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Dossier scientifique

Infections à Clostridium difficile


Cécile Gateau1, Jeanne Couturier1, 2, Catherine Eckert3, Valérie Lalande3, Frédéric Barbut1, 2, 4,*
1 Laboratoire Clostridium difficile associé au Centre national de référence des bactéries anaérobies, Hôpital Saint-Antoine, Bâtiment Pierre
Masson Porte 8 - 1er étage, 34, rue Crozatier, 75012 Paris, France.
2 Université Paris Descartes, Faculté de Pharmacie, EA4065, 4, Avenue de l’Observatoire, 75006 Paris, France.
3 Service de Bactériologie, Hôpital Saint-Antoine, Bâtiment Pierre Masson Porte 8 - 1er étage, 34 rue Crozatier, 75012 Paris, France.
4 Unité d’hygiène et de lutte contre les infections nosocomiales (UHLIN), Hôpital Saint Antoine, 184, rue du faubourg saint Antoine, 75012
Paris, France.
*Auteur correspondant : frederic.barbut@aphp.fr (F. Barbut)

RÉSUMÉ
Clostridium difficile est un bacille à Gram positif anaérobie
et sporulé, reconnu comme le principal agent de diarrhées
nosocomiales de l’adulte. Cette bactérie est responsable de
15 à 25 % des diarrhées post-antibiotique et de plus de 95 %
des colites pseudomembraneuses. Les principaux facteurs
de risques d’infection sont l’âge (≥ 65 ans), l’administration
d’antibiotiques (principalement céphalosporines de troisième
génération, amoxicilline associée à l’acide clavulanique, clinda-
mycine et fluoroquinolones) et l’hospitalisation. Le diagnostic
d’infection à C. difficile (ICD) repose sur les signes cliniques et
les tests de laboratoire confirmant la présence d’une souche
toxinogène ou de toxines dans les selles. Dans un contexte de

© SPL/PHANIE
récente augmentation de l’incidence et de la gravité des ICD,
un diagnostic fiable est essentiel pour optimiser le traitement
et la prévention.

ABSTRACT
Clostridium difficile infections
Clostridium difficile is a gram-positive spore-forming anaerobic enteropathogen
recognized as the major agent of nosocomial diarrhoea in adults. This bacterium
is responsible for 15 to 25 % of post-antibiotic diarrhoea and more than 95 % of
pseudomembranous colitis. The main risk factors include age (≥ 65 years), antibio-
MOTS CLÉS tics (third-generation cephalosporins, amoxicillin combined with clavulanic acid,
◗ Clostridium difficile clindamycin or fluoroquinolones) and hospitalization. The diagnosis of C. difficile
◗ colite infections (CDI) is based on clinical presentation and laboratory tests confirming
◗ diarrhée
the presence of a toxigenic strain or toxins in stools. Given the recent increase
◗ spores
in the incidence and severity of CDI, an accurate diagnosis is essential for optimal
◗ toxines
treatment and prevention.

KEY WORDS
◗ Clostridium difficile
Introduction
◗ colitis Clostridium difficile est un bacille à Gram positif anaérobie strict et sporulé, décrit pour la
◗ diarrhoea première fois en 1935 par Hall et O’Toole [1]. Ce bacille a été surnommé « Clostridium
◗ spore difficilis » en raison des difficultés rencontrées pour le cultiver. Isolée principalement de
◗ toxins selles de nouveau-nés en bonne santé, cette bactérie a été considérée pendant longtemps
comme un commensal du microbiote digestif. C. difficile est passé dans l’oubli jusqu’aux
© 2018 – Elsevier Masson SAS années 1960, date à partir de laquelle la colite pseudomembraneuse (CPM) associée
Tous droits réservés. aux antibiotiques devient un problème émergent. Cette pathologie a d’abord été reliée

