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pénal
comparé
Droit pénal
comparé
4 e édition
2016
Jean Pradel
Agrégé des Facultés de droit
Professeur émérite de l'Université de Poitiers
Membre titulaire de l'Académie internationale de droit comparé
MENTIONS LÉGALES
ABRÉVIATIONS
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
Section 1. LA COUTUME
Section 2. LA RÉVÉLATION
§ 1. Les sources originelles
§ 2. Les sources dérivées
§ 3. Les sources originelles et dérivées. La Charia
TITRE 2 LES MODÈLES DE POLITIQUE PÉNALE
CHAPITRE 1 L'EXISTENCE DE MODÈLES
plus vastes que l'État, c'est-à-dire sur des pays constituant un système,
modèle ou « famille de droit » pour reprendre l'expression de R. David.
On verra en effet que des groupes de pays sont réunis par une
communauté de principes ou de sources : cette communauté peut être
8
Cette définition du droit pénal comparé fait aussitôt ressurgir une vieille querelle, celle de la
nature de cette discipline. Le droit pénal comparé est-il une discipline autonome ou seulement
une discipline méthodologique 10 ? Le débat n'étant pas propre au droit pénal et de surcroît ne
semblant pas susciter un grand intérêt pratique, on se limitera à quelques observations.
Pour certains auteurs, le droit comparé (et donc le droit pénal comparé) est bien une science
indépendante, égale aux autres disciplines juridiques, débouchant sur des résultats nouveaux que
l'on n'obtiendrait pas sans appel à la comparaison. Ce point de vue est développé à la charnière
du XIX e et du XX e siècles, grâce à E. Lambert et à R. Saleilles.
Pour d'autres au contraire, le droit comparé (et donc le droit pénal comparé) n'est pas une
branche à part des sciences juridiques, même si par l'application de la comparaison, les droits
peuvent se modifier et s'enrichir. Le droit comparé (et donc le droit pénal comparé) n'a pas un
objet propre, séparé des autres disciplines. Il n'est qu'une méthode pour traiter certaines branches
préexistantes du droit, une activité intellectuelle ayant pour objet la comparaison des droits. On
devrait donc plutôt parler d'études comparées du droit, et non de droit comparé 11 . Cette seconde
analyse est celle, plus récente de R. David 12 , en France et de H.C. Gutteridge en Angleterre.
Pour ce dernier, il faudrait que tout le monde reconnaisse que « l'expression droit comparé
désigne une méthode d'étude et de recherche » et que « le droit comparé n'est pas une branche ou
une division spéciale du droit », celui-ci étant « un corps de règles » et « la comparaison de
règles de droit empruntées à divers systèmes n'aboutissant pas à formuler des règles nouvelles,
indépendantes destinées à régler les rapports… entre les hommes » 13 . Plus près de nous, le
Vocabulaire juridique Capitant définit le droit comparé comme « l'étude comparative de deux ou
plusieurs droits émanant de souverainetés différentes (par exemple étude du droit français et du
droit allemand de la filiation) » 14 .
Il nous semble que le droit comparé (et donc le droit pénal comparé) puisse être considéré
non seulement comme une méthode, mais aussi comme une science en ce sens qu'il est un
exposé méthodique. Toutefois cette science n'est pas faite de règles originales puisqu'elle n'est
que la confrontation de règles tirées de droits préexistants quels qu'ils soient. Ainsi le droit pénal
comparé n'est pas une branche nouvelle ou autonome du droit comme l'est le droit commercial,
le droit civil ou tout simplement le droit pénal. C'est une discipline qui consiste avant tout en une
méthode, en une méthode difficile à mettre en œuvre, ce qui lui confère « une dimension
scientifique très accusée » 15 . Le droit pénal comparé n'a rien d'un tourisme pénal ou d'un
journalisme pénal comme on serait tenté de le croire.
Cette définition du droit pénal comparé – étude des différences et des
ressemblances entre deux droits – fait surgir une autre question. Devons-
nous privilégier les ressemblances ou les différences ? Dans les années
1900 et même avant, la recherche des ressemblances « pour éclairer
l'unité fondamentales de la vie juridique universelle » était essentielle . 16
Il n'y a rien de tel en droit pénal comparé car cette discipline ne fait
pas apparaître de règles nouvelles puisqu'elle tend seulement à
confronter celles qui existent déjà. Et pour reprendre l'exemple cité à
l'instant, le droit pénal comparé aura pour objet de confronter les règles
de détermination de la compétence législative ou judiciaire telles
qu'elles existent dans deux ou plusieurs pays.
En outre, le droit pénal international conventionnel échappe par
hypothèse à la comparaison puisqu'il est un. Le seul élément de
comparaison possible porte sur les diverses conventions de l'ONU créant
des juridictions internationales : en effet, elles diffèrent les unes des
autres. Cependant, l'étude n'en sera pas faite dans le cadre de
cet ouvrage.
Il n'en reste pas moins que l'anthropologie juridique peut s'avérer utile
au droit pénal comparé car l'étude du processus de juridicisation permet
de mieux comprendre l'esprit d'un droit et, en répétant l'étude sur
plusieurs droits, on peut comprendre mieux comment il peut y avoir des
systèmes ou famille.
§ 1. Aspects logiques
7 Avant tout il faut signaler que le droit comparé, et par exemple le droit
pénal comparé, dérange nos habitudes : nous sommes habitués à un droit
(le nôtre) et voici qu'apparaissent d'autres droits qui peuvent passer pour
des intrus qui nous perturbent. On a même parlé de la nature
« subversive » de droit comparé . 36
auteur ajoutait que « les peuples de la terre ont beaucoup à apprendre les
uns des autres dans les questions de droit pénal et de procédure pénale
aussi bien que dans les autres domaines du droit » . C'était montrer les
42
considère le plus souvent ces intérêts que d'un point de vue général. On
s'essayera ici à montrer les intérêts propres au droit pénal comparé.
1 ) Le premier intérêt du droit pénal est de permettre d'accéder à une
o
être connues que par une approche des idées émises ailleurs que chez
soi, « la philosophie elle-même postulant l'universalisme » . Enfin la46
On peut donc être étonné du ton des rares auteurs (heureusement) qui adoptent une attitude de
mépris ou de pitié à l'égard d'un autre système que le leur. Ainsi le professeur allemand Bernd
Schünemann qui, dans un « manifeste de systématique pénale » annonce la mort des droits
pénaux français et anglo-saxons pour cause d'insuffisance dogmatique 54 . On reste confondu
devant une telle affirmation d'autant plus que son auteur est un récidiviste 55 . L'immense
majorité des autres Allemands (K. Tiedeman, H. Jung, H. Jescheck…) ont une opinion toute
différente 56 .
3 ) Enfin le troisième intérêt, le plus important, est d'ordre pratique et
o
est « obligée, » mais en outre, elle est d'autres fois plus « libre » . On 59
projet d'un nouveau Code pénal vinrent en 1993 en discuter avec des
pénalistes allemands et français. Jusqu'à sa disparition en 1992, la
commission de réforme du droit du Canada, qui travaillait surtout en
matière pénale et qui inspirait le législateur, consacrait des parties
entières de ses rapports au droit criminel des pays du common law. La
Commission belge de révision du Code d'instruction criminelle a dû
s'intéresser au droit comparé puisque, dans les missions qu'il lui
impartissait, l'arrêté du Ministère de la Justice, en date du 23 octobre
1991 prévoyait notamment la « réunion d'informations relatives aux
réformes récentes adoptées ou en cours à l'étranger ». Sans doute, l'appel
au droit pénal comparé n'est-il possible que si les milieux
sociopolitiques des deux pays concernés ne sont pas trop différents. Sans
doute aussi peut-on être frappé par l'écart énorme qui sépare souvent la
masse des matériaux recueillis et leur place dans le texte final. Sans
doute enfin faut-il faire une place à la mode . Il n'en reste pas moins
65
envisage tout au plus une certaine harmonisation, en tout cas pas une
unification en raison du caractère particulièrement national de ce droit 72
§ 2. Aspects historiques
à 1945
Le droit comparé général, quant à lui, se développe également comme le manifestent les
nombreuses institutions suivantes : création en 1801 par Bonaparte du Bureau de législation
étrangère au Ministère de la justice 84 ; création en 1831 d'une chaire « d'histoire générale et
philosophie des législations comparées » au Collège de France 85 : fondation en 1869 – année
essentielle pour le droit comparé – de la Société de législation comparée (SLC) par Laboulaye 86
; création la même année à l'Université d'Oxford d'une chaire d'histoire du droit et de droit
comparé dont le premier titulaire sera Sir Henry Summer-Maine ; enfin institution en
1869 encore à Gand de la Revue de droit international et de législation comparée 87 ; fondation
en 1895 de la Société anglaise de législation comparée 88 ; organisation en 1900 à Paris, par
R. Saleilles aidé par E. Lambert, du célèbre congrès de droit comparé dont l'objet essentiel était
la comparaison du vieux Code civil français et du tout nouveau Code civil allemand 89 ; création
en 1921 à Lyon d'un Institut de droit comparé grâce aux efforts de H. Lévy-Ullmann,
continuateur de Saleilles 90 , puis en 1931 de l'Institut de droit comparé, rattaché à l'Université de
Paris (aujourd'hui Paris II). On doit ajouter la fondation aux USA de la Parker School of foreign
and comparative law en 1920 et de l'American foreign law association en 1925 (venue renforcer
le travail entrepris dès 1908 par l'American comparative law Bureau ). En 1927, est créée à
l'instigation du Hongrois Elemer Balogh la célèbre Académie internationale de droit comparé de
La Haye. Enfin un peu partout se créent des Instituts ou centres de recherches comparatives.
Toute cette effervescence comparative est le fruit de plusieurs facteurs comme le développement
des relations internationales (et notamment des congrès internationaux) la découverte de cultures
indo-européennes et africaines, le mouvement de codification qui conduit les rédacteurs de codes
à s'inspirer des solutions étrangères.
Quelle est la part du droit pénal au sein de ce droit comparé général ?
Il faut reconnaître que le développement du droit pénal comparé est plus
lent que celui du droit comparé général malgré la vigueur de la doctrine
et de certaines institutions.
1. La doctrine
Longtemps purement descriptive, la doctrine pénale finit
par s'engager.
a. La doctrine qui décrit
Son Traité de droit pénal , paru en 1829, et qui sera réédité cinq fois,
contient, notamment, en introduction, des éléments de droit étranger. Un
paragraphe entier s'intitule même « Coup d'œil sur l'état actuel de la
législation pénale » et il est uniquement consacré à des droits autres que
le droit français. Il ne faut pas cependant exagérer l'intérêt des
développements de Rossi pour le droit comparé car les vingt pages de ce
« Coup d'œil… » ne traitent que de l'Europe (essentiellement Suisse,
Allemagne et Angleterre) et encore ne considèrent que les peines et
le jury.
Plus importante fut l'œuvre du professeur Ortolan pour lequel avait
été créée en 1846 une chaire de droit criminel et de législation pénale
comparée à la Faculté de droit de Paris . Cette création est dans une
99
fondant sur des règles pénales consacrées dans divers pays, établit des
« lois », et notamment celle de « propagande humaine » qui veut que
« l'homme est un être essentiellement communicatif et imitateur », et
celle de « similitude entre les nations » qui est l'aspiration de tous les
hommes, à quelque pays qu'ils appartiennent, à l'unité. La lecture de
l'ouvrage fait cependant apparaître très vite que son auteur entend moins
faire un ouvrage de droit pénal comparé que dégager certaines lois
sociologiques en les illustrant d'exemples tirés de divers droits positifs.
Cet ouvrage était donc en réalité, déjà à l'époque où il a paru, à peu près
inutilisable pour les juristes et spécialement pour les législateurs. On
retiendra tout de même que l'ouvrage d'Ortolan est historiquement le
premier qui traite du droit pénal comparé en tant que tel . 101
Le point de vue devient plus concret avec les travaux des praticiens au
sens large. On en citera trois. C'est d'abord le célèbre Système
pénitentiaire des États-Unis et son application en France , écrit par de
Tocqueville et de Beaumont, chargés par le gouvernement français de
mener une enquête outre atlantique dans la perspective d'une réforme
pénitentiaire. Il s'agit d'une œuvre énorme, nourrie de droit pénal
américain . L'ouvrage aura un succès énorme : publié en 1833, il sera
102
2. Des organismes
a. L'organisme cardinal : l'Association internationale de droit pénal
Le droit pénal comparé est maintenant autonome et bien présent. Il se
manifeste d'abord à travers des auteurs isolés comme hier Marc Ancel 116
17 La plupart des États évolués ont créé ces dernières décennies, des
Instituts ou Centres, voire des sociétés de droit comparé, spécialement
pour le droit pénal. On donnera des exemples tirés de la France et de
l'Allemagne avant tout.
Pour la France, on peut citer le département de Sciences Criminelles
de l'Institut de droit comparé de l'Université de Paris II, lié lui-même au
Centre français de droit comparé auquel il a été intégré en 1951 . Ce 120
18 Si l'on met à part les travaux ordonnés par l'ONU, notamment par la
Commission des droits de l'homme et sa section de défense sociale , le 124
On peut encore citer, toujours sur le plan régional le Centre arabe des
études de sécurité et de formation situé à Ryad (Arabie Saoudite). Fruit
d'un arrêté interministériel, émanant de la seconde conférence des
Ministres arabes de l'intérieur, qui eut lieu à Bagdad en 1978, le Centre
arabe entend mener des recherches sur la législation pénale islamique et
plus rarement sur des systèmes pénaux autres. Ces recherches, parfois
liées à un colloque portent sur des thèmes aussi variés que la sécurité
dans les aéroports, la criminalité féminine, le rôle de la famille comme
moyen de contrôle social dans la société arabe, la prison, les droits
de l'accusé.
b. Organismes d'origine privée
été dit, l'association reprend ses activités dès 1947 avec le congrès de
Genève. Suivront les congrès de Rome (1953), d'Athènes (1957), de
Lisbonne (1961), de La Haye (1964), du Caire (1984), de Vienne
(1989), de Rio-de-Janeiro (1994), de Budapest (1999), de Vienne
(2004), d'Istanbul (2009) et de Rio de Janeiro (2014). Par rapport à la
période héroïque, trois faits nouveaux doivent être évoqués. C'est
d'abord l'apparition au sein de l'Association, de groupes nationaux,
comme celui de plus en plus important des USA . C'est ensuite
132
B. Études doctrinales
1. Les ouvrages
2. Les enquêtes
23 Un premier groupe d'enquêtes est constitué de celles qui intéressent la
criminalité quant à son volume et sa nature pays par pays. Le droit pénal
ne se comprend en effet que si l'on prend en considération le substratum
criminologique. C'est si vrai que certains auteurs ont tenté d'établir des
corrélations entre criminalité et systèmes de justice pénale . 152
3. Les revues
24 À côté des ouvrages et des enquêtes, il faut citer les revues qui sont en
pratique très importantes en ce qu'elles assurent par leur périodicité et
leur souci de diffuser très vite les informations une mise à jour constante
des connaissances. En matière pénale, ces revues sont très nombreuses.
On peut citer pour l'instant The journal of criminal law and criminology
(américaine), fondée en 1910 par H. Wigmore, la Revue de droit pénal et
de criminologie (belge), fondée en 1922, la Revue pénitentiaire et de
droit pénal (française), fondée en 1876 ; la Revue de science criminelle
et de droit pénal comparé (française), fondée en 1936 par H. Donnedieu
de Vabres, l'Anuario de derecho penal y ciencias penales (espagnol)
fondé en 1948 et enfin la Revista penal fondée en 1996 qui, espagnole
aussi, embrasse les droits d'Espagne et d'Amérique latine.
C. Statistiques
qui concernent la criminalité et, pour nous, surtout celles qui concernent
le fonctionnement de la justice pénale. Parmi ces dernières, toutes n'ont
pas le même intérêt. Les unes émanent de l'ONU, d'organismes comme
Amnesty international , les autres du Conseil de l'Europe. À ce dernier
titre, il faut faire une place à part et considérable aux travaux de la
Commission européenne pour l'efficacité de la justice (CEPEJ). La
CEPEJ publie tous les deux ans un énorme volume intitué Systèmes
judiciaires européens. Efficacité et qualité de la justice . Le cinquième et
dernier volume a été publié en 2014 (données 2012). On y trouve des
réponses de 45 États du Conseil de l'Europe sur 47, seuls manquent les
réponses de Saint-Marin et du Lichtenstein. On peut voir dans ce
document un « observatoire international » unique des systèmes
judiciaires . On trouve dans ce document des informations statistiques
157
mêmes notions n'ont pas toujours le même sens. On sait par exemple
qu'à quatre reprises (1977, 1982, 1989 et 1999) l'ONU a procédé à une
enquête sur les statistiques criminelles. On a constaté que sous la
rubrique « homicides volontaires », les Pays-Bas comptent toutes les
tentatives, même les moins caractérisées, alors qu'en Espagne, les
tentatives sont exclues. Il en résulte de fausses variations . Ces
164
2015 (art. 76-1 al. 3 CPP) échapperont à la loi pénale : par une sorte de
permission de la loi, la fraude fiscale ne pourra plus être punie . 180
30 C'est d'abord la philosophie pénale qui est liée de près au droit pénal. La
théorie de la sanction est fondée en grande partie sur des idées
philosophiques, sur un choix entre l'intimidation, l'élimination et
l'amendement . De même la répression de la multirécidive dépendant
181
Troisième exemple enfin sur les mentalités. Tout le monde sait qu'au
Japon, le taux de délinquance et le nombre des policiers est sensiblement
inférieur à ceux des sociétés européennes occidentales, à niveau de
développement comparable. Or ce décalage est dû en partie au
développement de lieux sociaux et communautaires au Japon, qui
assurent un contrôle des citoyens les uns par les autres : « ce contrôle au
Japon se manifeste par les réactions individuelles spontanées des
citoyens, mais il s'exerce aussi à travers des groupes à caractère
associatif, avec effectifs souvent considérables, d'origine sociétale ou
communautaire, correspondant à ce que certains appellent un contrôle
« semi-formel », qui n'est ni le contrôle informel, résultant des réactions
individuelles au comportement d'autrui, ni le contrôle institutionnel
faisant intervenir des institutions organisées comme la justice ou la
police » .
185
recul aujourd'hui.
qui conduit à des pratiques qu'on chercherait en vain dans la loi et qui
pourtant sont très importantes. On en donnera deux exemples. D'abord
dans divers pays, l'amnistie et la grâce servent à réduire le nombre de
détenus et se trouvent ainsi détournées de leur objet naturel
d'apaisement. Mieux même, les services des ministères de la Justice
calculent parfois le niveau de peine d'emprisonnement qu'il faut
atteindre pour parvenir par exemple à un maximum de 50 000 détenus
restant en prison ; et bénéficieront d'une grâce tous les condamnés dont
la peine ne dépasse pas ce niveau. Second exemple : de simples
circulaires aux Pays-Bas naguère, ont classé les détenus provisoires en
trois catégories en fonction de la gravité de l'infraction et de la peine
escomptée. Les délinquants de catégorie A sont ceux qui seront sans
doute punis d'une peine supérieure à dix-huit mois, ceux de la catégorie
B sont ceux qui seront probablement punis d'une peine comprise entre
neuf et dix-huit mois et ceux de la catégorie C sont ceux qui seront
vraisemblablement punis de moins de neuf mois. Les inculpés A ont
priorité sur les inculpés B, qui ont eux-mêmes priorité sur les inculpés
C. Lorsque la détention d'un inculpé A est décidée par le juge et qu'il n'y
a pas de place pour lui, un détenu de catégorie C, voire de catégorie B
est remis en liberté. En 1992, une autre circulaire a créé les sous-
catégories A et B , un inculpé de catégorie A ne devant en aucun cas
+ + +
être libéré .
201
3. Le sens des mots : les « faux amis » et les pièges
. S'il est certain que le langage juridique, qui est un langage technique,
n'est pas immédiatement compris par un non-juriste , il faut convenir
203
préventive française (devenue provisoire avec une loi de 1970) n'a aucun
rapport avec la preventive detention ou détention préventive
canadienne : alors que la première est la détention avant jugement, la
seconde est une mesure de sûreté à durée indéterminée applicable à des
délinquants très dangereux et remplaçant pour eux la peine déterminée
d'emprisonnement. Mêmes difficultés entre France et Espagne : la
détention provisoire française n'est pas la detención preventiva qui est la
garde à vue française, la détention provisoire espagnole étant la prisión
provisional ; la rébellion française ou fait de résister avec violence à
une personne dépositaire de l'autorité publique n'a rien à voir avec la
rebelion espagnole qui est une atteinte à la sûreté intérieure de l'État.
On évoquera encore l'expression de « procédure simplifiée » qui en
France évoque l'ordonnance pénale contraventionnelle (art. 524 et s.
CPP) ou correctionnelle (art. 495 et s. CPP) alors qu'en Suisse, elle
correspond plus ou moins au plea bargaining anglo-saxon ou au plaider-
coupable français (art. 358 et s. CPP). Citons pour finir l'infraction
collective qui implique en droit français une pluralité d'agents soit à titre
d'élément constitutif, comme l'association de malfaiteurs, soit à titre de
circonstance aggravante, comme la bande organisée dans le trafic de
drogues ou le proxénétisme . En droit belge, le sens est tout autre :
205
l'infraction collective, qui peut être le fait d'un seul individu, vise soit le
même fait constituant plusieurs infractions (concours idéal d'infractions)
soit différentes infractions soumises simultanément au même juge du
fond et constituant la manifestation successive et continue de la même
intention délictuelle (art. 65 CP belge, prévoyant que la peine la plus
forte sera appliquée) .
206
Une seconde série de difficultés apparaît avec des mots de forme très
différente, pour des concepts assez proches, mais dont la traduction fait
apparaître des sens différents. Bref il est des mots qui ne sont pas
exactement traduisibles. La circonstance aggravante d'alevosia
espagnole n'a pas son équivalent en France : l'alevosia ou perfidie,
traîtrise n'est pas le guet-apens du Code pénal français. L'escroquerie
207
La quatrième difficulté enfin apparaît avec ces textes qui sont rédigés
en une langue déterminée et qui doivent ensuite être traduits
officiellement dans une autre afin de pouvoir s'appliquer plus aisément à
des citoyens parlant cette dernière et appartenant pourtant au même pays
ou à un ensemble de pays proches (cantons suisses, provinces du
Canada, États du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne…). La
traduction pouvant être approximative, des hésitations vont apparaître.
Naguère Gutteridge citait l'exemple, extérieur au droit pénal il est vrai,
de la traduction, parfois malheureuse, en anglais du Code civil du
Québec ou de la Louisiane, textes initialement écrits en français . On 212
2. Le domaine de la comparaison
a. L'histoire de la comparaison
TITRE 1 L'INFRACTION
TITRE 2 LE PROCÈS
TITRE 3 LA SANCTION
3 ) Dans tous les droits, l'infraction est le fait réprouvé et puni d'une
o
de la loi explique que quelques faltas deviennent des delitos , mais que
la plupart sont dépénalisées au profit de sanctions administratives ou
civiles Cependant, la vieille division trinitaire revit en ce sens que les
248
sont un peu plus complexes car cette distinction dualiste est compliquée
par l'existence d'une catégorie intermédiaire, les offences triable either
way : il s'agit d'infractions qui peuvent être jugées par le juge de paix ou
par la cour d'assises, le juge de paix étant compétent à la double
condition que l'accusé ait exercé un choix en faveur du juge de paix, et
que celui-ci ne considère pas que l'infraction est trop grave et donc hors
de sa compétence (jusqu'à six mois d'emprisonnement et 2 000 livres
d'amende). En somme, en Angleterre, il existe deux sortes de
procédures, mais trois sortes d'infractions . Parmi les summary
253
offences , on peut citer la conduite d'un véhicule sous l'empire d'un état
alcoolique ; comme indictable offence , on peut indiquer le meurtre ou le
vol à main armée ; enfin le vol ordinaire ou le trafic de stupéfiants sont
des infractions triable either way .
CHAPITRE 2
LES ÉLÉMENTS DE L'INFRACTION
La thèse selon laquelle l'infraction est seulement un comportement matériel n'est pas
dépourvue d'intérêts pratiques. La simple reconnaissance d'un fait objectivement criminel permet
en effet à elle seule d'appliquer, dans certaines législations des mesures de défense sociale à
l'égard des malades mentaux et des mesures d'assistance à l'égard des mineurs. En outre, dans les
législations qui considèrent la complicité comme un acte accessoire, lié à l'existence d'une
infraction principale, le complice est punissable même si nul élément intentionnel n'a pu être
établi sur la tête de l'auteur principal 260 .
Cet élément peut être étudié sous plusieurs angles. D'abord sous celui
de ses conséquences : c'est la distinction des infractions de résultat
(supposant un dommage) et des infractions de comportement (n'en
supposant pas) . Plus importantes sont les distinctions fondées sur la
261
45 Dans la plupart des cas, l'infraction se réalise par un geste positif, une
action ou commission, un acte de soustraction dans le vol, un acte
homicide (coup de revolver par exemple) dans le meurtre… Or dans les
infractions d'atteinte corporelles notamment se pose parfois un problème
de causalité . Il en est ainsi surtout quand entre le geste et le résultat (la
mort ou une grave incapacité) s'intercalent des faits extérieurs au geste.
Par exemple, y a-t-il encore homicide involontaire lorsqu'à la suite d'un
banal accident routier – quelques jours d'incapacité – imputable à un
automobiliste, la victime est transférée dans un hôpital où elle décède du
fait d'une erreur fautive d'un médecin ? Il en va de même quand avant
l'acte, la victime était atteinte d'une prédisposition maladive de nature à
créer ou à aggraver le dommage.
Sur cette question, c'est la doctrine pénaliste allemande qui a fait au
XIX siècle les propositions les plus intéressantes. En simplifiant, elle a
e
Que décident les droits positifs ? En droit allemand et aussi dans les
droits espagnol et italien, la loi ne dit rien. Mais dans le mutisme des
Codes, la jurisprudence a eu tendance à consacrer un temps la théorie de
l'équivalence des conditions. Toutefois, aujourd'hui, elle en corrige les
effets excessifs par appel à la théorie de l'imputation objective (Theorie
der objektiven Zurechnung ) systématisée par l'Allemand Clauss Roxin.
Selon cette théorie, l'agent est responsable « s'il a créé de manière illicite
le risque d'une survenance du dommage et si ce risque s'est réalisé dans
un résultat concret » . Ainsi, peut-on établir un rapport de causalité
265
entre par exemple des coups portés et un décès tardif dans un hôpital dû
à une infection nosocomiale pour en déduire une qualification
d'homicide involontaire.
Le droit français opère une distinction selon la nature de l'infraction.
En cas de violences volontaires, la jurisprudence applique l'équivalence
des conditions ; l'auteur des faits est responsable même si son geste n'est
pas la seule cause de la mort (prédispositions maladives de la victime ou
faute médicale postérieure). En cas d'homicide et blessures par
imprudence, la loi du 10 juillet 2000 (art 121-3 CP) est intervenue pour
créer une distinction entre les cas où le lien est direct entre la faute et le
préjudice et ceux où il n'est qu'indirect : dans le premier cas, subsiste le
système de l'équivalence des conditions alors que dans le second prévaut
la causalité adéquate . Dans l'hypothèse du lien indirect, l'article 121-3
266
pour que la chaîne causale puisse être regardée comme rompue. Le droit
anglais se veut donc un droit fondé sur la casuistique et c'est à partir
d'une somme de cas que l'on peut établir – induire – une règle. Le droit
allemand est plus construit à partir de concepts abstraits, ensuite
appliqués à des espèces particulières. Le droit français serait entre les
deux, encore qu'à la suite de la loi du 10 juillet 2000, il se rapproche du
droit allemand, à la fois quant à la méthode et quant au contenu du droit.
Finalement cependant, les solutions entre les divers droits sont assez
proches car à la base de l'appréciation des juges et jurés, il y a toujours
un élément de bon sens.
son enfant parce qu'elle veut le voir mourir de faim au lieu de lui
manifester sa haine par des actes positifs . Si l'on considère cette mère
276
dans les délits d'abstention pure (omission propre disent les Allemands),
il y a seulement non accomplissement d'un acte imposé par la loi, dans
ceux de commission par omission (omission impropre disent les
Allemands), l'auteur passif occupe « la position d'un garant »
(H.H. Jescheck) puisqu'il se voit imposer l'obligation d'empêcher un
certain résultat de sorte qu'en ne faisant rien, il commet en somme une
véritable commission. Très exactement, comme l'a montré notamment la
doctrine allemande, la commission par omission suppose trois éléments :
la réalisation d'un résultat, celui prévu pour une infraction déterminée
(par ex. mort pour le meurtre), ce résultat étant donc la conséquence
d'une omission, laquelle est ainsi assimilée à l'action ; l'omission
volontaire de remplir le devoir de l'éviter alors qu'il aurait été possible
de le faire (devoir juridique d'agir) ; enfin un lien de causalité hautement
probable entre cette omission et ce résultat.
Or sur cette délicate question, il est possible d'opposer le droit
français au droit allemand.
Le droit français rejette par principe les délits de commission par
omission au double motif que la causalité entre omission et résultat n'est
pas toujours certaine et surtout que la loi ne les a pas prévus. La
jurisprudence est formelle et sur le plan législatif, la consécration de
283
– la passivité contraire à cette obligation d'agir est « la mise en danger ou la lésion d'un bien
juridique protégé par la loi pénale bien que l'agent y soit tenu à raison de sa situation juridique,
notamment en vertu de la loi, d'un contrat, d'une communauté de risques librement consentie ou
de la création d'un risque » (al. 2) ;
– la punition de l'omission suppose que « compte tenu des circonstances (l'agent encourt) le
même reproche que s'il avait commis cette infraction par un comportement actif » (al. 3).
Enfin, selon l'alinéa 4, pour une omission le juge peut atténuer la peine 292 .
Le Code pénal grec de 1951 dispose que « si la loi exige un certain résultat pour que
l'infraction existe, le fait d'avoir omis d'éviter ce résultat [...] sera considéré comme sa cause
active, à condition que l'agent soit tenu d'une obligation légale spéciale d'éviter la survenance
dudit résultat » (art. 15). On peut encore citer l'article 40 alinéa 2 CP italien : « ne pas empêcher
un événement que l'on a l'obligation juridique d'empêcher, équivaut à l'occasionner » 293 . Une
formule proche se retrouve à l'article 11 du code pénal japonais de 1948.
On évoquera encore l'article 11 du Code pénal espagnol de 1995 ainsi rédigé : « Les délits ou
les contraventions dont l'existence dépend de l'obtention d'un certain résultat ne pourront être
considérés comme commis par une omission que si, d'après le sens du texte de la loi, le fait de
n'avoir pu éviter ce résultat, alors que l'agent violait ainsi un devoir juridique précis qui
s'imposait à lui, équivaut à l'avoir causé. À cet effet, l'omission équivaudra à l'action :
a) S'il existe en vertu de la loi ou d'un contrat une obligation d'agir spécifiée ;
b) Si la personne qui s'abstient a créé par une action ou une omission antérieure un risque
compromettant le bien juridiquement protégé » 294 .
L'article 11 CP espagnol est utile pour asseoir la condamnation pénale du chef d'entreprise du
fait des infractions matériellement commises par ses employés.
L'artcile 40 CP italien, après avoir décidé en son premier alinéa que « nul ne peut être puni
pour un fait prévu par la loi comme délit si l'événement dommageable… n'est pas la
conséquence de l'action ou de l'omission » ajoute que « ne pas empêcher l'événement qu'on a
l'obligation juridique d'empêcher équivaut à le commettre » (al. 2) 295 .
Ultime exemple, l'article 2 du Code pénal polonais de 1997 indique que « la responsabilité
pénale d'une infraction matérielle commise par omission n'est encourue que par celui qui a un
devoir spécial imposé par la loi d'en prévenir l'effet ». L'inspiration allemande est là encore
évidente puisqu'est consacrée l'idée de garant 296 .
A. La résolution à l'action
que si elle est concrétisée par des actes extérieurs (des actes
préparatoires) et encore pas dans tous les cas. Telle est l'option retenue
en France. Ainsi le complot qui est une forme d'atteinte aux institutions
de la République, est défini comme « la résolution arrêtée entre
plusieurs personnes de commettre un attentat lorsque cette résolution est
concrétisée par un ou plusieurs actes matériels » (art. 412-2 CP) ; la
peine est de dix ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende. Le
Code pénal incrimine aussi la participation à une association de
malfaiteurs. Mais, selon l'article 450-1, « constitue une association de
malfaiteurs tout groupement formé ou entente établie en vue de la
préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'un ou de
plusieurs crimes ou d'un ou plusieurs délits punis d'au moins cinq ans
d'emprisonnement », ce qui exclut les « petits » délits et ce qui confirme
la nécessité d'indices matériels extérieurs.
Le § 129 StGB allemand définit ainsi l'association de malfaiteur :
« Celui qui fonde une association dont le but ou l'activité est de
commettre des infractions, ou celui qui devient membre d'une telle
association, recrute pour elle ou l'aide est puni d'une peine privative de
liberté de cinq ans ». On a noté que le fondateur, contrairement au
membre est punissable, même sans actes préparatoires. Et dans un arrêt
important de 1983, le Tribunal fédéral a considéré que l'association
devait comporter « au moins trois personnes qui poursuivent des buts
communs et qui grâce à leurs relations réciproques se sentent comme
faisant partie d'une union, au sein de laquelle les volontés individuelles
se soumettent à la volonté commune » . Ce délit est en fait politique.
304
Ainsi il n'a pas été appliqué à des parents qui avaient organisé plusieurs
vols acceptés par leurs enfants.
2 ) D'autres législations adoptent plus nettement une conception plus
o
anglaise .
312
B. Le commencement de l'action
ailleurs un grand rôle car un acte plus que simplement préparatoire peut
être innocent en soi.
– D'autres législations en revanche n'admettent qu'implicitement la
répression des actes préparatoires. C'est le cas du Code pénal italien dont
l'article 56 al. 1 dispose : « Celui qui accomplit un acte adéquat destiné
de manière non équivoque à commettre un délit est coupable de
tentative punissable si son acte est interrompu ou si son objectif ne se
réalise pas ». Comme son homologue anglais, le législateur italien
ignore la distinction entre actes préparatoires et commencement
d'exécution. La répression est possible dès que l'agent a posé des actes
adéquats et menant de façon non équivoque à la réalisation de
l'infraction. L'acte adéquat est celui qui, de façon causale, peut produire
l'infraction. Et l'acte univoque est celui qui, selon le raisonnement
normal des juges, ne peut s'interpréter que dans le sens de la commission
de l'infraction. On mesure alors l'importance des données concrètes de
chaque espèce . Aussi certains actes préparatoires, qui représentent un
327
2. Le commencement d'exécution
a. Notion de commencement d'exécution
important, c'est l'élément matériel et objectif car c'est lui qui permet de
limiter la répression. Pour exprimer cet élément, les législateurs utilisent
des formules assez brèves, mais diverses.
Parfois, le législateur procède à une affirmation simple de la nécessité
de l'élément matériel. Selon l'article 121-5 CP français de 1994
(reprenant l'article 2 CP de 1810), la tentative est constituée dès lors
qu'elle est « manifestée par un commencement d'exécution [...] ».
L'expression sonne certes matériellement, mais rien n'y est ajouté pour
caractériser ce caractère matériel. L'article 22 al. 1 CP suisse décide qu'il
y a tentative lorsque « l'exécution n'est pas poursuivie jusqu'à son
terme ». Le Criminal Attempts Act 1981 anglais, en son article 1 déjà
évoqué, parle d'un « acte qui est plus que simplement préparatoire à la
commission de cette infraction » (more than merely preparatory to the
commission of the offence ). Les codes brésilien et cubain raisonnent de
même. L'article 24 du Code canadien décide que « quiconque, ayant
l'intention de commettre une infraction, fait ou omet de faire quelque
chose pour arriver à son but est coupable d'une tentative de commettre
l'infraction [...] ».
D'autres fois, le législateur procède à une affirmation renforcée de la
nécessité de l'élément matériel. Plusieurs procédés sont utilisés. Tantôt,
le texte caractérise l'élément matériel : l'article 51 du Code pénal belge
parle des « actes extérieurs qui forment un commencement d'exécution »
et l'article 22 du Code pénal portugais, après avoir défini la tentative
comme le fait de réaliser des actes d'exécution, définit ceux-ci comme
par exemple « un élément constitutif de l'infraction » ou l'acte
« susceptible de produire le résultat typique ». Tantôt cet élément
matériel se caractérise par sa proximité par rapport à l'infraction
consommée : l'article 22 du Code pénal d'Allemagne fédérale parle de
celui qui « [...] commence immédiatement la réalisation des faits
constitutifs du délit » et l'article 15-2 du Code pénal autrichien vise « un
acte se situant immédiatement avant l'exécution ». Tantôt enfin, la loi
exige une relation directe entre l'acte et l'exécution de l'infraction. Cette
troisième méthode est la plus fréquente. Elle est celle du droit espagnol,
l'article 16 al. 3 du Code pénal parlant, du coupable qui a commencé
l'exécution de l'infraction directement par des actes extérieurs en ayant
posé tout ou partie des actes qui objectivement devaient produire le
résultat… ». Elle se retrouve aussi en Italie avec l'article 56-1 CP :
« quiconque accomplit un acte idoine dirigé de façon non équivoque
vers la commission d'un délit est l'auteur d'un délit tenté si l'action n'est
pas réalisée ». Même tendance aux USA avec par exemple le Code
louisianais dont le paragraphe 27-A vise « un acte ayant pour but et
tendant directement à l'accomplissement » de l'infraction et le Code
californien qui, à l'article 21-a, voit dans la tentative deux éléments, une
intention de commettre l'infraction et « un acte direct mais inefficace
dirigé vers sa commission » . 332
En marge de ces trois critères, un problème de preuve se pose. Si le critère de l'acte univoque
ne pose pas de difficultés de preuve, la tentative découlant des faits qui parlent d'eux-mêmes,
ceux de la causalité et de la proximité de l'acte posent au contraire difficulté. La jurisprudence
admet que la preuve de ces deux critères peut se faire à l'aide de moyens extrinsèques à l'acte lui-
même comme les indices ou des aveux. L'aveu est souvent utilisé, présentant l'avantage de
permettre de qualifier l'infraction lorsque l'hésitation est permise entre plusieurs 343 . Quant aux
indices, ils peuvent consister par exemple en actes similaires : dans l'arrêt Cline rendu par la cour
d'appel de l'Ontario (Canada) en 1956, le juge Laidlaw précise : « la preuve d'actes similaires
posés par l'accusé avant l'infraction dont il est accusé et même après si ces actes ne sont pas trop
éloignés dans le temps, est recevable aux fins d'établir un mode de conduite dont le tribunal peut
à bon droit déduire la mens rea ».
En conclusion de ces développements sur les notions d'actes
préparatoires et de commencement d'exécution, on fera les remarques
suivantes :
1 Les actes préparatoires, à l'inverse du commencement d'exécution,
o
sont dans tous les droits, mais dans des cas particuliers, considérés
comme des infractions autonomes, détachées de toute idée de tentative ;
2 Les actes préparatoires sont parfois réprimés au titre de la tentative
o
C. L'achèvement de l'action
1. Le délit manqué
62 On sait que dans le délit manqué, l'agent a réalisé tous les actes
d'exécution, seul le résultat faisant défaut alors qu'il aurait pu se
produire sans la maladresse de l'agent ou une circonstance qui a joué en
faveur de la victime. Du délit manqué, l'article 3 de l'ancien Code pénal
espagnol donnait une bonne définition : « il y a délit manqué (delito
frustrado ) lorsque le coupable réalise tous les actes d'exécution qui
devaient mener à la perpétration de l'infraction et lorsque cette
perpétration n'a pu être réalisée pour des raisons indépendantes de la
volonté de l'agent. » Cette définition reste valable même si le nouveau
Code de 1995 ne l'a pas reproduite expressément. On rappellera en effet
que l'article 16 du Code actuel ne connaît que le concept de tentative,
celle-ci impliquant que l'agent « a commencé l'exécution de l'infraction
directement par des actes extérieurs en ayant posé tout ou partie des
actes qui objectivement devaient produire le résultat qui malgré tout ne
se produit pas pour des causes indépendantes de la volonté de l'agent ».
Le délit manqué est donc une forme de tentative en Espagne, comme
d'ailleurs en France (art. 121-5 CP).
Quelle est la répression du délit manqué ? Puisque le délit manqué est
considéré comme une forme de tentative, il en résulte qu'il est puni
comme la tentative. Les droits qui prévoient une réduction de peine pour
la tentative la prévoient aussi pour le délit manqué. Ceux qui prévoient
au contraire que le délit tenté est puni comme le délit consommé
admettent que le délit manqué est puni comme ce dernier (France par
exemple). Au vrai, les juges qui disposent partout d'un certain pouvoir
d'individualisation font plus ou moins comme ils veulent.
2. Le délit impossible
Deux cas particuliers doivent être évoqués. C'est d'abord celui de l'infraction « surnaturelle
», qui consiste pour l'agent à user de procédés diaboliques ou tirés de la sorcellerie pour, par
exemple, provoquer la mort d'un tiers. Cette situation est très rarement prévue par les codes,
mais la pratique est systématiquement favorable à l'impunité : objectivement, l'agent ne présente
aucun danger et subjectivement manque de dol.
C'est ensuite celui du délit putatif : l'agent croit avoir commis une infraction alors que son
geste n'est pas interdit. La différence avec le délit impossible est simple : il y a erreur de fait en
cas de délit impossible alors qu'il y a erreur de droit en cas de délit putatif (ou fictif).
Concrètement, et ces cas sont indiqués par la doctrine allemande, l'agent croit par erreur à
l'existence d'une norme d'interdiction (par ex. l'accusé s'imagine que ses fausses déclarations au
procès sont punissables) ou ignore la valeur justificative d'une règle permissive (par exemple le
médecin qui croit à la punissabilité d'une interruption de grossesse pour motif thérapeutique) 356 .
Il est unanimement admis que le délit putatif échappe à la répression, même si un très petit
nombre de codes le précise 357 . L'explication est aisée : la doctrine explique qu'il y a « non délit,
délit imaginaire » 358 , ou que les limites de la punissabilité sont déterminées par la loi, non par
l'esprit de l'agent 359 . Le fondement est si fort qu'il n'est nulle part prévu de mesures de sûreté
alors pourtant que la commission d'un délit putatif peut être l'indice d'une inclination à
délinquer 360 .
qui fait penser encore au poison. Le Code portugais est plus explicite,
même s'il est de la même veine : le meurtre, normalement puni de seize
ans (art. 131) est puni de vingt ans s'il est réalisé notamment par
« poison ou autre moyen insidieux » (art. 132). De même, l'article 397
CP belge (pourtant proche du code de son voisin du sud) décide : « Est
qualifié empoisonnement le meurtre commis par le moyen de substances
qui peuvent donner la mort », et la peine est la réclusion à perpétuité.
Ainsi presque partout, l'empoisonnement n'est pas un crime formel, mais
un meurtre aggravé.
Dans l'infraction obstacle , le législateur incrimine une attitude
dangereuse, la simple éventualité d'un résultat perturbateur de l'ordre
social. Un exemple, partout, est incriminé, est le fait de conduire un
véhicule en état d'ébriété, alors même qu'aucun accident corporel ne se
serait produit et que l'agent ne le recherche pas (alors que dans
l'incrimination d'un acte préparatoire, l'agent entend aller plus loin).
On doit préciser la différence entre délit formel et délit obstacle,
notions connues des divers droits. Dans le premier cas, l'action de l'agent
est en relation causale directe avec le résultat que l'on veut justement
éviter en incriminant le simple procédé pour y parvenir : celui qui
administre à la victime un poison (en le sachant) a toutes chances de
procurer la mort. Au contraire dans le second cas, celui du délit obstacle,
le comportement de l'agent n'est pas en relation causale directe avec le
résultat ; par exemple, tout conducteur sous l'emprise de l'alcool ne tue
pas un piéton ; c'est pourquoi la survenance du résultat – à l'inverse de
ce qui se produit dans le cas du délit formel – fait apparaître une
nouvelle qualification, par exemple l'homicide par imprudence en cas de
conduite en ivresse.
On ajoutera que la doctrine aujourd'hui, dans tous les pays, fait
apparaître un nouveau concept, celui de délit de mise en péril ou de mise
en danger . L'intervention du droit pénal apparaît dès qu'il y a possibilité
de préjudice de grande importance, à partir d'un pronostic de probabilité.
On peut considérer que les délits de mise en danger sont des infractions
– obstacle ou du moins une variété de celles-ci.
Or actuellement à l'inverse de ce qui se produisait encore il y a
quelques décennies les législateurs multiplient les infractions de mise en
danger, dans le souci d'une meilleure protection de certaines valeurs
sociales. De façon croissante, la sécurité devient un droit ou une
prétention des citoyens à l'encontre de l'État dans sa fonction de création
d'incriminations. On en donnera deux exemples :
– En France, le Code pénal de 1994 multiplie ces délits. Le plus bel
exemple est celui du délit de risque causé à autrui (art. 223-1 CP) qui
existe aussi dans quelques autres législations comme la Suisse (art. 129
CP) . On peut citer aussi les divers délits regroupés dans une section
363
Pour clarifier ce fouillis, on peut citer deux tentatives législatives intéressantes. Le Model
Penal Code américain de 1962 dont les dispositions ont inspiré plus ou moins un bon nombre
d'États – a établi une vraie typologie des fautes. Selon l'article 2-02, « sauf pour les
contraventions (violations ), une personne n'est coupable d'une infraction que si elle a agi avec
dessein (purposely ), en connaissance de cause (knowingly ), avec insouciance (recklessly ) ou
avec négligence (negligently ) ». Le même article définit aussitôt ces quatre types de faute. Le
dessein est « l'intention consciente d'accomplir un acte ou d'arriver à un résultat et, s'il y a des
circonstances concomitantes, le fait d'être au courant de l'existence de ces circonstances ». Il y a
connaissance « quand l'agent est au courant qu'il est pratiquement certain que sa conduite
implique un résultat ». L'insouciance est le fait pour l'agent « de prendre sciemment un risque
important et injustifié en supposant que l'élément constitutif n'existe pas ou ne résultera pas de
son acte. Le risque doit être d'une nature et d'un degré tels que, compte tenu de la nature de
l'acte, du dessein dans lequel il a été commis et des circonstances connues de l'auteur, prendre ce
risque constitue une dérogation sérieuse aux règles d'une conduite raisonnable ». Enfin, dans la
négligence, « le risque doit être d'une nature et d'un degré tels que, compte tenu de la nature et
du but de son acte, des circonstances qui leur sont connues et de la circonspection avec laquelle
aurait agi une personne normale en pareille situation, l'auteur dérogerait sérieusement aux règles
d'une conduite raisonnable en ne tenant pas compte de ce risque » 367 .
Le second document est une proposition établie en juin 1993 par le ministère de la justice du
Canada en vue de modifier la partie générale du Code criminel. Ce texte propose quatre niveaux
de faute : l'intention, l'insouciance, la négligence criminelle et la négligence 368 .
Concept multiforme, la faute se présente schématiquement selon trois
formes : elle peut être intentionnelle, non intentionnelle ou présumée.
il, il n'y a plus guère de place pour la faute présumée. Cette seconde
conséquence n'est cependant pas absolue, d'abord car le principe indiqué
plus haut n'est pas adopté dans tous les droits, ensuite car certains codes
ne l'adoptent pas systématiquement. La situation se complique encore
car il existe des attitudes psychologiques qui sont selon les droits
nationaux qualifiés de faute intentionnelle ou de faute non
intentionnelle. Dès lors, on peut distinguer trois situations selon que la
faute est intentionnelle dans tous les droits (dol), intentionnelle ou non
intentionnelle selon les droits (dol éventuel), enfin non intentionnelle
dans tous les droits.
§ 1. La faute intentionnelle dans tous les droits. Le dol
A. Définition générale
Certains arrêts consacrent la théorie du lien entre les actes : par exemple, l'agression avec
arme mortelle n'est pas indépendante du meurtre puisqu'elle est un élément de celui-ci de sorte
qu'on admettra le felony murder ; au contraire dans le cas du vol suivi de mort, la théorie du
felony murder ne s'applique pas car le vol est indépendant du meurtre. D'autres arrêts
subordonnent l'application de la théorie au fait que la mort soit due à un coauteur (cofelon) :
deux individus commettent un vol et, à l'arrivée de la police, prennent la fuite, l'un d'eux étant
abattu par un policier ; le coauteur survivant est poursuivi pour meurtre de son compagnon ; les
juges rejettent cette poursuite en invoquant le fait que la théorie ne peut s'appliquer que si la mort
résulte de l'action du coauteur, ce qui a pour effet de mieux traiter le coauteur survivant qui
évitera une condamnation pour meurtre 379 .
L'Angleterre connaît une forme proche du felony murder , c'est le
constructive manslaughter que l'on peut traduire par l'expression
« homicide involontaire par interprétation » : une personne qui commet
un acte illégal est automatiquement coupable d'homicide involontaire si
la victime décède du fait de son acte. Il n'est pas nécessaire que
l'infraction soit un felony , une simple agression suffisant. Le
poursuivant n'a pas à prouver que l'accusé prévoyait le risque résultant
de la commission de son infraction car cette condition n'est pas
nécessaire ; il doit en revanche démontrer l'existence de l'acte illégal
commis par son auteur, la preuve portant à la fois sur l'élément matériel
et sur l'élément moral de cet acte ; il doit encore démontrer le caractère
dangereux de son acte . La théorie du constructive manslaughter a
380
B. Modalités particulières
69 Dol général et dol spécial ◊ Il faut d'abord opposer dol général (ou
general intent ) et dol spécial (ou specific intent ). On rappellera la
distinction faite par la doctrine canadienne entre intention générale et
intention spécifique. « La première se rapporte uniquement à
l'accomplissement de l'acte sans qu'il y ait d'autres situations ou dessein.
La seconde complète l'action principale en ajoutant à celle-ci la
poursuite d'un but ultérieur. Elle donne l'exemple suivant : il y a un
monde entre l'homme qui dans un excès de frustration ou de colère porte
un coup à quelqu'un dans un débit de boissons sans avoir d'autres
dessins ou intentions que de frapper et l'homme qui assène le dernier
coup avec l'intention de causer la mort… L'intention spécifique…
permet une discrimination juridique… parmi les individus qui désirent
simplement commettre l'acte en question et ceux qui, à l'inverse, visent
la réalisation d'un but ultérieur… comme le meurtre », à l'inverse des
voies de fait qui ne requièrent qu'une intention générale . D'où la
384
cupidité) ou noble (pitié, justice…). Dans ce dernier cas, peut-il être pris
en compte pour entraîner la suppression de l'infraction ou dans les deux
cas, peut-il provoquer une atténuation ou une aggravation de la peine ?
Il est certain que pour fixer la peine, le juge tient compte du mobile. Il
en est ainsi dans tous les pays. Parfois d'ailleurs, la loi le précise. Le
Code pénal libanais de 1943 prévoit une réduction de peine très
précisément déterminée, « lorsque le juge reconnaît que le mobile était
honorable » (art. 193). L'article 133 CP italien oblige le juge, quand il
fixe la peine à tenir compte des « motifs ayant poussé à délinquer ».
En ce qui concerne l'infraction elle-même, la règle de principe est
celle de l'indifférence du mobile : cette donnée psychologique ne
supprime pas l'infraction ni par conséquent la responsabilité . Ce 388
différemment .390
– En troisième lieu, il advient exceptionnellement que le mobile
louable neutralise l'intention et entraîne donc l'impunité. Le Code pénal
soviétique de 1926 – abrogé il est vrai – précisait que le but du procès
est de déterminer « le degré de danger que présentent le délit et la
personne qui y participe », ce qui oblige évidemment le juge à tenir
compte du mobile du prévenu. Et en synthétisant, il arrive que le mobile
soit un élément de l'infraction : ainsi en matière de terrorisme où l'on
trouve le mobile d'intimidation ou de terreur.
A. La notion
que l'accusé réalise un acte soit en n'ayant aucune idée de ce risque soit
en ayant reconnu l'existence de ce risque et en agissant néanmoins » . 402
plus changer.
La doctrine canadienne indique que « l'insouciance est un élément de
faute qui comporte la connaissance d'un risque et la volonté de persister
malgré ce risque ». Et elle ajoute que les tribunaux mettent l'accent sur
le caractère raisonnable de la conduite en question . 405
B. Le régime
situations :
« – § I, si du crime prévu au premier alinéa du texte, il résulte une lésion corporelle de nature
grave et si les circonstances montrent que l'agent n'a pas voulu le résultat, tout en assumant le
risque de le produire, la peine privative de liberté est celle de trois à six ans de réclusion ;
jurisprudence tend à assimiler dol et dol éventuel pour certains délits . 423
façon identique, que ce soit dans la loi (ou dans ses travaux
préparatoires) ou bien dans la jurisprudence : la négligence est la
violation d'un devoir de prudence, l'auteur ayant omis de prendre toutes
les précautions qui s'imposaient, mais l'infraction n'existant que s'il y
avait pour lui une possibilité de prévoir le résultat ; la négligence
suppose donc que le résultat – prévu ou imprévu, mais prévisible –
aurait pu être évité par l'emploi de précautions commandées par les
circonstances. L'Anglais Glanville Williams disait que « la question
essentielle, en tout cas pour les buts de la loi, est de savoir s'il était
raisonnable d'entreprendre telle conduite dans ces circonstances » Et 426
Or ces deux formes de négligence sont retenues dans les divers droits
et elles sont même placées sur un pied d'égalité . De nombreux codes
430
77
Premier problème : les critères de détermination de la
négligence ◊ Celle-ci doit-elle être appréciée seulement au regard des
circonstances en se fondant sur le type abstrait du bon père de famille
(système objectif dit aussi de l'appréciation in abstracto ) ou doit-elle
l'être aussi à partir des données personnelles comme l'âge ou la culture
(système du double standard in abstracto et in concreto ) ? La doctrine
préfère souvent le système du double standard . Mais les droits
433
10 juillet 2000 qui en retouchant une loi du 13 mai 1996 introduit dans
l'article 121-3 CP un alinéa 3 qui parle des « diligences normales » du
prévenu « compte tenu, le cas échéant de la nature de ses missions ou de
ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens
dont il disposait », ce qui fait apparaître le choix des législateurs en
faveur d'une appréciation in abstracto tempérée par la situation du
prévenu d'un point de vue juridique. En common law, il en est de même
et, par exemple, la Cour suprême du Canada adopte une attitude
objective à propos des infractions de négligence pénale : alors que
l'insouciance s'apprécie subjectivement, la négligence s'apprécie
objectivement, supposant un écart marqué entre ce qu'a fait le prévenu et
ce qu'il aurait dû faire . Ce n'est plus l'activité qui compte, c'est la
436
Dans le même esprit, on citera deux textes non appliqués. D'abord, le Code pénal type pour
l'Amérique latine (de 1980) parle des « circonstances et de la situation personnelle » de l'agent
(art. 26). On peut citer encore à titre de curiosité le Code pénal éthiopien qui n'a jamais vraiment
été appliqué (dit « Code Graven ») qui vise l'agent dont l'attitude est coupable « lorsqu'il n'a pas
pris les précautions que l'on pouvait raisonnablement exiger de lui, du fait des circonstances et
de sa situation personnelle, notamment de son âge et de son expérience, de son instruction, de sa
profession ou de son rang » 440 .
le sauver.
Le common law, quant à lui, a connu la même notion, mais parlant de
strict ou absolute liability . Les premières décisions remontent là aussi
457
au XIX siècle. Le premier arrêt est rendu en 1846 (soit trois ans après la
e
quatorze ans. Mais ce critère est peu précis et se trouve parfois contredit
par la jurisprudence. Aussi trois autres moyens sont-ils utilisés avec plus
de bonheur. C'est d'abord celui tiré de la nature et du quantum de la
peine : le fait que seule une peine pécuniaire est encourue, même si elle
est élevée, est un bon indice . C'est ensuite celui du texte lui-même
466
doctrine, sur la base des mêmes idées en jurisprudence, reste favorable 474
.
Dans la plupart des droits positifs actuels, une double tendance au
recul de la présomption de culpabilité se manifeste.
Faute d'une partie générale dans le Code criminel, les juges vont
devoir trouver des critères pour qualifier l'infraction dont ils sont saisis
puisque le régime probatoire n'est pas le même. À cet égard, il faut citer
un arrêt de principe rendu sur l'article 218 C. crim. (abandon d'un enfant
de moins de dix ans au point de mettre sa vie en danger). La loi ne
précise pas s‘il s'agit d'une faute objective (présumée) ou subjective (à
démontrer par le poursuivant pour faire tomber la présomption de
responsabilité). Selon l'arrêt, l'infraction sera un crime de négligence
(responsabilité présumée, faute objective) si le législateur l'a clairement
voulu, sinon la présomption de non-responsabilité et donc l'obligation
pour le poursuivant de prouver la mens rea s'appliquent. Dans cet arrêt,
les juges ont voulu gommer l'éventuelle portée excessive d'un texte
d'incrimination .
486
84 La présomption presque détruite ◊ La destruction de la
présomption doit être entendue en ce sens que non seulement le prévenu
n'a pas à apporter la preuve d'un cas de force majeure ou de sa bonne
diligence, mais aussi en ce sens que c'est au poursuivant à démontrer la
faute du prévenu.
C'est parfois la jurisprudence qui supprime le concept de faute
présumée. Ainsi en est-il en Belgique. Un arrêt important, rendu en
application d'une loi du 16 juin 1970 sur les instruments de mesure,
rappelle que le juge ne saurait décider « légalement que l'infraction visée
par la prévention dans les termes de la loi où il n'est, certes, question ni
d'intention ni de négligence, est punissable uniquement parce que le fait
a été matériellement commis » . Car ainsi que l'a indiqué l'avocat
487
D'autres fois, c'est la loi qui exclut la faute présumée. Cette exclusion
peut être totale, s'appliquant même aux plus modestes contraventions :
c'est le cas déjà évoqué de l'Allemagne où le principe formulé au § 15
StGB s'applique à toutes les lois pénales particulières, y compris aux
490
être partielle, limitée aux délits : c'est le cas de la France. S'agissant des
infractions contenues dans le Code Pénal de 1994, celles qui sont
délictuelles ne sont plus matérielles puisque « lorsque la loi le prévoit, il
y a délit en cas d'imprudence ou de mise en danger délibérée de la
personne d'autrui » (art. 121-3 al. 2 et 3 CP), ce qui oblige le
poursuivant à rapporter la preuve d'une telle imprudence ou mise en
danger délibérée. Quant aux infractions hors code pénal, la question est
réglée par l'article 339 de la « loi d'adaptation », ou loi relative à l'entrée
en vigueur du nouveau Code et à la modification de divers textes (loi du
16 décembre 1992) : selon cet article, tous les délits non intentionnels
« demeurent constitués en cas d'imprudence [...] ou de mise en danger
délibérée de la personne d'autrui, même lorsque la loi ne le prévoit pas
expressément », ce qui entraîne la même obligation pour le poursuivant
même si le texte est rédigé différemment. En conclusion, en France, il
n'y a donc plus de délits matériels et ne subsistent que des
contraventions matérielles . Elles ont le même statut que les
492
§ 1. La détermination du délinquant
cassation a souvent rappelé que « nul n'est punissable qu'à raison de son
fait personnel » . La règle respondeat superior n'est donc pas reçue
498
Il y a d'abord des pays où, comme en Angleterre et en France, la responsabilité pour autrui est
largement admise. Ainsi en est-il en Belgique, en Espagne où devant le mutisme de la loi, le juge
retient la responsabilité de la personne qui occupe une charge de responsabilité 515 . L'article 411
CP grec retient la responsabilité pénale de tout « chef d'usine ou autre directeur, maître-ouvrier
d'une industrie ou d'une manufacture » mais seulement pour les contraventions (non les délits)
commis par ses subordonnés 516 . En Israël, où existe une présomption de responsabilité de
l'employeur pour les infractions commises au sein de la société qu'il dirige, celui-ci peut se
dégager en prouvant sa diligence 517 .
Il y a ensuite des pays qui, à l'opposé, ignorent toute idée de responsabilité pénale pour
autrui. Tel est le cas du Brésil 518 et de la Suisse 519 .
Enfin, certains pays occupent une position intermédiaire, la responsabilité patronale étant
limitée à certains secteurs du droit pénal des affaires. Au Japon, la responsabilité du dirigeant
n'est retenue que lorsque l'entreprise n'a pas la personnalité morale car, dans le cas inverse, c'est
elle et elle seule qui se trouve engagée 520 . Et en Autriche, malgré le principe d'irresponsabilité
du fait d'autrui, il y a des exceptions en matière fiscale et en matière de concurrence déloyale 521 .
C'est ainsi que le Code pénal polonais de 1997, reprenant ici celui de
1932, considère l'instigateur et l'assistant non pas comme des
coparticipants à une infraction commise par d'autres personnes, mais
comme des auteurs de leur propre infraction, celle-ci ayant la forme
d'une instigation ou d'une assistance (art. 18 § 2 et 3 CP). La
responsabilité pénale de ces personnes est presque totalement
indépendante de celle de l'auteur direct de l'acte défendu : en effet
l'article 20 décide que « chacun des coparticipants à la commission de
l'acte défendu encourt une responsabilité dans les limites de
l'intentionnalité ou de la non-intentionnalité indépendante de la
responsabilité des autres coparticipants » (art. 20). Le droit français sans
admettre le système de la pluralité d'infractions en connaît au moins
cependant une application : le recel, qui dans le Code de 1810 était un
cas de complicité est devenu un délit distinct avec une loi du
22 mai 1915 et il l'est encore.
C'est peut-être cette simplicité apparente qui a conduit certains auteurs anglais « à se passer
de la complicité », une simple description des divers modes de participation à l'infraction étant
suffisante sans qu'apparaisse une distinction formelle entre auteurs et complices. Certes,
ajoutent-ils, l'effet de la conduite d'un individu sur celle des autres peut être pris en compte, mais
seulement dans la mesure de sa responsabilité personnelle. Ce qu'il faut prendre en considération
selon ces auteurs, c'est la responsabilité personnelle de chaque participant 527 .
Ce système présente pourtant des inconvénients certains. D'abord il est peu conforme à la
légalité puisqu'il revient au juge de décider quels actes valent participation. Ensuite, il va contre
la réalité : dans la commission d'un délit à plusieurs, tous les participants n'ont pas le même rôle,
certains ne faisant qu'aider les autres qui agissent matériellement ou qui sont le « cerveau » de
l'entreprise en sorte que l'acte matériel de celui qui aide n'est pas le même que celui de l'auteur
principal ; plus précisément, certains ne commettent pas une infraction, mais commettent un acte
qui ne peut être réprimé que parce qu'il se relie à un autre qui lui est naturellement criminel (guet
dans le vol, prêt d'une arme dans le meurtre…). Certes, dira-t-on, le complice échappe à toute
répression si l'auteur ne fait rien finalement. Mais l'argument est affaibli par le fait que dans
beaucoup de législations, l'aide et l'assistance sont réprimées en elles-mêmes comme c'est le cas
en droit anglais ; de la sorte le hasard de la répression est en partie réduit. Quoi qu'il en soit,
beaucoup de droits adoptent la thèse de l'unité d'infraction commise à plusieurs.
seconde conception.
– Dans la seconde conception, la loi attribue des qualifications
différentes aux divers participants en fonction de leur rôle. Tous ont
certes participé à la même infraction, mais à des titres divers. Très
schématiquement pour l'instant, on trouve à côté de l'auteur principal
divers autres participants – comme les complices – qui « empruntent
leur criminalité » à celle de l'acte commis par l'auteur principal. Cette
participation différenciée pose trois problèmes.
a. Les qualifications de la participation punissable
belge, très proche du précédent, connaît lui aussi des auteurs (art. 66) et
des complices (art. 67 et 68). Le Code portugais définit l'auteur comme
étant « celui qui exécute l'acte lui-même ou par l'intermédiaire d'un tiers
ou qui prend une part directe à son exécution par accord ou ensemble
avec un autre… et aussi celui qui, intentionnellement, détermine un tiers
à commettre une infraction lorsqu'il y a exécution ou commencement de
l'exécution » (art. 26) ; quant au complice, il est « celui qui,
intentionnellement et par quelque forme que ce soit, aura prêté
assistance matérielle ou morale à un tiers pour commettre un acte
illicite » (art. 27). Le droit anglais distingue implicitement l'auteur
(perpetrator ou principal ) qui, selon la doctrine – la loi n'en parle pas –
est celui dont l'acte « est la cause la plus immédiate de l'actus reus de
l'infraction » et le complice (accessory ou accomplice ) : ce dernier
531
est, selon l'article 8 de l'Accessories and Abettors Act 1861 , modifié par
le Criminal law Act 1977 , « quiconque aide, incite, conseille ou procure
la commission d'une infraction » . Citons encore le Code pénal
532
du fait par des actes qui lui sont antérieurs ou simultanés », art. 29),
enfin les encubridores (« ceux qui ayant connaissance d'une infraction
sans y avoir participé comme auteur ou complice interviennent après sa
réalisation, en aidant le délinquant à tirer profit de l'infraction sans esprit
d'un bénéfice personnel, en effaçant ou en altérant les traces de
l'infraction pour empêcher sa découverte ou en aidant les présumés
responsables d'un délit à se soustraire aux investigations des autorités ou
encore en facilitant la fuite du délinquant », art. 298 et 451).
Le Code d'Allemagne fédérale distingue lui aussi « la qualité
d'auteur » (« est puni comme auteur celui qui commet l'infraction lui-
même ou par l'intermédiaire d'un tiers », § 25), l'instigation (anstiftung )
(qui émane de « celui qui a persuadé un tiers à commettre
intentionnellement un acte illicite », § 26) et la complicité (qui
correspond à « celui qui intentionnellement aide un tiers à commettre un
acte illicite », § 27) . 534
98 Pour que le participant soit punissable, il faut que son action se rattache
à un fait principal (principe de l'emprunt de criminalité). Cette règle,
sans être absolue, est très forte. Elle pose plusieurs questions.
1°) La première intéresse la nature du fait principal et porte
exactement sur le point de savoir si n'importe quel fait pénal peut servir
de base à la répression du participant. Dans certains droits, comme la
Roumanie et l'Espagne, la participation punissable peut se rattacher à
tout fait prévu par la loi pénale. En Angleterre, la complicité est
également punissable pour toute infraction, qu'il s'agisse de Summary
offences , d'indictable offences ou de triable either-way offences . Aux
USA, les solutions varient selon des Codes des États : tantôt la
répression du participant ne joue que pour les infractions les plus graves
(felonies ) tantôt elle joue même pour les moins graves (offences ). En
Belgique, en revanche, le fait principal doit être un crime ou un délit
(art. 60 CP). En France, il en va de même sauf qu'en matière
contraventionnelle, la complicité est répréhensible seulement si elle
épouse la forme d'une provocation (mais pas celle d'une aide
ou assistance).
2°) La seconde question concerne la punissabilité de l'acte principal .
Dans beaucoup de droits, la répression du participant supposait jadis que
l'acte principal fut punissable et notamment imputable à l'auteur . 564
Peu importe évidemment que le délit suggéré ait été ou non commis, et peu importe que
l'encouragement n'ait pas été efficace. Il y a donc une extension notable du domaine de la
responsabilité pénale : il suffit en effet que le provocateur fasse un acte de nature à déterminer le
tiers à réaliser un délit. Les applications judiciaires de cette incrimination sont peu nombreuses.
Des condamnations ont été prononcées contre des personnes ayant glissé des messages sur les
réseaux sociaux incitant à l'émeute 572 .
Quelques droits enfin, plus modérés, ne répriment l'instigateur que dans des cas particuliers,
où le législateur entend assurer une protection particulièrement forte. Ainsi, le Code pénal
français de 1994 prévoit-il une série d'infractions comme la mise en danger des mineurs
(art. 227-15 et s., comme par exemple le fait de provoquer directement un mineur à faire usage
illicite de stupéfiants). De son côté, l'article 221-5-1 du même Code réprime le fait de faire à une
personne des offres ou des promesses ou de lui proposer des dons, présents ou avantages
quelconques afin qu'elle commette un assassinat ou un empoisonnement. Bien sûr la peine est
moindre que celle prévue pour ces deux crimes 577 .
Que décider si le provocateur, après son acte d'incitation, fait machine
arrière, avant commencement de l'action ? Rarement traité dans les
codes, ce cas n'est pas d'école si l'on songe aux policiers qui provoquent
un tiers pour faire éclater la preuve de son comportement délictueux,
mais qui ne poussent pas ce tiers à délinquer (cas des agents
provocateurs en matière de trafic de drogue). En général, ce procédé est
validé par la jurisprudence, voire par la loi s'il en existe une (art. 706-32
CPP français ; § 5-02 (3) du Code pénal modèle américain qui exige
toutefois « une renonciation complète et volontaire au dessein
criminel »).
c. La répression de la participation punissable
99 Jamais la peine encourue par les coopérateurs autres que l'auteur n'est
supérieure à celle encourue par ce dernier . Elle est tantôt égale, tantôt
578
moindre selon les codes qui, parfois, prévoient aussi l'incidence sur un
coopérateur d'une cause d'aggravation ou d'atténuation propre à un autre.
Dans certains droits, les participants (provocateurs ou instigateurs et
complices par aide ou assistance) encourent la même peine que l'auteur
(emprunt absolu de pénalité ). Il en est ainsi dans des codes sud-
américains et en Angleterre (art. 8 Accessories abettors Act 1861
amendé par le Criminal Law Act 1977 ). Il y a pourtant intérêt à
distinguer entre auteurs et complices, et par exemple en droit anglais la
mens rea requise des complices doit toujours être prouvée même en
régime de responsabilité stricte, domaine où elle n'a pas à être prouvée à
l'égard des auteurs. En France, une solution très proche de cet emprunt
de pénalité prévaut puisque le complice « sera puni comme auteur »
(art. 121-6 CP), c'est-à-dire comme s'il avait été lui-même auteur : avant
le nouveau Code de 1994, le complice était puni comme l'auteur (ou
plutôt encourait la même peine que lui) et si le législateur a abandonné
le principe de l'emprunt absolu de pénalité, c'est parce que l'admission
de la responsabilité pénale des personnes morales (avec des peines
propres souvent) aurait rendu impunissable l'individu complice d'une
personne morale frappée d'une peine propre comme la dissolution. Ce
système de l'identité de peine encourue se fonde techniquement sur
l'emprunt de criminalité et rationnellement sur le fait que tous les agents
pénaux d'un même fait sont à l'origine de l'infraction et du dommage qui
en résulte : une véritable indivisibilité réunit tous les agents. Cette
justification est exprimée à l'article 12 CP autrichien selon lequel « l'acte
punissable n'est pas commis simplement par celui qui en est directement
l'auteur, mais également par toute personne qui détermine un tiers à
l'exécuter ou qui contribue de toute autre manière à son exécution ». Dès
lors la distinction entre auteurs, provocateurs et complices n'a d'intérêt
que pour permettre au juge d'individualiser la peine, celui qui a joué un
rôle modeste pouvant être moins puni que les acteurs essentiels.
Plus souvent, les participants encourent une peine réduite par rapport
à celle de l'auteur, ce qui consacre le principe de l'emprunt relatif de
pénalité. Mais tantôt l'abaissement est limité à certains des participants :
ainsi pour le complice secondaire (par opposition au complice primaire)
au Pérou et en Argentine ; ou de même pour le complice (par rapport au
provocateur), en Belgique et en Allemagne . Tantôt, l'abaissement
579
Dans le système romano-germanique, si les codes ne distinguent pas toujours entre causes
subjectives et causes objectives d'irresponsabilité, les traitant à la suite les unes des autres 587 , la
doctrine en revanche est très nette. Tous les auteurs opposent ces deux sortes de causes, même si
les expressions utilisées varient quelque peu et même s'il advient que telle circonstance n'est pas
classée pareillement dans tous les droits. La doctrine allemande oppose « l'exclusion de
l'antijuridicité » (légitime défense…) aux « causes de non culpabilité » 588 . En Italie, les auteurs
distinguent entre les causes de justification (scriminanti ) et les causes personnelles qui d'ailleurs
se subdivisent en causes excluant la culpabilité (erreur) et causes de non-imputabilité (minorité,
ivresse, folie…) 589 . En Espagne, la doctrine distingue au sein de ce qu'elle appelle les causes
d'exemption (eximentes ) les causes de justification et les circonstances de non culpabilité 590 . La
doctrine belge oppose les causes de justification aux causes de non-imputabilité 591 et celle de la
France agit pareillement 592 .
On peut admettre, suite à une doctrine à peu près universelle, qu'il
existe des causes objectives d'irresponsabilité et des causes subjectives
d'irresponsabilité . Cette distinction présente d'évidents intérêts
593
précédente, ceux-ci avaient reconnu que l'État a pour rôle de faire appel
au droit pénal en cas de pratiques entraînant des préjudices corporels . 595
102 Tous les droits connaissent des cas dans lesquels la loi ordonne ou
permet dans un cas particulier ce qu'une autre interdit à titre général et
sous sanction pénale. Ces cas appartiennent au droit pénal spécial même
si quelques codes prévoient à leur sujet une disposition générale
(art. 51 al. 1 CP italien ; art. 122-4 al. 1 CP français). À vrai dire, les
dispositions de droit pénal justificatives sont très nombreuses. L'une des
plus connues, et qui se retrouve dans plusieurs codes, intéresse les
policiers qui, pour démasquer des trafiquants de drogue sont autorisés à
jouer les agents provocateurs, c'est-à-dire à offrir de la drogue et donc à
commettre le délit de trafic de drogue . 600
Il existe cependant des hypothèses embarrassantes comme celle de la défense dite culturelle .
Supposons qu'un individu étranger commette dans le pays d'accueil un fait qui s'y trouve
incriminé, mais qui est toléré par une sorte de permission légale ou coutumière dans son propre
pays. Poursuivi dans le pays d'accueil, peut-il invoquer une défense culturelle ? Jusqu'où peut
aller le respect du multiculturalisme ? Un immigrant tue sa femme après avoir constaté
l'infidélité de cette dernière. À l'audience, il explique que dans sa culture, la perte d'honneur
associée à l'infidélité est très grande et peut même justifier l'acte homicide.
Il est arrivé que des juges accueillent la défense culturelle. Aux USA, la Cour suprême du
Maine acquitte un accusé poursuivi pour agression sexuelle. L'homme, réfugié afghan,
embrassait le sexe de son enfant âgé de dix-huit mois. Il invoqua le fait que ce geste est connu
dans sa culture et qu'il constituait un signe d'amour paternel et les juges le suivirent 601 . Le plus
souvent cependant, aux USA comme au Canada – pays de forte immigration – la défense
culturelle est rejetée 602 . En France, des poursuites ont été lancées contre des individus qui
pratiquaient l'excision (ablation du clitoris) sur des fillettes. Les accusés plaidaient la coutume
ancestrale, toujours vive dans certains pays d'Afrique. Mais ce moyen de défense fut rejeté 603 .
À vrai dire, on ne saurait admettre une telle exception. Il est difficile de déterminer le contenu
d'une culture et surtout un droit pénal identique doit s'appliquer à tous les citoyens d'un pays en
principe. Tout au plus peut-on admettre une atténuation de peine qui permet une
individualisation et sans saper les valeurs consacrées dans un pays.
Une seconde difficulté apparaît avec les violences plus ou moins fortes que les parents
exercent sur leurs enfants dans un but correctif . Naguère, la coutume (permission implicite de la
loi) autorisait les parents à violenter leurs enfants. Ce n'est plus le cas et aujourd'hui, les juges
n'admettent plus cette manière d'éduquer les enfants. Il va ainsi par exemple en France 604 , en
Belgique 605 , en Angleterre 606 et dans la très grande majorité des droits.
b. La légitime défense
légitime défense s'étend aux biens. Mais la technique varie selon les
droits. Parfois, le code use d'une formule générale : ainsi l'article 52 CP
italien dispose que « n'est pas punissable celui qui a commis le fait parce
qu'il a été contraint de défendre son droit propre ou le droit d'autrui
contre le danger actuel d'une offense injuste pourvu que la défense soit
proportionnée à l'offense ». D'autres fois, le code est plus explicite :
ainsi l'article 3 CP autrichien vise non seulement la vie, l'intégrité
physique et la liberté comme valeurs protégées, mais aussi la défense
des biens ; l'article 20-4 CP espagnol, après avoir évoqué la personne,
ajoute « qu'en cas de défense des biens, l'agression est illégitime si elle
entraîne un danger grave de détérioration ou de perte imminente de
ceux-ci » ; l'article 122-5 al. 2 CP français exclut la responsabilité de la
personne qui « pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit
contre un bien accomplit un acte de défense… ».
La légitime défense des biens évoque la question de l'intrus qui
pénètre dans un domicile privé. Ce bien est au cœur même de la vie
privée et c'est pourquoi les législateurs assouplissent volontiers les
conditions de la légitime défense. Le droit français pose une
présomption (simple) de légitime défense si l'intrus a agi de nuit
(art. 122-6, 1 CP) . En Italie, une loi du 13 février 2006 a ajouté à
re 609
3. L'état de nécessité
104 On sait que l'état de nécessité est la situation dans laquelle se trouve une
personne qui ne peut raisonnablement sauver un bien, un intérêt ou un
droit que par la commission d'un acte qui, s'il était détaché des
circonstances qui l'entourent, serait délictueux. Le Code pénal albanais
(1995, consolidé en 2013) parle « d'extrême nécessité » art. 29). Un
individu affamé vole un pain pour ne pas mourir de faim. Lors d'une
randonnée en montagne une personne se perd ; si la nuit est tombante et
si elle ne peut appeler le moindre secours, elle va s'abriter dans un
modeste chalet et pour y pénétrer, elle brise une vitre. L'agent doit donc
choisir entre ne rien faire et subir le danger ou commettre l'infraction
pour éviter ce danger. Il doit donc choisir entre deux solutions la moins
mauvaise. Dans le principe, l'admission de l'état de nécessité suppose
par conséquent la réunion de trois conditions : 1 Il faut un péril ou un
o
danger imminent causé par le fait d'un homme, d'un animal ou par des
forces naturelles ; 2 Il faut que le seul moyen de neutraliser ce péril soit
o
commise) et le mal évité (le péril) et plus précisément il faut que le bien
sauvegardé soit d'une valeur supérieure au bien lésé.
Dans les droits du système romano-germanique , l'état de nécessité est
indéniablement admis comme fait justificatif. Certes, cette
reconnaissance a d'abord été jurisprudentielle et aujourd'hui encore
certains pays comme la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark
n'admettent la nécessité qu'à travers les décisions de leurs juges. Mais
dans la plupart des pays, la jurisprudence a été consacrée par la loi : c'est
le cas notamment en Allemagne (§ 34 StGB), en Autriche (art. 10 CP),
en Espagne (art. 20, 5 CP), en France (art. 122-7 CP), en Finlande
e
(art. 10, ch. 3), en Grèce (art. 32 et 35 CP) en Italie (art. 54 CP) , en 617
On cite classiquement l'affaire de la Mignonette où deux marins rescapés d'un naufrage furent
accusés de meurtre pour avoir tué et mangé le mousse après avoir passé huit jours sans
nourriture ni boisson. La preuve ayant révélé que sans leur acte, les marins seraient morts de
faim, le jury ne rendit pas de verdict de culpabilité, s'étant borné à constater que les accusés
avaient tué le mousse et que ce geste avait été leur seule chance de survie. Le juge a donc
tranché lui-même le point de savoir si le geste était ou non un meurtre 622 . Il a répondu par
l'affirmative, précisant « qu'il y avait de toute évidence un meurtre [...] et que les faits énoncés ne
constituaient pas une justification légale de l'homicide » 623 .
Aujourd'hui, la jurisprudence anglaise reste hésitante. Quelques
décisions reconnaissent bien qu'un individu peut commettre un acte qui
est normalement délictueux s'il agit pour éviter un mal plus grave. Mais
une autre rappelle que « n'est pas encore claire la question de savoir s'il
existe une défense générale de nécessité (necessity ) » . Une autre
624
ces deux chirurgiens qui séparèrent deux frères jumeaux qui seraient
morts tous les deux sans cette intervention, laquelle a permis d'en sauver
un ; la cour d'appel admit la défense de nécessité clinique ou médicale 627
. Naguère, Sir James Stephen, dans son Digest of criminal law (1887),
considérait qu'il fallait traiter les espèces au fur et à mesure qu'elles se
présenteraient sans qu'il soit possible d'établir des principes généraux . 628
On précisera que certains droits admettent la responsabilité pénale des parents en cas
d'infraction commise par leur enfant. Une loi belge entrée en vigueur le 1er avril 2007 permet au
juge d'imposer aux parents une mesure de stage parental (50 heures) s'ils ont fait preuve de
« désintérêt à l'égard des faits commis par leur enfant » et « ont ainsi contribué au comportement
délinquant de celui-ci ». Des institutions voisines existent en Angleterre et aux USA.
a. La première tranche d'âge. L'irresponsabilité pénale absolue des mineurs les plus
jeunes
À propos du droit anglais et du chiffre bas de l'âge plancher (dix ans) la CEDH 634 a jugé dans
une affaire horrible impliquant deux garçons de onze ans condamnés par la Crown Court pour
majeurs à une peine de détention de durée indéterminée « qu'on ne saurait considérer que ce
seuil est bas au point d'être disproportionné par rapport à celui retenu par d'autres États
européens » de sorte que « l'imputation d'une responsabilité pénale à ces mineurs n'emporte pas
en soi violation de l'article 3, Conv. EDH sur les traitements inhumains ».
b. La seconde tranche d'âge. La responsabilité pénale plus ou moins accusée des mineurs
les plus âgés
110 Des droits positifs nuancés ◊ Le droit français – qui date de 1945 –
reste l'un des plus généreux : en effet entre treize et dix-huit ans, le
mineur reste présumé irresponsable sauf que cette présomption n'est plus
absolue, comme elle l'était avant treize ans. En effet, le mineur est
responsable « lorsque les circonstances et la personnalité du
délinquant » paraîtraient exiger au juge pénal l'infliction d'une peine,
laquelle sera d'ailleurs réduite par l'effet d'une atténuation de peine pour
cause de minorité (art. 2 al. 2, 20-2 à 20-5 Ord. 2 février 1945) . 637
mêmes que celles prévues pour les majeurs, sauf à noter qu'elles
sont atténuées.
Le droit anglais s'est durci en 1998. Auparavant, entre dix et quatorze
ans, le mineur ne pouvait être condamné pénalement que s'il avait eu
une mischievous discretion , c'est-à-dire la conscience du caractère
légalement ou moralement blâmable de son acte : en effet le mineur
bénéficiait d'une présomption d'irresponsabilité car il était doli incapax .
Cette règle bienveillante s'expliquait parce que les peines applicables
même aux enfants étaient très dures. Elle a été critiquée et le Crime and
Disorder Act 1998 a supprimé la présomption de non-responsabilité . 640
dans beaucoup des législations déjà examinées, des paliers sont établis.
De quatorze à seize ans, ces mesures ne peuvent dépasser deux ans
(art. 9 § 3). De seize à dix-huit ans, elles peuvent atteindre cinq ans à la
condition que le délit ait été commis « avec violence ou intimidation des
personnes ou en présentant un risque grave pour la vie ou l'intégrité de
celles-ci » (art. 9 § 4).
.
1 ) La première est relative à ce qu'il faut entendre par aliénation
o
La définition des juges anglais allait être adoptée à peu près telle
quelle par les juges des USA, au Canada (art. 16 C. crim.) et en
Australie, à ceci près que la jurisprudence américaine et australienne
décide que l'acte mauvais est l'acte contraire à la morale. Pourtant, cette
définition parut trop étroite car elle ne visait que le discernement, non la
volonté. D'où des efforts d'élargissement aux USA : un arrêt célèbre
parla de l'acte qui « est le produit d'une maladie ou d'une déficience
mentale » . Mais une loi de 1986 votée par le Congrès reprit
647
presque tous les pays de common law ont adopté la définition de l'affaire
M'Naghten . à de très discrètes variantes près. Aux États-Unis
cependant, l'Institut de droit américain a proposé en 1955 une législation
« type » qui a ensuite été adoptée par plusieurs États. Dans la version du
Code pénal type, on peut lire ceci : « Une personne n'est pas responsable
de sa conduite criminelle si au moment de ladite conduite cette
personne, en conséquence d'une maladie ou défaillance mentale, n'était
pas vraiment en capacité d'apprécier la nature criminelle de sa conduite
ou d'adapter celle-ci aux exigences de la loi.
Quelques États ont aussi abandonné l'exception d'irresponsabilité à la
suite d'un argumentaire de défense fondé sur la démence utilisé par
J. Hinckley, auteur d'une tentative d'assassinat du président R. Reagan
en 1981, cette tactique ayant fait grand bruit . 649
La première décision à consacrer l'idée (et le terme) d'automatisme est anglaise et remonte à
1955. Un individu avait frappé violemment son fils âgé de dix ans, puis l'avait jeté par la fenêtre
et tout cela, sans raison apparente. Mais un médecin expert vint expliquer au procès que
l'intéressé présentait une tumeur cérébrale entraînant une violence impulsive. Et il fut acquitté 654
.
Par la suite, la jurisprudence sur l'automatisme évolua car il apparut
que tous les automates ne se trouvaient pas placés sur le même plan,
même si l'acte est toujours inconscient et involontaire. Les arrêts se
mirent à distinguer entre :
– cas d'automatisme concernant des individus malades mentaux et
donc dangereux, avec verdict de non-culpabilité pour aliénation mentale
et possibilité d'internement ;
– cas d'automatisme concernant des individus non malades mentaux
et donc non dangereux, sans internement et même avec acquittement pur
et simple .655
Cette distinction vaut dans tous les pays de common law,
spécialement en Angleterre, aux États-Unis, au Canada, en Australie…
Elle donne lieu a des applications relativement fréquentes . 656
la notion reste propre au common law car c'est sur une base autre que les
droits romano-germaniques raisonnent, l'internement n'y étant jamais
obligatoire et c'est parce que l'internement présente en common law ce
caractère qu'il a fallu créer la défense d'automatisme. Dans les droits
romano-germaniques, l'acquittement se fonde sur l'aliénation mentale au
sens large de l'expression , voire sur un texte général : ainsi en Italie,
658
1964 qui avait remplacé elle-même celle du 9 avril 1930) . De même 659
Le problème le plus considérable intéresse le droit pénal général : est-
ce que l'individu qui, en commettant une infraction sous l'empire de la
boisson ou d'une drogue, est responsable de celle-ci ? Deux situations
doivent d'emblée être éliminées car elles ne posent pas de difficulté. La
première est celle dans laquelle l'agent consomme de l'alcool pour se
donner le courage d'agir plus sûrement : la répression est évidemment
admise car la responsabilité est certaine. Pour la jurisprudence anglaise,
la responsabilité est entière et l'individu poursuivi pour meurtre de sa
femme ne peut même pas bénéficier de la disqualification de murder en
manslaughter . En France et en Italie, l'ivresse préméditée est une
665
», mais souvent sous conditions. Il est vrai que c'est en termes très
généraux que l'article 92 alinéa 1 CP italien dispose que « l'ivresse ne
découlant pas d'un cas fortuit ou de force majeure n'exclut ni ne diminue
l'imputabilité ». La jurisprudence française, dans le silence de la loi y
compris du Code pénal de 1994, retient elle aussi la responsabilité : elle
le fait non seulement pour les infractions non intentionnelles (homicide
involontaire par ex.), mais aussi pour les infractions intentionnelles
comme l'a montré la fameuse affaire du marin déserteur en 1921 , 668
Dans l'affaire jugée en 1921, un marin était poursuivi pour ne pas avoir été présent au
moment de l'appareillage de son navire. En vérité, il n'avait pas eu l'intention de déserter mais,
ayant voulu profiter de sa dernière nuit à terre avant de repartir en mer, il avait tant bu qu'il avait
été arrêté par la police. Remis en liberté quelques heures après, le bateau était parti entre-temps.
Poursuivi pour désertion, il invoqua la force majeure. Mais la Cour de cassation releva que son
absence au moment du départ du navire provenait de sa faute et maintint la condamnation. La
doctrine y a vu une application du dol éventuel. Certains auteurs auraient voulu distinguer entre
infractions intentionnelles (pas de responsabilité, l'agent n'ayant pu avoir l'intention de réaliser le
résultat délictueux) et infractions non intentionnelles (responsabilité car le fait d'avoir bu
exagérément souligne la faute). Mais la jurisprudence française n'a jamais retenu cette
distinction 670 .
En Angleterre, la solution est plus sévère. L'intoxication est sans effet
dans les cas d'infractions de responsabilité stricte (ou la faute est
présumée) et de simple négligence. Pour les autres, la jurisprudence est
également répressive : l'intoxication involontaire n'est pas un moyen de
défense sauf dans le cas rare où le défendeur n'a pas de mens rea :
« l'intention d'un ivrogne reste une intention » . On n'est pas loin de la
671
115 Tous les droits admettent que la responsabilité pénale disparaît lorsque
l'agent opère dans des circonstances telles que sa volonté était annihilée
par l'effet d'une force majeure ou par la menace d'un mal considérable
visant lui-même ou sa famille. Beaucoup de codes réservent une
disposition à la contrainte. En common law, la jurisprudence a reconnu
également la contrainte (duress ) et les codes qui, çà et là, en sont issus
consacrent cette jurisprudence . Comment se présente pratiquement ce
678
moyen de défense ?
1 ) Quelle doit être d'abord l'origine de la contrainte ? Dans les droits
o
très stricts. En premier lieu, l'agent doit avoir subi une pression
considérable. La Cour de cassation française rappelle qu'il faut que
l'agent « se soit trouvé dans l'impossibilité absolue de se conformer à la
loi » car « des difficultés même considérables [...] ne peuvent
681
La règle générale est que l'erreur si elle porte sur un élément essentiel
de l'infraction (condition préalable ou élément constitutif) supprime le
dol et donc la responsabilité pénale. Ainsi l'erreur sur l'âge de la victime,
élément constitutif de l'infraction exclut toute répression. On peut
rapprocher en ce sens deux décisions : l'une française décide que l'erreur
du prévenu sur l'âge de la victime en cas de détournement de mineur
sauve ledit prévenu , l'autre anglaise, affirme en matière d'atteinte
687
qu'il n'y a plus de place pour l'erreur de fait car on pourra toujours
imputer une faute à l'agent, ensuite et surtout car on en vient à retenir
une infraction intentionnelle à la charge d'un individu qui n'a commis
qu'une imprudence . 692
maladresse, les juges ont parfois hésité entre retenir une tentative de
meurtre sur la personne visée et homicide par imprudence sur la
personne atteinte ou bien retenir seulement l'homicide volontaire . 694
L'erreur dont il est question ici est celle qui est favorable à l'accusé. On se gardera de la
confondre avec le cas inverse où l'auteur d'un acte qui n'est pas infractionnel croit à tort que son
acte est punissable. La doctrine parle d'un délit putatif ou imaginaire (Wahnverbrechen ). Un tel
comportement échappe évidemment à la répression en application du principe de légalité des
délits et des peines et aussi en raison de l'absence de préjudice pour la société.
De longue date, la doctrine italienne appelait de ses vœux cet arrêt. Elle indiquait notamment
que le principe d'indifférence se mariait mal avec divers principes constitutionnels, celui de la
culpabilité (art. 27 al. 1 Const.) celui de la finalité rééducative de la peine (art. 27 al. 3 Const.)
puisque rééduquer celui qui n'a pas eu conscience d'agir illégalement n'a pas de sens, celui de
légalité (art. 25 al. 2 Const.) à raison du lien entre l'exigence de certitude de la loi et possibilité
de la connaître, enfin celui d'égalité (art. 3 al. 1 Const.) qui impose une différence de traitement
entre celui qui connaît et celui qui ne pouvait pas connaître la loi. L'idée essentielle de l'arrêt de
1988 est que l'erreur inévitable exclut toute culpabilité. Mais en même temps, l'arrêt précise que
le champ d'application de l'exception est de droit étroit puisqu'elle est exclue pour les sujets
« imputables » et normalement socialisés qui commettent des infractions dites « naturelles ».
La seule erreur efficace est donc celle portant sur les délits « de pure création législative ».
Enfin, la troisième variante est celle constituée par les codes pénaux
nombreux et récents qui admettent expressément l'erreur de droit
inévitable. La loi use en général de formules brèves et générales.
L'article 21 CP suisse – qui parle d'ailleurs d'erreur sur l'illicéité et pas
d'erreur de droit – distingue entre « l'erreur évitable » (responsabilité
atténuée obligatoirement) et « l'erreur inévitable », l'agent n'ayant pu
savoir qu'il agissait de manière illicite (responsabilité exclue). Le juge
pourra aussi exempter le prévenu de toute peine . L'article 9 CP 708
« l'ignorance de la loi n'est pas une excuse. Toutefois celui qui commet
une infraction en ayant commis une erreur inévitable due à son
ignorance de la loi ne peut être tenu responsable ». L'article 4 du Code
pénal albanais de 1995 rappelle que l'ignorance de la loi n'exclut pas la
responsabilité pénale, à moins qu'elle soit objectivement inévitable ».
Souvent est prévue une atténuation de peine si l'erreur était évitable.
Dans tous ces pays, la jurisprudence est sévère : par le biais d'une
appréciation in concreto fondée sur les données sociales et
professionnelles du prévenu, elle se montre très stricte à l'égard des
hommes d'affaires . 712
L'affaire Campbell en est une bonne illustration 720 . Une danseuse nue poursuivie en Alberta
pour indécence invoque pour sa défense qu'elle croyait pouvoir agir ainsi puisqu'un juge de la
Cour suprême d'Alberta venait de dire dans une autre affaire qu'il n'y avait pas là indécence. Et
pourtant le juge rejeta le moyen de défense en indiquant que « c'est une erreur de droit que de
croire que la décision d'un juge seul interprète correctement la loi, à moins qu'il ne parle au nom
de la juridiction la plus élevée » et en ajoutant que « les gens doivent s'attendre à avoir une plus
profonde connaissance de la loi que les juges ». En statuant ainsi, les juges canadiens rejoignent
la doctrine française du doute intellectuel selon laquelle un prévenu ne peut se défendre en
invoquant une jurisprudence bien assise 721 .
Le quatrième cas concerne les infractions qui comportent un élément
de malhonnêteté (dishonesty ). Le Theft Act 1968 donne une définition
de la malhonnêteté dans le vol en indiquant certaines hypothèses où
manque cet élément, et par exemple celle dans laquelle l'accusé « s'est
approprié une chose dans la croyance qu'il avait légalement la possibilité
d'en priver un tiers… » (art. 2 (1) a) . 722
120 Vue générale ◊ Peu de question ont été autant débattues depuis
plusieurs décennies, les personnes morales étant des fictions, sans esprit
et sans âme. Et pourtant les personnes morales notamment les
entreprises économiques ont une réalité criminologique et sociale en ce
qu'elles concentrent sur leur tête des infractions très graves comme la
corruption, les abus de biens sociaux, les délits financiers ou contre
l'environnement notamment. Plus précisément, les groupements créent
une ambiance, un climat qui peut inciter les personnes physiques à
commettre des infractions au bénéfice du groupement . Dès lors se 723
pénaliste belge J.-J. Haus écrivait dans ses Principes généraux de droit
pénal belge (1879) que « les personnes morales ne peuvent être
coupables, puisque leur volonté fait défaut ». Mais le principe inverse ne
cesse depuis lors de se développer . Il existe certes encore quelques
724
A. Le principe
B. Les limites
123 Il convient avant tout de signaler que partout les personnes morales sont
civilement responsables des dommages causés par leur fonctionnement
même, quitte à ce qu'elles exercent un recours contre leur administrateur
fautif. Mais cette règle n'intéresse pas le droit pénal. Parmi les limites à
caractère pénal, on peut citer les suivantes.
1 ) Il est d'abord évident – et cela dans tous les droits, qu'ils
o
une loi qui fonde le caractère punissable sur des qualités relatives ou
circonstances personnelles particulières s'applique aussi au représentant
si ces caractéristiques se présentent non chez ce dernier, mais chez le
représenté ». Grâce à ces dispositions législatives, le dirigeant peut être
sanctionné. Par exemple, la justice pourra poursuivre comme
banqueroutier l'auteur d'un détournement d'actif même si la qualité visée
dans la loi lui fait défaut . 732
reconnue), l'article 197 CP décide que « les personnes morales ayant une
personnalité juridique, État, provinces et communes exceptées,
lorsqu'une condamnation pour contravention est prononcée contre des
personnes ayant charge de les représenter ou administrer… sont tenues
de payer en cas d'insolvabilité du condamné une somme égale au
montant de l'amende de police infligée » . 736
A. Fondement de la responsabilité
encore plus nettement : « Une personne physique – esprit qui est capable
de connaissance, de volonté ou de négligence – a les mains pour mettre
en œuvre ses intentions. Une personne morale n'a rien de tel : elle doit
agir par l'intermédiaire des personnes physiques… Mais la personne
physique qui agit ne le fait pas comme préposé [...] Elle est l'incarnation
de la société [...] et sa volonté est la volonté de la société. Si cette
volonté est coupable, cette volonté est celle de la société ». Ainsi était
née la fameuse théorie de l'identification : le dirigeant s'identifie à l'être
moral, son état d'esprit devient celui de l'être moral, ce qui conduit alors
à rechercher les éléments de l'infraction dans le chef de certains
dirigeants pour ensuite les imputer à la personne morale. Cette
construction permet à la fois de consacrer la théorie du ricochet et de
justifier la responsabilité des groupements . La doctrine anglaise
751
22-2 C. crim.)
La jurisprudence australienne est elle aussi fidèle à ce modèle, en
reprenant la jurisprudence anglaise Tesco . Dans l'affaire Tubemakers , le
juge Toohey, membre de la Haute Cour d'Australie, rappelle « qu'il y a
des personnes dans la personne morale (directeurs, administrateurs par
exemple) qui sont suffisamment anciennes pour représenter l'esprit et la
volonté de ladite personne et pour contrôler ce qui se fait en son
sein… » 755
.
– Proche est le système suisse. Pour l'immense majorité des
infractions (à vrai dire toutes sauf l'organisation criminelle, le
financement du terrorisme, le blanchiment et la corruption, pour lesquels
un régime autre est prévu comme il sera bientôt expliqué), le nouveau
Code pénal suisse – dont la partie générale est applicable depuis le 1
er
janvier 2008 – prévoit le système suivant. Selon l'article 102 al. 1 CP,
l'entreprise est responsable à titre subsidiaire, c'est-à-dire seulement s'il
s'avère impossible, pour l'autorité de poursuite, de pouvoir imputer à une
personne physique déterminée le comportement délictueux : par
exemple l'auteur individuel est inconnu ou bien il y a certes plusieurs
individus potentiels, mais il s'avère impossible de déterminer l'auteur de
l'infraction. On considère alors que l'entreprise fait preuve d'un défaut
d'organisation et qu'elle est donc « coupable » de ne pas pouvoir
présenter un organigramme permettant d'identifier l'auteur de
l'infraction. Dès lors pour éviter une lacune dans la répression, on
poursuit l'être moral. D'où il résulte que si la personne physique auteur
du délit est déterminée, la personne morale échappe à toute
responsabilité 762
que l'infraction ait été faite à son profit, pour son compte. Voilà la règle.
Cette exigence se retrouve souvent dans la loi (Finlande, Estonie,
France, Belgique, Espagne). Ainsi, l'article 5 CP belge décide que les
infractions dont l'être moral est responsable « sont intrinsèquement liées
à la réalisation de son objet ou à la défense de ses intérêts, ou de celles
dont les faits démontrent qu'elles ont été commises pour son compte ».
L'article 121-2 al. 1 CP français parle d'infractions « commises pour leur
compte », en évoquant les personnes morales. Ces expressions sont en
vérité assez vagues. En Finlande, selon la section 3 du chapitre 9 du
Code pénal, « l'infraction est censée avoir été commise dans une
opération concernant la personne morale si l'auteur a agi au nom ou au
profit de cette personne ». La jurisprudence américaine entend très
largement le profit car il n'est pas nécessaire qu'il soit réel. On en tirera
cependant deux certitudes : d'abord le profit retiré par la personne
morale n'est pas forcément financier ; ensuite, la personne morale ne
774
saurait être engagée si la personne physique a agi dans son propre intérêt
ou dans celui d'une minorité car alors elle est victime de l'infraction.
2 ) Plus délicate est la question de savoir si la personne morale est
o
Unis .
783
infraction est commise, c'est à la police que l'on songe pour réagir. La
police est en effet le premier acteur dans le maintien de la paix dans la
cité et pour la défense des libertés fondamentales. La Constitution
espagnole en son article 104, 1° rappelle que les corps de police « ont
pour mission de protéger le libre exercice des droits et libertés et de
garantir la sécurité des citoyens ».
§ 1. Structure de la police
138 L'Angleterre mise à part, où n'existent que des agents civils, il y a dans
la plupart des pays d'Europe, pour ne considérer qu'eux, une dualité de
polices, une police civile et une police militaire appelée gendarmerie. En
Allemagne Fédérale, on trouve une police proprement dite
(130 000 agents) et une gendarmerie (80 000 agents), comme en France
où coexistent une police nationale (120 000 agents) et une gendarmerie
nationale (95 000 agents). L'Espagne connaît d'un côté la Guardia civil ,
définie par la loi organique 2/1986 comme « une institution armée de
nature militaire » (65 000 agents) et de l'autre le Cuerpo nacional de
policía , composé uniquement de fonctionnaires civils (70 000 agents) ;
ce dernier était à l'origine un corps militaire et, dans le mouvement de
démocratisation consécutif à la disparition du général Franco, il s'est
trouvé démilitarisé, sans pourtant que ce mouvement se soit étendu à
l'autre corps . En Italie, les tâches de la police judiciaire sont assurées
793
139 De façon à peu près absolue, il existe une spécialisation, certains corps
assurant une mission générale et d'autres assurant une mission spéciale.
Outre des forces de maintien de l'ordre – intermédiaires entre armée et
police – il existe en général des polices spécialisées comme celles qui
795
140 En premier lieu, dans les États fédéraux , il existe systématiquement une
police fédérale et des polices provinciales ou d'État. En Allemagne,
chaque Land a sa police propre (le LKA ou LandesKriminalent )
rattachée au ministère de l'intérieur du Land, au nombre de 16 et il existe
en outre une police fédérale . La Constitution espagnole de 1978, qui
796
En second lieu, dans les États non fédéraux , et quoi qu'on en pense, il peut aussi exister une
certaine distinction entre polices. Exemplaire est le cas de l'Angleterre et du Pays de Galles où
longtemps il n'a pas existé de police nationale, mais seulement un grand nombre d'unités de
police : la police métropolitaine (dite Scotland Yard, du nom de son premier siège établi sur
l'emplacement du jardin des rois d'Écosse) compétente pour le district de Londres 798 ; ailleurs
une force de police par circonscription, au nombre de 43, avec à la tête de chacune d'elle un chief
constable . Particularité remarquable, chaque unité de police est soutenue par une autorité de
police (naguère Police authority ), collège composé de deux tiers d'élus et d'un tiers de
magistrats 799 . La principale fonction de l'autorité de police était de doter la force de police de
moyens matériels en contribuant pour 49 % à son budget, les 51 % restant incombant au
ministère de l'Intérieur. Le Police Reform and Social Responsability Act. 2011 , abolit les Polices
Authorities et les remplace par des Police and Crime Commissioners , personnages nouveaux,
directement élus, dotés des mêmes pouvoirs. Comme les Commissioners sont des activistes
locaux de partis politiques, certains redoutent une perte d'indépendance de ces nouveaux
personnages 800
Depuis quelques années cependant, les Anglais ont créé des agences
policières spécialisées et à compétence nationale, à savoir le National
Crime Squad (Groupe national de lutte contre la criminalité), le National
Crime Intelligence Service (Service national de renseignement contre la
criminalité), le Customs Enforcement (Service des douanes) et le Serious
Fraud Office créé en 1987 pour traiter les fraudes graves et qui,
d'ailleurs peut à la fois enquêter et engager des poursuites, avec il est
vrai l'accord du Diretor of Public Prosecutions .
Or avec le développement de la criminalité organisée et avec son
impact sur toute la société il a paru opportun de centraliser ces trois
organismes en un seul. D'où la création en 2005 du Service Organised
Crime Agency (SOCA) que l'on a comparé – abusivement – au FBI
américain. L'article 2-1 du Serious Organised Crime and Police Act
2005 indique que « le SOCA a pour fonctions a) la prévention et la
801
142 Très rarement, la police assume la poursuite pour les petites affaires
(Angleterre, Irlande, Islande pour les infractions routières), voire par
toutes (Norvège, Danemark, mais sous l'autorité d'une direction des
poursuites publiques).
Plus souvent, la police remplit sa fonction de prévention et l'on parle
alors de police communautaire (Community policing) ou de police de
proximité : sa définition est malaisée, les auteurs oscillant entre une
conception maximaliste (avec refonte complète du mandat policier face
aux évolutions économiques et sociales) et une conception minimaliste
(avec programmes d'interventions spécifiques sur le terrain, ne
mobilisant qu'une petite partie des ressources policières). Les résultats
sont difficiles à apprécier et ils sont probablement assez réduits . Il
804
n'est pas certain cependant que la police communautaire ait dit son
dernier mot.
Enfin la mission essentielle de la police est la conduite des
investigations relatives à une infraction dont elle a appris l'existence.
C'est la mission dite de police judiciaire qui prend la forme d'une
enquête visant à la collecte d'éléments à charge et à décharge. Toute
procédure pénale commence par la collecte d'indices effectuée par la
police. Celle-ci procède donc à l'enquête initiale. Selon l'article 14 CPP
français, la police judiciaire « est chargée… de constater les infractions
à la loi pénale, d'en rassembler les preuves et d'en rechercher les auteurs
tant qu'une information n'est pas ouverte. Proche l'article 282 al. 1
LECRIM rappelle que « la police judiciaire a pour objet s'imposant à
tous ceux qui la composent de rechercher les délits publics qui ont été
commis sur son territoire, de procéder aux diligences nécessaires pour
les prouver et découvrir leurs auteurs… ». On pourrait multiplier les
exemples. Et partout, la police dispose de larges pouvoirs d'audition, de
perquisition, d'arrestation des suspects…
Cela dit, dans son activité, le policier encourt des risques de pression
ou de violences de la part de certains malfaiteurs. D'où le problème de
l'anonymisation de ses procédures. Le droit français n'est pas à l'avant-
garde en ce domaine. Mais trois droits autres peuvent être cités,
particulièrement novateurs. C'est d'abord celui de l'Espagne, où l'article
436 LECRIM selon lequel à l'instruction ou lors du procès, le policier ne
donne que son numéro matricule ; en outre, selon un décret du 27
décembre 2015, les postes de responsabilité ne paraissent plus au
Journal officiel. C'est ensuite celui des Pays-Bas, où en dépit de
l'absence de textes spécifiques, la pratique permet aux policiers de
n'indiquer que leur numéro matricule et en ce cas, l'article 360 § 1 CPP
impose au juge une motivation particulière précisant en quoi l'anonymat
ne nuit pas aux droits de la défense. C'est enfin le droit du Royaume-
Uni, ou un système lourd mais efficace a été créé (Witness Anonymity
Order , inclus dans le Corner and Justice Act 2009 , art. 87). Le policier
(ou son supérieur) adresse un Witness Anonymity Order au Crown
Prosecution Service qui va étudier la demande et décider ou non de la
soumettre à la Crown Court . La demande est motivée et le procureur
donne aussi son avis.
§ 3. Contrôle de la police
143 Se pose la question des rapports avec le ministère public. Une constante
doit être signalée : ses investigations terminées ou dans un certain délai,
la police doit transmettre son enquête au ministère public qui apprécie la
suite à donner. Mais une variable doit être ajoutée, relative au rôle du
ministère public pendant l'enquête. Deux grands modèles apparaissent 805
.
– Selon les droits anglo-saxons , la police est totalement libre et le
ministère public ne peut lui donner aucun ordre.
En dépit de principe de séparation complète, l'autorité de poursuite
peut être consultée par la police sur la régularité juridique d'un acte de
recherche envisagé par celle-ci. Aux États-Unis, sans pouvoir intervenir
directement dans l'enquête, le procureur peut indiquer à la police qu'il
aimerait travailler avec tel enquêteur dans tel dossier, ce qui introduit
une once de la collaboration, mais pas dans un esprit hiérarchique ;
toutefois, dans certains États des USA il existe des unités d'enquêteurs
détachés dans un bureau de procureur et directement placés sous
l'autorité de ce dernier, ces enquêteurs devant réaliser d'autres actes
d'enquête en fin de procédure alors que la procédure judiciaire a
commencé et ce qui rappelle des enquêtes menées en France sur
commission rogatoire d'un juge d'instruction. Enfin, au Canada, il est
possible à un membre du service du procureur de se faire détacher
auprès d'un service d'enquête par contrat de service.
– Dans les droits d'Europe continentale , la police est au contraire
subordonnée à l'autorité judiciaire. Selon le droit français – qui ici n'a
jamais changé – le ministère public (voire le juge d'instruction) peut
ordonner à la police d'ouvrir ou de continuer une enquête et lui donner
des instructions pour investiguer dans tel ou tel sens : l'article 12 CPP
dispose que « la police judiciaire est exercée sous la direction du
procureur de la République pour les officiers, fonctionnaires et agents »
de la police judiciaire, ou « sur mandat du ministère public » et qui
ajoute qu'elle « est soumise à la surveillance et aux instructions du
ministère public ». Même solution en Espagne, en Belgique, en
Allemagne, en Italie où selon l'article 55 CPP « la police judiciaire
accomplit toute enquête et activité ordonnée ou déléguée par l'autorité
judiciaire ».
Toutefois, dans ces pays d'Europe continentale, la subordination de la
police judiciaire au ministère public n'a pas toujours la même intensité.
Parfois, la subordination est stricte et c'est le cas aux Pays-Bas (où la
police agit sous l'autorité et le contrôle du ministère public et où depuis
les années 2000, le collège des procureurs généraux a entraîné une
emprise croissante du parquet sur les enquêtes pénales, (à la fois sur leur
conduite et leur fiabilité) et en Espagne. L'article 126 de la Constitution
espagnole prévoit que « la police judiciaire dépend des juges, des
tribunaux et du ministère public en ce qui concerne la recherche des
délits ainsi que la découverte et l'arrestation du délinquant dans les
termes établis par la loi ». L'article 286 LECRIM rappelle que la police
judiciaire doit mettre tous les éléments de preuve « à la disposition des
autorités judiciaires » et l'article 283 prévoit, de manière plus nette
encore, que « la police judiciaire constitue un auxiliaire des juges et
tribunaux compétents en matière pénale ainsi que du ministère public et
qu'elle doit suivre leurs instructions ». Dans d'autres pays comme la
France et l'Allemagne, la situation est un peu autre. Dans la pratique
française, la police judiciaire jouit d'une réelle autonomie de fait. En
Allemagne, le principe que le ministère public dirige la police judiciaire
n'est pas posé clairement dans le StPO et, en fait, là encore la police
judiciaire jouit d'une grande latitude dans la conduite de l'enquête, tant
que le parquet ne lui a donné aucune instruction ; la police judiciaire n'a
pas l'obligation de rendre compte au parquet des enquêtes en cours tant
que l'intervention de celui-ci n'est pas nécessaire pour solliciter le juge
des libertés (Ermittlungsrichter ) d'une demande de mise en détention ou
d'écoutes téléphoniques ou de perquisition. De plus, le parquet ne
dispose pas du choix du service de police judiciaire qui fera l'enquête.
Tant que le parquet n'est pas averti, il ne peut rien faire. En cas de
dessaisissement d'un service de police au profit d'un autre (LKA/LKA
ou LKA/BKA), la discussion se fait avec la hiérarchie policière et le
ministère de l'intérieur. Le parquet peut certes demander à être impliqué
dans la décision – ce qui est rare – des réunions bilatérales peuvent être
organisées entre le membre du parquet en charge du dossier et
l'enquêteur.
144 Partout, lorsqu'un policier commet une faute, notamment une infraction,
des sanctions peuvent le saisir. Certaines sont décidées par les autorités
judiciaires (ministère public, juge). D'autres sont prononcées par
l'autorité hiérarchique. Il faut en dire ici quelques mots, d'autant plus que
divers modèles existent. On en citera deux.
Selon le modèle français , la faute du policier appartenant à la police
nationale fait l'objet d'une enquête par l'Inspection générale de la
806
145 Chargé avant tout de la poursuite, le ministère public doit être examiné à
trois égards .
810
Peu à peu, l'institution s'est étendue à tous les pays. Au XVIII siècle
e
A. Recrutement
quatre ans.
Bien plus fréquent est le système de la nomination , pratiqué
systématiquement à la suite d'études sérieuses . La nomination est en
815
100 000 habitants oscille entre 3 et 7 et par exemple, ils sont 2,9 en
France, 3,2 en Italie, 4,1 en Autriche, 4,7 aux Pays-Bas, 4,8 en
Angleterre, 5 en Grèce, 5,3 en Espagne, 5,8 en Turquie, 6,5 en
Allemagne, 7,4 en Finlande et en Belgique. Ces chiffres doivent
cependant être relativisés car les fonctions de poursuite sont, parfois
exercées par la police pour les petites affaires.
B. Organisation
1. Aspects géographiques
Une modalité particulière de ce principe général consiste dans la création d'organes plus
centralisés dans certaines matières. Ainsi, en France, depuis 1986, il existe à Paris un parquet
spécialisé en matière de terrorisme et compétent pour tout le territoire national (art. 706-16 et s.
CPP). Une autre loi française du 9 mars 2004 (art. 706-75 CPP) a créé pour les affaires de
criminalité organisée les juridictions interrégionales spécialisées (JIRS), regroupant plusieurs
cours d'appel ; or auprès de ces juridictions, existe un parquet spécialisé ; ce système a été étendu
aux affaires économiques et financières, « qui sont ou apparaîtraient d'une grande complexité »
(art. 704 CPP, Loi du 6 décembre 2013). De même, en Italie, la montée de la criminalité
mafieuse a conduit le législateur de 1992 à instaurer deux sortes d'organes. Ce sont d'abord les
procureurs de la République de district qui remplacent les 161 parquets « ordinaires » auprès des
divers tribunaux, qui sont au nombre de 26, qui sont installés près les chefs-lieux de chaque
district de Cour d'appel et qui sont à la tête d'un bureau, lui aussi récent, la Direction anti-mafia
du district. Le second organe est le procureur national anti-mafia. Ce haut magistrat est rattaché
au parquet général près la Cour de cassation et il assure la coordination de l'activité des
procureurs de district, pouvant aller jusqu'à se saisir de certaines affaires 819 . De même encore en
Belgique, à la suite des lois des 22 décembre 1998 et 21 juin 2001 (art. 144 ter du Code
judiciaire), a été institué, en plus des parquets locaux, un parquet fédéral destiné à connaître à la
place des parquets locaux, des affaires liées à la grande criminalité d'importance internationale
ou touchant d'importantes parties du territoire national. Les trois critères de compétence de ce
« super parquet » tiennent à la nature des infractions (atteintes à la sûreté de l'État, menace
d'utilisation d'armes ou produits biologiques ou chimiques pour commettre des attentats contre
les personnes ou les propriétés… vols et extorsions de matières nucléaires, détention ou
utilisation de matières nucléaires, traites des êtres humains, immigration clandestine, association
de malfaiteur, actes de terrorisme), au lieu de leur commission et à l'idéologie terroriste qu'elles
révèlent. Toutefois, le procureur fédéral n'est compétent que « si une bonne administration de la
justice l'exige » (art. 144 ter précité, § 1). C'est lui qui décidera si le cas sera traité par le parquet
local ou s'il se l'attribue (art. 144 ter, § 3).
