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Etude originale

Le fumage du poisson au Burkina Faso :


comparaison des caractéristiques et de la rentabilité
de trois types de fumoirs améliorés

André lïnkoudgou Kabré 1 Résumé


Danielle Dia rra 1
Alain Traoré 2 Une étude sur le fumage du p o isson a é té conduite dans qu atre pêche ries artisanales du
Burkina Faso dans le but de décrire le m até rie l de fumage utilisé e t de compare r les co ûts
1
Institut du développe me nt rural d 'explo itation e t de ren ta bilité de trois fumo irs am élio rés (fum o irs Mo noclaie , Dafing e t
Unive rsité polytechnique de Bobo,
Chorko r). Ce tte étude dé mo ntre que la qu alité du fum age dé pend du type de fum o ir
01 BP 1091 Bobo,
Bobo-Dioulasso. uti li é e t qu e le fumo ir cho rko r do nne du po isson fum é plus déshyd raté (taux de pe rte
Burkina Faso d 'eau de 72 %) qu e celui des fumoirs Dafing (65 %) e t Mo noclaie (41 %). Les femmes
<a nkab226@yahoo.fr > tra nsfo rmatri ces de p o isson (fe mmes ATP) , e n revanche , sont unanimes pour dire qu e le
2
Association burkina bé d'action communau- fum oir Cho rko r est coûte ux e t inada pté a u contexte local de ra re té du bo is ; elle utilisent
tai re - Groupe Énergie re nouvelable et e nvi ron- p lus fréqu e nm1e nt les fumo irs Dafin g e t Mo noclaie o u, à dé faut , se rabatte nt s ur les
neme nt au Sahel (ABAC-GERES),
équipe me nts traditionne ls existants: il s'ensuit qu e la qu alité du poisson fum é s'e n ressent
Ministè re de l' Environnement et de l'Eau
Ouagadougou, e t n 'est pas très bonne. Il est conclu qu e le fumage est une activité salva trice clan la chaîne
Burkina Faso. d e p rodu ctio n du po isso n e t que le choix de l'équipe me nt de fumage du po isso n est lié à
la rare té du bo is comme source d 'énergie e t a u ma nq ue de moyens fin anciers des fe mmes
tra nsformatrices dans le p êche ries a rtisa nales du Burkina.
Mots clés : Technologie; Produ ction a n imale.

Summary
Fish smoking in Burkina Faso: A comparative study on the performances and
profitability of three improved smoking ovens
In Burkina Faso the re a re about 2,1 00 cla ms w ith widths ranging fro m 10 to 35,000 hecta res,
most of wich have q uickly become a rti a nal fis he ries. Fishing is steaclily rising amo ng othe r
agricultural activities chat gene rate income. Fi h largely contributes to the suppl y of animal
proteins in rural a reas. At na tio nal scale , the mea n annu al fish catch is esti.matecl at
8,500 to ns for a production pote ntial of 15,000 tons.
Unfo rtun ace ly, over 25% of the fish proclucecl is lost beca use of th e lack of aclequ ate
handling of freshly ca ught fish and beca use of the clifficulties to reach the ma rket in urba n
cities. In o rcler co li.mica ce losses, cliffe re nt methocls a re usecl to process unsolcl proclucts. The
scucly pinpo ints the impo nance of chree differe nt types of smo king ovens used by Wo me n
As ociation fo r Fis h Processing (these wome n are called ATP wome n) who smo ke the
unsold fi h captured fro m the small-scale fishe ries of the Bagré , Kompie nga , Sourou a nd
Ko u Valley. The three improvecl smo king ovens (ca lled Mo noclaie, Dafin g a nd Chorko r)
commo nl y used in these fisheries a re compa red in this pa pe r to assess th e ir costs and
profitability. The stud y indicates th at the q uality of smo ked fi sh is related to the type o f
smo king oven used . ln additio n , a corre latio n is establishecl between th e rates of fish bod y
wate r losses a nd the tin1e spe nt to keep th e fish in the ovens. On the one hand the cho rko r
type yields a bette r product with a rate o f 72% wate r loss while, o r the other hand, th e Dafing
oven gene rates a be tter profitability to the ATP wo me n. Wo rne n g ro ups of different age
ra nges a re in volved in fish smo king acti vities. They contribute to redu ce catch losses landecl
w he n fis h de ma nd is low o n the marke t. Howeve r ATP wome n are making a profit lower
tha n the fish-salesme n w ho tra nspoit smo ked fis h to bigger urban ma rkets whe re prices are
hig he r. Fish smo king is po inted to as a vital activity fo r a rtisanal fisheri es in Burkina Faso.
K ey words: Techno logy; Livestock fa rming .
Tirés à part : A.T. Kabré

Cahiers Agricultures 2003 ; 12 : 409-17


L e Burkina Faso compte environ
2 100 barrages do nt les superficies
varient de qu elques dizaines d'hec-
tares pour les petits barrages à 35 000 hec-
tares pour les plus grand . Ces barrages
ont conduit au dévelo ppement de pêche-
ries artisanales : la pêche est devenue une
activité économique qui occupe près de
10 000 pêcheurs et contribue à satisfaire
partiellement la fort e demande en pois-
son dans les grands centres urbains.
La pêche s'impose progressivement aux
-------........
•Ouagadougou
populations locales parmi les activités
agricoles géné ratrices de revenus et
corrune une des sources de production de
protéines animales permettant de lutter
contre la malnutrition. La consommation
nationale est actuellement de l'ordre de
1,5 kg de poisson/per onne/ an. Les
' -.....
------
GHANA
....... " 1000

