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Ayant trouvé passionnant cet ouvrage de Daniel
Hameline, j'ai également éprouvé le besoin de
créer une "table des matières", une "carte" qui
reprenne les chapitres et nombreux sous-
chapitres des propos de l'auteur afin de mettre en
lumière la jubilante complexité de ses réflexions.
De fil en aiguille, au lieu de libeller un piètre
"résumé", j'ai repris, chaque fois, quelques
extraits du texte flamboyant d'origine (avec de
très infimes adaptations et sans expliciter les sauts
effectués ...) afin d'avoir à disposition des points
de repères dans le territoire défriché, déchiffré
par le professeur émérite de l'université
genevoise.
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Daniel Hameline est né en 1931. Il a été directeur des études à l'Institut supérieur de
pédologie, puis professeur à l'Université de Paris-Dauphine. De 1982 à 1997, il a été
professeur ordinaire de philosophie de l'éducation et d'histoire des idées pédagogiques
a l'Université de Genève. Il est l'un des fondateurs des Archives de I'Institut Jean-
Jacques Rousseau et du groupe de travail sur l'histoire de l'école et de la pédagogie de
la Société suisse pour la recherche en éducation.
II a publié de très nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues dont Les objectifs
pédagogiques en formation initiale et continue, aux éditions ESF qui en est à sa
douzième édition.
http://www.unige.ch/fapse/life/archives/livres/alpha/H/Hameline_2000_A.html
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Préambule Conclusion
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Commencemt
de la fin
"Les Lumières"
Courants et contre-courants ds ou
ou
la pédagogie contemporaine fin du
l'avènement de
commencemt ?
l'idée moderne Daniel Hameline L'éducation et
de l'éducation ESF - 2000 (texte de 1985)
la condition
post-moderne
2
L'heure des
sciences
humaines
ou
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la pédagogie Cliquer sur cette plage
pour lire la présentation sous influence pour visualiser quelques
de Philippe Meirieu points de repères temporels
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1985 Philippe Meirieu - L'Ecole, mode d'emploi
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Epoque postmoderne
Commencement
de la fin
ou 1979 Neil Postman - Enseigner, c'est résister
fin du
commencement ? 3 1968 Roger Cousinet - L'Education nouvelle
L'éducation
et la condition
post-moderne
1966 Célestin Freinet - La méthode naturelle
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Préambule
1.
"Courants et 4.
Contre-courants" La modernité
2. 3.
"Pédagogie" "Contemporaine"
Le titre qu'il a été convenu de donner à cet ouvrage n'est évident qu'à une lecture superficielle.
C'est donc faire preuve d'une prudence intellectuelle élémentaire que de s'attarder quelques instants sur
les termes qui le composent. On ne perd jamais son temps à essayer de lever un peu l'équivoque
"naturelle" des mots.
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Délire utopiste
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Petite théorie Les 3 lieux communs et pessimisme conservateur:
une objective convergence
préalable du "lieu de la modernité
commun" éducative Une synthèse
fictive ?
et de la méthode
le peuple ?
L'instruction est nécessaire, 1.1.
elle est possible Le courant
"Les Lumières"
1.2.
progressiste ou Les contre- 1.2.2.
et ses 3 courants : L'éducation
1.1.2.
"lieux
l'avènement
une n'est pas
Educabilité
communs": de l'idée insistance toute-
progrès, anti- puissante
L'instruction doit devenir
éducabilité,
moderne de
le fait de tous progressiste
démocratie l'éducation Fatalité
de l'atavisme
"Vocation"
contre
formation
1.1.3.
Démocratie 1.2.1.
Intégration sociale et
Vous avez dit Les enfants
Du progrès aux progrès,
autonomie personnelle : du progressif au progressiste
"progrès", demeurent
même mouvement mais nous des êtres
lisons que l'on "corrige"
"menace"
La démocratie,
Passion de l'idée progressiste, L'instruction
idée combattue
passion de l'espérance ? ne fait pas de miracles
mais dominante
"Le Dernier Jour
Pro patria 1
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4 est commencé …"
et humanitate
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Primauté de la L'horticulture: Science
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science: réalité, modèle, et
"lieu commun" accepté métaphore totalitarisme
Effets paradoxaux
L'enfant moderne,
des sciences "sollicitées"
miroir de l'adulte moderne
"Orienter": A quoi ça sert ?
Préambules Cautionner des
améliorer rendement 2.3.5.
mœurs nouvelles
et bien-être 2.1.1. Des sciences
L'éducation, 2 prises dans
invest. utilitaire la dérive Lew
in ?
L'heure des culturelle
Fre
Exacerber les identités
sciences
ud
2.3.4.
?
Imiter les rivaux
Piaget ?
2.1.
2.1.2. La pédagogie salutaires
La
L'école proie des
scolarisation,
ou sous Mais en
nationalismes
affaire d'Etat la pédagogie influence pratique ?
Le
wi
L'éducation pour la concorde: sous influence n
force ou mollesse ? 2.3.3.
2.1.3. Contrôle de Les sciences
Freud
Des démocraties l'émancipation humaines,
"lieux communs"
indéniable
préposés et leurs
prétotalitaires ? Pasteurs
Les nouveaux
Les décideurs et
Des sciences,
miroir d'une
L'essor des
2.2.3.
2.2.1.
t
ge
sciences Pia
humaines L'humain est
transformable
2.3.2.
L'école de la réussite
La singulière
persistante
Rhapsodie
2.2.2. du progrès
du singulier
Un nouvel art de vivre Une ère nouvelle
et ses ambiguïtés Education et société Education et psychologie 2.3.1.
Education et culture(s) Education et psychanalyse Un pluriel au
Un nouveau rapport
de l'école Education et langage demeurant
avec la famille 1
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2
3 1
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4 singulier
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L'exemple de la
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pédagogie
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3.3.3.
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par objectif
La rationalité
Double perversion 3.1.1. Comment faire éducative et
du crédit de nouveau crédit le risque
aux autres ? d'effets
Entre utopiste
pervers
3.1.2. Le cercle du 3 et technocrate :
le bricoleur
crédit et son
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1 2 3 Concl Dernière dia Réhabilitation du pitre
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Conclusion
1. 4.
L'éducateur est un Comprendre la
insurgé malfaisance
2. 3.
Le réenchantement La cantique
païen haïssable
Il est temps, sans doute, de tirer de toutes ces considérations quelque morale provisoire.
Si, par ce dernier terme, je reprends à Descartes sa célèbre formule, ce n'est pas d'abord pour souligner
l'incertitude des temps, la fragilité de ses valeurs, la généralisation du doute et la fatalité de
l'indifférence. Je veux, au contraire, rappeler la primauté en éducation de la volonté bonne. L'adage est
alors sans doute plus kantien que cartésien. Mais la référence théorique ici n'est pas l'essentiel.
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Préambule
1.
"Courants et 4.
Contre-courants" La modernité
2. 3.
"Pédagogie" "Contemporaine"
Le titre qu'il a été convenu de donner à cet ouvrage n'est évident qu'à une lecture superficielle.
C'est donc faire preuve d'une prudence intellectuelle élémentaire que de s'attarder quelques instants sur
les termes qui le composent. On ne perd jamais son temps à essayer de lever un peu l'équivoque
"naturelle" des mots.
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Préambule p. 15
1. "Courants et contre-courants" p. 15
Mélange de sentiments et d'idées appelant souvent leur contraire, soir dans le choc de la polémique et
des débats, soit dans le jeu plus lent de la conscience commune et de ses phases successives, l'opinion
est marquée par deux phénomènes qui se développent l'un par l'autre:
la simplification des idées et, par le fait même, leur obsolescence, qui conduit à leur remplacement.
L'opinion vit de slogans, mais se trouve dans la nécessité d'en changer, tant les réalités, comme les
manières dont les voient les groupes sociaux antagonistes, ne peuvent se réduire à une expression par
trop simple des choses.
Le "contre-courant" évoque, soit l'échéance quasi horlogère du reflux, avec le balancement régulier
d'une opinion par son contraire, soit ces phénomènes marginaux que je jeu des courants provoque au
cours de la rencontre avec les berges et les obstacles: le flot dominant y engendre épisodiquement
l'inversion de son propre passage.
En parlant de "courants" et de "contre-courants", tout en mobilisant une imagerie latente qui s'est pas
sans effet de sens, je vous invite à une lecture de l'histoire dont la priorité est de constater et
comprendre, même si la chose est difficile et même si elle ne nous interdit pas, en un second temps, de
juger.
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Préambule p. 15
2. "Pédagogie" (1/2) p. 16
Ces courants et ces contre-courants, c'est dans la pédagogie que nous cherchons à en déceler l'existence.
L'emploi du terme "pédagogie", depuis qu'il s'est généralisé au XIXe siècle, est sujet à une constante
dérive. Le langage ordinaire tend à en faire le simple substitut du mot "éducation". Si nous voulons ici
nous montrer rigoureux et en tirer intellectuellement profit, il nous faut éviter la confusion de ces deux
termes.
Rappelons que parler de "pédagogie", c'est se référer au discours que toute société entretient sur
l'éducation, en particulier pour porter sur les pratiques d'élevage, d'instruction, de formation qui s'y
effectuent, les jugements de valeur à travers lesquels les pratiques sont appréciées comme plus ou moins
efficaces, plus ou moins légitimes, plus ou moins appropriées, plus ou moins conformes à des idéaux et à
des fins.
La pédagogie ne se borne pas à énoncer, même à décrire, les pratiques éducatives. Entre les faits
éducatifs et les normes pédagogiques, l'écart est constant. Il a parfois la dimension d'un fossé. Ce que
l'on fabrique effectivement ne correspond jamais, ni aux intentions déclarées à l'avance, ni aux propos
que l'on tient après coup pour dire -et indissociablement pour ne pas dire- ce qui s'est passé dans la
pratique éducative.
Retenons tout au moins ceci: il est inévitable, et même opportun, qu'une société, au vu de ce qu'elle
fabrique en prétendant éduquer, développe un "discours" où l'on tente d'exprimer cette activité
essentielle mais au demeurant énigmatique et ambivalente.
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Préambule p. 15
2. "Pédagogie" (2/2) p. 17
Distinguons, pour faire bref, deux modes principaux suivant lesquels la pédagogie s'institue dans la vie
sociale.