Exceptionnellement, le ministère public est calqué sur les
circonscriptions de police, c'est le cas en Angleterre, pour des raisons
historiques. Le Crown Prosecution Service comporte un bureau principal
à Londres et une trentaine de bureaux régionaux répartis en Angleterre
et au Pays de Galles.
2. Aspects institutionnels
France au contraire, les parquetiers se sentent plus proches des juges que
des avocats et l'on peut même parler d'une solidarité de corps,
parquetiers et juges ayant la même vision de la justice.
il est vrai que de façon générale, tout parquetier doit obéir à son
supérieur, parquetier lui-même. En France, l'article 37 CPP rappelle que
le procureur général a autorité sur tous les officiers du ministère public
du ressort de la Cour d'appel et l'article 44 du même Code précise que le
procureur de la République a autorité sur les officiers du ministère
public près le tribunal de police. Le Code allemand de l'organisation
judiciaire, dit le GVG (Gerichtsverfassungsgesetz ) pose nettement le
devoir d'observance hiérarchique avec son article 146 selon lequel « les
fonctionnaires du parquet sont tenus de se conformer aux directives de
leurs supérieurs » ; de son côté l'article 145 prévoit que le supérieur peut
exercer un « droit de dévolution » (en se saisissant d'une procédure
menée par son subordonné) et un « droit de substitution » (en ordonnant
à son subordonné d'agir). La loi polonaise du 22 mars 1990 rappelle la
même règle. La loi japonaise de 1947 sur le ministère public consacre
824
.
Enfin aux Pays-Bas, il n'y a aucune hiérarchie entre le chef du parquet
général (appelé avocat général en chef) et les procureurs des tribunaux
de ce parquet général. En outre, le parquet de la Cour de cassation,
depuis une loi du 19 avril 1998 ne fait plus partie du ministère public, ce
qui est logique car il opère en droit uniquement.
constante dans tous les droits. De plus, dans un grand nombre d'entre
eux, en fait dans les pays romano-germaniques, pas dans ceux de
common law , il procède aux investigations en connexion avec la
837
police en dirigeant celle-ci, ainsi qu'il a été dit plus haut . C'est
838
327 al. 1 CPP oblige le parquet à convoquer tous les témoins importants,
non seulement ceux qui sont favorables à la poursuite, mais aussi ceux
qui sont favorables à la défense. L'article 53 CPP portugais pose en
principe que le ministère public est compétent « pour collaborer avec le
tribunal à la découverte de la vérité et à la réalisation du droit, en
obéissant au critère de stricte objectivité dans toutes ses interventions
procédurales ». Au contraire, dans d'autres législations, le ministère
public est une vraie partie à l'instar des parties privées. Il en est ainsi par
exemple en Autriche et en Suisse, en Angleterre et en Écosse, ainsi
qu'en Italie depuis 1989 : la procédure y est accusatoire et notamment le
poursuivant n'a pas à rechercher les preuves favorables à l'accusé, du
moins dans le principe.
B. Sanctions
153 Contre les abus commis par les agents du ministère public, les diverses
législations ont prévu des mesures qui sont souvent les mêmes et qui
sont soit préventives, soit punitives. Ces dernières sont pénales
(poursuites contre l'agent auteur d'une infraction), civiles (action en
dommages-intérêts) ou disciplinaires et elles se retrouvent partout. Les
mesures préventives sont moins développées. Dans certains pays, il
existe un système d'inspections périodiques effectuées par les supérieurs
(Suède). Plus original car à peu près unique est le système de
l'Independant Counsel du droit fédéral américain, organe indépendant
chargé de la poursuite et de la mise en état d'affaires politiques s'il y a
des risques de défaut d'objectivité de la part des organes ordinaires . 844
Le point de départ est que du fait des instructions données par le Ministre fédéral de la justice
(Attorney general ), des soupçons peuvent naître sur l'impartialité du poursuivant. Aussi une loi
du 26 octobre 1978, modifiée en 1983 et en 1987, a-t-elle prévu la possibilité de nommer une
personnalité détachée de l'exécutif pour assurer l'enquête et la poursuite. C'est l'Indépendant
Counsel . Un tel agent ne peut être nommé qu'à l'occasion d'une infraction punissable de plus de
six mois d'emprisonnement et commise par le président aux USA, le vice-président et un très
petit nombre de hauts fonctionnaires. La procédure de désignation est la suivante : l'Attorney
general est saisi d'une dénonciation à la suite de laquelle il mène une enquête, puis à l'issue de
celle-ci, il prend une décision soit de refus de donner suite (des poursuites pourront alors être
ordonnées par le parquet fédéral de droit commun), soit d'acceptation de donner suite ; dans ce
cas, il saisit la Cour spéciale chargée d'apprécier la nomination d'un Indépendant Counsel . Cette
Cour peut en nommer un et elle doit alors fixer sa saisine. Cet agent agit en toute liberté et avec
de gros pouvoirs. Il a accès à tous dossiers du ministère. Il peut lancer l'action publique et, le cas
échéant, transiger (par plea bargaining ) ou se désister (nolle prosequi ). Il rend compte à la Cour
spéciale. Puis en cas de poursuite, la juridiction de droit commun reprend son rôle.
les pays d'Afrique francophone. Dans tous ces pays, il faut bien
comprendre que la partie poursuivante ne saisit pas toujours l'organe
d'instruction : elle ne le saisit que pour les affaires graves . Enfin, la 850
de même observer que dans ces deux pays, le juge peut être amené à
procéder à certaines investigations dans des cas particuliers.
En Italie, le juge de l'enquête préliminaire (giudice per le indagini preliminari , dit GIP) est
l'une des figures les plus originales du Code de procédure pénale de 1989, en se trouvant au
confluent du système de common law et du système romano-germanique. Au titre du système
anglo-américain, on notera le souci du législateur d'exclure le cumul des fonctions de juridiction
et d'investigation, cette dernière étant le monopole du ministère public sauf à noter le cas
particulier de l'incident probatoire où c'est le juge qui établit une preuve qui ne pourra plus être
répétée à l'audience. Au titre du système européen continental, le législateur a fait de ce juge un
contrepoids du ministère public : en effet il contrôle l'action de ce dernier au cours de l'enquête
(en ordonnant la détention provisoire, les écoutes téléphoniques et les perquisitions, et en
prolongeant la durée de l'enquête normalement fixée à six mois au plus) et à l'issue de celle-ci en
statuant sur la suite à lui réserver.
Les juridictions de jugement sont très généralement organisées en
fonction de la classification des infractions. La France qui connaît trois
sortes d'infractions connaît corrélativement trois sortes de juridictions, le
tribunal de police pour les contraventions de la cinquième classe (et le
juge de proximité pour les contraventions des quatre premières classes
sauf exceptions), le tribunal correctionnel pour les délits et la Cour
d'assises pour les crimes. L'Allemagne fédérale qui ne connaît que deux
sortes d'infractions n'a en conséquence que deux sortes de juridictions, le
tribunal d'instance (Amtsgericht ) pour les délits passibles de trois ans
d'emprisonnement au maximum et la grande Chambre pénale
(Landgericht ), sorte de cour d'assises connaissant des crimes. Le
modèle anglais est également dualiste : aux Magistrates'Courts la
connaissance des petites affaires (ou summary offences ) et à la Crown
Court la connaissance des affaires sérieuses (ou indictable offences ).
b. Juridictions de droit commun et juridictions particulières
Cour martiale, qui est une formation de la précédente et qui connaît des
cas de trahison et d'espionnage flagrants. Enfin une ordonnance du
12 septembre 1985 a institué la Cour spéciale compétente en matière de
détournement de deniers publics et composée de cinq juges, tous
nommés par le chef de l'État . Au Togo, une ordonnance du 11 octobre
856
quatre exemples.
1 ) Le premier exemple intéresse les infractions économiques et
o
sans critiques centrées sur l'idée que le souci de sécurité fait reculer
l'État de droit . Ainsi, en Allemagne, c'est la Cour d'appel
861
art. 706-25 CPP) a créé, pour les crimes, une juridiction spécialisée, une
cour d'assises sans jury, composée de sept magistrats, tous
professionnels ; cette juridiction siège à Paris et elle bénéficie d'une
compétence concurrente à celle qui résulte des textes ordinaires sur la
compétence . En Irlande du Nord, existent les célèbres Diplock Courts
863
n 3 de 1983).
o
158 S'il existe dans tous les pays des juridictions statuant sur recours formé
contre les décisions de première instance, elles ne sont pas toujours
conçues de la même façon.
1 ) Il y a en premier lieu des juridictions d'appel qui, en application
o
dans les divers pays common law, les Cours suprêmes établissent des
règles de Cour ou décisions générales sur un point de procédure . 875
159 Dans les États de nature fédérale (États-Unis, Canada, Brésil, Suisse…),
le législateur crée deux sortes de juridictions : celles qui sont fédérales
compétentes pour les infractions les plus graves et celles qui sont non
fédérales (étatiques, provinciales, cantonales) qui sont compétentes pour
les autres. On donnera trois exemples.
Aux USA, il y a, dès le premier degré des juridictions étatiques
(compétentes pour les infractions contenues dans les législations
étatiques) et des juridictions fédérales (compétentes pour les infractions
fédérales) . Et ce n'est qu'avec l'ultime voie de recours que l'unité du
876
droit se fait puisque la Cour suprême des États-Unis traite des recours
formés contre les décisions des Cours suprêmes étatiques et des Cours
d'appel fédérales.
Au Canada, la situation est différente . Chaque province dispose
877
d'un régime propre. Par exemple, au Québec, pour les actes criminels
(généralement les infractions les plus graves), la cour supérieure connaît
des affaires d'assises (avec jury) et la cour du Québec connaît toutes les
autres. Quant aux infractions autres que les actes criminels, dites
infractions sommaires, la cour du Québec a compétence concurrente
avec les juges municipaux et les juges de paix. Less juges de la Cour
supérieure et de la Cour du Québec sont des juges fédéraux alors que les
juges municipaux et les juges de paix sont des juges provinciaux. De
plus, il existe une cour d'appel, de nature fédérale. Enfin, un recours est
prévu (mais rarement admis) devant la Cour suprême, juridiction
fédérale et unique pour toutes les provinces, siégeant à Ottawa.
Enfin en Suisse, la répartition entre juridictions fédérales et non
fédérales se fait selon un autre critère matériel de gravité. Plus
précisément, l'article 22 CPP décide que « les autorités cantonales sont
compétentes pour la poursuite et le jugement des infractions prévues par
le droit fédéral » (en fait par le Code pénal) « sous réserve des
exceptions prévues par la loi. Et les articles suivants donnent une liste
des infractions traitées par la juridiction fédérale. À vrai dire, la liste est
énorme : infractions commises contre des personnes jouissant d'une
protection spéciale, appropriation illégitime, abus de confiance, vol,
recel, prise d'otage pour contraindre des autorités officielles, emploi
avec dessein délictueux d'explosifs ou de gaz toxiques… (art. 23) ;
infraction en matière de crime organisé, du financement du terrorisme et
de criminalité économique (art. 24).
160 Toutes les règles sur le statut des juges professionnels sont fondées sur
les principes de compétence et d'indépendance . 878
Les premières règles sont relatives aux conditions que doivent remplir
les candidats à une fonction de juge. Partout il est procédé à une enquête
de moralité et, en outre, le candidat doit satisfaire à une condition de
niveau juridique. Les candidats doivent être titulaires d'un diplôme de
droit ou d'un diplôme équivalent et avoir encore une certaine
879
juges est cependant très variable . La condition d'âge est variable, mais
881
nécessaire : ainsi aux USA, les juges fédéraux sont certes nommés par le
président, mais cette nomination doit être ratifiée par le Sénat et cette
ratification s'opère en deux temps : d'abord le candidat subit l'examen
public du Senate Judiciary Committee où des questions faussement
anodines lui sont posées (par exemple « que pensez-vous du caractère
criminogène de la prison ? ») ; ensuite intervient un vote des sénateurs, à
la majorité simple . Le second modèle est celui de l'élection populaire
884
qui était très en vogue dans les pays d'Europe de l'Est jusqu'à 1990 et 885
qui prévaut encore aux États-Unis pour les juges locaux ou du moins
pour 80 % d'entre eux. Les Américains voient dans ce système une
manifestation de la démocratie et de l'indépendance vis-à-vis de
l'exécutif. En pratique, les candidats sont affiliés à un parti politique, ou
soutenus par lui et la population vote pour des candidats qu'elle ne
connaît qu'à travers une campagne électorale souvent bruyante
et médiatique.
Que dire enfin de la vie professionnelle des juges une fois qu'ils ont
été recrutés ? S'agissant d'abord de la durée des fonctions, le principe le
plus fréquent est celui d'un recrutement à vie c'est-à-dire jusqu'à la
retraite, avec de très rares exceptions comme celle de la Cour suprême
des USA où les neuf juges siègent jusqu'à leur mort . Cependant les
886
juges japonais ne sont nommés que pour dix ans, avec possibilité de
renouvellement . Et les juges locaux des États-Unis, sauf
887
d'impeachment ne concerne que les fautes très graves (high crimes and
misdemeanors ) une loi de 1980 a créé les Conseils judiciaires (Judicial
Councils ), qui évoquent un peu les Conseils supérieurs de la
magistrature de France ou d'Italie et qui, pour des fautes moindres,
peuvent prononcer des sanctions moindres. Second problème : existe-t-il
une carrière de juge ? La réponse est négative dans les pays de common
law où il n'y a pas en principe d'avancement qui viendrait sanctionner la
qualité des travaux. Au contraire, en Europe continentale, en Amérique
latine, en Afrique francophone, au Japon, il existe un avancement, le
profil idéal étant celui du juge d'instruction (poste de début) qui finira
président de la Cour de cassation. Le troisième problème est celui de
l'appartenance politique des juges. Dans les pays naguère socialistes
d'Europe, l'appartenance au parti communiste, sans être en droit une
exigence, était en fait un avantage et c'est pourquoi aujourd'hui des lois
dans ces pays interdisent au juge d'appartenir à un parti politique . Un 891
sont souvent appelés jurés alors que techniquement le juré est seulement
un citoyen non juriste qui siège de façon non permanente et qui ne statue
que sur le fait .
904
régresse dans beaucoup de pays. Les Pays-Bas qui s'étaient vus imposer
le jury en 1812 par la France s'en séparent dès 1813 et ne le regrettèrent
jamais ; il y eut certes une réflexion en 2005, mais elle fut tuée dans
l'œuf par le ministre de la justice. L'Allemagne, en 1925, supprime le
jury au profit de l'échevinage. En France, même si l'on continue à parler
de jury, celui-ci a disparu en 1932 et 1941 puisqu'aujourd'hui les jurés
statuent aussi sur la peine, tout comme en Italie, ce qui consacre là aussi
l'échevinage. Pour ce qui est de la Suisse, F. Clerc a écrit « qu'il faut
appeler les choses par leur nom : l'introduction du jury… se solde en
définitive par un échec » puisque le système de l'échevinage a supplanté
presque complètement le jury . Finalement le jury est un peu comme
907
un fleuve qui regagne son lit après la crue, en revenant à son territoire
primitif, l'Angleterre, le Canada et les États-Unis , l'Australie et la
908
offrir, sauf pour des crimes très graves, le droit d'opter entre un système
de jurés et un système sans jurés. Les raisons de ce recul sont pour
l'essentiel des raisons d'économie de temps et d'argent. On ajoutera que
parfois le législateur, tout en admettant le jury, l'exclut pour des affaires
trop complexes pour des citoyens ordinaires : ainsi au Danemark, les
crimes économiques comme la fraude et les faux échappent à la Cour
d'assises .910
Il ne faudrait pas cependant imaginer que l'état du droit dans les pays de common law y est
fixé une fois pour toutes. Notamment en Irlande du Nord, les crimes de nature terroristes sont
jugés depuis 1970 par un juge de la High Court siégeant sans jury. En Angleterre, des voix
s'élèvent, non pour supprimer le jury, mais pour en réduire le rôle : en octobre 2001, le rapport
du Lord Justice Auld propose par exemple : 1o d'accorder à l'accusé de choisir entre procès avec
juge sans jury et procès avec juge et jury là où actuellement c'est cette dernière formation qui est
seule compétente ; 2o de supprimer le jury dans les affaires de fraudes complexes et de faire
alors juger l'accusé soit par un juge seul, soit par un juge assisté de deux experts qui seraient tirés
d'une liste officielle ; 3o de supprimer le jury dans le cas des mineurs sauf s'ils sont coauteurs
avec des majeurs 911 etc. C'est pourquoi le Criminal Justice Act 2003, en ses aticles 43 et 44 a
permis le remplacement des douze jurés par un juge professionnel pour les affaires de fraude et
lorsque le jury risque d'être corrompu (jury tampering ). Mais il faut une requête du poursuivant
et le juge doit rendre une ordonnance. La réforme semble s'appliquer assez peu 912 . Quoique
devant rester prudent sur des pareils sujets où les Anglais ont une grande expérience, un juriste
d'Europe continentale ne peut qu'avoir un regard favorable sur de telles propositions prévues par
la loi.
Au point de vue technique, le recrutement des jurés obéit toujours à
un système de filtres successifs. Une première liste, de session, est
établie, parfois par choix, plus souvent par tirage au sort. Le procédé du
choix se rencontre aux USA dans une quinzaine d'États où les Key Men
(commissaires du jury nommés par la Cour ou par l'exécutif) désignent
les jurés potentiels à partir des rôles fiscaux ou des listes électorales ;
mais le choix doit être conforme à la Constitution de l'État et la Cour
suprême fédérale veille au respect de certains principes comme celui
qu'il est interdit d'exclure tel groupe social . Infiniment plus important
913
péremptoires est limité par la loi, ce nombre en étant plus élevé pour les
crimes graves que pour les crimes moins graves et défense et accusation
se trouvant à égalité. Les pays d'Europe continentale, quand ils
connaissaient le jury, n'avaient en général consacré que la
récusation péremptoire.
Le nombre de jurés est variable : 12 en Angleterre, aux USA et au
Canada, mais 15 en Écosse, 9 en Espagne…
On dira enfin quelques mots sur la compétence matérielle du jury. En
dépit du principe de liberté qui souffle sur lui, il est en réalité de droit
étroit. En clair, le jury ne connaît que des infractions graves. Aux États-
Unis, en dépit de la lettre large du 6° Amendement (« Dans toutes les
poursuites criminelles, l'accusé a droit à un jugement par jury »), la Cour
suprême a réduit la compétence du jury aux infractions « sérieuses »
(serious ), pour s'arrêter finalement à celles punies légalement d'une
peine supérieure à six mois d'emprisonnement ; en cas de poursuite
917
compétence des jurés est plus importante : à côté d'infractions où ils sont
nécessairement saisis (meurtre), il y a beaucoup d'infractions où c'est
l'accusé qui choisit entre juge et jury ou juge seul (ces infractions sont
dites triable either way ), encore que pratiquement l'accusé choisisse
souvent le juge sans jury.
165 Seconde combinaison : citoyens statuant seuls sur la
culpabilité, puis se joignant aux juges professionnels pour
statuer sur la peine (système de la déformation du jury)
◊ Dans de nombreux pays, des critiques ont été adressées au jury. On a
fait remarquer que la distinction entre fait (culpabilité) et droit (peine)
est factice , que le jury est fortement influencé par son milieu social et
920
par l'opinion (notamment par la presse) et qu'il est inapte à répondre aux
exigences nouvelles du droit pénal, celles qui intéressent la personne du
délinquant . Aussi, dans diverses législations, l'idée suivante a-t-elle
921
167 Première modalité ◊ Celle qui est la plus fréquente est celle du
recours à des citoyens ordinaires . Dans divers pays, la juridiction
compétente pour les crimes (Cour d'assises), jadis composée de jurés et
de juges professionnels, est aujourd'hui composée d'échevins et de juges
professionnels, même si parfois ces échevins sont encore appelés jurés 925
Égypte, le juge des mineurs est assisté de deux experts spécialisés dont
l'un doit être une femme (art. 28 de la loi sur les mineurs). Dans certains
pays cependant, le juge des enfants statue seul.
On peut citer deux autres applications de l'appel à des citoyens
spécialisés. Aux Pays-Bas, une loi du 10 décembre 1975 a créé une
chambre spécialisée sise à Arnhem compétente pour statuer sur des
recours relatifs à des mesures d'exécution de la sanction pénale. Or cette
juridiction est composée d'un juge professionnel et de deux experts qui
sont des psychiatres ou psychologues nommés pour cinq ans . Cette
935
169 Le cas des juges non professionnels est simple : qu'il s'agisse de jurés ou
d'échevins, ils ne sont pas seuls. En common law, les jurés sont
traditionnellement au nombre de douze , comme en Belgique et au
938
En appel, même pour les affaires simples, la règle générale est celle
de la pluralité de juges professionnels. Les exceptions à cette pluralité
sont très rares . 944
matérielle et territoriale.
1. La compétence matérielle
171 Elle s'attache aux caractères de l'infraction pour en répartir les auteurs
entre les diverses juridictions. Ces caractères peuvent être déterminés
abstraitement par la loi qui s'attache à la gravité objective de l'infraction.
Ils peuvent aussi être déterminés concrètement par les magistrats (la loi
le disant ou ne le disant pas) en fonction de l'impact social de l'infraction
ou de la personnalité de son auteur. Tous les droits font une part à
chacune de ces deux conceptions.
a. La conception légale
172 L'idée générale est qu'à chaque sorte d'infractions correspond une
juridiction déterminée, le critère étant celui de la peine prévue. Mais les
différences sont importantes entre les législations : en effet la division
des infractions est tantôt trinitaire, tantôt dualiste ; en outre une même
juridiction tantôt agit à un seul titre (première instance ou recours),
tantôt à deux.
Illustrons ces idées par les exemples de la France et de l'Allemagne.
En France la situation est assez simple. Les contraventions sont déférées au tribunal de
police (ou au juge de proximité ) et les délits au tribunal correctionnel , l'appel contre les
décisions de ces deux juridictions étant porté devant une section de la Cour d'appel, la chambre
des appels correctionnels et le pourvoi en cassation étant porté devant la chambre criminelle de
la Cour de cassation . Les crimes sont déférés devant la Cour d'assises , avec éventuellement
appel devant une cour d'assises d'appel, puis pourvoi en cassation. En somme chaque juridiction
n'a qu'une seule compétence matérielle. Ce n'est pas le cas en Allemagne.
b. La compétence judiciaire
2. La compétence territoriale
176 Les règles sur la compétence territoriale sont plus uniformes et nous
retiendront donc moins. À peu près partout, le principe est celui de la
triple compétence : celle du lieu de l'infraction, celle du domicile (ou de
la résidence) du prévenu et celle du lieu d'arrestation de ce dernier si
l'infraction a été commise sur le territoire de l'État d'arrestation.
Une précision intéresse les infractions comportant un élément
d'exterritorialité . Si l'infraction est commise en partie dans un pays et
961
compétence universelle.
Une extension importante doit être signalée. C'est celle qui résulte de
la compétence universelle par l'effet de laquelle une juridiction d'un État
est compétente pour juger des crimes particulièrement graves ou odieux
(génocide, crime contre l'humanité, crime de guerre). Par cette
compétence, un État va se trouver compétent pour un crime commis
hors de son territoire, dès lors que l'arrestation se fait sur son territoire. Il
existe diverses conventions internationales en ce sens.
Mais les États agissent dans le désordre. Certains consacrent a
minima ce type de compétence comme la Belgique, l'Espagne et les
Pays-Bas. En Belgique, selon une loi du 8 août 2003, plusieurs critères
de rattachement sont déterminés par le législateur, les juges belges
n'étant compétents pour juger des crimes à l'étranger que s'ils sont
commis par des Belges ou par des personnes ayant leur résidence en
Belgique, ou si la victime est belge. En Espagne, en vertu d'une loi de
2014, les juges ont une compétence liée à la nationalité espagnole de la
victime et/ou de l'auteur du crime. Aux Pays-Bas, la compétence
universelle ne s'applique que si le suspect se trouve sur le territoire
national ou si la victime est néerlandaise. D'autres États adoptent une
conception large de ce type de compétence, tels la Grande Bretagne,
l'Italie et la Roumanie. En Grande-Bretagne, le Genava Conventions
Act. 1957 donne compétence à la justice nationale quelle que soit la
nationalité de l'auteur ou son lieu de résidence. En Italie, si la victime
n'est pas italienne, les juges italiens sont compétents pour toute
infraction commise en Italie, dès lors qu'elle est punie d'au moins trois
ans ; il faut seulement que l'auteur se trouve sur le territoire italien. En
Roumanie, les juges nationaux sont compétents pour toute infraction que
l'État roumain s'est engagé à réprimer en application d'un traité
international (génocide, crime de guerre, tortures, crime contre
l'humanité). La France est assez proche de ces modèles larges, du fait de
la ratification de diverses conventions internationales (art. 689
et s. CPP).
On mettra à part le cas des États-Unis pour les faits de terrorisme ou de trafic de drogue en
dehors de toute convention internationale. Non seulement les juges américains s'estiment
compétents, mais en outre la Cour suprême, dans deux arrêts essentiels, valide des opérations
antérieures au procès lui-même et menées sans l'accord des autorités locales. Le premier arrêt
valide des perquisitions au domicile de citoyens étrangers ainsi que des saisies même effectuées
sans mandat 963 , le second autorise le jugement aux États-Unis d'un médecin mexicain qui avait
participé à de mauvais traitements administrés à un fonctionnaire américain du service anti-
drogues et qui avait été livré aux autorités américaines à la frontière américano-mexicaine 964 .
Cette extension exceptionnelle de pouvoirs déjà exceptionnels a été accordée au FBI par le
Département américain de la justice en 1989.
§ 2. Modalités particulières
l'impartialité commande dans une large mesure une triple séparation des
fonctions : entre poursuite et instruction, entre instruction et jugement,
entre poursuite et jugement.
Plus net encore, car de portée générale, est l'exemple italien. Sous
l'empire de l'ancien Code de procédure pénale de 1930, il existait deux
exemples caractérisés de confusion et qui ont aujourd'hui disparu. Le
procureur de la République assurait lui-même l'instruction des affaires
simples (instruction sommaire par opposition à l'instruction formelle
menée par le juge d'instruction) et à cette occasion poursuivait,
conduisait les investigations et décidait des atteintes à la liberté. Avec le
nouveau Code de 1989, qui supprime le juge d'instruction, le procureur
dirige l'enquête de police (art. 326, 327 et 358 CPP) et c'est un juge, le
juge de l'enquête préliminaire, qui décide des atteintes à la liberté et qui
détermine en fin d'enquête la suite à donner à la poursuite ; bref, le
procureur n'est plus du tout juge et même le juge qui subsiste ne fait que
des actes de juridiction, pas d'investigation, ce qui est la condamnation
du juge d'instruction traditionnel . Le second exemple de confusion
971
ancienne était relatif au prêteur qui, pour les « petites » affaires (jusqu'à
quatre ans d'emprisonnement encourus !), était à la fois poursuivant,
instructeur et même juge du fond, la doctrine italienne ayant qualifié la
procédure prétoriale de « monomorphe ». Des auteurs s'inquiétaient
d'une pareille atteinte à l'impartialité et c'était seulement la
« médiocrité » prétendue du contentieux dévolu au prêteur qui avait
permis à celui-ci de subsister dans le nouveau Code de 1989 mais avec
la réforme de 1998, la procédure prétoriale devient « polymorphe » avec
un procureur, un juge de l'enquête préliminaire et un juge . 972
traditionnelle. Elle vaut aussi aux Pays-Bas (art. 268 al. 2 CPP). Au
Portugal, l'article 40 CPP pose la même règle, en termes très larges. En
Belgique, la règle séparatiste a également été acquise avec difficultés.
Longtemps, la Cour de cassation a considéré que le cumul était licite
puisque nul texte ne l'interdisait et que le juge d'instruction ou les
membres de la chambre du conseil ne sont pas des poursuivants et qu'ils
agissent à décharge autant qu'à charge. Mais, à la suite de l'arrêt De
Cubber qui condamne la Belgique , la Cour de cassation belge cède
975 976
b. Les exceptions
état peut participer au jugement même s'il s'agit de grosses affaires, mais
à la condition qu'il n'ait pas procédé à l'intégralité des actes
préparatoires . Cette condition est cependant assez peu précise et il
convient de donner des exemples. C'est parfois la jurisprudence qui,
dans le silence de la loi, apporte la solution : ainsi, en France, un
membre de la chambre de l'instruction ayant statut sur la détention
provisoire de l'intéressé, peut ultérieurement juger au fond . D'autre
982
183 Deux techniques, qui ne concernent que les juges, existent dans tous
les droits.
La première est la récusation qui permet d'exclure un juge déterminé
à raison de certaines circonstances de nature à faire présumer un défaut
d'indépendance d'esprit et donc l'existence d'un risque de partialité. Les
lois nationales énumèrent en général ces circonstances et l'on retrouve
presque toujours le fait que le juge est parent d'une partie, qu'il a un
intérêt dans l'affaire, qu'il est dépendant d'une partie, qu'il a été témoin
dans l'affaire où qu'il y a joué le rôle d'arbitre . De même, seconde
989
1° Sur ces deux notions de preuve et d'instance, l'analyse comparative est traditionnellement
menée à partir des droits anglais et français, que l'on oppose comme à plaisir. Déjà à la fin du
XIX e siècle un auteur qualifiait le droit procédural français de légalement minutieux et fondé sur
des principes généraux comme la protection de l'ordre social tandis qu'il considérait celui
d'Angleterre comme indifférent aux principes, pragmatique, confiant dans les magistrats et
protecteur de l'individu 993 . La comparaison se poursuit aujourd'hui. Mais elle tend à réduire les
différences très opportunément et cherche à tirer d'un droit ce qu'il pourrait apporter à l'autre :
l'approche se veut moins brutale et plus utilitaire 994 .
2° Une analyse comparative plus générale, opposant système de common law et système
romano-germanique conduit à faire apparaître une différence de culture juridique. Les pénalistes
romano-germaniques – en fait d'Europe continentale – privilégient le droit de fond : c'est en
ferraillant sur des règles de fond que le plaideur gagnera son procès. Au contraire, les pénalistes
de common law – en fait anglophones – privilégient la procédure : c'est en se battant sur la
procédure que le plaideur gagnera son procès, ce qui tend à majorer les règles de procédure. Il
est vrai qu'avec l'irruption de l'article 6 Conv. EDH sur le procès équitable – texte commun à
tous les Européens – la cassure est moins vive 995 .
3° Toute procédure est faite d'équilibre entre l'intérêt général et celui de l'accusé (et de la
victime). Faustin-Helie le notait déjà au XIX e siècle 996 . Les décisions de justice le reconnaissent
aujourd'hui et par exemple la CEDH parle « du souci d'assurer un juste équilibre entre les
exigences de l'intérêt général de la communauté et les impératifs de la sauvegarde des droits
fondamentaux de l'individu » 997 . On retrouve toujours cet alliage entre célérité versus droits de
la défense, recherche de la vérité versus équité, présomption d'innocence versus recherche de la
vérité, etc.… 998 .
CHAPITRE 1
L'OBJET DU PROCÈS. LA PREUVE
fameux Phipson on evidence anglais qui cite plus de 7 000 arrêts . 1003
Comment expliquer cette profusion dans les pays de common law. Elle
provient de l'utilisation intensive du jury en Angleterre, et cela depuis
plusieurs siècles, alors qu'en Europe continentale le jury n'apparaît
pratiquement qu'au début du XIX siècle et ne sera jamais beaucoup
e
utilisé. Or les jurés anglais, surtout au début, étaient des gens simples,
ignorant et sans expérience qu'il fallait « encadrer » par un système
probatoire n'autorisant la condamnation qu'à coup sûr. Dès lors les juges
ont été conduits à établir des règles précises, mais ces règles ne jouant
que pour des cas déterminés ne pouvaient s'appliquer ultérieurement que
dans ces cas (par application du principe du précédent) de sorte que si
d'autres cas se présentaient, ces juges devaient élaborer d'autres règles.
Ainsi s'explique la profusion des règles . 1004
La preuve, telle qu'elle se présente dans les sociétés traditionnelles ou primitives, notamment
africaines, ne sera pas examinée ici. Rappelons simplement que ces sociétés attachent une grande
importance aux preuves transcendantales comme les ordalies ou la divination. Cette dernière se
manifeste par les procédés les plus divers ; ainsi par exemple les enquêteurs placent devant le
terrier d'une araignée des ficelles symbolisant les frères du défunt, le coupable sera celui dont
l'araignée aura déplacé la ficelle le représentant 1006 .
A. Affirmation abstraite
187 Le principe est affirmé à peu près partout, dans tous les droits nationaux
. Mais il n'est pas toujours exprimé dans les mêmes sources, ni de la
1008
même manière.
Parfois le principe est contenu dans des textes nationaux qui sont soit
le Code de procédure pénale, soit même la Constitution, ce qui alors
souligne son importance en lui conférant un caractère constitutionnel.
Ainsi le principe est-il affirmé dans les Constitutions de l'Italie, de
l'Espagne, du Portugal, de la Suisse du Brésil, du Canada, exactement à
l'article 11 d de la Charte canadienne des droits et libertés . Sans
1009
que « toutes personnes est présumée innocente tant qu'elle n'a pas été
condamnée par un jugement entré en force » (art. 10.1° CPP).
D'autres fois, la présomption d'innocence est proclamée par la
jurisprudence nationale , parfois en doublure des textes ou même
quelquefois à titre autonome s'il n'y a pas de texte. Naguère le Plenum
de la Cour suprême de l'URSS avait rendu le 16 juin 1978 un arrêt
important qui rappelait sans équivoque que le fardeau de la preuve
incombe à l'accusateur . En France un arrêt de la Cour de cassation a
1012
B. Consécrations concrètes
189
Existence de présomptions de culpabilité ◊ Il faut d'abord définir
ce que l'on entend par présomption. Selon l'article 1349 du Code civil
français, les présomptions sont « les conséquences que la loi ou le
magistrat tire d'un fait connu à un fait inconnu ». Les présomptions
utilisent donc la méthode du raisonnement inductif ou déductif. Quoique
parfois critiquée, cette définition sur la nôtre. Elle vaut d'ailleurs en
toutes matières et pas seulement en matière pénale. Attachons-nous à
cette dernière.
Presque tous les droits connaissent des présomptions de fait et 1020
190 Parmi toutes les présomptions, celles-ci sont les plus simples. Il advient
que le texte d'incrimination réfute l'élément matériel ou actus reus
constitué de sorte que c'est à l'accusé de démontrer que la présomption
posée par la loi ne correspond pas à la réalité. De telles présomptions
sont fréquentes car elles correspondent à la réalité et il serait très
difficile au poursuivant de le démontrer.
Parfois ces présomptions se retrouvent à l'identique dans deux pays
différents et l'on peut parler de véritables correspondances. Ainsi le fait
de vivre avec une prostituée et de ne pouvoir justifier de ses propres
ressources constitue un cas de proxénétisme, les termes de la loi étant
extrêmement proches en France (art. 225-6, 3 CP) et en Angleterre
o
(Sexual offences Act, 1956 , art. 30). On peut aussi rapprocher l'article
418 du Code français des douanes qui institue une présomption de
contrebande en cas de détention de marchandises prohibées comme de la
drogue et le dahir du 9 octobre 1977 portant Code marocain des
1025
français est loin d'ignorer lui aussi ces présomptions et l'on peut citer
l'article L. 121-2 du Code de la route qui présume que le titulaire de la
carte grise est coupable de stationnement illicite de son véhicule sauf à
charge pour lui de prouver la véritable identité du contrevenant ou
l'existence d'un cas de force majeure . La loi japonaise de 1970 sur la
1028
décide que « la solution ne saurait être résolue par routine, mais par
examen de tous les faits et circonstances de la disposition particulière
applicable dans le cas particulier » . La doctrine parle de désordre et
1037
de loterie .
1038
196 Rappels ◊ La doctrine est d'une grande prolixité sur cette distinction,
question, toujours d'actualité . La question est d'autant plus délicate
1052
qu'elle est quelque peu passionnelle et que les auteurs ne mettent pas
toujours la même chose dans les mots accusatoire et inquisitoire . 1053
dans le système accusatoire, elle est rassemblée par les parties (parquet
et accusé) qui agissent en se contredisant ; au contraire l'inquisitoire
connaît un organe spécialisé, le juge chargé des investigations , le1057
l'État devant les individus alors que l'inquisitoire met en avant l'État et
1059
inquisitoire peut aussi exercer son droit de ne rien dire de sorte que
l'argument anglo-américaine selon lequel l'accusé peut être amené à
témoigner contre lui-même ne semble pas pertinent. Enfin, même si le
parquet est indépendant de l'exécutif, on n'exclut pas les ordres par
téléphone et surtout il faut tenir compte des apparences : il ne suffit pas
que le procureur soit indépendant, il faut encore qu'il apparaisse comme
indépendant. Mais dans la réalité la distinction, même si elle garde sa
valeur, est nuancée.
La question de la place du juge, spécialement dans la phase avant
jugement (juge d'instruction ou juge contrôleur) a été furieusement
débattue en France et aux Pays-Bas lesquels avaient hérité en 1810 du
système français du juge d'instruction . Elle l'a été aussi
1066
198
Une distinction malmenée ◊ L'examen des textes nationaux fait
apparaître que les deux systèmes ne se présentent guère à l'état pur. Le
système accusatoire, centré sur les parties, notamment sur le parquet,
laisse une certaine place au juge. Le système inquisitoire, malgré la
grande importance du juge, fait largement appel aux parties. C'est donc
un système mixte, plus ou moins mixte, qui existe partout, même si la
distinction subsiste tout de même dans son principe. On peut le montrer
en décrivant successivement les pouvoirs du poursuivant et de l'accusé
d'une part, et ceux du juge d'autre part . 1068
Ce principe directeur est admis partout. Il est parfois l'objet d'un texte
général : ainsi l'article 147 al. 1 CPP suisse rappelle que « les parties ont
le droit d'assister à l'administration des preuves par le ministère public et
les tribunaux et de poser des questions aux comparants », ce qui
exclulent d'ailleurs la phase purement policière de la procédure. Le plus
souvent, le législateur a prévu des textes propres à la phase préparatoire
et à la phase décisoire. Cependant l'égalité est moins affirmée lors de la
phase préparatoire que lors de la phase décisoire (système accusatoire,
variante II).
201 La phase décisoire ◊ Alors que la phase préparatoire est encore plus
ou moins inquisitoriale, la phase de jugement est dans beaucoup de
législations essentiellement accusatoire de sorte que règne le principe
d'égalité des armes pour la recherche de la preuve (v. art. 6 Conv.
EDH) : l'accusé jouit à égalité avec le poursuivant du droit d'offrir des
preuves au tribunal.
En premier lieu, ce sont les parties qui convoquent les témoins.
Prenons le cas des droits français et de common law. En France, le Code
de procédure pénale parle à l'article 329 (relatif à la cour d'assises) des
témoins « appelés par le ministère public ou les parties » et s'il est
1074
vrai que l'une des parties peut s'opposer à l'audition d'un témoin dont le
nom ne lui aurait pas été signifié auparavant (art. 330 al. 1 CPP), la Cour
tranche ce point et le président, en cas de rejet de ce témoin par la Cour,
peut toujours l'entendre « à titre de renseignements, en vertu de son
pouvoir discrétionnaire » (art. 330 al. 3 CPP) ; la règle du droit pour la
personne poursuivie d'appeler des témoins vaut aussi devant le tribunal
correctionnel, avec la même réserve du droit pour le tribunal d'exclure
un témoin qui n'aurait pas été cité régulièrement, sans que cette fois le
président puisse user de son pouvoir discrétionnaire puisque celui-ci
n'existe que devant la Cour d'assises (art. 444 CPP). Cette législation a
posé problème car il est advenu que le juge refuse l'audition d'un témoin
présenté par l'accusé. On sait que la Cour européenne décide qu'il y a
violation de l'article 6 § 1 et 3 Conv. EDH sur le procès équitable dans le
fait pour un tribunal de condamner un individu souhaitant l'audition . 1075
refus d'audition est possible, mais qu'il doit être soigneusement motivé
(témoin introuvable dont l'audition n'est pas nécessaire ou risquant de
graves représailles) . En common law, la règle du droit pour l'accusé
1078
et le poursuivant de citer des témoins est encore plus nette. Comme l'a
dit un auteur américain, « on attend de l'avocat de la défense qu'il
procède à toutes les recherches et à toutes les auditions de témoins qui
pourront être utiles pour l'inculpé » . Et selon l'article 190 du Code
1079
résulte que le tribunal après avoir recherché les preuves peut les
apprécier directement, sans intermédiaire : le tribunal doit se prononcer
à partir des preuves directement présentées devant lui, et ce que les
juges ont pu, lors des débats entendre peut servir de fondement à leur
décision. C'est le principe d'immédiateté qui est une conséquence de
l'oralité et qui a été introduit en Allemagne en réaction aux excès de la
procédure inquisitoire. La doctrine dédouble d'ailleurs ce principe. Il
existe d'abord l'immédiateté formelle : les débats doivent se dérouler en
la présence continue des juges, du parquet et du greffier (§ 226). Il existe
ensuite une immédiateté matérielle : doit être produit devant le tribunal
le moyen de preuve le plus probant et non un succédané et par exemple
une preuve documentaire, établie au cours de l'enquête, ne saurait
remplacer – sauf exception – l'audition à l'audience (§ 250). Les juges
allemands ont donc de gros pouvoirs (devoirs), mais la matière est très
réglementée .
1087
Très révélateur est à ce sujet le système italien imité du common law, de la règle du double
dossier (art. 431 et s. CPP). Il y a d'abord un dossier « pour les débats » transmis au juge de
jugement et ensuite un dossier « du parquet » qui est soumis aux parties, mais qui n'est pas
transmis à ce juge. C'est dans ce second dossier que se trouvent les procès-verbaux des actes de
l'enquête et aussi les procès-verbaux réalisés par le juge de l'enquête préliminaire à l'occasion
d'un incident probatoire (incidente probatorio ) (comme l'audition urgente du témoin, qui ne
pourra pas être répétée à l'audience) ou lors de l'audience préliminaire où il peut se conduire en
parfait juge d'instruction. Le législateur a voulu que le juge de l'audience ne puisse être gêné par
un préjugé qui pourrait découler de sa connaissance de l'enquête. De la sorte, la décision pourra
faire référence aux pièces du dossier des débats, à la condition qu'elles aient été discutées
contradictoirement à l'audience. Au contraire, les procès-verbaux contenus dans le second
dossier n'ont qu'une force négative en ce qu'ils permettent à une partie de détruire la crédibilité
de ce que le juge apprend pendant les débats (art. 500 et 503 CPP). Cependant, si le double
dossier existe encore aujourd'hui, la différence entre les deux dossiers s'est assouplie : en effet,
les procès-verbaux de l'enquête préliminaire (contenu dans le dossier du ministère public) ont
presque la même valeur que les preuves administrées à l'audience pourvu que les parties les
utilisent pour contrer les déclarations faites à l'audience (art. 500 modifié par la loi 356-1992) 1091
.
Malgré cela, il ne faudrait pas croire que, à l'audience, le rôle
d'investigation du juge est nul. Évoquons d'abord le cas de l'Angleterre.
Dans le procès avec jury, il existe une particularité : le juge à la fin de
l'audience résume l'affaire et analyse les preuves à l'intention du jury
(summing up ) et il peut même avertir le jury de la fragilité d'un témoin à
charge ; il est vrai qu'il doit indiquer au jury qu'il peut ne pas tenir
compte de ses commentaires . Dans tout procès, avec ou sans jury, il a
1092
la Cour suprême du Canada allant jusqu'à juger : « Il est clair que l'on
n'exige plus du juge la passivité d'antant : d'être… un juge sphinx. Mais
seulement, acceptons-nous aujourd'hui que le juge intervienne dans le
débat, mais croyons-nous aussi qu'il est parfois essentiel qu'il le fasse
pour que justice soit rendue effectivement. Ainsi un juge peut et parfois
doit poser des questions aux témoins, les interrompre dans leur
témoignage et au besoin les rappeler à l'ordre… » . En Angleterre,
1094
juge peut même appeler un témoin de son propre chef s'il estime que
c'est nécessaire au bien de la justice .1097
En Italie, une fois que le débat probatoire mené par les parties est
achevé, le juge, « si c'est absolument nécessaire » peut mettre en œuvre
de nouveaux moyens de preuve (art. 507 CPP, dont la lettre a été
étendue par la jurisprudence de la Cour de cassation et du
Conseil constitutionnel).
L'article 15 CPP serbe, après avoir indiqué que le fardeau de la preuve
pèse sur le poursuivant (al. 1) précise que « le juge peut ordonner à une
partie de proposer une preuve supplémentaire ou, exceptionnellement,
ordonner qu'une telle preuve soit examinée s'il considère que la preuve
ayant été examinée est contradictoire ou peu claire et estime en
conséquence qu'une telle demande s'impose… » . 1098
205 La question est claire : toutes les preuves, y compris celles qui n'auraient
pas été imaginées par le législateur, sont-elles recevables ? En d'autres
termes, le juge peut-il condamner en se fondant sur n'importe quel
moyen de preuve, ce qui est différent du problème de la façon dont la
preuve est administrée ? Deux principes se retrouvent dans la plupart
des législations : celui de la liberté des moyens de preuve et celui,
venant le tempérer, de la légalité dans l'administration de la preuve.
1. Le principe
206 Toute preuve est recevable, l'aveu, le témoignage, l'indice , les pièces
1100
à conviction, l'écrit etc. car l'infraction n'est pas un acte juridique, mais
un fait juridique qu'il faut donc pouvoir démontrer par tout moyen. La
règle de la liberté de la preuve est générale et pourtant elle n'est
formulée législativement que dans les pays de la famille romano-
germanique pour l'essentiel.
Tantôt l'affirmation de la règle de liberté est directe . Ainsi l'article
427 du Code français de procédure pénale dispose que « hors les cas où
la loi en dispose autrement, les infractions peuvent être établies par tout
mode de preuve… » . Cette formule est exactement reprise par divers
1101
pénales mettent en œuvre tous les moyens de preuve licites qui, selon
l'état des connaissances scientifiques et l'expérience, sont propres à
établir la vérité ». Comme le rappelle la doctrine suisse, « il n'y a pas de
numerus clausus des moyens de preuve » . Toutefois l'alinéa 2 de cet
1105
article ajoute : « Il n'y a pas lieu d'administrer des preuves sur des faits
non pertinents, notoires, connus de l'autorité pénale ou déjà
suffisamment prouvés », ce qui laisse apparaître certaines limites à la
liberté de la preuve.
2. Les limites
a. Limites communes aux divers droits
est qu'une telle preuve n'a pu par hypothèse être présentée au débat et
contradictoirement discutée . Toutefois, là encore apparaît une limite
1110
à-dire qui peut éveiller des préjugés défavorables du jury sans apporter
d'éléments déterminants sur la culpabilité. En Angleterre le Criminal
Justice Act 1991 , en même temps qu'il rend recevable les
enregistrements sur vidéo des interrogatoires des enfants victimes de
sévices sexuels, permet au juge de rejeter cette preuve « s'il n'est pas
dans l'intérêt de la justice de la recevoir » (art. 54), ce qui vise souvent
l'intérêt de la défense. La règle 403 des Federal rules of evidence
américaines dispose que même si elle est pertinente, « une preuve peut
être exclue si sa valeur probatoire est substantiellement dépassée par le
danger d'un préjudice déloyal… » pour le défendeur. De façon voisine,
au Canada, le juge peut écarter une preuve qui serait inéquitable pour
l'accusé, « la recevabilité de la preuve étant fonction de sa valeur
probante par rapport au préjudice causé à l'accusé » . Une balance des
1113
Au Canada, des tribunaux se sont appuyés sur cet arrêt. Mais la Cour
Suprême du Canada a nettement rejeté le procédé car « notre
compréhension dans cette technique et de son effet sur la mémoire n'est
pas assez poussée pour que la fidélité des témoignages post hypnotiques
en permette l'utilisation devant les cours de justice » . 1120
210 Cette première technique est très diversifiée. Parfois elle ne s'applique
qu'à certaines infractions. Ainsi en Égypte, la preuve de l'adultère contre
le complice de la femme en faute ne peut résulter que de l'arrestation en
flagrant délit, de la confession, des écrits ou papiers rédigés par lui ou en
sa présence dans la maison d'un musulman à l'intérieur d'un local destiné
aux femmes (art. 276 CP). Très proche est le droit marocain pour lequel
l'adultère ne peut être démontré que par un constat de flagrant délit
dressé par un policier, ou par l'aveu relaté dans des lettres écrites par le
prévenu ou passé devant le juge (art. 491 et 493 CP). En France, les
contraventions « sont prouvées soit par procès-verbaux ou rapports, soit
par témoins à défaut de rapports et procès-verbaux » (art. 537 CPP), ce
qui exclut les indices et les aveux. On peut encore indiquer que lorsque
parmi les conditions d'existence d'une infraction, il y a des conditions à
caractère civil, comme l'existence d'un contrat dans l'abus de confiance,
ces conditions ne peuvent être démontrées que par les modes du droit
civil .
1125
sans fin. On peut même dire que l'exclusion du ouï-dire est l'une des
grandes caractéristiques du système de common law, cette expression
était entendue au sens large, c'est-à-dire en incluant des pays comme
l'Italie et le Japon , voire ici l'Espagne et le Portugal . Mais
1131 1132 1133
l'interdiction est loin d'être absolue et encore faut-il dès le début savoir
de quoi l'on parle.
Mais il faut aussitôt apporter une précision essentielle. C'est que, comme l'indique la
jurisprudence Subramanian évoquée à l'instant, ce ouï-dire à portée testimoniale (hearsay
evidence ) et interdit doit être distingué du ouï-dire à portée circonstancielle (original evidence )
et admis. Dans le ouï-dire interdit, on s'attache au contenu d'une déclaration alors que dans le
ouï-dire admis, on entend seulement prouver qu'un fait a eu lieu, que des propos ont été tenus.
Supposons que X soit poursuivi pour escroquerie, l'accusation lui reprochant d'avoir
malhonnêtement obtenu de l'argent d'un organisme de bienfaisance en se faisant passer pour
muet. À sa sortie du siège de cet organisme, X rencontre Y et converse avec lui. Si Y est amené
comme témoin à la barre, il pourra faire état de sa conversation avec Y, non pas pour prouver si
les dires de l'accusé X sont vrais ou faux, mais pour dire seulement que X a tenu des propos et
donc n'est pas muet. Ainsi pour savoir si le ouï-dire doit être considéré comme une preuve
exclue, le juge, quand il écoute un témoin relatant les paroles d'un tiers, doit s'interroger sur le
but poursuivi par la partie qui a produit ce témoin : si cette partie a voulu seulement démontrer
que des paroles ont été prononcées, il y a original evidence et donc preuve recevable. Par
exemple à l'appui d'une défense d'aliénation mentale, le témoin relate les propos incohérents de
l'accusé : peu importent les propos exactement tenus, ce qui importe c'est le désordre mental
prouvé par l'incohérence de son discours. Étant permis, le ouï-dire circonstanciel ne nous
intéressera pas 1136 .
par exemple est que le policier ayant mené l'enquête ne peut à l'audience
relater les déclarations de la victime lors de son dépôt de plainte. Bref,
l'interdiction du ouï-dire est consubstantielle au système accusatoire qui
veut que les éléments de preuve soient directement évalués à l'audience.
Quand l'Italie en 1989 adopta dans son Code de procédure pénale le
système accusatoire, le législateur prohiba expressément le ouï-dire
(art. 195 CPP) . 1139
Il faut reconnaître que ces raisons sont très sérieuses et c'est pourquoi
les droits de common law ont consacré l'interdiction a de très
nombreuses reprises. Il a été admis par exemple que l'interdiction jouait
même lorsque l'accusé entendait invoquer le ouï-dire pour prouver son
innocence : un homme blanc ayant été poursuivi pour attentat à la
pudeur sur une fillette de quatre ans, il voulait demander à la mère de la
fillette, à l'audience, si cette dernière ne lui avait pas déclaré que
l'agresseur était un noir. Le juge refuse que la question soit posée,
s'agissant d'ouï-dire et le conseil privé de la Reine confirma cette
position . Cette décision est intéressante car elle constitue l'illustration
1140
et le procès. Mais ce n'est pas toute déclaration faite dans ce cadre qui
peut être reçue comme ouï-dire. Elle n'est reçue que dans deux cas
principaux. Le premier cas est la déclaration faite peu avant sa mort par
une personne qui n'avait plus d'espoir de survie et qui redoutait les
circonstances de l'événement qui allait causer son décès. Il s'agit en fait
de poursuites pour meurtre, coups mortels ou négligence criminelle
causant la mort. La déclaration n'a pas à être faite dans une forme
particulière et l'on a même admis des hochements de tête affirmatifs. Si
un témoin peut relater la déclaration d'un mourant, c'est que l'on pense
que tout individu, devant l'imminence de sa mort, dit la vérité et c'est
aussi que le mourant est souvent le seul témoin des faits. Le second cas
est la déclaration dans l'exécution d'une fonction. Il s'agit d'une
déclaration orale ou écrite contenant des faits qu'un préposé avait le
devoir professionnel de consigner dans l'exécution de sa fonction. Cette
déclaration doit être contemporaine de l'événement et le déclarant doit
être décédé. Là encore la déclaration est en principe véridique puisqu'on
peut supposer que son auteur aurait été congédié s'il avait fait une
fausse déclaration.
2 ) La seconde hypothèse est celle de l'indisponibilité du déclarant à
o
On donnera deux exemples. En Angleterre, un texte de 1925, le Criminal Justice Act en son
article 13, modifié en 1967, permet au tribunal de lire le procès-verbal d'audition d'un témoin
dont l'absence est due à son décès, à sa démence ou à une maladie sérieuse, ou encore lorsque
cette absence est provoquée par la mauvaise conduite du défendeur. À ces hypothèses, le
Criminal Justice Act 1988 ajoute les cas d'absence du témoin à l'étranger, sa disparition ou sa
peur ; toutefois l'admission de ces nouveaux cas n'est possible qui si le juge l'accepte car il peut
considérer que l'intérêt de la justice postule la venue du témoin 1144 . Au Canada, l'article 715 du
Code criminel autorise la lecture du procès-verbal de la déposition du témoin en cas non
seulement de décès, de démence, de maladie grave ou d'absence du Canada, mais aussi en cas de
refus de prêter serment ou de témoignage, ce refus devant selon la jurisprudence être total et non
limité à certaines questions. Il faut que la transcription de la déposition, pour pouvoir être lue, ait
été signée par le juge devant lequel elle a été recueillie 1145 .
Voisine de l'hypothèse d'une déclaration antérieure, est celle des
déclarations contenues dans des documents , c'est-à-dire dans des cartes,
plans, graphiques, dessins, enregistrements sur bande magnétique ou
disques. La loi anglaise précitée de 1988 dispose que si ces documents
sont de première main (first hand ), ils peuvent être admis en preuve
sans que vienne à la barre leur auteur. Mais cette non venue doit
provenir d'une impossibilité résultant de sa mort, de sa maladie grave, de
son éloignement hors du Royaume-Uni, de sa peur de venir déposer ou
du fait que l'on a perdu sa trace.
3 ) La troisième hypothèse enfin est celle du bas âge du déclarant ,
o
lui a faite un enfant en bas âge, concernant des crimes dont il a été
victime. À vrai dire, cette admission exceptionnelle du ouï-dire est d'un
faible intérêt pratique puisque la plupart du temps, l'enfant sera admis à
témoigner lui-même. Dans les cas cependant où l'on pourra admettre à
titre de remplacement le témoignage d'un proche de l'enfant, la
jurisprudence s'efforce d'en limiter l'application. Premièrement, il faut
que le témoignage de l'adulte soit « raisonnablement nécessaire », d'où
la jurisprudence déduit que l'enfant n'aura pas à témoigner s'il est
incompétent pour le faire ou s'il serait traumatisant pour lui de le faire.
Deuxièmement, il faut que la déclaration de l'enfant soit tout à fait
fiable , ce qui conduit le tribunal à apprécier les circonstances
1147
217 Première illustration ◊ C'est la plus classique. Elle consiste dans les
aveux passés par le coupable à un tiers. Cette déclaration peut être faite à
un tiers ordinaire, et elle n'est alors soumise à aucune condition
particulière, ou à une personne « en situation d'autorité » selon les arrêts
de common law. Dans ce dernier cas, la confession ne peut valoir
comme preuve que si le poursuivant démontre, par une procédure
spéciale appelée « voir-dire » que les faits ont été avoués d'une manière
libre et volontaire . 1149
Premièrement, la personne en situation d'autorité est d'abord et avant tout le policier auquel le
suspect fait une confession. Mais le concept est plus vaste car il inclut, selon le sentiment du
suspect, toute personne de nature à influer sur le sort de la poursuite : il peut s'agir d'un
procureur, d'un médecin ayant la qualité de coroner, d'un psychiatre, d'un travailleur social ayant
des pouvoirs d'enquête et de retrait d'un enfant de son milieu familial, voire de la victime si
celle-ci enquête personnellement sur le crime.
Deuxièmement, et ceci est capital, la déclaration faite par l'accusé à l'une des personnes doit
avoir été libre et volontaire, comme l'indiquent les arrêts à défaut de quoi le témoignage de la
personne qui la rapporte est exclu. Pour pouvoir être libre et volontaire, la confession doit, selon
la jurisprudence traditionnelle n'avoir été obtenue ni par la promesse d'un avantage (remise en
liberté, retrait d'accusation…) ni par des menaces énoncées par la personne ayant autorité 1151 . La
jurisprudence récente se fait plus stricte encore puisqu'à cette condition de base, qui reste
valable, elle en ajoute une autre : il ne faut pas que la personne ayant fait des aveux ait été dans
un état de fragilité psychologique tel qu'elle ne serait plus imputable, ce que vise l'hypothèse de
la dépression grave ou de l'ébriété. Des difficultés apparaissent en cas de déclarations
successives : il est admis que la première reconnue comme non libre et non volontaire vicie la
seconde si les deux font partie du même interrogatoire, mais si un certain laps de temps sépare
les deux déclarations, la seconde peut être considérée comme autonome par rapport à la première
et donc sincère.
Troisièmement, l'admission des propos de la personne ayant autorité, à titre de preuve, est
subordonnée à la tenue d'un voir-dire, à moins que l'accusé n'y renonce 1152 . Concrètement, au
début de l'audience, le poursuivant demande au juge de faire sortir le jury 1153 . Puis il appelle ses
témoins – en fait les policiers qui ont reçu la confession de l'accusé. Après quoi ces témoins sont
interrogés par le poursuivant sur le point de savoir si le suspect leur a fait ses déclarations de
façon libre et volontaire. La défense peut contre-interroger les policiers et elle peut aussi appeler
ses propres témoins, y compris l'accusé. Poursuivant et défenseur plaident et enfin le juge
déclare admissible ou non admissible la déclaration selon qu'il la considère libre et volontaire ou
non au contraire 1154 . Il faut bien préciser que la jurisprudence, quand elle rejette les confessions,
le fait non pas parce qu'elles ne sont pas sincères (unreliable ), mais parce qu'elles ont été
acquises de façon déloyale (unfair ). En effet, l'exclusion des confessions se fonde sur ce que les
Anglais appellent le disciplinary principle : on ne peut admettre des confessions si la police a
usé de méthodes impropres. C'est ce fondement qui explique la différence de traitement entre les
confessions à la police et les confessions à une personne quelconque. Pourtant le Criminal law
revision committee anglais, en 1972, avait recommandé, mais sans succès jusqu'à maintenant, la
suppression de cette distinction 1155 .
Cette distinction entre ces deux sortes de « confidents » se retrouvait
d'ailleurs en procédure italienne (devenue en partie de type common law
depuis 1989). Toutefois, elle a subi des avatars dans ce pays. Le Code de
1989 prévoyait pour l'audition des témoins à l'audience deux régimes
distincts : les témoins ordinaires pouvaient évoquer les affirmations de
tiers, mais pas les policiers (art. 198). Cette distinction a été abolie par la
Cour constitutionnelle dans son arrêt du 22 janvier 1992 qui y voyait
une « absurdité » . Aujourd'hui donc tous les témoins, y compris les
1156
déclaration sont les suivantes : la déclaration doit avoir été faite par la
victime ou par un tiers quelconque, en présence de l'accusé et dans des
circonstances telles qu'il était logique que l'accusé la conteste ; l'accusé
doit avoir acquiescé à la déclaration et c'est parce qu'il doit avoir
acquiescé que la déclaration a toutes raisons d'être vraie . 1161
En conclusion, la théorie du ouï-dire est très complexe. Le principe demeure encore celui de
l'interdiction de cette preuve (hearsay evidence is no evidence ). Mais ce principe est criblé
d'exceptions jurisprudentielles et même légales. L'impression générale est celle d'un grand
fouillis et d'une grande complexité. Même les juristes de common law en sont conscients.
Diverses propositions de réforme ont été présentées en Angleterre et au Canada notamment.
Elles n'ont fait que peu progresser les choses, si ce n'est la Law Commission anglaise comme on
vient de le voir.
222 Vue générale . La liberté des moyens de la preuve est complétée par sa
légalité, à défaut de quoi elle ne serait pas licite et donc ne pourrait pas
fonder une condamnation. En effet, si les législations sont peu
regardantes sur les types de preuves – puisque presque toute preuve peut
être utilisée – ils le sont beaucoup plus en ce qui concerne
l'administration de ces preuves. La notion d'État de droit va de pair avec
cette exigence fondamentale.
L'exigence de légalité s'impose d'ailleurs bien davantage lors de la
phase préparatoire du procès que lors de sa phase de jugement. En effet,
les preuves sont récoltées essentiellement au cours de l'enquête et de
l'instruction tandis qu'au cours du jugement, c'est surtout une
vérification de l'admissibilité de preuves qui est conduite.
Techniquement, la légalité, c'est le respect des formes prévues par la
loi. Ces formes, soigneusement décrites dans les Codes de procédure
pénale, tendent à concilier la recherche de la vérité et les droits de
l'individu (ou droits de la défense), lesquels impliquent non seulement
l'existence de prérogatives procédurales à l'intéressé suspecté d'avoir
commis une infraction mais aussi l'obligation pour les policiers et
magistrats de se conduire loyalement, ce qui est la dimension morale des
droits de défense. Et toute la légalité est construite autour de ces deux
piliers qui doivent être conciliés et combinés. C'est bien ce que décide la
Cour de Strasbourg quand elle rappelle que « le souci d'assurer un juste
équilibre entre les exigences de l'intérêt général de la communauté et les
impératifs de la sauvegarde des droits fondamentaux de l'individu est
inhérent à l'ensemble de la Convention » . De façon voisine, elle
1166
les législations sans jury ou qui en connaissant le jury le font siéger avec
les juges professionnels (France et Italie par exemple).
2 ) La preuve des faits s'entend des faits pertinents . Un fait, pour
o
Trois types de fait sont admis en common law comme pertinents et donc susceptibles de faire
l'objet d'une preuve.
Ce sont d'abord les faits sur lesquels s'appuie nécessairement l'accusation et ceux invoqués
par la défense, c'est-à-dire les faits en cause (facts in issue ) comme le coup de couteau porté par
l'accusé selon un témoin direct.
Ce sont ensuite les faits qui sont considérés comme nécessaires ou utiles pour établir la réalité
ou l'inanité des faits de la première catégorie. Si un homme a tué sa femme en usant d'un fusil,
l'action de tuer peut être prouvée directement s'il y a un témoin. Mais à défaut de témoin, le geste
pourra être prouvé par le témoignage de l'armurier qui, la veille du crime, a vendu l'arme à
l'accusé, ou encore par la présence d'empreintes sur cette arme : ces deux faits n'établissent certes
pas une preuve directe, mais ils sont tout de même pertinents et sont donc des faits appropriés
(facts relevant to the issue ) 1173 .
Reste une troisième catégorie (collateral facts ), constituée de faits qui ne sont considérés que
très restrictivement comme pertinents. Il s'agit d'abord des faits relatifs à la crédibilité d'un
témoin ; si un témoin affirme avoir pu observer la scène à telle distance, on essayera d'établir que
sa vue est mauvaise et qu'il ne peut donc pas l'avoir vue à une telle distance. Il s'agit ensuite de
faits conditionnant la recevabilité d'éléments de preuve relevant des deux premières catégories :
ainsi une copie peut être présentée en preuve si l'original est détruit ou si sa recherche s'est
avérée infructueuse ; toutefois pour que la copie soit reçue en preuve, encore faut-il permettre de
prouver la destruction de l'original ou le sérieux de la recherche infructueuse qui a été faite.
B. La preuve de la personnalité
226 La preuve de personnalité est menée en même temps que celle des faits.
L'article 81 du Code français de procédure pénale dispose que le juge
d'instruction « procède à tous les actes d'information qu'il juge utiles à la
manifestation de la vérité » (al. 1), ensuite « procède ou fait procéder…
à une enquête sur la personnalité des personnes mises en examen ainsi 1174
donne lieu à des applications qui sont loin d'être unitaires et qui
conduisent à distinguer selon qu'il s'agit ou non de l'accusé.
a. La preuve de la personnalité de l'accusé
Plus important est le second cas, celui dit des « faits similaires ». Le
poursuivant peut mettre en preuve des faits provenant de la vie passée de
l'accusé si ces faits sont de même « signature » que ceux qui sont
présentement poursuivis. Le lieu, le mobile, le modus operandi sont pris
en considération. Si par exemple l'accusé a déjà commis un cambriolage
ou un viol dans les mêmes circonstances que celles qui entourent
l'infraction actuellement poursuivie, le ministère public est en droit de le
dire et de le démontrer à l'appui de son accusation. Il peut présenter cette
preuve en preuve principale, afin de prévenir une éventuelle défense de
l'accusé. Cependant la preuve de « faits similaires » est strictement
entendue. D'abord en effet, il faut que le juge ait donné son accord.
Ensuite il faut entre le fait poursuivi et le fait similaire une proximité
dans le temps . Enfin, et c'est la condition cardinale, il faut un degré
1181
Criminal evidence Act 1898 anglais, l'accusé peut désormais parler s'il le
veut, mais la pratique consistant pour lui à faire venir des témoins de
moralité s'est maintenue. Ces témoins de moralité viendront parler de
l'accusé à la fois dans sa vie personnelle et dans sa vie professionnelle.
La difficulté pour l'accusé est que s'il entend prouver sa bonne réputation, le ministère public
peut contre-attaquer en invoquant des faits pertinents à un mauvais caractère ou même en
dévoilant son passé judiciaire. Selon l'article 666 du Code criminel canadien, « quand au cours
d'un procès, l'accusé fournit des preuves de son honorabilité, le poursuivant peut, en réponse,
avant qu'un verdict soit rendu, fournir une preuve de la condamnation antérieure de l'accusé pour
toute infraction… ». À cet effet, le poursuivant appelle des témoins ou fournit le casier judiciaire
de l'accusé. Mais peut-il aussi interroger l'accusé, le problème se posant si celui-ci accepte de
s'expliquer sur les faits ? La jurisprudence est divisée. Des décisions admettent que le
poursuivant peut contre-interroger l'accusé, mais seulement pour rendre peu crédible son
témoignage, sans pouvoir établir sa culpabilité. D'autres décisions, plus favorables au
poursuivant, permettent par le biais de contre-interrogatoire l'établissement de la culpabilité.
En Angleterre, le Criminal Justice Act 2003 a supprimé les règles issues du common law qui
interdisait au poursuivant de prouver le mauvais caractère de l'accusé. Désormais, cette preuve
est possible mais seulement cependant dans certains cas : toutes les parties sont d'accord ; la
preuve est alléguée par le défendeur ou est donnée en réponse à une question qui lui a été posée
au cours d'un contre-interrogatoire mené par le poursuivant et avec l'intention de le provoquer ;
la preuve est d'une grande importance pour la compréhension du juge… (art. 101).
En second lieu, l'accusé peut chercher à établir un trait de
personnalité . Une telle preuve présente de l'intérêt lorsque l'infraction
reprochée à l'accusé comporte des caractéristiques telles que seule
normalement une personne ayant ces caractéristiques peut la commettre.
L'accusé va alors s'efforcer de démontrer qu'il n'a pas ce trait de
personnalité et que par conséquent il n'a pas pu commettre l'infraction
qui lui est reprochée. Évidemment le ministère public peut alors réfuter
cette preuve.
b. La preuve de la personnalité de la victime
231 Il est certain que la victime ne peut d'emblée faire la preuve de sa bonne
réputation car elle n'est pas partie au procès. Cependant, l'accusé peut
apporter la preuve de la mauvaise moralité de la victime pour ébranler la
crédibilité de son témoignage. Le problème se pose par exemple en
matière d'infractions de violence où l'accusé peut à l'appui d'une défense
de légitime défense invoquer le caractère brutal de la victime et le fait
qu'elle a frappé la première, toutes notions pertinentes à la poursuite . 1185
232 Ministère public et accusé peuvent l'un et l'autre, dans le cadre d'un
contre-interrogatoire attaquer la réputation d'un témoin cité par l'autre
partie. Une situation se présente parfois : la défense cite des témoins
pour attaquer la crédibilité des témoins de l'accusation, mais alors elle ne
peut, selon la jurisprudence canadienne, poser que trois questions aux
témoins qu'elle a cités : connaissez-vous l'accusé ? a-t-il une réputation
dans son milieu ? cette réputation est-elle bonne ou mauvaise ? Il s'agit
de ne pas trop allonger les débats.
233 La partie ou l'organe qui administre la preuve est tenu à une suite de
devoirs. Certains de ces devoirs sont propres à telle ou telle preuve et
seront donc examinés ultérieurement, mais d'autres sont communs à
toutes les preuves comme celui de permettre à l'accusé d'avoir
connaissance des preuves, c'est-à-dire d'avoir communication de la
preuve . D'un autre côté, la violation de ces devoirs, généraux ou
1189
particuliers, doit donner lieu ou peut donner lieu à des sanctions, surtout
à la nullité de la preuve. D'où l'étude de la communication et de la
sanction de la preuve et également de sa sanction en cas de
1190
A. La communication de la preuve
234 Le principe général est celui d'une accentuation, dans tous les pays et
depuis plusieurs années, du droit pour l'accusé et/ou son avocat d'avoir
connaissance des éléments de preuve qui lui seront opposés à l'audience.
Cela dit, souvent la communication s'effectue de façon techniquement
différente dans les droits romano-germaniques et dans les droits de
common law, les premiers comportant à la différence des seconds une
instruction préparatoire et un dossier plus fourni. Mais en droit
1191
européen un rapprochement s'effectue.
d'un droit d'accès « à tout moment… durant les jours ouvrables » à partir
du quatrième jour avant le premier interrogatoire. Toutefois une limite
existe, analogue à celle du droit néerlandais ; cette communication a lieu
« sous réserve du bon fonctionnement du cabinet d'instruction »
(art. 114 al. 3 CPP), avec cette observation qu'aucun recours n'est prévu,
mais que, comme l'a indiqué le Conseil constitutionnel dans sa décision
du 12 août 1993, cette exclusion est de droit étroit . En outre, avant
1195
l'audience, chaque partie doit signifier (par huissier) aux autres les noms
des témoins qu'elle entend faire déposer, à défaut de quoi les autres
parties peuvent s'y opposer . 1196
n'avait pas bénéficié d'un délai suffisant. Enfin pour les petites affaires
(summary offences ), la défense n'a aucun droit à la divulgation de la
preuve .
1206
Cour suprême dans un arrêt célèbre rendu en 1991 . Dans cet arrêt,
1210
239 Les États-Unis ◊ Reste le droit des États-Unis qui est sans doute celui
qui pousse le plus loin la communication en ce qu'elle est un devoir du
défendeur aussi bien que du poursuivant . 1215
La question de la communication a commencé à être discutée à partie des années 1950, à une
époque où le droit positif était muet. Un arrêt de la Cour suprême reconnaît en 1958 « qu'il faut
faire du procès moins un jeu d'homme aveugle et davantage une contestation loyale sur la base
de faits communiqués de la façon la plus large possible » 1216 . Plus tard le juge Brennan
expliquera que le procès doit mettre l'accent « sur la question de vérité plus que sur une
conception sportive de la justice » 1217 . Ce courant visait en fait la protection de l'accusé. Aussi
les défenseurs de l'accusation réclamèrent-ils à leur tour le même avantage. Et ils l'obtiennent.
Aujourd'hui, la question est traitée d'une part dans les Règles fédérales, approuvées par la Cour
suprême, et d'autre part, à l'échelon des États soit dans les Règles de cour soit dans des lois, les
unes et les autres étant inspirées par les principes établis en 1970 par l'Association du Bureau
américain (1970 American Bar Association , A.B.A.).
D'une part, le poursuivant est tenu de communiquer à la défense
toutes les déclarations écrites ou enregistrées du défendeur, ce qui
s'entend de toutes ses déclarations mémorisées faites avant procès et qui
vont être utilisées contre lui. Il en va de même des déclarations des
coaccusés , des rapports d'expertise, des documents et pièces à
1218
B. La sanction de la preuve
241 Si une preuve n'a pas été communiquée à l'accusé ou si elle a été
présentée au juge alors qu'elle n'aurait pas dû l'être ou encore si une
preuve, recevable en principe devant lui, a fait l'objet d'une
administration irrégulière, des sanctions doivent être prises, au moins
dans certains cas. L'examen des divers droits fait apparaître une grande
multiplicité de sanctions . Il y a d'abord des sanctions individuelles,
1226
common law, la loi était quasiment muette et les juges très peu attentif à
la façon dont la preuve avait été recueillie. Il faudra attendre les années
1930 pour que la Cour suprême des USA commence à renverser des
condamnations fondées sur des actes de torture ou assimilés . Peut-
1232
être les juges de common law ont-ils été sensibles à J. Bentham (1748-
1832) qui était par principe hostile à l'exclusion des preuves à de très
rares exceptions près . 1233
de façon générale, conçoit les nullités strictement. Cette loi est entrée en
vigueur le 2 novembre 1996.
S'agissant des formes devant être respectées au cours de l'audience, la
loi distingue entre les nullités formelles ou prévues par la loi, que le juge
doit prononcer, mais qui sont peu nombreuses et les nullités matérielles
qui ne sont pas prévues par la loi et que le juge ne reconnaîtra que si
l'irrégularité est grave.
S'agissant des formes devant être respectées au cours de la phase
préparatoire, l'article 359 a CPP offre au juge de l'audience de jugement
un choix à plusieurs branches : déclarer la non-recevabilité de l'action
publique ; exclure la preuve qui a été irrégulièrement obtenue ;
1245
246 La Suisse ◊ Afin de réduire les cas de nullité, le droit suisse utilise
une voie un peu différente. Au lieu de faire appel à l'idée de grief causé
à une partie sous réserve des nullités d'ordre public, l'article 141 CPP il
crée implicitement une distinction entre l'irrégularité et l'illégalité. Cet
article vise en premier lieu des cas d'illégalité, le texte ne parlant pas
d'ailleurs d'illégalité, mais de « preuves non exploitables ». Ces preuves
sont de deux sortes : 1° Il y a d'abord celles « qui ne sont en aucun cas
exploitables » comme celles obtenues par un « moyen de contrainte, par
un recours à la force, par des menaces, par des promesses, tromperie et
moyens susceptibles de restreindre les facultés intellectuelles ou le libre
arbitre » (art. 146 CPP auquel renvoi l'article 141, 1° CPP) ; la doctrine
y assimile la preuve obtenue en violation du secret professionnel,
compte tenu de son caractère absolu ; 2° Il y a ensuite les preuves « qui
ont été administrées d'une manière illicite ou en violation de règles de
validité par les autorités pénales » et qui « ne sont pas exploitables à
moins que leur exploitation soit indispensable pour élucider des
infractions graves » (art. 141, 2° CPP). Ainsi sont des règles de validité
de preuve celles qui règlent les conditions essentielles d'une perquisition
ou la fouille nécessitant le recours à un médecin. Le rejet de la preuve
n'est alors plus absolu et les juges devront procéder à une pesée entre
l'intérêt public de la justice et l'intérêt privé protégé par la
norme enfreinte.
S'agissant en second lieu des simples irrégularités, le CPP est bien
plus favorable. Selon l'article 141, 3° CPP, « les preuves qui ont été
administrées en violation de prescriptions d'ordre sont exploitables ».
Une « perquisition d'ordre » est une norme procédurale qui n'a pas pour
objet d'assurer la fragilité d'une preuve ou de protéger une personne,
mais simplement de régler le bon ordre de la procédure. On peut citer
l'obligation de mener une perquisition en présence du détenteur des
locaux ou celle de limiter au maximum le nombre des auditions d'une
personne malade mentale (art. 155 al. 1 CPP) . 1250
248 Les États-Unis ◊ Si l'on met de côté les lois étatiques, assez
fréquentes, la théorie de l'exclusion de la preuve a été bâtie
essentiellement par la Cour suprême et dans cette construction, on peut
distinguer deux phases.
1 ) Dans la première, la Cour suprême affirme qu'une preuve
o
irrégulière peut être exclue du débat et elle le fait en se fondant sur les
Amendements (Bill of rights ), ce qui permet de parler d'une
constitutionnalisation de la règle d'exclusion. Ce phénomène apparaît
d'abord en droit fédéral, sur la base des IV et V Amendements (qui ont
e e
Toute cette jurisprudence avait pour cœur le juge en chef E. Warren (1953-1969) qui était très
favorable aux accusés. L'arrêt Mapp v. Ohio exprime les deux grandes justifications de la règle
de l'exclusion : assurer le respect des garanties constitutionnelle en supprimant l'envie de les
mépriser et le caractère impérieux de l'intégrité du système judiciaire. Dans l'arrêt Miranda , il
avait écrit que « finalement la vie et la liberté sont mises en péril autant par des procédés
illégaux à l'encontre de ceux que l'on peut penser être des criminels que par les véritables
criminels eux-mêmes ». Une réaction se fit cependant bientôt sentir. On fit valoir que la théorie
de l'exclusion aboutissait à relâcher de grands criminels et qu'elle n'est pas inscrite dans les
Amendements. Le juge en chef Burger, successeur du juge en chef Warren, expliqua dans l'arrêt
Bivens que la règle d'exclusion qui vise à prévenir les abus policiers ne remplit pas son but en
pratique : rien ne prouve que cette règle les dissuade de mal faire et, en outre, cette règle joue
contre le poursuivant et non contre le policier qui n'a pas d'intérêt dans le procès. Aussi le juge
Burger a-t-il proposé de remplacer l'exclusion par la création d'un droit à réparation pécuniaire
pour toute violation du Bill of rights , avec institution d'une juridiction spéciale qui pourrait
statuer rapidement sur toute demande 1259 . Cette proposition ne sera pas retenue. Mais la Cour
suprême va infléchir sa position.
2 ) À partir des années 1970, la Cour suprême devient beaucoup plus
o
Il faut en premier lieu que la preuve ait été obtenue au mépris des
garantis de la Charte. Mais il n'est pas nécessaire d'établir un lien de
causalité entre la violation du droit inscrit dans la Charte et l'obtention
de la preuve. L'admettre conduirait en effet à des distinctions complexes
et inutiles.
Plus délicate est la seconde condition, selon laquelle l'accusé devra
démontrer que l'utilisation de la preuve devant le juge – il n'est plus
question de son obtention – peut déconsidérer l'administration de la
justice . Ce concept original avait été proposé par la Commission de
1268
réforme du droit du Canada dans son projet de Code de la preuve de
1975 . Aujourd'hui la Cour suprême, pour décider s'il y a atteinte à
1269
le juge Frankfurter utilisa pour la première fois une expression qui allait
faire fortune, celle des fruits de l'arbre empoisonné (fruits of the
poisonous tree ).
Cependant, la Cour suprême des USA développe une énergie
considérable pour limiter l'exclusion à la preuve irrégulière. À cet effet,
elle a imaginé trois théories. La première est celle de la découverte
indépendante (independant source ) selon laquelle une preuve reste
admissible si elle provient de deux sources dont l'une seule est viciée . 1287
entre le vice initial et la preuve finalement obtenue est très faible, le juge
considère que le vice est oublié ou atténué, purgé . La doctrine
1291
américaine se délecte avec la théorie des fruits of the poisonous tree . 1292
260 Les règles propres à chaque moyen de preuve sont complexes. Laissons
tomber la preuve résultant d'un écrit ou plus généralement d'une pièce à
conviction et considérons ces deux preuves essentielles que sont la
parole et les indices.
§ 1. La parole
fiabilité des déclarations de l'accusé. À cet effet, les législateurs ont posé
des normes, qui sont en réalité des mesures de protection de l'accusé
contre des dérives qui lui seraient préjudiciables.
1 ) Parmi ces mesures, il en est une qui est assez particulière car elle
o
Ainsi en Italie, un décret-loi du 15 janvier 1991, modifié par une loi du 13 février 2001, a
prévu diverses mesures de protection qui s'appliquent pendant le cours même de l'enquête. Il y a
d'abord des mesures générales applicables à tous individus impliqués dans une affaire de
criminalité organisée : il s'agit d'une protection policière rapprochée, de la mise en place de
dispositifs techniques de protection, notamment pendant les déplacements, voire d'un
changement d'état civil et même d'une assistance financière (logement et déplacement payés)
(art. 13 al. 4). Peuvent s'ajouter des mesures spéciales à certains délinquants comme le placement
des intéressés dans des lieux spécialement protégés (art. 13 al. 5). Toutes ces mesures sont prises
par une commission centrale compétente pour la définition des mesures de protection.
Ces mesures de protection ne bénéficient pas à tous les criminels. Seuls peuvent en bénéficier
ceux qui ont fourni des informations « ayant un caractère de nouveauté ou de généralité, ou
contenant d'autres éléments de notable importance pour le déroulement de l'enquête »
(art. 9 al. 3). Le législateur italien protège donc bien les repentis (pentiti ) 1303 .
2 ) Plus importantes en raison de leur application à toutes les
o
infractions et dans tous les droits sont les mesures excluant tortures et
procédés assimilables, prohibant certains subterfuges et assurant les
droits de la défense.
Trois questions principales sont posées par les déclarations, celles de
l'interdiction des tortures et procédés assimilables, de la pratique des
subterfuges et plus généralement celle des droits de la défense. Les
principes sont souvent les mêmes partout, mais l'habillage
technique diffère.
262 Dans certains pays, les tortures sont expressément interdites par la loi et,
ce qui est plus intéressant, les textes étendent la prohibition à des
procédés qui ne sont pas strictement des cas de torture.
En ce sens, le Code polonais de procédure pénale décide que « les déclarations données dans
des conditions qui excluent la liberté de parler ne peuvent être reçues en preuve » (art. 157 al. 2
CPP). La loi espagnole exclut toute « pression ou menace » (art. 389 al. 3 LECRIM) et la
jurisprudence du Tribunal suprême ajoute que l'accusé ne peut même pas, pour proclamer son
innocence, réclamer l'application de procédés comme le sérum de vérité 1304 . Le Code italien
prévoit qu'aucune méthode ou technique pouvant influencer la liberté d'autodétermination ou
altérer la capacité de se souvenir et d'apprécier les faits ne pourra être employée même avec le
consentement de l'intéressé (art. 188 CPP), ce qui va dans le sens de la jurisprudence espagnole.
On peut citer enfin deux textes qui sont beaucoup plus précis car ils procèdent par voie
d'énumération. C'est premièrement le § 136 a StPO allemand qui vise d'un côté les mauvais
traitements (Misshandlung ), ce qui englobe non seulement les coups mais aussi des techniques
qui perturbent le psychisme comme l'interruption de sommeil ou la projection de lumière
violente, et de l'autre les agressions physiques (Körperlich Eingriff ) qui sont certes déjà incluses
dans le concept précédent, mais qui peuvent s'étendre aux drogues ou à la narco-analyse
administrées aux fins d'aveu. C'est deuxièmement l'article 126 du Code portugais de procédure
pénale qui donne un catalogue encore plus précis. Ce texte pose d'abord en règle que « sont
nulles et ne peuvent être utilisées les preuves obtenues au moyen de la torture, de la coercition
ou en général de l'atteinte à l'intégrité physique ou morale des personnes ». Puis le texte énumère
les cas d'atteinte à l'intégrité physique ou morale des personnes, à savoir : « a) le trouble de la
liberté, de la volonté… au moyen de mauvais traitement… de l'hypnose ou de procédés cruels ou
astucieux ; b) le trouble, par n'importe quel moyen de la capacité de mémoriser ou d'évaluer ; c)
l'emploi de la force… d) la menace… e) la promesse d'un avantage inadmissible d'après la loi ».
Le texte ajoute encore… « sont aussi frappées de nullité les preuves obtenues moyennant
l'immixtion dans la vie privée, le domicile, la correspondance ou les télécommunications sans le
consentement de l'intéressé ».
Dans d'autres droits , il n'y a pas de texte et l'interdiction de la torture
ou procédés assimilables ne résulte que de la jurisprudence . C'est le cas
en common law. La jurisprudence anglaise a créé la notion de
déclaration « libre et volontaire » : est telle la déclaration qui a été
obtenue ni par violence, ni par crainte d'un préjudice découlant de
menaces, ni par espoir d'un avantage . Aux États-Unis, la
1305
Quel est le moyen par lequel le juge peut s'assurer que les déclarations
de l'accusé ont été forcées ? Là où existe le juge d'instruction, la
question se posant le plus souvent au stade de l'instruction, ce magistrat
la réglera pratiquement par une confrontation entre le policier et
l'intéressé. Mais dans tous les droits – de common law ou non – le
problème peut apparaître à l'audience. Une distinction doit alors être
faite : en common law et lorsqu'il y a un jury, est utilisée la procédure du
« voir-dire » qui a déjà été décrite ; en système romano-germanique et
1309
en common law lorsqu'il n'y a pas de jury, le problème est réglé par voie
de confrontation à l'audience entre le policier et l'accusé.
Enfin, à titre plus général, la jurisprudence de la CEDH doit être
évoquée. Deux arrêts importants, tous deux contre l'Allemagne et
condamnant celle-ci, défendent une conception rigoriste de la morale
dans la recherche de la preuve. Dans la première affaire, où une
personne était suspectée de transporter de la drogue dans son corps
(« mulet »), le ministère public avait fait poser (par quatre policiers) une
sonde nasale et gastrique, puis administré au passeur un vomitif afin
qu'il régurgite les substances illicites ensachées et ingérées. L'intéressé
fut condamné par la justice allemande. Mais par la CEDH, ce fut
l'Allemagne qui fut condamnée pour violation des articles 3 Conv. EDH
(interdisant les tortures et les traitements inhumains ou dégradants) et 6
Conv. EDH (exigeant que la procédure soit équitable) . Dans la
1310
ce stade, passer sous silence une troisième affaire, où cette fois c'est la
France qui fut condamnée : une personne gardée à vue pour suspicion de
trafic de drogue en récidive avait fait l'objet de la part de policiers
d'actes de violence physique et mentale ayant provoqué des souffrances
aiguës, qui furent qualifiées de torture . Plusieurs autres pays ont
1312
a. La provocation
Deux arrêts le montrent bien. Dans le premier, un policier sous un faux nom (undercover
policeman ) rend visite à un ami, pendant la période de prohibition, pour l'inciter à lui vendre de
l'alcool, en lui rappelant qu'ils ont fait ensemble la première guerre mondiale. Après cinq
demandes, l'ami cède. Mais il sera acquitté car « il n'avait pas de dispositions préalables pour
commettre le délit, étant un citoyen industrieux et… ayant été provoquée par des souvenirs
d'armes » 1319 . Dans le second, un ancien drogué devenu informateur de la police rencontre un
tiers qui, drogué lui-même, sortait de chez son médecin. Il lui demande et lui demandera
plusieurs fois de la drogue, invoquant son état de « manque » et l'inutilité de soins médicaux que
lui aussi suivait. Finalement le tiers cède. Là encore la Cour suprême le sauve en admettant sa
défense d'entrapment : l'accusé avait fait des efforts pour guérir et il n'avait plus de
prédispositions à la drogue et à son trafic 1320 .
Procéduralement, c'est au prévenu à invoquer le moyen de la
provocation et il doit prouver plus qu'une simple sollicitation ou
approche. Une fois qu'il a prouvé l'existence d'une provocation, le
poursuivant va tenter de démontrer qu'il était prédisposé au crime
poursuivi et, à cet égard, il dispose d'une très grande latitude : il lui suffit
de prouver la mauvaise réputation du prévenu ou d'indiquer qu'il a déjà
été condamné et il peut même utiliser la preuve par ouï-dire. Après quoi,
le juge ou le jury – s'il y en a un – tranchera.
Le système prétorien américain est critiqué par la doctrine. D'abord, dit-elle, le critère
subjectif est très défavorable à l'accusé dès lors qu'il n'a pas un passé irréprochable. Et surtout,
ajoute-t-elle, la prédisposition ne prouve pas forcément l'intention, celle-ci pouvant ne survenir
qu'après celle-là 1321 . D'ailleurs, le Code pénal modèle – qui il est vrai n'a pas eu de suite – a
retenu le critère objectif en s'attachant au comportement du policier 1322 .
Dans un premier temps les juges ont essayé d'insérer la provocation policière dans des cadres
préétablis comme la contrainte (relaxe en cas de suppression de toute liberté) ou la
participation 1324 .
Aujourd'hui, la jurisprudence distingue entre la provocation –
commission et la provocation – révélation. Il y a provocation policière
(entraînant nullité de la preuve) quand la commission de l'infraction a
été le résultat d'une sollicitation émanant d'une personne chargée de faire
naître la révélation criminelle ou lorsqu'il y a invitation directe à
commettre l'infraction . Au contraire, il n'y a pas provocation
1325
avait (encore légitimement) arrêté une poursuite car le policier avait agi
sans avoir de bonnes raisons de suspecter l'accusé de faire du trafic de
drogue et, en outre, l'avait d'abord alimenté en cigarettes à bon marché
et ainsi l'avait préparé à une opération de trafic de drogue, jouant une
carte « faveur pour faveur » . 1328
Dans des poursuites pour trafic de drogue, le prévenu allègue qu'un policier l'ayant abordé
s'était fait passer pour trafiquant, les juges répondant que la présence du policier n'a pas
déterminé le délit, mais a seulement permis sa constatation et son interruption 1334 . De même des
policiers peuvent se faire passer pour des consommateurs anonymes afin d'établir des faits de
proxénétisme dans un « bar américain » car « leur intervention avait pour effet de permettre la
constatation d'une activité délictueuse et d'en arrêter la continuation » 1335 . Ainsi la provocation
ne sauve le prévenu que si elle a déterminé la commission de l'infraction, mais non si elle l'a
simplement révélée. C'est la même attitude que celle des juges belges.
Pour mieux lutter contre le trafic de drogue, une loi du 19 décembre
1991 (aujourd'hui art. 706-32 CPP) est venue autoriser policiers,
gendarmes et douaniers à acquérir, transporter et céder de la drogue.
Mais il faut que le parquet, ou le juge d'instruction s'il est saisi, donne
leur accord. Et le texte indique bien que ces offres sont organisées « aux
seules fins de constater les infractions » de trafic de drogue et « les actes
autorisés ne peuvent constituer une incitation à commettre une
infraction » de trafic de stupéfiants . Cette permission de la loi,
1336
écoute est décidée soit par le ministère public, soit par un juge qui est
cependant le personnage central car il est le gardien naturel des libertés.
Dans certains droits, seul un juge peut agir et il s'agit parfois du juge
d'instruction. Tel est le cas de l'Espagne (art. 579-2 LECRIM), du
Luxembourg (art. 88-2 CIC) et de la France (art. 100 CPP) ou du juge
des libertés en France (art. 706-95 pour l'enquête). Cependant en
Espagne, un assouplissement existe pour les infractions de terrorisme et
dans les cas urgents : selon des lois de 1984 et 1988, l'ordre pouvant être
donné par le ministre de l'intérieur à condition que celui-ci saisisse dans
les trois jours les autorités judiciaires qui confirmeront ou non
la mesure.
Dans d'autres droits, peuvent agir le ministère public dans un premier
temps et un juge dans un second temps. Ainsi en est-il en Allemagne :
selon les articles 100 a, 100 b et 101 du StPO, c'est un juge qui est
normalement compétent, mais en cas d'urgence, la décision peut aussi
être prise par le parquet, cette décision devant être confirmée par un juge
dans les trois jours. En Italie, l'écoute est décidée par le juge de l'enquête
préliminaire sur requête du ministère public, mais en cas d'urgence,
« lorsqu'il y a des raisons de penser qu'un retard pourrait entraîner un
grave préjudice à l'enquête », le ministère public prend la décision
immédiatement, sauf à devoir la communiquer de suite au juge qui
pourra la confirmer dans les quarante-huit heures (art. 266 et s. CPP). En
Suisse, la mesure est décidée par le procureur à charge de saisir dans les
24 heures le tribunal des mesures de contrainte (art. 269, al. 1 , 273 al. 2
er
encourue 1346
. Parfois cependant, les législateurs utilisent
cumulativement les deux critères. Ainsi l'article 266 CPP italien vise à la
fois les délits pour lesquels est prévue une peine privative de liberté
supérieure à cinq ans et certains délits spécifiés comme le trafic d'armes
ou de stupéfiants, la contrebande ou les menaces . Le droit hollandais
1347
est un peu à part, en apparaissant comme moins strict : les écoutes sont
possibles dans trois cas : suspicion qu'un délit vient d'être commis ;
suspicion que des délits (énumérés à l'article 67 CPP) qui constituent
une atteinte sérieuse à l'ordre public sont en cours de préparation ou ont
été commis dans le cadre d'une organisation criminelle ; suspicion qu'un
acte de terrorisme est en train de se commettre.
Il faut ensuite qu'il y ait de graves soupçons laissant présumer
l'existence de l'une de ces infractions (art. 269 CPP suisse). Cette
condition ne sanctionne pas cependant dans toutes les législations.
Il faut encore que l'écoute apparaisse comme indispensable , comme
le seul moyen de prouver l'infraction.
À vrai dire, cette condition délicate et typiquement restrictive, se
retrouve d'une façon ou d'une autre, dans beaucoup de législations.
L'article 100 CPP français vise « les nécessités de l'information » qui
« exigent » une écoute. L'article 88-1 CIC luxembourgeois rappelle
« qu'il faut que les moyens ordinaires d'investigation s'avèrent
inopérants en raison de la nature des faits et des circonstances spéciales
de l'espèce ». Selon la loi américaine de 1968, une écoute est possible
« si les procédures normales d'enquête ont été essayées en vain ou
encore s'il est probable qu'elles échoueraient si on les essayait ou
qu'elles seraient dangereuses pour la conservation des preuves ou la
sécurité de l'agent ». L'article 269 al. 1 CPP suisse parle de « mesures
er
Enfin des conditions de forme sont prévues, toutes centrées sur l'idée
que l'écoute est de droit étroit. « La forme est sœur jumelle de la
liberté » disait Ihering. Ainsi la loi américaine de 1968, l'une des plus
précises, indique que la décision du juge doit prévoir l'identité de la
personne espionnée, le lieu surveillé, le type de communication
contrôlée, l'infraction poursuivie, l'identité de l'agent autorisé à agir,
l'identité de celui qui a autorisé la présentation de la requête au juge et,
bien sûr, la durée de la surveillance .1349
L'information se présente sous trois modalités variant selon les droits. La loi américaine de
1968 prévoit que dans les quatre-vingt-dix jours suivant la décision de refus d'écoute ou suivant
la fin de l'écoute, le juge doit indiquer à la personne qu'une demande d'écoute a été exprimée et
le cas échéant à partir de quelle date l'écoute a eu lieu 1351 . En Italie, la personne peut prendre
connaissance des enregistrements, dans les cinq jours de leur dépôt au secrétariat du Palais de
justice (art. 268 CPP) 1352 . Au Luxembourg, la personne se voit remettre les enregistrements
après la fin de la procédure (art. 88-2 al. 1 CIC).
Mesure plus énergique, la destruction des bandes est également prévue. En France, elle est
ordonnée par le parquet quand l'action publique est prescrite (art. 100-6 CPP). Le Luxembourg
prévoit même cette destruction plus tôt : dès qu'il apparaît que l'écoute n'a rien donné ou après
non-lieu, acquittement ou même condamnation (art. 88-2 al. 2 CIC). Enfin l'Italie, très libérale en
ce qui concerne les nullités, prévoit la destruction si l'écoute est faite en dehors des conditions
légales (art. 271 al. 3 CPP).
273 Les écoutes par sonorisation d'un local ◊ Grâce à un tel procédé
– qui se réalise par voie de microphone – la police peut espionner les
conversations privées. Longtemps la loi a été muette et la jurisprudence
pauvre. Cependant, la Cour suprême des USA a été amenée à statuer à
diverses reprises et a admis la licité du procédé au regard du IV e
Tous ces textes sont assez proches : il faut toujours l'autorisation d'un
juge. Ils donnent lieu à une jurisprudence intéressante. En Allemagne, la
Cour constitutionnelle statuant sur la sonorisation du cabinet d'un avocat
suspecté de blanchiment y a vu un procédé anticonstitutionnel comme
tombant sous le coup de l'article 12 de la Loi fondamentale . La Cour 1357
2. Techniques autres
274 On évoquera d'abord l'infiltration par des agents sous couverture qui
ainsi pénètrant à l'intérieur d'une organisation criminelle en vue
d'élucider des infractions particulièrement graves. Les législateurs
utilisent des expressions ou mots différents et par exemple l'Allemagne
vise l'intervention d'un enquêteur camouflé (§ 110 a – 110 e StPO), la
France parle d'infiltration (art. 706-81 et s. CPP), la Suisse évoque
l'investigation secrète (art. 285 à 298 CPP) etc. En dépit des différences
inévitables, tous les droits nationaux, au moins en Europe, s'accordent
sur les conditions suivantes :
1° La mesure ne s'applique qu'à des infractions graves, par exemple
les affaires de criminalité organisée en France (listées aux articles 706-
73 et 706-74 CPP) ; en Espagne et en Allemagne (§ 110 a al. 1 phrase 1,
n° 1 à 4 StPO) ;
1361
définition, très large, on peut décerner deux masses dans les droits de la
défense : une masse statique qui est la connaissance du dossier, ou
communication de la preuve, déjà examinée , et une masse
1365
ses droits :
– « il doit avant tout être informé en termes clairs et sans équivoque
qu'il a le droit de rester silencieux » , cet avertissement devant être
1372
La Cour suprême a entendu créer ainsi ce qu'elle appelle elle-même un « code constitutionnel
de l'aveu ». Elle a entendu réagir à certaines pratiques policières, facilitées par l'absence de
garanties par le suspect. Largement, elle développe les arguments en faveur de sa nouvelle
position, destinée à éviter les pressions policières. Par exemple, le 5e Amendement est si
important et sa notification est si simple à effectuer qu'il ne faut pas se demander si le suspect
était déjà au courant de ses droits. La Cour se défend de vouloir empêcher l'aveu qui, passé
volontairement et librement, est une bonne preuve. Elle affirme aussi ne pas vouloir gêner
l'action policière. Mais elle tient à signaler que le poursuivant ne pourra rien tirer, à l'audience,
du silence du suspect. Et elle marque par-dessus tout sa peur que des aveux soient extorqués 1377 .
Comme l'a indiqué le juge Warren, « ...il n'y a aucun doute que le privilège du 5e Amendement
s'étend à l'extérieur des procès criminels et sert les gens dans toute situation où leur liberté d'agir
serait restreinte par le fait d'être incités à s'incriminer ».
Cette décision, obtenue seulement à cinq voix contre quatre, et qui
renversait celle de la Cour suprême d'Arizona, suscita bien des critiques,
y compris au Congrès qui, en 1968 vota une loi destinée à « redresser les
aspects néfastes des décisions de la Cour suprême » . Certains firent 1378
valoir que l'obtention des aveux sera rendue plus difficile et que le 5 e
détenu (in custody ) car ce n'est que dans ce cas qu'il se trouve soumis à
une pression psychologique. Le concept de détention ne correspond pas
forcément à la garde à vue dans un local de police : en effet si l'intéressé
se présente spontanément au poste, il ne sera pas détenu au sens des
avertissements ; à l'inverse l'intéressé qui, hors poste de police, est
interrogé de façon pressante est juridiquement détenu de sorte que, a
1382
En Angleterre, dès qu'apparaissent les charges, le policier doit indiquer à l'intéressé : « Vous
pouvez ne rien dire à moins que vous ne désiriez parler, mais tout ce que vous direz peut être
utilisé en preuve contre vous » 1385 . Si l'intéressé accepte de parler, la police se limite aux points
essentiels. S'il ne veut pas parler, le tribunal naguère ne devait pas considérer son silence,
quoique suspect, comme une preuve de culpabilité, règle renversée aujourd'hui largement 1386 .
En prenant le parti de parler, le suspect ne doit pas mentir, sous peine de commettre le délit
d'entrave aux fonctions de la police, délit en fait impuni. Mais en matière de fraude commerciale,
l'intéressé doit déposer sous peine de sanctions pénales 1387 . En outre, avec le Serious Organised
Crime and Police Act 2005, le droit au silence est considérablement érodé. Des pouvoirs de
contrainte (compulsory powers ) sont accordés à des policiers pour obtenir des réponses à leurs
questions, le refus de répondre constituant un délit. Et la liste des délits permettant l'usage de la
contrainte est très large, incluant par exemple le blanchiment d'argent, le financement du
terrorisme, le faux bilan, la détention de fausse monnaie, la conspiration… La demande du
policier prend la forme d'une requête écrite (disclosure notice ) de répondre à certaines
questions, de donner des informations ou de produire des documents (art 61 et s Act 2005) 1388 .
En France, selon l'article 63-1, 3° CPP sur l'enquête de police, la
personne gardée à vue « est immédiatement informée du droit, lors des
auditions… de faire des déclarations, de répondre aux questions qui lui
sont posées ou de se taire ». En outre, devant le juge d'instruction, la
personne poursuivie se voit expressément notifier le droit de ne pas
parler lors de sa première comparution (art. 116 al. 4 CPP).
En Belgique, la doctrine et même la jurisprudence sont favorables au
droit de se taire. À propos de déclarations obtenues par un agent du fisc
sur la promesse d'une grande indulgence, la Cour de cassation affirme
qu'est illégale la preuve ainsi obtenue « par un acte inconciliable avec
les règles substantielles de la procédure pénale ou avec les principes
généraux du droit et plus particulièrement avec le respect des droits de
la défense dont le droit au silence fait partie » . 1392
qu'il faut agir très vite en raison d'un risque de destruction des preuves,
de violence à des tiers, de mise au courant de complices, la présence de
l'avocat ne pouvant cependant être exclue que pendant trente-six heures ;
3 si l'avocat par sa mauvaise conduite empêche la pose de « questions
o
suspect peut renoncer à l'assistance d'un avocat pour les délits routiers et
en matière de terrorisme le détenu pourra se voir priver de son droit de
choisir son avocat (art. 527 LECRIM). Enfin au Portugal, l'article 61 e
CPP dispose que la personne poursuivie a droit à être assistée d'un
défenseur « en toute phase de la procédure » et « pour tous les actes de
procédure auxquelles elle participe ».
2) Au contraire dans d'autres droits, la présence de l'avocat est moins
assurée . En Allemagne, la question de la présence de l'avocat lors des
interrogatoires donne lieu à des solutions subtiles. D'abord le droit
allemand ne distingue pas entre suspect et mis en cause : en effet aux
deux catégories de personnes s'applique le statut de Beschuldigter ,
décrit aux § 136 et 137 StPO qui concernent indifféremment les
auditions par les policiers, ou un juge ou un membre du parquet. Au
début du premier interrogatoire, l'agent d'investigation notifie à
l'intéressé qu'il peut consulter un avocat de son choix (il ne peut en
prendre plus de trois). Quand l'audition est menée par un juge, l'avocat
peut être présent. Mais si elle est menée par la police, aucun texte ne
prévoit la présence de l'avocat ; cette présence n'est pas considérée
comme interdite, mais elle n'est que tolérée puisque le policier peut s'y
opposer et si le policier admet cette présence, l'avocat n'a aucun droit
explicite de participer à la procédure . Aux Pays-Bas, la solution est
1400
plus nette en ce sens que l'avocat ne peut assister le suspect pendant son
interrogatoire par la police ; toutefois, une circulaire des procureurs
généraux en date du 15 février 2010 prévoit une consultation de l'avocat
au seuil de l'audition et il est question d'organiser une présence officielle
de l'avocat pour les personnes suspectées d'avoir commis une infraction
passible d'au moins six ans d'emprisonnement. Selon l'article 10 de la
Charte canadienne, « chacun a le droit, en cas d'arrestation ou de
détention… b) d'avoir recours sans délai à l'assistance d'un avocat et
d'être informé de ce droit… ». De ce texte, on peut et même on doit
déduire le droit pour le suspect arrêté ou détenu de s'entretenir avec un
avocat et cela de façon confidentielle . Cependant, la Cour suprême,
1401
moins libérale que celle des USA (affaire Miranda ), n'a pas encore
reconnu le droit pour le suspect d'avoir son avocat à ses côtés lors de son
interrogatoire (sauf à l'occasion d'une parade d'identification) et faut-il
ajouter, le juge en chef a même indiqué en obiter dictum le contraire . 1402
La règle posée par l'arrêt Miranda aux USA est plus libérale et la
doctrine canadienne est réservée à l'égard de la position de la Cour
suprême du Canada . La situation est assez proche en France où
1403
l'avocat longtemps n'a pas été admise ou ne l'a été que très
restrictivement. Ainsi en Russie, selon une loi du 10 avril 1990, l'avocat
n'apparaissait qu'à partir de l'inculpation et, si le suspect était privé de sa
liberté, à partir de vingt-quatre heures, en sorte qu'au cours des vingt-
quatre premières heures la police interroge le suspect hors la présence
du défenseur . Mais avec le nouveau Code de procédure pénale de
1405
de ce droit est plus ancienne. En Angleterre, alors que jadis l'accusé était
tenu au silence, le Criminal Evidence Act 1898 est venu l'autoriser à
parler : le législateur est donc passé d'un devoir de silence à un droit au
silence. Et en Amérique du Nord, le droit au silence est assuré de façon
constitutionnelle : le 5 Amendement américain dispose que « nul ne
e
pourra, dans une affaire criminelle, être obligé de témoigner contre lui-
même » tandis que l'article 11 c de la Charte canadienne confère à
l'inculpé le droit « de ne pas être contraint de témoigner contre lui-même
dans toute poursuite intentée contre lui… ».
La seconde question qui se pose est celle des effets du silence. La règle juridique est que le
juge ne peut rien en tirer de défavorables pour l'accusé. À cet effet, l'article 343-1 CPP portugais
dispose que le silence de l'accusé « ne peut lui porter préjudice ». Au Canada, ni le juge ni le
poursuivant ne peuvent faire mention du silence de l'accusé devant les jurés, mais l'accusé ne
peut exiger que ceux-ci soient expressément avertis de n'en tirer aucune conséquence. Et aux
États-Unis, la situation est la même pour le juge et le procureur, et en outre l'accusé peut
demander que les jurés soient avertis que son silence ne saurait conduire à une présomption
négative contre lui 1410 . La règle nous paraît pourtant un peu artificielle et le juge pourra toujours,
dans le secret de sa conscience, tirer des conséquences du silence de l'accusé, sans le dire
évidemment, de même que l'avocat d'un coaccusé peut librement commenter le refus de
témoigner de l'autre accusé, le juge ne pouvant pas s'y opposer. En Angleterre, le droit fut
longtemps libéral, ne voulant qu'il ne soit tiré aucune déduction défavorable du silence. Mais, en
1972, le Criminal law revision committee anglais avait suggéré l'abolition de cette règle et en
1988, une loi anglaise pour l'Irlande du Nord la supprima 1411 . Cette loi de 1988 a été étendue à
toute l'Angleterre (sous réserve de quelques modifications) par le Criminal Justice and Public
Order Act 1994 . Selon son article 35, si l'accusé à l'audience, et après avoir prêté serment,
choisit de se taire sans bonnes raisons, la cour ou le jury peuvent tirer toutes conséquences de ce
silence. La loi pose même la même règle au cas où l'accusé s'était montré silencieux lors de
l'enquête, après avoir été inculpé (art. 36 et 37). Il y a donc en Angleterre un recul du droit au
silence, recul justifié par plusieurs raisons 1412 .
281 Capital est le troisième problème, celui que se pose si l'accusé entend
parler. Ou bien l'accusé conteste les faits et il est alors interrogé. Dans
les pays de common law, il prête serment . Puis il est interrogé par
1413
B. La parole du témoin
Criminal Evidence Act 1999 , toute personne quelque soit son âge est
compétente pour témoigner si elle est capable de faire une déposition
intelligente et il en va autrement si elle ne comprend pas les questions
qui lui sont posées et si elle donne des réponses incompréhensibles. Le
problème se pose surtout à propos des enfants, notamment dans les
affaires sexuelles. À peu près partout, les jeunes enfants peuvent être
entendus mais soit à huis clos, soit par appel à un lien télévisuel,
l'audition étant ainsi moins stressante pour l'enfant.
Plus délicats sont les deux autres concepts : l'habileté est la qualité
légale qui permet à une personne de témoigner à la demande d'une partie
et la contraignabilité est l'obligation pour une personne de venir
témoigner à la demande d'une partie. En principe, toute personne
capable de témoigner est du même coup habile à le faire . Mais une 1427
personne peut être habile sans être contraignable. Ainsi en va-t-il des
diplomates étrangers, des témoins invoquant le privilège de non-
incrimination, des conjoints et des personnes pouvant invoquer le secret
professionnel. Toutes ces personnes bénéficient d'un
privilège d'incontraignabilité.
a. Le privilège de non-incrimination
285 En common law ◊ C'est ici qu'a été systématisée pour la première
fois la règle qu'un témoin ne saurait être obligé à déposer dans des
conditions pouvant faire apparaître sa responsabilité pénale . Il faut 1428
témoin est donc limitée par la considération de son intérêt propre . 1430
En Angleterre, le refus de déposer est un droit, qui d'ailleurs n'existe plus dans certains cas,
certains textes obligeant le témoin à répondre aux questions des policiers : ainsi en est-il avec la
loi qui incrimine la révélation de secrets d'État (Official secrets Act 1991 , art. 1) et en matière de
circulation (Companies Act 1985 ) ainsi qu'en cas de criminalité organisée (Serious Organised
Crime and Police Act 2005 ).
Aux États-Unis, le principe de liberté est le même. Selon le 5e Amendement, « nul ne pourra
dans une affaire criminelle être obligé de témoigner contre lui-même… ». Ce privilège est
cependant triplement verrouillé. D'abord il ne concerne ni la prise d'empreintes digitales, ni les
prélèvements corporels, mais uniquement les déclarations et la remise de documents réclamés
par le poursuivant par un sub poena (sous peine de poursuites) : dans une affaire où le
poursuivant avait demandé à une personne onze catégories de documents dont l'existence
pouvait conduire à révéler une fraude, la Cour suprême répondit que « le privilège de non-
incrimination protège le citoyen des investigations du grand jury qui forcerait à répondre à des
questions précises pour en tirer des renseignements sur l'existence de preuves potentiellement
incriminatrices.. le privilège s'appliquant non seulement aux déclarations incriminantes, mais
aussi à toutes preuves incriminante » 1431 ; la formulation de l'arrêt Hubbel laisse les procureurs
dans une bien faible position 1432 . Ensuite, les personnes invoquant à tort le privilège peuvent
être poursuivies pour contempt of court (en tant qu'atteinte à l'administration de la justice) : le
privilège ne peut être invoqué que si le risque d'incrimination est substantiel, non insignifiant ou
imaginaire 1433 . Enfin, si le privilège est justifié, mais si le juge a absolument besoin du
témoignage, le refus de parler peut être vaincu par l'octroi d'une testimonial immunity : le
témoignage est obligatoire sous peine d'une poursuite pour contempt of court , mais il ne sera pas
utilisé ultérieurement par le poursuivant contre le témoin.
C'est un peu cette position qu'adopte le Canada. La loi sur la preuve de 1970 dispose en son
article 5 que « nul témoin n'est exempté de répondre à une question pour le motif que la réponse
à cette question pourrait tendre à l'incriminer », mais ajoute que cette « réponse ne peut être
invoquée et n'est pas admissible en preuve contre lui dans une instruction ou procédure pénale
exercée contre lui par la suite, sauf dans le cas de poursuite pour parjure… ». Il est vrai que
l'article 13 de la Charte est plus largement écrit puisqu'il dispose que « chacun a droit à ce
qu'aucun témoignage incriminant qu'il donne ne soit utilisé pour l'incriminer dans d'autres
procédures, sauf lors de poursuites pour parjure ou pour témoignages contradictoires » Il
apparaît cependant que ce texte ne contredit pas le premier dont on dit d'ailleurs qu'il n'est pas
devenu désuet.
. Il est vrai que des lois modernes rapprochent quelque peu, sur des
points particuliers, la France des droits qu'on vient d'évoquer. Par
exemple si l'article 434-11 CP incrimine le fait de ne pas témoigner en
faveur d'un innocent incriminé, la personne coupable du fait n'est pas
tenue de témoigner et ce privilège s'étend d'ailleurs au conjoint, au
concubin et aux parents en ligne directe, ce qui évoque la décence
familiale. Mais aujourd'hui, la France est influencée par la CEDH.
des USA. De plus – et on retrouve encore une similitude avec cette Cour
– le droit de ne pas s'auto-incriminer ne s'étend pas à des données que
l'on peut obtenir de l'accusé, mais qui existent indépendamment de la
volonté du suspect comme des prélèvements d'haleine, de sang ou
d'urine, ou des tissus en vue d'une analyse ADN, et même des
documents susceptibles d'être obtenus par mandat et non par l'intéressé
lui-même .1437
.
Là encore le point de départ se trouve en common law .
Traditionnellement, celui-ci pose en règle que le conjoint de l'accusé, s'il
est cité par le ministère publie, est incontraignable. Et la loi canadienne
de 1970 sur la preuve ajoute qu'un époux peut ne pas divulguer les
confidences qu'il a reçues de son conjoint (art. 4-3). C'est l'intimité du
couple qui fonde ces règles et c'est pourquoi celles-ci disparaissent en
cas de dissolution du mariage.