Légende
pêcheries artisanales jouent un rôle im-
porta nt en tant que source considérable --Frontière
_ _ Isohyète
de proté ines anin1ales (8 500 tonnes de 1000
(moyenne annuelle, mm) 50 100 Km
poisson produits par an) et d'emplois
(10 000 pêcheurs et environ 2 000 fem-
mes) comme dans la plupart des pays en Figure 1. Carte du Burkina Faso indiquant les quatre sites de l'étude.
voie de développement (1 , 2]. En effet, les
potentialités de production nationale o nt Figure 1. Map of Burkina Faso indicating the four sites of the study.
vite augmenté avec la création des grands
barrages tels que la Kompienga, Bag ré et
le Sourou (figure 1). Les p roductions de mercialisée (7 200 tonnes) soit 1 440 ton- tinctes : la saison pluvie use (mai à octo-
ces trois grands barrages repésentent nes de po issons fumés/ an [2]. Le fumage bre) et la saison sèche (novembre à avril).
97,5 % des 3 000 tonnes de captures est souve nt difficile à réaliser car le pois- La pêche est organisée au niveau des
contrôlées à l'échelle nationale. Les cap- son peut être carbo nisé en surface sans débarcadères situés autour des trois gran-
tures totales annuelles à l'éche lle natio- être sec à l'intérieur, ce qui réduit consi- des pêcl1eries (Kompienga, Bagré et Sou-
nale sont estimées à 8 500 tonne pour un dérablement la durée de conse1vatioo [3]. rou) . La pêcherie de la Kompienga
potentiel de production maximale de C'est dans le souci d'amélio rer les compte 400 pêcheurs, dont 53 % de natio-
15 000 to nnes [2]. Les captures contrôlées méthodes de conservatio n par le fumage naux et 47 % d 'étrangers (Maliens et igé-
n'excèdent pas 3 000 to nnes par an parce que la FAO a diffusé le fumoir Chorkor. riens, principalement) répartis entre huit
que le suivi des captures est effectué L'objectif de ce u·avail est de décrire tro is débarcadères. La pêcherie de Bagré a une
uniquement au nivea u des débarcadères fumoirs amélio ré utilisés clans quatre capacité d'accueil de 600 pêcheurs po ur
situés auto ur des grandes pêche ries. Les pêcheries artisanales et d'estimer leurs 12 débarcadères (9] ; les pêcheurs, essen-
captures non contrô lées peuvent attein- coûts et rentabilités économiques . tiellement des Burkinabé, sont organisés
dre plus de 60 % des ca ptures totales dans en 14 groupements qui collaborent avec
nombreux pays d 'Afrique de l'Ouest [3]. 7 associations de femmes tran formatrices
Cependant, toutes ces quantités de po is- de poisson. À la pêcherie du Sourou ,
son capturées ne sont g' néral ment pas o n dénombre 12 groupements de 700
va lo risées à cause de l'enclavement des
Matériel et méthode pêche urs et 12 associations de ferrunes
débarcadères et du manque de moyens ATP, composés surtout de nationaux . À la
de conservation et de transformation. Les Situation des zones d'étude pêcherie de la vallée du Ko u, la pêche
pe1tes post-capture et avant consomma- constitue une activité secondaire prati-
tio n des po issons peuvent atteindre 25 % Les zones d 'étude sont les lacs de barrage quée par de ux groupeme nts de pêche urs
des prises [4]. C'est pour faire face à ces de Kompienga, de Bagré, du Sourou et de dont les captures sont peu contrôlées.
pertes que diverses techniques tradition- la vallée du Kou (figure 1) d'une superfi- Les captures annuelles contrôlées ont de
nelles de fumage ont été développées au cie respective de 21 000, 25 000, 24 000 et 925 to nnes, 1 600 tonnes et 400 tonnes
niveau des débarcadères avec la partici- 100 hectares, respectivement [7, 8]. La respectivement à la Kompienga , à Bagré
pation très remarquable des associations pluvioméu·ie clans les zones de la Kom- et au Sourou . Le fumage du poisson s'est
des ferru11es transformatrices de po isson pienga, Bagré et le Sourou oscille entre dévelo ppé dans ces pêcheries et consti-
(femmes A'l'P). Le fumage est la princi- 800 et 1 000 rrun/an tandis que dans la tue le principal moyen de conservation . Il
pale méthode de préservation du poisson vallée du Ko u elle est de 1 000 à est fait cependant clans de très mauvaises
en zones rurales (5, 6]. 1 200 mm/ an . Le climat dans ces différen- conditions hygiéniques. La.figure 2 donne
Au Burkina, les quantité fumées sont tes zone est du type souclanien, chaud et l'évolution des captures moyennes par
estimées à 20 % des captures totales corn- subhurnide avec de ux saisons bien dis- u·imestre des quatre pêcheries.

