Député de la Loire Conseiller départemental de la Loire Mardi 17 novembre 2020
Loi de Programmation de la Recherche 2021-2030 : je voterai contre des reculs
inacceptables pour nos universités Comme je l’ai indiqué à l’issue de la réunion de la commission mixte paritaire, lundi 9 novembre au Sénat, je voterai contre le projet de loi de Programmation pour la Recherche qui sera examiné, en dernière lecture, à l’Assemblée Nationale mardi 17 novembre, en fin d’après-midi. La loi est inacceptable pour une immense majorité de la communauté universitaire française. La LPR dans son ensemble va aggraver la précarisation des personnels de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Les nombreux nouveaux contrats destinés aux doctorants, post docs et jeunes chercheurs, se superposent à ceux existants, constituent encore des contrats précaires ou des possibilités de déroger aux modalités d’accès à la fonction publique, et iront grossir le nombre de contractuels de la recherche. Malgré le rapport de la Commission du Sénat indiquant clairement qu'une programmation budgétaire sur 10 ans, d’ici 2030, n'était ni crédible, ni efficace, celle-ci a été maintenue. Avec la disparition programmée des budgets récurrents des laboratoires, le projet de loi institutionnalise la fin de la recherche de long terme et sa diversité. L'amendement soutenu par la Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Frédérique Vidal, supprimant la qualification par le Conseil National des Universités (CNU) pour les candidats aux fonctions de Professeur des Universités déjà Maîtres de conférences (MCF) et ouvrant aux établissements la possibilité de déroger à la qualification par le CNU pour les candidats aux fonctions de MCF ou Professeur des Universités, est lui aussi inacceptable. Il ouvre la voie à toutes les dérives « localistes » dans le recrutement des enseignants-chercheurs. À travers la qualification, c'est également l'existence d'un statut national d'enseignant-chercheur, indispensable à la garantie d'un service public d'enseignement supérieur d'égale qualité sur l'ensemble du territoire, qui est défendue. C'est, par ailleurs, la garantie de la pleine sérénité et indépendance de la recherche qui est en jeu. L’introduction dans le projet de loi d’un délit d’entrave spécifique aux universités constitue un recul considérable. Sera pénalisé désormais : « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé […], dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ». Il s'agit tout simplement d'un dispositif "anti-blocage" des facultés, sans lien aucun avec la programmation de la recherche, qui vise à museler à moyen terme toute contestation et mobilisation au sein de l'Université. L'introduction de ce délit pénalisant les individus venus "troubler la tranquillité ou le bon ordre de l'établissement" est en parfaite opposition avec toutes les valeurs et traditions de l'Université, et notamment l'indispensable émancipation intellectuelle qui doit caractériser l'Enseignement Supérieur. Elle est inacceptable.
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Permanence de Régis JUANICO, Député de la Loire
11, rue de la Résistance – 42000 SAINT ETIENNE - Tél. : 04 77 30 53 60 – Fax : 04 77 30 94 80 Casier de la Poste – 126, rue de l’Université 75355 PARIS Cedex 07 SP - Tél. : 01 40 63 15 62 - Fax : 01 40 63 15 64 e-mail : rjuanico@assemblee-nationale.fr – Site Internet : http://www.juanico.fr …/… Le projet de loi de programmation de la Recherche ne permettra pas de répondre aux défis de la recherche française. Le monde de la recherche mérite pourtant des moyens, de la stabilité et de la clarté autour d’un objectif simple : un effort de la Nation en faveur de la recherche publique à hauteur de 1% du PIB, objectif que l’Allemagne vient d’atteindre en 2019. Régis JUANICO Député Génération·S de la Loire Vice-Président de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education