Il y a "pédagogie" dès lors qu'une démarche rationnelle s'élabore, destinée à penser l'éducation,
essayant d'empêcher, autant que faire se peut, qu'on se contente d'«avoir des idées», voire, ce qui est
pire de «se faire des idées» à son sujet. En rupture avec l'appréhension commune et habituelle des
choses, la pédagogie constitue alors un exercice de l'intelligence qui peut être qualifié de philosophique.
Mais la pensée de l'éducation rencontre effectivement comme obstacle majeur, non la carence, mais la
prolifération des idées concernant l'éducation. J'aime dire souvent, avec Bertrand Schwartz, que tout
praticien de l'éducation, même le plus ombrageux vis-à-vis du pouvoir des théoriciens, est lui-même,
sans qu'il en ait toujours une conscience claire, un "impénitent consommateur de théories".
Groupes et individus ne manquent pas d'avoir, de l'éducation, ne serait-ce qu'une «petite idée». Et la
«petite idée» -chacun le sait- est précisément celle dont on démord le plus difficilement. La pédagogie,
autant que la pensée de l'éducation et l'ascèse intellectuelle à quoi elle oblige, c'est cet ensemble flottant
et mal saisissable d'idées conformes ou anti-conformes auxquelles groupes et individus adhèrent avec
plus ou moins de détermination.
Les aventures de la pédagogie ne constituent pas un objet séparé de l'histoire tout court, même s'il est
commode de décerner à la généalogie des grands pédagogues et au cortège de leurs controverses,
comme une sorte d'autonomie au sein de cette histoire.
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Préambule p. 15
3. "Contemporaine" (1/2) p. 18
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Préambule p. 15
3. "Contemporaine" (2/2) p. 18
Il me semble, en conséquence, que nous coïnciderons mieux avec ce qui nous arrive -et même quand la
nouveauté nous en paraît troublante- en nous acceptant contemporains de tous ceux qui ont été les
agents mais aussi les acteurs de ces mouvements historiques dont dépendent aujourd'hui nos projets
et notre intelligence des choses.
Ainsi nous répondrons à deux questions légitimes quoique bien intimidantes :
- Qu'est-ce que nous voulons, et qui nous alimente en idées pour nos immanquables songeries ?
et
- Qu'est-ce que nous fabriquons effectivement, et qui nous a fourni les mots pour le dire ?
NB :
Ne pas oublier que le texte de Daniel Hameline date de 1985, d'où "l'arrêt" de sa réflexion au dernier
quart du vingtième siècle.
A relever que dans l'édition ESF datant de 2000, l'auteur a ajouté 2 textes qui prolongent celui de 1985 :
- La République éduquera-t-elle encore ? (1994)
- Instruction, prospérité, progrès (1997-1998)
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Préambule p. 15
4. La modernité (1/2)p. 20
Mon hypothèse de travail se présente alors de la manière suivante: nos entreprises éducatives actuelles
peuvent être largement tenues pour la poursuite de cette initiative "moderne" en laquelle le XIXe siècle
trouve sa qualité de siècle éducateur. Nous appartenons encore globalement à cette période de l'histoire
où les sociétés s'organisent dans la recherche d'une rationalité jusque-là inconnue, en véritables sociétés
éducatives sous le signe d'une scolarisation progressivement généralisée et irréversibles.
Et ce véritable tournant de l'histoire est localisé, il est daté. Il s'opère en Europe occidentale et aux Etats-
Unis. On admet communément que les sociétés modernes, avec l'image de l'homme moderne qu'elles
engendrent et dont elles s'alimentent, s'instaurent vraiment et généralisent leur "modèle" dans la
seconde moitié du XVIIIe siècle.
Si l'on se met, avec toutes les réserves indispensables, en quête d'une date symbolique qui permettrait
de fixer ce tournant dans l'imaginaire, nous pouvons, bien sûr, évoquer 1762, l'année où paraissent Emile
ou de l'éducation et le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau. Mais ce pourrait être, et plus
judicieusement peut-être, 1769, date à laquelle James Watt met au point la machine à vapeur et en fait la
première machine-outil d'une révolution industrielle qui sera aussi, on le sait, une révolution sociale.
Je parle de "révolution". Il est admis que la modernité trouve aussi son origine dans cet immense
déclenchement, largement anticipé et annoncé d'ailleurs dans les temps qui le précèdent, que
constituent la Révolution française, l'expansion impérialiste de la "Grande nation" et le déferlement de
ses idées sur le reste de la planète. 1791 sera sans doute alors, avec une particulière puissance
métaphorique, la date où se consomme une rupture qui n'aura pas fini d'être parlante.
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Préambule p. 15
4. La modernité (2/2)p. 21
Le parricide royal consacre la société dans son statut d'orpheline volontaire et vouée désormais à la fuite
en avant d'une émancipation perpétrée sous ses yeux, une émancipation fascinante et effrayante tout à
la fois.
Je retiendrai pour ma part une autre date pour ce repérage symbolique. En 1775, Turgot, ministre de
Louis XVI, remet à ce dernier un mémoire où il réclame de manière pressante l'établissement d'une
"éducation nationale" couvrant l'ensemble du territoire et toutes les classes de la société:
"Je crois ne pouvoir rien vous proposer de plus avantageux pour votre peuple que de faire donner à tous
vos sujets une instruction qui leur manifeste bien les obligations qu'ils ont à la société et à votre pouvoir
qui les protège, les devoirs que ces obligations leur imposent, l'intérêt qu'ils ont à remplir ces devoirs pour
le bien public et le leur propre."
Le surcroît d'émancipation que les modernes vont passionnément et obstinément requérir, a partie liée
avec le surcroît d'encadrement dont ils se montreront les inlassables organisateurs.
Cette modernité éducative dont je vous presse de vous sentir les contemporains, je la perçois divisible en
trois âges, non sans grands risques d'arbitraire :
1. Le 1er âge va de la philosophie des Lumières et de la première révolution industrielle, jusque vers la fin
du XIXe siècle.
2. C'est autour de 1880, en effet, que s'effectue la mise en place des grands systèmes scolaires sous le
visage que nous leur connaissons encore aujourd'hui, et l'industrie connaît sa deuxième révolution.
3. Quant à nous, dans le dernier quart du XXe siècle, sommes-nous en train de prolonger ce 2 ème âge de la
modernité, ou, au contraire, entrons-nous, avec la société post-industrielle, dans une "condition post-
moderne".
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Petite théorie Les 3 lieux communs et pessimisme conservateur:
préalable du "lieu de la modernité une objective convergence
commun" éducative Une synthèse
fictive ?
1.2.3.
Relire le déroulement La réussite
L'égalitarisme, est sélective
Relire l'origine Relire l'issue Préambules une songerie
dangereuse
1.1.1.
Progrès
1 Jusqu'où faut-il
Le paradoxe
de l'homme
Instruire
La méthode à la recherche d'elle-même
et de la méthode
1.1. le peuple ?
L'instruction est nécessaire,
elle est possible Le courant
"Les Lumières"
1.2.
progressiste ou Les contre- 1.2.2.
et ses 3 courants : L'éducation
1.1.2.
"lieux
l'avènement
une n'est pas
Educabilité
communs": de l'idée insistance toute-
progrès, anti- puissante
L'instruction doit devenir éducabilité,
moderne de
progressiste
le fait de tous démocratie l'éducation Fatalité "Vocation"
de l'atavisme contre
formation
1.1.3.
Démocratie 1.2.1.
Vous avez dit
Intégration sociale et Du progrès aux progrès, Les enfants
"progrès", demeurent
autonomie personnelle : du progressif au progressiste
même mouvement mais nous des êtres
lisons que l'on "corrige"
"menace"
La démocratie,
Passion de l'idée progressiste, L'instruction
idée combattue
passion de l'espérance ? ne fait pas de miracles
mais dominante
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"Le Dernier Jour
Pro patria 1 4 1 2 1 3 1 3 1 4
est commencé …"
et humanitate TdM Pré
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1. "Les Lumières" ou l'avènement de l'idée moderne de l'éducation
Préambules
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"Les Lumières"
ou
l'avènement
de l'idée
moderne de
l'éducation
Préambules
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1. "Les Lumières" ou l'avènement de l'idée moderne de l'éducation p. 23
Préambule 1 - Petite théorie du "lieu commun" (1/2) p. 23
Pour tenter d'analyser les idées pédagogiques qui constituent aujourd'hui le vivant héritage du premier
âge de la modernité, je vais employer un concept sur lequel il est nécessaire de m'expliquer un peu. Je
vais dire que nous avons ainsi hérité de trois "lieux communs". Dans le langage courant, ce terme
résonne de manière péjorative. "Proférer des lieux communs", c'est dire des banalités et, parfois non
sans une suffisance imbécile.
Pour ma part, c'est en un sens technique que je prends ce terme de "lieu commun". J'y retrouve ces topoï
dont Aristote déjà proposait la théorie et qui jouent un grand rôle dans la rhétorique grecque et latine.
Disons, pour être simple, que lorsque nous exposons une idée, il va de soi que nous ne pouvons tout dire
de ce que cette idée implique et même de ce sur quoi cette idée se fonde pour qu'on la présente comme
juste.
Si j'écris, par exemple, une phrase comme "l'école a pour mission de permettre aux enfants l'expérience
de l'autonomie", je me donne au moins trois lieux communs de référence. Premièrement, que l'école
accomplit des missions. Deuxièmement, qu'elle offre des instances où des expériences sont possibles et
souhaitables. Troisièmement, que l'autonomie des individus représente une valeur humaine telle que
l'enfance ne saurait être privée.
Sans l'étayage implicite de ces trois propositions, ma phrase est inintelligible et illégitime. Nous dirons
que ces propos en assurent le "lieu commun". Ils relèvent en effet d'une espèce d'évidence partagée, non
offerte à la critique et qui survivra à cette dernière, si celle-ci tend à s'exercer. Car ces propositions sont
bien sûr critiquables.
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1. "Les Lumières" ou l'avènement de l'idée moderne de l'éducation p. 23
Préambule 1 - Petite théorie préalable du "lieu commun" (2/2) p. 24
Mais celui qui s'attaque aux lieux communs d'une culture ou d'un groupe humain donné, apparaît
souvent comme un gêneur. On l'accusera de prendre un plaisir malsain à soulever des questions qui ne se
posent pas. Effectivement, ces questions "ne se posent pas". L'indicatif ici est un impératif déguisé.
