See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/320497506

Connaissances, attitudes et pratiques des infirmiers en matière de dépistage

du cancer du sein dans la région de Sousse en Tunisie : étude descriptive
transversale

Article  in  Revue Francophone Internationale de Recherche Infirmière · October 2017

DOI: 10.1016/j.refiri.2017.07.006

CITATIONS READS

0 1,220

3 authors, including:

Mohamed BEN DHIAB

University of Sousse
62 PUBLICATIONS   130 CITATIONS   

SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

L'efficacité du "team-based learning" dans l'éducation en sciences infirmières par rapport aux autres approches pédagogiques View project

Quality of life of patients with COPD (Master thesis) View project

All content following this page was uploaded by Mohamed BEN DHIAB on 19 April 2018.

The user has requested enhancement of the downloaded file.

Revue francophone internationale de recherche infirmière (2017) 3, 219—226

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

SANTÉ PUBLIQUE /Étude quantitative

Connaissances, attitudes et pratiques des

infirmiers en matière de dépistage du
cancer du sein dans la région de Sousse en
Tunisie : étude descriptive transversale
Knowledge, attitudes and practices of nurses with regard to breast cancer
screening in the region of Sousse in Tunisia: Transversal descriptive study

Selma Gallas (infirmière major) ∗,

Faten Debbabi Tabka (professeur en médecine du
travail et de pathologie professionnelle,
sous-directeur médicosocial et de la formation) ,
Mohamed Ben Dhiab (professeur
hospitalo-universitaire en médecine)

École supérieure des sciences et techniques de la santé de Sousse, rue de Tadjikistan, Sahloul
II, 4054 Sousse, Tunisie

Reçu le 12 janvier 2017 ; accepté le 18 juillet 2017

MOTS CLÉS Résumé Cette étude a pour objectif de décrire les connaissances, les attitudes et les pra-
Auto examen des tiques des infirmiers en matière de dépistage du cancer du sein dans la région de Sousse, en
seins ; Tunisie. Il s’agit d’une étude descriptive transversale avec une approche quantitative qui a été
Cancer du sein ; menée pendant la période 2015—2016 et concerne les infirmiers travaillants dans les différents
Dépistage ; centres de soins de santé de base (CSB), (en Tunisie, centres qui répondent aux besoins en
Infirmier de première soins préventifs et en soins curatifs de base). Ils ont été choisis par échantillonnage proba-
ligne ; biliste aléatoire simple (n = 160) en se basant sur un questionnaire auto-administré rédigé à
Pratique infirmière travers la recension des écrits et selon le modèle de la promotion de la santé de Nola J. Pender
(Health Promotion Model) qui vise à évaluer les influences sur les comportements favorisant

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : gallas-salma@hotmail.fr (S. Gallas).

http://dx.doi.org/10.1016/j.refiri.2017.07.006
2352-8028/© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
220 S. Gallas et al.