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Les bactéries anaérobies
à l’ischémie ou à une infection virale de la muqueuse ◗tet les données du PMSI (Programme de médicalisa-
avant que Larson et coll. ne rapportent en 1977 un effet tion des systèmes d’information). Entre 2010 et 2016,
cytopathogène sur culture cellulaire d’un filtrat de selles 105 717 séjours (correspondant à 86 953 patients)
de patients atteints de CPM, suggérant la présence d’une ont été codés avec un diagnostic principal ou associé
cytotoxine. Un an après la publication de ce rapport, d’ICD (code A04.7 selon la Classification internatio-
la cytotoxine de C. difficile a été identifiée et un traite- nale des maladies 10e révision). Une augmentation
ment par la vancomycine (VA) a été rapidement pro- régulière (+14 % par an) des codages d’ICD a été
posé [2]. C’est à partir de 2005 que l’intérêt pour cette observée de 2010 à 2015 : 9 269 séjours en 2010,
bactérie s’est accru suite à la survenue d’épidémies de 13 492 en 2012, 20 329 en 2015, suivie d’une légère
formes sévères d’infections en Amérique du Nord et diminution, en 2016 (19 581 séjours).
en Europe, à l’augmentation de la mortalité et à une Selon une revue exhaustive de la littérature, la durée
moins bonne réponse au traitement par métronidazole médiane d’hospitalisation d’un patient admis pour une
(MZ). Aujourd’hui, il a été montré que C. difficile est res- ICD est de 7 jours. La survenue d’une ICD en cours
ponsable de 15 à 25 % des diarrhées post-antibiotique d’hospitalisation augmente de 2,7 à 21,3 jours (médiane
et de plus de 95 % des cas de CPM. Les infections 7 jours) la durée d’hospitalisation [8]. Une étude
à Clostridium difficile (ICD) peuvent évoluer française récente a montré que les patients
vers des formes compliquées (comme ayant une ICD présentent un risque de
le mégacôlon toxique, la perforation surmortalité (risque relatif ajusté de
colique ou le choc septique) néces- C. difficile est décès de 1,78 (IC95 %=[1,18;2,70])
sitant une hospitalisation en réani- à 28 jours) par rapport à un groupe
mation, voire une colectomie [3]. responsable de 15 à 25 % contrôle de patients appariés sur
On observe une récidive chez des diarrhées post- un score de propension tenant
20 à 25 % des patients dans les compte des comorbidités  [9].
deux mois après le premier épi- antibiotique et de plus Le surcoût moyen d’une ICD
sode d’infection. Un patient qui de 95 % des cas de colite en France est estimé à 9 575 €
présente une première récidive [8 810-10 339] par épisode et
a plus de risque de faire des réci- pseudomembraneuse s’explique notamment par l’allon-
dives ultérieures et multiples. Dans gement de la durée d’hospitalisa-
environ la moitié des cas, les récidives tion, les traitements spécifiques et les
sont provoquées par la souche initiale en mesures mises en œuvre pour contrôler
raison de la persistance des spores (rechute) l’infection [10].
et dans l’autre moitié, il s’agit d’une nouvelle souche La souche de PCR-ribotype (PR) 027 épidémique
(ré-infection). (appelée aussi BI/NAP-1/toxinotype III selon les
méthodes utilisées pour la caractériser) est une souche
hypervirulente responsable de cas sévères d’ICD [11].
Épidémiologie Cette souche a d’abord été identifiée en Angleterre en
et données économiques 2005 [12] puis a rapidement disséminé en Europe. En
France, sur la période 2006-2007, les premières épidé-
En Europe, l’épidémiologie des ICD a radicalement mies de formes sévères d’ICD causées par le PR027
changé depuis 2006 [4]. Durant la dernière décennie, ont d’abord été signalées dans les établissements du
l’incidence des ICD a presque triplé, passant de 2,45 cas Nord-Pas-de-Calais avant de s’étendre à l’ensemble du
pour 10 000 journées d’hospitalisation (JH) en 2005 [5] territoire [13]. Certains pays (comme le Royaume-Uni)
à 4,1 en 2008 [6] puis à 7,0 en 2012-2013 [7]. Cepen- ont réussi à contrôler sa propagation et à réduire sa
dant, l’incidence varie selon les pays, allant de 0,7 à prévalence [14,15], tandis que d’autres (comme l’Alle-
28,5 pour 10 000 JH [7] et est corrélée à la densité de magne) ont été récemment touchés par de grandes
prescription des tests pour C. difficile. En France, l’inci- épidémies [16]. Une étude multicentrique menée en
dence augmente mais reste inférieure à la moyenne 2009 dans 78 établissements de santé français a montré
que les PR les plus fréquents étaient les 014/020/077
européenne (3,6 cas pour 10 000 JH). La surveillance
(18,7 %), suivis des 078/126 (12,1 %) [17] tandis que la
des ICD repose essentiellement sur :
prévalence des souches 027 restait faible (3,1 %). Ces
◗tdes études ponctuelles organisées par le laboratoire résultats sont en accord avec l’étude LuCID (Longitu-
« Clostridium difficile » associé au CNR (Centre national dinal European Clostridium difficile Infection Diagnosis)
de référence) des bactéries anaérobies en lien avec durant laquelle les PR 014/020/077 et 078/126 étaient
Santé publique France, les plus fréquents en France (21,9 % et 9,5 % respecti-
◗tle dispositif de signalement des infections nosoco- vement) [18].
miales (e-sin) utilisé par les établissements de santé C. difficile est un pathogène émergent en milieu com-
pour les formes sévères et les cas groupés d’ICD, munautaire [19]. Il s’agit du 2e entéropathogène le plus