Le privilège est cependant loin d'être absolu. Le Police and Criminal
Evidence Act 1984 anglais prévoit que le conjoint peut être contraint à
témoigner dans deux hypothèses : d'abord selon l'article 80 (2) quand la
déposition est faite en faveur de l'accusé ; ensuite selon l'article 80 (3) à
la demande de la poursuite dans certains cas très graves comme les
agressions, injures ou menaces contre la femme ou contre une personne
mineure de seize ans .1439
289 Les solutions sont très diverses, même au sein d'une même famille, tant
sont complexes les problèmes posés.
La Cour de cassation use à l'égard du médecin d'une formule d'une grande raideur :
« l'obligation au secret s'impose aux médecins comme un devoir de leur état ; elle est générale et
absolue et il n'appartient à personne de les en affranchir » 1442 . C'est pareil pour l'avocat 1443 .
Mais les uns et les autres doivent parler s'ils sont soupçonnés d'avoir commis une infraction.
La solution est la même en Allemagne, où le § 53 StPO vise non
seulement les médecins, les avocats, les notaires, les ecclésiastiques,
mais aussi les professionnels du monde des affaires (conseillers
financiers et fiscaux, experts comptables… mais pas les banquiers). En
Suisse, l'article 171 CPP prévoit l'interdiction de déposer sous la menace
des peines prévues à l'article 321 CP (trois ans d'emprisonnement), sauf
quand le professionnel est tenu de dénoncer, par exemple les médecins
sont tenus de dénoncer les morts suspectes (art. 253, al. 4 CPP), mais les
avocats et notaires ne sont pas tenus de dénoncer les soupçons de
blanchiment (art. 9 de la loi fédérale du 10 octobre 1997 sur le
blanchiment d'argent). En Italie, la solution est plus nuancée puisque
l'article 200 § 1 CPP décide que « ne peuvent être obligés de déposer. a)
les ministres de confession religieuse ; b) les avocats avoués, consultants
techniques et notaires ; c) les médecins et chirurgiens, pharmaciens… ;
d) les personnes exerçant d'autres charges ou professions auxquelles la
loi reconnaît le droit de s'abstenir de témoigner en raison de secret
professionnel ». On citera enfin l'article 417, 2 CP espagnol qui punit
d'une peine privative de liberté la violation du secret professionnel.
291 Dans le système de common law ◊ Les mots ne sont pas les
mêmes : en common law, on ne parle guère de secret professionnel, mais
plutôt de privilèges. En outre, ces privilèges, contrairement au secret
professionnel, en France et en Allemagne notamment, n'ont pas de
caractère absolu : bref, on ne retrouve pas l'idée d'un secret obligatoire et
général, sous sanctions pénales. Au fond le secret n'est pas très bien vu
car il gêne l'obtention de la preuve. L'Américain J. H. Wigmore avait, au
cours du XX siècle énuméré les quatre conditions pour que le privilège
e
de décider dans une affaire dont il est saisi que le silence vaut mieux que
la révélation ; 3 Le privilège against self-incrimination qui permet à
o
292 La question se pose pour les policiers et pour les agents supérieurs
de l'État.
1 ) Le policier , appelé à la barre du tribunal peut-il se refuser à
o
Italie, un rôle est donné au juge sur la base d'une distinction entre deux
sortes de secrets (art. 202 à 204 CPP) : en cas de « secret de bureau »,
l'agent est tenu au silence, mais le juge peut le forcer à parler si
l'information lui paraît indispensable ; en cas de « secret d'État », l'agent
est encore astreint au silence, mais le juge peut saisir le président du
Conseil des ministres qui peut prescrire le maintien du secret ou le lever,
ou encore ne pas répondre, auquel cas au bout de soixante jours, le juge
peut ordonner au témoin de déposer. Un rôle important est également
conféré au juge en common law : c'est au juge qu'incombe le soin de
1458
décider si un secret peut être divulgué ou s'il doit rester confidentiel dans
l'intérêt public .
1459
positifs ?
En France, le journaliste entendu comme témoin peut ne pas révéler
l'origine de ses informations (art. 109 al. 2 CPP). Ce secret a d'ailleurs
été renforcé par une loi du 4 janvier 2010 qui a retouché comme suit
l'article 2 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : « le
secret des sources des journalistes est protégé dans l'exercice de leur
mission d'information du public » (al. 1 ) ; « il ne peut être porté
er
victime parfois ne prête pas serment (c'est souvent le cas si elle est partie
civile) ou ne le prêtera que selon l'appréciation du tribunal (Allemagne).
Enfin, certaines législations tiennent compte du passé pénal du témoin :
aussi les § 60 et 61 StPO allemand distinguent l'exclusion du serment
(pour les personnes suspectées d'avoir participé au délit poursuivi) et
l'appréciation du juge (pour les témoins déjà condamnés pour
faux témoignage).
2 ) Quel est le moment de la prestation de serment ? En général, le
o
Certaines législations connaissent les trois systèmes. En Allemagne, le témoin peut choisir la
forme religieuse, le juge lui adressant les paroles suivantes : « Vous jurez par Dieu tout-puissant
que vous avez dit en votre âme et conscience la pure vérité et que vous n'avez rien omis » ; le
témoin répond : « Je le jure, que Dieu me vienne en aide ». Si le témoin choisit la forme laïque,
le juge dit au témoin : « Vous jurez que vous avez dit en votre âme et conscience la pure vérité et
que vous n'avez rien omis » et le témoin répond « Je le jure ». Le témoin peut enfin ne vouloir
prêter aucun serment, le juge lui dit alors : « Conscient de votre responsabilité devant la justice,
vous affirmez que vous avez dit en votre âme et conscience la pure vérité et que vous n'avez rien
omis », et le témoin répond « Oui » (§ 66 c et 66 d StPO). En Angleterre et en Irlande, le serment
n'est imposé qu'aux croyants, les autres se bornant à « affirmer ».
4 ) Le serment est-il prêté à tout stade procédural ? Là encore les
o
de déposer.
L'interrogatoire principal (examination in chief ) est mené par l'accusation à l'égard de ses
témoins (case for accusation ) et par la défense à l'égard des siens (case for defence ). Il a pour
objet d'exposer au juge les faits et il sert aussi à établir la crédibilité du témoin. En règle
générale, les questions suggestives (leading questions ) ou questions pouvant suggérer une
réponse sont interdites 1474 : d'abord car le témoin étant favorable à celui qui le produit, il n'y a
pas lieu de lui suggérer une réponse ; ensuite car ces questions invitent le témoin malhonnête à
mentir 1475 .
Ce système est exactement celui de l'Angleterre, des USA et du
Canada, ainsi que de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Il pourrait
donner l'impression que le juge a un rôle nul. C'est oublier que le juge
peut poser des questions au témoin pour clarifier le débat. C'est oublier
aussi que le juge peut intervenir lorsque le contre-interrogatoire est
abusif et cause un dommage au témoin. Cette fois, c'est le common law
qui se rapproche des droits romano-germaniques.
Le rapprochement se confirme si l'on considère les conquêtes récentes
du système de common law. Au Japon, à l'audience, l'accusé est d'abord
interrogé par les parties, puis, si c'est nécessaire, par le juge. En Italie,
lors de l'audience préliminaire, c'est le juge de l'enquête préliminaire qui
mène les interrogatoires et lors de l'audience de jugement, si les
interrogatoires sont menés par les parties, le juge s'est vu expressément
reconnaître le droit de poser lui aussi des questions aux témoins, « sous
réserve du droit des parties à conclure elles-mêmes l'examen »
(art. 506 al. 2 CPP).
Ultime problème de procédure, celui de l'enregistrement des
déclarations du témoin. Ce procédé gagne aujourd'hui en importance et
notamment il y est fait systématiquement appel dans plusieurs
législations dans le cas des mineurs et lorsqu'il est à craindre que le
témoin ne comparaisse pas à l'audience.
b. Les atténuations
300 Sur le plan des principes ◊ Les pénalistes sont placés devant un
dilemme : ou bien dispenser le témoin de déposer, ce qui peut lui éviter
de graves désagréments, mais ce qui gêne l'accusé placé alors dans
l'impossibilité de l'interroger au mépris de l'article 6 § 3 d Conv. EDH
qui lui accorde ce droit ; ou bien obliger le témoin à déposer, ce qui
satisfait l'accusé et respecte le texte européen, mais ce qui peut causer un
grave préjudice au témoin. Le problème se pose surtout à propos des
mineurs victimes de délits sexuels et à propos des affaires de crime
organisé. Les droits s'orientent actuellement vers un assouplissement de
l'obligation de comparution et de déclaration, mais de façon restrictive.
Comme le rappelle l'exposé des motifs de la loi espagnole du
23 décembre 1994 sur la protection des témoins et experts dans les
affaires criminelles, « il est évident… que les garanties prévues en
faveur des témoins et experts ne peuvent présenter un caractère absolu et
illimité, c'est-à-dire sans violer les principes du procès pénal. Il s'en suit
que la présente loi doit avoir pour guide de rendre possible le nécessaire
équilibre entre les droits de l'accusé et la protection des droits
fondamentaux des témoins, des experts et de leur famille ». Équilibre
entre les droits du témoin et ceux de l'accusé, voilà bien l'idée clé qui
explique les droits et notamment le recul des règles classiques.
son côté, le Youth Justice and Criminal Evidence Act 1999 (anglais
aussi) dispose de son côté que lorsqu'un mineur a besoin spécialement
de protection, par exemple en matière d'infractions sexuelles, le juge
doit prévoir que sa déposition se fera par enregistrement vidéo ou qu'un
lien direct (live link ) sera établi entre le témoin et les personnes
assistant à l'audience. On évite d'ajouter un second traumatisme
au mineur.
En Allemagne, il faut signaler la loi du 30 avril 1998 relative à la
protection des témoins, qui permet désormais que l'audition d'un témoin
soit enregistrée sur vidéo (enregistrement du son et de l'image) et
notamment pour des témoins âgés de moins de 16 ans, victimes d'une
infraction, ou lorsqu'il faut craindre que le témoin ne puisse être entendu
à l'audience principale alors que l'enregistrement est nécessaire pour
connaître la vérité (§ 58 StPO). Dans le cas où un préjudice grave
menacerait le bien être du témoin, s'il était entendu en présence des
personnes en droit d'être présentes, le juge doit procéder à l'audition –
qui est retransmise simultanément – en l'absence de ces personnes
(§ 168 StPO). Enfin, en application du § 247 a StPO, le tribunal peut
ordonner que le témoin soit entendu ailleurs que dans la salle d'audience,
afin de le protéger ; ses propos et son image sont alors retransmis
aussitôt .
1483
sur les auditions par vidéoconférence, est rédigé en termes si larges qu'il
peut inclure tant les auditions inopportunes que les auditions
matériellement impossibles.
Il faut bien admettre que nous nous trouvons ici au point extrême de ce
qui peut être admis : que l'accusé ignore l'adresse du témoin ne souffre
guère de difficultés, mais qu'il ne sache pas l'identité de la personne qui
le charge et qu'il ne puisse donc l'interroger directement est plus difficile
à admettre. Pourtant la preuve pouvant parfois être rapportée seulement
par appel aux témoins anonymes, la CEDH en est venue à admettre que
des témoignages anonymes puissent fonder une condamnation. Mais elle
l'a fait à de strictes conditions : le témoignage anonyme n'est qu'un
élément de preuve subsidiaire ; il faut que le témoin ait été interrogé par
un juge connaissant son identité ; il faut que la défense ait pu interroger
le témoin, fût-ce par le moyen d'un système garantissant l'anonymat.
Certains arrêts de la CEDH insistent aussi sur la gravité de l'infraction et
sur l'indispensabilité de recourir à de tels témoins . 1487
Ce sont ces conditions que l'on retrouve plus ou moins dans les droits
internes d'Europe. C'est souvent le législateur qui, en reconnaissant le
témoignage anonyme, en détermine les conditions de recevabilité. La loi
espagnole du 23 décembre 1994, déjà évoquée, permet de préserver
l'identité des témoins et experts « compte tenu du degré de risque ou de
danger » (art. 2) et « sans préjudice du respect de la contradiction qui
doit présider à la défense de l'accusé » (id) . En droit français, la loi
1488
Ce qui est admis pour les témoins l'est aussi pour les agents infiltrés
qui, dans les affaires de grosse criminalité agissent sous couverture,
c'est-à-dire sous une identité d'emprunt qui ne doit pas apparaître dans la
procédure. Cependant, la figure de l'agent infiltré n'apparaît que dans le
cadre de la criminalité organisée, concept défini par le législateur : c'est
le cas de la France (art. 706-81 s. CPP) et de l'Espagne
(art. 282 bis LECRIM).
art. 362 al. 1 bis CPP pour le ministère public ; art. 391 bis al. 5 CPP
er
§ 2. Les indices
droit des citoyens d'être garanti dans leur… domicile, leurs papiers et
effets contre toute perquisition, saisie… déraisonnable ne pourra être
violé. Nul mandat (warrant ) ne pourra être délivré sinon lorsqu'il y a
probabilité suffisante de culpabilité, appuyée par un serment ou par une
déclaration solennelle et le mandat devra préciser le lieu où la
perquisition doit être effectuée et les… choses qui doivent être saisies ».
Le 4° Amendement a pour origine le vieux délit de common law
d'introduction illégale chez autrui (trespass ). En droit français, le
législateur est loin d'avoir posé des principes aussi généraux si l'on
songe que par exemple l'article 92 CPP autorise le juge d'instruction à
procéder à des perquisitions, sans plus de précisions ; il est vrai que
l'article 94 précise que ces perquisitions « sont effectuées dans tous les
lieux où peuvent se trouver des objets… » ce qui reste assez vague. De
plus, une perquisition doit respecter des exigences du secret
professionnel et ne pas commencer avant 6 heures ou après 21 heures
(art. 57 à 59 et 95 CPP). Il est vrai aussi qu'un droit se mesure à sa
jurisprudence et à ses pratiques.
soit contenue dans une déclaration faite par le policier sous serment
(affidavit ). Cette condition est à peine autonome puisqu'elle ne fait que
matérialiser l'exigence de la cause probable. Pareillement – malgré
l'absence de disposition analogue en France – le juge d'instruction
n'ordonnera une perquisition que si des indices sont contenus dans un
rapport de police judiciaire.
3 ) Enfin, et c'est la conséquence de la cause probable, le mandat du
o
Les deux droits, très opposés selon les textes, le sont donc assez peu
en réalité. Le rapprochement s'accroît encore si l'on songe que l'exigence
constitutionnelle américaine du mandat est souvent contournée au point
que 10 % seulement des perquisitions sont faites aux USA sur mandat 1520
.
b. Perquisitions et saisies sans mandat
309 Le cas général ◊ Dans les deux droits, des perquisitions et saisies
sont possibles s'il y a consentement ou flagrance.
À défaut de mandat, le consentement de la personne objet d'une
perquisition est indispensable. L'article 76 CPP français exige un
« assentiment exprès », et celui-ci doit faire l'objet d'une déclaration
écrite de la main de l'intéressé . De même aux USA, en cas d'absence
1521
est spécial de sorte que par exemple s'il est donné pour rechercher de la
drogue, une saisie effectuée sur des écrits est irrégulière . Enfin,
1523
une personne ou de lui éviter une blessure qui semble imminente , 1527
cellules des prisonniers car il est incompatible avec les nécessités d'une
surveillance continue . Il en découle que les recours des détenus ne
1530
cruelles ou inusitées.
La fouille d'un véhicule a donné lieu à beaucoup de jurisprudence. En
France, elle est soumise au droit commun et suppose donc le
consentement du conducteur ou la flagrance . Aux États-Unis, la Cour
1531
suprême a posé dès 1925 le principe que tout moyen de transport peut
être fouillé sans mandat lorsqu'il y a des motifs raisonnables de croire à
la présence d'un objet illégal et que, très probablement, le véhicule ne
sera plus disponible au moment où le mandat aura été obtenu . Cette 1532
comme les contrôles effectués par des chiens sur des bagages dans un
aéroport ou encore comme la fouille d'un véhicule réalisée par un
1541
fouille intégrale corporelle. Elle est possible aux USA, la Cour suprême
laissant un large pouvoir d'appréciation aux autorités pénitentiaires . 1546
délit en cas de test positif, à défaut de quoi l'intéressé ne sera pas incité à
coopérer. Enfin, le refus par une personne et sous certaines conditions de
se soumettre à un prélèvement biologique destiné à permettre l'analyse
de son empreinte génétique est puni d'un an d'emprisonnement et de
15 000 € d'amende (art. 706-56 II CPP). En cas de refus, rien n'interdit
aux enquêteurs de saisir du « matériel biologique qui se serait
naturellement détaché du corps de l'intéressé » (art. 706-56 I al. 4 CPP)
comme un vêtement, un mouchoir ou une brosse à dents.
Tantôt la loi ne prévoit aucune peine en cas de refus, mais laisse le
juge libre de tirer toutes conséquences du refus. C'est le cas en
Angleterre et en Irlande.
En Angleterre, le Police and Criminal Evidence Act 1984 distingue entre deux sortes de
prélèvements, ceux qui concernent les échantillons non intimes (non intimate samples ) comme
les cheveux et les ongles, et ceux qui concernent les échantillons intimes (intimate samples ),
essentiellement le sang, la salive et le sperme (art. 62 et 63). Pour les premiers, le prélèvement
peut être effectué sans le consentement de l'intéressé, mais l'autorisation doit être donnée par un
policier ayant au moins le rang de superintendant et les faits doivent constituer une infraction
grave (serious arrestable offence ). Pour les seconds, les plus graves, ces deux conditions se
retrouvent. Mais en outre, il faut le consentement écrit de la personne. Si celle-ci ne donne pas
son consentement, le texte distingue : si le refus est fondé (good cause ), par exemple sur des
raisons de santé ou religieuses (Témoins de Jéhovah), la personne n'en subira aucune
conséquence défavorable ; si le refus n'est pas fondé, il peut être traité comme une preuve
supplémentaire contre l'accusé (corroboration) de sorte que le juge pourra tirer toutes
conséquences du refus.
En Irlande, le consentement de l'intéressé est nécessaire. Il est donné par écrit et en cas de
refus, l'intéressé est informé des conséquences possibles : à défaut de juste motif, ce refus
constitue une preuve supplémentaire 1554 .
Tantôt enfin, la loi autorise à forcer le consentement de l'intéressé
sous certaines conditions.
C'est le cas de l'Allemagne où, malgré le principe constitutionnel que « chacun a droit à la vie
et à l'intégrité corporelle », le § 81 a StPO décide que « les prises de sang ou les autres
prélèvements corporels qui… peuvent être exécutés par un médecin, selon les règles de la
profession médicale, sont licites sans l'accord de l'inculpé, lorsqu'il n'y a à craindre aucun
inconvénient pour la santé de celui-ci ». La décision est prise par le juge, sauf à pouvoir l'être par
le parquet si un retard risque de compromettre le succès de l'instruction. Le § 81 c StPO prévoit
les mêmes règles pour les témoins. Cette sévérité allemande est cependant « compensée » par la
consécration de la règle que « les échantillons de sang et autres cellules corporelles prélevées sur
le mis en cause ne peuvent être utilisé qu'aux fins du procès pénal qui donne lieu au prélèvement
ou d'un autre procès pénal qui y est lié » ; on peut y voir une application du principe
de spécialité.
En Norvège, l'article 157 CPP de 1986 dispose que le prélèvement est possible s'il est
nécessaire et proportionné à l'affaire, et s'il y a ni risque, ni douleur considérable. À défaut de
consentement de l'intéressé, l'ordre d'un juge peut être donné et, en cas d'urgence, c'est le
procureur qui ordonne la mesure.
Aux USA, un arrêt a admis la possibilité d'une prise de sang malgré l'opposition de
l'intéressé, l'opération étant sans danger et l'atteinte à l'intimité étant réduite 1556 .
En marge de ces deux séries de droits sévères, il faut évoquer une
pratique souvent utilisée, celle qui consiste à retenir à la frontière les
passeurs de drogue soupçonnés d'en introduire dans leur corps, cette
rétention pouvant durer jusqu'à évacuation des sachets de drogue par les
voies naturelles . 1557
315 Les moyens les plus divers sont prévus par les Codes. On citera les plus
importants qui se retrouvent partout. Leur caractère essentiel est d'être
mis en œuvre par les autorités de police et de justice à l'insu des
personnes et d'être des mesures ultima ratio , c'est-à-dire ne pouvant être
mises en œuvre qu'en cas d'impossibilité ou d'inefficacité de toutes
autres mesures. Ces mesures sont souvent dispersées dans les Codes et
même certains n'en citent que quelques-uns . Le CPP suisse, dont on
1558
est déjà légalisé en France (art. 230-32 et s. CPP) en Allemagne (art. 100
et s. StPO), en Belgique (art. 47 CIC sur les méthodes particulières de
recherche) au Canada (art. 492-1 C. crim.), aux Pays-Bas (art. 126 CPP),
en Pologne (art. 138 et s. CPP), au Royaume-Uni (Regulation of
investigatory Pavers Act 2000 ), en Slovénie (art. 149 CPP), en Suisse
(art. 269 CPP). En général, ce procédé n'est applicable qu'aux infractions
graves et son application est décidée le plus souvent par un juge, la
durée de la mesure étant limitée à un, deux, trois mois…
316 L'expert est un technicien auquel il est fait appel pour donner un
1566
vérité ou n'est pas incité à défendre la cause de la partie qui a fait appel à
lui. Il est vrai qu'en France rien n'interdit à l'accusé mécontent d'un
expert de citer un témoin spécialiste qui va apporter son « point de vue
technique » (art. 169 CPP).
2 ) Quel est le nombre des experts ? Habituellement, le juge désigne
o
un ou deux experts. Mais les parties sont libres d'en appeler un grand
nombre : par exemple jusqu'à sept selon la loi canadienne sur la preuve.
3 ) Le domaine de l'expertise est en général très large, tous éléments
o
317 Les preuves étant réunies, le juge va devoir les apprécier pour savoir s'il
va ou non condamner. Là encore, on oppose parfois les deux grandes
familles de droit. L'opposition est-elle bien fondée ?
A. Principe
Dans beaucoup d'autres codes, plus ou moins inspirés par le droit français, les expressions
sont très proches. L'article 10, 2° CPP suisse, décide que « le tribunal apprécie librement les
preuves recueillies selon l'intime conviction qu'il retire de l'ensemble de la procédure ». Le § 261
StPO allemand prévoit que le tribunal se décide d'après sa conviction libre et établie par
l'ensemble des débats. Des formules proches existent en Espagne, aux Pays-Bas, au Portugal où
le juge se décide « selon les règles de l'expérience » (art. 127). L'article 318 CPP japonais prévoit
que « la valeur probatoire de la preuve sera laissée à la discrétion du juge ». Les codes africains
francophones contiennent également la formule française ou une formule très proche. La Cour
fédérale de justice allemande décide pareillement que « la libre appréciation des preuves signifie
que pour répondre à la question de culpabilité, seul importe de savoir si le juge a acquis la
conviction de certains faits ou non ; cette conviction personnelle est nécessaire pour la
condamnation, mais elle est aussi suffisante » 1574 .
Intime conviction ne signifie pas arbitraire : il faut en effet que les preuves aient été débattues
à l'audience (principe d'oralité) 1575 et le juge doit motiver le raisonnement qui l'a conduit à retenir
ou non telle preuve 1576 .
Dans un raccourci saisissant un haut magistrat français a écrit sur l'intime conviction de la
culpabilité : « Intime parce que personnelle ; ce n'est pas à ce stade que s'additionnent les
décisions individuelles – Conviction, c'est-à-dire opinion ferme, certaine, qui s'impose à
l'évidence » 1577 .
B. Exceptions
1. Exposé de la règle
321 Le grand principe est qu'à l'audience le poursuivant doit prouver tous les
éléments de l'infraction ainsi qui l'identité de l'auteur hors de tout doute
raisonnable (beyond a reasonable doubt) . Ce critère apparaît dans la
jurisprudence anglaise à la fin du XVII siècle, d'abord dans les affaires
e
Selon le juge anglais Lord Denning, « il n'est pas nécessaire de parvenir à une certitude, mais
il faut atteindre un haut degré de probabilité. Preuve au-delà d'un doute raisonnable ne signifie
pas preuve sans l'ombre d'un doute. La loi ne protégerait pas la société si elle admettait que des
possibilités imaginaires puissent détourner le cours de la justice. Si la preuve contre l'accusé est
faite au point de ne laisser qu'une lointaine possibilité en sa faveur, qui correspond à la phase
« bien entendu c'est possible, mais ce n'est pas du tout probable », la cause est prouvée au-delà
du doute raisonnable… » 1582 . De son côté, le juge Lord Goddard écrit : « Si on déclare aux jurés
qu'ils doivent apprécier la preuve et se demander si elle les satisfait assez pour se considérer
comme sûr de leur fait s'ils rapportent un verdict de culpabilité, c'est bien meilleur que d'utiliser
l'expression de doute raisonnable » 1583 . Aux USA, la jurisprudence évoque la due process clause
qui protège l'accusé contre une condamnation, sauf si sa culpabilité est prouvée au-delà d'un
doute raisonnable 1584 . De son côté enfin, la Cour suprême du Canada a entendu donner une
définition aussi précise que possible du doute raisonnable dans l'arrêt Lifchus . rendu en 1997 :
« Un doute raisonnable n'est pas un doute imaginaire ou frivole. Il ne doit pas reposer sur la
sympathie ou sur un préjugé. Il doit reposer plutôt sur la raison et le bon sens… Même si vous
croyez que l'accusé est probablement ou vraisemblablement coupable, cela n'est pas suffisant.
Dans un tel cas, vous devez accorder le bénéfice du doute à l'accusé et l'acquitter, parce que le
ministère public n'a pas réussi à vous convaincre de sa culpabilité hors de tout doute raisonnable.
Cependant, vous devez vous rappeler qu'il est virtuellement impossible de prouver quelque
chose avec une certitude absolue et que le ministère public n'est pas tenu de le faire. Une telle
norme de preuve est impossiblement élevée. En bref, si en vous fondant sur la preuve soumise à
la Cour vous êtes sûr que l'accusé a commis l'infraction, vous devez le déclarer coupable… » 1585
. C'est bien pour cela qu'aujourd'hui la formule « au-delà de tout doute raisonnable » est
assouplie quant à son interprétation. En Angleterre, dans la procédure menée devant la Crown
Court , le juge depuis quelques années, n'utilise plus la formule de « jurés convaincus de la
culpabilité au-delà de tout doute raisonnable », mais celle plus souple de jurés « persuadés de la
culpabilité au point de se sentir certains de celle-ci » (Satisfied so that they feel sure ). La
tendance paraît être la même aux USA. La Cour suprême parle de « certitude morale » (moral
certainty ) et rappelle que cette expression a perdu son sens historique : la conviction de la
culpabilité ne résulte plus d'une certitude au-delà de tout doute raisonnable, mais consiste dand
le besoin de rechercher un état d'esprit proche de la certitude 1586 .
De cela, il résulte que le concept « au-delà du doute raisonnable »
correspond exactement au concept « d'intime conviction ». On a
prétendu parfois qu'il est plus strict que le concept français. Mais cela
nous paraît absolument faux et il faut dire et répéter que les deux notions
sont identiques.
Pour s'assurer que le juge n'a condamné qu'en dehors de tout doute
raisonnable, le défendeur en droit anglais et s'il se trouve devant la
Magistrates'Court dispose d'un moyen original, qui s'explique par
l'absence normale de motivation des décisions. Le défendeur, une fois
condamné, peut en effet exiger du juge un rapport sur les motifs de la
décision, selon une procédure appelée case state . Cette règle perd
cependant de son importance depuis que le Chancellor (sorte de garde
de Sceaux) a fait, en 2001, une directive invitant les magistrates à
motiver leurs décisions. Et dans l'application, cette directive est
bien suivie.
Signalons enfin une curiosité : le CIC belge qui visait naguère l'intime
conviction (qui lui venait du CIC français de 1808) appliqué à la
Belgique dispose depuis la loi du 21 décembre 2009 que le président
« rappelle aux jurés… qu'une condamnation ne peut être prononcée que
s'il ressort des éléments de preuve admis et soumis à la contradiction des
parties que l'accusé est coupable au-delà de tout doute raisonnable des
faits qui lui sont incriminés » (art. 326 al. 2 CIC). Ainsi les Belges
adoptent la formule anglaise à l'heure où les Anglais en adoptent une
autre !...
2. Exceptions à la règle
divers cas de corroboration : le Treason Act 1795 , article 168 (5), exige
la présence de deux témoins concordants pour qu'une condamnation soit
possible ; le Perjury Act 1911 , article 13, exclut toute condamnation
« sur la preuve d'un seul témoin » ; le Road trafic regulation Act 1984 ,
(article 89 (2)) dispose que la preuve d'un excès de vitesse doit être faite
à la fois par un témoignage et par une autre preuve. En jurisprudence
anglaise contemporaine cependant, la corroboration est en recul, se
traduisant désormais surtout discrétionnairement par un avertissement
du juge au jury qu'il est dangereux de condamner sur la base d'un seul
témoignage, et cela dans deux cas : quand le témoin est le complice de
l'accusé et quand il prétend être victime d'une atteinte sexuelle . Et
1587 1588
juge canadien doit-il faire une mise en garde au jury quand les
circonstances permettent objectivement d'inférer qu'un témoin à charge
n'est pas digne de foi . Une tendance proche existe en Australie.
1591
simple indice puisque « l'existence d'un fait ne peut pas être déduite
d'indices, sauf si ceux-ci sont graves, précis et concordants »
(art. 192 al. 2 CPP).
parmi les normes en matière de preuve, les deux plus importantes sont
celles-ci :
« – la preuve au-delà de tout doute raisonnable, qui est la norme de ce
que le ministère public doit établir contre l'accusé ;
– la preuve selon la prépondérance de la preuve ou des probabilités
qui est le fardeau qui incombe à l'accusé lorsqu'il doit faire face à une
présomption qui l'oblige à établir ou à prouver un fait ou une excuse » 1594
.
Dans une autre affaire, la preuve par prépondérance est également
bien définie : « Le requérant doit prouver sa cause. Cela ne veut pas dire
qu'il doive la démontrer. Si la conclusion la plus probable est celle qu'il
soutient et s'il y a quelque chose qui l'indique, alors il y a une preuve
permettant au tribunal de lui donner effet » . 1595
CHAPITRE 2
LES PHASES DU PROCÈS. L'INSTANCE
324 L'instance peut être définie comme une longue suite d'actes divers qui
tendent au prononcé d'une décision clôturant la procédure . L'instance
1596
se déroule selon des règles décrites par les Codes de procédure pénale et
la jurisprudence. Des modèles normaux sont prévus. Mais dans la
pratique des dérives se produisent (lenteurs, erreurs), qui appellent des
remèdes. Il faut enfin s'interroger sur les lendemains de l'instance et plus
précisément sur l'autorité de la décision rendue. De là, les trois sections
qui suivent.
sont connus aux deux phases . Cette distinction cardinale sera avec la
1598
nôtre .
1599
§ 1. La poursuite
A. L'auteur de la poursuite
327 Dans l'abstrait (de lege ferenda ), quatre systèmes sont concevables : la
poursuite émane de la victime ou de ses héritiers (accusation privée) ; la
poursuite émane de tout citoyen, agissant au nom de la société
(accusation populaire) ; la poursuite émane des juges eux-mêmes
(poursuite d'office) ; enfin la poursuite émane de fonctionnaires
spécialisés comme les magistrats du ministère public (accusation
publique), la police ou les fonctionnaires de certaines administrations.
Dans l'application (de lege lata ), il faut avant tout noter le rôle
prééminent de la police : que celle-ci ait un rôle plus ou moins important
dans le déroulement de la poursuite, c'est elle qui le plus souvent est la
première informée . Cela dit, les quatre systèmes précités sont
1600
consacrés par les diverses législations, certaines mettant l'accent sur les
citoyens (ou les victimes), d'autres sur l'État, mais la plupart connaissant
deux, voire trois des quatre systèmes. Donnons quelques exemples.
exercer la poursuite (art. 6 Act 1985), mais en fait, le plus souvent, c'est
la police qui à l'issue de son enquête lance l'action publique. Par une
fiction très originale d'ailleurs, les policiers agissent en tant qu'individus,
comme tout individu pourrait agir, non comme représentant de l'État,
« la police étant purement et simplement payée pour faire ce que
n'importe quel citoyen, peut faire à titre de devoir civique » (Emmins),
mais ce qu'en fait il ne fait pas. Par des lois successives, le pouvoir de la
police s'est réduit à des infractions de moins en moins graves.
À ce principe il est apporté une atténuation consistant dans l'existence
d'un service spécialisé dans la poursuite : en 1879, était créé le Director
of public prosecutions (DPP) et en 1985 la Crown prosecution service
(CPS) dont le premier est la tête. Ce service a pour mission essentielle
de continuer ou d'arrêter la poursuite lancée par la police . 1602
est de trancher sur la suite à donner aux poursuites lancées par les
particuliers, les private prosecutions (qui peuvent agir soit d'emblée, soit
à la suite d'un refus de poursuivre de la part de la police ou du CPS) : en
effet, une telle poursuite peut être contraire à l'intérêt public . En
1604
somme le CPS ne peut qu'arrêter une poursuite déjà lancée par la police
ou par un particulier.
Enfin, au principe, il convient d'indiquer des exceptions. Une fois sur
quatre, la poursuite est mise en mouvement, non par la police (ou un
particulier), mais par une administration qui cumule la fonction
d'enquête et de poursuite. Citons le service des fraudes graves (Serious
Fraud Office ) créé en 1987, l'Autorité des Services financiers
(Financial Service Authority ) créé en 2000, l'Agence contre la
criminalité organisée grave (Serious Organised Crime Agency ) créé en
2005. D'autres administrations veillent aux intérêts financiers de l'État,
aux consommateurs, à la santé et à la sécurité physique propre aux
travailleurs, à l'environnement. Tous ces organismes font l'objet de lois
souvent longues et complexes . 1605
On a indiqué que tout citoyen peut poursuivre une infraction et pas seulement la victime : il
exerce une private prosecution . La situation du citoyen anglais est pourtant moins bonne que
celle de la victime française : 1o Il n'obtient pas l'aide judiciaire ; 2o Il n'a pas accès au dossier et
ne peut rechercher des preuves ; 3o Le Director of Public Prosecutions ou l'Attorney General
peut toujours arrêter la poursuite. Il est vrai que le citoyen anglais peut contester la décision de
non-poursuite par le biais du judicial review . Mais de même en France, le dénonciateur qui n'a
pas été suivi par le procureur de la République « peut former un recours auprès du procureur
général contre la décision de classement sans suite prise à la suite de cette dénonciation » (art 40-
3 CPP). Le haut magistrat peut à son choix maintenir le classement ou enjoindre au procureur de
la République de mettre en mouvement l'action publique.
.
– Certaines lois étatiques, comme celles de l'Arizona, prévoient que
quand le procureur envisage un classement sans suite, il le notifie à la
victime avant de prendre sa décision.
– D'autres lois étatiques prévoient la possibilité de désigner un
procureur spécial (privé) lorsque le procureur local a décidé de ne pas
poursuivre. Les droits de Washington, du Nebraska, du Michigan…
permettent à la victime dont la plainte a été classée, de solliciter d'un
juge la désignation d'un procureur spécial.
– Enfin de rares États permettent à la victime de demander à
l'Attorney général de l'État de réexaminer la décision du procureur. Mais
cette voie est rarement utilisée.
elle peut solliciter des preuves, elle peut être présente à l'audience ou si
elle le préfère, s'y faire représenter par un avocat . Toutefois, elle ne
1613
rejeter la demande d'adhésion a été restreint par une loi de 2004 qui
désormais n'autorise le tribunal à rejeter la requête de la victime que
dans les cas où celle-ci est irrecevable ou non motivée (§ 406 al 1
StPO) ; disparaît ainsi le refus fondé sur l'inutilité de procéder à des
recherches pour étayer la demande de la victime . 1614
D'autre part, la victime peut agir sans être partie et en ayant donc
seulement la qualité de témoin. Pour certaines infractions
(Privatklagedèliktè ), comme les violences légères, les menaces, la
corruption commerciale (§ 374 StPO) et la violation du secret des
correspondances, la poursuite est subordonnée à l'action de la victime
qui lance donc une action spécifique. Cette action spécifique est la
plainte privée (Privatklage ), qui présente cependant certains
inconvénients par rapport à l'action du ministère public. Notamment, la
victime, parce qu'elle n'est pas partie, ne dispose pas des mêmes
pouvoirs de contrainte pour rassembler les preuves et elle doit consigner
préalablement les frais du procès. Le procureur peut joindre son action à
celle de la victime. En outre, la victime peut se joindre à l'action
publique dans les cas prévus par la loi (NebenKlage ) : en cas
d'agression sexuelle ou viol, diffamation, défaut d'assistance à personne
en danger, enlèvement et trafic d'enfants, séquestration, tentative de
meurtre, coups mortels notamment (§ 396 StPO).
Dans l'ensemble, le droit allemand n'est donc pas très favorable à
l'action civile de la victime devant un juge pénal. Non seulement elle ne
peut pas déclencher la poursuite, mais en outre le législateur a créé des
voies autres pour satisfaire la victime comme le classement sous
condition de l'indemnisation de la victime (§ 153 a II StPO). N'oublions
pas non plus que, selon l'opinion dominante, l'action civile est exclue
dans le cadre de la procédure simplifiée de l'ordonnance pénale.
Toutefois la victime, dans les cas où le parquet a classé sans suite
l'affaire, peut contester ce classement, d'abord par la voie hiérarchique,
ensuite devant la cour d'appel compétente (§ 172 StPO). Si la cour
d'appel considère que le recours est fondé, « elle ordonne l'exercice de
l'action publique » dont la mise en œuvre incombe au ministère public.
Le système rappelle un peu la constitution de partie civile par voie
principale devant le juge d'instruction en France.
En Suisse, cette action pénale privée (Privatklage ) existe aussi. Cependant le droit suisse est
à certains égards assez différent. Le CPP de 2007 connaît quatre concepts :
– Celui de lésé , le plus large, qui est « toute personne dont les droits ont été touchés
directement par une infraction » (art. 115) ; Le lésé peut se porter partie civile ;
– Celui de la partie plaignante par l'effet d'une déclaration traduisant une volonté de
« participer à la procédure pénale comme demandeur au pénal ou au civil » (art. 118 CPP), ce
qui lui ouvre accès à la procédure avec un statut de partie. Partie plaignante, le lésé peut dans sa
déclaration « cumulativement ou alternativement a) demander la poursuite et la condamnation de
la personne pénalement responsable de l'infraction (plainte pénale) ; b) faire valoir des
conclusions civiles déduites de l'infraction (action civile) par adhésion à la procédure pénale »
(art. 119, 2° CPP), ce qui permet au lésé soit d'aider le poursuivant, soit d'être titulaire d'une
action civile , mais seulement si le procureur a déjà exercé la poursuite ;
– Enfin celui de victime , la victime étant la personne ayant subi une « atteinte directe à sa
dignité physique ou psychique ou sexuelle » (art. 116 CPP). La victime est donc une catégorie
particulière de lésé. Et comme le préjudice est particulièrement grave – c'est la personne qui est
atteinte et pas seulement son patrimoine – la victime peut non seulement exercer les droits de la
partie plaignante (aider le poursuivant et obtenir réparation), mais en plus bénéficier de droits
procéduraux particuliers, énumérés à l'article 117 CPP : droit à la protection de la personnalité,
droit de se faire accompagner par une personne de confiance, droit à des mesures de protection,
de refuser de témoigner, droit à l'information et même à une composition particulière du
tribunal 1615 .
Dans le cas où l'infraction est commise par un mineur de dix-huit ans, les règles sont
différentes. Selon l'article 25 de la loi du 12 janvier 2000, il n'y a ni action particulière ni action
populaire, le législateur ayant entendu mettre l'accent sur l'éducation et donc laisser au ministère
public la charge de la poursuite, sans d'ailleurs que celle-ci soit obligatoire. Toutefois – et l'on
touche ici à l'une des originalités du droit espagnol – la victime directe du délit peut apparaître au
cours de la procédure, non pas comme partie, mais pour participer à la preuve, notamment en en
proposant. Mais cette participation ne joue que si le mineur avait plus de seize ans lors des faits
et avait commis une infraction de violence ou entraînait un risque grave pour la vie ou l'intégrité
d'autrui (art. 25 al. 3) 1618 .
La prescription fait en général l'objet d'une politique répressive. D'abord, beaucoup de ces
droits connaissent des causes d'interruption de la prescription, comme un acte de poursuite ou
d'investigation et dans l'ensemble, un tel acte concernant un participant vaut aussi pour les
autres 1630 . Il est vrai que les effets de l'interruption varient. En France, toute cause d'interruption
fait repartir le délai à zéro et ceci à l'infini. Au contraire en Allemagne, selon le § 78c StGB, la
poursuite est prescrite lorsque le droit du délai légal s'est écoulé 1631 .
En outre, la loi n'hésite pas à retarder le point de départ de la prescription dans certains cas.
Ainsi en cas de viol d'un mineur ou de certaines autres infractions sexuelles, la prescription ne
commence à courir qu'à la majorité de la victime (Autriche, France, Espagne, Allemagne,
Belgique, Danemark, Pays-Bas, Brésil).
Enfin certaines législations connaissent la suspension du délai. Ainsi
en est-il des parlementaires tant que leur mandat n'est pas expiré. En
Allemagne, le délai peut dans certains cas être suspendus à compter de
l'ouverture de la phase de jugement, pour une durée maximale de cinq
ans (§ 78b, 4 StGB). Toutefois, en Italie, les recours ne suspendent ni
n'interrompent le cours de la prescription (art. 160 d et 161 CP) ce qui
conduit le prévenu à multiplier les recours et à faire « traîner » la
procédure, afin d'arriver à la prescription avant sa condamnation . 1632
336 Les pays de common law connaissent une théorie prétorienne, celle de
l'abuse of process par l'effet de laquelle le tribunal saisi d'une affaire
peut à la demande de la personne poursuivie, arrêter une poursuite
lorsque le poursuivant a manqué aux règles de l'éthique judiciaire. Voici
d'abord des illustrations tirées du droit anglais. Par exemple, le
procureur a tardé à lancer la poursuite dans l'attente du décès d'un
important témoin à décharge ou tout simplement a méconnu le droit de
l'accusé à un procès dans un délai raisonnable. D'autres applications du
concept d'abuse of process se trouvent en cas de dualité de poursuites,
l'une pénale et l'autre disciplinaire civile ou administrative. Par exemple,
les autorités demandent à une personne de coopérer avec elles dans une
poursuite administrative en lui promettant de ne pas la poursuivre
pénalement, puis elles reviennent sur leur promesse et alors la poursuite
pénale pourra être arrêtée : la mauvaise foi du poursuivant entraîne
l'extinction de la poursuite . Par exemple encore, voici un patron qui
1636
Voici encore le cas du policier qui jouant les agents provocateurs exerce
une pression sur une personne pour l'amener à commettre un délit alors
qu'elle n'en n'avait pas l'habitude : la poursuite est anéantie . Et voici 1638
a. L'assentiment de la victime
337 Pour de petites infractions qui ne lèsent véritablement que des intérêts
privés, le ministère public ne peut agir que sur plainte de la victime,
celle-ci étant présumée être la mieux placée pour apprécier l'impact de
l'infraction. On donnera deux exemples.
En Allemagne, la plainte de la victime est requise pour de petites
infractions (Antragsdelikte ) comme l'injure (art. 185 et s. CP), la
violation de domicile (art. 123 CP), le vol en famille (art. 247 CP) ou la
dégradation d'une chose (art. 303 CP) Si le ministère public ne peut pas
agir tant que la victime n'a pas déposé plainte, il peut cependant
procéder de lui-même à des mesures d'instruction.
En France, la plainte de la victime est requise notamment en cas
d'injure ou diffamation (art. 48 de la loi du 29 juillet 1881), d'atteinte à
la vie privée (art. 226-6 CP), de chasse sur terrain d'autrui (art. L. 228-1
C. rural)… Mais à la différence du droit allemand, tant que la plainte
n'est pas déposée, le ministère public ne peut pas procéder à
des investigations.
b. L'autorisation d'une autorité publique
C. Le régime de la poursuite
Chine…
Dans certains de ces pays, la question a fait l'objet de discussion. En France, le Code
d'instruction criminelle de 1808 étant muet, la Cour de cassation a dû trancher et elle l'a fait dans
le sens de l'opportunité par un arrêt du 8 décembre 1826 en se fondant sur le fait que des
poursuites automatiques pourraient être la conséquence de plaintes déposées par des individus
vindicatifs. Aujourd'hui l'article 40 CPP français de 1959 indique clairement le principe
d'opportunité. La situation est la même aux Pays-Bas : le Code d'instruction criminelle de 1838,
héritier du Code français de 1808, ne disait rien et aujourd'hui l'article 167 CPP rappelle « qu'il
peut être renoncé aux poursuites pour des raisons d'intérêt général ».
Quels sont les motifs de non-poursuite ? La réponse est en général
apportée par la pratique, qui retient pour l'essentiel l'insuffisance des
charges, la faute de la victime ou les efforts du délinquant pour la
désintéresser, la jeunesse ou la vieillesse du délinquant, ou encore sa
situation personnelle, voire l'insignifiance de l'infraction. En Angleterre,
certains de ces motifs sont recensés dans des sortes de circulaires (Code
of conduct et Criteria for prosecution , de 1984) , le motif le plus
1650
général étant l'absence de public interest . 1651
Aux Pays-Bas, la pratique de la transaction est celle-ci. Le délinquant doit avoir reconnu les
faits. Le procureur ne la lui propose que si son casier judiciaire n'est pas trop chargé. Pour se
décider, le procureur dispose d'un guide valable pour tous les parquets qui établit le montant de
la transaction en fonction de l'infraction commise et, par exemple, pour les conduites en état
d'ivresse, le montant dépend du taux d'alcoolémie. En général, la transaction oscille entre
50 euros et 500 euros, le procureur tenant compte des ressources de l'intéressé. La transaction
peut aussi être proposée aux mineurs, le montant étant systématiquement réduit de moitié et
pouvant descendre jusqu'à 5 euros. Toute transaction est proposée au cours d'une
« conversation » au Palais de justice (ou au commissariat de police pour les petites infractions).
Un résumé écrit de l'entretien est établi à l'usage interne du parquet. L'avocat peut assister à
l'entretien et, pour les mineurs, les parents sont toujours convoqués. Chaque délinquant dispose
d'un délai de huit jours à partir de l'entretien pour accepter ou refuser la transaction. Le délai
imparti pour payer la transaction est de six à sept semaines. La procédure de transaction suspend
l'action publique. En cas de non-paiement, le procureur peut lancer la poursuite. La victime est
simplement avisée par lettre de la décision, mais son accord n'est pas recueilli et, bien sûr, elle
peut toujours exercer l'action civile devant le juge civil. Mais parfois, la proposition de
transaction s'accompagne d'une évaluation des dommages-intérêts et le délinquant peut régler à
la fois la transaction et les dommages-intérêts. Aucun recours n'est possible contre la transaction
une fois que le délinquant a payé la somme fixée.
Le second exemple est belge. À la suite de plusieurs lois de portée réduite (1935, 1947, 1984,
1994), deux lois des 14 avril et 11 juillet 2011 ont considérablement élargi le domaine de la
transaction. Désormais, le ministère public peut proposer une transaction à l'auteur présumé
d'une infraction punissable légalement jusqu'à… vingt ans de réclusion, ce qui inclut beaucoup
de crimes. Il faut seulement que le procureur estime que le fait ne paraît pas de nature à devoir
être puni d'un emprisonnement correctionnel de plus de deux ans (art. 216 bis § 1 CIC). D'un
autre côté, cependant, le législateur a introduit une importante restriction : la transaction est
exclue pour les infractions comportant une atteinte grave à l'intégrité physique de la victime car,
en ce cas, il est évident que l'issue pénale du crime grave ne peut se limiter à l'allocation d'une
somme d'argent à l'État, même si le dommage civil est réparé. Malgré cette limite, la réforme va
très loin, au point même que le procureur peut offrir une transaction à l'auteur dont l'affaire est
déjà entre les mains d'un juge d'instruction ou devant la juridiction de jugement (art. 216 bis § 2
CIC). C'est le procureur qui fixe la somme, sans pouvoir dépasser le maximum de l'amende fixée
par la loi. Dans un souci de réduire la charge des juges, le législateur est allé très loin, trop
loin 1664 .
À son tour la France a été séduite par l'idée de transaction. Une première application était la
composition pénale versée au Trésor public, concernant les personnes ayant encouru une amende
ou un emprisonnement inférieur ou égal à cinq ans. Le montant ne peut dépasser le montant
maximal de l'amende encourue et un échelonnement est prévu. La décision est prise par le
procureur, acceptée par l'auteur des faits et validée par un juge (art. 41-2 CPP, loi du 9 mars
2004). Puis une loi du 15 août 2014 (art. 41-1-1 CPP) institue une transaction pénale proprement
dite, applicable aux contraventions et à certains petits délits. La mesure est décidée par la police
sur autorisation du procureur. Le montant de l'amende transactionnelle ne peut excéder le tiers
du montant de l'amende encourue. L'autorisation du procureur et la proposition du policier
impliquent encore l'accord de l'intéressé et l'homologation d'un juge (et non plus seulement
la validation).
Souvent, dans les pays légalistes, le législateur prévoit que le ministère public, pour être
éclairé sur la consistance des preuves – car la poursuite suppose un minimum de preuves – peut
ordonner une enquête préliminaire (de trois jours en Russie, de trente en Pologne par exemple).
Les actes d'investigation effectués au cours de cette enquête n'ont nulle valeur probatoire sauf les
pièces à conviction. Ils servent uniquement à éclairer le Ministère public sur la réalité du délit et
à fonder une poursuite qui est alors obligatoire si cette réalité apparaît.
l'impression d'être une institution qui milite à tout prix pour une
condamnation. Il s'est plutôt transformé en une instance de classement
soit sans suite, soit sous condition. Il peut, aussi, initier une médiation
pénale… se trouvant doté d'un pouvoir qui ressemble presque à celui
d'un juge », devenant « un juge avant le juge » . 1677
parquet propose cette mesure lorsqu'il estime en cas de délit qu'elle est
appropriée à l'effacement de l'intérêt public à la poursuite et que la
gravité de la culpabilité ne s'y oppose pas. De son côté, le § 46 a StGB
permet en cas de réparation par l'auteur ou d'efforts réalisés par celui-ci
pour favoriser la réparation d'atténuer la peine ou de la suspendre, ce qui
suppose alors que le tribunal a été saisi.
La pratique du TOA est en revanche très vivace. Le TOA s'applique
surtout en matière de blessures, de dégradation de biens, de vol et
d'extorsion. Le TOA est mis en œuvre dans le cadre de structures
associatives fondées à cet effet et animées par des travailleurs sociaux
appartenant au ministère de la justice. Plus de 80 % des TOA aboutissent
à un règlement définitif et total du conflit. Des excuses ont lieu dans
70 % des cas et dans près de 40 % des affaires des dommages-intérêts
sont versés .
1678
On voit que dans tous ces exemples, l'intérêt de la victime est pris en
compte. La poursuite est liée à sa non-indemnisation.
L'Allemagne – qui est un pays de moins en moins légaliste – connaît elle aussi une technique
un peu approchante, la victime pouvant essayer d'imposer au ministère public le déclenchement
de la poursuite (klagendver-zwingungsverfahren ). On sait en effet que, même en régime
légaliste, le ministère public n'est tenu de poursuivre que s'il existe des charges suffisantes qu'il
apprécie librement et l'on sait aussi qu'en Allemagne existe le classement conditionnel. Dès lors
il y a un grand nombre de classements. Or la victime peut considérer cette situation comme
inéquitable. C'est pourquoi la loi lui accorde le droit de saisir le procureur général aux fins de
poursuite. Et si ce magistrat rejette sa requête, elle peut saisir la Cour d'appel (§ 172 al. 1 et 4
StPO) qui pourra ordonner au ministère public d'agir 1687 .
Peut aussi agir parfois toute personne , qu'elle soit victime ou pas
encore qu'il s'agisse le plus souvent des victimes.
En Angleterre, malgré la création en 1985 du Crown Prosecution
service , les particuliers conservent le droit d'agir, si les autorités
publiques ne font rien (art. 6-1 de la loi de 1985). Cependant, cette
private prosecution n'a guère d'intérêt pour deux raisons. D'abord la
jurisprudence lui impose des limites considérables : le tribunal peut
rejeter cette poursuite privée au nom de l'abuse of process . Ainsi la 1688
House of Lords a décidé qu'il est abusif, même pour un citoyen privé,
d'entamer une poursuite contre une personne qui a bénéficié d'un
classement sans suite de la part des autorités publiques . Ensuite, le 1689
cette tradition, des lois étatiques autorisant à agir tout citoyen en cas de
felony et les policiers seuls en cas de misdemeanor , la « cause
probable » étant évidemment toujours nécessaire. En outre, il est certain
que l'arrestation est possible, sans mandat encore, si l'intéressé accepte
de se laisser appréhender. Synthétisant ces hypothèses, la doctrine
américaine enseigne que « dans la plupart des cas, le policier agira sans
mandat dès lors qu'il est convaincu qu'il y a des raisons qui font qu'il
peut agir seul » .1709
Ainsi la différence avec le droit français est bien plus tenue qu'il
apparaît au premier abord . 1710
354 L'arrestation tout juste effectuée, les policiers peuvent procéder à une
fouille corporelle (qui est une perquisition et qui est donc en principe
soumise aux conditions de la perquisition) et/ou à une palpation de
sécurité consistant en une recherche extérieure, à travers les vêtements,
d'objets dangereux comme des couteaux ou armes à feu. La palpation de
sécurité, effectuée pour la sécurité du policier, du suspect et des tiers
existe partout et elle n'est pas subordonnée aux conditions de la
perquisition. Selon la jurisprudence française, « elle est une mesure de
sécurité justifiée par les circonstances de temps et de lieu et ne nécessite
pas l'observation des règles réservées aux actes de police judiciaire
tendant à la constatation des infractions » . Le droit américain connaît
1711
2. La garde à vue
une loi du 9 septembre 1986, la garde à vue, une fois que le délai de
droit commun est écoulé (deux jours), peut faire l'objet d'une nouvelle
prolongation de deux jours, ce qui en fera quatre au total ; de plus une
loi du 23 janvier 2006 (art. 706-88 al. 7 CPP) a permis deux
prolongations supplémentaires de vingt-quatre heures chacune. De la
sorte la garde à vue en matière de terrorisme peut atteindre six jours.
Détail important, ces prolongations sont décidées par un juge . En
1721
359 Est-ce qu'au cours de sa garde à vue, l'intéressé peut exercer un recours
afin de recouvrer sa liberté ? En pratique, la question se pose assez peu
car, de façon générale, les délais de garde à vue ne sont pas très longs et
car surtout l'intéressé est présenté devant un magistrat au moment où se
pose le problème de la prolongation de la mesure. Cependant, dans
certains droits, comme ceux du common law, existe une procédure
particulière, l'habeas corpus . Mais il faut préciser que cette procédure
déborde largement le cadre de la garde à vue et même celui du droit
pénal. De façon générale, elle permet à une personne privée de sa liberté
(y compris par voie d'internement en cas de maladie mentale) de
solliciter d'urgence sa mise en liberté en traduisant devant un juge
l'auteur de sa mise en détention. Le fardeau de la preuve pèse sur le
policier, pourvu que le demandeur ait fourni un commencement
de preuve.
Une seconde question est celle de l'indemnisation en cas d'échec
ultérieur des poursuites. De façon générale une telle indemnisation,
quand elle est prévue, se fonde sur des textes généraux visant, non la
garde à vue, mais un mauvais fonctionnement de la justice et/ou une
atteinte aux droits individuels. Ainsi l'article 24-1 de la Charte
canadienne ouvre une action en réparation à « toute personne victime de
violation ou de négation des droits et libertés qui lui sont garantis par la
présente Charte » et ajoute qu'elle « peut s'adresser à un tribunal
compétent pour obtenir la réparation que le tribunal estime convenable
et juste eu égard aux circonstances » . Une loi espagnole du 26 juillet
1726
1957 rappelle que les particuliers peuvent « être indemnisés par l'État
pour tout préjudice qu'ils devraient éprouver dans l'un quelconque de
leurs biens et droits, sauf en cas de force majeure, pourvu que ce
préjudice découle du fonctionnement normal ou anormal des services
publics ».
B. La détention provisoire
361 Elles sont au nombre de trois dans les droits les plus protecteurs de la
liberté individuelle, quitte à ne pas toujours se présenter de la
même façon.
Bien que ces conditions se retrouvent un peu partout et notamment dans les droits des pays
d'Europe, le taux de détention provisoire pour 100 000 habitants est loin d'être identique, même
dans des pays proches culturellement. Ainsi, en 2010, ce taux était de 24 pour l'Allemagne,
30 pour l'Espagne, de 36 pour la France et de 45 pour l'Italie (source : Conseil de l'Europe).
Des études plus récentes ont fait apparaître une certaine permanence de ces données. Le
pourcentage de prévenus en prison sur l'ensemble de la population carcérale est de 35 % en
France, en Belgique et en Italie. Il est plus fort en Suisse et en Hollande. En Angleterre, il est de
17 % (pays où règne une tradition peu favorable à la détention provisoire). En Allemagne le taux
est de 20 %. Mais méfions-nous de ces chiffres car les régimes procéduraux diffèrent d'un pays
à l'autre.
En outre, on note une absence de lien entre grosse proportion de prévenus et population
carcérale. Ainsi l'Angleterre qui a peu de prévenus a beaucoup de condamnés en détention 1731 .
preuve (the weight of the evidence against the person ). De façon très
proche, l'article 5-1 c Conv. EDH vise « les raisons plausibles de
soupçonner que le prévenu a commis une infraction » . 1734
Cependant, dans le cas d'actes de terrorisme, l'exigence de forts
soupçons se restreint parfois. Une loi néerlandaise du 20 novembre 2006
(art. 67 § 4 CPP) se contente de soupçons légers, du moins pendant les
deux premières semaines de détention, et ce en vue de prévenir la
commission d'actes terroristes. La CEDH semble raisonner
pareillement .1735
droit allemand précise que la détention est exclue « lorsqu'elle est hors
de proportion avec l'importance de l'affaire et avec la peine ou mesure
de sûreté à laquelle il y a lieu de s'attendre » (§ 112 al. 1 StPO) et la
Cour constitutionnelle fédérale reconnaît même valeur constitutionnelle
au principe de proportionnalité en application de l'article 20 de la Loi
fondamentale posant la règle de l'État de droit . En droit danois, cette
1737
législateur se met à établir une liste des cas dans lesquels la détention est
possible. En réalité, la technique des listes de cas donne lieu à des
solutions souvent proches d'un pays à l'autre. C'est très net pour la
France et l'Italie (art. 144 CPP français et 274 CPP italien).
Selon le texte français, la détention provisoire peut être ordonnée ou prolongée « lorsqu'elle
constitue l'unique moyen de parvenir à l'un ou plusieurs des objectifs suivants et que ceux-ci ne
sauraient être atteints en cas de placement sous contrôle judiciaire : 1o Conserver les preuves ou
les indices matériels… ; 2o Empêcher une pression sur les témoins ou les victimes ainsi que sur
leur famille ; 3o Empêcher une concertation frauduleuse entre la personne mise en examen et ses
coauteurs et complices ; 4o Protéger la personne mise en examen ; 5o Garantir le maintien de la
personne mise en examen à la disposition de la justice ; 6o Mettre fin à l'infraction ou prévenir
son renouvellement ; 7o Mettre fin au trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public provoqué
par la gravité de l'infraction, les circonstances de sa commission ou l'importance du préjudice
qu'elle a causé. Ce trouble ne peut résulter du seul retentissement médiatique de l'affaire.
Toutefois, le présent alinéa n'est pas applicable en matière correctionnelle » 1738 . Selon le texte
italien, « les mesures de précaution sont prises : a) lorsque subsistent d'indérogeables exigences
tenant à l'enquête, en relation avec des situations de danger concret pour l'acquisition ou la
préservation des preuves ; b) lorsque l'inculpé s'est enfui ou lorsqu'il existe un danger qu'il le
fasse, pour autant que le juge considère que pourrait lui être infligée une peine privative de
liberté supérieure à deux ans ; c) lorsqu'à raison de modalités et circonstances spécifiques ainsi
qu'à raison de la personnalité de l'inculpé, il y a un danger concret que celui-ci ne commette de
graves délits dirigés contre l'ordre constitutionnel ou encore des délits de criminalité organisée
ou de la même espèce que celui à propos duquel l'enquête est menée ». Dans les deux lois, on
retrouve la protection des preuves, le risque de rechute et celui de fuite.
Trois questions méritent plus d'attention. La première concerne la
personne qui s'est contentée de menacer de commettre une infraction.
L'article 221 al. 2 CPP suisse admet que la détention puisse être
« ordonnée s'il y a sérieusement lieu de craindre qu'une personne passe à
l'acte après avoir menacé de commettre un crime grave ». Évidemment,
on ne se trouve pas dans les cas « classiques » de la détention faite
d'infraction préalable, sauf à admettre que le délit de menace est
commencé (art. 180 CP). À vrai dire, ce cas de détention doit être
rapproché du cautionnement préventif . 1739
2. En droit européen
366 Le plus souvent, la détention est décidée par un juge à l'issue d'un débat
contradictoire . Au cours de ce débat, sont présentes les parties :
1743
367 Principe ◊ La règle générale est que la durée de la détention est fixée
en fonction d'une durée chiffrée, avec le plus souvent des prolongations
possibles selon un système de tranches successives. En somme les
législateurs déterminent d'abord un maximum, tout en admettant – pour
des raisons tenant au fait que le rassemblement de la preuve prend du
temps – que ce maximum est reportable. Le report est cependant figé en
ce sens qu'est institué un délai butoir, insusceptible (en principe) de
transgression. Ainsi, les législateurs rejettent l'idée d'une détention à
durée indéterminée.
pratique que lorsque les faits sont certains ; 3 car après mise en
o
369 Des recours peuvent être exercés par le ministère public et, plus souvent
par le détenu. Considérons celui-ci en indiquant les systèmes adoptés
par quelques législations.
370 La France et le système des voies successives ◊ L'intéressé
détenu peut et doit d'abord porter sa demande d'élargissement devant le
juge d'instruction qui doit soit décider lui-même l'élargissement, soit, s'il
considère le maintien en détention nécessaire, communiquer la demande
au juge des libertés et de la détention. Si ce dernier rejette lui aussi la
demande, l'intéressé peut faire appel de la décision devant la chambre de
l'instruction. Et en cas de second rejet, il peut former devant la Cour de
cassation un pourvoi qui est immédiatement recevable, mais qui doit
être fondé sur la violation d'une règle de droit . 1745
per cassazione ), prévu par la Constitution et par l'article 311 CPP. C'est
une voie de recours qui saisit directement la Cour de cassation, l'inculpé
ayant renoncé au réexamen par le tribunal de la liberté et considérant
que le juge a violé la loi en décernant contre lui un mandat d'arrêt. La
Cour de cassation doit statuer dans les trente jours, sa tardiveté à statuer
n'entraînant pas l'élargissement du demandeur.
doit accorder une réduction de peine sauf à devoir justifier son refus . 1751
377 Vue générale ◊ Il existe un peu partout et de plus en plus souvent des
mesures non carcérales face à la vieille et toujours actuelle détention
provisoire. Première remarque : ces mesures doivent prendre la place de
la détention si celle-ci n'est pas nécessaire en sorte qu'elles sont fondées
sur le principe de proportionnalité. Cependant, et c'est la seconde
remarque, elles sont décidées par un juge ou un tribunal, compte tenu de
leur gravité, même moindre que celle de la détention provisoire.
Troisième remarque enfin, se pose la question de la nature de ces
mesures : s'agit-il toujours de mesures alternatives à la détention, c'est-à-
dire applicables dans les cas où la détention peut s'appliquer ? Parfois
ces mesures s'appliquent dans des cas où la détention ne peut jouer
(Roumanie). Plus souvent elles s'appliquent de façon plus large que la
détention, c'est-à-dire à la fois quand cette dernière peut jouer et quand
elle ne peut pas jouer (France, Portugal). Enfin très fréquemment, les
mesures ont une nature alternative, leurs conditions de prononcé étant
les mêmes que celles de la détention en sorte que le juge a le choix entre
elles, même si le législateur incite souvent celui-ci à préférer les mesures
à la détention. De toute façon, que les mesures soient alternatives ou non
à la détention, elles posent les mêmes problèmes et ceux-ci sont au
nombre de deux.
1. La consistance des mesures
somme par le juge. En France, l'article 138 al. 2-11 CPP rappelle que le
juge d'instruction fixe le cautionnement « compte tenu notamment des
ressources » de l'intéressé, ce qui reste une sorte de directive vague. Les
autres codes visent la nature de l'infraction, la gravité de l'acte, les
circonstances de commission de l'infraction , la peine prévue par la
1758
380 Les dispositions textuelles ◊ Dans presque tous les codes, il existe
une liste des mesures autres que le cautionnement.
Prenons d'abord l'exemple de la France et des États-Unis qui ont des
listes particulièrement complètes. On peut en effet comparer la liste de
l'article 138 CPP français sur le contrôle judiciaire avec celle d'une loi
américaine de 1948 (18 USC § 3142 c) : dix-sept obligations sont
prévues dans le texte français et treize dans le texte américain (si l'on
inclut dans les deux cas le cautionnement). Et ce sont le plus souvent les
mêmes obligations d'exercer une activité professionnelle, de subir des
restrictions à sa liberté de déplacement, de ne pas fréquenter la victime,
de se soumettre régulièrement au contrôle d'une autorité administrative,
de restreindre sa consommation d'alcool, d'entreprendre un traitement
médical, de ne pas détenir d'arme etc. . Signalons toutefois quelques
1764
d'interdiction (art. 287 à 290 CPP), qui rappellent les peines accessoires
prévues souvent par la loi comme la suspension de tout ou partie de
l'autorité parentale pour certains délits sexuels, la suspension de tout ou
partie des activités découlant d'une fonction ou d'un mandat public pour
les infractions commises par des fonctionnaires, l'interdiction d'exercer
certaines activités professionnelles pour certains délits économiques.
Toutes ces mesures ne valent que pour deux mois (art. 308-2 CPP).
En Espagne , le CPP (Ley de enjuiciamiento criminal , LECRIM) ne
contient pas un article énumérant toutes les alternatives à la détention
provisoire. On trouve des textes particuliers. Un des plus classiques est
l'article 544 bis LECRIM sur l'interdiction de résidence en cas de
violences familiales : « Dans les cas de délit mentionnés à l'article 57
CP (homicide, avortement, violences entre conjoints ou concubins), le
juge ou le tribunal pourra, par décision motivée, imposer à titre de
mesure de précaution pour protéger la victime, interdire à l'inculpé de
résider dans un lieu déterminé ou de s'y rendre, le juge prenant en
considération la situation économique de l'inculpé, sa situation familiale,
son activité professionnelle. En cas de violation de cette interdiction,
l'inculpé, pourra être placé en détention provisoire ». Beaucoup d'autres
mesures sont prévues de façon éparse visant elles aussi à obtenir de
l'inculpé un comportement déterminé comme l'accomplissement d'un
programme anti-alcoolique (art. 508 al. 2 LECRIM), la privation du
permis de conduire, la suspension d'une fonction publique ou d'une
fonction dans une entreprise, l'interdiction de diffuser des informations
sur des délits commis .1767
Évoquons enfin la Suisse qui, dans une section entière de son CPP
énumère une assez longue liste de « mesures de substitution » à l'article
237. selon cet important article, « le tribunal compétent ordonne une ou
plusieurs mesures moins sévères en lieu et place de la détention
provisoire ou de la détention pour des motifs de sûreté si ces mesures
permettent d'atteindre le même but que la détention. Font notamment
partie des mesures de substitution :
– la fourniture de sûretés ;
– la saisie des documents d'identité et autres documents officiels ;
– l'assignation à résidence ou l'interdiction de se rendre dans un
certain lieu ;
– l'obligation de se présenter régulièrement à un service administratif ;
– l'obligation d'avoir un travail régulier ;
– l'obligation de se soumettre à un traitement médical ou à des
contrôles ;
– l'interdiction d'entretenir des relations avec certaines personnes ».
Pour assurer le respect de ces diverses obligations, les législateurs
prévoient souvent que l'intéressé sera placé sous surveillance
électronique (PSE). On la trouve par exemple en Suisse, en Turquie, aux
États-Unis, en France, en Italie, en Espagne. De façon générale, les faits
reprochés ne doivent pas être trop graves encore qu'il y ait des
exceptions. Par exemple en France, l'intéressé doit encourir au moins
deux ans d'emprisonnement (art.142-5 CPP). En Italie, le prononcé
d'arrêts domiciliaires (telle est l'appellation adoptée par le législateur) est
combiné avec des délais butoir, qui correspondent au double de ceux
prévus pour la détention provisoire (art. 303 et 308 CPP) : ainsi si la
peine encourue est de six ans, le délai est de 2 fois 2 ans ; si la peine
encourue est de 20 ans, le délai est de 2 fois 4 ans et si la peine encourue
est supérieure à 20 ans, le délai est de 2 fois 6 ans. Par ailleurs, le
consentement de l'intéressé est en général exigé. Le PSE est très pratiqué
et l'un de ces cas particuliers d'application est celui des
violences intrafamiliales.
Deux limites sont toutefois prévues à cette liberté du juge, les mesures
prescrites ne doivent ni attenter à la dignité humaine ni aller à l'encontre
des principes directeurs du droit du juge . 1771
382 La grande faiblesse des mesures est qu'au cas où l'intéressé ne les
respecte pas, le droit pénal lourd qu'on voulait éviter réapparaît. Tous les
droits le reconnaissent. Mais deux techniques existent.
En common law , la violation de ses obligations par le défendeur
constitue un délit autonome, s'ajoutant à celui qu'avait motivé la mesure.
Ce délit est celui de contempt of court , infraction recouvrant un très
grand nombre de cas.
Dans le système romano-germanique , et notamment en France, la
personne ne commet pas de délit. Elle risque simplement sa mise en
détention provisoire (art. 141-2 et 144 in fine CPP) ou la confiscation au
profit de l'État de la partie du cautionnement destinée à assurer sa
représentation en justice (art. 142-2 CPP).
En second lieu, presque tous les droits prennent des dispositions pour
que la décision soit prise aussitôt que possible. C'est ainsi que certains
décident que la phase préparatoire doit se dérouler dans un délai
déterminé : par exemple les articles 405 et suivants CPP italien
prévoient plusieurs tranches, avec prolongations par le juge et
plafonnement à dix-huit mois. En outre, les autorités de police et de
justice sont indirectement conduites à agir vite à cause des délais stricts
de la garde à vue et de la détention et l'on peut ici évoquer la règle
japonaise des vingt-trois jours .1776
Des variables ensuite : la décision est prise par le poursuivant ou, plus
souvent, par un juge (ou un organe comprenant plusieurs juges) et selon
un mécanisme qui varie suivant les législations. On retiendra trois
modèles, qui le plus souvent se subdivisent eux-mêmes.
384 Peut-être vaudrait-il mieux parler de modèles que d'un modèle car en
dépit de traits constants comme la tenue d'une audience , il y a en
1777
1. La variante anglo-canadienne
2. La variante italienne
387 Une fois que l'enquête préliminaire est achevée, se déroule une audience
préliminaire (udienza preliminare ) présidée par le juge de l'enquête
préliminaire dit giudice per le indagini preliminaire (art. 416 et s. CPP
réformé par la loi n 479 du 16 décembre 1999). Le juge est saisi par
o
requête de renvoi à jugement signée par le procureur de la République
qui considère que la preuve est rassemblée. Le juge reçoit en même
temps le dossier du parquet. Il doit donner un avis à la personne soumise
à l'enquête, qui pourra avoir accès au dossier du ministère public, et
solliciter de nouvelles investigations. Il fixe alors la date de l'audience,
laquelle aura lieu dans les deux à trente jours de la requête. À l'ouverture
de l'audience, le ministère public expose le contenu de son dossier et
l'accusé peut demander d'être soumis à un interrogatoire auquel le juge
procède . Si le juge s'estime satisfait, il peut déclarer la discussion
1783
close. Sinon il indique aux parties les éléments sur lesquels il aimerait
avoir des éclaircissements. Les parties peuvent alors produire des
documents et solliciter l'audition de témoins. Le juge interroge les
témoins . La victime peut intervenir, mais seulement après s'être
1784
3. La variante américaine
B. Le modèle romano-germanique
1. La variante germano-espagnole
389 Alors qu'en common law, le filtre est exercé par un organe distinct des
organes de mise en état et de la juridiction de jugement, c'est cette
dernière qui opère en Allemagne et le plus souvent en Espagne où l'on
parle de procédure intermédiaire.
En Allemagne, une fois que l'instruction est terminée, se déroulent
successivement une procédure intermédiaire (Zwischenverfahren ) et
une procédure principale (Hauptverfahren ), les deux devant le même
tribunal. Le Ministère public saisit le tribunal par acte d'accusation. Le
président communique cet acte à l'accusé et l'invite à réagir par exemple
en réclamant de nouvelles preuves. La procédure est donc active et
contradictoire. Mais il n'y a pas d'audience comme en common law.
À l'issue de ces investigations, le tribunal peut arrêter la poursuite ou, au
contraire s'il y a des charges, se renvoyer à lui-même l'affaire (§ 199 à
211 StPO) .
1796
la phase intermédiaire.
Ce schéma concerne le procès ordinaire. Il est légèrement modifié en
cas de procès abrégé (proceso abreviado ) et de procès devant un jury
1800
de juridiction intermédiaire.
Deux observations complémentaires peuvent être faites. D'abord à titre général, on s'est
demandé s'il est opportun de confier la décision de renvoi à la juridiction qui doit ensuite statuer
au fond, cette juridiction ayant préjugé l'affaire et n'étant pas une juridiction impartiale au sens
de l'article 6-1 Conv. EDH. C'est surtout en Allemagne que cette critique a pris corps.
Deuxièmement, dans le cas des affaires de mineurs en droit allemand, où il n'y a pas de
procédure intermédiaire, la poursuite peut être stoppée : c'est le juge de la jeunesse qui le décide,
avec l'accord du procureur, et à la condition que la faute soit minime, qu'il n'y ait aucun intérêt à
poursuivre et que la réprobation par jugement soit superflue (§ 47 Judendgerichtsgesetz, dit
J.G.G.). Cette faiblesse d'un retrait de la poursuite en Allemagne et en Espagne peut s'expliquer
parce qu'en général la poursuite est obligatoire.
2. La variante franco-belgo-portugaise
390 Son originalité réside dans le fait que le filtre est assuré par les organes
de mise en état comme le juge d'instruction : donc pas d'appel à un
organe autonome comme en common law ou au tribunal comme en
Allemagne et en Espagne.
Le système français est assez simple. Pour les délits qui ont fait
l'objet d'une instruction préparatoire et pour les crimes qui en font l'objet
systématiquement, c'est le juge d'instruction qui décide au terme de ses
recherches de la suite à donner : non-lieu en cas d'insuffisance de
charges ou renvoi devant le tribunal correctionnel (délits) ou la cour
d'assises (crimes) . La personne poursuivie, si elle est renvoyée en
1802
Dans les deux droits belge et français, une fois qu'un organe
d'instruction est saisi et que la clôture de l'instruction a été faite ou pas,
le Ministère public ne peut plus arrêter la poursuite . 1808
3. La variante suisse
391 Une fois que l'instruction (conduite par le procureur, non plus par le juge
d'instruction supprimé dans le nouveau Code de procédure pénale de
2011) est terminée, le procureur décide de la suite à donner. Après avoir
entendu une dernière fois le prévenu, le procureur informe les parties de
la clôture prochaine de l'instruction et de son intention de rendre une
ordonnance de mise en accusation ou une ordonnance de classement
sans suite ; en même temps, il fixe un délai aux parties pour présenter
leurs « réquisitions de preuves » (art. 318 CPP, à rapprocher de l'article
175 CPP français).
Le procureur peut d'abord rendre une ordonnance de classement ,
expression étrange pour un juriste franco-belge ! Selon l'article 319 CPP,
le procureur ordonne « le classement de tout ou partie de la procédure :
– lorsqu'aucun soupçon justifiant une mise en accusation n'est établi ;
– lorsque les éléments constitutifs d'une information ne sont pas
réunis ;
– lorsque des faits justificatifs empêchent de retenir une infraction
contre le prévenu ;
– lorsqu'il est établi que certaines conditions à l'ouverture de l'action
pénale ne peuvent pas être remplies ou que des empêchements de
procéder sont apparus ;
– lorsqu'on peut renoncer à toute poursuite ou à toute sanction en
vertu de dispositions légales ».
Le classement intervient donc par tout motif de fait ou de droit.
À ces cas, l'article 319 ajoute deux cas de classement d'opportunité
dits « à titre exceptionnel » : 1° L'intérêt d'un mineur de 18 ans exige
« impérativement » le classement ; 2° La victime consent au classement.
L'ordonnance de classement est motivée et notifiée aux parties ainsi
qu'à la victime. Comme le non-lieu du droit français, l'ordonnance n'a
pas d'autorité absolue de la chose jugée : la reprise de la procédure
préliminaire est possible en cas de « nouveaux moyens de preuves ou de
faits nouveaux qui… » révèlent une responsabilité pénale du
prévenu » et qui « ne ressortent pas du dossier antérieur »
(art. 323 CPP).
Le procureur peut aussi rendre une ordonnance de mise en accusation
devant le tribunal compétent. L'ordonnance indique notamment la
juridiction saisie, les actes reprochés au prévenu, « le plus brièvement
possible, mais avec précision », les infractions réalisées et les textes
applicables (art. 325 CPP). Elle est évidemment notifiée au prévenu, au
plaignant, à la victime et au tribunal compétent (art. 327 CPP). Elle
poursuit ainsi un double but : délimiter la saisine de la juridiction de
jugement et informer la défense pour lui permettre d'intervenir
efficacement dans la procédure . 1809
• Enquête (avec arrestation et garde à vue le plus souvent). Établissement d'un dossier avec
procès-verbaux d'audition. Prolongation éventuelle de la garde à vue par le procureur de
la République.
• Réquisitoire introductif à un juge d'instruction (premier filtre) « en lui indiquant les indices
de culpabilité », celui-ci partage avec le juge des libertés et de la détention le contentieux de la
liberté (détention provisoire et contrôle judiciaire) et procède à diverses investigations. À l'issue
de ses recherches, il rend une :
• La chambre de l'instruction (second filtre) statue sur les appels formés contre les
ordonnances du juge d'instruction et du juge des libertés et de la détention et sur les requêtes en
nullité. En outre, l'ordonnance de mise en accusation peut être frappée d'appel devant elle ; après
d'ultimes investigations, elle rend un :
Déroulement de la phase préparatoire aux États-Unis (felony )
• Enquête (avec arrestation et garde à vue). Proposition d'imputer des charges (projet de
complaint établi par la police).
• Examen de la proposition par un policier supérieur et/ou par le poursuivant qui peuvent
classer sans suite. Sinon, la complaint devient l'acte de poursuite et le suspect prend la qualité
de défendeur.
• Premier filtre : le poursuivant saisit un magistrate qui réexamine ce cas, hors la présence du
défendeur. Il peut classer ou maintenir la poursuite. Si maintien :
Déroulement de la phase préparatoire au Brésil (crime passible de
réclusion)
• Réaction de l'accusé qui peut déposer des conclusions en défense et donner le nom de ses
témoins. Avocat obligatoire.
• Si poursuite continuée, le juge tient une audience contradictoire (avec ministère public,
accusé et son avocat, victime (assistente ) et son avocat). Audience publique.
• Audition des témoins à charge, puis de l'assistente enfin des témoins à décharge et accusé.
• Décision du juge :
– Acquitte ;
– Renvoie à un juge seul (s'il apparaît finalement qu'est incompétente la formation jury-juge ;
– Décide le placement en établissement psychiatrique.
valeur. Dans le cas de la France par exemple, elle ne peut être exécutée
qu'après avoir été signifiée au prévenu et celui-ci peut faire opposition,
voie de recours qui a pour effet d'anéantir automatiquement la décision
et d'entraîner un nouvel examen de l'affaire par le tribunal (art. 489 et s.
CPP). De son côté, la Suisse admet le défaut du bout des lèvres. Selon
l'article 366 CPP, le tribunal en constatant l'absence du prévenu peut
engager la procédure de défaut sans ordonner une nouvelle convocation
dans deux cas : 1° Si le prévenu s'est lui-même mis dans l'incapacité de
participer aux débats ; 2° Si le prévenu est en détention provisoire et
refuse d'être conduit devant le tribunal. Mais alors la procédure par
défaut ne peut être engagée que « si le prévenu a eu suffisamment
l'occasion de s'exprimer auparavant sur les faits qui lui sont reprochés »
et que « si les preuves réunies permettent de rendre un jugement en son
absence » (art. 366 al. 1 CPP).
En troisième lieu, dans les pays de common law, en principe rebelles
à la condamnation par défaut, certains palliatifs ont été créés. D'abord
une condamnation, certes relativement faible est possible : en
Angleterre, la condamnation est possible, pourvu qu'il ne s'agisse pas de
l'emprisonnement et aux USA, l'emprisonnement peut être prononcé
pourvu qu'il ne dépasse pas un an. Ensuite, en Angleterre et aux USA, le
tribunal peut émettre un mandat d'arrêt. De plus, aux USA, le prévenu
cité personnellement et qui ne comparaît pas commet un délit puni
d'emprisonnement (le bail-jumping ) dont il répondra lorsqu'il aura été
retrouvé par la police. Enfin, si le procès a commencé avec la présence
de l'accusé, il continuera malgré la fuite de celui-ci au cours du procès 1815
.
Le cas de l'Allemagne est un peu particulier. Certes le principe est
qu'il n'est pas tenu d'audience à l'encontre d'un accusé qui ne s'est pas
présenté (§ 230 al. 1 StPO) ; en effet la présence du prévenu est un droit
et un devoir, l'article 103 I de la loi fondamentale consacrant le droit
pour tout prévenu d'être entendu ; le § 329 StPO décide même qu'est
rejeté l'appel du prévenu absent et non excusé . En vue de l'obtention
1816
§ 2. Le déroulement de la procédure
A. L'audience
395 Une assez grande similitude réunit tous les droits : l'audience est en
général publique, orale et contradictoire ; enfin elle est soumise au
principe que l'on pourrait appeler de sérénité en vertu duquel l'accusé ne
doit ni troubler l'ordre (sous peine d'expulsion) ni être menacé, d'où la
possibilité par le tribunal de prendre toutes mesures de protection y
compris le placement d'une vitre de sécurité . 1819
B. Le jugement
396 Il existe d'abord certaines constantes : le jugement est rendu soit sur le
siège, soit après délibéré et, de toute façon, il est lu en public par le
président. Cela rappelé, trois questions divisent les législations.
le premier pays ce sont les éléments constitutifs du crime qui font défaut
alors qu'en Russie, le juge correctionnalise par opportunité, pour éviter
de prononcer une peine disproportionnée.
La seconde sous-question est celle de l'obtention de la décision , qui
ne se pose évidemment que lorsque la juridiction est collégiale. Le
principe est celui de la majorité simple. Cependant, dans le cas du jury,
les solutions varient. Au Canada, en Australie et aux États-Unis, la
reconnaissance de culpabilité suppose l'unanimité des douze jurés . 1831
premier désigné. Ils rendent un verdict (veredictum ) qui est motivé, qui
sera remis au juge qui l'intégrera dans sa sentence. Le Tribunal suprême
tient la main à l'exigence de motivation sur la base de deux idées qui
doivent être conciliées : a) pour assurer le respect de la présomption
d'innocence, le juge doit expliciter raisonnablement qu'à partir des
preuves présentées, il parvient à la conclusion que les faits sont
prouvés ; b) on ne peut exiger des citoyens le même degré de
raisonnabilité et de technicité que celui de juges professionnels. D'où la
jurisprudence du Tribunal suprême qui se contente d'une motivation
« succincte » et « minimale ».
Le droit français retient une position proche. Une loi du 10 août 2011
– adoptée contre la jurisprudence de la CEDH et de la chambre
criminelle de la Cour de cassation – consacre le principe de la
motivation. Cette motivation est rédigée par le président ou par l'un des
assesseurs désigné par lui et, « en cas de condamnation, elle consiste
dans l'énoncé des principaux éléments à charge qui, pour chacun des
faits reprochés à l'accusé, ont convaincu la Cour d'assises » (art. 365-1
CPP) . Il faut préciser que le système français est celui de
1836
que les arrêts sont très longs (jusqu'à 100 pages), bien plus longs que
ceux des Cours suprêmes d'Europe continentale. Les arrêts en common
law sont de véritables dissertations où les juges font preuve
d'énumération, citant des auteurs du XVII siècle, la jurisprudence de
e
Belgique, la victime prétendue peut agir par voie d'action et par voie
d'intervention. En revanche, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suisse,
elle peut agir seulement par voie d'intervention.
La réparation est entendue plus ou moins largement. Normalement, le
juge pénal condamne le prévenu à des dommages-intérêts et à la
restitution des objets volés. Parfois, le juge va plus loin. En France, le
juge peut ordonner la cessation de la situation de fait née de l'infraction
comme la suppression d'un acte déclaré faux ou la fermeture d'un
établissement ouvert ou exploité illégalement . Au Portugal, le juge
1849
Cependant, ces textes sont peu appliqués. Les juges ne prononcent pas
la compensation de la victime lorsque le prévenu est condamné à une
lourde peine d'emprisonnement ou lorsqu'ils pensent qu'il ne pourra pas
payer les sommes dues et ils redoutent qu'en statuant sur les dommages-
intérêts la procédure soit retardée. En outre, et c'est très important du fait
du guilty plea , il n'y a pas d'instruction d'audience et en conséquence le
juge est mal placé pour savoir comment les faits se sont déroulés. Enfin,
la victime ne peut pas réclamer d'indemnisation de sorte qu'elle n'en
obtiendra une que si le juge pense à lui en accorder une . Et si le
1856
Quelques précisions complémentaires peuvent être apportées 1857 . Quels sont tout d'abord les
chiffres alloués par les juges ? Devant la magistrates'Court , le maximum légal est fixé à
5 000 livres. Mais pour la Crown Court , la loi n'a prévu aucun maximum. En pratique,
l'Association des Magistrates a établi en 1989 un guide, sur la base de ce qu'accordent les juges
civils et l'on notera par exemple qu'une égratignure vaut entre 30 et 50 livres, qu'une contusion
vaut entre 50 et 75 livres, une balafre non défigurante et la perte d'une dent valent entre 300 et
500 livres… La jurisprudence, de son côté, a apporté une précision intéressante : l'ordre
d'indemnisation n'est pas vraiment une peine en soi, mais plutôt un moyen pour la victime
d'obtenir réparation plus rapidement et à moindres frais que si elle agissait devant le juge civil,
ce qui est le fondement même de… l'action civile au sens franco-belge !
Aux États-Unis, la situation est voisine. En droit fédéral, le juge en
imposant une peine au défendeur qu'il a déclaré coupable peut accorder
des dommages-intérêts à la victime, ce que les § 3556 et 3663 du Code
de procédure criminelle qualifient d'order of restitution . Ce 1858
404 Les règles qui viennent d'être rappelées pourraient laisser penser que
s'est développée une belle harmonie au sein de la justice. Celle-ci n'est-
elle pas en effet un « lieu du droit » ? Hélas cependant, des
1863
juridiques .
1868
Dès lors, pour assurer une meilleure célérité, des remèdes s'imposent
qui consistent dans l'instauration de délais de procédure et de procédures
particulières, en fait allégées.
A. Instauration de délais
406 Ces délais sont de deux ordres, non chiffrés et chiffrés. Le but du
législateur est toujours cependant d'accélérer le cours de la procédure.
408 Certains textes obligent les États à assurer une certaine rapidité dans
l'exercice de leur justice. On peut citer en ce sens les articles 5 et 6
Conv. EDH, laquelle s'applique à tous les États du Conseil de l'Europe
(au nombre de 47). L'article 5 § 2 veut que toute personne arrêtée soit
informée « dans le plus court délai » des raisons de son arrestation et, en
son § 3, entend qu'elle soit jugée « dans un délai raisonnable ». De son
côté, l'article 6 § 1 prescrit que toute personne ait droit à ce que sa cause
soit « entendue… dans un délai raisonnable ». Il s'agit d'éviter que la
justice soit rendue « avec des retards propres à en compromettre
l'efficacité et la crédibilité » .
1870
1987 dite loi de délégation pour le futur Code de procédure pénale est
faite de lignes directrices dont plusieurs ont pour objet de rapidifier la
procédure . On pourrait donner d'autres exemples concernant
1871
l'Europe .
1872
qu'un délai trop long altère les possibilités pour l'accusé de se défendre
lui-même . Au Canada, l'article 11b de la Charte des droits et libertés
1873
(de 1982) affirme que « tout inculpé a le droit… b) d'être jugé dans un
délai raisonnable ». La Constitution japonaise voit dans la célérité
procédurale un droit de l'homme (art. 37) . 1874
410 C'est le système le plus radical et qui ne peut être admis qu'avec
prudence car on doit concilier le droit de l'accusé à un procès dans un
délai raisonnable avec la nécessité d'une réponse pénale de la part de la
société. Cette sanction draconienne se retrouve à la fois en common law
et dans les droits romano-germaniques, mais avec un habillage
technique différent. Et de toute manière, la matière est plus
jurisprudentielle que législative.
leur teneur fait apparaître que les juges entendent très strictement
l'abandon de la poursuite, compte tenu par exemple de l'état de la preuve
et de la surcharge de la police . On cite toutefois en faveur de
1878
Les précisions les plus nettes viennent d'un arrêt rendu en 2003 par la Chambre des Lords
dans l'affaire Attorney-General's Reference (no 2 of 2001) rendu par 7 voix contre 2. Selon Lord
Bingham, « le remède approprié (à la violation du délai raisonnable) dépend de la nature de la
violation et de toutes circonstances et notamment du stade procédural où apparaît la violation. Si
celle-ci apparaît avant l'audience, le remède approprié peut être une reconnaissance publique de
la violation, la tenue de l'audience aussi vite que possible et peut-être, si le défendeur est en
détention provisoire sa libération sous caution. Il n'est pas approprié d'arrêter les poursuites sauf
si a) il ne saurait y avoir d'audience loyale ou b) s'il serait déloyal de juger le défendeur. L'intérêt
public dans la détermination finale des charges implique que la poursuite ne soit pas arrêtée dès
lors qu'un remède plus léger serait équitable et proportionné aux circonstances » 1880 .
son côté, un arrêt de la Cour suprême du Japon, a été rendu dans une
affaire Takada pour laquelle la procédure s'était arrêtée pendant seize
ans ! Les juges ont considéré qu'un procès aussi tardif violait le principe
constitutionnel de la célérité qui est inscrit à l'article 37 al. 1 de la
Constitution (« La célérité de la justice est un droit de l'homme ») . 1893
vérité n'a fait que consacrer la pratique puisque depuis plusieurs années
déjà, les juges allégeaient la peine, soit en octroyant un sursis extralégal,
soit même en se bornant à déclarer le prévenu coupable. Dès avant la loi
de 2000, il était admis que rien n'obligeait le juge à définir la peine qu'il
aurait prononcée en l'absence de dépassement du délai raisonnable . 1902
Cette règle vaut toujours . Dans le même esprit, l'article 21, 6° C. pén.
1903
4. Le système de l'indemnisation
explique aussi que des procédures spéciales sont prévues, les unes
portant sur la phase avant le début de l'audience de jugement (mise en
état de l'affaire), les autres s'attachant à la procédure à partir de
l'audience de jugement.
a. La célérité avant l'audience de jugement
420 Les règles ordinaires sont consacrées pour l'essentiel. Mais du fait du
délai, la procédure est plus rapide et l'on parle en doctrine de procédures
accélérées. Celles-ci se développent partout. On en donnera
quelques exemples.
1. Les procédures accélérées dans les droits romano-germaniques
422 Droit italien ◊ Le Code italien de 1989 consacre un titre entier aux
procédures spéciales (Procedimenti speciali ) traitées aux articles 438 à
464. Ces rites spéciaux obéissent dans une large mesure au souci de
rendre la justice plus rapide. Parmi ces procédures, il faut évoquer le
jugement immédiat (Giudizio immediato ) (art. 453 à 458).
Cette voie procédurale est utilisable par le ministère public « quand la
preuve apparaît évidente » (art. 453 in limine ), ce qui laisse place à un
certain subjectivisme. Le suspect doit en outre avoir été interrogé soit
après son arrestation, soit après sa présentation spontanée dans le cadre
d'une enquête préliminaire ; il est censé avoir été interrogé si, dûment
convoqué, il a omis de se présenter. Telles sont les conditions d'emploi
de la procédure de jugement immédiat.
Le procureur, s'il estime ces conditions remplies, saisit le juge de
l'enquête préliminaire dans les quatre-vingt-dix jours de la constatation
de l'infraction. Ce juge va avaliser la procédure et, s'il l'estime légale,
prendre un décret de renvoi devant le juge du fond. Ainsi la phase de
l'enquête préliminaire n'est pas supprimée puisqu'un juge assure un
contrôle préventif de la légitimité de la procédure. C'est raisonnable car
le parquet a appliqué cette voie procédurale quand les preuves
« paraissent évidentes », ce qui diffère de la certitude. L'économie de
procédure n'est donc pas totale puisque le juge intervient. Elle est réelle
cependant dans la mesure où ce magistrat ne tient pas forcément
d'audience contradictoire.
rapido ), décrire aux articles 795 et suivants, tels que modifiés par une
loi du 28 décembre 2004. Cette procédure s'applique aux délits punis
d'une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou de toute autre
peine dont la durée ne dépasse pas dix ans. Les faits doivent être
flagrants et correspondre à l'une des infractions énumérées à l'article 795
(violences conjugales, vol de véhicules, cambriolages, délits
routiers…) . Ils doivent encore être élucidés. Il faut enfin que la
1919
425 L'appel au concept de délai chiffré est moins fréquent en common law
que dans les droits romano-germaniques. Il en est cependant un bel
exemple avec le Federal Speedy Trial Act 1974 (18 USC § 3161, 2005)
qui, de façon mathématique prévoit les mesures suivantes à l'usage des
accusés détenus, à l'exception de ceux qui étant malades mentaux ne
peuvent se défendre qu'après leur guérison : l'indictment ou
l'information , actes saisissant la juridiction de jugement, doivent suivre
l'arrestation dans les trente jours et le procès sur la culpabilité doit être
tenu dans les soixante-dix jours suivant l'indictment ou l'information ou
suivant l'audience de première comparution (first appearance ). La
réparation pour le justiciable est là encore le dismissal ou arrêt de
procédure. À la suite de la mise en application de ce texte, des voix
discordantes se sont fait entendre. On a prétendu que les accusés allaient
refuser tout play bargaining pour faire traîner en longueur la procédure
et invoquer ensuite une violation de la loi dans l'espoir de faire tomber la
poursuite . En réalité, ce risque ne s'est pas réalisé et les procédures se
1922
426 Très souvent, les droits prévoient des dispositions de nature à accélérer
le temps des débats et le prononcé de la décision.
La durée des débats obéit dans beaucoup de législations au principe
de concentration (ou continuité) : à partir du début de l'audience, les
débats doivent se dérouler en un même trait de temps, sans interruptions
autres que celles rendues nécessaires par la nature des choses . Selon
1924
Dans les deux législations, une fois que l'agent verbalisateur a rempli
son office, l'auteur des faits a le choix entre payer la somme ou
contester, ce qui a pour effet de conduire le poursuivant à classer sans
suite ou à saisir le juge qui appréciera. Les taux d'amende sont prévus
par la loi. Ils sont assez peu élevés dans l'espoir qu'il y aura peu de
recours. Et de fait les recours sont peu nombreux. Les législateurs ont
donc réussi leur pari, celui d'alléger la charge des juges en ayant allégé
la procédure de sa phase d'audience . Observons enfin que le caractère
1927
430 Vue générale ◊ L'ordonnance pénale a été inventée par les Allemands
en 1877 sous l'appellation de Strafbefehl . Son principe est simple : le
parquet peut saisir un juge afin que celui-ci dans son cabinet et en secret,
prononce une condamnation en l'absence de l'auteur des faits et de son
avocat. Le juge peut refuser de statuer en considérant que les faits sont
complexes et qu'une audience publique et contradictoire est nécessaire.
Mais s'il accepte de suivre le parquet, il rend une ordonnance de
condamnation qui est notifiée à l'auteur des faits. Celui-ci peut faire
opposition et s'ouvre alors une audience classique, orale, publique et
contradictoire (en présence de l'avocat) . Le juge peut infirmer ou
1928
433 L'exemple italien ◊ Dans son Livre VI sur les procédures spéciales,
le CPP consacre un Titre à la procédure par décret (Procedimento per
decreto ) aux articles 459 et suivants. L'originalité du système italien est
la prise en compte non pas de la peine prévue légalement au-delà de
laquelle la procédure sommaire n'est plus possible, mais de la peine
méritée in concreto . Selon l'article 459 § 1, le ministère public peut
faire application de la procédure par décret « quand il estime que l'on
doit seulement appliquer une peine pécuniaire, même si elle est infligée
en substitution d'une peine de détention… Il s'agit donc de petites
affaires et cela d'autant plus que le ministère public peut demander
« l'application d'une peine diminuée jusqu'à la moitié par rapport au
maximum édicté » (art. 459 § 2).
Détail assez important, le ministère public saisit non pas le juge du
fond, mais le juge de l'enquête préliminaire aux fins de condamnation à
la peine qu'il propose. Si le juge est d'accord, il appliquera la peine
demandée. Dans les quinze jours, le prévenu peut faire opposition. En
réalité, il est incité à ne pas faire opposition compte tenu de la réduction
jusqu'à la moitié évoquée à l'instant .1932
l'ordonnance est émise par le ministère public qui n'est pas un tribunal
indépendant et impartial au sens de l'article 6 § 1 Conv. EDH. À quoi
l'on répondra que le prévenu peut toujours faire opposition devant le
tribunal de première instance.
L'application de l'ordonnance pénale suppose que le prévenu ait
« admis les faits ou que ceux-ci soient établis » et que le ministère
public « estime suffisante l'une des peines suivantes :
a) une amende ;
b) une peine pécuniaire de 180 jours-amende au plus ;
c) un travail d'intérêt général de 720 heures au plus ;
d) une peine privative de liberté de six mois au plus ».
En cas d'opposition, le ministère public est à nouveau saisi et il peut
procéder à une enquête. À l'issue de son examen, il peut classer la
procédure ou, s'il maintient son ordonnance, saisir le tribunal en vue des
débats. Le tribunal statue sur la recevabilité de l'opposition puis
éventuellement sur le fond. Il n'est lié ni par la qualification retenue par
le ministère public ni par la peine que celui-ci avait retenue.
On aura noté l'importance énorme du ministère public en Suisse et
notamment qu'il peut décider l'emprisonnement sans présence de l'auteur
des faits.
438 Droit anglais ◊ Les affaires complexes, destinées à être jugées par la
Crown Court , faisaient jadis l'objet d'un examen en amont de la saisine
de cette juridiction. Il s'agissait d'apprécier l'étendue des charges pour ne
saisir la juridiction criminelle que d'affaires susceptibles d'aboutir à une
condamnation. Ainsi était organisée devant la magistrates'court une
audience, avec audition des témoins à charge dont les déclarations
étaient reprises dans un procès-verbal. Si les magistrates étaient
convaincus de l'existence de charges, ils ordonnaient le renvoi devant la
Crown Court (committed the care for trial) . C'était lourd. C'est
pourquoi par des lois successives cette audience fut réduite de façon
drastique. Une loi de 1967 avait rendu l'audition des témoins facultative
sauf si la défense l'exigeait. Une autre loi de 1987 avait autorisé le
ministère public à éviter ces auditions en cas de fraudes commerciales
compliquées, d'autant plus que les magistrates ne sont pas des
magistrats professionnels. Avec le Criminal Justice and Public Order
Act 1994, les témoins ne sont plus entendus, même si la défense le veut
et les magistrats se bornent à examiner les procès-verbaux de la police.
Enfin l'article 51 du Crime and Disorder Act 1998 fait obligation aux
magistrates de saisir la Crown Court sans audience préliminaire.
L'expression de committal proceedings , qui désignait cette audience
disparaît. Et l'on parle maintenant de transfer for trial proceedings . 1935
441 Droit allemand ◊ Les § 417 à 420 StPO décrivent une procédure dite
rapide dont le trait essentiel est l'exclusion de la phase intermédiaire et
de l'acte de mise en accusation (remplacé par sa lecture). Il faut que la
peine encourue n'excède pas un an d'emprisonnement et que les faits
soient à la fois simples et clairement prouvés. C'est à l'issue de
l'instruction que le ministère public peut saisir le tribunal aux fins
d'application de cette procédure. Le prévenu ne peut s'opposer à cette
procédure. Mais le tribunal peut rejeter la requête du parquet si cette
procédure ne lui paraît pas adaptée .1938
b. Suppression d'une partie de la phase d'audience. Le problème du consensualisme
client de plaider coupable dès lors qu'il y a des preuves solides. Le juge
doit évidemment vérifier la sincérité de l'aveu car il peut refuser le
plaidoyer de culpabilité si celui-ci ne lui paraît pas équitable.
Deux particularités doivent être dites sur le droit américain : d'abord il
est prévu avant l'audience du procès une audience préliminaire, elle-
même postérieure à la mise en accusation et au cours de laquelle l'accusé
est invité à prendre parti sur le point de savoir s'il compte plaider
coupable ou non ; ensuite à cette occasion, l'accusé peut soit plaider
1941
coupable, soit plaider non coupable, soit enfin plaider nolo contendere ,
sorte de tiers parti consistant à ne pas reconnaître expressément sa
culpabilité, sans toutefois s'opposer à ce qu'un jugement de culpabilité
soit rendu contre lui . 1942
Il est bien clair que le juge n'est pas lié par de tels accords et
1948
très proche du guilty plea anglais (qui est unilatéral, exclusif de toute
négociation), mais pas comme on l'a cru parfois du plea bargainig
américain (qui est bilatéral) . Mais d'un autre côté, la conformidad se
1951
sépare du guilty plea anglais qui suppose une vraie confession alors
qu'en Espagne, le prévenu se limite à s'aligner sur la demande de peine
formulée par le ministère public encore que la loi organique 7/1998
pousse le prévenu à la confession, en lui offrant divers avantages,
comme celui d'un rabais de peine d'un tiers s'agissant de la privation de
liberté quand l'affaire est soumise au juge de permanence dans le cadre
des procédures rapides (art. 801 LECRIM).
Le juge peut refuser la demande de conformidad présentée par le
prévenu, par exemple s'il estime qu'il y a eu erreur sur la qualification du
fait, le cas classique étant celui du Juez de lo penal qui n'est compétent
que pour les délits punissables de cinq ans d'emprisonnement au
maximum (art. 14 LECRIM). En pratique, ces refus sont rares.
Le législateur confère à la conformidad un large domaine, dans un
souci de célérité procédurale. Elle est applicable devant le juge de
permanence pour les procédures rapides (art. 801 LECRIM) , devant 1952
semble que cette institution soit la plus utilisée de toutes les procédures
pénales inventées par le nouveau Code italien. Elle confirme l'idée que
le recours au consensualisme peut faire beaucoup pour la célérité
du jugement.
Particularité intéressante et qui sépare l'Italie des autres États, le
prévenu ne reconnaît pas sa culpabilité (même si celle-ci n'est
qu'implicite) car il se contente de renoncer à se défendre dans le cadre
d'une audience classique au cours de laquelle il aurait pu citer des
témoins. Donc le juge ne rend pas une décision de condamnation au sens
traditionnel et il ne peut statuer sur l'action civile de la victime,
1957
Cependant, les auteurs italiens ont fait remarquer que ces procédures créées en 1989 ne sont
pas aussi idéales qu'on avait pu d'abord le croire. Certaines dispositions les concernant ont été
déclarées inconstitutionnelles et, en outre, ces procédures présentent des inconvénients comme
l'affaiblissement du rôle du juge, une certaine discrimination entre les accusés, enfin un
renforcement des pouvoirs du ministère public, incompatible avec le système accusatoire 1958 .
Cependant, ces dernières années, les Italiens paraissent s'accommoder parfaitement de
l'institution dont ils ont même élargi le domaine d'application en 2003 1959 .
447 Allemagne ◊ Le Code est longtemps resté muet sur les accords de
procédure sauf dans le cas particulier d'un classement sans suite sous
conditions ( § 153 a StPO). Cependant, en raison de la surcharge des
services de la justice, la question du plaidoyer de culpabilité s'est posée
dans la pratique, des aveux moyennant une réduction de la peine étant
un facteur de simplification et donc de plus grande célérité. Pourtant,
dans un premier temps, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe se montra
hostile, en interdisant au parquet et au tribunal de s'engager vers une
« transaction dans l'habit d'une sentence » et vers « un marchandage
avec la justice » . Et la doctrine approuvait au nom de la présomption
1960
loi dans la mesure où il ne porte pas sur une peine prédéterminée, mais
sur un plafond et alors que l'intéressé peut toujours exercer des voies de
recours – l'abandon de cette règle ayant été contraire au principe Nemo
tenetur se ipsum accusare (§ 136 a StPO) – En outre, les principes
d'oralité et de publicité ne s'opposent pas à des discussions préalables à
l'audience dès lors que les parties en sont avisées à l'audience . 1962
448 France ◊ Une loi du 9 mars 2004 introduit dans le Code de procédure
pénale la comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité dite
CRPC (art. 495-7 et s.). La peine d'emprisonnement encourue ne doit
pas dépasser cinq ans (maximum rehaussé à dix ans, par une loi du
13 décembre 2011). Le procureur ne peut proposer une peine supérieure
à un an et de toute façon, il doit offrir au prévenu un délai de dix jours
pour accepter ou refuser. Aucune discussion n'a lieu entre eux. Le
président du tribunal de grande instance peut enfin homologuer l'accord
passé entre le procureur et le prévenu . Mais il ne peut en modifier le
1964
différente, créée par une loi du 29 juin 2009 et applicable aux affaires
complexes du fait de la présence de plusieurs auteurs et de graves
difficultés probatoires (en fait il s'agit d'affaires de criminalité
organisée). En ce cas, l'un des coauteurs mis en examen peut demander à
l'agent d'instruction de transmettre au parquet sa demande d'accord pour
l'application de la procédure de plaider coupable. Dans sa requête,
l'intéressé indique ce qu'il peut apporter à l'accusation sur le plan de la
preuve (en réalité des preuves contre les complices). Si l'intéressé
accomplit ses obligations, c'est-à-dire s'il fournit des preuves qui vont
aider le parquet, ce dernier est obligé de saisir un juge pour juger
l'intéressé séparément. L'affaire est examinée par le juge sans débat.
Celui qu'on appelle « l'inculpé collaborateur » se retrouve à l'audience
avec son avocat, mais sans la présence de ses complices (qui font l'objet
d'une instruction qui est en cours). Le juge vérifie le consentement de
l'accusé et le respect de son obligation d'aider le parquet. La peine ne
peut dépasser la moitié de celle prévue par la loi (art. 62 CP). Le juge
peut en profiter pour ordonner l'application de mesures de protection
prises dans le cadre de la loi de 2004 sur la protection des témoins . 1973
Outre les voies de recours « classiques » que l'on va étudier, il faut dire quelques mots d'une
voie de recours appelée opposition qui, attaquant une décision rendue par défaut (en l'absence du
prévenu) conduit les mêmes juges à statuer à nouveau. Cette voie de recours n'a pas une
importance considérable en droit comparé car :
– L'opposition existe certes en France et dans de rares pays, mais de manière très restrictive
car le défaut suppose non seulement l'absence physique du prévenu à l'audience, mais encore
qu'il ne soit pas établi qu'il ait eu connaissance de la citation (art. 412 CPP français), l'opposition
étant alors possible ;
– L'opposition n'existe pas dans la grande majorité des droits, faute d'admission large du
défaut. Et quand ce défaut est reconnu (très restrictivement d'ailleurs), la voie de recours contre
la décision rendue par défaut est l'appel.
A. Le recours devant la cour d'appel (recours en fait et en droit)
Dans de très rares législations, il existe une sorte d'appel ou d'opposition qui, sur demande de
l'accusé, conduit le juge à statuer une seconde fois alors pourtant que l'accusé était présent.
Ainsi, le droit américain connaît la motion for a new trial . Dans les sept jours suivant un verdict
de culpabilité, l'accusé peut remettre au juge une demande de nouveau procès en invoquant tous
les moyens qu'il pourrait invoquer pour un appel (l'accusé a été privé d'un droit substantiel de la
défense, le jury s'est vu présenter des preuves inadmissibles, les instructions du juge aux jurés
sont impropres…). Une audience spéciale est consacrée à l'examen de la demande, le juge
siégeant en l'absence du jury puisqu'aucun point de fait n'est invoqué. Si le juge fait droit à la
requête, ce qui est rare, la procédure est annulée et le poursuivant, s'il l'estime opportun, peut
exercer à nouveau la poursuite sans que puisse lui être opposée l'autorité de la chose jugée 1988 .
Cela dit, voyons les conditions et les effets du recours devant la
Cour d'appel.
1. Conditions
Le candidat à l'appel doit d'abord prendre connaissance d'une circulaire qui l'informe de
l'opportunité de consulter un solicitor ou un avocat, de la nécessité de motiver la demande, du
risque en cas d'échec de perdre le bénéfice de l'imputation de la détention provisoire sur la durée
de la peine. Si le candidat persiste, il (ou son conseil) rédige une demande d'appel qu'il adresse
au Bureau des appels criminels. La requête est jugée par un juge unique de la Cour d'appel qui
siège au lieu de son choix et pas en audience publique. S'il refuse l'autorisation, son nom et les
motifs de sa décision figurent dans sa décision qui est notifiée à l'intéressé. Si néanmoins
l'intéressé persiste dans sa volonté de faire appel, il formule une seconde demande 1996 , adressée
celle-là à la Cour elle-même (trois juges). Elle statue en audience publique. Elle accorde
l'autorisation si l'un de ses membres se prononce en ce sens. Quatre règles s'appliquent aux deux
demandes : 1o Il n'y a pas de plaidoiries, mais l'intéressé peut faire venir un conseil ; 2o Aucun
témoin n'est convoqué ; 3o Le juge et la Cour, s'ils estiment l'appel mal fondé peuvent punir
l'intéressé en lui retirant le bénéfice de l'imputation de la détention provisoire pour les périodes
postérieures aux demandes ; 4o L'appel n'est accueilli que s'il y a erreur de droit, irrégularité
importante au cours du procès ou établissement d'un verdict « peu solide ou peu convaincant »
(Criminal Appeal rules 1968 ).
Ce système et la pratique font que l'appel en Angleterre est étranglé 1997 . Faute de permission,
deux tentatives d'appel sur trois échouent. Et une fois que le prévenu a obtenu l'autorisation, un
appel sur dix réussit. En fait la Cour d'appel est surchargée et elle est conduite à privilégier les
appels contre les peines trop sévères sur les appels fondés sur une erreur de droit, bien plus longs
à juger.
On évoquera enfin le cas du Brésil en ce qui concerne les décisions
rendues pour les crimes de sang où interviennent successivement le jury
et, en cas de reconnaissance de culpabilité, le juge. Un appel est possible
contre les décisions du jury et du juge, mais de façon originale. D'abord,
si la décision des jurés est la reconnaissance de culpabilité, la Cour
d'appel (trois juges professionnels) peut l'annuler mais seulement en cas
de nullité de la procédure lorsque cette décision est manifestement
contraire aux preuves. L'affaire est renvoyée à un nouveau jury, le jury
étant seul compétent pour statuer sur la culpabilité (art. 593 III d § 3
CPP). C'est ensuite la décision du juge, sur la condamnation, qui peut
faire l'objet d'un appel. La Cour d'appel peut modifier la peine (en
l'aggravant ou en la réduisant), sans toutefois pouvoir prononcer un
acquittement, ce qui serait toucher à la décision du jury (art. 593 III c
CPP). En clair, la Cour d'appel peut corriger la décision du juge, mais
pas celle du jury qui est comme sacrée (Constitution, art. 5 XXXVIII) 1998
.
b. Un recours exclu dans certains cas
456 Le premier cas concerne les affaires mineures dans divers pays . S'il est
vrai que certains droits étendent l'appel même aux affaires les plus
modestes (Espagne, Belgique), il en est d'autres qui, par souci de
simplicité excluent en ce cas l'appel. Point d'appel possible en France
pour les contraventions des quatre premières classes, soit les plus
modestes (art. 546 al. 1 CPP). En Italie, l'appel est exclu contre les
condamnations ne comportant qu'une peine d'amende (ammenda )
(art. 593-3 CPP) .1999
fédérale et devant un grand nombre de cours d'État est exclu sur la base
de deux théories. La première est celle de l'erreur quelconque (plain
error ) : si le défendeur manque d'invoquer un de ses droits à propos
devant le juge, il perd son droit de l'invoquer ultérieurement en appel à
moins, décide l'article 52 b) des Federal Rules of Criminal Procedure
que l'erreur « affecte les droits substantiels de l'accusé, même si elle n'a
pas attiré l'attention de la cour ». La seconde est celle de l'erreur
inoffensive (harmless error ) en vertu de laquelle l'erreur ne peut
renverser une condamnation sauf s'il y a une suffisante probabilité
qu'elle ait affecté le résultat du procès . 2002
457 On sait que les articles 444 et suivants CPP italien ont introduit une
nouveauté, inspirée du plea bargaining anglo-américain : il s'agit de la
peine appliquée sur demande des parties (applicazione della pena su
richiesta delle parti ), système en vertu duquel le juge peut à la demande
des deux parties, infliger une peine déterminée, celle-ci pouvant être
pécuniaire, « substitutive » ou même privative de liberté jusqu'à deux
ans (peine réduite d'un tiers par rapport à celle qui aurait été prononcée
dans le cas d'espèce) . Or la grande règle qui domine la peine sur
2003
demande est l'exclusion de l'appel (art. 448-2 CPP). Cette exclusion est
logique puisque l'appel ne se conçoit qu'en cas de contestation de la
décision rendue au premier degré . 2004
exclu cette fois, est limité au cas où il a été frappé d'une peine privative
de liberté.
2. Effets
a. Les effets immédiats
458 On retrouve d'abord dans toutes les législations l'effet suspensif en vertu
duquel la décision ne peut être exécutée pendant le délai de recours et,
en cas de recours, jusqu'à décision du juge d'appel . Plus important est
2006
En second lieu, le juge d'appel ne peut statuer que dans les limites de
l'acte d'appel, une partie pouvant fort bien limiter son appel à une partie
seulement du jugement. Cette règle est également générale.