la santé. Notre échantillon concerne 153 infirmiers. Seulement 46,40 % avaient un score CAP
(connaissances, attitudes et pratiques) supérieur ou égal à 16. Ce score est lié aux différentes
caractéristiques des participants. Il est donc important de souligner que les infirmiers de la
première ligne (ceux travaillant dans les centres de santé de base) en exercice devraient béné-
ficier d’une formation en matière de conseil et de pratique de l’auto-examen des seins (AES) et
de l’examen clinique des seins (ECS) afin de garantir la formation et l’information aux femmes
consultant les CSB.
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Summary The aim of this study is to describe the knowledge, attitudes and practices of nurses
Breast cancer; with regard to breast cancer screening in the region of Sousse, in Tunisia. This is a transversal
Breast descriptive study with a quantitative approach which was carried out during 2015—2016 and
self-examination; concerns nurses working in the different basic healthcare centres (BHCs), (Tunisian health
Frontline nurse; centres providing basic preventive and curative care). They were selected by simple ran-
Nursing practice; dom probability sampling (n = 160) using as a basis a self-administered questionnaire written
Screening through the analysis of literature and in accordance with Nola J. Pender’s Health Promotion
Model, which aims to evaluate the influences on behaviours, which are favourable to health.
Our sample concerns 153 nurses. Only 46.40 % had a KAP (knowledge, attitudes and practices)
score above or equal to 16. This score is related to the different characteristics of the parti-
cipants. It is therefore important to highlight that practising frontline nurses (those working
in the basic healthcare centres) should receive training in advising patients in the practice of
breast self-examination so that they can educate and inform women attending BHCs.
© 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Plusieurs problèmes sont considérés comme des risques pou-
vant menacer la vie de la femme à court, moyen et long
terme. Il est important de s’intéresser non seulement aux
problèmes liés à la santé reproductive de la femme mais à
d’autres problèmes tel que le cancer du sein. En effet, le
profil clinique du cancer du sein en Tunisie a été toujours
caractérisé par un pourcentage très élevé de patientes qui
consultent à un stade tardif de la maladie [1].
Il est reconnu que parmi les stratégies prometteuses dans
la prévention du cancer, on peut citer la sensibilisation
et l’information de la population et particulièrement des
groupes cibles. Il faut prendre conscience du mode de vie
du patient et de son effet sur la santé, ainsi que la facilité
d’accès aux informations de promotion de la santé [2].
Il serait possible de croire que l’intégration des connais-
sances, attitudes et pratiques dans la structure de la
première ligne1 permettrait de réduire la morbidité et
1
Les infirmiers de la première ligne sont les infirmiers travaillant
dans les centres de santé de base qui représentent le premier niveau
des établissements sanitaires en Tunisie. L’offre du ministère de
la santé publique en Tunisie est organisée sur quatre niveaux : 1.
Les centres de santé de base qui répondent aux besoins en soins
préventifs et en soins curatifs de base ; 2. Les maternités rurales
périphériques et les hôpitaux de circonscription ; ces derniers
comportent au minimum, un service de médecine, une maternité et
un plateau technique de base ; 3. Les hôpitaux régionaux qui sont
situés dans le chef-lieu de gouvernorats et dans certaines déléga-
tions très peuplées et constituent le premier niveau de référence
la mortalité liées à certaines maladies non transmissibles
comme le cancer du sein.
En effet, la promotion et la prévention du cancer du sein
sont liés à trois intervenants : aux soignants et plus particu-
lièrement à leurs connaissances, attitudes et pratiques, aux
personnes concernées et au système de santé.
Le cancer du sein est un des problèmes majeurs de santé
publique. En effet, il est le cancer le plus fréquent chez les
femmes à travers le monde. L’incidence la plus élevée se
trouve dans les pays développés, mais elle est également en
augmentation à un rythme alarmant dans les pays à revenu
faible et intermédiaire [3].
Par ailleurs, l’incidence du cancer du sein est de 4 à
10 fois plus élevée dans les pays occidentaux en comparaison
avec l’Asie et l’Afrique [4].
En Tunisie, il est important de souligner que le cancer du
sein demeure le cancer féminin le plus fréquent, nettement
devant celui du côlon [5]. Il représente 33 % de l’ensemble
des nouveaux cas de cancer de la femme au cours de la
période 2004—2006, avec une moyenne annuelle de 785 cas
[5].
En 2014, le cancer du sein s’inscrit comme le cancer
le plus fréquent en Tunisie avec un taux d’incidence de
1,826/100 000 F/an chez les femmes, et son poids sur la
pour les soins spécialisés ; 4. Les établissements sanitaires à voca-
tion universitaire tels que les centres hospitalo-universitaires et les
instituts spécialisés.
Pratiques des infirmiers face au cancer du sein dans la région de Sousse
mortalité féminine demeure marquant avec 22 % parmi
2800 femmes décédées [6].
Il est reconnu aussi que la création des trois registres
du cancer en Tunisie a servi à répondre à un besoin de la
communauté médicale et des décideurs pour une meilleure
analyse de la situation de cette pathologie en Tunisie. Ainsi,
ces registres cherchent à informer les professionnels de
la santé et éclairer les décideurs [5]. D’après les estima-
tions pour la période 2019—2024 du registre des cancers
Nord-Tunisie (2003), l’incidence standardisée du cancer du
sein sera de 46,4 cas/100 000 F/an [7]. En Tunisie, le taux
d’incidence du cancer du sein est en hausse et les diagnostics
interviennent souvent à un stade tardif (30 % au stade loca-
lisé ; 40 % au stade régional ; 15 % à un stade métastatique)
[2].