Comment survivrait une société ou un groupe si l'on passait son temps à arpenter leurs lieux communs
pour en prendre impitoyablement la mesure ?
Toute société, pour le meilleur ou pour le pire, vit ses lieux communs. Prolongeons la métaphore du lieu,
et disons que ceux-ci constituent le "socle" des croyances nécessaires à l'action, la "plate-forme" invisible
sur laquelle peut s'établir un consensus au risque d'une méconnaissance de ce qui effectivement se
fabrique.
Le "lieu commun" fournit deux fondements à l'élaboration des idées:
- un principe d'intelligibilité, pré, para et postcritiques sous le signe de "ça va de soi que, etc.", et
- une hiérarchie des valeurs, à laquelle nous nous référons constamment, sans qu'il soit besoin d'être
explicite, ce qui nous arrive et ce que nous faisons.
Préambules
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1. "Les Lumières" ou l'avènement de l'idée moderne de l'éducation p. 23
Préambule 2 - Trois lieux communs de la modernité éducative p. 24
Trois lieux communs me paraissent dominer l'idée que les sociétés modernes se font de l'éducation
scolaire qu'elles entreprennent, peu à peu et irréversiblement, d'organiser. Ces sociétés croient
- au progrès,
- à l'éducabilité humaine,
- à la supériorité de la démocratie égalitaire.
Voilà, en quelque sorte, le trépied sur lequel s'établit l'idéologie progressiste de l'éducation et avec
laquelle, quelles que soient nos convictions personnelles, nous avons encore à composer aujourd'hui
sous peine de nous exclure du courant où nos entreprises éducatives cherchent leur bien-fondé.
Mais si ces trois lieux communs fondent une idéologie dont la célébration répétitive, tout au long du XIXe
siècle, montre bien qu'elle était dominante, tant s'en faut que l'adhésion à ce courant soir unanime et
dénuée de réticence.
Certains ressentent aujourd'hui fortement, douloureusement même, l'ambivalence du propos
pédagogique commun. Nous cherchons à redéfinir les missions prioritaires, comme on dit, de
l'instruction publique. Nous réexaminons la légitimité des grandes options méthodologiques par la
critique de leurs présupposés. Il est instructif de relever que la plupart de nos débats sont des débats
plus que centenaires.
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1. "Les Lumières" ou l'avènement de l'idée moderne de l'éducation p. 23
1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.
Le courant progressiste
et ses 3 "lieux communs":
progrès, éducabilité, démocratie
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1. "Les Lumières" ou l'avènement de l'idée moderne de l'éducation p. 23
1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.1. Le lieu commun du progrès p. 25
Décrivons d'abord, pour chacun des 3 lieux communs du courant progressiste, le courant dominant
puis, de manière symétrique, la persistance et le développement de croyances inverses qui, dès le XIXe
siècle, en contrarient le triomphe.
Et tout d'abord, le XIXe siècle éducatif croit communément au progrès. Avec une constance admirable, ce
thème hante les discours officiels, les toasts de banquet et les éditoriaux des revues pédagogiques…
1.1.1.
Le lieu commun du
progrès
Relire le déroulement
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1. "Les Lumières" ou l'avènement de l'idée moderne de l'éducation p. 23
1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.1. Le lieu commun du progrès p. 25
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1.1.1. Le lieu commun du progrès p. 25
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1.1.1. Le lieu commun du progrès p. 25
Mais, en même temps, la prise en charge rationnelle de l'instruction du peuple exigeait des changements
de mentalité qui nécessitèrent de vastes et opiniâtres campagnes pour convaincre, presser, obliger. Ainsi,
préparant les esprits à la loi de 1882 qui rend obligatoire la fréquentation de l'école, Jules Ferry évoque
l'inévitable menace du gendarme, des poursuites et des procès.
Et cette militance "va de soi". Les résultats ne sont-ils pas déjà tangibles ? Un peuple instruit n'est-il pas
un peuple plus libre, un peuple plus industrieux, un peuple plus heureux ? La conjonction des forces
motrices de l'instruction étaie la croyance au progrès en lui donnant le tour pragmatiste, utilitaire,
bientôt organisationnel, sinon managérial, qui l'assure en sa sécularité.
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1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
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1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.2. Le lieu commun de l'éducabilité p. 29
Décrivons d'abord, pour chacun des 3 lieux communs du courant progressiste, le courant dominant
puis, de manière symétrique, la persistance et le développement de croyances inverses qui, dès le XIXe
siècle, en contrarient le triomphe.
L'homme-enfant, parce qu'il est bon, ne peut pas ne pas être perfectible. Son aptitude conjointe au
bonheur et à la bienfaisance, est d'abord effectivement une 2apitude" que les interactions humaines ont
la capacité de manifester et d'augmenter.
Les choses humaines ne sont jamais données qu'à titre de promesses. Affirmer le "lieu commun" de
l'éducabilité, tenir pour vérité fondatrice la toute-puissance de l'éducation, c'est professer en d'autres
mots que la dynamique du progrès est bien la règle du phénomène humain en quelque dimension qu'on
le prenne. "Deviens ce que tu es" : l'adage, attribué communément au poète grec Pindare, constitue l'un
des articles favoris de ce credo humaniste de l'éducabilité.
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1.1.2. Le lieu commun de l'éducabilité p. 29
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1.1.2. Le lieu commun de l'éducabilité p. 29
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1.1.2. Le lieu commun de l'éducabilité p. 29
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1.1.2. Le lieu commun de l'éducabilité p. 29
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1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.3. Le lieu commun de la démocratie égalitaire p. 33
Décrivons d'abord, pour chacun des 3 lieux communs du courant progressiste, le courant dominant
puis, de manière symétrique, la persistance et le développement de croyances inverses qui, dès le XIXe
siècle, en contrarient le triomphe.
Pour ce 3ème lieu commun où se fonde le propos dominant de notre modernité éducative, l'éducation est
clairement posée comme une entreprise d'insertion sociale et politique de la jeunesse. L'opération peut
nous paraître marquée de la plus grande absence de scrupules, mais, c'est qu'il n'y a pas lieu de masquer
cette fin assignée à l'éducation. Car l'idéologie progressiste, loin de faire percevoir celle-ci comme une
honteuse prise en main, y voit le creuset même de l'autonomie des personnes.
1.1.3.
Le lieu commun de
la démocratie
égalitaire
Intégration sociale et
Du progrès aux progrès,
autonomie personnelle :
du progressif au progressiste
même mouvement
La démocratie,
Passion de l'idée progressiste,
idée combattue
passion de l'espérance ?
mais dominante
Pro patria
et humanitate
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1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.3. Le lieu commun de la démocratie égalitaire p. 33
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1.1.3. Le lieu commun de la démocratie égalitaire p. 33
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1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.3. Le lieu commun de la démocratie égalitaire p. 33
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1.1. Le courant progressiste et ses 3 "lieux communs": progrès, éducabilité, démocratie
1.1.3. Le lieu commun de la démocratie égalitaire p. 33
1.1.3.5. Du progrès aux progrès, du progressif au progressiste p. 35
Le langage quotidien lève à ce sujet l'équivoque, c'est en termes de progrès qu'il dit ce qui arrive et
déplore ce qui n'arrive pas. L'éducation est chose "progressive", pour reprendre le titre du célèbre
ouvrage de la genevoise Albertine Necker de Saussure dont les tomes paraissent entre 1828 et 1838.
Parler en termes de "progressivité", c'est signifier qu'un développement est perceptible, dont il convient
de respecter les étapes. Mais Madame Necker donne comme sous-titre à son ouvrage "Etude du cours
de la vie", car aux yeux de cette éducatrice très religieuse, la vie mène quelque part, et cet itinéraire
appelle à chaque moment des ressources et un ressort nouveau.
Je m'interroge sur ce qu'il en est aujourd'hui de ce lieu commun, alors qu'une certaine pudeur le rend
d'emblée moins avouable. J'ai sous les yeux la longue notice consacrée à Madame Necker par le
Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson dans son édition de 1881. Quand l'auteur de la notice en
vient à évoquer les finalités surnaturelles que la très chrétienne Albertine assigne aux progrès de
l'éducation, il n'éprouve aucune peine à les laïciser. Il écrit: "Le principe de Madame Necker n'est au fond
que le principe qui assigne à la vie un idéal". Et avouons qu'il est extrêmement laborieux d'imaginer -je
ne dis pas de concevoir- un "idéal" comme une chose vers laquelle on régresse.
L'imagerie religieuse du progrès est encore largement active après qu'elle ait connu sa transposition
séculière. Le courant progressiste peut être réexplicité comme chrétien. Il met au fin mot du progrès le
retour d'un juste juge consacrant toute montée humaine dont son incarnation le rend à jamais solidaire.
Mais ce progressisme peut, tout aussi bien, être pressenti comme l'aspiration, implicite et sécularisée, à
un "je ne sais quoi", capable de remuer et de mettre en chemin les inertes.
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1.2. Les contre-courants : une insistance antiprogressiste p. 36
Les contre-courants sont présents via les adversaires des "progrès" annoncés, les "jusqu'au-boutistes"
provoquant le vertige extrémiste, les éducateurs progressistes eux-mêmes prêts à modérer, voire
édulcorer leurs propos, les progressistes survivants des Lumières, interloqués comment le progrès,
attendu comme une harmonieuse et linéaire évolution, prend les allures inquiétantes d'une fuite en
avant.
1.2.
Les contre-courants :
une insistance antiprogressiste
1.2.1. 1.2.3.
1.2.2.
Vous avez dit L'égalitarisme,
L'éducation n'est
"progrès", une songerie
pas toute-
mais nous lisons dangereuse de
puissante
"menace" la démocratie
"Le Dernier Jour Les enfants Fatalité Jusqu'où faut-il La réussite Délire utopiste
est commencé …" demeurent de l'atavisme Instruire est sélective et pessimisme
des êtres le peuple ? conservateur:
que l'on "corrige" une objective
convergence
L'instruction "Vocation" Le paradoxe Une synthèse
ne fait pas de miracles contre de l'homme fictive ?
formation et de la méthode
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1.2. Les contre-courants : une insistance antiprogressiste p. 36
1.2.1. Vous avez dit "progrès", mais nous lisons "menace" p. 37
C'est alors l'idée même de progrès qui révèle sa fragilité. L'onde de choc de la grande Révolution
entraîne, en effet, tout au long du siècle, des bouleversements, transitoires ou durables, qui n'épargnent
aucune nation de l'Europe : révolutions et répressions, ébranlements et consolidations, expansions et
crises, cette histoire, perçue comme brusquement accélérée, est interprétée par beaucoup sous le signe
d'un catastrophisme latent. Loin d'être inconditionnellement meilleur, ce qui vient est d'abord menace :
voilà l'autre lieu commun, où certes, se revigorent les peurs mais où tentent de s'étayer les analyses.