Cahiers Agricultures 2003 ; 12 : 409- 17


microbiologiques faites sur des échan-
Captures totales (1 ooo·kg poissons) tillons de p oissons fumés ont permis de
340 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~--, déterminer le ur qualité sanitaire .
320
300
280
260 Ko mpienga
240
220
200
Résultats et discussion
180
160
140
120
Bagré
Description
100 du matériel de fumage
80
60
40 Les équipeme nts utilisés pour le fumage
Sourou Vallée du Kou
2~ [_fi=_:::::::;;;;:;;;:;:;;;;=,;,======~;;;;;;~==~~====~ du poisson sont soit les fumoirs tradition-
1 er trimestre 2 11 trimestre 3° trimestre 4 9 trimestre nels soit les fumoirs améliorés. Les
Année fumo irs traditionnels ont des chambres
de combustio n constituées de trois pier-
res, une capacité de 2 à 5 kg de poisson
Figure 2. Évo lution des captures moyen nes de poisson dans quatre pêcheries artisanales du Burkina par cycle de fumage et sont souvent utili-
Faso (source: Service des statistiques et de Rec herche/direction des Pêc hes, 1995-1996).
sés par les femmes transformatrices inex-
Figure 2. Variation of mean f ish catc hes in fo ur artisanal fisheries in Burkina Faso. p érin1entées et sans moyens financiers.
Les fumoirs amélio rés considérés dans
cette étude sont les fumoirs Monoclaie,
Collecte des données de 23 , 17 et 85 euros ont été considérés Dafing et Chorkor : on trouve ces trois
clans l'étude pour l'estimation des coûts types de fumoirs chez les femmes trans-
Les enquêtes sur les ca ptures ont été d 'investissements et des charges variables formatrices qui o nt plus de 9 ans d'expé-
menées en interrogeant les pêcheurs à ou charges d 'exploitation des fumoirs uti- rience dans le fumage du poisson.
leur sortie sur les sites de dé barcation. Un lisés par les femmes ATP concernées par
échantillon de 95 pêcheurs (soit environ cette étude. Le fumoir Monoclaie
5 % du nombre total de pêche urs dans les Enfin, la performance (i.e. la pe rte d'eau Ce type de fumoir (photo IA) est construit
quatre sites concernés par cette étude) a du poisson lors du fumage) a été étudiée en terre sur une hauteur d'environ 1 m ; la
été choisi dans les débarcadères soit pour chacun des trois fumoirs. L'analyse chambre de combustion est rectangulaire
30 p êcheurs à la Kompienga, 30 à Bagré, de variance a mis en évidence l'effet des et la claie est placée à une section
20 au Sourou et 15 à la vallée du Kou . Les différentes variables considérées (type de médiane à 0,30 m du bord supérie ur de la
captures totales de chaque pêcheur ont fumoir, te mps de fumage, quantité de chambre. La claie est faite soit de grillage
été pesées. bois et temps de nettoyage) sur la qualité soit de tiges de bois entrelacées. Au
Les enquêtes sur le fumage ont concerné visuelle (coule ur et consistance de la moment du fumage la claie sur laquelle
79 femmes transformatrices, soit 21 chair) du poisson fumé [10]. Des analyses est étalé le poisson est recouverte d'une
femmes à la Kompienga, 22 à Bagré, 22
au Sourou et 14 à la vallée du Ko u. Elles
ont porté sur les aspects suivants : quan- Tableau 1. Les modes de transformation utilisés pour les différentes
tité et coüt du poisson utilisé, temps de espèces de poissons d'intérêt économique des pêcheries artisanales de
nettoyage du poisson ava nt fumage (i.e. Bagré, Kompienga, Sourou et vallée du Kou au Burkina Faso.
éviscération, lavage, égouttage au soleil
Tab le 1. Processing of va rious fish species with high eco nomic valu e ca ught in th e
et salage), quantité et coüt du bois utilisé ,
Bag ré, Ko mpien ga, Souro u and Kou Vall ey artisanal fish eries in Burkina Faso.
durée du fumage , température de fu-
mage. L'exp érience de ces fenm1es ATP
clans le fumage va rie de moins d 'un an à Espèce de poisso n M ode de transfo rmat ion
plus de 15 ans. D'une manière générale Séchage Fum age Brûlag e Ext raction Fritu re
les différents procédés de transformation hu ile
clans les quatre sites varient en impor-
Lates niloticus + + +
tance selon les espèces d e poisson,
Ttlapia spp . +++ + + +++
conm1e l'indique le tableau 1. Les enquê-
tes sur le circuit de distribution de la Clarias spp . + +++ + ++
filière poisson se sont étendues aux ma- Synodontis spp. +++ +
reyeurs au niveau des débarcadères, aux A/estes spp. + +++ + +++
revendeurs dans trois marchés de la ville Hydrocyon spp . +++ +
de Ouagadougou et aux consommateurs Auchenoglanis occidentalis +++ +
dans sept quartiers de Ouagadougo u, soit Heterobranchus spp. +++ +
10 personnes p ar quartier. Mormyrus spp . + +++ + +
Trois types de fumo irs (un fumoir Mono-
Gymnarchus niloticus +++ +
claie, un Dafing et un Chorkor) avec des
coûts de construction connus respectifs N.B : +++très courant;++ co urant ; + rare; - néant