Le dépistage du cancer du sein est supervisé par l’Office
national de la famille et de la population (ONFP) et la Direc-
tion des soins de santé de base (DSSB) [2].
Il est reconnu aussi que le diagnostic est très souvent
tardif. C’est ainsi que pour le cancer du sein chez la femme,
le diamètre moyen clinique au diagnostic se situe autour de
4,0 cm [2].
Ces chiffres alarmants justifient donc la nécessité
d’efforts pour améliorer le dépistage précoce du cancer du
sein en Tunisie.
Il est important de souligner que la détection précoce
du cancer du sein par mammographie, examen clinique des
seins (ECS) et auto-examen des seins (AES) est essentielle
pour réduire la morbidité et la mortalité liées à ce cancer
[8].
Bien que la mammographie soit considérée comme la
seule méthode efficace de dépistage, elle demeure la
méthode la plus complexe et exige beaucoup de res-
sources [9]. Cependant, la pratique de l’auto-examen des
seins aide les femmes à être autonomes, à être res-
ponsables de leur propre santé [9]. Ainsi, la recherche
est en cours pour évaluer le troisième moyen de dépis-
tage qui est l’examen clinique des seins comme une
approche à faible coût pour le dépistage de ce cancer,
et qui peut être utilisé dans les pays les moins riches
[10].
Parmi les projets de dépistage du cancer du sein en Tuni-
sie, on note celui de l’Office national de la famille et de la
population et celui de l’Association tunisienne de la santé
de la reproduction. L’implication de tous les profession-
nels de la santé reste donc nécessaire afin d’encourager
l’adhésion de la population au dépistage précoce. En fait,
les compétences infirmières transférées dans la pratique cli-
nique devraient renforcer la qualité et la sécurité des soins
prodigués et des informations transmises. Actuellement, le
temps semble opportun pour examiner les connaissances,
les attitudes et les pratiques des infirmiers en matière de
dépistage précoce du cancer du sein.
Il est important aussi de souligner que les niveaux de
connaissance des infirmiers sur le cancer du sein et le dépis-
tage jouent un rôle important dans le contenu de l’éducation
du patient [11].
Par ailleurs, les infirmiers de santé publique sont plus
familiarisés avec les questions d’évaluation des risques et
de dépistage, et leur but est d’encourager les femmes à
participer au programme de dépistage du cancer du sein
[12].
221
En effet, les infirmiers ont un rôle majeur dans
l’enseignement, la diffusion et la sensibilisation au cancer
du sein chez les femmes de la communauté afin de changer
leurs comportements en matière de dépistage [13].
Dans l’étude transversale d’Ahmed et al. (2006) [14],
parmi les ressources importantes de diffusion des connais-
sances, des attitudes et des pratiques sur le cancer du sein,
les infirmiers constituent le groupe le plus adapté pour cette
action. En effet, les infirmiers peuvent avoir une influence
majeure sur le comportement des femmes, et ils doivent
eux-mêmes être bien informés sur le cancer du sein et
l’importance de la détection précoce grâce au dépistage
[14].
Par ailleurs, le système de santé tunisien est un système
pluraliste, composé d’un secteur public, d’un secteur privé
et d’un secteur parapublic (relevant des caisses de sécu-
rité sociale). Le secteur public est le principal fournisseur
des soins de santé. Il n’existe pas actuellement un méca-
nisme de régulation adéquat entre les trois secteurs ; ce qui
a pour conséquence une faible adhésion du secteur privé aux
programmes de prévention [15].
Ce secteur public est constitué par les établissements
dépendant directement du ministère de la Santé, d’autres
ministères et par des établissements parapublics.
Actuellement, l’offre du ministère de la santé publique
est organisée sur quatre niveaux.
Les centres de santé de base qui sont la porte d’entrée du
secteur public, forment un réseau décentralisé qui répond
aux besoins en soins préventif et en soins curatifs de base
[15].
Ensuite, les maternités rurales périphériques et les
hôpitaux de circonscription ; ces derniers comportent au
minimum un service de médecine, une maternité et un pla-
teau technique de base.
Au troisième niveau se trouvent les hôpitaux régionaux
situés dans le chef-lieu de gouvernorats et dans certaines
délégations très peuplées et qui constituent le premier
niveau de référence pour les soins spécialisés.
Au quatrième niveau, les établissements sanitaires
à vocation universitaire tels que les centres hospitalo-
universitaires et les instituts spécialisés. Ils dispensent des
soins hautement spécialisés, contribuent à l’enseignement
et participent à des travaux de recherche scientifique [15].
Les soins primaires ouvrent des perspectives à la préven-
tion des maladies, à la promotion de la santé, ainsi qu’au
dépistage précoce des maladies [16].
Par ailleurs, les centres de santé de base sont organi-
sés fonctionnellement autour de la circonscription sanitaire
et sont gérés soit dans le cadre des groupements de santé
de base pour la plupart, soit moins fréquemment par des
hôpitaux de circonscription ou régionaux [16].
Ainsi, avant de mettre en place un tel programme
de dépistage et des sessions de formation, il est essen-
tiel d’évaluer si les infirmiers ont l’intention de se
conformer aux nouvelles orientions d’un programme de
dépistage du cancer du sein et de vérifier ce qui pour-
rait nuire ou aider à ce qu’ils participent aux activités de
dépistage.
Les résultats de cette étude poseront les bases pour dimi-
nuer le taux de mortalité et de morbidité de ce cancer chez
les femmes de la région de Sousse en décrivant les connais-
sances, les attitudes et les pratiques des infirmiers.
222
Cadre conceptuel
Le modèle de Nola J. Pender ou Health Promotion Model
(HPM) repose sur la théorie de l’apprentissage social et
met en relief l’importance des facteurs de motivation
qui interviennent dans l’acquisition et le maintien des
comportements liés à la promotion de la santé [17]. En utili-