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Figure 1. Représentation schématique du PaLoc et du CdtLoc.

Adapté de [25].

fréquemment isolé en France chez les patients diar- que la partie N-terminale porte une activité catalytique
rhéiques de médecine générale, après les Campylo- glucosyltransférase. La glucosylation de la thréonine des
bacter sp. [20]. De plus, des ICD ont récemment été petites GTPases Rho, Rac et Cdc42 des cellules cibles
rapportées chez des patients jeunes et sans les fac- entraîne des perturbations au niveau des voies de signa-
teurs de risque habituels d’ICD (absence d’antécédents lisation cellulaires dans les entérocytes associées à une
d’exposition aux antibiotiques, absence d’hospitalisation modification du cytosquelette d’actine et une désorga-
récente, absence de comorbidités) [21]. Les souches de nisation des jonctions serrées. Elles induisent également
PR078 semblent être particulièrement impliquées dans une forte réponse inflammatoire avec recrutement de
ces infections, probablement en raison d’un réservoir polynucléaires et mastocytes au niveau de la lamina pro-
environnemental : des souches 078 ont été rapportées pria, ce qui provoque la nécrose des entérocytes.
en milieu vétérinaire aux Pays-Bas [22] et dans des Trois autres gènes constituent également le PaLoc : tcdR,
aliments au Canada [23]. Le PR078 a également été qui régule positivement la transcription de tcdA et tcdB ;
décrit dans l’environnement ; c’est le PR le plus souvent tcdC, un répresseur de la transcription, et tcdE qui joue-
isolé dans les stations d’épuration des eaux usées en rait un rôle dans l’excrétion des toxines [26,27]. Une
Suisse [24] 010, 014, 015, 039, 052, 053, 066, 070, 078, troisième toxine appelée toxine binaire ou CDT a été
101, 106, and 117. Cependant, les ICD communautaires mise en évidence. Elle est produite chez environ 16 à
sont probablement encore sous-diagnostiquées et leur 23 % des souches [17]. Elle se compose de deux sous-
impact économique est difficilement évaluable. unités appelées CDTa et CDTb, d’une taille respective
de 48 KDa et 99 KDa. La première a un rôle enzyma-
tique et ADP-ribosyle les filaments d’actine tandis que
Physiopathologie et facteurs la seconde a une fonction de ligand. Chacune des sous-
de virulence unités est codée par des gènes spécifiques (cdtA et cdtB)
tous deux situés sur le locus CdtLoc (figure 1). Bien
La transmission de C. difficile se fait principalement par que son rôle dans la virulence des souches de C. diffi-
ingestion de spores (voie féco-orale). Ces dernières cile soit encore mal connu, il semblerait que la toxine
résistent à l’acidité gastrique et sont capables de se binaire puisse potentialiser les effets de la toxine A [28].
transformer sous l’action des sels biliaires en formes Les souches produisant la toxine binaire seraient asso-
végétatives pouvant coloniser le côlon. Une prise d’anti- ciées à des formes plus sévères d’ICD et une mortalité
biotiques peut entraîner une dysbiose intestinale favori- à 30 jours plus importante [29,30].
sant l’implantation de C. difficile. Seules les souches toxi- Plusieurs autres facteurs pourraient être impliqués dans
nogènes, c’est-à-dire capables de produire les toxines A la virulence, notamment dans le processus de coloni-
(TcdA ou entérotoxine) et B (TcdB ou cytotoxine), sont sation. En effet, de nombreuses adhésines (protéines
considérées comme pathogènes. Les toxines A et B sont de couche S, protéines de choc thermique, protéines
respectivement codées par les gènes tcdA et tcdB situés flagellaires, cell wall protein (Cwp) ou encore fibronectin
sur un locus de pathogénicité de 19,6 kb appelé PaLoc binding protein (Fbp)) ont été identifiées chez C. difficile.
(figure 1) [25]. Ces deux toxines sont des protéines de D’autre part, C. difficile produit des protéases ainsi que
haut poids moléculaire de 308 kDa (TcdA) et de 279 kDa des enzymes hydrolytiques qui favoriseraient la dissémi-
(TcdB). Elles comportent en C-terminal une structure nation du foyer infectieux en dégradant des protéines
responsable de leur fixation sur les entérocytes tandis de la matrice extracellulaire.