Enfin en troisième lieu, la liberté du juge d'appel est limitée par la
qualité de l'appelant, si l'on préfère par la qualité des parties faisant
appel. La principale application de ce troisième principe est l'interdiction
de la reformatio in pejus : la Cour d'appel, saisie sur le seul appel du
prévenu, ne peut aggraver son sort . Cette interdiction est admise
2008
1. Conditions
Là encore on ne s'attachera qu'aux conditions de fond.
a. Décisions susceptibles de recours
461 Pour ne parler que des décisions rendues au fond, la règle de principe est
que toute décision rendue en dernier ressort (voie d'appel épuisée) est
susceptible d'être déférée à la Cour suprême. À ce principe il y a
cependant deux séries d'exceptions.
D'une part, il y a des décisions en dernier ressort qui sont
insusceptibles de pourvoi. Ainsi en est-il en France des arrêts de Cours
d'assises lorsqu'ils portent acquittement . En Espagne, il n'y a pas non
2016
D'autre part, et ceci est peut-être plus original, il existe des décisions
rendues en premier ressort, donc susceptibles d'appel, et pour lesquelles
le demandeur dispose d'une option entre appel et pourvoi. Poussés par
l'impératif de célérité, les Allemands et, depuis le nouveau Code de
1989, les Italiens ont admis cette possibilité. En Allemagne, les
jugements du tribunal cantonal peuvent, au choix des intéressés, être
frappés d'appel ou de révision et si le demandeur choisit la révision,
2018
462 Peuvent agir toutes les personnes qui ont été parties à l'instance. À cette
évidence, certains droits de la famille romano-germanique ajoutent une
autre condition : celle de l'intérêt à agir, fondée sur l'accélération de la
procédure. Cette condition a donné lieu à une théorie dite de la peine
justifiée en vertu de laquelle la Cour de cassation peut rejeter un pourvoi
formé contre une décision contenant une erreur de droit lorsque la peine
prononcée est la même que celle qui aurait dû l'être si l'erreur n'avait pas
été commise. La Cour de cassation redresse certes l'erreur, mais elle se
garde de casser la décision puisque la peine se trouve « justifiée ». En
somme, l'erreur est sans conséquences et la cassation est inutile, faute
d'intérêt pour le demandeur, ce qui permet d'éviter un ralentissement de
la procédure. France, Italie et Belgique admettent expressément cette
théorie dans leur législation (art. 598 CPP français, 619-1 CPP italien,
411 CIC belge). Même si le procédé est souvent critiqué puisqu'il
conduit à conférer l'autorité de la chose jugée à une décision contenant
une erreur de droit , il est très souvent appliqué. C'est ainsi que la
2020
Le droit américain connaît une théorie très proche, destinée elle aussi
à éviter la prolongation inutile du procès : c'est la théorie de l'erreur
anodine (harmless error ). C'est-à-dire de l'erreur qui est sans incidence
sur la sentence. Cette théorie présente deux aspects.
Elle s'applique d'abord (et surtout) à des erreurs sur des règles non
constitutionnelles. L'article 52 des Règles fédérales de procédure
criminelle rappelle que « toute erreur, défaut, irrégularité ou divergence
qui n'affecte pas les droits substantiels sera considérée comme
indifférente » (shall be disregarded ). En application de cette
disposition, les juges font souvent une distinction entre les erreurs
impliquant violation des droits concernant « la structure de la
procédure » et les erreurs impliquant violation des droits relatifs à « la
présentation de l'affaire ». Dans le premier cas, la décision du fond est
renversée et c'est le cas par exemple des règles relatives au lieu où se
déroule le procès (compétence territoriale). Au titre du second cas, on
citera l'exemple des instructions du juge au jury lorsque ces instructions
portent sur les droits, du moins si l'erreur n'a pas eu d'influence sur
la décision.
La théorie américaine s'applique aussi (mais plus rarement) à des
erreurs portant sur des normes constitutionnelles. Il est vrai que cette
affirmation peut étonner. Mais on peut en donner des exemples. Dans
l'affaire Chapman v. California (1967), la Cour suprême observa que si
certaines violations constitutionnelles entraînent automatiquement
l'anéantissement de la décision, il en est d'autres qui, dans un cas
particulier, sont sans importance et peuvent alors être considérées
comme anodines. En l'espèce, le poursuivant avait commenté l'absence
de témoignage du défendeur conformément au 5 Amendement sur le
e
c. Cas de recours
Il n'est pas question d'accueillir sans limite les recours en droit. Aussi
tous les législateurs ont-ils établi un système de filtrage des pourvois.
Seulement, les techniques ne sont pas toujours les mêmes.
Schématiquement, trois systèmes se rencontrent, étant rappelé que, de
toute façon, seul un moyen de droit est recevable en principe.
C'est ainsi que le Code français de procédure pénale parle des « ouvertures à cassation »
(art. 591 et s.) et énumère les décisions « qui ne sont pas rendues par le nombre de juges
prescrit » ou qui ont été « rendues sans que le ministère public ait été entendu », ou dont « les
débats n'ont pas eu lieu en audience publique », ou qui « ne contiennent pas de motifs » ou dont
« les motifs sont insuffisants », ou « lorsqu'il a été omis de prononcer sur une ou plusieurs
demandes des parties ». La loi française vise encore, dans une formule très large « la violation de
la loi » 2025 . Des listes proches existent en Belgique (art. 408 CIC), en Italie (art. 606 CPP) 2026 en
Espagne (art. 847 et s. LECRIM) 2027 . Toutefois, en Espagne le recours en cassation est un peu
plus largement ouvert : en effet il est recevable non seulement en cas de violation de la loi
(art. 847) et en cas de violation d'une règle constitutionnelle (art. 852 LECRIM et 5-4 LOPJ),
mais aussi par exemple en cas « d'erreur dans l'appréciation de la preuve, fondée sur des
documents… laissant apparaître l'hésitation du juge » (art. 849, 2°), ce qui évoque une erreur de
fait évidente.
Plus original, le droit allemand classe les cas en deux catégories, les motifs « relatifs » et les
motifs « absolus ». Le principe est que le motif est relatif, ce qui veut dire que le demandeur au
pourvoi doit démontrer dans sa requête que la décision attaquée par lui repose sur une violation
de la loi, un lien de causalité devant donc exister entre cette violation et le contenu du jugement.
On peut donner l'exemple du § 46 StGB énumérant les circonstances dont le juge doit tenir
compte dans le calcul de la peine (mobile de l'auteur, son état d'esprit, son mode d'exécution, ses
antécédents…), le fait par ce juge de les négliger constituant violation de la loi. Ce lien est
d'ailleurs entendu largement car le motif relatif est admissible même lorsque sans la violation de
la loi, le jugement aurait peut-être été différent. Dans huit cas, le législateur présume le rapport
de causalité entre violation de la loi et contenu du jugement (§ 338 StPO) : le motif de révision
est alors absolu et le demandeur n'a plus rien à démontrer. On peut citer les vices concernant la
composition et la compétence des juridictions ou l'absence de motifs, ou encore l'absence du
ministère public.
Les listes étant cependant assez longues, des filtres supplémentaires
sont ajoutés à ces filtres initiaux que sont les listes . Parfois, la loi
2028
465 Cas particuliers ◊ Quelques pays enfin adoptent un système que l'on
peut qualifier d'intermédiaire . Dans certains cas, le recours doit être
jugé alors que dans d'autres, la Cour suprême apprécie
discrétionnairement si elle le jugera ou si elle refusera de la juger.
Il en est ainsi au Canada : à côté d'un petit nombre de recours de plein
droit – comme le fait que la Cour d'appel a maintenu la condamnation de
l'accusé alors que l'un de ses juges était dissident sur un point de droit
(art. 691-1 a C. Crim.) – la règle générale est le pouvoir discrétionnaire
de la Cour . Celle-ci peut même rejeter l'appel malgré l'existence
2032
d'une erreur de droit, si cette erreur n'a entraîné aucune erreur judiciaire
ou tort important pour l'accusé.
Il en va de même au Japon dont le droit est très proche de celui des
USA. L'article 405 CPP japonais énumère deux cas de saisine
obligatoire : la violation de la Constitution ou une erreur dans son
interprétation d'une part ; la méconnaissance d'un précédent rendu par la
Cour suprême ou en cas d'absence d'un tel précédent, la méconnaissance
d'un précédent de l'ancienne Cour suprême d'autre part. Et l'article
406 du même Code décide qu'en plus de ces deux cas, la Cour suprême
peut accepter des demandes en cassation, selon sa discrétion « lorsque le
cas semble contenir d'importantes questions relatives à l'interprétation
des lois ». L'article 406 est complété par l'article 411 selon lequel si le
jugement contesté semble à la Cour suprême manifestement contraire à
la justice et si certains cas se présentent comme la violation de la loi, le
fait que la pénalité est impropre, qu'il y a une sérieuse erreur sur les faits
ou que la peine est absolue ou amnistiée, la Cour suprême peut casser la
décision attaquée. En somme, dans le cadre des articles 406 et 411, la
Cour suprême ne se saisit que si elle le juge opportun, si elle entend
éviter une injustice grave . Ce n'est que dans des cas exceptionnels
2033
Il est évident que dans la pratique, les recours fondés sur les articles 406
et 411 sont de très loin les plus nombreux et la Cour suprême n'hésite
pas à les rejeter : environ 85 % des recours de cette nature sont évacués,
ce qui réduit d'autant la charge des magistrats. Les Japonais insistent sur
la nécessité de ce filtre car les pourvois sont très nombreux . 2035
2. Effets
466 Une fois que le pourvoi est formé, (et une fois qu'il a été accepté dans
les pays où il doit l'être) il produit de façon générale deux effets. Il a
d'abord un effet suspensif, à l'exception des dispositions pour lesquelles
le juge du fond a ordonné l'exécution provisoire. Ensuite il a un effet
dévolutif : il va obliger la Cour suprême à prendre une décision. Partout
un magistrat fera un rapport et l'avocat une plaidoirie. L'effet dévolutif
appelle trois remarques essentielles : 1 il ne saisit la Haute Juridiction
o
que d'une question de droit (sauf exceptions rarissimes), les faits ayant
été définitivement établis ; 2 il ne la saisit que selon les termes de la
o
Cour suprême juge : elle rejette le pourvoi, ce qui confère pleine force à
la décision attaquée, ou elle l'accueille, ce qui a pour effet d'anéantir
cette décision. Tout cela est commun à la quasi totalité des droits.
Sur trois points cependant, il y a des divergences entre les droits, ces trois points supposant
que la Cour suprême ait cassé la décision attaquée. Le premier porte sur la question de savoir si
la Cour suprême juge elle-même ou si elle renvoie le dossier à une autre juridiction du fond pour
que celle-ci statue. Très souvent, elle renvoie le dossier et c'est le cas dans les droits romano-
germaniques et dans beaucoup d'autres pays comme le Japon.
Le second point, qui suppose qu'il y a eu renvoi à une autre juridiction du fond, est celui de
savoir si cette dernière est libre ou si elle doit s'aligner sur la Cour suprême. Dans certains pays
(par exemple en France et en Belgique), la juridiction de renvoi est totalement libre vis-à-vis de
la Cour suprême de sorte qu'un second pourvoi sera possible si cette juridiction ne s'est pas
inclinée devant la Cour. Ce pourvoi sera porté encore devant la Cour qui, cependant, statuera
dans une formation plus complète 2038 . La formation agrandie peut soit suivre la juridiction de
renvoi, soit ne pas la suivre et alors rendre un second arrêt de cassation. L'affaire est alors
dévolue à une seconde juridiction de renvoi qui devra s'incliner devant l'arrêt de la formation
agrandie. Tout cela est bien compliqué et c'est pourquoi le droit allemand décide que la
juridiction de renvoi est liée par « l'appréciation juridique » (Rechtlich Beurteilung ) faite par la
Cour de révision 2039 . La solution est souvent la même ailleurs, avec cette particularité que
parfois la Cour de renvoi est la même que celle qui avait statué la première (Japon par exemple).
On indiquera enfin un troisième point relatif à la forme des arrêts. Parfois, l'arrêt est rédigé de
façon concise avec un attendu de principe qui apparaît au premier abord (France) ou de façon
concise et avec des parties nettement détachées (Espagne). D'autres fois, l'arrêt est extrêmement
long, pouvant atteindre des dizaines de pages, voire des centaines (Cour suprême d'Angleterre,
Cours suprêmes des USA, du Canada, du Japon). Cette longueur est souvent liée aux votes des
magistrats et à l'habitude selon laquelle chaque juge rédige son propre arrêt et le signe : la double
conséquence est que l'interprète devra compter les votes pour savoir ce qui a été décidé
majoritairement et que la décision est personnalisée 2040 . Cette longueur et cette absence
d'anonymat sont la caractéristique majeure des décisions rendues par les Cours suprêmes de
common law, à l'inverse de ce qui se pratique ailleurs, en France par exemple. Ainsi les décisions
dans ces Cours suprêmes, composées de 9 juges (justices ) sont rendues par 5 voix contre 4, par
6 voix contre 3, par 7 voix contre 2, par 8 voix contre 1, ou par 9 voix contre 0. Il est évident
qu'en fait, sinon en droit, une décision rendue par 5 contre 4 a moins d'autorité qu'une décision
rendue par 9 contre 0, la première étant plus fragile compte tenu du risque de départ un jour
ultérieur d'un juge de la majorité.
Le système adopté par la CEDH n'est pas très éloigné de celui des Cours suprêmes de
common law puisqu'en tête de ses arrêts apparaissent les noms des juges et que ceux hostiles à la
décision peuvent rédiger une « opinion dissidente » qui figure à la suite de la décision.
467 Malgré l'adage Res judicata pro veritate habetur , qui veut que les
décisions devenues insusceptibles de recours soient l'expression de la
vérité (et doivent donc être exécutées), il a bien fallu admettre que
parfois les juges avaient commis une erreur de fait : tantôt ils avaient 2041
choquante, se traduit dans tous les droits par une possibilité de demande
en révision . De cette dernière, il faut considérer les conditions et
2044
les effets.
a. Conditions de la demande
468 Certaines conditions sont de peu d'intérêt et par exemple la procédure de
révision ne concerne que les crimes et délits (France, Belgique). Deux
autres en revanche doivent retenir l'attention.
En premier lieu, une demande en révision suppose l'existence de
certains cas . Très souvent, les codes prévoient des cas déterminés.
Ainsi, après condamnation pour homicide, apparaissent des pièces
faisant naître des indices suffisants sur la vie de la prétendue victime
(art. 954-2 LECRIM espagnole) ; le § 362 StPO allemand énumère par
exemple le cas d'un document présenté comme vrai et s'avérant après la
confrontation comme faux. Ou bien il y a contrariété entre deux
décisions, l'article 630 a CPP italien visant le cas de « faits établis pour
fonder la sentence et ne pouvant se concilier avec ceux établis dans une
autre sentence pénale irrévocable » et l'article 954-1 LECRIM espagnole
évoquant de son côté « la condamnation de deux ou plusieurs personnes
en vertu de sentences contradictoires pour un même délit qui n'a pu être
commis que par une seule ». Ou encore, il y a faux témoignage, l'article
443-2 CIC belge visant le cas d'un témoin entendu à l'audience qui « a
subi ultérieurement pour faux témoignage contre le condamné une
condamnation passée en force de chose jugée ». Ou bien encore, après
condamnation, la norme qui lui servait de fondement est annulée : ainsi,
la loi allemande sur la Cour constitutionnelle fédérale vise la déclaration
d'inconstitutionnalité d'une norme qui servait de base au jugement pénal
ou qui portait sur l'interprétation de cette norme (art. 79 al. 1).
Plus souvent, les codes visent en outre ou uniquement un cas
indéterminé, le fait nouveau. L'article 954-4 LECRIM décide que la
révision est possible « quand après sentence, surviennent de nouveaux
faits ou de nouveaux éléments de preuve d'une nature telle qu'ils rendent
évidente l'innocence du condamné » tandis que l'article 622 CPP
français, un peu plus libéral, parle « d'un fait nouveau ou élément
inconnu de la juridiction au jour du procès, de nature à établir
l'innocence du condamné ou à faire naître un doute sur sa culpabilité ».
Au Royaume-Uni, la révision n'est possible que pour les affaires graves
et pour lesquelles de nouveaux éléments de preuve sont réunis, ces
éléments devant être fiables, substantiels et d'une valeur probante
indiscutable. La liste de ces infractions figure dans une liste Schedule of
qualifying offencer for retrial of serioces offences qui vise par exemple
le meurtre, l'enlèvement d'enfant, le viol, les actes de terrorisme,
l'importation de drogue (Criminal Justice Act. 2003 ). On notera qu'en
anglais, erreur judiciaire se dit miscarriage of justice , le mot
miscarriage voulant aussi dire fausse couche !
Quant aux conditions de procédure , elles se réduisent à une requête
motivée adressée par une personne ou autorité variant selon les droits.
En France, peuvent agir le ministre de la Justice, le condamné, son
conjoint ou ses enfants ou parents après sa mort, la demande en révision
étant adressée à la commission d'instruction des demandes en révision
composée de cinq magistrats titulaires et de cinq magistrats suppléants,
désignés au sein de la cour de révision. En Allemagne, l'action est
intentée par le condamné et, après sa mort, par son conjoint, un
ascendant ou descendant, un frère ou une sœur, voire le ministère
public ; la demande saisit une juridiction de même nature située dans la
même cour d'appel que celle ayant rendu le jugement attaqué, la
répartition du contentieux de la révision étant effectuée chaque année
par la commission de direction de la cour d'appel. En Espagne, peuvent
agir le condamné, le conjoint, les descendants et ascendants, les frères et
sœurs, le ministère public près le tribunal suprême. En Italie, l'initiative
peut émaner du condamné, du conjoint, du tuteur, de l'héritier en cas de
mort, enfin du procureur général près la cour d'appel dans le ressort de
laquelle a été rendue la sentence de condamnation ; la requête saisit une
juridiction, laquelle est désignée conformément aux règles du Code de
l'organisation judiciaire. En Angleterre, s'applique un système original :
c'est la personne s'estimant injustement condamnée qui peut agir, en
saisissant le Director of Public Prosecutions (DPP) qui, après avoir
apprécié le mérite de la demande saisit la Criminal Cases Review
Commission . 2045
b. Effets de la demande
cas, est organisé un deuxième filtre : l'affaire est déférée à une cour de
révision qui examine l'affaire, entend parties et témoins pour finalement
soit trancher au fond, soit comme c'est le cas en France renvoyer l'affaire
à une juridiction de même ordre et degré que celle qui avait rendu la
décision attaquée. On peut donc parler pour la France d'un troisième
filtre puisque la juridiction de renvoi ne statuera au fond qu'après des
débats, sauf ci ceux-ci sont rendus impossibles par exemple par le décès
du condamné. Au terme des débats ou après examen, la juridiction de
renvoi rend une décision au fond qui peut être l'affirmation de
l'innocence du condamné, ce qui réduit à néant la décision attaquée et
entraîne l'allocation d'une indemnité . 2047
470 Le premier est le résumé d'une décision définitive s'il résulte d'un arrêt
rendu par la CEDH que la condamnation a été prononcée en violation de
la Conv. EDH et que par sa nature ou sa gravité, la réparation équitable
prévue par l'article 41 Conv. EDH ne répare pas complètement le
préjudice subi par le requérant. Ce recours très particulier est prévu dans
la plupart des législations des États parties au Conseil de l'Europe.
Le second recours est celui en habeas corpus . La procédure d'habeas
corpus est née en Angleterre il y a fort longtemps . Elle permet à un 2051
En droit américain, l'habeas corpus – qui existe dans tous les États et au niveau fédéral –
fonctionne ainsi. Une requête est adressée par l'intéressé et notifiée au District Attorney ou à
l'Attorney général . Elle explique en quoi la détention paraît illégale. Si la requête est
manifestement infondée, le juge la rejette et dans le cas inverse, il émet le writ demandé et
ordonne au gardien de la prison de comparaître, accompagné du prisonnier et des pièces. Une
audience contradictoire se déroule au cours de laquelle le juge peut se livrer à des investigations.
La charge de la preuve pèse sur le prisonnier. Si le juge estime la détention illégale, il ordonne la
libération du demandeur. Sinon celui-ci réintègre la prison. Il peut faire appel, tout comme le
poursuivant. Après épuisement de l'habeas corpus d'État, c'est-à-dire après que la cour de dernier
ressort de l'État a statué et constaté la légalité de la détention, le détenu peut exercer l'habeas
corpus fédéral devant la District court fédérale, s'il invoque la violation d'un droit fédéral ou de
la Constitution fédérale. L'habeas corpus fédéral est la sanction de toute violation du principe de
due process of law . Ainsi le détenu peut invoquer qu'il n'a pas été informé des charges portées
contre lui, qu'il n'a pas bénéficié d'un procès équitable, qu'il a été victime d'une publicité
préjudiciable de la part de la presse les semaines avant son procès, qu'il a fait des aveux non
volontaires, que des perquisitions inconstitutionnelles ont été effectuées, qu'il n'a pas eu
d'avocat… 2052 . L'habeas corpus fédéral est même possible si le requérant n'est pas détenu, par
exemple s'il est en libération conditionnelle. La décision de la District court fédérale peut faire
l'objet d'un appel par l'État ou par le requérant devant la Cour d'appel fédérale et la décision de
celle-ci peut à son tour être déférée devant la Cour suprême des USA par la voie d'une requête en
writ of certiorari . On voit la multiplicité des recours qu'offre le droit américain 2053 .
En droit espagnol, l'article 17 § 4 Const. décide que « la loi consacre
une procédure d'habeas corpus permettant l'immédiate mise à la
disposition d'une autorité judiciaire de toute personne illégalement
détenue ». La matière fait l'objet de la loi organique 6/1984 du 24 mai.
Ce texte organise une procédure spéciale, accélérée et de nature
constitutionnelle pour réagir aux détentions illégales. Toutefois, l'habeas
corpus n'est pas applicable lorsque la privation de liberté a été décidée
par l'autorité judiciaire, auquel cas jouent les recours ordinaires. Ces
détentions extra-judiciaires sont pourtant traitées par des autorités
judiciaires comme les juges d'instruction et les juges centraux de
l'instruction .
2054
471 Le principe « pas de seconde poursuite pour le même fait » et ses limites
. La règle que nul ne peut être puni deux fois pour la même infraction est
générale. Elle est affirmée dans les codes, dans la jurisprudence, voire
dans les constitutions . Ne bis in idem , dit-on souvent, les
2055
infractions ont le même statut, l'une étant incluse dans l'autre pour
posséder un élément de moins : une poursuite ultérieure pour le délit
inclus dans l'autre, qui a déjà été poursuivi est exclue . 2059
Il est évident cependant que lorsqu'on a dit cela, on n'a pas tout dit.
Dans la pratique, les situations sont très variées et les solutions
hésitantes car il faut savoir ce qu'on entend par « même infraction ». Si
dans la deuxième poursuite, les faits sont exactement les mêmes, celle-ci
est évidemment vouée à l'échec, même si le poursuivant avait utilisé une
autre qualification. Il suffira à l'accusé d'invoquer l'exception de chose
jugée (en droit romano-germanique) ou l'exception d'autrefois acquit ou
convict (en common law) . 2060
Cependant – et c'est un peu différent – en cas de recel de plusieurs objets, le problème se pose
de savoir si le poursuivant doit réunir en une seule poursuite tous les faits de recel ou s'il peut
morceler les faits en autant de poursuites que d'objets recelés. Un tel procédé peut être irrégulier
en raison de principes directeurs comme celui du procès équitable en droit européen (art. 6-1
Conv. EDH) ou celui de la justice fondamentale du droit canadien (art. 7 de la Charte).
Ou bien, second cas, on se trouve en face d'un comportement qui a
cessé de se poursuivre après la première poursuite, mais dont seulement
une partie a été visée dans la première poursuite. Certaines situations
sont claires et simples : ainsi en cas d'enlèvement suivi de viol, chacune
des deux infractions peut faire l'objet d'une poursuite séparée et, de
même, après condamnation pour escroquerie commise par un faux, une
seconde poursuite est possible pour faux car c'était l'usage du faux qui
avait d'abord été puni et non sa fabrication qui est un acte différent . 2062
Là-dessus, les droits sont tous d'accord, sauf à observer dans certains
pays l'existence d'une jurisprudence considérant qu'il y a fractionnement
abusif des poursuites . En revanche, il est des situations moins nettes,
2063
Il en est ainsi aux USA. Un individu est arrêté pour meurtre et remis en liberté avant son
procès sous la condition qu'il ne commette aucune infraction. Mais bientôt, il est arrêté à
nouveau, poursuivi pour trafic de drogue et condamné. Peu après il est poursuivi pour criminal
contempt (violation d'un ordre d'un juge). Il agit en vue de faire tomber la poursuite pour trafic
sur le fondement de la règle du double jeopardy . La Cour suprême s'y refuse sur la base du
critère de la « même preuve » ou des mêmes éléments dès lors que chaque délit (trafic de drogue
et contempt of court ) requiert la preuve d'un fait qui lui est propre ; il y a deux délits séparés qui
peuvent être poursuivis ensemble ou successivement 2064 .
De l'hypothèse d'un élément nouveau survenu en cours de procédure, il faut distinguer celle
dans laquelle une infraction est d'emblée justiciable de deux poursuites. Il en est ainsi aux USA
en raison du fédéralisme : après poursuites exercées devant une juridiction d'État, de nouvelles
poursuites sont possibles devant une juridiction fédérale et vice-versa. En pratique cependant, la
double poursuite est exceptionnelle à cause d'accords plus ou moins informels entre département
fédéral de la justice et autorités locales 2072 . De même est-il parfois admis que le même fait soit
poursuivi successivement devant un juge pénal et devant une juridiction ou autorité non
pénale 2073 .
Voici enfin un troisième exemple. Comme les deux droits ont posé le
principe de l'identité des fautes civile et pénale en sorte que
l'acquittement (négation de la faute pénale) entraîne l'exclusion de tous
dommages-intérêts , les deux jurisprudences admettent, pour corriger
2081
1955 du Code civil néerlandais dispose que le fait reconnu par le juge
pénal « est également censé être prononcé devant le juge civil », il
réserve la possibilité pour ce dernier d'admettre une contre-preuve ; et
dans la pratique, le juge civil n'hésite pas à entendre un témoin ou à
ordonner une expertise . 2089
A. Le droit anglais
La question peut cependant se poser dans un cadre autre que celui des
agences spécialisées, par exemple à l'occasion de manquements commis
par un avocat ou un médecin ou dans le cadre de relations de travail. On
doit alors distinguer.
– Le juge pénal est saisi après une poursuite non pénale. Le juge pénal
peut alors annuler la poursuite pénale au titre de l'abus de procédure
(abuse of process ), notion purement jurisprudentielle. Voici une autorité
administrative qui demande à une personne de coopérer à l'enquête en
lui promettant de ne pas la poursuivre pénalement et qui, reniant sa
parole, le poursuit pénalement. Voici un patron qui licenciant un
employé, est poursuivi civilement par celui-ci pour licenciement abusif
et qui alors le poursuit pénalement pour vol, afin de l'inciter à
abandonner sa poursuite civile. Dans les deux cas, le juge pénal va
anéantir la poursuite pénale pour abus de procédure . Il le pourrait
2091
479 En l'absence d'un texte général gouvernant les rapports entre procédures,
la jurisprudence a posé le principe de l'indépendance du criminel et des
procédures disciplinaires et administratives. Après une poursuite non
pénale frappant par exemple un médecin ou un instituteur pour actes
immoraux sur son client ou élève, une poursuite pénale est possible.
Après poursuite pénale, une poursuite disciplinaire ou administrative est
possible. Deux condamnations pourront donc être prononcées. Ce cumul
possible de sanctions est consacré par le Conseil constitutionnel dans
diverses décisions. Par exemple, en matière de fraude fiscale, peuvent
coexister des sanctions pécuniaires prononcées par l'administration
fiscale (art. 1729 CGI) et des sanctions pénales prononcées par le juge
pénal (art. 1741 du même code) . De son côté, la Cour de cassation
2094
admet que pour les mêmes faits, la même personne peut se trouver
condamnée à la fois pénalement et disciplinairement . La 2095
C. Le droit espagnol
481 Tous les législateurs doivent choisir entre deux logiques : celle du secret
vis-à-vis de l'opinion par respect pour la vie privée, pour le
rassemblement des preuves et surtout pour la présomption d'innocence
d'une part , celle de la publicité et donc de l'information par la presse
2098
Lors de ces deux phases, et même dans une certaine mesure lors de la
phase de jugement, le législateur anglais se méfie de la presse qui, dès
l'enquête d'ailleurs, pourrait créer des préjugements de culpabilité de
nature à influencer les jurés.
D'où une loi de 1981 créant le délit de contempt of Court qui va bien
au-delà de la protection de la dignité du juge alors qu'il protège aussi et
surtout la bonne administration de la justice et « la suprématie
fondamentale de la loi » .
2102
Ce délit s'applique dès que les poursuites sont engagées (à partir de
l'arrestation) et jusqu'à la prise d'une décision par une juridiction
de jugement.
Le fameux Contempt of Court Act 1981 est sanctionné d'une peine
d'emprisonnement de deux ans et/ou d'une amende. De plus la loi
autorise la prise de mesures contre toute information susceptible de
peser sur le procès. Grâce à ce texte, les tribunaux peuvent intervenir
pour empêcher ou pour réprimer tout comportement de nature à entraver
l'administration de la justice. Cette infraction est très largement conçue,
allant jusqu'à inclure la personne qui outrage la juridiction ou le témoin
qui sans motif refuse de répondre aux questions posées. Dans le cadre de
ce développement, la loi de 1981 permet au juge d'interdire la
publication d'élément du dossier avant l'audience et de différer certaines
publications s'il y va de l'intérêt de la justice, le tout sous peine de deux
ans d'emprisonnement et d'une amende. Ce que contestent le plus les
journalistes, c'est la possibilité conférée au juge de reporter une donnée
« pour un laps de temps qui lui paraîtra nécessaire afin d'éviter un risque
important d'atteinte à l'administration de la justice dans le procès en
cours » (art. 4 al. 2). À partir de cette définition double de l'infraction de
contempt of court , deux séries d'éléments sont à relever :
– d'un côté, la répression est possible « en l'absence de tout élément
intentionnel » : il y a responsabilité stricte (strict liability ) ;
– de l'autre et ceci est libéral, la publication n'est punissable que « si
elle crée un risque substantiel d'entrave ou d'atteinte grave au cours de la
justice » (art. 2 al. 2) et, en outre, la répression est exclue si le
journaliste a agi de bonne foi ou dans une matière d'intérêt général, le
risque d'influencer la justice étant marginal (art. 5) .2103
Ces deux remarques faites, le ton général est au respect du secret, les
journalistes devant être très prudents. Par exemple, s'il est question d'un
cambriolage d'un bureau de poste, les journalistes doivent parler de
l'arrestation d'un « homme » et non pas de celle de « l'homme » ; ils ne
doivent pas non plus décrire l'aspect physique des cambrioleurs ni
donner le nom des accusés, ni évoquer leur passé. Mieux, en cas de
publicité dommageable, la décision peut être annulée par le juge
supérieur. On peut citer une affaire célèbre dans laquelle trois personnes
avaient été accusées de « conspiration », en l'espèce d'attentat contre la
maison d'un ministre. À l'audience, ces personnes exercèrent leur droit
de se taire. Alors que l'audience n était pas achevée, le ministre donna
une interview à la télévision à propos d'un projet de loi où il exprima
l'opinion que ceux qui invoquent le droit au silence sont généralement
coupables. Certes une condamnation survint contre les trois accusés.
Mais cette condamnation fut annulée par la Cour d'appel . 2104
A. Droit français
484 Cela dit, lors de la phase préparatoire, la procédure est secrète en ce sens
que les organes qui y « concourent » sont tenus au secret professionnel
(art. 11 CP). Il faut bien comprendre le sens de cette règle : il n'y a pas
en France de secret de l'instruction, il n'y a qu'un secret professionnel.
La conséquence est double. En droit, les personnes qui ne participent
pas à l'enquête et à l'instruction ne sont pas tenues au secret de sorte que
la personne mise en examen, la partie civile ou les témoins peuvent
informer les journalistes, à l'inverse des juges d'instruction, des officiers
et agents de police judiciaire, des experts et des greffiers qui eux, sont
tenus au secret et qui ne le respectent pas toujours . En fait, il est
2106
de presse.
Sur la base de cette règle de principe, des textes particuliers
autorisent, plus ou moins expressément, des atteintes au secret et
permettent ainsi aux journalistes de publier certaines informations.
D'abord, il est admis que policiers, gendarmes et magistrats
communiquent à la presse certains renseignements (publication de
signalement, de photo-robots, de numéros d'immatriculation…) dans
l'intérêt de la recherche de la vérité. Ensuite par l'effet d'une loi du
5 mars 2007, les audiences relatives à la détention provisoire se
déroulent en public sauf si, sur demande du ministère public ou du mis
en examen, la juridiction en décide autrement (art. 145 al. 6 et
199 al. 2 CPP). Enfin, le procureur peut rendre publics des éléments
objectifs tirés du dossier pour éviter la propagation d'informations
tronquées . Mais ajoute l'article 11 al. 3 CPP, ces éléments « ne
2108
Sur cette question des sources des journalistes, la CEDH est encore
plus (trop) favorable à ces derniers .2110
485 Dans les autres pays d'Europe continentale, on retrouve les mêmes
dispositions. Ainsi en Espagne, existe l'incrimination de violation du
secret professionnel (art. 301 LECRIM qui prévoit une amende pour
l'avocat et le procureur qui violeraient le secret ; art. 466-2 et 417 CP qui
prévoit pour le juge une peine d'emprisonnement). Cependant, en
Espagne comme ailleurs les autorités ont dû prendre certaines mesures
devant le rôle de la presse qui est conduite à informer le public de toute
affaire judiciaire importante. D'abord, selon le Tribunal constitutionnel
espagnol, la presse a le devoir d'informer le public dès lors qu'elle se
fonde sur des sources fiables, ce qui conduit ce Tribunal à protéger les
reportages judiciaires neutres. Ensuite, et plus gravement, la commission
de la communication du Conseil général du pouvoir judiciaire (Consejo
general del Poder Judicial ) a approuvé le 30 juin 2004 un « Protocole
sur la communication de la justice, cete approbation ayant été confirmée
le 7 juillet suivant par le Plenum dudit Conseil général. Or, ce Protocole
autorise les cabinets de communication de la Justice à informer la presse
des données suivantes relatives : 1° au nom et à l'identité des inculpés et
détenus, aux motifs de leur détention et à la description des faits
reprochés ; 2° aux mesures pénales de protection ; 3° aux délits
imputés ; 4° au nombre de témoins ayant déposé ; 5° aux
preuves expertales et aux actes d'investigation ; 6° à l'évolution de la
procédure etc.… La doctrine est souvent défavorable à un tel Protocole
qui viole de front l'article 301 LECRIM, sans oublier qu'une loi touchant
aux droits fondamentaux aurait dû être de la compétence d'une loi
organique. Elle va jusqu'à inviter les juges d'instruction à ne pas suivre
ce Protocole, en évoquant même la possible mise en œuvre de la
responsabilité de l'État pour violation de la présomption d'innocence et
du droit à l'honneur .
2111
486 Le principe général est celui de la publicité. Après une enquête de police
qui est certes menée en secret , le suspect est présenté devant un juge
2113
de rang inférieur (magistrate) qui apprécie les charges, puis à l'issue d'un
acte d'accusation, devant un autre juge auprès duquel il peut plaider
coupable ou non. Or ces deux comparutions sont publiques. La seule
hypothèse de non-publicité est constituée par l'audience tenue devant le
grand jury et au terme de laquelle peut être établi un acte d'accusation.
La seule phase secrète de l'instruction est donc celle de l'établissement
de l'acte d'accusation par le grand jury. Et encore doit-on souligner que
la plupart des actes d'accusation sont établis par une autre voie, celle de
l'information et que même en cas de recours au jury d'accusation, le
secret n'est pas du tout absolu : les témoins ne sont pas tenus au secret et
peuvent révéler publiquement leur déposition, et le secret peut être levé
s'il y a présomption d'irrégularité de la procédure . Enfin lors de
2114
Dans une affaire célèbre, la Cour suprême a jugé que « les auteurs du
Bill of Rights n'ont pas voulu assigner de priorité entre le premier
Amendement et le sixième Amendement » . 2120
Dès lors, ce ne sont que des palliatifs que les juristes américains
utilisent pour éviter les excès d'une limite totale de la presse. En voici
quelques-uns. L'American Bar Association a établi un Code de conduite
judiciaire qui vise à réglementer les déclarations des juges à la presse.
Ce texte, entré en vigueur en 1990, dispose notamment : « le juge ne
devra faire aucun commentaire public risquant d'influer sur l'issue d'un
procès en instance ou imminent, ou de compromettre sa loyauté et ne
devra non plus faire aucun commentaire non public, pouvant entraver le
déroulement d'un procès ou d'une audience. Cet article n'interdit pas au
juge d'effectuer des déclarations d'ordre général » (art. 3 B-9). La
violation de ces dispositions entraîne des sanctions disciplinaires. On
peut citer aussi le huis clos, sauf à remarquer que selon la jurisprudence,
la transcription des procédures doit être rendue publique « dans les plus
brefs délais compatibles avec le droit de l'accusé à un procès équitable ».
Il arrive encore que les juridictions délivrent des injonctions, aux
policiers et avocats notamment, de garder le silence, l'infraction à un tel
ordre étant un contempt of court . On peut citer encore la séquestration
du jury jusqu'au prononcé du verdict, le « dépaysement » de l'affaire
(change of venue ) lorsque la presse, par une campagne, peut faire
craindre une atteinte à la sécurité des juges, voire l'annulation de la
condamnation , cette dernière sanction évoquant le droit anglais. Mais
2121
488 Généralités ◊ Il faut avant tout rappeler que toute sanction doit être
prévue par la loi : Nulla poena sine lege . Il en est en effet des peines et
plus largement des sanctions comme il en est des infractions : Nullum
crimen, nulla poena sine lege . Les législations sont quasiment
unanimes là-dessus.
En outre, longtemps, la sanction ne frappa que des individus ou
personnes physiques. Mais avec l'irruption des personnes morales,
notamment dans la vie économique, comme sujets passifs de l'action
publique, les législateurs ont dû imaginer une pénologie propre à celles-
ci. Sans doute, la matière est-elle, encore aujourd'hui très nettement plus
importante pour les personnes physiques que pour les personnes
morales. Il n'en reste pas moins que la pénologie des personnes morales
existe car leur particularisme exclut tout automatisme dans la
transposition. Si certaines sanctions se conçoivent pour les deux sortes
de personnes, comme l'amende ou certaines interdictions (et encore…),
d'autres ne peuvent manifestement pas être transposées comme la
privation de liberté. Il convient donc d'examiner tour à tour les sanctions
applicables aux personnes physiques (sous titre 1) et les sanctions
applicables aux personnes morales (Sous titre 2).
SOUS-TITRE 1
LES SANCTIONS APPLICABLES
AUX PERSONNES PHYSIQUES
489 Si l'on exclut les sanctions administratives, qui sont prononcées par
l'autorité administrative et qui, dans de nombreux pays, remplacent les
sanctions pénales ou coexistent avec elles, les sanctions pénales sont
pour bon nombre d'auteurs ou de législateurs de deux ordres ; on
distingue les peines (fondées sur la responsabilité subjective de l'agent)
et les mesures de sûreté (fondées sur la dangerosité de l'agent).
L. Jimenez de Asua aimait à opposer la peine rétributive à la mesure de
sûreté resocialisatrice . Déjà la fin du XIX siècle, Ferri avait entendu
2125 e
Cette distinction entre peines et mesures est certes bien fondée dans le
principe, la peine rétribuant une faute et tendant à l'absence de récidive
alors que la mesure de sûreté est uniquement préventive, par voie
d'élimination (Docteur tant pis) ou de traitement (Docteur tant mieux) 2128
Sur ces trois plans, deux lois sociologiques apparaissent. D'abord, celle à long terme d'une
plus grande douceur que jadis et par exemple les maxima des peines ont tendance à diminuer : le
vol ordinaire est passé de cinq ans d'emprisonnement en 1810 à trois ans en 1981 (maximum
confirmé par l'article 311-3 du CP de 1994) en France, et en Angleterre cette infraction (theft) ,
naguère passible de dix ans ne l'est plus que de sept depuis le Criminal Justice Act 1991 2131 . On
observera cependant que depuis un petit nombre de décennies, la sévérité se fait plus forte dans
quelques secteurs de la criminalité (trafic de drogue, actes de terrorisme notamment). La seconde
loi est celle de l'extension des contrôles étatiques, ce qui va de pair avec l'érosion des régulations
traditionnelles, celles qui émanaient de la famille, de la profession, de l'école et de l'église 2132 . Et
ce qui doit être signalé, c'est que, de façon générale, ces deux lois se vérifient dans la plupart
des pays.
par excellence dans les pays civilisés » . Tous les codes pénaux
2134
Moins idéologique et plus technique est la classification des peines en peines principales (qui
se suffisent à elles-mêmes et qui peuvent donc être prononcées seules), peines complémentaires
(qui ne peuvent exister que si une peine principale a été prononcée) et peines accessoires (qui,
sans même être prononcées par le juge, s'appliquent systématiquement). Beaucoup de droits
connaissent cette trilogie. Ainsi, le Code pénal italien énumère les peines accessoires en matière
de délit (interdiction de tenir un emploi public ou d'exercer une profession, interdiction légale…)
et en matière de contravention (suspension de l'exercice d'une profession ou de la direction d'une
personne morale) (art. 19 CP). La loi luxembourgeoise du 13 juin 1994 dispose que toute
condamnation criminelle à la réclusion emporte l'interdiction à vie de certains droits énumérés
(comme le droit de vote et d'éligibilité, le droit de porter une décoration, le droit d'être expert…).
Il est vrai que le Code pénal français de 1994 supprime le concept de peine accessoire pour les
infractions qu'il prévoit : en effet, « aucune peine ne peut être appliquée si la juridiction ne l'a pas
expressément prononcée » (art. 132-17 CP).
L'Espagne occupe une place à part avec sa distinction des peines graves (penas graves ), des
peines moins graves (penas menos graves ) et des peines légères (penas leves ). L'article 33 CPP
donne une énumération exhaustive de ces diverses peines en les classant hiérarchiquement :
– Les premières, correspondant aux délits graves, vont de la prison permanente révisable à la
privation de liberté de plus de cinq ans à la privation des droits de la puissance paternelle en
passant par exemple par l'incapacité absolue (ou privation définitive de tous honneurs et emploi
public), l'interdiction de conduire un véhicule ou de résider en tel lieu (dix peines en tout) ;
– Les sanctions correspondant aux délits moins graves, vont de la privation de liberté de trois
mois à cinq ans à une peine de travail d'intérêt général de trente et un à cent quatre vingt jours en
passant par exemple par l'interdiction de communiquer avec la victime pendant un temps
compris entre six mois et cinq ans, l'amende de plus de deux mois et la déchéance du droit
d'obtenir des subventions ou aides publiques (douze peines en tout) ;
– Enfin les troisièmes, correspondant aux délits plus légers vont de la suppression du droit de
conduite un véhicule automobile à la peine de travail d'intérêt général d'un à trente jours en
passant par exemple par la privation du droit de détenir une arme ou l'interdiction de
communiquer avec la victime pendant un temps compris entre un et six mois (neuf peines
en tout).
Le système espagnol est complété par des peines accessoires qui, en principe ont la même
durée que la peine dite principale et qui, comme ces dernières sont privatives de liberté,
privatives de droits ou pécuniaires. Ainsi toute condamnation à l'emprisonnement égale ou
supérieure à dix ans entraîne l'incapacité absolue.
1970 pour les cas de violence et d'agression sexuelle contre les jeunes
filles . Et l'on se souvient d'une décision rendue en 1978 par la Cour
2142
dans certains autres pays . Est prévue aussi la lapidation pour les
2148
2. La peine de mort
Ce fut longtemps aussi le cas de la Belgique, la dernière exécution capitale remontant à 1918,
et depuis lors, le Roi graciait toujours les condamnés à mort. Lentement, la Belgique ralliait le
camp des pays abolitionnistes de droit : d'abord en 1983 par la signature du Protocole no
6 additionnel à la Convention européenne portant abolition de la peine de mort ; ensuite, avec
une loi du 31 juillet 1985 modifiant la loi du 15 mars 1874 sur l'extradition en interdisant la
remise d'une personne à un État qui ne donnera pas des assurances formelles que la peine de
mort prononcée par ses juges ne sera pas exécutée 2156 . Enfin une loi du 10 juillet 1996 devait
abolir la peine de mort.
Une conséquence de l'abolition (de droit ou même de fait) de la peine
de mort intéresse l'extradition. Lorsqu'un pays pratiquant la peine de
mort demande la livraison d'un individu réfugié sur le territoire d'un État
abolitionniste, celui-ci systématiquement refuse d'extrader cet individu
s'il encourt la peine capitale. La seule limite à cette règle est que
l'extradition peut être accordée sous la condition expresse que la peine
de la mort ne sera pas prononcée ou au moins exécutée. Le point de
départ de ce refus est le célèbre arrêt Soering c. Royaume-Uni , du
7 juillet 1989 : une demande d'extradition avait été formée par les
2157
La peine de mort décline régulièrement . Mais il est douteux qu'elle
2175
494 Les ouvrages ont l'habitude de distinguer entre les peines restrictives de
liberté et la peine privative de liberté. Les premières, comme le
bannissement (expulsion de délinquants politiques du territoire) et
l'interdiction de séjour (prohibition pour un condamné de retourner dans
un lieu où il serait susceptible de commettre de nouvelles infractions)
sont en recul partout . Infiniment plus importante est la peine
2176
privative de liberté. Celle-ci, en dépit d'une offensive à son encontre
menée depuis la fin du XIX siècle, reste la peine la plus souvent prévue
e
par les codes. Pour les infractions les plus graves, la privation de liberté
est systématiquement prévue par toutes les législations car, pour l'instant
du moins et sans doute pour longtemps, elle seule permet d'assurer la
neutralisation des malfaiteurs . Elle pose deux grands problèmes.
2177
495 La privation de liberté est-elle dans les codes une notion unique ou, au
contraire, existe-t-il deux ou plusieurs sortes de cette privation ? La
tendance aujourd'hui dominante est celle de l'unité de la privation de
liberté : ainsi en est-il en Allemagne, en Suède, au Portugal, en Suisse,
en Espagne où la privation de liberté (prision ) se dédouble en une
privation supérieure à cinq ans (« peine grave ») et en une peine de trois
mois à cinq ans (« peine moins grave ») (art. 33 CP). Cependant,
diverses législations connaissent deux ou trois formes de privation de
liberté, en fonction de la gravité de l'infraction . Le Code pénal
2178
L'Angleterre connaît deux sortes de peines perpétuelles, celle qui en matière de murder 2183
est obligatoire 2184 et qui, depuis 1965, remplace la peine de mort, et celle qui en cas de
manslaughter 2185 est discrétionnaire et que le juge peut infliger en cas d'homicide simple ou en
cas de quelques autres infractions dont l'auteur est particulièrement dangereux, voire en cas
d'assassinat, mais lorsque l'accusé est mentalement instable.
Le recul de la privation de liberté perpétuelle s'explique par des
considérations d'ordre pratique et constitutionnel, qui se sont
développées même dans les droits favorables à cette peine. En
Allemagne, la Cour constitutionnelle fédérale a confirmé la
constitutionnalité de la peine perpétuelle, tout en invitant le législateur à
introduire la libération conditionnelle . Il en est de même avec la Cour
2186
écrivait en 1898 que la courte peine « ne dure pas assez longtemps pour
moraliser et… dure déjà trop pour ne pas corrompre » . Plus 2192
Cette discussion sans fin conduit à des variations selon les droits
2195
2003 de six à trois mois (art. 36 § 1 CP) toute peine inférieure à trois
mois étant « dans tous les cas » remplacée par une amende, un travail
d'intérêt général ou une localisation permanente, même su la loi ne le
prévoit pas pour le délit en question, chaque jour d'emprisonnement
étant remplacé par deux jours-amende, par une journée de travail
d'intérêt général ou par un jour de localisation permanente (art. 71 al. 2
CP) : il s'agissait d'assurer une meilleure adéquation des sanctions aux
délits peu graves. Dans la plupart des codes, la courte peine n'est pas
exclue, le juge étant seulement invité parfois à ne pas la prononcer ou,
au contraire, étant autorisé à décider que l'emprisonnement pourra
s'effectuer sous la forme d'arrêts de fin de semaine. Le Canada connaît
l'emprisonnement « en discontinu » pour une période maximale de
90 jours : le juge prononce cette peine en considération de la
personnalité du délinquant, de la nature de l'infraction, des circonstances
de l'affaire et de la disponibilité d'un établissement adéquat. En pratique,
cet emprisonnement est effectué sous la forme d'arrêts de fin de
semaine, notamment quand l'auteur des faits a un emploi. Mais on est
alors sur le terrain de la fixation de la peine par le juge . 2197
1. La confiscation
première est tirée d'une loi italienne du 7 août 1992 (art. 12 sexies). En
cas de condamnation pour blanchiment, trafic de drogue ou participation
à une organisation criminelle, le juge doit confisquer les biens du
condamné s'ils ne correspondent pas à ses revenus déclarés. En somme
sont confisqués des biens du criminel que l'on ne peut rattacher
raisonnablement au blanchiment, mais dont le condamné s'est avéré dans
l'impossibilité de prouver l'origine licite. La sanction se fonde sur un
soupçon, sur une probabilité et il est vrai que le défendeur aura bien du
mal à éviter la condamnation. Voisin est l'article 20 du Code pénal
autrichien selon lequel lorsqu'une personne a commis pendant une
période donnée des infractions de manière répétée lui ayant procuré des
bénéfices, ceux-ci et en outre tous les autres biens entrés dans son
patrimoine pendant la même période sont présumés provenir d'une
activité criminelle et peuvent en conséquence être confisqués. Une loi
portugaise du 11 janvier 2002 (art. 7) décide qu'est présumée avoir une
origine criminelle la différence entre la valeur totale du patrimoine du
condamné et la somme représentant une activité licite, l'intéressé
pouvant certes essayer de démontrer que cette différence a une origine
licite. En droit espagnol, le juge peut élargir la confiscation aux effets,
biens, instruments et bénéfices résultant d'activités délictueuses réalisées
dans le cadre d'une organisation ou groupe criminel ou terroriste, ou d'un
délit de terrorisme. À cet effet, il sera considéré (se entendera dans le
texte original) que provient de l'activité délictueuse en question le
patrimoine de chacune des personnes condamnées pour un délit commis
au sein de l'organisation ou du groupe criminel ou terroriste, ou dans le
cadre d'un délit de terrorisme, la valeur de ces biens étant
disproportionnée par rapport aux revenus légaux de chacune des
personnes » (art. 127 § 1 al. 2 CP). L'Espagne envisage d'étendre cette
confiscation à d'autres délits de criminalité organisée . Aux USA,
2207
l'article 21 USC § 853 contient une règle identique lorsque les biens ont
été acquis pendant ou immédiatement après la période de commission de
l'infraction lorsqu'il n'existe pas d'autre origine probable des biens que
celle des produits d'une infraction. Enfin l'article 131-21, al. 5, CP
français dispose en son alinéa 5 que pour « les crimes et délits punis d'au
moins cinq ans d'emprisonnement et ayant procuré un profit direct ou
indirect, la confiscation porte également sur des biens meubles ou
immeubles, quelle qu'en soit la nature, divi ou indivis, appartenant au
condamné ou, sous réserve des droits du propriétaire de bonne foi dont il
a la libre disposition, lorsque ni le condamné, ni le propriétaire mis en
demeure de s'expliquer sur les biens dont la confiscation est envisagée,
n'ont pu en justifier l'origine ». On pourrait donner bien d'autres
exemples .
2208
législateur fédéral . La procédure est dirigée contre des biens qui ont
2210
fait l'objet d'une saisie et non contre une personne déterminée. Comme il
a été très bien dit, la procédure est fondée sur la fiction juridique que les
biens associés à une affaire peuvent être déclarés « coupables » d'une
infraction . Il n'est pas nécessaire que les faits aient donné lieu à une
2211
2. L'amende
507 L'histoire législative témoigne du souci des auteurs des codes d'adapter
aussi finement que possible le montant de l'amende aux facultés
économiques du prévenu, voire à l'enrichissement qu'il s'est procuré en
commettant le délit. De là trois techniques de fixation de l'amende.
Tantôt le législateur détermine un minimum et un maximum (système
dit de la « fourchette »). Ainsi en est-il dans de nombreux pays, et pas
seulement en Europe.
Tantôt, méthode plus moderne mais pas encore d'utilisation très
fréquente, le législateur ne détermine qu'un maximum, avec souvent des
classes d'infraction. Donnons l'exemple de la France et des Pays-Bas
2222
En revanche, dans un très grand nombre de pays, le jour-amende n'a pas pénétré. Ainsi en est-
il dans quasiment tous les pays d'Asie et d'Afrique, ainsi qu'en Amérique du Nord et en Russie. Il
en est de même dans les pays du Benelux 2234 . La Norvège qui n'a jamais accepté le jour-amende
a créé une sorte de substitut à ce système. L'article 27 du Code pénal norvégien oblige le juge
qui prononce une amende à tenir compte à la fois de la gravité de l'infraction et de la situation de
fortune du condamné. Donc le droit norvégien prend en compte comme dans le système du jour-
amende les facultés économiques du condamné, mais il s'en sépare en ce qu'il n'indique pas, dans
l'amende prononcée, ce qui correspond à la gravité de l'infraction et ce qui correspond aux
facultés économiques du délinquant 2235 .
En outre, en Angleterre, une loi de 1991 avait introduit le jour-
amende (unit-fines ). Mais dès 1993, cette réforme fut abolie au motif
que les taux étaient trop élevés et le système trop complexe . 2236
511 La question est de savoir si les législateurs n'adoptent qu'un des trois
systèmes ou s'ils n'hésitent pas, selon les circonstances, à faire appel aux
deux, voire aux trois.
Rares sont les droits qui ne connaissent qu'un système. Tel est le cas
de l'Allemagne où le législateur de 1975 a marqué une grande confiance
dans l'amende et où il a opté exclusivement en faveur du jour-amende
(Tagessätze ), sauf à noter un très petit nombre
d'amendes proportionnelles.
En règle générale, les droits adoptent soit l'amende ordinaire (ou
globale) et l'amende proportionnelle (Belgique par exemple), soit ces
deux types plus le jour-amende (France par exemple) soit en principe le
jour-amende et à titre exceptionnel l'amende proportionnelle (Espagne,
art. 50 et 52 CP). Les droits connaissant les jours-amende ont une très
nette tendance à les exclure dans deux cas : d'abord pour les infractions
bénignes à cause de leur modicité même (tout citoyen est censé pouvoir
les payer) et à cause des difficultés de calcul : ainsi en Suède, lorsque
2240
la fin du siècle précédent, une masse de peines autres . Tous les codes
2243
appliquées d'abord aux mineurs avant d'avoir été prévues pour les
majeurs .
2245
titre d'exemple, le Criminal Justice Act 2003 anglais qui crée les
fameuses community sentences ou condamnations en communauté qui
sont au nombre de douze, allant du travail d'intérêt général au couvre-
feu en passant par un traitement médical pour malade mental ou
individu drogué . Comment classer toutes ces peines ? Comme ces
2247
On peut citer aussi les arrêts de fin de semaine (week-ends pénaux)
qui impliquent une détention intermittente permettant à l'intéressé de
n'exécuter de peine carcérale que les samedis et dimanches. L'article
45 du Code pénal portugais prévoit cette peine, si l'emprisonnement ne
dépasse pas trois mois. Les arrêts de fin de semaine sont également
prévus en Espagne sous la dénomination de localisation permanente
(localizacion permanente ) : elle est une peine privative de liberté
intermittente. Il s'agit d'une peine principale destinée à répondre à des
fautes répétées. Elle s'accomplit les samedis, dimanches et jours de fête
dans l'établissement pénitentiaire le plus proche du domicile du
condamné. Sa durée est de trois mois au plus (art ; 37 al. 2 CP) . 2252
était consacré par une loi de l'État du Massachusetts . Bientôt, tous les
2263
sont donc tous les pays du common law qui se rapprochent les uns
des autres.
Il ne faudrait pas croire cependant que c'est le modèle anglo-
américain qui se retrouve tel quel dans ces pays. Il s'y retrouve en
général avec de légères variantes et, en outre, des formes particulières de
probation existent çà et là. Ainsi le Canada, après avoir adopté la
probation anglo-américaine presque telle quelle en a imaginé une forme
originale où se combinent l'assistance et l'emprisonnement. L'article 732
(1) b du Code criminel permet en effet de lier la probation à
l'emprisonnement discontinu si celui-ci ne dépasse pas quatre-vingt-dix
jours, l'ordonnance de probation accompagnant d'ailleurs
obligatoirement cet emprisonnement et couvrant évidemment les
périodes de liberté entre les périodes d'incarcération . 2272
C'est en second lieu le sursis qui s'étend à presque tous les pays de la
famille romano-germanique, y compris l'Amérique latine et l'Afrique
francophone, et même la Scandinavie . Là encore, le rapprochement
2273
est certain, même s'il y a des différences quant au passé pénal et au délai
d'épreuve notamment. L'idée générale est celle d'un assouplissement des
conditions. À titre d'exemple, en Italie, le sursis peut être décidé si les
conditions suivantes sont réalisées : le juge doit considérer que le
délinquant ne récidivera pas ; la peine qu'il se propose d'appliquer ne
doit pas dépasser deux ans ; le prévenu ne doit pas avoir été déjà
condamné à l'emprisonnement, même s'il a été réhabilité et ne doit pas
être également frappé d'une mesure de sûreté à cause de sa dangerosité ;
enfin, le sursis ne peut en principe être accordé plus d'une fois (art. 163
et s. CP).
Délicate est la question de savoir si le juge peut accorder un sursis
partiel notamment dans le cas de l'emprisonnement (une partie de
l'emprisonnement prononcée à titre ferme et une autre partie avec
sursis). En faveur du sursis partiel, on invoque la possibilité de punir de
façon plus nuancée et d'accroître l'effet préventif de la sanction par
l'intimidation attachée à la partie ferme. À quoi l'on répond que la
confiance ne se mesure pas et que les courtes peines d'emprisonnement
sont néfastes . Les législations sont partagées : France, Belgique et,
2274
qui est possible dans les cas où des lois ou règlements répriment des
manquements à des obligations déterminées ; l'injonction peut être
assortie d'une astreinte lorsque celle-ci est prévue par la loi ou le
règlement (art. 132-66 et s. CP français). Comme on le voit, dans ces
deux cas, aucune condamnation n'est prononcée, le juge se bornant à
reconnaître la culpabilité et à imposer au délinquant certaines
obligations. Seule différence notable avec la probation anglo-
américaine, le tribunal ne recueille pas l'adhésion de l'intéressé . 2277
Par la suite, d'autres pays de common law créèrent une probation liée
à une condamnation à l'emprisonnement effectivement prescrite. Le
tribunal prononce une condamnation à l'emprisonnement, mais décide la
non-exécution de celui-ci et son remplacement par des mesures de
probation. Par exemple, au Canada, lorsque le juge prononce une peine
inférieure à deux ans, il peut décider que le condamné, sans aller en
prison, exécutera certaines obligations, avec des mesures de
surveillance. En cas de manquement, le juge ordonne la comparution du
probataire et peut suspendre l'ordonnance tout en ordonnant l'exécution
de la peine où d'une partie de celle-ci, l'ordonnance de probation
s'appliquant à la sortie de prison.
c) Enfin une troisième variante existe avec ce que le droit français
vient de consacrer par une loi du 15 août 2014 sous le nom de contrainte
pénale : la juridiction correctionnelle prononce une condamnation
limitée à des obligations d'assistance, à un travail d'intérêt général, ou
encore à une injonction de soins, mais sans rattacher ces mesures à un
emprisonnement, celui-ci n'étant prononcé que postérieurement en cas
de méconnaissance par le condamné des modalités d'épreuve, qui
s'appliquent pendant une durée comprise entre six mois et cinq ans
(art. 131-4-1 et s. CP ; art. 713-42 à 713-48 CPP) . L'idée 2288
1. Principe
524 Déjà envisagé par la Société générale des Prisons à la fin du XIX siècle, e
L'origine du travail d'intérêt général peut être trouvée dans les travaux correctifs sans
privation de liberté imaginés par le pouvoir soviétique dès 1920. Cette peine est aujourd'hui
prévue par l'article 27 du Code pénal de Russie. Elle est appliquée « lorsque la personne
coupable d'une infraction n'est pas trop dangereuse pour la société et qu'il n'apparaît pas
nécessaire de l'isoler dans un lieu de détention. Le condamné soit continue à travailler dans
certaines conditions à son ancien lieu de travail… soit est tenu, pendant une période fixée par le
tribunal, d'effectuer des travaux déterminés par les organes chargés de faire exécuter la
peine » 2293 . Le travail dure d'un mois à un an et une retenue est effectuée sur le salaire du
condamné au profit de l'État et dans une proportion de 5 à 20 % du salaire. Cette règle montre
que les travaux correctifs ne sont pas véritablement un travail d'intérêt général 2294 .
Les premières manifestations exactes de la peine de travail d'intérêt
général remontent à 1972 : elles sont anglaises (Criminal Justice Act
1972 créant les community service orders ). La loi anglaise est issue d'un
rapport du Conseil consultatif sur le système pénal, appelé rapport
Wootton. L'opinion anglaise s'est montrée très favorable à l'idée de
délinquants faisant « œuvre utile » au sein de la communauté, en
association avec des volontaires et d'emblée, la nouvelle peine a connu
un réel succès . En 2003, les community services orders sont devenus
2295
2. Applications
La France , par une loi du 10 juin 1983, reprise dans le nouveau Code
pénal, a consacré le travail d'intérêt général notamment comme peine
autonome, à la manière anglaise (art. 131-8 CP). La durée du travail est
comprise entre 20 et 280 heures, et ce travail doit s'effectuer dans un
délai maximum de dix-huit mois (art. 131-22 CP). Cette peine ne peut
être appliquée si le prévenu la refuse ou n'est pas présent à l'audience.
L'infraction doit être punie d'emprisonnement et le passé pénal du
prévenu importe peu . 2300
529 Principe : le système des listes ◊ L'idée est que le législateur offre
au juge le pouvoir de prononcer telle interdiction ou telle obligation
quand l'infraction n'est pas trop grave et à cet effet, il fixe un plafond.
C'est qu'en effet si les faits sont graves et punis en conséquence d'une
peine d'emprisonnement assez élevée, c'est cette peine qui doit être
prononcée. Donnons quelques exemples.
En France , selon l'article 131-6 CP, si une peine d'emprisonnement
est encourue, le juge peut, au lieu de prononcer cette peine infliger au
prévenu une ou plusieurs des obligations visées et il en est visé
quinze qui sont : la suspension du permis de conduire pour cinq ans,
l'interdiction de conduire pendant cinq ans, l'immobilisation d'un
véhicule appartenant au condamné pendant cinq ans, l'interdiction de
porter une arme pendant cinq ans, la confiscation d'une arme
appartenant au condamné, le retrait du permis de chasse avec
interdiction d'en solliciter un autre avant cinq ans, la confiscation
d'émettre des chèques sauf des chèques de retrait pendant cinq ans, la
confiscation de la chose qui a servi au délit, l'interdiction d'exercer une
profession pendant cinq ans « dès lors que les facilités que procure cette
activité ont été sciemment utilisées pour préparer ou commettre
l'infraction », l'interdiction de paraître dans tel lieu pendant trois ans,
l'interdiction de fréquenter certains condamnés « spécialement désignés
par la juridiction, notamment les auteurs ou complices de l'infraction »,
l'interdiction pendant trois ans d'entrer en relation avec certaines
personnes désignées par la juridiction, notamment la victime,
l'interdiction pour cinq ans ou plus d'exercer une profession industrielle
ou commerciale.
On le voit l'énumération est si large qu'elle peut permettre au juge
d'individualiser la sanction en fonction de la nature de l'infraction.
Certaines de ces modalités paralysent directement l'activité
professionnelle alors que d'autres atteignent seulement le « confort » de
la vie. Le législateur, par ailleurs, pour inciter le juge à utiliser le plus
souvent possible ces alternatives a mis la limite supérieure très haute :
ces alternatives peuvent s'appliquer à tous les délits, le maximum étant
fixé à dix ans. Seuls les crimes y échappent.
En Espagne , l'article 39 CP (modifié par la loi du 31 mars 2015)
énumère comme suit les peines privatives de droits :
« a) Incapacité absolue ;
b) Incapacité propre aux emplois et charges publics, aux emplois
industriels et commerciaux et à telles autres activités déterminées dans
ce Code, à la puissance paternelle, à la tutelle ou à la curatelle, à la garde
d'animaux, au droit de vote ;
c) Suspension d'un emploi ou d'une charge publique ;
d) Privation du droit de détenir un véhicule à moteur ;
e) Privation du droit de détenir ou de porter des armes ;
f) Interdiction de résider en certains lieux déterminés ou d'y accéder ;
g) Interdiction de s'approcher de la victime ou de tels de ses familiers
ou telles autres personnes déterminées par le juge ;
h) Interdiction de communiquer avec la victime… ;
i) Trravaux d'intérêt général… ».
L'article 50 CP turc autorise le juge à prononcer une alternative dès
lors que la peine d'emprisonnement ne dépasse pas un an. Le texte
énumère six modalités que le juge peut prononcer : le jour-amende, le
remboursement des dommages subis par la victime, le placement dans
une institution éducative pour deux ans au plus, l'interdiction de
fréquenter certains lieux, l'interdiction professionnelle, le travail d'intérêt
général.
On rappellera aussi que la réparation du préjudice peut être une condition de la non-poursuite,
du non-prononcé de la condamnation (probation) ou de la non-exécution de la condamnation
(sursis avec mise à l'épreuve), voire une sanction pénale en elle-même, soit seule soit associée à
titre complémentaire à une peine autre et principale.
Voisine est la restitution . Dans les pays où n'existe pas l'action civile,
le juge peut ordonner à titre de sanction la restitution . Ainsi l'Angleterre
connaît les restitutions orders : objets obtenus illicitement par vol,
tromperie ou chantage peuvent être restitués à leur propriétaire sur ordre
du juge pénal (Theft Act 1968 , art. 28 et Powers of Criminal Court
Sentencing Act 2000 , art. 148).
d. La surveillance électronique
des peines très légères fondées sur l'idée d'une certaine ineffectivité du
droit pénal : l'intervention du juge se limite au prononcé d'une peine non
suivie d'exécution matérielle. La punition consiste en une simple
affirmation ou déclaration de la part du juge, en application des idées de
M. de Kerchove et de son ouvrage Quand dire, c'est punir. Essai sur le
jugement pénal . Sous cette bannière, on peut citer les sanctions
2314
L'idée du non-prononcé de la peine traduit une évolution des conceptions sur l'état dangereux.
Avant l'apparition de cette peine tout à fait théorique, la condamnation ne se fondait que sur l'état
dangereux au moment des faits et peu importait le degré de dangerosité ultérieure de l'agent.
Avec la nouvelle institution, la condamnation suppose à la fois une dangerosité lors des faits et
une persistance de cette dangerosité au moment du jugement.
538 Principe ◊ Une fois que le juge est en possession d'élément sur les
faits et la personnalité du prévenu, il doit (en principe) prononcer une
peine et celle-ci doit être juste et utile : « Ni plus qu'il n'est utile, ni plus
qu'il n'est pas juste » selon la formule de Rossi et Ortolan . Or pour2321
qu'il en soit ainsi, il faut que deux séries de conditions soient remplies.
– Il importe d'abord – sur le plan de l'efficacité – que la peine
prononcée satisfasse plusieurs impératifs : l'intérêt général, la
resocialisation de l'agent, le degré de culpabilité (ce qui implique un
rapport entre la quantité de faute et la quantité de peine). Tout cela est
fort bien résumé par l'article 41 du Code pénal portugais sur « les
finalités des peines et des mesures de sécurité ». « 1 L'application des
o
539 Dans la plupart des législations, les rédacteurs des Codes pénaux
consacrent des proclamations de principe. Quelques législateurs
cependant font un remarquable effort de précision.
a. Le droit français
législateur « doit fixer des règles assurant une répression effective des
infractions » .
2330
Aux États-Unis, doctrine, loi fédérale (18 USC § 3503 a) 2)), Model
Penal Code (§ 1-02) et jurisprudence de la Cour suprême s'accordent
pour attacher quatre fonctions à la peine : la rétribution (notion morale,
le montant de la peine étant « calibré » sur la gravité de la faute) ; la
dissuasion (deterrence ) fondée sur la peur d'une forte peine qui
neutralisera les bénéfices excomptés du crime ; la neutralisation
(incapacitation ) puisqu'en prison le malfaiteur ne pourra plus nuire à la
société ; et la réhabilitation .
2333
c. Observations complémentaires
En somme les juges d'Italie et d'Espagne n'ont pas une liberté totale.
Mais alors qu'en Italie, c'est l'abaissement qui est limité, en Espagne,
c'est l'exhaussement qui se trouve l'être.
3°) C'est peut-être l'Allemagne qui a le texte le plus précis. Le § 46
StGB sur les principes de la sentence pose en son alinéa 1 la règle que
« la culpabilité du défendeur est la base de la sentence et que le juge doit
prendre en compte les effets que l'on peut en attendre pour l'avenir du
délinquant ». Il y a longtemps que la doctrine enseigne que la décision
du juge doit tenir compte non seulement du fait lui-même mais aussi des
nécessités de la resocialisation de l'auteur, indépendamment de sa
culpabilité et de la nocivité de son acte . 2340
Puis dans son aliéna 2, le § 46 invite le juge à « peser les
circonstances en faveur et à l'encontre du prévenu, en prenant en compte
en particulier les données suivantes :
– les motifs et buts de l'agent ;
– son attitude déduite du délit et son degré de volonté ;
– son implication dans l'infraction ;
– le degré de violation de ses devoirs ;
– son modus operandi et les conséquences de son acte ;
– l'étendue du blâme par l'auteur ;
– l'histoire personnelle de l'agent et les circonstances financières ;
– sa conduite après le délit et notamment ses efforts pour assurer une
réparation ;
– ses efforts de réconciliation avec la victime suite au dommage
causé… ».
Ces diverses données consacrent en fait le principe de
proportionnalité, seul le mot manquant.
Tous ces éléments devant nourrir la motivation de la peine et cela
dans tous les droits. Car la motivation est la condition du contrôle du
juge supérieur et car la non-motivation constitue une violation du droit
des citoyens à une protection judiciaire effective. Doit-on ajouter qu'une
bonne motivation permet à l'intéressé de mieux comprendre
sa condamnation.
Divers autres États suivent. Bientôt, c'est le droit fédéral qui adopte le
système. En 1984, le Congrès américain promulgue la Comprehensive
Crime control Act dont le Sentencing Act est la partie qui nous intéresse.
Ce dernier crée une commission (Sentencing Commission ) avec mission
d'établir des règles uniformes pour toutes les juridictions fédérales. La
commission soumet ses propositions au Congrès en avril 1987 et celles-
ci deviennent applicables à partir de novembre 1987. Des modifications
sont possibles périodiquement.
Il convient de résumer le mécanisme adopté qui témoigne d'un véritable engouement pour
une sorte d'algébrisme pénal. Le mécanisme se traduit par une grille que les juges sont tenus
d'appliquer en principe 2346 .
– Troisième observation : les écarts . Lorsque la commission n'a pas pris en compte une
circonstance atténuante ou aggravante qui se présente, le juge peut ne pas appliquer les lignes
directrices (cas atypiques). Ces écarts s'expliquent d'abord car il était impossible à la commission
de prévoir toutes les circonstances et ensuite parce qu'ils ne présentent guère de risque d'atteinte
à l'égalité, le juge devant motiver tout écart et l'appel étant possible contre sa décision.
On doit cependant signaler que la Cour suprême des États-Unis a un peu affaibli le système
des lignes directrices dans son aspect obligatoire. À ses yeux, ces directives ont une valeur
uniquement indicative (advisory) et non pas obligatoire (mandatory )Avec les arrêts Blakely
v. Washington du 24 juin 2004 (concernant les lignes directrices de l'État de Washington) et
Booker v. United States du 11 janvier 2005 (concernant les lignes directrices fédérales 2349 ), la
Cour suprême décide que les lignes directrices sont désormais consultatives et non plus
obligatoires et, en outre, elle ménage la possibilité d'un appel permettant de vérifier le caractère
raisonnable de la peine. Ce revirement s'explique par une raison procédurale. Désormais le juge
(qui détermine la peine) ne peut plus fonder sa décision sur des faits qui n'auraient pas été
reconnus par le jury. C'est en fonction des faits reconnus par le jury que le juge fixe la peine, à
partir des lignes directrices. Le juge ne peut tenir compte des circonstances atténuantes ou
aggravantes qui n'auraient pas été prises en compte par les jurés. Donc ne pas prendre en compte
la décision du jury revient à violer le VIe Amendement sur le droit au jury. La conséquence est
que les guidelines ne lient plus le juge. En pratique cependant, il semble que les juges restent
encore plus ou moins fidèles au système des lignes directrices 2350 .
Que penser de ce système ? Il a été pensé dans le souci d'obtenir une relative égalité entre les
accusés. Beaucoup d'auteurs avaient en effet observé qu'il existait dans la justice fédérale
américaine une inégalité injustifiée. C'est pour cela qu'il a été valisé par la Cour suprême 2351 .
Certes par la suite, la Cour suprême décidera que le système, tout en étant valide, n'est plus
obligatoire pour les juges 2352 . Cependant les juges continuèrent dans l'ensemble à l'appliquer.
Pourtant des critiques se sont faites jour. On a noté que le pouvoir judiciaire passait des mains du
juge aux mains du procureur qui, en retenant telles charges ou en acceptant tel plaidoyer de
culpabilité, faisait en sorte que par l'effet de ses choix, la disparité des sentences subsiste 2353 .
• Menaces de mort. C'est encore une infraction triable either way. Si
elle est prononcée par procédure sommaire, la peine est une amende et
ou six moins de prison. Le Council recommande ce qui suit :
Les lignes directives sont remplies de détail sur les circonstances de
commission de l'infraction et les fourchettes abondent en prison, peines
alternatives et amende.
b. Lignes directrices propres à la privation de liberté
Le Code pénal allemand de 1975, très favorable à l'amende et en même temps très
défavorable aux courtes peines d'emprisonnement au point d'avoir supprimé celles qui ne
dépassent pas un mois, (§ 38 StGB) et d'ajouter que les peines comprises entre un et six mois ne
peuvent être prononcées que s'il y a « nécessité absolue » d'influencer la personnalité du
délinquant (prévention spéciale) et que s'il y a des raisons impérieuses de la défense de l'ordre
juridique (prévention générale) (§ 47, al. 1 StGB). De même, en Autriche, l'article 37 CP permet
de substituer l'amende à l'emprisonnement dès lors que concrètement le juge ne prononcerait pas
celui-ci pour plus de six mois.
Le Code pénal polonais de 1997 donne quelques directives au tribunal. D'abord, si la loi
prévoit la possibilité de choisir le type de peine, « le tribunal ne prononce la privation de liberté
sans sursis… que lorsqu'aucune autre peine ou mesure pénale ne peuvent remplir les buts de la
peine » (art. 58 § 1). Le Code se fait par la suite plus précis en offrant au juge une désescalade
pénale à deux niveaux :
– Si la peine d'emprisonnement prévue ne dépasse pas cinq ans, le tribunal peut prononcer, à
la place de cette peine, l'amende ou la limitation de liberté (qui, selon l'article 34, consiste en
l'interdiction de changer de domicile ou l'obligation d'exécuter un travail indiqué par le
tribunal…), « surtout lorsqu'il prononce simultanément une mesure pénale » 2358 ; toutefois cette
disposition bienveillante ne s'applique pas au prévenu qui a déjà été condamné à une peine au
moins égale à six mois d'emprisonnement (art. 58 § 3 et 4) ;
En vertu de l'article 70 du Code pénal portugais, lorsqu'à l'infraction sont applicables des
peines privatives et non privatives de liberté, la seconde modalité doit être choisie « si elle
s'avère suffisante à promouvoir la récupération sociale du délinquant et si elle satisfait les
exigences de réprobation et de prévention du crime » 2359 . Si le juge entend prononcer une peine
comprise entre trois et six mois, il doit en principe appliquer une alternative 2360 ; et s'il entend
prononcer une peine inférieure à trois mois, il doit la remplacer par les arrêts de fin de semaine,
la semi-détention, l'admonestation, le travail d'intérêt général ou l'amende qui doit d'ailleurs
l'emporter sur ces quatre peines si elle est suffisante pour assurer la prévention, mais qui sera
remplacé par l'emprisonnement si elle s'avère « incompréhensible pour la sensibilité de la
communauté juridique et peut remettre en question la confiance du public dans le droit ».
Dans les droits scandinaves, la règle est que la privation de liberté est la peine ultima ratio ,
celle qui est prononcée quand toute autre peine ne peut l'être, compte tenu des particularités de
l'affaire. Selon le Code pénal suédois, « le juge, en choisissant la sanction doit attacher une
attention spéciale à toutes les circonstances qui militent en faveur d'une peine moins sévère que
l'emprisonnement » (chap. 29, art. 4). Dans la pratique, le juge prend en compte le type
d'infraction et le casier judiciaire du prévenu, mais aussi sa jeunesse et le principe d'humanité.
L'approche du Code pénal finlandais est analogue, mais techniquement autre en ce que le
concept de type ou gravité de l'infraction est rejeté. Ainsi selon le chapitre 6, article 10, « si
l'emprisonnement sous condition apparaît comme une peine inadaptée, une amende peut être
imposée ou si cet emprisonnement excède un an, un travail d'intérêt général pour une durée de
20 à 90 heures peut l'être ». Il y a d'autres dispositions dans le même esprit qui, toutes montrent
le souci des législations nordiques d'encadrer la liberté du juge.
La pratique judiciaire scandinave, appuyée sur les Codes pénaux a établi une sorte d'échelle
des peines dans le choix de la peine :
Selon le chapitre 29, article 1 du Code pénal suédois (réformé en 1988), la sanction sera
infligée dans les limites légales en fonction de la « valeur pénale » de l'infraction, l'intérêt de
l'uniformité dans le prononcé des peines étant pris en considération. On détermine la « valeur
pénale » en fonction notamment du préjudice ou du risque qu'impliquait le comportement en
question, de ce dont l'accusé était ou aurait dû être conscient, de ses intentions et motivations.
En Grèce, l'article 82 du Code pénal prévoit que le juge doit convertir toutes les peines
privatives de liberté allant jusqu'à six mois en sanctions pécuniaires, sauf s'il décide pour des
raisons particulières que l'exécution de l'emprisonnement s'impose pour dissuader le condamné
de commettre d'autres infractions ; et les peines allant de six à dix-huit mois d'emprisonnement
peuvent être converties similairement, le juge devant justifier que l'exécution de la privation de
liberté n'est pas appropriée 2363 .
On citera encore le Criminal justice Act 1991 anglais 2364 . Posant des critères pour
l'emprisonnement, l'article 1 (2) décide que « [...] le juge ne prononce pas une sanction privative
sauf s'il considère : a) que le délit… était si grave que seule une telle peine peut être justifiée
pour ce délit ; ou b) s'agissant d'un délit violent ou sexuel, que seule une telle peine serait
adéquate pour protéger le public d'un danger grave provenant du prévenu ». Il faut ajouter que le
ton du législateur à l'égard de l'emprisonnement est très restrictif, très impératif. La loi use de la
forme emphatique en indiquant que « the court shall not pass a custodial sentence… », utilisant
ainsi le mot « shall » au lieu du mot « will » moins fort 2365 .
Enfin l'article 132-19 al. 2 CP français décide : « En matière correctionnelle, une peine
d'emprisonnement sans sursis ne peut être prononcée qu'en dernier ressort si la gravité de
l'infraction et la personnalité de son auteur rendent cette peine nécessaire et si toute autre
sanction est manifestement inadéquate ; dans ce cas la peine d'emprisonnement doit, si la
personnalité et la situation du condamné le permettent, et sauf impossibilité matérielle, faire
l'objet d'une des mesures d'aménagement prévues aux sous-sections 1 et 2 de la section 2 du
présent chapitre » (il s'agit de la semi-liberté, du placement à l'extérieur et du placement sous
surveillance électronique). En somme, la privation de liberté n'est possible que comme sanction
ultima ratio et s'il en est ainsi, elle fera l'objet, au moins dans la plupart des cas, d'un
aménagement dans son exécution. En outre, pour éviter le prononcé de cette peine, le législateur
offre des alternatives qui apparaissent comme des affirmations implicites du principe
de subsidiarité.
11 juillet 1975, reprise pour l'essentiel dans le Code pénal de 1994, les
possibilités de permutation offertes au juge sont considérables . En
2367
1981 décide que « dans chaque cas, le juge doit indiquer en détail les
motifs qui justifient le choix du type de peine appliqué ». La loi anglaise
de 1991 contraint le juge ayant choisi l'emprisonnement à deux
obligations : statuer en audience publique en indiquant que l'un des
critères de l'emprisonnement existe et dire pourquoi ; expliquer au
prévenu en audience publique et dans une langue ordinaire (in ordinary
language ), c'est-à-dire en évitant les termes juridiques, pourquoi il
prononce l'emprisonnement . 2371
Types de châtiments imposés à des condamnés adultes (34 pays, 1994) 2375
Types de châtiments lourds imposés à des condamnés adultes (34 pays
1994) 2376
Nota :
Le signe + indique qu'il s'agit d'un chiffre minimum. Si le signe + n'est pas précédé par un
chiffre, cela indique que Amnesty International sait que des exécutions ont eu lieu mais qu'elle
en ignore le nombre.
Amnesty International craint que, comme l'année précédente, des exécutions n'aient eu lieu
en Malaisie et en Mongolie. Toutefois, en raison du secret qui entoure le recours à la peine
capitale dans ces deux pays, l'organisation n'a pas été en mesure d'obtenir des
informations fiables.
Pourtant, dans sa résolution 2005/59, adoptée le 20 avril 2005, la Commission des droits de
l'homme des Nations Unies engageait tous les États maintenant la peine de mort à « rendre
publics les renseignements concernant l'application de la peine de mort et toute exécution
prévue ».
septembre 2013).
C'est ainsi que la cour d'appel du Québec énonce souvent dans une
vision plurifonctionnelle de la peine : « On peut dire qu'une sentence a
cette qualité de convenance quand elle est proportionnée à la fois à la
gravité objective de l'infraction et à sa gravité subjective pour le
délinquant et que de plus, elle a les qualités d'exemplarité protectrice et
de correction curative » . Ce qui rappelle étrangement l'article 1.02
2382
(2) du Code pénal modèle américain selon lequel les buts de la sentence
sont : « a) de prévenir la commission d'infractions ; b) de promouvoir la
correction et la réhabilitation des délinquants… ».
Pourtant, dans quelques pays, certaines alternatives ont été très bien
accueillies. C'est le cas du travail d'intérêt général en Grande-Bretagne,
le « pays phare » pour cette peine du fait d'un grand consensus
populaire. C'est le cas aussi du jour-amende en Autriche et du sursis
total en France (qui n'est d'ailleurs probatoire que dans 12 % des cas).
De façon générale, le sursis est très souvent appliqué.
2 ) L'amende reste en général la peine par excellence, celle qui du
o
Il est vrai que dans les pays en voie de développement, l'amende est
peu ou pas prononcée, pour des raisons évidentes.
3 ) L'emprisonnement donne lieu à une application nuancée. Il est en
o
troisième phénomène est celui des « greffes qui prennent mal ». Ainsi, le
sursis à l'exécution de la peine, d'origine franco-belge, est assez peu
utilisé en Angleterre, sans doute parce qu'il se heurte à la tradition de la
probation et inversement les juges belges préfèrent de loin le sursis
2397
555 Questions qui se posent ◊ Une fois que la sanction est prononcée et
que la condamnation est devenue définitive, deux questions principales
vont se poser : celle de son exécution et parfois celle de son extinction
(après ou sans exécution partielle).
Il faut dire aussi quelques mots du casier judiciaire qui a été inventé au milieu du XIX e
siècle par le Français Bonneville de Marsangy et qui est la mémoire de la justice pénale.
L'examen de quelques législations laisse apparaître de grandes différences entre elles. Le casier
judiciaire est géré tantôt par le ministère de la Justice (France), tantôt par les services de police
(Royaume-Uni, Autriche, Suisse, Pays scandinaves) ; la Belgique connaît à la fois un casier
judiciaire communal (circulaire de 1953) qui suit les condamnés en cas de changement de
domicile (ministère de l'Intérieur) et un casier judiciaire central (circulaire de 1988) (ministère de
la Justice). Il est très souvent informatisé actuellement. Son contenu est variable : il intègre en
France seulement les condamnations pénales, mais dans certains autres pays, il mémorise aussi
les non-lieux pour démence, les internements, les placements pour désintoxication et les retraits
de port d'arme (Allemagne) ; aux Pays-Bas, le casier contient les transactions sur l'action
publique. La délivrance du casier obéit à des règles variables : la France connaît le Bulletin no 1
(délivré seulement aux magistrats et contenant toutes les condamnations), le Bulletin no 2
(délivré à certaines administrations et contenant la plupart des condamnations) et le Bulletin no 3
(délivré à l'intéressé et plus expurgé encore) ; en Belgique, où prévaut un système voisin, le
Bulletin no 3 est remplacé par un certificat de bonne conduite, vie et mœurs, délivré par l'autorité
communale et qui contient à la fois les condamnations et une appréciation de moralité ; dans les
pays anglo-saxons, le casier n'est délivré au juge qu'après établissement de la culpabilité. Enfin,
le casier judiciaire perd ses condamnations en cas de réhabilitation et, le plus souvent, en cas
d'amnistie 2401 .
B. Organes d'exécution
558 Dans toutes les législations, à quelque famille qu'elles appartiennent, les
détentions sont gérées par un service administratif rattaché au ministère
de l'Intérieur ou de la Justice, la tendance actuelle étant de privilégier ce
dernier. En France, depuis 1911, ce service est l'une des directions du
ministère de la Justice, la Direction des affaires pénitentiaires avec un
bureau spécialement dédié aux prisons. En Angleterre, l'exécution de la
privation de liberté échappe totalement aux juges et même au Crown
Prosecution Service (CPS) : elle est assurée par un service administratif
qui dépend du ministère de la Justice, le National Offerders Mangement
Service qui comporte lui aussi un service dédié au détenu, le Her
Magesty Prison Service .
Il faut ajouter cependant une précision capitale, à savoir que dans les
terres romano-germaniques, il existe depuis quelques dizaines d'années
un juge de l'exécution des peines (ou de l'application des peines) et/ou
une juridiction collégiale qui assurent un contrôle de l'administration et
même prennent des décisions importantes sur la sortie de prison. De tels
organes n'existent pas en common law où le juge, sa sentence rendue,
disparaît définitivement. Dans le système romano-germanique au
contraire, ces juges (qui sont d'ailleurs différents de ceux de jugement)
prennent une importance croissante, comme on le verra plus bas.
C. Modalités d'exécution
développés. C'est ce dernier ensemble qui sera examiné ici. Deux traits
le caractérisent.
– C'est d'abord en fait une évidente surpopulation. Souvent les prisons
sont remplies à 120 %, voire 150 %. De là, le développement de recours
de détenus contre leur justice nationale. Ainsi en Allemagne, la Cour
fédérale de justice a décidé qu'il appartenait à la juridiction saisie
d'apprécier dans chaque cas si les conditions de détention sont
conformes aux exigences de la dignité, principe figurant à l'article 1 de
la Loi fédérale, et du § 18 de la loi du 16 mars 1976 sur l'exécution des
peines (qui pose le principe de l'emprisonnement individuel) . De
2406
même la CEDH n'hésite pas à condamner les États dont les prisons sont
surpeuplées, ce qui contrevient à l'article 3 Conv. EDH sur les
traitements inhumains et dégradants : on se souvient de la condamnation
de l'Italie par la voie de l'arrêt pilote . La leçon a été entendue et peu
2407
très strictes, sur les heures de lever et de coucher, sur l'hygiène, les
heures de repos, les repas etc. Parfois, d'ailleurs, le régime se fait plus
strict encore comme le montre l'exemple américain des Boot Camps où
la discipline est militaire, mais où le condamné l'accepte contre une
réduction du temps de peine, les autorités pénitentiaires entendant à la
fois réduire la récidive par le choc carcéral (Shock Incarceration
Programs ) et désencombrer les prisons . Les Boot Camps se sont
2412
Les établissements sont dans presque tous les pays classés en fonction
de leur degré de sévérité dans la discipline. Ainsi au Canada, les
établissements fédéraux (qui accueillent les personnes condamnées à
plus de deux ans) sont divisés en trois principales catégories : les
établissements à sécurité maximale aux règles très rigoureuses (doubles
clôtures ou murs, gardes armés dans des tours d'observation, systèmes
périmétriques de détection des intrusions, barreaux aux fenêtres…) ; les
établissements à sécurité moyenne aux règles rigoureuses (clôtures avec
parfois gardes armés, systèmes périmétriques…) ; les établissements à
sécurité minimale (camps forestiers ou fermes qui sont des
établissements en milieu ouvert avec portes aux serrures normales). Il
faut ajouter les centres correctionnels communautaires qui sont des
foyers dits de transition : à sécurité minimale, ils accueillent un petit
nombre de détenus, souvent en semi-liberté. Ce schéma se retrouve,
sous des appellations diverses, dans un très grand nombre de pays, y
compris les fermes pénitentiaires (Casabianda en France, Witzwill en
Suisse, Tiryntha en Grèce, etc.).
On peut insister que le cas de l'Espagne avec des distinctions très
fines. De la loi organique générale pénitentiaire du 26 septembre 1979 et
du règlement pénitentiaire portant application de cette loi, il résulte qu'il
existe en Espagne neuf types d'établissements :
– Les établissements pour prévenus, qui accueillent aussi des
condamnés à une peine ne dépassant pas six mois ;
– Les établissements à régime ordinaire, pour les condamnés classés
au second grade ;
– Les établissements à régime ouvert pour les condamnés classés au
troisième grade, ce régime étant fondé sur la confiance et étant sous
divisé en régime de confiance ordinaire et en régime de confiance
restreinte (compte tenu d'une trajectoire délictueuse ou d'une
personnalité anormale) ; ceux qui sont justiciables d'un régime de
confiance ordinaire peuvent quitter l'établissement les fins de semaine ;
– Les établissements avec régime fermé, réservé aux « condamnés
présentant une dangerosité extrême et manifestant une grave
inadaptation au régime ordinaire et ouvert » (art. 10 loi 1979). Le
règlement indique les critères d'application, en visant par exemple, la
participation à des mutineries, à des agressions physiques ou à des
atteintes à la vie ou à l'intégrité d'autrui (art. 102-5). Le régime fermé
comporte deux modalités, l'une encore plus sévère que l'autre (art. 91 du
règlement) ;
– Les centres ou départements mixtes, comprenant des hommes et des
femmes « en vue d'exécuter des programmes déterminés de traitement
ou pour éviter la destruction familiale » (art. 16 de la loi) ;
– Les départements pour jeunes de 18 à 21 ans pouvant
exceptionnellement accueillir des personnes âgées de moins de 25 ans,
avec un programme de formation professionnelle et sportive ;
– Les unités pour mères et leurs enfants jusqu'à trois ans,
exceptionnellement jusqu'à 6 ans. Les enfants de moins de 10 ans
peuvent venir visiter leur mère détenue ;
– Les unités extra pénitentiaire qui sont des institutions publliques ou
privées accueillant des condamnés classés en troisième grade et
nécessitant un traitement spécifique pour lutter contre une addiction, par
exemple à la drogue ;
– Enfin les établissements pour condamnés malades mentaux . 2415
La seconde conception est celle qui n'établit aucun lien entre type de
faute et type de sanction (technique de la sanction générale). Les
principales sanctions sont la privation de travail (Belgique, Danemark,
France, Grande-Bretagne, Allemagne), de lecture (Belgique,
Allemagne), d'activités récréatives et sportives (Belgique, Italie, Grande-
Bretagne, Espagne, France), de visites (Belgique, Allemagne), de
correspondance (Belgique, Allemagne) et de la faculté de faire des
achats en cantine (Belgique, France, Allemagne). Certains pays ont aboli
la privation de correspondance, de visite et de lecture (France, Pays-
Bas). La peine la plus grave est la cellule de punition, qui est prévue
partout, même si sa durée est variable : 9 jours en Belgique, 14 jours en
Espagne, 15 jours aux Pays-Bas, 30 jours au Portugal, 4 semaines en
Allemagne, 45 jours en France, 56 jours en Grande-Bretagne, mais
14 en Irlande du Nord . 2431
2. La resocialisation du détenu
a. Les modalités de la resocialisation
Il faut avant tout que le détenu puisse avoir des activités. La première
forme d'activité est celle qui consiste dans la formation professionnelle,
que toutes les législations prévoient. Dans certains pays, comme le
Danemark, les détenus ont la maîtrise de leur activité, lorsqu'il s'agit
d'un travail par projet (fabrication d'un bateau, rénovation d'une salle de
réunion…).
Quant au travail pénitentiaire, seconde forme de travail en prison, il
est systématiquement obligatoire pour le détenu. En France, l'article
27 de la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 indique : « Toute
personne condamnée est tenue d'exercer au moins l'une des activités qui
lui est proposée par le chef d'établissement et le directeur du service
pénitentiaire d'insertion et de probation dès lors qu'elle a pour finalité la
réinsertion de l'intéressé et est adaptée à son âge, à ses capacités, à son
handicap et à sa personnalité… ». S'il n'y a pas strictement d'obligation
au travail, il y a au moins une obligation d'activité. Un peu partout, se
dessine une tendance à assimiler le travailleur pénitentiaire au travailleur
libre sur le plan de la législation sur les accidents du travail et de la
sécurité sociale, les pays précurseurs étant le Danemark (décret du
10 juillet 1933) et les Pays-Bas (loi du 2 avril 1948). Les détenus qui
travaillent perçoivent une somme d'argent (pécule) encore qu'il n'y ait
pas de contrat de travail entre eux et l'établissement ou entre eux et le
tiers entrepreneur. En outre, les détenus n'ont pas le droit de se syndiquer
ni de se mettre en grève (v. pour la France l'article R. 57-7-27 CPP quie
567 Le droit de vote ◊ Voilà un droit qui est le type même de ceux qui se
posent si l'on pense que le détenu continue de jouir de toutes les
prérogatives reconnues aux citoyens, à l'exception de celles dont
l'existence découle nécessairement de la peine. Or l'examen des diverses
législations fait apparaître un manque d'unité, avec pourtant une
tendance actuelle à la reconnaissance du droit de vote.
L'exemple de la France est très révélateur. L'article L-5 du Code
électoral qui privait du droit de vote les personnes condamnées à
l'emprisonnement à été réécrit par une loi du 16 décembre 1992 qui
limite maintenant l'incapacité à la mise sous tutelle. Et seul aujourd'hui
le juge pénal peut retirer à un individu le droit de vote en prononçant la
peine d'interdiction des droits civiques, civils et de famille (art. 131-26
CP). Donc, en principe, les détenus peuvent voter (en fait
par procuration).
Au Canada, la question a été très discutée. D'un côté, la loi électorale
de certaines provinces, maintient le droit de vote pour les condamnés
purgeant leur peine dans un établissement provincial. Mais d'un autre
côté, la loi électorale fédérale de 1993 déclare que ne peut voter à une
élection fédérale une personne purgeant une peine d'emprisonnement
supérieure à deux ans, d'où l'on peut déduire que les personnes détenues
dans des pénitenciers fédéraux n'ont pas le droit de vote alors que celles
qui sont incarcérées dans des établissements provinciaux le peuvent
puisque ces derniers accueillent des personnes condamnées à deux ans
ou moins. Est-ce conforme à l'article 3 de la Charte canadienne qui
accorde le droit de vote à tout citoyen canadien, pour toutes élections,
fédérales ou provinciales ?
2437
son côté, admet dans certains cas exceptionnels les visites conjugales.
La France a une attitude moyenne : aucun texte n'en parle, mais une
pratique localisée à Casabianda (Corse) et dans de rares autres
établissements fait que depuis quelques années, les visites sont
possibles. De toute façon, dans les pays très nombreux qui excluent
expressément les visites ou gardent le silence dans leurs textes, le
problème est résolu en partie par les permissions de sortir . Au2442
Canada, le système des visites est libéral : en effet, depuis 1980, existent
des visites familiales privées, le conjoint et même les enfants venant
rejoindre le détenu à la prison tous les deux mois pour une durée de
deux jours et la visite s'effectuant dans une roulotte située dans la cour
de la prison . 2443
569 Contacts hors prison ◊ Les deux institutions les plus importantes et
qui se retrouvent dans les diverses législations sont les permissions de
sortir (ou « congés pénitentiaires ») et la semi-liberté . Elles se 2447
succèdent parfois.
On ne confondra pas ces institutions qui laissent subsister la vie en prison avec la détention
domiciliaire qui existe par exemple en droit italien 2448 . Lorsque la peine n'est pas supérieure à
deux ans ou lorsque le condamné n'a plus que deux ans à purger, le tribunal de surveillance peut
décider que la peine s'effectuera à domicile. Mais cette mesure libérale ne concernant que des
personnes malades ou âgées, elle sera examinée plus loin 2449 .
Les permissions de sortir sont en général de plusieurs sortes car elles
n'ont pas toujours la même finalité. La Suisse distingue les congés
circonstanciels (rendez-vous professionnel, baptême, obsèques,
consultation d'un médecin…) et les congés relationnels : ces derniers,
beaucoup plus réglementés, supposent que le détenu ait fait preuve de
bonne conduite, qu'il ait purgé au moins le tiers de sa peine et qu'il ait
séjourné dans la prison au moins deux mois, s'il est délinquant primaire,
et trois mois s'il est récidiviste ; ces conditions remplies, le détenu peut
bénéficier d'un congé de cinquante-quatre heures tous les deux mois.
L'Italie connaît de façon voisine des permissions à but humanitaire et
des permissions-récompense (permessi premio ). Les premières ne sont
accordées que dans des cas exceptionnels pour des raisons de famille
extrêmement graves. Les secondes, introduites en 1986, ont une fonction
resocialisante et sont destinées aux condamnés « se comportant de façon
régulière et ne représentant aucun danger particulier pour la société », la
simple absence de sanction disciplinaire n'étant pas suffisante pour
octroyer une permission de sortie et le juge de l'application des peines
décidant ; ces permissions ne peuvent être supérieures à quinze jours,
avec un plafond de quarante-cinq jours par an ; pour les individus
condamnés à plus de trois ans, les permissions-récompense ne peuvent
être accordées qu'après accomplissement du quart de la peine (ou dix
ans de réclusion pour les condamnés à perpétuité) . Enfin, la loi n
2450
– Première phase : détention cellulaire (quelques jours ou semaines), aucun contact avec les
codétenus ;
– Seconde phase : détention collective, qui peut durer jusqu'à la fin de la peine, repos en
cellule, mais vie en commun pour le travail, les repas et les loisirs, possibilité d'exercer une
activité à l'extérieur ;
– Quatrième phase : si le détenu a subi au moins les deux tiers de sa peine et trois mois au
minimum, il peut être mis en libération conditionnelle et quitte donc l'établissement, ce qui
entraîne donc la cessation anticipée de l'exécution 2454 .
Aujourd'hui avec le nouveau Code pénal de 2007, le principe est assoupli, mais maintenu 2455
;
nombre considérable de pays l'ont adoptée à leur tour . C'est qu'elle 2458
système anglais depuis une loi de 1991. Quatre cas sont considérés :
– Premier cas : la condamnation à l'emprisonnement est inférieure à
douze mois. Libération automatique après exécution de la moitié de la
peine ;
– Deuxième cas : la condamnation est comprise entre douze mois et
moins de quatre ans. Libération automatique après exécution de la
moitié de la peine (sauf recul du délai en cas de mauvaise conduite).
Existence d'une surveillance par un agent de probation pendant les trois
quarts de la période de liberté, avec éventuellement port du bracelet
électronique et couvre-feu ou traitement ;
– Troisième cas : la condamnation est de quatre ans ou plus.
Libération discrétionnaire après exécution de la moitié de la peine et
automatique aux deux tiers (sauf recul en cas de mauvaise conduite).
Surveillance jusqu'au trois-quarts de la peine prononcée ;
– Enfin le cas des condamnés à l'emprisonnement perpétuel obéit à
des règles différentes et très sévères que l'on examinera ultérieurement,
s'agissant de criminels dangereux 2467
3 ) Enfin, dans tous les cas, le libéré est soumis à un certain nombre
o
À côté du système « occidental » au sens large, on peut signaler l'existence d'une réduction
très différente qu'on retrouve dans les quelques droits d'essence musulmane. En Arabie saoudite,
un décret royal de 1986 permet au condamné d'obtenir une réduction de moitié s'il apprend par
cœur le Coran. Le détenu récite périodiquement devant l'instituteur de l'établissement
pénitentiaire un certain nombre de sourates du Coran, jusqu'à épuisement du Livre.
575 Cette érosion de la peine prononcée est certaine, mais inégale. Dans la
plupart des droits connaissant la libération conditionnelle, la sortie de
prison intervient au terme d'une exécution de la moitié aux deux tiers.
Parfois des juges sont conduits à prononcer une peine plus forte pour
que la peine qu'ils estiment la meilleure soit finalement exécutée.
Cette érosion atteint des dimensions considérables si l'on ajoute aux
techniques pénitentiaires le jeu de certaines institutions autres. Prenons
le cas de l'Italie et prenons l'exemple du vol avec violence
particulièrement grave, là où le juge voudrait appliquer une peine de
9 ans :
– L'accusé peut demander au juge de bénéficier de circonstances
atténuantes de base qui peuvent abaisser d'un tiers la durée de la peine,
ce qui conduit à six ans ;
– L'accusé peut demander à bénéficier de la procédure abrégée, qui
entraîne une réduction automatique d'un tiers, l'accusé encourant alors
quatre ans ;
– En 2006, du fait de la surpopulation carcérale, une remise jusqu'à
trois ans a été accordée, ce qui fait tomber la peine à un an, si les faits
ont été commis avant 2006 . 2481
modèle français : une loi du 9 août 2012 a créé le garant national des
droits des détenus et des personnes privées de liberté. Ce garant est en
réalité un collège composé de trois membres dont un président, chargé
de veiller à ce que la garde des personnes en détention soit conforme
aux dispositions constitutionnelles, conventionnelles et légales.
L'Espagne enfin n'est pas très éloignée avec son médiateur du peuple
(Defensor del Pueblo ) assisté d'un comité consultatif. Le médiateur est
compétent pour toute la nation, sauf pour la Catalogne qui possède son
propre médiateur. Le comité consultatif est composé d'une quinzaine de
membres, des juristes pour la plupart.
Un modèle plus complexe est celui du Royaume-Uni avec une dizaine
d'autorités de contrôle, les trois principales devant être évoquées. C'est
d'abord l'inspecteur en chef des prisons (Her Majesty Chief Inspector of
prisons ), nommé par le gouvernement pour cinq ans et dont la fonction
est d'inspecter les lieux de détention. Pour effectuer ses missions,
l'inspecteur dispose d'un corps de fonctionnaires indépendants du
pouvoir politique et du service ministériel, qui peuvent être médecins,
spécialistes en matière de stupéfiants, professionnels de la jeunesse,
universitaires… C'est ensuite le médiateur national pour les prisons
(National Prisons Onbudsman ) nommé pour une durée de cinq ans
renouvelable par le ministère de l'intérieur dont il dépend. Il enquête sur
les plaintes individuelles des détenus et sur les décès des prisonniers. Ce
sont enfin les comités de surveillance locaux (Independant Monitoring
Boards ) constitués auprès de chaque prison. Ces comités sont composés
de citoyens volontaires, nommés à titre individuel pour une durée de
trois ans renouvelables. Ils ont pour mission de s'assurer de l'état des
établissements et du traitement des détenus, qui peuvent leur adresser
des réclamations par écrit ou oralement. On les a qualifiés « d'yeux et
d'oreilles du public » .
2485
dit, étend aux États les Amendements précédents qui étaient fédéraux) 2490
582 Ces peines autres posent moins de difficultés. L'idée générale est que
l'exécution des peines non privatives de liberté implique de la part du
condamné l'adoption d'une conduite déterminée (d'action ou d'omission)
de sorte que la violation de la règle prévue peut se traduire par
l'emprisonnement de l'intéressé. Par exemple, les compensation orders
anglais peuvent conduire à l'infliction d'une peine d'emprisonnement si
le délinquant n'indemnise pas la victime. Attachons-nous davantage à
trois autres peines.
Le premier est celui de la nature des services dits de probation. Quatre systèmes se
rencontrent, à ne considérer que l'Europe 2508 . Selon le premier, ces services font partie du
système pénal et sont hiérarchiquement subordonnés aux autorités judiciaires ou au ministère de
la Justice. C'est le cas au Portugal, au Danemark, en Suède et en Norvège 2509 . En Angleterre, les
services dépendent des comités de probation, eux-mêmes constitués de magistrates appartenant
aux justices de paix et élus pour siéger dans ces comités, de juges nommés par le ministre de la
Justice et d'autres personnes cooptées par le comité. Dans un second système, les services de
probation ont une double nature, judiciaire ou administrative. Tel est le système français du juge
de l'application des peines qui est assisté d'un comité de probation. En Italie où existent le juge
de surveillance et le tribunal de surveillance, il n'y a pas au contraire de dépendance du service
de probation par rapport aux organes judiciaires. La Belgique connaît deux services de
probation : le « service d'aide sociale aux justiciables » qui dépend des communautés et qui est
teinté de bénévolat et le « service social d'exécution des décisions judiciaires » qui dépend du
ministère de la Justice et dont l'organisation est proche de celle de la France. Le troisième
système est celui dans lequel les services de probation sont en partie publics et en partie privés.
C'est le cas de la Suisse où le service de probation comporte un ensemble étatique, placé sous
l'autorité de la justice ou de la police cantonale, et un ensemble privé, placé sous l'autorité des
organes de l'association chargée de la réalisation de la surveillance et de l'assistance. Ces deux
ensembles agissent de la même façon et de manière autonome. Enfin, dans un quatrième
système, les services de probation sont privés, agissant dans le cadre d'associations privées
utilisant des employés ou des bénévoles. C'est le cas des Pays-Bas et de la Finlande.
Plus importante est la seconde question, celle de l'exécution des
mesures de surveillance et d'assistance. Le condamné est placé sous la
tutelle d'un agent de probation qui rend compte à un magistrat, soit à un
juge de l'application des peines, soit au ministère public. Cette tutelle
joue pendant tout le cours du délai d'épreuve. Si à l'issue de ce délai, le
condamné s'est bien conduit, aucune autre décision n'est prise par le
tribunal et la condamnation est même non avenue. Dans le cas contraire,
le condamné sera sanctionné selon des règles voisines dans les divers
droits. Il faut d'abord rappeler que pour le condamné, mal se conduire
est à la fois ne pas respecter les obligations mises à sa charge et/ou
commettre une seconde infraction (on parle parfois de bris de probation
pour évoquer la première éventualité). L'irrespect des obligations est
certes toujours puni, mais pas toujours de la même manière. Dans
certaines législations, la sanction consiste dans la révocation du sursis
par le tribunal qui l'avait accordé, voire dans la prolongation du délai
d'épreuve (système français des articles 132-47 CP et 742 CPP). Dans
d'autres, le bris de probation constitue une infraction autonome : c'est la
conception admise en common law et, par exemple au Canada, la faute
du condamné est une infraction punissable sur déclaration sommaire de
culpabilité passible de dix-huit mois d'emprisonnement ou de deux mille
dollars d'amende ou des deux . Cependant, dans la philosophie de la
2510
général de façon stricte . S'il en est bien ainsi, deux cas doivent être
2515
distingués :
– Ou bien le travail est rattaché à un sursis d'épreuve dont il constitue
une modalité (France par exemple), son inexécution peut entraîner la
révocation du sursis, soit l'exécution de la peine d'emprisonnement ou la
prolongation du délai d'épreuve.
– Ou bien – cas plus fréquent – le travail est prévu directement
comme peine autonome. Le plus souvent alors, le législateur a prévu
l'existence d'un délit distinct puni en France d'un emprisonnement de
deux ans et d'une amende de 30 000 € (art. 434-42 CP), au Portugal d'un
emprisonnement de deux ans et de cent jours-amende, au Canada d'un
emprisonnement de six mois, etc. En Angleterre, le juge peut adresser au
délinquant un avertissement solennel, lui infliger une amende ou des
heures supplémentaires, voire une peine d'emprisonnement. Quelques
pays cependant n'adoptent pas le système de l'infraction autonome, lui
préférant un système original : le juge, dans sa décision de
condamnation, indique la durée de la peine d'emprisonnement infligée
qui, en cas de faute de l'intéressé, sera purgée. C'est le cas aux Pays-Pays
où le procureur, chargé de faire exécuter le travail, demande au tribunal
la conversion du travail non exécuté en emprisonnement dont la durée
est celle qui avait été déterminée dans le jugement de condamnation,
celui-ci devant en effet fixer une durée d'emprisonnement qui aurait été
exécuté si le travail d'intérêt général n'avait pas été prononcé (art. 22 d
CP). Le tribunal est libre d'accepter ou de refuser la demande du
parquet. S'il accepte, il réduit la durée de l'emprisonnement (qu'il avait
fixée) en considération du travail qui a malgré tout été effectué .2516
C. La peine d'amende
Les techniques non pénales sont assez diverses. On retrouve presque partout la saisie des
biens du condamné, la solidarité qui permet au fisc de réclamer à l'un des condamnés le
paiement de l'amende infligée aux autres. En France et à propos des affaires de criminalité
organisée, le ministère public peut, au cours de l'instruction, réclamer au juge des libertés et de la
détention la prise de mesures conservatoires sur les biens de la personne mise en examen « afin
de garantir le paiement des amendes encourues… » et, en cas de condamnation ultérieure, la
saisie conservatoire est validée (art. 706-103 CPP).
Quatre principaux moyens de contrainte se retrouvent dans les
législations. Le premier, le plus ancien, est la contrainte par corps (dite
contrainte judiciaire en France), qui concerne surtout l'amende en la
forme ordinaire . La durée de privation de liberté est calculée en
2519
faire exécuter une condamnation pénale au bout d'un certain temps . 2529
Cette règle se fonde sur la loi de l'oubli : l'exécution perd sa raison d'être
lorsque par l'effet du temps, s'est perdu le souvenir de l'infraction et de
la condamnation, sans oublier que le délinquant a pu se transformer. Elle
est cependant très contestable car elle permet à un délinquant d'échapper
à un juste châtiment et elle est même particulièrement choquante à
l'égard des grands malfaiteurs. C'est pourquoi les Positivistes lui étaient
hostiles . C'est pourquoi les droits de common law l'ignorent et c'est
2530
réduite. Mais il n'en fut pas toujours ainsi. Dans l'Angleterre des siècles
passés, le pardon permettait d'atténuer les rigueurs de la common law,
par exemple lorsqu'elle n'admettait pas certaines justifications comme la
légitime défense en matière d'homicide ou lorsqu'elle imposait la
2534
Mais en réalité, son importance est très variable selon les droits.
L'amnistie est très utilisée en Italie, dans les pays d'Europe de l'Est, en
Afrique et en Amérique latine. En France, elle est souvent utilisée .
2537
Enfin, dans un certain nombre de pays, elle est d'un emploi rarissime.
C'est le cas en Suisse où le législateur n'intervient presque jamais et où
la doctrine paraît même ignorer l'institution . C'est le cas également
2538
dans les pays de common law où les ouvrages ne parlent quasiment pas
de cette institution et en Scandinavie.
2539
comme l'amnistie.
CHAPITRE 2
LES RÉGIMES PARTICULIERS DE
LA SANCTION
Parallèlement, une autre voie était explorée, plus vaste. Et cette voie
est bien plus importante que celle de la sentence indéterminée qui
aujourd'hui ne suscite plus l'enthousiasme d'antan . Selon cette
2542
589 Vue générale ◊ Les jeunes sont parmi les délinquants, ceux qui sans
doute posent le plus de difficultés et le débat est éternel entre un droit
2546
591 Les modèles pénaux ◊ Le modèle pénal est le plus ancien et reste
encore majoritaire. Il mêle en réalité souvent peines et mesures de sûreté
et il est susceptible de modalités assez diverses.
La première forme, la plus répressive, consiste dans une anticipation
de la majorité : le mineur, assez proche de sa majorité, va être traité
comme un majeur et donc passible des peines applicables au majeur .
Ainsi aux USA, une loi de l'Illinois de 1982 dispose que le mineur âgé
de plus de quinze ans et auteur d'un crime grave (meurtre, viol, vol à
main armée commis à l'aide d'une arme à feu…) est considéré comme
un majeur. Une autre, de l'Alabama pose des critères pour que le
poursuivant sache quand il doit saisir une juridiction pour majeurs, ces
critères étant notamment la nature du délit, le passé pénal du prévenu,
son degré de maturité et l'intérêt général (CP § l2-l5-34 d). Aux Pays-
Bas, le jeune âgé de seize ou dix-sept ans peut être considéré comme un
adulte, ce qui permet de lui appliquer les peines prévues pour majeurs 2552
Voici les principales sanctions prévues notamment dans le Powers of Criminal Courts
(Sentencing) Act. 2000 :
– Détention (détention , art. 91), peine applicable aux mineurs auteurs d'une infraction qui,
commise par un majeur aurait fait encourir à celui-ci une peine d'au moins quatorze ans
d'emprisonnement. Il s'agit évidemment d'une peine sanctionnant des infractions très sérieuses,
le mineur faisant encourir un danger pour la société. Lorsque le mineur apparaît dangereux pour
une période indéterminée, le juge peut prononcer la détention à vie.
– Détention et ordre de formation (détention and training order , art. 100 et s.) ou placement
dans un centre spécial pendant un maximum de deux ans, suivi d'une période de liberté
sous surveillance.
– Ordonnance de surveillance (supervision order , art. 63) par l'effet de laquelle le mineur est
placé pendant trois ans au maximum sous la surveillance d'un travailleur social, avec
éventuellement obligation de se plier à certaines contraintes (résider en tel lieu, se présenter tels
jours à telle personne, participer à certaines activités…). En cas de violation de ces obligations le
mineur peut se voir condamner à un couvre-feu (curfew order , art. 7 de la loi de 2000.)
– Travail d'intérêt général (community punishment order , art. 46 à 49) avec obligation
d'effectuer pour la collectivité un travail non rémunéré de quarante à deux cent cinquante heures.