sant le modèle de la promotion de la santé et en travaillant
en collaboration avec le patient, l’infirmier peut aider ce
dernier dans le changement de ses comportements afin de
parvenir à un mode de vie sain et en créant les conditions
favorables pour un haut niveau de bien-être [17]. Ce modèle
s’applique donc de façon adéquate à l’étude puisque celle-
ci tient compte du changement du comportement et vise
à aider les femmes tout au long de leur vie à adopter un
comportement sain afin de prévenir le risque de cancer du
sein.
Ce modèle représente non seulement une compréhension
multidimensionnelle de la personne en interaction avec son
environnement mais il propose aussi la promotion de la santé
comme un élément principal et crucial du système de santé
[17].
Le HPM a été choisi comme cadre pour l’étude car il
intègre logiquement les multiples facteurs qui influent sur la
pratique de dépistage du cancer du sein. L’étude est concen-
trée sur les connaissances, les attitudes et les pratiques des
infirmiers. En effet, l’influence des pairs devrait être prise
en considération lors de la conception des interventions de
dépistage précoce du cancer du sein.
Par ailleurs, le modèle a été sélectionné en raison du
fait qu’il existe une ressemblance entre les comportements
de promotion de la santé et les comportements de santé
protecteurs [18].
Nola J. Pender a cherché à influencer les comportements
favorisant la santé grâce à la motivation positive. Le
modèle est largement utilisé comme un cadre pour la
recherche visant à prédire la promotion de la santé et
le mode de vie. De plus, la promotion de la santé ne
s’attache pas uniquement à la personne, mais à son inter-
action avec l’environnement qui ne se limite pas à l’espace
physique occupé, mais prend en compte l’influence cultu-
relle et sociale au sein de la communauté. En raison de
cette influence de l’environnement, les comportements
qui peuvent empêcher les succès doivent être étudiés.
Donc, les soins infirmiers font partie intégrante de la
communauté en général et de ses composants individuels
(l’environnement physique, les influences culturelles et
sociales, les individus. . .) [19].
Objectif de l’étude
Malgré l’importance du rôle des infirmiers en matière de
dépistage du cancer du sein, aucune étude similaire n’a
encore été menée pour traiter ce sujet dans la région
de Sousse. Il apparaît donc important d’aborder cette
problématique. Cette étude vise à décrire les connais-
sances, les attitudes et les pratiques des infirmiers en
matière de dépistage du cancer du sein dans la région de
Sousse.
S. Gallas et al.
Matériel et méthodes
Notre étude est descriptive transversale avec une approche
quantitative et a comme objectif de décrire les connaissan-
ces, les attitudes et les pratiques des infirmiers en matière
de dépistage du cancer du sein dans la région de Sousse.
Notre enquête a été menée au courant de la période de
2015—2016 durant 12 mois et a concerné les infirmiers tra-
vaillant dans les différents centres de soins de santé de base
(CSB) de la structure sanitaire de la première ligne dans
la région de Sousse selon la structure pyramidale sanitaire
hiérarchisée à quatre niveaux.
Par ailleurs, en 2015, Sousse comptait 305 infirmiers tra-
vaillant dans les différentes circonscriptions dans les CSB à
partir de la liste donnée par la direction des soins de santé
de base.
Les données quantitatives ont été récoltées grâce à un
échantillonnage probabiliste aléatoire simple réalisé auprès
de 94 CSB. Nous avons réalisé notre étude sur 47 CSB choisis
au hasard. Cette étude était exhaustive pour les différents
CSB choisis par l’échantillonnage ; d’où notre échantillon
d’infirmier composé de 160 participants.
Les infirmiers inclus dans notre étude étaient les infir-
miers travaillant dans les CSB de la structure de la première
ligne, les infirmiers qui acceptent de répondre à notre ques-
tionnaire suivant l’accord oral éclairé, les deux genres, les
infirmiers présents pendant la période de l’étude, les infir-
miers des différents grades et ceux travaillant dans les CSB
choisis selon la méthode de l’échantillonnage.
Sont exclus de l’étude les infirmiers qui ont participé à la
validité de l’instrument de mesure, les infirmiers travaillant
dans les CSB exclus selon la méthode de l’échantillonnage,
les infirmiers en congés et les infirmiers non coopérants.
Notre étude est basée sur un questionnaire et nous nous
sommes appuyés sur des recherches sélectionnées à travers
la recension des écrits pour s’inspirer des bonnes idées, for-
muler les questions objectivement. Il est rédigé selon le
modèle de la promotion de la santé de Nola J. Pender (HPM)
qui vise à évaluer les influences sur les comportements favo-
risant la santé.
Certaines questions concernaient les connaissances des
infirmiers en matière de dépistage du cancer du sein, les
facteurs de risque de ce type de cancer, les symptômes et
les moyens de dépistage.
En termes d’attitudes face aux moyens de dépistage pré-
coce, il a été demandé aux infirmiers s’ils conseillaient aux
femmes de pratiquer l’AES, et la raison de la non-exécution
de dépistage du cancer du sein.
En termes de pratiques, il a été demandé aux infirmiers
s’ils pratiquaient eux-mêmes systématiquement les moyens
de dépistage du cancer du sein, s’ils avaient appris à faire
cet examen, s’il leur avait été demandé de mentionner la
principale difficulté rencontrée pour pratiquer un dépistage
de masse de ce type de cancer, s’ils connaissent l’AES et la
fréquence avec laquelle ils l’ont pratiqué.
Notre étude est basée sur un questionnaire auto-
administré validé par un pré-test réalisé auprès de
5 participants pris au hasard et une vérification par un nou-
veau test des corrections sur la même population dans le but
de vérifier la validité interne et la fiabilité des réponses, un
avis des experts et une cohérence interne avec un alpha de
Chronbach équivalent à 0,68.
Pratiques des infirmiers face au cancer du sein dans la région de Sousse 223