C:oh;m, Amb "" "A.S ?Cm . 1? . MlO-17 1111


tôle ou d 'une natte en paille. La capacité A
de ce fumoir est de 20 à 60 kg de poisson
par cycle de fumage.
Le fumoir Dafing
Le fumoir Dafing est de forme cylindrique
de 0,80 à 0,85 m de haut et comprend une
murette délimitant la chambre de com-
bustion (ph oto IB). La murette supporte
un canari percé qui recevra quatre à six
claies circulaires lors du fumage. Une
ouverture à la base de la murette permet
d 'introduire le bo is de combustion. Ce
fumoir a une capacité de 20 à 30 kg de
poisson.
Le fumoir Chorkor
C'est un fumoir moderne diffusé par la
FAO en vue d 'améliorer la qualité du
fumage du poisson et de réduire les
pertes au niveau des débarcadères . Il est
construit en terre, e t de fo rme carrée ou
rectangulaire et comporte cieux chambres
de combustion éparées par une murette
(photo 2A). Les dimensions classiques de
ce type de fumoir sont 2,30 m cle lo ng et
1,15 m de large pour une hauteur de
0,65 m. Le bois po ur la combustion est
introduit par de ux o uvertures différentes .
Les claies sont des cadres dont le fond est
soit du grillage soit des tiges de bois
entrelacées (photo 2B) . Les claies peuvent
être superposées les unes sur les autres,
fo rmant ainsi une cheminée continue telle
que le montre la photo 2A. Chacune des
chambres peut supporter 10 claies selon
la disponibilité en poisson affecté au
fumage. La de rniè re claie est recouverte
de ca1ton ou de paille lors du fumage.
C'est un fum o ir de grande capacité de 100
à 150 kg par cycle de fumage.

Mode de fonctionnement
du matériel de fumage
Le feu est allumé à l'entrée des chambres
de combustion des tro is fumo irs à l'aide
du bois de différentes essences. Au cours
de cette étude, 15 espèces ligneuses ont
été inventoriées do nt les plus courantes
sont Butyrospermum paradoxum (karité),
Combretum micrantum (kinkéliba), Ano-
geissus leocaipus (bouleau d'Afrique) et
Sclerocaria birrea (prunier). La sur-
exploitation des espèces ligneuses est très Photo 1. Les fumoirs Monoclaie (A) et Dafing (B) .
poussée au Burkina et le bois est de plus
en plus rare [11). Le bois utilisé pour le Photo 1. Smoking avens Monoclaie (A) and Dafing (B) .
fumage est constitué de brindilles et de
gros bois entiers ou fendus. La quantité de s'éteindre dans le foyer ; il sera rallumé le vers 8 heures le matin puis nettoyé, salé et
bois à l'entrée de la chambre de combus- lendemain dès 6 heures. Le poisson des- égoutté pe ndant 2 heures ava nt d'être
tion et le niveau de la pyrolyse sont main- tiné au fumage a été capturé à l'aide de fumé. Les grands individus de poissons
tenus constants entre 6 heures du matin et filets maillants autorisés par la réglemen- sont coupés ou pliés en deux afin d'obte-
19 heures le soir. La nuit, le feu peut tation de la pêche. Il est sorti hors de l'eau nir des morceaux d 'une lo ngueur d'envi-

Cahiers Agricultures 2003 ; 12 : 409-17


tion par les insectes. La teneur en ea u
varie de 10 à 12 %. Le poisson est bien
ouvert, nettoyé et salé avant d'être fumé .
Le produit fini présente une coloration
jaune, il est sec et ne s'effrite pas facile-
ment.
• Classe B = qualité moyenne. Le poisson
se conse1ve moins longtemps avec quel-
ques légères infestations par les insectes.
Il est ouve1t mais pas assez bien nettoyé
et présente quelques résidus ; le salage
est léger. Le produit fini présente une
coloration jaune trop foncée et n'est pas
'
'
'I
assez sec.
," \ ___,
A ~-- - • Classe C = qualité médiocre. Le poisson
se conserve mal et présente souvent cl 'im-
po1tantes infestations par les insectes. Il
est mal ouvert, mal nettoyé et non salé
avant d'être fumé . Le produit fini présente
une coloration trop foncée et est parfois
brûlé.
À la fin du fumage , le poisson fumé
obtenu clans les trois types de fumoirs
(Monoclaie, Dafing et Chorkor) entre-
tenus par les femmes ATP de plus de
9 ans d'expérience est de qualité B (ta-
bleau 2) selon la classification du GRET
[10). C'est une qualité moyenne qui ne
garantit pas une conse1vation prolongée
du poisson fumé [3). La qualité moyenne
des produits (i.e. classe B) obtenus après
le fumage s uggère que la teneur en eau
devrait être supérieure à la valeur de
référence de 12 % du GRET [1 0) qui rap-
Photo 2. Fumoir Chorkor su rmonté de 8 clai es (A) ; une claie contenant du poisson fumé (B). porte que si le poisson est fumé à dur (i.e.
bien sec et ne s'effrite pas , ou de la classe
Photo 2. Chorkor smoking oven with 8 racks on top of it (A) ; one rack co ntaining smoked fi sh (B). A) cette teneur varie entre 10 et 12 %. À
défaut de mesurer la teneur en eau, c'est
la perte en eau , qui a été calculée unique-
ron 35 cm avant d'être déposés sur les dont la longue ur varie de 10 à 35 cm ment lors de cette étude . La cinétique de
claies pour fumage . (comme par exemple les espèces du la pe1te en eau d u poisson au cours du
genre Tilapia) et toutes les 3 heures pour fumage est décrite par la figure 3 qui met
Procédé de transformation les morceaux des grandes espèces dont la en évidence une corrélation (R2 = 89,1 %)
taille varie entre 40 et 80 cm (par exemple entre deux variables : la durée du fumage
du poisson par fumage les espèces des genres Clarias et Syno- et la pe1te en eau. Autrement dit, la
Le tableau 1 indique que plusieurs espè- dontis). On procède au même moment qua lité du poisson fumé est fonction de la
ces de poisson sont utilisées pour le (i.e. toutes les 3 heures) au déplacement durée du fumage ; or le temps mis pour
fumage. Les espèces de petite taille sont des claies en reclassant les claies du bas fumer est mieux maîtrisé par les fenunes
maintenues dans les claies pendant un (i.e. proches de la so1tie de la chambre de ATP de plus de 15 ans d 'expérience qui
temps plus colllt - de 6 à 24 heures - car combustion) vers le haut. utilisent le fumoir Chorkor et maintien-
la pe1te en eau de leur corps est plus nent la pyrolyse réguliè re (tableau 2). En
Performance
rapide ; en revanche, les espèces de effet, ces femmes fument le poisson plus
grande taille dont les corps sont plus du matériel de fumage longtemps de telle sorte que la perte en
épais sont gardées pendant 72 heures. La et qualité visuelle eau est progressive et plus élevée clans
températu re moyenne de la fumée à la tout le corp s du poisson ; à l'opposé, les
du poisson fumé
sortie des chambres de combustion des fenunes moins expérimentées utilisent
différents fumoirs est de 52,7 °C. C'est La qualité du poisson fumé est évaluée des fumoirs traditionnels, maintiennent
cette tempéran1re qui favorise le séchage selon la grille élaborée par le GRET [10) un feu ardent clans la chambre de
du poisson clans les claies. comportant trois classes de qualité (A, B combustion, avec pour conséquence une
Au cours du fumage, le poisson est et C) selon les critères suivants : carbonisation du corps du poisson en
retourné systématiquement toutes les • Classe A = bonne qualité. Le poisson se surface et une perte en eau moins élevée
2 heures pour les espèces de petite taille conserve longtemps (6 mois) sans infesta- clans le reste de la chair. À ces performan-