Le mineur doit être âgé de seize ans au moins.
– Ordonnance de réparation (reparation order , art. 73 et s.), qui conduit le mineur à effectuer
une réparation soit au profit de la victime, soit au profit de la communauté, cette réparation étant
autre chose que le paiement d'une compensation. La victime doit donner son consentement et
l'activité du mineur ne peut dépasser vingt-quatre heures en tout. L'obligation de réparer sera
exclue si le juge décide d'appliquer une peine privative de liberté, une ordonnance de
surveillance, une peine de travail d'intérêt général ou une peine combinée (associant
l'ordonnance de surveillance et le travail d'intérêt général).
– Mise à l'épreuve (action plan order , art. 69 et s.) prononcée par le juge qui entend à la fois
assurer la réhabilitation du mineur et prévoir sa résidence. La sanction dure trois mois et
implique l'accomplissement d'obligations diverses par le mineur : participer à des activités
spécifiées, se présenter tels jours à telle personne, se trouver dans un centre indiqué et pour un
nombre d'heures indiquées, se plier à certaines modalités pour son éducation, assurer la
réparation du préjudice né de l'infraction, être entendu par le juge dans les vingt et un jours. Le
mineur est placé sous la surveillance d'un agent de probation. Le juge peut modifier les
modalités en cours d'exécution. On est très proche du sursis probatoire français, qui peut
s'appliquer aux mineurs comme aux majeurs 2554 .
– Anti-social behaviours orders (ASBO) applicables à tout mineur dès l'âge de dix ans. Les
ASBO, créés en 1998, élargis en 2003, sont des mesures civiles pour répondre à des faits de
houliganisme, de harcèlement, de situations de détresse, plus généralement de comportement
anti-social. La décision ASBO est prise par la magistrates'court , sur requête de la police, d'un
travailleur social ou d'une autorité locale. La juridiction peut intimer au mineur l'ordre de ne pas
récidiver et l'obligation de remplir telles obligations précises, le tout s'appliquant pendant deux
ans. Une infraction n'est pas nécessaire.
– Super ASBO , créé en 2007. Quand un mineur est condamné pour une infraction grave, les
autorités peuvent obtenir d'une juridiction civile un ordre comparable à un control order prévu
pour les terroristes présumés pour lesquels le ministère de l'intérieur peut imposer des
restrictions à la liberté d'aller et de venir allant jusqu'à la détention domiciliaire. La violation des
obligtions contenues dans un super ASBO constitue une infraction pénale punie de six mois
d'emprisonnement ou d'une amende de 5 000 livres, la peine étant prononcée par la
magistrates'court .
Le droit français suit parfois la même voie avec une loi du 10 août 2011 (art. 24-1 et s. ord. 2
févr. 1945). Cette loi institue le tribunal correctionnel pour mineurs qui est compétent pour les
mineurs âgés de seize ans lors des faits et auteurs de délits punis d'une peine au moins égale à
trois ans, ladite juridiction, composée de trois juges dont un juge des enfants pouvant prononcer
une peine, mais en tenant compte de l'excuse de minorité prévue aux articles 20-2 à 20-8 de
l'ordonnance de 1945.
La troisième forme consiste dans l'existence d'un double système de
sanctions, des peines et des mesures de sûreté . Ainsi en Suisse, de
2555
592 Les modèles non pénaux ◊ Du modèle non pénal, ou civil au sens
large, on donnera trois exemples. Le premier est un peu impur en ce
qu'il contient quelques traces de la notion de peine. C'est celui du
Canada, du moins en principe avec sa première loi sur les jeunes
contrevenants de 1980. Aujourd'hui cette loi est abrogée et remplacée
par une autre de 2001, pas fondamentalement différente. Les modes de
déjudiciarisation sont accrus : la poursuite peut être remplacée par un
avertissement, une mise en garde, le renvoi à un organisme
communautaire, ou encore par des « mesures de rechange » qualifiées de
« mesures extrajudiciaires » comme le dédommagement de la victime 2563
593 Des modèles particuliers ◊ Il existe enfin des législations qui sont
difficiles à classer. C'est le cas d'abord de celle de l'Espagne . La loi du
12 janvier 2000, dite loi organique de la responsabilité pénale du
mineur, pose certes le principe de la responsabilité pénale de celui-ci.
Mais les sanctions qui sont prévues par cette loi sont qualifiées de
mesures (medidas ). Pour tenter d'avoir quelques précisions, il faut lire
l'exposé des motifs, toujours très riche en droit espagnol. Or, cet exposé
des motifs parle d'une « nature formellement pénale, mais
matériellement sanctionnatrice – éducative » (§ II in limine ).
L'interprète est un peu déçu et un auteur a même écrit qu'il eut été plus
honnête de reconnaître expressément qu'il s'agit de peines authentiques,
ce qui aurait évité de courir le risque d'interpréter restrictivement les
garanties qui « doivent protéger tout délinquant, même mineur d'âge » 2570
.
Toutes les « mesures » sont énumérées à l'article 7 de la loi. Elles sont
particulièrement nombreuses, le législateur ayant entendu offrir au juge
beaucoup d'autres voies que la privation de liberté.
– traitement ambulatoire ;
– permanence de fin de semaine, le mineur demeurant chez lui, mais du vendredi soir à la
nuit du dimanche, dans un centre ;
– liberté surveillée, mesure très variée qui implique une surveillance générale (à l'école, à
l'atelier…) du mineur et qui peut impliquer en outre, à la demande du juge, des obligations
énumérées à l'article 7 comme celles de se rendre en un lieu déterminé, de comparaître devant le
juge des mineurs, de ne pas s'absenter de tel lieu sans autorisation du juge… ;
Ces mesures sont applicables pendant deux ans au plus, sauf à observer que la prestation au
profit de la communauté ne peut dépasser cent heures et que la permanence de fin de semaine ne
peut durer que huit fins de semaine. Toutefois, si le mineur avait seize ans lors des faits et si
ceux-ci ont impliqué violence ou intimidation, ou encore un risque pour la vie ou la santé des
personnes, les mesures peuvent atteindre cinq ans, ce qui peut entraîner l'incarcération du mineur
pour cinq ans.
La loi de 2000 a été l'objet d'importantes modifications par la loi du
4 décembre 2006. Celle-ci renforce les droits des victimes (en les faisant
participer au procès des mineurs en tant qu'accusateurs, notamment)
introduit de nouvelles mesures comme la prohibition d'entrer en contact
avec certaines personnes, comme la victime et sa famille.
La loi de 2006 se montre très dure à l'égard des mineurs auteurs
d'infractions graves. Ainsi en cas de pluralité d'infractions et si l'une
d'elles est un crime très grave ou un fait de terrorisme, l'internement en
régime fermé peut atteindre six ans pour les mineurs de seize ans et dix
ans pour les mineurs âgés de plus de seize ans (art. 11). L'internement
s'exécute en établissement pénitentiaire dès que l'intéressé atteint l'âge
de dix-huit ans . 2571
594 Vue générale ◊ De longue date, les psychologues et les médecins ont
fait remarquer qu'à dix-huit ans, âge normal de la majorité pénale, le
sujet n'est pas encore toujours vraiment adulte et qu'il faudra attendre la
vingt-deuxième, voire la vingt-cinquième année pour qu'il le soit .
2573
Aussi certains esprits ont-ils émis l'idée que les sanctions appliquées aux
jeunes adultes ne soient pas exactement celles applicables aux majeurs,
ou mieux qu'elles soient intermédiaires entre celles des mineurs et celles
des majeurs . Ainsi dans de nombreuses législations est né le concept
2574
que les deux tiers des jeunes adultes se la voient appliquer . En Suède,
2578
les jeunes adultes de 18 à 21 ans peuvent sur décision du juge pénal, être
remis à l'aide sociale, ce qui entraîne de sa part une décision
d'incompétence (Ch. 31, § 1 CP) . 2579
elle peut résulter aussi exceptionnellement d'un seul fait, s'il révèle en
lui-même une potentialité de mal pour la société.
Le concept de criminel dangereux évoque celui d'un droit pénal de
l'ennemi, ces personnes dangereuses étant des ennemis de la société.
L'origine de la théorie du droit pénal de l'ennemi est allemande, entrevue
par Listz et développée par Jacobs . Le principe est qu'il existe deux
2588
sortes de citoyens, ceux qui ne sont pas vraiment dangereux et que l'on
peut neutraliser par l'application d'un droit pénal classique respectueux
des principes et ceux qui, très dangereux, appellent des mesures
extraordinaires. Cette distinction permet tous les glissements, comme
l'interprétation large des textes d'incrimination ou la mise en sommeil
des droits de l'homme. Dès lors, la présence de citoyens dangereux pour
la société doit appeler un assouplissement du droit classique. Même la
Convention européenne contient un article 15 qui permet « en cas de
guerre ou en cas d'autre danger public menaçant la vie de la Nation, à
toute Haute Partie contractante de prendre des mesures dérogeant aux
obligations prévues par la présente Convention, dans la stricte mesure
où la situation l'exige et à la condition que ces mesures ne soient pas en
contradiction avec les autres obligations découlant du droit
international… ». Ce qui en résulte, c'est pour les grands malfaiteurs, un
dérapage de la culpabilité vers la dangerosité.
Aux Pays-Bas, une loi du 12 mai 2005, au terme d'une longue histoire
législative permet au ministère public de requérir une diminution de
peine en échange d'un témoignage aidant l'accusation, en matière de
criminalité organisée (art. 226 g à art. 226 m CPP). Et de façon
originale, la même loi permet de poursuivre le témoin qui, contrairement
au « contrat » passé avec le ministère public, renonce à fournir son
témoignage (art. 192-2 CP).
En droit espagnol, pour les délits de terrorisme, « les juges en
motivant leur sentence, pourront prononcer la peine inférieure d'un ou
de deux degrés à celle qui est prévue par la loi pour le délit dont il s'agit,
quand l'agent a volontairement mis fin à ses activités délictueuses et se
présente aux autorités en avouant les faits auxquels il a participé et, de
plus, collabore activement avec ces autorités pour empêcher la
réalisation du délit ou collabore efficacement à l'obtention de preuves
décisives pour l'identification et la capture des autres responsables pour
empêcher l'action ou le développement de bandes armées, organisations
ou groupes terroristes auxquels il a appartenu ou avec lesquels il a
collaboré » . Une formule identique est reproduite à l'article 376 CP
2591
600 Protection des repentis ◊ Les législateurs ayant tellement besoin des
repentis pour que la lutte contre la criminalité organisée soit efficace, il
ne suffit pas de faire miroiter à ceux-ci des peines réduites, voire une
absence de peine. Il faut encore les protéger des éventuelles agressions
causées par la fureur des coauteurs s'étant sentis trahis. C'est pourquoi
beaucoup de législations prévoient des mesures de protection consistant
pour l'essentiel dans une dissimulation d'identité.
Exemplaire à cet égard est la loi allemande du 11 décembre 2011, sur
la protection des témoins en danger (Zeugenschutz-Harmonisierungesetz
, ZSHG). Cette loie entend largement le témoin, incluant les personnes
poursuivies. Le législateur n'a pas prévu, comme aux États-Unis, un
changement définitif d'identité car il s'est contenté de l'établissement
d'une « identité temporaire de camouflage » (Vorubergehende
Tarnidentität ). Bref, il n'est pas touché à l'état civil. Tel est le principe.
Donnons quelques détails. L'article 2 (3) de la loi dispose : « Les
décisions et les mesures prises en lien avec la protection des témoins
doivent être consignées dans un dossier. Le dossier et ses pièces sont
constitués et conservés par le service de police compétent pour la
protection des témoins et ne sont pas versés au dossier de la procédure
pénale. Les membres du parquet peuvent y accéder à leur demande ».
Les mesures et notamment l'identité d'emprunt peuvent être prises dès le
début de l'enquête et se prolonger au-delà de la fin du procès pénal. Les
bulletins du casier judiciaire font partie des documents gérés par
l'administration. L'identité provisoire est déterminée par le service de
police compétent pour la protection des témoins, à ceci près que cette
opération ne doit pas porter atteinte aux droits légitimes des tiers, ce qui
évite de donner une identité complète déjà attribuée à une autre
personne. L'identité d'emprunt ne vaut que pour la procédure pénale : la
personne qui veut se marier utilise ou peut utiliser son identité réelle, et,
dans le cadre d'une procédure civile, elle peut refuser de dévoiler son
identité d'emprunt.
601 Face aux criminels dangereux, la réaction des législateurs est le plus
souvent double : la peine privative de liberté est alourdie et/ou sont
créées des mesures de sûreté qui ont un parfum d'élimination.
Ne seront évoquées ici que certaines catégories particulières de
criminels dangereux, d'autres catégories ayant déjà été examinées dans
le chapitre précédent, comme celles des malfaiteurs ayant encouru la
privation de liberté à perpétuité (v. ss . 496).
grave que celle prévue pour l'infraction la plus punie . Dans le second
2597
plusieurs codes latino-américains, qui ont été influencés par l'Italie . 2604
La Belgique reste le type de la législation qui en réalité cumule les systèmes : en effet, on
trouve le cumul matériel illimité pour les contraventions, le cumul matériel avec réduction en cas
de pluralité de délits, le nom cumul des peines en cas de pluralité de crimes ou de concours d'un
crime avec un délit ou avec une contravention, enfin le cumul juridique (appelé absorption avec
aggravation) que le juge peut appliquer en cas de concours de crimes 2605 .
603 Partout là où elle est admise, la récidive suppose deux termes : une
première condamnation (contenant implicitement un avertissement
donné au délinquant) et ensuite une infraction, ces deux termes variant
selon les législations . Certains codes distinguent la récidive de
2606
auteurs ont naguère soutenu que l'on ne devrait pas distinguer entre
cumul réel et récidive, l'exigence d'une condamnation dans ce dernier
cas étant factice et l'essentiel étant de lutter contre « le penchant
criminel » du délinquant qui peut se manifester par le seul fait de la
répétition . Cependant, l'immense majorité des auteurs et des
2610
b. Effets de la récidive
604 Les législateurs considèrent extrêmement souvent que l'agent qui a reçu
un avertissement sous la forme d'une condamnation est plus coupable
s'il rechute et, en conséquence, voient dans la récidive une circonstance
aggravante . Déjà la Constitution Criminalis Carolina de Charles-
2612
Quint, de 1532 prévoyait dans son article 161 que le juge peut
augmenter la peine quand le délinquant a déjà été condamné pour un
fait analogue.
De rares auteurs contestent le principe de l'aggravation de la peine
pour cause de récidive, en invoquant l'atteinte aux principes de
culpabilité et de proportionnalité, et à celui du ne bis in idem . 2613
Rares sont les législations ignorant l'aggravation de la peine pour
récidive. On citera le cas de l'Allemagne qui a supprimé cette cause
d'aggravation en 1986 au double motif qu'elle n'assurait pas la
prévention spéciale et qu'elle entraînait automatiquement l'imposition
d'une peine d'au moins six mois d'emprisonnement. Désormais la
récidive ne joue plus qu'au titre de l'individualisation de la peine, ce qui
valorise le rôle du juge (§ 48 StGB) . Le processus d'évolution est le
2619
La Cour d'appel précisa que cette peine d'IPP impliquait chez le prévenu
une culpabilité très élevée et une infraction particulièrement grave .
2630
loin et, frappés par la montée de la récidive malgré des lois répressives,
imaginèrent des mesures qu'on appellera plus tard des mesures de sûreté.
Le fondement de ces nouvelles réponses n'est plus la culpabilité, mais
uniquement la dangerosité. Ces mesures sont donc « des sanctions
pénales prononcées par le juge pénal en raison de la dangerosité de
l'individu et ordonnées dans le dessein exclusif de prévenir la
commission d'une infraction pénale que la dangerosité rend
probable » . Bientôt, les législateurs interviendront en créant des
2648
réponses pénales fondées non plus sur la faute, mais sur la dangerosité,
et de plus à durée indéterminée . 2649
Aujourd'hui les mesures de sûreté se multiplient partout selon d'ailleurs des variantes. D'une
part, ces mesures peuvent apparaître dès la première infraction, ce qui souligne leur nature
préventive. D'autre part, elles ne se distinguent pas toujours nettement des peines, en fait de la
privation de liberté : en effet deux systèmes coexistent selon les droits, un système dit moniste
(une seule sanction est prononcée, étant un peu peine et un peu mesure de sûreté) et un système
dit dualiste (impliquant une coexistence pour les mêmes affaires d'une peine rétributive et d'une
mesure de sûreté préventive, système de la « double voie ») 2651 . Ces mesures, quelles qu'elles
soient, sont presque toujours à durée indéterminée, en fonction de la dangerosité du sujet.
Les réponses pénales se sont compliquées aujourd'hui. On les résumera en distinguant entre
deux sortes de législations.
1. Législations monistes
2. Législations dualistes
a. Mesures privatives de liberté
n'est obligatoire que dans le cas de récidive de crime sur crime, étant
facultative dans tous les autres cas. Sa durée est selon le passé judiciaire
de l'intéressé, de vingt ans, dix ans ou cinq ans, ces chiffres étant des
maxima. Ces délais commencent à courir à l'expiration de la peine. En
quoi consiste-t-elle ? À l'expiration de sa peine, le condamné est placé
sous la surveillance du ministère de la Justice qui peut, à son choix, le
laisser en liberté sous les conditions qu'il détermine ou le faire interner
dans le cas où « sa réintégration dans la société s'avère impossible ou
lorsque son comportement en liberté révèle un danger pour la sécurité »,
la décision d'internement devant être motivée (art. 25 bis ). Contre une
telle décision, l'intéressé peut se pourvoir devant le juge judiciaire .
2655
mesure était primitivement de dix ans. Mais une loi du 26 janvier 1998 a
supprimé ce plafond de sorte que la durée devenait illimitée encore que
la chambre de l'application des peines devait y mettre fin au bout de dix
ans sauf risque de nouvelles infractions graves (§ 67 d al. 3 StGB).
Le législateur allemand, mû par un souci d'individualisation, a prévu
en outre deux modalités de l'internement de sûreté :
– C'est d'abord l'ajournement de la mesure. Selon le § 66 a StGB,
« s'il n'est pas possible d'établir avec suffisamment de certitude, au
moment de la condamnation… si l'agent est ou n'est pas dangereux pour
la collectivité au sens du § 66 al. 1, le tribunal peut ajourner le prononcé
de l'internement de sûreté si les autres conditions prévues par le
§ 66 al. 3 sont remplies… » Les juges se prononcent alors au plus tard
six mois avant la date à laquelle le condamné est éligible à la libération
conditionnelle (§ 66 a al. 2 StGB).
– C'est ensuite au stade de l'exécution de la peine que l'internement de
sûreté peut être décidé dès lors que « l'extrême dangerosité du
condamné » (§ 66 b StGB) se manifeste à ce moment-là. Les conditions
exigées lors de la décision par le tribunal se retrouvent (condamnations
antérieures, penchant à la commission d'infractions graves).
L'internement de sûreté a posteriori résulte d'une loi du 23 juillet 2004,
ce qui démontre le développement législatif de cette institution.
Toutefois, ce nouveau cas est entendu très strictement. L'extrême
dangerosité doit résulter de faits nouveaux. La Cour fédérale de justice a
considéré que si à eux seuls la détention d'armes ou de stupéfiants en
cellule, les violences envers le personnel ou des codétenus ou encore un
refus de traitement ne pouvaient établir la dangerosité du condamné , 2661
Ce sont encore, les civil orders anglais qui s'appliquent (ou peuvent
s'appliquer) à l'issue de la peine privative de liberté. On citera, qui sont
les plus connus, les Sexual Offences Prevention Orders (SOPO). Un
SOPO peut être utilisé par le juge soit juste après une condamnation
pour délit spécifié, soit sur demande d'un chef de police, s'il considère
qu'une personne vivant en communauté et déjà condamnée est
susceptible de commettre une nouvelle infraction sexuelle. L'ordre peut
être de durée indéterminée, mais doit être prévu pour au moins cinq ans.
Il s'applique aux majeurs et aux mineurs de dix-huit ans. Ses modalités
sont variées et l'on peut citer l'interdiction de fréquenter une victime ou
de vivre dans un immeuble où il y a des mineurs de seize ans. La
violation d'un ordre constitue un délit pénal passible d'une peine
d'emprisonnement. Les juges prononcent très souvent et même de plus
en plus souvent un SOPO, plusieurs milliers par an . 2679
C'est enfin en droit espagnol la liberté surveillée (libertad vigilada
(art. 106 CP). Cette sanction s'ajoute à la peine privative de liberté tout
en étant qualifiée de mesure de sûreté. Elle s'applique aux auteurs de
délits sexuels (agressions sexuelles, abus sexuels, harcèlement sexuel,
exhibition sexuelle, délits relatifs à la prostitution, corruption de
mineurs, art. 192 CP) et aux terroristes (art. 579 bis CP), sa durée étant
comprise entre cinq et dix ans à la discrétion de la juridiction de
jugement. Elle consiste en une dizaine de mesures exécutées en liberté
comme l'obligation de demeurer en un lieu fixe avec port d'un bracelet
électronique, de se présenter périodiquement à un lieu déterminé par le
juge ou tribunal, de ne pas s'approcher de la victime ou de ne pas
communiquer avec elle, l'interdiction de se trouver dans certains lieux,
l'obligation de participer à un programme de travail ou de se plier à des
soins médicaux. La juridiction de jugement est tenue de prononcer cette
mesure de sûreté en même temps que l'emprisonnement et elle
s'appliquera une fois ce dernier exécuté. Techniquement, il s'agit à la
fois d'une peine complémentaire obligatoire et d'une mesure de sûreté,
fondée sur une présomption de dangerosité de certains délinquants 2680
624 Un très grand nombre de pays ont créé des règles strictes sur
l'organisation de la vie des détenus .
2681
aux deux cinquième pour les délinquants primaires et même aux trois
cinquième pour les récidivistes : par délinquants dangereux, il faut
2691
626 Une fois que le détenu dangereux a quitté la prison, il peut encore être
l'objet d'une surveillance. On en donnera deux illustrations.
En droit français , une loi du 12 décembre 2005 (art. 723-29 et s.
CPP) a créé la surveillance judiciaire de personnes dangereuses
condamnées pour crime ou délit. Il était apparu au législateur qu'une fois
sortie de prison avant terme du fait des réductions de peine, la personne
la plus dangereuse était totalement laissée à elle-même, sans
surveillance aucune alors que l'on pouvait redouter une récidive. D'où
l'institution de la règle que « lorsqu'une personne a été condamnée à une
peine privative de liberté d'une durée égale ou supérieure à sept ans pour
un crime ou un délit pour lequel le suivi socio-judiciaire est encouru, ou
d'une peine supérieure ou égale à cinq ans pour un crime ou un délit
commis une nouvelle fois en état de récidive légale, le tribunal de
l'application des peines peut… ordonner à titre de mesure de sûreté et
aux seules fins de prévenir la récidive dont le risque paraît avéré, qu'elle
sera placée sous surveillance judiciaire dès sa libération et pendant une
durée qui ne peut excéder celle correspondant au crédit de réduction de
peine et aux réductions de peines supplémentaires dont elle a bénéficié
et qui n'ont pas fait l'objet d'une décision de retrait ». On l'a compris, la
surveillance est calée sur le temps des réductions de peine accordées.
Les mesures de surveillance sont celles prévues par les probationnaires
avec en plus des injonctions de soins. Une expertise médicale de
dangerosité doit avoir été ordonnée. En cas d'inobservation par le
condamné de ses obligations le juge de l'application des peines peut
retirer tout ou partie de la durée des réductions de peine et ordonner la
réincarcération du condamné . 2692
Un problème délicat est posé par les manipulations effectuées sur le corps du délinquant, afin
de réduire ou même de supprimer un penchant au crime qui s'explique par des causes physiques
ou/et psychiques. Dans les années 1930, des lois allemandes (notamment celle du
24 novembre 1933 sur les criminels incorrigibles) et nordiques avaient autorisé la stérilisation et
la castration du délinquant sexuel, fût-ce de force 2693 . Ces textes sont heureusement abrogés. La
question a rebondi avec un arrêt américain de 1973 qui a statué sur un individu détenu en
établissement psychiatrique à la suite d'un viol et d'un meurtre. Bien que celui-ci ait consenti à
une opération de psychochirurgie destinée à réduire ses tendances agressives et bien que la
procédure médicale ait été approuvée par un comité scientifique, la Cour conclut qu'une telle
intervention était contraire au 1er Amendement sur le respect dû à la liberté, le patient étant
détenu contre son gré 2694 . On ne saurait pourtant déduire de l'état d'incarcération d'une personne
son inaptitude à consentir. Ce qui est essentiel, c'est d'assurer un consentement volontaire et
éclairé et de ne pas apporter au corps une atteinte irrémédiable 2695 .
est exclue lorsqu'il est prouvé que le condamné peut avoir des liens avec
la criminalité organisée .
2700
Une loi française du 4 mars 2002 modifiée par une autre du 15 août
2014, sur les droits du malade permet à un détenu mourant ou très
gravement malade de finir ses jours hors prison. Techniquement, cette
faveur se présente comme une suspension de peine, sans limite de durée
et quelles que soient la nature et durée de la peine. La décision est prise,
après deux expertises concordantes, par le juge de l'application des
peines (si la peine restant à subir ne dépasse pas trois ans) ou par le
tribunal de l'exécution des peines (dans les autres cas). Un débat
contradictoire a lieu, avec assistance d'un avocat et un recours est
possible (art. 720-1-1 CCP) . 2701
629 Ces personnes ne doivent pas être confondues avec celles souffrant de
troubles de la personnalité qui restent dans le cadre de la sanction pénale
classique tout en bénéficiant d'aménagements. Il faut reconnaître
pourtant que la distinction est parfois malaisée à établir. Comment le
juge tient-il compte de l'anomalie ou handicap entraînant une diminution
de responsabilité pénale pour déterminer la peine ? Le droit allemand
avait imaginé, avant le nouveau Code pénal de 1975, un système de
double voie : accessoirement à la peine, le juge pouvait ordonner le
placement du délinquant dans un établissement socio-thérapeutique dès
lors que l'auteur présentait « un trouble grave de la personnalité ». Mais
ce système a été abandonné en 1969 et aujourd'hui, à la suite d'une peine
privative de liberté décidée par le juge (pour les cas graves), c'est la
direction de l'établissement pénitentiaire qui organise un traitement
spécial . Plus généralement, dans la très grande majorité des
2702
législations, c'est également le système unitaire qui est adopté. Deux cas
de figure peuvent toutefois être distingués.
1 ) Si une privation de liberté n'est pas nécessaire (faits peu graves
o
Quatre types de mesures sont prévus par le droit anglais. Ce sont d'abord les ordres
d'hospitalisation (hospital orders ), prévus par l'article 37 du Mental Health Act 1983 : il faut
que le délit soit passible d'emprisonnement, que le déséquilibre mental soit établi par le
témoignage de deux médecins, que le prévenu soit reconnu coupable et que l'hospitalisation soit
la mesure la plus appropriée ; cela dit, l'imposition d'un ordre d'hospitalisation exclut toute peine
(amende, emprisonnement…), mais pas une condamnation à des dommages-intérêts 2705 . Ce sont
ensuite les ordres d'hospitalisation intérimaires (interim hospital orders ), prévus par l'article
38 de la même loi de 1983. Les conditions sont les mêmes, mais l'intérêt de cette mesure réside
dans « le fait que beaucoup de médecins trouvaient difficile la prise de décision de recommander
un ordre d'hospitalisation alors qu'ils n'avaient pu examiner le patient que brièvement dans un
hôpital de prison… » 2706 . En somme, ces ordres intérimaires sont un moyen de faciliter une
expertise psychiatrique et c'est pourquoi leur durée, contrairement aux précédents, est limitée à
douze semaines, avec prolongation jusqu'à six mois. À partir de là, deux modalités
complémentaires sont prévues. La première est libérale : ce sont les ordres de tutelle
(guardianship orders ), prévus par l'article 40 (2) de la loi de 1983, par l'effet desquels pendant
une période de douze mois renouvelable, le délinquant, sans être hospitalisé, est pris en charge
par un tiers, en ce qui concerne son traitement médical et ses activités, à la condition qu'un
médecin ait estimé que cette tutelle est nécessaire. La seconde est autoritaire : ce sont les ordres
restrictifs (restriction orders ), institués par l'article 41 de la loi de 1983 et consistant en un
alourdissement des ordres d'hospitalisation. Selon l'article 41, lorsque le tribunal prononce un
ordre d'hospitalisation, il peut en même temps prononcer un ordre supplémentaire, dit, ordre
restrictif « compte tenu de la nature du délit, des antécédents du délinquant et du risque qu'il
commette d'autres délits s'il était laissé en liberté » 2707 . Il s'agit donc d'une mesure de sûreté et
qui ne peut être appliquée que s'il est nécessaire de protéger le public contre un dommage
sérieux. Elle se traduit par une surveillance renforcée et par l'impossibilité de bénéficier d'une
permission de sortie sans l'accord du ministre. Seule la Crown court peut ordonner une telle
restriction. Et pendant l'exécution de celle-ci, le malade peut adresser une requête au Mental
Health Review Tribunal dans la deuxième période de six mois et par la suite tous les ans 2708 ;
mais le ministre peut, à tout moment, soumettre le cas au tribunal et le médecin doit examiner le
malade au moins une fois l'an.
La Belgique possède également un système remarqué. Si le
délinquant se trouve lors de l'instruction au moment du jugement « dans
un état grave de déséquilibre ou de débilité mentale », le juge peut
prononcer à son égard une mesure de défense sociale, l'internement,
éventuellement après une mise en observation. L'internement peut être
prononcé par la juridiction d'instruction aussi bien que par la juridiction
de jugement, voire à la requête de l'inculpé. La mesure est à durée
indéterminée . Tout cela se trouve dans la fameuse loi de défense
2709
sociale du 9 avril 1930, modifiée par une loi du 1 juillet 1964, cet
er
ensemble étant remplacé par une loi du 5 mai 2014 sur l'internement des
personnes, pas très nouvelle. La décision d'internement ne peut
intervenir qu'après expertise psychiatrique ou psychologique. Elle
suppose que la personne « soit atteinte d'un trouble mental qui abolit ou
altère gravement sa capacité de discernement ou de contrôle de ses actes
et pour laquelle le danger existe qu'elle commette de nouvelles
infractions en raison de son trouble mental… » (art. 9 § 1 de la loi de
2014) .2710
On signalera l'expérience menée depuis 1979 à l'Institut Philippe Pinel à Montréal (Québec) à
l'usage des récidivistes de délits sexuels graves. Une fois que leur peine est exécutée, ils sont
amenés à suivre un traitement en prison-hôpital, qui dure deux ans. Le sujet doit avoir reconnu
sa culpabilité, et être volontaire. Les psychiatres de l'Institut utilisent une grande diversité de
techniques thérapeutiques. Après sortie de l'Institut, l'intéressé est encore astreint à des séances
hebdomadaires de thérapie de groupe et il reçoit une injection hebdomadaire d'un produit qui
diminue la libido. Les résultats paraissent satisfaisants 2714 . Dans d'autres provinces du Canada,
des expériences très poussées – en établissement pénitentiaire ou non pénitentiaire, voire en
milieu libre – se déroulent et là encore les rechutes sont rares 2715 .
mentaux vaut aussi pour les déments, selon la loi du 1 juillet 1964 :
er
631 Les législateurs se trouvent placés dans une situation difficile et ils
doivent faire preuve d'imagination car on ne peut traiter une personne
morale comme une personne physique. Pourtant la lecture des droits
positifs fait apparaître que le statut pénal des êtres moraux imite
sensiblement celui des individus. Cet antropomorphisme se vérifie à la
fois en ce qui concerne les types de sanctions et en ce qui concerne la
fixation des sanctions. En réalité, le schéma adopté est celui prévu pour
les personnes physiques, avec de fortes adaptations.
§ 1. Les peines
633 Bien des législations connaissent donc un système de peines pour les
êtres moraux. En voici des exemples, et l'on constatera vite que, la
privation de liberté et le travail d'intérêt général mis à part, la plupart des
peines prévues pour les individus s'appliquent aussi aux
personnes morales.
En France , les rédacteurs du Code pénal de 1994 ont prévu :
– la dissolution, peine terrible (la peine de mort des personnes
morales) mais seulement à d'étroites conditions : en effet selon l'article
131-39, un crime ou un délit peut être sanctionné de la dissolution de la
personne morale lorsque celle-ci « a été créée, ou, lorsqu'il s'agit d'un
crime ou d'un délit puni en ce qui concerne les personnes physiques
d'une peine d'emprisonnement supérieure ou égale à trois ans, détournée
de son objet pour commettre les faits incriminés ». Voici par exemple
une société hôtelière régulièrement créée qui, par la suite, dissimule des
faits de trafic de drogue ou de proxénétisme ;
– l'amende dont le taux maximum est fixé au quintuple de celui qui
est prévu pour les individus pour la même infraction. Le système est
ainsi calqué sur celui des personnes physiques. Or il peut arriver que
l'amende ne soit pas prévue pour ces dernières. C'est pourquoi une loi
postérieure à 1994, un texte du 9 mars 2004, a prévu qu'en ce cas
l'amende pourrait atteindre 1 000 000 € (art. 131-38 CP) ;
– un très grand nombre de peines diverses, comme la surveillance
judiciaire, l'interdiction à titre définitif ou pour cinq ans d'exercer une
activité professionnelle, ou la fermeture d'un établissement ou encore
l'exclusion des marchés publics, (c'est presque la peine de mort), la
confiscation (une loi du 6 décembre 2013 sur la fraude fiscale précise
qu'en cas de blanchiment, est encourue la confiscation de tout ou partie
des biens de la personne morale sous réserve des droits du propriétaire
de bonne foi), l'affichage, l'interdiction de détenir un animal etc.… . 2720
seule peine prévue et son chiffre est compris entre 850 € et 850 000 €
(art. 5 du chapitre 9 du Code pénal).
§ 2. Les mesures de sûreté
634 À côté des peines, des législations connaissent des mesures de sûreté.
Primitivement d'ailleurs, quand on envisagea de sanctionner des
personnes morales, on fit appel à des mesures de sûreté. On pensait ainsi
à la fois neutraliser la dangerosité des personnes morales et contourner
l'obstacle classique de l'imossibilité de punir ces personnes faute de
trouver en elles un fait et de pouvoir envisager des sanctions
rétributives. Au congrès de Bucarest (1929), précité, les participants
recommandèrent chaudement aux législateurs la prise de mesure de
sûreté. Ils imaginèrent d'ailleurs certaines mesures que l'on qualifie
aujourd'hui de peines, ce qui laisse apparaître les limites de la distinction
entre ces deux formes de la réaction sociale en matière pénale, comme la
dissolution qui était présentée alors comme une mesure de sûreté.
On peut évoquer aussi la fermeture d'établissement et la confiscation :
ainsi en Belgique déjà avant l'admission de principe de la responsabilité
pénale des personnes morales la confiscation d'un objet dangereux,
nuisible ou interdit (stupéfiants, engins prohibés, marchandises
avariées…) était possible de la part du juge pénal, même en cas
d'acquittement pour une cause personnelle à l'inculpé, voire si le tribunal
n'avait pas été saisi par le juge d'instruction . De façon générale, la
2723
635 Les principes sont en général les mêmes que pour les personnes
physiques. Cependant certains législateurs posent à l'intention des juges
des sortes de directives. L'existence de ces directives s'explique sans
doute par le particularisme des personnes morales. Donnons
quelques exemples.
En Espagne , une loi du 31 mars 2015 introduit au sein du Code pénal
un nouvel article 31 quater selon lequel le juge retiendra ou pourra
retenir à titre de circonstances atténuantes les agissements suivants
postérieurs aux faits :
Avoir avant d'avoir eu connaissance de la poursuite, confessé
l'infraction aux autorités ;
Avoir collaboré aux investigations en apportant des preuves nouvelles
et décisives ;
Avoir procédé à un moment quelconque du procès et avant le
jugement à une réparation du préjudice causé par le délit ou à une
réduction de ce préjudice ;
Avoir mis en place avant l'audience orale, des mesures efficaces pour
prévenir ou découvrir les délits qui pourraient se commettre à l'occasion
avec les moyens ou sous la couverture de la personne morale.
Alors que l'Espagne vise la prévention, de la criminalité des
personnes morales, la Norvège considère plutôt le passé et donne des
directives au juge pour que celui-ci parvienne à une bonne adéquation
de la peine à la faute. L'article 48 b CP norvégien invite le juge à
prendre en considération les éléments suivants :
– l'effet préventif de la peine ;
– la gravité de l'infraction ;
– le fait que la personne morale a pu par des directives, instructions
ou mesures de contrôle éviter la commission d'infractions ;
– le fait que le délit a été commis dans l'intérêt de la personne
morale ;
– le fait que la personne morale a obtenu un avantage du délit ;
– les capacités économiques de l'entreprise…
En Finlande , l'article 4 du chapitre 9 du Code pénal énumère une
suite de cas dans lesquels le tribunal peut renoncer à toute peine si la
faute est légère. De plus, il y renoncera si une peine serait déraisonnable
compte tenu des conséquences de l'infraction pour la personne morale,
des effets de celle-ci pour prévenir la commission de nouvelles
infractions, et du fait qu'un membre de la direction a été condamné,
voire du fait que la personne morale est de taille modeste, l'auteur des
faits en possédant une bonne partie et sa responsabilité personnelle par
rapport à celle de l'être moral étant significative. De plus l'article 6 du
même chapitre fournit quelques indications sur le montant de l'amende
et l'on citera par exemple l'importance et la nature de l'infraction, le
statut de la personne physique au sein de la personne morale et sa
négligence, la taille de la personne morale et sa solvabilité.
L'évocation de ces diverses législations était relative à des peines.
L'Italie – qui, on le rappellera, ignore toujours la responsabilité pénale
des personnes morales – connaît des sanctions administratives (décret-
loi du 8 juin 2011). Or le législateur italien a prévu, dans le texte de
2001, des directives qui rappellent ce qui vient d'être dit. Ainsi l'article
12 du décret-loi intitulé « Cas de réduction de la sanction pécuniaire »
évoque l'absence de profit par la personne morale, la modestie de son
préjudice patrimonial, la sanction étant réduite de moitié et ne pouvant
dépasser 103 291 € ; la réparation intégrale du préjudice et la mise en
œuvre de directives d'organisation en vue d'éviter d'autres délits, la
sanction étant réduite d'un tiers à la moitié.
DEUXIÈME PARTIE
DROIT PÉNAL COMPARÉ
GÉNÉRAL
. Enfin dans les systèmes secondaires, les sources du droit sont pour
l'essentiel le Coran, des règles de politesse ou des coutumes.
Cette présentation vaut aussi en droit pénal comparé, du moins pour
l'essentiel. On l'illustrera par des exemples et en même temps on en
montrera les limites. Cet examen sera fait en considérant tour à tour les
modèles principaux (Chapitre 1) et les modèles que, faute de mieux, on
peut appeler autres (Chapitre 2).
CHAPITRE 1
LES SOURCES DANS LES MODÈLES
PRINCIPAUX (ROMANO-GERMANIQUE
ET DE COMMON LAW)
A. Existence
B. Place
seulement sont libres de ratifier ou non, mais qui en outre, s'ils ratifient
cet instrument international sont libres de déterminer sa place dans la
hiérarchie des sources du droit. On peut classer les pays en trois
catégories à cet égard.
1°) Il y a en premier lieu les États qui ont intégré la Convention à leur
droit interne . La Convention européenne joue de jure un rôle
considérable encore que plusieurs cas de figure peuvent se présenter.
Donnons quelques exemples.
Il se peut d'abord que la Convention soit placée au-dessus de la
Constitution. Tel est le cas des Pays-Bas en vertu des articles 93 et 94 de
la Constitution révisée en 1983 .2735
et en Turquie.
Il advient enfin que la Convention, tout en étant intégrée à l'ordre
juridique d'un État, n'y ait qu'un statut ordinaire, celui des lois de ce
pays. C'est le cas de la Suisse pour les dispositions de fond, de
l'Allemagne fédérale en application de l'article 59 de la loi
fondamentale , de la Turquie en application de l'article 90 de la
2738
2°) Il y a en second lieu les pays qui n'ont pas intégré la Conv. EDH à
leur droit interne. À vrai dire, cette catégorie n'a cessé de se restreindre
depuis quelques années au point qu'aujourd'hui le seul État européen à
n'avoir pas ratifié la Convention est le Belarus . 2740
invoqué par le demandeur), nulle obligation n'a été créée qui oblige » les
autorités à respecter ce Protocole. Néanmoins, il est arrivé au législateur
suédois de modifier la loi sur la détention avant jugement, à la suite
d'une condamnation de la Suède par la Cour européenne des droits de
l'homme. Et le gouvernement n'a pas hésité à verser une satisfaction
équitable (un million de couronnes) à une personne qui avait eu gain de
cause devant la Cour européenne . Un arrêt de la Cour suprême de
2741
directe en droit anglais. Il est vrai que les juges anglais s'efforçaient
d'éviter des conflits entre leur droit et le droit européen . Et même le
2743
yeux, si elle est évidente, alors des règles sont posées par la loi de 2000.
S'il s'agit d'un règlement que le juge anglais n'arrive pas à interpréter
d'une manière conforme à la Conv. EDH, il refuse de l'appliquer. S'il
s'agit au contraire d'une loi, le juge doit l'appliquer, mais en faisant une
« déclaration d'incompatibilité » et il ajoute même que cette déclaration
n'affecte pas la validité du texte interne en cause, ce qui conduit le juge à
l'appliquer malgré tout. Le législateur ou l'exécutif peuvent ensuite
modifier la disposition concernée. De la sorte, le législateur britannique
consacre une doctrine de la souveraineté du Parlement qui signifie que si
la Conv. EDH fait bien partie de la législation britannique, elle n'en fait
pas partie totalement.
Cela dit, un arrêt la Chambre des Lords a bien montré la suprématie
de l'article 6 § 2 Conv. EDH qui affirme la présomption d'innocence :
très précisément, elle a jugé qu'il fallait changer l'interprétation d'un
article du Misuse of Drugs Act 1971 pour ne plus avantager l'accusation
en lui accordant le bénéfice du doute quand l'accusé a été trouvé en
possession de drogue qu'il disait ignorer . De plus, les Criminal
2748
A. Les Constitutions
Voici à peine plus de deux siècles que les États-Unis se sont dotés
d'une Constitution . Progressivement, le nombre des États établissant
2755
peut encore citer la Constitution japonaise de 1946 qui évoque les droits
du détenu, la garantie judiciaire contre l'arrestation, le droit de consulter
un avocat, le droit au silence, l'interdiction d'une condamnation sur la
seule base d'un aveu, le droit au contre-interrogatoire (art. 31 et s.). La
Constitution Sud-africaine de 1994 est plus riche encore. Le détenu a le
droit d'être informé des raisons de sa détention dans une langue qu'il
comprend et d'être traité avec dignité ; il peut communiquer avec son
conseil et a le droit d'être silencieux ; au bout de quarante-huit heures de
détention, il doit être présenté à un tribunal. Toute personne poursuivie
est protégée contre l'auto-incrimination et a droit à un procès équitable
dans le cadre d'une procédure publique et menée dans un délai
raisonnable. Les charges contre l'accusé doivent lui être rapidement
signifiées. La présomption d'innocence est affirmée, comme le droit de
n'être pas poursuivi deux fois pour la même cause Enfin on ne peut
omettre la Constitution brésilienne de 1988, la plus ample de toutes
semble-t-il. Dans un chapitre sur « les droits et devoirs individuels et
collectifs » (art. 5), sont énumérés soixante-quatre prérogatives dont
trente-huit intéressent essentiellement de droit pénal : aux droits déjà
indiqués, s'ajoutent par exemple l'exclusion de la grâce et de l'amnistie
en cas de tortures ou trafic de stupéfiants, l'individualisation de la peine
ou l'exclusion des preuves obtenues par des moyens illicites . De
2764
Tout n'est cependant pas aussi simple car en 1868, près d'un siècle
après le Bill of Rights , les autorités américaines ont ajouté un 14 e
raison d'ordre quantitatif : 90 % des procès sont traités par les États,
contre 10 % par la Fédération, en sorte que les garanties
constitutionnelles ne s'appliquaient qu'à très peu de procès, d'où la
nécessité d'étendre les garanties fédérales aux procédures menées par les
États . Cet Amendement et plus spécialement la notion de due process
2768
1. Aspects constitutionnels
643 Sous cet angle, le problème qui se pose est celui de savoir quelle autorité
promulgue les lois (et les codes), cette question ne se posant du reste que
pour les États à structure fédérale : le pouvoir d'édicter les lois doit-il
appartenir à l'État fédéral ou aux entités locales, fédérées (cantons
suisses, communautés belges, provinces canadiennes ou argentines,
États des USA ou du Brésil…) ?
Ce qui est général, c'est que dans tout État fédéral, les entités fédérées
disposent d'un pouvoir, fût-ce dans certaines limites, d'édiction des lois.
Cette observation est d'ailleurs banale puisque le propre du système
fédéral est de laisser aux entités locales un certain pouvoir législatif.
Ce qui en revanche varie, c'est la répartition des pouvoirs entre État
central et États locaux. Schématiquement, trois combinaisons se
rencontrent qui ne sont pas toujours séparables les unes des autres.
1°) La première confère le pouvoir législatif pénal au fédéral. En
Suisse, longtemps chaque canton – au nombre de 25, puis à partir de
1979 de 26 – eut son propre Code pénal et son propre Code de
procédure pénale. Une uniformisation était nécessaire en dépit de
« l'esprit des vallées » qui régnait. Dans un premier temps l'idée d'un
Code pénal fédéral fut consacrée en 1938, ce Code devant entrer en
application en 1942. Il faut d'ailleurs reconnaître que la promulgation
d'un Code pénal fédéral ne s'est pas faite sans difficultés. L'idée était
apparue vers 1848, mais les choses traînèrent en longueur malgré les
efforts de Carl Stooss qui fit un premier projet en 1893. Il fallut
l'introduction en 1898 d'un article 64 bis à la Constitution proclamant le
droit de la Confédération de légiférer en matière de droit pénal,
« l'organisation judiciaire, la procédure et l'administration de la justice »
demeurant de la compétence des cantons, cette énumération devant être
complétée par l'exécution des peines. Et encore, en 1938, ce n'est qu'à
une faible majorité que la votation populaire se montra favorable à la
promulgation du Code . Le Code pénal de 1942 fut d'ailleurs assez
2773
2. Aspects politiques
644 Pourquoi des lois et des codes ? ◊ Un rapide examen comparé des
divers droits et des travaux préparatoires des lois et surtout des Codes 2780
fait apparaître les raisons qui fondent leur existence. Et ces raisons sont
politiques .
2781
entre les provinces, Voltaire notait « qu'un homme qui parcourt la France
de porte en porte change de loi aussi souvent que de chevaux » . 2784
.
Troisième motif, la norme issue de la loi est l'expression de la volonté
populaire puisque les parlementaires sont élus par le peuple. De la sorte,
les atteintes aux libertés, qui résultent des lois pénales sont légitimes.
Enfin dernier motif la promulgation des codes est le meilleur moyen
pour le pouvoir politique de consacrer l'application d'une idéologie,
comme par exemple le caractère strict des incriminations et le respect
des libertés individuelles (Nullum crimen si nulla poena sine lege ).
C'est ainsi qu'est né, en doctrine d'abord avec Montesquieu et Beccaria
au XVIII siècle, dans la loi ensuite, le principe de la légalité qui apparaît
e
C'est d'autant plus vrai que la législation actuelle, notamment les codes,
ne présente plus de caractère vraiment unitaire . 2793
C'est en plein XVIII e siècle que vont apparaître les premiers codes répressifs. En 1751, est
promulgué par Maximilien Joseph III de Bavière le Codex juris bavarici criminalis qui embrasse
tout le droit pénal, y compris la procédure. En 1768, Marie-Thérèse d'Autriche promulgue une
ordonnance criminelle (dite la Theresiana ). Léopold II de Toscane promulgue à Pise en 1786 un
Code criminel rédigé par une commission qu'avait présidé Beccaria. En 1787, Joseph II
d'Autriche promulgue à son tour un code. En France, la Constituante élabore le fameux code
pénal de 1791, le premier code pénal des Français 2794 . En 1799, est promulgué un code
helvétique qui avait été préparé par une commission législative ayant affirmé ne pouvoir faire à
la patrie « un plus beau cadeau qu'en lui donnant, à la place de l'ancienne organisation criminelle
arbitraire et barbare, une procédure différente, édifiée sur des principes nouveaux… » 2795 .
À partir du début du XIX siècle, le mouvement de codification est
e
apparus se dotent eux aussi d'un code pénal. C'est le cas des pays baltes
créés en 1919 : dès cette année-là, la Lituanie promulgue un code,
l'Estonie suit en 1929 et la Lettonie en 1933 . 2803
faudra attendre plus d'un siècle – 1976 – pour qu'une réforme du code
pénal soit de nouveau envisagée. Et cette fois, les choses vont non
seulement traîner, mais elles n'aboutiront même pas. Une commission
est désignée et dépose un rapport en 1978. En 1983, est nommé un
commissaire royal à la réforme, le professeur R. Legros . En 1986, un
2817
647 En même temps qu'ils se dotent d'un code pénal, les États appartenant à
la famille romano-germanique promulguent des codes de procédure
pénale. Déjà à la fin du XVIII siècle, la codification était dans l'air. En
e
phénomène est le même en Afrique. Chaque nouvel État s'était peu après
l'indépendance doté d'un code de procédure pénale, mais les Africains
changent moins souvent de Code.
Il faut dire quelques mots du Code modèle de procédure pénale pour
l'Amérique ibérique. Écrit sous l'égide de l'Institut ibéro-américain de
procédure – dont les travaux s'étendirent de 1967 à 1988 – ce projet
avait pour ambition d'harmoniser tous les codes d'Amérique latine
hispanophone. Il n'a jamais été adopté tel quel par les législateurs
nationaux. Mais il a inspiré largement ces derniers qui auront souvent
adopté littéralement des pans entiers et c'est pour cela qu'il fallait
évoquer ce projet. Celui-ci comporte cinq Lines : I, Dispositions
générales (principes de base, sujets du procès, activité processuelle ; II,
La procédure de droit commun (préparation de l'action publique, phase
intermédiaire, jugement) ; III, Les contestations ; IV, Procédures
spéciales ; V, Exécution . 2823
1. L'Angleterre
est soumis à un droit non écrit : chaque année, ce sont plus de 4 000 lois
qui sont édictées, si l'on inclut l'Écosse, l'Irlande du Nord et le Pays
de Galles.
C'est vrai en premier lieu en droit pénal de fond. En droit pénal
général tout d'abord, les lois restent certes encore rares (par ex. sur la
tentative, le Criminal Attempts Act 1981 , assez court du reste). La
plupart des règles sur la complicité, toute la matière des causes
d'irresponsabilité et les principes régissant le concours d'infractions sont
encore d'origine jurisprudentielle. Il en va autrement en droit pénal
spécial qui est désormais en voie de légalisation avancée avec des pans
entiers faisant l'objet d'un texte comme le Sexual offences Act 1956,
l'Homicide Act 1957 ou le Theft Act 1968 . Depuis quelques années, les
textes créant de nouvelles infractions se multiplient, parfois même sans
grande utilité. C'est ainsi que, suite aux attentats survenus aux États-
Unis le 11 septembre 2001, le Parlement britannique a créé une
infraction spécifique pour réprimer l'explosion, sans autorisation
légitime d'une bombe nucléaire Il faut citer aussi en matière de
2832
À la suite du philosophe Bentham qui fut sans doute l'un des premiers Anglais à avoir
défendu l'idée de codification par peur de l'arbitraire du juge 2836 , Brougham, Ministre de la
justice, crée une commission de codification, qui travaillera de 1833 à 1849 et remettra au
gouvernement un avant-projet qui n'aura aucune suite. Une seconde tentative, plus organisée, a
pour maître d'œuvre le grand Sir James Fitzgerald Stephen, partisan acharné de la codification.
De ses efforts devait sortir un avant-projet en 1873, qui notamment ôtait au juge tout pouvoir de
créer des incriminations 2837 . Là encore cependant, le travail n'aboutit pas : le texte fut certes
présenté au Parlement, mais à cause de l'obstruction des députés irlandais et d'une certaine
apathie politique du gouvernement, il fut retiré avant d'avoir été voté. Enfin en 1968, une
troisième tentative est faite par la Law Commission , avec l'aide d'un petit groupe d'universitaires
déterminés. Un premier rapport est publié en 1985 2838 et un second, définitif, en 1989 2839 . Un
avant-projet substantiel est donc prêt à être déposé devant le Parlement. Il comprend 220 articles
répartis en deux parties : la première traite du droit pénal général (general principles ) et la
seconde du droit pénal spécial (specifics offences ), elle-même subdivisée en cinq chapitres
consacrés respectivement aux infractions contre la personne, aux infractions sexuelles, au vol, à
la fraude et à des infractions apparentées, enfin aux infractions contre la paix publique et la
sécurité 2840 . Si la seconde partie est souvent la reprise de lois spéciales, la première est très
originale avec ses développements sur la poursuite et la preuve, sur la faute et ses degrés, sur les
auteurs, les complices et les personnes morales, sur les moyens de défense. On notera en
particulier à l'article 3 une disposition, déjà imaginée par Stephen, selon laquelle « no offence
shall be created except by, or under the authority of, an Act of Parliament », ce qui exclut
définitivement le pouvoir créateur du juge en matière d'infraction 2841 ; et le commentaire de
l'avant-projet fonde cette interdiction sur le fait que le caractère incertain de ce pouvoir créateur
est incompatible avec les buts fondamentaux d'un code criminel 2842 .
Que va devenir cet avant-projet de 1989 ? Certes l'opinion aujourd'hui est plus favorable à la
codification qu'il y a quelques décennies 2843 . Certes, dans son rapport introductif, la Law
Commission , en faisant consciencieusement la balance des avantages et des inconvénients d'un
code pénal penche nettement en faveur d'un code 2844 . Le code dit-elle, permet seul de synthétiser
le conflit entre protection sociale et intérêt individuel, un code est plus accessible aux citoyens et
plus précis que des lois particulières, forcément éparses et parfois différentes 2845 . Pourtant, dans
un avenir prévisible, il y a très peu de chances de voir cet avant-projet devenir code. Les
politiciens n'y tiennent pas, compte tenu du gros travail législatif qui serait à faire et, peut-être,
surtout car la discussion parlementaire réveillerait certains points encore discutés comme la
peine de mort ou le blasphème. De leur côté, les juges, malgré une minorité certaine 2846 , n'y
tiennent pas non plus, en raison notamment des difficultés qui ne manqueraient pas de surgir.
De même, l'idée d'un Code de procédure pénale est périodiquement
évoquée. Il y a même eu un commencement d'exécution au début du XX e
652 Principe ◊ Dans les pays jadis soumis à l'Angleterre, comme les États-
Unis, le Canada, l'Inde, Israël, l'Australie et la Nouvelle-Zélande
notamment, le common law s'est implanté et maintenu. Pourtant, dans
ces pays, la jurisprudence est souvent un peu moins importante et
corrélativement, la loi et notamment les codes pèsent d'un poids bien
plus considérable . Cependant l'effort de codification est de façon
2851
Une seconde tentative fut faite, par le législateur cette fois et non plus
par un organisme privé. En novembre 1966, le Congrès vota le principe
d'une révision totale du droit pénal fédéral. Il confia à une commission
le soin d'établir un projet qui lui serait soumis dans les trois ans . En 2862
656 Au Canada ◊ Le Canada est lui aussi une terre de common law et, lui
aussi, connaît cette forme très particulière de code que sont les règles de
cour, appelées aussi les règles de pratique : l'article 482 du Code
criminel autorise notamment toute cour supérieure de justice criminelle
ainsi que toute Cour d'appel, avec l'assentiment de la majorité de ses
juges, à établir des règles de procédure applicables à tout procès futur à
la double condition de n'être pas contraire à la loi et d'être publiés dans
la Gazette du Canada. Mais qu'en est-il de la codification proprement
dite ? L'idée de codification est loin d'être absente . 2864
Des travaux furent peu après menés en procédure pénale . Mais la 2868
Commission fut dissoute en juin 1992 avant qu'ait été achevé le projet
de code de procédure pénale et surtout avant qu'ait été discuté au
Parlement le projet de code pénal. Pourtant, l'idée de codification n'était
pas morte. En effet, déjà avant la disparition de la Commission, le
ministre fédéral de la justice avait demandé en mai 1990 au Comité
permanent de la justice et au Solliciteur général, organe officiel et
rattaché à la Chambre des communes, d'entreprendre l'étude de la
recodification de la partie générale du code criminel. En réponse à cette
demande, le Comité permanent a créé en mars 1992 le Sous-comité sur
la recodification de la partie générale du code criminel. En collaboration
avec la Commission de réforme, au moins jusqu'en juin 1992, le sous-
comité a commencé à travailler. Le premier soin des deux organismes
fut d'affirmer la nécessité de recodifier la partie générale du code
criminel et de le faire dans une langue simple. Puis le sous-comité
entama la discussion de fond . 2869
657 Dans d'autres pays ◊ Alors que les États-Unis n'ont pas encore de
véritable code, alors que le Canada pourrait en avoir un véritable bientôt
grâce à ses efforts propres, plusieurs autres pays sous influence anglaise
en ont un, mais grâce à l'Angleterre qui elle-même, rappelons-le, n'en a
pas !
L'Anglais Thomas Babington Macaulay, qui était non seulement
juriste, mais aussi historien et journaliste, rédigea presque seul en
1837 un code pénal pour l'Inde. Dans l'immédiat, le projet rencontra
l'hostilité des juges. Mais juste après la mort de Macaulay, ce projet
devient le code pénal indien (1860). Il s'agit d'un code véritable, tout à
fait étranger à l'idée de « consolidation ». Ses auteurs d'ailleurs avaient
déclaré avoir été influencés par le code pénal français et par un projet de
code pénal louisianais de 1826, qui d'ailleurs ne fut pas appliqué mais
qui n'était pas très éloigné du code français . Ce code est encore en
2870
que dans ces États à codification, l'appel au common law n'est possible
que si le texte du Code est ambigu ou a un sens technique, le common
law lui ayant donné un sens spécial. Enfin quand les juges de ces États
font appel au common law, il s'agit du common law actuel et pas de
celui de l'époque de la codification.
Les deux blocs juridico-pénaux ont toutefois un point commun : en
cas d'ambiguïté d'un texte, c'est le sens le plus favorable à l'accusé
qui l'emporte.
3. Aspects techniques
a. L'élaboration des textes
Parfois, le texte une fois voté peut être soumis à la censure du juge
constitutionnel chargé d'apprécier sa conformité aux
principes constitutionnels.
2. Les commissions de « Sages »
Les juristes russes, frappés par le caractère assez chaotique de la législation pénale, eurent
l'idée de créer un groupe de réflexion pour faire des propositions. Plus précisément, c'est la
chambre haute du Parlement qui en novembre 2012 organisa un colloque, avec la participation
de parlementaires, magistrats, professeurs, où fut décidée la création de ce groupe de réflexion.
Ce groupe fut constitué en février 2014, composé de praticiens et d'universitaires, et divisé en
sept sections :
On peut évoquer encore la Law Commission anglaise, créée par une loi de 1965 et composée
de cinq personnes (professeurs et juges). Elle ne traite pas que de questions pénales, mais les
questions de cette nature sont bien présentes. Elle a traité par exemple de la défense pour
meurtre, de la preuve du mauvais caractère de l'accusé dans les procès criminels, de la
conspiration de fraude, de la poursuite des multi-délinquants, de la protection des mineurs
victimes… La commission a même rédigé un projet de Code intitulé « A criminal Code for
England and Wales » (2 tomes).
661 Vue générale ◊ Le principe de ces lois est bien connu. Dans des
matières réglementaires comme la construction, le travail, la
concurrence, l'environnement…, le législateur se contente de prévoir
une sanction pénale et il renvoie à des textes souvent réglementaires qui
eux traitent des éléments constitutifs de l'infraction. Ces textes
réglementaires sont donc extérieurs à la loi et, de surcroît, souvent
postérieurs à celle-ci. Le législateur signe donc un chèque en blanc au
pouvoir exécutif. Or, avec le développement des matières
réglementaires – du droit technique pourrait-on dire – le phénomène
2892
Une question proche est celle des listes d'infractions, que l'on trouve à
la fois dans les Codes pénaux et dans les Codes de procédure pénale et
de façon assez fréquente dans les diverses législations. Souvent le
législateur pour déterminer le domaine d'application d'une règle (ou
d'une pluralité de règles) liste les infractions concernées. Par exemple,
des règles de procédure spéciales (garde à vue, preuve des faits…) sont
prévues par une loi française du 9 mars 2004 sur la criminalité
organisée, l'article 706-73 CPP énumérant vingt infractions soumises à
ces règles. L'article 51 CPP italien confère aux procureurs régionaux
anti-mafia une compétence exclusive pour certains délits énumérés :
l'alinéa 3 bis énumérant l'association de malfaiteurs, la contrefaçon ou
l'usage de marques ou brevets, l'introduction de produits marqués d'un
signe faux, l'association mafieuse… ; l'alinéa 3 quater ajoutant les actes
de terrorisme. La tendance générale est de considérer les listes comme
limitatives en application du principe de l'interprétation stricte. En droit
européen, le système de la liste est fréquent avec par exemple la
Convention Europol de 1995 (qui énumère une vingtaine d'infractions
concernées) et de nombreuses décisions-cadres ou directives (qui
énumèrent une liste, toujours la même, de trente-deux infractions) . 2906
Une question assez intéressante est celle du plan adopté dans les parties spéciales des codes.
Dans les codes pénaux récents, les atteintes à la personne sont en général abordées en priorité et
le plus souvent tout au début de la partie spéciale, les atteintes à l'État ne venant qu'après et
même parfois très loin après. C'est le cas des codes suisse, suédois, autrichien et portugais par
exemple. À l'inverse, les codes plus anciens placent les atteintes à l'État avant les infractions
contre la personne. Ainsi dans le code soviétique de 1926, la partie spéciale traite d'abord des
délits contre l'État (et en premier lieu des délits contre-révolutionnaires), puis des délits contre
l'organisation administrative et commis par les fonctionnaires publics, puis des délits relatifs à la
séparation de l'Église et de l'État, puis des délits contre l'économie et enfin des délits contre la
vie, la santé, la dignité de la personne et le patrimoine 2912 . La partie spéciale du code chinois de
1979 débute, elle aussi, par les crimes contre-révolutionnaires, pour continuer par les crimes
mettant en péril la sécurité publique, puis par ceux qui attentent à l'ordre économique socialiste
et elle n'aborde que seulement après les atteintes à la personne et aux biens. Jimenez de Asua
notait que chaque fois qu'un gouvernement autoritaire remplace un gouvernement libéral, il
établit un nouveau code en inversant la priorité des atteintes à l'État, sur les atteintes à la
personne et aux biens. La remarque vaut d'ailleurs aussi dans l'autre sens. Deux exemples
peuvent être donnés. Le code français de 1810 traitait d'abord des « crimes et délits contre la
chose publique » et ensuite des « crimes et délits contre les particuliers ». Le nouveau code pénal
français renverse cet ordre, traitant – comme il a été déjà dit – de la personne, puis des biens,
enfin de la Nation et de l'État. En Espagne le code de 1944, dans son livre II sur les délits et les
peines aborde d'abord les délits contre la sécurité extérieure et intérieure de l'État (art. 120 et s.),
et bien loin après l'homicide (art. 405 et s.) et le vol (art. 500 et s.). Or le projet de loi portant
nouveau code pénal, déposé an 1992 devant les Cortès dispose dans son exposé des motifs : « le
livre sur les infractions modifie l'ordre des délits et contraventions, en suivant le modèle adopté
par les projets de 1980 et 1983, en commençant par tous les délits contre la vie, ce bien suprême
de l'homme, et en continuant par tous les délits qui ont pour objet les biens et les droits
fondamentaux de nature individuelle. Ensuite sont traités les délits qui transcendent la vie en
collectivité (délits contre le patrimoine et l'ordre socio-économique…), l'organisation de l'État…
le système politique et constitutionnel… L'inversion des valeurs, réalisée par rapport au code en
vigueur est donc clairement perceptible : l'échelle des valeurs commence avec l'individu et
s'achève avec la communauté internationale » 2913 . Et le Code espagnol de 1995 traite dans sa
Partie spéciale en premier lieu « De l'homicide et de ses formes » (art. 138 et s.). Cependant, la
règle de la priorité des infractions contre la personne dans les codes libéraux n'est pas absolue et
par exemple les codes allemand (1975) et japonais (1947) mettent en tête de la partie spéciale les
atteintes à l'État, alors qu'ils sont libéraux.
668 Les codes ne traitant que du droit pénal de forme ◊ Les codes
de procédure pénale comportent plus de parties que les codes pénaux car
la matière dont ils traitent est plus diversifiée. S'il y a parfois une partie
générale, il n'y a jamais une seule partie spéciale, mais une suite de
parties propres à tel ou tel aspect de la procédure.
Voici d'abord deux Codes – le portugais et l'italien – très proches.
Le code chinois de 1980, comporte quatre parties consacrées aux
dispositions générales, aux investigations et à la poursuite, au procès,
enfin à l'exécution de la sentence.
Le code français de 1959, après un article préliminaire et un rapide
titre préliminaire sur les actions publique et civile, comporte cinq livres
portant sur « l'exercice de l'action publique et de l'instruction », sur « les
juridictions de jugement », sur « les voies de recours extraordinaires »,
sur « quelques procédures particulières », enfin sur « les procédures
d'exécution ». Ce code est complété par une énorme
partie réglementaire.
Sept parties se succèdent dans le code suédois de 1985 : 2919
Une seconde question est celle d'un intitulé pour chaque article. La
France, l'Espagne, le Portugal, la Belgique ne pratiquent guère l'intitulé.
En revanche, l'Italie, la Suisse, l'Autriche et l'Allemagne mettent un
intitulé à chaque article, méthode utile au lecteur pressé. Il en est de
même des textes internationaux comme la Conv. EDH. À considérer les
choses d'un point de vue historique, il semble que la méthode de
l'intitulé est plus fréquente aujourd'hui que jadis.
On signalera enfin une pratique rarissime, mais utile, qui est celle du
commentaire accompagnant chaque article, ou du moins les plus
importants. Un exemple peut en être donné avec le code pénal indien de
1860 écrit par Macaulay, les articles essentiels ou un peu abstraits étant
suivis d'illustrations . Donnons l'exemple de l'article 98 qui maintient le
droit à la légitime défense contre l'acte d'un malade mental. Aussitôt la
règle affirmée, suit une illustration ainsi rédigée : « Z sous l'influence de
la folie tente de tuer A ; Z n'est pas responsable. Cependant A possède le
même droit de légitime défense que celui qu'il aurait eu si Z avait été
sain d'esprit » . Cette méthode correspond au sens du concret, orienté
2925
vers l'espèce plus que vers l'abstraction, qui caractérise les juristes de
common law davantage que ceux du système romano-germanique très
attachés aux règles générales.
§ 3. Les jurisprudences
En réalité les choses sont moins tranchées : d'une part il arrive que les
juges anglo-américains ne respectent pas totalement un précédent et,
d'autre part, les juges du système romano-germanique créent des
formules qu'ils reprennent telles quelles pour des affaires postérieures 2929
.
Parmi les juridictions, il faut évidemment réserver une place à part
aux Cours suprêmes (comme disent les juristes de common law) et aux
Cours de cassation (comme disent parfois les juristes du système
romano-germanique) . Ces hautes instances ont toutes un grand
2930
672 Les principes pénaux étant posés, en général, de façon très concise dans
les Constitutions, des difficultés se présentent pour en savoir le contenu.
C'est là qu'intervient le juge, notamment le juge constitutionnel . Le 2941
pays, ce juge peut être saisi a posteriori , soit par un recours formé
contre une loi, voire contre une décision de justice : c'est le cas en
Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et en Allemagne notamment.
Selon l'article 93 de la loi fondamentale allemande (Constitution), la
Cour constitutionnelle fédérale se prononce « sur les recours
constitutionnels qui peuvent être formés pour quiconque estime avoir été
lésé par la puissance publique dans l'un de ses droits fondamentaux… »
Un tel recours est parfois dirigé contre une condamnation pénale.
La seconde question porte sur les pouvoirs accordés aux juges
constitutionnels. Parfois, ces juges interprètent assez strictement
la Constitution.
Le malheur est que cette application stricte aboutit à des résultats
étranges, par exemple dans le cas où deux juridictions constitutionnelles
d'États différents et interprétant des textes proches aboutissent à des
résultats opposés. On en donnera l'exemple de la rétention de sûreté,
mesure de précaution sociale qui peut s'appliquer à des criminels
dangereux une fois leur peine accomplie. La Cour constitutionnelle
allemande y voit une mesure de sûreté et valide une loi qui en permettait
l'application rétroactive . Le Conseil constitutionnel français y voit lui
2945
aussi une mesure de sûreté, mais… annule une loi qui en permettait
l'application rétroactive .
2946
D'autres fois au contraire les juges vont plus loin et tirent du texte
constitutionnel une application qui manifestement ne s'imposait pas.
Cette attitude confère au pouvoir du juge et par contrecoup au principe
de constitutionnalisation du droit pénal une ampleur évidente. Mais en
même temps, apparaît « le risque d'un activisme du juge
constitutionnel » puisque les dispositions de la Constitution, incertaines
et fuyantes, laissent le champ libre à sa libre interprétation, et donc à son
arbitraire . De ce pouvoir créateur de normes à valeur
2947
la loi d'exécution des peines que selon des conditions précises. D'autres
décisions sont relatives à la surpopulation carcérale. Ainsi, le tribunal
régional supérieur de Francfort a-t-il décidé que le partage par deux
détenues d'une cellule de 7,5 m dans laquelle les toilettes n'étaient
2
gouvernement n'a pas à intervenir, une liberté qui se fonde selon la Cour
sur deux Amendements, le 9 et le 14 . Cependant ces deux textes n'ont
e e
du juge constitutionnel.
C'est surtout en procédure qu'apparaît le pouvoir créateur de normes
constitutionnelles de la Cour suprême. Un seul exemple suffira. On
rappellera d'abord que plusieurs grands principes de procédure pénale
sont inscrits dans les 4 , 5 et 6 Amendements, qui ne concernent que
e e e
coup tenus de respecter les droits contenus dans les trois Amendements
écrits pourtant pour la seule justice fédérale (garanties contre les
perquisitions déraisonnables, exclusion de tous moyens de preuve
obtenus au mépris de cette garantie, droit de ne pas être obligé de
témoigner contre soi-même, droit à un procès rapide, droit d'être jugé
par un jury, droit d'être confronté avec les témoins à charge, droit à
l'assistance d'un avocat…). Ainsi aujourd'hui, toutes les procédures
américaines, étatiques aussi bien que fédérales, sont soumises aux
dispositions du Bill of Rights . Précisons que la plupart des auteurs
2973
À la lumière de tout cela, on devine que sur le plan constitutionnel, le juge américain dispose
d'un pouvoir plus fort que son homologue français. Comme on l'a écrit, « la culture nord-
américaine est une culture de lawyers , une société faite par les juristes, par les avocats alors que
la culture juridique continentale, européenne est une culture faite par les hauts fonctionnaires,
par les énarques, par l'administration, par l'État » 2975 . C'est d'autant plus vrai que, ainsi qu'on le
verra sous le numéro suivant, le juge constitutionnel américain est le juge pénal qui peut statuer à
tout moment alors que, en France, le juge constitutionnel est le Conseil constitutionnel qui ne
peut statuer qu'avant promulgation du texte.
Il existe pourtant un diminutif du pouvoir créateur, y compris dans des pays appartenant au
système romano-germanique, où le principe légaliste règne en maître. Ainsi en Espagne, si le
juge considère que le fait dont il est saisi n'est pas puni par la loi alors qu'il devrait l'être, il
indiquera au gouvernement les raisons qui semblent justifier son incrimination 2978 . En France, la
Cour de cassation, en reconnaissant l'impossibilité de poursuivre parce que le texte
d'incrimination n'est pas assez précis, pousse indirectement le législateur à intervenir 2979 . Et au
Portugal existe un « appel extraordinaire pour fixation de la jurisprudence » (art. 437 et s. CPP) :
lorsque sur un point de droit, des décisions sont rendues par des tribunaux supérieurs et à l'égard
desquelles il n'y a plus d'appel ordinaire possible, les parties peuvent saisir la Cour de cassation
(Supremo Tribunal de Justiça ) qui en session plénière des sections criminelles prononcera une
décision visant à résoudre le conflit et qui aura force obligatoire à l'avenir pour les juges 2980 .
Bien que ce principe ne soit pas propre au droit pénal, il importe d'en dire quelques mots car
il est essentiel 2988 . L'idée de base est celle d'une présomption à peu près irréfragable que toute
décision judiciaire rendue est conforme au droit. Cette obligation pour le juge de s'en tenir à ce
qui a déjà été jugé par un collègue précédent (stare decisis ) est dans la logique d'un système
fondé, au moins à l'origine, sur la jurisprudence. C'est grâce à cette règle que les juges « font le
droit », qu'ils ont « made the law ». On notera aussi que les juges peuvent, à l'occasion de leurs
délibérations, examiner de nouvelles règles relatives à des situations autres que celles à juger :
toutefois, leurs avis ne constituent que des obiter dicta , qui n'auront aucune valeur de précédent.
Le pouvoir du juge anglais n'a pas seulement été de créer de toutes
pièces des infractions, il s'est aussi traduit par l'extension analogique de
certains textes d'incrimination. Il faut supposer qu'un texte
d'incrimination prévoit une situation bien précise et que le juge
l'applique à une autre situation dont il est saisi, voisine par hypothèse.
C'est ce qu'on appelle l'analogie légale . On peut en donner deux
2989
l'agent ait privé un tiers d'une chose sur laquelle il a un droit alors qu'en
l'espèce le prévenu avait utilisé sa chose, l'argent joué au casino lui
appartenant. Avec cet arrêt, le délit de fraude devient un délit de mise en
danger des intérêts pécuniaires de sa victime. Il y a interprétation
analogique. Les juges ont certes voulu sécuriser la vie économique en
comblant une lacune de la loi. Mais ils ont violé la loi en raisonnant de
façon analogique. C'était le délit de banqueroute qui devait s'appliquer
mais ce délit n'existe pas en droit canadien.
Le Japon occupe une place originale. Certes le juge n'a pas de pouvoir créateur. Mais si la
Cour suprême a adopté une certaine interprétation, les juges inférieurs doivent s'y tenir au point
que leur désobéissance constituerait un cas de pouvoir en cassation (recours spécial appelé
Jokuku ) 2994
ne semble pas qu'il ait été appliqué considérablement par les juges . 2998
Bien plus grave encore pour les libertés est l'analogie juridique
(analogia juris, rechtsanalogie ) parce qu'au lieu de s'appuyer sur le
voisinage complaisant d'un texte, elle se fonde sur l'esprit général du
système répressif, sur le contexte politique, économique, social, moral et
religieux. Une loi de l'Allemagne nationale – socialiste du
28 juin 1935 avait donné une nouvelle rédaction au § 2 du code pénal
allemand de 1871, par l'effet de laquelle « sera puni quiconque
commettra un délit que la loi déclare punissable ou qui méritera une
peine en vertu des principes fondamentaux de la loi pénale et d'après le
sain instinct du peuple. Si aucun texte pénal ne s'applique au cas en
question, l'acte sera puni conformément au texte dont l'idée
fondamentale s'en rapproche le plus ». Le IV congrès international de
e
laquelle le sens d'un texte, pour être reconnu, doit être replacé dans le
système d'ensemble du droit), l'interprétation historique (qui se fonde
sur la genèse de la loi, sur les travaux préparatoires), enfin
l'interprétation téléologique (qui se fonde sur la volonté de la loi ou sur
l'intention du législateur) . Les droits positifs parlent plutôt
3005
directe est plutôt rare car les rédacteurs des codes en rappelant le
principe de la légalité – ce qui est très fréquent – considèrent que celui-
ci inclut la règle de la stricte interprétation. De la sorte cette règle se
trouve implicitement contenue dans un très grand nombre de codes. Ce
qui est plus fréquent, c'est l'affirmation indirecte de la règle pour le
rappel de l'interdiction de l'analogie, qui est exactement son contraire.
L'article 1-3 du code portugais de 1983 dispose ainsi : « n'est pas admise
l'analogie pour qualifier un acte de crime, pour définir un état de
dangerosité… ». De même plusieurs codes sud-américains rappellent la
prohibition de l'analogie. Le code louisianais de 1942, sans viser
directement le principe de l'interprétation stricte, décide de façon-
voisine que « les articles de ce code ne peuvent pas être étendus par
analogie afin de créer des infractions non prévues par lui ; cependant, en
vue de promouvoir la justice et pour donner effet à la loi, toutes ses
dispositions feront l'objet d'une interprétation sincère en accord avec la
juste importance des mots, pris dans leur sens usuel, en rapport avec le
contexte et avec référence au but du texte ». Cette disposition est
intéressante car après avoir exclu l'analogie, elle admet cumulativement
toutes les méthodes, grammaticale (ou littérale), systématique (qui
consiste à interpréter une disposition en fonction de la place qu'elle
occupe dans le code) et téléologique (finalité du texte).
La jurisprudence , de façon assez générale, adopte elle aussi le
principe de l'interprétation stricte. Selon le Conseil privé d'Angleterre,
toute loi pénale doit recevoir une interprétation stricte, c'est-à-dire que le
tribunal doit déterminer si le fait incriminé tombe sous le sens des mots
employés, sans toutefois en étendre le sens… . Aux USA, la
3008
jurisprudence parle parfois d'un « principe de clémence » . La 3009
celle dans laquelle la CEDH décide que l'abandon par les juges anglais
de l'immunité conjugale en matière de viol de la femme par le mari
« opère une évolution manifestement cohérente avec la substance même
de l'infraction, concernant la valeur protégée, c'est-à-dire le respect de la
dignité et de la liberté de l'être humain ». Les juges de Strasbourg
entendent ainsi interpréter un texte d'incrimination à la lumière des
mœurs et en se fondant sur la « substance de l'infraction ». D'autres
arrêts suivront .
3027
Que décident les jurisprudences face aux textes vagues 3033 . Il est malaisé de les synthétiser.
– D'un côté, il existe un fort courant pour blâmer de tels textes et par conséquent anéantir des
poursuites fondées sur des types ouverts ou des concepts non définis. Ce courant s'appuie sur le
droit constitutionnel et sur des arguments de bon sens. La Cour suprême du Canada a créé la
théorie de l'imprécision : le fait qu'un texte soit imprécis viole les « principes de justice
fondamentale », exprimés à l'article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés (qui faut-il le
rappeler, a valeur constitutionnelle) ; en effet, seule la précision d'un texte permet de limiter le
pouvoir arbitraire du juge et de donner un avertissement raisonnable aux citoyens, cet
avertissement consistant dans la conscience subjective de l'illégalité d'une conduite… » 3034 . La
Cour suprême des USA a rendu, de son côté, plusieurs arrêts célèbres. La décision de principe
(leading case ) est de 1939 dont on peut citer cet extrait : « Une loi qui soit interdit, soit requiert
l'accomplissement d'un acte en termes si vagues que l'individu d'intelligence normale doit
nécessairement deviner son sens… viole le principe essentiel du due process of law » 3035 . En
l'espèce, la loi punissait comme « gangster toute personne sans métier régulier, qui avait déjà été
condamnée pour crime et qui était connue comme membre d'un gang composé de deux
personnes ou plus ». Or le mot « gang » (bande) est très vague de sorte que le citoyen ne sait pas
le comportement qu'il doit éviter. On peut citer également un arrêt de 1972. Une loi de
Jacksonville punissait de quatre-vingt-dix jours d'emprisonnement « les coquins et vagabonds,
les personnes dissolues qui s'attaquent aux mendiants, aux joueurs habituels, aux personnes qui
font de la prestidigitation ou pratiquent des jeux interdits, aux alcooliques habituels, aux
promeneurs nocturnes d'habitude, aux pickpockets, aux commerçants de biens volés, aux
personnes vicieuses, débauchées et lascives… » Huit personnes furent condamnées sur la base
de ce texte par la Circuit Court of Florida . Mais la décision fut renversée par la Cour suprême
car une personne ne peut éviter sa condamnation si avant d'agir, elle n'est pas en mesure de
savoir si sa conduite est prévalement interdite : il y avait atteinte au principe du due process 3036 .
En Europe, la situation est la même et par exemple la Cour constitutionnelle italienne a
considéré que le délit de violences psychiques, prévu et puni par l'article 603 du Code pénal,
rédigé en termes très vagues 3037 , « montrait clairement l'imprécision et l'indétermination de la
norme, l'impossibilité de lui attribuer un contenu objectif cohérent et rationnel, ce qui conduisait
à un arbitraire absolu dans son application concrète » 3038 . La chambre des Lords, dans l'affaire
Rimmington rappelle que « nul ne peut être puni selon la loi que si celle-ci est suffisamment
claire et certaine et lui permette de savoir quelle conduite est interdite ; et que nul ne peut être
puni pour un acte qui n'est pas clairement et certainement punissable quand il a été commis » 3039
.
Le droit français adopte lui aussi une conception rigide. La Cour de cassation entend que
« toute infraction doit être définie en des termes clairs et précis pour exclure l'arbitraire et
permettre au prévenu de connaître exactement la nature et la cause de l'accusation portée contre
lui » 3040 .
– D'un autre côté cependant, on trouve dans certains droits une jurisprudence plus portée à
défendre l'ordre public. Mais cette jurisprudence ne paraît pas très importante. On en trouve
cependant des illustrations dans des arrêts de la Hight Court d'Écosse, sans que le moindre
argument constitutionnel n'apparaisse. Les deux affaires qu'on va citer ont donné lieu à des
décisions de condamnation. Première espèce : une femme dort dans son lit pendant que son mari
se trouve dans un pub ; un ami du mari se glisse dans son lit et eut un rapport sexuel avec la
femme qui croyait avoir affaire à son mari ; cet ami fut condamné pour viol alors pourtant qu'en
common law le viol supposait violence ou menace, les juges ayant décidé d'étendre cette
infraction au cas de la substitution de personne 3041 . Seconde espèce : un individu avait garé sa
voiture devant sa maison et un tiers, « emprunte » ce véhicule sans autorisation et le remet
ensuite là où il l'avait pris ; le tiers est condamné pour vol alors que, selon la common law, le vol
suppose l'intention d'appropriation 3042 . On observera que dans ces deux cas de figure, la
jurisprudence française a prononcé elle aussi des condamnations, alors que la loi n'a défini ni le
viol (du moins à l'époque) ni la soustraction 3043 .
En Espagne, il est tenu compte tout d'abord de l'environnement
juridique pour juger de sa compatibilité avec le principe de la légalité :
ainsi a-t-elle pu considérer que les notions « d'organisation terroriste » et
« d'éléments terroristes » évoqués dans la loi du 25 mai 1988 étaient
assez claires dans le contexte juridique environnant . Le Tribunal 3044
suprême espagnole raisonne de façon assez souple quand elle décide que
« si le législateur veut punir des conduites plus ou moins complexes, une
précision aussi totale n'est parfois pas possible et oblige à recourir à des
concepts indéterminés et ouverts dans la définition de conduites
punissables, ceci ne violant pas pour autant l'obligation de Lex certa . 3046
norme . 3049
b. La responsabilité
même dans un cas précis : l'article 21, 6 du code pénal de 1995, après
e
687 Deux situations sont à considérer. La première est celle dans laquelle les
juges s'appuient sur un texte . En procédure, y compris en matière de
preuve, les juges ne se sentent plus guère tenus par le principe de
l'interprétation stricte des textes. La jurisprudence en offre de multiples
exemples et l'on en donnera trois.
– Le premier intéresse la France où malgré la présence de textes
souvent précis, il y a des lacunes que la jurisprudence a comblées en
faisant appel à la méthode analogique ; ainsi la Cour de cassation a
construit la théorie des principes généraux des droits de la défense qui a
permis notamment d'annuler les aveux obtenus par un policier lorsque
celui-ci notait les réponses que le suspect faisait à son insu à un tiers
chargé par le policier à ses côtés de lui poser certaines questions . 3053
selon lequel « ... nul ne pourra dans une affaire criminelle être obligé de
témoigner contre lui-même », la Cour suprême a tiré la règle qu'au cours
de son interrogatoire policier, tout suspect a le droit à être averti par le
policier de son droit au silence parce qu'en s'exprimant ce suspect
pourrait être conduit à témoigner contre son intérêt, à s'incriminer. Sur la
base du V Amendement, le juge Warren avait en effet considéré que
e
Il advient aussi qu'il n'y ait pas de textes du tout . Le juge fait alors
œuvre de création en utilisant le procédé de l'analogie juridique. Tel est
souvent le cas en droit anglais, ceci ayant été vrai surtout à l'époque
encore récente où il n'y avait que très peu de textes. Et encore
aujourd'hui, s'agissant de la preuve, mis à part le Police and Criminal
Evidence Act 1984 et une trentaine de lois, la matière est traitée dans des
centaines d'arrêts . Et ces arrêts ne sont pas toujours identiques : il
3055
arrive que les Cours suprêmes dans les pays de common law renversent
un précédent. En Angleterre, la Chambre des Lords a déclaré en 1966
« reconnaître qu'une adhésion trop rigide peut conduire à une injustice
dans un cas particulier » . La Cour suprême du Canada, après avoir
3056
On ne confondra pas les arrêts sur la procédure, rendus à propos d'une affaire particulière et
qui peuvent inspirer les juges ultérieurement saisis d'espèces analogues, avec les « règles de
Cour » (rules of the Courts ). Celles-ci sont des sortes de règlements élaborés sur un point
particulier par les juges, en dehors d'un procès déterminé et destinés à résoudre pour l'avenir ce
point 3060 .
d. La peine
En outre, la Cour d'appel n'hésite pas à fixer des normes dans certains
secteurs. Par exemple à propos des peines à appliquer aux délinquants
dangereux , elle n'hésite pas à poser des critères de dangerosité qui
3063
guident les juges pour savoir s'ils pourront appliquer le régime très dur
applicable à certains délinquants . 3064
2°) Plus souvent, c'est une Cour nationale qui « emprunte » à une
Cour internationale et c'est ainsi que les Cours supérieures américaines
s'inspirent de la CEDH. Par exemple, s'agissant du droit de l'accusé à
être jugé dans un délai raisonnable, la jurisprudence brésilienne tient
compte de la lenteur de la procédure pour réduire la peine, la doctrine du
Brésil parlant d'une « importation » frréquente des positions de la
CEDH . Un autre exemple est celui relatif à l'extradition d'une
3070
de solides barrières pour éviter qu'il n'y ait d'opposition entre les deux
grandes Cours européennes et les Cours nationales.
3°) Il advient enfin, et c'est le plus étrange, qu'une Cour internationale
s'inspire du droit national (prétorien du moins). La Cour de Luxembourg
utilise souvent le droit comparé comme méthode d'interprétation au
point qu'on a écrit que le Tribunal et la Cour de justice constituent un
véritable « laboratoire du droit comparé » et que la Cour « vit
parfaitement le melting pot de traditions nationales qui la nourrit et qui
est nécessaire à l'exercice de son rôle de creuset du droit
communautaire » . 3080
C'est peut-être la CEDH qui fait le plus appel au droit comparé dans
ses arrêts, avec de véritables historiques comparatifs dans les premiers
développements de ceux-ci. La CEDH ne cesse de faire appel aux
droits nationaux.
Ces droits nationaux, ce sont avant tout ceux des États faisant partie
du Conseil de l'Europe et lorsqu'une question ne fait pas l'objet d'un
consensus entre les divers États, la CEDH laisse aux États une certaine
marge d'appréciation. On en donnera deux exemples.
Le premier intéresse la « morale ». La CEDH décide « qu'on ne peut
dégager du droit interne des divers États contractants une notion
européenne uniforme de la « morale ». Grâce à leurs contacts directs et
constants avec les forces vives de leur pays, les autorités de l'État se
trouvent en principe mieux placées que le juge européen pour se
prononcer sur le contenu précis de ces exigences comme sur la
« nécessité » d'une « restriction » ou « sanction » destinée à y
répondre… Dès lors, l'article 10-2 Conv. EDH sur la liberté d'expression
réserve aux États une marge d'appréciation » . 3081
.
Si la seconde situation est réglée de la même façon (pas d'application
du principe ne bis ) dans l'immense majorité des droits nationaux, il n'en
va pas de même de la première. Prenons l'exemple de la France et
de l'Espagne.
En droit français rien n'interdit deux poursuites, l'une pénale et l'autre
administrative, ce qui aboutit à la coexistence de sanctions disciplinaires
et pénales , à la condition que l'auteur des faits ne soit pas puni au-
3096
Il n'y a rien à redire à cette position car la France a émis une réserve à
l'article 4 du Protocole 7 (« seules les infractions relevant en droit
français de la compétence des tribunaux statuant en matière pénale
doivent être regardées comme des infractions au sens des articles 2 à
4 du présent Protocole ») ; il est vrai que la Cour de Strasbourg déclare
cette réserve inconventionnelle.
En droit espagnol, la situation est autre car l'Espagne a ratifié le
fameux Protocole le 28 septembre 2009. Or le Tribunal constitutionnel,
avant cette date, avait jugé à diverses reprises que le droit de ne pas être
soumis à un double procès ne visait qu'un double procès pénal, ce qui
permettait de punir un fonctionnaire à une forte sanction administrative
après sa condamnation pénale qui alors ne pouvait légalement qu'être
faible. Là-dessus, le Tribunal constitutionnel dans une décision STC
2/2003 du 16 janvier a retenu pour l'essentiel deux principes :
1° Application du principe Ne bis en cas de concurrence des sanctions
administratives et pénales pour un même fait ; 2° Affirmation de la
préférence de la juridiction pénale avec consécration du droit pour le
particulier d'invoquer que le droit fondamental fondé sur Ne bis a été
violé par le lancement de la procédure administrative avant la procédure
pénale de telle sorte que l'administration doit suspendre le procès jusqu'à
survenance de la sentence pénale (point 4). Il en résulte que la double
poursuite, pénale et administrative, n'est pas formellement exclue, dans
la mesure où la sanction administrative serait absorbée par la sanction
pénale comme l'avait admis plus anciennement le Tribunal
constitutionnel dans sa décision STC 105/2001. La doctrine souhaite que
depuis la ratification du Protocole 7 par l'Espagne, le Tribunal
constitutionnel prenne une décision . 3098
694 Seconde illustration : le procès équitable ◊ On peut ici donner
l'exemple de l'opposition entre la Cour de Strasbourg et la Cour suprême
du Royaume-Uni à propos de l'application de l'article 6 § 3 d Conv.
EDH. Selon cette disposition, « Tout accusé a droit à … d) Interroger ou
faire interroger les témoins à charge et obtenir la convocation et
l'interrogatoire des témoins à décharge dans les mêmes conditions que
les témoins à charge ».
La CEDH entend strictement ce texte et elle a par exemple condamné
l'Autriche dans une affaire de violences intrafamiliales alors que les
juges autrichiens avaient sanctionné le prétendu auteur des faits sur la
seule base des déclarations des victimes devant les gendarmes, lues à
l'audience .
3099
§ 1. Les circulaires
697 On dit volontiers que les circulaires sont classées parmi les parents
pauvres des sources du droit pénal. C'est oublier que les circulaires sont
de deux sortes. Il existe certes les circulaires qui ne font que rappeler
aux magistrats l'existence des lois récentes, quitte à en profiter pour leur
en proposer une interprétation . Mais il existe une seconde sorte de
3121
est déjà plus forte avec cette circulaire du procureur général près la Cour
d'appel de Turin qui, au vu de l'encombrement des tribunaux, indique
des critères de priorité, alors que l'Italie connaît un système de la légalité
de la poursuite, c'est-à-dire de poursuites obligatoires . L'atteinte enfin
3123
est plus évidente encore avec ces circulaires néerlandaises adressées aux
officiers de justice (magistrats du ministère public) et leur ordonnant
d'appliquer la transaction à la petite délinquance de masse comme les
vols dans les grands magasins et les conduites d'un véhicule sous
l'empire d'un état alcoolique, ce qui contrevient à leur pouvoir
discrétionnaire de poursuite.
§ 2. La coutume
698 De manière générale, la coutume, cette pratique constante qui revêt un
caractère juridiquement contraignant, remplit une fonction très réduite
puisque le droit pénal est partout dominé de plus en plus par la « lex
scripta » . Toutefois on peut encore écrire que parfois la coutume est
3124
.
Enfin dans le système socialiste , la coutume est également reléguée à
une place extrêmement discrète. Le triomphe du marxisme-léninisme
implique la disparition de la coutume, manifestation d'un monde
disparu. Toutefois, la coutume peut subsister dans les cas où la loi lui
abandonne certaines questions comme dans les cas où elle est muette.
De plus, dans l'optique du marxisme-léninisme, le droit doit disparaître à
long terme, remplacé par la coutume qui seule réglera les rapports entre
les hommes. La Constitution de l'URSS de 1977 décidait : « Le citoyen
de l'URSS est tenu de se conformer à la Constitution de l'URSS et aux
lois soviétiques, de respecter les règles de la vie en société socialiste et
de porter dignement le haut titre de citoyen de l'URSS » (art. 69 al. 2).
On a pu voir dans l'expression « règles de la vie en société socialiste »
une manifestation de l'idée de coutume praeter legem , la coutume
comblant les vides de la loi et par exemple imposant certaines
obligations aux citoyens comme celle de porter secours ou encore
3128
§ 3. La doctrine
699 On sait que le rôle de la doctrine comme source du droit est controversé,
certains auteurs préférant y voir une simple autorité que peuvent, à leur
gré, suivre ou ne pas suivre le législateur et le juge. À vrai dire, les
auteurs ne peuvent qu'inspirer le législateur et le juge, ce qui leur
confère tout de même un rôle qui n'est pas négligeable. Ces généralités
rappelées, quelle est la place de la doctrine pénale ?
Au sein de la famille romano-germanique , la doctrine est très importante par ses travaux.
Mais ceux-ci sont d'un genre différent selon les pays. En Allemagne et en Suisse, se développent
à côté des traités les codes annotés (kommentar ) 3130 . En France, la préférence va avant tout aux
traités ou manuels, avec analyse de la jurisprudence et de la législation 3131 . En Italie, en Espagne
et au Portugal, l'art des traités et manuels est très développé, mais les ouvrages ont une allure
dogmatique, théorique : les auteurs entendent exposer les principes directeurs d'un droit et non
de savoir comment sera résolu en pratique un problème, comme si les praticiens devaient être
capables de trouver eux-mêmes la solution à partir de la dogmatique exposée. L'attitude
théorique des auteurs de ces pays latins est d'autant plus curieuse qu'ils sont souvent avocat en
même temps que professeur de droit. Ces formes de l'activité doctrinale dites, il faudrait mesurer
l'influence des auteurs sur le droit pénal positif. Certaine, cette influence est variable et difficile à
qualifier car elle ne joue pas seule.
Parfois, la doctrine joue un rôle indirect. Ainsi le Code pénal espagnol de 1995 a été
influencé par la doctrine espagnole, elle-même séduite par celle d'Allemagne. Il faut rappeler en
effet qu'après la première guerre mondiale, une amitié s'est instaurée entre pénalistes espagnols
comme Jimenez de Asua et Saldana et les pénalistes allemands de l'Institut berlinois F. Von
Liszt 3132 . Et aujourd'hui encore, il est rare qu'un pénaliste espagnol ne connaisse pas la langue
allemande et, d'ailleurs, les ouvrages espagnols de doctrine citent sans cesse les auteurs
allemands comme Jacob, Jescheck et Roxin par exemple.
En common law , les auteurs font des manuels et des commentaires de textes, et, notamment
en Amérique du Nord, affectionnent les recueils d'arrêt brièvement commentés 3133 . L'influence
de la doctrine est plus importante, semble-il que dans le système précédent. S'il n'y a pas de loi et
pas de précédent direct, les juges, surtout ceux de la Chambre des Lords (aujourd'hui Cour
suprême du Royaume-Uni) et des cours suprêmes nord-américaines n'hésitent pas à citer des
passages doctrinaux entiers avec citation du titre de l'ouvrage, de l'année et de la page. La Cour
suprême du Canada cite aussi, le cas échéant, les travaux de la Commission de réforme du droit,
qui ont un caractère assez doctrinal 3134 .
Au sein de la doctrine américaine, on doit citer, l'American Law
Institute , de nature privée et financée par la Fondantion Rockfeller. Le
directeur de cet Institut, le professeur Herbert Wechsler, de l'Université
de Colombia (New York) avec l'aide d'un collègue publia en 1937 un
article monumental intitulé A Rationale for the Law of Homicide . En 3135
Dans le système socialiste , la doctrine se présente sous un jour particulier. D'une part en
effet, la doctrine la plus importante n'est pas celle des juristes, mais celle des théoriciens du
marxisme comme Marx, Engels ou Lénine. Dans l'ex-URSS, on revenait sans cesse à ces auteurs
et un professeur de droit pénal avait même écrit « qu'exposer les idées de Lénine au sujet de la
politique et du droit pénal… équivaudrait à développer la théorie générale marxiste-léniniste
dans le domaine du droit pénal » 3137 . Et d'autre part, la doctrine pénale marxiste-léniniste est
systématiquement favorable au droit positif des pays socialistes et elle se trouve vraiment aux
antipodes de la doctrine romano-germanique ou de common law, volontiers prête à critiquer le
droit positif 3138 . Il est vrai qu'à l'époque du socialisme, avant 1991, les ouvrages de doctrine,
avant leur parution, étaient examinés par une commission chargée d'apprécier leur conformité
aux principes du marxisme.
Enfin le Japon occupe une place originale car sa législation provient pour l'essentiel de
l'étranger. Les juges étant sans expérience pour interpréter des codes qui ne sont pas totalement
nationaux quant à leur conception, font appel à la doctrine, plus ouverte aux droits étrangers. Et
il se trouve que ces juges suivent volontiers les explications de la doctrine 3139 .
CHAPITRE 2
LES SOURCES DANS LES MODÈLES
AUTRES
Section 1. LA COUTUME
Section 2. LA RÉVÉLATION
§ 1. Les sources originelles
§ 2. Les sources dérivées
§ 3. Les sources originelles et dérivées. La Charia
SECTION 1. LA COUTUME
. Quant aux Anglais, ils se sont à peu près désintéressés des coutumes
des ethnies placées sous leur autorité . Plus rarement, un phénomène
3141
SECTION 2. LA RÉVÉLATION
702 Si l'on écrit que le droit musulman se fonde sur la révélation, il faut
d'emblée apporter des précisions à cette assertion. D'abord, les
jurisconsultes musulmans sont très divisés au point que l'on compte
quatre écoles, sunnite, hanéfite, malekite, chafeiste et hanbaliste, et
plusieurs écoles non sunnites (notamment zeydite et djafariste), cette
division ne concernant pas cependant il est vrai la théorie des sources 3144
Aujourd'hui même des dispositions apparemment neutres ont pour origine un texte coranique.
Ainsi en est-il de l'article 29 CP du Koweït : « Il n'y aura pas d'infraction lorsque l'acte aura été
commis en exécution du droit d'éducation dont est titulaire une personne, à condition que celle-ci
respecte les limites de ce droit et que son droit soit entièrement éducatif ». Ce texte doit être relié
à la Sourate « Des femmes », verset 34 qui dispose : « Quant aux femmes dont vous craignez
l'infidélité, exhortez-les, abandonnez-les dans leur lit et battez-les ». C'est donc vers la religion
que le juge koweïtien se tourne pour apprécier la portée du droit d'éducation. Il faut d'ailleurs
préciser que selon la doctrine, le mari ne peut infliger à la femme que des violences légères.
L'homme, dit-on ne peut frapper sa femme qu'à l'aide d'un petit morceau de bois très léger (al
maswak ), utilisé en Orient pour assurer l'hygiène dentaire.
Le Coran est complété par la Sounna , ensemble de récits (hadith)
relatant la manière d'être, le comportement du prophète Mahomet. La
difficulté vient de ce que ces récits n'ont pas tous été rédigés à la même
époque. Aussi des chercheurs ont-ils été conduits à classer les hadith en
authentiques, bons et faibles, les premiers seuls pouvant servir de base à
la création des règles de droit. La Sounna présente en pratique un certain
intérêt car elle explique le Coran. Elle en constitue la première
interprétation et cette interprétation a été faite par le prophète lui-même.
d'abord parce qu'il était apparu que l'idjma était insuffisant, ne pouvant
être admis qu'en cas d'accord unanime des docteurs de la loi, c'est
ensuite car le caractère étroit du Coran et de la Sounna était évident. Dès
lors quand se posait un problème non résolu dans ces deux sources
scripturaires et ne donnant pas lieu à un avis unanime des spécialistes, il
fallut faire appel à l'analogie ou qiyas . Le principe de cette nouvelle
source consiste à comparer le problème posé à celui qui a été résolu par
les sources scripturaires et à voir si l'on peut lui appliquer la disposition
adoptée par ces dernières. Par exemple le Coran ayant prohibé la
consommation de vin, il fallut raisonner par analogie pour savoir si cette
interdiction devait s'étendre à des produits apparus ultérieurement
comme le whisky, la drogue ou le tabac.
Il faut bien comprendre que l'essentiel du droit pénal musulman est le
fruit du travail des jurisconsultes (ijtihad ). Le Coran et la sounna à eux
seuls contiennent en effet assez peu de règles pénales. D'où la nécessité
de l'ijtihad , sauf à remarquer que celui-ci est une interprétation des
sources scripturaires, notamment du Coran , ce qui fait apparaître le
caractère religieux du droit pénal musulman. En somme, il y a deux
séries de sources en droit musulman, d'un côté les sources scripturaires
qui sont à l'origine de peu de règles, ces règles étant cependant
importantes (notamment les peines) et non critiquables, de l'autre les
sources établies par les jurisconsultes qui sont les plus nombreuses, mais
qui sont susceptibles de critiques et d'aménagements. Dans la pratique
d'ailleurs, les jurisconsultes n'établissent guère les règles pénales eux-
mêmes, mais délèguent leur pouvoir à l'autorité civile qui va légiférer.
C'est ainsi qu'en Arabie Saoudite, pays d'excellence pour le droit
musulman, il existe, sinon un code pénal, du moins des quantités de lois
particulières, sur la fausse monnaie (1959), sur la contrefaçon du sceau
(1960), sur l'émission de chèques sans provision (1963) etc. C'est ce
qu'on appelle les infractions discrétionnaires ou tazir . 3148
705 La Charia ou loi coranique imprègne tout le droit pénal (et non pénal
aussi) . Très révélateur est l'article 1 du Code de procédure pénale
3149
pas non plus être retenu car il ne peut inspirer tout le droit pénal.
4°) En quatrième lieu, on peut songer à un critère économique : le
droit pénal et la procédure pénale seraient dominés par des
considérations économiques et l'on parlera d'une analyse économique du
droit pénal . Les liens sont évidents en droit civil des contrats. Mais
3160
en matière pénale, les liens paraissent bien plus ténus, encore que la
doctrine a pu s'intéresser à cette question . Effectivement les liens
3161
par certains auteurs elle est souvent admise. Il est donc important de
3166
On abordera tour à tour ces deux modèles, non sans avoir au préalable souligné trois
remarques complémentaires. La première tient au fait que la politique, libérale ou autoritaire, est
le fruit non seulement de l'idéologie philosophique des gouvernants (et de l'opinion qui les
soutient) 3167 , mais aussi des circonstances comme la survenance d'une affaire et des
considérations économiques, notamment en ce qui concerne la peine et la procédure 3168 la
présence de groupes de pression, voire le type de nomination des magistrats les plus
importants 3169 . La seconde réside dans le fait que très souvent les deux modèles sont imbriqués
au sein d'un système de droit donné 3170 . Par exemple, on ne peut dire que le droit de tels pays en
2016 est libéral dans son ensemble ou autoritaire dans son ensemble 3171 . Il est plus juste de dire
que le droit de ce pays est libéral par tel aspect et autoritaire par tel autre. Cette considération
relativise l'idée de politique criminelle car il n'y a pas de politique criminelle au sens d'une vision
d'ensemble de la réaction sociale au crime : bref il n'existe pas une politique criminelle globale,
il existe tout au plus, sauf rares exceptions, des politiques criminelles selon les secteurs du droit
pénal (et aussi selon les époques). On assiste au développement simultané et dans un même pays
de formes de « réaction molle » et de peines extrêmement longues 3172 . De la sorte apparaît une
sorte de « bifurcation » dans un système donné de sanctions 3173 . En outre, certaines institutions
sont difficilement classables dans l'enveloppe autoritaire ou dans celle du libéralisme, comme le
juge d'instruction dont il est vrai qu'il existe plusieurs modèles.
A. L'expérience nationale-socialiste
.
Mais le savant pénaliste restait fidèle à la législation. Des réponses
pénales sévères étaient possibles, mais sur la base d'incriminations
prévues par la loi car, disait-il, « le principe nullum crimen sine lege est
le bastion du citoyen face à l'omnipotence de l'État ».
Or la doctrine nazie va « forcer » le droit pénal en le rendant terrifiant
pour faire reculer le crime. Le législateur va accumuler les normes
punitives pour effrayer les malfaiteurs ou tout simplement les personnes
qui sont susceptibles de nuire à la société, même si les faits qu'elles
commettent ne sont pas prévus dans la loi. La notion d'infractions est
remplacée par celle d'auteur dangereux. On peut citer l'extension de la
punissibilité de la tentative avec l'atténuation facultative de la peine (ce
qui existe encore, art. 23 § 2 StGB), le raisonnement par analogie (1935)
qui implique, en l'absence de texte, que le juge considère une peine
comme nécessaire au regard du « sain sentiment du peuple » (gesund
Volksempfindern ), ce qui consacre la règle Nullum crimen sine pena (et
non plus Nullum crimen sine lege ). Bref il faut éviter toute lacune dans
la répression puisqu'aucun comportement nocif pour la communauté ne
doit rester impuni. Mais qu'est ce qu'un comportement nocif ? On le
voit, le rôle du juge est amplifié démesurément : il devient un
« compagnon du législateur en pleine connaissance ».
Certes, a noté la doctrine, il existe à certains égards une relative
continuité en Allemagne entre la législation antérieure à 1933 et celle
postérieure à 1945. Un bon exemple est celui de la loi du 24 novembre
1933 contre les criminels d'habitude dangereuse et les mesures de
sécurité, qui reprend les dispositions antérieures sur la détention de
sûreté, institution qui existe encore même si des changements importants
sont survenus (§ 66 et s. StGB). Quant au raisonnement par analogie, il
n'était certes pas admis avant 1933 (ni depuis 1945), mais Von Liszt,
sans le conseiller, recommandait au législateur de conférer au juge une
grande liberté dans le choix de la peine afin qu'elle soit adaptée à
chaque accusé.
N'allons cependant pas trop loin sur cette prétendue continuité. Les
principes pénaux nazis sont conduits à une série d'initiatives qui
soulèvent l'horreur, le droit pénal étant dévié de son objet (la protection
des valeurs fondamentales de la communauté) au profit d'une politique
d'élimination de certains groupes de cette communauté ou d'une autre.
Citons à titre d'exemples.
– L'Aktion 74, programme d'euthanasie consistant en l'élimination de
plusieurs centaines de milliers de malades mentaux considérés comme
« sans valeur vitale » (Lebensunwerte ) ;
– Génocide organisé de façon systématique de six millions de juifs
(Holocauste appelé « solution finale de la question juive ») ;
– Assassinat de gitans ;
– Crimes sur les prisonniers de guerre ;
– Exploitation de travailleurs forcés au profit de l'État ou d'entreprises
allemandes ;
– Crimes perpétrés par la justice allemande . 3177
1. L'expérience soviétique
712 Deux périodes sont à distinguer. Après une période très dure, la
politique pénale soviétique s'humanise quelque peu.
a. L'hypertrophie de l'autoritarisme (de 1917 à 1958)
713 Les dirigeants soviétiques mettent l'accent plus sur la procédure que sur
le droit de fond, ce qui montre une nouvelle fois qu'idéologiquement la
première importe plus que le second . 3183
Dès novembre 1917, un décret est pris selon lequel les lois du régime
tsariste ne subsisteront qu'à la condition de ne pas être contraires à la
conscience et au sentiment de justice des travailleurs . Pour assurer le
3184
2. L'expérience chinoise
715 Principe ◊ Le point de départ en Chine est le même que dans l'ex-
URSS, une référence affirmée au marxisme-léninisme. Le Code pénal
chinois de 1980 dispose en son article 1 que « la République populaire
er
est vrai que ce Code a été réécrit en 1997 dont le ton guerrier est un peu
atténué. Le nouvel article 1 rappelle que le Code « dans la ligne de
l'expérience concrète de la Chine, mène la lutte contre le crime en vue
d'assurer la punition du crime et la protection du peuple ». Le nouvel
article 2, quant à lui, indique que « le Code pénal du peuple chinois est
de faire appel à la punition pour lutter contre les actes criminels, assurer
la défense nationale, la dictature démocratique des pouvoirs du peuple et
du système socialiste, protéger la perpétuité de l'État et la propriété
collective possédée par les masses laborieuses, protéger la propriété
privée des citoyens, les droits de la personne, les droits démocratiques et
autres, maintenir l'ordre social et économique ainsi que le progrès
régulier de la construction du socialisme ». On aura noté une allusion à
la propriété privée même si cette valeur est loin d'être la première dans
l'énumération des valeurs pénalement protégées.
716 Droit de fond ◊ Sur cette base doctrinale, les manifestations d'un
évident autoritarisme sont légion. Les crimes contre-révolutionnaires ont
priorité dans la partie spéciale du Code pénal de 1979. Le premier article
du chapitre sur les crimes de contre-révolution, l'article 90, donne de
ceux-ci une définition très large : « tous actes mettant en danger la
République Populaire de Chine commis avec l'intention de renverser le
pouvoir politique de la dictature du prolétariat et le système socialiste
sont des crimes de contre-révolution ». Suit une longue énumération de
crimes et l'on citera la corruption du personnel d'État ou de militaires, la
trahison, l'intelligence avec l'ennemi, l'organisation d'un groupe contre-
révolutionnaire, le sabotage et même l'organisation d'une secte
superstitieuse ou d'une société secrète en vue de la mise en œuvre d'une
activité contre-révolutionnaire. Certes, avec la réforme de 1997,
l'expression de crime « contre-révolutionnaire » a disparu, remplacée par
celle de « crimes contre la sécurité de l'État » (art. 102 et s. CP). Mais
les textes sont encore rédigés de façon large : l'article 102 vise le fait de
« comploter au détriment de la souveraineté de la mère-patrie », l'article
105 réprime le fait d'organiser « des actes pour subvertir le pouvoir
politique de l'État »… Il avait certes été envisagé lors du débat sur la
révision du Code de supprimer ces incriminations « mélangeant
qualifications juridiques et opinions politiques »… « mais la réforme de
1997 s'est contentée de redénomination des incriminations existantes,
sans modification du contenu » . La peine de mort est largement
3201
ne répugne donc pas à la pression sur les esprits ni au souci de faire des
hommes neufs ; même s'il est contestable et sans doute illusoire, ce
doute est une marque certaine de l'autoritarisme.
Telle était jadis la conception de J. Bentham, véritable théoricien de la souffrance pénale. Elle
est aujourd'hui très développée aux États-Unis. Déjà en 1936, dans une conférence, J. Hoover
s'exclamait : « La solution des problèmes criminel… peut se résumer en une seule phrase : des
moyens d'investigation suffisants, des arrestations rapides et des peines certaines et inexorables.
Voilà ce que le criminel craint. Voilà ce qu'il comprend et rien d'autre ; cette crainte est la seule
chose qui l'enrôlera de force dans les rangs de ceux qui respectent la loi » 3210 . Le même, allant
plus loin encore avait déclaré ailleurs les phrases suivantes recencées par deux chercheurs : « a)
Je déteste les criminels ; b) Je crois que les longues peines de prison sont les seuls moyens pour
punir ; c) J'ai horreur de la réhabilitation ; d) Toute autre personne est soit un être sentimental,
soit un escroc » 3211 . Il est vrai que J. Hoover avait été directeur du FBI. Ces idées persistent
aujourd'hui. Ses théoriciens – notamment les techniciens des ministères et des hommes
politiques – ont considéré qu'il fallait multiplier les incriminations, renforcer les pouvoirs de la
police et les peines, le plus souvent sous l'influence de la montée de la criminalité. La sévérité
des peines a fait ces dernières années aux États-Unis – pays à forte criminalité précisément –
l'objet d'un important débat de légitimité, à la suite de l'échec de ce qu'on a appelé le « modèle
thérapeutique » fondé sur le traitement et l'individualisation, non sur la faute. En 1970, Robert
Martinson dépose un rapport intitulé What works ? où l'on peut lire notamment : « ... à de rares
exceptions près et qui sont des cas isolés, les efforts de réhabilitation qui ont été jusqu'ici
rapportés, n'ont pas d'effet appréciable sur la récidive ». Mais comme à l'époque la doctrine
américaine officielle était encore favorable à la réhabilitation, la publication de ce rapport sera
bloquée ! Ce n'est qu'en 1974 qu'il sera publié et cette publication fera l'effet d'une bombe au
point que les conclusions déjà pessimistes de Martinson seront transférées en un Nothing works .
