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L'antiquité classique

Joseph Moreau. La Construction de l'Idéalisme platonicien


Marcel de Corte

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de Corte Marcel. Joseph Moreau. La Construction de l'Idéalisme platonicien . In: L'antiquité classique, Tome 9, fasc. 1, 1940.
pp. 228-230;

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français. Seulement il ne s'est pas rendu compte que, si certaines


idées et certaines images sont devenues le bien commun de la pensée
occidentale, c'est en majeure partie par l'intermédiaire de cet
qu'il ignore et de ces Scolastiques dont la philosophie ne l'a pas
intéressé.
Je regrette de devoir formuler d'aussi graves réserves au sujet
d'un livre posthume. Sur l'influence de Platon depuis l'Antiquité
jusqu'aux temps modernes, il ne me paraît pas donner une idée
suffisamment exacte ; et, malgré l'extrême intérêt que j'ai mis à le
lire et la documentation considérable qui y est accumulée, je ne
puis vraiment dire qu'il mérite confiance au point de vue historique.
É. de Strycker.

Joseph Moreau. La Construction de l'Idéalisme


Paris, Boivin et Cie, 1939. 1 vol. in-8°, 515 pp. Prix :
75 fr. fr.
La thèse de doctorat es lettres de M. M. témoigne d'un gros effort
de synthèse ; toute l'œuvre philosophique de Platon est passée au
crible d'une analyse qui ne laisse jamais à l'état de dispersion les
éléments qu'elle embrasse et qui ne s'abandonne pas à la poursuite
fastidieuse du détail. Avec une sorte de douce violence, les textes
platoniciens sont lentement poussés dans une direction unique qui
s'impose dès le début de l'ouvrage : « Cette idée que l'homme
pas l'homme, qu'on s'instruit seulement en écoutant la Vérité
intérieure, cette idée magnifiquement exprimée par Malebranche est
le fondement de l'idéalisme philosophique. Platon semble toute sa
vie y être demeuré fidèle » (p. 9). « L'idéalisme platonicien, où l'on
voit traditionnellement, à la suite d'Aristote,un réalisme du concept,
est à titre primordial une philosophie du jugement » où se manifeste
la liberté radicale de l'esprit construisant un système de relations
intelligibles (p. 417). Ces simples citations, choisies au hasard parmi
tant d'autres, donnent le ton de l'ouvrage. En fait, nous nous
ici en présence d'un Platon vu à travers l'idéalisme français du
xxe siècle et, en particulier, à travers la philosophie de M. Brunsch-
vicg, ou encore à travers celle — moins consistante — de M.Parodi.
En dépit de l'incontestable érudition que manifeste l'auteur, du
examen des textes auquel il s'est livré, de la parfaite connaissance
qu'il montre des difficultés auxquelles l'historien se heurte lorsqu'il
étudie Platon, il nous semble que sa thèse exhibe une sorte
à rebours ou, si l'on veut, de catachronisme. Malgré toute
l'ingéniosité déployée — qui consiste à multiplier les connexions
du Platonisme ainsi interprété avec le milieu historique où il
— et peut-être à cause de cette ingéniosité, la thèse de M. M.
nous paraît souffrir d'un vice de perspective radical. Écoutons telle
phrase qui ne déparerait certainement pas « Le progrès de la
dans la philosophie occidentale », œuvre majeure de M.
Brunschvicg : « Le jugement, même celui qui est impliqué dans la
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sensation et soumis aux intérêts biologiques, est par essence un