La réalisation de ce questionnaire est menée après (28,20 %) plus élevé que ceux âgés de 41 à 50 ans (11,60 %)
l’accord du comité d’éthique médical et de recherche de et de 51 à 59 ans (6,60 %).
l’hôpital Farhat-Hached et de la direction de soins de santé Ainsi, les infirmiers travaillant dans les zones rurales
de base de Sousse qui nous a donné la permission de distri- (24,20 %) avaient un meilleur score que ceux exerçant dans
buer le questionnaire aux infirmiers. les zones urbaines (22,20 %).
Nous avons commencé la collecte des données auprès des Concernant le niveau d’instruction, il a été constaté que
infirmiers concernés par contact direct dans les CSB de la cir- les infirmiers ayant la licence ou le diplôme d’État infirmier
conscription Sousse 1, Sousse 2 et Kalaa Sghira et nous leurs (28,80 %) avaient un meilleur score CAP que ceux ayant le
avons directement remis le questionnaire pour s’assurer du baccalauréat avec deux ans de formation (17,00 %). Les infir-
maximum de réponses. miers avec une ancienneté de 1 à 10 ans (19,70 %) avaient un
Nous avons contacté tous les médecins chefs et les sur- score CAP supérieur à 16 par rapport à ceux avec une ancien-
veillants des différentes circonscriptions par téléphone, neté de 11 à 20 ans (15,80 %), et de 21 à 36 ans (10,90 %)
mail et fax afin de clarifier les doutes qu’ils pouvaient avoir. (Tableau 1).
Le questionnaire destiné aux infirmiers a été distribué et Pour la majorité des infirmiers (45,94 %), la raison
ramassé pendant sept mois (de janvier à juillet) à l’aide de la majeure de la non-pratique de l’ECS était l’insuffisance de
direction des soins de santé de base qui a distribué les ques- formation. D’autres raisons étaient aussi attribuées à la non
tionnaires dans les différentes circonscriptions restantes de pratique de l’ECS tel que le manque de personnels pour
Sousse, avec l’aide des surveillants de ces circonscriptions. 17,56 %, le refus des femmes d’être examiné par des méde-
Nous avons rempli le questionnaire en collaboration, avec cins homme pour 16,22 %, le manque de temps pour 12,16 %
le consentement oral des participants, tout en veillant à et seulement pour 8,12 % la raison était le manque de salles
l’anonymat et à la liberté d’expression pour encourager et d’examens (Tableau 2).
assurer la fidélité des réponses. Les principales difficultés perçues par les infirmiers
Pour l’analyse des données, les informations recueillies empêchant une large pratique de dépistage du cancer du
ont été saisies et traitées par le logiciel Statistical Package sein étaient la négligence (47,10 %), la peur/angoisse d’avoir
for the Social SciencesTM , version 20.0. Afin d’atteindre le cancer (39,20 %), la honte/gêne de l’examen des seins
les objectifs spécifiques, nous avons effectué le calcul des (34 %), et la méconnaissance (33,30 %) (Tableau 3).
statistiques descriptives associées aux diverses variables La majorité des infirmiers (73,80 %) n’avait pas parti-
quantitatives du questionnaire soit : les fréquences et les cipé à des séances éducatives de dépistage du cancer du
moyennes relatives aux réponses des questions fermées. sein (Fig. 1). Parmi les raisons de la non-participation à ces
Pour la question ouverte libre et sans choix prédéter- séances, le manque de formation était rapporté par 28,32 %
minés, l’idée dominante de chacune des réponses a été des infirmiers, la méconnaissance pour 20,35 % et le manque
prélevée, codée et utilisée dans une phrase en préservant de motivation pour 19,47 %.
les mots et les expressions utilisées par les participants pour
garantir un maximum de rigueur. Des figures et des gra-
phiques permettant de distinguer la mesure des variables
Tableau 1 Connaissances, attitudes et pratiques des
de notre étude sont présentées à l’aide d’un logiciel Excel
infirmiers en matière de dépistage du cancer du sein dans
2016TM et Word 2016TM .
la région de Sousse.
De plus, un score CAP a été calculé selon le modèle d’une
étude portant sur les CAP (connaissances, attitudes et pra- Score ≥ 16
tiques) des infirmiers Nigériens vis-à-vis du cancer du sein
Effectif Pourcentage (%)
[20]. Dans notre étude, toute réponse correcte à une ques-
tion équivalait à 1 point. Sur la base des réponses obtenues, Genre
il a été décidé de dichotomiser le score au seuil de 16, les Homme (n = 36) 13 8,50
scores supérieurs ou égaux à 16 étant considérés comme de Femme (n = 117) 58 37,90
bons scores. Âge
La validité du score a été testée à l’aide du coefficient [27—40 ans] (n = 93) 43 28,20
alpha de Cronbach ␣ = 0,62. [40—50 ans] (n = 35) 18 11,60
[50—59 ans] (n = 25) 10 6,60
Lieu d’exercice
Résultats Urbain (n = 60) 37 24,20
Rural (n = 93) 34 22,20
Les différents CSB choisis de la région de Sousse comportent Niveau d’instruction
160 infirmiers. Parmi eux, 5 infirmiers avaient participé Licence/diplôme 44 28,80
au pré-test, 153 avaient répondu à notre questionnaire et d’État infirmier (n = 93)
seulement 2 infirmiers avaient refusé de répondre. Donc le Bac + 2 ans de 26 17,00
taux de participation était de 50,16 %. formation (n = 57)
La majorité des infirmiers (65,40 %) sont des infirmiers Mastère (n = 3) 1 0,70
principaux, 20,90 % des infirmiers, 10,50 % des infirmiers Ancienneté
majeurs et 3,30 % des surveillants d’unité de soins. [1—10] (n = 70) 30 19,70
D’après les résultats du Tableau 1, 8,50 % des hommes [10—20] (n = 46) 24 15,80
avaient un score ≥ 16 versus 37,90 % chez les femmes. De [20—36] (n = 37) 17 10,90
même les infirmiers âgés de 27 à 40 ans avaient un score CAP
224 S. Gallas et al.

