad ou Met-dar). C'était un
MOUSIMOS, fête des âmes, célébrée par homme d'une dévotion extraordinaire qui
les peuples voisins du Monomntapa, en Afri- lui valut le surnom de Moine des Motazates
que. Les âmes des gens de bien paraissent Il enseignait que Dieu peut mentir et com-
être les seules divinités de ces tribus et les mettre l'injustice, sans que sa divine ma-
nègres ont une confiance aveugle dans les jesté en soit aucunement blessée; que la
oracles qu'ils croient rendus p;'r ces morts. même action peut être produite par deux
C'est le monarque qui détermine tes fêtes agents, sans doute Dieu et t'homme,à à la
qui doivent avoir lieu en l'honneur des Mou- manière de la génération que quiconque
simus. On irnmole alors des grands sei- avance que l'on verra Dieu des yeux du
gneurs du pays aux ancêtres du prince. corps, sans distinction de la manière dont
MOUSKABIS, secte orientale, composée cela aura lieu après ta résurrection, est un
d'individus demi-juifs, demi-musutmans. infidèle, et que douter de t'inCdétité d'un
Leur chef était un juif appelé Mouaka, qui tel homme, c'est être soi-même infidèle. It
excita une sédition et fut tué dans le terri- introduisit le premier, parmi les Motazales,
toire de Com. Ces sectaires reconnaissaient la doctrine de la création du Coran if sou-
Mahomet pour prophète, et avouaient la vé- ten:tit que sa réduction n'avait rien d'extra-
rité de sa mission mais ils la bornaient aux ordinaire, et à quoi l'homme ne puisse at-
Arabes et à tous les autres peuples, a l'ex- teindre que, loin que son éloquence sur-
clusion des Juifs, .parce que, disaient-ils, tes passe les facultés des mortels, on peut l'imiter
Juifs avaient une religion révélée. Ils disaient et même le surpasser qu'il pourrait se
que celui qui adressa la parole à Moïse était trouver parmi les Arabes un homme assez
un ange envoyé de Dieu, et que c'était à cet habite et assez éloquent pour composer une
ange qu'on devait attribuer toutes les actions œuvre semblable, si un certain respect n'em-
qui sont attribuées à Dieu dans la Bible, pêchait généralement les savants de préten-
parce que Dieu est trop étevé au-dessus de dre à cette distinction. Mahomet ayant dit
toutes choses, pour qu'on puisse l'assimiler que celui qui soutiendrait que te Coran
à l'homme, ou lui attribuer quelqu'une des av;)it été créé, devait être regardé comme
quatités qui conviennent à t'humanité. un impie et ua inGdèto,on peut juger com-
MOUSOUKKA, nom que les nègres, voi- bien les Musulmans orthodoxes deva'ent
sins dé la côte du Monomotapa, donnent au avoir en horreur ceux qui défendaient une
génie du mal. Ils le regardent comme ~'cn- erreur aussi coupable, selon eux c'est pour-
78S i)tCTtO'<NA!RE DES HEUGtONS.
quoi il ne faut pas s'étonner que certains en effet est doucement émae, lorsque du
khalifes aient suscité des persécutions terri- fond de son lit et à la lueur du crépuscule.
nes contre ces sectaires, et qu'ils les aient on entend des voix mélodieuses prononcer
punis de mort, lorsqu'ils ne voulaient pas et répéter ensemble ces paroles Venez J la
rétracter cette hérésie. Cependant Mozdar prière. venez au temple du ~<t~M(;la prière est
objectait à ceux qui l'accusaient d'hétéro- à pr~rer au sommeil. o Foy., à l'article
doxie, que reconnaître lé Coran comme EzAN, la formule de cette annonce.
éterne), c'était détruire la notion même de MUGGLETONIENS. Vers le milieu du
Dieu, puisque l'on admettait ainsi deux êtres xvir siècle, un tailleur anglais, Louis Mug-
coétern~ets. D'autres cherchèrent un -milieu gleton, se donna pour un prophète qui avait
entre l'opinion qui faisait le Coran un livre ie pouvoir discrétionnaire de damner et de
existant de toute éternité, et l'autre opinion sauver, selon son bon plaisir. Lui et son as-
qui )o considérait comme créé postérieure- socié Rceves étaient les deux témoins annon-
ment. Dieu, disaient-ils, a conçu de toute cés dans l'Apocalypse, qui paraîtront à la
éternité le Coran dans sa pensée, mais il fin du monde. Reeves assurait que Jésus-
conserve cette cecvre typique dans le ciel;; Christ, du haut de sa gioire, lui avait dit
celle que nous possédons n'en est qu'un re- Je t'accorde le don d'intelligence des Ecri-
flet ou une ombre qui est notre production tures, plus que ne l'eut jamais aucun mor-
et qui nous appartient; si c'était la même tel je t'ai choisi pour mon dernier envoyé
Œuvre, il s'ensuivrait que le même être peut dans ce monde terrestre, qui est livré à !'in-
se trouver en même temps dans deux lieux crédulité et je t'ai donné Louis Muggleton
différents, ce qu'on ne peut soutenir sans pour être ton organe.
absurdité.' « A ces délires les sectateurs de Muggle-
MOXETTE. C'est )e nom que l'on donne au ton en ajoutaient d'autres ils niaient la
camnit des évoques et des chanoines il est Trinité. Dieu, qui de toute éternité est un
interdit à tout autre clerc de le porter. La être spirituel, avait apparu et souffert sous
mofette est ronde, et couvre seulement )cs une for)ue humuine mais le prophète Ëiio
épaules en descendant jusqu'au coude. Ce avait été cntevé dans un tourbillon, et porté
qui distingue princip:))cment la mozettc du dans le ciel pour y représenter Dieu pendant
camai!, c'est que t.) première n'a de capu- qu'il était sur la terre. Kn 1695, fut imprimé
chon que pour la forme; car il est si petit en angtuis un ouvrage intituté Les principes
<)u'it est incapable de servir. La mozette des Mtt«/y/e<ontgH~ victorieux, qui est Ut:e répli-
évéques est violetle, celle des chanoines est que à un adversaire. On y voit qu'ils avaient
noire et communément doubtée d'écariate, très à cœur la liberté de conscience; et à
quelquefois eUe est garnie d'hermine. l'occasion de ceux qui la violent, l'auteur
MUDBEN, une des divinités malfaisantes assure, qu'au jugement de Dieu, beaucoup
des .'mciens Lapons. de personnages ici-bas réputés hérétiques,
MDDEHHIS. Ce sont, chez les Turcs, les seront reconnus saints, et beaucoup de ca-
professeurs de ces académies ou eoHéges, nonisés comme saints seront classés au nom-
<n~?' que les princes othomans ont fait bre des démons.
é!e< cr auprès des mosquées. Us sontchargés « Muggleton étant mort en 1697, âgé de
d'y enseigner le droit civil el le droit canon. quatre-vingt-huit ans, sa secte était agoni-
Le Muderris de la mosquée de Soliman est te sante dans les commencements du xvm' siè-
premier de ces professeurs, et parvient sou- c)c. H parait néanmoins, par l'ouvrage de
vent à la dignité de Motta. Sinclair, que des membres de ce petit trou-
MUEZZIN, crieur public des Musulmans, peau sont disséminés en Ecosse et Nightin-
chargé d'annoncer les prières canoniques, du gale, dans un livre publié en 1821, dit qu'ils
haut des minarets, d'appeler le peuple à la existent encore, mais en petit nombre.
tnosqnéc, et d'y psalmodier des prières sur (Histoire des sec<Mre/t'~MttSM, tome V.)
une certaine modulation. Les Muezzins pré- A~C/F.E'Z!, un des noms de Vulcain il
posés à ces annonces excellent ordinaire- parait être pour MM/c:/er, parce que ce dieu
ment par la mélodie de leur voix et les ac- a l'art de dompter et d'amotiir le fer (mulcet
cents agtéabtes de leur intonation. Montés /e/tt<m) p:*r le moyen du feu.
sur les galeries qui environnent les minarets, MULHPHANTS, nom que l'on a donné
ils entonnent i'Ezan, tournés vers iaMccque, à certains hérétiques sortis des' nouveaux
les yeux fermés, les deux mains ouvertes et Adamites; on les a ainsi appetés,parce qu'ils
étevées, !es pouces dans les oreilles. Dans prétendent que la multiplicatiun des hom-
cette attitude, ils parcourent à pas lents, la mes est nécessaire et ordonnée; ils se sont
petite galerie, en continuant la formule confondus avec les Anabaptistes.
prescrite. Le calme et le silence qui règnent MUMBO-JtJMBO, simulacre des Nègres.
dans des villes où l'on n'est jamais troubié ni Fo; MOMBO-JOMBOet MAMA-KOMBO.
par le son des cloches, ni par le bruit des voi- MUNYCHiËS, fête que les Athéniens cé-
tures, portcntau loin la voix de ces Muezzins lébraient le 16 du mois de ?M:tH)/e/OM, dans
dans toutes les heures canoniques, mais sur- le port de AfttMt/c/ue. en l'honneur de Diane
tout dans celle du matin vers i'aurore. « Ces surnommée ~MM</c~)e':Me. Cette déesse y
annonces périodiques, dit Mouradgea d'Ohs- avait un temple, qui était.un asile.
son, ont quelque chose de grand et de ma- MURCIE, déesse de la paresse, chez les Ro-
jestueux elles révei!tent la dévotion même mains. C'est elle qui était aux hommes toute
dM personnes les mcius religieuses. L'âme force et toute volonté d'agir. Son nom vient
785 MUS MUS 7S6
de murcus, tnttrcidi's, qui signtSe, stupide, 1.
jou'tsent ia cour céleste de leurs harmonieux
lâche. Elle avait une chapelle an pied da concerts. Leur histoire ne présente que des
mont Avent~n, appelé autrefois ~MrcMï. Ses traditions absurdes mais leurs-noms indi-
statues étaient couvertes de mousse pour quent leur origine. Il parait en effet que
exprimerla nonchalance.Quelques écrivains les premiers poëtes, frappés des beautés de
prétendent que Murcie u'est autre que Vé- la nature, selaissèrcntatler au besoin d'invo-
nus, et ce nom exprime la mollesse qu'elle quer les nymphes des bois,desmontagnes,des
inspire, et qui rend l'homme incapable de fontaines, et que cédant au goût de t'aHcgo-
rien f.iirf de grand et de généreux. rie, alors génératément répandu, ils les dési-
MURIÈS, espèce de saumure. Fcstus rap- gnèrent par des noms relatifs à t'inuuencc
porte, d'après Véranius, qu'elle était com- qu'elles pouvaient avoir sur les productions
posée de sel grossier, pilé dans un mortier, de l'esprit. Ils ne reconnurent d'abord que
mis ensuite dans une marmite soigneuse- trois Muses AM< Mnémé, ~<B~, c'est-
ment couverte et enduite de plâtre dans les à-dire la méditation ou la réflexion qu'on
interstices, et enfin cuit au four. Les Vestales doit apporter au travail, la mémoire qui
le coupaient ensuite avec une scie de fer, et éternise tes faits éclatants, et le chant qui
le jetaient dans une urne de terre qui était en accompagne terécit. A mesurcque l'artdes
Sans la chapehe extérieure de Vesta elles vers fit des progrès, on en personnifia les
remplissaient cette urne d'eau vive, et ve- caractères et les effets. Le nombre des Muses
na.ientypuiser toutes les fois qu'eUcs avaient s'accrut, et les noms qu'elles reçurent alurs
besoin d'eau dans les sacritices. Se rapportèrent aux charmes de la poésie, à
MUSAGÈTE, c'est-à-dire condnc<e!<r des son origine céleste, à la. beauté de son tan-
Muses surnom d'Apollon qu'on représen- gage, aux plaisirs et à la gaieté qu'elle pro-
tait souvent à la tête du collége des doctes cure, aux chants et à la danse qui relèvent
soeurs. On donna le même surnom à Her- son éctat, à ta gloire dont elle est couron-
cule, parce que. dit-on, en purgeant la terre née. Ces idées naquirent dans un pays bar-
des monstres qui la désolaient, il procura bare, dans la Thrace, où, au milieu de l'igno-
du repos aux Muses. Son culte fut apporté rance, parurent tout à coup Orphée, Linus et
de Grèce à Rome par C. Fulvius, qui lui ba- leurs disciples. Les Muses y furent hono-
lit un temple an cirque de Flaminius, où rées sur les monts de la Piérie et de là éten-
étaient aussi les neuf soeurs. Il les mit sous dant leurs conquêtes, elles s'établirent suc-
la protection d'Hercule, parce que le héros cessivement sur le Pinde, le Parnasse, t'Héti-
doit, par sa protection, assurer te repos des con, dans tous les lieux solitaires où les
Muses, c'est-à-dire des sciences, cites Mu- peintres de la nature, entourés des plus
nes à leur tour doivent cétébrer la vertu et riantes images, éprouvaient la chaleur de
la gloire du héros. L'Hercule Musagète est l'inspiration poétique.
caractérisé par une lyre qu'il tient d'une Le culte des trois Muses primitives fut,
main, tandis qu'il s'appuie de l'autre sur sa suivant Pausanias, établi dans la Grèce par
massue. les Aloïdes. Quelques-uns trouvèrent dans ce
MUSCARIUS, surnom de Jupiter.invoqué nombre la personnification des trois modes-
comme le dieu qui éloigne les mouches des de chant, savoir: la voix sans instruments,
sacriCces et des offrandes. C'est en ce sens le souffle avec les instruments à vent, et la
qu'il était appelé par les Grecs Apomyos. pulsation sur les cordes de la lyre. Cicéron
Fo< MOUCHES,APOMYOS,MYtAGORE.etc. ajoute une quatrième Muse aux trois pre-
MUSÉE, ancien poëte et phiiosophegrec, mières et la nomme J'e~to~, celle qui
antérieur à Homère, et qui passe pour dis- charme par son chant. Puis il nomme les
ciple d'Orphée. H était en même temps.pro- neuf généralement connues.
phète et théotogien. On lui attribue l'inven- Diodore donne aux Muses une origine as-
tion de la sphère, et il est l'auteur de poëmes sez singulière « Osiris, dit-il, aimait ta joie,
sur les Mystères, tes Préceptes, la Théogo- et prenait plaisir au chant et à la danse. Il
nie, etc. malheureusement ils sont tous avait toujours avec lui une troupe de musi-
perdus. lt serait très-possible que Musée ne ciens, parmi lesquels étaient neuf filles ins-
tût :)utrc que Moïse, prophète et tégisiateur truites de tous les arts qui ont quelque )'ap'
des Israélites, appelé en hébreu Moché <m port tamt~t~ue, d'où vient leur nom de mn<
A~ot< ses elles étaient conduites parApoUon.un
MUSÉES, fêtes que les Grecs célébraient des généraux du prince de là peut-être son
(~ t'honneur des Muses. Les Thespiens entre surnom de Musagète, donné aussi à Hercule,
autres la solennisaient tous les cinq ans sur qui avait été comme lui un des capitaines
le mont Hélicon. Les Macédoniens avaient d'Osiris. » Leclerc croit que la fable des Mu-
la même fête en l'honneur de Jupiter et des ses vient des concerts établis par Jupiter
Muses et la célébraient par toutes sortes de dans l'ite de Crête que ce dieu n'a passé
jeux publics et scéniqués qui duraient neuf pour le père des Muses que parce qu'il est
jours. le premier parmi les Grecs qui ait eu des
MUSES, déesses des belles-lettres, des concerts réglés, et qu'on leur a donné Mné-
sciences et des arts. Hésiode en compte neuf, mosyne pour mère, parce que c'est la mé-
toutes filles de Jupiter et de Mnémosyne, moire qui fournit la matière des poëmes.
déessede tamémoire. « Dans l'Olympe, dit-il, Ou a donné au mot ~t<~e plusieurs éty-
elles chantent les merveilles des dieux, con- moto~csditTerentes qui nous paraissent peu
naissent le passé, le présent, l'avenir, et ré- satisfaisantes nous croyons qu" co nom el-
t87 DICTIONNAIREDES RELIGIONS, 7gS
prime tout simplement le chant, et que son cédoine, qui passas pour .pur patrie r~M-
radical se retrouve encore dans le mot Mu- piades, du bourg de Thespie, près de l'Héli-
sique. Les noms de chacune des neuf Muses con ~Tt'ppocrentdes, de la belle fontaine
sont plus faciles à interpréter, et ils indi- d'Hippocrène, située au pied de t'Héticun
quent en général les fonctions réservées à Z<6~r! de la fontaine et de la ca-
chacune d'elles. verne de Libéthra, qui teurétaient consacrées
Clio signifie la gloire, parce qu'elle pro- dans la Magnésie, contrée de Macédoine;
cure une gloire immortelle à ceux qui sont Pimpléides, du mont Pimpla dans la Thra-
cetëbfés dans ses vers. Elle .préside à l'his- ce CastahdM, de la fontaine de Castalie au
toire. Euterpe, celle qui p~( cUe préside pied du Parnasse, etc., etc.
à la musique proprement dite, et aux instru- MUSPtLHEtM, un des trois mondes, qui,
ments à vent.-Thalie, la joie vive, surtout suivant la cosmogonie des Scaudinaves
celle qui règne dans les festins; elle préside sont situés au-dessus de la terre. LeMuspit-
à la comédie.– Metpomcne, celle qui se plaît heim est du côté du sud c'est un monde ar-
aux chants c'est la déesse de la tragédie. dent, lumineux, inhabitable aux étrangers.
–Terpsichore, celle qui se ~ftt< <a danse Surtur le Noir y tient son empire dans ses
son nom indique sa fonction.-Erato, l'ai- mains brille une épée flamboyante. H doit
fna~e; elle préside à la poésie lyrique et ana- venir à la fin du monde; il vaincra alors
créontiqne.–Potymnie. mx~ip~ct~ des tous lés dieux, et livrera l'univers aux
chants; c'est la Muse de la rhétorique. flammes.
Uranie, la e~M/e elle préside à l'astrono- MUSULMANISME, religion des Mahomé-
mie.–ËnCn Ca))ioj:e, désigne l'élégance du tans. Fo! ISLAMISME.
langage et préside à la poésie héroïque. MUSULMAN. Ce mot vient de l'arabe
Leurs noms et leurs fonctions sont consignés Moslem ou Moslim, qui peut se traduire
dans les vers suivants attribués à Ausone de plusieurs manières différentes, et cepen-
Clio gesta cffne'x <ra))s<tctf<«mpora reddit. dant exactes, car il signifie, dévoué au service
~e<pomenë<tagtcoproc<amo<m<Bsta6oatu. de Dieu, soumis d sa loi, ce<t<tqui se con~e en
Comica lascivo ~o)t<<e<.~t'~one 7'a<<o. /)tet<, celui qui est ef)<r~ (<MH~ voie dit salut
Du~r~ooMts ca/atMO~ Euterpe /?aO<'Msurgel. et de la paumais dans l'acception com-
T'o'pstc/tore n~cfxs cithoris H OM<.imperaf, aM~ef mune il a maintenant la valeur de vrai
P/e<;fr« gerens Eralo saltal pede, CH) mHM,vultu.
Carmina CnMiope ~tt i: heroica ma)t~a<. croyant, et il est opposé à ~a/if, et a ~/aAf/,
Pm?)t6 f<B<tniotus so'Ktatur el o~fa. qui signifient tMer~M/e et infidèle. Le pluriel
Signal cuncta manu, loquilui- Po/i)/nittM gestu.
arabe de ~o~un est ~o~tm~n, mais en per-
~/<'n<)~ApoH)tt«p vis /<as ntOL'etUHf/t~Me3/Hsas. san on dit au pturiet Mo~em~Kou ~M~ef-
7t! medto residens eo)np/ec<)iur ontnia ~/tœtus. mdn; c'est de là que.nous avons fait le mot
Les anciens ont regardé les Muses français ~MïM/maK. C'est le titre que pren-
comme des divinités guerrières, et les ont nent tous les sectateurs de Mahomet, qui
souvent confondues avec les Bacchantes, taxent d'inGdètes tous les autres peuples,
sans doute à cause de cette verve et de cette idolâtres, juifs ou chrétiens. Us sont très-
fureur poétique qu't'Hes inspiraient à ceux jaloux de ce titre, et ne soufTrent pas qu'il
qu'elles daignaient, favoriser. Non-seulement soit porté par tout autre qu'un sectateur de
elles furent mises au rang des déesses, mais leur croyance.
on leur prodigua tous les honneurs divins. Or, comme les mots ~fo~em, ~fM~M~Mat:,
On leur offrait des sacrifices en plusieurs signifient un fidèle ou celui qui est dans la
villes de la Grèce et de la Macédoine. Elles voie du salut, il s'ensuit qu'un chrétien doit
avaient à Athènes un magnifique autel. s'abstenir de donner cette qualification à un
Rome leur avait aussi consacré deux tem- Mahométan, car, en le faisant, il semble par
ples, et un troisième où elles étaient fêtées là convenir qu'il est tui-méme dans une
sous le nom de Camènes. Les Muses et les voie fausse et erronée; c'est pourquoi les
grâces n'avaient ordinairement qu'un tem- chrétiens du Levant qui se respectent ne di-
p)e on ne faisait guère de repas agréante sent jamais à un Turc Vous êtes musul-
sans les y appeler et sans les saluer le verre man ;mais, vous êtes mahométan. Cependant,
à la main. Les Muses passaient pour vierges comme cette dénomination ne tire pas, dans
et chastes; on les peint jeunes, belles, mo- nos contrées, à conséquence, et qu'elle est
destes, vêtues simplement. Apotton est à presque universellement reçue, nous n'a-
leur tête, la lyre à la main et couronné de vons pas fait difûcutté do donner fréquem-
laurier. Comme chacune d'elles préside à ment aux Mahométans, dans ce Diction-
un art différent, elles ont des couronnes et naire, le titre de Musulman; ot nous ne
des attributs particuliers, selon te goût du croyons pas avoir besoin de protester ici
peintre ou du sculpteur. que nous l'avons fait sans vouloir porter at-
Diverses fontaines, fleuves et montagnes teinte le moins du monde à la foi véritable
leur étaient consacrés, d'où elles sont sou- à laquelle Dieu nous a appelé et que nous
vent désignées sous différents noms poéti- avons le bonheur de professer. 7o! tsLA-
ques. Ainsi on les appelle Héliconides ou MfSMR.
Héliconiadés, du mont Héticon en Béotie; MUTA, c'est-à-dire muette, déesse du si-
Parnassides, da mont Parnasse dans ta Pho- tencc chez les Romains, qui célébraient sa
cide Aonides, de l'Aonie, contrée voisine de fête te 18 février.' !ts la confondaic'tt avec
la Phocide; C'<t~r«fM, du mont Cithéron Lara, mère des Lares. Quelques-uns ).'
dans l'Attique Piérides, de la Piérie en Ma- font fille du fleuve Ahnon, et racontent que
/M MYL MYO 790
Muta ayant eu l'indiscrétion de decouvrir à nions, t& même que t.i Baallis des Syriens,
Junon l'intrigue de Jupiter avec la nymphe t'~t'<a< des Arabes, f/Ms-At/tor des Egyp-
Juturne, le dieu irrité lui coupa la langue, tiens, la Mithra des Perses, la F~ftu~-E~faHt'e
et'donna ordre à Mercure dé l'emmener aux de la Grèce et de l'Asie Mineure. Eile avait
enfers. Comme elle était fort belle, Mercure sous ce nom un temple à Babylone, où les
en devint amoureux et l'épousa, persua- femmes étaient obligées de se prostituer
dé qu'une femme sans langue n'était pas un une fois dans tour-vie, mais aux étrangers
inconvénient pour un mari. C'est sans doute seulement. Elles allaient alors s'asseoir
pour cette raison que les Romains t'hono- dans le temple de Mytitta avec des couron.
raient comme déesse du silence, et ils joi- nes sur la 'etc. L'étranger choisissait celle
gnaient sa fête à celle des morts. Us l'invo- qui était à sa convenance, et lui jetait une
quaient surtout pour détourner d'eux la mé- pièce d'argent en lui disant C'est à ce prix
disance et empêcher les méchantes langues que je te rends favorable la déesse Mylilla. La
de leur nuire. Ovide donne, dans ses Fastes, femme choisie ne pouvait refuser cet argent,
une description plaisante des rices domesti- quelque modique que. fût la somme. C'est ce
ques qu'on accomplissait pour se mettre sous que rapporte Hérodole.
la protection de Muta « Une vieille, dit-il, Mylitta était la femme et la soeur de Bel
accompagnée de plusieurs jeunes filles, sa- elle représentait la déesse nature, expres-
crifie à tadéessedusitence.eta a bien de la sion de l'humide principe générateur de
peine à le garder elle-même. Elle prend avec tous les êtres. Son simulacre était assis sur
trois doigts trois grains d'encens, et les met un siège radié, vêtu d'habits splendides, avec
sous le seuil de la porte, dans l'endroit où un les fruits du pavot et de la grenade, emblème
rat s'est frayé un chemin secret. Prenant en- de sa fécondité la figure était vue de face,
suite sept fèves noires, elle les tourne dans position qui indiquait Je disque de la lune,
sa houcne après quoi, elle colle avec de la selon M. Raoul Hochette, et le corps s'ap-
poix ta tête d'un simulacre. Elle la pique puyait sur un lion devant lui deux chiens
~tvec une'aiguille. la couvre de menthe, puis s'étançaient Cm) sur l'autre en se croisant:
la jette dans le feu. Pendant que cette tête à ses pieds était un autel sur lequel étaient
brute, la vieille a soin de l'arroser par des placées des têtes de béliers, signe de l'équi-
effusions de vin. Elle donne à boire à ses noxc; à côté de lui une étoile et un crois-
compagnes une partie du vin qui reste, mais sant, signes du soleil et de ta lune. Cette per-
elle en boit elle-même plus que toutes les sonnification de l'élément femelle est passée
autres ensemble; jusqu'à ce qu'enivrée de avec tous les symboles dans la Mythologie
cette agréable liqueur, elle s'écrie Nous des Grecs.
avons enchaîné les langues de nos enne- Cependant cette déesse parait avoir subi
mis, et nous n'avons plus rien à craindre de des transformations assez nombreuses
leurs discours. » M. Lajadrcn trouve quatre principales, jus-
MUTINE, dieu du silence, dit Turnebo, ti<iécs par des monuments antiques, qui ca-
qui dérive son nom de Mutire, parler entre ractérisent quatre époques dans tesquettes
ses dents. Au reste, on ne trouve le nom de le mythe et le cutte de Mytitta ont été suc-
ce dieu ni dans les mythologues, ni dans les cessivement modifiés. Ces monuments sont
poètes. Le Dictionnaire de Trévoux dit qu'on 1° ceux qui représentent Mytitta avec tes
l'invoquait pour en obtenir le don de garder deux sexes féunis, ce qui la rapproche du
son secret et do retenir ses pensées cachées. Mithra persan, ou même l'identifie avec cette
t/yv~fr/~vt/s pM Mt/zY~~y/7 /A' [~. divinité; 2° ceux sur lesquels elle est repré-
dieu du silence chez les Romains. sentée avec le sexe féminin seulement
~t~YA~, Mt/rO, MUTUNUS, divinité mais avec le triple caractère de reine du
infâme des Romains; sans doute la même ciel, de reine de la terre et de reine des en-
que Priape. Les nouvelles mariées allaient fers 3° ceux qui sont consacrés à Mytitta
prier devant la statue de ce dieu et on ac- comme reine du ciel seulement; <f enfin,
complissait alors des rites peu honnêtes, ceux qui la reproduisent avec le caractère
comme les saints Pères l'ont souvent repro- de mère de l'Amour.
ché aux païens. MYOMANCtE, divination pratiquée au
Les Romains donnaient aussi aux Hermès moyen des rats et des souris. Les anciens
placés à t'entrée des palais, le nom de ~ttttnt tiraient des présages malheureux, ou de
l'utivi, les silencieux protêt tours. leur cri, ou de leur voracité. Elien raconte
MY1AGOHE ou MYtAGtUUS, génie ima- que le cri aigu d'une souris suffit à Fabius
ginaire. auquel les anciens attribuaient la Maximus pour se démettre de la dictature
vertu de chasser les mouches pendant les et, soton Varron, Cassius Flaminius,sur uu
sacrifices. Les Arcadiens dans leurs pareil présage,quittata charge de générât d~e
jours d'assemblée, commençaient par invo- cavalerie. Plutarque rapporte qu'on augura
quer ce dieu, et le priaient de les préserver mat de la dernière campagne de M. Marcet-
des mouches. Les Eléens encensaient avec lus, parce que des rats avaient rongé l'or du
constance les autels -de cette divinité, per- temple de Jupiter. Un Romain vint un jour
suadés qu'autrement des essaims de mouches fort enrayé consulter Caton, parce qu'un rat
viendraient infester leur pays sur la fin do avait rongé un de ses souliers. Caton lu!;
l'été, et y occasionner la peste. Voy. Apo- répondit que c'eût été un prodige bien plus,
MY!US.BÉEL-ZÉBUt, MOUCHES. étrange et un présage bien autrement im-
MYLITTA, la grande déesse des Babylo- portant, si son soutier eût rongé lé rat.
79< DICTIONNAIRE DES HEUOONS. 703
MYtUCËEN, surnom donné à Apollon, raissent avoir pris naissance en Egypte, pays
comme présidant à la divination par les par excellence, de la superstition et de t'idu-
branches de bruyère (en latin et en grec tatrie.
M)yr<ca), plante à laquelle on donnait l'épi- Il est certain que l'idolâtrie a eu sa source
'bêtede prophétique: on lui mettait alors primitive dans le symbolisme. Les premiers
une branche de cette plante à la main. législateurs, s'adressant à des peuples gros-
MVHIONYME, déesse aux dix mille noms: siers et demi-barbares, eurent le tort de leur
1° surnom d'tsis, parce qu'on la peint de représenter la divinité, les phénomènes de
mille manières différentes, suivant les diver- la nature, ceux de l'astronomie, de l'agri-
ses fonctions qu'on lui attribue. culture, et les autres connaissances néces-
,2° On pourrait donner le même nom à saires à la société, sous des images et des
Vichnou, second dieu de la triade hindoue, symboles qui frappaient les sens. Ces
parce qu'it a en effet mille noms, que plu- moyens et ces emb)èmes innocents dans
sieurs de ses adorateurs se font un devoir leur but, eurent des suites fâcheuses ils
de réciter chaque jour. corrompirent la religion qui jusqu'alors
MYRTE, arbrisseau consacré à Vénus, avait été pure, simple et conforme à la révé-
parce qu'il lui avait été d'un grand secours lation primitive l'ignorance et la supersti-
dans une occasion racontée par Ovide. '< La tion convertirent en autant de divinités les
déesse étant sur le bord de la mer, dit-it dans figures allégoriques et peu à peu le peuple
ses Fastes, occupée à sécher.ses beaux che- fut tellement infatué des dieux qu'il s'était
veux, elle aperçut de loin une troupe de sa- faits, qu'il perdit entièrement le sens primitif
tyres, et trouva un abri sous des myrtes des symboles qu'il avait divinisés. Tout le
touffus qui la dérobèrent à leur pétulance. monde oriental fut entraîné à un culte ab-
En mémoire de cet événement, elle affection- surde, rendu soit à la matière soit à des êtres
'<a cet arbrisseau, et voulut que, dans le bain, purement idéats il vit des dieux partout, il
les dames fussent couronnées de myrte. » divinisa toutes les passions, en un mot il se
Les couronnes de myrte se donnaient précipitadans les superstitions les plus mons-
aussi aux dieux Lares, au moins dans les trueuses. Cependant les gens les plus sensés
maisons peu fortunées, s'il faut s'en rappor- sentirent la nécessité de ramener la religion
ter à Horace. A Athènes, les suppliants et à sa simplicité et à sa vérité première mais
les magistrats portaient des couronnes de pouvaient-iis entreprendre d'ôter à la multi-
myrte, aussi bien que les vainqueurs dans tude ses dieux et ses fêtes? N'aurait-ce pas
les jeux Isthmiques. Le myrte était aussi été le moyen de froisser les intérêts et les
consacré aux nymphes de la mer. passions..ll eût fallu une mission cétestepour
MYSIES, fêtes ridicules que tes Grecs cé- ce grand oeuvre et cette mission était réser-
lébraient en l'honneur de Gérés elles étaient vée au christianisme, qui eut à lutter pen-
ainsi nommées parce qu'elles avaient lieu dant trois siècles contre le paganisme orien-
dans un temple que Mysias, Argien, avait ta), et qui aurait infailliblement succombé à
bâti à la déesse dans le voisinage de Pallène. la tâche, s'il n'eût été soutenu par la puis-
Elles duraient trois jours. Au troisième, les sance de son divin auteur. Les sages des an-
femmes chassaient du temple les hommes et ciens temps crurent donc qu'il était plus pru-
les chiens, et s'y renfermaient pendant la dent de rechercher ensemble les vérités en-
journée et la nuit suivante avec les chien- vetoppées sous les symboles, d'étudier le
nes. Le lendemain, les hommes revenaient sens des cérémonies, de remonter s'il était
voir les femmes dans le temple, ce qui don- possible à l'intention du législateur, enfin
nait lieu à beaucoup de plaisanteries de part de débarrasser la religion de cet océan d'er-
et d'autre. reurs et de mensonges dans lequel elle était
MYSTAGOGUE. C'était celui qui, chez les plongée. Lorsqu'ils crurent avoir trouvé la
anciens, amenait les initiés à la connais- vérité, ils sentirent le danger qu'il y aurait
sance des mystères. On donnait ce titre à à la communiquer au vulgaire, peut-être
l'Hiérophante même que quelques généreuses tentatives
MYSTAGOGIE, initiation aux mystères. faites dans ce sens eurent un résultat fa-
Les chrétiens orientaux ont donné ce nom tal ils résolurent alors de ne communiquer
aux cinq livres des catéchèses de saint Cy- teurs découvertes, vraies ou prétendues,
rille de Jérusatem, dans lesquels il traite de qu'aux hommes choisis, sur la discré-
la grandeur du sacrifice de la messe. On le tion desquels ils pouvaient compter de là,t
trouve aussi employé par saint Jean Damas- les épreuves, de ta les serments redou-
cène. tables, de là enfin ces nouveaux symboles
MYSTÈRES, 1' cérémonies secrètes qui qui amenaient graduellement l'initié à la
faisaient partie de la religion des anciens connaissance de ce qu'ils appelaient les
païens. Elles étaient pratiquées en l'honneur mystères. It y eut alors deux religions
de certains dieux, et le secret n'en était l'une publique et suivie par la multitude,
connu que des seuls initiés, qui n'y étaient qui n'était qu'un amas confus de fables et
admis qu'après de longues et pénibles épreu- de symboles dont le peuple avait perdu le
ves il y allait pour eux de la vie s'ils le sens, et sur lequel il avait pris le change;
révélaient aux profanes. On les appelait l'autre particulière et secrète, qui n'était
mystères, non qu'ils continssent rien d'in- connue que des prêtres et des seuls initiés.
compréhensible, mais parce que la connais- 'Or ce secret a été bien gardé; aucun des
SMve en était dérobée au vulgaire. Ils pa- initiés n'a Mvété les mystères quetquës-un~
?t~ MYS MYS 794
nous ont bien laissé des détails plus ou de quelque autre mystère, on se servait de
moins circonstanciés sur les épreuves et sur*r termes couverts, dont les chrétiens seuls en-
certaines cérémonies mais il ne s'en est pas tendaient le sens. Ce secret des taystèrea
trouvé un seul qui ait révélé clairement à la donna lieu aux païens de débiter les calom-
postérité la doctrine secrète. Cependant la nies les plus atroces sur les premiers chré-
plupart des anciens philosophes grecs et la- tiens et comme, dans les autres religions,
tins s'étaient fait initier à quelques-uns de la plupart des mystères cachaient des infa-
ces mystères; aussi voyons-nous que leurs mies, on jugeait que les mystères des chré-
écrits s'en ressentent, et nous pouvons y ad- tiens n'étaient pas plus innocents. Ainsi se
mirer souvent une doctrine et des dogmes repandit cette fable, que les chrétiens, dans
qui échappent presque matgr.é eux et qui ne leurs assembtées nocturnes, tuaient un en-
sont pas ceux du vulgaire. On voit par fant pour le manger, après l'avoir fait rôtir
exemple que s'ils parlent des dteua; comme et couvert de farine, et avoir trempé leur
réellement existants, ils n'usent de cette for- pain dans son sang ce qui venait manifes-
mule que pour se conformer à l'opinion du tement du mystère de l'Eucharistie mat en-
vulgaire; mais quand ils écrivent philoso- tendu. On disait encore qu'après leur repas
phiquement, ils emploient volontiers le sin- commun, où ils mangeaient et buvaient
gulier leur mépris pour les idoles perce avec excès, on jetait un morceau de pain à
quelquefois malgré eux. On sent que bien un chien attaché au chandelier que ce
souvent ils n'osent pas dire tout ce qu'ils sa- chien, en s'élançant, renversait la seule
vent. Ainsi lorsque Cicéron dit en parlant lampe qui les éclairait; et qu'ensuite, à la
des mystères d'Eteusis « Quand ces mystè- faveur des ténèbres, toute l'assemblée se li-
res sont expliqués et ramenés à leur vrai vrait brutalement à la plus honteuse pro-
sens, il se trouverque c'est moins la nature miscuité. Les Juifs furent les principaux au-
des dieux qu'on nous y apprend, que la na- teurs de ces (a)omnies et, quelque absur-
ture des choses, » on voit qu'il ne s'exprime des qu'elles fussent, le peuple les croyait, et
qu'à demi-mot, et qu'it taisse seulement en- les chrétiens en étaient réduits à se justifier.
trevoir ce qu'il ne lui était pas permis de L'exempte des Bacchanales, où, deux cents
publier; mais il est un peu plus explicite ans auparavant, on avait découvert des cri-
dans un autre endroit < Par le secours do mes horribles, persuadait en générât qu'il
ces mystères, dit-il, nous avons connu les n'y avait point d'abomination qui ne pût s'in-
moyens de subsister; et les leçons qu'on y troduire sous le prétexte de la rétinien.
donne ont appris aux hommes, non-seule-. On appelle encore mystères les dogmes et
ment à vivre dans la paix et avec douceur, les vérités de ta religion chrétienne, parce
mais même à mourir dans l'espérance d'un qu'ils sont, non pas opposés à la raison hu-
meilleur avenir. » Ces dernières paroles maine, mais supérieurs à l'ordre naturel
sont remarquables, aussi bien que ces vers des choses physiques, et parce que l'esprit
de Pindare, cités par saint Clément d'Alexan- de l'homme ne saurait les concevoir et les
drie «Heureux celui qui, après avoir vu comprendre dans leur plénitude et leur éten-
ces cérémonie!), descend dans les profon- due. Les principaux mystères sont ceux de
deurs de la terre U sait la fin de ta vie, il la Sainte-Trinité, de l'Incarnation du Fils de
sait le commencement donné par Jupiter. » Dieu, de la Rédemption du genre humain
Toutefois comme les meilleures institu- par la mort du Christ, de l'Eucharistie et des
tions finissent par se corrompre, les mystè- sacrements en général, du péché origine),
res ne purent échapper à cette loi générale. de la grâce et de la prédestination, de la ré-
Plusieurs dégénérèrent en infamies favori- surrection des morts, etc.. etc.
sées par le voile religieux, et quelques-uns Dans la vie de Jésus-Christ on distingue
se solennisaient dans des grottes et au sein les mystères joyeux, savoir: 1° son incarna-
des ténèbres, plus propres à receler des cri- tion dans le sein de la sainte Vierge 2" ta
mes qu'à célébrer des cérémonies religieu- visite faite par Marie à sainte Elisabeth 3'
ses. Chacune des divinités principales avait la naissance de Jésus-Christ; sa présen-
ses mystères particuliers; les plus célèbres tation au temple 5° sa dispute avec les doc-
étaient ceux de Bacchus, de Cérès et d'Isis. teurs on pourrait y joindre l'Epiphanie on
~Ot/. D)ONYS)ADES. ELEUSUttES, MtTH!UAQOES, l'adoration par tes mages. Les mystères
BONNE-DÉESSE, TsESMOPaORtES, INITIATION douloureux, qui sont: 6° sa prière et son
ÉGYPTIENNE,etc. agonie au jardin des Olives 7° sa flagella-
2° Dans l'Eglise chrétienne, on donnait le tion 8*son couronnement avec des épines 9'
nom de tn)/<tcre< aux sacrements, qui, dans le portement de la croix 10° sa crucifixion
les premiers siècles étaient cachés avec et sa mort.–Les mystères glorieux, qui
grand soin, non-seulement aux infidèles, sont li° sa résurrection 12° son ascension
mais encore aux catéchumènes. Jamais on au ciel 13" la descente du Saint-Esprit; H."
ne les célébrait devant eux on n'osait pas t'assomption de la 15" le cou-
sainto.Vierge;
même raconter en leur présence ce qui s'y ronnement de Marie dans le ciel. Les deux
passait, ni prononcer les paroles soten- derniers n'appartiennent point à Notre-Sei-
nelles, tti parler sur la nature du sacrement. gneur Jésus-Christ; mais ceux que nous
On prenait tes mêmes précautions dans les venons de citer sont honorés sous le nom
livres qui traitaient de la religion. Lorsque, des quinze mystères du rosaire. Les deux
dans un discours public on dans un écrit, derniers pe.avent être remplacés par la ses-
on était obligé de parler de l'Eucharistie ou sion de Jésus-Christ à la droite de Dieu le
79S DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 796
Père, et son second avènement pour juger ~OM~ftf, ou mourir; celui de sainte Cathe-
tous les hommes. rine de Sienne, qui enchérissait encore sur
Enfin on a donné, dans le moyen âge, le- cette bienheureuse et disait Ne pas mottnr,
nom de mystères à des représentations ou mais celui de saint François Xavier,
~OM~-tr;
d ouvrir sa soutane pour ne pas
dialogues composés sur les différents mys- obligé
tères de la religion, et particulièrement sur suffoquer de consolations intérieures, et de
la passion de Jésus-Christ; ils furent l'ori- dire à Dieu C'est assez, Seigneur, c'est assez.
Nous pourrions citer une multitude de faits
gine <iu théâtre français. mais nous n'avons point à nous
nom que les semblables;
MYSTHS, c'est-à-dire voités en occuper; il n'entrait nullement dans l'in-
Grecs (tonnaient à ceux qui étaient initiés tention de ces saints personnages ('idée de
aux petits mystères de Gérés; ils ne pou- faire école. Citons seulement les princi-
vaient aller au delà du vestibule des temptes, de ceux que
ni pénétrer dans le sanctuaire. it teur fallait paux mystiques contemporains
nous avons déjà nommés ce sont saint
au moins un an pour être admis aux grands Jean Tauler, Rusbroch, Denis
Bonaventure,
mystères et pouvoir entrer dans te temple le Chartreux, sainte Brigitte, la bienheu-
même alors ils prenaient le nom d'Epoples. reuse Angélique de Foligny saint Jean
Il était défendu de conférer ces deux titres de la Croix, Louis deGrenade, sainte Cathe-
à la fois. ~o)/e, l'initiation au grade de myste, rine de Gènes,Rodriguex, Eusèbe de Nurem-
à l'article ~ttwntM.
berg, le cardinal Bona.Barbanson, Horstius,
MY8 T!C)SME, MYSTtdTÊ, MYSTIQUES. Bernières de Louvigny. Aucun de ceux-ci n'a
Le mysticisme, têt qu'on l'entend commu- jamais été accusé d'avoir fait schisme.
nément, est t'cxagération du sentiment reli- Mais, plus tard, quelques têtes ardentes
gi''ux; ce n'est pas qu'il n'y ait un mysti- ont outré la doctrine de ces pieux personna-
cisme raisonnable. qui est celui des âmes ges, ils ont quintessencié la contemplation,
pures, dévouées à Dieu, et qui comprennent ont affecté un langage alambiqué et obscur,
la nature du culte religieux; il n'y a même ont préconisé des actions bizarres, absurdes,
point de vraie religion sans le sentiment extravagantes, et ont donné naissance à des
mystique aussi voyons-nous qu'it. a tou- sectes mystiques qui ont fait irruption dans
jours été en grande estime dans t'Egtise. Si t'Egtise. Il semble nos mystiques modernes
les apôtres, tes saints Pères, les docteurs que, dans t'état de contemplation qui leur
et les théologiens voient dans les faits ra- parait si recommandable, il ne soit permis
contés dans l'Ancien Testament, dans la Vie ni de penser, ni de parler juste, et que l'en-
des anciens patriarches, dans les sacrifices thousiasme de la mysticité doive être comme
et les ordonnances, les figures et les symbo- une fièvre violente, qui otë la raison et te
les de la loi nouvelle; si saint Paul désire bon sens aux malades. Plaisante idée 1 de
devenir anathème pour le salutde ses frères, croire que pour se rendre agréabte à Dieu,
si les saints savent élever leurs coeurs à et digne de son amour, il faille se mettre
Dieu à la vue des' créatures, et faire servir hors du sens et de la raison, et que la dévo-
tes événements ett'-s objets temporels à leur tion raffinée, subtitisée dans une méditation
édification ou à t'édincation du prochain, (ontinuettcment abstraite, soit capable de
tout cela est du mysticisme, mais nu mysti- frapper et de convertir les hommes, en leur
cisme vrai, solide, rationne), qui est le plus offrant des chimères dans un langage aussi
sûr garant du sentiment religieux. C'est le obscur que celui des alchimistes. Outre cela,
mysticisme de saint François de Sates, qui on reproche aux mystiques des expressions
a su rendre la piété si chère et si aimable. dangereuses par les idées qu'elles donnent,
Ce n'est pas ce mysticisme qui t'st à htâmer, el qui passeraient pour des blasphèmes et
mais bien celui de certains cerveaux échauf- des traits du plus hardi libertinage, s'il fal-
fés,qui ontprétendu en faire un art, teréduire lait les prendre à la lettre. tt faut supposer,
en principe, en déduire les règles, comme pour excuser les personnes qui les emploient,
s'il pouvait yavoir uncécoiede sentiment; qu'elles n'attachent pas à ces expressions les
et qui ont abouti à l'absurdité, au quiétisme idées qu'eties présentent. Mais pourquoi s'en
et à l'illuminisme. servent-elles? Ne pèchent-eltes pas contre
Entre ces deux extrémités il y a une mul- le bon sens en les employant? A ces expres-
titude de degrés sur lesquels nous nous sions il faut ajouter les désirs extravagants,
abstiendrons de nous prononcer, car tes par exempte, de souhaiter d'être la fable et
voies de Dieu sont muttiptes, et on a vu dans ta risée du monde; de se réjouir, comme
tous les sièct'~s du christianisme des âmes le faisait la bonne Armelle, de ce que le siècle
nue Dieu a dirigées d'une manière toute pensait et parlait mal d'elle. Ajoutons a cela
particunèie, et dont les actions, procédant le vœu burlesque du marquis démenti,conçu
d'une foi vive et d'une charité ardente, ont en ces termes « J'aurais grand plaisir, s'il
été taxées de foiie par les enfantsdu siècle. Tel m'était permis de m'en aller tout nu en che-
fut le mysticisme de saint François d'Assise, mise courir les rues de Paris, pour me faire
dont ta charité s'étendait même sur les ani- mépriser et estimer fou. B Les principaux
maux qu'il appelait quelquefois sesfr.ëres; mystiques français qui ont fait sensation
celui du bienheureux GHies, qui tombai), eu sont madame Guyon, mademoiselle Bouri-
extase quand les enfants et les bergers s'a- gnon, ta ministre Poiret, mademoiselle Bro-
musaient à crier après fui /~raNh~, ptu~d~; hon, mademoiselle Chéret, la duchesse de
Mtui de sainte Thérèse,, qui s'écriait :0t< Bourbon, etc., etc. Ces rêveries et ccg absur
797 MYT MYT MM
dités aboutirent enfin au quiétisme et à dres circonstances du poids et de l'intérêt,
t'illuminisme. à les charger d'embellissements, à t&s re-
Le protestantisme eut aussi ses mystiques; vêtir de toutes les couleurs que leur prê-
l'Angleterre et l'AHemagnë en fournissent un tait cette imagination ardente et bouil-
assez grand nombre Rous, Bromiey, Por- lante. Ajoutons à cela un penchant naturel
dage et plusieurs autres devinrent cétèbres pour le grandiose et te merveitteux, et l'on
parmi les mystiques anglais. Mais le nom conçoit que, sous fette double inftuence, les
de piétistcs leur est donné préférablement faits ont pris des formes plus grandes plus
à ce)ui de quiétistes le premier étant affecté gigantesques que la tradition ne le com-
aux protestants et le second aux catholiques. porte. L'importance des événements ainsi
Les Anabaptistes, les Quakers, tes Frères exagérée, restait à grandir tes proportions
Moravese' plusieursbranches deMéthodi~tes des personnages pour les mettre en har-
ne sont que des Mystiques raffinés. monie avec leur œuvre. Alors on fit inter-
Les poëtes musulmans qui ont la pré- venir ~ne puissance surhumaine les dieux
tention de passer pour théosophes, donnent descendirent du ciel pour seconder l'entre-
dans le mysticisme le plus extravagant ils prise des mortels, s'associer à eux, combat-
ne prennent pas même la peine de gazer la tre dans leurs rangs, leur communiquer une
crudité de leurs expressions; le vin, l'ivresse force et une valeur extraordinaires. Voulez-
grossière, les plaisirs charnels, les vices vous savoir quel résultat produisit ce con-
mêmes contre nature sont hautement chan- tact avec la divinité? Bientôt on vénéra,
tés par eux, comme représentant la vie comme descendants des immortels, des hom-
contemplative, l'union de l'âme avec Dieu, mes qui avaient fait impression sur leur siè-
les transports det'amour divin. cte, et dont l'origine était le plus souvent
Enfin, en parcourant ce Dictionnaire, on obscure et ignorée. Ainsi s'explique la for-
se convaincra que le mysticisme joue pareil- mation des mythes historiques des travaux
lement un grand rôle dans plusieurs sectes d'Hercule, de l'expédition des Argonautes
du brahmanisme et du bouddhisme. Fo! des aventures d'Ulysse, et en général de ta
iLLCMtNÉ, QUIÉTISTES, PIÉTISTES, VICTIMES mythologie des héros et des demi-dieux.
(Société des), etc. « A côté de ces événements, dont les hom-
MYTHE (1). Ce mot, qui a reçu, il n'y a mes des premiers âges du monde étaient
pas longtemps, droit de cité dans notre lan- ainsi les témoins ou les acteurs, se présen-
gue, désigne un récit merveilleux formé taient des phénomènes naturels qui les frap-
successivement par les mille bouches d'une pèrent par leur grandeur ou leur singula-
longue tradition, surun grand fait primitif.qui rité, L'imagination s'empara également de
en a été le germe. C'est ainsi quêta plu part des ce canevas pour le broder à sa manière, et
faits qui constituent les Annales de l'ancièn bientôt les traits principaux du fait origi-
monde sont parvenus jusqu'à nous au naire disparurent sous une foule de cir-
moyen de la tradition orale, et grossis sur constances accessoires variables suivant le
leur passage de circonstances accessoires. génie des mythographes ainsi prenons un
Ces récits ne reproduisaient d'abord que des fait quelconque, nous le retrouvons au fond
événements réets mais bientôt la poésie, en des mythologies de la Grèce, de Rome, de
leur prêtant ses charmes, tes a revêtus d'une l'Asie Mineure, de t'tnde, de t'Amérique, de
enveloppe empruntée, imaginée, a noyé', si l'Océanie, etc. mais on sait combien de
l'on peut s'exprimer ainsi, la réalité dans l'i- fictions plus ou moins ressemblantes l'ont
déal la simplicité et la vérité ont disparu, grossi pendant ce voyage à travers le monde.
et il n'est resté que le mythe qui a pris la « Mais c'était peu pour l'homme naturel-
place de l'histoire. lement porté à demander à chaque chose la
« On distingue plusieurs espèces de my- cause de son existence d'avoir constaté les
thes, suivant la nature de l'élément domi- faits qui frappaient ses sens, et décrit les
nant le mythe historique, philosophique phénomènes que chaque jour plaçait devant
mixte et poétique. ses yeux. Les sages de certains pays, déjà
« Le fond du mythe A)s<ort'~t<eest toujours séparés des autres peuples ayant perdu le
un fait réel, un événement qui a laissé une fil des vraies traditions, éprouvèrent un be-
impression plus ou moins profonde dans soin pressant de se lancer à la recherche
t'esprit des contemporains. Comme l'un et des principes qui les régissent l'un et l'au-
l'aytre ont eu lieu à une époque où l'écri- tre, puis d'étendre et de généraliser la grande
ture encore inconnue ne pouvait les saisir, loi de causalité dont ils avaient, dans cer-
et, en tenr conservant toute leur réaiité. les tains cas, reconnu l'exactitude. Quel est, se
transmettre aux siècles futurs, la tradition demandèrent-ils, l'auteur de cet univers? P
seule en a conservé le souvenir. Que l'on se Qui a placé dans l'espace cet astre brûlant
représente donc les premiers hommes jaloux dont tes rayons répandent partout la cha-
de raconter à leurs descendants ces évéue- leur et la fécondité? Qui suspend chaque
ments qui les ont frappés et dans )csque)s nuitdans les cieux ces corps étincetants qui,
ils ont joué un r6ie quetconque leur ima- par teur clarté, tempèrent l'horre.ur des té-
gination exubérante de sève et de magnifi- nèbrcs ? Et t'homme lui-même, d'où vient-il 1
ceuce a dû les porter à donner aux moin- Pourquoi les douleurs physiques les souf-

(i) ArUdeextrait d'un savant travail inséré par M. l'abbé Hébert Duperron dans les ~"n~e* P/t.tote.
vhie chrétienne. Août i842.
739 D!CT)O~AtRH DES RELIGIONS. 800
frances morales s'altachent-elles sans cesse embellis, comme le cas a lieu cnez Homère
a ses pas? Pourquoi ces tempêtes qui bou- et les tragiques, et quelquefois purifiés,
leversent la nature et font naître l'effroi dans comme dans Pindare, de ce qu'ils présen-
les cœurs?. A ces problèmes et à mille au- taient de grossier et de repoussant tantôt
tres semblables que le spectacle du monde ce sont des opinions populaires, certains
soulevait chaque jour, il fallait une solution enseignements des sages, que les poëtes ont
quelconque pour la trouver, ces sages sé- arrangés à leur manière on peut se former
parés, comme nous t'avons dit, des vraies une idée de la manipulation à laquelle ils les
traditions, s'abandonnèrent aux spécula- ont soumis en étudiant dans Virgile la doc-
tions de leur esprit bâtirent des systèmes, trine de Platon sur la métempsycose enfin
rabâcheront tel effet à telle cause qu'ils ces mythes sont quelquefois de pures inven-
croyaient être la véritable, et comme, à cette tions des poëtes ils sont nés de leur imagi-
cp"quc, la foule n'était pas capable de sai- nation plutôt que de la nature même des
sir des notions abstraites, ils lui présentè- choses. L'Aurore traînée sur un char rapide
nnttcurs opinions sous une forme histori- dans te ciel, où elle précède sans cesse le So-
que, afin de les rendre sensibles et de les leil Eole tenant les vents encha!nés dans
faire pénétrer dans les intelligences or, ces un antre, etc., sont des mythes poétiques. »
premiers essais de la raison, s'efforçant de MYTHOGRAPHE, celui qui écrit sur la my-
dérober la nature ses secrets ont produit thologie, qui rapporte ou qui explique les
tes tpi~AMpMosbp/c'~UM. Toutes les théogo- mythes de l'antiquité.
nies, cosmogonies, géogonies, et les vieilles MYTHOLOGIE recueil des mythes des
doctrines sur l'état de l'homme après cette anciens: la Théogonie d'Hésiode, les poëmes
tic, appartiennent à cette classe de mythes d'Homère, les Métamorphoses d'Ovide, sont
qui va s'augmentant sans cesse, à mesure de véritables mythologies. On donne encore
qu'on se rapproche des temps civifisés. On ce nom à la connaissance générale du paga-
voitparlà que le mythe philosophique a pour nisme, de ses dogmes de ses mystères de
h~se une idée, une opinion, un raisonne- ses cérémonies, du culte dont il honorait ses
ment sur un fait du monde physique ou du dieux et ses héros, ainsi que des diverses
monde moral, tandis que le mythe histori- allégories des poëtes, des artistes et des phi-
que s'incorpore à un fait réel et emprunté à losophes. Ce corps informe et irrégulier a été
t histoire. Plutarque a donc bien fait connaî- t'ot'jet de plusieurs systèmes Fulgence y a
tre la nature du premier quand il. a dit cherché un sens attégorique Noët te Comte,
« Comme les mathématiciens enseignent un sens moral Banier, un sens historique;
que t'arc-en-ciel est produit par la réfrac- Ptuche, des instructions symboliques Gué-
tion des rayons du soleil, et qu'il paraîl formé rin Durocher a prétendu en trouver l'expli-
de plusieurs couleurs, parce qu'on l'aperçoit cation dans la Bible Bergier a voulu l'in-
à travers un nuage ainsi, le mythe est le terpréter par la physique Habaud de Saint-
rayonnement d'une doctrine dont il faut Etienne, par la géographie Court de Gébe-
chercher ailleurs la signification, » tin, par l'agriculture; Dupuis, par les
« Souvent la tradition a confondu sous phénomènes astronomiques.Mais ta connais-
une même enveloppe l'idée et l'histoire ces sance récente que l'on a acquise de la my-
deux éléments qui, pris séparément, ont thologie des différents peuples orientaux et
donné lieu à deux classes de mythes bien particulièrement des Hindous, a ouvert un
distinctes ce mélange a produit les mythes nouveau champ à la critique. On a vu avec
M!~M ou At'~ort'co-pMosop/tx/MM. On sup- surprise une multitude d'analogies entre la
pose que les philosophes ont pris un fait théogonie grecque et la théogonie brahma-
rée) qui a servi de thème à leurs fictions; nique souvent même les noms des princi-
puis, après ce travail, après cette fusion paux personnages sont presque homopho-
du fait et de l'idée ils les ont présentées nes. Cette précieuse découverte et la lecture
sous une forme historique. Ainsi, d'après des caractères égyptiens ont ruiné presque
Schelling, la fiction philosophique de l'âge tous les anciens systèmes que l'on avait éte-
d'or et des âges suivants a pris sa source vés pour expliquer la mythologie grecque,
dans des traditions relatives à la vie simple latine et égyptienne mais elles ont rendu
que menèrent d'abord les Grecs, et dont ils les savants plus circonspects ils attendent
s'éloignèrent pou à peu le mythe du dftuge, maintenant pour se prononcer, qu'on ait eu
retracé par Ovide, à peu près sous sa forme le temps de pénétrcr'au fond de ces immen-
primitive, appartient aussi à cette classe, ses panthéons qui sont actuellement ouverts
ainsi que celui de Deucalion et de Pyrrha.- à notre curiosité.
La date de cette dernière espèce de mythes MYTHOLOGUE, celui qui possède la my-
est postérieure à celle des deux premières. thotogie,et qui traite des mythes de l'ancien
« Viennent enfin les mythes po~t~MM ce
paganisme, des divinités, des fêtes, des mys.
sont tantôt des récits anciens augmentés, tères, et des monuments qui y ont rapport.

NAAMA, sœur de Tubatcaïn, belle comme Talmudistes disent qu'elle est une des qua-
tes anges auxquels elle s'abandonna. Les tre mères des démons. Ello vit encore c'est
<!0t NAM NAD M3
un démon succube qui entre subtilement Mais il est probable aussi que cette.étymo.
dans'te lit des hommes endormis, et sur- logie est la vraie, et que ce mot~ignine réel-
prend à leurs sens fascinés des moments lement en sabéen tn<erpre<e des dieux. Les
d'égarement. nombreux noms propres, dans la composi-
NAANG-PHRA-TO RANI, ange gardienne tion desquels entre ce mot, prouvent que
de la terre, selon les Siamois, qui établissent cette divinité a été l'objet d'un culte assidu
parmi les esprits unedifTérencede sexe. Ceux chez les Babyloniens et les Assyriens; tels
qui aspirent à devenir bouddhas ne man- que NABU-c/todonu-~or, Nabo, prince des
quent. pas d'implorer son secours en ver- dieux NABu-sar-ftdan Nabo, prince et sei-
sant de l'eau. gneur; NABu-M~aft, adorateur de Nabo;
NABI, nom que les Hébreux donnent à NABO-ned, NABO-nr;M«r, NABO-po/emor, NABU-
leurs prophètes. Autrefois ils les appelaient nabus, NABO-M! etc. Cette divinité doit
.Ro~, c'est-à-dire voyants, comme qui dirait aussi avoir été adorée dans le pays de Moab,
des hommes qui voient dans l'avenir, qui où il se trouve un endroit ainsi nommé.
ont une vision divine. « Celui qni s'appelle LesMoabites partageaientsa~s doute ce culte
aujourd'hui prop/t~e, dit l'auteur du pre- avec les Arabes leurs voisins.
mier livre des Rois s'appelait autrefois NACÀLIS, secte musulmane qui s'ctcva,
voyant. et l'on s'exprimait ainsi dans Israël, t'an 295 de t'hégire, parmi les Karmates du
lorsqu'on allait consulter le Seigneur Al- Sowad. Abou-Khatem qui en étaitle fon-
lons trouver le voyant. » Le nom de JVo~t a dateur, interdisait à ses disciples l'ail, le
une signification fort étendue, car il signifie poireau et les raves, et leur détendait de
non-seulement celui qui prédit t'avenir, mais verser le sang d'aucun animal. 11 leur fit
en générai tout homme inspiré, et qui parle abandonner toutes les observances religieu-
de la part de Dieu. Ainsi Abraham est qua- ses, et leur prescrivit beaucoup de choses
lifié prophète du Seigneur (Nabi), aussi bien qui ne pouvaient être adoptées que par des
qu'Aaron qui était t'interprète de Moïse son gens ignorants et stupides. Aussi au bout
frère c'était lui qui parlait au peuple de la d'un an cette secte fut éteinte on appelait
part de Moïse, et qui lui exprimait ses vo- encore les adhérents d'Abou-Khatcm Boura-
lontés. « Je vous ai établi le dieu de Pharaon, nis, du nom d'un de leurs daïs ou mission-
dit le Seigneur'à à Moïse,et Aaron votre frère naires.
sera votre prophète. » Bien plus saint Paul NACHTA.TCHANDHA. c'est-à-dire lune
donne ce nom à un poëte païen, Epimenide perdue cérémonie que les Hindous prati-
de Crète, parce que, chez les païens, les poë- quent te quatrième jour de la quinzaine lu-
tes étaient regardés comme des gens favori- mineuse de la lune de Bhâdon. Ils font à
sés des dieux et remplis d'un enthousiasme midi le poudja de Ganésa, et lorsque la nuit
surnaturel. L'Ecriture sainte applique sou- arrive, ils évitent de regarder la lune, dans
vent, par extension, le nom de prophète à la persuasion que la vue de la lune expose
des séducteurs, qui se vantaient -faussement ce jour-là à calomnie parce que Krichna y
d'être inspirés. fut eu butte à pareille époque. En effet il fut
Ce mot est également chaldéen, synaque faussement accuse durant son enfance d'a-
arabe et éthiopien les Musulmans l'appli- voir dérobé un hijou à Praséna qui avait été
quent non-seulement aux prophètes de l'An- tué par un lion. C'est pourquoi ce jour est
cien Testament, mais surtout à Mahomet, de mauvais augure, et l'aspect de la tune
qu'ils appellent le plus grand et le dernier porte malheur. Aussi les gens du peuple lui
des prophètes. jettent-ils de la boue, qui salit en retombant
NABKHAZ ou NiBKHâz,idole des Hévccns, les toits et les maisons.
dont il est parlé dans le iV" livre des Rois, NADAB, souverain pontife des Mabomé-
chapitre xvn tes commentateurs juifs pré- tans de la Perse, dont la dignité répond i
tendent que c'était une idole surmontée celle de moufti en Turquie, avec cette diffé-
d'une tête de chien. rence que le Nadab peut se dépouiller dè sa
NABO ou NEBO, divinité des Assyriens, qualité ecctésiastique pour aspirer aux
des Rabytoniens, des Moabites et des anciens emplois civils, ce qui n'est pas permis au
Arabes. C'est la planète de Mercure, dit (ié- moufti. Le Nadab a sous lui deux fonction-
sénius. Non-seutement.les meilleurs gram- naires appelés, l'un scheikh e/.t~um, l'autre
mairiens expliquent ainsi lemotl~nébo, cad/tt, quidécident de toutes les questions
mais c'est aussi sa signification dans l'idiome religieuses soumises à leur tribunal. ~fy.
des Sabéens. Cette planète représente chez SEDR.
les Orientaux le greffier du ciel chargé NADJIS. Les Musulmans comptent dans
d'enregistrer les événements du ciel et dè la leur religion soixante-douze sectes, qui, sui-
terre, et qui a de l'analogie avec l'Hermès ou vant tes Sunnites, sont toutes plongées dans
Anubis des Egyptiens il est aussi figuré l'erreur, et dont Dieu a dit qu'elles sont des-
comme tel, et c'est pour ce motif qu'on pré- tinées au feu de l'enfer. It n'y en aura qu'une
tend que les Arabes lui sacriGaient, au qua- seule de sauvée, c'est pourquoi ont'appettt;
t) iëme jour_de la semaine, un jeune homme A~ad/t, la tibérec, la délivrée; c'est celle des
exercé dans l'art de l'écriture. Les Sabéens SMnn!<es ou orthodoxes, dont Mahomet a dit
croient que le démon planétaire ~Vf~oMs'est a Us suivent ce que je suis, moi et mes com-
incarné dans Jésus, qu'ils appellent faux pagnons. » Les Nadjis s'accordent tous sur
prophète, croyance fondée peut-être sur le la création du monde et l'existencedeDieu;
changement de-nabo enna&t (~:u), prophète. iis disent qu'il n'y a de Dieu que cetui qui
305 btCTK~NAtRE DES HEUG)0~. 8~
(~mstc de toute éternité, tout-puissant, om- Vers le commencement du quatrième âge,
niscient, sans égat (par opposition aux la race des serpents Nagas fatlit étre anéantie
Assimilanls), qui n'est point incorporé (par tout entière par Djanamedjaya, roi d'Hasti-
oppositionaux Goulats), qui ncse meutpoint, napoura. Voici à quelle occasion le roi Pari.
qui ne s'étend point (par opposition aux kchit, pour avoir distrait un saint ermite
Knnarites), que tout ce que Dieu veut se fait, de sa contemplation, en lui jetant au cou
et que ce qu'il ne veut pas ne se fait point le cadavre d'un serpent mort, fut dévoué par
qu'it n'a point de limites, ni commencement, le fils de l'anachorète à périr par la morsure
ni Go, ni accroissement, ni accroissement. de Takchaka, roi des serpents Nagas% Le roi
lis croient à la résurrection des corps, au t'ayant appris, prit toutes les précautions
pont Sirat, à la balance de la justice, à la imaginables pour ne laisser pénétrer auprès
création du paradis et de t'enter, à la rémis- de lui aucun de ces animaux, et s'adonna
sion des péchés, à l'intercession auprès de aux oeuvres de piété jusqu'au moment fatal
Dieu, à la mission des prophètes avec des où l'imprécation devait être accomplie. Mais
miracles, depuis Adam jusqu'à -Mahomet, its Takchaka se glissa, sous la forme d'un petit
disent que ceux qui rendirent au prophète ver, dans un fruit présenté au roi, et le prince
l'hommage de Hidhwan, et ceux qui combat- ayan! ouvert le fruit pour le manger, te
tirent avec lui à Bedr, entreront dans le monstre reprit son aspect formidable, piqua
paradis que les imams de droit sont Ahou- le roi, lui infiltra son venin, et disparut.
Bekr, Omar, Othman et Ali ite ne taxent Parikchitexpirasur-te-champ. Djanamédjaya
d'infidélité, parmi ceux qui se tournent vers son lils, étant monté sur le trône, résolut de
la Kibta, que ceux qui nient la puissance de venger la mort de son père. A cet effet il
Dieu et la prophétie, ou qui donnent à Dieu convoqua de puissants enchanteurs, et des
des compagnons, ou qui déctarent permises brahmanes savants dans les formules sacrées,
les choses défendues. Ce court symbole de qui cuntraignirent tous les serpents à quitter
la foi musulmane orthodoxe est tiré de t'ou- la terre, les enfers et les cieux, et à se pré-
vrage du savant Djordjani, sur la métaphy- cipiter dans un brasier immense préparé
sique d'Adhad-eddina!dji. exprès. Ils y vinrent par centaines, par
NADZOU-PENNOU, c'est-à-dire dieu dtt milliers et par millions, poussés par une puis-
t~t/a~e, divinité des Khonds, peuple de la sanceinvisibte à taquette it tour était impossi-
côte d'Orissa; c'est le gardien de chaque hte de résister. Vasouki lui-même, tout trou-
hameau. Ces lares universels sont te grand blé, était sur le poi'tt de déposer le fardeau
objet du culte domestique des Khonds, qui de t' la terre, pouraller se jeter dans tesfh'mmes,
s'imaginent que la ruine ou la prospérité des mais Dieu ne le permit pas, dans ('intérêt du
villages est en-leur pouvoir. Ils i'nptorent genre humain. Astika. saint mouni, qui était
leur secours protecteur dans toutes leurs fils de Manasa, atta trouver le Hadja et, par
entreprises; its leur adressent des vœux ses supplications obtint la grâce du petit
dans leurs maladies, et les femmes <;n couche nombre de serpents qui restaient encore;
tes invoquent spécialement pou rieur heureuse Takchaka, qui éiait la cause principale de
délivrance. Dans l'Orissa et le Tetingana, tes cette destruction, se trouva au nombre de
divinités rurales qui portent la mé'ne déno- ceux qui furent sauvés. Cette tégende est
mination, sont des dieux hindous tocatisés racontée ptus au long dans t'/7)'ii<f)tre des
et pris pour patrons mais le Nadzou-Pennou Pandavas, que fauteur de ce Dictionnaire a
des Khonds parait être une déité locale tout traduite de t'Hindoustani. Les Nagas ont
à fait distinct'' de ces grandes divinités. encore un ennemi mortel dans l'oiseau-dieu
Tout le monde peut approcher familière- Garouda, qui leur fait une guerre acharnée,
ment du trône de ce dieu, qui est marqué et qui pour cette raison est fort vénéré des
par une simple pierre placée sous un coton- Hindous, qui cependant honorent aussi les
nier au centre du village. On lui offre des serpents Nagas. Mais, dans la pratique, les
brebis, des oiseaux, des porcs, des grains et Indiens savent fort bien faire une distinction
des fruits. Le chef du village est sou prêtre, entre les serpents du ciel et ceux qui ram-
mais chacun peut officier à son autel pour pent sur la terre.
son propre compte. On prétend que les Nagas ont la facutié de
NAGA, 1" racn de demi-dieux de la mytho- se transformer t~ton leur bon plaisir, ex-
logie hindoue, dans laquelle ils sont repré- cepté dans cinq occasions particulières qui
sentés soit sous la forme entière de serpents, ne leur permettent pas de cacher leur f~r-
soit avec la face humaine et une queue deser- me l"àà leur naissance; 2° à leur mort;
pent. Ils sont issus deKasyapaet deKadrou, 3" iorsqu'Ds prennent leurs éba's amoureux
tit'e de Dakcha, et ils habitent, les uns dans 4* quand ils sont animés par la colère;
les régions infernates.les autres dans. le cift 5° quand ils se livrent au sommeil.
où ils font partie du cortége des dieux, à la 2'Les Bouddhistes mettent les Nagas au
suite desquels its paraissent quelquefois sur nombre des huit classes d'êtres supérieurs
la terre. Le roi des Nagas estVasouki, con- aux hommes, et ils leur assignent pour de-
fondu quelquefois avec le grand serpent Sécha, meure le flanc méridional du mont Mérou,
qui supporte la terre, mais qui est d'une autre vers le sommet, où ils sont gouvernés par
race. La sœur de ce roi est Manasa, épouse Viroupakcha, leur roi. Dans les livres qui
dusageDjaratkara, invoquée comme reine ont cours parmi tes Bouddhistes de l'Asie
des serpents, pour être préserve de tours cen)ra)c, il est dtt que Chakya-Mouni, peu
morsures. do temps avant sa mort, prêcha à une mul-

*.i~
80o NAG NAC
C 806
titude immense d'hommes et de dieux, parmi tant de Ka~ouBénarès) qui dit un mensonge
les noms desquels se trouvent, ceux de huit ou fait une mauvaise action est plus coupa-
Naga-Hadjas, ou rois des serpents. ~o{/. ble que s'il résidait dans un autre lieu. Pour
LOUNG. obtenir la rémission do ces fautes, il duit
Les Nagas de l'Inde étaient des tribus de parcourir t'espace de cinq kos mais, s'il ne
montagnards qui habitaient dans les contrées le peut, il faut alors qu'il fasse, à la pleine
voisines du Cachmtf; M. Troyer a mis cette !une d'Aghan, le tour de la ville à t'extérieur
vérité historique dans tout son jour. Le mot et à l'intérieur. Si, par malheur, dans cette
~j!/f< signiGe en etfet habitant des montagnes. promenade de cinq kos ou du tour de la ville,
~f))/. NAGA9. il vient à commettre une faute, elle net:!i
NAGA-RAMYA, race de demi-déesst's, qui sera jamais pardonnéc. »
habitent [e Patala, ou les régions inférna- NAGAS. Toutes les grandes sectes de t'tndo
les elles sont d'extraction serpentine et ont une classe d'individus qui portent le
d'une grande beauté. nom de ~Va~o~; ils suivent la règle des Vai-
NAGA-.LOKA, région souterraine qui est la raguis et des Sannyasis dans tous tes points
demeure des serpents Nagas; elle est située esscntiets; mais, dans l'excès de h'ur zè'.e, ils
dans le Patata le soleil n'y pénètre jamais, portent à tel point tcur mépris pour les ha-
et elle est éclairée par une multitude de bitudes les plus ordinaires, qu'ils renoncent
joyaux resplendissants. à toute espèce de vêtements, c'est ce que
NAGAMOUKHA, surnom du dieu Ganésa, signifie le nom de Nagas qui veut dire ceux
fils de Parvati, qu'on représente avec une ~tt con<K!ts. H y a toutefois quelques points
tête d'étéphant c'est ce que signiCe son nom, sur tesquets ils didèrent du caractère gêne-
car Naga, en sanscrit, veut dire non-seule- ra! des mendiant;; hindous, mais ils sontt
ment serpent, mais aussi étéphant. Fo< GA- indubitablement les plus vils et tes plus dé-
NESA. bauches de leurs religions respectives.
NAGA-PANTCHAMI, fête on l'honneurdu Une preuve frappante de leur caractère
serpent Naga, monture de Vichnou, que les querettcur, c'est leur usa~e de porter des
Indiens célèbrent le cinquième jour de la armes; ils voyagent toujours armés d'un
quinzaine lumineuse de la lune de Sravan. mousquet, d'une épeo et d'un bouclier, et on
Ce jour-là les Hindous font le poudja du a pu se convaincre en plusieurs occasions
serpent, persuadés que par cet acte de dé- qu'ils ne les portent pas en vain, car il y eut
votion, ils se délivrent de la crainte do cette plusieurs fois de sanglants conflits entre les
espèce d'animaux. A Bénarès on se baigne Nagas des différentes sectes.
dans une citerne appelée le puits du Serpent. Les Nagas de la secte de Siva sont le rebut
NAGA-POUDJA, ou adoration du serpent, des ordres des Dandis et des Atits, ou des
cérémonie exécutée dans l'tnde le quatrième hommes qui ont horreur d'une vie active et
jour de lalune deKartiket en plusieurs autres occupée. Ils s'enduisent le corps de cendres,
occasions. Ce sont les femmes qui en sont laissent pousser leurs cheveux, leur barbe
ordinairement chargées. Lorsqu'elles veulent et leurs moustaches, et portent la tresse de
t'accomplir, elles se rendent sur les bords cheveux appetée(f;a<(t.ttsrnarchenten troupe,
des étangs où croissent l'arichi et le mar- et,les armes à la man, demandent l'aumône
gousier elles portent sous cès arbres une et lèvent des contributions sur les particuliers.
figure de pierre représentant le Linga entre Lorsqu'ils so"tfatiguesde leur vie vagabonde
deux serpents; clles se baignent, et, après et de leurs habitudes vinlentes, ils rentrent
l'ablution, elles tavent le Linga, brûlent de- dans les classes mieux organisées qu'ils
vant tui quelques morceaux d'un bois parti- avaient d'abord quittées.
culièrement affecté à ce sacrifice, lui jettent On dit que les Nagas de la religion sikha
des fleurs, et lui demandent des richesses, diffèrent de ceux qui apartiennent aux sectes
une nombreuse postérité et une longue vie de Vichnou et de Siva, en ce qu'ils s'abstien-
pour leurs maris. H est dit dans tes Sastras nent de fumage des armes, et qu'ils mènent
que lorsque ta cérémonie du Naga-Poudja se une vie religieuse et retirée. Us ne se dis-
fait dans la fortKe prescrite, on obtient tou- tinguent des Nirmalas qu'eu ce qu'ils ne por-
jours ce qu'on demande. La prière finie, la tent point de vêtements.
pierre est abandonnée sur les lieux on ne la NAGATES, astrologues de l'île de Ceylan;
rapporte jamais à la maison; e)tc sert au les habitants n'entreprennent rien sans les
même usage à toutes les femmes qui la trou- consulter. Ribeyro observe naïvement que
vent. S'il n'y a au bord de t'étang ni arichi ces nagates font quetqucfois des prédictions
ni margousipr, on y porte une branche de surprenantes par la conformité des événe-
chacun de ces arbres, qu'on plante pour la ments avec elles, et il a de la peine à croire
cérémonie, de chaque côté du Linga, et dont qu'il n'y ait pas en cela quelque pacte avec
ou lui fait une espèce de dais. L'arichi est re- le démon, ou-quelque chose de surnaturel.
gardé par les Hindous comme le mâle, et le Mais il est démontré qu'en astrologie, le ha-
margousier comme la femelle, bien que ces sanl, la connaissance de quelques circon-
arbres soient de genres fort différents l'un de stances secrètes, et une certaine pénétration,
l'autre. sont les démons les plus puissants. Ces na-
NAGAR-PRADATCHH1NA, cérémonie hin- gates décident souvent du sort des enfants
douequi consiste; ainsi que le porte son nom, car, aussitôt qu'il lui est né un fits, le père
à faireletourde la ville. « !t est écrit dans tes va trouver t'astrotogue, pour savoir si cet
Sastras, dit M. Garciu de Tassy, que l'habi- enfant est venu sous une planète favorable,
c
SOTc D!CT)ONNAfRE DES RELIGIONS. 30?
et dans un moment heureux et il le fait waroupa, géant redoutable, qui poursuivil
mourir sur-te-champ; si l'heure et la planète Indra.-En vain le saint mouni Dadhitchi
sont malheureuses. Quand il lui fait grâce avait voulu sauver te'dieu en se livrant lui-
de la vie, il le remet à quelqu'un de même même à la mort, et en donnant ses os pour
condition que lui, afin qu'il en prenne soin, en faire des armes contre l'ennemi du ciel;
dans la persuasion que cet enfant pourra, un autre monstre, la gueule ouverte, pour-
entre des mains étrangères échapper au suivait Indra partout où il s'enfuyait, pour
sort malheureux qui l'attend avec ses pa- le dévorer. Les dieux étaient dans un effroi
rents. Ils s'imaginent qu'un enfant né sous et une confusion inexprimable; le ciel était
une fâcheuseinuuence ne peut être que vi- sans maître. Nahoucha venait d'accomplir,
cieux et méchant. Cependant ils exceptent pour la centième fois, le sacrifice aswamé-
de cette loi un premier-né; mais s'ils ont dha, ce qui lui donnait le droitderégner sur
ensuite trop d'enfants, ils les exposent, sous le swarga il fut donc élevé sur le trône va-
prétexte que l'étoile de ces derniers est mau- cant. Jaloux de jouir de tous ses droits, il
vaise. voulut avoir l'amour de Satchi, épouse du
On consulte encore les astrologues lors- roi dépossédé; son ambition le perdit. Sa-
qft'it s'agit de se marier, quand un membre tchi exigea qu'it vint chez elle dans un équi-
de la famille tombe malade, pour conna!tre page plus pompeux que celui d'Indra. L'in-
l'issue de sa maladie. Ces astrologues ensei- solent crut qu'il n'y avait rien de plus grand
gnent aussi quet est le temps auquel on doit que de se faire porter sur les épaules d'un
se laver la tête, car cette opération est re- brahmane; ce fut le saint homme Agastya
gardée comme une cérémonie religieuse, qu'il choisit pour remplir la fonction humi-
dont l'accomplissement dépend du moment liante de monture; il osa même le frapper de
de la naissance. Enfin ce sont eux qui rédi- sa houssine. Mais Agastya le changea en
gent les almanachs, et qui déterminent le serpent (Foy. AGASTYA). Retiré dans les
commencement et la fin de chaque nouvelle monts Himalaya, il attendit sous cette forme
année. le temps où les Pandavas devaient faire ces-
NAGLEFARE. vaisseau fatal de la mytho- ser sa métamorphose. Vichnou, voyant que
logie du Nord, fait des ongles des hommes des deux rois du ciel, l'un était en fuite, et
morts; il ne doit être achevé qu'à la fin du l'autre réduit à l'état de brute, maudit le
monde, et son apparition fera trembler les monstre, cause de leur malheur, et rendit le
hommes et les dieux. C'est sur ce navire que trône à Indra.
t'armée des mauvais génies doit arriver d'O- NAHR, c'est-à-dire Menace; les Musul-
rient. mans donnent le nom de yaum-el-nahr a un
NAHAMOUO, déesse du panthéon égyp- des jours de la lune de Dhoul-Hidja, dans
tien elle était caractérisée par le vautour, lequel ils offrent leur sacriGce annuet. Foy.
cmhteme de la maternité/qui formait sa CORBAN,n° 3.
coiffure, avec l'image d'un petit propylon NAHUM, l'un des douze petits prophètes,
s'élevant au-dessus de cette coiffure symbo- dont les écrits sont au nombre des livres ca-
lique. C'était l'épouse du dieu Thoth, et les noniques de l'Ancien Testament. 11 exerça
légendes tracées à côté de son image dans un son ministère dans le royaume de Juda, sous
temple de Médinet-Habou, l'assimilent à le règne d'Ezéchias, ou sous celui de Ma-
~c/t/mox~, compagne habituelle de Thoth, nassès. « Nahum, dit M. Cahen, s'occupe de
et régulatrice des périodes d'années et des la chute de Ninive et de la puissance assy-
assemblées sacrées. rienne. It n'offre pas de doctrines dogmati-
NAHit), divinité des anciens Perses c'était ques, politiques et morales; mais il a une
la personnification de la planète de Vénus, imagination vive et riche. L'objet général de
et la même peut-être que la Mytitta des Ara- sa prophétie est Jéhova, juge de l'univers,
bès. Fot/. ANAHtD, ANAÏTtS. F
châtiera durement Ninive, comme cette ville
NAHOUCHA,célèbre personnage de la my. a agi envers Israël. »
thologie hindoue. « Il passe, dit M. Langlois, NAIADES, nymphes honorées parles an-
pour avoir conquis te monde, et quelques ciens d'un culte particulier elles présidaient
auteurs ont reconnu eu /)<~a-~Va/'ot<c/M te aux fontaines et aux rivières, d'où est venu
Dto-tt~o~ des Grecs, voisin du mont ~rox, leur nom (~'c~, cou~r). On les disait filles
qui rappelle le mot grec m~ros; il partit de là de Jupiter; d'autres les font filles du fleuve
pour subjuguer toute la terre, et, à son re- Achétoiis. Strabon les compte au nombre des
tour, y bâtit une ville superbe,appetée~un- prêtresses de Bacchus. Quetqucs-uos les
.~Vft/toMC/M-tXHyart'(Dt0tt~:opo<«), nommée font mères des satyres. On leur offrait en sa-
aussi Nahoucham, par syncope Nocham,d'où crifice des chèvres et des agneaux, avec des
t'en fait venir ~M. » Maitre d'une grande tibatibns de vin, de miel et d'huile; le plus
partie de la terre, Nahoucha parvint bientôt souvent ou se contentait de mettre sur leurs
à l'empire du ciel. Indra, roi du céleste em- autels du lait, des fruits et des fleurs: le
pire, avait offensé Vrihaspati, son gourou ou culte de ces divinités champêtres ne s'éten-
maître spirituel, et avait pris pour prêtre u"Il dait pas jusqu'aux villes. On les peintjeunes,
démon, nomme Viswaroupa, qui, obéissant à jolies, assez ordinairement les hras et les
son naturel mauvais, trahissait en secret les jambes nus, appuyées sur une urne dont
dieux qu'il était appelé à servir. La foudre l'eau s'épanche, ou tenant à la main un co-
avait puni le traître; mais ce juste châtiment quillage e.t des perles dont l'éclat rctèvo la
avait en même temps irrité le père de Vis- simplicité de leur parure une couronne d<;
809 NAK NAK 810
roseau orne leur chevelure argentée qui laissé.qu'u'ne seule fille, et que les descen-
flotte sur leurs épaules. dants de celle-ci ont toujours été ou persé-
NA1MAN-DOKCHOLT. esprits célestes de cutés ou mis à mort par les khaHfes qui les 1
la cosmogonie des Mongols leur nom veut regardaient comme des rivaux dangereux.
dire formidables; ils sont au nombre de huit, Mais on aura le nœud de l'énigme lorsqu'on
et mis au rang des Bourkhanes. se rappellera qu'il n'y a point, parmi les Mu-
NAINS, personnages de la mythologie sulmans, de tribunal préposé pour exami-
scandinave ce n'étaient d'abord que des pe- ner les généalogies. Aussi plusieurs Maho-
tits vers formés de la corruption du cadavre métans ne se font pas scrupule de s'arroger
du géant Ymer mais, par l'ordre des dieux, cette descendance, qui est pour eux un titre
ils participèrent à la raison et à la figure puissant de recommandation auprès de leurs
humaine leur demeure était entre la terre coreligionnaires; ils ne courent de risque
et les rochers. Les principaux d'entre eux que lorsqu'ils sont soupçonnés et dénoncés
étaient Modsogner et Dyrin. On a cru re- en ce cas le Nakib a le droit de procéder à la
connaitre dans cette origine peu flatteuse vériScation de leurs titres, et de sévir contre
les Lapons, et les hommes adonnés aux arts leur irréligieuse audace. Le peuple croit
et aux métiers, que le préjugé barbare d'une qu'un véritable schérif ne peut avoir aucune
nation toute guerrière faisait regarder comme défectuosité corporelle, ni se trouver jamais
l'occupation exclusive des lâches et des es- réduit à la mendicité, vu qu'il est constam-
claves. C'est vraisemblablement à cette tra- ment favorisé de la grâce et de la protection
dition septentrionale qu'il faut faire remon- du prophète. D'après cette opinion, tout sché-
ter le rôle et le caractère qu'on assigne aux rif estropié ou malheureux donne lieu à des
nains dans nos vieux romans de chevalerie. soupçons sur sa naissance, et les dévots
NAIRRITA, NAIRRITI ou NfRoum, le se font alors un devoir de rechercher ses
quatrième des Vasous de la cosmogonie preuves.
brahmanique; il est chargé du gouverne- Les descendants de Mahomet portent en-
ment de la partie sud-ouest du monde; c'est core les titres d'émir et de saïds, qui ont la
le roi des génies malfaisants appelés Ra- même signification ils sont distingués du
kchasas, Pisatcltas et Bhoulas. On le repré- reste des Musulmans par la mousseline verte
sente porté sur les épaules d'une de ces di- de leur turban; les femmes mêmes sont obli.
vinités gigantesques, et tenant un sabre à la gées de s'en tenir à cette couleur dans tout
main. ~0! ACHTA-DiKOU-PALAKA. ce qui compose leur coiffure. Cette marque
NAIVÉDYA, offrande que les Hindous font seule leur attire, tant aux hommes qu'aux
aux dieux, dans la cérémonie du poudja ou femmes, les respects des personnes de tout
de.t'adoration; elle consiste en bétel, en riz état et de toute condition. Lorsqu'il s'agit
bouilli, fruits, beurre liquéfié, sucre, ba- d'infliger à l'un d'eux une peine afflictive,
nanes et autres comestibles. les officiers de police ne manquent jamais
NAIYAY1KAS, philosophes indiens, qui de lui ôter son turban, qu'il ne peut repren-
suivent la doctrine appelée NïAYA. Fo~ ce dre qu'après la correction. Par suite du
mot. même principe, aucun maître ne souffre que
NAKHIS, religieux hindous, dévoués à son domestique schérif porte le turban vert,
Siva leur caractère distinctif est dans la soit pour ne pas dégrader ce titre, soit. pour
longueur de leurs ongles qu'ils ne coupent n'être pas gêné dans l'exercice de son auto-
jamais. Ils vivent d'aumônes qu'ils vont rité sur fui.
mendier, et portent la tivrée des Sivaïtes. NAKSCH1BENDIS, religieux musulmans,
NAK1B, chef de tous les émirs qui descen- fondés au commencement du vm* siècle de
dent ou qui prétendent descendre de Maho- l'hégire, parMohammedNakschibendi, qui
met. Tous ceux qui croient avoir droit à voulut relever les anciennes congrégations
cette glorieuse descendance portent le titre d'Abou-Bebr et d'Ali. Dans cette vue il
de~c/~rt/(au pluriel Mc/<ra/'). noble, illus- institua l'ordre qui porte son nom, lequel
tre c'est pourquoi celui qui est reconnu n'est qu'une simple association religieuse.
comme le chef de cette sainte tribu porte le Cette nouvelle congrégation ne fut compo-
titre de~VaAt6-e~c/tra/, prince des nobles. sée que de gens du monde la dévotion y en-
Le nombre de~ces émirs est très-considérabte gagea des personnes de tous les rangs de la
dans l'empire othoman on croit qu'ils for- société, même des grands seigneurs. Le pre-
ment au moins la trentième partie de la na- mier devoir des membres est de réciter cha-
tion. Us sont confondus dans tous les ordres que jour en particulier quelques prières ap-
de l'Etat, dans la magistrature, dans teclergé, pâtées .K7!a<tM-7ï7tod/«A<!ft.A cette obligation
dans la bourgeoisie, dans le militaire; on en se joignent des pratiques purement volon-
voit une multitude dans les classes les plus taires, qui consistent à réciter les mêmes
inférieures et dans les professions les plus prières en commun, ou plutôt dans une as-
abjectes, même parmi les mendiants. Or, si semblée d'un certain nombre de frères, une
l'on ajoute à ce grand non.bre de schérifs fois la semaine. C'est ordinairement le jeudi
dans l'empire othotaan, ceux qui élèvent la soir, après le cinquième namaz du jour.
mémeprétention dans la Perse et dans l'Inde, Dans chaque ville, ou dans chaque quartier,
où ils ne sont pas en moindre nombre, on les membres de cette association se réunis-
aura droit de s'étonner à la vue de cette sent chez leurs doyens respectifs là, assis
nombreuse postérité de.Mahomet, surtout le long d'un sofa, ils s'acquittent de ces
lorsqu'on se rappellera .que l'imposteur n'a pieux exercices dans le plus profond recueil-
BtCTtONN.DESRËUGtOUS.111. 26
su DICTIONNAIREDES REHG!ONS. 812
lement. Le doyen, ou tout autre frère à sa nombril la main droite toujours sur la
place, psalmodie les prières delà confrérie, main gauche, en récitantes prtèMs sui-
et l'assemblée répond en choeur, tantôt Hou vantes 1° teTesbib:()t<e <oMMOHtMtfe.c<!«e,
(lui,J~/to~s), tantôt Allait (Dieu). Dans quel- d y?-a~< 2° le Sena 0 mon Dieu, sois
ques villes, ces Nakschibendis ont des salles loué () j'aMtat~/ t/Më <oKnom soit &en.t7<ytte<a
particulières, uniquement consacrées à cette ~rctttdear soit exaltée il n'y a d'autre Bi'e';
prière commune et alors le doyen est dis- que toi. 3° le Teawouz J'ai recours (; Dt~t<
tingué des autres frères par ~n turban -con- contré SataM <aptde. Au nom de Dtet< e~e-
forme à celui des scheikhs des mosquées. mëMt M miséricordieux. Puis on récite le
NAL-TCHALANA, c'est-à-dire action de Fatiha, premier chapitre du Coran. ~uy.
mettre des bambous en MtOMteMeM, pifatiq~e FATÏHA.
magique employée par les tlindous pour dé- 3° On fait une inclination en temmUa tête
couvrir les voleurs. Deux morceaux de bam- et le corps horizontalement penchés, posant
bou d'égale longueur sont placés à côté les mains, les doigts bien ouverts, sur les
l'un de l'autre, e) tenus par deux hommes, genoux, récitant encore le Tekbir, puis le
un à chaque extrémité; on prend à c&'teffet Tesbih, qu'il fau~ répéter neuf fois de suite,
les premières personnes qui se rencontrent. ou bien sept, cinq, ou pour le moins trois
Alors le magicien prononce certaines formu- fois.
les dont l'efficacité est telle que les bambous ~° On se relève en récitant le Tesmi Dieu
se tournent spontanément vers le lieu où est écoute celui qui le loue; leTabmid 0 notre
le voleur ou les objets dérobés, et y entrai- Seigneur, d toi la ~o!fe.' et le Tekbir
nent les hommes qui les soutiennent. comme ci-dessus.
NAMANDA, espèce d'oraison jaculatoire, 5° Onfail une prostration lit face contre
que les Bouddhistes du Japon répètent fré- terre: savoir les genoux, les doigts des
quemment pour implorer le secours d'Amida. pieds, tes mains, le nez et le front touchant
Cette expression est une formule corrompue la terre. Pendant !a prostration on doit en-
pour Wamo-~mîda-BoMts, que je trouve tra- core réciter le Tekbir, et pouf le moins
duite par « Bienheureux Amida, priez pour trois fois le Tesbih.
nous, )) ou, selon d'autres, « sauvez-nous; e 6° On se relève fie terre, et on reste un
mais qui me semble signifier « Adoration à instant assis sur ses genoux, les mains po-
Amida Bouddha! » Les religieux Japonais sées sur les cuisses, en répétant encore le
prononcent le Namanda cent fois ou mille Tekbir.
fois de suite, à l'aide de chapelets dont ils 7° On fait une seconde prostration abso-
roulent les grains entre leurs doigts. Ils ont lument comme la première.
en outre des jours déterminés dans lesquels 8° On se relève en s'appuyant des mains,
ils le chantent solennellement au son des non pas contre terre, mais contre les ge-
cloches. Il y a une pieuse association de nou-x, et en récitant encore le Tekbir.
personnes particulièrement dévouées an Toute cette partie de la prière forme un
culte d'Amida, dont la principale fonction Rikat. Le Namaz est composé d~ plusieurs
est de réciter presque continuellement cette Rikats, deux, quatre, six, etc., suivant les
prière. Des bourgeois, et même des nobles, heures canoniques il faut au moins deux
sont associés à cette confrérie mais le plus Rikats -pour former un Namaz. Cependant
grand nombre des confrères sont des gens les Rikats qui suivent le premier ne com-
du peuple ou des mendiants, qui récitent le mencent que par l'inclination marquée ci-
Namanda au milieu des rues, des places pu- dessus au numéro 3.
bliques, ou le long des chemins. lis appel- 9° A la 6n de chaque second Ri~at, on
lent tes-passants en frappant sur une petite doit 'asseoirsurtes genoux, en posant les
cloche, et ceux'ci leur font des aumônes afin mains, les doigts ouverts, sur les deux cuis-
que le Namanda soit récité à leur intention, ses. ptaeer alors en dedans la jambe gauche,
ou pour les trépassés. et tenir te pied droit tendu et levé par der-
NAMAZ, prière canonique à laquelle sont rière, les doigts toujours contre terre. Mais
tenus, cinq fois le jour, les Musulmans de la femme doit s'asseoir du côté gauche, en
tout âge, de tout sexe et de toute condition portant ses deux pieds du côté droit. Dans
ils doivent s'y préparer par la pureté corpo- cette posture, il fàul réciter le cantique
relle, la modestie du costume et du maiutien, Teschehoud Les prières vocales sont pour
et la direction de l'intention. Voici la forme Dtett;~Mpn'~r.M corporelles et ~f! prières
liturgique de cette prière M:(Ht~K!<!rMSOt~aussi ;;)OMr DtfM. Salut et
1° Le fidèle doit commencer par se tenir paix à toi, <)poopltète de B:eMy Que la misé-
debout, le visage tourné vers la Mecque, ricorde et la bénédiction de Dieu soient <tM~
dans le recueillement le plus profond, puis sur toi-! Salut et paix no~~ e(~ tous les ser-
hausser les deux mains, les doigts entr'ou- viteurs de Dieu, justes et t'er~ttfMa; Je con-
verts, en portant le pouce sur la partie in- /'es~e~M'< K'?/ a de dtett que Dieu, et que
férieure de l'oreille; la femme ne doit haus- Mahomet est son serviteur et soK
ser les mains que jusqu'à la hauteur des prophète:
10° A la fin du dernier Rikat. on récite as-
épaules. En cet état on récite le Tehbir: sis le Salawat :'0 mon Dtan/doMMe <OMsalut
Dieu <fM-~raMcf, Dieu très-grand! Il n'y a de paix d ~N/iomet et N rceë de M«/(owe<,
d'autre Dieu qtie Dieu. Dieu <r~rctM(.<, .0:c.M comme tu as doNKe~ton ~n~< de pf«.r à Abra-
~-</r<tmc</ A Dieu est la ~otfe. /<am et d la face d'~&ra~am et 60~ Maho-
2° On pose ensuite les deux mains sur le met et !a race de ~aAoMte!, comme tu as béni
813 NAM N'AN SU
~~ra~am et la race d'Abraham; louanges, font en même temps plus de cent génu-
~raMdeMfs, exaltàtions sont en toi et pour tlexions; après quoi ils consignent soigneu-
<0!. sement ~accompUssement de cette pratique
11° On récite ensuite ua chapitre du Co- religieuse, pur une image de Fo ou Soud<!)ha
ran, dont le choix est laissé à ia volonté de environnée d'une multitude de petits cercles,
chaque fidèle. qu'ils ont achetée des bonzes, Chaque cer-
12° EnGn, on termine leNamazparane pro- c)e teint en rouge indique qu'ils ont fait tes
fession de foi et par une salutation à droite cent génuflexions, et qu'ils ont répété mille
et à gauche, à ses anges gardiens, en di- fois le ~Va-Hto 0-m!-<o Fo. De temps en
sant Que le M<M<de paix et la miséricorde temps ils invitent les bonzes .à venir chez
de Dieu soient sur vous l eux pour y faire des prières, et en même
Le Namaz forme comme la base de la re- temps sceUer et authentiquer le nombre des
ligion musulmane tout fidèle est indispen- cercles qui ont été remplis. Cette image est
sabtementobtigé de faire cette prière, soit portée en pompe aux funéraiUes, dans un
chez lui,. soit à la mosquée, soit ailleurs, petit coffra sceHé par les bonzes. C'est ce
cinq fois par jour, savoir le matin, à midi, qu'ils appellent Lou-in, c'est-à-dire passe-
l'après-midi~ le soir et ta nuit. Le Namaz port pour le voyage de cette vie en l'autre.
du matin peut refaire depuis l'aurore jus- Ce passe-port ne s'accorde point qu'il n'en
qu'au lever du soleil celui de midi, depuis coûte quelques taëls; mais aussi on est as-
le milieu du jour jusqu'au moment ou l'om- suré d'un voyage heureux.
bre du gnomon est double de ta longueur Les dévots ~de)a secte de Fo ont conti-
de l'aiguille; celui de l'apres-'midi, depuis nuellement pendue au cou, ou autour du
ce moment jusqu'au coucher <tu soleil celui bras, une sorte de chapelet composé de cent
du soir, depuis le coucher du soleil jusqu'à grains médiocres et de huit plus gros à la
rentière obscurité de t'horizojt; enfin cetui tête se trouveun gros grain de la Hgmse de
de la nuit, depuis ce moment jusqu'à l'au- ces petites tabaUèr.es faites en forme de ca-
rore. Chacune de ces cinq prières doit être lebasses. C'est en routant ces grains qu'ils
composée de plusieurs Rikats la première prononcent leur JVa-mo 0-tMt-~o Fo. Voy.
de quatre, la seconde de huit, la troisième NAMANDA.
de six, la quatrième de cinq et la cinquième NAMOUTCH1, nom d'un Asoura ou dé-
de six. Les vendredis on doit ajouter à la mon de la mythologie hindoue, qui fut tué
prière de midi quatre autres Rikats. par tndra. C':est aossi un des noms de~a di-
Les casuistes musulmans entrent dans vinité de l'amour,
une foute de détails sur la manière dont on NANABOUSCH, personnage mythologique
doit accomplir ces cérémonies, sur les em- des Pottowatomis de l'Amérique septen-
pêchements .qui peuvent survenir, sur la trionale, ~qui le regardent comme l'ami de
manière de suppléer aux prostrations quand l'homme eUe neveu du genre Itumain, C'est
on est infirme ou malade, sur tout ce qui lui qui a créé, par l'ordre du Grand-Esprit, la
peut vicier la prière, comme de bâiller, d'é- terre, qu'ils apposent Me ~ttA~rMNtmtAOtM)!,
ternuer, de dire une seule-parote, de tous- c'est-à-dire la grande grand'mère du .genre
ser,.etc., etc.; sur la place que doit tenir humain. Celle-ci recut le commandement
l'imam qui préside au Namaz public; ~ur de pourvoir à tous les besoins des oncles et
la manière dont on doit ~tre couvert, ou des tantes de Nanabousch; par cette expres-
vêtu sur les objets que t'en .doit éviter de sion on entend les hommes et les femmes.
~porter alors sur soi sur l'emplacement que Nanabousch, toujours le bienveillant inter-
t'on doit choisir soit au logis, .soit en plein cesseur du genre humain auprès du Grand-
air sur la manière dc~e placer quand on Esprit, obtint la création des animaux, leur
se trouve plusieurs ensembte, etc., etc. chair devait ser.vir de nourriture, et leurl'
NAMBOURt, nom que l'on donne aux peau de vêtement. Il procura aussi aux
brahmanes indigènes du Malabar. lis sont, hommes des.racines et des herbes <uédici-
après le souverain les .persoifhages les nales d'un pouvoir souverain pour guérir
plus puissants et les plus respectés de l'Etat. leurs maladies. Les sauvages invoquent
M. Burnouf pense que ce nom~st d'origine souvent Nanabousch, et le supplient de vou-
-tamoule, et qu'il signi8e proprement notre loir être leur interprète, en présentant leurs
Dieu. Ce qui pourrait confirmer cette con- prières au Maître de la vie.
jecture, c'est que les brahmanes avouent NANACATZ1N, dieu du soleil chez les
hautement leur prétention de passer pour les Mexicains. Après le détuge universel, dans
dieux de la terre. lequel avaient péri le soleil et la lune, les
Dans le même pays on donne le nom do dieux s'occupèrent des moyens d'éclairer le
MamMeou~antM~att aux brahmanes infé- nouveau monde; à cet effet,ils se rassem-
rieurs qui servent dans les temples. blèrent à 2'eM~t/tMacaM l'habitation des
NA-MO 0-MI-TO-FO, invocation boud- dieux ), y allumèrent un grand feu et dé-
dhique, en usage dans la Chine, qui corres- cidèrent que celui qui oserait le premier
pond absolument au Namanda des Japonais, s'y jeter volontairement deviendrait le so-
et qui signiue « adoration à Amitabha Boud- leil. Jaloux de mériter une aussi brillante
dha. Les dévots et les dévotes pronon- destinée, ils se disputèrent à qui aurait la
cent mille fois de suite cette prière, à la- préférence; pendant la querelle, l'un d'eux,
quelle la plupart ne comprennent rien, qui se nommait JVaMM~tK (Jépreux), et
parce qu'elle est en langue sanscrite; its que tout le monde méprisait a cause de son
8tS DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 816
infirmité, s'approcha du brasier et s'y pré- Appien y reconnaît Vénus. Polybe l'appelle
cipita. Un autre dieu, nommé Texcatécail, Venus Etyméenne. D'autres prétendent que
suivit son exemple, et c'est lui qui est la c'était Cybète; mais te sentiment le plus pro.
lune. bable est que c'était Diane, la même que
NANAKOUSA, fête que les Japonais célè- Strabon appelle Anaïtis.
brent le septième jour du premier mois. Elle Antiochus étant venu une fois au temple,
tire son nom d'un plat composé de sept sortes comme pour épouser la déesse, et pour y
de tégumcs dont on régale en ce jour-là ses recevoir de grandes sommes à titre de dot,
amis. Les tégumcs qui entrent dans ce potage les prêtres de Nanée lui montrèrent tous
sont des navets, des radis, du persil, des ses trésors après qu'Antiochus fut entré
ctroux, du fakobera, du /'o<oAeKOM et des avec quelques gardes dans l'intérieur, ils
épinards. Cet usage a commencé sous le fermèrent le temple sur lui. Alors, ouvrant
cinquante-neuvième daïri, l'an 890 de Jésus- une porte cachée par le lambris taquette
Christ on offrit à ce prince un ragoût com- communiquait dans le temple, ils l'accablè-
posé de riz et des légumes ci-dessus dési- rent d'une grêle de pierres; et, mettant en
gnés. Le soixante-quinzième daïri fit à cette pièces plusieurs de ceux qui l'accompa-
occasion la pièce de vers suivante, qui a gnaient, ils leur coupèrent la tête et la jetè-
trente-un caractères rent à ceux qui étaient dehors.
jftt mi aa ta mo NANEK-PANTHiS ou NANEK.ScHAHts, sec-
Nu na Mouna o sa no tateurs de Nanek-Schah, célèbre réformateur
Na tta kou sa ;tt hindou et fondateur de la secte des 5t/f/t~, qui
Na o <MMmi so ye nou regardent l'apparition de leur maître comme
Yo f6 (soMno no ~a rou. une incarnation secondaire de la Divinité.
« Puisse-t-on, pendant dix mille ans en- Nanek naquit en H69, dans un village de
core', continuer de cueillir sept sortes de la province de Lahore nommé Tathindi
légumes, dans la matinée du septième jour d'autres disent qu'il naquit sous le 'è~n'' de
du premier mois, pour t'usage du prince. » l'empereur Saber, c'est-à-dire de 1505 à 1530.
Les Japonais prétendrnt que ce mets r.tp- It était encore jeune lorsqu'il se retira du
pelle la frugalité et la pauvreté de leurs an- monde pour vivre dans la dévotion et t'aus-
cêtres. et doit leur faire sentir le bonheur térité. tt était d'une équité inflexible. d'un
de l'abondance dont ils jouissent maintenant. courage à toute épreuve, et de plus il avait
On se lève ce jour-là de grand matin, et on un organe imposant; il eut même plus d'é-
va visiter ses parents et ses amis. On se ducation que n'en reçoivent Cttmmnnemen.t
rend aussi dans les temples, quelques-uns les enfants de ce pays, qui savent tout au
par dévotion, mais la plupart n'y vont que plus lire et écrire. H semble avoir été par-
par bienséance et en partie de plaisir. Le tisan du culte de l'invisible, et avoir b)âmé
nanakousa est la première des cinq grandes fortement l'adoration des images et les priè-
fêtes de l'année. res offertes à tout autre qu'à la Divinité su-
NANDA, demi-dieu du panthéon hindou: prême, ainsi que t'usage de placer des figu-
c'est un des compagnons de Varouna, et la res dans les temples. H ramenait à t'unité le
personnification d'un des neuf trésors du dieu système monstrueux du polythéisme hindou,
des richesses. Son nom signiCe la joie. reléguant au pays des fables et la trimourti
~vanda est aussi le nom du père nourricier indienne, et les nombreuses conceptions my-
de Krichna. C'est lui qui é!eva, avec Yasodâ, thologiques qui en découlent. 11 composa un
sa femme, ce dieu incarné, comme s'il était livre regardé comme sacré, et qui porte te
son propre fils. Voy. KmcaNA. titre d'Adi-Granth, le premier livre. I! y en-
NANDANA, ce mot, qui signifie délices, seigne qu'il n'y a qu'an Dieu tout-puissant
est le nom de l'élysée d'Indra roi du ciel, et présent partout, qui remplit tout l'espace
suivant la cosmogonie hindoue. tl est situé et pénètre toute la matière; qu'on doit l'a-
sur le mont Mérou. Fo< tNDRAet SwARG&. dorer et l'invoquer; qu'il y aura un jour de
NANDI, un des compagnons du dieu Siva; rétribution, où la vertu sera récompensée
c'est lui qui bat le tambour pour animer les et le vice puni. Non-seutementNanek y com-
pas de ce dieu, quand celui-ci danse pour mande la tolérance universelle, mais il dé-
amuser son épouse Parvati. H est représenté fend encore de disputer avec ceux d'une
sous la forme d'un taureau couché à plat autre croyance, it défend aussi le meurtre,
ventre sur un piédestal, trois de ses jambes le vol et les autres mauvaises actions; il
~tiées sous lui, et le pied droit de devant al- recommande la pratique de toutes les vertus,
i)ongé. Son image accompagne souvent celle et principalement une philanthropie univer-
de Siva, et elle est placée devant tous les selle et l'hospitalité envers les étrangers et
~emp~es consacrés .à ce dieu, parce qu'on !e les voyageurs. Il n'employa, pour propager
considère aussi comme le portier de son maî- sa doctrine, d'autres armes que la persua-
tre. ~oy., à l'article BASWA, les aventures sion et une grande simplicité de mœurs.
d'un personnage que les Siwaïtes regardent Plus de quinze années de sa vie furent em-
comme une incarnation de cette divinité. ployées à parcourir la plupart des royaumes
NANDIROUDRA, un des noms de Siva, de l'Inde, la Perse, l'Arabie et l'ile de Cey-
troisième dieu de la triade hindoue. !an. Dans ses voyages, il était accompagné
NANÉE, déesse qui avait un temple cété- d'un musicien musulman, nommé Merdana,
bre à Elymaïs en Perse. Les uns croient qui devint son prosélyte, et resta Sdètement
que cette divinité était Diane ou la Lune. attaché à sa personne. Après diverses aven-
7
8<7 MR NAR 8t8
tures, le radja de Callanore, qui s'était rangé Quelques-uns disent que cefut lui qui pro-
parmi ses disciples. lui donna un terrain et voqua l'incarnation de Vichnou en Rama
une maison, où il finit paisiblement ses jours Voici en quelle occasion Narada, éperdument
à t'âge de quatre-vingt-dix ans. Le lieu de épris d'une jeune fille d'une rare beauté, lui
sa retraite devint octobre, et un concours offrit sa main mais celle-ci la rejeta avec
prodigieux vient accomplir des cérémonies mépris en déclarant qu'elle était résolue de
à son tombeau, le jour anniversaire de sa n'épouser ni un homme ni un dieu, à moins
mort. qu'il ne l'égalât en attr.nt. Hésoté de ce
Les sectateurs de Nanek-Schah portent le refus, Narada confia ses chagrins à Vichnou
nom de Nanek-Panthis ou de Sikhs; ce der- le dieu, qui était en ce moment en belle
nier vocabte n'est autre que l'impératif hin- humeur, lui promit de le rendre aussi beau
doustani du verbe <tA7tMo,apprendre, parce que sa maîtresse mais, au mépris de cet
que ce réformateur répétait souvent ce mot engagement, il placa une tête de singe sur
à ses disciples. Les Nanek-Panthis sont di- le corps du malheureux aman). Sans se
vises en sept cesses, qui, bien que profes- douter de sa hideuse métamorphose, Nara-
sant toutes la doctrine du fondateur, différent da vola avec un confiant emoressement vers
néanmoins les unes des autres par une dis- ta omette qui avait dédaigné ses vœux. Les
cipline, dps coutumes et des pratiques parti- autres dieux avertis voulurent assister à
culières; ce sont les Oudasis, les Cnnf/ l'entrevue et ils ne purent retenir de
~o&/<c/)!'s. tes Rrtmra~, tes ~OM~rc/t-~c/ta/tM, bruyants éclats de rire, lorsqu'ils furent té-
tes Govind-Sinhis, tes Nirmalas et les Nagas. moins de la surprise mé)ée d'horreur qu'é-
V.oy. leurs articles respectifs et le mot S)KHS. prouva la jeune fille à la vue de t'amoureux
NANG-TCHU, religieuses siamoises: ce ainsi métamorphosé. Narada ne put s'ex-
sont celles que nous appelons Talapoines. pliquer la cause <)et'hitarité générale qu'a-
Elles sont vécues de blanc, comme les frères près s'être regardé dans un miroir. Furieux
laïques des Talapoins, et ne sont pas regar- d'avoir été joué de la sorte, il prononça une
dées tout à fait comme des religieuses. Un imprécation terrible par laquelle il contrai-
simple supérieur peut leur donner l'habit; gnit Vichnon à descendre sur la terre sous
et quoiqu'elles ne puissent avoir aucun com- les traits d'un homme, et les dieux sous la
merce avec les hommes, néanmoins on ne forme de singes. Toute malédiction pronon-
les brûle pas pour cela, comme on brûle les cée par un brahmane ne peut manquer d'a-
Tatap~ns qu'on surprend avec les femmes. voir son effet, Vichnou vint donc au monde
0" les livre à leurs parents, qui les châtient sous le nom de Rama, et après un grand
avec le bâton, parce que les Talapoins et tes nombre d'exploits, il se rendit maître de la
Talapoiiies ne peuvent frapper personne. cité de Lanka, à l'aide de Sougriva et de Ha-
NANNA. déesse scandinave c'était l'é- nouman, chefs de la' tribu des singes. Ces
pouse de Balder. Après que son mari eut singuliers auxiliaires n'étaient autres que
péri par les ruses de Loke, l'esprit du mal, les dieux contraints de revêtir cette forme
elle mourut de douleur, et fut brûlée avec humiliante. Voy. RAMA.
lui, un nain vivant '~t le cheval de son mari. NARAKA, le Tarare des Hindous. Le
NANOUKA S10GWATS, la première des Naraka est proprement le cinquième enfer,
cinq grandes fêtes des Japonais on la célè- mais on le prend souvent pour l'enfer en gé-
bre, comme l'indique son nom, le septième néra), dont le nom propre est Pa~a. Voy.
jour du premier mois. Voy. NANAKOUSA. PATALA.et ENFER n°ll.
NAPÉES, nymphes que les uns font pré- Naraka est aussi le nom d'un daitya ou dé-
sider aux forêts et aux collines; les autres, mon tué par Krichna.
aux bocages; d'autres, aux vallons et aux NARAMËDHA, le sacrifice de l'homme,
prairies. Leur nom vient de ~of, collines ou un des quatre grands sacrifices qui étaient
va!tées ombragées. On leur rendait à peu autrefois accomplis dans l'Inde. Les trois
près le même culte qu'aux naïades. autres étaient t'/t.M)atK~/<o,sa<-rince du che-
NAt<A, personnage de la mythologie hin- val le Gomédha, sacrifice de la vache, et le
doue, frère de Narayana. It est regardé par <?a<<tM<ta, sacrifice de l'éléphant. Le Rig-
quelques-uns comme un avatar ou incarna- véda contient un hymne destiné aux céré-
tion d'Ardjouna, compagnon de Krichna. monies du Naramédha la tradition attribue
NARADA ou NAREDA, l'un des dix Ma- cet hymne à
harchis ou grands saints du panthéon hin- Pr.tdjapati ou Brahma, le grand
sacrificateur, et a Yadjnya son fils, la victi-
dou il était fils de Brahma, et passe pour me. Pradjapati sacrifia eu effet son propre
avoir inventé le tuth; c'est ce qui le fait fils, et ce serait en mémoire de ce sacrifice
considérer comme t'un des dieux de la musi- originelquele Naramédha aurait été institué.
que. C'est une espèce de Mercure, auquel Les rites de ce sacrifice ne s'accomplissent
les poëtes prêtent un caractère matin et plus depuis le Kali-youga ou le commen-
caustique. H aime à rapporter tout ce qu'il cement de l'âge actuel. Cependant, selon
voit et ce qu'il entend. Si, d'un côté, il rend l'orientaliste Ward, le Naramédha s'est per-
service à ses amis en tes avertissant des pro- pétué et s'accomplit encore dans t'Hindous-
jets de ses adversaires, ou des intentions des tan pendant les fêtes nocturnes de la déesse
dieux, ou des anciens décrets du destin; Kali. Onsait aussi que t'homicide religieux
d'un autre côté, il lui arrive aussi de répan- est organisé sur une grande échelle par
dre le trouble et la confusion par ses dis- l'association des 2'/M<~ ou Phansgars.
cours indiscrets. NARASiNHA ou NARASINGA incarna-
8)9 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. MO
tion de Vichnou eu homme-tion. Foy. Nm- commun, sous la surveillance et la direction
SIfHA. d'une vieille dévadasi qui a quitté le service
NARAYANA, c'est-à-dire qui marche sur du temple. Souvent elles sont appelées chez
~M eaux un des noms de Vichnou, parce les riches Hindous qui donnent des fêtes;
que,tors de la destruction des mondes, ce elles vont y déployer leurs talents chorégra-
dieu est représenté sous la forme d'un en- phiques, ou bien elles parcourent toutes les
'fant dormant sur une fleur de lotus qui contrées de l'Inde exerçant leur industrie
flotte sur les eaux de l'Océan c'est pour ceta de village en village. it est rare qu'elles
sans doute que l'on peint la figure de Vichnou n'amassent pas de grandes fortunes. Les
en bleu, couleur qui fait allusion à la teinte supérieures n'admettent dans leur troupe
de ce fluide primordial. de nouveaux sujets; qui se recrutent dans
NARË, mauvais génie de la mythologie toutes les classes qu'autant que ces nou-
scandinave il était fils de Loke, l'esprit du veaux sujets joignent à de grands avantages
mal, et aussi méchant que son père. Dévoré physiques quelque développement dans les
par Valé, son propre frère, ses intestins fu~ faculté~ intetlectuettes.LesNartékis portent
rent changés en chaînes de fer et servirent le même costume que tes dévadasis sacrées.
de liens à son père. NARTHEX, nom du vestibule- des ancien-
NARMADA, déesse de la mythologie hin- nes basiliques chrétiennes, dans lequel se
doue; personnification de ta rivière du même plaçaient tes catéchumènes, les énergumènes,
nom, qui a sa source dans les monts Vin- et les pénitents du deuxième et du troisième
dhyas~ près du village d'Amarakantaka elle rang. Ces narthex étaient tantôt àt'extérieur.
coule vers t'ooest, et va se jeter dans le golfe tantôt à l'intérieur de t'égtisé; si l'on s'en
de Cambaye. Elle sort d'un lac, et; à quelque rapporte à quelques anciens auteurs, il sem-
distance de là, elle devient aussi la source de ble qu'il y en avait quelquefois plusieurs
la Sona. A trois milles de ce lac, au pied de pour la même égtisé.
la colline, est un ruisseau insigniGant, ap- NASt. mot hébreu qui signifie prince. 1°
pelé Djoubatâ. Si nous donnons ces détails Les Juifs donnent ce.titre au chef des tribus,
topographiques peu importants, c'est qù'ils des grandes familles, et même aux princes
sont* nécessaires pour comprendre une pe- desjpeuptes. Aujourd'hui il est en quelque
tite légende hindoue, rapportée par M. Lan- sorte consacré pour signifier le chef, le
gtois, au sujet de ces cours d'eau. On fait de président, le premier juge du sanhédrin.
Sona un jeune dieu; de Narmada une déesse, Simon Machabée fut honoré du même titre,
forme de BhavSni et fille de Ménaka, l'un depuis qu'il fut affranchi de la servitude des
des monts Vindhyas; enSude Djouhatj, une Grecs. it porte le nom de nasi dans tes
jeune esclave au service de cette dernière. médailles. Le prince, ou le nasi du sànhé-
Sona, ayant entendu parier de la beauté de drin était dépositaire de la loi orale ou de la
Narmada, la demanda en mariage. Narma- tradition que Moïse avait, selon les rabbins,
dâ envoya Djouhalâ pour s'assurer si cet confiée aux soixante-dix vieillards qui com-
époux était réettement digne de sa faveur, posaient cette assembtée. Ceux qui soutien-
et pour t'amener à Amara-Kanta, dans te nent que té sanhédrin Subsista toujours
cas où il pourrait convenir à une déesse depuis Moïse, prétendent que la dignité de
comme elle. Djouhatâ le vit, en devint nasi est aussi ancienne; ceux au contraire
amoureuse et t'épousa, en se faisant passer qui croient qué l'institution du sanhédrin
pour sa maîtresse. Narmadâ, pour se ven- est postérieure à Moïse, recutent d'autant
ger, ôta à Djouhatâ la beauté dont elle avait celle du nasi. Quetques-unS veulent qu'Es-
abusé elle précipita Sona du haut de la dras soit t'institùteur de cette charge, et
montagne et disparut elle même dans qu'it t'attacha à la maison 86 David; Hilfel,
l'endroit d'où sort aujourd'hui la rivière de venu de Bftbytone sous le <ègne d'Hérode,
son nom. Ette coule à t'ouést, comme si t'exerça avec beaucoup d'éclat. Après la
elle fuyait Sona, tandis que les eaux de ce ruine de Jérusalem, ,on chatigea ce nom en
dernier se dirigent vers te nord. Des ptëurs celui de p<t<riftr< ou chef de la ca~!t)t~. JI
de Djouhalâ il se forma une petite rivière de est important de connaitre ces titrée pour
ce nom. La Narmada se nomme aujourd'hui entenUrë le tangage des rabbins où des au-
Nerbudda. teuM qui ont écrit sur ta république et les
NARMË, le dix-huitième et dernier des affaires des Juifs.
enfers des Tibétains sdnnomsigniCe ~e/eM 2° Chez les anciens Arabes le soin
de <o MM~"t<mce. Les âmes qui y résident de régler l'année lunaire, et de fixer la
deviennent une espèce de démons, occupés place du mois intercalaire était confié à des
à tourmenter ceux qui ont mérité de souf- hommes qui portaient ta qualification de
frir les peines de l'enfer- après léur mort iidsi. Lés nasis arabes, pu du moins plu-
mais les supplice~ qu'ils endurent eux-mê- sieurs de ceux qui rempliront les premiers
mes sont beaucoup plus cruels que tous ceux ces fonctions, paraissent avoir été aussi dé-
qu'ils peuvent infliger aux autres. corés du titré de ca<(t?Km~, mot qui signifie
NARTEKIS, dévadasis ou bayadères de grosse tuer, et métaphoriquement, homme
seconde classe. Ellés reçoivent à peu près habile, homme supérieur, pour ainsi dire
la mêm&éducation que celles de la première mer ttë science. Le ministère de nâsi était
classe, mais elles sont loin de jouir de la affecté comme privilège spéciat, à une
même considération que ces prêtresses des certaine famille, nommée les enfants d'Ahd.
autels. Les Nartékis vivent généralement en Focaym. Cette famille faisait partie de In
.S2~ NAS NAT 8M
tribu de Rinana, répande aux environs caves, celui qui doit subsister éternellement,
detaMccqu.e, et dont les Coraïschites, ha- mais qui ne commencera qu'après la fin du
bitants de cette, ville, formaient la principale monde, lorsque aura cessé le Niflheim, enfer
branche. temporaire ou espèce de purgatoire. Le Nas-
Le mois surnuméraire et, fintercalation trand (rivage des morts) sera situé sur le
eHe-même portaient (aussi le, nom de nasi, point le p,lus éloigné du soleil, et ses portes se-
mais par un a bref. Mahomet abottt cet ront tournées vers le nord. Cette demeure ne
usage ou cette institution, qu'il regardait se.ra construite que de cadavres de serpents,
comme une impiété, en ce qu'elle pouvait dont toutes les têtes vomiront dans l'inté-
avancet' ou reculer l'incidence des mois sa- rieur des flots de venin. Il s'en formera un
cres, et t'époque du pèlerinage. L'année fut long fleuve empoisonna/dans les ondes ra-
alors réduite douze mois, lunaires, tette pides duquel se rouleront les parjures, tes
qu'elle est encore à présent: d'où il résulte assassins et les adultères. tjn loup dévor<)ut
que l'année musulmane est. plus. courte de et un dragon noir ailé y rôderont sans cesse
onze jours que nos années solaires; ce qui et rongeront les corps des malheureux qui y
fait que les Mahométans, dans leur comput, seront enferme!
avancent sur nous d'une année en trente trois NAT, ctass& d'êtres supérieurs à l'homme
ans environ. suivant la théogonie bouddhique de.s Bar-
NASIB, nom que les Musulmans donnent mans. Ils sont eux-mêmes partagés en six
au destin, dont les décret~ sont consignés, classes, qui habitent autant de cieux infé-
suivant eux, dans un livre, écrit au ciel, et rieurs au sommet du mont Mér~u.
qui contient la bonne et la mauvaise fortune « Le nat, dit M, l'abbé Bigandet, est un
de tous les hommes, qu'iisne peuvent éviter, être doué d'un corps et d'une âme, dont la
malgré tom leurs efforts. De là la persua- demeure est dans les six cieux inférieurs,
sion d'une prédestination absolue, qui tes que l'on nomme ordinairement les six con-
précipite dans les plus grands périls, parce Irées des nats. Leurs sens sont doués d'une
qu'il O'fn arrivera que ce q~e porte le nasib. perspicacité surhumaine. De là vient l'ex-
C'est pourquoi, lorsqu'ils se trouvent frappés pression commune dans les écrits bouddhis-
des calamités les plus grandes, ils. se conso- tes avoir des yeux de nat, des oreilles de
lent en s'écriant /fa~a tHe&tou6 C'était nat, pour signifier voir à une distance qui
écrit. est audetà de la portée de la vue de l'homme,
NASOU, un des dews ou mauvais génies percevoir des sons qui ne peuvent frapper
de la cosmogonie des Parsis c'est le démon une oreille commune. On suppose générate-
des cadavres le Vendidad le représente ment que le nat embrasse d'un seul regard
comme se promenant sur la mort. Anquetil presque tous les êtres qui existent. Du corps
orthographie son nom Nésosch; du nat des rayons de lumière s'échappent et
KASH, divinité des. anciens Arabes, qui la brillent d'un vif éclat. Ce corps, comme à
représentaient, sou!? la forme d'un aigle. demi spiritualisé, peut parcourir les airs et
C'était sans doute un& constellation, peut- se transporter avec une vélocité extraordi.
être tes trois étoiles de l'Aigle, ou Véga de la naire d'un lieu dans un autre. On conçoit
Lyre, Son idole fut détruite par l'ordre de parfaitement qu'un corps si parfait ne peut
Mahomet. servir de demeure qu'à une âme ou à une
NASRA!S1S ou NESMABts, nom générique intelligence d'un ordre supérieur. Les nats
sous lequel les Musulmans comprennent qui habitent les trois premiers cieux infé-
tous tes chrétiens ce mot véut dire propre- rieurs sont sujets à la concupiscence char-
ment les sectateurs du Nazaréen. Us teur netle, et obéissent à son influence; ceux qui
donnent aussi quelquefois le nom d'~cucn, habitent la quatrième demeure sont satisfaits
disciples d'Isa (ou Jé~us), et très-rarement par un simple et chaste attouchement ceux
celui de Messihi, disciples du Messie. Ce de la cinquième ~ont détectés par la simple
dernier correspond exactement au mot vue, ttt enfin ceux qui habitent la dernière de
(;Ar~(teK. Le terme ~V«M(tMt n'est pas inju- ces six demeures sont heureux au suprême
rieux dans la bouche d'un Mahométan degré par le fait même de.leur réunion.
comme celui de Galiléens que Julien l'Apos- « Les sexes sont donc conservés dans la
tat av~t imposé au~ disciples de Jésus car, condition de nat. Les différentes demeures
dan~ les premiers siècles, on donnait indiffé- des nats renferment tous les plaisirs que l'on
remment aux chrétiens, surtout en Orient, peut imaginer, et rien n'égale les belles et
le nom de Nazaréens. Ceux-ci le quittè- souvent licencieuses descriptions que l'on
rent lorsqu'il se fut étevé une secte du même trouve souvent dans les livres bouddhistes
nom. touchant ces riants et délicieux séjours.
NASTiKAS, dénomination donnée par les « Aussi les Ponghis birmans sont fort libé-
Bratlmanistes aux Bouddhistes; ce mot veut raux, en promettant la nature des nats à
dir6 ceux qui MteM( l'existence de Dieu ou ceux qui leur feront des offrandes en abon-
d'une autre vie, et correspond ainsi à celui dance. La durée de la vie, dans la première
d'athées. En effet les Bouddhistes n'ont point demeure des nats, est seulement de 9,000,000
de Dieu à proprement parler, et suivant leur d'années. Ce chiffre, multiplié par &, donne
système, tout se passe dans cette vie et dans la durée de la vie dans la seconde demeure
l'autre en vertu d'un ordre moral et physi- en multipliant par le nombre d'années de
que nécessaire. Voy. RoupcmsME. la demeure inférieure on obtient l'exact
NASTRAND, le second enfer des Scandi- nombre de-la durée de la vie dans la demeure
R-5 DfCTtONNAiREDES RELIGIONS. 824

qui est immédiatement audessus. D'où il de plus magnifique. Toute la maison était
suit que, dans la plus haute région des nats, ornée de fleurs et de couronnes, et la porte
la durée de la vie est de 9,216,000,000 d'an- était ouverte à la compagnie la plus enjouée.
nées. Les amis ne manquaient guère de s'en-
« La vie des nats est donc, à proprement voyer des présents. On célébrait même
parler, une vie de plaisirs et d'amusements. sourent l'honneur de ces grands hommes
un état où l'on reçoit les récompenses de dont la vertu consacre la mémoire, et que
certaines bonnes œuvres que l'on a faites. la postérité dédommage de l'injustice de leur
Cependant, on assigne aux nats différents siècle. L'adulation n'oublia point de soten-
offices dans le monde. Ils sont si multipliés, niser la nativité de ceux que la fortune avait
qu'il suffit de dire que des nats sont supposés portés aux grandes places, et par qui se dis-
veiller sur la conservation de tous Ics êtres, tribuaient les grâces et les bienfaits. Le jour
à l'exception de l'homme, qui est privé de de la naissance des princes était surtout
nat gardien. Du reste, maisons, villages, consacré par la piété ou par la naherie.
bourgs, villes, arbres, fontaines, tout a son Ces honneurs eurent aussi leur contraste;
nat tutélaire, préposé à sa garde. on mit au rang des jours malheureux la
a On distingue les bons et les mauvais nats. naissance de ceux que la tyrannie proscri-
Les premiers sont essentiellement bons de vait, et celle des tyrans eux-mêmes.
leur nature, et toujours ils font du bien. 2° Les Romains n'étaient pas les seuls qui
Mais ils ne peuvent accorder à ceux qui les célébrassent ainsi l'anniversaire de leur
invoquent que des avantages temporels, des naissance; cette coutume avait lien chez
richesses, des plaisirs, un rangdistingué, etc. beaucoup d'autres peuples, et plusieurs l'ont
Les mauvais nats, au contraire, ennemis de conservée. Les Grecs appelaient cette fête
l'homme, tendent sans cesse à lui nuire, <r~e<M. L'Evangile observe que saint
soit en sa personne, soit en ses biens. L'o- Jean-Baptiste eut la tête tranchée par l'or-
rigine des mauvais nais vient de ce qu'au dre d'Hérode, le jour même où ce prince cé-
temps où un être, arrivé à la condition de lébrait son natalice. On sait que la tête du
nat, ou bien auparavant, a commis quelques saint fut le prix d'une danse exécutée par
fautes dont l'intluence pernicieuse domine le la fille d'Hérodias, danse dont Hérode avait
caractère et porte sans cesse à procurer à été si charmé, qu'il avait promis inconsidé-
l'homme et aux autres êtres ce qui peut rément à cette fille de lui accorder la
tourner à leur détriment. Ces mauvais nats grâce qu'elle lui demanderait, fût-ce la moi-
n'habitent point dans les demeures des nats, tié de son royaume.
ils sont errants sur la terre, dans une assez 3° L'Eglise appelle Natalice des saints,
pitoyable condition. Les Birmans craignent et principalement des martyrs, le jour anni-
beaucoup ces nats persécuteurs, et leur font versaire.de leur mort, parce qu'elle le fête
sans cesse des offrandes pour les apaiser. Ils comme le jour de leur naissance véritable;
font aussi beaucoup d'offrandes aux nats la mort en effet est pour une âme sainte et
bons pour en obtenir diuerents avantages, chrétienne le moment où elle est enfantée à
et on peut dire qu'en somme, les Birmans une vie bienheureuse et éternelle.
sont beaucoup plus zé)és dans le culte qu'ils NATEC.Dans le système des Druzes, la
rendent aux nats que dans celui qu'ils ren- suite des sièctes, depuis l'origine du monde,
dent aux idoles. se partage en sept périodes, dont chacune a
« Le nat, dans son état de nat, n'acquiert eu sa religion fondée par un prophète, qui,
pas de mérites, ou au moins fort peu. H dans le langage de la secte, est appelé Natec,
n'est pas dans la voie. I) jouit du fruit de mot qui signifie proprement por~Mf, mais
certaines bonnes œuvres qu'il a pratiquées. qu'on peut fort bien traduire par législateur.
Quand la somme des jouissances qui lui Chacun de ces prophètes a eu une suite de
étaient assignées est épuisée, il meurt, ou sept lieutenants ou vicaires qui n'ont ap-
plutôt il revient sur la terre. » porté aucune modification à sa doctrine, et
NATAGAI. Les Mongols, du temps de qui, pour cette raison, sont nommés Samet
Genghiz-Khan, reconnaissaient un dieu au- ou silencieux; le premier de ces vicaires
teur de toutes choses, qu'ils appelaient Na- porte cependant le nom d'Asas ou fondement:
<<t<yat mais ils ne lui rendaient aucun culte. ainsi Simon-Pierre était l'Asas du Natec Jé-
Ils adressaient leurs prières et leurs sacri- sus-Christ Ali est l'Asas doNatec Mahomet.
fices à des simulacres particuliers. Voy. NA- Voyez, au mot AsAS, la succession des sept
TfeAÏ. Natecs et de leurs premiers vicaires.
NATALICE, i° fêtes que les Romains cé~ NATtHNËENS (en hébreu Nethinim, les
lébraient le jour anniversaire de leur nais- donnés). On appelait ainsi, chez les Israeti-
sance, qu'ils appelaient jour natal. Cette so- tes, certains individus tirés des peuples con-
lennité se renouvelait tous les ans, et tou- quis, têts que les Gabaonites d'abord, et plus
jours sous les auspices du génie invoqué tard les Chananéens, qui étaient voués au
comme une divinité qui présidait à la nais- service du tabernacle et du temple, où ils
sance de tous les hommes. On dressait un remplissaient les emplois les plus pénibles
autel de gazon entouré d'herbes sacrées, sur et les plus bas, comme d'y fendre le bois,
lequel on immolait un agneau. Les parents porter l'eau et servir les lévites.
saluaient leurs enfants avec cérémonie et NATIGAloulTOGAY, divinité tutélaire et
en ces termes ~7odte, K;t<e, salve. Chaque domestique des Tartares Mongols. C'est ce
particulier état~it cejour-ta ce qu'il avait dieu qui, suivant eux, rend ta terre féconde
825 NAT NAT 8~6
et protège les familles; ils mettent son image joie que, suivant l'oracle de l'Ecriture, la
dans leurs cabanes, placent sa femme à côté naissance de Jean-Baptiste a dû causer aa
de lui, et ses enfants devant lui. On le fait monde, en annonçant la naissance pro-
toujours dîner le premier avec toute sa fa- chaine du Verbe fait chair.
mille ce dîner consiste à leur frotter la 2° Les Musulmans célèbrent la fête de la
bouche avec de la graisse. Les restes du re- Nativité de Mahomet. Voy. MEWLOUD.
pas sont jetés hors de la tente pour d'autres NATT, divinité scandinave, personnifica-
esprits inconnus, et il n'est permis à per- tion de la nuit (nt<t< en anglais, nacht en
sonne d'y toucher. allemand). Elle était fille de la race des
NAHO, divinité romaine qui présidait à Géants, et se maria trois fois. De son der-
la naissance des enfants, et que les femmes nier mariage elle eut Dag, le jour (d<t; <a~),
invoquaient pour obtenir une heureuse dé- beau jeune homme, ressemblant à son père,
tivi'ance. Cicéron nous apprend qu'elle avait, qui était de la race divine des Ases. Natt et
dans le territoire d'Ardée, ville du Latium. Dag ont reçu d'Odin chacun un chariot
des chàpelles oà on lui offrait des sacrifi- avec son attelage, dont ils se servent pour
ces. faire le tour de la terre dans l'espace de 2~
NATIVITAIRES. On a donné autrefois ce heures; l'écume qui tombe du mors de Rim-
nom, dans l'Eglise, à ceux qui enseignaient /<M:e, courrier de la nuit, produit la rosée;
que la naissance divine de Jésus-Christ la crinière de Skin-faxe, cheval du jour, ittu.
avait eu un commencement, et qui niaient mine la terre et les cieux.
l'éternité de sa filiation. NATURALISME système philosophique
NATIVITÉ. 1° L'Eglise chrétienne cétè- qui consiste à rejeter l'ordre surnaturel, à
bre solennellement trois nativités ou nais- nier que l'homme ait été créé dans un état
sances 1° cette de Jésus-Christ, ~petée surnaturel et pourune fin surnaturelle, c'est-
aussi la fête de NOFL (Fo! ce mot); 2' celle à-dire pour voir Dieu, posséder Dieu et vivre
de la sainte Vierge, et 3° celle de saint Jean- de la vie de Dieu. Il y a cependant un na-
Baptiste. On peut demander pourquoi elle turalisme plus relevé qui reconnaît et admet
célèbre la naissance de ces deux saints de cette vision, cette possession de Dieu, et une
préférence à tous les autres. C'est que tous vie surnaturelle et divine; mais il les regarde
les saints sont nés avec la souillure origi- comme un des apanages de la nature hu-
nelle, à l'exception de Marie, qui, suivant maine il fait de la grâce une faculté de no-
la croyance commune de l'Eglise, a été con- tre âme, de l'infini un attribut du Hni, et de
çue sans péché; et de Jean-Baptiste, qui; Dieu même un mode de l'humanité. Enfin, il
d'après l'Evangile, a été sanctifié dès le sein y a un d'ernier naturalisme plus grossier, qui
de sa mère. ne reconnaît dans le monde d'autre Dieu que
La Nativité de la sainte Vierge est célé- la nature; ce dernier n'est autre chose que
brée le 8 septembre. Son institution re- l'athéisme.
monte au moins an vu' siècle; car il est NATURE. Les anciens en avaient fait une
parlé, dans l'Ordre romain, des homélies et divinité que les uns disaient femme, les au-
de la litanie qu'on y devait lire, suivant ce tres sœur, les autres fille de Jupiter; d'au-
qui avait été décidé par le pape Sergius en tres fois une divinité bien connue est vénérée
688, ainsi que d'une procession qui s'y fai- en certains pays comme symbole de la na-
sait de l'église de Saint-Adrien à la basili- ture. C'était te r6te que jouaient la Diane
que Libérienne, connue aujourd'hui sous le d'Ephèse, la Junon de Samos, Cybète et Cé-
nom de Sainte-Marie-Majeure. Cependant il rés damtsune multitude de contrées; la My-
est probable qu'elle fut établie bien long- litta'des Babyloniens, la Baaltis ou l'Astarté
temps avant cette époque, car elle est éga- des Syriens, l'Isis égyptienne, la Parvati, et
lement célébrée par les Grecs, les Syriens, en générât les divinités femettes de la reti-
les Coptes, les Ethiopiens, et par toutes les gion.brahmanique, etc.– Suivant le sys-
églises schismatiques de l'Orient. tème des Platoniciens, développé par Virgile
La fête de la Nativité de saint Jean-Bap- en vers si brillants et si harmonieux, et re-
tiste est aussi ancienne que l'Eglise, parce produit ~depuis par Spinosa d'une manière
que la naissance miraculeuse du précurseur bien moins séduisante, la Nature n'est autre
de Jésus-Christ est un des mystères de l'E- chose que Dieu, qui n'est lui-même que l'as-
vangile c'est pourquoi elle est universelle- semblage de tous tes êtres
ment célébrée dans l'Orient et dans l'Occi-
Jupiter est quodcunquevides, quodcunguemovelur.
dent, et M en est fait mention dans les an-
ciens Pères. Il est remarquable que cette C'est la doctrine qui est enseignée eneore
fête est célébrée presque partout par un feu à présent dans plusieurs écoles philosophi-
de joie que l'on allume la nuit précédente, ques, sous le nom de Panthéisme, qui est la
et dont on a donné une multitude de raisons religion de ceux qui n'en ont pas.
différentes. Celle qui nous parait la plus Le culte de la Nature a été certainement
plausible est que, cette solennité coïncidant te fond et l'origine des religions antiques
avec le solstice d'été, époque de l'année où dans le commencement cependant, lorsqu'on
les païens célébraient par des feux de joie n'avait pas encore oublié les traditions pa-
t'entrée du soleil dans le signe du Lion, l'É- triarcales, on n'avait pas songé à la divini-
glise chercha à christianiser cette coutume ser, et on ne reconnaissait point en elle le
antique, que sans doute elle ne pouvait Dieu suprême; les hommages qu'on lui ren-
réussir a abolir. On en fit l'expression de la dait formaient une espèce de culte commé-
827 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 838
moratif des bienfaits du Tout'Puissant; mais il leur est même défendu de goûtée à tout ce
plus tard le symbole fut identifié avec son qui provient de la vigne, même à un grain
sujet, et prit la place de l'Etre souverain de raisin fraîchement cueiiti ou séché, a une
dont il ne devait être que le signe. Or il ne pellicule ou seulement à un pepin. La se-
faut qu'une légère déviation de la vérité pour conde prohibition teur défend découper leurs..
précipiter dans un abime d'erreurs sans cheveux, et la troisième de toucher à un
fond et peu à peu la nature et ses phénomè- corps mort et d'assister à aucunes. fpnéraittes,
nes finirent par être l'objet du culte dû au pas même à celles de leurs t.las~ proches pa
seul Créateur. rents car ils devaient s'abstenir de tout ce
NAUTCHtS, troisième classe desdévadâ- qui aurait pur leur faire contracter une souil-
sis ou bayadères de-l'lade: elles sont vouées lure légale. Sr le Nazaréen venait à encourir
au célibat par leur institution mais elles onesouitturë, son nazaréat était annulé;
n'en ont pas moins uue conduite fort libre il fallait qu'il se présentât devant le prêtre
et déréglée. Leur emploi ne consist& guère qui lui rasait la tête offrait pour lui des
qu'à exécuter, pour Fagrément de ceux qui sacrifices expiatoires, et le soumettait à une
les paye&t, des danses très-licencieuses. nouvelle consécration. Le nazaréat état~ ou
NAVANITA-GANAPATt, une des formes temporaire ou perpétue!; dans le premier
sous laquelle les Hindous adorent le. dieu cas il était ordinairement le résotfat d'un
Sanésa. vœu, et à l'expiration du terme, te Nazaréen
NAVARATRI c'est-à-dire MeM~teme offrait des sacrinees, se faisait couper les
nuit; fête que les Indiens célèbrent te neu- cheveux par le prêtre, qui les brûlait dans
vième jour de la lune de Kouar, en l'hon. le feu du sacrifice. Le nazaréat perpétuel
neur de Dourga~ de Saraswati et des princi- était souvent la conséquence d'un vœu fait
pales déesses. Fcy. DoeRGA-PocMA. parte~parents avant la naissance de leurs
NAVISALVIA, déesse romaine dont on a enfants: Samson, Samuel, saint Jean-Bap-
retrouvé le nom dans des inscriptions. On tiste étaient des Nazaréens perpétuels.
t'invoquait apparemment, soit pendant les 2° Dans les premiers siècles de )'Eg)ise
tempêtes soit avant de: se mettre en- mer; on appelait souvent les chrétiens Nazaréens;
ou peut-être ces inscèiptions sont-elles des ce surnom n'avait rien d'injurieux, car c'é-
ex-voto pour avoir échappé au naufrage. <i tait le nom de Jésus-Christ même, qui avait
NAYIB, docteurs delà toi musulmane, qui, été appelé Nazaréen, tant parce qu'il avait
dans les !tes Maldives, ont, chacun dans Jour été consacré à Dieu, que parce qu'il avait
province, l'intendance de tout ce qut appar- habité à Nazareth pays de sa sainte mère.
tient non-seulement à la religion mais en- Les chrétiens sont'encore appelés Nazaréens
core à l'exercice de~ia justice. Chaque ite ( Nasranis ) par les Syriens les Arabes, et
qui contient plus de quarante-un habitants par tous ie$ Musulmans.
est gouvernée par un autre- docteur nommé 3° KnEin, on a donné le nom de Nazaréens
~Aa<t&, et qut a sous lui les prêtres partiçu- à une secte du n* siècle, demi-juive et.demi-
Hers des~ mosquées. Leur revenu consiste chrétienne. Ces derniers, considérant que
dans une'sorte de dîme qu'ils lèvent sur les Moïse et Jésus-Christ avaient donne chacun
fruits~ et dans certaines rentes qu'ils reçoi- une loi particulière et prouvé leur mission
vent du roi. L'administration principale est par-des miracles, en concluaient qu'il fallait
entre les mains des nayibs qui senties seuls en même temps observer tes prescriptions
juges civils et criminels. Leur emploi les judaïqueset obéira t'Evangite.Mais comme,
oblige à faire quatre fois t'annéela visite des en voûtant concilier deux partis opposés,
ites de leur district. Ils ont un supérieur its ne réussirent qu'à se faire excommunier
qui réside dans t'ite de Malé, et qui ne s'é- par les Juifs et par les chrétiens, ils ne tar-
loigne jamais de la personne du roi; il est dèrent pas à se faire les ennemis des deux
distingué par le titre de Pandiar, et il est tout religions. Et comme les uns et les autres les
à la fois le chef de la religion et le juge sou- réfutaient par des textes tirés tant de l'An-
verain du royaume. On appelle à son tribu-~ ciet) que du Nouveau Testament, ils en vin-
nal de la sentence des nayibs; mais it ne rent à soutenir que les Juifs avaient altéré
p"~ prononcer de jugement dansées affaires la loi de Moïse, et les chrétiens l'Evangile.
importantes sans être assisté de trois ou C'est pour cela sans doute qu'ifs composè-
quatre conseiHers appetés Mocouris, parce rent ou qu'ils accommodèrent un évangile à
qu'ils savent le Coran par cœur. leur doctrine on l'appela t'Evangiie des Na-
NAYIKAS, classe de nymphes de la mytho- zaréens d'autres te citent sous le nom d'E-
logie hindoue. vangite des douza apôtres, tt est probable
NAZARÉENS. Trois communautés diffé- que c'était l'Evangile de saint Matthieu, dans
rentes ont porté ce nom: lequel ils avaient fait quelques suppressions
1° Les Nazaréens ( en hébreu l~ MtMt'r, et additions, lorsque, faisant ensuite cause
séparé ), étaient chez les Juifs une espèce de commune avec les Ebionites, ils nièrent la
religieux ou de personnes consacrées so- divinité de Jésus-Christ et la virginité de sa
lennellement au Seigneur. Le chapitre vt des sainte mère.
Nombres contient les prescriptions imposées NAZILI nom que les Mingréliens ou
aux Nazaréens; la principale est l'abstention Géorgiens donnent au viatique que l'on
de vin et de toute espèce de liqueur eni- porte aux malades. Les prêtres de ce pays
vrante; et dans )a crainte sans doute qu'ils le consacrent seutemeot une fois l'année,
M se laissent aUcr peu. à peu à l'enfreindre,. comme t6s &fecs, Séjour du jeudi saint, en
~9 NEA ` NEC MO
mémoire de la cëne du Seigneur. Mais, au de la négation de ta: substance ai que Fhom-
Heu que té~ Grec~ lé conservent dans un-ci- me a passé de t'état de non-existence à l'état
boire d'Or on d'argent, ou' dans quelque d'existence, car pour passer ainsHt faut déjà
autre vase décent, ces prêtres mingréliens le exister mais elle signifie seulement que
mettent dans une bourse de toile ou de peau l'homme a ét&amenéà t'existence aans qu'au-
qu'ils portent attachée à leur ceinture par- cu~étre préexistant ait concouru à ta com-
tout ou ils vont. Quand ils se déshabillent ou position de ses facultés spirituettes ou de
se couchent, ils la mettent sous leur ebevet ses organes sensibles. A se sujet nous croyons
on avec leurs habits. Lorsqu'un malade de- devoir rapporter ici ces belles réft~xions de
mande le viatique, ils le lui portent, ou M. Bonnetty, dans les Annales de J*<Mo-
bien, s'ils n'en ont pas le temps, ils te lui p/<t~ chrétienne, n° iiO, 3' sérif
envoient par la personne même qui est ve- <c Nous n'aimons guère cette définition qui
nue les avertir, soit homme, femme ou en- nous dit que l'homme a été tiré du néant,
fant. Or, comme ce Nazili est quelquefois non qu'elle ne soit exacte en elle-même,
fort dur, parce qu'il est confectionné depuis mais c'est parce qu'eue a été prise en un
fongtemps, on le prend avec les mains pour sens faux. En cSet, l'homme, cet être qui,
lé casser en petits morceaux, sur un plat lorsqu'il est arrivé à un certain degré d'af-
ou sur une piérre, sans se mettre en peine faiblissement d'esprit et de cœor, cherche
des parcelles qui peuvent s'égarer; on le tous les moyens pour s'éloigner de Dieu
trempe dans un peu de vin, et on le donne s'est fait du néant une espèce de divinité à ta-
à boire au matade. Cependant peu de gens quelle il a voué tout son être. A ceux qui
prennent ce viatique, parce qu'on croit qu'il loi ont dit qu'il avait été tiré do néant, il a
est de mauvais augure c'est pourquoi, au répondu Eh bien4 puisque je suis le fils du
lieu de le donnèr à avaler, on le jette dans le Néant, je veux retourner à mon père; et il
vin d'une bouteille ou d'un autre vase, et s'est compta dans cette filialé pensée, et tt
on le laisse dans un coin. On observe seule- a renié son Dieu, seul être universel, pour
ment ce qu'il devient, sur quoi on juge de se vouer au non-être, au néan~, et il s'est
L'issue de la maladie; car si le nazili va au réjoui de cette fantastique filiation. Dans sa
fond du vase, c'est un signe que te malade lâcheté et sa paresse, it s'est endormi en
mourra si au contraire le, nazili surnage, pensant avec délices à ce père, qttt n'aura à
c'est un présage favorable. Le nazili est fait lui, demander aucun compte de sa vie. C'est
de farine, de vin et de sel on n'y met point -là une erreur bien déplorable. A ces hommes
d'eau comme au pain eucharistique, ~parce il 'ne faut donc pas dire qu'ils sont sortis du
que, disent-ils, s'il y en avait, ce pain ne néant, car cela est inexact dans le sens
durerait pas toute l'année. A lafin de l'année, qu'ils y attachent~ -il faut leur dire qu'ils
tes.prétres qui ontdu nazili de reste, le portent sont sortis de la volonté de Dieu.Cette ex-
sur l'autel et l'abandonnent à tout ce qui pression est bien plus exafM que t'autre,
~eut arriver. ëtte est plus nobt& pour nous, et surtout elle
Ces défaits se lisent dans la relation du nous tient mieux entre' les mains du poavoir
P. Zampi, insérée dans les voyages de Char- de Dieu. Il faut que l'homme sache que, sorti
din ils paraissent empreints d'exagération, de la volonté de Dieu, il retombera, à la fin
comme la relation entière de ce religieux, des temps, dans cette même vo!onté qui lui
qui semble chercher à dénigrer tous. les usa- demandera compte de sa vie. »
ges des Mingrétiens; au surplus; nous avons NÉBAHAZ, dieu des Hévéens. Fcy. NAB-
Heu de croire que, sous l'influence de la Rus- &HAZ.
sie, les Géorgiens out modifié leurs coutu- NÉBRODA, prince de t'impureté, selon les
mes mauvaises, et qu'ils traitent maintenant Manichéens. Ces hérétiques avançaient que
les sacrements avec plus de décence. Nébroda ava~tcféé Ad~m et Eve, conjointe-
NAZIR. Les Juifs appellent de la sorte les ment avec un autre esprit nomtnéSacta.
personnes consacrées au Seigneur, qui doi- Les Grecs donnùieMt à Bacchus le surnom
vent s'abstenir de boire du vin, de se couper de ~t-odM, du mot ~6p:f ou v.§pof, peau de
les cheveux et de toucher à un cadavre. Ils faon ou de biche, parce que Bâcchus était
disent proverbialement: « Nazir, va partout revêtu de ta peau d'un de eë~ animaux,
où il te plait, mais n'approche pas de la vi- ainsi que lés faunes, les bacchantes, etc.
gne » ce qui signifie qu'il faut fuir les oc- NËCESSAtUENS. Ou donne ce nom à tous
casions de péché. Foy. NAZAMÉENS. ceux qui prétënddnt que tes êtres raisonna-
NÉANT (du latin philosophique ne ens), bles agissent en vèith d'uiié né6ësa)(é~ phy-
le non-être, la négation de l'existence. On sique seton tes uns, morale selon tc~ antres.
peut à peine concevoir que ce qui n'existe La nécessité morale Suppose un pouvoir ac-
pas ait pu recevoir un nom dans le langage; tif différent de la matière. Jonathan Kdwards,
car-presque partout où il se trouve il consti- dans son traité iiur td Libre Arbitre, soutient
tue un non-sens. Le mot néant est cepen-- que les effets moraux résultent aussi tnfaitti-
dant très-commode dans le discours, pourvu Meme~t de teur8 cduses hiorâtes, que les ef-
qu'on l'entende d'une manrère large et qu'on fets phystques de tëurs causes tnatéricHes;
ne le prenne pas dans sa stricte signification. il' rejette toute notion de H&crté qui suppo-
Ainsicette expression si commune JL'/tomme serait contfngencè ou indifférence de la part
H été liré du néant ne-doit pas être prise de t'aient, et définit )a liberté la faculté d'à:
avec
en ce sens que le néant serait l'origine de gir a son gré, qu'il trouvé concordante
l'homme, ou que celui-ci aurait été formé la nécessité morate. Dieu, par sa pfescience,
DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 83~

a va cette connexité entre la cause et l'effet prieurs, religieux chanoines, dignitaires,


quoique la ou antres ont laissé des fon-
qui en résulte infailliblement, personnes qui
vo)onté des agents exclue nécessité. I) en est dations, etc. On lit publiquement ce nécro-
de même en Dieu et dans l'âme de Jésus- loge à l'office capitulaire qui suit l'office de
Christ, qui était prédéterminée inévitable- Prime, et on récite ensuite le psaume Depro-
ment au bien. L'inhabitité des pécheurs aa fundis pour te repos de )'âme de ceux dont
bien ne les exempte pas du crime. Edwards on vient de' rappeler l'anniversaire de la
prétend que ce système est le seul scriptural, mort.
ou conciliable avec l'Ecriture sainte. NÉCROMANCIE ou NÉcvowANCiE, divina-
Lord Kaims trouve, dans le monde moral tion par laquelle les anciens prétendaient
comme dans le monde physique, une liaison évoquer les morts, pour les consulter sur
immuable entre les causes et les effets rien, l'avenir. Elle é~ait fort en usage chez les
à proprement parler, n'est contingent Dieu Grecs, et surtout chez les Thessaliens ils
a doué l'homme d'une sorte de liberté illu- arrosaient de sang chaud un cadavre, et pré-
soire, qui lui persuade qu'il agit spontané- tendaient ensuite en recevoir des réponses
ment. Il peut être à cet égard dans la même certaines sur l'avenir. Ceux qui le consul-
erreur que sur la représentation des objets taient devaient auparavant avoir fait tes ex-
extérieurs vus par nos yeux ou au mi- piations prescrites par le magicien qui prési-
croscope, ils présentent beaucoup de diffé- dait à cette cérémonie, et surtout avoir
rence. apaisé par quelques sacrifices les mânes du
La différence entre Edwards et Kaims défunt, qui, sans ces préparatifs, demeurait
consiste en ce que Kaims regarde cette né- constamment sourd à toutes les questions.
cessité morale comme inconciliable avec la Detrio distingue deux sortes de nécroman-
liberté il applique également le terme d'i- cie l'une était en usage chez tes Thébains
névitable à la nécessité morale ou naturelle. et consistait en un sacrifice et un enchante-
Si l'homme avait une notion claire de la né- ment on en attribue l'origine à Tirésias
cessité réelle de ses actions, toute idée de l'autre était pratiquée par les Thessaliens,
mérite ou de blâme disparaîtrait à ses yeux. comme on l'a vu plus haut. Il est bon d'ob-
Edwards prétend, au contraire, accorder la server que ce que les anciens prétendaient
nécessité morale avec la liberté cette né- évoquer par la nécromancie n'était propre-
cessité morale doit être appelée Mr<f/!Me et ment ni le corps ni l'âme du défunt, mais
non inévitable, comme la connexion entre la une sorte d'image que les Grecs appelaient
cause et l'effet physique. Cette nécessité se tRfH~ov,figure, et les Latins, MMt6ra, ombre.
concilie avec les récompenses et les châti- C'est ce simulacre qui descendait aux
ments. Champs-Etysées, pendant que l'âme montait
Ce système, moitié religieux, moitié phi- quelquefois dans t'Otympe. C'est ainsi
losophique, a é'é modifié par Samuel Hop- qu'Homère nous montre Ulysse trouvant
kins. Poy. HoPKtNStENS. t'omhre d'Hercule dans les Champs-Etysées
NÉCESSITE. Les anciens en avaient fait pendantque ce héros était dans le séjour des
une divinité, dont la volonté et la puissance dieux. On peut consulter la nécyomanciede
étaient absolues; son empire s'étendait à t'Odyssée et celle de la Pharsale, pour avoir
tout l'univers les dieux et Jupiter tui-mé- une idée des rites et des cérémonies em-
me étaient forcés de lui obéir. On la disait ployés dans les évocations. Lucain en compte
fille de la Fortune elle avait à Corinthe un trente-deux. Nous avons de Lucien un dia-
temple où ses prêtresses seules avaient la logue intitulé Nécromancie ,dans lequel cet
facuité d'entrer. On la représentait souvent auteur suppose que le philosophe Ménippe,
à côtédeta Fortune, sa mère, avec des mains las d'avoir cherché inutilement la vérité sur
de bronze, dans lesquelles elle tenait de la terre, et de n'y trouver qu'obscurité et
longues chevilles, d'énormes coins, des cram- contradictions, prend enGn ta résolution de
pons de fer, symbole de son pouvoir insur- descendre aux enfers pour y consulter le
montable et de la force avec laquelle elle devin Tirésias. De retour sur la terre, il ra-
entraine les humains. conte à son ami Philonide la manière dont
Platon la représente avec des couleurs il était parvenu dans le royaume des ombres
très poétiques, t) imagine un fuseau de dia- nous allons donner ce passage, car, bien
mant, qui touche d'un bout à la terre, pen- que le sceptique grec ne parte qu'en plai-
dant que l'autre extrémité se perd dans les santant de cette superstition, son récit con-
cieux. La Nécessité assise sur un trône tient vraisemblablement les rites principaux
élevé, tient ce fuseau entre ses genoux et employés par les nécromanciens de son
tes trois Parques, placées au pied de l'autel, temps.
le tournent avec leurs mains. a Comme je rêvais là-dessus nuit et jour,
La Nécessité est souvent prise chez les dit Ménippe, il me prit envie d'aller il Baby-
poëtes pour le Destin à qui tout obéit. C'est lone consulter quelques mages des disciples
en ce sens qu'ils font les Parques ses filles. de Zoroastre, parce qu'on disait que,, par
Les philosophes eux-mêmes confondaient des charmes et des sortiléges, ils ouvraient la
les Parques avec te Destin, la Nécessité, porte des. enfers, et faisaient entrer et sortir
Adrastée et Némésis. qui il leur plaisait. Mon dessein ét;tit de con-
NÉCROLOGE registre d'un chapitre ou sulter Tirésias, qui, ét:<nt sage et prophète
d'une communauté religieuse, qui contient tout ensemble, me pourrait enseigner, mieux
le nom des bienfaiteurs décédés, des abbés, que nul autre, quelle était la meilleure vie,
8S5 NEC NED 8S4

et cette qu'un honnête homme devait choi- Cerbère aboyant, 'et tout prêt à nous dévo-
sir. Je ns donc marché avec l'un d'eux rer mais je l'endormis aisément au son de
nommé Mithrobarzanes, qui avait de longs ma lyre. Lorsque nous fûmes à la barque de
cheveux et une longue barbe blanche et Caron, nous faillîmes ne point passer, tant
obtins de lui, avec beaucoup de peine, qu'il elle était pleine ce n'étaient que gens bles-
voulût être mon guide dans une entreprise sés, l'un à la jambe, l'autre à la tête', comme
si hasardeuse. H me prit et me lava dans au retour d'un combat; mais aussitôt qu'it
l'Euphrate un mois entier, selon le cours de nous vit, et qu'il aperçut la peau de lion et
l'a lune, commençant au lever du soleil le la massue, s'imaginant que j'étais Hercule,
visage tourné vers l'orient, et marmottant il nous fit faire place et nous passa à l'autre
une longue oraison comme ces sergents bord; ensuite il nous montra le chemin.
enroués qui parlent si vite et si mat qu'on Mithrobarzanes marchait devant, parce
ne les entend pas. Je pense toutefois qu'il qu'on ne voyait goutte, et je le suivais pas
invoquait les démons. Après avoir fait toutes à pas, le tenant par sa robe, jusqu'à ce que
ses conjurations il me cracha au nez par nous arrivâmes dans un pré qui était tout
trois fois, et me ramena, sans regarder per- planté d'asphodèles, où nous fûmes inconti-
sonne, par le même chemin. Cependant il ne nent environnés d'ombres murmurantes.
me donnait à manger que du gland et à Nous passâmes outre jusqu'au tribunal de
boire que du lait et de l'hydromel, ou de Minos, qui avait à ses côtés les démons, les
l'eau du fleuve Coaspès. Nous avions la terre Peines et les Furies;, avec une nombreuse
pour lit et le ciel pour couverture. Lorsque troupe de coupables, d'adultères, d'hypocri-
je fus bien préparé de la sorte, il me mena, tes, de flatteurs, etc. Nous demeurâmes là
sur le minuit, au bord du Tigre, et, m'ayant quelque temps à entendre leurs défenses
bien lavé et nettoyé, il Gt quelques cérémo- mais ils étaient accusés par de plaisants ora-
nies de purification avec une torche, de teurs. Te souvient-il de ces ombres que pro-
l'oignon marin et plusieurs autres choses duisent les corps lorsqu'ils sont opposés au
marmottant toujours cette longue oraison. soleil? Ce sont là nos accusateurs après notre
Lorsque je fus bien enchanté et tournoyé, il mort, et tes Gdètes témoins de tout ce que
me ramena au logis en me faisant marcher nous avons fait au monde, comme ceux qui
à reculons, pour n'être point endommagé ne nous ont point abandonnés pendant,le
par les fantômes. Le reste de la nuit futem- c de oursnotre vie, etc. »
ployé à nous préparer au départ. Il mit donc NECTAR, breuvage délicieux réservé aux
une longue soutane de magicien, et m'arma divinités de l'Olympe. Sapho le prend pour
d'une massue, d'une lyre et d'une peau de un aliment, mais tous les autres poëtes en
lion, avec recommandation, si l'on me de- parlent comme d'une liqueur. Homère donne
mandait mon nom, de ne pas dire Ménippe, t'épithète de rouge à celui que Ganymède
mais Ulysse, Hercule ou Orphée. Il croyait versait au maître du tonnerre. Hébé le ser-
que nous passerions mieux sous le nom de vait aux autres divinités.
ces héros qui sont connus dans les enfers, NÉCUS ou NÉCYS, divinité adorée autre-
que sous le nôtre. Le jour venu, nous des- fois en Espagne on croit que c'était le dieu
cendîmes à la rivière pour nous embarquer, Mars. On le représentait la tête rayonnante.
car it avait préparé un bateau et des vic- D'autres articulent son nom Néton ou Ni-
times, avec les autres choses nécessaires con.
pour le sacriGce. Après que nous eûmes NÉCYSIES (du mot ~uf, mort) fêtes so-
chargé notre petit fardeau, nous entrâmes lennelles que les Grecs célébraient en l'hon-
tristes et dolents, comme dit le poëte quit- neur des morts. EUes avaient lieu dans le
tant à regret le rivage. Nous n'eûmes pas mois anthestérion, qui correspond en partie
vogué longtemps, que nous descendîmes à celui de février, consacré également par
dans telacoùt'Ëuphratesoperd, et dé là Numa à la mémoire des ancêtres. Les Ro-
dans une terre déserte et si couverte de bois mains, aussi bien que les Grecs, s'imagi-
qu'on n'y voyait goutte. Je mis pied à terre naient que les ombres sortaient des enfers
sous la conduite du mage; et, après avoir pour assister à cette solennité, et que les
creusé une fosse, nous y égorgeâmes nos portes en étaient ouvertes tant que la fête
victimes et épanchâmes le sang tout autour. durait. Pendant ce temps le culte des autres
Pendant tous ces mystères, il tenait une divinités était suspendu, leurs temples étaient
torche allumée, et invoquait ensemble tous fermés, et l'on évitait de célébrer les ma-
les démons, tes Peines, les Furies la noc- riages durant ces jours lugubres. On offrait
turne Hécate et la redoutante Proserpine des sacrifices à la Terre les Bithyniens y
entremêlant parmi ses discours de grands invitaient las ombres des morts en tes appe-
mots barbares et inconnus, criant à pleine lant à haute voix par leur nom, lorsqu'ils
tête, et non plus entre ses dents, comme au- leur rendaient les derniers devoirs.
paravant. Tout à coup la forêt tremble par NEDJAIUS, hérétiques musulmans qui
la force de l'enchantement la terre se fend, tirent leur dénomination de Mohammed, fils
et l'on entend de loin les cris de Cerbère. de Hoséin-el-Nedjar. Ils s'accordent avec les
L'enfer peu à peu se découvre, avec le lac Sunnites ou orthodoxes dans l'opinion que
brûtant, le fleuve de feu, et le manoir de les actions sont créées et que la demande
Pluton, qui tremblait jusque sur son trône. de l'obéissance doit accompagner l'action.
Nous'entrons par cette ouverture, et trou- Mais ils s'accordent avec les Schiites en niant
vous Khadamanthe à demi mort de frayeur, les attributs positifs, et on soutenant que la
8~5 DICTIONNAiREDES REUGfONS. 8S6

parole de Dieu n'est pas éternelle, que le fession de porter tes armes, et la troisième
Coran a été produit dans le temps. Ils sont s'occupe à- les forger. Les soldats Négoris
subdivisés en trois branches les Berghous- passent pour être fort bien disciptinés. Les
siyés, les Zoféranis et les Afo~dr:&M qui anciennes re'atio~s disent qu'Us sont si nom-
diffèrent seuleme.nt dans leurs opinions sur breux, qu'on peut tevcr parmi eux, en trois
la parole de Dieu. ou quatre heures, au son d'une cloche qui
NËDUSIE, un des surnoms de Minerve s'entend de fort loin, une armée de 30,000
on ignore son origine: les uns pensent qu'il hommes. C'est ce qui oblige les souverains
vient du fleuve Néda, sur les i)ords duquel à leur faire de grands dons, pour les avoir
eUe avait un temple célèbre d'autres le toujours à- leur disposition. Tous les Négoris
tirent d'une chapette que Nestor lui avait sont soomis à un supérieur, élu par eux à
élevée à Nédon à &on retour de Tfoie. l'unanimité des voix.
NÈËRA, déesse aimée du So!eH:eHeeut NEHALLËNIE, déesse dont on a trouvé
de lui deux'ËHes, Phaétuse et Lampétie, plusieurs statues dans l'ile de Walcheren
qu'elle envoya habiter l'île de T.rinacrie, et en Zétande, l'an 16M, avec des inscriptions.
prendre soin des troupeaux de leur père. H Elle est tantôt debout, tantôt assise, a l'air
ne faut pas la confondre~vec Nééra, femme jeuae,et porte un .vêtement qui la couvre de-
de<~é)éus, et mère du fameux Tr-ijptolème. puis la tête jusqu'aux pieds. Les symboles
NEF (nu mot M'aM~, vaisseau, ou phitôt de qui t'environnent sont ordinairement une
!'att.ique xtMç ~ouf ~:of, tempie) on donne corne d'abondance, des fruits qu'elle porte
ce nom à cette partie d':une église qui s'é- sur son giron, un panier, un chien. On a
tend eatre tes cotonnes ou piliers, depuis la encore trouvé des monuments de cette déesse
balustrade du <;h(]eur jusqu'à la porte princi- en France, en Angleterre, en Italie, en Alle-
pale. Autrefois la oef était destinée a~x mague. Parmi les savants, les uns ont cru
cbantMs, au~ .reti~ieux et aux différentsof- que NéhaUcnie était la nouveUe tane les
HcieTs du choeur, mais maintenant elle est autres avec plus de vraisemblance ont
abandonnée aux taïques. pensé ~ue c'était une des déesses mères di-
NÉGHIS; prêtres séculiers qui desservent vinités champêtres, auxquelles conviennent
les miyas, ou temples japonais dédiés aux tous~s attributs qui t'accompagnent. Nep-
Kamis. Ce sont des taïques distingués des tune se trouve joint trois fois aux figures
autres par~une robe Manche ou Janine qu'ils de NéhaUénie ce qui a fait croire aussi que
mettent par-dessus leurs vêtements ordi- c'était une déesse marine, et qu'on t'invo-
naires. Ms portent un bonnet en forme -de quait pour obtenir une heureuse navigation.
barque, garm de ~Fanges et de cordons ptus NEHAM,divinité adorée à Hatte en Alle-
ou moins longs, salon leur grade; its se ra- magne. C'était, suivant Keisler, la même que
sent ta barbe et laissent ~ro~tre leurs che- NéhaMéme.
veux. .Ptusieurs d'entre eux sont mariés et NÉHËM1E, 1° saint personnage de l'An-
demeurent avec leur famille auprès des tem- cienTestament,quiaécrit, smonen totalité,
ples confiés à leurs soins. Quand ils t'ont du moins en partie, un ~vrequi porte son
point de cérémonie religieuse à remplir, teur nom mais qui est cité plus souvent sous le
costume ne diffèrp en rien de celui du public. titre de second livre d'Esdras. Yoy. EsDRAs.
Les Néghis sont sous Fautorité immédiate du 2° Les Tatmudistes donnent le nom de Né-
Baïri, qui nomme leur généra), avec pouvoir hêmiè au premier des deux Messies qu'ils
de conférer des titres et des honneurs ppn- attendent. Ce Néhémie, fils de Haziel, de la
seulement aux ~nombres de son clergé, mais famille de Joseph et de -la tribu d'Ephraïm,
même aux divinités, aux idoles et aux âmes sera pauvre, misérable~ homme de douleur.
des défunts. ~«y.KANOcsts. Malgré son peu d'apparence, il rassemblera
NECORI, 'ordre religieux du Japon, qui de tontes les extrémités de la terre les tribus
fait profession d'honorer d'une manière par- d'Ephraïm de Manassé de Benjamin et
ticulière un saint bouddniste, nommé Eo- une partie de celle de Gad. A la tête de cette
bo-daï-si, et qui passait pour être très-habile année formidable, it fera ta guerre aux Ro-
dans~a magie et dans les sciences secrètes. mains et aux chrétiens, détruira la ville de
(~o!Ko-Bo-DAt's!.) Cette congrégation a été Rome, et ramènera les Juifs en triomphe à Jé-
fondée par un disciple du saint personnage. rusalem. Ses prospérités et ses succès seront
LesNégoris se vantent d'avoir hérité de la traversés par l'Antechrist Armittaùs, qu'il
puissance de leur maître sur les mauvais es- vaincra d'abord et qu'il fera prisonnier
prits, et de pouvoir livrer' aux démons, par mais ArmiUaùs s'échappera, remettra sur
le moyen de ceftames parois, ceux qu~iis pied une nouvelle armée, et remportera une
vexent punit, Ils prétendent que Ko-bo- victoire comptète.Néhémie perdra la vie dans
dat~si n'est pas mort, maisqu'i) vit Tetiré la bataille, mais non pas par la main des hom.
dans une caverne, <i«nt it doit sortirlinjour mes, et il sera ressuscité par !e second Mes-
pour combattre Mirotsou espèce d'Anté- sie. Foy. MESSIE.
christ. On a bâti -un grand nombre de tem- NË!BAN,Ia béatitude finale, suivant !es
ples en son honneur, ~.es Négoris sont divi- Bouddhistes de la Birmanie ( tes Hindous
sés en trois ciasses la première, qui est l'appellent' .tVït'cana). Cette béatitude con-
ia moins nombreuse., se compose des reli- siste dans l'absence de tout sentiment de
gieux proprement dits; ils s'appiiquont au ptaisiroudepeine,etparconséque"tdans
cuite des divinités bouddhiques et aux cé- ta privation de l'existence. '< A~aM, dit
rémonies de la religion. La seconde fait pro- l'abbé Digandet, est un mot pali qui signifie
857 NÊt NEM 85~
1 1
repos, .ou plus exactement de de Ja déesse fa-
exemption temple portait l'ij~eripti~n
tout ce~Mt e~tp~ctete repos. On dit d'un être meuse Je SMM <OM<ce qui a été, tout ce ÇMt
exempt de passions, qu'it est arriva au néi- est, et tout ce qui sera. Nul ~'<t ~OM~e~
ban de ses passions. On distingue trois sortes voile q~MtMMcouvre. Le fruit ~ue j'ai enfanté
de néibans. Celui dont il s~agit se nomme est le soleil. Il serait difficile de donner une
Khanda-Néiban. Khanda signifie un être idée plus grande et plus religieuse de la divi-
animé. Cinq choses constituent un être ani- nité créatrice, »
mé, quel qu'il soit la matériaHté, la sensa- Dans la fête cétébrpe en .son honneur, on
tion, ta perception, la volonté et l'inteHect. allumait des lampes dans .tontes les maisons
A'insi 'le néiban de Khanda est l'exemption qui entouraient la place où se faisait le~acri-
totale de ces cinq parties constitutives d'un Scesoteunel. Hérodote dit que ces latop''s
être animé. Arriver au néiban, c'est arriver avaient une sisnincation secrète~ Le chef des
à la destruction de ce qui constitue t'être. prêtres de ta déesse .étajt appelé ,P(M~oKet</t.
AitJeufstenéiban cstdéCni )a6n de t'être, Le symbole vivant de cette .divin<(é était
/:KMeMeHdt, c'est-à-dire cet état où le destin, la brebis.
l'âme avecses passions bonnes ou mauvaises, '<Neith était le ~ype de la force morale et
les saisons, les sensations corporelles cessent de la force physique dit encore M. Champol-
d'agir. Or, quiconque comprend le système lion. Elle présidait à la sagesse, à la philo-
bouddhiste saura apprécier cette définition. sophie et à l'art de la guerre c'est pour
« De l'aveu de tout le monde, celui qui cela que les Grecs crurent reconnaître, dans
est dit arriver au néiban sort de l'écbette des la Neith de Saïs, leur Athénée, la Minerve des
êtres. Mais les Bouddhistes nfe conçoivent Latins, divinité éga)emcnt protectrice à la
rien au delà des êtres qui existent dans les fois et des sages et des guerriers.
trente-un états ( qui comprennent tout: ce « SetonJes débr.is.dela doctrine égyptienne,
qui existe ). Au delà ils n'imaginent ni place, épars dans les écrits .des derniers Platoni-
ni lieu, ni être, ni état. Ils disent tous, sans ciens et.datis les livres hermétiques, la déesse
exception, qu'au-dessus des cieux invisibles Neith ou la Minerve égyptienne, ne formait
est le vide, au-dessous de l'enfer est )e vide, qu'un seul tout avec tp Démiurge Amoun,
que le monde, pris dans sa plus ample si- à l'époque même qui précéda la création
gnification, est environné par te vide. Par des âmes et ~ell~ du monde physique. C'est
conséquent, sortir de l'échelle des êtres, c'est en la cousi~énant dans .cet état d'~sofptio~
entrer dans le vide, ou, en d'autres termes, en l'Etre premier qujp les Egyptiens quali-
c'est se perdre et s'anéantir. Les Birmans Her.ent Neith de divinité à la fois mâle et fe-
dp toutes les classes déclarent unanimement mell&Le monde étant composé de parties mâ-
quetenéiban est la délivrance des vicissi- les et de parties femelles, il fallait bien que
tudesde t'existence, de l'influence des bonnes leurs principes existassent ~ans je dieu qui en
et mauvaises œuvres, l'exemption de plaisir. fuM'auteur. A~s&i,lorsque le moment (.tecréet
et.de peine, ta disparition, la fin de l'être, les âmes et le monde arriva, Dieu, suivant les
etc., etc., ,expressions qui.tendent à laisser. Egyptiens, ~oMt' ordonna que la nature /'M<,
voir que le néiban est l'anéantissement de et ~MtaMt il procéda desaoota; un ~<)'e
t'être. » Fo< NmvANA. femelle parfaitement beau (c'était )a nature,
NEjtHT, déesse égyptienne de premier le principe femelle, Neith), e< /epcr~ de <o!t-
ordre, qni devint le type d'une des principa- tes choses la rendit féconde, On retrouve ~ans
les divinités grecques. En etfet, le grand dieu cette naissance de Neith, emaaaUi'n d'Am-
qui, en Egypte, porta les noms d'Amon, mon, là naissance tpème de l'Athénée des
Amon-Ré, Knef pu Knouphis, fut le prin- Grecs (dont le nom est presque l'anagramme
cipe générateur mâle dp t'univers et te d'e Neith), sortie du cerveau de Zeus.
principe générateur femelle de la rature 2° Les Gauloi~l'oj.toraiej't une divinité du
entière fat symbolisé dans ta personne de même nom, et lui consacraient tous les ans
Neith. des animaux, desétoSes précieuses,ftes fruits,
« Ces deux principes, étroitement unis., de l'or et de l'argent. Onja croyait irascible
dit M Champottion-Fjgeac ne formaient et d'une bonté fort équivoque; opinion qui
qu'ux sent tout dans l'être premier qui orga- convenait assez au maître d'un élément per,
nisa le moude. De là vient que les Egyptiens Sde, car Neith était adoré comme le dieu des
considéraient Neith comme un être à la fois eaux. il y avait dans le lac de Genève un
mâtetCt femette, et que le~om propre de cette rocher qui lui était consacré et qui pprte en-
divinité exprimait en langue égyptienne, core, le nom de Neiton.
comme nous l'apprend Plutarque, t'idée J~ NEK1D, ange qui, suivant les Talmudistes,
suis venue deNtOt-m~nte. préside.aux aliments et particulièrement au
« La déesse Neith occupait la partie supé- pain.
rieure du ciel. Inséparable .du Démiurge, NËLElDtES, fêtes instituées en i'honneur
elle participa à la création de l'univers, et de Diane, par Nélée, roi .de Pylos.
présidait à la génération des espèces c'est NË-MANOUN, divinité syrienne, que Ptn-
la force qui meut tout. (argue semble identifier avec Astarté e.t Mi.
« Le culte de cette divinité, général dans nerve. Court de Gébelin pense qu'elle n'éia<<
toute l'Egypte, comme les monuments te autre que la Lune, et propose délire I.e<)a-
prouvent, était spécialement en honneur M<M(M, HOiMqui en eflet signifierait la ~MK~.
dans la ville principale de la basse Egypte, a dans la langue phénicienne. Plutarquc lui
Sais, où résidait un cottége de prêtres. Le donne .5u<tS!s pour époux.
839 DtCTtONNAtRElDES RELIGIONS. 840
NEMBOUTS-KOO. Les Japonais donnent et qu'elle vengeait les injures faites à leurs
ce nom aux membres d'une certaine confré- tombeaux. On y faisait aussi des expiations
rie, qui se rendent tour à tour dans les mai- en faveur de ceux qui avaient abusé des
sons de leurs confrères, de leurs parents, présents de la fortune ou des dons de la na-
de leurs voisins ou de leurs amis, pour ture.
chanter le Namanda, à l'intention des âmes NËMËSES, divinités qui, selon Hygin,
des défunts, ou pour le soulagement de leurs étaient fittes de t'Erébe et de la Nuit. Quel-
propres âmes, lorsqu'elles auront quitté leur ques.uns .tes confondent avec les Eumeni-
corps. Le mot Nembouts est, comme le Na- des. Elles étaient en grande vénération à
manda, une formule abrégée pour Nama Smyrne, ville qu'Alexandre avait fondée sur
Amida Bouts, adoration à Amida Bouddha l la foi d'une apparition de ces déesses qui le
que l'on récite fréquemment pour le repos lui avaient ordonné en songe. Hésiode a
des âmes décédées. Foy. NAMANDA~ distingué aussi deux Némèses t'une était
NEMDA, lieu de dévotion et de pèleri- la Pudeur, qui retourna au ciel après l'âge
nage, chez les Tartares Tchérémisses. 11 est d'or l'autre resta sur la terre et dans les
spécialement consacré au culte des démons enfers, pour la punition des méchants. Ces
et des esprits malfaisants. Les populations deux divinités, invoquées principalement
d'alentour viennent leur rendre leurs hom- dans les traités de paix, assuraient la fidéti-
mages et leur apporter des offrandes. On ne té des serments. On les représentait aifées,
se présente jamais devant eux les mains vi- avec une roue sons les pieds, symbole des
des, autrement on périrait infailliblement vicissitudes humaines, propres à rappeler
de langueur. i'hotnme orgueilleux aux sentiments de mo-
NËMËEN, surnom de Jupiter, pris du dération et de justice. Souvent les Némèses
culte qu'on 'lui rendait à Némée depuis tiennent un frein pour arrêter les méchants,
qu'Hercule lui avait consacré les jeux de ce ou un aiguillon pour exciter au bien. Elles
nom. Les Argiens faisaient des sacrifices à approchent un' doigt de leur bouche, pour
Jupiter Néméen, et c'était à eux qu'apparte- apprendre qu'il faut être discret et le frein
nait lé droit d'y étire un prêtre. Au reste, le qu'elles portent annonce surtout qu'il en
surnom de Néméen se donnait aussi à Her- faut toujours mettre un à ses discours. La
cule, qui avait vaincu le tiondetaforêt de plupart de ces attributs conviennent à Né-
Némée. Fo~.HERCULE. premier <ra~aif/. mésis. (Noël, Dictionnaire de la Fable.)
NÉMÉENS. Les jeux Néméens étaient NËMËSIS, déesse de la vengeance divine
comptés entre les plus fameux de la Grèce elle était fille de Jupiter et de la Nécessité,
its, furent institués, dit-on, par Hercule, ou, selon d'autres, de l'Océan et de la Nuit.
après qu'il eut tué le lion de Némée, et en Ammien-MarccHin la dit CUe de ta Justice.
mémoire de sa victoire. Pausanias dit que a Cette divinité redoutable, élevée dans les
ce fut Adraste, un des sept chefs de la pre- cieux.dit Noël, regardait du haut d'une éter-
mière guerre de Thèbes, qui en fut l'auteur; nité cachée tout ce qui se passait sur la terre,
d'autres racontent que ce fut pour honorer veillait en ce monde à la punition des cou-
la mémoire du jeune Ophette, ou Arché- pables, et les châtiait dans l'autre avec la
more, fils de Lycurgue, que les sept chefs dernière rigueur. Ses punitions étaient sé-
Argiens célébrèrent ces jeux; d'autres enfin vères mais équitables, et personne n'était à
prétendent qu'ils furent consacrés à Jupiter t'abri de ses coups. Cette divinité, souveraine
Néméen. Quelle qu'ait été leur origine, it des mortels, juge des motifs secrets qui les
est certain qu'on les célébra longtemps dans faisaient agir, commandait même à l'aveu-
la Grèce, de trois en trois ans. C'étaient tes gle Destin, et faisait à son choix sortir de
Argiens qui les faisaient faire à leurs dépens l'urne de ce dieu les biens ou les maux. Elle
dans la forêt de Némée, et qui en étaient les se plaisait à courber les têtes orgueilleuses,
juges. Ils jugeaient, dit-on, en habit de deuil, à humilier ceux qui manquaient de modé-
pour marquer l'origine de ces jeux. Il n'y ration dans la prospérité, ceux que la beau
eut d'abord que deux exercices, l'équestre. té et la force du corps ou les lalents ren-
et le gymnique on y admit ensuite les cinq daient trop fiers, et ceux qui désobéissaient
sortes de combats, comme dans les autres aux ordres des personnes qui avaient droit
jeux. Les vainqueurs, au commencement, de leur en donner. Ministre de ta justice, elle
étaient couronnés d'olivier, ce qui dura jus-' avait une inspection spéciale sur les offenses
~u'au temps des guerres contre les Mèdes.. faites aux pères par les enfants. C'était elle
Un échec que les Argiens reçurent dans cette enfin qui recevait les vœux secrets de l'a-
guerre fit changer t'otivier en ache, herbe mour dédaigné ou trahi, et qui vengeait les
funèbre. Aussi les jeux Néméens ont-ils pas- amantes malheureuses de l'infidélité de leurs
sé pour des jeux funéraires. amants.
NEMËONtQUES, vainqueurs dans les jeux « Une déesse si redoutable devait avoir un
Néméens. Leur récompense était une simple grand nombre d'autels. Regardée par plu-
couronne dache; mais plusieurs ont eu la sieurs comme la puissance solaire, son em-
gloire d'être nnmfrtatisés par les vers de pire s'étendait sur le globe entier, et son
Pindare. culte s'était universellement répandu. Elle
NEMESËES ou NÈMÉstES, fêtes instituées était honorée des Perses, des Assyriens, des
en l'honneur de Némésis. Elles étaient fu- Babyloniens, des peuples d'Ethiopie, origi-
nèbres, parce qu'on croyait que Némésis naires d'Egypte. Elle avait, au rapport de
prenait même les morts sous sa protection, Pline; dans te Labyrinthe, près du lac Mce-
841 NEM NEO 842

ris, quinze,chapelles qui lui étaient dédiées;' vieillard, appelé aussi C/t!'m:n~t~(~ua, arriva
on ne pouvait mieux placer cette déesse dis- dans leur pays à l'âge de quatorze cents
tributrice des punitions et des récompenses, ans, monte sur un chameau, dont on adora
que dans le Tartare égyptien, c'est-à-dire dans la suite les ossements. Il apprit aux
au lieu où l'opinion publique plaçait la de- indigènes une foule de choses utiles, et entre
meure dernière des bons et des méchants. autres l'art de filer le coton. On prétend que
Son cuite fut porté dans la Grèce par Or- ce fut lui qui tcur enseigna l'usage des croix
phée on l'adorait surtout à Rh:)mnus (bourg qu'ils peignaient sur leurs manteaux, et
de l'Attique, d'où son nom de .R~atHKM~te),à qu'ils plaçaient sur le tombeau de ceux qui
Samos, à aide, à Ephèse, à Smyrne. L'Italie étaient morts d'une morsure de serpent. II
reconnut aussi sa puissance, et la plaça au parcourut toute la contrée et habita long-
rang des divinités principales, sous le nom temps une caverne située au nord-ouest de
d'où il instruisait
grec de Némésis. A Rome, on lui donnait le la région montagneuse,
nom de Saince, et.on lui co'nsacra un autel toutes tes populations qui venaient à lui.
au Capitole là, avant de partir pour les Puis il se dirigea vers l'est et disparut. Les
combats, les guerriers venaient lui immoler missionnaires rapportent que de leur temps,
des victimes t;t lui faire offrande d'un glaive. on montrait encore son portrait sculpté en
Elle présidait à l'oreille droite, et souvent pierre, et entouré de Ggures ressemblant à
on lui en offrait la représentation en argent. des calices. Quelques-uns !e confondent à
Aussi un Romain venait-i), dans l'entretien tort avec Bochica, législateur des Muyscas.
le plus fa~iitier, à prononcer quelque parole NËN1E, déesse des funérailles, honorée
de mauvais augure, il se taisait tout à coup; principalement aux obsèques des vieillards.
et, après s'être baisé l'annulaire de la main On commençait à l'invoquer lorsque t ago-
droite, il se toucfiait l'oreillè droite, partie nie commençait. Elle avait un temple hors
que l'on nommait la place de Némésis. ? » de Rome, près de la porte Viminate. EUe
On fait dériver le uom de Némésis soit de présidait aux chants lugubres exécutés en
~E[D, distribuer, parce qu'elle distribuait mémoire des morts, et qui étaient appelés
aux hommes les châtiments et les récom- de son nom Nénies.
penses soit de ~c<7KK concevoir de l'in- NË~tES, chants lugubres exécutés aux
dignation à la vue de la prospérité des mé- funérailles chez les Romains. Les Nénies con-
chants. On lui donnait encore le nom d'A- tenaient les louanges du défunt; ils étaient
drastée. débités d'une voix lamentable, aux son des
NËMESTR1N, dieu des Latins, qui prési- flûtes, par une femme touéo à cet effet, et à
dait aux forêts et qu'on regardait comme le laquelle on donnait le nom de .Pr<B/:co. On
souverain des dryades, des faunes et des en attribuait l'origine à Shnonide. Dans la
autres divinités forestières. suite, ce mot a été apptiqué à toute espèce
NÉMtATACOA, dieu des anciens Muyscas de chant désagréable,'et même aux discours
d'Amérique, adoré principalement par les ineptes. Enfin ou entendit par ce nom le
orfévres et les tisserands. C'était aussi tui qui chant dont tes nourrices se servaient pour
présidait aux orgies, où il apparaissait, dit- endormir les petits enfants.
on, sous la forme d'un ours couvert d'un -NE-NO KOUNt, c'est.à-dire ~e fo/Ktfme des
manteau, qui dansait et s'enivrait avec les racines; nom que les Japonais de la religion
indigènes. On ne lui offrait jamais de sacri- sintoïste donnent à l'enfer.
Cces, parce qu'il se contentait de la chicha NENS, jeunes enfants que les Siamois pla-
qu'il buvait en cette occasion.On le désignait cent auprès des talapoins pour recevoir
encore sous le nom deFo, renard, parce leurs instructions et pour les servir. Chaque
qu'il prenait quelquefois la forme de cet tatapoin en a ordinairement un dans sa cel-
animal. lule, quelquefois deux ou trois, jamais da-
NÉMISA, dieu des anciens Slaves il pré- vantage. Au reste ces nens ne sont pas tous
sidait à l'air. On l'appelait encore ForemMt jeunes, car il y en a qui vieiHisent dans cette
et ~rt'&or~. condition, qui n'est pas censée entièrement
NËMORALES, fête que les Romains célé- religieuse, et qui ne font jamais profession.
braient dans la forêt d'Aricie, en l'honneur Le plus ancien a le titre de Ta(en; au nom-
de Diane Aricine, surnommée ~VemoreM~is, bre de ses devoirs, il a la fonction d'arracher
la déesse des bois. les herbes qui croissent dans le terrain du
NËMROD, fils de Chus, fondateur de la couvent, ce que les talapoins ne croient pas
ville de Babylone. H passe pour avoir le pre- pouvoir faire eux-mêmes sans péché. L'école
mier détourné les hommes du culte du vrai des nens est une salle de bambou isoiée. Ils
Dieu, pour leur faire adorer les idoles. Quel- portent le même habit que tes tatapoins,
ques-uns même prétendent qu'il voulut se et vivent sous une discipline très-sévère, ne
faire adorer lui-même, et qu'il fut le premier mangeant que deux fois par jour, et jeûnant
homme auquel on rendit les honneurs di- six fois par mois. 11 ne leur est permis ni
vins ils le regardent comme le Saturne des de chanter, ni d'écouter aucune chanson. Us
Babyloniens d'autres le confondent avec sont chez les tatapoins, ce que sont les frères
Bétus d'autres enfin croient reconnaître en lais dans nos couvents.
lui le t)pc de Macchus. NËOCHtUSHAN!SME religion mainte-
NMMi'MIŒQUETËVA, personnage mytho- nant à la mode parmi la multitude de gens
logique, des Muyscasde la région de Cundi- du monde et de personnes plus ou moins
ttamarca. Ces peuples racontaient que ce instruites, qui, tout en voulant vivre à Ie.ur
PtCTtONN. DES RELIGtONS.III.
'L.j
8&5. DtCT)ONNA!REDESnEL!GIONS. M*:
guise, aiment à se donner un ton et un'a~ xopEM! avoir soin) pretpeSr grec& qu~ n'a.yaat
de
({e christianisme,.
parce! que, à rë.p~i\)e
parce que, l'époque ac- été qne ministres inférieurs dans les premiers.
tuette, it est. du bon genre de reconnaitce que temps,. furent dans la ~uite éievés~au. rang 1e'
~c- chfistianisme a rendu, quelques ~e~MCMa, t%fus distingué,. et chargés des pnincipates-
fa cause d~ t'humanité,, et qu. a. pr~a~ fonctions des saeniuces.
Fps voies a f'émancipation de l'esprit hum~aia~ C'était prop~ea~ent, chez les Grecs~ee que
Su nous demandions à ces néoçhréticM de~ U0)0s appelons aMjourd'hui; s~a~ristains,. ceux
nous formuler leur profession, de. f~i, i~ se-, qui avaient soin d'orner tes temptes, et de
rau:nt sans do~ute fort embarrasses-~nous al". tenir én bo<i était tous< tes u~tensites, des sa-
~ons te faire pour eux,. criHces. Dans la suite des temps, cet ofEca
Le néochristianisme est /tM:OH. J& çtM~ devint très-considérabte. Selon VaiUaut, tes;
ÇMexdo~M~e~ évangéliques avec les pomper et Néocores, qu commencement, n'avaient soia.
f~ec ~Ma'Mpres de ~'a(<!M,autrement dit, aveCj que de batayer le temple. Montant ensuite à!
les maximes et tes vanités du monde. un'degré plus, haut, ils en eurent ta~garde~
Les néochrétiens croient en Dieu et se et par.vinrent.enfin,à de plus hautes dignités.
soumettent entièrement à lui, à condition Ils sacrifièrent pour le salut des empereurs.,
qu'il ne (eur commande rien de pénible y comme honorés du. souverain sacerdoce. Om
d~austère, de difficite, rien qui contrarie tes trouve des Néocores avec le tttre de ~~<tKe,
passions, les désirs, l'amogr-propre, ta seu~- nom de gouvernement, et avec celui d'jd<yo-
sualité. Mo~/tete, qui distribuait le pru dans les
ils admettent t'Écriture sainte dans son grands )eax publics. Les villes nïémes, sur-
intégrité, à condition qu'ils ne pratiqueroiit tout. celles où. il y avait quelque temple fa-
que les commandements qui ne les gênent. n)eux, comme Ephèse, SmycnR, Pergame,)
pas, et quand its ne les gêneront pas. Magnésie, prirent la quatifë de Néocopes.
ils croient à l'immortalité de l'âme et aux NËOËNIE, (du grec ~of, noMCfaM. et, o~ofy
récompenses futures, mais ils ne voûtent pa& vm) fête du. vin nouveau, que les Grecs cé-
entendre parier de peines éternettes. lébraient en~honneur de Bacchus, torsqu'on~
lis croient en Jésus-Christ, et ils lui, font faisait l'essai du vint de l'année.
l'honneur de le considérer comme un sage, NEOMË~tE, fête célébrée chaque mois, à,
un peu excentrique parfois, mais plein de l'apparition de )a nouveite )une; on i~re-
bonnes intentions pour l'humanité. tfonvechez presque tous les peuples anciens,
Ils reconnaissent la nécessité des bonnes et ptusieurs peuples modernes i'oub con-
oeuvres, pourvu qu'on ne leur parle ni do servée.
jeûne, ni d'abstinence, ni de pénitence. 1" Chez les Juifs,. !e& néoménies étaient
Ils pratiquent la charité, mais pourvu qu'il eétéhrées par des sacrifices et, par le son de
n'y ait rien de retranché à leur superfiu. Ils la trompette, par des festins, par des assem"
se regardent comme les bienfaiteurs de t'hu'- b)ées retigieuscs, et même, commo on te voit
manité souffrante, lorsqu'ils ont été à un; dans Amds, par la cessation d'opérations
bal, à un concert ou un spectactet parce commerciales. Toutefois tes néoménies n'ont
qu'on a annoncé que cette partie de plaisir. jamais-été considérées comme des fêtes pro-
était au profit des pauvres. prement dites; cependant la quantité des
Ils vont volontiers à ta messe, et aux ot- ~i~ttmes indiquée dans tes Nombres est plus
fices, lorsqu'ils sont exécutés eu, musique! et c~nsid&rabte que pour le sabbat Il est or-
par les artistes de t'opéra. domné d'offrir au, Seigneur en holocauste,
Ils fréquentent les égtises, mais ceUes.tà deux veau~, Un bélier, et sept agneaux d'u&
seulement qui sont fraîches et natifumees an. f~c s'ae'iSco de chaque veau était aceom-
pendant t'été, et attiédies l'hiver par de&ça-! pagné de t'offrande d'un gâteau. composé de
lorifères, et pourvu que teurs membres, dé- trois dixièmes de fine farine pétrie à t'haHe,
licats reposent sur la soie et t&vetpuri~ celui du bétie~, de deax di'siémes de farine,
lis sanctifient généralement le dimanche 1/ ttt celui de chaque agneau d'un dixième de
pourvu qu'il n'y ait ce jour t~, ni s.teepte-t farine, également pétrie à l'huile. On faisait
cbase, ni fête publique, ni concert, ni ba~ des' tibatton-s de ym proportiannées à la
niasqué, ni partie de campagne projetée, nf grosseur de la victime, et dont ta quantité
~isttes a faire ou à recevoir, ni roman, à tire-, est déterminée dans t'ordonnance du sacri-'
t~ légère incommodité, ni rien, autre e~ose uce. Enfin il fallait encore offrir un bouc
absolument à faire. pour l'expiation des péchés.
Quelques-uns, ou plutôt q,ue)ques-upes La néométie étak réglée non d'après la
vont à 'confesse et communient; çela les, conjonction réelle de la, luné a'vec le soleil,
pose bien dans certaines sociétés,; et leur fait mais du. moment de t'appaTitiotr de cet astre.
une réputation de vertu solide. On envoyait ordinairement deux hommes
En un mottes néochrétiens veulent avant gagés pour observer le moment de l'appa-
tout persMader aux autres et finissent par se) rition de la nouvelle lune; dès qu'ils t'avaient
persuader eux-mêmes qu'ils sontétBinem* aperçue ils s'empressaient d'en donner con-
ment religieux, mais si on les examine de naissance, soit en prévenant le sanhédrin, p
près, on ne tarde pas à se convaincre que soit en sonnant de ta trompette; on publia.it
leur conduite diffère très-peu de ceite des alors que le mois élait commencé. Cet usag e,
gens qui se targuent de n'avoir aucune re- rapporté par tes rabbins, n'avait probable-
ligion. ment lieu que dans les provinces, et da né
~OCQRES(du gr~c 1~0? temple, ~e/,et- les lieux éloignés de Jerns~ton; çardana
MS NEO' NEO M6-
cette ville et aux environs, tes néoménies et sait qu'Hécate ]es avait mangés. Dans tanuM
les fêtes étaient toujours Gxées par ta. déci- qui précédait ta néoméMe, ta papu)ace s'as-
sion de la chambre du jugement. sembtaitdans les carrefours,
Maintenant le commencement appetait Hécate
des mois est sept fois en hurtant, et chantait des chansons,
déterminé par le calcul astronomique, et lugubres, en mémoire des infortunes de Gé-
tous tes ans, on imprime un calendrier qui rès, et de Proserpine.
marque soigneusement tes lunaisons. Les' S° tes .Romains donnaient aux néoméaies
Juifs sanctifient actuellement ta néoménie le nom de calendes. Au commencement de
par des prières et des lectures particulières chaque mois, ils faisaient des prières et
qui se font soit à la synagogue, soit au lo- des sacrifices aux dieux, en reconnaissance'
gis. et par la prière appelée .~OMMo~t. Voy. de leurs bienfaits, et obligeaient les femmes,
RoSCH-HoDESCH. de se baigner; mais les calendes de Mars
2° Les néoménies étaient célébrées avec. étaient les plus solennelles, parce que ce?
beaucoup d'appareil chez les Egyptiens, mois ouvrait l'année des Romains. Horace~
mais non point d'une manière uniforme; les dit: « Si, tontes les fois que la lune se renou-
cérémonies variaient beaucoup selon les lo- velle, vous élevez au ciel vos mains sup-
calités. Quetques-uns disent qu'on prome- p!iantes, si vous ourez aux Lares de l'eu-'
nait protessionnetfement tes animaux qui cens, des fruits et un porc, vos moissons,.
correspondaient aux signes célestes dans les- vos vignes et vos troupeaux n'éprouve-
quels le soleil et la lune allaient entrer. Voici ront aucun mal. »
ce que l'on lit dans un calendrier rituélique Les Romains, comme les anciens Hébreux,.
acutpté sur les murs du palais de Médinet ne célébraient la néoménie qu'après avoit!
Hahou, relativement à la néoménie deThoth vu la tune; c'était le second pontife qui,
«Manifestation de l'étoile sothis; l'image ayant marqué son renouvellement, t'annon-
d'Amon-Ra, roi des dieux, sort procession- çait au roi des sacrifices; et après avoir fait-
nettcment du sanctuaire, accompagnée par ensemble le sacrifice de la néoménie, ils ap-
le roi Hamsés, ainsi que par les images d'e pelaient le peupL; au Capitole, et lui an-
tous les autres dieux du temple. Nous cite- nonçaient tes fêtes du mois. La femme d&
rons encore comme exempte les cérémonies roi (tes sacrinres en offrait un de son côté~
pratiquées dans le temple d'Esneh, à la néo- d'une brebis ou d'une truie, à Junon, déesse
hténie de Khoyak « A la néoménie de qui présidait à toutes les calendes. La néo-
Khoyak, panégyrics et offrandes dans le tem- ménie était aussi un jour d'assemblée pouf
ple de Ct'nouGs, seigneur d'Esnch. On étale le sénat; tous les sénateurs qui étaient à la
tous les ornements sacrés on offre du pain, ville. étaient obligés de s'y trouver soua'
du vin et autres liqueurs, des boeufs et des peine d'une amende.
oies on présente des collyres et des parfums 6° Les Chinois consacrent les nouvelles et
au dieu ChnouSs et à la déesse sa compagne les pleines lunes à fa mémoire des ancêtres
ensuite, le lait à Chnoufis.Quant aux autres devant lesquels ils font brûter des
dieux du temple, on offre une oie à la déesse cierges,
des papiers dorés, etc.
Menhi, une oie à la déesse Neith, une oie à 7° Au Japon, c'est un jour où t'en se vi-
Osiris, une oie à Khem et à Thoth, une oie site, et où l'on se fait des présents, comme'
aux dieux Phré, Atmou, Thoré, ainsi qu'aux chez nous au nouvel an. Les Japonais se lè-
autres dieux adorés dans le temple; on pré- vent alors de grand matin et vont de maison
sente ensuite des semences, des fleurs et en maison rendre visite à leurs supérieurs,
des épis de blé, au seigneur Chnouphis, sou- à leurs amis à leurs parents, leur faire des
verain d'Esnch, et on l'invoque en ces ter- compliments, et les féliciter sur l'heureux
mes, etc., etc.)) retour de la nouvelle lune. Le reste du jour
3* Les Phéniciens dressaient des tables sur se passe auprès des temples et dans d'autres
les terrasses des maisons, aux portes, aux lieux agréables où il y a de belles promena-
vestibutes, aux carrefours, en l'honneur des. La soirée est consacrée à converser. ou à
d'Astarté, honorée comme personnification prendre différents genres d'amusements.
de la lune. Ils allumaient aussi, dans ces oc- 8" Les habitants du Bengale fétenU'appa-
casions, de grands feux, par-dessus lesquels rition de la nouvette lune avec des acclama-
ils sautaient, eux et leurs enfants, pour se tions et en dansant. It en est de même des
purifier, de même que pour se réjouir, et Javanais.
lutter à qui sauterait le mieux. 9° Les Nègres de l'Afrique saluent !a lune,.
4° Chez tes Grecs, la néornénie était, sui- dès qu'elle parait, et tui. demandent que )euc
vant Plutarque, le jour le plus sacré. It était bonheur puisse croître avec ses quartiers.
consacré à tous les dieux, surtout à Apollon D'autres la saluent à genoux, et souhaitent
et à Diane. On faisait des sacrifices solennels que leur vie se renouvelle avec elle.
à Hécate. Les Athéniens offraient ce jour-M 10° Les Mexicains, les Péruviens, les Ca-
des sacrifices dans la citadette d'Athènes, raïbes cétébraicntta nouvette tune en criant,
accompagnés de vœux pour ta félicité publi- en hurtnnt et en faisant un grand bruit.
que pendant te cours du mois, et ils don- NÉOPHYTE, mot grec qui signifie nou-
naient au serpent sacré des gâteaux pétris <~MtM!< planté. On donne ce nom aux per-
avec du miel. Les enfants imploraient les sonnes qui viennent d'être baptisées, ou qnt
dieux pour leurs pères. On plaçait dans les sont nouvellement converties.
carrefours, des tabtes couvertes de pains pour NËOPTOLËMËE&, fête célébrée par les
Jes pauvres qui l'es emportaient, et t'ou di- Delphieus ea mémpire de Néoptolème, Cts
8~7 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS 848
dAchiiïe, qui périt au pillage du temple suitc comme le dieu de la mer. Selon Diodore,
d'Apotton, qu'it avait. entrepris dans le des- Neptune fut le premier qui s'embarqua sur
spin de venger la mort de son père, causée la mer avee'l'appareil d'une armée navale.
par ce dieu au siège de Troie. Les Dctphiens Saturne lui avait donné le commandement
ayant tué Néoptotcme 'dans le temple même de sa flotte, avec laquelle il arrêta toutes les
crurent devoir établir une fête à sa mémoire, entreprises des princes Titans et lorsque
et honorer ce prince comme un héros. Jupiter son frère qu'it servit toujours
NËOTËRE, jeune ou nouvette déesse; titre très-Cdètement, eut obligé ses ennemis à
que prit la rcincCtéopâtre avec l'habit d'Isis,' se retirer dans les pays occidentaux, it tes
lorsque Marc-Antoine prit le nom et l'appa- y serra de si près qu'ils ne purent jamais
yeit.de Bacchus. en sortir, ce qui donna lieu à la fable que
NËPHAHÈS, sacrifices que les Athéniens Neptune tenait les Titans enfermés dans
offraient au Soteit, à ta Lune, à l'Aurore, à l'enfer où ils les empêchait de remuer.
Mnémosyhe, a Venus et aux Nymphes; les Les poètes, dit Noël, ont donné !e nom de
libations'dont its étaient accompagnés ne Neptune à la plupart des princes inconnus
consistaient qu'en une simple boisson d'hy- qui venaient par mer s'établir dans quelques
dromel. Us brûlaient à cette occasion, sur nouveaux pays, ou qui régnaient sur des
leurs autéts, toutes sortes de bois, excepté itcs, ou qui s'étaient rendus célèbres sur)a
celui de ta vigne et du figuier. On célébrait mer par leurs victoires ou par l'établisse-
aussi dés.Népttaiies en l'honneur de Bacchus. ment du commerce de là tant d'aventures
Le mot M~)Ao<tes peut se traduire par sacri- sur le compte de Neptune, tant de femmes,
fices sobres. de maîtresses et d'enfants qu'on lui donne
NEPHtLtM. c'est à-dire les déchus, <M<om- tant d'enlèvements, de métamorphoses qu'on
bés, nom que l'Ecriture sainte donne aux lui attribue.Vossius ena remarqué plusieurs,
brtgantts qui naquirent de l'alliance des en- têts que le Neptune Egyptien, qui eût de Li-
fants de Dieu avec tes filles des hommes. On bye t!etus et Agénor celui qui d'Amymone,
traduit communément ce mot par <?~on~, et (iUc de Danaiis, eut Nauplius, père de l'ala-
plusieurs tiyres anciens supposent qu'ils na- m.ède; le père du fameux Cercyon, tué par
quirent du commerce des anges avec les filles Thésée; celui qui de Tyro, fille de Satmo-
de ta postérité d'Adam. Fo)/. GÉANTS, n' 1. uée eut Pétias celui qui est surnommé
NEPHTÉ ou NÈPHTHYs. grande déesse des Ëgéf, père de Thésée enfin celui dont il est
Egyptiens: eUc était sœur d'Osiris, et femme question ici, et dont l'histoire est chargée
de Typhon. Elle mit au monde son fils Anu- des aventures de tous les autres.
bis avant son terme, en conséquence d'une Neptune eut pour femme Amphitrite, fille
terreur que lui occasionna son brutal époux, de t Océan et de Doris. Ce dieu en étant de-
qui avait pris ombrage de la famitiaritédont venu amoureux et ne pouvant la gagner, lui
ISéphthys usait avec Osiris, son frère. D'au- envoya un dauphin, dont la négociation ha-
tres assurent que c'était Typhon qui était bite amena la princesse à répondre à l'af-
amoureux d'tsis, femme d'Osiris. Plutarque fection de son amant divin. Mais le lien con-
dit'qu'eHe était prise pour la Victoire; on la juga) ne t'empêcha pas de chercher à faire
représentait avec des ailes; sa figure sur monte de nouvelles conquêtes amoureuses, et sou-
quelquefois les sistres égyptiens. Elle prési- vent, à l'exemple de son céleste frère, il eut
dait dans le zodiaque au signe des Poissons. recours à des métamorphoses pour séduire
.~NEPTUNALES, fc:cs cé)ébrées par les Ro- de simples murtëttes. H se changea en tau-
tnains,te23juiHet. Ettes étaient différentes reau pour enlever Métanippe, fille d'Eotc
des C~nst«!<e~, bien que celles-ci fussent aussi sous la forme du fleuve Knipee, il rendit
en l'honneur de ce dieu; mais pendant ia Iphimedicmèrc d'Iphiatte et d'Otus; sous
durée des unes et des autres, comme t'ou celle d'un bélier, il séduisit Bisaltis sous
croyait que Neptune avait formé le premier celle d'un cheval, il trompa Cérès ilse chan-
cheva), lès chevaux et les mulets, couronnés gea en oiseau dans son intrigue avec Méduse,
de ncurs. demeuraient sans travailler, et ft en dauphin pour enteverMétantho Atope,
jouissaient d'un repos que personne n'eût Amymonc et plusieurs autres citées plus
osé troubler. hautcédèrent encore aux empressements du
KEPTUNE, un des trois dieux prit'cipaux dieu. Mais les anciens ont-iis voutu donner
de ) itocien paganisme c'est à lui qu'était des teçons de retenue et de morale, en rap-
échu l'empire des eaux et dé ia mer. Selon portant les suites fâcheuses de la plupart de
l'opinion ta pius généralement adoptée~ c'é- ces liaisons désordonnées ? C'est ce que l'on
tait un des princes Titans, fils de Saturne et. serait porté à croire en votant les enfants de
de Rhea.S'it hut s'en rapporter la fabtc Métanippc, exposés par ordre d'Eote leur
d'après laquelle le jaloux Saturne dévorait .iïeut et leur mère enfermée dans une
tous' ses enfants, lorsque Rhéa fut accou-. étroite prison, après que son père lui eut
chée de Neptune, elle te fit é!ever dans une fait crever les yeux; A!opc, tuée par son
bergerie de l'Arcadie, et fit accroire à son père, et changée en fontaine; Amymone,
mari qu'ette avait mis au monde un poulain changée en fontame; Méduse métamorpho-
qu'elle lui donna à dévorer. Dans le partage sée en monstre horrible, et dont la magni-
que tes trois frères nrent de l'univers, c'est- Sque chevelure fut changée en affreux ser-
à.dire du vaste empire des Titans, il eut
pents, etc.
pour son lot la mer, les ites et tous les lieux On raconte que dans le commencement da
adjacents c'est ce qui le Ct regarder par la son règne, Neptune, mécontent du lot qui
849 NEP NER 850
)ùi était échn en partage, conspira contre char tiré par quatre chevaux ailés dont it
Jupiter ce dieu, pour le punir, le chassa de tenait les rênes,' et que la statue était si
l'Olympe, et le relégua sur la terre pour un grande, qu'elle touchait la voûte du temple,
certain temps, avec Apollon, qui était entré quoique fort étevée. Pline fait mention de
dans le compte!. Dans leur désœuvrement, celui qù'it avait' chez les 'Cariehs, et Héro-
ils engagèrent leurs services à Laomédon, dote d'un autre que lui avaient dédié tes
et lui aidèrent à bâtir la ville de Troie mais Potidéens. Ce même auteur parle d'une sta-
ce prince perfide leur refusa la récompense tue d'airain, haute~de dix pieds et demt,
promise. Neptune, indigné d'une pareille in- qu'il avait près de t'isthme de Corinthe. Ou-
justice, s'en vengea en suscitant une inonda- tre les' victimes ordinaires, c'est-à-dire le
tion subite qui renversa les murs de la nou- ehevatet le taureau, et les tibations en son
velle ville. honneur, tes aruspices !ui ôffratent particu-
tt n'est pas très-tacite de deviner pourquoi tièrement le fiel:de la victime, par ta raison
Neptune voulait s'arroger )o droit de donner que l'amertume en convenait aux eaux de la
son nom a presque toutes lès nouvelles vit- mer. <
les qui s'étevaicnt mnis on le voit soutenir On représentait ce'dieu tantôt assis, tan-
cette prétention contre .tunon, à propos de tôt, debout sur les flots; souvent sur un
Mycènes, contre le Soleil au sujet de Corin- char trainé par des chevaux marins, dont la
the, et contre Minerve à l'occasion d'Athènes. croupe se terminait par une queue <)o pois-
Cette dernière querelle est la pius célèbre; son, environné de'néréides, mais toujours
on sait qu'ils convinrent de laisser cet hon- nu, avec une grande barbe, et un trident à
neur à celni des deux qui produirait l'objet ia main, pour exprimer l'abondance qu'a-
te; plus utile à t'humanité Neptune frappa mené la navigation. On dépeignait quelque-
la terre de son trident et en fit sortir un fois Neptune sur une mer tranquitte, entre
cheval, symbole de la guerre Minerve la deux dauphins, ayant près de iui une proue
frappa de sa lance et en fit sortir un olivier, de navire chargée de 'grains et de marchan-
emblème de la paix et de l'abondance. La dises. Pour exprimer son empire sur les
victoire fut décernée à la desse. Cependant tempêtes et-sur les monstres marins, on le
ces deux compétiteurs furent toujours re- représentait assis, sur les flots agités, son
gardés comme les protecteurs de l'Attique', trident planté devant lui, et un oiseau mons-
Neptune à cause des mers qui favorisaient te trueux à tête dedragon, avec dés ailes de
commerce national et que l'on supposait pro- chauve-souris, qui semblait prêt à s'étan-
duites par sa puissance M-inerve à cause do cersurtui, pendant que le ilieu demeure
l'arbre fertile qui faisait ta richesse du pays. impassible, et paraît détourner ta tête avec
On attribuait à Neptune les tremblements mépris.
et les autres mouvements extraordinaires On ignore quelle est ta véritable étymo-
qui se manifestaient sur terre et sur mer, logie du nom de Neptune; nous ne citona
ainsi que les changements et les perturba- que pour mémoire ceHe de Cicéron,qui le
tions qui arrivaient dans les fleuves les ri- dérive de More, et celle de Varron, qui ié
vières et les étangs. C'est pourquoi les Thes- fait venir de MM~ere; nous préférons do
saliens, dont le pays était inondé, pubtiè- beaucoup celle de Plutarque, qui le fait venir
rent, lorsque les eaux se furent écoutées, que de l'égyptien Mep~m, qui signifie ~Ht.s/erre,
c'était Neptune qui avait fermé le canat ou extrémité d'un pays, contrée maritime.
par lequel elles s'étaient retirées. On le re- La Genèse parte d'une contrée de't'Ëgypte
gardait encore comme ie dieu tutétaire des appetée 7Vcp<M/tim,et les Egyptiens avaient
montagnes et de leurs fondements qu'il °
ren- une divinité appelée IVep/t</< Neptune por-
versait ou affermissait à son gré. tait chez les Grecs te nom de .PostdoM..
Neptune était un des dieux du paganisme NEPTUNES, certains génies dont on fait
les plus honorés. Indépendamment des Li- une description à peu près.sembtabte celle
byens, qui le regardaient comme leur grande des faunes, des satyres, etc.
divinité, la Grèce et l'Italie, surtout dans les NËHËË, dieu, marin, que l'on dit p~u~an-
lieux maritimes, avaient un grand nombre cicn que Neptune; en effet, il. était fils de
de temples élevés en son honneur, des fêtes l'Océan et de Téthys d'autres tui;,donnent
et des jeux. Ceux dé l'iothme de Corinthe, et la Terre pour mère. U avait épousé.Doris, sa
ceux du Cirque à Rome, lui étaient spécia-. sœur. On te représente comme un vieillard
lement consacrés sous te nom d'Hippius. Les doux ct' pa':i()que, plein do justice et.de mo-
Romains mémo avaient tant de vénération dération. Noël le Comte.avance que Néréo
pour ce dieu, qu'indépendamment de la fête fut t'inventeur de t'hydromancie, et. dit que
qu'ils célébraient en son honneur le premier c'est pour cela qu'il fut regardé, comme
de juillet tout le mois de fét'riér'tui était une divinité des eaux et habite devin. H pré-
consacré, soit parce que la moitiéde ce mois dit à Paris les maux que t'entè.v'ement d'Hé-
était destinée aux purifications qui se fai- )éne devait attirer sur sa patrie. H apprit à
saient principalement avec de t'eau, élément Hercule où étaient les pommes d'orqu't~ury-
auquel il présidait, soit pour le prier d'a- sthce lui avait ordonné d'allér, cherche';
vance d'être favorable aux navigateurs qui, non toutefois sans avoir pris différentes for-
dans les commencements du printemps, se mes pour étudcr cet éctairGissément; mais
disposaient aux voyages sur mer. Platon te héros te retint jusqu'à ce qu'Heût repris
nous apprend que, chez les Atlaittides, il son ancienne figure. Apollodore nous ap-
avait un temple ou il était représenté sur un prend qu'it faisait son séjour ordinaire dana
tSi DICTIONNAIRRDES RELIGIONS. 852