Cahiers Aarlcultures 2003 : 12 : 409-17 Il


Tableau 2. Indicateurs de la qualité du poisson fumé selon les procédés de fumage
pratiqués par quatre catégories de femmes au Burkina Faso.
Table 2. Smoked fish quality indicators based on different smoking processes used by four categories of
women processors in Burkina Faso.

Désignation Catégories de femmes selon le nombre d'années d'expérience


O à 4 ans 5 à 9 ans 1O à 14 ans 15 ans ou plus
Fumoir utilisé traditionnel traditionnel Monoclaie, Dafing Chorkor, Monoclaie,
Dafing
Matériaux brindilles, brindilles, bois entier ou fendu bois entier ou fendu
de fumage résidus résidus
Entretien de irrégulier irrégulier régulier entre 6 h régulier entre 6 h
la pyrolyse matin et 19 h soir matin et 19 h soir
Poisson retourné irrégulier irrégulier toutes les 2 ou toutes les 2 ou
dans les claies 3 heures 3 heures
Durée maximale 6 à 12 h 6 à 12 h 24 à 72 h 24 à 72 h
du fumage
Perte moyenne non estimée non estimée Monoclaie : 41 % ; Monoclaie 41 % ;
d'eau Dafing: 65 % Dafing 65 % ; Chorkor
72%
Indicateurs couleur brun cou leur brun couleur jaune trop cou leur jaune foncé,
de qualité foncé foncé foncé infestation
brûlé, trop brûlé, trop infestation légère, sel légère, sel
infesté infesté (0,56 à 0,95 %) (0,56à 1,14 %)
Qualité c c B B
du poisson fumé *
* Classification du GRET (1994): C (médiocre); B (moyenne); A (bonne).

ces techniques s'ajo ute la ca pacité plus


grande du fumoir Chorkor à fumer des
quantités de poisson plus importantes
(100 à 150 kg de poi son par cycle) . Ce-
pendant la plupait des fe mmes ATP qui
n'ont pas de moyens financie rs sont una-
nimes sur le fait que le fumoir Chorkor
consomme plus de bois que les deux Perte d'eau du corps
autres et que ses coûts d 'investissement 0,6 ~ - - - - - - - - - - - - - - - - - - ~
sont plus élevés. Ces dernières se conten- 0 ,58 •
tent d 'utiliser les fumoirs Monoclaie et 0 ,56
0 ,54
Dafing ou, à défaut, les fumoirs tradition-
0 ,52
nels de très faibl e performance. Y= - 0,014X + 0,64
0 ,5
Le test F de Fi her (a = 5 %) des résultats 0,48
sur la peite en eau du poisson fumé dans R = -0,944
0,46
les fumoirs Monoclaie , Dafing et Chorkor 0,44
indique que l'effet simple de la variable 0,42
type de fumo ir est très significatif 0,4
(a = 5 %) . Ce constat mo ntre que la peite 0,38

en eau du poisson au cours du fumage est 0,36

significativement affectée par le type de 0,34 • •


0,32
fumoir qu 'utilise la femme transforma -
0,3
trice de po isson. En effet, le fumoir 0,28 ~ ~ - ~ - ~ - ~ - ~ - ~ - ~ - ~ - ~ - . . . . . . - - '
Chorkor offre un produit d e meilleure 6 10 14 18 22
8 12 16 20 24
qualité avec un taux de perte en eau de
72 % contre 41 % et 65 % resp ectivement Temps de fumage (en heures)

pour les fumoirs Monoclaie et Dafing ; les


teneurs en sel clans le poisson fumé sont
Figure 3. Cin étique de perte en eau lors du fumage du poisson dans quatre pêcheries artisanales du
de 1,14 %, 0,56 % et 0,95 % respective- Burkina Faso.
ment po ur les fumoirs Chorkor,
Monoclaie et Dafing ( tableau 2) . Figure 3. Kinetics body water loss du ring fish smoking in four artisanal fisheries in Burkina Faso.