Tableau 2 Les raisons de la non-pratique de l’examen

clinique des seins dans les centres de santé de base.
Effectif Pourcentage (%)
Insuffisance de formation 34 45,94
Manque de personnels 13 17,56
Refus des femmes d’être 12 16,22
examinées par des médecins
homme
Manque de temps 9 12,16
Manque de salles d’examens 6 8,12
Total 74 100,00
Figure 2. Perception de l’entourage (femmes consultantes)
concernant le dépistage du cancer du sein
©S. Gallas

Tableau 3 Les difficultés rencontrées pour une large

pratique de dépistage du cancer du sein.
Oui Non
n % n %
La méconnaissance 51 33,30 102 66,70
La honte/gêne de l’examen 52 34,00 101 66,00
des seins
Le manque du moyen 15 9,80 138 90,20
financier
La négligence 72 47,10 81 52,90
La peur/angoisse d’avoir le 60 39,20 93 60,80
cancer
Figure 3. Difficultés à adopter le comportement préventif de
La peur des conditions de 3 2,00 150 98,00
dépistage du cancer du sein d’une façon régulière et continue.
réalisation du dépistage ©S. Gallas
La qualité de l’accueil 0 0,00 153 100,00
Discussion
Notre échantillon a concerné 153 infirmiers qui ont répondu
à notre demande avec un taux de participation de 95,62 %.
Nous avons noté une prédominance féminine avec un sexe
ratio de 0,3. La moyenne d’âge de notre échantillon était de
41,14 ± 8,86 ans avec des extrêmes de 27 et 59 ans. Presque
deux tiers (60,80 %) de notre échantillon exerçaient dans
un milieu rural. Par ailleurs, pour la majorité des infirmiers
(45,94 %), la raison majeure de la non-pratique de l’ECS était
l’insuffisance de formation. D’autres raisons étaient aussi
attribuées à la non-pratique de l’ECS telles que le refus des
Figure 1. La participation des infirmiers à des séances éducatives femmes d’être examinées par des médecins homme pour
de dépistage du cancer du sein. 16,22 % d’entre elles.
©S. Gallas Dans une autre étude, pour les activités du dépistage
du cancer du sein, les femmes observent une certaine réti-
cence vis-à-vis des médecins hommes et préfèrent recourir
aux personnels de genre féminin pour bénéficier de ces pres-
tations [21]. Dans l’étude descriptive transversale de Sakine
L’entourage était « plutôt satisfait à très satisfait » pour et al. (2009), les principales raisons de ne pas effectuer l’AES
51,60 % des infirmiers participants (Fig. 2). La majorité des sont la méconnaissance de la technique de l’AES (57 %),
participants (77,10 %) n’avait pas de difficulté à adopter l’absence d’antécédents de cancer du sein (39 %) et fina-
le comportement préventif de dépistage du cancer du sein lement l’oubli (18 %) [22].
d’une façon régulière et continue (Fig. 3). Ainsi, d’après D’après notre échantillon, les principales difficultés
nos résultats, le manque de connaissances, le temps et la entravant une large pratique de dépistage du cancer du sein
charge du travail comptaient parmi les situations qui empê- étaient la négligence (47,10 %) la peur/angoisse d’avoir le
chaient d’adopter le comportement préventif de dépistage cancer (39,20 %), la honte/gêne de l’examen des seins (34 %)
du cancer du sein respectivement pour 45,75 % et 43,79 % et la méconnaissance (33,30 %). Par ailleurs, dans l’étude
des infirmiers. réalisée à Niamey, au Niger, en 2010, parmi les principales
Pratiques des infirmiers face au cancer du sein dans la région de Sousse
difficultés pour une large pratique du dépistage de masse
du cancer du sein, le manque de formation était rapporté
par 22,30 % des professionnels interrogés et le manque des
moyens par 18,70 % [20]. De plus, les principales difficul-
tés perçues par les étudiants empêchant une large pratique
de dépistage du cancer du sein sont le manque de moyens
financiers (30,60 %), de personnel en nombre et qualifica-
tion (16,70 %), d’information (13,70 %), de sensibilisation
de la population (10,6 %) ; par contre, le manque de sensi-
bilisation professionnelle n’a été évoqué que par 3,40 % des
étudiants [23].
Par ailleurs, la majorité des infirmiers 73,80 % avait
participé à des séances éducatives de dépistage du can-
cer du sein. C’est pourquoi, selon l’étude réalisée au Sri
Lanka en 2011, les programmes éducatifs de santé devraient
être menés pour améliorer les connaissances concernant
la bonne technique de l’AES [24]. Ainsi, il est nécessaire
pour les professionnels de la santé, en particulier les infir-
miers qui ont des contacts fréquents avec les femmes,
d’avoir des connaissances sur les facteurs qui influencent
le recours à des comportements de dépistage du cancer du
sein [25].
D’après la littérature, les infirmiers sont au cœur de la
lutte contre le cancer du sein, notamment en matière de
dépistage. Cette position particulière des infirmiers ren-
force l’importance que fournit l’information adéquate sur
le cancer du sein et le dépistage [26].
De plus, les infirmiers ont un rôle d’éducation à jouer.
Ce rôle consiste à encourager les femmes à se familiariser
avec leurs seins, à offrir de l’information, à orienter les
femmes vers les services gynécologiques et à les informer
sur le programme de dépistage [27].
La littérature nous apprend que, dans leur travail, les
infirmiers ont l’occasion de discuter avec les patientes et
de les encourager à être plus vigilantes quant à la santé de
leurs seins ; ils jouent un rôle important dans le dépistage
du cancer du sein [28].