:!a merB.g~,jpù<tait environné de ses (i!tes NÉRtOSENG, ange de la théogonie des


qui ijc div~ctissa'ent'par leurs çbant.s et )eurs ]*ars!s c'était la personnification du feu vital
~n~es. Les.poêles ont souvent pris Nér~ée des animaux. Ormuzd le députa à Zoroastre
?,our t'e!'u mjËmc, ,~e qut s'accorde très-bien pour lui ordonner d'annoncer sa -loi au
~vcc~tymotogie .grecque et sanscrite, ~~6~ genre humain. Nérioseng tint ce discours au
~~o, humide. i) serait alors te dieu hindou législateur « Va, lui dit-il, en Irinau; !r-
A~tra~n, même que Vichnou, dieu des .man que je créai pur et que le serpent in-
~eaux et de l'humide. .fernai a souillé, ie serpent qui est concentra
NÊRËÏDES, nymphes de la mer; filles de dans te mal, et qui est gros de la mort. Toi,
tPférée et de Doris;e!ttes étaient au nombre qui t'es approché de moi sur la sainte mon-
.de cinquante, selon !&ésiode de trente, d'a- tagne, où tu m'as interrogé, et où je t'ai
tprès Homère, et de quatre seulement si l'on répondu, va, porte ma toi en Irman; je te
~en rapporte à Apollodore. On donna ensui- ,donnerai mille bœufs aussi gras que )e hœuf
te le nom de Néréides à des princesses qui de la montagne de Soband, sur lequel les
.habitaient des ~)es, ou sur les côtes de la hommes passèrent l'Euphrate dans le com-
<ner, ou qui se rendirent fameuses par réta- mencement des temps; tu posséderas tout
blissement du commerce et de la navigation. en abondance; extermine les dcws d les
Jt fut donné encore à certains poissons de magiciens, et mets fin aux maux qu'iis ont
imer {r qui i'on supposait la partie supérieure faits. Voilà la récompense que j'ai promise
du corps à~)eu près semblable à celui d'une dans mes secrets aux habitants d'h'man, qui
femme. Pline rapporte que, du temps de Ti- sont de bonne vtonté. M
Jtére, on vit sur le rivage de la mer une Né- fŒRPOU-TtHOU~AL, fête du feu, cété-
féide telle que les poëtes les représentent. brée dans le pays Tamoul, en l'honneur de
Ces divinités avaient des bois sacrés et des Draupadi, épouse des cinq frères Pandavas.
autels en plusieurs endroits de la Grèce, sur- Elle demeurait une année avec chacun d'eux,
tout sur les bords de la mer. Pausanias dit mais avant de passer dans les bras d'un
;que Dolo, nymphe de ta mer, avait un tem- ,autro, elle avait soin de se purifier par le
pte çétèbre à Gabatès,et qu'on offrait en sa- feu telle est l'origine de cette fête ou ptutot
.erince aux Néréides du lait, du mie), de de cette cérémonie religieuse. J'ignore pour-
ft'huite, et que quelquefois on leur immolait .quoi Sonnerat donne pour époux à Draupadi
.des chèvres. Les anciens monuments s'ac- Je dieu Dharma-Radja, le même que Yama,,
cordent à !es représenter comme de jeunes .dieu de la justice et des enfers; car cette
iCHes, les cheveux entretacés de pertes, por- princesse n'eut jamais rien de' commun avec
tées sur des dauphins ou des chevaux ma- lui. C'est sans doute parce que l'image de
rins, tenant ordinairement d'une main le tri- ce Dieu est alors portée en procession. Quoi
.dent de Neptune, de l'autre un dauphin ou qu'iien soit, cette solennité dure dix-huit
<tne couronne, ou des branches de corail. jours, pendant lesquels ceux qui ont fait
.Quelquefois cependanttOnJes figure, comme vœu de l'observer, doivent jeûner, garder la
tes syrènes, moitié femmes et moitié pois- _continence et coucher sur la dure. Le der-
sons. nier jour on les conduit processionnellement
.à un brasier; ils marchent au son des ins-
NER&AL, dieu des Cuthéens, il en est fait la tête couronnée
menUon dans ta Bible, au IV. livre des Rois, truments, de fleurs, en
xvu. Le rabbin Jarkhi suivant en cadence les images de Dharma-
'etap. pense qu'il
vêtait représenté sous la forme d'uncoq; mais Radja et de Draupadi. Lorsqu'ils sont ar-
it ne se:fonde que sur le rapprochement de .rivés, on remue le brasier pour en raviver
ce mot avec <Aarne<yo~, qui signiSe un coq. l'activité; ils prennent ensuite un peu de
Se)den croit qu'il dérive de-ner, lumière, et .cendres dont its se frottent le front; et,
<~<t<,révotution ou descente, et qu'it s'agH, q;uand les images en ont fait trois fois le tour,
dans ce passage, du feu perpétuel ,ils s'avancent nu-pieds sur la braise ardente,
que les et marchent plus ou moins vite, suivant leur
Porter conservaient dans tes temptes. Gésé-
Bios le rapproche du mot Nirig, dévotion. Les uns portent leurs enfants sous
qui en le bras, les autres tiennent des lances, des
syriaque désigne la planète de Mars, et
sabres ou des étendards. Ce brasier a en-
<pense que Nergat est le même que ~ro~aA.
viron quarante pieds de longueur; tes p)us
NÉRIE, NÉRIÈNE, ou NÉRto, épouse de fervents le parcourent plusieurs fois; on
Mars, primitivement déesse des Sabins. Noël assure que marcher vite et légèrement est
prétend que son nom signiCe douceur, et il le vrai moyen de se brûler; le danger est
y trouve une aUégorie ingénieuse, qui ap- moins grand quand on pose le pied d'aplomb,
prend que l'humanité doit tempérer et dimi- ce qui en effet peut contribuer à étouffer les
nuer les horreurs de la guerre. Nous ne pën- charbons.
eons pas que les anciens aient songé à ce Après la cérémonie, le peuple
s';empresse de ramasser un peu de cendres
rapprochement. Anlu-Gelle au contraire
dit que Nério est un mot sabin qui signiue pour se barbouiller le front, et d'obtenir des
acteurs de la fête quetques-unes des fleurs
<a force et l'audace. C'est ce qui a porté les
Romains à en faire t'épouse de Mars. Les qui les décorent pour les conserver précieu-
sement. Cette fête singulière n'a point de
Sabins appelaient aussi le dieu de la guerre
jours fixes, cependant on ne peut la célé-
'~n'eM~. brer que dans les mois de tchait, de baisakh
NÉ&tTE ou NévÉMTE, déesse
NËRINEt, ou de djeth, qui sonttes trois .premiers mois
du respect et de la vénération. de i'auuée.
p
6SS NES NES 85~
l u~ .1
NÉSOSCH, mandats génie de !a mjytho- jnais.on, et trajttéjM comme dea.esclaves; eil~s
tegie <!es tRarsis. Fo~. ;N~ou. j)'ont.aucune idée de.pcligi.on, .c~ Jorsqu'e.Ues
NESttOCH!. id~te-des Ninivites. H est dit .o~nt.assez de hardiesse pour s'en informer
au!V'!)ivre des Ro~s, chap. xtx, q!ae~es deux auprès d~ .leurs .maîtres, ceux-ci leur r.é-
p!s :de ~8enna<;hérlitb.assassinèr'ent leur père pondent~ue leur religion est d'être chargées
pendant qu'~t tétait tprostertné dans le .temple .de ta .Mprodu~tion du l'espèce, ,et d'.étre sou-
<te son die;u Nèsroch. Quelques rabhios pré- mises.aux volontés détours maris.
<<'ndcn'tt<]ne c'était une p)aH<;be de.t'archede Pendant la fête du Couzeti, on di;t que les
Noé, dont les restes étaient conservés dans tes hommes se livrent aux actions infâmes .re-
tïtentagncs (te t'A rménic. C'est .une absurdité. prochées aux anciens Gnostiques, et même
Coenres~t'Gésénius~p~ns~nt q~.e ce pourraijt .aux :premiers chrétiens. ~o< CouxEU.
être un ai~te, animat:appeté Kexer en héhreu Les Nessériés n'ont point de livres sacrés..
et en a~ahe. Au reste, ce ~passage de ~a tBibte ~Hleur est détendu d'écrire ou de noter tejs
est te seut endroit.ott'H ~oit question de cette points fondamentaux de leur religion.; i'ijs
<Hv.inité. n'en sont instruis, comme nous venons d.e
MËS&ËM~StOH ~Nos~tms, secte rctigteuse Je dire, .que par initiation et verbale'iMnt.
.de rOr.icnt <)Ne lion trouve su'r~a chaîne ~e ~l.s se reconnaissent par signes com.tnc les
montagues qui borde ,à fi'est te territoire de .fra.ncs-maçons, f.ont serment de ne jamaio
jLaiakié. A~s&mnninous'apprend qu'~un vieit- divutguer les mystères de lenr culte, el ré-
lard nommé HamAan ct'-Cosa'bi ~e donna .sistent effectivement avec uue opiniâtreté
.comme prophète, l'an 891 de 3ésus-Ch)ist. fhcroïque, aux,plus affreux tourments et aux
~Plusieurs ti'nnmfts du p.Rutpie s'étant d<~cta,rés iOffres tes plus .séduisantes, Il n'y a ,pas<*u
ses partisans, !e comtn.tndant du tieu en :fu~ jnsqu'ici un seul exempte d'apostasie d'un
<atarn)e et le fit (mettre ~einprison. Une (itte, .Nesserié, et aucune révélation n'a jamais pu
!esc)av:e du potier, toutihée de sion ma;theut'), Jeur étre arrachée, quelques moyens que les
prit les clefs de &on maître, une nuit qu~t Turcs aient employés pour cela. Ils rcçoi-
formait profondément, par suite d'ivresse, et ivent quetquefois parmi eux des personnes
ouvrit ou vieillard qui tS'évada en Syrie, td'une autre croyance mais elles ne sont
précédé de'to renommée de sa'vie sainte, et finitiées.qu'apres.de lougucs.et sévères éprfu-
jen répandant.te bruit qu'un ange avait opéré -v~s, .qui ne.peuv.e,nt !durpr moins de trois
'sa dé):ivTance. Ce prétendu prophète assurait .ans, et elles sont surveillées toute leur vie,
'qu'it avait, datns une v~is1o:h, conféré avec le ;pour être sacrifiées à la moindre indiscrédon 'i
'Messie i~esus~ Ve'rbe etDi.r.e.ctcuT,et avec fde leur;p<),rt. Ce q.ui est encore plus extraor-
Ahmed Hts de Mf'ha'mmod, de ta postérité dinaire et dig~ne.dc rt:marquc., c'est que ces
id'Ati, qui, 'Selon lui, était fange Gahriet. It .Étrangers sont souvent plus fanatiques quo
tpubtia un tivr€, m<!i&n~ de christianisme et ;les Nessériés mêtnes, et 'o.ut~u'mo.ins aussi
jde mahométisme, et 'Ht 'nés .pynsétytés assez (Scrupuit'usc:.ncnt.attachés .a.l'iuviolabilité de
'nombreux qui.pritiemt le nom ~e Nosaïris .leur serment.
'ou Ness.éri'és, suit <i.u'vAHag-ede JV«sar, ..près Les Nessér~ieis sont Ctrcp.ncis~ font )eur~
:de KufM, patrie de H'amda'n;, soit de ~Vo~'aMis, ablutions comme les M.ttsu.lmans, et prient
'dénomination que't'on danne au'x ehrétien~s <à minui:t et avant .le lever du soleil. Ms p.eu"
-dans t'Orient. Mais tes .Nessériés ont tueté à .vent faire-leurs prières étanA .assis, debout
-)T)dootnine de teerr maitre des pratiques <tu ou en,marchant; matsits&ont.obHgésde'la
'paganisme car H y ~na parmi e:uK ~q~ui ado- recommencer en faisan' une aMutipn., s'it.s
rent.te sot~i); oo tes appeiUejSc~emM~ ou parlent à une .personne étr.ang.ère .a )eur re-
~it; d'autnes., tes ~'icheme/t~adorent .ta Jigio,n, s'ils aperçoivent.de loin oude.pr.ès,
Hune; d'autres enfin, tes CAfx6!Ct!oieot à ~.un cbamt)au, un~coc.bon,)Un tiév.rte, un-ser-
Ut) DieM.créateunabsemt et inconnu. fpent .ou un nègre.,B.a'ns leurs prières, ~ts
'Les Nessér-iiés ont sept fêtes, dont ptasieucs -maudissent jl'homme qui se .rase sous 'te
tieur ts<Mtt'communes avec les oh'réticns. Ce .me.oton ~et c&tui qui e.st inhabil.e à ta .gétné-
'sont tMMed ou Noë), Conzeti oa le,j(Mr;de rt]atiou,tam8i .que'jt.es-deu.x Ichalifes ~ho.u-Be~r
i'an, Ët-'Ghétas ou t'Epipbaaie .les ~tutj-es f<)tQmar, jparce qu'its apjpar.tifnuent~; .c.omm.o
arri ventre 4? 'mars, le /net te 'l&favnH, et Ae tes ,tsmaéliens, plutôt a la secte .des ~cluites
15 octobre; ton.dit'que t'une de. celles-ci est 'q.H'.BtIa .rel(gion réputée orth~dopce.'Jls boi-
~Ascension. vent du vin et de l'eau-dic-tvie, mais à la .dé-
I~es jeunes )gens'ne sont initiés dansas ~pbée;\nerpouvaut pas .cétébtrc.r leurs fêtes
~mystères de teur'retigion q!u!après'fage de -sans .vin, .ils emptmen.t, ~rsqu'ils n'.en o.nt
quinze afts. Lorsqu'on ')eur reconnaît a&sez -pa.s, .une décoction d.e ravins .secs~ a ,taqueJ)o
'de circonspection let d'intettigence, an des -on donne .du moins la .couleur du vi.n,.si on
~otabtes du vinage s'empace du néophyte, .n<peut.pas lui en donne.r tout~ fait .te goût
'té'conduitseut dans tes montagnes, .et 't'ea- Ils jCriOient à.la v,enue ,de .Jésus-Christ
'doctrine pendant ~quarante jours, a'u bout comme prophète, aux douze apôtres .et .aux
desquels 4e jeune initié .retourne !chez ;s~s ~.quatre t&vangéliates; ils lisent même nos
parents, et 'a te droit de porter te tur.ban, (Eva~iles et~os psaumes. lis honorent éga-
qu'it n<e pouvait mettre auparavant; c'es~te ~.lemcn.tAli, qu'ils surnomment Azim, le.très-
'signe de soniniti.ttion. 11 -ne désigne ptas -grand et .Hamdan el-Ghosaïbi leur pro-
celui qui 4'a instruit que:par la dénomina- phète; ils ont.des prières o,ù le n.Qm de ces
tion de wa~re.'Les femmes sont regardées deux .personnages est répété mille fois.tls
~cumule faisant pa'Ftie des bcsttaux de ~a ne.toat'aucun tieun.e, mais tts s'abstieuoem
855 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 836
de manger adu lièvre, da cochon, de la ga- dent-ils que ce sont des gens sans foi ni loi,
zelle, du chameau, des crabes, des porcs- et dont la vie et les biens peuvent leur être
épics, 'tes angniHes. et enfin de tous pois- enlevés impunément; ils croient même que
sons s;ms écaiUes et de tous coquillages. Les c'est une oeuvre méritoire pour.eux de ver-
S'chémétiés s'abstiennent, en outre, d'ani- ser le sang impur d'un Nessérié. Ceux-ci,
maux femfHes. estropies, avenues, borgnes de leur côte, détestent les Turcs, mais ils ai-
ou malades; plusieurs ne fument jamais de ment assez les chrétiens; en général, ils pra-
tabac, bien que celuiw
de Latakié soit réputé tiquent avec exactitude les devoirs de l'hos-
le meilleur. pitalité.
Les scheikhs, dits oM/cmas ou savants, Leur territoire s'étend depuis Antiocho
sont distingués des autres par leur coiffure jusqu'à Tripoli, et ils sont dispersés dans
et leur costume. Ils ne mangent jamais chez cent quatre-vingt-deux villages; leur popu-
les Turcs, de peur qu'on ne leur serve do lation est d'au moins ~0,000 âmes. D'autres
la chair d'animaux femelles; ni chez les les disent plus nombreux. Voilà à peu près
chrétiens, dansla crainte qu'on ne leur donne tout ce que l'on a pu savoir de ces mysté-
de la chair de porc; mais ils ne font aucune rieux sectaires, qui paraissent se rattacher
difficulté de se mettre à table avec un simple en même temps aux Sahéens. aux chrétiens,
Ncssérié, à moins que ce ne soit une per- aux Ismaéliens et aux Druzes.
sonne diffamée. NESSERZI, idole des anciens Arabes, dé-
Les mariages n'exigent que le consente- truite par l'ordre de Mahomet, sans doute la
ment du scheikh et du fermier du village; il même que NASH.
n'y a point de contrat écrit; après qu'on est NESTORIANtSME, Fane des grandes hé-
convenu du prix de la fille avec ses parents, résies qui s'élevèrent dans l'Eglise; elle tire
cartesNessériés achètent leurs femmes, le ma- son nom de Nestorius, Syrien de naissance,
riage est conclu. Les réjouissances commen- et patriarche de Constantinople. Homme
cent le lundi la musique et les danses durent d'esprit, étoquent, d'un extérieur modeste et
nuit et jour jusqu'au jeudi; ators on fait mortifié, mais d'un zèle trop ardent, sans
monter la nouvelle' mariée sur un cheval érudition, presque sans études, et opiniâtre
que t'on promène autour du vitiage; elle est dans ses idccs, il avait toutes les qualités et
précédée d'un corps déjeunes gens, qui font tous les défauts qui font les chefs de secte.
flotter un mouchoir bianc au bout d'un ro- Vers l'an 428. il s'éleva avec aigreur contre
seau, et accompagnée de tous les habitants la coutume de t'Egtise d'appeler Marie mère
du lieu, hommes, femmes et enfants, qui de Dieu; car, dis'ait-il. Dieu peut-il avoir una
chantent et poussent des cris de joie, à la mère? la créature a-t-eHe enfanté le créateur?
manière des Arabes après cela, une per- Marie a-t-elle pu mettre au monde celui.qui
sonne de t'assembtée s'avance et fait là était plus ancien qu'elle ? A-t-elle eu la
quête; chacun des assistants donne, selon divinité en partage? Cela cependant aurait
ses facultés, quelque pièce de monnaie; le dû être, ajoutait-il; si elle eût mis au monde
produit de la quête est remis à l'époux; il un Dieu; car une vraie mère est de la même
t'emploie à servir un souper copienx à toute nature quecctui qui cstnéd'ette.Marieadonc
l'assemblée qui est ainsi congédiée. Les été la mère de Jésus-Christ en tant qu'homme
époux se retirent enfin dans une bicoque qui et non point en tant que Dieu. Cette première
doit leur servir de logement, et une salve de erreur le conduisit à une seconde encore
mousqueterie apprend à tout le village que plus importante; car, comme on lui répondait
le mariage est consommé. L'adultère entre que Marie ayant donné naissance à un Fils
eux n'est pas sévèrement puni; l'homme ré- dans lequel la divinité était unie hypostati-
pudie sa femme aussitôt qu'il peut prouver qucment à l'humanité, un Fiis qui était
qu'elle lui a fait infidéHté, reprend de ses réellement Dieu au moment de sa naissance,
parents le prix qu'il en a donné, et se re- pouvait et devait être appelée réellement
marie s'il veut, quelques, jours après, avec mère de Dieu; il ajoutait que le corps qui
une autre. Le galant est obligé d'épouser !a avait été formé en elle par l'opération du
femme délaissée, ou de s'absenter pour un Saint-Esprit n'était qu'un corps ordinaire
an et un jour. Cependant la femme est punie auquelle Fils de Dieu avait bien voulu s'unir,
de mort, si elle a eu affaire avec un homme et dont il avait fait l'instrument de notre ré-
étranger à sa re)igion. demption, d'où il résultait que le Christ
Les Nessériés iavent leurs morts comme n'était pas né, qu'il n'avait pas souffert,
les Turcs. Leur grand deuil consiste à déta- qu'il n'était pas ressuscité, mais seulement
cher leur turban, qu'ils laissent tomber né- l'homme qui lui était uni. En dernière
gligemment sur le cou, et à ne changer d'au- analyse il reconnaissait en Jésus-Christ
cun vêtement qu'au bout de quarante jours. deux personnes, la personne divine et la
Les femmes, dans la même occasion, se personne humaine, unies l'une à l'autre par
noircissent le visage. une communauté d'affection de volonté et
Ils croient tous à la métempsycose; ils d'opérations, et non par une communauté de
révèrent .ia mémoire de queiques-uus de substance; ce qui était contraire à la foi et A
leurs scheikhs ou santons, morts en odeur l'enseignement de t't!g)ise universelle. Nes-
de sainteté, et ne font aucun cas .des ser- torius, combattu d'abord par Eusèbe de
ments au nom de Dieu, qu'ils prodiguent Dorylée et par saint Cyrille d'Alexandrie,
pour la moindre chose; aussi les Turcs les fut enfin condamné dans le concile général
des ~uifs~ et préten-; d'Ephèse. Dépose de son sjége,it mourut
p)acent-)!s au-dessous
857 NEU NEU 858
dans ses erreurs au désert d'Oasis en nous renouvelions réciproquement les bien-
Egypte. faits qui nous unissent les uns aux au(r< s. »
Cependànt ses partisans ne se soumirent Ensuite, revêtu d'un manteau royal, il don-
pas à la décision du concile. Proscrits par nait aux assistants sa bénédiction. c< les
les c'DpcrfU) s, ils se retirèrent dans la Perse, renvoyait avec de riches présents. Ch.'rdiu
où ils furent bien reçus par les rois de ce dit que la fctc durait huit jours à la cour; le
pays. C'est là qu'ils se mattiptièrent en peu premier jour, le roi recevait tes vccux de la
de temps. Ils y fondèrent un grand nombre foule du peuple; il donnait le second aux
d'Eglises. eurent une école cétèbre à Edesse, savants,et particulièrement aux astronomes,
ensuite à Nisibe, élurent un patriarche sous le troisième aux prêtres, te quatrième aux
le nom 'te Catholique, dont la résidence fut magistrats le cinquième aux grands du
d'abord à Seleucie et ensuite à Mossou). Ils royaume, le sixième à sa famille, et les deux
prirent le titre de Chrétiens orientaux. Au autres à ses femmes et à ses enfants.
vf siècle, ils avaient porté leur doctrine aux Celte fête fut aboHe peu à peu, comme
Indes et sur la côte de Matabar; au vn\ ils appartenant à ('ancien culte, lors de l'intro-
envoyèrent des missionn;)ires dans la Chine; duction du mahométisme en Perse, et de
ils ont eu des Rgti<'es à Samarcande et dans t'étabtissemfnt de t'année lunaire; mais l'an
d'autres parties de la Tartarie. Plusieurs fuis 475 de l'hégire. le roi Djetat-cddin étant
it y eut réunion des Nestoriens avec t'Egtisc monté sur le trône le jour même de t'équi-
romaine, entre autres sons les papes Inno- noxe vernal, tes astronomes du pays en pri-
cent IV, Jnles I11 et Paul V; mais ces réu- rent occasion de tui représenter que c'était
nions eurent peu de durée; un grand nombre par la permission de la Providence que son
sont maintenant revenus à la vraie foi, mais avènement à l'empire était arrivé le premier
le nestorianisme règne encore dans la plu- jour de t'année solaire afin de lui fournif
part des contrées où il s'était imptanté. l'occasion do rétablir la coutume de la Perse,
FŒT ou NETON. dieu des Accitains, ancien qui avait été pratiquée de temps immémorial,
peuple de l'Espagne, qui habitaient dans et de célébrer par une fête le premier jour
la contrée qu'on nomme actuellement !o de t'année soiaire d'autant plus que cette
royaume de Grenade. Ils le représentaient sotennitc ne pouvait être remise au commen-
la tête ornée de rayons, et ils lui rendaient cement de l'année tunairc qui était marquée
les plus grands honneurs. On croit que c'é- par une cérémonie de deuil et par des larmes
tait le même que le dieu Mars. amères. (Fo; DÉHi.) Le roi goûta la propo-
NËTHtNtM. tribu étrangère qui, chez les sition et rétablit la fête de Neurouz qui a
Hébreux, était employée au service du tem- .toujours été célébrée depuis avec beaucoup
p)e, et qui étaient chargée, sous les ordres de pompe.
destévites, des travaux les plus pénibles. On l'annonce au peuple par des décharges
Fo< NATn~ÉËNS. d'artiUerie et de mousqueterie. Les astroto-
NETPHË, déesse égyptienne, épouse du gués magnifiquement vêtus, se rendent au
dieu Sev. Ce dieu et son épouse étaient Sa- palais du roi ou chez le gouverneur.du lieu,
turne et Rhéa, de la retigion gréco-romaine. une heure ou deux avant t'équinoxe, pour
NEUHOUZ c'est-à-dire /e ttOttpMM jour, en observer le moment. A l'instant précis, 1
fête du nouvel an en Perse. Elle a lieu le ils donnent le signal; en même temps on fait
premier jour du mois de ferverdin, au com- les décharges; les instruments de musique,
mencement de l'année solaire, vers l'équi- les timbales, les cors et les trompettes font
noxe du printemps, bien que les Persans retentir les airs. Ce ne sont que chants et
aient universellement adopté l'année lunairc qu'aiïégrcsse chez tous les grands et les
des Musulmans mais la fête de Neurouz a riches du royaume. A Ispahan, on sonne des
survécu aux ruines de la religion antique. instruments pendant les huit jours que dure
Autrefois Ja durée de cette fête était de dix ta fête, devant ta porte du roi, avec des
jours. Le soir du cinquième jour, on amenait danses, des feux et des comédies, commc.à
au palais un beau jeune homme, qui passait une foire, et chacun passe la huitaine dans
la nuit, dans l'antichambre du monarque. une joie qu'on ne saurait décrire. Les Per-
Le matin, il entrait dans la chambre sans sans, entre autres noms qu'ils donnent à
être annoncé. Le prince lui demandait qui H cette fcte, t'appettcnt la /~<e ~M.Aa<'t~ Met<
était. Le jeune homme répondait « Je suis parce qu'il n'y a homme si pauvre et si
Almobarek (c'est-à-dire le béni). Je viens de misérable qui n'en mette un, et ceux qui en
la part de Dieu et j'apporte la nouvelle ont le moyen, en mettent un nouveau chaque
année. Mit avait à peine achevé ces paroles, jour de la fête. Chacun s'envoie des présents,
qne.ies chefs du peuple entraient, portant et dès la veille on échange des œufs peinte
chacun dans leurs mains un vase d argent et dorés. H y de ces œufs qui coûtent jusqu'à
où il y avait différentes sortes de graines, trois ducats d'or la pièce. Le roi en donne
une canne a sucre et deux pièces d'or. Ces de cette espèce environ cinq cents dans son
offrandes étaient pour le roi. Sur la fin de ta. sérail, et on les présente dans de riches bas-
cérémonie, on apportait un grand pain le sins au dames principales. L'oeuf est couvert
prince en mangeait un morceau, et invitait d'or avecquatre petites figures ou miniatures
les assistants à imiter son exemple en leur irès-unemcnt exécutées aux côtés. On dit
adressant ces paroles :« Voici un nouveau que, de tout temps, les Persans se sont ainsi
jour, qui est te commencement d'.un nouveau do.nné des œufs au nouvel an parce que
Mois et d'une ~ouye)(e ajinée. Il est juste que t'œuf est le symbotc de t'prigin~ et du cow*
BM DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 860
mencMnent des choses. On ne peut croire la blable à la PyHMn!sse-de Detphes, l'Ange a
quantité qui s'en débite à cette fête. Mais si éprouvé tout à coup des tremblements ner-
[le roi dépensa beaucoup en distribuant de veux qui ont bientôt dégelé) éen~onvutsions
semblables cadeaux, il en est amplement horribles puis cette femme dit d'une voix
dédommagé par les grands présen'ts qu'il mat articutée Ho monyl mony ho Cela
reçoit 'des grands de sa cour, qui vont !e signifie, a dit te grand maître, qu'il y a des
féticiter après t'équinoxe, et lui faire leurs mécréants dans la salle. Peut-être des
offrandes, qui c'onsistent-en bijoux, en pier- mouchards, a ajouté un autre affilié. Le
'jreries, enéto&es, en parfums, enchet aux. en chef s'est promené gravement au milieu -de
argent on en or. Le plus fréquemment c'est >t la salle, les mains dans ses poches, et a pro-
<tte t'er qu~on lui donne, en s'excusant de ne testé qu'il ne découvrit rien. AfoK7/ ho ho
~)lus rien trouver dans te monde qui soit digne mony disait l'Ange, dont les convulsions ne
d'entrer dans la garderobe de Sa Majesté. Le cessaient pas. H y a ici quelque chose d'é-
~cadeau se m'ente ordinairement de cinq cents trange, reprit le grand prêtre, mais-un de
ducats à quatre mille. Les grande qui ont un nos frères est inspiré à son tour; nous attons
'emploi dans les provinces n'en sont pas savoir ce que c'est. Alors, un des frères prtt-
'dispensés; chacun <i'eux reçoit à son tour nant ta parole a dit « L'Esprit-Saint m~
'des présents ~teta part de ceux qui sont sous révèle la cause du peu de succès~de notre'e
leur dépendante, car c'est en Orient la cou- assembtée. II nous retire ses faveurs en ces-
tume invariable que l'inférieur donne à son sant d'inspirer aotre Ange, parce qu'il vient
supérieur, te pauvre au riche, depuis le la- de se passer, dans notre congrégation, une
<bôureur jusqu'au roi. chose épouvantable c'est l'abomination d~
NEUVAINE, pratique de dévotion en usage ia désolation! Apprenez que l'un de nous a
<chez les catholiques. Elle consiste à faire, maintenant pour maîtresses les deux soeurs. o
pendant neuf jours de smfe,'quelque œuvre A ces mots, l'indignation ta ~tus vive éclate
de dévotion, comme entendre la inesse ou dans l'assemblée l'Ange s'écrie: Zoro/;sofo/
~a faire dire par un prêtre, réciter certaines '<ono tant! Tous les assistants répètent tes
prières, visiter des églises, faire des aumônes. 'mêmes paroles, dont le grand prêtre leur
Ces œuvres sont bonnes.en ettes-memes tors- fait ensuite connaitre la signification. Cela
'qu'ettes sont bien faites; mais le ptus grand ~veut dire que chacun doit réparer ses péchés,,
nombre de personnes qui font des neuvoines et que celui de leurs frères qui a commis ta
touen font faire, y mettent de la superstition. faute d'aimer les deux sœurs, doit, sur-te-
Tel s'imaginera, par exempte, que neuf cbamp, épouser l'une d'elles, l'amée on la
amesses célébrées, ou telles prières récitées ~deUe, à son choix. »
pendant neuf jours de suite, seront bien plus Ces faits ont été révélés à l'audience de
efEcàces que des messes ou des prières faites police de Chelmsford par suite d'une rixe
pendant six, huit où dix jours. Il est à re- qui s'était élevée dans la rue entre plusieurs
marquer que,si t'Egtise totèreles neuvaines, initiés et quelques jeunes étourdis, à qui ils
~He n'en commande jamais. refusèrent t'entrée de leur salle. Les frères
Les neuvaines tirent sans doute leur ori- ont protesté qu'Us n'avaient répondu aux
.gin&de l'usage de certaines Eglises de France injures les pius grossières, que par les mots
'et d'Espagne, de cétébrer d'une manière par- ~orct &atarM f qui, dans leuriungue mystique,
ticulière les treuî jours qui précèdent im- annoncent le pardon dés outrages.
imédiatemënt ta fêté 'de ~oet, ~n mémoire, Nt!AO et SAO, espèces de Lares ou dieux
d,it-'on, iies ~euf mots de 'grossesse de la domestiqués des Chinois. L'esprit Ngao passe
s&ihte Vierge. La célébration de cette neu- pour être supérieur a Sao; cependant celui-
vaine commença, dit-on, sous le pontificat ci est plus respecté, comme étant'le plus né-
d;u pape Vitatieh, oia du moins à ta 'tenue cessaire à ta vie. De ')à le proverbe L'es-
d'un concile de Totède vers t'an 69~. Cepen- prit Ngao préside sur !ta satte, mais on doit
dnhtiés Eglises qui suiventIéTite romain, respecter l'esprit Sao, qui p'réside à la cui-
font ces prières et ces térémonies que sine.
pendant sept Jours. To! 0. NGARAMBA, classe de Lamas, chez les
NEW-L1GHT où ïVcMoen~-ZMm~~ Tibétains its s'occupent spécialement de

nom que l'on donne, da~s tes Etats-Unis, magie (m~a). Il y a à Htassa deux couvents
à des dissidents qui, ~e'teurcôté, ont pris dans lesquels on donne des leçons de cet
la dénomination exclusive de C~ttBtM. Voy. ~rt.
CaRistiANS. NGA-YE, nom de l'enfer chez les Boud-
2° Il y eut .en 183!)., une secte ridicule qui dhistes de la Birmanié c'est le plus inférieur
pritle même nom, étdontlesmembres préten- etle plusdouloureux des états de souCfrances,
daient parler tamëme langue qu'Adam etEve. dans lesquels les êtres coupables doivent ex-
Nous trouvons a ce sujet les détails suivants pier leurs fautes. Ici l'imagination orientale,
dans les journaux de l'époque a épuisé ses forces dans la distribution des
« Lechef de cène secte s'est rendu à Chetms- différents enfers, et dans t'énamération des
ford, avec plusieurs ~te ses initiés. Unefemme châtiments infligés dans chacun de ces lugu-
Surnommée t'/<M~e, parce que c'est elle que bresséjours. L'enferestdiviséen huit grands
l'Esprit-Saint favorise plus particulièrement étages chacun d'eux est de forme carrée,
de ses inspirations, était debout près de lui, ayant une porte à chaque face, et quatre
dans une séance publique tenue en pré- petits enfers, ce qui porte à 128 le nombre
Mncëde deux ou. trois cents personnes. Sem- entier des enfers grands et petits. Voici les
0
86i NGO NtB 869
noms des huit grands enfers, avec la durée th-bit où, peur sejustiner,)it est contraint de
-des peines qu'on y endure boire une tiqoeur tellement préparée, qu'it
1" Sé-indzo, 500 an.s. ne sort jamais à son 'honneur de cette
2' Kata-sosuut. 1000 ans. épreuve.
3'!Sing.kata,2000ans. NGOSCHt.undesiprincipanx Gangas ou
&' Hau-ro~va 4000 ans. !pretres du Congo. H doit toujours avoir on-
5~ Grand Hau-rou-wa, 8090 ~ns. ze femmes qui portent le nom d'autant d'i-
6°Tapa-na.l6000ans. doles rangées autour de son habittttMn.'On
7" Gra.fM) Tapant), un demi andraka les encense en brûtant de la paiUe devant
8° Awidzi, une éternité. 'eHes, et leurs adorateurs prennent &oh) .d'en
Cp~te dernière expression ~ne doit pas ce- biet) recevoir la fumée 'au visage car ils se
pendant être prise à ta lettre car les Boud- 'persuadent que ptusria fumée vient sur eux,
dhistes ne reconnaissent point t'éternité des plus ils sont agréables à'cesido)es. C<'ti)X
châtiments. Au reste, on peut voir le détait qui veulent se venger d'un ennemi, s'àdrtes-
des tourments qu'on endure dans chacun .sentau Ngoschi.qui leur coupe les cheveux,
d'eux, et les coupables auxquels ils sont en fai;t un :paquet et les jette au feu, en
.destinés, à leur article respectif. prononçant des imprécations contre l'en-
NGODI, gauga ou prêtre du Congo, dont .cemi et contre toute sa famille.
ta fonction est de rendre l'ouïe aux sourds. NGUNNË jeûne des Tibétains it dure
NGO-KOUEI, esprits malfaisants des Chi- vingt-quatre heures, et 'H est si.rigourem
nois, qu'ils supposent vivre en hostilité con- qu'il n'est pas .même permis d'avaler sa sa-
tinuelle avec tes hommes et avec les Chin ou rlive. La plupart .t'observent .trois jours de
bons génies. Sans t'intervention de ces der- suite, ne prenant que du thé, une seute'fois
niers, ils ne manqueraient pas de troubler par jour et le matin. Us ont un autre jeûne
les airs, d'exciter les vents et les tempêtes. moins rigoureux, appelé t~MeKK~, dans le-
Ces êtres pervers, qui tiennent le milieu en- quel on tait un repas vers te soir.
tre l'homme et la brute, habitent autour des NHA-MA, édiGce depapicr que tes Cochin-
tombeaux, aux environs des trésors et des chinois élèvent à ia mémoire des défunts, et
mines, des eaux croupissantes, des tieux qu'ils brûtent ensuite, en s'imaginant qu'il
jinfects. Quand ils peuvent se glisser dans se changera pour eux en une maison vérita-
,un cadavre, et, sous cette enveloppe, se me- 'bte dans t'autre vie.
ïerparmi tes hommes, ils effraient le monde NHANG, esprit que, chez les Chiampas,
(par la perversité de leur nature et par l'é- peuple actuellement réuni.au Tunkin, quel-
.normité de leurs crimes. Tel féroce tyran, ques-uns regardent comme fauteur de ~out
telle femme aux conseils funestes cités ce qui leur arrive, et auquel ils offrent des
avec opprobre dans les annales de l'empire, sacrifices.
n'étaient en réalité que des ~o-AoMe~ dé- NHUONG, sacriSce que les Cochinchinois
guisés. offrent aux divinités pour éloigner d'eux les
NGOMBO, le ptns considérable des Gaa- malheurs qui les menacent.
gas, après le Chitombé, grand pou:tife des NaU-TRtËU.LINH, maison que les Co-
nègres duCongo.Il passe pour un prophète. chijucbinois construisent pour les défunts
De toutes parts on accourt pour le consulter, qui viennent de mourir, et qu'its brûlent
,et ses réponses ne sont pas moins ambiguës après tesfunéraittes. Fot/.NHA-MA.
que celles des autres oracles. Il vend fort MA ou NtAMÉ, dieu des ahcténs Slaves,
~cher ses ,charmes et ses amulettes pour gué- qui, avec sa femme Ninwa, réglait dans tes
rir les maladies, et l'on est si persuadé de ~atraittes de la ten-e. Les morts étaient tra-
leur efBcaeité, que, s'ils n'opèrent pas tou't duits à son tribunal pour y être jugés. Ha-
.à coup ou si le malade vient à ;mourir, cet damas lui servait d'assesseur. Sa. cour était
insuccès n'est pas imputé au Ngombo, on !comptétée par les Sudices on parques, qui
ï'attribue à un sort jeté sur le malade par un comptaient les jours des mortels <t par
<nnemi ou un envieux. Les parents lui de- les jf'aMaKts ou furjes, qui exécutaient ses
mandent quel est 1'auteur, du sortilège, afin terribles arrêts. Nia avait à Gnex«e un tem-
d'en tirer vengeance. Alors it les fait venir pte célèbre où les anciens Polonais accom-
dans sa maison, et les conduit dans une plissaient de fréquents pètennages.
chambre obscure. Là, it débute par des NIAO-POU, ou dn)tMa<mm par les oiseaux;
conjurations terribles et d'affreuses grima- elle était en usage chez ies anciens Chinois,
ces. Il fait ensuite aux assistants une peinture et consistait à répandre du riz sur un endroit
vague de celui qui a ensorceté le malade. élevé, afin d'attirer les oiseaux. Dès qu'il en
Les parents irrités croient reconnaître le venait, on les attrapait, on les ouvrait, et
coupable, ils sortent avec toute la famille s'ils avaient du grain dans l'estomac, on en
<Btvont massacrer un innocent, qui malheu- concluait que l'année suivante devait être
reusement se trouve avoir quelqu'un des fertile si au contraire leur gésier était vide,
.traits indiqués par le Ngomho. Quelquefois c'était un présage de famine.
Timposteur fait cette cérémonie en public. N1BBAS, dieu syrien,.qu'on croil te même
Il rassemble alors le peuple dans quelque .qu'Anubis. L'empereur Julien, après avoir
bocage épais et sombre, et, après ses exor- renoMcé au christianisme, entreprit de réta-
cismes et ses conjurations ordinaires, ilsai- btirle cuite presque oublié de cette ancienne
.sit un des assistants comme étant le coupa- divi.njté; il &n fit même graver sur la mon-
ble, et le conduit bien garrotté dans un en- naie la figure tenant d'une main le caducée,
863 DICTIONNAIRE HES REUGÏONS. 864
et do l'autre le sceptre égyptien. C'est sans dogmes du christianisme, et finirent par se
doute le même que le dieu A~/M~ ou Nib- fondre avec les Gnostiques.
AAox. NICON, c'est-à-dire c<t!<y!<eMf, nom d'un
NtBKHAZ dieu des Hévéens. Foy. NAR- des dieux Te!chines. Foy. TELCHtNES.
KHAZ. NICONfENS, nom que les liaskolniks de
NiCËE, naïade, fille du neuve Sangar, et Russie donnèrent aux adhérents à l'Eglise
mère des satyres, qu'elle eut de Bacchus, étahlie, qu'ils accusaient d'avoir corrompu:
après que ce dieu l'eut enivrée en changeant la foi et altéré la tradition, parce que le pa-
en vin l'eau d'une fontaine dont elle avait triarche Nicon avait revisé tes livres liturgi-
coutume de boire. ques, et les avait corrigés d'après la liturgie
NiCËTÉHtES, fête que les Athéniens célé- de Constantinople, en y introduisant cepen-
braicnt en mémoire fte la victoire remportée dant quelques additions et modifications ju-
par Pallas. sur Neptune, lorsqu'ils dispu- gées nécessaires. Cette nouvelle édition fut
taient ('honneur de donner un nttm à la ville imprimée et distribuée en 1659.
d'Athènes. NID, degré supérieur de magie, que les
NICtUUANISTES, c'est )e nom qu'on Islandais comparaient à leur ~<.h<t' ou ma-
donna aux partisans des erreurs d'Abétard, gie noire. Cette espèce de magie consistait
parce que, disait-on, ils soutenaient que Jé- à pouvoir, dans chaque occasion, improvi-
sus-Christ n'était rien,Mfc/M'<. (comme l'on ser et chanter un cantique religieux, entre-
prononçait et l'on écrivait autrefois au lieu mêlé de termes de malédiction contre un en-
de nihil), philosophiquement parlant. nemi, et par lequel ils lui souhaitaient tous
NtCHODSTËS, branche de Quakers, qui, les malheurs possibles.
dans le siècle dernier, suivaient la doctrine N1DANA, livre sacré des Bouddhistes du
d'un prédicateur, nommé Joseph Nichol, qui Népat;ce sont des traités dans lesquels les
voyageait beaucoup en Amérique, vers causes des événements sont exposées on y
l'an 1766, et forma dans le Marytand des voit par exemple comment Chakya-Mount
congrégations assez nombreuses. Ils avaient parvint à l'état de Bouddha, en accomplis-
une petite église à Baltimore. On ne connait sant le dana, ou la charité, ainsi que les au-
pas beaucoup leur doctrine; on sait seulement tres vertus cardinales.
qu'ils élevaient les principes des Amis à un NIDDOUf, l'excommunication mineure
plus haut degré de sévérité. Ainsi ils ne por- chez les Juifs elle consiste à être privé de
taient aucun vêtement qui fût teint; tout ce t'usage des choses saintes~ et exclu de !a so-
qui était à leur usage devait être dans son ciété des hommes, même de sa femme et de
état naturel. Après la mort de Nichol, ses ses domestiques, dont on ne doit pas appro-
adhérents, à très-peu d'exceptions. près, sont cher plus près de quatre coudées. Elle dure
rentrés dans le sein du quakérisme. On les un mois de trente jours si t'excommunié
appelait aussi les nouveaux Quakers. ne reconnaît pas sa faute, on proroge l'ex-
NICKEN, dieu des mers, honoré autrefois communication pendant un second mois,
en.Danemark; on prétendait qu'il apparais- puis pendant un troisième, et s'il demeure
sait quetquefois sur la mer, ou sur les ri- toujours obstiné on prononce le F/terfm ou
vières profondes, sous la forme d'un monstre i'anathème. Voy. KaEnEM et ExcoMMUNiNA-
marin, avec une tête humaine, surtout à ceux T<o~, n° 4.
qui étaient en danger d'être noyés. C'est le JI y a vingt-quatre causes qui font encou-
même que A~occa. rir le Niddoui, les voici: 1° mépriser un doc-
MCOLAiTES, hérétiques du f siècle, qui teur, même après sa mort; 2" mépriser un
soutenaient qu'il était permis de se prosti- député de ta maison du jugement 3° appë-
tuer et de manger des viandes offertes aux ter son prochain, esclave ~-° ne pas com-
idotes. Ils prétendaient suivre la doctrine paraitreà àla citation du juge; 5" mépriser
de Nicolas, l'un des sept premiers diacres, les paroles de la loi ou des rabbins 6° ne
qui, dit-on, avait émis cette proposition H pas se soumettre à la sentence du juge;?"
faut abuser de la chair. Le mot grecque ne point se défaire d'un animal ou d'un ob-
l'on traduit par abuser est équivoque, et jet dangereux pour lit société, comme d'un
peut signifier réprimer aussi bien qu'abu- chien enragé, d'une échelle vermoulue 8"
ser. C'est à peu près comme si l'on disait en vendre; sa propriété a un chrétien ou a un
français il faut «~er la chair. Les volup- gen'H; 9° rendre témoignage contre un juif
tueux profitèrent de l'équivoque pour se dans un tribunal de chrétiens 10° ne point
livrer sans scrupule aux plaisirs des sens. faire les parts de réserve dans les sacrifices,
Ils disaient que Nicolas avait autorisé par quand on est sacrificateur 11" travailler le
son exemple la communauté des femmes dimanche dans les pays chrétiens 12° faire
car les apôtres lui ayant reproché sa jatou- une œuvre servile le soir du jour de Pâ-
sie à l'égard de sa femme, qui était fort bette, que.s 13° prononcer le oom de Dieu en vain;
il fit venir celle-ci au milieu de l'assemblée, 1~° donner aux autres l'occasion de le pro-
et tui permit dépouser qui elle voudrait. faner 15° engager tes autres à mànger les
Toutes ces accusations sont sans doute au- choses saintes hors du temple 16° composer
tant de calomnies Nicolas n'eut jamais d'au- des calendriers hors de !a terre sainte 17'
tre femme, que la sienne: ses filles demeurè- faire tomber un aveugle; 18° occasionner aux
rent toujours vierges, et son fils garda tou- autres du retard dans l'accomplissement de
jours la continence. Les Nicotaïies ajoutè- t'œuvrede la loi <9° immoler sciemment une
rent à leur inconduite des erreurs sur les victime impure; 20° ne point faire examiner
865 NIL NIL 866
si le glaive du .sacrifice est dans les condi- '?? !a terre d'Egypte, le véritable principe créa-
tions légales; 21° montrer de tanégtigcnce teur et conservateur c'est au limon annuel-
pour s'instruire 22° avoir des rotations lement apporté par ses eaux que cette riche
commerçâtes avec la femme que l'on a rê- contrée doit son existence c'est le Nil qui
pudiée 23° avoir une mauvaise réputation, en maintient et en renouvelé l'inépuisable
quand on est docteur 2t° excommunier fécondité aussi ce fleuve bienfaisant fut
quelqu'un qui n'a pas mérité de t'être. non-seutemcnt nommé le très-saint, le père
NIDHAVGGR, serpent des enfers, dans et le conservateur dit pays, mais il fut regardé
la mythologie scandinave il ronge les raci- comme un dieu, et eut en cette qualité un
nes inférieures du frène YggdrasiU. culte et des prêtres.
NID), un des dwergues de la mythologie « Les Egyptiens allaient jusqu'à considé-
Scandinave. C'est le génie de la tune. rer leur fleuve sacré comme une image sen-
NtDOUBER-OUZRKTCHI, un des plus ce. sibte d'Ammon, leur divinité suprême; il
!ebres Bourhhans de la théogonie mongote n'était pour eux qu'une manifestation réelle
il est honoré aussi sous le nom de 7i'omc/<tM- de ce dieu, qui, sous une forme visible, vivi-
J?od/it'M<)ea. Ses émanations ont donné la fiait et conservait l'Egypte;'aussi les Grecs
vie à plusieurs êtres cétestcs ou humains, avaient-ils appelé le Nit te Jttpiter Egyptien.
entre autres au Bouddha Chakya-Monni. On « Les philosophes égyptiens avaient ima-
!e représente avec plusieurs têtes superpo- giné dans le ciel des divisions semblables à
sées en forme, de tour ou de pyramide, et celles de la terre; ils avaient donc un Nil
huit figures symboliques qu'il porte dans céleste et un Nil terrestre.
ses mains. A ses pieds se trouvent ordinai- « Leur grand dieu Chnouphis était consi-
rement les deux compagnes de ses voyages, déré comme la source et le régutateur du Nil
Noyon Dara j~Ekké et T~agaan Dara /Ekké, terrestre, et il est représenté sur un grand
ainsi nommées, l'une à raison de la couleur nombre de monuments, de forme humaine,
verte, l'autre à cause de la couleur blanche assis sur son trône, étroitement enveloppé
qu'on leur attribue. Voy. HopAMÉ et DjiAFf dans une tunique bleue; sur ce corps hu-
HAi-X)GH. main est placée une tête de hétier, dont la
NÏFLHEtM. c'est-à-dire le monde des té- face est verte, et il lient dans ses mains un
nèbres, nom du premier enfer, dans la my- vase duquel s'épanchent les eaux célestes.
'thotogie Scandinave, de celui qui ne doit du- Le dieu Nil céfeste avait quelquefois à côté
!rer que jusqu'à la Hodu monde, et qui sera de ses représentations trois vases,qui étaient
'remptacé par le Nastrand, l'enfer étcrnet. Le l'emblème de l'inondation; l'un de ces vases
'Ninheim forme la neuvième partie de t'uni- représentait l'eau que l'Egypte produit elle-
de la terre, qui vient de l'Océan
~Yers, il est situé au-dessous même te second,cette
dont il précéda la formation de quelques en Egypte, au temps de t'inondation le troi*
hivers. Au centre est la fontaine Vcrgetmer, sième, les eaux de pluie qui, à l'époque de
qui donne naissance neuf fleuves t'An- la crue du Nil, tombent dans les parties méri-
goisse, l'Ennemi de la joie, le Séjour de la dionales de l'Ethiopie. Voilà ce que raconte
'mort, la, Perdition, le Gouffre, la Tempête, Horapullon, celui qui a écrit un précis sur
le Tourbillon, la Rugissement et le Hurle- l'interprétation des hiéroglyphes.
ment. Le Ninheim est ta'demeure de Héla, « Le Nit terrestre était représenté par un
qui en est la souveraine, du loup Fenris et de personnage de forme humaine, fort gras, et
''plusieurs autres monstres. Le Nillheim était qui semble participer des deux sexes. Sa tête
destiné à recevoir les hommes lâches et ti- était surmontée d'un bouquet d'iris ou gluïeul,
mides, qui n'étaient pas capables de défen- symbole du fleuve à l'époque de l'inonda-
dre les dieux en cas d'attaque imprévue, en tion. It faisait, au nom des rois qu'il avait
mouraient ailleurs que pris sous sa protection, des offrandes aux
iun mot tous ceux qui
,sur le champ de.bataille. grands dieux de l'Egypte. On l'a en effet re-
NlJA, dieu des anciens Slaves il recueil- présenté portant sur une tablette tantôt qua-
lait les âmes pour les conduire dans les de- tre vases contenant l'eau sacrée, et séparés
meures infernales. par un sceptre qui est l'emblème de la pu-
NtKË, la victoire, déesse de la mythologie' reté, tantôt des pains, des fruits, des bou-
grecque, une des compagnes inséparables de quets de Heurs et divers genres de comesti-
Jupiter elle naquit du commerce de Pallas bles, surmontés aussi,du sceptre de la pu-
avccAyx, fille de t'Océan et de Téthys.Fo~. reté.H était ainsi représenté sur deux bas-
VICTOIRE. reliefs qui ornaierit deux côtés du dé sur le-
NiL. « H parait, dit Champottion-Figeac, quel s'élevait en Egypte l'obélisque de granit
que les anciens philosophes grecs avaient transporté à Paris. De pareilles représen-
;<iré du sanctuaire de l'Egypte l'opinion d'a- tations de ce dieu existent sur beaucoup
près laquelle l'eau était le principe de toutes d'autres monuments les Egyptiens appe-
choses; qu'elle existait antérieurement~ à laient ce dieu en leur langue Bop<-tnoM,e(
l'organisation matériette des autres parties ce nom signifie celui qui a la f.iculté de
du globe, et que ce principe de t'humidiié, cacher ou retirer ses eaux, après en avoir
qui était ta mère et la nourrice des êtres, fut couvert le sol de l'Egypte pour le féconder.
appelé par les Grecs t'Océan, et par les Egyp. « Dans l'ancienne croyance égyptienne,
tiens le Nil. Ce nom fut aussi celui dû grand tout ce qui se rapportait à l'état périodique
fleuve qui arrosait leur pays. du Nil était sacré comme te neuve lui-même.
« Ce fleuve fut en effet de tout temps, pour La religion intervenait dans les principatet
867 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. S68
circonstances, et consacrait par {.'assistance surnom de Si.va. Lorsque les dienx et-les, dé-
(~es. d.i.eox, les faits physiques les plus indé- mons barattèrent ta mer de fait pour en ob-
tenir l'ambroisie, les eaux produisirent d'a-
pendants de la votonté des hommes. On a
appeté la clef ~M Nil le symbole. m;ême de la bord un poison mortel qui se répandit dans
v.i.edivine. ËnfTn toute t'antiquitéctassique les trois mondes. Si va, par l'ordre de Brahma,
est remplie d'es souvenirs du culte du Ni!, avala ce poison. pour sauver l'univers; mai9
père nourricier de L'Egypte. M ta tiquëur caustique s'arrêta dans la gorge
Mais de. toutes les époques de l'année, it du dieu, et y produisi.t u,ne large tache d'un
n'y en. avait point pendant laquelle ce neuve bteu-notr, qui lui est restée; de ta le surnom
fût honoré avec plus de solennité et de ma- de j!Vt7ctA'oM</M.
gnificence que vers le sorstiee d'été, terme du NILA-POUDJA ou Nn.A SANNYASA,c'est.à-
p)us haut degré dé sa crue. Alors se faisait dire culte de Nitawati, épouse de Si.va. On ap-
Fôùverture des canaux du Nil, en présence pelle de ce nom certaines expiations qui ont
du roi d'Egypte et des plus grands seigneurs lieu dans les fêtes indiennes en l'honneurdela
d~) royaume, avec une afuuence prodigieuse déesse Kali. Les dévots les plus zélés courent
de p'eupte sur te bord de ce neuve. Les prê- en foule aux pagodes. Là, ils se percent !a
tres d'O&iris et d'tsis y portaient en grande langue avec des fers pointus, des couteaux
pompe ies figures de ces deux divinités,dont ou d'autres instruments larges et tranchants;
on célébrait alors, les. noces et leurs images d'autres se percent tes doigts et y laissent des
réunies étaient, dans te système égyptien, la broches de fer. Il en est qui se font fa,ire au
représentation du mariage qui se faisait alors front, au dos et à la poitrine, cent vingt
de la terre de l'Egypte prise pour Isis, avec le blessures, nombre exigé dont on ne connaît
neuve âu Ni), pris pour Osiris, ainsi que le pas te mystère. D'autres enfin se font percer
dit Dutarque. Toutes tes cérémonies re)i- les. hanches, et passent dans couverture des
gieuses qu'on pratiquait aiors se terminaient cordes et des baguettes en terme de sétons.
pari'ûffrande faite ad neuve d'une jeune fille Ces supplices volontaires sont des pénitences
qu'on précipitait dans ses eaux. satisfactoires pour les péchés commis c'est
L'Eg.ypte a toujours conservé une espèce pour expier le mensonge que l'on se perce
de vénération pour ce f!euv.c bienfaisant, et la langue; pour le vol, on se-tarda les doigts;
t'On y trouve encore quctques vestiges du tes blessures au front expient les mauvaises.
c~)tequ'&n fui rendait autrefois. Gtiaque an- pensées et les regards illicites,; cottes de la;
nëela rupture des digues qui ferment tes ca- poitrine sont la pei,ne du. vin ou des liqueurs;
naux donne lieu à de grandes fêtes et à de enivrantes que l'on a bu~s; ceux qui se font
grandes réjouissances parmi la population. percer tes reins se proposent de satisfaire
àctue~e de celte province. pour les fornications ou les adultères qu'Us-
Le Nil' est toujours la divinité principa!e ent commis. Mais ce ne sont que des gens de.
d'es Agaws, idolâtres étabtis dans t'Abyssinie la lie du peuple qui se livrent a ces pratiques~
et qui occupent tes provinces de Baguemder aus~i; cruelles que. ridicules. En cet état, ils,
et de Goyam.Hss'asscmb)entt.ous les ans circulent dans ia ville, plusieurs de compa-
sur une espèce de tertre qui s'élève du haut gnie, et s'arrêtent pour danser devant la,
d'une montagne. Leur prétce y fait té sacri- porte de ceux qui leur font t'aumône car
fiée d'une vache, et en jette la tête dans une les riches expient leurs péchés avec leur.
des sources du Nil, qui sont sur le penchant argent, et ils rachètent leurs pénitences par
de la montagne. Après cette cérémonie, cha- la douleur des pauvres; ce qui suivant tes;
cun d'eux sacrifie, en son particulier, une, Hindous n'est ni moins méritoire, ni moins-
ou plusieurs vaches, seton ses facultés ou sa agréabte Dieu. La marche processionneller
dévotion, lis regardent la chair de ces ani- des pénitents se fait au bruit des instruments
maux comme une chose sacrée, et la man- et des acclamations de ta, multitude. On brûle,
gent.a~ec respect,. Les, os. entassés, dé ces~ des' parfums et c'est la pa.ume de ta. main de;
vacher ont déjà forme deux mont{çu!es assez' quetques-uns de ces gueux qui sert de cas-
ëfevés. Le repas fini, le prêtre s'assied au~ solette. It~est, probable (tue quelques précaur-
mineu.d''un bûcher fait exprés, ayant tout ié, tions prises d'avance empéch~nU'excès de lar
corps frot'té desuifetde ta; graisse d'es vaches. dpuleuc. Rtcn)d,'a~UPurs de p'us. merveitteux
Le Uûcher s'allume de manière que la uamme q,ue la prompte-guérispn de toutes ces pieu-
ne fasse pas fondre te suit et que le prêtre ses; blessures, surtout si o~ la compare avec
n'en reçoive aucune atteinte. Tranquillè au celle des plaies t'eç.ues en toute autre oeca-
mrti'eu oo feu, H prêche, aux assistants ravis, sfon. Le lait' sert à guérir la tangue; te jus~
d,'tfdmiration, et ne termine son discours que de certaines herbes &.u l'application de cer-
Ïôrsqae le bûcher est consumé. La fête finit. taines drogues cicatrise le reste' U en est ce-.
par dé grandies fargcsses que tés Agaws &4w font. Deudaut, ce sont sans doute les plus mata'
S teu~ prêtre. droits ou les plus dévots, qui meUent pics d%
NiLA, dieu hindou, chef de tous les ser- six semaines à se guérir.
pents nâgas. Il est regardé par les Kachmi- N1LAWATI, déesse hindoue,, épouse de.
riens comme le protecteur de teur pays, à ta Si va. ~o; KAU.
formation duquet ils prétendent qu'it a con-~ N1MAWATS, secte retigieuse de l'Hin-
tfibué. Its disent aussi qu'it arrêta tes ra- doustan, appartenant à la branche des Vai-
vages du froid et de !a neige, sous le règne. chnavas. Leur fondateur, Bhashaca-Atcba-
d'Abhimanyou.
A' rya, plus connu sous le nomde.Nimbadit.y;),
~lLAKANTIr
NJLARANTgA,. t
c'est-a-dire d' ~o~ bl'
MeM~ étatt un ascète q.tii passe poM aveu! été un~
M9 MM NtR 870
incarnation da soleil, pour la suppression expiré, tes frères les mènent dans une prai-
des doctrines des hérétiques qui prévalaient rie, oAits dansent autour d'eux. Lorsqu'aai
atbTs. fi vivait près de Vrindavan, où il fut milieu de la dama, le novice a des
un Dandi, d'autres disent- visions
VMitéunjourpar il jette son manteau par derrièfe, et se laisse
par un retigieux djaina, avec-lequel il en- tomber sur le visage, comme Jetait
frappé'
tama une contfoverse q~ dura jusqu'au du tonnerre. Le supérteor et
arrive, fait
soir. î) offrit alors, à son visiteur quelques potur lui quelques prièfes; alors le senti-
rafraichissements, ce qui estcontraireià la ment lui revient, il a tes- yeux rouges et en"
pratique constante des ordres mendiants, flammés, l'esprH égaré, et ressemble à un,
qat ne doivent rien accepter dans les ténè- fou ou à un homme ivre. Aussitôt on ins-
bres'; en consféqtMMe, t'étnanger fut obtigé: crit sur des registres. ses visions béattSque~,
de tes refuser. Pour obvier à ta diMcutté, et il est reçu Nimetattahi.
Ni'mbaditya arrêta le soleil à son extrême Nt-Nt-FO, génie de la mythologie chi-
Hmrte', et lui ordonna de rester dans an noise qut préside à la volupté, aux plaisïrg
nimb (t'a.rbre~fe~cK~zederac~ du. voisinage, itticiCes aussi bien qu'aux satisfactions per-
jusqu'à'ce que tes mets tassent cutts et man. mises.
gés te soteit' obéit, et c'est' de là que' le saint NM 0. BAI, c'est-à-d~re les at~M~M de At.
fut nommé~VtMM! c'est-à-diTO te'~VtmS- race /tt<tKOtHe; tes Japonais donnent ce tifre
s~ aux premiers empereurs
Nîma~vaO sont distrngnés par un cen- qui ont régné im-'
médiàtement après les cinq génératrôns des'
cte noir au milieu dé ta double ligne de'
esprits terrestres. ZiM moM ten o, fondateur
terre blanche que les autres Vaichnnvas'se' de la monarchie japonaise, descendait a ta
tracent sur té front. Ils portent un cul!lier ou
cinquième génération du gran~ esprit Ton
chapelet fait du' bois de foutasi. L'objet de ~M dar <tw, et était te qoatriètne fits de F~'o'
leur adoration estKrichna' réu~niàRadha. na ~M<t take ou /M </(t /'OttAt «MM ~MOM-MO
Le livre qur fait autorité pour eux est t& ~ofo, te~cinquiëtne des esprits (ertfestres
Bhagavat; ils n'en ont point de partrcuhers' et'sa mère Tama yon ~me était fille de Rio-
pour leur secte; Hs prétendent en avoir eu zm.te dieu Dragon. 11 régnadet'àn660a
autrefois, mais ils disent qw'its ont été dé- 585 avant J'ésus-Christ. Il est compté pour
truits à Mathoura, du temps d'Aarengzeb. le premier Daïri.
Les N'mawats sont tirés-répandus dans le
haut Hindou~fan, particuMrement dans le NtNWA, déesse des S!aves, épouse de Nia,
et reine des enfers.
Bénite et aux environs) de MatbouFa.
NiMBE, auréote ou'cercle'tumrneux'dont NtORO, dieu des Scandinaves, sans cepen-
les ancrfns entouraient la téta' dant être d'extraction divine il règne sur
quelquefois
Ityà des les eaux.. et réside dan.s un lieu appelé Naa-
dea divinités. images do Proser- tan. Maitrc des vents,, il apaise la mer et le
prn&avec !e nimbe. D:tns la, suite, on le:
donna aux empereurs, tt est ators de forme feu; c'est à.tÙLqu'if faut adresser des, vœux
tri&ngutaire ou de tozan~e. Léon t'isa~hen, pour le succès, de l'a navigation, de t.a.cha~s.é
ston uts Constantin et l'empereur Maurice et de ta pèche. Disposant à son gré. des. ri-
sont représentés chesses de ta terre, iL peut donner
quelquefois avec cet orne~ ceu~
ment. Les chrétiens sont également dans qui t'invoquent, des pays et des trés~s. H a,
été ctevé a. Vanheira 'nais les Va.nes, habi-
Fumage d'en entourer la réte dessaiots.
On donnait aussi le nom do nimbe àta nHé& taats, du pays, te donaerent en otage aux
qui servait de char aux dieax. d~eux, et prirent en sa ptace Huner par ce
NtMETULLAHtS, c'est-à-dire gens qui moyen, la pa'x f~ut rétablie entre t<;s dieux
<d de Dieu ordre et les, Vanes. Niord épousa Skada,utjedu.
éprouvent grâce religieux
fondé chez les Turcs, l'an '777 de t'hégire géa~nt.Tbiasse. Ëtte demeure avec son père
dans te pays, des montagne.s, o~, Farc à la,
~1375 de JésaS-Christ). Le fondateur était
généralement estimé pour sa vertu et sa main et tes patins aux pieds,, elle s'occupe a,
science dans t~ médecine. H mangeait la chasse des bêtes féroces mais Niord, pré-
de
toutes les choses que Dieu a permis de man- fère habiter près de ta~ mer. Cependant Hs;
ont fini par convenir trois nuit,s.
ger, sans s'astreindre à aucun jeûne d'obli- dépasser
sur les bords de fa mer, et neuf dans~ ~es
gation. Quand il dormait, disent les écri-
vains musulmans, il n'étendait pas ses pieds montagnes.
comme lés bêtes qui mangent du foin dans NIODSnTCmiCR. le ptu~ ancien des.
leur étable. La crainte des jugements de, dteux des Kamtc.hadates.
Dieu le faisait quelquefois tomber en ex- N)PARAYA, divinité matfaisante, adorée.
Msé et, dans cet état, Dieu tui manifestait par les Péricous, peuplade d& la Cattfoifnie.
ses volontés. Les Niatetuttahis s'assemblent, NtPtNGR, un des Dw,ergars oa tutins de.
là nuit du lundi pour pner, à l'exemple de la mythologie scamdi;nave. Nipiagr a le ca-
leur fondateur. Ceux qui veulent entrer ractère méchant.
dans cet ordre, passent quarante jours en- Nt.Rt)JALA, c'est-à dire privation d'eaM
fermés dans une chambre, n'ayant par jour les Hindous ajoutent de temps en, temps à
que trois onces de pain. Pendant ce temps, l'eurs jeûnes cette abstinence qur les rend
ils voient, disent-ils, Dieu face à face, et ont encore plus pénibles, et ils la regardent
souvent des révGtations, fruits ordinaires de comme très-méritoire. H y a certains jours-
ces sortes de jeûnes excessifs. Quand le où elle est recommandée, comme le onzième
temps des révétatious et de la solitude est jour de la pleine lane de Djelh, où. tes iB-
S7i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. S?2
diens pratiquent le Nirdjala afin d'obtenir de que les orientalistes ne sont pas d'accord sur
la pluie pour les biens de la terre, cet objet, nous croyons devoir consigner ici
NIHEUPAN ou NtRpEAN STAN swon, c'est quelques observations du savantColebrooke,
ainsi que les Bouddhistes siamois appellent traduites par M. Fauthier
i.i béatitude finale nommée par les Birmans « Dans tes mémoires pubHés sur les opi-
Met<'oM,et par tes Hindous Mt'rcoHa. Lorsque nions religieuses des Bouddhistes et des
l'âme a acquis le plus haut degré de perfec- Djainas, composés principalement d'après
tion, qu'elle a parcouru toute l'échelle des des informations orales, des doutes ont été
êtres, sans avoir mérité par ses fautes de exprimés relativement au sens attaché par
descendre dans des degrés inférieurs, ou eux aux termes qu'ils emploient pour signi-
qu'elle a expié ses crimes en passant dans fier l'étatde féticité auquel arrivent les saints
tous les états de souffrance, et qu'elle s'est accomplis. On a demandé si l'annihilation,
élevée successivement. dans tous le cieux des ou quelque autre condition que ce soit d'une
aésirs et dans ceux de la contemplation, extinction absolue pareille, est entendue
alors elle parvient au Nireupan c'est-à-dire comme étant l'état qui doit être décrit.
qu'ette tombe dans un état de quiétude, de « Ces deux sectes, ainsi que la plupart de
prostration totale, dans une sorte d'anéan- celles qui ont une origine indienne, propo-
tissement où elle n'éprouve plus ni peine ni sent comme ie grand objet auquel l'homme
plaisir, et où elle n'a pas même la conscience doit aspirer, l'obtention d'un état de bon-
de son existence. Telle est la suprême féli- heur final, d'où le retour (aux misères du
Cité. Fo! NEtBAN et NfRVANA. monde) est impossible.
NtHJSWAKA-SANKHYA, secte hindoue « Toutes s'accordent pour assigner à l'ob-
appartenant à la philosophie du Sankhya, tention de cette félicité parfaite, le même
commentée par Kapita. Semblable aux sec- terme, moM/~t ou OtoAc/M, avec quelques
tes de Djaina et de Bouddha, elle ne reeon- faibles différences dans t'iuterprétation du
nait ni créateur de l'univers, ni providence Miot comme ~H<mc!p(ttt'on,, délivrance du
souveraine. Les dieux de Kapita sont des tMO~,~6~ro<toH CMo/~rattc/ttMemeHt des liens
créatures supérieures à l'homme, mais, terre~/rM, e~empttOM de transmigrations sub-
comme lui, sujettes au changement et à la séquentes, etc.
transmigration. « Beaucoup d'autres termes sont en usage,
NtHMALAS, secte indienne appartenant à comme étant synonymes du premier; et ils
la religion des Sik))s. Les Nirmalas font pro- sont ainsi employés par la totatité ou pres-
fession de mener une vie exempte de toute que totatitR de ces sectes, pour exprimer un
espèce de souillure mondaine, et ont en con- état d'affranchissement moral du monde: tels
séquence une conduite essentiellement reli- sont les mots amrita, immortalité; apavarga,
gieuse. Ils observent le célibat, et négligent conclusion, comptétion ou abandon ;~r~a~,
leur personne jusqu'à aller presque nus. Ils excellence M!ct/ns~, excellence assurée,
ne vivent point en communauté, et ils ne perfection /Mt<;a~/«, solitude ou isolement
s'attachent à aucune forme particulière du nilasarana, sortie, départ. Mais le terme que
cutte, mais ils réduisent leur dévotion à faire Jes Bouddhistes, ainsi que les Djainas, affec-
des méditations spéculatives sur les écrits de tent plus particuiiérement, et qui est cepen-
Nanek, de Kabir et des autres réformateurs dant aussi employé par les autres, est le mot
unitaires. Its'sont toujours dans la solitude, NtavANA, calme profond. Dans son acception
soutenus par leurs disciples ou entretenus ordinaire ou d'adjectif, il signifie éteint,
par des personnes riches. Ils ont en générât comme un feu qui est parti effacé, comme
la réputation d'être de bons commentateurs un astre ou une lumière sidérale qui est tom-
de la philosophie du Védanta, et les Brah- bée d~/Mn~, comme un saint qui a disparu;
manes qui désirent i'étudier ne dédaignent son étymofogie vient de i~. souffler comme
pas de se constituer leurs écoliers. Lès Nir- le vent-; avec la préposition nir, employée
ma)as sont peu nombreux, mais on est tou- dans un sens négatif, il signifie ca<mce< </<!n-
jours sûr d'en trouver quelques-uns dans les quille. La notion qui est attachée au mot,
grandes cités de l'Inde, et particulièrement à dans l'acception dont il s'agit, est celle d'apa-
Henarès. thie parfaite. C'est une condition de bon-
NIKUtTI, chef des démons et des génies heur tranquille et sans mélange, ou extase
malfaisants, dans la théogonie hindoue; il (atMtM~). D'autres termes, comme MMMa,
est un des huit dieux protecteurs des huit Mo/M, etc., distinguent différents degrés de
plages du monde, et commande à la région plaisir, de joie et de délices. Mais un état
sud-ouest. On le représente porté sur les heureux d'imperturbable apathie est le su-
épaules d'un géant et tenant un sabre à la prême bonheur (ananda) auquel l'Indien as-
main. Sa couleur est le jaune. Son nom est pire en cela le Djaina, aussi bien que le
encore prononcé NAtRRiTA. Bouddhiste, s'accerde avec l'orthodoxe Vé-
Nirriti est aussi le nom de la mort per- dantin.
sonnifiée. Ce mot signifie calamité. « A peine pfut-on croire qu'une apathie
NIRVANA, état de béatitude finale, selon non interrompue et perpétuelle diffère du
les Bouddhistes, dans lequel l'âme, après sonimcit éterne). Sa notion, comme celle
des transmigrations sans nombre, doit être d'une condition heureuse, semble être déri-
p"6n anéantie nous en parlons aux articles vée des épreuves d'extases ou de cettes d'un
NsiBAtf, NiREUPAN, BounDmsME, etc. mais profond sommeil, dont une personne se ré-
éumme cette matière est très-importante, et veille toute rafraîchie ou soulagée. Le sen-
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timent agréable est rapporté à la pénode du bougies dans un com du logis, et on lui sert
repos actuel. En effet, le Védahta considère à manger. Les chefs de famille conservent
l'âme individuelle comme étant passagère- soigneusement certains objets qui ont été
ment, durant la période d'un profond som- consacrés à ceNito, et dans lesquels on croit
meil, dans urie condition semblable de réu- qu'il réside quelque grâce particulière. Plu-
nion avec l'âme suprême, à laquelle elle se sieurs .voyageurs disent que les insulaires
joint d'une manière permanente à t'époque des Molique's' n'ont guère d'autre religion que
de son émancipation finale des liens du corps. leureroyanceaux Nilos, etlacraintede,les of-
a Cette doctrine n'est pas celle des Djainas fenser. Maintenant cependant te mahométisme
ni des Bouddhistes. Mais ni les uns ni les est le culte dominant, surtout dans les villes.
autres ne considèrent le repos éternel ac- NI-TSEU-POU-TO, le second des enfers
cordé à leurs saints parfaits comme obtenu glacés, selon la croyance des Bouddhistes de
par une discontinuation de l'individualité. ta Chine. La rigueur du froid que les dam-
Ce n'est pas une annihilation, mais une opa- nés y endurent leur couvre le corps de rides
thie incessante, qu'ils comprennent comme et de gerçures.
étant l'extinction (nirvana) de leurs saints,. NITSI REN SIO, une des sectes bouddhis-
et qu'ils regardent comme la suprême féli- tes du Japon elle. fut introduite dans cet
cité, digne d'être recherchée par la pratique empire en l'an 1260 de l'ère chrétienne, par
de la mortification, aussi bien que par L'ac- un bonze nommé Nitsi-ren. Elle compte un
quisition de la science. » grand nombre d'adhérents.
NIRY RITTI, état de repos et d'abstraction, NITSNE-KAMOI.dieu des enfers, ou te génie
suivant la philosophie des Hindous. Foy. du mal, dans te~système religieux desAïnos.
NIVRITTI, PRAVRITT)et SWABHAVIKA. NIU-WA, personnage mythotogique d~ la
NISAN, le premier mois de l'année ecclé- Chine, dont on fait la sœur ou la femme de
siastique des Juifs, et le septième de l'année Fou-hi. On lui donne les titres de ~Vm-
civile: il est composé de trente jours. C'est hoang, souveraine des vierges jHoftK~-mott,
le quinze de ce mois qu'on célèbre la fête de souveraine mère ~M-mtK~, lumière paci-
Pâques, en mémoire du passage de la mer tique. Le Choue-wen dit que Niu-wa est une
Rouge. Cette fête dure huit jours, pendant vierge divine qui convertit toutes choses. On
lesquels les Juifs ne mangent que des pains lit/dans le texte du Lou-sc. qu'eHe a fait te
sans levain appelés azymes. Le mot !ô~ ni- ciel et dans teChah-hai-king, qu'elle a pris
san parait être pour p~.M:~aM, et signifier de la terre jaune et en a formé t'homme.
le mois des fleurs, floréal. ~Niu-wa avait _te corps de serpent, la tête de
NIS-FONGOUAN SI SIO, une des sectes bœuf et les cheveux épars, en un seul jour
bouddhiques du Japon. Fo< FONGOUANSI sio. elle pouvait se changer en soixante-dix ou
NtSODMBHA, géant'do la mythologie hin- soixante-douze manières. Elle est la déesse
doue, qui, avec Soumbha, son frère, s'était de la paix et de ta guerre, et préside aux ma-
tivré à des dévotions dont les mérites fai- riages. Niu-wa obtint par ses prières d'être
saient trembler les dieux. Ils furent blessés vierge et épouse tout ensemble. Le ciel avait
par le dieu de l'amour, et se laissèrent sé- reçu au nord-ouest une grande.brèche, et la
duire par la beauté de deux nymphes céles- terre avait été rendue insuffisante au sud-
ies. Mais ensuite, reconnaissant leur erreur, est Niu-wa répara tout, en donnant à la
ils obtinrent, par de nouveaux actes de piété terre de nouvelles forces, et en remplissant
encore plus extraordinaires, que Siva leur les brèches qui avaient été faites au ciel.
accordât d'être plus riches et plus forts que Comme elle
régna par le bois, on dit que sa
les dieux. Ceux-ci implorèrent le secours de domination est à l'orient. On attribue à Niu-
Dotirg4, qui, pour détruire ces deux géants, wa plusieurs instruments à vent et à anche.
prit dix formes différentes. Us furent mis à Cette princesse régna cent trente ans, et l'on
mort par la déesse. voit son tombeau dans cinq endroits diffé-
NiTO. Ce mot désigne un mauvais esprit, rents. Cependant, bien qu'elle ait quitté sa
dans les lles Moluques. Les insulaires croient t dépouitte
terrestre, elle apparaît quelquefois
qu'il en existe plusieurs, qui sont soumis à aux regards des mortels. Sa tumière remplit
un chef appelé Lanthila. Chaque ville-a son tout l'espace. Montée sur le char du ton-
Nito. On le consulte pour toutes les affaires nerre, ette le fait traîner par des dragons
que l'on veut entreprendre. On s'assemble à ailés soumis à ses ordres. Un nuage d'or la
ce! effet au nombre de vingt ou trente, et on couvre et t'environne, et elle se joue ainsi
appelle l'esprit au son d'un petit tambour dans tes régions les plus élevées de l'air,
consacré, pendant que quelques personnes ce que, parvenue au neuvième ciel,
de la troupe allument plusieurs bougies, et jusqu'à elle aille faire sa cour au seigneur, à la
prononcent des paroles mystérieuses qui ont de
porte l'intelligence.
le pouvoir de t'évoquer. H paraît enfin, ou Quelques savants croient reconnaitre dans
pour mieux dire, quelqu'un se charge de re- son nom et dans queiqucs-unes de ses ac-
présenter le Nito, de parler et d'agir pour tions le Noé biblique. En effet, de son temps
lui mais, avant de le consulter, on lui pré- le mauvais, génie Kong-Kong avait excité
sente à boire et à manger. Après l'oracle une révotte o;t')s. le cie), et causé un déluge
rendu, les consultants mangent ce qui reste. sur )a terre, en. brisant h's tiens qui unis*
C'est ains) que l'on agit dans les c~nsutta-
saiçnt ta terre an ciel. Miu-wa, émue de com-
tions publiques mais on peut aussi s'~dre~
ser à tui en particulier. On allume alors des passion à ta vue des souffrances de la race
humaine, déploya ses forces toutes divines,
DICTION. DES REUGtONS. Ht.
~8
DICTIONNAIREDES REUGtONS. 870
combattit Kong-Kong, le défit entièrement et que les versets du &oran soient des miracles.
le chassa. Puis èiïe éleva des dignes contre NK.ITI, association mystérieuse, chez les
le débordement des eaux. Dans certains nègres du Congo ceux qui en font partie
))V) es chinois, Nia-wa est représentée comme à célèbrent leurs mystères en des lieux obscurs
étant un homme. et déserts, et tes tiennent cachés avëctëptus
NIVRITTI. Les Hindous donnent ée nom ¿¡ grand soin.. Quand quelqu'un se présente
l'état d'un homme parvenu à la perfectidM pour devenir membre de tour société, ils le
des vettus. L'âme, dans cet état, brûle du fea font. passer et repasser tant de fois sur une
de la sagesse. Sa puissance anéantit les corde enchantée, que t'étpurdissemënt le
actions des sens, et cette âme rentré dans fait enfin.tombera terre. !ts t'emportent en
l'immensité de t'être universel: Tout hom- cet état. dans te lieu de leur assemblée, et
me, dans la condition do Nivritti, mourra tprsqu'H a repris ses sens, ils le font jurer
dànste terhps que le soleil prend sa course de demeurer leur confrère jusqu'à la mort.
vers le nord-, et le matin d'un jour où la Ceux qui vicient ce serment en sont punis
lune est dans son premier quartier. Ëtevé aussitôt, et on tes immole aux dieux protec-
par tes rayons du soieH, il ira dans le para~- teurs de l'association.
dis de Brahfnâ; nOmmé~a~a~oAa, où it jouira NKONI, ganga ou prêtre du Congo, ,dont
des plaisirs .inexprimables qu'y goûtent les l'attribution est de guérir les maladies.
dieux )a matière dont il est composé devient NOAAIDÉ, nom que portaient autrefois tes
subtile et se change en corps universel ministres du cuite, chez les Lapons païens.
et,.par la sagesse de son âme, i) détruit la Les Noaaidés étaient en même temps les de-
faculté de ce corps casuef. De ce lieu de déti- vins, les magiciens, les prêtres et les magi-
ces, il monte dans le ~:car~<t, d'où les secta- strats de ce peuple. Ceux d'entre les jeunes
teurs de Vichnou passent dans lé FoîAoMnM, Lapons qui montraient de l'inclination et du
et ceux de Siva dans le Kailasa. Voy. SwA- talent pour un état de cette importance y
BHAV'KA, PHAVRITTI. étaient appelés immédiatement par le T~oMto;
N1X, divinité des àtfciëns Germains, qui mais les uns d'une façon,tes autres d'une
l'honoraient comme le génie présidant aux manière différente. Quelquefois je Tonto
eaux. Foiy. NtCKEN.NoccA. Le petit peuple jugeait à propos de teur apparaître dans la
de t'Attémagne ne l'a pas encore oub!ié il personne d'un certain Saiwo-Gadze; d'autres
place son domicile dans tes lacs et dans tes fois il leur apparaissait dans un profond
fleuves, et il est-fortement persuadé que les sommeil qui était t'.état de l'ivresse; enfin, il y
hommes lui doivent un.tribut annuel. Quand en avait auxquels le Tonto se montrait, lors-
quelqu'un a lé malheur de se noyer, tes ptus qu'ils marchaient seuts dans les champs. De
crédules ne manquent pas d'assurer que c'est quelque manière que se fussent ces appari-
le Nix qui l'a tiré par les pieds, et qui l'a tions, on était persuadé que le Tonto avait
étouffé dans les eaux. des entretiens avec tes aspirants, et qu'il les
N1XES, dieux des Romains, qui présidaient destinait au ministère deNoa:)i'ié.
â t'acconchement des femmes. Us étaient au Dès qu'un jeune- homme était désigné et
nombre de trois; on voyait leurs images appelé, le ~auoo-C'M~e'se chargeait de le
dans le Capitole devant !a chape))e de Mi- former et de t'instruire; à .cet effet, il avait
nerve; ils étaient réprésentés appuyés sur avec tui.de fréquents colloques, et t'exerçait
teurs~ genoux. Les femmes en couche les in t)u ministère qu'il devait remplir; ce qu'il
voquaient conjointement avec Lucine ou faisait, soit lorsque t'é~ève était seul à la
Jun'on Opigène. campagne, soit sous les auspices et là con-
NtYAZfS, retigieux musulmans, dont t'or- duite des Noaaidés habitants du Saiwo, où,
drë a été fondé par Mohammed Niyazi t'Ëgyp- par le secours~ du Tonto, il fallait conduire
t'ien, mort à Lëmnos, l'an 1106 de l'hégire le candidat. Lorsqu'il était parfaitement
(169~ de Jésus-Christ). instruit, on,l'initiait par les cérémonies sui-
N1ZAM1S, hérétiques musulmans apparte- vantes. Tous tes. anciens dfs nsagicicn's
nant à la secte des Alotazates; ils tirent leur étant assemblés, l'un d'eux s'asseyait à ter-
nom d'ibrahim, fils de Seyar Nizam. mort re à la porto d~ la, cabane du candidat et
l'an 135 de l'h'égirë (752 de Jésus-Chri&tJ: auprès de fui, de manière qu'ils avaient tes
qui mêla les dô'gmes des philosophes a ceux pieds l'un dans l'autre. Le futur magicien
des Cadris. Ïts enseignent t'impuissance ab~ commençait alors sa chanson magique, en
solue de Dieu de rien faire qui ne soit pour oattan~t sur son tambour. Si, pendant qu'il
le bien de' ses créatures, et,de rien ajouter touchait et qu'il-chantait, les Saiwo ou les
aux récompenses du paradis ou aux pùni-~ ~VotMH'c~a~~ se' rendaient à t'assemblée
tiens de l'enfer. L'homme, selon eux, c'est (ce' qui .ne manquait guère d'arriver), et
l'esprit auquel lecorps sert d'instrument (1); qu ils fussent entrés dans la cabane de fa-
les accidents tels que les couleurs les, çon que te candidat seul sentit leur attou-
goûts, sont des corps; la science est égale a chement, le vieux.magicien qui était auprès
l'ignorance, et la foi à l'infidélité. Dieu a tout de lui, ne sentant rien et reconnaissant
créé à la fois, et la priorité ou postériorité néanmoins à d'autres signes.Ia présence de
dés créaturesconsisteseutèmenten cè qu'elles ces esprits, aussitôt le candidat était reçu
restent encore cachées, ou viennent à pa- magicien, reconnu et salué comme tel par
raître. Us nient, contre l'opinion commune, les autres. Dès qu'il était ainsi proctamé, il'

cette de M. de Coni))d.: < L'ttonxno est une if~eitigenceMrviepar desof~aneStte


(i) Cat'9 d~finnjon rappetie"Y
877 NOA NOA 878
se présentait à lui des JVo<M; Cadz~ aucune entreprise importante, sans avoir
c'est-à-dire des compagnons de magiciens. <:onsu)té te tambour, ce qui avait lieu de
C'étaient des esprits familiers, qui, depuis la manière suivante. On mettait sur la peau
le moment dè l'inauguration solennelle, de-, du tambour un grand anneau destiné à cet
valent avoir avec le nouveau sorcier des usage.; on battait ensuite le tambour avec un.
entretiens beaucoup plus fréquents qu'au- petit marteau fait de bois de renne. Le mou- i
paravant qui devaient toujours être prêts vement imprimé à la peau du tambour no
à l'assister, et qu'it pouvait au besoin faire pouvait manquer de porter t'anneau sur tes
venir en plus grand noipbré. Ces esprits caractères de bon pudè mauvais augure. L'an-
ou génies, au rapport des magiciens, appa- neau suivait-il le cours du soleil,.le magicien ·
raissaient le plus souvent sous la forme et en tirait un présage heureux; allait-il contre
l'habit d'un jeune Lapon, et plus rarement le. cours du, soleil, le magicien doutait que
sous l'habit et la forme d'un vieillard ou l'affaire qu'on voulait entreprendre, voyage;
d'une femme. Sous quelque forme qu'itS se chasse, pêche dût avoir un bon succès. On
montrassent, ou les appelait Tonto, et on les croyait aussi pouvoir connaître, par le tam-
regardait comme des Saiwo-olmak ou, des bour, si un malade se rétablirait ou s'il de-
~'a!tco-?tte:de. vait mourir. L'arbre dont se faisaient les tam-
Un magicien lapon n'était pas seulement bours devait être venu dans un lieu écarté
assisté de ces génies familiers il avait aussi de toute autre sorte d'arbre, et qui n'eût
à son ordre des oiseaux venimeux qui vo- jamais été éclairé par tes rayons du soleil.
taient vers lui au premier signe de sa vo- On avait peu de confiance.aux tambours qui
lonté. Dès qu'its s'étaient posés à. terre, en ne venaient pas de succession. Un sorcier
secouant leurs ailes, ils 0) faisaient tomber gardait son tambour, comme une chose très-
des insectes venimeux semblables à des secrète, et le tenait enveloppé de bandes,
poux, et qu'on appelle dans le nordmonc~M pour qu'il ne fût exposé aux regards de
ganiques. Le magicien ramassait avec soin, personne. 11 était défendu aux femmes de le
et les mains couvertes, ces sortes d'insectes; toucher. F~ J~BMÉ-AtMO, MAGtCtENS. n" 1.
puis les enfermait dans une boite pour lui Nous avons dit que tes Noaaidés étaient
servir au besoin. Si ces mouches s'envolaient les devins de la nation ils s'étaient en effet
par hasard de leur boîle, au moment où le rendus maitres de tout ce qui appartenait à
magicien voulait s'en servir, et qu'il ne ju- la divination, de tout l'art et de toute )~
geât pas à propos d'attendre l'arrivée d'un science runique. D'où il arrivait que tous les
autre oiseau qui lui en aurait fourni, il pou- Lapons étaient à leur égard dans ta.plus
vait en emprunter d'un autre magicien, en te entière dépendance, et qu'ils leur rendaient
payant sur-te-champ, s'il l'exigeait. ]t pou- une obéissance sans bornes. Les traditions
vait suppléer encore d'une autre manière au de ces maîtres étaient autant de lois et d'o-
défaut de ces mouches, en obtenant de son racles pour te peuple.. Cependant on n'avait
génie familier un certain Mlon ganique, fait pas une égale confiance dans tous ces sor-
en formé de hache, et tellement envenimé, ciers. Ceux qui avaient le plus d'expérience.
qu'un homme ou un animal qui en aurait et qu'on supposait avoir un commerce ptuif
été frappé tombait sur-te-champ dans une familier avec le Saiwo ou le Jo~tK~îM~,
maladie dont il ne pouvait être guéri que étaient tout autrement écoutés, crus et obéis;
par les remèdes que le magicien apaisé que ceux qu'on regardait encore comme des
par la satisfaction qu'il avait reçue, lui. ap- novices. C'était à ces magiciens à examiner
pliquait. Un magicien avait encore à son ser- les animaux destinés aux sacrifices c'était
vice un ~Voaaidë-CMe~e, un Noaaidé-Sarwa, à eux que l'on s'adressait pour Connaître
et enfin un Nuaaiden-Dirri. Les Noaaidé- l'issue des maladies; plusieurs même pas-
(lUet)és étaient des serpents venimeux, les saient pour avoir le pouvoir de rendre la
Sarwas des rennes mâles mais le Noaai- santé, de rétabtirune fortune ruinée par des
den-Dirri était de toutes les pièces d'un ma- accidents, de préserver des dangers auxquels
gicien ta plus parfaite et la plus puissan- on était exposé dans les déserts ou sur les
te pour faire des sortiléges., mers. Dans ces occasions importantes, le
Un autre meuble fort important pour le magicien devait se préparer par un jour
Noaaidé est le tambour runique: c'est une de jeûne à remplir ses fonctions. Dans les
grande boîte de forme ovale, ouverte par affaires très-importantes plusieurs Noaaidés
dessus, et remplie à t'intérieur d'anneaux et se réunissaient; ils consultaient ensemble
d'autres objets de cuivré suspendus à des leurs tambours; si ce premier essai ne réus-
courroies; cette boîte est couverte d'une sissait pas, ils offraient un sacrifice à un
peau fortement tendue, dont la superficie est dieu désigné par leur oracle et enGn, si le
chargée de diGérentés figures tracées avec sacriSce n'avait pas t'eSet qu'<fn s'en pro-
de t'écorce d'aune. Les un~s représentent le mettait, il ne restait plus qu'une ressource~
grand dieu Radien; d'autres, des anges~ c'était que l'un d'eux entreprît le voyage
ceux-ci des démons ceùx-ià des Noaaidé- dans l'autre monde, que nous décrivons at
Ga'tzés il en est qui représentent le soleil, I'art!cie JABMÉ-AtMO. Au reste, l'a~e d'un
la planète de Vénus, des temples, des caba- magicien propre à bien remplir toutes ces'
nes, des oiseaux, des poissons, des ours, des fonctions ne dépassait guère cinquante ans;
renards, etc. Parmi ces caractères, les uns après cette époque on attendait peu de chosee
sont de bon augure les autres sont de de !ui,ets'i) avait perdu sesdcntsauparavant,
mauvais présage. Les Lapons ne fotmaient~- on ne s'.en promettait plus aucun secours.
879 DICTIONNAIRE DÉS REDCIONS. .880
NOCCA, dieu des eaux, chez les anciens humaine.L'Ecriture sainte a pris le soin de
Goths. Gèt~s. etc. Foy. NfCKEN, Ntx. nous donner la généalogie détaitléedes en-
NOCËNA. déesse des anciens Slaves, per- fants de Noé, et de citer les tribus et les na-
sonnification de la Lune. tions auxquettesits ont donné naissance,
NOCES. Autrefois par le mot noces on en- car plusieurs des noms énoncés dans ces
tendait le mariage lui-même; maintenant il généatogies, étant au pluriel, démontrent
est génératement employé pour désigner soit que l'écrivain sacré a mis en scène des fa-
le cortége des époux soit les réjouissances milles et des peuples au lieu d'individus. I!
qui accompagnent ou qui suivent la célébra- est digne de remarque que la plupart des
tion du mariage. Foy. MARIAGE. noms cités dans le texte de la Genèse sont
NOCTJLUCA, c'est-à-dire, qui brille pen- demeurés jusqu'à ce jour, de telle sorte que
dant la nuit; Diane était ainsi appelée par i'homonymie seule peut être déjà une pré-
les Ilomains, qui lui avaient élevé sous ce somption de la filiation des peuples il suffit
titre un temple sur le mont Palatin. de jeter un coup d'œit sur le x' chapitre de
NOCTULIUS dieu de la nuit, qui n'est la Genèse pour se convaincre que les enfants
connu que par une inscription trouvée à de Sem ont peuplé l'Asie orientale, ceux de
Brescia avec sa statue. H est représenté sous Japhet, l'Asie septenlrionale et l'Europe
le costume d'Atys, ce quil'a fait prendre pour orientale, ceux de Cham, l'Asie occidentale
un Atys Noctutius honoré conjointement et l'Afrique. Le nom de Sem (en hébreu
avec la Mère des dieux. ~c/tent) se retrouve aussi dans celui de
-NOCTURNE 1° dieu qui présidait aux té- Scham, que les Orientaux donnent encore à
nèbres de la nuit. Les Romains donnaient la Syrie; les Grecs nous ont conservé celui
aussi quelquefois ce nom à t'étoitc de Vénus, de 7ap/)e<A sans altération, lapettés et celui
appelée aussi HMper, ou t'astre du soir. de Cham (~am) se reconna!t dans l'Egypte
2° Dans l'Eglise catholique, le mot noc- appelée terre de Chémi, d'Hammon, etc.
turne désignait autrefois tout l'office de la Nous croyons devoir donner ici )e tableau
nuit; maintenant il en désigne les différen- des enfants de Noé, avec les peuples dont les
tes parties. Les fêtes doubles et au-dessus noms ontavec euxdes rapports d'assonance,
ont trois nocturnes, les fêtes simples et les sans cependant vouloir empiéter sur les
féries n'en ont communément qu'un seul. droits de la critique et donner ce résultat
Les trois nocturnes correspondaient aux trois comme certain.
premières veilles de la nuit chez les anciens;
la quatrième était remplie par l'office des Enfants de Jap/tet
Laudes. Le Nocturne se compose de trois ou
neuf psaumes (quelquefois douze dans l'office Gomer les Cimbres, Cimmériens.
romain), de trois leçons et d'autant de ré- Magog (nation tartarë.)
Mada) les Mèdes.
pons. lavan (Ion) lesloniens, Crec~.
NODtN dieu adoré par les anciens Ro- Tubal
mains comme présidant aux nœuds qui se. /M.rt&ar~H:'eM~.
forment à la paille des grains. En effet, saint Mosok les MusçMM, Moscovites.
Thiras /a27;race.
Augustin nous apprend que les Romains
invoquaient Proserpine lorsque le grain ger. Enfants, de Gomer
mait et prenait racine; Nodin, lorsque les
nœuds du chaumeparaissaient;la déesse Vo- Askenez <M~SCaH!'f'K~(?)
lutine, lorsque la graine se tormi)it; la déesse Riphat les habitants des monts Ri-
Patetène. lorsque la paille s'ouvrait et lais- p/:eetts.
sait paraître t'épi Hostiline, lorsque la tige les Arméniens, qui appellent
était parvenue à sa croissance. Venaient en- T'or~oma le fondateur de
Thogorma leur
suite les déesses Flore, Lactucine et Matute, empire.
lorsque le blé était en fleur, en lait ou par- Les 2'MfcoMaM~.
venu a sa maturité.
NODUT autre dieu des Romains, invo- Enfants de 7a<;<!H
qué pour obtenir la solution des difficultés; Elisa !h~et)ePétoponëse.
on le confondait aussi avec le précédent. Tharsis les fondateurs de Tarsis, dans
NODUTÉRUSE, divinité romaine qui pré- l'Asie Mineure.
sidait à l'action de b.tttre et de broyer te bté. Kittim les ~ft~eM. tes Cypriotes, les Cré-
r<OË, te dixième patriarche de la Bible, et tois.
le second père ou second Adam du genre
humain. Tout le monde connaît l'histoire de Dodanim les Dodondens.
{ ou ou
la grande catastrophe qui arrifa de son
( Rodanim les Rhodiens.
temps, qui submergea tous les êtres vivants,
et à laquelle il échappa seul avec sa famille, Enfants de C/iam
c'est-à-dire lui, sa femme, ses trois fils et tes
femmes de ses fils. Nous donnons, à l'article Kasch l'Ethiopie, appelée EMM/t dans la
DÉLUGE,la narration biblique de cette grande Bible.
inondation, afin de la confronter avec les Misraïm l'Egypte, appelée Mesr, Mt~r,dan8
traditions répandues parut! tes autres peu- tout l'Orient.
ples. Ainsi nous n'avons ici à considérer Put (nation de la Mauritanie).
Koé que comme le restaurateur de la race Canaan les Cananéens.
Mi NOE NOE 8~
Enfants de Cusch Les Germains croyaient que leur premier,
Plusieurs tribus de l'A- roi et leur premier fondateur avait été Mann,
rabie et de l'Egypte qui eut trois enfants, pères des Ingevones,
dont les noms se re- des Zferm!noHeï et des Isterones.
c~ha Les Druides donnaient
Havila ou Khavila
trouvent encore dans pour les patriar-
ces contrées. Le ches des ttes-D) itanniques Hu-Gadarn, Pr~.
Sabatha ou Sebtha dàin et Dyunwald-Moelmad.
!?, de la Bible serait-
Regma ou Rama Les Scythes d'après Hérodote, avaient
Sabataka.
Sabatdkd. u!eRamah)ndou,qut
a porté ses conquêtes pour fondateur un premier roi, père de Lei-
jusque dans l'île de poxain, Arpoxain et ~oi'at~ai'n.
Ceylan ? Chez les Pétasgues, les trois enfants du
cyctope Potyptfème étaient Celtus, Gallus et
Enfants de ~ft~rotM 7~yncM~, pères des Celtes, des Gaulois et des
Ludim les Lydiens. Ittyriens..
Anamim ? En Chine, les trois enfants de Hoang-tt
Lahabim les Libyens. sont C/tao-Aao, Fo-/ttët2'c/toM<y-
Nephtubim les habitants de l'extrémité de Enfin on a cru retrouver, avec plus on
l'Egypte appelée Nephthys. moins de vraisemblance le Noé biblique
Petrusim Petrès dans l'Egypte méridio- dans le ~a~/aura~ et le~onou des Hindous;
nale. le T~ettM et t'Osiris des Egyptiens le Fo-/<t
PeHstim les Philistins. ou le Niu-wa des Chinois; le DeMca/foM, te
Caphtorim Cappado- ~Voac/iM~ou 7Hae/t:~M des Grecs le JaKtt~ des
Cas!uhim
as u lm 1~ l'Oannès et le Ztsu~ArMS des Chal-
ciens (?) les Cre- Latins
tois (?). déens le Cox-cox des Aztèques, le ~odan
desChiapois;)e~oc/ncadesMuyscas,etc., etc.
E'n/'Mt:~ de C/taHaan Les noms de ces personnages se trouvent
Sidon les ~tdomiCMS. dans ce Dictionnaire à leur article respectif.
Heth les Hétltéens. NOEL. C'est un cri de joie qui se faisait
Jebusi <MJ~&M~?)~. autrefois aux fêtes et aux naissances publi-
Emori /e~~?)!ot')'/t~en~. ques, comme au baptême des princes et aux.
Girgasi les Gergéséens. entrées des rois. Entre les plus grande,
Hivvi /e~/7~t)~e' solennités de l'Eglise, celle de Noël à toujours
Araki les habitants d'Arca. tenu le premier rang après celles de Pâques
Sini les fondateurs de 5'tHna. et de la Pentecôte. Elle est ainsi nommée d~
Arvadi les fondateurs d'Aradus. natalis le jour natal de Jésus-Christ, là
Semari les fondateurs de ~tm~fa. fête de la naissance. Saint Augustin on parle
Hamathi les fondateurs de Hamath. en plusieurs endroits, et dit qu'elle se ccté-
brait le huitième avant les calendes de jan-
Enfants de Sem
vier, c'est-à-dire le 25 de décembre. Dans
Elam <M Elamiles ou JF~meeH?, les l'Eglise d'Orient le jour n'était pas si uni-
Persans. versellemeni déterminé et on commença par
Assur les Assyriens. faire cette fête le 6 de janvier, avec la
Arphaxad les Arrapachites. I~aptéme de Jésus-Christ puis on les sépara.
Lud les Lydiens de Syrie. à l'exemple de 1'Hgtise latine. Nous avons le
Aram les Araméens ou Syriens. jeûne de la veille de Noët, marqué dans
On trouve dans l'histoire de presque tous Théophite d'Alexandrie, en une année oit
les peuples un ancien patriarche, père de celte fête arrivait un dimanche, jour aua~et.
trois enfants qui ressemblent assez aux trois it était défendu de jeûner. Théophile, pour
(Us de Noé. On vient de voir que Sem eut en accorder la joie du dimanche av':e le jeune
partage les belles contrées de l'Asie; Japheth, de Noël, permit seulement de manger quel-
les pays maritimes, etCham, les régions brû- ques dattes. Saint Augustin déposa un prêtre
)éespar!esoteit. et un curé de son diocèse, pour n'avoir pas
C!tex les Grecs, les trois enfants deKhronos, jeûné la veille deNoë).
sont Zeus, roi de l'Asie ou du ciel; Poseidon, A MarseiHe, la naissance de Jésus~Chris,t
roi des eaux ou des contrées maritimes.; était annoncée par quatre choristes, la veille
et Adès, roi de la région méridionateuu de de Noë), et par l'archidiacre en chape do
t'en fer. Soie et tout le monde se prosternait, baisant
Chez les Romains, tes noms seuts sont la terre, pour honorer Jésus-Christ. Puis
changés les truis fils de Saturne, Jupiler, t'a'chidiacre baisait t'évangitc du jour, dans
A'eptMHe et .P/t<<oM, ont les mêmes attribu- la Iribune, en cérémonie, avec encens el1u-
tions que chez les Grecs. micre; pendant ce temps, on sonnait la
Les Atlantes reconnaissaient pour pre- grosse cloche. A Conslantinople on pur-
mier roi Uranus. dont les principaux enfants lait te saint évangite de la naissance à bai-
étaient 2'('<t!)t, Oc,MKu.<!et Saturne. ser aux empereurs, dans leur oratoire, avef
Les Hindous ontDrahma, dieu du ciel Vi- pompe et magnificence, et les chantres chau;
chnou, dieu de l'Océan Siva, dieu'des enfers. taic.nt pour t'empereur Vivat, vivat
Les Scandinaves disent que le monde fut En quelques endroits, on faisait queiqa<*
peupté par Bo! ?, qui eut trois enfants Odin, collation le soir, pour être en état de mieux.
F!<eet~e. soutenir les fatigues de la nuit cela dégénéra
~3 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 88~
en régal. On bénissait dans les familles la veque de Prague que l'on peut manger de
bûche de Noët, en versant du vin dessus, et la viande le vendredi quand la fête de Nod
disant ./tMnom6ftt~et'e, etc. s'y rencontre, si l'on n'est engagé à une pra-
Aux matines du jour de Noë), les chanoi- tique contraire par von ou par la profes-
nes de la cathédrale de Lyon vont baiser sion religieuse.
l'autel en signe d'adoration, à l'invitatoire Le temps de Noët est pour les Anglais un
CAfM<M~naftts est ~eot'te, adoremus. On rap- mélange de dévotion chrétienne el dé diver-
porte de quelques empereurs, comme Char- tissements mondains, et c~'Ia dure jusqu'après
les IV et Prédértc.m, qu'étant à Rome, ils l'Epiphanie. Les présents, qui ne se font en
affectaient de )irc la septième teçon, à cause de Franco qu'au premier jour de ('an, se font
ces paroles :jË'a7tt<e~!C<t<m aC~sare ~4M</M~~o. dès ~oël en Angteterre et même les cabare-
FréderiQ HI !e ~devant le pape Paul Il, tiers et !es traiteurs donnent en partie ce
on 1M8. L'empereur Sigismond le fit au que l'on consomme chez eux c'est-à-dire
concile de Constance, étant habilléen diacre i qu'ils font payer te vin mais ils donnent
pt cela a passé daps le cérémoniat romain, gralis te fromage et lé pain rôti, apprêtés
que si t'empereHr se trouvait à Rome ce jour- d'une manière qui invite gracieusement t'ec-
là, ce serait à tui à lire cette teçon, eu sur- clésiastique et le taïque à réitérer les rasa-
plis, en chape et avec l'épée. des de gros vin de Porto et de Sherry. Dans
L'usage des. trois messes célébrées en ce les familles, on fait un pâte, qu'on appelle
jour vient de Rome. On les disait à cause C'~n'<m(MjOte, te pâté de Noë) c'est un docte
des trois stations indiquées par le pape pour poudding de langues de bœuf, de blanc de
le service divin la première, à Sainte-Ma- volaille, d'ceufs, de sucre, de raisins de Co-
ne-Majeure, pour la nuit la seconde, à rinthe, d'écorce de citron, d'orange, de d)-
Sa~nte-Ahas)asie,pour le point du jour; et Tersas sortes d'épiceries, etc.
la troisième à Saint-Pierre, pour l'heure Des réjouissances semblables ont lieu éga-
ordinaire des grandes fêtes. C'était ordinai- lement en Allemagne, où la nuit de Ncët est
rement le. pape qui disait ces trois messes. appelée ~etAnac/~eM, ta nuit de la consécra-
Saint Léon,écrivantàDioscqred'Atexandrie, tion. Le nom anglais de C/'ns~ta.s signifie la
lui dit que la coutume de son Eglise était de messe du Christ.
réitérer le sacrifice plusieurs fois aux grandes N~ELS. On donne ce nom a des cantiques
fêtes, afin que personne ne fût privé du fruit populaires composés sur quelques circons-
du sacriHce, en ces jours où il y avait un tances du mystère de la Nativité de Nôtre-
grand concours de peuple et cela se prati- Seigneur, et que l'on chantait autrefois dans
quait dans toutes les grandes villes. Saint leségtises ou dans les famijtes. depuis le
Ildéfonse, éveque de To)ède, en 855, marque commencement de l'Avent jusqu'à la Chan-
'roismessësaujour de Noël, de Pâques, de la deleur. Plusieurs se font remarquer par une
Pentecôte, et à ta Transfiguration. Comme charmante naïveté malheureusement la plu-
'tous les prêtres et tout le peuple étaient part sont remplis de détails bas et puérils,
ôbtigésde setrouverât'ofEcede la cathédrale, et sont rebutants par la grossièreté des pen-
il fallait bien au moins réitérer le sacrifice, sées et la trivialité du styte. On en a imprimé
autrement la plus grande partie du peuptë des recueils à Troyes en Champagne, sous le
aurait manqué d'assister à la messe ces titre de Grande Bible des Noéls.
jours-tà. C'est de là que dans les grandes pa- NOËTARQHE, nom du principe des philoso-
roisses on dit plusieurs messes solennelles phes éclectiques. Sui vaut teur théogonie, c'est
tes jours de fête, et surtout de la fête de Pâ- le dieu de toute la nature, le-principe de toute
ques, parce qu'on n'en devait point dire en pu- génération, la cause des puissances élémen-
btic, ces jours-là, dans les églises des moines. taires, supérieur à tous les dieux, en qui
Avant le siècle dé Chariemagne, chaque tout existe, immatériel, incorporel, subsistant
prêtre, en France, en Espagne, et à MHan de toute éternité par tui-méme, premier, in-
même, ne disait pour l'ordinaire qu'une divisible et indivisé, tout par lui-même, tout
'messe le jour de Noët. Il n'y en a qu'une en tui-meme, antérieur à toutes choses,
ttans le missel mozarabique et dans l'ancien même aux principes universaux et aux cau-
ambroisien, car dans le nouveau il y en a ses généraies des êtres, immobiie, renfermé
trois. Dans le missel gothique il n'y en a dans la solitude de son unité, la source des
qu'une, et Grégoire de Tours ne fait mention idées, des intelligibles, des possibilités, se
que d'une .messe, au jour de Noël. suffisant, père des essences et de t'entité, an-
Quant at'usage de manger'de la viande térieur au principe intelligible. Cette pre-
lorsque Noël arrive le vendredi, saint Epi- mière.puissance tira la matière de l'essence,
phane déclare que, de son temps, on ne jeû- et t'abandonna à l'intelligence, qui en fabri-
nait point le jour de Noël quand il tombait qua des sphères incorruptibles. Celle-ci em-
un mercredi ou un vendredi. Nicolas 1", ex- ploya ce qu'il y avait de plus pur à cet ou-
hortant les Bulgares à l'abstinence tous vrage ;.elte fit-du reste tes choses corrupti-
les vendredis de t'année, en excepte la fête de bles et l'universalité dos corps.
Noël, si elle arrive te vendredi. Matthieu NOËTIENS, hérétiques du n' siècle ils
'Pâris, dans son'Histoire d'Angleterre, en l'an avaient pourchef un certain Noétus, qui avait
1255, parte, comme d'un usage commun en été honteusement chassé de l'Eglise pour sa
Angleterre, démanger de ta viande tejourde doctrine. 11 se donnait pour un nouveau Moïse,
'Noët quand il arrivait te vendredi. Le pape et faisait appeler son frère Aaron. 11soutenait
Honore JM, consulté sur ceta, répond à l'é- les mêmes opinions que Praxéas, et n'ad-
.)" '1'
KOM 886
885 NOM
e à Gua-
mettait qu'une seule personne en Dieu/ce principales adorées par les Péruviens,
nom de Mo- machuco. Yoy. GuACA.
qui fit donner à ses adhérents te NOMBRES (Les), un .des livres sacrés do
Ttare/t~UM. testament, te quatrièmf: de la col-
NGH, nom du premier père des Bottentots, l'Ancien
Ds disent lectiqn du Pentateuque. Ce t~e est désigné
suivant t'u'ie de leurs .traditions.
en- en hébreu par le uom de FtnectaMer (et /q-
que ~A et sa femme ~n<?MO& furent CM<Msgst), mot par lequel~ .commenc.e. Les
voyés dans tcur pays par Tikoua, et.qu'is
Grecs fui ont donné le tit~e d'~Wf/u~, et les
y entrèrent par une porte ou pair upe- /'<;ft~re.
La~ns, .d'après eux font appe).é }es ~qm-
car le mot qu'ils emploient exprime t une ~t
l'autre ouverture. Ces deux patriarches ap- parce que tes trois premiers .chaires
tes trou- te dénombrement dupeuptect
prirent à leurs descendants à garder contiennent
des tévites. tt comprend encore t'itinér.ure
d'autres
peaux et à faire un grand nombre des tsraéUtcs dans tes différents campements
choses utites. Les Hottentots disent eccore
commirent une du désert; la sédition d'Aai-on et de Marte
que leurs premiers parems
faute si grande ét offensèrent tellement le contre Moïse leur frère, et leur punition
de ta terre promise par douze
Dieu suprême, qu'il fes maudit, eux et toute l'exploration
leur postérité, et qu'il endurcit leur co:ur de députés tirés de toutes les tribus; les mur-
mures dfs Israélites; ta ré~.te et le cttâf-
manière qu'ils ont très-peu de connaissante
de cet être, et qu'its se sènrent toujours de t:é- ment de Goré, Datt'an et Abiron la noratson
du bâton de'commandement d'Aa'on; tes
loignement pour son service.
Israétitcs punis de leur rébeHion par la mor-
NOHEMOUO, déesse égyptienne, épouse
sure des serpents teur guérison par t'.érec-
deTho~h.VM/.NAHAMOHp. du serpent d'airain; ta .fameuse pro-
NOHESTAN, nom sous )eq.uet les IsraeUiC!< tion
adoraient te serpent d'airain etevé p~tr Mo~se phétie de Balaam ta défaite des Madiamtes,
dans le désert. On l'avait conservé jusqu'au eJLplusieurs autres événements aussi curieux
temps d'Ezéchias, comme mocumeut d'un qu'importants..
mais ce prince.le fit briser NOMBRES (1). Personne n'ignore que les
prodige signalé; les propretés
et détruire, parce qu'it était de.vena uo. objet Pythagoriciens appliquèrent
de superstition et d'idotâtrif.Ce nom se pro- arithmétiques des nombres aux sc'ences les
plus abstraites et les plus sérieuses. On va
nonce en hébreu N<~otMC~aM. et vient du
mot .!V(t/!<McA..serpent. voir. en peu de mois, si teur système mé-.
les Finnois donnaient à ritait t'éctat qu'it a eu dans le monde, et si
NOIJAT, nom que
leurs devins. Ces sortes de gens, dit M. Mar- !e titre pompeux de théotogte arithmétique,
lui convient.
micr, jouissaient d'une haute considération: que lui doùnuit Nicomaque, dot
et d'un redoutable ascendant on les cecher- L'unité n'ayAnt point d'e parties
chait et on tes craignait. Ils avaient, comme moins passer pour un nombre que pour le
et principe générafifdes nombres. Par là, dt-
tous les savants des'écoles, leurs.disciples
saient tes Pythagoriciens ette est devenue
leurs sectateurs, et, comme tous les puis- su-
sants de la terre, leurs courtisans et leurs comme l'attribut essentiel, te caractère
même.de Meu. On tenomm,e
favoris. Malheur à qui semblait douter de Mime, le sceau
avec admiration celui qui est .Un; c'est te
leur expérience, à qui. semblai.t àffrontej- leur
cotère t ils pouvaient déchaîner contre tui la seul titre qui tui convient, et qui le distingue
et ta famine, lancer dans sa demeure de tous les autres êtres qui changent sans
peste cesse et sans retour. Lorsqu'on veut repré-
les sangliers farouches et les ours affamés
renverser sa barque sur tes vagues, aneanUr senter un empire florissant et bien pohcé
ses moissons, faire périr ses troupeaux )t& on dit qu'un même esprit y règne, qu'une
même invoquer contre lui l'em- même âme le vjviue, qu'un même ressort le
pouvaient les ré- remue.
pire des mo~s; car la terre et l'air Le nombre 2 désignait suivant Pytha-
gions visibtes et invisibles l'onde et le feu
Mais si gore, le mauvais principe, et par consé-
obéissaient leurs enchantements. le chan-
on savait Jes prendre adroitement, s'immis- quent le désordre, la confusion et
au nombre 3.
cer dans leurs bonnes grâces, leur donner gement. La haine qu'on portait
s'étendait à tous ceux qui commençaient par
à propos'une pièce d'argent, ces souverains etc.
des éléments ét.nent les meiHeures gens du ce même chiffre, comme 20, 200. 2MO,
de bière Suivant cette ancienne prévention, les Ro-
monde. Us vidaient une cruche
comme de simples mortels, et acceptaient mains dédièrent à Ptutpn !e deuxième mois
de t'année, et le deuxième jour du même
sans difficulté un témoignage palpabl'e ,d'es- Des
time et de reconnaissance. On pouvait alors mois, Us expiaient les mânes des morts.
attendre d'eux toutes sortes d'agréables ser- gens superstitieux, pour appuyer cette doc-
vices, tts guérissaient les malades, ils re- trine, 'ont remarqué que ce deuxième jour
trouvaient les bestiaux égarés dans les bois du mois avait été l'atal a beaucoup de t'eux
et de grands hommes comme si ces mêmes
les objets votes, et quelquefois même les vp- arnvées
)o..r~ nn tynnnit )fR fn'nsnjtcrdetoin dans fatalités n'étaient pas également
dans d'autres'jours.
Mais te nomëre 3 ptaisaitextrêmement aux
Pytliagoriciens, qui y trouvaient de sublimes
mystères, dont ils se vantaient d'avoir la
387 DfCTIONNAmE DES REUGIOKS. 888
clef; ils appelaient ce nombre l'harmonie c'est que quand deux personnes veulent se
parfaite. Un Italien, chanoine de Bergame, lier étroitement, elles se prennent les mains
s'est avisé de recueillir les singularités qui l'une dans l'autre, et se les serrent en témoi-
appartiennent à ce nombre; il y en a de phi- gnage d'une nnion réciproque. Or, disaient-
losophiques, de poétiques, de fabuleuses, Hs, deux mains jointes ensemble forment,
de galantes, même de dévotes; c'est une par le moyen des doigts, le nombre 10.
compilation aussi' bizarre que mal assortie. NOMES airs ou cantiques en l'honneur
Le nombre était en grande vénération des dieux. Les Grecs leur avaient donné ce
chez les disciples de Pythagore ils disaient nom parce qu'ils étaient assujettis à des
qu'il renfermait toute la religion du serment, rhythmes régies et que les tons qui leur
et qu'il rappelait l'idée de Dieu et de sa puis- avaient été adaptés étaient regardés comme
sance infinie dans t'arrangement de l'uni- des règles invariables (vo~ot) dont il n'était
vers. pas permis de s'écarter. Le nome Ortbien
Junon, qui préside au mariage, proté- était consacré à Pallas le Trochaïque était
geait, suivant Pythagore, le nombre 5, parce destiné à sonner la charge dans les combats;
qu'il est composé de2, premier nombre pair, l'Harmatique avait pour sujet Hector lié au
et de 3, premier nombre impair. Or, ces char d'Achille, et traîné autour des murs de
deux nombres réunis ensemble pair et im- Troie. Les Nomes étaient déterminés par un
pair font 5, ce qui est un emblème ou une législateur qui portait le nom de Nomo-
image du mariage. D'ailleurs le nombre 5 graphe.
est remarquable, ajoutaient-ils, par un autre f NOMIE, déesse des bergers, vo~Ef~, la
endroit c'est qu'étant toujours multiplié même que Paies.
par lui-même, c'est-à-dire 5 par 5, il vient NOMtNALtES, jour de solennité auquel
toujours un nombre ti à la droite du produit. les Romains imposaient le nom aux enfants.
Le nombre 6, au rapport de Vitruve, de- Cette cérémonie avait lieu sous les auspices
vait tout son mérite à l'usage où étaient les de ta déesse Nondina.
anciens géomètres de diviser toutes leurs fi- NOMINAUX, secte philosophique qui fit
gurcs, soit qu'elles fussent terminées par des beaucoup de bruit dans le moyen âge, sur-
lignes droites, soit qu'elles fussent terminées tout pendant les xiv' et xv° siëc)es. Les No-
par des lignes courbes, en six parties éga- minaux étaient opposés aux Réalistes, qui
ies et comme l'exactitude du jugement et la mettaient' des distinctions partout, tandis
rigidité de la méthode sont essentielles à la qu'eux-mêmes n'en voulaient reconnaître
géométrie, les Pythagoriciens, qui eux-mê- que dans les termes. Les Réalistes se pi-
mes faisaient beaucoup de cas de cette quaient de juger des choses par ce qu'elles
science, employèrent te nombre 6 pour ca- sont en eUes-coêmes, et les Nominaux par le
ractériser la justice, elle qui, marchant tou- nom qu'elles portent. Ces querelles nous
jours d'un-pas égat, ne.se laisse séduire ni semblent oiseuses, absurdes-même, et elles
par le rang des personnes, ni par l'éclat des le sont en effet mais cette métaphysique
dignités, ni par l'attrait ordinairement vain- étroite et pointilleuse passionnait les doe-
queur des richesses. teurs des siècles passés, et l'ardeur de la dis-
Aucun n'a été si bien accueilli que la pute, jointe à l'amour-propre de faire pré-
nombre 7 les médecins y croyaient décou- valoir son sentiment contre ses adversaires,
vrir les vicissitudes continuelles de la vie portait les uns et les autres à émettre des
humaine. C'est de là qu'ils formèrent leur propositions contraires à la foi et au senti-
année ctimatérique. ment de l'Eglise, tout en voulant toujours
Le nombre 8 était en vénération chez les demeurer parfaitement orthodoxes. On dis-
Pythagoriciens, parce qu'il désignait, selon tinguait deux sortes de vérités, tes unes na-
eux, la toi naturelle, cette toi primitive et turelles et philosophiques, les autres révélées
sacrée qui suppose tous les hommes égaux. et évangciiques. Les savants croyaient pou-
Jts considéraient avec crainte le nombre 9, voir garder une foi égale aux unes et aux
comme désignant la fragilité des fortunes hu- autres, et on se rassurait sur les proposi-
maines, presque aussitôt renversées qu'éta- tions dangereuses qu'on émettait téméraire-
blies. C'est pour cela qu'ils consentaient d'é- ment en se persuadant qu'on ne voulait pas
viter tous les nombres où le 9 domine, et appliquer la vérité philosophique à la vérité
principalement 81, qui est le produit de 9 évangélique, et en déclarant que l'on croyait
multiplié par lui-même. < et que l'on respectait toujours celle-ci, sans
Enfin, les disciples de Pythagore regar-. cependant abandonner l'autre. Mais, tout en
daient le nombre 10 comme le tableau des se retranchant derrière l'orthodoxie, on n'u-
merveilles de l'univers contenant éminem- sait point de la même mesure à l'égard de ses
ment les prérogatives des nombres qui les adversaires. Chaque parti saisissait au pas-
précèdent. Pour marquer qu'unechose sur- sage les propositions hasardées par le parti
passait de beaucoup une autre, tes Pythago- opposé, et les déférait aux facultés de théolo-
riciens disaient qu'elle était dix fois plus gie, aux conciles, aux souverains pontifes,
grande, dix fois plus admirable. Pour mar- et n'avait pas de peine à en provoquer la
quer simplement une seule chose, ils disaient. condamnation. Tour à tour vainqueurs et
qu'elle avait dix degrés de beauté., D'ail- vaincus, absous ou condamnés, les Réalistes
Jeurs, ce nombre passait pour un signe d'a- et les Nominaux voyaient alternativement
mitié, de paix, de bienveillance et la raison. s'ouvrir ou se fermer pour leurs docteurs les
Gu'en donnent les disciples de Pythagore, chaires des universités, leur doctrine ensei-'
«:
<; ~li
889 NOM NON 890
gnée ou prohibée, leurs livres expliqués pu- les poëtes prennent dans un sens différent,
bliquement ou lacérés, enchaînés et cloués selon qu'ils ont vécu à une époque plus ou
par la main du bourreau. moins reculée. Pindare, dans un fragment
Nous n'entrerons point dans le détail des rapporté par Hérodote, entend par cette di-
erreurs condamnées dans l'un et dans l'autre vinité la nécessité absolae du destin à la-
parti mais, pour en donner une idée à nos quelle tout doit céder. C'est pour cela qu'it
lecteurs nous en citerons quelques-unes appelle Nomos le roi des mortels et des im-
Pjerre de Rieu réaHste, avait' d'abord mortels, qui exerce ta justice avec une main
avancé cette proposition générale toute sco- toute-puissante. Sous un autre rapport, un
la'stique Les propositions sur les futurs con- fragment d~Orphée publié par Gessner,
tingents t)e sont point vraies, parce qu'autre- donne à Nomos le nom d'assesseur de Ju-
ment il n'y aurait plus de liberté, et que tout piter, que Thémis et Dieé portaient égale-
arriverait nécessairement. Puis il voulut ap- ment. On voit par cette attribution que
pliquer cette vérité scolastique aux parotes Nomos était regardé comme le symbole des
de la Bible ainsi il crut pouvoir dire qu'il lois. –Enfin, dans un hymne orphique qui
n'y avait aucune vérité dans ces paroles de lui est consacré Nomos est représenté
Jésus-Christ à saint Pierre Vous me renierez comme le roi des dieux et des hommes, qui
trois fois; ni dans celles de l'ange à la sainte dirige les étoiles, prescrit des lois à la na-
Vierge Vous enfanterez un fils et vous le ture, et récompense ou punit les hommes,
nommerez Je~MS;ni dans celles du Symbole selon qu'ils te méritent. Dans cette dernière
Jésus-Christ viendra jugerle monde; il y aura fable, Nomos désigne la volonté de la divi-
une résurrection des morts. nité qui détermine le sort et les lois du genre
Les Nominaux de leur côté, virent con- humain.
damner ces propositions extraites des ou- NONA, nom donné à l'une des trois Par-
vrages d'Ockam « On peut dire que telle, ques les deux autres étaient Decima et
proposition d'un auteur classique est vraie Môrta. Nona et Decima présidaient à la
dans le sens d'un auteur, et fausse dans ses naissance des enfants qui venaient au monde
termes. On n'a de science que celle qui le neuvième ou le dixième mois de la gros-
consiste dans les termes et les mots. So- sisse, ce qui est le terme favorable. Morta
crate et Platon, Dieu et la créature ne sont présidait à la naissance de ceux qui préve-
rien (sans les termes). M Les erreurs sui- naient ce terme ou qui venaient après, et
vantes tiennent davantage à la théologie qui avaient peu de chance de vivre.
« L'essence divine, quoiqu'elle soit ta même NONALIES, fêtes religieuses qui avaient
dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, en lieu à Rome, aux nones de chaque mois.
tant qu'essence quoiqu'elle soit une dans le NONCARNALA, dieu des anciens Guaïmis,
Père et le Fils en tant que forme, cependant tribu américaine, qui le regardaient comme
sous ce dernier rapport de /brme, n'est pas le créateur du cie), de la terre et de la lu-
une dans te Saint-Esprit. H y a eu de mière.
toute éternité plusieurs vérités qui n'étaient NON-CONFORMISTES. On donne ce nom,
pas DteM. Le premier moment d'existence en Angleterre, à ceux qui s'écartent de la
m'est ni création ni créature. » discipline et des cérémonies établies dans
NOM10S, surnom donné à Mercure, soit FEgHse.anglicane, et qui pratiquent un
du mot M~suf, berger, parce que l'on croyait culte différent de celui qui a été établi par la
qu'i! gardait dans le ciel les troupeaux de nation. Les Puritains et tes Méthodistes sont
Jupiter, et que, par cette raison, les bergers dits non-conformistes.
l'honoraient comme une divinité champêtre, NONCE, prélat envoyé par le pape dans
et lui donnaient pour attribut un sceptre les différentes cours des Etats catholiques,
surmonté d'une toison de bélier; soit du mot pour y représenter le souverain pontife et
r~af, <0! parce qu'il était invoqué dans les s'acquitter en son nom des fonctions d'am-
lois du commerce et dans tes conventions des bassadeur. Les nonces ont succédé aux lé-
négociants soit enfin pour avoir trouvé les gats, dont les pouvoirs plus étendus sur le
Jègtes de t'étoquence. temporel et le spirituel portaient ombrage
Ce nom était aussi donné à Jupiter et à aux chefs des Etats. La plupart des princes
ApoUon, comme dieux protecteurs des cam- s'étant accordés à ne plus recevoir de tégats
pagnes, des bergers et surtout des pâtura- pour faire partie du corps diplomatique, les
:ges. Suivant Cicérou, il était donné à Apol- papes ne leur ont plus envoyé que de sim-
jon, en mémoire de ce qu'il avait gardé tes's ples nonces, dont l'autorité est beaucoup
troupeaux d'Admète. C'était aussi celui de moins étendue; car ils ne sont guère con-
Pan, à Molpée, ville près de Lycosure, et sidérés que comme ambassadeurs d'une puis-
l'un des surnoms de Bacchus. sance étrangère. Dans quelques pays cepen-
NOMOPHYLACES. c'est-à-dire gardiens dant, ces nonces exercent une certaine ju-
<ics tois. Les Grecs donnaient ce nom à ceux ridiction. En France, ils sont dans l'usage
<)ui, dansles grandes Panathénées, dirigeaient de faire tes informations de vie et moeurs des
.la procession du voile de Minerve qui se ren- ecclésiastiques nommés aux archevêchés ou
dait du quartier Céramique d'Athènes à aux évéchcs.
Eleusis. Les insignes de la dignité desNo- NONDtNt' déesse qui présidait chez les
mophytaces consistaient en une couronne Romains à la purification des entants. Cette
de rubans blancs. cérémonie avait lieu pour les mâles le
NOMOS, être allégorique, que, selon Noël, neuvième jour après sa naissance c'est de
DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 892
i'8&1
!à que-cette divinité tirait son nom (nono die, Ce sont les Babaïtanas ou prétresses qui font
neuvième jour). ces offrandes en tenant une ~ance à la main,
NONE, une des parties de FofGce divin, et et on en porte ensuite une portion à la per-
la dernière des heures canoniales appelées sonne malade.
petites heures eite se jcompose, comme NOR,1° géant delà mythologie scandinave.
prime, tierce et sexte, d'une hymne, de trois Il est te père de Nott, la Nuit, noire et naine
psaumes, d'une antienne, d'un capitufe, d'un comme toute sa race. Elle épousa le dieu
répons et d'une coHecte. Elle est récitée ou t)e)tingr,qui la rendit mère de trois enfants
chantée avant vêpres, sur lés trois heures son fils aîné était ~M~r, la richesse; sa <iHe
après midi, moment de la journée appeté Jord, la terre, et son autre fils Oagr, le jour.
autrefois la MeMM'emeheure, d'où cet of- Ce dernier .était blond'et aussi beau que son
6ce tire son nom. C'est à ce moment que père. Odin plaça dans le 'ciel Not et son fils
Ton rompait anciennement le petit jeune; Dagr, et leur donna à chacun un cheval et
dans les grands jeûnes, on commençait ia un char avec lesquels ils font journellement
messe immédiatement après none, puis on le tour de la terre. Le cheval de la Nuit porte
chantait tes vêpres, et on ne prenait sa ré- le nom de J{!K-/<e (crinière geiée), et celui
fection que tprsque tous ces offices étaient du jour s'appette~&tM-~e, crinière lumi-
terminés. neuse. La Nuit marche la première, et l'écu-
Dansée rite Mozarabe, none a,quatre psau- me qui sort de la bouche de Rin-faxe'produit
mes, divers répons, une prophétie, une lâ rosée matinale. Dagrvientensuite, et lacri-
épitrë, une louange, une hymne, des prière~ hièredesonche~atéctaire la terre et les airs.
appetées c/amorM.uné supptication, le capi- 3° ~or est aussi'le fondateur du'royaume
tule, !e JPct~ef et la bénédiction. de Norwége. It est vraisemblable que c'est
Chez )es Grecs, none est composé.à peu un personnage historique, vivant entre l'an
'près cornue chez tes Lattns, si ce n'est qu'on 200 et 250 de t'ère chrétienne; mais sa gé-
y chante l'hymne après tes psaumes, ë.t néalogie, comme celle de tous les fondateurs
qu'on y récite quarante fois A~n'e eVe~ott d'empires, estentièrementmythotogique. La
avec des oraisons. voici, d'après M. Le Bas :a
Dans !e rite armémen, none débute par il y avait un homme appelé ForMîo~t'
une oraison, te psaume .MMerere, une ho- 1{l'ancien ou.le père des âges), qui fut père
mélie,)aconepte, trente-deux psaumes, trois. de trois (its Z7<er bu ~Mt«, roi de la mer;
'au)res_p~aumes une homéHe, un cantique, Loge, roi du feu, et ~re, roi des Vents. Kare
.une oraison, et e.nsuite ta messe. fut père de JoAM< ou Frost ( les frimas)
~)ONES, une des divisions du mois chez Frost, de Snio 'ou Snaer (la neige).- Sriaer
!esRpma)ns; )esNoneséta)ent !eodes n~ois eut un (Us nommé 2ViOtTer ou Thor, et trois
'de janvier, février, avri), août, septembre, filles': FaMM (la neige getée),.0t't't)<t (la neige
novembre et' décembre, et le 7 dans les au- fondue ou dégouttante), et Mto« (la neige
tres mois. Dans l'origine, les Nonës corres- imo)te ou blanche). Thor fut un roi puissant
pondaient au premier quartier de la )uhe. nqui régnait sur le Juttand, et en même t~mps
un pontife qui donna son nom 'au premier
Le~mot TVo~es sighiHe MeMcieme, parce qu'it
y avait toujours neuf jours depuis les Nones mois de t'année. It avait deux fils Nor et
jusqu'au jour appe)é Ides inclusivement, 6ror, et une Stte Goé ou <?<B)~.Pendant qu'il
,1
c'est-dire que le jour des Npnes était le était occupé à un sacrifice solennel, sa Ette
premier de ces neuf jours, et )e jour appelé lui (ut ravie, et c'est en -mémoire de cet évé-
Ides le neuvième celui-ci correspondait à la nement que te second mois s'appelle C~
pte.in.e lune. Pendant tes Nones on oiTrait des Trois hivers après'ce rapt.NcretGor se
sacrific.es appetés Nona~ies. F oy. CALENDRIERmirent à la recherche de leur sœur, et ce fut
'DESANOENsRoMAtNS. à 'cette occasion qu'ils urent là conquête de
NONNE. Les auteurs latins du cbristia- la Norwége, qu'ils se partagèrent. Nur eut te
hisnie' oh{ pmpipyé cette expresstpn pour continent,'depuis Gandwik jusqu'à Gœtha-
désigner upe pénitente ou une personne Elf, et Gor, les ites.
consacrée à Dieu maintenant cette déno- NORDRt, génie de la mythologie Scandi-
mination, appliquée aux religieuses, est de- nave qui .préstde à la région septentrionale
venue friyjaie. Ce mot paraît avoir été au- du ciel, qui en a tiré son nom. r-
trefqis un j~erme poputaire de )a tangue ''la- NORNES, fées ou Parques de la mytho-
tine qu; héstgnait une 'aïeule ou une per- logie scandinave. E!tes étaient au nombre
sonne respectable par son âge on en a fait de trois, et s'appelaient Prd, le passé; F~-
ensuite un titrpqm distinguait les supérieu- randi, le présent, et 5/M~a, l'avenir. Elles
res des communautés religieuses. On le dispensaient l'âge et la vie des hommes, ét
trouve même a'u n~ascuUn (MOMMMS, KpMH!), faisaient leur séjour dans une ville extrême-
ayec un sens anatôgue à celui' d'abbé. ment belle, si.tuée près de la fontaine du
NONO/géniesm~fa'sant~que tësAétas, temps passé, où elles allaient puiser de l'eau
tribu des itcs Philippines, placent dans des pour arroser le grand frêne Ygdrasit. Skatda,
sites extraordinaires, entourés d'eau ils-ne la dernière des Nornes, allait tous les jours
passent jàmaisdans ces Heux qui remplissent à cheval avec Gadure et Resta, pour choisir
d'eftroHeur imagination, sans teur en deman- les morts dans tes combats et régler le car-
der )a permission. Quand i)s sont attaques de nage qui devait se faire.
quetque inurmite ou maladie, ils leur offrent NORNOR, fleuve sacré, qui, suivant les
des sacrififes de riz, de coco et de cochons. Scandinaves, coûte dans la vitte céleste d'As-
895 NOT NOT 89A
gard, et arrose les racines du grand frêne Beaucoup d'églises, de chapelles, d'ordres
Ygdrasi). retigieux, de fêtes, de péterinagcs ont été
KORTtA, déesse étrusque honorée en Vo!- Érigés ou institués sous ce nom. Nous ;t)tons
sinie. Chaque année, fes Voisinions plan- faire connaitre les principaux.
taient un clou sacré dans le temple de cette lt existe sous le titre de NoTRE-DAME un
Divinité, et le nombre de ces clous servait à grand nombre de congrégations religieuses,
supputer tes années. On croit que Nortia est et plusieurs communautés de filles qui se
la même que Némésis. Les Voisinions, tes vouent à l'instruction de la jeunesse, SUF-
Falisques el les Volaterran,s, remplis de vé- tout de .ta classe indigente.
nération pour elle., joignaient à ce nom le ~OTRE-DAME Aux!HATR!CE. Jl y a,en
surnom honorable qu'on n'accordait ailleurs France plusieurs communautés de soeurs de
qu'âCybe!e,ce)ui de6'ratnfe Déesse. Les der- Bon-Secours établies sous cette invocation.
niers la représentaient quelquefois avec un Notre-Dame Auxiliatrice est honorée surtout
jeune enfant dans ses bras, parce qu'elle fa- à Vienne en Autriche, oùuneconfrérie.fut
vorisait parti''uUèrement tes humains dans érigée en son honne.ur, en 1683, à l'occa-
cet )''ge, qui est celui de l'innocence. sion du siège de la ville levé par les Turcs.
NOSAiRIS, sectaires orientaux qui appar- NoTRE-DAME D'AspREMONT, objet d'un pè-
tiennent à l'hérésie musulmane des Ismaé- lerinage célèbre dans la Belgique,
liens. On les a confondus avec iesDruzes; NoTRE-UAME D'ÀTOCHA,image de !a sainte
mais ceux-ci rejettent bien loin tpute espèce Vierge .qui .est à Madrid, dans une chapelle
_de participation avec les Nosaïrjs, qu'ils ac- éclairée par cent )ampes d'or et d'argent.
cusent de crimes contre nature les plus in- EUe pprte ordinairement des habits de yeu-
fâmes. H est possible que ta dénomination ve -mais dans les jours de têtes on la cou-
de Nosaïris ait été donnée plusieurs sectes vre de vêtements magnifiques, de perles, de
différentes, et qu'il y ait dans l'Orient des pierreries et d'ornements précieux, et on ~a
Nosaïris qui se rattachent aux Druxes, d'au- couronne d'un soleil. Q<t remarque, comme
tres aux Ismaéliens; peut-être même en est- une singularité, qu'on lui a mis tm chapelet
it qui se rattachent au christianisme, car à la main. On dit qu'il s'est fait beaucoup
leur nom a la même étymotogie que celui de de miracles à cette chapette.
~Va~raHts ou Nosranis, que l'on donne aux NoTRE-DAMEDE BANELLE, image miracu-
chrétiens. Fo< NESSÉR'És. Voici ce que dit Jeuse, trouvée dans u') champ.
Sytvestre de Sacy des Nosaïris, comme-bran- ~OTRE-DAME DE Bo~E-DÉLtVRANCE, nom
che des tsmaétiens sous lequel la sainte Vierge est invoquée
« Les Nosaïris sont une branche de Schiites pour obtenir d'être délivré de différents
outrés. Ils assurent qu'il n'y a aucun dpute malheurs ce sont surtout les marins qui
que tes substances spirituelles ne puissent ont recours à ette dans les tempêtes aussi
paraître sous un corps matérie); que Dieu il y a, daps les lieux voisins des différents
tui-méme a paru sous la figure de certains ports de mer, des chapelles érigées sous ce
personnages, et que, n'y. ayant point, après titre, ou les matelots viennent accomplir
le prophète de t)ieu, de personnage ptus ex- leurs vœux; ptusieurssontremptiesd'M'o
ceUent qq'AH, et ses enfants étant après lui NoTRE-DAME DE BoN-SEGouRs, la même
.les meiheures d'entre Jes créatures, Dieu a que ~Votre-~ame de Zfotttte-C~tM'aHpe. U y a,
paru sous leur figure, a parlé par leur lan- sur le sommet d'une montagne voisine de
gué, et a pris par tours mains: c'est pour Rouen, une très-belte chapeMc gothique qui
cë)a, disent-i)s, que nous leur attribuons vient de tui être dédiée; le clergé de la vit!e
sans dtfncqtté ta divinité. Us citent quetques et une grande multitude d'habitants s'y sont
actions miraculeuses d'AIi.et en concluent rendus processionneLement, en 18~9, .pour
qu'une particule divine et une vertu toute- obtenir la cessation ~achotéra.
puissante résidaient en lui; qu'il est celui Il y a en France plusieurs communautés de
sous ta figure duquel Dieu a parlé, par les sœurs de Notre-Dame de PoM-SpCQMrs, éta-
mains duquel il a créé, par la langue duquel blies pour le soulagement des malades et l'é-
il a commandé, Ils ajoutent, comme une ducation de ta jeunesse. A Paris tes sœurs
conséquence de cela, qu'Ali existait avant la de ~Vôtre-Dame de jRoK-~ecoM~ sont .insti-
création du ciel et de la terre. » tuées dans te but spécial dejsoigner les mala-
NOSSA, déesse scandinave, fille de Hoder des à domicile; mais elles ne vont que dans
et de Preya: ette était douée d'une si grande les famittes ou on a le moyen de les payer.
beauté, qu~on appelait de son-nom tout ce NOTRE-DAMEDE CHARITÉ. Plusieurs COm-
qui était beau et précieux. munautés de filles sont établies sous ce titre
NOTARtCON, une des trois divisions de la pour l'éducation gratuite des jeunes orphe-
cahate chez tes Juifs. Elle consiste à prendre lines. Les religieuses de Notre-Dame de
chaque lettre d'un mot comme initiate d'un C/(aft<e du JSe/M~eont été étabties par le P.
mot ou d'une phrase ou au contraire tes Eudes, pour ouvrir un asile aux Sites re-
pentantes, et pour offrir .une retraite aux
premières têtues de tous les mots d'une sen-
tence, pou~ en' faire un seul mot. Nous en jeunes filles dont l'innocence se trouve ex-
donnons des exemples à l'article CABALE. posée.
NOTHE-DAME. expression sous laquelle NoTRE-BAME DE GRACE. A l'ouest d'Hon<
on désigne ordinairement la sainte Vierge ncur,.sur la fataise la plus élevée, on decou'~
Marie, Mère de Dieu, considérée comme vre, du milieu du fleuve, un massif d'arbre
~ame et maitrcssp de tous tes chrétiens. qui environne une chapello dédiée à Marie.
895 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. §96
« Si le capitaine du steam-boat, dit M. Th. z Vatence, une maison qui porte aujourd'hui
Luquet, conservait l'antique usagp, il se pla- le nom de A~re-ûame de la Merci del Puche;
cerait sur l'amont, ôterait le premier son elle fut bâtie à l'endroit d'une image de la
chapeau, et inviterait les passagers à se re. sainte Vierge, que l'on voit encore dans l'é-
commander à Notre-Dame de Crdc~. Le nau- glise, et qui attire un grand concours de C-
frage d'un paquebot en cet endroit avait dèies.
donné lieu dit-on à cette coutume reli- NOTRE DAMEDELAMtSÉRICORDE.hôpital fon-
gieuse. Le tableau que présentait ators le dé à Paris dans la rue Censier, l'an 162~, par
paquebot était à la fois solennel et touchant. Antoine Séguier, président au parlement
A peine le pilote avait-il parlé, que les con- de Paris, pour cent pauvres orphelines de
versations s'arrêtaient tout le monde se pères et de mères, natives de la ville ou des
découvrait?; un profond silence s'établis- faubourgs de Paris, et âgées de six ou sept
sait on n'entendait plus pendant quelques ans; elles pouvaient demeurer dans cette
instants que le bruissement des vagues et le maison jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans ac-
murmure de la prière. Notre-Dame de Grâce complis.
était autrefois desservie par les Capucins, NOTRE-DAME DE LA PRÉSENTATfON,COm-
qui avaient ta un petit hospice. o Inutile munaute religieuse établie à Manosque,
d'ajouter. que c'est un lieu de pèlerinage dans le diocèse de Digne.
très-fréquenté des mate!ots, qui ne man-' ? NoTRE-DAME DE LA ROUE, près Craon;
quent jamais d'aller saluer Notre-Dame au c'était autrefois une abhaye de Chanoines
retour de la mer. réguliers fondée par le B. Robert d'Arbris-
A Grenoble, les Dames de Notre-Dame de selles, qui e.n fut le premier abbé.
Crdce, sous la règle de saint Thomas de Vil- NoTRE-DAMEDELiEssE.bfurg de Picardie,
leneuve, sont chargées de la direction des à quatre lieues de Laon, célèbre par une
hôpitaux civil et militaire. image de la sainte Vierge, objet d'un pèle-
NoTRE-DAME DE GuÈiusoN, pèlerinage cé- rinage très-fréquente et qui remonte au xn"
lèbre en Gascogne. siècte. On raconte à son sujet la légende sui-
NoTRE-DAME DE FouRv'ÈRES, autre pèle- vante Au temps des croisades, une prin-
rinage célèbre à Lyon. La chapelle fut éri- cesse d'Fgypte qui avait entendu parler
gée en 1192, sur le point le plus élevé de la des miracles de la sainte Vierge, voulut en
ville. Les protestants la ruinèrent en 1562, avoir l'image, et s'adres~t pour cet effet à
mais elle fut bientôt rétablie, car dès l'ori- trois chevaliers picards, prisonniers au Cai-
gine elle s'était acquis une grande répu- re. Aucun d'eux ne savait peindre, et cepen-
tation par le nombre des miracles qui s'y dant l'un de ces gentilshommes fut assez
opéraient; cette réputation s'est continuée hardi pour s'engager à satisfaire le voeu de
jusqu'à nos jours. La chapelle, fort mesquine la princesse. Après avoir travaillé inutile-
d'ailleurs, est tapissée d'ex-voto; et Notre- ment à s'acquitter de sa promesse par le se-
Dame de Fourv.ières est encore l'objet d'une cours d'un art qu'il n'entendait pas, il s'a-
grande dévotion. dressa à ta sainte Vierge. Ses deux compa-
NoTnE-DAME DE HALLE, lieu célèbre en gnons joignirent leurs prières aux siennes,
Flandre par le culte qu'on y rend à !a sainte après quoi ils s'endormirent. A leur révei),
Vierge les fréquents pèlerinages dont il est ils trouvèrent une belle image de Notre-
le but, et les guérisons qui y ont été opérées. Dame, qu'ils remirent à la princesse. Celle-
NOTRE-DAMEDE HAM. H y a sous ce nom ci, en reconnaissance,- délivra les trois pri-
des communautés de femmes à Bar-le-Duc et sonuiers, et s'enfuit avec eux pour embras-
ailleurs. ser la religion chrétienne mais comme les
NoTRE-DAME DE LA~DÉLivRANDE,la même moyens leur manquaient pour quitter t'E-
que Notre-Dame de ~OMae-n'rttMce~ity a gypte et traverser ta mer, les trois chevaliers
des chapelles votives sous ce titre sur les cô- et la Mauresque se trouvèrent miraculeuse-
tes de la mer. ment transportés, avec l'image, dans la Pi-
NOTRE-DAME DE LA GARDE. chapeHe fa- cardie, au lieu même où depuis on a bâti
meuse par le concours des pèterins elle fut t'égHsf! de Notre-Dame de Liesse (en latin
construite au xm* siècle auprès d'une tour ~<«!o).
sur la montagne de la Garde, près de Mar- La fondation de cette église date de 113~
seille, et réédiSéc en 1477.' Cinquante ans elle est constamment fréquentée par les
après, François I" la fit enclore avec la tour pèlerins qui y viennent de contrées fort éloi-
dans le fort que l'on construisit ators. Cette gnées. Plusieurs rois et reines, de France
chapelle est en grande vénération, surtout t'ont visitée; la duchesse de Berry en fit le
parmi les marins elle est tapissée d'ex-voto pèlerinage en i831. Cette égtise est simple,
et enrichie d'une foule d'offrandes, dont plu- petite et sans ornement; l'image de Notre-
sieurs viennent de hauts personnages. H y a Dame est sou trésor et sa richesse.
une statue de la sainte Vierge que chaque NOTRE-DAME DELLA CONSOLATA,autre pè-
année on descend dans la ville en grande lerinage cétèbre à Turin il.s'y est opéré plu-
pompe, à l'époque des processions de la sieurs miracles, et il y est le but d'un pèleri-
Fête-Dieu. nage très-fréquenfé.
NoTRE-DAMEDE LA MERcr, ordre militaire NoïRE-DAMEDE I/O, fête instituée en Es-
et religieux fondé par saint Pierre Nolasque pagne sous le pontificat de Vitalien, vers le
pour la rédemption des captifs. Foy. MERCt. milieu du vu" siècle, pour honorer l'accou-
Ces religieux possèdent, dans le royaume de chement de la sainte Vierge. On l'appelle
897 NOT NOT 898
aussi fête de l'Attente de la naissance de No- La figure est haute de quatre pieds envi-
tre-Seigneur. Le nom de Notre-Dame de <'0 ron les ornements dont elle est chargée
lui vient des grandes antiennes qui com- sont de grand prix. Elle a un grand nombre
mencent par t'exctamation0,etquet'l'gtiso de robes de rechange, et sept différents ha-
chante pendantsept ou neufjours avant Moët. bits de deuil pour la semaine sainte. Soit
NOTRE-DAMEDE LORETTE, pèlerinage cé- qu'on l'habille ou qu'on la déshabille, cela
tèbre qui a lieu à Lorette, ville de l'Etat de se fait avec de grandes cérémonies. Sa tri-
t'Ëgtise, dans la Marche d'Ancône, où l'on ple couronne,qui est couverte de joyaux pré-
croit posséder la maison dans laquelle la cieux, est un présent de Louis XHI, roi de
sainte Vierge est née, dans laquelle elle fut France. On dit que ce distique est gravé en
fiancée où eurent lieu l'annonciation de la dedans
naissance du Fils de Dieu et son incarna- Tu caput attie meMHt cinxisti, Wr~o, corona;
tion. On l'appelle la Santa-Casa, sainte mai- Nunc capMtecce <~c<nostra corona <MMm.
son voici en abrégé comment on raconte "0 Vierge! c'est vous qui m'avez cou-
sa translation ronné souffrez que je vous couronne à
!t y avait plus de treize siècles que cette mon tour. N
maison subsistait à Nazareth, tofsqù'en Dans une petite fenêtre ménagée dans le
1291, les anges, pour la soustraire à la do- mur du côté du midi, on conserve précieu-
mination des Musulmans, l'enlevèrent et la sement quelques p)ats de terre, que l'on
transportèrent en Dalmatie, et la posèrent, prétend avoir servi à la sainte famille, et
le 10 mai, sur la petite montagne de Tersato, dont plusieurs sont revêtus d'or. Parmi les
où elle demeura trois ans et sept mois, au reliques qui sont placées sous l'autet où
bout desquels les anges la portèrent dans te l'on célèbre ordinairement, on remarque un
territoire de Mecanat), au milieu d'une forêt. autet qu'on dit construit par la main des
Des concerts célestes et une grande lumière, apôtres. Ces reliques sont enchâssées dans
dont la Santa-Casa était environnée, attirè- de l'argent. It serait difficile de décrire les
rent les habitants du voisinage; la nature immenses richesses accumulées dans ce
elle-même se réjouit de cette translation, et lieu. Les yeux, de quelque côté qu'ils se
les arbres de la forêt saluèrent l'humble portent, sont éblouis par l'éclat de l'or et des
sanctuaire, qui ne demeura cependant que pierreries. On ne voit que lampes, que sta-
huit mois en cet endroit; car les vols et les tues, bustes et autres figures d'or ou d'ar-
brigandages qui se commettaient dans cette gent. On y compte vingt-huit candélabres
forêt furent cause que la chambre fut de d'argent et de vermeil,et douze d'or mas-
nouveau transportée à un mille de là. Elle sif, dont chacun pèse 37 livres. On laisse
ne put encore se fixer dans cet endroit pendant un certain temps la dernière of-
deux frères, à qui le terrain appartenait, se frande riche sous les yeux de la sainte
disputèrent la sainte demeure, chacun vou- Vierge, jusqu'à ce qu'il en vienne une autre
tant l'avoir dans son lot. Pour terminer la aussi riche qui la remplace. Tous ces tré-
contestation, les anges l'enlevèrent pour la sors ont été enlevés en 1800 par tes Fran-
dernière fois, et la portèrent à quelques pas çais mais ces pertes sont en partie répa-
de ta. au milieu d'un grand chemin où elle a rées aujourd'hui.
toujours demeuré depuis. Pour la garantir U est difficile d'imaginer le nombre im-
des inconvénients auxquels l'exposait cette mpnse de pèlerins qui affluent à ce sanc-
situation, on bâtit en cet endroit une ma- tuaire, les uns processionnellement des
gnifique église, et pour conserver plus pré- contrées voisines, les autres isolément de
cieusement encore cette chambre sacrée, on tous les pays de l'univers; il y a des années
éleva depuis quatre murailles, qui l'euvi- où l'on en a compté plus de 200,000. La
ronnent et la renferment comme dans une pratique ordinaire est de faire le tour de la
botte, sans toutefois la toucher. On employa, Santa-Casa, à genoux, en tenant son chape-
pour décorer cet ouvrage, tous les ornements let à la main et en murmurant ses prières;
que peuvent fournir l'architecture, la sculp- aussi le pavé qui l'entoure est-il creusé
ture et la peinture. C'est un ordre corinthien comme un'ruisseau par le frottement des
et un marbre blanc de Carrare, avec des bas- genoux.
reliefs extrêmement finis, où toute l'histoire NOTRE DAMBDEL PILAR OU DCPILIER. Les
de la Vierge est représentée, tt y a aussi Espagnols disent que saint Jacques étant à
dix niches, l'une sur l'autre, entre tes dou- Saragosse, la sainte Vierge lui apparut, et
bles colonnes. Dans les dix niches d'en bas, qu'après l'apparition, l'apôtre lui fit bâtir
son) tes statues de dix prophètes, et dans une chapelle, qui dans la suitea été appetée
les dix niches d'en haut, celles de dix sibyl- ~Vt<M<ra5enora del Pilar. Quelques annalis-
les. La Santa-Casa est longue en dedans de tes avancent que les anges furent eux-
trente-deux pieds, large de treize et haute mêmes les architectes de la chapelle. La
de dix-sept. On voit en dedans, sur les murs,. sainte Vierge, parée magnifiquement, y ré-
en cinq ou six endroits, des restes de pein- side sur un pilier de marbre, et lient l'en-
tures, qui représentent la Vierge tenant dans fant Jésus entre ses bras. Plusieurs anges
ses bras l'enfant Jésus. Vers l'orient est la d'argent l'environnent avec des flambeaux,
petite cheminée de la chambre, et au-dessus, sans compter cinquante lampes d'argent, et
dans une niche, la grande Notre-Dame de Lo- un grand nombre de chandeliers du même
rette. On dit que cette statue est de buis de métal qui i'éctairentJDur et nuit. Les mu-
cèdre, et on l'attribue à saint Luc. railles de ce lieu sacré sont tapissées de H-
M~ DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 90$
~ures de pieds, de mains, de bras, de jam- tion, en faisant tomber, du haut des voûtes,
bes, de cœurs, etc., (fue tés (idètes offrent à des fleurs de jasmin blanc, qui imitent la.
ht sainte Vierge en reconnaissance des gué- neige descendant sur la terre.
rirons mrrdcûteuses obtenues sur ces parties NoTRE-DAME DES SEPT-DOOLRURS nom
par son intercession. que l'on donne communément à la fête de
NoTRE-OAMÉ DE MoNTSERRAt, en Catà- la Compassion de ta sainte Vierge, que l'ot)L
logne. Autre pèlerinage très-cher aux Rspa" célèbre le vendredi de la passion. On ne
gno)s:it rêmonte à l'an 880. Saint ïgnacê sait trop d'où vient ta dénomination de Sept-
de Loyota y vint faire une retraite au com- Douleurs, donnée à ce mystère car l'Evan-
mencement de sa mission. gile ne parle que d'un glaive de douleur dont
NOTRE-DAME DE PA'x, religieuses béné- FecceurdeceUe sainte mère fut percé au pied
dictines qui ont, en France, dès commu- de Mcroix de son divin ~ils. BenoîtXtV pense
nautés sous cette invocation; qu'elta tire son origine des sept fondateurs de
~OTRE-P'AMÈ DÉ PtT!É, nom sous tequët l'ordre des Servites, qui, méditant sur les
l'Eglise honore les douleurs que la sainte douleurs de leur auguste patronne, en décou-
Vierge éprouva au pied de la croix de son vrirent sept, fondées soit sur l'Uvangitë, soit
divin Fils on t'appelé encore ~Vd~'e-jOame sur des raisons sinon positives, du moins
des Sept-Douleurs. Notre-Dame de Pitié est vraisemblables. Les peintres représentent
honorée surtout à Naples. Notre-Dame des Sept Douleurs, le cceur per-
NoTRÈ-DAME DE PROTECTION, religieuses cé de sept gtaives.
bénédictines qui ont des communautés éri- NOTRE-DAMEDES VERTUSOU DES MIRACLES,
gaes sous ce titre. pèlerinage autrefois très-fréquente, à Au-
MoTRE-DAME DES ANGES, pèlerinage cé- bervilliers, près Paris, où il y avait une
lèbre en ttatÏe, auprès de la ville d'Assise'; image miraculeuse de la sainte Vierge qui
cette petite chapèHè devint comme le ber- commença à attirer un grand concours de
ceau det'ordr.c des Frères Mineurs; elle est fidèles, vers l'an 1338. Ce pèlerinage est à
connue sous le nom de Portioncule. peu près oublié aujourd'hui, if n'en reste
NÔTRE-DAMEDE SAfNT-AcGUSTtN', reti- que le nom des Fer~Ms. donné populaire-
gieuses cnanoinesses de. l'ordre de Saint- ment au village, et la fête de la patronne
Augustin, instituées par le B. Père Fourrier, célébrée le second mardi du mois de mai.
sous le titre de Congrégation de Notre-Dame. NoTRE-DAMEDES ViCTOIRES, église fondée
É))es ont, en France, un grand nombre dé à Paris par Louis X1H, en mémoire des
communautés. victoires qu'il avait remportées sur tes Hu-
des ËRMtTES image cétèbré guenots. Elle ètatt desservie par les Augus-
de ta sainte Vierge, qui attira un grand tins réformés, appétés communément les
c.qncoursdepètermsà Einsietden,viHe du Petits-Pères. Maintenant c'est une égtise
canton de Schwitz, où elle est vénérée dans sécutière elle est devenue, sous la direction
un monastère de Bénédictins. Le pape Ni- de M. t'abbé Desgénettes, curé actuel de
colas V l'enrichit de grandes indulgences, la paroisse, le centre d'une archiconfrérie,
qui ont été confirmées et augmentées par qui étend ses ramifications dans tout l'uni-
Piett.. vers chrétien.
NoTRE-DAME DES NEtGES, fête de la sainte NOTRE-'DAMED'HuMiUTÉ, vénérée autre-
Vierge, célébrée le 5 août c'est sous ce titre fois dans te prieuré des Bénédictins d'Ar-
que fut bâtie à Rome l'église connue aujour- sehteuit le curé actuel, M. l'abbé Mitlet,
d'hui sous te nom de Sainte-Narie Majeure, travaitte à rétablir cette dévotion.
–La tradition porte que, sous te pontiScat NoTRE-~AME DU CAt.vAtRE, communauté
du pape Libère, un patrice romain, se de religieuses bénédictines érigées sous cette
voyant vieux et sans enfants, r~sojùt~ d'un inyocation.
communjaccprd avec sa femme, de bâtir une NOTRE-DAME
DU ~tÔNT-CARMEL,fête de là
basitique.a ta sainte Vierge. La sainte leu~ sainte Vierge, célébrée te 16 juillet. C'est
apparut en songe et leur dit que la volonté :).ussi. (e. nom d'un ordre religieux. Voy.
de son Rts et ta sienne étaient qu'ils'efevas- CARMËL.
sent une église.sur le mont Esquitin, dans NOTRE-DAME DU MoNT DE LA GuARDtA,
un endroit qu'ils trouvërafent couvert de pèlerinage à cinq lieues de Bôtogne. Son
neige. Us; communiquèrent leur songe au image. que l'on dit peinte par safnt Luc, est
pape, qui. avait eu dé son côté la même promenée durant trois jours, dans la ville
revéiation. Celui-ci Etassembter son ctergé, de Hotognë.
et on se rendit en procession au mont Ës- Nous ne parlerons pas d'une multitude
quittn, ou. l'on trouva en effet u.n endroit d'autres égttses dédiées à la sainte Vierge,
tout couvert de neige.bien que l'op fut au sous te titre de Notre-Dame, et qui tirent leur
mois d'août. C'est là que t'oh bâtit une nom de la vittç où el.les sont érigées, comme
égiise, qui fut appelée d'abord <)ast~Me Notre-Dame de Chartres, de Ctéry, d'Em-
~t6~f!eMMe,du nom du pape; puis Sainte- brun, de i'Ëpine, de Saumur, de Boulogne,
Marie ad FrcMepe, lorsque la crèche qui du Puy, de Bugtoscs, etc., etc.
servit de berceau à Notre-Seignëur y fut NOTT, déesse dé la nuit, chez les Scan.
transportée de Bethtéem, et enSn Sainte- jinaves. Foy. NoR.
Marie-Majeure. Le jour anniversaire de 'la NOUBOD, dieu des anciens Guafmis, en
dédicace de cette église, on rappeUe la mé- Amérique. Ils avaient dans leur pays une
moire du cotracte qui provoqua son érec- montagne dont ils regardaient le sommet
90i
90t NOV NOV 90~.
comme te trône dë cette divinité ils n'en suite, ils condamnèrent tes secondes noces
approchaient jamais qu'a là distance d'au et rebaptisèrent tes pécheurs. Ils furent con-
moins une lieue. damnés par p~us~ëùrs conciles. et entre aa-
NOU!, le gr~tnd dieu dé la N.ouvéHe-Zétan- tres par te t"' cotfciîe généra) de Nicée ;.mais
de. Po~. Mdm-ATOUÂ et M~w-RANGA-RAN- cette désotante doctrine a subsisté en Orient
sb). jusqu'au vn° siècle, et en Occident jusqu'au
NOTJLODM, espècé de jubilé que tes La- vn~.
mas dd Tibet cétèbrent chaque année dans NOVELLE, surnom sous lequel les.ponti-
ta ville dè Htassà. Cette cérémonie dure fes romains invoquaient Junon à l'époque
vingt et un jours, pendant lesquels tous tes des calendes.
tribunaux restent fermés; chaque magistrat NOVENDIALES.sacriSces ét banquets que
suspend l'éxercice de ses fonctions tes af- faisaient tes Romains, durant neuf jours,
faires, de quelque nature qu'éttes.soient, re- soit pour apaiser la coMre des dieux, soit
t.igieùses ou civités, ciiminetiës du commer- pour se lés rendre favorable~ a'vant de s'em-
ciales; rcssortent des Lamas directeurs du barquer. t)s futënt institués par Tuttus Hos-
~~Ma-~VoM~outK. Ils sont lés ju~es suprê- tihus, quatrième roi dé~ Rdniatns,à ta nou-
mes leurs arrêts sont irrévôcantés, et à velle des ravagea causés par ftne grêle ter-
peine tes ont-ils rendus que d'autres La- rible sur te mont Avëntin.'
mas sont chargés de tes exécuter. Ce pou- On donnait aussi ce nom aux funéraittes,
voir dure jusqu'au vingt et' unième jour. parce qu'eltes se faisaient neuf jours après
NOUMANK-MACHANA, nom du premier le décès. On gardait le corps durant sept
hommé, setdn te~ Mahdans, peuplé de t'Amé- jours, on le brûtaif te huitième, et te neu-
riqUe du Nord. Bien qu~its lé disent créé par vième on enferrait tes cendres. Les Grecs,
te Seigneur aë )aVie, tes Mandans croient pour ta même raison, nommaient cette céré-
qù'it est dé nature divine, que lë Dieu su- monie IMa'<a.
prëf.në lul a accordé une grande puissance, NOVENSILHS, dieux dès Romains intro-
et du'it est le médiateur entre te créateur et duits p;fr tes Sabins, et auxquels Tatius avait
te genre Humain. C'est pourquoi Us l'âdotént faif bâtir des tcmptcs. Us étaient ainsi appe-
et lui offrent dës sacriGces. Foy. OaMAdANK- lés de novus, nouveau, parce qu'ils étaient
NbUMAKCH!. venus tes dfrniei'Sàta connaissance du peu-
NOUNG~HtOÙEI-Tt-YQ, te neuvième en- ple, bu qu'ils avaient été divinisés après les
fer, suivant tés'Bouddhistes de ta Chine. Lés autres tels étaient ta Santé, la Fortune,
damnée sont baignée entièrement dans du Vesta; Hërcute. Quelqnes-uns néanmoins
àang et dés matière~ pDrhtëntës. que lè be- prétendent qut* tes diëuX Novensites étaient
soin de respirer ié~ ob)igé à â~atcr. ceux qui présidaient auX nouveautés et au
~OUREDMNtS, ordre db Dei-vischs ou ré- renduveHenlent dés choses. D'autres font dé-
tigieux Turcs, fdndë à CNnstantinoptépar river tetir hbnl de ~tot)e)K, ieuf, parce qu'ils
Ndufëddin Djerrahi; mort t'an 116~. de l'hé- étaient au nombre dë neuf, savoir Hercule,
gire (1750 dé Jésus-Christ). Rbtilutus,' Ëscuiape, Bacchùs, Enée, Vcsta,
NOUVELLE LUMIÈRE, sectes' anglaises. ia Santé; ta Fortune et ta Foi; mais on igno.
Vôy. Nt:W-LtG!iT. ~:i re ce que ces neuf divinités avaient d'e com-
NOUYE, espriî infernal .qui, suivant les muu entre ettés et ce qui les distinguait des
Japonais, mbtestait beaucoup la personne autres dieux, ~aétques-uhs ont pensé que
et la cour de Kon yé-no in soixâtitê-S'ejziè- c'étaient te~ neuf Muses qui étaient ap-
!&e Daïri, sous la forme d'un oiseau mons- têes de ce nom. It y en à qui ont supposé que
trueux qui poussait d6s crU effrayants. D'au- c'était lé nom des dieux champêtres ou
tres disent qu'H av~it la tété d'un singe, là étrangers, ët que, comme ils n'étaient qu'au.
qUeué d'un serpent, !ë corps 6t les griffer nombre dé neuf, on teur donna le nom de
d'un tigré. C'était sans doute quetquë oiseau Novensites, aSn dé n'être pas obligé de tes
de proie qui incommodait te voisinage par nommer les uns après les autres.
ses cris le peu~të superstitieux té'prit pour NOVICE. On àppelle novice une personne
le dragon ihferha), et t'imaginatiôn lui prê- qui se destihe à l'état religieux, qui en porte
ta dès fdrm'es extraordinaires. Yori-masa en déjà t'habit, et qui suit tes règles de la com-
délivra la capitale d'un coup de n&che; mais tHunauté, mais qui n'a point encore fait ses
On prétendit~qu'it ne lui avait fattu rien moins vœux. N'ayant point encore contracté d'en-
que t'aide de Fatsmah, génie de la guerre, gagement, te novice est libre de quitter le
pour vaincre un pareil monstre. couvent ou le monastère et de rentrer dans
NOVATtENS,hérétiques du'ui'isiècte, que lé monde.
t'en dommait aussi Cathares, c'ëst-â-dire NOVICIAT, temps destiné à éprouver la
p~rs, et que t'dn peut considérer comme les vocation des personnes qui se destinent à
puritains dé ta primitive Egtise. Diminuant t'étdt rëtigiëux. Ce temps était autrefois de
ta bonté dè Dieu et resserrant tés éntraitte~ trois ans, suivant t~i règle des anciens moi-
de sa miséricorde., ils enseignaient que l'oM ues d'Egypte, suivie par Jastihiëh dans ses
devait ri'fùset' lé pardon, non-seutement à NoveHes. Saint Benôit lé réduisit un an. U
ceux qui ayaiënt aposrasié, mais encore à y a cependant des ordres où te noviciat est
ceux qui, après leur baptême, étaient tom- de deux ans. Le temps dd noviciat détermi-
bés dans quelque péché grave. Bien plus, ils né diitis chaque ordre doit être continué sans
assuraient que t'EgUsé n'avait pas le pou- interruption car si un novice venait à quit-
.voir dë remenrë tes grandt cruaés. Dans la ter ia communauté seulement pendant aae~
M5 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 90t
ques jours, sans l'ordre ou la permission de sserait son cadavre/Cet ordre embarrassa le
ses supérieurs, it lui faudrait recommencer 1
patriarche et son clergé, non qu'ils doutas-
son noviciat ponr pouvoir prononcer ses s
sent de l'effet de l'excommunication, mais
~œux. On appelle aussi noviciat la maison i né savaient où trouver un cadavre d'ex-
ils
)u le lieu dans lequel on éprouve les no- c
communié. Enfin, après a'oir bien cherché,
rices. q
quelques-uns se rappelèrent qu'une veuve
11 est tellement conforme à la raison d'é- ttrès-belle, ayant autrefois accusé faussement
prouver, pendant un certain temps, la voca- 1~ patriarche
le Gennadius d'avoir voulu la
tion de ceux qui prennent pour la vie un c
corrompre, avait été excommuniée par ce
engagement semblable à l'état retigteux.que, F
prélat, et était morte quarante jours après;
dans toutes les religions, les personnes qui se q
qu'on avait déjà exhumé une fois son corps,
vouent à un état analogue à celui des reli- q s'était trouvé entier, et qu'on l'avait re-
qui
gieux chez les chrétiens sont préalablement B
mis en terre sans que l'excommunication
soumises à un noviciat plus ou moins long e
eût été levée. On fit des perquisitions pour
et rigoureux. Ainsi, pour devenir derwisch d
découvrir le lieu de sa sépulture, et quand
~u santon chez les Musulmans djogui, ta- o l'eut trouvé, le patriarche
on en donna avis
pasi ou sannyasi chez les Hindous; lama, à Mahomet, qui envoya des ofGciers pour
bonze, talapoin, ho-chang, etc., chez les ê
être présents à l'ouverture du tombeau. Le
Bouddhistes, il faut auparavant faire un no- c
corps de la veuve fut trouvé entier, noir
viciat de plusieurs mois ou de plusieurs an- c
comme un charbon etdur comme une pierre.
nées. Mahomet, sur le rapport
1\ de ses ofCciers,
NOYON DARA ~:KË, déesse dè la théo- d
donna mission à quelques paschas de visiter
gonie mongole c'est une des compagnes du t< cadavre, de le faire transporter
le dans une
dieu Nidouber Ouzektchi; sa couleur est cchapelle de l'église de Pammacarista, et d'en
verte elle a été produite par une larme s
sceller la porte avec son cachet ce qui fut
tombée de t'œi) gauche de ce dieu, comme e
exécuté. Quelque temps après, les mêmes
Tsagaan Dara ~Eké ou Dara la Blanche a été p
paschas, par l'ordre du sultan, firent retirer
produite par une larme tombée de. t'œit I< cadavre de la chapelle, et ordonnèrent
le au
droit, p
patriarche de lever l'excommunication pour
NPINDI, ganga ou prêtre du Congo, qui v
voir quel effet produirait cette cérémonie.
se fait passer pour le maître des éléments et L patriarche fit ce qu'on exigeait de lui, et
Le
pour celui qui commande aux foudres et p
prononça la formule d'absolution. On assure
aux tempêtes. Lorsqu'il veut faire montre que,
q pendant qu'il ta prononçait, on enten-
de son pouvoir, it élève des monceaux de d
dait le craquement des os du cadavre qui se
terre près de sa maison, et après avoir fait ri
relâchaient et se déboitaient. La cérémonie
tes sacrifices et les conjurations accoutu- dde l'absolution étant Snie, les paschas firent
mées, on voit sortir du pied d'un de ces mon- r~
remettre le cadavre dans la même chapelle;
ticules un petitanimal qui s'élève dans l'air; e l'ayant visité quelques
et jours après, ils
après. quoi le ciel s'obscurcit il tonne, il ft
furent étrangement surpris de le trouver
éclaire et il pteut. Toutefois il arrive assez e
entièrement dissous et réduit en poussière.
souvent que l'exorcisme ne réussit pas. !) firent à Mahomet un rapport exact de ce
Ils
NtUSINHA, c'est-à-dire homme-lion; nom p
prodige, et l'on dit que ce prince ne put
d'un avatar on incarnation de Vichnou, dans s'
s'empêcher de s'écrier que la religion des
laquelle ce Dieu prit la figure d'un être ci
chrétiens était admirable.
moitié homme et moitié lion, pour détruire NUAGES. Les Calédoniens croyaient que
un géant impie et blasphémateur. ~oy. Ht- t(
tous ceux qui s'étaient distingués par leur
BANïA-KAS)pou. Les Hindous célèbrent la. bbravoure ou leur vertu, habitaient, après
mémoire de cet événement le quatorzième !{
leur mort, un palais aérien ou de nuages.
jour de la quinzaine lumineuse de la lune de L
Les héros y conservaient tous leurs goûts,
Baisakh tes dévots à Vichnou font en ce jour ei s'y livraient
et aux mêmes plaisirs qu'ils
des actes méritoires, tels que des aumônes et a
avaient connus durant_)eur vie, et comme
d'autres pratiques de charité, et ils ne se li- t: chasse était un des principaux,
la armés
vrent à aucun travail. d
d'un arc de neige ou d'une lance de vapeurs,
NTOUPt ( prononcez 7)oup:). Les Grecs H poursuivaient,
ils dans les vastes plaines du
donnent ce nom aux cadavres de ceux qui fi
firmament, des chevreuils de me~ores et des
sont morts excommuniés parce qu'ils sont s.
sangliers de 6roMtMar< Là s'éteignait tout
persuadés qu'ils ne pourrissent point jusqu'à s<
sentiment de haine. Les habitants du palais
ce que l'excommunication soit levée, mais a~
aérien apparaissaient quelquefois à leurs
qu'ils deviennent noirs, durs et enflés comme ei
enfants et à leurs amis ils disposaient à
un ballon. A l'appui de cette opinion, nous te
leur gré des éléments, déchainaient les tem-
allons livrer à l'appréciation de nos lecteurs p
pêtes, troublaient les mers mais n'avaient
le récit suivant, qui parait assez singulier d'
d'ailleurs aucun pouvoir sur les hommes.
Le sultan Mahomet tl ayant été informé JI étaient divisés en bons et mauvais es-
Ils
des effets m<'rveit)eux que t'excommunier)- p
prits les premiers ne se montraient qu'aux
tion produisait sur les corps morts, voulut r.
rayons d'un jour pur, sur le bord des ruis-
s'assurer plus exactement de ce qu'on lui s<
seaux ou dans les riantes vallées; les se-
avai' rapporté, et envoya ordre à Maxime c<
conds, au contraire, ne paraissaient qu'en-
df f<ire exhumer un excommunié mort de- vi
vironnés d'éclairs, au bruit du tonnerre et
pu:a longtemps, pour qu'on vit en qaet état d,
dans les nuits orageuses. Ossian s'adresse
905 t<ut NU) 900
en ces termes aux mânes de sou père de i'Ercbe (le couchant, d ou sortit l'Amour
a Le vent du nord ouvre tes portes ô avec ses ailes dorées.
Fingalt je te vois assis sur les vapeurs, au Cette théogonie était particulièrementcelle
milieu du fdibte éclat de tes-armes. Tu n'es des Egyptiens, qui faisaient de la Nuit le,
plus la terreur des braves. Ta substance principe de toutes choses ils la nommaient
n'est qu'un nuage pluvieux, dont le voile JPot<<o,et la faisaient la compagne du grand
transparent nous laisse voir les yeux humi- Etre et la nourrice des dieux. Cette déesse,
des des étoiles. Ton bouclier est comme la source féconde d'où sortirent une foule
lune à son déctin; ton épée est une vapeur à d'êtres vivants, était considérée comme cette
demi enflammée. Qu'il parait sombre et tai- obscurité première qui, enveloppant le monde
ble, ce héros qui jadis marchait si brillanl et avant que la main toute-puissante du Dé-
si fort 1 miurge eût créé la lumière et ordonné t'uni
« Mais tu te promènes sur les vents du vers, renfermait dans son sein les germes de
désert, et tu tiens les noires tempêtes dans tous les êtres à venir. Aussi les vers Orphi-
ta main. Dans ta cotère, tu saisis le soleil et ques, vénérables débris de la plus ancienne
tu le caches dans tes nuages. Les enfants des théologie des Grecs, et qui contiennent des
lâches trcmbtcnt, et mille torrents tombent doctrines conformes, sur presque tous les
du ciel. Mais quand tu t'avances calme et points, à celle des Egyptiens, donnent-its à
paisible, le zéphir du matin accompagne tes la déesse A~c (la nuit primitive) les titres
pas. Le soleil. sourit dans ses plaines azu- de première-née, cu)t)memcenteM<de tout, /<H-
rées le ruisseau plus brillant serpente dans bitation (/M clieux; titres qui répondent exae-
son vallon; les arbrisseaux balancent leurs tement aux qualifications de grande déesse,
têtes fleuries, et le chevreuil bondit gaiement mère des dieux, et </eMeff)<r<ce des dieux
vers la forêt. Un bruit sourd s'élève dans grands, données à Bouto dans les iégeudcs
la bruyère; les vents orageux se taisent. » hiéroglyphiques.
NUUtPËDALËS, cérémonie extraordinaire Plus tard, les Grecs lui attribuèrent un
qu'on ne célébrait à Home que rarement, et rôle moins honorable, la détrônèrent de sou
toujours par ordonnance du magistrat, à rang suprême, et ne la cot'siderèrent plus
l'occasion de quoique calamité pulilique. que comme le principe des divinités sévères,
On y marchait nu-pieds, ce qui lui a valu implacables ou maifais.intes. lis dirent_ que
le nom de A~t/je~M/M. Les dames romaines sans le commerce d'aucune divinité elle
elles-mêmes, lorsqu'elles invoquaient Vesta donna naissance au Destin, à la Parque
dans des circonstances extraordinaires, fai- noire, à la Mort, au Sommeil, à la troupe des
saient leur procession nu-pieds dans le tem- Souges, à Momus, à la Misère, aux Hespéri-
ple de la déesse. des gardiennes des pommes d'or, aux impi-
Les Lacédémoniens avaient aussi teurs toyables Parques, à la terrible Némésis, à la
Nudipédales, tippetées dans ieur langue <m- Frauda, à la Concupiscence, à la triste
K~podtM; c'étaient des chœurs d'enfants qui Vieillesse, à la Discorde opiniutre; co un
dansaient les pieds nus dans les fêtes célé- mot, tout ce qu'il y avait de fâcheux dans la
brées en l'honneur des guerriers morts pour vie passait pour une production de la Nuit.
la patrie. Les Grecs avaient égaiement, Elle épousa t'Ai héron, neuve des enfers, qui ta
comme les Romains, la coutume de marcher rendit mère des Furies et de plusieurs autres
pieds uus dans certaines fêtes expiatoires. enfants; cependant de son commerce avec
Les J uifs pratiquèrent cette cérémonieavec t'iirèbe, cite avait eu i'Kther et le Jour.
une grande solennité, t'an 67 de Jésus-Chris!, Dans la mythologie scaudinave nous voyons
sous l'empire de ~éron, dans le temps qu'ils pareillement la Nuit devenir la mère du
gémissaient sous la tyrannie du gouverneur Jour.
Cestius Florus. Varron fait dériver le nom de la Nuit.
Enfin les chrétiens usent de la même Moa', du verbe Macère, nuire, a cause de son
pratique par esprit d humitité, de mortifica- influence nuisible, soit parée qu'elle répand
tion et de pénitence, comme dans les temps souvent tes maiadies, soitparceque ceux qui
de peste ou de calamités publiques. C est eo" ont quelques peines morales ou physiques
cOre un usage gènératcment pratiqué dans les sentent plus vivement pendant ta nuit
un grand nombre d'églises, au moins par le c'est ce qui l'a fait surnommer par Ovide:
clergé, le jour du vendredi saint. nutr;x ma.EtWft cMrarM~, la nourrice des
NUi-BO-DA nom d'une montagne que chagrius. Eite fut connue dans tout le Pétopo-
les Bouddhistes de la Cochinchine regardent nèse sous ie nom d'.Ac/< Homère l'a sur-
comme le paradis et le séjour de la téiicité. nommée jË't'f~fttHe; d'autres lui ontdonné les
'NUIT. 1° Les anciens païens en avaient noms d't<tr<~H~, et d'A'M~t<<te, la bonne
fait ta déesse des ténèbres, fille du Ciel et de conseittète.
la Terre, ou, selon d'autres, fille du Chaos, Les uns plaçaient son empire en Italie,
la première et la plus ancienne de toutes les dans le pays des Cimmérietts: les autres,
divinités. Hésiode la met au nombre des loin Jes limites du monde connu, qui finis-
Titans et la nomme la mère des dieux, parce sait aux cotonnes d'l-lercule. L'antiquité t'a
qu'on a toujours cru que la nuit et les ténè- généralement Gxc vers la partie du l'Espa-
bres avaient précédé toutes choses., ce qui gne nommée 7/Mpt:r<f', contrée d'u couchant.
est même conforme avec la cosmogonie gé- C'était près de' Gibraltar, où les Romains
nésiaque. Aristophane la dépeintétendant ses croyaient que ie Soleil éteignait son nam-
vastes ailes, et déposant un œuf dans le sein beau, et Pos)douiU&-prétenUai< que du fb-
Ut~TtOMN. UHSHh.UGtONS. iU.
0&7 DtCTtON~AmE DESHEUGiONS. 90É

vitgeprèsde Cadix, on entendait le frémisse- tndépendammcntde ces sept nuits saintes,


ment des ondes, lorsque l'aslre se préc!pi(aft les Musulmans et surtout tes derwischs, ho-
dans l'Océan. La Nuit. dit Hésiode, étendait norent encore, chaque semaine, d'une ma-
son voile obscur depuis ce lieu jusque sur te nière particnttète celte du jeudi au vendre-
Tartare, où eMe passe par une porte de fer di, et celle du dimanche au lundi, en mé-
pour conduire aux habitants de la terre te moire, l'une de ta conception et l'autre de
Sommeil, frère de la Mort. la nativité de leur prophète.
Chez los Grecs et les Romains, on immo- ~VMZ~yFA~E'.S. Les anciens auteurs ec-
)~itàta'Nuitdcs brebis noires, et c'est un clésiastiques désignent sous ce nom les pré-
pareil sacrifice qa'Enee lui offrit avant d'en- lats qui n'ont pas do siège où ils exercent,
trcrauxEnfers.Ontui sacrifiaitaussi un coq, quel qu'en soit le motif; ce qui est fort rare
parce que les cris perçants de cet oiseau dans la primitive Eglise. C'est sans doute ce
troubtent son silence. Le hibou qui ne que l'on nomme actuellement les évoques.
chérit que les ténèbres, tui était également «t pfu <t&My.
consacré. MUMA, législateur et second roi des Ro-
La plupart des peuples regardaient la Nuit mains son histoire est en grande partie
comme une déesse; mais les habitants dè mythologique aussi plusieurs critiques mo-
Brëscia en Italie en avaient fait un dieu, dernes prétendent qu'il n'a jamais existé et
nommé Noclutius ou Nucturraus, et on a qu'il est la personnification et l'emblème de
trouvé parmi eux plusieurs monuments qui la domination sabine. Son nom a une sin-
lui étaient consacrés. La chouette, qù'on gulière analogie avec le mot grec M~os-, toi,
voit aux pieds de ce dieu tenant un nambeau et avec le latin numen, divinité. Numafonda
renversé qu'il s'efforce d'éteindre, annonce des temptes, régta le culte et tes cérémonies
l'ennemi du jour. sacrées, créa les collèges des saliens, des
Nous ne donnons point ici le détait des vestales, des pontifes, des feciaux, donna des
emblèmes sous tesquets on symbolise la lois écrites, régularisa l'année, qui jusqu'a-
nui), ils no sont assujettis à aucune règte et lors avait eu dix mois, et à laquelle il en
dépendent absolument du goût des peintres donna douze, répartit le peuple en corps de
et des sculpteurs. métiers, et s'efforça d'abolir toute distinction
2° Les Musulmans ont consacré à la véné- entre tes Sabins et les Romains. Ses institu-
ration publique, dans le cours de l'année, tions furent favorisées par une paix profonde
sept nuits auxquelles ils donnent le nom de qui dura pendant tout son règne, lequel fut
saintes ou bénies; les Turcs les célèbrent de quarante-trois ans pour les faire adopter,
avec beaucoup de solennité. Ces nuits rap- Numa feigne de recevoir des révélations de
pellent la mémoire de plusieurs événements la nymphe Egérie, qu'il allait consulter dans
importants dans l'islamisme ce sont, dans une furet,T;t que le peuple croyait sa femme.
l'ordre de leurs époques tanaires Il plaça dans le temple de Mars douze aMCt~ea
i. La nuit de la naissance de Mahomet, tue ou boucliers échancrés, d'une forme abso-
12 du mois rabi premier. lumenl semblable, dont un, disait-il était
2. Celle de sa conception, le premier ven- tombé du ciel et devait être comme un patta'
dredi de redjeb. dium, gage de la stabilité du nouvel empire
3. Celle de sa prétendue ascension, <e Numa mourut l'an 671 avant Jésus-Christ
27 du même mois. Foy. ASCENSIONDE MA- NUMÉIAS, esprits domestiques des anciens
HOMET. Polonais, représentés le plus communément
'!)..La nuit excellente, danstaqueite l'ange sous la forme de reptiles. On leur offrait du
tie la mort et les anges gardiens qui tiennent laitage ou des oeufs; il y avait peine de mor<
registre des actions des hommes, bonnes et contre quiconque eût entrepris d'ou'enset
mauvaises, déposent leurs registres et en ces hôtes protecteurs.
recommencent de nouveaux ce qui arrive NUMËRIË. Saint Augustin nous fait con-
le 16 de la lune de scbaban. naître cette divinité romaine qui présidait à
5. La nuit du destin ou de la toute-puis- l'arithmétique. Les femmes enceintes, d'a-
sance ou du Décret, dans laquelle tous les près Noël, l'invoquaient pour obtenir une
êtres inanimés adorent Dieu on ignore le heureuse délivrance.
'>.
jour précts de son incidence, mais on la cé- NUNDINE, déesse romaine qui présidait §
lèbre le 27 de Ramadhan. Foy. DÉCRET la purification des enfants ou à l'imposition
(KUtT DO). de leur nom. NoNDiNE.
6. La nuit du l"de la lune de scheval, NUNQUEfHËHA, divinité des Muyscas
fête do la rupture du jcûnp. Foy. Fmt. d'Amérique. Ce personnage est te même que
7. Celle du 10 de dhoulhidja, jour où l'on /?oc/t!M leur législateur, ~o~. aussi NEMTN-
célèbre la fête des victimes. Foy. CoK)MN. REQUETEVA.
Les Musulmans célèbrent ces nuits comme NtJPTIAUX (DjËux ), ou des itoces. Plutar-
celles du Ramadhan, par l'illumination des que en compte cinq Jupiter, Junon, Vénus,
minarets et des mosquées. Ces temples sont Suada, Diane ou Lucine. La superstitieuse
ouverts, et quoiqu'il n'y ait aucune obliga- antiquité en ajouta plusieurs autres qui pré-
tion canonique de s'y rendre, ni d'y faire des sidaient aux mystères de l'hymen. On leur
prières particulières, la dévotion néanmoins adressait des vceux, pour les prier de rendre
y attire beaucoup de monde de tout état et les mariages heureux.
de toute condition, JI est même recommandé Quand on sacriuait à Junon Nuptiale, on
de garder la continence. était le Gel de la victime, et on le jetait der-
~09 NYA NYM 910
rièfe l'autel, pour donner à enfèndr& qu'il siste a comprimer et éteindre lame
sensi-r
ne devait point y avoir d'aigreur ni d'amer- tive, par son union avec t'âme suprême, q~<
tutr'o entre les époux. n'est autre chose que Dieu. Cette
union,
NURGAL et NURHAG, tumulus ou mon- appelée ï/f~a, commence par ta contempla-)
ceaux de pierres surle&quets~les anciens al- tion de t'Etre souverain, et se termine par
lumaient ou entretenaient le feu sacré en une sorte d'identité avec lui, dans taqueUe.
l'honneur du Soleil ou d'un autre dieu. Les if n'y a plus ni sentiment ni volonté propre,
Cuthéens leur donnaient te nom et qui exclut toute métempsycose subsé-
et tes habitants de la Sardaigne celui de~VMr-<M<,
de ~tt' quente car le Nyaya s'accorde avec te
'het~; il existe encore de ces Monuments an- Sankhya et les autres écotes brahmaniques,
tiques dans cette dernière contrée. Les mots dans ta promesse d'une béatitude ou perfec-
.fVur-<~ et A~ur-Aa~ appartiennent à la tan- tion finale, et de la délivrance du mal, e~
gue hébraïque ou phénicienne, et expriment récompense de la parfaite connaissance des
le but pour lequel ils étaient élevés. principes qu'il enseigne, c'est-à-dire de la
NYAYA, un des systèmes philosophiques vérité.
des Hindous: il a pour auteur Gautama; NYCTAGES, nom que l'on a donné à cer~
c'est le rationalisme presque dans sa pur.eté, tains hérétiques qui condamnaient l'usage
et il offre la plus grande analogie avec la de veiller la nuit pour chanter les
louanges
philosophie d'Aristote; quelques savants do Dieu.
même pensent que ce sont tes brahmanes NYCTÉHES, fêtes nocturnes que les
qui communiquèrent leur doctrine à Calli- Grecs célébraient tous les trois ans en i'hon-
sthènes, de qui Aristote t'emprunta pour la heur de Bacchus, au. commencement du
revêtir <!es formes grecques. printemps. C'était un de ces mystères téné-
Gautama établit un système nouveau et breux ou l'on s'abandonnait, à la faveur des
compter de dialectique la raison humaine, ténèbres, à toutes sortes de débauches et do
qui, jusque-là toute contemplative, ne con- désordres. La cérémonie apparente consis-
cevait guère que par intuition, fut soumise tait dans une course tumultueuse que fai-
à des règles. Ces règles, désormais reines saient dans les rues ceux qui prenaient part
absolues de t'inteUif;ence, furent chargées de a ces fêtes ils portaient des flambeaux, des
contrôler et de vérifier toutes ics croyances brocs et des verres, et faisaient à Bacchus
celles que la logique ne peut accepter du- d'amples libations. Ou célébrait des fêtes
rent être rcjetées, car il fut reconnu que la semblables en l'honneur de Cybèle. Los Bo-
logique était infaillible, et que l'homme avec mains, qui avaient emprunté des Grecs les
cette balance pèserait tout, jusqu'à Dieu. Nyctétics, finirent par les supprimer, à cause
Nous n'avons pas à nous occuper ici du des grands désordres que la licence y avait
Nyaya, comme système philosophique; au introduits.
reste, nous te répétons, on le retrouve tout Bacchus avait tiré de ces fêtes la dénomi-
entier dans la logique aristotélicienne; il nation de .W~c~t'os.
nous sutura d'observer que, sous le rapport NYEL-BA. Les Bouddhistes du Tibet don-
.religieux, il a une tendance tout à fait idéa- nent ce nom a l'enfer et aux démons qui
liste, et qu'il mène très-facilement au scepti- l'habitent. C'est le séjour de ceux qui n'ont
cisme. Les philosophes indiens qui, sous le point effacé leurs péchés par la pénitence et
règne des premiers Césars, accompagnèrent par le dessein de mener une meilleurc
à Rome les ambassadeurs de Taprohane, ne vie. Les malheureux damnes y passent un
dissimulaient point à cet égard l'audace de temps démesurément long, sans cependant y
leur doctrine ils regardaient toutes les reli- demeurer oterneUemont; car tes Bouddhistes
gions de l'Europe comme des institutions n'admettent point des châtiments éternels.
politiques, et ce monde avec tous ses cultes Lorsqu'ils ont satisfait pour leurs péchés
divers, comme une des soixante-dix mille dans les différentes demeures du Nyel-ba
comédies que la divinité fait jouer devant ils passent dans les corps de démons moin~
clle pour amuser son loisir. Nous avons torturés, et enfin dans~ ceux des animaux
vu la méthode* aristotélicienne conduire au s'its continuent à mériter dans ces diflérenta
même résultat. états, ils peuvent encore parvenir â~ ta béa-
Mais, sans pousser le système Nyaya à ces titude suprême.
conséquences extrêmes, il est bon de remar- NYL un des Pwefgars, on génies de la
quer qu'il port& sur quatre principes fonda- mythologie scandinave. H est chargé avec
mentaux,savoir: le témoignagedes sens bien Nidi de présider à la-lune.
appliqué; tes signes naturels et évidents; NYMPHE. K 6e nom, dans sa signification
l'application d'une définition connue audéntii naturelle, signifie, dit Noël, une fille mariée
jusque-la inconnu; enfin' l'autorité d'une depuis pou, une nouvelle mariée. On t'&
parole infaillible. De l'examen du monde donné dans la suite à des divinités sobat-
sensible, qui est composé d'atomes indivi- ternes qu'on représentait sous la figure de
sibles, éternets, inanimés, on passe à la jeunes filles. Selon les poètes, tout t'uni vers
connaissance de son auteur, dont on con- était plein de ces nymphes. 11 y eu avait
clut l'existence, l'intelligence et l'immaté- qu'on appelait Uranies, où.cétestes, qui goa-
rialité. Dans la. constitution de l'homme, les vernaient la sph&t'e du ci'et; d'autres terres-
Nyayikas trouvent un corps et deux âmes, tres ou Fp!~)M. Celles-ci étaient subdivisées
l'une suprême (par<M!o<w~. et l'autre ani- en nymphes des eaaX et «yaïpMes de isf terre.
tnaleou «itale(~'tft<<tKa}. La sagpsse con- « Les nymphes des eaux étaient c~eor~
9tt DtCT)ONNA)M~DES RELIGIONS. 912
divisées en plusieurs classes les nymphes une sorte de culte a ces divinités; on leur
de la mer, appelées Océanides, A~r~«/es ou offrait en sacrifice de l'huile, du tait et du
Mélies; les nymphes des fontaines ou Naïa- miel; quelquefois on leur immolait des chè-
des, Crénées, Pégées; les nymphes des fleuves vres. On leur consacrait des fêtes. En Sicile,
et des rivières, ou les Potam~M; les nym- on célébrait, tous les ans, des fêtes solen-
phes des tacs et des étangs, ou les L</M'na~. nelles en l'honneur des nymphes, selon Vir-
«Les nymphes de la terre étaient aussi de gile. On n'accordait pas tout à fait t'immor-
plusieurs classes les nymphes des monta- tatité aux nymphes, mais un s'imaginait
gnes. qu'on appelait Or~af<M, Orestiades ou qu'elles vivaient très-longtemps. Hésiode les
Orodemniades tes nymphes des vallées et fait vivre plusieurs milliers d'années. Plu-
des bocages, ou les Napécs: t"s nymphes tarque en a déterminé le nombre, et il a
des prés, ou LtMHt'ndes; les nymphes des fo- rég)é le cours de leur vie à 9720 ans.
rêts, ou les Zht/adM et les Hamadryades. NYMPHOLEPTE. c'est-à-dire agité par
« On trouve encore des nymphes avec des les nymphes: on donnait ce nom aux per-
noms ou de leur pays ou de leur origine, sonnes que l'on croyait inspirées par les
comme les nymphes Tibériades, tes Pacto- nymphes tels étaient les habitants d'une
/t~e.<, tes Cabirides tes Dodonides, tes Ci- contrée voisine du mont Cithéron, sur la
théronides, tes .S'ra~t'<t'6{M, tes Corycides croupe duquel était t'anire des nymphes
ou Corycies, tes ~nt~/ft~e~, tes lsménides, Sphragilides, où il y avait autrefois un ora-
tes 5:~Mt<<M, tes /iHtKt's!6t~M, tes /~e<M, cle. On appelait encore A~/)n/~o<?p<M ceux
tes Hérésides, tes y~~mt~<tMdM, tes Lélé- qui avaient vu une nymphe, parce qu'ils
~~t<fe. etc. tombaient alors dans une sorte de frénésie
KEnSnonadonné le nom de nymphes ou fureur divine.
non-seulement des dames illustres dont on NYSÉtDES ou Nys!ADES nymphes qui
apprenait quelque aventure, mais même étevèren) Bacchus elles tiraient leur nom
jusqu'à de simples bergères et à toutes tes de la ville ou de la montagne de ~Vf/sa, patrie
bettes personnes que les poëtes font entrer de ce dieu, appeté aussi Nyséen. Suivant une
dans le sujet de leurs poëmes. L'idée des autre légende, ~V</ïHétait te nom de la nour-
nymphes peut être venue du sentiment où rice de Hacchus.
l'on était que les âmes demeuraient auprès NZAMB), ce nom parait signifier esprit ou
des tombeaux, ou dans les jardins et tes bois génie, dans la langue des nègres surtout
délicieux qu'eHcs avaient fréquentés pendant de ceux du Congo; car ils le donnent à Dieu
leur vie. On avait pour ces lieux un respect et au démon. Pour exprimer le dieu du ciel,
ceux religieux on y invoquait tes ombres de ils disent ~z<Mt6! a-M'po~OM. Voy. DtEU,
qu'on s'imaginait y habiter: on tâchait de n° cxcnt.
se les rendre favorables par des vœux et des ~f<m<<t est aussi te nom d'un ganga ou
sacrifices. De là est venue l'ancienne cou- prêtre n~gre, dont la fonction particutière
tume de sacrifier sous des arbres verts, sous consiste à purifier d'une espèce de lèpre fort
lesquels on croyait que les âmes errantes se commune dans le pays.
plaisaient beaucoup. De plus on croyait que NZI, autre ganga, qu'un peut regarder
tous les astres étaient animés, ce que l'on comme le grand pénitencier des nègres son
étendit ensuite jusqu'aux fleuves et aux fon- ministère consiste à absoudre ceux qui se
taines, aux montagnes et aux vallées; en un sont parjurés, en leur frottant ta tangue avec
mot. à tous les êtres inanimés auxquels on des dattes, et en prononçant des impréca-
assigna des dieux terrestres. On rendit aussi tions contraires à celles du pénitent.

c
[Cherchez par U et par W les mots que l'on ne trouve pas ici par On.]