1.2.1.
Vous avez dit
"progrès",
mais nous lisons
"menace"
L'instruction
ne fait pas de miracles
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1.2.1. Vous avez dit "progrès", mais nous lisons "menace" p. 37
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1.2.1. Vous avez dit "progrès", mais nous lisons "menace" p. 37
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1.2.1. Vous avez dit "progrès", mais nous lisons "menace" p. 37
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1.2.1. Vous avez dit "progrès", mais nous lisons "menace" p. 37
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1.2.2. L'éducation n'est pas toute-puissante p. 40
Ce constat pessimiste conduit à réviser à la baisse, après les espoirs placés dans l'instruction, la confiance
même en la toute-puissance de l'éducation. Principale limite à la plasticité humaine, le spectre de
l'atavisme hante le XIXe siècle. Enquêtes, témoignages, analyses convergent pour affirmer que
l'éducation trouve son obstacle le plus déterminant dans l'engrenage fatal entre une hérédité chargée et
un milieu familial défavorable.
1.2.2.
L'éducation n'est
pas toute-
puissante
Jusqu'où faut-il
Fatalité
Instruire
de l'atavisme
le peuple ?
"Vocation" Le paradoxe
contre de l'homme
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1.2. Les contre-courants : une insistance antiprogressiste p. 36
1.2.2. L'éducation n'est pas toute-puissante p. 40
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1.2.2. L'éducation n'est pas toute-puissante p. 40
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1.2. Les contre-courants : une insistance antiprogressiste p. 36
1.2.2. L'éducation n'est pas toute-puissante p. 40
* Albertine Necker de Saussure, L'Education progressive, tome premier, Paris, Garnier, 3e éd. 1856, p. 317
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1.2.2. L'éducation n'est pas toute-puissante p. 40
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1.2. Les contre-courants : une insistance antiprogressiste p. 36
1.2.3. L'égalitarisme, une songerie dangereuse de la démocratie p. 44
Partager, oui, mais sans pour autant préconiser l'égalitarisme que l'on dénonce comme une songerie
dangereuse. En définitive, peut-être faut-il écrire avec Arno Mayer que la principale caractéristique du
XIXe siècle fut la persistance de l'Ancien Régime. Le hiatus est grand entre les vérités généreusement
solidaires, que l'on se fait un devoir de professer parce qu'elles entretiennent une croyance dilatante, et
les réalités marquées par la reconstitution des hiérarchies sociales. A la fin du siècle "aristocratie" et
"ploutocratie" n'ont pratiquement pas perdu l'exclusivité dont elles jouissent dans l'accès aux études
longues.
En témoigne la persistance, en France, de deux enseignements élémentaires parallèles: l'école primaire
populaire, qui devient gratuite en 1882, et les classes élémentaires des lycées, qui demeurent payantes.
1.2.3.
L'égalitarisme,
une songerie
dangereuse de
la démocratie
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1.2. Les contre-courants : une insistance antiprogressiste p. 36
1.2.3. L'égalitarisme, une songerie dangereuse de la démocratie p. 44
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1.2. Les contre-courants : une insistance antiprogressiste p. 36
1.2.3. L'égalitarisme, une songerie dangereuse de la démocratie p. 44
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1.2.3. L'égalitarisme, une songerie dangereuse de la démocratie p. 44
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Primauté de la L'horticulture: Science
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science: réalité, modèle, et
"lieu commun" accepté métaphore totalitarisme
Effets paradoxaux
L'enfant moderne, des sciences "sollicitées"
miroir de l'adulte moderne
"Orienter": A quoi ça sert ? Préambules Cautionner des
améliorer rendement 2.3.5. mœurs nouvelles
et bien-être 2.1.1. Des sciences
L'éducation, 2 prises dans
invest. utilitaire la dérive Lew
L'heure des culturelle
in ?
Exacerber les identités
Fr
sciences
eu
2.3.4.
?d
Imiter les rivaux
Piaget ?
2.1.2. La pédagogie salutaires
La
L'école proie des
scolarisation,
ou sous Mais en
nationalismes
affaire d'Etat la pédagogie influence pratique ?
Le
wi
L'éducation pour la concorde: sous influence n
force ou mollesse ? 2.3.3.
2.1.3. Contrôle de Les sciences
Freud
Des démocraties
l'émancipation humaines,
"lieux communs"
indéniable
préposés et leurs
Les décideurs et prétotalitaires ? Pasteurs
Les nouveaux
Des sciences,
miroir d'une
leurs experts
2.2. d'âmes stimulant
culture
L'essor des
2.2.3.
2.2.1.
t
ge
sciences Pia
humaines L'humain est
L'école de la réussite transformable 2.3.2.
La singulière
persistante
Rhapsodie
2.2.2. du progrès du singulier
Un nouvel art de vivre Une ère nouvelle
et ses ambiguïtés Education et société Education et psychologie 2.3.1.
Education et culture(s) Education et psychanalyse Un pluriel au
Un nouveau rapport
de l'école Education et langage demeurant
avec la famille 1
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2. L'heure des sciences humaines ou la pédagogie sous influence
Préambules p. 48
Et peut-être avons-nous la transition qui nous permet d'entrer dans le "deuxième âge" de la modernité, à
l'heure des sciences humaines et de la pédagogie sous influence. Les tenants de l'éducation intégrale
sont épris d'un idéal scientifique. Je viens d'évoquer le risque totalitaire, peut-on légitimement
rapprocher les deux qualificatifs ?
Préambules
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2. L'heure des sciences humaines ou la pédagogie sous influence
Préambule 1 : Primauté de la science : "lieu commun" reçu et accepté p. 48
L'approche scientifique de l'éducation est réclamée par beaucoup de bons esprits au cours du XIXe siècle,
et d'abord parce que la confiance dans la science est une des manifestations de la croyance en la
supériorité de l'approche rationnelle des choses.
En 1861, le philosophe Herbert Spencer réunit une série d'articles sous le titre De l'éducation. Ce sera un
maître-livre, apologie d'une approche de l'éducation fondée sur la science.
D'une part les sciences, et particulièrement les sciences humaines naissantes, vont fournir aux
pédagogues les raisons autorisant des entreprises à prétention façonnante.
D'autre part, la contribution des sciences sera aussi marquée par la croyance des savants, naturalistes,
physiologistes, psychologues et même sociologues, à l'autonomie des lois de la nature vis-à-vis du
volontarisme humain. Toute entreprise éducative, de ces lois doit respecter le processus.
Préambules
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2. L'heure des sciences humaines ou la pédagogie sous influence
Préambule 2 : L'horticulture : réalité, modèle, métaphore p. 49
Nous savons que la métaphore horticole revient obsessionnellement en ce début du XXe siècle, mais elle
est préposée à la célébration du miracle de l'enfance, dès lors que celui-ci se déroule au naturel. On
charge la métaphore de "donner à voir" le petit être qui se développe de lui-même, selon un plan qu'il
porte en lui et qui ne saurait être dicté de l'extérieur, à l'instar de la plante autour de laquelle le bon
jardinier pédagogue se contente de préparer et d'entretenir le terrain.
Préambules
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2. L'heure des sciences humaines ou la pédagogie sous influence
Préambule 3 : Science et totalitarismep. 50
Ernest Renan publiant en 1890 L'avenir de la science, dépeint cet avenir comme une mainmise d'un petit
nombre de connaisseurs sur le gouvernement du monde. Un constat s'impose. La société moderne qui,
vers la jointure des deux siècles, voit naître en son sein les sciences humaines est aussi la société qui
succombera aux tentations totalitaires. Et la force de séduction des totalitarismes viendra pour une
grande part de leur prétention à fonder comme scientifique le modèle qu'ils proposent et qu'ils
imposeront à force ouverte. Je suis donc tenté de ne pas séparer ces deux phénomènes.
Je voudrais développer dans ce chapitre second 3 séries de considérations.
Dans un 1er temps, de vais tâcher de montrer combien, dans cette période de vastes instaurations
institutionnelles et sociales, la scolarisation prend définitivement son caractère d'affaire d'Etat.
Dans un 2ème moment, je reviendrai sur l'essor des sciences humaines qui me semble pour la pensée de
l'éducation l'une des clefs de cette période, et sur lequel nous vivons encore très largement.
Enfin, dans un 3ème temps, j'essaierai de caractériser le destin de la pédagogie, de typer les courants qui la
traversent, de repérer les contradictions qu'il lui faut assumer et qui sont à la mesure de ses espoirs dans
cette conjoncture ouverte par le deuxième âge de la modernité.
Préambules
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2.1. La scolarisation, affaire d'Etat p. 50
Indéniablement, quels que soient les souhaits, quelles que soient les réticences, l'accroissance des
prérogatives de l'Etat constitue l'un des faits dominants de cette seconde période de la modernité. Je
voudrais en souligner la triple portée, économique, politique, culturelle.
L'école reçoit toujours pour mission de former des citoyens, mais on est conscient que sa fonction est
aussi de fournir à la société industrielle la panoplie diversifiée, mobile et perfectible de ses producteurs
et de ses consommateurs.
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2.1.1. L'éducation est un investissement utilitaire p. 51
A partir de 1880 environ, le propos utilitariste se banalise, assignant la priorité de ses fins: l'école doit
répondre aux besoins de l'époque et y répondre le plus rationnellement possible.
On révise les programmes et c'est la grande époque de la lutte entre partisans de l'enseignement
moderne et partisans des humanités classiques.
"A quoi sert l'école ?" interrogent les premiers, alors que la tactique des seconds consiste à dénoncer la
question comme inconvenante. Courants et contre-courants mêlent leur antagonisme, et c'est bien le
problème de la culture, bientôt le problème de la culture de masses, qui est posé.
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2.1.2. L'école en proie aux nationalismes p. 54
L'éducation est affaire d'Etat parce que l'Etat est érigé en sûr garant de la nation, de son intégrité, de son
identité, de son progrès.