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Facteurs de risque C.difficile, tandis que les patients dont le taux d’anticorps
sériques anti-toxineA augmente après un premier épi-
Plusieurs facteurs sont susceptibles d’augmenter le sode sont davantage protégés contre les récidives [33].
risque d’ICD, notamment en entraînant une dysbiose Enfin, tous les facteurs qui exposent les patients à des
intestinale (figure 2). En effet, une modification d’équi- spores de C. difficile (hospitalisation prolongée ou répé-
libre entre les populations de Bacteroidetes et de Firmi- tée, besoin en soins important, proximité avec d’autres
cutes conduit à une rupture de l’effet barrière du micro- patients infectés par C. difficile) augmentent le risque
biote intestinal, permettant ainsi à C. difficile (endogène d’ICD. Il a été montré récemment qu’en réanimation,
ou exogène) d’émerger et de s’implanter [31,32]. La les patients porteurs asymptomatiques de souches
principale cause de dysbiose est l’antibiothérapie, toxinogènes sont plus à risque de développer une
notamment par son action délétère sur la flore anaéro- infection [34].
bie. Les antibiotiques fréquemment associés à une ICD
font partie de la famille des bêta-lactamines (amoxicil- Diagnostic
line, amoxicilline-acide clavulanique, céphalosporines),
des lincosamides (clindamycine et lincomycine) ou des
fluoroquinolones (moxifloxacine et lévofloxacine). La
Diagnostic microbiologique
durée du traitement ainsi que l’association d’antibio- Le diagnostic des ICD repose sur des arguments cli-
tiques majorent le risque d’ICD. D’autres facteurs tels niques et des tests de laboratoire. De nombreux tests
les inhibiteurs de pompe à proton, certaines chimio- détectant différentes cibles sont actuellement disponibles
thérapies ou certains médicaments ayant une action pour le diagnostic des ICD [35]. Ces tests détectent :
sur la mobilité intestinale (laxatif ou ralentisseur de ◗tdes toxines libres dans les selles (test immuno-enzy-
transit, lavements barytés) peuvent également entraî- matique [IE], test de cytotoxicité des selles [CTA]),
ner une dysbiose intestinale et sont des facteurs de
◗tla présence de C. difficile (test IE pour la glutamate
risque d’ICD.
Les facteurs de risque liés à l’hôte comprennent l’âge déshydrogénase, [GDH]),
(deux tiers des ICD surviennent chez les patients de ◗tou la présence d’une souche toxinogène de C. difficile
plus de 65 ans), la présence d’une maladie sous-jacente (culture toxigénique [CT], tests moléculaires [TM]).
sévère (patients immunodéprimés, insuffisants rénaux, La CT est une méthode en deux étapes : les souches de
patients atteints de maladies inflammatoires chroniques C. difficile sont isolées sur un milieu sélectif, puis testées
intestinales) ou les antécédents d’ICD. Le statut immu- pour leur capacité à produire des toxines in vitro. Bien
nitaire de l’hôte joue un rôle important dans le déve- que le délai pour obtenir un résultat soit trop long pour
loppement de l’ICD. Les patients ayant des faibles taux un diagnostic de routine (2 à 5 jours), la CT est très
d’IgG sériques anti-toxine A sont plus à risque de déve- sensible et l’isolement de la souche est essentiel pour
lopper une ICD suite à l’acquisition d’une souche de la détermination de sa sensibilité aux antimicrobiens.