Comme le soulignent certains auteurs [29], la position
privilégiée des infirmiers leur permet de discuter de la santé
des seins, de l’importance du dépistage du cancer et de la
mammographie [29].
Selon Secginli et Nahcivan (2006), les infirmiers peuvent
contribuer significativement à la promotion efficace de
dépistage du cancer du sein [26].
Par ailleurs, les infirmiers ont un rôle à jouer non seule-
ment en matière de sensibilisation, mais aussi dans la
relance des patientes afin qu’elles passent régulièrement
leur mammographie. L’intérêt des infirmiers à l’égard de
la santé des seins, comme en témoigne leur promotion de
l’auto-examen des seins, porte à croire qu’ils intégreront
probablement sans difficulté la sensibilisation au dépistage
du cancer du sein à leurs tâches [27].
Limites de l’étude
L’étude était délicate et difficile à réaliser et nous avons
été confrontés à plusieurs obstacles. En effet, en premier
lieu, nous citons la rareté des écrits concernant l’étude des
connaissances, des attitudes et des pratiques des infirmiers
en matière de dépistage du cancer du sein, particulièrement
en Tunisie, ce qui nous a poussé à choisir un devis quantitatif.
225
Notre étude est ainsi la première recherche qui traite ce
concept dans la région de Sousse.
Le déplacement et la répartition des CSB est une autre
difficulté qui a engendré la perte de temps dans la réalisa-
tion de l’étude.
Ainsi, les infirmiers avaient plusieurs questionnaires à la
fois ce qui pourrait être à l’origine de réponses irréfléchies.
Une autre limite réside dans le fait que le questionnaire
était rempli par les infirmiers enquêtés durant les horaires
du travail ; il ne nous a donc pas été possible de nous assurer
que ces questionnaires ont bien été remplis sans l’aide d’une
tierce personne.
Les implications pour la pratique,
la recherche et la formation
Ce travail de recherche apporte des éléments de réflexions
intéressants. Nos résultats peuvent fournir des indications
importantes pour améliorer les connaissances, les attitudes
et les pratiques des infirmiers en matière de dépistage du
cancer du sein.
Nous proposons les recommandations suivantes dans les
domaines de la recherche, de la formation, de la pratique
du personnel de santé.
En premier lieu, dans le domaine de la recherche, nous
suggérons de réaliser une étude semblable avec un devis
qualitatif auprès des femmes consultant les différents CSB
de la région de Sousse. Ainsi, une population plus variée,
en augmentant à chaque fois que possible la taille de
l’échantillon, pourrait fournir des données intéressantes et
enrichir notre niveau de connaissances concernant le dépis-
tage du cancer du sein chez le personnel infirmier dans les
différents CSB de la Tunisie.
Dans le domaine de la formation, nous proposons de
développer certaines activités d’apprentissage favorisant
l’intégration des connaissances, comme :
• les démonstrations et les séances d’apprentissage par
situation infirmière clinique ;
• mettre le sujet du dépistage du cancer du sein en valeur
dans les enseignements et identifier les méthodes péda-
gogiques adaptées ;
• sensibiliser les universités aux problèmes de la santé et à
l’importance de la prévention du cancer du sein ;
• insister sur l’importance de la mise à jour des connaissan-
ces des infirmiers en matière de dépistage du cancer du
sein.
Dans le domaine de la pratique, nous proposons :
• de restituer les résultats de la présente étude à la direc-
tion de soins de santé de base afin de sensibiliser les
responsables à prendre en considération les insuffisances
et les lacunes présentes chez les infirmiers travaillant
dans les CSB en matière de dépistage du cancer du sein ;
• de planifier une campagne d’information spécifique et
l’intégration des infirmiers dans ces campagnes ;
• d’organiser des séances d’information et de communi-
cation à rythme régulier et continu dans les CSB avec
l’assistance des infirmiers en utilisant différents moyens
tels que la démonstration de l’AES, les affiches et les
dépliants.
 226
Conclusion
En Tunisie, le cancer du sein représente aujourd’hui un
problème sanitaire majeur nécessitant une prise en charge
globale. Il est donc important d’agir pour diminuer le taux
de morbidité et de mortalité de ce fléau. Il est possible aussi
de diminuer sa gravité par le dépistage afin de détecter à
un stade précoce la maladie permettant un bon pronostic et
une meilleure qualité de vie.
Par ailleurs, les connaissances et les pratiques des infir-
miers travaillant dans les CSB concernant les activités de
détection précoce sont très importantes pour la réduction
de l’incidence du cancer du sein.
Finalement, les résultats de l’étude ont montré que
les connaissances, les attitudes et les pratiques des infir-
miers travaillants dans les CSB de la région de Sousse en
matière de détection précoce du cancer du sein n’étaient
pas assez satisfaisantes, ce qui pouvait être une cause de
l’augmentation de l’incidence des cas de cancer du sein
diagnostiqués à des stades avancés ; d’où l’importance
d’une intégration des infirmiers dans le programme de dépis-
tage du cancer du sein.
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Références
[1] Ben Abdallah M, Zehani S, Maalej M, Hsairi M, Hechiche M, Ben
Romdhane K, Boussen H, Saadi A, Achour N, Ben Ayed F. Cancer