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2.1.3. Des démocraties pré-totalitaires ? p. 57
Jean-Jacques Wunenberger, dans L'utopie ou la crise de l'imaginaire (Paris – Delarge – 1979), a esquissé
le tableau de ce qu'il appelle la démocratie pré-totalitaire. Il la caractérise en 3 traits.
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Des sciences, 2.2.2. Les nouveaux
miroir d'une Une ère nouvelle préposés et leurs
culture "lieux communs"
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2.2. L'essor des sciences humaines p. 60
2.2.1. Des sciences, miroir d'une culture p. 60
Les sciences humaines, psychologie, psychanalyse, sociologie, ethnologie, économie vont fasciner les
sociétés modernes, à ce point qu'elles leur procurent l'une des marques de leur identité. Des sciences qui
deviennent le miroir d'une culture ne peuvent être que des sciences bien vues. Mais est-ce vraiment elles
que l'on regarde ou le reflet qu'on leur demande de renvoyer ?
$entre la nouvelle cité savante et la nouvelle cité mondaine s'établit un lien singulier, écart et proximité
dans le même mouvement, appelant à la fois l'autonomie de la pensée scientifique et l'amalgame
constant des idées dans la culture. Il conviendra de ne pas perdre de vue cette contradiction si l'on veut
comprendre le statut des sciences humaines au cours de ce deuxième âge de la modernité et le rôle
qu'elles jouent dans les courants pédagogiques.
2.2.
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miroir d'une Une ère nouvelle préposés et leurs
culture "lieux communs"
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2.2. L'essor des sciences humaines p. 60
2.2.2. Une ère effectivement nouvelle p. 60
Certes, on entend bien résoudre des problèmes, mais on pose qu'il est indispensable de commencer par
"déconstruire" et reconstruire les "problématiques", comme on aimera à le dire. L'approche par les faits
et leur collationnement est réputée la seule fiable au détriment de l'approche par les idées et leur
enchaînement rhétorique. Cela n'empêche pas qu'on ait des idées, et même des idées sur tout, mais
l'exigence de validation objective des données amène à multiplier les recherches dont les objets tendent
à devenir de plus en plus "pointus" et les langages de plus en plus hermétiques par surcroît de technicité.
Comme le dit plaisamment Raymond Buyse de l'un de ses prédécesseurs, pionnier belge de la pédagogie
expérimentale au début du siècle, voici l'heure des "spécialistes spécialement spécialisés". Ce découpage
des phénomènes humain en un véritable kaléidoscope de vues partielles se trouve compensé par la
hardiesse de très grands esprits à proposer des hypothèses explicatives ou interprétatives globales. Les
entreprises monumentales d'un Sigmund Freud, d'un Jean Piaget et d'un Kurt Lewin, pour ne citer
qu'eux, sont là pour le rappeler.
C'est vraiment autour de 1900 que se réalise ce virage.
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2.2.3. Les nouveaux présupposés et leurs "lieux communs" p. 64
Cette ère nouvelle des sciences humaines est marquée par un triomphalisme dont la décence n'est pas
toujours la qualité première.
Paradoxe de la science, ses tenants prêchent ad intra la modestie dans la démarche expérimentale,
soucieux que chacun administre, avec probité et rigueur, la preuve de ce qu'il avance.
Mais en même temps, ad extra, ils annoncent sans forfanterie, non sans naïveté, que l'humanité grâce à
la science est en passe de voir guérir ses maux les plus criants. Il y a bien scientisme, dès que la passion
réformatrice vient fournir à la recherche son mobile le plus impérieux.
Trois traits semblent caractériser la mentalité qui se développe dans ce nouveau personnel des préposés
modernes aux affaires humanitaires.
2.2.
L'essor des sciences humaines
2.2.1. 2.2.3.
Des sciences, 2.2.2. Les nouveaux
miroir d'une Une ère nouvelle préposés et leurs
culture "lieux communs"
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2.2.3. Les nouveaux présupposés et leurs "lieux communs" p. 64
il "va de soi" que cette morale de l'enfance active et solidaire, née de l'autonomie et la favorisant, ne
peut être que supérieure à celle qu'engendre la dépendance à l'adulte et à l'institution qu'il représente.
Constat de psychologue ? Sans doute. mais en même temps, confirmation des thèses que, dans ces
mêmes années vingt, les pédagogues de l'Institut Rousseau tentent d'accréditer, non sans prosélytisme
et propagande, comme étant tout à la fois conclusions vérifiables de la science de l'enfant ET
prescriptions légitimes d'une morale basée sur la prise en compte de la nature humaine justement
estimée à la constance de ses normes.
La vulgarisation des sciences humaines et, principalement, les manifestations multiples de ce que l'on a
appelé, de nos jours, le pouvoir "psy" dans la culture, aboutiront à une véritable restauration de la
dépendance et de la direction spirituelle, au profit de ces nouveaux pasteurs d'âmes.
Beaucoup de ces "élucidateurs" n'interrogeront qu'avec réticence en leur propre conduite la persistance
de ce désir d'aide. Au nom de quoi céder au désir de se mêler de la vie et des problèmes des autres ? La
réponse est souvent embarrassée ou étonnamment triviale. Elle va de l'énoncé d'un quasi-fatalisme du
penchant –ce qui ne fait que différer la légitimation-, à l'aveu d'un militantisme honteux d'avoir à se dire
tel: "écoute de l'autre", "respect de la différence", "expression du désir", "épanouissement du potentiel
personnel"... Quelle différence avec un discours de moraliste chez ces gens dont la hantise est de se
garder comme de la peste de se révéler moralisant ?
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2.2.3. Les nouveaux présupposés et leurs "lieux communs" p. 64
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2.3. La pédagogie sous influence p. 68
Dans cette nouvelle donne de connaissances, on dira que la pédagogie devient une discipline "sous
influence". L'expression est d'emblée péjorative. Elle décrit non seulement une condition subalterne,
mais elle évoque la privation de ce minimum d'autonomie qui permettrait que, sous ce nom, puisse
figurer un corps de connaissances et de pratiques, susceptibles de développer une spécificité
intellectuelle autre que fragile.
2.3.
La pédagogie
2.3.5.
2.3.1. sous influence
Des sciences
Un pluriel au
prises dans
demeurant
la dérive
singulier
culturelle
2.3.2. 2.3.4.
La singulière Des "vérités"
persistante salutaires Cautionner Effets
des paradoxaux
du singulier 2.3.3. Mais en mœurs des sciences
Les sciences pratique ? nouvelles "sollicitées"
humaines,
indéniable Le sujet Le groupe-
stimulant épistémique classe
La classe
piagétien n'est pas n'est pas un
Lewin est une le divan "groupe-
Piaget abstraction diagnostic"
Freud freudien
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2.3. La pédagogie sous influence p. 68
2.3.1. Un pluriel au demeurant singulier p. 68
On a beaucoup épilogué sur l'apparition, au cours des années soixante de ce siècle, des sciences de
l'éducation. L'apparition de ce pluriel ne pouvait passer inaperçue et être jugée futile. Il signifie bien
qu'un projet avait vécu. Celui que des hommes comme Herbert Spencer, Alexandre Bain ou Henri Marion
pouvaient concevoir au XIXe siècle: élaborer, avec les instruments de la science moderne, une
connaissance unitaire des phénomènes éducatifs.
L'éducation devenait l'enjeu d'une puissante émulation entre approches spécifiques et rivales. Elle se
diffractait bientôt en autant d'objets que de sciences attachées à son étude.
Dans le même temps, le propos proprement éducationnel marquait son évidente désuétude. Ou bien on
l'avait trop tiré du côté de la morale au point qu'il se confonde avec elle et se trouve entraîné dans sa
disgrâce intellectuelle, ou bien on l'avait construit sur des systématiques par trop fermées sur elles-
mêmes et dépassées par les nouvelles connaissances: je pense à l'immense édifice de la pédagogie
d'Herbart dans les pays germaniques ou en Suisse romande. Ou bien encore on l'avait réduit à
l'inventaire utilitaire et prosaïque des mille et une recettes pour bien faire la classe ou pour élever
convenablement ses enfants.
Dans une chronique qui fit du bruit à l'époque en France, le psycho-sociologue de l'éducation, Gilles
Ferry, constatait que l'ère des sciences de l'éducation annonçait la "mort de la pédagogie". Juste vue des
choses, chacune de ces sciences n'étant en définitive, le plus souvent, que le développement, dans le
champ éducatif, de ce que leurs tenants pourraient élaborer sous le label propre de leur discipline
d'origine.
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2.3.2. La singulière persistance du singulier p. 69
On doit cependant, avec Philippe Perrenoud, sociologue genevois, nuancer ce diagnostic et en contester
le caractère trop unilatéral.. La pédagogie, sans doute, est morte. Mais le souci pragmatique qu'elle
portait n'a pas manqué de contaminer les sciences qui se sont peu à peu redistribué son propos unitaire.
Tentacules, dans le champ éducatif, de la psychanalyse, de la psychologie, de la sociologie, de la
linguistique ou de l'économie, elles y sont peut-être plus fortement sollicitées qu'ailleurs de contribuer à
prescrire ce qui est le mieux.
Sous influence, la pédagogie se trouve à la fois stimulée et anesthésiée par les sciences humaines. Ces
dernières, à son égard, ont l'ambivalence des antidépresseurs. Agents d'un surcroît de tonus, la sédation
qu'ils entraînent peut engendrer cette somnolences contre laquelle les notices pharmaceutiques mettent
en garde les "automobilistes et autres conducteurs d'engins".
Prolongeons la métaphore puisque c'est bien de "conducteurs" qu'il s'agit, et demandons-nous si les
sciences humaines ne condamnent pas les conducteurs d'enfants au risque de l'anesthésie.
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2.3.5.
2.3.1. sous influence
Des sciences
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singulier
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2.3.2. 2.3.4.
La singulière Des "vérités"
persistante salutaires Cautionner Effets
des paradoxaux
du singulier 2.3.3. Mais en mœurs des sciences
Les sciences pratique ? nouvelles "sollicitées"
humaines,
indéniable
Le sujet Le groupe-
stimulant épistémique classe
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2.3.4. Des "vérités" salutaires, mais peu monnayables en pratique p. 72
Une fois la trompette théoricienne posée, quand le dithyrambe a fait entendre sa note finale, il reste aux
enseignants, prosaïquement établis sur les bases de leur pratique quotidienne, à s'interroger, à
interroger, sur le statut réel de ces "vérités", même quand ils ne nient pas qu'elles aient permis une
vision mieux ajustée des choses de l'éducation.
