Module Restauration et Réhabilitation Architecturale

1ere Année Master Durabilité Architecturale - 2014/2015

Chargée du module: BOUKADOUM Amina

La réhabilitation,
une opération de conservation du patrimoine architectural (1)

1. Qu'est ce qu'un patrimoine ?

 Le patrimoine signifie Héritage du passé,
 Patrimoine génétique qui vient du père et de la mère,
 Patrimoine national / International: Bien commun d’une collectivité, d’un groupe humain,
considéré comme un héritage transmis par les ancêtres.

Donc nous avons une connotation de reports de l’individuel au familial, du national à l’international
Cet l’héritage qui est l’instrument légal, institutionnel, ou mieux, le véhicule social des données en
question : biens, terres, constructions, objets

2. Définition du Patrimoine Culturel (Selon l'UNESCO)

La conférence générale des Nations – Unies pour l’éducation, la science et la culture, à Paris du 17
octobre au 21 novembre 1972, (17eme session), définit le “ Patrimoine Culturel ” comme étant :
Les monuments : oeuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentale, éléments ou
structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments qui ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science.
Les ensembles : groupes de constructions, isolées ou réunies qui en raison de leur architecture, de
leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point
de vue de l’histoire, de l’art ou de la science.
Les sites : oeuvres de l’homme ou oeuvres conjuguées de l’homme et de la nature ainsi que les
zone y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de
vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.

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Identification des éléments de patrimoine culturel et naturel 

Patrimoine Culturel Valeurs Patrimoine Naturel Valeurs

Monuments : Monuments Naturels :

Œuvres architecturales, Formations géologiques
sculptures, fresques ou /Biologiques de valeur
peintures murales. - Historique. exceptionnelle. - Esthétique.
Inscriptions, grottes, - Artistique. - Scientifique.
groupes d’éléments de - Scientifique.
valeur universelle
exceptionnelle.

Complexes : Formations géologiques ou

Groupes de constructions physiographiques :
isolées ou réunies - Historique. Habitats d’espèces animales
singuliers par rapport à - Artistique. ou végétales.
l’architecture, à son - Scientifique Exactitude des foyers - Scientifique pour la
caractère unitaire ou à d’habitats en tant que valeur protection.
son intégration dans le universelle exceptionnelle.
paysage.
Sites : Sites/ Zones naturelles :
Œuvre de l’Homme. Exactitude des limites
Zone ou créations physiques de valeurs
conjuguées de la nature et - Historique. exceptionnelle universelle. - Scientifique pour la
de l’homme. - Esthétique. protection et la
Zones archéologiques de - Ethnologique. conservation des
valeur universelle - Anthropologique. beautés scéniques
exceptionnelle. naturelles.

3. Qu’est-ce que la conservation du patrimoine architectural ?

Selon L. Bénévolo (1) : Conserver un centre historique signifie avant tout, protéger ou
reconstruire un rapport stable entre population et cadre physique qui est sa caractéristique primaire.

3.1. Evolution du concept

Ce fut en Europe qu’une prise de conscience de l’intérêt des monuments, s’est manifestée au début
du 19è siècle (4). Exemples
- la France, où suite aux dégradations des époques de révolution, il y a eut une tentative
d’organisation de la conservation des monuments en 1793. Puis la création du service des
monuments historiques par le roi Louis Philip, en 1830.

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Le Danemark, dés 1807 institua une intervention méthodique de l’état par la création d’une
commission royale pour la conservation des antiquités…

Ainsi donc, s’est développé très tôt en Europe, la notion de monument historique. Mais il aura
fallut attendre le début du 20è siècle pour voir une législation précise sur la protection des
édifices historiques.

- En premier, classement et protection légale des monuments importants mais sans leur cadre bâti
ou naturel.
- A partir de 1925 se développa la notion de site paysager (généralement site naturel).
- Après la seconde guerre mondiale et suite aux destructions massives, la protection des sites
s’élargit aux ensembles entiers. un début de législation de sauvegarde des ensembles historiques
commença effectivement à être élaborée, (soutenue par une opinion publique et des associations
influentes).
Ainsi, de la conservation du monument isolé, on en est venu à la conservation de tout un ensemble.

3.2. Charte d’Athènes

Le IVème Congrès International d’Architecture Moderne appelé plus tard “ Charte d’Athènes ” a
pris certaines résolutions notamment sur les quartiers historiques réglementant la protection, non
seulement des monuments, mais aussi des ensembles urbains. Les monuments historiques
(monuments uniques ou ensembles urbains) doivent être respectés, notamment :
· S’ils sont l’expression pure d’une culture antérieure et s’ils répondent à un intérêt général.
· Si leur conservation n’entraîne pas le sacrifice des populations devant y habiter dans des
conditions malsaines.
- S’il est possible de remédier à leur présence préjudiciable au développement de la ville, par le
détournement de la circulation ou par un déplacement du centre vital de la ville.

Par contre, lors du 1e Congrès International des Architectes et des techniciens des monuments
historiques réunis à Athènes en 1931, les conservateurs ne demandaient protection que pour les
monuments de valeur historique ou artistique particulière.