Certains ont même cru que tel était le titre de l'article. Celui-ci, de toute façon a eu un caractère
mytique et il aura une grosse influence sur le droit positif américain. À la même époque,
exactement en 1971, un groupe d'Américains, The American Friends Service Committee , publie
un ouvrage sur l'administration de la justice, Struggle for justice , qui constitue une charge
puissante contre l'individualisation du traitement, qui laisse trop de pouvoir à l'administration
pénitentiaire, spécialement avec la technique des sentences indéterminées. En 1974, Norval
Morris écrit The future of imprisonment , hostile à la réhabilitation en prison. Les théoriciens du
nouveau modèle, le « modèle de justice » entendent fonder la peine sur l'utilitarisme (prévention
générale) ou sur la rétribution. La peine sévère peut d'abord être utile. Selon F. Zimring, « la
simple dissuasion (deterrence ) consiste en ce que des menaces peuvent réduire le crime en
changeant les mentalités. Beaucoup d'individus qui sont tentés par une volonté de mal se
conduire se retiennent de commettre l'infraction car le plaisir qu'ils pourraient en retirer est plus
que compensé par le risque d'un grand désagrément brandi par la menace légale » 3212 . Les
doctrinaires américains restent cependant plus sensibles à la rétribution, qui sans être directement
utilitaire l'est tout de même indirectement en ce qu'elle rétablit dans la société la paix un instant
troublée par le délinquant. La rétribution fait une entrée en force en 1976 avec le Rapport du
comité pour l'étude de l'emprisonnement au titre connu, Doing Justice : a choice of punishments
3213 . Selon Von Hirsch, « le délinquant peut à juste titre être soumis à certaines privations
puisqu'il le mérite et il le mérite car il s'est engagé dans une mauvaise conduite, une conduite qui
cause ou qui menace de causer un préjudice… Ainsi la peine n'est pas seulement un moyen de
prévention du crime, elle est aussi une réponse méritée à l'acte de l'auteur » 3214 . La peine est
donc méritée : c'est le juste dû, (just desert ) 3215 . Cette conception de la rétribution conduit
évidemment à la proportionnalité de la peine par rapport à l'acte, ce qui – et ceci doit être noté –
implique une répression limitée 3216 . Ces idées se développent aussi au Canada. Dans un
document de travail sur l'emprisonnement publié en 1975, la Commission de réforme du droit du
Canada esquisse l'idée que la réhabilitation ne peut justifier l'incarcération, idée qui sera reprise
en 1987 par la Commission canadienne sur la détermination de la peine. Cette dernière tourne
même tellement le dos à l'idée de réhabilitation qu'elle indique dans son rapport que « le principe
prépondérant de la détermination de la sentence est que celle-ci doit être proportionnée à la
gravité de l'infraction et au degré de responsabilité de son auteur ». De son côté, le criminologue
québecois Maurice Cusson écrit que « les individus portés au crime ne sont pas insensibles à la
perspective de la peine ». Il apporte cependant deux correctifs à ce principe. D'abord, les
candidats au crime spéculent sur leur chance d'échapper à la peine et leurs premières
condamnations ne suffisent pas toujours à empêcher leur récidive. Ensuite et surtout, la sévérité
doit être remplacée par la proportionnalité : en effet, des peines douces pour les grands criminels
ne suffisent pas et apparaissent même comme scandaleuses et des peines proportionnées
contribuent à la rareté des crimes graves en poussant les malfaiteurs vers des crimes moins
graves 3217 . En Europe ces conceptions sont également développées par certains auteurs 3218 . Il
faut préciser cependant que dans leur souci de protéger l'ordre public, les autorités publiques
entendent laisser une petite place à l'État de droit et au principe du procès équitable 3219 .
Ce sont ces idées qui sont à la base des techniques pénales de ce sous-
modèle autoritaire. Ces techniques apparaissent avec les théories de
l'infraction, de la procédure et de la peine.
Ces théories se manifestent formellement par une grande profusion de
textes. Un législateur autoritaire, issu d'élections ayant donné le succès
aux candidats conservateurs, a pour habitude de beaucoup légiférer
(même si l'inflation peut aussi à titre subsidiaire concerner le législateur
libéral). On en donnera trois exemples. Celui de la France d'abord : entre
2007 et 2012, on compte une bonne douzaine de lois pénales
d'inspiration répressive comme celles des 10 août 2007 sur la récidive
des majeurs et des mineurs ; du 25 février 2008 sur la rétention de
sûreté ; du 20 juin 2008 sur les chiens dangereux ; du 3 juillet 2008 sur
les produits dopants ; du 29 novembre 2009 sur les prisons ; du 8 février
2010 sur l'inceste ; du 1 mars 2010 sur les violences de groupe ; du
er
A. L'infraction
720 1 ) Théorie générale ◊ On a déjà rencontré quelques manifestations
o
se manifester aussi par des règles de fond comme les théories du felony
murder et même du constructive manslaughter l'incrimination de
3223
Le concept de crime organisé n'est guère défini par les législateurs. On citera bien la loi
fédérale mexicaine du 30 octobre 1996 qui en son article 2 se lit ainsi : « quand trois personnes
ou plus s'accordent pour s'organiser ou s'organisent pour réaliser de façon permanente ou réitéré
des actes unis les uns aux autres et ayant pour but ou pour résultat de commettre un ou plusieurs
des délits suivants, elles seront sanctionnées pour ce seul fait comme membres de la délinquance
organisée »… et suit une liste de délits tels le terrorisme, le trafic d'armes ou d'organes, l'attaque,
le séquestre… Définition à vrai dire intéressante, mais limitée : intéressante en ce qu'elle
exprime la pluralité de participants et leur organisation ainsi que la gravité des délits ; limitée
cependant car la qualification de crime organisé n'est conférée qu'à une sorte d'association de
malfaiteurs. À vrai dire, la notion est surtout criminologique, évoquant des groupes d'individus,
très structurés, se jouant des frontières et commettant des infractions très graves. Juridiquement,
le concept imprègne dans certains droits la circonstance aggravante de bande organisée (par
exemple : art. 132-71 CP français) et l'infraction autonome d'association de malfaiteurs. L'article
83 TFUE énumère une série d'infractions graves pour lesquelles l'Union européenne peut
prendre des directives, et cet article vise le « terrorisme, la traite des êtres humains et
l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants, le trafic illicite de drogues, le trafic illicite
d'armes, le blanchiment d'argent, la corruption, la contrefaçon des moyens de paiement, la
criminalité informatique et la criminalité organisée » cette dernière expression ayant pour intérêt
d'inclure des infractions graves ayant été oubliées.
Les termes, on le voit, sont particulièrement larges. Et l'on n'oubliera pas que les articles
suivants incriminent d'autres agissements 3250 .
Selon le Drug Trafficking Act 1994 anglais, en sa section 49, une personne commet un délit
notamment « si elle a) dissimule ou déguise tout bien qui en tout ou en partie, directement ou
indirectement, provient d'un trafic de drogues, ou b) couvre ou transfert ces biens ou les enlève
en vue d'éviter une poursuite pour délit de trafic de drogues ou la prise d'une décision de
confiscation » ; poursuivi sur indicment , l'auteur des faits encourt une peine de 40 ans
d'emprisonnement ou une amende, ou les deux. En Suisse, l'article 305 bis CP prévoit « dans les
cas graves » la réclusion pour 5 ans cumulée avec une amende pouvant aller jusqu'à un million
de francs à l'encontre de l'individu « qui aura commis un acte propre à entraver l'identification de
l'origine, la découverte ou la confiscation de valeurs patrimoniales dont il savait ou devait
présumer qu'elles provenaient d'un crime ». Les peines sont moindres en Belgique avec l'article
505 CP (5 ans d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende) et en Espagne avec l'article 301 CP
(6 ans et amende égale au triple de la valeur des biens) sauf à observer que dans ces deux droits,
les faits sont décrits avec minutie. En France, la législation s'est peu à peu enrichie. Le CP de
1994 avait prévu la répression du blanchiment uniquement dans les cas de proxénétisme
(art. 225-6, 5 ans d'emprisonnement et une amende de 150 000 euros aujourd'hui) et de trafic de
drogues (art. 222-38, 10 ans d'emprisonnement et une amende de 750 000 euros aujourd'hui).
Une loi du 13 mai 1996 a ajouté à ces dispositifs parcellaires une incrimination générale de
blanchiment (art. 324-1 et s. CP avec des peines de 5 ans ou 10 ans d'emprisonnement selon les
cas, plus diverses peines complémentaires).
Enfin en même temps que s'élaboraient ces lois internes ou
postérieurement, se développe un arsenal international, que ce soit à
l'échelle de l'Union européenne ou à l'échelle mondiale, signes évidents
d'un désir d'harmonisation des normes sur la matière . 3253
1. Aspects constitutionnels
731 Les circonstances frappant une Nation sont parfois si dramatiques que
certaines constitutions ont prévu des dispositions venant déroger à
certaines libertés. Ces atteintes à ces libertés sont si importantes que
c'est la loi fondamentale qui a dû, dans certains pays, en prendre la
responsabilité. Un certain nombre de Constitutions ont ainsi prévu des
normes spéciales concernant le terrorisme et plus généralement l'état
d'exception ou d'urgence. On en donnera quelques exemples.
En Espagne , l'article 116 de la Constitution prévoit qu'une loi
organique puisse organiser un état d'exception, selon trois modalités qui
sont, de la moins grave à la plus grave les suivantes : l'état d'alarme
(pour la survenance de catastrophes naturelles ou d'accident grave) ;
l'état d'exception (en cas d'altération du fonctionnement des services
publics) ; l'état de siège (crise d'État, état de guerre, l'autorité militaire se
substituant à l'autorité civile). L'état de siège doit être proclamé par la
majorité absolue des Cortes, les députés décidant de la durée et de
l'ampleur de cet état. De toute façon, certains droits ne peuvent faire
l'objet de limitation. En outre, l'article 55 al. 2 de la Constitution dispose
que les droits fondamentaux peuvent être suspendus, en particulier dans
le cadre d'actes de terrorisme faisant l'objet de procédures judiciaires :
en réalité toute la législation terroriste espagnole se fonde sur
l'article 55.
L'article 91 de la Loi fondamentale allemande précise que l'état de
crise peut être décidé par le gouvernement d'un Land ou par le
gouvernement fédéral. L'état de crise n'est pas défini. Mais la doctrine y
voit un danger menaçant l'existence de l'ordre constitutionnel libéral et
démocratique. Des droits fondamentaux peuvent être limités comme la
libert de circulation ou d'intimité de la vie privée.
L'article 48 de la Constitution grecque dispose « qu'en cas de guerre,
de mobilisation en raison de dangers extérieurs ou d'une menace
incriminante pour la sûreté nationale ainsi que dans les cas où un
mouvement armé tendant au renversement du régime démocratique se
manifeste » (ce qui peut inclure le terrorisme), la chambre des députés
peut décider l'état de siège : des tribunaux d'exception sont institués et
certaines libertés fondamentales inscrites aux articles 5, 11, 12, 19, 22,
96 et 97 de la Constitution sont suspendus.
Il faut encore quelques mots de la France qui a envisagé, d'intégrer en
2016 dans la Constitution la notion d'état d'urgence, naguère créé par
une loi de 1955.
2. Aspects législatifs
règle générale, mais qui entendent faire preuve de sévérité dans certains
secteurs de la criminalité et qui eux aussi l'excluent : c'est le cas de la
France (loi du 9 septembre 1986) et de l'Angleterre (Emergency
provisions Act 1973) pour les crimes terroristes . Autre trait de la
3258
735 La phase policière ◊ Cette phase du procès est organisé sur la base
de pouvoirs considérables accordés aux policiers. Sur ce fond, deux
variantes apparaissent : la variante moins répressive qui veut que les
policiers soient contrôlés par un magistrat du parquet ou par un juge ; la
variante plus répressive qui conduit à donner à la police plus de pouvoirs
encore et c'est ainsi qu'en Amérique latine, la police peut dans certains
cas prononcer des sanctions. Cela dit, on énumérera les principaux
aspects de cette politique autoritaire.
– Citons d'abord l'appel à la dénonciation avec promesse d'un
avantage pénal. Il est remarquable que dans certains secteurs clé, où
l'existence même de l'État est en cause, le législateur, y compris le
législateur ordinairement libéral, n'hésite pas à prévoir de telles faveurs
en cas de dénonciation : ainsi en France, la loi accorde une exemption de
peine au dénonciateur qui permet d'éviter la réalisation d'un acte de
trahison ou à caractère terroriste (art. 414-2 CP) et une réduction de
peine de moitié au dénonciateur qui permet de faire cesser un trafic de
stupéfiants et d'identifier le cas échéant les autres coupables (art. 222-
43 CP).
– La procédure de type autoritaire fait encore appel à des « agents
provocateurs » ou policiers cachant leur identité et se présentent comme
délinquants auprès de présumés délinquants pour les confondre.
Lorsqu'un État, même libéral par principe, entend lutter vigoureusement
contre une forme grave de délinquance, il lui arrive d'institutionnaliser
ce concept. Ainsi en est-il en France et en Italie, en cas de trafic de
drogue. En France une loi de 1991 (aujourd'hui art. 706-32 al. 2 CPP)
permet aux officiers de police judiciaire et aux fonctionnaires des
douanes de détenir de la drogue et de la mettre à la disposition de
personnes en faisant trafic, à condition d'avoir obtenu l'autorisation du
procureur de la République (ou du juge d'instruction) saisi de l'affaire.
En Italie, un décret du président de la République du 9 octobre
1990 permet aux policiers de procéder à un achat simulé de drogue, à
charge pour eux d'en avertir ensuite le procureur de la République
(art. 97). On peut citer encore l'appel aux témoins anonymes, du moins
sous certaines conditions.
– En outre, se développe dans certaines législations le concept
« d'enquête proactive », la police pouvant procéder à certaines mesures
pour confondre des individus contre lesquels les soupçons sont encore
très minces (installation de magnétophone dans un domicile, à l'insu de
son occupant, entrée dans une maison de manière secrète pour y faire
des constatations comme la présence de drogue…). De telles possibilités
existent en Allemagne, aux Pays-Bas, en Angleterre, en France… Un
cas particulier d'enquête proactive est celui des écoutes téléphoniques
rendues très faciles si les faits sont graves, l'on donnera l'exemple des
USA. Le Foreign Intelligence Surveillance Act 1978 (FISA) créé une
cour fédérale chargée d'accorder des autorisations d'écoute formulée par
la National Security Agency (NSA) ou le Federal Bureau of
Investigation (FBI). Ce système concerne les espions étrangers. Cette
cour fédérale comporte onze juges fédéraux, nommés par le juge en chef
de la Cour suprême. Ils examinent à tour de rôle les demandes une par
une. Cette juridiction statue ex parte : seuls le juge et le gouvernement
sont présents. Le nombre de rejets étant inférieur à 1%, l'appel du
gouvernement, prévu depuis 2002, n'a guère d'intérêt. Voilà une belle
illustration de la conception autoritaire.
Plus généralement, le Patriot Act 2001 américain a renforcé
singulièrement le pouvoir des agences de renseignement américaines
(FBI, NSA, CIA) en leur permettant de récupérer auprès des opérateurs
de télécommunication privés des informations personnelles d'usagers, de
les mettre sur écoute et d'archiver les données obtenues, cela sur simple
soupçon et sans autorisation judiciaire, sans avoir à justifier un lien avec
des faits de terrorisme. Les enquêteurs peuvent aussi perquisitionner un
suspect et saisir des biens chez lui en son absence et sans l'avoir
prévenu .
3260
parfois matérielles sont censées être réalisées sans que le poursuivant ait
à démontrer un état d'esprit de l'auteur des faits. Ce sont de plus les
renversements du fardeau de la preuve, l'admission de témoins
« infiltrés ». C'est enfin et surtout le caractère inquisitoire du procès.
Par son importance, le procès de type inquisitoire appelle quelques
observations. Il a déjà été décrit dans ses grandes lignes. Il nous revient
maintenant de vérifier s'il présente bien un caractère autoritaire, bref si
le poids de l'État de droit étouffe l'individu, l'accusé. Son principe
directeur est bien connu. Avec l'affermissement du pouvoir étatique (en
fait royal) dans l'Europe du XIII siècle, l'infraction cesse d'être la chose
e
des parties, une offense faite à un citoyen, elle devient une atteinte
causée à l'ordre public. De là une sorte « d'étatisation » de la justice qui
va être rendue par des spécialistes. D'où les traits suivants : la poursuite
émane en principe de fonctionnaires d'État (sauf à réserver le rôle de la
victime pour contribuer à la poursuite) ; avant l'audience, les preuves
sont recherchées activement et sans avocat par un magistrat spécialisé,
le juge d'instruction qui recherche la « vérité matérielle » (celle qu'il
découvre lui-même) et qui a en outre le pouvoir de faire incarcérer
l'inculpé ; lors de l'audience, le juge (dit le président) interroge lui-même
accusé et témoins, recherchant ici encore la « vérité matérielle » et non
la vérité seulement formelle (celle que lui présentent les parties) ;
3267
l'adoucissement sont même tel que l'on ne peut plus vraiment classer les
procédures d'Europe continentale dans la mouvance autoritaire au sens
plein du mot.
Il est difficile de prétendre aujourd'hui que l'inquisition – articulée
autour du juge d'instruction – présente une marque purement autoritaire.
Nous pensons plutôt qu'il faut parler d'efficacité et que le juge
d'instruction ne mérite pas du tout l'opposition dont il est l'objet de la
part d'auteurs qui ont voté une fois pour toutes sa mort. Le juge
d'instruction est parfaitement compatible avec les exigences
internationales et européennes dès lors qu'est sauvegardé le
contradictoire . Le gros avantage du juge d'instruction est son
3270
C. La sanction
d'une politique pénale dure, à une véritable coexistence des peines et des
mesures de sûreté, sans oublier le maintien de la peine de mort. C'est la
première idée clé.
De tout cela, il résulte que le droit pénal se fragmente en deux
morceaux : d'un côté un droit pénal normal avec des peines
proportionnées aux faits, et fondées sur la culpabilité et comme on le
verra bientôt, de plus en plus indulgent ; de l'autre un droit pénal très
sévère, de lutte contre les individus atteignant les fondements de l'ordre
social, la dangerosité remplaçant dans une certaine mesure la culpabilité.
C'est la seconde idée clé.
1. La privation de liberté
738 L'idée classique est que la peine par excellence est la privation de liberté
car c'est cette peine qui punit le plus. L'article 1170 a 1 CP californien de
1987 dispose que « le but de l'emprisonnement est essentiellement la
punition… la privation de liberté ou la réduction des choix qu'un
individu peut faire ». Certes, les défenseurs de l'autoritarisme ne
répugnent pas à faire appel à d'autres peines et par exemple en cas de
trafic de drogue, les confiscations et lourdes amendes sont-elles partout
largement prévues. Malgré cela, la privation de liberté reste la peine
principale. Cette idée comporte trois applications.
1 ) La première est que le législateur n'hésite pas à prévoir des peines
o
assurer une certaine longévité. En pratique, une peine est prévue pour
chaque acte en fonction des circonstances de l'infraction et des
caractéristiques du délinquant comme son passé judiciaire. Le juge ne
peut s'écarter de la peine prévue dans la grille qu'en présence de
circonstances atténuantes ou aggravantes exceptionnelles . On notera
3283
la peine principale pour s'exécuter une fois qu'elle est exécutée prennent
une nouvelle jeunesse à cause du développement de la récidive de
criminels dangereux. Depuis plusieurs décennies existe aux Pays-Bas le
placement sous TBS (Terbeschikkunstelling ) – littéralement mise à la
disposition dans un établissement – et en Allemagne l'internement de
sûreté. Ces institutions sont actuellement en voie de réforme dans le sens
d'un durcissement. La France a créé la rétention de sûreté en 2008. Ces
techniques ont déjà été étudiées dans leurs détails . Il convient
3293
740 Les périodes troublées sont parfois l'occasion pour les autorités de
prendre des dispositions extrêmement sévères. On peut donner l'exemple
du terrorisme en Irlande du Nord où ont été prises des mesures à la fois
judiciaires et administratives. Depuis 1974, chaque Prevention of
terrorism (temporary provisions ) Act autorise une autorité
administrative, le Secretary of State à exclure de Grande-Bretagne, ou
d'Irlande du Nord ou même de tout le Royaume-Uni, pour trois années,
toute personne qui est ou a été concernée par la commission, la
préparation ou l'instigation d'actes de terrorisme liés à la question
irlandaise. L'individu victime d'un tel ordre de bannissement (exclusion
order ) n'a que sept jours pour contester la mesure auprès de
l'administration du Secretary of State . La décision de ce dernier n'a pas
à être motivée et elle peut en fait se fonder sur des éléments assez ténus.
En fait, cette technique permet aux autorités d'éloigner d'Irlande du Nord
des personnes suspectes, mais contre lesquelles des preuves d'infraction
n'ont pas été réunies .
3297
3. La peine de mort
741 Il faut bien convenir enfin que la marque la plus nette de l'idéologie
autoritaire est la peine de mort . Cette peine est maintenue dans un
3301
prévoit que « nul ne sera soumis à une peine cruelle et inusitée », ce qui
conduit à s'interroger sur le caractère cruel du châtiment capital et cela
d'un double point de vue :
a) Sur le principe de la peine de mort d'abord, la Cour suprême des
USA ne déclare pas inconstitutionnelle cette peine, telle qu'elle est
admise par de nombreuses lois, notamment par des lois d'État. L'arrêt de
principe est l'arrêt Gregg v. Georgia qui, il est vrai, ne vise pas le 8
3305 e
2°) Hors États-Unis, une mention spéciale doit être faite à propos d'un
arrêt particulièrement important de la Cour suprême d'Afrique du Sud 3309
. Alors que l'article 277 CPP d'Afrique du Sud autorise la peine de mort
en cas de meurtre, la Cour suprême l'interdit au motif qu'elle constitue
un traitement inhumain, cruel et dégradant, un tel traitement étant lui-
même prohibé par l'article 11 (2) de la Constitution de 1993, laquelle ne
parle pas de peine de mort expressément ! Il y a là un pas vers le modèle
libéral. En revanche, le Japon conserve la peine de mort sur le
plan constitutionnel.
Au Japon, la peine capitale est considérée par la Cour suprême
comme conforme à la Constitution . 3310
Ainsi largement défini, le libéralisme remonte très haut dans l'histoire, au moins sur le plan
des idées. Platon enseignait que la justice pénale doit permettre au criminel « de tirer profit de sa
peine » 3313 et de se réconcilier avec sa victime « en passant de la querelle à l'amitié » 3314 .
Mabillon plus tard insiste sur « le salut des âmes » 3315 et déjà sur l'individualisation de la peine.
Voltaire et Montesquieu plaident pour une peine proportionnelle au délit, pour la présence d'un
avocat aux côtés du prévenu, pour la suppression de la torture, pour un système pénal fondé sur
la loi, seul moyen d'éviter l'arbitraire. Le mouvement est amplifié par Beccaria 3316 puis au début
du XIX e siècle avec par exemple l'Allemand Mittermaier, l'Italien Rossi (qui écrira en français
son Traité de droit pénal de 1829) et les Français Ortolan et Guizot. Au milieu du XIX e siècle,
l'École pénitentiaire met l'accent sur le traitement du délinquant et l'amélioration de la condition
du détenu, subsidiairement sur l'individualisation de la peine, laquelle sera magistralement
théorisée par R. Saleilles en 1899 dans son ouvrage L'individualisation des peines . Aux États-
Unis à Cincinnati en 1870 se tient un énorme congrès international, le National Congress on
penitentiary and reformatary discipline : dans un climat d'enthousiasme, on pose la règle de la
réhabilitation du condamné en suggérant les sentences indéterminées et la libération sur parole.
Aujourd'hui le libéralisme est toujours vivace et il l'est d'autant plus
qu'il est structuré techniquement par deux concepts essentiels, celui des
droits de l'homme et celui de l'État de droit . 3317
deux sens. Au sens formel , il s'identifie avec les règles qui assurent la
sécurité juridique, cette sécurité qui est certes nécessaire dans toutes les
branches du droit, mais qui l'est plus encore en droit pénal à cause du
caractère attentatoire aux libertés publiques qui est le sien. C'est
pourquoi d'abord doit s'appliquer en droit pénal le principe de la légalité
en vertu duquel toutes les règles pénales sont contenues dans un texte de
loi ; déjà Beccaria écrivait que « les lois seules peuvent fixer les peines
de chaque délit et, plus près de nous, un auteur précisait que » le
principe de légalité constitue une pièce maîtresse de l'architecture
juridique et politique dans les pays se réclamant du libéralisme . 3326
A. La procédure
Cour suprême des États-Unis, de son côté, rappelle que le procès par
jury sert « de rempart contre l'oppression du gouvernement en ce qu'il
prévoit une sauvegarde contre la corruption et l'excès de zèle des
procureurs et contre la conformité biaisée ou excentrique du juge » . 3339
sur une base d'égalité à tout stade de la procédure (ce qu'on appelle
souvent l'égalité des armes) ; faculté pour le ministère public et pour les
autres parties, pour le défenseur et pour la personne offensée, d'indiquer
des éléments de preuve et de présenter des mémoires à tout stade de la
procédure ; obligation pour le juge de répondre sans retard et de toute
façon selon un délai préétabli aux demandes formées à toute hauteur de
la procédure par le ministère public, par les autres parties ou par les
défenseurs… 5 obligation d'avertir immédiatement la personne privée
o
Il est vrai qu'un certain flottement apparaît aux USA entre le système
du process model (libéral) et du crime control (autoritaire) et en Italie.
Le principe en Italie reste certes que la preuve se fait à l'audience avec
notamment l'audition effective des témoins. Cependant sous la pression
des circonstances, notamment des menées mafieuses, une loi du 7 août
1992 est venue réduire la portée de cette règle, au point que désormais
l'Italie, partie d'un système très accusatoire en 1989 est aujourd'hui à mi-
chemin entre l'accusation et l'inquisition : plus précisément, pour les
affaires de criminalité organisée, beaucoup de témoins ne sont plus
entendus au cours de l'audience, leurs dépositions obtenues au cours de
l'enquête préliminaire valant preuves à elles seules . Ceci montre que 3350
Il existe actuellement dans un grand nombre de pays une offensive (législative et doctrinale)
contre le système inquisitoire (et surtout contre le juge d'instruction) et par contrecoup une
approbation du système accusatoire 3351 . Des auteurs argentins ont multiplié les arguments contre
l'inquisitoire 3352 . Sur le juge d'instruction on lira la diatribe incroyable d'un journaliste
anglais 3353 . Qu'il faille que la procédure soit contradictoire (mise de la personne poursuivie au
courant des charges et du dossier ; droit pour cette personne d'organiser sa défense notamment en
réclamant des investigations) est évident. Mais faut-il pour autant supprimer l'inquisitoire ?
On fera les remarques suivantes. Il paraît dangereux de changer totalement de système car
l'inquisition et l'accusation s'insèrent dans une tradition, dans une culture juridique. Les Italiens
qui en 1989 avaient supprimé le juge d'instruction ont rapidement ressenti les défauts du
nouveau système et consacré en 1992 un système du procureur instructeur comme on vient de le
voir. En France une loi du 15 juin 2000 (art. 513 al 2 CPP) est venue permettre au prévenu de
citer tous témoins devant la chambre des appels correctionnels : ce texte, d'inspiration anglo-
saxonne peut paralyser les audiences alors que dans les pays de common law, l'appel est
exceptionnel puisque soumis à un filtre, pas en France.
– On observera enfin qu'en common law, il est des juristes qui défendent le juge
d'instruction 3356 et qu'en France, ce sont d'abord certains avocats qui le contestent 3357 . Il faut
préciser qu'en régime accusatoire, l'avocat – qui est seul face à l'accusation – joue un rôle plus
important qu'en régime inquisitoire qui possède un juge d'instruction.
Après un débat de plusieurs années 3358 , la France conserve le juge d'instruction, sauf à
prévoir un regroupement de trois juges en pôles (loi du 5 mars 2007), ce qui a bien du mal à
s'appliquer, notamment pour des raisons financières.
ton assez emphatique et déclaratoire de ces propos alors pourtant que les
auteurs américains sont très partagés sur le bien-fondé de ce principe . 3362
qu'en effet les procédures pénales des divers pays possèdent leurs
propres techniques, avec des délais rapides et impératifs. En droit
pénitentiaire cependant, cette technique est un peu utilisée, par exemple
en Amérique du Nord. Au total, il s'agit d'une institution qui n'appartient
pas spécifiquement à la procédure pénale et qui est « concurrencée » en
procédure pénale par d'autres institutions. Comme il a été dit, l'habeas
corpus a une vocation de « bouche-trou » et apparaît comme un
« mythe » .
3382
plus rapidement par le juge pénal que par le juge civils. D'un autre côté,
une indemnisation par l'État ou une assurance est plus efficace
en pratique.
B. La sanction
du libéralisme.
On a défini la prévention « comme un instrument utilisé par l'État pour mieux maîtriser la
criminalité par l'élimination ou la limitation des facteurs criminogènes et par la gestion adéquate
des facteurs de l'environnement physique et social qui engendrent des occasions favorables à la
perpétration des délits » 3404 . Au sens strict, la prévention est donc extérieure au droit pénal. Il
convient pourtant d'en dire quelques mots, tant elle a pris de l'importance dans de nombreux pays
en raison du développement de la criminalité. La première grande expérience de prévention,
historiquement parlant, est le fameux Mobilization for youth (NFY) américain à partir de 1962 et
jusqu'en 1967 : il s'agissait d'assurer le traitement social d'un quartier de cent mille âmes de
Manhattan à New York, connu pour son taux effarant de criminalité. Trois cents personnes y
participèrent et furent menées des actions aussi variées que l'implantation de garderies d'enfants,
de cliniques d'hygiène mentale, de centres de consultation, l'animation des groupes
d'adolescents, la création de coopératives alimentaires et de réseaux pour trouver immédiatement
un emploi aux personnes libérées sous caution 3405 . Devant le relatif échec de cette expérience,
ce sont aujourd'hui des mesures plus ponctuelles qui sont mises en œuvre. Il est d'abord fait
appel à la police qui procède un peu partout à des contrôles préventifs d'identité, à des
patrouilles, voire à des poses de caméras à des endroits sensibles ; se développent les notions de
police communautaire (community policing ) ou îlotage ou encore police de proximité donnant
des conseils et mobilisant les habitants d'un quartier dans le cadre de programmes de
surveillance de voisinage 3406 ; se multiplient aussi les services spécialisés de prévention 3407 . En
outre des incitations sont faites aux citoyens pour les inciter à prendre des précautions contre le
vol 3408 et par exemple au Canada se développe le programme « opération-identification » (ou
« opération Volcan ») : la police prête de petits burins électriques à des citoyens pour leur
permettre d'apposer sur leurs objets de valeur un numéro d'identification de sorte que voleurs et
receleurs sont plus aisément démasqués 3409 . Le marché de la sécurité est en plein
développement, notamment dans certains pays d'Europe et on a noté que 24 % des policiers
américains exercent des activités de sécurité en dehors de leur emploi 3410 . On peut encore citer
les efforts mis sur la conception des immeubles afin que dans chaque partie de ceux-ci, toute
personne puisse voir le maximum des autres parties, ces efforts ayant été importants surtout en
Grande-Bretagne, au Canada et aux USA 3411 .
Quels sont les résultats de toutes ces expériences ? Les avis sont très partagés 3412 et il est
certain que la lutte contre le crime ne peut pas être faite seulement de prévention, même dans
une optique ultra-libérale.
La seconde grande façon de faire disparaître plus ou moins le système
pénal, une fois qu'une atteinte à l'ordre social a été commise, consiste à
utiliser des techniques extra-pénales qui sont assez variées, mais ne
semblent pas avoir vraiment fait l'objet d'une théorie générale. Ces
techniques, parfois qualifiées de « nouvelles stratégies sociales » , 3413
1. La déjudiciarisation
par lequel toutes les parties impliquées dans un délit particulier viennent
ensemble rechercher collectivement comment traiter les suites de ce
délit et ses implications futures » . Il en résulte que cette justice
3420
D'abord au titre des avantages, elle a pour but notamment de faciliter, par des voies simples,
la réparation du préjudice causé à la victime. En outre, la déjudiciarisation peut éviter la
stigmatisation du délinquant et assurément allège la charge des tribunaux.
Enfin, au titre des constatations « neutres », la déjudiciarisation se
traduit par une montée évidente du rôle du parquet. On peut presque dire
que dans beaucoup de droits le procureur est le « juge » le plus
important du système pénal. En Allemagne, le procureur apparaît
comme « le juge qui précède le juge » (« ein Richter vor dem Richter
») .
3433
758 Pratiquée à toutes les époques , elle n'est pas absente aujourd'hui. On
3434
Le premier, bien qu'il ait disparu en 1990, retiendra l'attention par son ancienneté. Il s'agit des
fameux tribunaux de camarades en URSS, apparus en 1905 dans la Russie tsariste finissante. Ces
tribunaux étaient compétents pour connaître de faits très peu graves comme les blessures légères,
les injures ou les vols de peu d'importance. Organes sociaux électifs, à caractère parajudiciaire,
ils étaient saisis en général par l'administration de l'entreprise ou du kolkhoze dans lequel
travaillait le salarié. La décision rendue était une sorte de jugement par les pairs. Elle ne
consistait pas en une peine, mais en mesures d'influence sociale (mery obscestvennogo
vozdejstvija ) comme l'excuse publique, le blâme ou la réprimande sociale, éventuellement avec
publication dans la presse, la réparation du dommage, enfin l'amende ne dépassant pas
50 roubles 3435 .
On insistera en revanche sur deux expériences.
1 ) La première est celle de comités , mis en œuvre par exemple aux
o
États-Unis et en Chine.
Les comités communautaires (community boards ) des États-Unis
présentent un certain intérêt, même si leur idéologie rappelle celle des
tribunaux de camarade, c'est-à-dire l'éducation des citoyens. Ces organes
ont été imaginés en 1976 par un avocat américain qui considérait que la
justice pénale est souvent inefficace. Ils sont alimentés directement par
les personnes ayant lu une publicité sur eux et se trouvant en conflit
avec un voisin ou un collègue, qu'il y ait ou non infraction pénale. La
direction de ces organes désigne pour chaque affaire trois ou quatre
médiateurs qui sont choisis en fonction de leur âge, de leur ethnie et de
leur caractère afin qu'existe une correspondance entre les personnes en
difficulté et celles qui aident ces dernières à trouver un accord . 3436
Les comités de résidents (jumin weijuanhui ) chinois sont moins
connus. Créés en 1951 à titre expérimental à Tianjin et généralisés par la
loi du 31 décembre 1954, ils représentent « l'organisation de base de
l'autogouvernement des masses ». Dominés par des membres du parti
communiste, ces comités sont composés de trois à neuf personnes, élues
par un collège de représentants des habitants d'un quartier . Ils
3437
existe (art. 216 bis CIC, introduit par une loi du 26 avril 1984) : l'action
publique est éteinte à l'égard de l'auteur d'une infraction passible de cinq
ans d'emprisonnement au plus si celui-ci verse une somme d'argent et
répare le dommage causé . Une loi française du 29 juin 1999 (art. 41-
3447
Voici maintenant un pays dont la législation est assez proche et sur lequel des évaluations
nombreuses ont été faites 3452 . Il s'agit du Canada et plus spécialement du Québec (loi fédérale de
1984 sur les jeunes contrevenants et arrêté québecois de 1987 sur le programme des mesures de
rechange). Après avoir fait son enquête, le policier l'adresse au substitut du procureur général. Ce
magistrat dispose d'un choix à trois branches : classer l'affaire (une fois sur dix) ; saisir le
tribunal, c'est-à-dire judiciariser l'affaire (trois fois sur dix) ; enfin saisir le directeur provincial
de la protection de la jeunesse (six fois sur dix). Ce dernier va examiner les dossiers que lui
envoie le magistrat : sur dix dossiers, il en classera deux, il en retournera quatre au magistrat
pour poursuite pénale et pour les quatre derniers, il prendra une mesure de rechange (travaux
communautaires, versement d'argent à des tiers, dédommagement de la victime, excuses à la
victime, travail pour la victime…). Le pourcentage d'échecs des mesures de rechange est faible,
tournant autour de 3 %. Parmi ces mesures, les travaux communautaires représentent à eux seuls
40 à 55 % du total et leur durée moyenne tourne autour de vingt heures. Le temps moyen entre la
remise de l'enquête au substitut par la police et l'achèvement des travaux est de trois à quatre
mois. Voilà un système séduisant et bien rodé. Les auteurs considèrent pourtant qu'il en résulte
plutôt une extension du contrôle social officiel. Ils se demandent si la déjudiciarisation entraîne
bien une réduction de ce contrôle alors que pourtant tel était son objectif. Il apparaît bien que la
nouvelle clientèle des mesures de rechange est celle dont on estimait naguère qu'elle ne posait
pas de problèmes assez sérieux pour justifier une intervention.
Enfin, dans un troisième groupe, s'appliquent à la fois la « justice
retenue » et la « justice déléguée ». Depuis 1985 environ en France, un
certain nombre de procureurs, avant de prendre leur décision sur la
poursuite, procédaient à une médiation (parquets de Pontoise et
Nanterre) ou y faisaient procéder par un service spécialisé (parquets de
Valence, Meaux, Créteil, Bordeaux…), voire par un médiateur sur le
fondement d'un décret du 20 mars 1978 . La loi du 4 janvier 1993 sur
3453
2. La dépénalisation
les années 1950, pour les contraventions, dont il va être bientôt parlé.
est commise sans qu'il puisse en être fait grief à son auteur ». Cette
définition éclaire mal l'interprète sur le critère de l'infraction
administrative, même si l'on y apprend qu'elle ne comporte pas de
véritable réprobation sociale (puisqu'elle peut être commise « sans qu'il
puisse en être fait grief à son auteur »). Sera-t-on mieux renseigné si l'on
consulte la liste de ces infractions qui continue à s'enrichir ? On trouve
l'usage d'une fausse identité, le tapage nocturne, le racolage, le défaut de
surveillance des animaux dangereux, l'ivresse, l'incitation à la débauche
et surtout l'immense majorité des infractions routières ainsi que des
secteurs entiers où se manifeste l'intervention de l'administration
(travail, concurrence, consommation, transports, fisc et douane). En
revanche ne sont pas dépénalisées certaines infractions soit à cause de la
gravité morale du comportement (fraude fiscale volontaire), soit à cause
du danger réel du comportement (violation des règles sur la composition
des produits alimentaires en cas de risque pour la santé des
consommateurs). Nous voilà déjà un peu mieux informés. Il apparaît en
effet que les critères sont ceux de blâme moral et de danger couru par la
société. C'est pourquoi les infractions importantes ne sont jamais des
manquements aux règlements.
Ce critère de gravité sociale et morale a été retenu dans un arrêt rendu
par la Cour constitutionnelle le 16 juillet 1969. Il est aussi consacré dans
un mémoire déposé par le gouvernement allemand dans la célèbre
affaire Öztürk plaidée devant les instances de Strasbourg : « relèvent du
domaine des actions contraires à la loi, mais où l'administration
répressive de la justice suffit, les violations du droit qui ne sont pas
pénalement répréhensibles selon les concepts généraux de la société, qui
sont moins blâmables, ou qui se distinguent des infractions pénales par
leur moindre degré d'indignité morale » . 3473
critère formel tiré de la nature de la peine. Mais ces lois avaient une
portée modeste. Aussi le législateur devait-il prendre une importante loi,
du 24 novembre 1981 dite « de modification du système pénal », qui
abrogeait les deux lois précédentes et en élargissait la portée. La loi de
1981 retient encore le critère de la nature de la peine, mais elle étend la
sanction administrative à « toutes les infractions pour lesquelles est
seule prévue la peine de la multa ou de l'ammenda » (art. 32) : en
somme désormais, le droit administratif retire au droit pénal non
seulement les contraventions mais aussi – ce qui est nouveau par rapport
aux lois de 1967 et 1975 – les délits punis d'une peine pécuniaire . De 3477
Elle allait donner lieu très rapidement à une doctrine considérable . 3480
On peut considérer aussi comme une sorte de dépénalisation la procédure italienne d'oblation
sous la forme de paiement direct d'une amende (oblazione ). L'originalité réside dans le fait
qu'intervient un élément consensuel dans le cadre d'un procès pénal. Très exactement, il s'agit
d'une « dépénalisation » soumise au choix du prévenu, consistant dans le paiement d'une amende
avant l'ouverture de la phase des débats d'audience (ou encore avant le prononcé du décret de
condamnation, dans les cas où le juge peut condamner sans audience). En somme, l'initiative de
l'intéressé transforme en sanction administrative la sanction pénale lorsque celle-ci est
pécuniaire. Et l'infraction est éteinte 3485 .
Dans certaines législations, il existe des textes généraux qui rappellent les principes
directeurs du droit pénal. Citons pour l'Allemagne la loi relative aux infractions réglementaires
(Ordnungswidrigkeitengesetz ) de 1958 modifiée, pour l'Espagne la loi no 30/92 du 26 novembre
1992 relative au régime juridique de l'administration publique et de la procédure administrative
commune 3490 , pour l'Italie, la loi du 24 novembre 1981 sur la modification du système pénal et
le décret-loi du 8 juin 2001 sur la responsabilité administrative des personnes juridiques...
771 Droit de fond ◊ La parenté entre droit pénal et droit administratif est
manifeste. Partout l'infraction administrative doit être prévue par un
texte : celui-ci est tantôt une loi au sens formel comme en Italie à cause
de l'article 25 al. 2 de la Constitution qui interdit à toute autorité autre
que le législateur la création d'une nouvelle infraction, tantôt un
règlement comme il apparaît dans de nombreux pays comme la France
dans certains cas. Partout aussi, ce texte n'est pas d'application
rétroactive. À la légalité formelle (nécessité d'un texte définissant le
comportement et la sanction), s'ajoute la légalité matérielle qui implique
la précision du texte et le respect des principes fondamentaux. La loi
3491
sanctions prises par l'Autorité des marchés financiers, la loi a opéré une
distinction : les sanctions prises contre les professionnels des marchés
financiers sont confiées au juge administratif et les sanctions prononcées
contre les autres intervenants sont du ressort du juge judiciaire
(art. L 621-30 C. mon. et fin.) . Enfin toujours en France, pour les
3498
fait de s'y soustraire par fraude ou ruse est un délit pénal, selon la loi du
24 novembre 1981 (art. 388 ter CP).
De tout cela, il résulte que la dépénalisation est loin d'entraîner une
séparation totale d'avec le droit pénal. Le régime de l'infraction
dépénalisée se souvient du droit pénal, quand il n'y fait pas appel
expressément. Le terme « dépénalisation » n'est donc pas tout à fait
exact. En revanche avec la décriminalisation, la coupure avec le droit
pénal est beaucoup plus évidente.
3. La décriminalisation
Dans le second cas, qui concerne en pratique les actes commis sur des
mineurs âgés de plus de quinze ou seize ans, la décriminalisation est
également acquise, mais elle a été plus difficile à obtenir dans certaines
législations . Enfin la décriminalisation a atteint l'avortement et même
3508
des développements car ils font apparaître des conflits entre droits
antagonistes et par conséquent des discussions et des hésitations en
droit positif.
a. L'avortement
sont rares et pas toujours explicites ; pourtant si le fœtus n'est pas une
personne (« autrui » selon l'article 221-6 CP), il est déjà une entité
possédant la vie.
Quoi qu'il en soit, l'examen de quelques droits positifs fait apparaître
que schématiquement trois conceptions coexistent : celle d'une
décriminalisation très large, plus ou moins à la demande, celle d'une
décriminalisation moyenne et celle d'une décriminalisation interdite ou
quasiment interdite .3514
il n'y a plus de femme se faisant avorter qui soit poursuivie, que ce soit
en France (en application de la volonté du législateur) ou au Canada (le
législateur n'ayant pas réécrit l'article invalidé). Deuxièmement, les deux
droits n'accordent aucun rôle au père de l'enfant à naître dans la décision
d'avorter : la Cour suprême du Canada décide que le père ne peut faire
obstacle au droit de la mère d'obtenir une interruption de grossesse dans
les limites prévues par la loi tandis que le Conseil d'État français
3517
pratique les parquets classent parfois sans suite ou, en cas de poursuite,
les cours d'assises prononcent des peines faibles, notamment avec sursis.
D'autres législations prévoient une incrimination spéciale, aux
pénalités réduites compte tenu du mobile de pitié. Ainsi en Allemagne
(art. 216) et en Autriche (art. 77), la peine perpétuelle tombe à un
emprisonnement de six mois à cinq ans car il y a « demande expresse et
sérieuse » : on peut donc parler de meurtre atténué. Même
adoucissement en Suisse avec l'article 114 visant « celui qui, cédant à un
motif favorable, notamment à la pitié, aura donné la mort à une personne
sur la demande sérieuse et insistante de celle-ci… » et avec l'article
3535
– Évoquons ensuite l'affaire Pretty 3543 c. Royaume-Uni jugée par la CEDH en 2002. La dame
Pretty qui s'était heurté à l'hostilité du Director of Public Prosecutions – qui n'avait pas voulu
accorder d'immunité à son époux – avait saisi les juges de Strasbourg en invoquant divers
articles de la Conv. EDH tels les articles 2 (qui en affirmant le droit à la vie doit, selon elle,
donner le droit de choisir entre continuation et cessation de la vie), 3 (qui affirme le droit de ne
pas subir des traitements inhumains) et 8 (qui affirme le droit au respect de la vie privée et
familiale). Or la CEDH (à l'unanimité des 7 juges) rejette la demande. Elle affirme « qu'on ne
peut déduire de l'article 2 un droit de mourir, que ce soit de la main d'un tiers ou avec l'assistance
d'une autorité publique » (§ 40), que l'article 3 « ne fait pas peser sur l'État défendeur l'obligation
positive de prendre l'engagement de ne pas poursuivre » la personne acceptant d'aider le mourant
à se donner la mort (§ 56) et que l'article 8, s'il pose un principe de droit à la vie privée, admet
aussi l'existence de limites (les « ingérences de l'autorité publique »), l'ingérence de la justice
étant en l'espèce « nécessaire dans une société démocratique à la protection des droits d'autrui »,
ce qui est la reprise de l'article 8 § 2 (§ 78).
– De plus la même CEDH, dans l'affaire Glass c. Royaume-Uni du 9 mars 2004 3544 , rendue
dans des circonstances particulières, a été conduite à redire les mêmes principes. Un enfant de
douze ans a été hospitalisé pour une grave infection des voies respiratoires. Devant l'aggravation
de son état, les médecins recommandèrent l'administration de diamorphine pour soulager son
état, ce à quoi la mère s'opposa vigoureusement. Passant outre à cette opposition, ils
administrèrent un produit à l'enfant et même inscrivirent dans son dossier un ordre de non-
réanimation à l'insu de la mère. Mais l'enfant… guérit et regagna le domicile familial. Les juges
de Strasbourg estimèrent que le fait de méconnaître la volonté de la mère avait violé le droit de
l'enfant au respect de sa vie privée et à son intégrité physique. L'article 8 Conv. EDH avait donc
été méconnu. Et la CEDH s'opposait ainsi à la fois à l'euthanasie active et au refus d
l'acharnement thérapeutique.
– Dans l'affaire Lambert très médiatisée, il s'agissait d'un homme qui, victime d'un accident
de la route, était devenu tétraplégique et entièrement dépendant. À la suite d'une procédure
complexe, le Conseil d'État rendait un arrêt le 24 juin 2014 décidant que l'euthanasie de Vincent
Lambert voulue par lui avant son accident, n'était pas contraire à l'article 2 Conv. EDH sur le
droit à la vie ni aux dispositions du Code de la santé notamment dans ses dispositions sur le refus
de l'acharnement thérapeutique. Dans sa décision du 9 juin 2015, la CEDH déclare conforme à
l'article 2 l'arrêt des soins 3545 . Certes cette décision ne dit pas que l'intéressé va voir son
alimentation stoppée. Mais pour les défenseurs de la vie, le coup est dur. D'ailleurs l'intéressé
n'est pas en fin de vie, contrairement à ce que laisse entendre l'arrêt (§ 148). Les cinq juges
minoritaires ont rédigé une opinion séparée où l'on lit notamment que « ce qui est proposé
revient ni plus ni moins à dire qu'une personne lourdement handicapée, qui est dans l'incapacité
de communiquer ses souhaits quant à son état actuel peut, sur la base de plusieurs affirmations
contestables, être privée des deux composantes essentielles au maintien de la vie, la nourriture et
l'eau et que, de plus, la Convention est inopérante face à cette réalité » (point 1).
– On finira enfin par où l'on a commencé, avec une nouvelle décision de la Cour suprême du
Canada, rendue dans l'affaire Gloria Taylor 3547 . Les éléments du débat sont les mêmes que ceux
de l'affaire Rodriguez : d'un côté, l'article 241 b C. crim. Et de l'autre l'article 7 de la Charte. Or
la Cour suprême prend une décision tout autre : 1° La prohibition de l'aide morale à mourir prive
la dame Taylor du droit à la vie, à la liberté et à la sécurité ; 2° La privation de ce droit n'est pas
conforme aux principes de justice fondamentale car elle a une portée excessive. À la suite de
cette décision on peut penser que le législateur canadien va devoir abroger l'article 241 b
C. crim.
Mais parallèlement, une loi provinciale du Québec, en date du 5 juin 2014, a consacré
l'assistance au suicide dans deux cas :
La question de l'euthanasie n'est pas résolue et l'on peut même se demander si elle le sera un
jour. Les droits de l'homme, si importants aujourd'hui, peuvent être invoqués en faveur ou à
l'encontre de l'euthanasie 3550 .
780 L'objectif essentiel des pouvoirs publics est évidemment que des
personnes, souvent fragiles, ne tombent pas dans l'usage ou détention à
usage personnel de drogues : d'abord pour des raisons sanitaires, ensuite
car l'usage de drogue peut conduire à la délinquance (cambriolage de
pharmacie, faux, violences…). C'est pourquoi la plupart des États ont
développé une politique de prévention. On en donnera quelques
exemples qui feront apparaître des différences sensibles d'un pays
à l'autre.
En Allemagne , il n'y a pas de politique nationale, mais seulement des
initiatives locales. Pour les majeurs, c'est la police (très décentralisée et
rattachée au ministère de l'intérieur de chacun des seize Länder ) qui agit
en liaison avec les communes et les services sociaux. Quant aux
mineurs, leurs conduits addictives (non pénalisées) relèvent des services
de protection de l'enfance et plus particulièrement des Offices de la
Jeunesse (Jugendamt , au pluriel Jugendamter ) qui existent au niveau
des Lander et de la commune. Ces services prennent toutes les mesures
pour préserver l'intérêt de l'enfant. Chaque Jugendamt comprend
notamment une commission d'aide à la jeunesse, organe délibératif qui
fixe les grandes orientations en la matière et qui est composé d'élus
locaux (majoritaires) et de personnes compétentes, représentant les
associations actives dans le domaine de la protection de l'enfance.
En Italie, un service public pour les toxicodépendances s'occupe des
personnes ayant une addiction à la drogue . Ce service propose :
3551
2. Politique de soins
a. Dépénalisation totale de l'usage de drogue et de la détention pour usager personnel. Le
cas de l'Italie
781 Le droit italien ignore totalement sur le plan pénal l'usage de drogue et
la détention de drogue à des fins de consommation personnelle. À la
place, existent des sanctions administratives pour l'importation,
l'exportation, l'acquisition et la réception de substances stupéfiantes pour
un usager personnel.
Dans les quarante jours qui suivent la constatation des faits, le préfet
convoque pour un entretien devant lui (ou devant sans délégué) la
personne mise en cause pour évaluer les sanctions administratives à
appliquer ; leur durée ainsi que l'opportunité de mettre en œuvre un
programme thérapeutique. La convocation pour l'entretien indique déjà
que l'intéressé peut présenter une attestation du service de police pour la
toxicodépendance territorialement compétent, faisant état de la réussite
d'un traitement thérapeutique ou éducatif. Concrètement, la personne dès
réception de la convocation du préfet doit s'adresser au service de police
compétent et commencer un programme. Le préfet peut alors donner
acte à la personne de l'absence de dépendance et s'abstenir de prononcer
une sanction.
Le préfet peut, dans la négative, prononcer une sanction
administrative pour une période d'un an. Ces sanctions sont la
suppression du permis de conduire ou l'interdiction de le présenter, la
suppression de la licence de port d'arme ou l'interdiction de l'obtenir, la
suppression du passeport ou de tout autre document d'identité ou
l'interdiction de l'obtenir si la personne n'est pas membre de
l'Union européenne.
Le préfet transmet une copie de sa décision de sanction au
commissaire de police compétent territorialement. Celui-ci peut alors
soumettre à des mesures de protection de l'ordre public l'intéressé
lorsqu'il a déjà été condamné, même non définitivement pour infraction
contre les personnes, les biens ou au Code de la route, ou au titre du
décret n° 309/1990. Ces mesures restrictives sont :
a) L'obligation de se présenter au moins deux fois par semaine auprès
d'un service de police territorialement compétent ;
b) L'obligation de rester à demeure dans la limite des horaires fixés ;
c) L'interdiction de fréquenter certains endroits publics ;
d) L'interdiction de s'éloigner de sa commune de résidence ;
e) L'obligation de se présenter dans un service de police
spécifiquement indiqué aux horaires d'entrée et de sortie des écoles ; 3553
782 Supposons que dans le cadre d'une procédure pour infraction contre les
personnes ou les biens notamment, les autorités de police ou de justice
découvrent que la personne est adonnée à la drogue. Alors la
considération de la santé va l'emporter sur celle de la répression de
l'infraction considérée. Des mesures vont être prises par les autorités
judiciaires qui sont originales, à mi-chemin d'un droit pénal aménagé et
d'un droit non pénal. On donnera deux exemples.
Aux Pays-Bas , lorsqu'au cours de la garde à vue d'une personne, il
apparaît que celle-ci est sous l'emprise d'une drogue, le service de
probation – plus précisément le service social de réhabilitation pour les
délinquants à conduite addictive (SvG) – est saisi, établit un rapport
adressé à l'autorité judiciaire qui décide le placement de l'intéressé dans
une clinique aux fins de traitement.
Plus originale est la mesure de protection de la société en cas de
conduite addictive (Inrichting steselmatige Daders , ISD), introduite en
2004. Cette mesure est prononcée par le tribunal. Elle s'adresse à des
délinquants multirécidivistes, présentant une conduite addictive. Le
tribunal prononce cette mesure, après remise d'un rapport, pour une
durée maximale de deux ans. Trois conditions sont nécessaires au
prononcé de cette mesure :
– un délit sérieux pour lequel une détention provisoire peut être
décidée ;
– le fait que dans les cinq années précédentes, la personne a été
condamnée au moins trois fois à certaines peines ;
– la convistion raisonnable que la personne continuera à commettre
un ou des délits sérieux.
L'intéressé est placé dans un établissement fermé. L'idée est à la fois
de protéger la société et de traiter les problèmes liés à l'addiction.
Le tribunal peut en outre éviter la mise à exécution immédiate du
placement en ISD en contraignant le condamné à exécuter certaines
obligations, notamment celle de se soigner. Le ministère public s'assure
du respect de ces obligations et en cas d'inexécution, le tribunal ordonne
l'application de la mesure de placement.
Au Royaume-Uni, le législateur a créé à l'usage des tribunaux des
mesures alternatives à l'emprisonnement (community sentences ). On les
évoquera brièvement car l'on reste dans la sphère du droit pénal . Plus3556
784 Principe ◊ Dans le chapitre précédent, ces modèles ont été considérés
à l'instant T, en fait tels qu'ils sont actuellement. Or ils sont l'objet d'une
dynamique dans le temps. En effet, il ne suffit pas de connaître les
grands modèles de droit pénal ainsi que leurs variantes. Il convient aussi
de décrire comment ils se sont formés et comment ils continuent de le
faire. C'est qu'en réalité les modèles, comme les êtres vivants, sont en
mouvement perpétuel. « Le monde n'est qu'un branloire pérenne »
écrivait Montaigne. Deux séries de remarques doivent être faites.
1 ) La première intéresse les causes des changements survenant au
o
sein d'un modèle. Ces causes sont des faits matériels ou juridiques qui se
retrouvent un peu partout, quoiqu'avec une intensité variable. Cinq
causes peuvent être retenues.
La première est la montée de la criminalité, notamment de la
criminalité organisée, génératrice par exemple d'une augmentation des
plafonds légaux de peine dans quasiment tous les pays. La seconde est
d'ordre économique : la justice pénale coûte cher, d'où des tendances à
simplifier la procédure (par exemple par l'appel au juge unique et aux
alternatives à la poursuite ou encore au plaider coupable qui fait
l'économie d'une audience de jugement) ou à imaginer des alternatives à
la privation de liberté (travail d'intérêt général, bracelet
électronique…) . La troisième tient à l'évolution des mœurs et par
3560
enfin évoquer une cinquième cause, de moindre portée, qui est de nature
politique. On pense à la fois aux changements de régime (suite à une
révolution par exemple) et aussi aux réactions de pays colonisés y
3563
pour cause des faits internes, prenant leur source dans le pays même
porteur du modèle et sans qu'apparaisse une contrainte externe à l'État
ou même le simple désir d'imiter le voisin ; les autres ont pour cause des
faits externes et résultent donc d'influences contraignantes comme une
conquête militaire ou la signature d'accords supranationaux ou tout
simplement d'une séduction intellectuelle. Sans doute, certaines
réformes pénales ont-elles pour origine à la fois des faits internes
(locaux) et des faits externes (extérieurs) . Mais le plus souvent, ces
3565
dans tous les pays, le droit positif bougeait peu, l'évolution étant
marquée seulement par des codes et quelques lois. Il n'en est plus ainsi
aujourd'hui. Dans tous les pays, quoiqu'à des degrés divers, les lois
changent sans cesse. Certains États font il est vrai preuve d'une certaine
stabilité comme l'Allemagne, la Suisse ou la Belgique – en partie à
cause du fédéralisme adopté dans ces États. Le Royaume-Uni se dote
périodiquement et à intervalles réduits de lois énormes . La France bat
3566
786 Des évolutions inverses ◊ Le droit pénal spécial est loin d'être
stable. D'un côté des infractions apparaissent ou se durcissent, illustrant
le système autoritaire. De l'autre, des infractions disparaissent ou du
moins sont dépénalisées, ce qui consacre le système libéral. Dans les
deux cas, les systèmes sont en expansion.
est tiré d'une loi espagnole du 30 mars 2015 : l'article 574 CP réprime la
détention de substances dangereuses si elle a une finalité terroriste
(définie à l'article 573 CP) ; l'article 525 CP réprime le fait de se laisser
endoctriner ou de s'entraîner militairement en vue de commettre des
délits terroristes ; de tels actes ne sont que préparatoires à la commission
d'une infraction terroriste.
Dans ces trois cas, il faut un dol spécial consistant dans le but de réaliser
une évasion de l'impôt : bref, la preuve d'une lésion effective des intérêts
fiscaux de l'État. Les comportements échappant désormais à la sanction
pénale sont des infractions administratives . 3574
§ 2. Le droit procédural
vogue le due process model ou modèle du procès impartial, fondé sur les
4, 5, 6 et 8 Amendements. Par exemple, le 5 Amendement dispose que
e e
outre un arrêt remarqué, rendu en 1966, avait posé la règle que lors de
l'interrogatoire policier, le suspect a droit à l'assistance d'un conseil . 3581
deux jours alors que le vol aérien dans chaque sens durait 20 heures, ce
qui faisait un séjour très bref pour un voyage bien long ; 5 il paraissait
o
en matière de trafic de drogue peut donc se fonder sur ces indices qui
sont, il faut bien le dire, assez vagues et qui « peuvent pratiquement
s'appliquer à tout voyageur qui retient l'attention du Drug Enforcement
Agency » . C'est d'autant plus vrai qu'une fois détenu, le suspect peut
3588
être traité avec dureté sans que pour autant la preuve soit exclue comme
il apparaît dans une affaire Montoya de Hernandez : des agents
suspectaient une voyageuse de passer de la drogue en la dissimulant
dans son canal alimentaire et la retiennent plus de trente-six heures
jusqu'elle se trouve dans la nécessité d'aller aux toilettes, ce qui permit
aux agents de mettre la main sur de très nombreux sachets renfermant de
la cocaïne, preuve qui fut jugée recevable . 3589
invoqué dans cette affaire que la loi violait le principe du due process ,
la Cour mit en balance les droits du mineur et l'intérêt général pour
donner la préférence à ce dernier. Plus important est l'arrêt Salerno
relatif au Bail reform Act 1984 . Cette loi autorise sous certaines
3597
Cour suprême dans cet arrêt motive fortement sa décision pour déclarer
la loi de 1984 constitutionnelle : d'abord le 8 Amendement qui interdit
e
les « cautionnements exagérés » ne garantit pas pour autant un droit
automatique à la liberté sous caution ; ensuite la loi de 1984 est
« régulatrice par nature » et elle ne tend pas à imposer une peine avant
jugement ; enfin, indique encore la Cour, la loi a organisé, pour limiter
la détention, des procédures pénales comme le Speedy trial Act . 3599
pour donner au citoyen une plus grande protection que celle qui est
prévue par le texte fédéral » . L'avocat du défendeur n'avait pas
3604
Ce mouvement libéral, développé par les Cours d'État a pu apparaître quand, après « l'ère
Warren », débuta un recul de la jurisprudence favorable aux droits et libertés individuels. Les
arrêts libéraux de la Cour fédérale se fondaient sur la Constitution fédérale. Le changement
d'attitude de cette haute instance entraîne une résurgence d'intérêt des Constitutions d'État en tant
que protectrices de ces droits. Effectivement, les Cours d'État invoquent leurs propres
Constitutions pour se justifier de ne pas suivre les reculs de la Cour suprême, que celles-ci soient
rédigées identiquement au Bill of rights fédéral ou qu'elles soient rédigées différemment, c'est-à-
dire plus libéralement 3613 .
En définitive, il apparaît que les Constitutions des États sont la source de certains droits
individuels. Et le courant développé par ces Cours suprêmes d'État, relativement moins connu
que celui de la Cour suprême fédérale, ne doit pas être sous-estimé. Certes, les décisions des
Cours d'État sont susceptibles d'un recours (appeal ) devant la Cour suprême fédérale. Mais il ne
faut pas oublier que ce recours n'est pas forcément intenté et que s'il l'est, la Cour suprême
fédérale se réserve le droit d'accueillir ou non ce recours à tel point qu'elle ne rend en fait de
décision que dans 10 % des cas qui lui sont soumis.
D'un autre côté, il ne fait pas exagérer l'autonomie du droit des États. Ainsi, la Constitution
de Californie rappelle que « dans les affaires criminelles, les divers droits constituionnels
énumérés doivent être interprétés par les Cours de cet État d'une manière compatible avec la
Constitution fédérale » (art. 1, § 24). Celle de Floride décide « qu'elle doit être interprétée en
conformité avec le IV Amendement de la Constitution des États-Unis, tel qu'il est interprété lui-
même par la Cour suprême des États-Unis » (art. 1, § 12). Les auteurs parlent de fédéralisme
judiciaire (judicial federalim ) et la doctrine, là-dessus est considérable, partagée avec subtilité,
entre une conception plutôt favorable aux États et une conception plutôt fédérale 3618 .
798 Principe ◊ Tandis qu'à partir des années 1970 la procédure pénale
américaine devient de plus en plus autoritaire, ou du moins se rapproche
de plus en plus du modèle autoritaire sous l'influence de la Cour
suprême fédérale, la procédure pénale française glisse inexorablement
vers un maxi-libéralisme grâce à une succession de lois et d'arrêts du 3619
principaux aspects, qui ne sont pas forcément les mêmes qu'aux USA ou
qui s'ils ont le même objet n'ont pas forcément la même forme.
799 Les droits de la défense ◊ Ces droits – qui appartiennent aussi bien
à la victime qu'à la personne poursuivie – ont toujours été considérés
comme importants en France. Dès 1897, l'avocat de l'inculpé pouvait
accéder à l'instruction et ce droit avait été étendu en 1921 à la victime
constituée partie civile. Cependant depuis les années 1970, un
renforcement spectaculaire de cette notion apparaît. Le Conseil
constitutionnel y voit un principe constitutionnel . Et les lois sur la
3622
défense se multiplient.
Au cours de l'enquête , et plus précisément en cas de garde à vue,
plusieurs lois récentes (14 avril 2011 et 27 mai 2014 notamment) ont
singulièrement amélioré le sort du suspect, et même de la victime
(art. 63 et s. CPP). Le droit à l'avocat est consacré. C'est qu'en effet, pour
le Conseil constitutionnel, « le droit de la personne à s'entretenir avec un
avocat au cours de la garde à vue constitue un droit de la défense » . 3623
La question de l'entretien avec un avocat avait pourtant donné lieu à un
vif débat. Il est vrai que cette évolution a pour origine en partie les arrêts
de la CEDH et les directives bruxelloises.
Au cours de l'instruction préparatoire , le développement des droits
de la défense est au moins aussi important quoique moins spectaculaire.
C'est ainsi que la procédure est désormais mise à la disposition des
conseils non plus un jour (loi de 1897) ou deux jours (loi de 1983) avant
l'interrogatoire de la personne poursuivie, mais « à tout moment » (loi de
1993) : la condition de la personne poursuivie et de la victime constituée
partie civile se trouvent donc alignées sur celle du parquet, ce qui les
rapproche beaucoup. Il faut ajouter le pouvoir reconnu aux parties
privées depuis 1993 de demander au juge d'instruction une mesure
d'investigation (lois du 4 janvier 1993 et du 15 juin 2000), ce pouvoir
qu'avait toujours eu le ministère public. On peut encore noter des
mesures permettant après clôture de l'instruction par un non-lieu de faire
connaître ce non-lieu par une publicité, pour faire respecter au moins
après coup la présomption d'innocence qui avait pu être mise à mal, par
la presse (lois du 4 janvier et du 24 août 1993).
La procédure d'audience avait failli basculer vers le système
accusatoire avec une loi du 4 janvier 1993. Mais devant l'hostilité
générale des magistrats et des difficultés qui en seraient résulté, cette loi
a été abrogée par celle du 24 août 1993 avant même d'être entrée en
vigueur. Cette réforme de la réforme ne saurait cependant être
interprétée comme un recul des droits de la défense puisque, selon la
jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et de la Cour
de cassation, tout prévenu ou accusé peut faire interroger les témoins à
charge et obtenir la convocation de témoins à décharge et que la
jurisprudence de la Cour de cassation le reconnaît . 3624
§ 3. Le droit de la sanction
802 Dans certains pays, c'est le libéralisme qui s'installe. En Allemagne, par
exemple, sous l'effet de la législation et peut-être aussi des mentalités
des juges, le libéralisme a peu à peu gagné très nettement : en 1882,
22,2 % des peines étaient des amendes et 76,8 % étaient des peines
d'emprisonnement ; aujourd'hui en 1990, 83,3 % sont des amendes alors
que seulement 16,6 % sont des peines d'emprisonnement . 3627
Courts Act. 2015 , dans ses dispositions sur le meurtre d'un policier ou
d'un personnel pénitentiaire fait passer la peine encourue de 30 ans à
l'emprisonnement à vie.
SECTION 2. LES MOUVEMENTS D'ORIGINE
EXTERNE
803 Notion ◊ Avec le développement des relations entre États, les modèles
extérieurs à un État prennent pour celui-ci une importance primordiale.
Aujourd'hui, il n'est plus de réforme importante en matière législative
qui ne soit précédée d'une enquête sur les droits étrangers, elle-même
souvent sous-tendue par des congrès internationaux ou des thèses de
doctorat. Ensuite et surtout, les législateurs nationaux perdent une partie
de leur liberté de choix du fait de pressions militaires et/ou économiques
d'une part et d'autre part du fait de la multiplication d'accords
supranationaux, qu'ils soient régionaux ou mondiaux. De ce phénomène
résulte un rapprochement entre un certain nombre de droits, qu'ils
appartiennent ou non au même modèle. Depuis les années 1900, une
évolution formidable s'est faite. Au grand congrès de droit comparé tenu
à Paris en 1900 c'était le nationalisme qui l'emportait : s'affrontaient et se
comparaient, en matière civile surtout, le droit allemand et le droit
français. Aujourd'hui, surtout depuis le milieu du XX siècle, au
e
– La coopération qui met face à face deux (ou plus) États appelés à
négocier des accords pour faciliter le fonctionnement de leur justice
pénale. Dans le principe les normes nationales ne sont pas touchées
(encore que des retouches peuvent s'avérer nécessaires) ;
– L'harmonisation qui implique le rapprochement des droits
nationaux (qui subsistent pour l'essentiel) sur la base d'un texte supérieur
supranational ;
– L'unification (ou uniformisation ) qui a pour objet de donner le
même droit à plusieurs États appartenant à un ensemble géographique.
L'unification est illusoire dans le cadre d'un travail de droit comparé,
sauf à l'intérieur d'un État déterminé lorsque ses diverses composantes
ont pu avoir un droit propre, ce qui correspond à l'idée d'un État fédéral.
La coopération, pour les comparatistes, ne présente qu'un intérêt relatif
car elle ne touche guère aux droits nationaux. Reste l'harmonisation.
Celle-ci se présente sous deux formes. La première, très classique est
celle de la réception , plus ou moins prononcée en vertu de laquelle les
gouvernants d'un État A accueillent, reçoivent le droit d'un État B, et
cela sans accord entre les deux États, mais par l'effet d'une pression
militaire ou économique, voire intellectuelle. Il s'agit d'une fausse
harmonisation . La seconde forme, plus moderne, est celle d'une vraie
harmonisation , également plus ou moins forte, entre les droits de divers
États A, B, C..., ces États mettant en commun certains principes à la
suite d'un accord entre eux (Conseil de l'Europe, Union européenne,
notamment). Comme on le voit, ces deux techniques, surtout la seconde
réduisent les différences entre les droits et, en un certain sens,
appauvrissent le domaine du droit pénal comparé puisque les
ressemblances vont l'emporter sur les différences : il y a en somme mise
en commun de normes venues de divers horizons, c'est-à-dire
hybridation ou « combinaison du meilleur de chaque tradition nationale
par synthèse » . Mais le rôle du comparatiste, pénaliste ou pas, n'est-il
3633
804 Le droit pénal d'un État A se trouve « exporté » vers un État B qui va
jouer le rôle d'un État « importateur » de droit et dont le droit originaire
va se trouver remplacé par celui du droit du pays « exportateur ».
Apparaît ainsi une famille juridique comprenant dans le présent exemple
deux membres A et B. Il y a une sorte de transplantation du droit d'un
pays vers un autre. Cela dit, ce mouvement est susceptible de diverses
formes qui dépendent des intentions des gouvernants. Mais il comporte
aussi des limites.
Nous parlerons de réception. Mais il faut rappeler que des auteurs
utilisent aussi d'autres mots ou expressions comme la « circulation des
modèles » et la « transplantation » ou la « diffusion d'un droit » .
3634 3635
805 Tout État entend améliorer son propre système pénal et à cette fin
n'hésite pas à jeter un regard sur les États voisins qui servent de « boîtes
à idées ». De ces dernières, il tire des réformes législatives.
Les facteurs qui conduisent un État à « importer du droit pénal » (ou
du droit en général) sont avant tout constitués par les missions
d'information et par les relations d'amitié. Si par exemple le droit pénal
espagnol s'inspire souvent du droit pénal allemand, c'est notamment car
depuis le début du xx siècle, de nombreux pénalistes espagnols se sont
e
d'esprit inquisitoire (en 1985), même si cet organe n'est pas exactement
celui de la France, la garde à vue (en 1984), et même un « mini Code »,
si l'on peut dire, avec un article préliminaire intitulé The override
objective (le but essentiel) (dans les Criminal Procedures Rules de 2005
). Ajoutons enfin un mot sur la recherche de la vérité : alors que l'article
81 CPP français rappelle que le juge d'instruction « instruit à charge et à
décharge », le Code anglais pour la conduite des investigations par la
police décide dans l'un de ses articles que « lorsqu'il enquête sur une
affaire, l'enquêteur doit suivre toute ligne de recherche raisonnable,
qu'elle semble inculper le suspect ou le désinculper » . Aujourd'hui, il
3639
Après la législation, la doctrine n'est pas en reste. On donnera l'exemple de celle des USA qui
nourrit parfois une assez nette admiration pour le système pénal européen continental (surtout
français et allemand) et qui désirerait que le législateur américain adopte plusieurs dispositions
précises des droits européens continentaux. Parmi les auteurs les plus favorables au droit
européen, notamment français, il faut signaler L. Weinreb qui plaide pour l'introduction du juge
d'instruction, pour la suppression du plea bargaining et du jury d'accusation, et pour la
présentation de la preuve à l'audience selon ce mode non accusatoire 3640 . D'autres auteurs sont
plus modérés, mais suggèrent cependant des emprunts précis au droit européen continental. Un
auteur recommande de prendre à l'Allemagne son système de poursuite obligatoire 3641 et son
rejet du système accusatoire 3642 . Un autre fin connaisseur du modèle français voudrait lui
emprunter au moins cinq traits 3643 . Premièrement, le poursuivant américain, actuellement
détaché de la police, devrait pouvoir participer à l'enquête et même disposer d'un pouvoir
disciplinaire sur les policiers, comme en France. Deuxièmement, pour contrer le pouvoir
discrétionnaire du procureur américain en matière de poursuite, il faudrait, sinon accorder à la
victime le droit de se porter partie civile pour déclencher cette poursuite (système français), au
moins lui octroyer l'exercice d'un recours administratif par l'effet duquel la décision de
classement qu'elle critique serait portée devant une sorte de procureur contrôleur.
Troisièmement, même si les juges américains ont moins de pouvoirs que leurs collègues
français, ils devraient bénéficier d'une formation analogue, qui pour l'instant est embryonnaire.
Quatrièmement, il faudrait limiter aux USA l'arrestation et la détention provisoire aux affaires
importantes, comme en France. Cinquièmement, il faudrait abandonner au moins sous sa forme
explicite le plea bargaining qu'ont longtemps ignoré les droits français et allemand. De façon
générale, cette doctrine américaine entend n'admettre que strictement la réception du droit
français et plus généralement du droit européen continental : les emprunts devraient porter sur
des points très précis, se fonder sur des institutions déjà existantes et être conformes aux intérêts
de l'accusation et de la défense. On peut encore citer un auteur anglais qui suggère d'importer de
France certaines dispositions, relatives au statut de la victime (encore peu prise en considération
en Angleterre), à l'expertise et à la phase préparatoire ; alors, écrit-il, qu'en France, est organisée
une recherche des preuves, en Angleterre, après la sommaire enquête de police, rien ne se passe
entre la fin de celle-ci et l'ouverture de l'audience, ce qui peut provoquer des erreurs
judiciaires 3644 .
3 ) C'est enfin la théorie de la peine qui profite des expériences
o
contrôle . 3653
sur le cas du Japon et de la Turquie qui sont les deux meilleurs exemples
d'un phénomène finalement assez étonnant.
Pendant des siècles, le Japon n'avait pas vraiment de droit, même
pénal, mais seulement un ensemble de règles de politesse et d'honneur,
de convenance (les giri ). Les Japonais les observaient spontanément car
ils auraient encouru le blâme de la communauté s'ils ne s'y étaient pas
conformés. Mais avec la révolution Meiji en 1868, tout changea. Le
Japon s'ouvrit au monde et désirant entrer en contact avec l'Occident se
trouva dans l'obligation de se doter de codes et par exemple de codes
répressifs. Dès 1868, le Japon s'adressa à la France dont le système
juridique était l'un des plus précis du monde et qui en outre était codifié
et donc aisé à imiter. Dans un premier temps, Tokyo ordonna à ses hauts
fonctionnaires de faire leurs études juridiques en France et fit traduire
les codes répressifs français ainsi que le magistral Traité d'instruction
criminelle de Faustin Hélie dont la seconde édition venait de sortir en
1866 . Bientôt le gouvernement japonais invita G. Boissonade,
3664
Turquie se dote d'un nouveau Code pénal dont le caractère dominant est
d'être conforme aux exigences européennes. À cet égard, deux
dispositions peuvent être rappelées. C'est d'abord l'article 1 sur les
objectifs du Code pénal, selon lequel « L'objet d'un Code pénal est de
protéger les droits individuels et les libertés, l'ordre public et la sécurité,
l'état de justice, la santé publique et l'environnement, la paix publique,
sans oublier le découragement à commettre des infractions… ». L'accent
est résolument moderne et européen puisque les droits individuels sont
évoqués en priorité et que des valeurs comme la santé publique et
l'environnement sont cités. C'est ensuite l'article 3 sur le principe
d'équité selon lequel « Les délinquants doivent être l'objet d'une punition
et de mesures de sûreté en proportion avec la gravité de l'infraction » ; et
l'on sait combien les deux Cours européennes attachent de prix à
la proportionnalité.
Parallèlement, la Turquie s'est dotée d'un Code de procédure pénale
en 1929, influencé par celui de l'Allemagne. Ce Code a été totalement
réformé en 2004 et en 2007. Après 2011, il fait l'objet de retouches dans
un esprit européen. En effet la Turquie, candidate à l'Union européenne
s'efforce d'adapter les dispositions de ce Code au droit européen. Ainsi
l'influence allemande s'efface devant le droit européen.
Un bon exemple historique est fourni par le Québec, territoire francophone d'Amérique du
Nord qui avait été conquis et colonisé par la France aux XVI e et XVII e siècles. Colonie du roi
de France, le Québec s'était vu évidemment appliquer le droit criminel français d'alors et le
Conseil souverain du Québec, sorte de tribunal suprême de ce territoire, veillait au respect de ce
droit. Mais suite à la conquête du Québec (et même de tout le Canada) par l'Angleterre, à l'issue
d'une guerre assez longue terminée en 1763, le droit criminel de common law remplaça
complètement l'ancien droit criminal du royaume de France, à compter du 10 août 1764.
Contrairement à ce qui s'est passé en droit civil 3671 , la réception du droit criminel anglais s'est
faite sans difficultés majeures 3672 . Et aujourd'hui encore, le Québec – et plus généralement tout
le Canada – est régi par la common law.
S'agissant du droit actuel, on peut donner trois exemples de
réception imposée.
a. Les territoires indiens d'Amérique du Nord
811 Lorsque les Anglais et les Américains conquirent au début du XIX siècle e
pays, selon le Major Crimes Act 1885 (18 USC § 1153), tout Indien qui
commet sur la personne d'un autre Indien et en territoire indien l'un des
crimes qui est énuméré à ce texte (meurtre, coups mortels etc.) ne peut
être jugé que par les tribunaux des États-Unis . 3676
régies par des droits coutumiers. Ils décidèrent que dans le principe, et
au moins en matière pénale, ce serait le droit pénal français qui
s'appliquerait. Cette réception imposée se fondait, dans l'idée du
colonisateur français « sur le double postulat de l'égale valeur de tous les
hommes et de la supériorité de la civilisation européenne sur les mœurs
africaines » ; et d'ailleurs la politique adoptée par les Espagnols, les
3681
Enfin la Cour suprême du Japon a rendu quelques arrêts qui vont dans
le sens du droit américain. Peu après le célèbre arrêt Miranda rendu en
1966 par la Cour suprême des USA, celle du Japon allait exclure l'aveu
obtenu par la promesse (le 1 juillet 1966) et par la tromperie (le
er
Certains auteurs ont violemment contesté le principe de la réception ; pour eux elle ne fait pas
reculer le crime car elle ignore la réalité locale et constitue un cas d'ethnocentrisme. Un auteur
asiatique a fustigé avec véhémence la réception en prenant l'exemple du Siam qui avait adopté
en 1908 un code pénal très proche du droit français et aujourd'hui encore le code thaïlandais de
1956 est assez occidental 3691 . Il est indéniable en effet que la réception ne doit pas méconnaître
les lois de l'histoire et de la sociologie. Elle ne doit pas être ressentie comme une forme
d'hégémonie. Les droits comme les plantes ou les animaux ne peuvent pas être déplacés
n'importe où.
816 L'État « importateur » du droit d'un autre est presque toujours conduit à
mesurer la quantité de ce droit qu'il va recevoir. La remarque est
évidente si la réception est désirée par l'État utilisateur. Mais elle vaut
aussi, à un moindre degré certes, si la réception est imposée : on sait
comment en 1945-1946, les fonctionnaires japonais ont « négocié » avec
l'occupant américain pour que leur procédure soit davantage orientée
vers la sécurité que vers les droits de l'homme dont ces occupants se
faisaient les ardents défenseurs . De façon plus générale, les limites à
3692
Un premier exemple de réception incomplète peut être donné avec le passage suivant d'un
arrêt de la Cour suprême du Canada à propos de la Charte canadienne de 1982. Bien que ce texte
soit très inspiré des Amendements américains, le juge Laforest n'a pas hésité à écrire : « Bien
qu'il soit naturel et même souhaitable que les tribunaux canadiens renvoient à la jurisprudence
constitutionnelle américaine pour chercher à dégager le sens des garanties prévues par la Charte
qui ont leurs équivalents dans la Constitution des États-Unis, ils devraient prendre soin de ne pas
établir trop rapidement un parallèle entre des Constitutions établies dans des pays différents, à
des époques différentes et dans des circonstances très différentes… La Charte ne constituera pas
un signe de notre maturité nationale si elle devient simplement une excuse pour adopter un autre
modèle de pensée. La jurisprudence américaine, tout comme la jurisprudence britannique, doit
être considérée comme un outil et non comme un maître à penser » 3702 .
Le second exemple peut être tiré des comités japonais de surveillance des classements sans
suite. Soucieux d'introduire les citoyens dans l'administration de la justice pénale, les Américains
en 1945-1946 auraient désiré l'adoption par les Japonais du système du grand jury, collège d'une
vingtaine de citoyens chargés de la poursuite des grands criminels. Or, les Japonais, qui venaient
en 1943 d'abandonner le jury de jugement, n'entendaient pas adopter cet autre jury. Aussi, en
1948, ont-ils imaginé un système très original, celui des comités de surveillance des classements
sans suite, composés de onze citoyens tirés au sort et pouvant inviter le procureur à poursuivre
après classement par celui-ci. Ces comités peuvent mener une enquête comme le grand jury.
Mais ils n'ont longtemps eu qu'un rôle consultatif, à l'inverse du grand jury américain 3703 .
Cependant, avec une loi du 24 mai 2004, le comité peut forcer le poursuivant à mettre l'action
publique en mouvement.
Notre troisième exemple sera celui du Royaume-Uni. Le Human Rights Act 1998 n'intègre
qu'incomplètement la Conv. EDH au droit britannique 3704 . Dans ce sillage, la Cour suprême
rappelle que les juridictions nationales ne sont pas tenues par la jurisprudence de la CEDH bien
qu'elles aient l'obligation de la prendre en compte, précisant qu'il n'est pas toujours nécessaire de
suivre les arrêts de la CEDH dans la mesure où cela pourrait, dans certains cas, conduire à un
résultat inapproprié et anéantirait la capacité de la juridiction suprême à s'engager dans un
dialogue constructif avec les juges de la CEDH 3705 . On ne peut s'empêcher de comparer la
position souverainiste des Anglais à la position quasi fédérale des juges français qui, dans des
affaires de garde à vue, sont allés jusqu'à décider que les États adhérents à la Conv. EDH sont
tenus de respecter les décisions de la CEDH, sans attendre d'être attaqués devant elle ni d'avoir
modifié leur législation 3706 .
b. La réception ultérieurement déformée
817 Notion ◊ Cette déformation présente deux aspects. D'une part, le droit
importé d'un État tiers ne va pas toujours demeurer tel qu'il était au
moment de la greffe : il va être aménagé par les autorités du pays
d'accueil pour s'adapter aux besoins locaux. D'autre part, ce droit
importé qui était censé se substituer au droit local ne va pas toujours
réussir pleinement sur ce point : il va devoir subir la « concurrence » de
ce droit premier, ce qui évoque ces sources disparues et qui resurgissent
un jour.
ainsi que peu à peu allait se créer un droit criminel canadien, qui restera
certes toujours proche du droit anglais, mais qui sur beaucoup de détails
aura sa spécificité. Par exemple, le Canada se donne en 1892 un code
criminel, alors que l'Angleterre n'en a toujours pas. De même, le Canada
est tout à fait hostile à la reconnaissance au juge du pouvoir de créer de
nouvelles infractions, alors que la magistrature anglaise proclamait
encore ce pouvoir il y a peu de temps.
Un autre exemple de l'autonomie prise par le Canada par rapport à
l'Angleterre peut être tiré du concept d'obscénité. Longtemps les juges
canadiens ont adopté la définition subjective de la jurisprudence
anglaise illustrée par l'arrêt Hicklin rendu par la Cour du Banc de la
Reine en 1868 et selon lequel « la matière prétendue obscène doit tendre
à dépraver et à corrompre les mœurs de ceux dont l'esprit est sensible à
de telles influences immorales ». Or en 1959, il est apparu au législateur
canadien que ce critère subjectif était arbitraire, et c'est pourquoi il
adopta une définition plus objective : « est réputée obscène toute
publication dont une caractéristique dominante est l'exploitation indue
des choses sexuelles » (art. 163-8, C. crim.) . 3710
législateur finit pour le consacrer par une loi du 24 mai 2004 dite « loi
Saiban-in ». Mais il ne s'agit pas du jury au sens américain, mais d'un
échevinage et plus encore une autre loi, en date du 12 juin 2015, vint
permettre au tribunal de déroger à la présence de l'élément populaire
quand l'affaire risque de durer très longtemps !
Un dernier exemple d'aménagement du droit importé peut être tiré
précisément du jury criminel. On sait que celui-ci, qui est d'origine
anglaise, a été transplanté au Canada en 1763 et en France en 1791. Au
Canada, c'est le modèle anglais pur qui a été introduit et depuis 1763, les
modifications ont été infimes. Au contraire en France, le modèle anglais
n'avait pas été repris tel quel et surtout l'évolution législative allait faire
apparaître des divergences de plus en plus évidentes : les deux jurys
criminels naguère frères presque jumeaux ne sont plus aujourd'hui que
de lointains cousins . Deux réformes le montrent. En premier lieu, en
3717
allait-il abolir cette distinction. D'abord une loi du 5 mars 1932 décida
que le jury après avoir statué sur le fait, se joindrait à la cour pour
délibérer avec elle sur la fixation de la peine ; à un système de
séparation absolue, se substituait un système de collaboration limitée.
Ensuite une loi du 25 novembre 1941 (aujourd'hui reprise aux
articles 356 et 362 CPP) associa complètement jurés et magistrats
professionnels pour décider d'abord de la culpabilité et ensuite de la
peine : c'est le système de la collaboration généralisée, dit parfois de
l'échevinage ou de l'assessorat. Il faut admettre d'ailleurs que ces
réformes successives s'expliquent non seulement par des considérations
internes à la France, mais aussi par l'exemple de certains droits
étrangers .
3719
Le problème posé par Hong Kong est un peu particulier. Ce petit coin de terre chinois était
devenu au XIX e siècle possession britannique et le droit pénal anglais vint à s'appliquer, y
compris des institutions très anglaises comme le jury. Hong Kong est revenu à la Chine en 1997
et pour l'instant le droit anglais semble subsister au moins partiellement 3723 .
Comment expliquer cette survivance du système pénal traditionnel ? Les raisons sont
nombreuses, découlant toutes de l'idée que le système français n'est pas adapté au contexte social
resté traditionnel. En premier lieu, la justice moderne est rendue en principe en langue française,
que ne maîtrise pas toute la population ; en outre elle est complexe et onéreuse, impliquant des
déplacements géographiques. En second lieu, l'échelle des valeurs diffère : selon le système
français, le lynchage du voleur, l'infanticide d'enfants anormaux ou l'empoisonnement d'un
sorcier restent des crimes alors que dans la conception traditionnelle locale, la population y voit
des actes normaux 3724 . Enfin, et c'est sans doute l'essentiel, les deux systèmes n'ont pas la même
finalité. Celui qui a été apporté par la France a une fonction punitive, étant fondé notamment sur
la privation de liberté, alors que le système coutumier a une fonction préventive et réparatrice car
la justice traditionnelle est conciliation et médiation. Imaginons qu'un Africain, victime d'une
infraction porte l'affaire devant la justice officielle, il y a toutes chances pour que son agresseur
soit condamné à l'emprisonnement, qu'il n'obtienne pas d'indemnité et qu'ultérieurement il soit
l'objet d'une vengeance privée. Si au contraire, il saisit le « juge » traditionnel, il obtiendra une
justice de nature réparatrice en recevant une indemnité qui aura une valeur apaisante puisque par
son versement, le coupable se trouve absous, car « la transaction efface la sanction » 3725 . Le
système colonial hérité de la colonisation devrait donc être repensé dans un esprit qui concilierait
les nécessités de la vie moderne et de la culture africaine 3726 . C'est alors un nouveau droit pénal
qui apparaîtrait, synthèse des deux systèmes. Mais pour l'instant – et un instant qui pourrait durer
longtemps – un tel nouveau droit n'existe pas.
Si parmi les législations arabes, un bon nombre a adopté une
conception occidentale et si par exemple les codes des pays maghrébins
s'inspirent profondément du système français, le cas du Maroc est
exemplaire. Un premier code pénal, de 1953 était extrêmement proche
du code français de 1810 . Après l'indépendance, un second code
3727
même, l'article 222 réprime « celui qui, notoirement connu pour son
appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne
dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis par
cette religion… ». L'article 175 de la Constitution du Royaume du
Maroc, promulguée par un dahir du 29 juillet 2011, dispose « qu'aucune
révision ne peut porter sur les dispositions relatives à la religion
musulmane… ». De même la jurisprudence étend parfois les frontières
de la répression à des comportements que l'Islam réprouve alors même
que le principe de la légalité s'y oppose. Et un auteur a même parlé de
« la nostalgie de la Charia » . Le même auteur cependant relativise le
3729
poids du fait religieux quand il montre que « les lois pénales en vigueur
au Maroc se sont détachées de la Charia » et ajoute que « la nouvelle
3730
Constitution qui n'en prononce pas un mot, ne permet pas que la Charia
soit élevée au rang de source directe, ni même à celui de source
principale du droit » . La Constitution marocaine évoque bien l'Islam
3731
– Alors que naguère les autochtones auteurs d'un crime grave étaient
transportés dans un grand centre urbain pour y subir leur procès, depuis
les années 1960-1970, ce sont des juges qui se transportent en avion en
terres autochtones pour y rendre la justice (système des cours
itinérantes) ;
– Parfois sont tenus des procès par jury dans certaines communautés
autochtones, ce qui aboutit à faire juger le criminel par ses « pairs » ;
– L'article 107 de la loi canadienne sur les Indiens autorise la
nomination de juges de paix autochtones par le gouvernement fédéral,
avec il est vrai une compétence limitée aux petites affaires ;
– Avant de prononcer la peine, le juge peut faire appel à un cercle de
consultation (sentencing circle ) : des avocats, policiers, travailleurs
sociaux et membres de la famille, tous appartenant au milieu
sociologique de l'accusé s'associent en cercle et donnent leur avis au
juge, l'accusé devant consentir à cette procédure. Puis le juge prend sa
décision en s'adaptant à la culture de l'accusé : en effet selon
l'article 718-2 e) C. crim. le juge doit faire l'examen de toutes les
sanctions substitutives applicables qui sont justifiées dans les instances,
plus particulièrement en ce qui concerne les délinquants autochtones »,
ce qui peut conduire à une peine réduite.
Une fois la peine prononcée, il faut prévoir une exécution utile au
condamné et à la société. Des programmes propres aux détenus
autochtones sont prévus depuis les années 1970. Un groupe d'étude a été
établi en 1987, au sein du régime correctionnel fédéral, par le Soliciteur
général du Canada avec pour mission notamment de « trouver des
moyens qui permettraient aux détenus autochtones de réintégrer la
société en tant que citoyens respectueux des lois grâce à l'amélioration
du processus du placement pénitentiaire et des programmes offerts par
l'établissement… ». Le rapport de ce groupe d'études comprend
soixante-trois recommandations. En 1990, un « Conseil des Aînés »,
composé de notables autochtones, est constitué pour fournir au Service
correctionnel du Canada des informations destinées à améliorer encore
les programmes pénitentiaires dans le sens d'une meilleure
individualisation en fonction de la personnalité indienne. On va plus loin
aujourd'hui. En Saskatchewan, un comité d'études sur la justice en
milieu autochtone, créé en 1991, a déposé un rapport en 1992 devant
l'Assemblée législative de cette province, suggérant la création d'un
système de justice administrée par les Autochtones, de concert avec les
responsables du système actuel ; et un système de justice tribale, créé
3735
imputable l'Indien des forêts qui n'a jamais eu le moindre contact avec la
civilisation » (art. 17). De telles distinctions entre « sauvages » ou
« Indiens des forêts » et autres citoyens sont certes équivoques et naïves.
Elles traduisent cependant le souci du législateur de ne pas pratiquer une
politique trop assimilationniste de la réception. Et la doctrine ne manque
pas d'affirmer la nécessité de respecter le droit coutumier indigène à
condition que soient assurés les droits fondamentaux . 3742
823 Dans les États de l'Europe de l'Est, naguère sous régime communiste, un
changement radical est survenu dans les années 1990 : à un régime très
autoritaire, allait succéder un régime plus libéral caractérisé par de
nouvelles Constitutions et l'adhésion à la Convention européenne des
droits de l'homme. Et les nouveaux juges, venus d'Europe de l'Est, ne
furent pas les derniers à contribuer à donner un tour libéral à certains
arrêts de la Cour de Strasbourg.
Néanmoins, les usages de l'époque socialiste n'allaient pas disparaître
comme par enchantement. Il est possible d'en donner plusieurs
illustrations. En 2006, le président de la République tchèque essaye de
révoquer par décret le président de la Cour suprême, d'esprit trop peu
conservateur à ses yeux, et il fallut l'intervention de la Cour
constitutionnelle. En 2012, en Russie, le président de la Cour
constitutionnelle rendit publiques des tentatives d'intervention massives
du gouvernement dans l'activité de sa juridiction, allant jusqu'à des
menaces personnelles à l'encontre des juges de celle-ci. En Russie,
l'influence des juristes de « l'ancien régime » persiste encore : le droit est
parfois toujours considéré comme un instrument au service de la classe
dirigeante et non comme un facteur d'ordre social conformément à
l'adage russe classique selon lequel « la loi, telle une flèche, part dans la
direction dans laquelle tu l'orientes », ce qui contribue à maintenir un
certain « nihilisme juridique » .3743
825 L'harmonisation des droits nationaux peut d'abord avoir pour origine la
diffusion (par la presse ou par les congrès internationaux notamment) 3747
Le juge italien statue sur les atteintes à la liberté (détention provisoire) et à l'intimité
(perquisitions, écoutes téléphoniques), autorise l'allongement des délais d'enquête, règle les
incidents probatoires (procédant par exemple à l'audition d'un témoin qui ne pourra plus être
entendu à l'audience) statue sur les nullités… Quant au juge argentin des garanties, le CPP de
Buenos Aires (art. 23) et le nouveau CPP de la nation (2016) énumèrent ses compétences :
imposer ou faire cesser les mesures de coercition, assurer les preuves qui ne pourront plus être
administrées à l'audience, statuer sur les nullités, prolonger les délais de l'enquête – Visiblement
les deux juges sont des figures presqu'identiques.
3) Il advient enfin que l'harmonisation embrasse à la fois le droit du
fond et la procédure. Ainsi en est-il des changements survenus en
Europe de l'Est à partir des années 1990, surtout en procédure dans une
perspective plus libérale. On donnera un seul exemple : à l'époque
socialiste, c'était un magistrat du parquet qui décidait la mise en
détention provisoire d'un inculpé alors qu'à partir de 1990, cette charge
fut confiée à un juge, magistrat indépendant.
On donnera un autre exemple, moins connu, celui du passage dans
beaucoup de pays en voie de développement d'un système autoritaire
(anti-démocratique) à un système plus respectueux des droits de
l'homme. C'est celui de la justice transitionnelle, ou « reconstitutive ».
Une définition de celle-ci est malaisée tant l'expression est ambiguë et
les applications différentes. Le point de départ est que dans de nombreux
pays, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, le respect des
droits de l'homme et de la démocratie n'est pas assuré du fait du poids
considérable de régimes politiques dictatoriaux. C'est la justice
transitionnelle qui permettra le passage – la transition – d'un système
autoritaire foulant aux pieds l'État de droit vers un régime démocratique
respectueux de l'État de droit. On sent immédiatement l'importance du
droit pénal et de la procédure pénale dans ce changement. En clair, il
s'agit de bâtir une justice pénale assez forte pour pouvoir contenir
l'arbitraire, pour apparaître comme une institution régulatrice et
sanctionnatrice de « l'exceptionnel ».
À travers la trentaine d'expériences de justice transitionnelle réalisées
à travers le monde, il est possible de dégager un corpus de principes
caractérisant cette justice : 1° Poursuites judiciaires des crimes passés
(tortures, arrestations arbitraires, viol, vol…) dans une logique pas
seulement rétributive ; 2° Recherche de la vérité, particulièrement
nécessaire compte tenu de la gravité des atteintes aux droits de l'homme,
d'où l'institution fréquente de « Commissions Vérité et
Réconciliation » ; 3° Obtention d'une réconciliation entre citoyens et
autorités, cette réconciliation pouvant prendre diverses formes comme
des discussions lors des négociations, l'adoption d'une nouvelle
Constitution, la tenue d'élections libres, la libération de prisonniers
politiques, l'amnistie de certains criminels et bien sûr la réparation
accordée aux victimes.
Ces généralités rappelées, il faut reconnaître que les diverses applications de la justice
transitionnelle sont assez dissemblables. La Colombie en 2005 privilégie la voie pénale, mais
avec des peines réduites. L'Argentine ne condamne que les chefs de la dictature et, en 2005, sa
Cour suprême annule pour inconstitutionnalité des lois d'amnistie qui auraient protégé certains
participants à la dictature. L'Afrique du Sud, au lendemain de l'abandon de l'apartheid utilise
l'amnistie tout en la conditionnant à une aide à la recherche de la vérité et à une acceptation des
victimes. Le Rwanda institue un tribunal ad hoc pour juger les responsables des massacres en
faisant souvent appel à des tribunaux locaux traditionnels. Le Cambodge adopte une
voie voisine.
En général, les États pour fonder juridiquement la justice transitionnelle prennent une loi. On
citera la loi tunisienne organique n° 2013-53 du 24 décembre 2013 relative à l'instauration de la
justice transitionnelle et à son organisation. Son article 1° définit cette justice comme « un
processus intégré de mécanismes et de moyens mis en œuvre pour cerner les atteintes aux droits
de l'homme commises dans le passé et y remédier, et ce, en révèlent la vérité, en demandant aux
responsables de ces atteintes de rendre compte de leurs actes et en dédommageant les victimes et
en rétablissant leur dignité afin de parvenir à la réconciliation nationale… ». Des infractions sont
énumérées (homicide volontaire, viol, torture, disparition forcée). Des chambres spécialisées
sont créées au sein des tribunaux de première instance siégeant dans les cours d'appel. Ces
chambres statuent notamment sur les affaires qui leur sont transmises par un organe dit
« Instance de la vérité et de dignité » dont les membres sont désignés par une commission
spéciale au sein de l'Assemblée nationale et qui comporte quinze membres dont au moins un
tiers de femmes.
On ajoutera quelques mots sur l'Argentine qui, entre 1970 et 1983 a connu un « régime des
colonels » niant toute démocratie, pratiquant les assassinats à grande échelle (des opposants jetés
dans la mer à partir d'un avion survolant le Rio de la Plata), organisant des centres de rétention
clandestins… À partir de 1983, les autorités ont hésité sue la façon de rétablir le droit et de
réparer les dommages occasionnés par les dictatures.
Une première phase (de 1983 à 1987) celle de la découverte a posteriori du terrorisme d'État,
se caractérise par une réaction judiciaire. De lourdes condamnations sont prononcées,
notamment sur la base de la théorie allemande de la commission par omission.
Puis survient une phase d'impunité. Des lois de 1996 et 1997 (leyes de punto final ) décident
que seuls les chefs seront punis sauf à punir aussi les sulbaternes dans le cas où les victimes sont
des enfants. C'est la seconde phase.
S'ouvre enfin une troisième phase à partir de 1983. Les deux lois de 1996 et 1997 sont
abrogées. Le maître mot devient celui du droit à la vérité. Les poursuites sont réactivées. La
Cour interaméricaine des droits de l'homme prononce des condamnations. Et se développe toute
une politique de réparation, avec des restitutions au profit de personnes qui avaient été spoliées,
des reconstitutions de carrière, le versement de dommages-intérêts, l'application de mesures
médicales et psychologiques…
Quelques remarques brèves s'imposent encore à propos de la Roumanie, l'un des pays de
l'Europe de l'Est où la doctrine stalinienne s'appliqua avec le plus de force. Deux orientations
doivent être rappelées, dues aux autorités post-communistes : la rédaction d'un manuel scolaire
dédié uniquement à la période stalinienne (1946-1989) et l'établissement d'un musée dans
l'ancienne prison politique du Sight 3751 .
Sur la justice transitionnelle, la doctrine est abondante, mais peu connue 3752
826 On doit citer avant tout le Pacte sur les droits civils et politiques , signé
à New York en 1966, entré en vigueur en 1976 (après ratification par
trente-cinq États, conformément aux exigences du texte). Le Pacte
rappelle une masse de principes pénaux comme l'exclusion de la peine
de mort, sauf pour les crimes les plus graves (art. 6-2) , de la 3753
, sauf même à être plus précis qu'elle sur certains points comme en
matière pénitentiaire. Cependant le Pacte ne contribue guère à
l'harmonisation du droit pénal des pays signataires. Sans doute, prévoit-
il l'existence d'un Comité des droits de l'homme (art. 25 et s.). Mais cet
organisme, loin d'avoir le pouvoir de sanctionner les États fautifs, a tout
juste le droit d'avoir connaissance de faits contraires à ses dispositions 3755
Mais ils ont tous pour objet la défense des droits fondamentaux et cette
défense est d'autant plus indispensable qu'elle est entravée de multiples
façons .
3758
b. À l'échelon régional
Europe. Il existe une autre façon d'agir pour les États et selon laquelle
les législateurs nationaux, plus rarement les juges nationaux, modifient
pour l'avenir l'état de leur droit. Ces modifications effectuées dans le
sens de l'harmonisation intéressent le comparatiste car chaque État réagit
à sa façon – par voie législative ou jurisprudentielle – aux décisions des
juridictions de Strasbourg. Elles font donc bien partie du droit pénal
comparé, même si l'idée de rapprochement entre les droits nationaux est
particulièrement forte. En outre, ces modifications doivent être
examinées quant à leur domaine et quant à leur mécanisme . 3766
détenus .
3777
intervenait et, bientôt, était promulguée une loi du 20 juillet 1990 qui
allait permettre à l'avocat de consulter le dossier à l'occasion des
3780
aller beaucoup plus loin quand il y a adoption pour les États de règles
commumes par la vertu d'organismes supranationaux, autonomes par
rapport aux gouvernements des États (système de la supranationalité).
On n'en dira que quelques mots car, du coup, le droit pénal comparé
disparaît, faute de matières différentes à comparer.
Sans faire partie encore (ou peut-être jamais) du droit pénal de l'Union européenne, il est utile
de signaler deux entreprises d'Universitaires visant à l'uniformisation de certaines parties du droit
pénal :
– C'est d'abord le Corpus Juris portant disposition pour la protection des intérêts financiers de
l'Union européenne, comportant la définition d'un petit nombre d'infractions (fraude au budget
communautaire, corruption, abus de fonction, blanchiment…) et de règles procédurales comme
l'instauration d'un procureur européen 3800 .
– C'est ensuite un avant-projet sur les euro-délits avec cinquante-huit articles, quelques-uns
de droit pénal général (avec consécration de la responsabilité pénale des personnes morales) et la
plupart sur les délits à caractère économique et transfrontière (infractions en droit de
l'environnement, du travail, des sociétés, boursier et en matière d'immigration…) 3801 .
On peut penser qu'il y aura un jour un Code pénal européen, mais limité à la partie générale
(du moins sur les points où l'accord se fera entre les États) et à quelques infractions
économiques. La question a passionné la doctrine ces dernières années 3802 .
835 Limites ◊ Ces limites sont de deux sortes : les unes sont consenties par
l'Union européenne (ce qui entraîne le maintien d'un droit comparé) et
les autres sont subies par elle du fait des résistances souverainistes des
États (ce qui ressuscite le droit comparé).
Pour les artisans du droit de l'Union, il faut rappeler que ce système
ne saurait constituer un rouleau compresseur écrasant les droits pénaux
nationaux. Le TUE rappelle, dès ses premiers articles, les deux principes
clés de subsidiarité et de proportionnalité. L'incitation du législateur
européen ne doit se faire que si les droits nationaux sont insuffisants et
seulement dans la mesure où c'est nécessaire. L'article 5 al. 2 TUE
proclame que « l'Union respecte l'égalité des États membres devant les
traités ainsi que leur identité nationale inhérente à leurs structures
fondamentales politiques et constitutionnelles… ». Ainsi le veut le
souverainisme pénal . Très voisin est cette doctrine selon laquelle
3803
attitude étrange que l'on trouve en tête du Traité sur l'Union européenne,
« Résolu à poursuivre le processus créant une union sans cesse plus
étroite entre les peuples de l'Europe… » alors que par ailleurs le Traité
de Lisbonne reconnaît l'existence des cultures nationales. C'est pour cela
qu'à l'occasion de l'adoption d'une directive, le Traité prévoit pour un
État la possibilité de saisir le Conseil européen s'il estime que la mesure
« risque de porter atteinte aux aspects fondamentaux de son système de
justice pénale » : c'est ce que l'on appelle la clause de frein . Se pose
3806
836 Les États de forme fédérale (ou confédérale) ont souvent au départ
autant de Codes que de provinces ou États fédérés. Le cas de
l'Allemagne, de la Suisse, de l'Italie, de l'Argentine… est bien connu. Or
avec le temps, les choses changent par l'effet de la nécessité.
Sans doute les États-Unis ont-ils encore autant de Codes pénaux et de
procédure pénale qu'il y a d'États (au nombre de 50). Encore qu'il existe
aussi une législation fédérale pour certaines matières.
En revanche, l'Italie qui comportait au XIX siècle un
e
de procédure pénale par canton s'est dotée d'un Code pénal en 1937 et
d'un Code de procédure pénale en 2006 . 3810
837 Si l'on s'en tient aux deux « grands systèmes », celui du civil law (ou
romano-germanique, ou encore européen continental) et celui du
common law, on peut faire deux séries de remarques générales en guise
de conclusion.
1°) En premier lieu, le rapprochement des droits nationaux
est évident.
a) Il se fait d'abord sur la base de certains principes fondamentaux et
communs à la fois à tous les droits nationaux et à tous les aspects (de
fond et de forme) de ces droits.
Ainsi l'accord se fait partout sur la reconnaissance de cinq
grands principes.
Le premier principe est évidemment celui de la légalité, en tant que
limite à l'arbitraire. Ce principe se dilate même par l'effet de la
jurisprudence des Cours constitutionnelles (en Europe continentale) et
des Cours suprêmes (pas seulement en Europe) qui, par leur poids
invitent, voire obligent le législateur à s'aligner sur leurs décisions.
Le second principe est celui de la proportionnalité, transversal lui
aussi en ce qu'il touche la légitime défense, la détention provisoire, la
poursuite, la recherche de la preuve et surtout la peine. Il apparaît
comme une limite légale à toutes formes de violence, même étatique, et
joue le rôle d'un moyen d'assurer la sécurité juridique en encadrant les
réactions des particuliers et de l'État. Il est consacré dans certaines
Constitutions, élevé par certaines Cours constitutionnelles au niveau de
principe constitutionnel. Et le Traité de l'Union européenne rappelle
« qu'en vertu du principe de proportionnalité, le contenu et la forme de
l'action de l'Union n'excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les
objectifs des traités » (art. 5). Cependant, l'application de la
proportionnalité s'avère très délicate, notamment en procédure quand il
s'agit de trouver un équilibre entre l'efficacité et le respect de l'individu
et c'est là surtout que peut apparaître le risque d'un arbitraire
judiciaire .
3811
Vient ensuite le principe d'équité (fair trial ) qui entend assurer une
relative égalité entre accusation et défense, et donc sauvegarder les
droits de la défense. Il faut ici rappeler l'importance des « grandes
Cours », comme celle de Strasbourg et des directives de Bruxelles. Les
droits de la défense s'appliquent à toutes affaires, des plus graves aux
plus modestes, y compris celles qui sont traitées selon un mode accéléré
ou simplifié comme les ordonnances pénales ou le plaider coupable lato
sensu . Par exemple, ce dernier a été déclaré conforme à l'article 6 Conv.
EDH qui n'empêche pas les accusés de renoncer à certains droits
procéduraux dès lors que la renonciation est non équivoque, assortie de
garanties minimales et ne méconnaît aucun intérêt public important, un
contrôle juridictionnel étant en outre prévu . 3812
Et ce tribunal en 1998 s'est doté d'un juge de la mise en état, cousin très
lointain il est vrai du juge d'instruction. De son côté, le statut de la Cour
pénale internationale prévoit l'existence d'une chambre préliminaire dont
le rôle est de contrebalancer celui du procureur, maître de l'enquête
(art. 56 et s). Et les victimes, ces grandes oubliées du système de
common law sont l'objet de certaines attentions (art. 79) etc. Bref, le
droit international est la preuve de l'existence d'une certaine hybridation.
2°) En second lieu le droit pénal, y compris évidemment la procédure
pénale, ne sauraient cependant oublier les cultures juridiques nationales
. Il y aura toujours des droits pénaux nationaux, comme il y aura
3816
donc le droit pénal (ou non pénal) comparé ne sont pas morts !
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE (NON
EXHAUSTIVE)
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Observation complémentaire
Le site Internet de l'Association internationale de droit pénal est www.penal.org (avec code d'accès
personnel attribué à chaque membre de l'AIDP).
SITES INTERNET DE QUELQUES « GRANDES
COURS »
Voici les liens vers les sites de quelques « grandes cours » (Cours suprêmes en common law, Cours
de cassation et Cours constitutionnelles dans les droits romano-germanique, Cours
internationales) :
Allemagne
– Cour fédérale de justice allemande (Bundesgerichtshof — BGH) : www.bundesgerichtshof.de
– Tribunal constitutionnel fédéral allemand (Bundesverfassungsgericht —
BVerfG) : www.bundesverfassungsgericht.de
Canada
Cour suprême : www.scc-csc.ca
Espagne
– Tribunal Constitucional de España : www.tribunalconstitucional.es
– Tribunal Supremo de España : www.poderjudicial.es/cgpj/es/Poder-Judicial/Tribunal-Supremo
États-Unis
Cour suprême : www.supremecourt.gov/
Fédération de Russie
– Cour suprême de la Fédération de Russie : www.supcourt.ru
– Cour constitutionnelle : www.ksrf.ru
France
– Cour de cassation : www.courdecassation.fr
– Conseil constitutionnel : www.conseil-constitutionnel.fr
Italie
– Corte costituzionale della Repubblica Italiana : www.cortecostituzionale.it
– Corte suprema di cassazione : www.cortedicassazione.it/corte-di-cassazione
Royaume-Uni
Cour suprême : www.supremecourt.uk
Cour africaine des Droits de l'Homme et des Peuples
Site de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples : www.achpr.org/fr/
A B C D E F G H I J K L M
N O P Q R S T U V W X Y Z
A
Aberratio ictus , 116
Abolition du système pénal, 755
Absolute discharge , 533
Absolute liability , 81
Abus de procédure, Abuse of process , 336 , 343 , 478
Accessory , 91
Accords de Schengen, 833
Acculturation, 817
Actes préparatoires, 53 , 55 , 720 , 726 , 743
Action civile, 402
Actus reus , 44
Addiction à la drogue, 779 s.
Adhäsionsverfahr , 330
Admonestation, 532
Adultère, 774
Affidamento in prova al servicio sociale , 574
Affidavit , 308
Agent infiltré, 297
Agent provocateur, 264 , 735
Aide au suicide, 778
Alevosia , 31
Aliénation mentale, v. Trouble psychique
Alternatives
- à la détention provisoire, 377 s.
- à la poursuite, 339 s.
- à la privation de liberté, 511 s.
Amende, 505 s., 584 s.
Amende forfaitaire, 429
Amendements (à la Constitution américaine), 642 , 707 , 807
American Law Institute , 655
Amnesty International , 30
Amnistie, 586 , 738
Amtsgericht , 172
Analogie, 74 , 680 , 682 , 731
Anthropologie juridique, 5
Anti-social behaviour orders , 715
Antragsdelikte , 337
Appeal /Appel, 452 s
Arraignment , 392
Arrestable offence , 43
Arrestation, 349 s.
Arresto , 352 , 356
Arrêts de fin de semaine, 497 .
Arrêts domiciliaires, assignation à résidence, 380 , 513
Assistante , 333 , 392
Association de malfaiteurs, 53 , 725
Association internationale de droit pénal, 14 , 19
Associaux, 724
Atteintes à la liberté, v. Privation de liberté
Attorney general , 143 , 150
Audience, 393 s.
Audience préliminaire
- Angleterre, 385
- Canada, 385
- États-Unis, 388
- Italie, 387
Audiencia Nacional , 157
Auteur
- en général, 91
- intellectuel (ou moral), 95
- médiat., 95
Automatisme, 112
Autorisation (en vue d'une poursuite), 338
Autorité de la chose jugée
- au criminel sur l'administratif et le disciplinaire, 477 s.
- au criminel sur le civil, 474 s.
- au criminel sur le criminel, 471 s.
Avertissement, 340
Avocat, v. Droits de la défense
Avortement, 675 , 775 s .
B
Bagatelle, Bagatellsachen , 342
Bail, v. Caution
Balance des intérêts Balancing process , 251
Balance des probabilités, 322 .
Balancing process , 807
Bande organisée, 732 , 801
Beyond a reasonable doubt , v. Doute raisonnable
Bill of rights , v. Amendements
Binding over , v. Recognizance
Binding precedent , 398 , 671
Blanchiment de fonds, 728 , 732 , 787
Bondsman , 379
Bonne réputation
- de la victime, 231
- du prévenu, 228 s.
Boot Camps , 559 , 729
Bracelet électronique, v. Surveillance électronique
Broken window (théorie de la), 724
Bundesgerichtshof , 158
Bundesverfassunsgericht , 158
C
Casier judiciaire, 554
Cassation, 461 s.
Causalité, v. Infraction
Caution , 760
Cautionnement, 379
Cautionnement préventif, v. Engagement préventif
Célérité de la procédure, 405 s.
Centre de recherche de politique criminelle, 17
Centre international de recherches et d'études sociologiques pénales et pénitentiaires de
Messine, 19
Césure du jugement, 397
Chain conspiracy , 54
Chambre des Lords, 158
Charia, 705
Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, 827
Charte canadienne des droits et libertés, 642 , 807
Châtiment capital
- législations nationales, 493
- questions générales, 741
Châtiments corporels, 491 s.
Circonstances atténuantes, 542
Circulaire, 697
Citation directe, 346
Civils orders , 622
Codification, v. Loi
Coercition, 115
Collaborateurs de justice, 273
Comité international des pénalistes francophones, 18
Comités
- communautaires, 758
- de résidents, 758
- de surveillance des classements sans suite, 343 , 816
Commencement d'exécution, 56
Commission de réforme du droit du Canada, 660
Commission internationale pénale et pénitentiaire, 15
Commission par omission, 49
Commissions de « Sages », 660
Commissions pré-législatives, v. Commissions de « Sages »
Committal proceedings , 385 , 438
Common law offences , 680
Community boards , 758
Community policy , v. Police communautaire
Community sentences , 512 , 520 , 530
Community service orders , 530
Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), 448
Compensation orders , 403
Compétence universelle, 176
Complaint , 346
Complice, 91 , 97
Concentration (principe de –), 426
Conditional discharge , 533
Confiscation, 498 s.
Conformidad , 428 , 445
Consensualisme, 340 , 342 , 442 s .
Consentement de la victime, 101
Conspiracy , 53 , 720
Constitution, 642 , 672 s.