0 (Les). On appelle les 0 de l'Avent ou les mirable, et tirées des paroles de l'Ecriture
grandes antiennes certaines prières qui sainte; elles expriment les désirs ardents de
commencent toutes par l'exclamation 0, et .la Synagogue, et les vceux qu'elle formait
que l'on chante sotennetlement dans )eség)i- pour hâter la venue du tibérateur promis.
ses catholiques tatines, les jours qui précè- Voici les antiennes que l'on chante dans la
dent !a fêle de Noët. Elles n'eut été introdui- plupart des égtises de France
tes dans t'ofnce que pendant le moyen âge; Le 15 ~ceM&re.–« OSagesse, qui êtes sor-
autrefois elles étaient seulement chantées « tie de la bouche du Très-Haut, qui atteignez
dans les réfectoires des moines. On voit, par « d'une extrémité à l'autre et qui disposez
qoetques bréviaires qu'elles commençaient « toutes choses avec force et avec suavité
à la fête de saint Nicolas, 6 décembre, et se « venez nous apprendre la vuie de là pru-
poursuivaient jusqu'à Noël. Le nombre en « dence. »
a varié depuis sept jusqu'à douze. A Home, Le tC. « 0 Adonaï conducteur de la
elles ne sont qu'au nombre de sept; mais à « maison d'tsraë), qui êtes apparu à Moïse,
Paris et dans plusieurs autres églises elles « dans la flamme du buisson ardent, et qui
f'nrcnt neuf jours, en mémoire des neufmois « )ui avez donné la loi sur le mont Si na! ve-
de la g) os'jcs:)'' de M~rie. « nez nous racheter en déployant la force de
Ces aattBtmes sont d'uuc composition ad- < vulrc bras. M
Pi3 OAN ORE 9~
Le 17. « 0 rejeton de Jf'ssé, qui êtes ex- grains et les fruits, en un mot tout ce qui
« posé comme un étendard pour réunir tes pouvait contribuer a adoucir leurs mœurs.
'< peuples, devant qui les rois demeureront Au coucher du soleil, il se retirait dans la
a dans le silence, et que les nations invo- mer et passait la nuit sous les eaux. Bérose
« queronU venez nous délivre) ne différez rapporte qu'il parut dans la suite d'autres
« pas davantage. » êtres semblables à celui-ci, dont il avait pro-
Le 18. « 0 clef de.David et sceptre de ta mis de donner l'explication mais cette ex-
« maison d'Israël, qui ouvrez sans quse per- plicalion n'est pas parvenue jusqu'à nous.
« sonne puisse fermer, qui fermez sans que La figure d'Oannès se voyait sur les murs
« personne puisse ouvrir! venez, et tirez de dutemptedeBctus.
« la prison te captif qui est assis dans les té- Quelques savants ont supposé que cet
<<nèbres et dans l'ombre de la mort. n Oannès était un étranger arrivé par mer,
Z.el9.– « 0 Orient, splendeur de )a lu- qui donna aux Chaldéens quelques princi-
« mière éternelle, et soleil de justice 1 venez pes de civilisation. Peut-être était-il vêtu de
< et illuminez ceux qui sont assis dans les peaux de poisson depuis ta tête jusqu'aux
a ténèbres et dans t'ombre de la mort. » pieds. Tous les soirs il rentrait dans son
Le 20. « 0 Saint des saints, miroir sans vaisseau, et prenait ses repas à bord sans
a tache de la majesté de Dieu, image de sa être vu de pfrsoonp. Quant à t'œuf primitif
« bonté venez, afin que l'iniquité soit effa- dont on le faisait sortir, cela a pu venir de
« cée et que la justice éternctie arrive, a la ressemblance de son nom avec la mot
Le 21. –~<ORoi des nations et le Désiré des grec Nov, qui signifie œuf.
« peuples, pierre angulaire qui réunissez les Mais cet Cannes est-il aussi ancien que le
« deux murailles t venez, et sauvez l'homme fait Bérose? Ne serait-il pas une réminis-
« que vous avez formé du limon de la terre. » cence du prophète Jonas? car, outre nne si-
Le 22. « 0 timmanuel, notre roi et notre militude frappante de noms (2), il semble
« législateur, t'attente et le sauveur des na- avoir avec celui-d des rapports multipliés
« tions 1 venez nous sauver, Seigneur notre de situation et de rôle. Comme le dieu baby-
« Dieu. u lonien, le prophète hébreu plonge au fond
jLe23.–«O Pasteur d'Israël, souverain de la mer, devient l'hôte d'un énorme céta-
«dominateur dans la maison d'tsraë!,dont cé, et sort des ondes pour venir annoncerà
« l'origine date du commencementetdes joursNinive les desseins du Seigneur, et lui indi-
a de l'éternité 1 venez faire paître le troupeau quer la marche que ses habitants doivent
« de ~otre peuple avec force et régner dans suivre pour conjurer le malheur qui les me-
<f t'équité et dans la justice. nace. Comme Oannès, le prophète, après sa
L'Eglise romaine ne commence les 0 que prédication, se retire au dehors de la ville.
le 17 décembre, et supprime 0 Saint des. Ce rapprochement est dû au savant archéo-
saints! et 0 Pa~tettr d'Israël logue Raoùt Rochette.
Dans les églises qui comptaient douze an- OB. Ce mot est employé dans la Bible pour
tiennes, il y en avait une adressée à ta sainte désigner, soit un nécromancien, un sorcier,
Vierge, pour la fête de la Conception un ventriloque,
8 dé- celui qui se vante de faire
cembre une autre adressée à saint Thomas, parler les morts ou les esprits soit l'art
pour le 21 décembre une autre adressée à prétendu d'évoquer les mânes; soit, enfin
l'ange Gahriet, qui avaitannoncé le mystèreun démon que les Septante et la Vulgate tM-
de l'Incarnation, ou bien à Jérusalem, duisent par P;/</toK. La loi de Moïse défen-
ville
où ce mystère devait se consommer. dait de consulter
On ceux qui se livraient à
trouve ces antiennes dans les Origines li- cette infâme profession. Des peines sévères
turgiques de l'abbé Pascal qui font partie avaient été portées contre eux en différents
dé cette Encyclopédie (1). temps. Saül, qui les avait renouvelées, ayant
OANNÈS, être mythologique, moitié hom- consulté le Seigneur avant sa dernière ba-
me et moitié poisson; il était sorti de t'œuf taille, sans en recevoir de réponse, se réso-
prJmititd'où tous les autres êtres avaient été lut à aller consulter une magicienne initiée
tirés. H avait deux (êtes celle d'homme était dans l'art d'Ob. Cette femme lui fit apparaître
sous celle de poisson; à sa queue étaient le prophète Samuel qui lui pré'tit sa mort.
joints des pieds d'homme, et il en avait ta OBAHASSON jeûne rigoureux des Ta-
voix et la parole. Ce monstre était venu de. mouls. ~0?/. OOPAWAS.
la mer Erythrée, et parut dans un lieu voi- OBARATOR, un des dieux champêtres des
sin de Babylone. Il demeura pendant quel- Latins. Servius dit qu'il présidait au labou-
que temps parmi les hommes sans manger rage.
leur donna la connaissance des lettres et des OBÉDIENCE, du mot obedire, obéir acte
sciences, leur enseigna la pratique des arts donné par le supérieur d'une communauté
à bâtir des villes et des temples religieuse à un inférieur,
à établir par lequel il lui
des lois, et à fixer les limites des champs par permet ou lui ordonne de passer d'un mo-
des règles sûres, à semer et à recueillir les nastère dans un autre.
(t) Dans le temps où la piété n'était pas toujours (2) Ce qui peut contribuer à prouver que les noms
accompagnée de bon goût, un. pieux ecclésiastique de Jonas et d'Uannès sont identiques, c'est que saint.
avait compose un petit commentaire sur cesamien- Pierre est appelé tantôt Bnr-~ona, ti!s de Jonas, et
nes, intitulé f,a3/oMe~e savoureusedes 0 de J'Auen!, tantôt /if)us./oanni<fitsdt! Jûanhès. Le nom d'~n-.
jeu de mots peu digne des choses pieuses, mais excu- nés n'a qu'un 'ad de moins, qui a pu être négligé
sable sans doute à cause de la simplicité de fauteur. dans la transcription grecque.
915 D!CT!ONNA!REDES REUGMNS. 916
On appâte aussi obédience âne commis- OBLAT, en latin ~6~<t< offert. Autrefois,
sioa donnée à des religieux de desservir un lorsque dans une famille on destinait un en-
hénéGce ~dépendant ~'un chef d'ordre, sans fant à t'état religieux,'ses parents le me-
qa'its <o soient titulaires, et torsqu'~s sont naient dans quelque monastère, où ils le
t~évocabtes ad nutum. laissaient sous la conduite des moines. L'en-
Autrefois on donnait le nom d'obédience fant, élevé dans toutes les pratiques de la
aux maisons, églises, chapelles ou métairies vie religieuse, éloigné du monde et dei'air
où t'on commeltait des religieux pour les contagieux des vices, prenait aisément l'es-
desservir ou les faire valoir. prit de l'état auquel il était voué, -et n'avait
Sous l'empire de t'ancien concordat, on pas mêmel'idée d'un genre de vie plus doux
nommait pays d'obédience ceux qui n'étaient que celui de religieux. Cet usage était excel-
pas compris dans le concordat, et où le pape lent, dans un temps où les moines n'avaient
avait te droit ~te conférer les bénéfices va- presque aucun commerce avec te monde. Les
cants pendant huit mois de l'année. enfants ainsi élevés dans les monastères
Enfin, Je mot obédience est très-fréquent étaient appelés oblats, c'est-à-dire offerts à
dans tes communautés religieuses outre sa Dieu.
significatif'n propre d'obéissance, il y est en- On donnait aussi le nom d'oblat à un sé-
core employé dans une multitude d'accep- culier qui se dévouait au service de Dieu,
tions particuHères (1). dans un monastère à son choix, auquel il se
OHËtDIS, hérétiques musulmans qui ap- donnait avec ses enfants et ses biens, et dont
partiennent à la secte des Mordjis dont ils il devenait te serf. Pour marque de sa servi-
différent en soutenant que Dieu a la forme tude, on lui entourait le cou avec les cordes
humaine. Ces anthropomorphites tirent leur des cloches de l'église, et on tui mettait sur
nom de leur chef Obéid-at-Mokesib. la tête quelques deniers qu'il reprenait en-
OBÉISSANCE, un des trois vœux solen- suite et qu'il mettait sur l'autel. Les oblats
ne)s que prononcent les religieux et les re- portaientunhabit religieux, mais différent de
ligieuses, et par lequel ils s'engagent à obéir celui des moines.
à leurs supérieurs, dans <out ce que ceux-ci Le premier oblat dont il soit fait mention
ont droit de leur commander. Or ce droit dans l'histoire était un homme de qualité qui
radical est très-étendt) en certaines commu'- sedonna a l'abbaye deCtuny, avec sa f<*mme,
naotés, car ii s'étend a tout c<*qui n'est pas en ~8. On ignore son nom, mais celui de sa
interdit par la loi divine; cependant tes su- femme était Dode.–En 1022, une femme
périeurs n'e') doivent user qu'avec la plus noble, nommée dise, se donna au monas-
grande discrétion, et seulement dans i'int~- tère de Saint-Miche), elle et tous ses descen-
rétae t'nrdrett de t.a religion. dants, et, pour marque de cet engagement,
Les prêtres sécutiers promettent t'obéis- elle mit sur t'au~t un denier percé et le
sasca à leur ëvéque, mais sans en faire un bandeau de ~a tête.
v<BU; ce qui ne les engage pas moins en Tel était encore le titre d'un moine lai
conscience. que te roi mettait autrefois dans chaque abbaye
Cette obéissance est si nécessaire pour qui- ou prieuré dépendant de sa nomination. Cet
conque vit en communauté, qu'elle est re- obtat était chargé de sonner les cloches, de
quhe de tous ceux qui mè"ent une vie com- balayer l'église et la cour du couvent, et les
mtme. même parmi tes infidèles, comme religieux devaient lui donner une portion
dans les couvents de -djoguis, de bonzes, de monacale. Ces sortes de places étaient ordi-
taiapoins.dcdefwischs, etc. Bairemeot la récompense des soldats estro-
OBtT, du mot o6t'<i«, décès. Dans le style piés et inva~es; mais, depuis t'étabtisse-
ecctésiastique, on entend par cette expres- ment des Invalides, les pensions des oblats
sion une fondation de messes ou de prières ont été appliquées à une partie de l'entretien
pour le repos de t'âme d'un défunt, soit au de cet hôtel, où l'es défenseurs de la patrie
jour anniversaire de sa mort, soit à d'autres trouvent aujourd'hui une retraite pius con-
époques déterminées, ït y avait autrefois, venabtc et une récompense plus honnête.
dans l'église de Notre-Dame à Paris, un obit OBLATES, 1° religieuses d'un ordre ou
appelé t'o6:'<-M~, à cause d'une distribution d'une congrégation fondée par sainte Fran-
de sel qui y était faite. çoise, veuve romaine e~cs furent ainsi ap-
OBiTUAtRE. On appelte ainsi i'eccié- pelées parce qu'en se consacrant à Dieu
siastique -chargé d'acquitter un obit, ou ce- elles se servent du mot oblation, et non de
lui qui est pourvu d'un bénéfice vacant par celui de pro/eMfoH. Cet ordre fut approuvé en
la mort da précédent titulaire. 1M7 par le pape Eugène !V. On tes appelle
Obituaire est encore lé nom d'un registre aussi Co~oNHM.
sur tcquet sont inscrits tes obits fondés dans ~"On appe'iait encore <<)<e ou oblation,
un ~'hapitre ou -une église, ou celui dans le- dans l'ancienne liturgie, les pains dont on se
quel on tient note des~écès arrivés dans le servait pour te sact Hice de <s m~ssc. On dis-
chapjtf.e ou dans le monastère. Un nomme tinguait deux sortes d'oblates, c~t''s qui
plus communément celui-ci M~era~e. étaient réservées pour la consécration, et
~) t):)))s tes temps de schisme où il y avait deux cpmprenaMt'haiie ~cpten~iot~h'.J'AHama~nc, t~ Rf-
papes &ta fois, 'te motObédience servait désigner ))6meJnUo~ne,l~ Pologne, ~) )'j'u;e~.eD;)n''<)ta)!{,
les différents Etats qui reconnaissaient t'un ou t'autre ta Suéde, la f<')rw~ge ef )'A"g~C)erre;ftt'ot'~teMf~
pape. Ainsi, au ïtv'siôcte, pendant le grand schisme <<eC~me)XV~7,quicof))prbnnn le re~ederEuropë.
d'Occident, on distinguait t'o~dfMM d'(/r<'o;tt V/~
9n OBR CM 918
celles qne !co distribuait au peuple, pour dans des sociétés qu'ils appellent familles.
l'usage commun, cpmme on fait aujourd'hui La plupart ne font que les vœux simples de
le pain bénit. C'est du mot oblate que nous chasteté, de pauvreté et d'obéissance aux
avons fait celui d'oublie, donné autrefois au évoques dans. les diocèses desquels ils sont
pain eucharistique, et qui désigne aujour- établis, en y ajoutant celui de servir tes
d'hui un genre de pâtisserie. malades.
OBLAT10N. Ce terme est synonyme d'of- OBHtMO, c'est-à-dire la o{o!e~ ou la
frande. Dans t'Eg)ise catholique, il désigne: pMtMHft~; surnom de Proserpine, reine des
1" l'action dp prêtre qui. au çnmmenccmBnt enfers.
dju saçri.fice, oEfre le pain et le vin qui doi. OBSËCRATIO~S. prières et sacrifices que
vent être consacres quelques instants après; le sénat romain ordonnait dans les temps do
2° h:s offrandes volontaires faites par le peu- cajamiié. C étaient les duumvirs qui avaient
ple, à i'~ulet pu en dehors de l'autel, comme soia de tes faire exécuter.
u la quête, dans .tes troncs, à l'occasion de OBSEQUES, du .tatin o!)M~MttMM,déférence,
P.'tdmioistration des sacrements, ou de quet- bon ofS.ce; derniers devoirs que l'on rend
que autre cérémonie pie.use. 7o~ OFFER- aux morts. ~C! FUNÉB.A!LLES.
TOM); CFFBANDE. OBSERVANCE. On donne le nom de reH-
p OBLATS DE MARIE IMMACULEE.société ~MMj: de rO~ero~Mce a certaines commu-
de prêtres fondée dans le midi de la France, nautéa qui s'imposent la loi d'observer dans
par Msr Masenod. évoque deMarseifte, vers toute leur 'rigueur les règles monastiques
l'an 18~7. En 18~, p!usieurs d'entre eux se ou les constitutions de leur ordre, qui ont
vouèrent aux travaux des missions étran- été peu a peu mitigées. On distingue, l~les
gères. La compte maintenant plu- Pères </e rO<'Mrt;ottce régulière ou O~er~Mt-
sj~urs étabHsscments en Amérique, dans le tins, sortis de t'ordre de Saint-Fr.mçois, à la
Canada, à ia baie d'Hudson, chez les Atgon~ sujte de ia réforme de 1363 ils étaient dis-
quins, les Abbitibbis, et dans plusieurs peu- tingués en religieux delà petite Observance,
ptades de sauvages. et rejigieux de la grande Observance; 2° les
OBLATS DE SAINT-AMCROISE, congré- religieux de l'étroite O~rt-aMce, de l'ordre
gation de prêtres s&cutiers, établis à Mitan de Cîteaux 3° ceux de la ~t amdeObservance,
en 1578, parsajntChartes Bprroméo, arche- de t'ordre de la Merci t° ceux de la jjrtmt-
v.eque de cette ville. )!)s .furent ainsi appelés «ce jO~sertance des Frères Prêcheurs, ré-
parce qu'ils s'étaient offerts volontairement a. forme des Dominicains, qui s'jntroduisit en
ce saint prélat pour l'aider dans l'adminis- France en 1636. ®
tration do son diocèse, et exécuter tout ce OBSERVANTINS. ou re'ig'eax de l'Obser-
qu'il lui plairait de. lepr ordonner. Cette con- taHcet'ea'M~ere;nom donné à certains reli-
grégation, mise sous la protection de saint gieux de t'ordre de Saint-François, qui, sui-
Ambrois.e, fut approuvée par le pape Gré- vant l'esprit de leur institution, vivaient
goire XUL qu))em'accorda ptusieurspri- daps des ermitages ou dans des maisons
vi}egcs, e~teur attribua des revenus consi- basses et pauvres, par opposition aux rcli-
dérabtes. Les Obiats ne font point d'autre gieuxfranciscaias,<tu' suivaient une rêgte
vœu que celui d'obéissance à l'archevêque, mitigée et vivaient dans de grands couvems
qui les emploie soit à desservir les égHses, ces derniers étaient appctés Cptt!~Mf~. On
soit à donner des missions et des retraites, regarde sa<nt Bernardij) de Sienne comme
soit a diriger tc.s coUéges et les séminaires. le rcfarmateur de ~eux qui furent appelés
OBNONCtAHON expression employée Obser''aatins, en 1~19.
par tes augures romains. S'il arrivait que Les réformes de cet ordre .s'étant mutti-
ceux-ci remarquassent au ciel quelque signe ptiées, Léon X, .en 1517, tes réduisit toutes
sinistre, its faisaient dire ~t6ttt(H<fa6oM) à à une, sous Ja dénomination de J''raKc~catn<
celui qui tenait les conciles Alio die, à un réformés, et permit à chacune d'avoir son
autre jour. Cette facuttc, dont les augures général. Les Observantes de France furent
abusaient pour conduire tes auaires ~) ~eur appelés jCot'~e~e~, de la corde qui leur sert
gré, tour avait été donnée par les lois ~Eua et do ceinture. Parmi les Observantins, quel-
Fusia, et leur fut retirée,cent ans après, par ques réformes plus séy&res se sont mainte-
tatoi Ctadia. nues, malgré l'union fa'te par Lëon~, on
OBODA8. diec des anciens Arabes, adoré sesontétabHes depuis; on appeHeceux-cj[
princip:)!ement par les Nabathéens. H est O&MfMM~t~ de l'é troile O~oaM~ on dis-.
probable qu'il n'était autre qu'un roi de ce tingue parmi eux les ~raMC)M;a!7M~~c/MUM~
peuple, dont parte l'historien Josèphe, qui d'Hspagne.
vainquit une armée <!e Juifs, l'an 92 avant OBSESSION.
Les démonpgraphes distin-
Jésus-Christ. H fat mis après sa mort au guent l'obsession de la possession, et d6S-'
rang des divinités. L'orthographe exacte de njsseat la pr.emMre~ t'fÈtat où le démon, san9
son nom serait Abd-Waad. entrer da.ns te corps d'une personne, 1~
OBUËGONS, religieux espagnols qui ap-' tourmente et /'p&sedc,au dehprs. a pca près
partiennent au iiers ordre de aajnt-François. comme un importun qui suit et fatigue ua
Ils ont été fondés par Bernardin Obrégo~, homme doat il a résott) de .tirer quelque
gentilhomme de Madrid. On les appelé en- chose. Les marques de l'obsession sont
core Minimes infirmiers, parce qu'ils se con- d'être étevé en t'air, et ensj)i)e d'être rejeté
sacrent au ser~fi-B des .atiénés et des autres à terre avec forfe, sans tou~efofs en être
malades. Ils vivent dans les hôpitaux ou blessé de parier des langues étrangères
9i9 D)f TtONNAtREDES RELIGIONS. ~o
qu'on n'a jamais apprises de connaître et OCCUPO, surnom que Pétrone donne à
de prédire les choses cachées, d'exécuter des Mercure, sans doute parce qu'il est consi-
œuvres qui surpassent tes forces naturelles déré comme le diea des voleurs, qui aliena
de la personne obsédée, de faire des contor- occupant.
sions extraordinaires, après lesquelles -les OCÉAN, premier dieu des mers, ou p!nt6t
membres reviennent dans leur état normal, la mer elle-même Les Grecs
personnifiée.
sans. violence et sans efforts, etc. le diraient fils du Ciel et de la Terre, et le
OBY (VtE)LMRB DE L'), idole des Tartares considéraifnt comme le père des dieux et de
Ostiaks qui habitent sur les rives det'Ohy. tous t<*sêtres, parce que, suivant le système
JI est de bois et il a un groin armé d'un de Thalès, l'eau ét;)it la matière première
crochet de fer, pour marquer qu'il attire le dont tous les corps étaient formés, ou parce
poisson cle la mer dans )'0by. Ses yeux sont que l'eau contribue plus à elle seule à la
de verre, et sur la tête il a deux petites cor- et au développement des corps
production
nes. Dans le temps que les glaces se fondent que les autres étéments. « !t est vraisembla-
et que les rivières débordent, les Ostiaks
ble, dit Noct, que parmi les Titans il y en
vont en foule lui demander une heureuse eut un qui porta le nom d'Océan. Par là on
pêche. Si le succès a répondu à leurs espé- explique à la lettre 1° ce que dit Homère,
rances, on lui offre les prémices de la pê- que les dieux tiraient leur origine de l'Océan
che à cet eUet on prépare un grand festin, et de Téthys; 2° ce que dit le même poëte,
et avant de toucher aux mets, on lui frotte que les dieux allaient souvent en Ethiopie
le groin avec de la graisse, et après le re- visiter l'Océan, et prendre part aux fêtes et
pas on reconduit l'âme du dieu en frappant aux sacrifices qu'on y faisait allusion à un
l'air avec des bâtons. Afin de faire participer ancien usage des habitants des bords de t'O-
toute la population aux bienfaits du dieu, céan atlantique,
d'un endroit à l'autre sur qui, au rapport de Diodore,
on le transporte célébraient dans une saison de l'année des
les rives du neuve: cette translation a lieu fêtes solennelles 3° ce que l'on raconte de
tous les trois ans, dit-on, dans une barque Junon, élevée chez l'Océan et Téthys, parce
destinée à cet usage, et elle est faite avec
que véritablement Rhéa t'envoya chez sa
beaucoup de solennité. Si cependant la pêche belle-soeur, pour la dérober à la cruelle su-
n'a pas été heureuse, on charge l'idole d'in- perstition de Saturne ce que dit Eschyle,
jures et d'outrages, on lui ôteses habits, on que t'Océan était l'ami intime de Prométhée,
la fouette, on la jette dans la boue, comme frère d'Atlas. D'anciens monuments nous
un dieu méprisable, sans force et usé de l'Océan sous la figure d'un vieil-
représentent
vieiiïesse. lard assis sur les ondes de la mer, avec une
OCCABE, ornement de cou et de bras, col- pique à la main, et ayant près de lui un
lier ou bracelet garni de pierres précieuses, monstre marin. Ce vieillard tient une urne
et d'où pendaient de petites chaînes, que et verse de l'eau, svmbole de la mer, des
portaient les sacrificateurs dans les cérémo- fleuves et des fontaines.–Ce que-les Grecs
nies éclatantes, et surtout dans celle du disaient de t'Océan, les Egyptiens le disaient
Taurobole. du Nil, qui portait ce nom chfz eux, et où
OCCASION,divinité allégorique des Ro- les dieux avaient pris naissance. »
mains elle présidait au moment le plus fa-
vorable pour réussir. Les Grecs en avaient OCEANtDHS, nymphes de la mer, filles de
fait un dieu qu'ils nommaient l'Océan et de Téthys. On en compte jusqu'à
KKtpof, et trois mille.
qu'un poëte disait être le plus jeune des fils
de Jupiter. Fot/. CÉRUS. Les Eléens lui OCIIIDION,. dieu des Rhodiens c'était un
avaient érigé un autel. de leurs anciens rois qui fut divinisé après
On représentait sa mort.
l'Occasion sous la forme
d'une femme nue, chevelue par devant et OCTAËTËÏUDE, nom d'un cycle ecclé-
chauve par derrière, un pied en t'air et siastique de huit ans, qui servait à régler
l'aulre porté sur une roue tournante. Ces l'époque où devait finir le carême et com-
symboles nous apprennent que l'occasion mencer la fête de Pâques. On assure que
est fugitive, qu'elle nous échappe rapide- saint Denys en est l'auteur. Ce cycle était
ment, qu'il faut savoir la saisir au passage, connu des chrétiens des premiers siècles,
et qu'une fois passée, il n'y a plus aucun même avant celui qui fut dressé ou composé
moyen de la retenir. par saint Hippolyte, discipte de saint Irénée,
OCCATOR.dieu romain qui présidait aux qui du reste ne semble être qu'un octaété-
travaux de ceux qui hersent la terre pour ride doublé.
en.rompre les molles et couvrir le grain. tt paraît que les anciens Grecs connais-
Le ftamine de Cérès l'invoquait en sacriGant saient aussi FOctaétéride, ou terme de huit
à la déesse. ans, au bout desquels ils ajoutaient trois
OCCIDENT (EGLISE D'), nom donné à l'E- mois et que ce cycle fut en usage jusqu'à
glise tatine, par opposition à l'Eglise d'O- l'invention de celui de dix-neuf ans par
rient qui se compose des Grecs, des Syriens, Méthbn.
des Arméniens, des Coptes, des Ethiopiens OCTAVE. On appelle ainsi dans l'Eglise
et de tous les autres chrétiens orientaux. un espace de huit jours consacrés à la célé-
OCCOPIIIN, un des douze grands dieux bration d'une fête, dont te'premier et le der-
des anciens Prussiens. C'était une émana- nier sont les pius solennels ce qui a eu lieu
tion de ~cAteay.r<M? ou du Soleil. à l'imitation des Juifs, qui célébraient leurs
92< ODI ODI M22
grandes fêtes pendant huit jours. Telles sont demeure ordinaire, où il récompensait ccm
les octaves dei'Epiphanic,de l'Ascension de qui étaient morts les armes à la main. Aussi
,Notre-Seigneur, de la Fête-Dieu, de t'As- les amis et les parents de ceux qui péris-
somption de la sainte Vierge, de la Tous- saient dans les combats leur criaient
saint, etc. Les fêtes de Noël, de Pâques et_de « Puisse Odin te recevoirl puisses tu aller
la Pentecôte, ne sont pas des octaves propre- joindre Odin. » On implorait le secours de
ment dites, car elles ne durent que sept jours. ce dieu dans toutes les guerres et c'était à
Le huitième jour est appelé proprement lui 'que les vœux des deux partis s'adres-
oc/ot'e les jours intermédiaires sont dits saient. On croyait qu'il venait souvent lui-
pendant l'octave on les distingue par leur. même dans'ta mêtée, ranimer la fureur des
ordre numérique. combattants, frapper ceux qu'il destinait à
OCTOBER, cheval que les Romains immo. périr et emporter leurs âmes dans ses de-
laieilt tous les ans au dieu Mars. dans te mois meures cétestës. On voit, par des inscriptions
d'octobre. Le rite exigeait que sa queue fut sépulcrales et par des espèces d'oraisons
transportée avec tant de vitesse du champ de funèbres qui subsistent encore, que, dans
Mars, où on la coupait, jusqu'au temple du certains pays septentrionaux l'usage était
Dieu, qu'il en tombât encore des gouttes de de recommander en ces termes les âmes des
sang lorsqu'on la mettait sur le feu ~e l'autel. morts â0din:((0din te garde, cher enfant,
ODACON.étremythologiquedesChatdéens: ami fidèle et bon serviteur, o Nous avons un
c'est un des quatre Oannès sortis de la m~r cantique funèbre, dans lequel le roi Lr)dbr"g.
Erythrée. suivant Bérose etApoHodore:son fameux par ses exploits, se fét'cite de ce qu il
corps était en partie d'un homme et en partie va bientôt aller dans le magnifique palais
d'un poisson. Celui-ci parut sous le règne d'Odin, boire de ta bière dans le crâne de
d'Kverodach, dont) époque est fort incertaine. ses ennemis «Aujourd'hui les dieux me
Odacon est sans doute la même divinité que réclament, dit ce guerrier .intrépide, dans la
Z~n~oM, le dieu poisson car les deux noms fosse aux serpents it ne faut pas ptrurer la
sont identiques. Fo< DAeoN. mort. Je vais bientôt -ttteindre le but. Les
t CDU ou WoDD, idole que Mahomet, dans déesses envoyées par Odin m'appettent dans
le Coran suppose avoir été adorée par les la patrie des braves dans les salles du Val-
contemporains de Noé .conjointement avec ha)ta. Dans le palais é)evé des dieux, je vais
Soa, Yaghouth,Yaouk et Nesr; il est très- boire de la bière avec les Ases. Le temps
probable que ces divinités étaient encore de ma vie est écoulé, je meurs en souriant. »
vénérées de son temps et qu'it met un dis- Fot/. VALHAt.LA.
cours à leur sujet dans la bouche du pa- Deux corbeaux sont toujours placés sur
triarche, afin de faire plus d'impression sur les épautcs d'Odin, et lui disent à fortifie
son peuple. Zamakhschari, commentateur tout ce qu'ils ont entendu ou vu de nouveau.
arabe, dit que Wodd était te ciel représenté L'an s'appelle llugin l'esprit et l'autre
sous la forme humaine; que Soa avait la Munnin, la mémoire. Odin tes tâche tous les
figure d'une femme; Yaghouth, la forme d'uu jours, et, après qu'ils ont parcouru le monde,
lion; Yaouk celle d'un cheval, et Nesr, celle ils reviennent le soir vers t'ht'ure <tu repas.
d'un aigle. Le même auteur ajoute que plu- C'est pour cela que ce dieu sait tant de chu-
sieurs écrivains pensent que ces noms sont ses, et qu'on l'appelle le di<'u des corbeaux.
ceux de quelques grands hommes dont on Odin avait à Upsat un tempte magnifique
adorait les statues. don) te toit était entouré d'une chaîne d'or,
Ot)EH, dieu de la mythologie Scandinave, et un autre en Islande où on arros nt les
époux de Fr'*ya qui pleure sans cesse son assistants avec le sang des victimes. D'abord
absence. ~oy. FREA ou FRETA, et HonER. on n'offrit à ce dieu que les prémices des
ODtN, législateur et conquérant deii peuples fruits de la terre; ensuite on lui immota des
du Nord; deifiéaprès samort, peut-être même animaux, et enfin on lui sacrifia d<'s hommes,
pendant sa vie, il fut confondu avec Allfader, des enfants de rois, et quelquefois des rois
le père tout-puissant et le plus grand des mêmes. La manière la plus ordinaire d'ac-
dieux. L'Edda le déunit ainsi « t) vit et complir ces affreux sacrifices était de cou-
gouverne pendant les siècles, dirige tout ce cher la victime eutre deux-pierres énormes
qui est en haut et tout ce qui est en bos, ce où etteétait écrasée, et du plus ou moins d'im-
qui est grand et ce qui est petit. H a fait le pétuosité avectaquefte le sang jaillissait, les
ciel, l'air et l'homme,qui doit toujours vivre, prêtres inféraient te succès que devait avoir
et, avant qnc le ciel et la terre fussent, ce l'entreprise qui faisait l'objet du sacrifice.
dieu était déjà avec les géants. C'est le dieu Les savants s'accordent à regarder la r<
terrible et sévère, le père du carnage, le dé- ligion odinique comme une réforme importée
poputateur. l'incendiaire, l'agile, le bruyant, dans l'ancien culte du Nord qui reconnaissait
celui qui donne la victoire qui ranime le Thor comme le dieu souverain et qui se rap-
courage dans le combat, qui,nomme ceux prochait davantage du système druidique.
qui doivent être tués sur le champ de ba- On suppose que cet être mystérieux Odin,
taille. » On voit qu'Odin était en même était originairement roi des Ases, peuple des
temps le Jupiter et le Mars des Scandinaves. bords de la mer C<)'-pienne. Contemporain de
Ceux qui allaient combattre faisaient vœu de' Mithridate, il fut sur le point de s'allier avec
lui envoyer un certain nombre d'âmes qu'Us lui coiltre Home; mais la mort du roi de
lui consacraient. Ces âmes étaient te droit Pont vint déranger ses projets, et dès tors il
d'Odiu, et il les recevait dans le VaihaHa, sa ne songea ptus qu'à occuper l'esprit betti-
923 DfCTiO~AmE DES HELtGtONS. 924

queux de ses peuples en faisant la conquête biigca à défendre le pay§ contre les ennemis
de la Germanie. Aidé des conseils du philo- et attire les sacritices dus aux dieux. Par-
sophe Mimer, et de ceux de Frigga ou Freya, tout suts'accômmoder aux idées religieuses
son épouse, ce fut pendant cette migration du pays, et c'est ainsi qu'il n'abolit point le
qu'il donna aux Ases la religion qu'il rêvait sacrifice'tes prisonniers. On connait la prière
depuis si longtemps, et dont il devait être le que les Saxons lui adressèrent, lors de leur
principal personnage. On ne saura jamais dernier effort pour résister aux armes victo-
;!vec certitude, dit M. Le Bas, si l'on doit voir rieuses de Chartcmagne Saint et grand
dans Odin, le Dccscnu.s ou Cceneu~dont par-' Wudan (c'est la modification allemande
lent Strabon et Jornandès, et qui, au temps d'Odin). sois-nous en aide à nous et à nos
de la dictature de Sylla, vint chez le roi des princes Wittekind et Ketta, contre le mé-
Gètes. Byrebistes, obtint, avect'amitié du chant Chartes! Fi le boucher! Je te donnerai
roi, un pouvoir égal à celui de ce monarque, un ure, deux brebis et le butin. Je t'immo-
étendit la domination des Gètes sur une lerai tous les Francs sur ta sainte montagne
grande partie de t'AHemagne, donna des du Hartz. a
)ois, enseigna la philosophie, la morale, ta Odin parait avoir été au commencement
physique et t'astronomie. et fut regardé adoré comme té dieu du snteit; mais.paf
comme la résurrection de Zamotxis. Ce dont suite d'une révolution ou d'une réforme
il faut convenir, c'est que toutes ces données survenue, à ce qu'on pense, ~n sièflo envi-
s'appliquent assez bien à l'Odin du Nord. a ron avant Jésus-Christ, il devint te dieu su-
H introduisit les lettres runiques dans les prême, le chef invisible d'une théocratie
centrées septentrionales, enseigna une cos- puissante, et son culte était répandu dans
mogonie nouvelle, et une morale qui, il faut presque toutes les contrées du Nord, à t'Épo-
le reconnaître, est plutôt celle d'un aventu- que où commencèrent les missions. On
rier adroit que celle d'un dieu. Pour première croit entrevoir qu'un chaman, ou chef d'une
hase, tesuicideyétaitconsacré.etqniconque cotonie de prêtres, venu du Caucase, se fit
mourait de sa mort naturelle emportait la passer pour une incarnation du dieu du so-
réputation d'un lâche, et devait mériter les sei), que son but fut dans le principe d'ex-
peines de l'enfer.. pnfscr entièrement les vieilles divinités et de
Odin était arrivé sur les bords de la Bal- Ïonder une théocratie nouvelle, mais que les
tique l'ancienne patrie des peuples scan- peuples se montrant trop attachés à leur
dinaves il y était venu, lui douzième et culte primitif, un système mixte fut formé,
bientôt lui et ses compagnons se donnèrent où l'antique retigion trouva sa place près
pour des incarnations des anciens dieux du d'Odin qui, n'ayant pas entièrement réussi
pays. tt sut profiter habilement de l'humeur sur la terre, se fit le mnitre de l'avenir et
guerrière des Scandinaves, bien qu'il ne soit par ce moyen arriva pins tard à ses fins. B
pas fait mention des faits d'armes par les- '~ot/. OTms.
quels il put s'illustrer lui-même; mais il sa- ODORIH, déesse des pdeHrs, chez les Ro-
vait imposer a la multitude par une langue mains.
poétique et énigmatique, dans le goût orien- OEGER, dieu de la mer chez 'les anciens
tal, et il possédait toutes les ressources de la Scandinaves.
sorcellerie, par taquettc même encore au- OEIL. L'cfil humain était, suivant Plutar-
jourd'hui, tes Chamans en Sibérie, et les que,un des symbolesd'Osiris c'est pourquoi
Angekoks chez les Groënjandais exercent l'on trouve quelquefois sur les monuments
une si grande influence. « II sait, dit l'an- hiérogtyphiques un œil à côté de la tête de
cienne Edda, guérjr.tes maladies, émousser ce dieu. D'autres disent que cet œit était con-
te glaive de l'ennemi, fairetomber tes chaînes sacré au soleil, parce que cet astre jette ses
des prisonniers..Son regard retient ta flèche regards de tous côtés les poètes en effet
dans l'air, il fait retomber les imprécations appellent le soleil t'feii de Jupiter, et les La-
sur ceux qui en prononcent contre lui. Par tins Cœ~pM;, qui regarde le ciel ou du haut
ses charmes il éteint la flamme et amortit la du ciel.
haine dans Je cœur de ses ennemis, il com- OEILLADE~ ou ~t~ueMce dtt mauvais a?<<.La
mande au vent de la mer, il apaise les va- plupart des peuples anciens et modernes ont
gues. Son seul regard est un charme puissant élé persuadés que les regards avaient une
qui maîtrise tes esprjts malins. Jt sait rendre vertu dangereuse et maligne, qu'on ne pou-
la vie à un homme pendu; qu'.i! jette quel- vait conjurer qu'au moyen de cérémonies
ques gouttes d'eau suruncnfont nouveau-né, particuHcres.
et celui-ci devient invu.tnéfapte. Enfin, s'il 1° Les Grecs employaient, pour prévenir
veut posséder seul le cœur d'une jeHne fille la malignité des regards, ptu.sieurs prati-
aux bta.nches mains, il sait à son gré capti-~ ques, telles que de se tavela tête, d'y atta-
ver ses pensées, » cher la figure d'un œil, etc. suivant AL Co
« Odin, continue M. Le Bas, réussit com- ray, ces pratiques sont encore en usage dans
ptéLeojent en Danemark mais en Norwége, la Grèce moderne.
t'ancien cuHe de Thor se maintint presque 2" Les Romains invoquaient, contre la
sans altération; en Suède, où il avait hati le fascination du regard un dieu nommé Fas-
premier temple à Sigtuna sur le lac Mœtar, cinus, dont la représentation'etait attachée au
un de ses compagnons fui succéda. ti se fit co)) des enfants et suspendue sur la tête des
payer un impôt personnet, que l'on appela triomphateurs.On .connaît ce vers deVirgjte:
l'impôt des nez, et moyennant lequel il s'o- Nescio quis tfMrM oc[t<f)imtAi ~o:rtM<o~M.
925 OEI OEU 9~.G
« J'ignore quel est l'ceil qùi fascine mes sons en sont susceptibles, et que c'est ta cause
tendres agneaux." » de leur dépérissement delà vient la c"u*
3° Les Arabes avaient coutume, dans le tume de mettre dans les champs et dans )cs.
même but, d'employer une.cordelette blan- jardins des vases ronds blanchis à la chaux
che entourant la tête, et qu'ils nommaient et marqués de ptusjeurs points noirs on
/tacn&. a Au Caire et dans toute l'Egypte, dit tes suspend au haut d'une perche, afin
M.Marcet,dès qu'une'femme, soit du peuple, qu'attirant de prime abord les regards des
soit de la haute classe, voit un étranger jeter, passants les propriétés soient préservées
même par hasard et sans intention, te moin- de t'infttUM)ce maligne des regards. Voy
dre regard sur son enfant, elle s'empresse AnATTt, FASC!!sus, etc.
de )e soustraire à sa vue, pour le mettre à OELLO, non) que les Péruviens donnaient
l'abri de la malignité du clin d'oeil. Dans ces à des matrones du sang royal, qui, sans se
mêmes contrées, le spécifique le plus en re- vouer, comme les vierges du Soleil, à la vie
nom parmi le vulgaire pour préserver de claustrale, vivaient dans la retraite et la
cette malignité, c'est un morceau de drap chasteté, au sein de leurs maisons, dont
écartate suspendu au front, de manière à elles ne sortaient que pour visiter leurs pro-
tomber entre les deux yeux de l'enfant. Le ches parentes, quand celles-ci étaient indis-
plus sûr effet de cette amulette est d'irriter posées, ou en couches, ou qu'il était ques-
continuellement les organes de la vision et tion de donner un nom et de couper les che
de multiplier outre mesure te nombre des veux à leurs aînés. La chasteté de ces fe'
aveugles', des borgnes, ou tout au moins des mes et leurs vertus domestiques leur atti-
louches. Grâce à la .présence continuelle- raient la plus grande vénération et leur
ment inévitable de ce lambeau rouge, atti- assuraient de grands privilèges. Si on eût
rant invinciblement les rayons visuels, à remarqué dans leur conduite de l'hypocrisie
l'irritation succède l'inflammation d'abord ou qu'eues eussent trahi leur serment de
partielle, puis générale des membranes; vivre dans la continence, elles étaient alors
des larmes acres siHonnent l'orbite avec des brûlées toutes vives ou jetées dans une fosse
douleurs de plus en plus croissantes des aux lions.
points ulcérés s'implantent dans les vais- OE~STËRIES, fête que les jeunes Athé-
seaux variqueux de là érosion des tuni-" niens célébraient lorsqu'ils entraient dans
ques oculaires ulcération générate des- l'adolescence, ayant de se faire couper pour
truction comptètc de l'organe yisuel. » la première fois la barbe et les cheveux. Ils
~° Les Hindous redoutent à tout âge, et apportaient dans le temple d'Hercule une
dans toutes tes circonstances de la fie )'iu- certaine mesure de vin, en faisaient des li-
fluence du mauvais <B)t. C'est pourquoi tes bations, et en curaient à boire aux assis-
cérémonies établies pour la détourner font tants. Ce n'était qu'aptes ces cérémonies
partie intégrante des divers actes du culte ou qu'ils étaient reçus dans }eur curie.–On ap-
de la vie civile. La manière la plus commune pelait encore a'Kt.~nele vase avec lequel on
d'obvier à la malignité de l'œHtade est de .faisait à Hercule des libations de vin (e~oc).
promener à la hauteur du visage de la per~ OENOMANCIE, divination par te viu (o~-
sonne qu'on veut préserver une lampe faite voy). Elle ayaiti'eusoitpar l'inspection de la
de pâte de farine de riz, dans .laquelle ou couleur, soit par la dégustation, et l'on ti-
verse du beurre liquéfié, ou à son défaut rait des inductions de son aspect ou de son
un vase d'eau rougie avec du safran, du goût. Les Perses passaient pour être fart at-
vermillon ou une autr.e substance. Cette tachés à ce genre de divination.
cérémonie est toujours exécutée par de vieil- OENOSPONDES, sacrifices dans lesquels
les femmes, qui ont grand sdin de jeter on faisait des libations de vin.
cette eau quiaainsi reçu toutes les influences OEON!ST!CE,OEO~OMANCIE,ouOno!<os-
pernicieuses. Ene a lieu principatemcnt tor$ copM, }'urtdedeyiner les choses futures
de l'initiation des jeunes Brahmatcharis et par le vol des oiseaux (o~ o;j, leur ch.nnt,
dans les mariages. Dans cette dernière occa- leur ptus ou moins d'appétit en prenant leur
siou, it arrive aussi que po~r parvenir au nourriture. Les ~pmatas t'appelai'cnt ~t~M? e,
même but, on déchire une tojte en deux de- ou ot~p!'<:e.
vant les yeux des époux, et on en jette les OEOj~OPOLE, nom que]es Grecs donnaient
morceaux des deux côtés opposés ou bien à ceux qui prédisaient l'avenir d'après )'ins-
on se contente de faire voltiger trois fois cette pection du yo) des oiseaux t'~uditiou do
étoffe devant leurs yeux, et on la jette, leur chanL, etc. C'était ce que le~ ~o~ains
comme imprégnée du venin de l'envie. D'au- .appetafent ou~Mt'M..
tres fois on attache à Lt tête des mariés cer- OES, difi~te des anciens Baby~oniBns,
tains certes mystérieux. qui oiait moitié homme et mpitié ppisson.
Les Indiens sont tellement persuadés de On croit que c'est Je même per:0t)n;jge
l'existence tjes maténces qu'ils y rapportent qu'0anMM.
leurs matatiies~ et. surtout celles de leurs OETOSY~OS, nom du dipu So~f:i~ ,cl)ej: ks
enfants. C'est pourquoi ils sont presque Scythes, d'apjés Hérodote. Ce n~! est
toujours occupés à fair~e des pratiques su- sanscrit, j4!tasu) ~<, briHant soleil.
perstitieu'.es pour rompre ce charme. Non- OECF,syn)ba)c mystefi~ux~u'on rctronyc
~eutement ils croient que les hommes y sont dan~ plus~purs cosmo~nies antiques,c~a<ue
exposés mais encore ils pensent que les cmhtcme du monde et de sa création.
arbres, les fruits les semences et les mai- 1° Les Egyptiens représentaient Ct'.nef ou
327 NCT!OK~A~E DES REDCiO~S. M8

Chnouphis, le démiurge, avec un œuf qui ténèbres ni lumière, ni humide ni sec, ni


lui sortait de la bouche; de cet œuf était né chaud ni froid mais tout cela ensemble et
un autre dieu qu'ils nommaient Phtha, et les un tout sans forme; ou plutôt ayant la forme
Grecs 7~ep/!<B~<o~(Vulcain). Cet œuf était .d un <B;< immense. H sortit ensuite <te
pour eux le symbole du monde primitif, en- lui-même un être aux deux sexes, qui fut le
core renfermé dans la volonté du Créateur, principe de tout, et qui commença par sé-
ou du moins à l'état de chaos ou de matière parer les quatre éléments qui forma ensuite
première; car, de même que dans ('œuf avec deux de ces été'nents te ciel et avec
n'existe pas encore le corps de l'oiseau, mais les autres la terre; et porta participation de
hicn la matière et les forces vitates propres ces étéments naquirent tous les êtres. Les
a le former, et que l'animal en sort en son Grecs respectaient trop Orphée pour négliger
temps ainsi, dans cette première masse, une de ses principales i'iées ils la dévelop-
chaos informe, le monde n'était pas encore pèrent. Au commencement, disaient-ils. rien
ordonné tel que nous le voyons maintenant; n'existait hors la divinité. Tout ce qu'éclaire
le monde dans sa signification propre, n'y maintenant la.lumière du jour était nuit:
était pas en acte, mais en puissance, puis- celle-ci régnait sur cet espace où sont con-
qu'il y avait sa matière ainsi que les forces tenus tous tes êtres. Enfin un ŒM/'parait; la
qui devaient la disposer et qu'il devait se nuit le couvre de ses ailes l'Amour, fils
montrer en son temps. La première appa- a!né du Père de toutes choses, seconde ses
rition qui sortit de cet œuf fut Phtha, le feu soins t'œufest fécondé, il s'ouvre le soleil
<)!) la lumière. et la iune en sortent, ils vont régner au haut
II semble que l'on retrouve dans ce mythe de l'empyrée; les corps plus pesantss'abais-
une réminiscence des livres saints. L'œuf, il sent, ils forment la terre et toutes ses dépen-
est vrai, n'y est pas. nommé; mais le récit dances. Alors la nuit éternehe fait place à la
genésiaq"e nous représente l'esprit de Dieu tumièrc elle se retire au delà des régions
générateur et vivifiant, couvant sur les eaux, de la lumière, et chaque soir elle en revient
selon la signification Httérate.du mot. hé- pour couvrir de ses ailes 'ténébreuses tout
breu merahepheth; et la première manifesta- ce qui respire, pour réparer les forces des
tion de la création fut celle de la lumière, mortels, pour donner naissance à de nouvel-
or, ou du feu, ur. les générations.
Suivant un autre symbole rapporté par 5° Les Hindous avaient aussi modifié à
Hérodote, Osiris avait renfermé dans un leur façon le symbole de t'œuf primitif. Lors-
œuf douze figures, pyramidales blanches que la divinité créatrice, après s'être réduite
pour marquer les biens infinis dont il vou- à la petitesse d'une goutte de rosée, veut
lait gratifier les hommes mais Typhon, son reproduire le monde, elle devient elle-même
frère, ayant trouvé le moyen d'ouvrir cet œuf, d'abord de la grosseur d'un grain de sénevé,
y introduisit secrètement douze autres pyra- puis elle atteint le volume d'une perle, et
mides noires, et par ce moyen le mal se enfin celui d'un œuf, dans lequel les cinq
trouva toujours mêté avec le bien. C'est par éléments prennent ensuite naissance. Cet
ce symbole que les Egypliens expliquaient œuf a sept coques ou enveloppes, l'une sur
l'opposition des deux principes du bien et du l'autre, semblables à des pellicules d'ognon.
mal qu'ils admettaient. De cet oeuf sortent le feu et t'air le feu s'é-
2° Les Phéniciens, selon Phrtarque, recon- lève en haut, l'air prend une direction con-
naissaient un dieu suprême, qu'ils représen- traire par ce moyen l'œuf s'ouvre et se di-
taient dans leurs orgies sous la forme d'un vise en deux parties la partie supérieure,qui
œuf. LesChatdéens a valent ta mêmedoctrine; est d'or, forme le ciel; et la partie inférieure,
la forme ovoïde avait chez eux une signifi- qui est d'argent, forme la terre. Comme cet
cation hiératique; dans leur cosmogonie, œuf a sept coques, quand il vient à être ou-
d'après les documents que Sanchoniaton vert, il se trouve quatorze demi-coques, sept
nous a conservés, le monde est représenté supérieures, qui forment les sept cieux, et
sous la forme d'un o'M/ et c'est d'un œuf que sept inférieures qui deviennent les sept terres.
la création est sortie. Le fœtus et l'albumen restent dans la moi-
3° Les Persans avaient un mythe sembla- tié inférieure, et servent à former les mon-
hie à celui de i'œuf d'Osiris. Ormuzd, le bon tagnes et les mers, la foudre et les nuages.
principe, après avoir créé les six bons génies, Suivant la doctrine de l'Aitaréya-Opani-
qui formaient a veciui les septAmschasp;:nds, chada, t'œuf en s'ouvrant donna naissance
créa en outre vingt-quatre dieux qu'il plaça au ~OMtOt(C/Mt,ou homme primitif, l'homme
dans un <BM~,pour en éclore en leur temps cosmique, le corps subtil de l'univers; sa
mais Ahrimane, de son côté, créa vingt-qua- bouche s'ouvrità t'instant, et laissa échapper
tre esprits mauvais qui percèrent i'œut, s'y un son le dieu de ce son est le dieu du /e«,
introduisirent et se mêtèrent avec les bons qui parut le premier entre les dieux de l'u-
telle est la source des biens et des maux qui nivers. Le Pouroucha est la nature dans la-
se partagent l'univers. quelle a pénétré l'esprit, qui prend la figure
~° Orphée porta en Grèce la conception du monde sous forme organique. Les rap-
égyptienne de t'œuf primitif, comme nous ports, dit M. d'Eckstein, sont établis sur l'é-
l'apprenons de saint Ctément d'Alexandrie. chelle suivante. Ue la bouche sort la parole,
« Selon Orphée dit-H exista d'abord le de la parole le dieu du feu. Des narines sort
chaos éternel, -immense, non engendré, et la respiration, de la respiration le dieu de
d'où sont sorties toutes choses. li n'était ni l'air. De l'œit sort le regard, du regard le
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929~ CFA OFF MO
dieu du soleil. De l'oreille sori t'ouïc, det'omo a coutume de mettre les vieux Ofawaï
le dieu de l'espace. De la peau sortent les che- dessus des portes des maisons, sous un pc-
veux, des cheveux le dieu des végétaux. De tit toit; les pauvres. gens, faute d'un en-
là poitrine sort le cœur,du cœur le dieu de la droit plus convenable, le mettent dans le
lune. Du nombril sort to souffle qui dévore, creux d un arbre. On traite de la même ma-
de ce souffle sort le dieu de la mort. De l'or- nière les Ofawaï des morts, et ceux que l'on
gane générateur sort la semence, de la se- trouve sur le grand chemin.
mence le dieu des eaux. Ainsi la nature pre- Les Kanousis envoient tous les ans une
v
mière disparait pour faire place à un tout grande quantité de ces Ofawaï dans toutes
organique, conçu dans les eaux (car l'œuf les contrées de l'empire, pour la commodit.6
avant de s'ouvrir était porté sur tes~ëaux gé- de ceux qui n'ont pas la facilité de faire le
nératrices produites par le Créateur), sorti pèlerinage d'Ize. Ceux qui sont chargés de
des ténèbres, et qui est la nature pénétrée les vendre se rendent dans les grandes vil- l'
par l'esprit. les, vers la fête du nouvel an car ils peu-
ORDFS. Les Romains et les Grecs offraient vent alors s'en défaire avec profit. Ils vendent
des œufs aux dieux, quand ils voulaient se en même temps des almanachs nouveaux,
purifier. Us en mettaient aussi dans les re- imprimés à Ize par autorisation du Mikado
pas des funérailles pour purifier tes morts. ou Daïri. On peut se procurer l'un et l'autre
Les anciens croyaient que, lorsqu'un œuf pour un prix modique mais les gens riches
couvert de cendres chaudes venait à éctater en' donnent volontairement un prix bien
ou à crever, cet accident était de mauvais plus élevé pour avoir une ptns grande part
augure soit à la famille, soit à celui pour. aux suffrages de l'établissement religieux
lequel il était apprêté. qui les fournit.
OEUVRE. On appelle ainsi la fabrique et OFEOU FEOU MAITERAI, ancienne di-
le revenu d'une église, destiné à la cons- vinité des Taïtiens: elle était engendrée de
truction ou à la réparation des bâtiments la nuit et devint J'épouse du dieu Taaroa.
et à l'entretien du service. On donne le OFE-OUNA, paradis particulier, qui, sui-
même nom à un siège ou banc placé dans la vant les Taïtiens, était destiné aux âmes
nef des églises, qui est.destiné aux marguil- des cochons. Ces animaux étaient dignes
liers ou administrateurs de la fabrique, et d'égards aux yeux des insulaires. Chaque'
sur lequel on exposeles reliques. cochon avait un nom tout comme un hom-
OFAt~Al ou OFAWAï, espèce de certificat me seulement le nom du cochon était in-,
ou d'absolution que les bonzes du Japon variable, tandis que celui de l'homme chan-
donnent ou ptu'ôt vendent aux pèlerins qui geait aux divers âges de la vie. Les uns pré-
sont venus visiter les temples fameux de la tendaient que ces animaux avaient été créés
province d'Ize. Cet Ofawaï est une petite postérieurement à l'homme par Taaroa d'au-
boite, de la longueur d'environ un empan tres disaient qu'un grand personnage des
et demi, de deux pouces de largeur, et d'un temps anciens étant venu à mourir, il na-
pouce et demi de hauteur elle est faite de' quit, de son cadavre putréfié, une truie qui
planchettes fort minces, et re'nptie de petits peupla t'ite de cochons.
bâtons dont quelques-uns sont enveloppés OFFA espèce de pâte que les augures
dans des morceaux de papier blanc pour romains jetaient aux poulets sacrés, quand
rappeler au pèlerin qu'il doit être pur et ils voulaient prendre les auspices. S'ils la
humble,ces deux vertus étant les plus agréa-. mangeaient avidement, l'auspic'' était favo-'
bles aux dieux. Le nom du temple Dai sin rable, et surtout si, en la mangeant, ils en
gou, ou temple du grand esprit, est collé sur laissaient une partie tomber à terre.
la boîte, imprimé en grand caractères au OFFENDtCES, bandes qui descendaient
revers est en lettres plus petites le nom du de chaque côté des mitres ou bonnets des
Kanousi ou prêtre qui l'a délivré, avec le ti- flamines, et qu'ils nouaient sous le menton.
tre de fat </ott, ou messager des cieux, titre Si le bonnet d'un flamine venait à tomber
que portent tous les officiers des Miyas. durant le sacrifice, celui-ci perdait sa place.
CetOfawaï est reçu des pèlerins avec de. OFFERTE. On nomme ainsi, en certaines
grandes marques de respect. Us t'attachent d'a- contrées et surtout en Espagne, une pro-
bord sous leur chapeau pour le mettre à cou- messe faite de vaquer à une bonne œuvre
vert dela pluie, le placent devant teur front, et pendant un temps déterminé. L'offerte dif-
lui font équilibre du côté opposé du chapeau fère du vœu en ce que sa violation ne rend
au moyen d'une autre boîte ou d'un autre pas coupable de péc~é mortel.–On trouve
objet d'égale pesanteur. Ceux qui voyagent aussi le nom d'offerte au lieu de celui d'f/-
à cheval peuvent te mettre plus commodé- /er<oi're:
ment couvert. Lorsque les pèlerins sont ar- OFFERTOIRE, partie de la messe dans
rivés heureusement chez eux, ils conservent laquettf le prêtre offre à Dieu le pain qu'il
précieusement cet Ofawaï, qu'ils regardent doit consacrer, en le tenant élevé des deux
comme une relique de grande importance; mains sur la patène, et en prononçant en
et bien que ses effets soient timités à l'esp.tce thème t~'mps la prière .St'.setpe, Af<Mc<ePâte)'.
d'une année, its ne laissent pas, après le terme it offre de la même manière le calice, après
expiré,de lui donner une place honorable dans y avoir mis du vin et une goutte d'eau, en
un de tcurs plus beaux appartements, et le prononçant l'O/~ertMttti'. H fait ensuite une
mettent dans une uiche où l'on peut dif~ci- autre prière et une invocation au Saint-
tctneuL. atteindre. Eu quelques endroits, Esprit, encense les offrandes et l'autel, dans
~31 DtC'fK)MA!HË DES RELIGIONS. 932
les messes solennelles, se lave les mains au étabtit des chantres pour les chanter à cer-
coin de l'autet, revient au milieu, continue taines heures du jour. I) se levait au milieu
l'offertoire par la prière ~(tsct'pe, Mne~ct y<'t- de la nuit, et priait à sepf'difïérentes heures
Mttr~, invite les fidèles à prier pour !ai. et de la journée, comme il le dit lui-même, ce
récit'' les secrèfes, qui sont une continuation qui est devenu le modetu d& t'omce divin
de l'offertoire. Pendant ces différentes céré- chez les chrétiens. Daniel priait tr!)is fois le
monies, le chœur chante gravement une an- jour; Esdras le faisait quatre fois. Depuis la
lienne qui porto aussi le nom d'offertoire; composition ou la rédaction du Psautier chez
mais elle est suppléée par le son de l'orgue les Juifs, et lorsque la Synagogue en eut
dans les grandes églises. L'offertoire est, à adopté les psaumes, cette coiiection tenait,
proprement parler, le commencement du- pour ainsi dire, lieu de bréviaire, et formait,
sacriGce; autrefois les infidèles, les catéchu- comme encore aujourd'hui, le fond des priè-
mènes et les pénitents de la première classe res pubtiques et partinatières. On les expli-
n'avaient pas te droit d'y assister; on !és quait dans les assembtées religieuses ef
congédiait à la (in de la messe des catéchu- Jésus-Christ même en citait des passades
mènes, qui se terminait à l'instruction pas- dans ses prédications. Les psaumes étaient
torate, immédiatement avant le symbole. les hymnes qu'il chantait avec ses disciples.
OFFICE DIVIN. C'est un devoir si naturel Il ne faut donc pas s'étonner si t Egtise, dès'
à l'homme de louer Dieu et de le prier, qu'il son étabtissement, se fit un devoir principal
n'e faut pas s'étonner si de tout temps, de la prière ou de l'office public. Les apô-
l'Eglise en a fait sa principale fonction. On tres, après Fascension de Jésus-Christ, se
ne peut faire attention aux grandeurs et renfermèrent avec les fidèles pour vaquer
aux perfections divines, ni aux obligations ensemble à la prière publique. Sur ce mo'tèie
que nous avons à Dieu, sans se répandre en furent formées les synagogues ou assemblées
cantiques de louanges. Le prophète nous, des premiers chrétiens, qui- se trouvaient
représente les cieux et les êtres inanimés dans les temples Btvecles évêques et le ctcrgé
comme publiant, par leur harmonie, la pour chanter des psaumes et faire des prié--
gloire et la majesté de leur créateur, et p)u- res. Tertutiien fait sonvent mention des as-
sieurs philosophes païens ont été persuadés semblées que tenaient tes chrétiens avant t&
que les astres exécut.nënt à la lettre dans lever du sotei), chantant tous ensembie des
l'espace le plus harmonieux des concerts. psaumes et des cantiques à ta gloire de Dieu.
Les anges, selon tsaïe, ne cessent de hénir La coutume qu'avaient de s'assembler tes~
le Tout-Puissant et d'adorer* sa sainteté, et premiers chrétiens était si notoire, que les
Job nous assure que c'est l'exercice conti- païens ne manquaient jamais d'en faire
nuel des enfants de Dieu de se joindre aux mention quand ils pariaient de notre reli-
astres du ciel, afin de. louer la grandeur et gion on te voit dans ta lettre de Pfine te
ta puissance de celui qui nous a donné t'être Jeune à l'empereur Traj.tn. Cctse, philoso-
et qui nous le conserve avec tant de bonté. phe païen, en voulait même faire un repro-
Saint Cyrille d'Alexandrie prouve que tes che à l'Eglise, comme il parait par Origène,
hommes, dès le commencement du monde, qui justifie la dévotion de nos pères, lesquels
ont chanté des psaumes et des cantiques à prévenaient ordinairement ie lever du soleil
la louange de Dieu, et qu'Adam ne manqua a pour s'assembler plus facilement et pour
pas de s'acquitter de ce devoir; en effet, prier Dieu avec plus de tranquittité.
plusieurs psaumes ou fragments de psaumes Quant au nom qu'on a donné aux prières
sont attribués par les Hébreux à Adam lui- publiques de .l'Eglise, les Latins les appel-
même et s'il est dit d'Ënos, fils de Seth, lent o/~ce, c'est-à-dire le devoir que chacun
qu'il a le premier invoqué le nom du Sei- doit remplir. C'est en ce sens que Cicéron
gneur, cela doit s'entendre de ce qu'il a le et saint Ambroise intitulent teurs ouvrages
premier commencé à établir un culte public, sur tes devoirs des hommes dans la vie ci-
à assembler les hommes pour rendre leurs vile et pour la conduite chrétienne De 0~-
hommages à la souveraine majesté, c'est-à- /ict!'s ou Liber 0/~ctortttn; et l'oi) à-donné ce
dire qu'it a le premier institué des prières nom à la prière de FEgiisc, parce qu'elle
publiques, et que, depuis Ini, les sacrifices est comme une dette, ou un nfncedonteHe
se sont toujours perpétués, soit entre les s'acquitte envers Dieu, Jors~u'ette tui con-
particuliers, soit entre les familles, jusqu'au sacre ses prières.
déluge. Noé conserva la tradition de ses pè- D'autres t'appellent ct<rsHy, cours, à cause
res touchant tes sacrifices et les prières. Tous du cours du soleil, qtti règle tes heures de
ses descendants, Abraham, isaacet Jacob, fa prière, en ce que les Gcctésiastifjucs doi-
gardèrent les mêmes coutumes. Nous avons vent le réciter pendant tout le cours de tour
le cantique que Moïse chanta avec les tsraé- vie, comme on appelle <;our~ de phiiosophie
lites au passage de la mer Rouge. Marie, sa ou de théologie, ce qu'on apprend ordinai-
sœur, le éhanta aussi, et fut, comme dit Zé- rement en ces sciences durant le cours ffo
non de Vérone, la figure de i'Eghse qui s'unit quelques années. Saint Co!omban, Grégoire
avec ses enfants pour publier les miséricor- de Tours, Fortunnt. évéque de Poniers. et
des du Seigneur, qui fait passer les Sdètes du saint Boniface de Mayence, donnent à l'office
désert de cette vie dans la gloire du ciel. divin le nom de cours.
Depuis David, la prière publique, chez les Les Grecs t'appettt'nt /t~t~f~. oeuvre de ta
Hébreux, fut composée en grande partie dès prière, ou bien c.()H, c'est-à-dire régie;
psaumes dus la picto d'3 ce saint roi. M c'est JL' là qu'est YC'im t'usage de nommée
-x'.s's.
93S OFF OFF 9M
caMOtu'a~M les heures qui partagent l'office res. Cassien rapporte que les moines de Pa-
divin, parce qu'elles sont instituées selon la lestine et de la Mésopotamie priaient aux.
règle des canons de l'Eglise. Jean Moschus mêmes heures, mais que les moines d'Egypte
dit qu'eues sont, pour'ainsi dire, la règle et n'avaient que deux heures destinées à la
la mesure du tribut que nous devons payer prière, savoir le matin et le soir; mais dans
à Dieu chaque jour, ainsi que les fermiers ta suite ils y ajoutèrent tierce, sexte et none.
payent à leurs maîtres certaines mesures de Saint Epiphane témoigne que, de son temps, v
grains.pour les terres qu'il leur a louées. en Chypre, on ne priait que le matin et !o
Cassien nomme l'office divin s!/)toa:ts, soir. Dans la suite on multiplia ces heures..
assemblée, parce qu'on s'assemblait pour Saint Fructueux, évêque de Brague, ordonna
chanter tes psaumes. Dans la règle de saint dans sa règle dix heures pour l'office divin
Pacôme, il est appelé collecte, ce qui signifie prime, seconde, tierce, sexte, nonc, la dou-
la même chose. Saint Benoît le nomme o~MS zième heure, l'entrée de la nuit, avant mi-
Dei, t'œuvro de Dieu, ou cxyett~a, ce qu'on nuit, après minuit et le matin. Saint Co-
doit faire, parce que l'office divin est une lomban, dans sa règle, fait mention de neuf:
des plus importantes actions de l'Eglise. Le le commencement de la nuit, minuit, mati-
concile d'Agde lui donne le nom de messe, nes,. prime, tierce, sexte, none, vêpres et
parce qu'à la fin, on congédiait le peuple, compties.
comme on fait encore à la fin du sacrifice. On voit dans les Capitulaires d'Hincmar
Le Missel et le Bréviaire sont maintenant de Heims, de i'an 853, que la récitation de
les deux principaux ouvrages dans lesquels l'office aux heures canoniales était d'obli-
est contenu l'office divin. Le premier con- gation pour les prêtres, mais qu'ils pou-
tient le rite et les prières du saint sacrifice vaient prévenir ces heures en le récitant en
pendant tout le cours de l'année; et le se- particuiier. Les Gdèles sont invités par l'E-
cond, toutes les heures canoniales. Ou- glise à assister aux heures canoniales de
l'appelle Bréviaire, c'est-à-dire abrégé, d'a- l'office divin, surtout les dimanches et les
bord parce qu'il est en effet abrégé d'un of' fêtes; mais les ~ecclésiastiques, les moines
fice beaucoup plus long, en usage autrefois; et les, religieux et religieuses de différents
ensuite, parce qu'on y trouve un abrégé des ordres sont obligés de le réciter, soit en
livres saints, un choix des instructions et public, soit en particulier, tous les jours de..
des homélies des Pères, un précis de la Vie leur vie.
des saints, et enfin des prières, des .psaumes L'office divin a Dieu pour objet et pour
et des hymnes. On loue Dieu par les psaumes, Gn cependant on y fait, à certains jours,
les hymnes et les cantiques; on.s;instruit par mémoire spéciale de la sainte Vierge et des
la lecture de la Bible, des Pères de l'Eglise et saints; de là le nom d'office de la Vierge ou
de la Vie des saints, et l'on adresse ses priè- do tel saint, qu'il porte le jour consacré à la
rcs'à Dieu par les oraisons et les collectes. vénération d'un saint ou d'une sainte. C'est
L'office divin, sans parler de la messe, est ainsi qu'on appelle office des morts celui
maintenant partagé en huit heures canonia- que l'on fait aux obsèques, aux anniver-
les, savoir matines, laudes, prime, tierce, saires des décès ou dans d'autres solennités
sexte, none, vêpres et complies. Les deux funèbres.
premières sont ce qu'on appelle l'office de la Les offices sont distingués, quant au rite,
nuit. Elles sont souvent considérées comme en doubles, semi-doubles et simples. Les
ne faisant qu'un tout, bien qu'on puisse les di. doubles, suivant l'usage de l'Eglise romaine,
viser en quatre, savoir les trois nocturnes de se divisent en doubles ordinaires, et doubles
matines, et les laudes. Ces huit parties cor- de deuxième et de première classe. Quelques
respondent exactement aux sept prières du diocèses de France appellent ces derniers
jour faites par David et à sa. prière de minuit. triples de deuxième et de première classe.
On peut faire remonter l'ordre de ces prières A Paris et ailleurs, le rite des offices est. dis-
jusqu'aux apôtres. En effet les apôtres tingué en annuel, solennel, double, semi-
étaient en prière à l'heure de tierce lorsque double et simple. Les trois premiers se divi-
le Saint-Ëaprit descendit sur eux; plus loin sent encore en majeurs et mineurs. Vient
nous voyons que saint Pierre priait à l'heure ensuite l'office férial qui a aussi différents
de sexte; à l'heure de noue, saint Pierre et degrés.
saint Jean montent au temple pour prier. .OFFICIAL,. juge d'église, commis par un
Saint Paul et Silas prient au milieu de la prélat pour exercer la juridiction conten-
nuit. Les Constitutions apostoliques prescri- tieuse de son diocèse. L'ofSciat.-en vertu de
vent la prière au matin, à tierce, à sexte, à sa commission, ne peut infliger que des pei-
none, au soir et au chant du coq, c'est-à'dire nes canoniques, et doit avoir recours au
à mn'uit. Saint Cyprien marque le matin et juge laïque pour les peines corporelles et
le soir, avec les heures de tierce, sexte et afflictives. On appelait autrefois o/~ctaf
none. Saint Basile, saint Jérôme, saint Am- forain un prêtre auquel les évoques don-
broise, parlent des sept- heures canoniales. naient ta même autorité, hors du lieu de leor
Tertullien fait mention de tierce, sexte et résidence, lorsque leur diocèse avait une
none. L'auteur de la lettre à la vierge Dé- grande étendue. Leur juridiction s'étendait
métriade, qu'on croit être Pétage, lui pres- sur un district. déterminé.
crit de prier le matin, à tierce, à sexte, à OFF1C1AL1TË, tribunal ecclésiastique in.
noue et au soir. Saint Jérôme, dans sa lettre stitué par tes archevêques et tas é.v6quea
à dame Leta~ lui marque les mêmes heu- pour exercer en leur BOMiet à leur place la'
955:' !)!CnONNA)RE DES RELtGtONS. 036

juridiction contentieuse ce tribunat con- tions offrait un dixième d'épha de neur de


nait aussi des empêchements de maringe et farine,moitié le matin et moitié le soir.avec
fulmine les dispenses. Ainsi l'ofticialité n'est le sacrifice quotidien. Selon les rabbins,
en quelque sorte qu'une émanation du pou- le grand prêtre répétait cette offrande tous
voir juridictionnel de i'évêque qui, au lieu les jours, pendant tout le temps de ses fonc-
de décider, de prononcer ou de punir par lions ce sont les gâteaux du grand prêtre
lui-même directement et immédiatement, dont il est question dans le Ta)mud. La
juge par un tribunat dont l'institution et même chose est confirmée par Josèphe. ~°
l'autorité émanent de lui. L'offrande volontaire ou par suite d'un vœu.
OFFICIANT. On donne ce nom à l'évêque « De ces offrandes on vaporisait une poi-
ou au prêtre qui préside aux offices publics gnée sur faute); le reste appartenait aux
de i'Egtise; on confond souvent l'officiant prêtres.-L'ofïrande du prêtre était entière-
avec le célébrant, bien qu'il y ait une diffé- ment vaporisée, Telle était t'offrande pro-
rence. Le célébrant est celui qui offre le prement dite appe'ée M:K~/M, mais les
saint sacrifice, et l'officiant est celui qui sacrifices volontaires nommés pacifiques
préside à tout l'office public. Le prêtre qui étaient aussi des offrandes, puisqu'ils étaient
dit une messe basse est célébrant, il n'est la conséquence d'un vœu ou d'une détermi-
pas officiant. nation volontaire.
.OFFRANDE, sacrifice, cotation, présent 2° Dans la primitive Egfise, tousses Gdètes
que l'on fait à Dieu ou à ses saints. L'of- avaient coutume d'apporter chaque jour
frande, considérée comme sacrifice, ne se leur offrande, et de la présenti au com-
fait qu'à Dieu seul mais comme étant un mencement de la messe proprement dite,
présent, une simple oblation, elle peut se c'est-à-dire, après que le prê're avait lu
faire en l'honneur des saints. f'évangite et récité le symbole. C'était alors
1° <~Chez les Hébreux, dit M. Munk, l'of- que commençait la messe des fidètes car
frande se composait de neurde farine,de fro- toutes les prières qui précédent étaient ap-
ment et d'huile d'olives; tantôt on offrait la pelées messe des catéchumènes. Les païens
pure farine, on y versait de l'huile et on y offraient la matière du sacrifice auquel ils
mettait de t'cncens; tantôt on en faisait une devaient participer. A leur exemple, les
espèce de tourteaux pétris avec de t'huite, Cdètes apportaient et offraient au prêtre le
ou des nans oints d'huile. It fallait toujours pain el le vin qui sont la matière du sacrifice
y mettre du sel, mais n'était jamais per- de la messe L'Kgtise n'était pas assez riche,
mis d'y mettre du miel ou du fevain.Que)- dans les premiers temps, pour taire elle-
que minutieux que puissent paraître les ri. même cette dépense. Elle avait même besoin
les des offrandes, le tégistateur avait ici des que les peuples prissent occasion de l'of-
motifs analogues à ceux qui le guidaient frande pour contribuer à l'entretien de ses
dans tout le plan de sa loi cérémonielle. ministres. Les Juifs nouvellement convertis,
Maimonides nous apprend qu'ici comme non plus que les païens, n'avaient pas de
ailleurs, Moïse prescrivit des usages con- peine à adopter cette pratique, puisqu'ils
traires à ceux des païens, qui, selon les li- l'observaient dans la religion qu'ils venaient
vres des Sabiens, méhtientà leurs offrandes de quitter. L'usage de porter le pain et le
du tevain et du miel, et jamais du sel. Les vin à l'offrande s'observe encore aa sacre
offrandes nccompa~naient toujours les holo- des rois et des évêques, aux bénédictions
caustes et tes sacrifices pacifiques, mais ja- des abbés et des abbesses, et aux messes des
mais les sacrifices de péché et de culpabilité, morts. A Mitan, il y a quatre femmes vêtues
excepté cependant celui du lépreux. La .de noir et de blanc, comme des religieuses,
quantité de la farine, de l'huile et du vin, qui vont tous les jours à la porte du choeur
dépendait de l'importance de la victime la de la cathédrale présenter aux ecclésiasti-
colombe n'était accompagnée d'aucune of- ques qui vont à l'offrande le pain et le
frande. vin que l'on doit consacrer, et on les ap-
«L'ofTrande, ouMinkba, proprement dite, pelle encore diaconesses. En effet, c'était,
et indépendante du sacrifice sanglant, était, dans les premiers siècles, un des emplois des
comme celui-ci, de deux espèces, publique ou diaconesses de recevoir les offrandes des
privée. Les offra"des publiques étaient 1° femmes et de les porter aux diacres.
t'orner (gomor), ou les prémices de la mois- Autrefois on venait tous les jours à l'of-
son des orges, offertes pendant la Pâque frande. Les capitulaires-des rois de France
2° les deux pains, onerts le jour de la fête des ordonnent d'y aller au moins tous les di-
semaines 3° les douze pains d'exposition manches. Le second concile de Mâcon, en
(ou de proposition) que l'on renouvelait 585, ordonne aux hommes et aux femmes
chaque sabbat. Les offrandes privées d'y venir au moins tous les dimanches, et
étaient de quatre espèces: l't'otïrande du d'y offrir du pain et du vin. Les évêques,
pauvre, qui avaitàexpierun péché quelcon- dans leurs visites, devaient s'informer si
que, mais qui n'avait pas les moyens d'offrir tous les hommes et les femmes venaient à
même des colombes 2° l'offrande de jalou- l'offrande. Si les hommes manquaient, les
sie, ou celle de la femme soupçonnée d'adul- femmes devaient avoir soin d'y venir pour
)ère. Elle était d'orge. Avec ces deux pre- elles et pour leurs maris. Saint Césaire pres-
mières espèces, itny avait ni huile, ni en- sait les fidèles de venir à l'offrande, surtout
cens. 3° L'offrande du prêtre. Le prêtre ad- quand ils communiaient leur représentant
atis pour la première fois à exercer ses fonc- qu'it serait honteux de communier d'un
9ST OFF OFF 958

pain offert par un autre Erubescere debet autrefois à l'offrande, pourvu qu'ils ne fas-
homo idoneus ~t de aliena oblatione coMMM- sent pas excommuniés. On n'y admettait
Kîcafeftt et c'est encore la pratique de point non plus les catéchumènes, les péni-
plusieurs personnes d'aller à l'offrande les tents et les énergumènes, auxquels it'n'était
pas permis de participer ni d'assister aux
jours où elles doivent communier. C'est
pour cela qu'il y a des églises où l'on y va, saints mystères. Pendant qu'on chantait
pendant la quinzaine de Pâqnes, à toutes l'offertoire, chacun apportait du pain et du
les messes basses. vin, sur des nappes ou serviettes blanches.
Tant que l'Eglise latine se servit indiffé- Les hommes venaient les premiers à l'ot-
remment de pain levé et de pain azyme, on frande, ensuite les femmes. Les prêtres et
prenait, du pain et du vin présentés à l'of- les diacres venaient les derniers. Ils n'of-
frande, ce qui était nécessaire pour le sa- fraient que du pain, et cela devant l'autel
crifice mais quand l'usage du pain levé eut' c'est ce qui est marqué dans l'Ordre romain.
été aboli, celui qu'on offrait ne servit plus Burchard rapporte un décret d'un concile de
qu'à être distribué au peuple, comme sym- Mayence, qui défend aux femmes et aux
bole de communion, ainsi qu'on fait aujour- religieuses d'àlter.à l'offrande quand elles
d'hui du pain bénit. JI servit encore à la ont leurs infirmités ordinaires. On ne rece-
nourrilure des ministres de t'égtise, ou bien vait les offrandes des laïques que hors du
on le vendit au profil des ministres ou de la chœur. Saint Ambroise, au rapport de Théo-
fabrique. Depuis, à la place du pain, on a doret, reprit l'empereur Théodose d'être en-
donné de l'argent, afin que l'église se pour- tré dans le chœur pour y apporter la sienne
vût et!e-même du pain azyme et du vin né- et cet empereur s'en excusa en disant que
cessaire pour le sacrifice. C'est de cette ma- cela se pratiquait ainsi à Constantinople.
nière que l'offrande des peuples s'est con- Le concile in Trullo permit seulement à
vertie en argent. On a pourtant conservé l'empereur d'approcher de l'autel pour y
dans quelques églises la coutume d'offrir venir faire son offrande, et le défendit à tout
des hosties et du vin dans des calices, com- autre seigneur. Les moines et les solitaires
me à Besançon le jour des Morts, .et à Milan. avaient aussi le privilége de présenter leur
A Se"s dans les grands obits, on porte à offrande à l'autel saint térômete dit ex-
l'offrande des calices avec du vin, et du pain pressément dans sa lettre à Hétiodore. Les
azyme sur des patènes. En certains jours, femmes ne quittaient pas leur place au
dans quelques autres églises, où l'on offre temps de t'offrande; le prêtre ou les diacres
du pain levé, on prend du vin qu'on a allaient autour de t'égtise recevoir leur
offert, et on en verse dans le calice du prê- oblation, comme t'ordonne Théudulphe
tre pour la consécration. Ceux qui vont à d'Orléans. Dans plusieurs capitutah'fs, il est
l'offrande portent souvent un cierge allumé également défendu aux laïques d'approcher
qu'ils donnent au prêtre, pour représenter de l'autel pour y faire leur offrande.
que, de tout temps, les fidèles ont offert ce Voici le mode actuel de procéder à l'of-
qui est nécessaire pour l'éntretien des pas- frande. Après le Credo, lorsque les chantres
teurs et pour le service pubtic de l'église, et ont entonné l'offertoire, le prêtre descend de
par conséquent, de quoi entretenir le lumi- l'autel et s'avance jusqu'à t'entrée du sanc-
naire. En quelques lieux, au lieu d'un cierge, tuaire, et là, il bénit le pain, si on le pré-
on porte de l'huile à l'offrande. sente, pais il donne à baiser soit la patène,
Les offrandes que le peuple faisait autre- soit une croix, suivant l'usage des lieux
fois étaient de deux sortes les uns appor- aux personnes qui se présentent à l'offrande
taient ce qui était nécessaire pour le sacri- et qui ont ordinairement un cierge à la main.
6ce, les autres offraient ce qui pouvait faire Dans les cérémonies funèbres, on ne bénit
subsister les ministres de l'église. On ne point le pain et le vin apportés à l'offrande.
mettait sur l'autel que ce qui pouvait servir Lorsque l'offrande est générale, les prêtres
au sacrifice, comme le pain, le vin et l'eau, s'avancent les premiers, puis les autres. mi-
les épis et tesautres fruits nouveaux. L'huile nistres de l'Eglise, chacun suivant son or-
et l'encens qu'on brûlait dans le sacriuce se dre ou son rang.; les hommes viennent en-
mettaient aussi sur l'autel pour être bénis suite et enfin les femmes. Chacun, après
mais toutes les autres choses qu'on appor- avoir baisé la patène, dépose une ou plu-
tait à t offrande, et qui étaient pour la nour- sieurs pièces de monnaie dans nn bassin pré-
riture des ministres ou des pauvres, ne se paré à cet effet. Dans quelques é~tises,
mettaient point sur l'autel on les por- lorsque t'offrande du clergé et des officiers
tait à la maison de t'évoque c'est ce du chœur est terminée, le célébrant s'avance
que nous apprend le 24~ canon du tv à t'entrée de la nef pour recevoir les obla-
concite de Cannée. H y avait deux temps tions des taïques,qui, suivant l'usage anti-
différents pour recevoir ces deux sortes que, ne pénètrent point dans le chœur. L'or-
d'offrandes. On apportait, avant la messe ou dre de l'offrande est le même lorsque c'est
avant l'Evangile, ce qui était destiné pour un évêque qui ofticie avec cette différence
les ministres de l'autel. On offrait, après l'E- qu'il s'assied sur un fauteuil, qu'on se met à
vangile, ce qui devait servir au sacrifice, et genoux devant lui, et qu'au lieu de la pa~-
à l'offertoire on venait seulement apporter tène il présente à baiser sa main ou son an-
l'hostie avec laquelle on devait communier. neau épiscopal, puis il donne la bénédiction
Le clergé et les laïques, les hommes et les à chacun. En présentant la patène ou sa
femmes, les grands et les petits venaient main à baiser, le célébrant dit Pax tecum,
DtCHONN.DES KKU&tONS.HL 30
859. D)CTiONNA)RMDES HEUGiONS 940
« La: paix soit avec vous » aux céfémo<Mes grains et des vaches ou le dfMCt datM, les
funèbres; it- dit ~!e(yMtesc<!<in pace. Nous. dix dons. Les brahmanes,.de leur côté, ne de-
igMurtms si, à Laon, te célébrant a conservé meurent pas en retour de géheirbsife tfs
t'ancl&n usage de dire à ceux qui. viennent à donnent à ceux q~ui ont mérité leur faveur,
l'oSrande: CeNtMp~M"t aectpte<M, et vitam soit une pfneée de cendres d'e Sente der va-
<B<ecMœm; p0tstt<e&ttt~. che; soit l'ëau.avec taq~ueUe ils se. sont rincé
3° Dans b'Egtise an.gticane, les offrandes la bouche ou lavé fes pfed~s on s'enduit re
de Pâques e~ tes obta.tions sont pour le front des premières, on boit ta seconde rien
clergé~uh& source de revenus qui~ n'est, pas dep~sinfaiitibte pour purifier Faine et le
à dédaigaèE. Ces ourau.des ouid;MM, comme corps de leurs souillures.
on Fes appelLe,. s-on-t,certains payements, d'u-. 6' Les Siamois font des offrandes publi-
sag& qu'un fait à Pâques: et.lots des princi- ques aux idoles qui sont dans tes t'empf'cs
pales fêtes de t'Eglise anglicane, et aux- mais elles passent auparavant entre les
quels tout habitant. domicHié est. tenu. Ils mains des tatapoins, qui'sont chargés dH les
servent à; remplacer; tes offrandes en nature présenter aux simulacres. Ils mettent l'of-
que l'on faisait dans les premi.ers temps. frande sur t'autet~ et ne tardent pas à la re-
Leat vateur varie seton- tes~ tocaHtés. Dans tirer souvent ils se contentent de ta tenir
le nord de.)'Angtetecce on paye ordinaire- sur la main et de la montrer au. dieu. On
ment six. pences, au, tjen d'une poule; un suppose .que ta divinité est- satisfaite de la
sheUing, ao~teu d'une oieou d'un dindon, etc. vue du présent. Quelquefois les oBrandes
En. cectains. endroits on tève ces impositions consistent en des. bougies allumées que les
avec une ténacité extrémB, et le clergé tes tatftpoins ont coutume de placer sur les ge-
considète comme une partie de ses anciens noux du simu!acre.
dro!(<. On estime la va!euf des offrandes de 7" tien. est de même dans te Tbnkin: ce
Pâques àlOO,OOOt)VECsst&r)ing(2,800,,OOOfr.) sont tes bonzes qui présentent aux dieux les
par. an. oSrandes des Cdètes leur manière de les faire
~° Les fruits de )a'teEce, le pain,, le vin agréée à ta divinité consiste à se prosterner
l'huile et le sel sont- tea~obtaHons tes plus- et à h~Mcrde t'encens.Ledévot,âu nom du-
anciennes que tes païens aient offertes à queLrobtation a été faite, donne ensuite au
leurs- dieux. -Numa,, Pompilius enseigna~ aux bonze un, peu, de riz ou quelque autre chose
Romains.â~o~ric aux divinit-és.des fruitsydu de peu de va)eur, ce qui est à peu près le
froment, de la farine, ou de la mie de. pain seut'revenu des bonzes.
avec du sel, du froment-griHéou rôti. Theo- 8° Dans le Tibet, outre les offrandes qu'on
phraste observe que,, parmi teSj Grecs,.la. fa- va. faire dans les temptes~ii.est bien peu-de
rine metée avec du~viu et<de t'buite, qu'ils Lamas ou de pères de famille qui n'aient,
appelaient. thylema,. était, ta matière, des sa- dans. leurs cellules ou dans leurs, maisons
crifices ordinaires.des pauvres. La différence un petit- autel- dressé devant la- statue de
qu'il y avait:; entre les oSrandas. de farJne, Chakya-Mouni, sur tequet ils offrent leurs
de vin. et de sel, dont les Grecs.etUes? Latins sacrifices journaliers. Quand. ils. y. ont dé-
accompagnaient teurs sacrinces.sangjanisi, posé des gâteaux: de farine d'orge et de
et celles donbles Hébreux, se servaient, dans beurre faits en~ forme, de pyramide ou de
tours temptes, consistaient.en.ce que.les.Ha- cône,, ils les distribuent- ensuite aux pau-
breux jetaient, cesobtations sur les chairs vres. On offre quelquefois de t'eau pure, ou
de la victime immolée.et mise sur le feu, au de l'eau teinte, ou. de l'eau exprimée doss
lieu que tes Grecs les mettaient surr ta* tête tteurs. Les Lamas et les ascètes ne boivent
de la victime encore vivante et près d'être point de bière qu'ett&n~ait été préalablement
eacrinée. 7oy. MoLA. offerte a~x idotea.
'5° Les sacrifices;des Hindous ne consistent 9° On,voit. dans te Chou-King, qu'outre les
gnère:qu'en offrandes de productions.natv-. cochons,es brebis et. les bœufs que les an-
rettes: oettës qui entrent dans te'poudja sont cians Chinois, offraient en-sacriSce, ils fai-
de t'eau, du. sandat réduit, en poudre, des saient-au ciet.et aux génies des offrandes.de
grains de riz enduits de safran, des neurs, de riz, de froment, de millet, et de vin dp riz. tt
l'encens et un ptat' composé'de riz bouilli,. y est parlé d!un vin appelé AoM-<cAaM~,parce
de fruits, de beurre tiquéHé, de sucre et au- qu'it.était.fait de &OMou rniHet noir, et d'une
tres comestibles et de oéteL Les'offrandes de herbe odoriférante nommée <c/toK<y; ce vin
lampes sont fort en;vogue on en voit quel- demandait, pour. être ouert~un cœur pur et
quefois des mittiers qui brûlent autour, de. plein de respect. Dans te.CAt-~tH~, on voit que
l'idbte et dans. Henceinte du temple on. tes l'on présentait des viandes,.des fruits etdu vin
alimente avec du beurre, qui, bien ptus que à t'enfant.qui représentait t'ancétre décédé.
l'huite; est une substance agréable aux.dieux. Les-offrandes. que t'om présente mainte-
Foy. POUDJA. nant. à Confucius- consistent ordinairement
G'est aussi un'acte très-méritoire de faire en-pain, en vin, en cierges, en parfums;
desourandes aux' brahmanes; on leur en. quetquetbis-on offre un mouton. Aux ancê-
présente dans toutes les circonstances im- tres les offrandes quatidiennes'sont commu-
portantes, et surtout quand on réctâme teur nément des neurs.de.s bâtons d'odeur, des
ministère mais de toutes tes offrandes qu'on~ papiers dorés et découpés, etc.
peafteur-faire, celle qui leur est le plus 10° Suivant le baron de la Hontan, tes
agréable est te paM<cAa dana ouJes~inq dons, sauvages du Canada ne faisaient jamais de
qui sont de l'or; des terres, des nabits, des sacrifices de créatures vivantes mais Hs
!?! OG OGt)
1i 9.H

b'rAta~ent~en t'honneur du &itchi-Manito~, sur le camp d'Israël et pour écraser toute


des marchaudises dont ils trafiquaient avec t'armée (t'un.,seu) coup; mais ~Di.eù avait
les Français et le sacriuce allait quelque- permis auë des fourmis eussent creusé la
fois jusqu'à 50,000 écus. Voici te détait que montagne dsfns~en~trqif où ette~posa sur sa
ce voyageur nous donne de toute !a céré- tête, en sorte qu~'ette (oniba sur~. të~ cou du
monie on choisit pour la sotennisefuojonr géant qui en eut ta fête ens'ëvefie~ Ensuite
serein et on temps calme: Alors..chaque ses dents s'étant accrues extraprdiriaire-
s~a~vage porte, sott offrande sur h- bâcher. ment, s'enfoncèrent dans tes ~ançs~de la
Ensuite, qaand~t~Mteit ë~st te ptu~ élevé au~ montagne et J'emp~cttèrHntde~s'~ndéparras.
dessus de t'h6ri?on,!es jeunes Canadiens se ser, de sorte que M~q<se ppt venir~a.bSut dé
rangent airtonr du'bûcher'àvec deséeorces le tuer sansjrop~de difScuhé'en~ te ~rapp~nt
aitumées. pour mettre te feu. Les guerriers à la chëviOe~car'it nff put atfeindre plus
chantent et dansent'~asqu'à ce que te saeri- haut; et pourtant Mo~se aya't tùi-méme:six
Sce soit consumé, pendant que tes vieitt~rds aunes de hauteur il prit un~ hac.ne~ta'
haraïtgûent te Kitthi-Manitoa; et présentent même grandeur _çt~t'un~saujt~de st~ aunes
de temps en temps' au soleil teurs catumets de haut. On peut de !â inférer )a, taifte.du
anumés.Lestfatfses et les chansons durent géant. Les ueu~coudées nuë~t'Ec~ture sainte
tôntetajooVné~et les hommages du calumet donne à son' )it n'ont rien d'absurde~ sur-
se rendent depuiste lever dn soteit jusqu'à son tout s~ t'ô~'rëm'arque qû% !es a'ncieh~ regar-
cottcber, en observant de t'adorer à son le- daient ta coudée cohinM sFx'iëm~ bart'e dee
vant, à son nUdi et à s'en couchant. la taille de l'homme et i'on peut' supposer
11° Les' habitants' dé )a Ftoride faisaient que ce~hpmme, d'une taille rée)tement ex-
au' sotei! une offrande assez singulière Us traordinaire, cherchait encore ~t'exagérer
chotsissaientta peatfdu ptus grand cerf qu'its età~en,donne)~une~déé mervëittën~ë en se
pouvaient troover. Apres~t'avôir remplie de servant dë~meubtës d'une grande
proportion~
toutes sortes d'tîerbcs.its t'ornaient de ueurs p(}EN, un des plus anciens dieux.'du pa-
efdë fruits, et t'étevaient au sommet d'un ganisme, t'Ôcéan. Les Grecs't'appëtaient.aus-
grand'arbre, !a' tête tournée au soleil levant. st ~eMo~d~o&")é
si b ënoâ;~ d~o~t°fé' nom d'0 d'O~t~ ériïd'es donn'é'
d"h.î'n'é'
Cette cérémonie se faisait tous tes ans au quëtqueîois' auÏ' viëiiiards', comme' 6ts dë
moM'de février, et étatt toujours accompa- rantiquë Océan'~
gnée de prieres~et de chansons', Les Flo.ri- OGG~ ou~ÛNaA~ nom phénicien d~dne
diens demandaient au sôleil qu'il lui plût de déesse ~quë les Grecs ont nonoree'. commtë
béntr tes fruits de ta terre et de lui conserver éta~nt Minerve. Les Béotiens'Iui avaient'éte~
sa' fécondité.'La peau du cerf demeurait ex- étânt temple
véun temple à>;é'sThèmes,
)#éëtiëûs ~ui âvâïént' ëlé'~`
ëtPausania~nous
posée Sut t~arbr6 jusqu'à l'année suivante.. apprend'q~cetfë déesse a~ya')' encore' un
Nous croyons' devoir ne pas pousser aujrë tempré'a Amycteë en'Lacq~ië~ Le'mot' e
plus iôin ce détait, qui deviendrait une ré- Q'rt{fa (en' ph~tHoën'
OM~tt phemê¡e~' riMy)' s~gniBe' mc!~ ët~
iÍ~Jj¡r s~g'nifie' tb
pétition fastidieuse, car il est de l'essence de deKca<e. "<A
presque toutes les religions d.e ta terre de pG~tON~ ÔGMtDS; dteu des anoens Gau-
faire des oSrandes'à la Divinité,; ce qui est tois'~ que t~on regarae cdmmtf correspondant
au reste unepreuve que toi peuples regardent en même temps a~ftërcutë et à Mercure. Lu-
Dieu comme te~ souverain maitre de tout ce cien nous apprend que cetOg~ios était .re-
qu'ils possèdent, et une reconnaissance de pr'ésehté, ch~e~nos gères, comme un viOtIard
leur dépendance et de leur servitude. Foy. décrépit, qui' ayait une partie' de ta*' tête"
SAOUFtCÉS. chauve, et te reste à demi'cou vert de" che-
0&, roi deBasan,.vaincu partesisraétites veux blancs. Sa')3eau,,d!t tomëme'ë~t'ivaih,
sous la conduite de Moïse, La Bible le donne est ridée, nôire'ët'brûtee~ n~st'revêtu d'une
comme le dernier des géants'de. la race des psaudet)bh'(i)~ Sa main'droite est' armée
Réphaïm, et ajouté qu'on'gardait à Rabbatn* d'une masstië, et sa gauche d'un arc' tendu
sontitdefer,tôt)g)dë neuf coudées et targe, àsës'épautësëstsiispendu UtT carquois, t~
dé- quatre. Les rabbins n'on.t pas. rnanqué tra!ne après )uiun\gpahd nombre de'per-
d'exagérer son: histoire ils disent qu'.it na~- sonhes attachéës'par~ t'oreitte à ùifë~cnàfne
quit avant te détuge,q.ue dès sa. plus tendre d'or fort mince, qui ressemble a un beau
enfance it était déjà si fort, qu',il brisait en cottiër. Quoique ces'prisonniers puissent ai-
se couchant tout autre berceau qu'un, ber- sément rompreje faible tien qui'tes attache
ceau de fer.-et qu'it ne se sauva de t'inon-~ et Drëndre )a fuite, cependant i! ne parait
dation générate qu'<;n montant sur le toit'd& pas qu'ils fassent aucune résistance pour
l'arche où.étai.ent Noé~et sa famille. Ce pa- suivre te Y ieittard its'. semb)ëh~même mar-
triarche lui fournissait des vivres, non par cher suc se!r'pas~avë(fjbië'; ët,tôinde se'tâis-
compassion, mais pour faire, voir aux hom- ser trainër. t'araeur qu'its' ont' de s'appro-
mes .qui viendraieut après le détuge quette cher de tui fait que tëur cha!në est fort'
avait été ta puissance de Dieu en extermi- tâche.
nant de pareils~ monstres. Dans ta guerre~ Quant a" t'éty'tttbtogia'd'Ôgmion~ Ôgmiôs~
qu'il fil aùxtsraétt~s.JtaYaitentevé une. r)ën de plus incertain tes uns t~font~dêrivcr~
montagne large de 6000 pas pour la jeter d'o'~Ms, rriôt celtique qui voudrait dire'puis-
(<) !) est boti d'observer que l~s Gautois~ne con- regarder Ogmios comme une divinitë comparative-
nais~ient pas tes'tions.-quré'aiehtétrangers'à toute ment moderne. Au reste les anciens Gautois' n'a-
t'Ëùropè. Ce rie' fut qu'après t'invasion romaine vaient point de simulacres.
Qu'ils tes connurent par ouï dire; ce qui peut faire
M5 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 9~

sant sur mer cette étymologie a le tort de mais il n'est pas aussi puissant que le sei-
ne rendre pas raison de la lettre m; d'autres gneur de la vie et le premier homme. Voy.
le tirent d'un autre mot celtique oga, o~MM, l'article suivant.
o~ma, qui signifierait des lettres celtiques OHMAHANK-NOUMAKCH1, le seigneur de
écrites en chiffres; d'où ils concluent que la vie: c'est, suivant les Mandans d'Améri-
c'était le dieu du savoir et de l'étoquence; que, le premier, le plus sublime et le plus
d'autres veulent que ~erci~e Ogmios soient puissant des êtres c'est lui qui a créé la
deux mots phéniciens signifiant te marc/MH~ terre, les hommes et tout ce qui l'environne.
étranger. Si l'on était certain que ce dieu fût Ce peuple croit qu'il a une queue, qu'il se
une importation de t'Orient, on pourrait se montre tantôt sous la figure d'un vieillard,
en effet, ha- tantôt sous celle d'un jeune homme, et
contenter de cette dérivation
rokel, herkol, signifie dans l'Orient un né- qu'il fait sà résidence dans le soleil.
gociant, et agem un barbare. Quand la terre n'existait pas encore, le
OGNON, plante potagère vénérée par les Seigneur de la vie créa le premier homme,
Egyptiens comme une divinité, ou au moins A'oMmfttt/t-Mac/~Ha; celui-ci est regardé par
comme son symbole ce qui a fait dire à les Manrlans comme participant à la nature
divine; il reçnt d'Ohmahank-Npumakchi une
Juvénal ces vers devenus si- célèbres
grande puissance, et fut à son tour le créa-
Porrum et c<Bpenefas violare ac (rangere morsu. teur de la terre. En se promenant un jour
t) <atfc<a< in AorOs
gen<M,quibus /)?<:nascM)t<t<r un canard qui
sur les eaux, il rencontra
~MtK)na/
faisait le plongeon. L'homme dit à 1 oiseau
« C'est un crime chez enx de porter les dents « Toi qui plonges si bien, va au fond et rap-
obéit
sur un porreau ou un ognon. 0 la sainte porte-moi un peu de terre.)) Le canard
et rapporta de la terre, que le premier homme
nation,qui voit ainsi ses dieux pousser dans
ses jardins t B répandit sur la surface de l'eau, en pronon-
faire
Sur la rive orientale de la bouche Pélu- çant quelques paroles magiques, pour
dépendant du paraître la. terre, et elle parut.. Mais cette
siaque. dans une bourgade nouvelle terre était nue, il n'y croissait pas
nome Sethrote, était un temple où l'on ren-
dait un culte à t'ognon marin. Les Egyp- un brin d'herbe. Le premier homme s'y pro-
comme autres' peuples, menait et il s'y croyait seul, quand tout à
tiens, plusieurs
voyaient dans les différentes peaux de l'o- coup il aperçut un canard. «Je croyais être
seul ici, dit-il, mais tu y es aussi. Qui es-tu?»
gnon l'image des cieux concentriques qui
Le canard ne répondit pas. <(Je ne te connais
environnaient la terre. un nom.
OGOAou OsoGO, surnom dè Jupiter à My- pas, mais il faut que je te donne
lasa, vitte de Carie. D'autres croient que c'é- Tu-es plus âgé que moi; car ta pMU est rude
tait Neptune. Il avait un temple sous lequel' et écaiUeuse il faut que je t'appelle mon
on prétendait entendre couler la mer. Les grand-père, car tu me parais bien vieux.)) »
Etant allé plus loin, il aperçut un tessun d'un
prêtres, pour concilier plus de respect au
dieu qu'ils servaient, savaient faire monter vase de terre. "Je croyais être seul ici, dit-
l'eau par le jeu de quelques pompes, sans il mais il faut qu'il y ait eu des hommes
qu'on s'en aperçût, et en inondaient parfois
avant moi. Il prit dans une main le tesson,
ceux qui se trouvaient dans le temple. Une et dit « A toi aussi je veux donner un nom
il faut que je
de ces inondations fut si funeste à Epytus, et, comme tu étais avant moi,
fils d'Hippothoüs, qu'il en perdit la vue, et, t'appelle aussi mon grand-père. M En avan-
« Il est.évi-
peu de jours après, la vie même. çant encore il trouva une souris.
OGYGËS, premier roi connu de la Grèce, dent, se dit-il en lui-même, que je ne suis
ma
plus ancien que Deucalion d'environ 250 pas le premier être; toi, je te nomme
il rencontra
ans. it passait pour fils de Neptune ou des grand'mère.» Un peu plus loin,
eaux,sans doute parce qu'il avait abordé le seigneur de la vie « Oh 1 voilà un homme
il vivait dans comme moi,» s'écrie-t-il, et il s'approche de
par. mer dans cette contrée;
lextx" siècle avant l'ère chrétienne. De son lui. «Comment cela va-t-il, mon fils? » dit
l'homme à Ohmahank-Noumakchi mais ce"
temps arriva dans la Béotie une grande
inondation, à laquelle on a donné le nom de lui-ci répondit: « Ce n'est pas moi qui suis
savants ton fils; tu es le mien. Le premier homme
déluge d'Ogygès, et que plusieurs Mais le
r< gardent comme identique avec le déluge répondit alors: «Je nie tes paroles.))
universel mais les Grecs l'auront localisé, seigneur de la vie réptiqua «Non, tu es mon
comme ils ont fait de presque tous les grands 61s, et je te le prouverai, si tu ne veux pas
événements Selon d'autres, Ogygès serait la me croire. Nous allons nous asseoir, et nous
personnification du déluge. H y eut un temps ficherons en terre le bâton de médecine que
où la Béotie et une partie de l'Attique étaient nous tenons à la main; celui de nous qut se
lèvera le premier sera le plus jeune et le fils
occupées par des marécages que firent dis- ils s'assirent donc et se regar-
de l'autre.
paraître des travaux d'art. C'est cette épo-
le règne dèrent longtemps l'un l'autre, jusqu'à ce
que primordiale que représenterait
d'Ogygès. Le nom d'Ogygès (0<yoM<~M) n'est qu'enfin le seigneur de la vie pâlit et sa chair
pas sans analogie avec celui deCo</ (iagoug). quitta ses os sur quoi le premier homme
OHMAHANK-CH1RË. Les Mandans, peu- s'écria « Maintenant tu es certainement
mort;)) et ils se regardèrent ainsi pendant
ple de l'Amérique septentrionale, appellent
ainsi un mauvais génie (le vilain de la terre) dix ans; comme, au bout de ce temps, les
qui a un grand pouvoir sur les hommes os du seigneur de la vie étaient compléte-
MS OHM OHT -Me
ment blanchis, t'homme se leva et dit « Qui, sa mère qu'elle ne savait pas comment elle
maintenant it est certainement mort!)' Il se trouvait en cet état, puisqu'elle n'avait en
prit alors le bâton d'Ohmahank-Noumakchi < rapports avec aucun homme. La mère en
de
et le tira hors de terre; mais, au même ins- ]rougit autant qu'elle. La fille donna le jour
tant, le seigneur de la vie se leva en disant: à un garçon qui grandit avec rapidité, et ne
« Me voici je suis ton père, et tu es mon tarda pas à devenir un vigoureux jeune
Sts.B Et le premier,homme !e reconnut pour ]homme. Il devint immédiatement premier
son père. Puis, comme ils s'en allaient tous <
chef de son peuple, et premier générai parmi
deux, le seigneur de la vie dit « Cette terre 1 hommes.
les
n'est pas bien faite, il faut que nous hssions Le premier homme dit alors aux7VoumaH<y-
mieux que cela.» Dans-ce temps, le bison j
~ToAM qu'il allait les quitter et qu'il ne re-
était déjà sur ia terre. Le seigneur de la vie viendrait plus jamais il se rendait dans
appela.le bison, et lui dit de creuser la terre il'Ouest; mais s'ils se trouvaient dans l'em-
et de rapporter de l'herbe, ce qu'tt fit; barras, ils n'avaient qu'à s'adresser lui
puis il le renvoya pour qu'il cherchât du et il les secourrait. ils demeuraient près du
bois, ce qu'il fit encore, l! partagea avec 1Natka-Passahé.dans un petit village, quand
l'homme.t'herbe de ta terre, et tui donna la i furent entourés d'ennemis qui fm'naeaient
ils
moitié de chaque chose. Ceci se passait à <
de les détruire. Dans celle grande ditficulté,
l'embouchure du JVat/M-pftMa/te (rivière du ils résolurent d'invoquer leur protecteur.
Cœur). Le seigneur de la vie ordonna alors Mais comment arriver jusqu'au premier
.<u premier homme de former la rive septen- 1
homme? L'un d'entre eux proposa de lui en-
trionale du Missouri, et se chargea de former voyer un oiseau; mais les oiseaux ne pou-
lui-même la rive sud-ouest,qui est si agréa- vaient pas voler si loin. Un autre dit que
blempnt diversifiée par des cottines, de petites sans doute l'œil devait pénétrer jusque-là
vattées et des bois. L'homme au contraire fit mais la vue était interceptée par les collines
tout le terrain uni, avec de grandes forêts à qui. entouraient la prairie. Enfin le troisième
peu de distance de la rivière. S'étant réunis sentit que le moyen le plus sûr d'atteindre le
de nouveau, le seigneur de la vie regarda premier homme était par la pensée. Il s'en-
l'ouvrage du premier homme, et dit en se- veloppa donc dans sa robe et se jeta par
couant la tête « Tu n'as pas bien fait cela terre. Au bout de quelques instants, il s'écria:
tout est en prairie, de sorte que l'on ne peut '(Je pense, j'ai pensé, je reviens ') H se dé-
se mettre en embuscade pour prendre des pouilla de sa robe, et se releva couvert de
bisons, ni s'approcher d'eux sans qu'ils s'en sueur. « Le premier homme va bientôt venir!')
aperçoivent. Les hommes ne pourront pas y s'écria-t-i). U vint en effet, attaqua les enne-
vivre; ils se reconnaitront à une trop grande mis et disparut sur-le-champ. Depuis lors
distance: it leur sera impossible de s'éviter, on ne t'a plus revu.
et ils s'entretueront tes uns les autres. Il Cependant les blancs, dans leur inimitié
conduisit ;)tors Noumahank-Machana sur' pour les Américains, firent monter les eaux
l'autre bord de la rivière, et lui dit « Vois si haut que tonte la terre fut submergée.
ici; j'ai des sources et des ruisseaux en grand Alors le premier homme inspira aux ancê-
nombre; y ai pratiqué des collines et des tres des Noumang-Kakes l'idée de construire
vattées, ou j'ai ptacé toutes sortes d'animaux sur une hauteur une tour ou un fort de bois,
et de beaux arbres. Ici l'homme peut vivre et leur promit que l'eau ne dépasserait pas
de la chasse et se nourrir de ta ch:)ir de ces ce point. Us suivirent son avis et construisi-
animaux.)) » rent l'arche sur le bord inférieur de la ri-
Cependant le seigneur de la vie et le pre- vière du Cœur; elle était sur une fort grande
mier homme voulurent créer le genre hu- échelle, de sorte qu'une partie de la nation
main. Ils commencèrent leur travail sur les y trouva son salut, pendant que le reste pé-
bords du Missouri. Mais afin que l'homme rit dans les flots. En souvenir de la généreuse
pût se propager, ils lui placèrent la partie protection que le premier homme leur avait
nécessaire pour cela sur le front; sur quoi accordée, ils placèrent, dans chacun de leurs
une grenouiite sortit de l'eau et leur dit villages, un modèle en petit de cet édifice;
« Vous faites là une grande sottise, » et elle ce modèle existe encore. Les eaux baissèrent
changea t'organe de place. «De quoi te me- après cela, et aujourd'hui on célèbre, en
tes-tu?)) s'écria le seigneur de la vie; en par- mémoire de cette arche, la fête d'Okippe.
lant ainsi, it frappa la grenouille sur le dos Voyez-en la description au mot OKfppE.
avec son bâton, et c'est depuis cette époque OHTO, personnification de l'ours, dans
que la grenouille a te dos bombé. la mythologie finnoise. On lui donne pour
Le premier homme se trouvait un jour sur père Hongonen, pour mère et pour nourrice
les bords du Missouri, quand le courant Hongatar, nymphe illustre des bois, pa-
amena près de lui une vache morte dont les tronne des pins. Hongas, autre déesse, veille
loups avaient mangé un des flancs. Sur la sur l'ours, et t'empêche d'attaquer les trou-
rive, it y avait une femme qui dit à sa fille peaux.
« Hâte-toi; ôte vite tes habits, et tire la va- « Le culte de fours, dit M. Léouzon Le-
che à terre.)) Le premier homme entendit ce duc, est uri des usages les plus anciens de
qu'elle disait, et lui envoya la vache. La la mythologie finnoise. En effet, on conçoit
jeune fille m~agea de la graisse que le pre- que plus on remonte dans le passé, et plus
mier homme lui donna, et devint grosse, on trouve, dans ce pays de Finlande de
Honteuse de ce qui lui était arrivé, elle dit à forêts épaisses, de repaires sauvages, et par
8t47 MCTtONNAtHE DES REUG!ONS. 94<
conséquent plus de monstres, citoyens de qju'iJs auront vue en songe; un ca!amet,&ae
ces forêts, de ces repaires. Mais observons peau d'onrs, un couteau, une plante, un ani-
que te culte de l'ours ~n'avait point son prin- mal; etc. tts croient poùvofr, par ta vertu de
cipe dans la crainte, tes Fihrfois, audacieux cet objet, opérer ce qui tettr ptait, même se
à t'attaquer, ne t'envisageaient que comme transporter aitteurs 'et se métamorphoser.
un être'bienfaisant, qui teur donnait des Les devins, qui sont censés acquérir dans ces
fourrures pour se garantir du froid, de la visions un pouvoir surnaturel, sont appelés
chair pour'se nourrir, de ta gtoire dans ta d'un mot qui signifie les voyants, nom que tes
hardiesse qu'ils devaient déptoyer en le chas- Orientaux donnaient aussi àteurs pr prophè~
sant. Ecoutons mainfenant'ta'~MMa. tes.
« Le peuple dit Où te bet Ohtoest-it né ? OtNTS D'ANGLETERRE, secte détachée
Ou ta bèlle crinière a-t-elle grandit Dé des Brownistes, qui prit naissance vers te
qaettes régions ta bête grasse 'a-t-elle été commencement du xyn° siècte, et qui eu~
apportée? Oula queue btahche a-t-ette.ét;é pour chef un nommé Writ. Le's Oints sou-
trouvée? Est-ce sur le chemin du bain, ou tenaient que personne ne péchait, sinon ceux
sur le sentier qui mène au puits ?~? qui rejetaient leur doctrine, qu'ils appâtaient
« Le vieux, le brave Wainâmdinen répon- l'a doctrine de vérité. Ils sont aussi connus
dit Ohtb n'est point né dans un lit; il n'a sous le' nom de Millénaires, parce qu'ils
point dormi dans une crèche. Le bel Ohtq croyaient au règne de mille ans, que Jésus-
est né. ta betle crinière a grandi dans tes Christ devait yénir fonder sur ta terre pour
régio'ns Voisines de là tune et du soteit, dans y vivre ëtr paix avec les justes après quoi
la patne desetoites, sur les bras des grandes viendrait le jugement dernier. Vo~. BROW-
o<a!ca'(ta'(jrànde Ourse). Ukko,Je rot spten- N)STES, MtLLÉtt~tRES.
dide des c!eux. te viéillard très-haut, OiS!FS DE LÂ SYNAGOGUE, en hébreu
jeta
dans.t'eau'un ftocon de ta<ne;~et ce noconà Ba~oMtn~ce s'ont dix hommes payéi) pat
fut poussé par es vents, enf)é par la vapeur ta synagogue pour se prouver ~toutes tés
humide/porté par tes vagues de la merju~ prières et a toutes les cérémonies, aGn qu'il
qu'aux rives de t'Hè norissante/ jusqU'au y ait toujours assemblée et que t'ofuciant
promontoire de nuet. ne à se trouver seu. Les
soit pas expose
« Mietiktti, ta (touce yierge de la forêt, la rabbins disent que quand Djeu Vent à ta
femme
courageuse
de Tapio, s'étança aa synagogue et n'y trouve pas tes dix oisifs,
il se fache~ suivanjtce
«ulien es values, put té tég~ nocon d.e passage d'îsaie (t., 2)
tainë~'et te c~cha dans son ~ejn.'pnsuite'ehe a Lorsque je viens~pourquoi n'ya-t-H per-
déposa son petit oseau bten-a.imé aans une sonne ?TLprsque j'appe~e, pourquo; ne me
petite eorbeitte d'argent, dans un beaa ber- répond-on pas?N'
ceau d'or, et attacha le berceau de l'enfant OK~BARIS, secte de Juifs orientaux, disci-
à an des arbres chevelus de ta forêt. ples d'Abou-Mousâ (ou Meschoui) de Baff-
« Déjà eite berce doucement son bien-aimé dad et d'tsmaët Ôkban. ils ne dtSérent des
dans son petit Hf ~'or/suspendu au tot~e autres Juifs aue sur~uetques points retat~s
sapin et)e nourrit son~hto~ sa 'bette cri- au sabbat et'à )a manière a S'jhterpréterja
nière, 4u pied de t'humNe bouleau, dans la loi.
petite forêt de pins, parn~i tes (tcnrs qui por- OK~E ou jOK!. nom que tes habitants de
tent le mtet. la Y~rgtnteetde ta ~bridè donnaient à leur
« f!ïats Ohtp n'a pas encore de dents, tes divinhé principate; ce mot veut dire esprit.-
ongtes manquent encore a ses pattes, Mie- On te trouve aussi ` chez les Hurons. oy.
tiktn, ~'hôtesse de la forêt, la femme coura- K~WASA.
geuse de 'JTaptot~ va pa'~qut chercher des OKINTENGHERt, une des diythUés secon-
d~nts et des ongtes pour son ours e~tp en daires des Bouddhistes de~ta~tongotie.
cherche dans t~ sein des arbres durs, dans "'OKt~PE,' fête'que tes Mandans d'Amért-
te cœur des'trpncs brutes ~tte en cherche que cétèbientcn mémoire du detuge untver-
surtes copines verdoyantes,
dans les ptames sel et de t'arche ~tans taqueite les pères de-
cqt'ivertesde pjns~ dans jes champs'rictjes leur nation ont été sauvés.~Dans chaque vil-
d'arb()is{érs~ ~J{) pjn, uh bouteau s'éteva'ent tage its gardent une~gure en petit de cette
sur leurs tiges. Qdns te Djn briHait un rameau ârchè, et c'e~t *en sa 'présence qu'a tieu ta
d'argent, ({ans {g boutcafu un rameau or f~téd'Okippe, qui dure quatre jours. Fo)/.
Kawe arracHà ces rameaux avec la main~ et ÔHMAHAK&-NpCMAKCHt. 1.
e'n'Ët des 'dents, e~ dés Qngtes. pout- Ohto. Toutes tes personnes qui veulent s'impo-
« Et etié bat~ ~ne tqpa de bois de pru- ser une pén)t,ence ou faire quelques austé-
niers; et vout{tt'que1'qur~ t'hat))tâ; au t~eu rt}és pour se rendre dignes du seigneur de
de ~parcour;r ~es marais, d'errer dans les fa v<e, et du premier homme, viennent te ma~
bpis, de 's'égarer dan~ tes D)a)nes. (~'est qe tin dans 1~ toge de médectue/Le~r nombre
ta qu'Ohto est venu, que notre hôte <or a p'es;'Ras iix. iYest tantôt Rtus, tantôt monts
été an~ené. B (~(t~tco~, funa xxy)H. -Cette grand.
grand Tous
sont sont peints sur
p,eints gûr'tëut tout te
Ïë cprps
corps
r.una est consacrée presque tout entière ayec de t'argUe b)hnche j)s sont nu.~t por-
ph{pQuât'qnfs.) tent teurs r~es )e poil en denqrs ~t rabattu
pfA~OU, un des d;eu~ ));~rieurs, chez tes sur le visage, qut en est tout a t'ait couvert
Taïtiens idolâtres.' qrriyes dans la toge de ta; médecine, its ôtent
Ot'AROtf, espèce, de fét'che çhex tes ~o~ teu~rs rqbes. Pendant tes trp)s premters JOUFS
quois. L'Oiarou~ est ta~première bagatette oe ta fête/tes pénitents restent tranquiUes
9~9 OLC OU fSO
dans cette loge, sans manger ni boire. Dans a les nuages sois sa puissance; 16s orages et
la soirée do troisième jour, ils se couchent les tempêtes sont son ouvrage; on l'invoque
sur ta plàce'du village, loin de l'arche, mais surtout contre les enchantements et Contre
l'entourant en cercif et étendus sur le ven- les influences des esprits mauvais. Son nom
tre. Quelques-uns commencent dès lors à vient du sceptre sacerdotal, appelé o~c/or,
se faire martyrrser., Us font présent à quel- qu'il tient dans sa main droite. Sa demeure
que homme distingué d'un fusil, d'une cou- est une montagne solitaire couverte de sable
vt'rtnre de laine ou de quelque autre objet rouge.
de prix, pour qu'il veuille bien tes faire souf- OLËGERLANDÀ-PEROtTNÀL, nom sons
frir. Aux uns on coupe des bandes de peau tequelles Tamouts adorent Vichnoudanste
et 'de chair sur ta poitrine, sur les bras- ou temple de Tircovelor, co<nme réahissant en
sur le dos, mais de manière à ce qu'elles lui la trimourti tout entière, c'est-à-dire le
restent attachées par les deux extrémités; triple attribut de création, de conservation
on y passe une courroie, et on lance ainsi et de destruction.
le patient,par-dessus le bord escarpé de la OLÉR1E, surnom de Minerve, adorée en
rivière, ou il demeure par conséquent sus- Crète, dans la vi!!e.d'0tère;on avait insti-
pendu en l'air. Aux autres, on attache à la 'tué en son honneur des fêtes appelées Oté-
courroie un crâne de bison, et ils sont obli- ries.
gés de trainèr cette lourde masse après eux. OL!, le plus révéré de tous les fétiches des
D'autres encore se font suspendre par les Madécasses. I) consiste en une petite boite
musctes du dos, ou bien se laissent couper divisée en tuyaux remplis de saletés, tettes
des phalanges des doigts, ou élever en l'air que du sang de serpent, des prépuces d'en-
par la chair découpée de la poitrine, en lais- fants circoncis, des racines aphrodisiaques, 1
sant pendre des corps pesants à leurs mus- du sang menstruel, de ia chair de Français
ctes découpés. Ceux qui ont été torturés ce égorgés, et de celle decrocodiles. Ces divers in.
jour-tà retournent dès le soir dans leurs ca- grédients mis séparément dans chaque trou,
banes mais ceux qui sont assez forts pour avec d'horribles grimaces, et à une certaine
jeûner plus longtemps ne se soumettent à époque, constituent cet Oli tatisman dans
t'éprouve que !e quatrième jour. Les bles- lequel ils ont ia plus grande cpnSanCe, qu'its
sures faites dan~ces occasions sont pansées, ne quittent jamais, et avec lequel-ils croient
mais elles laissent, pour toute la vie, des pouvoir venir à.bout des entreprises les plus
Cicatrices grosses, et enflées. Les, crânes, des difficiles. Ils le portent ordinairement autour
bisons que ces sauvages ont t?a!nés après d'eux, attaché avec une courroie Je cuir.
eux au milieu des souffrances sont conser- Les grands font enchâsser cette petite botte
vés avec soin et passent des pères aux 6ts dans une autre d'or ou d'argent, et la por-
souvent ils leur servent de taHsmans; on les tent au cou suspendue à une chaîne en forme
garde dans la cabane, et eu. passant devant, de collier. Quand ils la portent à leur cein-
on leur frotte le nez etDn kur offre à man- ture, Us mettent à leur cou d'autres boites
ger. remplies de caractères magiques et de talis-
OKKt ou OxjusiK. Les Hurous donnent te mans dont ils sont persuadés que dépend
nom d'OA&t à ta divinité suprême, et celui le bonheur de leur vie. Lorsqu'ils ont été
d'OMt~tA aux génies on esprits, soit bienfai- battus, ils plantent une perche dans le pre-
sants son malfaisants, qu'ils supposent atta- mier village où ils arrivent, et placent leur
chés à chaque bornée, its regardent la mul- Oli sur le sommet. la ils lui font des répri-
titude de ces esprits comme des divinités mandes, le traitent d'ingrat, et afin qu'une
subatternes, et its attribuent à ta. plupart u,n autre fois U ne s'avise plus de leur être con-
caractère plus porté àfai'edumal que du traire, ils le frappent à coups de bâton. Si la
bien. C'est pourquoi ils ies redoutent beau- fortune vient ensuite à changer, its uttnbuent
coup, et les honorent plus que te grand es- ceteHetdu hasard à la correction infligée à
prit, qui de sa nature est trop bon, disent-its, leur Ofi.
pour leur faire du mal. On donne encore le nom d'bli a. des ca-
OKKOU-MA, dieu adoré par les- Esqu)- ractères que tes prêtres donnent aux peu-
maux, qui le représentent sous ta forme d'un ples pour tes préserver de plusieurs mat-
ours, et quelquefois sous cette d'un homme héurs, et notamment pour enchaîner la puis-
qui n'a qu'un bras. C'est lui .qui revête aux sance du diable. V oy. Aun.
Angeik6k,ou prêtres, les choses futures, et ÔLIVËTÀ1NS, ordre religieux fondé en
leur donne leur pouvoir. 8on empire est si- Itatie par le bienheureux Bernard Ptotomée,
tué dans tes entrailles de. ta terre.. Ses.iuten- dont tes constitutions furent approuvées d'a-
tions bienveillantes sont souvent, neutralisées bord par Gui, évoque d'Arezzq, en 13i9,
par une méchante déesse, contre taquette il puis par tes pctpes Jean XXII, Oement Vi et
est obligé de tuHer sans c~sse. Grégoire XI. Les Olivétains portent l'habit
0 KOÛNi TAMÀ-NO" KA~i ou. ~me de blanc, et suivent ta règte de saint. Benott.
<'ewp:'re; dieu secondaire des Japonais qui, Leur congrég.ttion, instituée sous te t.itEe de
avec Omono nousi, a é.té chargé par te dieu CoM~r~o~tOKde /a ~e.r~e Marie (<Mj~oM(-
supérieur ~ftœamto~tK du soin d'accorder OHM<, est fort nombreuse en Itatie; sa prin-
toute sorte de prospérités à l'empire du Ja- cipale maison est celle de Sainte-Françoise,
pon. 0 à Rome. –it y a aussi des retigieus.es. de
OLCHIRBANI.un des pcinopauxBour- cet ordre qui portent égalétnen_H'habi(t.)tanc,
Khans de ta theogohie mongote. C'est tuiq~ui et qui suivent les mêmes constitutions
951 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 953
OLIVIER, arbre consacré à Jupiter, mait lympe. On fait dériver ce nom d'~of p(
plus particutièremënt à Minerve, qui, dans ~K~ctv, tout brillant de lumière; cependant
sa dispute avec Neptune, fit sortir de la terre l'absence de l'aspiration au commencement
un olivier chargé de fruits .ce qui marque de ce mot rend cette étymotogie douteuse.
sans doute que la déesse avait appris aux Un académicien du siècle dernier, M. Boi-
Athéniens à cuttiver cet arbre et exprimer vin, supposait que l'Olympe céleste était
l'huile des olives. une montagne dont h) base était Sx~'c sur
L'olivier est le symbole ordinaire de ta le, firmament et dont la pointe ou le sommet
paix. Les nouveaux époux, à Rome, por- était tourné vers la terre, perpendicutaire-
taient des guirlandes d'olivier, .et l'on en ment sans doute à l'Olympe de la Thessalie.
couronnait aussi les morts qu'on déposait Comme ce système est spécieux et ne manque
sur le bûcher. Un olivier frappé de la fondre pas de probabilité, nous allons laisser par-
annonçait, suivant les augures la rupture ter son auteur.
de la paix. Virgile représente Numa Pompi- « En lisant attentivement Homère et en
lius une branche d'olivier à la main, pour m'appliquant à le bien entendre, il' m'a
marquer que son règne était pacifique. Une paru, dit-il, que l'Olympe dont il parle en
couronne du même arbre était te prix de ta beaucoup d'endroits était, selon lui, une
victoire aux j< ux Olympiques. montagne qui avait pour base le ciel, et dont
L'olivier sauvage était consacré à Apotton: le sommet regardait la terre. Je me suis dit
on le plantait devant les temples, et l'on y d'ahord à moi-même, que cette idée était
suspendait les offrandes et les vieilles ar- chimérique, pui~qu'ette faisait du ciel et '!e
mes. t'Olympe un monde renversé ensuite ayant
OLOLYGMOMANCtE, divination que les lu etrelu plusieurs fois et comparé soigneu-
Grecs tiraient des hurlements des chiens. sement tous tes passages de t'ttiade et de
Dans la guerre de Messénie, Aristodême l'Odyssée où il est fait mention de l'Olympe,
ayant appris que les chiens hurlaient comme je me suis confirmé dans la pensée où j'étais
des loups, jet que du chiendent avait pous- que c'était là le véritable sentiment d'Ho-
sé. autour de son autel désespéra dit mère.
succès, et se tua sur la foi des devins, « Dans le v livre de l'Iliade, Pallas et Ju-
qui virent dans ces signes de funestes pré- non, sachant que Mars fait un carnage
sages. horrible des Grecs dans les plaines du Sca-
OLWANIS, derwischs musulmans, dont mandre, entreprennent d'arrêter sa fougue
l'ordre a été fomié par le scheikh. Olwan, et de le châtier. Pallas, après s'être armée
mort à Djidda, l'an 766 de l'ère chrétienne. de toutes pièces dans le palais de Jupiter,
OLYMPE, montagne de ta Grèce, située en- monte sur le char de Jun"n et s'achemine
tre la Macédoine et la Thessalie. Jupiter, roi avec elle vers la terre. Devant elles s'ou-
titan, y avait construit une citadelle, dans la- vrent les portes du ciel où les dieux habi-
quelle il demeurait souvent.Le montOtympe tent et dont la garde est confiée aux Heures;
fut pris dans la suite pour le ciel même; et elles entrent ensuite dans la route qui mène
des brigands étant venus assiéger cette forte- du ciel à la terre, et rencontrent sur le che-
resse, la Fable dit que les géants avaient es- min Jupiter assis sur le plus haut sommet de
caladé le ciel. Selon les poëtes, les vents, la l'Olympe. Le poëte ne dit pas qu'elles se
pluie et les nuages n'osent approcher du som- soient détournées de leur route pour venir
met, séjour d'un printemps éternel. L'on n'y trouver ce dieu. H dit seulement B~M trou-
voyait point de loups, s'il faut en croire Pline. vent le fils de Saturne assis, à l'écart des
Sotin en raconte d'autres merveilles plus autres dieux, sur le plus haut sommet de
fabuleuses « L'endroit le plus élevé, dit-il, ~'O/ympe. H faut donc que le plus haut som-
est appelé ciel par les habitants. H y a là un met de l'Olympe soit sur le chemin du ciel
autel dédié à Jupiter. Les entrantes des vic- à la terre. Donc il est plus près de la terre
times immolées sur cet autel résistent au que l'endroit dont les déesses sont parties.
soufftedes vents et à l'impression des pluies, Or, elles sont parties du ciel et de l'endroit
en sorte qu'elles se trouvent, l'année sui- même où les dieux habitent. Donc l'Olympe,
vante, dans le même état où elles avaient du côté de sa base, s'éloigne autant de ta
été laissées. En tout temps, ce qui a été une terre qu'il s'en approche par son sommet.
fois consacré au dieu est à l'abri des inju- Donc l'Olympe, par rapport à nous, est une
res de t'air. Les lettres tracées sur la cendre montagne renversée, et telle que nous avons
restent entières jusqu'aux cérémonies de dit qu'Homère la supposait.
l'année suivante. La partie la plus élevée «Dans tevnr tivre, vers lecommencement,
de cette montagne s'appelait Pythium Jupiter assemble les dieux, non pas dans
Apollon y était adoré. L'Otympe, dans son palais où il a coutume de les assembler,
les poëtes, n'est plus une montagne, c'est le mais sur lé plus haut sommet de l'Olympe;
séjour des dieux, c'est la cour céleste, où la il leur déclare sa volonté, et après avoir
flatterie romaine publiait que les empereurs vanté sa puissance, il leur fait un défi f
et les impératrices allaient., après leur mort, « Pour vous convaincre tous, dit-il, de la
s'asseoir à la tabtedes dieux, et jouir comme vérité de ce que je dis, essayez, suspendez
eux de l'immortalité, en partageant leur du ciel une chaîne d'or, attachez-vous à
puissance. M. de Mairan croit que c'est cette chaîne, tout ce que vous êtes ici de
l'aurore boréale qui a fait croire que Jupi- dieux et de déesses; donnez-vous des peines
ter et les dieux étaient assemblés sur l'O- infinies; jamais; quoi que vous fassiez, vous
953 OLY OLY 9S<
ne pourrez entraîner du ciel en terre Jupi- pensée d'Homère, le-ciel est un corps sphé-
ter, le dieu suprême, qui dispose de tout rique, infiniment plus vaste que la terre,
souverainement; mais s'il me .plaisait aussi, et sur lequel l'Oiympe n'est rien de plus
après cela, de vous attirer de force vers moi, qu'une montagne analogue à toutes les
pour lors je vous entraînerais tous, et avec autres. On pourrait ruiner cet ingénieux
vous, j'enlèverais encore la mer et la terre, a système en prouvant que, dans le style d'Ho-
Jupiter ajoute « Je n'aurais ensuite qu'à lier mère, comme dans celui des autres poètes,
la chaîne au-plus haut sommet de l'Olympe, le nom de t'Oiympe était pris tout simple-
et tout cela demeurerait suspendu en l'air. » ment comme synonyme du mot ciel, et que
« Beaucoup de gens-s'imaginent que l'O- les termes de montagne, de sommet de
lympe où habitent tes dieux est l'Olympe portes, etc., n'étaient que des expressions
de Thessalie je leur demande comment il poétiquesdonttesanciens rhapsodes necher-
se pourrait faire que la mer et ta terre de- chaient probablement pas à se rendre compte.
meurassent suspendues par une chaîne au OLYMPIADE, espace de quatre années qui
plus haut sommet d'une montagne qui tient s'écoulaient entre deux cé)ébrations consécu-
à la terre et qui n'en est qu'une très-petite tives de jeux Olympiques. Ainsi un siècle cor-
portion. Il faut donc chercher un autre respond à vingt-cinq olympiades. La pre-
Olympe que celui de Thessalie, sur lequel mière olympiade commence l'an 776 avant
tes dieux aient pu établir leur domicile, et Jésus-Christ, année où les jeux furent re-
il faut que cette montagne soit de nature à constitués et ou Corœbus fut vainqueur. On
pouvoir soutenir le poids de la terre et de ne trouve plus aucune supputation, des an-
la mer, s'il plaisait à Jupiter d'accrocher nées par les olympiades après la 3~0°, qui
au plus haut sommet de t'Otympe la chaîne finit à l'an ~0 de l'ère vulgaire. Dans ce
d'or à laquelle tous les dieux se seraient mode de supputation, on emploie deux nom-
suspendus pour t'entraîner. bres, l'un qui désigne l'ordre numérique de
« Mais, dira-t-on, Homère supposait alors l'olympiade, l'autre qui indique l'année de
que les dieux marchaient sur l'Olympe, les l'olympiade d'ordinaire on écrit le premier
pieds plus élevés que la tête, et la tête ren- en chiffres romains, et le second en chiffres
versée du côté de ta terre. D'abord on arabes; ainsi 0)L. t.xxf, 3, veut dire troi-
peut répondre, pour justi6er Homère, qu'il sième année de la soixante-onzième otym-
ne s'agit pas ici de corps pesants qui ten- piade. ~0! ÈRE DES ANQfENS GRECS.
dent au centre d'un gtobe massif tel qu'est OLYMPIADES, surnom donné par Hésio-
celui de la terre il s'agit de corps subtils de aux muses du mont Olympe, leur séjour
et tégers plus tégers et plus subtils que la le plus ancien.
matière éthérée. Tels sont en effet les corps OLYMPIEN, surnom de Jupiter adoré à
des dieux seton Homère :leur sang n'est pas Olympie, où il avait un temple et une statue
un sang grossier comme est le nôtre, c'est qui passaient pour une des merveilles du
une liqueur subtile formée dans leurs veines monde. En effet, la statue du Jupiter Olym-
par le nectar et par l'ambroisie dont ils se pien fut non-seatement le chef-d'œuvre de
nourrissent. Les corps des dieux, légers par Phidias, mais encore celui de la sculpture
eux-mêmes, et que nul a.liment grossier antique. Phidias était très-âgé quand it t'exé.
n'appesantit, se meuvent en tous sens dans cuta. Vers la 85e oiympiade, ohtigé de s'en-
les plus h.'utes et les plus basses régions du fuir d'Athènes, par suite de l'accusation de
ciel ils font tout ce qu'ils veulent, et de la sacrilége et de vol intentée contre lui, it se
manière qu'ils le veulent; ils marchent, ils réfugia en Elide, à l'époque où les travaux
volent, ils s'élancent, ils sautent, ils se pré- du temple d'Olympie étaient en très-grande
cipitent; ils se font traîner ou porter comme activité et les E)éens s'empressèrent de
it tcur plait, sur la terre, sur la mer, au conSer à l'illustre sculpteur l'exécution de
milieu des airs leurs chars, pour être d'or la statue du dieu qui devait être adoré dans
ou d'argent, n'en sont pas moins légers, -leur temple.
étant fabriqués par Vulcain, qui, par de L'ordonnance du temple d'Otympie était
secrets ressorts, sait rendre légers les mé- dorique, ('intérieur environné de colonnes
taux les plus pesants. Quant à leurs che- sa hauteur, jusqu'au sommet du fronton,
vaux, non-seulément ils sont immortels était de soixante-huit pieds, sa targeur
comme eux, mais ils semblent être plus lé- de quatre-vingt-quinze, sa longueur de
gers que les dieux mêmes. Ainsi donc les deux cent trente. L'édifice, construit en
dieux d'Homère montent et descendent avec pierres du pays, était couvert de dalles de
nne égale facilité, ou plutôt ils ne montent marbre taillées en forme de tuiles. C'était
ni ne descendent réettement, lorsqu'ils pa- dans le fond du temple que se trouvaient
raissent se mouvoir de l'une ou de l'autre placés le trône et la statue do Jupiter.
façon. » Phidias conçut l'un et l'autre dans les pro-
L'ingénieux académicien développe beau- portions les plus colossales, et il eut à sa
coup plus longuement son singulier sys- disposition les plus riches matériaux.
tème. II cherche à justiuer Homère sur tous Le dieu, fait d'or et d'ivoire, se voyait
les points et avec toutes sortes d'arguments. assis sur son trône sa tête portait une cou-
It appelé à son aide la cosmographie, l'as- ronne imitant la branche d'olivier. Dans sa
tronomie, la physique. Tantôt il compare main droite il avait une Victoire faite aussi
l'Olympe à une immense clef de voûte qui d'or et d'ivoire, tenant une bandelette, ayant
pend du ciel; tantôt il suppose que, dans la sur <a tête une couronne. Dans la main
~S5 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 95f
~atJLche'de Jupiter é~~it 'un &eeplre ~ritiant t et vingt-quatre de largeur; le soubassement
de~toutes sortes de métaux -au Sommet du douze pieds de hauteur.
:sceptre était posé uu aigte; le dieu arait Le pavé en facede ta statue était de marbre
une chaussure d'or son manteau était noir, entouré circulairement de marbre de
~atement d'or, on y avait peint des figures Paros, destiné à arrêter 1 huile-qu'on versait
etdes~uM. sur le pavé. Cette huile' servait à préserver
La structure étém~ntairedu trône consis- l'ivoire de l'humidité de l'Altis, sur le terrain
tait ~n un bâtiment de charpenles, et était de duquel a vaitétéconstruittetempted'Otympie.
forme carrée; trois sortes de figures entraient La traditioti grecque racontait que l'habi-
dans les décorations; des bas-reliefs, des leté de Phidias avait reçu un témoignage
rondes-bosses, puis des ornements peinte éclatant de la satisfaction de Jupiter lui-
ces figures a valent été travaittées séparément, même. L'ouvrage terminé, le grand artiste
ptacées, rapportées et incrustées sur te bois. pria le dieu de lui faire, connaître s'il en
Ce trône était un assemblage diversifié d~or, était content; aussitôt le pavé du temple fut
de pierres précieuses, d'ivoire et d'ébène. A frappé de la foudre.
.chacun des quatre pieds, on voyait quatre Cette statue était si admirée des anciens,
victoires, et encore deux autres en avant de que, suivant Pline, elle faisait le désespoir
ta partie inférieure de chaque pied. Sur cha- de tous les grands statuaires qui vinrent
cun des quatre pieds étaient représentés de après Phidias; que, d'après Quintilien, elle
jaunes Thébains enlevés par des sphinx. Au ajoutait à la grandeur de la religion, en éga-
dessous des sphinx, Apollon et Diane per- -tant par sa majesté celle du dieu qu'elle re-
çaient de leurs flèches les enfants de Niobé. présentait et qu'enfin, au rapport d'Epic-
Dans le milieu des pieds du trône, s'éten- tète, les Grecs et les Romains regardaient
daient quatre traverses carrées, qui allaient comme un malheurde mourir sans l'avoir vue.
d'un pied à l'autre. Sur la traverse qui s'a- Dans ce même tempte de Jupiter, les Etéens
percevait du côté de l'entrée du temple, il y avaient érigé six autels à douze dieux, en
avait huit figures qui représentaient des sorte que l'on sacrifiait à deux divinités tout
combats athlétiques. On voyait un jeune à la fois sur le même autel à Jupiter et à
homme se ceignant ta tête d'une bandelette, Neptune sur le premier; à Junon et à Mi-
qui passait pour avoir été. fait d'après Pan- nerve sur le second; à Mercure et à Apot-
tarccs, jeune Etéen, favori de Phidias. Sur lon sur le troisième aux Grâces et à Bac-
les autres traverses était représentée la chus sur le quatrième; à Saturne et à Hhéa
troupe des compagnons d'Hercule, prête à sur te cinquième; à Vénus et à Minerve-Er-
combattre contre celle des Amazones. Le gané sur le sixième.
nombre des personnages des deux troupes OLYMPIENS. Les douze dieux olympiens
était de vingt-neuf. Le trône ne portait pas ou principaux étaient Jupiter, Mars, Neptu-
uniquement sur quatre pieds il s'élevait ne, Pluton, Vulcain, Apollon, Junon, Vesta,
encore dans le milieu de leur intervalle deux Minerve, Cérès, Diane et Vénus.
colonnes égales aux pieds. Sur tes sommités OLYMPIQUES(1). Les jeux Olympiques
du trône, et au-dessus de la tête de la statue étaient tes plus célèbres de la Grèce. Voici
du dieu, Phidias avait sculpté d'un côté les ce que Pausanias dit en avoir appris sur les
Grâces, de l'autre les Heures, les unes et les Meux mêmes, des Etéens, qui lui ont paru les
autres au nombre de trois. Le marchepied plus'habiles dans t'étude de t'antiquité. Se-
de Jupiter avait des lions d'or, et sur ses fa- ton eux, Saturne est te premier qui ait régné
ces on voyait le combat de Thésée contre dans le ciet et, dès l'âge d'or, il avait déjà
les Amazones. Sur le sou bassement qui por- un temple à Olympie. Jupiter étant venù au,u
tait le trône étaient ptacés beaucoup d'au- monde, Rhéa, sa mère, en confia l'éducation
tres objets d'ornement. Les sujets représen. à cinq Dactyles du mont Ida, qu'elle fit venir
tés en or étaient te Sotei) montant dans son de Crète en Etide. Hercute,.t'ainé des cinq
char ensuite Jupiter et Junon tout auprès frères, proposa de s'exercer entre eu& à la
une Gr~ce;cette-ci donnait ta main à Mer- course, et de voir qui en remporterait te prix,
ure, qui la donnait à Vesta. Après Vesta, qui était une couronne d'olivier. C'est donc
c'était t'Amour recevant Vénus qui sort de Hercule Idéen qui eut la gloire d'inventer ces
la mer, et que Pitho couronne; suivaient jeux, et qui les a nommés Olympiques; et
Apotton et Diane, Mercure et Hercule. A parce qu'ils étaient cinq frères, it voulut que
l'extrémité du soubassement étaient Nep- ces jeux fussent célébrés tous les cinq ;)ns.–
tune et Amphitrite, et la Lune montée sur Quetques-uus disent que Jup.iter et Saturne
un cheval. combattirent ensembte''à la tutte dans Olym-
La statue et le trône de Jupiter étaient pie, et que l'empire du monde fut te prix de
éclairés par une ouverture pratiquée dans ta victoire. D'autres prétendent que Ju-
la toiture du temple un voile dé pourpre piter, ayant triomphé des Titans, institua
tombant en avant pouvait garantir la statue tui-même cés jeux, où Apotton, entre autres,
de t influence de l'air extérieur. Le Jupiter signala son adresse en remportant ie prix de
assis avait, sans le marchepied, jusqu'au la course sur Mercure. C'est pour cela, di-
sommet de la tête, trente pieds. Le marche- sent-ils, que ceux qui se distinguent au pen-
pied avait trois pieds le trône sans le sou- tathle dansent au son des ftûtes, qui joucttt
bassement avait quarante pieds de hauteur des airs pythiens, parce que ces airs sont
S

(<') Article emprunté au Dictioinaire de Noe).


s ~1~.I n
S57 OLY OMA 958

conSjac~ésJàApoltp~ et ,qae.ce dte.u a été mais ils furent .exclus dès jeux
Olympiques,
couronné J~re.mier eux jeux P.tympiq.ues. jusqu'à ce'qu'ayant envoyé consulter 1 ora-
Us .fuj'.e.nf sppyent.interrompes cle de Djelphes, il teur fujt déctur.éque 'le
jusqu'au
j.emps~Pélop.s, ~ui .te.s.StT.ep.rése.nteren dieu n'avait~aucune réponse à leur rendre.,
t'honneur de Jupiter., ~ec.p.tus.do pp.mpee.t qu'au préalable its n'eussent donné satjsfac-
.de s.es pr.éd.é.cesseurs. tton aux gtéens~ Alors ils se soumirent
.d~apparen qu'aucun
~Df~s lui', ijs ~r~.t,enc,or.e .négligés on en t'amende.
Ces je.ux, qu'on célébrait vers le solstice
~v.ait méjfne pr.es.qu.e perdu te souvenir, Iprs-
q~'Ipb~tus~ .cpntjempp.rain.de JLyçurgue te té- d~étë, duraient cinq jours car un.seu) n'au-
O.tympjques àa suffi pour tous Jes combats qui s'y
~gislat,'e~r~ rétàbly
~tstafp~ r~t~btit le,s~~j.eug
te~ j~eux Olÿinpiques rait pas
donnaient. Les athlètes combattaient tont
t'occasipn qu'.on v~votr..La Grèce gémjssait
a!o~s,.d.éch~j-éepar des guerres mt~stines~ et nus depuis la 32° olympiade, où il arriva à
désolée,en même temps par la peste. Iphitus un nommé Orcippus de perdre la victoire,
atta à Djetphes ppur consutter ~'oracte sur parce que, dans le fort du combat, son cale-
des .maux si pres'sa;nls; il lui fut répondu par ço.n s'étant dénoué, l'embarrassa de manière
la Pythie que le renouveUemept des jeux à lui .ôter la liberté des mouvements. Ce rè-
<)tympiqu.es jSeratttc~alut. de ta Grèce, au'H glement en exigea un autre, c'est qu'il fut
y .travain.~t .donc ave les E)éens. On s'ap- défendu aux femmes et aux filles, sous
ptiqua aussitôt a se rappeler les anciens peine de la vie, d'assister à ces jeux, et
exercices de ces jeux jet a mesure ~u'pn se même de passer l'Alphée pendant tout le
ressouvint de quelqu'un d'.eux, .pnj'ajput.ait temps de leur cétébration ét cette défense
qceux au).avaient été fetrouyés. C'est fut si exactement .observée~ q~'H n'arriva
qui paraît par ta suite~des Qtymptades; ca~ làmais qu'à une sente femme de violer cette
dès ia pj'em)ère on proposa un prix de ta !oi~ L'amour maternel t'avait portée à sedé-
course, et~.e futCprœbus,Etéjen,aqi le rem- gui?er en homme mais les transports qu'elle
En )a''K~, pn ajouta )a course du 'fit éclater en voyant son 6ts dé-
porta. vainqueur
stade doubK~ en ta 18', l~pentathte f en- cjetérent so)) sexe. (Les juges lui firent grâce
le combat du ceste fût re- en considération au sentiment qui t'avait
~)èrement rétabli
mis e)* usage en ta 23~ olympiade; dans ta pprfée à enfreindre ta tôt.) Là peine imposée
25*, la course du ~bar a deux chevaux~ par cette !oi était de précipiter tes femmes
dans ta ~28~, ~e combat du pancrace~ et ta qui oseraient l'enfreindre, d'un rocher €ort
course avec. tes ~heva~x 3e sette; Ensuitp tes escarpé qui était au delà de t'Àtphée.
Etcens s'avisèrent ~'jnstituer jtes combats Dans fa même vitte, les filles cétébratent
pourjes enfants, quoiqu'il n'y en eut aucun une fête particulière en l'honneur de Junon,
exempt dans l'antiquité. Ainsi, ep la 37° et on les faisait courir dans le stade, distri-
ofympiade, it y eut des prix proposés aux buées en trois classes. Les plus jeunes cou-
enfants pour la course et pour la lutte en raient tes premières venaient ensuite celles
tu 38~. on leur permit le pentatMe entjer; d'un âge mohts tendre, et, après toutes les
mais les jncpnvénients qui en~ésuttèrent S-' autres, les plus âgées. En considération de
reht exclure les enfants, pour ~avenir, de ta faiblesse de !cur sexe, on ne donnait que
tous ces exercices ytotents. La 65° olyp~jade cinq cents pieds à )a tohguëur du stade, dont
vit jntrodufre encore une nouveauté: des l'étendue ordinaire était de 800.
gens de pied tout armés disputèrent le prix OM, syllabe mystique et sainte que les
aë ta course cet exercice fut jugé très-con- Hindous regardent comme ta plus excellente
venabte à des peuples bettiquëux. En la 98°, de toutes les prières. Composée (tes trois let-
on courut avec des chevaux de main dans tres A, U et M (tes deux premières se résol-
)a earnère; et en la 99', on attela deux jeu- vant ep 0 comme en français), elle désigne
nes poulains à un char. Quelque temps après les trois grands dieux de la trioHé brahma-
on s'avisa d'une course de deux poulains nique Brahmâ par A, Vichnou par U, et
menés en main, et d'une course de poulain Siva par M, Suivant d~ufrcs, Vtchnon est
monté comme un chevat de seiïe. représenté par la premièra lettre, Sivaa par
Quant à't'ordrp et à la police des jeux ta seconde et Brahmâ parla troisième. La
OtyK)piques, voici ce qui- s'observait, selon répétition murmurée de ce nom. mystérieux,
le même historien oh faisait d'abord un sa- en méditant attentivement sur s:' signiuca-
crifice à Jupiter ensuite on ouvrait par le tfon. est un des moyens les plus efficaces de
pentathte; 'a course à pied venait après rendre la dévotion méritoire, de parvenir à
pu)s la course des chevaux, qui ne sè fai- la vie cpnt&mpta~ive, et de là à ta béatitude
sait pas le même jour. Les Etéens eurent nnate.
presque toujours )à direction de ces jeux. et OMADIOS, dieu adoré par les insulaires
nommaient un certain, nombre de juges pour de Ténédos, qui lui sacrifiaient un homme
y présider, y maintenir l'ordre, et empêcher dont on déch<rai)j les membres tes uns après
qu'on us.'tt de fraudes ou de supercherie Les autres. On 'croit communément que ce
pqup reinporter le prix. En fa 102' otym- dieu était le même que Bacchus. Ce nom pa-
piade, Callippe, Athénien, ayant acheté de rait d'origine orientale ;Qma~t signifie cetu!
ses antagonistes te prix 'du pentathte, tes qui subsiste,par tui-mérn'c.o~. QMupHA~tRs,
juges étéens mirent à t'amende Gn))ippc et OMAiRIS, branche de Khattabis, soctaitos
ses complices. Les Athéniens demandèrent musulmans, qui se distinguaient des a,utres
grâce pour )es coupabtes; et n'ayant pu l'ob- en ce qu'ils soutenaient qu'après ta mort
tenir, tts défendirent de payer cette amende d'About-Khattab, la succession à l'imamat
959 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 960
avait passé à Omaïr, fils de Beyan. Ils dres- écrivent des formules magiques sur un pa-
sèrent une tente à Koufa, où ils se rassem- pier qu'ils lavent ensuite et en font boire
blaient pour rendre leur cntte à Djafar-Sa- l'eau au malade; il est bien entendu que si
dic mais Yézid l'ayant appris, fit perdre ` la maladie ne cède pas, ce n'est jamais t'Om-
Omaïr, teur imam. et la secte fut éteinte. biasse qui a tort mais c'est le malade qui a
OMAN, OMANËS ou OMANUS, dieu des manqué à quelque formalité.
Cappadociens, adoré avec Anaïtis, Anan- Lorsqu'un enfant vient au monde, on va
-drate et Disandas. Dans les solennités, on ordinairement consulter t'Ombiasse, qui exa-
portait en procession la statue d'Omanus. mine le moment de sa naissance et l'aspect
Strabon l'appelle un démon ou un génie des des planète~; et si célui-ci trouve que l'as-
Perses. Tous les jours les mages allaient pect n'est pas favorable et que l'enfant est
dans son temple, au milieu duquel était nn né en un jour malheureux, ou à une heure
autel où ils entretenaient un feu perpétuel, néfaste, il ne balance pas à prédire au nou-
chanter leurs hymnes pendant une heure veau-né l'horoscope le plus funeste, ce qui
devant le feu sacré, tenant de la verveine en a pour résultat de faire abandonner la pau-
main, et portant des tiares dont les bande- vre petite créature, qui périt infailliblement
lettes pendaient des deux côtés des joues. de misère et de faim, quand elle n'est pas
L'Omanus des Cappadociens n'est autre que dévorée par les bêtes féroces. Les Ombias-
le Hom ou ~foma des Persans. Foy. cet ar- ses se vantent aussi d'avoir commerce avec
ticle. les morts; souvent il arrive que, quand
OMASIOS, Bacchus le même sans doute un individu tombe malade, t'Ombiasse évo-
qu'Omadios. que )'âme de son père décédé ou de son
0 MAOWI, idole des Taïtiens, à l'époque aïeul, par une petite ouverture qu'il fait à la
du voyage du capitaine Cook. Forster en cabane, et lui demande ce qu'it est à propos
donne la description suivante « Nous vîmes de faire pour rendre la santé à son fils ou à
la figure d'un homme grossièrement faite son petit-fils. U en est de même lorsque quoi-
d'osier, mais qui n'était pas mal dessinée; qu'un tombe dans l'aliénation mentale.
eUe avait plus de sept pieds de haut,, et elle L'Ombiasse persuade aux parents que son
était trop grosse d'après cette proportion. esprit tui a été ravi par son père et son aïeul
La carcasse était entièrement couverte de défunt il se rend alors au lieu de la sépul-
plumes blanches, dans- les parties où ils ture, fait un trou au lombeau, place un bon-
laissent à leur peau sa couleur naturelle, et net sur l'ouverture, évoque l'âme du défunt
noires dans celles où ils ont coutume de se et lui demande l'esprit de son fils. Ii ferme
peindre. On avait formé des espèces de che- aussitôt le bonnet,. court à la maison du ma-
veux sur sa tête, et quatre protubérances, lade, en criant qu'il a retrouvé l'esprit; il
trois au front et une par derrière, que nous met le bonnet sur la tête de l'aliéné et assure
aurions nommées des cornes, mais que les 'qu'il va recouvrer la raison.
insulaires décoraient du nom de tata-été, pe- OMBRE. Dans le système de la mythologie
tits hommes. Celte figure était la seule de païenne, ce qu'on appelait ombre n'était ni
son espèce à Taïti. Nous apprîmes dans la le corps ni l'âme, mais quelque chose qui
suite que.c'était une représentation deMawi, tenait le milieu entre l'un et l'autre, et qui,
un de leurs Eatouas, ou dieux de la seconde ayant la figure et les qualités du corps, ser-
classe. Foy. MAVt. vait à rame comme d'enveloppe. C'est ce
OMBIASSES, ou mieux OMPIATS, person- quêtes Grecs appelaient eM~ot ou ~T«o~c<,
nages qui, chez les Madécasses, cumulent et les Latins Mm6r<t,s:'mM~a<;rMtH.'C'étaitcette
les fonctions de prêtres, de docteurs, d'as- ombre qui descendait aux enfers. Ulysse
trologues, de médecins de devins et de sor- voit l'ombre d'Hercule dans les champs Ely-
ciers. H y a dans l'ile des écoles publiques, sées, pendant que ce héros était dans les
où ceux qui veulent se faire Ombiasses sont cieux. H n'était.pas permis aux ombres de
instruits de tout ce qui est du ressort de passer le Styx avant que leurs corps eussent
leur profession. Quelques-uns d'eux se van- reçu les honneurs de la sépulture; sans cela,
tent particulièrement de connaître les as- elles étaient errantes et voltigeaient cent
pects des astres et les influences des p)anè- ans sur le rivage ce n'était qu'après ce
t<s. Ils ont des traités écrits sur la force et long exil qu'elles passaient enfin à l'autre
la vertu de chaque jour de la lune. Ceux qui bord.
exercent la profession de médecins emploient Les anciens Calédoniens croyaient que tes
des remèdes qui consistent en décoctions animaux voyaient les ombres des morts
d'herbes et de racines ils se servent en ou- aujourd'hui encore, dans les montagnes d'E-
tre de billets écrits en guise d'amulelles cosse, lorsqu'un a.nimal tressaitte subitement
qu'ils suspendent au cou des malades, ou sans aucune cause apparente, le peuple at-
attachent à leur ceinture pour charmer le tribue ce mouvement à l'apparition d'un fan-
mal. Ils tracent aussi des figures soit pour tôme.
connaître l'époque de la guérison du malade, OMËCtHUATL, déesse de la théogonie
soit pour trouver les remèdes qui lui con- mexicaine; ellehabitaitdans te douzième ciel.
viennent. A cette charlatanerie.ils joignent Après avoir eu un
la consultation grand nombre d'enfants,
des Aulis ou 0/is, espèce Omécibuatt accoucha d'un caillou, que ses
d'esprits familiers qu'ils tiennent enfermés autres enfants jetèrent sur la terre, où il se
dans de petites boîtes, et qu'ils portent sans brisa en morceaux. JI en sortit seize mille
cétse avec eux. D'autres fois, les Ombiasses héros. Ceux-ci, connaissant leur noble ori-
901 OME OMM 962
gine, et voyant qu'ils n'av,aient personne cains. Il est probable que le vin auquel il
pour les servir, parce que le genre humain préaidait n'était pas le fruit de la vigne
avait été détruit par les ouragans, envoyè- l'Amérique n'en peut produire c'était sans
rent une ambassade à la déesse Omécihuatt, doute quoique liqueur fermentée.
pour la prier de leur accorder le pouvoir de 0-Mt-TO, divinité bouddhique des Chi-
créer des hommes qui pussent les servir. nois c'est le bodhisatwa Amitabha, l'Amida
Celle-ci leur répondit que s'ils avaient eu des Japonais. Les Chinois l'invoquent sans
des sentiments plus élevés, ils auraient cher- cesse par cette formule ~a-Mo 0-mt-<o-Fo
ché à mériter d'être reçus dans le ciel mais adoration à Amitabha Boudda 1
que, puisqu'ils consentaientà habiter la terre, OMKARËSWARA.<(Ce mot décomposé,
il fallait aller trouver Micttanteuctti, dieu de .dit M. Langlois, signiSe seigneur de la s~-
l'enfer, et en obtenir un os des hommes qui labe OM. La syllabe om, ou mieux aMM,
avaien~péri dans la destruction universellei. est mystique:.elle précède toutes les priè-
et que, quand ils l'auraient arrosé de leur res et les invocations elle est à la tête
sang, il en sortirait un homme et une femme de tous les ouvrages. Elle.exprime, dit-
qui en produiraient d'autres. Elle les aver- on, l'idée de la triade indienne des trois en
tit en même temps de se détier de Mictlan- un. A est le nom de Vichnou, U celui de
teuctii, qui, après avoir aècordé l'objet de Siva, et M celui de Brahmâ. C'est une pra-
leur demande, pourrait bien s'en repentir. tique de dévotion très-méritoire que de pro-
Xolotl, un de ces héros, se 'mit en route noncer cette syllabe, et de méditer sur le
pour exécuter ces ordres, et pénétra dans mystère qu'elle représente. On peut même
les abtmes. Micttanteuctti lui accorda sa quelquefois, par ce moyen, arriver à un état
demande/mais à'peine Xolotl se fut-il mis de perfection qui donne une puissance sur-
en route avec l'os qu'il en avait obtenu, que naturelle. Telle est celle des pénitents qui
le dieu de l'enfer, se repentant de- sa con- s'identifient avec Dieu par le Yoga. Cette es-
descendance, comme Omécihuati l'avait pèce de dévots appartient ordinairement à
prévu, se mit à sa poursuite pour [e lui re- hf secte des .Saivas voilà pourquoi on
prendre. Xolotl tomba en hâtant sa'course, pense que le mot Omkareswara est une épi-
et l'os fut brisé en plusieurs morceaux il thète de Siva. »
eut cependant le temps de les ramasser, et OMM AL-KMAB, c'est-à-dire la mère dit
échappa à MicHanteuctH.qui le poursuivit <tt)re table ou livre des décrets divins, dans
jusqu'à la surface de la terre. It se rendit lequel les Musulmans prétendent que le des-
en toute hâte à l'endroit où ses frères l'at- tin de tous les hommes est écrit en caractè-
tendaient. Ils réunirent dans un vase tous res ineffaçables.
les fragments d'os qu'il avait apportés, et tes OM-MA-Nt-PAD-MË-HOUM ou ÛM-MA-
arrosèrent du sang qu'ils se tirèrent des dif- N!-PAT-MÉ-HOUM(1):« c'est la formule de
férentes parties du corps. Le quatrième jour, prière bouddhique la plus répandue et la
il en sortit uu garçon et trois jours plus plus populaire de toutes. Elle est tirée de la
tard une fille, qui furent les premiers pa- langue sanscrite et signifie littéralement
rents de la race humaine actuelle. C'est 5a<M<, precMMse fleur du nénufar. Mais les
parce que l'os fut brisé en plusieurs mor- Tibétains, en la faisant passer dans leur
ceaux que les hommes n'ont plus la haute langue, lui ont attaché un sens plus étendu,
stature qu'ils avaient autrefois, et qu'ils sont plus mystique et plus conforme à leurs
d'une taille inégale. C'est aussi en souvenir croyances; pour eux'elle est le symbole de
de cet événement que les hommes sacrifient la doctrine de la métempsycose, par la trans
aux dieux en-se tirant du sang des diuéren- migration céleste et terrestre, par la trans-
tes parties du corps. migration des esprits et celle des démons, par
OME KAGAMI-NO MIKOTO, dieu du mi- la transmigration humaine et animale.
roir céleste, un des anciens Kamis du Ja- « Cette prière se dit en récitant un chapelet
pon. de cent vingt grains, fait de bois dur, de
OMEN, signe ou présage de l'avenir tiré fruits secs, de noyaux, composé quelquefois
des paroles d'une personne s'il faut en avec les articulations de l'arête d'un poisson
croire Festus, qui donne ce mot comme une ou d'un serpent, quelquefois de petits osse-
abréviation d'Ore-meM. Cicéron attribue aux ments humains tous les sectateurs de
Pythagoriciens l'usage d'observer non-se.u- Bouddha, hommes et femmes, vieillards et
lement les paroles des dieux, mais encore enfants, lomas (religieux) et hommes noirs
celles des hommes, qui, étant proférées spon- (hommes du monde) portent ce chapelet
tanément dans certaines circonstances im- pendu au cou en forme de collier, ou passé
portantes, leur semblaient le résultat d'une autour de leur bras en forme de bracelet.
impulsion divine. Le mot omen a été pris en' « On voit dans toute la Tartarie, mais
suite pour exprimer différentes sortes de plus encore dans le Tibet, cette formule
présages. gravée comme inscription sur les monu-
OMETEUCTH, dieu du paradis céleste, ments, sur le fronton des maisons et le por-
dans la mythologie mexicaine. H habitait, tail des temples. Souvent on rencontre de
avec Omécihuatt, une ville magnifique, si- longs enchaînements de bandelettes fuites de
tuée dans le douzième ciel. papier, de soie, de peaux ou d'autres ma-
OMETOCRTLLdien du vin chez tesMexi. · tières, liées à des cordages allant d'un arbre'

( t) Nous devons cette notice à M. Gabet, missionnaire apostolique de la MongoUe.


965. DICTIONNAIRE DES RELIGIONS 964
à un autre; quelquefois suspendues au « La
dessus d-'utr neuve et attachées au ravin d e de tout prière OtM-ma-Mt'-Ba~tK~OMtMest sue
le monde;' t'enfaht
Fu'n à t~a'utrebord' on eh trouve même' a~e ? apprend à bé-
gaycr par'ces six m'ohosy!)abe's, et ils sont
des' proportions' grandioses tën'dues de* 1 a encore la dernière expression
cime d'une m'ont'agnë a' ta'cinje de la'moh de, vie qu'on
voit se moduler sur tes tèvrës du mourant;
taghe voisi'n'e, etqu?couvrent te vaiion'd'un e te vôyag'eu'r fa murmure le
o~bre tonjônrs agitée': chacu'nedë Ces ba~ tohg de sa route,
le bercer la chante à côté de ses troupeaux,
detettes esf écrite en entier de )a'prièr& miff e tesfnHe~et les femmes n'en donnent nul re-
fois répétée' OM-nr-p~ôM~: lâche à jëurs tèvres; dans tes vi~es etjes
« Dans les dés~rt's-, t~s arbres sont <? rassemblements des lamaseries/on en dis-
pMtmé~ dé )eCrr écôrcë' pour rë'cevôl'r' cett~e tmgue fes échos à travers te bruissement'
prière sur' )énr~ sùbstaWcé H~neusé mise dés conversations et le tumulte du com-
nu. Ees' chemin's sont bordés'de pierres su r m'erce à l'instant dû danger, c'est te en
!esqu'eMes on distingué les détris dé cett< d'alarme qu'ils font' entendre, et dans la
inscription à'demi' etFacée; tes rochers et ) guerre te combattant s'arrêtè
sont couverts et !a font'ihré de'!bin au- voya prës de t'en-
nemi qu'il vient d'immoler pour
geùr écrite en caractères r' cette priére'i'ivresse célébrer par
gigantesques/Su! de son triomphe.
ié'sommet des-montagnes, dans fe fond'déi « Les tribus errantes de la
rencbmre'à Mongolie et dc~
vaHées~,o'n Chaque pas dé grand! la Tartarie indépendante, les hordes qui se-
monuments, faits de pierres brutes ambncé- promènent au nord des deux côtés de h-
lées chaq'nepierr~ea's~t'sa suffacë et ses cnaine du ~oA<e-ob~ (ta sainte
cont'ours'ce's'mpts' mont'ag~e).
symboti~ues. Oh vôit'fré- les féroces et'anthropophages sectateurs qui
quemmBht .(;es monuments couronnés de vers de la célèbre
branches' d'ambres auxqu'ëtles sont suspen- possession
montagne' ~oMtM:n, passent teur vie à en
dues des mitHërs d'omoptatës ou d'autres · faire ~perpétuenement le tour
couverts toutes ces
ossements, eh'emier de cetté prière'. peuplades voyageuses, ces nations nomades
Ce sont quetquéfois, au lieu de branches qui,, ne voûtant s'arrêter sur aucun point'de
d'ambres,-d'entêtés de cerfs aveclëurs Bois la terre, emploient tous tes
et des têtes de bœufs ou d'é- jours d~; teur vie'
)6ngs rameur, à eh parcourir la surface, murmurent
avec ieurs cornes ra- sans
normes. bouquetins cesse cette mystérieuse invocation.
menées en' croissah'fôu rët'Ôumeës' sur'ellés- «Tous tes points de l'Asie centrate sont~t-
mêmes, comme du fil étastiq'ùe. Le front de couverts d'étërnettes
processions de pèlerins
ces\'6tës, dépôuiné dé sa: peau'et btancnr, se que l'on ~it, chargés d'or et d~argen), se'
voit toujours dans toute son étendue couvert rendre a ta montagne Bouddha
d'écriture, et t'écriture ri'est jamais~ autre ou en revenir rapportant (~oM<M~/a),
les bénédictions
que cëtt'e prière~
« Qh t'écrit sur des, crânes d'hommes des- qujis y ont reçues, et t!)ujo*urs on tes trou veac-
compagnant du chant, de la'formute mystique
séchés, sur des débris de squelettes humains leur marche tente et silencieuse dans te d<-
qu'on entasse sur !é nord des voies pub!i- sert De ta mer du
ques. Japon jusq'u'au~frontièrcs
.«Enë se lit surtout autour de la èircôri- !'?.J~csHe prière n'est- qu'un long et~
tmnterrompu murmure qui remue tous tes
férence du yc/fM-Aor, c'est-à-dire de ia roue peuples, anime toutes les solennités, est le-
prt'ctH<e. La prédHëction éùfin des Bouddhistes symbole de toutes les croyances,
pour tout ce qui exprime l'antienne
révb)ut)on sûr de toutes les cérémonies
soi, départ et retour continue),, parait'avoir religieuses.
.« Le corps de la religion
été ta raison inventrice de la roue prianle. vre une grande partie du monde bouddhique cou-
Elle exprime, pnr l'image de ses gig.m-
simpte et juste de tesques conformations, et partout cette prière
sarotaUon, 1:) toi de ta transmigration dès est le véhicule.de la vie, I~nerfdes
êtres, tèllé qu'ils se la figurent et qui forme'e ments qui t'animent. M mou'Ve-
le point de leur croyance le
plus clair èt le OM~Fl GÂNE-NÔ KAMI, dieu du
plus enraciné. chez les Japonais. destin
H y en'a de portatives qu'its tiennent a OMOMANCtË, divination par te moyen des
fa mai en lés faisant incessamment tour- épaules (~.t). Il y. avait, chez les anciens-
ner il' en est~de plus grandes qui ressem- Arabes une espèce de divination
blent un cytihdrë fixé et rendu mdhite sur appelée t7M ri
un pivot; d'autres de formes tout a fait e<-aA<a/, science occulte des épaules parce
gran- qu'on employait à cet effet des omoplates de
dioses, posées de même sur un pivot et que mouton, qui, par te moyen des points dont
l'on fa<t mouvoir à force de bras. On en voit
elles étatent marquées, oHraientcertaines~a-
de construites sur le bord des torrents
tournent et qui gures- d'après fesquettes on tirart des pré-
au moyen e rouages et
d'engre- sages.
nures, d'autres posees~ur lè faite des mai- QMO NO NOUSI-NOKAMi,
sons que le vent seul agité, d'autres encore divinité ja-
ponaise. C'est un des dieux protecteurs de
suspendues sur le foyer,et qui se meuvent à
la vapeur du feu. Les maisons en ont ~M~M ~AMt.
tou- fêtes
J°"Ts une tongue rangée à leur PMQPHA&IES que les habitant
vestibulè,.et des- itos de Chio et de Ténëdos cétébi-aien~
note, avant d'entrer, ne manque jamais dè en l'honneur de Bacchusoud'()mad<os.
leur-imprimer un violent mouvement dè ro- Oh
lu) sacnuait un homme,
tatfou, espérant par ta attirer ie bonheur sur que i'on'mettatt ëh
soi et sur la maison pièces en lui déchirant les membres les uns
qu'il vient visiter. après les antres. Arnobe, qui fait mention
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decett&fét,eja;rept:ésentp sous un jour moins erreurs des qpiét)stes.ts tiraient ce nom de
odfeux.Les Grecs~dÏt-i), animés d'une fu- la posture d~ans faquette Us se mettaient, pour
reur bachrqae,s'entorm)aient de serpents,. se livrer à la contemplation, en tenant~e~rs
et mangeaient toutes crues des entraines de. regards 6xés sur ta région ombiticate. ~oy.
cabri, dont its avaient la bouche ensanglan- HÉSYCHASTES.
tée~ Ce. mot vient du grec M~of, cru si la OMPHtS, un des noms d'OsTpis. Ce mot
pretmére tnttre était un omicron, l'omopha~ signHie~ &teH/a!~Mr il est par conséquent
gie- désignerait une fête dans taquette on trës-convenabte à une divinité qui passait
mangeajt en commun. pour avenir doté t'Egypted'une muttitade de
ÛM~ROCA ou OMORCA, déesse qui, suivant bienfaits.
Bérose.existaitau commencement du monda OMPtT~K!L!S', e~sse d'Omni~sses ou de-
etrenJermait en elle-même tous.tes.êtr&s ces vins madé'cassfs qui se' mété'n~de
êtres formés des ténèbres et~de l'eau, avaient prédire
l'avenir. Ils tracent de~i figures magiques
des formes monstrueuses, (~étaient des hom-,
avec dés'topaze~ dtfcrisfa't, des~ pierres'd'ai-
mes qui avaient deux ou quatre ailes et au- gle, qu'ils disent- teur avoir été
d'autres, sur un seul corps, apportées
tant de visages le tonnerre.
avaient deux têtes, l'une d'homme, l'autre par
de femme,, réunissant ainsi les deux sexes OMRA, chapeUe située au n'ord de'ta'Me'c-
d'autres av&ient un c.orps .de cheva!,ou de que, à deux heures de cHëmin, qu~ tes~pé~
taureau, ou- bien des pieds et des'cornes de !erin's musoln~'ans sont tenù~ de visiter,
chèvre. H y avait des chiens avec, quatre avant ou après ies stations-a\t'sanctuaire de
corps, études queues de poisson; ou des qua- la ville'. Cette obtigation' est fond'éë sut ces
paroles- de Mahomet' « Acqufttez~-vôus de
drupèdes moitié chevaux et moitié chiens.
De~potssons~ dès-serpents, des reptiles réu- la visite de't'Om'ra, à'ta suite du' pèterina'ge',
nissaient en eux des parties d'auimaux d'au- car certes, la réunion de ces praffques reti-
tres espèces. Ges êtres, monstrueux, étaient gieuses attit~ ta bénédiction cé~'ste' et sur
représentés.sur les. murs du temple de Bel. vos jour~ et sur vos biens', efface' vos péchés?
Tel était t'état du monde lorsque, Bet parta- et vous en p'urine', comme t'orfévre pbpiHe
gea Omoroca car te mitiou, et. forma de ses au fëu~t'or et t'arg'ent, en les dépoùiHantdë
deux parties les cicux et ta terre, Aussitôt tëurs-scori'es'. »
les ammaux- monstrueux que. renfermait ÔMS,,le Cerbère de ta mythologie égyp-
Omoroca périrent. Une autre tradition popte tienne. C'est un hippopotame dont les for-
que tes apimattx étaptnés de t'humidité pri" mes sont mélangées de celles du crocodtte.
mordiato,. le dieu. Bel coupa, la téte~d'Omo- Dans les tafbtpaun astrônomiqaës d~ Thèbes
roca, et qu&te~ autres dieux, et) métant son' et d'bsn'èh*, i)' occupe au ciet la- piacë que tes
corps a~vec de la tetH'e~formcren~ tes hommes, Grecs ont~ donnée à la Grandé Ours~. Celte
qui, en conséquence on<rl'in<et)ig<'nce en' constetlafion était nommée le Chien de ty-'
paTtage~et sont doués d'une portion de ta~ pnbn par' tes~ Ëg~{îtiens et sa présence
sagpsse divine. Le,mot Omorca. e~b oriental; d~ins t'A~nenthi ne taisse pas douter que cet
(3p'T'Q~) et signi.ue ta mère~du- vide ou du. animat'ne soiftë type duchien Cerbère; qui',
néant. sttbn tes mythes grecs, gardait t'ëntréë-du
'OMO TAROB-NQ MIKOTO, te sixième des patais" d'~dês\ La tëgeude égyptiënn'e' te
esppits:cét<stes<;ui, suivant tes J'aponais,<ont-~ nommë'Oms', et teq~uatinë de recteur de'ta
régné.sur la terre avant les générations efc~ région inférieure:
luettes~, Sa femme, géninr femelle, portait te OMSIA, grande tête que tes A~'nos~ cétè-
nom-de Kassiro ne~no MJkoto.'Hs régnèrent' tirënt~annuenemetit' toute ta'fàmHte y as-
tous.dauxp[ar la vertu de ie'terre pendant' siste'et'se rêgaie de za!:ki et de~chàir'd\<urs.
deux cents mittions d'années~ A cette-occasion~ dtrprhe ta maison avec ta
p~BANOMËSAVOUS, sages,ou devins des' tête dè t'bûrs favori', et avec lès armes du
Madécasses.iUsr jouissent .d'un~grand crédit: propriétaire, qui sont un arc. des nëthes, un
parmi ies Ovas,.qu!'sont très-superstitieux carquois' ët'un ?abrë" japonais.
et~ajoutent'une grande foi.àt~divination~ Ils. ON', un'dës noms du Sotfi)!ch6z' les Ëgvp-
consultent les sjkids, c'est-à-dire du sabte tiens. Genom~signiSë e'n copte'<s' lumière.
placé sur une assiette et sur tequet' sont' tra- Unë~vlUe d'Egypte consact'ée au Soleil por-
cés dès caractères ils: y attachent, un sens~ tait Je-méme nom, qui tantôt est conservé.
qu'ils interprètent eux'mémes~ns ont aussh danst&'texte'fe la Hibte, et~tantôt traduit
une grande confiance. dans les amulettes' par-Fe!</t-5'c/temesc~,maisbn'du S~tëiH Les
dont ils ornent leur personne, ~oy. OM-~ Grecs; te rend1<%nt~dc~même dans teur tan"
BtASSBS~ gue par Hélio-polik, ta-~tt~-du~SôtëiI~Ennn
OMPANOMATS,. ctas)!e d'Ombiasses ou~ les. ruinesj de~cette vitteL sont encore aujour-
devinsse rite'de Madagascar. Us enseignent' d'hui appelées' par tes'A'rabes~tM-Sc/ietttfr,
n tirées à écrin~entarabe~Its exerceut- ta' ta fontaine dut Soleil..
médecine et, confectionnent dés: tatismans~ ONA, fête que- tes' Matabare~ oetèbpent
et autres charmes,rqu'its vendeht-forbche! dans; le; mois~ d'août; en' tttionn~ttfde~t'in~
Cette ctasse.de: savants esLptus~rich&'et pt<M! ca~nation~de Vichn&u~cn? nainj-et~ de' tft d6~
respectée que tes. autres OmbJas&es. faite de Mahaba}). G'es~utfe' ~spèce~d~b~
OMPHALOPS-YGHITBS, c'ost-à -dire: ceua~ chanale, pendant. ttfquettë tes~)ndiënf,de
'/Mt OKt,<'dmeaM Mom6M'<secte.de chréH&hs quet~e'conditi~n'quMts~ soient' s!équip~H
§recs,du xtv sièct&, qui donnaient dansâtes: te- plus< magnin<)uemënt qù'its peu~ont~se
M? btCTtONNAtRE DES RELIGIONS. 968