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Qualité sanitaire Tableau 3. Comparaison des coûts d'exploitation mensuels (en euros)
du poisson fumé de trois fumoirs (Monoclaie, Dafing et Chorkor) utilisés par les femmes
transformatrices de poissons (femmes ATP).
Les analyses microbiologiques des échan- Ta bl e 3. Monthly operat ing co sts fo r t hree smoki ng avens (Monocla ie, Dafin g, and
tillons de poisson fumé obtenus auprès Cho rkor) used by fi sh processors (ATP wom en) .
des revendeurs et des consommateurs
ont permis de dénombrer une flore totale
Désignat ion Fumo ir Monoclaie Fumoir Dafing Fumoir Chorko r
bactérie nne de 8 000 à 100 000 germes/ g
de poisson composée principalement de Investissement 23,32 17,23 85,22
staphylocoques (identifiés dans le milieu Construction du 5,03 5.79 28,81
de culture Chapman) et de stre ptocoques fumoi r
(identifiés dans le milieu de culture Équ ipement (claies . 18.29 11.43 56.41
Rothe) . La flore microbienne constitue tôles)
une menace pour la santé des con om-
mateurs car ces germes sont responsables Charges 415,57 415,57 2 116, 11
d'exploitation
de maladies gastriques. Des insectes, sur-
tout des coléoptères, sont fréquemment Achat de poisson 343,01 343,01 1 715,05
rencontrés dans les échantillons. Les en- Boi s 22,87 22 ,87 160,07
quêtes indiquent aussi que les femmes Ea u 0.46 0.46 2,29
transformatrices et les revendeurs utili- Savon 1,83 1,83 1,83
sent secrètement des insecticides de mar- Sel 1, 14 1, 14 5,72
que Rambo (allothrolone + perméthrine)
Main-d'œuvre 11 ,89 11 ,89 59.45
et Kothrine (deltaméthrine) pour limiter
l'infestatio n du poisson fumé par les in- Entretien 0,076 0,076 0,19
sectes. Ta xes 34.30 34,30 171,50
Amortissement 1,44 1,27 4,69
Organisation Petit matériel 0,79 0,79 2,35
socio-économique Fumoir 0,65 0.48 2,34
de la transformation Ventes 499,94 499,94 2 499,71
Les femmes occupent une place prépon- Poisson 525,95 525.95 2 629.74
dérante dans les activités de transforma- Huile de poisson 0,30 o·,30 1,52
tion du poisson au niveau des sites de Pertes et 26,31 26,31 131,56
l'étude. Ces femmes transformatrices de autoconsommation
poisson habitent les villages riverains des (5 %)
débarcadères et par conséquent s'appro- Valeur ajoutée 82,93 83,12 378,91
visionnent en poisson non vendu auprès
des pêcheurs et mareyeurs. Il arrive Valeu r ajoutée/kg 0,27 0,28 0,25
parfo is que les mareyeurs, suite à des poisson fumé
captures insuffisantes, achètent to ut le
poisson ; les femmes transformatrices se
retrouvent alors sans poisson à fumer. Les peut être conservé faute d'un manque de rience de plus de 9 ans, plus nombreuses
prix d 'achat du kilogramme de poisson matériel de conservation par le froid [4]. clans les sites du Sourou et de la vallée du
frais à fumer sont respectivement de 0,30 Les enquêtes auprès d es femmes transfor- Kou, obtiennent des produits de qualité
à 0,35 euro po ur les espèces de petite matrices dans les quatre sites ont permis moyenne (classe B) après le fumage
taille et de 0,40 à 0,50 euro pour les de distinguer quatre catégories de fe m- (tableau 2) . En effet, leurs poissons fumés
espèces de grande taille. Des prix spé- mes selon la durée de leur expérience : présentent une coloration jaune trop fon-
ciaux plus élevés de 0,75 e uro sont appli- les catégories de O à 4 ans, de 5 à 9 ans, cée, sont assez bien nettoyés et sont
qués au Lates niloticus et au Gymnarchus de 10 à 14 ans et de plus de 15 ans légèrement infestés lors de la conserva-
niloticus. Les enquêtes effectuées dans le ( tableau 2) . Les transformatrices qui ont tion . Dans les quatre sites de l'étude
cadre de cette étude indiquent que le une expérience de O à 9 ans ne suivent aucune catégorie de femme n'obtient du
fumage est une activité salutaire dans le pas les mesures préconisées par le GRET poisson fumé de bonne qualité de la
sites du Sourou et de la vallée du Kou et (10] pour réaliser un bon fumage, si bien classe A indiquée par le GRET (10].
que 70 à 90 % des captures sont destinées que les produits transformés ne sont pas Le rôle des femmes ATP dans la chaîne de
au fumage pendant les périodes de assez secs et se conserve nt mal : ce sont production est considérable et mérite
mévente contre 12 % à la Kompienga et à des p roduits de classe C. Des ra isons liées d'être pris en compte dans les politiques
Bagré où l'écoulement du poisson frais au coût de la transformation (coûts de de développement de la pêche , d'une
est facilité par une bonne infrastructure construction du fumo ir et d 'achat du bo is) part, et de la po litique de l'emploi, d 'autre
ro utière. En fait, le fumage est p ratiqué à et parfo is à la fo rte d emande en poisson part. En effet, les activités de transforma-
l'échelle nationale dans les pêcheries afin fumé expliquent le comportement de tion du poisson occupent différentes caté-
de minimiser les pertes dues au pourris- cette catégorie de transformatrices. Les gories d 'âges de femmes. Cependant, ces
sement du poisson non vendu et qui ne femmes qui ont accumulé une expé- femmes sont limitées par le manque de