Figure 2. Facteurs de risque d’infections à C. difficile.


Laboratoire Clostridium difficile, Hôpital Saint-Antoine, Paris
©

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Figure 3. Algorithmes pour le diagnostic des ICD.

Adapté des recommandations de l’ESCMID [34].

Cette méthode est en général utilisée comme référence Les TM sont basés sur la PCR en temps réel, l’ampli-
lors de l’évaluation de nouveaux TM. fication isotherme en boucle ou les technologies de
La GDH est une enzyme métabolique produite par microarray. Ils détectent une grande variété de cibles
toutes les souches de C. difficile. Elle peut être détec- incluant les gènes tcdB, tcdA, la délétion D117 dans tcdC
tée par des tests immuno-enzymatiques (ELISA) ou (en tant que marqueur présomptif de la souche épidé-
immuno-chromatographiques dont l’excellente valeur mique 027) ou les gènes de la toxine binaire (cdt) et ont
prédictive négative (VPN) permet leur utilisation l’avantage d’être très rapides et sensibles.
comme méthodes de dépistage. Aucun des tests commerciaux actuellement dispo-
Le CTA est une méthode de référence pour la détection nibles ne peut être utilisé seul pour diagnostiquer une
des toxines libres dans les selles en raison de sa grande ICD. En effet, les méthodes détectant les toxines libres
spécificité et sensibilité (de l’ordre du picogramme de dans les selles sont très spécifiques mais manquent
toxine). Cette méthode consiste à inoculer un filtrat de souvent de sensibilité, ce qui peut conduire à un sous-
selles sur une culture cellulaire et à observer un effet diagnostic. Quant aux tests qui mettent en évidence
cytopathique spécifique (ECP). L’ECP est caractérisé par une souche toxinogène (TM, CT), ils sont plus sen-
l’arrondissement des cellules et résulte de la destruc- sibles mais moins spécifiques du fait de l’existence
tion du cytosquelette d’actine par les toxines. de porteurs asymptomatiques. Par conséquent, pour
Les techniques immuno-enzymatiques (ELISA) ou optimiser le diagnostic de l’ICD, des algorithmes en
immuno-chromatographiques détectant les toxines A deux étapes sont actuellement recommandés par la
et B (avec ou sans différenciation) manquent de sensi- Société européenne de microbiologie clinique et de
bilité mais ont une très bonne spécificité. maladies infectieuses (ESCMID) [36 ]. Le premier