régalent de leur mieux et passent te temps terne conféré à un enfant par un laïque, dans
dans la joi<*et les plaisirs. un cas de nécessité, et lorsqu'on n'a pas le
ONCTION, action d'oindre ou de frotter temps de le porter à l'église ou de faire venir
d'huile une personne ou un objet quelcon- un prêtre. Ce baptême est valide si l'en-
que, afin de lui imprimer une sorte de con- fant échappe à la maladie, on le, porte en-
sécration. C'est ainsi que Jacob, ayant eu suite à t'élise, pour suppléer aux autres
un songe mystérieux dans les plaines de la 'cérémonies qui accompagnent le baptême.
Mésopotamie, oignit d'huile la pierre qui lui ONG-KHONG, nom sous teque) Confucius
avait servi de chevet pendant la nuit, la con- est connu des Tonquinois. Ce nom signifie
sacra au Seigneur, et donna à ce lieu le l'aïeul Khong. Ils l'appellent encore /iMoH<y-
nom de Be~-e< (maison de Dieu). C'est de là tu, ce qui est son véritab)e nom, et Trong-
sans doute que venaient les pierres connues ni, le précieux persoonuge. Ils le regardent
des anciens sous le nom de bétyles. comme le plus sage de tous les hommes; et,
1° Les onctions d'huile, soit naturelle, soit sans examiner d'où tui est venue la sagesse,
ils croient qu'il n'y a point de vertu et de
mélangée avec des parfums, entraient dans
vérité qui ne soit fondée sur ses principes
presque toutes les cérémonies de l'ancienne
aussi n'obtient-on
loi. Tons les ornements et les meubles du parmi eux aucun degré
l'arche d'alliance, la table, le d'honneur et d'autorité, si i'ou n'est versé
tabernacle, dans ses écrits. Le fond de sa doctrine con-
chandelier à sept branches, les autels, le ta-
bernacle tui-même, furent consacrés dans siste dans des règles morales, réduites aux
d'onction. articles suivants c Chacun doit se connai-
le désert avec.l'huile Cette huile
de myrrhe fran- tre soi-même, 'ravaitter à la perfection de
était composée d'aromates,
che, de.cinnamome, de roseau odorant, de son être, et s'efforcer par ses bons exem-
casse et d'huile d'olive. Aaron et ses enfants ples de conduire les créatures de son espèce
au degré de perfection qui teur<on~it'nt,
furent consacrés prêtres du Seigneur par
ensemble au bien suprême, tt
l'effusion de l'huile sainte sur teurs têtes. pour arriver
Et plus tard lorsqu'il faut étuilier aussi la nature des choses, sans
y eut des rois dans
Israël, ils furent également sacrés par le quoi l'on ne saurait jamais ce qu'il faut sui-
vre, ce qu'il faut fuir, et comment il faut ré-
moyen de l'onction quelquefois on en agis-
sait de même à l'égard des prophètes ou de gler ses désirs. »
Les sectateurs tonquinois de Confucius
ceux qui recevaient une mission extraordi-
naire. reconnaissent un dieu souverain qui dirige
et qui conserve toutes les' choses terrestres.
2° L'Eglise a emprunté à ta Synagogue l'ts croient le mondf éternel, rejettent le
l'usage des onctions elle les emploie dans culte des images, honorent les esprits jus-
les sacrements de baptême, de confirmation,
qu'à leur rendre une sorte d'adoration, at-
d'extrême-onction et d'ordre dans la con- tendent des récompenses pour les bonnes
sécration des églises, des autels, des calices., actions, et des châtiments pour le mal. Par-
etc.; dans la bénédiction dés cloches, dans
tagés dans l'opinion qu'ils ont de l'immorta-
le sacre des rois et des empereurs. Ces onc- lité, les uns croient l'âme Immortelte sans
tions ont pour but, comme dans l'ancienne exception, et prient même pour les morts
loi, de consacrer à Dieu d'une manière par- d'autres n'attribuent cette heureuse préro-
ticulière les personnes et les choses. De plus,
gative qu'à l'âme des justes, et croient que
lorsque ces onctions sont faites sur les per- celle des méchants périt en sortant du corps.
sonnes, elles ont une signification symbo- Suivant eux, l'air est rempli d'esprits ma-
lique qui est d'attirer sur l'âme une grâce lins, qui s'occupent sans cesse à nuire aux
fortifiante et de lui faciliter la pratique de la vivants. Le respect pour la mémoire des
vertu, de même que les anciens employaient morts est d'une haute recommandation
l'huile pour fortifier le corps et en assou- chaque famille honore les siens par des pra-
plir les membres, comme cela avait lieu par- tiques régulières qui approchent beaucoup
ticulièrement dans les combats des athlètes. de celles de la Chine. Cette religion sans
3° Les Phéniciens et autres peuples de temples et sans prêtres, sans for'ne établie
l'antiquité étaient dans l'usage de répandre pour le cutte, se réduit à honorer le dieu du
de l'huile sur les pierres qui servaient à dis- ciel et à pratiquer la vertu. Chacun est libre
tinguer les limites des champs, ainsi que dans sa méthode; ainsi jamais aucun sujet
sur celles qui étaient placées à l'entrée d'un de soandate. C est la religion de l'empereur,
bois sacré ou de quelque autre lieu destiné des princes, des grands et de toutes les per-
à un culte. FO! HutLES SAINTES, CONFIRMA- sonnes lettrées. Anciennement l'empereur
TION, ExTRÈME-OfCTtON, etc. seul avait le droit de faire des sacrifices au
ONDËN-HE!, ou ONDEN-H!, dieu de l'ar- roi du ciel mais en usurpant l'autorité sou-
chipel Viti c'est lui qui a créé le ciel, la veraine, le Cho-va se mit par la suite en
terre, toutes les choses et tous les autres possession de cette prérogative. Dans les
dieux. Aussi dit-on qu'après la mort l'âme calamités publiques, telles que la pluie et
vase réunir à Oden-hei,-quels qu'aient été les sécheresses, la famine, la peste, etc., il
le genre de mort et la moralité des actions fait un sacrifice dans son palais. Ce grand
qu'on ait faites pendant sa vie. acte de religion est interdit à tout autre
ONDHËRA ou ANDHÉRA,ténèbres, obscu- sous peine de mort. Foy. CoNFUcics.
rité. Nom que les Hindous donnent à l'enfer. ONAGO-NO SEKOU, ou fête des femmes
ONDOIEMENT. On appelle ainsi le bap- la seconde des fêtes annuelles des Japonais.
~69 ONC ONt 9'70
On la célèbre le troisième jour du troisième qui est fondé snr le conte chinois que voici
mois. Les Européens la nomment la /~<e des Une femme immortelle, nommée Sen-nin
pottp~es?eHe se fait principalement pour seï yo bo, offrit à l'empereur Kanno-boute
les filles, comme la troisième fète annuelle (Wbu-ti), de la dynastie des Hans, une pê-
pour les garçons. che qui n'avait pas été produite sur ta terre,
Dans toutes les maisons, soit chez les gens mais qui provenait d'un arbre qui ne donnait
ae qualité, soit parmi le peuple, on dresse des fruits que tous les' trois mille ans. Elle
dans un appartement convenable, en dedans l'assura que s'il mangeait cette pêche il at-
ou en dehors de l'alcôve un petit théâtre teindrait cet âge: c'est pour cela que les Chi-
de la hauteur d'une table, lequel est couvert nois et les Japonais se régalent ces jours-là
d'un tapis rouge ou de quelque étoffe pré- d'une boisson distitléesur des Heurs de pécher,
cieuse de couleur, suivant les moyens du en se souhaitant les uns aux autres la béné-
maître de la maison. On y pose des figures diction du ciel et un grand âge. Foy. SAN-
et des décorations qui représentent la cour GOUÂTSSAN-NtTS.
du Daïri, des temples, dès bâtiments, le Daïri ONCAouON&A,déesse honoréechez tesPhé-
lui-même, ses femmes ou d'autres person- niciens. Ce nom signifie délicate. Voy. OccA.
nes distinguées des deux sexes on nomme ONCHEST1ES, fêtes célébrées dans la ville
ces images poupées d'enfants. Elles sont très- d'Oncheste, en Béotie, en l'honneur de Nep-.
bien imitées en miniature; on leur offre dans tune, qui avait dans ce lieu un temple et un
'de petits ptats et sur de petites tables plu- bois sacré, d'où il était surnomme Onchestien.
sieurs sortes de mets, comme cela est d'usage ONCO, pagode célèbre dans le royaume
chez le Daïri et chez les gens distingués; l'on de Camboge; on s'y rend en pèlerinage de
y trouve de même en petit tout l'ameuble- cinq ou six Etats à la ronde. Le collége des
ment d'une maison, et tout ce qu'il faut pour bonzes y rend des décisions que t'on reçoit
la cuisine. avec le respect et la confiance la plus entière.
Cette fête instruit les filles des gens de ONGOOZA-BARIDRAU, esprits ou divini.
qualité de tout ce qu'il faut pour l'ornement tés inférieures de la cosmogonie mongole.
d'une maison, et les filles des classes infé- Ce sont des Tenghéris nageurs, qui habi-
rieures de tout ce qui est nécessaire pou.rte tent au pied du mont Mérou, dans la par-
ménage et pour bien diriger une maison. On tie la plus voisine des bords de la mer.
cherche ainsi à teur apprendre en jouant ON1, génies ou démons qui, suivant les
dès leur première jeunesse, à devenir par la Japonais, sont encore actuellement les seuls
suite de bonnes et d'habités ménagères. habitants dè t'i)e Genkaï-sima.
Un ancien auteur dit que ces images étaient ONIROCRATtE. ONIROCRITIE, ONIRO-
faites de son temps avec du papier et re- MANCIE, ONIROSCOPIE. Tous ces termes
présentaient des enfants marchant sur leurs expriment l'art d'interpréter les songes (en
mains. On trouve dans un autre ouvrage grec Ststpof).
que ces poupées, nommées Ama-gatsou dans 1" Cet art est par lui-même vain et frivole,
ta tangue savante, se donnaient aux filles car les songes ne sont la plupart du temps
jusqu'à teur troisième année~ et qu'on les que le fruit d'une imagination vagabonde.
chargeait de. toutes les petites fautes commi- Cependant, s'il n'est pas permis de prédire
ses par les enfants, pour donner à ceux-ci l'avenir par le moyen des songes, parce que
une teçon indirecte. Enfin, un autre auteur les événements futurs sont ou le résultat des
Taconteque Gensi-no kimi, quirésidaitsur te actions posées librement par les hommes, ou
bord de la mer, à Sima-no moura, dans la la conséquence de la volonté de Dieu, on
province de Farima, fit à pareil jour une peut quelquefois arriver par les songes à la
image qu'il envoya en mer dans un petit connaissance des choses passées, ou du ca-
bateau, pour se garantir de toute infection ractère et des habitudes d'un individu; car
et des exh;)!aisons mauvaises, et que de là les songes sont très-souvent en rapport
sont venus les Vina, dont le nom signifie en- avec les objets dont l'esprit est habituel
fant ou poussin. On les nomma aussi Fa/o- lement préoccupé. C'est ainsi que de grands
ko, de /a/< mère, et ko, enfant, parce quêta criminels ont révélé leurs forfaits, soit en ra-
mère et l'enfant s'en frottaient le corps pour 1 contant leurs rêves, soit, plus fréquemment,
se purger de toute infection; on allait ensuite en parlant dans leurs songes, ce que l'on
jeter les poupées dans la mer'pour éloigner appelle r~t)er touthaut. C'est ainsi qu'un
de soi toutes les souillures dont on les sup- voluptueux rêve aux plaisirs, un ambitieux
posait. chargées. Nous donnons à l'article aux honneurs et aux dignités, un ascète aux
BENSAiTEN une autre origine historico-my- choses de Dieu. De plus, il peut arriver
thotogique de cette fête. que la divine Providence emploie les songes
Depuis les temps les plus reculés, on a eu soit pour donner aux hommes des avertis
la coutume de faire ces jours-là des petits sements ou des instructions salutaires, soit
gâteaux de riz et de feuilles vertes d'armoise, pour communiquer ses volontés. On en cite
qu'on offre en présent à une mère et à sa des exemples frappants dans l'histoire de
fille pour conserver leur santé, au lieu de tous les peuples, et l'Ecriture sainte cite un
l'herbe /o/M-/tO kousa. L'on boit aussi du grand nombre de faits qui prouvent que
zaki distillé sur des feuilles de pécher, dans quelquefois.les songes sont envoyés de Dieu:
la vue d'obtenir une bonne santé et de pro- tels que le songe dans lequel Jacob vit une
longer sa vie on suppose aux pêches la pro- échelle mystérieuse celui où Joseph,
priété de résister à toutes les infections ce son fils, se vit adoré par le soleil, la lune
DICTIONN.DES RNLMKMtS.Ht. 31
&71 DtC'nOMMRE DES REUOONS. 97~
et onze étoiles te songe d'Abim.él.eç.h, roi à }.eur cour des interprètes des songes,
deGéra~e; cetuid'un soidatmadianite, en. comme nous le voyons, dans l'Hcriturc sain-
nemi de Gédéon; celui du jeune Samuel; te, de Pharaon, roi d'Egypte, et deNabu-
celui de Salomon ceux de Joseph, époux .de chodonpsor, roi de Babytou.e. Cette super-
Marie celui des mages, etc., etc. stition dura fort longtemps nous ne sommes
Quant à l'Onirocritie ou à l'interprétation pas bien éloignés de t'époque où les souve-
des songes, bien que ce soit en générât un rains de t'Rurope avaient auprès d'eux des's
art vain et frivole, parce qu'il ouvre un astrologues, des devins, et d'autres impos-
vaste champ à l'imposture, cependant elle teurs~qui passaient pour habiles à expliquer
n'était.pas formellement prohibée dans l'an- les songes; et unemuttitudede gens, dans
cienne loi, comme Ja nécromancie çu les toutes les classes ,d,e la société, pn! encore la
autres genres de divination, parce que, ainsi fitibtesse d'accorder aux visions de la nuit
que nous venons de !e voir, Djeu manifes- une foi plus ou moins explicite.
tait de temps en temps sa refonte par le ON1HOPOMPE. Esculape avait -sous ce
moyen des songes; le vie chapitre des Nom- nom un temple chez les Egéates. Les an-
bres insinue mêmeque les songes étaient un ciens admettaient aussi l'existence d'un gé-
des modes habituas de la .vocation-dés pro- nie de ce nom, que les magiciens contrai-
phètes (t). Il y 9.de plus dans l'Ancien Tes- gnaient par teurs conjurations de prpçuref
tament plusieurs songes dont l'interpréta- tel ou tel songe.
tionest donnée par un homme inspiré de ONRËLV01NEN, mauvais génie de la my-
Dieu. Tels sont les songes des ofuciers de thologie finnoise, dont. l'occupation est de
Pharaon et ceux de ce prince tui-méme, in- détourner du droit chemin les chasseurs et
terprétés par Joseph ;.ies songes de Nabu- les voyageurs.
chodonosor, interprétés par Danie). Mais ONNOFRI,S, c'est-à-dire modérateur des
dans ces occasions t'interprétaiion donnée e vivants; dieu égyptien, le même qu'Osjris
était appuyée préalablement par ~n fait mi- Péthempamcntès, confondu par les Grecs
raculeux c'est ainsi que t'accomptissexient avccBacchus.
exactdes circonstances prédites par Joseph à ONNONHOUAROR!. H y a sur les songes
t'égard des ofOciersde Pharaon, entraînait ce une idée fort singulière répandue parmi plu-
prince à ajouter toi à t'in)erpretati<M que Je sieurs pcuptps sauvages de l'Amérique sep-
jeune Hébreu lui donnait de ses songes et teotrionate ils s'imaginent que comme
~)ue Daniel, en devinant préatabtement tes l'âme ne peut rester dans l'inaction, dès
songes que Nabuchodonosor. avait oubliés, qu'elle voit le corps ptongé dans ie sommei),
donnait une garantie de l'explication qu'il elle en sort pour aller se promener, et
allait en faire. Ainsi l'Ecriture sainte, en qu'elle y revient ensuite comme à son gîte.
nous donnant ces interprétations ~omme le Cett,e idée est heureusement sans consé-
résultat d'une inspiration divine et .directe, quence. Il n'en est pas de même .de la sui-
condamne par-là même tous ceuxqui.se mê- vante. Us se persuadent que, quand leur
lent témérairement d'expliquer les songes âme reste dans le corps pendant le sommeit,
sans justifier auparavant de leur mission ex- eUe contracte avec leur génie protecteur
traordinaire. une liaison si intime, qu'elle est dans une es-
2° L'Onirocritie était un art important jda pèce d'extase, et qu'alors elle connaît tout
paganisme. Artemidore, qui a donné ua ce qui lui est nécessaire. A leur réveil, ils
Traité des songes, les divise en spécu)atifs ne doutent pas,que leur âme n'ait vu réelle-
et en aUégoriques, La première espèce est ment ce qu'elle s'est représenté en songe,.
celle qui représente une image simple et di- Us agissent ~onséquemment a cette ferme
rectede t'événement prédit. La seconde n'en persuasion. A la vérité tous les songes pe
offre qu'une figure symbolique. Aussi Ma- les affectent pas cga!ement. It yen a de plus
crobe définit-)! un songe en générai, ia vue .mystérieux les uns que les autres. 11 y en
d'une chose représentée aUégoriquemen~ surtout que les sauvages regardent comme
et qui a besoin d'interprétation. L'ancienne une espèce de fataiité quj) peut avoir pour
Onirocritie consistait dans des inter.prét"- eux les plus grandes suites. Ont-its vu en
tions rafunées et mystérieuses. On disait, s' ngc quoique chose qu'ils aient cru devoir
par exemple, qu'un dragon signifiait la leur appartenir, ils n'ont auc~nR tranquil-
royauté un serpent,.la maladie; uae~vipère, lité qu'ils ne se, soient .rendus possesseurs
(le l'argent des grenouilles,les impostures de cet objet,.qu'its conservent ensuite aussi
le chat, t'adultère, etc. Les prêtres égyptiens chèrement que leur propre vie. Ôut-its rêve
paraissent avoir été les premiers interpr.ètes à quetq.ue être animé, si cet animal vient a.
des songes, et la science symbolique, dans mourir pendant qu'ils en' sont les maîtres,
laquelle ils étaient devenus très-habUes, ils sont saisis d'une crainte si vive de mou-
semble avoir.servi de fondement à leurs in- rirbientôt après, que leur frayeur ieur.cause
terprétations. Les anciens rois entretenaient qu Iquefois ta mort, Tout sauvage d'aitleuts
~) Cependant la Vulgate porte, Lév. xtx, 26 Non ait )ni~:< de toi. qui fasse des divinations, ou des
aM~MratitMtn),nec otserMat~x somnia; et Deu~er. enchantements, ou des sortiléges. Le mot que la V"t-
ïvm, 10 Nec !ttM)t<a<t<)' ttt <s. qui ariolos sciacite- gat.e a rendu par soxge signifie propretnent t'a)'<ffe
<«)', et observet!.o))iMaa~Mg auguria. M~isJe texte ccMM/~rles nuages. Ht~i, Deut. xn), 5,it est ordonne
hébreo porte dans le premier passage Vous K'tMerM de meure à mort certains songeurs, il n'est question
point de <<)MM<)0)t,
divitiaiioii, et
second
vous He ~fM point~d'etichalaie- que de ceux qui auront mis en avant des visions
ne ferez
ments; et dans ta second QM'<<MM <)'eMfe
point persctttte fausses pour apcrëdner t'ejoreur.
d'ettc&a~)~-
073 t)NO ONS 9~4
est libre de demander, même aux villages conduisant un âne; l'homme s'appelait JE'M-
vpisins, ce qui a été l'objet de ses rêves il tychus, fortune, eU'a~imaUVtcoM, vainqueur.
est sûr d'obtenir ce qu'il souhaite. I) prit cette rencontre pour un présage de sa
Tous les ans, en outre, à peu près dans la victoire future, et après qu'il l'eut remportée,
même saison, on célèbre un'e fête générale, il fit bâtir, au Heu même'où était son camp,
qui est comme ta'fête des songes ou des dé- un tempte dans lequel il mit la figure de !'âho
sirs. EUe dure quelquefois trois ou quatre et du paysan. On pourrait citer des faits sem-
semaines de suite. Plusieurs nattons ta blables.parmi les' modernes tedomihicatn
nomment Onnonhouarori, c'est-à-dire ta foHe yor~Memada (ou la tour brûlée) fut un des
ou le renversement de la fête. Tout le village premiers el des plus zélés promoteurs de l'in-
entre dans une sorte de frénésie. Chaque quisition d'Espagne; le cordeiterFeM~rdeM<,
particulier se peint le corps et le visage, ou fut un des ligueurs les plus acharnés contre
s'habille et se coiffe d'une façon extraordi- Henri Ht et Henri IV.
naire et bizarre. Equipés de cette manière, Une des règles de Tonoma<tcie, parmi les
tes hommes courent de cabane en cabane, Pythagoriciens, était qu'un nombre pair de
rompant., brisant, renversant tout sans voyelles, dans le'nom d'une personne, signi-
qu'on puisse y trouver à redire, sans qu'on fiait quelque imperfection au côté gauche,
s'onge même à s'en plaindre. Ces forcenés et un nombre impair, une imperfection du
crient qu'ils ont rêvé. Ils laissent deviner tôté droit. Ils avaient encore pour règle que,
leurs songes à ceux qui tes approchent, en de deux personnes, celte-tà était la plus heU-
tt'ur montrant leurs habits, qui sont des es- reuse dans te nom de laquelle les lettres hu-
pèces d'hiéroglyphes, et en leur disant seu- méraies, jointes ensëmbie, forma)HhHa plus
lement quelques mots dans leurs chansons. grande somme ainsi, disaient-its, Achitte
C~lui qui a deviné est obligé dé payer ou de devait vaincre Héctor, parce que les tettros
satisfaire aux désirs du songeur. ft te fait numéra!es comprises dans te nom d'Achitie
avec ptaisir, parce que c'est un sujet de formaient une somme plus grande que cëHes
gtuire pour lui d'avoir pu expliquer t'é- du nom d'Hector.
nigmw. Les rêveurs sont ainsi chargés de C'était sans doute d'après un principe seni-
haches, de chaudières, de meubles, de vian- blable que, dans les parties dé plaisir, les
de, enfin de tout ce qu'ils paraissent désirer. Romains buvaient à la santé de iëUrs mal-
La fête dure autant que leurs provisions. tresses autant de coups qu'il y avait de let-
Elle se termine par 1a cérémonie d'aller je- tres dans teurs nohas.
ter la folie hors du vtttuge. Après la fête,.on Enfin, on peut rapporter à Fonomancie
rend à chacun tout ce qu'it a donné, et qui tous les présages qu'on prétendait tirer des
n'était pas le mot de t'énigme. noms, soit considérés dans leur ordre natu-
ONOCENTAUHES, monstres moitié hom- rel, soit décomposés etrédoits en anagram-
mes et moitié ânes, que les anciens considé- mes folie trop souvent reuou\'e)ée chez les
raient commodes génies malfaisants. modernes.
ONOCHÈLE, ONOCHOERU Ë, ONOCtTOE- CœHus Rhodfginas a donné la description
TÈS, noms injurieux que les païens don- d'une singulière espèce d'onomancië.Théo-
naient, dans le t" siècle, au dieu des chré- dat, roi des Goths, voulant connuhre le suc-
tiens le premier signifie, qui a les pieds cès de la guerre qu'il projetait contre les
d'un âne, et les deux autres désignent un Romains; un devin juittuiconséiHa de faire
monstre moitié âne et moitié porc. Ils t'ap- enfermer un certain nombre de pores dans
pelaient ainsi, parce que les chrétiens ado- de petites étabies, de donner aux uns des
raient le même dieu que les jxifs; lequel, noms romains, aux autres des noms goths,
suivapt '.es idolâtres, était rep'.ésonté sous la avec des marques pour tes distinguer, et de
figure d'un âne d'autres s'imaginaient que les garder jusqu'à un certain jour. Ce jour
les juifs s'abstenaient de la viande de porc étant arrivé, on ouvrit tes étabtes, ët t'en
parce que cet animal était aussi l'objet de trouva morts les cochons désignés par des
leur culte. noms goths, ce qui fit prédire au juif que les
ONOMANCtE, pour OMomo(om<M<e, divi- Romains seraient vainqueurs.
nation par les noms.: Elle était fort en usage ONOMASTËhtES, fêtes que les Grecs cé~.
chez tes anciens. Les Pythagoriciens préten- fébraient le jour où l'on donnait aux enfants
daient que les esprits, les actions et les suc- le nom qu'ils devaient porter.
cès des hommes étaient conformes à leur ONOMATE. fête établie ;t Sicyone en )'hon-
destin, à leur génie, à leur nom.. On remar- neur d'Hercule, lorsque, au lieu des simples
quait qu Hippotyte (~0~, cheval, ~'JM?, dé- honneurs dus à un héros, il fut ordonné par
bridé) avait été déchiré par ses chevaux, Phestus qu'on lui sacrifierait comme à un
comme son nom le portait. De même on di- dieu, et qu'on lui en donnerait le nom.
sait d'Agamcmnon que, suivant son nom, ONONYGHlTE8,du grec .~S, qui a t'On-
il devaitrester longtemps devant Troie (~K' gle ou le pied d'un âne nom que les païens
beaucoup, et ~st~, demeurer), et de Priam, donnaient aux chrétiens du i"' siècle, parce
qu'il devait être racheté de l'esclavage (n~tK- qu'ils adoraient le même dieu que les Juifs,
~ctt, racheter). De même un Thasieu nommé quêtes idolâtres supposaient représenté sous
Nicon, vainqueur, fut quatorze fois couronné la figure d'une âne. Foy. OffocaÈLE.
dans les jeux <ptennetsdo la Grèce. On dit ON-SA!, prêtres ou religieux de la Co-
qu'Auguste, sortantde Rome pouraller livrer chinchine. H y a parmi eux une hiérarchie
la bataille d'Actium, rencontra un paysan qui n'est pas sans analogie avec la nôtre
1S75 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 976
c'est pourquoi ils sont vêtus différemment, le titre de Ten sio claï sin. Voy. son article.
selon la diversité de leurs ordres, ou le degré OOMANCtE ou OoscopiE d'Nov, <Bt<
de leur dignité. Les uns font vœa de pau- art de deviner, au moyen des œufs, ou des
vreté et ne vivent que d'aumônes; les autres signes et des figures qui y paraissent. Sué-
vaquent à des œuvres de charité, et travail- tone nous fournit un exemple de cette divi-
lent à la guérison des matudes, par la magie nation employée par Livie. Cette princesse,
ou par des remèdes naturels, mais sans exi- voulant savoir si elle deviendrait mère d'une
ger ni salaire ni récompense. H y en a qui fille ou d'un garçon, couva elle-même un œuf
s'occupent à construire des ponts, qui vont jusqu'à ce qu'elle eût fait éclore un pouttt
en pèlerinage, qui font la quête, et qui élè- ayant une belle crête.
vent des temples. D'autres enseignent en 00 TOMA BE N0 MIKOTO, génie femelfe
public ou en particulier; il en est enfin qui de la cosmogonie japonaise, qui épousa
prennent soin des animaux. Ceux qui jouis- Oo <0-MO~HO Mt&0<0.
sent, parmi tes On.sai, d'une certaine autorité, 00 TO N0 TSt-NO MtKOTO, le cinquième
portent un bâton doré on. argenté, comme des esprits célestes qui régnèrent sur le Ja-
marque de juridiction. pon antérieurement à la race humaine il
ONUAVA, divinité adorée par les anciens épousa Oo <oma 6e-HO~t'Ao~o, et rëgna avec
Gaulois, que l'on croit être la Vénus céleste. elle par la vertu du métat pendant deux cent
Sa figure portait une tête .de femme, avec mille millions d'années. Leur temple est dans
deux ailes déployées au-dessus, et deux lar- la province de Yetsizen.
ges écailles au lieu d'oreilles. Cette tête était OPALES ou Op&nES, fêtes que les Romains
environnée de deux serpents dont les queues célébraient en l'honneur d'Ops, épouse de
allaient se perdre dans les deux ailes. C'est Saturne, le 19 décembre, troisième jour des
sans doute la même divinité qui est repré- Saturnales. On faisait coïncider ces deux
sentée à Montmorillon dans le Poitou, sur fêtes, parce que Saturne et Ops étaient époux,
la porte d'un ancien temple gaulois. Cette et que c'était à eux qu'on devait l'art de
femme est nue et droite, et a les cheveux semer le blé et de cultiver les fruits. C'est
flottants sur les épaules elle a Fair de s'en- pourquoi ces fêtes avaient été fixées non-seu-
lever, portée sur deux serpents enroulés lement après la moisson mais lorsqu'on
autour de ses jamhes et de ses cuisses et qui avait recueilli et rentré toutes les produc-
se glissent sur son sein elle les prend et tions de la terre. On invoquait la déesse Ops
les tient collés à sa poitrine pour être plus en s'asseyant sur la terre, parce qu'elle était
ferme et ne point tomber. Plusieurs archéo- elle-même la terre et la mère de toutes
logues pensent que c'est cette fée ou démon choses, et l'on faisait des festins aux esclaves
qu'on supposait faire avec les sorcières des occupés, durant l'année, aux travaux de la
courses nocturnes, connues sous le nom de campagne.
courses de Diane. OPALSKI, sources d'eaux chaudes dans le
ONUPHIS, taureau sacré, honoré à Her- Kamtchastka. Les habitants du pays s'ima-
monthis en Egypte. H était fort grand et de ginent que c'est la demeure de quelque
couleur noire. Macrobe le nomme PacM ou démon, et ont soin de lui apporter de légères
Pabacis il dit qu'il avait le poil couché en offrandes pour apaiser sa cotère sans cela,
sens contraire, et qu'à chaque heure il.chan- disent-ils, il souièverait contre eux des tem-
geait de couleur. It ajoute que ce bœuf était pêtes terribles.
consacré au soleil. Les Egyptiens le nour- OPECONStVE, la déesse Ops, considérée
rissaient avec le plus grand soin, et avaient comme divinité protectrice des semailles et
pour lui un respect retigieux. des biens de la terre.LesRomainscétébraient
QNYCHOMANCtE (d'o~, oK~e) divina- en son honneur une fête appelée Opeconsive.
tion que les anciens pratiquaient au moyen La déesse avait dans le temple de Vesta une
des ongles. its frottaient d'huile et de suie chapelle sous ce nom, dans laquelle il n'y
les ongles d'un jeune garçon, et les lui fai- avait que le pontife et les vestales qui eussent
saient présenter au soleil on s'imaginait y le droit d'entrer.
voir des figures qui faisaient connaître ce OPERTANÉENS, dieux que les Romains
qu'on avait envie d'apprendre. D'autres fois plaçaient avec Jupiter dans ta première ré-
on frottait simplement les ongles d'huile ou gion du cie).
de cire. C'est de là que les chiromanciens OPERTANÉES, sacriSces offerts a Cybèle,
modernes ont appliqué le nom d'onycho- ainsi nommés du mystère dont on les cou-
mancie à cette partie de leur art qui con- vrait, afin qu'ils ne fussent pas profanés par
siste à deviner le caractère et la bonne ou les regards des profanes. On y observait un
la mauvaise fortune, par l'inspection des silence encore plus rigoureux que dans les
ongles. sacriSces offerts aux autres dieux où l'on
OOANAMOUTSI-NOKÂM1, un des an- devait également l'observer, conformément
ciens Kamis du Japon fils de So san-no o- à la doctrine des Pythagoriciens et des Egyp-
tto ~tA:o<o et d'~MMc~t /He. Voy. ÂMA Tsou tiens, qui enseignaient que le culle des
]F)KOF)KO. dieux devait être accompagné du sitence
00 FIROU ME-NO MOUS!, un des prin- parce qu'au commencement du monde tous
cipaux Kamis du Japon c'est un esprit fe- les objets créés en avaient pris naissance.
mctte,(ittedù diou 7~ctMam!-Mo Mikolo, ce C'est 'en ce sens que Plutarqucdit « Les
nom signifie l'Intelligence précieuse du so- hommes nous ont appris à parler; mais te.s
leil céleste. Mais elle est plus connue sous dieux nous apprennent à nous taire. o
977 OP!) OPI 978
OPHtËUS ou OpHtONÉE, le dieu aveugle: génies qui se révoltèrent contre Jupiter,
nom d,e Pluton chez les Messéniens. Ce peu- selon Phérécyde le Syrien. C'est aussi un
ple avait des augures consacrés à ce dieu dieu des Messéniëns. Fo! OPHIEUS.
on les privait de la vue dès leur naissance, OPHITES, hérétiques du n' siècle, qui ap-
et no Jes appelait de même Ophionées. partenaient à la secte des Gnostiques ils
OPHtOLATRIE culte des MfpeM~. Ce rendaient au serpent un culte supersti-
culte a été connu des Babyloniens et des tieux. Il parait que les Ophites étaient déjà
Egyptiens. Celui d'Esculape avait aussi répandus en Egypte, avant t'étabtissement
quelque rapport. On le retronvedans l'Inde, du christianisme quelques-uns de ses mem-
chez les Nègres de l'Afrique et au Mexique. bres, ayant entendu les prédications de
F(~ SERPENT. l'Evangile y adaptèrent leurs croyances. A
OPHIOMANCIE, divination au moyen des, toutes les erreurs desVatentiniens, qui leur
serpènts elle était fort en usage chez les servirent de base, ils ajoutèrent que le ser-
antiens, et consistait à tirer des présages des pent qui séduisit Eve était )e Christ en per-
divers mouvements qu'on voyait faire aux sonne, ou la sagesse étcrneHe cachée sous
serpents. On en trouve plusieurs -exemples la Sguro de ce reptile, qui, en procurant à
chez les poètes. Rien de plus simple que nos premiers parents la connaissance du
l'origine de cette divination. « Le serpent, bien et du mal, leur avait rendu le plus
dit t'ahbé Pluche, symbole de vie et de santé, grand service la mort qui s'ensuivit est~
si ordinaire dans les figures sacrées, faisant selon eux, un faible inconvénient comparé
si souvent partie de la coiffure d'Isis, tou- à l'avantage de tout savoir. Aussi adoraient-
jours attaché au bâton de Mercure et d'Es- ils cet animal. fts. tenaient un serpent en-
cuiape, inséparable du coffre qui contenait fermé dans une cage, et lorsqu'ils voulaient
les mystères, et éternellement ramené dans célébrer la mémoire du service rendu par
le cérémonial, dut passer ponrua des grands lui au genre humain, Us. ouvraient la porte
moyens de connaître la volonté des dieux. de la cage et l'appelaient; le serpent sortait,
Ou avait tant de foi aux serpents et à leurs montait sur la table où étaient les-pains, et
prophéties, qu'on en nourrissait exprès pour s'entortillait à l'entour de ces pains c'est
cet emploi; et, en les rendant familiers on ce qu'ils appelaient leur eucharistie. Après
était à portée des prophètes et des prédic- l'adoration du serpent, ils offraient par lui
tions. La hardiesse avec laquelle les devins un hymne de louange au Père céleste. Pour
et les prêtres maniaient ces animaux était faire partie de leur société, il fallait renoncer
fondée sur leur impuissance à mal faire; mais à Jésus, qui n'était .venu sur la terre que
cette sécurité en imposait aux peuples, et un pour écraser la tête du serpent, leur christ.-
ministre qui maniait impunément les cou- OPIGËNE, surnom de Junon, pris soit de
leuvres devait avoir des intelligences avec ce qu'elle était fille d'Ops, soit de ce qu'elle
les dieux. » portait secours aux femmes en travail d'en-
On peut encore regarder comme une es- fant. Diane, Lucine et la Lune ont porté le
pèce d'ophiomancie la coutume qu'avaient même nom.
les psylles d'exposer aux cérastes leurs en- OP1MES (DÉPOUILLES).C'est ainsi qu'on
fants nouveau-nés pour connaître s'ils nommait les armes consacrées à Jupiter
étaient légitimes ou aduitérins. Férétrien, et remportées par le chef ou par
OPHION, divinité que les Phéniciens re- tout autre officier de l'armée romaine sur le
gardaient comme le bon principe. Elle n'é- générât ennemi, après l'avoir tué de sa main
tait autre qu'un serpent, ainsi que l'indique en bataille rangée. Ces dépouilles étaient sus-
son nom grec.« « Entre tous les serpents, dit pendues dans le lieu le plus fréquenté de la
Epéis, traduit par Arius d'Héractéopo!is, il maison; il n'était pas permis de les en retirer
en est un tout divin, à figure d'épervier et de quand on la vendait, ou de les suspendre de
l'aspect !e plus agréable; dès qu'il ouvre nouveau si elles venaient à tomber. Une loi
les yeux, tout brille de la plus vive lumière attribuée à Numa en distinguait de trois
dès qu'il les ferme, tout rentre dans les sortes les premières, consacrées à Jupiter
ténèbres.)) N'oublions pas que les Egyptiens, Férétrien les secondes, à Mars, et les troi-
pour peindre le monde représentaient dans sièmes, à Quirinus. Mais le nom d'Opimes
la même vue un cercle de couleur bleue, resta aux premières.
environné de flammes qui s'en échappaient OPINION. Les anciens en avaient fait une
de toutes parts, et dans le centre duquel était divinité allégorique qui présidait aux senti-
un serpent à tête d'épervier, figure parfai- ments des hommes. Us la représentaient
tement semblable au </i~a des Grecs ainsi, sous la figure d'une femme dont la démarche
tandis que le cercle représentait l'univers, et la contenance étaient mal assurées, mais
le serpent qu'il renfermait était le symbole dont l'air et le regard étaient très-hardis.
du bon génie, sans organes extérieurs, OPtNfONiSTES, hérétiques qui commen-
comme !e serpent; à la vue perçante, comme cèrent à dogmatiser sous le pontificat de
t'épervier, centre de tout l'univers et source Paul tf. Ils furent ainsi-nommés à cause des
de toute lumière. opinions ridicules et extravagantes qu'ils
Les Grecs faisaient Ophion fils de l'Océan, soutenaient opiniâtrement, et qu'ils voulaient
et disaient qu'il avait eu le souverain pou- faire passer pour autant de vérités incontes-
voir, avec son épouse Eurynome, avant le tables. Ils enseignaient, entre autres erreurs,
rcgnede Saturne. que la pauvreté réelle et effective était la
OPHIONËE chef des démons ou mauvais vertu la plus éminente du christianisme;
M9 DICTIONNAIREDES RELIIONS. 980
que pour être saint, il ne suffisait pas d'être qui offre le sacrifice et ses parents avec lui
détache de 6oeur de t<ïus les biens du monde, jettent hnf peu d'encens sur du feu qui est
mais qu'Hfatta't n'en possédér aucun. Ils sur une tuile à côté dé ta victime et le
anectaient eux-mêmes cette pauvreté, et prêtre, coupant un morceau de la chair, lâ
prétendaient qu'elfe devait se reiieoiitrei tourne sur leurs têtes et leur en donne à
dans cètui qui était le véritable vicaire de manger; Alors tous tes assistants s'appro-
Jésus-Christ d'où ils conctnaient que te chent de ceux qui offrent te sacriSce, font
pape ne l'était pas. tourner leurs chandelles autour de leurs
OPIS, 1*' nom d'un dieu qu'on invoquait têtes, et les je~ent dans le feu. Cela fait,
quand on avait besoin de secours,q'tt!o~e)M/e~ chacun réprend sa place, et se tient debout
f~a< 2° surnom.'te Diane, considérée comme le prêtre seul s'assied. La plus grande partie
divinité protectrice des femmes en couches; de fa victime lui appartient; car de ce qui
3° la même que Némé'sjs. Giratdi dérive son est cuit, il a tes intestins entiers; et de ce qui
nom du voile mystérieux qui couvre nos est cru, il a la tête, les pieds et ta peau
destinées (Xjrto-e~,<fen'tefe). c'est la son payement pour taf messe qu'il a
OTITER. OPITULATEUR; OPITULE, c'est- dite pendant que la chair cuisait. Chacun
à-dire ~ecdMra6<e; surnoms de Jupiter. des assistants peuf manger de cette chair
0-PO-PO et UPOU-TO. dieux oes enfers de tant qu'il veut, mais sans emporter rien de ce
gtacë, selon lès Bouddhistes de ta Chine. Les qu'on a mis devant tui. Le prêtre seul a le
damnés y éprouvent un froid si violent que droft d'emporter ce qu'il ne peut manger.
leurs corps en sont tout contractés et cou-- Dans le second genre de sacrifices, où l'on
verts de rides et de gerçures. immo)e seulement du menu bétai) et des
OPS, ta grande déesse italique des temps cochohs, le ministère du prêtre n'est pas
prhnitifs. Son nom veut dire terre, en vieH'e" nécessa?re il n'est pàs besoin de bougies et
langue itaHquc, et il a donné naissance au d'encens. On les fait pour la prospérité de sa
mot opes, biens, richesses, comme si )a terre famille et de ses parents, Cependant on ne
était la ric.hcssepar excellence. Dans ta suite, taisse pas d'y inviter presque toujours le
les Romains la corifondirent avec Rhéa ou prêtre qui dit la messe et prend part au
Cybète, femmede Saturne. Phitochorus fut )ë festin.
premier qui dédia dan~ t'Afrique un autel à Dans les troisièmes, on offre du sang, de
Saturne et à Ops.t. Tatius lui voua et bâtit à t'huité, du pain et du vin. Ce sont les sacrifi-
Rome un temple, dans tëque) on miUe trésor ces des morts. On tue sur leurs tdinbeaux
puhtic.Tut!usHostitiu~)ui enéteva 'un autre, des ve:)uy, des agneaux et des pigeons, et
où cite était adorée avec Saturne. On lui im- on répand dessus t'huile et le vin métés en-
tno!ai( au mois d'avril (.ne vache pteine et semble.
un porc. Les (épates étaient célébrées en son Outre ces sacrifices, ils en font un, chaque
honneur te' l!) décembre. jour, à table car la première fois qu'ils
OPT<MË-~AX!~E, qualification la plus ventent hoire, soit chez eux, soit chez leurs
ordinaire que les Romains donnaient à Ju- amis, ils prennent une coupe pleine de vin,
piter, comme étant celui qui caractérise et avant de la boire ils saluent en particulier
mieux )a div!nité suprême, dont les deux chaque personne de ta compagnie, en faisant
principaux attributs sont la souveraine bon- des voeux pour teur prospérité. Us invoquent
té et la souveraine puissance. Les chrétiens ensuite te nom de Dieu, et, penchant la
!)'ont pas fait difficulté d'emprunter aux coupe! ils répandent un peu de vin, soit a.
païens cet!ë locution, dans le style monu- terré, soit datts un autre vase, et t'offrent à
mental. Dieu, à t'exempte de D;)vid qui offrit ainsi
O~~ÂXiitU, sacrifice que les Mingréiiens' l'eau de là citerne de Bethtécm, qu'il avait si
oOrcht, t'imitatiou des Juifs, bien f~u'Hs ardemment désiré de boire,et que ses officiers
soient ch'éttfns. Les Oquamiris sont de trois étaient atiés chercher du péril dé leur vie.
sortes. Ils font un aut)e sacrifice devin, en
Cans tes premiers, on tue des bœufs,.des l'honneur de saint Georges, à l'époque des
vacf~es~ des ~eaux, ou d'autres animaux vendanges. its emplissent une mesure d'en-
semt'iabtes on fait préatahtement venir viron vingt bouteilles du menteur vin, l'of-
un prêtre qui prononce quelques oraisons frent à saint Georges, et le mettent à part.
sur ta victime, it hrùte t'animât jusqu'à la On l'ouvre à la Saint-Pierre, et jamais avant,
peau, en cinq endroits, ;ivec une bougie quand même on manquerait de vin. Ce jour-
tUtumée; ensuite il le promené autour des .là, le chef dé la maison prend de ce vin dans
persomtés pour le salut desquelles se fait'le un petit vase, le porte à !'ég)ise de Saint-
sacrifice, puis on l'immole et on le fait cuire Georges, fait sa prière, puis revient chez
soit totatëmef't, soit en grande partie. tui avec ce vase, entre dans la cave avec sa
Lorsque ta victime est cuite, on ta met sur famille, et ils prient tous onse'Mbic autour
du- tonneau consacré, ayant mis dessus
ttneiahtepfacéeaumiticudetasatte.Les
gois. de !J maison et tes conviés se rangent auparavant un pain fait avec du fromage et
àtcntbur, teoantâ à la main une bougie des ciboules ou des poireaux. Ils tuent après
a))htr)ée Cetui à t'intention duquel on a fait cela un veau, un chevreau ou un porc, dont
le sacrifice se met à genoux devant cette le père de famille verse Ic sang auiour du
chair, tenant pareillement une bougie tonneau et après avoir encore prié, )!s vont
atruinee,i)pndant que te prêtre prononce des enfin boire et manger.
prières. Quand elles sont terminées, celui Les Mingréiiëns font encore divers autres
981 A
ORA ORA. 9M
OqùamtDs, ou sacrifices de grandès jarres était sur l'arche du témoignage entre les
de vjn à divers saints, et n'en boivent qu'au deux chérubins, et elle lui parlait de ta. e
temps prescrit. L'un de ces sacrifices est en Mais il n'en fut pas de même après Moïse,
l'honneur de saint Michel archange; un et l'Ecriture dit expressément qu'il n'y eut
autre en t'honheurdë saint.Quirice; un autre plus de prophète quête Seigneur ait ainsi
en l'honneur de Dieu. Dans te premier,.ils entretenu face aface.–Ce qui parait certain,
tuent un petit cochon el un coq dans te c'est que ta réponse divine était donnée au
second. ils offrent un petit cochon et un moyett d'un instrument ou ornement que le
pain ils invitent tes étrangers à t'un et à grand prêtre, portait sur sa poitrine et qu'on
l'autre mais personne rrest invité au appelait le Pectoral ou le Rational du jt'ge-
troisième. Ceux de la maison y assistent m'nt. C'était un tissu d'or, d'hyacinthe; de
seuls, ét y mangent ce qu'ils ont sacrifié, qui pourpre, d'écarlate et de Cn lin, de forme
est toujours quelque pièce de menu jetait. carrée, de la hauteur et de la largeur d'une
Enfin, ils ont encore beaucoup d'autres palme; il portait quatre rangs de pierres
sacrifices dans le cours de l'année tes jours précieuses, enchâssées dans de l'or, au nom-
du ils les font sontappetés par eux de grands bre de douze, toutes d'une espèce différente,
jours, parce .que ce sont pour eux des jours et portant chacune le nom d'une des tribus
de gala ët de festin.; et c'est ainsi qu'ils çétè- d'Israël. Ce Pectoral était suspendu au cou
breht toutes leurs fêtés. du grand prêtre au moyen de deux petites
Nous ignorons si tesMingrêtiens observent chaînes d'or, et- Sxé sur. l'éphod par des
encore ces sacrifiées mais nous ayons lieu cordons d'azur. De plus il y avait sur le Pec-
de croire que là domination russe a dû bien toral deux autres objets appelés en hébreu
modifier ces usages, si elle n'a pu les Ourim et y/iOMmmtm, mais dont on ignore
abotir. absolument la nature car déjà du temps de
OR ouOun (T~), feu pur et pnmordiat, Josèphe et de Phiton les sentiments étaient
principe des êtres, lumière jncréée, splen- partagés à ce sujet les uns ne voient dao~
deur éternette tels étaient le nom et t'image OMfttM et y/tQMtH?Ktmque deux mots signi~
sous'lesquels les Chatdéens se représentaient fiant révélation e4 t~ftt~, comme traduisent!
)c dieu suprême, père et maitre de tous.tes les Septante, et d'autres ont pensé que c'é-
êtres. taient deux petites figures mystérieuses
OUAA, dieu dé t'ite de ~orabora, que !es d'autres enfin ont cru que OMf:m et 2'~oum-
Taït!cns adoptèrent daris le siècle dernier, mnM n'étaient autres que les douze pierres
parce qu'ils étaient mécontents '!es divinités précieuses. Quoi qu'il en soit, c'était ce Ra~-
de leur pays. Anderson appelle ce dieu Olla. tional qui manifestait les ordres du Ssignaur.
ORACLE, ordre ou réponse donnée par ta Nous n'entrerons point dans le détail dos
Divinité, et comme par sa propre bouche. suppositions que l'on a fuites pour en dxpo-
( Le mot oracM/Mm vient de o?'e, comme t)oc~- ser-la manière, les uns font vue dans t'éclat
&M<t<)H d&ooce ). Sénèque tedéCnit la votbnté plusou moins briltant 'fespien'es précieuses,
des dieux annoncée par la bouche (pré) d'autres dans les caractères gravés sur elles.
des hommes. Ces .réponses étaient géneratement t fort
1° Les oracles étaient fréquents chez les courtes. Ainsi, après la mdrt de Saut, David,
Juifs, et cela devait être, surtout dans les voûtant savoir dans quelle ville it devait se
anciens temps car le gouvernement étant faire proclamer roi~conautta le Seigneur et
essentiellement théocratique, dans toute la demanda «Dois-je monter dans une ville
rigueur de l'acception du mot, il était sou- de la tribu de Juda ? M–L'oracic répondit è
vent nécessaire de recourir au s.buverain « Monte.B–<f Dans taquotte?)) demanda-t-H
lui-même, soit lorsque le texte de ta loi pa- il encore.–(f A HébrOn, » lui fut-H répondu.
raissait obscur.soit torsqu'it se présentait un Quelquefois cependant la réponse était mu-
cas ou un événement imprévu. C'est pourquoi. tivée, comme lorsque, après la mort dë Jo-=
le Seigneur avait établi un mode de le con- sué, tes Israélites demandèrent quelle ëtfiit
sulter, et nous voyons que tes Juifs rece- la tribu qui devait marcher en avant potrr
vaient toujours une réponse précise, excepté e combattre les Chananéeus l'oracle répondit
lorsque le Seigneur* était irrité .contre eux, « Que Juda marche en avant, car j'~i tivfé
car alors t'oracte gardait te sitehce c'est cee le pays dans sa main. »
qui arriva à Saül, là'veille de sa mort; ce Les prophéties sont une seconde espèce
prince eut beau recourir à t'practp, il ne d'oracle, ëtcomme il entrait dans les dessein!
reçut point de réponse. Mais que) était cet, de la Providence que l'esprit prophéHqdt! se
oracle, et comment éiait-it rendu ? C'est ce perpétuât dans Israël jusqu'à l'accomptissu-
qui n'apparaît pas clairement dans t'Ëcriture ment des promesses, il était nécessaire que le
sainte. Car il n'est pas question ici des ré- peuple eût une garantie contre le fanatisme,
ponses données par les prophètes, et qui l'illusion et l'imposture aussi voyuns-nous
étaient le résultat d'une inspiration ou d'une* que plusieurs prophètes, têts que Elie et Eli-
vision; et qui dit oracle suppose une réponse sée, confirmèrent la réatité de leur inspira-
donnée par la Divinité elle-même. Le livre tion par des prodiges et des miracles; mais la
des Nombres expose, clairement la manière preuve la plus ordinaire de la véracité d'un
dont Moïse recevait les joractes de Dieu.: prophète était l'accomplissement des événe-
« Moïse entrait dans le tabernacle de t'at'- ments qu'il avait prédits. « Lorsqu'un hom-
liance pour consulter t'oracte, il entendait me aura prédit la paix~ et qu'elle arrivera
une voix-qui lui parlait du propitiatoire qui en effet, vous en conclurez que c'est un vrai
!)33 DICTIONNAIREDES iŒHG'ONS. 08t
prophète,)) dit Jércmie. Et le Seigneur, par- sommes. Dans les beaux siècles de la Grèce
lant à son peuple par !a bouche de Moïse, et de Home, il y avait des incrédules et des
lui dit: a Si un- prophète vient vous parler esprits forts, qui mettaient les oracles a l'é-
en mon nom, et que ses prédictions ne s'ac- preuve, qui prenaient toutes les précautions
complissent point, vous saurez que le Sei- et les garanties nécessaires pour sortir vain-
gneur n'a point parlé, et que cet homme n'a queurs de la lutte et mettre la divinité en
suivi que t'orgueit et ta présomption de son défaut. Quelquefois l'oracle répondait aux
coeur. » Ainsi les Israélites ne furent jamais simples pensées du consultant. Tacite s'ex-
contraints d'ajouter foi aux prophéties dont prime en ces termes, au u" livre des Annates
ils ne voyaient point t'accotnptissement. C'est « Germanicus a~ta consulter Apollon de Cla-
pourquoi les prophètes, qui prédisaient des ros. Ce n'est point une femme qui y rend des
événements qui devaient s'accomplir après oracles comme à Delphes, mais un homme
la génération actuelle, certifiaient ta réalité choisi dans certaines familles, et qui est
de leur inspiration en prédisant en même presque toujours de Milet. H suffit de lui
temps des événements dont l'accomplisse- dire le-nombre et le nom de ceux qui vien-
ment prochain prouvaitl'authenticité de leur nent le consulter; ensuite il se retire dans
mission. Foy.PROPH&TÈs. une grotte, et ayant pris de l'eau d'une
2° Les païens avaient une multitude d'o- source qui s'y trouve, il répond en vers à ce
racles. Le désir, toujours vif et toujours inu- que vous avez dans l'esprit, quoique le plus
tile, de connaître' t'avenir leur donna nais- souvent il soit fort ignorant. »
sance, l'imposture les accrédita, et le fana- Certes, nous sommes fort éloignés de pré-
tisme y mit te sceau. On ne se contenta pas tendre que tous les oracles des païens aient.
d'en faire rendre tous les dieux ce privi- été réets nous n'émettons cette supposition
lège passa jusqu'aux héros. Outre ceux de que pour un très-petit nombre, sans entre-
Delphes et de Claros que rendait Apollon, et prendre de décider si c'était Dieu ou le dé-
ceuxde'Dodoneet d'Ammon en l'honneur mon qui y avait te plus de part; car l'une et
de Jupiter, Mars en avait un en Thrace, Mer- l'autre hypothèse a été soutenue en effet,
cure à Fatras, Vénus à Paphos et dans Apha- d'un côté Dieu pouvait inspirer, diriger ou
ca, Minerve à Mycènes, Diane en Colchide, permettre certaines réponses qui avaient
Pan en Arcadie, Esculape à Epidaure et à pour résultat le salut ou la ruine des empires,
Rome, Hercule à Athènes et à Gadès, Sérapis t'interét général des peuples, et surtout l'é-
à Alexandrie, Trophonius en Béotie, etc. On conomie de la rédemption universelle, le
consultait les oracles non-seulement pour salut du genre humain ne pouvant être
les grandes entreprises, mais même pour de indifférent au Seigneur; car tandis que par-
simples affaires particulières. Fallait-il faire mi le peuple israélite Dieu préparait inces-
la guerre ou la paix, établir des lois, réfor- samment les voies à la venue du Réparateur,
mer les Etats, en changer la constitution, il n'abandonnait pas pour cela les gentils,
détourner une catamité publique, on avait mais il les initiait peu à peu au grand mys-
recours aux oracles. Un particu!ier voulait- tère qui devait s'accomplir un jour. Tel était
il se marier, entreprendre un voyage, guérir peut-être cet oracle répandu dans Rome,
d'une maladie, réussir dans quelque affaire, l'année de la naissance d'Auguste Regem
il allait consulter les dieux qui avaient la ré- populo Romano Ma<urc[/)ar((fri<.« La nature
putation de prédire t'avenir, car ils n'avaient enfante un roi pour les Romains. » Tels les
pas tous ce privilége. Les oracles se ren- oracles sibyllins qui faisaient dire à Cicéron:
daient de différentes manières, comme on a « Quel est l'homme qui est annoncé, et dans
occasion de le voir dans le cours de cet ou- quel temps viendra-t-il? » Quem hominem,
vrage. H fallait quelquefois, pour obtenir une et in quod tempus est ? Ces vers, dit-il
réponse, beaucoup de préparation, de jeûnes, aitteurs, prétendent -qu'il faut recevoir un
des sacrifices, des lustrations, etc. D'autres roi, si nous voulons être sauvés. » Si salvi
fois on y mettait moins de façons, et le con- esse nf~emm. Tel enfin cet autre oracle por-
suhant recevait ta réponse en arrivant, comme tant que de la Judée allait sortir le maitre
Alexandre en allant visiter Jupiter Ammon. du monde. D'un autre côté, le démon pouvait
On peut distinguer deux sortes d'oracles aussi rendre des oracles, car nous ne devons
chez les païens les uns véritables, et les pas oublier-que son empire était grand sur
autres, fruit de l'imposture ou de la crédu- la terre avant la venue du Messie; et comme
lité. nous le voyons dans toute la suite de l'his-
On sera peut-être étonné de nous voir ad- toire sainte constamment occupé à saper le
mettre des oracles véritables chez les pa.ïens, royaume de Dieu il devait parmi les infi-
quand presque tout le monde s'accorde à tes dèles, cherchera accroître leur confiance
regarder comme faux ou contr~uvés. Mais si dans les fausses divinités. Cette dernière
nous examinons toutes les réponses rendues hypothèse expliquerait le silence des ora-
par les oracles anciens, que nous ont trans- cles vers le temps de la venue de Jésus-
mises les historiens, il faut nécessairement Christ ou de l'établissement du christia-
convenir que plusieurs sont frappantes et nisme.
tiennent du prodige. Que l'on fasse à la cré- Mais si quelques oracles des païens ont
dulité des peuples, à l'imposture et à la sub- pu être vrais, it n'en est pas moins certain
tilité des prêtres, une part aussi large que que la plupart étaient le résultat de la cré-
l'on voudra, il est certain que les anciens dutité, de l'imposture et de l'adresse. L'am-
n'étaient pas plus absurdes que nous ne le biguïté en était un des caractères les plus,
985 ORA ORA 986v
ordinaires, et ils étaient composés de.telle vie, et il ne se mit point en garde contre
sorte, que, quoi qu'it en arrivât, l'événement Galba, âgé de soixante-treize ans,qui lui ra-
parût les justifier c'est ce qui est reconnu vit l'empire.
par les païens eux-mêmes. Voici comment Macrobe nous apprend que Trajan étant
s'exprime Cicéren Callide qui !«a compo- sur le point de porter la guerre chez les
suit oracula, perfecit ut ~uoefcMK~ue acci- Parthes, on lui conseilla de consulter au-
disset pr<c~tc<um ot~ere~Mr, et hominum et paravant l'oracle d'Héliopolis; mais comme
<e~porMMde/!n~tOtte Nu6<o<a..4d~!&Mt< etiam saconfiance était sans doute fort médiocre,
latebram obscuritatis. Telle était la réponse il résolut de l'éprouver préalablement, et
donnée à Pyrrhus, et qu'on a traduite par envoya au temple un billet soigneusement
ce vers latin cacheté mais dans lequel il n'y avait rien
d'écrit. I) reçut en réponse un billet égale-
At0<e, Eacida, Romanos ttMere posse. ment blanc. L'empereur, qui ne se doutait
Vainqueur ou vaincu, le roi d'Epire ne pou- pas de t'adresse de certaines gens à enlever
vait arguer t'orac)e de faux. et à replacer les sceaux sans les endomma-
Crésus, voulant éprouver la véracité des ger, conçut un grand respect pour l'oracle,
oracles, envoya des députés à Delphes, à et renvoya le consulter sérieusement pour
t'antre de Trophonius, au temple de Jupiter connaître l'issue de la guerre qu'il méditait;
Ammon, et dans plusieurs autres lieux les. prêtres lui firent porter plusieurs sar-
avec ordre de leur proposer à tous, te même ments d'une vigne du temple. Le princ& les
jour, la question suivante « Que fait en ce regarda comme un symbole et un gage de
moment Crésus, fils du roi d'Alyatte, roi de la victoire mais il mourut dans cette cam-
Lydie? Ce fut l'oracle de Delphes qui, sans pagne, et ses os furent apportés à Rome.
doute mieux informé des projets du monar- On trouva que rien ne ressemble plus à des
que, rendit la réponse suivante <<Je con- ossements qu'un cep de vigne brisé et des-
nais le nombre des grains de sable qui cou- séché.
vrent les rivages de la mer j'ai mesuré Un nommé Rulilien étant allé demander
l'immense étendue, de ce vaste élément. au devin Alexandre quels précepteurs il de-
J'entends le muet et celui qui ne sait pas vait donner à son n)s, le prophète répondit
encore parler. Mes sens sont frappés de l'o- qu'il fallait lui donner Pythagore et Homère.
deurd'uno tortue cuite dans de t'airain, avec II crut que l'oracle avait voulu faire enten-
des chairs de brebis, airain dessus, airain dre qu'il fitttàit instruire le jeune homme
dessous. ); Or il se trouva qu'en ce moment dans la philosophie et les beltes-tettres
Crésus faisait cuire ce jour-là une tortue et mais celui-ci étant mort peu de temps après,
un agneau dans une marmite d'airain qui le malheureux père se consola en trouvant
avait un couvercle du même métaL Crésus, que le prophète n'avait pas menti, puisque
sans songer que son messager avait pu son fils avait été se réunir à Pythagore et à
trahir son secret, demeura confondu d'éton- Homère dans le royaume des ombres.
nement, et, pénétré de respect, il offrit à Quelquefois ces réponses n'étaient que de
Àpollon un sacrifice de trois mille boeufs; simples plaisanteries témoin celte que fit
et lui envoya dix-sept lingots d'or, avec un l'oracle à un homme qui venait demander
lion d'or qui pesait centtalenls, et plusieurs par quel' moyen il pourrait devenir'riche.
autres riches présents. Il chargea les ambas- Le dieu répondit qu'il n'avait qu'à posséder
sadeurs qui portaient toutes ces richesses tout ce qui était entre les villes de Sicyone
de demander à l'oracle, en son nom quel ctdeCorinthe. On en peut dire autant de
serait le succès de la guerre qu'il avait des- cette autre réponse faite à un goutteux, que,
sein d'entreprendre contre les Perses. L'ora- pour guérir, il n'avait qu'à boire de t'eau
cle répondit « Crésus, en passant l'Halys, froide.
renversera un grand empire. )' Le prince se Par ces exemptes et par mille autres que
regarda dès lors comme assuré de vaincre nous pourrions citer, il est facile de se con-
cette nation puissante qui lui faisait ombra- vaincre que ces prétendus oracles n'étaient
ge. H combla de nouveaux présents le tem- la plupart du temps que des tours d'adresse
ple de Delphes, et consulta une troisième et de pures jongleries. Cependant il arrivait
fois l'oracle, pour savoir quelle serait la la plupart du temps que ces réponses pa-
durée de son empire il lui fut répondu raissaient concluantes aux consultants, et
qu'il subsisterait jusqu'à ce que l'on vil un avaient un rapport direct avec' ta situation
mutet remplir le trône des Mèdes. Crésus, dans laquelle ils se trouvaient ce qui s'ex-
jugeant par ceUe dernière réponse que son pliqué facilement si t'en fait attention à la
empire serait éternel, puisqu'il ne devait manière dont on consullail les oracles.
finir que lorsque t'en verrait arriver une Nous ne répéterons pas ici ce que nous
chose impossible, attaqua les Perses avec avons dit aux articles DELPHES, DouoNE et
confiance; mais, vaincu et prisonnier, il re- ailleurs mais il est bon de remarquer que les
connut que le grand empire renversé était oractes.en général étaient environnés de
le sien, et que le mutet était Cyrus, né d'un tout ce qui pouvait contribuer à en augmen-
père persan et d'une mère mède. ter le mystère et en donner une haute idée.
La Pythie de Delphes, consumée par Né- On choisissait de préférence ou de sombres
ron sur la durée de son règne, lui répondit forêts, ou de profondes cavernes, ou des fon-
« Garde-toi des soixante- treize ans. » Ce taines intermittentes, ou des terrains éu;!r.~
accidentés. Les prêtres du lien
prince crut pouvoir se promettre une longue sèment
S37 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 9XS
avaient seuls lê privilège de pénétrer dans qu'à dire que les signes n'étaient pas favo-
le sanctuaire. Les consultants se tenaient rables, c'était un prétexte honnête pour
dans une salle voisine, d'où ils pouvaient différer. Cependant on remettait aux prê-
tout au plus entendre les réponses de l'ora- tres, ou l'on déposait sur un autel un billet
c)e, lorsqu'elles étaient rendues à haute soigneusement cacheté, dans lequel était
voix, mais sans tien voir de ce qui se pas- posée la question, à laquelle il ne devait être
sait. De là vient que les anciens auteurs répondu que le lendemain puis Je temple
partent fort diversement de la forme des était fermé. Les prêtres avaient le temps d'y
oracles. L'histoire fait cependant mention pénétrer pendant la nuit et de prendre
d'e deux princes qui, par un privilége spé- adroitement connaissance du billet ils
cia't ont été admis dans le sanctuaire. avaient encore mille autres moyens de sur-
Alexandre, au rapport deStrabon, fut intro- prendre le secret des consuttants et ils
dtiit par lè prêtre dans le temple de Jupiter. étaient les maîtres de différer la réponse
Ammon, tandis que ses courtisans demeu- jusqu'à ce qu'ils fassent éclaircis. Les offi-
rèrent en dehors. Vespasien qui n'était ciers subalternes, sous prétexte de faire voir
pas alors empereur, se trouvant à Alexan- tes curiosités aux nouveaux venus, s'entre-
drie, <'ou)ut consulter l'oracle de Sérapis tenaient avec eux et s'instruisaient adroite-
sur des choses importantes, probablement ment de leurs affaires. Les hôteliers ques-
sur les projets qu'il formait déjà pour s'élever tionnaient les domestiques, et, par cette
à l'empire mais pour plus de sûreté il or- voie, les prêtres pouvaient encore s'instruire
donna auparavant que tout le monde sortît avant de répondre. Cetté réponse se donnait
du tempte, ce 'qui porte à conjecturer qu'il de différentes manières: tantôt par écrit,
pénétra dans te sanctuaire. tantôt par la bouche des prêtres, ou par
Plusieurs de ces temples avaient des ave- une voix qui sortait du sanctuaire quelque-
nues souterraines connues des prêtres seuls, fois en songe, ou par des apparitions noctur-
comme Rufin nous t'apprend du temple de nes. En ces derniers cas, on préparait le con-
Sérapis. On voit dans le livre de Daniel, sultant par un jeûne rigoureux,onéchauffait
que le temple de Hef à Babylonè avait éga- son imagination par des récits mystérieux~
lement des issues secrètes par lesquelles les des spectacles extraordinaires, on te faisait
prêtres s'introduisaient à l'insu du'roi et du coucher dans le tempte sur la peau des vic-
peuple; quelques statues ou leurs pié- times immolées, et là, évéitié ou endormi, il
destaux étaient creusés de manière à cacher entendait des paroles contenant la solution
un homme. Les voûtes des sanctuaires de ses demandes, ouavaitdesvisionsqup les
étaient construites de manière à augmenter prêtres lui expliquaient le lendemain. Ptu-
levotumcdeta voix et à la faire repentir tàrque rapporte qu'un gouverneur de Citi-
au loin de là cette voix surhumaine de la cie, fortentichéde la phitosophie épicurien-
Pythie de Delphes, qui imprimait la terreur ne, et par conséquent peu crédutc, envoya
et le respect dans t'âme de tous ceux qui à Matée consulter l'oracte de Mopsus, afin
l'entendaient. Quelquefois, au rapport de de t'éprouver. L'émissaire avait un billet
Plutarque, il sortait du fond du sanctuaire cacheté dont it ignorait le contenu et qu'il
une vapeur très-agréabte, causée par les remit à l'oracle.- S'étant endormi dans Je
parfums qu'on y brûlait. Cette odeur, qui tempte, il vit un homme d'un port majes-
remplissait le lieu où lès consuttahts atten- tùeux, qui lui dit ce seul mot Noir. )t por-
daient la réponse, était pour eux cohimc le ta cette réponse au gouverneur,et ses cour-
signât de t'arrivée du dieu. tisans la trouvèrent fort ridicule mais ils
Jt y avait des jours où il n'était pas pcr- furent frappés d'étonnement et d'admira-
!~is de consulter l'oraéle; mais ces jours tion, lorsque'te gouverneur, décachetant te
n'étaient point Sxés les prêtres s'étaient billet, leur montra ces mots qu'il avait écrits
réservé le droit de les marquer arbitraire- «T'immoterai-je unbocufbtancou noir? a
ment.Ainsi, lorsqu'on venait consulter l'o- II y avait dans l'Achaïe un oracle de Mer-
racle, on était souvent renvoyé, sous pré- cure, qui se rendait d'une manière assez bi.
texte que le dieu n'était pasdhumeur dé ré- zarre. On allait dire au dieu tous bas et mys-
pondre, ce qui peut faire soupçonner que les térieusement ce qu'on voulait lui deman-
prêtres avaient besoin de temps pour prépa- der puis on. surtait du tempte, et les pre-
rer et concerter leurs réponses. Àtexandre mières paroles qu'on entendait étaient cen-
étant 'aUé consu)ter l'oracle de Delphes, la sées la réponse du dieu.
prêtresse lui réponditqd'H n'était point aie) s Les prêtres de la déesse de Syrie avaient
permis de l'ititerrogér. Mais le jeune mo- inventé, nous dit Apulée, une espèce d'ora-
narque, ne se payant pas de cette raison, cle trcs-commode, qui convenait à tout, et
saisit brusquement la prêtresse parte bras, qui était conçu en deux vers dont voici le
et voulut la forcer d'entrer dans le temptë: sens « Les bœufs attelés sillonnent la terre,
Atôrs elle s'écria « Ah mon fils, on ne peut afin que les campagnes produisent leurs
te résister 1 Alexandre prit cet exctamation fruits. » Avec le secours de ce distique ils ré-
pour un ôracte, ét se retira sans rien de- pondaient à toutes les questions posées.
mander Ha vàntage. S'agissait-H d'un mariage, les bœufs attelés
Avant de consulter l'oracle it était né- et tes campagnes fécondes donnaient un sens
cessaire d'offrir des sacrifices. Les prêtres satisfaisant. Si t'en consultait sur t'acbat de
exa"'in;)ient les entraiHes des victimes s'ils quelques terres, tes bœufs et tes campagnes
voûtaient gagner du temps, ils n'avaient venaient encore fort à propos. Si l'on par-
988 ORA ORA MO
tait pour la guerre, le joug de l'attelage patéticiens et les Cyniques. Les prétrt's
pouvait présager celui que le vainqueur im- avaient soin d'écarter de leurs sanctuaires
poserait aux vaincus, et ainsi du reste. Peut- ces incrédules, dont t'oeit trop ctairvoyant
être cependant faut-il entendre autrement ce pouvait éclairer leurs mystères. Cet Alexan-
passage ce distique pouvait fournir diffé- dre, dont Lucien décrit si agréablement les
rentes combinaisons de syllabes et de lettres fourberies, avait toujours soin de faire étoi-
qui satisfaisaient aux diverses questions. gner les Epicuriens, lorsqu'il commençait
L'équivoque, l'obscurité et l'ambiguïté for- ses cérémonies. « prenait la même précau-
maient donc en général le fond des oracles; tion à t'égarddes chrétiens.; et, voyant que.
cette pauvreté de moyens n'échappait point ces deux sortes de gens s'efforçaient de mon-
aux esprits éclairés nous avons déjà vu trer la fausseté de ses oractes, il usa de Stra-
par ce qui précède que plusieurs personnages tagème pour les faire chasser du Pont, où il
n'y avaient qu'une confiance fort limitée; il faisait ators son séjour. H déclara au peuple
y avait même certains philosophes qui ne que le dieu dont il était l'interprète était
craignaient pas. de dire hautement ce qu'ils irrité contre les impies, dont le nombre se
en pensaient. Lorsque Xerxès vint fondre multipliait chaque jour dans le Pont, et qu'il
sur la Grèce, l'oracte de Delphes, consulté ne parlerait plus si l'on n'en purgeait le
par les Athéniens, leur répondit que Mi- pays. Le peuplé furieux chassa aussitôt les
ne) ve,. protectrice d'Athènes, faisait tous ses Epicuriens et les chrétiens.
efforts pour ftéchir le courroux de Jupiter; Hérodote rapporte qu'un Lydien, nommé
que tout ce qu'elle pouvait obtenir était que Pactias, sujet du toi de Perse, s'étant réfugié
les Athéniens se sauvassent dans des mu- à Cumes, ville de Grèce, et son souverain
railles de bois; que Saturnine verrait ta perte ayant fait demander qu'on le lui livrât, les
de beaucoup d'enfants chers à leur mère, habitants de Cumes envoyèrent consulter
soit quand Cérè& serait dispersée, soit quand l'oracle des Bronehides, pour savoir com-
elle serait ramassée. Il. eût- été besoin d'un ment ils devaient se comporter en cette oc-
autre oracle pour expliquer cetui-tà. Les currence. L'oracle répondit qu'il fallait livrer
murailles de bois étaient probablement les Pactias. Aristodicus, un des principaux ci-
vaisseaux, cela,pouvait s'entendre; mais ces toyens de la ville, indigné de cette réponse,
enfants chers à teurs mères, dont Satannna qui lui paraissait injuste et barbare, obtint
devait voir la perte, seraient-its Grecs ou qu'on enverrait à l'oracle une seconde dépu-
Perses? Lequel des deux peuples remporte- tati"n; et se fit nommer parmi tes députés.
rait la victoire? C'est ce qu'il était difficile L'oracle, consulté une seconde fois, répon-
de conjecturer. Un certain OEnomaus, phi- dit la même chose. Aristodicus~ très-mécon-
losophe cynique, dont Eusébe nous a con- tent, usa d'un stratagème pour faire sentir
servé dt:s fragments, invective à ce sujet au dieu l'iniquité de sa réponse. En se pro-
contre l'oracle de Delphes; d'une manière menant autour du temple, il en chassa d&
sanglante: «Beau devin, dit-il, tu n~sais petits oiseaux qui y faisaient leurs nids. Aus-
pointa qui seront ces enfants dont Satamine sitôt il entendit une voix.qui lui criait du
verra la perte, s'its seront Grecs ou Perses. fond du sanctuaire « Détestable mortel ï
11 faut bien qu'ils soient de t'une ou l'autre quelle est ton audace de chasser de mon
armée, mais tu ne sais point du moins qu'on temple ceux qui sont sous ma protection? a
verra que tu ne le sais pas. Tu caches le Eh quoi réptiq.ua sur-te-champ Aristodicus,
temps de la bataille-sous ces bettes expres- ne. nous ordonnes-tu pas de chasser Pactias
sions poétiques soit quand Cérès sera dis- qui est sous la nôtre? Le dieu se tira de
persée, soit quand elle sera ramassée. Tu ce mauvais pas avec adresse. « Oui, je vous
veux nous éblouir par ce langage pompeux; t'ordonne, répondit-il, afin que vous, qui êtes
mais ne sait-on pas bien qu'il faut qu'une des. impies, périssiez plus tôt, et que vous
bataille navale se donne au temps des se- ne veniez plus. importuner les oracles sur
mailles ou delà moisson? Apparemment ce vos affaires. ')
ne sera pas en hiver. Quoi qu'il arrive, tu te Le même historien nous fournit une autre
tireras d'affaire par le moyen de ce Jupiter preuve du peu de cas qu'on faisait quelque-
que Minerve tâche d'apaiser. Si les Grecs fois des décisions des oracles. Les Athéniens
perdent ta bataille. Jupiter a été inexorable étaient sur le point de déclarer la guerre aux
s'its la gagnent, Jupiter s'est enfin laissé habitants d'Egine, qui avaient fait des rava-
fiéchir. Tu dis, Apollon, qu'on, fuie dans des ges dans l'Attique, lorsqu'ils reçurent un
murs de bois; tu conseil les, tu ne devines pas. oracle de Delphes, qui leur détendait de rien
Moi qui ne sais point.deviner.j'eueusse bien entreprendre contre les Eginètes avant le
dit autant. J'eusse bien jugé que l'effort de terme de trente ans. Au bout de ce temps,
la guerre serait tombé sur Athènes, et que, il fallait qu'ils construisissent un tempte en
puisque les Athéniens avaient des- vaisseaux, l'honneur d'Eaque, et commençassent en-
le meilleur pour eux était d'abandonner leur suite la guerre, qui devait leur être tiès-
ville et de se mettre tous sur la mer.» avantageuse: autrement ils n'avaient à at-
On voit par cet exemple que les oracles tendre que des malheurs. Les Athéniens,
n'étaient pas universellement respectés. En écoutant ptutôt leur ressentiment contre les
effet, trois grandes sectes de philosophes Eginètes que les menaces de l'oracte, u'ac-'
faisaient profession de regarder les oracles comptirent que la moitié de ce qui leur avait
comme autant d'impostures propres à séduire é.té ordonné. Ils bAii'ent le temple d'Eaque,
le peuple. C'étaient les Epicuriens, les Péri- et sans attendre le laps de trente ans, ils at-
99i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 99~
laquèrent sur-te-champ les Eginètes, et rem- ce divin Père, ni sur son Fils unique, ui sur
portèrent sur eux une victoire complète en l'Esprit qui est l'âme de toutes choses. C'est
dépit de l'oracle. cet Esprit qui me chasse de ces lieux. »
Ce qui contribuait à diminuer la confiance, Suidas, Nicéphore, Jean Malalas, Cedrénùs
c'est qu'on savait que les oracles se laissaient et Timothée rapportent qu'Auguste, déjà
corrompre quelquefois, et, pour de l'argent, vieux, alla lui-même consulter l'oracle de
disaient tout ce qu'on voulait. Les Athéniens Delphes sur le choix d'un successeur; le dieu
les plus éclairés n'ignoraient pas que celui se fit longtemps prier, .mais vaincu par les
de Delphes était vendu à Philippe; ce qui instances de l'empereur, il répondit en ces
faisait dire à Démosthènes que la Pythie plii- termes <( Unenfant hébreu, Dieu, et Roi des
lippisait. Démarate, roi de Sparte, était bienheureux, m'ordonne de quitter ce lieu et
accusé par Ctéomène son collègue, de pos- de rentrer dans les enfers; retire-toi donc,
séder injustement l'autorité royale, disant et laisse mes autels, désormais sitencienx. a
que Démarate n'était pas vraiment le fils Toutefois, Cicéron et Plutarque donnent
d'Ariston, son prédécesseur, et alléguant en d'autres raisons de la cessation des oracles
preuve qu'il était né trop peu de temps et la font remonter plus haut. « Ce qui est
après le mariage d'Ariston, et que cette nais- essentiel à remarquer, dit l'orateur romain
sance précoce avait excité les plaintes d'A- dans son livre de la Divination; c'est que les
rislon lui-même. Cette affaire embarrassante oracles de Delphes ne se rendent plus de la
fut soumise à l'oracle de Delphes, qui, cor- même manière non-seuiement de notre
rompu par Cléomène, répondit que Démarate temps, mais depuis bien longtemps, de tctte
n'était pas fils d'Ariston. Plus tard on dé- sorte qu'il n'y a rien de plus méprisé que ces
couvrit l'imposture, et la prétresse fut punie oracles. Lorsqu'on interroge les prêtres surce
par la perte de sa dignité. Ce fait est rap- point, itsrépondentquet'ancienneté afaitdis-
porté par Hérodote, ainsi que le suivant.- paraître la vertu de ce lieu, d'où sortait de la
Quelques Athéniens, bannis de leur patrie terre le vent oule souffle, qui inspirait )aPy-
par le tyran Hippias, corrompirent la pré- thie,etlui faisait rendre ses oracles. On croi-
tresse de Delphes, et l'engagèrent, à force rait vraiment qu'il s'agit ici de vin ou de quel-
d'argent, à ordonner, de la part d'Apollon, que salaison que !e temps aurait fait éven-
à tous les Lacédémoniens qui viendraient ta ter. M–«Les vers prophétiques,ditPluta) que,
consulter, de délivrer Athènes de la tyrannie se décrièrent par l'usage qu'en faisaient les
d'Hippias. La Pythie seconda si bien leur in- charlatans que le peuple consultait dans les
tention, que les Lacédémoniens, voyant que carrefours. Mais ce qui contribua le plus au
l'oracle leur répétait toujours la mê'ne chose, discrédit des oracles fut la soumission des
et craignant de s'attirer la colère du dieu, Grecs sous la domination romaine, laquelle,
armèrent contre Hippias, bien que 'celui-ci calmant toutes les divisions de la Grèce, ne
fût leur allié. -On ne peut guère douter fournit plus matière aux oracles. Le mépris
que l'oracle qui déclarait Alexandre fils de des humains pour toutes ces prédictions en
Jupiter Ammon, n'ait été imaginé par la tut une autre cause. Ce peuple ne s'attachait
basse flatterie des prêtres de ce dieu. H en qu'à ses livres sibyttins et aux divinations
est de même de celui qui fut rendu à Au- étrusques et il n'est pas étonnant que les
guste, au sujet de Livie, que ce prince avait oracles, étant une invention grecque aient
épousée étant grosse d'un autre. Non-sente- suivi la destinée de la Grèce. Enfin, ta fou:-
ment l'oracle approuva cette action, mais it berie qui les soutint longtemps était trop
déclara même que les mariages contractés grossière pour n'être pas enfin découverte
avec des femmes enceintes étaient les plus par diverses aventures scandaleuses, telles
heureux. que celles de Mundus, de Tyrannus, prêtre
Cependant les oracles subsistèrent dans de Saturne et autres imposteurs, qui abu-
toute leur gloire jusque vers le temps de la sèrent de leur caractère et de la superstition
naissance de Jésus-Christ les chrétiens vi- des peuples pour se procurer les faveurs des
rent dans ce fait, attesté par plusieurs au- plus belles femmes, sous le nom du dieu
teurs païens, la conséquence de la décadence dont ils étaient les ministres. ? »
de l'empire de Satan; car ils regardaient le Néanmoins, le métier de rendre (tes ora-
démon comme le principal moteur des ora- cles était trop lucratif pour être sitôt aban-
cles des païens; et naturellementle règne du donné par les prêtres. Si les dieux se turent
Sauveur devait lui imposer silence. Cette réellement, les prêtres partèrent, et ils par-
opinion est appuyée sur plusieurs oracles où ièrent encore longtemps après Cicéron et
les démons annonçaient la venue de Jésus- après Jésus-Christ. Nous avons vu plus haut
Christ et leur propre déchéance tels sont que Néron, Vespasien, Trajan, consultèrent
les suivants, tirés par Eusèbe des écrits de les oracles. Plutarque qui vivait sous le
Porphyre :«1° Gémissez, trépieds Apollon règne de ce dernier, ne dit pas, dans le pas-
vous quitte. Il vous quitte, forcé par une sage cité ci-dessus, que les oracles fussent
lumière céleste. Jupiter a été, il est et il sera. entièrement abolis, mais que leur crédit était
0 grand Jupiter hétast mes fameux oracles considérablement déchu; il ajoute même que
ne sont plus. 2° La voix ne peut"revenir à l'oracle de Delphes subsistait encore de son
la prêtresse: elle est déjà condamnée au si- temps, mais qu'il était réduit à une seule
lence depuis longtemps, faites toujours à prétresse, au lieu de deux ou trois qu'il avait
Apollon des sacrifices dignes d'un dieu. 3° autrefois. Ce même oracle rendit une réponse
Malheureux prêtre, ne m'interroge plus sur très-célèbre au sujet de trois rivaux qui se
.993 ORA ORA 99t

disputaient l'empire après la mort des An- cohnaitre, mais uniquenseHl pour t'aimer
tonins. La Pythie, consultée sur les trois L'Oraison Dominicale, ou du Seigneur, est
concurrents, répondit en vers « Le noir est la plus excellente de toutes les prières,
le meilleur, l'Africain est bon, le blanc est parce qu'elle a été composée par Jésus-
le pire. » Le noir était Pesccnnius Niger le -Christ lui-même, et qu'elle a un rapport di-
blanc; Claudius Albinus; l'Africain, Sévère rect à tous les besoins de l'homme c'est
Septime, né en Afrique. On tui demanda cette qui est le plus fréquemment récitée
ensuite auquel des trois demeurerait l'em- par les chrétiens. Ko)/. DoMtNtCALE, n° 3.
pire elle répondit: « On versera te sang du ORAISON FUNËRKË, discours prononcé
blanc et du noir; l'Africain gouvernera le à la louange d'uu mort. L'usage en est fort
monde. w Théodorét nous apprend que ancien.
l'oracle de Detphes subsistait encore du 1° Chez les Juifs l'oraison funèbre était
t~'mps de Julien t'Apostat, qui l'envoya con- représentée par un chant ou cantique com-
sulter sur l'expédition qu'il méditait contre posé à la louange d'un personnage qui ve-
les Perses. Depuis ce temps il n'en est plus nait de mourir tel est le cantique funèbre
fait mention. Sans nous engager dans que David composa sur la mort tragique de
l'histoire de la durée de tous les oracles, Saül et de Jonathas il est d'une haute poé-
nous remarquerons que l'historien Dion, sie, et plein de sentiments nobles et tou-
qni n'acheva son histoire que sous l'empire chants tel est celui que composa Jérémie
d'Alexandre Sévère 230 ans après Jésus- pour le roi Josias.
Christ, rapporte que, de son temps, t'oracte 2° Les oraisons funèbres étaient en usage
d'Amphiloque était encore célèbre par les chez les Grecs au moins en certaines cir-
décisions qu'il rendait dans les songes. constances, comme nous le voyons parl'
Zozime nous apprend que les habitants de l'exemple -de Périclès, qui prononça l'étogc
Palmyre consultèrent, sous l'empire d'Auré- funèbre des guerriers morts dans un com-
lien, l'oracle de Vénus Aphacite en Phénicie. bat.
Licinius, au rapport de Sozomène, ayant 3° Chez les Romains Vatérius Publicola
consulté l'oracle d'Apollon de Dydime, pour fut le premier qui introduisit la coutume (L;
savoir s'il devait recommencer la guerre louer les morts. Junius Brutus, son coiïè-
contre Constantin, il lui fut répondu par ces gue, ayant été tué dans un combat contre
deux vers d'Homère « Malheureux vieil- les Etrusques, il fit exposer son corps aux
lard, est-ce à toi de combattre contre les yeux du peuple, dans le Forum; puis, mon-
jeunes gens? tes forces sont épuisées et la tant sur la tribune, il prononça t'étoge de
vieillesse t'accable. » cet illustre libérateur de Rome. Depuis ce
Il est donc probable que les oracles se con- temps, on continua de rendre ce tribut légi-
servèrent tant que subsista le paganisme time de louanges à tous les grands hommes
or le dernier coup lui fut porté t'an 451 de après leur mort. On rendit aussi cet honneur
Jésus-Christ, par les empereurs Valenti- aux dames romaines; ce fut uné récompense
nien IH et Marcien qui' défendirent, sous de ta générosité avec laquelle elles avaient
peine de la vie, tout exercice du culte païen. offert leurs bijoux et leurs pierreries, pour
ORAISON. Dans le langage de l'Eglise, ce contribuer à payer les sommes immenses que
mot est à peu près synonyme de prière, et les Gaulois exigeaient de la république. Le
signiSe une étévation de l'âme à Dieu, soit sénat reconnaissant ordonna qu'à l'avenir
pour le louer et le bénir, soit pour lui de- les dames romaines seraient honorées après
mander ses grâces, soit pour le remercier de leur mort d'un éloge funèbre, et Popilla fut
celles qu'on a reçues. C'est particulièrement la première qui jouit de ce privHége.
le nom d'une courte prière appelée aussi Aujourd'hui, dans t'Egtise latine, les
collecte que fait publiquement le prêtre hommes et lés femmes illustres par teur nais-
soit au commencement- de ta messe soit à sance et leur rang reçoivent ,te même hon-
la fin des heures canoniales. neur un orateur distingué prononce leur
On distingue plusieurs sortes d'oraisons éloge, au milieu du service, en forme de ser-
l'oraison Doca~e, qui consiste à prononcer mon. Maintenant, cependant, cet usage
de bouche des prières plus ou moins lon- n'est plus guère en vigueur que pour les
gues l'oraison mettre, à laquelle il n'y a princes, ou des personnages d'une condition
que le cœur et l'esprit qui prennent part: très-élevée. Ces longs panégyriques qui
c'est ce que l'on appelle aussi méditation; souvent n'avaient d'autre mérite que l'élo-
et même l'expression faire oraison ne signi- quence du prédicateur, sont remplacés sou-
fie pas autre chose que méditer pendant un vent par un petit discours prononcé sur la
certain espace de temps sur les vérités du tombe même du défunt, par ses parents ou
salut; l'oraison jaculatoire, qui consiste en ses amis. Ces adieux funèbres deviennent de
des élancements de t'âme vers Dieu, expri- jour en jour plus fréquents; mais bien des
més en peu de paroles mais vives et ar- fois c'est un moyen d'exciter tes passions
dentes on les appelle ainsi parce qu'elles politiques, sans parler des occasions où l'im.
vont droit à Dieu comme des ftèches, tan- pertinence le dispute au ridicule.
quam jacula; enûn, l'oraison passive ou de 5° tt parait que, parmi les Luthériens
quiétude, mise en pratique par certaines per- d'Allemagne, surtout en quelques endroits,
sonnes, est un acte de foi par lequel on se c'est la coutume de prononcer l'oraison fu-
met devant Dieu pour ne faire attention nèbre de tout défunt dont on fait les obsè-
qu'à sa présence, non pour chercher à le ques, quelque basse que soit sa naissance.
995 OtCTIONNAmE DES REUGIONS. 596
Il arrive de ta que le sujet est, la plupart du talie, par saint Philippe Ae Néri vers l'an
temps, fort stérile et que le prédicateur est 1558. Des conférences que ce pieux eccté-~
obligé de se rejeter sur des tieux communs. siastique tenait dans .sa chambre a Rome,
Un auteur saxon, que nous ayons sous les donnèrent lieu à cette congrégation. Lo
yeux, dit qu'on en fait même pour les en- grand nombre de personnes qui se rendaient
fants qui meurent au berceau. à ces réunions engagea Philippe a.deman-
6° Sur la Côte-d'Or, en Afrique, après les der aux administrateurs de l'église de Saint-
obsèques d'un nègre de quat'té, un prêtre Jérôme un lieu où il put.commodément tenir
faisait autrefois un discours pathétique aux ses pieuses assemblées. On lui accorda ce
assistants. H s'étendait beaucoup sur les ver- qu'il demandait, et ses conférences commen-
tus du défunt, exhortait ses auditeurs à les cèrent à prendre une forme plus régulière.
imiler et à remplir exactement tous leurs JI arrangea en tprme d'oratoire le lieu qu'on
devoirs. Le voyageur Barbot assista un jour lui avait cédé, et c'est de là .que cet établis-
à une de .ces oraisons funèbres. H rapporte sement a pri~ son nom; En 1574, ta nouvelle
que l'orateur, en terminant son discours, congrégation fut transférée dans t'égtise de
prit en main les mâchoires des moutons que Saint-Jean-des-Ftorentins, qu'eue quitta en
le mort avait sacnHés pendant sa vie. Ces 1583, pour aller s'établir dans t'égtise de la
mâchoires étaient attachées ens.emb)e et Vatticetta. P)]itippe deNéri envoya quelques-
formaient une espèce de chaîne dont le prê- uns de ses disciples à Naples, a San-Seve-
tre tenait un bout, tandis que l'autre descen- rinp, à Ferme et à Palerme. Ils y fondèrent
dait dans la fosse. t) exatta beaucoup le zèle des établissements sur le modèle de celui de
du défunt pour tes sacrifices, et engagea les Rome. La congrégation de l'Oratoire se ré-
assistants a suivre son exempte. Il eut le don pandit insensiblement dans toute t'ttatie, nu
de les persuader ta plupart, après le ser- elle a un grand nombre de maisons mai~ ja
-mon, vinrent offrir un IP9 9 ~pP, dont le pré-
tpoutpn, plupart ne sont point unies à celle de Rofuo.
dicateur profita. EUES formant entre elles comme autant de
7° Les ora.isons funèbres, dans les Hes congrégations particulières. It n'y a que les
Sandwich, étaient .des complaintes, comme maisons.de captes de San-Seyerino et de
chez les Juifs. F< Dt:utL, n" 37. Lanciano qui tiennent à celle de Rome.
ORANG-ÀLOUS. Les habitants de t'ite Bai) Les membres de cette congrégation ne sont
croient l'existence d'une ctasse d'êtres qui, pas Hés par des vœux. Leur générai est trjen.
d'après leurs quatjté~ et leurs attributs, tien- n:d, ce qui n'empêche pas qu'il ne puisse
nent le milieu entre les Déyas et les Djinns, être continué dans sa.dighite ausstiongtemns
se rapprochant néanmoins davantage de la qu'on le juge à propos. La cpngrég.atij'n de
nature des premiers on tes nomme Orang- l'Oratoire, et particutièrement la maison de
alous, c'est-à-dire hommes subtils, impat- Rome, a produit plusieurs grande hommes,
pab)es et invisibles. « Je ne connais pas pré- entre autres les cardinaux Barottius et Oc-
la composent se
cisément, dit M. Rafftes, leur essence et leur 'tave PaHavien)i. Ceux qui
office. Cé sont, à ce qn'it parait, des êtres en dévouent a t'instru.ction de ta jeunesse et a~)x
qui le
qu! i'immalëriel se
!e matériel et t'tmmatërtet se confondent,
confoüdent, fonctions laborieuses du saint ministère. Ils
et qui participent de la nature des créatures sont fort utiles à t'Egtise à ces deux égards.
humaines et de celle des esprits. J'ai vu un ORATO!RE (DAMES DE L'j, société de fem-
homme que l'on disait marié avec un être mes vertueuses, étabtie, par saint Chartes
féminin de'la classe desOrang-atous il Borromée, qui teurdonna une rjBgtede con-
avait une monstrueuse progéniture; mais duite.
personne n'avait jamais aperçu un seu! de ORATOtRE DE JESUS (CQNSREeATiONDE
ses enfants; d'où je conclus qu'ils resseui- L'), étabtie en France par le cardinat Pierre
lilaient à leur mère. Cet homme` se nommait de BéruUe. Cet Htustre prêtât, s'étant retiré,
Diou-Pati-ltadjo-Vali. » le jour de Saint-Martin i61f, dans une mat-
ORARIUM nom que l'on donne à t'etoie sou du faubourg Saint-Jacques appetée
dans l'Eglise grecque. Cet insigne du prê- l'hôtel de Valois, avec cinq ecc)és)astiques,
tre et du diacre a été quelquefois appelé y jeta les fondements de sa nouveHo société.
ainsi dans l'Eglise d'Occident. Nos lecteurs En 1615, il quitta cet hôte), sut t'emptace-
remarqueront que ce mot est même d'ori- ment duquef oh bâtit fe Vai-ae-Grâce et
gine latine. -alla s'étabttr avec ses compagnons, à l'hôtel
ORATOIRE, petite chapelle ou lieu parti- dé Bouchage. Enfin on donna à ta nouvelle
culier attenant à une maison, dans lequel on congrégation la maison qu'elle occppah dans
se retire pour prier Dieu en particulier. On la rue Saiut-Hon'oré. Elle ne tarda pas~
a donné d'abord ce nom aux petites 'cha- s'étendre dans la' France et dans tes Pi)ys-
pelles jointes aux monastères, avant que les Bas, où elle rendit de grands services à ta
religieux eussent des églises; dans ta suite religion. Les prêtres de l'Oratoire n'ctaicnt
on a appe)é ainsi les autels ou chapelles point religieux, et pouvaient sortir de la
ménagées dans tes maisons particutière~, où congrégation cet article de leur règlement
il est permis de dire la messe certains jours, fut spécialement confirmé par Faut V, en
et même les chapelles érigées dans la cam- 1613; mais ils devaient vivre-dans ta pau-
pagne et qui-n'avaient pas ie titre de pa- vreté volontaire, dans l'obéissance et t'exer-
roisse. cicé des fonctions du ministère, i's se pro-
ORATOIRE (CONGRÉGATION DE L')., établie posaient, comme un des points principaux
à Rome et dans quelques autres vi'tes d't- de leur institution, d'honorer, autant qu'i'
~7' ORD ORD 998
était en eux, Jes mystères de l'enfance, de la 1. .o,Q ,~6, i.,
quelles on avait recours pour découvrir la
yieetdelamortdeJésus-Chrjstctdeta vérité dans les causes difncites. ~enptp
sainte YJerge. Us instrui.saient la jeunesse vient du saxon or, grand, et deal, jugement;
dans les pottéges; ils dirigeaient les jeunes c'est de là qu'est dérivé te mot atlemand ~r-
ecclésiastiques dans les séminaires ils dis- </te!<.Voy. EPREUVES.
tribuaient au peuple le pain detaparote ORDINAIRE. En droit .canonique ou en-
dans tes chaires chrétiennes et entrepre- tend par cette expression tout supérieur cc-
naient des missions. On comptait en France ctésiastique en possession d'une juridiction
soixante-quinze maisons de celte congrér ordinaire c'est communément l'archevêque
gatiqn, qui fut féconde en hommes illustres on t'évéque mais un ecctésiastique d'un
par la piété et par ta science. On a remar- ordre inférieur peut être par délégation, ou
qué cependant que de toutes les congréga- par privilège t'ordjnaire d'un tieu, d'un
tions religieuses, la congrégation, de l'Ora- canton, etc. Le pape prend le titre d'ordt-
toire fut cette dont les membres donnèrent naire des ordinaires, pour marquer sa supé-
en plus grand nombre dans les erreurs de la rioritésurtoust~s autres ord.inaires.
révolution à la 6n du siècle dernier. Leur L'ordinaire de la Mesxe comprend les priè-
église de ta rue Saint-Honoré est actuelle- res et formules habituelles du saint sacrifice,
ment un temple de protestants dits Chrétiens qui ne changen' point, quelle que soit la fête
re/brm~. qu'on célèbre, à la différence des collectes,
ORATORIENS nom que t'en donne aux épitrcs, éyangifes, etc., qui varient à cha-
membres de la congrégation de l'Oratoire en queoffice.
France. Les Oratoriens d'Italie sont appelés ORDtNATtON. action de conférer le sa-
Filippini ou P/tt/!pp!etM,jdu nom de leur crement de l'ordre. Ce pouvoir appartient
fondateur. aux seuls evéques, surtout en ce qui con-
ORR1BARIENS, ou habitants du monde cerne les ordres majeurs. Quant aux or-
on appelait ainsi quelques missionnaires dres mineurs, il y a des abbés qui jouissent
sortis des Vaudois, vers la tin du xn" siècle, du pDvHége de tes conférer à leurs moines
qui couraient -de côté et d'autre, prêchant ou religieux de simples prêtres peuvent
qu'il n'y avait pont de Trinité, et qu'il n'y également être ..délégués pour te m~me objet.
aurait ni résurrection des morts, ni juge- .C'est une'règle de.t'Egtiseque tes ordina-
ment dernier. Ils enseignaient. que Jésus- tions soientfajtesdangtBaQuatre-Temps, qui
Christ n'était qu'un homme, qu'il n'avait sont des époques de jeûnes et de prières
point souffert, et diverses autres erreurs le jour détermmé est le samedi, pu le diman-
semblables. Ces hérétiques étaient en~petit che matin, pourvu qu'on n'ait pas encore
nombre ils furent condamnés par te pape rompu le jeune du samedi. Les samedis qui
Innocent Ht. précèdent le dimanche de ta Passion et la
ORBONE, du mot or~M~, orphelin déesse fête de Pâques sont assimilas aux Quatre–
que tes Romains invoquaient afin d'empê- Temps. Pour conférer les-ordres majeurs un
cher que les enfants devinssent prpheiins, autre jour que le samedi des Quatrc-Temps,
ou pour les recommander à elle toFsqu'iia tes évoques ont besoin d'un indult du souve-
avaient perdu leurs. parents. Elle avait un rain pontife, h n'y a pas de jours détermi-
autel à Rome, près du temple des dieux nés pour ta cnjtation des ordres mineurs.~
Lares Nous exposons eu abrégé, à chacun des de-
ORCUS, surnom de Pluton chez les Ro- grés qui constituent les saints ordres, la ma-.
mains. On l'invoquait sous ce nom, lors- nière de les conférer. ~o; fORDR'
qu'on lé prenait pour garant de la sûreté ORDO, petit manuet eu forme d'almanach,
des serments, ou lorsqu'on demandait ven- à l'usage des ecclésiastiques, des religieux
geance des parjures aussi ce nom dérive- et des religieuses, qui prescrit la manière
t-il du grec Bpxo~,serment. D'autres cepen- de, faire l'office divt,n chaque jour de t'an-
dant le font venir du tatin urgere, presser, nés, et qui enseigne ce qu'it y a de particu-'
Isidore trouve son étymotogie dans le mot lier dans la messe de la férié ou de la fête
orca, vase creux et profond mais ces der- qu'on célèbre. Ce livre, que l'on renouvette-
nières déi'tvatiofis nouspar~is&ent peu ad- chaque année, est autrement appeté dtfM-
mjssibtes car Homère nous représente l'Or- toire ou 6re/ mais quelquefois les ecclésias-
cus comme un fleuve de Thessalie, sortant tiques iui donnent le nom de </tttde-dKe,
des marais du Styx, et dont tes eaux.étaient ORDRE, sacrement de la loi nouvette,
si grasses qu'elles surnageaient sur cettes étab)i par Nôtre-Seigneur ~ésus-Christ, qui
du Pénée, après sa jou.cttpn avec cette ri- consacre à Dieu d'une manière particulière
vière. Les Romains donnaient le même nom .et irréyocat))e celui auquel tt est conféré,
aAïdonéB.roides Motosses.dont ils con- et lui communique la puissance nécessaire
fondaient l'histoire avec cette du roi des en- pour. exercer les fonçlions ecclésiastiques.
fers, parce que ses Etats étaient humides et Pour prouver que l'ordre est un véntabte sa-
bas aux fleuves infernaux, et aux enfers crement, it suffit de citer ce passage de l'E-'
eux-mêmes. Caron et Cerbère furent quel- vangite de saint Jean ~œc c~m dixisset
quefois aussi désignés par le nom d'Qrcus. (Jesus) <M~M/NUi<, e< dixit eis j4cctp!<e
OHDAHE uu OfD~L,.terme .générique ~tr~MM MMC<Mm, etc. « Jésus ~yant dit pes
par lequel on désignait autrefois les diffé- par.otes, il souffla sur eux, .et leur dit: Re-
rentes épreuves du t.eu, du fer chaud, de ceyez le Saint-Esprit, etc. ') Ici se trouvent
l'eau bouittante ou ffQtde, du duel, etc., aux- les lrois choses nécessaires pour établir ua
`
~9§ DtCTIONNAmE DES RELIGIONS. <oo0
sacrement: 1° ('institution divine: c'est Jé- parce qu'il réunit seul en sa personne la
sus-Christ qui parle à ses apôtres 2° )e si- souveraineté et la ptéhitude du sacerdoce.
gne extérieur il souffle sur eux 3° la grâce Ainsi, selon la discipline présente, personne
'sanctifiante: il leur donne te Saint-Esprit. ne peut être ordonné que par son propre
Outre la grâce conférée à celui qui le reçoit évéque, c'est-à-dire celui du lieu où il est
dignement, ce sacrement imprime en lui un né ou celui du Heu où il possède un béné-
caractère ineffaçable, que le ministre ne fice, à moins qu'il n'ait obtenu des lettres de
peut jamais perdre. dimissoire pour se.faire ordonner par un
Par les paroles que nous venons de citer autre évéque. Les ordinations faites par un
Jésus-Christ conféra à ses apôtres la pléni- évoque schismatique, hérétique ou excom-
tude du sacerdoce et les établit pontifes de munié, n'en sont ,pas moins valides, bien
la loi nouvelle. Devenus à leur tour déposi- qu'illicites. Les Pères du premier concHe de
taires de la puissance ecclésiastique de Jé- Nicée conservèrent aux Novatiens qui se
sas-Christ, qui leur avait dit « Comme mon réunirent à l'Eglise les honneurs et les pré-
P&M m'a envoyé, je vous envoie de même, » rogatives de l'ordre qu'ils avaient reçu dans
les apôtres jugèrent à propos de conférer ce leur secte, sans en excepter mêmel'épisco-
pouvoir à d'autres avec .plus ou moins de pat. Les évêques d'Afrique, au nombre de
plénitude, suivant les besoins de t'E~tisc. trois cents, offrirent aux évêques donatis-
Les premiers ministres qu'ils ordonnèrent tes de leur abandonner leur siège s'ils vou-
avant de sortir de Jérusalem furent les dia- laient rentrer dans le giron de la foi catho-
cres puis, étant sortis de la ville et ayant lique.
commencé à se répandre dans les autres vil- On reconnaissait anciennement plus ou
les, dans les provinces de l'empire romain, moins d'ordres ecclésiastiques, suivant tes di-
et parmi les nations étrangères, ils établis- vers tieux et les différents temps. Le qua-
saient des-évoques partout où ils avaient trième concile de Garthage, qui marque
formé ce qu'on appelait une égtise, c'est-à- dans un grand détait tes rites et les formules
dire une assemblée plus ou moins nombreuse avec lesquels chacun des ordres devait être
de chrétiens. Enfin, à mesure que le trou- conféré, en compte neuf, savoir: des évê-
peau fidèle s'accroissait dans une ville ou ques, des prêtres, des diacres, des sous-dia-
dans une contrée; on ordonnait des anciens cres, des acolytes, des exorcistes, des lec-
ou prêtres, auxquels on donnait à peu près teurs, des portiers et des chantres ou psal-
le même pouvoir qu'aux évéques mais mistes. Le concile de Rome, que l'on dit
d'une manière qui les rendait tout à fait s'être tenu sous le pape saint Sylvestre,
subordonnés à ceux-ci; bien que les prê- en compte autant, et ne diffère du concile de
tres eussent reçu dans leur ordination un Carthage qu'en ce qu'au lieu des chantres
pouvoir plus grand que celui des diacres et il met les gardiens des martyrs. Les Ma-
que leurs fonctions fussent différentes, ils ronites admettent aussi neuf ordres, mais
n'eurent pas d'abord plus de juridiction que ils les comptent- bien différemment, comme
ceux-ci c'était toujours t'évoque qui ins- on le voit dans le livre qui conlient le rite
iruisait, qui baptisait, qui offrait le sacri- des ordinations ce sont les chantres, tes
fice, qui réconciliait les pénitents, etc. Les lecteurs, les sous-diacres les diacres, les
prêtres ne remplissaient ces fonctions que archidiacres, les prêtres, tes archiprêtres,
temporairement et en l'absence de t'évoque. les chorévéques et les évoques. Aujourd'hui,
Enfin les ndè!es devinrent si nombreux qu'il dans nos églises, le nombre des ordres a
fut impossible à l'évêque de remplir seul les été réduit à sept, en conservant la nomen-
fonctions ecclésiastiques c'est alors que clature du concile de Carthage seulement
les prêtres reçurent une juridiction plus l'ordre des chantres a été supprimé, et l'é-
étendue, et qu'ils furent autorisés à présider piscopat n'est considéré que comme un même
au nom de l'évêque aux différentes cérémo- ordre avec la prêtrise, et désigné par le
nies du culte, et à conférer les sacrements, nom commun de sacerdoce, quoique les évê-
sous l'autorité de l'évêque, particulièrement ques aient reçu de tout temps une consé-
dans les bourgs et les campagnes éloignés cration particulière, qui se fait avec plus
du siège épiscopal. C'est alors aussi que l'on d'appareil que l'ordination des prêtres, et
établit des ministres inférieurs pour aider qu'on n'ait jamais douté que cette bénédic-
les, évoques, les prêtres et les diacres, ou tion ne donnât des grâces particulières et
pour le service des églises. un pouvoir plus étendu que celui de la prê-
Suivant la doctrine universettement en- trise.
seignée dans t'Egtise, les ministres ecclé- Les Grecs n'ont.que cinq ordres, savoir:
siastiques reçoivent part'ordination unedou- l'épiscopat, la prêtrise, le diaconat, le sous-
ble puissance savoir, la puissance d'ordre diaconat et celui de lecteur. Le pape Inno-
et la puissance de juridiction. La première cent IV, en l'an 125~, tenta, dans une lettre
regarde proprement la consécration du corps à l'évoque de Tusculum, son légat en Chy-
de Jésus-Christ et la faculté de remplir tes pre, d'amener les Grecs à l'usage des Latins
fonctions saintes la seconde a rapport uni- sur ce point, mais inutilement ils s'en sont
quement son corps mystique, qui est l'E- tenus à l'ancienne pratique qu'ils conservent
gtise. C'est par cette dernière puissance que encore aujourd'hui. Saint Epiphane néan-
les pasteurs ont droit de gouverner les Gdè.- moins parle d'exorcistes, d'interprètes des
les en ce qui concerne le spirituel. L'évoque langues, de portiers et de ceux qui avaient
<st le ministre da sacrement de l'ordre, soin- d'ensevelir les morts. Mais on ne voit
<0i)i ORD OUD IC02
pas que, dans )'Eg)ise grecque, ceux qui les quatre ordres mineurs sont tes degrés d'a-
étaient chargés de ces fonctions aient fait colyte, d'exorciste, de lecteur et de portier.
partie du clergé quoique l'on ne puisse Les Grecs ont trois ordres majeurs, l'épisco-
nier que, dans certains endroits, quelques- pat, la prêtrise et le diaconat, et deux ordres
uns d'entre eux n'aient pu être considérés mineurs, ceux de sous-diacre et de lecteur.
comme étant de l'ordre ecclésiastique. Car Dans l'Eglise latine, les ordres majeurs,
on peut dire véritablement que sur cette ma- appelés aussi s.icrés, imposent à ceux qui
tière il y a eu beaucoup de variété dans les les reçoivent l'obligation de se consacrer
diverses églises et dans les temps différents, pour toujours aux devoirs et aux fonctions
et qu'on a établi ces ordres mineurs, qui ecclésiastiques, de renoncer aux habitudes
tous sont renfermés éminemment dans le de la vie séculière, et de vivre dans le céli-
diaconat, suivant le besoin que l'on en a eu, bat. Les ordres mineurs, tout en imprimant
et que l'occasion s'est présentée. En sorte une sorte de caractère n'empêchent pas
que, dans les églises moins nombreuses, les ceux qui les ont reçus de rentrer dans la vie
diacres remplissaient les fonctions de tous du siècle.
ces ministres inférieurs, qui auraient été Les femmes n'ont jamais été appelées à
inutiles et même à charge au commence- recevoir le sacrement de l'ordre; cependant
ment de t'Egtise, et dans les temps et les plusieurs d'entre elles étaient, dans les pre-
lieux où les chrétiens étaient en petit nom- miers siècles, promues au degré de diaco-
bre. Aussi, dans la primitive Eglise ne nesses elles recevaient pour cela une es-
voyons-nous pas ce grand nombre de minis- pèce d'ordination, qui léur était conférée par
tres et de tant d'ordres différents. On n'y re- l'imposition des mains de t'évoque. Cepen-
connaitquelesévéques~les prêtres et les dant elles n'ont jamais été considérées com-
diacres, comme dit le pape Urbain II, dans me faisant partie du' clergé, et elles n'a-
un concile de Bénévent, et tes apôtres n'ont vaient aucune fonction à remplir relati-
fait d'ordonnances touchant les ministres vement au saint sacnuce. Foy. DiAcoNEs-
de la religion que celles qui regardent ces SES.
trois ordres. Les protestants, qui ont conservé quelque
De là est venue la distinction des ordres hiérarchie ecclésiastique, ne reconnaissent
en mo~eMf~ et mineurs. De tout temps, on en général que les degrés mentionnés dans
a appelé ordres majeurs ceux dont il est les Actes des apôtres les Anglicans les ap-
fait mention dans les Actes des apôtres, l'é- pellent évoques, prêtres et diacres; les Lu.
piscopat, la prêtrise et le diaconat. Le sous- thériens, surintendants, ministres et clercs.
diaconat, qui n'était anciennement qu'un or- Les Calvinistes n'ont que des ministres.
dre inférieur, a été depuis réputé ordre ma- ORDRES RELIGIEUX. On entend par or-
jeur, dans t'Egtise latine; car, dans l'Eglise dre religieux, un corps de réguliers, qui font
grecque, il est encore au nombre des ordres profession de vivre sous une règle approuvée
mineurs.Ainsi, chez tes Latins, lesordresma- par l'Eglise. Nous donnons ici la liste des
jeurs sont actuellement au nombrede trois, sa- principaux, avec la date de leur institution,
voir, le sacerdoce, comprenant l'épiscopat et le nom de leur fondateur et leur maison-
la prêtrise, le diaconat et le sous-diaconat mère, ou le lieu où ils ont pris naissance..
Dote. Nomde l'ordre. Fo)!<<a<e«r. CAe~t'eM.
310 Antonins. Saint Antoine. Le mont de Nitrie, en Thé-
baïde.
320 Tabennites. Saint Pacôme. TabRnne, en Thébaïde.
363 Moines de Saint-Basiie. Saint Basile. Mataza, dans le Pont.
395Augustins. Saint Augustin. Hip~one, en Afrique.
MO Carmes. [Le prophète Elie (?).] Le mont Carmel en Pales-
tinë.
t20 Moines de Lérins. Saint Honoré,evéqued'Arh ~s.L'itedeLérins.
529 Bénédictins. Saint Benoît. LemontCassin.
565 Moines de Saint-Colomban Saint Colomban. L'Ecosse.
763 Chanoines réguliers. Saint Chrodegànd. Metz.
910 Moines de Ctuny. L'abbé Bernon. Cluny, en Bourgogne.
997 Camatdnks. Saint Romuald. Camaldoli, en Italie.
1060 Moines de Vallombreuse. Saint Jean Guatbert. Vallombreuse; en Toscane.
1063 Chanoines réguliers. Arnotfe. Divers lieux.
1076 Ordre de Grandmont. Etienne d'Auvergne. Grandmont.
1088 Chartreux. Saint Bruno. La Chartreusè.
1095 Saint-Antoine de Viennois. Gaston, du Viennois. Vienne en Dauphiné.
1098 Cisterciens. Saint Robert. Citeaux en Bourgogne.
110~ Hospitaliers ou Joannites. Le B. Gérard. Jérusatem.
1107 Chanoines réguliers de Saint Ruf, éveone de Lvon. Valence en Dauchiné.
Saint.Ruf.
1117 Ordre de Fontevrautt. Robert d'Arbrisseties. Fontevrautt.
1118 Templiers. Jérnsatam.
1120 Chanoines régutiers de Pré- Saint Norbert. Prémontre.
montré.
DtCTIONN. !)ES MEHGtON8. tH. 3~
iOOS DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 1004
Date. Nom </e t'offre. Fondateur. CA~iett.
1124 Congrégation du Mont-de- GaiUauma de Verceit. Royaume de tapies.
la-Vierge.
1148G4tbcrtins. Gitbert Sempingan. Diocèse de ~incoth.
1152 Ermites deSaint-Guiiïaume Guillaume duc d'Aquitajn.e. Ma!ava)Ie près de ~en~.e.
1160 Religieux de Sainte-Croix.
1170 Béguines. Lambert Beigh (?~ piocès.e d.e Li,éa.e.
H90 Les Humiliés.
1197 Trinit.aires. Saint Jean dé Matha. v MHan,
Di~cé~ede~eaa~.
1198 Chevaliers du Saint-Esprit. Gui.
~ontpeUier
1203 Ordre de Mont-Dieu. Alexandre. P.iocèse.de Spire.
120S Carmes. Albert, patron de Jérasa~em. ~6unis en divers
1208 Franciscains ` lieux.
ou.Çordeiiers, Saint Françojs d'Assise~ Assise.
ouFrères-M.ineurs.
4212 Clarisses. Sainte Claire. ~g}i~e de .§aint~Damien,
p.r.es,d''Assise.
'1212 Ordre du Va~-des-Eco!iers. Guittaume. Diocèse de Langre~.
1213 Ordre du Vat-des-Choux. Viard. Diocèse de .angres.
1215 Dominicains ou FrÈres-Prê Saint Dominique.
Bp~pgne.
cheurs;
1215 Ermites de Saint-Paul. Eusèbe, archevêque de.Str.i- Bade en Hongre
gonie.
1218 Ordre de la Merci. Saint Raymond de Pennajb,rt Barpetone.
1221 Tiers ordre de Saint-Fran- Saint François d'Assise. Ppggt Bonzi, en Toscane.
çois.
1231 Sytvestri~s. Sytyestre Gonzojin, Qs~a.
12M Ghanoihes réguliers de-
Saint-Marc. ` 01
12S1 Augùstins de la Pénitence. MarsejDe~
1271 Celestins. P!erre d'Iserne. jLe mopt Murhon p~s de
Sutt~pne.
1276 Ermites de Saint-Augustin.
1313 CongregationdumontOtivet Bernard Ptolomée. Mont Olivet en To~gane.
`
1363 Religieuses de Sainte-Bri- Sainte Brigitte. )ïn Danemark.
gitte. `
1367 Jésuates. Jean Cotpmbin. Sienne,
1374~ Jéronimites. Pierre Ferrant. En Espagne.
1376 Frères de la Vie Commune; Gérard. En Flandre.
1380 Ermites dcSaint-Jérô.me, Pierre Gambacurta. Ënitaiie.
1380 Congrégation Fésutane. LeB.pharte~ Fiex~QH;
1395 Congrégation Frisonna,ire. Barthétemt Cotonne En Toscane.
1M8 Congrégation de Sainte-Jus- Louis Barbe. AumontGassin
t'ne.
1408 Scopptins. Etienne de~Sienne. PrèsdeSienne.
1M9 Observantins. Bernardin de Sienne. En divers lieux.
1425 Religieux de Sa;nt-Bernard. Martin Ya&ga, En Espagne.
1429 Congrégation de Bn~sfetd. Jean Rodiu$. Trêves.
1432 Cartucs Mttigés ou Btjtiettes.
1433 Congrégation de Sa'pt-Am- Milan.
broise.
1435 Minimes. Saint Ffa~çois de Paute. En-Gatabro.
1444 Augustins de Lombardie. Grégoire Rbcchius. En Lo m hardie.
1484 Barnabites.
1493 Pénitentes ou Repenties. Paris.
1498 Annuntiades. La B. Jeanne Bourges.
1524 Théatins. Jean-Pierre Caraffa. ThcateouChieti
1525 Capucins.
G¡lp~c.ins. MathieuRaschi. Pisé.
1531 Somasques. Jérôme Emitiani.. Pavie.
1532 Recollets. Jean deGuadatupe. En Espagne.
1533 Barnabites de Saint-Paul. Jacques~Antoinë Morigia. Mitan.
1540 Jésuites: Saint Ignace de Loyota.. .Parts.
1588 Cacmos Déchaussés. Sainte Thecèse. EnEspagae.
1571 Pères de la Doctrine chré-
tienne. aV
1572 Frères de ta Charité. Saint Jean-de-Dien. Grenade.
1577 Feuillants. Jean Barrëria. .Diocèse de Toulouse.
1579 Religieux de Saint-Basile. Saint Basile. Venued'0rien(.
1588 Clercs-Mineurs. Augustin Adbrne. Gènes.
1595 Augustins Déchaux.
MOS ORG ORG <OB6
Da<e. JVom~'or~re. Pe~da~M)'. CA~-H<tt.
i595Trinitaires Déchaux.
1608 Domintcains Réformes, .ean Michaétis. En France,
1610 ReHgieuses de ta Visitation. Sainte Jeanne-Françoise de Annecy en Savoie.
Chantai,
1611 Ursutines. Marie Lhuittier de Sainte- Paris.
Beuye..
Nous croyons devoir passer sous sitence ses. Le jour destiné à cette fête, tes hommes et
la multitude presque infinie de congréga- tes femmes, couronnés de lierre, tes cheveux
tions religieuses tant d'hommes que de fem- épars, et presque nus, couraient à travers
mes, qui se sont étevéës en France et ait- les rues, criant comme des forcenés jE~o/:c,
leurs depuis' cette dernière époque. On en 2?(!cc/<c/etc. Au milieu de cette troupe op
trouve une partie dans cp Dictionnaire; voyait des gens ivres, vêtus en satyres en
quant aux ordres religieux en général, nous faunes et en Silène, faisant des grimaces et
renvoyons au Dictionnaire spécial qui fait- des contorsions où la pudeur était peu mé-
partie de cette Encyclopédie. nagée. Venait ensuite une troupe montée
Tous les ordres religieux avaient été aDO- sur des ânes, suivie de faunes, de bacchan-
lis en France par le décret du 13 février tes, de thyiades, de mimallonides, de naïa-
1790. Mais ce décret se trouve comme abrogé des, de nymphes et de tityres qui faisaient
par les Chartes de 181~ et (te 1830, et sur- retentir~la ville de leurs hurlements. Après
tout par !a Constitution de 184.8. Aussi p)u- cette troupe tumultueuse, on portait les sta-
sieurs des anciens ordres qui avaient rendu tues de la Victoire, et des autels en forme de
tant de services à ta religion, à la société, ceps de vignes, couronnés de lierre, où fu-
aux sciences et aux letires, se relèvent maient l'encens et autres aromates. Puis ar-
maintenant en France avec l'autorisation ou rivaient plusieurs chariots chargés de thyr-
la tolérance du gouvernement. ses, d'armes de couronnes, de tonneaux,
ORDR1SE .divinité part)cu)ière aux Thra- de cruches et autres vases, de trépieds
ces, qui croyaient en tirer leur origine. et de vans. De jeunes filles. marchaient à là
OREADES ou ORESTIADES nymphes des suite, et portaient tes çorbeittesoù étaient
montagnes (en grec Xpof). Ce nom se donnait enfermés' les objets mystérieux de la fête;
aussi aux nymphes de la suite de Diane c'est pour cela qu'on tes nommait Cistopho-
parce qu'cttes chassaient dans les montagnes res. Les PhaHophpres les suivaient avec un
avec cette déesse. chœur d'Ityphallophores hahittés en faunes~
OHËB1TES hérétiques qui appartenaient contrefaisant des personnes ivres, et chan-
à la secte des Hussites; ils parurent dans ta tai en l'honneur de Bacchus des hymnes
Bohême, vers l'an H18, et commirent d'hor- dignes détours fonctions. La procession était
ribles cruautés, particul'èrement envers les fermée par une troupe de bacchantes cou-
prêtres catholiques. Ils furent appelés <3r~ ronnées de lierre entrelacé d'if et de ser-
tes parce qu'ils avaient choisi te mont Oreb pents. Au milieu de ces fêtes, des femmes
pour le lieu. de leur retraite tandis qu'une~ nues s'y donnaient le fouet, d'autres se déchi-
autre fraction de Hussites, s'étant retranchés raient la peau; enfin on y commettait lous les
sur le mont Thahor, à la suite de Jean Zisca, crimes qu'autorisent l'ivresse, l'exemple.
furent de là appelés Thahorites. Voy. Hussi-~ l'impunité et l'a licence la plus effrénée.Aussjt
TES, CALIXTINS', TnABOtUTES. l'autorité se vit-elle obtigée de les interdire;
ORGËONS, OKGËONESet ORGtASTES, Diagondas les abolit ~thèbes, et unsén~-
prêtres et prêtresses de Bacchus qui prési- tusçonsutte, qui parut Rome, l'an 58C de
daient à la célébration des mystères appelés la fondation de cette ville, les défendit sons
Orgies. peine de mort, et poqr toujours, dans toute
ORGIES fêtes en t'hoqneur de Bacchus retendue de t'empire.))
ce nom vient du mot o~ cotère à cause ÔRGIOPHÀNTES, pnncipaux ministres
de la fureur divine dont ceux qui !es célé- ou sacrificateurs dans tes. Orgtes. !!s étaient
braient étaient transportés. « Il y avait en subordonnés aux Orgtastes, ou femmes quj
Grèce, dit Noë!, trois soiennités de ce nom présidaient à ces fêtes car, che~ tes Grecs,
celles de Bacchus, celles de Cérès, et celles. c'était aux femmes qu'appartenait la hante
de Cyhète, et toutes trois avaient des céré- administration des. mystères de Bacchus.
mollies communes. Celles de Bacchus se ORGUE, instrument de musique, réservé
cétébraient tous les trois ans do là l'épi- presque exclusivement à t'usage du cq~e
thète de <n~n'~MM, que !eur donne Vtrgite. catholique, car ces petits instruments por-
Dans les commencements les Orgies étaient tatifs, que l'on a, dans ces derniers temps,
peu chargées de cérémonies. On portait seu- confectionnés pour tes salon~, ne ~on~ pas
lement en procession une cruche do vip avec des orgues preprement dits. Les ~r.an~ or-
une branche d'è sarment; puis suivait !ee gnes doivent réunir dans tours innombra-
bouc qu'on immolait comme odieux à Bac- bles tuyaux t<' son de tous les instruments
chus, dont il ravageait les vignes ensuite de musique tes ptus harmonieux; et tors-
paraissait la corbeitie mystérieuse suivie des qu'ils sont convenablement touchés par unet
l'hailophores. Mais cette simplicité ne dura main habile, rien ne contribue davantage à
pas longtemps, et le luxe introduit par les la majesté du culte divin, et n'est plus pro-~
richesses passa dans les cérémonies rctiKien- a éiever l'âme et à "xcitcr en elle des
.~0(n DESREUGtONS.
DICTIONNAIRE i008
sentiments religieux. Malheureusement ta toutes leurs guerres, n'oublièrent jamais l'o-
direction des orgues est confiée trop sou- ritlamme, qu'ils allaient recevoir, avant de
vent à des artistes étrangers à la chaste partir, des mains de l'abbé de Saint-Denis.
harmonie des choses divines, et qui. par des L'ancienne oriflamme aurait été tout à fait
mélodies profanes et mondaines, cherchent perdue, suivant une tradition, sous Philippe
à s'attirer les applaudissements des esprits de Valois, pendant la guerre de Ftandres~
on en porta une autre, sous
légers et superficiels. 'Cependant
La plupart des historiens rapportent que Charles VI. à la bataille de Rosbec, en
le premier orgue qu'on ait vu en France, 1382; depuis cette époque il n'en est plus
fut envoyé au roi Pepin, en 757, par l'em- fait mention.
Copronyme. Si l'on en On a différentes de l'ori-
pereur Constantin descriptions
croit le témoignage de Walafride Strabon, flamme, qui ne s'accordent point parfaite-
commença à. toucher l'orgue, en ment entre elles. « L'aurinamme, dit André
jorsquet'on
France, pendant le service divin une Duchesnes, cette bannière de vermeil
femme, entendant pour la première fois les toute semée de fleurs-de-lys d'or, que l'on dit
sons harmonieux de cet instrument, tomba avoir esté envoyée du ciel au grand Clovis. e
dans un ravissement et dans une extase qui Guillaume Guiart l'a décrite en ces termes
furent suivis de la mort. dans son roman
L'orgue a été conservé par les Anglicans Oriflamme est une bannière,
et par les sectes luthériennes. Aucun poi plus forte que guimple,
ORGYIES, petites idoles que gardaient pré- De cendal roujoiant et simple,
,cieusement les femmes initiées aux mystères Sans pourtraiture d'autre affaire.
de Bacchus. Dans les fêtes de ce dieu elles pre- Un ancien inventaire de Saint-Denis en
naient ces petites statues et les emportaient faisait cette autre description
dans les bois en poussant des hurlements. « étendard d'un sandal fort épais, fendu.
ORIENT (EsusE D'). On comprend en par le milieu en forme de goufanon, fort
général sous ce nom toutes les Eglises qui caduque, enveloppé d'un bâton couvert de
suivent un rite autre que celui de t'Egtise cuivre doré et un fer longuet aigu au bout. a
latine ou d'Occident tels sont les Grecs, « C'était, dit enSn un auteur moderne, un
les Arméniens, les Géorgiens, les Syriens, étendard de taffetas rouge à trois pointes
les Chaldéens, tes Arabes, les Coptes, les garnies de houppes vertes sans franges d'or,
Ethiopiens, les Melchites, les Nestoriens, et suspendu à une lance de bois doré ou de
les chrétiens du Malabar; on peut y joindre bois htanchi. ?»
les Slavons ou Russes. Les chrétiens des On peut faire acorder ces différentes ver-
Indes, de la Birmanie, du Tunkin, de la sions la bannière s'usait il fallait rempla-
Chine, etc., bien que sous une longitude cer tantôt la lance, tantôt l'étoffe, et l'ori-
plus orientale que ceux que nous venons flamme changeait de siècte en siècle et se
de citer, n'appartiennent point à l'Eglise modifiait comme toutes choses, sans cesser
d'Orient, mais à t'Ëgtise latine, parce qu'ils cependant d'être elle-même..
suivent te rite latin. 01UGËN1STES, 1" hérétiques du m' siè-
ORIFLAMME (plusieurs anciens écrivent cle, qui appuyaient leurs erreurs sur les
~tMr!amme, flamme d'or), bannière qui, sous sentiments philosophiques d'Origène. « Le
les anciens rois de France, était portée pen- christianisme, dit M. Bonnetty, commençait
dant la guerre à la tête de nos armées en alors à compter dans le monde savant. En
temps de paix elle était déposée dans l'ab- face de cette école d'Alexandrie, recueil de
baye de Saint-Denis. Suivant la tradition, toutes les erreurs philosophiques, les chré-
l'oriflamme aurait été donnée par Dieu à- tiens venaient d'élever une école, où ils en-
Ctovis; te dépôt en était confié à l'église seignaient les lettres divines et humaines. A
de Saint-Denis, parce que ce saint était le saint Clément d'Alexandrie succéda Origè-
patron de la France. Quelques-uns pensent ne, un des docteurs les plus distingués de
que l'oriflamme était la bannière particu- l'Eglise, et dont l'érudition et l'éloquence
lière de l'abbaye de Saint-Denis car au-, attiraient en grand nombre les chrétiens
trefois toutes les églises et tous les monas- et tes païens. Il fut surnommé Adamantius
tères avaient de semblables bannières et à cause de son assiduité au travail, de la
lorsque leur territoire était menacé par multitude de ses écrits, et de son courage
l'ennemi, on remettait cette bannière en- dans les épreuves auxquelles il fut exposé.
tre les mains d'un seigneur qui était leur Rfen de moins prouvé que les accusations
avoué et leur défenseur, afin qu'il la fît portées contre lui. Le principal reproche
porter à la tête des troupes qu'il avait levées qu'on lui a fait, celui qui parait le plus fon-
pour la défense des biens de l'Eglise. Ainsi dé, c'est d'avoir voulu un peu trop faire
l'oriflamme n'aurait servi d'abord que dans accorder les idées 'philosophiques avec les
les' guerres où l'abbaye de Saint-Denis dogmes chrétiens ce qui ne doit pas pour-
était intéressée. Le comte de Vexin, protec- tant surprendre dans un homme qui, dans
teur de ce monastère, avait seul le droit de l'intérêt de la religion, et à cause de sa qua-
la faire porter. Elle n'aurait paru dans les lité de professeur de philosophie dans la
armées de nos rois, que lorsque Louis VI, première école du monde, était dans des re-
dit le Gros, eut acquis le comté de Vexin. lations continuelles et des discussions jour-
Ce prince l'aurait fait porter pour ta pre- nalières avec tous les philosophes de ce
mière fois, l'an 112~, Ses successeurs, dans temps-ta. D'ailleurs, quelles qu'aient été'ses~
1009 ORt = 0ht iOtO
erreurs, on ne peut le ranger au nombre soumises au jugement du tectenr car, âpre:
des hérétiques, puisque l'Eglise ne l'a pas avoir exposé la foi de l'Eglise catholique et
condamné cependant il est certain que ce qu'eiïe enseigne universellement, il traite
quelques personnes abusèrent de son nom tout le reste comme des questions prob)é-
et de son autorité pour répandre des er- maliques, sur lequel il propose ses pensées
reurs. Ce sont ceux qui furent condamnés avec une grande modestie. Au reste, il est
sous le nom d'Origénistes. » certain que ses ouvrages furent falsifiés
Dans son traité des Principes, Origène a par des hérétiques qui avaient intérêt à, in-
pour but principal de renverser les hérésies sinuer leurs opinions erronées sous le pa-
de Valentin, de Marcion et autres sembla- tronage d'un aussi grand génie. Voici com-
bles, qui, pour expliquer la cause du mal, me il s'en explique tui-même dans une de
avaient inventé deux principes, et voulaient ses lettres « Un certain hérésiarque, après
qu'il y eût des esprits et des hommes de deux que nous eûmes disputé en présence de plu-
natures différentes les uns essentiellement sieurs personnes, prit la rotation des mains
hons, les autres essentiellement mauvais. de ceux qui l'avaient écrite, y ajouta, en
Origène établit au contraire qu'il n'y a que ôta, y changea tout ce qu'il voulut, faisant
Dieu qui soit, de sa nature, bon et immua- paraître sous mon nom ce qu'il avait écrit
ble que toute créature est sujette au chan- lui-même, et m'insultant. Nos frères de Pa-
gement, et capable de bien ou de mal que lestine en furent indignés, et m'envoyèrent
la cause du mal est l'imperfection de la créa- un homme à Athènes pour avoir l'original.
ture raisonnable, qui, usant mal de la liber- Je ne l'avais ni lu ni revu, et je l'avais tel-
té, déchoit de la perfection de son origine, lement négligé que j'eùs de la peine à le
par sa propre faute. It établit donc pour trouver. Je l'envoyai toutefois, et je prends
fondement le libre arbitre qu'il prouve soli- Dieu à témoin, qu'ayant été trouver celui
dement, et par la raison et par l'Ecriture, qui avait falsifié cet écrit, comme je lui de-
répondant à tous les passages dont les héré- mandais pourquoi il l'avait fait, il me ré-
tiques abusaient pour les combattre: Mais pondit, comme pour me satisfaire, qa'H avait
il en pousse trop loin les conséquences; car; voulu orner et corriger notre dispute. Voyez
il prétend que l'inégalité des créatures n'est quelle correction. C'est ainsi que Marcion ou
que l'effet de leur mérite. Setontui, Dieu a ApeUe.s.son successeur, ont corrigé les évan-
créé avant les corps un certain nombre d'es- giles et saint Paul. » Origène en cite encore
prits égaux, qui. pour la plupart ont failli, d'autres exemples. Or, si l'on falsifiait ses
et, selon le degré de leurs fautes, ont été at- ouvrages pendant sa vie, les hérétiques du-
tachés à divers,corps, créés exprès pour les rent user d'une liberté plus grande encore
punir en sorte que de purs esprits ils sont après: sa mort.
devenus des âmes qui ont animé ou des an- 2° Une autre secte d'Origénistes suivait la'
ges, ou des astres ou des hommes. Les an- doctrine d'Origène, Égyptien de nation, et
ges sont ainsi composés d'âmes et de corps surnommé l'impur, sans doute pour le dis.
très-subtits et suivant leur mérite, ils sont tinguer du grand génie dont nous venons do.
appliqués à différents ministères. Il en est parter. Origène l'impur enseignait que !et
de même des astres, qni sont animés, et ser- mariage était une invention du démon qu'il.
vent de réceptacle à des esprits moins cou- était permis de.suivre tout ce que la passion.
pables que ceux qui habitent ce bas monde. suggérait de plus infâme, afin que l'on em-
Celui de tous tes esprits qui, dès le commen- pêchât )a génération par telle voie que l'on
cement, s'est attaché à Dieu par une charité pourrait inventer, même par tes plus cxé-
plus parfaite, a mérité de lui être uni d'une crables. Cette doctrine infâme trouva des.
manière plus excellente, pour n'en être ja- partisans qui, bien que rejetés avec horreur
mais séparé; c'est l'âme de Jésus-Christs par toutes les EgHses, se, perpétuèrent néan-
Tous tes autres esprits, sont sujets à chan- moins,jusqu'au v° siè.cie.
ger de bien en mal, et de mal en- bien. La 3° Enfin on donne quelquefois le nom d'O-
félicité des bienheureux ne les rend pas im- rigénistes, à ceux qui se mutilent, à l'imita-
peccables; de peur qu'ils ne s'attribuent cet tion d'Origène, croyant faire une action mé-
avantage à eux-mêmes plutôt.qu'à Dieu le rituire,'çn se soustrayant, pour toujours à
démon d'ailleurs' cessera un jour d'être en- l'occasion de pécher.
nemi de Dieu sa mauvaise volonté étant ORtON, 1° nom du dieu de la guerre, chez
détruite, afin que Dieu soit tout en tous. les Parles.
Mais cela n'arrivera qu'après une longue 2" Personnage mythojogique des anciens
suite de siècles car après ce monde, il y en Grecs qui le placèrent dans le 'ciel, où il.
aura un autre et plusieurs autres, comme il forme une des constellations les plus gran-.
y en a eu plusieurs avant it n'y aura mê- des,et les plus magnifiques. Orion, disent-.
me jamais de-temps sans monde, et il n'y en ils, était un géaut énorme, fils d'un taureau,
a jamais eu, car Dieu n'est jamais oisif. Ain- ou, suivant d'autres, de Neptune etËuryate;.
si d'après ces principes se trouvait expliqué it pouvait traverser sans danger les eaux les
le.péché origine), et tes peines de ce monde plus profondes. Adonné à la chasse, il était
ou de l'autre étaient purement médtcinates, devenu la terreur des forêts. Croyant, que,
par conséquent elles n'étaient pas éternRt- rien ne devait tui résister, H osa aspirer à.
tes. ta main deMérope. fille d'OÈnopion, de 11)0
Mais ces idées platoniciennes n'étaient de Chio mais ceiui-ci, irrité de son audace,
données par lui que comme des opinions lui creva tes veux sur les bords de la mer; i
ion DICTIONNAIREDES REUGiONS. <0i2
rt.
mais Orion recouvra la vue lorsqu'il fut ar- anciens les Perses n'admettaient qu'un
rivé à l'Orient, où il s'était fait conduire. De- principe unique de toutes choses, éternel,
venu amoureux de l'Aurore, il perdit la vie universel, excellent en bonté, tout-puis-
par la jalousie ou la vengeance de Diane sant, etc. Ils l'appelaient Z~'otMM~A~n~,
qui suscita contre lui un scorpion dont la le temps sans bornes. Dans la suite cette di-
piqûre lui causa la mort. vinité suprême, voulant procéder à la créa-
Gë récit est une allégorie ingénieuse qui tion des êtres, commença à produire deux
retrace une leçon d'astronomie. Orion est la principes secondaires, la lumière et les té-
constellation la plus briDànte, celle qui oc- nèbres la tumière était Ormuzd; les ténè-
cupe uné,plus vaste étendue elle a l'air d'un bres .4/<rt??Mtn.
colosse qui s'élance au haut des cieux aussi Le premier était avec la science souve'-
est-elle appelée uh géant, et son nom est raine et.la pureté dans la lumière du monde;
Orion, qui dans les langues orientales signi- ce séjour était ta lumière primordiale, tan-
fie l'étincelant, l'éclatant (or, ora, lumicre; dis que la science souveraine production
ori, oftOM, lumineux). Il est fils du Taureau d'Ormuzd, est la loi. Mais Ahriman était
car il se lève à là suite de ce signe zodiacal. dans les ténèbres avec sa loi, et le lien té-
H passe sans péril les eaux les plus profon- nébreux qu'il habitait étaient les ténèbres
des car ila ses pieds dans ie fleuve Eridan, primitives.
constetlation céleste, et ce fleuve ne lui va Ormuzd, le chef delà lumière, fut occupé
pas a*ux chevilles; C'est un chasseur déter- pendant trois mille ans à créer les êtres lu-
miné, car il eh a tout l'équipage à sa suite mineùx,. tes étoiles, le soleil, la lune, les
sont les deux chiens; devant lui le lièvre qui planètes, et six génies qui font avec lui les
s'enfuit. Il perd la vue sur le bord de la mer; sept Amschaspan'is, pour le seconder dans
car cette constellation étant arrivée à l'Oc- toutes ses opérations. Celles-ci furent par-
cident, côté de l'univers que les Orientaux faites et sans aucun mélange de ténèbres ou
appelaient la mer~ disparaît à la vue et ne de mal, parce qu'Ormuzd put s'y livrer sans
se lève plus'qu'avec le solei). C'est OEnopion trouble. Ahriman était lié mais au bout des
qui lui crève les yeux; ce nom signifie en trois mille ans, le génie du mal fut délié il
effet oeil aveuglé dans les langues'de l'O- créa à son tour six génies malfaisants, et
rient (ain, oin, œil, 06 ou opA, obscurci). C'est ils s'occupèrent à faire évanouir et à trou-
pour le punir d'avoir aimé Mérôpe; mais ce bler tout ce qu'Ormuzd produisait. Delà les
mot signifie en grec le genre humain avec désordres ou temé!angedemalet de bien
lequel Orion allait se lever, lorsqu'il dispa- qui règne ici-bas. La durée de la création
raît tout à coup. H ne recouvre la vue qu'en par Ormuzd fut ainsi de six mille ans; trois
Orient; car ce n'est qu'en reparaissant là, au mille ans pendant lesquels it travaitta seul,
bdutdesix nidis, qu'il brille de nouveau. S'il et trois mille ans pendant lesquels il fut tra-
périt par la piqûre d'un scorpion, c'est que, versé par Ahriman. Ce monde ne doit durer
lorsque le scorpion céiestë se lève, Orion se selon ta doctrine des Mages, que le même
couche ou expire. Enfin, si l'on en a fait un èspace de temps en tout douze mille ans.
chasseur, si 'on lui en a donné l'équipage Entre les astres produits par Ormuzd, il y
c'est parce que cfttë constellation se lève eut quatre constellations répondant aux
dans le temps que s'ouvre la chasse. quatre côtés du monde, qui furent chargées
OR10S, le dieu Terme. de veiller sur toutes les étoiles on les ap-
ORISSA (t), nom que les nègres de la côte pelle, dans le Boundehesch, Taschter ou Tir,
de Bénin donnent à leur divinité suprême. Satevis, Venand et Haftorang. La première
Us conçoivent ce dieu comme une nature in- est le gardien de l'orient la seconde, de
visible qui a créé le ciel et la terre, et qui l'occident la troisième, du midi; et la qua-
continue de gouverner le monde par les lois trième, du septentrion. Ce sont celles que
d'une profonde sagesse. Ils croient qu'il est nous nommons SiriuS -ou la Canicule, les
inutile de l'honorer parce qu'il est essentiel- Hyades, Orion et la grande Ourse. Ormuzd
leinent bon; au [lieu que le diable étant un assigne ensuite aux planètes les douze si-
esprit méchant qui peut leur nuire ils se gnes du zodiaque, divisés en vingt-huit
croient obligés do l'apaiser par des prières constellations.
et des sacrifices. Ormuzd et ses génies créèrent notre globe
ORMUZD, le génie du bien, le bon principe dans t'espace de six époques, qui forment,
des anciens Perses, et de leurs descendants selon les Persans, une révolution d'années,
actuels, appelés ParsisouGuèbres. Son nom ou de trois cent soixante-cinq jours, qu'ils dis-
acte orthographié par lës Grecs Oromaze tribuent ainsi le ciel ou l'atmosphère, en qua'
ou Oroma.z~ dans la langue zen3, il est rante-cinq jours t'eau en soixante la terre
écrit .tiAMfa-tKMda, que l'on traduit commu- en soixante-quinze lés arbres en cinquante;
nément par la grande lumière (M. Burnouf les animaux en quatre-vingts l'homme en
en donne ùhé autre étymologie eoy. DiEÙ soixante-quinze. En créant l'homme, Ormuzd
n° viii, 2). En écriture persépotitainë on lit dit « Je lui ai donné te mondé je l'ai créé
~Mra~Q. Les historiens du Bas-Empire pour être roi du temps, pour faire la guerre
écrivent Bot'mt~<M; les Mongols et les au- aux Dews et pour les écarter. » En même
tres Tàrtares, A'AortHosSo, 7if/(0tf!'ntou~< etc. temps l'intelligence qui sait tout, anima les
il est certain que, dans les temps les plus hommes en portant les âmes dans leurs

()) Dans quelques ouvrages, je lis Ooss~, ce qut est sans doute une faute.
ICiS ÔRO ORO 10~
corps~et elle. leur dit «QueJ avantage ne dantparta même voie, Us le déconvrirent
retirerez-vous pas de ce que~daas te monder assis' près de. sa femme. Comme' ils étaient
je vous donnerai d'être da'ns des corps com- honteux de les aborder sans avoir un pré-
battez et faites disparaître tes; mauvais gé- senta teur offrir, utt d'ëntre~eux se Ira n'sfofma
nies; et je vous rétablirai dans votre premier. aussitôt en un porc et en unetoaffo de plumes
état vous serez heureux et immprtets~. » rouges (OMfoM),eH'autTe'donna ceritttf'ca-
Telle est ta divinité que les Parsis adorent dea)t aux d'eux époux-. Le porc et les ptumeS
comme le bon, principe, commeta; personni- restèrent ce qu'ils étaient mais le'dieu qui y
(ication de la tumière primordiaté créée par te' était caché reprit sa première R'rme. Une teHe
Tout-Puissant et peut-être comme te verbe marque d'attention t&ù'cha vivement Oro'; et
et.ta paroteéternette~, fon'dement de toute; pour récompenser ses' frères, il les étevà au
existence et source de tout bien. C'est lui rang des dieux, et' les institua Aréoïs; En
que t'en tnvoque devant k:fea', qui est, re- commémpratiotf dé cette' métamorphose, tc<
gardé comme son image iaptus pure; c'est Aréoïs.dans chacune de leurs fêtes, sacri-
lui qui est supposé avoir instruit Zoroastre Caient un porc et déposaient sur faute) une
et loi avoir inspiré la réformé de t'ancienr touffe de plumes ronges. Les deux frères
culte. Voy.: A'HRtHAff, ÂMSCHA~FAN&.etC. qu'Ôro avait faits dieux et rois des Aréoïs
ORNÉES, fêtes célébrées en' l'honneur dé) vécurent dans le célibat et n'eurent point de
Priape, Colophon, ville d'unie. Le dieu n'y postérit'é; c'est pourquoi ceux qui se dé-
avait pour ministres que des femmes ma- vouèrent à leur culte purent se marier, mais
riées. Les ornées tiraient sans doute leur iUeur fut défendu d'avoir des enfants. Fo!
nom de ta vitte d'Ornéâ oa,e)ie~ furent d'a- AREOÏS.
bord sote~nisées.. Oro étaît un dieu sanguinaire et crue!;
ORNËOSCOPES et ORMTHOSGOPES~ao- son culte exigeait toujours des sacrifices hu-
gnres qui,'chez tes 6recs,<obsëfvaieh[t le vot mains;'mais ttsëmbte que !e trépas né suf-
des oiseaux, leap chant, leur manière de Ssait pas pour satisfaire celte divinité fé-
manger, pour en tirer des présages. roce tes insulaires étaient persuadés que
GRNtTHOM~NCtE, divination' tirée de l'encens le plus agréante pour tui étaienf
vol, du cri ocfdu.chant des oiseaux.' !es angoisses de la douleur, les tortures d'un.
ORO, ou OKo M~TAOu, dieu de~Taïfien~, être souffrahr, etta tongue agonie (t'un mat-
fils de Taatoâ ~d'autres le font 6t;s de Tane, heureux se dêBattant contre tes tourments'
et supposent t~u'il forme! une trfadé sacrée sans cesse rëhai'ssahts, jusqu'à ce qu'un tré-
avec son përe et Taaroa, qui est le dieu es- pas vivement attendu vînt l'y soustraire.
prit 6a' o~ëah. 'Suivant Dumqnt! d'Urvitte, Ainsi les victimes attachées aux arbres 'tes
Oro, divitttM hàttonate dé Taïti, prit une' Mdraïs étaie~t'frappeesavcc des bâtons poin-
femme qui tùi dbnnà'dcux 6)s et ces quatre tt)s, couvertes dé btèssùres morteHes, et ex-
di'vinités,réuniesàux deux dieux principaux, piraient d'ans une tën'të agonie, en poussant
Taarba et' sa~ fetn'mo Oféoù-feoa-matteraï, des cris de douleur et dé rage.
engendrée de ta nuif, formaietîCùne espace- Lorsque t'itë fut convertie au christianis-
d'e~arehie céleste, qui pa'raissait être ta com- me, lé grand b)ôc qui représentait ce dieu,
binaison' ta' plus accréditée. Lés' deux fils; servit, dans ta cuisine du'roi Pomaré, à sup-
d'Oro'étaient Teriapotououra et TetoYma'ta. porter les-corbeilles remplies de vivres qu'on
Uneautretégende, rapportée par EUis, donne' y suspendait.
d'autre'9' détails' sur ce- dieu'. Oro forma' le' ORO-MATOUA, idotës des anciens Taï-
desseiti de prendre une épouse parmi les Gt- tiens, qui étaient destinées à rappeler la
iês de Tà'a'ta~, lie premier homme. En consé- mémofredës parents décédés, aux âmes des-
quence -il dépécha deux dé ses frères~, pour* <ruëk on adressait des prières pour tes bon-
chercher une compagne dign~ de t*u~. Ils par- nes actions, et pour obtenir taguérison'de!)
cpurù'rént tout t'archipet, depuis Tatti jusqu'à' tBatadës.
Horabora, et ce fut là seutém'ent qu~it~ pu-' t" ORÔM~ÀZE, nom' que les 6recs donnaient
renf accomptir t'objet dé teuT' mi~ioh. ~n' tr0rmu~a,-të' bon principe des Perses. Per-
pieu dé là montagne auxuancs'rpùgcs, it'sl sonne, parmi !es anciens, n'a parte'du ma-
aperçurent Vatri-imatf, et à~son aspect Us' g)sme avec ptùs d'étendue et d'exactitude
st dirent: v~ôici ne femme qui con'viëntà' que Ptutarque. C'est pourquoi, nous allons
notre frère. Atorsit~ remontèrent an ciel en rapporter ici ce qu'il dit d'Ordmaze, afin
tbute nâ~e' -et apprirent à Oro' f'heureùx qu'on puisse le comparer à ce que nous
succès de leur voyage. Oro' rendit t'arc- avons dit d'OrmuM et d'Ahriman.
ëh-ciët sur tes -nuées de manière' qu'une « Plusieurs croient qu'il y deux dieux,
des ex.trcnirfés s'appuyât sur là montagne tellement fixés par leur nature à des incli-
aux nancis rouges, et formât un chemin du nations contraires, que t'un fait toujours te
çiet à la terre. Le dieu descendit par cette bien, et l'àutr'e' toujours le mal. Us appel-
i-oie if
~oie it vit~ Vaïti-imati, et ilH t'épousa.
vit Va1'r'i-imali, l'éptius`a: Ctia-
CHa- lëntdieu lé bon principe/et démon te mau-
que soir, il. quittait le séjbur des nuages vais et c'e'st ainsi que pensait le mage
pourse rendre auprès d'ette.ef, le lendemain Zoroastre, qui nomma OfOHM.ze ie premier
matin, il regagnait par t'arc~-en-ciët les ré- de ces dieux, et ~WtMane te second et se ser
gions éthérées. Cependantces absences conti- vant d'une comparaison tirée des choses
HueHes furent remarquées par'ses deux plus sensibles; il disait qu'Oromaze était tout à
jeunes frères Ou'ou-tetefa et Oro-tetefa. Ils fait semblable à la lumière et Arimane aux
entreprirent de suiTTeses traces, et, desccu* téa~bres et à l'ignorance. H ajoutait quo
i0t5 D!CT)ONNAmE DES REUCtONS. iOK?
Mithra tient le milieu entre ces dieux, et daires, vénérées autrefois dans l'ite deTaïti.
que par cette raison les Perses appellent Orou était honoré principalement dans l'!te
Mithra, le mitoyen ou le médiateur. Au Raïhtea.
reste, ils attribuent à Oromaze tous tes évé- ORPHEE, un des plus célèbres personna-
nements heureux, et tes sinistres à Arimane. ges de l'ancienne Grèce; il réunissait en sa
Zoroastre, en conséquence, apprit à sacri- personne ta triple qualité de-poëte, de mnsi-
fier à l'un de ces dieux, pour lui demander cien et de théotogien.~11 était fils d'OEagre,
toutes sortes de biens, ou pour l'en remer- roi de Thrace, et de la muse Calliope; d'au-
cier, et à l'autre, pour détourner les maux tres le disent fils d'Apollon et de Clio, père
et tout ce qui est malheureux (1). En effet, de Musée et disciple de Linus. Musicien ha-
les Perses broient je ne sais quelle herbe, bile, dit Noë), il avait cultivé surtout la
qu'ils appellent omomi dans un mortier, et cithare, qu'il avait reçue en présent d'Àpot-
invoquent Pluton et les ténèbres puis mê- !on ou de Mercure, et avait même ajouté
lantcette herbe avec le sang d'un loup qu'ils deux cordes aux sept qu'avait cet instru-
onthnmoté, ils la portent et la jettent dans ment. Ses accords étaient si mélodieux,
un lieu obscur où le soleil ne pénétra ja- qu'il charmait jusqu'aux êtres insensibles.
mais. Car ils croient que parmi les herbes Les bêtes sauvages accouraient à ses pieds
et tes plantes, il y en a qui appartiennent au déposer leur férocité; les oiseaux venaient
dieu bon et d'autres au mauvais démon; se percher sur tes arbres d'alentour; les
idée qu'ils étendent aux animaux, attribuant vents même tournaient leur haleine de son
à Dieu les chiens, les oiseaux, les héris- côté; les fleuves suspendaient leur cours,
sons terrestres; etau mauvais démon les ani- et les arbres formaient des chœurs de danse:
maux aquatiques c'est pourquoi ils font un exagérations poétiques qui expriment, ou la
mérite à ceux qui tuent le plus grand nom- perlection de ses talents, ou l'art merveil-
bre qu'ils peuvent de ces animaux. Ces sa- leux qu'il sut employer pour adoucir les
ges disent beaucoup d'autres choses incroya- mœurs féroces des Thraces et les faire pas-
bles touchant les dieux entre autres, qu'O- ser de la vie sauvage aux douceurs de la
romaze, né de la lumière la plus pure, et civilisation. Philosophe et théologien, il eut
Arimane, des ténèbres, se font mutuelle- bientôt joint la qualité de pontife à celle de
ment la guerre que le premier a engendré roi c'est ce qui lui fait donner par Horace
six dieux, qui sont la Bienveillance, la Vé- le titre de ministre et d'interprète des cieux.
rité, le Bon ordre, la Sagesse, la Richesse et Son père OEagre lui avait déjà donné les
la Joie vertueuse que ~te second en a de premières leçons de théologie, en l'initiant
même engendré six, contraires aux premiers aux mystères de Bacchus .et ses divers
qu'ensuite Oromaze s'étant fait lui-même voyages le perfectionnèrent dans cette scien-
trois fois plus grand qu'il n'était, s'est élevé ce, au point qu'il est regardé comme le père
au-dessus du soleil, autant que le soleil est de la théologie païenne. C'est aussi tui
au-dessus de la terre; et qu'il a orné le ciel, .dit-on, qui, à son retour d'Egypte, où it
d'éloiles, dont une entre autres (la canicule) avait été initié, porta en Grèce l'expiation
avait été établie comme la sentinelle des des crimes, le culte de Bacchus, d'Hécate
cieux, ou la garde avancée des astres qu'il Chthonia ou terrestre, et de Cérès, et les
fit, outre cela vingt-quatre autres dieux, mystères nommés orphiques. Pour lui, il
qui furent mis dans un œuf; que ceux qui s'abstenait de manger de la chair, et avait
furent produits par Arimane, aussi au nom- en horreur. l'usage des œufs, persuadé que
bre de vingt-quatre, percèrent t'œuf, et mê- l'œuf était le principe de tous les- êtres,
lèrent ainsi tes maux avec les biens; mais conception cosmogonique qu'il avait puisée
qu'il viendra un temps marqué par les des- chez les Egyptiens.
tins, où Arimane, après avoir amenéla peste Sa descente aux enfers est célèbre. La
et la famine, sera lui-même entièrement dé- mort lui ayant ravi Eurydice, son épouse~
truit qu'alors la terre, sans aucune inéga- il se mit en devoir de l'aller chercher jusque
lité, sera le séjour des hommes, tous heu- chez les morts. Il prit sa lyre, descendit par
reux, parlant la même langue, vivant sous le Ténare sur les rives du Styx, charma par
la même loi. Théopompe ajoute que, selon la douceur de sou chant les divinités infer-
les mages, l'un de ces dieux doit être 3000 nales, les rendit sensibles à ses douleurs et
ans vainqueur, et l'autre vaincu qu'ils se- obtint d'elles lé retour de sa femme à la vie,
ront trois autres mille ans à combattre l'un à condition de ne pas jeter les yeux sur elle
contre l'autre, et à détruire réciproquement avant d'avoir franchi les limites des enfers.
leurs ouvrages que Pluton c'est-à-dire Orphée, impatient, oublia la défense; il
Arimane, périra, et que les hommes revêtus revit Eurydice, mais pour la dernière fois.
de corps transparents jouiront d'un bon- Dans l'excès de son désespoir, il s'ôta la
heur inattérabte enfin que Dieu, après avoir vie.
achevé toutes ces choses, se reposera pen- Cependant la mort d'Orphée est racontéa
dant un certain temps, qui pourtant ne' sèra de plusieurs manières différentes quelques
pas long; mais tel à peu près que le sommeil auteurs le font périr d'un coup de foudre,
d'un homme qui aurait achevé un pénible en punition de ce qu'il avait révélé les mys-
travail. Telle est la mythologie des mages. » tères à des profanes. Une autre tradition le
OROU et OROU-HATOU, divinités secon- fait mettre en pièces par les femmes de
,?
()) Plularque se trompe en cela les Parsis ne rendent aucune e&oëcede culte à AhrSman.
ORP OKT <<H8
iOt?
Thrace; mais la- cause de cette fureur est ORPHIQUES, surnom donné aux Orgies
racontée diversement. Selon les uns, Vénus, <ie Bacchus, en mémoire, disent les uns, de
irritée contre Calliope, mère td'Orphée, qui :e qu'Orphée y perdit la vie; parce que, di-
avait aft~'gé à Proserpine la possession sent tes autres. Orphée avait introduit dans
]la Grèce ces mystères dont l'Egypte était te.
d'Adoni~ iuspira aux Thraciennes une pas-
sion si furieuse pour lui, qu'elles le déchi- lberceau.
rèrenten se disputant la préférence. Suivant ~ORRArnonTdu dieu principal de l'ile de
d'autres, ce fut en punition da refus qu'il Borabora, dans l'archipel de la Société;
avait fait de les admettre à la célébration. peut-être le même qu'Oro à Taïti.
des orgies. D'après Virgile. Orphée, depuis ORRE-ORRE, dieu du vent chez les an-
la perte d'Eurydice, insensible aux douceurs ciens habitants de Taïti.
de l'amour, vit ainsi punir ses dédains par ORTCHILLANGGHIN-ABDEKTCHI, t)n
les Bacchantes, qui dispersèrent ses membres des quatre bouddhas de la théogonie mon-
dans les campagnes et jetèrent sa tête dans
l'Hèbre, ce qui a inspiré les beaux vers sui- gole, qui sont descendus sur la terre, pen-
dant la période de dégradation, pour y prê-
vants à Lefranc de Pompignan cher la pénitence. A l'époque où parut ce-
Quand le premier chantre du@monde lui-ci, la durée de la vie humaine cessa de
Expira sur les bords gtacés s'étever. à 80,000 ans. Ce dieu est le même
Où t'Hèbre effraye dans son onde
qui est- appelé par les Hindous Krakou-
Keç'tt ses membres dispersés, tchandra.
Le Thrace, errant sur les montagnes,
Remplittes bois et les campagnes ORTHANE ou ORTHONE, divinité adorée
Du cri perçant de ses douleurs; par les Athéniens. Le culte qu'on lui rendait
Ies champs de l'air en retentirent, ressemblait à celui de Priape.
Et dans les antres qui gémirent ORTHÉSIE, nom que les Thraces don-
Le lion répandit des pleurs. naient à Diane, qu'ils supposaient.secourir
Dans la suite on éleva un temple à Or- les femmes en travail d'enfant, et génératc-
phée au lieu où il était mort, et on l'ho- ment aider les hommes dans toutes leurs en-
nora comme un dieu; mais l'entrée de ce treprises. On fait dériver ce nom d'o~ou~, di-
temple fut toujours interdite aux femmes. riger, faire réussir; ou du mont Orthésius;
Orphée a laissé des poëmes mythologiques en Arcadie, où cette déesse était adorée sous
et philosophiques, que malheureusement la même dénomination. ·
nous ne possédons plus. Pausanias,.qui ORTHIE on ORTaiENNE et ORTHtoNE, au-
parle de ses hymnes, nous apprend qu'ils tre surnom que Diane portait à Lacédémone,
étaient courts et en- petit nombre. Les Ly- où elle avait un simulacre que l'on préten-
comides, famille athénienne, les savaient dait avoir été enlevé de la Tauride par
par cœur et. les chantaient en célébrant Oreste et tphigénie. Si les Spartiates ne lui
leurs mystères. Du côté de t'étégance ils immolaient pas des victimes humaines,
étaient inférieurs à ceux d'Homère; mais la comme les habitants de ta Tauride du moins
religion avait adopté les premiers, et n'a- c'était devant cette statue qu'on fouettait les
vait pas fait le même honneur aux autres. jeunes gens jusqu'au sang, pour leur ap-
On croit au reste que les fragments que prendre à souffrir avec courage. Cette sta-
;nous avons aujourd'hui d'Orphée ne sont tue était tiée avec des brins de sarments;
pas de ce poëte, mais de plusieurs autres vé- c'est de là que quélques-uns tirent le nom
nus longtemps après lui, ou du moins qu'ils d'0r</t!a, qui signifie droite, parce que, di-
ont été corrigés et que le style en a été sent-its, elle ne pouvait pencher d'aucun
rajeuni. côté; cette étymologie nous semble puérite.
Les Indianistes font un rapprochement D'autres t'interprétent~par sévère, et fondent
fort curieux de l'Orphée grec avec le7!t6AoM, leur opinion sur le goût que cette idole avait
OrMo:( du Véda, dont les enfants ont pré- pour le sang humain habitude qu'elle avait
paré le règne des idées religieuses et des lois contractée chez les barbares.. Le surnom
civiles parmi les tribus dispersées dans les d'Or</t:oMe, qui, comme le précédent; peut se
contrées septentrionales de l'Inde, comme traduire par inflexible, fait allusion à ta sé-
Orphée avait fait au nord de la Thessalie. vérité avec taquette Diane punissait celles
ORPHËOTËLESTES, nom de ceux qui de ses nymphes qui manquaient à ta chas-
étaient chargés d'initier aux mystères d'Or- teté..
phée, et qui interprétaient les doctrines ORTHODOXE, mot grec qui signifie 6)<tt
mystiques qui y étaient enseignées. pensant on donne ce nom aux catholiques
ORPHIQUE (ViE), vie pure, religieuse, dont la foi est pure et conforme, la foi de
éclairée par la science, et dont une des pra- l'Eglise. Quelquefois, par extension, le ti-
tiques consistait à ne point manger la chair tre d'orthodoxe est donné, dans ce diction-
des animaux. Orphée passait pour avoir en- naire, aux membres d'une fausse religion
seigné aux Grecs ce genre,de vie. Cependant qui suivent l'opinion la plus généralement
Platon dépeint les Orphiques comme des reçue, par opposition à ceux qui ont fait
charlatans qui allaient frapper à la porte scission avec eux. C'est ainsi que, parmi les
des grands, pour leur offrir soit de les pu- Musulmans, les Sunnites sont réputés ortho-
fiGer, soit de faire tomber la colère des dieux doxes, et les ~c/<!t<M, dissidents ou héré-
sur leurs ennemis, aa moyen de quelques tiques..
cérémonies religieuses. ORTHODOXIE, conformité à la droite et
1(~9' DICTIONNAIRE DES tŒUGtOiSS. i020
saine Opinion sur tous les points de la reli- dans teurs maisons, et mémedans les champs,
gion. on ils les suspendaient aux arbres, comme una
Les Grecs appellent Or</to~oa:te une fête préservatif infniHibte contre ce qu'ils redou-
qu'its ont coutume de cétébrcr tous les ans, taient de la magie et des enchantements.
lé dimanche qui termine ta première se- On donnait aussi le nom d'Oscilles; soit à
maine de carême, en mémoire du rétablisse- une petite représentation de personnes qui
ment des saintes images après les persécu- se tuaient eitps-mênMS, que L'on balançait
tions des.)c(!noetastes. sur une escarpolette, dans ta persuasion
CRUS, un des dieux égyptiens les plus que cette oscillation faisait jouir )ëursma<
cétébres.~oy.HoKus. nés d'un repos que, sans ce)a, ët)es n'eus-.
USAAJAt, c'est-à-dire !K<e~eM~ prêtres sent point éprouvée soit à.toutes sortes de
ou devins des anciens Finnois, qui se mê- masques faits d'écorce d'arbre., surtout à.
tàiënt de prédire t'avenir, et se glorifiaient ceux- qui présentaient des images grotesques
d'exercer, à têurgré, sur ta destinée'des ou hideuses;
autres mortels, uheinuuence bienfaisante ou OSCiNHM, genre d'augure ou de divina-
fatale. tion que ).es Romains tiraient du chant des
USCHAKtS, ou EuscHÂKis, ordre de der- oiseaux, appelés oscines, tcls que le corbeau,
wichs musulmans, fondés parHosam cd-din la cornt'ittë, ië hihdu. Le pivert et Ic cor-
Ëùschaki, mort à Cônstantinopië l'an 1001 beau étaient osët~es et alites joùt à ta fois,
de t'hégire (1~80 de Jésu~-ehrist). parce qu'on consultait teur chant et leur
OSCHEN, génie de la mythologie des vol.
Parsis'; un des cinq Gahs ou Izéds surnumé- OSÉE, le premier des douze petits pro-
raires qui président aux cinq parties du jour. phètes, dont les ouvrages font partie de l'An-
OSCHOPHORIES fête que les Athéniens cien Testament. t) exerça son ministère
célébraient en l'honneur de Minerve et de sous les régnés d'Osias, de Joatham, d'Achaz
Bacchus, et dans laquelle on portait des et d'Ezéchias, 'rois de Judà, et sous ceux de
branches de vigne chargées de raisin, i Jéroboam et de Joas, rois d'Israël. « Osée,
cc~&f. Elles turent instituées par Thésée en dit M. Gahen, s'adresse pàrticutièrement à
reconnaissance de ce que, par la protection EphraïM (Israël. Aucun prophète ne tonne
de ces deux divinités, ce héros avait vaincu avec ptus de force contre l'idolâtrie qu'Osée;
le Minotaure, et afîrantihi sa patrie de t'indi- il représente; en généra!, le caractère du
gne tribut que le roi de Crête l'avait obtigée peuple comme très corrompu. On cherche
de payer à ce monstre. 1~<h/. M'NôtAnttE. 6n vain la crainte de Dieu'et la piété, l'a-
Ptutarque avance que tes oschopories avaient mour et la udeiité; le parjure; la tromperie,
lieu en mémoire de Ëacchus et d'Ai4iadtie !ë vol, te brigandage, l'assassinat, la débau-
qui avait fourni à Thésée le fil pouf te tirer Ohe, t'aduttère et l'orgüeil régnent, partout;
du labyrinthe, et parce que le retour dd t'aharchie est dans t'iutériéur det'Etat; on
héros à Athènes s'effectua au temps des fait-des aUiances avec les Ass~rieh~ et les
vendanges. On choisissait, pour la cérémo~ Egyptiens ces alliances ne servent à rien,
nie de éëtte fête, des jeunes gens d'extraction au contraire ëites portent matheur.
nobtë, qui prenaient des habits de 01)0; et '< Les prophéties d'Oséesbnt généralement
portaient a ta main des branches de vigne, 'des remontrances sévères,; cependant Ha
courant ainsi depuis te temple de Bacchus aussi des promesses consolantes. Son styte
jusqu'à cétui de Minerve. Celui qui arrivait est simple; it n'a ni visions, ni paraboles, ni
!e premier au but était proclamé vainqueur a!tégories il n'a que deux actions symboH-
et dtîrait te sacrifice. ques qu'il explique !ui-mém~: Son livre se
Cette fcteetaitcétébi-éedans toute l'Attique compose de deux parties distinctes: ta pre-
~c quatrième ou te cinquième mois, c'est-à- mière comprend les trois premiers chapitres;
dire eu octobre ou novembre, parce qu'alors ta deuxième va du chapitre tv jusqu'à )a Cn
oh avait vu cesser la stérilité dont t'Attique du Hvre. o
était afuieée. Le refrain des hymnes que OSGOODITES, secta!t:es des Etats-Unis,
t'en y chantait étaient ces deux interjections, qui suivent la doctrine de Jacob Osgodd. Ils
e((//ic:/(bien! et héias )), pourràppeter aux s'etevèrent vers t'ahheë i8t2 dans le comté
Grecs ce que t'exjjérience a enseigné à tou- ,de Merrimack. New-Hampshire.
tes tes nations, que ta prospérité et t'adver' Les Osgooditës admettent un Dieu qui est
sité se suivent, et par conséquent qu'il faut pleinement connu par ses propres oBu~i'es;
se déSet' de lâ première et ne pas désespérer 'mais ils croient qu'il y a plusieurs choses qui
dé là séCo'tdé. ont été opérées par des agents mauvais, et
OSGHTOUËT, génie femel.lede la mytholo- dont Dieu n'axas e.ù cohhaissance.Hs re-
gie des Parsis; il préside au second des jours jettent la divinité du Christ, et toute idée de
'ëpagômpnes. Vot/. GAH. régénération. Ils prétendent avoir )e don
OSCILLES, nom donné à des têtes de cire 'des miracles, comme de guérir les matadies,
qu'Herculé offrit en itaiie au lieu de victimes et d'attirer par leurs prières te jugetnent de
humaines~ C'étaient aussi de petites figures Dieu sut teurs adversaires, Ils ne rccounais-
humaines dont la tête seule était bien tor- sent aucune sainteté p.irticuHère dans le
'mée. Oh les consacrait à Saturne ou à Ptuton, jour du dimanche, bien qu'ils s'asscmbtent
entesfaisahUoucherou en les suspendant ce jour-là pour pratiquer leur culte; mais
à leurs statues. Après cette espèce de consé- ils ne le font pas peut' se conformer au
~cftHioa, lès anciens en mettaient partout commandement. lis rejettent te baptême et
~02i OSt OSI .<022
"Ta cètië et sont opposés aux sociétés bibli- le zète possiblè. Osiris ayant atteint l'âge
'quës, ainsi qu'à toutes les autres institutions nubile, fut marié avec Isis, sa sœurjumette,
(religieuses et morales, comme !es sociétés qu'il aimait tendrement, car leur amour
deTempérunce. avait commencé dans le sein de leur mère.
Il vécut avec elle dans une grande union et
partisans de là doctrine
OS1ANDR1STES, ils s'appliquèrent t'uh et l'autre à potir les
d'Osiander, disciple de Luther, qui se signala moeurs des Egyptiens, encore à demi sau-
p.nrmi les Luthériens par une opinion nou-
velle sur la justification. H ne doutait pas, vages, à leur apprendre tes arts utiles à la
'comme les autres protestants, qu'elle eût vie; à les former à la piété, à la vertu, et à
!]ieu par l'imput.ition de la justice de Jésus- toutes les qualités sociales. Plein d'un amour
':Christ,,mais par t'intime union de ta justice généreux pour l'humanité, Osiris ne voulut
substantielle de Dieu avec nos âmes, se fon- pas que ses bienfaits fussent renfermés dans
les bornes de l'Egypte il résolut de parcou-
.dant sur ces paroles souvent répétées dans rir toute la terre, et d'apprendre
Le S~pnettf est votre aux peu-
~Isaïe et dans Jérémië divers à des
pies profiter avantages et des
~M~tce. Selon Osiander, de même que nous ressources que ta nature a procurés à l'hu-
j'vivons par la vie substantielle de Dieu, et
manité. Avant de quitter ses Etats, il en cOn-
.que nous aimons par l'amour essentiel qu'il fia l'administration à sa femme lsis; dont il
,;a pour .lui-même, nous sommes justes par
'ta justice essentielle qui nous est communi- savait apprécier la sagesse, et lui laissa pour
conseil HctmèsTrismégiste,ou Thoth, et
quée, et par la substance du verbe incarné, donna le commandement des forces de la
qui est en nous par la foi, par la parole et par nation à Hercule ou Djom, le plus fameux
les sacrements.
Dès le temps qu'on dressa la Confession guerrier de l'époque. Quant à tui, it partit
faire embrasser a la tête d'une armée nombreuse composée
d'Augsbourg, il.s'c(forçade d'hommes et de femmes; et so rendit d abord
cette doctrine par tout le parti, et il la sou-
,tint en face de Luther, dans l'assemblée de en Ethiopie, où il fit hausser tes bords du
Smalkalde. On fut étonné de sa hardiesse; Nil, élever des digues et creuser des canaux,
aûh dé. prévenir les inondations trop fré-
mais, comme on craignait de faire éclater
de nouvelles divisions dans le parti, où il quentes dé ce (!euve. et d'en distribuer les
tenait un rang considérable par son savoir, eaux avec plus d'égalité. tl apprit aussi aux
on le toléra. Cependant sa doctrine sur la Ethiopiens fart dé cuKivei' ):) terre, et bâtit
justiGcation mit en feu l'université de Kee- dans leur pays plusieurs vitteS) Do là il
nigsberg, et toute la province. Osiander mou- passa dans l'Arabie, dans t'fnde, parcourut
rut en 1553 à cinquante-quatre ans. une partie de l'Asie, passa en Europe, visita
là Thrace et les contrées voisines, laissant
e OStREN, un des cinq génies qui, chez les
partout des marques de ses bienfaits. H
Perses, président aux cinq divisions du jour. amena tes hommes, alors entièrement sau-
OSIRIS. Si l'on en croit la plupart des au- vages, aux douceurs de là société civile,
teurs anciens et modernes, Osiris, Isis sa leur apprit l'agriculture, à bâtir dés villes
femme, et Horus leur Cis, étaient les trois et des bourgs, et revint combté de gloire,
princip&lës divinités de t'Egypté cependant après avoir fait élever partout des colonnes
MM. Champolliôn démontrent qu'au con- bt d'autres monuments sur taquets étaient
traire ils formaient comme le dernier an- gravés ses exploits.
neau qui rapprochait de la terre tes triades Dê retour en Hgypté; ce prince reconnut
~divini~s et ils expliquent fort bien que ces que Typhon, son frère, avait cabalé contre
trois divinités, quoique les plus infimes te gouvernement et s'était rendu redoutable.
étaient cependant les plus vénérées par lès Comme Osiris avait l'âme paduque, il cher-
Egyptiens, parce qu'elles étaient les conser- cha à catmer cet esprit ambitieux; mais il
vateurs tlu monde sublunaire, et en consé- ne put se garantir de ses embûches. Typhon
quence celles qui devaient se trouver plus conjura sa perte avec soixante-douze de ses
en rapport avec les hommes. Voyez, dans ce athis, et prit avec eux les mesures néces-
Dictionnaire les articles DtEUx, n° n, et saires pour l'exécution de son projet. Il fit
HoRttS. prendre la mesure exacte du corps d'Osiris,
On raconte sur Osiris plusieurs légendes, et sur cette mesure, il Et construire un
qui nou& ont été transmises par les Grecs, coffré tnagniuque. Puis, ayant invité Osi-
et que nous allons essayer d'analyser suc- ris à un grand festin où se trouvèrent tous
cinctement. i~s conjurés, il se fit apporter lé coffre au
Osiris était, ~utvant les Grecs, fils de milieu du repas. Chacun dés convives se
Cronos et de Rhée au moment de sa nais- mit à en admirer la richesse ét la beauté
sancè, on entendit une voix qui prononça sur quoi Typhon leur dit en riant, qu'il
ces paroles a Le Seigneur de toutes choses en ferait présent à celui dont le corps
est venu au monde; M d'autres disent qu'une pourrait y entrer. Tous les conjurés en
jeune fille de Thehës", nommée Pamylie, firent l'essai tour à tour, comme ils en
venant de quérir de l'eau au temple de Ju- étaient convenus mais il se trouva que
piter, entendit une voix qui lui ordonnait le coffre né convenait point à leur taillé.
d'annoncer la naissance d'un héros qui de- Osiris en fit aussi t'éprouve, et entra sans
vait faire un.jpur la félicite de l'Egypte. On peine dans le coffre. 11 h y fut pas plutôt en-
chargea cette femme du soin de nourrir le gagé, qu'on ferma sur lui le couvercle. Les
~ieunë .pfbcë, et lelte s'en acquitta avec tout couturés versèrent énsuite'du plomb tondu
L-
.1 1 1
iOM D!CTtONNA!RËDESHELK;!ONS. Il.· 10M
sur )o coffre, et le jetèrent dans la mer. Isis, rus montrent clairement dans ce groupe un
informée de la fin tragique de son époux, vase d'où sort un tyrse, auquel est liée par
donna toutes les marques de la plus vive des bandelettes une peau de panthère. Ainsi
douleur; elle coupa une boucle de ses che- ces principaux emblèmes de Bacchus sont
veux, se revêtit d'habits de deuil, et se mit constamment figurés auprès d'Osiris, et on
à courir de tous côtés pour chercher le en conclut l'origine égyptienne de la divinité
corps d'Osiris. Après bien des recherches et grecque, le culte égyptien étant sans aucun
des perquisitions, elle apprit que te coffre doute antérieur au culte grec. Toutefois les
qui renfermait le corps de son mari, avait Grecs adoptant la divinité égyptienne, en
été jeté par les flots de la mer sur une touffe restreignirent singulièrement les attribu-
d'e genêt à Biblos, et que le genêt avait tions. De même Phtha, le ministre immédiat
poussé tout-â-coup une-tige d'une si prodi- du dieu supérieur et organisateur du monde
gieuse grandeur, qu'elle -cachait tout le physique, devint en Occident le forgeron
caHre. Isis se rendit promptement à Bibles, Hcphaestos, Vulcain. Osiris, le.principe hu-
découvrit heureusement le coffre, et t'em- mide du monde, ne fut ainsi pour les Grecs,
porta à Abidos, ville d'Egypte, où elle le ca- du moins dans la croyance populaire, que
cha le mieux qu'il lui fut possible ce qui l'inventeur de la vigne, le dieu du vin, et le
n'empêcha pas que Typhon, chassant une pin fut ajouté au thyrse. »
nuit, au clair de-la lune, ne le découvr!). Ce OSKAP'IS, hérétiques musulmans, appar-
scélérat coupa le corps d'Osiris en quatorze tenant à la secte des Motazates ils suivent
morceaux, qu'il sema dans différentes con- la doctrine d'Abou Djafar et-Oskaf. Nous
trées. Isis se mit une seconde fois en voyage ignorons en quoi ils différent des autres
pour recueillir les membres dispersés de son Motazates qui les traitent d'infidèles.
époux; et, dès qu'elle.en trouvait un, elle OSLAD, dieu des anciens Slaves adoré à
t'enterrait au même endroit. Mais, malgré Kiew; il était te dieu du.luxe et des festins
toutes ses recherches, elle ne put venir à et dispensait la joie et les ptaisirs.
bout de trouver les parties naturelles d'O- OSNON, pontife des nègres d'Issini, sur la
siris, que Typhon avait jetées dans le N)I, et côte des Dents. Lorsqu'il vient à mourir, le
qui avaient été dévorées par certains pois- roi convoque une assemblée des nobles, qui
sons, dont l'espèce a toujours été depuis en sont entretenus aux frais du public pendant
abomination parmi, les.Egyptiens. Isis, pour le cours de t'étection. Leur choix est libre
se consoler en quelque sorte de cette perte et tombe ordinairement sur quelque sujet
irréparable, institua un culte particulier en digne du rang auquel il est élevé. Aussitôt
l'honneur du phatius. Puis elle s'occupa du que l'élection est terminée, les nobles inves-
soin de venger la mort de son époux. Foy. tissent celui qu'ils ont nommé, des marques
IS!S. de sa dignité; ces marques consistent en une
Osiris fut considéré par les Egyptiens multitude de fétiches joints ensemble dont
comme lé souverain de l'Amenthi ou enfer, ils le couvrent depuis la tête jusqu'aux pieds.
de là la coutume de le représenter sous dif- Dans cet équipage, le nouveau pontife est
férents symboles sur les cercueils et les mo- conduit en procession par toutes les rues
numents funéraires. M. Champollion le dé- après qu'on lui a remis une certaine somme
peint ainsi, dans une scène dont il donne la levée sur te public. H est précédé dans cette
description, et qu'il appelle le jugement de marche solennelle par un nègre qui proclame
t'âme « Ce dieu est caractérisé par une à haute voix que les habitants aient à ap-
coiffure particulière, formée de la partie su- porter quelque offrande au nouvel Osnon,
périeure du ~cAen< (une tiare royale), ceinte s'ils veulent avoir part à ses prières. On at-
d'un large diadème, et unie au disque du tache à l'extrémité de chaque vittage un plat
soleil et aux cornes du bouc, emblèmes de d'étain pour recevoir ces aumônes. L'Os-
la lumière et de la faculté génératrice. Il non est le seul prêtre du pays son office
tient en ses mains un fouet et un sceptre consiste à faire les grands fétiches publics,
recourbé en forme de crochet, soit pour ex- et à donner ses conseils au roi, qui n'entre-
primer le pouvoir d'exciter le mouvement prend rien sans son avis et son consente-
des choses et de les ralentir, soit par allu- ment. S'il tombe malade on lui envoie de
sion au nom de la région infernale à ta- même les délibérations pour qu'il en prenne
quelle ce dieu préside, c'est-à-dire l'Amen- connaissance. Lorsqu'il fait un froid exces-
thi, qui attire les âmes de tous les vivants, sif, ou que le temps est mauvais, le peuple
et qu'on croyait les relancer dans le monde 'fait une quête pour engager l'Osnon à prier
ce dieu est Osiris, dieu très-bienfdisant, sei. les fétiches de faire changer le temps.
gneur de la vie, dieu grand, médiateur éter- OSSA-POLLA-MAUPS, les anciennes re-
nel. président de ici région inférieure et roi lations donnent ce nom à la divinité suprême
divin. Nous retrouvons donc là Je souverain des Singalais au dieu qui a créé le ciel et
de l'enfer égyptien, Osiris, divinité qu'Héro- la ferre. C'est sans doute un des génies qu'ils
dote, Diodore de Sicite et Plutarque regar- honorent, en dehors du culte qu'ils rendent
daient unanimement comme le type primitif à Bouddha.
du Dionysos ou Bacchus des Grecs et des OSSÉNIENS, secte juive ou chrétienne du
Komains. L'opinion de ces classiques est t" siècle de t'Egtise. Voy. ELcÉSAïTEs Es-
pleinement confirmée par ie groupe emblé- SÉtf:ÉNS.
matique placé en face du dieu et dans la OSS1LAGO, OSSIPANGA, déesse des Ro-
chaoelle même. Un grand nombre de papy- mains qui présidait à l'affermissement des
1025 OTH OUA 1026
,os des petits enfants, ou que l'on invoquait guerre longue et funeste, bien que terminée
contre les entorses et les fractures des par une victoire, futcontinuéepar tes héros,
membres. lorsque les dieux se furent retirés dans le
OSSUAIRE, petite urne dans laquelle les ciel. C'est depuis cette guerre qu'Othin ac-
Romains mettaient les ossements des morts .cueille dans le Valhalla tous ceux qui tom..
que le feu n'avait pas entièrement consumés. bent sur le champ de bataille, pour aller un
Lorsque le corps était brûlé les parents jour avec eux combattre l'ennemi dans ta
éteignaient avec du vin-le reste du feu et bataille de Ragnarauk (le crépuscule des
recueillaient- avec soin les os catcinés qui dieux).
avaient résisté à l'action des flammes. Après la mort d'Odin, ce heros fut assi-
OSTER, OSTERA, OSTRA, déesse de l'an- milé avec l'antique Othin, et bientôt on con
cienne Germanie. On croit que c'était la fondit les 'actions et les attributions de ces
Lune, représentée sous la figurc d'une femme deux personnages.
portant une corne ou tin croissant. Il est OTH-LATff-GLA-GLA nom que les indi-
probable que le nom d'Oster, Easter, donné gènes voisins de l'embouchure de la Colom-
à ia fête de Pâques, en Allemagne et en bie,dans l'Amérique septentrionale, donnent
Angleterre, vient d'une fête lunaire, célé- au Dieu suprême. Us placent son habitation
brée en l'honneur de cette déesse, dans le dans le soleil, et le regardent comme un
mois d'avril. En effet, la coutume d'allumer esprit bon et tout-puissant; ils le considè-
des feux sur le sommet des montagnes le rent comme le créateur de toutes choses, et
premier jour de cette solennité, est encore luiattribuent le pouvoir de prendre à son
assez commune dans la basse Saxe, quoique gré toutes sortes de formes mais ils pensent
proscrite en 7~2, par le concile de Ratis- que, dans les occasions extraordinaires et
bonne. importantes, il revêt celle d'un oiseau pro-
OTAREt), nom sous lequel les anciens digieux, planant dans les hautes régions de
Arabes adoraient la planète de Mercure. l'atmosphère, et versant dans sa colère le
OTHlN, dieu désanciens Scandinaves, que tonnerre et les éclairs sur tes mortels coupa-
l'on confond ordinairement avec Odin mais bles. H lui offrent en sacrifice annuel les
il parait plus probable qu'on doit l'en dis- premiers saumons qu'ils prennent, des bêtes
tinguer. Odin est le vainqueur et le législa- fauves, etc.
teur des peuples du nord, qui, comme nous OTI-ORE, une des classes des Aréoïs,
l'avons vu à son article spécial, a réformé dans t'ite de Taïti leurs deux bras, comme
l'ancien culte, sans doute dans l'impossibi- marque distinctive, étaient tatoués depuis
lité de le changer complétement, comme il en les doigts jusqu'aux épaules. Voy. ARÈoïs.
avait eu l'intention; tandis qu'Othin, appar- OTKON, nom d'un génie que les indigè-
tient à cet ancien cutte. Otbin formait avec nes de l'Amérique seplentrionale regardent
Vile et Ve, ses frères, une triade divine qui comme le créateur du monde. Ce mot signi-
.devait sa naissance à Bore, fils de Buri, qui Ce chef, capitaine, dans la langue hurone;
tirait son origine de la vache Audhumbla. mais dans celle des Onondagos, il veut-dire
Les trois frères tuèrent le géant Ymer, dont ~meou e~rtt.
le sang causa un déluge qui noya les géants OTOLCHI, un des plus célèbres bourkhans
et de ses sourcils, ils construisirent sur la ou bouddhas de la théogonie mongote. On le
terre un château immense, pour se défendre regarde comme le dieu de la médecine on
contre les nouveaux géants, enfants de Ber- le représente assis, les jambes croisées, et
gelmer, qui avait échappé au détuge univer- nu jusqu'à la ceinture; il est peint en
sel, en se sauvant dans une barque avec sa rouge, et une écharpe bleue lui ceint le
femme. C'est cette citadelle qu'on appelle corps.
Midgard, le monde ou la résidence du mi- 01OU, un des dieux secondaires dess
lieu au centre se trouve Asgard, ou la rési- Taïtiens. C'était la divinité principale de l'île
dence des dieux. Lorsque l'homme et la Mau-roua.
femme eurent été produits par le frêne et OUARICHE, génie ou démon dont les
l'aulne, c'est Othin qui leur donna l'âme et jongleurs iroquois se prétendent inspirés.
la vie. C'est lui qui leur révèle les choses passées,
Durant le siècle d'or, Othin était assis sur éloignées ou futures.
son trône, d'où il voyait l'intérieur de tous OUARACABA, espèce d'idole des Caraïbes.
les hommes et comprenait tout ce qu'il C'est un morceau de bois en forme de plan-
i voyait. Les dieux construisirent des four- che fort épaisse d'environ trois pieds de
neaux, ils forgèrent des marteaux, des te- hauteur sur autant de largeur à sa partie
nailles, des enclumes et d'autres outils, puis supérieure, et d'un pied et demi à deux
fabriquèrent une infinité d'ustensiles d'or mas- pieds par le bas, ayant ta figure d'un trapèze
sif, car ils possédaient une telle quantité de étevé, debout sur le plus petit de ses cô(és,
ce métal que tous leurs meubles étaient d'or et posé en travers sur la proue d'une piro-
ce qui fit donner à cette époque le nom gue caraïbe. Cette pièce est ordinairement
d'âge d'or. Ils vécurent ainsi au sein des sculptée, sur la surface extérieure, d'une
plaisirs et de l'abondance, jusqu'au jour où espèce de bas-relief représentant une grosse
trois n))cs de géants arrivèrent au milieu tête hideuse, de figure ovale, plate et vue de
d'eux, et dès lors la paix avec les géants face, dont les yeux et la bouche sont formés
fut rompue. Othin jetasa tance au milieu du avec des coquillages incrustés dans le.bois. La
peuple, et ta première IP guerre s'attuma. Cette grandeur énorme de cette tête ne laisse vers
1 i,
Il- j;
i027. DICTIONNAIREDES RELIGIONS. i023
le bas de la planche qu'up espace d'environ méditation, dans les collèges ou couvents,
qu pied au plus, dans lequel est peint à plat dans lesquels ils sont ordinairement réunis;
et s.ans relief,. }o corps disproportionné du ils vont aussi visiter les lieux célèbres par
[aonstre, représentant à peu près celui d'un les pèlerinages. On en trouve quelques-uns
lézard à courte queue; le tout barbouillé de dans les principales villes de l'Hindoustan,
blanc et de noir d'une façon bizarre. ,qui vivent sous le patronage de quelque
QUARË-ATOUA, c'est'-à-dire maison de grand personnage; cependant, en quelque
DteM nom des temples chez les Néo-Zélan- position qu'ils se trouvent, ils gardent tou-
dais. C'est une cabane de plus grande dimen- jours la pauvreté, quoiqu'ils ne demandent
sion que les autres. L'extérieur en est décoré point l'aumône; et bien' qu'ascètes, ils ne
de statues à forme bizarre, dans lesquelles font point consister la perfection à porter
les insulaires ne voient point l'image de la des habits déchirés, ou à se priver totale-
divinité, mais de purs symboles représen- ment de vêtements. Au contraire, ils sont
tant ses divers attributs. G'est dans les Ouaré- en général bien vêtus, et comme ils laissent
Â'tQM q~e se célèbrent tes cérémonies du croître leur barbe et leurs moustaches, i!j!
culte, que l'oo fait les ~ara&ta ou prières, et ont assez souvent un air vénérable et im-
qu'on dépose la nourriture sacrée, offerte posant. Ils vivent ordinairement dans le cé-
auxdieus; c'est là aussi que dans les temps libat cependant ceta ne parait pas être d'une
de guerre les tribus viennent accomplir le stricte obligation parmi les sikhs qui habi-
~a.rn/(t<h<aH<y<t, prière sotennetie qui a tent dans les provinces gangétiques. Ils ser-
pour objet d'interroger le ~NtdoMa ou l'esprit vent communément do prêtres, mais leur
saint. office consiste principalement à lire et à ex-
OUAT1PA, 1§ mauvais principe, chez les poser les écrits de Nanek et de Govind Sinh,
tribus sauvages de la Colombie. On l'appelle qui sont contenus dans l'Adi-Granth et dans
aussi J~o-~taHto. le Das jPadM/t~-At Granth; -ils entremêlent
Foy. cet article. teurtecture du chant des hymnes composés
OUBBA, un des quatre bienfaisants Ten-~ par )~abir, Mira-Bhai, Sour-das, et autres
ghhris qui
ghéris gpi ~c,fé~rpnt
créèrent Îe monde, suivant
le suivant 1a
laa réformateurs. Comme les Indiens ont une
c6s,mogonie mongole. Fp! BtSN~Et à vénérer
propension nalurelle les objets
OUBOSES, génies de la mythologie des sensibles, on rend des adorations au livre
Slaves, qui se les figuraient comme des sacré, et les dévots lui offrent des, roupies,
nains animés par les âmes des morts. des fleurs et des fruits, qui deviennent là
OUCHA, fille deBâna, asoura bu démon propriété de l'Oudasi officiant. En compen-
de la mythotogie hindoue. Eprise d'Àniroud- sation l'Oudasi abandonne assez souvent son
dha, petit-fits deKpichna, elle l'épousa se- superflu à ta congrégation, et lui distribue
crètement, et introduisit par là un ennemi des confitures, torsqùe la cérémonie est ter-
dans la maison de son père. Bientôt arrivè- minée. Dans quetques-uns de teurs établis-
rent Krichna, Balarama et Pradyoumna et sements à Benàrès, le service commence le
Bana,-qui avait osé défier Vichnou lui-même, soir après te coucher du soleil, et les chants
succomba sous les coups de ta famille dé et la fête durent une grande partie de ta
Krichna. nuit. Plusieurs Oudasis savent bien le sans-
OUCHANA, divinité hindoue; c'est le ré-~ crit, et sont capables d'expliquer la philo-
gent de la ptanètede Vénus. Fo~ SocKRA, sophie du Védahta, qui est le fondement de
nom snus lequel il est plus connu. la doctrine de Nanek.
OUCHNICHARPANA, déesse des Bouddhis. La secte des Oudasis a été établie par
tes du Népal c'est une des manifestations Dharmatchand, petit-fils de Nanek, qui a
spontanées de la matière. perpétué la race de ce sage; et ses descen-
OUCHSYT, dieu des Yakouts, peuple de. dants, connus sous le nom ~VaneA-potttra~,
la Sibérie. C'est lui qui porte leurs prières sont encore dans le Pendjab, où les Sikhs té-
au ciel, et qui exécute les volontés du Tout- moignent à leur égard une vénération spé-
Puissant. Ils disent. qu'Ouchsyt a souvent ciate. t
paru parmi eux, et/qu'!l continue à se Nous trouvons dans Witson (Sketch o/
montrer encore, tantôt/sous la forme d'un the religious sects of the ~ftHf<u$) quelques:' 1-
cheval blanc, tantôt sous celle d'un pi- unes dés hymnes de Nanek que tes' Oudasis
seau. chantent a Benarès; en voici un échantil-
OUDANA, livres sacrés des Bouddhistes lon
du Népal. Ils traitent de la nature et des at- K Tu es le seigneur 1 Atoi soit la louange 1
tributs de Bouddha, et sont composés en for- Toute vie est avec toi. Tu es mes parents;
me de dialogues entre un Gourou Bouddhiste je suis ton enfant. Tout bonheur provient
et un discipte. (te ta ctémenc.e. Personne ne conna!t ta fin.
OUDASIS, la principale des sept classes Seigneur très-haut entre les très-hauts, de
dans lesquelles est partagée la sec~e indienne tout ce qui existe tu es le régulateur. Et
de Nanck-Schah. Les Oudasis sont regar- tout ce qui vient de toi obéit à ta volonté.
dés comme les vrais disciples de ce réfor- Toi seul connais tes mouvements et ton
mateur, et ils professent, comme l'indique bon ptaisir. Nanek, ton esclave, t'offre son
leur nom, la plus grande indifïérence pour libre arbitre. »
les vicissitudes humaines. Us s'adonnent en- Le prèir.e dit alors « Médite? sur le Bfa!-
tièrement aux pratiques religieuses, et va- tre.(/e r~ac<~<r) du livre, et poussez l'excl;i.
quent continuellement à la prière et à la mation ~Fa/t CoMKOM.'Le peuple p s'écrie
<029 OUG OUK 1030
CoMrou/ Wah CoMfoM-M/«<e~/ 6 Gourou! mine la quantité de pluie qui doit tomber,'
louange au Gourou l » ou la sécheresse qui doit avoir lieu; i) pré-
UUDBH1D, nom d'un sacrifice, indiqué dit si les sauterelles et autres insectes atta-
dans les livres philosophiques indiens, pour queront et dévoreront les jeunes p)antes,
obtenir des bestiaux; suivant t'étymôtogie ou non; si la vermine qui rouge la peau
du mot, c'est une cérémonie par laquelle la sera p!us ou moins incommode s'it y- aura
possession du bétail est en quelque sorte cette année-tà plus de majades que de gens
déterrée. bien portants, plus de décès que de nabsan~
OUDIYANA. sage ou saint personnage ces, si t'qn aurait paix ou t~ guerre;d~ qaet
adoré par les Bouddhistes du Tibet, à cause côté le pays sera envahi, qui remportera lat
dos facultés surnaturelles qu'il' passe pour victoire, etc. Toutes ses prédictions ne-dé-
avoir acquises par ses austérités. pendent pas de l'inspiration du pqur.ohita,.
OU-DOU, c'est-à-dire seigneur du Moutt- mais eUes sont consignées dans t'atmanqcH;
cufe. Les Tunquinois appellent ainsi un es- qui est confectionne, chaque année par-dès
prit qu'Us croient résider en certains endroits brahmanes astrologues.
où il y a des monticules de terre, ou des OUGRAS, seqte hindoue, dont les mem-
arbres d'une grandeur remarquable tels bres font profession d'adorer Siva, qui p.or.to
que ceux qu'on appelle Kai-da. Les femmes aussi le nom d'Outre, c'est-à-dire le terri-
ont coutume do t'invoquer en passant, et de ble. Leur marque d'stinptive est le Z~maroM
f.tire vn;u, s'il leur prête son secours pour ou tambour du dieu qu'Us portent sur leurs
faire de. bons marchés, d'ajouter à leur épautes.
retour, quelques mottes dé terre pour aug. OUGUtNDA, seconde fête annuelle des.
menter le tertre, ou -d'y déposer quelques Tcherémtsses op ta cétèhre avapt ta coupa
livres de papier doré ou argenté, ou des cou- des fmns; son but pr<ncipat est d'invoquer
ronner de fteurs, ou des bâtons d'odeur; ce le dieu dps btés, pour en obtenir une bonne
qu'ettcs font en revenant du marché, pour récotte.
s'acquitter de leur vœu. C'est pourquoi l'on OUHOUS, quatrième classe de personna-
y voit un grand nombre de mottes de terre ges sacrés dans l'archipel Npu~a-Htva de~.
entassées. Souvent aussi on dresse sur ces Marquises. Ce sont les ministres jnféneurs
cnonticutes une petite hutte, et l'on y place. ducutte, et les aides des T4houas dans te~
une petite statue en t'honneur de l'esprit qui sacrifices. Ce nom leur a été imposé, parce.
y domine. que personne ne peut prétendre à cet hon-
OUEStLATOU. pr.etre, médecin et sorcier neur, s'it n'a tué dans le combat un ennemi,
desWarons, peuple de ta Guyane, if a ta. au moins avec son Ott~to~ (casse-tétej: ~es,
réputation dé guérir les maladies. Le Ouesi- ouhous, dont tes fonctions se bornent au
tatpu procède toujours de nuit à ses opéra- service subalterne des temples, ont te droi~
tions après s'être enfermé avec le matade d'assister aux festins desTahouas et tjesta-
dans les plus profondes ténèhres, it t'inonde hounas, interdits au reste (les indigènes.
de fumée de tabac, fait mitte contorsions, OD!AOUP!AS, mauvais géniea qui, sut-
décrit mille cercles autour de lui, en pous- vaut la croyance des Tupina.mbas, peuptade
sant des cris lugubres, et le laisse enfin dans du Brési), répandpnt !a.stéri}i)é sur te~ cam-:
un état d'excitation qui doit aboutir à une pagnes, font naître tes maladies et tous te~
crise bonne ou mauvaise. autres fléaux qui afuigent l'humanité, Leur
OpETCHËKOU; 'esprit des ancêtres, que chef est Géropari.,
les prêtres mantct'ous vont honorer tous tes OU1TMŒA, mauvais génie des jEsqmmaux:
matinsdanstachapettedeFo. il est fils d'une méchante femme, éteroeUe
OUFiTSiNt-NOMIKOTO, je quatrième adversaire de Topngarsuk. Lq mère e~ le (U&
des esprits eétestea qui régnèrent autrefois ne se ptaisent qu'à faire te mat ce sont eux
sur le Japon. H fuite premier qui s'associa qui suscitent les tempêtes, renversent les
un esprit femelle, sans qu'il y eût cependant' barques, ruinent les travaux et causent les
de copulation charnelle il en fut de même malheurs des hommes. lis habitent une de-
sous ses successeurs, car tes esprits divine meure infernale, dont l'accès est défendu par
s'engendrent tout seuls. Ou fitsi ni-no mikoto des monstres marins, dos phoques et des,
régna par la vertu du bois il posséda l'em- chiens féroces retenus par des chaînes f
pire, avec Sou fitsi ni-no Mikoto sa compa- comme le Cerbère des anciens. Une seule
gne, pendant deux cent mille millioqs d'an- lampe, alimentée par une cuve dans taqueUe
nées. nagent des oiseaux aquatiques, éctaire ce
OUGADI, nom du premier jour do l'année lieu de désolation, où parviennent quelque-
indienne; il tombe le premier jour de la fois à pénétrer les Angekok (prêtres ou do-
lune de mars. Le Brahmane pourohita ras- vins), à l'aide de leurs conjurations magi-
semble les principaux habitants du lieu de ques, pour arracher au démon qui y préside
sa résidence, et annonce sotennetlement, au te secret de ses enchantements et de ses ma-
bruit des instruments de musique, accompa- ténces.
gné des chansons et des danses des bayadè- OUKAYA FOUKI AWA SESOU,NO MI-
Ms, quets seront, pour t'année qui commence, KOTO, lé dernier des ciuq esprits terrestres
le roi des djeux et celui des étoiles, leurs qui régnèrent sur le Japon, antérieurement
premiers ministres et teurs généraux d'ar- a )a race humaine. Fo! Ft&o NA KtS~TAKE.
mée quel sera le dieu des moissons quelle. OUKE MOTSI NO KAMI, un des anciens
espèce de grains rçussira le mieux. tt déter- génies du Japon. Seton les traditions mytho~
iOtt DICTIONNAIREDES REHG!ONS. i032
logiques des Japonais, le cheval et le bœuf C'est dans les médressés ou cottégcs que
furent produits par les yeux de cet esprit, et se fnrment les sujets qui se destinent à la
les autres animaux domestiques sortirent de carrière des outémas. Parvenu à un certain
sa ho'iche. âge, et à un degré suffisant de connaissances,
ODKARAS, secte de religieux mendiants tout individu qui a suivi le cours d'étude, est
de l'Inde, qui sont dévoués au culte de Siva. libre d'embrasser à son pré ou le ministère
Contrairement aux autres classes de reli- de la religion, ou celui de la loi, ou celui de
gieux qui professent le même culte, les Ou- la justice. Les deux premiers états n'offrent
kharas ne se font pas scrupulé de manger de à l'ambition qu'une carrière assez bornée,
la viande et de boire des liqueurs spiri- mais ceux qui se destinent au troisième,
tueuses. On les regarde comme le rebut des qui est bien plus lucratif, sont tenus à de
ordres mendiants. plus longues études et à des formalités plus
OU-KING, c'est-à-dire les cinq livres; ou- rigoureuses; ils sont obligés de subir plu-
vrages considérés comme sacrés par les Chi- sieurs examens tant particuliers que publics,
nois ils ont été rédigés ou corrigés par Con- puis de faire une étude spéciale du droit
fucius ce sont le Choit-King, ou.livre des dans un des colléges de la mosquée du sultan
annales; te Chi-King, ou livre des vers; Bayézid, où ils peuvent passer un temps
t'y-~tK~, ou livre des mystères; le Lt-~t, assez long, car on ne délivre de diplômes
ou livre des rites, et le Tchun-Tsieoit, ou le qu'à deux sujets tous les six mois. Parvenus
printemps et l'automne, autre livre d'an- à ce premier degré d'initiation dans l'ordre
nales. judiciaire, trois carrières différentes s'offrent
OUKKOUMA, c'est-à-dire grand chef, dieu encore à eux celle de naïb magistrat de
des Esquimaux, qui lui attribuent une bonté dernier ordre celle de cadhi magistrat de
infinie. C'est' ce dieu qui leur accorde tous quatrième ordre, et celle de muderis, ou doc-
les biens dont ils jouissent, et en reconnais- teur en droit ét professeur dans les colléges
sance, ils chantent ses louanges et lui publics: ce dernier degré est la seule voie
adressent des prières. pour parvenir aux magistratures des trois
OUL, nom que les Gallas, peuple païen premiers ordres; mais pour y être admis, il
de l'Abyssinie, donnent à un être supérieur, faut encore sept années d'études, après les-
qu'ils n'honorent cependant pas d'un culte quelles on subit un nouvel examen en pré-
réglé. sence du Moufti. qui alors donne aux candi-
OULEGOUEN-BOUNA un des dieux infé- dats le grade de mudéris, qui se partage en
rieurs adorés dans t'archipet Viti. dix degrés ditTérents, qu'il faut nécessaire-
OULEMA ou UmMA, nom générique ment parcourir si l'on veut parvenirau som-
sous lequel on désigne en Turquie le corps met de la hiérarchie; ainsi il faut quelquefois
des ministres de la religion, de la justice et plus de quarante ans pour arriver au grade
des lois. Dans les premiers temps de l'isla- de ~o~ï'mNKt'ye le plus élevé de tous et à
misme, tés khalifes, successeurs deMahomet, chaque degré auquel on parvient, il faut un
réunissaient en leur personne l'autorité spi- nouveau diplôme. Tous ces muderis forment
rituelle et temporelle mais ils regardaient pour ainsi dire un corps de réserve qui four-
l'exercice des fonctions sacerdotales comme nit continuellement lessujets nécessaires aux
le'plus auguste de leurs droits et le premier magistratures des trois premiers ordres, ainsi
de leurs devoirs. Ils étaient tout à la fois qu'aux chargesdemouftides provinces: mais
pontifes de la religion, administrateurs de la en attendant, ils sont revêtus de l'office de
justice et docteurs de la législation univer- professeurs ou d'autres emplois lucratifs.
selle ils s'acquittaient de ces diverses fonc- OULIFAT, personnage mythologique des
tions, tant par eux-mêmes que par des insulaires des Carolines occidentales. tt était
vicaires établis soit dans la capitale soit fils de Leugueileng, et d'une simple mor-
dans les provinces. Ces vicaires composaient telle. Ce jeune homme ayant su que sou
l'ordre hiérarchique sous les noms de/bAaAct, père était un esprit céleste, prit son vol vers
qui veut dire jurisconsultes, et d'ouléma, qui
le ciel, dans l'impatience de le vair; mais à
signifie docteurs, savants. lettrés. Nonob- peine se fut-il élevé dans les airs qu'il re-
stant son unité, ce corps était partagé en trois tomba sur la terre, désolé de sa chute et
grandes classes, qui comprenaient les mi- pleurant amèrement sa malheureuse desti-
nistres du culte, tes docteurs de la loi et les née. Cependant il ne se désista pas de son
ministres de la justice. Chacune de ces classes premier dessein; il alluma un grand feu, el,
é!ait subdivisée en plusieurs autres. Cette à l'aide de la fumée, il fut porté une seconde
division est encore à peu près la même, mais fois dans les airs où it parvint à embrasser
l'organisation de cette espèce de magistrature son père céteste.
religieuse et civile a éprouvé différentes mo- mauvais esprits de la
difications dans la suite des siècles et sous OULKAMOUKHA,
,les divers gouvernements. Ainsi tandis mythologie hindoue, qui sont condamnés à
qu'autrefois c'était le premier cadhi ou mi- manger ce qui a été vomi.
nistre de la justice qui était le chef suprême OULOU-TOYON chef des vingt.sept tri-'
dn toute la magistrature et qui avait ta préémi- bus d'esprits malfaisants, que les Yakoutes
nence sur les ministres de la religion et sur supposent répandus dans l'air et acharnés à
les jurisconsultes, c'est maintenant le Moufti leur nuire il a une femme et un grand
de ta capitale, qui possède la suprématie sur nombre d'enfants.
.tous les autres ordres. OULPILLO, un des neuf Guacas ou idoles
<033 OUP OUP 1034
principales adorées par les Péruviens à Gua- nir à cette dignité le jeune candidat est mis
tuachuco. d'abord sous la garde d'un prêtre, dont il
OU-LUN, les cinq devoirs qui, suivant est pour ainsi dire le page. Au bout de trois
les Chinois, comprennent toutes les rela- ans, il est élevé au grade de Samerero (enfant
tious de la vie civile ce sont 1° les devoirs de prêtre). Alors il se revêt d'une robe jaune,
des sujets à t'égard du roi 2° des enfants à se fait raser ta tête et les sourcits, et peut
t'cgard de leur père 3' de l'épouse à t'égard étrecmptoyéaquctqucs-unesdes cérémonies.
de son époux &.°des frères cadets à t'égard A t'age de ~0 ans, il quitte sa robe jaune, se
de leurs' aines 5° des hommes à t'égard les revêt d'une tunique blanche, et se présente
uns des autres; ils comprennent en même levant un collége de vingt docteurs, pour v
te'nps )e< devoirs respectifs des supérieurs à subir nn examen. S'il répond d'une manière
t'egard de tcurs inférieurs. On les appelle satisfaisante, on le pare d'un habit. de vc-
encore Ott-~en ou les cinq enseignements lours galonné d'or, et on le promené triom-
iiumuahtfs. phalement par les rues de la ville, entouré
OUM. C'est, suivant les Hindous, le pre- d'un cortège de musiciens, de danseurs, de
mier-né,du Créateur. OMm est la première jeunes filles vêtues de robes de mousseline
parole qu'il prononça; on l'appelle encore brodées d'or et d'argent de ses parents,
~rd~ft ou le soufue divin pareil au pur de ses amis et de ses domestiques. Ce céré-
éthcr il renferme en lui toutes les qualités, monial achevé, on l'introduit dans t'.is'iem-
tous les étéments il est le nom.et te corps b!éc des R.ihans là on lui coupe les cheveux,
de Brahmâ, et par conséquent il est infini on le dépuuitte de sa brillante parure, on lui
comme lui comme lui, auteur et maître de fait reprendre le froc jaune, et on le pro-
toutes les créatures; son image est la vache c!amo Ox~nsompada; dès cet instant il
qui est aussi l'image du monde. Foy. OM. renonce sa famitte et au monde.
OUMA.undes noms de Parvati, épouse .OUPASIKAS, sorte de religieux bouddhis-
de Siva, qu'on appelle pour cette raison tes qui restent dans leurs famii!es, ou qui
Otftttf~a, et 0((m<!po<f, le seigneur de la observent une profession hïque.
déesse Ouma. Ce dernier nom lui fut donné OUPAWAS, le grand jeûne des Hindous:
à cause des austérités auxquelles elle 'se il consiste à ne rien prendre pendant vingt-
livra pour méritef l'attention de Siva.. quatre heures, pas'même une goutte d'eau.
OUNOU-OUNOU, signes que les habitants LesTamoutst'appeHentO&nraMon.
des!tes Tonga mettent sur les objets ta- OUPAYtS, femmes bouddhistes qui, comme
boués, pour indiquer qu'ils sont consacrés les Oupasikas, mènent une vie religieuse,
tantôt c'est un drapeau blanc, tantôt un sans pour ceta quitter leurs familles et entrer
morceau de tapa ou natte, taitté en forme de dctns une communauté.
lézard ou de requin. A Hawaï, une tresse OUPENORA, un des noms de Vichnou.
passée dans l'oreille d'un porc signifiait que OUPITZË, chef des Pongttis ou religieux
cet animal était soumis au tabou un pieu bouddhistes de l'empire Birman. On peut le
enfoncé au bord de la mer et surmonté d'une comparer à un évéquc ou à l'abbé d'un mo-
touffe de feuilles ou d'un lambeau d étoffe nastère. C'est lui qui préside aux asse'n-
htanche interdisait la pèche sur cette partie btécs.retigicuses et qui'confère les ordres
de la côte pour indiquer qu'un fruit devait à ceux qui embrassent l'état ecctésiastiquo
être respecté, on liaitautour de l'arbre une ou religieux.
feuille de cocotier. OUPOU, déesse que les habitants des îles
OIJNSTtQUi et OUVtGAïETRO, deux mi- Marquises regardent comme la souveraine
nistres célestes d'Atagoujou, divinité suprê- du paradis. Ces insulaires croient que les
me des anciens Péruviens. Ce peuple croyait âmes de tous ceux qui meurent dans t'ar-
que ces deux serviteurs intercédaient pour chipel vont se réunir sur la cime d'une
eux auprès du dieu c'est pourquoi ils avaient haute montagne appelée /ftOM/aott. Quand
recours à eux, comme tes catholiques s'adres- il y en a uu grand nombre de rassefubtecs
sentauxsaints. en-ce Heu, la mer s'entr'ouvrc, et elles
CUPANAYANA. c'est-à-dire introduction tombent sur une terre de détiens, ptantee de
aux sciences; cérémonie, de l'investiture du toutes sortes de fruits excédents, et embet-
cordon chez les Hindous, ~oy. Bn&BMATCHA- lie par les eaux toujours catmcs d'un lac
Kt, CoRUONBRAHMANtQUE. azuré. La déesse Oupou ne permet d'habiter
OUPANtCHAD. tivres sacrés des Hindous cet Eden, de manger ces fruits délicieux, et
ils sont au nombre de M à 50, et forment un de se baigner dans ce be;)u tac, qu'a ceux
appendiceauxVédas. Ce sont des traités qui, pendant leur vie, ont eu beaucoup ¡'
théotugiqucs sur l'unitéde Dieu ctj'ideutité d'hommes à tour service, ont possédé beau-
de l'esprit avec lui. Une partie en a été tra- coup de cochons et n'ont point été mé-
duite en persan part'ordredeDara-Sctta- chants. H parait en outre que, pour y être
koh, fils de Schah-Djchan c'est celle qu'An- admis, il est d'étiquette de ne porter aucune
quetil a reproduite en français sous le titre trace de tatouage; car un missionnaire ra-
d'Oupnekhat. Quetques-uns, plus courts, ont conte que. te roi de Tahuata étant mort, !a
été publiés en anglais par W. Jones, le doc- reine le garda pendant trente jours dans sa
teur Carey, et le brahmane Ram-Muhan-Raé. cabajie. <t qu'elle s'occupait à enleveravec
OUPASAMPADAS. prêtres de ta religion ses doigts la peau du défun), à mesure qu'elle
bouddhique dans l'île de Ceylan. Un noviciat se détachait. Et comme le prêtre lui deman-
rigoureux est imposé à celui qui veut parve. dait ia raison d'unecérémonie aussi étrange
DtÇTtONN. DES REUGtONS. m, 93
~3S !))CT)U~AiRE DES RELIGIONS. 1036
que degoûtif~të, cttë répondit que c'ciai! leurs regards jusqu'au coucner de cet astre.
pour effacer le tatouage, parcé qù'ft faltai) Enfin it en est d'autres qui se couchent sur
que te corps de sô'n ma~i fuf sans tache pour des tifs hérissés de jointes de fer; ou qui
que là gra~hdc déesse Ôùpô'u fui pcrmtt dë passent te'ur vie à réciter des prières sans
~ivre sur s'a terre et de se baigner dans son discontinuer un mome!<t. Les Qufddhouba-
tac.. hô'us;)ppartië<!hënt à fa secte fie Siva; ils
Ce paradis h est que pour les riches; tes vbntnuset<vé'htd'aùm6'«ë~;
csctavës ét !es.pauvres vont dans une terre OU~DWA-LOUA, ôtf motde si~rteftf, te
sombre, qui n'est jamais éctàireé pàrlëso- ciet ou paradis des Djainas. Devendrà en
leil, et où ils ne trouvent que des eaux, bour- e~t le souverain. Oh y compta sCi~e démc'u-
beuses. Toutes ces ântës, ap't'es avoir demeu- rés différentes, dans chacune desquelles la
ré trës-tongtëmps dans ~undu'f'a'ù~rë iiëu, tn'esù're de bonheur é'st graduée en propor-
reviennent sur ta terre pour animer d'autres tion des mérites des âmes vertueuses qui y
corps. sont admises. La première et ta p)us éicvée
H' .¡..c"
ODRAfSt ou OURAN-SOÀNGÛE, dé ces demeures est le .SM/to'M-d/tOt'Ma; il
associa-
tion de magiciens qui ëxptoitaient, dans !e n'y a que tes âmes éminemment pures qtfi
xv)'' sicClè,)a crétfutité des habitants des ifes y aient actes; e))ës y jouissent d'uh bon-
Mo!uqùes. Ces mag!c'ens avaient !af réputa- heut- non intcrror~pa pMdaht 33,060 nns.
tion dé se rën'dr't ihvisib!cs quand it leur L'/i~OMfM/ta-Anrpa, qui est ta dernière
ptaisait, ëf de' se.transporter où ils voufmë'n~ et la ptus befie de ce~ seize de~nëures, est
pour faire tô hMf. Aussi fe peuple rés rctfoù- destinée aux arnës qui dont ni ptus ni Moing
tait ëx(rciDem6nt et les haïssait mortëflë- de Ve'rtu qù'it en faut pour Mttref dans
ment; quand i'un d'eux venait à tomber en- l'Out'dwa-Loka elles y puissent pendant
~rc leurs maihÈ, itstc tuaient sans miser!- mille a)<s dé tâ quantité de boithë~ qui iéur
cofde. On' dit q~ue Jahs ië no'm d'0t<ran- est dép'arHë. Dans lés autres demeures in-
~qnn~tfe entrent tes mots d'homme et dé dia- termédiaires, rétendue c't ta dorée du bon;-
b)e. Un'6 rëfà~ioN portugaise, imprimée en lieur sont Hxées dans une pr6~rëssiô& reîa-
i58t, a:t que Brifd, chef d'escadre, avaft tife.
employé avec s'ffc'ces ta coôpéraffôit ` dé ces Des fethmes de la plus rare Mauté embel-
magiciens'contré te'roi de Tidor. ]issei)t ces séjours déHciëuxf Cependant les
Ùîl~AMOë, nd6 des p~ùs anciennes bienheureux n'ont, avec eHes aucune ac-
di~ni'<es
divitiiié5 ifès.eCs~.
(fe's ër'ecs. Fo'
Vii'y'. CoËLO's6f
COËLÛSéÎ UR~us.
IJÜ~n~os. côintance; la vue seate dé' tes objets en-
OUKC&Ë~Df, tÈ petit jeune aes indiens chanteurs suffit pour enivrer féars sens 6t
du Tamout.~pendmU teqù'e'f fts peuvent man- les ptonger dans unë6x[às& côn'tinuetie bien
ger nhÈ fois parjoTjr, {andis quèdan~~e supérieure à tôtts lés ptais!rs mondains. A
gfa'nd Je'une, a'p'petc ()&ar<i($~oM,its ~'inter- ce!a prés, lé ~tcar~a' des Djaihas né diffère
d)sen< foutc~ espèce de ifdurrifMrë pëhdact guère de éelui dés Brahmane's.
2~ heures. Au sortir de t'Oordwa-Loka'/ apurés t'ëx-
OÛhCHOÙCHILt.A!; utf dés dieux, du ciëj, pirâtion du temps assigné, les âmes des
adoré par l'es anOèns Péruviens. C'était t'é- bienheureux renaissent sur !a terre et y
tote de Véga dans là cbnstèttàfiôh' de tâ recommencent le tfavait dés transmigra-
Lyr tions.
OMM)HÂbÂH()US, reftgieu~ fanafiquës OURÉ, objet du cuite des Néd-Zelândais;
des Indes qui s'fm'pdsënt des pënitc'nce's ce~t O~re parait être te même que )e b'ouc
extraordinaires, pour Pêxpiat~n d~e tears Mendès des t~gypHens: On t'honore par des
p6ch'6s ou pour acquérir d'c grands mérifes. datfsp'sfascive's't
Les uns (iëhnëntco'ïtinuettc'ment leurs bras OURGHtEN, cétènre pandit tndien qcf!
en ra!r tes autres'joignent teurs mains par- passa dans lé TiBef et y vécut p!usiëurs an-
dessus teur fête sans jamais !ës .séparer, en nËés ver~ te vf~ ou le tx" sièc!é'; 6h t'appbHo
sorte que tes ong)es de teur's mainfs en' con- encore Fa~ma SttM~Aouct et fntfma t!OMM<y
tinuait de s'a~onger pé'nëtrent' dans Jeu~s ~/MK; ce fût lui qui institua là doctrine
cha'fs; en même temps il's se tiRn'neht a~sfs bouddhique qui porfë son noM; dh ta Nit
lès jambes croisées, avettefœu de ne ja- trfo'nsfrueusë et fondée sur ta magie. H êfa-
mais se~ rëfÈ~çr~, de sort~ qu'on est obt~e' btit aussi un ordre réti~te'Mx pôut~ )cs deux
de teur porter fa nourriture à fa nouchc ce sexes, et cet ordre différé des autres monas-
sont fetfrg disciples ët !és dé'vots qui s'ac- tères boudffhiste-~ car les rêHgiëU9'és Our'
quirent qe èe devoir. Ce sont prô'prement ghienistes'sont tes fermes des religieux, qui
les ~f<t'a~ùAot~, dont le nom' signifie, en ont plus d'une. î)atts.cés couvents oh ap-
ceux qui tiehhenUeurs bras, é'!ëves. D'au- prend à faire dés chapc'rets~ avec dts o~e-'
tres ëntrcprenhe'hiCdëtongs pèlerinages, stt'ft m'ents humfai'ts, à fabriquer des lasses a'tcc'
en se couchant par terre et sé routant sur te des érânes pour s'en servir dans tes opéra-
dos etsur !ë ventre, soit en mesurant le che- tions magiques. Avec )('s' os des jambusét
min dé fà longueur de tëur corps, soit en dés bras ils font des siftH~ et autres insirh-
avançant to'ujeurs de trois pas et en recu- nients pour opérer des enchantemetits et
lant aussitôt de deux. U en est qui se font des sortitéges c'est pourquoi ils gardent
enchaîner à un~ arbre pour y tèstér jusqu'à dans une chambre feS corps de ceux qut ont
leur inort. Qtfetques-uns fixent chaque jour étésùfppHciés.
lès yeux sur~ sofëi) levant, fë suivent dans -OUKGOULOI-SOXTOKHO, c'ést-à-ftire
.ea coarse céfcste, et n'en détachent point totvjours ivres; ttoa! de certains génies qui,
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suivant la cosmogonie mongole, habitent tes pour prendre cette boisson rafraîchissante,
flancs du mont Sourhérou, etrddntia vie se- et se reposer quelques instants,de leur,lon-
passe dans une continuelle ivresse. gue séance.
OURtKATt-TIROUN AL; fête que lés Tâ- « Je fus invite par plusieurs prêtres d'en-
mouls célèbrent te huitièine jôi)r après !à trer dans teur hutte; jlacceptai avec plaisir
pleine tune du mois Avani, eh l'honneur de cetteoffre, afin de satisfaire, autant que je )ë
!a naissance dé Krichna. On la solènhise pouvais, ma-curiostté. Dès que j'eus vidé ma
dans tes temples de Vichnou;et pendant tes coupe de tchigant je demandai !a permis-
neuf jours qu'elle dure; dti porte en procès- d'observer les images et tes autres ob-
sion
sioh dans lès rues la statue du dieui Cette jets sacrés, ce qùi me fut accordé;sous.fa bon
f6te est pHhcipatèment observée par les dition que je ne m'en approchera)s pasjrop.
bergers ët tes pasteurs en mémoire de ce Je leur Gs entendre que voir dé loin'n'était
que Krichna fut élevé au milieu d'oui; on rien voir: On me permit alors de m'~apprd-
dresse des pahdëlS ou tentes de toiles et de ehert mais je n'osais rien toucher, et je fus
feuillage à là porte des temples et dans des obligé de tenir mon chapeau devant, ma
carrefours. Ati mitieu de ces tentes on sus" bouche; sans doute ,aGn que mes doigts ou
pend un coco dans lequel est une petite mon hatoina ne profanassent pas leurs divi~
pièce de monnaie d'argent. Gë coco est atta-~ nités. Je contemplai ainsi les images, dontta
ché à une corde,dont lé bout est en dehors plupart étaient~ peintes assez proprement
du pandë), on la tire afin d'étevér eu de sur~tu taffetas jaune; ëltes pendaient autour
Baisser )ë cocd à volonté. Là custe des pas-= de la hutte. Gomme il n'y.avait pas long~-
<eurs,bu dti moins tous ceux dui ont con- temps que j'avais lu les mémoires de Pallas
servé cet 6)at; se promènent ënsëmbtë dahs Sur les MdngolSj et que ma mémoire se rap-
les rues; etiorsqu'iis arrivent à ces tenter pelait encore les gravures qui y..sont an-
ils s'efforëent de casser avec des bâtons ta nexées, il ne me fut pas difficile d'indiquer
noix dé cdco; ce qui est assez difficiie, ci'r plusieurs noms. La, dis-je; est Chakya-Mouni;
on Id hausse bu on là naisse pour ia faire ~a Yaman-Dagos, Qkin-Tenghéri) ts.'gaan-
échapper à leurs côOpSt L'origine de ce Dara ~ikhé, Nuyon-Dara-~khé. Les prêtres
jeu n'est pds biëti connue; pëut-etre-était-b~ !fatmuuks, qui me voyaient pourla première
un des amusements que Kricnna prenait fois- dans leur hutte) furent ttès-étonnés.
avec les bergers. Deux d'entre eux me conduisirent dans .une
OUROUS, fêté que lësKalmôùks cëtèbrënt aUtre hutte pour me faire voir de nouveiies
tous les ans, depuis te huitième jusqu'au images, et j'eus occasion dans cet endroit
quinzième jour du prëthiër mois d'été, qui d~ teur nommer Nidouber-Ousouktehi, Maï-
correspondent aux derniers jour-S d'avril et dari, Manchouchari) ~ftik-Khan, et je ne
aux premiers Hu mois de mai: Tous tes Boud- Sais encore quels autres dieux mongol-kal-
dhistes hbhbreht. par cette fête, ta cdncép- mouks.
tibn de Chakya-Mouni, te ptus grand dés « L'autet placé 6h face de t'entrée rem-
bouddhas, ~dict ta description qu'en donne plissait tout te fond dd la huHe,~t consistait
Benjamin Ëergmahn; témoin ocutairë. en un assemblage de pièces de bois, couvertes
« Le bruit des instruments me conduisit de rideaux eh soie de différentes, couleurs.
aux huttes sacrées. Les portes de chacune Au-dessusétait une espèce de baldaquin aussi
d'elles étaient ouvertes dé manière que je en soie) où Fon me (Uremarquerie dragon da
pouvais tout observer tacitement même ciel qui conjure te tonherre et tes 'éclairs, et
sans y entrer. Oh y voyait des prêtres dé plusieurs figures singutières. Sur la partie
toutes ctassës assis dans t'ihtériëur; sur le du milieu dé. l'autel étaient plusieurs Bour-
t;ôté étaient attachées tes iihages dès Bôur- khans en bronze, revêtus d'habillements.en
khans pu Bouddhas, et en face de t'entrée se soie. On voyait sur un avancement dans te
trouvait une espèce d'autet. Tout te ser- bas quetque9 coupes d'offrandes remplies
vice divm consista en un cbnccrt de de grains, de fèves~ de riz et d'autres choses
plusieurs ihsthimënts, qdi, à là vérité; ne que tes Brahmanes einploient au même
formaient pas une harmonie parfiiitë, mais 'usage. Près de ces coupes étai~placé un vase
avaient cepeh'dant uhë espèce dé régularité contenant t'eau tustrate, d'où sortaient plti-
"dans. le ton. QUeiquetois on accompagnait sieui's piitmes de paont Au-dessous it y
ce~tè musique avec ta voix. Un dès prêtres avait un miroir. 1
les plus distingués, ptaféita gauche dé l'au- « On voulait me faii'o voir encore plu-
tel, paraissa'L conduire cette thustquë avec siedrs raretés, lorsqu'on entendit au~ dehors
ùné petite ctuché qu'il tenait à ta main. Les de ta hutte, un grand bruit de trompettes,
autres prêtres avaient difîérents instru- qui servait de signal aux prêtres pour se
ments, qu'ils appëttënt le bour~, lé bicti- rassembler de nouveau et sé mettre en priè-
kour, le gan~duUhg, ië këngherguc et te res. Ils furent donc bbtigés de reprendre
tsilang. Je laissé à penser quet bruit se fait leurs places, et moi de sortir. li avait à
entendre, quand toUs cëS Jhstruments jbuënt l'entrée de la nutta plusieurs prêtres des.plus
dans ptusiêurs iiuttes à )à fois. Pendant la distingués, portant des manleaux rouges; et
fête, cette musique dure continuëtlément sur ta tête une espèce, de casque d'où pen-
pendant quelques hehrës te tnàtin ét te dait derrière le dos une touffe de laine
soir. Les prêtres s'assirent là tête décou- jaune. A côté d'oui on voyait ptùsiënrs
verte. Pendant tes pauses ae.iâ prièré, on prêtres d'Un ordre inférieur; qui épuisaient
servit du lait aigri les prêtres sortirent leui's poumons d'une uianière peu com-
10:9 DICTIONNAIRE
DESRËUGtOiSS. ~0
mune en sonnant continuellement de la sa-no Kori. Il y apparut une fois, dit-on,
trompette appdée triton. avec une taille de trente tsio de hauteur
« A quelque distance boni))ait une im- (300pië~s),et il jetait un éclat comme la
mense chaudière sur un feu entretenu au pleine lune. foy. FATSMAN.
moyen d'un tas énorme de charbon de fu- OUSANA, autrement Soukra. est, chez les
mier. Des vaches entières et des moutons y Hindous, le régent de la planète de Vénus
étaient étuvés. Plusieurs prêtres, assis à l'en- d'où le vendredi est appelé ~OM/cra~ara. Ce
tour, enlevaient t'écorne et paraissaient at-~ dieu est habillé de blanc; il a quatre mains,
tendre avec impatience l'instant où leur es- dont l'une tient un chapelet l'autre, un plat
tomac, fatigué par le jeûne, pourrait de à recevoir les aumônes; la troisième, une
nouveau se remplir.Auprès d'une hutte massue: la quatrième donne une bénédic-
où se faisait la prière, on avait dressé une tion. Ousana est fils du sage Brighou, et
espèce d'antichambre en pavHton. où tes précepteur et prêtre des Daityas. On le re-
morceaux de viande cuite étaient déposés présente comme privé d'un œit. Quand Vich-
pour être coupés en plus petits morceaux nou, métamorphosé en nain, vint demander
avant qu'on les portât dans la tente. Un grand un présent au roi Bali, Soukra lui conseilla
nombre de jeunes prêtres se trouvaient là de n'en rien faire. Le prince insista; Soukra
sous la conduite de quelques-uns plus an- était obligé de lire les formules sacrées, et de
ciens les uns paraissaient attendre avec verser l'eau qui était dans le vase pour rati-
une vive impatience que tes vases qu'on fier la. promesse de Bali. Alors, sous une
avait apportés dans l'intérieur leur parvins- forme invisible, il entra dans le vase, em-
sent aussi, tandis que tes autres dévoraient pêchant l'eau de tomber par la science ma-
avec appétit tes morceaux qui étaient ser- gique. Vichnou enfonça dans le vase une
vis. ? paille qui entra dans t'œ't de Soukra, et lui
OURS. 1* Les anciens Finnois avaient le causa tant de douleur qu'il reprit sa forme
plus grand respect pour. l'ours dont ils fai- visible. On le distingue par t'épithète de /Mt)t,
saient une espèce de divinité. Foj/. OnTo. poëte en effet, on trouve, dans les grands
2° Quand les Ostiaques ont tué un ours, poèmes, des vers moraux qui lui sont attri-
ils t'écorcheht et mettent sa peau sur un ar- bués. Les Indiens disent que celui qui nait
bre, auprès d'une de leurs idoles; après quoi sous cet astre a la faculté de connaître le
ils lui rendent leurs hommages, lui font de présent, le passé et l'avenir qu'il aura beau-
très-humbtës excuses de lui avoir donné la coup de femmes, qu'il sera roi, et jouira
mort, et lui représentent qu'après tout ce d'une fortune brillante.
n'est pas a eux qu'il doit s'en prendre, puis- OUSAPOU, un des noms du dieu souve-
qu'ils n'ont pas forgé le fer qui l'a percé, et rain des Péruviens, appelé aussi Pacha-Ca-
que la plume qui a hâté le vol de la flèche mac et Viracocha. Le titre d'Ousapou signi-
appartient à un oiseau étranger. fie, dit-on, admirable.
OUUVASI.unedes plus célèbres Apsaras ou OUSOUR, pratique religieuse observée par
nymphes du ciel d'Indra. Voici comment on tes Turkestanais, lorsqu'ils vont visiter tes
raconte sa naissance Nara et Narayana, fils tombeaux des saints personnages, ce qui a
de Dharma et d'Ahinsa, se livrèrent à des lieu trente jours après la rupture du jeûne.
pratiques de dévotion tellement méritoires, Elle consiste à se traverser, avec un couteau,
que tes dieux tremblèrent pour leur empire la peau du cou ou de la gorge, et à y passer
et craignirent de se voir dépossédés par eux. un ruban de toile; ce qui ne tarde pas à les
Indra envoya Kama et Vasanta, ou l'amour inonder de sang. Us disent que c'est pour
et le printemps, avec tes nymphes du ciel, sacrifier, aux dépens de leur propre corps,
pour enflammer les deux saints des feux de aux esprits des saints. Les gens moins fa-
la passion. et détruire ainsi le fruit de leur natiques se contentent de se prosterner de-
pénitence. Narayana, en voyant leurs ma- vant les tombeaux et de réciter des prières.
nières, soupçonna leur dessein. U tes invila OUSSOUL nom que les Musulmans don-
à s'approcher.. et les traita avec tant de po- nent aux ordres religieux cardinaux, c'est-
litesse qu'ils se crurent vainqueurs. Le saint à-dire desquels les autres ordres sont déri-
Mouni cependant,prenant la tige d'une fleur, vés, tels que ceux des Olvanis, des Edhémis,
la plaça sur sa cuisse. En ce moment parut des Cadris, des Rafayis des Nakschibendis,
une beauté merveilleuse; les nymphes du des Kha!vétis, etc. Les ordres secondaires
ciel, en voyant ses attraits, rougirent de portent le nom tie Co« ou Fourou.
honte d'être ainsi éclipsées. Narayana leur OUTCHtCHTHA-GANAPA'n, secte d'ado-
dit alors de retourner auprès d'Indra, et de rateurs de Ganésa, qui ont aboli tout rituel
lui présenter de sa part la nymphe nouvelle, obligatoire et toute distinction de castes. On
pour tui prouver qu'il n'avait pas besoin des les appelle aussi Bfttram&<
beautés du ciel, s'it voûtait avoir une com- OUi'LHtGHtN.dieù des Kamtchadales
pagne. On donna à la nouvelle Apsara le qui passe pour avoir créé la mer.
nom d'Ourvasi, du mot Ourou, qui signifie OUTTARA-MUMANSA, c'est-à-dire der-
cuisse. Elle devint par la suite la mère du nière Mimànsa un des systèmes philoso-
sage Agastya. phiques de t'tnde,p)us communément appelé
OUSA-FATSMAN, dieu de la guerre chez Védanta. Voy. ce mot.
les Japonaise On dit aussi OM~a-no/a~na~ OUTTARAYANA, fête célébrée par tes
ce nom lui vient d'un temple que le tren- Hindous, le premier du 'mois de Magh (12
tième Dàïri lui St bâtir dans le district d'Ou- ou 13 janvier). Ce jour-tà, on fait aux Pitris
i04i fAC PAC tOM
ou mânes, aux Vastou-Dévns, ou dieux OUViGAiËTRO, divinité péruvienne. Fo!
Lares,etauxViswa-Dévas,ou dieux uni- OuNSTtQU).
versets des offrandes qui consistent en OUZOHPILLAO, dieu des anciens Pé.u-
graines de sésame, soit naturelles, soit mé- viens il avait, près tie Conacacha, un grand
tangées avec de la mélasse ou du sucre de temple qui possédait deux maisons remplies
dattes et en gâteaux de riz pétris avec de richesses, et trois autres qui étaient des-
du sucre et du beurre fondu. On va aussi se tinées à loger des pèlerins; car on venait
baigner dans le Gange, it parait que cette de tous côtés pour l'adorer, mais on n'osait
fête a pour but de célébrer l'entrée du soleil approcher de l'idole.
dans le signe du Capricorne; mais elle a OVATES; c'étaient, dans la Gaute païenne
été transportée en ce jour, à une époque où tes interprètes des Druides auprès du peu-
l'année commençait par le mois de Magh. ple ils étaient chargés de la partie extérieure
Fo~. MAKARA-SANKRANT). -du culte et de la célébration des sacrifices.
OUTZÉ, dignité ou office dans les couvents OZOCHOH. nom particulier de l'Hercule
bouddhiques du Tibet. L'Outzé est le préfet égyptien, générât des arméos d'Osiris et
de chant ou de musique. Dans les quatre intendant de ses. provinces.
grands monastères de Botala, de Ghatdan, OZZA,ido!e des anciens Arabes, qui, dit-on,
de Bhtoeboung et de Sera, i'Outzé est nommé n'était autre qu'un dattier; etteétait particu-
par le grand Lama; dans les autres, il est lièrement adorée par la tribu des Khozaïtes.
élu de t'avis et par te conseil des anciens. Mahomet déclame souvent, dans le Coran.
OUVANË, déesse des anciens Attobroges. contre leculte de Lat et d'Ozza. Il fit abatire
On croit que c'était Minerve qu'ils adoraient cette idole et toutes les autres dès qu'il se fut
sous ce nom. rendu maître de la Mecque.