Cahiers Agricultures 2003 ; 12 : 400-17 Ill


transformer 15 kg de poi son . La main-
Poisson pêchés
d'œuvre est parfois familiale et n'est pas
systématiquement rémunérée. Les enquê-
tes ind iquent en effet que sur l'ensemble
des femmes interrogées, les transformatri-
Mareyeurs Femmes transformatrices ces employant des personnes non rému-
de poisson
nérées représentent 57 %, celles qui
rémunèrent en nature 2 %, celles qui ré-
Consommateurs ruraux munèrent en espèces (avec des ta ux va-
riant de 0,04 à 0,40 euros/ jour) 15 % et
Revendeurs Revendeurs détaillants celles qui n'emploient pas de main-
grossistes des centres urbains d 'œ uvre 26 %.
des marchés urbains et zones rurales
Ces estimations des coûts montrent que ,
d 'un poin t de vue financier, le fumoir
Consommateurs urbains Dafing génère plus de gain par kilo de
poisson ; il est plus facile à construire et
consomme moins de bois que le fumoir
Figure 4. Circuit de distribution du poisso n à l'état fra is (traits pleins) ou fu m é (fl èches) dans quatre Chorkor qui, en revanche, offre un pro-
pêcheri es artisana les du Burkina Faso. duit de meilleure qualité technique (i.e.
meilleure déshydratation du poisson
Figure 4. Com m ercial f lows of fresh (fu ll lines) and smoked fis h (arrows) in four artisana l fi sheries in
Burkina Faso.
fumé, donc meille ure conservation). C'est
cette perfo rmance financière qui expli-
que que le fumoir Dafing est plus utilisé
moyens financiers po ur acquérir un maté- d 'achat du poisson, les salaires du per- (taux d 'utilisatio n 21,8 %) que le Chorkor
riel de fumage adéquat, par leur faible sonnel et les coûts des intrants de toute (5 ,2 %) par les femmes ATP des sites
nivea u de fo rmation en techniques de nature (sel, savon, eau, bois, etc.) utilisés étudiés ; le taux d'utilisation du fumoir
fumage et par les difficultés d'approvi- dans le processus de tra nsformation. La Monoclaie est de 30 %, mais le taux de
sionnement en poisson dans les périodes rémunération de la main-cl'œ uvre a été perte en eau (41 %) du po isson fumé n'est
de captures insuffisa ntes. La .figure 4 indi- calculée à pa1tir du temps effectif de pas satisfaisant. Cependant, la diffusion
que les sources d'approvisionnement en travail passé pour transformer le poisson : du fumoir Dafing nécessite une améliora-
poissons destinés au fumage et le circuit il est d 'une he ure par personne po ur tion de la disposition des claies dans le
de distribution du poisson fumé. Les
revendeurs grossistes et les détaillants Tableau 4. Compte d'exploitation mensuel d'un revendeur grossiste de
achètent chez les femmes transformatri- poisson fumé à Ouagadougou.
ces de po issons (ATP) et assurent la distri-
bution au niveau des marchés des grands Table 4. Monthly tra ding account of a fish -salesman living in Ouagadougou.
centres urbain et clans les marchés lo-
caux des petites villes. Les prix de vente Dési g nat ion Prix u nita ire Quantité 1 Quant ité 2 Montant
du poisson fumé varient beaucoup car ce (en euros) (en euros)
sont les transformatrices qui les fixent Charge d 'exploitation 472,32
selon la qualité du produit. Ces prix vont
de 1,07 à 1,50 euro/ kg pour les espèces Location matériel/mois 3,05 1 mois 3,05
de petite taille et de 1,50 à 1,90 euro/ kg Achat de poisson 1,75 250 kg 1 mois 438,29
pour les espèces de grande taille. Trans port 0,02 250 kg 1 mois 6,10
Eau 0,007 4 seaux 1 mois 0,03
Estimation Savon 0,23 2 boules 1 mois 0,46
des coûts d'exploitation Main-d 'œuvre 7,62 2 heures 1 mois 15,24
Entretien 1,52 1 fois 1 mois 1,52
et de rentabilité Emba llage 0, 01 250 s ac hets 1 mois 3,8 1
des fumoirs Monoclaie, Taxe s 3,8 1 1 fo is 1 mois 3,8 1
Dafing et Chorkor Amortissement 1,29
Le tableau 3 présente les différents coûts Petit maté rie l 1,29 1 mois 1, 29
d 'exploitatio n et de rentabilité des Ventes 633,62
fumoirs Monoclaie, Dafing et Chorkor.
Les coûts d'investissemen ts concernent la Poisson 2,67 250 kg 1 mois 666,96
construction du fumoir et le petit matériel Perte s et 2.67 12,5 kg 1 mois 33,35
utilisé lors du fu mage. La durée de vie est autocons ommation (5 % )
estimée à trois ans po ur chaque type de Valeur ajoutée 160,00
fumo ir et les frais d 'entretien sont calculés
Valeur ajoutée/kg 0,64
par mo is et par type d'investissement. Les de poisson fumé
charges d'exploitation sont les prix