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test doit avoir une VPN élevée (c’est-à-dire avoir une Traitement
excellente sensibilité) pour exclure de manière fiable
les patients n’ayant pas d’ICD. En cas de résultat Les premières mesures dans la prise en charge d’une
positif, un deuxième test avec une valeur prédictive ICD consistent à réhydrater le patient, et si possible, à
positive (VPP) élevée (c’est-à-dire un test hautement arrêter l’antibiotique en cause. Cette dernière mesure
spécifique) doit être utilisé, de sorte que tous les permet à elle seule une amélioration clinique dans ¼
échantillons avec un second résultat positif peuvent des cas. Il est fortement conseillé d’arrêter toute utili-
être considérés comme provenant de patients infec- sation d’agent antipéristaltique afin d’éviter une stase
tés (figure 3). toxinique pouvant entraîner l’évolution vers une forme
clinique plus sévère (mégacôlon). Une étude a montré
Diagnostic endoscopique qu’il était inutile de traiter les porteurs asymptoma-
tiques puisque ni le métronidazole (MZ), ni la vancomy-
Le diagnostic endoscopique repose sur la mise en cine (VA) ne permettaient d’éradiquer le portage [40].
évidence de pseudomembranes au niveau du colon Plusieurs traitements antibiotiques sont disponibles et le
et du rectum au cours de l’examen rectosigmoïde choix du traitement dépend de la présentation clinique
ou colonoscopique. C’est un examen très spécifique de l’ICD (figure 4). Le MZ par voie orale reste le traite-
mais peu sensible et invasif. Un résultat négatif ne ment de première intention des formes simples d’ICD
permet pas d’exclure une ICD car les pseudomem- selon les recommandations européennes [41] mais son
branes sont absentes en début de maladie ou lors de efficacité reste controversée au point que les recom-
diarrhées simples associées aux antibiotiques. mandations américaines de 2018 proposent de ne plus
l’utiliser [42]. La VA est plus efficace que le MZ, en par-
Sensibilité aux antibiotiques ticulier pour les formes sévères d’ICD [43]. Contraire-
ment au MZ, lors d’une prise par voie orale, la VA n’est
La réalisation de l’antibiogramme de C. difficile en rou-
pas absorbée au niveau digestif, ce qui évite les effets
tine n’a pas d’intérêt car les souches sont habituel-
secondaires et permet d’atteindre de fortes concentra-
lement sensibles aux antibiotiques utilisés en théra-
tions dans la lumière intestinale (environ 100 fois supé-
peutique (MZ ou VA). De très rares souches ont une rieures à la CMI90 des souches). La VA est souvent utili-
sensibilité diminuée au MZ voire à la VA mais aucun sée comme antibiotique de référence dans des études
échec clinique n’a pu être relié à ces souches [39-41]. cliniques évaluant de nouveaux traitements. Quel que
Cependant, la détermination de la sensibilité aux anti- soit le traitement envisagé (VA ou MZ), un patient sur
biotiques a un intérêt dans les études épidémiologiques quatre présente une récidive dans les deux mois suivant
en tant que marqueur phénotypique. le traitement initial. Par ailleurs, le MZ et la VA sont asso-

Figure 4. Recommandations pour le traitement des infections à C. difficile.

Adapté de [39].