du sein en Tunisie : caractéristiques épidémiologiques et ten-
dance évolutive de l’incidence. Tunis Med 2009;87(7):417—25.
[2] Ministère de la santé. Tunisie plan cancer 2015—2019;
2015 [Cité 25 août 2016 ; disponible sur : http://www.
iccp-portal.org/sites/default/files/plans/
Tunisie%20Plan%20Cancer%201519.pdf].
[3] Panieri E. Breast cancer screening in developing countries. Best
Pract Res Clin Obstet Gynaecol 2012;26(2):283—90.
[4] Rochefort H, Rouëssé J, Groupe de Travail de la Commission III
(Cancérologie). [How to reduce the incidence of breast can-
cer]. Bull Acad Natl Med 2008;192(1):161—79.
[5] Achour N, Hsairi H. Registre des cancers Nord-Tunisie. Don-
nées 2004—2006.[Cité 25 août 2016 ; disponible sur :
http://www.insp.rns.tn/doc/cancer/cancer17.pdf].
[6] OMS. Cancer country profile — Tunisie; 2015 [Cité
25 août 2016; disponible sur : http://www.who.int/
cancer/country-profiles/tun en.pdf?ua=1].
[7] Ministère de la sante publique. Unité de recherche en
épidémiologie des cancers en Tunisie. Registre du cancer Nord-
Tunisie. [Cité 25 août 2016 ; disponible sur : http://www.
ordre-medecins.org.tn/pdf/Registrecancer 3.pdf].
[8] Bello TO, Olugbenga-Bello AI, Oguntola AS, Adeoti ML, Ojema-
kinde OM. Knowledge and practice of breast cancer screening
among female nurses and laywomen in Osogbo, Nigeria. West
Afr J Med 2011;30(4):296—300.
[9] OMS. Cancer; 2015 [cité 25 août 2016 ; disponible sur :
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs297/en/].
[10] WHO. Breast cancer: prevention and control;
2015 [Cité 25 août 2016 ; disponible sur :
http://www.who.int/cancer/detection/breastcancer/en/].
View publication stats
S. Gallas et al.
[11] Alkhasawneh IM. Knowledge and practice of breast can-
cer screening among Jordanian nurses. Oncol Nurs Forum
2007;34(6):1211—7.
[12] Seah M, Tan SM. Am I breast cancer smart? Assessing breast
cancer knowledge among health professionals. Singapore Med
J 2007;48(2):158—62.
[13] Yousuf SA, Al Amoudi SM, Nicolas W, Banjar HE, Salem SM. Do
Saudi nurses in primary health care centres have breast cancer
knowledge to promote breast cancer awareness? Asian Pac J
Cancer Prev 2012;13(9):4459—64.
[14] Ahmed F, Mahmud S, Hatcher J, Khan SM. Breast cancer risk fac-
tor knowledge among nurses in teaching hospitals of Karachi,
Pakistan: a cross-sectional study. BMC Nursing 2006;5:6.
[15] Achour N. Le système de santé tunisien. État des lieux et défi.
Le système de santé tunisien. [Cité 25 août 2016 ; disponible
sur : http://www.unfpatunisie.org/usp/images/modules/
modules2013/module2 5 5/Le syst%C3 %A8me de sant%C3 %A9
tunisien NAchour.pdf].
[16] El Fahem I, Brayek A, Ben Amor N, Omri R, Kaaniche R, inistère
de la Santé—Direction des études et de la planification. Carte
sanitaire de la première ligne 2013; 2014 [33pp.].
[17] Pender NJ, Pender NP, Murdaugh CL, Parsons MA. Health pro-
motion in nursing practice. Pearson Education; 2014 [368 pp.].
[18] Reeves AJ. Applying Pender’s health promotion model to deter-
mine occupational exposures among migrant farmworkers.
Birmingham: University of Alabama Birmingham; 2009 [14pp.].
[19] McEwen M, Wills E. Théories de soins infirmiers : la base pour la
pratique de la profession infirmière. Upper Saddle River, New
Jersey: Pearson Education; 2011 [400pp.].
[20] Mamane A, Bhatti JA, Savès M, Alioum A, Jutand M-A, Hadiza-
Jackou D, et al. La prise en charge du cancer du sein au
Niger : connaissances, attitudes et pratiques des professionnels
de santé non médecins de Niamey, Niger, 2010. J Afr Cancer
2012;4(3):156—63.
[21] Abda N. Étude des connaissances, comportements perception
des médecins généralistes en matière de detection precoce du
cancer du sein au Maroc. Fes: Université sidi mohammed ben
abdellah, faculté de médecine et de pharmacie; 2012 [Thèse
de médecine; 66pp.].
[22] Memis S, Balkaya NA, Demirkiran F. Knowledge, attitudes,
and behaviors of nursing and midwifery students regar-
ding breast self-examination in Turkey. Oncol Nurs Forum
2009;36(1):39—46.
[23] Hsairi M, Gobrane HB, Alaya NB, Bellaaj R, Achour N. Connais-
sances et attitudes des étudiants en fin d’études médicales
vis-à-vis des dépistages des cancers du col utérin et du sein.
Sante Publique. 19(2):119—32.
[24] Samarasekara KR, Sameera RAC, Sameera AWMK. Knowledge,
attitudes and practices regarding breast cancer screening
among female nurses at a tertiary level hospital of Sri Lanka.
New Indian J Surg 2012;3(3):109.
[25] Gürsoy AA, Mumcu HK, Çalik KY, Bulut HK, Nural N, Kahriman
IL, et al. Attitudes and health beliefs associated with breast
cancer screening behaviors among Turkish women. J Transcult
Nurs 2011;22(4):368—75.
[26] Secginli S, Nahcivan NO. Factors associated with breast cancer
screening behaviours in a sample of Turkish women: a ques-
tionnaire survey. Int J Nurs Stud 2006;43:161—71.
[27] Mauger I, Groupe de travail Actions-médecins en cancer du
sein, Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-
Nationale, Direction régionale de santé publique. Le rôle des
infirmières des groupes de médecine de famille en matière
de dépistage du cancer du sein dans la région de la Capitale-
Nationale, Québec; 2007.
[28] Graham H. The nurse’s role in promoting breast awareness to
women. Nurs Times 2005;101(41):23—4.
[29] Mccready T. Management of patients with breast cancer. Prim
Health Care 2004;14(6):41—9.