PA, génie de ta sécheresse chez les Chi- faisaient 'avec de grandes marques de res-
nois on le représente sous la nguré d'un pect et de soumission, baissant la tête et le
enfant haut de deux ou Irois coudées, avec corps ou bien ils levaient les yeux vers le
un ocii au sommet de la tête. H court comme ciel, puis tout à coup les baissaient vers la
le vent, et porte la sécheresse partout où il terre puis ils portaient la main gauche à
va; mais si on réussit à le surprendre et à t'épaute droite, et de l'autre donnaient des
le ]< ter dans un fumier, il meurt aussitôt. ;baisers à l'air c'était encore lui qu'ils invo-
PAAS, nom de la divinité suprême chez tes quaient dans leurs peines et leurs fatigues.
Ersaniens, tribu de Mordouines, dans la Si- 'Ainsi lorsqu'ils avaient gravi une colline,
bérie. pesamment chargés, ils déposaient leur far-
PABACIS, taureau sacré des Egyptiens, deau au sommet, levaient les yeux au
nommé aussi Onuphis. Fot/. O~upHts. ciel, les baissaient presque aussitôt, en ren-
PACALtES. )éte que les Romains célé- dant grâces à Pacha-Camac de ce qu'il leur
braient en l'honneur de la Paix qu'ils re- avait fait supporter les fatigues de la route
gardaient comme une divinité. Ensuite, par une espèce d'offrande, ils se
PACHA-CAMAC, grande divinité des Péru- tiraient te poil des sourcils, et soitqu'its
viens son nom vient de P~c/M, le monde, et s'en arrachassent ou non; ils les'soufflaient
camac, participe du verbe camar, animer, en l'air, comme s'ils eussent voulu les en-
vivifier, cama, âme; il signitie donc l'âme voyer au ciel. lis prenaient aussi dans leur
du monde, ou celui qui anime et viviBete bouche d'une herbe appelée Cuca, qu'ils je-
monde. Pacha-Camac était un personnage taient eri l'air, comme une offrande à leur
venu des contrées du sud, et qui civilisa les dieu. Leur superstition allait même jusqu'à
Péruviens encore sauvages c'est pourquoi lui offrir de petits éctats de bois, ou des pail-
les traditions mythologiques rapportent qu'il les, des cailloux, une poignée de terre, s'ils
transforma en bêtes fauves les hommes ne trouvaient rien de plus précieux. On
que Choun, l'ancien dieu, avait créés, et teur voyait même de grands monceaux de ces of-
substitua une génération nouvelle. On ignore frandes sur le sommet des collines. Da"s ces
la durée de sa mission et de son règne mais occasions et autres semblables, ils ne re-
son oeuvre régénératrice fut reprise et conti- gardaient jamais Jnti ou le Soleil, car ce
nuée longtemps après par Manco-Capac, qui n'était pas à lui, mais à Pacha-Camac, qu~
est regardé comme lè législateur de ces peu- ces adorations s'adressaient. Ce dieu était
.ples. Dans la suite, Pacha-Camac fut mis au aussi appelé Pacha-Rurac, l'auteur du monde.
nombre des divinités, et considéré même Les Péruviens opposaient CMpo! à Pacha-
comme le plus grand des dieux, car les Péru- Camac et lorsqu'ils étaient obligés de nom-
v.icns le mettaient au-dessus du Soleil; celui- mer ce génie du mal, ils crachaient à terre
ciét.tiUeur dieu sensible el présent, tandis que pou.r exprimer l'horreur qu'ils éprouvaient
f.nha-Chamac était le dieu invisible et in- pour lui.
connu, être it~maténe), auteur du bien, prin- PACHAIA-CHACIC, un des dieux des an-
cipe de la vie,âme de l'univers. Son nom était ciens Péruviens, le même sans doute que
en si grande vénération, qu'ils n'osaient te pro- Poc~ft-Camoc.
férer mais si !a nécessité les yob!igait,itste PACHA-MAMA, déesse des Péruviens;
Il 1.~
i DiCTi~~iHE D˧ RE~tGtpiSS, <<M4
c'était la personnification de la terre son rait maintenant aa milieu de t'assembtée.sur
nomsigRiSe.mered~tMon~e. lès treize points qui peuvent invalider ou
PACiF<CATEUR8.t"Ondpnnacenomaux entacher son- é)évation. )) L'assemblée ayant
parlisans de t'Hénotique de l'empereur Ze- manifesté son 'approbation, il s'adresse à
non, parce qu'Us prétohd;)ient q)M cet édit t'6!u qui est' assis au milieu, et lui dit
était propre à pacifier tous les troubles ex- « Elu, écoute avec attention; voici le mo-
cités par- la secte des Monothétites. ment où il faut dire la vérité. Je t'interroge-
2 Les Anabaptistes prirent aussi le titre rai sur différentes choses, toujours tudev'as
de ~'act/ïcf!<t)<rx, parce qu'ils publiaiént que dire exactement ce qui est et ce qui n'est
leur doctrine devait étabtic sur la terre une pas, été, » II lui renouvette a.lors les ques-
'paix universette.. · tions qu'it lui a déjà faites en particulier, et
PADMA. C'est, dans la mycologie -hin- lui demande s'il est affligé de quoique ma-
doue, un. des huit chefs des serpents Nagas, ladie cot-tagieuse s'it est vraiment homme,
et la perfionniGcation de l'un des neuf tré- mâteetLbrc.s'it a des dettes, s'i) a obtenu
sors de Kouvéra, dieu des richesses. Ce nom la permission de ses parents, s'il est âgé de
signifie <p~tM. plus do vingt ans s'il est muni du vêtement
PADMAPANI, un des Bodhjsatwas adorés jaune et de la tasse pour recevoir les au-
partes Bouddhistes; c'était le fils- spirituel mônes, etc.
du bouddha Amitabha.Les habitantsdu Népal Ces interrogations terminées, te maitre
le regardent comme un des plus anciens pré- Jecteur s'adresse à t'assemblée en disant
dicateurs de leur contrée. La tradition Bcfpj- « Seigneur oupitzé et vous rahans assemblés,
porte qu'il fut incité à y demeurer, dans.u~ veuillez prêter l'oreille à mes pa'rotes cet
temps de famine, par le roi Narendra déva, élu, qui est ici devant vous, demande au sei-
et qu'il y vint accompagné de Bbaïravas e;1 gneur oupitzé ta dignité de padzing; it est
d'autres religieux. On lui donne aussi !e exempt de tout empêchement qui pourrait
nom d'Abdjapani. invalider ou rendre défectueuse son. éléva-
PADZINC, dignité bouddhique, qui, chez tion. Maintenant il demande l'assem-
les Bjrmans.'cprrcspond à peu prës à cë!jp blée que t'en procède ce qui, par rentre-
de prêtre. Les ponghis pu re)ig)eqx sont mise du sëignpur pupitze, doit tmcommu-
promus à cet pr()re dans une assemblée de nt.quer ta plénitude de ta dignité de padztng.
rahans, composée d'a~ moins cinq ponghis Pt~tt-i) a 1 assemblée gué t'étu obtienne cette
dans ies viHagës~ et de dixMans }es'v)t!es, ~t faveur? o Les rahans a qm ce)a est agréable
présidée par un pupitzé.dont les fonctions n'ont qu'à garder te sitënce; ceux au con-
réponfient a ce))es d'abbe nu d'évoqué. Le ~ra)re à qui'ceta déptairaitdovent parter et
jeune candidat y subit d'abord un examen donne' tes raisons Sjnr iesquettes est fondée
un inter'rogatoirc, pour que t'en puisse l'opposition qu'ils font. Ayant répété jusqu'à
s'assurer s'il a toutes ies quatités nécessai- trojs.fois cette même for;nute,t'étu se tr.o~ye,
res pour recevoir cette dignité. Lorsqu'on ~)ar te fait m~me dti silence gardé, revêtu (te
n'a trouvé en lui aucun empêchement, te ta (Hgnité. Pujs le maitrc iecteur continué
maitre lecteur, debout au milieu des rahans, ainsi en s'adressante t'assemblée «Main-
leur adresse, ainsi la parote:<(Hahansici tenant l'élu a reçu de son seigneur oujiitxé
assemblés, veutttcz prêter )'orciHe à mes la dignité dp il a ptu t'asscmbtée
padzing
pitroies. Ce' jeune e)u que vous voyez de- que j'etection f~t terminée et comp)ète. H
mande à son maître ta dignité de Le jeune élu étant devenu padïing, lé
oupitzé fait )e
padzing;-j'-ai interrogé smvaht les règtes maitré lecteur connaitre moment, r,
ce jeune étu -gui a pris pour son maitro t'heurc et )a conste!)at.ion sous t.iqueHe t'or-
t'oupi'zé,quj'se nomme 'fheissa. Si ce)a dmat.ion a été faite, ainsj que ta saison, te
vous parait bon, le jeune élu s'approehera.a jour et ta partie du jour. Puis il instrujttc
Et en même temps il ordonne au jeune ëtu jeune padzing des quatre choses dont it lui
de venir pre~ des rahans assemhiés. Ce permis ci'usér, pi~is
~era permis d'user, p"is dos dys quatre
gtiatre .tutres
autres
qu'il fait aussitôt, et sur l'ordré qui fui en choses (tont)tdevra s abstenir avec unescru-
est donné, il s'assied, portant au. f'Qntscs puîeusc exactitude. Les quatre choses com-
deux mains jointes, 'et jusqu'à trois fois fnandéessont )e ~ouM, pu vjyre des aliments
répète la formule suivante « Mon maître qu'on reçpjt en aumônes, ta ~~oqnj ou
oupitzé, et vous rahans asscmbtés, je de~- rhahjt jaune; le <}')t/aoK~,pu le couvent, et'
mandcia dignité de padzing; veuillez bjpn les médicaments dont tesponghts pe.uvcnt
me regarder avec un œit de bonté et dee user. Les 0uat'e.choses (ipf~ndues sont t'u-~
commisér.ition, et en me dppouiiiant de sage du mariage, te vot, le meurtje d'un être
toute espèce .de mat, de toute ma mauvaise anime, ft en<)n ta prédication de dogmes
nature, me revêtir d'une autre nature, et étrangers à ceux qu'un homme doit com-
m'étabtirsotidemen} dans la voie des mérites munément savoir.
et dos bonnes peuvres.VeuJjtez.bien me faire PjEAN.'ro<Ph'
passer dé <a dignité de samanc à cette de de Pandaras ou
PAËNt-RAOtUS,
espèce
padzing. » a
Lorsque t'~ju rençuyeié trois religieux tiindous. chargés de porter tes cf-
fois sa demande, le maitre iecteur prend la frandes que te-! Indiens font au temph; dn
parole etdit: Seigneur eupitzé,'et yo~s Paéni, dédié à Kartibéy~ ces offrandes con-
rahans assemblés, écoutez mes paroies: cet sistent en argent, sucré, miet, camphre, lait,
élu a demandé au seigneur oupitzé la dignité beurre, cocos, etc. Ils sont ordinairement
de padzing; si cela vous plaît, je l'interroge- habittés de jaune, comme les Pandaras, et
I04S PAC PAC t046
portent apx .deux bouts .d'un b~to.n !es pré- des phjtosnphes et !a troisième, ce)!e des
sents donjt ils sont c))argés;. Pour se mettre a pcupjes.Le mcme auteur avertit onverte-
t'abri du so!ci!, i!~ ajustent\s.ur)c bâton nn ment'nue~ dans ta théologie des poètes~ il y
tendetcjt d~ drap rouge, têt peu près que a beaucoup de choses inventées par le boit
cetujd'u~.patanqui~]. ptaJsir des hommes çon'rc ta dignité et la
PAGAN~LËS, ~ctes dc~ Uo.mains ainst nature des dieux immortels et que si t~
nommées parce qn'.o~ ~es ce1.eb.rai)..dan'' )c.s théotogie des phitpsophcs était an-ftessus de
yjt!ages appetés po~t' On croit qu'ettes ta portée des peupler, ta théologie des poètes
furent instituées par le roi Servius TufHus. était au-dessous de teur bon sens.
Ourant ces fêtes, les Qu<)<Lr.c sources principates ont concouru A
habtantsdcsc.ampq-
gnes attsietjt en procession autour de teur ta formation de l'ancien paganisme; ce sont
y)t)age faisant des tustrations pour tes pu- te nct<M;'a/t.sMe. te /~<«;/tt'ïme, t'a~o<ose et-to
rifier. U y ayajt aussi des sacriuces dans les- ~m6~/t's/)!e, ~Jais vers ta Hn do ta répu'b)i<)t)(}
quels i)s .on'r,ai(~,jt des gâteaux sur Les ~utejs romainej t.) plupart des gens instruite, et'eu
de Cérès et.de la déesse TeHus. pour obtenir partic~t.ier tes phttosophes stoïciens', sentant
une recette abondante. Cette fête avait lieu t'.impossihi)it6 de soutenir te système de ta
~u mois de janvier après tes semaines et. reHgipn grecque et rommuo, travaitt~rent .'t
t'argent que tes habitants de ).a campagne y la spirituatiscr/et inventèrent te pantheistna
apportaient .était une espèce de tribut <'t.dc uniycrse), d'.iprès teqùe) Oteu 6taiHe gran~
redevance annuetic, ;) )aqu.c)!e Servius Tu.i- tout, ou te Pau qm entournijt, nénetrait, ;!ni-
)ius tes ava~assuj.cttjs/Tous les babitan.ts mait ,toute ta crc.'tio.n. Mais en changeant la
de cba.quc viiiage étaient, tenus d'y assister théorie do ta rcH~ion, peuptes et phi<osop!K'
et d'y p.or.ter une petite pièce de monnaie, n'en arr)verent pas moins au même résultat,
différente .setpn t'age <'t le sexe de sorte qui était de voir des dieux partout. Au reste.
qj),e celui j~ui présidait fe sacrifice con- Fes psprits les ptus sensés paraissant avoir
naissait tout d'un ,co);p t'age, te sexe et )e fait hdn marché de ta théojp~ie absurde des
np'nbre.~e c.cux qui y prenaient pa.rt. poëtes.. auss.i bien que des objets directs de
PAQANJES. Jaryps imn).cndei: quj,,dans la t'tttpration et. de ta croyance des peuples.
crpyance des Grecs m.Qdernes, sont des Juifs Nous voyons, dans tes écnts des philosophes,
adorateurs de i'ane, o<cup6s à c))erci)e.r ~.e une mu)ti)u(t(; do passages dans lesquels i)s
Mess.ie dans son b.erpeau, afm de te faire parten.t comme de véhtabjcs monothéistes.
pénr, Le,ur passage dure depuis Noëi jus- Pythagore, P)a!on, Aristote, .Cicéron et une
qu'al'Ëpiphanie.On représente ces Paganies Muttitude ~'autres, ne croyaient assurément
comme des sorciers maigres, à )c!.c d'at)o, à qu'en un sent Djeu et sj, dans leurs écrit!
queue da singe, courant tes .champs e~ se i)s partent (7e.<<ftetMfau plurict, ils ne te font
rassemblant j'tans )es carrefours, .en .invo- que pour raccommoder au tangage usue),
quant ta t~ne. qu'Hs prient d'.éctairer ieurs ou bien ils entendent par cette expression
banquets, où jts mangent des grenou.mes et certaines forces de ta nature sur ta subs-
dps tortues, amphibies regardes comme im- tance dcs.qucttes ils ne savaient tr,op quet
'non.des. )Majs après ta bénédiction de t'cau. jugement Dprtçr. Quetq.ucs-uns cepcndan.t
c'est-a-dirp des pu)ts,dcs ~euy.çs et de la appetaicnt ainsi dps substances céte~tës su-
mer même, quj se ta.i~.dans l'Egiis.c grecque, périeures aux mortefs, mais fort inférieures
).e jo.ur .de i'Epiphanie, par l'immersion de a ta Divinité, t.çOcs q peu près que s.ont les
!a crox, ces spectres h)dcu;: disparaissent. avec cetfe djf-
ange~ .dans te christianisme,
Les .nuits sont punnées.je.cict.est 'éconcitie fér.encc toutefois q.u'ijs }cur attribuaient uno
avec la tejre; par cette sanctit)cation des coopération directe dans te cours des événe-
eaux, tes tempêtes cessent, et )e vent du ments qui ayai.ent Heu en ce monde. C'est
nord-ou.est reprjend s.on en)piM accout.u<np ajnsi que les Goos~iaues, tes V.rtentmienSj
s.ur les m.crs dp Ja Gre~e. te'' )!as'tidiens., .etc., entendaient les
ans;cs,
PAGANJSY! pu e~t conycnu d'app<;)er c.;)r t.;t ptunart des hérésies des deux pre-
ainsi ('ancienne religion des Orientaux. ().es miers siectcs ava.i.eo.t fa~t un monstrueux
Egyptiens, des Grecs et des Romains. Ce amalgame des doctDnes du paganisme avec
nom vjent.jdu pot pa~M~ yi!)age, campagne, t'étément chrétien.
parce quo~u vf aju v~f sieste, la retigiou Nous'terminons ce simple aperçu par ces
cbrct.ien~e.étant d~y~n~e maîtresse .dans t.cs bettes par.oies nue Ci.cérpn met dans ta bou-
viiies,)es partisans de ~'ancjcncutte ne se che de S~ipipn, et .que {'on croirait c'chnp-
trouvaient, ptus~uedan~ t~s yjHages où Lt pees à la ~ouc.h.Qd'.i)uc"r.éti.cn~K!) est uu
foi n'avait pa~ cn.core été pr.echée up~verset- Dipu suprême qu~ r.égit t'uniycrs' tout ce
t.sment. <]ue tu vois, mon fits. est son tcmpte. tmmor-
Le paganisme, surtout ,celui ~es Grecs et tc!).e pujsqu'ctje se meut par efte-mémH et
des Uomains, ne saurait ~tr.c formu)ë en ~u'etjc es~ émanée du .c.ie),~ amede t'homme.
sy'nb~t.e; du moins nous ne ir.puvo~s rien, au~sit~.qu'este a.quitte sa pftSQn mortette.
dans tes auteurs anci.ens, qjDi pjUJsse nous retourne v~rs ~a source.Cette.âme'divjne.
mettre a même d'jen reconstruire un ~uthen- ~achc-ie .bien, n)o.n ~ts. cette âme seule est
ti.que. Varron divisât les dieux en c6t<n!n)t toi i'ame de t'hommc, voi)à l'homme. ?»
et en !'ncer<n!'ms; )) distinguait )a science des PAGODES; On do~ne communément ce
dieux en tnéojogie /a6tf<eM~,théotogje Knttt- nom aux temptcs des p~eupies )dotâtres de
t'e/~e et théojp~e c!pt/e.La pre,mie)'.e, seion l'tnde, de ta Chine et des .contrées adjacentes
lui, est celle des poètes; ta seconde, ceUé tl vient originairement du persan &ttt-~e~4
~7 DtC'nOiSNÂ~E DES HEUGtONS. M'8
ou ~uut'/Mf~a. maison des idoles. Les voya- terne ouverte des quatre côtés et soutenue
geurs donnent par extension, mais abusive- par quatre colonnes, une figure de pierre
ment. le même nom aux idoles cités-mêmes. grossièrement sculptée, qui représente, ou
1° Les pagodes sont extrêmement muiti- un bœuf couché sur le ventre, ou tetinga,
pliées dans l'Inde; on voit peu de vittages, si le temple est dédié à Siva, ou le singe
-peu de hameaux qui n'en aient une. C'est Hanouman, ou le serpent Capelle, si c'est
même uneopinion généralement reçue, qu'on un [emp!e de Vichnou, ou le dieu Ganésa,
ne doit pas habiter un lieu où ii n'y a point ou enfin quelque autre attribut du culte
de temple, sous peine de courir les risques indien et c'est le premier objet auquel les
de quelque malheur. dévots offrent leurs hommages avant de
Parmi les bonnes œuvres recommandées pénétrer dans le temple.
aux riches, une des ptus honorables et des La porte en est généralement étroite et
plus méritoires consiste à dépenser une basse: c'est cependant la seule ouverture qui
partie de leur fortune à la construction de puisse donner passage à l'air et à la lumière
ces édifices, et à la dotation des personnes extérieure car l'usage des fenêtres est
chargées de les desservir. Cette munificence entièrement inconnu dans i'Inde. Ces (cm-
est un moyen infaillible pour ebtenir la pro- ptcs sont habituellement dans l'obscurité ou
tection des dieux, la rémission de ses péchés, seulement éctairés par la faible lueur d'une
et rentrée d'un séjour de bonheur après sa lampe qui brûle, nuit et jour, à côté de
mort. l'idole. L'intérieur de l'édifice est en générât
Outreles temples dont tous les villages sont divisé en deux parties, et quelquefois en
pourvus, on en rencontre une foule érigés trois la première, qui est la plus vaste, est
dans des endroits isolés, dans les bois, sur celle où le peuple vient se placer. La seconde
les grandes routes, au milieu des rivières, est le sanctuaire où réside l'idole à laquelle
sur le bord des étangs et autres grands ré- le lieu est consacré cette partie est plus
servoirs d'eau, et surtout à la cime de rochers petite et beaucoup plus sombre; e)te est
escarpés, de montagnes et de cottines il est ordinairement fermée, et la porte ne peut
peu de montagnes,'où se trouve un puits ou en être ouverte que par le prêtre officiant,
une source, qui ne soient surmontées par un qui, avec quelques-uns de ses acolytes, a
établissement de ce genre. Le choix de ces seul le droit de s'introduire dans cet asile
emplacements ne parait pas dû au caprice mystérieux, pour laver l'idole, la parer et
on sait que le même usage subsiste chez la lui présentertes offrandes de Heurs, d'encens,
plupart des nations asiatiques. Non-seule- de sandal, de lampes ~ttumées, de fruits, de
ment les anciens peuples idolâtres mais beurre liquide, d'habits précieux, de joyaux,
même les enfants d'israë), choisissaient tou- que tes croyants viennent lui apporter.
jours des lieux élevés pour y accomplir les Quelques temples modernes sont construits
rites de tour religion et nous voyons dans en voûte; mais la plupart sont surmontés
l'Ancien Testament que Dieu reproche sou- d'une plate-forme avec plusieurs rangs de pi-
vent aux Israélites le culte qu'ils rendaient liers en pierres de taille massives, et dont les
aux idoles sur les hauteurs, et ordonne de chapiteaux sont composés dedeux fortes pier-
détruire les autels et les temples qui y étaient re~ en croix, sur lesquelles sont posées des
construits, ainsi que les bois sacrés qui les traverses, aussi en pierre, qui se croisent de
environnaient. même dans toute la longueur et la largeur
La plupart des pagodes ont une appnrence de t'édifiée. Les travées sont couvertes hori-
très-misérable, et ressemblent plutôt à des zontalement de dalles solidement jointes
granges ou à des étabies qu'à des édifices avec du ciment, pour empêcher les infillra-
consacrés aux dieux; quelques-unes servent tions. Enfin, soit pour rendre ces édifices
en même temps de maison de ville, de salle plus majestueux et plus solides, soit pour
de justice, d'asile pour les voyageurs. Mais les préserver des incendies, il n'entre ja-
aussi on en aperçoit plusieurs qui, vues de mais dans leur construction d'autre bois
loin, offrent un caractère (!e grandeur qui que celui de la porte qui en ferme l'ou-
excite quelquefois l'admiration de l'observa- verture.
teur. La forme des grands temples, tant an- .Le sanctuaire est souvent construit en
ciens que modernes, est partout ta même. La dôme mais tout l'édifice est généralement
porte d'entrée des grandes pagodes est prati- fort bas; ce qui en détruit d'une manière
quée à travers une haute pyramide massive, choquante, tes proportions. Ce défaut d'élé-
dont le sommet est ordinairement terminé vation joint à la difficulté que L'air éprouve
en croissant ou en 'demi-lune. Cette porte pour s'y introduire par une seule issue
fait face à l'orient. Au delà de cette pyramide étroite et hnbituettemcnt close; les mi:)smes
se trouve une grande cour, au bout de la- délétères qn'exhatcnt à flots des monceaux
quelle 'est une autre porte pratiquée, ainsi de fleurs fraîches ou fanées, les lampes allu-
que la première, dans une pyramide demême ntées t'huitc et le beurre répandus dans les
forme que l'autre, mais plus petite. On passe libations les excréments des chauvcs-son-
de fà dans une seconde cour peu spacieuse, tis qui font de ces lieux obscurs leur séjour
qui précède le temple où réside la principale de prédilection; la transpiration fétide d'une
idole.' foule de gens malpropres, sont autant de
Au milieu de cette cour, en face de l'entrée causes q'ui concourent à rendre ces divines
du temple, on voit communément., su''un tanières excessivement insalubres. Un ludieu
grand piédestal ou dans une espèce de iau- seul peut demeurer un peu longtemps au
<!).t9 PAH PAt ~50
milieu de ce foyer actif de putréfaction sans des bronssailles. Ils attribuent leurs mala-
êtreasphyxié. dies t'inftuence des mauvais esprits, et,
Quant à la forme des idoles vénérées dans torsqu'its y succombent, leurs cadavres sont
les pagodes. Foy. l'article IDOLATRIE, n" 15. voués ces auteurs invisibles des maux
2° Les pagodes des Chinois sont consacrées auxquels ils ont sue'omhé; on abandonne
au culte de Bouddha; les plus fameuses sont dans les bois ceux qui périssent de ta petite
construites dans les grandes villes ou sur vérole, c) t'en jctt<; dans l'eau ceux dont l'hy-
des montagnes comme dans t'tndc, elles dropisie causé la mort.
sont souvent accompagnées de tours pyra- -Lorsqu'it s'agit de prêter un serment, on
midales. Elles servent communément d'ha- ptante deux nèches dans la terre, l'une par
bitation aux bonzes ou religieux les voya- la pointe, t'autre p.irt'extrémité opposée,
geurs mêmes y trouvent un asile. L'intérieur en leur donnant une position inctinée. de
lie la pagode est orné d'images et d'idoles, telle façon que les extrémités supérieures se
~ont lés unes sont des divinités ou des joignent et que les flèches forment un trian-
génies, les autres ne sont que des figures gle avec le sol. Le pâhariya admis au ser-
symboliques. Les murs sont géneratement ment.doit.en le pronuncattt. tenir entre t'in-
percés d'une infinité de petites niches pour dex et le pouce l'angle supérieur de ce trian-
loger ces idoles, qui sont pour l'ordinaire en. gle. Dans les circonstances solennelles, on
has-re)iefs. L'édifice est éclairé de plusieurs répand du sel sur la lame d'un sabre, et,
lampes qui brûlent nuit et jour. Dans le après avoir prononce la formule sacramen-
milieu, on voit un autel, sur la table duquel telle, la personne qui jure approche la lame
est posée l'idole principale, qui est commu- de la lèvre inférieure de celle qui reçoit le
nément de taille extraordinaire, et <tui est serment et lui fait tomber le sel dans la bou-
environnée d'une quantité d'autres figures che. ~0)/. BADO-GOSDE!.
plus petites. Il y a communément devant la PAHiTNOUFt, une des formes de Thot,
grande idole un long bambou creux, qui en l'Hermès égyptien ce nom signifie celui
renferme de plus petits sur lesquels sont dont le co'Mr est bon.
écrits en caractères chinois des formules PAIENS, nom que l'on a donné aux sec-
mystérieuses. Aux deux côtés de l'idole tateurs de la religion gréco-romaine, parce
brùtent des parfums, et au-devant est un que, depuis le v° siècle jusqu'au vt", la reli-
bassin debois destiné à recevoir les offrandes. gion chrétienne étant devenue dominante
L'autet est peint en rouge, couleur destinée dans l'empire, les idutâtres ne se trouvaient
uniquement aux choses saintes. On conserve plus guère que dans les campagnes, pagi,
aussi dans ces pagodes les reliques et tes de sorte qu'on les appelait vulgairement ps.
corps des saints personnages parvenus à la gani, les paysans, dont nous avons formé le
dignité des Bodhisatwas. mot païens. Par extension on donne la même
Nous avons dit que la statue principale de dénomination à tous les idolâtres, de quel-
chaque pagode est d'une taille colossale en que contrée qu'ils soient. Les anciens au-
effet quelques-unes ont jusqu'à 30 et M pieds leurs français appellent même de ce nom t<s
de hauteur; ëttes sont richement dorées ou Musulmans, bien que ceux-ci adoreut le vrai
vêtues avec magnificence; mais les Chinois Dieu.
paraissent considérer comme un grand PAIN BÉNIT. La coutume de bénir et de
mérite dans leurs idoles d'avoir des joues distribuer du pain, aux messes solennelles
boursoufftées et le ventre extrêmement pro- dans t'Hg)ise catholique, parait remonter
éminent. aux agapes des premiers chrétiens. Le pain
PAHA1UYAS, c'est-à-dire montagnards, et le vin, qui faisaient le fond de ces festins
secte nombreuse de l'Inde, que l'on trouve de charité, étaient pris des oblations, c'est-
dans les montagnes situées entre Attahabad à-dire du pain et du vin que les fidetcs, sur-
et Masulipatam ils sont désignés tour à tour tout les riches, apportaient toujours abon-
sous les noms de Kols. de Gonds et de Bhils, damment pour la célébration des saints mys-
suivant les pays ou ils sont' établis. Leur tères. Après le sacrifice et la communion de
principate divinité est Bado-Gosdei, c'est-à- tous ceux qui y avaient assisté, on di~tri
dire !e grand dieu, auquel ils adressent leurs buait aux Cdètes les restes du pain et du vin
prières soir et matin. Ils disent que ce dieu qui avaient été offerts et qui étaient bénits,
pacagé la terre entre sept frères, et que mais non consacrés. Dans la suite, ces repas
chacun d'eux reçut en présent un échan- édifiants ayant provoqué des abus, on les
tiHun des aliments dont lui et ses descen- abotit. Cependant les offrandes des Cdètes
dants devaient faire leur nourriture. L'aine, n'en étant pas moins abondantes, on substi-
qui est celui dont ils prétendent descendre, tua à ces anciennes agapes une distribution
emporta de toutes les sortes de ces aliments du pain qui restait après, le sacrifice c'ést
'dans un plat sale; voilà pourquoi, ajoutent- ce que l'on appela M<<~te, quoique le même
ils, ils ne craignent pas de prendre leurs re- nom ait été aussi donné à la sainte eucha-
pas eu compagnie des étrangers. Le sang ristie et à des présents de toute sorte que les
des pourceaux parait leur tenir lieu d'eau chrétiens s'envoyaient en signe d'union et
bénite. Ils croient fermement aux sorciers d'amitié.
i!s oxt des interprètes des songes, qu'ils sup- Cette coutume de distribuer du pain bé-
posent ctrc possédés d'un démon famitier. 'nit j)cn<!a))t )a sainte messe dû prendre
Quand un de ces sorciers meurt, ils lie i'en- une nouvciie vigueur, lorsque le nom-
terrcut pas, ils jettent sou corps au uuHeu bre dtis pcrsouccs qui couimuniaient avec
105~ D!CT)0~!<A!itE DES REUOONS. 1053
le prêtre ayant .cons)dérab!ement dimi- vées au temple de Jérusalem. Cependant,
nue. on crut suppieer <:n .quelque sorte a fa ayant cet.tp époque, ~ettc déesse t)vait a Ro-
sainte .communion en faisant ranger ce nte des a.ut.cjs, un çu)te et des sjatues. C'ét.'tit
paincpn)n).e souvenir do .j'eucharistje etct~ dans )c temptedc la Paix que s'assembhne.nt
union avec la cpm'nunion du.pr6.tro et celle ceux nui cuttiva.ient ).es ))e~ux~-ar~s pour y
des p.i~u~ Gttétes qui ~approchaient de ta disputer ~curs'pr'crogatiyes, aftn qu'en pré-
sainte tabtc. sente de ta ~div)n)t6, toute aigreur'fut bannie
Le pa.i.n ).!enit cs~t regardé .comme un des de Jeurs .djsputes. L~s matâmes, au rapport
objets que t'on appeitesai;ramen)aux;cap~ de G.ttien, avaient une grande coa~ançe en
p~is avec f< il peut contribuer à effacer )cs o'tt'e déesse et ~e faisaient porter dans son
péc!'lBS ~e~je!s pn excitant de pieu~ mp~uve- temp!p avec Fespojr d'obtenir leur guérison;
ments d;)ns )'m;e de ceux .q))i )e reçoi~en~ aus~i yoyait-pn toujours dans son enceinte
P.)r la 'ert.u d.es prières d.e )'pg!ise, une foute d'in~rntcs ou de gens
on t,u) qu: faisaient
attribut' aj~ssi je pouvoir de chasser le d~- des vœux pour teurs amis agités; et cette
mon et de guérir les mata.dies du corps. foute étajt cause qu'on voyait souvsnt, dit-
Lp /'é)éb.r.)nt bcni) .ce pain avant 0~1 pen- on, arriver .des qjjereUcs dans te temple de
dant J'~jTertojr.e i) est présenté tour tf~qr ta Paix,
pjarjf's.chefs djc famine qui habitent sur )~ On représentait celte divinjté sous la E~u-
par~jssf, ~ui t'apportent en p,crs;onne re d'une fc~me parfaitement be))e, a t'.tir
f'"f.< ou sp ~njt represf).)<er par ,une auj[fe doux et serjci", partant sur ta tête une cou-
Pfso';n.<c la fafnit.ic. c~f'.on faitjen même r.pt)nc (~e bran.ç~es d'.o)jyjer et de laurier en-
temps ))neonrande au prêtre. trc)acces. Ëtj~ tenajt d'une n~ain un cadu-
PA!N DR SAINT-HuBEpy,pJS SA!NTC-GE~E- çp~.djH t'a.u.tre ~s ép.i.s de bte et des rosés,
y'~yjE. S~)!<T-NtCOLASpE T~LENTtN~ etc. quë!que)pis unejcorne d'abondance ou un
On ~Bp~ie a~nsj dps pains bénits, et ,ur jes: ~amt).e<)u r.cuyersj*, Dans le tempie d'Athë-
quels on a invoqué le sain~ pu Ja sain.<e dont 'n.es, ta P.ux ~c~:nt dans son sein la figure
ils po<-j!e.nt ~on' .cette c6rcma~)e a ~ed de Piutus,.dieu d,es richesse.s, pour marquer
dap$ ç~r.taj~s pnd;pi(s ou ~n ya h,on~ep ~u'He produit ta prospér.ité cU'abpndance.
ces hienh.coreux en p~tertnage. On attribue 2° pans )'Hp)ise cbrétj.enne, on appettc /ft
a pajps {)j~sjours propriétés, ~o'nmjC ,dp Pot'.r le baiser <juj s~ donne ayant h) com-
guer.ir d.e )a rage, ~e t.j ()~vrc\p.t. d'autres 'numQ!)..Ce ba~pr'.était autrefots généra) ¡
.mat~dœs ~n.ais tf~p s.o.uvent ces pieuses ~e céjehranjt Je donnait au ptus digne du
coutumes .Q)).t dégejtéfé en superstitions. cjt.Œur après )~i j cetui-ci le transmettait à
L'AtNS' OE PRQPQS! TIQN~ Us' seraient sot) vos~n, (~ atnsi de suite jusqu'au der-
mieux non~més pa!~ d'ea'pMjt<t,on(en he- nier ecclésiastique qui ).c .donnai au premier
brep Q~sr! BD? paMtt' /op!~ ). C'étaient .des jaques; l'Jtomme quj t'avait reçu )e der-
des pains qm, dans t'ancienne loi, dcyaj.e~it nier te'Dprtaitatapjusagce jies femmes; ,¡
.<'t''c toujours en présence de Dieu sur ia ta- c',est ce au) s'pb~erv.e encore dans plusieurs
b.!p d or, dans Le sanc~,aire du ~bcrn~pijB ~gtis.cs q',ÔrjjEn.t; ~~Heurs, chacun cmbras-
ou du temp)c. lis étaient au nombre de s.tit indifféremment tous ceux qui se trou-
douze, par attnsjon anxd.ouze trtbus d'israe!, vaient à sa portée; mais tes deux sexes
fajts.du pjus p~rfrp~ent, sans a~.c,ùh le- étajent ato's'exactement ~ép~rés. Mainte-
ya)u. Le mati.n de chaque jour.d~ sabbat, tes nant )a paix ~ese .d.onne p}us (ju'aux ec-
prêtre en appQrta~'nt den.ouyea~ux, recem- c)esiastiqucs et à certaines personnes admi-
mpat cui.ts, et remportatgtU ),ps vjeux qu'its ses dans .ch.ocur des égtises encore se
avai~ni seujs ie drpit.~e j~anger, à moins sert-on pour c.e)a .d'une image en méta) que
de ,ca§ extraprdjnaire, c~omnie nous voyons l'on prése.n.te.jtbajser; cet instrument se
que )e grand prêtre j.e~ ~.onnq a David fug~ nomme /ct pa!r pu tH~~rMme~ dp pot'a:. Ce-
tj.) et a ses gens, qui ne pp~va.t.eut s'en pr.p- pendant~ dans i~cérém~pnte de )'ordination
c.urerd'antjreg. :et en queiquesa~'Jtres occasions, te baiser
Les pains de prQppsjtion effa.ient. pi.aces se d.onne sjDr ta joue. Foy. «A/spn DE FAïx.
sur deux rangs, chacun de Stx, i'un sur PAJONtTES. sectateurs de ta doctrine de
!'autre on me~.nt ~ur cha.qu.e rangée une .Ctaudc Pajon protestant cétèbre par ses
pp~nee d'~npcos, ~De samedi d'après.cet disputes avec Jurjeu, mtntstre calviniste.
encens ~tait jeté aH feu. tt pt.ait ne à Romorantin, .en 1626, d'une fa-
PAtWATA~, déesse regardjBp par les F)n- mitie distinguée) .ét.evé dans te calvinisme,
'Qis comm.e un mauvais gén.ie; c'etaft unp qui ptait ta rejfg.ion de ses parents, il se
des n.Qurricesd'Ajjnatar,mèr.e pcs toups. distjn~ua tetlemfnt à Saumur, pendant ses
fAt~, ~.divinité aijegpri.que des anciens, .études, par tes tatents de son esprit et ta
.qui <a disaient ~!je de Jupiter.et de Tb,ptT)is. jéguta'jté de sa conduite, qu'tt futétevé à
Les Grecs t'ppeia.ient7?en~. Les Athéniens ta dignité .de ministre, n'ayant encore que
lui c~nsacrËrent un temple rt )ui étevèrent yjngt~quatreans.Le refus qu'jint de prendre
des statues mais elle fut encore p)u~ célé- part à "une quereUe qu'avait Jurieu avec un
brée chez les Homains. qui )ui érjgcrent, de ses confrères, fut la source dO toutes les
dans ta rue Sacrée, le plus grand et ptns tracasseries qu'i! eut à essuyer, et lui donna
magninque tempjp qui fut dans Home..Ce ).i;'u déformer, au milieu du calvinisme, une
tempte, commencé par Agrippine et a< hevé espèce do secte patticutiére. Jurieu se ven-
spusyespasien, reçut les riches dépouihes gea du refus de Pajpn. eu t'attaquant sur sa
que cet empereur et son 6)s avaient enlc- doctrine. Ces deux ministres n'avaient pas
1035 PAL PAL IOS4

tes sentjmen(s sur ta'tpani~e~nt spn époque, Quoi qu'j) et) sot~t par~t qu'it
je pajnt-psprjt opère !a converstpn dans
te fut honRré jcpmme un djeu, .car on tu) avait
c~'f f ~q
fm'ur de t'hon)?~ accusa fi\Jql~
pajqn éri~'une s~~ue'ayecce.tté jnscric~on ~t<
r~!?¡nm~, 19rhw,
Jurjau. %cqSi!.
sqr cette matjpr'8 de~ principes er)0- dt'ctt ~rtme~e,.
~'f)~
r)és. L'acqusé (it~apotqgte do sa f)pctr}np PA~ÂM~TË~, hérét.ijques ~u xiy° sjèc)e,
ftans fiypofie d'A~jpu, te'nH en 16pT, et sn~ qui' tirent teur nom de Pajamas, moipe grec
raisops per~nadèrcot si h)pntq))sccnx<)Ut du mont Athps, et ensujte arch.~yêquB do
cor)~()s;);nt ceUe assemb!oe,nu'))s !.e.depia~ Thcssatpnjqqe;jt ay.jit adopte tes. erreurs
rirent absous, e~ tp) perm);an[ de qonhnucr .desHcsychas.tpsgui,.en tenant!eurs regards
S(~ fccQn~ a SaHiH;~ it c'6 appete, Hxps sur te notT)t)ri), croyaient ypir ta tt)-
;n)pee pFpppdent~, pouc ~n$eigner ta tf'sq- t))(érp etprpet}H et incrépe; A~ep~B absurdité
!ngie. Cejugen)e))tneS~qu'i!'n'~r davapta~ t'aiamas.tJQ)Jt§'tqupjceHe~u.m)eFeomt)H'caic
éta)t ja rne~e ~bnt.Jesus-Ç))r)stayaiteté rc-
)i! C!))èr6 dp Jone~), j) ne pP~sa dp pe.r~cutcr
Pajn~, et fprn)a cont)-~ )!m une cabatg ~t yc~tu sqr le Thabur. ~tte nnpjBrtjnpnpe ut du
pmss.a~t~, ~ue te n~nM t'9'r'me qu; a~a)t été bru~t;Ra)amas compta de npt~breux parti-
abspu~)] ~)!no()e. d'Anjou e)! ~6()T, fut c.on- sans, et Jt futconstderec.omtpe un ~ajntaprcs
f)ao)n~ dan§ )'apa~e'pte de Si}utï)u~ en 1682. sam.q~;et a.ujourd'ffm encore tes jjrfcs ré-
On ohjjgea'méme )M ~Hi'iants quj You~aient citent, le dimanche de l'Ôrthodp~je, second
prendre (ps dpgres, de §q)]Sf~)'e a ce~te cnn~ ~u carême, un symbple compose par Pata-
damnation'; pajqp,ppus§6 a hput, pphHa p)ur mas. Ff)/. HÉsYCHASTES.
pjenr.s éprtts R~HK§3 t<pte))§e, et fûrn)a un PALAMNËE, surnom de ~upUer, yengeur
part) pour t'oppQSPF A P@!") ~c Jurteu, Ses du sang répandu: T-'P'Qtajt-aussi, çh.ez tes
sec)'atpur§ firent appete~ ~~f)t! et popr ~recs, te nom d'up démon tu!teur nu' atta-
~'st'ag"c)- sa tta~~inc~ on ta nQntm~ f~R- jquatUes ))ommes,~es~iRux ~a/am~Mcher-
)) fpt enpn ph'ai.e~t sans cesse a nu)(\e atj~enre ~umain.
M~n)e. ARF~ de grands (ie~ts,
ph!ig6 do qujtter jft chi'irp dp theotpgte dp BA~LAT~N, surnom d'Anp)}p.n, Auguste
Sautnur, et jj'acpepter une p)ace de mjni~tre ayqnt.acqu)s te montPata~in, !e tonne) r.e
a SiQnc, pt-ps (i'Oriéang: tpmba sur une portion dti terrain ~u'U ava't
PAÏH~N~N, d)eu (Jes anciens Fmpais; achi;te: Sur la réponse d~s devins, .que cet
c'était la pe~mmincatiRn du ~rpid, frèjp de jendroit était reyendiqup oaf un .d~u, le
t'hiver;SQnpere ~a)t HyyjamQinen.e). sa prince y bâtit, du ptus beau tnarbre, un
mère Hyyto. ~n)p)e ~ÀppUQt;; ityjo'gntt une btbtio-
PALAQAS, géantde !amy!hq)ogiet)in~nue, thèque, et te.ut autour }t. éjeya ~ps porti-
qHi s'avisa ~ne fois de router la ter'e entière ques. jCe~e bibtjqth~ue n'était pas seule-
cpn~me une feuitte d); paj'itir, do la charger tpent dest'nee a offr}r dgg secours uM;es aux
sur ses épautes et de t'emnqrtpr avec )ui savants, Auguste en ftt pomme une acade-
jusqu'au fopd des ab)mes du Bat~a. Dans tnje, qui devant {a r.en))ez-~us dps ge.ns ()e
cette extrémité Prithw), déesse (te la terre, te.Hres, et .où des juges jexaminaieni !es
<mp)ora t'assjstanca de Vif;hn(tu a cet appc), nouveaux ouvrages de no.ésto ceux am pa-
!e dieu reyétit ta forme d'un s.'tngtier, pénp- raissaient ()jgnes d'ÊtFe tr;insm~~}a ppsté.
tradans tesenfens,attaquq te géant, le vain- r)t~ étaient piaces ha9~ab'Qment avec Je
quit, sputeva ta terre à t'aido dG ses énormes portrait de t'au~eur.
défenses, et ta t'établit à la ptace qu'ette oc- PA~ATt~.E, surnom de 6ypè~;une j'ns-
cupait auparavant; c'est te sujet de ta troi- crfptfuj) trpuygR P'n ~f~P"ce .aDnet)e ~ette
sième iocatnation de Vichnou. dée~e la grande t~nne patatine,
PAL~&M&! ou.PAL~:sTÈs,B'cst?à-di''e~'<- PALAHNS, 1° prêtres satiens éfabtts par
<e«r,s~f"om donBé~ Jupiter, parce que. Her- Nu~a pompHius: ~s ~ta)Qntdpsti;)és au ser-
cule s'étant présente au combat d,e la tuUe, et vice de Mars sur te.m.oMt Pf~JP. d'pH.cst
personne n'osant se mesurer pt'ntre iui, ce venu leur nom.
dieu accepta te déO, à ia prière de son ())s, et 2! Qn appela aussi F~o~tM des jcu~ insti-
se laissa vaincre par comp)aisant;c, pour ac- tués parLivie en rhonneur 4'4"g"s'e, ~u,
croitre ta Rtoire de ce héros. scton d'autres, pat' AHguste :tui-~ernc, en
BALAMEDH, roi de i'!)p d'Eubée, un des t'honneur de Jutes Ctisar. Us prirent jeur
héros grecs qtti altèrent assiéger la vitte de non) du temp)oqui était sur t.e m.Qj~ P.j<aJi'
Troie il y trouva la mort non par la m:)in où oh ies cétebpait.~Qus tes ans duf.an,t huit
des ennemis, mais pas les artifices d'Utysse, jours, à c'Matuen&er du 15 décembr.e~.
qui éiajtjutoux de sa science. On iui attribue PALA-T~A,djeesse, a.docé~ à Ho~js )Qou'
t'invention des poids et mesures, l'art de la patronne du o<ont Pa~ati«, où <;J)e a~ait
ranger un bataiiton, et de regter te cours de -untonpiemagnintiue. ,Q~~e~ques-t's ~'n-
l'année par celui du soleil, 'et te cours du -sent ()u~'jte est ta même que ~(t~t~, ~mmi'
moi~ par cetui de la tun: )e jeu des éditées, deLatinne.appctéB aussi ~<«n</tc au F~
celui dus dés et quelques autres. G est fort (/to,jet qu'on dit MUe t~Evandre.
gratuitement, à notre avis, qu'on tui fait PA~ATUAL sactifi~e que les Romains
honneur de toutes ces découvertes, qui tou- offraient à la déesse Pataiua, sur le mont
tes, a t'e~fpption du'jeu d'échecs, )ui sont PaJatin cii'c avait à sup servies un ftamine
f<trt antérieures. Nous craignons qu'il n'en uppcté \Pa/t)(ttt)~s, qut oSrail les sacritt-
soit de même des qu:~rc lettres grecs e, s ccs et était te gardien du mont.
'PALE, instrument dontse~er.vent ies prê-
't, et x,.ou, selon d'autres, tics trois iettres
ï, < et x, que nous croyons postérieures à tres pour couvrir h calice pendant te saint
1055 U~'nUNMtHK DES HELIGIONS. 1056
sacriGce de la messe. Autrefois on n'em- deVutcain, celle-ci, craignant le ressenti-
ployait pour cela que de la p;)rtie postérieure ment de Junon, pria son amant de la cacher
ducorporat, que t'en relevait et ramenait sur dans les entrailles de la terre. Lorsque le
)e calice mais, pour plus de commodité, on terme de sa grossesse fut arrivé, la terre s'en.
finit par prendre une pièce de toile séparée, tr'ouvrit, et-il en sortit deux enfants qui fu-
et afin de la maintenir, on t'assujettit sur-un rent appelés Palices, du grec, mH~ tx~OM, re-
ca'ton. L'autre côté du carton est souvent venir. Cette fable a pu être inventée pour
d'une étoffe précieuse et richement brodée, trouver une origine à leur nom car Hésy-
et la pale est bordée des quatre côtés par un chius iesfaitenfantsd'Adramus. Quoi qu'il en
R:))on ou une frange plus ou moins précieu- suit, les frères Palices furent honorés comme
se Les pales reçoivent avec les corporaux dieux par les Siciliens; ils avaient un tetn.
une'bénédiction particulière, soit d'un évê- pte où Servius dit qu'on offrait autrefois
que, soit d'un prêtre qui en a obtenu t'auto- des victimes humaines. Près de ce temple
risation. Ettes font partie des tinges sacrés; étaient deux petites mares d'ean bouillante et
une fois qu'elles ont servi, il faut être au soufrée, toujours pleines sans jamais débor-
moins sous-diacre pour les toucher; et pour der on les regardait comme le berceau des
être blanchies, elles doivent être préalable- Palices. On attribuait à ces bassins la vertu
oicnt purifiées par un ecctési.'stique dans les de découvrir les vérités cachées, de rendre
ordres sacrés. · des oracles, et de sanctionner la vérité des
PALÉMON, l'un des dieux marins adorés serments en punissant les parjures. Ceux
chez les Grecs. U fut redevable de sa divi- qui étaient admis au serment se purifiaient,
nité à ses malheurs. I"n. redoutant la ja- et, après avoir fourni caution de payer, si
tnusie ''t les fureurs de son époux Athamas, les dieux les y condamnaient, ils s'appro-
rui de Thèbes, s'enfuit avec son fils Méticer- chaient des bassins, et juraient par la divi-
te, et, se voyant sur le point de tomber en- nité qui y présidait. La formule était écrite
tre les mains de son mari qui la poursuivait, sur des tablettes que l'on jetait dans t'eau;
fttc se précipita dans la mer avec le jeune si elles surnageaient, on jugeait qu'elles
f'ompa~non de sa fuite. Les dieux, touchés étaient conformes à la vérité, sinon le par-
de leur sort, les admirent au nombre des jure était puni immédiatement, et d'une ma-
divinités de la mer tno, sous le nom de nière miraculeuse, quoique les divers au-
/.exco<etMé)icertesnus celui de Polé- teurs qui en parient ne s'accordent pas sur
ilion. Ce dernier fut honoré dans t'ite de Té- le genre de châtiment Macrobe dit qu'it
nédos, où une superstition cruelle lui offrait tombait dans le bassin et s'y noyait; Pâte-
des enfants en sacrifice. A Corinthe. Glaucus .mon, qu'il était frappé de mort subite
institua en son honneur les jeux Isthmiques, Aristote et Etienne de Bizance, qu'il était
qui, interrompus dans la suite, furent réta- dévoré par un feu secret; Diodore de Sicile,
h)is par Thésée en l'honneur de Neptune. qu'il était frappé de cécité. Ce tien était aussi
Pausanias raconte que, dans le temple con- un asile pour les esclaves maltraités leurs
sacré à Neptune par les Corinthiens, il y maitres.pour les reprendre, devaient s'en-
;)vait trois autels un de ce dieu, le second gager à les traiter plus humainement; ce
de Leucothée, et le troisième de P.ttémon. qu'ils observaient généralement avec scru-
On y trouvait une chapelle basse, où l'on pule, dans la crainte d'un châtiment redou-
descendait par un escalier dérobé. On pré- tabtc. Ces effets merveilleux, ainsi que les
tendait que Palémon s'y tenait caché, et oracles et les prophéties qui se rendaient
quiconque osait y faire un faux serment, soit dans le sanctuaire, attiraient dans le temple
citoyen, soit étranger, était, aussitôt puni de un grand concours; aussi les-autels de ces
son parjure. divinités étaient-iis toujours chargés d'of-
Palémon avait l'intendance des ports de frandes de toutes sortes, tellement qu'ils en
mer les Romains l'honoraient sous le nom avaient reçu le nom d'autels gras.
deFor<MtHKe. PALILIES, fête que les Romains célébraient
PALES, déesse des pasteurs chez les an- tous les ans le 21 avril, en t'honneur de la
ciens Uomains. Elle avait les troupeaux sous déesse Palès. C'était proprement la fête des
sa protection aussi cétébrait-on dans les bergers, qui la solennisaient pourchasser les
campagnes une grande fête en son honneur. loups et les éloigner de teurs troupeaux.
~0! PALILIES. Ovide fait parter ainsi un adorateur de cette
PALKSTtNËS. déesses que t'en croit être déesse. <!Je vous ai souvent offert en expia-
les mêmes que les Furies. Leur nom tient tion des objets passés au feu, de la cendre
sans doute de la ville de Paleste, en Epire, de ~eau. de la paille de fèves souvent j'ai
où elles étaient honorées. saute trois fois sur des feux arrangés avec
PALEUH les Romains en avaient fait un art, et j'ai trempé une branche de laurier
dieu, parce que ce mot est masculin en la- dans l'eau lustralc. » C'étaient autant de cé-
tin. Le roi Tullus Hostilius voyant ses remontes en usage dans cette fête. Le poëte
troupes sur le point de prendre la fuite, voua suppose ensuite que Palès prescrit à cet
à la Crainte et à la Pâleur un temple qui adorateur tout ce qu'il faut faire pour la cé-
fut étevé hors de la ville. lébrer dignement. « Allez, dit-elle que le
PALICES ou PALiQUES,frères jumeaux, qui peuple prenne sur l'autel deVesta ce qui
furent mis au raug des die.ux. Jupiter étant est nécessaire pour les fumigations; vous
devenu amoureux d'une nymphe de la Si- devrez ainsi à Vesta l'avanlage d'être
tite, appelée Thalie ou Etna, qui était fille puritiés. Vous ferez brûler du sang de che-
~05? PAL PAL ios&'
val la cendre d'un vc.D, et du chaume de était célébrée dans te L.'tium, bien avn:!t h
fèves. Aussitôt que tesoX'itsera couche, que fondation de Rome; mais Rornutus ay.int
le berger arrose ses brebis d'eau lustrale, et jeté les'fondements de la nouvelle ville tu 21
que de sa houlette il balaie la 'terre sur la- avril, jour dès lors consacré à Palès ce
quelle elles se reposeront pour se sécher; prince fit servir cette fête à la mémoire de, la
que les bergeries soient ornées de feuilles et fondation de Rome; ainsi on confondit tou-
de branches que des guirlandes de fleurs jours depuis ces deux objets dans la même
couronnent leurs portes qu'avec du soufre sotcunité
pur on produise une fumée bleue, jusqu'à ce PAUNGÉNÉStE. c'est-à-dire régénération,
que les brebis aient bêlé. Brûlez du roma- renaissance, renouvellement. Cette expression
rin, de la résine, de l'herbe sabine, et fai- a été entendue de plusieurs manières diffé-
tes pétiUerd;)ns le feu des feuilles de lau- rentes
rier offrez aussi des gâteaux de millet, et Selon les Pythagoriciens, la palingénésie
dL's paniers pleins de millet. Cette déesse rus- n'était autre que la métempsycose, c'est-à-
tique s'en fait un régal; ajoutez-y du lait et dire le passage de l'âme, après la mort, dans
ses mets ordinaires adressez-lui ensuite le corps d'un autre individu, soit homme,
cette prière « Palès, prenez sous votre pro- soit animal. Pythagore avait emprunté cette
tection ce troupeau et ceux à qui il appar- doctrine aux brachmanes de l'Inde; mais ce
tient. Que le mal n'approche point de mes philosophe ne prit qu'une partie de leur
bergeries, lors même que j'aurais impru- doctrine, car il s'arrêta à la transition des
demment mené paitre mes brebis dans un âmes dans des corps différents, tandis que les
lieu sacré, ou qu'elles auraient touché à Indiens donnent à la.palingénésie beaucoup
quelque arbre sacré, ou à l'herbe venue sur plus d'extension. Suivant eux, la durée du
quelque tombe; lors même que je serais en- monde se compose d'une série étcrnctte de
tré dans une forêt sacrée, que-ies nymphes créations et de destructions successives. Lors-
et le dieu Pan auraient été obligés de fuir que le Dieu créateur, ém:mation de ['âme su-
loin de mes regards, ou qu'avec ma serpe prême, a créét'univcrs et donné naissance <:ux
j'aurais coupé dans un bois sacré quelques dieux,aux hommes, aux animaux et à tous les
branches pour en donner les feuilles à une êtres, il disparaît, et s'absorbant de nouveau
brebis malade. Accordez moi votre pardon dans l'âme suprême, le temps de la création et
pour toutes ces choses que je ne sois puni de la vie est remplacé par celui de la dissolu.
ni pour avoir mis mon troupeau à couvert' tion et de la mort. Ce dieu sort ensuite de sa
de la grêle dans un temple formé par la na- léthargie et le monde accomplit de nouveau
ture', ni pour avoir troublé l'eau de vos ses actes il s'assoupit encore, et l'univers se
étangs. Nymphes, pardonnez-nous, si quel- dissout..C'est ainsi que par un réveil et par
quefois nos brebis ont troublé vos eaux lim- un repos alternatif, it fait revivre et mourir
pides. Déesse, apaisez vous-même pour nous successivement cet assemblage de créatures
les nymphes des fontaines et les dieux ré-' mobiles et immobiles. Le sommeil de Hrahmâ
pandus dans nos forêts; que nos yeux n'a- ou la dissolution, tcpra~/a, a une durée de
perçoivent jamais les dryades, ni Diane au mille âges divins, c'est-à-dire de quatre mit-
bain, ni Faune lorsqu'il se promène à' liards trois cent vingt millions d'années hu-
l'heure de midi. Chassez au loin les mala- maines, temps égatâcetui de ta duréedes êtres.
dies conservez en bonne santé et les hom- A l'expiration de cette tonguenuit.Brahmâ se
mes et les troupeaux, et les chiens vigilants révcitte et fait émaner de lui le ~aM«ï, t'es-
qui les gardent. Que chaque jour je ramène prit divin, qui existe par son essence, mais
toutes mes brebis en bon état; qu'aucune ne qui n'existe pas pour les sens extérieurs.
tombe sous la dent cruelle du loup; que nous Poussé par le désir de créer, l'esprit divin
ayons toujours en abondance du fourrage, donne naissance à l'éther, qui est doué de ta
des feuilles, des eaux pour les abreuver et qualité du son; à t'air, qui est tangible à ta
pour les laver. Qu'elles me fournissent en lumière, qui éclaire et a pour qualité la forme
abondance du lait, du fromage et du petit apparente; à l'eau, que distingue la saveur;
lait. Que le bélier soit vigoureux, qu'il fasse et à la terre, qui a t'odeur pour attribut. De
prospérer les brebis; que mes bergeries la combinaison de l'esprit et des éléments
abondent toujours en agneaux que leur naissent tous les êtres, et le monde se re-
iainene blesse point les filles qui la fileront, construit. Mais ce long jour et cette longue
ou qui s'en habilleront. Exaucez nos priè- nuit nu font encore qu'un moyen kalpa, après
res, et que, chaque année, nous puissions' une période de cent années composées de
faire de grands gâteaux à l'honneur de Pa- jours et de nuits sembtabtes ( 3 trillions 110
ies, souveraine des bergers. C'est ainsi qu'on billions MO millions" d'années humaines ).
apaisera cette déesse. Répétez quatre fois Brahmâ tui-même vient à mourir, et tout
cette prière, en vous tournant vers l'orient, rentre dans le néant, à l'exception du seul
et lavez vos mains dans une eau vive. Bu- être ineffable et suprême qui demeure im-
vez ensuite du lait et du vin cuit, versés dans mobile dans son éternité. C'est ce que l'unn
un grand vase, et, d'un pied téger, sautez appelle le grand kalpa. Puis l'essence. cter-
pur-dessus des feux de paille. a Ces cérémo- nctte reproduit de nouveau le Brahmâ créa-
nies étaient accompagnées d'instruments, teur, et it y a une nouvelle patingénésie
tels que flûtes, cymbales et tambours. semblable aux précédentes.
tt est probable que la fête de Pâtés re- Le système bouddhique est; analogue A
monte à la plus haute antiquité, et qu'elle celui des brahmanes; seulement ce .n'est pas
1059 b!CHONf<A)RË DES RELtOOKS; IOC<)
en vertu de faction divine que les êtres se taume, surnommé leConquérant,duc de Nor-
renouvellenl, mais par la force natureHe des mandie et roi d'Angleterre, pour y conclure
choses; et les âmes passent non-seulement un traite.de paix avec tes peuples de ce
dans les corps matériels des hommes et des royaume, fut accueiiti, son retour, d'une
animaux, mais encore dans les essences plus violente tempête~ qui le mit dans te plus
subtiles des démons; des anges, et dans tes pressant danger. Herbert se voyant sut- !e
substances mertes des~végétaux et des miné- point d~être engtouti par les nots, eut recours
raux. ~Oy. METEMPSYCOSE. à ta sainte Vierge, el lui prbmit d'honorer
La patingenésie faisait aussi partie de ta d'iih culte particuiiet' Ïe priviiégë de sa Con-
doctrine des Gautois; iis croyaient qu'apr.ès ception immaculée, si, par son moyen, il
un certain nombre de révotutions, t'univérs pouvait échapper au përit qui le menaçait.
serait dissous par l'eau et par le teu, et qu'il Des qu;'it eut fait ce vœu, ta tempête com-
renaîtraitde ses cendres; que rien ne meurt, mença à s'apaiser, et fit bientôt ptacë ati cat-
rien ne se détruit. Fo?/. MÉTASOMATOSE. nie èt â ta sérénité. Herbert, ayant heureu-
,Les chrétiens attendent aussi une paiïngé- sement abordé en Angleterre, fit au roi le
nésie, qui fai.t partie de leur croyance, et récit de la tempête qu'il avait essuyée, dub
que Jésus-C.hrist est venu leur enseigner. vœu qu'il avait fait à la sainte Vierge, et dii
Celte paiingéhésie n'est au.tre que ia résur- secours miraculeux qu'i) en avait reçu. Guit~
rection de la chair et la vie éterneHe car, taumë, ayant consulté tâ-dessd~ les préfats
seton saint Paul, la nature tout entière d'Angleterre, écrivit, parleur avis, a tous
gémit et enfante.doutoureusement le grand të~ évêquës dé Normandie, une lettre circu-
jour de la révétàtion des enfants de Dieu et laire. par taquettë il lés invitait à etanii?
nous attendons, dilsaint Pierre, de nouveaux dans ta province une fêté en l'honneur de lâ.
cieux et une nouvelle terre dans.!àque!)e Conception immacutée de la sainte Vierge.
habite la justice. Mais plusieurs chrétiens, L'ititentidn du rbt fut rëmptie, et là fête de
des premiers siècles comme des derniers, ]â Conception commença d'être sbtéhniséë
prenant à )a lettre certa.ins passages obscurs dans là Normandie ce qUi ut qu'on t'appela
de l'Apocalypse, ont rêvé une patingéhési.e d'abord /'<~e aM~~orman~. A t'bhcasion
terrestre, supposant que la justice aurait dë.cbtte.féte.itsëforrMa, dans l'église de
enfin en ce monde un règne universe) et Saiht-Jëâh dë ià ville dé Rouen une côh~
florissant, et que tous les justes formeraient frérië, sous le titre dërt~~o~u~ CoUce~~tt
sur la terre même, pendant mille ans, une dè la sâirite Vierge, composée de plusieurs
répubtiquede paix et d'amour, qui aurait t personnes des plus considérables de la ville.
Jésus-Christ pour chef immédiat et visible. Cette confrérie fut approuvée par Jead de
Fo~. MtLLÈNAtRES.. Bayeux, archevêque de~ouên. ~Me était di=.
ËnGnilyaeu dans tous tes sièdes une rigêe par un président que tes confrères ë!i-
multitude de gens qui ont rêvé une paHngé- saieht eux-mêmes tous tes ans, et auquel its
nésie sociale Us ont considéré l'homme sur donnaient le nom de prttice dë fa~~ofta~tUM.
la terre sans remonter à son origine, sans Cette dignité ayant été conférée, eh 1&89. à
examiner sa fin, sans. faire attention à sa Pierre. Daré, écuyer, sieur de Châtëàurôùx,
nature. Ne voyant en )ui qu'un animal.un eonseiHer du toi et HeutenaUt géhéral dé
peu moins imparfait qué tes autres, et fai- I~oueh, te nbuvë:)ij prince, pifih de zèle pour
sant totalement abstraction de son âme, de ta gloire de sa confrérie, fbrthâ te projet deè
ses destinées futures, ils n'ont su comment t'érigct; éh académie, ël it y fedssiL Robert
expliquer le mélange des biens ci. des maux, de Crdisinàrë.arciievéqué de Rbueii, cdnnr-
ett'inégahté des conditions; alors ils ont ma par son approbation tes nddvëaux statuts
espéré en une rénovation universe)ic; its qui furent dressés pàr tes soins dL) sieUr ae
l'ont appelée de tous leurs voeux, ils t'ont Chateaufoux, pour servir à la nouvë)!ë aca-
annoncée, ils ont même cherche à lui pré- démie. Des prix turëiit proposés pour ct'ux
parer,les voies. Aucun siècle n'a été plus qui auratënt composé la p)us beHë pièce de
fécond que )e nôtre en utopistes de ce poésie en l'honneur de ta Conception de la
genre; il en fourmiUe chaque année, cha- Vierge, et des juges cciairés furent étabtis
que mois, chaque jour presque voit surgir pour examiner tes ouvrages des cohcurrhnts.
un nouveau Me.ssie, qui se présente avec des La distribution sotenneti'ë des prix se ut, pour
tables de .la loi toutes dressées, et veut ar- la première.ibts, dans t'egtisë Ue Suint-Jean;
river de; suite à l'application, immédiate. la même cannée H89. Le nombreux concoure
Inutile de dire que toin de s'entendre )es qu'attiràtt cette cérémonie ddii'n:! lied à ta
uns les autres, ils s'anathématisent mutuel- transtation~ie i'acadérnie~ qui se ut en lalS:
lement. H n'entre pas dans notre ptan L'éghse de Samt-Jeah était dovënuë trop pe-
de discuter ici leurs doctrines plus ou moins tite Jacques des Hon!ëts, âbbédë S~int-Van-
désastreuses contentons-nous de citer ies drille, étu, cette ahnée, prince dé t'acadêiHië,
Saints-Simoniens, les Fouriéristes, ies com- la transféra dans ië couvent des Cai'mcs. Ce
munistes) les socialistes, ies.Icariens, et tes fut vérs le même temps que t'oh donna iehoh)
théories de Pierre Leroux, de Proudhon de deFa<)Moc< à cette académie, qu'on appelait
Louis Blanc, de Lammenais, etc., etc. auparavant t'aca~emt'ë SëJ'tMMdcM~ Co)t-
PAUNOD. Voici ce que l'un rapporte sur ceplion ou ~ttFM! Lès pièces que t'en pré-
J'originedece.picuxétabHssemënt: sentait pour tes prix étaient des châdts royaux
Heisin, ou Herbert, abbé de R.tmèse, ayant et des bàitadës, sorte de poésie qui a podr
été envoyé au Danemark; en 1070, pàr Guil- règle que le dernier vers, ou refrain, soit ré-
i06t PAL PAL <CM
pété a ta (in de chaque strophe, sans qüè te demie. La même année, Marin le Pigriy,
sens soit a~éré et c'est à cause de'cette ré- chanoine et archidiacre de Rouen, fonda le
pétition du rcfi;)in, que l'académie fut ap- prix du sonnet. Celui dé l'ode latine fut foh-
pelée Palinod, du grëc Ttc~, derec/te/ et m3A, dé en 162!t par François de Hartai. coadju-
c/tont, commequi dirait c7ta~< r~t'~re, ainsi teurdeHouen; Enfin Barthétemi Hat~é,-sieur
que les pièces que l'on y présentait; Ces piè- d'Orgevi~te, chanoine de Houen et archi-
ces se Usaient publiquement, sur un& tri- diacre d'Eu; f(inda-celui de t'ode française
bune étevéë; qui fut nomn'téë <e Pf<~ de la en 1627.
Conceptio'u. Lâ distribution dès prix se fai- Le P. Mauduit, de l'Oratoire, qui a fait
sait lé dimanche qui suivait là fête de t'im- imprimer un Recueil ue poésies couronnées
maculéëConceptiôtf. Lès vainqueurs étaient à l'académie des PaUnodsf s'exprime ainsi
couronnés au sôd des tithbatës et des trom- sur ces sortes de pièces~ dans la préfacè do
pettes. Cans lès premiers temps de l'aca-~ son Recucit. « Oh appeHë, dit-it; Patinods,
demie, ces. prix n'étaient pas fondes. Le des combats en vers qui oht été institués en
prince, dé concert avec qtjic!qucs-uns des as- l'honneur de là Conception immacu)ée de la
sociés të~ plus cohsidérabtes, les proposait sainte Vierge, et t'oh y adjuge le prix à la
et en faisait ) ) dépense~ Guillàume le Roux, pièce la plus excellente en chacun des genres
seigneur de Bourghtéroulde, donna le pre- qui sont prescrits:)) Les sujets en sont ti-
mier un fohd~ fixe pour fournir aux frais dé bres, à là discrétion.du poëte; pourvu qu'ils
cet éta'h)issemehh Cà fonds consistait en tombent sous la règt''< On en reçoit de deux
vingt-cinq Hvrës de rente. Rn 1920, te pape sortes. Les uhs.sont, tors.qu'un.sujet est,uni-
Léon X donnât en faveur de Facadémfe des quement excepté de quelque disgrâce com-
Patinods, une bullê qui cohurmait cette asso- mune à toute son espèce; que représente te
ciaiiou, et lui accordait les ptus beaux pri- privilége de la sainte Vierge, qui; entre,tous
vitéges~ Les principaux étaient que t'aca- les enfants d'Adam, à été seule préservée du
demië de'~ Patihdds aurait iâ préérninence péché originel: Les autres sont< lorsque le
sur toutes tes autres assoc'a'ions de la pro- contraire se forme ou se conserve par son
vince que tes académiciens pourraient faire contraire, uinsi que la sainte Vierge, est sor-
dresser, dans quëtque endroit de leurs mai- tie toute pure d'une source que te péché
sons, un autel portatif y faiië célébrer )& avait soui~ée. Les chants royaux et les bat-
sacrifiée de !a messe, et y recevoir {'Eucha- lades sont remarquables, entre, les autres
ristie; que tdut confesseur, choisi par lès ouvrages, parla gêne et la difficulté qui tëur
académiciens aurait pouvoir de tes absou- est particulière. Chaque strophe finit par un
dre des cas mêmes réservée au pape, da refrain qué l'on nomme la <t<yKepaj!tnodt~t<e,
commuer leurs vœui; et dëteur donner une et qui leur a donné le nom de Fahnods. La
indutgencë piénière dë tous leurs pèches~ chute en doit être heureuse et aisée: mais ta;
Cette précieuse bulle fttt mathenreusëmënt contrainte ues rinies.de même sorte, sans ré-
perdue; avec ptusicûrs autres chartes, pën~ pétition, qu'on doit disposer dans toutes tes
dant les troubtës que tes Calvinistes ëXc'Hèrënt strophes aux mêmes endroits qu'à la pre-
dans le royaume; Ddtis ces temps Mathëu- mière, rend ces ouvrages, et surtout le chant
reux, t'acadèmie perdit tbnt son éctat, et fut royal; si difficiles; qu'on ést bien-aimé des
presque abolie; mais elle se rétàbtit ënnn Muses; qu!)nd on se soutient jusqu'au bout
vers i'an lo96, par tes soins de Giaùde Gf-ou-' sans tomber dans le galimatias.Aussi, de
tard, chevàliér, siëtir ét baron dëMônviHc; ¡ cent qui auront été couronnés~ à peine en
premier président ad par)ëmëhtdë Rouen. trouvera-t-on deux tiu trois raisonnables,
Cet illustre magistrat, étu; cette même Hni- parce que tes juges, qui sont obligés par te
née, prince de l'académie, fonda le prëmiëf fondateur à récompenser le moins mauvais~
prix des stances. L'année suivante, lès asso- donnent souvent le prix à des ouvrages aux-
ciés, p'dur réparer lit perte dë ta buUë qui quels ils ne donnent pas leur estime. Us de-
contenait leurs privilèges, présentèrent rë* viennent même ennuyeux par la multitude
quête au parfemëht, pour qu'it teur fût per- des rimes de même sorte; et< comme tes
mis de faire reimpHmër tin petit livre qu'Ils poëtes choisissent toujours les plus abon-
avaient tr'ouvé dans la bibliothèque d'un dantes pour remplir tcurs bouts rimés, à la
président au paHëment, homme .Pierre Mon-' fin les oreilles sofit aussi fatiguées .des mê-
MMC<,qUi contenait !à brille de Léon X et tes mes sons qui reviennent les frapper de temps
autres pri~Jégesdë l'académie. Par la même en temps, que l'esprit est rebüté par ta jonc-
requête, ils demandèrent qu'il leur fût për~ lion bizarre de mots qui pourraient sou-
mis de jouir dés privilèges ijui leur étaient vent s'étonner comment ils se sont trouvés
octroyés dans cette bulle: Le parlement leur ensemble, s
accorda !'un et l'autre. En i6li, )ë second Il y avait dans quelques villes de Nor"
prix des stances .fut fondé par Ctaude Grdu-' mandie des prix établis pour ceux qui
lard, sieur de 'rorc~, cdnsei))cr au parie- avaient fait la plus bette~ pièce de vers en
mënf. Charles aë !a Hôquë, àbbé dé la Noé, l'honneur de la sainte Vierge. Ces établisse~
conseiUcr au parlement, fonda tesdëdx prix mënts, ainsi que les pièces des concurrents;
du chant royal et dé fa batiade en 1013. Le se nommaient aussi Palinods:
prix de l'ép!grammè tatinë fut tontté dn 16H PALLADES, jeuttës mtës consacrées d'une
pur AtphônSë de Butteviitë, prieur de Saint- manière infâme à Jupiter, dans. la ville de
Blaisë dé f'Huy, ofuciàf.cnahtre ëf.cha- Thèbës en EgyptS. Oh tes choisissait parmi
noine de Rouen, et alors prince de l'aca- les plus belles et dans les plus nobles fa-
i065 DX.TtOiSNAtRE
DESREUGtONS. t6~
milles. De ce nombre était une jeune vierge de Minerve, cette statue saine et entière, pro-
qui avait la liberté d'accorder à son gré ses dige dont les Hiens conservèrent longtemps le
faveurs, jusqu'à ce qu'ctte fût nubile; on la sonvenir dans leurs médailles.
mariait alors mais, jusqu'à son mariage,on PALLAS, 1° géant de la mythologie grec-
la pleurait comme morte. que, fils de Crius et d'Eurybie il épousa
PALLADIUM (1), statue de Minerve, tai!- Styx, fille de t'Océan, dont il eut l'Honneur,
lée dans l'attitude d'une personne qui mar- la Victoire la Force et la Violence, qui .ic-
che. tenant une pique tevée dans sa main compagnent toujours Jupiter; c'est sans
droite et une quenouille dans la gauche. doute le Titan de ce nom qui fut écorché psr
C'était, ditApo!todore,une espèce d'auto- Minerve quelques-uns même disent qu'i!
mate qui se mouvait de lui-même. Suivant était père de cette déesse, et qu'ayant voulu
plusieurs autres écrivains, elle était faite des faire violence à sa fille, il fut tué par elle.
ns de Pélops. Quelques-uns prétendent que 2° Déesse de la guerre chez les anciens
Jupit°!* l'avait fait tomber du ciel, près de la Grecs. On la confond communément avec
tente d'itus, lorsque ce héros élevait la cita- Minerve, ou Athène, sortie du cerveau de
delle d'Uium. Hérodien la fait tomber à Pes- Jupiter en e'îet Homère joint souvent les
sinunte en Phrygie; d'autres veulent qu'H- deux noms et appelle la même déesse n~-
lectre, mère de Danaüs, l'ait donnée à ce ~K: 'A0))w). Mais d'autres les distinguent et
prince. Les uns disent que c'était l'astrologue Hérodote ayant dépeint Pallas comme vive,
Asius qui en avait fait présent à Tros comme violente, indomptable, aimant le tumulte,
d'un talisman auquel était attachée la le bruit, ta guerre et les combats, ils trou-
conservation de la ville; les autres, que Dar- vent que ces qualités ou ces défauts ne con-
danus le reçut de Chryse qui passait pour viennent guère à la déesse de la sagesse,
être fille de Pallas. Quoi qu'il en soit de ces des sciences et des arts. Apollodore soutient
différentes opinions les Grecs regardant que Minerve et Pallas ne peuvent être con-
cette statue comme un obstacte à ta prise de fondues. Cette dernière était fille de Triton,
Troie, entreprirent de l'enlever. Un ancien à qui l'éducation de Minerve fut confiée.
mythologue fait ici un conte qui a donné lieu Toutes deux, dit-il, aimaient également les
à un proverbe. Lorsqu'Ulysse et Diomède, exercices militaires; un jour qu'elles s'é-
à qui les Grecs font honneur de cet enlè- taient défiées à un combat singulier, Pallas
vement furent arrivés au pied du mur de la allait porter à Minerve un coup dont elle au-
"citadette, Diomèdc monta sur les épaules rait été blessée dangereusement, si Jupiter
d'Ulysse, le laissa là, sans l'aider à son tour, n'eût mis l'égide devant safitte. Pallas en
pénétra dans la citadelle, trouva le Palla- fut épouvantée; et, tandis qu'en reculant
dium, l'emporta, et vint rejoindre son com- elle regardait cette égide, Minerve la bkssa
pagnon. Cetui ci. piqué, affecta de marcher à mort. Cependant elle en eut beaucoup de
derrière lui, el tirant son épée, allait le per- regret, et, pour se consoler, elle fit une
cer, lorsque Diomède, frappé de la lueur de image toute semblable à Pallas, et arma sa
t'épée, se retourna, arrêta le coup, et força poitrine de l'égide qui avaitcausésa frayeur.
Ulysse de passerdcvanUui:dcIàte proverbe Pour lui faire plus d'honneur, elle voulut
grec, La loi à
c/e Yhomede, propos de ceux que que cette statue demeurât auprès de Jupiter.
l'on oblige à faire quelque chose malgré eux. Electre, ajoute Apollodore, se réfugia auprès
Suivant plusieurs traditions, Dardanus ne de ce Palladium dans le temps d'une grande
reçut deJupiter qu'un Pattadium;mins sur ce peste, et elle l'apporta à itium. Le roi lIus fit
modète, il en fit faire un deuxième exacte- alors construire un temple magnifique dans
ment sembtabte, et le plaça au milieu de ta lequel on le ptaça. Hésiode semb'c aussi
basse ville, dans un lieu ouvert à tout le confondre Pallas avec Minerve, car il la fait
monde, afin de tromper ceux qui aur.iient sortir du cerveau de Jupiter, et l'appelle la
dessein d'enlever le véritable. Ce fut ce faux Tritonienne aux yeux pers.
Palladium dont les Grecs se rendirent mai- PALL1UM, ornement pontifical, que les pa-
(res pour le véritable, Enée l'emporta avec pes, les patriarches; les primats et les mé-
les statues des grands dieux, et les fit passer tropolitains portent par-dessus leurs habits
avec lui en itatie. Les Romains étaient si pontificaux en signe de juridiction. L'usage
persuadés qu'ils en étaient possesseurs, q'/à dupo~txmfut introduit dans l'Eglise grec-
l'exemple de Dardanus, ils en firent faire que au )v' sièc)c. Les empereurs l'envoyè-
plusieurs qui furent déposés dans le temple rent aux prêtais comme une marque d'hon-
de Vesti), et t'originat fut caché dans un lieu neur. Ce p<)«t;ott était une espèce de manteau
qui n'était connu que des prêtres. Plusieurs. i)))périat,quimarquaitquc les prélats avaient
villes leur contestaient pourtant la gloire de pour le spirituel la même autorité que l'em-
posséder te véritable, telles qu'une ancienne pereur pour le temporel. it avait à peu
ville de Lucanie qu'on croy.tit être une co- près la l'orme de nos chapes, et descendait
lonie troyenne,'Lavinium, Argos, Sparte et jusqu'aux t;)fons mais il était fermé par de-
beaucoup d'autres mais les )tiens reven- vant. Il n'était fait que de laine, par allusion
diquaient cet avantage, et prétendaient n'a- aux brebis, dont les prêtais sont les pasteurs.
voir jamais perdu le Palladium; et plusieurs Cette forme parut depuis trop embarrassante:
auteurs racontent que Fimbria ayant brûlé le pallium ne fut plus qu'une espèce d'étote
itium, on trouva dans les cendres du temple qui pendait par d"vant et par derrière, et

(<) Artide du Dictionnairede Noê).


1065 PAL PAN 1066
tlit des palmes ou des rameaux de buis, que
qui avait, sur chacun de ses côtés, une croix
d'écarlate. Les patriarches, lorsqu'ils étaient 1'on porte à une procession solennelle, en
sacrés, prenaient le pallium sur l'autel. Lors- tnérnoiré des Juifs qui vinrent au-devant de,
l'élection de quelqu'un Jfésus-Christ, avec des palmes à ta main, 9
qu'ils confirmaient
de leurs métropotitains.its Ini envoyaient te 1lorsque ce divin Rédempteur fit son entrée
pallium; et tes métropolitains le donnaient solennelle à Jérusalem, quelques jours avant
à leurs suffragants dans la cérémonie de leur ij'y être crucifié. Voy. RAMEApx.
consécration; mais ni le patriarche ni les PALMES (CONGRÉGAT!ON DE LA TOCH DES),
métropolitains ne donnaient jamais cet orne- société religieuse, qui fut réunie avec plu-
ment sans la permission de t'empereur. Les sieurs autres, pour en former l'ordre des
prélats ne pouvaient officier pontiCcatement Ermites de Saint-Augustin.
qu'ils n'eussent reçu le pallium. Ils ne le por- PALMtTËS nom d'une divinité égyp-
taient qu'à l'autel, lorsqu'ils célébraient la tienne on ignore quelle est celle que les
messe solennelle, et même ils l'ôtaient pen- anciens ont voulu désigner par ce vocable
dant l'évangile. Jablonski pense que c'est un surnom d'Osi-
L'usage du pallium commença plus tard ris ou du Soleil. C'est peut-être le même
dans l'Eglise latine, où il parait que ce ne nom que Pammelès.
fut qu'au vr siècle. Les papes ne le don- PALMOSCOPIE, augure ou divination qui
nèrent d'abord qu'aux seuls primats et vi- avait lieu par la palpitation des membres et
caires apostoliques. Le métropolitain d'Àrtes des parties du corps. On l'appelait aussi
est le premier prélat de France qui en ait Fn~MttcoM (du grec jr~o?, palpitation).
été honoré. Le pape Zacharie l'accorda à tous PALOMANCtE, divination analogue à la
lesarchevêques, vers le milieu du vin" siècle. rhabdomancie ou divination par les ba-
On trouve, que les papes ont aussi donné guettes elle se pratiquait aussi par le moyen
quelquefois le pallium à des évêques.. de dés agités dans un cornet c'est ce
Le pallium que le pape envoie aujourd'hui qu'exprime le mot ~o?.
aux archevêques est fait de taine btanche, PALOU-ALAWAKA, démon de la mytho-
et en forme de bande large de trois doigts, logie bouddhique chez les Birmans c'est un
qui entoure les épautes comme de petites monstre que l'on suppose se nourrir de
bretelles, ayant des pendants longs d'une chair humaine.
palme, par-devant et par-derrière, avec de PAMBÉOTIES fêtes que les Béotiens cé-
petites lames de plomb arrondies aux extré- lébraient en l'honneur de Minerve. Ils se
mités, couvertes de soie noire et quatre croix rendaient, à cet effet, dans ta ville de Coro-
rouges. Ce sont deux agneaux, que l'on offre née de tous les cantons de la province: c'est
tous les ans sur l'autel de l'église de Sainte- de, là que vient leur nom:
Agnès, à Rome, qui fournissent la laine dont PAMMËLËS, surnom d'Osiris, ou du So-
ou faitles pallium. L'offrande de ces agneaux leil chez tes Egyptiens. On dit qu'il signifie
se fait le 21 janvier, jour de la fête de sainte le dieu qui veille d tout. Sa nourrice portait
Agnès. Les sous-diacres apostoliques sont le nom de Pamyla ou Paamilès. D'autres font
chargés du soin de les étever, jusqu'à ce que de Pammétès une divinité analogue à Priape.
le temps soit venu de les tondre. C'est dans PAMMIGES. Les Grecs ont donné ce nom,
le sépulcre des saints apôtres que l'on con- qui signifie ramas, mélange impur, aux Mas-
serve t'étofTe des pallium. La formule dont se saliens, hérétiques des premiers siècles.
servent les prélats pour demander au pape Foy. MASSALIENS.
cet ornement, est instanter, instantius, ins- PAMYLIES fête que les Égyptiens célé-
<<tM<!MttHe.Les archevêques ne peuvent ni braient le 25 du mois de phamenoth après
sacrer les évoques, ni faire des dédicaces, ni la moisson. Les uns venlent qu'elle ait été
officier pontificatement, qu'ils n'aient reçu instituée en l'honneur d'Osiris d'autres, en
le pallium; et il faut qu'ils en demandent un mémoire de Pamyta ou Paamilès, sa nour-
nouveau, s'il arrive qu'ils changent d'arche- rice. On y portait une figure d'Osiris, assez
vêché. Les évêques d'Autun en Bourgogne; semblable à celle de Priape, soit en souve-
du Puy en Vétay, et de Dot en Bretagne, ob- nir du malheur arrivé à ce dieu, soit parce
tiennent le pallium par une concession an- qu'il était regardé comme l'emblème de la
ciennement attribuée à leurs sièges. C'est reproduction.
aussi quelquefois une récompense person- PAN. Les anciens et les modernes prêtent
nelle pour certains évêques qui se sont si- à ce dieu une multitude de rôles différents
gnalés. FeuM. de Belzunce, évéque de Mar- tantôt ils en font la Divinité suprême, l'âme
seille, fut décoré du pMWMHt pour avoir universelle dont la substance est répandue
soulagé, avec un zèle apostolique, les pesti* dans toute la nature, se fondant surl'étymo-
férés de cette ville. logie grecque, car .Pan signifie tout en cette
PALLOBIËNS, prêtres saliens destinés au langue; tantôt ce dieu est la personnifica-
service du dieu Pallor ( ta pâtëur), compa- tion de la nature elle-même; d'autres nous
gnon de Mars. Ils lui sacrifiaient un chien le donnent comme un des principaux per-
et une brebis. sonnages de l'Egypte le des
compagnon
PALMES (DtMANCHEDES), nom que l'on
° travaux et des voyages d'Osiris; d'autres
donne au dernier dimanche de carême, qui enfin en font un dieu de bas étage, dont
précède immédiatement celui où l'on célèbre l'occupation consiste à lutiner les bergers
la résurrection du Sauveur. On l'appelle et plus encore les bergères. It serait donc
ainsi parce qu'avant l'office le célébrant bé- bien difficile de coordonner les différentes
DiCTtONN. DKSRËDGtOKS.HL 34.
DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. iOM.
1067
il nnymphes ses sœars se pr.éçipile a~u nf~pu
légendes de Pan au reste, de parait qu )1 y
ce non) an d
des ros~ox M prière est .exaucée, eiïe e~.t
eut ptusMurs ~personnages e en ~{.e.ptan.te
en .compte jusqu'à douze dans tes écrans ette-même métamorphosée
e Pan, croyant embrasser
et Syr~nx, jt em~
gre~s n'est donc pas étonnant quM .~9"
.et de ta b
brasse que de~ roseaux..U reçpnna!t ~jon
doMté ou ~m~e ~H.sdu Ciel T~rre e et sonpjrë~ introduits dan~ Jes.rp.
.ou de M.istp, ou de )'A.r et erreur,
ou d,e J~~eF sseaux
d'une néréide, pu de gerçure et de Pêne- ses soup~r.s y produisent an ~n
p~ de ta nymphe T,hym- p
plaiptif 4out H e~ ~onné~ ,it ~o ~arj-a~he
~u d~ Jupiter
lonf, ans~iiqt quelques-uns observe )'s r.M-
b"s, ddeot unp note dtfférente en j!es .tarant de
d'un culte par- ddifférentes !ongue<i'rs, it en an~ .sept aye~
LesËgyptiens t'honoraient
ils te regardaient à tu~x inven.
ticutier comme un dieu jdde)act!-e~ e.tvQ~~a'Hute
de première'classe, mais its ne 1m immo- t,
tée; on t'appeUe encore ~tKe P~. Le dteu
taieht ni chèvres ni boucs, parce qu )ts don- se rendit s) habiLe à jouer de cet tns.trument,
naient & ses images 4a ~ace et les pieds de cet déner ApoUôn sur sa )yre, Mjdas
q
qn'i~bsa
te
animât, adorant sous cet emb)èn;e prm- j juge J, de ce combat, ~e prononça ep faveur de
cipe~eta'fécondité 'te ta nature. 0 antres tPan, et reçut, Mur récompense d'un sj beau
de
prétendent que t'origine.trouvé cette pen)ture jjjugement, upe pa're d'oreiHes d'~é.
est que ce dieu. ayant en Egypte tes Pan était principatement honoré en Arca-
autres dieux échappés aux mains des géants, die,' ou it rendatt dps orades cÉ~bres. On
leur conseitta, pour n'être pas reconnus, de 1tu) oS'rait en sacrifice du mip) et du tait de
prendre'ta n~ure de divers animaux, it
et que, cchèvre, et t'on G~ébratt en son honneur les
cette
pour tenr donner t'exempte, même prit avec v<-
jLupercales. fête gui, dans !a suit~ devmt
d'une chèvre, tt combattit t
tres-cé!èbre en H;iUe. ou i'Arcadipn EYandrc
sueur contre Typhon; et, pour avatt te récom- aavait'porté té cutte (te Pan. On te représente
si tuen fort taid. tes pheyeux et lf<
penser, ces mêmes di&ux, qu'il le ordinairement
défendus le placèrent ~tanf- oet, pu il barbe négligés, avec des cornes, et te coros
forme te signe duGàpricorné Panctatt en tel de'boup ~épuis ta ceinture jusqu'en bas
sta- ou d'un
honneur dans t'Egypte, qu'on voyait ses entin ne différant point d'un faune
tues dans tous tes temptes, et qu'on avait
tu) éta)t satyre. On attribue )a difformité de ses traits
bâti dans la Thébatde une ville qu) de Vénus, qui le punit ainsi d'un
à'tàcotére
consacrée sous le nom de Chemnis. ou ville j
jugement rendu contre e)!e. tt tient souvent
de Pan. !t n'était pas moins honoré à Men- 1une houtette, comme dieu des bergers, et ta
Pan et j
dès, dont te nom signinait également ftute a 'sept tuyaux dont it es' t'tnventcur.
~OMc. On croyait qu'jt avatt .tecompagne t te disait aussi dieu des chasseurs
On ma's
Osiris dans son expédition des Indes avec nous avons vu quel était son gibier de pré-
Anubis etMakédo. Potyen dans son Traué ditection. Outre la fahtedeSyrinx, tf-s Grecs
à Pan rinventtnn
de~ stratagèmes attribue
et\tte en débitaient ptusit'urs autres au sujet de ce
de t'ordre de bataitle des phalanges
en d)eu, comme d'avoir découvnrt à Jupiter te
la division d'une armée en aHe drotte et
tieuoù Cérès s'étatt cachée rtprès i'eutève-
et les Latins ment de Prjbserpine. Jupiter, en conséquence
aile gauche, ce que tes Grecs G est
appettent !es cornes d'une armée et de cet avis, envoya les Parqués cpnsoter
avec
pour cpta d't-'h qu'on to rep.rése))ta)t cette décss,e, et ta déterminer par ses prières.
des cornes. Ce serait sur Ct: fpndtrès-sunpte à faire cesser ta stérilité que son absence
que les Grecs auraient brode leurs r)d)cu)es avait causée sur ta terre. Plusieurs savants
légendes. confondent Pan avec Faune et Sjtvain et
ne respectent croient que ce n'était qu'une même divinité
Or, comme les mythologues adorée sôùs ces différents noms. Les Luper-
rien, pas même tes traditions tes plus véné-
its'en Hrent te fruit d'un prétendu cates même étaient également célébrée en
rabtes~, t'honnenr de ces trois déités, différentes à la
adultère de Pénétope. Suivant les uns, Mer-
vérité dans teurbrigi.ne. mais confondues
cure se serait changé en bouc pour avoir ac-
cès auprès de lar.eined'Ithaqué, et c'est pour dans la suite des temps.
Pan est néanmoins le seul des trois qui ait
cela qu'on aurait donné à Pan les cornes et
les pieds de cet animal; un autre, ptus ab été attégorisé et regardé comme te symbotc
de la nature, suivant la signification de son
surde encore, avance que le nom de Pan suivant les mytholo-
fait allusion à tons lés prétendants qu< aspi- nom; c'est pourquoi,
front Hgurent les
raient â"là main de Pénétope. en t'absence gues, tes cornes de son
La de ce dieu dut nécessa)re- rayons du soteit et le croissant de (a lune
d'Utysse. vie
ment correspondre à cette naissance hon- la vivacité et te rouge de son teint expriment
comme un t'éctat du ciel; la peau de chèt re étoHéc qu'il
teuse: aussi te représente-t-on dH
être tascif et d'une grande tubricité. La plus porte sur l'estomac représenta tes étoites
la partie inférieure de son corps
eétèbre'fe ses aventures est son amour pour. firmament
la bette des nymphes qui cou- est velue et hérissée', pour désigner les ani-
Syrinx, ptus maux et les plantes it a des pieds de chèvre,
raient tes forêts à la suite de la chaste Diane. ta solidité de ta terre. En
Son extérieur était peu hH pour pour symboliser
repoussant
repousse ses avances et prend cette qualité on le disait Hts de Démogorgon.
plaire, Syrinx C'est surtout vers ta fin de l'empire grec
la fuite, Pan ta poursuit, et il éta't sur le
de au bord du fteuve La- et de la république romaine, que tes phjito-
point l'atteindre, de soutenir
les sophes, sentant t'impbssibitité
don, quand la pauvre Ëtle, invoquant
~069 PAN PAN i070
te système de la religion vulgaire et cher- dernes donnent à la sainte Vierge, mère de
chant a ta spiritualiser, firent de Pan .è Dieu.
grand Tout qui entourait, pénétrait et ani- PANATHÉNÉES, grandes fêtes que les
mait t'universatité des êtres. Grées célébraient en l'honneur d'Athène ou
A cette occasion, nous croyons devoir rap- Minerve, et qui farëntd'abord appelées Athé-
porter ici urre histoire, célèbre du temps de nées. Sous ce premier nom, elles avaient été
Jésus-Christ, écrite par Ptutarque et repro- originairement Tnstituéës par EricMhohius,
duite par Eùsèbë. Cléombrote t'avait ap- fils de Vu)càin, ou, selon d'autres, par Or-
prise d'Emitiëh, et Emilièn dé son père Epi- phée Tnésée, ayant dëpoisincorporé en un
~herse, qui avait toiit vu et ~oat edtendu. seul chef-1)ëu toutes les ville's -subalternes,
Epithersë racontait donc qu'il voguait rétablit ces fêtes sous le nomde Panathénées
vers t'itatip, lorsque, près de t'!të de Pàxe On y recevait tous les peuples de l'Attique,
J'unëdësEchihades, à t'entrée du gotfe dé suivantles vues politiques de Thésée, a8n
Corinthë, le vent cessa tout à fait à'entrée de les habituer à regarder Athènes comme ta
de ta nuit. Tous )e~ gens du vaisseau étaient patrie commune. Ces fêtes, dans ~a sitnpii-
bien évëittés, là plupart même passaient te cité dë~ët~r première origine, ne duraient 't
temps A boire dé compagnie. Tout à coup qu'un jour;'mais fa pompe s'en accrut en-
on entendit une voix venant des ites, qui suite, et le terme en devint plus long. Oh
appelait Thamus,' le patron 'du vaisseau. établit alors les grandes et les petites Pan'-
Thamus s~eta'ssâ appeler deux fois sans ré- athénées. Les grandes étaient célébrées tous
pondre mais à la troisième, il demanda ce les cinq ans, le 25 (in mois hëcatombœon,
qu'on )ùt voûtait. La voix lui dit que, et tes petites, tous lès trois ans, bd plutôt
quand i) serait vers Pelôdé qui est le pdrt ~us )es ans, te 20 du mois tharge)ion. Chai-
de Bathrote en Epire il devait c< ier que le que ville de l'Attique, chaque colonie athé-
<yr<iHdP<!K~<tt<?Mor(. it n'y eut personne nienne devait, dans ces occasions, un bœuf
dans le navire qui ne fût saisi de frayeur et à Minerve, par mamère dé tribut là déesse
d~époùvahtë. On délibérait si Thainus devait avait t'honnëur dë rnécatombë,et<e pëuptë
obéir à la voix; etcehii-ci décida que, quand en avait te profit. La chair des victimes ser-
on serait arrivé au lieu marqué, s'it faisait vait à régater tes spectateurs.
assez de vent pour passer outré, it ne dirait On proposait à ces fêtes des prix pour
rien; mais que si te caliné les arrêtait ta il trois sortes de combats le premier, qui se
s'acquitterait de sa commission. On ne man- faisait le soir, et dans lequel les athlètés
qua pas d'être surpris par uu càtcaë à l'en- portaient des Hambëaux, était ordinairement
droit désigné te pitute se mit atôrs à crier une coursé à pied; mais depuis ëiïë devint
de toutes ses forces que <e grand Pan était une course équestre, et c'est ainsi qu'ëtte se
~tor<. Aussitôt eh entendit de tous côtés des pratiquait du temps dë Platon; te second
plaintes et des gémissements, comme d'une combat était gymnique, c'est-à-dire que les
multitude surprise et affligée decette nou- athtètes y combattaient nus; it avait son
velle. Tous ceux qui se trouvaient dans le stade particutier, construit d'abord par Ly-
vaisseau furent témoins de t'aventure qui curgue te rhéteur, puis retàMi magnifique-
fut ébruitée a teur arrivée à Rome; t'empé- ment par HérodëAHicus; te troisième com-
rcur Tibère qui en entendit partër, voulut bat, institué 'par Périctès, était destiné à la
t'apprendre dé ta bouche même dé Thamùs poésie et à la musique. On y voyait disputer
il assembla ensuite les gens les plus instruits à t'envi d'excédents chanteurs, qu'accom-
dans ta théotogiepaïëûne, pour apprendre pagnaient des joueurs de nutë et de cithare;
d'eux que) était ce grand Pan, et il fut c~h- ils chantaient lès louanges d'Harmodius,
c!u que c'était te (Us de Mercure et de Péné- d'Aristogiton etdeThrasybnte. Des poëtes y
t"pe. S'il s'agit simplement de ce personnage, faisaient représenter des pièces de ~théâtre
on peutdire que c'était beaucoup de bruit jusqu'au nombre de quatre chacun, et cet
pouf rien; nous aimerions mieux y\voir assemblage de poëme~s s'appelait tétralogie.
t'annonce de la ruine du paganisme à la Le prix de ce combat était une couronne
naissance du Sauveur, et les plaintes des d'olivier et an baril d'huile exquise que les
démons de voir leur empire sur le point de vainqueurs, par une grâce particulière,
finir. C'est ainsi que l'entendirent les pre- pouvaient faire transporter où il leur plai-
miers chrétiens. sait, hors du territoire d'Athènes. Ces com-
PANACEE, déesse grecque qui présidait bats, comme on vient de ledire, étaient suivis
à la guérison de toutes sortes de matadies; de festins publics et de sacrifices, qui termi-
on la disait fille d'Escutapc <'td'i~pione. Les naient la fête.
Oropiens avaient un autel dont la quatrième Telle était en général la manière dont se
partie était dédiée à Panacée et à quelques célébraient les Panathénées mais les gran-
autres déités. des l'emportaient sur les petites par le con-
PANAGÉE, surnom de Diane, tiré, dit-on, cours du peuple, et parce que, dans cette fête
de ce qu'elle courait de montagne en mon- seule, on conduisait en grande pompe un
tagne, de forêt en forêt, qu'elle changeait navire orné du voile ou pep<o~ de Minerve.
Souvent de demeure, étant tantôt au ciel, Après que ce navire, accompagné du cortàge
tantôt sur la terre, enfin de ce qu'elle chan- le plus nombreux, et qui n'était poussé en
geait de forme et de figure. avant que par des machines, avait fait piu-
PANAGIA, (prononcez Punayaj, c'est-à- sieurs stations sur la route, on le ramenait
dire la toute sainte nom que les Grecs mo- au lieu d'où il était parti, c'est-à-dire au
t07t DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 107~
Céramique. A cette procession assistaient des 'lieux saints. Il y en a de plusieurs sor-
toutes sortes de gens, jeunes et vieux, de l'un tes FO! KARÈ-PATRÉPANDARON,KATUBt-
et de l'autre sexe, portant tous à la main une KAOR)S, PAÉNt-KAOR!S, etc.
branche d'olivier, pour honorer la déesse à PANDEL. Les Hindous appellent ainsi un
qui le pays était redevable de cet~arbre utile. pavillon de verdure dans lequel on exécute
'l'eus les peuples de l'Attique se faisaient les principales cérémonies religieuses qui
un point de religion de se trouver à cette regardent la famille telles que t'investiture
fête de là vient son nom de Panathénées du cordon brahmanique, le mariage, etc. On
comme si l'on disait les Athénées de toute l'élève avec beaucoup de pompe dans la cour
l'Attique. Les Romains les célébrèrent à leur ou devant la porte d'entrée de la maison. Le
tour mais leur imitation ne servit qu'à re- pandel est ordinairement soutenu par douze
lever davantage- l'éclat des vraies Pana- piliers de bois et couvert de feuillages le
thénées. plafond est orné de toiles peintes ou d'étof-
PANCARPE, sacrifice dans lequel les Athé- fes précieuses des guirlandes de fleurs et de
niens offraient toutes sortes de fruits ils feuillages, et diverses autres décorations rè-
l'appelaient nwyx~7rof eu<r!c<.Les Romains gnent tout autour. Les piliers sont peints en
donnèrent ce nom à un spectacle public, rouge et en blanc, par bandes alternatives.
dans lequel les gladiateurs combattaient Les pandels des personnes riches sont sou-
contre des animaux de toutes sortes, au mi- vent d'une élégance exquise. On choisit
lieu de ('amphithéâtre à Rome. toujours, pour élever ces grands pandels, uu
PANCLADIES, fête que les Rhodiens célé- jour, une étoile et un moment favorables
braient à l'époque de la taille de la vigne alors les parents et les amis s'assemblent
( du mot x~tMo?) branche. pour planter le pilier'du milieu, auquel on
PANDA. Les Romains avaient deux divini- offre le puudja (adoration), au son des ins-
tés de ce nom.– La première, pour laquelle truments de musique. C'est sous ce paviUon
on avait une grande vénération, était ainsi qu'ont lieu toutes les cérémonies dont la fête
nommée parce qu'elle ouvrait le chemin. est l'objet, et les convives y restent assemblés
C'était la déesse des voyageurs. Ils l'invo- jusqu'à ce qu'elles soient terminées alors on
quaient surtout lorsque le voyage pouvait congédie le pandel avec un rite déterminé.
être dangereux, ou que te lieu où l'on allait PANDËME, ce mot (qui vient du grec~,
était d'un accès difficile.-La seconde était ta tout, et S~of, peuple, et signifie populaire,
Paix, ou la déesse de la Paix, qu'on appelait commun universel) indiquait, chez les
ainsi parce qu'elle ouvrait les portes des vil- Grecs, différentes choses relatives à la reli-
les. Elius, ancien auteur cité par Varron, gion
croyait que Panda et Cérès étaient une mê- 1° C'était d'abord un surnom de Vénus,
me divinité, et que ce nom lui avait été correspondant au volgivaga des Latins. Ce
donné a pane dando, parce qu'elle procu- nom lui vient, selon Pausanias, de ce que
rait du pain aux hommes, et parce qu'on Thésée introduisit son culte à Athènes, après
présentait du pain à ceux qui entraient dans avoir réuni toutes les tribus de l'Attique en
son temple. Varron distingue l'une de l'au- un seul peuple selon d'autres parce que
tre, et dérive le nom de Panda de pandere, Solon lui bâtit un .temple au moyen d'une
ouvrir. contribution payée par les femmes publi-
PANDARA, déesse de la mythologie boud- ques.
dhiq'ue du Népal: c'est la personniScation 2° L'Amour portait aussi le nom de Pan-
de l'énergie active du Bodhisatwa Amita- d~me mais Plutarque dit qu'it s'appliquait
bha. seulement à celui des deux Amours qui pas-
PANDARAS (en langue tamoule Panda- sait pour inspirer des désirs grossiers.
rom), religieux hindous de la secte de Siva. 3° Les jours Pandêmes étaient ceux durant
Ils se, barbouillent toute la figure, la poitrine lesquels on offrait aux morts des festins pu-
et les bras avec de la cendre de bouze de va- blics.
che. Ils parcourent les rues en demandant .4°En6n, les Panathénées étaient quelque-
l'aumône, et en chantant les louanges de Si- fois appelées le FttM~moM, du grand con-
va. Ils tiennent à la main un paquet de cours de peuple qui se rassemblait pour les
plumes de paon, et ont le linga suspendu célébrer.
au cou; ils portent aussi pour l'ordinaire PANDIAR, chef de'la religion et juge sou-
des colliers et des bracelets faits de noyaux verain dans les i!es Maldives. C'est le chef
d'un fruit qui croît dans le nord de l'Inde, et des nayibs, et c'est à son tribunal qu'on ap-
dans tesquëts ils prétendent que leur dieu se pelle de leurs sentences. Cependant, il ne
plaît à se renfermer. Parmi les Pandaras, il peut prononcer de jugement dans les aff.)i-
en est qui mènent la vie de Sannyasis, c'est- res importantes sans être assisté de trois ou
à-dire qui vivent isolés et sans famitte on quatre mogouris, graves personnages qui
les appelle encore Tapasis ils sont nus la savent le Coran par cœur. Les mogouris sont
plupart du temps, ou s'habillent de toile au nombre de quinze et forment le conseil
jaune. D'autres sont mariés et vivent avec du Pandiar; le roi seul a le pouvoir de ré-
leurs femmes et leur-s enfants ou habitent former les jugements de ce tribuna). Le Pan-
en communauté. Its témoignent leur recon- diar réside toujours dans l'île de Maté et ne
naissance à ceux qui leur font l'aumône en s'éteigne jamais de la personne du mo-
leur donnant des cendres de bois de sandal narque.
et de bouse de vache/qu'ils disent rappurtef PANDiCULAIRES, jours auxquels les Ru-
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mains sacrinàieht à tous les dieux en com- On retrouve cette fable chez tes noiM de
mun. On les nommait aussi CommMKtcant. l'Afrique. Tous tes maux étaient dans une
( tPANDIES, fête en l'honneur de Jupiter. calebasse le mauvais génie vint et la cassa
On la croit ainsi nommée de Pandion, roi d'un coup de pierre.
d'Athènes, qui l'avait instituée. D'autres au- PANDROSE, la troisième des filles de Gé-
teurs donnent à cette fête une origine diffé- crops, premier roi d'Athènes. Minerve tùi
rente. confia un jour, à elle et à ses sœurs, un dé-
PANDIT, savant hindou. Les Pandits sont pôt, et Pandrose fut la seule qui répondit à
ce qu'on appettè généralement les docteurs, la confiance de la déesse. En récompense de
et surtout les docteurs en théologie, ou, si sa piété, les Athéniens lui élevèrent, après
l'on aime mieux, en mythologie car la re- sa mort, un temple auprès de celui de Mi-
ligion des Védas est tombée en désuétude, nerve, et instituèrent en son honneur une
ainsi que tes Védas eux-mêmes sont tombés fête nommée Pandrosie: Elle 'avait eu, dit-
dans l'oubli il n'y a guère que les Pouranas on, de Mercure, un fils du nom de Céryx.
qui soient lus maintenant c'est leur théolo- PANES ou PANS, satyres qui reconnais-
gie qui domine. Les Pandits les expliquent saient Pan pour teur chef. C'étaient tes dieux
cependant ils doivent aussi connaître les Vé- protecteurs des chasseurs, des bois et des
das. tt y a des brahmanes qui ne sont que champs.
d'un Véda,. c'est-à-dire qui n'en étudient PANGA, idole des nègres du Congo. C'est
qu'un il en est qui sont des quatre Védas, un bâton de la forme d'une hattebarde,
c'est-à-dire qui les connaissent tons mais surmonté d'une tête scutptée et peinte en
ceux-là sont rares, si tant est qu'il y en ait. rouge.
Ainsi les Pandits sont les docteurs, les Gou- PANGOUMÏ-OUTRON, fête que les Ta-
rous sont les directeurs. mouls célèbrent dans le mois de phatgoun,
PANDORE, nom de la première femme, qui correspond à mars, en l'honneur de Par-
selon les Grecs, qui racontent ainsi son ori- vati, épouse de Siva elle a lieu dans les
gine Jupiter, irrité contre Prométhée de ce temples consacrés à ce dieu.
qu'il avait eu la hardiesse de faire un hom- PANHELLÉNIES, fêtes en l'honneur de
me et de dérober le feu du ciel pour animer Jupiter, instituées par Eaque et renouvetéea
son ouvrage, ordonna à Vulcain de former par l'empereur Hadrien toute la Grèce de-
une femme du limon de la terre et de la pré- vait y prendre part.,On y sacriHait à Jupiter
senter à l'assemblée des dieux. Minerve la Panhellène, auquel te même empereur avait
revêtit d'une robe d'une blancheur éblouis- fait ériger sous ce nom un temple à Athènes
sante, lui couvrit la tête d'un voile et de en qua!ité de protecteur de toute ta Grèce:
guirlandes de (leurs, qu'elle surmonta d'une PANIONIES, fête établie en l'honneur.de
couronne d'or. En cet état, Vulcain l'amena Neptune Héticonien, sur le mont Mycalé,
tui-méme. Tous les dieux admirèrent cette par les colonies ioniennes. C'est là que se
nouvelle créature, et chacun voulut lui faire réunissaient chaque année tous les habitants
son présent. Minerve lui apprit les arts qui de l'Ionie. Ce qu'il y avait de remarquable
conviennent à son sexe, enlre autres celui dans cette fête, c'est que, si la victime venait
de faire de la toile Vénus lui donna la beau- à beugler avant te sacrifice; ce mugissement
té et répandit autour d'elle les charmes, passait poar un présage de la faveur spé-
avec le désir inquiet et les soins pénibles. ciale de Neptune. Le lieu où se rassemblaient
Les Grâces ornèrent sa gorge de colliers ainsi les Ioniens portait le nom de jPanto-
d'or Apt'Don lui apprit la musique et le nium.
chant Mercure la doua de la parole et du PANIS, nom que les Sabins donnaient à
talent d'engager les cœnrs par des discours Cérès, et d'où serait venu, suivant Servius,
insinuants. Enfin' tous les dieux lui ayant le mot latin paM! pain.
fait teurs présents, la nommèrent Pandore, PANISQUES, pe<t(s Pans, dieux champê-
mot grec qui signifie réunion de présents, tres auxquels on accordait tout au plus la
assemblage de tous les talents. Cependant Ju- taille des Pygmées.
piler n'avait encore rien donné, il réservait PAN-KI, nom que les Cambogiens don-
son présent pour le dernier; mais soit ma- nent aux gens qui suivent la secte des let-
lice, soit vengeance contre Prométhée, il re- trés. Les Pan-ki sont vêtuï de toile comme
mit à Pandore une boite bien close, avec or- les gens du commun, excepté qu'ils portent
dre de la porter au créateur du genre hu- au cou un ruban blanc, qui est la soute
main. Celui-ci, se défiant de quelque piège, marque distinctive à taqufUt! on réconnatt
ne voulut recevoir ni Pandore ni sa boite, et qu'its sont lettrés. Ceuxd'entre eux qui par-
recommanda bien à Epiméthée, son frère, viennent aux charges deviennent de grands
de ne rien accepter de ta part de Jupiter. personnages, et le ruban btane qu'ils por-
Mais à l'aspect de Pandore, Epiméthée ou- tent au cou ne tes quitte jamais..
blia tout il devint son époux la boite fa- PAN-KOU, lé premier homme qui parut
tale fut ouverte et laissa échapper tous les dans l'univers après que ta substance des
maux et tous les crimes dont le déluge a de- choses eut été engendrée, s'il faut en croire
puis inondé ce triste univers. Epiméthée certaines traditions chinoises qui le repré-
voulut la refermer, mais il n'était plus sentent comme l'architécte du monde et l'or-
temps. H n'y retint que l'Espérance, qui donnateur des formes visibles. On l'appelle
était près de s'envoler et qui demeura sur encore ~oeK-<MM, chaos primordial. Lé tra-
les bords. vail de Pan-kou dura 18~000 ans. Lé ciel,
i075. DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. 1076
levait chaque jour de du pieds la terre de leur plaire d'une manière toute spéciale
s'~paisissait d'autant, et Pan-kou grandis- on les désigne sous le nomdepoHtc/ta-daMa;
sait dans la même proportion. L'œuvre ter- ce sont de For,, des terres, des habits, des
tn'née, il mourut. Sa tête devtnt une mon- grains et des vaches, Le dernier de ces dons
(agna; de ses veines sortirent tes. fleuves et surtou; leur est infiniment agréabte, attendu
les nyières ses. cheveux poussèrent des que le laitage est leur principale nourriture.
~euiUes et formèrent des forets les poils de Ils ne dédaignent pas davantage un autre
sou corps furent chansés. en herbes. Une genre de gratification que l'on appelle dasa-
autre tradition dit seulement qu'aussitôt que ~omtt, ou les dix dons, qu'on est tenu d'eleur
le ciel et la terre furent séparés, Pan-kou faire en certaines circonstances. Foy. DASA-
parut au milieu d'eux. L'époque de ce pre- DANA..
mier homme ~t de ce premier empereur est PANTCHA-GAYYA ou PANTCHA-KARYA,
si reculée, seton tes Chinois, qu'ils ptaceot c'est-à-dire les c:M~ cAoM~ou les on~ substances
entre lui et la mort de Confuci.-us .(arrivée q,ui sortent du corps (~ela t;(!c/<e c'est pour tes
l'an M~ays"~ notre ère), un io~ervat)e de Hindous, la plus précieuse et la plus salutaire
deux jusqu'à 96 minions d'annpes~. M. Pau- de toutes les liqueurs. Voici comme l'on pro-
thier soupçonne qu'il y a identité entre le cède a sa confection on commence par puriSer
Pan-kou chinois et le Manou indien (dont te ta maison, puis on prend cinq petits vases de
nom en effet a ou devenir en chinois Man- terre neufs; on met dans l'un du lait, dans
hoùjj ~[an-kou et Pan-kqu) ce qui corro- l'autre du caillé, dans te troisième du heurte
bore ce sentiment, c'est que l'on attribue a liquéHé, dans le quatrième de la (!ente da
t'un et à l'autre une puissance to~ement v.ache, et dans le dernier de t'urine du meme~
grande sur la natuie,que)te attait jusqu'~ animal. On range ces c~nq vases par terre.,
une âcttOn créatrice. Pan-kou est sans sur de t'herbe darbha, et on leur fait le pottd/a
doute le même que PoM~-toM, qui, dans tes ou l'adorat.ion de la, manière suivante. Ou,
nes Mariahnes, passe pour avoir fabriqué divinise d'abord par ta pensée ces cinq sub-
le monde. stances, et on en fait un dieu on s'incline
PÀNNYC.mpËS (de. .toute, et profondément devant lui, et l'on médite quel-
nuit L'o;' trouve, désigné souspe nom,, dans que temps sur ses. perfections et ses mérites.
Eusèbe et Philon, ce que l'on no.nMnait au On pqse queiques fleurs sur tes cinq vases,
trefois, en styte ccctésiastique, Mt~ on fait des libations autour, et on leur offre
~e6~omad(ttrMou dé p~tettr~ jfo~r~.Ye~tes. duriz,desneurs,de l'encens, un,e lampe
qui existaient déjà du temps des apodes, a~uméé, des bananes et du. bétel puis oa
comme nous rapprenons d'Eusèbe, de saint leur fait une inclination pro.fonde.
Eptpn~peet desaih~ Cyritte d'Âtéxctndrie. es préliminai.res terminés, le prêtre qui
C'es~ ta réunion de ces veilles que nous y présidé adresse au dieu Ptintcha-gavya
npmmons la ~raM~e semaine ou la ~ematMe ou,, ce oui est tout un aux substances cc:'T
Mtn~e.' tenues dans les cinq ~ases, la prière suivante
Le~ païens avaieot aussi leurs veittée~re- «Dieu Pantcha~-Gavyat daignez, accorder.
t,igieuses, où des mystères, qu'ils appetatent le pardon de leurs péchés à toutes )çs, créa-
Pann~ç~tStHe. tures dans le monde qui vous ourirpnt le
PA~OMPHËE, s.urnô,m de Jupiter, dont sacrifice etqui vous boiront Pan~cha-gavy a,
tes louanges se trouvent dans t,a bouche de vous êtes sorti du coro~ de la vache; c'est
tous les hommes (~, tout, et o~, voix), pourquoi je vous offre mes prières et mes sa-
qui, était adoré par tous tes peuples et crifices, aBn d'obtenir la rémission des fautes
dans toutes tes tangues, qui rendait des et la purification du corps et de l'âme de tous
ôractes, chacun dans son idiome parti- ceux qui vous boiront. Daignez aussi nous
culier. Ce nom )ui convenait surtout absoudre, nnus qui vous avf'ns offert te
Mrce. qu'it était regardé comme fauteur poudja, de ~ous tes péchés que nous a'ons
de toutes tes divinations, ayant entre ses commis, soit par inadvertance, soit dp pro-
mains les livres du destin ont il révélait pos délibéré. Pardonnez-nous et sauvez-
p)us ou moins à ses prophètes, selon son bon nous. »
ptaisir. Après cette prière, on fait une nouvettc in-
PANTCHA-AMR1TA, ou les cinq om&ro!- clination, ë' Fon réunit, dans un seut ~ase les
aies; préparation tùstratèen usage chez tes substances contenues dans les cinq. Prenant
Hindous. Les cinq ingrédients qui entrent eiisuite ce vase entre les mains, lePourohi-
dans sa composition sont le lait le caiité, le ta boit un peu de la tiqueur salutaire, en
beurre Hquéne, le miel et le sucre mêlés en- verse dans le creux de la main des per-
sëmbtë. Cette tiquëur, bién qu'ayant beau- sonnes présentes, qui la boivent aussi, et
coup d'efficacité pour la rémission des pé- conserve le reste pour servir (tans l'occasion.
chés, le cède toutéfois au .Pan<c/ta-<yaM~. On donne ensuite du bétet aux brahmanes
PANÏCHA-DANA, ou les cinq dons. Un présents et on )cs congédie.
des priviléges des Brahmanes consiste à re- Rien n'égaie tés vertus purifiantes de cette
cèvoir dès présents soit à titre de rémunéra- mixtion tes brahmanes et tous les Indiens
tion quand ils ont présidé ou assisté à quel- e" boivent fréquemment pour dctergér leurs
que cérémonie, soit simplement en qualité de souillures tant extérieures qu'intérieures.
personnages dignes de toutes sortes' d'hon- PANTCHAGN1, ou <MC!~ /eua? genre dé
ueùrs. Or, parmi les dons qu'ils souffrent pénitence auquel se soumettent pendant
qu'on teur fasse, il en est qui ont te pouvoir l'été, les pénitents de t'~ode il consiste à se
~077 PAN PAN t<h8
livrer à des pratiques rettgfénses au' milieu tromper les hommes et tes induire en errea'r.
de cinq feux: savoir, quatre feux attumés Les Pantcharatrakas identifient Vasondéva
a~t'ûurdesoi vers ~s quatre points cardi- avec Bhugavat, la divinité suprême, lé pre-
naux, et fesotéit au-dessus de sa tête. mier principe unique, 6mnfscie"t, qui est
PANTC~AKARTA, c'est-à-dire les cinq tout à la fos ta providence surintendànté,
puissances ou tes cinq dieux. C'est ainsi que oü souveraine et directrice. Cet ë~re, se dfvi-
t'ers' Hindous' désignent tes.. cinq éléments sant tui-même, devient quatre personnes
qu'i, produits par le créateur, concoururent à par une production successive. De lui sort
ta formation de l'Univers. Dieu commença immédiatement ~otttarcAaHa, identiSé avec
par produire l'éther faction de f'éther don- t'âmu vivante; de ceiui-ci, /'ra~oMMtMa,te
na naissance à t'air ou au vent. Du choc de sens intérieur; et de ce dernier, /tMtrot<d~tf
t'étnet et de t'air naquit te feu. A sa retraite, ou laconscience du moi. Vasoudéva ou Bha-
cetui-ci laissa tfne humidité dont l'eau tira gavat étant la nature suprême ou. la senle
son origine. De t'u'uion de ces puissances cause de tout, to~is tes autres êtres sont ses
résctta on sédiment qui, réduit en masse effets. Il a six. attributs spéciaux, étant re-
compacte par ta'chafeurd~u feu, devint la vêtu de six qualités prééminentes, savoir: la
terré. connaissance, te pouvoir, la force, ta volonté
PANTCHÂNGA. Le calendrier indien porte irrésistible, ta vigueur et t'énergre. De la
ce nOm, quf signifio ~M CM~ meNt6)''M, parce diffusion et de la coopération de ta connais-
qu'il tontrënt cinq artictes prirfctpaux, sa- sance avec ta force, naît San'Karchana;de
vOir le q'nantieme du mofis' funaire ta la vigueur etde la volonté irrésistible, vient
cônstetta'fion da'ns taquette se ~roitve la tune Pradyoumna et du pouvoir et de l'énergie,
chaque j'our te jotrr de la semaine tes écli- sort Anirouddha.
pses et te ttéu' dë~ pta'tëtës~.Oh y trouve en- La délivrance, consistant dans là rupture
core marqués !ës bonset t'e~ mauvais jours et la séparation des chaines du monde, peut
eeuxautqttéts on peut voyager vers l'un des être obtenue par l'adoration ou té cnttë de
quatre points cardinaux car têt qui peut la Divinité, ta connaissance de cette même
aujourd'hui sans danger' fà'ire toute- vers le Divinité, etla contemplation profonde c'~st-
nord, s'exposerait à quct<)ue matheur s'il a-dire, 1° en se rendant aux saints tempi'és
s'avisait d'aller au sud. On toit encore dans avecuncorps, une pensée et une parole hum-
l'almanach- uffe foute d'autres prophéties de bles, et en murmurant la prière du matm en
cette force, qhf'f! serai) fastfdieux de détait- même temps que des hymnes et ta touange
<er. Voy. OuGAU!. La confection de ces pré- de Bhagavat, ainsi qu'en faisant des saluta-
cieux calendriers appartient cmx ptus sa- tions révérencieuses et d'autres cérémonies;
varnts d'entre ies brahmanes appetés PoUrd- 2° en récueittant et préparant des fleurs et
hitas. Encore n'y a-t-il que ceux dé certaines autres objets requis pour le cutte; 3° par la
~ttes ou tteux sathts quf en aientteprivitége pratique actuelle du culte divin ? par l'é-
et te monopote. tude du texte sacré, et en lisant, en. écou-
PANTCHAKAKGHA, ou les cinq Rakiehas, tant, en réfléchissant sur ce saint livre et sur
t&s cinq puissances protectrices, suivant la d'autres eg.atement.saints qui lui sont con-
théogonie ties Bouddhistes du Népat ce sont formes 5° par une profonde méditation et
~ra!tm)'M, ~a/ta<«Aasr<fp'a))terd(<tfH, Ma/t<t- une contemplation absorbée .'près la prière
nta~tt~t, ~a~M~ac(t« et ~aAo~faH~'a~OM- du soir, et en fixant fortement et exclusive-
sa~Mt. ment ses pensées sur la Divinité. ( Cote-
PANTGHARATRAKAS, secte hindoue qui brooke, Essai sur là p/tt/o~op/ne des NÏK-
tait partie des Vaichnavas ou adorateurs' de doMS. traduit par Pauthier.)
Vichnou ce!t& dénomination est tirée du PANTHÂNA, le dix-huitième des vingt-un
Fan~c/taratro, titre de l'ouvrage original enfers, seton les Hindous brahmanistes.
Contenant leur doctrine particutièfe. qui pa- PÀNTËJËES, divinités ornées de symboles
rait s'étoigner des Védas. Cependant plu- de plusieurs divinités réunies.'Ainsi les sta-
sieurs d'entre les mefhhrës de cette secte pra- tues de Junon tenaient quelque chose de
tiquent les cérémonies inttiatoires de la ré- celles de Pallas, de ,Venus, de Diane, de Né-
génération et de t'ajmission.dans tes ordres mésis, des Parques. On voit, dans les anciens
sacrés, eh se conformant à des, prescriptions monuments, une Fortune ailée qui tient de
rituétiques tirées duVadjour-Véda. D'autres, la main droite le timon, et de la gauche la
se bornant rigidement à ta pratique de leurs corne d'abondance,'andis que le bas'Suit
propres règles, accômptissent les rites ini- en tête de bélier. L'ornement de la. tête est
tiatoires dans un mode différent et même une fleur de totus qui s'élève entré de~x
contraire mais leur initiation est contestée rayons, attribut d'!sis et d'Osiris. ~tte a sur
par les autres brahmanes, sur le motif de t'épaute le carquois de Diane, sur la uqttriue
l'insuffisance de leurs modes non sanction- l'égide de Minerve, sur ta corne d'abondance
nés par t'un ou l'autre des trois Védas pri- le coq de Mercure, et sur la tête de béHer le
mitifs qui font seuls autorité. corbeau d'Apollon. Les méda~tes offrent
La doctrine religieuse de cette secte est aussi des Panthécs ou têtes chargées de-di-
considérée comme hérétique, bien qu'elte vers attributs. TéMe est celle qui se trouve
soit attribuée à Vasoudéva, dont on fait une sur la médaille d'Autunm h- Pieux et de la
incarnation de Vichuou mais cet avatar, jeune Faustiue, qui c&t tout ensemble Séra-
comme celui de Bouddha, aurait eu lieu, pis par le boisseau qu'elle porte, le Sotcit
suivant les orthodoxes, tout exprès pour par tes rayons, Ju~ucr Atnmou par tes d"ux
t079 DICTIONNAIREDES RËDGtONS. 10SO
dans celle
cornes de bélier, Pluton par la barbe four- thagore, dp Timée, d'Ocellus,
nie, Neptune par le trident, Escutape par le d'Elée, qui, d'idéaliste pan'hé'stiquf passa
entortillé autour du manche.. On dans le sensuatisme athée. Exctu des écoles
serpent
de Zénon,
croit, avec assez de raison, quecesPan- de Platon, d'Epièure, d'Aristote,
thées doivent leur origine à la superstition il revit dans tes éclectiques d'Alexandrie.
de ceux qui, ayant.pris plusieurs dieux pour C'est alors qnet'het)énisme,)e pythagorisme,
de leurs maisons, tes réunis- le platonisme s'unirent à t'oricntatistne pour
protecteurs se fai-
saient tous dans une même statue, qu'ils or- résister aux doctrines chrétiennes qui
'naient des différents symboles de.ces-déités. saient jou)-. Les Gnostiques, d'origine juive,
PANTHÉISME. une des grandes hérésies acceptèrent la plupart des croyances pan-
de l'humanité; c'est le » système par lequel théistiques orientales. Enfin, vint le néop)a-
tout est dieu, 7r~ 6sof. tonisme, qui amalgaina toutes les erreurs
'« Le panthéisme se divise en religieux et polythéistes, et en donna des explications
Le panthéisme religieux, dit quasi chrétiennes. L'cnsembte de sa doc-
philosophique.
M. Bonnetty, provient du système de l'~na- trine, représentée par Plotin et Proclus, com-
nation mis à la place de la création: la créa- prend t'é~tanation des Orientaux l'unité
tion est la réalisation de ce qui n'était pas; absolue et l'âme du monde des Pythagori-
l'émanation est la manifestation de ce qui ciens, l'idéalisme de l'école d'Elée, les idées
était cachée ce n'est pas une production, archétypes de Platon transformées en êtres
c'est un développement, c'est Dieu dans ses rée)s, enfin les formes logiques d'Aristote.
œuvres, ce sont ces œuvres divinisées. Le Un des axiomes de cette école était que nous
parait avoir pris découvrons dans notre propre essence l'es-
système de l'émanation
naissance dans t'ïnde: c'est là au moins sence supérieure dont elle dérive. Elle con-
» tinua son enseignement temps de
qu'on en trouve les premiers vestiges, jusqu'au
Déjà, dans le brahmanisme, l'universalité Justinien, qui la fit fermer. »
des êtres ne:sont que les manifestations suc- Nous ne suivrons pas le panthéisme phi-
cessives et les émanations de la divinité losophique à travers le moyen âge, où il est
créatrice; ou plutôt ce ne sont que de vaines la conséquence plus ou moins explicite des
produites par l'illusion, Maya, doctrines de Scot Et igène, d'Amaury de
apparences Mais
qui est le désir, la volonté de Brahma. Chartres, de Spinosa mais à notre époque
la grande hérésie bouddhique formula le il fut de nouveau érigé en école par les Alle-
et sur mands Fichte, Schelling, Hége), disciples de
panthéisme d'une manière explicite
une vaste échette Dieu disparut tout à fait Eant et M. Cousin importa en France cette
substance finit
pour faire place à je ne sais quelle doctrine. Le panthéisme philosophique
qui volute éternellement de la terre au ciel par amener, comme autrefois, le panthéisme
et aux enfers, et qui est toujours la même religieux; et ce système forme aujourd'hui
'dans les esprits célestes, les démons, les la base de ces utopies que nous voyons
hommes, les animaux et la matière inerte. éclore chaque jour, et dont les inventeurs se
De l'Inde le panthéisme a pu passer en posent comme les apôtres et tes régénéra-
Egyp'e, en Chaldée, puis dans la Perse, où teurs de l'humanité. Ce sont d'abord les
i! se modifia en dualisme. En Chine, la doc- Saint-Simoniens, qui.disaient en 1831 « Cet
trine de l'émanation, venue aussi de l'Inde Océan qui se brise en grondant sur ses ri-
avec le dieu Fo, ne s'y développa qu'a- vages, se retire et gronde encore ces globes
vec la secte de Taï-ki, au xv° siècle. La qui gravitent dans l'espace, cette lumière
Grèce s'imbut certainement des doctrines dont les flots nous inondent, t'homme destiné
indiennes, qu'elle modifia bientôt en mythes, à aimer, à connaître, à pratiquer tant de
qui conservent, sous les formes homériques, merveittes, l'univers enfin, voilà le dieu que
un fond caché de doctrines orientales. Par nous adorons. » Le père Enfantin formulait
la suite, il devint impossible de soutenir le le symbole suivant, qui paraît avoir été celui
il pa-
paganisme dans son absurde crudité de l'école saint-simonienne, jusqu'au mo-
rut nécessaire d'admettre une sorte d'unité ment de sa dissolution:
dans la nature divine alors le polythéisme
devint une simple apparence, Dieu est tout ce qui. est;
populaire Tout est en lui, tout est par lui!;
comme dans l'Inde, une vaste nomenclature Nul de nous n'est hors de lui;
symbolique les trente-trois millions de
Mais aucun de nous n'est'tui.
dieux n'étaient que les opérations et les por- Chacun de nous vit de sa vie,
tions diverses de la nature, qu'il fallait ado- Et tous nous communions en lui,
rer comme parties intégrantes de la divinité, Car Mt tout ce qui est.
n'importe sous que! nom et sous quel signe.
On trouva dans le catalogue des divinités Bien que la religion tienne peu de place
un nom qui cadrait merveilleusement avec dans le système des Fouriéristes, cependant
c'était celui de Pan (tout), qui 'leur théologie est basée sur le panthéisme
ce système
le symbole de t'univërsaHté des car ils ne reconnaissent d'autre dieu que la
devint.ainsi
êtres. De là la doctrine de t'émanation passa nature, laquelle, suivant eux, est composée
aux Gnostiques et aux éclectiques d'Alexan- -de trois principes élernels, incréés et indes-
drie. tructibtes, qui sont dieu ou l'esprit, principe
« Le panthéisme philosophique, établi en actif et moteur la matière, principe pas-
en sif et mû et la justice ou les mathématiques,
système dans le Védanta indien; passa
Grèce, où il s'établit dans les écoles de Py- principe neutre régulateur du mouvement.
M8t PAN PAN M82
Nous n'entrerons point dans le dédale des · PANTIQUE déesse des voyageurs; la
conceptions pànthéistiques émises par la même que PANDA.
tourbe des régénérateurs modernes, qui, tout PAOR-NOMI, nom donné par les Tamouls
en voulant mettre de côté la religion, se à une grande fête que les Hindous célèbrent
trouvent nécessairement ramenés à l'idée re- la veiti&bu.te jour de la pleine tune du mois
ligieuse, et qui, contraints de lui donner une de kartik (novembre) en voici les détails
place dans leurs utopies, s'efforcent de là extraits de Sonnerat.
faire cadrer avec elles, en formulant un Le Paor-Nomi est la grande fête du temple
panthéisme plus ou moins vague. Que sont, de Tirounamati, parce que c'est dans ce jour
au reste, ces doctrines désastreuses qui lut- que parut la montagne sur laquelle ce tem-
tent maintenant dans la société, soit contre ple est situé. Les Saivas la célèbrent dans
la vérité, soit les unes contre les autres, si- tontes les pagodes de Siva: elle dure neuf
non la déification de l'homme, et par consé- jours, pendant lesquels les pèlerins accou-
quent le panthéisme pratique? rent de toutes les parties du tittorat; il s'y
`
tient alors une grande foire.
PANTHÉON, temple en l'honneur de tous L'histoire de Tirounamali est très-cétè-
les dieux. Le plus fameux de )ons les édiSces
cetuiqui futétevé par A grippa, bre; ette-occupe toutunPourana. Le temple
dece'genreest est construit sur une montagne sacrée, par-
gendre d'Auguste. Il le fit construire de forme ce qu'elle représente Siva. Ce dieu y descen-
ronde, soit pour éviter, dit plaisamment Lu- dit en colonne de feu, pour terminer une dis-
cien, toute dispute de préséance entre tes
pute de préséance élevée entre Vichnou et
dietix; soit, comme l'observe Pline, parce Brahma. Vichnou, sous la forme d'un san-
que la convexité de sa voûte représentait
celle des cieux. Ce temple était couvert de glier, creusa la terre pendant mille ans, pé-
nétra jusqu'aux enfers, et bien qu'en un clin
briques, et revêtu en dedans et en dehors d'ceit il parcourût un espace de 3000 lieues,
de marbres de différentes couleurs. Les por- il ne put jamais trouver le pied de la colonne.
tes étaient de bronze, les poutres enrichies
de bronze doré, et le faite du temple couvert Brahma, de son côté, métamorphosé en oi-
de lames d'argent, Constan- seau, chercha à parvenirau sommet :its'éteva
que l'empereur pendant 100,000 ans en faisant 6000 lieues
tin fit enlever et transporter à Constanti-
en un instant, et ne put venir à bout de t'a-
nople. 1) n'y avait point de fenêtres; le jour tous deux s'avouèrent vaincus et
percevoir
n'y pénétrait que par une ouverture prati- reconnurent, disent les Sivaïtès, la supré-
quée au milieu de la voûte. Dans l'intérieur matie de Siva. Celui-ci, pour perpétuer la
du temple, on avait pratiqué un grand nom-
mémoire de cet événement, changea la co-
bre de niches, pour y placer les statues des
lonne enflammée en une montagne de terre,
divinités principales. On y distinguait celle
de Minerve, qui était d'ivoire, chef-d'oeuvre et voulut que ses sectateurs la révérassent.
C'est à cause de son premier état qu'ils al-
de Phidias, et celle de Vénus, qui avait à
lument sur le sommet un grand feu qui dure
chaque oreille une moitié de cette perle pré- toute la neuvaine; ils le placent dans un
cieuse qui avait appartenu -à Ctéopâtre, et
immense chaudron de cuivre, et l'entretien-
dont cette princesse fastueuse avait fait dis-
nent avec du beurre et du camphre, qu'on y
soudre la pareille dans du vinaigre, pour
envoie de tous côtés; la mèche est composée
l'avaler. Quoique le temple fût consacré gé-
de plusieurs pièces de toiles de 64 coudées
néralement à tous les dieux, il avait été dé- chacune. Les brahmanes ont soin de ramas-
dié spécialement à Jupiter Vengeur. Cet édi- ser le marc de ce feu dont ils font des pré-
fice subsiste encore, et il est maintenant à sents à leurs bienfaiteurs, qui, tous tesjouts,
l'usage de l'Eglise catholique; le pape Bo- s'en mettent un peu sur le front. C'est à l'i-
niface IV le fit purifier, et, en 607, il te dédia
mitation de ce feu sacré que les Saivas font
sous l'invocation de la sainte Vierge et de
chez eux un grand gâteau de pâte de riz,
tous les martyrs. C'est ce.qui a donné lieu à avec de t'eau; its font un
l'établissement de la fête de tous les saints, pétri seulement
trou dans le milieu, qu'ils remplissent de
~e 1" novembre. Cette égtise est connue au- beurre, et y allument une petite mèche; en-
jourd'hui sous le nom de Sainte-Marie aux suite ils adorentce feu, jeûnent toute la jour-
Martyrs, ou de la Rotonde. née, et après six heures du soir, ils mangent
L' Il y avait à Rome un autre Panthéon, dé- cette pâte avec quelques fruits.
dié spécialement à Minerve Médica, ou déesse Les Vaichnavas ont aussi une grande fête
de la médecine. Athènes se vantait aussi d'en le jour de cette même pleine lune. Ette ne
posséder un qui ne le cédait pas de beaucoup diffère de l'autre que par son objet, de ma-
à celui d'Agrippa. Enfin on croit que le tem- nière que les deux sectes la célèbrent ensem-
ple de Nimes, qu'on dit avoir été dédié à blè. On allume des feux de joie devant les
Diane, était un Panthéon. It y avait douze temples; les rues et les maisons sont illumi-
niches, dont six subsistent encore. C'était un nées, et on porte les dieux processionnelle-
édifice consacré aux douze grands dieux; ment. Les vaichnavas disent que c'est le jour;
c'est pourquoi il est appelé par quelques-uns de la pleine lune de ce mois que Vichnou
Do~ca<oM. prit la forme d'un brahmane nain, etretégua
Lemotpanthéonest pris souvent pourdési- dans le Patata le puissant géant Mahabali;
gncrtoutestesdivinités admises oureconnues que ce géant, pendant qu'il régnait sur la
par un peuple. C'est en ce sens qu'on dit le terre, aimant beaucoup les illuminations,
panthéon égyptien, le panthéon hindou, etc. fournissait à chaque maison une certaine
1685 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. <M4
mesure d'huile, afin de satisfaire son goût, Kt telle est encore aujourd'hui la coûtante
et qu'en allant au Patala, il pria Vicnnou de des Orientaux. Les prêtres ne peuvent se
vouloir bien faire c<mtinuer sur la terre les marier qu'une seule fois, et cela avant teur
usages qu'il avait établis. Ce dieu le fui ordination et avec une GDe vierge; eux-
promit, et luï permit en même temps de ré- mêmes doivent avoir vécu également dans
venir tous les ans à pareil jour, a8n de voir la continence.
par lui-même s'il était fidèle à sa promesse. Les femmes des prêtres passent pour être
C'est là te motif de t'ittumination;ettes les plus belles ettes plus chastes aussi fes
enfants courent dans tes rues en tenant du familles tiennent elles communément à
feu dans leurs mains et en criant Maha- grand honneur de voir leurs filles recher-
vali-ro l chées par un ecclésiastique qui se dispose à
PAPA ou PAPAS, nom générique des pre- prendre les ordres et c'est un dicton pôpu-
j très chrétiens dans presque toute l'Ëgtise laire, chez tes Grecs, quand on veut touer
orientate, et principalement chez les Grecs, une femme, de dire qu'(;He est belle comme
les Moscovites, les Arméniens et lés Géor- une papale. Eties sont en générai d'une
giens. On sait que ce nom vient originaire- grande modestie, portent sur la tête uni voile
ment d'un mot grec qui a absolument la blanc, et se font remarquer par la proprefé
même signification que le mot papa en. fran- de leurs vêtements et la simplicité de leur
çais. Dans l'Occident, il étaif autrefois donné conversation.
indifféremment à tous les évêques, mais de- Les protestants~ qui, en autorisant. le ma-
puis longtemps ~a coutume a prévalu d'en riage de leurs ministres, ont prétendu re-
faire la quatiCtion spéciale de l'évêque de monter aux usages primitifs de t'Eglisa, con.
Rome, chef de toutes les Eglises. servés,, selon eux, dans les communions
On a longtemps reproché aux papas ou orientâtes, ont donné dans un excès qui n'a
prêtres orientaux leur ignorance cra'sse, leur jamais été toléré dans aucune Eglise chré-
avarice, leur grossièreté et même lèurs mau- tienne car ils permettent le mariage aux
vaises mœurs. Ces défauts, à jamais déplora- évéques, ils ne voient aucun inconvénient à
bles, trouvaient non leur justification, mais ce que les prêtres se -marient après leur
leur explication et leur origine dans te des- ordination enfin ils laissent à chacun d'eux
potisme que les Musutmans faisaient peser la faculté de se remarier autant de fois qu'ils
sur eux, et dans le malheureux schismequi, deviennent veufs: toutes choses qui sont en
les séparant de t'Ëgtise romaine, leur ôtaif horreur aux Orientaux.
en même temps tout moyen de soutien ou de PAPE, chef visible de l'Eglise, vicaire de
réforme. Mais maintenant que l'émancipa- Jésus-Christ et successeur de saint Pierre,
tion a commencé à tuife dans les contrées prince des apôtres. H réside à Rome, etj.onit
orientâtes, que ces pt'uptes voient au milieu à la fois d'un pouvoir temporel et d'un pou-
d'eux une multitude de catholiques dont le voir spirituel. Comme chef spirituel~ le- pape
zèle et les vertus rappeHeht les te~ps apbs- a la souveraine ahtofité sur l'Eglise univet~
toliqucs, et que plusieurs viten~ sous des selle, fait observer les canons et les règle-
gouvernements sinon chrétiens, du moins ments, convoque et préside les, coccites. gé-
éclairés, nous avons lieu de croire que le néraux, crée les cardinaux, confirme les évé-
clergé schismatique est entré dans dès voies ques, institue, autorise ou supprime les or-
de réforme, et que par là il prépare les voies dres religieux, veille ait maintien du dogme
à une union qui parait s'avancer étsefacitf- et de la-discipliné approuve ou censure tés
ter de jour en jour. ~<); PRÊTRE. doctrines nouvelles, écrit dans ce but des
PAPADIE, nom que les chrétiens orien- bulles, des brefs, des encycliques; fulmiaeou
taux donnent à ta femtue d'un prêtre if lève. les excommunications, commue les
équivaut à celui de pt~'MM, bien que ces vœux, accorde les grandes dispenses, distri-
femmes ne tiennent aucun rang dans la hié- bue les indulgences, proclame tes jubilés,
rarchie ecclésiastique, et, qu'ettes n'aient etc. Comme- prince temporel, le pape gou-
aucun pouvoir uans !'Egtise. verne tavitte de Rome et.sun territoire..
On sait que fes piètres orientaux ne sont qu'on appeHë les Etats de l'Eglise. H entre-
pas astreints à la loi du célibat. Saint Ëpi- tient près des cours étrangères des légats,
phane se p)aign:tit que, de son temps, les dos MoncM, qui représentent à la fois son
ministres sacrés inférieurs aux évêques duubfe pouvoir.
usassent du mariage. Cette to!ér;nice devint Le pape porte une tiare, ou trip)e cou-
hientôt.une permission, que l'empereur Jus- ronne,.symbole des diverses puissances qu'il
tinien autorisa depuis par ses lois. Dans une réunit sur sa tête (chef de t'EgHse, évoque
de ses Novelles, il permet aux personnes de Rome, souverain temporel des Etats Ro-
mariées de recevoir les ordres sacrés, et mains) il tient à la main une clef d'or et une
d'user du mariage après leur ordination. clef. d'argent, qu'on nomme les clefs de
Mais en même temps il défend d'ordonner saint Pierre, emblème du pouvoir qu'il a de
ceux qui ne sont pas mariés, à moins qu'ils lier et de défier, il est élu par le collége des
ne promettent de vivre dans le cëlibat, et cardinaux enfermés dans le condave, qui le
veut qu'ils soient déposés et réduits au rang choisissent parmi eux. L'étection se fait
des laïques, s'ils, manquent à cet engage- communément au Vatican elle est suivie
ment. Ces dispositions turent confirmées par de )'exa)tatiux, dans I~quette le nouveau
lé concile !MyrM~o,don) tes actes sont regar- pape, pif'césur son siège pontincat, est porté
das comme faisant loi dans lËgtise d'Orient. sur les épautes à t'éghse Saint-Piètre après
?'5 PAP PAP 1086
l'cxattatiou a. heu le couronnement. Le pape ce temps, ils furent sous t'influence des rois
se donne à lui-même, le titre de ~erM<eMr de France. Grégoire Xt retourna à Rome en
desserot<eMr~ d~DteM; on le nomme aussi 1377. A la mort de ce pape éclata te grand
~QMuerotM poKtt'e, saint-père, (t'M:n<- schisme d'Occident, qui dura soixante-dix
pere, etc. en. s'adressant à lui, on dit ~o<fe ans (1378-1~8), et pendant lequel on vit
~!n(6~. Le niot.-pape, oui en grec signiSe régner simultanément deux séries de pôn-
père et aiet~, se donnait autrefois~à tous les tifes qui résidaient, les uns à Rome, les au-
époques; ce n'es,t que. depuis Grégoire VII, trés à Avignon ou ailleurs, et qui s'ana'hé-
eu i073,.qu.'i[ a été! appliqué exclusivement matisaient réciproquement. Vers le même
au souverain pontife. temps, les papes virent ébranter leur puis-
La.suite des papes remonte sans interrup- sance par les tentatives de divers novateurs
tion jusqu'à saint Pierre, qui avait été choisi qui prétendaient réformer t'Egtise Wictef,
par Jésus-Christ tui-méute, comme chef et Jean Huss, Jérôme de Prague, échouèrent;
pierre fondamentale de l'Eglise, et qui fonda .ptus tard Luther (15t7),Zwingte et Calvin
te MtM<t~e..La suprématie de ce siège fut (1535) leur succédèrent; HenriVJtt,à à son
reconnue dès l'origine l'histoire nous mon- tour, sépara l'Angleterre de t'Egtise romaine,
tre, dès tes premiers stèctës, Rome exerçant et plus de la moitié de l'Europe échappa à
son autorité sur les autres Eglises, et cetles- l'autorité des papes. Depuis cette époque,
ci recourant à elle pour les points en litige. la puissance temporelle des papes a toujours
Quand ta capitale de l'empire eut été trans- été en déclinant, ou plutôt. ils ont renoncé
férée à Constantinopte, les évéquea de cette à toute influence sur les affaires politiques
ville obtinrent du concile de Constantinopte, des nations étrangères. Mais est-ce im-
en 380, le premier rang dans l'Eglise après puissance réelle? Nous ne le croyons pas.
l'évëque de Rome, ave,c,quelque, autorité sur N'avons-nous pas vu, de nos jours, des per-
les autres. Eglises d'Orient puis, élevant de sonnages politiques, assez peu religieux
plus en plus teurs Drétentions, ils finirent d'ailleurs, reprocher aux souverains pon-
par s'attribuer une autorité égale à celle du tifes de ne pas user, comme autrefois, de
pape, ce qui amena le schisme d'Orient. leur pouvoir spirituel, pour prêcher de nou-
Dans les premiers siècles, les papes ne pos- velles croisades contre les monarques qu'ils
sédaient qu'u.n pouvoir spn ituet, et ils obéis- appelaient les oppresseurs de t'Europe ca-
saient aux, empereurs ou aux princes qui lholique ? Et naguère les populations libé-
tes représentaient en ttatie. Constantin les rales de t'ttatie, de la France et de la Polo-
dota richement, mais il ne parait pas certain gne n'attendaient qu'un mot de la bouche
qu'il leur ait fait cette célèbre donation que de Pie IX pour-le mettre à la tête de toutes
l'on a quelquefois attéguée ce n'est que du les républiques d'Italie et courir ensuite
ym' siècle que date véritabiement leur pou- porter le fer et la dévastation dans l'Autri-
voir temporel. Après avoir abattu les Lom- che, dans la Russie, dans t'Allemagne, et
bards, Pepin le, Bref (755) et Charlemagne proclamer enfin une république universelle.
(775) donnèrent aux papes une partie des Pie, IX a compris que le rôle de t'Egtise ne
Etats conquis (t'exarcbat de Ravenne, la devait plus être le même aujourd'hui que
P<'ntapote, puis le Pérugiu et le duché de dans les siècles passés et celui qui, peut-
Spotète), et en firent ainsi une puissance être, aurait pu réaliser le rêve des Mitté-
terrestre. La donation faite au saint-siége, naires, paye eu ce moment par t'exit son
par la grande-comtesse Mathilde, du terri- esprit de modération, et son amour pour
toire appelé depuis patrimoine de saint tous les chrétiens (février 1850).
Pierre, accrut encore leur pouvoir temporel Par rapport à l'autorité du pape en ma-
(1077). Au moyen âge, les papes jouent u)i tière de foi, il y a deux sentiments différents
rôle de plus en plus important: ils civili- tes uttramontains soutiennent que lé souve-
sent les peuples, propagent la religion, prè- rain pontife régie seu) la fonte l'Eglise, etqu&
chent ou encouragent les Croisades deve- ses décisions doivent être reçues comme des
nus tes arbitres de t'Ëurope, ils sont les mé- oracles, toutes tes fois qu'il parle ex cct</te-
diateurs des princes dans leurs différends, et dt'<t; mais d'autres, et principalement les
poursuivent jusque sur )e trône te crime ou gallicans, prétendent que le pape n'est ihfait-
l'infamie. 0') a souvent reproché aux papos lible que lorsqu'il -est à la tête de t Eglise
d'avoir abuse de leur souverain pouvoir, en universelle assemblée en concile', ou que ses
prenant parti dans tes guerres civiles, et en. décrets ont acquis toute leur force, par le
prétend;)~ disposer des trônes et desem- consentement exprès ou tacite des autres
pires ceta est possible mais ils, suivaient juges dans la foi, qui sont les évéques répan-
t'imputsiqn: de leur siècle, et cette grande dus dans le monde chrétien.
suprémati.e leur était pour ainsi dire con- L'habittemcnt ordinaire. du pape consiste
cédée par le consentement universel ils se en une soutane de soie blanche, une ceinture
regardaient comme les protecteurs-nés de de soie rouge avec des agrafes d'or. un ro-
toutes les nations chrétiennes, et ils agis- chet de fin tin, un cornait de vetouM rouge
saient en consétjueoce. C'est surtout avec ou de satin incarnat, des souliers de drap
l'Empire et la Franccqu'eurent lieu ces.que- rouge, ''uï lesquels es: brodée une croix eu
rcHes qui mirent en feu t'Attemagne et t't- or, pt un bonnet rouge. Pendant le carême,
tatie. En 1,309. le pape Clément V :t)(a se t'avent el'les jours de jeûne, il est revêtu
fixer à Avignon, et.ses s~cce'-scurs coutinuè- d'une soutane de laine tranche et d'un ça"
rcnt à y résider jusqu'en 1377 pendant tout mail de drap rouge. Depuis le jeudi saint
j087 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 1088

jusqu'au samedi suivant, it porte un camail la fête. t) est aussi défendu de boire aucune
de damas blanc. Lorsqu'il célèbre la messe, liqueur faite de grain pendant tout ce temps-
il est paré des ornements ordinaires des prê- là les Juifs ne boivent que de l'eau ou da
tres et porte la mitre. Dans les jours solen- jus de raisin qui n'a point fermenté. Le
nels.'il parait couvert de la tiare, et- porte quatorzième jour du mois, le premier-né de
une calotte blanche. chaque famille est obligé de jeûner, en mé-
PAPËE, nom du grand dieu des Scythes moire des premiers~-nés des Israélites, qui
dont la Terre était la femme. Le not~~of furent délivrés au préjudice des premiers-nés
d'Hérodote n'est autre que le sanscrit Pd- des Egyptiens. Le soir de ce même jour, les
pous, père, créateur. hommes s'assemblent dans la synagogue,
PAPISTES, nom que les protestants don- pour se préparer à ta fête par des prières;
nent aux catholiques romains, soumis à et; pendant ce temps, les femmes sont occu-
l'autorité spirituelle du pape, que les pre- pées à préparer'tes tables pour leur retour.
miers regardent seulement comme l'évêque Tout ce qu'elles ont de plus beau dans teur
de la ville de Rome, tandis que les seconds ménage est mis au jour dans cette occasion.
le considèrent comme le chef de l'Eglise uni- Sur l'un des plats, èlles placent le quartier
verselle. Us désignent aussi le catholicisme d'agneau rôti et un œuf; sur un autre, trois
par le mot pcrpt~He. gâteaux enveloppés soigneusement dans deux
PAQUES, la plus grande solennité des Juifs serviettes; sur un troisième, elles mettent
et des chrétiens. Quelques auteurs font déri- de la laitue, du persil, du céleri et du raifort.
ver ce mot (7ra:o'~«, p<MC/:6t)du grec ~o~M, Ce sont là les herbes amères. Près de ces lé-
souffrir, à cause de la passion de Jésus- gumes,itya une burette de vinaigre, du sel
Christ mais c'est une erreur c'est un terme et de t'eau. On voit aussi un plat qui est
syriaque bien antérieur à la venue du Sau- censé représenter, aux yeux des Juifs, les
veur. t<n03, paskha, vient du verbe no3, p<t- briques que leurs ancêtres étaient obligés de
saM, passer, et rappeHe le passage de la faire en Egypte c'est une pâte épaisse, com-
de noisettes,
merKouge. Voy.. l'origine et l'institution de posée de pommes, d'amandes,
cette fête, à l'article AGNEAUPASCAL. de figues, délayée dans du vin et assaisonnée
1° Chez les Juifs modernes, la fête de Pâ- de cannelle.
ques commence le quinzième jour de la lune Toute la famille s'assied alors et prend
de nisan, qui est le mois dans lequel tombe place autour de la table. Le maître de la
l'équinoxe du printemps. Elle dure sept jours maison prononce une bénédiction sur la ta-
pour les Juifs qui vivent à Jérusalem ou ble en généra), et sur le vin en particulier;
dans les environs, et huit pour ceux qui ha- puis, s'appuyant sur son bras gauche d'un
bitent d'autres villes. Le sabbat qui précède air qu'il tâche de rendre noble, car il a l'in-
la Pâqoe est nommé le grand sabbat: en ce tention de représenter la liberté que rega-
jour, le rabbin de chaque synagogue fait une gnèrent les Israélites à leur sortie d'Egypte,
lecture dans taquette'i) explique les règles à il boit un peu de ce vin, et cet exemple est
observer aux approches de la fête. Pendant suivi par le reste de la famille. Puis chacun
ce temps, les Juifs ne peuvent manger, que trempe une partie des herbes dans te vinai-
du pain sans levain, et doivent avoir soin gre et tes mange, tandis que.le chef de la fa-
qu'aucun levain ne reste dans leurs mai' mille prononce une seconde bénédiction. Il
sons. A cet effet, dès le treizième jour, la déploie ensuite les serviettes, et, prenant le
recherche la plus minutieuse est faite par le gâteau du milieu, il le casse en deux, re-
chef de famille dans toutes les parties de la place un des morceaux entre les deux gâ-
maison. Tout ce qu'it peut trouver. de levain teaux entiers, et cache l'autre morceau sous
est réuni dans un vase, .conservé soigneuse- son assiette ou sous le coussin sur lequél il
ment pendant la nuit; et brûlé avec solennité s'appuie, pour faire allusion, disent-ils, à
le jour suivant, avec le vase qui le contient. cette circonstance rapportée par Moïse,
On ne se sert, dans les fêtes de Pâques, Exode, xn, 3~ Les /.<t-ae<t<M pnt'<'K< leur
d'aucun vase qui ait renfermé du levain, et, p<~e avant qu'elle ne /«< levée, leur pétrin
pàr la même raison, tous les ustensiles de ~<tH< enveloppé dans leurs c~emeM~. Puis le
cuisine dont on fait usage en d'autres temps chef de la famille ôte l'agneau et t'œufde
sont mis de côté et remplacés par des nou- dessus la table; tous les assistants se réunis-
veaux, ou par des vases qu'on conserve sent pour soulever le plat contenant les
d'une fête à une autre; on purifie jusqu'aux gâteaux, et disent ensemble, en langue chal-
tables de cuisine, chaises étagères, etc., déenne, sur un récitatif monotone « Voilà
d'-abord avec de l'eau chaude ensuite avec le pain de l'affliction que nos pères ont
de l'eau froide. mangé dans la terre d'Egypte tous ceux qui-i
Lorsque la purification est terminée, on ont faim peuvent venir ici et manger; tous
prépare des gâteaux sans levain, pour rem- ceux qui sont dans le besoin peuvent venir
placer le pain ordinaire; la pâte est pétrie ici et célébrer la Pâ')ue. Cette année dans ce
peu de temps avant la cuisson, afin de pré~ pays, l'année prochaine dans la terre d'J!s-
v.enir toute fermentation. Ces gâteaux sont raëi; cette année dans ce pays.eiictavea;
ordinairement ronds, minces et remptisde t'année prochaine dans la 'erre d'tsraët,
prtits trous; ils sont faits d'eau et de farine hommes libres. »
seulement, mais les Juifs plus aisés y ajou- L'agneau et t'œufsont de nouveau rfp)a-
tent des œ tfs et du sucre. On n'a point la cés sur la table; le plat qui contenait tes gâ-
permission de les manger le premier jour de teaux est éteigne, afin d'amener les enfants
w
i089 PAQ PAQ 1090
à demander ce que signifie cette fête; s'il n'y « Le feu est venu, et il a brûlé le bâton,
a paint d'enfants, une personne de ta famille « parce que le bâton bâtonné le chat, parce
fait la question sous une forme régulière. En « que le chat a égratigné le chien, parce que
réponse, le chef de famille fait rénumération « )c chien, etc.
de tous les prodiges que le Seigneur a opérés « L'eau est venue, et elle a éteint le feu
en faveur des Israélites depuis la création «parce que le feu a brûlé le bâton, parce
du monde jusqu'à la destruction du temple. « que te bâton a bâtonné le chat, parce que
Enfin t'en rend des actions de grâces à la « le chat, etc.
Divinité pour la délivrance de l'esclavage < Le bœuf est venu, et il a bu l'eau, parce
d'Egypte. A certains passages, on distribue « que t'eau a éteint le feu, parce que le feu a
à tous les assistants des morceaux de gâ- « brûlé le bâton, parce que le bâton, etc.
teaux, ou des feuilles de laitue trempées K Le M/to~e< (boucher) est venu, et il a
dans la compote de fruits. On fait l'éloge de « égorgé le bœuf, parce que le bœuf a bu'.
rabbi Jokhanan ben Zakai, de rabbi Hatfiba, « l'eau, parce que l'eau a éteint le feu, parce
de rabbi Tarphon etc., qui avaient t'ha- « qué le feu, etc.
bitude de passer toute la nuit de Pâques en « L'ange de la mort est venu, et il a égorge
chantant les louanges du Seigneur. La pre- « t'égorgeur, parce que l'égorgeur a égorgé
mière moitié du récit achevée, on se ceint « le bœuf, parce que le bœuf a bu l'eau,
les reins d'un foulard, on.prend en main un « parce que l'eau, etc.
bâton, et on mangé debout, en grande hâte, K Le Trés-Saiot (béni soit-il) est venu, et il
l'agneau pascal et un œuf dur par tête. Ce- « a égorgé fange de la mort, parce que l'ango
pendant, en bien des endroits, on ne mange « de la mort a égorgé l'égorgeur, parce que
point d'agneau pascal, parce que les Juifs «. t'égorgeur a égorgé le boeuf, parce que le
disent que ce n'est point exécuter la loi « bœuf a bu l'eau, parce que l'eau a éteint
que de -le manger hors de la Judée, et dans « le feu, parce que te feu a brûlé le bâton,
une terre étrangère qui n'est point sancti- « parce que le bâton a bâtonné le chat, parce
fiée c'est pourquoi ceux-là mêmes qui « que le chat a égratignè le chien, parce que
mangent un quartier d'agneau ne le font pas « le chien a mordu le chevreau, parce que le
en exécution de la loi, mais comme une cé- (f chevreau a acheté mon père pour deux pe-
rémonie commémorative. On fait ensuite un « tits écUs. Un chevreau, un chevreau 1 »
souper abondant; puis on recommence la Le repas pascal a encore lieu le second
lecture des récits, que l'on poursuit très-vite, soir, mais ordinairement avec moins de so-
afin d'arriver plus tôt aux chansons et aux lennité; on le répète dans la crainte de se
hymnes, qui égayent la soirée et font les dé- tromper dans la date de la commémoration.
lices des enfants et des vieillards. Le motif Les quatre jours qui suivent ne sont point
de la plupart do ces hymnes est grand et' considérés comme jours de grande fête. Les
naïf tout à la fois, ainsi que toute la musique deux derniers sont aussi solennels que les
primitive. Ce sont autant d'actions de grâces deux premiers. Le dernier jour se termine
adressées à l'Eternel, autant de louanges de par la cérémonie appelée ~oMa~a, pendant
Dieu tout-puissant. Les vieillards répètent laquelle le chef de famille, tenant à la main
souvent, cette heure de détassement arrivée, tne coupe remplie de vin, répète plusieurs
des tégendes.Uaditionneltes.dont nous allons chapitres de t'Ecriture, boit un peu de la li-
offrir une des plus bizarres. On prétend queur, et passe la coupe au reste des assis-
qu'elle fait allusion, dans un style symboli- tants.
que, à toutes les persécutions que le peuple Depuis le lendemain de Pâques jusqu'au
d'Israël a subies et doit subir encore, et (rente-troisième jour suivant, les Juifs pas-
qu'elle annonce leur délivrance finale; Il sent ce temps dans la tristesse, sans se ma-
parait que cette légende a étë inventée à rier, sans tailler d'habits neufs, sans se cou-
Ferrare, ou traduite par les Ferrarais seule- per les cheveux, ni prendre part à aucune
ment car dans toute la Lombardie on la ré- réjouissance publique, parce que, dans cet
cite dans le patois de cette ville, sur un air espace de temps, il y eut une grande mor-
monotone et cadencé. talité parmi les disciples du rabbin Hakiba,
« Chose étrange! chose étrange! un che- qui était un grand personnage, et comme,
« vreau, un chevreau qui a acheté mon père après la mort de plusieurs milliers d'hom-
« pour deux petits écus. Un chevreau, un mes, le mal s'arrêta au trente-troisième
« chevreau! jour, ils nommèrent ce jour lag, qui si-
« Le chien est venu, et il a mordu le che- gnifie trente-trois en prenant ces deux let-
« vreau, parce que le chevreau a acheté mon tres pour des chiffres. On célèbre ce jour avec
« père pour deux petits écus. Un chevreau, joie et comme une fête, et après qu'il est
« un chevreau 1 passé, on quitte tout extérieur de tristesse.
« Le chat est venu, et il a égratigné le 2°LaPâque des chrétiens, a pour objet
« chien, parce que le chien a mordu le che- de célébrer le passage de Jésus-Christ de la
« vreau, parce que le chevreau a acheté mon mort à la vie, c'est-à-dire sa résurrection,
« père pour deux petits écus. Un chevreau, par laquelle il a fait passer les hommes de
« un chevreau! 1 la mort du péché à la vie de la grâce; en ce
e Le bâton est venu, et il a bâtonne le sens la Pâque des Juifs et le passage de la
«chat, parce que le chat a égratigné le mer Rouge ne furent que la prophétie et
« chien, parce que le chien:a mordu le che- l'emblème de la Pâque des chrétiens. Dans
n vreau, parce que le chevreau, etc. les premiers siècles, cette grande solennité
i09i DiCTfÔNNAiRE DES RELIGIONS. i(M&
jetait pas universellement célébrée le même de fragments décousus d'un décès anciens
jour.: quelques églises la solennisant le mê- mystères. On trouve quetques particularités
me jour que tes Juifs, tandis que la plupart curieuses à ce sujet, dans. le Dtcttonnatre
des autres la remettaient au dimanche sui- de Liturgie de M. l'abbé Pascal, qui fait par-
vant maisteconcUede Nicec décréta, en tie de c,ette Ettc~c~op~te.
325, que la fête serait universettentent célé- 3° Dans l'Eglise grecque, ainsi que dans
brée le dimanche qui suit immédiatement les autres communions chrétiennes, Pâques
la pleine lune après l'équinoxe, ta.nt pour esttapr~nçipatefétede t'année. Ce jour-la
ne pasjudaïser que parce que te dimanche et les trois jours suivants, on s'aborde les
est, par excellence, lejour~du Seigneur, Jé- uns les autres eu disant: Le Christ est res-
sus-Christ étant ressuscité en ce jour. suscité, à quoi l'on répond est vraiment
La Pâque est pour les chrétiens la fête ressuscité; puis on se donne le baiser de
par excellence, parce qu'elle est te mémo- paix. Plusieurs voyageurs rapportent que,
nat de la rédemption du genre humain; le vendredi saint, pour célébrer la mémoire
c'est d'après son incidence que toutes les au- de la mort du Sauveur, des papas portent la
tres fêtes sont réglées; elle est précédée nuit en procession, sur teursépautes, là S-
d'un jeûne solennel de quarante jours, qu'on gure d'un tombeau, au-dessus duquel est
appelle le carême, et elle est célébrée avec peint Jésus cruçiGé. Le jour de Pâques, ce
une liturgie et des rites particuliers. Ce tombeau est porté hors de i'égtise, et le prê-
qui ajoutait autrefois à sa solennité, c'est tre commence à chanter: Jésus-Christ est
que la nuit même de la résurrection du Sau- ressuscité; il a vaincu la mort e< donné la vie
veur on baptisait la multitude de catéchu- d ceux qui étaient dans le ~oM~MtM.Ensuite
mènes qpt avaient été disposés pendant le on rapporte dans l'église cette représentation
carême à recevoir le sacrement de la régé- du saint séputcre, on t'encense, et on con-
nération pour ressusciter spirituellement tinue l'office. Le prêtre et t'assemhtée répè-
avec Jésus-Christ. C'est là la raison pour tent à tous moments Le Christ e~ ressuscité.
laquelle tes offices de cette semaine sacrée Après cela t'ofËciant fait trois fois le signe
sont encore aujourd'hui plus courts qu'à de la croix, baise t'evangite et l'image de
l'ordinaire; car chaque jour on leur faisait Jésus-Christ; on tourne t'autrecôtc du ta-
des catéchèses publiques pour les initier bleau, qui représente Jésus-Christ sortant
aux mystères qu'il ne leur avait été permis du tombeau; le prêtre le baise en répétant
que d'entre.voir pendant leur catéchuménat. plus haut Le Christ est ressuscité. Les as-
C'est pourquoi les matines ne sont compo- sistants en font de même. On s'embrasse, on
sées que d'un seul nocturne au lieu de trois; se réconcilie, et l'on tire des coups de pisto-
tes vêpres n'ont, dans plusieurs églises, que let. La cérémonie finit par la bénédiction du
trois psaumes au lieu de cinq c'est qu'à papas ofSciant.'
cette dernière partie de t'ofSce on condui- ~° En Russie, les cloches ne cessent de
sait tes néophytes aux fonts baptismaux, sonner pendant toute la nuit qui précède la
soit pour tes instruire, soit pour leur faire fête de Pâques, le jour et !e lendemain. Les
renouv.eter les promesses qu'ils venaient de Moscovites commencent alors à se donner
faire; la coutume en est restée en ptusieurs des œufs de Pâques, et cela dure pendant
lieux de faire encore cette procession soten- quinze jours. Ces œufs sont cuits, et peints
nelle. Ajoutons à cela que l'office a gardé les uns en bleus, les autres en vert et en
sà couleur antique; ainsi on n'y a point en- btanc; plusieurs sont très-soigneusement
core introduit les hymnes, les répons, bréfs, préparés et valent jusqu'à deux et trois rix-
les vérsicules, et certaines autres parties de dates. It en est sur lesquels ont lit ces paro-
l'office divin, qui originairement n'étaient les Christos vos chreat; Christ est réssu-
pas entrés dans la liturgie, et qui n'y ont scité. On répète les mêmes paroles à ceux
été admis que ptùs tard. que t'en rencontre, et ils répondent Il est
C'est pendant la semaine de Pâques ou véritablement ressuscité, puis on se baise à
dans celle qui précède cette fête que tous la bouche. Ces œufs de Pâques ne se refu-
les chrétiens doivent, selon le commande- sent pas, n'importe par qui i)s soient offerts
ment de l'Eglise, s'approcher de la sainte les domestiques ne manquent pas d'en por-
lable et communier dignement, en recevant ter dans la chambre de leurs maîtres, dont
le corps de Jésus Christ dans la sainte eu- ils reçoivent un présent qu'its nomment
charistie c'est ce que l'on appelle faire ses ~rœ~MtA.
Pdques. 5° Chez les Géorgiens, le papas, avec d'au-
Plusieurs églises, soit en France soit ail- tres prêtres de s~a paroisse, passe dans l'é-
leurs, ont en ce jour des cérémonies parti- gtise toute ta nuit qui précède fa fête de Pâ
culières, dont plusieurs remontent à âne ques. A minuit, il commence à sonner la
haute antiquité, d'autres ne datent que du ctoche et à battre le bois sacré. Quand le
moyen âge. Tantôt c'est une messe soten- point du jour approche, tous les prêtres
nelle chantée vers tes trois ou quatre heures sonnent de la trumpette, alors tout le mon-
du matin, moment de la résurrection du de se lève, hommes et femmes, ils s'ajus-
Sauveur; tantôt c'est une espèce de drame tent le mieux qu'ils peuvent, et se mettent
modulé ou chanté par le chœur, dans une en chemin avant le jour pour se rendre a
chapette où l'on a figuré le tombeau de Jé- l'église, prenant avec eux des œufs rouges
sus-Christ. La prose Ftc~tMœ p<Mc/!a<t, que ou d'autre couleur. Là le prêtre tenr donne
t'OB-chante encore actuellement, est formée à chacun une bougie, faite de toile cirée,
I09S PAR PAR MM

plus ou ,moi)~ grosse~ seton la qualité des primable par son essence. Les hommes le
personnes. A la cour, c'éiaitle prince qui désignent sous les noms de Brahma (a bref
distrjb~ait les bougies de ses propres mains final, a ta différence de Bra~md. première
à to~s .ceux qui venaient a t'égtise. et même personne de ta triade), de Parabrahma ou
est ta
aux évoques. Après cela les femmes, sépa- d'~tmct (âme). Oum première parole
rées de~ hommes, se mènent en haie hors qu'il prononça; cette- *parole passe pour le
de t'égM'je; ~'tors le prêtre ou te'bérë le ptus premier'né du dieu suprême, et c'est elle qui
digne monte au ctocher, et annonce au peu- a produit Brahn'â le créateur, Vichnou le
pte par trois fois la résurrection de'Jésus- conservateur etSiva ouRoudra te destruc-
Christ; te peuple lui répond' avec acctama- teur.
Uon, et Chacun jette quelques pierres contre PARACLET, nom que t'Ecriture sainte et
ta n)ura))te. ~n fait ensuite trois fois~ pro- t'EgHse catholique donnent au Sa'int-Esprit;
cession autour de~'égttse dans l'ordre'sui- c'est un mot grec, ~KpKx~ro?,qui signifie avo-
vant t.a trompette est en tête, sonnant de cat, ~eM~eM~, conso~~Mr.Hn tatin on trouve
temps en temps ta bannière ta suit te prê- souvent ce mot écrit Fara<;<M ou Par<tc<<
tre s'avance ensuite~ et enCn le peuplé, mais tus la première transcription est admissible
seulement tes hommes car tés femmes de- (car les Grecs prononcent l'o comme un
meurent en haie au mUieu du porche,'levant i) cependan.t it faut éviter de le prononcer
te péu- bref, comme dans quelques hymnes mais la
t'egti~e. Le prêtre chanté avec tout
ple Hn hym.n~ fort court sur le mystère. seconde est une véritable faute, et représente
A.prèstapr;0(;c~ibnpncété~re tameste, et un autre mot grec jrKp~uTof, tMa< famé.
chacun s'en retourne chez soi en se faisant Les Musulmans, dans leur ignorance de la
descotnptimentsdcféticitation. langue grecque et des textes de l'Évangile,
6° Les frères Moravcs ont une manière orthographient Parac~t/toff ce nom du Saint-
ass.ezsinguHéredccétébrer la fête de Pi- Esprit, et prétendent qu'il signifie <bx~, célé-
ques t~ cpngrég.ttion s'assemble dès te ma- &r~, bien famé; ils soutiennent que Mahomet
tin dans le cimetière, où ils font un bfnce, (dont le nom arabe ~fo~ammed signifie éga-
avec accompagnement de musique, pour lement le !ot<~) est le Paraclet dont ta venue
exprimer t'heureusc espérance de la résur- a été prédite par Jésus-Christ.
rection et de t'immortatité, et its font en Paraclet est aussi le nom d'une célèbre
même temps une commémoration sotennetle abbaye située dans te diocèse de Troyes,près
de to.us ceux qui sont morts l'année précé- de Nogent-sur-Seine. Âbétard, persécuté de
de.ntp, Qu ptut&t qui sont attés dans la mai- tous t~s côtés, se retira dans t'' lieu où depuis
son da Seigneur, c,ar tes Moraves évitent de on é)ev,a çe.tte abbaye. U y bâtit avec des
prononcer te mqt de mort. joncs et des branches d'arbres une petite
Qn app.e)a,it ~u~retois P~M toutes les chapelle qu'it dédia à ta sainte Trinité. Ses
grande's~tes, Ce~ede ta -Rés.urréc~ipn éta.it facultés l'ayant mis depuis en état de la ren-
ta grande Pâque, et t'on disatt pa.reittement dre plus magnifique, il la dédia au Saint-
Pâque de ta Nativité, pour désigner
le jour EspDt~et lui donna te nom de Parctc~. Les
de Noët; Pâqu~e do t'Epiphanie, de rAscen- persécutions que lui suscitèrent ensuite saint
siqn, de.~a Pentecôte. Norbert et saint Bernard, au sujet de' cette
sa solitude in-
–La P<!y~ pnMo<tK6 était te jou~r anni- dénomination, lui rendirent
versaire du baptême. On nommait ainsi cet supportable il quitta "te Parach't, et y éta-
anniversaire, parce qu'anciennemeuL ceux blit Héioïse, qui, dans le même temps, fut
qui avaient été bapti.sés a Paq.ues cété- forcée de quitter le monastère d'Argenteuil.
bra~nt t'annive.rsaire de teur régénération Elle fut la première abbessedu Paractet, qui
t'annéé suivante, au jour ~tu mois que s'é- devint bientôt unç abbaye considérable par
tattJEaineur bapté,me, qui.é.tant un jour fixe, les grands biens qu'on tui fit de tous côtés.
setrouvpi~souvent'étoig~é du jo~r de Pâ- Nicotas CamuLsat, chanoine de t'egtise de
ques ou ils t'avaient reçu, parce que ce der- Troyés.a prétendu que c'était un usage établi
nier était mobite. au Paraclet, de faire tous tes ans, t'office en
P~ÀBAKAVASTOU, nom que les Mata- grec, le jour de ta Pentecôte, en mémoire de
bars,dqnnent ~ta Divmité suprême. Its t'ap- la grande connaissance qu'Hétoïse avait de
petteht aussi Tam</oMr<!n. cette t.angue. On a cherché à s'éctaicir de
'PÂ1\AE!~AH!~A., .ou ~e Brahma suprême; la vérité d'un fait qui serait très-curieux,
nom q~u.etes indiens donnent à t'essence ai, s'il était véritable; mais on a trouvé que tes
vine i~Sniment supérieure à Brahmâ, Vich- plus anciens manuscrits de l'abbaye ne fai-
nou et8iva,ei.à tous tesautresdieux, qui tous saient aucune mention de cette coutume. Ce
ont eu un commencement, Mais Parabrahma monastère a été détruit en 179~.
existe avant (eus tes temps c'est le dieu su- PAHAD1S. C'est, dans toutes les religions,
prême, unique, éternel, impérissable, infini, le Heu où l'on suppose que les âmes justea
tou~-puissant,excellent etparfait.incorporet, jouiront après leur mort d'un parfait re-
invisible, présent partout, substance univer- pos, qui sera la récompense de leurs ver-
seUc, cause ~e tous tes phénomènes, t'âme tus. Le mot paradis se retrouve dans la plu-
du mo~nde,ame de chaque être en particulier, part des langues de l'Asie occidentatë ( eu
la forme de la scienceet ta forme des mondes sanscrit parad~a, région admirabte; en
sans un qui n& font qu'un avec tui, t'unité zendpsrcMM, en arménien pardez, en hé-
et te tout à la fois, plus petit qu'un atome, breu pardM, en arabe /MaMs, en syriaque
ptus gran'd que L'univers, ineffable et inex- phardaisa, en grec~~KSttfroc) ii signifie pro-
i09S DICTIONNAIREDES RELIIONS. 1096
prement jardin planté d'arbres -et arrosé second du miel, le troisième da vin, et le'
d'eaux v~ves. Tous les peuples de la terre quatrième une eau pure et délicieuse. Les
admettent un paradis pour les bons et un dix.premiers Arabes convertis par Mahomet,
enfer pour les méchants; mais nous ne par- et surtout les quatre premiers khalifes, ainsi
lerons ici que de ceux qùi peuvent nous que Fatima, fille du prétendu prophète, ont
fournir quelque chose de curieux, de sail- pour partage les régions les plus étevées et
lant et de précis. les ptus enchantées du ciel la félicité dont
l* Le paradis qu'attendent les chrétiens n'est ils jouissent dans ce séjour ravissant est au-
point déterminé à une localité particulière: dessus' de l'intelligence humaine Dieu a
c'est un état de bonheur et de'détices sans destiné à chacun d'eux soixante-dix pavil-
mélange, dans lequèl on jouira de la pléni- lons superbes tout éc)atants d'or et de pier-
tude de la majesté divine. Les anges et les reries chacun de ces pavittons immenses
bienheureux, qui partagent cette félicité est garni de 700 lits éb)ouissants,.et chaque
suprême, ne connaissent ni les plaintes, ni lit est entouré de 700 houris- on vierges
la terreur, ni les souffrances, ni la mort. cétestes.
Les âmes de ceux qui sont morts dans la Les Musulmans croient qu'il y a eu sept
grâce de Dieu sont admises dans lé paradis, animaux auxquels l'entrée du paradis a été
soit immédiatement, si ettes sont pures; soit ouverte ce sont le chameau du prophète
après qu'elles ont achevé de se purifier dans Ëtie, le bélier d'Abraham, le poisson qui
le purgatoire; mais, après -la résurrection engloutit Jonas, la jument Z~oroc, la fourmi
générale, les justes jouiront en corps et en et la huppe de Salomon. et A~mtr le chien
âme de ces délices ineffables; les corps se- des Sept-Dormants. Foy. la description
ront alors doués de quatre qualités qui -les des délices matérielles du paradis des Mu-
assimileront en quelque sorte aux esprits, sulmans, aux articles DjENNA, DjENNAT-
savoir la clarté ou la splendeur, l'agilité, la DE
ADN, HOURI, ASCENSION MAHOMET, etc.
subtilité et l'impassibilité ou t'immortatité. Cependant il faut être juste, même à t'é-
Plusieurs écrivains ou orateurs sacrés ont gard de ceux qui sont dans l'erreur, et nous
cherché à faire la peinture des délices du ne devons ni calomnier leur doctrine, ni en-
paradis: ce sont autant de tentatives mal- chérir sur leurs erreurs c'est pourquoi
heureuses, car ce bonheur est ineffable; nous sommes obligés de convenir que la
saint Paul en dit beaucoup plus que ce que partie la plus saine des Musulmans ne croit
l'imagination la plus vive pourrait suppo- pas du tout à cette béatitude sensuelle, et
ser ou inventer, par ces simples paroles que les passages du Coran où il en est ques-
Z/<B:<de l'homme n'a point OM, son oreille n'a tion peuvent être pris dans un sens méta-
~0!M~eM<eHdM, et son-esprit ne saurait con- phorique. M. Garcin de Tassy a recueilli,
cevoir ce que Dieu prépare d ceux qui l'ai- dans ses'Doctrines et De~o:rs de la religion
°
ment. mtM!<~H(!Me,tous les passages du Coran rela-
2° Les Juifs talmudistes disent que le para- tifs au paradis or, la plupart pourraient
dis ou jardin d'Eden est soixante fois plus être énoncés par des chrétiens, ce qui ne doit
grand que l'Egypte, et qu'il est placé dans pas paraître étonnant, puisque la religion
la septième sphère du firmament. H a deux musulmane a été formulée en grande partie
portes, où entrent soixantemyriades d'anges sous l'influence du christianisme. Voici
dont les figures brillent comme le firma- les principaux de ces passages
ment. Au moment où le juste arrive devant « Le paradis est te séjour préparé aux
eux, ils le dépouillent de ses vêtements, justes, à ceux qui font t'aumûne dans la
placent sur sa tête deux couronnes, l'une prospérité et dans l'adversité, et qui, mal-
d'or et l'autre de pierres précieuses, lui don- tres des mouvements de leur colère, savent
nent huit bâtons de myrte, et dansent de- pardonner à leurs semblables. m, 127. Dieu
vant lui, eu lui disant Mange ton pain en appelle les humaine au séjour de la paix,
te réjouissant. Alors ils le font entrer dans et conduit ceux qu'il veut dans les voies du
un lieu entouré d'eau; quatre fleuves y cou- salut. Une récompense magniGque sera le
lent un de miel, un de lait, un de vin et partage des bienfaisants. La noirceur et la
un d'encens. 11 y a aussi des tables de pier- honte ne voileront jamais feur front ils
res précieuses. Quatre-vingts myriades d'ar- habiteront éternettement le séjour des éter-
bres s'élèvent de chacun des angtes dans nelles voluptés. x, 36, 37. Ceux qui ont eu
chacun de ces angles sont placées soixante la crainte du Seigneur seront sauvés. Ils
myriades d'anges qui chantent cohtinueHe- posséderont le séjour du bonheur. Le mal
ment, d'une voix agréable, des louanges à et la peine n'approcheront point d'eux.
Dieu au milieu du jardin est planté l'arbre xxxix, 62. Annonce à ceux qui croient et
de la vie son feuillage ombrage tout le qui font le bien, qu'ils habiteront des jardins
jardin. Les anges sont des êtres qui tiennent où coulent des fleuves. Là, ils trouveront
le milieu entre Dieu et les hommes; teur des femmes puriSées (houris). Ce séjour
substance est moitié eau et moitié feu. sera leur demeure éternette. Dieu ne rou-
3° Selon les Musulmans, le paradis em- git pas de te déclarer ceci en pqrabole. Les
brasse dans sa grandeur les 'cieux et la croyants savent que la parole est ta~vérité
terre; c'est le lieu de l'éternelle féticité j il mais les inGdètes disent Pourquoi le Sei-
est partagé en huitdegrés de béatitudes, et gneur propose-t-il de semblables allégories? 2
arrosé,comme le paradis du Talmud,de qua- D, 23, 24. ),
tre grands neuves, dont l'un roule du ta<* Ce passage et un autre cité plus bas sont
M97 PAR PAR 1098
les principaux où.il soit question d'objets liance, ceux qui craignent Dieu et le compte
sensibles mais telégistateur a bien soin de _qu'its auront à rendre; ceux que l'espoir
déclarer ici qu'il parle en parabole et sous le de voir Dieu rend constants dans l'adversité,
voile de l'allégorie, etque par conséquent ces qui font la prière; qui donnent, en secret
paroles ne doivent pas être prises à la lettre. ou en public, une portion des biens que
Mais les Musulmans sensuels se sont empa- nous leur avons dispensés, et qui effacent
rés de ces expressions pour en bâtir leur leurs fautes par les bonnes œuvres, seront
paradis grossier et charnel. les hôtes du paradis. ils seront introduits
« Vois comme nous avons établi des de- dans les jardins d'Eden. Leurs pères, leurs
grés parmi les hommes. Dans la vie.future, épouses et. leurs enfants, qui auront été
les rangs seront bien plus distincts, bien justes, jouiront du même avantage. Là, ils
plus gtorieux. xvn, 22. Les récompenses recevront la visite des anges qui entreront
seront proportionnées au mérite. vi, 132. par toutes les portes. La paix soit avec
Les croyants qui s'arracheront du sein de vous, leur diront-ils vous avez été pa-
leurs familles pour se ranger sous les éten- tients jouissez du bonheur qu'a mérité
dards de Dieu, sacrifiant leurs biens et leur votre persévérance, xtu, 23, 24. Le front
vie, auront les places les plus honorables des justes sera rayonnant de joie. 'Le con-
dans le royaume des cieux. Us jouiront de tentement de la vertu dilatera leurs cœurs.
la féiicité suprême. Dieu leur promet sa Ils habiteront le paradis les futilités se-
miséricorde. Ils seront l'objet de ses com- ront bannies de ce séjour. On y trouvera
plaisances, et ils. habiteront lés jardins de des,sources jaillissantes, des lits élevés, des
délices où régnera la souveraine béatitude. coupes préparées, des coussins mis en
Là ils, goûteront d'éternels plaisirs, parce ordre, des tapis étendus. Lxxxvm, 9-16.
que les récompenses du Seigneur sont ma- « L'amour du plaisir éblouit les mortels.
gniCques. )x, 20, 22. lis seront les hôtes de Les femmes, les enfants, les richesses, les
Dieu. Qui mieux que lui peut combler de chevaux superbes, les troupeaux, les cam-
biens les justes? m, 195. pagnes sont les objets de leurs ardents dé-
« 0 mes adorateurs 1 dans ce jour, il n'y sirs. Telles sont les jouissances de la vie
aura pour vous ni chagrin ni alarmes. Les mondaine; mais l'asite que Dieu prépare
croyants qui auront professé l'islamisme est plus délicieux. m, 12. Celui qui d'eman-
seront à l'abri de leurs atteintes. On leur dera sa récompense dans ce monde la re-
dira Entrez dans le séjour de la paix, vous cevra celui qui désirera les biens de la vie
et vos épouses ouvrez vos cœurs à la éternelle les obtiendra. 111, 138. Les biens.
joie. Le cœur trouvera dans ce lieu tout ce terrestres sont passagers; les trésors du
qu'il.peùt désirer, l'œil tout ce qui peut le ciel sont plus précieux, plus durables. xm,
charmer, et les plaisirs seront éternels. 34.. Que sont les biens terrestres en compa-
Voici le paradis dont vos œuvres vous ont raison des plaisirs du ciel? ix, 38. Vos
procuré la possession. xnn, C8-72. Rassa- jouissances sont passagères celtes que
sie-toi des plaisirs qui te sont offerts ils Dieu vous promet sont permanentes. xvt.
sont le prix du bien que tu as fait sur la 98. »
terre. LX)X,2~. Si du Coran nous passons aux commen-
« Les justes jouiront des bienfaits éter- tateurs, aux théologiens et aux théosophes,
nels de Dieu. LI, 15. Le Très-Haut les a nous verrons le bonheur des élus encore~
délivrés des peines éternelles. Leur tête est plus spirituatisé. Jls font consister la féli-
ceinte d'un éclat radieux. La beauté et la cité du paradis à voir la beauté et ta'ma-
joie brillent sur leur front. Les jardins de jesté de Dieu, à se confondre et à s'absor-
délices et les vêtements de soie sont le prix ber pour ainsi dire en lui, à vivre de sa vie,
de leur persévérance. Ils reposent sur le lit à être inondé de sa lumière ineffable, et à
nuptial. L'éclat du soleil et de la lune ne jouir d'une paix profonde et inaltérable.
les importune point. Les rameaux chargés Les objets sensibles dont il 'est fait mention
de fruits s'abaissent devant eux. On leur dans le Coran, sont pour eux autant de
présente des vases d'argent et des coupes métaphores auxquelles te législateur avait
égales en beauté au cristal ils s'y désaitè- recours pour faire pénétrer ces vérités dans
rent à leur gré. Un mélange de vin exquis l'esprit des Arabes grossiers auxquels il
et d'eau pure de Ze~e~M est leur boisson. s'adressait.
Selsebil est le lieu où coule cette source 4° M. Champollion le Jeune décrit ainsi le
magnifique. Des enfants doués d'une éter- bonheur du paradis, selon la mythologie
nelle jeunesse s'empressent à les servir; égyptienne, d'après les figures gravées dans
la blancheur de leur teint égale t'éctat des le temple de Hamsès à Thèbcs
perles. L'oeil, dans ce séjour délicieux, ne Le dieu Soleil visite à la cinquième heure
voit que des objets enchanteurs; il se pro- les Champs Ëiysées, habités par les âmes
mène sur un royaume de vaste étendue. bienheureuses se reposant des peines de
L'or et la soie forment leurs habits. Des leurs transmigrations sur la terre; elles
bracelets d'argent sont leur parure. Dieu les portent sur la tête la plume d'autruche,
fait boire dans la coupe du bonheur. Telle emblème de leur conduite juste et vertueuse.
est la récompense qui nous est promise. On les voit présenter des offrandes aux
LXXVI, 11-22. dieux; ou bien, sous l'inspection du Sei-
« Ceux qui, dociles aux commandements gneur de la joie du ca'Mr, elles cueillent les
du Seigneur, n'enfreignent point son al- fruits des arbres célestes de ce paradisi
DICTIONN. DES RNLIGtOftS. J1L 35
<M9 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS HUO
Plus loin, d'antres tiennent en main des des désirs, parce que tous les êtres qui t'ha-
faucilles ee~ôn~ tes âmes qui cultivent les bitent sont soumis également, quô~qu~ sn'~s
champs de la vérité; !ear tégendëpOrtë: des formes diverses, &ux effets de la'ce~nctt-
« Elles font dès libations dé l'eau et aés piscence. Au premi~ 'de ces six ~iëa~; eh
o~randes des grains 'des campagnes dé commençant par le bas/habitent quat~~ëux
gloire; cites tiennent une faucille et mois- qui président aux quatre point's cardinaux.
sonnent les champs qui sont leur partage; Le deuxième ciel est i~ommé 'le ciel f!'es
le dieu Soteil leur dit Prenez vos faucilles, <~e~<e-<rots, parce que Indra y fait son sé-
moissonnez vos grains, emportez-les &ahs jour, avec trente-deux personnages'parve-
vos demeures, jouissez-en, et tes présentez nus comme M, par tea'r viertu, de 1a cohdi-
au dieux en offrandes putes. » AiUeursën- tio~ humaine à celte dé dév'as où divinités.
Sn on les voit se baigner, nager, sauter et Le troisième ciel est appeté c~~ f?< ya~n,
folâtrer dans un grand bassin que remptit paï*ce ~ue le dieu de ce nom y réside avec
l'eau céleste et primordiale, te tout sous d'autres êtres semblables à 'lui. Dans le
l'inspection da die~ Nit-cétëste. quatrième ciel, appëté s~'our de là ?o!'e, l'es
5° Nous hè savons~ )es E~y'ptiëT~s atten- cinq sens cessent d'exercer leur influence
daient dans l'autre ~ie un bonheur plus c'est là que les êtres purmés, parvenus au
parfait que celui ~û'~s représentaient eh fi- degré qui précède immédiatement la perfec-
gures sur les murailles de leurs 'temples, et tion absolue, c'est-à-dire au grade de bo-
qui, suivant nous, taisait beaucoup à dési- dhisatwa, viennent habiter en attendant te
rer:'Nous .èndtrons presque alataiit~u pa- moment de desbendre sur la terre en qualité
radis =des ~rëcs et des Romains. fb! E~ir- dé bôuddnas. Au cinquième tiel, appcté ciel
S&Ë.. de la conversion, les désirs nés des cinq ato-
6" ~ëS Scaudinaves u'admëttàiént .guère mes, ou principes des sensations, sont coh-
d'aM ? paradis que les âmes dé ceux qui vertis en plaisirs puretnent Iht~tectueh. An
étaient morts à la guerre. Voy. VAL&M.LA. sixième èntin, tabite Is~vara, te Seign~ùt-,
7° tes anciens Persans, comme les'Pars)s ~M! at~e la c()tH)erstOM ~'<tM'(~Mt, aua~i hûnï-
modernes, appeUenUe paradis \BeAe~(, lé me le roi des génies 'de ht Mtort. ~ous tes
très-ex'celtënt. L'âme juste, après avoir ob- êtres des quatre cieux supérieurs dont nous
tenu un jugement favorable d'Ormuzd 'et de yéTtohs de parler, résident ho'n plus sur le
Bahnian, son assesseur, traverse té pdnt. mont So'ùmérou, mais aa sein même (!e )a.
Tchinevad, èt son extrémité ëstaccueiltie matière éthérée. Dans la description 'de ces
par les transports de joe des Amsch'àspands, étagt's~cëlestes, on a remarqué des différen-
qui lui ouvrent les trésors -dé ~a béatitude cés entrélés livres de's Hindous, des libé-
céleste. Les bienheureux -y jouissent dès à tains, des Chinois, dés ~ong6is';lnais il est
présent d'une béatitude ineffable, 'qui sera inuiile de tes signaler ici.
parfaitement consolidée, lorsqu'à la fih des Au-dessus des six cieux au mbn3e des dé.
temps, l'empire d'Ahrimane 'sera complète- sirs, commence une seconde sériée de cieux
ment détruit. superposés qui constituent lè monde des ybr-
8° Les Hindous brahmanistës admettëat mes ou des coM~eMfs~ainsi 'nomme parce
plusieurs cieux ou paradis pour les justes que les êtres qui y habitent, ~eh que supé-
ce sont le paradis d'Indra, appelé yM~fN- rieurs en pureté à ceux dont nous venons
~o/M ou Swarga celui de Sivà, dont le nom de parler, sont encore soumis a l'une des
est ~a!<<M<! celui de Vichnou, FatAoMM'to; conditions dé l'existence matérietté, la forme
et celui de brahma, 2?ra/Wta-<oAa, D~ua-<o?M ou la couleur. On compte, dans ce monde
ou Salya-loka. Tous ces paradis sont sup- des formes, dix-nuit degrés d'étages super-
posés environner les hauts sommets du mont posés et tes êtres qui les habitent se distin-
Mé~-ou. ~oy. leurs articles respectifs. guent par des degrés correspondants de per-
9°~L6S Bouddhistes reconnaissent vingt- fection morate et intettectueHe. Ces dix-huit
huit 'ci~'ùx ou paradis; ils sont la conse- cieux sont partagés <n quatre coH<emp<a-
quence de leur système cosmogoniquë ~on tions. Dans la première coutemptat'ou se
y arrive nécessairement en vertu de ses trouvent les trois cieux des ~?ra/<ma! le
mérites, mais après un laps de temps in- premier est affecté à la demeure de l'armée
comcnfinsurabté, passé successivement dans de Brahmâ le second à cette de ses minis-
quelques-uns ou dans la totalité des trente- tres le troisièmeà tâjésidehcedeBrahmâlui-
deux enfers, si au lieu d'acquérir dés méri- méme. La deuxième 'contemplalion compte
tes dans une vie précédente, on avait au con- également trois cieux: le cte<de<ct<Mmt~e
traire dé'tNéritê. faible, le ciel de la lumière immense et le ciel
Le mont !Mérou bu Sou mérou est égale- de la lumière ~Mt sert de voix. Au-dessus en-
ment l'Olympe dés Bouddhistes; ses flancs core est la troisième contemptation, divisée,
sont ae cristat, de saphir, d'or et d'argent comme tes précédentes, en trois étages
il est partagé en j~usieurs. étages habités ceux-çt n'outpoint de nomdétermiué; ;its
par des dévas, ou êtres divins de plusieurs sont atîectés à la demeuré d'êtres do dtué-
degrés. H donne naissance à un arbre mys- rents degrés de perfection, qui jouissent d'u-
térieux dont t'ombrage est favorable aux ne pureté de pensée toute spéciale, et na-
dieux, et dont les fruits leur servent de gent dans les détices d'une joie ineffabte.
nourriture. À son quatrième étage~ com- Neuf étages partagent la quatrième contem-
mence la série des six cieux superposés, ptation le premier en montait est te ciel
qui constituent ce qu'on nomme le MtOM~s s~MSttMo~M, auquel succèdent le ciel t~~Pte.
~01 PAR PAR H02
AeMr<MM, ~e 'CM~ ffM ~M~eï f~co~p~MM, 'te i3" l~s Osdaks N6 font les hbntt~a'fs du
-ciel où t< M'tya ~as de r~e.r!<3K; le ciel .«fns paradis qu'aux âmes de 'ceux qui'meurent
~(t~'g'Me, le cte< ~r<Ke i~e~a ~eM~B, te ciel ,d'une mort violente~ o~ da~s ta Chasse cdh-
où ~'OMvoit:tous les mo~~e~, 'le %e< OM~tf 'tre les 'ours tna'i~ tes âmes de 'ce'ux ~i,
e~ tHom!e~e, et etiH~ni~nn~c/M, <fu lé ciel meurent ~an~ teur~it, dud'u~e 'mortbrdi-'
des dieux q~i~ont atteint ta dernière !imite maire, sont oMigees de servir tah~tëmps au-
de la ténuité 'de ta 'matière; qaetques-uns :près 'd'un dien sévère, qui resMe sûus '!&
placent au-dessus de l'Aganitcha le !eiet 'du terre.
suprême seigneur~ ~fa~M~a'ro'~MaMO. 14" Les 'Lapons disaient que ~ëùx q~i
aivaientvécu str fa terre'~ans'qu'on p&Heur
Quand on a dépasse ~ë mpnd'e dëâ MtmeS, aucùti vol, aucun parjopë; àact)h
on trouve !é ~Kon~esictMs /bfHtë, où lès cl~tti f~ôhhër
'démeté avec l~urs compatriotes a'nàient
immatériels, composé de quatre ëieux 'su-
~après teur mort dans le JaÙM~-Attho, re-
perposés, dont tes habitants se distinguent
encore plus rëleVés. Ceux prendre de nouveaux corps, pour vivre
par des attributs éterne~emënt avec les- Saiwa-OlmA et les
du premier habiten'tt'~er ceU~ du deuxiè-
Saiwo-Nieidès, et partaget a~ec eux leur
me résident dans !acoMHa<MN!Mce; ceux dû
troisième rivent dans t'aM~oH<!s.semeKÏou la félicite; que cette ~ouTMte vie se~pass~ità.
'et <%ax du quatrième, au des- exercer'l'art ruhiqùe, à atier ta chassé,
no~'<ocaM~ det
rà avoir ta compagnie "femmes; à etra
'susduquet Hn'yanëh, également exempts
des TofnditioTfs de là connaissance 'iocàiisée toujours dans tes festins, à boire 'det'eau
~t de ~'ahieant)ssemeT)t, qui n'admet pas de -dévie, à:famer du tabac; et quetom'c~s
exercices et ces ptafsirs qui TeB&porta'ien't
locatitë, 'sbrit 'désignés par une expMssiùh
-san'scrtte qui sighinë tittét'atement K:-p~M- ~e beaucoup sur les p~isirs du même genre
~at!~ ni Mo~t pet)M! Ptusieurs avancent qu'on goûte sur la terre, formaient 4a 'féii-
ou pa- titédes habitants du. Jabmé-Aicno~ t~'a~tt
qu'au-dessus Tie ces vihgt~huitcieux reste tes ours et tes ~oiseaux jouipaieni
radis, il y a encore ~5 nemenres 'séparées d~
même sort; qu'après avoir 'passé ~uëHruh
des bbdhisa'twas, et eniRn dés bouddhas. le ceux qat y
temps dans Ja~mé-A'imo
te1sson"Hes !ieu'x de féticité réservés aux avaient :€té admis sefaie~t transportes ~aos
êtres qui sont parvenus à se détacher des Je RadtfM"~tK&, ou dans lè tiel-qué~RadicaL
liens de la matière, et à acquérir par =hBurs ~habite.
bonnes œuvres et.parla contempiation, des IS" Commères GrbëBlandafis <titeHt Qe ta.
degrés de pureté plus ou moins avancée. Le tSer la meilleure'p'arHe~detëUtsùb&MtaLitce
bouddhisme n'admettant pas dans cette-vie tts ptàtent leur séjour de 'bohhtar après
la distinction des castes, ouvre à tous les au fond de ou ttans les
cette vie, il'OcéaB;
'homines, quelles que soient leur naissance 'entrailles de la terre, sons 'eés '-voûtes et ces
etteur condition, t'accès de la béatjtude fi- 'rochers qui servent de digue et ide rs'outie'fk
nate. ~ey. ta description de quelques-uns aux eaux. Là, disent-ils,
de ces paradis bouddhiques aux articles règne un'étëper-
petuet, car ils ne connaissent pas !e prin-
ABIDABA, kHORM6zDA,TAVENTAZA,~tc. temps te soleil n'y taisse pas entrer ta nuit;
10° Les tribus Eoukies ,ptacent le paradis
les eaux. "y sont toujours 'miafres; tous les
sur le sommet d'une très-haute, montagne, Ms rennes; les'
biewsy atondent;=c'est-à-dire
d'où l'on peut votr toutes les beautés de la
,poules d'eaa, 'tes poissons, mais surtout tes
nature pour être admis à jouir du bonheur .chiens; les veaux marinsTs'ypéchentsans pei-
de cet état, on offre à l'ange gardien de la
tes têtes des singes, des daims, n~, et lombent tout vivante dans d~schaudië- j
montagne rës toujours bouiDanteS. Ma<s pour arriver à
des cochons et des autres animaux que l'on ~es demeures fortunées, il faut l'avoir
mé-t ¡
a tués; c'est pourquoi on garde ces têtes 'rité'par t'adresse et la constance ~a~travait;}
avec grand soin dans les maisons mais ce- il faut ~'être sighaté p~r des 'e~ptoMs à ia
lui qui n'a pas le bonheur de posséder ttne avoir dompté tes baleines et tes
-pêche
de ces têtes est envoyé <en~enfer, comme n'é- monstres ~marins, avoir souffert <ie ~ranïts
tant bon à rien.
-maux, avoir përi dans la mer, ou en travait
11° Les habitants débite Formose disent d'enfant. Les âmes n'abordent 'pa~ 6h dan-
que les âmes des -méchants sottt précipitées sant à ce séjour, mais doivent y gtisser pen-
et tourmentées dans une :fosse pleine d'or- 'dant cinq jours le long d'un rOch~M' 'escarpé,'
dures. CeHes des gens de bien.passent 'ga'ie- tout hérissé de pointes et couvert de sa~.
ment par-dessus ta fosse, sur un pont de D'autres placent te séjour d6 ~ëticité dans
bambous fort -étroit, et prennent 'tït 'route les cieux, au-dessus des naages. est si fa~
d'un paradis sensuel, où l'on trouve tous cite à t'âme de voler aux astres, que, aès te~
les agréments de cette vie'; ~mats quand tes premier soif de son voyage, ~!)ë arrive à TA:
âmes des méchants passent sur ponti- il tune, où elle danse et joue à ta boulé avec;
tourne tout à coup, et'tes âmes tombent dans les autres âmes; car ~esipho~phor~s ~du nord~
la fosse. Cerpont se retrouve chez les Parsis ne sont, dans t'imaginatioh ups-Gt'oënfan-'
et les Musulmans. dais, que la danse des âines. Ettes ontteurs
12° Les Sintoïstesdn Japon pja<;ent leTa- tentes autour d'un grand 4acou foisonuent
kama-no wam, teur paradis, immédiatement les poissons eMes poules d'eau.~uana ce lac'
au-dessous du trente-troisième ctet;; c'est ta déborde, la terre a des pluies, et, s'il rom-
que sont reçues les âmes qui ont bien vécu pait ses digues, ë!te éprouverait an détuge
danslemende. universel.
ii05 DICTIONNAIREDES REUOONS. iw
Ceux qui placent sous lerre le séjour du entraient dans le corps des plus beaux oi-
bonheur, disent que celui qui est dans les seaux, et pouvaient, à leur volonté, remon-
cieux est fait pour ies~méchants, dont les ter vers le ciel ou descendre vers la- terre,
âmes maigriront et mourront de faim dans pour puiser leur subsistance dans le calice
les espaces vides de l'air, ou qu'ettes y se- des Heurs.–Les âmesde ceux qui mouraient
ront perpétuellement infestées et harcelées noyés, frappés de la foudre, d'hydropisie, de
par les corbeaux, ou qu'elles n'y auront ni tumeurs, de blessures et d'autres maladies,
paix, ni trève, emportées dans les cieux ainsi que celles des enfants qui étaient sa-
comme par les ailes d'un moulin. EnGn il y crifiés à Tlaloc, dieu des eaux, allaient dans
en a qui se contentent de dire qu'ils ne sa- un endroit frais et agréable, nommé 2Va7o-
vent point quelle sera la nourriture, ni l'occu. can, où ce dieu résidait, et où ils trouvaient
pation des âmes après cette vie, mais qu'elles des festins et toutes sortes de plaisirs ils
habiteront, certainement une demeure de passaient ensuite dans le corps d'animaux
paix. moins nobles; tandis que ceux qui étaient
16° Les Mandans croient que chaque envoyés dans le Af!c<<aH, enfer, animaient
homme a quatre âmes une noire, une ensuite des insectes et des'reptiles.
brune, et une d'une couleur claire; que 19° Les Péruviens partageaient l'univers
cette dernière seule retourne vers le sei- en trois mondes: le 77an<tM-pac~ctOu le haut
gneur de la vie. Ils disent qu'après la mort monde le '~Mt'm-pac/ta ou le bas monde; et
on va habiter plusieurs vittages .situés vers le F~M-pac/M ou le monde souterrain. Les
le midi, et qui sont souvent visités par les gens de bien allaient dans le ciel ouHanan-
dieux. Les hommes vaillants et distingués pacha. Les Péruviens faisaient consister le
vont au village des bons, et les méchants bonheur que t'en goûtait dans ce haut monde,
vont dans un autre. Ils y vivent comme ils à mener une vie paisible et libre des inquié-
vivaient auparavant ils y ont des aliments tudes de celle-ci mais ils ne comptaient
et des femmes; ils chassent et fontta guerre. point parmi les plaisirs de ce séjour, les vo-
Ceux qui ont bon cœur et font beaucoup de luptés charnelles et tout ce qui flatte les sens.
présents aux autres, retrouvent là de tout Ils réduisaient toute la félicité de ce para-
en abondance; leur existence est conforme dis à ta tranquittité de l'âme et à celle du
à la conduite qu'Us ont tenue sur la terre. corps.
D'autres veulent qu'après la mort on 'aille 20' Les Puelches immolent des chevaux
habiter le soleil ou l'une des étoiles. sur la tombe des chefs, afin que ceux-ci puis-
i7° La plupart des sauvages de t'Améri- sent les monter pour se rendre à l'Alhue-
qne septentrionale placent le paradis du mapou (pays de la mort).
côté de l'occident; ils le regardent comme 21° Les nègres de l'Afrique admettent un
un séjour agréable où l'on a la liberté de paradis pour les âmes qui ont bien vécu sur
chasser et de pêcher. Les caciques des la terre; les uns le placent sous la mer, ou
Natchez prétendent que, comme ils sont des- sur les bords d'un fleuve, ou dans l'intérieur
cendus.du soleil, ils y retourneront après des terres; la plupart supposent qu'on aura
leur mort. Les Virginiens n'accordaient dans cette autre vie les mêmes besoins et
qu'à leurs prêtres et à leurs chefs les.hon- les mêmes plaisirs que dans celle-ci; c'est
.neurs du paradis situé derrière les monta- pourquoi, à la mort d'un chef, ils enterrent
gnes, vers le soleil couchant; c'est là que, avec lui tous les objets qu'ils croient pouvoir
couronnés de plumes, et le visage barbouillé lui être utiles dans l'autre monde; et ils
de diverses couleurs, ces bienheureux pas- tuent même, à cet effet, ses femmes et ses
saient leur temps à fumer du .tabac, à dan- esclaves. D'autres supposent que t'âme passe
ser et à chanter avec leurs ancêtres. Les dans une autre région, pour y recevoir un
Apalachites prétendaient que les âmes de nouveau corps dans le sein d'une femme, et
ceux qui avaient bien vécu étaient trans- que les âmes de cette région passentde même
portées au ciel et. placées entre les étoiles. dans la leur; de sorte qu'il se fait un
–Au reste, la plupart de ces tribus croyaient échange continuel d'habitants entre les deux
et croient encore à la patingénésie ou mé- mondes.
tempsycose ils s'imaginent voir l'âme de 22" Le paradis, pour les habitants des ites
leurs parents, soit dans certains animaux, Mariannes, était un lieu sous terre, rempli
soit dans les étrangers qui passent dans leur de délices, qui' consistaient dans la beauté
pays, soit dans les fleurs, les étoiles, etc. des cocotiers, des cannes à sucre et des
18° Les Mexicains disaient que les âmes fruits d'un goût merveilleux. Au reste, ce
des hommes morts en combattant, et des n'était point la vertu qui conduisait dans ce
femmes mortes en couches allaient à la mai- séjour fortuné; tes bonnes et les mauvaises
son du soleil où elles menaient une vie de actions n'y servaient à rien. Si on a le mal-
délices. Chaque matin elles le saluaient à heur de mourir de mort violente, on est ren~
son lever par des chants, des danses et des fermé dans le Zo'zafro</M«M, l'enfer si au
cris d'allégresse. Celtes des hommes qui ha- contraire on meurt de mort naturelle, on a
bitaient l'orient accompagnaient cet astre le plaisir d'aller en paradis, pour y jouir des
jusqu'au point culminant de sa course, où il arbres et des fruits qui y sont en abondance.
était reçu par celles des femmes, qui ve- Cette doctrine est précisément l'opposée de
naient au devantde lui de l'occident qu'ettes celle de presque tous les peuples sauvages.
habitaient, et l'accompagnaient jusqu'à son 23~ Les Carolins croient qu'il y a un lieu
coucher. Au bout de quatre ans, ces âmes où les gens de bien sont récompensés, et un
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autre où les méchants sont punis ils disent peu de risques à courir d'être abandonnés,
que les âmes qui vont au ciel retournent le car la crédulité des~ dévots et surtout des
quatrième jour sur la terre, et demeurent dévotes ne manque pas de sapptéer abon-
invisibles au milieu de leurs parents. I) y a damment à tout ce qui leurmanque. WHson
parmi eux des prêtresses qui prétendent s'inscrit en faux contre une assertion de
avoir des communications régulières avec Moor, qui avance, dans son Panthéon hin-
les âmes des morts; ce sont elles qui, de dou, que les Paramahansas mangent de la
leur propre autorité, déclarent si elles sont chair humaine et se nourrissent de cadavres.
aHées au ciel ou en enfer. On honore les PAKAMATMA l'âme ~Mpr~me, chez les
premières comme des esprits bienfaisants à Hindous; c'est le siège de la connaissance
qui on donne le nom de tahoutoup, c'est-à- éternelle; le dieu souverain qui a eréé tous
dire patron chaque famille a le sien, qu'elle les êtres. On l'appelle encore Brahma et
invoque dans toutes ses entreprises, avant Parabrahma.
de se mettre en voyage, de partir pour la PARAMESWARA, c'est-à-dir-e le maître
pêche, de faire la guerre, etc. suprême, le souverain seigneur. Les Hindous
24° Le Bolotou est le paradis des i)es de donnent ce titre Siva, troisième personne
Tonga.; mais il n'y a que ies âmes.des eguis de.la triade divine. Les chrétiens de l'Inde
et celles des mataboutés, c'est-à-dire des désignent le vrai Dieu par ce vocable que
nobles, qui y parviennent; elles y servent l'on prononce, suivant les dialectes Par-
de ministres aux dieux quant aux gens de mesouor, Paramesouaren, ParmesoMren etc.
la classe inférieure, ils sont censés n'avoir PARAMMON, nom sous lequel.les Etéens
point d'âme. faisaient des libations à Mercure, parce que,
25° Les Taïtiens pensaient que les âmes dit-on, son temple était Hâti dans une plaine
des bons devenaient après la mort du corps sablonneuse, S~of. D'autres rapprochent ce
des esprits célestes, qui participaient à la nom du mot indien Z?ra/<tKaM; chez les Hin-
divinité. Fo~.EATocAS. dous Bouddha tient la place de Mercure.
26' Quant au paradis des lies Marquises, PARANYMPHE, 1° chez les Hébreux, il
on Nouka-Hiva, voy. Oupon. était auprès de t'époux; c'est pourquoi Jésus-
27° Nous décrivons le triste paradis des Christ l'appelle l'ami de ~'epoMa;; c'était lui
Néo-Zélandais, à l'article REINGA. qui faisait les honneurs de la noce, et con-
PARADtS TERRESTRE. Fo~. ËDEN et DjEN- duisait t'épouse à son époux.
NAT-ÂD'f. 2° Chez les Grecs le paranymphe était
PAHAL!POMËNËS, nom que l'on donne une espèce d'officier qui, dans tes mariages,
à deux livres de l'Ancien Testament, qui régtait tes détails du festin et les réjouissan-
contiennent les généalogies des principales ces il était spéciatement chargé de la garde
familles israélites, et un abrégé de l'histoire du lit nuptial.
des rois depuis David jusqu'à )a captivité de 3° Enfin, chez les Romains, on donnait ce
Babylone. Les Hébreux appellent ces livres nom à trois jeunes garçons qui- conduisaient
-Ot~tot/~atMttH, c'est-à-dire faits journaliers. la nouvette mariée à la maison de son mari.
LesGrecsIeurontdonnétenomde~ara~t'potKe- Pour être admis à remplir cette fonction, i.ls
nes, qui signifie choses omises, et qui pourrait devaient avoir leur père et leur mère vi-
se (réduire par ~Mp/)<eMteM<. Les protestants les vants un des trois marchait devant, ayant
appellent chroniques. Cet ouvrage a été rédigé à la main une torche de pin et les deux
dans les derniers temps de la littérature autres soutenaient la mariée, après laquelle
hébratque, et sur des mémoires et des docu- on portait une quenouille de laine avec un
ments de différents personnages. On re- fuseau.
marque des variantes dans les faits et dans PARASACTI, la grande énergie divine,
lesdates, entreces livres et les tivresdesHois. personnifiée sous la forme féminine; en ce
PARAMAHANSAS, sannyasis ou religieux sens elle passe pour la mère de Brahmâ,
hindous de la secte de Siva. Ils ne s'occupent Vichnou et Siva. Mais communément on
que de l'investigation de Brahma, ou de l'es- donne ce titre Parvati, épouse de Siva,
prit le plaisiret la peine, le froid et le chaud, parce que les sectateurs de ce dernier, fort
ia satiété et la pénurie doivent leur être par- nombreux dans l'Inde, regardent leur dieu
faitement indinércnts. En conséquence, ils comme le plus puissant de la triade suprême;
vont nus en toute saison, ne parlent point c'est pourquoi ils l'appellent par excellence
et n'exposent jamais leurs besoins. Leurs .~a/ia-<~Mt,)e grand dieu:~o/<e~M;aro, te su-
serviteurs reçoivent pour eux les aliments prême seigneur. Foy. SACTf, PARVATI.
ou les aumônes qu'on leur apporte. Ces PARASCËVE, en grec 7rc<jOK<r)!su< pr~ora-
domestiques s'attachent à eux, soit à cause tion; c'est le nom qu'on donne,dans t'Ëgtise,
de la grande sainteté qu'ils leurs supposent, à la sixième férie de ta dernière semaine de'
soit parce qu'ils y ont leur intérêt, trou- car.ême, jour auquel Jésus-Christ a con-
vant le moyen de se nourrir sur les au- sommé sur la croix le mystère de la ré-
mônes qu'on fait à leurs maîtres; ils les font demption c'est le jour que nous appelons le
manger et )cs servent en- tout comme on vendredi saint. Ce nom vient des Juifs hotté-
ferait à des enfants. On doit bien penser qu'il nistes qui appelaient ainsi la veille de la so-
se mêle beaucoup de fourberie à ce prétendu lemnité de Pâques, parce qu'alors on devait
renoncement, cependant il y a beaucoup préparer tout ce qui était nécessaire pour la
d'Hindous que l'enthousiasme etle fanatisme fête du lendemain.
poussent à cette vie d'abnégation; et ils ont PARASCHA.nom que les Juifs donnent aux
~!67 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS, nos
d~~nada Peot~teuqu~caT Usent partagé tronvatt avec lui, formula le même voeu. Le
~cittqitivTes de Moï~e ep cinquante-trois po- pieux mouni offrit donc un sacrifice à la
<c/~tAr Ou. sections, selon le nombre des divinité, puis il prépara deux gâteaux de
semaines. da'Haj~née~qiua'td i'année n'aque* riz, qu'il donna aux deux femmes, en les
~nq.uaj&te'dsu'x. samedis~ on réunit les deux assurant q.ue, dès qu'elles les auraient man-
de~ni~res emu~e~.On.en commence ta lecture gés, ettes obtiendraientt'objet deteursdésirs.
samedj, qui: swt la fcto des Tentes ou des' Mais sa bette-mère, soupçonnant avec quel-
Ta.bepnm(itQS.,eHi'en continue ainsi chaque que raison que, dans la confection des gâ-
samedi jusq~atta~Httde tannée hébraïque. teaux, Djamadagni avait apporté ptuy de
C'est Rpunq;uoi tes Auit~, au ti&u de: citer un' soin et'fait entrer des ingrédients plus puis-
pasaago de Mo.'fse~par ta livre, te chapitre et* s&nts dan~ le gâteau de sa femme que dans
verset., se cont;enteat la plupart du temps cetui qui était'destiné elle-même, substitua;
de renvoyer à la pora~cA~ dans taq~uette iL adpoit~mettt fan à Fantr&, et mangea
cotu)
se trouve chacu.ne d~eltes.est distinguée par qui avait été'doané à Renouka. Jtt en rcsutta
un, o.U! deux mo.(<s tirés, du, premier verseh que )e fils qu'etie eu) de son mari-, bien ~u&
Ainsi la premfifijre s'appeMe J?ef6tc~t< (~n Kohatriya dé naissance, se trouva avoir
pr:t!ict'pt'o); ta seconde. J?Me ~oMo.<A ~Vaa~ toutes tes veftu~ et t~s in<;H'nattons d'un
~<B AMH( ~eMeta<tQKe&Afoe). ou simpten~eat' brahmane, tandis que- t'enfant de sa~ fille,
A'oaA (~Vae).; (a. troisième Z. (Fade' brahmane d'origine, était doué du caractère
<tM), ets.. et des incttnations guerpières qui distin-
PARASITES, ministres suhaMernBs des guaient! la tribu d'es Kchatriyas. Cëux-ct
dieux, chez les; Grecs. C'étaient eux qui pe-~ exerçaient alors une tyrannie tntoterabte.
cneUtaient) et choisissaient les fBomeots des~ Non coH'tenfs d'avoir asurpé te pouvoir qui
ti.nés au caj.te. De !à. te n~om de p<M'<Mt~, 9 appartenait aN'x brahmanes, Us usaient à;
c'c~t-à-direqui atS~oin dmbté,~6(pMpaut;,<7[i!o?, teur égard. (i!@'<out!essortes de cruautés et de
froment. Presque tous les dieux avaient vexations, interrompant les exercices reti-
I~urs parasses., )esq~e)a. faisaient aussi cer- gicmx, persécutant tes: gens de bien, et s'at-
U)'n& sajCri<ices avec tes femmes qui n'a- tirant par leurs vtote)M;es~la haine'de touMe
~a~nt:e)U qu:'u.n m<!t;i. C.M parasites étaient tHond'8. ~Mhnou, tassé de teurs crimes, ré-
e~hpnncu),' à Ath~n.es.:i)s avaient séance; sotut enfin de: les punir; c'est pourqaotit
parmi les princinafux mag'stratSt, et p~tt: s'imeacns dans. te-~ts de Djamadagni; toute-
au~ viande.s du sacrifice. Gesmi.nistnescor- fois il paraît que cette incarnation ne s& ma-
resp.o.ndaiea~ aux ~putooStde&l<.oma;i))&. Bans- nifesta qu'à t'entrée de ~aras&u-Rama dans
ta, sjaitc Ge noo~ dé~é"éra m~ia iL n'est pas la ~tte die Mahieumatipouri.
ajsé d'assignées t~épaq.u.e Q~ cos parasites;, L& jeune homme dionaa dès son enfance
dont les fonctions entraient dans te <~u)te des des p~aut)esLdei!a fermeté de son caractère;
dieux, co,nmencè.rent. à, tombée en discrédit. cap sa. taure ayant naa-aqué, en pensée seule-
I( y a.tou.tjeap~arenGo qu'ils. s.'a.vitirant, en nant, à la foi conjugato, en voyant passer
se ménagea.nt t'enftréa des gra.ad.es n'aisoss: dans tes ait;s uaidu& éire~ célestes appétés
a, forcq de basses uat~eries. Un passage de &atnd~at)!VNs,Djamadagni ordonna à son fits
-Piutarqu.e. t~ous appreRd t'originc du sens de venge;' son ho,nnen!"o&t'ragéet de la met-
que noua donnons aujourd'hui à ce mo.t; en tre à. mort.. Parasau~R~ma exécuta sans ba-
voici ta.tra.duçti.on par Atnyot C'est aussi lancer t'ôrdre de son père; pu~, mterrogé
uue aH;re chose propre, et parti~utière à So- quel prix il exigeait de son obéissance, il
!on, q~'it a urdop~ tiouchunt ceutx qui de-- lui demanda do rendre la vie à sa mère, ce
vroyent manger à certains jours au palais et qui fui fui accordé.
hôt.ei dq vij)e, ce qu, appelle c.n ses' ordon- Le dieu Siva, témoin des inclinations bel-
nances paras.itar; capit n.e ~e~H p)as qu'une liquouses de cet enfant, te demanda à ses
même personne y mangq sQu~ent; mais patients pour ach&ver son éducation, et le
aussi si çcluti auquel it eschet d'y devoir al- ptaça dans son -paradis appelé Kaitasa.
terne te~veutt faire, il le. condamne à t'a- Quant aux deux époux, ils menaient une vie
mende, r~prepant t.~chi,cbetéi<t l'avarice de, si pieuse et si pénitente, qu'Indra, le roi du
l'Ujn, et, )'arroga~ce de l'autre, d'< mespriser ciel, leur confia Kamadhénou, vache de l'a-
tes coutu.mes pub)iques. B bondance, animal merveilleux, produit par
PÂ~ASOU-~A~A.u.n.edes ptuscétèbres le barattementjde la mer, lors de la première
incarnations de~ Vichnou,. tCa voici te récit. incarnation de Vichnou; présent funeste, qui
détaitté causa la perte de Djamadagni. Un jour Kar-
Dans t.e tréta~-youg%ou~ecQnd §ge, vivait tavirya-Ardjouna, roi de Mahichmatipouri,
Djamattagni, brahmane d'une naissance it.- à qui sa puissance avait fait donner te sur-
lustre mai~ p)us, tou.ché d~ iaiContemp.tat.ior( nom de .~A<Mf(MoAoM( mille bras ), chassait
des choses céittstes qug de t'éctat des gran- dans la forêt hahitée par ce saint mouni il
ueufs de la terre auxquet~~ il pouvait pt;é- aperçoiit sa cellule, 'y entre et demande im-
tcn~d~~i) a,Yait embrassa ti! \ie anachoréti- périeusement des rafraîchissements pour lui
quc, e~ dc~e.urait dans sôt~u.de.avec Ké, e) pour toute sa suite. Djamadagni, qui ja-
nouka, sa fem~e, f'He du, ra4ja, d'Ayndhya. mais n'avait mis à contribution pour son
Ses austéri),és et s,cs bopn.es cc~res t'avait<nt profit te pouvoir deEamadhéttou. s'adresse
ren~du to.u~-pjHssant auprès deDjcu; c'est à cette vache merveilleuse, a.u même instant.
pourquoi sa femme le supptja de. t~i obtenir le radjap&ùt s'asseoir à une tabte~ptendtde-
un G)s sa beHQ-mere, qu.i en ce moment se ment servie, où tes mets les plus variés, les
H09 PAR PAR ~HO