Salutaires, certes, ces vérités le sont, mais pas aussi facilement monnayables qu'on pourrait l'escompter
en termes de changements pratiques à longue échéance et à portée décisive.
2.3. 2.3.5.
2.3.1.
La pédagogie Des sciences
Un pluriel au
sous influence prises dans
demeurant
la dérive
singulier
culturelle
2.3.4.
2.3.2.
Des "vérités"
La singulière Cautionner Effets
salutaires
persistante des paradoxaux
2.3.3. Mais en mœurs des sciences
du singulier
Les sciences pratique ? nouvelles "sollicitées"
humaines,
indéniable Le sujet Le groupe-
stimulant épistémique classe
La classe
piagétien n'est pas n'est pas un
Lewin est une le divan "groupe-
Piaget abstraction diagnostic"
Freud freudien
lewinien
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2. L'heure des sciences humaines ou la pédagogie sous influence
2.3. La pédagogie sous influence p. 68
2.3.4. Des "vérités" salutaires, mais peu monnayables en pratique p. 72
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2.3. La pédagogie sous influence p. 68
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2.3. La pédagogie sous influence p. 68
2.3.5. Des sciences prises elles-mêmes dans la dérive culturelle où se meut l'éducation p. 74
C'est, en l'occurrence, hors du champ scolaire que les nouvelles pratiques de groupe, aux frontières
imprécises du développement personnel, de la thérapie ambulatoire et de la secte d'initiés, vont fleurir à
soixante du XXe siècle.
2.3.
La pédagogie
2.3.5.
2.3.1. sous influence
Des sciences
Un pluriel au
prises dans
demeurant
la dérive
singulier
culturelle
2.3.2. 2.3.4.
La singulière Des "vérités"
persistante salutaires Cautionner Effets
des paradoxaux
du singulier 2.3.3. Mais en mœurs des sciences
Les sciences pratique ? nouvelles "sollicitées"
humaines,
indéniable Le sujet Le groupe-
stimulant épistémique classe
La classe
piagétien n'est pas n'est pas un
Lewin est une le divan "groupe-
Piaget abstraction diagnostic"
Freud freudien
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2.3. La pédagogie sous influence p. 68
2.3.5. Des sciences prises elles-mêmes dans la dérive culturelle où se meut l'éducation p. 74
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L'exemple de la
er
pédagogie
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3.3.3.
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par objectif
La rationalité
3.1.1. Comment faire éducative et
Double perversion
du crédit de nouveau crédit le risque
aux autres ? d'effets
pervers Entre utopiste
3.1.2. Le cercle du 3 et technocrate :
le bricoleur
crédit et son Commencemt
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3. Commencement de la fin ou fin du commencement ? p. 77
Cette situation des connaissances sur l'humain que je viens de décrier à grands traits, plus que la marque
du triomphe de l'ère progressiste et de ses courants, est peut-être tout au contraire l'un des indices de
sa décomposition, l'un des signes que nous sommes entrés pour de bon dans "la condition post-
moderne". Mais on sait mieux, grâce à la sociologie de la connaissance, que le savoir ne peut,
qu'arbitrairement et non sans illusions pour l'esprit, être séparé des conditions de sa production et de sa
circulation dans la culture.
3
Commencement de la
fin
ou
fin du commencement ?
L'éducation et la condition
postmoderne
3.3.
3.1. La révision des
3.2.
La "lieux
Contradictions
postmodernité : communs"
éducatives
entre dans
dans la
incrédulité et l'Education
postmodernité
crédulité nouvelle
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3.1. La post-modernité : entre incrédulité et crédulité p. 77
3.1.
La
postmodernité :
entre
3.1.1. incrédulité et
crédulité 3.1.4.
Comment faire
La véridique
de nouveau crédit
habitation du monde
aux autres ?
3.1.2. 3.1.3.
Le cercle du crédit La rhapsodie du
et son existence progrès a subi la
paradoxale passion de la violence
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3. Commencement de la fin ou fin du commencement ? p. 77
3.1. La post-modernité : entre incrédulité et crédulité p. 77
3.1.1. Comment faire de nouveau crédit aux autres ? p. 77
Peut-être est-ce le rapport au savoir et principalement aux connaissances, à leur élaboration, à leur
vérification, à leur circulation, qui marque la nouvelle condition de la culture humaine. Ainsi que Judith
Schlanger l'a montré, toute culture est d'abord mémoire. Et se souvenir, tant par la remémoration que
par la commémoration, c'est entretenir avec autrui un "cercle de crédit" dont nous donnons l'ardente
sereine obligation.
3.1.
La
postmodernité :
entre
3.1.1. incrédulité et
crédulité 3.1.4.
Comment faire
La véridique
de nouveau crédit
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aux autres ?
3.1.2. 3.1.3.
Le cercle du crédit La rhapsodie du
et son existence progrès a subi la
paradoxale passion de la violence
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3.1. La post-modernité : entre incrédulité et crédulité p. 77
3.1.2. Le cercle du crédit et son existence paradoxale p. 78
L'originalité de la pensée de Judith Schlanger, c'est de nous montrer que "faire crédit", autant que
"s'emparer", est constitutif d'un rapport au savoir capable de se faire créateur d'une culture. Créditer nos
informateurs, nos formateurs, d'un pouvoir sur la vérité, avec lequel notre propre pouvoir fait cause
commune, tel est bien le cercle du crédit. Son existence est paradoxale. Car "faire crédit", c'est à la fois
admettre* et contester** les différences. "Créditer" est donc perpétuer du paradoxe et en entretenir la
tension,
* Les admettre: 3.1. ** Les contester et les assumer
il n'y a pas lieu en effet de "faire crédit" La sous une évidence commune : faire crédit.
à ce qui nous est identique …
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3.1.1. incrédulité et
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Comment faire
La véridique
de nouveau crédit
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Le cercle du crédit La rhapsodie du
et son existence progrès a subi la
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3.1.2. Le cercle du crédit et son existence paradoxale p. 78
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3.1. La post-modernité : entre incrédulité et crédulité p. 77
3.1.3. La rhapsodie du progrès a subi la passion de la violence p. 79
Mais la rhapsodie du progrès, sur laquelle s'était édifiée la croyance laïque où se légitimaient la validité
universelle de l'école et la généralisation de ses bienfaits, cette rhapsodie a subi la passion de la violence,
et nos contemporains se sont, à son égard, réveillés incrédules.
3.1.
La
postmodernité :
entre
3.1.1. incrédulité et
crédulité 3.1.4.
Comment faire
La véridique
de nouveau crédit
habitation du monde
aux autres ?
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et son existence progrès a subi la
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3.1. La post-modernité : entre incrédulité et crédulité p. 77
3.1.3. La rhapsodie du progrès a subi la passion de la violence p. 79
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3.1. La post-modernité : entre incrédulité et crédulité p. 77
3.1.3. La rhapsodie du progrès a subi la passion de la violence p. 79
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3.1. La post-modernité : entre incrédulité et crédulité p. 77
3.1.4. La véridique habitation du monde p. 79
""Comment faire légitimement crédit ?" demeure bien la question essentielle à laquelle les praticiens des
sciences humaines à venir se trouveront affrontés, s'il en reste. Ma conviction est que la véridique
habitation humaine du monde réside dans le cercle de crédit en lequel, mystérieusement tracé pour
d'invisibles territoires, se tisse le réseau de la créance mutuelle, confiance offerte, mémoire entretenue,
projet fiable.
3.1.
La post-
modernité :
entre
3.1.1. incrédulité et
crédulité 3.1.4.
Comment faire
La véridique
de nouveau crédit
habitation du monde
aux autres ?
3.1.2. 3.1.3.
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et son existence progrès a subi la
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
Pour l'heure ce sont davantage sans doute les contradictions de la situation éducative qui sont
perceptibles, douloureusement ressenties parfois par des enseignants qui en sont encore, dans l'arène
de leurs débats personnels, à s'interroger sur les rapports de la modernité et de la tradition.
Je voudrais évoquer ici, à titre d'exemple, deux contradictions où semble enfermée l'école moderne à
l'heure de la postmodernité, et dégager les courants et contre-courants qui s'y rencontrent non sans
parfois traverser la mentalité même de chacun. -> 3.2.1 et 3.2.2/3
3.2.
Contradictions
éducatives
dans la
post-modernité
on
cati n
3.2.1. u o 3.2.3.
d 'éd ncti
L'autonomie par e jo L'injonction
nd e in ire
l'intégration ema ubl dicto permissive
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3.2.2.
Réhabilitation "Fichez-leur
L'injonction la paix"
autoritariste du pitre
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.1. L'autonomie par l'intégration p. 82
Cliquer sur cette plage ou presser ENTER pour lire le texte 3.2.1.
3.2.
Contradictions
éducatives
dans la
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.1. L'autonomie par l'intégration p. 82
J'ai émis précédemment des doutes sur la valeur de cette conscience planétaire. Je ne nie pas qu'on
puisse légitimement nous la vanter comme le dernier mot de la solidarité humaine. J'y entrevois, pour
ma part, la paralysie menaçante de la fascination spectatrice. Les élèves de nos classes, grâce à
l'uniformisation médiatique, participent déjà, et participeront de plus en plus, de cette culture commune.
Un grand nombre y pressentent la voie de leur émancipation à l'égard des générations qui les forment.
Mais cette émancipation, à ^l'âge des foules façonnables, plonge dans un imaginaire collectif modélisant.
Il s'y cultive de nouvelles idoles au pieds desquelles l'autonomie, ombrageusement revendiquée comme
le bien suprême, risque de n'être plus qu'une croyance naïve, une nostalgie dont on ne veut pas voir
qu'elle est sans cesse contrariée. Confondue avec l'absence de contraintes et habitée par la "peur d'être
eu" qui taraude beaucoup de nos contemporains, l'autonomie ressemble à un pathétique et vain
surgissement de dupes, tous tenus par le même discours hétéronome, plus qu'aucun d'entre eux ne le
tient véritablement. Alors que seule cette dernière attitude établirait les bases d'une autonomie
véritable.
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.2. L'injonction autoritaire p. 82
Autre contradiction où se débat l'éducation aujourd'hui : le premier âge de la modernité fut l'âge de la
prise de conscience, par une minorité éclairée, du bienfait de l'instruction pour les masses. Et l'on sait
que les populations résistèrent, percevant contrainte matérielle et menace morale dans ces dispositions.