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ciés à un risque de sélection d’entérocoques résistants Un traitement chirurgical (colectomie totale avec iléos-
aux glycopeptides. La fidaxomicine (FX) peut également tomie) doit être envisagé dans le cas de perforation
être utilisée dans le traitement des ICD. Il s’agit d’un colique ou de détérioration clinique accompagnée
antibiotique macrocyclique qui inhibe la transcription en d’une inefficacité de l’antibiothérapie. La colectomie
agissant sur l’ARN polymérase. La FX est caractérisée doit être réalisée avant que la colite ne devienne trop
par une activité bactéricide ainsi qu’un effet post-anti- sévère dans la mesure où une chirurgie effectuée en
biotique plus important que ceux de la VA et du MZ. urgence est associée à un fort taux de mortalité.
Elle possède un spectre d’action ciblé sur les bactéries
à Gram positif, permettant de mieux respecter l’équi-
libre du microbiote intestinal. La FX diminue le risque de Prévention
récidives de 47 % par rapport à la VA et est actuellement
recommandée dans le traitement des premières récidives La prévention des ICD repose sur deux éléments
d’ICD ou chez les patients à risque de récidives [44]. Le essentiels : maîtriser les facteurs de risque d’ICD en
coût de cet antibiotique reste élevé (1 300 € environ) et réduisant la consommation d’antibiotiques et prévenir
sa prescription est souvent encadrée (validation par la transmission croisée en appliquant des précautions
un senior). Dans les cas de récidives multiples, « contact ».
il est possible d’utiliser des doses dégres- La réduction de la consommation d’anti-
sives et intermittentes de VA ou de biotiques a été associée dans de très
FX [45]. Néanmoins, l’approche thé- nombreuses études à une diminu-
rapeutique la plus efficace et actuel- tion de l’incidence d’ICD. Ainsi, une
lement recommandée en pre- Les spores de étude écossaise a montré qu’une
mière intention dans ce cadre est réduction de 50 % de la consom-
C. difficile ont la mation d’antibiotiques les plus à
la transplantation de microbiote
fécal (TMF). La procédure vise à capacité de survivre dans risque d’ICD (fluoroquinolones,
administrer à un patient malade l’environnement pendant clindamycine, amoxicilline + acide
un filtrat de suspension de selles clavulanique et céphalosporines)
provenant d’un donneur sain dans plusieurs mois a été suivie d’une diminution de
le but de restaurer l’effet barrière 63 % des ICD hospitalières et de
du microbiote. La TMF est associée 43 % des ICD communautaires [48].
à une guérison des récidives multiples Ces données viennent confirmer une
dans plus de 90 % des cas, souvent obtenue étude québécoise qui avait mis en évidence
après plusieurs TMF successives. De plus, il a été une diminution de 60 % des ICD nosocomiales
montré que le microbiote du receveur reste similaire à suite à la mise en place d’une politique de réduction
celui du donneur après 24 semaines [46]. de 53 % des antibiotiques à risque [49].
Plus récemment, des anticorps monoclonaux humanisés C. difficile se transmet par contact direct à partir d’un
anti-toxine B ont été commercialisés pour la préven- patient infecté, ou par l’intermédiaire de l’environne-
tion des récidives d’ICD. Ces anticorps ont été évalués ment fortement contaminé par des spores de C. difficile.
au cours de deux essais cliniques randomisées double Les spores de C. difficile ont la capacité de survivre dans
aveugle versus placebo (MODIFY I et MODIFY II). Les l’environnement pendant plusieurs mois [50]. On les
résultats ont indiqué que l’administration IV d’anti- retrouve sur de nombreuses surfaces et principalement
corps monoclonal anti toxine B (perfusion unique de sur les poignées de porte, les lavabos, les lunettes de
10 mg/kg) en complément d’un traitement antibiotique toilettes ainsi que les tables de nuit. Ces spores sont
standard de l’ICD permettait de réduire de 37 % les extrêmement résistantes aux désinfectants couram-
récidives dans les 3 mois (27 % versus 17 %, p < 0,001). ment utilisés dans les établissements de santé, ce qui
L’effet bénéfique de l’anticorps est conservé quel que rend la décontamination de l’environnement complexe.
soit le sous-groupe de patients (formes sévères, souches Des mesures d’hygiène appropriées sont donc primor-
hypervirulentes, patients avec récidives multiples, diales pour la prévention de la transmission des ICD.
patients immunodéprimés) et quel que soit le traite- Dès que le diagnostic est posé, le patient doit être
ment antibiotique initial (métronidazole, vancomycine, placé en précautions contact (chambre individuelle
fidaxomicine) [47]. L’indication de l’AMM est restreinte avec sanitaires privatifs) et une hygiène des mains
à la prévention des ICD dans une population à haut adaptée doit être mise en place [51]. En effet, malgré
risque définie comme : patients recevant un traitement leur efficacité sur les formes végétatives de C. difficile,
antibiotique (métronidazole, vancomycine et fidaxomi- les solutions hydro-alcooliques n’ont aucune action
cine) contre l’infection à Clostridium difficile (ICD) ET sur les spores. En milieu hospitalier, et en absence
ayant au moins l’une des caractéristiques suivantes : âge d’épidémie, l’utilisation de solutions hydro-alcoolique
≥ 65 ans, antécédent d’ICD au cours des 6 mois précé- reste la solution privilégiée par les sociétés savantes
dents, ICD sévère (score Zar ≥ 2), immunodépression. pour éviter la transmission d’autres agents patho-