v~n.s, tes.ptus exquis se succèdent av,%c pro- ne&. D'autres v-enten~ que tes races so)a)Te,
fusion.. Appelé, repas, t'er.m~e présente, au; et lunaire aient été épargnées ou que.~u-,
ni~narqu~des vêtements magn~Gques eH,es sieurs, ~chatriyas trouvèrent un aa.He cqcx
~ijo.ux to~s.p~us précieux. Ardj.ouha c'avait te~ brahmanes eux-m~mes que.teur n~at~U)-;
jamais vu t~ntde~ richesses; i) en dema;n,de reu~ sort avait, tOtUChés.dç.qp.mpassia~ et q,n~
ta source,, apprend qu'i~ tes dpft-~h yache tes admirent à; leur tab~e.
céleste, et, exige ~mpér~usement. qu'elle tut Paras.pu-Ra~ma se. reposait de se~ ~rip)~
soit cédée* t'tnst~t p]ême. Djamada.gni phqs quand H appris que Rama-Tchapdra
proteste qu'eUe ne t.ui. apparient pas, que vena.it de briser t'aro de Siva son bienfaiteu.c.
c'est un dépôt sacré tu' çp.n(~é par tndra, n accourut.. pour te pqnnf; mais it sonUt
qu'il ne peut donc~en disposer qu.e ta vache bientôt qjuo, son jeune, ~v~ pouvait être son.
!ene-mém,e n.& consentirait pas; a passer ai.ns.i vainqueur;, en eiîet~ it-n/etaU au(pe qu.e
en d'autres mains. Irrité de )à réststanc&, te Vichno.~au&si.bien qae;lm-n[)éme; OU)ptu~
tyran ordonne a sa~ s.u.i.te dç &e s,aisir de t'a- tôt nous devins supRQsenqne.Parasoor~ama,
nima) trp.is. fo.tss.es s,erv,tteurs,s'apnro.ch~.nt,, ayant ac~vésqn.<BMV''e, tad~i~.tté se, re-
trois fo,is une force. mt.raçu!e,u~e tes, çontrai.nt lira de lui pour ppéper~ dans; un au~ne a,
à ~ecutpr. A~ors Ardjo.una. fait avancer ses tar, dea.mer~eino~non.mqjinssurprem~es
tro.upes mais Kamad,b6npu se jette avec sans quoi~a n~y.thotpgi~ hindou&non~ o~f~t'A.i.t..
imo.q~uQStté au m))ieu des soldats, frappe à te. s~ngulie~phénomène.d'un dieu ~Ros~à
~rt'i.te C)t a ~auct<e d~s cqrnes et des pieds, iu~i-méme. Quqi.qu')),~n-s,qit, Pajrasau~ama;
tuç~ te p!us grand nombre, des ~sa~iants, met se résigna à son infériorité, iLaU~deQ~der.
fores,tu en futtë, puis s.'é!èye triomphante asiteaux brahmane~ qu'il a\!a~~t!rç~ecQent
d~ans lésais, e~, se rend dans tes cédons, do,t6s.; Us, eurent t'mgcat~t~a de !q~ re-
c~teste~. Le Mdja, funeux de sa, défaite, ras- fuser. tis se retira donc sur le nfon~~a~a~
s,em,b~e qne~ a~mée' ptus nombreuse que la dra~, da~ns.La; chaîne de~ .Gâtes, <!op~ pted
pr.emjèpp, et revient à tademeu~e de t'c~mi~e é,tai~[~rsba)gaé.par. ta n~r,' et-'p~ta. Va-r.
mais~aMad~ou n'y est: ptus, H tourna rquna, dic,u de. !'Qcéan, dq retir~n 'm. peu,
alors sa vengeance sur Rjamadagni,,le,tue,e)j s~se~ux,aGn del~i tais~rjUne ptacq~pt; H.nut
fait Easer sa çeltuteJ Renouka. pR~r~e ra- h~btter, no lui ~cf)a.~dant Que )'esj)~c,e d'un
masse les sa
I"il. Hç.<J~e.r dresse e.n
ç~I,~le.!e~ \l.eMuka.
dé~ris,~ B.~c.be~ et, s'~
~9ç~e' va- tr~t(denèct)e. Varouqay con~nttt.~ t~aia
brqte avec tes re.sto,sd;e,§o,h,mari,, un des, dévas, témoin de l'engagement qu'it
Cçcenda~ Ka~madhenou avait por-té, la ~vait contracté, lut B~ontra. qu'il avaU; fait
nou.ve!)e dé ce dé~stre dans !e Ka'tas~ cm uneprome~sei),nprudente,quet'inooqna était
Parasou-Rama v'vai.t heureux. A ict np.Hv.eU.e~ YijChnou )u),-t~ôme,, etjQue eertainpra.ent.une
des ctuau~s, exercées contre sa f~min~~ 1~ H~~ancee,Ba~un;~ras si Rpi,ssapt irait
je~nej Brahmane court aussitôt a ta demeure, p.M-dei~ t~utqstes tnprs., q~ sqrte q.u'~ ne
de ses parents, n'y tro.u.ve qu'un bûcher en- saurait plus ou retirer se&eaux.pésoléde
core fumant, et ~ur~ par te Gange de. n.ej ne~pou.vq;r r6tra,çte.F, sa;naro)e, Yarouj}a im-
de ta, mort,
prendre aucun repos q~'il p'ajt vengé ia; p)o~a )erS~co~uc%~eY~ma,diet)
mor~ de son père en exterminant t.a,race e,n;- qui, p.ou~ra~r dans c~t)e fâcheuse, cpnjonç-
t~rp des Hch~triyas. Rempli a,tqrs de ta divi- t~e, se~coé-t'tmPfpbosa en fourni bj<tnc,he.
nité, incarnée dans son sein.ar.mé d.e r~rc et pénetr.a ppndant ta~ nmt dans ta chambre
des nèchcs que lui av~it dopnes Siva, n d,e Pa,ras,ou-R'a~aj, et, t;pngea )a <;or~ de
entre seu.t dans JMahjchmatippuri, attaq'ue. l'arc,, d~e, m'O~e à:n~ ~i tais;sec que la
le meurt~erde son père, qui~ s'avançait con- force, nécessaire pour. Qu;'it restât tendu.
tre tui à )a tét~e d'u~e armée, form~dab~e et Parasou-Rama, ignorant cette supercherie,
j'étend mort à ses pieds. Mais La ne s'arrête. se rendit te n~attn sur, (.e:?)va.ge de ta mer,
pas sa vengeance il veut punir ta rac~ dé- appuya qne u,è~et su,r. square, et se mit. en
générée d(!)sKchatriyas à taqueHe appartenait devotrd,&H tancer de toute sa force; mais )a
le tyran. H marche de royaume en royau-; cord~se~Epmpit,etiq trait alla tombera <\
me, de cité eq. cité, Hvrant à cette tribu un~fatbtedis.tance. Le terrain franchi pan te
impie des co.mbats si sangtants, qu'après trait sp dessécha a. l'instant même, et forma
cbaqpe vi.ctou'e )t remonssait de sang t,e ta Cjantr~e. que t'en contait sons te, np<n de
vaste étang.d'e Tanésar.et en faisait unp, cÔteduMa)ab'ar.S?.t;appRlantators!'ingraH-
oSrande aux mânes de ~és parents. Vtngt et tude.dp~~ Ha~tët~ yictimn, ParasourrRama
un combats successifs, ne suffis.eat j~as ~oup cq~)da!~na.tQU,~ brahmane qui mourratt; sur
abattre t'orguei) des Kct)atr)vas, qui conti- ceUe.pôto, à~ revenit: au mpnde spû% ta forme
nuent ou recommencent à persécuter tes d'un Ane. ~û! RAM~-TjCH~NDRA.
brahmanes. Paraspu-Rama prend~ta resotq- PARATRËSE, c'pst~da))s la titurate des
tion de ne s'arrêter q.ue torsqu' n'en exi- Grecs, te no.m. de la ()KièM.que t'évéque ré-
tes. poursuivit donc avec. cite sur tes catcchum~nt;fn, ôt~nd~nt tes
ttera ptus.unseut.tt
une teUe rigueur qu'il tfs extermina tous, mains, sur eux nciur leaF donner la bénéd'c-
q~ue tes femmes.
C'est pour- tio.u. Ce mot p~ut répondra §. ce qu'on
n'êRargnant dans.
quoi on pense, aujourd'hui que tes Kcha- nomme t'e~orcismp t'EgHa~r<).m9'n&.
Les Bisous ap-
triyas qui se vantent d'être de~ cette caste, PÀRqH~APÀRt-RARAT.
les Ra~poutes entre autres, ne sont pas d'une pettent, ainsi te li'' jpu.r dq t<jquin?<)ine 'u-
race pure, Bt qu'iis proviennent dMmariages mineuse de ta lune de Bhadop, jour auquet
durant
que tes veuyes.'de~ Kchatriyas tues par Para- ils croient'que y tchnous~r.etqurnt)
sou-Rama contractèrent avec des brahma- son sommeit de quatre mois; c'est pourquoi
iiH DICTIONNAIREDES REL!G!ONS <i<2
les vaichnavas s'adonnent à cette occasion particulière. C'est absolument le principe du
à des pratiques de piété et font des œuvres protestantisme. Mais le dix-neuvième canon
méritoires. du concile in Trullo tenu en 692 posa les
PARDON. Ce mot, dans les anciens au- vrais principes catholiques qui sont qu'il
teurs français, est synonyme d'indulgence. faut demander aux docteurs témoins de la
On appelait ainsi.la sonnerie et la récitation tradition, et à l'Eglise, gardienne des vérités
de I'~K</e~M~,parce que des indulgences y que le Fils de Dieu est venu révéler aux
sont attach'ées. Maintenant encore les fêtes hommes, le vrai sens de ses paroles.
patronales des églises et des paroisses por- PARIA, mot généralement employé dans
tent, dans !a province de Bretagne te'nom le midi de l'Inde, par les Européens, pour
de'pardons, surtout lorsqu'elles sont l'occa- désigner ceux des Hindous qui sont rejetés
sion d'un grand concours dé peuple. Cela de toutes les castes. Ce mot vient du tamout
vient de ce qu'autrefois la plupart de ces pareyer, sous lequel on les désigne en cette
réunions populaires étaient provoquées par langue.
un pèlerinage,au l'on gagnait des indulgen- C'est à tort que quelques écrivains disent
ces ces pardons ont dégénéré partout en- la càste des parias. H n'y a. que quatre castes
foires et en fêtes champêtres. dans t'Jnde celle des &ra/<m<!MM,prêtres ou
PARËDHES ou SYNTRONES, c'est à-dire as- théologiens celle des /fc/M<t)/<M, rois ou
sesseurs, associés; les Grecs appelaient ainsi soldats ;_cette des'vaisyas, marchands et né-
les nouvelles divinités, c'est-à-dire ios per- gociants, et celle des soudras, laboureurs et
sonnages qui, après leur mort, étaient mis artisans. Les parias se composent de tous
au rang des dieux. ceux qui ont été rejetés de leurs castes respec-
PAREGORE, déesse de la consolation; on tives, soit pour leurs crimes, soit bien plutôt
lui avait érigé une statue dans le temple de pour avoir enfreint les règles et tes usages de
Vénus-Praxis, à Mégare. la caste à laquelle ils appartenaient, ou bien
PARENTALES, sotennités et banquets que dont les ancêtres ont été rejetés hors de la
les anciens faisaient aux obsèques de leurs société pour les mêmes motifs. Voici le ta-
parents et de leurs amis. Ovide en attribue bleau de la condition des parias, extrait de
l'établissement à Enée, d'autres à Numa l'ouvrage de feu t'abbé Dubois
Pom.pHius. Ces solennités réunissaient non- Dans tous les pays de l'Inde les parias
seulement tes parents du mort, mais encore sont entièrement asservis aux autres castes,
les amis, et souvent tous les habitants du et traités partout avec dureté. Dans la plu-
quartier où eUes avaient lien. Les Latins part des provinces, il ne leur est pas permis
célébraient cette fête durant le mois de mai, de cultiver la terre pour leur propre compte,
et les Romains au mois de janvier. Les uns mais its sont obligés de se louer aux autres
et les autres faisaient, ces jours-là, de grands tribus, qui, pour un modique salaire, les
festins dans lesquels on ne servait presque emploient aux travaux les plus pénibles.
que des légumes. Leurs maîtres peuvent les battre quand ils
PARES, déesse qui, selon queiques au- le veulent, sans que ces malheureux aient
teurs, est la même que Palès. On fait déri- le droit de se plaindre, ou de demander ré-
ver son nom de parere, produire enfanter, paration pour les mauvais traitements qu'on
parce qu'elle influait sur la fécondité des leur fait endurer. En un mot, les parias sont
brebis et des autres animaux domestiques. les esclaves nés de l'Inde c'est à eux que
PARFAITS, nom que prirent, en différents sont dévolus tous les travaux les plus péni-
temps, les hérétiques qui prétendaient ré- bles de l'agriculture, et les autres ouvrages,
former l'Église ou pratiquer des vertus ex- les plus indispensables et les plus rudes.
traordinaires. Cependant-, à quelque degré de misère et
Ce titre fut accaparé par une société d'A- d'oppression qu'ils soient réduits on ne les
nabaptistes qui s'étaient séparés du monde entend jamais se plaindre de leur condition,
afin d'accomptir à la lettre le précepte de ne ni même murmurer de ce que le hasard ne
point se conformer au siècle. Avoir un air leur a pas donné une naissance plus relevée.
de sérénité ou de satisfaction, faire le moin- Tout paria est élevé dans l'idée qu'il est né
dre sourire, c'était, selon eux, s'attirer cette pour être asservi aux autres castes et que
malédiction de Jésus-Christ: Malheur à ~0!f< c'est là sa seule condition, sa destinée irré-
qui t! M)' OOMS.p/eMf~rez. vocable. Plongés dans la plus affreuse mi-
Entin on a dnnné ce nom, après la restau- sère, la plupart n'ont pas de quoi se procu-
ration, aux prêtres qui ne voulurent point rer les vêtements les plus grossiers ils vont
se soumettre au concordat. Foy. ANTinoN- presque nus ou toujours couverts de hail-
CORnATA)RES,CONCORDAT,PURISTES. )ons. It y en a fort peu qui aient leur nour-
PARH~RMËNEUTËS, c'est-à-dire /aMa- in- riture assurée durant tout le cours de l'an-
~t'~? e/M. Il s'étcva, vers la fin du vn° siè- née. Quand ils possèdent quelque chose,
cle, un certain nombre de demi-savants qui c'est une règle parmi eux de le dépenser
prétendaifnt qu'il n'était nullement néces- bien vite, et de s'abstenir de tout travail
saire de recourir aux explications de l'Eglise tant qu'ils ont de quoi vivre sans rien faire.
et des docteurs orthodoxes pour comprendre Dans quel ues districts ils sont autorisés à
le vrai sens des Ecritures. Ils soutenaient cultiver la terre pour leur compte mais.
que le sens de la Bible était clair et facile à ceux qui le font sont presque toujours les
comprendre, et qu'en conséquence chacun plus misérables parce qu'ils travaillent
pouvait les interpréter à l'aide de sa raison avec tant d'indolence et d'incurie, que, même
iH5 PAR PAR m*
dans les meilleures années, leur récotte ne les plus grands désordres sans qu'ils pa-
suffit pas pour les faire subsister pendant raissent en ressentir le moindre remords. Us
sixmois. sont fort adonnés à l'ivrognerie vice ex-
Le mépris et l'aversion quelles autres trêmement odieux à tous les autres Indiens
castes en général,-et surtout celle des brah- et dans l'état d'ivresse, ils se livrent à des
manes, témoignent à ces malheureux sont excès de violence et de brufatité dont leurs
portés à un tel excès que, dans bien des femmes senties premières victimes, même
endroits, leur approche seule ou la trace de lorsqu'elles sont enceintes. Leur malpro-
leurs pieds est considérée comme capable de preté fait horreur; leurs cabanes couvertes
souiller tout le voisinage. H leur est interdit d'ordures, d'insectes et de vermine, sont en-
de jamais traverser la rue où logent les core, s'il est pussible, plus dégoûtantes que
brahmanes s'ils s'avisaient de le faire, ceux- leurs personnes. Mais ce qui révolte le plus
ci auraient le droit, non pas de les frapper contre eux les autres Indiens, c'est la qua-
eux-mêmes, puisqu'ils ne peuvent pas, sans lité repoussante des aliments dont ils font
se souiller, les toucher même avec la pointe leur principale nourriture. Attirés par la
d'un long bâton, mais de les faire assommer puanteur d'une charogne, ils courent en
de coups par d'autres personnes. Un paria troupe en disputer les débris aux chiens,
qui pousserait l'audace jusqu'à entrer dans aux chacals et aux corbeaux; ils s'en par-
la maison d'un brahmane, pourrait être mis tagent là chair à demi pourrie, et vont la
à mort sur-te-champ et l'on a vu des exem- dévorer dans leurs cabanes, sans aucun as-
ples de cette iniquité révoltante dans des saisonnement, peu leur importe la maladie
pays soumis à des princes indigènes sans dont l'animal est mort, puisqu'ils empoison-
que personne y trouvât à redire. nent quelquefois secrètement les vaches et
Toute personne qui a été touchée, soit par les bulfles, pour pouvoir ensuite se rcpaitre
inadvertance, soit volontairement, par un impunément de leurs infectes et morbifiques
paria, est souillée par cela seul, et ne peut dépouittes.
communiquer avec qui que ce soit, jusqu'à Parmi les parias, il en est qui ont la garde
ce qu'elle ait été purifiée par te bain, ou par et le soin des chevaux des particuliers de
d'autres cérémonies plus ou moins impor- ceux des armées, des étéphants, des bœufs
tantes, selon la dignité et les usages de la d'autres sont portefaix, ou se livrent aux
caste à laquelle cette personne appartient. différents travaux des manœuvres. Dans ces
Manger avec des gens de cette classe, ou tou- derniers temps, des parias ont été admis
cher à des vivres apprêtés par eux, et même dans les armées des Ruropécns et dans celles
boire de l'eau qu'ils auraient puisée se des princes du pays, et ils sont quelquefois
servir de vases de terre qu'ils ont tenus dans parvenus à des grades distingués. Les Euro-
leurs mains mettre le pied dans leurs mai- péens, qui résident dans t'!nde sont con-
sons, ou leur permettre d'entrer dans la traints d'en prendre à leur service parce
sienne; tout cela offrirait autant de motifs qu'il est des soins domestiques que tout au-
d'exclusion; etcetui qui l'aurait encourue tre Indien rougirait de leur rendre comme
n'obtiendrait de rentrer dans sa caste qu'a- de graisser les bottes décrotter les sou-
près de pénibles et dispendieuses formalités. liers, etc. mais surtout ils ne trouveraient
Quiconque aurait eu ~commerce avec une dans aucune caste un individu qui consentît
femme paria serait traité encore plus- sé- à être leur cuisinier, parce que leur service
vèrement, si son délit était prouvé. oblige à préparer de la viande de bœuf, ce
Cependant cette horreur qu'inspirent les qui est le comble de l'abomination et de la
parias n'est pas aussi grande dans les pro- dégradation aux yeux des Hindous.
vinces du nord de l'Hindoustan on y est L'origine des parias parait remontera une
beaucoup plus tolérant; il est des cantons époque fort reculée; il en est fait mention
où t'en sounre qu'ils entrent dans l'étable aux dans les plus anciens Pouranas. On est fondé
vaches et mettent la tête et un pied seule- à croire que cette classe avilie se forma d'a-
ment dans l'appartement du maître. bord de l'agrégation des individus chassés
Mais si cette classe est réputée si vile et si des diverses castes pour leur mauvaise con-
infâme, il faut avouer qu'elle le mérite à duite ou pour avoir enfreint les fois, et qui
bien des égards par la conduite ou par le ainsi repoussés à jamais de la société des
genre-de vie que mènent les individus qui la gens d'honneur, et n'ayant plus rien à
composent. Un grand nombre de ces mal- craindre ni à espérer, se liv.rèrent'sans re-
heureux se vendent eux-mêmes comme es- tenue à leurs penchants naturels, à tous les
claves, pour toute la vie, avec leurs femmes excès et à tous les vices dans lesquels ils vi-
et leurs enfants, à des cultivateurs qui tenr vent encore actueiiemcnt. Néanmoins la
font exercer les travaux les plus pénibles et distance qui existe entre les autres tribus et
les traitent avec la dernière duretés Les va-; celle des parias ne parait pas avoir été dans
lets des villages, obligés par leur office de le principe aussi grande qu'elle l'est mainte-
nettoyer tes lieux communs de balayer-les nant. Quoique relégués sur le dernier plan
rues et d'en enlever toutes les immondices, dans le cadre social, ils n'en étaient pas to-
appartiennent toujours à cette classe. Les talement exclus, et la ligne de démarcation
parias, convaincus qu'ils n'ont rien à perdre entre eux et les soudras était imperceptible;
ni à gagner dans l'opinion publique, se-li- ils passent encore aujourd'hui pour les des-
vrcnt sans retenue et sans honte à toutes cendants immédiats de la meilleure caste de
sortes de vices, et l'on voit régner parmi eux cultivateurs.
D!CT)Of<NA)RE DES RELIGIONS. <1!5
~g
PARIDJATÂ, Mbre céte&tedo paradi&d.'In- à Dçlphes et, sur le Parnasse, ~ers l'époque
dit M.Lan.- à laquelle on assignait l'arrivée des, dieux
dFa..<(H est su~out renommé,
de ses neu.rs, qui s'étend dans la Grèce, Dans. c4 même temps, des
gtpi~,par le parfum voués au, culte
une distance me.rveitteuse. H, était sort)i. de pDëte& e.t des. prophètes
Font, ba.ratté.e. Cet d'ApoUo.n,racqntai€n\tes histoires du temps
ia mer quand adieux
où la montagne sacrée av.ait pris son. ~qm
arbre fut ta cause d'une guerre qui s'éleva
~ejt'tre Krichna et, ~ndra., Narada, toujours de' Parnassus., Sts de Ct.éopo.n)pe et de ta
adroit, à semer la disçp.rde, ~nt un, jour dans nymphe Çteodore,, et comment Parnassu~
!e pata(s de,Krichna, et offrit Rpukmini, fonda une viite qui fut submergée da~s t.e:
déluge de Deucatio.!); ils'montraient t'en-
une des tenues de, ce dieu, une.Heur de Pq-
droit où s'arrêta t'a.rche.de Deucation, tor.&-
rkdjata, qu'H &vait appOEtee du,cieL Elle ren- dans le sei.nd~es.
gagea a~en faire d'abord hommage à son que tes eaux rentrèrent
mari cet~i-oi u'eut, rien, de plus pressé que; mers.
ae fa présenter à Ra~mipi,. et Narada~ con- PARNASStDES., surnom des Muses, t~é du;
rqt avec malice en ayertic une autre épouse, Parnasse qui leur était consacré et. s~r le-
qui, jatou.se de ta. pré- queJ.qn croyait qu'ettes faisaient t.eu~ rési-
nownée.Satyabhama.,
férence accoirdëe a sa r~ate~se f~cha. contre dence ordinaire.
PÀHNASS! nota que les Jui.fs. mo.deMes
E,richt\a, &t ne consentit a, se r~oncUx'r av&ç.
!nJ qu 'à. co.n.d~i.tionqu;'U demanderait Ro.m donnen.t aux chefs, de la Synagogue aidera.
eHo Indra~ unarbre~ dp.cett,c e.sp~çe. Kpj.€hna pçUce. Leurs fonctions ressembi~ assez ;i
ceHes des anciens dans tes. consistoires des
se soumit, an caprice.de Satyab~ama.tndjca
tes deux dn'imté~ çom- réformés. Ce sont eux qui sont changés de
s'y r&fusa d'ab~d et de tes distribuer
battu'cnt.en~embte.Mais ~dra, poursuivi en reçueiUir tes~ aumônes
aux pauvr&s. O.n te? consutte a~ssi. sur tes
tq,~)i.eu,xi ~r un trait mystérieu.x,uo,m;m.6-
soMdarc/iaMa, que son ennemi avait tanc~ points ti'tigieux qui ont rappo.rt a, ta doctrine
!a pa)~ et le Pâridj~ta, ap- et aux règlements.
con~c!Uji,it réunion d'har
porte en ),ripmp~e ~ria. ~r.re, satisu~'pr- PA~ÔtSSE (du grec ~0~,
gusit d~)M',(em.n,)e.-j,a'o,(is.e. » bita'ions) église desservie par un curé et par
ses vicaires, où s'assemblent un certain nom-
tlAR)Lin~, fpte romaine, co.nfondue~. tort bre d'habitants pour assister au aer~ce divin,
av<;c\es Patines, Elle était, suivant Ee~tus e.t recevoir les sacrements et s'acquitter des
ScaU~r/t~téb.rée. par tes damnes ~ooi~.n.e& donne ausst te
devoirs de la retigio.n.–On
pe~d'a~ t(:ur grHSS.e~sc., pour, obtenir des nom de pc~ot~e au, territoire sur teq~et s'é-
dieu.x une, heureuse délivrance, et ensuite, d'un curé,
tend ta juridiction spirituette
pom- tes ~em&rc~er de t'a'v.oir obtenue. soit à la v'JIe<s.oit.à à la campagne; institu-
P~U~-ES', fête que I(;s ~em,mps !'omatne& tion des paroisses est, de. droit, ecc~ésias.tique,
cé)é~a)ent. dans. 'qnr li.t tqKSq.u'cnes é<aiej)t et tire son origio~ de. ce que tes év.êques des
cnee!t~s. C'était.sans dout,e )a même que !a le
pEéc~nte. ~'une et t'autr.<; tirent teurd.e- premip.ra,sièctes. exerçant pareux-~ctnes
enfanter. ministère pastoratdan&ta vU'e.pùsei~r~uvatt
Mominati~n.d.Ui~Qt~at-f~,
p'us haute montagne de !a Ieurs)ége,et n~f)ou,v~n.t cou~q,u6mment
PA~N~E.
Phi~da;,eUe a d,eux. sommer fameux, d~n~ do.nner tes mëfues soins au~ campagnes, y
l'u,n éta).t consacré, à, Racchus, et) autre, a détéguaien't des prêtres cour y.~eiUec en
Cette montagne e), leur nom et sous leur au<ortte,-a.t'instcuctiQn
Aj)oHo,n) et) aux ~uses. p][us t,)F'< ces
tes tijeu~. ~oisi; é'aient autant de )ieux et
leurau nom.
bien s.pirituei
s,pirituel des.f)ayjsans.,
l~ur~lu\Qr~\e~¡)"il1~.h:.IU~~i.Q~
prêtres recurent une commiss~'n dé{}n~ive
sacrés' qui ~urjent ch,antés par tes poètes de.
quj teurc'onfé.raitupe tur~di~ttoupteineet
rancieTtp,a.'<~)-~c. Ce, fut.sur çeHc, mRntagn.c une
Pyrrh:) s& Ket~érent, aur e~tjèrc sur to.c~titQ déterminée, mais tou-
q~e B~ucaHon
temnStd;t) détug.e.. Plus. tard e)!e fut, regardée, jours sous t'autoritéde t~.véque diapé~ain;
on les nomma alors p~oc~c~efs de paroisse.
CQ.m~ séjoqr habituât, d'ApoUun et des
ou CMro~ curés, c'e.st-à-dire chargés du soin
Huscs. He ta ma~se dcs.rqcher&qui. courot)-
nen',son,s.ommct s'éct)app.e~a fontaine de, (ct(ra) des âmes.
Dans tous tes pays. çhréUep~, les habita-
Castatie, dont les, eaux avaient ta v,ertu s,e-
)e~ p<~esj, et q,ui qo.ute en-, tiQns des
tions f,dè~es font toute~
dès; ~dè(es toule$ par,lg d'une cer-
par~ d'une
CMte d'i~pircr,
core. Les ruines de Hetphes spnt~ BFU de taine.ci'rconscription de icrr.ito~re, qui, dans
distance; c'es.tta'que.se ~o.u.ve maintenant
le tangage ecclésiastique, Borte; te. nom de
le peiH hameau de, son égjt.se, dé-t paroisse. C'est une. espèce, d~ communauté
diée à'ia Vi.erge, est. sur t'emptacement d~ qu) a son égtis~ et sqp pasteur, secondaire.
Qracjcs, jadis, conr C'est t4 que tps habitants doyent teccvoir
tempte d'ApqURn, don,t
suttés par tous. tes peup!es; terminaient te~ rinstruptio.'), entendre tes qfncas.divius. par-
débats tes p~s graves, décidaient tes ptu% tictper aux sacrements.. De ta te nom d'once
paro:M~, qe iMeM<'p(tro!M)'p<e,etc., que l'on
grandes entfqpr'M~
(. ~etpn!d<), Ppuuue.v.Ute,~ terre r.t l donne a t'ofCce et à la messe auxquels tous
les paroissiens sont po.nvQqués, où l'on fait
primttivomept des q~aotes; q D.etphes par ta.
pour lçs distin-
jvoix de Daphné, t;unq des nymphes du Par- dest.nstructi,onspubtiques.,
ou de
nasse. Neptune y proph~.ti.sa ensu~e. par~ guef des QfSces ou. 'nc~~cs p.rivées,
l'organe de Pyripn.Th.émis,ttui avait pré- ceqx qui ont tieu p.o.urtesbeaons particu-
'céde )'a~tvé{)de~up'teF Dodpne, ayant. tiers d'un individ.L), d~'un~ famfHe., d'une con-
frerie, qtc,s d'une paroisse
succède, ~éda ses droits à ÂpoUpn.qui nC) habitants
fut donc que la troisième divinité qui régna sont appetés parotM!
m? PAR PAR ms
pAROM~; la. Parole est, dans la religion ses Dialogues, les. confond avec Pe&Un.
chrétienne, ta seconde personne de la sainte Quant au- nombre, même divemttè d'avis.
T' intte, en, grec. Aeyof, ratson, parole en Des auteurs anciens) y mènent O~M, parce
latin ~er&Mt~ le Vert)e. Un des plus anciens que ce nom, dit: Litio Giratdi, a~ rapport au
Père~de)t~g)j~t saint Deni.s d'AtOiXandrie. voile mystértenx qui, couvre (oper:<) nos,
explique: pa~faitemen.t bien la génération du destinées.JV~w/Ms et ~dra~~e tioinc.nt aus-
Verbe, di~ comparé ~la. parel.8 bnmaine. si toujF rang parmi ces déesse&, si t'o.n en
<~Na,<ire censée, dit.il., ppodu.itta parol.ede son croit Phurnutus,, qui les distingue ainsi La
f~n~, s.m~ant.~tte expression du prophète premjèrc corrigeait; l'injustice du sort,eHa
~MK:~ut!<~o6~(Mme 6oH~e parole; et cha- seconde était comme te mM'atr&deAvengean-
cune ~s.t,distingua de l'autre, ayant un lieu ces célestes et des récompenjsos dues aux
pM)pFe:e.t Sjéparé, t'nne dans. le coeur, l'autre gens de bien. Paua~nia~ nomme trois Par-
sur ~.nigu.c tou.te;toj~ sont pas étoi- ques toutes diJTérentes:~MM!)-PraM!e, la
gMces,, ejt peuvent être t'Ujne sans t'autre plus ancienne de toutes, la ~or~MMeet Ili-
c~ ~;pe~ée n'est point sans la parole, ni ~</te, que Pindare faitt seutement leur com-
!.4)RaroJe, sans 1~ pecsp.e m~ts, la, pensée faH pagne, Fro~rpt~M, ou JttTto~ Stygienne, est
!j{))~)FQ~, en.la~que~eelje.para!~ et-)a parole aussi; du n.ombEC des. Parques, puisque, sui-
rh~ntr~ la pens.ée~ enttaquftieelle est. îj~peo.- vant tes moi~euna auteurs de l'antiquité,
S~eest, çpmn~eune papole cachée au dedans, elle dispute souvent à Atropos l'emploi de
et la.pa.ro(a u~~pqnséejqu~s.e produit aude- couoer t;e de nos. destinées car' on ne
h.o.Fs;!apenjS~ej passe dans la parole, et lapa- pouvatt mouptr qu-'eHe n'eût coupé le cheveu
rote CQntmu~iiquel~ pensée au~x auditeurs. tat.ahqui nous attachait à la vie. CesetUus
~'qne e&ttGomnje le Pèce, savoir, la~pensée qui nomme encore tcaisiantrea Parques, Nona,
es~ d,'elj)e-n[téme,an)~,ço'nme.le Fi~s, savoir ~ectma et Mo):<o, co qui indiquait que les
I.;);p.ar~la~pt)isqu.'it est imp~sible qu'eliesoit enfants qui venaient au monde, hors du
a~ntja. pensée, ni q~'étantta~ec eHe,eHe neuvième ou du, dixième mois de la gros-
~{enne.dteho~s~ AiinjSt tp P~re étant la grande sesse étaient en danger de. mort.
p,%n~e, p~Qsée. UM.vepsette, a. pour pr<~ Les mythologues né variant pas moins sur
t~inr tn~r~rète~et; pr)tttnicr~ org.nt~, son Filss l'étymotogiedeteun nom. Varrou dérive le
1~ Ve~e. Q~ nQ peut, e~x~liquer p~s c)ai- nom généra) de Parques de. parta ou par~M,
rement et plus exactement )e dngme cathoti- enfantement, parce que ces déos&es prési-
que-, (taietit à ta naissance des humains. Suivant
M~ns te langage ns~el,. on donne, aussi le Seryius, ce mot vient, par antiphrase, do
non,* d~ ;e jRte~ a! l'Ecriture saintq, parées, parce qu'elles né font grâce à per-~
Cti en: gt~éFa!?~), discours qui peut ins- sottne, </Msd ttemMu parcant. Plusieurs ex-
~):ui';e te~ign~ra~, tpuch~r, conyertjr tes pttqucn), cette uermère é!:yma)ogie dans le
H~t)P~rs~o!,tiper justes et porter t'édi~ sens qu'elles s&nt a.vafc&da nosjaurs (parcœ)
&.eatiqnda~ ~ames.. et qu'elles n'en accordent, pas après le tecmë
PA~Q~~t di~n.iités que. )es aociens pBqscfit par le Destin. Scaliger pn dqnne
<i~~P~. Prés.i~;ej- a. ta vie et à 1~ mort des une explication plus subt~ç qua solide « Le
hu~ai~s, e~ qu~ de toutes, passaian:t pour n.om do% Parques fient, dH-i~ de ce qu'eues
avoir te p~avo.ir !e plus absotn. Maîtresses épargnent i~ vie de ~hommo jusqu'à ce que
dq sort des gommes, elles en réglaient tes ses devinées soient, rampties. bQ Clerc en
de%~ée~) tçut ce qu4 arrivai.t dans le monde a cherché PQrigino dans le chatdéen p*)3
ét.ait. soHmtsà. l~u': empire et ce pouvoir ne ~nrac, rompre, diviser et d'autres t'ont; fait
~e. bornait pas q ~~er nos. jours, eap le mou- dériver du t~ot tati.n poroa., sillon ou rup-
vement dBS, sphères cé.teste.s et l'harmonie t.ur,e.. L'emploi attribué à ces déesses dans
~s. Mi.ncipes cons~tqti~s du monde étaient le Latium, et le nom. de ~a~asqu'eHes por-
au~si da.leur ressort,. ËUe~ étaient trois taient dans )<;s G,aujes, daa~qnt quetque
SŒurs, C~o~o, Z(t<t~ et, .4~p~o~ Les my- poids ~cqtte exp~atton. Oa croyait en effet
th,otogu;es nf) s,ont pa~ plus d'accord sur que !.es; l?al1ques.présidaient à ta naissance
leurs no~s que sup leur prtgine. Hésiode, des hé'oj9. E;~es) reçurent Météagre tor~qu'it)
apré& les av.oir fait na're de la Nuit, sans vit le JMjtu'. AppHon, suivant Pindare, les
le s.eço~u.rs d'aucun dieu, c.omme pour noMS pria d'aidM E~~dné torsqu'e)te. enfanta. Hya-
n~a,~qu.ep t'o~sçur~é impénétrable de notre mus. Ph~to~trate rapp.orte la même chose de
sorj, s~ cqntred.it e~su~te, et tes fait naitro, Clotho, qui se tcoufà présente au moment.
at~i qu'~ppHo.qore. dët Jupiter et de Thé- que Jupiter rendit' !a v~e à Pétops; et Ça-.
tM, Orphée, dans. t'hymne qu'il teur adres- tulle dit que ta. naissa.nce d'AchiUe fut ho-
sé, )es appeHe filles de l'Erèbe et Lyco- norée de teur pfésence. On t-egardaU tetie-
phron. tes, dit nées de la Mec et. de Ze,us, le ment ces déesses comme fdvorisant ta. déli-
maître des dteux, Aimées de ce dernier,, qui vrance des fermes eu couches, que Lucino,
leur accprda de grands pri,v~égea., elles lé invoquée pour, ce sujet, ne ~igniuait sou-
secoururenA avec succès dans la guerre, con- vent quj&tune des Parque&. G'qst ainsi que,
tre tes géa,n~; et Agnus et/fhapt) périrent dans t'Achaïe, on t'appelait ~a Ft~M~e, e-t
sous leqrs çqnps. Un au.tre )e~ fait Stiç~ d,~ q:ue, Lysias, ancien poète de Délos, dans un
la Nécessité et du Destin. Ci.eénpn après hymne en t'honneur de cette déesse, t'a
Chrysippe, prc.te.~d qu'eues étaient eittu- nommée une Parque cétcbrp et puissanta.
m-émes cet(e. <,a~~ Néce~si~ qu) npus go.u~ Elles habitaient, suivant Orph&e, u.n antre
Verne ët Lucien, en plusieurs endroits de ténébreux dans te Tartare. Le monarque des
il 19 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. H20
enfers les établit ses ministres. On le sur- son épouse lorsque, suivant t\-rdre de Jupi-
nomma même leur conducteur, et Olympie ter, elle retournait dans le ciel pour y pas-
lui avait dédié un autel magnifique sous ce ser six mois près de sa mère.
nom. Claudien les représente aux pieds du Les Parques filaient de la laine, dont la
dieu des enfers, pour le détourner de faire la couleur désignait le sort des mortels soumis
guerre à Jupiter. Ovide leur fait habiter un à leurs décrets la noire annoncait une vie
palais où les destinées de tous les hommes courte et infortunée; la blanché une exi-
sont gravées sur le fer et sur l'airain, de stence longue et heureuse. Lycophron seul
manière que ni la foudre de Jupiter, ni le leur donne des fils.de trois couleurs. Clotho
mouvement des astres, ni le bouleversement tenait la quenouille Lachésis tournait le
de la nature entière, ne peuvent les effacer. fuseau, et Atropos, la plus âgée des trois,
Les philosophes, et Platon entre antres, coupait le fil avec ses ciseaux lorsque le
leur assignent pour séjour les sphères cé- moment était arrivé. Les mythologues ne
lestes, où ils les représentent avec des habits s'éloignent pas beaucoup de toutes ces idées.
Mânes couverts d'étoiles, portant des cou- Martianus Capella les fait les secrétaires du
ronnes, assises sur des trônes éclatants de Destin Fulgencc, les ministres de Ptuton
lumière, et accordant leurs voix au chant Phurnutus, ceux de Jupiter; et les anciens
des. sirènes, pour nous apprendre qu'elles en général, ceux du Destin. Hygin leur rap-
réglaient cette harmonie admirable dans la- porte l'invention de quelques lettres de l'al-
quelle consiste l'ordre de l'univers. phabet grec.Sjavoir: A, B, 0,T,I, Y.Les Grecs
Souvent persuasives et éloquentes; les attribuaient aux Parques la conservation du
Parques consolèrent Proserpine de la vio- globe de la lune. C'était te sentiment du phi-
lence qu'on lui avait faite elles calmèrent losophe Epigènes, qui prétendait, ainsi que
la douleur de Cérès, affligée de la perte de Vossius, que souvent on les a représentées
sa fille et lorsque cette déesse fut outragée au nombre de trois, parce que cette planète
par Neptune, ce fut à leurs prières qu'elle était nouvelle, pleine, ou sans clarté. Leur
consentit à sortir d'une caverne de la Sicile nombre a toujours paru plutôt une allégorie
où Pan la découvrit. Toujours immuables ingénieuse des trois divisions du temps. Celle
dans leurs desseins, elles tenaient ce fil in- qui filait ngur.iit le présent celle qui tenait
génieux, symbole du cours de la vie. Hien les ciseaux représentait l'avenir, et la der-
ne pouvait les Héchir et les empêcher d'en nière, dont le fuseau était rempli, était le
couper la tr.ime. Admète fut le seul qui ob- symbole du passé.
tint d'elles le pouvoir de substituer quel- Les Grecs et les Romains rendirent de
qu'un à sa place, lorsque le terme de ses grands honneurs aux Parques et les invo-
jours serait arrivé. Selon Claudien, elles quaient ordinairement après Apollon, parce
sont maîtresses absolues de tout ce qui res- que, comme ce dieu, elles présidaient à l'a-
pire dans le monde. « Ce sont elles, dit Hé- venir. On leur éleva des autels à Olympie et
siode, qui distribuent le bonheur on le mal- à Mégare. Elles en avaient un ptuscétèbre
heur aux hommes, et qui poursuivent les encore, entièrement découvert et placé au
coupables jusqu'à l'instant où ils sont pu- milieu d'un bois épais, où les peuples de Si-
nis. » Les autres poëtes ne nous donnent pas cyone et de Titane leur curaient chaque jour
des idées moins briffantes de leur pouvoir. des sacrifices. A Sparte enfin, on leur dédia
Tantôt ils les exhortent à filer des jours un temple superbe près du tombeau d'Ores-
heureux pour ceux qui doivent être les fa- te. On leur immolait tous les ans des brebis
voris du Destin; tantôt ettes prescrivent le noires, comme aux Furies et, entre autres
temps que nous devons demeurer sur la cérémonies, les prêtres étaient obligés de
terre. L'événement suit toujours leurs pré- porter des couronnes de fleurs. Les peuples
dictions. Quelquefois elles révèlent une par- d'Italie adorèrent aussi les Parques. Elles
tie de nos destinées, cachant le reste sous curent des autcts à Rome, en Toscane et
un voile impénétrable quelquefois elles se surtout a Vérone les Gaulois les honorèrent
servent du ministère des hommes pour ôter sous le nom de déesses Mères.
la vie à ceux dont les destinées sont accom- Les anciens les représentaient sous la
plies, comme-le dit Virgile en partant d'Ha- forme de trois femmes au visage sévère, ac-
lésus. Non-seulement elles présidaient à la cablées de vif'ittesse, avec des couronnes fai-
naissance, comme on l'a vu plus haut mais, tes de gros flocons de laine blanche entremé-
tandis que Mercure ramenait des'enfers les tée de Ileurs de narcisse. D'autres leur don-
âmes qui devaient, après une révolution de nent des couronnes d'or; quelquefois une
plusieurs siècles, animer de nouveaux corps, simple bandelette leur entoure la tête. Rare.
les Parques étaient chargées de conduire à ment elles paraissant voitées cependant
la lumière et de faire sortir du Tartare tes leurs statues t'étaient dans le temple qu'elles
héros qui avaient osé y pénétrer. Elles ser. avaient à Corinthc. Une robe blanche bordée
v.irent de guides à Bacchus, à Hercule, à de pourpre leur couvre tout le corps l'une
Thésée et à Ulysse cites ramenèrent au tient des ciseaux, l'autre les fuseaux, et la
jour Persée, qui descendit aux enfers, sui- troisième une quenouille. Lycophron dit
vant Pindare; Rhampsinithe, qui, au rap- qu'elles étaient boiteuses, et fauteur d'un
port d'Hérodote, y joua aux dés avec Gérés hymne à Mercure, attribué à Homère, tcur
Orphée, qui écrivit ensuite l'histoire de ce donne des ailes.
voyage Enée, qui y parvint pour voir An- PARRAIN. Les chrétiens appellent ainsi
chise. Enfin, c'est à elles que Pluton confiait celui qui tient un enfant ou un catéchumène
HËt PAR PAR H22
sur tes fonts baptismaux, et répond pour vache nous portons des vêtements sacrés
l'enfant, incapable de parler, aux questions nous célébrons notre joie par des chants et
qui font partie des cérémonies du baptême. des instruments de musique aux occasions
L'us'age des parrains est fort ancien dans de mariage nous donnons à nos femmes des
l'Eglise, comme nous l'apprenons de plu- ornements et des parfums nous sommes
sieurs.saints Pères, qui en font mention, en- pleins de libéralité dans nos aumônes, et
tre autres de Tertullien, saintJean Chryso- particulièrement dans le soin que nous pre-
atome et saint Augustin. Mais, dans les pre- nons de faire creuser dès étangs et des puits
miers siècles de l'Eglïse, il n'y .avait aux nous avons, hommes et femmes, des sympa-
baptêmes des hommes et des garçons qu'un thies communes d'humanité; nous prati-
parrain seul, sans marraine, comme il n'y quons des ablutions avec le gamoutra (l'u-
avait qu'une marraine seulement et point de rine de vache) nous portons le koschi (cein-
parrain quand on baptisait des femmes ou turè sacrée) pendant la prière et le repas
des filles. C'étaient eux qui aidaient le mi- nous pratiquons des dévotions cinq fois le
nistre et le catéchumène, lorsque l'on con- jour, nous sommes scrupuleux observateurs
férait ce sacrement par immersion. Plus de la foi conjugale et de la pureté; nous
tard, la coutume s'introduisit de donner plu- sommes exacts à célébrer chaque année des
sieurs parrains et plusieurs marraines pour cérémonies funèbres à l'intention de nos an-
une seule personne qu'on baptisait; mais cêtres nous veillons attentivement à !a con-
cet abus a été aboli, et maintenant chaque duite de nos. femmes après qu'elles sont en-
enfant qui est baptisé avec les cérémonies de fermées dans l'intérieur de nos maisons, et
l'Eglise a un parrain et une marraine, ét nous attachons un grand mérite aux ob-
même l'un des deux suflit. Le parrain et la servances religieuses. u
marraine contractent une parenté spirituelle Les Parsis s'établirent dans le Guzerate,
avec la personne qu'ils ont tenue sur les et de là ils se répandirent au nord et au midi,
fonts de baptême, et avec son père et sa le long du littoral surtout, et en général dans
mère. Cette parenté forme un empêchement l'ouest de l'Hindoustan, où on évalue leur
dirimant de mariage. nombre à cinquante mille il y en a plus de
PARSIS, nom que l'on donne, dans t'Inde vingt mille à Bombay, qui est presque une
principalement, aux descendants des anciens ville parsie. Ce sont eux qui se trouvent
Perses, adorateurs du feu, et sectateurs de maintenant à la tête du commerce ils pos-
la doctrine de Zoroastre on les appelle aussi sèdent en général de grandes richesses, et sont
Guèbres et Mazdéens. en excellents rapports avec les Anglais de l'In-
Persécutés par les'Musulmans fanatiques, de. Quelques familles subsistent encore dans
qui voulaient les contraindre à abandonner ta Perse, leur patrie primitive, mais ils y vivent
leur culte, ils se retirèrent au nord de la dans l'oppression sous -le joug musulman.
Perse, dans les montagnes du Khorasan, où a Le culte fondéparZoroastre, ditM. Pavie,
ils trouvèrent une retraite assurée pendant jadis répandu non-seulement dans toute la
un siècle environ mais poursuivis par les Perse, mais dans plusieurs provinces asiati-
progrès toujours croissants de l'islamisme, ils ques aujourd'hui musulmanes est un des
traversèrent toute la Perse du nord au sud et plus anciens du monde il vit naître le chris-
arrivèrent àOrmuz, où ils résidèrent pendant tianisme, et ses prêtres furent les premiers à
quinze ans,employant ce temps à faire les pré- saluer le Sauveur dans sa crèche; le boud-
paratifs nécessaires pour passer la mer. Us dhisme, dans ses missions aventureuses
équipèrent une flottille, dans laquelle ils mi- vers le nord de la Perse, lui arracha, comme
rent leurs livres anciens, le feu sacre et les la religion des apôtres, un grand nombre
différents objets de leur culte, puis ils s'em- de sectateurs. Consigné dans des livres mys-
barquèrent et abordèrent dans le Guzerate, térieux, dont les caractères inconnus fai-
'près de la petite île de Diu, où ils formèrent saient supposer une antiquité plus reculée
'un établissement passager qui dura près de encore, il a traversé, au milieu de bien des
vingt ans. Puis après avoir pris une con-. révolutions, vingt siècles au moins, avant
naissance suffisante des langues, des arts et de livrer son secret aux savantes investiga-
du commerce de la contrée, ils voulurent y tions de l'Europe; mais qui peut savoir ce
fonder un établissement durable; c'est pour- que fut cette religion à son principe? Peut-
quoi ils se rendirent à Sandjan, dans la pres- être, comme tant de cultes idolâtres, ensei-
qu'île du Guzerate, pour demander au radji) gna-t-elle jadis une doctrine moins extrava-
la.permission de se fixer sur son territoire, gante, jusqu'à ce que d'ignorants sectateurs
ce qui leur fut accordé, après qu'ils eurent oubliassent la divinité pour ses attributs et
exposé la teneur de leur religion en seize passassent du créateur à la chose créée. Telle
distiques, dont voici la traduction qu'elle est maintenant, la religion des Par-
« Nous, les Parsis, beaux, sans peur, vail- sis n'est rien de mieux qu'une espèce de ma-
lants et athlétiques, adorons le soleil, les térialisme ou culte aveugle des éléments le
éléments et Ormuzd, chef des demi-dieux soleil et la mer sont des divinités auxquelles
nous gardons le silence dans sept occasions ils eurent, comme les anciens habitants du
pendant le bain, en.contemplant la divinité, Pérou, leurs vœux et leurs prières; à l'heure
dans les offrandes au feu, le repas et les au- où l'astre-dieu, si puissant sous les tro-
tres fonctions de' la nature; nous nous ser- piques en toute saison, disparait sous les
vons de parfums, d'encens, et de fleurs dans flots de l'océan Indien, on voit les Parsis
les cërémonies religieuses nous adorons la s'arrêter sur les promenades, et alors, sans
HM bICTtOKNAtRË DES RELtGtONS. «3t

s'inquiéterdet'~M~e~t~qui tinteàtacha- corées de galeries peintes, et ornées mémo


pë~ë pomigalsë, sao~ prëndtë garde au ~'arabc~ques et de dessins de Fahjt.iisio
mu~ntmah prH)'ht.vërs là Mecque, ni au ju<f sculptés avec goût, comme àù~i Ceiië;s que
qM 'rnc))ne ta tëtb et n~murë Ses braisons, choisissent lés Parsi~ pour y déposer le fëa
la face tourhée vëTs t6 tërnp!e'd6t)mt, Sans sacré sont parmi les plus 'beUës/il résulte de
suivre dés yeux ce5 mittiers d'Hihdou~, qui i ta que ces temples ont un aspect particulier,
fontt)'s~)tutiônsdu ~aM/M/aëtse rendëht et s'e trahissent bien vite aux yeux du pas-
à ta pagode, te sectateur de ZoroaStrë con- sant. te bœf blanc vénéré tJes Brahmanes,
templ'e le disque du sotëit, èt, se balançant et si aime des 'Hindous qu'H s'en, va, comme
d'uh pied sur l'autre, il récite àdëmi-vdix, Tin Djogtti, recevoir sa pitance dé porte en
d'un ton'monotone, ses hymnes sacrés. De porte le 'petït DoM à tabbsse 'pointue, dor-
l'autre icëted~ h ville, ils se 'réunissent en ment en paix sou~ 1ë~ gal'érie~ des temples
grand nombre ~Or iës remparts, Bt Ùôehiuent parsis 'mài~e chieh & un rote plùs'impof-
cette vast~ et belle rade on Ho'rbent leurs tant encoré, aux yeux des sëc~tëurs~c Zo-
vaisseaux, où tant a'i)es ànde~ët verdoyan- roastre car si la première part dans un re-
tes briHent encore d'un dernier Ta~on du so- pas lui est refusée, empêchera j~âmê du.
)ei); ils rabattent leur manche èt !à re!èveht défunt de Casser sur le pont qui Sohduit aux
tentëmënt à mesuré que la prière s'achève. demeures biëthëureuses, et il peut aussi, par
D'autres fois, 's'ils se trouvent sur une plage la seale pais~ancë de ~on regard, écarter
unie, on iës voit quitter leurs 'pantoufles, l'esprit rnaHn d'un cadavre placé près dé tùi,
s'exposer jusqu'aux genoux dans les va- et défendre suh mattre mort contre lés es-
lues, ét là, joignant leurs mains/iëvant les prits invisibies.
bras à la hauteur du front, Us ceignent le « La théorie des expiations, cfui forme la
cordon sacré et invoquent leurs divinités tu- partie la plus ridicule du code brahmanique,
télàires: Plus d'une heure avant le jour, un est moins compliquée, mais tout aussi ab-
matin que je débarquai a~u quai par un ciair surde chez les Parsis boire le ~otHOM~ra
de lune étincetant, je trouvai un prêtre consacré, pratiquer des ablutions, sont )es
parsi en- prière au bord de t'océan, quand la deux grands moyens de saluU il cs~vrat de
'ville; la rade même, étaient encore plongées dire que la loi recommande aussi tes bonnes
'dans te sommeil. Toute prière commande le ouvres et le repentir.
respect ou émeut d'une compassion pro- a Trois sortes de prêtres partagent, danss
fonde mais que penser de ce riche Parst, leurS attributions respectives.) lé soin du cul)o
qui, dans sa pieuse tibéràtité, jette à ta mer et de la doctrine le ~e~oMr explique la tM
plusieurs milliers de livres de sucre? De pa- c'est lui qui tranche lès questions difEcHes et
rëittes aumônes ne sont pas rares à Bombay, détermine le sens des écritures ;~bn tur-
ët attirent à celui qui en est l'auteur la con- ban 'est d'une forme particulière, non ,po!ht
sidération de ses coreligionnaires. allongé, comme cetui des autres Parsis,
« Cependant si te soleil, ta lune et l'océan tUaiS arrondi et enveloppé d'un chatte â la
reçoivent d'une manière publique et ostensi- manicre des Musulmans. 'Les mo6~ sont
ble tes hommages dea i'arsis, les diverses charges de'Hre (et non d'interpréter) les ou-
oeuvres de -ta création, les étoiles en géné- vrages liturgiques et !e Vendidad 'après
ral, tes rivières, tes ptaines~t iestnohtagnes, eux viennent les herbads, auxquels est dé-
tout ce qui, eu un mot, Sous un point, dé vue volu l'entretien du temple.
panthéistique, peut être une manifestation «Depuis peu, tous les livrets sacrés ont
de'ta divinité, tout cela mérite, .d'après les été traduits avec le plus grand soin dans le
enseignements du Zend-Avesta t'adorâtion dialecte guzarati. Comme ce travail est ma-
'des mortels. Jaloux de se distinguer dés nuscrit, il n'en existe pas plus de cinq ou six
Hindous, qui, panthéistes aUssi dan's te prin- exemplaires.
cipe, ne sont que d'ignorants idotâtrfs, les « Ainsi 'que la plupart des Orientaux ha-
Parsis n'admettent point li'ima'gës dans leurs bitues à vivre dans l'intérieur de leurs ff'ai-
tëmptes. Sur leurs auteis brille le feu sacré sons, les Parsis sont doux et tranquiHes
et éternet, l'âme, le <its du diët) Ormuxd. Le l'éducation de leurs enfants lès occupe
feu dont ils ont besoin jJour cuire teurs ali- beaucoup. A ['âge dé sept ans, ils leur cun-
'mënt's es~non moins sacré à Ithrs yeux'; fèrent l'investiture du cordon sacré, sans
T)ar ce s&u! fait, la cuisirie devient comme un lequel on ne peut ;prier; c'est donc une
tempte domestique dans lequel un profane cérémonie qui marque l'âgé de raison et de
ne peüt être admis et non-seuiemëht les discfrnement. Le second soin des paicnts
Parais ont horreur de la pipe turque et du est de marier leurs fils ils les Saucent de
narguifé indieu .mais encore il s'en trouve très-bonne heure av<;c toute la pompe d'un
parmi eux d'assez scrupuleux pour refuser mariage j puis, Mpré~.ces fêtes prolongées
de rendre tout objet dont ta destination pendant des sém.iihes entières, les ëpoux
pourrait avoir rapport à -cette coutume futurs retourheht, celui-ci à l'école. celle-là
odieuse. dans l'intérieur de la maison. On attend
«'Les Parsis'n'adm~ttent pas d'idoles, n'ont pour réunir le couple que les premiers signes
ni peinture, ni sculpture, et à vrai djre't'ar- -de puberté se soient manifestés.
'chitecture leur manque également, car'tours « Mais c'est par tes cérémonies funèbres,
tempics n'on't rien qui tes'distingue des tnai" tes plus solennelles de toutes peut-être, que
sons totsittës. Toutefois, comme les maisons les Parsis se distinguent surtout dès autres
des'tiaiits sont souvent 'fort gracieuses, dé- peuples. A une certaine distance des villes,
<!25 PAR PAR i 126
sont établis des enclos fermés par des murs cequiÏui avait fait donner aussi te nom
élevés on ~s appelle do~mac~ ~u* tours du ~~atoKJ~d~. La~éeëse <etait ~présentée
site'ncé.~à sont expôs'és tes cadavres, aux debout, tjfne tpiqué A ~nàin, s<~ bonciier a.
rayons 'du sotéit, à t'innuéhce des pluies 'e't ses ,piëds, 'sur sa poitrih'ë ~në tête de Mé~'u's<&,
de la T'osée, 'et à la voracité des oiseaux, de et auprès'd'ëtte une victoire haute d<* qnan'e
proié. L'adorateur des étémeWts abandonne coudées.
sa dépoùftte mbrtelte aux 'éléments' eux-mê- M7{ï7B!75(EvÈQCEttt).On appette ainsi
mes des mitliets de corbeaux et de vautours les évoques qui ont le titre d'un évécné
au cou nu se disputant cet odieux festin à situé dans le pays 'u~s'infMètes, tH~ar:!&MS
ta différence de presque toutes les nations tK~de~Mm. Comme-tes règlements de t'Ëgtise
du monde, ~ui, dans leur respect pour 'tes s'opposent ce qu'on coY)fè'C'!ta consécra-
morts, tâchent par tous -tes moyens possi- tion 'épiscopa~e,- à un 'ecttësiast'iquu saws lui
bles de soustraire tes cadavres à 'la pro'fa- donner en même temps un ~iég'e on chbt~t
nation des bêtes 'sauvages. » <e nom d'un 'siège ancien qai souvent
Les mœurs des Parsis sont simple's et dôu- n'existe plus, 'pour le donner Q~x'eccté'si&s-
ces; ils ne contractent mariage qu~entrè tiques que t'oa 'veut tohorer 'd'c la dign~e
eax, et ils ne doivent épouser qu'une sente 'episco'p'~)e. Ces évêqUes'soht a'tûrs ou tô-
femme cependant, si icette femme e~ststéDte adjuteurs d'un autre évéqu~e, ou Vicaitës
pendant les neuf premières années du ma- apos<cliques,oabien i)sfe)Hpti'ssent quel-
riage, its peuvent en prendre 'une seconde. que position eievée dans t'Elise ~u'dt!ns
Leur religion leur permet l'usagé du vin et i'Etat.
(te toutes sortes de viandes, à l'exception PARTICULÀRtSTES, partisans de ta grâce
seulement de cette de vache et de bo~uf. Us particuUere; on donne ce nom ceux (]ui
s'ont en général fort charitables, et Tts ont soutiennent'que Jésus-Christ a répandu son
toujours soin de leurs parents qui sont pau- sang pour iés sëuts étu's, et non pour tous
vres. fendant une disette qui eut lieu du les ho'nmes~n général.
c6té de Bombay, en 1805, on vit Ardeschir, PARTULE, PÀKTCNDE, PAMJNDE, a.vi-
TÛT~des plus riches négociants de tavitic, nitestoniaines qui présidaient aux. accou-
'nourrir 5000 individus pendant trois mois chements. La première portait aussi le nom
~héts, sans parler d'autres secours qu'il de Parté, elle gouvernait et rég~àA )ë tercae
accordait à divers nécessiteux. de la grossesse.
FAUTES, déesses qui présidaient aux ac- PAUVATÂS, dévà's de ta mythologie Mh-
couchements chez les,Romains; l'une, nom- doue. M. Nève croit que ce Senties'divinités
mée ~VoK<t,était invoquée par tes femm'es qui président aux jours 'tunaires~'destghcs
~dan's le neuvième mois de leur grossesse dans la langue ciassiqae pat le 'nom db
'et l'autre, appelée Deciina, lorsque leur état Parvan.
se,prolongeait jusqu'au dixième mois. tt y PARVATi, déesse indienne 'épouse de
"en avait d'autres encore, telles que Pa~M~e, Siva;s~n homisiginucita ~onta~tt~Ns; lÈ'm
Lucine, ~<em<)Me,etc. etfeteHei;taitûHe d'Simata. souVer~n~s
~Al~THËNtE, nom donné chez les Grecs montagnels de'neige. Au dire dëq~etqùes-uns,
aux déesses réputées vierges telles que ParvaH ne ~ul d'abord qu'une simpte mDr-
Diane et Minerve; on-en gratifiait aussi 'telle, qui sut inspirer 'de ~am'our à Siva; ce
Junon, quoique mère de plusieurs enfants, dieu, épris de ses charmes, aurait quitte te
parce que tous les ans ceUe déesse recou- céleste séjour et aurait vécu tranquiHe<nent
vrait sa virginité dans la fontaine de Cana- avec eHc pendant nntte amhées. Mais Brahma.
thos. Parthéhie était encore urie déesse et Vichnbu, indignés qu'i~ déshonorât âinst
honorée, à Babastc dans ta Chorsonèsc sa divinité,'tùinTient de pressantes repré-
où elte avait un te~npie et un culte. On la~It sentations et le décidèrent enGn à 5 arracher
disait fitte.deStaphy~e (la grappe-dé raisin). d'es bras de sa femme, qui eh mourut de
PAK'mÊNtES hymnes composés pour douleur. Elle revint une seconde fois 'au
des chœurs de jeunes filles qui les chan- -monde, et Siva t'épousa de nouveau et t'ëm-
taient dans certaines fêtes sotennettes, 'et en menadans son paradis.
particulier dans tes baphnéptt'ories, qu'on Celte déesse semble se rapprother de la
cétebraiten Béotie,ent'h6nneur a'Apotton Juoon des 'Grecs. Elle en a l'air majestueux,
!s")énien.'Ces uttes, en é'qu'ipage de supplian- ta fierté, tes attributs généraux,'et s'e re-
tes, marchaient en procession, portant à la trouve Sans ces'se auprès de son mari, sur te
main des branches de laurier. mont Kailasa, ciel de Siva, ~t dans tes -fes-
PARTHËN!S surnom sous lequel Mi- tins dés dieux. Elle est ordinâiremé~ ac-
nerve était honorée par .les Athéniens, qui compagnée de son fils Ëartikéyâ, qui monte
lui avaient értgé une statué d'or et d'ivoire, uù paon; dans quelques peihtures.ette est
haute de â9 pieds, ouvrage de Phidias. Cette reptcBent&e 'vêtue d'uhe robe pm'semce
statue était placée dens te tem'ple appeté d'yeux. Dans tes temples, ce.t oiseau accbm-
Parthénon, un des plus beaux Monuments pagne son image. Ette n'a point cependant
de la Grèce, don't nous avons admiré les d'e temptes particuliers, mais sa statue a uu
magnifiques sculptures au British Muséum, Sanctuaire à part dans tes temples de son.
où les débris en on't été n'apportés. H est ép'oux. EHe est adorée sous plusieurs noms,
d'ordre dorique et construit 'en n:arbre pen- ctnhthe t'tsis des Grecs, surtout sous celui
télique. Sa hauteur éta~t de 6~ pieds, sa de ~er~. L'es Hindous la représentent,
tongueur u'envirbu 22~ 'et 's<i targé'ur de 100, c~mme Gybëté, couronnée détours; cite ës(
H27 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. ~M
aussi la personnification de la lune. On la PASI, prêtre des Kayanos, habitants des
peint les cheveux flottants, ayant le lotus montagnes qui se trouvent entre Aracan et
pour diadème et tenant l'urne sacrée d'où Birnah, dans l'ancien empire des birmans.
les eaux bienfaisantes, versées à grands flots, Dans les maladies on a recours au Pasi, qui
vont amortir les brûlantes ardeurs du dieu opère au moyen d'un talisman. Ce talisman
qui préside avec elle au grand acte de la fé- est supposé le don d'une providence, mysté-
condation universelle. rieuse et indéfinie, qui se manifeste par le
Les Saivas, c'est-à-dire les Hindous gui tonnerre; car ce peuple ne reconna't pas
font une profession particulière d'honorer d'Etre suprême. Chaque fois que la foudre a
Siva, et qui le regardent comme le plus frappé un arbre, les Kayanos accourent en
grand des dieux, considèrent Bhavani comme foule à ses racines, et commencent à y creu-
la déesse suprême, souveraine du ciet, pro- ser la terre avec soin, jusqu'à ce qu'ils y
tectrice de la terre, providence universelle trouvent une substance minérale ou autre
de tous les êtres. Les Saktas, ou les Hin- qu'ils jugent à sa forme être le talisman
dous qui rendent un culte spécial à l'énergie cherché. Alors ils tuent un porc ou une va-
divine personnifiée sous la forme féminine, che qu'ils mangent en grande cérémonie,
ne balancent pas à la représenter comme la pour célébrer le bienfait de l'orage.
déesse primitive, Parasakti, la grande Maya, PASIPHAÉ, déesse grecque, qui avait à
l'illusion qui parcourt l'univers, produite Thalames en Laconie, un tempte avec un
immédiatement par le créateur et qui en- oracle très-fréquente. Quelques-uns, dit Plu-
suite a donné naissance à tous les dieux, à tarque, prétendent que c'est une des Atlan-
tous les hommés et à tous les êtres. Elle tides, filles de Jupiter, et qu'elle fut mère
est éternette, elle a à elle seule autant de d'Ammon. Selon d'autres, elle est la même
puissance que tous tes dieux réunis en- que Cassandre. fille de Priam, qui mourut à
semble ;:elle est adorée par tes êtres infini- Thalames et parce qu'elle rendait ses ora-
ment subtils, rayons de lumière sortis de son cles à tout le monde, elle fut appelée Pasi-
corps; elle est l'atma, t'âme qui existe dans phaé, de~~t yxt~tv, déclarer à tous. On allait
tous.les êtres vivants. Foy. SAKTi et SAKTAS. coucher dans le temple de cette déesse, et la
Parvati porte aussi les noms de ~OMnya nuit elle faisait voir en songe tout ce qu'on
l'inaccessible, de ~et, la déesse par excel- voulait savoir.
lence. Mais lorsqu'elle partage avec son PASITHÉE, fille de Jupiter et d'Eurynome;
époux le rôle de la destruction, on t'ho- c'était, suivant quelques-uns, la première
nore sous les noms terribles de ~/«t<;f<Ht des troisGrâces. Ses sœurs étaient Eurynome
et de Kali. Voy.DouRSA, DÉv!, EHAVANi, et Egialée. Dans Homère, Junon la promet
ELâU, etc. en mariage au Sommeil s'il acquiesce à sa
PARVIS, 1' chez les Juifs, c'était une demande.
vaste enceinte qui environnait le taberna- Pasithée était aussi un surnom de Cybèle,
cle. Sa forme était un carré oblong. Elle comme mère de tous les dieux.
avaitcentcondéesde longueur etcinquante de PASODPATAS, sectaires hindous, adora-
largeur. Elle était fermée par des rideaux ou teurs de Pasoupati, surnom de Siva. Ils iden-
courtines, qui permettaient au peuple de tifient l'Etre suprême avec ce dieu, qu'ils
voir ce qui s'y passait. H y avait, du côté de regardent comme la cause efficiente du
l'Orient, une ouverture de vingt coudées, par monde, son créateur et sa providence régu-
laquelle on.yy entrait._Le parvis était le lieu latrice, mais non comme sa cause matérielle.
destiné à immoler les victimes. C'était là Ce principe matériel est la nature ou la ma-
qu'étaient placés l'autel des holocaustes et la tière plastique. Cette secte est plutôt philo-
cuve d'airain. sophique que pratique. Cependant ils ont
2° Chez les chrétiens, c'est la place pu- des rites particuliers qu'ils distribuent sous
blique, qui est ordinairement devant la prin- deux chefs, appelés vrata et (~ara.
cipale façade des églises. Quelques écrivains Au premier chef (vrata ou vœu)appartient
prétendent que le mot Parvis vient de Par- l'usage des cendres au lieu de l'eau, pour
visium, qui, dans la basse latinité, désignait bains et ablutions.: c'est-à-dire, première-
le lieu où l'on instruisait autrefois les- ment, au lieu de se baigner trois fois le jour,
enfants, parvôs ou parvulos. On nommait le matin, à midi et le soir; secondement, au
anciennement paradis ce que nous appelons lieu d'ablutions pour des causes spéciales,
aujourd'hui parvis. comme la puriGcation de souillures après
.PASANDAS, sectaires hindous qui traitent l'évacuation de l'urine, des excréments, etc.
de fables tout ce qui est contenu dans tes ti- Au même chef appartient aussi le sommeil
vr,es sacrés, et nient l'immortalité de l'âme. sur les cendres, pour l'usage particulier du-
Ils s'abandonnent au vice sans aucune re- quel ils demandent des cendres aux chefs de
tenue leur dissolution est, dit-on, si grande famille, de la même manière qu'ils deman-
qu'ils ne respectent aucun degré de pareuté dent de la nourriture et les autres subsi-
dans leurs débauches, et disent que toute stances.Ce chef comprend aussi l'exaltation,
.femme est teur propre femme du moment qui embrasse le rire, la danse, le chant,
qu'ils en jouissent. Ceux de cette secte n'o- l'action de mugir ou beugler comme un tau-
sent pas toujours avouer qu'ils en sont; et < reau, celle de faire des salutations, de réci-
on en a vu de massacrés en haine de ter des prières, etc.
leur
doctrine impie. Foy.SAKTt-PobcjA, SAK-~ Le second chef (dwara) consiste, 1° à faire
't'EYAS. semblant de dormir quoiqu'on soit réelle-
H29 PAS PAS TfM
ment éveillé; 2" à trembler ou à avoir des étranger à leur religion, et ne sonH'rent pas
mouvements convulsifs dans les membres, qu'on les voie manger; ils ne boivent pas
comme si l'un était affligé d'une affection de vin.
rhumatismale ou paralytique 3" à ctocher PASSION. Les chrétiens désignent par ce
comme si l'on était boiteux ~° a se livrer à mot le mystère des souffrances et de la mort
ta joie, comme un amant à la vue de sa maî- qui terminèrent la vie mortelle du fils de
tresse 5° à aSccter la folie, quoique l'on soit Dieu, et par lesquelles il racheta le genre
complètement sain d'esprit 6° à tenir des humain de l'esclavage du péché et de la dam
discours incohérents. Cette secte est con- nation éternelle. De là on donne le nom
sidérée comme hérétique (Colebrooke, tra- de Passion au récit évangéiique des souf-
duit par Pautier). frances du Sauveur, qui se chante publi-
PASOUPATI, un des noms du dieu Siva, quement dans les églises, pendant la se-
considéré comme maître et seigneur des ani- -maine sainte, et aux sermons sur le même
maux. sujet que l'on prêche le vendredi saint.
PASSADOR, nom que les habitants du La semaine de la Passion est la cinquième
royaume de Benin, sur la côte d'Afrique, du carême, celle qui précède immédiatement
donnent à l'ombre du corps humain ils la la semaine sainte.
regardent comme un être réel, qui rendra un PASSION (CoNFRÉR)~ DE LA), association
jour témoignage de leurs bonnes ou de leurs qui se forma vers la fin du X!V siècle. Elle
mauvaises actions. Ils tâchent de se ta rendre était composée de. quelques bourgeois de
favorahte par des sacrifices, persuadés que Paris et de plusieurs pèlerins, qui représen-
son témoignage peut déciderde leur bonheur taient sur un théâtre public les mystères de
ou de leur malheur éternel. là passion de Notre-Seigneur et plusieurs au-
PASSAGERS, PASSAG1ENS, PASSAGI- tressujets pieux. Les pèlerinages, qui étaient
NIENSetPASSAGUINS.noms formés du grec alors très-fréquents, donnèrent He'u à cette
mxf ~yMf, tout s(!:H<,quiontété pris par diffé- confrérie. Ceux qui étaient de retour de ces
rents hérétiques, lesquels prétendaient à une pieux voyages s'attroupaient dans les rues
sainteté toute particulière, et entre autres pour chanter les merveilles dont ils avaient
par des sectaires du xu° siècle, issus des été témoins. Les pèlerins de la terre sainte
Vaudois, et des Albigeois leurs principales chantaient la passion de Notre-Seigneur;
erreurs consistaient à nier le mystère de la ceux de saint Jacques célébraient la gloire
sainte Trinité, et à prétendre que Jésus- et les miracles de l'apôtre de l'Espagne
Christ était une, simple créature. Ils soute- ceux de Notre-Dame du Puy entonnaient les
naient la nécessité de quelques rites judaf- louanges de la sainte Vierge; et ainsi des
ques, et pratiquaient la circoncision aussi autres. La singularité de teurhabittement,
les appela-t-on les circoncis. Ils furent con- les coquilles et les images dont ils étaient
dajnaés en 1Î84 par le pape Lucius Hl. couverts, donnaient du prix à leurs canti-
PASSALORYNCHH ES ( de 7~~of, che- ques, et le peuple paraissait prendre un
ville, et pu~of, mtMMM): on appelait ainsi grand plaisir à les entendre. C'est ce qui fit
certains hérétiques descendus des Montanis- naître l'idée à quelques bourgeois de Paris
tes, qui, dans le tf siècle, se distinguèrent d'élever un théâtre, pour y représenter pu-
par une auectation ridicule de garder le si- bliquement ces mêmes mystères dont le ré-
lence ils prenaient à la lettre ce passage du cit plaisait-tant dans la bouche des pèlerins.
Psalmiste Mettez, Seigneur, une garde d Ils débutèrent au boarg de Saint-Maur, à
ma bouche, et une porte de circonspection d deux lieues de Paris, l'an 1398, sous le règne
mes lèvres; c'est pourquoi ils avaient .tou- do Charles VI, et la passion deNotre-Seigneur
jours le doigt sur la bouche. Ils eussent cru fut le sujet de la première pièce qu'ils donnè-
faire un crime s'ils eussent proféré une rent. Mais, comme ils avaient hasardé cette
seule parole; mais ils se permettaient des entreprise sans la permission du roi et des
erreurs plus récttes et pensaient que leur magistrats, défense leur fut faite, par le pré-
silence devait leur tenir lieu de vertu. II y vôt de Paris, de continuer ieurs représenta-
avait encore quelques-uns de ces vision- tions. Les nouveaux acteurs obtinrent, quel-
naires à Ancyro en Galatie du temps de que temps après, l'agrément de la cour, et
saint Jérôme. leur société fut décorée du titre de Confrérie
PA-SSE, religieux de la secte de Tao-sse, de la Passion de Notre-Seigneur. Le roi
dans le royaume de Camboge. Ils sont vêtus Chartes VI, qui goûtait fort ce spectacle, ac-
comme tes gens du peuple, excepté qu'ils corda aux confrères, le &décembre H03, des
portent sur leur tête une toile rouge ou lottresqui les autorisaient à s'établir à Paris.
blanche en forme de coiffure. Ils ont des cou- Lesconfrères louèrent une partie de l'hôpital
vents et des temples quelquefois accompa- de la Croix de la Reine, appelé depuis/«
gnés de tours, mais qui ne peuvent se com- 2YtKt<e, et commencèrent à y donnèr régu-
parer, pour la magnificence, aux monastères lièrement, tous les jours de fête, à l'excep-
bouddhiques du même pays. Dans leurs tem- tion cependant des fêtes solennelles, des re-
ples, il n'y a point de représentations parti- présentations des principaux mystères de la
culières, mais seulement un amas de pierres, retigion,des histoires de t'Ancienïcstament,
comme ceux qui servent à la Chine, pour of- et des traits les plus mémorables de la Vie'
frir des sacrifices au ciel et à la terre. It y a des saints. En faveur du peuple qui était
aussi des religieuses de cette secte. Les passionné pour ce spectaele on avança
Pa-sse ne partagent pas le repas d'un homme l'heure des vêpres en plusieurs églises. 11 se
DICTIONN. DES REUGtOKS. III. 36
tiSi DICTIONNAIREDES RELIGIONS. <iS3i),
forma des confréries, sur le modèle de celle tantes le titre de pasteur répond absolument
de Pans, en .plusieurs villes de France, à celui de curé chez les catholiques.
telles que Rouen, Angers, le Mans, etc. PASTOPHORES (du grec ~K<rT6f,voile, lit
Les confr&re~ de la Passion continuèrent ttMp<ta<) prêtres ainsi nommés par tes Grecs,
leurs représentations avec le même succès, à cause de leurs longs manteaux, ou du lit
sous les règnes deCharles VU et de Louis XI; de Vénus qu'ils portaient dans certaines cé-
mais, pour amuser te peuple, qui commen- rémonies, ou du voite qui couvrait tes divi-
çait à s'ennuyer des sujets sérieux, ils furent nités, et qu'ils étaient obligés de lever pour
obligés d'entremêler les mystères de scènes les exposer aux regards du peuple. Saint
profanes et bouffonnes. Ce mélange indécent Clément d'Alexandrie, en partant des qua-
du sacré et du profane n'empêcha pas que rante-deux livres sacrés de t'Hermès égyp-
François I" ne confirmât les confrères de la tien, qu'on gardait avec tant de soin dans
Passion dans tous les priviléges quiieur les temples d'Egypte, dit qu'il y en avait six
avaient été accordés par ses prédécesseurs. appartenant à ta médecine, et qu'on les fai-
En 1539, la confrérie fut obligée de quitter sait étudier aux Pastophores. Selon Diodore
l'hôpital de !a Trinité, et alla s'établir de Sicile, ils promettaient de se conformer
à l'hôtel de Flandres, dans la rue qu'on ap- aux préceptes de cet ouvrage sacré; alors,
pelle aujourd'hui Co~M!cfe. François I", si le malade périssait, on ne les en rendait
ayant ordonné la démolition de cet hôtel en pas'responsables mais quand ils s'étaient
loM, les confrères achetèrent une partie de écartés des ordonnances, et que le malade
l'hôtel de Bourgogne; mais en même temps venait à mourir, on les condamnait comme
survint un arrêt du parlement, qui leur dé- meurtriers.
fendait de représenter aucune pièce qui eût PASTOPHORÏE, habitation où, selon Cf-
rapport à la religion, et leur prescrivait de ne per, demeuraient les prêtres païens chargés
choisir pour leur spectacle que.des sujets de porter en procession la châsse ou l'image
profanes. Les confrères, qui auraient cru se des dieux. D'autres ont cru que c'était une
déshonorer en représentant des pièces pro- petite maison où demeuraient ceux qui
fanes,. et qui regardaient peut-être leurs avaient la garde des temples.–Le Moine
fonctions comme très-nobles et comme te- convient que, chez les païens comme chez
nant à la, religion, louèrent leur théâtre et les chrétiens, c'était une cellule à côté des
leurs priviléges à une troupe de comédiens temples, où l'on portait les offrandes, et où
qui s'établirent alors. Ils se. contentèrent t'évoque les distribuait. Il en est qui ont pré-
seulement de réserver pour eux quelques tendu que c'était un endroit placé sur le
loges qui furent appelées les loges des maîtres. côté oriental des églises où l'on était dans
Nous avons encore quelques-unes des pièces l'usage de renfermer ce qui restait de la sainte
qui furent représentées par la confrérie de eucharistie.–La version des Septante donne
la Passion. aussi le même nom à la tour du haut de ta-
PASSIONNEL. On appelait ainsi autrefois quelle le sacrificateur en charge sonnait de
dans l'Eglise le livre qui renfermait la vie et la-trompette, et annonçait au peuple le sab-
la passion ou le martyre des saints. On le bat et les jours de fête.
trouve cité dans la plupart des anciennes PASTORAL, livre où sont contenus les
liturgies. Ce mot a été remplacé par celui de prières, cérémonies, devoirs et fonctions des
légendes, et dans les temps plus modernes pontUesetdes pasteurs.
par celui de Vie des saints. Les Grecs don- PASTORICtDES, hérétiques du xvf siècle,
nent à ces sortes de recueils le. nom de md- auxquels on donna ce nom parce qa'its en
MO~M. voulaient particulièrement aux pasteurs do
PASSIONNISTES, nom donné aux héré- de t'Egiise catholique, et qu'ils en faisaient
tiques qui prétendaient que Dieu ie Père-et un horrible carnage partout où ils tes ren-
toute la sainte Trinité avaient souffert si-. contraient.
multanément avec Jésus-Christ. On les ap- PASTOUREAUX, fanatiques qui exercè-
pelait encore FatftpaMtetM. rent de grands ravages en France, pendant
PASTEUR, titre que l'on donne à celui qui la captivité du roi saint Louis chez les Sar-
est chargé du soin des âmes il dérive du rasins. Ils avaient à leur (été un moine
verbe pascere, nourrir, faire paitre, et signi- apostat, nommé Jacob, qui s'était échappa
fie proprement un berger, parce qu'en effet d'un couvent de l'ordre de Clteaux en AÛe-
les pasteurs des âmes sont chargés de nour- magne. Ce misérable, étant venu en France,
rir le troupeau de Jésus-Christ par les sacre- s'était annoncé comme envoyé de la part de
ments et le pain de la parole. Ce titre ap- Dieu, pour procurer la délivrance du roi
partient en propre aux évoques qui ont des Louis IX, retenu prisonnier chez ies ïnudè-
diocèses à gouverner, c'est celui qui doit les. Il avait en effet prêcha une croisade a
leur être le plus cher mais on le donne cette intention, et il avait essayé de prouver
aussi aux curés ou prêtres chargés de. régir sa mission en débitant plusieurs révélations
les paroisses sous l'autorité épiscopale, parce qu'il disait avoir reçues de Dieu. It s'était
que t'évoque s'est déchargé sur eux d'une particulièrement attaché à prêcher dans tes
partie de son ministère pastoral, eu. égard à bourgs et dans les villages, et avait fait ac-
la portion du troupeau qui leur est conSée. croire aux bergers et aux villageois que
Homère appelait les rois pasteurs des Jésus-Christ, qui est le bon pasteur, les avait
peMp~M. spécialement choisis pour être les libérateurs
Dans la plupart des communions protes- de lea? bon roi Louis IX. Par de pareils ar
~i.n1 -,i
«33 PAT PAT HM
tiHces, Jacob se forma un parti nombreux, passage en est terrible et doalonreux mais
composé de paysans et de bergers, auxquels un agonisant peut te franchir sans danger,
on donna, pour cette raison, le nom de Pas. s'il a eu soin de faite don d'une vache et
<OMreatM'. Ce brigand établit dans sa secte d'une somme d'argent au brahmane qui t'as-
des chefs qui lui étaient subordonnés, et dont! siste. Au moment où il abandonne la vie,
l'autorité s'étendait sur le spirituel comme cette vache se présente à lui sur le bord du
sur le temporel. Us exerçaient même les fleuve; il lui saisitla queue, et, par ce moyen,
fonctions ecclésiastiques, et, pour encoura- H se trouve transporté en un clin d'oeil a
ger leurs soldats, ils leur accordaient
l'ab- l'autre rive. Les morts qui ont négligé cette
solution, non-seulement des péchés qu'ils utile précaution n'effectuent leur trajet
avaient commis, mais de tous ceux qu'ils qu'en quatre heures quarante minutes, et
pourraient commettre à l'avenir. Les Pas- sont exposés pendant tout ce temps à Fac-
toureaux en voulaient surtout aux prêtres tion dévorante des eaux enflammées car
et aux moines, qu'ils massacraient impi- l'âme séparée de son corps terrestre n'en est
toyablement partout où ils les rencontraient. pas moins sensible au plaisir et à la dou-
Ils disaient qu'on ne devait attribuer qu'à leur elle est revêtue à cet effet d'un autre
leurs crimes et à leurs dissolutions les dis- corps formé des particules subtiles des élé-
grâces qu'avait éprouvées te roi LoUis. Les ments.
e
Orléanais ayant eu l'imprudence de leur Aussitôt qu'uti mort à atteint l'empire de
ouvrir les portes de leur ville, les Pastou- Yama, il se présente au tribunal de èe dieu,
reaux y firent un horrible carnage de tous dont le terrible aspect le glace d'épouvanté.
les gens d'Eglise. Ils se répandirent ensuite A côté de ce juge inflexible, est assis Tchi-
dans le Berri; mais les gentilshommes de tragoupta;.le. greffier infernal, tenant dé-
cette province s'étant réunis, tombèrent sur ployé devant lui le registre où il a eu soin
ces brigands, et en tuèrent une grande par- de noter, jour par jour, moment par mo-
tie, entre Mortemer et Villeneuve. Jacob, ment, les bonnes et les mauvaises actions
leur général, fut du nombre des morts. Ceux du mort qui parait à la barre de son tribu-
d'entre les Pastoureaux qui furent assez 'nal. Si les premières l'emportent sur les se-
heureux pour se sauver, trouvèrent la mort condes, l'âme est dirigée sur celui des Swar-
partout où ils se réfugièrent, et la France gas où elle a mérité d'être admise. Si au con-
se vit par là délivrée de cette troupe de scé- traire ce sont les dernières qui dominent,
térats. Yama dit au coupable « Ne savais-tu pas
PATA1QUES, divinités dont les Phéniciens que j'avais des récompenses pour les bons et
plaçaient l'image sur la poupe de leurs vais- des supplices pour les méchants ? Tu le -sa-
seaux. Elles avaient la forme de petits mar- vais et tu as péché 1 Eh bien que l'enfer
mousets on pygmées, si grossièrement faits, soit ta demeure pendant le cours de tous les
qu'elles attirèrent le mépris de Cambyse, âges 1 A ces mots, il ordonne à Tchitra-
lorsqu'il entra dans le temple de Vulcain. goupta de lire les charges qui existent
L'on mettait toujours sur la poupe l'effigie et si le coupable exige qu'on produise la
d'un de ces dieux, regardé comme le patron preuve des faits, Yama, feignant de sourire,
du vaisseau, au lieu qu'on ne mettait sur la mais plein de courroux, appelle lès témoins
d'un animal ou ce sont la terre, le jour lunaire, lé jour so-
proue que la représentation
d'un monstre qui donnait son nom au na- laire, ta nuit, le matin,et le soir. Après leurs
vire. On ignore quels étaient précisément dépositions, le coupable confondu est en-
ces dieux que quelques-uns prennent pour voyé dans celui des enfers où il doit subir
les Dioscures phéniciens, d'autres pour des les peines dues aux fautes qu'il a commises.
espèces de fétiches. Les diverses étymologies Afin qu'aucun des humains ne puisse se
qu'on a données de ce mot nous paraissent soustraire à sa juridiction finale, Yama en-
fort incertaines. tretient dans l'univers entier de nombreux
PATALA régions infernales situées sous émissaires qui épient l'instant où les hom-
le monde terrestre. On le confond brdinai- mes meurent, s'emparent de leurs âmes et
rement avec le Naraka. Cependant le Patala les entrainent devant le juge. Mais leur ac-
est proprement la région souterraine, de- tion est souvent contrecarrée par Vichnouet
meure des serpents Nagas, tandis que le Na- Siva, qui, de leur côté, envoient sur la terre
raba est le lieu de supplice des réprouvés. des agents qui connaissent parfaitement les
Le Patala est divisé en sept régions prin- clients de leur maître respectif. Lorsque
est à les agents de l'un
cipales. Mahabali, vaincu par Vichnou, ceux-ci viennent mourir,
roi du troisième Patala, en attendant qu'it ou de l'autre dieu tâchent de conduire leurs
devienne roi du Swarga ou ciel. Le Naraka âmes à celui des deux qu'ils ont honoré du-
est partagé en vingt et un enfers, destinés à rant la vie. H résulte de ce conflit entre les
renfermer les différentes espèces d'âmes pé- émissaires des différents dieux, d'assez vives
cheresses, et où elles éprouvent des tour- disputes, et parfois des batailles sanglantes
ments plus ou moins rigoureux, selon la car chaque parti veut s'emparer de l'âme du
gravité de leurs crimes. défunt et la mener à son maître. Mais la dé-
Yama, juge des morts, est le souverain votion spéciale à Siva ou à Vichnou, quel-
des enfers il réside dans la ville de Yama- que tiède qu'elle ait été, a tant de mérites,
ont ordinairement le
poura, située au centre des régions téné- que leurs émissaires
breuses. Un fleuve de feu, nommé Vakarani, dessus, et que ceux de Yama sont obligés du
sépare notre monde de l'empire de Yama. Le lâcher prise.
1'l
!i55 p' D)CTtOiSNA!REDESREL)GtO!SS. <t36
Quant aux tourments du Naraka, les sup- Les patènes des Orientaux sont des plats
plices que les méchants auront à y endurer d'or ou d'argent, ptus grands qu'en Occident;
sont vraiment épouvantabtes. Nous en don- elles ont même un couvercle à charnière,
nons une description abrégée au mot ENFER, ce qui en fait une espèce de boîte.
n' li. PATENOTRE. Ce mot désigne l'oraison
PATALÈNE ou PATELÈNE, une des dées- dominicale, parce qu'elle commence en latiu
ses qui présidaient aux moissons chez tes par ces deux mots, Pater noster.
Romains. Elle était invoquée dans le temps On se sert plus communément du mot
que les tiges du blé étaient près de s'ouvrir. patente pour désigner les grains de chape-
Aussi le peuple lui attribuait-il le soin par- let sur lesquels on récite tb Pater noster.
ticutier de faire sortir heureusement les épis. Enfin, dans le style familier et badin, on
Son nom vient depotere, être ouvert. l'emploie pour désigner toute espèce de
PATANDJALi, secte philosophique hin- prières.
doue elle appartient à la doctrine du San- PATÈRE, vase qui avait une large ouver-
k.hya; mais elle est théiste.c'est-à-dire qu'elle ture. dans lequel les Romains recevaient le
reconnait un Dieu, à la différence de celle sang des victimes, ou dont ils se servaient
de Kapila, qui, ainsi que les Djainas et les pour faire des libations aux dieux. De ces
Bouddhistes, n'admet ni créateur de l'uni- vases,, les uns avaient un manche ou une
vers, ni providence souveraine anse, les autres en étaient dépourvus.
PATÂR1NS. PATERtNS ou PATRINS, nom PATÈRES, 1° prêtres d'Apollon, par la
que l'on donna aux Manichéens des xr et bouche desquels ce dieu rendait ses oracles.
xn' sièctes. H y avait alors de nombreuses On fait dériver ce mot de l'hébreu irs patar,
transmigrations de viiics-et de peuples. Une interpréter.
grande- quantité de Bulgares, ayant quitté 2° C'était aussi, chez les Gaulois, tes prê-
leurs foyers, étaient venus s'établir en Ita- tres du dieu Belen, selon Ausone, qui les ap-
lie, principalement à Milan et dans la Lom- pelle Paiera.
bardie. C'est là qu'on leur donna ce nom. PATËRtNS, nom que l'on donna aux Ma-
Ils s'appelaient eux-mêmes Cathures ou purs. nichéens du xu° siècle. Foy. PATARINS.
PATA-SANNYASA, pratique religieuse en Les ennemis du pape Grégoire Vtit don-
usage chez tes Hindous; elle consiste à se naient aussi le nom de Patérins à ceux qui
précipiter sur une rangée de lances, du haut soutenaient le parti de ce pontife sans
d'un échafaud érigé devant la statue de Siva. doute parce que les partisans de Grégoire,
Cette pratique fait partie des cruelles céré- pour faire valoir leur cause, disaient qu'ils
monies du yc/!arA/t-Pott<~< défendaient le père commun des fidèles.
PATÉIDES,surnom des Muses, pris d'une PATER PATttATUS. C'est le nom que les
fontaine qui leur était cojt&acrée en Macé- Rutuaias donnaient au chef des prêtres ap-
doine. pelés féciaux. H était chargé du soin des cé-
PATËUERS, nom que l'on a donné à des rémonies qui accompagnaient les traités.
hérétiques du xvi* siècle, parce qu'ils sou- Lorsque les Romains étaient convenus avec
tenaient que le corps de Jésus-Christ était leurs ennemis des articles de la paix, il se
dans l'eucharistie, comme la chair est dans rendait au lieu de la conférence, dressait un
un pâté. autel, devant lequel il assommait un pour-
PATELLA ou PATELLANE. Arnobe parle ceau d'un coup de massue il faisait en
d'une divinité romaine de ce nom, laquelle même temps une prière aux dieux, les sup-
avait soin des choses qui doivent s'ouvrir, se pliant de traiter, comme il avait fait ce pour-
découvrir, ou de celles qui étaient déjà ou- ceau, ceux qui les premiers violeraient le
vertes. D'autres la confondent avec .Pa<o- traité. Une de ses fonctions était aussi de li.
lène. vrer les infracteurs aux ennemis. Le Pater
PATELO, divinité adorée par les anciens jP<!<r<!<t~était élu par le suffrage du collége
Prussiens. Le culte qu'on lui rendait consis- des féciaux.
tait à tenir suspendue devant ta statue de ce Plutarque cherche l'origine de ce nom
dieu la tête d'un homme mort. voici comme il s'exprime dans ses Questions
PATÈNE, plat d'or ou d'argent, sur le- roma:nM <!Pourquoi le premier des féciaux
quel les prêtres de l'Eglise catholique met- est-il appelé Pater .P<~ra<!M, ou le père éta-
tent ta sainte hostie pendant le sacrifice de bli, nom que l'on donne à celui qui a des
la messe. Si la patène est d'argent, l'intérieur enfants du vivant de son père, et qu'il con-
doit être doré. Avant de servir à la célébra- serve encore aujourd'hui avec ses privilé-
tion du sacrifice, elle doit avoir été consacrée ges ? Pourquoi les préteurs leur donnent-its
par t'évéque, ainsi que le calice. Dans la en garde les jeunes personnes que leur
plupart des églises, it est d'usage de présen- beauté met en péril ? Est-ce parce que leurs
ter ta patène à baiser au clergé et aux fidè- enfants les obligent à se rétenir, et quêteurs
les qui viennent à l'offrande. Ceux qui sont pères les tiennent en respect? ou parce que
dans les ordres sacrés la baisent en dedans leur nom même les retient, car patratus
et les autres en dehors. Cependant tes con- veut dire parfait, et qu'il semble que celui
ciles d'Aix en 1585, et celui de Toulouse en qui devient père, du vivant de son père
1590, défendent de présenter ta patène à b:)t- même, doit être plus parfait que les autres ?
ser au peuple; c'est pourquoi, en plusieurs ou peut-être est-ce que, comme, selon Ho-
diocèses on lui substitue un crucifix ou une mère, il faut que celui qui prête serment et
image de métal. fait ta paix regarde devant et derrière, celui-
H37 PAT PAT ttM
<â peut mieux s'en acquitter, qui a des en- d'Antioche, on en compte plusieurs autres,
fants devant lui, auxquels il est obligé de comme le patriarche des Maronites, des Ja-
pourvoir, et un père derrière, avec lequel il cohites, des Nestoriens et des Géorgien*).
peut délibérer? B L'Eglise d'Arménie en a quatre et celle de
PATET, formule d'acte de contrition en Russie, avant Pierre le Grand, était aussi
usage chez les Parsis. Le pécheur repentant gouvernée par un patriarche, dont nous di-
prononce ces paroles, en présence du feu rons quelque chose lorsque nous aurons
ou du Destour, en s'adressant à Dieu et aux parlé de celui de Constantinople, qui est )o
anges « Je me repens avec confusion de chef de t'Egtise grecque.
tous les crimes que j'ai commis en pensées, Ce patriarche prend te titre d'œcuméni-
paroles et actions je les renonce, et je pro- que, c'est-à-dire universel. H eut autrefois
mets d'être pur désormais en pensées, pa- de grandes disputes avec le patriarche de
roles et actions. Dieu me fasse miséricorde, Rome, sur l'article de la primauté et de la
et prenne sous sa sauvegarde mon âme et souveraineté: t'"n et l'autre prétendaient
mon corps, en ce monde ét en l'autre. » être le chef de l'Eglise univcrsette. Mais les
Après quoi il avoue ses fautes, qui sont de choses ont bien changé de face, et te pa-
vingt-cinq espèces. triarche de Constantinople, vil esclave des
PATINIAK, superstition en usage chez les Turcs, n'est pas en état aujourd'hui de faire
Aétas, peuple sauvage des -ites Philippines. comparaison avec le souverain pontife de t'E-
C'est un sortilège qu'ils prétendent .(Haché glise latine. Il est bien déchu de son an-
à l'enfant qu'une femme porte dans son sein. cienne splendeur: Il suffit, pour en juger,
L'effet de ce sortilége est de prolonger les de comparer les cérémonies de leur élection,
douleurs de l'accouchement, et même de telle qu'elle se fait aujourd'hui, avec celle
l'empêcher. Pour lever le Patiniak, au plus qui se faisait autrefois du temps des empe-
fort de la douleur, le mari ferme soigneuse- reurs grecs. Autrefois l'empereur choisissait,
ment la porte de la case, fait un grand feu à sur trois sujets qui lui étaient présentés, ce-
l'entour, quitte le peu de vêtements dont il lui qui lui était le plus agréante un des pre-
est couvert, et s'escrime avec fureur du kam- miers officiers de l'empire conduisait par la
pilan, jusqu'à ce que sa femme soit accou- main le nouveau patriarche en présence de
chée. Le kampifan est une espèce de sa- l'empereur ce prince le recevait, assis sur
bre dont la partie inférieure est plus large son trône environné de ses courtisans. et,
que le haut de la lame. dans tout l'éclat de la majesté impériale,
PAT-LOUANG, ordre supérieur des tala- il lui donnait de sa main le bâton pastorat
poins, dans le royaume de Siam. 1~o< BAD- en lui disant « Selonle pouvoir que la sainte
LOUANG. Trinité nous a donné, vous êtes désigné ar--
PATRACHAM, sorte de chapelet en chevêque et patriarche oecuménique de Cou-
usage chez les Hindous du Malabar son stântinopte, la nouvelle Rome ? paroles qui
nom est tamoul et parait être une attération étaient accompagnées des acclamations de
du sanscrit Bhadrakcham ceil de Bhadra ou tous les assistants. Le nouveau patriarche,
Siva. It est composé de fruits bu noyaux après avoir reçu le bâton pastoral, allait
autres que ceux qui forment le Roudrakcha, s'asseoir vis-à-vis de l'empereur, sur un
qui est le véritable chapelet brahmanique, trône qu'on lui avait préparé. Quelque temps
celui qui a la vertu de remettre les péchés. après, il était mené en triomphe dans t'église
Le Patracham n'a pas cette propriété, aussi de Sainte-Sophie, et sacré par l'archevêque
est-il peu estimé, et il n'y a que les gens de d'Héractée. L'empereur et tous les plus
la plus basse classe qui le portent. grands seigncura de l'empire assistaient a
PATRAGALI, déesse indoue, dont le nom cette cérémonie, et contribuaient, par leur
est ainsi orthographié dans les livres; fran- magnificence, à la rendre pompeuse et so-
çais du siècle précédent; mais l'orthographe lennelle.
véritable est BHADRAKAL!.Foy. ce mot, et Aujourd'hui, celui qui, par son argent et
MAHYAMMA. par ses intrigues à la Porte, a obtenu la di-
PATRHHCHE,du grec m<nip,permet «/)~ef, gnité de patriarche, reçoit du Grand Seigneur
c/te/\ titre d'autorité qui fut autrefois donné un cheval blanc, une crosse et un caftan
dans l'Eglise à certains prélats dont la juri- brodé. H va ensuite dans son église patriar-
diction s'étendait sur plusieurs provinces, et cale escorté d'un grand nombre d'ecctésias-
qui avaient le pas sur tous les évoques, ar- tiques et de quelques officiers de la Porte,
chevêques et primats. Ces patriarches étaient lesquels y paraissent moins pour y faire
au nombre de cinq; ils occupaient les cinq honneur au patriarche que pour veiller en
grands sièges de la chrétienté, Rome, Con- maîtres sur ce qui se passe pendant la céré-
stantinopte, Alexandrie, Antioche et Jérusa- monie. It se tient quelque temps debout au
lem. Le patriarche de Rome a pris depuis le milieu de l'église, sur un morceau d'étoffe
nom de pape, et le titre de patriarche n'est où l'on a représenté un aigle (c'est Cyrille
ptus en usage que dans l'Eglise grecque. On Lucar qui rapporte cette particularité). L'ar-
a cependant conservé ce titre dans plusieurs chevêque d'Héraclée revêt le nouveau pa-
églises métropolitaines d'Occident, comme triarche des ornements pontificaux' pendant
celles de Venise, d'Aquilée, de Lisbonne, de que le peuptefaittesacctamationsordinaires.
Goa, etc.; mais il est purement honorifique. Mais la joie que tous ces honneurs doivent
Outre les quatre grands patriarches deCon- lui causer est empoisonnée par la préscne.f
Btantinopte, deJérusatem, d'Alexandrie et des ofCcicrs turcs, dont il es), la créature, ça
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qui lui fait sentir vivement sa dépendance. lexaudrie ont encore la privilége de n'être
En effet, ce n'est pas assez qu'il se soit épuisé élus que par tes évêqu'es de leur corps. Lea
pour acheter sa dignité s'i) veut s'y main- électeurs donnent leurs suffrages de vive
tenir, il faut qu'il fasse sans cesse de nou- voix; mais, s'il s'élève quelque contestation
veaux présents à ses protecteurs, dont t'ava- sur ta pluralité des voix,ou qu'il arrive que
rice insatiable le persécute sans cesse, et le nombre en soit égal, alors les évoques
qui ne l'ont pas plutôt élevé sur le trône pa- écrivent le nom de celui qu'ils veulent élire,
triarcal, qu'ils songent àledéposer, et entrent sur un bittet, qu'ils posent sur le grand au-
en marché avec son successeur. Quoique ri- tel avec beaucoup de cérémonies. Les laï-
che de plusde quarante mille écus, ses revenus
ques influent cependant beaucoup sur les
ne suffisent pas aux dépenses qu'il est obligé élections et quelquefois même, lorsque le
de faire pour se soutenir il faut qu'il vende su{et élu par tes évéques ne leur convient
les évêchés et toustesbénéSces qui dépendent pas, ils ont assez de pouvoir pour en faire
de lui, qu'il commette mitle vexations et élire un autre. On ne sera point surpris de
mille bassesses pour amasser de l'argent leur autorité dans cette matière, si l'on con-
et très-souvent, malgré ces honteuses res- sidère que dans un pays où les ecclésiasti-
sources, il a le chagrin de voir une dignité ques sont presque. tous pauvres et miséra-
qui lui coûte si cher passer entre les mains. bles, ce sont les riches laïques qui avancent
d'un autre. Il faut remarquer que, dans le de l'argent pour avoir la patente du gouver-
baratz, ou lettre patente que le sultan donne neur qui confirme l'élection, et qu'on nom-
pour confirmer l'élection du patriarche, on me Firman. Les nouveaux patriarches sont
trouve ces paroles plusieurs fois répétées d'abord installés au Caire, dans l'église de
Il Selon leurs vaines et inutiles cérémonies; » Saint-Macaire, ensuite, à Alexandrie dans
ce qui, sans doute, est fort humiliant pour celle de Saint-Marc. Le devoir de leur dignité
le patriarche. les oblige d'annoncer, une fois tous les ans,
Malgré l'avilissement de ce chef de l'Eglise la parole de Dieu au clergé; mais leur igno-
grecque, on ne laisse pas de lui rendre à rance et leur incapacité semblent les dispen-
l'extérieur des hommages et des respects ex- ser de cette obligation. Ils se contentent de
tr-aordinaires, et lorsqu'on en parle, on lui lire au peuple, à certains jours, des homé-
donne le titre de Tout-Saint, n~oty[M-rc<TOf. lies et des légendes.
Les autres patriarches sont beaucoup plus Not~s terminerons cet article par quelques
heureux. que celui de Constantinople, en particularités sur les patriarches qui gou-
ce qu'ils jouissent plus tranquillement de vernaient autrefois l'Eglise de Russie. La
leurs revenus, et sont bien moins persé- superstition et l'ignorance des peuples
cutés par les Turcs dont ils sont fort éloi- avaient fait de ce patriarche une espèce de
gnés. divinité souvent redoutable aux czars et
Les patriarches d'Alexandrie portaient dans un temps où la religion influait sur
autrefois le titre de pane, comme les évêques s tou.t, le pouvoir de ce prélat était presque
de Rome; iis le quittèrent à l'occasion des sans bornes. Pour donner une idée des hon-
troubles excités par l'hérésie d'Eutychês, et neurs excessifs qu'on lui rendait, nous allons
portèrent même une loi par laquelle il était copier la description d'une cérémonie qui
expressément défendu à leurs successeurs était autrefois en usage à Moscou, telle
de jamais le reprendre. Aujourd'hui le pa- qu'elle se trouve dans <E'<a< présent de <a
triarche d'Alexandrie est le chef de tous les Russie, par Perry. Le dimanche des Rameaux,
chrétiens d'Egypte qui suivent l'opinion « on couvrait, dit cet auteur,un cheval d'un
d'Eutychès et qui sont connus sous le nom drap de toile blanche, qui pendait: jusqu'à ter-
de Coptes; lui-même prend le titre de chef re on allongeait ses oreilles avec cette toi!e,
et d'évêque suprême de l'Eglise copte, et ne comme celles d'un âne; le patriarche était
croit pas être inférieur en dignité au chef de assis de côté sur ce cheval, comme une
l'Egtiso romaine. A ses autres qualités il femme, et avait sur ses genoux un livre sur
ajoute celle de successeur de saint Marc. Cet lequel il tenait, de la main gauche, un cru-
évangéliste fut le premier apôtre de l'Egypte, cifix d'or dans la main droite il avait une
et il est reconnu pour le fondateur et le pre- croix d'or avec laquelle il donnait la béné-
mier évoque du siège patriarcal d'Alexandrie. diction au peuple. Un boyard tenait le che-
Le monastère de saint Maurice est le lieu de val par la têtière de peur d'accident et le
la résidence <iu patriarched'Alexandrie. Son czar par les rênes, marchant à pied, et ayant
autorité s'étend sur cent quarante évêchés, en main un rameau depatme. Les nobles
tant en Egypte, qu'on Syrie, en Nubie et en marchaient immédiatement après, avec en-
plusieurs autres pays it a même le privilège viron cinq cents prêtres, revêtus de leurs
de nommer et sacrer l'a6outtM, ou évoque habits différents, et suivis d'une multitude
des Abyssins. innombrable de peuple. La procession mar-
Le plus beau droit des patriarches d'Alex- chait au son de toutes les cloches, et se ren.
andrie est l'indépendance. Ils ne sont point dait à l'église. De là le czar, accompagné des
soumis aux caprices de leurs évéques ni du boyards, des métropolitains et des évéques,
gouvernement: l'apostasie et l'hérésie sont allait dîner chez le patriarche. »
les seules causes qui puissent les faire dépo- Pierre le Grand, ne voulant pas souffrir
ser. On a des exemples de la déposition de dans son empire un homme aussi puissant
plusieurs patriarches qui s'étaient écartés de que !ui, réunit la dignité de patriarche à
la doctrine (TEutychcs.JLes-patriarchea d'A- celte
· de czar, et se fit reconnaître pour chef
dm PAT PAT H42
de l'Eglise de Russie entreprise délicate,. et est celui que l'on possède en vertu d'un bé-
qu'on peut regarder comme un des chefs- néfice dont on est pourvu. Le patronage iaï-
d'œuvre de la politique de ce prince. que est ou réel ou personnel il est réel
PATMCMS. Il y avait huit dieux que les lorsqu'il est attaché à la glèbe et à un cer-
Romains nommaient Patrices Janus Sa- tain héritage il est personnel lorsqu'il ap-
turne, le Génie Pluton, Baçchus, le Soleil, partient directement au fondateur de l'église,
la Lune et la Terre. sans être annexé à aucun fonds.
PATRtCtE, surnom sous lequel Isis avait Ces droits n'existent plus en France depuis
un temple dans la cinquième région deRome. la nouvelle législation quand Us subsi-
PATRtMPO ou PoTtUMPos, dieu des an- staient encore, le patronage ne pouvait être
ciens Prussiens et Samogittens, chez lesquels vendu séparément de la terre auquel il était
il formait une sorte detriqtté avec Perkunas attaché, parce que c'était un droit spirituel
et Piktatis. Il présidait aux fruits et aux -et indivisible. Le patron laïque était tenu de
animaux, et on'le regardait comme le dieu présenter au bénénce vacant dans l'espace
de la terre. On nourrissait de lait un serpent de quatre mois; cependant, en Normandie
en son honneur. et en quelques autres provinces, il avait six
PATRtQUES,undes noms que l'on donnait mois, comme le patron ecclésiastique. Mais
aux mystères mithriaques; il était tiré de il y avait cette différence entre eux, que le
celui de Pater, que portait un des sàcriuca- patron ecclésiastique ne pouvait varier,
teurs de Mithras. c'est-à-dire que, si le sujet qu'il présentait
PATRON. On donne ce nom, chez les chré- d'abord n'était pas jugé capable, il n'en pou-
tiens, aux saints ou saintes qui sont spécia- vait présenter un second ce qui était per-
lement honorés dans un Etat, une province, mis au patron taïque, parce qu'on excusait
une ville, une église, une confrérie, et qui en ce point le défaut de lumières qu'on lui
en sont regardés comme les protecteurs par- supposait. Un autre avantage qu'avait le
ticuliers. Chaque individu a aussi son pa- patron taïque, c'était de ne pouvoir être
tron, qui est ordinairement le saint dont il prévcn~ par le pape.
a reçu le nom à son baptême c'est pourquoi PATROOS, ou paternel; les Grecs don-
on célèbre tous les ans, dans les familles, le nàient ce nom à plusieurs espèces de divini-
jour que l'Eglise a affecté à son culte ou à tés aux dieux pénates, à ceux qu'ils avaient
sa mémoire, avec cette différence, que les reçus de leurs ancêtres, aux dieux de la pa-
personnes vraiment chrétiennes sanctifient trie, à ceux qui étaient honorés particuliè-
ce jour par la communion et des œuvres de rement dans un pays ou qui en étaient re-
piété qui n'excluent pas les relations et les gardés comme les protecteurs. Les Athéniens
affections de familte, ni une joie modeste et distinguaient par' le surn'om-de Patroi Ju-
innocente; tandis que les gens du, monde piter et Apotion, parce qu'il avaient été les
n'ont conservé'de ces fêtes que les plaisirs, premiers à tes recevoir et à tes honorer par
souvent tumultueux, sans songer en aucune des sacrifices. Ils appelaient d'ailleurs Apol-
manière au bienheureux qui en est l'oc- lon Patroos, parce qu'ils prétendaient des-
casion. Au reste, dans Ig choix des noms que. cendre de lui et qu'ils rapportaient l'origine
l'on impose aux cnfants.àteur naissance, op de leur république à Apotton Pythien.– Ju-
s'occupe assez peu de leur donner un. pro- piter Patrôos avait à Argos,,d'ans le temple
tecteur spirituel, et' ce que l'on cherche de Minerve, une statue de bois qui le repré-
avant tout~c'estl'eupHonie plusieurs même sentait avec trois yeux, pour marquer qu'il
répudient totalemen.t tes vocables des saints, voyait ce qui se passait dans le ciel, sur la
pour donner tes noms' qui ont appartenu à terre et dans les enfers. Les Argiens disaient
des personnages célèbres,, ou que l'on tire que c'était le Jupiter qui était dans le palais
des romans à ta mode. de Priam, et que ce fut au pied de son autel
Il en est d~es,f&tcs. patronales des yUles et. que ce malheureux. prince fut tué par Pyr-
des églises, cQ'nme. des, fêtes de famille. C'ë~t. rhus. Dans te partage du butin,, là. statue
le petit nombre qui les. sanctifient par la, échut à Sth'énélus de Capanée, qui; la déposa
piété et tes, ban.ne& oeuvres ta. très-grande dans le, temple d'Argps.–Bacchus était aus-
m.ajorit.ene.cQnnalt que les foires, les danses si honoré à Mégare sous te nom de Patrôos.
et les plaises dangereux auxquels ces fêtes PÂTROPASSIENS. hérétiques qui soute-
ont donné occasion. naient que~, dans !a Trinité, ti n'y avait point
Le patron,, en matière bénéuciale, ea(r ce- de distinction de personnes que Dieu le
lui qui a fon.dé ou d.oté l'église à laquelle est, Père était le même que Jésus-Christ, qui
attaché un.bénéuce et qui, en. cette qualité, s'était i.ncarné et qui avait souffert ta mort
a droit de patronage. Ce droit consiste, en c'est à cause de cette opinion qu'on leur
quelques pays, ravoir la nomination ou donna le nom de Patropassiens.. Le chef de
présentation au bénéfice, par lui fondé ou ces hérétiques était un certain Praxéas,
doté, à jouir, dans l'église des droits, honori- Phrygien, qui avait été d'abord engagé dans
fiques, à être en.terré dans le- chancel, etc. l'erreur des Mont.anistes, et qui ta quitta de-
On distingue le patronage laïque et le patrjo- puis pour en imaginer une nouvelle.
nage ecclésiastique. Le premier est utt droit PA-TSIO,GH, dieu des Tibétains, appelé
attaché à la personne,, soit comme fonda- aussi ~!<tK-rat-.z!'g&. On le représente avec
teur, soit comme, héritier des fondateurs, soit onze têtes, disposées en pyramide, et huit
comme possédant un fief auquel le patrdna- bras. Toutes ces têtes sont de couleurs diffé-
gQ est annexé. Le. patronage ecclésiasttque. rentes. Cette qui est au sommet est rayon-
'f'
!i~ DICTIONNAIREDES RELIGIONS. ii44
nante, a le visage rouge et une chevelure progrès au commencement du x)~sièc)e, sur-
bleue et bouclée. Du milieu du front sort une tout dans le Languedoc et l'Orléanais. Foy.
boucle longue et 'btanche et du .sommet de PAUUN'STES.
la tête une tumeur comme un petit globe de PAUDNiSTES, nom que l'on donne au-
chair, surmont-ée. d'une petite pierre tirant jourd'hui aux descendants des .Pau~ci'eM ou
sur l'or et d'un grand éclat. Le front de cette ~attic/i~eH~, établis chez les Grecs. Voici ce
tête est ceint'd'une couronne d'or, sur la- qu'imprimait à leur sujet Richard Steele, en
quelle sont gravées des fleurs, et qui est en- 1716 « Les Paulinistes, secte d'hérétiques,
richie de pierres précieuses très-brillantes. qui n'avaient point de sacrements et- qui
Cette première tête est, dit-on, celle du dieu étaient grands ennemis de la croix, furent
Ho-pa-mé. En effet, on représente quelque- convertis par,le P. Pierre Deodato, arche-
fois Ho-pa-mé seul et on lui donne une tête vêque de Sophie. Ils demeurent dans l'évê-
telle que celle que nous venons de dépein- ché de Nicopoli, où la congrégation entre-
dre. Fo! Ho-PAMÉ et DjfAN-RAÏ-Z!GH. tient quelques prêtres avec un évêque. Le
PATULCE, surnom de Janus, tiré du verbe P. Antonio Stéfani, mineur observantin, a
parère, s'ouvrir; soit parce qu'on ouvrait les succédé au dernier évêque, qui est mort de-
portes de son temple durant la guerre soit puis peu. » Voy. PABUNS.
parce qu'il ouvrait l'année et les saisons, PAULINS ou PAULISTES.Ce sont sans dou-
qui commençaient par la célébration de ses te encore des restes des .PnMhct'MM, et les
fètes. mêmes que les .PoM~t'fK'~M. Leur chef-lieu
PAUUANISTES, hérétiques du m" siècle. est Phi.lippopolis, où ils montrent-une vieille
disciples de Paul de Samosate, évêque d'An- église dans laquelle ils prétendent que saint
tioche. Us soutenaient que le Fils de Dieu Paul a prêché. !ts ont une vénération pro-
n'existait point avant Marie, qu'il tenait fonde pour cet apôtre c'est,sans doute ce
d'elle le commencement de son être, et que qui les a fait accuser de mettre saint Paul
de pur homme Jésus-Christ était devenu au-dessus de Jésus-Christ. On dit aussi qu'ils
Dieu. Paul émettait beaucoup d'opinions qui administraient le baptême, non pas avec de
sentaient le judaïsme, pour faire sa cour à l'eau, mais avec du feu. Un Grec très-instruit
Zénobie, femme d'Odénat, prince de Palmy- fait remonter l'époque de leur conversion
re, auprès de laquelle il avait un grand cré- jusqu'au règne d'Alexis Comnène, dont le
dit. H fut condamné en 26~ par le concile zèle y contribua puissamment. Après la prise
d'Antioche. Il paraît que les Paulianistes de Constantinople; ils adoptèrent le rite la-
professèrent encore d'autres erreurs et qu'ils tin, et les Paulistes actuels sont catholiques
ne baptisaient point au nom des trois per- romains. Ils ne contractent pas de mariage!
sonnes, car leur baptême fut déctaré nul par avec les Grecs, qui les regardent comme en-
teconcitcdeNicée. nemis de leur foi. Leur nombre est de quatre
PAUDCIENS. Dans le vu' siècle, une ou cinq mille aux environs de Philippopolis.
femme nommée Callinice, imbue des erreurs On en compte à peu près mille dans deux
manichéennes, les communiqua à. ses deux ou trois villages, près de Sistow en Bulgarie
fils Paul et Jean, et les envoya prêcher cette Les uns comme les autres suivent-en tout te
doctrine en Arménie. Us y firent beaucoup culte catholique. Leurs prêtres vont à Rome-
de prosélytes, qui regardèrent t'ainé des étudier et se faire ordonner. Ils portent ta:
deux frères comme leur apôtre et prirent le moustache, se rasent la barbe et sont habillés.
nom de Pauliciens. Ces hérétiques devinrent comme les laïques. Les Pautistes ont,.à Phi-
très-puissants en Asie, sous la protection de lippopolis, une chapelle où ils ne se réunis-
l'empereur Nicéphore. Us avaient une hor- sent que clandestinement et avec beaucoup
reur extrême de la croix, et ils outrageaient de précautions; car, quoiqu'un laps de temps
indignement toutes celles qu'ils rencon- considérable se soit écouté depuis t'époqu&
traient. Us supposaient, comme les ortho- où leurs ancêtres abjurèrent le manichéis-
doxes, un Dieu suprême, mais ils disaient me, on les appelle encore très-improprement
qu'il n'avait en ce monde aucun empire, Manichéens et Pauliciens.
puisque tout y allait mal ils en attribuaient PAUR.ANIKA-SANKHYA., secte philoso-
le gouvernement à un autre principe, dont phique hindoue qui considère la nature:
l'empire ne s'étendait pas au delà de -ce comme une illusion. Elle appartient au sys-
monde et finirait avec lui. L'impératrice tème Sankhya.
Théodora, tutrice dé Michel III, les 6t pour- PAUSAIRE, officier qui, chez les Romains,.
suivre avec la dernière rigueur en 841, et réglait les pauses des pompes ou processions.
l'on en fit alors périr plus-de cent mille; ceux sotennettes. It y avait des stations, nommées
qui échappèrent se réfugièrent chez les Sar- mansiones à des endroits préparés à cet
razius et se réunirent plusieurs fois à ce& effet et dans lesquelles ou exposait tes
derniers pour ravager les terres de l'empire statues d'Isis et d'Anubis. Suivant une in-
et faire beaucoup de mal aux catholiques. scription citée par Saumaise, il parait que
Jean Zimiscès. élevé au trône d'Orient en- ces ministres formaient une espèce de col-
H63, en transféra un grand nombre dans la !ége.
Bulgarie, où déjà beaucoup d'autres s'étaient PAUSE ou Pauses, dieu du repos, chez tcs~
établis aux erreurs manichéennes ils asso- Romains. H était opposé à Bellone et à Mars-
ciaient la dissolution des mœurs. C'est de là PAUVRES DE LYON, un des noms que
qu'ils envoyèrent plus tard des émissaires en l'on a donnés aux Vaudois, parce que leur
Italie et en France, qui firent beaucoup de erreur prit naissance dans cette ville, vere
«4S PA\ PAV ~46
l'an ~160. On les appelait aussi Léonistes mine l'univers. Ce dieu pst, avec Indra le
pour )a même raison. plus anciennement adoré dans l'Inde, dont le
PAUVUETË 1° un des trois grands vœux culte primitif paraît avoir été le sabéisme.
que forment les personnes de l'un et-l'autre Fo! AGNI.
sexe qui embrassent la vie religieuse. H PAVANA, dieu des Hindous, un des huit
consiste à ne jamais rien avoir en propre, à Vasous ou gardiens protecteurs du monde
renoncer à la possession et à la gestion des il préside à la région sud-ouest. C'est le roi
biens que l'on avait auparavant dans le des vents, l'air, t'âme du monde, la respira-
monde, et à ne pouvoir en acquérir en son tion universelle il est de plus le messager
nom personnel. Les religieux et religieuses des dieux. On le représente monté sur une
n'ont que l'usufruit des objets qui sont à leur gazelle et tenant un sabre à la main. Le
usage Ramayana raconte que les cent filles de Ko«-
2° Les Romains avaient fait de la Pauvreté sanabha, roi-de Kanodje, ayant refusé de
une divinité allégorique. fille du Luxe et de céder aux désirs de Pavana, ce dieu les ren-
)'Oisiveté;Ptaute la dit fille de la Débauche. dit-contrefaites, mais que leur père les ayant
L'une et l'autre de ces Citations sont parfai- unies à un saint personnage, appelé Brah-
tement exactes. madatta, elles reprirent, au moment de leur
PAVADA, cérémonie expiatoire des Hin- mariage, leur beauté première. Suivant une
dons vaichnavas, qui n'a lieu que lorsqu'il autre tradition, Aditi. mère de Pavana, avait
s'agit de purifier un individu de fautes énor- obtenu par ses prières que son fils devien-
mes qu'il a commises, comme s'il avait in- drait plus puissant qu'Indra, roi du ciel.
jurié un membre de la secte, tué un singe, Pour détruire l'effet de cette promesse, Indra
l'oiseau garouda un serpent capel coupé s'introduisit dans le sein d'Aditi, torsqu ette
un arbre saint, etc. 11 ne s'agit de rien moins était enceinte de Pavana coupa avec sa
que d'immoler une victime humaine et de la foudre le fœtus en sept parties, puis chacune
ressusciter ensuite. On commence par s'em- de ces parties en sept autres. Pavana naquit
parer du coupable et par te tenir aux arrêts, en conséquence sous quarante-neuf formes
puis on dresse une petite tente, qui est aus- ou aspects. Ces.subdivisions de Pavana sont
sitôt entourée de plusieurs rangs de ces autant de dieux que l'on nomme MatOM~
sectaires. Les chefs choisissent ensuite un et qui personnifient l'aire des vents, parta-
vaichnava, qui consent à être immolé, et ils gée par les Hindous en quarante-neuf points.
le font voir à la foule des curieux qui sont PavanaporteencoretesnomsdeFa~a.FoyoM,
venus pour être témoins de ce spectacle. j4H!7o et ~«roM<< Il devint le père du smge
Après lui avoir fait au bras une légère inci- Hanouman, célèbre par ses exploits dans' la
sion par laquelle le sang coule la victime guerre de Rama contre Lanka capitale de
parait s'affaiblir, tombe à terre et reste sans l'iie de Ceylan.
mouvement. On transporte le prétendu mort PAVENTIE, divinité romaine à laquelle
dans la tente dressée à cet effet; les gens de les mères et les nourrices recommandaient
la secte ont soin de ne laisser approcher les enfants pour les garantir de la peur.
aucune personne étrangère, d'autres cernent Selon d'autres, on menaçait d'elle les' petits
la maison du coupable, et tous ensemble enfants. Une troisième opinion veut qu'elle
poussent de grands cris battent leurs pla- ait été invoquée pour se préserver soi même
ques de bronze et sonnent de leurs conques de la peur.
marines. Ce tintamarre dure jusqu'à ce que PAVITRA. Les Hindous donnent ce nom
le coupable ait payé 'l'amende qui lui a été qui signifie pur, au cordon brahmanique à
imposée et qui ordinairement excède de un chapelet de soie, et à un lien d'herbe
beaucoup ses facuttés c'est pourquoi le vil- d<M'6/M,.dontits se servent dans les cérémo-
lage se hâte de se cotiser ou d'entrer en nies religieuses. Le pavitra a, suivant les
composition avec les chefs de ces frénétiques Hindous la propriété d'épouvanter les
pour être délivrés du vacarme horrible qui géants, les démons et les esprits malins quel-
les assourdil et qui menace de ne jamais finir. conques, dont la principale mission est de
Les chefs rentrent alors dans la tente et nuire aux hommes et de troubler les céré-
ressuscitent le mort. Pour, opérer ce mira- monies des brahmanes. La vue seule du
cle, on fait une incision à la cuisse d'un des Pavitra les fait trembler et les oblige à pren-
leurs; le sang qai en découle est recueilli dre la fuite. Cet amulette salutaire consiste
dans un vase, et l'on en arrose le corps de en trois, cinq ou sept tiges de l'herbe darbha
la victime par la vertu de cette simple as- tressées ensemble en forme d'anneau.
persion, le prétendu mort reprend vie aussi- PAV1TRI, anneau fait d'herbe Poa q/Ho-
tôt, et se porte le mieux du monde. 0n le suroïdes, ou bien d'or, d'argent, de cuivre,
fait voir alors aux spectateurs qui tous que les Hindous se mettent au doigt annu-
paraissent bien convaincus de la réalité de laire ou à l'index, quand ils procèdent :t
cette merveilleuse résurrection. Après la quelque cérémonie religieuse. Le pourohita
cérémonie, pour consommer l'expiation du ou brahmane officiant le trempe dans l'eau
crime ou de t'insulte qui t'a occasionnée, on 1 lustrale et le met à son doigt avant de copi-
donne, avec le produit de l'amende, un grand mencer les cérémonies qu'il doit présider.
repas, et l'on se sépare enfin dès qu'il est fiui. PAVOR, peur, dieu dont les Romains
PAVAKA c'est-à-dire pMri/tco~tff, un avaient fait ui compagnon de Mars. Tullus
des noms d'Agni, dieu du feu. C'est lui qui Mosiitius, roi de Rome, lui avait érigé une
préside aux sacrifices, qui remplit et illu- statue comme au dieu Pallor, la pâleur.
ii47 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. ii48
PAVORIENS, nom donné à une partie des dies contagieuses, que l'on regardait comme
saliens, ou prêtres de Mars; ils étaient con- des effets de sa côtère. Dans la suite, on en
sacrés spécialement au culte du dieu-Pavor. fit pour Mars, et on les chantait au son de
PAWORANCE, nom que les habitants de !a(Iûte en marchant au combat; mais, après
la Virginie donnaient à leurs autels. Ces la victoire, Apollon en devenait le seul objet.
peuples avaient coutume d'élever des autels Bientôt ces cantiques s'étendirent à toutes
partout où il leur arrivait quelque chose de les divinités, et, dans Xénophon, les Lacé-
remarquable; mais il y avait un autet parti- démoniens entonnent un Péan en l'honneur
culier, qu'ils honoraient préférablement à de Neptune. Athénée nous en a conservé un
tous les autres. Avant l'entrée des Anglais adressé par le poëte Àriphron de Sicyone à
en Virginie, le grand autel était un lieu que Hygie, déesse de la santé. Enfin on en com-
les Virginiens appelaient Ultamussak. On y posa pour eétébrer les grands hommes.
voyait le principal temple du pays, et ce lieu PÉCHÉ, transgression volontaire de la loi
était le siège métropolitain des prêtres. Il y de Dieu. Les chrétiens distinguent plusieurs
avait aussi trois grandes maisons, chacune sortes de péchés.
de soixante pieds de longueur, et toutes rem- Le péché originel est celui qui fut commis
plies d'images. Ils conservaient les corps de par le premier homme, dans le paradis ter-
leurs rois dans ces maisons religieuses, pour restre. Il est appeté originel, parce qu'il
lesquelles les naturels du pays,avaient un si s'est transmis à tous les hommes, et qu'ils
grand respect, qu'il n'était permis qu'aux l'apportent tous en naissant. De là les incli-
rois et aux prêtres d'y entrer. Le peuple n'y nations corrompues- et le penchant secret
pénétrait jamais, et n'osait même approcher qui porte au mat tous les enfants d'Adam;
de ces sanctuaires qu'avec la permission des de'lâ les misères de la condition humaine,
premiers. Le grand autel était d'un cristal qui, selon le sentiment de saint Augustin,
solide de trois ou quatre pieds en carré. On sembleraient accuser Dieu d'impuissance ou
sacrifiait sur cet autel aux jours solennels; d'injustice, si les hommes naissaient inno-
le cristal était si transparent qu'on pouvait cents. Le dogme du péché origine) n'est pas
voir au travers le grain de la peau d'un particulier a\ta religion chrétienne: la plu-
homme. Avec cela, il était d'un poids si pro- part des peuples en ont conservé le souvenir,
digieux, qu'incapables de le traîner plus loin, et plusieurs l'enseignent explicitement. Fo<
lés indigènes furent obligés de l'enfouir CHUTE ORIGtNELLE.
dans le voisinage, pour le dérober à~a vue L'Eglise ensèigne que Jésus-Christ a été
des Anglais. exempt du péché originel, tant parce qu'il
Les Virginiens respectaient un était Dieu que parce qu'il n'est pas né par
beaucoup
petit oiseau, qui répète continuellement le la voie commune de ta génération. C'est
mot paworance qui était le nom .de leurs aussi la croyance commune des catholiques,
autels. Ils disaient que cet oiseau était des chrétiens orientaux et même des Musul-
l'âme d'un de leurs princes, ils ajoutaient mans, que la sainte Vierge Marie, par un
qu'un Indien ayant tué un de ces oiseaux, privilége spécial, n'a point été souillée de la
sa témérité lui coûta'cher. H disparut, tache originelle; c'est cette éminente préro-
peu
de jours après, et l'on n'entendit plus gative qui est célébrée dans la fête de la
de lui. Lorsqu'on parler
voyage ils se trouvaient Conception, appelée immaculée dans plu-
près d'un paworance, ils ne manquaient sieurs diocèses. Le péché originel est effacé
pas d'instruire les jeunes gens qui se ren- par les mérites de la mort de Jésus-Christ,
contraient avec eux, de l'occasion qui l'avait dont l'application est faite aux hommes par
fait élever, et du temps auquel la chose avait le sacrement de baptême qui efface la coulpe
eu lieu, les exhortant à rendre à l'autel.le et remet la peine éternelle due à ce péché
respect qui lui était dû.' mais il ne détruit pas la concupiscence, ni
PËAN, 1° un des noms d'Apollon en tant les misères de la vie qui en sont l'effet.
que dieu du jour, e~ surtout comme médecin. Le péché ac<M~est celui que l'on commet
tien est qui font dériver ce
motdeTrKuM./atre par l'acte libre de sa volonté propre, une
CM~er, parce qu'Apollon, en qualité de mé- fois que l'on est parvenu à t'âge où l'on est
decm, met'un.terme aux douleurs; d'autres capable de discerner te bien du mat; on en
le tirent de TrmH, japper, parce que ce dieu distingue de deux sortes
est redevable par ses' traits. Nous croyons Le péché mortel, qui est une violation de
ce vocable étranger à la la loi de Dieu en matière considérable
langue grecque et avec
tiré du phénicien; mais nous n'osons pro- une pleine connaissance et un consentement
poser aucune étymotogie. parfait. Ce péché est appeté mortel parce
2" On .donne aussi le nom de Péan à des
qu'il donne la mort à l'âme, en la privant
hymnes oucantiques chantés originairement de la grâce de Dieu, et ta rend digne d'un
en l'honneur d'Apollon et de
Diane, ce qui châtiment éternel. Ce péché est effacé par
renouvelait le souvenir d~ la victoire rem- l'application des mérites de Jésus-Christ faite
portée par ce dieu sur le'serpent Python. Ces aux chrétiens dans le sacrement de péni-
cantiques~ctaient caractérisés par le refrain tence,. pourvu que le pécheur apporte à sa
M n~ou M naK~, fo Péan 1 qui vient, selon réception la triple condition de la contrition,
queiques-uns,de&fappe,tKOK~cride de la confession et de la satisfaction.
L~tone encourageant Apollon qui combattait 'Le péché ~Kte~, ainsi appeté parce qu'il
contre Python. On chantait les Péans esl l'effet ptutôt de la fragilité que de la ma'
se rendre Apollon favorable dans les mala- pour
lice de l'homme, et qu'il est ainsi ptus digu<
H49 PEA PEC «50
de pardon, venia, est celui dans lequel on ne mersion, aussi bien dans les régions glaeées
manque qu'en matière légère et avec un de la Sibérie que sous la zone torride. Tous
consentement imparfait. H n'été pas la grâce les Pédobaptistes exigent une profession de
de Dieu, mais il la diminue. Le pèche vé- foi personnelle de la part des adultes qui
niel peut être remis, soit par la réception du demandent le baptême. Fot/.BAPTtSTEs.
sacrement de pénitence, soit par des bonnes PÉDOTHYSIE sacrifice dans lequel on
oeuvres. immule des enfants, coutume barbare pra-
Le péché p/it~osop~Me, Quelques nova tiquée dans l'antiquité pour désarmer le
teurs ont ainsi appelé les péchés commis par courroux des dieux. Les Carthaginois sacri-
ceux qui n'ont point la connaissance de fiaient des enfants à Melcart; et plusieurs
Dieu, ou qui ne songent point à tut têts sont fois les Israélites se rendirent coupables de
les infidèles et les pécheurs endurcis. Ils ont ce forfait, pour honorer Moloch, dieu des
prétendu quêtes péchés opérés par ces sortes Ammonites.
de personnes étaient à la vérité un mal PÉGASE, cheval ailé, qui naquit du sang
moral, puisque c'étaient des actions con- de Méduse, lorsque Persée lui eut tranché
traires cà la loi mais qu'on ne pouvait les ~a tête: il fut ainsi nommé parce qu'il parut
qualifier d'offense de Dieu, parce que ceux près des sources, m]~. Dès qu'il eut vu la
qui les commettaient n'avaient point l'inten- lumière, il s'envola, dit Hésiode, au séjour
tion de l'buens'er, puisqu'ils ne le connais- des immortels, dans le palais même de Ju-
saient pas, ou qu'ils ne pensaient point à piter, dont il porta la foudre et les éclairs.
tui; par conséquent que leurs péchés ne Ovide dit qu'il se rendit sur lemontHélicon,
méritaient pas un châtiment éternel. Cette où d'un coup de pied il fit jaillir la fontaine
opinion a été condamnée en 1690, comme Hippocrène. Minerve le dompta, et le donna
fausse et erronée; par le pape Alexandre VIII; à Bellérophon, qui le monta pour combattre
et t'assemblée du clergé de France en 1700, la Chimère; mais ce héros ayant voulu s'en
en a porté te même jugement. servir pour s'élever au ciel, fut précipité en
.P~cM contre le Saint-Esprit. C'est un terre, et Jupiter plaça Pégase parmi les as-
péché que Jésus-Christ dit ne devoir être ja- tres,,où il forme une constellation. Ovide le
mais remis, nidans ce monde, ni dans l'autre. donne encore pour monture àPersée, lorsque
Les théologiens n'expliquent pas d'une ma- celui-ci se transporta par les airs en Mau-
nière bien précise quelle est la nature de ce ritanie, chez les Hespérides. Ce cheval ailé
péché; mais on s'accorde assez généralement pourrait bien n'être autre chose en réalité
à taxer de péchés contre le Saint-Esprit, t'im- qu'un navire, ayant à sa poupe une, figure
pénitence finale, l'opiniâtreté contre les vé- de cheval, et dont Bellérophon et Persée se
rités connues, etc. Le catéchisme romain en servirent dans leurs expéditions. Les mo-
signale six, qui sont désespérer de son dernes lui assignent une place sur le Par-
salut, présumer de se sauver sans aucun nasse, et feignent qu'il ne prête son dos et
mérite, combattre les vérités connues, porter ses ailes qu'aux poëtes de premier ordre.
envie aux grâces d'autrui, persévérer dans PËGEËS, nymphes des fontaines (~~), !es
le péché, enfin mourir dans l'impénitence. mêmes que les naïades.
On compte sept péchés capitaux, qui sont PËGOMANCIE, divination pac le moyen
la source et la cause de tous les autres pé- des sources. On la pratiquait soit en y jetant
chés ce sont l'orgueil, l'avarice, la luxure, un certain nombre de pierres dont on ob-
t'envie, ta gourmandise, la colère et la pa- servait les divers mouvements soit en y
resse. C'est à tort que quelques-uns les ap- plongeant des vases de verre, et en exami-
pellent les sept péchés mortels, car ils ne, nant les efforts'que faisait l'eau pour y pé-
sont pas toujours mortels, et on peut n'en nétrer en chassant l'air qui les remplissait.
être coupable qu'en matière légère ce sont La plus célèbre divination de ce genre est
plutôt des passions, qui peuvent mener aux celle qui se pratiquait par le sort des dés, à
péchés les plus graves, si on s'y abandonne, la fontaine ~'Apone près de Padoue.
et si on ne se hâte de les réprimer. PEIGHAMBER, mot persan qui signiSe
PÉCUNIE, déesse de l'argent, que les Ro- tneMa~er, porteur de nouvelles. Ce tjtre est
mains invoquaient pour en avoir en abon- commun aux 12~,000 prophètes qui ont pré-
dance. Saint Augustin prétend que Péc.unie cédé Mahomet. Mais les Persans te donnent
était un surnom de Jupiter. encore plus particulièrement à ce dernier,
PÉDOBAPT,ISTES (du grec ~«t5of, <eM/aK<, ou, pourmieux dire, ce mot, nonaccompagné
et pMTTts~of, &a~me). Les Baptistes donnent d'un nom propre, désigne toujours le fonda-
ce nom aux chrétiens qui font conférer le teur de la religion musulmane, que ses sec-
baptême aux petits enfants. Cette pratique tateurs appellent le plus grand et le dernier
est celle de l'Eglise 'universelle de tous les des prophètes.
temps et de tous .les liéux, et de toutes les PEtHODN, le Noédes traditions japonaises.
communions hérétiques, à l'exception des 11 était roi de l'ile Maurigasima, voisine de
Baptistes et des Quakers. Elle est fondée sur Formose, fameuse dans l'antiquité par la
les textes du Nouveau Testament, sur le té- beau(é, l'excellence de- son territoire et par la
moignage des anciens Pères et sur la tradi- fabrication de la porcelaine. La méchanceté
tion. Tous les Pédobaptistes administrent des insulaires, que. la prospérité et les ri-
le sacrement de baptême par infusion à chesses de leur commerce avaient corrom-
l'exception de l'EgHse orientale, qui pra- pus, jusqu'à s'abandonner aux plus grands
tique, suivant l'usage ancien, la triple im- crimes et mépriser la Divinité, détermina les
H5< D)CT!ONNA)tŒ,DES RELIGIONS. ii52

dieux à les submerger avec leur lie. Mais Dieu, père et ami de l'humanité, grdce gra-
Peiroun était un prince vertueux et reli- <:<~e. prévenante et non prévenue, ni méritée
gieux, et il n'avait aucune part aux crimes ar les oc<i'om des hommes pour me servir
de ses sujets. H lui fut révélé en songe de des termes de théologie; la troisième que
monter à bord de ses navires et de se retirer ce secours cette grâce est le fruit des mé-
de l'île au plus vite, dès qu'il remarquerait rites de Jésus-Christ.-et non des nôtres.
que le visage de deux idoles, qui étaient à «Un moine de Bangor, dans le pays de
lentréc du temple, deviendrait rouge. C'é- Galles, nommé Pétage, refusa son adhésion
taient deux statues de bois, de taille gigan- à cette doctrine; dans ses études, dans ses
tesque, et qui figuraient le ciel et la terre nombreux voyages en Italie, en Afrique,
c'est pourquoi on les appelait In-yo, 2Vî-M;o dans tes Gaules., il crut avoir mieux trouvé
et ~4-M<tH; la première syllabe de ces trois pour expliquer l'énigme de notre état pré-
mots désigne le principe générateur, et la sent..Lié d'amitié et de. pensées avec Céles-
seconde le principe destructeur. Peiroun tius, autre motne écossais, avecHufin le
avertit ses sujets de la colère céleste et des Syrien, qui avait appris à l'école de Théo-
malheurs qui les aliendaient,il les engagea à dore de Mopsueste à rêver des croyances, il
chercher avec lui leur salut dans une commença par nier la propagation du péché
prompte fuite, dès que les signes précurseurs originel dans les enfants d'Adam, et toutes
apparaîtraient; mais on se moqua de lui, on les faiblesses, tous les besoins de t'humanité
tourna son zèle en ridicule et on méprisa qui en sont la suite. En conséquence, de son
ses avertissements. Un mauvais sujet crut autorité privée, il essaya de rompre ce com-
même faire une bonne plaisanterie en merce intime et continuel que la foi nous
barbouillant de rouge, pendant la nuit, la face apprend exister entre Dieu et l'homme et
des deux statues. Le roi, voyant lé change- décida que la grâce de Dieu, cette grâce sans
ment survenu dans la couleur des statues, laquelle on ne peut observer ses comman-
et ne soupçonnant pas la supercherie, crut dements, n'est autre chose que ce qui s'ap-
y voir le signe certain de la prochaine des- pelle du mot vague de nature et de toi et
truction de Fite; il s'embarqua aussitôt avec quant à cette grâce que Dieu ajoute de sur-
toute sa famille et ceux qui voulurent le plus, il pensa qu'elle est accordée à nos mé-
suivre, et s'éloigna du fatal rivage à force de rites comme si en éteignant Dieu de
rames et de voiles. Après le départ du prince, l'homme, en le dépouillant de quelques' mi-
t'i!e fut submergée tout entière avec les in- séricordes, l'homme pouvait s'enrichir de
crédules qui y étaient demeurés et toutes ces dépouiHes et devenir plus grand par
leurs richesses. Peiroun aborda heureuse- cette séparation. Donnant ensuite dans ces
ment sur les côtes de la Chine, où la mémoire excès de subtilité si déplorables et si com-
de son arrivée est encore céiébrée par une muns parmi ceux qui se séparent de la foi
fête annuelle, pendant laquelle les Chinois de t'Ëgtise, Pélage enseigna encore que
des provinces méridionales prennent-des di- l'homme peut dans cette vie s'étever à un.
vertissements sur l'eau, et font des jeux et tel degré de perfection, qu'il n'a plus besoin
des joûtes, en criant Peiroun Peiroun 1 Les de dire à Dieu .Por~oKMM-MOt~Kos o~e~MM;
Japonais font pareillement mémoire de cet que ce n'est point pour effacer le péché ori-
événement, dans la troisième fête annuelle ginel que le baptême est conféré aux en-
qui a lieu le cinquième jour du cinquième fants, mais pour leur assurer la grâce de
mois. l'adoption enfin qu'Adam serait mort quand
PELAGIE, surnom de Vénus, tiré de même il n'aurait pas péché.
<r~t<yof, la haute mer, parce qu'ette était née « Cette hérésie, qui prit naissance au com-
de la mer. C'était aussi un surnom d'Isis mencement du v siècle, se répandit en ita-
soit parce qu'elle avait inventé les voiles, lie, en Angleterre, dans les Gaules et sur-
soit parce que l'Egypte à l'époque de l'i- tout en Afrique où elle rencontra un puis-
nondation, ressemble à une mer. sant adversaire dans saint Augustin. Saint
PÉLAGIENS. «Toutes tes traditions, toutes Jérôme écrivit aussi contre Pélage.
les- histoires de l'humanité, toutes les ré- ccLes Sociniens et les Arminiens ont fait
flexions des philosophes nous disent assez revivre de nos jours le pétagianisme. H est
que l'homme n'est plus dans son état primi- répandu autour de nous, dans tous ces es-
tif, qu'il est déchu, tombé, conséquemment prits façonnés par la philosophie du xvm*
qu'il a besoin d'un sauveur, d'un réparateur, siècle. En effet, ce péché commis par un seul
qui supplée à sa faiblesse, qui lui prête un homme et transmis cependant à tous ses des-
secours divin, une grâce, selon l'expression cendants, qui en sont rigoureusement punis,
théo!ogique. Aussi t'Egtise cathoRque, d'ac- ce rachat que t'homme est obligé de subir,
cord avec les tradi~ons du genre humain et cette impuissance de faire le bien de ses
le témoignage intérieur de l'esprit de l'hom- seules forces, ont assez de quoi choquer la
me, a consacré, comme une de ses croyan- bonne opinion que notre siècte a si éminem-
ces, comme une des révétations que Dieu ment de soi. Nous t'avouons avec simpticité~
l'a chargée de conserver, trois choses la ce sont de grandes profondeurs. Elles tien-
première, que ta nature humaine, affaiblie nent à ce fond de notre nature qu'il ne nous
et corrompue par le péèTté, a besoin d'une est pas donné de sonder. H ne faut donc pas
grâce actuelle et intérieure pour commencer disputer, it faut seulement dire, Je ne sais
et pour finir toute bonne action méritoire ou avoir la foi catholique. L'état déchu de
ta deuxième, que cette grâce est un don de l'homme, le besoin d'un
réparateur, l'expia
1153 PEL PEL HM
cation contenue dans la foi catholique, sont C'était dans une fête où le peuple assistait
des traditions du'genre humain ce sont des à son divertissement favori du horoua. Le
faits hors de là, il n'y a que des supposi- horoua consistait à se laisser glisser le long
tions et des doutes. (Annales de Philos. d'une colline sur un papa, sorte de traineao
e/ir~ tom. H.) composé de deux longues pièces de bois fort
Un écrivain américain résume toute la polies assujetties l'une à l'autre et termi-
doctrine pétagienne en six articles, savoir nées en pointe par-dessus. Ce jea corres-
1° Que les péchés de nos premiers parents pondait à celui qui porte chez nous le nom
leur furent .imputés à eux seuls et non de montagnes russes. Kahavari, chef do
point à leur postérité que notre corruption, Pouna, et son favori jouaient un jour au ho-
ne vient point de la faute qu'ilsont commise, roua, sur une colline qui a conservé le nom
mais que nous naissons purs et sans souit- de Ka /toroMO ana Kahavari (glissade de Ka-
ture, tels qu'Adam sortit des mains du créa- havari). Les naturels, rassemblés.au pied de
teur. la hauteur, s'étaient rendus à cet assaut
2° Que les hommes, bien que capables de comme à une fête. Le chef et son ami al-
repentir et d'amendement, et susceptibles laient partir dans leurs papas. Tout à coup
d'arriver au plus haut degré de piété et de Pelé. la terrible Pélé, se présente elle des-
vertu par l'usage de teurs facultés naturel- cend do Kirau-Ea, comme témoin d'abord
les, ont cependant besoin d'une grâce ex- puis, la fantaisie lui en étant venue, elle se
terne pour exciter leurs efforts mais qu'ils propose comme acteur elle offre à Kaba-
n'ont pas besoin des secours internes du vari de lutter avec lui. Le chef de Pouna ac-
Saint-Esprit. cepte les joûteurs s'élancent; mais Pélé
3° Qu'Adam était mortel de sa nature et n'a pas l'habitude de manier le traîneau
qu'il serait certainement mort, quand même elle reste en chemin elle est vaincue et
il n'eût pas péché. Kahavari est couronné aux applaudisse-
~° Que la grâce de Dieu nous est donnée ments de la multitude.
en proportion de nos mérites. Avant de fournir une seconde traite, Pélé
5' Que les hommes peuvent parvenir dans demanda au chef de lui céder son papa. A
cette vie à l'état de perfection. quoi Kahavari, la prenant pour une femme
6° Que la loi ancienne rendait les hommes ordinaire, répondit: «Etes-vous mon épouse,
dignes du royaume des cieux, et qu'elle était pour me demander mon traîneau ? x Puis
fondée sur des promesses égales à celles de comme impatienté de ce retard, il prit son
l'Evangile. élan, et glissa rapidement le long de la col-
PÈLE déesse des volcans, dans les ites line. On peut juger de la rage de Pélé, quand
Sandwich: elle réside dans le volcan d'Ha- elle se vit ainsi refusée. Elle se souvint
waï, appelé Kirau-Ea. Une plaine de sept à qu'elle était déesse frappa du pied la terre
huit milles de circonférence, dont le terrain et fendit en deux la montagne. A ses cris, le
bouleversé et onduleux étale une soixan- feu et la lave en jaillirent. Kahavari était
taine de cratères coniques, dont plusieurs arrivé dans le vation, lorsqu'on se retour-
sont sans cesse en activité, des pilons de bi. nant il aperçut Pélé qui accourait escortée
tume et de soufre, des fissures dont t'oeit de tonnerres et d'éclairs, et poussait devant
n'ose sonder la profondeur, des monceaux elle des ruisseaux enflammés et des torrents
de laves et de cendres, qui se présentent à de bitume. Elle avait gagné du terrain et ta-
une profondeur de plus de 1300 pieds, tel lonnait Kahavari. Alors le guerrier saisit sa
est le palais de la fortaidable déesse. Elle y large lance plantée dans le sol, appela un
joue au konane avec les autres dieux volca- de ses amis et prit la fuite. Moins alertes que
niques, et leur divertissement le plus habi- lui, les danseurs, les musiciens, les specta-
tuel consiste à nager dans les laves brûlan- teurs furent engloutis sous l'avalanche em-
tes, et,à danser dans les tourbillons de flam- brasée. Tant de victimes ne suffisaient pas à
mes en écoutant la musique tonnante du Pété ce qu'elle voulait, c'était le chef de
volcan. La déesse n'accorde que dix pieds Pouna, c'était Kahavari qui lui avait refusé
sur les bords de son domaine aux pèlerins son papa. Elle le poursuivit donc à outrance.
qui veulent y passer la nuit tout le reste du Kahavari n'eut pas le temps de respirer dans
terrain est tabou, c'est-à-dire interdit, et cette chasse incessante. A Boua-Eea, il jeta
Pélé ne manquerait pas de punir les auda- son manteau de feuilles de<t, et se dirigea
cieux qui oseraient le profaner en y portant vers sa maison située près du rivage. Sur la
leurs pas. La déesse cependant préside à tous porte, ayant rencontré Aroi-Pouaa, son co-
les autres volcans de l'archipel, et l'on ra- chon favori, il le salua avec son nez, courut
conte ses différents combats avec les princes chez sa mère à Kou-kii, la salua de même.
du pays, combats dans lesquels elle a été « Je suis venu dit-il, à la hâte, parce que
quelquefois vaincue, mais le plus souvent j'ai pitié devons; votre mort est proche;
victorieuse. Ces luttes rappellentles ravages Pélé vient vous dévorer. » Ensuite il accosta
que les volcans ont opérés dans les iies et sa femme Kanaka-Wahine, la salua aussi
les efforts qu'on a tentés pour les prévenir et comme elle lui disait « Reste ici, nom
ou les arrêter. Une colline près de Koula mourrons ensemble, Non pas, répondit
est célèbre dans une légende du pays. Elle Kahavari, je me sauve.» H fit aussi ses adieux
se rapporte à un chef de Pouna, le puissant à ses enfants Paupourou et Kaohé, en leur
Kahavari qui vainquit Pélé et brava sa disant « J'en suis désolé pour vous. a L:
vengeance. Voici cette singulière attégorie. lave roulait déjà sur ses talons, il reprit s~
HgS DICTIONNAIREDES RELIGIONS. HM
course et ne s'arrêta que devant une fissure temps. Ainsi ont commencé tes pèlerinages.
large et profonde. Sans sa lance, il était Dès le commencement du ni' siècle, quand
perdu il la mit en travers et passa. Son ami/ saint Alexandre fut fait évoque de Jet usa-
en fit autant. Pété arriva presque en même lem, il était venu de Cappadoce pour visiter
temps qu'eux; et d'un bond franchit cet ob- les lieux saints.
stacle. « Et véritablement, continue l'abbé Fleu-
Ators Kahavari gravit la colline Bou-o- ry, c'était un des meilleurs moyens d'aider
Kahavari où il rencontra sa sœur Koae, à la piété par les sens. La vue des reliques
qui il n'eut que le temps de dire bonjour en d'un saint, de son sépulcre, de sa prison, de
courant puis il s'enfuit sur -le bord de la ses chaînes, des instruments de son martyre,
mer. H y trouva son jeune frère qui venait faisait une toute autre impression que d'en
de lancer à l'eau sa pirogue de pêche, afin entendre de loin. Ajoutez les mira-
parler et qui
d'y,embarquer la famitte. Kahavari et son cles qui s y faisaient fréquemment,
compagnony sautèrent, etpagayant de toutes attiraient même lesinCdèlcs, par l'intérêt
leurs forces, ils gagnèrent te large. Pélé ar- pressant de la vie et de la santé. Chacun sait
rivait alors furieuse sur la grève: quand elle qu'un des premiers effets de la liberté du
vit que sa proie lui échappait, elle se jeta à christianisme fut le soin que prit sainte Hé-
l'eau, fumante et désespérée, hurlant, se lène d'honorer les saints lieux de Jérusalem
tordant de désespoir; elle lança encore des et de toute la terre sainte les pèlerinages y
pierres contre les fugitifs mais aucune furent depuis encore plus fréquents qu'au-
d'elles n'atteignit la pirogue. Le vent d'est paravant. Lorsqu'une croix de lumière parut
s'éleva; le chef de Ponna planta alors, dans en plein midi à Jérusalem, sous l'empereur
le milieu de sa frêle embarcation sa large Constantin, il y avait une infinité de pèterins
lance, qui servit à la fois de mât et de voile, de tous les pays du m~nde qui furent té-
et atteignit bientôt l'ite Mawi où il séjourna moins de ce mtracle. Saint Jérôme, témoin
une nuit. De là il passa successivement à oculaire, assure qu'en tout temps on y
Ranaï, à Moro-Kaï, puis enfin à Ohaou, sé- voyait un grand concours de toutes nations,
jour de son père et de sa sosur auxquels il même des docteurs et des évêques. Ces
raconta ses aventures. M fixa dès fors sa ré- voyages n'étaient pas difficiles, à cause de
sidence sur cette lie, loin des vengeances dé la grande étendue de J'empire romain, par
Pélé. Les insulaires d'Hawaï montrent en- la commodité de sa situation tout autour de
core aujourd'hui les rochers que Pélé lança la Méditerranée, et par les grands chemins
sur Kahavari. Ps que l'on y avait dressés de tous côtés pour
PELERINAGE, voyage que l'on fait à un le passage des armées et des voitures publi-
lieu de dévotion, pour un motif ou dans un ques. Ce n'était pas une grande entreprise
but religieux.. a'atter d'Espagne ou de Gaule en Egypte, en
1° On doit compter parmi les pèlerinages Palestine ou en Asie. »
les voyages des dévots de l'ancien paga- 5 Les vœux ét les pèlerinages que l'on fait
nisme pour consulter l'oracte d'Apbtton à aux tombeaux des martyrs et des autres
Delphes, de Jupiter à Dodone, de Jupiter saints, aux églises, aux chapelles et aux
Ammon en Libye, de Sérapis en Egypte, de autres lieux de dévotion, sont d'une haute
Trophoniusën .Béotie, à l'antre qui portait~ antiquité, et autorisés par le témoignage des
ce nom. Pères et des autres écrivains ecclésiastiques.
2° On peut mettre également au nombre Mais ce serait une erreur grossière de s'ima-
des pèlerinages le voyage que les Juifs étoi- giner qu'on ne saurait être parfait sans
gnés de Jérusalem devaient faire au moins j faire de pèlerinages aux lieux saints, et
une fois chaque année pour se rendre aù de penser qu'après avoir exécuté de ces
temple de cette ville pour s'y acquitter des sortes de pelerinages, offert des vœux et des
sacrifices et des rites religieux imposés par prières à ces lieux de dévotion, on obtien-
la loi mosaïque. dra infailliblement de Dieu l'objet de ses de-
3" L'abbé Fleury nous apprend quelle fut mandes par l'intercession des saints qu'on
l'origine des pèlerinages chez les chrétiens. y y réclame, on sera détivré certainement des
Dans les premiers siècles de l'Eglise, « on maux et des peines que l'on souffre, on sera
accourait de tous côtés, dit cet auteur, aux exempt de péché, on mourra dans la grâce
tombeaux des saints, pour célébrer leur de Dieu, et on sera sauvé, quoiqu'on mène
mémoire, et souvent plusieurs évéquess'y une vie insouciante et peut-être déréglée.
rencontraient. Un seul exemple peut faire Cette erreur était cependant fort commune
juger du reste. Saint Paulin rapporte plus dans les siècles passés, où les pèlerinages
de vingt noms, tant de villes que de provin- étaient très-fréquents; et elle n'est pas in-
ces d'Italie, dont les habitants venaient tous connue de notre temps, où ces pratiques
les ans, en grandes troupes, avec leurs pieuses sont bien tombées. Bien des gens,
femmes et leurs enfants, à la fête de saint qui vivent dans l'habitude du péché et qui
~éfix, te 1~ janvier, nonobstant la rigueur enfreignent presque chaque jour les com-
de la saison et cela pour un seul confes- mandements de Dieu et ceux de son Eglise,
seur, dans la seule ville de Noie. Qu'était-ce entreprennent des pèlerinages pour obtenir
par toute la chrétienté? Qu'était-ce à Rome, une faveur temporelle, et ils demeurent tout
aux fêtes de saint Rippotyte, de saint Lau- étonnés, scandalisés même de n'avoir pas
rent, des apôtres saint Pierre et saint Paul? obtenu le résultat qu'ils demandaient. Un
On y venait môme de fort loin et en tout autre abus est que, dans les lieux de pètcri-
it5? PEL PEL iiS8
nage fréquentés, le grand concours a. donné /MtKo;
la troisième an lien où Pilate- pro-
occasion à des foires, à des parties de plai- nonça la condamnation de Jésus la quatriè-
sir, des fêtes toutes profanes, et que les me à l'escalier de Pilate où Jésus fut chargé
personnes qui s'y rendent, sous prétexte de de sa croix la cinquième au lieu de la pâ-
pèlerinage, y sont attirées bien plutôt par moison de la sainte Vierge la sixième au
l'attrait des divertissements qu'Us y trouve- lieu où Jésus consola tes filles de Jérusalem;
ront que par la dévotion. la septième au lieu où Simon le Cyrénéen
Il y a trois pèlerinages célèbres chez les porta la croix de Jésas la huitième au lieu
chrétiens, et que l'on appelle pour cette rai- où Jésus tomba pour la seconde fois la neu-
son tes grands pèlerinages ce sont ceux de vième à la porte de la Véronique; la dixième
la terre sainte, de Rome et de Compostelle à la porte judiciaire.
en Galice. L'église du Saint-Sépulcre contient douze
Le pèlerinage de <a terre sainte n'a jamais stations la première est la colonne de la
été plus fréquenté que dans le moyen âge; flagellation la deuxième à la prison où fut
des milliers de pèlerins y accouraient, pour gardé Jésus-Christ la troisième au lieu où
la solennité de Pâques, de toutes les nations les soldats partagèrent ses vêtements et tirè-
de l'Orient et de l'Occident, malgré la diffi- rent sa robe au sort la quatrième à la cha-
culté des chemins, les périls du voyage, les pelle de Sainte-Hélène la cinquième au lieu
avanies des Turcs les incursions des Ara- de l'invention de la sainte croix ta sixième
bes, et les dangers de toute espèce auxquels à la colonne de l'impropère; ta septième au
ils étaient exposés. Mais ils ne croyaient pas lieu du crucifiement la huitième au lieu où
acheter trop cher le bonheur de voir les Jésus fut élevé en croix la neuvième à la
lieux où s'étaient opérés les grands mystères pierre d'onction, sur laquelle on parfuma te
de la rédemption du genre humain. Ils l'en- corps de Jésus descendu de ta croix la
treprenaient dans le but d'augmenter leur dixième au saint séputcre~ la onzième au
foi, de satisfaire leur piété et d'expier leurs lieu où Jésus ressuscité apparut à Marie-
fautes aussi y avait-il'de grandes indulgen- Madeteihe et la douzième au lieu où Jésus
ces attachées à cette pieuse et périlleuse dé- apparut à sa sainte mère.
votion. Ce sont ces pèlerinages qui ont donné La vallée de Josaphat a dix stations la
naissance aux croisades car ce fut pour première est au jardin des Olives, au tien
assurer la sûreté des pètcrins que tous les où Jésus se mit en prière la deuxième au
princes chrétiens se coatisèrent contre l'em- lieu où les trois apôtres s'étaient endormis
pire musulman. Maintenant ce pèlerinage la troisième au lieu où le Sauveur fut pris
est bien déchu, car, une des années derniè- la quatrième au 'torrent de CédrOn que
res, on ne compta à Jérusalem, à la fête de passa Jésus-Christ; la cinquième à la grotte
Pâques, que cinq pèlerins venus d'Occident. où saint Pierre-pleura son péché ta sixième
Cependant les Orientaux lui sont demeurés au village de Gëthsémani où Jésus laissa
plus ûdè!es. Nous croyons que ce qui a con- ses apôtres la septième au sépulcre de la
tribué à faire déchoir cette dévotion en Eu- sainte Vierge la huitième au lieu où Marie
rope, C'est la multitude d'indulgences plé- apparut après sa mort à saint Thomas la
nières que les souverains pontifes ont atta- neuvième au lien où se tenait Marie pendant
chées, depuis quatre siècles, à une foule de qu'on lapidait saint Etienne; la dixième au
pratiques beaucoup plus faciles. Quel est lieu où ce premier diacre subit'son martyre.
maintenant le Bdète qui consentira à quitter Outre ces stations suivies régulièrement
sa patrie et sa famille, à interrompre son par les pèlerins et à dés jours déterminés,
négoce ou ses affaires pour entreprendre un il y a encore différents lieux de dévotion, soit
voyage long et coûteux, afin de gagner une dans les environs de Jérusalem, soit dans te
indulgence pléuière, lorsqu'il peut jouir du reste de la Judée tels sont le village de Bé-
même bénéfice en faisant pendant une demi- thanie, l'étabte de Bethléem, le bourg d'Em.
heure le chemin de la croix dans l'église de maüs, le désert dé saint Jean-Baptiste, le
sa paroisse, ou une autre œuvre de piété ? fleuve du Jourdain, la mer Morte, lé désert
Le pèlerinage de Jérusalem est partagé en de Notre-Seigneur, etc., etc~En un mot, it
stations il y en a dix sur le mont Sion, sa- n'est pas de lieu ittustré par lé séjour, où
voir la première au saint cénacle la deuxiè- par te passage, ou par tes discours, ou par
me à la maison qu'habitait la sainte Vierge les nombreux miractes dé l'Homme-Diéu,
la troisième au palais d'Anne le grand prê- qui ne soit l'objet delà vénération des chré-
tre la quatrième à la maison de Caïphe; tiens du pays et des pieux pèterins.
la cinquième au lieu où Jésus-Christ ren- Le pèlerinage de Z!otMe a pour objet prin-
contra les trois Marie la sixième an lieu où, cipal de vénérer les tombeaux des apôtres
suivant une tradition locale, le corps mort saint Pierre et saint Paul ce qui à lieu parti-
de la sainte Vierge fut insulté par un Juif; culièrement'à l'époque du jubilé, ma.is ce qui
la septième à l'église de Saint-Marc; la hui- n'empêche pas que, dans l'intervalle d'un Ju-
tième à l'église de Saint-Thomas la neu- bilé à l'autre, il ne vienne à Rome un c'er-
vième à la maison des enfants de Zébédée tain nombre d'e pèlerins, bien moindre ce-
la dixième au lieu du 'martyre de l'apôtre pendant que dans les siècles passés. Fo~.
saint Jacques. JUBILÉ.
La voie douloureuse se compose aussi de Le pèlerinage de Compostelle a pour objet
dix stations, savoir la première au prétoire de vénérer saint Jacques le Majeur, frère de
de Pilate la deuxième à l'arcade de l'Ecce saint Jean l'Evangéliste, dont on célèbre là
H59 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 1160
fétc)e 25 juillet. Ce saint apôtre, selon la merce de l'Arabie.. Mahomet n'avait garde
tradition des Espagnols était venu prêcher de heurter une coutume appuyée sur l'inté-
la fui dans leur contrée, puis était retourné rêt personnel; il se contenta de purifier le
à Jérusalem d'où ses reliques furent dans la temple en en expulsant tous les dieux que
suite apportées en Espagne, et placées à chaque tribu y avait apportés, et consacra
Compostelle en Galice. Cette tradition et le pè'erinage dans sa loi nouvelle « Faites
cette translation sont révoquées en doute et le pèlerinage de la Mecque, dit le Coran,
même niées par de savants auteurs mais le faites-le, à moins que vous ne soyez cernés
bienheureux n'en est pas moins l'objet d'unn par vos ennemis, et dans ce cas, du moins,
pèlcrinage,.que l'Eglise a mis au nombre envoyez quelque offrande. Lorsque vous
des trois principaux; et si l'on a fait vœu n'avez rien à craindre de l'attaque de vos
d'y aller, ce vœu est un des cinq que le pape ennemis, et que vous vous contentez ce-
seul puisse commuer. Ce sont surtout les pendant de faire une simple visite au temple
pèlerins de Saint-Jacques qui revenaient sans vous soumettre à tons les rites da
dans leur patrie avec le bourdon, la gourde, pèlerinage, vous devez expier cette infrac-
le grand chapeau et une pèlerine garnie de tion par une offrande, et si vous ne possédez
coquines. rien, trois jours de jeune pendant le voyage,
Voici comment s'exprime l'abbé de.Vayrac et sept jours de jeûne après le retour, for-
sur ce pèlerinage « Saint Jacques, patron meront l'expiation de votre faute, Celle
de toute l'Espagne, repose depuis neuf même expiation est imposée à celui que sa
cents ans dans l'église métropolitaine de famille n'accompagne pas au temple de la
Compostelle. La figure de ce saint apôtre est Mecque. « Vous connaissez les mois destinés
sur le grand autel. C'est un petit buste de au pèlerinage celui qui l'entreprendra
bois, toujours éclairé de quarante ou cin- doit s'abstenir de s'approcher de ses femmes,
quante cierges blancs. Les pèlerins baisent éloigner tout sujet de rixe et ne transgresser
la figure par trois fois, et lui mettent leur la loi en aucun point. Le bien que vous
chapeau sur la tête avec une dévotion res- ferez, Dieu en aura connaissance. Prenez
pectueuse. On voit dans l'église une tren- des provisions pour le voyage, et souvenez-
taine de lampes d'argent suspendues, et tou- vous que la meilleure de toutes les provi-
jours allumées, et six grands chandeliers, sions, c'est la piété. Cependant ce n'est pas
aussi d'argent, de cinq pieds de haut, don- un crime que de demander à Dieu l'aug-
nés par Philippe !H. Tout autour de l'église, mentation des biens de ce monde en vous
on voit de belles p)ateii>formes de grandes livrant au commerce pendant la durée du
pierres de taille, où l'on se promène et au- pèlerinage. Lorsque vous en aurez accompli
dessus, on en voit une autre de même, où tous les rites, gardez le souvenir de Dieu,
les pèlerins montent et attachent quelque comme vous gardez celui de vos pères, et
lambeau de leur habit à une croix de pierre qu'il soit plus vif encore. Celui qui meurt
qu'on y a élevée. Ils font encore une autre sans s'être acquitté des devoirs du pèle-
cérémonie qui n'est pas moins singutière rinage peut mourir, s'il le veut, juif ou
ils passent trois fois sous cette croix, par un chrétien mais celui qui s'en est acquitté
trou si petit, qu'ils sont contraints de se dignement ne saurait être récompensé que
glisser sur l'estomac contre le pavé de par les délices du paradis. »
sorte que ceux qui ont trop d'embonpoint <( Tels sont quelques-uns des principaux
ont beaucoup à souffrir; cependant il faut commandements dictés par le prophète à
qu'ils en passent par là, s'ils veulent gagner l'occasion du pèlerinage, et sur lesquels il
l'indulgence qui y est attachée. » Un autre revient plus d'une fois dans le Coran aussi
écrivain assure qu'on en a vu qui, ayant cet acte d'obligation divine doit-il être
oublié de passer sous la croix de pierre, accompli au moins une fois en sa vie par
sont revenus sur leurs pas, de plus de cinq tout musulman de l'un et de l'autre sexe.
cents lieues, .pour cette pieuse cérémonie. Chaque année, depuis le Maroc jusqu'aux
!1 y a dans l'église de Saint-Jacques de parties de l'Inde soumises à l'islamisme, les
Compostelle une chapelle qui appartient caravanes de pèlerins se mettent en marche
aux pèlerins français. pour te Hédjaz, achetant au prix des périls
Le pèlerinage le plus célèbre, après ceux de toutes sortes la vue de ce temple saint,
dont nous venons de parler, est sans contre- dont le culte remonte aux plus anciennes
duit celui de Notre-Dame de Lorette, dont traditions des races sémitiques.
nous parlons à l'article NoTRE-DAME. « Arrivé sur les conGns du territoire
H y a en outre, dans presque tout l'uni- sacré, le pèlerin se purifie par une ablution
vers chrétien, une multitude infinie de pèle- complète, et revêt t'tAratK ou manteau pé-
rinages plus ou moins fréquentés, que nous nitentiel, composé de deux pièces de laine,
devons passer sous silence, car leur simple blanches et sans coutures. C'est te symbole
nomenciature remplirait des volumes en- des nouvelles pensées qui doivent assaillir
tiers. Feu Louis de Sivry et M. Champagnac le musulman en approchant du lieu consa-
ont donné un Dictionnaire des pèlerinages cré, depuis l'origine du monde, à l'adoration
principaux, qui fait partie de cette Encyclo- de l'Eternel. Toute idée terrestre est dès
pédie lhéologique. lors repoussée avec soin et chacun doit
&°« De toute antiquité, dit M. Noël Des- s'efforcerde concentrer son intelligencesurles
verg~rs, le temple de la Mecque avait été, le ineffables vertus du Très-Haut. Plus d'oeuvres
but U'mi pèlerinage qui favorisait le com- mondaines et charnelles, plus d'amour, plu:
«6t PEL PEL H62
<le parfums; le pèlerin s'avance vers la û mon Dieu 1 rafraîchis-moi avec la coupe de
Mecque en récitant à haute voix cette Mohammed, sur qui soient la paixetlesatut,
prière « Mon Dieu, c'est ici ta région sainte. et avec un breuvage qui puisse étancher ma
J'ai prononcé les paroles de tori culte, et ta soif pour jamais. »
parole est la vérité même;-celui qui entre En passant devant l'angle de Syrie :«0
ditnstontempte y trouve le salut. 0 mon mon Dip" t rends mon pèlerinage digne dè
Dieu préserve du feu ma chair et mon san~, toi, qu'il te soit agréable; pardonné-moi
et sauve-moi de ta colère au jour de la ré- -mes péchés; soutiens-mes travaux; Bénis
surrection de tes serviteurs. M mes .entreprises 6 !Diea saint ô Dieu clé-
Quelle que soit i'heurë-â laquelle le pèle- ment! efface les péchés qua. tu connais en
rin arrive aux portes de ta ville, il doit se moi, û Dieu très-saint 'et très-miséricor-
rendre aussitôt à~la Kaaba, dont le parvis dieux. N
intérieur est ouvert nuit et jour. It y entre, 'En passant devant l'angle du Yémen
tes pieds nus, en récitant ceTte prière :« Au «O mon. Dieu! J'ai recours à toi; daigne
nom de Dieu et de ta doctrine de t'apôtre de me sauver de l'infidélité, de l'indigence, des
Dieu) Grâces au Seigneur qui m'a conduit tourments de' la tombe, des supplices de'la
à la sacrée Kaaba. 0 mon Dieu ouvr< sup vie et de la mort, des afflictions temporelles
moi tes portes de ta clémence et-de ta misé- et éternettes.B.Après cette prière il baise
ricorde ferme devant moi celles du -crimee cet angle.
et de t'inOdélite. Au premier-, aspect de la En passant devant l'angle de la pierre
Kaaba, il dit: «Grand Dieu! grand Dieu 1 noire :((OSeigneur! donne-nous ce qui nous
grand -Dieu) 6 mon Dieu te salut de paix est avantageux dans ce monde et dans
est en toi; te salut de paix vient de toi. l'autre; sauve-nous et des tourments du feu
Vivifie-nous, Seigneur, par te salut de paix, et des tourments de la tombe.)) H s'arrête
et fais-nbus-entrer dans ta maison'du salut. un moment devant la pierre noire et y fait
0 mon Dieu! 1 augmente. la sainteté, ta ma- cette-prière ((-0 mon Dieu que ta clémence
jesté et la grandeur de, ta maison. 0 mon me fasse miséricorde.- J'ai recours au créa-
Dieu agrée ma, componction, pardonne teur de cette'pierre sacrée pour qu'il me
mes offenses, efface mes péchés. 0 Dieu de délivre des dettes de mes crimes, des, mi-
miséricorde ô Dieu de munificence t a H sères de ce monde,- de l'oppression et des
s'avance du même pas vers la pierre noire, souffrances de ta tombe. )) M renouvelle ces«S
et récite cette prière, les mains ievéesvers tournées sept fois de suite, les 'trois pre-
le ciel « Au nom de Dieu 1 grand Dieu1 mières en se balançant alternativement sur
ô mon Dieu 1 je crois en toi, je crois en ton chaque pied, et sautittant tour à tour; tes
livre, je crois en ta parole, je crois en ta quatre autres, au 'contraire, d'un pas lent
promesse'. J'observe tes pratiques et tes ét grave, 11 baise dé nouveau la pierre noire,
œuvres de ton prophète. 0 -mon Dieu! 1 ce puis, sortant par fa, porte de Safa, il monte
temple est ta maison, ta demeure, ton sanc- sur la colline de même nom, ou, tourné vers
tuaire c'est le séjour du 'salut. J'ai recours la Kaaba et tes mains levées vers le ciel, il
à toi sauve-moi des feux dè l'éternité. M réeite.ces prières: «Dieu très-grand! Dieu.
H baise ensuite la pierre noire, ou bien illa très-grand! it n'y d'autre'dieu que Dieu.
touchedes deux mainsettes porte ensuite à sa Dieu très~grand! Dieu très-grand!-A Dieu
bouche, ou, s'il ne te peut à cause de ta est la gloire. Il n'y a. d'autre dieu que
foule, il étend les mams vers elle ou lâ Dieu il est seul, il est unique. I! n'a
touche avec nh bâton, et baise ensuite cet point d'associés. L'univers entier est à lui.
-instrument. II commence aussitôt tes tour- A lui est ta gloire. C'est lui qui donne la
nées ou <ot<;o/' qu'il doit accomplir autour vie; c'est lui qut donne la mort. H est le
du temple en s'avançant de'droite à gauche, Dieu.vivant et immortel. La félicité est entre
récitant en même temps les prières suivan- ses mains, et sâ puissance s'étend sur toutes
tes, choses, ït n'y a d'autre dieu que Dieu. Ne
En passant devant la porte du sanctuaire: rendez de culte à nul autre qu'à fui. Soyez
« 0 mon Dieu 1 ta maison est grande; ta les adorateurs de sa loi et de sa, doctrine, et
face est bienfaisante. Tu es le plus miséri- ne vous laissez jamais corrompre par les
cordieux de tous les êtres. Sauve-nous du discours pervers des infidèles, » Puis 'le
feu éternel et" de Satan tàptdé. Prés&rve du, pèlerin parcourt sept fois dans sa longueur
feu ma chair et mon sang. Sauve-moi' dès ta petite .vallée qui sépare la colline de Safa
tourments au dernier des jours, etdétiv'e- de celle de Merwa, en répétant tes mêmes
moi des peines temporelles et éternelles, »' prières, puis il ajoute «O Dieu fais-moi
En passant devant l'angle de l'Irac «0 miséricorde, et efface les péchés que tu con-
mon Dieu préserve-moi de l'esprit d'in- nais en moi, 6 Dieu très-saint et très-élé-
certitude, de malice, de sédition; des vices, ment!» Cette pratique a été instituée, dit-on,
des mœurs perverses et de tous l<;s mouve- en imitation de la conduite d'Abraham, qui,
inents de la jalousie, de l'avarice et dé la voyant dans èe même lieu Agar et Ismaël en
concupiscence. » proie aux horreurs-de la soif,.monta sur la
En passant devant la gouttière d'or: «.O colline de Safa pour découvrir au loin quel-
mon Dieu t couvre-moi de t ombre de ton que source; et n'en ayant pu trouver, par-
'trône auguste en ce jour où il n'y aura courut sept fois, dans son désespoir, l'espace
'd'ombre que ton ombre, de divinité quêta où ce rite s'accomptit aujourd'hui. Dès lors
.divinité. 0 le plus miséricordieux des êtres 1 le pèlerin a rempli les obligations de la pré"
DiCTiONN.DE6 REL'SiONS. I!i 8?
1165 DICT)ONNA)REDESMËUGK)iSS. H6*
mière visite it est libre d'aller dans ta vitte sous le nom de Beiram ou d~d-Cor~ct~.
chercher un Heu de repos pour ne plus fAprès te sacrifice, tes pèlerins se font raséf
prendre.part ensuite qu'aux pratiques com- ta tête, et reviennent. à la Mecque en obser-
munes à tout !e corps des pétrins. vant tes mêmes pratiques et tes mêmes priè-
Le huitième jour du mois de dhoul-hidja, res que le'jour de l'arrivée, et principale-
aussitôtap.rès là prière du matin, tous les ment les sept tournées, MM)«/, autour du
(idètes, sou's la. con'dùite de t'iotam, quittent sanctuaire.
tâvitteet se rendent' à la vatlée de Mina. La fête du Beicam dure encore trois jours,
La on dresse des tentes où la foule des pendant lesquels les pèlerins se rendent de
pèlerins, après avoir accompli. tes rites et nouveau à Minaetr.eno.uveUént le jet des
récité tes prière~ passe la nuit pour se pierres. Du reste, on peut alors se livrer aux
rendré te lendemain au mont Arafa on y plaisirs, aux festins'et aux amusements de
fait.'tefihotba comme à l'office, solennel du toute espèce; mais t& quatrième jour ils doi-
vendredi, ét tes prières journalières; p,uis vent quitter. ta~WHe, après avoir bu à tongs
lès pèterins renouveDent leurs purifications. traits l'eau du puits de Zemzem y rester
Le moHa'qui présidé à cette seconde station, plus longtemps serait s'exposer à. profaner
s'avance à chevat sur une espèce de terrasse par te pécbé un lieu sacré où chaque faute
placée au pied de la montagne, et commence est comptée au doubtc'ct demande ,une dou-
le cantique suivant, dont H donne le signal à ble réparation car la vitte de ta Mecque est
ceux qui ne peuvent entendre sa voix, en si sainte, a dit Mahomet, qu~un jour de jéûne
agitant un mouchoir bt~nc qu'il tient à la y est égat- à cent -mille ttccomptis partout
main droite « 0 notre Seigneur 1 à loi est aitteurs, et qu'une drachme, qu'on y donne
la gloire. Dieu très-grand! Dietf très-grand! 1 .aux pauvres; est-inscrite comme ct'nt mille
n n'y d'autre dieu qné Dieu. Dieu très- drachmes au compte du donateur.
grand Dieu très-grand a.Dieu.est la gloire. r-~Le. pètcrinage à Médi)<e,au= tombeau de
Il n'y a de force, il n'y a de puissance qu'en Maliomet, n'est pas d'obligation comm&ca-
Dieu très-haut et très-etevé. Me. voici à lui dé la Mecque, mais c'est' un acte très-
ton service, ô mon Dieu 1, et prêt à ob&ir.a méritoire a-ussi beaucoup de Musulmans se
tes ordres. Tu n'as pas d associés me voici font-Hs un devoir de s'y rendre en.quittant
prêt à te servir. Certes la gloire c.t .!tf gr~ce la ville saint. Dès qu'il apcrç"it )a ville te
t'appartiennent l'univers est à toi il n'y a pèlerin doit dire :-<(Seigneur, voici la maison
pas d'associé avec toi. ?» sacrée de ton prophète et de-ton envoyé Ma-
Au moment où le sbiei) disparait sous homet~ sur qui soient ton salut et ta paix.
l'horizon, le moUa se met en marche.le pre- Fais-moi la grâce qu'flle-me-soit un'e sauve-
mier, et, su.ivi de tous tes Cdètes, il dirige ses garde contre !o feu, tes peines éterncites et
pas vers Môzdétifé, où t'on fait ta prièee da te compte terribte que j'aurai à te rendre au
soir et celle de la nuit; puis on récite en jour du jugement. H
commun cette prière « 0 mon Dieu pré- ..En entrant dans la ville. « Au nom de
serve du feu ma chair, mon sa"g.jnes os et Dieu .ctém.cnt et miséricordieux~ 1, Le-salut et
tous mes membres, ô le ptus miséricordieux ta paix de Dieu soient sur la nation du pro-
des êtres miséricordieux ta En traversant la phète. Seigneur, fais-moi la grâce d'entrer et
plaine qui conduit à cette station, chaque de sortir de ce lieu avec toute la décence re-
pèlerin doit timasser sept petites pierres, t quise, et, en récompense de cette visite, fais
pour les jeter' le lendemain en mémoire que je sois honoré et puissant.
d'Abraham, qui, traversant ces-lieux pour En entrant dans ta mosquée « Mon Dieu,
aller immoler son fils fsmaët, repoussa te pardonnez-moi mes péchés et ouvre-moi-tes
démon à coups, da pierres, au moment où ce portes de ta miséricorde.))
tentateur cherchait à lui inspirer la déso- AupMs du tombeau du prophète, te Mè)e
béissance aux ordres du Seigneur. La foule dit « Paix sur toi, Mahomet paix sur !t)i,
des pèlerins passe la nuit à Mozdélifé, et part envoyé de Dieu 1 paix sur toi, élu de Dieu 1
le lendemain, lO.de ta lune, immédiatement paix sur toi, ami de Dieu! paix sur toi, fi
après la prière du matin et avant le lever du digne de louanges t paix sur toi, favori de-
soleil on reprend le chemin de Mina. Arrive Dieu 1 paix sur.toi, distrihuteur.des gfâces 1
à un endroit déterminé, chaque pèferin com- paix sur toi, mon imam t.paix sur toi, le der-
mence le jet dés sept pierres, en disant nier des prophètes 1 paix'sur toi, ô porteur
« Au nom de Dieu l'Dieu est.grand, en dépit, de bonnes nouvcttes 1 paix sur toi, ô apôtre 1
du démon et des siens. Rends, 6 mon Dieu paix sur toi, le plus honorabl.e,des eotants
tes travaux dé mon pèlerinage dignes de toi d'Adam 1 paix sur toi, prince des envoyés de
et agréabtcs à. tes yeux. Accorde-moi te Dieu! 1 paix. sur toi, sceau'des' prophètes! l
pardon de mes offenses et de mes iniqu.ités. » paix sur toi, envoyé du maitre: de? deux
A la suite du jet dés pierres, tes pèterins mondes 1 paix sur toi, sur ta postérité, sur
commencent teufs sacriucës, dt immolent un, tes compagnons, et sur tes chastes femmes,
n)outon; ou un bo.uc, ou un.bœùf, ou ua qui sont tes mères des vrais croyants.–Je te
chameau. Le s<M~ dés victimes rougit tes fais des remerciments plus grands que ceux
sablés du désert; des .feux s'affament, et une" qu'ont faits a Dieu un prophète pour sa na-
foule d'Arabes hôm.;des., atttrés par tes dis- tion, un apôtre pour sa tribu. Que la paix de
tributions que font les pèterins de ta cha~r Dieu soit sur uotre seigneur Mahomet, soit
des animaux sacrifiés, viennent prendre teur. que l'on en'fasse mention dans ses prièresr,
nart.du festin. C'est celle fête qui est connue ou que l'on y manque. Je professe; ô envoyé
<J65 PEL PEL 1166
de Dieu! 1 que l'apostolat,t'a été donne,que ta pie, qui n'interrompant plusieurs fois chaque
as semé la vraie foi, que tu as donné des année leurs araires .ou leur négoëe, pour
conseils salutaires aux nations, que tu as entreprendre.un pèlerinage d'âne quinzaine
dévoilé les obscurités, et que tu as.marché de jours, à une certaine distance do teurdo-
si droit dans les voies du Seigneur, qu'il t'a. micite. Mais il y a, en outre, cinq pèlerinages
gratiué de la science certaine. Nous soai- cétèbres, qui attirent des milliers de dévots
mes verius te visiter en troupe, 6 envoyé de des provinces les plus recules de l'Hindous-
.Dteu' des pay~s les plus éloignés. pour exé- tan ::ce sont ceux de Bénarès, de Jaggrenat
cuter tes commandements. Je te salue, etje~ .ou-Djagad-Natha, de Ramisseram, de Serin-
te prié d'intercéder pour moi auprès de gam .,et de Palani. Ces lieux sacrés ont te
Dieu; car mes fautes sont grandes et mes priv!)ége de procurer infailliblement la béa-
péchés nombreux; mais tu es un interces- titude céleste à tous ceux qui tes auront visi-
seur qui obtiens tout, ce que tu .demandes. tés. Nous partons .des deux premiers aux
Dieu a dit Si les hommes, après avoir pé- articles BÉNAR&set DjASAT-NATBA. Voici ce
ché, me demandent pardon,.et que mon en- que te P. Saint-Gyr, missionnaire, écrivait en
voyé intercède pour eux, ils me,trouveront i8M.. au.sujet de cetui de Palani-:
tout miséricordieux. Je suis venu ici chargé «Pour se rendre l'idole fayorable, il n~est
dé' péchés:, intercède pour. moi. auprès de .p'as.de. bizarre, expédient qu'on n'emploie.
Dieu, et obtiens-moi de lui la grâce de mou- Cuttiver sa chevéluM, pour, venir eu faire
rir dans ta lot et de ressusciter dans ta com- 1 offrande au grand dieu de Patani, esf une
pagnie. Intercession, intercession, interces- dévotion ~très en .vogue parmi les païens, et
sion, 6.envoyé de Dieu! H Les pèlerins sa- ,un gage. certain d'une félicité constante
luent ensuite les knalifes Abbubekr et Qmar, parcourir, .vêtu de toiles de couleur, nné
dont les corps sont inhumés auprès de celui partie de rinde; apporter au temple des va-
de Mahomet. ses de lait; mendier, une clochette à la main,
En décnvant les principaux, actes du pèle- des dons pour te grand dieu, sont encore des
rinage, nous avons dû passer sous Stience la pratiques très. à la mode. Quelle que soit la
multitude dé prescriptions, de prohibitions~ maladie qui vous travaille, venez à Palani,
de décisions, légales, touchant ~obligation de et. votre guérisôn est certaine. Venez-y avec
faire te pètennage, les cas de dispense, et.la des poissons morts, et ces poissons, jetés
manière de s'en acquitter; car tout est pré- dans t'étang du dieu, revivront aussitôt;
vu, tout est déterminé les jours, les heures, présentez du sable, et ce sable se changera
tes lieux, la posture, le nombre des. pas; la incontinent en sucre; ou bien offrez du su-
forme, la matière, la couleur des vêtement~; cre, ét~it vous reviendra du sable. Gardez-
l'intention que l'on doit .avoir, les pensées vous bien d'en douter, les brahmanes en
auxquelles il faut se livrer, les discours que sont garants et ta.parote d'un brahmane
l'on doit tenir, la manière dont les caravanes n'est-elle pas sacrée? C'est ainsi que ces
doivent être organisées .etc., etc. Ceux qui adroits hypocrites nourrissent la crédulité
seraient curieux de connaître ces minutieu- populaire.
s.es particularités, peuvent consulter le Ta- « Ce sont ces prodiges, supposés qui font
~MM général de J'emptre o~oHMttt, par Mou- affluer de toutes les parties de l'Inde ces
rndjea d'Ohsson; les ~o!/d</es de Chardin, masses de pèterins qu'on voit, en janvier et~ 't-
l~.Kp<orattOM scientifique en.Algérie, etc. en mai, accourir par toutes les routes; c'est
Les Musulmans schiites font en outre des grâce à ces merveilles mensongères que tes
pèlermages aux tombeaux des principaux anciens maîtres du pays ont doté de tant
personnages de, leur secte, et particulière- de priviléges la pagode et ses ministres, et
ment au désert de Kerbéla, lieu ou s'est don- qu'ils ont consacré à l'entretien du temple
née là célèbre bataille dans laquelle ltimam tant de domaines exempts de tout impôt,
Hoséin perdit la vie; à Nedjeb, où est enseveli dont ta rente égale, assure-t-on, les revenus
le kHatife Ali à Tous, sépulture de l'imam du royaume de-Tondaman tout entier. Tou-
Riza.'ejc; jours que, l'année dernière, les Anglais
Les Musulmans de l'Inde, outre les pè.teri- ont affermé ta recette.de Patani, en y com-
nagus préc'cdenU}, qui leur sont communs prenant les offrandes des pèierin~, pour une
avec les schiites, en ont encore de particu- somme d'environ 50,000 roupies, ou 150,000
liers, comme celui du tombeau de Sarwar, à francs de notre monnaie; et l'on dit généra-
Kctat; du tombeau de Dariaï, à Dépal-dat; lement que c'est à peine le quart de ce qui
du tombeau de Cotbeddin, dans la ville de revient annuellement au temple. it paraîtrait
Cotoub, etc., e~tc. que cette année le gouvernement de Madras,
5° Les <trtAs ou lieux de pèlerinage sont pressé par les ordres émanés de là cour des
beaucoup plus fréquents chez les brahma- directeurs, aurait apporté quelques modifica-
nistes que chez les chrétiens il est peu de. Uons à ce trafic, qui spécule sur tout et tire
villes, de collines qui n'a<ent leur temple,.et bénéfice de l'idolâtrie ette-méme. Une partie
ce tempte est un point central, vers lequel des biens de la pagode enlevés au diable,
convergent les dévots d'alentour, jusqu'à aurait été déunitivement attribuée à la com-
une certaine distance quelquefois c'est uno pagnie des Indes; quant à ce qui reste pour
source, un bassin, un étang, une rivière, uni l'entretien du tempte, des brahmanes et des
arbre antique, qui est l'objet de la vénéra- dévadassis, le gouvernement ne s'en mêle-
tion publique. Ces pèlerinages sont très-fré- rait plus.
quentes il est peu de négociants, par exem- « Le sanctuaire s'étèvc sunac petite mon<
,o' i
H67 BtCTtONNAtREDESREUCIONS. H68