Au second âge de la modernité, les assujettis à l'obligation scolaire s'y soumettaient, mais voici qu'ils en
redemandaient ! La conscience que la promotion s'effectue par l'itinéraire scolaire s'imposait.
3.2.
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3.2.2. L'injonction autoritaire p. 82
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.2. L'injonction autoritaire p. 82
3.2.2.2. L'école soumise au double-blind p. 83
Cette ambivalence, au sein des classes moyennes urbaines en particulier, apparaît dans le rapport que les
parents entretiennent avec la réussite de leurs enfants. Dans le même temps, l'institution scolaire est
sommée d'assurer la réussite scolaire, mais sans nuire pour autant à la réussite tout court que
beaucoup de post-modernes opposent à la première. L'ampleur de la crise économique, sa durée,
l'angoisse qu'elle suscite chez beaucoup, devant l'incertitude des débouchés et les reconversions
déchirantes imposées par les nouvelles technologies, ont certes pour effet de dramatiser la requête de la
réussite proprement scolaire.
"Faites-le travailler !" L'institution scolaire reçoit cette injonction qui sous-entend deux choses, d'abord :
"Soyez exigeants pour nos rejetons : discipline, rigueur, régularité. Chargez-vous de la mise en œuvre de
ces idéaux ascétiques qu'imposent les circonstances, et déchargez de leur poids nos épaules trop
faibles.". Mais l'injonction est, en même temps, menace larvée, soupçon, enquête. L'école -et
particulièrement l'école publique- fournit-elle vraiment les moyens de cette réussite ? Que valent les
méthodes, que valent les enseignants, que valent tels enseignants ? Et déjà l'on compare, l'on conteste, à
bon droit d'ailleurs : au nom de quelle raison d'Etat l'enjeu d'un avenir déjà si menacé devrait être remis
sans appel entre les mains de gens dont certains étalent une incapacité notoire, mais que leur
appartenance à la fonction publique rend inamovibles ?
Mais la mise en accusation peut soudain faire "déraper" l'argumentaire et révéler, sous la revendication
un autre "lieu commun" que celui de l'équité éducative : l'avenir est aux jeunes loups et il leur faut
prématurément aiguiser leurs dents longues !
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.2. L'injonction autoritaire p. 82
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.3. L'injonction permissive p. 84
Un contre-courant peut être repéré où se manifeste davantage la mentalité des classes moyennes
urbaines, imprégnées de ce qu'il est convenu d'appeler la culture "psys". On peut y mettre à jour une de
leurs contradictions à l'égard de l'éducation scolaire. Dans le même temps où l'on conforme ses valeurs à
l'échelle de l'excellence scolaire, on reste sensible au discours qui les conteste.
3.2.
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dans la
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.3. L'injonction permissive p. 84
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
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3.2. Contradictions éducatives dans la post-modernité p. 81
3.2.3. L'injonction permissive p. 84
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3.2. Contradictions éducatives dans la postmodernité p. 81
3.2.3. L'injonction permissive p. 84
3.2.3.4. "Fichez-leur la paix" p. 86
La libéralisation des mœurs, et la charge d'émancipation individuelle et collective, dont, à tort ou raison,
on la crédite, conduit à une puissante ambivalence des nouveaux parents vis-à-vis de l'école. Les mêmes
qui ont difficilement et tardivement réalisé leur propre émancipation, non sans meurtrissures durables,
non sans fractures dramatiques parfois, souhaitent épargner à leurs enfants à la fois l'éducation qu'ils
estiment avoir subie, et le désarroi où les plonge leur propre déracinement.
Les mêmes qui demandent à l'école d'être le parcours d'une réussite sociale forcément ascétique,
solliciteront d'elle qu'elle se transforme en un havre paradoxal où, à la fois offerts aux orages et abrités
de leurs turbulences, les "jeunes" puissent exercer hic et nunc, sans délai ni atermoiement, leur droit à
"réussir leur vie". L'injonction "faites-le travailler" se transforme alors en un "fichez-lui la paix" ambigu,
"laissez-leur faire leurs expériences, laissez-les être eux-mêmes, n'empêchez pas la vie, la création, la
fantaisie, l'initiative, le plaisir, le bonheur". Pathétique litanie, dont chacun, dans le temps même où il la
déroule, perçoit, s'il est lucide, le caractère dérisoire.
Scolariser, pour les modernes, revenait à assurer le long terme d'une destinée intégrable dans une
société laïque émancipée, créatrice heureuse de ses valeurs. La foi en l'invention d'une société , sinon
paradisiaque, du moins libératrice, était la condition mentale du report que ce long terme exigeait,
entraînant la frustration obligée dans l'instant. Freud ne voit pas autrement la civilisation que basée sur
cette aptitude individuelle et collective à différer la jouissance pour la réinventer, la requalifier,
l'accroître, la sublimer. L'individualisme post-moderne subit désormais cette "aptitude" comme une
malédiction.
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3.3. La révision des "lieux communs" dans l'Education nouvelle p. 87
Ecrire cela, est-ce prononcer la déchéance de ce courant qui fut le plus porteur d'espoirs dans la
pédagogie depuis cent ans et dont l'on tente de cerner l'ensemble flou sous l'appellation d'Education
nouvelles ?
3.3.
La révision des
"lieux
communs"
dans
l'Education
nouvelle 3.3.3.
3.3.1.
La rationalité
Pédagogie
éducative et le risque
et dérive culturelle
d'effets pervers
3.3.2.
L'école active : Un courant qui n'est Réorienter les tâches
une idée-force pas d'abord de l'éducation L'exemple de la
et un malentendu pédagogique scolaire ? pédagogie
par objectif
Le retour Entre utopiste
à la didactique : et technocrate :
un phénomène salutaire Du bon usage le bricoleur
mais ambigu et des nuisances
de la rénovation des plans d'étude
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3. Commencement de la fin ou fin du commencement ? p. 77
3.3. La révision des "lieux communs" dans l'Education nouvelle p. 87
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3.3.
La révision des
"lieux
communs"
dans
l'Education
nouvelle 3.3.3.
3.3.1.
La rationalité
Pédagogie
éducative et le risque
et dérive culturelle
d'effets pervers
3.3.2.
L'école active : Un courant qui n'est Réorienter les tâches
une idée-force pas d'abord de l'éducation L'exemple de la
et un malentendu pédagogique scolaire ? pédagogie
par objectif
Le retour Entre utopiste
à la didactique : et technocrate :
un phénomène salutaire Du bon usage le bricoleur
mais ambigu et des nuisances
de la rénovation des plans d'étude
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3.3. La révision des "lieux communs" dans l'Education nouvelle p. 87
3.3.1. Pédagogie et dérive culturelle p. 87
Le mouvement de l'Education nouvelle fut le véritable melting pot des idées modernes sur l'éducation.
Son "nouvellisme" était un mélange de certitude "scientifique" et de sollicitude militante, mais la
notion était destinée à la vocation d'attrape-tout. Elle apparaissait puissante, grâce à l'impression
d'évidence et au sentiment du bon droit qu'elle confortait par l'audace convenue de ses "lieux
communs". Elle se révélait notamment faible dès qu'on en exigeait à la fois des définitions conceptuelles
et des pratiques méthodiques susceptibles qu'on les différenciât sans équivoque.
En réalité, autant et plus qu'il constituait un courant proprement pédagogique, le mouvement
d'Education nouvelle se révèle avoir été l'une des manifestations de cette lente mais irréversible dérive
culturelle que personne ne gouverne en définitive et dont nous sommes tous, à un moment donné ou à
un autre, les agents et les assujettis.
3.3.1.
Pédagogie
et dérive culturelle
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3.3.1. Pédagogie et dérive culturelle p. 87
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3.3.1. Pédagogie et dérive culturelle p. 87
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3.3.2. Réorienter les tâches de l'éducation scolaire ? p. 89
On définissait l'efficacité pédagogique ? Comme le résultat d'une interaction éducative entre des être
consistants, contraints de bâtir leur identité dans un affrontement salutaire. La pédagogie "permissive"
est-elle alors plus qu'un symptôme, conséquence subie d'une complicité peu glorieuse, dans le ventre
mou d'une civilisation devenue incivile ? Sans doute est-ce en réaction contre cette dilution culturelle du
courant moderne de la pédagogie, que les années 1970/80 ont été marquées par de nombreux appels à
une reconsidération des finalités de l'éducation scolaire.
3.3.
La révision des
"lieux
communs"
dans
l'Education 3.3.3.
3.3.1.
nouvelle La rationalité
Pédagogie
éducative et le risque
et dérive culturelle
d'effets pervers
3.3.2.
L'école active : Un courant qui n'est Réorienter les tâches
une idée-force pas d'abord de l'éducation L'exemple de la
et un malentendu pédagogique scolaire ? pédagogie
par objectif
Le retour Entre utopiste
à la didactique : et technocrate :
un phénomène salutaire Du bon usage le bricoleur
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3.3.2. Réorienter les tâches de l'éducation scolaire ? p. 89
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3.3.3. La rationalité éducative et le risque d'effets pervers? p. 91
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3.3.
La révision des
"lieux
communs"
dans
l'Education
nouvelle 3.3.3.
3.3.1.
La rationalité
Pédagogie
éducative et le risque
et dérive culturelle
d'effets pervers
3.3.2.
L'école active : Un courant qui n'est Réorienter les tâches
une idée-force pas d'abord de l'éducation L'exemple de la
et un malentendu pédagogique scolaire ? pédagogie
par objectif
Le retour Entre utopiste
à la didactique : et technocrate :
un phénomène salutaire Du bon usage le bricoleur
mais ambigu et des nuisances
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3.3. La révision des "lieux communs" dans l'Education nouvelle p. 87
3.3.3. La rationalité éducative et le risque d'effets pervers? p. 91
Passée la surchauffe utopiste, resterait à bricoler. Mais il est à craindre que l'attaché-case de l'expert n'ait
pris le dessus dans la symbolique de l'éducation scolaire, sur l'établi du bricoleur et, a fortiori, des
cerveaux du jongleur. Pourtant aucun plan de rénovation didactique, fût-il pensé par les meilleures
experts et décidé par le pouvoir le plus volontariste et le plus éclairé, n'a de chance de réaliser les projets
qu'on attend de sa démultiplication, si les enseignants continuent à être traités comme une population
d'exécutants acculés à la résistance passive ou à la mise en application stupide d'une rationalité dont la
logique leur échappe, ou pire, leur semble de pure apparence.
