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Summary
Fish smoking in Burkina Faso: A comparative study on the performances and
profitability of three improved smoking ovens
In Burkina Faso the re a re about 2,1 00 cla ms w ith widths ranging fro m 10 to 35,000 hecta res,
most of wich have q uickly become a rti a nal fis he ries. Fishing is steaclily rising amo ng othe r
agricultural activities chat gene rate income. Fi h largely contributes to the suppl y of animal
proteins in rural a reas. At na tio nal scale , the mea n annu al fish catch is esti.matecl at
8,500 to ns for a production pote ntial of 15,000 tons.
Unfo rtun ace ly, over 25% of the fish proclucecl is lost beca use of th e lack of aclequ ate
handling of freshly ca ught fish and beca use of the clifficulties to reach the ma rket in urba n
cities. In o rcler co li.mica ce losses, cliffe re nt methocls a re usecl to process unsolcl proclucts. The
scucly pinpo ints the impo nance of chree differe nt types of smo king ovens used by Wo me n
As ociation fo r Fis h Processing (these wome n are called ATP wome n) who smo ke the
unsold fi h captured fro m the small-scale fishe ries of the Bagré , Kompie nga , Sourou a nd
Ko u Valley. The three improvecl smo king ovens (ca lled Mo noclaie, Dafin g a nd Chorko r)
commo nl y used in these fisheries a re compa red in this pa pe r to assess th e ir costs and
profitability. The stud y indicates th at the q uality of smo ked fi sh is related to the type o f
smo king oven used . ln additio n , a corre latio n is establishecl between th e rates of fish bod y
wate r losses a nd the tin1e spe nt to keep th e fish in the ovens. On the one hand the cho rko r
type yields a bette r product with a rate o f 72% wate r loss while, o r the other hand, th e Dafing
oven gene rates a be tter profitability to the ATP wo me n. Wo rne n g ro ups of different age
ra nges a re in volved in fish smo king acti vities. They contribute to redu ce catch losses landecl
w he n fis h de ma nd is low o n the marke t. Howeve r ATP wome n are making a profit lower
tha n the fish-salesme n w ho tra nspoit smo ked fis h to bigger urban ma rkets whe re prices are
hig he r. Fish smo king is po inted to as a vital activity fo r a rtisanal fisheri es in Burkina Faso.
K ey words: Techno logy; Livestock fa rming .
Tirés à part : A.T. Kabré
Légende
pêcheries artisanales jouent un rôle im-
porta nt en tant que source considérable --Frontière
_ _ Isohyète
de proté ines anin1ales (8 500 tonnes de 1000
(moyenne annuelle, mm) 50 100 Km
poisson produits par an) et d'emplois
(10 000 pêcheurs et environ 2 000 fem-
mes) comme dans la plupart des pays en Figure 1. Carte du Burkina Faso indiquant les quatre sites de l'étude.
voie de développement (1 , 2]. En effet, les
potentialités de production nationale o nt Figure 1. Map of Burkina Faso indicating the four sites of the study.
vite augmenté avec la création des grands
barrages tels que la Kompienga, Bag ré et
le Sourou (figure 1). Les p roductions de mercialisée (7 200 tonnes) soit 1 440 ton- tinctes : la saison pluvie use (mai à octo-
ces trois grands barrages repésentent nes de po issons fumés/ an [2]. Le fumage bre) et la saison sèche (novembre à avril).
97,5 % des 3 000 tonnes de captures est souve nt difficile à réaliser car le pois- La pêche est organisée au niveau des
contrôlées à l'échelle nationale. Les cap- son peut être carbo nisé en surface sans débarcadères situés autour des trois gran-
tures totales annuelles à l'éche lle natio- être sec à l'intérieur, ce qui réduit consi- des pêcl1eries (Kompienga, Bagré et Sou-
nale sont estimées à 8 500 tonne pour un dérablement la durée de conse1vatioo [3]. rou) . La pêcherie de la Kompienga
potentiel de production maximale de C'est dans le souci d'amélio rer les compte 400 pêcheurs, dont 53 % de natio-
15 000 to nnes [2]. Les captures contrôlées méthodes de conservatio n par le fumage naux et 47 % d 'étrangers (Maliens et igé-
n'excèdent pas 3 000 to nnes par an parce que la FAO a diffusé le fumoir Chorkor. riens, principalement) répartis entre huit
que le suivi des captures est effectué L'objectif de ce u·avail est de décrire tro is débarcadères. La pêcherie de Bagré a une
uniquement au nivea u des débarcadères fumoirs amélio ré utilisés clans quatre capacité d'accueil de 600 pêcheurs po ur
situés auto ur des grandes pêche ries. Les pêcheries artisanales et d'estimer leurs 12 débarcadères (9] ; les pêcheurs, essen-
captures non contrô lées peuvent attein- coûts et rentabilités économiques . tiellement des Burkinabé, sont organisés
dre plus de 60 % des ca ptures totales dans en 14 groupements qui collaborent avec
nombreux pays d 'Afrique de l'Ouest [3]. 7 associations de femmes tran formatrices
Cependant, toutes ces quantités de po is- de poisson. À la pêcherie du Sourou ,
son capturées ne sont g' néral ment pas o n dénombre 12 groupements de 700
va lo risées à cause de l'enclavement des
Matériel et méthode pêche urs et 12 associations de ferrunes
débarcadères et du manque de moyens ATP, composés surtout de nationaux . À la
de conservation et de transformation. Les Situation des zones d'étude pêcherie de la vallée du Ko u, la pêche
pe1tes post-capture et avant consomma- constitue une activité secondaire prati-
tio n des po issons peuvent atteindre 25 % Les zones d 'étude sont les lacs de barrage quée par de ux groupeme nts de pêche urs
des prises [4]. C'est pour faire face à ces de Kompienga, de Bagré, du Sourou et de dont les captures sont peu contrôlées.