Ca hiers Ag ricultures 2003 ; 12 : 409- 17


fumoir : les claies devraient être munies mes transformatrices de poisson (femmes 5. Food and Agriculture Organization (FAO).
Rapport et contributions de la sixième consul-
de supports permettant leur superposition ATP) qu i utilisent les fumoirs Dafing (fré- tation d 'experts FAO sur la technologie du
sans qu 'elles s'entassent une fois chargées quence 21,8 %) et Monoclaie (fréquence poisson en Afrique, Kisumu, Kénya, 27-
de poisson. 30 %) sont plus nombreuses que celles 30 Août 1996. Rapport sur les pêches No 57 4.
Rome : FAO, 1998 ; 269 p.
Le tableau 4 présente les coûts mensuels qui possèdent le fumoir Chorkor (fré-
d 'explo itation et de rentabilité de l'acti- quence 5,2 %) . Ce dilemme est dü d 'une 6. Food and Agriculture Organization (FAO).
Rapport du Symposium sur les pêches et la
vité d 'un revendeur grossiste à O uaga- part au fait que les femmes transformatri- société. Perspective sociales, économiques et
dougou. Ces coüts sont à comparer avec ces n'ont pas accès à des équipements culturelles pour les pêches dans les eaux inté -
ceux des femmes transformatrices qui uti- adéquats, par manque de moyens finan- rieures, Budapest, Hongrie, 1-7 juin 2000. Rap-
port sur les pêches No 625. Rome : FAO, 2000;
lisent l'un des trois fumoirs étudiés ciers et, d 'autre part, au fait que le fumoir 49 p .
(tableau 3). Les femmes ATP gagneraient Chorkor consonune plus de bois. Il arrive
7 . Coche A . Supporting Aquaculture Develop-
à assurer la distribution de leur produits que les femmes transformatrices, à défaut ment in Africa: Research network on integra-
sur les marchés urbains où les prix de des fumoirs Dafing et Monoclaie, se rabat- tion of aquaculture and irrigation. CIFA Occa-
vente du kilogranune de poisso n sont tent sur les équipements traditionnels sional Paper No 23. Rome : FAO, 1998; 141 p.

plus élevés. Elles pourraient augmenter existants et produisent alors du poisson 8. Office national des barrag es et des aména-
leurs gains (tableau 3). En effet, les biens fumé dont la qualité n'est pas très gements hydro-agrico les. Inventaire et recon -
naissance générale de l'état des barrages et
générés par leur activité semblent profiter bonne • retenues d 'eau au Burkina Faso. Situation au
plus aux revendeurs (grossistes surtout) 31 juillet 1997. Ouagadougou : Ministère de
qui s'en tirent avec une valeur ajoutée l' Environnement et de l' Eau, 1997 ; 72 p.

plus élevée (tableau 4,.figure 4). Références 9. Société de co nseil et de réalisation pour la
gestion d e l'environnement. Organisation et
1. Pizza li AF. Petites installations de débarque- développement de la pêche sur le lac de bar-
ment et de commercialisation du poisson. Do- rage de Bagré. Seconde partie : plan directeur
cument technique sur les pêches No 291. et actions prioritaires. Rapport: H0195 mai.
Rom e: FAO, 1994 ; 87 p .
Conclusion 2. Ouédraogo SM . Stratégie nationale de ges-
Ouagadougou : Ministère de l'eau; SOCREGE,
1995 ; 42 p .
tion des ressources halieutiques. Ouagadou -
10. Groupe de recherche et d 'éc hanges tech-
gou : CONAGESE/ Ministère de l'Environne-
nologiques. Conserver et tran sformer le pois-
Cette étude démontre que le fumoir ment et de l' Eau, 1998; 79 p .
son. Collectio n Le point su r. Paris : GRET,
Chorkor diffusé par la FAO permet d'obte- 3. Laë R, Lévêque Ch . La pêche. ln : Lévêq ue 1994 ; 295 p.
nir du poisson fumé de meilleure qualité , Ch , Paugy D, éds. Les poissons des eaux conti-
nentales africaines. Paris : IRD, 1999 : 385-424. 11 . Kabré TA. Deg radation of natural res so u r-
caractérisée par un taux de perte en eau ces. The need for sustainable managem ent
de 72 % lors du fumage contre 41 % et 4. Bureau international du travail. Transforma- plans for a better future. ln : Reebe rg A, Mar-
tion du poisson à petite échelle. Série techno- cussen H, Nielsen 1, éds. The Sahel: Sahelian
65 % pour les fumoirs Monoclaie et Da- logique, Dossier techniqu e No 3. Genève : BIT, Perspectives- Myths and Realities. Occasional
fing respectivement. Cependant, les fem- 1991 ; 106 p . paper No 6. Copenhagen : SEREIN, 1998: 41 -7 .

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