Constructive manslaughter , 68 , 720
Contempt of court , 482
Contradiction, 282 , 747
Contrainte, 115
Contrainte pénale, 519
Control order , 715
Contrôle judiciaire, 380
Conventions
- américaine relative aux droits de l'homme, 827
- européenne de sauvegarde des droits de l'homme, 640 s., 807
- internationales, 639 s., 826 s.
Cooperador immediato , 91
Coran, 491 , 703
Corporate killing , 127
Correctionnalisation, 174 , 698
Corroboration, 321
Cours suprêmes, 159 , 671 s ., 689 s.
Cours suprêmes étatiques (USA), 797 s.
Courte peine d'emprisonnement, 497
Coutume, 698 , 701
Crime, 31
Crime control model , 707
Crime organisé, 725 s ., 801
Crimes hediondos , 729
Criminalité (état de la —), 28
Cross examination , 197 , 201 , 297
Crown Court , 175
Crown prosecution Service , 146 s., 328 , 343
Culture juridique, 837
Cumul d'infractions
- idéal, 602
- réel, 602
Cumul des peines, 602
Cure de désintoxication, 340 , 629
D
Dangerosité, 597 s ., 721 , 737
Déchéance de nationalité, 622
Déclaration
- des droits de l'homme de 1789, 642
- islamique des droits de l'homme, 827
- de l'accusé, 260 s.
- d'une personne témoin, 782 s.
- universelle des droits de l'homme de 1948, 826
Décriminalisation, 774 s.
Défaut, 385 , 435
Défense culturelle, 102
Déjudiciarisation, 342 , 756 s .
Délais, 406 s.
Délinquant antisocial, 724
Délinquant dangereux
- critères, 607
- répression, 608
Délinquant jeune
- jeune adulte, 593 s.
- mineur, 589 s.
Delinquente
- abituale , 618
- per tendenza , 618
- professionale , 618
Délit (au sens étroit), 42
Délit de mise en danger (en péril), 64
Délit de prévention, 64
Delito frustrado , 62
Dénonciation, 726
Dépénalisation, 763 s.
Détecteur de mensonge, 208
Détention administrative, 741
Détention de sûreté allemande, 617
Détention préventive, 613
Détention provisoire
- conditions, 361 s.
- durée, 367 s.
- exécution, 373 s.
- généralités, 748
- indemnisation, 376
- mesures de subsitution, 376
Détenu (condition du), 558 s.
Déviants sociaux, 724
Dialogues des juges, 689 s.
Diminished responsability , 113
Diplock Courts , 157
Directives sur la peine
- à caractère juridique, 542 s.
- à caractère philosophique, 538 s.
Director of public prosecution , 328
Dismissal , 388 , 425 .
Dispense de peine, 533
Dissociés (dissociati ), 598
Diversion , v. Déjudiciarisation
Doctrine, 11 , 699
Dol, 67 s.
Dol éventuel, v. Insouciance
Double jeopardy , v. Ne bis in idem
Doute raisonnable, 320
Drogue
- trafiquant, 717
- usager, 779 s.
Droit pénal
- étranger, 2
- européen, 4
- international, 3
- religieux, 707
Droit pénal comparé
- développement du —, 6
- formation du —, 10
- méthodes du —, 20 s.
- notion de —, 1
- pièges du —, 32
Droit pénal de l'ennemi, 710 , 742
Droits de l'homme, 4 , 642 , 742
Droits de la défense, 207 , 275 s ., 745 , 747 , 799
Dualisme pénal, 616
Due process clause , 642 , 675 , 790 , 793 , 806 , 814
Due process model , 119 , 642 , 707 , 742 , 790
E
Échevinage, 166 s.
Écoute des conversations
- par sonorisation, 272
- téléphoniques, 268 s.
Égalité, 642
Égalité des armes, 747
Éléments déterminants, 33
Empoisonnement, 64
Emprunt de criminalité, 98
Encubridor , 91
Engagement préventif, 52
Enquête proactive, 268 s ., 735
Enregistrement vidéo, 301
Entrapment , 265
Equivalence des institutions, 34
Ergastolo , 352 , 496 , 630
Ermittlungsrichter , 143
Erreur
- de droit, 117 s.
- de fait, 116
État d'exception, 722
État dangereux, 597 , 607
État de droit, 742
État de nécessité, 104
Ethnocentrisme, 815
Euthanasie, 778
Exclusion de la preuve, 245 s.
Exclusion orders , 731
Excuse personnelle, 532
Expertise, 315 s.
Extradition, 493 , 690
F
Fair trial , v. Procès équitable
Fait justificatif, 101
Falta , 42
Faute
- classification, 65
- dualité des —, 76
- intentionnelle, 67
- non intentionnelle, 76
- présumée, 79
Federal Bureau of Investigation , 140
Felony , 43
Felony murder , 68 , 720
Fermo , 352 , 356
Fixed penalty procedure , 429
Flagrance, 308 , 352
Fondation Internationale pénale et pénitentiaire, 19
Force majeure, v. Contrainte
Fouet, 491
Fouille
- corporelle, 310 , 354
- de la cellule d'un détenu, 310
- d'un véhicule, 310
Fourchette (système de la), 543
Fruits de l'arbre empoisonné (fruit of the poisonous tree ), 257
Führumgsanfsicht , 622
G
Garde à vue, 355 s.
Gaunerei , 31
Giri , 809
Giudice di pace , 169
Giudice per le indagini preliminari , 180 , 387
Giudizio
- abbreviato , 446
- direttissimo , 440
- immediato , 422
Grâce, 572 , 586 , 738
Grand jury, 388
Guepeou , 736
Guidelines , 545
Guilty plea , 443
H
Habeas corpus , 359 , 470 , 642 , 750
Hadith , 703
Handicapé mental, 629
Harmless error , 462
Harmonisation
- fausse harmonisation, 804 s.
- vraie harmonisation, 824 s.
Hauptverfahren , 389
Hearsay evidence , v. Ouï-dire
Home Office research studies , 17
Homosexualité, 774 , 788
Hospitalisation (Hospital Order ), 629
Humanisation de la peine, 753
Hybridation, 803
Hypnose, 208
I
Idées (état des —), 29
Idjma , 704
Ijtihad , 704
Immédiateté (princie d'), 202
Impartialité des juges, 154 , 178 , 745
Impeachment , 160
Imprudence, 76
Incapacitation , 730
Incident probatoire, incidente probatorio , 188 , 203
Incitation, 53 , 720
Incitment , 96 , 98 , 720
Incrimination, 678 s.
Indépendance des juges, 154 , 178 s ., 742
Independant counsel , 343
Indicateur (ou informateur), 291 , 304
Indices, 305 s.
Indictable offence , 43
Indictment , 388
Individualisation, 535 s., 742 , 754
Infiltration , 273
Infraction
- administratives, 763
- classification, 41
- collective, 53
- commencement de l'action, 54 s.
- de commission, 45 .
- de commission par omission, 48
- continuée, 602
- d'action, 46
- d'omission, 46
- élément psychologique, 65 s.
- éléments matériels, 44 , 45 s.
- formelle, 64 , 721
- impossible, 63
- inchoactive, 54
- lien de causalité, 45
- manquée, 62
- matérielle, 64
- notion, 39
- obstacle, 64 .
- præterintentionnelle, 78
- de prévention et de précaution, 64
- putative, 63
- réglementaire, 81
- résolution à l'action, 51 s.
- surnaturelle, 63
Insouciance, 72
Instance
- en général, 324 s.
- lenteurs, 405 s.
- phase décisoire, 393 s.
- phase préparatoire, 326 s.
Instigateur, 96
Institut
- de droit comparé de Paris, 17
- interrégional de recherches des Nations Unies sur la criminalité et la justice, 18
- Max-Planck de Fribourg en Brisgau, 17
- des Nations Unies, 18
- de sciences criminelles de Poitiers, 17
- de sciences pénales et de criminologie d'Aix-Marseille, 17
- suisse de droit comparé, 17
- supérieur international des sciences criminelles de Syracuse, 19
Intention, 67 s.
Interdictions
- en général, 528 s.
- non liées à la profession, 530
- professionnelles, 530
- de quitter le territoire, 529
- de résidence, 373
Intermediate punishments , 491 , 514
Internement, 629
Interprétation
- par le juge, 683
- par le législateur, 665
Intime conviction, 317
Intoxication, 114
Inviolabilité du domicile, 307
Irresponsabilité
- causes objectives d'—, 101
- causes subjectives d'—, 105
Iter criminis , 50
Ivresse, v. Intoxication
J
Jeune adulte, 593
Joint enterprise , 97 , 720
Jonction ad informandum , 698
Jour-amende, 508
Journal intime, 208
Judicial Concil , 160
Judicial review , 672
Jugement, 396 s.
Juges
- collège de —, 169
- d'instruction, 155 , 200 , 202
- de l'application des peines, 577 s.
- de l'enquête préliminaire, 155
- non-professionnels (jurés ou échevins), 162 s.
- pouvoir créateur, 672
- professionnels, 160
- de surveillance, 576
Juicio abreviado giudizio abbreviato
- en Argentine, 433
- en Espagne, 425
- en Italie, 446 , 457
Juridictions
- compétence des —, 170 s.
- composition des —, 160 s.
- d'exception, 156
- d'instruction, 155
- de droit commun, 156
- de jugement, 155
- organisation, 154
- de recours, 158
- séparation des fonctions, 178 s., 203
- spécialisées, 157
Juriscope, 23
Jurisprudence, 671 s.
Jury, 164 , 745
Just desert , 719
Justice pénale en Europe (La), 25
Justice réparatrice (ou restaurative), 557
Justice transitionnelle, 825
Juzgados de lo penal , 180
Juzgados de violencia sobre la mujer r , 154
K
Klageer-zwingungsverfahren , 343
Komentare , 699
L
Labeling theory , 756
Landesgericht , 172
Lapidation, 491
Lavoro sostituvo , 584
Leading case , 671 .
Légalité de la poursuite (legalitätsprinzip ), 341
Légalité des délits et des peines, 39 , 679 , 742
Légitime défense, 103
Libération conditionnelle, 569 s.
Libertad vigilada , 622
Localización permanente , 514
Loi, 641 s.
Loi pénale « en blanc », 661 , 720
Loyauté des investigations, 261 s.
M
M'Naghten (Règles —) , 112
Mafia, 727
Magistrates'Court , 49 , 175
Malades
- corporels, 628
- mentaux, 629
Mandatory minimum sentences , 610 s.
Manslaughter , 68 , 113
Médiation, 342 , 761 s.
Médiation-réparation, 590
Mens rea , 44
Mesures de sûreté, 489 , 590 , 613 , 739 s.
Mesures de surveillance secrètes, 308
Mesures restrictives de liberté avant jugement, 377 s.
Méthode téléologique, 684
Méthodes du droit pénal comparé, 20
Mineur et minorité
- responsabilité, 106 s.
- sanction, 589 s.
Ministère public
- existence, 146
- fonctions, 152 s., 200
- structure, 147 s.
Miranda warnings , 276
Misdemeanour , 43
Misdrijven , 42
Mise à la disposition du gouvernement, 616
Mise en danger, 64
Mobile, 71
Model penal code , 655
Modèles pénaux
- autoritaire, 709 s.
- dynamique, 784 s.
- existence, 707 s.
- libéral, 742 s.
Monisme pénal, 588
Motivation
- de la culpabilité, 398
- de la détention provisoire, 364
- de la peine, 538 s.
N
National Institute of justice , 17
Ne bis in idem , 471 s ., 642 , 693
Négligence, 76 , 80
Nemo tenetur se ipsum accusare , 188 , 279 , 447
New Federalism , 797
Non-incrimination (privilège de —), 285 , 748 , 814
Non rétroactivité des lois pénales, 642
Nouveau fédéralisme, 797
Nullités de procédure, 241 s ., 790
Nullum crimen nulla poena sine lege , 39 , 488 , 644
O
Oberlandesgericht , 172
Obiter dicta , 398
Oblazione , 768
Obligation de séjour, 529
Offence , 39
Offence triable either way , 43
Offensivité (principe d'—), 39
Offizialprinzip , 330
Omission, 47
Opportunité de la poursuite, 340
Opposition, 452
Ordnungswidrigkeiten , 767
Ordonnance pénale
- de classement, 391
- de non-entrée en matière, 329
- pénale, 417 , 430
Ordre de la loi, 102
Organes du procès, 136 s.
Organisation criminelle, 54
Organisation internationale de police criminelle, 833
Ouï-dire, 211 s.
Overriding objective , 203 , 651
Overtredingern , 42
P
Pacte sur les droits civils et politiques, 826
Parole, v. Libération conditionnelle
Parole board , 625
Participation à une infraction
- commise avec autrui, 88 s.
- commise par autrui, 86 s.
Patriot Act , 726 , 735
Patteggiamento , 446
Peine (pour les personnes physiques), 489 s.
- de brève durée (courte peine d'emprisonnement), 498
- capitale, v. Châtiment capital
- choix, 535 s.
- érosion, 575
- exécution, 555
- extinction, 586 s.
- individualisation, 539 s., 554
- interdiction et obligations diverses, 528 s.
- intermédiaire, 513
- justifiée, 462
- de longue durée, 497
- morales, 534
- non-prononcées, 535
- patriminiales, 498 s.
- à perpétuité, 496
- plancher, 609 s., 738
Peines (pour les personnes morales), 631 s.
Pentiti , v. Repentis
Période de sûreté, 608 , 738
Permission
- de la loi, 102
- de sortir, 568
Perquisition, 306 s.
Personne morale
- responsabilité, 120 s.
- sanctions, 631 s.
Placement sous surveillance électronique
- comme peine, 531
- comme une alternative à la détention provisoire, 380
Plaidoyer de culpabilité, 442 s.
Plea bargaining , 443 , 747 , 759
Police communautaire, 142 , 755
Police judiciaire
- activités, 142
- anonymat, 142
- contrôle, 143
- sanctions, 144
- structure, 138 s.
Politique pénale (et criminelle), 706 s.
Poursuite
- alternatives, 342
- auteur, 327 s.
- caractère, 339 s.
- décision, 383 s.
- matérialisation, 346
- obstacles à la —, 335 s.
Pouvoir discrétionnaire, 202
Précaution (infraction), 64
Prélèvement
- de l'enrichissement, 502
- sur le corps humain, 311 s.
Preliminary enquiry or hearing , 385 , 388
Prépondérance des preuves, 322
Prescription de l'action publique, 335
Prescription de la peine, 585
Présomption d'innocence, 187 s ., 642 , 746
Présomptions de culpabilité, 189 s.
Preuve
- administration, 204 s.
- appréciation, 316 s.
- charge, 186 s.
- communication, 234 s.
- exclusion (sanctions), 240 s.
- de la personnalité, 225 s.
- légalité, 222 s.
- liberté des moyens de preuve, 206 s.
- moyens, 259 s.
- nullité, 245 s.
- objet, 223 s.
- participation des parties, 195 s.
- personnalité, 275 s.
Prévention, 102
Preventive detention , v. Détention préventive
Principle of consistency , 536
Prision permanente revisable , 496 , 738
Prision provisional , 31
Privation de liberté
- avant jugement, v. Détention provisoire
- comme peine, 493 , 738
Privatklage , 330
Probable cause , 350
Probation, 516 s.
Procedimenti speciali , 422
Procedimientos especiales , 423
Procédure
- accélérées, 421 s.
- accusatoire, 195 s ., 747
- allégées, 427 s.
- par décret, 433
- équitable, 222 , 642 , 742
- inquisitoires, 195 s., 727 , 747
- intermédiaires, 389
- rapides, 727 , 749
Procès équitable, 694 , 742 , 747 , 837
Processo sumario , 424
Prokuratura , 734
Proportionnalité
- alternatives à la détention provisoire, 377
- détention provisoire, 363
- en général, 742 , 837
- légitime défense, 103
- peine, 538 , 542
- preuve, 208
Provocation
- dans le cadre de la complicité, 91
- par un policier, 264 s.
Psychopathie, 113
Public interest , 340 , 747
Public nuisance , 680
Publicité
- de la condamnation, 534
- de la procédure, 481 s.
Punition, 540
Q
Qiyas , 704
Querela , 332
Querella , 331
R
Ratio decidendi , 398
Réception (théorie de la —), 805 s.
Récidive, 603 s.
Recklessness , 73
Recognizance , 515
Récusation, 183
Réduction de peine, 571 , 599
Reformatio in pejus , 458
Règles de cours, 654 , 687
Règles pénitentiaires européennes, 558
Regulatory offences , 109 , 764
Réhabilitation, 586 , 752
Release on recognizance , 380
Relégation, 613
Remission , 571
Renvoi, 183
Réparation
- comme peine, 530
- à titre civil, 399
Repentir actif, 61
Repentis (pentiti ), 598
Réquisitoire introductif, 346
Réserves indiennes, 823
Resocialisation du détenu, 753
Résolution criminelle, 52
Respect de la personne, 208
Responsabilité
- causes de non-responsabilité, 100 s.
- du fait d'autrui, 86
- des personnes morales, 120
Restitutions orders , 530
Rétention de sûreté, 620
Rétribution, 710 , 753 .
Révélation, 702 s.
Revenge pornography , 712
Révision « à saute-mouton », 461
Révision d'une erreur judiciaire, 467 s.
Right of certiorari , 464
Risque causé à autrui (délit), 64
Rules of the Courts , v. Règles de Cour
S
Sadomasochisme, 101
Saisie, 305 s.
Sanction des personnes physiques
- droit commun, 489 s.
- régimes particuliers, 587 s.
Sanctions des personnes morales, 631 s.
Secret
- de la procédure, 481 s.
- professionnel, 288 s.
Sécurité
- en général, 64
- dans les prisons, 559
Semi-détention, 512
Semi-liberté, 512 , 568
Sentence indéterminée, 587
Sentencing commission , 545
Service des poursuites pénales, 146
Sharp short shock , 497
Shihôseido – Kaikaku – Shimgîkai , 660
Sicherungsverwahrung , 617
Silence (droit au —), 275 s ., 748
Sobreseimiento , 389
Société
- générale des prisons, 15
- internationale de criminologie, 19
- internationale de défense sociale, 19
Somnambulisme, 112
Sounna , 704
Sourate, 703
Sources de la règle pénale, 637
Staatsanwalt , 146
Stare decisis , 680
Statistiques
- des alternatives aux poursuites, 345
- des condamnations, 550 s.
- des personnes impliquées, 29
Statute , 650
Statutory offences , 650
Stop and frisk , 354
Strafbeschikking , 340
Strict liability , 81
Subsidiarité de l'emprisonnement, 547 s.
Subterfuges, 263 s.
Suivi socio-judiciaire, 622
Summary offence , 43
Summing-up , 203 , 395
Sursis
- probatoire, 519 , 582
- simple, 516
Surveillance électronique
- altermative à la détention provisoire, 380
- alternative à l'emprisonnement, 513 , 531
Surveillance secrète, 314
Suspended sentence , v. Sursis
Suspension de la peine d'emprisonnement, 515 s.
Syndrome de la femme battue, 30 , 103
Système
- accusatoire, 195 s ., 747
- autoritaire, 709 s., 790
- de common law, 43 , 197 , 319 , 384 , 464 , 650
- inquisitoire, 195 s ., 736
- libéral, 742 s.
- marxiste-léniniste, 734 s.
- musulman, 702 s.
- national-socialiste, 733
- romano-germanique, 42 , 197 , 317 , 389 , 463 , 645
T
Tariff , 570 , 625 , 738
Tassativité, 665
Tatbestand , 76
Tater – Opfer – Ausgleich , 342
Tazir , 704
Tcheka , 736
Téléologique (méthode —), 684
Témoin
- anonyme, 302 , 726
- décence familiale, 288
- déposition, 296
- détermination, 284
- indirect, v. Ouï-dire
- intimidation, 304
- obligations, 293 s.
- privilège de non-incrimination, 284
- protection, 301
- secret professionnel, 288 s.
- serment, 295
- théorie générale, 282 s.
- victime, 303
Tentative, 55 , 57
Terbeschilkkungstelling , 614
Termes vagues, 711
Terrorisme, 157 , 357 , 717 , 726 , 731 , 735 , 837
Three Strikes Law , 612
Torture et procédés assimilables, 262
Totality principle , 536
Traités de Lisbonne, 641 s.
Transaction, 340 , 761
Transfer for trial proceedings , 438
Travail d'intérêt général
- exécution, 583
- prononcé, 523 s.
Travail pénal, 565
Treason , 43
Triable either way offences , 43 , 346
Trial de novo , 456
Tribunal des mesures de contrainte (Suisse), 358 , 366
Trouble psychique, 112
Types ouverts, 685 , 720
U
Udienza preliminare , 387
Undercover policeman , 264
Union européenne, 832 s.
Union internationale de droit pénal, 14
Unterbrigung in die Sicherungsverwahrung , 617
Usage de la drogue, v. Addiction à la drogue
V
Vagabond, 723
Vagos y maleantes , 714
Verbrechen , 42
Vergehen , 42 .
Vicarious liability , 86
Victime
- assentiment nécessaire pour la poursuite, 337 , 736
- auteur de la poursuite, 330 s., 751
- consentement à l'infraction, 101
- mesures de protection avant jugement, 379 s.
- personnes poursuivies à tort, 376 .
- réparation comme condition de non poursuite, 340
- réparation par le tribunal, 399 s.
Vie privée, 306 s., 792
Violences familiales, 380
Void for vagueness , 119
Voies de recours
- en appel, 453 s.
- en cassation, 461 s.
- en général, 452
Voir-dire, 188 , 217
Vulnérables (personnes), 729
W
Warrant , 306 , 350
Wheel conspiracy , 54
Willful blindness , 68
Writ of
- certiorari , 464
- habeas corpus , v. Habeas corpus
Z
Zwischenverfahren , 389
1. Mémoires de l'Académie, vol. II, p. 21, Paris 1934.
10. V. not. B.T. Blagojevic, Le droit comparé, méthode ou science, RID comp . 1953, p. 649 ;
M. Ancel, Réflexions sur l'utilisation et la recherche comparative en droit pénal, Mélanges
Julliot de la Morandière , 1964, p. 9 et s., not. 10.
100. Cette méthode purement descriptive sera reprise par l'Américain H.S. Sanford dans son
ouvrage The different systems of penal codes in Europe , Washington 1854. L'auteur passe en
revue tous les codes d'Europe, résumant les principes et le plan sans la moindre vision
comparative.
1000. Selon l'art. 5 du projet de Code de la preuve, élaboré par le Commission de réforme du
droit du Canada, « une preuve peut... être exclue lorsque le danger de créer un préjudice indû,
d'obscurcir le débat, de tromper le jury ou de provoquer des pertes de temps l'emporte
substantiellement sur sa valeur probante ». Plus généralement l'art. 1 rappelle que le projet de
Code a notamment pour objet de « faciliter la libre découverte des faits dans des délais et à des
coûts raisonnables ». La preuve , Commission de réforme du droit du Canada, 1975, p. 198.
1001. J. Bellemare et L. Viau, Droit de la preuve pénale , Montréal, 1991.
1002. J.H. Wigmore, A treatise on the anglo-american system of evidence in trials at common
law including the statues and juridical decisions of all jurisdictions of the United States and
Canada , 1er éd. 1904, 3e éd. 1940, avec mise à jour par R. Rucker, 1964.
1003. M.N. Howard, Peter Crane et Daniel A. Hochberg, Phipson on evidence , 14e éd.
1990.
1004. Qui est même telle qu'un mouvement de réaction se fait sentir. V. not. le projet de loi
sur la preuve, en quelques dizaines d'articles, élaboré par la Commission de réforme du droit du
Canada, in la preuve, 1975, p. 17 et s.
1005. Pour une présentation générale d'un point de vue comparatiste, La preuve pénale.
Problèmes contemporains en droit comparé , sous la direction d'A. Bergeaud-Wetterwald et J.-
C. Saint-Pau, Comité international des pénalistes franophones, L'Harmattan, 2013. V. aussi, La
preuve en procédure pénale comparée , séminaire international organisé en 1992 par l'Institut
supérieur international de sciences criminelles à Syracuse (Italie), sous la direction de Jean
Pradel, RIDP , 1992, p. 13 et s.
1006. H. Levy-Bruhl, La preuve judiciaire chez les primitifs , recueils de la Société Jean
Bodin pour l'histoire comparative des institutions, tome XVIII. La preuve, partie 3, Bruxelles
1963, p. 5 ; J. Poirier, La preuve judiciaire dans les droits coutumiers de l'Afrique noire, id .
p. 37 ; E. Rau, Le juge et le sorcier , Études africaines, 1957, p. 304, 1958, p. 181 ; N. Rouland,
Anthropologie juridique , PUF, 1988, no 188 et s.
1007. Bien que capital, ce principe a fait l'objet de peu d'études de synthèse, v. cependant
James C. Morton et Scott C. Hutchison, The presumption of innocence , Carswell — Toronto,
Calgary et Vancouver, 1987. V. aussi la belle étude de H. Henrion, La nature juridique de la
présomption d'innocence. Comparaison franco-allemande , préfaces C. Lazerges et H. Jung,
Faculté de droit de Montpellier, Collection Thèses, 2006.
1008. Il est frappant que dans tous les ouvrages sur la preuve ou la procédure pénales, il y a
toujours, et toujours dès les premières pages, un développement sur la présomption d'innocence.
Pourtant le Code chinois de procédure pénale de 1980 n'exprime pas le principe et les juristes
chinois s'en justifient par trois arguments : 1o admettre l'innocence du défendeur va conduire à
une attitude de laisser faire envers le suspect ; 2o la présomption est en fait contredite par
l'arrestation et la détention ; 3o il y a dans le code diverses garanties qui rendent inutile
l'affirmation du principe, v. La preuve en procédure pénale comparée, rapport chinois par Yu
Shutong, RIDP , 1992, p. 323.
1009. Dans les pays ayant une Constitution récente, l'affirmation du principe est presque
systématique, y compris en Afrique et dans les pays arabes.
101. Même s'il est aujourd'hui totalement oublié.
1010. Cette Constitution a disparu et le projet de nouvelle Constitution de 1991, s'il ne
reproduit pas cette formule, en traduit les applications en fixant dans un chapitre III la totalité
des garanties procédurales, v. S. Bobotov et A. Larine, La preuve en procédure pénale comparée,
Le droit russe, RIDP , 1992, p. 334.
1011. P.-H. Bolle, La preuve en procédure pénale comparée, Le droit suisse, RID pén ., 1992,
p. 348. G. Piquerez, Procédure pénale suisse. Traité théorique et pratique , Schalthess, Zurich.
2000, no 1900 et s.
1012. Cité par S. Bobotov et A. Larine, précité , p. 334.
1013. Crim. 20 juin 1977, JCP 1977, II, 1864 1.
1014. Arrêt Woolmington (1935) AC 462 (H.L.).
1015. J. Spencer, La preuve en procédure pénale comparée, Le droit anglais, RID pén ., 1992,
p. 85.
1016. CEDH 21 sept. 2006, Pandy c. Belgique , n° 13583/02 § 42.
1017. Y compris les éléments négatifs comme l'absence de consentement en matière
d'agression et d'atteinte sexuelle.
1018. CEDH 23 oct. 2014, Melo Tadeu c. Portugal , Dalloz Actualités , 18 nov. 2014, obs.
Bachelet.
1019. L.L. Cavise, La preuve en procédure pénale comparée. Le droit des États-Unis
d'Amérique, RIDP ., 1992, p. 171.
102. L'idée générale est une approbation du système cellulaire, pratiqué aux USA. Ce
système « conduisant à la réforme par la réflexion » devrait selon les auteurs être appliqué en
France.
1020. Elles sont fondées sur le raisonnement inductif du juge à partir d'un fait : ainsi dans de
nombreux pays, notamment dans ceux du système de common law, les tribunaux ont établi la
théorie de la possession récente : le poursuivant démontre seulement la possession par l'accusé
d'un objet qui vient d'être volé au plaignant et le juge peut en conclure que l'accusé en est le
voleur.
1021. Il y a présomption de droit lorsque la loi ou la jurisprudence impose de déduire
l'existence d'un fait à partir d'un autre fait ou d'un groupe de faits établis dans l'instance.
1022. CEDH 7 oct. 1988, affaire Salabiaku c. France , série A, no 141-A. Add . la même
position de la Commission européenne dans l'affaire X c. Royaume Uni , 19 juill. 1972, RSC
1989, 105.
1023. Cour suprême du Canada, affaire Oakes [1986] 1 RCS 103 et s.
1024. Affaire O'Leary v. The Attorney General , 1993, cité in Criminal Justice in Ireland , éd.
par Paul O'Mahuny, Institut of Public Administration, 2007, p. 22 et s.
1025. Crim. 30 janv. 1989, Bull. crim . no 33, disposition jugée compatible avec l'article 6
§ 2 Conv. EDH.
1026. Cour Suprême du Canada, R c. St Onge Lamoureux , (2012), RSC , 187.
1027. La Cour d'appel d'Angleterre a même étendu en 1974 cette règle, et malgré l'absence de
texte, au trial on indictment , la procédure qui s'applique aux infractions plus sérieuses, affaire
Edwards (1975) Q B 27. La Chambre des Lords approuva l'année suivante la solution et suggéra
même que le juge du fond pourrait renverser la charge de la preuve chaque fois que cela lui
semblerait nécessaire pour réaliser l'objectif recherché par le législateur, même en l'absence de
mention expresse dans le texte, affaire Hunt (1987) AC 352, J. Spencer, La preuve pénale en
droit anglais, RID pén ., 1992, 86.
1028. Paris 17 mai 1991, JCP 1991-4-403, disposition jugée compatible avec l'article 6-2
Conv. EDH.
1029. P. Hünerfeld, La preuve en droit allemand, RID pén ., 1992, p. 59.
103. Dans son sillage, l'ouvrage de Tocqueville et Beaumont donnera naissance à une foule
de publications secondaires, faites à la veille du projet de réforme pénitentiaire (qui n'aboutit
pas). V. not. Coup d'œil sur le régime progressif et pénitentiaire des principaux États de l'ancien
et du nouveau monde , par M.-F. de la Farelle, député du Gard, 1844.
1030. Cass. 6 oct. 1952, affaire Romain ; 12 mai 1987, affaire David .
1031. A. Légal, La responsabilité sans faute, Mélanges Patin 1965, p. 129.
1032. Crim. 28 avr. 1977, Ferrier, JCP 1978-II-18931 note Delmas-Marty, D . 1978, 149,
note Rassat.
1033. J. Pradel, Le nouveau Code pénal, Partie générale, ALD 1993, no 17, p. 188. Add .
v. ss 84.
1034. La preuve pénale en droit comparé, rapport hollandais par G. Corstens, RID pén .,
1992-275.
1035. R. v. Lambert [2001] 2 WLR 211.
1036. Attorney General's Reference (no 1 of 2004) [2004] WLR 2111.
1037. Sheldrake v. DPP [2004] UKHL 43, [2005] 1 AC 264.
1038. D. Hamler. The presumption of innocence and reverse burden : a balancing act. The
Cambridge Low Journal , mars 2007, p. 142 et s.
1039. V. ss 83.
104. V. déjà avant lui dans cet esprit mais de manière moins nette M. Cottu, De
l'administration de la justice criminelle en Angleterre et de l'esprit du gouvernement anglais ,
1820, où l'auteur propose notamment le rétablissement en France du jury d'accusation qu'avait
encore l'Angleterre. V. aussi après lui et dans un sens très comparatiste la thèse de W. Halton,
Étude sur la procédure criminelle en Angleterre et en France , Paris, 1898.
1040. Ce qui rapproche les infractions de responsabilité absolue canadiennes des délits
matériels français avant 1994.
1041. Cour suprême du Canada, Wholesale Travel Group Inc , [1991] 3 RCS, 154.
1042. Id. Renvoi Motor Vehicle Act de la Colombie britannique [1985] 2 RCS, 486 ;
Vaillancourt [1987] 2 RCS, 636.
1043. Chambre des Lords, M'Naghten's Case [1843] 10 CL et F 200.
1044. Cour suprême du Canada, affaire Chaulk , 3 RCS, 1357.
1045. Cour suprême des États-Unis, Davis , 160 US 69, [1895], et Jackson 443 US 307,
[1970]. Il existe pourtant aux USA actuellement une tendance à se montrer plus exigeant pour
l'accusé, à la suite de l'acquittement de l'auteur d'une tentative d'assassinat sur le président
Reagan, v. La preuve en procédure pénale comparée, rapport S.J. Schulhofer, RID pén ., 1992,
p. 37.
1046. Du moins dans la jurisprudence du fond, Alger 18 déc. 1948, JCP 1949-II-4900. Car la
Cour de cassation est moins nette, Crim. 9 déc. 1949, RSC 1951, 305.
1047. Cass. 4 mai 1976-I-951.
1048. Crim. 8 févr. 1936, D . 1936-I 45, note Donnedieu de Vabres ; 29 déc. 1949, JCP 1950-
II-5614, note Magnol.
1049. Solution affirmée expressément par l'art. 122-3 du CP. français.
105. In Introduction à l'étude du droit comparé, Recueil des études en l'honneur
d'E. Lambert, 1938, II, p. 810 et s.
1050. Selon le nouveau CP qui reprend ici l'ancien, la riposte de nuit est présumée légitime de
sorte qu'il incombe au poursuivant de prouver le contraire alors que de jour elle est présumée
non légitime de sorte qu'il incombera à l'accusé de prouver le contraire, art. 122-5 et 6 CP.
1051. Du moins en régime romano-germanique où elle peut être une partie, mais pas en
common law où elle n'est qu'un témoin.
1052. Accusatoire, inquisitoire, un écroulement des dogmes en procédure pénale ? Colloque
international Aix-en-Provence, 9-10 juin 1997, AIDP, RIDP , 68e année, 1997, n° 1 et 2, p. 18
et s., avec 13 rapports et un rapport général ; M. Langer, La portée des catégories accusatoire et
inquisitoire, RSC , 2014, p. 707 et s.
1053. Ici ces concepts ne seront envisagés qu'au regard de la charge de la preuve. Rappelons
qu'en outre la procédure accusatoire est orale et publique alors que la procédure inquisitoire est
écrite et secrère, au moins dans le principe.
1054. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , I, 2013, LexisNexis. Curieusement, la
doctrine anglaise parle peu de ces deux systèmes et les mots accusatoire et inquisitoire
n'apparaissent pas dans l'ouvrage de J. Sprack. A pratical approach to Criminal procedure , 14e
éd., 2013, Oxford University Press.
1055. J.-L. Baudouin, préface à l'ouvrage de P. Béliveau et J. Pradel, La justice pénale dans
les droits canadien et français, étude comparée d'un système accusatoire et d'un système
inquisitoire , 2e éd., 2007, Bruylant et Y. Blais, Bruxelles et Montréal, p. XIV.
1056. On peut noter cependant qu'en France, où existe encore le juge d'instruction celui-ci ne
peut pas participer au jugement de l'affaire qu'il a instruite.
1057. M. Chiavario, Diritto processuale penale , 6e éd., UTET, Turin, 2015, p. 20. Add .
L'étude plus particulière de C. Ambroise-Castérot, De l'accusatoire et de l'inquisitoire dans
l'instruction préparatoire , these Bordeaux IV, 2000, dactyl, ce travail est propre au droit français
1058. S. Maffei, Il dirito al confronto con l'accusatore , Casa Editrice La Tribuna, Placenza
2003, p. 50.
1059. C'est pourquoi dans les périodes primitives de l'humanité ou à l'État n'existait guère, la
procédure a du être accusatoire.
106. V. Lamanda, allocution à l'occasion du 60e anniversaire du procès de Nuremberg, RIDP
, 2006, p. 721 et s.
1060. M.-R. Damaska, The faces of justice and State authority : a comparative approach to
the legal process , Yale University Press, New Have, 1986, p. 88 et s
1061. Rappel général au séminaire international à Syracuse en 1991, RIDP 1992, p. 31.
1062. United States v. Cromic , 466 US 648-655 (1984)..
1063. J.-H. Wigmore, A Treatise on the System of Evidence in Trials at Common Law ,
Boston, Little Brown and Cie, 1904, vol. II, § 1367.
1064. Escobedo v. Illinois , 378 US, 478, 488, 89 (1964). Une telle affirmation ne se
concevrait pas de la part des Cours suprêmes d'Europe continentale qui s'abstiennent par principe
de formuler des jugements à portée générale.
1065. J. L. Sauron, Les vertus de l'inquisitoire ou l'État au service des droits, Pouvoirs , n
° 55, PUF, 1990, p. 53 et s.
1066. P.-A. M. Verrest, Raison d'être. Eers onderzoek naar de rol van de rechter-commissaris
in ons strafproces , Boom Juridische uitgevers, 2011.
1067. Carlos Nunez Nunez, Aspectos criticos de la etapa preparatoria en Costa Rica, Rev. de
derecho procesal penal , 2012, 2, p. 33 et s.
1068. J. Pradel, Le rôle du juge pénal dans la charge de la preuve. Approche comparée des
systèmes de common law et romano-germanique, in Mélanges G. Giudicelli-Delage , Dalloz,
2016, à paraître.
1069. La preuve en procédure pénale comparée , rapport italien par P. Corso, RIDP . 1992,
p. 210, Le droit italien va même plus loin en créant la notion « d'enquête défensive » : le
défenseur peut rechercher lui-même des preuves (dont il indiquera l'existence au juge de
l'enquête préliminaire ou au tribunal qui pourront procéder à toutes investigations art. 327 bis
CPP).
107. Et disparue en 1914. Sa création est le produit de deux facteurs : une crise de la
répression pénale provoquée par l'explosion de la récidive que le système classique ne parvenait
pas à juguler ; la rencontre de trois pénalistes, rapidement devenus amis, l'Allemand Von Listz
(de Hambourg), le Hollandais Van Hammel (d'Amsterdam) et le Belge A. Prins (de Bruxelles)
Add . L'Association internationale de droit pénal (1924-1999). Ses origines dans l'Union
internationale de droit pénal (1889), Recueil de l'Association internationale de droit pénal ,
Nouvelles Études pénales, Erès, no 18, 1999.
1070. Manuel Vidaurri Arichiga, Rev. penal , 2015, n° 36, p. 257.
1071. Art. 82-1 CPP. Il s'agit de freiner les ardeurs dilatoires de certains plaideurs.
1072. L. Golovko, Panorama de droit pénal russe (2008-2011), Rev. pénit ., 2011, p. 862 et s.
1073. L. Golovko, Panorama de droit pénal russe (2012-2015), Rev. pénit ., 2015, n° 3
1074. Le CPP parle souvent du ministère public et des parties, ce dernier mot incluant
l'accusé et la partie civile, c'est-à-dire les parties privées par opposition au ministère public,
organe représentant l'État.
1075. CEDH 24 nov. 1986, Unterpertinger, RSC , 1987, 492, obs. Pettiti, un individu est
condamné pour coups sur sa belle-fille et sur sa femme uniquement sur la base des déclarations
des victimes lues à l'audience. L'art. 6 § 3 d Conv. EDH permet à l'accusé de convoquer et
interroger ou faire interroger des témoins.
1076. Notamment CEDH 19 déc. 1990, Delta, RTDH , 1992, 51, obs. Sace, un individu avait
été condamné pour vol bien qu'à l'audience les deux témoins convoqués ne se soient pas
présentés et que l'intéressé ait demandé leur convocation ainsi que celle de deux autres témoins à
décharge.
1077. Crim. française 12 janv. 1989, D . 1989, Somm. 174 et obs.
1078. Ce schéma vaut identiquement dans les autres pays de la famille romano-germanique.
Cependant, en Allemagne, le rôle de l'accusé est moindre : en effet le procès pénal allemand n'est
pas un « procès de parties » car le ministère public est un organe de justice avec le devoir
d'étendre ses recherches aussi aux circonstances favorables au prévenu, v. La preuve en
procédure pénale comparée, rapport allemand par G. Hünerfeld, RIDP ., 1992, p. 58.
1079. L. Weinreb, La Constitution et le droit pénal , Journées de la Société de législation
comparée, 1979, vol. 1, p. 603 et s. not. p. 617.
108. P. Cornil, Réflexions sur le cinquantenaire de l'AIDP, RID pén . 1975, p. 387 ;
C. Bassiouni, The International Association of penal law (1924-1984), New York ; Law School
Law review, vol. 29, 1984, p. 3 ; M. Pisani, Il diritto penale internazionale nelle risoluzioni
congressuali dell' Association internationale de droit pénal (1926-2004). Rivista di diritto
internazionale , 2007,p. 1051 et s. ; Association internationale de droit pénal/International
Association of penal law, Documentation historique. A historic record, 1889-2014 , 2014.
1080. V. ss 297.
1081. Dont il indiquera l'existence au juge de l'enquête préliminaire ou au tribunal qui
pourrait procéder à toutes investigations. Cette disposition a été transférée à l'article 327 bis CPP
du fait d'une loi du 7 déc. 2000.
1082. Pour une bonne description de l'opposition, on lira M. Damaska, Evidential barriers to
conviction and two models of criminal procedure : a comparative study , 121, Pennsylvania law
review 105, 1973 ; J.A.W. Lensing, Het verhoor van de verdachte in strafzaken (l'interrogatoire
du prévenu en matière pénale. Une étude de droit comparé), Arnhem 1988.
1083. Même si la loi ne le dit pas toujours.
1084. V. ss 203.
1085. Ainsi l'art. 310 CPP français décide que le président des assises « est investi d'un
pouvoir discrétionnaire en vertu duquel il peut en son honneur et en sa conscience prendre toutes
mesures qu'il croit utiles pour découvrir la vérité » ; J. Pradel, Procédure pénale , 2015, 18e éd.,
Cujas, n° 943.
1086. Il est vrai que le procureur doit lui aussi investiguer à charge et à décharge, § 160 § 2
StPO.
1087. E. Schlüchter. Strafprozeßrecht , 3e éd. traduit par E. Mathias, Euwi — Verlag 2002,
p. 19 et s. ; M. Bohlander, Principles of German Criminal Procedure ,Studies in International
and Comparative Criminal Law, 2012, p. 163-164.
1088. Y. Jeanneret et A. Kahn, Précis de procédure pénale , éd. Stämpfli, Berne, 2013, p. 96
et s.
1089. D'où l'on déduit que l'Italie a un système accusatoire moins net que les pays de
common law, v. C. Mauro, De quelques lieux communs à propos du système italien, in Les
procédures accusatoires , sous la direction de M. Benillouche, PUF, Coll. « Colloques », 2012,
p. 85 et s. ; G. Illuminati, Il sistema accusatorio in Italia, in Studi in Onore Di Mario Pisani ,
Univ. Milano, Casa, Editrice la Tribuna, vol. 1, p. 427 et s., 2008.
109. RID pén . 1924, p. 17 et s. Statuts de l'AIDP, art. 1 al. 5.
1090. Lord Green dans l'arrêt Yuill c. Yuill , (1945), 1 AII E.R . 183, CA, 189.
1091. M. Chiavario, Aperçus sur la procédure d'audience en Italie entre réforme et « post-
réforme », RSC 1994, p. 211 et s.
1092. On trouvera dans J. Sprack, A pratical approach to Criminal Procedure , 14e éd.,
2012, Oxford Press University, p. 340-342, le contenu du Summing up : 1° le juge peut
expliquer au jury le rôle respectif de celui-ci (le fait, la culpabilité) et de lui-même (le droit, la
peine) ; 2° il doit expliquer au jury que c'est au poursuivant de démontrer la culpabilité de
l'accusé ; que l'accusé n'a rien à prouver du tout et que, sauf à être convaincu au-delà de tout
doute raisonnable de la culpabilité de l'accusé, ils doivent l'acquitter ; à défaut les jurés, pour
s'estimer convaincus de la culpabilité peuvent dire qu'ils sont certains (sure ) ou qu'ils sont
persuadés au point de se sentir certains (satisfied so that they feel sure ), formulation favorite de
beaucoup de juges ; 3° il doit expliquer les éléments de l'infraction poiursuivie, rappeler par
exemple les conditions de la légitime défense ; 4° il doit, en cas de poursuite contre deux ou
plusieurs accusés, expliquer le cas de chacun d'eux ; 5° il doit encore rappeler les preuves en les
résumant, en utilisant les notes qu'il a pu prendre au cours des débats, ce qui peut conduire à un
Summing up de trois jours dans des affaires qui ont duré plus de 30 jours ; 6° enfin le juge invite
les jurés à choisir un premier juré qui, après délibéré, sera chargé d'annoncer le verdict. .
1093. Art. 650-3 C. crim. Cette notion est élevée au rang de principe constitutionnel par la
Cour suprême sur la base de la Charte canadienne des droits et libertés et plus précisément sur la
base de ses art. 7 (qui vise « les principes de justice fondamentale ») et 11 d (qui proclame la
présomption d'innocence), Cour suprême du Canada, Seaboyer , [1991] 2 RCS, 577.
1094. Affaire R. c. Brouillard dit Chatel [1985] 1 RCS . 39. J. Pradel. Les procédures pénales
dans les droits de common law et romano-germanique : des frontières qui se brouillent, in Les
nouveaux territoires du droit et leur impact sur l'enseignement et la recherche , Colloque
Poitiers — Montréal 2002, LGDJ, 2004, p. 196.
1095. V. ss 651, 742.
1096. R.v. Coutts (2006) UKHL, 39 ; (2006), 1 WLR, 2154 ; J. Spencer, Rev. pénit .,
2008,p. 695.
1097. J. Sprack, précité , p. 344.
1098. D'où l'on peut déduire que les limites dans la détermination de la vérité dans le procès
criminel sont définies par des garanties contenues dans le modèle accusatoire, Goron I Ilic et
Miograd Majic, Nature, importance and lilits of finding the truth in criminal proceedinge, Annels
of the Faculty of Law in Belgrade, Belgrade Law Review , 2013, n° 3, p. 82 et s., not. p. 85.
1099. C. Mauro, De quelques lieux communs à propos du système italien, in Les procédures
accusatoires , sous la direction de M. Benillouche, PUF, Coll. « Colloques », 2012, p. 85 et s.
11. Il n'est cependant pas question d'abandonner les expressions droit comparé et droit pénal
comparé. À l'étranger du reste on parle de comparative law, de derecho comparado, de diritto
comparato, voire de stravnitelnoie pravo , M. Ancel, Utilité et méthode du droit comparé ,
précité, p. 31.
110. Congrès publiés à la Revue internationale de droit pénal (RID pén .).
1100. Depuis Bentham, les indices sont appelés « preuves circonstancielles » dans le système
de la common law.
1101. Au point que, en France, lorsque la loi prévoit un mode de preuve précis pour prouver
une infraction, la jurisprudence admet que le juge peut se déterminer par un autre mode, v. pour
l'application de l'art. L. 1o Code de la route français (aujourd'hui art. L. 234-3 et s.) qui prévoit
le dépistage et les vérifications médicales pour prouver la conduite sous l'empire d'un état
alcoolique, Crim. 21 janv. 1973, D . 1973, 240, rapport R. Robert. Toutefois, il en va autrement
dans certains droits. En Italie, le Code de la route prévoit obligatoirement une pré-preuve par
l'alcool expiré, et en cas de positivité, une preuve par certains instruments prévus par un texte.
Au Brésil, face à l'absence de précisions légales, la pratique judiciaire veut que, le plus souvent,
les juges n'entrent en condamnation que si le parquet présente une preuve scientifique,
v. A. Coutodebrito, in Delitos contra la seguridad en el trafico rodato, Reviste penal , janv., 2012,
n° 29, 233.
1102. V. par ex. l'art. 288 al. 1 CPP marocain.
1103. La preuve en procédure pénale comparée. Rapport suisse par P.-H. Bolle, RID pén .,
1992, 349 ; J. Gauthier, Quelques remarques sur la liberté des preuves et ses limites en procédure
pénale, RPS , vol. 107, 1990, p. 184 et s.
1104. Sur la genèse de cette règle, v. M. Chiavario, Limites en matière de preuve dans la
nouvelle procédure pénale italienne, RSC 1992, p. 31.
1105. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , éd. Stämpfli, Berne, n° 8002.
1106. V. par ex. art. 432 CPP français selon lequel « la preuve par écrit ne peut résulter de la
correspondance échangée entre le prévenu et son avocat ».
1107. Notamment dans les pays de common law. La jurisprudence anglaise à l'origine
concevait cette règle comme le droit par l'avocat de ne pas être contraint de divulguer la
communication avec son client, Cour d'appel d'Angleterre, affaire Greenargh v. Gaskell (1833)
39 ER 618 CA. Aujourd'hui on y voit plutôt une nullité.
1108. Pour le Canada, Cour suprême Descoteaux-Mierzwinski [1982] 1 RCS 860. Pour la
France, Crim. 5 juin 1975, Bull. crim . no 146 ; J. Pradel et A. Varinard, Les grands arrêts de la
procédure pénale , 9e éd. Dalloz, 2016, no 18.
1109. Crim. 13 mai 1922, Bull. crim . no 183 ; 3 avr. 1984, Bull. crim . no 138.
111. 1re Conférence internationale d'unification du droit pénal (Varsovie, nov. 1927). Actes
de la conférence publiés sous la direction de E. Rappaport et avec le concours de V. Pella et
M. Potulicki, Sirey 1929 ; les résolutions sur ces concepts de droit pénal général se trouvent aux
pages 134 et 135.
1110. Crim. 3 mai 1961, Bull. crim . no 234 ; 20 nov. 1984, Bull. crim . no 361, arrêts
affirmant que « les éléments de la cause doivent avoir été soumis au débat et à la libre discussion
des parties ».
1111. Arrêts évoqués par J. Spencer dans La preuve en procédure pénale comparée, RIDP .,
1992, p. 90.
1112. Chambre des Lords Christie , [1914] AC 545, et J. Spencer, Les limites en matière de
preuve. Aspects actuels, RSC 1992, p. 42 et s., not. p. 46.
1113. Cour suprême du Canada [1991], 2 RCS 577.
1114. Crim. 19 juin 1989, Bull. crim . no 261.
1115. CEDH 11 juill. 2006, Jalloh c. Allemagne, JCP 2007.I . 106, n° 1, obs. Sudre
invalidation d'une condamnation pénale prononcée en Allemagne pour violation des articles 3
Conv. EDH (traitements inhumains) et 6 Conv. EDH (procès équitable).
1116. La preuve en procédure pénale comparée , rapport allemand par J. Hünerfeld, RID pén
., 1992, 63 à propos d'un arrêt de la Cour fédérale du 21 févr. 1964. V. dans le même sens, Cour
fédérale 10 juin 1963, 16, B. VerfG, 194, irrégularité d'une ponction de fluide spinal (malgré la
possibilité d'y procéder sans l'accord de l'intéressé) compte tenu du caractère bénin du délit
poursuivi.
1117. Paris, 27 mai 2005, cité in E. Vergès, G. Vial et O. Leclerc, Droit de la preuve , PUF,
2015, n° 535.
1118. Trib. corr. Seine 23 févr. 1949, affaire Cens, JCP 1949, II, 4786, D . 1949, chron.
R. Vouin, p. 101 ; Crim. 12 déc. 2000, Bull. crim . no 369, RPDP 2001, 590 et obs. A. Hervé,
annulation d'une procédure où le témoignage d'un gendarme avait été fait sous hypnose au nom
des droits de la défense, le pourvoi ayant invoqué le caractère encore expérimental de ce
procédé.
1119. R. c. Clark (1984) 13 CCC (3d) 117, 1 RCS
112. On y trouve notamment des études de procédure pénale.
1120. Affaire R. c. Trochym . 1er févr. 2007, 239.
1121. Les Européens seront étonnés de tels accords (Stipulations ) dont le but est d'accélérer
le procès, v. J. Klotter, précité, p. 116.
1122. Ces deux cas sont admis par la Cour d'appel du 11e circuit (fédérale) dans l'affaire
Piccinonna , 1989, 885 F 2d 1529. Mais d'autres décisions rejettent totalement le polygraphe car
il n'est pas assez fiable, v. la classification des arrêts in J. Klotter, précité, p. 373 ; add
J.R. McCall. The admission of Polygraph Evidence in American Courts. An Unappreciated
consequence of Daubert v. Merrell Dow, in Proceedings of the First World Conference on New
Trends in Criminal Investigation and Evidence, éd. J.F. Nijboer et J.M. Reijutjes Koninklijke,
Vermonde, Lelystad, Pays-Bas, 1997, p. 143 et s.
1123. Sur l'enquête proactive, v. ss 268 s.
1124. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , précité , p. 178.
1125. Règle cependant niée en Italie (art. 193 CPP) où le principe de liberté de mode de
preuve est particulièrement fort.
1126. La prise de vue consiste dans une perception par les sens (non nécessairement par les
yeux), le transport sur les lieux pouvant être nécessaire.
1127. Cour suprême des Pays-Bas, 20 déc. 1926, NJ 1927, p. 85.
1128. G. Corstens, L'évolution récente du droit de la preuve en matière pénale aux Pays-Bas,
Annales de droit de Louvain 2000, p. 159 et s. Un arrêt de la Hoge Raad (Cour suprême des
Pays-Bas) du 20 déc. 1926 a admis la preuve par oui-dire, NJ 1927, 85.
1129. La preuve en procédure pénale comparée, rapport américain par L. Cavise, RID pén .,
1992, p. 173.
113. La Revue pénitentiaire et de droit pénal (RPDP ) dont la richesse se mit d'ailleurs à
faiblir avec la concurrence de la nouvelle Revue de science criminelle créée en 1936. Mais
depuis quelques années, cette revue a pris une nouvelle jeunesse avec l'instauration d'une
chronique régulière de droit pénal comparé, éd. Cujas.
1130. Art. 195 CPP italien.
1131. Art. 195 CPP italien.
1132. Art. 320 et s. CPP japonais.
1133. Art. 129-1 CPP portugais. Hors ces pays, l'ouï-dire est admis, mais le risque d'erreur
judiciaire est réduit à cause du principe de l'intime conviction et aussi, dans certains pays, grâce
aux règles sur la composition des juridictions : ainsi en Allemagne, où la Cour d'assises est
composée de trois juges et de deux échevins, la culpabilité suppose une majorité des deux tiers,
donc de quatre magistrats, ce qui interdit aux deux échevins qui pourraient se laisser convaincre
par un ouï-dire en raison de leur faible fonction d'emporter une condamnation.
1134. Conseil privé d'Angleterre, 1956, affaire Subramanian (1956) 1 WLR, 956 CP. La
formule est reprise par la Cour suprême du Canada en 1978 dans l'affaire O'Brien , 1 RCS 591.
1135. Ce qui paraît extraordinaire à un juriste d'Europe continentale.
1136. Cette règle de la recevabilité du ouï-dire circonstanciel vaut dans tous les pays de
common law.
1137. Cour suprême des États-Unis 1913, affaire Donnelly [1913] 228 US 243
1138. Costa Andrade, Parecer, in Colectanea de jurisprudencia, année VI, 1981, tome 1, p. 6.
1139. M. Chiavario, Diritto processuale Profil istituzionale , UTET, Turin, 6e éd., 2015,
p. 362 et s.
114. F. Palazzo et M. Papa, Lezioni di diritto penale comparato , Giappichelli ed. Turin,
2000, p. 18 et s.
1140. Conseil privé 1964 affaire Sparks (1964) 2 W L R, 566.
1141. Dans une affaire presque similaire, la Cour suprême du Canada admettra en 1990 le
ouï-dire, affaire Khan [1990] 2 RCS 531, Une petite différence toutefois : dans l'affaire Sparks ,
c'était l'accusé qui sollicitait la question alors que c'était la poursuite dans l'affaire Khan .
1142. Comme le note J. Spencer, un auteur anglais compte 12 cas de ouï-dire permis et un
auteur américain en compte 40, RIDP ., 1992, p. 88. Mais un autre auteur américain dénombre
45 exceptions, le nombre exact variant selon les États, RIDP ., 1992, p. 175.
1143. Cour suprême 1990, affaire Khan [1990] 2 RC S, 531. En l'espèce un médecin avait
agressé dans son cabinet une fillette de trois ans. Lorsque celle-ci sortit du cabinet, sa mère
remarqua une tache sur le vêtement de sa fille et peu après cette dernière lui raconta que le
médecin avait inséré son pénis dans sa bouche. La mère emmena immédiatement l'enfant au
poste de police où l'on procéda à l'analyse de la tache qui s'avéra être du sperme. La Cour admit
le témoignage de la mère au motif que la déclaration de l'enfant était fiable (elle était trop jeune
pour avoir inventé les faits, corroborés au surplus par la preuve matérielle) et que ce témoignage
était nécessaire (la déposition de la jeune victime étant impossible ultérieurement avec les
risques d'oubli et de traumatisme).
1144. A. Bullier, Le Criminal Justice Act 1988, RSC 1989, 613.
1145. De même peut être lue la déposition d'un témoin, recueillie par voie de commission
rogatoire, le principe était qu'une partie peut demander en prévision du procès, le lancement
d'une commission rogatoire en vue de recueillir la déposition d'un témoin qui sera probablement
non disponible pour témoigner pour cause de maladie ou d'absence prochaine à l'étranger,
v. art. 709 et s. C. crim.
1146. Affaire Khan (1990) précité .
1147. C'est rappelons-le une des grandes conditions de l'admission du ouï-dire.
1148. P. Bellemare et L. Viau, Droit de la preuve pénale , Montréal, 1991, p. 199.
1149. Toutefois en Irlande du Nord et pour les infractions de terrorisme, c'est au prévenu
d'apporter la preuve que les aveux ont été extorqués par torture ou traitements inhumains, ce qui
est très difficile, v. S. Livingstone, La défense des terroristes. Rapports de la Commission
« Défense de la défense », Union internationale des Avocats, Congrès de Baralow, oct. 1988, éd.
Story-Scientia, Bruxelles, 1991, p. 24.
115. V. la bibliographie remarquable et non limitée aux travaux en langue française établie
par R. David et C. Jauffret-Spinosi, Les grands systèmes de droit contemporain , 11e éd. 2002.
1150. P. Mirfield, Confessions, the person in authority requirement, Crim. L.R. 1981 , 92.
1151. C'est là une question de fait, non de droit. Tout dépendra du poids de la promesse ou
menace (offrir la liberté pèse plus qu'offrir une cigarette), de l'aptitude du policier à convaincre et
de son rang, et bien sûr de la personnalité de l'intéressé. Ce dernier critère est le plus important,
ce qui subjectivise le débat car ce qui importe avant tout, c'est sa croyance dans les propos du
policier.
1152. Et encore même dans ce cas, en pratique le poursuivant peut réclamer un voir-dire pour
être à l'abri de toute suspicion ultérieure.
1153. S'il y en a un évidemment.
1154. On a dit que le voire-dire est un « procès dans le procès ».
1155. P. Mirfield précité, p. 65 et s.
1156. M. Deganello et M. Mollo, Révolution et contre-révolution à propos du « témoignage
indirect » de la police en Italie, RSC 1992, p. 669.
1157. Cour d'appel d'Angleterre 1972, affaire Ratten v. Reg (1972) AC 378.
1158. La victime indique à un tiers le lieu où elle s'en va, lieu où elle va être agressée.
1159. La victime fait une déclaration alors qu'elle poursuit son agresseur.
116. R. Screvens, Le Président Marc Ancel et le droit comparé, RSC 1991, p. 29.
1160. Cour d'appel d'Angleterre affaire Christie [1914] AC 545.
1161. L'acquiescement peut porter sur toute la déclaration ou sur une partie seulement. Il peut
découler des paroles de l'accusé, voire de son silence (« qui ne dit mot consent ») et même de sa
physionomie ou de sa conduite. Ces extensions permettent de donner une large portée à ce cas de
ouï-dire autorisé.
1162. Cour suprême du Canada, affaire R. c. KGB , [1993], 1 RCS 740 ; add . L. Gelinas,
L'arrêt R. c. B . (KG) et l'admissibilité des déclarations antérieures incompatibles : la cour
suprême sonne (enfin !) le glas de la règle d'exclusion du ouï-dire, Revue Thémis , Montréal,
vol. 27, no 1, 1993, p. 1 et s.
1163. Une loi anglaise de 1984 avait déjà admis la production de documents informatiques.
Certes certains de ces documents appartiennent au domaine des pièces à conviction (real
evidence ). Mais d'autres contiennent des déclarations. Ces derniers peuvent depuis 1984 être
produits, mais il faut l'accord du juge.
1164. A. Bullier, Le Criminal Justice Act 1988, RSC 1989, p. 612.
1165. Criminal Justice Act 2003 . A current Law Statute Guide . Thomson, Sweet and
Maxwell, 2004, p. 44-136.
1166. CEDH gr. Ch. 12 mai 2005, Ocalan c. Turquie , § 88, n° 46221/99, JCP 2005-I.159, n
° 3, obs. F. Sudre.
1167. CEDH gr. Ch. 15 déc. 2011, Al-Khawaja et Tahery c. Royaume-Uni , § 118, n
° 26766/05 et 2228/06 ; CEDH 16 déc. 2014, Horncastle c. Royaume-Uni, D . 2015. 666, note
Renucci.
1168. Cour suprême du Royaume-Uni, 9 déc. 2009, Horncastle and Others (2009) ; UKSC
14 ; (2010), 2 WLR47 ; (2010) 2 AC373, § 18 ; v. aussi J.-R. Spencer, Hearsay Evidence in
Criminal Proceedinge , 2e éd., Oxford and Portlands, Oregon, 2014, 372 et s.
1169. V. ss 260 s.
117. F. Palazzo et M. Papa, Lezioni di diritto penale comparato , Giappichelli ed. Turin,
2000 ; A. Cadoppi, Materiali per un introduzione allo studio del diritto penale comparato ;
Cedam, Padoue, 2001, ouvrage collectif. Il existe en Italie une bonne demi-douzaine de
chaires universitaires de droit pénal comparé.
1170. Pour faciliter les choses, le Criminal Justice Act 1988 anglais prévoit que le jury se voit
remettre un glossaire (art. 31 a).
1171. R. Cross, On evidence , 6e éd. Londres, 1986, p. 16.
1172. De façon voisine, pour la Cour suprême du Canada, sont pertinentes les déclarations
circonstancielles qui expliquent seules un fait ou qui visent à établir le mobile du crime,
v. J. Bellemare et L. Viau, Droit de la preuve pénale , Montréal, 2e éd. 1991, p. 112.
1173. V. arrêt anglais de la Division du Banc du Roi de 1906, affaire Bond (1906) 2 K B 389,
où à la page 400, le juge Kennedy dit que « la preuve est nécessairement admissible pour les
actes qui sont si inextricablement liés à l'histoire de l'acte lui-même qu'ils forment une part de la
chaîne des circonstances relevantes et ne sauraient être exclus de la présentation de l'affaire
devant le jury sans que la preuve en soit rendue inintelligible ».
1174. Cette périphase a remplacé en 1993 le mot « inculpé » en droit français.
1175. J. Pradel, L'instruction préparatoire , Cujas, 1990, n° 110.
1176. Et à l'audience, le président en interrogeant le prévenu ou l'accusé traite d'abord de la
personnalité et ensuite des faits.
1177. Et pourrait donc entraîner des erreurs judiciaires, v. J. Spencer, Les limites en matière
de preuve, Aspects actuels, RSC 1992, p. 42 et s. not. p. 44.
1178. La jurisprudence anglaise remonte au siècle dernier sur ce point, v. affaire Rowton
(1865), 169 R 1497. Toutefois si la preuve d'un fait, pertinente au litige, a pour effet indirect
d'établir la mauvaise réputation de l'accusé sur un trait de son caractère, cette preuve reste
recevable car elle ne tendait pas directement à la connaissance de la personnalité de l'accusé.
1179. Division du Banc du Roi, jugement anglais dans l'affaire Bond , (1906) 2 K B, 389,
phrase reprise dans l'affaire Barbour de la Cour suprême du Canada (1938) SCR, 467.
118. J. Leblois-Hape, X. Pin, C. Saas, J. Walter notamment dont les chroniques périodiques
de droit allemand paraîssent à la RSC et à la RID pén ., parfois aussi à la Rev. pénit .
1180. Dans ces cas, la preuve de la personnalité est introduite « par la porte de derrière »,
L. Cavise, RID pén ., 1992, 174.
1181. Ce qui s'apprécie en fonction de la nature de l'accusation, mais les « faits similaires »
peuvent aussi bien être postérieurs aux faits poursuivis qu'antérieurs.
1182. Règles fédérales américaines sur la preuve , art. 404 b ; jurisprudence anglaise,
v. J. Spencer, Les limites en matière de preuve, Aspects actuels, RSC 1992, p. 42 et s. not. p. 44.
1183. L'accusé doit se montrer prudent car si sa réputation est mauvaise et son casier
judiciaire non vierge, il a intérêt à ne rien dire : en effet, si par exemple, il appelle un témoin de
moralité, le ministère public pourra aussitôt agir pour établir la mauvaise réputation ou
l'existence de condamnations précédentes.
1184. Affaire anglaise Rowton (1865), 169 ER 1497 ; Règles fédérales américaines sur la
preuve , art. 404 a-1.
1185. Règles fédérales américaines sur la preuve , art. 404 a-2.
1186. Glanville Williams, Corroboration Sexual cases, Crim. L.R . 1962, 662. C'est aussi
cette méfiance à l'égard des plaignantes qui avait été à l'origine de la théorie de la preuve
corroborée en matière d'infractions sexuelles.
1187. À l'origine de cette nouvelle règle, il y a non seulement le féminisme montant, mais
aussi l'intérêt pour le respect de la vie privée et la préservation de l'intégrité du procès par
l'élimination d'éléments de preuve qui ont peu de valeur probante.
1188. A.-M. Boisvert, R.C. Seaboyer, Au-delà du droit de la preuve, Revue de droit de Mc
Gill , nov. 1992, p. 1132.
1189. On songe aussi à la loyauté de la preuve, mais cette question se posant essentiellement
à l'occasion de l'obtention des déclarations, c'est à l'occasion de l'étude des déclarations que le
problème de loyauté sera examiné.
119. Pour des exemples, J. Walter, L'antijuridicité en droit pénal comparé franco-allemand .
Thèse dactyl Nancy II, 2003, sous la direction de J.F. Seuvic ; I. Mansuy, La protection des
droits des détenus en France et en Allemagne , L'Harmattan, 2007, préface M. Fromont. On
ajoutera les Rencontres de droit pénal franco-allemand/Erste deutsch-französische Strafrecht-
stagung , qui depuis 2007 réunissent sur un thème précis des pénalistes de ces deux pays, tous
les deux ou trois ans.
1190. La communication de la preuve aux parties (poursuivies ou victimes) et/ou à leur
avocat fait partie des droits de la défense. Pour un exposé général de ces droits, v. ss 275 s.
1191. Du moins pour les affaires les plus importantes.
1192. En partie sous l'influence de la Cour européenne des droits de l'homme, v. l'arrêt Lamy
c. Belgique , 30 mars 1989, série A, no 151, condamnation pour violation de l'art. 5-4 Conv.
EDH, le parquet ayant au cours de l'instruction le droit de consulter le dossier contrairement à
l'inculpé, ce qui entraîne une inégalité des armes.
1193. La preuve en procédure pénale comparée, rapport néerlandais par G. Corstens, RID pén
. 1992, p. 284.
1194. De sorte que si le juge d'instruction ne procédait à aucun interrogatoire pendant
plusieurs semaines au moins, l'avocat se trouvait privé de tout accès au dossier pendant cette
période.
1195. Il y a là ce qu'on appelle une « réserve d'interprétation » chère au Conseil
constitutionnel, et qui oblige les juridictions et l'exécutif, v. J. Pradel, Les droits de la personne
suspecte ou poursuivie depuis la loi du 24 août 1993 modifiant celle du 4 janv. précédent. Un
législateur se muant en Pénélope ou se faisant perfectionniste ? D . 1993, chron., p. 299 et s.
1196. Art. 330 CPP français, qui ajoute, il est vrai, que la Cour n'est pas tenue de suivre la
demande d'opposition et que même si elle suit la demande, le président peut entendre le témoin
en vertu de son pouvoir discrétionnaire.
1197. V. Sendra et autres, Derecho procesual penal II , p. 252.
1198. F. Tulkens et H. Bosly, RSC 1975, p. 8 et s.
1199. H. Bosly, D'une procédure unilatérale vers une procédure contradictoire. Propos pour
une réforme de l'instruction préparatoire, Mélanges Legros , 1988, p. 20 et s.
12. R. David. Traité élémentaire de droit civil comparé , Lib. gén. de droit et de jurisp. Paris,
1950 p. 35.
120. Y. Marx, Vingt-cinq ans d'expérience de la pratique du droit comparé . Études
juridiques offertes à Léon Julliot de la Morandière, 1964, p. 354 et s.
1200. Arrêt Lamy , 30 mars 1989, précité .
1201. H. Bosly et D. Vandermeersch. Droit de la procédure pénale , 5e éd. 2008. La Charte,
p. 848 et s.
1202. BV erf G, NJW 1994, 3219, v. aussi depuis la transposition de la directive européenne
2012/13 UE du 22 mai 2012, l'étude de J. Leblois-Happe et Y Walther, L'information du suspect
dans la procédure pénale allemande, Rev. pénit ., 2015, p. 207 et s.
1203. Id . rapport japonais par Y. Shiratori, p. 247 et s.
1204. Si le poursuivant veut apporter à l'audience une preuve non présentée à l'enquête
préliminaire, il doit l'avoir communiquée à la défense en temps utile. L'obligation de
communiquer entre 8 semaines et 14 jours est affirmée dans le Supreme Court Act 1981, art. 77
(2) et dans le Crown Court rules 1982 , no 24.
1205. Magistrates'Courts (Advance Information) rules 1985 (SI 1985, no 601).
1206. Ce que regrette la doctrine car ces petites infractions ne le sont pas tant que cela,
l'emprisonnement pouvant être infligé (par ex. agression sur un agent de police).
1207. Sur l'ensemble de la question v. La preuve en procédure pénale comparée, rapport
anglais par J. Spencer, RID pén . 1992, p. 97 et s.
1208. En effet les témoins devant être longuement interrogés au procès, le poursuivant
voulant éviter des redites se limitait au strict nécessaire lors de l'enquête préliminaire.
1209. Circulaire entrée en vigueur le 1er oct. 1987 et dont le texte est reproduit en annexe
d'une étude de P. Monty sur l'arrêt Stinchcombe et l'obligation de divulgation, in
Développements récents en droit criminel, Montréal 1992, p. 95 et s. not. p. 105 et s.
121. Rapport sur la création d'une Fondation pour les études comparatives par J.-J. Denis.
Assemblée nationale, 28 mai 2001, no 3072.
1210. Cour suprême du Canada, arrêt Stinchcombe , [1991],3 RCS 326.
1211. D'ailleurs susceptible de contrôle judiciaire.
1212. On pense notamment aux indicateurs. Idée confirmée par une directive adressée peu
après l'arrêt de 1990 par les procureurs généraux des provinces à leurs substituts et dont l'art. 2 b
(i) exclut la communication « des renseignements qui permettraient d'identifier un indicateur de
police ou qui révéleraient des techniques secrètes d'enquête utilisées par la police... », in
Développements récents, précité, p. 110.
1213. Sur l'ensemble v. l'étude précitée de P. Monty ; J. Dressler et A. Michaels, Criminal
Procedure , 4e éd., 2006, LexisNexis, p. 143 et s.
1214. La preuve en procédure pénale comparée, rapport italien par P. Corso, RID pén . 1992,
p. 232.
1215. Sur l'ensemble de la question, v. Yale Kamisar, Wayne LA Fave et Jerold Israel,
Modern criminal procedure , 7e éd. St Paul, Minnesota, 1990 et s. ; J. Cedras, La justice pénale
aux États-Unis , précité, no 519-520.
1216. Cour suprême, affaire Procter [1958], 356 US 677.
1217. Justice Brennan, The criminal prosecution : sporting event or quest for true , 1963,
Wash U.L.Q. 279.
1218. Affaire Brady v. Mariland , 373 US 83 (1963). En l'espèce, Brady et son codéfendeur
étaient poursuivis pour crime capital de murder . Après avoir été condamné à mort, Brady apprit
que le procureur disposait d'une déclaration de son codéfendeur, lequel admettait avoir été
l'auteur réel du meurtre. La Cour suprême posa en règle générale que « la suppression par le
procureur d'une preuve favorable à l'accusé violait le principe du due process quand la preuve est
essentielle soit pour la culpabilité, soit pour la peine indépendament de la bonne foi ou de la
mauvaise foi du poursuivant » ; et elle en déduisit que Brady avait droit à un nouveau procès.
1219. La preuve en procédure pénale comparée, rapport américain par L. Cavise, RID pén .
1992, p. 180.
122. Y. Marx. Le Max-Planck Institut de Fribourg en Brisgau, RSC 1975, p. 823 et s. ;
H. Jescheck et G. Kaiser, L'Institut Max-Planck de droit pénal étranger et international. Fribourg
en Brisgau, 1976 ; H. Knudsen, L'Institut Max-Planck, in Le droit comparé aujourd'hui et
demain . Centre français de droit comparé. Société de Législation comparée 1996, p. 113 et s.
1220. Cour suprême, affaire Williams c. Floride [1970], 399 US 78. Ce qui freine cependant
cette position, c'est l'existence du principe constitutionnel que nul n'est tenu de témoigner contre
soi-même.
1221. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, LexisNexis, p. 156.
1222. Yale Kamisar et autres, précité , p. 1168 et s. On notera la similitude avec l'art. 330
CPP français, qui permet au ministère public et aux parties de s'opposer à l'audition d'un témoin
dont le nom ne leur aurait pas été signifié ou qui leur aurait été irrégulièrement signifié.
1223. CEDH, 19 déc. 1989, Kamasinski c. Autriche , § 88 ; 21 sept. 1993, Kremzow c.
Autriche , § 52.
1224. CEDH, 9 avr. 2015, A.T. c. Luxembourg , n° 30460/13, § 79 et 81 ; J.-F. Renucci, Droit
européen des droits de l'homme , 6e éd., LGDJ, 2015, n° 434 et 435.
1225. J. Pradel, Du droit de l'avocat à accéder au dossier établi au cours d'une garde à vue,
JCP G 12 nov. 2012, n° 1223.
1226. La question peut se poser aussi pour d'autres actes que ceux concernant la preuve. Mais
en pratique, c'est essentiellement à propos de la preuve que la question des sanctions se pose.
C'est pourquoi elle sera étudiée ici.
1227. Paris 9 mai 1991, Gaz. Pal . 1951-II-55, des sévices policiers valent circonstances
atténuantes. La jurisprudence canadienne admet elle aussi, mais rarement la possibilité de
réduire la peine, v. C.A. Saskatchewan 1988, affaire Charles où un mari qui avait battu sa femme
a obtenu un sursis de sentence car il avait été mis en garde à vue au-delà de la durée légale, in
P. Beliveau, Les garanties juridiques dans les Chartes des droits , Montréal 1991, p. 270.
1228. La Cour suprême du Canada admet l'arrêt des poursuites en cas de préjudice évident
pour l'accusé, par exemple quand celui-ci démontre qu'il a été provoqué par la police à
commettre le délit reproché, R c. Mack [1988] 2 RCS 903.
1229. Aux Pays-Bas, on parle de nullité pour les irrégularités commises à l'audience et,
depuis une jurisprudence apparue en 1978 sous l'influence américaine, d'exclusion pour les
irrégularités antérieures.
123. B. Cottier, L'Institut suisse de droit comparé in Le droit comparé aujourd'hui ... précité,
p. 123 et s.
1230. Pour une comparaison entre France-Allemagne et Italie v. Walter Pakter, in The
Hastings International and Comparative Law Review , vol. 9, 1985, no 1. Add . XIIIe congrès
international de droit comparé, Les règles d'exclusion relatives à la preuve , Montréal, août 1990,
avec 15 rapports nationaux et un rapport général de J. Gauthier, Publications de l'Université Mc
Gill de Montréal 1991. Pour un panorama très large et riche portant sur les USA, le Brésil et les
divers droits d'Europe, on lira Stephen C. Thamon, Constitutional Rights in the Balance :
Modern Exclusionary Rules and the Toleration of Police. Lawlessness in the Searcle for Truth,
61 University of Toranto Law Journal , 2011, p. 691 et s.
1231. On lira l'ouvrage pionnier de Faustin-Hélie, Traité de l'instruction criminelle ,
8 volumes, Paris, 2e éd., 1866-1867 ; v. aussi Ernst Beling, Die Beweisverbote als Grenzen der
Wahrheisevforschung im Strapprozess , Breslau, 1903.
1232. Affaire Brown v. Mississippi , 297 US 278 (1936), pour des Noirs poursuivis pour
meurtre et torturés, puis condamnés à mort, ces condamnations étant finalement cassées.
1233. E. Vergès, G. Vial et O. Leclerc, Droit de la preuve , PUF, 2015, p. 114 et s.
1234. Pour un panorama comparatif très riche, Stephen C. Thaman, Exclusionary Rules in
Comparative Law , Springer, 2013.
1235. Crim. 27 janv. 2010, Bull. crim ., n° 16 ; AJ pénal 2010, 280, étude J. Lasserre
Capdeville ; P. Conte, La loyauté de la preuve dans la jurisprudence de la Cour de cassation :
vers la solution de la quadrature du cercle ? Dr. pénal 2009, Etude 8 ; J. Pradel, note au D . 2015,
714, sous Cass. Ass. Plén., 6 mars 2015.
1236. Cour fédérale de justice, BGH, 31 mars 2011, C3 StR 400/10. NStZ 10/2011, p. 396
et s. ; HRSS 2011, n° 612 ; RID pén. 2012, p. 287, obs. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walter.
1237. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , Stäempfli, éd. Berne, 2013, n
° 9011 et 9013.
1238. Tsien Tche Hao, Analyse des récents Code pénal et Code de procédure pénale de la
République populaire de Chine, RSC 1980, p. 641 ; Chim Kim, The criminal procedure code of
the people's republic of China , Londres 1985.
1239. L'ancien Code de procédure pénale, de 1935, assez proche du droit français, contenait
un article 371 qui énumérait une douzaine de cas de nullité comme l'absence d'examen des
preuves à l'audience.
124. Qui organise tous les cinq ans un congrès sur la prévention du crime et le traitement de
la délinquance.
1240. Cité par J. Spencer, in La preuve en procédure pénale comparée ; RID pén . 1992,
p. 100.
1241. L. Leigh, La phase préparatoire du procès pénal en droit comparé, RID pén . 1985,
p. 213.
1242. J. Spencer précité, p. 99 et 100 ; du même auteur, Les limites en matière de preuve.
Aspects actuels, RSC 1992, p. 42 et s. not. p. 48 et 51 où est montré le lien entre l'accroissement
et la rationalisation des pouvoirs de la police depuis 1984 d'une part et le développement de la
théorie de l'exclusion d'autre part.
1243. Chambre des Lords, 24 juin 1993, affaire Regina v. Horseffery Road Magistrates'Court
, RSC 1994, 170.
1244. La Cour suprême n'appliquait la règle de l'exclusion que dans le cas où la règle violée
avait pour but de protéger le suspect, G. Corstens, L'évolution récente du droit de la preuve en
matière pénale aux Pays-Bas, Annales de droit de Louvain , vol. 60, 2000, n° 2.
1245. Déjà un arrêt de la Cour suprême, en date du 19 déc. 1995, avait décidé que la sanction
de la non-recevabilité de l'action du ministère public devait être limitée aux cas où la police et le
ministère public avaient gravement nui aux intérêts du suspect.
1246. Cass. 16 juin 1987, Pas. 1987-I, no 627.
1247. Cass. 14 oct. 2003, affaire Antigone, RCJB , 2004, p. 405 et s, note F. Kuty.
1248. Cass. 23 mars 2004, RABG 2004, p. 1061 et s. note F. Schuermans. Du même,
L'admissibilité de la preuve dans un système continental : le modèle belge. RDPC 2007, p. 298
et s.
1249. Crim. 28 févr. 1989, Bull. crim . no 97.
125. UNSDRI at twenty 1968-1988, United nations social defense research Institut, Rome,
oct. 1988, avec une présentation de V. Leone, directeur.
1250. La preuve en procédure pénale comparée , précité, rapport suisse par P.-H. Bolle,
p. 353 ; F. Clerc, Initiation à la justice pénale en Suisse . I — Notions générales et principes
directeurs . Neuchâtel 1975, passim , not. p. 149 ; Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure
pénale , précité , p. 181 et s.
1251. Sauf à noter l'art. 136 a al. 3 StPO qui interdit d'utiliser des déclarations consécutives à
un interrogatoire mené selon des méthodes incorrectes.
1252. La rubrique « prohibition de preuve » (Beweisverbote ) se divise en effet en deux
ensembles, les obstacles à l'administration de la preuve (Beweiserhebungsverbot ) et les
obstacles à la présentation de la preuve en justice (Beweisverwertungsverbot ), v. P. Hünerfeld, in
La preuve en procédure pénale comparée, rapport allemand, RID pén . 1992, p. 77.V. aussi,
chronique de droit pénal allemand, année 2008, RID pén . 2009, par J. Leblois-Happe, X. Pin et
J. Walter, p. 289 et s. ; S. Bock, Beweisverbote aus deutscher sicht im Lichte der Rechtsprechung
des ECMR/La théorie allemande des nullités de la preuve à la lumière de la jurisprudence de la
CEDH, in Was wird aus der Hauptverhandlung ? Quel avenir pour l'audience de jugement ? 4e
Rencontres de droit pénal franco-allemandes, Bonn University Press, 2014.
1253. Cour fédérale d'Allemagne, BGH 24, 215.
1254. Cour fédérale d'Allemagne, BGH 11, 213, décision parfois critiquée au motif que
même dans le cas de l'art. 55, l'accusé peut avoir intérêt à l'annulation car les déclarations
peuvent lui être défavorables.
1255. Cour fédérale d'Allemagne, 28 avr. 1987, BGHSt, 34, p. 362 et s.
1256. Cour suprême des USA, 1987, affaire Bram v. US , 168 US 532, [1897]. Le premier
arrêt consacrant l'exclusion de la preuve date de 1914, affaire Weeks v. United States , 232 US,
283 (1914).
1257. Cour suprême des USA 1961, affaire Mapp v. Ohio , [1961] , 367 US 643. En l'espèce,
trois policiers, sur la fois d'une dénonciation anonyme, s'introduisirent au domicile de Dollrer
Mapp, à la recherche de preuves d'activités politiques, liées à de récents attentats. La dame
D. Mapp leur refusa l'entrée car ils n'avaient pas de mandat. Ils se retirèrent, mais un moment
après revinrent à quatre, toujours sans mandat et opérèrent une fouille en règle, ne trouvant pas
ce qu'ils cherchaient, mais trouvant des publications pornographiques. D'où une poursuite et une
condamnation de la dame Mapp pour détention d'œuvres obsènes sur la base d'une loi de l'Ohio.
L'affaire vint devant la Cour suprême qui décide : 1° que la preuve avait été illégalement
obtenue ; 2° que cette règle, fondée sur une violation du 4° amendement concernant la justice
fédérale s'applique aussi devant la justice étatique du faits du 14° amendement.
1258. Id . affaire Miranda v. Arizona , [1966],384 US 436.
1259. Id . 1971, affaire Bivens v. Six Unknown Named Agente of Federal Bureau of narcotics ,
[1971], 403 US 388.
126. Criminology in Africa , publication no 47, déc. 1992.
1260. Affaire Hudson v. Michigan , (2006), 547 US 586, 597.
1261. P . Marcus, L'exclusion de la preuve aux USA , rapport au congrès international de droit
comparé, Montréal, août 1990.
1262. Déclaration écrite sous serment devant un agent public.
1263. Cour suprême des USA, affaire US c. Leon , (1984), 468 US 897 ; add . Blakesley,
commentaire à l'Annuaire de législation française et étrangère 1984, p. 269. Sur l'ensemble de la
question, v. J. Dressler et A. Machaels, Criminal procedure , I, 6e éd., 2013, LexisNexis, p. 346
et s.
1264. Même pratique pour le Canada, P. Beliveau, Les garanties juridiques dans les Chartes
des droits , Montréal, 1991, p. 240.
1265. Stephen C. Thaman, Constitutional Rights in the Balance… précité , p. 697.
1266. P. Beliveau, id , Montréal, 1991, p. 240.
1267. P. Beliveau, et M. Vauclair, Traité général de preuve et de procédure pénales , Thémis,
Montréal, 20e éd., 2013, p. 279 et s.
1268. Y.M. Morissette, The exclusion of evidence under the Canadian Charter of rights and
freedoms : what to do and what not to do ? Mc Gill Law Journal , 1984, p. 521.
1269. L'art. 15 parlait d'une preuve dont « l'admission risquerait de ternir l'image de
l'administration de la justice ».
127. I. Antila, L'Heuni (Institut d'Helsinki pour la prévention et le contrôle du crime affilié à
l'ONU) et l'activité des Nations Unies dans le domaine de la politique criminelle, Rev. sc. crim .
1985, p. 31 ; Heuni, organization and activities, Helsinki 1991. L'Heuni édite un journal
d'activités (Heuni newsletter) deux fois par an.
1270. Cour suprême du Canada, affaire Therens , (1985) 1 RCS 613. Ce critère de la bonne
foi se retrouve aussi aux USA, comme on vient de le voir.
1271. Id . affaire Collins [1987] 1 RCS, 265.
1272. Sur l'ensemble des critères, P. Beliveau ; Le statut du juge canadien et son rôle dans
l'évolution du droit : une situation sans équivalence en droit français, Mélanges R. Gassin ,
Presses Universitaires d'Aix-Marseille, 2007, p. 63 et s.
1273. La doctrine italienne a créé le concept d'invalidité qui comprend d'une part les nullités
(relatives ou absolues, art. 177 et s. CPP) et d'autre part l'inutilisabilité, notion propre à la preuve
(art. 191-1) et dont le régime est le même que celui des nullités absolues : l'inutilisabilité peut
être soulevée d'office par le juge, même pour la première fois en cassation et sans qu'il soit
nécessaire qu'il y ait eu préjudice pour une partie ; v. P. Tonini, Manuale di Procedura Penale ,
6e éd., Giuffré, Milan, 2005, p. 175.
1274. P. Corso, rapport italien in La preuve en procédure pénale comparée, précité , p. 233.
1275. Bien que ce texte vise l'audience de jugement, il faut l'étendre à la phase antérieure et
par ex. il est certain qu'aucune mesure provisoire ne peut se fonder sur des preuves illicites.
1276. Sur l'ensemble de la question, D. Siracusano, A. Galati, G. Tranchina et E. Zappalà,
Diritto processurale penale , Giuffré éd. 2006, vol. I, p. 307 et s., 353 et s.
1277. STC 114/1984, 29 nov. 1984, E. de Urbano Castrillo et M. Angel Torres Morato, La
prueba illicita penal : Estudios Jurisprudencial , 3e éd., Novarre, et Thomson Aranzadi, 2003,
p. 78. V. aussi STS 8/2006, du 17 janv.
1278. Stephen C. Thaman, précité .
1279. Cependant le législateur se méfiant des personnes poursuivies les oblige à faire une
déclaration au greffe de la chambre de l'instruction, art. 173 al. 3 CPP.
128. Le programme de La Haye, adopté par le Conseil européen mentionne à trois reprises la
nécessité de procéder à des évaluations. Add Comment évaluer le droit pénal européen ? édité
par A. Weyehbergh et S. de Biolley, Université de Bruxelles 2006.
1280. Crim. 5 mars 1970, Bull. crim . no 93, droit pour le parquet de soulever à l'audience la
nullité d'un acte de procédure quand bien même la personne que cet acte concerne se serait
abstenue de le faire ; add Crim. 6 sept. 2006, Bull. crim . no 208. D 2007, Pan., 976, obs.
J. Pradel un co-mis en examen ne peut agir que si l'acte irrégulier a porté atteinte à ses droits.
1281. A. Carrio, The criminal justice system of Argentina . Louisiana State University 1989,
p. 67.
1282. Règle affirmée par la jurisprudence dans les deux premiers pays et par l'art. 5-1 a des
Règles fédérales sur la preuve dans le troisième.
1283. R. v. Chorley Justices [2006] EWHC 1795 ; note J. Spencer, Cambridge Law Journal
2007, p. 27 et s. Cette règle rappelle un peu la règle française selon laquelle, en cas d'instruction,
les nullités doivent être invoquées avant sa clôture, art. 178, 179 et 181 CPP.
1284. Cour suprême des USA, US v. Payner , [1979] 447 US 727, où des juges dissidents ont
soutenu que l'exclusion devait pouvoir être prononcée à la demande d'un tiers lorsque cela est
nécessaire pour protéger l'intégrité du système judiciaire.
1285. Cour suprême des USA, Silverthorne Lumber v. US , [1920],251 US 385.
1286. Id ., Nardone v. US , [1939], 309 US 338.
1287. Id ., affaire United States v. Crews , (1980), 445 US 464, arrestation illégale suivie d'une
reconnaissance par la victime, reconnaissance validée car se fondant sur d'autres éléments que
l'arrestation illégale. La Cour suprême étend la doctrine de la découverte indépendante au cas où
la preuve initiale a été découverte illégalement, mais où elle a été ultérieurement obtenue de
façon indépendante de la découverte de la première, affaire Murray v. United States , (1988), 487
US 533.
1288. Id ., Nix v. Williams , [1984],467 US 431, d'un individu accusé de meurtre, la police
devait obtenir des aveux irréguliers (pas d'avocat) et notamment des indications sur le lieu du
cadavre ; or au même moment, 200 volontaires ratissaient la région ; la Cour en a déduit que
même sans les aveux, le cadavre aurait été découvert.
1289. Affaire Mix v. Williams , précité .
129. Comme en 1989 le séminaire international sur « les droits de l'homme à l'est et à l'ouest :
étude comparée de certains concepts juridiques ».
1290. Art. 157 du CPP de 2008.
1291. Id ., Wong Sun v. US , [1963], 371 US 471. A est arrêté sans cause plausible et fait une
déclaration mettant en cause B, B est arrêté, de la drogue est saisie à son domicile et il met en
cause C qui est arrêté à son tour et passe aux aveux. Les juges considèrent que le rapport entre
l'arrestation de A et les déclarations de C est si indirect que le vice initial s'en trouve purgé.
1292. J. Dressler et A. Michaels, Criminal procedure , I, 2013, LexisNexis, p. 373 et s.
1293. Assez nettement d'ailleurs, v. La preuve en procédure pénale comparée , précité,
rapport néerlandais par G. Corstens, p. 285.
1294. Lorsque la preuve découle de la commission d'une infraction par le policier, id ,
rapport italien par P. Corso, p. 235.
1295. Cour fédérale, 24 août 1983, BGHSt, 32, p. 68 et s. ; v. aussi l'affaire Zumwinkel , où
des services allemands extérieurs avaient acheté au Liechtenstein un DVD contenant des fichiers
clientèles d'une banque importante. Le DVD, obtenu irrégulièrement, fut communiqué aux
services fiscaux allemands qui engagèrent une poursuite pour évasion fiscale. L'affaire se
termina par une condamnation, RIDP , 2009, p. 301 et s., chron. J. Leblois-Happe, X. Pin et
J. Walther.
1296. W. Pakter, Exclusionary rules in France Germany and Italy , 1985, précité.
1297. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , Stämpfli, éd., 2013, n° 9009.
1298. Cette idée est reproduite presque dans les mêmes termes par l'art. 206 al. 2 CPP. Avant
la promulgation de ce Code de procédure pénale en 1959, la jurisprudence limitait la nullité en
matière de perquisition irrégulière sauf si à sa suite l'inculpé avait passé des aveux. Crim.
22 janv. 1953, JCP 1953, II, 7456, note Brouchot.
1299. Annulation d'un document prouvant l'état alcoolique du conducteur d'un véhicule et
obtenu par un policier ayant commis un excès de pouvoir, affaire DPP c. Ms Gladringan (1991),
155 JP 785, cité par J. Spencer in La preuve en procédure pénale comparée , précité , p. 100.
13. H.C. Gutteridge, Le droit comparé, Introduction à la méthode comparative dans la
recherche juridique et l'étude du droit , traduction française, LGDJ 1953, p. 17.
130. Les séminaires sont publiés le plus souvent dans la Revue Internationale de droit pénal ,
plus rarement dans la collection Nouvelle études pénales. Dans la première, ont notamment été
publiés les quatre séminaires suivants : La phase préparatoire du procès pénal en droit comparé
en 1985, la phase décisoire... en 1988, la phase exécutoire... en 1990, la preuve en procédure
pénale comparée en 1992. Les rapports généraux ont été republiés et actualisés in Procédure
pénale comparée dans les systèmes modernes, Rapports de synthèse des colloques de l'ISISC,
par J. Pradel, AIDP , Nouvelles études pénales, Erès, no 15, 1998.
1300. Le mot accusé sera pris au sens européen de personne suspecte, inculpée, poursuivie ou
accusée au sens strict.
1301. V. la belle étude comparative de L. Luparia, La confessione dell' imputato nel sistema
processuale penale, Universita degli studi di Milano , n° 36, éd. Giuffré, 2006.
1302. Comp. un auteur qui voit dans la déloyauté deux composantes, l'une matérielle
(comportement trompeur, par provocation et donc de façon intentionnelle) et l'autre formelle
(illégalité, atteinte à la loi), O. Décima, note sous Crim. 14 avr. 2015, JCP G , n° 789.
1303. Ces mesures s'appliquent aussi aux témoins, art. 16 bis du décret-loi du 15 janv. 1991,
modifié par la loi du 13 févr. 2001.
1304. V. Sendra et autres, précité , p. 370.
1305. V. ss 215, à propos du ouï-dire. Toutefois la question des déclarations « libres et
volontaires » dépasse le cadre du ouï-dire : il en est ainsi quand à l'audience l'accusé vient
déclarer que sa déposition à la police n'a pas été « libre et volontaire », Archbold 2002, § 15-281
et s.
1306. L'arrêt de principe de la Cour suprême est l'affaire Brown v. Mississipi , [1936] 297, US
278.
1307. J. Cedras, La justice pénale aux États-Unis , 2e éd., Economica, 2005, no 378.
1308. Par ex. Bruxelles, 18 nov. 1992, RDPC 1992, 1099, pour un interrogatoire de 14 heures
entrecoupé d'une fouille vestimentaire.
1309. V. ss 188, 217.
131. RID pén . 1958, p. 375, art. 3, p. 292, art. 3. Pour une vue générale, v. Ch. Bassiouni, The
international Association of penal law , in New York law school review, vol. 29, 1984, et
P. Cornil, Réflexions sur le cinquantenaire de l'Association internationale de droit pénal, RID
pén . 1976, p. 387. Add. Le centenaire de l'Union — Association internationale de droit pénal,
RID pén . 1990.
1310. CEDH gr. ch., 11 juill. 2006, Jalloh c. Allemagne , § 82 ; JCP 2007, I, 106, n° 1, obs.
F. Sudre ; AJDA 2006, 1710, obs. J.-F. Flauss.
1311. CEDH gr. ch., 1er juill. 2010, Gafgen c. Allemagne , § 103 et 108, D . 2010, Point de
vue, 2850, obs. D. Guérin ; Dr. pénal 2011, chron., 3, obs. E. Dreyer.
1312. CEDH gr. ch., 28 juill. 1999, Selmouni c. France , § 101 et 105, RTDH 2000, 138, obs.
Lambert ; D . 2000, somm., 179, obs. Renucci.
1313. On lira pour le droit belge, l'ouvrage Les méthodes particulières de recherche : bilan et
critique des lois du 6 janv. 2003 et du 27 déc. 2005 , avec 13 contributions, La Charte, 2007.
1314. Par ex. un policier se déguise en chauffeur de taxi ou en clochard, se poste à un endroit
sensible et se laisse agresser, des policiers se trouvent non loin et arrêtent aussitôt l'agresseur. Ou
encore pour démasquer un dentiste soupçonné de commettre des attentats aux mœurs sur ses
patients, un policier banalisé joue le rôle de patient et se laisse approcher, la scène étant filmée
grâce à une caméra dissimulée dans son manteau. De telles pratiques existent notamment aux
USA.
1315. Comp. Cour européenne, 15 juin 1992, affaire Lüdi, RTDH 1993, p. 309 et s., obs. de
Valkeneer (individu confondu par un policier agissant sous couverture et condamné pour trafic
de drogue sans avoir eu la possibilité de faire entendre ce policier ; violation de l'art. 6-3 d Conv.
EDH répond la CEDH.
1316. Doctrine considérable dont on retiendra M. Ancel et L. Schwartz, Le système pénal des
États-Unis d'Amérique , Paris 1964, p. 158 ; L.W. Abramson et L.L. Lindeman, Entrapment and
due process in the federal courts, American Journal of criminal law , vol. 8, 1980, p. 141 ;
B.L. Gershman, Entrapment, Shocked consciences and the staged arrest, Minnesota law review ,
vol. 66, 1982, no 4, p. 582 ; L. Scholl, La provocation policière en droit américain, RDPC 1989,
p. 809 ; Criminal law. Cases and Comments , 6e éd. par Andre Moenssens, Ronald Bacigal,
Gérald Astrdown et Freid Inban, University Casebook Series, 1998, ch. 9, Entrapment, p. 870
et s.
1317. Cour suprême, Casey , [1928] 276 US 413.
1318. Cour suprême, Sorrells , [1932] 287 US 435.
1319. Affaire Sorrells , précitée .
132. Celui de la France, également important, a pour titre « Association française de droit
pénal ».
1320. Cour suprême, Shermann , [1958] 356 US 369 où l'on trouve cette formule « pour
savoir si la provocation a bien été établie, il faut tracer une ligne entre la provocation faite à un
innocent non prudent (provocation) et la provocation faite à un criminel non prudent (pas
provocation) ».
1321. L. Scholl, précité , p. 817.
1322. Art. 2-13 du Model penal code , 1985, Tome I, p. 41.
1323. A. de Naw, La provocation à l'infraction par un agent de l'autorité, RDPC 1980,
p. 321 ; du même rapport au congrès international de droit comparé tenu à Montréal en
août 1990 ; C. de Valkeneer, La tromperie dans l'administration de la preuve pénale , Larcier,
Bruxelles, 2000, p. 266 et s.
1324. Cass. 27 févr. 1985, RDPC 1985, p. 694.
1325. Bruxelles, 18 juin 1987, Journal des Tribunaux , 1987, p. 506.
1326. Cass. 20 juill. 1976, Pas. 1976-I-1195 ; 17 janv. 1996, RPDP 1996, p. 1110.
1327. Looseley 4 All E.R. 897, [2001].
1328. Attorney General's Reference n o 3 of 2000 , [2001] Crim. L.R . 645. Add . pour une
réflexion générale, Andrew Ashworth. Re-drawing the Boundaries of Entrapment, Crim. L.R .
2002, p. 161 et s.
1329. Cour féd. de justice, BGH 31 mars 2011, 3StR 400/10, NStZ 10/2191 ; RIDP 2012,
287, chr. J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther
133. Enrichissement confirmé par la tenue de colloques régionaux de l'AIDP comme celui de
Varna (Bulgarie) en 1967, organisé par le groupe bulgare et qui a fait apparaître des similitudes
importantes, mais aussi des divergences entre droits « occidentaux » et socialistes.
1330. CEDH 12 juill. 1988, Schenck c. Suisse , série A, n° 140
1331. Toulouse, 23 avr. 1942, DC 1943, 94, note H. Donnedieu de Vabres.
1332. Id. add . A. Légal, observ. à la RSC 1972, p. 860.
1333. Grenoble, 7 janv. 1943, DC 1943, 94 ; v. aussi Rennes 10 nov. 1948. D . 1949, 76, où
les juges, après avoir retenu la responsabilité du prévenu, notent « le caractère fâcheux de la
provocation policière ».
1334. Crim. 2 mars 1971, Bull. crim . no 71 ; 16 mars 1972, Bull. crim . no 108.
1335. Crim. 17 oct. 1991, Gaz. Pal . 1992, chronique de droit criminel par J-P. Doucet p. 96.
1336. Crim. 5 mai 1999, Bull. crim . no 87, D . 1999, Somm. 325, obs. J. Pradel, Dr. pénal
1999, comm. 123, obs. A. Maron.
1337. J. Pradel, Trafic de drogue, provocation délictueuse des agents de l'autorité et
permission de la loi, D . 1992, chron. p. 229. V. dans un sens très voisin la loi italienne du
26 juin 1990 (l'autorité judiciaire étant seulement informée après coup) et la loi danoise du 1er
déc. 1989 (art. 754 a... e CPP) (l'autorité judiciaire devant donner son accord, la police pouvant
agir d'office en cas d'urgence), v. aussi la loi suisse du 3 oct. 1991 sur les stupéfiants dont l'article
23-2 autorise un fonctionnaire à accepter une offre de stupéfiants « même s'il n'a pas révélé sa
qualité et son identité », ce que la jurisprudence entend comme n'autorisant qu'une attitude
passive des agents infiltrés.
1338. Crim. 9 août 2006, Bull. crim . no 202, D . 2007, Panorama, 975 et obs., J. Pradel
(vol) ; 7 févr. 2007, Bull. crim . no 37, RPDP 2007.432, obs. D. Chilstein (importation d'images
pornographiques).
1339. J. Pradel, De l'enquête pénale proactive. Suggestion pour un statut légal, D . 1998,
chron. 57.
134. Résolutions des congrès de l'Association internationale de droit pénal (1926-2014),
RIDP , 2015, 1er et 2e semestre.
1340. On citera comme travail précurseur le rapport néerlandais de la commission Van Traa
relatif à la direction et au contrôle des enquêtes et à l'utilisation des techniques spéciales
d'enquête. On en trouvera un résumé dans le rapport hollandais de N. Keijzer, J.-F. Nijboer,
H. Sanders, A. Sennef et P. Tak, présenté au colloque préparatoire de Guadalajara, Mexique, oct.
1997 sur les systèmes pénaux à l'épreuve du crime organisé, RIDP , 1998, p. 957 et s. V. aussi
l'ouvrage Nouvelles méthodes de lutte contre la criminalité : La normalisation de l'exception.
Étude de droit comparé (Belgique, États-Unis, Italie, Pays-Bas, Allemagne, France) , sous la
direction de Maria Luisa Cesoni, éd. Bruylant, Bruxelles, 2006.
1341. Cass. italienne 6 déc. 1978, Cassation pénale 1980, p. 819, « l'enregistrement d'une
communication téléphonique peut être utilisé comme preuve pour que le juge se fasse en toute
liberté une conviction » ; Crim. française 9 oct. 1980, JCP 1981-II 19578 note G. Di Marino et
D . 1981, 332, note J. Pradel « il n'y a pas nullité lorsque la mesure a été exécutée sous le
contrôle du juge d'instruction, sans artifices ni stratagèmes et s'il n'y a pas atteinte aux droits de
la défense ».
1342. Art. 8 Conv. EDH, art. 8 Charte canadienne, 4e Amendement à la Constitution des
États-Unis.
1343. Les choses ont été compliquées en France : après admission des écoutes par la
jurisprudence, intervient une condamnation de la France par la Cour européenne (24 avr. 1990,
affaires Kruslin et Huvig, D . 1990, 353 et note J. Pradel), puis une modification de la
jurisprudence et enfin une loi du 10 juill. 1991. Un auteur a parlé d'une véritable « saga »,
E. Tomlinson, The saga of wire tapping in France, Louisiana law review 1993, vol. 53, p. 1091.
1344. La jurisprudence française l'avait nettement décidé avant qu'intervienne en 1991 une
réforme législative, Cass. ass. plén. 24 nov. 1989, Baribeau D . 1990, chron. 15, par J. Pradel.
Toutefois une loi canadienne de 1993 (art. 184-4 C. crim.) autorise les policiers à agir eux-
mêmes s'il y a urgence et si l'interception est nécessaire pour empêcher une infraction concernant
des dommages personnels ou matériels. Déjà une loi américaine de 1968, l'Omnibus crime
control Act avait autorisé le policier à agir de lui-même en urgence et à condition qu'il présente
une requête au juge dans les 48 heures.
1345. L'art. 100 a StPO allemand énumère la trahison, la contrefaçon de monnaie, le
blanchiment, la fraude générale importante, le trafic de drogue, le génocide, l'assassinat, etc.
toutes infractions punies de plus de cinq ans d'emprisonnement. L'article 269 al. 2 CPP suisse
vise une liste énorme d'infractions allant de l'homicide volontaire à l'interruption d'une grossesse
sans accord de la femme en passant par les violences graves, l'exposition d'une personne hors
d'état de se protéger à un risque de mort, un grand nombre d'infractions contre le patrimoine, la
dégradation du bien d'autrui s'il en résulte un dommage considérable, un certain nombre de délits
contre l'intégrité sexuelle, certains délits en matière de stupéfiants ou contre l'environnement ou
relatifs à l'énergie nucléaire…
1346. L'art. 100 CPP français exige que la peine soit égale ou supérieure à deux ans
d'emprisonnement. La loi anglaise de 1985 parle de « serious crime », ce qui permet au décideur
de choisir ses propres critères, L. Leigh précité, p. 246 et 247.
1347. Système extrêmement proche du CPP portugais, art. 187, et assez proche de la loi
fédérale américaine de 1968.
1348. C.-F. Stuckenberg, Die Ubertragung der Zeugnisverweijrungsrechte auf alle
Ermittllungsmabnahmen durch § 160 A StPO/L'extension des défenses de témoigner à toutes les
mesures d'investigation par le § 160 A du Code de procédure pénale, in Les investigations
particulières/ Die Polizeilichen Ermittlungen , sous la direction de J. Leblois-Happe, Presses
universitaires d'Aix-Marseille, 2012, p. 55 et s.
1349. Code criminel fédéral, Titre XVIII 32517, 4 a, b, c, d, e.
135. Les thèmes déjà traités et publiés aux Éditions l'Harmattan sont : Procédures pénales
d'exception et droit de l'homme (Pau, 2010) ; La preuve pénale (Bordeaux, 2012) ; Les
alternatives du procès pénal (Liège, 2013) ; La responsabilité pénale de la personne morale
(Metz, 2014) ; Droit pénal et nouvelles technologies (Andorre, 2015).
1350. La loi du 24 août 1993 a même décidé que cette règle est prévue à peine de nullité.
1351. Code criminel fédéral, Titre XVIII, 32518, 8, d. Cependant le texte même des
conversations captées n'est pas communiqué.
1352. Et selon l'art. 88-2 CIC luxembourgeois, l'inculpé peut prendre connaissance des
enregistrements dès sa première comparution devant le juge.
1353. Cour suprême, US v. White [1971] 401 US 745.
1354. Id. US v. Karo [1984] 468 US 104.
1355. La loi anglaise de 1997 a été précédée par un arrêt de la chambre des Lords ayant
approuvé une condamnation pour trafic de drogue dans un cas où la preuve résultait uniquement
de propos de l'accusé tenus chez lui et enregistrés par des microphones placés sur le mur
extérieur de la maison, arrêt du 2 juill. 1996 rendu dans l'affaire Khan (Sultan ) [1996] 3 WLR
162.
1356. E. Verny, Des sonorisations et des fixations d'images décidées par le juge d'instruction,
Rev. pénit . 2004, p. 777 et s. ; G. Accomando et C. Guéry. La sonorisation, un mode légal de
preuve ? D . 2002, Chron. p. 2001. Comp. cass. ass. plén., 6 mars 2015, JCP G 2015, 558, note
E. Bonis-Garçon ; D . 2015, 711, note J. Pradel, illégalité d'informations obtenues en cours de
garde à vue par voie de sonorisation de deux cellules contigues occupées chacune par un
coauteur, en sorte qu'ils pouvaient converser.
1357. BVerf G, 4 juill. 2006, NJW 2006, p. 2974 et s.,RIDP . 2006, 760, chr. J. Leblois-
Happe, X. Pin et J. Walther. V. dans un sens proche l'article 100-7 CPP français qui subordonne
l'écoute téléphonique de la ligne d'un avocat à une autorisation du bâtonnier. Un arrêt ultérieur
décide que dans le principe, la sonorisation est conforme aux exigences constitutionnelles alors
pourtant que le législateur avait renoncé à définir « le noyau dur de la vie privée », le § 100 c IV
prévoyant seulement l'interdiction de sonorisations qui toucheraient à ce « noyau dur », d'où il
résulte qu'il appartient au juge constitutionnel ou judiciaire de dire ce que sera concrêtement ce
« noyau », BVerf G, 11 mai 2007, wistra 9/2007, p. 337 et s. RIDP 2007, p. 648, chron.
J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther.
1358. Crim. 1er mars 2006, Bull. crim . no 59, D . 2006, 1504, note J. Pradel.
1359. CEDH 5 nov. 2002. Allan c. Royaume-Uni , condamnation de cet État dans une affaire
où la police avait installé dans la cellule d'un détenu des dispositifs de surveillance audio et
vidéo et où, en outre, un indicateur avait été placé dans cette cellule, la condamnation par les
juges européens s'expliquant par le fait que le procédé n'était pas prévu par la loi au sens de
l'article 8 § 2 Conv. EDH ; 20 déc. 2005, W. c. France, D . 2006, 767, note D. Roets, AJ Pénal ,
2006, p. 128, obs. J.P. Céré, arrêt justifiant certes l'écoute par l'administration pénitentiaire dans
un souci de sécurité de la détention, mais condamnent la France en cas d'enregistrement
systématique des propos du détenu qui a droit à une certaine « vie privée ».
136. Il s'agit de colloques et, tous les cinq ans de congrès. En outre, la Fondation assure la
publication de travaux comparatifs comme celui de A. Van Kalmthout et P. Tak, Sanctions –
systems in the member — states of the Concil of Europe, Deprivation of liberty, community
service and other substitutes , 2 volumes, 1988 et 1992. Add : P.-H. Bolle. Les activités de la
Fondation internationale Pénale et Pénitentiaire, in Problèmes actuels de la lutte contre la
criminalité. Société suisse de droit pénal, Staempfli, Berne 1992, p. 451 et s.
1360. Tribunal fédéral constitutionnel, 10 août 2005, NStZ 2005, 700 ; add. C. Saas et
S. Trautmann, RSC 2007, p. 185-186. En l'espèce, une personne suspectée d'assassinat était
hospitalisée et la police avait installé un magnétophone dans sa chambre ; le monologue fut
enregistré dans lequel l'inculpé disait « J'aurais dû viser la tête ». Les juges du fond y virent un
aveu et entrèrent en condamnation. Censure des juges constitutionnels au nom du respect dû à la
sphère privée.
1361. Un agent peut également intervenir pour un crime non commis dans la liste si la
signification particulière du fait rend nécessaire l'infiltration et que le recours à l'autres moyens
serait voué à l'échec (§ 110 a al. 1 phrase 4 StPO).
1362. V. ss 598.
1363. Voir not. CEDH, 8 févr. 1996, Murray c. Royaume-Uni , droit à l'assistance d'un avocat
dès la phase préparatoire, plus particulièrement dès les premiers stades de l'interrogatoire de
police ; Cons. const. 2 déc. 1976, RSC 1977, 370, valeur constitutionnelle du principe de la
défense pénale.
1364. J. Pradel, Procédure pénale , 18e éd. 2015, Cujas, no 400 ; voir aussi M. A. Frison-
Roche Généralités sur le principe du contradictoire . Thèse, Paris, 1988.
1365. V. ss 234 s.
1366. J. Magnol, Rôle du défenseur dans le nouveau Code italien de procédure pénale, RSC
1936, p. 15.
1367. Il entraîne une belle production doctrinale comparative. Pour un exemple voir
C.J.M. Safferling, Audiateur et altera pars. Die prozessuale Waffangleichteit als Prozesscrinzip.
NStZ 2004. p. 181 et s. Il existe aussi de grosses études de droit national, v. par ex. pour la
Belgique, F. Tulkens et D. Vandermeersch, L'évolution des droits de la défense depuis un siècle
in Cent ans de publication de droit pénal et de criminologie , La Charte, Bruxelles, 2007 p. 171
et s.
1368. United States v. Gonzales-Lopez , 126 S. Ct 2557 (2006), RFD Const . 2007, p. 836-
837, étude de G. Scoffoni et I. Fassassi. Cet arrêt cependant prévoit des exceptions au libre choix
de l'avocat par le défendeur : 1° S'il demande l'assistance judiciaire ; 2° S'il désire comme avocat
un parent ; 3° S'il désire comme conseil une personne qui n'est pas avocat, sauf s'il s'agit de lui-
même ; 4° S'il est en conflit d'intérêt avec l'avocat qu'il désire. En somme, la Cour suprême
s'efforce d'établir un balancement entre droit à un conseil et procédure équitable comme elle le
dit elle-même, affaire précitée , Gonzales-Lopez .
1369. CEDH 25 avr. 1983, Pakelli c. Allemagne , § 34, série A, n° 64.
137. Constituée en 1949. Son organe est la revue Cahiers de défense sociale .
1370. (1966), 384 US 436,Littérature considérable, v. not. J. Cedras, précité, no 383 et s. ;
J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , I, 6e éd., 2013, LexisNexis, p. 435 et s. ;
Y. Kamisar W. La Fave et J. Israel précité, p. 572, qui parlent de la « Révolution Miranda »,
S. Schulhofer Reconsidering Miranda, The University of Chicago, Law review , 1987, p. 436 ;
J. Grano, Reply to Professor Schulhofer, id , 1988, p. 174 ; W. Ringel, Searches and seizures,
arrests and confessions , vol. 5, New-York, Clark Boardman Calloghan, 1991, v. spéc. le
chapitre 26 intitulé « General requirements of Miranda v. Arizona ».
1371. On parle des « Miranda Warnings »
1372. En application du 5e amendement « Nul ne peut être contraint de témoigner contre lui-
même », ce qui consacre le privilège de non-incrimination.
1373. Cour suprême, [1966], 384 US 436. Les avertissements que la Cour impose aux
policiers de fournir au suspect sont couramment appelés les « Miranda warnings ».
1374. S. Schulhofer, rapport au séminaire sur la preuve en procédure pénale comparée ,
précité, p. 39.
1375. Cour suprême, US v. Wade , [1967], 388 US 218.
1376. Affaire Berkemer v. McCarty , (1984), 468 US 420.
1377. Il faut lire la partie rédigée par le juge en chef Warren.
1378. 18 USCA § 3501, texte relatif aux procédures fédérales et décidant notamment que le
juge du procès doit décider si les aveux passés devant les enquêteurs étaient volontaires, auquel
cas ils valent comme preuve ; la loi indique les critères que doit utiliser le juge (circonstances de
l'enquête et sa durée, information du droit de se taire et d'avoir un avocat…). Add . F. Miller,
R. Dawson, G. Dix et R. Parnas, The police function , New York, 3e éd. 1982, p. 416.
1379. Arthur Goldberg, Escobedo and Miranda Revisited, 18 Akron L. Rev ., 177-182 (1984).
138. Constituée en 1938. Son organe est la revue Annales internationales de criminologie .
1380. Sans parler d'une pratique consistant à reculer l'inculpation (qui est faite par un juge) et
à placer dans la cellule du suspect un « mouton » qui renseignera ensuite la police. Comme le
droit à l'avocat sert à la fois à éviter les pressions policières et, après inculpation, à préparer la
défense, la procédure n'est pas nulle car il n'y a pas d'interrogatoire policier (mais seulement
conversation entre détenu et « mouton ») et car il n'y a pas d'inculpation.