pertes que diverses techniques tradition- la vallée du Kou (figure 1) d'une superfi- Les captures annuelles contrôlées ont de
nelles de fumage ont été développées au cie respective de 21 000, 25 000, 24 000 et 925 to nnes, 1 600 tonnes et 400 tonnes
niveau des débarcadères avec la partici- 100 hectares, respectivement [7, 8]. La respectivement à la Kompienga , à Bagré
pation très remarquable des associations pluvioméu·ie clans les zones de la Kom- et au Sourou . Le fumage du poisson s'est
des ferru11es transformatrices de po isson pienga, Bagré et le Sourou oscille entre dévelo ppé dans ces pêcheries et consti-
(femmes A'l'P). Le fumage est la princi- 800 et 1 000 rrun/an tandis que dans la tue le principal moyen de conservation . Il
pale méthode de préservation du poisson vallée du Ko u elle est de 1 000 à est fait cependant clans de très mauvaises
en zones rurales (5, 6]. 1 200 mm/ an . Le climat dans ces différen- conditions hygiéniques. La.figure 2 donne
Au Burkina, les quantité fumées sont tes zone est du type souclanien, chaud et l'évolution des captures moyennes par
estimées à 20 % des captures totales corn- subhurnide avec de ux saisons bien dis- u·imestre des quatre pêcheries.
Mode de fonctionnement
du matériel de fumage
Le feu est allumé à l'entrée des chambres
de combustion des tro is fumo irs à l'aide
du bois de différentes essences. Au cours
de cette étude, 15 espèces ligneuses ont
été inventoriées do nt les plus courantes
sont Butyrospermum paradoxum (karité),
Combretum micrantum (kinkéliba), Ano-
geissus leocaipus (bouleau d'Afrique) et
Sclerocaria birrea (prunier). La sur-
exploitation des espèces ligneuses est très Photo 1. Les fumoirs Monoclaie (A) et Dafing (B) .
poussée au Burkina et le bois est de plus
en plus rare [11). Le bois utilisé pour le Photo 1. Smoking avens Monoclaie (A) and Dafing (B) .
fumage est constitué de brindilles et de
gros bois entiers ou fendus. La quantité de s'éteindre dans le foyer ; il sera rallumé le vers 8 heures le matin puis nettoyé, salé et
bois à l'entrée de la chambre de combus- lendemain dès 6 heures. Le poisson des- égoutté pe ndant 2 heures ava nt d'être
tion et le niveau de la pyrolyse sont main- tiné au fumage a été capturé à l'aide de fumé. Les grands individus de poissons
tenus constants entre 6 heures du matin et filets maillants autorisés par la réglemen- sont coupés ou pliés en deux afin d'obte-
19 heures le soir. La nuit, le feu peut tation de la pêche. Il est sorti hors de l'eau nir des morceaux d 'une lo ngueur d'envi-
plus élevés. Elles pourraient augmenter existants et produisent alors du poisson 8. Office national des barrag es et des aména-
leurs gains (tableau 3). En effet, les biens fumé dont la qualité n'est pas très gements hydro-agrico les. Inventaire et recon -
naissance générale de l'état des barrages et
générés par leur activité semblent profiter bonne • retenues d 'eau au Burkina Faso. Situation au
plus aux revendeurs (grossistes surtout) 31 juillet 1997. Ouagadougou : Ministère de
qui s'en tirent avec une valeur ajoutée l' Environnement et de l' Eau, 1997 ; 72 p.
plus élevée (tableau 4,.figure 4). Références 9. Société de co nseil et de réalisation pour la
gestion d e l'environnement. Organisation et
1. Pizza li AF. Petites installations de débarque- développement de la pêche sur le lac de bar-
ment et de commercialisation du poisson. Do- rage de Bagré. Seconde partie : plan directeur
cument technique sur les pêches No 291. et actions prioritaires. Rapport: H0195 mai.
Rom e: FAO, 1994 ; 87 p .
Conclusion 2. Ouédraogo SM . Stratégie nationale de ges-
Ouagadougou : Ministère de l'eau; SOCREGE,
1995 ; 42 p .
tion des ressources halieutiques. Ouagadou -
10. Groupe de recherche et d 'éc hanges tech-
gou : CONAGESE/ Ministère de l'Environne-
nologiques. Conserver et tran sformer le pois-
Cette étude démontre que le fumoir ment et de l' Eau, 1998; 79 p .
son. Collectio n Le point su r. Paris : GRET,
Chorkor diffusé par la FAO permet d'obte- 3. Laë R, Lévêque Ch . La pêche. ln : Lévêq ue 1994 ; 295 p.
nir du poisson fumé de meilleure qualité , Ch , Paugy D, éds. Les poissons des eaux conti-
nentales africaines. Paris : IRD, 1999 : 385-424. 11 . Kabré TA. Deg radation of natural res so u r-
caractérisée par un taux de perte en eau ces. The need for sustainable managem ent
de 72 % lors du fumage contre 41 % et 4. Bureau international du travail. Transforma- plans for a better future. ln : Reebe rg A, Mar-
tion du poisson à petite échelle. Série techno- cussen H, Nielsen 1, éds. The Sahel: Sahelian
65 % pour les fumoirs Monoclaie et Da- logique, Dossier techniqu e No 3. Genève : BIT, Perspectives- Myths and Realities. Occasional
fing respectivement. Cependant, les fem- 1991 ; 106 p . paper No 6. Copenhagen : SEREIN, 1998: 41 -7 .