-tagne conique, assez régulière, qui se détà- pour, aller à la promenade ou à la chasse.
che de la masse imposante des grandes Gates. Du haut de 'cette montagne escarpée, l'on a
Au pied de ta colline, une large voie qui en Nu souvent de fanatiques dévots se précipi-
fait le tour, est p!antée de beaux arbres et -ter la tête ta première, et pendant que la
environnée d'une foule de niches ou pago- multitude' applaudissait à cette extrava-
dins. C'est là que se promenait le grand Ter, gance, leurs crânes volaient en morceaux,
ou char du dieu c'est là que des païens fa- leurs membres, violemment arrachés, se dis-
natiques, se précipitant sous les roues, se persaient de part et d'autre. H va sans dire
.faisaient écraser pour aller jouir de la féti- que le gouvernement anglais a fait cesser ce
cité promise à leur démence. Pour' mettre spectacle sanglant
En à ces actes horribles, dont tes brahmanes « Vous me demanderez sans doute quel
étaient tes chauds partisans, le gouvernement est donc ce dieu de Palani, si fameux, si vé-
a défendu la marche de ce char monstrueux. néré? C'est ici que je suis embarrassé pour
« Au bas de la montagne,'est- une pagode 'répondre. 'Interrogez les 'païens, ils seront
avec pyramide, dédiée au diëuVichnou. Plus pour)a ptupart aussi embarrassés quémoi: ils
loin s'étève le grand portique, qui ouvre vous diront tous a Mais c'est le seigneur de
cette suite continue de degrés dont l'extré- Patani. N–Si vous insistez en demandant
mité touche au temple. A' t'ouest, est uil quel est ce seigneur de Palani ? ils vous re-
autre portique, morceau-d'architecture vrai- garderont avec un air étonné et batbutie-
ment remarqu;ibte; jusqu'à présent, je n'ai rontencdre <t C'est te seigneur de Patani. »
rien vu dans l'Inde, qui puisse lui être com- Par le fait, ils ne savent pas ce qu'ils ado-
paré. L'entrée a pour ornement des statués rent S'ils se hasardent à donner quelques
fantastiques de paons et de fions; te-toit de explications,' chacun créera un personnage
pierre qui le surmonte, est-soutenu par des différent, et contera des anecdotes contradic-
groupes de petites colonnes scutptées avec toires. Ce n'est pas que les noms et surnoms
art, et présentant les formes les plus curieu- manquent à ce grand dieu: les indiens sont
ses et les plus variées. Là se trouvent les peut-être ptus.fertites en' épithètes que n'é-
statues des anciens seigneurs de Patani et taient les Grecs eux-mêmes. Je pourrais
d'Aycoudy; elles sont aussi l'objet d'un cuttë vous citer- cent noms' magnifiques qui se
spéciat.. donnent au seigneur de Palani. L'histoire la
a Introduitspartegrandportique, les pè- plus génératemettt reçue suppose que ce.dieu
lerins commencent à gravir la sainte monta- est un fils du grand Siva que son nom réel
gne. Les plus dévote en montent tes* nom- est~oMMroMftMya (ouK~rtibéya) qu'ayant
breux degrés àgeoou, et sur chaque degré cherché~ querelle à son Hts aine. il le reiégua
cassent une noix de coco en ~honneur de ta sur la cime escarpée de la montagne de Vir-
divinité ceux qui n'ont pas le courage de pachi, tandis qu'il ctabtiss.nt tui-méme son
faire cette longue ascension d'une manière trône et sa demeure sur le mont sacre de
aussi pénible, ne se dispensent pas au moins Palani, où depuis lors il régne en souverain. N
de se prosterner à tous les petits temples ou Il ya des dévots hindous qui poussent le
pagodins qui, parsemés sur le flanc de la fanatisme jusqu'à environner leurs pèierina
montagne, scrvent-commede halte. A cha- ges de difficultés presque insurmontables.Les
que prostration il faut-offrir quelque sacri- uns ont ta patience d'avancer constamment
fice. Dans ces pagodins se.trouvent tantôt de trois pas et de reculer aussitôt de deux,
un paon, monture favorite du Crottd~et- et de poursuivre de la sorte un voyage de
gneur, tantôt un vignesoura ou poutéar, dieu 100 et de 200 lieues d'autres parcourent
à tête d'étéphant, a quatorze bras, et à ven- une pareille étendue de chemin, en mesurant
tre monstrueux tantôt un dieu serpent à tout le trajet de ta longueur de leur corps
cinq têtes, idole que je n'ai trouvée qu'à Pata- c'est-à-dire qu'en sortant de leur maison,
ni tantôt un étéphant, tantôt un chien, tantôt its s'étendent à terre, tout de leur long.la tête
un kittipittei, espèce de perruche ou de pie tournée vers le but de leur pèlerinage, se
verte, fort commune dans le pays, tantôt d'au- relèvent, s'avancent jusqu'à l'endroit où ils
tres simulacres grotesques dont les noms me viennent de 'poser leur tête, se prosternent
sont inconnus. de nouveau, et ainsi de suite jusqu'au terme
« Sur le plateau de la montagne, étevée à de leur vu age d'autres prennent des chaus-
plus de cinq cents pieds au-dessus du niveau sures garnies d'épines et de pointes de fer,
de la plaine, se trouve une vaste enceinte d'autres-trainent: de lourdes chaînes, etc.
qundrangutaire, dans laquelle on pénétre Aussi les chemins qui mènent à ces lieux de
par un ctegant portique. Au milieu de cette dévotion sunt-its jonchés des cadavres de
enceinte surgit le grand temple avec sa haute ceux qui sont morts de fatigues ou des tor-
et magnifique pyramide. Il faudrait un Cham- tures qu'ils se. sont inlligées. Foy. POUNYA-
pottiou indien pour déchiurer les caractères, STHALAS.
ou, pour mieux dire, tes Ggores symboliques 6° Les sectes réformées de l'Inde, telles
grossièrement scutptées sur les quatre faces que tes Baba-Latis, les Kabir-Panthis, les
de t'édifiée. A l'est du tempte, sous un arbre Sikhs, etc. ont également des lieux de pèle.
"énérabte de vieillesse;-git un petit pagodin ¡ rinages très-fréquentes particulièrement
6'es) là qu'habite le dieu. Autour du sanc- aux endroits illustrés par la mort ou par ta
tuaire principal on remarque une multitude séputiuro de leurs fondateurs respectifs
de paons et de chevaux en pierre ou en" Baba-Lai, Kabir, Nanek, etc.
terre cuite la divinité monte ces coursiers 7° Les bouddhistes ont ptusieurs espèces
H69. PEL PEL <n0
de pèlerinages: les uns sont à certains tem- l'empreinte du pied, et !e visage tourné vers
ptës fameux, particulièrement dans ceux tes Gdètes rangés sur,une ligne, tes uns a
où résident les incarnations-vivantes des genoux.et les mains en l'air, les autres pen-
bouddhas et des bodhisatwas, et qui se chés en avant et les mains jointes. Ensuite
trouvent presque tous dans te Tibet et dans l'officiant récite phrase par phrase les arti-
la Mongolie; tes autres sont dans tes lieux où clés-du symbole, et l'assistance les répète
l'on conserve les reliques vraies pu préten- après lui. Quand la prière est finie, le prê-
dues de Gautama Bouddha. tre se retire alors tes pèlerins poussent uit
Un des plus céièbres est celui qui a lieu. cri et la recommencent sous !a direction da
au pic d'Adam, dans t'ite de Ceytan, sur le- ptus âgé de tour troupe après quoi,ils se sa-
quel on montré l'empreinte du pied de Boud- !uent respectueusement les uns les autres en
dha. Au pied de ta montagne se trouve un tiha- commençant par les vieillards, puis i!s s'em-
réquiscrtd'hôteHerieauxp~terins. Au-dessus brassent et échangent entre eux des feuilles
il
de cet endroit faut gravir le mont à pied, par de bête): la cérémonie unit par des offrandes
un sentier étroit, frayé au milieu,de forêts im- au pied de Bouddha, et par là bénédiction.
pénétrables au sotei).Cette route, fourmille du prêtre, qui profite de ces dons (1).
de dévots qui vont faire leurs adorations au Dans la ville de Candy, une des principa-
pied de Bouddha; ils,font halte auprès des tes.de l'île, est un tempte fameux par le con-
torrents nombreux qui traversent le pic, yt cours, des pèlerins-qui viennent y vénérer
prennent un repas frugal, s'y désaltèrent .e~ une dent de Bouddha, que l'on y conserve
s'y purinent.'Auprès d'un de ces. cours d'eau, dans un coffrent d'or enrichi de pierres pré-
le Satagongota, commence la montée ardue cieuses, .et renfermé dans quatre autres,
sur un roc vif et glissant ce chemin serait tous incrustés de joyaux. Jamais relique no
inabordable sans les degrés que les rois fut plus somptueusement enchâssée, ni plus
Chingutais y ont fait.tailler dans la pierre.. dévotement adorée cependant elle ressem-
Les trois premiers escaliers n'ont que 37 ble plus à une défense d'animal qu'à une
marches en tout mais le dernier en compte dent humaine. Lorsque t'armée anglaise s'en
90. Au-dessus de cet échelon, commence empara. tes Candiens se soumirent paisible-
avec le. cône du pic la seule partie périlleuse ment à l'Angleterre, persuadés que les pos-
du chemin il -n'est pas de mois où, saisi de sesseurs d'u" objet .si saint avaient un'droit
ver.tige, un visiteur ne tombe brisé au fond incontestable à la souveraintédu pays.
d'un gouffre. Sans de fortes chaînes en fer, Enun l'arbre Bogaha est le but d un pète-
scellées dans le roc, qui servent de rampe rinage non moins fréquenté par les Chingu-
près du sommet, le pèlerinage en l'honneur lais. F.C! BOGAHA.
de Bouddha compter:)it encore bien ptus do L'i)e de Ceylan n'est pas le seul endroit
victimes. qui,ait t'avantage de posséder l'empreinte
En haut du pic, la vuè plonge dans toute du pied de Bouddha, on en montre encore
Fitc de Ceylàn, sur ses chaînes de. monta- quetques-unes sur le continent; ta ptus cé-
gnes qui se festonnent au nord et à t'est, et tébre est celle qui se voit auprès de Miaf-
sur les plateaux plus rapprochés, qui se pré- day, dans l'empire Birman. Ë~te est gravée
sentent comme un tapis bigarré de vert, de sur une tabté de granit gris, longue de six
brun et de. rouge. De ce tableau-si vaste,. pieds et large de trois. Sa surface est scul-
quand il fau't revenir à chercher autour de ptée en plus de cent compartiments conte-
soi 'te but d&tant d'ascensions fatigantes, nant.chacun une figure symbolique. Deux
on trouve, dans l'enceinte d'un petit mur en serpents entrctacés semblent pressés sous te
pierres, le Sri-pada. ou l'empreinte du pied talon, et cinq coquittes forment les 'orteils.
sacréde Bouddha. C'est un creux peu pro- Cette table de granit est soutenue sur uu
fond, long de. cinq pieds trois pouces, et massif de maçonnerie et recouverte d'un
large de deux pieds sept pouces. Un rebord grand hangar en bois. Une tradition boud-
en cuivre, garni de pierres précieuses, un dhique rapporte que le divin personnage
toit fixé au rocher par quatre chaînes de avait une fois posé l'un de ses pieds sur le
fer, soutenu par quatre colonnes et entouré pjc de Ceylan et l'autre sur la terre ferme en
d'un mur, complète l'ensemble de ce.monu- ce même endroit."
ment. Le toit est doublé d'étoffés bariotées, 8° Les Chinois de la secte des Lettrés se
et ses bords sont parés~de t~urs et de guir- font un devoir d'accomplir un pèlerinage c<t
landes. Tout porte à croire que cette em- t'honneur de Confucius. Lorsque,ce philoso-
preinte, qui a quelque analogie avec un pied phe fut mort, le roi de Lou fit construire en
humain, a été taillée après coup. Les seuls. son honneur, près de son tombeau, un de ces
abris que présente le sommet du pic sont un édiHces destinés à honorer les ancêtres,
petit bosquet de rhododendrons regardé « afin, dit-il, que tous les amateurs de la sa-
comme sacré par les naturels, et une petite gesse, présents et à venir, puissent s'y ren-
maisonnette pour le prêtre officiant. dre pour faire les cérémonies respectueuses
Quand une bande de pèlerins arrive sur le. à cotui qui leur a frayé ta route/et sur to
pic, la cérémonie religieuse commence. Le modèle duquel its. doivent: se~ former. » On
prêtre, en robe jaune, se tient à côté de déposa son portrait dans ce monument,

(i) Les Musulmansdisent qu'Adam aysntëtechassé sur un pied, jusqu'à ce f)ue Dieu!ui e~)tnccnnte le
du paradis terrestre, se retira dans l'ile de Cey)an, pardon. De là, suivant eux, cène empreinte rcstét)
fixa sou séjour sur cette montagne et s'y tint debout indélébile dans le roc.
DICTIONNAIREDES RELIGIONS. H7S
tUnsi que tous ses ouvrages/ses habits de cé- à coquilles faisaient aussi partie de leur cos-
rémonie, .ses instruments de musique, te tnmé.
chariot dans teauet H voyageait et quelques- 2° .Les Musulmans qui ont fait le pèleri-
ans des meubles qui lui avaient appartenu. nage de la Mecque ont droit au titre de
Les discipfes du philosophe renouvelèrent jEM/t ou pèterin, qu'ils ajoutent à leur nom.
dans ce Heu tes hommages qu'ils avaient Ils jouissent aussi de plusieurs priviléges.
(téjà rendus à leur maître, et arrêtèrent eh- Foy. HADJT.
tre eux, qu'au moins une fois chaque annexe, PELINA ou PELINUS, divinité gauloise,
ils viendraient s'acquitter des mômes de- sur laquelle on manque de renseignements.
voirs ce qu'ils pratiquèrent le reste'de leur PELLËNiE, surnom donné à Diane, du
vie avec une exactitude qui a servi de mo~ cutte qu'on lui rendait à Pellène, ville d'A-
dètë a tous tes lettrés qui sont venus après chaïe. La statue de la déesse, suivant le
eux. Depuis plus de 2000 ans, ils suivent rapport des habitants, demeurait ordinaire-
constamment cet usage, et comme il n'est pas ment renfermée; mais, quand la grande pré-
possible que tous fassent annnettement le tresse t'était de sa place pour la porter en
voyage de Kiu-fou-kien, où-est te tombeau procession, personne n'osait ta regarder en
du grand philosophe, on à élevé dans cha- face, et tout .të~monde -en détournait les
gue ville, un miao, tempte, où ceux qui yeux, dans la persuasion que non-seulément
sont dans les provinces éloignées de l'em- la vue en était dangereuse pour les hommes,
pire, vont faire les mêmes cérémonies qu'ils mais que, partout où elle passait, ,elle ren-
feraient au tombeau, s'ils pouvaient s'y dait les arbres stériles, et faisait tomber
rendre. Les empereurs mêmes ne s'en dis- tous les fruits. Dans un combat contre les
pensent pas; et comme représentant la na- Etoliens, la prêtresse ayant tourné le visage
tion, ils vont rendre hommage à celui que ta de cette statue vers les ennemis, cette for-
nation a reconnu solennellement pour maî- midable apparition leur ôta .le sens et les
tre;'ce fut le fondateur de la dynastie des mit en fuite.
ttan.qui le premier en donna l'exemple, PELLERVOINEN. dieu des anciens Fin-
environ 200 ans avant notre ère. Dans la nois, qui, avec-son fils Sâmpsa, cuttivait les
suite, il fut réglé qu'aucun lettré ne serait arbres et veillait à leur prospérité. Cepen-
admis aux degrés, qu'aucun mandarin n'en- dant ils exerçaient moins leur action sur les
trerait dans l'exercice de sa charge, qu'a- forêts proprement dites que sur les vergers
près avoir accompli solennellement les cé- et les terres titrées à l'agriculture.
rémonies respectueuses à quelqu'un des PEL LONIE, déesse romaine à laquelle on
temples érigés pour cette raison dans cha- avait recours pour chasser les ennemis. Son
que ville, en l'honneur du philosophe et de nom vient du verbe latin pellere, chasser.
ses principaux disciples. PELLON JUMALA et PELLON-PËKKO.
Les offrandi") qu'on présente à Confucius dieux des Finnois le premier était le dièu
sont ordinairement dp pain, du vin, des des champs, et' le second présidait à ta
cierges, des parfums souvent quelque ani- pousse do:l'orge et du bté.
mal, tçt qu'un mouton. Une des cérémonies PËLOP1E8, fête que les Eléens célébraient
gui se pratiquent dajns les temples, consiste en l'honneur de Pélops, pour lequel ils
simplement à ;se prosterner ~t à frapper avaient plus de vénération que pour aucun
neuf fois .ta terre du front, devant ta tablette autre héros. Hercule fut te premier qui sa-
qui porte cette inscription :C'est ici le Mtte crifia à Pétopsun bélier noir, comme aux
de <'dme dit très-saint et excellentissime pre- divinités infernales, après lui avoir~consacré
Mttcr Mta~re.CoM/'MCttM. Lorsqu'un magistrat près d'Olympie un espace de terre considé-
passe devant l'un de ces temples, il ne man- rable consécration qui durait encore au
gue jamais de descendre de son palanquin, temps dePausanias.~Dans la suite, les ma-
de se prosterner ta face contre terre, et.de gistrats de l'Etide suivirent cet exemple, en
marcher ensuite à pied pendant quelque ouvrant leurs Pélopies par un sacriSce sem-
temps. btabte. Ce qu'il avait de particulier, 'c'est
9° Les Japonais ont plusieurs lieux de pè- qu'on ne mangeait rien de la victime immo-
terinagedans leur empire; le plus célèbre lée, et que l'entrée du temple de Jupiter
est celui que nous décrivons lui était interdite.
.a l'article
SANGA.. PËLORIES, fête célébrée en Thessalie, en
r l'honneur de Jupiter Pélorien, et qui avait
PÈLERINS, gens qui font un pèlerinage. beaucoup de rapport avec les Saturnales
1° Comme les pèlerinages faits' au toin des Romains, dont elle fut peut-être t'origine.
étaient sujets à entraîner beaucoup d'abus, Les Pélasges, nouveaux habitants de t'Hé-
t'Egtise avait sagement ordonné que les fi- monie, faisant un sacriGee so!ennet,un étran-
dèles ne pourraient en entreprendre qu'a- ger nommé Pétorus, vint leur annoncerqu'un
près avoir consulté leur évoque et obtenu tremblement de terre avait entr'ouvert les
sa pennission, avec des lettres de recom- montagnes voisines; que les eaux d'un
mandation. Plusieurs rituels contiennent~ grand marais, nommé Tempe, s'étaient écou'
même la 'formule de bénédiction solennelle tées dans )e fleuve Pénée, et avaient décou-
qu'on doit leur donner. On hénit aussi leur vert une grande et belle plaine, qui fut de-
sac ou besace pour mettre teurs provisions, puis le cétèbre vallon de Tempé. Cette agré-
ainsi que leur bourdon ou bâton de voyage. able nouvelle fut reçue avec joie; i'étranger
Autrefois un large chapeau et une pèterine fut invité à s'associer au sacrifice, et tous
<i73 PEN PEN «7*
l de pren-
tes csc)avcs curent la permission mais dans là suite on y associa tous les
dre par~a ta rejouissance. Cette fête devint dieux.
anju'eHe. Les Thcs~atiens y traitaient les On plaçait les statues des Pénates dans !e
étrangers et leurs esctavcs,au.xqu<')s ils lais-. !ieu)ëp)ussecretde)a maison~ ta, on leur
saient prendre toute sorte de libertés. ctevaitdesaute)s,bn tenait des lampes al-
PRLV!T, dieu des moissons, dans l'an- lumées, et on leur offrait de l'encens, du
cienne Prusse. vin et quelquefois des victimes. La veille de
PENATES '(1~. dieux célèbres du paga- )eurs'fêtes, on avait soin de parfumer leurs
nisme, que l'on confondait quelquefois avec statues, même de les enduire de cire pour
les dieux des maisons particutières; et, en les rendre luisantes. Pendant les saturna-
ce sens-tà,'i[s ne différaient point des Lares. les, on prenait un jour pour célébrer )a f~te
Les Romains, dit Denys d'Haticarnassc, des Pénates et, de p)us, tous les mois, on.
appellent ces dieux 7~n~es. Ceux qui ont destinait un jour pour honorer ces divini-
tourné ce nom en grec tes ont appelés, les tés domestiques. Ces devoirs religieux
uns les dieux po~rrn~ les autres tes dieux étaient fondés sur la grande confiance que
oft~!Ma)?'M, tes autres les dieux des po~sM- chacun avait en ses Péxatcs, qu'on regar-
sions, quctquas'uns les dieux secrets ou ca- dait comme tes protecteurs. particuUers des
c/<tc9atitrcs tes dieux ~<'Mdtts. -II pa- famines, jusque-là qu'on n'entreprenait rien
riiil que chacun a voulu exprimer ~ue'qucs de considérabte sans les consulter comme
propriétés particulières de ces divinités; des oracles f~mitiers. Néron ncgti~eait tous
mais; dans te fond, 'il semble qu'ils veuillent les autres dieux, en faveur d'un Pénale fa-
tous dire ta même chose. vori. On portait quelquefois leurs figures ex
Le même auteur donne la forme des dieux voyage, comme on l'apprend d'Apulée. Ci-
Pénates apportés de Troie, tette qu'on la céron craignait de fatiguer sa Minerve fa-
voyait dans un tempte, près du marché Ro~ vorite lorsqu'H était prêt à partir pour son
main. C'étaient, .dit-il, deux jeunes hom- exil, il alla solennellement la consacrer dans
mes assis, armés chacun -d'une pique. Les !eCapitô!e.
Pénates troyens, dit Macrobe, avaient été On donne plusieurs étymo!ogics du mot
transportés par Dardanus de la Phrygie Pénales, que l'on tire du grec et du-. latin
dans ta Samotnrace: Enée les apporta de eh quoi on se trompe évidemment; puisque
Troie en Hatie. D'antres croient que ces c'est des Samothraces et des Phrygiens que
Pénates étaient ApoU&n-et Neptune; mais nous vient le nom comme le culte et lés
ceux qui ont fait'des recherches ptus exac- mystères de ces dieux.
tes disent que tes Pénates, sont des dieux Les anciens Hébreux, ou plutôt les Chat-
par lesquels seuls nous respirons, desquels déens avaient aussi leurs dieux Pénates.
nous tenons le corps et l'âme, comme Ju- Foy. TaÈfiApmM.
piter qui c<rt ta moyenne région éthéréc; PENEUSE. On appelait autrefois ta se-
Junon, c'est-à-dire la plus basse région dp maine pemeM~ce~c qu'on nomme aujour-
l'air; et Minerve, qui est la- suprême région d'hui la semaine sainte, et qui précède im-
éthérée. médiatement la fête de Pâques. Cette déno-
Tarquin,. instruit dans la religion des Sa- mination venait de ce qn'ators les chrétiens
mothraces, mit ces trois divinités dans le se soumettaient à des privations et à des pé-
même temple et sous le même toit. Ces nitences plus rigoureuses.
dieux Samothraciens, ou les Pénates des PÉNIE, déesse de la pauvreté; elte étai!
Romains, s'appelaient tes grands die.ux, les honorée particulièrement à Gadara. On la
bons dieux et les dieux puissants. regardait comme la mère de l'industrie et
Dans la suite, on appela plus particuliè- des arts. Les anciens lui avaient fait unegé-
rement dieux Pénates tous ceux .que l'on héatogie comme aux autres dieux. P)a,ton
gardait dans les maisons. Suétone nous dit raconte à ce sujet une attégorie assez ingé-
que, dans le palais d'Auguste, il y avait un nieuse il dit qu'un jour les dieux donnant
grand appartement pour les d)eux Pénates. ùn grand festin; celui des richesses, qui
Une palme, dit-H, était née devant sa mai- avait un peu trop bu, s'étant endormi à la
son, dans ta'jointure des pierres, i) ta St ap- porte de la salle, Pénie, qui était venue là
porter d<)ns ta cour des dieux Ténates, et pour recueillir les restes du repas, l'abord,
eut grand soin de ta faire croitre. tui plut, et en eut un enfant qui fut l'A-
Comme il était libre à chacun de se choi- mour. Peut-être a-t-il voulu exprimer par
sir ses protecteurs particuliers, les Pénates là que l'amour rapproche les distances; ou,
domestiques se prenaient 'parmi les grands en taisant l'Amour fils.de la pauvreté, il a
dienx, et quelquefois parmi les hommes pu voutoir constater que le propre de cette
déifiés. Par une loi des douze tables, il était passion est de demander toujours, et, tors
ordonné de célébrer religieusement tes sa- même qu'on joui.t, de désirer encore quetque
crifices des dieux Pénates, et de les conti- chose.
nuer sans interruption dans les familles, dw fENIN.dieu topique, adoré par les Véra".
la manière que les chefs de ces familles les grès, peuple de t'Entremont dans les Alpes
avaient établis. Les premiers Pénates ne c'est à tort que Tite-Live orthographie son
furent d'abord quêtes mânes des ancêtres nomFeMMtM(Penninus) toutes les inscrip-
que t'en se faisait un devoir d'honorer; tions portent PœH!KtM. Ce dieu étaitinvoqué

H) Ar)ic!e du D;'ci!onnoirfde Noël.


<rH. DICTIONNAIREDES RELIGIONS. H70
autrefois par tes voyageurs qui couraient des le monastère dn Saint-ilernard,' qui a rendu
dangers dans les montagnes de cette contrée, et rend encore tant de services a ceux qui
comme en font foi plusieurs monuments voyagent dans ces contrées inhospitalières,
conservés jusqu'à ce jour. L'inscription PÉNITENCE. Il n'est aucun peuple, au-
suivante, quoique très-simple et conçue en cune religion 'qui ne fasse profession de
termes généraux, en est un exemple croire que, pour obtenir de la Divinité la
POENINO rémission des fautes que l'on a commises,
PRO ITV ET REDITV, il ne faille en avoir un regret sincère avec
· C IVDVS PRtMVS une ferme résolution de ne plus y retomber;
V. S: L. M (1). de plus, la plupart conviennent que toute
Cette autre est également remarquable par action mauvaise exige une expiation réelle
la naïveté de pensée qu'on y trouve et corporelle, et c'est là proprement ce que
C. IVL. RVFVSPOENINOV. S. L. l'on appelle pénitence' (de paeKCt tenet ou
AT (2)TVA TEMPLA LYBANS (3) VOTA SVSCEPTA po'nam tenere). Cette expiation pénitentjeite
PEREGI était un dogme chez les Egyptiens; les Grecs,
ACCEPTA VT TIB) SINT NVMEit AHORO TVVM les Syriens; tes Romains, et presque tous
INPENSISNON MAGNA QVIDEMTELOKSEPRECAMVR
les peuples de l'antiquité; l'histoire an~
MAtOREM SACVLO (~) NOSTRUM ANtMUM cienne en fourmille d'exemples j et elle était
ACC'P!AS. 1 exigée personnellement de tous ceux qui
Ailleurs c'est un -officier militaire échappé voulaient être initiés aux mystères. Ces
peut-être à quelque danger dont furent vic- peuples étaient tellement persuadés de cette
times ses compagnons d'armes vérité, qu'ils attribuaient au défaut de péni-
tences volontaires les fléaux et les calamités
C. TVUUS AN
TVLLVS PRAE
publiques qui, fond-aient sur les populations.
Il y a plus encore, c'est que ces fléaux étaient
FECTVS COHOR
T)S ASTVRVM
regardés moins comme une. expiation que
comme un châtiment qui ne dispensait pas de
POENINO V. SOL
faire une pénitence effective et volontaire;
Plus tard les Romains confondirent le dieu alors on allait consulter les oracles qui
Pénin avec Jupiter, et ajoutèrent ce nom à ordonnaient une œuvre humiliante, pénible,
celui du maître de t'Otympe. comme nous le onéreuse, même le sacrifice
quelquéfois
voyons dans cette inscription tracée par le de victimes humaines. 1
fils d'un empereur et son coUègue dans. le La pénitence ést aussi un des dogmes fonda-
consulat: mentaux des Parsis, des Brahmanistes, des
IOVI POE des Chamanistes;
Bouddhistes, on le re-
NtNOQ trouve chez les nègres de l'Afrique, chez
CASSIVSFACCNDUS les sauvages de l'Amérique,'parmi les mille
L.A.COM.COS. tribus de t'Océanie.
V. S. L. M. Ce sentiment si universel, si naturel, pour
La suivante a été érigée par un. Gaulois ainsi dire, au cœur de l'homme, est assuré-
de ta province actuelle de Picardie: ment la conséquence d'une de ces vérités
NVMINtB.AVGS primitives révélées au genre humain et dont
tOVt POENINO le souvenir ne s'est jamais effacé. Aussi ce
SAB)NE))VS CENSOR dogme est-il enseigné 'expressément dans
AMBMNVS tout l'Ancien Testament, comme presque
v. S. L. M. toutes ses pages en font foi..Aussi Jésus-
Celle-ci appartient à l'un de nos compa- Christ, en venant sur la terre, et en satis-
triotes des bords de la Seine. faisant pour les péchés do tous les hommes,
n'a-t-il pas prétendu abolir toute pénitence;
!OV! POENINO il le répète fréquemment dans l'Evangite,
Q. SILVVIVS PERENNtS
les apôtres le confirment dans leurs écrits,
STABELL. COLO\
et l'Eglise de tous les siècles l'a constam-
SEQVANOR ment enseigné. On ne saurait donc trop
V. S. L. M.
s'étonner de voir les chrétiens'protestants,
Il y a quelque chose de touchant <jans seuls. de tous les peuples de l'univers, pro-
l'ex-voto suivant d'un esclave pour son clamer l'inutilité' de la pénitence corporelle.
maitre. Et ce qu'il y a d'e plus curieux, c'est que ces
0. M. POENINO mêmes chrétiens ont rejeté en même temps
PRO SALVTE HELI ET SVORVM et la pénitence et le sacrement de pénitence.
APRICVLVS EtVS DEDIT Que reste-t-il donc pour l'expiation des fau-
DONVMVOTOS. L. M. tes ? Le sang de Jésus-Christ, rénondent-
Ce dieu avait en cet endroit une statue de ils. Ouf, nous le proclamons avec admi-
marbre, qui avait 1~ pieds do hauteur, sui- Mtion et reconnaissance, le sang et la mort
vant Caton t'Ancicn. La montagne en a de l'Homme-Dieu sont la pénitence suprême,
conservé jusqu'à présent le nom de Mont- la seule expiation qui réconcilie compléte-
3oux(MonsJovis). C'est là qu'a été établi ment l'homme avec Dieu mais encore une

(<) C'est-à-dire fotMmso~it~t~Nsmento. (5) Pour ~utetx.. i


(2) Pour a~. (4) Pour SMCM~P. 1
1177 PEN PEN <n8
fois Jésus-Ghr~ n'a aboli nut)e part la pé- ner, prier, veittcr, coucher sur la terre,
nitence il en inculque la nécessité à chaque même par simple dévotion, qu'il n'y avait
instant, et ses apôtres nous enseignent qu'H pas grand sujet de s'informer pourquoi ils
faut que nous accomplissions en notre chair en usaient ainsi.
ce qui moK~ue à la passion du Christ.–Peut- « Ceux à qui il était prescrit de faire pé-.
il manquer quelque chose à la satisfaction nitence publique, venaient, le premier jour
du Christ? nous diront-its.–Oui,i! il man- de carême, se présenter à la porte de l'é-
que quelque chose, et ce quelque chose est glise, en habits pauvres, saies et déchirés;
i'appticati'on des mérites du .Sauveur; or, car tels étaient, chez les anciens, les-ha-
ces mérites nous sont appliqués par notre bits de deuil, non-seulement chez les Juifs,
propre pénitence tant spirituette'qne.cor- mais chez les Grecs et tes Romains, même
porelle. Telle .est la doctrine du Nouveau à la fin du tv' siècle de t'Egtise. Etant entrés
Testament,.qui a toujours été professée par dans,l'église, its recevaient, de la main du
l'Ëgfise. prélat, des cendres sur ta tête, et des citices
l'Outre la pénitence que !e Dieu Sauveur a pour s'en ,cou vrir puis demeuraient pros-
maintenue bien loin de l'abolir, Jésus-Christ ternés, tandis que le prélat, le clergé et tout
a institué dans son Église te McreMeM< de le peuple faisaient pour eux des prières à
pénïtence, c'est-à-dire un pouvoir de juri- genoux. Le prélat leur faisait une exhorta-
diction par lequetles péchés sont remis à tion, pour les avertir qu'il allait les chasser
l'homme coupable, moyennant trois condi- pour un temps .de t'êgtise, comme Dieu
tions. savoir, 1° qu'il soit vraiment contrit chassa Adam du paradis pour son péc.hé
et repentant; 2° qu'il avoue humblement leur'donnant courage, et les animant à tra-
les péchés mortels qu'il a commis 3° qu'il vailler, dans t'espérance de la miséricorde
accomplisse fidèlement la peine satisfactoire de Dieu. Ensuite il les mettait en effet hors
qui lui est imposée par le ministre de Dieu. de l'église, dont les portes étaient aussitô.t
Nous exposons ces trois, parties du sacre- fermées devant eux. Les pénitents demeu-
ment de pénitence, aux articles CoNTRmoN, raient d'ordinaire enfermés et occupés à
CONFESSION et SATiSFACTtON; .00~. aussi divers exercices laborieux. On les faisait
ABSOLUTION, INDULGENCE,CANONSPÉN.TEN- jeûner tous les jours, ou très-souvent, au
TtAUx, etc. pain et à l'eau, ou avec quelque autre sorte
Mais il nous'reste à exposer la manière d'abslinence,.selon leur péché, selon leurs
dont t'Egtise imposait autrefois la pénitence forces et leur ferveur. On les faisait prier
canonique; nous ne, saurions mieux faire longtemps à genoux ou prosternés ;.veitt('r,
que de rapporter à cet etfet ce que dit t'abbé coucher sur la terre, distribuer des aumô-
Fleury sur cette, matière, dans son traité sur nes selon teur po.uvoir. Pendant la pénitence,
les Mœurs des premiers chrétiens. ))s s'abstenaient non-seutement des divertis-
« Ceux qui, après avoir commis quelque sements, mais encore des conversations, des.
grand crime., voûtaient en obtenir le par- affaires et de. tout commerce, même avec
don, attaient eux-mêmes demander !a péni- les (idètes, sans grande nécessité. Ils ne sor-
tence. On tes recevait avec une grande taient que tes jours de fête ou de station,
charité, mais accompagnée.de discrétion. auxquels ils'venaient se présenter a la porte
On leur faisait sentir que c'était une grâce de t'êgtise; ce qu'ils observaient pendant
qui ne devait pas s'accorder facHément. On quelque temps. Ensuite on les faisait en-
éprouvait auparavant, par quelque détai, si trer pour entendre les lectures el"les ser-
leur retour était sincère et solide. C'était à mons, mais à la charge de sortir avant les
Féveque à imposer la pénitence. H jugeait prières; puis ils étaient admis à prier avec
si'le pécheur y devait être admis; combien les udètes, mais prosternés et ennn debout
elle devait durer,; si elle devait être secrète comme les autres. On les distinguait encore
ou publique; s'it était à propos, pour l'édi- d'une autre manière du reste des fidèles, en
fication de l'Église, qu'it fit même sa péni- les plaçant dans l'église décote gauche.
tence publiquement. On n'admettait pas ta- « H y avait donc quatre ordres de péni-
cilement ies jeunes gens à ta pénitence, à tents les Pleurants; tes j4M~:<et<r~,tes Pros-
cause de la fragilité de !'âge, qui faisait ternés, tes CotMt~nn~, c'est-à-dire ceux qui
craindre que leur conversion ne fût pas so- priaient debout et tout le temps de la péni-
jide. On tenait aussi, pour suspecte la con- lence. était distribué en ces quatre états.
version de ceux qui attendaient t'extrémité Nous les trouvons marqués depuis le temps
d'une matadie pour demander la pénitence; i de saint Grégoire Thaumaturge, vers l'an
et, s'ils revenaient en santé, on les obligeait 260. Par-exemple, celui qui avait tué volon-
d'accomplir la pénitence canonique. Plu- tairement était quatre ans entre les Pleu-
sieurs faisaient pénitence publique sans que rants, c'est-à-dire qu'il se trouvait à la porte
l'on,sût en particulier pour quel péché ils la de t'égtise aux heures de la prière, et de-
faisaient et plusieurs faisaient pénitence meurait dehors, non pas .sous le vestibule,
en secret, même pour de grands crimes, mais danstaptace, exposé aux injures de
comme les femmes mariées pour des adut- t'air. H était revêtu d'un cilice. it avait de'
tères inconnus à leurs maris, et les autres la cendre sur la tête, et se laissait croître le
dont la pénitence publique aurait causé trop poil. En cet état, il priait les fidèles qui en-
de scandale, ou à qui la publication de leurs traient dans l'église d'avoir pitié de lui et de
crimes aurait pu faire perdre ta vie. Mais il prier p.our tui; et en effet toute l'Eglise
~tait si ordinaire de voir des chrétiens jej~- priait pour les pénitents, comme ëtte fait
~79 DICTIONNAIRE DES RKDGIONS. ~80
encore pendant le carême. Les cinq années son salut on priait pour lui et l'on offrait
suivantes, H était au rang des Auditeurs, !t le saint sacrifice pour le repos de-son âme.
entrait à t'élise pour entendre les instruc- « Quand l'évêque jugeait à propos de unir
tions mais il demeurait sous le vestibute entièrement la pénitence, il le Faisait d'ordi-
avec les catéchumènes, et en sortait avant naire à la fin du carême, afin que le pénitent
que tes prières commençassent: De là il reco;umcnc:)t à participer aux saints mys-
passait au troisième rang, et priait avec les tères, à ta fête de Pâques. Le jeudi saint, les
fidèles, mais au même lieu, près de ta porte, pénitents se présentaient à la porte de t'é-
prosterné sur le pavé de l'église; et H sor- glise. Le prêtât, après, avoir fait pour eux
tait avec les catéchumènes. Après qu'il avait plusieurs prières, les faisait rentrer, à la
été sept ans en cet état, it passait au der- sollicitation de t'archidiacre, qui tui répré-
nier, où it demeurait quatre ans, assistant sentait que c'était un temps propre à la cté-
aux prières des fidèles, et priant debout mence, et qu'il était juste que t'Egtise reçut
comme eux, mais sans qu'il lui fût permis tes brebis égarées, en même temps qu'elle
d'offrir ni dé communier. Enfin, tes vingt augmentait son troupeau par les nouveaux
ans de sa pénitence étant accomplis, H était bapfisés. Lé prélat leur faisait une exhorta-
reçu la participation aux' choses saintes, tion sur la miséricorde de Dieu et le chan-
c'est-à-dire de l'Eucharistie. Les-quinzcans gement qu'ils devaient faire paraître dans
de t'adultère se passaient de mémcà à 'pro- teur vie, les obligeant à lever la main pour
portion. H était quatre ansPtëurant, cinq signe de cette promesse. Enfin, se laissant
ans Auditeur, quatre Prosterné,.deux Con- ftéchir aux prières de l'Eglise, et persuadé
sistant, et l'on peut juger r, par là des autres de leur conversion, il teur donnait l'abso.
sortes de pécheurs. lution solennelle. Alors ils se faisaient faire
~Pendant tout te temps de la pénitence, le poit, quittaient leurs~abits de pénitents,
t'évoque visitait -souvent les pénitents, ou et recommençaient à vivre comme )es autres
leur envoyait quelque prêtre pour les exa- Cdétes.H y a eu sans doute beaucoup de di-
miner et les traiter diversement, suivant versité dans ces cérémonies extérieures,
leurs dispositions, qu'it observait avec grand suivant lé temps et les lieux; mais elles re-
soin. Il excitait ou épouvantait les uns; il venaient toujours à la même Gn, et étaient
cpnso)aities autres. it proportionnait les re- d'un grand effet pour faire sentir t'énormité
mèdes aux sujets et aux maladies car les du péché et la difCcutté de s'en retevcr, et
prétats regardaient la dispensàtion de ta pé- tenir dans te devoir ceux mêmes qui avaient
nitence comme une médecine spirituelle. Ils conservé l'innocence. «Si l'homme, dit saint
étaient persuadés que la guérison des âmes « Augustin, revenait promptement att bon-
demande pour le moins autant de science, de «heurdeson premier état, il regarderait
conduite, de patience et d'application que la « comme un jeu la chute mortelle du pé-
guérison des corps, et que l'on ne peut dé- « ché. JI
truire les habitudes vicieuses que par un tong « Si, péndant !e cours de.la pénitence, le
temps et par un régimetrès-exact. Ils prenaient pénitent, retombait dans un nouveau crime,
garde dé ne pas désespérer les pécheurs par il fallait la recommencer si l'on voyait
nneduretéexcessive qui leur donnât occasion qu'il .ne profitât point, et qu'il ne changeât
de retourner au siècte et à ta vie païenne; point de vie, on le laissait en même état,
mais d'ailleurs itsrép.rimaient leurs impatien. sans lui-donner de sacrements et si, après
ces,'sachanfcombien est nuisible une absolu- avoir reçu l'absolution, il retombait encore
tion prématurée, Ils n'accordaient la réconci- dans un péché capital, il n'y avait plus pour
liation parfaite qu'auxtarmes.et au change- lui de sacrements car la pénitence publi-
ment effectif des mœurs, jamais àt'importuni- que ne s'accordait qu'une fois. On se con-
té, et beaucoup moins aux menaces. It n'était tentait de prier pour lui; et de l'exhorter à
pas facile d'intimider des prélats accoutumés se convertir et à espérer en la miséricorde
à résister aux persécutions des païens. Leur de Dieu, qui n'a point de bornes en gêné-
maxime fondamentale était de travailler de rat, on comptait peu sur la pénitence, si. les
tout teur pp.uvoir au salut des autres mais rechutes étaient fréquentes. 11 y avait des
de. ne pas se perdre avec les incorrigibles. crimes dont la pénitence, quoique Gdêtement
Le pénitent n'avançait donc d'un degré à observée, durait toute la vie, et après les-
l'autre que par t'ordre du prélat. quels on 'n'accordait. la communion qu'à
a Le temps scut ne décidait pas-de ta pé- l'article de ta mort. On ne recevait point à
nitence; maison t'abrégeait s'il y en avait la pénitence les apostats qui attendaient,
quelque raison particulière comme la fer- pour ta demander, qu'ils se vissent en périt
veur extrab.r.dinaire du pénitent, une maladie de mort; et, bien qu'on l'accordât auxautres
morteUe, ou une persécution car, en ces pécheurs, on faisait toujours peu de cas de
rencontres, on avait grand soin de ne les pas ces pénitences, dont la seule crainte des
laisser mourir sans sacrements. Cette dis- supplices étornets semblait être cause. Ceux
pense, qui abrégeait la pénitence régutièrc, qui avaient été mis une fois au rang des pé-
s'appelait indulgence; et, pendant les persé- nitents, quoiqu'ils eussent été absous et ré-
cutions, on l'accordait souvent aux prières conciliés, n'étaient plus capables de recevoir
djes confesseurs prisonniers ou exilés. Si le les ordres ni d'être ét.evés à aucun minis-
pénitent mourait pendant le cours de sa pé- tère ecclésiastique et si un prêtre ou un
nitence, avant que d'avoir reçu t'absotution, clerc commettait un péché qui méritât péni'
on ne laissait pas d'avoir bonne opinion de tence publique, il perdait non-seulement son
«SI PEN PEN ~83
rang. c'est-à-dire qu'it était interdit ponr ~tier .récité en se donnant la discipHnevataU
toujours de ses fonctions .et réduit a Fêtât cinq ans dp pénitence. Comme, en. vertu de
des laïques, mais on ne lui imposait point ta communion des saints, nous savons que
d'autres pénitences, po.ur ne .)ë pas ppni.r Dieu pardonne quelquefois aux pécheurs, en
deux fois,,et pour ta révérence du sacrement vue des prières on des bonnes œuvres dp
d'ordre. v leurs frères, en ce
il y avait dés saints
«Si quelqu'un s'étonne de .ce.tte ancienne temps-ta qui se .consacraient ~tapénitence
discipline, qu'il considèr.e qu'alors les.péchés pour les autres. Le ptus itiustre fu,t saint
dignes de loties pén'tences étaient ra.res Dominique Lorièat, ou le Cuirassé, ajt~i
parmi tes chrétiens. Comme tes .gens d'ho.n- ~;pmmé, parce qu'it p.ojr.~ai.tsur .sa chair une
neur, bien éleyés et \bien jétabtis dans te c.hemise de mai~dontjt ne se dépquiltait
monde, ne font guère de .ces c.ri'mes qui at- (~ue pour jse donner ta discipline.
tirent la vengeance des lois et l'infamie du Fntre les oeuvres p.énates qui tenaient lieu
supplice, aussi n'arrivait-il pas souvent que de penitence.canonique, une des pjus usitées
des chrétiens, si bien choisis et .si bien ins- était te pèterinage aux lieux célèbres- df
truits, commissent des adultères, dès homi- dévotion, comme à Jérusalem, à Rome, à
cides et d'autres crimes dignes de mort..)) Tours, à .Compostelte. Vinrent ensuite te<s
Cette rigoureuse discipline" subsista long- Çroisades, qui étaipntde véritables pèterina-
temps dans l'Eglise. et s'observa môme ptus ~e.s, mais qui furent, setqn te sentiment de
~exactement lorsque les persécutions eurent M. Fteury, ta principale cause de relâche-
)cessé; maisonfut seutementators plusfacite ment de la pénitence, parce que ce fut ators
à accorder la communion aux mourants. que commença t'indu)gënce p!énieré,.c'est-
Personne n'était exempt de ta pénitence ~-direla rémissio.n de toutes tes pein.és cano-
)e rang ni la naissance ne pouvaient eh dis- niques pour quiconque .prendrait ta croix.
comme tes Toy. CROISADES, INDULGENCES,PELERINAGE.
penser. Les princes y étaient sujets 2° Si t'en en Qrott Buxtorf, tes Juifs mo-
particuliers. Au mitieudunr siècle~ t'empe-
reùr Philippe, que plusieurs disent avo.ir été dernes infligent a.ux criminels des peiner ca-
chrétien, se soumit à ta pénitence et l'Egti- jponiquesp.tus sévères encore que cettes~ui
,se rappelle encore avec édification t'exempte étaient en usage/dans ta.pnmitive~Egtise.
du "rand Théodose. Par exempte~ un.meurtrier est condamné
La rigueur des pénitences canoniques a du à être fouetté tous Ies jours à ta syna-
nécessairement s'affai,blir,Jorsque t'esprit de gogue, pendant trois ans.rtt doit crier j),en-
ferveur et de piété a commence à diminuer dant ta <Ia'geHation «Je suis un meur-
trier )) L'usage du vin, do la viande.et
parmi tes chrétiens, Pour imposer !a péni- du
tence, il failait q~é te pécheur ta demandât, ~ingë btanc lui est interdit durant tout te
ou du moins qu'H s'y soumit. M, faHaitdonç temps de ~a pénitence, tt doit avoir au cou
qu'it confessât son péché, soit en venant te une chaîne qui attache en même temps te
dénoncer tui-méme soit en acquiesçant à trasqui a commis te meurtre. Ittui est,dé-
ceux qui l'accusaient. Cela supposait qu'it fendu de couvrir sa tête, excepté une. fois
avait un vif regret de sa faute, et un désir par mois. Il doit laisser croître ses cheveux
sincère de t'expier. Majs, lorsque les chré- et ~a barbe. Ces peines ne peuvent av,oir
tiens commencèrent a perdre cette .horreur lieu aujourd'hui tes ?uifs vivant sous la
salutaire du .péché, qui était te fondement de nomination étrangère, s'it se trouv.e ,parmt
!a.pén<tepee,on les vit rester ti'anquities eux un meurtrier, il est mis à mort selon les
lois du,pays, et dérobé ta peine canoni-
après~les plus grands crimes, sans s'embar-
rasser de ta jpunition qu'.its méritaient. Le que.
relâchement généra) utparàitre trop sévères 3. Les prêtres mexicains expiaient par .des
des peines qui, dans tes premiers, sièctes, pénitences et desaustéritéssurprenante&.tes
avaient sembté .légères en comparaison du péchés du peuple et, pour détourner ta co-
pé'ché.L'ËgHse, forcée de condescendre â.lat tère des dieux, ils faisaient devant eux cou-
faibiessé de ses enfants, totéra les adoucisse- ler leur sang. C'était ordinairement vers te
ments qui s'introduisirent dans la pénitence. milieu d& la nuit qu'ils-pratiquaient ces oeu-
Cefut vers le yn" siècle que ta rigneurdes ca- vres expiatoires, dans le temple de Tescati-
nons pénitentiaux commença de se retâcher. puca, divinité qui présidait la pénitence
On ne fit plus de pétfitence pubtique que Le peuple s'y rendait aussi, au bruit d'une
pour les crimes pubtics. encore en modéra- espèce de cor dont un des prêtres sonnait,
t-on beaucoup la, sévérité. Bans les sièctes pour'seconder, du moins par ses prières, tes
suivants, l'usage s'établit de commuer les austérités et les pénitences qui se faisaient
peines canoniques en d'autres œuvres satis- pour lui. Lorsque tout te monde était assem-
factoires plus faciles, comme des aumônes, bté, les prêtres commençaient leur exercice
des prières, etc. Saint Pierre Damien parte parse. percer .ta chcvittcdu pied av.cc une
d'une autre sorte de commutation commu- épine de manguey, ou avec unetancette de
nément reçue de son temps. Par exempte, il pierre. Ils recueillaient te sang qui coûtait
nous apprend que trois mille coups de disci- de la blessure qu'ils s'étaient faite, et s'en
frottaient les tempes et tes orciHes. Ils se ta-
pttne pouvaient racheter une année de péni- se
tences ordinaires et, commeil avait supputé vaient ensuite, et t'eau d'ans )aquet)ei)s
que dix psaumes chantés en se ftageUant baignaient était appelée t'e<tt<dtt~any .-C'était
continuellement faisaient mille coups, il se aussi t'usagc qu'its montrassent aux assis-
tans t'épine outatanccUcavectaqneUe tts
trouvait, par son catcu), que tout le Psau-
ti83 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. <i84
s'étaient perèés. Cependant d'autres prêtres sous te patriarche Nectaire, à l'occasion d'an
se déchiraient impitoyablement le. corps abus qui était arrivé; ce/qui a donné lieu à
avec des cordes garnies de gros nœuds. Quel- quetques-uns d'avancer faussement que la
ques-uns, armés de 'pierres et de caittoux, confession auriculaire avait été alors abolie.
s'en donnaient mutuellement de grands coups Le concile de Latran et celui de Trente, ont
dans la poitrine. décrété qué des grands pénitencjers seraient
PÉNITENCE DE SAINT-DOMINIQUE. établis, autant que possible, dans toutes les
C'est ainsi' qu'on appelle le tiers 'ordre de égt.ises cathédratcs. Le pape Pie VII a renou-
Saint-Dominique, fondé par te bienheureux velé cette disposition pour les églises dè
lui-même. It y fit garder la plus exacte ré- France, dans sa butie à l'occasion du con-
gularité,,sans prescrire cependant d'austé- cordat de 1817.
rités extraordinaires.– Dès femmes qui em- PÉN!TENHAUX (PSAUMES). On appelle
brassèrent cet institut, les unes-vivaient dans ainsi les psaumes dans tesquets David péni-
des monastères et étaient véritablement re- tent exhate la v.ive douleur que lui inspi-
ligieuses; d'autres restaient dans leurs pro- raient ses péchés, Les sentiments de contri-
pres maisons, s'appliquant à sanctifier les tion dont il était pénétré, et )a confiance
devoirs de la vie civile par certains exercices qu'il a en la miséricorde infinie de Dieu. Ces
réglés. Elles consacraient aussi une partie psaumes sont au nombre de sept. U y cer.
de leur temps aux œuvres d'e miséricorde, taines circonstances dans lesquelles on les
surtout servir les pauvres dans les prisons récite publiquement à ~égtise. comme te
et les hôpitaux. mercredi des cendres et ie jeudi saint. Les
PËNtTENCE DE JESUS-CHRIST (FRÈRES chrétiens ont aussi coutume de les réciter en
DE LA). C'est le nom que portaient autrefois leur particulier pour s'exciter à la contri-
les religieux d'une des congrégations qui tion; et,les confesseurs les donnent comme
ont été réunies pour former l'ordre desaini- pénitence satisfactbire dans !e sacrement de
Augnstin. pénitence. Dans plusieurs endroits, ces
PENITENCE DE LA MADELË!NE (FuLES psaumes sont au nombre des prières que
DE LAJ, communauté religieuse établie à t'en récite pour les défunts.
Paris,, t'an 1M6, par un côrdetier, nommé PËNiTENTiEL, recueil de canons et de
Jean Tisseran, pour la conversion des filles règtements concernant les pénitences qu'it
débauchées elfe fut autorisée par !e roi faut imposer pour chaque péché. Théodore,
Charles VIII, et confirmée par une butte da archevêque de Canterbury, le vénérable
pap& Alexandre VI. H n'y avait que les fem- Bède, Raban Maur,évéque,de Mayence,sont
mes de mauvaise vie qui.pussent faire pro- !ps principaux auteurs qui aient dressé des
fession dans cet institut. Mais dans ta suite Péniten~iets. Leur but, dans la composition
on n'y reçut plus que des filles qui avaient de ces sortes d'ouvrages, fut de maintenir la
mené une vie honnête cette communauté rigueur de ta discipline ëcctésiastique à l'é-
fut appelée dans les dërniers.temps de ~ft:n~- gard des pénitences, et de prévenir te re)a-
Afa~o:'t'e, de la maison qu'etje occupa dans chement. Mais un grand nombre de person-
la rue Saint-Denis. ines ayant voulu, à leur exemple, dresser des
H.y avait aussi des religieux de taP~nt- Pénitentiels,et y ayant inséré des règlements s
tence de'la Afade~tKe, qui avaient été etabfis de fantaisie et des .pénitences arbitraires, la
dans te but spécial de travailler à ta conver- discipline ecclésiastique, bien loin d'y ga-
sion des femmes pécheresses. w gner, en souffrit un atraibiissement notable;
PÉNITENCE DES MARTYRS (NoTRE- et les Péhitentiëts, devenus trop communs
DAMEDE METRO DE LA), ordre religieux éta- et trop différents les uns des autres, furent
bli en Italie et en Espagne, qui a.été confondu en partie la cause du relâchement qu'ils de-
par quelques écrivains avec un ordre sup- vaient prévenir.
posé de Saint-Démétrius. 1) y a aussi en PÉNITENTES, ou Converties' dit nom de
Pologné des religieux de cet ordre, qu'on y ~~tM. C'esi le nom que portent les filles re-
appelle communément Chanoines de Saint- penties établies à Séville en 1550. Il y a,
~farc. dans !a plupart des pays catholiques, des
PÉNITENCERIE, office, tr.ibunatou con- communautés établies pour retirer du dé-
seil de la cour de Rome, où se délivrent tes sordre les filles de mauvaise vie, et dans tes-
bulles, grâces et dispenses qui concernent queHes on' les reçoit, soit comme religieu-
la conscience, soit pour l'absolution des cas ses soit comme pensionnaires :.dans l'un et
réservés au souverain pontife, soit à raison l'autre cas on tes appelle Pénitentes.
des censures qu'on a encourues, soit pour Les Pénitentes de la Madeleine sont un or"
la dispense des empêchements secrets qui dre retigieux de <!i)ps. établi en Attemagno.
ont rendu ou qui rendraient un mariage in- Les Pénitentes d'Or~'e~e sont des religieu-
valide, etc., etc. ses établies en Italie. Antoine Simonetti.gcn-
PÉNITENCIER, ou ~-aM~ pénitencier; tithomme d'Orviette, considérant que p!u-
prêtre qui a reçu de révoque le pouvoir d'ab- sieurs filles, abandonnées de leurs parents
soudre des cas réservés dans toute t'ctendne et ne sachant commenjt subsister, se jetaient
du diocèse. Ce n'est que vers le xn" siècle dans te libertinage, fit bâtira Orvie'tcune
qu'on a commencé 'établir des grands péni- maison destinée a leur servir de retraite. Le
tenciers dans les Eglises d'Occident. En pape Alexandré VII érigea cette maison eu
Orient cette charge était bien ptus ancienne, monastère/en 1663, et statua qu'on n'y ro
mais elle fut supprimée à Constantinople cev.rait auc,les fillès ou femmes qui vou-
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draient expier par la pénitence les débau- blancs, et de marcher en procession, en
ches do leur vie passée. Il donna aux nou~ chsntant des cantiques ce qu'ils conti-
velles religieuses ta règle des Carmes, avec nuaient pendant treize jours de suite, puis
de nouvelles constitutions, qui furent mises ils se retiraient chacun chez eux. Entré leurs
à exécution par t'évoque d'Orviette. L'habil- cantiques, on remarquait 'ta prose ~a6at
lement de ces religieuses est à peu'près le Mater, qu'on attribuait alors à saint Gré-
même que celui des Carmélites déchaussées, goire. Fo~. DISCIPLINANTS,FLAGELLANTS."
excepte que le voite~ des Pénitentes d'Or- ~° Nous ne devons pas oublier de mention-
viétte est doubté de tdite btanche, et qu'ettes ner tes pénitents hmdous. Jts sont de deux
portent, au lieu de sandales, des pantoufles sortes les premiers appartiennent à l'ère
fort hautes. Ettes ne font point de noviciat. mythologique; ce sont de;) hommes qui, par
Celles que t'en reçoit dans le monastère, leurs vertus, leurs mérites et leurs austéri-
après y avoir demeuré en habit secutier tés, étaient parvenus à acquérir des facultés
pendant quelques mois, prennent l'habit re- surnatureltes. Us pouvaient à leu'~gré dis-
ligieux, et prononcent leurs vœux en même poser des éléments, changer l'ordre de la na-
temps. ture, connaitre le passé et l'avenir, et se ren-
Les religieuses du tiers-ordre de,S'aint- dre redoutables aux dieux mêmes, comme
François sont aussi appelées* ~nt<en~; en font foi plusieurs exemples rapportés
ettcs furent instituées àFotigni en 1397, par dans ée Dictionnajre..Fo; entre autres,
la bienheureuse Angète, comtesse de Civi- MOBN!, RICHIS, AGASTYA,tUDRA, NAHOUCHA,
tetta et elles' sont en grand nombre. etc.
'PÉNITENTS: 1° Chrétiens soumis à la :pé- La seconde classe de pénitents qui se font
nitence publique. Vot/. PÉrftTENCe. gloire aujourd'hui de prendre pour modèles
2° Nom que l'on donne aux religieux du leurs 'cétébres devanciers, portent le nom de
tiers ordre de Saint-François d'Assise.' 2)/o~M~ ouFo~MM, Contemplatifs yaposM)~,
3° On appelle ainsi certaines confréries ou austères pénitents; ~anKy(M~,ascètf's; les Mu-
associations de personnes pieuses' qui font sulmans les appellent Faquirs. Le fanatisme
profession de faire une pénitence publique leur fait tout abandonner, biens, familles,
en certains temps de Tannée, particulière- maisons, etc., pour traîner une vie miséra-
ment le jeudi et te vendredi de la semaine ble. La' plupart appartiennent à la secte de
sainte. Us font alors des processions où ils Siv'a. Les seuls meubtes qu'Us puissent avoir
paraissent-revêtus d'un sac qui leur couvre sont un linga auquel ils offrent continuelle-
le visage, avèc deux trous vis-à-vis des yeux. ment felirs adorations, et une peau de tigre
Ils ont une disèipline à leur ceinture, mais sur laquelle ils s'asseyent et se couchent. Ils
ils en font rarement usage en public. H y 'a exercent sur leur corps tout ce qu'une fu-
ptusieurs de ces confréries établies en Italie, reur fanatique peut leur inspirer. Les uns se
en Espagne,dans le midi de la France,dans déchirent à coups de fouet, ou se font attacher
le Pérou et ailleurs. Ils portent différents au' pied d'un arbre, par une chaîne que la
noms, selon ta~ coul'eur du sac dont i)s sbn.t mort seule peut'briser d'autres font vœu de
revêtus. Ceux dont te sac est blanc s'appel- rester toute ta vie dans une posture gênante,
tent tes Pénitents blancs ceux dont le sac telle que-de tenir les poings toujours fermés,
est noir se nomment les Pénitents noirs, et de telle sorie que leurs ongles; qu'ils ne cou-
ainsi des autres. En 1586, Henri IH, roi 'de pent jamais, Gnissent par leur pénétrer dans
France, ayant assisté à une procession de la chair et même par transpercer leurs
Pénitents Mânes d'Avignon, se fit recevoir mains. On en voit qui ont toujours tes bras
au nombre des confrères~ Quelques années croisés sur ta poitrine,-ou bien'les mains
après, il institua à Paris une pareille con- élevées au-dessus de la tête, de sorte qu'il
frérie, dans t'égtise des Augustins, sous te ne leur est plus ~possible de les plier. Ces
titre de t'~MOMeta~tbn de ~Votre-~ame. Tous pauvres malheureux ne peuvent ni boire ni
les' favoris du roi et tous tes seigneurs de la manger, que'par le secours de quelques dis-
cour s'engagèrent dans cette confrérie; 'et ciples attachés leur personne. Qu'on juge
paraissaient dans les processions, revêtus de la violence qu'ils se font pendant bien des
de t'habit de Pénitents, à t't'xemple du roi. années pour réduire leurs membres à cet état
Plusieurs fois ces~associations donnèrent d'inertie. Plusieurs se font enterrer et ne
lieu à des désordres: Vers la fin du xv° siè- respiren que par une étroite ouverture
cle, les Pénitents blancs occasionnèrent de ils demeurent ainsi sous terre un espace de
vifs mouvements en Italie. Certains irripos temps si considérable, qu'il est étonnant
teurs, venus d'Ecosse, avaient publié que-te qu'ils n'étouffent pas quelques-nus, moins
monde,-allait périr par un tremblement de fanatiques, se contentent do s'enterrer seu-
terre. Bien des gens se laissèrent persuader, lement jusqu'au cou< On en trouve qui ont
en sorte qu'on vit partout des processions de fait vœu de rester toujours debout sans se
personnes qui, par pénitence, portaient de coucher; ils dorment appuyés contre une
longs habits de toite, avec des capuces qui muraille ou contre un arbre, et, pour s'ôter
leur couvraient te visage, sauf deux ouver- les moyens de 'dormir commodément, ils
tures devant les yeux, comme sont les sacs s'engagent le cou dàns une espéce<!e cangue
des Pénitents blancs du midi de la France. ou d'épais treillis dont ils ne peu'vent plus
Presque tout le peuple, des prêtres même, et se débarrasser. D'autres se tiennent des heu-
jusqu'à de.s cardinaux, se laissèrent entrai- res entières sur un seul pied, les yeux 6xés
ner à cette dévotion de porter des habits sur le soleil et considérant cet astre avec <tae
«s? DtCTfONNAiREDES RELIGIONS. H8S
grande contention d'esprit. Quelques-uns, gondage du siècle dernier pour chercher à
pour avoir plus de mérite, se tiennent de jeter le doute sur l'existence même, de ce
même un pied en l'air et ne s'appuient dé l'au- grand législateur, et s'inscrire en faux con?-
tre que sur l'orteil, ayant de plus les deux tre le témoignage de tous les anciens peuples
bras, élevés Us sont ainsi placés entre qua- gui en ont parlé, tels que les Égyptiens, tes
tre foyers et contemplent le soleil avec des Phéniciens, les Assyriens, les Grecs,tes Ro-
yeux immobiles.Hy en.âqui paraissënt'en pu- mains, etc.
blie dans un état de nudité complète, préten- Nous ne voûtons pas dire cependant que
dant montrer paria quifs ont vaih'cu la chair Moïse .n'ait pu consulter des documents an-
etqu'ils ne sont plus assujettis..à fa çoncupis~ térieurs à tùi; inspiré j)ar Dieu lui-même
cence. Le peuple, persuadé de leur vertu, pour rédiger et coordonner son oeuvré litté-
les regarde comme des saints, et pense qu'ils raire, aussi bien que pour conduire etdiri-
obtiennent de Dieu tout ce qu'ils demandent. j~er.sôn peuple, it a du consulter des mémoires
Chacun, croyant faire une œuvre très-pieuse, écrits pqur ta partie matérieite de so.n livre, par
s'empresse de leur porter à mangée de mëtr exempte pourOxer tes dates,étabtirtësgénéa-
tre les.morce.aux dâns'ia boucne de ceux qui togies, délérmiher la position géographique
sesont interdit î'usage de leurs mains et'~ëles desHeux~carttserai~absurde~eso.utenirque
nettoyer quelques femmes vont jusqu'à baiser toute tradition veridiqué, toute Instbire ait
les organes'ies plusdégoûta'nts décès infâmes été anéantie avant Moïse, et que TDieu ait
pénitents, tandis que le sàTe personnage est été obligé de ~.révéler ât'écrivain jusqu'aux
immobile dans sa contemplation. D'autres moindres circonstances ce système tendrait
enGn se Uv'eutàdesjeûnes tmmodérésdë a justiSerta défection des peuples à cette
cinq, neuf, dix jours et davautage, qu'its époque. Que Moïse ait consutté des.docu-
passent sans prendre la moindre nourriture ments et recueilli des traditions antérieures
il en est qui, ne prenant pour tout aîimeut à tui, ceta né saurait, selon..nous, inCrmer
que t'inîdsiot' dé certaines tierbes, se red~m- en rjen t'insptratibn divine, car~avaht Moïse,
sent à un état' de maigreur et de .marasme, il .y avait aussi des hbmmeSL inspirés de Dieu,
qui les conduit promptejRent a ta mort~ ,j et tntéressés comme iui à garder intact lé
hio) qu'tt ne~sôif pas ra~re de voir~ encore d.ep~t dés vérités premières Abrahàm, Ja-
actueUemen~dàns rj'nde de ces dévots fa~a- cob, Joseph ont du très-certainement pren-
n~ués, Us sont* cé~ën~ant moihii'f~e'q'uéuts dre toutes tes'.précauti.ons 'possibles pour
qu'autrefois; i)s se trouvant gênés par ta transmettre à teurs descendants té récit vé-
domination étrangère. JLeCàractène de ces rtdique des événements importants dont ils
pénuents est un grand fond.d orgue)); ils avatent été tes acteurs ou tes témoins. On
sont p)eins d'estime pour eux-mêmes et s<~ croit même recpnnaitre quëtques-un~de ces
croien~dés saints, hs évitent.. en.conséquence différents memqtres .dans la narration de
d'être touches par des gétis d'une classe in- Moise.qù t'.on remarque u~ne variété de style
féneure et par tus Européens, dans ta crainte et d'expression, qui, sans cela paraîtrait sys-
d'en être souiUes;. Hs ne soutTrent pas même convenons
tematique;ous cependant que
qu'on touche; aux objets à teur usage et si ces variantes pourraient être fort bien du
l'on s'approche d'eux, iiss.'étoignent aussitôt., fait de Moïse, qui mit quarante ans.a com-
Ïts.ont'~un sou.v'era'i.n mêprisp.qur ceux qu( poser son ouvrage ~or ii ne serait pas éton-
ne sont pas 'de teur étatjCties
des
regardent nant qu'un ouvrage compose et repris à dé
comme profanes; iïs n'ont rien sur eux longs tntervaHes, offrit un cachet différent
qui ne passe pour renfermer queique mys- dans plusieurs do ses parties..
tère, et ,qui ne soit digne d'une grande vé- Quoi, qu'it en ~oit, te Pentateuque est le
nération. monumentte ptus antiqueq.uét'qn connaisse,
PÉNKIN, dieu. adoré pac les peuples des et renferme un corps de toi qui, par une du-
Atpes. !~0! PEN)N. rée toute merveiHeuse, régit encore aujour-
PËNTA rEUQ'ÛË, te'premiér des Hvres.ça~ d'hui ta nation a ta~quette Ha été donné et
nomques~o l'Ancien Testament,~ et t<;è~ forme ta-.base de ta législation d'un autre
probabtemenL.Ie ptus .ancien de.s livres peuple bign~ptus nombreux, qui, sous le
que nous ait transm~ l'antiquité. Son non~ nom de chrétiens, couvre ta face de la terre.
vient du grec M.Te, cinq, et Teu~ofHvre, a.éte il .Le monde, sui.vaht nos livrés saints, n'a
ainsj appeié à cause..des cinq tivres qu'ii, pas au~detâ de 7000 ans d'antiquité, et cha-
contient, et qui ~sont~a ~enMe, i'qde, le que jour, nos lumières acquises viennent à
jLect<Me tes ~Vom6r~ et.i.e Z)~M<eroKome. l'appui, de ce .texte précis de la.r&vétation.–
Encore ces .çi.pq :parties.n~ont-enes,été a'nsi C~es( une chose .bien remarquabie, que t'au-
distribuées, et, )ntiti])ées..<e.t''ès-postérijeu- rore des sciences exactes sembte. devoir heur-
rement, car.)'aute.ur,,pri)~)tiJ[avah compose ter d'abord ce pDncipe.essent'ietde notre foi
cet .ouvrage .d'une .~seute baleine. Les Juifs religieuse~ mais que tears progrès unissent
t'appe))e.nt.~Aora,ta~oi. toujours par tui donner une autorité nou-
La rédaction du Pentateuque est univer- vette. Ainsi t'histoire, l'astronomie, ta phy-
settement attribuée à.Moïse, législateur des siq'ue, la géotogie, ont d'abord donné aux
Hébreux. Jusqu'au x.vm° siècle de notre.ère, peuples des mittions d'années. Lascicncc
personne ne. s'était avisé de douter que ce peftectionnée a bientôt prou'.e que ces exa-
livre n'eût été composé par lui; juifs, païens, gérations premières venaient du vice des
chrétiens., tous s'accordaient à l'en reconnai- expressions chronologiques des peuples an-
~r.e pour fauteur il a faHu tout le déver- ciens, ou du défaut de ceux qui plus tard les
it89 PEN PEN H90.
ont mal interprétées. Ainsi les myriades dote, Manéthon, les marbres de Paros, lea
d'années voulues par les chronologies egyp-. historiens chinois, le sanscrit, toutes ces
tienne, chatdpenne, indienne, chinoise, j<*7 sources, les ptu~ anciennes du monde; de-
ponaise, ont~ disparu devant l'étude sérieus meurent de 500 ans, de 1000 ans au-dessous
de l'histoire de ces peuples. Les hiéroglyphes de lui. Aucun de ces témoignages antiques
égyptiens nous ont revête naguère une pré- ne peut l'atteindre~, le contredire nH'au'ai-
cieuse conformité avec le texte de la Bibtc.. bHr; au contraire, la nature eftesjiommes
On s.'cst assuré que )a certitude historique se trouvent de toutes parts en harmonie par-
ne date pou<* les Chfnois que du ix* siècle fatteavec ç& qu'il dit, Aussi,-touchée de cet
av.ant l'ère chrétienne ;.pour tes Japonais du' accord merveitteux ,la fot r~Hgieu~e triom-
v)t~, pouptesChatdéens duvm'; pour les phe, ct,.frappée d'un têt résultat, ~'mcredu-
Hindous .du xu' siècle après ;Jésus-Ghrist.. tité phitosopbi'que chancette.; .vaincue par
L'histoire incertaine~ de ccs.mêmes peuples ses propres lumières, elle se voit contrainte
ne saurait être recutée au delà de.3000 ans d'avouer qu'it y a, dans .tout cela quetq.ue
avant notre ère, quetques monuments histo- chose de. surnaturel qu'ette ne comprend.
tes monuments as- qu'elÎe ne nesaurait
saurait nié-r.
riques que l'on consulte pa~, mais
pas, mais qu'ette nier.
tro.nomiques qai nous pnt été transmis sont Le Pentateuque embrasse généralement
infiniment postérieurs à cette époque. tout. ce. que Dieu afai.t depuis ta création
Même hommage de ta part de ta physique d'Adam jusqu'à la mort de. Moïse, envtrpu
et de la géologie. Les. premières notions de- 1500 ans avant .t'ère chrétienne, pourjnsti-
ces sciences demandaient des minions .d'an- tuer.conserver et propager ta vraie retigion.
nées pour amener la formation matérieHe Ce livre intéresse tous les peuples, car .il e~t
que-uous présentent les entrailles du globe.. le seut qui.ait conservé tes annates~du
Nous admirons et nous respectons ces dé- mo.nde, et qui ait publié tes origines univer-
couvertes, nous croyons même jusqu'à un selles ta .partie tégistaUvè n'est pas~tup.ins
certain pointa à-leur résultat; nous disons curieuse, même sous te point de. vue morat,
jusqu'à un certain point, parce~ que la, npti tique etcivil, parce qu'il contient ta morale
science est loin d'avoir dit son dernier mot, la ptus pure, la philosophie la plus saine de
et si nous: avancions que Dieu a bien pu,si l'aucien monde il doit intéresser surtout les
telle a été sa vô!onté, créer notre globe avec chrétiens, parce que la religion, de ces der-
tous les accidents qu'it. présente, nous ne niers trouve sajaison et soit fondement dans
savons trop comment on pourrait prouver l'ocu~eduté.g.istateurhébrcu.
te.contraire ce serait un système tout comme PËNTECQT.E (en grec 7rEvTsxoTTi9,c'est-à-
un autre ;.mais nous aimons mieux admettre dircctn</MaM<teM!e).l''Féteque les Juifs cé-
avec les géologues la longue formation des. lébraient cinquante jours après Pâques, en
couches internes de notre ptanète or dans mémoire de la toi qui fut donnée à Moïse
ce cas même nous trouvons que Moïse a dit cinquante jours après la sortie d'Egypte. Us
la terre- proprement dite~ la fête des Semaines ou des ~ep-
parfaitement vrai l'appelaient
c'est-à-dire la couche qui forme le sol sur le- <at~M (nnn~ ~c/ie~oMo~/t) parce qu'ils )a so-
quel nous habitons, est retativcmcnt'r.ès- tennisaient sept semaines (sept fois sept
moderne: les dépouilles des animaux en- jours) après Pâques.
fouis, le calcul ana)ogit)ue du creusement. Cette tête, instituée par le Seigneur même,
des fteuyes.t'atterrissement-dés côtes, l'épais- rappelait aux Israélites une époqu'e très-
seur de la terre végétaie.-etc., etc., tout nous solcllnelle, c,ar c'était celle où its avaient
certifie et nous garantit que la demeure de .été constitués en corps de nation par la pro-
l'homme est très-certainement en dedans des mutgat'on d'une loi qui leur était propre, et
Cette loi teur fut donnée dans
époques fixées par nos livres saints. particulière.
Eoun'it n'est pas jusqu'aux progrès de l'Arabie Pétréë, sur le mont Sinaï une voix
notre civilisation et à ta nomenclature de puissante et miraculeuse en Promulgua. les
nos découvertes même, dont on ne puisse douze principes ce jour-tà .même, au mitieu
faire une échette approximative pour mesu- du bruit du tonnerre, de t'éctat des foudres,'
seravecquetqueexactitudeles temps qui nous et du son des trompettes. Le reste de la toi
ont précédéStTout cequenousavons tài). da~s leur fut successivement développé tes jours
et même pendant tes quarante'
t'espace de'trois ou' quatte cents ans nous suivants,
fait juger'de ce qu'on a dû faire avant.nous, années que tes Hébreux passèrent dans fe!
et nous atnrme t:t jeunesse des n.ttions attes-. désert. Le jour de cette fête, les Israétites,
tée par Moïse. Mais du 'reste, comment ne portaient au tabernacle' ou au tempte tes
pas apercevoir dans ce'patriarche-dé ta ré- prémices des fruits de leurs champs pour tes~
vétation, les signes éctatahts de ta mission offtir au Seigneur c'est pourquoi on l'ap-.
divine? Ses écrits, les ptus-aneiens de ta pelait ~e~M~r~MtCM.-C'était une des
terre sont arrivés jusqu'à nous, env dépit~ tTois grandes solennités dans tesquettës'
des siècles et de tours nombreux accidents · toute ta nation était convoquée dans le lien
et les fois dont il fut l'interprète régissent s~tint.
encore .tujourd'nui un peuple qui, vaincu, Lt~s Juifs modernes ta cétèbreht pendant
deux jours, qu'ils observent comme tes fêtés
proscrit et- dispersé parmi toutes les nations,
n'a pu cesser d'être une nation. de Pâques, excepté qu'on peut manger du
Oui, rcconnaissons-te, Mbfse domine au- pitht levé, et apprêter le repas mais on no
dessus des générations et des siècies, cofnmo traite d'aucune affaire temporelle. On se ré-
une colonne impérissable de vérité. Héro- gale de friandises où il entre du tHit, q~ib
ti9i DICTIONNAIREDES RELIGIONS. ii9a
regardent commé)esymbo!edeta)oi,à à cause les neuf heures du matm que le Saint-Esprit
de sa douceur et de sa blancheur. Onsertaussi descendit sur les apôtres on' y. chante
àtabte un gâteau assez épais, composé de sept l'hymne Veni Crea~or, pendant lequel le cé-
couches de pâte, que l'on appelle le gâteau.' lébrant et ses ministres encensent Faute! sans
de Sinaï. Ce gâteau les faitressouvenir non- interruption. Dans quelques élises on simu-
seutemeht de' la montagne de Sinaï, sur lait te mystère accompli, en faisant en
laquelle Dieu donna la loi, mais encore des même temps tomber du.haut des voûtes de
sept cieux, par lesquels, dit-on. Dieu fut l'église, une pluie de feu de ros'es rou-
obtigé de passer pour remonter du sommet ges; en sonnant de ta trompette ou en
de cette montagne sur le trône de sa gtoire. faisant vottiger une cotombe. Ces spectacles,
Ils ont coutume d'orner tes synagogues et qui pouvaient édifier autrefois, auraient au-
même leurs maisons avec des roses et' des jourd'hui'un résultat opposé, c'est pourquoi
fleurs disposées en couronnes et en festons its sont abolis presque partout. Cependant.
dans plusieurs pays, comme en Attémagne en plusieurs endroits, l'orgue simule une
etën ttaiiè, on garnit tes chandeliers, ).es grande tempête, .au moyen de procédés mé-
lampes et la-chaire de fleurs, et d'herbes odo- caniques tout~particutiers.
riférantes. Les anglicans nomment'la Pentecôte le di-
2° Les chrétiens cétèbrènt aussi la fête de manche 6<<!HC,à cause de' la solennité du
ta Pentecôte, cinquante jours après Pâques, baptême de la veitte, après laquelle te~ nou-
parce que c'est en ce jour que l'Eglise fut veaux baptisés se présentaient vêtus de
fondée. Dix jours, après l'Ascension de Jésus- btanc à t'assemblée des Sdètes. Peut-être
Christ, les apôtres étaient' tous rassembtés- aussi tui a-t-on donné ce nom pour désigner
dans un même lieu, avec les sajntes femmes cette-lumière que le -Saint-Esprit répand
et quelques disciples, lorsque tout àconp dans le cœur des Sdètes.
ils entendirent un grand bruit, comme d'un- Les Grecs donnaient'-autrefois le nom de
vent impétueux qui ébrantait ta Sat)e où ils FeH<ec<~e mot/enHe à une sbtennité qui se
étaient réunis. En môme temps ils aperçurent rencontrait entre Pâques et la Pentecôte.
dcsjangues de feu ou de petites flammes q'ui Etteicommençait le mercredi de la quatrième
se dispersèrent et descendirent sur chacun semaine d'après Pâques, et durait jusqu'au
d'eux. Aussitôt its se sentirent remplis de mercredi de la semaine suivante.
t Esprit-Saint ils sortirent- du Cénacle et PEON, surnom d'Apollon considéré comme
commencèrent à prêcher Jésus-Christ/'au dieu de'la médecine. Ce serait le même. mot
milieu de Jérusalem.-à tous tes. Juifs que la que Péan. Suivant-d'autres, mythotogues,
solennité avait réunis dans la vit)e sainte, Péon était un médecin fameux, originaire
de toutes les contrées du mondé. Les livres d'Egypte, qui passait pour le médecin des
saints comptent les représentants d'environ dieux. C'est lui qui guér.it Mars, blessé par
quinze nations, présents à ce.spectacle, et Diomède, et Pluton blessé par Hercule.
qui tous parlaient une langue différente Apollon portait chez les Oropiens le surnom
chacun cependant entendait les apôtres prê- deJPe'otueK.
cher dans son propre idiome, eux qui ne' PËONiE, surnom de Minerve, honorée à
connaissaient que le patois gatitéen. Ce pro- douze stades d'Orope, comme conservatrice
drge les frappa d'étonnement et d'admira- de la santé.
tion ils prêtèrent -l'oreille à la doctrine PËPËNUTH, idole des anciens Saxons. On
nouvelle, et dès ce premier jour, trois mille gardaitdans son temple un cheval sacré,
personnes demandèrent )o baptême et furent sur lequel on croyait que le dieu montait
le premier noyau de t'Egtise. L'impératrice pour secourir le peuple dans les combats.
saitUeHétèneCt bâtir t'égtise de la Sainte- PEPLUS ou PË~t~f, habit de femme
Sion, dans l'endroit même Qu'étaient tes ou de déesse, manteau léger sans manches,
apôtres quand i)s reçurent te.'Saint-Esprit brodé ou broché d'or ou de pourpre, attaché
mais 'elle fut détruite par les Musulmans, avec des agrafes sur. l'épaule ou sur.te bras.-
et maintenant il n'en reste plus que des C'est t'hat'ittement dont on parait ancienne-
ruines. ment tes statues ou images des dieux, etsur-
La fête de la Pentecôte :est.la plus grande tout des déesses. Homère appelle dt~ celui
de toutes les fêtes, pour les 'chrétiens, après de Vénus, et dit .que les Grâces l'avaient
celle de Pâques, et elle en a tous tes privilè- tissu de Leurs doigts. Us ne -sont pas tou-
ges la veille de la Pentecôte, comme ~cette jours tramants quelquefois on les voit re-
de Pâques, était-signalée autrefois par le troussés ou attachés avec des ceintures;
baptême des catéchumènes maintenant on assez ordinairement ils laissent une partie
y fait encore la bénédiction de l'eau baptis- du corps à découvert.
male. Eusèbe.ne fait pas difucutté de dire Ces Péplos ou voifes étaient de byssus,
que la Pentecôte est ta plus grande'des so- quelquefois bigarrés, mais plus ordinaire-
lennités en effet on peut ta considérer ment d'une _bjancheur éclatante. Indépen-
comme la consommation de tous les mys- damment de ta cputeur, ils étaient brodés, à
tères, c'est la clôture de la loi ancienne, et franges, et (issus. d'or et de pourpre; tels
la porte de ta nouvette. étaient ceux. dont parle Eschyle, et qu'il
L'office de ce jour a cela de;particulier que homme barbarici, par opposition aux Péplos
l'heure de Tierce, comptée ordinairement sévères des Grecs, qu'il appelle dorici. Le
co~m'' une petite heure, est cétébrée avec ptus fameux de tous, dans l'antiquité, était*1
bc~KC~up.de solennité, parée que ce fut sur celui de Alinerve. C'était une robe blanche.
ti95 PER PER ~9~

sans manches et toute brochée d'or,sur laquel- que le Fils de Dieu était descendu sur la terre
le on voyait représentées les grandes actions avec trois natures, trois corps et trois puis-
de la déesse, de Jupiter et des héros. On le sances cependant l'oeuvre n'est pas encore
portait dansles processions des Panathénées, achevé, car la fin du monde ne doit venir
ou plutôt oa transportait ce voite célèbre sur que lorsque les puissances de la seconde
un vaisseau le long du Céramique, jusqu'au partie de l'univers seront remontées au lieu
temple de Cérès, d'où on le reportait dans la d'où elles ont été violemment arrachées.
otadette. Les dames romaines imitèrent H es), possible que saint Athanase ait eu )cx
l'usage d'Athènes en offrant, tous les cinq Péréens en vue dans son symbole, lorsqu'il
ans, en grande pompe, une robe magnifique dit qu'il n'y a qu'un Père et non trois Pères,
à Minerve. un Fils et non trois Fils, un Saint-Esprit et
PEPUS1ENS, nom que l'on a donné aux non trois Saints-Esprits.
Montanistes, hérétiques du n' siècle, parce PËRËGRINR (CoMMONtON), c'est-à-dire
qu'ils avaient établi leur chef-lieu à Pépuse étrangère. Peine que l'Eglise infligeait aux
en Phrygie, ce qui les a fait nommer aussi clercs, en les réduisant à un ordre inférieur
Phrygiens et Ca~'p/tn/~etM. La ville de Pé- à celui qu'ils avaient reçu. On l'appelait
puse était leur Jérusalem et ils voulaient ainsi soit parce qu'elle était étrangère à
que les hommes s'y rendissent de tous côtés. l'ordre de celui qui y était ainsi réduit, soit
Ils confiaient aux femmes le ministère sa- parce que leur nouvelle fonction était atta-
cerdotal, et même les fonctions épiscopates. chée et assignée à une église de campagne.
Fo~. MONTANISTES. PËRËGR1NS, dieux que les Romains reçu-
PERANNA, divinité romaine. Foy. AN~A rent des autres nations. Dans les premiers
PERENNA. temps de la république, il était défendu d'ad-
PËKASiE (de 7~0- trajet), surnom de mettre dans le sein de la ville des divinités
Diane, adorée à Castabale en Cilicie, pris étrangères; dans la suite, on se relâcha de
de ce qu'elle avait traversé la mer pour ar- la sévérité de cette loi; mais lorsque les con-,
river en ce lieu. quêtes eurent étendu au loin la domination
PERDOYT, dieu des anciens Prussiens, de Rome, on vit aussitôt des religions de
invoqué, particulièrement par les marins toutes sortes et des dieux de toutes figures;
qui lui attribuaient l'empire des eaux et des aussi comptait-on, dans la seule ville de
vents. Us l'invoquaient dans les tempêtes, Rome, plus de ~20 temples. 11 n'y a pas de
et lorsqu'ils arrivaient heureusement au doute que les chrétiens n'eussent pas été
port, ils lui offraient des sacrifices d'actions persécutés, s'ils avaient consenti à taisscr
de grâces. Les pécheurs lui rendaient aussi mettre Jésus-Christ au nombre des dieux
un culle particulier, et lui faisaient de fré- Pérégrins, comme plusieurs empereurs en
quentes offrandes, dans le dessein d'obtenir manifestèrent l'inlenlion.
une heureuse pêche. Ils le représentaient PËRËPHATE, nom syrien de la déesse
sous la figure d'un être d'une taille gigan- Proserpine. Fo< PHÉnÉPHATE.
tesque, debout sur les eaux et dirigeant les PÈRES (SAtNTs). C'est le nom que l'on
vents à son gré. Les pécheurs prétendaient donne aux anciens docteurs de t'JEgtisc,dont
qu'il venait souvent s'asseoir au milieu les ouvrages et ta doctrine forment ce qu'on
d'eux, à leur repas de poisson. Son prêtre appelle la <rHd<<tOM(1). « Quiconque, dit
portait le nom de Sigonotta. Bossuet, veut devenir un habile théologien
PËRÉENS ou PÉRATfQBES,hérétiques des et un solide interprète, qu'il lise et relise les
premiers siècles, qui suivaient les erreurs Pères. S'il trouve quelquefois dans les mo-
du philosophe Euphrate, natif de Péra en dernes plus de détails, il trouvera très-sou-
Cilicie, d'où ils Liraient leur nom. Imbu des vent, dans un seul livre des Pères, plus de
idées pythagoriciennes et platoniciennes, sur principes, plus de cette première sève du.
les nombres et sur la cosmogonie, il parta- christianisme, que dans beaucoup de volu-
geait tout ce qui existe en trois parties qui mes d'interprètes nouveaux; et la substance
concou)taient à former t'unité; ou plutôt, qu'il 'y sucera des anciennes traditions le
'seton lui, l'unité se résolvait nécessairement récompensera très-abondamment de tout le
en une triple production et manifestation. Le temps qu'il aura donné à cette lecture. Que
monde était un et triple; sa première partie s'il s'ennuie de trouver des choses-qui, pour
renfermait l'Etre nécessaire, du sein duquel être moins accommodées à nos coutumes et
sortaient trois Pères, trois Fils et trois Es- aux erreurs que nous connaissons, peuvent
prits-Saints. Comme Jésus-Christ, Fils de paraître inutiles, qu'il se souvienne que,
Dieu, était homme, il s'ensuivait qu'il avait dans le temps des Pères, elles ont eu leur
une triple humanité et que les trois Fils étaient effet, et qu'elles produisent encore un fruit
trois hommes. La seconde partie de l'u- infini dans ceux qui les étudient; parce
nivers renfermait une multitude infinie do qu'après tout ces grands hommes se sont
puissances différentes; et la troisième était nourris de ce froment des élus, de cette pure
ce que l'on appelle communément le monde. substance de la religion; et que, pleins de
Les puissances de cette troisième partie cet esprit primitif, qu'ils ont reçu de plus
avaient attiré dans leur sphère les essences près et avec plus d'abondance de la source
de la seconde; et c'est pour délivrer celles-ci même, souvent ce qui leur échappe, et qui
(1) Plusieurs cependant n'ont pas pers.pnneUement reurs qu'on peut leur reprocher, leurs ouvrages n'eu
le titre de M«t<s, tels que 7'fr<u</Mn, dn~ene, Eu- sont pas moins précieux pour la tradition.
sèbe, Théodoret, etc.; ma~, :') part les quelques er-
DtCTtONN. DES EjEUatONS. 111. 38
<i95 D)CTK)NNÂ!RF:DES REHOONS. <)9C
sor.t naturellement de leur plénitude, est de bière, et après avoir bu, jetait !c vase
plus nourrissant que ce qui a été médité par-dessus sa tête.
depuis.)) n Les Lilhnaniens en avaient fait une déesse
On reproche aux Pères latins de ne pas qu'ils appelaient Fer~rttMe OM~)Mt<e<e, et
parler assez purement la langue tatine; ce soncutfe i subsisté chez eux jusqu'en 1530.
reproche ne saurait s'appliquer à fous; car PEtU. Ce mot désigne, en persan, la plus
il en est plusieurs dont le style n'eût pas été belle espèce de ces génies qui ne sont ni
désavoué par les bons auteurs du siècle d'Au- hommes, ni anges, ni démons, et que les
guste beaucoup, cependant, emploient des Arabes appellent Djinn. Les Péris jouent
ornements trop légers, ont des allégories dans les romans persans le même rôle que
trop recherchées, et un style diapré de con- tes fées dans ceux de notre Europe au moyen
cetti, de jeux de mots, de bouts rimés, etc. âge; ils habitent un pays que les Orientaux
Mais on ne saurait leur en f;ure un crime, appellent le Djinnistan, te pays des fées ou
car les défauts de leur styte sont ceux de de féerie (ce dernier mot se rapproche beau-
leur siècle, et la plupart d'entre eux avaient coup du vocable persan). J!ien que les
étudié dans les écoles célèbres de leur temps. Orientaux reconnaissent des Péris des deux
U serait donc absurde de répudier le fond sexes, on leur prête généralement ta forme
pour la forme, qui varie presque à chaque féminine; c'est ce qui les a fait prendre à
siènte. Quant aux Pères grecs, ils sont moins tort pour les femettes des Dews. Les Orien-
différents des auteurs anciens. La langue taux leur attribuent les formes les plus sé-
n'avait pas tant changé en Orient, et l'étude duisantes, et lorsqu'ils veulent faire l'éloge
des bonnes lettres s'y était mieux conservée. d'une belle personne, ils lui donnent te nom
Les ouvrages de ces Pères sont la plupart de Fe'r~acfe~, née d'une fée ce nom nous a
égatemen) solides et agréables. Saint Gré- été transmis par les Grecs sous la forme de
goire de Nazianze est sublime, et son style Parisatis.
est très-châtié. Saint Jean Chrysostome est It est dit, dans les anciennes légendes, que
le modèle achevé d'un bon prédicateur. les Dews s'étant emparés à la guerre de quel-
PERFËCTIONtSTËS, secte moderne qui ques-unes de ces Péris, les enfermèrent dans
cxtste actuettement dans la Nouvelle-Angle- des cages de fer qu'ils suspendirent aux ar-
terre. Ils croient que toute action est ou tout bres les plus élevés, où leurs compagnes les
à fait coupable, ou tout à fait juste, et que venaient visiter de temps en temps avec les
tout être dans l'univers est, à un temps odeurs les plus précieuses. Ces odeurs ou
donné, ou entièrement saint ou entièrement parfums sont la nourriture ordinaire des
pécheur. En conséquence, ils soutiennent Péris, et leur procurent en outre l'avantage
hardiment qu'ils sont eux-mêmes exempts de d'éloigner d'elles les Dews ou mauvais gé-
péché. Us appuient cette doctrine en disant nies qui cherchent sans cesse à tes molester;
que le Christ habite dans les Sdètes, les di- ces Dews ne pouvaient les souffrir, parce
rige et assure ainsi leur parfaite sainteté; qu'elles les rendaient mornes et tristes, aus-
que le corps de Jésus-Christ, qui est l'Eglise, sitôt qu'ils s'approchaient des arbres ou des
est nourri et guidé par la vie et la sagesse cages où leurs victimes étaient suspendues.
de son chef. De là ils condamnent la plus PËR1BOLE, espace de terre planté d'ar-
grande partie des chrétiens qui sont dans bres et de vignes que les Grecs laissaient
l'univers, comme professant t'œuvre de l'An- autour des temples; il était enfermé dans
techri&t. Us ajoutent que tous tes traits es- un mur consacré aux divinités du lieu, et les
sentiels du judaïsme et du papisme, son suc- fruits qui y croissaient appartenaient aux
cesseur, peuvent être suivis à la piste dans prêtres.
chaque forme du protestantisme et bien PËRiÊGËTES, ministres du temple de De!-
qu'ils applaudissent à la réforme en généra), phes, qui servaient à la fois de guides et
ils la regardent plutôt comme un progrès de d'interprètes.
l'Antéchrist que comme une restauration PEH1MAL ou PÉROCMAL,nom sous lequel
du christianisme. Les Perfectionistes pu- les Indiens du sud de la presqu'ite adorent
blient à New-Haven, dans le Connecticut, le dieu Vichnou. C'est le mot sanstrit pari-
un journal pour la propagation de leurs ma/a, qui signifie bonne odeur. On raconte
idées. qu'un pénitent s'étant laissé tomber sur le
PERFIQUE, (de per~cerë, achever, per- pied la pointe d'une alêne, fit vœu de ne la
fectionner), déesse qui présidait aux plaisirs, point retirer de la plaie où elle s'était brisée,
et à l'accomplissement des désirs des hom- avant d'avoir vu danser Périmât. Le dieu in-
mes. On la met au rang des divinités obscè- dulgent eut la complaisance de se rendre A ,t
nes que tes Romains invoquaient dans les ce désir bizarre, et dansa une ronde avec te
mariages. soleil, la lune et les étoiles. Durant cette
PEKGALAK, mauvais génie redouté par danse, une chaîne d'or, échappée du _pied de
les anciens Lapons. cette divinité tomba dans l'endroit où depuis
PEBGRUB, PERGRUBIS et PERGRUB1E. on lui éleva un temple célèbre sous le nom
Pergrub ou Pergrubis éta)t, chez les Samo- de Sidambaran, ou de la chaîne d'or.
gitiens et tes anciens Prussiens, le dieu du PË1UODEUTE ministre de l'Eglise grec-
printemps, des prairies, de la verdure, des que, qui va de côté et d'autre pour instruire
fleurs et des grains. On célébrait une fête en ceux qui doivent recevoir le baptême. Du
son honneur le 22 mars. Pendant la cérémo- traduit ce nom en latin par <:t'rcMmcMrsor;
vidait en son honneur une coupe c'est ce
nie,chacun que nous appellerions un catéchiste.
<~7 PER PER H9ai
PËR!PJïALL!QUES, fêtes en t'honnéqr de siens. Ils croyaient que ce .dieu aidait le la-
Friape. Fo~. PnAf.t.!Qups. bourepr à tr.tcer~oh premier sitton'.
PEt~PfîAS. C'était, suivant Noët, an roi PËR~ESS!DRS, surnom des Muses, qu'on
d'Athjenes qui aurait régné avant Çécrpps, et supposai habiter sur ~cs bords du permesse,
anque) ses béites actions et tes bionfai.ts dont petite civière de thessal'e qui leur était
tt comb)a ses sujets vinrent la gtoire d'être consacrée ainsi .qu'à AppUon,
honorédeson yivant comme un dieu, sous le- PEROU; Jes habitants du Monomotapa.
nom de Jup~er Conservateur. Le père des en Afrique, honorent sous ce nom u'ng vier-
dieux, irrité de ce qu'un mortel eût usurpé ge, à taquette on dédie des temples et des
son nom et souffrit qu'on lui rendit de pa- couvents de fines obligées an célibat.
rëits honneurs, voulut, d'un coup de foudre, PERpbMAL.divtntté hindoue. Foy. PÉm-
te.précipiter dans le Tartare mais Apollon MAL.
intercéda pour Périphas en considération de PERÔUM-PONGbL, premier jour consa-
savertu,etJup)terse contenta de le méta- cré à ta grande fête du Pongol, célèbre dans
morphoser en aigle )t en fit même son oi- te ~.ud dë.i'thde; te jour est consacré au So-
seau favori, lui confia le soin de garder sa teit. Les Ïncitëns font a~brs cuire du riz dans
foudre et lui donna permission d'approcher du]ait;etquahdjts le voient bpuittir, i!s
de son trône toutes les fois qu'il le voudrait cnëntâ hante voix Ponça!, jPoM< voulant
it t'établit même roi des oiseaux. La reine djrepar ta quêté monde soit heureux et
obtint la faveur d'être métamorphosée avec qu'il se réjouisse c~est pourquoi t'abbé Du-
son mari, sur te désir qa'ette en avait mani- bois appette ce jour te Pongot de ta joie. Le
festé. riz au tait ainsi cuit, c~êté avec d'autres ali-
PER!RMÏANTËRÏÔN, sorte de bénitier ou ments du règne végétât, est offert au So)ei)j
vase dans lequel tes (~recs conservaient t'eau qu'on invoque pour ta prospérité publique,
lustrale; ils donnaient ie même nom à l'as- comme pour une moisson abondante. On of-
persoir 6d goupiitbn.. fre encore, durant ce jour, des libations aux
PËMSCYLAC!SMË, expiation, au moyen mânes. Foy. PoNGOL.
de l'immolation d'un chien ou d'un renard. PËROUN, !é dieu le plùs vénéré des an-
Les Grecs offraient à Proserpine, dans les ciens Siaves, te même sans doute que fer-.
purifications, un de ces animaux que i'pn /fMK, dieu du tonnerre et des phénomènes
promenait autour de ceux qui avaient be- terribtës dé la nature. On lui avait érigé un
soin d'être purinés, après quoi on ~e sacri- tempte à Kie~tv, tto.rs de ta cour Teremnoi,
fiait. an-dessus d'un petit ruisseau nommé Bou-
PEPtSOKtA, mauvais géme de !a mythô- ritscho~f, sur une cotHne fort éteyée. Sa sta-
togie finnose, compagnon'de Rampa. Foy. tué était q'un bois incorruptibte; ta tête
RAMRA. était d'argent, !es moustaches et tes oreiltes
PEHKËLË, nom du chef des mauvais gé- d'or, (es pieds.dc fer. Le dieu tenait en main
nies chez les anciens Finnois. C'est encore nhe pierre t~inéo en forme d'édair qui ser-
aujourd'hui, parmi le même peuple, le nom pente, et il était orne de ptusteurs rubis et
du diabie. Une sorte d'injure, très-commune autres pjërres précieuses. Le feu sapré bru-
endette contrée, est d'<)ppetër quelqu'un lait continueitemeht devant.tui et si te prê-
Mt~<<t kuin Perkélé, noir comme le diable. tre venait â le taisseréte.indro, ii était br&ié
Fou. Hnst. vif comme ennemi du dieu. C était peu de tut
PERKUN ou PEHRuNAS, divinité des an- sacrifier dés taureaux et des prisonniers .de
ciens Slaves, Lithuaniens, Prussiens, Samo- gnerre, on voyait des pères même in)mb!er
gitiens c'était lé dieu du feu et de )a foudre: teurSis unique sur ses a~ets. On tui.avait
il présidait au tnnnerre, rassëmbtatt bu dis- consacré de riches forêts; et ceux qui n'é-
persait )eS nuages qu) retenaient pu tats- taient pas eh état de lui faire des offrandes
saient tomber tes eNLix supérieures..C'est lui considérabtes se coupaient ta barbe et tes che-
aussi qui tançait la foudre sur tes crimineis. veux pour les déposer à ses pieds. Ce, dieu.
On entretenait devant sa statue un feu per- avait encore un tempte a Novogorod-VeHki.
pétuel de bois de chêne et si te M)eidn<o<e Le prince VtaJiuair, ayant embrassé te
ou prêtre te taissait.éteihdre, it payait de sa christianisme sur )a fin du x" siecte, Ht atta-
vie sa négligence. On lui offrait aussi des cher a ta queue d'un cheval ie simutacre qui
victimes humaines. Ces peuples étaient per- était à Kiew et ordonna de le fane traîner
suadés que, quand il tonnait, leur grand jusqu'au Dnieper, pendant que douze do ses
prêtre, .K'feu)e-A~eM)e!/<o, s'entretenait avec guerriers battraient t'tdoie avec de gros bâ-
ce dieu et se prosternait pour l'adorer et lui tons. Une fois précipitée dans te neuve, it re-
demander le beau temps. Ils portaient alors commanda de t'empêcher d'aborder au riva-
une tranche dé lard sur tenrsépautes et fai- ge jusqu'à ce qu'ëtie fut arrivée aux cata-
saient le tour de leurs habitations en chan- ractes, dont ta rapidité là jeta au pied d'une
tant « Perkun, ne fais pb~nt dé mal à nos montagne à taquette oh donna depuis le nom
champs, et je te donnër.n cette tranche de de .ce dieu.–L'pnctettëVtadimir. Dobrinta,
làrd )) mais lorsque lé danger était passé, qui commandai a Noyogurod, rec~t aussi
ils mangeaient le Jard promis au dieu. On ~'ordte de précipiter dans te Votkoffo sim.n-
confondait quelquefois Perkun avec le So- !acrë de cette vitte. Il obéit. Un n'stfrien
teit d'autres en faisaient le dieu de la guer- rapporte que Péroun revjnt sur t'éau et, je?
re; Foy: PÉhdcN. tant un bâton sur te pont,
s'.écri~ d'une voix
PËKLËVËNOU, dieu des anciens Prus- terribtc:« Citoyens, vd))a ce que je v~us
~)0') D)CTiCNNÂtHE DES RELHHON8. iaoo
laisse en mémoire de moi M Tout en ren- moins comme des fous et des insensés opi-
dant justice an zèle de Vladimir, nous ne niâtres. lls étaient accoutumés à mépriser
pouvons nous empêcher de remarquer que les autres peuples, et surtout les Juifs, dé-
ce prince vengeait, sur une idole inerte et criés depuis longtemps et regardés comme
impuissante, tes rites barbares dont il s'était des gens d'une superstition ridicule et d'une
lui-même rendu coupable en répandant le sotte crédulité. Le juif Apella le pourrait
sang humain sur les autels de Péroun, car croire, disait Horace, mais non pas moi.
Vtadimir avait été un zélé païen avant d'em- « Quand on leur disait (c'est l'abbé Fleury
brasser la rcti~ion chrétienne. qui parle) qu'il y avait des Juifs qui ado-
PËMSA. PEUSË ou PEKSEfs, déité grecque, raient comme Fils de Dieu un homme qui
fille de i'Océan et de Téthys. Le Soteit t'épou- avait été pendu, et que leur principale dis-
sa et en eut Ectès, Perse, Circé et Pasiphaé. pute contre les autres Juifs était de savoir si
PEUSËCUTtONS. L'établissement de la re- cet homme était encore vivant après sa
ligion chrétienne, malgré les obstacles que mort et si c'était leur véritable roi, on peut
l'enfer, secondé de toute ta puissance des juger de quelle absurdité leur paraissaient
empereurs romains, lui opposa pendant l'es- tous ces discours. Ils voyaient que ceux de
pace de trois sièc)cs. est sans doule-une des cette nouvelle secte étaient haïs et persécu-
preuves les plus éclatantes de la vérité de tés par tous les autres Juifs, jusqu'à exciter
cette religion aussi nous croyons devoir souvent de grandes séditions, et de là ils
présenter au lecteur un tableau succinct des concluaient qu'ils étaient les pires de tous. ):
persécutions que l'Eglise naissante a es- Aussi plusieurs auteurs anciens parlent-ils
suyées, et des cruautés inouïes que l'on a des chrétiens avec le dernier mépris et en
exercées sur les premiers chrétiens. des .termes injurieux. Suétone nous les re-
Plusieurs causes concouraient à rendre présente comme des brouillons et des gens
les chrétiens odieux et méprisables aux d'une 4Mper~t<!cn nouvelle et malfaisante.
païens. Les calomnies que l'on débitait au Tacite les dépeint comme des hommes odieux
sujet de leurs assemblées secrètes, quel- par leurs crimes, et ennemis du genre hu-
qu'absurdes qu'elles fussent en effet, étaient main.
accréditées parmi le peuple les discours Les chrétiens avaient donc tout le monde
qu'ils tenaient sur la vanité des grandeurs contre eux ils étaient condamnés sur le
temporelles, sur la fin du monde, sur le ju- seul nom de chrétiens, quelque vertueux
gement, les faisaient regarder comme les qu'ils fussent. Il n'est pas surprenant que.
ennemis du genre humain. On voyait qu'ils cette haine publique et générale leur ait at-
ne prenaient aucune part aux réjouissances tiré des persécutions. Ox en compte ordinai-
publiques, qu'ils s'affligeaient et faisaient rement onze ou douze dans les trois premiers
pénitence pendant ces jours, tandis qu'ils se sièctesdc t'Egiise; mais il serait presque im-
réjouissaient dans les temps que-la supers- possible de compter le nombre des chrétiens
tition païenne regardait comme matheu- qui scellèrent alors de leur sang la vérité de
reux sur cette conduite, on jugeait qu'ils la religion. Ce fut sous l'empereur Néron,
désiraient la ruine de l'empire, qu'ils s'affli- l'an 6~ de Jésus-Christ, que s'éleva la pre-
geaient de sa prospérité et se réjouissaient mière persécution elle dura l'espace de qûa-
de ses revers. Comme on ne leur voyait ni tre ans. La seconde, qui commença sous Do-
autels, ni sacrifices sanglants, ni statues, on mitien, l'an 92, eut la même durée. Trajan
les regardait comme des athées et des im- fut l'auteur de la troisième qui s'éleva la
pies, qui détestaient toutes les religions et dernière année du t" siècle, et continua
n'en avaient aucune. Les ministres des ido- pendant seize ans. Adrien ordonna la qua-
les attribuaient à l'impiété prétendue des trième, qui dura depuis 125 jusqu'en 138.
fhrétiens toutes les calamités qui surve- Marc-Aurèle, le prince le plus sage, le plus
naient dans l'empire, et animaient le peuple humain et le ptus vertueux qui ait gouverné
à les détruire comme autant d'ennemis des l'empiredans te paganisme, persécuta cepen-
dieux. Les vertus mêmes des chrétiens pas- dant les chrétiens depuis 161 jusqu'en 17~.
saient pour des crimes. On traitait leur cha- La sixième persécution commença sous l'em-
rité mutuelle de conjuration odieuse. On em- pire de Sévère, en 202, et dura neuf ans. La
poisonnait, par des interprétations infâmes, septième, sous Maximien, commença en 235,
les noms de frère et de sceur qu'ils se don- et dura trois ans. La huitième, sous l'empire
naient. On voit en effet, dans Pétrone, l'hor- de Décius, fut une des plus cruelles, mais elle
rible abus que faisaient les païens de ces dura peu elle commença en 249 et 6nit en
noms consacrés par la nature. On ne regar- 251. Ce détail chronologique pourrait peut-
dait les abondantes aumônes qu'ils répan- être paraître sec'et ennuyeux, s'il n'était
daient que comme un moyen de séduire les doux à un chrétien de se rappeter les époques
pauvres et de les attirer à leur parti. On at- des triomphes de ses ancêtres dans la foi
tribuait aux prestiges de l'art magique leurs aussi nous continuons sans craindre de rebu-
miracles les plus éclatants, dans un temps ter le lecteur. Valérien ordonna la neuvième
surtout où l'empire était plein de magiciens, persécution en 257 elle dura trois ans. La
d'enchanteurs, de devins et de charlatans. dixième s'éleva sous Aurétien, en 273, et s'a-
Ce n'était pas seulement le peuple qui paisa en 275. Celle qui suivit fut la plus ton-~
haïssait les chrétiens les gens éctairés et gue et la plus violente de toutes elle com-
ceux qui entraient en quelque examen les mença l'an 286, sous l'empire de Dioctétien
regardaient, sinon comme des scélérats, du et deMaximien, et sa durée fut de plus de
i20i PER PER iM~

vingt-cinq ans. Après avoir été quelques qu'il ne pouvait plus s'en dédire. Comme le
années assoupie par Constantin, elle fut re- jugement se faisait dans la place publique,
nouvelée avec fureur par Licinius, l'an 320 il y avait toujours quelque idole et quelque
mais ce prince impie et barbare ayant été autel. On y offrait des victimes en leur pré-
vaincu par Constantin, les chrétiens com- sence et l'on s'efforçait de leur en faire man-
mencèrent à respirer. En 361, Julien t'Apos- ger, jusqu'à leur ouvrir la bouche pour. y
tat troubla de nouveau la paix de l'Eglise et porter quelque morceau de chair, du moins
ne cessa de persécuter les chrétiens jusqu'à quelque goutte de vin offert aux dieux et,
sa mort, arrivée en 363. H faut joindre à ces quoique tes chrétiens fussent bien instruits
persécutions cette de Sapor, roi de Perse, qui que ce n'est pas ce qui entre dans la bouche,
fut très-cruette et très-longue, et ne fut apai- mais ce qui sort du cœur, qui rend l'homme
sée qu'en 3SO. impur, ils ne laissaient pas de faire tous
La persécution commençait ordinairement leurs efforts pour ne pas donner le moindre
par un édit de l'empereur qui défendait aux scandale aux faibles. JI s'en est trouvé qui
chrétiens de faire des assemblées particuliè- se sont laissé brûler la main, y tenant long-
res et leur ordonnait de sacrifier aux faux temps des charbons ardents avec de l'encens,
dieux, sous de certaines peines. Les évêques de peur qu'ils ne semblassent offrir l'encens
s'en donnaient avis, et s'exhortaient les uns en secouant les charbons, comme saint Bar-
les autres à redoubler' les prières et à en- laam, dont saint Basile a fait l'éloge.
courager le peuple. Plusieurs prenaient alors Les tourments ordinaires étaient d'étendre
la fuite, ainsi que le conseille Jésus-Christ sur un chevalet par des cordes attachées
lui-même; mais il en demeurait toujours aux pieds et aux mains et tirées des deux
quelques-uns pour animer et fortifier le peu- bouts avec des poulies ou pendre par les
pie par leur présence. Il est vrai qu'ils pre- mains avec des poids attachés aux pieds,
naient toutes les précautions possibles pour battre de verges ou de gros bâtons, ou de
se bien cacher, parce que leur perte pouvait fouets garnis de pointes de fer nommées
causer la dispersion du troupeau aussi scorpions, ou avec des lanières de cuir cru
c'était eux que l'on cherchait le plus. Quel- ou garnies de balles de ptomb. On en a vu
ques-uns changeaient de nom, afin qu'ils ne grand nombre mourir sous les coups. D'au-
fussent pas si aisément reconnus. Il y en tres étant étendus, on leur brûlait les côtés
avait qui donnaient de l'argent pour se ra- et on les déchirait avec des ongles ou des
cheter de la persécution c'était toujours peignes de fer, en sorte que souvent on dé-
souffrir en leurs biens et faire voir combien couvrait les côtes et jusqu'aux entrailles. Le
le salut de leurs âmes leur paraissait préfé- feu entrant dans les corps étoutïait les pa-
rable aux richesses. tients. Pour rendre ces plaies plus sensibles,
I) était défendu, par les règles de l'Eglise, on les frottait quelquefois de sel et de vinai-
de provoquer les persécutions par un zèle gre, et on les rouvrait lorsqu'elles commen-
indiscret et de faire aucune action capable çaient à se refermer. Tout ce que disaient
d'irriter les païens, comme de briser leurs pendant ces tourments le juge ou lès pa-
idoles, de s'emporter en invectives contre tients, était écrit mot pour mot par des
leurs dieux, de se moquer publiquement de grefCers.
leurs superstitions et de mettre le feu à leurs On ne faisait pas mourir les chrétiens sur-
temples. Si quelques saints ont fait des cho- le-champ, après les avoir déchirés de coups
ses semblables, il faut attribuer ces exem- on tes~conduisait en prison pour les éprou-
ples singuliers à un zèle trop ardent ou à des ver plus longtemps et les tourmenter à plu-
inspirations particulières de Dieu mais en sieurs fois. Les prisons mêmes étaient une
général il était défendu de tenter Dieu et autre espèce de tourment. Les confesseurs
d'aller se dénoncer soi-même; il suffisait de de Jésus-Christ étaient enfermés dans les ca-
soutenir courageusement sa foi lorsqu'on chots les plus noirs et les-plus infects. On
était juridiquement cité pour en rendre leur mettait les fers aux pieds et aux mains.
compte. On leur mettait au cou de grandes pièces de
Lorsqu'un chrétien était pris, il était aus- bois, ou des entraves aux jambes, pour les
sitôt conduit devant le magistrat, lequel, as- tenir élevées ou écartées, le patient étant po-
sis sur son tribunal, t'interrogeait selon la sé sur le dos. Quelquefois on semait dans le
forme ordinaire de la justice. Si le chrétien cachot de petits morceaux de pots de terro
reniait sa foi, on n'en demandait pas ordi- ou de verres cassés, et on les y étendait tout
nairement davantage, et on le renvoyait nus et t~ut couverts de blessures; quelque-
parce qu'on était sûr que les véritables chré- fois on laissait corrompre leurs plaies, et on
tiens ne niaient jamais leur croyance; ce- les faisait mourir de faim et de soif. Quelque-
pendant on l'obligeait quelquefois de faire fois on les nourrissait et on les pansait avec
sur-le-champ quelque acte d'idolâtrie ou de soin, mais c'était afin de les tourmenter de
prononcer quelque parole injurieuse contre nouveau. On défendait d'ordinaire de les lais-
Jésus-Christ. S'il confessait qu'il fût chré- ser parler à personne, parce que l'on savait
tien, on s'efforçait de vaincre sa constance, que dans cet état ils convertissaient beau-
premièrement par la persuasion et par les coup d'infidèles, souvent jusqu'aux geôtiers
promesses, puis par les menaces, et enfin et aux soldats qui les gardaient. Quelque-
par les tourments. On tâchait de le surpren- fois on donnait ordre de faire entrer ceux
dre et de lui faire commettre quelque impié- que l'on croyait capables d'ébranler leur
té~ même involontaire, afin de lui persuader constance, un père, une mère, une femsae~
t205 DICTIONNAIREDES RELIGIONS. 1204
des enfant?, dont tes larmes et res discours sonnes viles a travailler aux mines, comme
enfantins étaient Un~ autre espèce de tenta- aujourd'hui aux gatères, ou de les destiner
fion, et souvent plus dangereuse que les à être exposées aux bêtes dans l'ampbhhéâ-
'tourments. L'Egtisë avait ~p soin particulier tr& pour divertir le peuple. I) pouvait y
Oë" ces saints prrsonniers tes di.acres les, vi- avoir encore divers genres de supplices usi-
sitaient souvent, pour tes servi.r, pour faire tés, en d~erses provinces; et t'en no peat
teurs messages et leur donner, tes soutagc- nier que tes magistrats n'en aient souvent
mcnts nécessaires. Les autres Sdètes attaièi~t invente de nouveaux contre tes chrétiens,
aussi tés consoler its gagnàteht par argent principalement dans les dernières persécu-
tes gardes et tes geôliers pour avoir la liber- tions, où le dépit de tes voir multiplier s'était
té d~entrer dans les prisons. Us baisaient les tourné en fureur, et où le démon leur sug-
chathe~ d.e leurs frères, bénissaient leurs gérait des; moyens de tuer les âmes plutôt
peines et souhaitaient d'y a~von' part. Ils. pan- que les corps. J&necrois pas qu'U se trouve
saient leurs ptaies, ptleur avortaient toutes d'exemptes qu'on ait condamné d'autres que
lé~ commodités qur leur mapquâieht~ des des viergés chrétiennes à être prostituées.
tits, des habits, des rafraîchissements jus- L'amour de la chasteté, qui éclatait dans les
due'-Iâ que Tërtùttien se plaignait que l'on chrétiens, fit imaginer cette espèce de sup-
fatsart bonne chërë dans ces prisons. plice, comme aussi celui dont parle saint
Que)qo'un s'étonnera peut-ét~ë que les Jérôme, de ce martyr qui fut attaché motte-
Rotpains qui, dans leurs tois et fë res,te de ment sur un lit dans un lieu délicieux, pour
leur conduite, nous paraissent si ptein~de être tenté par une femme impudique à qui,
sagesse et d'équité, exerçassent sur d'autres il cracha sa langue au visage. Enfin il y a
Romai'ns, sur des hommes, ën6n, les cruau- eu -un grand nombre de martyrs tués ou
tés que nous tisons daws les histoires (tes tourmentés sans aucune forme de justice,
Martyrs que tes juges fissent tourmenter les soit par la populace mutinée, soit par leurs
accusés en leur présence, dans la place pu- enne'nis particuliers.
blique, devant tout !ë peuple, et qu'ils em- PERSÉE, héros des temps mythologiques,
pto~assent des suppticës si d,vers, qu'ils, honoré parles Grecs comme un demi-dieu.
sëmbjehtà'voirétéarttitrarres; c'est pourquoi Fils de Da~naé séduite par Jupiter sous' la-
non~s aHons exposer ce qui était de- leurs forme d'une pluie d'or, it fut exposé avec sa
tôis et de leurs' moeurs, et ce que le faux zèle mère sur une méchante barque et jeté sur
de )a retrg~fon et la poMttque y ajoutaient. tes côtes des îles Cydades. Reç)t favorable-
Les Romains faisaient publiquement à ment par Polydecte qui en était roi, il fut
I~udience tous tëurs actes judiciaires, tes contraint un peu plus tard de quilter le pays,
procès crimitiets aussi' bien que les civi)s, parce. qu& Potydecte, devenu amoureux- de
l'instruction aussi bie<fque!e jugement; et, la. mère, cherchait à éloigner l'enfanh n lui:
les audience~ se tenaient. dans la place pu-~ ordonna de conibattre, tes: Gorgones et de lui
btiquë'. Le magistrat était sous une gâterie apporter la tête de Médusey c'était vouer
couverte, assis sur un tribunal étevé, envi- Persée à une mort certaine. Mais t& jeune'
!'ôhnédë ses officiers avec des licteurs, por- héros était favorisé par les dieux Minerve
tant des haches et les faisceaux de verges; et lui donna son bouclier; Pluton son casque et
des soMats toujours prêts à exécuter ses Mercure ses ailes et ses tatonnieres atnst
ordres, car les magfstrats romains avaient armé, il accompli't l'exploit qui lui avait été
!'exercitë des armes âlmi bien que de )a imposé, et fixa à son bouclier t& tête de'
jnstn ë. Les peinés de chaque crime étaient Méduse, dont teseu~ aspect suffisait pour
régtées partes fois, mais diftérentes selon les pétriGer ceux auxquels il l'opposait. De là
personnes, et toujours plus rigoureuses~ con- il se transporta en Mauritanie, monté sur te
tre lés esctaves que contre, tes libres. contre cheval Pégase, et pétrifia Attas qui lui avait
Iss étrangers que contre tes citoyens ro- refusé t'hospitatité; c'est ce même Allas qui
mains. De là vient que saint Paul fu.t décot-. aujourd'hui encore borne au midi nos pos-
lé comme citoyen, et saint Pierre crucifié sessions françaises de l'Algérie. Il chfeva
comme juif. La croix étatt (& plus infâme de ensuite les pommes d'or du jardin des Hes-
tous les supplices et ceu~ qui devaient y pérides puis il passa en Ethiopie où il déli-
être attachés étaient d'ord.inatre battus de vra Andromède du monstre qui allait la
verges auparavant et brûté& aux côtés avec dévorer; il épousa cette princesse et revint
des fers rouges ou des HamDe&ux. La ques- avec elle en Grèce. Bien qu'il eût à se plain-
tion se donnait aussi, eu publia et était, fort. dre d'Acrise son aïeut, qui l'avait fait expo-
cruelle on y doit rapporter la plupart des ser à sa naissance, il le rétablit sur le trône
tourments des martyrs; car te&lois romaines, d'Argos d'où) Prétus; l'avait ebassê, et tua
comme autrefois les nôtres, ne permettaient l'usurpateur. Cependant Hést, peu après, lé
de tourmenter les accusés qu'à la question, et matheur de tuer Acrise lai-môme d~un coup
t'en employait, pour faire nier aux chréHcns de palet, dans les jeux q~'on cétébrait pour
leurs prétendus crimes, les moyens dont on les funérailles de Polydecte. Il éprouva tant
se servait pour faire avouer aux autres leurs de douleur de cet accident, qu'il aban-
crimes effectifs, ta même manière de douner donna le séjour d'Argos, et alla fonder la
la question, par t.'cxtensi(m des. membres, le ville deMycènes,doh:t! itCt ta eapftafe de
~fouet, le fer et le feu., durait encore, sous les ses Etat;s. On dit qu'il fut aussi fa cause de
~empereurs chrétiens. la mo'rt de Polydecte. Persée l~t apport'a' la
tt était ordinaire de condamner les per- tête de Méduse, suivant l'ordre qu'il en avait
t
i2G5 PER PET ~06

reçu, et se garda bien de la montrer d'abord, dans tëurs sacrifices; ne laissent rhm pour
à cause des terribles effets que produisait là tes dieux disant què BfU ne vect autre
vue de ce monstre. Mais un jour que èe chose que l'âme de la victime. Ils sacrifient
prince voulut; dans un festin, faire vibtencê principalement an feu et à t'eau~ ils mettent
à DanaéjPersée ne trouva plus d'autre moyen dans le feü du bois sec; san& écorce; sur te-
pour sauver l'honneur de sa mère que dé quel ils jettent de ta graisse et de l'huile, et
présenter ta Gorgone au roi qui fut pétrifié attument le feu,mais sans sbufftef,faisant sea-
ce héros fut tuédansla suite par Mégapenthe, lementdu vent acec une espèce d'éventaff.
fils de Prétus; Si quelqu'un souffle le fen!,ou s'il y jette d6s
Les peuples de Mycènes et d'Argos lui cadavres on de la boue, il est puni de mort.
étevèrent des monuments héroïques; mais il Le sacrifice de t'ea~t se fait en cette mafntèr&
reçut encore de ptus grands honneurs dans ils se rendent auprès d'un tac; Mt d'un neuve,
t'ife de Sériphe, où il avait abordé et à ou d'une fontaine, et font une fosse où ils
Athènes où on lui érigea un temple. Héro- égorgent !a victime, prenant gardé quëTeâu
doteparle encore d'un autre tempte dépensée, prochaine ne soit ensangtantée < ce q~j! la
batiàChemnis en Egypte, qui était carré et rendrait immonde. Ensuite tts placent tés
environné de palmiers. Sa statue était dans chairs sur du myrte et du taurier; tes mages y
l'intérieur du temple. Les Chemnites disaient mettent le feu avec de petits bâtons, et répan-
que ce héros tcur apparaissait souvent, et le dent leurs libations d'huilé mÊtée avec au tait
plus ordinairement dans ce templ'e. Ils avan- et du miel, non sur le fea, ni sur' t'eau, mais
çaient aussi qu'its possédaient un de ses son- sur la terre. Cela Mit, its procèdent à tftfrs en-
]iers qui avait deux coudées de long. Pcrsée chantements l'espace d'une heure, en t'enant
fut placé dans le eiét parttti les cdnstcHatibhs un faisceau de verges à la main. Fo~. PARSis.
septentrionatës avec Andromède, sb[i épouse, PERSIQUE, surnom sous tfqNëtDiâ"ëcMit
et son cheval Pégase. révérée chez les Perses. Ou tut itMmbtait des
PEUSEPHONM et PERSEPHASSE.noms taupeaut qui paissaient sur les bords de
grecs de Proserpinë (Sto: ro n-Kv'TK ~spOe~ yo~M, l'Euphrate. Ces animaux portaient l'em-
parce que tout est de'ca~ë'par <aNtOr<). Le preinte d'ahë lampe, comme marque qu'ils
nom latin n'est qu'une corruption du voca=- étaient consacrés à la déesse.
bte grec. Fo! PnosERpi~E. PERTUNDE, une des divinités romaines
PERSES. La religion des anci'ens Perses qui présidaient aux mariages. On eh plaçait
est décrite assez au long dat's Hérodote, et la statue dans la 'chambre de la houlette
avec l'exactitude ordinaire de cet historien. mariée, le jour d'e ses noces.
Ils n'ont, dit-il, ni statues, ni temples, ni PEHUNO, nom que les anciens Prussiens
autets, parce qu'its ne croient pas que tes donnaient à latoudre qu'ils adoraient comme
dieux aient une origine humainet Ils se por- uné divinité, et en l'Honneur de taquétte ils
tent sur les plus hautes montagnes pour sa- entretenaient përpétueHement un' feU sacré
crifier à Jupiter (.t~romMi~ .AAereKe); c'est' dê bois de chêne. Fo! PÉROONet PEM.UN.
ainsi qu'its appellent toute ta rondeur du PË9CH-NAMAZ, nom que les Musulmans
ciel. Ils sacrifient aussi au' Sute't, à la de la Perse donnent au ministre d6 là reli-
Lune; à la Terre, au Feu, à l'Eàu et aux gion qui préside aux prières publiques; c'est
Vents. Ils ne connaissaient pas anciennement celui que les ArUbes et les Turcs appellent
d'autres dieux que ceux-tà. Il paraît, par ce /mam.
récit d'Hérodote, que te culte ancien des PETA, divinité romame qui présidait aux
Perses était l'univers et toutes ses parties. demandes que l'on avait à faire aux dieux
Depuis ce tem'ps-tà, poursuif lé même au- on ta consultait aussi pour savoir si ces de-
teur, ils ont appris des Assyriens et des mandes étaiehfjustcs du non.
Arabes à sacrifier à Uranie ou à V~nus cé- PETAGAT, grand i'ëcueitqui renferme
leste (~ti'ra, M~t~c). Les sacrifices des tout Ce qui a rapport au bouddhisme. C'est
Perses se font en cette sorte ils n'érigent la Bibte des Bouddhistes dé ['eïnpireBirman.
point d'autëts', ne font point de feu il n'y Ce recueil e=t divisé en trois parties.
a chez eux ni libations, ni joueurs de f~ûTe, PETEMPAMËNTi'S, PETENSENÈS et PE-
ni couronnes; mais celui qui fait le sacrifice TENSËTtS'~ divinilés égyptiennes dont on
mèneta victime dans un tieù'pur et net, et in- trouve les.ndms avec.ta syngtbsse grecque
voque te dieu auquel il veut sacrifier, ayant .t sur un st'èië de t'ilë de Dionysos,. où on lit
sa tiare couronnée de myrte. H n'est pas entre autres choses
permis au sacriticatedr dé prier pour lui en Xxo~ëet'TM
mais it doit avoir pour bbjt't, XK: 'A~&~t; SKtn'T~x~t 'H~K,
particulier; 'AxOOXBtTi]
XK~'H<7TtK,
USTE~trK~tKTEtT~ XCttAt~U~M,
dans ses prières le bien de toute la nation TMXCttK~O'VM,
n<TE~O')}Tct
ainsi il se trouve compris aveb tous tes IHtED;r~![T&i'XK'i'Ë~eF.
autres. Après qu'il fait cuire les chairs de c'est-à-dire <( A Chnouhis'qni'cst le même
la victime, coupées en plusieurs morceaux, qu'Ammon',à Satis qui est ~unon, à Anoukis
il étend de t'hërbe tendre, et surtout du la même que Vesta à Pétempa<nehtis' le
trèfle, et it tes met dessus ensuite un mage même que Bacchus; a Pétensétis te métne
chante.la théogonie, espèce de citant reli- que Saturne; à Pétensénisqui est Mercure.
gieux. Après ceta te sacrificateur emporte PETBE. divinité cgypHehne; la'même que
!a victime, et en fait t'bsa~G qu'il veut. ~s.M&ou Saturne. F<H/: SuuR.
{ Straboït, qui copie Hérodote, ajouté quet- PETEKSEN (SECTE DE). Jean-Guillaume
ques circonstances. Selon lui, tes Perses, Petersen, surintendant de Lunébourg, se
H07 DtCTfUNNAtRE DES REL)G!ONS. ~208
constitua, vers la fin du xvn* siècle, le pané- ques les uns étaient tes évêques légitimes et
gyriste deRosemondc. comtesse d'Assebourg, demeurés fidèles, qui avaient été dépossédés
en Allemagne, qui prétendait avoir des com- de leurs sièges les autres, les évoques lé-
munications verbales et épistolaires avec gitimes il est vrai, mais qui étaient tombés
Jésus-Christ. Donnant dans les idées extra- dans le schisme en prêtant serment à la
vagantes de cette visionnaire it se lança constitution civile du clergé les troisièmes
dans les erreurs des MHténaires il compo- étaient les évoques intrus qui avaient été
sait Jésus-Christ de deux natures humaines, mis iUégitimement à la place des véritables
l'une qu'il avait prise au ciel avant la créa- pasteurs d'autres étaient morts la circons-
tion, l'autre qn'il avait reçue de la sainte cription des diocèses avait été changée;
Vierge. Il enseignait qu'il y aurait une dou- d'anciens siéges avaient été supprimés on
ble résurrection avant la fin du monde, que en avait créé de nouveaux. It s'était élevé
Jérusalem serait rebâtie que le Sauveur une multitude de disputes sur la validité des
régnerait mille ans sur la terre, que Satan fonctions exercées par les uns ou par les
serait lié pendant cet espace de temps, qu'en- autres. En un mot, on entrait dans une ère
suite il travaiHerait à séduire les nations nouvelle. Le souverain pontife, d'accord avec
jusqu'au jugement dernier, mais que finale- le gouvernement qui régissait alors la Fran-
ment l'enfer serait fermé et que tous les ce, et après s'être entouré de tout ce qui pou-
êtres intelligents,-même les démons, seraient vait t'éctairer sur t'état, les besoins et les né-
admis à la béatitude.'Pour soutenir ces opi- cessités de t'Egtise de France, exigea la dé-
nions, il publia plusieurs ouvrages, entre mission de tous tes évêques, tant insermentés
autres la Clef de l'Aporalypse et l'jFcaK~/e qu'assermentés pour procéder ensuite à
e<ert!e<. Sa doctrine et ses écrits causèrent une nouvelle nomination. C'est ce qui eut
une grande rumeur parmi les protestants lieu en effet; et l'institution canonique fut
ses coreligionnaires, et séduisirent des gens donnée à des évêques tirés des différents par-
de tout sexe et de tout état il trouva même tis, mais qui avaient fait acte de soumis-
des partisans parmi les théologiens luthé- sion.
riens quelques-uns d'entre eux, construi- Cette mesure, inouïe jusque-là dans l'E-
sant leur système sur les périodes de sept glise, mais qui était justifiée par la situation
ans, et de cinquante des jubilés mosaïques exceptionnelle où l'on se trouvait, éprouva
envisagés comme types, fixaient le minimum quelques oppositions, et malheureusement
des peines des damnés à 6000 ans, suivis dans les rangs qui jusque-là s'étaient mon-
d'un jubilé au septième millésime, qui, ou- très udè)es à l'Église. Plusieurs protestèrent
vrant même aux démons les portes du ciel, contre l'organisation nouvelle soutenant
fermerait à jamais celles de l'enfer. Peter- que le pape avait outrepassé ses droits, refu-
sen mourut en 1727, près de Magdebourg. sèrent de se soumettre et rejetèrent le con-
La secte qu'il avait formée ne lui survécut cordat. Bien plus, ils se regardèrent comme
pas quoique l'opinion des Millénaires ait les seuls pasteurs légitimes, considérèrent
trouvé depuis plusieurs défenseurs non-seu- comme schismatiques, non-seulement ceux
lement chez les protestants, mais même par- qui s'étaient soumis, mais le pape même et
mi les catholiques. toute l'Eglise qui l'avait approuvé, ou du
PÉTESCHEM, un des six Gahanbars de moins qui n'avait pas réclamé, et ils re-
la my.tho)ogie persane. Voy. GAHANBAR. fusèrent de communiquer in sacris avec les
PETITE ÉGLISE. On sait que, pendant la ecclésiastiques et.les fidèles qui n'embras-
tourmente révolutionnaire, le clergé et les saient pas leur parti. C'est ce que l'on a ap-
fidèles catholiques se partagèrent, en Fran- pelé la Petite Eglise, parce qu'en effet ils ne
ce; en deux camps. Les uns, toujours fidèles formaient qu'une société infiniment petite
à Dieu et à t'Egtise, refusèrent de souscrire en comparaison de ceux qui avaient accep-
à la constitution civile du clergé, et restè- té le concordat. La petite Eglise prit nais-
rent unis et obéissants au souverain pon- sance eri'Angleterre parmi le clergé émigré,
tife. Les évêques et les prêtres, demeurés et se répandit ensuite en France, principale-
ainsi dans l'unité catholique, furent -punis ment dans la Normandie, la Bretagne et la
de leur fidélité par l'expulsion de leurs sié- Vendée. Elle persévéra pendant plusieurs
ges ou de leurs paroisses, par la persécu- années, s'amoindriss.mt toujours de plus en
tion, l'exil, la souffrance et ta mort. Les au- plus par la mort plutôt que par la soumis-
tres, courbant la tête sous les lois faites par sion de ses membres à la décision de l'Eglise,
un gouvernement impie, ne craignirent pas car l'opiniâtreté a toujours été le caractère
de donner dans !e schisme et d'admettre dominant des petites sectes enfin elle est
cette constitution qui les séparait du reste de maintenant morte d'inanition, ear le terme
l'Eglise c'est à ce prix qu'ils conservèrent de sa durée a été celui de la vie des ecclé-
leurs sièges et teurs fonctions. Ce fut aussi siastiques qui l'ont créée et soutenue.
parmi eux que l'on choisit des pasteurs pour PE-TOU, divinité ou génie des Chinois,
remplacer ceux que l'on ava~t violemment qui préside aux étoiles du Nord. JI à un
expulsés. Ce malheureux état de choses dura temple dans le palais de l'empereur à Péhing
jusqu'à l'époque du corcordat, qui signala dans lequel il y a un cartouche ou carré de
le rétablissement du cutte publie. Mais la toile, environné d'une riche bordure, avec
plaie immense qui depuis tant d'années sai- cette inscription A l'esprit Pe-tou.
gnait en France demandait un remède ex- PETPAYATONS, esprits malins, qui, sui-
traordinaire. H y avait trois classes d'évê. vant les Siamois, sont répandus dans
l'air,
1209 PEU PHA <3i0

Ce peuple croit que les Petpayatons jouis- voyages, et le porta dans la Grèce; c'est
sent les premiers de toutes les filles, et qu'ils pourquoi il lui aurait été consacré. Ceux
leur font cette prétendue blessure qui se re- qui voulaient offrir des sacrifices à Hcrcute
nouvelle tous les mois. Quand les Siamois se ceignaient la tête de peuplier pendant
préparent une médecine, ils attachent au la cérémonie.
bord du vase plusieurs papiers sur lesquels PEUR, divinité grecque et romaine. Elle
sont écrites des paroles magiques pour em- avait un temple à Sparte, près du palais des
pêcher ces mauvais génies d'emporter la Ephores, soit pour avoir toujours devant les
vertu du remède avec la fumée. yeux la crainte de faire quelque chose d'indi-
PËTROBRCS!ENS, hérétiques du xn' siè- gne de leur rang, soit pour mieux inspirer
cle, ainsi nommés de Pierre de Bruys, aux antres la crainte de violer leurs ordon-
simple taïque du Dauphiné. Les idées que nances. Thésée sacrifia à la Peur afin qu'elle.
les Manichéens et quelques autres sectaires ne saisît point ses troupes. Alexandre suivit
avaient semées dans les esprits poussaient cet exemple avant la bataille d'Arbelles.
alors de nouveaux rejetons cà et )à. La ré- Hésiode, dans la description du bouclier
formation de t'Egtise était te prétexte de d'Hercule, représente Mars accompagné d&
tous les hommes remuants pour propager la Peur et, dans sa Théogonie, il. fait nai-
toutes les innovations qu'ils voulaient intro- tre cette déité de Mars et de Vénus. Pausa-
duire dans t'Elise de Dieu. Or, voici quelles nias cite une statue de la Penr, érigée à Co-
étaient les réformes de Pierre de Bruys. rinthe. Homère la met sur t'égide de Miner-
Sous le prétexte que tes prières sont aussi ve, et sur le bouclier d'Agamemnon. Dans
bonnes dans une hôtellerie que dans une le xm" livre de l'lliade, il compare Idoménée
église, et dans une étabte que sur un au- etMérion son écuyer au dieu Mars suivi de
tel, il soutenait qu'on ne doit point bâtir d'é- la Peur et de la Fuite, dont il est le père.
glises, et, en conséquence, il faisait détruire Dans le xve, Mars, irrité de la mort de son
par ses disciples celles qu'il rencontrait fils Ascalaphe, ordonne à ces mêmes déités
il enseignait que les chrétiens doivent d'atteler son char. Dans le xvi", le poëte per-
avoir en horreur tous les instruments de la sonnifie l'épouvante des Troyens mis en dé-
passion de Jésus-Christ, et, en conséquence, sordre, sous les noms de la Peur et de la
il faisait brûler les croix et les tableaux qui Fuite, qui, s'élevant des vaisseaux grecs,
les représentaient, tt ajoutait à ces absurdi- poursuivent les défenseurs de Troie. Es-
tés que te baptême n'est pas nécessaire ni chyle fait jurer les sept chefs devant Thèhes
mêmeutile aux enfants, parce qu'ils ne peu- par la Peur, par le dieu Mars t sa sœur
vent rendre compte de leur foi, et que c'est Bellone. Enfin Rome honorait la Peur jointe
la foi et non la grâce qui sauve les hommes à la Pâleur, depuis le vœu fait par Tullus
dans ce sacrement; que Jésus-Christ n'est Hostilius dans une bataitte contre les AI-
pas présent dans l'eucharistie; enfin que les bains.
sacrifices, les aumônes et les prières ne ser- Les médailles anciennes représentent la
vent de rien aux morts. Plusieurs écrivains Peur avec les cheveux hérissés, un visage
ajoutent qu'il professait en outre quet- étonné, la bouche ouverte, et un regard qui
ques erreurs des Manichéens, l'admission exprime l'épouvante, effet d'un péril im-
des deux principes, le refus de recevoir l'An- prévu.
cien Testament, etc. Les protestants ont hé- PHAENNA, l'une des deux Grâces recon-
rité de quelques lambeaux de cette secte; nues par les Lacédémoniens. Us appelaient
aussi plusieurs de leurs théologiens ont pris l'autre C~<a. Foy. Ct-ÉTA.
la défense de Pierre de Bruys. La Provence PHAËTON, fils du Soleil et de Ctimène il
et le Languedoc se ressentirent particuliè- est le sujet d'une allégorie fort célèbre dans
rement des ravages de ces hérétiques mais t'antiquité. Ce jeune homme ayant eu un
leur chef fut enfin arrêté dans cette dernière différend avec Epaphus, qui lui reprocha de
province et condamné à être brûlé vif; ce n'être pas fils du Soleil comme s'en van-
qui fut exécuté. tait, alla s'en plaindre à sa mère qui le ren-
PEULVANS, monuments de la religion des voya au Soleil, pour apprendre de sa propre
anciens Gaulois; leur nom vient du celtique bouche ia vérité de sa naissance. Phaéton se
pfM<, pilier, et ta?M, pierre. On en signale en- rendit donc au palais du Soleil, lui exposa
core un certain nombre debout dans diver- le sujet de sa visite, et le conjura de lui
ses provinces de la France. C'était la même accorder une grâce signalée pour fermer ta
chose que les ~fem-~i'r~ ou pierres dressées. bouche à ses ennemis. Le Soleil lui jura
Foy. DOLMEN MENHIR. par le Styx qu'il accomplirait son désir, quel
PEUPLIER, arbre consacré à Hercule. qu'il fût. Le jeune téméraire lui demanda
Lorsque ce héros descendit aux enfers, il se alors la permission d'éclairer le monde pen-
fit une couronne de peuplier le côté de la dant un jour seulement, en conduisant son
feuille qui touchait sa tête conserva la char. Le Soleil, engagé par un serment irré-
couleur blanche, tandis que la surface vocable, fit tous ses efforts pour détourner
qui était restée en dehors fut noircie par son fils d'une entreprise si difficile, mais ce
la fumée de ce ténébreux séjour. De )à vient fut en vain. Phaéton, qui ne connaissait
dit-on, que le peuplier, qui avait autrefois pas le danger, persiste dans sa demande et
ses feuilles blanches des deux côtés, les à monte sur le char mais sa main inexpéri-
maintenant noires en dehors. On croit que mentée ne pc.ut contenir les chevaux fou-
ce fut Herculequi trouva cet arbre dans ses gueux du Soleil, qui, n'étant plus maîtrisés,
i2ii DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. ~t3
s'abandonnent .à leur impétuosité, tantôt et de les disperser dans la place publique,
montant trop haut, ils menacent le ciel parce que l'oracle avait attaché à cette
d'un embrasement ùniv.crsë! tantôt des- poussière, ainsi répandue, ta possession de ta
cendant trop bas, ils tarissent tes rivières et ville pour les Pa'théniens, s.es anciens com-
brûlent les montagnes. La terre, desséchée pagnons de voyage. Ce fut en reconnaissance
jusqu'aux enfraittës, porte ses plaintes à de ses bienfaits que les Tarentins lui firent
Jupiter, qui, pour prévenir le bouleverse- les honneurs-de l'apothéose.
ment de l'univers, et apportera ce désor- PHALËS, divinité invoquée par les Cylté-
dre un prompt remède, renverse l'impru- niens, suivant Lucien. Quelques auteurs
dent d'un coup de foudre et le précipite dans croient que Phalès est le même que Priape,
l'Eridan. sans doute à cause du rapport de, ce nom
Cette catastrophe fait sans doute allusion avec phallus. On disait Phatés, fils de Bacctm&
à un événementantique, mais qu'il est assez et de Vénus.
difficile de préciser; c'est pourquoi elle a PHALtDES,prêtresses detaJunon d'Argos,
été expliquée fort différemment. Aristote les mêmes que les Hérésides. Yoy. HÉ!<Ést-
croit, sur ta foi de quelques anciens, que, du DES, n° 2.
temps de Phaéton, il tomba du ciel des flam- PHALLIQUES, fête que l'on célébrait à
mes qui consumèrent plusieurs pays, et Eu- Athènes en l'honneur de Bscchus et dont
sèbe place ce déluge de feu dans le même voici l'origine: Ce peuple railleur, ayant
siècle où arriva celui d'e Phaéton.–D'au- plaisanté sur des images de Bacchus, colpor-
tres y ont vu l'embrasement des villes cri- tées dans la ville par un certain Pégase, fut
minettes de la Pentapote, ou l'arrestation frappé d'une maladie épidémique, que la
du soleil par Josué, ou sa rétrogressiou sous superstition regarda comme une vengeance
Exéchias. Saint Jean Chrysostome re- du dieu outragé. D'après l'avide l'oracte..
garde comme le fondement de cette fable le on fit faire des figures de Baeehus qu'on
char du prophète Etie, dont la nom se rap- porta en procession dans la ville et i'on at-
proche fort du grec ~tof, soleil. Vossius tacha aux thyrses des représentations des
y retrouve une fable égyptienne, et confond parties malades, comme pour marquer que
le deuil du Soleil pour la perte de sou fils, c'etait au dieu qu'on en devait la guéris&u.
avec celui des Egyptiens pour la mort d'O- Cette fête devint annuelle.
siris. -Ceux qui regardent tes fables com- PHALLOGOGIE, pompe ou processiony.
me les dépositaires de la morale des anciens, dans laquelle ou portait les phallus,
n'ont vu dans celle-ci que l'emblème d'un. PHALLOPHORES, ministres des orgies,.
téméraire qui présuaae trop de ses forces. qui portaient le phallus dans tesBacchanates~
Selo Lucien, dont l'explication est ingé- et dans les mystères ils couraient les rues,
nieuse, Phaéton était fort appliqué à l'astro- barbouillés de lie de vin, couronnés de
nomie, et surtout à connaître le cours du lierre, et chantant en l'honneur du dieu des
soleil. Mais, étant mort fort jeune, il avait cantiques dignes de leurs fonctions. Les St-
laissé ses observations imparfaites, ce qui cyonicns donnaient le même non à certains
fit dire à quelques poëtes qu'il n'avait pu mimes qui couraient les rues, revêtus de
conduire le cours du soleil jusqu'à la fin de peaux de moutons, portant des paniers con-
sa carrière. Plutarque, qui a suivi cette tenant du cerfeuil, de la branche-ursine, de
explication, dit qu'iL y. d eu véritablement la violette, du lierre et des couronnes. Ils
un Phaétoh qui régna sur les Molosses, et dansaient en cadance en l'honneur de Bac-
se noya dans le Pô; que ce prince s~était chus.
appliqué à t'astrunomie, et avait prédit cet- PHALLOPHOR1ES, sacrifices et proces-
te grande chaleur qui arriva de son temps sions en l'honneur d'Osh'is et d'Isis.
et désola son royaume.–1) ne faut pas ou- PHALLUS, figure symbolique de l'organ&
blier que les Grecs ont quelquefois donné au générateur elle était fort en usage dans
Soleil, le nom de Phaéton (de~s~, brit- lés fêtes égyptiennes d'Osiris et d'Isis. La
1er) en rapprochant ce nom de la circdns- tradition portait qu'Osiris ayant été mis en
tance indiquée par Ovide, que Phaéton, à ta; pièces par Typhon, Mis pai-coui ut ies diver-
vue du signe du Scorpion, abandonna tes ses contrées pour recueitHr les membres dis-
rênes, on ne trouvera ptus-, avec DupUis, persés de son n~ari e)te réussit à tes réunir
qu'un phénomène astronomique. à l'exception de cette partie' qui, jetée dans
PHAGESIES ou PHAG&sipostEs (dé ~.v, le Nil, avait été dévorée paT les poissons.
manger), fêtes athéniennes en l'honneur de Pour y suppléer ëh quelque sorte, éHe en fit
Bacchus; c'était une espèce de carnaval faire ta représentation en bois, et cette C-
`
pendant lequel on se livraitàux plaisirs de la gureétait portée sotenneHément dahsies fêtes
table. 'j établies pour célébrer la mémoire dé cet évé-
PHALANTHE, héros grée, auquel les Ta- nement.
rentins décernèrent tes honneurs divins, et La ptupaït des savants s'acc'ordcnt à con-
dont ils placèrent, la statue dans le temple de' i sidérer la figuré du phallus comme le sym-
Delphes. G'ëtait un Laconien qui était arrivé bole du principe générateur dé ta nature et
en'H!Hie porté sur ,un dauphin, parce qu'il de la fécondation des êtres, comme te Ctéis
avait Mt naufrage avant d'aborder à la côte. était l'enitttème du principe passif et de la
Chassé de Tarente, où il s'était établi, il a)ti parturition. Plusieurs rëgitrdeht aussi la
se fixer à Urunduse où il mourut. Mais il croix ansée appelée aussi la clef du Nit ( le
Mrdonna de reporter ses cendres à Tareute T T surmonté d'un anneau), qui accompagne
Mt5 PHA PUA 12H
la figure de la plupart des divinités comme i parce qu'its se distinguaient et se ségarài.e'nt
la figure du Phallus. en quelque sorte des autres Israélites, par
Cet emblème passa chez tes Grées. Nous un genre de vie plus régulier et plus exact;
ne savons jusqu'à' que! point i) avait été Us accordaient beaucoup au destin ou a ta
traité religieusement chez les Egyptiens fatuité, aux décrets éternels de Dieu, qdia
mais, à coup sur, ce n'était point chez les régté et ordonné toutes choses avant tous tes
Grecs un chaste symboie. On én portait la temps. Josèphe, qui étai.t pharisien et qui
figure dans des processions publiques, où nous dit que les sentiments de cette secte
elle devenait comme le signal des plus in- approchaient assez de ceux des Stoïciens,
fâmes débauches; chacun s'autorisant de avoue que les Pharisiens ne donnaient pas
cette honteuse exhibition pour s'abandonner tout au destin; mois qu'ils laissaient à
à uu affreux dévergondage de paroles; de l'homme ta liberté de faire ou de lie pas faire
chants; d'actions et d'obscénités de toutes les actions de justice, de manière que leur
sortes. H en était à peu près de même chez fatalité ne ruinait pas le libre arbitré.
tes Romains où ces figures prenaient te nom Les Pharisiens croyaient t'immortaUté de
de Priapes. l'âme, l'existence des esprits et des anges;
Le Phallus joue encore à présent, chez les ils admettaient une espèce de métempsycose,
Hindous, un rôle bien ptus grand que chez non des âmes de toutes sortes dé personnes,
tes Egyptiens; il est comme la marque di~- inais seulement des gens de bien. Celles-ci
tinctive des adorateurs dé Siva; et cette fi- pouvaient passer d'uri corps dans un autre
gure est reproduite à satiété dans les temples, mais celles des méchants étaient jugées dans
dans les chapettes, sur lés grandes routés, des lieux souterrains, et étaient condamnées
et jusque sur ta chair et les vêtements. Fo~. à demeurer éternettementdans des cachots
LINGA. ténébreux. C'est en conséquence de ces sen-
PHAM-LANG, divinité inférieure adorée timents quequetques-uns d'entre eux di-
par. les Tonquinois. Voy. VuÀ-BFP. saient que Jésus-Christ était ou Jean-Bap-
PHANËK, PRANÈS, fHANËTA, PHA- tiste, ou E!ié, ou l'un des anciens prophètes,
NËU8, surnoms d'Apottoh ou du Soleil, c'est-à-dire que l'âme dé quetqu'un de ces
comme dieu de la lumière (de yt~'tv, briller). personnages recommandables était passée
Le premier était en usage dans t'i)é de Chio; dans son corps et t'animait.
le second était aussi un surnom de t'Amour, Le peupte était fort prévenu en faveur des
dans la poésie orphique, parce qu ce dieu Pharisiens, à causé des apparences de vcrt~,
parut le premier à la lumière, ~i de science et de piété qu'il voyait en eux
PHANtKESWAHA, un des huit Vitaragas car ils passaient pour savoir mieux que per-
de la cosmogonie brahamique et bouddhi- sonne les lois et les traditions d&leur pays.;
que. Foy. ViTARASA. leur vie était fort austère, le~r extérieur
PHAN'KOU, un des principes constitutifs composé, leur nourriture simate: its s'étoi-'
du monde, suivant les Chinois personnifi- gnaientdetasensuaHté ëtuupiaisir; enfina
cation du Chaos. Fot/. PAN-Kou. ils étaient attachés jusqu'au s~rupute à i'oh'
PHANTASE, un des iïts du Sommeil it se servationtittératedelaloi.
métamorphosa en terre; en rocher, en ri- Cependant Jésus-Christ, dans l'Evangite,
vière, en tout ce qui est inanimé. On ajoute ne les ménage nuDemént, et témoignant beau
que cett6 divinité trompeuse environnée coup de mépris pour leur prétendue vertu et
d'une foule de Mensonges aités, répandait leur science, il fait voir que leur vie,, ré~ée;
de jour et de ntftt une liqueur subtile sur en apparence, avait plus d'ostentation que
les yeux de ceux qu'ette Voûtait décevoir. de réatité. Ils jeûnaient beaucoup, faisaient
ï)ès ce, moment teurs rêves tes trompaient, dé longues prières payaient exactement ta
et les illusions de t'ét~t de veille n'étaient dhxe, même des choses qui n'éta'cnt pas or-
pas moindres'. Cette fiction est t'cmbîémë données dans la loi, distribuaient de grandes
des jeux bizarres det'imaginâtion. aumônes mais tout cuta était corrompu par
PHANTAStASTËS OU PH~NTAS)AST)QUES l'orgueil et par t'hypocrisic c'étaient là leurs
anciens hérétiques, autrement nommés In- vices domihahfsf te taste, l'ostentation, l'es-
corrM/~t'MM, qui soutenaient que le corps de prit-de domination et de vanité étaient les
Jésus-Christ) était fantastique qu'ainsi il vrais principes dë léùr conduite; la vaine
n'avait pas souffert, ë!t que sa mort n'était estime des hommes, les touange~, la gloire,
qu'apparente. éta'ient tour premier objet. Semblables à des
PHARiE, surnom tfe Cérès dont les sta- sépulcres orn~s etbtanchis, its paraissaient
tues, sous ce, vdcâbte, n'étaient que des blocs au dehors tout autres qu'ils n'étaient au de-
informes de pierrë&u de bots. Ce nom vient dans.
de PharOs en Egypte~ on t'appétait ainsi, soM Us portaient des phylactères, ou des bandes
parce qu'on. la confondait à~ec Isis, soi'f de parchemin sur leur front etsur leurs poi-
parce qu'on s~pp&saif que son culte avait gnets, plus grands et plus apparents que le
été importé par des colonies égyptiennes. commun des Juifs les franges de leurs man-
PHAMStENS, une des trots grand'es sectes téaux étaient plus longues qu'à l'ordinaire;
qui se partagèrent la nation jui've, environ et il y en avait, dit saint Jérôme, qui y atta-
un siècte et demi avant Msus-Christ. Lds' chaient des épi.nes lesquelles leur ensan-
deux autres épient cettes d~s Sadd'n'céehs et glantaient les jambes
lorsqu'ils marchaient,
des Esséniens. Les PharistenstirmcnUeur poiti' tes faire souvenir de prier Dieu, et de
nom du mot hébreu ~lDp/;f<t<tf)C/<, séparer, penser continuellement à sa présence Ils
ms DICTIONNAIREDES RELIGIONS. i2i6
lavaient souvent leurs mains, et ne retour- saient un si grand cas, et qai furent écrites
naient jamais à la maison, après avoir été cent ans après la résurrection de Jésus-
dans le marché et dans les rues, sans se les Christ. Il n'est pas possible à ceux qui ont
laver depuis le coude jusqu'à l'extrémité des été élevés dans d'autres maximes de s'ima-
doigts; ils se baignaient même fréquemment giner les questions frivoles dont ces livres
tout le corps dans l'eau froide pour le pu- sont remplis S'il est permis de monter sur
fiSer. Toute la vaisselle dont ils se servaient un âne le jour du sabbat, pour le mener
a tablé, leurs lits de table et tout le reste boire, ou s'il faut le tenir par le licou si
étaient souvent plongés dans l'eau; par une l'on peut marcher, le même jour, dans une
vaine affectation de pureté, ils n'auraient pas terre nouvellement ensemencée puisque
voulu toucher un homme qu'ils croyaient l'on court le risque d'enlever avec ses pieds
de mauvaise vie, par exemple un publicain, quelques grains, et par conséquent de tes
encore moins boire et manger avec lui. semer de nouveau si le même jour
Saint Epiphane raconte des effets surpre- encore, il est permis d'écrire assez de lettres
nants de leur mortification et des austérités pour former un sens s'il est permis de
qu'ils pratiquaient pour conserver la pureté manger un œuf pondu ce jour-là même.
du corps: quelquefois ils s'imposaient ces Touchant l'absence du levaiu pendant la so-
exercices pénibles pour quatre ans, quelque- lennité de Pâques, ils examinent: s'il faut
fois pour huit ou dix ans, avant de se marier. recommencer à purifier une maison, en cas
Ils se privaient presque entièrement du som- qu'on y voie une souris transporter quel-
meil,et priaient continuellement. Ilyen avait ques miettes de pain s'il est permis de
qui couchaient sur une planche étroite, afin garder du papier collé, ou uu emplâtre dans
que, s'ils venaient à s'endormir trop profon- lequel il entre de la farine; si, après que
dément, ils tombassent par terre et s'éveil- l'on a brûlé le vieux levain, il est permis de
lassent pour vaquer à l'oraison. D'autres manger ce qui a été cuit avec les charbons
couchaient sur de petites pierres inégates et qui en sont restés; et un millier d'autres
pointues, pour s'empêcher de dormir à leur cas de conscience semblables, dont est rem-
aise; il y en avait même qui couchaient sur pli le Talmud avec ses commentaires.
des épines pour se mettre dans une espèce Le Tatmud décrit sept ordres de Phari-
de nécessité de toujours veiller. Le Sauveur siens les premiers sont ceux qui mesuraient
leur reproche de faire de longues prières leur obéissance sur le profit et la gloire.
se tenant debout dans les synagogues, ou au Les seconds ne levaient point les pieds en
coin des rues, et sous prétexte d'oraison, de marchant, pour marquer une plus grande
consumer les maisons des veuves. mortification et une plus grande modestie.
Les traditions des Pères en matière de re- Les troisièmes se frappaient la tête contre
ligion étaient le principal sujet de leurs les murailles en marchant, jusqu'à en tirer
études. Par le moyen de ces traditions ils le sang sans doute par une ostentation de
avaient surchargé la loi d'une infinité d'ob- vertu, de patience et de mortification.–Les
servances frivoles ils t'avaient même cor- quatrièmes cachaient leurs têtes dans un
rompue en plusieurs articles importants, capuchon, et regardaient de cet enfoncement
comme Jésus-Christ le leur reproche dans comme du fond d'un mortier, pour marquer
l'EvangHe. L'amour du prochain était pres- un esprit de recueillement, de pénitence et
que aboli dans la pratique par leurs mau- de componction. Les cinquièmes deman-
vaises interprétations. L'observation du sab- daient d'un air présomptueux Que /t<M~-t7
bat est un des articles sur lequel ils avaient que je fasse? 7 je le /erat. Qu'y a-t-il que je
le plus rafHné. Le Sauveur eut souvent des n'ai point /at< Les sixièmes obéissaient
prises avec eux sur ce point; et ce fut un par amour pour la vertu, et pour mériter la
des prétextes dont ils se servirent pour le récompense promise aux observateurs de la
faire mourir, prétendant qu'un homme qui loi. Enfin, les septièmes ne remplissaient
n'observait pas le sabbat de la manière dont leurs devoirs que par la crainte de la peine,
ils l'entendaient. ne pouvait être env.oyé de ou dans la vue intéressée de la récompense.
Dieu. Ils soutenaient que, ce jour-là, il n'é- On voit dans ce dénombrement divers degrés
tait pas permis d'opérer des guérisons, même de perfection pharisaïque et diverses clas-
par une seule parole, que les malades ne ses de ces célèbres sectaires du judaïsme.
pouvaient la demander; ils se scandalisaient Benjamin de Tudè!e, qui vivait sur la fin
qu'un paralytique, guéri le jour du sabbat, du x)f siècte, dit qu'il trouva daus sou
osât emporter son lit, qu'un homme affamé voyage des Pharisiens qui déplorent sans
froissât des épis de blé entre ses mains pour cesse la désolation de Sion et de Jérusatem
en manger les grains etc. S'ils faisaient ils s'abstiennent de chair et de vin et vont
eux-mêmesquelque bonne œuvre, ilsavaient d'ordinaire vêtus de noir ils demeurent
bien soin de la faire en public pour s'attirer dans des cavernes ou dans des huttes à la
les louanges et l'admiration des hommes campagne, Ils jeûnent tous les jours, à t'exr
ainsi, quand ils jeûnaient, ils affectaient de ception du sabbat, et prient continuellement
paraitre au dehors avec un visage pâle et pour la dé)urance d'Israë).
défait, avec un air exténué et abattu; ils Les sentiments des Pharisiens modernes
faisaient sonner de la trompette devant eux, sont tes mêmes que ceux des anciens ils
lorsqu'ils voulaient faire l'aumône. soumettent au destin toutes les choses qui
Nous voyons encore, dans les livres des ne dépendent point de la liberté de l'homme;
Juifs, ces traditions dont. les Pharisiens fai- ils disent que toutes'choses sont eK la main
<~?1 PHA PME <2<8
du ciel excepté la crainte de Dieu c'est-à" PHAT, nom de l'une des sectes du Tong-
dire que dans l'exercice des œuvres de piété, king et de la Cochinchine. Phat est le même
ils ont le libre arbitre, et peuvent se déter- que le Bouddha indien et le Fô des Chinois.
miner librement au bien ou au mal. Basnage Dao-Phdt signifie en annamite lebouddhis-
dit qu'ils ne sont pas éteignes de ceux qu'on me, et _PM<-m<htou P/K~-t/t:, les Bouddhistes.
appelle Remontrants en Hollande; ils ap- PHAUSTËtUOS, surnom de Bacchus, tiré
prouvent le concours de Dieu dans les ac- du grand nombre de flambeaux qu'on allu-
tions méritoires, et ils laissent à l'homme mait dans les fêtes nocturnes ( du grec yKusu
lune entière liberté de se déterminer entre le pour pKEt'j, briller).
bien et le mal. PHËCAStËNS, divinités révérées particu-
Lés Pharisiens d'aujourd'hui sont moins lièrement par les Athéniens, qui les nom-
rigides que leurs ancêtres sur la nourriture maient ainsi, parce qu'on les représentait
'et sur tes autres austérités du corps; mais avec une espèce de chaussure blanche, ap-
ils n'ont rien relâché de leur vanité, de leur pelée p/~c<moK, qu'Appien dit avoir été la
hypocrisie et de leur entêtement pour les chaussure propre des prêtres d'Athènes et
traditions de leurs pères. Us ont conservé d'Alexandrie.
leurs sentiments sur la métempsycose, et la PHËGALËE et PHÉGONÉE. Ces deux
révolution des âmes, et sur la liberté de mots dérivent de ~76~, hêtre; le premier est
l'homme. un surnom de Bacchus, tiré des sarments de
PHÀRMAQDES, ministres de la religion hêtre employés dans ses fêtes; et le second
chez les Grecs. C'étaient eux qui étaient un surnom de Jupiter qu'on supposait habi-
chargés de puriGer les personnes coupables ter parmi les hêtres de la forêt de Dodone,
de grands crimes, en pratiquant sur elles arbres qui avaient rendu les premiers ora-
plusieurs cérémonies superstitieuses ils les cles. Jupiter-Phégonée avait un temple près
aspergeaient du sang des victimes, les frot- de Scotuse, en Thessalie.
taient a vécu ne espèce d'ognon, leurmettaient PHËGOR, idole des Moabites,en l'honneur
au cou un collier de figues, etc. de laquelle les jeunes filles se prostituaient..
PHARNACEoo PuARNAK, dieu adoré Fo~BAAL-PÉOK.
autrefois dans l'ibérie et dans le Pont; il PHEI, génie qui, suivant les Chinois, pré-
avait dans la ville d'Arméria un temple des- side aux fleuves.
servi par un grand nombre d'hiérodules ou PHEt-NGO, autre esprit qui infeste les
ministres, et auquel était attaché un domaine habitations.
sacré dont le pontife percevait les revenus. PHELLOS, fête grecque qui servait de
Les symboles de ce dieu étaient le croissant préparation aux Dionysies.
et l'étoile. Le même dieu, sous le titre de PHE-LO, personnage mythologique des
~ett-FAarKoAo~, avait à Cabire ou Sébasto- Chinois; on lui attribue d'à voir trouvé, le pre-
polis, dont le bourg d'Arméria était voisin, mier, l'usage du sel, et comme ses compa-
un autre temple aussi très-célèbre. Les ser- triotes ne lui en témoignèrent pas la moin-
ments qui se faisaient en joignant le nom de dre' reconnaissance, il se retira tellement
cette divinité à celui du roi régnant, pas- outré contre eux, qu'on ne sut jamais depuis
saient pour inviolables. Suivant Strabon, ce qu'il était devenu. On institua dans la
Pbarnak était le même que le dieu Lunus, suite en son honneur une fête que Corneille
ou l'intelligence qui présidait au cours de la le Bruyn appelle Phélophanie. On la célèbre
lune. vers le commencement de juin les Chinois
La chronique géorgienne de Vakhtang ap- ornent alors leurs maisons de feuillages et'
pelle ce dieu Pharnavaz, et le donne pour de branches d'arbres, se mettent en mer
le premier roi des Géorgiens elle porte avec plusieurs barques, et courent de côté'
« Pharnavaz fit faire une grande idole qui et d'autre en t'appelant à grands cris. Phé-to.
portait son nom; c'est ~rma. car en est le même personnage auquel les Japonais.
Persan Pharnavaz est appelé \Armo,:t(Or~ rendent des honneurs à peu près semblables;
%uzd). Comme il plaça cette idole sur la sous le nom de JPeirou~. Voy. ce mot.
montagneKarthli, celle-ci fut nommée depuis PHÉNIX, oiseau fabuleux, dont les Egyp-
lors Armazi. Cette, image était adorée avec tiens avaient fait une espèce de divinité. Us
beaucoup de cérémonies. Ce prince vivait le peignaient de la grandeur d'ua aigle, avec
environ 250 ans avant l'ère chrétienne. une belle huppe sur la tête, les plumes du
PHASE, un des noms de la pâque judaïque cou dorées, les autres pourprées, la queue
dans la Vulgate. C'est une transcription du blanche météo de plumes incarnates, et les
mot hébreu no3 qui se prononçait autrefois yeux étincelants comme des étoiles. Cet oi-
phasé, et maintenant phesa, ou pesahh. Le seau était unique de son espèce il faisait
mot pascAd, qui a prévalu depuis, est l'arti- son séjour dans les déserts de l'Arabie, et
culation syriaque unDB paskha. Le vocable vivait cinq ou six siècles. Lorsqu'il sentait
~Aa~ est pris dans la Vulgate dans le sens sa fin approcher, il se formait un bûcher de
de passage, qui est sa valeur tittérate puis bois et de gommes aromatiques, qu'il expo-
it désigne et la solennité de Pâques et l'a- sait aux rayons du soleil, puis il s'y cou--
gneau qu'on immolait pendant cette fête. chait jusqu'à ce que les rayons ardents de
PHASIANE, déesse adorée dans la Col- cet astre y eussent mis le feu, et il s'y lais-
chide.On croit que c'est la même que Cybèle. sait consumer. De la moelle de ses os nais-
Son nom vient sans doute du neuve du sait un vçr, d'où se formait un autre phénix.
Phase, qui se jette dans la mer Noire. Le premier soin du fils était de rendre à son
i2i9 OiCTÎONNAtRËDES RELIOONS. ~0
père les honneurs funèbres. A cet effet, il société eu réside l'Esprit saint. C'est dans
formait avec de la myrrhe une masse en cette Eglise que se réuniront tous les justes
forme d'oeuf, la soulevait pour s'assurer s'il avant la fin du monde. Jeanne prétendait
était capable de la porter, puis la creusait, avoir reçu une mission divine pour procla-
y déposait les restes du cadavre qu'il avait mer et préparer cette communion des saints
enduits de myrrhe, et portait le précieux toutes discussions entre les chrétiens de-
fardeau à Héliopolis, dans le temple du So- vaient cesser pour faire place au règne du
leil. Les anciens historiens ont compté qua- Rédempteur; à cet effet, tous ceux qui fai-
tre apparitions du phénix: la première sous saient profession de croire en Jésus-Christ,
lerègnedeSésostris; la seconde sous celui sans s'inquiéter des formes de discipline en-
d'Amasis; la troisième sous le troisième des tre les diverses sociétés, devaient s'abandon-
Ptotcmées Dion Cassius, Tacite et Ptine ner au guide spirituel et suivre ses imput-
parlent de la quatrième. sions.
Sur les anciens monuments, le phénix est Elle rejetait le système des calvinistes sur
le symbole de t'éterni.té; les modernes en ontt la prédestination, et niait l'éternité des pei-
fait t'cmbtème de-ta résurrection. nes car elle annonçait!a restauration tuta!e
Le phénix se retrouve dans les traditions des êtres intelligents pour être étevés à la
chinoises, où son apparition est.un présage perfection et admis au bonheur.
de bonheur. Fo< FoKG-HOAKG. JI y avait, suivant elle, quatre mondes in-
PHÉRËPHATTE, nom phénicien de Pro- tellectuels dont elle donnait ta description.
serpine, appelée en grec Fe~~pAoKe. il en Dans le premier, sont les impies qui soufl'ri-
est qui font dériver ces noms de tMBp~er, ront jusqu'à ce que tes siècles uxés poUrteur
thiare, couronne, et ~IBXséphon, du nord; ia châtiment soient accomplis. Le second
couronne boréale, constellation septentrio- comprend ceux qui ont vécu selon la chair.
nate pour )a seconde partie du nom phéni- Ils ne sont pas tourmentés, et cependant ils
cien, ils trouvent que DrOpAo~, signifie n'ont pas de repos. Aussi plusieurs rentrent
ouvrir, délier; ce qui donnerait la formule dans leurs cadavres pour y trouver un adou-
coroMo ~o~M~o,ou, suivant d'autres, /!o.s ~o/t<- cissement à cette situation pénible. Dans
<t<s, qui serait, disent-ils, un autre nom as- le troisième sont ceux qui, croyant en Dieu
tronomique de la même constellation. Nous et en Jésus-Christ, ont vécu moratement,
trouvons une interprétation bien plus simple mais qui n'ont pas été régénérés ils habi-
et bien plus naturelle du .vocabte orientât tent une atmosphère supérieure plus pure,
F/te~p/to~a, c'est nn3 ~3 p/i~n-p/i< et qui avoisine le paradis,en attendant qu'ifs
/'rM;< OMt)er< ou MMr, nom qui convient par- soient entièrement purifiés ils éprouvent
faitement à ta fille de Cérès. Fo: PnosER- peu de douleurs, mais ils goûtent peu de
P)NE. plaisirs; car ils sont privés de la vision in-
PHËHËPHATTtES, fête que les Siciliens tuitive. -Toutes les âmes traversent des ré-
célébraient en l'honneur de Proserpine. gions purgatives pour arrivera àla quatrième
PHiBËONITES ou PH)BfoN)TEs, hérétiques région céteste, qui est celle de la félicité.
sortis des Gnostiques, dont ils suivaient les Ainsi la prophetésse admettait au ciel des
erreurs. Saint Epiphane a dévoité leurs tur- gens de toutes les religions, pourvu qu'ils
pitudes. craignissent Dieu et Hssentsa volonté. Elle
PH) LA DELPHESou Pan-ADELpHtEts, secte croyait au rétablissement des damnés; elle
du xvn' siècle, qui reconnaissait pour fon- avait même vu Adam et Eve transportés de
datrice et pour prophétesse Jeanne Leade, du joie en apprenant que toute leur race, à la
com~é de Norfolk, en Angleterre, veuve d'un fin, serait sauvée. Quant aux enfants morts
riche négociant.Cette femme, imbue des doc- sans baptême, ils étaient placés dans un tieu
trines de Jacques Boehm, y ajouta ses rêve- intermédiaire entre le ciel et la terre, où,
ries qui furent imprimées en huit volumes. privés de la béatitude surnaturelle, ils jouis-
Nous donnons le titre de ses principaux ou- saient d'une féticité naturelle.
vrages ils sufGront pour donner une idée de Jeanne Leade, consultée pendant sa
vie.
la tournure d'esprit de l'auteur ce sont ta comme un oracle, eut des admirateurs pas-
Nuée céleste, l'Apocalypse de l'Apocalypse, sionnés et après sa mort, arrivée en 170~,
la Vie ~'Koc/t!enMe, les toM du Paradis, elle apparut plusieurs de ses sectateurs. Sa
l'Arbre dela /b!, l'Arche ~e /'ot, t'~po/o~ie société ne paraît pas avoir eu jamais dacuite
de la MCte~p/t~ad~p/uenMe, établie en 1697. séparé, et elle ne lui survécut guère mais
La secte avait.pris tenom dePMaf~pAt'eKHe, les écrits de cette femme occupent encore
parce qu'elle.se prétendait constituée sur te une place distinguée dans la bibliothèque de
modèle de i'Ëgtise de Phiiadetphie, dont il quetquesitfuminés.
est parlé au chapitre in de l'Apocalypse. PHILALTETHES. H s'est formé, vers i'an
Jeanne Leade enseignait qu'il y avait au 1831, à Eiet, dans le Holstein, sous le nom
ciel une double sagesse incréée, l'une mas- de PMaMt/tM, ou amis de ta vérité, une secte«ë
culine et l'autre féminine; cette dernière, religieuse, qui réclame une liberté absolue
vierge et mère tout à la fois, se manifesta à en matière de religion, et qui professe un
Jeanne, environnée de gtoire, et t'engendra déisme pur. La société est gouvernée par un
spirituellement. C'est cette sagesse féminine chef spirituel et deux anciens, assistés d'une
qui a tracé les lois de la société phitadet- commission de dix membres; le pouvoir su-
phienne pour en faire une Eglise sainte et prême appartient à la communauté. Ette a
pure, vrai royaume de Jésus-Christ, seule un temple sans ornement et sans images. Le
<Mt PHt PHI <2M
culte se compose d'une prière et d'un ser- un couteau bien affité pour s'égorger eux-
mon prononcé par le chef, et de cantiques mêmes, s'ils venaient à être poursuivis. Ils
chantés par tous'tes membres il est céié- rendaient même volontiers ce service à
bré chaque septième jour de la semaine et a d'autres, ainsi qu'a leurs femmes et à leurs
certains jours de fête. Ces fêtes sont la fête enfants. Cependant les Philippons actuels se
de la conscience ou de ta pénitence, le jour sont engagés à ne p)ns attenter leur propre
de l'an, les fêtes de la nature au commence- vie ni à cette d'autrui mais le suicide est en-
ment des quatre saisons, l'anniversaire dc la core réputé parmi eux un martyre qui con-
fondation de la société, e) les fêtes politiques duit à l'éternelle féHcité et maintenant ceux
ordonnées part'Etat. La société consacre en qu,i veulent se procurer ce bonheur s'en-
outre, par des rites particuliers, certains foncent dans un marais très-profond.
événements de la vie privée, comme l'impo- Ils refusent tout emploi militaire, parce
sition d'un nom au nouveau-né, l'admission qu'il faudrait prêter serment, ce à quoi ils
dans la communauté, le mariage, le divorce, répugnent. Ils n'ont pas de prêtres, mais ils
l'inhumation, le serment. éiisentun vieillard ~~rn, quand celui qui
PHtLËHE, chanson grecque en l'honneur est en exercice ne s'est pas choisi lui-même
d'Apollon; elle était ainsi nommée de son un successeur. Ce vieillard es~ dépositaire
refrain: Lève-toi, soleil c/~r!, ?i).6 ~s.) 1 de tours coutumes religieuses. Chacun a io
PHtLIR, t'Am~t~, divinité grecque. fo! droit de prêcher s'il éprouve l'inspiration
AMtTtÈ. Les Grecs donnèrent aussi le nom céleste. Ils ne s'inclinent devant aucune
de P7tt<tox à Apollon, à cause de son affec- image, à moins qu'elle ne soit faite par
tion pour Branchns, et à Jupiter, comme leurs coreligionnaires; celles-ci leur sont
président à t'amitié envoyées de Riga. Le~ort't conduit les dé-
PHIDPPONOVtENS ou PsiuppoNs, secte funts au tombeau, entend les confessions
moscovite, détachée de Raskotniks. Leur impose des pénitences, mais ne donne pas
fondateur était un nommé Philippe, connu l'absolution, parce que Jésus-Christ seul
sous le sobriquet de ~Vft~os-}FtM< ou saint peut remettre les péchés. Leurs réunions
du désert. 11 était supérieur du monastère ont tieu~dans des maisons particulières, où
de Pomonie, dans le gouvernement d'Oto- ils lisent t'Ëvangite, chantent des psaumes
netz mais ayant été déposé par les moines et font des prières.
il s'en vengea en les accusant de diverses Ils purifient par une révérence, et quel-
hérésies il parait qu'en effet ils étaient in- quefois par une centaine de révérences, les
fectés des erreurs du raskotnis~ne. Une cin- comestibles achetés -au marché, Ils ont le
quantaine d'entre eux suivirent son parti, moins de communications possible avec les
et formèrent sous sa direction une commu- personnes qui ne sont pas de leur religion
nauté nouvelle. Ses sectateurs, outre la dé* et ne se marient jamais avec eux; car main-
nomination empruntée de celle de leur chef, tenant ils se marient quelquefois dans leur
furent encore appetés 6ru<eM~ et tueurs. secte. Chacun porte sur la poitrine une
C'est spécialement dans teur parti que se croix de cuivre jaune, sans inscription. Ils
manifesta la frénésie du suicide. sont vêtus d'une robe longue en forme' de
Quoique d'accord suc des points essen- manteau.
tiels avec i'EgHse russe, ils regardaient Le baptême est conféré par le starii, ou
comme nul le baptême qu'elle administre, par un autre philippon délégué pour cet
parce qu'on y répète quatre fois le mot /tme)t; office; on y prononce trois fois~ltnen. Cha-
en conséquence, ils rebaptisaient leurs pro. que néophyte doit avoir au moins deux par-
sélytes, et baptisaient leurs propres enfants rains. On lui donne pour nom celui qu'on
à l'âge de six semaines. Us réprouvaient le trouve, le huitième jour après sa naissance,
mariage, et quand des époux devenaient dans lecalendrier; ou si c'est un prosélyte,
Philippons, ils renonçaient à la vie conju- le nom qu'il a choisi lui-même. On le plonge
gote, et s'appelaient frères et soeuM spiri- trois fois dans la rivière ou dans la mer. H
tuels. ?érir par une mort violente était re- a dû se disposer à ce sacrement par un jeu-
gardé comme un bonheur; se tuer était .un ne de quarante jours, pendant lequel sa
acte de vertu. On en a vu se faire enterrer nourriture no consistait qu'en pain sans le-
tout vifs, se faire mourir par la faim ou par vain, en herbages et en légumes préparés
le feu ils exhortaient même les autres à les avec de l'eau et 'du sel. Le catéchumène
imiter; et, lorsqu'un membre de la secte peut boire à volonté, en s'abstenant de toute
prenait ce parti, on te faisait confesser, puis liqueur enivrante.
habiller en moine, si c'était un homme, en On trouve des Philippons en Lithuanie,
religieuse; si c'était une femme. Ensuite, et surtout dans le Palatinat d'Augustof, dis-
pour accélérer son trépas, on l'enfermait séminés dans les villages au nombre d'en-
dans une chambre avec un garde à la porte. viron 5000; ils ont quelques églises.
Le patient restait dans sa prison jusqu'à PHILOSOPHES. On sait que ce mot signi-
ce qu'il expirât de faim, car on lui aurait fie amis de la sagesse. Mais depuis la seconde
refusé des aliments, quand même, pressé par moitié du siècle dernier, on donne fort impro-
la douleur, il en. eût demandé. Plusieurs fois prement ce beau titre à des hommes qui, se
se voyant poursuivis ou persécutés, ils ont couvrant du manteau de la philosophie, se
mis le feu aux monastères où ils étaient en- sont .constitués ouvertement les ennemis
fermés et s'y M)nt laissé brûler ou bien jurés du christianisme et même de tou}e es-
ils cachaient dans les tiges de leurs bottes pèce de religion. C'est pourquoi nous devons
~33 DICTIONNAIREDES RELIGIONS.
leur consacrer utt article dans ce Diction- sible d'indiquer dans cette période une
naire. époque qui n'ait pas été signalée par quel-
Quelques hommes, tels que Spinosa et que attaque scandaleuse. Toussaint, D'Ar-
Bayle, avaient bien, dès le siècle précédent, gens, Lametterie, Boulanger, Helvétius, Di-
préparé tes voies à l'incrédulité; mais c'est en derot, Damilaville, le baron d'Holbach, Con-
Angleterre et sous le règne de la reine Anne dorcet, Raynal, Dulaurens, Saint-Lambert,
qu'on vit pour tu première fois les zélateurs Maréchal, Cabanis, Dupuis, Naigeon, etc.
de l'irréligion former un parti, secouer haute- publièrent successivement une multitude
ment le joug de la croyance évangélique, et d'ouvrages.oùsemêtentsouvent à des dogmes
combiner des plans d'attaque contre l'anti- impies, aux maximes d'une morale perni-
que édifice élevé par les apôtres sur les rui- cieuse, les spéculations politiques les plus
nes de l'idolâtrie. La librairie anglaise fut dangereuses, et dont plusieurs tendent à sa-
des lors inondée d'une multitude d'ouvrages per les fondements mêmes de la loi naturelle.
dans lesquels des esprits téméraires substi- Mais quelques formes qu'emprunte l'erreur,
tuaient aux .vérités de dogme et de morale de quelques couleurs qu'elle se pare, elle ne
que la foi enseigne, les hypothèses les plus saurait fonder un empire durable aussi la
absurdes et les principes les plus désotants. raison et le temps ont-ils fait justice de tous
Presque tous mêlaient à leurs assertions une les systèmes monstrueux, de tous les para-
ironie piquante et souvent même des.injures doxes insoutenables prêchés par les philo-
grossières contre le christianism.e et les prê- sophes. La plupart de leurs productions,
tres. A la tête de ces prédicateurs d'impiété après avoir joui d'une vogue éphémère, sont
il fâut placer Collins,Toland, Tyndal, Woot- en effet tombées dans l'oubli le plus profond.
ston et Shaftesbury, auxquels ont succédé Parmi les coryphées de la philosophie, il en
Chubb, Morgan, Midd)eton, Botingbroke, est deux, il faut l'avouer, qui par t'influence
Annet, et une foule d'anonymes. que la supériorité du talent assure à leurs
Les relations qui existaiententre l'Angle- écrits, conserveront longtemps encore le
terre et la France étaient trop fréquentes et triste privilége de populariser l'irréligion.
tfopdirectes pour que la contagion ne se com- Je veux parler de Voltaire et de Rousseau.
muniquât pas dans cette dernière contrée, Cependant, quel est l'homme de bonne
où dailleurs se manifestaient déjà des symp- foi, quel est l'homme sage et éclairé qui ne
tômes propres à alarmer les partisans de gémisse, en méditant leurs ouvrages, sur les
l'ordre et des saines doctrines. A l'austérité écarts où peut se laisser entraîner le génie,
des dernières années du règne de Louis XtV lorsqu'il ne connaît plus aucun frein.
avait succédé, sous le régent, la licence la Les philosophes prêchaient la tolérance,
plus effrénée. Une immoralité scandaleuse parce qu'elle pouvait assurer leur impunité;
était devenue le caractère dominant de cette mais du reste ils étaient les plus intolérants
époque, où la cour elle-même offrit t'exem- de tous les hommes. Quiconque osait se dé-
pte des excès les plus révoltants. Aussi tou- clarer leur adversaire devenait un ennemi
tes les productions de la philosophie anglai- irréconciliable qu'il faUait accabler, et contre
se, transplantées sur le sot français, s'y na- lequel se réunissaient tous les efforts. On sait
turatisèrent-etles avec une déplorable rapi- avec quelle animosité ils poursuivirent, et de
dité. Voltaire contribua surtout à les faire combien d'amertume ils abreuvèrent le
'fructifier. H avait professé dès sa jeunesse une marquis de Pompignan, parce qu'il avait
indépendance d'opinions qui put faire présa- choisi pour sujet de son discours à l'acadé-
ger ce qu'il deviendrait un jour. Retiré en mie cette proposition Le philosophe t?er-
Angleterre, il s'y était intimement lié avec tueux et chrétien mérite seul ~e nom de
le célèbre Bolingbroke dont le commerce philosophe. Voltaire se distingua surtout par
l'avait encore fortiCé dans ses dispositions un acharnement qui révoUe les âmes honnê-
anti-chrétiennes. De retour dans sa patrie tes. Implacable dans sa haine et dans ses
i! se montra constamment l'ennemi le plus vengeances, il s'abandonnait à de~mouve-
acharné de la religion, et avoua même ou- mens de fureur et de rage dont rougissaient~
vertement le projet de la détruire. Encoura- ses propres disciples, et qui n'inspireraient
gés par son exemple, et séduits d'ailleurs aujourd'hui que la pitié, s'ils ne portaient
par l'appât de cette célébrité qui s'attache pas souvent un caractère atroce. On a
toujours à la profession des opinions har- exalté avec une sorte d'affectation la dou-
dies et singulières, une foule d'hommes ceur et la bonté d'Hetvétius cependant, « sa
~pousèrentchaudementtes nouvelles doctri- tolérance, dit le philosophe Grimm, dans
nes et employèrent tous leurs efforts à les la bouche duquel un pareil aveu n'est pas
propager. Le mal fit de grands progrès et suspect, sa tolérance ne s'étendait que sur
gagna toutes les classes de la société; enfin il les vices particuliers de la société; car pour
se forma un parti qui adopta une tactique, les auteurs des maux publics ( et t'en sait
qui eut ses mots de ralliement et marcha par là qui il voulait désigner), il les pen-
sous des chefs entre tesquets s'établit une dait ou les brûlait sans miséricorde. Dans
funeste émulation d'impiété. Le nombre des tous les cas, il n aimait pas les palliatifs, et
écrivains qui entrèrent dans cette ligue est il ne manquaitjamais d'indiquer tes derniers
considérable: tout le cours du xvnrsiècte remèdes, et par conséquent tes plus violents.»
en offre une série telle, qu'il serait impos- Tous les frères (1), ennemis jurés de la