acte intellectuel, qui ne va pas sans prise de conscience. Les
où il se heurte sont incapables de dénaturer son principe
spirituel ; c'est lui qui, riche de toutes les ressources de la conscience,
demeure apte à prendre la mesure de ces limitations, à saisir les
impulsions de la sensibilité comme des faits, dont par là même il se
dégage, comme il s'était libéré de la perspective spatiale » (p. 452),
ou encore tels titres de paragraphes : Détermination totale et
(p. 201), Construction et réflexion (p. 203), L'activité radicale
de l'esprit (p. 416), Conversion et autonomie (p. 433), L'intériorité
spirituelle (p. 435), La libération de la pensée (p. 449) : on dirait
des pastiches inconscients de M. Brunschvicg ou au moins des
délibérés au vocabulaire typique du professeur en Sorbonne.
Partout l'inspiration brunschvicgienne est présente au regard le
moins attentif. Sans doute, pareil patronage ne doit-il pas être
à l'auteur ! Mais il souffrira du reproche que nombre d'historiens
n'hésitent pas à faire, non à la philosophie de M. Brunschvicg qui
n'est pas ici en question, mais à l'interprétation de l'histoire des idées
opérée par M. Brunschvicg au bénéfice de sa propre philosophie :
mettre l'histoire en perspective ou, comme le disait naguère M.
Marcel, dans une discussion fameuse à la Société française de
philosophie : « tailler Platon comme un arbre ».
Il est vrai que M. M. est un excellent jardinier. Il faut le louer
sans réserve d'avoir analysé, avec finesse et fermeté à la fois, tant
de passages de Platon (par exemple le Protagoras, pp.31 sq.), ou
d'avoir réagi — mais sans doute ici afin de prouver sa thèse —
contre l'opposition, indûment tracée, entre les dialogues dits «
» de la première période et les dialogues proprement
L'insistance que M. M. met à souligner l'importance du
problème de l'éducation pour Platon — mais toujours en fonction de
sa thèse — est incontestablement juste, ainsi que son refus de voir
en Platon un théoricien (nous insistons avec l'auteur sur le mot) des
Idées. Il est, à notre sens, très heureux d'avoir mis en relief le
pratique, moral et finaliste du platonisme et du système des
Idées, s'il est faux d'y voir l'expression d'une fécondité créatrice
« où l'esprit se détermine pour lui-même et objective sa pure
» (p. 473). Mais ce caractère pratique peut aisément se
à l'aide d'une autre hypothèse que celle qui a présidé à
de la thèse de M. M. Nous nous permettons de renvoyer ici
le lecteur à l'étude que nous avons publiée récemment dans la Revue
de Philosophie (1939) sur le problème platonicien, où nous montrions
comment le ferment poétique, présent dans toute l'œuvre de Platon,
explique la plupart de ses aspects mystérieux.
Les réserves graves que nous faisons concernant la réussite de
la tentative de M. M. n'altèrent en rien notre admiration pour Yây-
χίνοια dont il fait preuve. Le platonisant pourra découvrir en ce
Uvre des richesses encore inconnues. Signalons en particulier un
appendice sur le sens de φύσις dans le système platonicien
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(pp. 477 sq.) qui paraît confirmer notre thèse personnelle sur
poétique du réalisme platonicien des Idées.
Marcel De Corte.

Joseph Moreau. L'Ame du Monde de Platon aux Stoïciens.


Paris, Les Belles Lettres, 1939. 1 vol. in-8°, 200 pp.
d'Études anciennes, publiée sous le patronage de
l'Association Guillaume Budé). Prix : 40 fr. fr.
La conception d'une Ame du Monde, qui se trouve nettement
dans la physique du Timée, est passée de là au Stoïcisme,
telle est l'opinion communément répandue, dès l'Antiquité et en
chez les éclectiques de la Nouvelle Académie. M. M. s'est
proposé de retracer l'évolution de cette psychologie cosmique et de
montrer « comment cette filiation historique recouvre un
total » du point de vue platonicien (p. 4). L'identité des
recouvre une diversité radicale de doctrines. Pour Platon,
l'Ame du Monde est une catégorie spirituelle, non pas animatrice
d'un tout matériel, mais modèle de l'univers dont elle est
idéale, introduite ultérieurement dans l'indétermination de la
χώρα. Pour les Stoïciens, elle est purement et simplement une
biologique où se reflète la mentalité hylozoïste et animiste de
leur système et sur laquelle se serait greffé le Fatum astrologique
des Orientaux. Cette interprétation séduisante et qui est démontrée
avec beaucoup de subtilité par M. M. est à nouveau tributaire de
la thèse bien connue de M. Brunschvicg opposant le dynamisme
spirituel de la pensée délivrée de l'imagination spatialisante au sub-
stantialisme matérialiste et vitaliste de la pensée naïve.
Sauf ce caractère « métahistorique », l'ouvrage se recommande par
son érudition, sa dialectique serrée. On y trouve de nombreux
pleins d'intérêt. Signalons en particulier une bonne analyse
du de Philosophia d'Aristote (pp.lO6sq.) et d'un fragment sur l'Ame
du Monde attribuée à Philolaos (pp. 145 sq.). Le chapitre consacré
au Stoïcisme est d'une belle venue. Marcel De Corte.

Hans Jürgen Ebeling. Das Messiasgeheimnis und die


des Marcus-Evangelisten. Berlin, Alfred Töpelmann,
1939. 1 vol. in-8°, xvi-224 pp. (Beihefte zur Zeitschrift
für die Neutestamentliche Wissenschaft, 19). Prix :
13 RM.
Nous lisons dans l'Évangile selon Marc que Jésus imposait silence
aux malades qu'il avait guéris, aux témoins particuliers de ses
à ses disciples, aux démons eux-mêmes, pour n'être pas
comme « le Saint de Dieu » par le monde. Quel est le sens de cette
consigne de silence? Pour mieux répondre à cette question, M.
passe d'abord en revue les solutions proposées, jusqu'ici. Sqn

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