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gènes [52]. Toutefois le lavage des mains à l’eau et au Conclusion
savon est recommandé en cas d’épidémies d’ICD non
contrôlées car cette technique permet d’éradiquer les
C. difficile est un entéropathogène fréquent dont
spores par un effet mécanique. Le port de gants dès
l’entrée dans la chambre des patients atteints d’ICD l’incidence en milieu communautaire est en augmentation.
et leur retrait avant la sortie est une précaution sup- Il est essentiel que la prise en charge du patient ayant
plémentaire à respecter par les soignants. La désinfec- une ICD soit rapide afin de réduire les symptômes
tion des locaux ayant accueilli un patient atteint d’une et la transmission. La place du métronidazole dans le
ICD est essentielle. Il a été démontré qu’être hospi- traitement des ICD est remise en question de par son
talisé dans une chambre précédemment occupée par efficacité suboptimale. La vancomycine et la fidaxomicine
un patient ayant eu une ICD est un facteur de risque restent les molécules de choix. De nouvelles options
d’acquisition de cette bactérie [51]. La désinfection thérapeutiques ont émergé ces dernières années pour la
repose habituellement sur l’utilisation de l’eau de Javel prévention des récidives qui reste un des défis majeurs de
à 0,5 % de chlore actif ou de composés ayant montré la prise en charge des ICD : anticorps monoclonaux anti-
des propriétés sporicides équivalentes. Des méthodes
toxines, transplantation de microbiote fécal et vaccin. QQ
alternatives automatiques de désinfection (no touch
disinfection systems) peuvent être utilisées pour évi-
Liens d’intérêts : Frédéric Barbut déclare avoir reçu des
ter les effets irritants des solutions d’hypochlorite.
grants scientifiques des laboratoires Alere, Astellas, Bio-
C’est le cas des aérosols de peroxyde d’hydrogène,
Mérieux, Cepheid, Mobidiag, MSD, Pfizer. Jeanne Couturier
des appareils d’émission de rayonnement UV (100-
déclare avoir reçu un financement congrès d'Astellas. Les
280 nm) ou des appareils utilisant une lampe xénon
autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
(200-320 nm). Ces nouvelles technologies ont pour
avantage d’automatiser et de standardiser la désinfec-
tion. Elles s’utilisent hors présence humaine et souvent Points à retenir
à la sortie du patient infecté.
Des études sur la prévention des ICD, notamment sur ◗tClostridium difficile est responsable de 15 à 25 % des diarrhées
le développement de vaccins, sont en cours [53] (www. post-antibiotique et 95 % des colites pseudomembraneuses.
clinicaltrials.gov). Le principe des vaccins repose sur ◗tLe coût moyen d’une infection à C. difficile en France est de
l’utilisation d’anatoxines seules ou en association avec 9 575 euros.
certaines protéines de surface. Cette association aurait
◗tLes principaux facteurs de risque d’infection sont
l’avantage de prévenir les effets délétères des toxines et l’antibiothérapie, l’âge ≥ 65 ans et l’hospitalisation.
la colonisation par C. difficile, qui est la source de dissé-
mination et de contamination de l’environnement. Plu- ◗tLe diagnostic repose sur des preuves cliniques en association
sieurs laboratoires pharmaceutiques s’attachent depuis avec les tests de laboratoire. L’ESCMID recommande d’utiliser
un algorithme diagnostique en deux temps.
plus de 10 ans au développement de ces vaccins. L’étude
◗tIl est nécessaire de prendre en charge rapidement les patients
de phase 3 du vaccin de Sanofi Pasteur qui était le plus
atteints d’une infection à C. difficile (rapidité du diagnostic,
avancé dans son développement a été interrompue
de la transmission des résultats et de la mise en place des
après une analyse intermédiaire estimant que la pro- précautions « contact ») afin de limiter la transmission.
babilité de succès de l’étude était faible par rapport à
son objectif primaire.

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