(1) C'était, te nomque se donnaient entre eux tes adeptes de la philosophie,


i236
<225 PfHl PHI

religion, s'accordaient bien quant au but, dès son origine, np. aue
que troo
trop'de dispositions à
qui ét-aitde la détruire, mais ils n'avaient adopter les erreurs. Alors on vit ~'élever
dans leurs systèmes aucune conformité de aussi, parmi eux, la nouvelle exégèse, sys-
principes et d'opinions. Ceux-o étaient déis- tème analogue à celui des chrétiens ration-
tes, ceux-là athées, d'autres professaient le ne~ d'Angleterre, qui prétendent épurer la
scepticisme. De là provinrent des schismes croyance en rejetant toute autorité et.en sou-
qui divisèrent la ligue et la partagèrent en mettant tout à la discussion. En Allemagne
plusieurs écoles. On a pu observer aussi que, les partisans de cette doctrine s'appetéreut
lorsqu'ils différaient de sentiments, ils ne s'é- A~o~MM. Ils attaquaient tes principes gé-
pargnaient pas beaucoup et se prodiguaient néraux du christianisme, et regardaient tes
même assez tibératemeut les épigrammes et faits rapportés dans les livres saints comme
!es injures. Rien ne serait plus, curieux et de simples altégories.
plus propre à faire apprécier l'indulgence Quoique dans la dernière moitié du xvur
et t'aménité philosophiques, que de rappro- siècle le nombre des écrivains ennemis de la
cher les divers jugements que les philoso- révélation ait diminué en Angletere, l'ésprit
phes ont portés les uns des autres. On serait phitosophiqueyexerçaencure une déplorable
surpris du ton âcre, ironique et souvent influence. On en peut juger par les œuvres
plein d'irrévérence avec lequel se traitaient de Hume, de Gibbon, de lord Chesteruetd, de
les apôtres de la sagesse. L'orgueil et les Thomas Payne, du docteur Priestley, etc., et
emportements de plusieurs d'entre eux exci- par les tentatives faites pour propager le
tèrent du scandale, même dans le parti. christianisme rationnél, dont les principaux
Ductos, quoique afCtié a la secte, disait, en fauteurs étaient Kippis, Pringte, Enfield,
parlant de ces énergumènes 7~ en /'eroK~ Hôpkins, Wakeftetd, etc.
tant qu'ils me /eron<a/<er d <a tKeMe'(l). L'itaiie et rAtiemagne ne furent point à
Cependant tôus les écrits dans lesquels on l'abri des ravages de t'incrédutite. Dans la
attaquait ta religion avec tant d'audace ne première, la lutte où quelques gouverne-
demeurèrent pas sans réponses. Il y eut dess ments s'étaient'engagés contre la cour'de
réclamations solennelles contre les agres- Rome, avait favorisé l'introduction des doc-
sions de l'impiété. Un grand nombre d'apo- trines irréligieuses. Tous les livres des so-
logistes défendirent la foi avec un zèle et phistes français y étaient recherchés, avec
un talent dignes de ta sainteté dé la cause. avidité. Dans L'autre, te néologisme des protes.
Tels ont été en Angleterre Thomas Sherlock, tants, la philosophie de Kant et tes erreurs
Leland, Chandler, Lardner, etc.; et chez des illumines furent égatement funestes
nous. Bergier,Pey, Gérard', Guénée, Du- au christianisme. L'empereur Joseph H, qui,
voisin, l'abbé Guyon, Gàuchat, Buttet, Bar- lors de ses débats avec Pie Vi crut devoir
ruel, Régnier, etc., etc. D'un- autre côté, la employer tous tes moyens propres à di-
magistrature, le clergé et la cour de Rome minuer t'inuùence de la reiigtou, servit par
ette même, tentèrent tous les moyens qui se là, et contre son gré peut-être, la cause de la
trouvaient en leur pouvoir pour opposer philosophie.
des digues au torrent (2). Mais ces efforts La France, dans le sein de laquelle av a ien.t,
ne produisirent que de vains résultats pendant si longtemps, fermenté tant d'élé-
les ouvrages proscrits n'en furent recher- ments de trouble et de dissolution, la France
chés qu'avec plus d'empressement, et les éprouva enfin des crises qui se terminèrent
auteurs poursuivis ne s'en montrèrent que parun bouleversement universel. Après avoir
plus ardents et plus téméraires. La faiblesse brisé le frein de la religion, les novateurs
et les fausses mesures du gouvernement, et voulurentsecoueriejoug de l'autorité royale.
surtout le déplorable système de toiérance) Aux écrits aux diatribes, aux clameurs
adopté par quelques ministres qui s'aveu- succédèrent des attaques plus sérieuses. La
glaient sur le danger, ou jugeaient plus révolution qui s'ensuivit amena des change-
prudent de composer avec t'ennemi, contri- ments qui se pressèrent avec une telle rapi-
buèrent à hâter les progrès de la contagion. di!é, que, dans l'espace de quelques années,
Des grands seigneurs, qui s'étaient haute- tout changea de face dans ce malheureux
ment déclarés partisans de la nouvelle phi- pays. La plupart des anciennes institutions
losophie, t'appuyaient encore de l'autorité abolies, la monarchie renversée; un roi,
de leur exempte, toujours si puissant sur les petit-fils d'Henri IV, expirant sur un écha-
classes inférieures. Au milieu de ces aber- faud;la religion proscrite, ses ministres
rations de t'esprit humain, t'édifiée social bannis ou égorgés; les temples profanés; la
s'ébranlait, tout présageait une grande et vertu et la fidélité vouées à )a mort; la
prochaine catastrophe. France en proie aux discordes civiles; le feu
Tandis que la philosophie cherchait à rui- de la guerre s'allumant de toutes parts; le
ner les bases de ta foi., un parti nombreux, sol européen arrosé du sang de plusieurs
chez les protestants, penchait visiblement millions d'hommes tels sont les événements
vers le socinianisme, dont ta réforme, de qui ont signalé la un d'une époque où la
l'aveu même de Mosheim, n'avait montré, philosophie devait faire renaître lâge d'or;
(t) Ce propos se trouve cité dans rEnc~opMt~ et les abus de la presse. Presque K)usles ouvrages
tM~f/iod~ue,partie de l'histoire.. des détracteurs de la religion furent condamnes et
(2) U parut en elfet une toute de réquisitoires, de suppna'és.et plusieurs n)ëtne brutes par la main du
mandements, d'avertissements, de remontrances, où bourreau.
étaient signâtes les dangers des nouvettes doctrines
rhcKON. CES KEUGtONS.iH. M
DtC'nONNAtHK
DESREUOONS. ~.8
aineic'ne s'est
ainsi opérée la régénération qu'avaient On célébrait en l'honneur dp Phosphore ou
préparée les sages du xvm'siècte.~ Lucifer des fêtes appelées P~osp~ofÏM.
PHLÉGËTON, (lauve'des enfers, dans la PHOT~tENS, hérétiques du iv siècle, qui
mythologie greçqqe; it routait des torrents tiraient leur nom de Photin, .évoque de Sir-
de flammes, et environnait de toutes parts mium eu Hongrie. Hs enchérissaient encore
la prison des méchants. On lui attribuait tes sur les erreurs d'Anus soutenant que
qualités les plus nuisibles. Ce fut avec l'eau Jésus-Christ était un pur homme, né cepen-
de ce Heuve que Cérès métamorphosa en dant du Saill$:'EsprH
Saint-Espnt et delà
~e]iJ yj!Jrge
vterge~aric.
Marje.
hibou l'indiscret Ascataphe, qui, en révélant Une certaine émanation divine, qm'~s appe-
qu~Proserpine avait mangé des pépins de laient le Verbe, était descendue sur tm.
grenade, empêcha que cet)e déesse fûl ren- C'était t'unton de ce Verbe avec ta nature
due à sa mère. Aucun arbre, aucune plànte humaine qui faisajt que Jésus-Chrj.st é}ait
ne croissait sur les bords de ce fleuve; qui, appelé F.Ks deDi'ett, F<~ M~t'~Mp.L~ Saint-
après un cours assez long en sens contraire Esprit, suivant Photin n'e~a;t pas une
du Cocyte, se jetait comme celui-ci dans personne mais une vertu j&manee de la
l'Achéron. Divinité~ Comme Sahellius ~n'admettait
PHOEBADËS, prêtres qui, chez les Ro- qu'une personne en Dieu. Les !5opiniens ont
mains, étaient chargés d~ culte d'Apoiïon.– rajeuni ces vieiDes erreurs.
On donnait te même nom aux prêtresses PHQ-TÔ-H, esprit vénéré dans le royaume
du mê'pe dieu, surtout à celles qui passaient de Camboge, au'xnr siècle, ef auquel on
pour être inspirées de tui. sacrifiait des victimes humaines. H avait un
PHOEBÊ, c'est-à-dire fa brittante; divinité temple à t'est de la ville capitale. Chaque an-
grecque, la même que Diane ou la Lune. née te roi y a)tait tu)-m6me pour y offrir un
Celle divinité portait trois noms on t'appe- semblable sacrjpce pendant la nuit. Ce (em-
lait Diane sur la terre Hécate dans les pte éta't.gardé par mille soldats. C'est ainsi,
enfers, et Phœbé dans teciejt. Fo</ DIANE, ajoute un auteur chinqis, qu'Us honoraient
L~N~.tJne autre Phœbé était, suivant Hé- tes esprits.
siode, fine du Ciet et de la Terre. Elle épousa PHOU-EË-pË, nom que tes Kanans don-
son frère Cœus, et devint mère de Latône et nent à l'Etre incréé, tout-puissant; souve-
d'astérie. rainement parfait et bon, présent en tous
PHQEBtJS, <e &rt«f<K~, lumineux un lieux, mais résidant d'une manière spéciate
de~ noms d'Apottpn on le lui donnait par dans les cieux supérieurs. Cet Etre a créé le
allusion ta lumière du soteit et à sa cha- ciel, la terre et tout ce qu'ils renferment; sq
leur qui dpnne la vie à toutes choses (?ot§of, providence règle et conserve tout. Son nom
clair,' brillant, ou j3Mu, (umière de ta ordinaire, FAou-K~-r~sign~ue ~teM~ttCt'eM-
vie). Ovide parle 'de t'un et 1'autrp Phébus. <ou~-pM!Mftttf. Les Karians le désignent
Mtt'potfe P/ia'&o, mais il entend par là le encore sous d'autres dénominations qui ex-
soteit levant et le sotejt couchant. Foy. ApoL- pnmen~ ses différents attributs et surtout
LON, SOLEIL. son éternité, ou son ancienneté, car le mot
C'est un usage assez commun parmi le Phou y entre toujours. Mais, outre ces noms
vulgaire, lorsqu on tire le gâteau des Rp;s, à ordinaires, la divinité a chez eux un grrMtd
la fête de l'Epiphanie, pour savoir à qui le MO~, comme ils disent, un nom !Ke~aMe, in-
sort décernera la fève et la royauté di festin, communicable, de même que chez les Juifs;
de commencer ta cérémonie par ces paroles: et, ce qu'il y a de plus frappant, c'est que
F/tŒ&e DoMUKp. Quelques.auteurs pretendept ce grand nom est le même que Jehova, pro-
que cette formule est un reste du paganisme, noncé Iov&. Ce, mot sacré signifie éternel,
etqu'eiïe exprime une invocation au .Set- suivant leur interprétation ils le rendent
gneur PAœ&M~, qui était autrefois regardé par te birman Thaoura. Fo! EACHA-JovA.
comme le dieu de la divination 'et des sorts Outre te culte privé qu'ils lui rendent, tes
cette conjecture est assez incertaine. On Karians ont encore un culte publie. A la
serait tenté de croire que ce mot PA<B&en'est nouveite et à la pleine tune, ils-se rassem-
qu'une corruption de celui de F«6<p qui blent dans teur ~oM-do, temple où t'on ne
signiSe fève, et que la formule correcte est trouve ni idoles, ni aucune sorte de repré-
/~œ donttne, seigneur de la fève. sentation humaine~ Au fond du sanctuaire,
PHORCUS ou PaoRCTs, nn des dieux ma- on voit unautet couvert d'une étoffe blanche,
rins, était, seton Héstode, fils de Pontus et et décoré de bougies qu'on allume pendant
de la Terre. H eut de sa femme Céto les l'offrande. L'assemblée est présidée par deux
Grées et tes Gorgones, appetées de son non; vieillards, un homme et une femme. Ceux-
P~orct/dM pp Phor,cynide.s. Varron prétend ci doivent jouir d'une bonne réputation et
que c'était un roi de .t'tte de Corse, qui perdit vaquer ptus que les autres aux œuvres de
la vie dans une bataille contre AUas, et dont ptété, a ta prière, à la louange de 7oe<t. its
off fit un dieu marin. habitent ordinairement le .BoM-do, et gardent
PHOSPHORE, qui porte la <Mm~re nom constamment t'habit blanc, symbole de la
que l'pn donne à la déesse Até, à Diane, et pureté qui doit orner leur âme. Quand tout
à t'étoite deVénus. Cette dernière était par- le monde e~t rassemblé, et avant qujR l'on
ticulièrement honorée sur le mont OEta. entre dans te temple, le vteittard FoM-Mo
Dans la traduction biblique des Septante, prend un bouquet composé de trois p.etites
Phosphore est te nom de celui qui est appelé branctte~ (te dttferentes pspeces, il le trempe
Lucifer dans la Vulgate. ~02/. LuctFER. dans une eau qu'il a préalablement bénite
i229 PRO PUR ~230

sur l'autel par divers exorcismes, et en orthographient son nom Pussa on JPot~M.)
asperge le peuple en disant « que tout cp Cependant Chakya-Mouni tui-méme est fré-
qu'il y a d'impur et de nuisible s'éteigne de quemment représenté sous la figure de ~/tot<-
nous, que rien de mauvais ne nous obsède sa parce qu'il parut sur la terre en qua)ité
pu ne nous su) vêt ? Après l'aspersion, qui se de hodhisatwa et que ce fut en ce monde
pratique aussi dans les maisons privées qu'il parvint au rang de b"uddha parfait.
avec la même eau, t'assemblée entre dans PHHA. Ce mot désigne un être divin, sùi-
le sanctuaire e~ fpffrande commence elle vant les bouddhistes de la Birmanie et du
consiste-en une tasse de riz, u~ne tasse d'eaUt pays de Siam. Mais qu'est-ce que Phra ou
un peu de bétel ef d'arèque, et se fait par les Dieu ? « Cette question, si simple et'à taquc!)e
mains du ~M-AAo qui, en ta présentant, un enfant en Europe répond avec tant de
parle en ces termes etarté et de précision, est une énigme en
« Le Seigneur tout-puissant, très-haut, Bouddhiste, répond At. t'abbé B'gandet. Voici
très~rand, très-bon, très-excettent, brille ce que !'on entend par un Phra dans ic'sys-
d'un éetat qui ray't. H est parfait en tout. tème bouddhiste. C'est un être qnf, pendant
Hacréétecie), la terre, tcsoteit. la tune, des myriades d'existences différentes, a tra*
t'eau, te feu, Ip piz. tt a créé notre premier taitté à acquérir une prodigieuse quantité
père, nôtre première mère; il a créé les fruits de mérites. Ayant obtenu ces mérites, alors
et les feuilles, lIamer et le doux, les oiseaux, on dit que te\PA?'<t laong ou t'être qù) est en
les amphibies, les poissons, les quadrupè- voie pour devenir Mr~ est mûr. En cet
des et tout ce qui peut nous nourrir. 0 Sei- état, un pouvoir extraordinaire lui est subi-
gneur) vos bienfaits sont sans mesure. 0 tement communique; son esprit embrasse le
Seigneur t nous ne pourrions vous en re- passé et le présent'; sa vue pénétrante décou-
mercier dignement. Nous vous adorons vre tout ce qui existe ses' oreilles perçoivent
Seigneur; ayez pitié de nous, assistez-nous tous les sons son Ame connaît a fond tous
nous ne saurions nous gardée nous-mêmes; )es êtres, tes relations qui existent entre
gardez-nous Seigneur Préservez-nous du eux et les lois qui régisse"! le monde physi-
chaud,. préservez-nous du froid, préservez- que et moral. Cette profonde science lui fajt
nous de l'iniquité, du péché Seigneur, ayez découvrir ta foi qu~ doit être prêchée aux
pitié de nous, faites descendre sur nos têtes différents êtres sa sensibilité sur les misé-
votre vertu bienfaisante; donnez-nous la res dsns tesquettes les êtres sont comme en-
santé; accordez-nous une abondante mois- sevelis, le porte à prêcher cette loi. Son
son faites que nous puissions dormir en grand but, en prêchant cette loi, c'est de
paix, Seigneur 1 Adorons le Seigneur en faire connaître ~)ux hommes ieurs misères,
joignant les dix doigts des mains. )) les sources d'où découlent ces misères, et de
C'est par ces dernières paroles que se les excitât! à s'affranchir du principe pro-
terminent presque toutes leurs prières pu- ducteuF do tous ces maux,ann de diriger
bliques. C'esrià leur doxologie. Après cet 'leurs regards vers le Néiban qui est t'aftran-
exorde, rassemblée exécute, à ta' louange chissernent du bien ou du mal, du plaisir ou
de lova, divers chants monotones et métan- delà peine. Dès qu'un Phra a rempli cette
coliques, dont l'esprit est aussi religieux mission, lui-même est précipité dans l'abl-
que l'invocation que nous venons ae trans- me du ~Wt<'aM. Voilà en abrégé co que c'est
crire. qu'un Phra,
PHOU-LAI nom que les Cambogiens Ainsi C()M(~ le dernier Phra qui a
donnent au bouddha Chakya-Mouni; sa paru au {nitien des hommes, a parcouru
statue est la seule qu'i)s placent dans leurs successivement t'écheHe du régne animal.
temples elle est faite d'argile peinte avec du Ayant acquis assez de mérites pour arriver
vermillon et de la couleur bleué, et ils t'ha- à un plus haut pont, on te voi~ émerger du
bittf'nt de rouge. Ils placent aussi dans des règne anima), et mettre le pas sur fe premier
tours, des représentations de Phou-laï, faites éc,heion de {a condi~on humaine sans doute
de cuivre coûté. il était tres-impa'fa't ses nombreux pèches
PHOULA SANNYASA, cérémonie qui -a tui Ya!urent t'enter des mitiions de fois
lieu dans les Indes à la fête du 2'c~MfM- mais, dès qu'il avait expié son péché, il de-
F<M<~o. Le soir de cette fête, on prend de Yenaft up pou mei}teqr; ainsi de suite, jus-
vieilles boiseries et on allume un grand feu qu'à ce qq'en~n itarrjva à cet état o~ H de-
de joie. Les dévots sautent dans te feu, yjnt jPArp.
marchent à travers tes Gammes, jouent avec a Un ~'Aro, comme Phra, est un être. as-
la braïsé, et se la jettent les uns sur les sez éphémère comme on le voit. 1) est inp-
autres. ttfc de faire des rapp.rRchep)pnts; chacun
PHOU-8À, nom que les Chinois donnent peut les faire soj-même et conciuro que le
aux divinités bouddhistes de second ordre f/<r~ houddhtste n'à rjen de toutes ces nuati-
it n'est que t'abrégé du vocab!ePoM-<ta-<o, tè'; subiimes que nous ~(tr)buons à t'être
qui correspond exactement au &od/i!M<<cet souverain; Le rote de ~ra sefubie ptutôt
des Hindous, et il désigne les saints persan. donner L'iqee d'un rcpara~eupde nature
u
nages qui ne sont pas encore parvenus à ta humaine,
dignité sublime de bouddhas. C'est donc 4 Le haut respect ia profonde adoration
tort que te P. Kircher et plusieurs autres que l'on rend a Chakya-~oun), op Sauda-
t'ont pris pour le nom d'une déesse dont ils ma, comme )'appe)tent )cs Birmans, ue )uii
faisaient la Cybète on t'tsis des Chinois. (Us sont accordés qu'en considération de Na qua-
t~t DICTIONNAIRE.DES REDGtONS. 1233

lité de Phra. Etant Phra il est le plus par- poins, et que, par cette pieuse aumône, il
fait des êtres qui existent. La perfection consommera sa vertu.
qu'il n'a obtenue que par tant d'efforts lui PHRA-POUTI-TCHAOU ou le seigneur
fait mieux connaître et apprécier les misè- Phra-P uti; un des noms que les Siamois
res et les imperfections au milieu desquet- donnent à Gautama.
les les autres êtres sont comme' ensevelis; PHRA-RA-SI, saints personnages dont les
l'épreuve qu'il a faite lui-même de ces misè- Siamois racontent des choses mervèilleuses.
res le rend plus sensible au sort desjnfor- Ce? solitaires mènent une vie très-sainte et
tunés mortels sa science profonde lui fait très-austère, dans des lieux éteignes du com--
retrouver cette antique et éternelle toi pré- merce des hommes. Les livres siamois leur
chée par les Phras ses prédécesseurs, mais attribuent une parfaite connaissance des se-
presque oubliée et perdue au milieu- de la crets les plus cachés de la nature, l'art de
corruption naturelle. et toujours croissante faire de l'or et les autres métaux les plus
du genre humain. Sa bontéle fait alors travail- précieux. Tous ces secrets sont gravés en
1er au bonheur de l'homme, en remettant en gros caractères sur les murailles qui envi-
vigueur ces préceptes qui font connaître à ronnent le monde et c'est là qu'ils vont pui-
l'homme ses misères, le portent au renonce- ser leurs lumières, par la facilité qu'ils ont à
ment et à l'abnégation de tui-méme pour ar- s'y transporter. 11 n'y a point de miracle qui
river à l'exemption de ces misères, qui sont soit au-dessus de leurs forces. Ils prennent
inséparablement unies à sa nature. Voilà les toutes sortes de formes, s'élèvent en l'air et
titres qui valent à Phra tes honneurs extra- se transportent légèrement d'on lieu. à un
ordinaires et les louanges toutes divines qui autre. Mais, quoiqu'ils puissent se rendre
lui sont prodiguées. t[ ne faut pas perdre de Jmmortets parce qu'ils connaiss&nt les
vue que les louanges données à Phra par un moyens de prolonger leur vie, ils la sacri-
bouddhiste ne se rapportent pas à lui comme fient à Dieu, de mitte ans en mille ans, par
existant actuellement, mais bien à t'être q,ui, une offrande volontaire qu'ils lui font d'eux-
autrefois, étant Phra était doùé des plus mêmes sur un bûcher, à la réserve d'un seul
hautes qna!ités Bt qui alors a travaillé à la qui reste pour ressusciter les autres. H est
réforme du genre humain en publiant sa loi. également dangereux et uimcite de rencon-
Un bouddhiste rirait si on venait à lui de- trer ces mCrveitteux ermites. Cependant les
mander s'H croit que Phra l'entend, le voit et livres des talapoins enseignent le chemin et
peut exaucer ses prières car il ne s'a- les moyens quit faut prendre pour arriver
dresse jamais à lui comme existant actuelle- aux lieux qu'ils habitent..
ment. PHRA-SARI-BOUT, un des principaux dis-
PHRA-ARYA-SERYA, personnage mytho- ciples de Gautama:Bouddha, dont les Sia-
des Siamois, qui vivait, suivant eux, mois placent toujours la statue, dans leurs
logique
du temps de Sommona-Codom, ou Gautama.M temples, à la gauche.de celle de son maître.
avait quarante brasses de hauteur; ses yeux La statue de Phra-Mogla, autre disciple, a les
en avaient trois et demie de large, et deux et honneurs du côte droit.
demie de tour, c'est-à-dire moins de circon- PHRA-SOUANE, personnage mythologique
férence que de diamètre, si ces mesures ne des Siamois. C'était un homme d'une vertu
sont pas fautives. consommée, qui doutant de la perfection à
laquelle Gautama était parvenu, le, défia
PHRA-Dt, espèce d'oratoire on de salle et
commune pratiquée dans chaque couvent des pour éprouver ses forces, fut vaincu par
lui.
tatapoins.EHe est percée de petites lacar- un des administra-
nes dont elle tire le jour. PHRA-YOM-PA-BON,
teurs de la justice, dans les enfers, suivant.
PHRA-MOGLA, personnage divin des Sia- les Siamois. !t préside un tribunal chargé
mois' c'était un des principaux disciples de de marquer exactement les mauvaises ac-
Gautama. C'est pourquoi ils placent sa sta- tions des hommes, pour les punir dans l'au-
tue adroite de celle de ce saint bouddha. Ils tre vie. Phra-yom-pa-bon tient le registre où
racontent qu'à la prière des damnés Phra- se trouve détaittee la vie~de chaque indi-
Mogla renversa la terre, et prit dans le creux vidu il le lit continuellement, et lorsqu'il
de sa main tout le feu de l'enfer mais que, arrive à la page qui contient les faits et
voulant l'éteindre, il n'en put venir à bout, cette-ci ne manque
gestes d'une personne,
parce que ce feu desséchait )es rivières, au
pas d'éternuer. De là la coutume des Sia-
lieu de s'y éteindre, et qu'il consumait tout mois de souhaiter une longue et heureuse
ce sur quoi Phra-Mogla voulait le poser. Ce vie à ceux qui éternuent.
que voyant, ce saint personnage alla prier PHRE, le dieu Soleil,-chez les Egyptiens;
Gautama d'éteindre ce feu; mais Gautama le vocable propre est Ra ou Ré; précédé de
ne jugea pas à propos de le faire, dans la l'article il devient Pi-ré ou Phré. On le repré-
crainte que tes hommes ne devinssent trop sentait avec une tête d'.épervier surmontée
méchants, s'ils perdaient la crainte des sup- d'un grand disque rouge. Ce dieu, selon les
plices de l'autré vie. Voy. PHRA-SAm-BOCT, Egyptiens, était fils de Phtha et de la déesse
PHRA-NAROTTE, bouddha futur qu'at- Bouto ou Neith, mère de tous tes êtres, et
tendent les Siamois, et qui doit succéder à la- même que les ténèbres primitives. Les
celui qu'ils appellent Sommona-Codom, ou Grecs faisaient aussi Hélios ou leur dieu-
Godama. Us disent de lui qu'il tuera ses deux soleil, fils de la nuit.
enfants pour les donner à manger aux ta'a- PHRYGIENNES ou pHRYoïes, fêtes célé-
<235 PHT PHY i254
brées dans la Grèce en l'honneur de Cybèle, nairement sa tête est celle d'un épervier ou
appelée par tes.anciens Af<t<crF/{f;a. d'un scarabée.
PHRYGIENS, no't) que t'on a donné aux M. Champotlion met Phtha aa troisième
hérétiques montanistes du H" siècle, parce rang parmi les divinités égyptiennes, immé
qu'ils avaient établi )eur chef-lieu à Pépuse, diatement après Amon-Ra, le principe géné
ville de la Phrygie. On les appelait encore rateur, et ta déesse Neith, le principe pro-
Ca<op/<r~teMs. ducteur et lui donne le titre d'ouvrier cé-
PHTHA, dieu égyptien, le second des trois leste. Ce Phtha était sorti de t'œuf produit
Rhamcphis. C'est le feu primordial, créateur, par la bouche de Chnef; c'est lui qui était
producteur, vivificateur. Les anciens histo- l'esprit créateur actif, l'intelligence divine
riens en font te premier dieu qui régna sur qui, dès. l'origine des choses, entra en action
l'Egypte un espace de temps indéterminé, à pour accomplir l'univers en toute vérité et
cause de son éclat le jour et la nuit. Après avec un art suprême. Les Egyptiens le re-
lui régna lé Soteit ce qni concorde parfaite- gardaient comme t'inventeur de la phitoso-
ment avec' la cosmogonie de Moïse qui en phie bien différents en cela des Grecs, qui
tête de la création place d'abord le règne du ne citaient de leur Héphaistos que des oeu-
feu ou de la lumière, *TMor; vient ensuite vres .materiettes et purement mécaniques.
le règne-dû Soleil qui n'est créé que le troi- On lui avait consacré la ville royale de
sième jour, postérieurement à ta tumière. Memphis.
D'un autre côté on peut encore considé- Une des manifestations de ce dieu porte le
rer te règne de Phtha d'après les notions nom de PHTHA-SpKAR); il est alors repré-
physiques que .nous avons de la formation senté sous la forme d'un enfant. En cet état,
du gtobe. Phtha ou le feu règne avant tout les Grecs t'appctaient 77arpocra<e.
autre, et, brillant d'un éctat non interrompu, PHTHONOS, t'TtM~-ie. Les Grecs en avaient
rend impossibles les ténèbres et par consé- fait un dieu, parce que ce mot, dans leur
quent la succession alternative du jour et de langue, est du genre masculin. Us le repré-
la nuit, ainsi que la mesure du temps. Le sentaient précédant la Calomnie, avec les
soleil, en. le supposant déjà parvenu à son mêmes attributs que t'Envie. Foy. ËNViE.
état'actuet, ne pouvait pas darder ses rayons PHYLACTÈRES, bandes de peau que por-
jusqu'à la superficie de la terre (ou autre- tent les Juifs sur te front et sur te bras. Enu
ment la lumière éclatante de celle-ci les au- voict la description On écritsur deux mor-
rait rendus imperceptibles) à cause de l'im- çeaux de parchemin, avec de t'encre faite
mense quantité de molécules hétérogènes, exprès, en lettres carrées, avec une grande
qui formaient comme une vaste et dense at- exactitude, ces quatre passages de l'Exode,
mosphère fort différente de l'atmosphère ac- chapitre xm EcoMte. Israël, etc. ~<~
tuelle. De plus, l'énorme chaleur de la su- arrivera que si tu obéis ea:ctc~meH<, etc.
perficie de ta~terre ne permettant pas à l'eau ~aHC<î'e-mot tout premier-né, etc. Et il
de rester à l'état liquide, devait la réduire en arrivera q'Mand <e ~e~neMr te fera ctitrer, etc.
vapeur élastique;'cette vapeur s'éte'ait dans Ces deux parchemins sont roulés ensemble
les régions les plus hautes, et en s'élevant en forme de petit rouleau pointu, qu'on en-
se refroidissait; et parce qu'elle se dilatait, ferme dans de la peau de veau noire puis
et parce qu'elle trouvait une région moins on met celle-ci sur un morceau carré et dur
chaude; et finalement parce qu'elle passâit de la même peau, d'où pend une courroie
à l'état de vapeur visible ou, comme nous large d'un doigt et longue d'une coudée et
avons coutume de dire, vésiculaire; elle en- demie à peu près. Les Jùifs posent ce phylac-
vironnait et revêtait ta terre d'un vaste man- tère au pliant du bras gauche, et la cour-
teau nébutpux qui suffisait seul pour lui dé- roie, après avoir fait un petit nœud en forme
rober la face du soleil, et, à plus forle'rai- de la lettre ~od (<), se tourne en spiraie au-
son, des autres astres. tour du bras, et vient aboutir au bout du
Cependant la surface de la terre allait se doigt du -milieu, ce qu'Us nomment le phy-
refroidissant et perdant son embrasement; lactère de la main. Pour te phylactère de la
)o règne lumineux de Phtha cessa; le refroi- tête, ils écrivent les mêmes passages sur
dissement continua, et sa température arri- quatre morceaux .de vétin séparés, dont ils
vée au degré de recevoir l'eau à Tétât liquide forment un carré en les attachant ensemble,
ceHe-ci,en se précipitant,dut couvrir la face sur tëqnet ils écrivent la tettre ~c/tm ('&');
du globe d'une nappe aqueuse. Mais par la puis ils mettent par-dessus un petit carré de
suite l'atmosphère et la terre s'approchant peau de veau, durecomme l'autre, d'où il
toujours de plus en plus de t'état actuel, sort deux courroies semblables à la pre-
cette voûte de nuages se déchira, et laissa mière. Ce carré se place au milieu du front;
arriver sur la terre les rayons solaires. Voilà et les courroies, après avoir ceint la tête,
le commencement du règne du soteit, qui, font un nœud par derrière, en forme de da-
dans le style uguré de l'Orient, peut se dire leth (*!), puis viennent se rendre devant l'es-
ntsdePhtha oudu feu,parcequ'it lui succéda. tomac. Us mettent ce dernier avec le taleth,
Phtha fut appelé 7f~)AaM(os par tes Grecs le matin seulement, pour la priôte.
et Vulcain par les Latins. H est représenté Les Juifs portent ces phytactères, parce
sous les formes les plus diverses le plus qu'ils prennent a la lettre le passage où Dieu
souvent on le voit enfermé dans une sorte recommande aux Israélites d'avoir toujours
de chapelle, comme dans t'œuf du monde. M les préceptes de la loi devant les yeux
affecte toujours des formes -bizarres. Ordi- comme un frontal, et de les lier en signe à
<23§ DICTIONNAIREDES RELIGIONS. MM
Leurs mains. Les phylactères étaient déjà en se privait de toute nourriture; les femmes
usage du temps de Jésus-Christ, puisque le se tiraient du sang et s'égratignaient les
Sauveur reprochait aux pharisiens de tes bras, parce qu'elles s'imaginaient que. la
porter plus, larges que le commun du peuple, Lune était en quereiië avec son mari. Les
par une vaine ostentation de vertü. Les Juifs prêtres montraient ati peuple une espèce de
modernes donnent a ces phylactères les noms croix de Saint-André, que t'en regardait
de yA~/n<tM et de 2'otap/to~. comme un préservatif contre tes fantômes.
PHYLLOBOtJE, cérémonie qui consistait Là médecine qu'exerçaient tes PiacHës con-
à jeter des feuilles et dés fteurs sur tes tum- sistait à donner aux màtades quelques her-
beaux des morts, Les Romains, qui avaient bes et racines, à tes frotter avec )ë sang et ta
emprunté cette coutume des Grecs,. joi- graisse des animaux, ët pduf tes douteurs,
~naient aux fleurs quelques flocons-de laine. ils scarifiaient là partie affligée et la suçaient
La phyllobolie se pratiquait encore à l'occa- ]longtemps afin d'eri tirer tes humeurs. Ces
sion des victoires gagnées par un athlète prêtres se mêlaient aussi de prédire, et it
dans quelqu'un des jeux publics. On rie se s'est trouve des Espagnols asse~ crédutes
contestait pas de jeter des fleurs au victo- pour ajouter foi à tëurs prédictions. Les Pia-
rieux, on en jetait aussi à ceux de ses pà- ches'savaient mettre à profit tes erreurs des
rents qui se trouvaient en sa compagnie.' peuples, et se faisaient payer chèrement
La phyllobolie à l'égard des morts est eh- leurs services. lis tenaient, ië premier rang
core à présent en usage dans t'înde.. dans tes. festins, où ils s'enivraient sans difG-
PHYLOBASÎLES, magistrats athéniens qui cuttê. On brûtait les corps des gratids un an
avaient sur chaque tribu la même inspection après leur ttiort, et les échos passaient pour
que te~MtfétM avait sur toute la république, les réponses des ombres; cette dernière
c'est-à-dire {'intendance des sacrifices publics assertion contredit cè qu'on à avancé, qu'ifs
et dé tout le culte religieux. Oit les choisis- n'avaient aucune idée d'une vtë à vëiur. Les
sait parmi la noblesse, i
Piaches sont les mêmes que tes jPta?/a~. Fo~
PHYTALAhOS. Les Grecs honoraient sous (
ci-dessous.
ce nom Jupiter, comme auteur de toutes les PtACULUM, sacrifice expiatoire chez les
productions de la natur.e (ce mot grée signifie ]homains; les Grecs t'appëfaiënt Ca</inrma.
fécond ou /'6<;OM~(t<et(r): PiASA, être mythologique des nations qui
Les habitants de Trézène donnaient le 1
habitent les bords du neuve Mtssisstpi. Nous
"terne titre à Neptune, parce que ce dtéu, <
en empruntons là tégehde au R. P. Smet,
dans sa cotère, inonda tout lé pays des eaux i
missionnaire dans cette contrée.
safées dé lamer, fit dérir tous tes fruits dé la K Voici, dit-it, une tradition très-singu-
terre, et ne cessa d'atniger tes Trézéniehs i
tière que je tiens du premier chef de la na-
que tôrsqu'ils i'curent apaisé par des voeux et t
tion elle est répandue parmi toutes tes tri-
des sacrifices. Ce nom pourrait avoir àtors bus de rtttihi. ou dès Etats de t'Jttinois, de
une autre étymôtogie que le précédent, et 1
t'indiana et de t'Otuô.~JEh remontant te Mis-
venir de ~uTov.-ptante, et a~)!, eau satée; il isissipi, après Saint-Louis, entre Attoh et
aurait eu ainsi pour objet de prier le dieu de t
i'embouehure de ta rivière dés fttinbis, le
sauver les hommes en contenant dans leurs voyageur observe entre deux grandes c6tes
limités tes eaux de-ia mer, et en tes eioi- t
un étroit passage, ou un petit ruisseau se
gnant des productions de la terre. (décharge dans le neuve. Ce rùisseau s'ap-
PHYTiE, surnom sous leqüel les Phêàs- 1
pelle le Piasa, c'est-à-dire, en langue sau-
tiens célébraient, eh l'honneur de Latone, ivage, l'oiseau ~Mt dévore FAontme. Dans ce
une fête nommée J?cdjf/~ie. Le mot grec yuTtof même endroit on remarque sur un rocher
signifie auteur de ta vie, de la génération et t
un! et perpènuicutairë, au-dessus de la por-
de la végétation. Les Grecs donnaient encore t
tée de là main, la Ggure d'un énorme oiseau
cette q.ualic-cation a Jupiter et à Diane. (
ciselée dans le roc, les aites déployées. L'oi-
Pt, sacrifice que les Chinois offrent à t'es- sseau que cëHe figure représente, et qui a
prit du foyer, d
donné te nom au petit ruisseau, a été appelé
PiACHËS, nom sous tequet les Américains f
par tes Indiens le ~'tasa.its disent que, plu-
de la côte dètiumanâ désignaient teurspré- s
sieurs mille tunes a~ant t'arrivée des blancs,
très qui, aux fonctions de ministres dé la <j
quand ie, grand Mammouth ou Mastodonte.
rëtigiuh, joignaient encore t'exercice de la cque A'cttto-~otMC/t a détruit, et dont on re-
médecine; ils étaient aussi les consèillers t
trouve encore aujourd'hui les ossements,
des caciques d;)ns.toutes leurs ('htreprises. c
dévorait t'herbe de teurs immenses et vertes
Pour être admis dans l'ordré des Piaches, il t:
pràiries, il y avait un oiseau d'une grandeur
fattait passer par une espèce de hoviciat,'qut s démesurée, qu'il enlevait sans peine un
si
consistait à errer deux ans dans les forêts, c
cerf entre ses griffes. Cet oiseau, ayant goûté
où le peuple était persuadé qu'ils recevaient r jour la chair humaine, ne voulut pius
un
des instructions de certains esprits qui pre- ddepuis se rassasier d'autres mets. Sa ru'e
naiént une formé humaine pour ieur énsei- r le cédait pas à sa force; il s'élançait sur
ne
gner leurs devoirs et les doctrines retigieu- t Indien, t'ëmportatt dans une des cavernes
un
ses. Lenrs principales d!vinités étaient le d rocher et te dévorait. Plusieurs centaines
du
Sbleil et la Lune, qu'ils assuraient être le d guerriers avaient essayé de le détruire,
de
mari et la femme. Ils regardaient le tonnerre r
mais sans succès. Pendant plusieurs années,
et tes éctairs comme des signes sensibles de d
des villages entiers furent presque dévastés,
là cotëre du Soleil. Pendant les éclipses, on e la terreur s'était répandue parmi toutes
et
<S37 P!A PtA «58
tes tribus de t'tttini. EnSn O'~a~a, chef quand même !e noviciat eût été près de Hnir.
guerrier dont la renommée s'étendait au delà Le jeûne consiste à ne Manger; durant tes
des grands tacs, se sépara du reste de sa deux premières années, que du millet et de
tribu; jeûna l'espacé d'une lune dans la soli- ta-cassave; la troisième} le candidat ne sou-
tude, et pria le Grand-Esprit, lé MaMrë de la tient ses forces qu'avec quelques crabes et
vie. de vdutoir délivrer ses enfants des grif- cette espèce de pain; et la quatrième il ne se
fès du F<oMt. La dernière nuit de son jeûne, nourrit que- d'oiseaux et de poissons très-
le Grand-Esprit apparut en songe à Ot<<&<y< petit! encore ne lui en ddnne-t-on que la
t'avertit de choisir vingt guerriers~ chacun quantité suffisante pour ne pas mourir de
armé d'un arc et d'une flèche empoisonnée, fainï. Ne semble-t-it pas qu'or; veuille tui
et de les cacher dans un endroit désigné. Un apprendre par là combien la diète prescrite
sent guerrier devait se montrer à découvert, aux malades péut souvent leur devenir nni-
pour servir de victime à jPtc~N; sur lequel sibte?It éprouve aussi l'inconvénient des
totîs tes autres décocheraient leurs flèches médecides purgatives. Une fois par mois, on
nu moment où l'oiseau s'élancerait sur sa le fotrce d'avaler une infusion de feuilles do
proie: A' son révei), le chef remercia le tabac, liqueur très-amère, qui le purge et ie
Grand-Esprit, et retourna raconter son fait vomir avec une violence extrême;
songe â.sa tribu. Les guerriers furent choisis, Vers la fin de la quatrième année, les
arf<ïés sans délài, et placés eh embuscade. anciens Piayas s'assemblent, le candidat se
Ottfo~o s'offrit lui-même pour servir de vic- présente tout nu au milieu d'eux; sans même
time il était prêt à mourir pour sa nation. avoir le corps enduit de poudre de roucou
Debout sur une éminenee, il vit le Pidsa cetui qui t'a instruit, au l'un des plus véné-
perché sur le roë; il se dressa de toute sa rables, lui découpe sur tout le corps dhe
hauteur, appuya ses pieds fermèment sur la ligne profonde depuis le cou jusqu'aux pieds,
terre, la main droite sur soh cœur~ qui ne avec on os de poisson très-aigu du quelque
battait pas, et entonna d'une voix ferme le chose de tranchant. On fait.ces scarifications
chant de mort d'un guerrier: Aussitôt le de manière qu'elles coupent tout t'épiderme
Piasa prit son essor, et comme un éctdir il en losanges, et que le sang coule à longs
s'élanca sur le chef. Tous les arcs étaient ruisseaux. Lorsque <ette opération est tër-
tendus; et chaque flèche lüi entra dans le mmée, et que le patient est tout couvert de
corps, j.uqu'à la plume: Le Piasa jeta un cri plaies ox le conduit au bord d'une rivière
effrayant et sauvage, et expira aux pieds pour le laver. L'un d'eux lui répand de -l'eau
d'(?M<s~a. Ni les flèches ni les- griffes de sur la tête avec la moitié d'une calebasse t
l'oiseau n'avaient touché le guerrier. Le pendant qu'un autre le frotte vivement avec
Maître de la vie, pour récompenser .te dé- une poignée de feuilles dechatdmbo. Cette
vouement généreux d'Ot~a~a, avait sus- friction violente rouvte toutes tes plaies et
pendu un bouclier invisibte au-dessus de sa en fait sortir le sang avec abondance Après
tête. En mémoire dé cet événement, fixage quoi on t'oint d'huite'tecarapat, pour em-
du Ptaso a été ciselée d.ms le roc: Telle est pêcher lés sc.'riCcations de dégénérer en
la tradition iudienne.et je ta donne teHe que utcères; on le roucou6,et'tous)es Piayas
je l'ai reçue. En tout cas, ce qu'il y a de qui ont assisté à cette étrange cérémonie lui
certain, c'est'que l'on voit sur le roc. la appliquent chacun soixante coups de fouet de
Hgure d'un énorme oiseau, qui paraît cise- toutes leurs forces. Veità pour les saignées
lée, à une hauteur inaccessible. Jamais un et les opérations chirorgicatcs.
sauvage ne passe par cet endroit, dans son Après cette exécution < ou laisse au can-
canot, sans tirer un coup de fusif sur la didat quelques jours de repos; afin de ddnner
Sgurë de i'o~sëau~ Les marques que lés bâties à ses plaies le temps de se refermer et de se
ont laissées sur te roc sont presque innom- guérir. It ne lui èn. reste que les cicatrices,
brables. Les ossements de ptus~ëurs milliers qui le font parattre comme vêtu d'un habit
d'hommes sont entassés dons tes cavernes de satin découpé en losanges. Dès que la
tout autour du .PtaM. Comment, par qui, et quatrième année est révotue, on le conduit
pourquoi? Il n'est pas aisé de te tiëviner. B dans un bois épais, on cherche un nid de
PIAYAS ou PtAYES. prêtres et johgte'urs de certaines mouches assez semblables à nos
la Guianè. Cetui qui aspire à cette grande guêpes; maisptusgrosses, ptusvenimcuses;ot
distinction doit avoir vingt-cihij ans 6t si méchantes que les Français leur ont donné
s'assujettir à passer quatre années che~ un le nom de mouches sans rnison. On lui couvre
anoeh Piaya, dont il teçoit tes-Htstrnctiohs, tes yeux avec son tablier, pour lui conserver
qui consistent dans ta connaissance <t6s la vue qu'il perdrait infailliblement; si quel-
plantés et des simples; et dans la mantère qu'une de ces mouches venait à les lui pi-
d'évoquer certaines puissances infernates quer on t'exhorte à demeurer ferme et a
cette dernière partie de la science est regar- souffrir cette dernière épreuve, qui va mettre
dée comme te fin du métier. Mais totit cela le sceau' à son bonheur, et on jette un bâton
ne s'acquiert qu'en se soumettant à des sur le nid. Les mouches irritées en sortent
épreuves très-rudes, dont le moindre désa- aussitôt, et se jettent avec fureur sur ce
grément est uu jeune austère durant quatre malheureux qu'elles trouvent à leur portée,
années consécutives, et la privation totale et lui laissant Leur aiguitton dans les chairs, te
de toute liqueur forte. La moindre infrac- font enHer dans t'instxnt avec des douteurs
tion anéantirait tout ce qu'on aurait déjà inouïes. Les Piayas accourent alors, le sa-
fait; il faudrait recommencer complètement, luent, i'embrafsent en quatité de confrère,.et
t959 DICTiONNAHΠDES RELIGIONS. i-MO
ae rendent au festin qu'il leur a préparé. Ce n'eut <)ue par.ce moyen. Fo< PECHES, Ifo-
n'est qu'après avoir achevé ce long' cours de TIATIONGALIBI.
privations-et d'épreuves douloureuses, qu'il PICARDS ou FRÈRES PicAfDS, hérétiques
a le droit d'être appelé à la- visite des ma- qui s'étevèrent en Bohême, au commence-
lades. ment du xv. siècle. Ils avaient pour chef un
itsedédommagedetout cequ'illuien cou- imposteur nommé .Ptcard, qui se faisait pas-
té de dépense et de tourments, en dépouillant ser pour -le fils de Dieu, et prenait le nom
les malades de tout ce qu'ils possèdent. Plus d'Adam. H enseignait que toutes les femmes
ils sont-riches, plus il les déctar.e en danger doivent être communes, mais que personne
de mort, c'est-à-dire quand Htes sait posses- n'avait droit d'en jouir sans sa permission
seurs de colliers de pierres vertes, de haches, Il était suivi d'une troupe nombreuse d'a-
de serpettes, de couteaux, de hamacs d'un venturiers et de gens de la lie du peuple,
fusil, de- toite de coton etc. II examine le qui, sous prétexte d~imiter l'innocence d'A-
malade, lui tate toutes les parties du corps, dam dans le paradis terrestre, se dépouil-
tes presse, souffle dessus, et enfin. il dresse laient de tous vêtements, hommes et femmes
un petit réduit auprès du hamac où le ma- dans teurs assemblées; quelques-uns même
tade est étendu; il le couvre de feuilles, et il se présentèrent en cet-état dans les rues. On
y entre avec tous les instruments de son punit et on contint facilement ces-malheu-
métier, contenus dans une espèce de gibe- reux insensés. Cependant d'autres écrivains
cière, et une grosse calebasse à la main, dans rapportent que s'étant retirés dans une !te
laquette sont renfermées quelques graines de la rivière de Lismeik, à sept lieues de
sèches et dures, assez semblables à des grains Thabor, en Bohême ils y furent taillés en
de poivre. C'est là le tambour dont il se sert pièces en 1MO par Jean Zisca, chef des Tha-
pour appeler le diable,qu'on suppose toujours boristes, etqu'itn'yen eut que deux qui
la cause des maladies. H agite sa calebasse, il échappèrent à ce massacre. D'autres re-
fait le plus de bruit possible, il chante, il crie, gardent leur nom de Picards, cornme une
itappettelrocanetMassourou,et,duràntdeux corruption française de celui des Beggat-ds,
ou trois heures, il fait un tintamarre capable appetés aussi Bt~ards, dont ils étaient une
d'étourdir et de rendre malade un homme branche.
qui se porterait bien. H contrefait'enfin sa PI-CHA-MEN, dieu du panthéon boud-
voix, en mettant quelques graines dans sa dhiste chez les Chinois son nom signifie
bouche, ou en parlant dans une petite cale- glorieux il doit cette épithète à la renom-
basse et on'entend une voix terrible pro- mée de ses vertus, qui s'est répandue dans
noncer ces paroles « Le diable est extrême- tout l'univers. I) habite, dans le premier ciel,
ment irrité contre le malade; il veut te faire ta paroi de cristal, située au nord du mont
périr après l'avoir longtemps tourmenté. B Mérou. Cette région du monde est sous sa
Les assistants, que cet arrêt épouvante aussi protection spéciale, et il a pour ministres de
bien que le malade, poussent des hurlements ses volontés des myriades de yakchas ou
affreux et conjurent le Piaya'd'apaiser le génies belliqueux.
mauvais esprit, eu dût-il coûter tout !e bien Pt-CHE-TCHE, génies des Bouddhistes de
de la famille. H se rend à ces supplications et la Chine, qu'on suppose respirer les esprits
conjure le démon de se laisser fléchir; la animaux des hommes et la vapeur dès grai-
voix tonnante répond qu'it lui faut telle ou nes. Ce sont les mêmes que les Pisatchas des
tette chose, et aussitôt on la lui passe sous Hindous. Foy. PisATCHAS.
la petite cahute. It s'agit ensuite de savoir fête que les
PICHTAKA-SANKRANTI,
quel est le mal et quel en est te remède. Hindous célèbrent le premier jour du mois
Nouvelles invocations, nouvelles demandes, de Magna, en l'honneur de la conjonction du
et il faut recommencer à faire des présents. .soleil. On offre alors à cet astre des gâteaux
Quand la pauvre dupe est assez plumée, le
rusé charlatan suce la partie dont le malade composés de farine de riz, de sucre et de
beurre Hquéfié ces gâteaux, appelés Pich-
est le plus incommodé, et crachant de petits
a eu soin de <a/t(M, ont donné le nom à la fête. Foy. Our-
os, ou autres bagatelles qu'il TARÀyANAet TiLWA-SANKRAtfTt.
mettre dans sa bouche « Voilà, dit-it, la
cause du mal; hâtez-vous de ta brûter, et PtCPUS (autrefois .Ptc~MepMMM). On don-
nait ce nom singulier aux Pénitents réfor-
soyez sûrs que le malade sera bientôt réta-
bli. » més du tiers ordre de Saint-François, parce
que, vers l'an 1600, ils s'établirent à Paris,
Ce pronostic se réalise quelquefois, car on
obtient souvent des curés merveilleuses an dans le lieu du même nom.
Maintenant on désigne, pour la même rai-
frappant vivement l'imagination. Si le con-
traire arrive, que le' malade vienne à mou- son, sous le nom de Picpus ou PïcpMMtCtM,
à l'ef- une congrégation de prêtres qui se livrent
rir, et qu'on en fasse des reproches
fronté fourbe, it a son excuse toute prête à l'éducation des clercs dans les grands sé-
a Vous n'avez pas fait au diable vos présents .minaires, aux missions, et à diverses autres,
de bon coeur, dit-il, et vous avez de nouveau fonctions du ministère ecclésiastique.
excité sa colère. » Un de ces Piayas, plus PICUMNUS, dieu des anciens Romains,
amoureux qu'intéressé, laissait mourir d'i- qui le disaient Bts de Jupiter et de la nymphe
nanition tes hommes qui le consultaient, et Garamantide. On lui attribue l'invention de
proposait ensuite à tours veuves de-les épou- l'usage de fumer les terres, d'où il fut sur-
ser U devint le mari de'trois femmes, qu'il nommé ~<ergt<t~tM!t< H présidait avec son
~2~ PIE PIE ~49
frère -Pitumnus, aux auspices des mariages; tamorphosa en 'pies, leur laissant toujours
aussi dressait-on pour eux des lits dans Ics la même démangeaison de parler.
temples. A la naissance d'un enfant, lorsqu'on PIERRE, l* C'était un des noms mysté-
le déposait à terre, on le recommandait à rieux de Jupiter; on ditqu.'i) fut ainsi nommé
ces deux divinités, de peur que le Dieu Syl- de la pierre dontonassommaitta victime dans
vain ne lui fût nuisible. Picumnus était par- tes traités, ou de celle quo Rhéa donna à
ticulièrement révéré chez les Etrusques. Il dévorer à Satnrne à la place de Jupiter, son
présidait auxaugures.à la tutèle des enfants fils. Le serment fuit par ce nom était très-
et aux mariages. I) passait pour le génie du respecté, au dire d'Apulée; c'est ce que Ci-
mari. ~oy. PiLBMNUs. céron appelle Jot'etH lapidem jurare. Jupiter
PICDS, dieu indigète des anciens Romains. Lapis était souvent confondu avec le dieu
On le disait fils de Saturne, et roi-des Abo- Terme.
ngènes. C'était un prince très-accompli. 2° On voyait du temps des anciens, à côté
Objet des désirs de toutes les nymphes de la des grands chemins, des tas de pierres aux-
contrée, il donna .ta préférence à la belle queUes chaque passant se faisait un point de
Canente, HttedeJanus. Comme il périt à la religion d'en ajouter une en l'honneur de
chasse, dans un âge peu avancé, on publia Mercure, à qui ces amas étaient consacrés.
qu'il avait été changé en pivert, oiseau qui On leur donna même le nom de AfercMt'M.
porte son nom en latin; et, pour accréditer 3° Les ptus anciens simulacres des dieux
cette fable, on ajouta que c'était Circé qui étaient sculptés en pierres carrées, auxquelles
avait opéré ce changement avec sa baguette, on ajouta successivement la tête, les bras,
pour le punir de son insensibilité. Servius le jambes, etc-~oy. TERME.
prétend que cette fiction est fondée sur ce Dans les poésies d'Ossian, il est fait
que ce prince, qui se piquait d'exceUerdans mention de la pierre du pouvoir, invoquée
l'art de connaitre t'avenir, se servait pour par te roi d'une île du Schetland. C'était pro-
cela d'un pivert qu'il avait su apprivoiser. bablement l'image de quelque divinité des
peuples du Nord.
PID10N-SCHËHHM, confrérie établie au- 5° Certaines pierres dressées ou couchées
trefois, parmi les Juifs, dans certaines villes sont à peu près les seuls monuments qui
d'Allemagne pour la rédemption des captifs nous restent du cuite des Druides, nos pè-
elle recueillait des aumônes pour cette bonne
œuvre. res. Po?/. DOLMENS,MENHtR,PEULVAN.
6° Les Musulmans ont le plus grand res-
PIDZOU-PENN,OU, dieu de la pluie chez pect pour une pierre noire, qui est fixée
les Khonds, peuple de la côte d'Orissa, dans à l'un des angles de la Kaaba, ou temple de
l'Hindoustan. Lorsque les pluies viennent à laMecque, et tous les pèlerins se font un de-
manquer, toute-la tribu s'assemble pour in- voir de ta baiser ou du moins de la toucher
voquer Pidzou-Pennou. Les querelles sont font les sept tournées autour du
lorsqu'ils
alors oubliées ou suspendues tout le monde sanctuaire. Les Mahométans prétendent que
sort au dehors, hommes, femmes, enfants, ac- cette pierre fut le gage de l'alliance que Dieu
compagnés d'une musique bruyante,poussant fit avec les hommes en la personne d'Adam,
de grands cris, dansant et gambadant en et qu'il grava sur elle les paroles de cette
rond. On demande le dieu des pluies à quel- aUiance, ainsi que sa loi. Suivant une autre
que vieil arbre ou à un rocher déterminé. tradition, elle servit d'échafaud à Abraham
Et pendant que les uns continuent la danse lorsque ce saint patriarche construisit la Kaa-
sans interruption, les autres .dépouillent des ba, s'étevantd'ette-méme à mesure quêta
victimes et les font cuire; ces victimes sont .bâtisse montait. Abraham la,plaça ensuite à
des veaux, des brebis ou des cochons. Le l'angle sud-est du sanctuaire en ordonnant de
kouttagottarou, ou prêtre, fait en même commencer toujours les processions parce
temps des invocations. Lorsque la chair des côtô-tà. Il parait qu'en effet cette pierre était
victimes esL cuite, il en mange le premier déjà vénérée dans tes temps antérieurs àt'is-
avec les vieillards, qui sont à jeun depuis le lamisme. Les Musulmans disent qu'elle était
jour précédent ensuite les jeunes gens vien- blanche dans son principe, et que ce sont les
nent en prendre leur part, et en dernier lieu péchés des hommes qui l'ont noircie. Elle
les femmes et les enfants. fut profanée en l'an ~H de l'hégire (1023 do
PIÉRIDES, surnom donné aux Muses, soit Jésus-Christ) par un Karmate qui lui porta
du mont Piérius en Thessalie, qui leur était trois grands coups d'une masse d'armes pen-
consacré, soit à cause de leur victoire sur les dant les rites du pèlerinage; le téméraire
filles de Piéf us, roi de Macédoine, que l'on paya de sa vie son sacrilège; mais la pierre
appelait aussi Piérides. n'en fut pas moins mutilée; et c'est en cet
Ces dernières étaient au nombre de neuf, étatqu'etie reçoit aujourd'hui tes hommages
et excellaient dans la musique et dans la des fidèles musulmans.
poésie. Fières de leur nombre et de leurs ta- HIËTÉ.Cemot, pris dans son acception
lents, elles osèrent aller défier les Muses jus- ta plus large, exprime la réunion des de-
que sur le Parnasse. Le combat fut accepté, voirs dont chacun doit s'acquitter envers la
et tes nymphes de la contrée., choisies pour Divinité, envers sa patrie et envers ses pa-
arbitres, prononcèrent en faveur des Muses. rents. Dan~s les langues modernes, on en-
Les Piérides, piquées de ce jugement, s'em- tend principalement par cette expression le
portèrent en invectives, et voulurent même culle tant intérieur qu'extérieur que les hom-
frapper leurs rivales, torsqu'Apotton tes me* mes doivent rendre à Dieu~-mâi~ iCs t~
iM5 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. ~44
ciens paraissent l'avoir appliqué de préfé- manifesté en d'antres occasions. H n'est
rence aux devoirs- des enfants à t'égard de -point d'assez grand supplice pour punir ce
leur père et de leur mère. C'èst en ce dernier forfait. On coupe le coupable en di~ mille
sens qu'ils en avaient fait une divinité atlé- morceaux (c'est la teneur de la sentence);
gorique, à laquelle on offrait des sacriuces, on le brûfe; on détruit sa maisdn jusqu'aux
particuhèrëmént chez tes'AthenieoiS: Cepen- fondements on renverse celles de ses voi-
dant )e mot de /~t~, pour exprimer le culte sins et on dresse partout des monuments,
rendu à la Divinité, était également reçu pour conserver la mémoire de cet horrible
chez !es Romains; Cicéron en parle avec excès.
exactitude; quand il dit: ~c M( tilla erga L'histoire rapporte
deos /)!'e<a$; M:st/tOt!P~<s f/enMMtne ëortfM de que, dans une pro-
vince du midi, im jeune homme s'oublia
mente opinio, CM)Mexpeti MtM a!) iis qziod
jusqu'au point de frapper sa mère; tous les
~:(,!M/t<A'<Mm, alque tM~one~tMtK, af~t~ere tribunaux de la province se jugèrent incom-
(Pro doMo stta).
La piété à l'égard des' parents est appelée pétents pour juger un crime aussi inouï; on
dépécha des exprès à ta capitale, éloignée
maintenant 'piété filiale; la religion- eh a de 600 lieues pour en faire le rapport à l'erii-
f.title premier des devoirs après celui que
l'on doit rendre à Dieu e))e est l'objet d'un perëur; le prince était aiisent; H était parti
des préceptes du Décalogue. pour deux moi~ en tartane, avec toute sa
tt n'y a peut-être pas de contrée où elle cour, pou<' se livrer au plaisir de la chasse.
On jugea à Péking qu'un pareil attentat va-
soit pius en honneur qu'à la Chine; on peut tait la peine que t'empereùr en fût informé
dire que cette vertu y est passée à t'état de au plus tôt on fit partir aussitôt des cour-
véritabte culte, et cela de temps immémo-
rial. Un Chinois peut très-Hbrcment n'avoir riers à la lecture des lettres dont ils étaient
aucune ne songera à porteurs, le monarque descendit de cheval,
religion, personne se prosterna à terre devant toute sa cour,
s'en scaadatiser; mais manquer à son père
s'Humitia devant te ciel, cherchant dans sa
ou à sa mère en la moindre chose est un conduite par quel grand crime il avait mé-
crime irrémissible: «Le premier principe de rité d'avoir dans son empire un semblable
la- morale chinoise, dit le P. Lecomte, re- monstre. I)ordohhà en même temps de ces-
commande aux enfants un amour, une com-
ser les chasses et de rentrer en toute ha~e
plaisance,;un respect pour les pères; que ni dans la capitale. Le châtiment de t'enfaht t
les mauvais traitements, ni l'âge avancé, ni
dénaturé ne se fit pas attendre ptus ton~-
le rang supérieur qu'on pourrait avoir ac- il fut comme nous venons de le
temps puni
quis, ne puissent jamais altérer. II n'y a
rapporter plus haut.
point de soumission, point d'obéissance, que
les parents ne puissent exiger de ieurs- en- Un empereur de là Chine avait jugé à
fants. Ces enfants sont obligés de les nour- propos d'exiler sa propre mère, parce
rir toute leur vie; et; après leur mort, de les qu'elle déshonorait son rang et sa naissance
pleurer continuellement. lis se prosternent par un commercé scandaleux avec un sei-
mille fois devant leurs corps; ils leur offrent gneur de ta cour. Une mesure si juste parut
des viandes, comme s'ils étaient en vie; ils révoitante à toute ta nation. Les ministres
les enterrent avec une pompe et des dépen- cbmméncèrëht à accabtcr le monarque de
ses excessives; ils vont régulièrement ver- requêtes pour l'engager rappeièr sa mère.
ser des iarmcs sur leurs tombeaux; i)s ho- Obsédé par leurs- instances réitérées, le
norent leurs tableaux par des offrandes. Les prince fit mourir quetqùe-uns de ces mi-
'rois même ne se dispensent point de ce de- nistres trop xé!és. Cette rigueur n'effraya
voir et si un père est honoré.comme une pas les autres, qui tour à tour importunê-
divinité après sa mort, il est obéi comme. ren! t'empereùr pour te m'ême motif, et
un roi durant sa vie dans sa famille; qu'il payèrent de leur tête la liardiesse de teurs
gouverne avec un pouvoir despotiquë, maî- représentations. Ënnn t'un.d'ëux, se faisant
tre absolu non-seutement de ses biens, accdmp.tghèt' d'u'h eercue~), dit à t'empe-
mais encore de ses concubines et de ses en- reùr d'un ton ferme « FaiteS-moi mourir,
fants, dont-il dispose avec une entière li- etdéiivrez-mui de ta vue d'un prince qui
berté. Si un père accuse son fils de quelque n'est plus à mes yeux qu'un objet d'hor-
faute devant le mandarin, il n'a pa.s besoin reur, puisque vous refusez d'écouter )d voix
d'autre preuve. On'suppose toujours qu'il a de la nature qui vous parle par ma bouche.
raison, et qu'un enfant est coupable dès Je vais trouver -vos ancêtres et ceux de
qu'un père n'est pas content. » t'impératrice votre mère; je leur apprendrai
Le crime de parricide est inouï dans la votre crime, et dans t'ombre de la' nuit
Chine; mais si un enfant se révolte contre teurs ombres et ta mienne viendront encore
son père, s'il l'accable d'injures, ou se porte vous reprocher votre cruauté. <<La mort
contre lui à des voies de (ait, la province fut encore te prix d'un discours si généreux
où ce crime a t!té commis en est a)arn)ée; mais tant de sang répandu ne procurait
l'empire lui-même devient le juge.du cou- point au monarque le repos qu'il désirait;
pable. On dépose les mandarins de la villë, de nouveaux Censeurs venaient tous les
qui ont si mal instruit cet enfant dénaturé; jours le persécuter ad péri) de'teur vie. Sa
on châtie sé~ément ses proches, pour a~oir cruauté fit enfin place à la crainte il appré-
é'é si négligents à le reprendre.; car on sup- henda que son obstination ne produisit
p~e qu'un si mécuaat naturel s'était déjct quoique sout~veiaeutdaas ses Etats,. e.t,
ms PIE PIE 1246
pour s'épargner de.nouveaux embarras; li un des points sur tesqueisjts dissertaient le
rappela, malgré lui, sa mère. plus, était le mariage de t~ame avec Jésus-
On conserve une déclaration de Wen-ti, Christ. Ce sont, disait Frédéric Il; roi de
qui ordonne a tous les vice-rois et-gouver- Prusse, des Jansénistes protestants, à.qui il
neurs des provinces de l'empire de lui faire ne manque que le tombeau du diacre Paris,
connaître ceux qui se sont rend us recom man- et un abbé Bécherand pour gambader dessus.
dables par une tendresse et une soumission .H para!t certain que le fanatisme s'introduisit
particutière envers leurs parents, aGn qu'il dans les assembiéës des Piétistes, qui furent
puisse honorer et récompenser dignement composées d'hommes et de femmes de tous
une si belle vertu. Le même empereur, par étals, de tout âge, parmi lesquels il y avait
une autre déc)aration; dispense des corvées des tempéraments bilieux, méta'ncoHques,
ordinaires les enfants qui ont perdu leur qui produisaient des fanatiques et des vision-
père ou lenr mère, pendant tout le temps naires. Ils recherchaient avec avidité les ou-
destiné à leur rendre les honneurs funèbres, vrages de piété de toutes les communions, et
qui est de trois ans. surtout ceux qui ont été composés par les
Pendant cet espace de temps, un ne peut catholiques teis que ceux de chômas à
exercer aucun emploi public; prendre part Kempis, de saint François de Sales, du P.
à aucune cérémonie, monter à chevat, etc., Scupoli, de sainte'Thérèse, ta, Vie de Marie
etc. Fo< DEmL, n° iC. Le fils du roi de Tsin, Aiacoque, Marie d'Â~réda,tes lettres d'Olier,
pour se dérober aux embûches que tui ten- fondateut' de Saint-Su)p)cc, etc., etc. Le pié-
dait sa bette-mère, s'était exilé des Etats tisme de 5péner, peu de temps après sa
de son père, et vivait errant dans différents naissance, fut propagé rapidement en AI-
pays. Pendant le cours de ses voyages, il temagne et eh Alsace, et y obtint une faveur
reçut avis que son père était mort. et qu'un signalée mais ensuite on chercha a (e réfuter
usurpateur s'était emparé de ses Etats. Un et on le persécuta, H parait avoir subsisté
gouverneur, sensible à sa disgrâce, voulait depuis 1670 jusque vers i756. Mais ii reparut
lui offrir une armée pour soutenir ses droits; ensuite sous différentes formes.
mais le prince lui répondit que ia ~piété fi- 2° It y a;depuis plus d'un siec)ë, une autre
liale lui était plus précieuse que le trône, secte de. Piétines disséminée sur' les deux
qu'il devait songer à pleurer la mort de son rives du Rhin, et qui est égatemeht opposée
père, avant de s'occuper de ses propres in- aux Calvinistes et aux Lutnériens. Là plu-
térêts, et que pendant tes trois années des- part de ceux qùi la composent, artisans ou
tinées au deuil et à la tristesse, it lui était cultivateurs, sont eh générât peu instruits,
défendu de prendre les armes. peu communicatifs, et s'eh.vetôppent d'un si-
P1ËTISTES. 1° Secte de dévots luthériens, tehce qui tient du mystère. Ce qui paraît
qui prétendaient que le luthéranisme avait constaté sur leur croyance se réduite suivant
besoin d'une nouveite réforme ;i)s se croyaient Grégoire, aux.articles suivants
ittuminés, et ils ont renouvcté les erreurs Ils admettent la ËiMë; reconnaissent ta
des Mitténaires et plusieurs autres. divinité de Jésus-Christ, voient dans tes com-
Phitippe-Jacques Spéner, pasteur à Franc- munions protestantes et partout la Ëabytone
fort, fut le premier auteur du piétisme parmi qui doit succomber prochainement. Ïts ont
les protestants il crut que l'on sacriuait trop des remuons journalières, le matin pour
aux disputes théologiques, à l'espri.t de sys- prier, le soir pour des lectures édinahtës.
tème, et qu'il fallait accorder davantage au Leurs ouvrages de prédilection sont ceux
sentiment intérieur et à l'esprit de piété. M d'Àrmsbrusterct d'Adam Mutter. its.n'ont ni
parla et il écnvit dans ce sens, vers la fin 'tu sacrements, ni symbole, ni sacerdoce. Lé
xvtr siècte il forma dans sa maison un co<- droit d'instruire, d'après t'inspiration privée,
lége de piété; à l'imitation duquel beaucoup appartient indistinctement à chacun. Leurs
d'autres furent établis jusque dans tes vit- chants sont graves et harmonieux; une dis-
lages. Ces assemblées furent d'abord ap- cipline sévère les ètoighë des danses et autres
prouvées par la faculté de théologie; mais récréations mondaines. On s'accorde à dire
bientôt le bruit se répandit que les orateurs qu'en générât leur costuu'e est hégt~é et
qui y prenaient ta parole se servaient d'ex- malpropre. Lorsqu'un d'eux est maiade, on
pressions suspectes, et on les désigna, aussi n~a pas recours à la médecine; ils s'agc-
bien que leurs partisans, sous le. nom de noui)tent, prient pour.. lui,. attendent lë se-
Piétistes. cours divin, et, s'it meurt, ils t'iittiument
Les Piétistes toléraient à peu près tous les sans cérémonie; on voit que-lés Piëtistcs
partis, pourvu qu'ils eussent de.la tolérance; protestants tiennent Deaucoup des Quakers
ils estimaient plus les fruits de la foi que fa et des Anabaptistes.
foi elle-même, s'occupaient moins des dog- Quelques relations venues d'Atiemaghe
mes que de la morale, et pensaient que la portent que, dans certaines réunions, entre
Hibie n'est bien comprise que par le juste autres à Edent~oben, ils s'agënouittënt dos à
illuminé du Saint-Esprit. Ainsi, très-peu ri- dos, et se donnent de grands coups dé tête
gides sur les opinions, mais rigides sur les contre les murs. l)s attachent une toute it'i-
actions, proscrivant les danses, les jeux de dées mystérieuses au nombre de 6M de t'A-
cartes et d'autres amusements., ils s'occu- pocalypse, et au nombre de 40, à- cause dee
paient à former la piété intérieure, et quel- quarante ans de séjour des Israélites daus !ê
ques-uns se jetèrent diins le mysticisme. désert, et d~'s quarante.jonrs de jeune de Jé-
Leur dctotiott étmt pius attecth'e qu'éctairéu sus-Chrfjit.Queiqut's-uus d'eh!re eux, qui se
1247 DICTIONNAIREDES REUGtONS. <M8
trouvent en Alsace, principalement à Bi- teurs. Négligeait-on de le satisfaire, il se
schviller,furent inquiétés par les tribunaux-, présentait une seconde fois et lorsqu'on lui
comme tenant des réunions illicites; mais donnait la peine de paraître une troisième,
ayant fait, en 1829, leur déclaration à la on ne pouvait plus l'apaiser que par t'effu-
municipalité, on les laissa tranquilles. sion du sang humain mais lé prêtre en était
3° Il y eut aussi, parmi tes catholiques, quitte pour se faire une incision au bras et
des Piétistes qui firent beaucoup de bruit en répandre quelques gouttes. On connais-
dans le xvn° siècle.Fo~. QutÈTtSTFs. sait que Pikollos était satisfait, lorsqu'on en-
4.° Le Piétisme a pénétré chez les Juifs tendait du bruit dans le temple.
car on peut donner ce titre à ceux qui for- PIKOU, ordre inférieur des Talapoins, dans
mèrent, sur la fin du siècle dernier une cor- le royaume de Siam. 11 faut avoir au moins
poration religieuse, dans taLithuxnie et dans vingt ans pour le recevoir. Dans ta consé-
l'Ukraine, sous le nom de Khasidim ou de cration du Pikou, le sankrat ou supérieur
Carolins. Voy. KSAS'OM. récite sur lui quelques prières il l'exhorte
5° Enfin plusieurs, parmi les Musulmans, ensuite à observer les préceptes sévères de
donnent également dans le piétisme; c'est loi écrite à veiller à la garde des temples et
un défaut fort commun aux poëtes, dont des idoles à tenir les Heuxsaints dans une
presque toutes les poésies et les romans grande propreté à maintenir les anciens
roulent sur l'amour de Dieu, dépeint presque rites, sans souffrir la moindre-innovation en
toujours avec des formes étales expressions matière de culte.
qui rappellent un amour charnel, et même PtKTADS, dieu de la colère et de la mort
tout le désordre des passions les plus mons- chez les anciens habitants de la Prusse, de
trueuses. La plupart de ces poëtes théoso- la Lithuanie et de la SamogiUc.. Sa statue
pbes adoptent même un surnom mystique, fut enfermée avec celles de Warpintas, dieu
tel que le Fou, ~aMs-C'œMf, Extravagant, des moissons, et de Perkunas, dieu du feu,
Sans-Ame, le Plettreur, la Douleur, le Blessé, dans les cavités du chêne de Romnowe on
etc., prétendant exprimer par là les ravages lui offrit trois têtes dans un vase une
que l'amour divin a opérés en eux-mêmes. d'homme, une de cheval et une de vache
FIFRES ou PIPHLES, nom que l'on a don- elles représentaient toutes trois le sacrifice
né, dans le xn' siècle, aux Albigeois, à cause de la vie.
de leur grossière rusticité. PILAMOU-PENNOU.dieu de la chasse
PII,. nom que les Siamois donnent aux chez les Khonds, habitants de la côte d'Orissa.
démons et aux habitants de l'enfer, qui est le Lorsqu'ils entreprennent une partie de chas-
monde inférieur. Ceux du ciel ou monde su- se, les Khonds demandent toujours au prêtre
periéur s'appellent Theuada, et les habitants de leur rendre favorable le dieu de la chas-
de notre monde, .ManoMt. sé. Il entasse les armes des chasseurs au
PliOH, PIOH ou PooH, le dieu de la lune bord d'un ruisseau, répand de l'eau dessus
(LttKtM) chez les Egyptiens. Ce' mot est com- y met une poignée de longues herbes, et sa-
posé de l'article pt et du mot yoh, la lune. crifie un oiseau au dieu, qui, s'il est propi-
Ce dieu était souvent représenté avec une ce, instruit le prêtre de la direction que
tête d'épervier, et porté sur un, crocodile. doivent prendre les chasseurs, et même lui
Le croissant lunaire, le serpent Urœus, le apprend quelquefois le nombre de fièvres.
nilomètre, le sceptre et la croix ansée étaient de cochons sauvages, etc., qu'il doit dévouer
encore au nombre de ses attributs. à tomber sous les coups.
PI-K1EOU, et Pl-KOU. religieux boud- PILES, figures d'hommes, faites de laine,
dhistes de la Chine, qui sont arrivés. au plus que les Romains sacrifiaient aux dieux
haut degré de perfection. Ceux qui embras- Lares dans tes Compilâtes. Macrobe nous
sent cet état ne sont plus astreints à rien de apprend qu'on leur immolait d'abord de
particulier pour la demeure ni pour le petits enfants pour la conservation de toute
manger ils regardent tous les hommes du la famille mais Brutus, ayant chassé les
même œil, et reçoivent indifféremment de rois de Rome, abolit cet usage barbare, et
tous ceux qui veulent bien leur donner. Su- substitua aux enfants ces figurines de laine.
périeurs à tous les événements, rien n'est P1L1ATCHOUTCH1, dieu des Kamtchada-
capable de leur inspirer de la crainte leur les Koutkou, le créateur, l'établit pour veil-
unique occupation est de s'appliquer à la ter sur tes animaux terrestres. Ce .dien, d'une
contemplation.' Ils ne doivent plus être sus- taille fort petite, est vêtu de peau de goulu de
ceptibles ni d'avarice, ni de concupiscence, mer, et trainé par des perdrix. Sa femme
ni de crainte, ni d'aucune autre passion, et s'appelle Tiranous. Des écrivains lui don-
doivent avoir un empire absolu sur leurs nent des attributs plus retëvés. Béranger,
sens, s'ils restent encore sujets aux faibles- dans sa ~ora~e en ea;<'?Hp<M,donne t'hymne
ses humaines et aux impressions des pas- suivante, comme une imitation de Steller et
sions, tout ce qu'ils font d'ailleurs leur de- de Krachenninikof, et le suppose chanté à
vient inutile, et ne mérite qun du mépris. la fête de la purification des ostrogs ou vil-
PiKOLLOS.dieudela mort chez les an- lages
ciens Prussiens, qui lui consacraient la tête «'Vive Pitiatchoutchi, le père H habite
d'an homme mort, et brûlaient du suif en au-dessus des nues, d'où il verse la ptuie~t
son honneur. Ce dieu se faisait voir lorsqu'il lance les éclairs. L'arc-en-ciel est la bordure
mourait quelqu'un. Si on ne l'apaisait pas de ses vêtements les sillons que l'ouragan
par des sacrifices; il tourmentait ses adora-" trace sur la neige sont les vestiges de ses
<349 P)L P)M <MO
dieu tes origénistes concluaient qu'il n'y devait
pas. !t faut craindre ce dieu, ce~rànd
tout-puissant car il fait enlever dans des pas manquer un'poit (en latin p!<M~.)
tourhillons les enfants des Kamtchadates PILUMNUS, dieu des Romains, qui en fai-
les lampes de saient le frère de Picumnus ils lui attri-
pour supporter éternellement
cristal qui éclairent son palais de glace. Pi- buaient l'invention de l'art de moudre le bté;
tiatchoutchi est le dieu du ciet le soleil est aussi était-il particulièrement honoré par
son ceil droit, la lune son ceit gauche tous les meuniers. Foy. PicuMNBS.
les fleuves de la terre tombent.de sa ceintu- PtLWITË et PILWITiS. La Pologne de
re, et les baléines de nos mers se cachent de M. Forster représente Pî~o~ comme la
déesse de la fortune, dans la mythologie li-
peur, quand le tonnerre de sa cbtère retentit
thuanienne ;'et Pt/Mt<t~, comme te dieu des
parmi tes rochers de nos rivages. 0 grand
dieu! sois-nous propice, défends-nous des granges et des richesses, dans la Samogitie
chagrins, de la foudre et des incendies. » ef~t'ancienne Prusse. Nous sommes tenté de
dieu de là croire que'ce n'était qu'une seule et même
PI-LIEOU-Ll,- le cinquième divinité.
cosmogonie bouddhique, suivant les Chinois. Pt MANDER, l'Intelligence suprême, d'a-
Sa grandeur et sa majesté ajoutent encore,
disent-ils, à l'éclat des autres divinités. It près les Egyptiens. ïi existe, sous le nom de
habile la paroi de saphir du mont Mérou, Pimander, un ouvrage cosmogonique, géo-
logique et philosophique, composé parThoth
préside à la région du Sud, et a sous ses lois ou Hermès Trismégiste, et que les critiques
tesKoumbahdas et une multitude d'autres
modernes considèrent comme le plus ancien
génies. Le dieu des Védas est sous sa dépen- et'le plus authentique des livres de l'Egypte.
dance immédiate. Nous ne l'avons plus dans l'original, mais
PI-LIEOU-PO-TCHA, sixième dieu de- la il en existe des traductions grecques qui ont
cosmogonie bouddhique, tt est remarquable été publiées. Cet ouvrage est sous la forme
par la grandeur de ses yeux, et par la faculté d'un dialogue entre Pimander et Thoth or
dont il jouit de parler toutes les langues. Sa comme Thoth ~.est aussi une intelligence ma-
demeure occupe la paroi d'argent du mont nifestée aux hommes, c'est donc un dialogue
Mérou, et il gouverne la plage occidentale entre l'Intelligence divine et l'Intelligence
du monde avec l'aide des démons appelés humaine, la première revêtant à la seconde,
Pisatchas, auxquels il commande. pour le salut du genre humain, l'origine de
PI-LI-TO, nom que les Chinois donnent l'âme, sa destinée, ses devoirs, les peines ou
aux esprits que les Hindous appellent Frétas les récompenses qui lui sont réservées.
ce sont des démons famétiques qui. dans Pimander se manifeste à Thoth, sous des
toute la durée de leurs Kalpas, n'entendent formes symboliques, et se déunit lui-même
parler ni de nourriture ni d'eau: dans le fragment que nous ations citer.
PILLA,' dieu de l'air, adoré dans le Brési) « Comme jerénéchissais un jour sur la
c'est peut-être le même que le Pillan des nature des choses, élevant mon entendement
Araucans. vers les cieux, et mes sens corporels assou-
PtLLAL-KARRAS, c'est-à-dire hommes qui pis; ainsi qu'il arrive, dans le profond som-
aveuglent <M requins. Les Malabars appel- meil, aux hommes fatigués par le travail ou
lent ainsi certains devins ou exorcistes ta satiété, il me sembla voir un être d'une
aux conjurations desquels les pêcheurs de stature démesurée, qui, m'appelant de mon
perles ont recours pour se mettre à l'abri nom, m'interpella en ces termes Que dési-
des attaques du requin, lorsqu'ils plongent res-tu voir et entendre? 6 Thoth que sou-
dans la mer. Ces conjurateurs se tiennent haites-tu d'apprendre et de connaître ? Je lui
debout sur la côte, depuis le matin jusqu'au demandai Qui es-tu? Je suis, me dit-il,
retour des barques, marmottant continuette- Pimander, la pensée de la puissance divine
ment des prières, faisant mille contorsions dis-moi ce que tu désires, je serai en tout à
bizarres,et des cérémonies insignifiantes pour ton aide. Je désire, lui dis-je, apprendre
les autres comme pour eux-mêmes. Durant la nature des choses qui sont, et conn:)itre
tout ce temps, il faut qu'ils s'abstiennent de Dieu. Il me répondit: Hxptique-moi bien tes
boire et de manger, sans quoi leurs formu- désirs et je t'instruirai sur toutes choses.
les n'auraient aucun effet. Cependant ils font M'ayant ainsi parlé, il changea de forme et
quelquefois trêve à cette abstinence, et pren- soudainement il me révéla tout.
nent tant de vin de palmier qu'il ne leur est '< J'avais alors devant les yeux un specta-
plus possible de remptir les fonctions de leur cle prodigieux tout s'était converti en lu-
ministère. D'ailleurs. les requins ne cèdent mière, aspect merveilleusement agréabte et
pas toujours àt'efScacité des conjurations séduisant j'étais transporté de ravissement.
mais si l'un des pêcheurs vient à être dé- Peu après, une ombre effroyable, qui se ter-
voré, ces charlatans ont des réponses toutes minait en obliques replis, et se revêtait
préparées pour ne pas ébranler leur crédit. d'une nature humide, s'agitait avec un fra-
P1LLAN, dieu suprême des Araucans, an- cas terrible. Une fumée s'en échappait avec
cien peuple de l'Amérique du sud. Ce mot bruit une voix sortait de ce bruit elle me
signifie ~Me., esprit. semblait être la voix de la lumière, et le
PILOSITES, nom que les origénistes don- Verbe sortit de cette voix de la lumière. Ce
naient par dérision aux catholiques, qui sou- Verbe était porté sur un principe humide,
tenaient que les hommes ressusciteraient et il en sortit le feu pur et léger qui, s'éle-
avec toutes les parties de leur corps, d'où vant, se perdit dans les airs. L'air téger,
~5! 1 DiCTIONNAIREDES RELIGIONS, <3M
semb)ab)e à l'Esprit, occupe le milieu entre
qn'tt ~'invita à se précipite!; à terre, pour
t'eau et~e feu et la terre et les eaux'éfaieht
éprouver sa divinité et sa puissance.
tellement mêlées la sqrface de PINARIENS,
la terre, enveloppée ensemble, que anciens prêtres d'Hercule.
par tes eaux, n'appa- « Après ta mort dé Cacus, dit
raissait en aucun point. EXes furent toutes Noël, Ëvandre
reconnut Hércute pour d)eu,et"tui sacrifia
deux agitées par le Verbe de un bœuf chqisi dans son
'l'Es'pn;, parce troupeau même. On
qu'il était porté au-dessus d'eHes; et dans ce chosit te~ Fq<<<eK~et les JPiMa*
moment, Pjmander me djt: As-tu bien com~ tes deux
plus illustres famittes du pays, pour avoir
pris ce que signifie ce spectacte?~– Je Je soin du sacnSce et (tu festin dont il' devait
connaitrai~ lui dis-je, tj ajouta cet'tp tumière, être suivi: Par hasard, tes Pptitiens
C'('st moi: je suis l'Intelligence, rent les
reÓt tes premiers, et arrivè-
jc'suiston on teur servit
premier~r ~t on !¡mr ¡¡ervit les mei)- tes m~it:-
Dieu, et je suis bien plus ancien quete'prin~ teures parties de'ta victime. Les Pinàneps,
cive huniide qui s'échappe de t'ombre. Je venus trop tard, furent
suis le germe de la pensée, le Verbe ter obtins de se conten-
resp)en- des restes. Ce fut une rcgte
dissant, le Fils de Dieu. Je te dirai donc: suite des temps; et, tant que tes'Pinariens pour toute ta
Pense que ce qui voit et entend
ainsj en toi, subsistèrent, ils ne goûtèrent jamais des
c~estie Verbe du maître, c'est ta morceaux choisis. Les
est Dieu le Père; ils -ne sont Pepsée qui PotiOens apprirent
aucunement d Ëvandre même les cérémonies qui devaient
séparés, et leur union, c'est la vie. Médite à
d'abord surla lumière et arrive ta connaî- s'observer )'égard d'Hercute; 'et pendant
tre. Quand ces choses furent plusieurs siècles Ils furent les prêtres de son
dites, je te priai i temple, jusqu'à ce qu'ayant abandonné ce
tongtemps
10ngten1P.s qu'it tournât
pour qu'il tournfll yersvers moi sa
Si! ministère aux esclaves publics, i)s pérrrent
figure. Dès qu'il l'eut fait, j'aperçus aussitôt avec toute tem- race.)) Tel est le récit de Tite-
dans ma pensée une lumière environnée de Live. Celui de
Diodore deSicite varie dans
puissances innombrabtes, brillant sans fi- quelques circonstances peu importantes: de
mites, le feu contenu dans un espace par son temps, ces cérémonies étaient faites par
une force invincible, et ~maintenant au- des jeunes gens achetés
` del~acgentdu pu-
dessus de sa propre base, etc. x btic.
Nos lecteur.s, fam)tiers.ayec ta cosmpgonie PiNDJAÏ, un des dieux adorés par les
mosaïque, resonnattront sans peine dans cet Khonds, peupie de la côte d'Orissa. JI est
ex~-att, ta lumière et les ténèbre~, le chaos vénéré dans un village du même nom.
primprdia), t'eau pouyrant ta face de ta.terre, PION, héros auquel les habitants de Pio-
l'air ou t'Esprit de Dieu porté sur tes nje.dans taMysie, offraient des sacrifices
eaux
le Verbe de Dieu produisant ou comme a un dieu. C'était un descendant
coordpppant
les êtres, etc. On y apejrcoit niéme le d'Hercule, et il passait pour être le fonda-
de iaTnntté, dogme
ainsi que t'unionett'identitéde teur de la ville. On dit que, pendant le sa-
substance du Père et du Fiis. crifice, une fumée miraculeuse sortait de.son
PIMPLEENNES ou ~MPLÉmEs, nom des tombeau..
Muses, pris du mont Pi)np)ée,contigu à PiPI. C'est ainsi que certains Grecs, dans
!'Hé!icpt), qui leur était consacré. Festus le 'gnorance de la iangue hébraïque, pro-
faU venir d'anë fontaine de Thessalie, ainsi nonçaient le nom tétragramme J~oca, ÔGrit
appetée de l'abondance de ses eaux (7rn~ en hébreu rnr~, ce qui en effet ressemble as-
remplir). sez au grec nim.Satnt Jérôme, dans sa lettre
à Marcetta. remarque que )e nom tétra-
PIN, arbre consacré a Cybè)e; c'est pour-
gramme s'écrit par tes lettres iod,
quoi il accompagne souvent les statues de cao,
cette déesse. Dans tes mystères célébrés en hé; mais que quëtques-uns le trouvant écrit
ses prêtres couraient ainsi mn~ans les tjvres grecs,Ïisaient nini,
son honneur, armés la
de thyrses, dont les extrémités étaient des trampés par similitude des caractères~
pommes de pin ornées de rubans. A l'équi- Bar-Hébrœus, ecrivatt) syrien, fait la même
noxe du printemps, remarque. « Les Septante, dit-il, pénétrés
on coupait en grande
de vénération pour l'excellence de ce nom,
pompe un pin que l'on portait dans fe tem- t'ont
p)e de Cybète. Cet arbre était aussi consacré écrjt dans le, grec de leur version avec
a Sylvain; car ses images portent assez sou- ses propres caractères hébreux. Ht comme
vent de la main gauche une branche de pin, le ~o(< a la même Sgure en grec, et que le
à laquelle tiennent des pommes du même ar- ~hébreu ressemble au pt des Grecs, ce mot,
bre. Properce le donne encore au dieu si on te Ht de droite à gauche, fait !/o~aA;
Pan mais si, à la manière des Grecs, on le fit de
ta pomme en était aussi employée dans les
satrifices de Bacchus, les orgies, les gauche a droite.U-fprme le mot pipi, qui n'a
pompes, aucune sign~catjon. » M. Drach
les processions, etc. Les anciens en taisaient soupçonne
des couronnes dunt'on se ceignait ia tête que ce terme si figuier pourrait bien être
dans les orgies. Enfin on se servait du bois I'artic!p égyptien pi, répété deux fois; ce qui
de cet arbre pour la dqnneEait lé, équivalent à lui, lui. Les
construction des bû~
chers funéraires; Arabes, en effet, donnent habituellement à
Dieu te nom de //o){, qui signitie lui; mais
PINACLE, comble terminé en pointe, que cette interprétation nous~ semble forcée
les anciens mettaient autant des'temptes pt est un pur articte, et n'a jamais signi~
pour tes distinguer des maisons particuiiè- Se lui. L'explication de saint Jérôme et de
res. Satan avait transporté
sur te pinacle du tempie de Jérusatem, Ïors-
Jésus-Christ Bar-Hebrœus est très-simple et très -natu-
rette.
`
I2S5 PIS t*tT <2M
PIR, mot persan qui signifie proprement le temps ou les Gantois assiégeaient le Capi-
vieillard,comme ~c/t(!!&/t enarabe. Aussi est-il tote. it avait ordonné à ta garnison de faire
comme cctui-ci le titre des supérieurs de mo- du pain de tout le bté qui teur restait, et de
nastères dans l'empire ottoman. Chez les le jeter dans le camp ennemi, pour faire
Musulmans de l'Inde, il correspond au gou- croire qu'ils ne seraient pas de longtemps
rou des Hindous, -et désigne comme ce der- pris par ta famine; ce qui réussit si bien que
nier une dignité spirituelle ou plutôt ia les ennemis levèrent le sié~e.
charge de directeur dans la voie du salut. Its PtTABALDt, dieu des Khonds sur ta côte
donnent aussi le titre de Pirs aux person- d'Onssa; spn nom signifjp diettaiet~; il
nages de leur religion qui sont morts en est ador~a Chpt~apfjnd, à Hodzqghoro, à
odeur de sainteté, et dont les tombeaux sont Ogdnr et a Nowsagur, tandtsque son nnm
devenus des lieux de pèlerinage. est inconnudan§ !e~ districts (jtc i'Qups} et du
PIlUPiRtS, talisman en usage chez plu- sud. Son cmbtèmp est une' pjerre enduite de
sieurs tribus sauvages du Brési), du Pérou safran, placée sous un grand arhre. dans nn
et des Pampas. Ils sont composés de diver- endrojtpu ta tradition rapporte qu'i) a mar-
s-e's plantes il y en a qu'ûn*porte sur tes qué son passage par une* fente, en sortant
bras, sur les pieds, sur tes armes; d'autres delà t~j're ou en y rentrant. Pitabattti a;)ussi
qu'on mâche et qu'on jette ensuite dans un temple dans u'n bocage, à Godnsye~ C'est
l'air d'autres dont on boit l'infusion. Ces un hangar de dix ou douze pieds en carré;
filtres, à ce qu'on assure, occasionnent un devant est un poteau auquel on attache les
désordre dans le système nerveux. Les au- victimes qui doivent être sacrifiées. On fait
tres Piripiris sont plus innocents; ils passent a Pitabatdi deux offrandes par an t'une au
pour faire réussir à la chasse, assurer les temps des semaittes et l'autre à celui de ta
moissons, faire tomber la pluie, provoquer moisson. Elles consistent ordinairement en
des inondations, et disperser des armées en- une chèvre et quelques oiseaux, avec duJait,
nernies. du safran du riz, du beurre liquide et de
PIRiTA, une des avenues qui, suivant les t'encens. Quelquefois on lui sacoue des buf-
Néo-Zétandais, conduit au~MM~a, ou à Hes. On répand sur le riz de t'onrande une
l'empire de la Mort. ~OM. l'article ENFER, partie du sang des victimes, et on fait coûter
n"27. te reste sur le sol, dans t'endroit pu )'on sup-
P1ROMÏ, statues de bois qui représentaient pose que la fente a existé;
les prêtres égyptiens. Hérodote prétend que PÏ-TCHt-FO, classe de saints personnages
ce inot égyptien signifie bon et vertueux; qui, seton te~ Bouddhistes de la Chine, sont
mais il veut dire simplement «!t /tomtMe. déjà parvenus à un haut degré de pureté,
PtMJ, un des noms du mauvais esprit. qnoiqu'Hs conservent encore une existence
dans la mythologie (innoise. Vo< Hnsi. Les distincte et indiyiduette. Ces in).eHigences
Finnois donnaient le même nom au feu, à par:))ssent aux époques où il n'y a point de
qui ils rendatent leurs hommages. Bouddha; ettes sont supérieure~ aux .4r/t~M,
PtMJLAINEN, mauvais génie redouté des et n'ont au-dessus d'eux que les Spdbisa-
Finnois; il décoche contre tes hommes des twas. Les ~Pt-<c/tt-o sont ceux qu'on appette
traits meurtriers. dans t'Inde Pra<t/M-~OM(/(</tas:
FoM. P«A~-
PiSATCHAS, mauvais esprits de la mytho- TÏËKAS.
logie hindoue; ce sont des espaces de Vam- PITH~GtES, fête grecque qui faisait par-
pires qui absorbent les esprits animaux des tie des Ànthest.éries; Son nom s'gnHie tqu-
hommes et la sève des plantes. tts ressem- verture des tonneaux.
blent aux Rakchasas, mais ils sont d'une
classe inférieure. Pt~HO, déesse de ta Rerauaston, chez tes
P1SCATOMENS, jeux romains renouve- Grecs. Eite était regardeiB comme n)te de Vé:
lés tous les ans au mois de juillet par le pré- nus,6t s.e trouve souvent dan~ son cortége
teur de la ville, en l'honneur de ceux des avec tes Qrâccs. Ou dit que Thésée intro-
duisit son cnHe dan~ t'At~que, parce qu'it
pêcheurs du Tibre dont le gain était porté
dans le temple de Vulcain, comme un tribut ava~it persuadée tous )es peuptes de cette
qu'on payait aux morts. contrée de se réunir qans une même vt~e;
PISCINE. 1° !)ans les églises cathotiques Ptusieurs personnages {ui étevèrent des
on appelle ainsi un puisard placé sous les Statues, des chape{tes et même des tem-
fonts de baptême et dans lequel se perd l'eau ples.
baptismale qui a servi au sacrement; on y PITRIPATt, c'est-à-dire .!«'~KeMf dM Md:
jette aussi les abtutibns et tes eaux qui ont Mes~ un des noms de Yama dieu des. enfers
servi à laver ou à purifiér les vases et les chez les Hindous. On t'appelé aussi ft<rt-
linges sacrés. radja, roi des Mânes.
~° Chez les Musulmans, c'est un grand PÏTRtS, nom que les Hindous donnent aux
bassin carré long, construit en pierres ou en <K<M; ce mot signifie proprement les an-
marbre, avec plusieurs robinets, au milieu c~~fes (patres, pareM<es). Il y a ptusieurs fêtes
de la cour d'une mosquêé, ou sous tes por- et plusieurs jours'dans t'année consacrés à
tiques environnants. Les Mètcs y font lèurs les'honorer. On prend le bain, et on fait des
ablutions tégates avant de commencer la aumônes à teur intention ou bien on teur
prière canonique. offre de t'eau, du riz et diEférentes sortes de
F757'M{,ou6oM<aK<j'er. Les Romains don- mets.
naient ce surnom à Jupiter, parce que, dans Les Pitris ou ancêtres sont quelquefois
I2K. DICTIONNAIRE DES REUGiONS. i256

identifiés avec tes divinités secondaires; on autrement que d'étoffe blanche, toute l'an-
les invoque en cette qualité dans les Srad- née, venait le dernier, portant une robe de
dhas, on aux sacriuces des funéraitles. On soie pourpre, tenant d'une main une buire
lit en ce sens dans les lois de Manou « Les et,de l'autre une épée nue. Il marchait en
sages donnent à nos pères le nom de Va- cet équipage par toute la ville jusqu'au ci-
sous aux grands pères de nos pères celui metière où étaient les sépulcres de ceux qui
de Roudras-; et aux grands pères de nos avaient été tués à la bataille de Platée;
grands pères, cetui d'Adityas. alors il puisait de l'eau dans la fontaine de
PLACIDE, surnom sous lequel Vénus ce lieu, il en lavait les cofonnes et les sta-
tues qui étaient sur les sépulcres, et les frot-
avait, à Rome, un petit autel. Les amants
brouillés venaient lui confier leurs chagrins tait d'huile de senteur. Ensuite il immolait
et la charger de les raccommoder. un taureau; et, après quelques prières faites
à Jupiter et à Mercure, il conviait au festin
PLASTÈNE, divinité adorée par les Ly- général les âmes des vaillants hommes
diens, qui lui avaient érigé une chapette sur morts, et disait à haute voix sur leurs sé-
le sommet du mont Sipyle. Pausanias dit '< Je bois aux braves qui ont perdu
pulcres
que c'était une déesse mère des dieux. En la vie en défendant la liberté de la Grèce, »
effet le nom de Plastène ou /«6rtca<rtce con- 1" filles'd'Atlas et de Pféione
PLÉIADES
vient à Cybèle. elles étaient au nombre de sept:Mi)ïa,
PLATANE, arbre qui. paraît avoir été de Electre, Taygète, Astérope, Mérope, Atcyone
temps immémorial l'objet de ta vénération et Céiéno. Elles furent aimées, dit Diodure,
des Orientaux. Hérodote nous apprend que des plus célèbres d'entre les dieux et les
Xerxès, ayant trouvé en Lydie un très- héros,et en eurent des enfants aussi fameux
grand platane, le fit orner d'une chaîne que leurs pères, et qui devinrent les chefs
d'or, et lui donna même une ~rde d'hon- de bien des peuples. Elles forment la cons-
neur. It est probable que le monarque per- tellation de leur nom dans la tête du Tau-
sa-n consacra cet arbre à quelque divinité; reau, et sont dites avoir été métamorpho-
du moins chez les Grecs et les Romains il sées en étoiles, parce que leur père avait
était spécialement consacré au génie de voulu lire dans les secrets des dieux, soit
chaque individu, ou à l'esprit tutélaire de parce qu'il fut le premier qui découvrit cette
celui qui l'avait planté. On lui faisait des constellation, et lui donna le nom des Pléia-
couronnes de ses feuilles et de ses fleurs, et des, ses filles, soit qu'on les ait appelées
on en ornait ses autels. On conservait avec ainsi de Pléioné, leur mère, soit parce que
un respect religieux les deux platanes qu'A- ces étoiles paraissent au mois de mai, temps
gamemnon et Ménélas avaient conués à la propre à la navigation, de ~:M, Ma~t~Mer.
terre, l'un à Delphes, l'autre dans une forêt On dit que Mérope, l'une d'elles, qu'on ne
sacrée de l'Arcadie, où mille ans après on voit plus depuis longtemps, se cacha de
le montra à Pausanias. Un de ces arbres, honte d'avoir épousé un mortel, Sisyphe,
placé au pied du mont Ida, ne perdait jamais pendant que ses sœurs avaient été mariées
ses feuilles, au dire des Crétois. On préten- a des dieux, c'est-à-dire aux princes-Titans.
dait que sous son ombrage avaient été célé- Mais suivant une autre tradition plus auto-
brées les noces de Jupiter et d'Europe, mais risée, et confirmée par le témoignage d'O-
que les rejetons de cet arbre, transportés vide et d'Hygin, ce fut Electre, femme de
dans d'autres cantons de l'île de Crête, ne Dardanus, qui disparut vers le temps de la
jouissaient plus du même avantage. guerre de Troie, pour n'être pas témoin des
PLATÉENS, jeux quinquennaux qui malheurs de sa famille. Un poëte ancien
étaient célébrés à Ptatée, et dans lesquels ajoutait qu'Electre se remontrait de temps
on courait tout armé autour de' l'autel de en temps aux mortels, mais toujours avec
Jupiter. « H y avait, dit Noël, des prix con- l'appareil d'une comète; allusion, suivant
sidérables établis pour cette course. Ces jeux Fréret, à une comète qui se montra d'abord
étaient appelés les jeux de la Mer~à cause aux environs des Pléiades,traversa la partie
de la célèbre victoire que les Grecs avaient septentrionale du ciel, et alla disparaître
remportée en ce lieu sur tes Perses. Outre vers le cercle arctique, l'an 1193 avant Jé-
celle fête, on y tenait tous les ans une as- sus-Christ.
semblée générale de toute la Grèce, dans 2' Les Hindous ne comptent que six
laquelle on faisait un sacrifice solennel en Pléiades. Ils disent que les épouses des sept
l'honneur de Jupiter. Richis étaient autrefois' dans la constella-
« Les Ptatéens, le seizième jour du mois tion de .la Grande Ourse où brillent encore
qu'ils appelaient monastérion, faisaient une à présent leurs maris; mais six d'entre elles,
procession devant laquelle marchait un s'étant laissé séduire par Agni, dieu du feu,
trompette qui sonnait l'alarme il était suivi furent chassées du pôle, et demeurèrent
de quelques chariots chargés de myrtes et errantes dans le ciel, jusqu'à ce que, ayant
de chapeaux de triomphe, avec un taureau servi de nourrices à Kartikéya, ce dieu les
noir. Les premiers de la ville portaient des fixa dans le zodiaque, où on les voit au-
vases à deux anses pleins de vin, et d'autres jourd'hui. La seule Aroundhati mérita par
jeunes garçons de condition libre tenaient sa vertu de demeurer auprès d'Agastya, son
des huiles de senteur dans des fioles. mari. Foy. AROUNBHATi,KRtm&A.
« Le prévôt des Platéens, à qui il n'était 3° Les anciens Péruviens avaient un res-
pas permis de toucher du fer, ni d'être vêtu pect singulier pour les Pléiades; ils leur
os? PLU PLU ~S8
avaient consacra un appartement dans le On ne pouvait lui sacrifier que dans les té-
temp)ednSoteit,àCusco. nèbres, et des vjCLxncs noires dont les ban-
PLESTOHE. dieu indigène des Thraces dctcttes étaient de la même couleur, et dont
Apsinthiens. qui lui sacrifiaient des victimes la tête devait être tournée vers la terre. Le
humaines. Hérodote parle d'un Perse, nom- cyprès, le narcisse et le capillaire étaient ré-
mé OËhase. qui toi fut immolé. servés pour ses sacrifices, Il était particuliè-
PLEURANTS ou PLEUREURS, 1, un des rement honoré à Nysa, à Opunte, à Tré-
quatre ordres dè pénitents publics, dans.la zène, où il avait des autcts à Pylos <:t
primitive Eglise. Fo; PÈ~tTENTs. chez les Éléens, où il avait un temple, qu'on ¡
2° Branche d'Anabaptistes, qui s'imagi- .n'ouvrait qu'un seul jour dans l'année, en-
naient qu'e les larmes étaient agréables à core n'était-il permis d'y pénétrer qu'aux
Dieu, et dont toute l'occupation était de sacrificateurs. Epiménide, dit Pausanias,
s'exercer à acquérir la facilité de pleurer; avait fait placer sa statue dans le temple
ils mêlaient toujours teurs pleurs avecteur des Euménides. Il était représenté sous une
pain, et on ne tes rencontrait jamais que les forme agréabie. contre l'usage ordinaire.
ssupirs à la bouche. Le culte de Pluton ne fut pas moins cé)è-
PLUTON (1), frère de.Jupiter et de Nep- bre à Rome et chez les peuples d'ttatie. Les
tune, fut le troisième fils de Saturne ou Romains l'avaient mis non-seulement au
Chronos, et d'Ops ou Rhée. It avait eu le nombre des douze grands dieux, mais parmi
sort de ses autres frères, c'est-à-dire que les huit dieux choisis, les seuls qu'H fût
Saturne l'avait dévoré; mais Jupiter, sauvé permis de représenter en or, en argent; en
par sa mère, ayant fait prendreun breuvageà ivoire. h y avait à Home plusieurs prêtres
Saturne, ce dernier fut forcé de rejeter de victimaires, et plusieurs de ceux nommé*).
son sein ceux qu'il avait, engloutis. C'est cultrarii, qui étaient consacrés à Pluton.
ainsi que Pluton revit le jour; aussi n'ou- Dans les premiers temps, le Latium lui avait
blia-t-il -rien pour seconder son frère, et le immolé des hommes; mais lorsque les
faire triompher des Titans. Après la vic- mœurs devinrent moins féroces, on teur
toire, P)uton eut pour son partage la région substitua des taureaux'noirs, des brebis et
des enfers. Selon Diodore de Sicile, cette d'autres animaux de la même couleur. Ces
fable était fondée sur ce qu'il avait étabti victimes devaient être sans tache, non mu-
l'usage de rendre aux morts les honneurs tilées et stériles. Pottux nous apprend qu'on
funèbres. D'autres ont cru, avec plus de fon- les offrait toujours en nombre pair, tandis
dement, qu'il fut regardé comme le roi des que celles qu'on sacrifiait aux autres dieux
enfers, parce qu'il vivait dans des lieux étaient en nombre impair. Les premières
fort bas par rapport à la Grèce, et qu'il fai- étaient entièrement réduites en- cendres, et
sait travailler aux mines ses sujets, qui, par les prêtres n'en réservaient rien ni pour le
cette raison, habitaient pour ainsi dire au peuple ni pour eux, parce qu'il était sévè-
centre de la terre; parce que l'Océan, sur rement défendu de manger do la chair des
les bords duquel il régnait, était regardé victimes dévouées au monarque des enfers.
comme un lieu couvert de ténèbres~ enfin Avant de les immoler, on creusait une
parce que les peuples de cette contrée, noir- fosse pour recevoir le sang, et on y répan-
cis par la fumée des mines, et vivant sous dait le vin des libations. Les prêtres grecs
terre, passèrent facilement, aux yeux des avaient la tête nue dans tous les sacrifices
marchands phéniciens et grecs, ,pour des mais les Romains, qui l'ava.ient couverte
démons, et teur pays pour tes enfers Ceux dans ceux qu'ils'offraient aux dieux céles-
qui confondent Ptuton avec Sérapis recon- tes,,ta découvraient pour P)uton, qui leur
naissent/aux traits dont on l'a peint, tantôt inspirait une crainte plus religieuse, une
le soleil d'hiver, tantôt cette chaleur souter- vénération plus profonde. Chez ces der-
raine, ce feu central, qui donne la vie à niers, c'était un grand crime pour les as-
toute la nature. Il était si difforme, et son sistants de parier lorsqu'on l'invoquait, et
royaume si triste, qu'aucune femme ne con- le silence régnait surtout dans le.temps de~
sentit à partager sa couronne de sorte qu'il l'immolation, et lorsque le feu sacré consu-
fut obligé d'enlever Proserpine,. fille de Dio mait les victimes. Pour offrir cettes-ci aux
ou Cérès. dieux du ciet et de la terre, il 'était néces-
Ce Dieu était généralement haï et redouté, saire de se laver tout le corps; mais Pluton
ainsi que toutes les divinités infernales, par- se contentait de t'aspersion, et il suffisait de
ce qu'on le croyait inflexible aussi ne lui se purifier les mains et le visage. Rome cé-
érigeait-on presque jamais de temple ni lébrait des fêtes en son honneur le 12 des
d'autel, et l'on ne composait point d'hymnes calendes de juillet; et, tout le temps de leur
en son honneur. Le culte que les Grecs lui durée, il n'y avait d'ouvert que son temple.
rendaient était distingué par des cérémonies Tout ce qui était de mauvais augure lui
particulières. Lcprêtre~faisait brûler de était consacré.
l'encens entre les cornes de la victime, la Ptuton fut te)!ement redouté des peuples
liait, et lui ouvrait le ventre avec un couteau d'Italie, qu'une partie du supplice des
nommé MCM/)t<.s,dont le manche était rond grands criminels fut de lui être dévoués.
et le pommeau d'ébène. Les cuisses de l'ani- Après cet acte religieux, tout citoyen qui
mal lui étaient particulièrement dévouées.. rencontraitte coupable pouvait impunément

(i)Art)c)eemprunt6auDtc<tOMnat)'edeNoë). i'~1 f
DtCTtONN.CEsREUGtONS.ni. tO
<259 DiCTtONNAtREDES RËDGfONS. ~G()
tuiôter!av)e. Romutus adopta cet usage, l'agriculture qui procure tes «cpesses tes
et t'une de ses lois permit de dévouer à plus soHdes.Mais là s'arrête son histoire:
Ptuton le client qui tromperait son* patron, tout te reste est aHégorique. Aristophane,
et l'ingrat qui trahirait~ son bienfaiteur~ dan~ sa comédie dé Ptutus, dit que ce Dieu,
Souvent même on vit des généraux s'offrir dans sa jeunesse, avait une très-bonne vue
à tui pour le salut de leurs armées. Macrb- mais qu'ayant dec!aré a Jupiter qu'it ne vou-
be nous a conservé ta formule d'un de ces lait favoriser que ta vertu e~ta science, le
dévouements sùbtimes. Elle était ordinaire- père des dieux, jatoux des gens de bien, l'a-
ment dictée par të'souverain pontife. vait aveugté pour lui ôter te'moyen dotes
Enttàtic, sur te mont Soracte, P)uton discerner. Lucien ajoute que depuis ce
nvait un temple qui lui était commun avec tëmps-tâ it va presque toujours avec tes
ApoUon; ainsi les Fatisqucs avaient cru méchants. Le même écrivain fait Ptutus boi-
devoir honorer à la fois et ta chaleur ,1. sou- teux.
terraine et te sotëi). Ce Dieu avait une statue à Athènes sous
Les peuples du Latium et des environs le nom de Plutus Clairvoyant; elle était dans
de Crotone avaient consacre au monarque ta citadelle, derrière le tempte. de M'nerye,
infernal )e nombre ~e:<.r. Pythagore t'a re- oùrôn tenait le trésor pubtic.-Ptutus était
gardé, par cette raison, comme un nombre ptacé )à comme pour vcitter à sa garde.
mathéureux les romains, suivant cette Dans le temple de la Fortune-à Thébos, on
doctrine, consacrèrent àPtuton le second voyait ce~te Déesse tenant Plutus entre ses
mois de l'année; et, dans ce mois; le second bras, sous la forme d'un enfant, comme si
jour fut encore plus particulièrement desi-~ e!te était sa nourrice ou sa mère. A Athènes
gné pourtùi offrir dés sacrifices et des la statue de ta Paix tenait sur son sein Ptu-
voeux. tus encore enfant, symbole des richesses que
Comme les Gaulois supputaient le temps donne la paix.
par te nombre~ ttes n'uits et non pas des Dans tés Sacrincés en son honneur, les
jours, plusieurs ont cru que c'était en l'hon- signés funestes qu'offraient tes entraittes
neur de Ptuton~ dont ils prétendaient des- des victimes devaient toujours s'interpréter
cendre. Mais te Dt~ qu'ils adoratent n'é- en bonne part, et d'heureux
~présageaient
t
succès.
tait pas te dieu'des enfers; ce nom désfgne 2° Le dieu Farouna
la Dtviniiéen générât, comme nous t'avons joue chez les Indiens
observé à rart)cte6;s,n~. Aurestp, il est le même rôle que Ptutus chez les Grecs.
d'autres peuptës ~u) comptent' égatement 3° Le Ptutus dés Japonais porte te nom de
par nuits, sans p~ur ~cta~ se ftonner 'une -Pa!oA/
origtneinfernafe.' 4" Les Mexicains avaient aussj une divinité
L'étymotogie'du nom de P/M<ptt n'est pas qui présidait aux richesses, et dont on ne
certaine; peut-être ce mo~ient-tt du ntot nous apprend pas te nom. Sur un corps hu-
grec ~ouTef, ftc~MM~, parce' qu'on suppo- main, 'ts jui donnaient une tête d'oiseau,
sait que ce Dieu presida'tt aux trésqrs ca- couronnée d'une t~itrede papier peint, ëat
chés que la terre renferme dans son sein. main était armée d'une f~ux. Les divers or~
Si on te tirait des tangues sémitiques, son nemènts précieux dont ce dieu était revêtu
origine serait jttus phttosdphtque u')'?3 p<M~, répondaient à ia quaUté qu'on lui at~n-
signiftë d~~r~; te tombeau est la déH- buait. °
vrance des peinesdecet~evte. Les Grecs 'PLYNTËRtES fêtes célébrées pqr les Athé-
l'appcta)ent A~M, kï~M, t'tnvisibte~ le~ an- niens eh mémoire de Minerve Âgràute. Oh y
cien~ S!ayes,~ 2'c/tefMO-~o~ )e djeu noir; dêpquUtatt Fa stafue.do' 'ta 'déesse, mais on ta.
Les Latins tu! donnatent encore le nom dp couvrait aussitôt pour ne pas t'exposer
Dt~, qui sighiGe aussi /e ric~e. On peut en- nue/et on ta tavait. C'est dé "cette céré-
core Eecqn~aitre !a mémo divinité dans te monie que la fête'tirait son nom j'~uv~,
ZactoH des Sarmates, )~ y~o 'des Spèves, /at)et<r).. On environnait tous les temples
te S}rM et le yaNM des Hindous te premiec d'un cordon, pour marquer que ce jour était
de ctiux-Ct est le dieu destructeur, et comine mis au rang des plus malheureux; Ce jour-ta
P)u('pn,i~est ia troisième puissance de !à même encore, on portait en procession dess
triade (tivjnp; mais )e seeQnd est propre- figues sèches~'d'après t'qpjn)0[) que les u-
ment le-roi de& enfers et de ta mort. gues étaient te premier frutt que tés Grecs
PU}TC$. 1~ Ce dieu semble être une dou- eussent mangé après te gtand. §oton ayait
bturc dé ~t<<oM; le nom parait avoir une p.ërmis de jurer ce'JQur-ta narjtfpiter pro-
mémo racine, même en grec, où )e roi des pice, par Jupiter ,.1' Exp.iat~ur, et pap1"Jubjjer 11
enfers est .quelquefois àppete ~Mt~Ms, voca- Défenseur. .1"
ble q~i yiept sans doute de la racine ~ou~of, .:PNRU~ATPMAQUES, ou EMMeMt's du
r:c/teMM. Comme Ptuton, Plutus est supposé ~a)K<-E~prt<; hérétiques, du tv'.siccte, qui
prés.idec aux trésors cachas c'est pourquoi sputcnaient que te ~aint:Esprit n'était pas
on le mettait aussi au nombre des divinités Dieu, mais senten~cnt.un esprit ou un ange
infernales. Cependant.t'usage a prévalu, pac du premier ordre ;~ci)r,d)saient-Hs,s'it était
ta suite, d'en faire une divinité distincte, a, vrai qu'il f~t Dieu, et qu'h procédât du Père,
laquette on donna une généatogie particu- il serait donc 'son F)ts; Jésus-Chnst et )m
lière. Hérodote le fait naitrë de Cérès et de seraient ainsi deux frères, ce qui ne peut
Jasion, peut-être parce que ces deux person- être, Ruisqu'}t es~ certaiq eue Jésus-Ghnst
nages s'étaient appliqués (oate leur vie à est Fils ne peut pas dire non
unique. Qu
?61 PO!~ POL i2M
plus qu'it procède doPUs car, en ce cas, le ron sept'pieds de long, qui est ~6néré
Père serait son afcut ce dont on ne saurait comme un fétiche par les nègres de la côte
convenir. Tout prouve donc, ajoutaiënt-its, d'Or. Pour rien au monde, ces peuples ne
que le Saint-Esprit n'est pas Dieu. Ces héré- consentiraient à le vendre, encore moins à
tiques étaient aussi appelés Macédoniens, de goûter de sa chair. <
Macédunius, évéque déposé de Constanti- PO-KINO~enfer des habitants de la [~ou-
nop!e. vette-Zétande et des, iles Gambier. Ils se le
PNEVTHO, dieu égyptien; il formait avec représentent tantôt comme une fournaise ar-
Aroéris, son père, et la déesse Tsonénnufré, dente, tantôt comme un bourbier profond,
sa mère, une triade honorée dans le grand d'oùnurne peut sortir, unefoisqu'itaeu
temple d'Ombos. le malheur de glisser sur la pente de l'a-
PODAGUE,' de TroS~x, pt~e, surnom de bime fangeux. Si les ~parents du défunt né-
Diane considérée comme déesse de la chasse, gligeaient de célébrer le tirau ou fête funè-
et présidant en cette qualité aux pièges et bre en son honneur, son ombre étajt con-
aux rets. damnée à. errer -de montagne en montagne,
PODË1Œ, robe traînante dont les prêtres de précipice en précipice, jusqu'à ce qù~eiif
juifs étaient revêtus durant teur service dans tombât pour jamais dans les gouffres du Po-
le temple. On la nommait aussi la robe.de Kind.t t
gloire. Josèpheditqu'ette avait quatre cou- POKLCN, dieu des morts- et juge des en-
leurs représentant tes quatre etéments. fers, suivant la mythologie des Vénèdes ou
POGAGA ou PûGODA', dieu du printemps Vendes, peuple stave.
chez les anciens Slaves c'est lui qui procu- POKOLLOS, dieu des spectres et des fan-
rait les doux zéphyr; 'il était l'amant de tômes, cnez les anciens Prussiens.
Zimlzerla, qui faisait naître les fleurs dans PO-KOUA, méthode de divination par les
cette saison de l'année. On l'appetait aussi Aottf~ en usage chez tes Chinois. M y. a plu-
jDaf/ocfa. sieurs procédés établis pour cotte opération
POHJA ou PoHjoLA. Citait, suivant les le plus commun est dé se présenter devant
Finnois, la région ténébreuse et lè séjour une idole, et de brûler des parfums, en frap-
d'Hiisi, le mauvais principe. Cette sphère pant ptusieurs fois la terre du front. On
malheureuse, qui, d après les Runas, dé- prend soin de porter près de l'idole une boite
vorait tes homfhes et engtôutissai)r tes'héros, remplie de spatules d'un demi-pied de ton-
conGnait d'un côté avec Katewa, la sphère gueur, sur lesquelles sont gravés les koua.
lumineuse, et touchait de t'autre côté à l'en- Après avoir fait plusieurs révérences, oil
fer, situé sous te pote arctique. laisse tomber au hasard une des spatules,
POHJAN-EDKKO, déesse protectrice des dont le caractère-est expliqué par le bonze.
forêts situées dans. les régions extrêmes du qui préside à là cérémonie. Quelquefois on
Nord, suivant ta mythbtogie Gnnoise. consulte un grand tabteau attaché contre le
POIRËT1ENS, sectateurs de t'ittuminé Po:- mur, et qui tontient la clef de ces caractères.
ret, mort en 1719 àRhinsbpurg~ Fo! Cot.LÈ- Getté opération se pratique dans les affaires
G!ENS.. importantes, lorsqu'il s'agit d'un voyage,
POISSONS. Plusieurs peuples rendirent a d'une vente de marchandises, d'un mariage,
ces animaux un culte superstitieux, l" Cer- et dans mille autres occasions, pour te choix
taines espèces de poissons étaient vénérées d'un jour heureux, et- pour le succès de t'en-
en Egypte. H yavaitdesvittesoù oh avait treprise. Foy. KouA,et Poo.
élevé des autels à t'nguitte, daps d'autres à POLEL, POLÉLA-ou PoLÉLUM, dieu de
la tortue, ailleurs à des monstres marins et rhymen, chez tes Slaves. il était frère de
w
on offrait de t'encens à-ces animaux. Lelum; dieu de Uamour, et fils de Léda.
2° Les Philistins, tes Syriens, tes Chal- Leur temple était sur !e mont Chauve (f~a-
déens avaient aussi teur ~eu' poisson; Gora), et fit place plus tard à l'église de
~oy. DAGON, OANNÈs, etc. Les Syriens s'abs- Sainte-Croix.
tenaient de manger- du poisson, parce qù'tts POLEMGABIA, esprit domestique des an-
croYaient que Vénus s'estait cachée sous tes ciens Slaves c'était lùtqui était chargé d'en
¡
écaittes d'un poisson, torsque tes dieux fu- tretenir te'feu dh foyer.
rent obligés de se dérober aux géants soi{8 POLRYÂ'K, divinité hindoue. Foy. PqL
tangurede différents animaux. 'LÉYAR,et GANÈSA.
3° Les Grecs placèrent dans te ciel les pois- · POLIADE, c'est-à-dire de la
protectrice
sons qui portèrent sur leur dos Vénus et l'A- c:(de jro).if,t;t«e); surnom de Minerve.
mour: Cette déesse, fuyant ta persécution du .sous leque) elle avait àTégée un temple des-
géant Typhon ou Tiphoe, fut portée, avec servi~ par un seût prêtre, qui n'y entrait
son (its Cupidon, au de!a de t'Ëup~rate; par qu'une fois l'an. On'y conservait précieusë-
deux poissons, qui forment maintenant ta mpnf'ta chevelure de ~éduse, dont Minerve,
douzième consteHattqn zodiacato. Di'autrp's disait;-??, avait fait présent à. Céphée, fils
prétendent que ce sont tés dauphins qui d'Atéus, en l'assurant que par là Tégéo se-
menèrent Amphitnte a Neptune. rait une vilte imprenable.
4° Les Hindous célèbrent' une incarnation La même déesse avait, sous te même nom,
deVichnouen ce curieux ép!- un autre temple à Erittirès, en Achaïe. Sa
poisson. Ff~. statue était de bois, d'une grandeur extra-
SOdeàt'HrtictcMATSYAVATARA.
5° Le voyageur Ba'bot. a tlonpé laBgurc ordinaire, assise sur une espèce de trône,
d'un poisson d'une grande beauté et d'ehvi- te' a.t une quenouille des deux mains, et
i2G5 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. !2M
surmontée de Tyndare était sujet a ta mort L'amitié
portant sur «a tête une'couronne
de l'étoile polaire. fraternelle répara le tort de la naissance.
POLIÉE, c'est-à-dire protecteur de la cité; Pollux demanda que son frère participât auxx
Jupiter avait, sous ce nom, un temple dans honneurs de la divinité, et obtint que tour à
ta citadelle d'Athènes. Lorsqu'on lui sacri- tour chacun d'eux habitât l'Olympe et l'E-
fiait, on mettait sur t'autet de l'orge mêlée lysée ainsi les deux frères ne se trouvaient
avec du froment, et on ne'laissait personne jamais ensemble dans la compagnie des
auprès. Un bœuf, qui devait servir de vic- dieux. Pollux fut un des Argonautes, et se
time, mangeait un peu de ce grain en s'ap- distingua par sa force athlétique. !) était su-
prochant de l'autel le prêtre destiné à l'im- périeur au pugilat, comme Castor dans l'art
moler l'assommait d'un coup de hache, puis de dompter les chevaux, et vainquit au com-
s'enfuyait ainsi que les assistants, comme bat du ceste Amicus, roi de Bébryc'c. ct lils
s'ils n'avaient pas vu cette action. Pausa- de Neptune, le plus redouté des athlètes de
nias. qui raconte cette cérémonie, n'en rend son temps. Quoique la retigion des peuples
aucune raison. Les modernes conjecturent, réunit les deux frères dans un même culte,
avec assez de vraisemblance, que cet usage on trouve cependant un temple é)evé à Pot-
f;fis'ait allusion à la défense ancienne d'im- lux seul, près de la ville de Térapné en La-
moler les animaux qui servaient à l'agricul- conie, outre une fontaine au même endroit,
ture, et dont le )égis)ateur voulait multiplier qui lui était spécialement consacrée, et
la 'race. qu'on appelait Polydocée. Foy. à l'article
POUËES, fête célébrée par les Theb.uns CASTORla célèbre idy.ile dans laquelle Théo-
en l'honneur d'Apollon Polius, c'est-à-dire crite chante l'amitié et ta valeur des deux
~monnoMt, parce que ce dieu, d'après un frères.
usage contraire à celui de toute la Grèce, POLYBEE, déesse qu'on croit la même
était représenté dans cette ville avec des que Cérès. C'était aussi un surnom de Pro-
cheveux gris.-Anciennement les Thébains serpine. Ce nom vient de~o~u,6eaMCOM/),ct
lui sacrifiaient un taureau mais un jour, de ~ostf ou ~o<7x:tv,M0ttrr;'r.
ceux qui étaient chargés d'amener la victime POLYBOTËS, géant qui, dans la guerre
n'arrivant pas, et un chariot atteté de deux des dieux, osa se mesurer avec Neptune.
bœufs venant à passer, on prit un de ces Poursuivi par ce dieu, il prit la fuite à
bœufs pour t'immoler; depuis, il passa en travers les flots de lamer, qui ne lui allaient
coutume de sacrifier un de ces animaux qui que jusqu'à la ceinture; mais Neptune, ay.mt
eût été sous le joug. arraché une partie de l'ile de Cos, en cou-
POLKC'M, génies des forêts, dans la my- vrit le corps du géant, ce qui forma l'ite de
thotogic stav~. C'étaient des espèces de cen- Nysiros.
taures, dont la partie supérieure avait la POLYCAON Os de Leicx, fut révéré
forme humaine, et la partie inférieure, celle comme un dieu par les Messéniens.
d'un cheval ou d'un chien. On leur attri- POLYCÉPHALE, cantique dont Pindare
buait une force surprenante et une vitesse rapporte l'invention à Pallas, ainsi que de
extraordinaire à ta course. laftute que cette déesse avait fabriquée pour
POLLENTtE, déesse de ta puissance, ado- imiter les. gémissements des sœurs de Mé-
rée par les Romains. duse. On donne à ce nom, qui signifie p<!<-
POLLÉYAR, dieu des Hindous, appelé sieurs <~M, diverses explications, dont ta
plus communément en sanscrit CaMeM. H plus naturelle est que ce cantique avait plu-
était fils de Siva et de Parvati. Nous décri- sieurs préludes, qui en précédaient les diffé-
vons les particularités de sa naissance et de rentes strophes. Plutarque, qui en attribue
son culte à l'article GANESA.Le nom Pol- l'invention à Oympe, ajoute que cet air
léyar, qui paraît d'origine tamoule ou mata- était consacré au culte d'Apollon et non pas
bare, s'écrit aussi Fo/ear, Poliar, Poléyar, à celui de Pallas.
Pou~ar, etc. POLYGAMIE. Ce mot peut s'entendre de
POLLEYAR-TCHAOT!, Tête que les In- deux manières dans un sens large, il ex-
diens célèbrent en l'honneur de Polleyar ou prime l'état d'un homme qui a épousé suc-
Ganésa, le quatrième jour après la nouvelle cessivement plusieurs femmes; les polyga-
lune du mois de Bhadon (août), qui est, mes de cette sorte sont exctus- par l'Eglise
disent-ils, le jour de sa naissance. Cette fête des ordres sacrés, non que les secondes
se fait dans les temples et dans les maisons noces soient défendues, mais parce qu'elles
on observe le petit jeûne, et pour la célé- paraissent opposées à la vertu de continen-
brer, on achète une petite statue de Polleyar ce, et parce que le mariage doit, dans l'esprit
en terre cuite, qu'on porte chez.soi et devant du christianisme, représenter l'union mys-
laquelle on accomplit les cérémonies ordi- tique de Jésus-Christ vierge avec t'Egtise
naires. Le lendemain cette idole est portée vierge. Mais dans le sens naturel et l'accep-
hors de la ville, et jetée dans un étang ou tion commune, on entend par polygamie
dans un puits. Ceux qui veulent, faire de la l'état d'un homme qui a simultanément plu-
dépense, !a mettent sur un char pompeux, sieurs épouses.
et se font accompagner par des danseuses et 1' Nous ne croyons pas que dans la loi
des musiciens. D'autres la font porter sur la patriarcale, Dieu ait réglementé le mariage,
tête par un portefaix. et par conséquent que Dieu ait interdit posi-
POLLUX, fils de Jupiter et de Léda, étart tivement la polygamie. Cependant cet état
immorte), au lieu aue son frère Castor né paraît contraire à la primitive institution du
<265 POL POL MM

mariage, car Dieu en ne créant qu'une seule mariage d'égalité, d'amie et de société. )t
femme, mettait le premier homme dans la était encore plus difficile que les rivales
nécessité d'être toujours monogame; ou bien pussents'accorderentreettes c'étaient conti-
il faudrait admettre qu'il aurait eu la liberté nuettement des divisions, des cabales et des
d'épouser ses filles ou ses petites-filles. ce qui guerres domestiques. Tous les enfants d'une
répugne la religion, à la morale et au sen- femme avaient autant de marâtres que leur
timent nature! à tous les hommes. Jésus- père avaitd'autrcs femmes. Chacun épousait
Christ lui-même assure que dans le com- tes intérêts de sa mère et regardait les
mencement la polygamie n'existait pas, et enfants des autres femmes comme des'étran-
qu'elle n'a été tolérée ou permise chez les gers ou des ennemis; de là vient cette ma-
Juifs qu'à cause de ta dureté de leur cœur, et nière de parler si fréquente dans l'Ecriture
sans doute pour prévenir de plus grands C'est mon frère, le fils de ma mère. On voit
malheurs. des exemples de ces divisions dans la familte
Cependant il y a des théologiens qui sou- de David, et de bien pires encore dans celle
tiennent que ta polygamie était interdite d'Hérode. »
sous la loi patriarcale, et que les patriarches 3" H serait bien téméraire, dit M. Cham-
furent dispensés de la loi commune par l'au- d'affirmer qoe la polygamie
torité divine. Saint Augustin dit même po- pollion-Figeac,
était autorisée chez les anciens Egyptiens.
sitivement, que lorsque les patriarches et Tout le monde convient qu'elle était expres-
les saints de l'Ancien Testament ont épousé sément prohibée dans la classe sacerdotale;
plusieurs femmes, ils l'ont fait par une per- et on ne saurait prouver que cette prohibi-
mission particulière de Dieu, ex Dei Mu<M. tion ne s'app!iqnait
2° Quant à la polygamie chez les Juifs, pas également à toutes
les autres. La mouogamie semble donc
voici Comme s'explique l'abbé' Fleury avoir été la condition générale des familles
« C'était, dit-il, le désir d'avoir un grand
égyptiennes s'il en avait été autrement dans
nombre d'enfants qui portait les Israélites à la lettre de la toi. les princes et les prêtres,
prendre plusieurs femmes à la fois, et ils personnages les plus inftucnts de l'Etat, de-
s'en faisaient aussi un honneur et une mar- de l'exem-
vaient, par t'c'npirc tout-puissant
que de grandeur. C'est ainsi qu'isaïe.pour pte donné de si haut, corriger la loi par les
marquer combien seraient estimés ceux que mœurs. Du reste, t'étatdes femmes,que rien
Dieu conserverait entre son peuple, dit- que ne permet de supposer placées dans une con-
sept femmes s'attacheront à un seul homme, dition d'infériorité civile à l'égard des hom-
offrant de vivre à leurs dépens, pourvu
mes, est en< ore une considération puissante
qu'elles aient l'honneur de porter son nom. à l'appui de cette opinion.
Ainsi il est dit que Roboam avait dix-huit
femmes et soixante concubines, et qu'il 4, 0)) ne voit pas que la polygamie fut en
donna plusieurs femmes à son fils Abia, qu'il usage chez tes Grecs, les Romains, tes Cel-
avait choisi pour son successeur. tes et la plupart des anciens peuples de l'Eu-
« Nous ne devons pas trouver étrange que rope ils n'avaient qu'une seule femme à la
Dieu tolérât la polygamie, qui s'était intro- fois mais presque partout ils avaient la li-
duite des avant le détuge, quoiqu'elle fûtcon- berté d'en changer par le moyen du divorce.
traire à la première institution du mariage Cependant les Romains furent plusieurs siè-
car quand il fut institué dans le paradis cles sans profiter de ce bénéGce que leur ac-
cordait la loi.
terrestre, il n'y avait pas encore de concu-
piscence, et depuis que, par la loi nouvelle, 5° Les Orientaux, tels que les Syriens, les
il a été élevé à la dignité de sacrement, il est Chaldéens, les Arabes, les Persans, etc.,
accompagné de grâces très-fortes. Mais, dans avaient tin système opposé et suivaient
l'intervalle, lorsque la grâce était beaucoup l'exemple des Juifs. Dans tout l'Orient en ef-
moindre et que le péché régnait, if était fet la femme est supposée fort inférieure à
digne de la bonté de Dieu d'user d'une plus l'homme, et ne jouit presque d'aucune auto-
grande indulgence. La polygamie était donc rité dans la famille c'est pourquoi on cher-
comme le divorce, que Jésus-Christ dit aux che peu à ménager sa susceptibilité son af-
Juifs ne leur avoir été souffert que pour ladu- fection, sa jatousie et il ne vient jamais à
reté de.leur cœur. Outre les femmes, il était l'idée qu'elles puissent marcher de pair avec
encore permis d'avoir des concubines, qui les hommes. De plus les Orientaux mettent
d'ordinaire étaient des esclaves. Les épouses leur gtoire à avoir une nombreuse famille,
légitimes n'avaient au-dessus d'elles que la et ils croient parvenir plus sûremenl à ce
dignité qui rendait leurs enfants héritiers. but en épousant un grand nombre de fem-
Ainsi le nom de concubinage ne signifiait pas mes.
une débauche, comme parmi nous c'était 6° Mahomet a consacré ces principes dans
seulement un mariage moins solennel. sa législation, a Si vous craignez d'être in-
« Au reste, bien loin que cette licence justes envers les orphelins, dit le Coran, n'é-
rendit le mariage plus commode, le joug en pousez que peu de femmes, deux, trois ou
était bien plus pesant. Un mari ne pouvait quatr< parmi celles qui vous auront plu.
partager si également son cœur entre ptu- Si vous craignez encore d'être injustes, n'en
sieurs femmes qu'cllcsfussent toutes conten- épousez qu'une seule ou une esclave. Cette
tes de lui. H était réduità lesgouverncravec conduite vous aidera plus facilement à être
la
une autorité absolue, comme font encore les justes, a Mahomet a donné l'exempte de
'Levantins. Ainsi il n'y avait plus dans le po)yg:unie à ses peuples, et il a outrepassé
1267 DiCTiO~AtHË DES REUGtONS. i2S8
tes bornes qu'il avait Sxeestui-méme: car dé ces dernières sont cohstcteres comme dès
il-en épousa treize, d'autres en .comptent bâtards. H n'y à qu'un seul cas où un hom-
dix-sept; mais l'historien Aboutfédasembte me peut se marier tégatëment avec une se-
lui faire un mérite de n'en avoir p:)s eu plus cônde femme du vivant de la première; c'est
de onze à la fois. Quand H mourut il en avait lorsque ce!)e-ci. après une fougue cohabita-
encore onze. Outre les épouses proprement tion, est déctarée stéfi)e. ou bien torsqu'ctte
dites, la loi autorise tout individu à prendre ne met aü monde que des HHes câr dans ce
autant de concubines quebon tCTsembtë. dernier cas, -la dette des ancêtre~ c'est-à-
.Malgré ces dispositions des lois, si favora- dire ta naissance d'un fils, n'est censée ac-
h)es aux hommes et si fâcheuses pour le quittée qu'imparfaitement. A!ors même,
repos des femmes, dit Mouradjea d'Ohssou, pour contracter un second mariage, le con-
ta polygamie n'est pas aussi commune qu'on sehtëmeht de la première femme est requis
pourrait se l'imaginer.. Peu de Mahométans elle est toujours considérée comme la prin-
ont deux femmes, et il est rare de voir un cipa)e épouse et en conserve les prérogati-
seigneur donner sa main à quatre à la fois. ves. C'èst ainsi qu'Abi'aham prit pour con-
Le défaut de moyens pour les entretenir, la cubine Agar, du vivant et du consentement
crainte, fte troubler la paix domestique, la de Sara, son épouse, parce que cette-ci était
difficulté de s'allier avantageusement, et le stérite.
scruputeque se font les. parents de donner 8° Nous ne parlons ici des Tibétains que
leur fille à une personne déjà mariée, sont pour signaler une coutume en dehors des
autant,d'obstacles qui restreignent, sur ce tMis et des usages de toutes les autres na-
point, t'indutgence des lois. h arriv.e encore tions. C'est que che~ ce peuple, il est fort
assez communément qu'un homme n'obtient commun qu'une fille ou une femme épouse
la main de son épouse que sous la condition en même temps tous les frères d'une même
expresse de n'en. pas prendre une seconde, famine, quëts que soient leur nombre et )cnr
tant que subsisteront les liens de leur ma- âge. C'est )'a)né qui ta choisit, et il en par-
riage. t;es citoyens peu-opuients n'ont ja- t.ige la jouissance avec ses frères aussi les
mais qu'une femme et ceux qui le sont as- enfants qui naissent de ces unions singuliè-
sez pour acquérir une ou deux esclaves, ont res donnent le titre de père à chacun des
ordinairement soin de les choisir d'un certain époux de teur mère. C'est la pauvreté qui a
âge, pour ne point donner d'ombrage à leurs introduit la polyandrie chez les Tibétains
femmes, et pour maintenir la paix dans leur les membres des familles peu aisées vivent
intérieur. Qufmt aux princes, aux pachas et en commun et n'ont ainsi qu'une femme à
aux autres puissants personnages, its usent nourrir et à entretenir si les frères viennent
et abusent de toute ta liberté <)ue leur donne ensuite se séparer, ils se partagent entre
h) toi. On Mit que le'Grand Seigneur, pour eux t''s garçons et les filles.
lequel il est, depuis plusieurs siècles, passé 9° Les Siamois peuvent avoir ptusicurs
e" usage dé ne poiht se marier entretient femmes quoiqu'ils estiment qu'il serait
dabs son harem des esclaves qui lui tiennent mieux de n'en avoir qu'une seute.Iln'ya a
lieu d'épouses et que i'on compte par cen- que les gens riches qui affectent d'en avoir
taines.. davantage, pius par faste et par ostentation
7" La d)t t'anhé Dubois, est to- que par débauche. Quand ils ont plusieurs
léreë, chez les Hindous, parmi les personnes
potygaHjie, femmes, il y eh a toujours une qui est la
d'un rang élevé, telles que les radjas, les principale ils l'appellent la grande femme.
princes, tes' ministres et autres~ On permet Les autres, qui portent le nom de petites
aux rois d'àtoir jusqu'àcinq femmes titrées, femmes; sont à la vérité considérées comme
niais jamais pttis. Cependant cette pluralité !égitimes}ma1scHessontsoumises à la prin-
des femmes parmi tes grands est regardée cipatc. Ce ne sont que des femmes achetées
comme une infraction aux lois et aux usa- et par conséquent esclaves de sorte que les
ges c'est un abus ëhuh: Mais; dans tous les enfants de ces dernières appeUent leur père
pays du monde, tes dépositaires de la puis- Fo-tc/taSM, c'est-à-dire père-seigneur, au
sance trouvent toujours moyen de faire né- liéù que les enfants de la femme principale
chir la loi eri téur faveur; quetqu'expresse lui donnent simplement le nom de Po, père.
10° La polygamie est pareillement autori-
qu'elle soit. Les principaux dieux det'Indé
n'eurent qu'une seute épduse on n'en donne sée en Chine mais pour la plupart des na-
pas d'autre Branmâ que Saràswali; àVich- tifs, qui ont à peine de quoi nourrir une seule
nouque Lakchmi; à Siva que Parvati. n femme et les enfants issus d'ellé, cette toh'-
est'vrai que, sous leurs différentes formes} rancë dégénère rarement en abus. Les grands
ces vénérables personnages portèrent de ofnciers.de l'Etat ont seuls des harems. peu-
nombreuses atteintes a la fidélité conjugale plés de six, huit ou dix femmes chaque, sui-
mais cela mémb sert à prouver que, de toute vant leurs goûts et leurs moyens. Quant au
antiquité, le mariage fut considéré chez les serait de l'empereur il est magnifiquement
Indien~ comme t'unioh tégatë de deux per- assorti; tous les trois ans, le souverain
sonnes de fut) et de l'autre sexe. Si l'on voit passe une revue de toutes les filles des offi-
aujourd'hui des gens d'un rang inférieur ciers tartares et des-personnes de distinction
vivre avec plusieurs femmes, une seule d'en- qui ont atteint l'âge de douze ans; puis,
tre èlles porte le titre et le nom d'épouse parmi ces familles, dont il est réputé le père
lei antres ne sont que des concubines. Dans commun, il choisit ses femmes et ses concu-
plusieurs castes, Ics -enfants qui naissent bines. Celles qui ne sont pas désignées à la
I2G9 ruL POM 1270
troisième revue sont exemptes dès-tors de ptaçatte façon que les moutons ne pouvaient
cette humiliante corvée. Les femmes de ser- passer qu'un à un entre ses jambes;, et
vice du palais qui sont au nombre dé cinq torsqu'it entendit Utysseë~ses compagnons
mittë environ. sont prises parmi !ës troisiè- itehors. il les poursuivit, et teUr jeta à tf'n~
mes tribus. Quand ettes.donnent naissance hasard un rocher d'une grosseur énorme
à un (its, éllés ont lé droit d'entrer au pa- mais ils t'évitèrent aisément et s'émHarquè-
lais et prennent rang parmi tes épouses. rent, après n'avoir perdu que gn.ttre d'enté'
11° Nous croyons inutile de pousser plus eux que le géant avait mangés. Nëptdnc, hf-
loin ce détail et de décrire. la polygamie fënsé de'ce qu'Uiysse avait aveug)6 son fils
parmi les tribus barbares de fa haute Asie, Potyphème, fit péi'ir son vaisseau dans t'i!<'
chez les nègres de t'Afrique, )ës sauvages de des Phéaciens, ou il aborda cependant a t.'
l'Amérique et les insulaires dé t'O.céanië. Le nage.
sujet serait peu intéressant, et d~aitteurs il Poiyphème, maigre sa férocité natureite,
n'a presque aucun rapport avec la religion devint amoureu~ de la nymphe Gatatée,
de ces peuples. ëprise eHe-mêmedp Herge'rAcis. Pôtyphèthe,
POLYGAM~TES. On a voutu faire passer jaloux dé cctb préférence, observa !cs dedx
tes premiers Anabaptistes pour une secte de amants, et les ayant surpris ensemble,
potygamistes, parce que ~ean (te LCyde et écrasa d'un rocnër le jeune Ac!s, qui fut
plusieurs autres ctiefs, fiprès avoir élé poly- transtormé en f!ëuve.
games par libertinage, ont vdutu ensuite .POLYTH~tSMË, système reHgieùx qut
convertir c~ tibertinage en précepte. On a adtncUapturatitédesdiëu~. La~ptupart des
prétendu même que Bernardin Ochin était te nations, de t'antiquité.éiaient pbtythéistcs;
fondateur de cette secte. Mais les Poty~amis- il en est de m~éme de tous les idolâtres mo-
tes, tant en théorie qu'en principe, .sont dff'iifs. Presque tous ces peuples cependant
beaucoup plus anciens qu'0chin el les Ana- reconnaissent, au-dessus ues divinités qu'ils
baptistes. La poiygqmiea bien été un des r6vère)it, une essence supérieure, souveraine,
dogmes de quelques sectes mais it n'y en a nniqne. spirituë)!e qui est te vrai dieu mais
point qui x'it été que potygamiste. iis ne lui rendent presque aucun hommage,
POLYMNtH ou t'dLYHYM'<!E, une des neuf réservant feurs adorations pour tes divini-
Muses; elle présidait à t'étoquehce, a la lés qu'ds se sont forgées, ou qui sont le
rhétorique et à la mémoire. On la repré- produit de teiir imagination; et.c'est en ccta
sente couronnée ae ucurs, tjuciquefois de principutëment qu'its sent coupantes.
përiës et de-pierreries, avec des guirlandes Userait iihpossinte d'en umérer tes
autour d'elle, et vêtue de blanc. myriades
de divinités qui faisaient partie Uupantn.éoh
POLYONYMES. On a donné quetquefuis respectif des Egyptiens, des Grecs, des Ro-
ce nom. chez les Grecs, aux hérétiques mains, désHinddusct de cent autres pëupfes.
.MaMa/i'e~; il signifie secte dp~t~~M~ tto~ Les égyptiens avaient une muttitudc de
parce qu'en étTct il y eu avait de ditîérentes triades qui,descendantduciët enterré, em-
sortes, et qu'ils prenaient diverses déndmi- brassaient à peu près .t'uhiversatitë des
nati"ns. êtres. Le~ Crées n'avaient pas une mon-
POLYPHËME, nts de Neptune et de Tho- tagne, une coUine, un neuve, une fontaine,
bsa.teptus gi'and, te plus fort et le plus je dirai presque un arbre, une pJante' qui
cétebre des Cyct.opes. Jt était d'une grandeur ne fût sous la protection d'une déité spé-
démesurée, n'avait qu'un o~it au milieu du ciatb. Varron comptait 30J Jupitërs, et
front et "e se nourrissait que dé chair hu- près de 600!) divinités subatternes. Mais
maine. Utysse.'yant été jeté par la tempête 'rien M'approche du poty théisme/tes &inddus~
sur les côtes de la Sicile où habitaient les qui ont 33 mitiidn~ de dieux; d'autres même
Cyclopes, Potyphéme renferma avec tous ses en purtent te nombre beaucoup plus haut,
compagnons
1 et es troupeaux
et'iJ~s trotIp,èaux de moutons,Ils', car its t'augmentent
dé ilÍ(¡iHo de 300 miftidns en sus.
itans son antre, pdur les dévorer mais Les Japonais ont des pagodes destinées à
Ulysse le fit tant boire, en ('amusant par ie honorer, les unes mi))ë, tes autres 33,333
récit du siège de Troie, qu'it l'ëmvra. Eu- déités et chacune d'ettes y est représentée
suite, aidé de ses compagnons, il lui creva par une statue ou une statuette. Les
récit avec un pieu rougi au feu. Le Cyctope Mexicains eux-mêmes avaient au moins
se.sentant btesse poussa des hurtëments 2000 dieux, a A peine y avait-it une rue dit
crtroyahtes; tous ses voisins accoururent t t'historiei) de ta conquête uu Mexique, qui
pour savoir ce qui lui était arrivé; eUors- n'eut soi! dieu tutéiaire. ]i n'est point de mai
qu'its)ui demandÈfenttenbm ttocetui qui uihit ta nature seTait payer un tribut par
t'avait b!essé. it répondit que c'était Per- ttotre infirmité qui n'eût son autct oUits cou-
soKne ( car Ulysse fui avait dit qu'il s'appe- raient pour y trouver !c remède. Leur imagi-
!ait ainsi); alors ils s'en rëtouinèrcnt, nation messëc se 'forgeait des dieux de sa
croyant qu'il avait perdu l'esprit. Cepen- propre cr.tiiife, sans considérer qu'Hs afMi-
dant Ulysse ordonna a ses compagnons de bjissaientte pouvoir des Uns par celui qu'its
s'attacher sous lés moutons pour n'être point attribuaient aux autres.') Fdy. mbLËS, Jbo-
arrêtés par le géant, lorsqu'il faudrait mener LATX'E.
paitre son troupeau. Ce qu'it à!;ait prévu POM, Hgure d'homme, faite de Hottes de
tirriva,car Potyphcmc, ayant ôtêune pierre paiHe ou d'tteriics sèches. Elto n'a qu'un
que.cëut hommes n'auraient pu ébranler, et pied de hauteur; on lui attache entre les
qui bouchait rentrée uë Stt caverne, se cuisses une baguette dé deux tot&es de ion
j27i' n)CTtO~NAIRE DES RELIGIONS.. i27x
gueur, on la suspend an plafond par cette des liqueurs enivrantes, de porter des che-
baguette courbée en arc, après quoi on jette mises rouges, ni des mouchoirs de cette cou-
la figure au feu. Cette cérémonie fait partie leur quand elles vont aux églises. En 1T71,
de celles qu'observent les Kamtchadates, à ils établirent au village de Preobraschensk,
teurgrandefête de la purification des fautes. un hôpital où ils recevaient gratuitement les
POMACAMA, un des neuf Guacas ou malades, ce qui leur attira des présents et
idoles principales, adorées à Cusco par les des legs considérables.
anciens Péruviens. Actuellement ils prient pour le chef de
~OMAR/M, surnom d'Herculé, invoqué l'Etat, mais sans lui donner le titre d'empe-
pour la prospérité des vergers. reur, parce que ce mot n'existe pas dans
POMONAL, flamine ou prêtre de Pomone, l'ancien idiome russe, qui l'appelle cs«r ou
chez les Romains. H offrait des sacrifices à tzar; et en plaçant sur leurs croix l'inscrip-
la déesse pour la conservation des fruits de tion de Pilate, ils écrivent ainsi 1. N. Z. 1.
la terre. Jésus de Nazareth tzar des Juifs.
POMONE, déesse des fruits et des vergers, PONG, sacrifice que les Chinois font à la
chez les Romains. « C'était, ditNoët, une porte des temples, en l'honneur de l'esprit
nymphe remarquable par sa beauté, autant qui préside aux quatre parties du monde, et
que par son adresse à cultiver les'jardins et qui règle toutes choses.
les arbres fruitiers. Tous tes dieux cham- PONGHIS, prêtres de Bouddha, chez les
pêtres se disputaient sa conquête; mais Ver- Birmans et les Pégouans. La vénération
tumne, surtout, chercha tous les moyens de qu'on leur porte est au delà de ce qu'on peut
lui plaire, et yréussit, après avoir emprunté imaginer. On leur rend un culte qui égale
différentes métamorphoses. Un jour qu'il presque celui qui est décerné aux idoles. Les
était déguisé en vieille, il trouva l'occasion Ponghis font en effet partie de la triade
de lier conversation avec elle. D'abord il la sainte des Bouddhistes, qui comprend Boud-
flatta beaucoup sur ses charmes, sur ses ta- dha, la loi et t'assemblée des justes,
lents, et son goût pour la vie champêtre; et dans laquelle les Ponghis tiennent le pre-
il lui raconta tant d'aventures funestes arri- mier rang.
vées à celles qui, comme ette, se refusaient PONGO ou PoK<yo)t. Les nègres du Congo
à la tendresse, qu'enfin il la rendit sensible entendent par cette expression un esprit, ou
et devint son époux. Elle eut à Rome un génie une div-inité quelconque, Dieu est
temple et des autels. On la représentait pour eux ZatM~WM-fo~oM, l'esprit du ciel.
comme la déesse des fruits et des jardins, Ils donnent aussi le nom de Pongo à leurs
assise sur un grand panier plein de fleurs et fétiches, à leur roi, auquel ils attribuent un
de fruits, tenant de la main gauche quelques pouvoir divin, et à tous les objets auxquels
pommes, et de la droite un rameau. On la ils rendent uu culle et une vénération par-
trouve aussi debout, vêtue d'une robe qui ticulière.
lui descend jusqu'aux pieds, et qu'elle replie PONGOL ou POUNGAL grande fête des
par-devant pour soutenir des pommes et des Hindous; elle est célébrée avec beaucoup p
branches de pommier. Les poëtes la dépei- de solennité, principalement dans le sud de
gnent couronnée de feuilles de vigne et de l'Inde, iet elle a pour objet de fêter l'en-
grappes de raisin, et tenant dans ses mains trée du soleil dans le signe du Capricorne,
une corne d'abondance ou une corbeille c'est ce qu'on appelle en sanskrit ~faA'ara-
remplie de fruits. Pomone était particulière- .S'aK/<raM<t(Foy. ce mot). Le mot Pongol
ment révérée chez les Etrusques; ils la re- est tamoul on en verra tout à l'heure l'o-
présentaient avec une couronne de myrte, rigine.
mais sans- bandetettes; elle était quelque- Les Indiens partagent le cours de t'année
fois confondue avec la déesse Nortia. » en deux périodes, chacune de six mois la
POMORANtENS, hérétiques de Russie; première, qui est le jour des dieux, est dé-
ainsi appelés du monastère de Pomoni, gou- terminée par le cours du soleil vers t'hémis-
vernement d'Olonetz, où naquit leur secte, phèreseptentriona!, c'est une période heu-
vers l'an 1675. Ils n'ont point de sacerdoce, reuse les jours croissent graduellement, la
quoique, parmi leurs fondateurs, on voie un chaleur augmente les plus belles fleurs
diacre, un moine, et même un 7<yot<Ntene éclosent, les grains les plus excellents, les
(supérieur de monastère), Ils tiennent pour fruits les plus délicieux mûrissent la se-
certain que l'Eglise russe est livrée à Satan conde période commence à l'entrée du so-
et que tous les sacrements qu'elleadministre leil.dans le signe du Cancer, et finit au sols-
sont nuts en conséquence ils rebaptisent les ticc d'hiver c'est la nuit des dieux, c'est une
prosélytes. époque néfaste les jours et la chaleur di-
Les Pomoraniens, subdivisés en sectes minuent, les fleurs deviennent rares, la terre
nouvelles, se répandirent dans la Russie, ne produit que des grains d'une qualité in-
surtout en Sibérie, puis en Livonie, en Tur- férieure, le dieu Vichnoudort; les noces
quie, en Pologne. Dans cette dernière con- sont interdites, etc. On a donc hâte de voir
trée, ils tinrent en 1751, une espèce de sy- s'écouter cette période de tristesse et de dou-
node qui, entre autres dispositions, défend leur, de là la joie que l'on manifeste aa
aux filles et aux femmes d'aller cueillir des moment où le soleil, entrant dans le signe du
champignons les jours de fêtes et de diman- Capricorne, recommence sa carrière de
ches, de fréquenter ceux qui ne sont pas de splendeur et de puissance et tel est l'objet
leur secte, d'acheter d'eux ou d'en accepter de la fête du Pongot. °
12.73 PON 1 PON H7A
Pendant le mois néfaste qui précède cette race aes bestiaux, et qu'il augmente leur pâ-
solennité, une espèce de Sannyasi va de porte ture. Dans t'après-midi. on lave les vaches et
en porte vers les quatre heures du matin et les taureaux, on les nourritavecunepartiede
frappant sur une plaque de bronze, il ré- t'obtation faite à tndra, on leur peintles cor-
veille ceux qui dorment, les avertit de se nes, eton les orne de guirlandes alors on les
tenir sur leurs gardes, et de prendre les réunit en troupeaux accompagnés d'une
précautions nécessaires contre les influen- bande de musiciens; on les conduit à une
ces cuatignes de ce mois maudit, en apaisant, place publique de la contrée ou du viitage,
par des adorations et des sacrifices, le dieu où les vachers préparent de la nourriture,
Siva qui y préside. Dans cette intention, les des parfums et des fleurs en l'honneur des
femmes vont tous les jours à ta porte de la vaches ils les aspergent d'eau de safran
maison, enduire de fiente de vache un es- avec des feuilles de manguier, pour-les pré-
pace de trois pieds en carré, sur lequel elles server du mal, en criant à haute voix, Pon-
tracent plusieurs raies blanches avec de la </o~pon~o!/ c'est-à-dire, puisse le bétait
farine de riz; elles rangent ensuite dans ce être favorisé et multiplié par la grâce d'In-
carré, plusieurs boulettes de fiente de vache dra, aussi bien que de Krichna, qui a fait
ornées chacune d'une (leur; de citrouille. des miracles, et a mené une vie pastorale.
Chaque soir, on recueille soigneusement ces Après cela les Hindous, se donnant la main,
massutes stercoraires avec leur (leur, et on font le tour des vaches et des taureaux, et
les conserve jusqu'au dernier jour du mois. les Brahmanes se prosternentdevant ces ani-
Ce jour arrivé, les femmes, seules chargées maux. Alors les vachers s'en retournent
de cette cérémonie, les mettent dans une chez eux avec les troupeaux. L'abbé Duhois
corbeille neuve précédées par des instru- dit qu'on force les bœufs et tes vaches à s'en-
ments de musique, elles vont toutes avec so- fuir de côté et d'autre, en les effarouchant
iennité, en frappant des mains, les porter parle bruit confus d'un grand nombre de
hors du tieu de leur habitation, et les jeter tambours et d'instruments bruyants. Ce jour-
dans un étang ou dans quèlqu'autre endroit là, ces animaux peuvent paUre partout sans
écarté, mais propre. gardien et quelques dégâts qu'ils fassent
Cette fête dure trois jours, et la cérémonie dans les champs où ils se jettent, il n'est pas
la plus importante consiste à faire cuire du permis de les en chasser.
riz. Le premier jour, en effet, les femmes Le même jour, les idoles sont retirées des
mariées, après s'être purifiées par des abtu- temples e( portées en procession, au son des
tions, qu'elles font sans ôter teurs vêtements, instruments de musique, au lieu où l'on a de
et encore toutes mouittées, font cuire en nouveau rassemblé le bétait. Les danseuses
plein air du riz dans du tait dès que l'ébul- des temples marchent à la tête d'une foule de
lition se manifeste, elles se mettent à crier peuple, et font de temps en temps des pau-
toutes ensemble Pongol o pungol Pongol ses pour charmer les spectateurs par leurs
o poK~o< Peude temps après, on ôte le vase .danses lascives et leurs chansons obscènes.
de dessus le feu, et on le porte devant l'idole La fête se termine par une cérémonie sin-
de Ganésa, à laquelle on offre une partie du gulière la multitude forme un grand cercle,
riz une autre portion est portée aux va- au milieu duquel on lâche un tisvre qui, ne
ches, et les gens de ta maison mangent le trouvant pas d'issue pour s'échapper, court
reste. Ce jour-là les Hindous se rendent des à droite et à gauche en bondissant au milieu
visites, et en s'abordant, les premières pa- des éclats de rire de tous les spectateurs, et
roles qu'ils s'adressent, sont cettes-ci Le finit bientôt par se laisser prendre. Sonnerat
riz a-t-il bouilli? A quoi on répond Il a dit qu'on choisit n'importe quelle espèce de
bouilli. De là vient le nom de la fête car quadrupède, depuis le tigre jusqu'au rat,
Pongol est dérivé du verbe ponguédi en té- que l'on examine le côté qu'il prend dès'
linga, et pongradou en tamoul, qui signifie qu'il est lâché, pour en tirer des augures, et
bouillir; métaphoriquement ce mot est pris qu'enfin on le tue. Ce même jour, les Brah-
dans le sens de prospérité ou réjouissance. manes jettent les sorts pour connaître les
Suivant un auteur hindou que nous avons événements de cannée qui commence. Les
sous les yeux, le riz cuit est offert non au animaux et les grains sur lesquels ils tom-
dieu Ganésa, ou Vigneswara, mais au soleil, bentdeviendront, disent-ils, très rares: si
qu'on invoque pour le- bien-être public et c'est sur les bœufs et le riz, les bœufs péri-
pour une moisson abondante. On fait encore ront.ette riz sera très-cher s'ils tombent
des libations aux mânes de ses ancêtres. sur les chevaux et les étéphants, c'est signe
Le lendemain, de grand matin, les labou- de guerre.
reurs répandent de l'eau sur les blés dans Les brahmanes font accroire au peuple
les champs, en-criant à haute voix PoK<yo</ que le dieu 5<tttAraK<! (personnification de
pongoll voulant dire par là, <)ue le blé l'entrée du soioit dans un signe du zodiaque)
croisse en abondance par l'influence du vient tous tus ans sur la terre à pareil jour
soleil glorieux qui a commencé sa course leur découvrir le bien et le mal futurs, et
septentrionale, ce qui produit le jour des qu'il l'annonce par le grain qu'il mange et
dieux. Vers midi, on fait cuire ensemble du t'animât qu'il monte; c'esl ce que le sort
riz et du lait que l'on offre en l'honneur teur fait connaître. Le soir de ce jour les
ft'tndra,dieuducie).,en lui adressant des Hindous se rassemblent en famille, se font
prières pour qu'il bénisse la terre avec des réciproquement des présents, eL se visitent
pluies tombant à propos, qu'it multiplie la en cérémonie pour se souhaiter un bon pon-
i275 DKSRËL!GtONS.
D)CTK)~NA)M <276
.~o!, comme nous faisons !e premier jour de ont construit on pont immense qui sert de
les visités durent huit jours. communication entre le ciel et ta (erre ce
l'an
.Suivant Sonnerai ;et l'auteur indien déjà pont n'est-autre que l'arc en ciel. Fo)/. Bt-
cité, cette fête dure deux jours. Le premier FnoST. "–J
se nomme ~i-oitm-Mn~o~premier ou grand 3° Les Américains des montagnes Rocheu-
Pongot consacre au soteit; et le second ses croient à l'existence d'un pont des âmes
M~/toM-Pottj~, Pnngot des vaches. L'ahbé fort semblante à celui des Musulmans. it est
Dubois dit fju'<'))e~ture trois jours; te pre- jeté au travers dé t'abime et te<iu, par t'écou-
toi~'r est "ppeté ~/tci~Pon</o<; pongot de la lèment des eaux qui atteignent son t;<ht!er,
)oie; cejot'ri'stc'<nnne ta préparation des dans un hatanrcemeht continuel. Les défunts
<e"x suivants oh le passe en visites; en doivent te traverser pour se rendre au p.xa-
présents mutuels et en dtvCrtis'sements. Le dis les bons le franchissent sans peine mal-
second est 5~'<t'~r-Pd')<?o<, te PoHgot du gré son agitation mais les méchants sont
sotéit, et te troisie ë le Pong:'t des vaches. incapables de s'y tenir debout ils chancel-
PO-NOUt, enfer d -s Neo-Zetandais. Fo! tëht él'tombent, puis le torrent tes emporte
Po-tftNO. dans un déd:<te dé marais et de lacs où, mat-
PONQUELAtS. tes habitants de l'île dé heureux jouet~ des nots vengeurs, déchirés
Jersey donnent ce nom à d'anciens monu- par la faim et les angoisses, en proie à toutes
ments du paganisme qu'oi< trouve encore sortes de reptiles venimeux et d'animaux fé-
d.instëur pa~s: ce soht des pierres platès roces, ils errent au gré'dës courants,- sans
d'une gra)i<feur et, d'une pf'santeur considë- espoir de trouver jamais un rivage.
rab!ës !t y en a d'ôvïUës; d'autres quadrah-
PONTIFE. Ce mot a expr'imé chez les Ro-
gutairës, ëtevées de t'ois ou quatre pieds dé
terre, ét s'Uj'pdi tëes par d'autres pierres d'une mains, comme présent chez lés chrétiens,
la plus haute dignité du sacerdocf. Ce ter-
ptus petite dimension. Il parait, par tcur
me parait avoir pour origine poM~m y~cefe,
figuré ei par lii grande 'quantité. de cchttrës faire un pont mais pourquoi a-t-on donné
répandues à t'entour; qu'cttes servaient d'au- ce nom singulier aux chefs des prêtres? C'est
iëts. Httës soiit prës')ue toutes placées suf
des éminences au bord de la mer ce qui fê- ce que l'on ignore. Plutarque prétend qu'ils
rait croire qu'eHës éfaiëht dédiées aux divi- avaient soin de réparer te pont dé bois qui
nités de t'Océan. A dix ou douze pieds ue conduisait au delà du Tibre; et il combat le
distance de chacun de ces autels, on trduve sentiment de Denys d'Haticarnasse qui v.ou-
une plus petite pierre, a peu près en forme lait qu'ils eussent bâti un pont; car, ob-
de de, ou i'dn présumé que le prêtre faisait serve ce judicieux écrivain, du temps de
quëtquës cérémo'iies, tandis qhëtë sacrifice Numa Pompiliùs,,qui insinua lés pontifes,
il n'y avait point de ponts à. Home. Les
brunit sur t'autet: Ces modumënts sOmb~nt
être les mêmes que les Do~MM et tes ~eK- chrétiens, en adoptant ce titre, en spiritua-
/tt~, que l'oti trouve encore en asse~ grand lisèrent t'étymotogie; its dirent que te pon-
nombre dans plusieurs provinces dé France. tife devait, par ses vertus, ses leçons et ses
PÛNT DE~ ÂMES. 1° Suivant la doctrine bonnes œuvres, être ou faire comme un
musulmane, il y a au-dessus de t'ënfer un pont qui conduit tes âmes a Dieu. t~ous ne
pont appeié Sirat, qui est pltis fin qu'un che- citons que pour mémoire une autre éiymd-
veu, p)us afflié qu'un rasoir, et dont ta )on- logie, qui nous semble forcéf, et par ta-
gucur égaie ië diamètre de la terre: Après ia qu.ette ce mot viendrait de pOMe/ac<'re, pou-
résurrection, tes êtus )e passeront avec la voir sacrifier.
rapidité de t'êcia! sdutehns par )a main 1° Les pontifes, chez les Romains, avaient
des anges; m:fis !es réprouver y gtisseront la principale direction des.affaires de la. re-
et se précipiteront !ian~ les abtmes dd feu ligion its .connaissaient de .tous tes diffé-
étt'inpt. Sbton d'autres docteurs, ce pont a rends qu'elle occasionnait; its.réglaient le
sept arcties, sur chacune desquëttes i) y a culle et- les cérémonies; recevaient les ves-
une prison oùDieu renferme t'homme pour tales, offraient tes sacrifices,' faisaient la dé-
!'intër,idger sur ses actions principates. dicace des temples, jugeaient de l'autorité
Dans )a première, H le questionne sur Sa reli- des livres qui renfermaient tes oracles, ré-
gion, et lui demandé s'i) est musutmah~juif, formaient te calendrier, Ils faisaient des lois
chrétien ou inMèië, Dan~ la sécondé, il exa- sur les rites sacrés qui n'étaient ni.écrits ni
mine le nomore et la validité, de ses prières. passés en usage, ~lorsqu'ils jugeaient que
Dans la troisième, il lui demande compte de quë!qucs-uns méritaient d'être observés et
ses aumônes. Dans la quatriehie, t'ex~men ensuite insérés parmi les lois.; ils avaient
rouie sur les jeûnes. Dans la cinquième, inspection sur tous les magistrats et sur
tontes ses dépenses sont supputées. Dans la toutes les dignités qui donnaient droit d'exer-
sfxièm' il doit rendre compte de ses ablu- cer les fonctions du culte divin, et veillaient
tions. Enfin dans la septième, Dieu Itii fait à ce qu'il ne se commît point de.fautes con-
rehdre compte des devoirs dont it avait à tre les lois sacrées. Us étaient de plus obli-
s'acquitter à t'égard dé ses parents; etc. Les gés d'instruire le peuple, de lui enseigner
méchants ne pourront doiic parcourir ce pdnt les cérémonies du culte des dieux et des gé-
ëtrott ttaiis toute sa longueur, le .poids de nies, de publier, au commencement de cha-
tours iniquités les ëntrainura dans le tèu de que mois, l'époque précise des ides, et de
te h fer. montrer à ceux qui en avaient besoin..tes
2° Les Scandinaves disent que les dieux droits, usages et coutumes des funéraittëst
~77 PON PON i~S
Us jugeaient et punissaient eux-mêmes toute variqué il avait l'inspection sattôns tes or-
irébeHioh à tours ordres. dres de prêtres; et sur les ministres des sa-
Ils formaient à Rome un cottége; qui. !brs crifices;!) dictait toujours la formule dans
de la première institution faite par Numa, les actes publics; il avait te droit de pré-
rie fut composé que de quatre pontifes pris sider aüx adoption de conserver les
du corps di's patriciens; ensuite oh enad- annates, dé régiër L année; et de pren- 7
tttitqueiques autres; choisis entre tes plé- dre connaissance de certaines causes qui
beiëns.-L. Sytta, le dictateur, en augmenta le concernaient le mariage tui sëut pouvait
nombre jusqu'à Quinze, dont tes huit pre- accorder les dispenses, et il né rendait comp-
miers prenaient te titre de grands pontifes, té de sa conduite ni au sénat Hi au peuple.
et tes sept autres ce)ui de. petits pontifes, D'ailléur''s, il avait le privHége de conserver
quoique tous ensemble ne fissent qu'un thë- 'sa dignité pendant toute sa vie; et de n'avoir i
mt; corps dont le chef étai.t appelé le souve- point d'egàl dans sa charge Ce qui se prou-
rain pontife: Mais te nombre des pontifes ne ve par l'éxérnple d'Auguste, qui attendit la
resta point fixe il y ont eut par la suite tan- mort de Lêpide pour prendre lé souverain
t~l plus; tantôt thoins. pontificat. Mais, qùc~ue toutes ces préro-
Cette dignité était si considérable, qu'on gatives lui donnassent üne autorité supé-
ne la donna d'abord, comme on vient de le rieure, il y avait cependant plusieurs choses
dire, qu'aux sëuts patriciens~ Quoique tes qn'it fie pouvait faire sans te consentement
ptcbeiëns eussent été consuts.ëtqu'itscussent au collège des pontifes, et on pouvait appe-
eu les honneurs du triomphe, ils en étaient )ër à ce dernier de ses décisions, ainsi que
cependant exclus. Décius Mus fut le premier du jugement du cottége au peuple. Il rie lui
de cet ordre qui parvint au sacerdoce, après était pas pertnis de sortir de l'Italie et Cras-
avoir vivement représenté au peuple l'injus- sus fut le premier grand pontife qui contre-
ticé qu'on lui faisait en te privant de cet hon- vint à cette toi. A sOn exempte,-ses succes-
neur. Depuis cette époque, il n'y eut ptusfte seurs dans-te pontiHhat s'arrogèrent le même
distinction entre les patriciens et les plé- privitége et la toiVatinia, qui,vint ensuite,
béiens par rapport à cette dignité. permit au grand pontife de tirer au sort les
Les pontifes étaient regardés comme des provinces à gouverner. H rie pouvait Habiter
personnes sacrées; ils avaient le pas sdr que Mans une maison publique. Il lui était
tous les magistrats ils présidaient à tous défendu de convotër à de secondes noces, de
les jeux du cirque, de t'amphitheâtre et du. regarder bu de toucher.un cadavre, et c'est
théâtre, donnes, eu L'hou.neup des drvinites. pouT ccta qdëT~OTj~aTttatt~tt cypre~-trES-~uJ t
lis punvaient se subroger un de tours co)tè- la mais.on d'un mor). de peur que le pbntifo
gues, torsque de' fortes raisons les empê- n'entrât dans une maison qui pût le souillér.
chaient de remplir teurs fonctions. Là consécration du souverain pontife se fai-
I-;es pontifes, en partant au peupte assem- sait avec des cérémonies extraordinaires.
blé, t'interpeitaieht eh disant :~Metî/<tK~. 2° Quoique le terme de ~&'t:6 ait été lin
Leur habittement consistait en une de ces connu aux Juifs, on s'en sert cependant pour.
robes blanches bordées dë pourpre, qu'on désigner lé chef de là hiérarchie saccrdotate,
appelait prj<ea:ët que portaient les ma- qu'ils appelaient )ë<<'Hdpt't'ë.n possédait
gistrats curtites. la première dignité de la fêpubHque judaï-
Le ~raM~ pftHtt'/e, ainsi appelé par excel- que. Sa charge lui donnait )ë privilège d'en-
lence, parce qu'il était à la tête de tout le trer dans ië sanctuaire, honneur qui était
coHége des pontifes; avait t'intendance uni- réservé à lui seül mais il n'y entrait qu'un
vet sëtte de toutes tes cérémonies; tant publi- seul jour de t'année; qui étciit cë)ui de l'ex-
quus qüé particulières. Cette dignité avait piation s6!ënneHë: Il était président de la
été instit.uée par Numa et se donnait toujours justice; et l'arbitre déboutes les grandcs'af-
à quëtqu'tjh du cbXégë des pontifes, qui était fairës de là religion: H fallait qu'i) fût dë la
élu dans tes comices p:ir tribu. On le choi- famillé et de ta raced'A:trbn, et sa haisscihce
sissait dans les premiers temps, parmi les devait être pure il était exclu de la dignité
patriciens; mais le peuple étant venu à de grand prêtre par certains défauts corpp-
bout de se revêtir de toutes tes dignités qui reis déterminés duns la loi. Lëdeui) pou) tes
appartenaient aux hobtes, ne négligea pas morts tui était iiiterdit. Par une préro~a'ite
celle-ci et, l'an 500, Tibërius Curuncanns. spèciate; Dieu avait attaché à sâ pe'shnn.-
ptëhéien, fut êtu grand pontife. Après ta mort )'orac)ë Ue )i) vérité et il prédisait t'avc'm.
de Lépide; qui avait été triumvir, Auguste tors~u'i) était revêtu dés ornements !ie s.)
étaient
prit te grand poiitiucat, ei, après tui, tous digditë: Ses Habits, dans le tempte;
tes empereurs, jusqu'à Gralieti, fui cht hono- d'une inagninccnce digne de t'étév&tifm de
rés de la même dignité. Oit affecta de ta don- son rang et de t!) majesté de son ministère
ner aux princes régnants, parce que lë pon- et ses revenus, étaient proportionnés à ~a
tificat semblait attirer plus. de respect à ce- sa haute quaiite.Lës tévités levaient ta
tui qui en était revêtu qu'il n'en était dû à dime sur tous les revenus d'tsraëi. ils
un simple particulier. Le grand, pontife payaient aux prêtres la dimë de cette titme
ayant la surintendance de toutes tes choses et )ë '-ouveruin saëriHcatëur en avait tou-
de la religion; en prescrivait tes cérémonies jours ta prihcipatë partie.
et en expliquait tes mystères. U avait là di- Tous ces avant.tgfs et ces prérogatives lui
rection des vestales c'était lui qui les rece- donnaient, dans la rép-ubtiqUe, un pouvoir
vait, et les punissait lorsqu'elles avaient pré- qui n'était pas beaucoup au-dessous de ce-
079 DtCTK~NA)RE DES RELIGIONS. d280
lui même du souverain. On a vu-ptus d'une sur leurs chariots, et veillaient en chantant
fois ta doubte puissance, sacrée et civile, des hymnes. Les religieux de Saint-Jacques
réunie dans la même personne. Phinéès, du-Haut-Pas, à Paris, étaient une colonie
Héii, Samuel, furent en même temps chefs des anciens Frères Pontifes.
de la nation et souverains prêtres du Sei- PONTIFICAL, livre à l'usage des évêques,
gneur. Pendant !e règne de Joas,Joïada avait et qui contient les rites de la confirmation,
un très-grand pouvoir dans ta nation. Le des ordinations, des consécrations d'églises,
grand prêtre Héliacim était à la tête des ;)f- d'autels, de vases sacrés, des bénédictions
faires, sous le roi Manassès, et il avait été réservées, et généralement de toutes les cé-
grand maître de la maison du roi Ezéchias, rémonies qui ne peuvent être remplies et
avant son pontificat. Depuis le retour de la exécutées que par les ecclésiastiques qui
captivité, c'est-à-dire depuis Josué, fils de appartiennent à l'ordre épiscopal. Le'Pon-
Joscdech, jusqu'à la persécution d'Antiochus tifical romain est suivi dans tuu~ l'Eglise
Epiphane, les grands prêtres eurent beau- d'Occident. Il ne faut pas confondre le Pon-
coup d'autorit'é dans la nation et, après la tifical avec le Rituel; ce dernier contient les
mort de ce prince, le pontificat étant en~ré rites des sacrements et autres cérémonies
dans la famille des Asmonéens, fut presque qui peuvent être exécutés par les simples
toujours uni au gouvernement, et à l'autorité prêtres; ces rituels varient dans beaucoup
souveraine. Hérode le Grand, par un trait de diocèses, surtout en France.
de.sa politique, 6t.i la sacrLScature à cette fa- PONTIFICAT, dignité de pontife ou de
mille, et rendit cette dignité étecfive et ar- souver;)in pontife. On emploie aussi ce terme
bitraire, au choix du prince. pour désigner le temps pendant lequel a
Cette dignité subsista chez les Juifs l'es- siégé UT) évéque ou un pape.
pace de 1520 ans environ c'est-à-dire, de- PONTUS, ancien dieu marin, vénéré chez
puis Aaron, frère de Moïse, élu grand prê- les Syriens; il était CJs de Nérée et père de
tre par le Seigneur, dans le désert, jusqu'à Posidon, et de la déesse Sidon.
Phannias, é!u par les Zélés, durant le der- -E
POOH, le dieu Lunus, chez les'Egypticns;
nier siège de Jérusalem par Titus. représenté avec une tête de chien ou d'é-
3° Le nom de pontife est employé fréquem- pervier, surmontée du disque ou du crois-
ment dans l'Eglise pour désigner les évo- sant lunaire.
ques et tous les dignitaires qui ont reçu la POPANA, gâteaux sacrés qu'on offrait
consécration épiscopate.Cependant on n'em- aux divinités chez les Romains; ils étaient
ploie ce titre qu' en parlant d'eux, et jamais ronds, larges et minces. Les Grecs en con-
dans le discours direct. Cependant l'usage ec- naissaient aussi l'usage.
clésiastique semble l'avoir affecté d'une ma- POPES, sorte de ministres de la reli-
nière particulière aux saints qui ont été revê- gion chez les Romains. « Us conduisaient,
tus du sacerdoce suprême, car c'est sous ce dit Noël, la victime à l'autel, mais de ma-
titre qu'ils sout désignés dans la liturgie, nière que la corde avec laquelle ils la con-
dans les martyrologes, etc. duisaient fût fort lâche, afin que la victime
On donne très-souvent au pape le titre de ne parût pas conduite au sacrifice malgré
souverain poH<t/e. Voy. EvEQUEs, PAPE, etc. elle, ce qui aurait été d'un fort mauvais
PONTIFES (FRERES), c'es'-à-dirc faiseurs augure. Quand elle était devant l'autel, on
de ponts; ordre de frères 'hospitaliers qui la détiait pour la même raison, et c'était un
s'établissaient le long des rivières pour signe funeste quand elle s'enfuyait. Les popes
transporter gratuitement les voyageurs sur apprêtaient alors les couteaux, l'eau et les
l'autre rive, ou qui s'associaient pour con- autres choses nécessaires pour le sacrifice.
struire des ponts. Les premiers dont il soit Après avoir reçu l'ordre du sacrificateur, l'un
question se montrèrent sur les bords de d'eux, appelé cu~ratre, frappait la victime
t'Arno en Toscane. Quelques-uns font re- avec une hache ou une massue et l'égorgeait
monter cette pieuse et charitable association aussitôt. Quand elle avait perdu tout son
à un berger d'Avignon, nommé Bènezet ou sang, qu'on recevait dans des cratères, et
le petit Benoît, aujourd'hui vénéré comme qu'on répandait sur l'autel, les popes la met-
un saint, qui en 1177, construisit à Avignon, taient sur une table sacrée, nommée encla-
sur le Rhône, un pont de ~7 mètres de 6;M, et là, ils la dépouillaient et la dissé-
long et de dix-huit arches. C'est aussi aux quaient, à moins qu'on ne la brûlât tout
Frères Pontifes que l'on doit le beau pont entière, auquel cas ils la mettaient sur le
du Saint-Esprit, construit de 1265 à 1309, et bûcher aussitôt qu'elle était égorgée. Dans
qui a 26 arches et 840 mètres de longueur. les sacrifices ordinaires, on ne brûlait qu'une
D'autres croient que la première association très-petite partie de la victime; et du reste
de ce genre eut lieu à Chartres, et que de là on faisait deux portions, l'une pour les dieux,
elle se répandit en Normandie et en beau- l'autre pour ceux qui faisaient les frais du
coup d'autres pays. Cet ordre fut sécularisé sacrifice. Ceux-ci s'en régalaient avec leurs
en 1519. Ces pieux ouvriers charmaient leur amis, et la portion des dieux était abandon-
travail par le chant des cantiques; quelque- née aux popes, qui l'emportaient dans leurs
fois même, pendant la nuit, au lieu de pren- maisons appelées pop!n<B, de leur nom, où
dre le repos qui leur était si nécessaire après allaient en acheter tous ceux qui on vou-
leurs fatigues, ils allumaient des chandelles laient (i). Comme les popes vendaient aussi
(1) C'étaient ces sortes de viandes, qui sont npp.e- c~rétie~s. de peur (ju'its ne -parussent prendre part
tëcs7f~of/i!,etqui étaient in'crdites ~ux r~c~irrs aux sacrifices (tes j~Tf~i)c.
<28i POP POR <M2
du vin, les pupines é'aic"t les cabarets des damnes à brûler toujours. Ils racontaient
Romains, et c'est encore de ce mot qu'on se qu'un des leurs étant mort, avait été trans-
sert pour exprimer les nôtres en latin. porté à l'entrée du Popogoùsso, mais qu'un
'(Les popes portaient une espèce de cou- dieu le sauva et lui permit de retourner dans
ronne sur la tête; mais ils étaient à demi- le monde, pour dire à ses amis ce qu'ils de-
nus, ayant tesépautes, les bras et le haut du. vaient faire afin de ne point aller dans ce
corps découvert jusqu'au nombril; le reste lieu de tourments.
du corps était couvert jusqu'à mi-jambes PO-PÔROTOU, le paradis des insulaires
d'un t-abtier de loile oudcpcaux de victimes de l'Archipel Gambier. C'est une région sou-
c'est ainsi du moins qu'i)s sont dépeints sur terraine, éctairéepar un astre aussi pâle que
la colonne Trajane. !) y a cependant d'autres la Lune; elle est le séjour des dieux bons.
figures anciennes qui les représentent avec Pour que les âmes des hommes puissent y
une aobe pendante depuis les aissett~s, et être transportées après la mort, il est né-
retroussée pour loger leurs coutelas. Le ta- cessaireque lesparentsdu défunt lui rendent
blier qui les couvrait jusqu'à mi-jambes les honneurs funèbres, en célébrant une fête,
s'appelait limus, parce qu'il y avait au bas appetée~troM. qui dégénèretoujours en orgie.
une bande de pourpre qui était cousue en 'POPOWSCH1STCHINA, dénomination sous
serpentant c'est ce que nous apprenons de laquelle les Russes comprennent les sociétés
Servius.» dissidentes qui ont conservé les popes et le
POPES, nom que les Russes donnent à sacerdoce, à la différence des Bespopowschi-
leurs prêtres; ce mot est le même que le s<c/ttn<t, c'est-à-dire des sectes qui n'ont
papa des Grecs. Ces prêtres étaient autrefois point de prêtres. Les premiersse rapprochent
réputés pour leur ignorance, leur grossièreté davantage de t'Egtise russe, et sont moins
et leur intempérance. Us ne prêchaient jamais ignorants et moins turbulenlsquéles autres.
au peuple, ou, s'its le faisaient, ce n'était POPUHFUG1E, ou fuite dit peuple, fêlo
que fort rarement. H était même dangereux que les Romains célébraient au mois de juin,
de s'exposer à monter en chaire, s'il faut en en mémoire, selon les uns, de l'expulsion des
croire Otéarius, qui rapporte qu'un proto- rois, et selon d'autres, en l'honneur de la
pope s'étant avisé de prêcher, le patriarche déesse Fugia, qui avait favorisé la déroute
le déposa, ainsi que les prêtres qui avaient des Fidénates, lorsqu'ils voulurent s'emparer
voulu suivre son exemple, les excommunia de Rome, le lendemain que le peuple s'en fut
et les envoya en Sibé<ne, prétendant que la retiré. Denys d'Halicarnasse prétend que
prédication est une source d'erreurs, et que l'objet de cette fête était la fuite du peupte,
c'est par ces moyens que les hérésies se ré- qu'un violent orage dispersa, après que Ro-
pandent dans le monde. C'est par la même mulus eut été massacré.
raison que l'imprimerie était défendue en POPULONIE, déesse des Romains. On in-
Russie avant Pierre te Grand. « Il n'y a, dit voquait 'Junon sous ce titre, comme prési-
Perry, en parlant de l'usage de son temps, dant aux accouchements, et contribuant ainsi
qu'un petit nombre de principaux prêtres à peupler le monde. C'était aussi une
qui prêchent quelquefois devant le czar et divinité champêtre dont on implorait le
dans les églises cathédrales, les jours des secours contre tes dégâts et les ravages, soit
grandes fêtes. Le plus haut point de doctrine de l'ennemi, soit des éléments, soit des sai-
auquel s'élève le bas ctergé, et ce qu'on re- sons. Dans ce dernier cas, c'était encore
quiert effectivement de ceux qui se présen- Junoh qui vraisemblablement était invoquée
tent aux évêques pour être admis aux ordres sous le nom de Populonie, comme Jupiter
sacrés, est qu'ils sachent chanter et tire dis- sous cetui de Ft<~t<r.
tinctement l'office, qu'ils ne soient pas en PORC. 1° Cet animal était immonde chez
mauvaise réputation parmi leurs voisins les Juifs il était par conséquent du nombre
qu'ils aient la voix bonne et claire, et qu'ils de ceux dont on ne devait point se nourrir,
puissent prononcer aussi ferme qu'il est et qu'on ne pouvait offrir en sacrifice.
possible, douze ou quinze fois, sans perdre 2° Les Egyptiens au contraire avaient deux
haleine T~o~od!, porntfo:, Seigneur, ayez grandes fêtes, durant lesquelles on n'immo-
pitié de nous. M lait pas d'autres victimes. Le porc était
POPLICAINS ou PuBucAtNS branche sacré chez les Crétois, parce qu'ils croyaient
de Manichéens, dont les erreurs prirent queJupiteravait été allaité par une truie. Cet
naissance en Gascogne et se répandi- anima) était immolé dans les petits mystères
rent on France, en Espagne, en Itatie, en d'Eleusis; ailleurs à Hercule, par les Argiens
Allemagne, en Angleterre on croit que ce àVénus dans les Hystéries; parles Romains,
nom est venu de celui de Pauticiens.JUs re- aux dieux Lares; et en général par ceux qui
jetaient le baptême, l'eucharislie et le ma- voulaient guérir, ou étaient guéris de la folie.
riage ils condamnaient l'usage du signe de On immolait la truie à Cérès, soit parce
la croix, de t'eau. bénite, des églises, de la que cet animal semble avoir appris aux
dîme. Ils blâmaient la profession monasti- hommes l'art de labourer, et c'est pour cela
que, et toutes les fonctions des.clercs et des qu'il était sacré aux yeux des Egyptiens;
prêtres. Foy. ALBIGEOIS,VAUDOis. soit à raison du dommage qu'il cause aux
POPOGOUSSO,enfer desanciens habitants moissons, en fouillant la terre. Ceux qui
de la Virginie; c'était une grande fossequ'ils n'âvaient pas rendu exactement les derniers
piaçaicm fort ~oin.a l'occident de leur pf'ys. devoirs à quelqu'un de tcur famitte, ou qui
etdanslaquettc leurs ennemis étaient con- n'avaient pas purifié le logis où il y avait eu
<285 DtCTtONNAtRE DES hEL~!oNS. & <MA
un mort, immolaient egatement aCérès, par nements passés, comme Postverta aux évé-
forme d'expiation, une truie qui portait alors nements futurs.
le t)om de ~MCcedattM. Enfin on immolait une PORTIE, surnom de Vénus, comme prési-
truie le jour des noces a cause de sa fécon- dant aux ports de mer, sans doute parce
dité et ceux qu< contractaient une alliance, qu'elle était née de la mer. moins qu'on
la ratjnaipnt par le sacrifice d'un porc. ne prétende que ces villes lui étaient consa-
PORËMCT ou PoRÉNucE, dieu de l'air chez crées, parce'qu'ordinairement il y règne
tes anci'ens Slaves. C'était le même que plus de ticcnce qu'ailleurs. Ce 'mot répond,
5<n6or~ qrt ~mt'M; on le représentait avec chez les Latins, au Liménie des Grecs.
quatre~isages a la tête et un cinquième à PORTIER. le premter et le plus inférieur
t'estomac. Le dieu couvrait son menton de des ordres mineurs, dans l'Eglise catholique.
la main dro!te, et son'front de la gauche. Le portier est l'ecclésiastique chargé d'ou-
POHËW1T, autre divinité des St'aves. Qn vrir et de fermer les portes de l'église et de
le représentait avec onq têtes. Ce dieu avait la sacristie, de tenir le temple propre; d'y
un tcmpjc à Carence, dans l'île de Rugën. maintenir l'ordre, d'appeler tes (idètes nu
Quétque's-unsen font le d'eu dé la guerre; son dés cloches, de présenter le livre à celui
mais cette spéoatité convient plutôt à Rege- qui doit annoncer ta parole de Dieu. Ces
with, qui portait sept gtaives dans leurs fonctions sont maintenant remplies presque
fourre.tux et une épée npe à ta main. partout par des laïques. Néanmoins il faut
PORl~Y~ON, surnom d'He'cute, consi- nécessairement passer par ce degré pour
dère comme un génie incube qui découvre parvenir aux ordres supérieurs. L'évoque
les trésors. C'est sans doute uneatiqs'on au confère l'ordre de portier en faisant toucher
Spleit, dont les rayons fécondent et ënnchts- "`' au clerc les clefs de l'église; puis on lui fait
sent tes entrait)ps de )a terre. ouvrir et fermer la porte de l'église ou celle
PORRECTION, cérémonie par laquelle delà sacristie, et sonner la cloche. L'évoque
l'évêque consécrateur présente aux ordi- prononce ensuite sûr eux une formule de
nands l'instrument ou le vase propre à l'or- bénédiction, accompagnée de prières.
dre auquel il est étevé. Chaque degré'de la PORTUMNALES, fêtes que tes Romains cé-
hiérarchie ecclésiastique est accompagné {le lébraient le 17du mois d'août, en l'honneur
sa porrection. L'évêque fait toucher au por- de Portumne.
tier les ctefs de l'église et ta corde des clo- PORTUMNE.dieu des Romains, qui prési-
ches au lecteur le itvre des leçons; q l'exor- dait aux ports de mer. On le confond avec
ciste celu) des pxorcismes; à t'acp~yte les Méticerte ou Patémon d'autres avec Nep-
burettes vides et te cbande)ier; au squs-dia~- tune. Il avait deux temples à Rome. On le
cre le livre des Ep!tres,a'nsiqQe )e càtice voit représenté, sur fes médailles anciennes,
et la patène vidps; au diacrete ))vre des sous la figure d'un vieillard respectable; ap-
Evangitcs; au prêtre le calice et la patène, puyé sur un dauphin, et tenant une clef dans
avec 1s pain, le vtn et j'eau nécessaires'au ses' mains. n'était, chez les Etrusques, l'ob-
sacriftce. Les prdres mineurs et le sous-dia- jet d'un culte particulier. Ceux-ci le- repré-
conat ne sont conférés que par )a porrectiot) sentaient nu et jeune, les cheveux frisés à la
sfu)(',qu! peu~étre cpns)dérce comme'lé manière des divinités égyptiennes. Il portait
rite essentie); m:)is pour le diaconat et 1~ des colliers et des bracelets.
prêtrise, ta forme Qt) sacrement consiste dans PORUS, dieu dé l'abondance, fils de Métis,
l'imposition des mains de t'évêque. déesse de la prudence. A la naissance de
-J?ORRÉTAlNS/disc~es de (:i)bert de la Vénus, les dieux célébrèrent une féXe à la-
Porrée, évênue de Poitiers dans le xn° sjè- quelle Porus se trouva comme les autres.
cle. Son erreur était ptu'tôt philosophique Quand ils furent hors de table, Pénie (ou )a
que théo)"gique il enseigna qu'il y avait, Pauvreté), crut que sa fortune était faite si
une djsUncttqn physjque entre D.iëu et.scs elle pouvait avor un enfant de-Porus elle
attributs; que sa.d)yini)é et son essencp alla donc adroitement se coucher à ses côtés,
étaient djs~pguées de )ui. Ce prêtât, ayant et quelque temps après elle donna naissance
inséré, cette erreur: dans un discours qp'il à l'Amour. De' là viènt que l'Amour s'est
tint à son clergé, fut déféré par s~deux ar- attaché a la suite et au service de Vénus,
chidiacres au pape Eugène 11), qui se trou- ayant dû sa naissance à l'occasion de sa fête.
vait alors en France. Eugène ftt examiner Comme it a pour père l'Abondance,'et- la
l'accusation intentée contre InJ.Le prélat fut Pauvreté pour mère, il tient également de
cité au concile de Reims, en 11~8; et son l'une et de l'autre.
opinion ayant été condamnée comme héréti- PQSIDON, nom grec de Neptune. Son éty-
que,il souscrivit à ce jugement e'se rétracta rhologie est fort obscure. Les uns le font ve-
publiquement; mais il eut quelques disci- nir de trouf c~st §M, son pied ébranle la terre;
ptcs qui continuèrent encore quoique temps d'autres, avec Ptaton, de ~NTt'Sso'~M~H-ut
leurs distinctions, teurs arguties et [eur ré- a des lièns aM.xp' ce qui indiquerait les
sistance. bornes prescrites aux flots de la mer. Ces
PORRtClES, entrailles de la victime, que dérivations nous paraissent fort peu natn-
les prêtres romains jetaient dans te feu après relles et ne nous satisfont aucunement. Le
les avoir considérées pp~r en tirer de bons mot Fost(/QM (ou Poseidon, comme écrivaient
ou de mauvais présages. les Grecs) nous parait d'origine orientale.
POXRtMA, déité romaine, soe~r pu com- Les Phéniciens faisaient Po'ntus, ou la mer
pagne de Carmenta. Ëtte prési'tait aux éve- au masculin, père de deux enfants un gar-
,1
POS POU i286
çon, nommé PosMoM, et une u<te, appelée ces Carmnntcs. Une autre divinité du même
~)don. Ce dernier nom désigne°sans aucun no!<) présidait aux événements futurs, comme
doute )a pêche ou une pêcherie; Posidon Fnrt'/nx;. s:t sœur, aux événempnLs passés.
renferme le même mot, précédé d'un préftxe. POSTVOTA, nom sous tequc) Fabius
C'est ce prenne qu'on ne peut déterminer Gurgcs, vaihqu'eur des Samnite:), dédi.i un
d'une manière positive. Pô est' u" adverbe tempie à'Véiius, dont il avatteprouvéta pro-
qui signifie it pourrait aussi être un tectiot).
substantif correspondant au pe ou pi des POSWtSTË. t'Ente des Siaves: ces peu-
Hébreux, au ~o des Arabes, qui s~nifie &m<- ples le reconnaissaient comme le diru des
c/te,em~ôMc~«re,por<e ce serait a!ors ia vents orageux; les habitants de Kiew le ve~
p'or~ de ~a p~c/tene ou de la vitie de Sidon~ neraient'comme le dieu de l'air en généra),
POSIDONiES, fêtes grecques en l'honneur pbuv:)ht envoyer lé beau et' le mauvais
de Neptune. Dans t'iie de Ténédos, une des temps.
Cyc)ades,)tyavaithorsdetavHie un bois PÔTA, POT!CA et POTtNA, déite rqr
et un temple remarquables par de vastes maine, qui présidait au boire des petits en-
sa))cs à manger, qui servaient à la multitude fants.
de gens qui venaient cétebrer cette fête. POTAMiD~S (de ~oTctftof,/!eMt;e), nymphes
t POSSt~StON, état de ceux qui sont possé- des fleuves et des rivières.
dés du démon. Nous voyons dans t'Ëcriture PO-THE-MO, ('un des huit enfers glacés,
sainte que les possédés étaient assez com- selon les Bouddhistes de la Chine. Le (roid
muns du temps où Jésus-Christ parut sur )a que tes damnes y endurent est si vif/que
terre; Josèphe témoigne qu'it y en avait leurs os se mont) ont à nu.
aussi ayant et après cette époque. L'histoire ? POTH08, !e ~n-, djeu adoré chez les
ecctésiastjque des premiers siectes en parte Samothraces. Il avait une statue, dans le
assez fréauemment. Maintenant, cette infir- tcmpte de Vénus P)'?x)s,'a Megaré, à côte de
mité, pu ce châtiment, est devenu beaucoup ceHes d'~ros, t'amour, et d'~im~'o~~ autr~
plus rare. P!usieurs rituels contiennent tes expression du désir.
formutës et les rites pqpr tes exorciser. Fo~; PO.ti-SA-TO, )'do)e adorée par les hond-
ExORCtSME. dtnstes chinoise cp )ton) est la transcription
POSTGOMMUN~ON. oraison Gnate qui se du mot indien ~qd/tiM<M)a, par iequet on
dit à la messe après !a communton. Dans !es désigne tes êtres qui ne sonf pas encore
anciennes titurgies, eHe porte ie nom de~ parvenus à ta dignité suprême de Bouddha.
Comp~ttcfct. On vénère souvent sous ce nom )e Bouddha
POSHS, fanatiques indiens, ainsi appelés suprême Cha~ya-Mouni, qui a paru d'abord
de l'usage qu'i!s font d'une herbe qui exerce sur )a terre eh qualité dé Bodhisatwa.
sur eu~ une terribie tnnuence; car cUe a ta PQTiTIEN~, anciens'prêtres'd'Hércuie, en
propriété de produire, dans un-temps peut Itatié. 1To! PjNAtUENS.
considérable, ramaigrissementjadefainancc POTNjADES ~'déesses que i'qn croyait
et ta mort. Ces pauvres insensés, mus par un propres a inspirer la fureur~ dont on voyait
principe de ret'gtqn~'emptpient ]es statues du
avep persé- temps de Pausanias dans fes
vérance, jusqu'à ce.,qu'Hs succombent à une ruines'de Potnie, eh Béotie. À certain temps
comptète inanition~Hs pensent qu'une telle det'année, ,les gens du pays leur offraient
mo~ est agréabte à la Divinité, et qu'eHe des sacrifices, et laissaient a)ter en quetques
doit !eur procuref des jouissances éterneHes; endroits du bois, des cochons de hut, qui, a
Ils s'assoient sur un coussin à la manière. tes en croire, étaient retrouvés, t'ànhée sui-
orientaie, prépaceh). des yases et des p'pes vante a pareit)e époque, paissant dans ta.
fument )e ppsti, <;t !e !)oiyent en infusion. forêt de Dodone.On dit que les B.)c-
Dès te jour où its ont~commencé raccqmpjjs- chantes étaient surnommées Pp<Madet-.
sempnt da leur ycet], tts renoncent à topte POTOYAN, [nauyais gémc redouté car tes
no.urrttnre, et ils s'entvrent'sqns retâche du AustraUens 00 Ïa/NouveHe-GaHes d'u sud.
suc de Ta. plante sacrée, jusqu'à ce qu'its Hs'disentque cet esprit est sans cesse occupe
rendent !e dernier soupir, sur les instruments à leur jouer de mauvais tours. Son arrivée
de leur mort. s'annonce par un sifnemsnt particuiier. C'est
PO~TÛI.ATtONS, sacrjnces que faisaient pourquoi )is se gardent bteh de siffler quand
les Romain!; pour apaiser tes dieux irntés, i)s passentspus une roche; iis auraient peur
comme s'.ces divinités offensées les eussent qu'ctie ne tombât sur eux.
demandes, ou plutôt parce qu'ils étaient ac- FOTMJ\ÎPOS, dieu des anciens Prussiens;
compagnés de demandes ou prières propres il formait avec Perkoun et Piko!)os une
à les fléchir. espèce de trinité. Perkoun était alors consi-
POSTUL;Q, nom donné à Pluton, sur tes déré comme le dieu de ta ipmière et du ton-
bords de l'étang de'Curtms, parce que !a nerre.; Pikollos, comme te dieu'des enfers;
tecre s'étant entr'ouverte en ce lieu les et Pqtrimpqs, comme le dieu de ta terre, des
aruspiccs prétendirent que le roi des enfers fruits et des animaux. On teur offrait en sa~
demandait des sacriftces. De cette demande, crifice des prisonnier~ de guerre.
exprimée en tatin par te mot pos<t~a<to, s.e P'OTTERGHOR', dieu adoré par les Khonds,
forma po~~M/to. dansunvitiagedumêmenom.
POSi'VERTA, BQ~TVERSAottPpSTyoRTA, ? POTEfA. dresse des ` buveurs, chez les Ro-
divitt~é romaine elle présidait aux accou- mains.
chements tabqricux et diu'citcs. C'était une POU, divination que tes Chinois pratiquent
087 DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. i28S
au moyen de la tortue. Les anciens Chinois Pour le Pouaja moyen, on offre les neuf
nourtissaient des tortues dans les temples derniers articles; et pour le petit les six
pour t'usage des divinations. Lorsqu'on derniers seulement. Quand on fait des sacri-
voulait consulter le sort sur une affaire fices sanglants aux divinités malfaisantes ou
quelconque, on ptaçait une tortue sur un aux démons, on leur présente la chair et le
feu doux, sans la tuer, et on examinait les sang des animaux qu'on immole.
lignes que la chaleur faisait paraitre sur son Quand le Poudja a lieu dans les temples, les
écaille. Ces lignes étaient comparées aux danseuses forment des pas en présence de la
koua, c'est-à-dire aux lignes divinatoires de statue, pendant la cérémonie. Des brahma-
Fo-hi, et d'après les explications des koua, nes chassent les mouches avec des éventails
données par t'Y-king, on jugeait du bon ou de plumes de paon, et les autres présentent
du mauvais succès de l'entreprise projetée. les offrandes.
De nos jours, les Chinois se contentent H n'appartient qu'aux brahmanes de faire
d'agiter trois pièces de monnaie dans une le Poudja dans les maisons particulières
écaitte de tortue, de les jeter sur une table, parce qu'il faut que la divinité y soit pré-
et de voir au moyen de croix et pile,. à sente, et que seuls ils ont le droit de la faire
laquelle des combinaisons ternaires des descendre surlaterre. Dans certaines fêtes de
koua ettes se rapportent. Voy. KouA, Pu- l'année, tous les Hindous sont obligés à cette
KOUA. cérémonie elle consiste à faire des offrandes
POUCHPAKA.techardeVarouna/dieudes et un sacrifice au dieu. Le brahmane dispose
richesses, dans la mythologie hindoue. Ce à cet effet un lieu que l'on purifie avec de
nom désigne un char de fleurs. la bouse de vache dont on enduit le sol, et
POUDJA adoration ou Mcrt/ice. De de l'urine du même animal dont on asperge
toutes le pratiques religieuses des Hindous, la chambre. On met au milieu une cruche
le Poudja est celle qui a lieu le plus souvent d'eau couverte, autour de laquelle on allume
dans leurs cérémonies publiques et privées, des lampions pleins de beurre. Lorsque tout
dans les temples et ailleurs. Tout brahmane est préparé, le brahmane, assis à terre, la
est indispensablement obligé de l'offrir au tête nue, récite des prières, et de temps en
moins une fois chaque jour aux dieux temps, jette sur la cruche des fleurs et du riz.
domestiques qu'il conserve dans sa maison. Lorsque les évocations sont finies, le dieu
It y a trois sortes de Poudjas le grand, le doit se trouver dans la cruche alors on lui
moyen et le petit. Le grand sacrifice est com- fait des offrandes, mais intéressées; car on
posé des parties suivantes lui présente ce qu'on désire que l'année rende
1* ~L/~dna, l'évocation de la divinité. au centuple, comme des fruits, du riz et du
2° Asana on lui présente un siège pour bétel, mais point d'argent. Le brahmane fait
s'asseoir. ensuite le sacrifice, qui consiste à hrûter de-
3° Swdgata; on lui demande si elle est arri- vant la cruche plusieurs morceaux de bois,
vée saine et sauve, et s'il ne lui est survenu que lui seul a le droit de jeter-au feu l'un
dans sa route aucun accident. après l'autre, et aux instants exigés par la
~adf/tt; on tui présente de l'eau pour se prière qu'il récite. La cérémonie faite, le
laver les pieds. brahmane congédie le dieu par une autre for-
8° ~f<y/M on tui offre de t'eau dans laquelle mule.
on a mêlé huit sortes d'ingrédients, comme POUDJARI, prêtre sacrificateur ou offi-
des (leurs, du safran, de la poudre de bois de ciant, chez les Hindous. C'est le brahmane
sandal. qui préside au Poudja. Il parait que l'on
6°~~c/tmatt~a on lui fait une offrande d'eau donne ce nom de préférence au prêtre qui
pour se laver la bouche et le visage, de la préside au culte infâme du SAKTI POUDJA.
manière prescrite. Foy. ce mot.
7" ~fad/iOM-parAct on lui présente à boire, POULAHA, un des sept Richis de la con-
dans un vase de métal, du miel, du sucre et stellation de la Grande-Ourse. D'autres en
du tait métés ensemble. font un des dix Maharchis ou Pradjapatis.
8" 5Kdna-d;d<a de l'eau pour fairè le POULASTYA, autre Richi, fils de Brahmâ,
bain. qui le forma de l'air qui était dans son corps.
9° ~<Mntt-d6/tara)HM;onlui présente dés It vécut dans les pratiques de la dévotion, à
habits, des joyaux et autres ornements. Kédara près de l'Himalaya. Sa femme se
10° Cand/ta du sandal réduit en poudre. nommait Havita. Il passe pour avoir été le
11° ~Ac/t(t<ct, des grains de riz enduits de père du mouni Visrava ouViswasrava, père
satran. de Kouvéra, de Pavana et de toute cette fa-
12° PoMc/ipa, des fleurs. mille de mauvais démons. Mais M. Langlois
13° Dhoupa, de l'encens. observe que c'est un grand anachronisme.
H° ~tpct, une lampe attumée. POULETS SACRÉS. On nommait ainsi,
15° ~V<tt<~d</<t;cette dernière offrande se chez les Romains, des poulets que les prê-
compose de riz bouilli, de fruits, de beurre tres étevaient, et qui servaient à tirerles au-
liquéfié, de sucre et autres comestibles, et de gures. On n'entreprenait rien de considéra-
bétel. ble dans le sénat, ni dans les armées, qu'on
Avant d'offrir ces différentes choses on n'eût auparavant pris les auspices des pou-
doit avoir soin de répandre dessus un peu lets sacrés. La manière la plus ordinaire d'y
d'eau avec Ie bout des doigts. On finit en se procéder consistait à examiner de quelle fa-
prosternant devant la divinité. çon ces poulets usaient do grain qui leur
i~!9 POU POU ~M
était présenté. S'ils te mangeaient avec avi- leurs divinités, mais aussi atout ee qui pa-
dité, en trépignant et en l'écartant ça et'tà, rait extraordinaire, on qui a un caractère
l'augure était favorable s'ils refusaient de de grandeur ou de singularité/Ainsi les ca-
manger et dé boire, l'auspice é~ait mauvais, taractes du Kavéri et d'autres chutes d'eau
et on renonçait à t'entreprise pour laquelle sont autant de pounya-sthalas; et l'es Hin-
ou consumait. Lorsqu'on avait besoin de dous sont persuadés que les eaux de ces
rendre cette sorte de divination favorable, lieux ont une vertu éminemment efficaee
on laissait tes poulets un certain temps dans pour t'ahtution des péchés. Il existe dans te
une .cage sans manger;'aprésceta tes prê- Carnatic, district de Coïmbatour, une mon-
tres ouvraient ta cage, et leur jetaient )eùr tagne qui passe pourla plus haute de la pro-
mangeaille. On faisait venir ces poulets, de vince, c'est te NUaguri-Mataï à ce titre sent,
Uted'Hubée. on en a fait un FoMTU/a-ia~o ou lieu de
POUL-StRAT, c'est-à-dire le Pont du e~- vertu. Mais comme il est très-difucite d'at-
tK!K. Les Musulmans de la Perse appellent. teindre au fa!te de cette montagne, la vue
ainsi le pont sur lequel ils croient que tous seule de son sommet, qui s'aperçoit de fort
tes hommes seront obligés-de passer après loin, est suffisante pour débarrasser celui
la- résurfection générate. Foy. PoNT DES qui la regarde du fardeau dont sa conscience
AMES. n'jt. est oppressée, pourvu qu'il le fasse à cette
POUNAMOU, images ou statuettes des intention. Foy. P&LERtNAGE,n° 5.
dieux que les Néo-Zétandais suspendent à POURANA. 1° Les Pouranas sont les livres
leur cou, non pas pour les adorer, mais de l'tnde les .plus sacrés après les Védas.
comme parures et ornements. Leur nom signifie,antiquités, et c'est en ef-
POUNTAN, le premier homme, -selon ta fet ce qu'ils contiennent. Ce sont les livres
cosmogonie des anciens Marjannais c'était mythologiques de t'tnde, comme les Védas en
une espèce d'être divin, qui, Habitant (tans sont les livres <o<o~t'~t<e~. Dans les Védas
l'espace,:s'ennuya de son isolement et de se trouve l'ancienne religion des Brahmanes,
son oisiveté. It conçut le projet de tirer l'u- qui consistait à adorer un seul dieu, et tes
nivers du chaos qui était en tui dans cette éléments comme étant sa manifestation vi-
vue, il mit ses sœurs à t'œuvre, et tes char- sible: Dans les Pouranas se déploient les
gea de faire,de ses épaules le ciel et la terre'; contes et s'agitent les héros, presque incon-
de ses yeux le soleil et la lune de ses sour- nus dans les Védas, dela religion idoiâtrique,
ciïs l'arc-en-ciel. Le premier homme fut pé- qui est maintenant la religion du peuple et
tri avec un fragment du rocher de Faunà, même celle des. Brahmanes.
petite île Située sur la côte occidentale de «Les Pouranas, dit M. Langlois, sont des
Guaham. Ce J'ountan paraît être te même recueHs de~ anciennes légendes, traitant
que le FaK-~OM des Chinois. particulièrement de cinq choses, savoir: la
POUNYA-AHVATCHANA, mot à mot <'t)o- création, la destruction et te renouvellement
M<ton de la cer~M~ c'est le nom qu'on donne, des mondés, la généalogie des dieux et des
dans les Indes, à là cérémonie par laquellé héros, tes règnes des Manous et les actions
on consacre t'éau lustrale. Voici comment de leurs descendants. Dans la forme qu'ils
on y procède ayant puriSé, avec de ta bouse ont maintenant ces œuvres sont modernes
de vache, un endroit de la maison, on t'ar- si te fond est ancien, il y a certains défaits
rose avec de t'e:tu puis le brahmane Pou- qui n'ont pu être ajoutés qu'après coup. Pour
rohila, qui préside à la cérémonie, s'étant concilier leur réputation d'antiquité et t'exis
assis, le visage tourné vers l'orient, on ptace tënce de quelques passages où il était ques-
devant lui une feuille. de bananier, sur ta- tion d'événements modernes, l'auteur ou le
quelle on met une mesure de riz; à côté, un 'compitateur, quel qu'it soit, a pris le ton
vase de cuivre plèin d'eau, et dont.les parois d'un prophète, et ces faits sont présentés
extérieures ont été blanchies avec de la comme des prédictions. On suppose donc
chaux :'on couvre de feuilles de manguier que cet arrangeur des Védas et des Poura-
l'orifice du vase, et on le pose sur le riz. nas a dû exister au xi° siècle de notre ère.
Près du vase de cuivre, on met un petit tas ILporte te nom de Vyâsa, mais il est impos-
de safran qui représente-le dieu Ganésa, au- sible de le confondre avec Vyâsa, Sis de Pa-
quel on otïre le Poudja, et pour naivédya, râsara, qui vivait mille à douze cents ans
du sucre brut et du bétet. On jette ensuite avant notre ère. On cite Vopadéva comme
dans le vase, en récitant des mantras, de la fauteur du Bhagavata. En tour cas, ces li-
poudre de sandal et des alcchatas, dans l'in- vres sont toujours comme des monuments
tention que l'eau qui y est contenue devienne d'un âge ancien que le compilateur a,sou-
l'eau sacrée du Gange. Finalement on offre vent respectés. La confusion qui y règne
au vase un sacrifice, et pour naivédya, des atteste seule l'antiquité dé ces fragments
bananes etdu bétet. L'eau lustrale, ainsi fa- échappés aux désastres des temps et ras-
briquée, purifie les lieux et les personnes sembtés par une main quelquefois peu
adroite à déguiser son travail. »
qui ont contracté des'souillures.
POUNYA-STHALA, c'est-à-dire lieu de Les Pouranas sont au nombre de dix-huit;
Mt!n<e<e; tes Hindous appellent ainsi les en- en voici te nom et le sujet:
droits où l'on va en pèlerinage. Les Hindous 1° .Bra/itMd-.PoMr(!tM, pourana de Brahmâ.
attachent uno idée de sainteté, non-seule- 2°PodMt<OMrafta, pourana du Lotus.
ment aux temples et aux tieux qui passent H° Bra/ttHdMda-PoMraKO, pourana de t'œut
nour avoir été honorés de la présence de de Brahmâ.
DICTIONN.DES RELIGIONS.111.
IMi DICTIONNAIREDES RELIGIONS. !M2.
!t° ~tn-Pour~no, pourana d'Agni, dieu enterrer, afin d'éviter la peine d'un long
du feu. voyage au jour de la résurrection, et de se
5° Ft'c~KOM-PpMrana, pourana de Vich- trouver plus près de la vaHée de Josaphat.
npu. Le soir, on se rend à ta synagogue, pour y
p' Garouda-Pourana, pourana de l'Qjseau entendre la lecture 'iJu.livre d'Esther~quc le
Garouda. Khazan explique à t'assemblée. Le lecteur
7° Bra/tmd-7a:Mr«a-PoMraKa, histoire peut s'asseoir, au t'eu qu'il doit toujours
des transformations de Brahmâ. être debout quand il lit la loi.' Après avoir
8° S!cc'-Pout<tKa pourana du dieu Siva. déployé le votume, qui est en forme de rou-
9° I.t)t~a-PoMraH«, pourana du Linga 15 ou leau, il fait trois prières pour rendre grâces
Phallus de Siva, à Dieu de ce-qu'tfs sont appelés à cette céré-
10° A~ra~a-FoMraMCt, pourana du saint monie, de ce qu'il les a délivrés, et de ce qu'il
richi Nârada. lés a fait. vivre jusqu'au jour de cette fête H
11'' ~ar/MH~ct-PouraMCt, pourana du y a cinq endroits de cette lecture où i) é!éve
saseMarkandéya. la voix d'une manière formidable et il doit
1~° Z~aMcAt~a<-JPoMran<t, pourana pro- l<re, sans reprendre hateine, les noms des
phétique. dix enfants d'Aman. Lorsqu'on prononce le
13° ~/taM~(!-Fottr{!K(t, pourana de Skanda nom de ce persécuteur, il se fait un grand
ou Kar~ikéya, dieu de ta guerre, bruit dans la synagogue. On frappe des
i4.°.Ma~t/«-Po:trana, histoire de l'incar- pieds et des mains,, en disant ()t<e sa Ht~-
nation de Vichnou en poisson. motrep~tsse~Les enfants ont des maillels
15''fard/ta-FoM.ran«. histoire derincar-: ou autres instruments propres à auginen-
nation de Vichnou en sangtier. ter le fracas. En quelques tieux oh grave te
16° .ypttr<MH-~ot<r(!Ha, histoire .de l'incar- nom d'Aman sur une pierre ou sur du bois,
nation de Vichnou en tortue. et au moment où ce nom est prononcé dans
.17° TdtKOKa~PoMranM histoire de l'incar- la lecture, on le frappe à coups'de pierre, en~
nation de Vichnou en nain. proférant le même anathème. On finit par
18° ~M(~o<a-~OMf<tpct, histoire de Vich- des malêdictions contre.Aman et contre sa.
nou sous la forme de Erichna. Ce .dernier femme, par des bénédictions pour Mardo-
est regardé par quelques personnes comme chpe et.pour Esther, et par des louanges
moderne et apocryphe. que l'on donne à Dieu, qui à conservé son
Les Pouranas contiennent, d~t-oh~ huit peuple. On sort ensuite d~ la synagogue
cent mille vers. On compte encore dix-huit pour aller se mettre à table, et t'en y re-
Oupapouranas ou peëmes du même genre, vient le lendemain au matin, pour entendre *e
mais moins sacrés. Ils ont des noms diffé- encore l'histoire d'Ësther. Ls reste de la
rents. Tel est té fond où puise !a foi des Hin- journée est consacré à'une joie'bruyante
dous, et qui est exploité par les poètes. qui, dans quelques pays, dégénère en excès
(Quelques-uns deces ouvrages, en tout pu en on l'a comparée aux'déjprJres de~ Baccha-
partie, sont géncratemenf tus et étudiés. nales et.du Carnava). Quetques-uns préten-
l'lusievrs pouranas ont été traduits dans les daient justifier leur intempérance, en disant
langues européennes. Nous citerons entre que ce fut par des festins qu'Esther sut met-
autres la belle traduction française due au tre Assuérus dans la "bonne humeur dont
savant M. Burnouf. ëlte avait besoin pour obtenir fa délivrance
2° La secte.des Djainas a aussi ses.PaM- dé sa nation.
toMMparticutiers; ils sont au nombre dé POUHNABHICH!KTAS, sectaires hindoue
vingt-quatre et portent les noms de teurs qui forment unc~ des. branches des adora-
vingt-quatre priùopaux 3"!t'(/!<!MAc!'a~ou ré- teurs de Sakti ou dé la puissance féminine.
formateurs. PODRNAHOUTf, obtation finale c'est t of-
POUt~M, fête, solennelle, instituée chez frande .que les Hindous font à ta divinité a.
les Juifs, en mémoire de theur~ùse déti- !a fin des sacriûcës ou des cérémonies reli-
vrance de teurs'ancêtres, sous Assuérus,. gieuses.
roi de Perse. Ce mot, d'origine persane, si- POtJRNA-VA!NASlKAS, nom que les Hin-
gnifie les ~or~, et rappelle les sorts qu'A- dous brahmanîstes donnent aux Bouddhistes,
man nt jeter par les dévins pour déterminer <;omme soutenant que toutes choses sont dis-
le moment, où. toute la nation juive devait sotubtes et périssables. C'est ce qui est ex-
être exterminée dans tous les Ëtats de la primé par cette dénomination.
Perse. POUHOHtTA. C'est le nom par lequel on
Cette fête se célèbre le quatorzième jour distingue dans t'inde le brahmane ofSciàut
du mois d'adar, qui correspond-ordinaire- et qui préside à toutes les cérémonies reli-
ment à mars; elle dure deux jours et est gieuses. Il y .a ordinairement un brahmane
précédée d'un jeûne sévère. Le matin du Pourohita attaché à chaque famille. H est (o "e
quatorzième jour, on donne aux pnuvres de directeur spirituel des membres de cette f.i.-
quoi se réjouir le soir; on teùr envoie même mille, et cette fonction est quelquefois héré-
souvent des mets de sa table, afin qu'its fas- ditaire. Aujourd'hui, un homme riche, pour
sent meitteuré chère. Dans quelques en- une roupie, charge son Pour~ohita de jeûner
droits, on fait la collecte du demi-sicle, qu'on pour lui, et de faire ses ablutions dans te
payait autrefois pour le tempte, et ou la dis- temps froid. L'abbé Dubois énumère ainsi les
tribue à ceux qui vont en pèlerinage à Jé- fonctions d'un Pourohita
yusatem car plusieurs aiment à &'y faire « Déterminer les bons et les mauva~
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jours pour côm'méitcer une entreprise ou ta différentes, ni vicissitudes de .jours tt de
différer; détourner par des mantras ou prié-, nuits (Test le royaume de la lumière, qui
res emcacés, l'effet dés malédictions, des confine avec celui de la mère du roi d'Occi.
màMBces, de t'influence nuisibte des planètes dent. Un sage alla se, promener au delà des
él'aés étéments; puriSer de leurs souittures bornes du spte't et de ta tune, et il vit un
les personnes qui en ont contracté donner arbre sur lequel était un oiseau, qui en le
un nô'm aux'enfants nouveau-nés, et tirer béqùetant faisait sortir du feu; il en fut
leur horo'scope; bénir les maisons neuves, frappé; H en prit une branche, et s'en servit
les puits et tes étangs ;puri~er tes maisons pour en tirer du feu. » Ce mythe ressemblo
et les temples qui ont été pottués consacrer assez à la fable grecque d'après taquetie
ces derniers animer tes statues, et y fixer. Prométhée aurait dérobé le feu du ciel pour
la divinité p'ar la force des mantras. Tout l'apporter sur la terre.
cela n'est qu'un abrégé des nombreux objets POUTCHHIS, bfanche de sectaires, dans
qui sont dû ressort des brahmanes appetés l'Inde, qui rejettent l'autorité des Védas et
Pourohitàs, et pour tesqueis teur rtïtër~cn- toute ta mythologie des Brahmanes. Ces
tion est indispensable. Mais la célébration schismatiques désignent l'objet d'e leur culte
des mariages et-des funéraittes est la plus par le nom de A'r(MMa</t,qui signiSe pos-
importante de leurs attributions. » Ce sont sesseur de la pierre philosophale.
encore eux qui sont chargés de ta confection POUTE-SAT, un des noms de Bouddha
et de là publication de t'atmanach indien. chez les Siamois

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