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3.3. Charte de Venise

Les principes de la Charte d’Athènes ont été réexaminés et approfondis lors du 2ème Congrès
International des Architectes et des techniciens des monuments historiques, réunis à Venise du 25
au 31 Mai 1964.
Dans le nouveau document obtenu, on définit dans 1er Article, la notion de monument historique
comme comprenant La création architecturale isolée aussi bien que le site urbain ou rural, qui
porte un témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’un événement
historique.
Elle s’étend non seulement aux grandes créations mais aussi aux oeuvres modestes qui ont acquis
avec le temps une signification culturelle.

En Italie, la réponse institutionnelle à l'évolution de la doctrine de conservation fut présentée sous

forme d'une charte de restauration citant plusieurs instructions pour la restauration des monuments
(1972). Cela était sous l'égide du Ministère de l'Instruction publique. Celle-ci contenait des normes
et des principes théoriques et méthodologiques régissant toutes sortes d'intervention.
Le travail accompli, en terme de la conservation et mise en valeur des monuments et sites
historiques, fut théorisé en termes définitifs en 1975 à l'occasion de cette année qui fut dédiée au
Patrimoine Architectural. Une"Conservation Intégrée"du centre historique en sa globalité fut le
résultat de la conjugaison de ces deux éléments: technique (restauration/sauvegarde) et la
recherche de la fonction appropriée qui assura le maintien et la survie de celui-ci dans l'ensemble
des transformations urbanistiques.

4. Sauvegarde et Préservation
Selon l’UN.E.S.C.O, par sauvegarde, on entend l’identification, la protection, la conservation, la
restauration, la réhabilitation, l’entretien et la revalorisation de l’ensemble historique et de son
environnement

Préservation: Terme synonyme de sauvegarde, définit comme action globale consistant à assurer la
protection du patrimoine architectural et naturel contre l’action destructrice des hommes, par une
législation appropriée, et sa conservation dans le temps à l’aide de techniques d’entretien, de
consolidation et de restauration.

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5. Comment conserver (protéger) le patrimoine ?

Par des opérations telles que:

5.1. Restauration
5.1.1. Ecoles de pensées
a) Théorie de VIOLLET-LE-DUC
"La restauration est l'unique possibilité pour l'édifice décidant de revivre et de retrouver sa valeur
et sa signification. On peut rétablir l'aspect en reproduisant des parties manquantes dont le
témoignage nous est parvenu de façon certaine, qui a sacrifié la valeur romantique imprimée sur le
corps du bâtiment par les signes du temps. Ses interventions de restauration se caractérisèrent donc
comme étant stylistiques et artistiques.
b) Théorie de John RUSKIN
Il faut donc éviter de restaurer, car l'édifice court le risque de sortir falsifié. Pour RUSKIN, la
valeur des monuments réside surtout dans leur authenticité, que l'on ne peut pas séparer de l'état de
décadence dans laquelle se trouve la matière de l'édifice à cause des injures du temps. Ses
interventions de maintenance n'écartaient donc pas l'évolution du monument dans son ère.

5.1.2. Définition du concept

D'après Le dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, la restauration comme une opération
qui consiste à rendre, au moyen de techniques appropriées, leurs intégrité à toutes les parties l’ayant
perdue, d’une oeuvre d’art et en particulier, d’un édifice ou d’un ensemble d’édifices.

D’après la charte de Venise (Art. 9): la restauration est une opération qui doit garder un caractère
exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du
monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques.

La restauration: sauvegarde, restitution et la mise en valeur d’ensembles et d’éléments ponctuels

de grand intérêt urbanistique et architectural.

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5.2. Rénovation / rénovation urbaine

Le dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement la définit comme une opération d’ensemble qui
concerne la totalité, ou l’essentiel, du bâti d’un secteur. Elle peut être motivée
- par la mauvaise qualité des bâtiments.
- par leur inadaptation.
- par leur insuffisante occupation au sol, ou par leur inadaptation à la circulation automobile.

D’après le décret n° 83/684 du 26 novembre 1983 :

Article 2 : La rénovation urbaine :
Est une opération physique qui sans modifier le caractère principal d’un quartier,
constitue une intervention profonde sur le tissu urbain existant pouvant comporter :
o La destruction d’immeubles vétustes.
o La reconstruction sur le même site d’immeubles de même nature.

C’est l’ensemble des dispositions et des actions administratives, juridiques, financières, techniques
arrêtées en vue de réaliser la remise en état, la requalification et le réaménagement du cadre bâti spatial
d’une zone ancienne ou d’une zone dégradée sans modifications majeures du caractère de l’espace
social et du tissu et de la qualité architecturale de l’environnement.

5.3. Restructuration / restructuration urbaine

Il s’agit d’une opération plus large que la précédente dans la mesure où elle est relative à une
intervention sur les voiries et réseaux divers et l’implantation de nouveaux équipements.
Cette opération peut comporter une destruction partielle d’îlots ainsi que la modification des
caractéristiques du quartier, notamment, par des transferts d’activité et de réaffectation des
bâtiments.
– Une opération d’urbanisme portant sur l’infrastructure et sur les équipements qui constituent
l’ossature même de l’agglomération en cause et qui est susceptible d’en modifier profondément la
structure.
– C’est l’ensemble des dispositions et des actions qui sont finalisées afin de transformer un espace
urbain en lui donnant une organisation différente des fonctions urbaines préexistantes ou en les
remplaçant partiellement ou totalement par des fonctions tout à fait nouvelles.

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