Toute rationalité didactique ou autre, dont le plus clair des effets est d'accentuer l'écart entre décideurs
et exécutants, révèle tôt ou tard qu'elle est une perversion de la raison, qu'elle ruine toute chance
d'instaurer un nouveau "cercle de crédit".
3.3.3.
La rationalité
éducative et le risque
d'effets pervers
L'exemple de la
pédagogie
par objectif
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3.3. La révision des "lieux communs" dans l'Education nouvelle p. 87
3.3.3. La rationalité éducative et le risque d'effets pervers? p. 91
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Conclusion
1. 4.
L'éducateur est un Comprendre la
insurgé malfaisance
2. 3.
Le réenchantement La cantique
païen haïssable
Il est temps, sans doute, de tirer de toutes ces considérations quelque morale provisoire.
Si, par ce dernier terme, je reprends à Descartes sa célèbre formule, ce n'est pas d'abord pour souligner
l'incertitude des temps, la fragilité de ses valeurs, la généralisation du doute et la fatalité de
l'indifférence. Je veux, au contraire, rappeler la primauté en éducation de la volonté bonne. L'adage est
alors sans doute plus kantien que cartésien. Mais la référence théorique ici n'est pas l'essentiel.
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Conclusion p. 93
1. L'éducateur est un insurgé p. 93
J'entends dire, en reprenant la formule de Descartes, que le temps du provisoire ne dispense pas de se
donner une morale. Disons plutôt : il en rend urgent l'établissement, même si nous n'avons de notre
situation qu'une intelligence précaire.
Car éduquer, en définitive, et quel que soit notre soin à en différer l'échéance, c'est trancher du mieux et
du moins bon, c'est s'insurger contre ce qui est, au nom de ce qui devrait être. Certes, chacun mesure
aujourd'hui l'impuissance latente et le ridicule de ce conditionnel. Ne soyons pas mégalomanes. Sans
doute le XIXe siècle éducateur le fût-il un peu trop.
Pourtant, je l'ai écrit ailleurs, une vertu fondamentale de l'éducateur, s'il lui faut se concevoir vertueux,
est bien l'indignation. Il est impossible d'éduquer sans croire, sans espérer, c'est-à-dire sans s'indigner de
l'état dans lequel se trouve aujourd'hui le bien le plus précieux de l'humanité, son enfance, vouée aux
nuisances de toutes sortes, à la stupidité, à l'incurie de l'espèce malfaisante que nous sommes.
Mais comment croire encore, sans se découvrir crédule ? Comment instaurer le nouveau "cercle du
crédit" ? Comment s'indigner sans se laisser leurrer par la véhémence futile des émotions et de leur
flatus vocis ? La rhapsodie du progrès est aujourd'hui moribonde. Peut-être était-elle idolâtre. A sa place,
je vois monter tous les signes d'un autre récit, ou plus exactement, je pressens la dissémination du grand
récit en une récitation démultipliée d'idolâtries proprement polythéiste.
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2. Le réenchantement païen p. 94
Je ne crois pas que nous vivons aujourd'hui le retour possible du réenchantement païen, car les valeurs
de modernité : progrès, éducabilité, universalité, étaient des valeurs chrétiennes désacralisées, laïcisées
et réputés, en ce nouvel état, légitimement exportables à toutes races, nations et langues qui sont sous
le ciel.
Grande est la tentation -et sous couvert de tradition, voire pire, avec les oripeaux même de la cause
chrétienne- de restaurer le génie du paganisme. Pas d'ambition prosélyte, aucun impérialisme assuré à
quelque vision prioritaire du monde que ce soit, pas de visées missionnaires émancipatrices. Dans ce
fatalisme d'un destin sans providence, que la joie soit la joie, saisie et célébrée pour elle-même dans le
prix unique de l'instant, et qu'aucun relent d'espérance ne vienne en ternir la pure et ascétique
exaltation.
Ce nouvel épicurisme a de la grandeur. Il ne se contente pas de s'exténuer dans les sex-shops. Il nous
signifie, dans l'indispensable et aristocratique solitude de l'homme, que la joie et le courage ne font
qu'une seule et même vertu. Mais j'ai dit "aristocratique". La restauration du génie du paganisme, c'est le
coup d'arrêt à la frénésie égalitariste, uniformisante, héritage de la révolution chrétienne et de son
exaltation des faibles.
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3. Le cantique haïssable p. 94
Le Magnificat, même renié en apparence par des milliers de progressistes, demeure la charte de la
reconnaissance du "faible", de la supériorité du "petit", de sa promotion précieuse aux yeux d'un Dieu
unique qui se mêle corps et biens aux affaires de sa création. Cantique haïssable pour tous ceux qui,
aujourd'hui, proclament le fatalisme du destin, la restriction nécessaire, et de nécessité biologique, de la
culture à une élite, au prix de l'esclavage ou de l'exclusion des autres.
Le Magnificat demeure pour moi, en ce temps à la fois mass-médiatique et crépusculaire du
christianisme, l'un des poèmes fondateurs de ma conviction pédagogique. Certes, je ne l'entends pas
sans un certain romantisme populiste dû à mes origines et à certaines expériences de jeunesse.. Pourtant
mon penchant d'intellectuel, de déclassé, de solitaire, à bien l'ausculter, me pousse tout autant, et plus, à
la misanthropie, au mépris de cette espèce où s'étire à longueur d'histoire le cortège sans cesse réitéré
de la médiocrité, de la sottise, de la suffisance, cette espèce où survivent des crédulités multiples et
invétérées même quand changent les objets, cette espèce marquée par la fascination de la force violente
sur des masses qui, à peine délivrées des despotes, se font pires despotes à leur tour. Quelle dérision de
croire à l'éducabilité de cette espèce pour le bien !
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4. Comprendre la malfaisance p. 95
J'ai encore, pour ma part, grand besoin de faire appel à la proclamation égalitaire du christianisme, de
retracer le cercle chrétien du crédit, si je ne veux pas céder au plaisir mortifère de cracher sur les tombes
et de mépriser mes semblables. Je ne me sens plus du tout disposé à entonner la rhapsodie de
l'éducation et de ses lendemains, qui, par nécessité, érigée enfin par la science en vertu, chanteraient
dans les clartés d'une ère nouvelle. Apocalypse now. Mais, même en anglais, c'est là une banalité, voire
une constante de l'histoire. L'espèce est malfaisante et, principalement, vis-à-vis de ses enfants. Il nous
faut accoucher de ce ventre indigne, des candidats au sein d'Abraham. Cette malfaisance demeure pour
moi un mystère, et le récit mythique d'une chute ne me paraît pas, du fait même de la puissance
métaphorique de l'approximation, la plus mauvaise façon de dire ce qu'il en est. C'est bien sur le fond de
ce mystère, que l'énigme de l'éducation inscrit son questionnement fondamental. Tout homme est
éducable sous le signe de la malfaisance, de la malfaçon et du malheur.
Chercherons-nous donc, sans vergogne, les traces, pour aujourd'hui, d'une modeste alternative ?
Transformé en hymne laïque au progrès, le Magnificat se fige en une langue de bois désormais
insupportable. Il n'y a pas de revanche sur la malfaisance, sinon par une malfaisance pire. Toute revanche
est de l'ordre de la compétition pour la gloire : rien de glorieux dans l'éducation. Celle-ci est une tâche.
Pas de miracle : elle est une obstination. Et contre la fatalité, celle des dons, celle des favorisés, celle des
violents, elle est une indignation tranquille. Au nom du juste juge. Et, perplexe devant le bégaiement
insensé de toute cette histoire, elle a pour compagne une intense curiosité de ce qui va venir, forme
modeste et humoriste d'un amour des hommes, aujourd'hui assigné -et c'est sa grande chance- à faire
l'apprentissage de sa pudeur.
Sion, 21 août 1985
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PRESENTATION DE L'OUVRAGE
Philippe Meirieu
Les débats sur l'école battent leur plein. On peut imaginer, si l'on ignore l'histoire de la réflexion
éducative, qu'ils sont complétement nouveaux et que l'opposition entre les tenants du "savoir" et ceux
de la "pédagogie" est apparue ces dernières années, à l'occasion de récents projets de réforme. Il n'en
est rien. Aussi, Daniel Hameline a-t-il choisi de nous apporter un éclairage, tout à la fois distancié et
impliqué, qui permet de comprendre les enjeux et de penser les oppositions que nous rencontrons
aujourd'hui. Il quitte, provisoirement, l'actualité directe pour montrer comment, depuis les Lumières,
l'idée moderne d'éducation a été traversée par des "courants" et des "contre-courants" : le progrès des
sociétés, l'éducabilité des hommes et des peuples, la demande toujours plus grande de "démocratie"...
Tout cela, ce sont des "lieux communs" qui ont fait naître, très tôt, des inquiétudes : l'instruction ne fait
pas de miracles et ne nous délivre pas de tous les maux de la terre ; l'éducation se heurte à la "fatalité de
l'atavisme" et la "démocratie" peut n'être qu'une dangereuse illusion. La question du rôle de l'Etat,
l'évolution des rapports entre l'école et la famille, l'impact des sciences humaines ont aussi soulevé de
nombreuses polémiques dans lesquelles il convient de tenter d'y voir clair... A partir de ces analyses,
Daniel Hameline en vient à une "révision des lieux communs de l'éducation moderne" : il ouvre des
perspectives pour agir aujourd'hui, avec obstination, modestie et pudeur pour "l'éducation des
hommes".
Homme d'archives et enseignant d'histoire des idées, l'auteur est aussi quelqu'un de profondément
engagé. Il s'efforce de penser ce qui nous arrive et ce que nous fabriquons en éducation. Son livre est
indispensable pour qui veut se dégager des polémiques à courte vue. Il est essentiel pour qui veut
comprendre ce qui s'est passé en matière éducative depuis deux siècles. Il est déterminant pour qui veut
agir aujourd'hui de manière sensée dans un domaine où le tumulte des passions l'emporte trop souvent.
Sa clarté, son humour, la vigueur de sa pensée en font un ouvrage auquel il faudra sans cesse revenir...
http://www.unige.ch/fapse/life/archives/livres/alpha/H/Hameline_2000_A.html
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FIN
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