1381. Cour suprême, affaire Rhode Island c. Innis , (1980) 446 US 291.
1382. Id. Crozco , [1969] 394 US 524.
1383. Id. Berkemer c. Mc Carthy , [1984],104 Sct 3138.
1384. Affaire Houvers v. Fields , (2012), 132 S Ct 1181, 1189-90.
1385. Code of practice C, art. 10 et s.
1386. En Angleterre, les articles 36 et 37 du Criminal Justice and Public Order Act (PACE)
1984 , permettait au juge et au jury de tirer du silence des conséquences défavorables à l'accusé.
En Irlande du Nord, c'est pareil pour les affaires de terrorisme, v. Criminal evidence (Northem
Ireland) Order 1988 , v. J.D. Jackson, Curtailing the right of silence, lessons from Northerm
Irland, Crim. L.R . 1991, p. 404.
1387. Art. 2 (3) du Criminal Justice Act 1987. Add . sur les deux cas d'exclusion du droit au
silence, J. Jackson, the right of silence : judicial responses to parliamentary encroachment, The
modern law review, Oxford et Cambridge , 1994, vol. 57, p. 270.
1388. Blakestone's Guide to The Serious Organised Crime and Police Act 2005, p. 30 et s.
1389. Sur la base de la Constitution dont l'art. 17-3 dispose : « toute personne doit être
informée immédiatement et d'une façon compréhensible de ses droits... et elle ne peut être
obligée à faire une déclaration ».
139. Statuts de la Société, Cahiers de défense sociale, 1987, p. 135.
1390. Même observation, l'art. 38 al. 1 de la Constitution décidant que « nul ne peut être
contraint de témoigner à son encontre ».
1391. Comp. Cour suprême, Hébert , [1990] 2 RCS 151. Un suspect qui avait déclaré ne pas
vouloir parler avait été placé en garde à vue et mis dans une cellule avec un policier déguisé en
codétenu auquel il fit une confession. Annulation de la procédure et acquittement car il y avait
contournement du droit au silence, ce droit se fondant sur le « principe de justice fondamentale »
inscrit à l'article 7 de la Charte. Le droit au silence est reconnu formellement dans l'arrêt de la
Cour suprême Chambers [1990] 2 RCS, 1293, 1316, add . P. Beliveau et J. Pradel. La justice
pénale dans les droits canadien et français , éd. Blais et Bruylant, 2e éd. 2007, p. 329.
1392. Cass. 13 mai 1986, RDPC 1986, 905 avec concl. de l'avocat général Du Jardin.
1393. CEDH, 25 févr. 1993, Funke , § 44, JCP 1993-11-22073, droit au silence et droit à ne
pas participer à la recherche de la vérité ; 17 déc. 1996, Saunders c. Royaume-Uni , n° 19187/91,
§ 76. V. cependant CEDH 8 févr. 1996, Murray c. Royaume-Uni , RSC , 1997.476, obs. R
. Koering-Joulin, le juge peut tirer des conséquences défavorables du silence de l'accusé si les
charges sont écrasantes.
1394. En ce sens, la jurisprudence brésilienne, C. Pereira Defina. A mentira do réu como
elemento relevante na dosagem da pena, Revista juridica da escola superior do ministerio
publico de Sao Paulo , vol. 5, 2014, p. 117 et s.
1395. La présence de l'avocat est surtout prévue pour prévenir des pratiques contraires aux
droits de l'homme. Sur ces pratiques, voir les efforts du Comité européen pour la prévention de
la torture et des peines ou traitements inhumains et dégradants, et not. étude B. Aubert in APC
no 17, 1995, et J. Pradel et G. Corstens, Droit pénal européen , Dalloz, Paris, 2e éd. 2002, no
182 et s., 278 et s.
1396. Art. 730, 745 et 752 CPP danois, l'avocat ne doit pas cependant informer le suspect sur
la façon de répondre aux policiers.
1397. Mais que faut-il entendre par « questions adaptées » ? Les circulaires confèrent au
solicitor une certaine latitude. Mais d'un autre côté, le praticien « doit savoir que l'occasion ne lui
est pas donnée d'étaler cette adresse judiciaire propre à l'audition des témoins », circulaire citée
par L. Leigh précité, p. 133.
1398. Qui est « sommaire », ce qui traduit une certaine hostilité à l'égard de l'interrogatoire
policier et ce qui rapproche l'Italie de l'Angleterre ; comp. la pratique japonaise d'interrogatoires
très riches.
1399. A fortiori , devant le juge d'instruction, l'avocat est présent.
14. Vocabulaire juridique, sous la direction de G. Cornu, V. Droit, PUF, Quadrige, 5e éd.
2004, p. 328. Add . les observations pénétrantes de R. Drago in Dictionnaire de la culture
juridique , sous la direction de D. Alland et S. Rials, vo Droit comparé, éd. Lamy-PUF, 2003,
p. 453 à 457.
140. Comme celui de Salvador de Bahia au Brésil en 1992 sur « les droits de l'homme et le
procès pénal ».
1400. E. Schlüchter, Procédure pénale allemande , traduit de l'allemand par E. Mathias,
précité p. 72 et 73. La thèse excluant la présence automatique de l'avocat lors de l'interrogatoire
policier se fonde sur une analyse exégétique de certaines dispositions du StPO, laquelle est
contestée par certains esprits, v. M. Bohlander, La défense de l'accusé en garde à vue. Remarques
sur la situation juridique en Allemagne, RSC 1994, p. 311 et s. not. p. 314.
1401. Et cela même dans le cadre d'un simple contrôle routier, Cour suprême arrêt Therens
[1985] 1 RCS 613. La solution est différente aux USA comme il vient d'être dit.
1402. Cour suprême, Ross [1989] R 1 RCS 3, décision qui outre l'intérêt de comporter cet
obiter dictum , dit que l'avocat doit être présent en cas de parade d'identification ; add . J. Pradel,
Quelques remarques sur la présence de l'avocat au cours de l'enquête policière. À propos d'un
arrêt récent de la Cour suprême du Canada (26 sept. 1991),RIDP ., 1992, p. 441. En pratique, les
policiers tolèrent parfois la présence de l'avocat au cours de l'interrogation. Sur l'ensemble de la
question, thèse M. Giroux, Le droit à l'avocat selon la Charte des droits et libertés , thèse
Poitiers, 1994, et F. Lacasse, La police et le droit à l'avocat au Canada, RSC 1993, p. 622 et s.
1403. P. Béliveau, Les garanties juridiques dans les Chartes des droits , Montréal 1991,
p. 513.
1404. Pour, M. Franchimont et autres, Manuel de procédure pénale , 1989, p. 273 et s. avec
l'argument essentiel que, présent, l'avocat perd une partie de sa liberté de critiquer ultérieurement
la procédure. Contre, H. Bosly, D'une procédure unilatérale vers une procédure contradictoire,
Mélanges Legros 1985, p. 13 et s.
1405. Rapport Igor L. Petruikhin, au colloque The protection of human rights in the
administration of criminal justice in Central and Eastern Europe and the Soviet Unies, Syracuse,
nov. 1991, RID pén . 1992.
1406. Cette question a déjà été vue, v. ss 234 s.
1407. En pratique, les refus sont souvent politiques, traduisant chez l'accusé un refus
d'admettre la légitimité de la poursuite ou du tribunal.
1408. On parle d'incontragnabilité de l'accusé (impossibilité de l'astreindre à témoigner),
fondée elle-même sur un grand principe de common law, le privilège de non-incrimination :
nemo tenetur se ipsum accusare .
1409. La preuve en procédure pénale comparée , rapport portugais par A. Rodrigues, précité,
p. 306, où est relatée l'opinion de J. De Figueiredo Dias.
141. Add . Le travail collectif de pénalistes français écrivant en allemand, dédié au droit pénal
français, numéro spécial de la revue Goltdammer's Archiv für Strafrecht , déc. 2015.
1410. Idem rapport de synthèse pour les pays de common law par S. Schulhofer, p. 40.
1411. Criminal Evidence (Northem Irland) Order 1988 , précité.
1412. I. Dennis, The Criminal Justice and Public Order Act 1994 . The evidence provisions.
Crim. L.R . 1995, p. 4 et s. Pour le silence au cours de l'enquête, v. ss 278.
1413. Règle qui étonne les juristes d'Europe continentale, y compris ceux d'Italie, car en
Europe continentale l'accusé (l'inculpé) ne prête jamais serment. Mais en common law, l'accusé
est un témoin parmi d'autres.
1414. La question se présentant aussi pour le témoin et dans les mêmes termes en common
law, ses détails sont abordés plus bas à l'occasion du témoin.
1415. Très théorique en fait. Pas de sanction pénale cependant au Portugal.
1416. Ce qui montre l'importance de l'aveu en common law.
1417. Sauf si le tribunal a des raisons sérieuses de croire que la confession n'est pas libre.
1418. Droit pénal européen des mineurs , colloque tenu à Aix-en-Provence en janv. 1991,
passim . Publications de l'Institut des sciences pénales et de criminologie d'Aix-en-Provence,
1992.
1419. V. M. Siniscalchi, La défense des terroristes . Rapports de la Commission « Défense de
la défense », Union internationale des Avocats, Congrès de Barcelone, oct. 1988, Éd. Story-
Scientia, Bruxelles 1991, p. 70 et s.
142. H. Jung, J. Leblois-Happe et C. Witz, (dir.) Zou Jahre Code d'instruction
criminelle/Bicentenaire du Code d'instruction criminelle , Saarbrücker Studien zum
Internationalen Recht , éd. Nomos, Allemagne, 2010.
1420. Tous les ouvrages de procédure pénale et la Conv. EDH en son article 6 § 3 d prévoient
que l'accusé peut interroger tous les témoins à charge et citer des témoins à décharge.
1421. Crim. 30 mars 2011, Dr. pénal ., 2011, n° 97, obs. Maron et Haas.
1422. CEDH 24 nov. 1986, Unterpertünger c. Autriche , § 28 et 33, RSC , 1987, 492, obs.
Pettiti ; 15 juin 1992, Lüdi c. Suisse , § 47, RUDH 1993, 1, obs. Sudre.
1423. Affaire Crawford v. Washington , 541 US 36, (2004) ; J. Dressler et A. Michaels,
Criminal Procedure, II , 4e éd., 2006, p. 241 et s.
1424. Voir pour un exemple, Bernard F. Aubé, Les déclarations de la personne en procédure
pénale. Étude comparée des droits français et canadien , thèse Poitiers, dactyl, déc. 1993.
1425. Affaire Melendez-Dias v. Massachussets , 557 US 305 (2009).
1426. Ce qui évoque la pratique des juges d'instruction d'ordonner des enquêtes de crédibilité
du témoignage, voire des examens psychiatriques.
1427. Jadis cependant en common law, étaient inhabiles à témoigner ceux qui avaient un
intérêt dans le litige et ceux déjà reconnus coupables d'un crime : leur témoignage était
radicalement impossible.
1428. Pour une théorie générale, S. Schulhofer, Some kind words for the privilege against
self-incrimination, Valparaiso University law review , 1991, p. 311.
1429. J. Fortin, Preuve pénale , 1983, Thémis, Montréal, p. 121.
143. X. Blanc-Jouvan, Où va le droit comparé ? Mélanges J. Pradel , Le droit pénal à l'aube
du troisième millénaire , éd. Cujas, 2006, p. 709 et s.
1430. Mais le privilège ne saurait être invoqué si le risque d'incrimination est imaginaire,
comme l'a indiqué un jugement du Banc de la Reine de 1861.
1431. Affaire United States v. Hubbell , (2000), 530 US 27.
1432. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure, II, précité , p. 280.
1433. Affaire Marchetti v. United States , (1968).
1434. Crim. 23 déc. 1847, D . 1848-I-29, arrêt qui invoque le risque de perturbation dans
l'ordre social et le « devoir sacré que le serment impose », v. R. Garraud, Instruction criminelle,
II, p. 51 et 52.
1435. CEDH 25 févr. 1993, Funke c. France , § 44, Série A, n° 256-A, D . 1993, 457, note
Pannier ; ibid 1993, Somm. 387, obs. Renucci.
1436. CEDH 17 déc. 1996, Saunders c. Royaume-Uni , § 68-69, Rec . 1996-VI ; 8 févr. 1996,
Murray c. Royaume-Uni , § 45, Rec . 1996-1 ; 20 oct. 1997, Serves c. France , § 46, Rec . 1997-
VI ; JCP 1998-I, 107, obs. Sudre.
1437. CEDH 14 oct. 2010, n° 1466/07, Brusco c. France , le droit au silence ne concerne que
les paroles car le droit au silence et celui de ne pas s'incriminer « ont notamment pour finalité de
protéger l'accusé contre une coercition abusive de la part des autorités et ainsi d'éviter les erreurs
judiciaires et d'atteindre les buts de l'article 6 Conv. EDH », § 44, D . 2010, 2950, note Renucci ;
ibid 2696, entretien Y. Mayaud ; ibid 2783, chron. Pradel ; ibid 2850, point de vue, D. Guérin ;
RSC 2011, 211, obs. Roets ; Dr. pénal 2010, Etude 29 par C. Mauro ; JCP 2011, 191, obs.
Maron. La jurisprudence française, à son tour, adopte la même solution, Crim. 6 janv. 2015, n
° 13-87.652, D . 2015, Pan. 1741 par J. Pradel
1438. Déjà au début du XX e siècle, R. Garraud recensait les dispositions légales étrangères
dont il approuvait le principe, in Instruction criminelle , II, p. 92 et 93.
1439. Même règle dans la loi canadienne sur la preuve, mais avec une liste d'infractions bien
plus large (bigamie, infractions sexuelles, vol d'un bien appartenant au conjoint, meurtre...).
144. On citera M. Ancel, Utilité et méthode du droit comparé , p. 87 et s. ;
L.J. Constantinesco, Traité de droit comparé , II, 1974 ; H.C. Gutteridge, Le droit comparé.
Introduction à la méthode comparative dans la recherche juridique et l'étude du droit , 1953,
p. 101 et s. ; F. Palazzo et M. Papa Lezioni di diritto penale comparato . Giappichelli ed. Turin,
2000, p. 26.
1440. V. ss 296.
1441. Crim. 5 févr. 1980, Bull. crim . no 47.
1442. Crim. 8 mai 1947, JCP 1948-II-4141, note Légal ; 22 déc. 1966, JCP 1967-II-16126,
note R. Savatier ; 5 juill. 1985, D . 1986, IR 120 et obs.
1443. Crim. 7 mars 1989. Bull. crim . no 109.
1444. J. H. Wignore, Wigmore on evidence , 3e éd. 1940, révision 1961 par J. Naugton,
Tome 8, no 2285, p. 527. L'auteur insiste sur le fait que le privilège ne s'applique que si les
quatre conditions s'appliquent cumulativement.
1445. J. Spencer. Droit anglais, in La preuve en procédure pénale comparée , séminaire tenu
à Syracuse en janv. 1992. RID pén . 1992, p. 94.
1446. Criminal Justice Act 1987, art. 2 autorisant le directeur du Serious Fraud Office
obligeant certes une personne à répondre aux questions du directeur de ce service, mais ajoutant
que cette obligation ne s'étend pas aux matières couvertes par un legal privilege .
1447. Le Drug Trafficking Act 1984 et le Proceeds of Crime Act 2002 imposent à toute
profession ayant acquis la connaissance de faits de blanchiment à l'occasion de sa profession à
les révéler à la police. Mais ce devoir ne s'étend pas à l'avocat, sauf s'il conseille son client en
vue de délits à commettre.
1448. La solution est inverse en France où le psychiatre ne doit jamais parler même pour dire
que l'accusé est atteint de troubles mentaux, Crim. 22 déc. 1966, précité.
1449. P. Beliveau et J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et français. Étude
comparée d'un système accusatoire et d'un système inquisitoire, Bruylant et Blais, 2e éd., 2007,
no 597.
145. La méthode du droit comparé en matière de droit pénal, séance tenue le
19 févr. 1949 dans le cadre des travaux de la société de législation comparée ; Bull. Soc. lég.
comparée 1949, p. 511 et s. rapport M. Ancel et discussion ; J.-B. Herzog, Les principes et les
méthodes du droit pénal comparé, RID comp . 1957, p. 337 et s.
1450. Question différente de celle du témoin anonyme, v. ss 303.
1451. R. Screvens, Le statut du témoin et sa protection avant, pendant et après le procès
pénal, RDPC 1989, p. 9 et s.
1452. Crim. 4 avr. 1924, D . 1925-I-10.
1453. Cass. 26 févr. 1986, RDPC 1986, 619.
1454. Pour le Canada, Cour suprême, Bisaillon c. Keable , [1983] 2 RCS 60.
1455. Admis partout.
1456. Pour l'Angleterre, Cour d'appel, Hennessy , [1978] 68 Cr Ap R 419.
1457. Le texte ajoute que le président de la République peut refuser de témoigner lorsque son
témoignage serait préjudiciable à l'État ou à un Land allemand.
1458. Où l'on parle de « privilège de la couronne » ou encore « privilège d'intérêt public »
(public interest immunity ).
1459. Jurisprudence anglaise de la Cour d'appel 1968, affaire Conway v. Rimmer , AC 910
(H.L.).
146. Ces matériaux correspondent à ce qu'appellent parfois les sources documentaires (ou
instrumentaires) du droit par opposition aux sources formelles (loi, coutume...).
1460. V. La journée d'études Justice pénale, police et presse faite à Poitiers en 1988, publiée
dans les Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, vol. 7, 1988 ; sur cette tendance
des journalistes, v. RPDP 1906, p. 1260 et s.
1461. L'expression « impératif prépondérant d'intérêt public » vient de la CEDH 28 juin
2012, Ressiot c. France , n° 15054/07, § 102, D . 2012, 2282, note E. Dreyer. Elle sera reprise
par la jurisprudence française, Crim. 6 déc. 2011, n° 11-83.970, Bull. crim ., n° 248 ; D . 2012,
Act. 17, note S. Lavric ; Procédures , 2012, com. 47, p. 25, note A.-S. Chavent-Leclere ; v. ss
484.
1462. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , Staëmpfli, Berne, 2013, p. 234
et s.
1463. Toutefois si le juge estime le témoignage du journaliste indispensable, il peut lui
ordonner de déposer.
1464. Ce qui est finalement assez large et ce qui réduit la liberté de journaliste. Auparavant,
la jurisprudence rejetait le secret professionnel du journaliste.
1465. Le § 60 StPO allemand ajoute « le manque de maturité ou de raison rendant le
déposant incapable d'avoir conscience de la nature et de l'importance du serment ».
1466. En Allemagne, le tribunal décide si le témoin prêtera ou non serment (§ 61) et le parent
peut refuser le serment (§ 63).
1467. Cependant la jurisprudence autorise un témoin de religion juive à « parler sans haine et
sans crainte de dire toute la vérité, rien que la vérité », au lieu de « prêter serment... », Crim.
6 mai 1987, D . 1987, Somm. 406 et obs.
1468. V. ss 294.
1469. Art. 132 C. crim. canadien, la peine du parjure étant au plus de 14 ans
d'emprisonnement, mais devenant celle de l'emprisonnement à perpétuité lorsque le parjure peut
entraîner la condamnation de l'accusé à l'emprisonnement perpétuel.
147. On citera à titre subsidiaire la Collection des Travaux de l'Institut de sciences criminelles
de Poitiers, éd. Cujas.
1470. §§ 153 et 154, StPO allemand, le premier de ces articles prévoyant un emprisonnement
de trois mois à cinq ans en cas de déposition sans serment et le second une peine minimale d'un
an en cas de déposition avec serment.
1471. Sauf à noter un point commun, la faculté exceptionnelle pour le témoin de s'aider de
documents ou notes rédigés au moment du fait.
1472. La preuve en procédure pénale comparée , précité, rapport allemand par P. Hunerfeld,
p. 72.
1473. A. Keane, The modern law of evidence , 2e éd. Londres, 1989, p. 75 et s.
1474. Par ex. « n'est-il pas exact que vous avez vu l'accusée frapper à l'aide d'un bâton le
plaignant ? ».
1475. Mais il y a diverses exceptions à cette interdiction, v. A. Keane, précité, p. 96 ;
J. Bellemare et L. Viau, précité, p. 274.
1476. Sur l'utilité de contre-interrogatoire, v. Sir David Maxwell Fyfe, Cross examination.
RID pén . 1947, p. 4 et 5.
1477. Car le témoin n'est pas présumé être favorable à la partie qui le contre-interroge.
1478. Le contre-interrogatoire n'est pas obligatoire. Mais celui qui veut attaquer la déposition
d'un témoin cité par l'adversaire a intérêt à le mener car sinon, les déclarations de ce témoin vont
être considérées comme vraies.
1479. V. ss 202.
148. Par ex. pour le droit pénal anglais, Glanville Williams, Textbook of criminal law , 1983,
pour le droit pénal allemand, H. Jescheck, Lehrebuch des strafrechts , 1978.
1480. Le Criminal Justice Act 1988 anglais dispose qu'en cas de procès sur indictment , le
témoin peut déposer grâce à la médiation d'une ligne de télévision s'il est hors du Royaume-Uni.
1481. J. Pradel, La protection du témoin contre les pressions, RI crim. et pol. techn . 1996,
p. 160 et s. Add . Intimidation des témoins et droits de la défense, Recommandations no R (97)
13 et exposé des motifs, Conseil de l'Europe , sept. 1998.
1482. Avant cette loi, v. J. Spencer, Child witness, video-technology and the law of evidence,
Crim. L.R . 1987, p. 76 et s. ; J. Spencer et R. Flin, The evidence of children. The law and the
psychology , Blokeston Press Limited, 1990, où les auteurs se montrent déjà très favorables à des
enregistrements vidéo, p. 140 et s.
1483. H. Jung, Zeugenschutz, GA 1998, p. 313.
1484. P. Tonini Manuale di procedure penale , Giuffré éd. 1999, p. 467 et s.
1485. Circulaire du ministère de la Justice en date du 20 avr. 1999.
1486. Littérature considérable, v not. G. Corstens, Anonymi on het strafproces, Delik en
Delinkwent (revue hollandaise). 1987, p. 339 et s. ; R. Legeais, L'utilisation de témoignages sous
forme anonyme ou déguisée dans la procédure des juridictions répressives, RIDC 1998, p. 711
et s.
1487. CEDH, 26 mars 1996, Doorson c. Pays-Bas , § 69, Justices , 1997, 205, obs. Cohen-
Jonathan et Flauss ; D . 1997, Som., 207, obs. Renucci ; 22 avr. 1997, Van Mechelen c. Pays-Bas
, § 52, D . 1998, Somm. 359, obs. Renucci ; JCP 1998-I, 107, obs. Sudre. Add . en doctrine
J. Callewaert, Témoignages anonymes et droits de la défense, RTDH 1990, p. 170 et s. ;
M. Bourdanne, L'audition des témoins lors du procès pénal dans la jurisprudence de la CEDH,
RTDH 1995, p. 41 et s. ; J.-F. Renucci, Traité de droit européen des droits de l'homme , LGDJ,
2007, no 362 ; J. Pradel, G. Corstens et G. Vermeulen, Droit pénal européen , 3e éd. 2009.
1488. L'art. 2 de la loi de 1994 prévoit même que pour individualiser les témoins, les juges
pourront utiliser « un chiffre ou toute autre clé », A. de la Oliva Santos, S. Aragoneses Martinez,
R. Hino Josa Segovia, J. Muerza Esparza et J. Antonio Tomé Garcia, Derecho procesal penal ,
7e éd. Ramon Areces, 2004, p. 350 et s.
1489. Tribunal suprême, 18 juin 2010, cité in V. G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas,
Thomas Reuter, 2013, p. 545.
149. Par ex. J. Fortin, Preuve pénale (en droit canadien) , éd. Thémis, Montréal, 1983.
1490. G. Piquerez, Procédure pénale suisse . Traité théorique et pratique, Schulthess, Zurich.
2000, no 2193, p. 458.
1491. Archbold 2002, précité, 8-71.
1492. G. Corstens, L'évolution récente du droit de la preuve en matière pénale aux Pays-Bas.
Annales de droit de Louvain 2000, p. 151 et s. not. p. 161 et s.
1493. G. Corstens, L'équilibre entre le droit d'examiner les témoins et le respect de leur
sécurité, Rev. penit ., 2007, p. 949 et s.
1494. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , Stämpfli, Berne, 2013, p. 199
et s.
1495. M. Simonato, Deposizione della vittima e giustizia penale. Una littara del soitema
italiano della luce del quadro ecoopea , Volters Kluwer Cedam, 2014 ; v. aussi, M. Venturdi, La
vittima del sistema penale dall'oblio al protogonismo ? Javene editore, 2015, Ferraro.
1496. V. pour un parallèle concernant le début de la procédure, C. Vroom, La liberté
individuelle au stade de l'enquête de police en France et aux États-Unis, RSC 1988, p. 487.
1497. Selon la Cour suprême, le magistrate doit être « neutre et détaché », c'est-à-dire
objectif, n'ayant pas participé à l'enquête, affaire Johnson , 333 US 10, [1948]. Ce qui rappelle le
juge impartial de l'article 6 § 1er la Conv. EDH et donc du droit français.
1498. Cour suprême, Brinegar , v. United States , [1949], 338 US 89 ; J. Dressler et
A. Michaels, Criminal Procedure, I, 2003, LexisNexis, p. 118.
1499. Selon l'article 94 CPP « les perquisitions sont effectuées dans des lieux où peuvent se
trouver des objets ou des données informatiques dont la découverte serait utile à la manifestation
de la vérité… ».
15. F. Tulkens, Les systèmes de justice pénale comparée : de la diversité au rapprochement in
Les systèmes comparés de justice pénale : de la diversité au rapprochement. Actes de la
Conférence internationale à l'occasion du 25e anniversaire de l'Institut supérieur international de
sciences criminelles, Syracuse (Italie), 16-20 déc. 1997. Association internationale de droit
pénal. Nouvelles études pénales no 17, 1998, p. 64.
150. Par ex. L'interdiction professionnelle en droit comparé , Bruxelles 1986 : Abortion and
protection of the human fœtus , édité par S.J. Frankowski et G.F. Cob, Dordrecht 1987 ;
Probation in/en Europe , bilingue, par Cartledge, Tak et Tomic Malik, rencontres européennes de
la probation, 1981 ; Sanctions — systems in the member states of the Concil of Europe,
deprivation of liberty, community service and other substitutes par A.M. Kalmthout et P. Tak,
publications de la Fondation internationale pénale et pénitentiaire, précité ; J.P. Céré et
C.E. Japiassú (sous la direction de), Les systèmes pénitentiaires dans le monde, Dalloz, 2007.
1500. Pourtant l'intention des rédacteurs du 4e Amendement était stricte par égard pour le
respect de la vie privée (right of privacy ).
1501. Mais le suspect peut produire des preuves visant à contester la validité du mandat en
démontrant la mauvaise foi du policier. Et il ne suffirait pas au suspect de prouver la négligence
ou l'erreur du policier car seules les pratiques abusives sont interdites, Cour suprême, Franks V .
Delaware 438 US 154, [1978].
1502. Procédé validé par la Cour de cassation, v. Crim. 4 oct. 1968, D . 1968, 689, note
Baurès ; 14 juin 1978, Bull, crim . no 199.En pratique, les commissions rogatoires prescrivant
des perquisitions ne portent pas obligatoirement l'indication des personnes au domicile
desquelles les perquisitions doivent être opérées. Toutefois les lieux à visiter sont désignés aussi
exactement que les circonstances le permettent .
1503. La pratique américaine va dans le même sens.
1504. J. Cédras, précité , no 358 ; Annuaire de législation française et étrangère 1981-1982,
p. 310.
1505. Crim. 31 janv. 1914, S . 1916-I.59.
1506. Crim. 31 janv. 1914, précité .
1507. Crim. 24 juin 1987, Bull. crim ., n° 267.
1508. Crim. 20 nov. 1984, Bull. crim ., n° 355.
1509. Crim. 8 nov. 1979, Bull. crim ., n° 311 ; JCP 1980-II.19337, note Davia.
151. V. par ex. Barton L. Ingraham, The structure of criminal procedure, law and justice of
France, the Soviet Union, China and the United States , New York, Westford et Londres 1987.
B.M. Knoppers et J. Brault, La loi et l'avortement dans les pays francophones , Montréal, 1989 ;
M. Delmas-Marty (sous la direction de), Procédures pénales d'Europe , PUF, 1995 ; E. Hendler
(sous la direction de), Sistemas procesales penales comparados , Ad. Hoc, Buenos Aires, 1999 ;
P. Beliveau et J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et français . Étude comparée
d'un système accusatoire et d'un système inquisitoire , Bruxelles et Montréal, 2e éd. 2007 ;
J. Pradel et A. Cadoppi (sous la direction de), Droit pénal général comparé, Étude de cas,
Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suisse , Cujas,
2005, et traduction en italien. Casi di diritto penale comparato , Giuffré ; G. Giudicelli-Delage
(sous la direction de), Droit pénal des affaires en Europe , PUF, 2006.
1510. Crim. 26 sept. 1990, Bull. crim ., n° 321.
1511. Crim. 12 oct. 1993, Bull. crim ., n° 287 ; D . 1994, Somm. 186, obs. J. Pradel.
1512. Crim., 17 oct. 1995, Bull. crim ., n° 310 ; Procédures 1996, comm. 91, obs. J. Buisson.
1513. Crim., 4 mai 1994, Dr. pénal , 1994, chron. 59, par Lesclous et Marsat.
1514. Crim., 31 mai 1994, Bull. crim ., n° 213.
1515. Crim., 6 déc. 2005, Bull. crim ., n° 315 ; Rev. pénit ., 2006, 139, obs. Ambroise-
Castérot.
1516. Affaire Stoner v. Californie , (1964), 376 US 483.
1517. Affaire Taylor v. United States , (1932), 286, US 1.
1518. Affaire Oliver v. United States , (1984), 466 US 170.
1519. Affaire United States v. Dunn (1987), 480 US 294.
152. M. Shaw, Ivan Dijk et W. Rhomberg, Détermination des tendances de la criminalité et
de la justice dans le monde : aperçu des résultats des enquêtes des Nations Unies sur les
tendances de la criminalité et le fonctionnement des systèmes de justice pénale , Forum sur le
crime et la société, Nations Unies, Office contre la drogue et le crime, vol. 3, déc. 2003, p. 39
et s.
1520. De longue date, la Cour suprême appuie la tendance des policiers à se passer d'un
mandat, comme le remarquaient déjà en 1964 M. Ancel et L. Schwartz dans leur ouvrage Le
système pénal des États-Unis d'Amérique , p. 146-147. On verra toutefois que depuis quelques
années, la Cour suprême renforce l'exigence d'un mandat, v. ss 310.
1521. Crim. 28 janv. 1987, Bull. crim . no 48, D . 1987, 258, note Azibert, validité d'un
assentiment partiellement écrit ainsi que la mention « lu et approuvé ».
1522. V. ss 323.
1523. C'est ce qu'on appelle en France la saisie incidente, qui est soumise à des conditions
très précises et notamment une telle saisie n'est possible qu'en cas de flagrance, Crim.
11 juin 1985, Bull. crim . 227.
1524. Affaire Georgia v. Randolph , (2006), 547 US 103.
1525. Cour suprême, Patrick v. Delaware , [1967], 227 A 2d 486.
1526. Affaire Michigan v. Tyler , (1978), 436 US, 499, p. 509.
1527. Affaire Brigham City v. Stuart , (2006), 547 US 398, p. 403.
1528. Affaire Ker v. California , (1963), 374 US 23, p. 42 ; affaire Kentucky v. King , (2011),
563 US, p. 8, commentaire de Th. Hochmann à la RTDH 2013, p. 319 et s.
1529. CE, 8 déc. 2000, JCP 2001.IV.2547 ; 8 déc. 2000, id . 2548, une circulaire du garde des
Sceaux prévoyant la possibilité de fouilles intégrales n'est pas contraire à l'article 3 Conv EDH
sur les traitements inhumains ou dégradants.
153. Une variante de l'enquête consiste pour le comparatiste à adresser au spécialiste non pas
un questionnaire, mais une demande d'information sur un point précis.
1530. Id. affaire Hudson v. Palmer , [1987], 104 SCT 3194, Annuaire de législation française
et étrangère 1984, p. 284.
1531. Crim. 8 nov. 1979, affaire Trignol, JCP 1980-II-19337, note Davia.
1532. Cour suprême, Carroll , [1925], 267 US 132.
1533. Id . Carney , 471 US 386, [1985].
1534. Id ., Ross , 456 US 102, [1982] ; Annuaire de législation française et étrangère, 1981-
1982, p. 309.
1535. Affaire Killo v. United States , (2001), 533, US 27 ; J. Dressler et A. Michaels, précité ,
p. 68, 74, 79 et 81.
1536. Affaire United States v. Knotts , (1983), 460 US 276.
1537. Affaire United States v. Jones , (2012), 132 S Ct 945, 957 ; J. Dressler et A. Michaels,
Criminal Procedure , I, 2013, LexisNexis, p. 102 ; Th. Hochmann, RTDH 2013, p. 320.
1538. CEDH, 2 sept. 2010, Uzum c. Allemagne , D . 2011, 724, note Matsopoulou ; RSC
2011, chron. 217, obs. Roets ; RTDH 2011, 653, étude Alcaraz. Beaucoup de législations ont
réglementé la géolocalisation en exigeant en principe l'autorisation d'un juge.
1539. Cour suprême, 26 mars 2013, Florida v. Jardines , décision rendue par 5 voix contre 4.
154. Sur le questionnaire et ses difficultés, v. L.J. Constantinesco, précité, II, p. 152 et s. ;
M. Ancel, Utilité et méthodes du droit comparé , précité, p. 98.
1540. Affaire California v. Ciraolo , (1986), 476 US 207.
1541. Affaire United States v. Place , (1983), 462 US 696.
1542. Affaire Illinois v. Cuballer (2005), 543 US 405 ; J. Dressler et A. Michaels, précité ,
p. 92 et s.
1543. Crim. 15 oct. 1984, D . 1985 I R, 146.
1544. Pour les USA, Cour suprême, affaire Chimel v. California , [1969] 395 US 752. Pour la
France, pas de jurisprudence mais une pratique en ce sens.
1545. Pour les USA, Cour suprême, affaire US v. Robinson , [1973] 414 US 218.
1546. Affaire Bell v. Wolfisch , (1979), 441 US 520.
1547. Aux États-Unis, de 1986 à 2001, l'analyse ADN a permis de disculper 77 condamnés
dont 8 à la peine capitale, v. La valeur scientifique de l'utilisation des empreintes génétiques dans
le domaine judiciaire par Ch. Cabal, rapport parlementaire français no 3121 Assemblée
nationale et no 364 Sénat, 2001, p. 36.
1548. À propos des prélèvements aux fins d'analyse ADN (empreintes génétiques), un arrêt
de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, de janv. 2001, a considéré que de tels actes ne
portaient pas atteinte au « cœur de la personnalité » d'un individu dès lors que ne sont pas
stockées des informations portant sur le caractère, l'héritage génétique ou les maladies ; en effet,
poursuit l'arrêt, l'ADN ne doit servir qu'à des fins d'identification et doit être détruit après
isolement de l'empreinte génétique.
1549. Et la doctrine. On lira notamment J. Werreit, L'identification par l'empreinte génétique,
RI crim. et pol. techn . 1987. p. 21 ; J. Borricand, La technique des empreintes génétiques, id .
1989, p. 68 ; B. Pasquié, Empreintes génétiques, RSC 1990, p. 427 ; P. Tak et G. Van Eikema
Hommes, Le test ADN et la procédure pénale en Europe, RSC 1993, p.683 ; C. Hennau-Hublet
et V.M. Knoppers (sous la direction de), L'analyse génétique à des fins de preuve et les droits de
l'homme . Bruylant, Bruxelles, 1997 (actes d'un colloque tenu en mai 1996 à Louvain-la-Neuve,
avec compte-rendu à la RPDC 1996, p. 591 C. Byk, Tests génétiques et preuve pénale, RID
comp . 1998, p. 683 ; M. Bonnieu, Le juge d'instruction et les empreintes génétiques à l'aube du
troisième millénaire, RPDP 2000, p. 202 ; C. Ambroise-Castérot. Les empreintes génétiques en
procédure pénale, Mélanges Bouloc , éd. Dalloz, 2007, p. 19 et s.
155. La sentence indéterminée , rapport Ancel, Nations Unies, département des questions
sociales, New York 1953.
1550. La preuve en procédure pénale comparée, précité, rapport italien par P. Corso, p. 230.
Seul le prélèvement de cheveux est possible. V. dans le même esprit Cour suprême des USA,
1985, Wilson v. Lee , Annuaire de législation française et étrangère 1985, p. 237, impossibilité de
forcer l'accusé à subir une opération tendant à l'extraction d'une balle logée dans sa chair que le
poursuivant entendait utiliser en preuve.
1551. A. Bernardi, étude à la Legislazione penale 1986, p. 3265.
1552. P. Tak et G. Van Eikema Hommes, précité .
1553. Curieusement ces peines sont plus légères que dans le cas précédent alors que le trafic
de drogues est socialement plus grave que la conduite en état d'ébriété.
1554. Loi de 1984, Criminal procedure systems in the european community sous la direction
de C. Van Den Wyngaert, Butterworths 1993, v. Ireland par Mc Auley et J. O'Don D. p. 200.
1555. V. le projet de loi du 2 déc. 1991 in P. Tak et G. Van Eikema Hommes précité, p. 689
et s. Ce projet a été voté tel quel par le Parlement le 8 nov. 1993 et promulgué quelques jours
après et la loi est entrée en vigueur le 1er sept. 1994.
1556. Cour suprême 1966, affaire Schmerber v. California , Annuaire de législation française
et étrangère 1985, p. 237.
1557. Pratique admise par la Cour suprême des USA dans l'affaire Montoya de Hernandez ,
pour une femme qui avait avalé 88 préservatifs contenant en tout 500 grammes de cocaïne pure à
80 % et où la Cour suprême valida une loi autorisant la rétention sur la base de soupçons
raisonnables constatés par un juge de paix, [1985] 473 US 531.
1558. Certains textes y font allusion comme la Convention d'entraide judiciaire de 2000.
1559. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , Stämpfli, Berne, 2013, p. 306
et s.
156. Pour la Chine par exemple, les enquêteurs se plaignent parfois d'une certaine absence de
coopération de la part des autorités, v. pour une illustration les difficultés rencontrées par un
groupe de juristes français lors d'une mission effectuée en Chine en oct. 1991, RSC 1993, p. 849
et s.
1560. V. ss 269 s.
1561. P. Béliveau et J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et français : étude
comparée d'un système accusatoire et d'un système inquisitoire , Bruylant et Blais 2007, no 701
et 904.
1562. J. Klotter, Criminal evidence , 57 éd. 1992, p. 346 où la jurisprudence est citée.
1563. Crim. 23 juill. 1992, Bull. crim . no 274, D 1993, Somm. 206 et obs.
1564. En droit allemand, il n'y a pas de secret bancaire opposable à la justice, v. ss 290.
Cependant seul le parquet est habilité à se faire communiquer la copie des relevés de compte
dont la police ne peut jamais exiger la transmission de la part de la banque ; la saisie de l'original
des documents bancaires suppose la décision d'un juge. Au Royaume-Uni de telles investigations
sont considérées comme attentatoire à la vie privée, ce qui génère une protection particulière :
comme il n'existe pas de fichier central des comptes bancaires, le demandeur (y compris celui
qui sollicite une entraide judiciaire) doit fournir au service bancaire des éléments très précis
(numéro complet du compte, raison sociale de l'établissement, adresse et code de l'agence où le
compte a été ouvert.
1565. V. ss 269 s.
1566. Deux systèmes existent. Celui des listes officielles d'expert (par ex. : en France) et
celui de l'absence de liste, les techniciens étant des témoins appelés en fonction de leur notoriété
(par ex. en Angleterre), v. J. Spencer, Court experts and expert witnesses, have we a lesson to
learn form the French ? Current legal problems , 1992, Oxford, p. 213 et s.
1567. L'expert ne donne qu'un avis : il ne peut donc lier le juge qui reste libre.
1568. L'expert n'apparaît que lorsque la question dépasse les compétences du juge. Il ne doit
donc intervenir lorsque son action porterait sur une matière qu'une personne ordinaire pourrait
trancher comme l'appréciation de la valeur probante d'un aveu.
1569. Il y a parfois une course entre les parties et la plus déligente s'assure du meilleur
spécialiste, l'autre partie devant se contenter du moins bon. Donc les parties doivent prendre en
charge les frais d'expertise, sauf aide judiciaire.
157. J.-P. Jean, La justice pénale en Europe dans le rapport 2014 de la CEPEJ, AJ pénal , févr.
2015.
1570. Ce qui peut être désavantageux pour la défense car, en Angleterre du moins, les
meilleurs experts sont souvent retenus par la poursuite, v. La preuve en procédure pénale
comparée , précité, rapport anglais par J. Spencer, p. 97.
1571. Ceci vaut non seulement dans les pays traditionnellement de common law, mais aussi
en Italie où l'expert et même le « consultant technique » sont entendus comme tout autre témoin,
art. 501 CPP.
1572. Il est vrai qu'en Italie, l'expert prête un serment original : « conscient de la
responsabilité morale et juridique que j'assume dans le déroulement de ma mission, je m'engage
à exercer mon office sans autre but que celui de faire connaître la vérité... ».
1573. La preuve en procédure pénale comparée , précité, rapport français par F. Casorla,
p. 200.
1574. Cour fédérale de justice d'Allemagne, 9 févr. 1957, BGHSt 10, 208.
1575. Mieux respectée d'ailleurs devant la Cour d'assises que devant les juridictions
correctionnelles.
1576. Les Cours de cassation exercent un contrôle de la motivation, celle-ci étant d'ailleurs
parfois une exigence constitutionnelle (art. 97 Const. belge par ex.).
1577. P. Truche, Le doute sur le fait ou le problème de la preuve in Le doute et le droit , dans
la collection Philosophie et théorie générale du droit, sous la direction de F. Terré, Dalloz, 1994,
p. 44.
1578. G. Corstens, Rénovation de la procédure pénale néerlandaise, RDPC 1994.
1579. J.H. Wigmore, précité , § 2438 et s.
158. J. Van Dijik, Approcher la vérité en matière de délinquance/Approximating the trath
about crime , Groupe européen de recherche sur les normativistes, Guyancourt, 2009 ; Plan
d'action de l'UE 2006-2010, COM (2006), 437 final.
1580. Nouvelles illustrations du principe de la présomption d'innocence.
1581. J. Wigmore, précité , § 2497.
1582. Division du Banc du Roi, Miller v. Ministère des Pensions , 2 All E.R . 372.
1583. Cour d'appel, Summers , [1952] 1 All E.R. 1059.
1584. Cour suprême. Winship , [1970] 397 US 358.
1585. Cour suprême, R c. Lifchus [1997] 3 RCS 320, § 40.
1586. Affaire Viets v. Nebraska , (1994), 511 US 1 ; affaire Jackson v. Virginia , (1979) 443
US 307.
1587. Chambre des Lords, Davies , [1954] 1 All E.R. 507.
1588. Sur la question, v. A.A.S. Zuckerman, The principale of criminal evidence , Oxford
University Press, 1989, S. Uglow, Criminal Justice , 2e éd., 2002, Thomson Sweet-Maxwell,
p. 305.
1589. I. Dennis, The Criminal Justice and Public Order 1994, Crim. L.R . 1995, p. 4 et s.,
not. 6 à 9.
159. Plan d'action statistique 2011-2015, COM (2011), 713 final.
1590. Cour suprême, Vetrovec , [1982] 1 RCS 811.
1591. R. c Kehler (2004), 1 RCS 328, § 2 ; P. Béliveau et M. Vauclair, Traité de preuve et de
procédure pénales , Thémis, Montréal, 2013, n° 2386.
1592. Albert V. Sheehan, Criminal procedure , Butterworths, Edimbourg 1990, p. 44.
1593. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, LexisNexis, p. 285.
1594. Cour suprême du Canada. R. c. Proudlock [1979] 1 RCS 725.
1595. Cour d'Appel d'Angleterre. Richard Evans and co Ltd v. Astley [1911] AC 674. V. aussi
J. Fortin, Preuve pénale , Thémis, Montréal 1984.
1596. Le terme « instance » est plus utilisé par les spécialistes de procédure civile que par
ceux de procédure pénale. Ces derniers ne les boudent cependant pas totalement. Pour eux, et
pour nous, l'instance est la procédure au sens strict, les preuves étant exclues.
1597. Ainsi en est-il en droit allemand ou espagnol des actes de la « phase intermédiaire »
entre les deux phases (après achèvement de la première, décision du tribunal sur le bien fondé de
la poursuite avant que ce tribunal statue au fond).
1598. Ainsi dans un souci d'allégement procédural et d'évitement de la stigmatisation, le droit
allemand des mineurs développe-t-il la déjudiciarisation dans les deux phases, le procureur
pouvant classer certaines infractions, tout comme le juge de la jeunesse même après début de
l'audience de jugement. Même tendance dans beaucoup d'autres droits, v. ss 342.
1599. Sur l'instance pénale en droit comparé, v. deux séminaires internationaux tenus à
l'Institut supérieur international de sciences criminelles de Syracuse sous la direction de
J. Pradel, La phase préparatoire du procès pénal en droit comparé, RID pén ., vol. 56, 1985, et La
phase décisoire du procès pénal en droit comparé, id ., vol. 57, 1986 ; V. aussi Colloque
préparatoire de l'AIDP tenu à Tolède en avr. 1992 sur Les mouvements de la réforme de la
procédure pénale et la protection des droits de l'homme, RID pén ., vol. 64, 1993.
16. R. Saleilles, Conception et objet de la science du droit comparé, Bull. soc. leg. comp .
1890, p. 383.
160. Statistiques en bref/Statistic in focus ; S. Cimamonti, Criminalité et lutte contre la
criminalité, v. Union européenne, Rev. pénit . 2014,p. 449 et s.
1600. Les législations rendent parfois obligatoire la plainte ou la dénonciation. Ce peut être
pour toutes infractions comme le montre l'article 259 LECRIM espagnol (« celui qui assiste à la
perpétuation d'un délit quelconque est obligé d'en informer immédiatement le juge d'instruction,
le juge de paix ou le magistrat du ministère public le plus proche »). Ce peut être plus souvent
pour certaines infractions seulement : l'article 40 al. 2 CPP français oblige les fonctionnaires à
dénoncer au parquet les infractions qu'ils découvrent dans l'exercice de leurs fonctions tandis que
le § 138 CPP allemand oblige tout citoyen ayant connaissance d'un projet d'exécution de
certaines infractions (comme le complot ou l'assassinat) ou de l'exécution même de ces
infractions à en informer les autorités judiciaires.
1601. Sur la poursuite en Angleterre, v. no de janv. 1986 de Crim. L.R . (plusieurs articles) ;
J. Pradel et L. Leigh, Le Ministère public. Examen comparé des droits anglais et français, RDPC
1989, p. 223 et s. J. Spencer, La procédure pénale anglaise , coll. « Que sais-je ? », PUF, 1998,
p. 22 et s.
1602. Le CPS peut aussi donner des conseils à la police.
1603. Ce qui fait apparaître que l'institution du CPS a été un semi échec puisque la police a
conservé l'initiative de la poursuite. Une seconde cause d'échec est qu'à l'audience les avocats
(barristers ) ont conservé leur rôle, le CPS n'apparaissant pas. Ainsi, le CPS s'est heurté à deux
monopoles classiques, celui de la police et celui des avocats.
1604. En pratique, les poursuites privées sont assez rares non seulement parce que le DPP
peut les arrêter, mais aussi pour trois autres raisons : le citoyen doit faire appel à un barrister, il
ne peut solliciter l'aide de la police et enfin le juge peut considérer sa poursuite comme un abus
de procédure (abuse of process ), R. v. Tower Bridge Stipendiary Magistrate, ex parte Chaudhry
[1994] Q.B. 340, v. J. Spencer, Improving the position of the victim in english criminal
procedure, Israel Law Review , 1997, vol. 31, p. 286 et s., not. p. 288.
1605. L'Autorité des Services financiers a pour base une loi de 433 articles et 22 annexes,
véritable « Goliath législatif » a-t-on dit !
1606. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis . Economica, Presses Universitaires d'Aix-
Marseille, 2e éd. 2005, p. 210 ; David W. Neubauer America's Courts and the Criminal Justice
System, Wadsworth, Inc. Belmont California, 1992, p. 102 et s.
1607. Cour suprême du Wisconsin, affaire Unnamed Petitioners v. connors , 136 Wis 2d, 118
(1987) où les juges ont déclaré inconstitutionnelle une loi qui accordait au juge le pouvoir
d'invalider une décision de classement.
1608. State v. Conger , 325 Wis 2d, 664, 797, N.W. 2d, 341 (2010)
1609. State ex. rel. Hamstead v. Dorstet , 313, SE 2d, 409, 173 W. Va 133 (1984) ; Myers
v. Frazier , 319, SE 2d, 782, 173 W. Va 658 (1984).
161. S. Cimamonti, précité , p. 451.
1610. Sur cette question, voir W. Hassemer, Einfübrung in die Grundlagen des Strafrechts ,
e
2 éd. Verlag CH Beck, Munich 1990, p. 70 et s.
1611. T. Weigend, Das Opferschutzgesetz Kleine Schritte zu welchem Ziel ? Neue Juristische
Wochenschrift, 1987, p. 1170 ; M. Merigeau, La victime et le système pénal allemand, RSC
1994, p. 53 et s. ; H. Henrion, La victime dans le procès pénal allemand , Droit prospectif, Aix-
Marseille, PUAM 2008, p. 377 et s. ; RIDP 2006, p. 755 et s., chron. J. Leblois-Happe, X. Pin et
J. Walther ; J. Pradel, La victime en procédure pénale comparée, in La victime de l'infraction
pénale , sous la direction de C. Ribeyre, Dalloz, 2016, p. 16 et s.
1612. En cas de rejet de la requête, la victime peut faire appel.
1613. Elle peut solliciter l'aide judiciaire.
1614. Chronique de droit pénal allemand par H. Henrion et K. Nitschmann, in RPDP 2005,
p. 470, et par J. Le Blois-Haipe, X. Pin et J. Walther, in RID pén . 2006, p. 755.
1615. G. Piquerez, Procédure pénale suisse , Schulthless, Zurich, 2000, n° 1323 ;
Y. Jeanneret et A. Kahn, Précis de procédure pénale , Stämpfli, Berne, 2013, p. 163 et s.
1616. La doctrine espagnole voit dans l'action populaire à la fois un droit civique et une
fonction publique, V. Sendra, L'accusation publique en Espagne, RSC 1994, p. 739 et s.
1617. Andres De La Oliva Santos et autres, Derecho procesal penal , col. Ceure, Madrid, 4e
éd. 2000. p. 343 et s ; V.-G. Sendre, Derecho procesal penal , Civitas, Thomson Reuters, 2012,
p. 515 et s.
1618. José Luis de la Cuesta, The position of victims and victim support in the new spanish
juvenile criminal law, in Victim policies and criminal justice on the road to restorative justice ,
Essays in honour of Tony Peters, E. Fattah and S. Parmentier (eds), Samenleving Criminaliteit
E Strafrechtspleging, 2001.
1619. F. Giunta, Interessi privati e diflazione penale nell'uso della querela , éd. Giuffré,
Milan, 1993.
162. J. Pradel, Les pièges du droit comparé. Quelques applications en droit pénal . Droit
civil, procédure, linguistique juridique. Écrits en hommage à G. Cornu, PUF, 1994, p. 345 ;
M. Ancel, Reflexión sobre estudios de derecho penal comparado, in Problemas actuales de las
ciencias penales y la filosofía del derecho. En homenaje al profesor Luis Jimenes de Asua .
Buenos Aires, 1970 ; du même, Comment aborder le droit comparé, Études offertes à René
Rodière , Dalloz, Paris, 1981 p. 3 et s. J. Spencer. La procédure pénale française vue par un
Anglo-Saxon (spéc. para. I), in La procédure pénale en quête de cohérence , précité .
1620. A. Rodrigues, L'assistante, une curiosité du droit procédural portugais , in Quelques
aspects des sciences criminelles , Travaux de l'Institut de Sciences criminelles de Poitiers,
éd. Cujas, Paris, tome 10, 1990, p. 183 et s. ; A. Domingos Pires Robaldo, Noções elementares
de tramitação do processo penal , éd. Almedina-Coimbra, 2004, p. 27 et s.
1621. Cependant apparaît une constante, c'est que ces groupements peuvent agir en cas
d'atteinte indirecte aussi bien que directe aux intérêts qu'ils ont en charge.
1622. Comme la protection des enfants martyrisés, des consommateurs, des victimes de
violences sexuelles, du principe d'égalité susceptible d'être atteint par les discriminations.
1623. A. Masset, Quelques aspects du nouveau droit des victimes et des personnes lésées, in
La loi du 12 mars 1998 relative à l'amélioration de la procédure pénale au stade de
l'information et de l'instruction , Les dossiers de la RDPC 1998, no 3, p. 115 et s.
1624. Qui efface rétroactivement le caractère délictueux d'un fait.
1625. Application du principe Ne bis in idem . V. ss s 452 et s.
1626. Par exemple l'immunité pour les vols entre époux dans certains pays comme la France.
1627. V. ss s 99 et s.
1628. CEDH, 11 mars 2014, Howald Moor c. Suisse , § 71-72.
1629. Hans-Heinrich JESCHECK, Lehrbuch des Strafrechts , Allgemeiner Teil, 4e éd., 1998,
§ 86-I.
163. A. Bournet. De la criminalité en France et en Italie, 1884. Une foule d'études plus
récentes ont confirmé cette idée.
1630. Pour la France, Crim. 1er déc. 2004, Bull. crim . no 301, D . 2005, Pan. 686 obs,
Pradel. Pour l'Espagne, du moins en matière de criminalité organisée, STS 29 juill. 1998,
confirmé par Trib. const. STC 70/2001, 17 mars 2001. Même solution avec l'article 72 CP
néerlandais. Toutefois l'article 78c StGB allemand précise que l'interruption n'a d'effet que
l'égard de la personne concernée.
1631. La Suisse avait un système voisin ; Franco del Pero, La prescription pénale. Histoire.
Notions générales. Durée des délits relatifs et absolus de prescription de l'action pénale et de la
peine , éd. Staempfli, Berne, 1993, p. 175 et s., not. p. 188 et s. Mais dans un souci de
simplificationn le législateur suisse a supprimé le concept d'interruption.
1632. T. Travaglia Cicirello, in L'ineffectivité des peines , sous la direction de M. Danti-Juan,
Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, vol. XXIX, LGDJ, 2015, p. 72.
1633. Ce sont en fait les mêmes crimes que ceux de la compétence fédérale.
1634. Sentence du Tribunal suprême espagnol 157 du 18 oct. 1990, qui invoque le principe
de sécurité juridique consacré de manière expresse par l'article 9 § 3 de la Constitution, in
Código penal , 3o éd. 1998. Comentarios y jurisprudencia par José Moyna Ménguez, Rogelio
Gómez Guillamón, José Maria Luzón Cuesta, Juan Césareo Ortiz Urculo et Eduardo Torres-
Dulce Lifante, éd. Codex, Madrid, 1998, p. 240, Add . S. Manacorda et J. Tricot, Société de
législation comparée , 2015, p. 31.
1635. Le droit suisse connait aussi le classement sans suite, mais qui intervient à l'issue de
l'instruction et qui est un peu l'équivalent du non-lieu français, v. ss 391.
1636. Aff. R. v. Croydon JJ ex parte Dean [1993] QB 769. On pourrait aussi invoquer une
violation de l'article 6 Conv EDH sur le procès équitable, violé plus précisément pour cumul de
sanctions si la poursuite administrative a abouti à une sanction de nature pénale.
1637. Aff. R. v. Gloucester Crown Court, ex parte Jackmon [1993], COD 100.
1638. Loosoly and Attorney General's Reference (n° 3 of 2000 [2001] UKHL, 53 [2001] 1
WLR 2060 cité in J. Spencer, Le contrôle judiciaire du parquet au prisme des traditions
nationales. La situation vue de l'optique du pénaliste anglais, in Le contrôle judidiciaire du
parquet européen nécessité, modèles, enjeux , sous la direction de G. Giudicelli-Delage,
S. Manacorda et J. Tricot, Société de législation comparée , 2015, p. 31.
1639. Cour d'appel d'Angleterre, R v. Grant (2005) EWCA, Crim., 1089.
164. Global report on crime, and justice. United Nations , Graeme Newman éd. Oxford
Universty Press. 1999. J. Carbonnier, Sociologie juridique , PUF, 1994, p. 20.
1640. R.c Jewitt [1985] 2 RCS 128.
1641. R.c Power [1994], 1 RCS 601.605 et s. ; add . P. Beliveau et M. Vauclair, Traité général
de preuve et de procédure pénales , éd. Y. Blais, Montréal, 2013, n° 1785 et s.
1642. R. c Mack [1988] 2 RCS, 903 et s.
1643. Affaire R v. Rogers , (1994) 181 ClR 251.
1644. CEDH, 9 juin 1998, Texeira de Castro , § 39, RSC 1999, 401, obs. Koering-Joulin.
1645. Il faut évoquer aussi la transaction entre l'autorité publique (parquet, police,
administration selon les droits) et le délinquant. C'est un obstacle temporaire tant que ses termes
ne sont pas exécutés par l'auteur des faits.
1646. En pratique il s'agit du consentement du Crown prosecution service , agissant au nom
du Director of public prosecutions .
1647. Au Congrès de St. Petersbourg en 1890, dans le cadre des travaux de la Commission
internationale pénale et pénitentiaire, on opposa le légalisme allemand à l'opportunisme français.
Ce thème fut repris par la suite dans des congrès importants, à Londres en 1925, à Genève en
1947, à La Haye en 1964 (RID pén . 1965, no 3-4). Add . F. Clerc, Opportunité ou légalité des
poursuites, RPS 1982, p. 276, et J Pradel, Opportunité ou légalité de la poursuite ? Aspects sur
quelques législations d'Europe, RID pén . 1991, p. 9 et s. V. enfin un rapport de l'Heuni, Helsinki
1985.
1648. La Recommandation du Conseil de l'Europe R (87) 18 sur la simplification des
procédures pénales invite à une adoption généralisée de l'opportunisme.
1649. Affaire BordenKircher v. Hayes , 434 US 357 (1978), « aussi longtemps que le
procureur croit que l'accusé a commis un délit défini par la loi, sa décision de poursuivre ou non
et l'inculpation à retenir pour saisir un grand jury reste entièrement à sa discrétion ». Il existe
cependant une jurisprudence sur la selective prosecution , d'où l'anéantissement d'une poursuite
fondée sur des standards comme ceux de la race, de la religion ou d'autres critères arbitraires,
affaire United States v. Armstrong , 517 US 456 (1996).
165. V.-E. Vetere et G. Newman, International crime statistics : on overview from a
comparative perspective . Abstracts on criminology and penology 17-1, 1977, p. 251 et s. ;
M. Joutsen, Criminal justice systems in Europe and North America , conférence présentée à la
41e réunion annuelle de l'American Society of Criminology, Reno (Nevada), nov. 1989 ;
M. Killias, Précis de criminologie , Berne 1991, p. 130 et s. ; R. Gassin, Criminologie , 6e éd.,
Dalloz, 2007.
1650. Aujourd'hui The Code for Crown Prosecution , publié en annexe de l'Annual Report of
the Crown Prosecution Service.
1651. A. Ashworth, The « public interest » element in prosecutions, Crim. L.R . 1987, p. 595
et s.
1652. J. Sprack, A practical approach to Criminal Procedure , 14e éd., 2012, Oxford
University Press, p. 83 et s.
1653. Une directive de l'Attorney des USA ordonne aux procureurs fédéraux de pousuivre
« sauf si la poursuite ne servirat aucun intérêt fédéral substantiel », J. Dressler et A. Michaels,
Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, LexisNexis, p. 116.
1654. Ruth Gavison, Israel law Review 1986, vol. 21, p. 333.
1655. Pour la Belgique, v. C. Janssen et J. Vervaelen sous la direction et avec une préface de
A. Screvens, Le ministère public et la politique de classement sans suite , Éd. Bruylant,
Bruxelles, 1990, Pour la France v. Le parquet et l'opportunité des poursuites , Questions pénales,
CESDIP, déc. 1994, VII, 4.
1656. Le taux des condamnations atteint 99,9 % ; V.H. Oda, Japanese law , Butterworths,
1992, p. 91.
1657. Dans la pureté des principes, il y a une incongruité à parler de transaction à propos du
ministère public qui, s'il exerce l'action publique n'en dispose pas.
1658. J. Pradel, Le consensualisme en droit pénal comparé, Faculdade de direito de Coïmbra
, 1988, p. 1 et s.
1659. Les alternatives au procès pénal , sous la direction de A. jacobs, Comité international
des pénalistes francophones, L'Harmattan, 2013.
166. R. Gassin, Criminologie , précité, no 366 et s., note no 426.
1660. J. Pradel et L. Leigh, Le ministère public. Examen comparé des droits anglais et
français, RDPC 1988, p. 234. Le Criminal Justice Act 2003 permet à la police d'utiliser le formal
cautioning , le classement étant subordonné à une bonne conduite, voire à une obligation
positive particulière.
1661. B.-J. George, Diversion and mediation, RIDP . 1983, p. 995. Toutefois, la diversion est
exclue aux USA par certaines lois en cas de trafic de drogue, violences graves ou délits commis
par les récidivistes, J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis , Economica, 2005, précité, no
465.
1662. J. Tombs et S. Moody, Alternatives to prosecution : the public interest redefined, Crim.
L.R . 1995, p. 357. Quoiqu'assez utilisé, ce procédé est critiqué en ce qu'il confère un pouvoir
judiciaire discrétionnaire à un agent qui a une fonction administrative, disent ces deux auteurs.
Pour une étude générale de la transaction hollandaise, v. P. Tak, Essays on Dutch Criminal
Policy , éd. Wolf Legal Productions (WLP), 2002, p. 19 et s.
1663. H. Bosly, D. Vandermeerch et M.-A. Beernaert, Droit de la procédure pénale . La
Charte, 5e éd. 2008, p. 293 et s.
1664. H. Bosly, Une réforme qui étend considérablement les possibilités d'appréciation de la
transaction pénale en droit belge, Rev. pénit ., 2013 ; E. de Formanoir, L'extension de la
transaction pénale par les lois des 14 avr. et 11 juill. 2011, RDPC , 2012, p. 245 et s.
1665. V. ss 330.
1666. E. Schlüchter, Procédure pénale allemande , 3e éd. traduction E. Mathias, Kern-
Wissen Strafprozeß recht, Euwi-Verlag Thüngersheim-Frankfurt / mars 2002, p. 150-151.
1667. A. de la Oliva Santos, S. Aragonese Martinez, R. Hinijosa Szgovia, J. Muerza Esparza
et J. A. Tome Garcia, Derecho procesal penal , ed. Ramon Aceres-Madrid-2004, p. 179 et s. ;
V.G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas, Thomson-Reuters, 2012, p. 254 et s.
1668. V. ss 387. Au contraire, en Angleterre, le poursuivant peut de lui-même arrêter la
poursuite.
1669. G. Conso et V. Grevi, Compendio di procedura penale , 3e éd. Cedam, Milan, 2006,
p. 59.
167. Home Office, Research and Statistics department, Digest 2, Information on the criminal
justice system in England ans Wales , 1993, p. 8.
1670. Tous les Codes successifs sont légalistes.
1671. Art. 25 al. 2 CPP de la Nation pour le principe général (« Le ministère public doit agir
d'office sauf si son action dépend d'une instance privée ») et 30 al. 2 du même Code pour un cas
particulier (répression des fonctionnaires qui, ont commis un délit dans l'exercice de leurs
fonctions), v. C. Mahiques, avant la réforme de 2014, Le principe d'opportunité dans le droit
argentin, Rev. pénit . 2002.599.
1672. Le Code pénal russe de 1997, traduction L. Golovko, Travaux de l'Institut de sciences
criminelles de Poitiers, 1988, vol. 19. Cujas. La disposition de l'art. 14 est reprise du Code pénal
de 1960 et une étude avait montré que ce sont 20 à 25 % des délinquants adultes qui ont échappé
à la répression par ce procédé qui, à l'époque, était combiné avec les tribunaux de camarades
compétents pour les plus modestes affaires, V. Barton L. Ingraham, The structure of criminal
procedure 1987. p. 53 et 145. Même règle en Italie avec l'article 49 al. 2 CP qui exclut toute
punisabilité en cas d'absence de préjudice, ce qui consacre la théorie de « l'offensivité », v. ss
39.
1673. Le nouveau droit pénal vietnamien , traduction E. Nguyen Van Brice, préface C. Louit,
Presses universitaires d'Aix-Marseille, 1995.
1674. C'est de la déjudiciarisation, v. ss 756, pour la théorie générale.
1675. M.E. Banderet, étude de l'art. 153 à StPO à la RSC 1985, p. 174 et s.
1676. H. Jung, Le procès pénal en République fédérale d'Allemagne, in M. Delmas-Marty,
Procès pénal et droits de l'homme , PUF, 1992, p. 112.
1677. H. Jung, Egalité, diversité, complexité et politique criminelle en Allemagne, AJ pénal ,
sept. 2012, p. 459.
1678. H. Henrion et J. Walther, chronique de droit pénal allemand, RPDP 2007, p. 494 et s. ;
E. Lunkenheimer, Soziale Arbeit für Rechtsfrieden. Die Umsetzung des Täter — Opfer —
Ausgleich in Rheinland-Pfalz , Verlag Kovac 2004.
1679. Le procureur n'a plus la liberté d'appréciation, il doit classer (§ 45 al. 2 JGG).
168. Crime trends in Sweden , 1988.
1680. Nouvelles tendances du droit pénal des mineurs. Médiation, travail au profit de la
communauté et traitement intermédiaire . Institut Max Planck, Tome 42, 1990, p. 98.
1681. W. Heinz, La diversion (déjudiciarisation) dans le droit pénal des mineurs en
République fédérale d'Allemagne. Résultats de recherches empiriques. RI crim. et pol. techn .
1991, p. 48 et s.
1682. Recommandations (87) 20 et 86 (6).
1683. M. Löschnig-Gspandl, Diversion in Austria : legal aspects, European Journal of
Crime, Criminal Law and Criminal Justice , vol. 9, no 4, 2001, p. 281 et s. ; C. Grafl, Diversion
in Austria : empirical data id ., p. 291 et s.
1684. L. Govolko, Panorama de droit pénal russe (2012-2015), Rev. pénit . 2015, n° 3.
1685. Art. 12 CPP et s. ; J. Pradel, précité, RIDP ., 1991, p. 23.
1686. Art. 262 à 269 du CPP de 1948 ; T. Satsumae, La suspension des poursuites au Japon,
RIDP 1983, p. 247.
1687. Cette action ne saurait être confondue avec la procédure d'adhésion (Adhäsions
verfahren ) qui concerne l'action civile et qui suppose que l'action publique a déjà été lancée.
L'adhésion est peu utilisée car le juge pénal peut renvoyer au juge civil qui en Allemagne est le
juge naturel de l'action civile, T. Weigend, Deliktopfer und Strafverfahren , Berlin 1989, p. 522
et s. ; M. Merigeau, La victime et le système pénal allemand, RSC 1994, p. 63.
1688. V. ss 336.
1689. Jones v. Walley [2006] UKHL 26 ; [2007] 1 AC 63
169. F.E. Zimring et G. Hawkins, The growth of imprisonment in California , British Journal
of Criminology, vol. 34, 1994, p. 83 et s.
1690. R. v. Gujra, SSingh v. Crown Prosecution Service [2012] UKSC, 52, [2012] 3 WLR,
1227 ; [2013] 1 AC 484 ; ces deux arrêts décident que le poursuivant doit appliquer les mêmes
critères que ceux dont il use pour décider de classer une affaire dont il a été saisi dès le début.
1691. Crim. L.R. 2012, 526 et s. ; J. Spencer, Le contrôle judiciaire du parquet au prisme des
traditions nationales : la situation vue de l'optique du pénaliste anglais, précit., p. 32-33 ; du
même, chronique de droit anglais, Rev. pénit . 2015, n° 2.
1692. J. Cédras, précité , no 57 et s.
1693. De 1965 à 1969, 18 % des classements examinés par un comité ont donné lieu à
poursuite. V.H. Tanaka, The Japanese legal system , University of Tokyo Press, 7e éd. 1988,
p. 482, et H. Oda, Japanese law , Butterworths, 1992, p. 91 et s.
1694. Cette obligation est entendue largement par les praticiens. Elle peut aller jusqu'à
l'interdiction d'aller jouer au football !
1695. A. Gogorza et M. Lacaze, « Chronique de droit pénal espagnol 2015 », Rev. AIDP ,
janv. 2016, version électronique.
1696. M. Giacopelli, Les procédures alternatives aux poursuites. Essai de théorie générale,
RSC 2012, 505 ; L. Belfanti, De la révocabilité du rappel à la loi en particulier et des alternatives
aux poursuites en général, AJ pénal , 2011, 584 ; Mieux administrer pour mieux juger. Essai sur
l'essor et les enjeux contemporains de l'administration de la justice , sous la direction de
L. Cadiet, J.-P. Jean et H. Pauliat, IRSJ éditions, déc. 2014.
1697. Une telle décision est nécessaire même dans le système légaliste le plus pur car il faut
bien que le poursuivant apprécie les charges relevées par la police.
1698. J. Sprack, A practical approach to criminal procedure , 14e éd., 2012, Oxford
University Press, p. 34 et s., 39 et s.
1699. J. Israel, Y. Kamisar et W. La Fave, Criminal procedure and the Constitution , West
Publishning Co, St Paul, Minnesota, 1992, p. 8.
17. A. Gombaro, R. Sacco et L. Vogel, Traité de droit comparé , LGDJ, 2011, p. 14.
170. Canadian Crime Statistics 1992/Statistiques de la criminalité au Canada 1992, p. 15.
1700. On peut y assimiler les Amendements à la Constitution américaine (4e et 7e ).
1701. Sur l'ensemble de la question, Les atteintes de liberté avant jugement en droit comparé
, sous la direction de J. Pradel, Travaux de l'Institut de Sciences criminelles de Poitiers éd. Cujas,
Paris, vol. 11, 1992.
1702. Dans l'enquête préliminaire, l'officier de police judiciaire ne peut procéder à
l'arrestation que si l'intéressé s'est présenté à lui, sur sa convocation. Toutefois, depuis une loi du
4 janv. 1993, si l'intéressé ne défère par à la convocation, le procureur de la République peut
décerner un ordre de contrainte.
1703. S'agissant du mandat d'arrêt, le juge ne peut le décerner qu'après avoir obtenu des
réquisitions (pas forcément conformes) du ministère public (art. 131 CPP).
1704. Cour suprême des USA, Brimegar , [1949] 338 US 89.
1705. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis , 2e éd. Economica, 2005, no 336 et s.
1706. Ce qui est un cas de ouï-dire permis.
1707. Rappelons qu'en France, le juge d'instruction tout à la fois instruit et lance des mandats.
1708. En cas d'arrestation sans mandat, le policier doit avertir l'individu des motifs de
l'arrestation selon la Chambre des Lords, affaire Christie , [1947]. 1 All E.R . 567.
1709. J. Israel, Y. Kamizaret W. Lafave, Criminal procedure and the Constitution , précité,
p. 5.
171. C'est la vieille explication, toujours admise, de Durkheim dans son ouvrage Le Suicide ,
1897, (théorie du contrôle social).
1710. Même remarque en droit anglais ou la nécessité de principe d'un mandat est exclue en
cas de flagrance ou de consentement, et aussi en cas de terrorisme : dans cette hypothèse, il
résulte d'une combinaison de l'art. 24 du Police and Criminal Evidence Act 1984 et du
Prevention of Terrorism Act 1989 qu'un mandat n'est pas nécessaire et qu'il suffit que le policier
ait des raisons bien fondées de suspecter l'intéressé d'être impliqué dans un délit terroriste.
1711. Aix-en-Provence, ch. appels cor. 28 juin 1978, Gaz. Pal . 1979-I-79, note P.L.G. ; idée
reprise par Crim. 27 sept. 1988, Gaz. Pal . 1989-I, somm. p. 75.
1712. J. Cedras, La justice pénale aux États-Unis , précité, no 350, où est décrit le contrôle
méticuleux opéré par la Cour suprême.
1713. V. ss 275 s. S'agissant des autres éléments du statut du gardé à vue, on signalera le droit
d'avertir immédiatement un proche et le droit à un examen médical : ces deux droits sont
reconnus dans la plupart des législations.
1714. Et exceptionnellement de trente pour les crimes « odieux ».
1715. Cour suprême des États-Unis, City of Riverside , [1991] 59 USLW 4413.
1716. On s'est demandé si le procureur pouvait bien entrer dans l'expression, « juge ou autre
magistrat habilité par la loi à exercer des fonctions judiciaires » au sens de l'art. 5-3 Conv. EDH,
car le procureur français est soumis à l'exécutif et donc dépendant, et de plus partial car c'est lui
qui ensuite décide la poursuite, v. en ce sens, CEDH, 10 juill. 2008, Medvedyev c. France , D
. 2009, 600, note Renucci ; RSC 2010, 685, obs. Marguénaud.
1717. Au cours de ces vingt-quatre heures, un examen de la détention est organisé : si la
personne est inculpée (charged ), l'examen est pratiqué par un custody officer et si elle ne l'est
pas, il est pratiqué au moins par un inspector qui n'a pas été impliqué dans les investigations.
1718. L. Leigh, Le Police and criminal evidence Act 1984, RDPC 1985, p. 205 et s. ; du
même auteur, The rights of prisoners : from police detention to prison , Congrès de la Fondation
internationale pénale et pénitentiaire, Macao, 20-25 oct. 1995, p. 125 et s. ; J. Sprack, Criminal
Procedure , Oxford University Press, 2012, p. 31.
1719. C'est le cas de la Belgique et des Pays-Bas par exemple.
172. Statistique de la criminalité , Office fédéral de la statistique, Berne Juill. 1992. V. aussi
M. Cusson, Croissance et décroissance du crime , Paris 1990, p. 150 et s.
1720. A. Masset, La répression du terrorisme. Réponses en droit belge, en droit pénal
comparé et en droit pénal international , thèse Liège, juill. 1994. Add. Comité européen pour les
problèmes criminels, Comité d'experts sur l'application du droit pénal aux actes de terrorisme.
Inventaire des législations et pratiques nationales , Conseil de l'Europe, Strasbourg, mai 1991.
1721. J. Pradel, Les infractions de terrorisme, un nouvel exemple de l'éclatement du droit
pénal, D . 1987, chron. p. 44 et s. ; R. Ottenhof, Le droit pénal français à l'épreuve du terrorisme,
RSC 1987, p. 615 et s.
1722. Avant présentation à un juge qui décidera l'élargissement ou la mise en détention
provisoire.
1723. La loi de 1989 est consécutive à une condamnation de l'Espagne par la Cour
européenne dans un arrêt du 6 déc. 1988 (affaire Barbera, Messegue et Jabardo ) qui avait
conclu à une violation de l'art. 6-1 Conv. EDH. Sur l'ensemble de la question, v. J.L. de la
Cuesta, Traitement juridique du terrorisme en Espagne, RSC 1987, p. 592 ; A.S. Gomez, El
terrorisme en el derecho español, in En homenaje a Beristain, 1989, p. 916.
1724. C. Walker, The prevention of terrorisme in British law , éd. Manchester Univ. Press. 2e
éd. 1992.
1725. J. Sprack, Criminal procedure , Oxford University Press, 2012, p. 48 et s.
1726. P. Béliveau, Les garanties juridiques dans les chartes des droits , Thémis, Montréal
1991, tome I, p. 147 et s. Pas de jurisprudence canadienne cependant sur le cas particulier de la
garde à vue.
1727. V. les chiffres effarants cités par S. Frankowski et H. Luepke, Pre-trial detention in the
U.S . in Preventive detention. A comparative and international law perspective , éd. par
S. Frankowski et D. Shelton, Martinal Nijhoff publishers, Dordrecht, Boston et Londres 1992,
p. 55.
1728. Cour suprême des USA, US v. Guadalupe Montaldo-Murillo [1990], 110 SCt 2072.
1729. Affaire United States v. Salerwo , 481 US 746 (1987).
173. Commentaire de G. Mongin à la RSC 1989, p. 843, où l'auteur explique cette stabilité
par l'homogénéité culturelle de la population et par l'efficacité de la police japonaise (grande
intégration dans la communauté, mini-commissariats de quartier).
1730. Pour les études de droit comparé, V. not. S. Frankowski et D. Shelton, précité ; Les
atteintes à la liberté avant jugement en droit comparé , sous la direction de J. Pradel, Travaux de
l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, éd. Cujas, Paris, vol. 11, 1992 ; Preventive
Detention. A comparative and international perspective , éd. S. Frankowski et D. Shelton,
M. Nijhoff publishers, Dordrecht, Boston et London, 1982 ; Pre-trial Detention, Détention avant
jugement , International Penal and Penitenciary Foundation, Fondation internationale pénale et
pénitentiaire, actes du congrès tenu à Stellenbosh (Afrique du Sud), févr. 2010, éd. Intersentia,
Cambridge, Antwerp, Portland, 2012.
1731. Entrées en prison et durées de détentions. La diversité pénitentiaire en Europe.
Questions pénales. CESDIP, mars 2007.
1732. L'ancien Code italien de procédure pénale se contentait « d'éléments suffisants ».
1733. Cass. Belge, 18 nov. 2014, RDPC , 2015, 1217.
1734. Pour une application très stricte de ce concept, CEDH, 30 août 1990, Fox, Campbell et
Hartley . Auparavant, la Cour se contentait « d'un soupçon raisonnable ».
1735. CEDH, 30 août 1990, précité ; 28 oct. 1994, Murray c. Royaume-Uni , Série A, n° 300-
A.
1736. C'est une conséquence de CEDH, 8 janv. 2013, Torregiani c. Italie , ayant condamné
l'Italie pour surpopulation carcérale ; C. Tzutzuiamo, La lettre d'Italie , n° 5, oct. 2014, p. 14 et s.
1737. Décision du 27 juill. 1966 (1 BvR 296-66), BVerf GE 20 1966, p. 144 et s.
1738. J. Pradel, Procédure pénale , 18e éd. 2015, no 773.
1739. V. ss 52, v. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , Stämpfli, Berne,
2013, p. 358.
174. J.J.M. Van Duk, P. Maynew et M. Killias, Expériences of crime across the world ,
Boston 1990.
1740. Cour suprême des USA, Salerno 481 US 739 (1987), S. Frankowski et H. Luepke,
précité, p. 84 et s. ; J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., LexisNexis,
p. 108 et s.
1741. Rigsdagstidende 1934-35 B, col. 2159, cité dans CEDH, affaire Hauschildt ,
24 mai 1989, série A, n° 154.
1742. CEDH, 9 nov. 1999, Debboub alias Husseini Ali c. France , n° 37786/97.
1743. Si une instruction est ouverte, ce juge est en France le juge des libertés et de la
détention et non le juge d'instruction (art. 145 CPP), mais est en Espagne le juge d'instruction
lui-même (art. 505 LECRIM).
1744. Y. Shiratori, La détention provisoire en droit japonais in Les atteintes à la liberté avant
jugement en droit pénal comparé , Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers,
éd. Cujas, Paris, vol. 11, 1992, p. 205 et s., 1992 ; K. Horiochi, Police powers and instruction to
the police in respect of police detentions , Congrès de la Fondation internationale pénale et
pénitentiaire, Macao, 20-25 oct. 1994. Publication par la Fondation, 1995.
1745. La Cour de cassation doit statuer dans les trois mois de la réception par elle du dossier,
à défaut de quoi l'intéressé est remis en liberté d'office, art. 567-2 CPP.
1746. Le riesame joue essentiellement lorsque le mandat d'arrêt a été délivré directement sur
requête du ministère public, sans qu'il y ait eu une audience de validation de l'arresto ou du
fermo .
1747. E. Seizelet, La détention palliative au Japon, RSC 1992, p. 671, analyse critique de
cette pratique.
1748. L'art. 145-4 al. 1 CPP français parle « d'interdiction de communiquer », mesure qui
tend à supprimer les conversations avec d'autres détenus, mais qui ne s'applique pas à l'avocat.
1749. Ce qui entraîne le transfert du détenu dans un établissement à régime fermé, suite à une
décision prise par la commission de l'établissement, avec recours du détenu devant le juge de
l'exécution des peines, v. J.M. Asencio Mellado, La prisión provisional , Éd. Civitas, Madrid,
1987, p. 189 et s.
175. Commentaire T. Morishita à la RSC 1989, p. 841.
1750. H. Dumont, Pénologie, Le droit canadien relatif aux peines et aux sentences , éd.
Thémis, Montréal, 1993, où l'auteur évoque aussi une pratique judiciaire québécoise consistant à
comptabiliser la détention provisoire comme équivalant au double de la détention à titre de peine
parce que les conditions de la détention sont plus dures pour les prévenus que pour les
condamnés, p. 233.
1751. Cour suprême de Canada R c. Wust [2000] 1 RCS, 455, § 44.
1752. Selon le Code pénal suisse de 1942, l'imputation pouvait être refusée par le juge si le
condamné par sa conduite après l'infraction avait provoqué lui-même sa détention (art. 69). Cette
réserve a disparu dans le nouveau Code pénal.
1753. Cour suprême des États-Unis, Monell [1978] 436 US 691-94.
1754. S. Frankowski et H. Luepke, Pre-trial detention in the US , précité, p. 104 et s.
1755. Pour reprendre la terminologie du CPP suisse de 2007, art. 237 et s.
1756. Dont la fonction est partout double, assurer la représentation de la personne poursuivie
aux actes de la procédure et garantir les suites pécuniaires de la condamnation à venir (amendes
et frais de l'État, notamment).
1757. À cause du risque d'injustice qu'elle peut receler, les indigents ne pourraient en profiter,
disent les Italiens, v. Criminal procedure systems in the european community , éd. par Van den
Wyngaert, Butterworths, Londres, Bruxelles, Dublin, Edimbourg, 1993, rapport italien par
P. Corso, p. 242.
1758. Selon l'art. 35 § 4 al. 2 de la loi belge du 20 juill. 1990, le juge peut se décider
notamment en fonction de sérieux soupçons que des fonds ou valeurs tirés de l'infraction ont été
placés à l'étranger ou dissimulés.
1759. Ce dernier critère n'est pas en accord — du moins pour les États européens — avec
l'art. 5-3 Conv. EDH qui ne considère le cautionnement que comme une « garantie assurant la
comparution de l'intéressé à l'audience ».
176. M. Cusson, Le défi de la criminalité contemporaine , Constats et perspectives, 1991, no
1-2.
1760. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis, précité , no 485.
1761. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, LexisNexis, p. 101
et s.
1762. Affaire United States v. Salerno , 481, US 739 (1967). Notons que la CEDH dit
exactement la même chose dans un arrêt du 8 janv. 2009, Mangouras c. Espagne , § 44, n
° 12050/04/
1763. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , précité , p. 371.
1764. Autre ressemblance : la mesure imposée peut être à tout moment modifiée
(art. 139 al. 2 CPP français et, pour les USA, 18 USC § 3142 c, selon lequel « le juge peut à tout
moment améliorer sa décision en imposant des obligations nouvelles ou différentes »).
1765. Les atteintes à la liberté avant jugement en droit pénal comparé , sous la direction de
J. Pradel, Travaux de l'Institut de Sciences criminelles, précité, rapport américain par G.W. Pugh,
p. 313 et s.
1766. Le temps passé au domicile est déduit de la peine prononcée.
1767. V. G. Sendra, Derecho procesal penal , éd. Civitas-Thomson Reuters, 2012, p. 562 et s.
1768. E. Monteiro, Entre libéralisme et autoritarisme : les fluctuations de politique
criminelle en France et au Portugal , thèse 1994.
1769. Où la liste est longue, il est vrai.
177. T. Morishita. Loi contre les groupes de crime organisé au Japon, RSC 1993, p. 399 et s. ;
H. Katoh. Prohibition of the money laudering as a conter-measure against organised crime
groups (Yakuza or BoryoKudan) in Japan, Keio Law Review . Tokyo, 1994, no 7, p. 28.
1770. Sous la direction de B. Dejemeppe, La détention préventive , éd. Larcier, Bruxelles,
1992, p. 161.
1771. C'est pourquoi par exemple le juge anglais ne pourrait prévoir l'indemnisation de la
victime, cette possibilité étant de droit très exceptionnel en Angleterre.
1772. R. Garraud, Traité théorique et pratique d'instruction criminelle et de procédure pénale
, éd. Sirey, Paris 1912, no 984, p. 294. Pourtant ce sont souvent les mêmes éléments qui sont
qualifiés successivement d'indices, de charges et de preuves.
1773. Notion qui apparaît à la fois à propos de l'émission d'un mandat (4e Amendement) et à
propos de la décision clôturant la phase préparatoire.
1774. RIDP . 1985, p. 138.
1775. En France, la jurisprudence se contentait de peu. Mais une loi du 5 mars 2007 est
venue préciser que la « motivation est prise au regard des réquisitions du ministère public et des
observations des parties... en précisant les éléments à charge et à décharge concernant chacune
des personnes mises en examen (art. 184 CPP).
1776. V. ss 368.
1777. Et bien sûr la comparution devant un magistrat au moment où se pose le problème de la
détention provisoire, au début de la phase préparatoire.
1778. Cour suprême du Canada, affaire R. c. Skogman [1984], 2 RCS 93, 105 et 106, où l'on
peut lire que « la poursuite doit donc... convaincre le juge de paix qu'elle détient suffisamment de
preuve contre un prévenu pour établir une forte présomption de culpabilité et être ainsi autorisée
à procéder plus avant contre lui. La poursuite doit donc dès lors dévoiler sa preuve ou tout au
moins suffisamment de preuve pour établir une cause prima facie ». V. aussi P. Béliveau et
J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et français , précité, p. 550.
1779. Une directive du Lord Chief Justice de 1994 avait déjà instauré le plea and direction
hearing qui, pour les affaires appelées à être jugées par la Crown Court , se déroulera avant
celle-ci. Au cours de cette pré-audience, l'accusé indiquera s'il compte plaider coupable ou non.
En cas de reconnaissance de culpabilité, le juge prononce la peine et le procès est terminé. En
cas contraire, il indique au juge les témoins qu'il entend faire entendre, v. J. Spencer, La
procédure pénale anglaise , Que sais-je ? PUF, 1998, p. 82.
178. P. Tonini, Manual di procedura penale , Giuffrè. Milan, 1999, p. 467 et 468.
1780. Cette décision est en général dictée par la faiblesse de la preuve. L'accusé n'est
cependant pas acquitté en sorte qu'il serait théoriquement possible de recommencer la poursuite
ultérieurement si des preuves nouvelles apparaissaient, v. Emmins on Criminal procedure , 5e
éd. par J. Sprack, Blakestone Press Limited, 1992, p. 9.
1781. Cour suprême du Canada, Wetmore [1983] 2 RCS 284. Technique à ne pas confondre
avec l'arrêt des procédures par le procureur général, celui-ci pouvant les reprendre dans l'année
(art. 579 C. crim.), v. P. Beliveau, et J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et
français , précité, no 1399.
1782. Selon l'art. 280 CPP, si la poursuite a déjà eu lieu, elle peut être arrêtée par accord entre
le Ministère public, le juge d'instruction et l'inculpé (qui a droit à un procès pour faire proclamer
son innocence) dès lors que les conditions de la dispense de peine sont réunies (dommage
réparé) et que l'emprisonnement encouru ne dépasse pas six mois.
1783. Ce qui traduit une survivance du système inquisitoire, le juge de l'enquête préliminaire
se conduisant comme un juge d'instruction et ce qui montre — joint à d'autres règles — que
l'Italie n'a pas adopté un procès accusatoire pur, mais a créé un modèle nouveau et original qui se
situe entre tradition et révolution, G. Pisapia, Le nouveau Code de procédure pénale italien, APC
1991, no 13, p. 115.
1784. Même observation.
1785. Contre lequel le Ministère public peut faire appel, voire exercer un pourvoi en
cassation.
1786. G. Conso et V. Grevi, (sous la direction de —) Compendio di procedura penale .
Cedam, 3e éd. 2006, p. 544 et s. ; M. Chiavario, La riforma del processo penale , Utet Turin,
1990, p. 48 ; V. Cirese et V. Bertucci, The new italian criminal procedure for foreign jusrists , éd.
Exen, Rome, 2e éd. 1993, p. 133 et s.
1787. Très souvent, la réduction sera l'effet d'une négociation entre parties (plea bargaining )
v. ss 443.
1788. Pour les felonies seulement car pour les misdemeanors , il n'y a pas d'enquête
préliminaire.
1789. Notification des charges et du droit au silence, décision sur la détention provisoire ou
sur le bail .
179. Ces tribunaux militaires ne comportent pas de jury et peuvent prononcer la peine de
mort à la majorité des deux tiers.
1790. La renonciation est fréquente, la poursuite offrant en compensation certaines
concessions sur la qualification ou le nombre de faits poursuivis (plea bargaining ).
1791. Outre le jury fédéral, il existe des jurys d'État dans un État sur deux, ceux qui sont
situés à l'est du Mississipi. En principe, le grand jury est composé de 16 à 23 membres.
1792. L'accusé n'est pas présent et il peut même parfois ignorer que le grand jury est saisi.
1793. Pas de recours direct contre cette décision, mais possibilité de présenter à la Cour de
jugement des requêtes aux fins d'annulation de l'indictment (motion to dismiss ).
1794. À cause du 5e Amendement : « Nul ne sera tenu de répondre d'un crime capital ou
infamant sans un acte d'accusation, spontané ou provoqué, d'un grand jury... ». Toutefois selon la
Cour suprême, cette disposition ne s'impose qu'en droit fédéral, les États restant libres d'adopter
ou non le grand jury, Hurtado v. California [1884] 110 US 516.
1795. Sur le grand jury en général, Mark E. Commack et Norman Garland, Advances
Criminal Procedure , West Group, St Paul, Minn. 2001, p. 78 et s.
1796. À noter que le tribunal ne comporte d'échevin que lorsqu'il statue en audience
principale.
1797. Ministerio fiscal (Ministère public) et procurador del querellante (avocat du plaignant).
1798. On distingue le sobreseimiento libre qui est une sorte d'acquittement (absence de
charges ou de qualification des faits pour cause d'irresponsabilité, art. 637 LECRIM) pourvu de
l'autorité de la chose jugée et le sobreseimiento provisional qui.suppose une insuffisance de
preuves (art. 641 LECRIM) et qui donc n'empêchera pas une nouvelle poursuite si des preuves
apparaissent.
1799. V. Sendra, Derecho processal penal , Civitas-Thomson Reuters, 2012, p. 673 et s..
Andres De La Oliva Santos, Sara Aragoeneses Martinez, Rafael Hinojosa Segovia, Julio Muerza
Esparga et José Antonio Tome Garcia, Derecho procesal penal , 4e éd. 2000, Col. Ceura,
Madrid, p. 451 et s.
18. G. Dannemann, Comparative Law : study of similarities or differences ? in M. Reimann
et R. Zimmermann, The Oxford Handbook of Comparative Law , Oxford University Press,
2006,p. 383 et s., p. 419.
180. L. Golovko, Panorama de droit pénal russe (2012-2015), Rev. pénit . 2015, n° 3.
1800. V. ss 423.
1801. V. ss 423.
1802. On parle de mise en accusation dans ce dernier cas.
1803. La chambre pourra compléter l'instruction et, à l'issue de ses investigations, saisir la
cour d'assises ou... le tribunal correctionnel ou encore décider un non-lieu.
1804. La chambre du conseil existait en France en 1808 et donc en Belgique où s'appliqua le
Code d'instruction criminelle de 1808. Mais elle fut supprimée en France en 1856.
1805. M. Franchimont, A. Jacobs et A. Masset, Manuel de procédure pénale , Liège, 1989,
p. 632 et s. ; H. Bosly et D. Vandermeersch, Droit de la procédure pénale , La charte, Bruges, 4e
éd. 2005, p. 781 et s.
1806. Si l'affaire a été soumise à la chambre d'accusation, celle-ci a le même pouvoir.
1807. M. Franchimont et autres, précité , p. 365 et s.
1808. Pour la France, Crim. 24 mars 1977, Bull. crim . no 112 et RSC ; 1977, 832 et obs.
J. Robert. Même solution en Belgique. Cependant à Genève le CPP permet au procureur général
de classer une affaire après ordonnance de la chambre d'accusation « quand les circonstances ne
justifient pas la poursuite » (art. 198), v. J. Graven à la RSC 1964, p. 77.
1809. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , précité , p. 388 et s.
181. J.-B. Herzog, précité, p. 341.
1810. Doctrine abondante. On citera G. de Souza Nucci Codigo de processo penal
commentato , éd. Revista dos tribunais IVe éd., 2011 ; Aury Lopes J.R. Direito procesal penal e
sua conformidade constitutionnal , Sarraiva, 9e éd., 2012,
1811. La victime peut prendre l'initiative en déposant une plainte (quexia ).
1812. Aux États-Unis, la présence de l'accusé est un droit constitutionnel fondé sur le 6e
Amendement, Cour suprême. United States v. Gagnon . [1985] 470 US 522.
1813. D. Poncet Le jugement par défaut devant les juridictions pénales, quelques
considérations de droit comparé, RSC 1979, p. 1 et s. ; V. APC , no 4, 1980, études de J. Bernat
de Celis, J Pradel, J. Haussling, F. Clerc et A.P. Gerety sur l'institution de la procédure par
défaut.
1814. La preuve n'étant pas rapportée qu'il a eu connaissance de l'audience.
1815. Cour suprême, Taylor v. United States [1973] 414 US 17, l'accusé a renoncé à son droit
à être présent.
1816. Cour const. féd. BVerfG, 27 déc. 2006, 2 BvR 1872/03 ; Strato 2007, p. 190 et s. ;
RIDP 2013, p. 261, légalité du rejet de l'appel dans le cas où le prévenu était absent et non
excusé en première instance.
1817. J. Haüsling, Le jugement par défaut en République fédérale d'Allemagne, APC no 4.
1980. p. 149 et s.
1818. CEDH, 23 mai 2000, Van Pelt c. France, D . 2001, Somm. 1061, obs. J.F. Renucci ; le
refus d'entendre l'avocat porte atteinte au principe du procès équitable au sens de l'article 6 § 1
Conv. EDH. Dans le sillage de cette jurisprudence, v. la jurisprudence française, Ass. plén.
2 mars 2001, Artico, D 2001, 1899, note J. Pradel. Add. CEDH, 23 nov. 1993, Poitrimol c.
France , série A, n° 277-A, et 13 févr. 2001, Krombach c. France , n° 29731/96, ces deux arrêts
décident que la présence de l'accusé à l'audience est un principe nécessaire afin que celui-ci
puisse être entendu et que les juges puissent s'assurer de l'exactitude de ses déclarations.
1819. CEDH, 23 févr. 1994, Bryan Stanford, Revue universelle des droits de l'homme 1994,
p. 31 et s., le placement d'une vitre de sécurité causant une légère baisse du niveau phonique
n'est pas contraire à l'art. 6-1 Conv. EDH sur le procès équitable.
182. Voir CEDH, 22 oct. 1981. Dudgeon c. Royaume-Uni , où il est dit que le climat moral
est l'une des données dont les autorités doivent tenir compte en matière de législation, sur
l'homosexualité.
1820. Appelée instruction définitive en droit romano-germanique où existe en amont une
instruction préparatoire dans certains cas.
1821. Une loi néerlandaise du 21 juill. 2004 (art. 302 CPP) permet à la victime de s'exprimer
à l'audience, mais il faut que la peine encourue soit au moins de 8 ans d'emprisonnement.
1822. J. Pradel, rapport général au séminaire international sur la phase décisoire du procès
pénal en droit comparé , Institut supérieur international de Sciences criminelles de Syracuse,
oct. 1985, RID pén ., 1986, p. 319 et s.
1823. J. Pradel, Procédure pénale , 18e éd. Cujas, 2015, no 964 et s.
1824. V. obs. de J. Larguier à la RSC 1982, p. 597 et s. On observera que cette idée n'est pas
non plus absente du common law, avec la probation, v. ss 516, 583.
1825. G. Kellens, Précis de pénologie et de droit des sanctions pénales , Liège, 1991, p. 179
et s. ; F. Tulkens et M. Van de Kerchove, Introduction au droit pénal , éd. Story Scientia,
Bruxelles 1991, p. 2334 et s. ; C. Hennau et J. Verhaegen, Droit pénal général , éd. Bruylant,
Bruxelles, 3e éd. 2003, no 518 et s.
1826. G. Grebing, obs. RIDP ., 1982, p. 798.
1827. Ce texte, intégré dans le Code pénal de 1992, reprend pratiquement une loi du
11 juill. 1975 (ancien art. 469-3 CPP) ; add . J. Pradel, Procédure pénale , précité.
1828. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , précité , p. 402.
1829. Sur la seconde condition, la jurisprudence de la CEDH est nette, v. affaire Pélissier c.
France , 25 mars 1999, § 62 ; D . 2000, 357, note D. Roets ; A.J. pénal , 2007, 82, obs. C. Saas –
5 mars 2013, Varela Geis c. Espagne , §§ 50 à 55, n° 61005/09.
183. Cour suprême des États-Unis, aff. Brown v. United States [1921] 41 S. Ct. La doctrine
parle de la doctrine du No Duty to Retreat , v. M. Cusson, Paradoxes américains : autodéfense et
homicides, RI Crim et pol . 1999, p. 259 et s., not. p. 266-267 ; R.M. Brown, No duty to retreat ,
Oxford University Press, 1991.
1830. L. Golovko, Panorama de droit pénal russe (2012-2015), Rev. pénit . 2015, n° 3.
1831. En cas de désaccord des jurés, ceux-ci ne rendent pas de verdict et le juge peut
dissoudre le jury et ordonner la constitution d'un nouveau jury pour faire rejuger l'affaire. Mais
pour les affaires de la compétence des États, aux États-Unis, un verdict peut n'être pas unanime,
sauf si le jury n'est composé que de six jurés, la jurisprudence étant nombreuse, J. Dressler et
A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, Lexis-Nexis, p. 288.
1832. Art. 359 CPP. Mais en appel où il y a 9 jurés et 3 juges, la majorité se forme par 8 voix,
art. 359 in fine .
1833. V. ss 538 s.
1834. Banc du Roi, Laskin (1943) KB 174, App. 18, L'individu qui chercherait à savoir les
motifs des jurés serait même coupable de contempt of court (art. 8 de la loi de 1981).
1835. V. G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas-Thomson Reuters, 2012, p. 905 et s.
1836. J. Pradel, Procédure pénale , précité , n° 985 et s.
1837. J. Spreutels, La motivation des sentences pénales en Angleterre in La motivation des
décisions de justice. Travaux du Centre national et de recherches de logique, Bruxelles, 1978,
p. 195 et s.
1838. En common law , plus un arrêt est ancien plus il est respectable et doit être respecté
alors qu'en France, plus un arrêt est récent, plus son autorité est grande !
1839. Le débat est classique entre l'anonymat en pays romano-germanique et son absence en
common law. D'un côté, l'anonymat donne plus de force à la décision surtout quand en common
law la décision est rendue par 5/4. D'un autre côté, l'expression d'avis minoritaires permet
d'amorcer des revirements de jurisprudence, v. O. Salvat, Le revirement de jurisprudence. Etude
comparée de droit français et de droit anglais , thèse Paris II, 1963.
184. Arnold H. Lœwy, Criminal Law West Group St Paul , Minnesota, 2000, p. 72, pour la
jurisprudence des USA ; Cour suprême du Canada, aff. Angélique Lavallée [1990] 1 RCS. 852,
admettant la recevabilité du témoignage d'un expert décrivant les effets psychologiques de la
violence d'un conjoint sur l'autre conjoint qui pouvait envisager la mort et ne voyait pas d'autre
issue que le meurtre, admission de la légitime défense. La doctrine est importante et on lira
notamment A.-M. Boisvert. Légitime défense et le « syndrome de la femme battue, » Mc Gill
Law Journal /Revue de droit de Mc Gill févr. 1991, vol. 36, p. 191 et s.
1840. J.-C. Goutal, Characteristic of judicial style in France , Britain and the U.S.A . ; The
americain journal of comparative law , vol. 24, n° 1, 1976, p. 43 et s. Sur la rédaction des
décisions de justice, Juges et jugements : l'Europe plurielle. L'élaboration de la décision de
justice en droit comparé , Institut de droit comparé de Paris (Paris II), Société de législation
comparée, 1998, études de J. Spencer, I. Campbell, J.-P. Ancel et G. Alpa, p. 73 et s.
1841. Suivie de la communication européenne relative au dédommagement des victimes
d'infractions violentes, de nov. 1983.
1842. A. Beristain, La justice et l'assistance aux victimes. À propos de l'élaboration d'une
déclaration par les Nations-Unies, RI crim. et pol. techn . 1987, p. 331 et ; add. A. Normandeau,
Pour une charte des droits des victimes d'actes criminels, RSC 1983, p. 209 et s.
1843. Peut-être, car ainsi qu'il va être dit, l'action civile n'existe pas chez eux.
1844. M. Mérigeau, La victime et le système pénal allemand, RSC 1994, p. 53 et s., not. p. 63
et s.
1845. P. Couvrat, La protection des victimes d'infractions. Essai d'un bilan, RSC 1983, p. 577
et s. ; du même, la loi du 6 juill. 1990 relative aux victimes d'infractions, ALD 1990, 143 ; A.
d'Hauteville, Victimes, mieux aidées, mieux indemnisées : des perspectives nouvelles, RSC
1989, p. 172 et s.
1846. M. Delmas-Marty, Des victimes, repères pour une approche comparative, RSC . 1984,
p. 209 et s. ; F. Lombard, Les différents systèmes d'indemnisation des victimes d'actes de
violences et leurs enjeux, id . p. 277 et s. G. Piquerez, La nouvelle loi sur l'aide aux victimes
d'infractions, Revue jurassienne de jurisprudence , 1996, p. 1 et s. (pour la Suisse) ; J. Spencer,
Improving the position of the victim in English criminal procedure, Israel Law Review 1997.
p. 286 et s., not p. 296.
1847. Art. 62 CP italien qui y voit une circonstance atténuante ; art. 132-59 CP français qui y
voit une cause de dispense de peine.
1848. V. ss 327 s., notamment v. ss 330, 331, 333, 334.
1849. Crim. 3 déc. 1936, Gaz. Pal . 1937-I-114.
185. C. Uramaka, Police et contrôle social au japon , L'Harmattan, 2010, p. 345.
1850. À rapprocher de la sanction-réparation française (art. 131-8-1 CP) ou obligation pour le
condamné d'indemniser la victime.
1851. Art. 132-45-5o CP, le juge imposant au prévenu de « réparer en tout ou en partie, en
fonction de ses facultés contributives, les dommages causés par l'infraction, même en l'absence
de décision sur l'action civile ».
1852. L. Slachmuylder, Les réparations symboliques . Une expérience de probation au
tribunal des enfants, RDPC 1963-1964, p. 285 et s.
1853. Archbold 2001, Sweet and Maxwell , § 5-411 et s.
1854. S. Walther, Reparation and criminal justice : can they be integrated ? Israel Law
Review . vol. 30, 1996, p. 316 et s. not. p. 325.
1855. A. Ashworth, Sentencing and Criminal Justice , Cambridge University Press, 4e éd.
2005, p. 301.
1856. J. Shapland, J Willmore et P. Duff, Victims in the criminal justice system , Cambridge,
Studies in criminology, 1985, not. p. 133 et s.
1857. J. Sprack, Emmins on criminal procedure , 5e éd. Blakestones Press Limited, 1992,
p. 476 et s.
1858. Les Américains parlent de restitution là où les Anglais parlent de compensation orders
.
1859. Ce qui évoque l'action civile en droit français.
186. On lira Opinions publiques, incarcération et système pénal aux États-Unis, par
O. Lamalice, in La sévérité pénale à l'heure du populisme , Ministère de la Sécurité publique du
Québec, 2006, http://www.msp.gouv.qc.ca. Ce travail montre le caractère volatile et peu unitaire
de l'opinion, développe l'influence des élites politiques sur l'opinion en matière de système pénal
(pour se faire élire), enfin expose le rôle des médias sur cette opinion. Toute la démonstration
s'appuie sur des exemples tirés des USA et datant de la fin du XX e siècle.
1860. Ce qui dans ce dernier cas rapproche ce système du système européen continental,
v. par exemple l'art. 132-45 CP français sur le sursis avec mise à l'épreuve prévoyant la
réparation des dommages causés. Pour les USA, A. Goldstein, The victim and prosecutorial
discretion : the federal victim and witness protection Act of 1982, Law and contemporary
problems , 1984, vol. 47, p. 225 et s.
1861. La justice pour les victimes d'actes criminels, groupe d'étude fédéral-provincial
canadien, rapport. 1983.
1862. P. Béliveau et J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et français ,
Bruylant et Blais, 2e éd. 2007, p. 435.
1863. Selon M. Villey, cité par D. Salas, Du procès pénal , PUF 1992, p. 134.
1864. A. Ashworth et M. Redmayne, The criminal process , 3e éd., Oxford University Press,
2005, p. 249 et s. ; Cour supreme des États-Unis, affaire United States v. Ewell , 383 US 116
(1966).
1865. V. la longue liste des condamnations prononcées par la CEDH in J.F. Renucci, Traité
de droit européen des droits de l'homme , 2e éd., LGDJ 2012, no 482, p. 510 et s. ; S. Trechsel,
Human Rights in Criminal Proceedings, Oxford University Press, 2005, p. 134 et s.
1866. Par exemple, plus de quatre ans ont séparé la date de la requête du demandeur et celle
de l'arrêt dans la fameuse affaire Vo c. France , 8 juill. 2004, D . 2004, 2456, note J. Pradel.
1867. Lenteur dans le système de justice pénale. Recherche criminologique , Conseil
d'Europe, vol. XXVIII, 1991 ; L'administration de la justice en Europe et l'évaluation de sa
qualité , sous la direction de M. Fabri, J.P. Jean, P. Langbroek et H. Pauliat, coordination par
N. Rivero-Cabouat, Montchrestien 2005 ; Systèmes judiciaires européens , éd. 2006, Les études
de la commission européenne pour l'efficacité de la justice (CEPEJ), Conseil de l'Europe, 2006.
1868. Séminaire international sur la célérité de la procédure pénale, Institut supérieur de
sciences criminelles de Syracuse (Italie), sept. 1995, sous la direction de J. Pradel, RIDP . 1995,
p. 323 et s.
1869. Affaire Barker v. Wingo , 407 US 514 (1972).
187. La loi française du 2 févr. 1981, dite « Sécurité et liberté » et son abrogation partielle par
celle, plus libérale, du 10 juin 1983 le montre bien. De même, la loi du 10 août 2007 sur les
mêmes planchers applicables en cas de récidive traduit un renforcement de la répression.
1870. CEDH 23 oct. 1990, Moreira de Azevedo c. Portugal , § 74, Série A, no 189 ; 24 oct.
1989, H. c. France , § 8, Série A, no 162-A.
1871. M. Pisani, rapport au séminaire internantional de Syracuse, précité , p. 566 et s.
1872. Y compris d'ordre constitutionnel et par exemple la Constitution polonaise décide en
son article 45 que « toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue... sans retard
excessif ». Celle de Suisse décide pareillement (art. 29 al. 1). Celle de l'Espagne affirme le droit
à un procès sans délai indu (Cont 24) et celle du Portugal indique que « l'accusé doit être jugé
dans le plus bref délai compatible avec les droits de la défense » (art. 32 no 2 in fine ).
1873. Cour suprême des USA, Smith v. Hoey [1969] 393US 374.
1874. Y. Shiratori, Droit japonais, in La célérité de la procédure pénale , Séminaire de
Syracuse, précité , p. 592.
1875. Puisque le problème de l'engagement des parquets et juridictions ne remontent pas au-
delà du milieu du XX e siècle.
1876. Voir cependant en France les art. 9 et 10 du Code du 3 brumaire an IV qui en fixant le
point de départ de la prescription au jour où le parquet a eu connaissance des faits et s'est donc
trouvé dans la possibilité de poursuivre pouvait être interprété comme la sanction du parquet à ne
pas agir dans les 3 ans de cette connaissance. Cette idée apparaît encore aujourd'hui avec la
jurisprudence en matière d'abus de biens sociaux, J. Pradel, Procédure pénale, précité , n° 242.
1877. Cour d'appel, Bow Street Stipendiary Magistrate ex parte Director of Public
Prosecutions (1989) Gr App R. 283 ; Horseferry Road Magistrates Const ex parte Bennet (1993)
3 WLR 90, arrêts cités dans J. Sprack, A pratical approach to Criminal Procedure , 11e éd.,
2006, Oxford University Press, no 13-53 à 13-58.
1878. J. Sprack, précité , no 13-58.
1879. Affaire Telford Justices ex parte Badham (1991) 2 QB 78, citée par J. Spencer, rapport
séminaire international précité, p. 429.
188. On doit rappeler qu'en Italie l'exécutif peut prendre des décrets-lois qui doivent pour
s'appliquer être convertis en loi dans les soixante jours.
1880. [2003] UKHL68, voir aussi A. Asworth et M. Redmayne, The criminal process , 3e
éd., Oxford University Press, 2005, p. 259.
1881. Cour suprême, Barker v. Wingo, précité . Voir aussi J. Cédras, La justice pénale aux
États-Unis , 2e éd. Economica, 2005, no 533. En l'espèce, après l'inculpation de Barker du chef
d'assassinat d'un couple de vieux, en coaction avec un tiers dont le cas fut traité séparément et
avant, plus de cinq ans passèrent avant que ne s'ouvrit son procès. Il fut condamné et la Cour
suprême décida que le 6° Amendement n'avait pas été méconnu.
1882. Qui assure à tout accusé le droit d'être jugé dans un délai raisonnable.
1883. Cour suprême, R.c. CIP Inc [1992] 1 RCS 843, 861.
1884. C'était le cas dans l'affaire Rahey où le juge avait pris un an pour rendre un jugement
dans une affaire routinière, ajournant le cas une vingtaine de fois, Cour suprême, R. c. Rahey
[1987] 1 RCS 588.
1885. Cour suprême, R. c. Askov [1990] 2 RCS 1199 ; add. P. Beliveau et J. Pradel, La justice
pénale dans les droits canadien et français. Étude comparée d'un système accusatoire et d'un
système inquisitoire , 2e éd. 2007, Bruylant et Blais, Montréal, p. 574.
1886. Cour fédérale, 10 nov. 1971, BGH St 24, 239 ; V. Scheffler, Die überlange Dauer von
Strafverfahren , 1991, note 86, p. 27 et s. V. ss 416.
1887. Cour const. 24 nov. 1983, N St Z 1984, 128.
1888. Id . 14 juill. 1994, NJW 1995, 1277.
1889. P. Hunerfeld, rapport au séminaire international précité, p. 405 et 406.
189. A. Von Hirsch, Censure and Sanctions , Clarendon Press Oxford 1993, p. 100.
1890. CEDH 25 nov. 1992, Abdullah c. Pays-Bas ; 26 mai 1993, Bunkate c. Pays-Bas .
1891. G. Corstens, rapport au séminaire international précité, p. 609.
1892. G. Piquerez, Procédure pénale suisse, Traité théorique et pratique , Schulthess, Zurich
2000, no 763 ; Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , précité , p. 84.
1893. Cour suprême, 20 déc. 1972, Takada, Kei-syu 26-10-631, rapport Y. Shiratori au
séminaire international précité, p. 596 ; H. Odam, Japanese law Butterworths , Londres, 1992,
p. 79.
1894. J. Pradel, G. Corstens et G. Vermeulen,, Droit pénal européen , 3e éd. 2009 ; Dalloz,
no 425.
1895. H. Bosly et D. Vandermeersch, Droit de la procédure pénale , 4e éd. La Charte 2005,
p. 43 et s.
1896. CEDH, 26 juin 1991, Letellier c. France , RSC 1991, 806, obs. Pettiti ; D . 1992,
somm. 328, obs. Renucci ; RUDH 1992, 1, obs. Sudre, décision rappelant que la détention ne
peut être maintenue que si l'ordre public reste effectivement menacé.
1897. CEDH, 27 juin 1968, Wemhoff c. /RFA , §§ 7 et s., série A, n° 7.
1898. Cour fédérale, 10 nov. 1971, BGH St 24, 239 ; U Scheffler, Die überlange Dauer von
Strafverfahren 1991, note 86, p. 27 ; BGH NSEZ, 1997, 29. Cependant postérieurement, la Cour
fédérale allemande décide d'opérer en deux temps : d'abord en fixant la peine « normalement »,
puis dans un deuxième temps en déduisant de cette peine prononcée un certain temps
précisément quantifié qui, sera considéré comme ayant été exécuté et valant indemnisation du
délai anormal, ce qui évite de confondre prononcé de la peine au sens strict et indemnisation
pour le préjudice subi, Cour fédérale de justice, 17 janv. 2008, BGHSt 52, p. 124 et s. ;
NSt2 2008, p. 234 et s., note Busmann ; RIDP 2009, p. 304, chron. Leblois-Happe, X. Pin et
J. Walther.
1899. Cour fédérale, 10 nov. 1971, précité.
19. Introduction au droit allemand . Tome II. Le droit pénal, Cujas, 1982, p. 251 et s.
190. L. Golovko, La lutte contre le terrorisme en Russie (analyse de la loi du 25 juill. 1998),
RPDP 1999, p. 445 et s.
1900. Cour suprême 7 avr. 1987, NJ 1987, 587, note Th W van Veen.
1901. F. Kuty, Tendances récentes en matière de délai raisonnable. Actualités de droit pénal
et de procédure pénale , Jeune Barreau de Bruxelles, 2001, p. 125 et s.
1902. H. Bosly et D. Vandermeersch, précité , p. 46.
1903. V. pour une application récente, Cass. belge 7 oct. 2014, Pas. 2014, n° 580, RDPC
2015, p. 1190, consacrant la possibilité pour le juge constatant un dépasseent du délai
raisonnable de se contenter d'une simple déclaration de culpabilité ou d'infliger une peine
inférieure au minimum légal, ou encore de prononcer une peine légalement prévue, mais
réellement et sensiblement inférieure à celle qu'il aurait infligé en l'absence de durée excessive
de la procédure.
1904. Tribunal suprême espagnol, 590/2010, section 1, 2 juin, 7 ans avant obtention du
jugement de première instance, v. V.G. Sendra, Derecho procesal penal , précité, p. 154
1905. CEDH, 12 juin 2001, Brochu c. France , § 22, D. 2002, Somm. 688, obs. Fricero
1906. Aury Lopes J.R. Direito prodessual penal e sua confomidade constitucional , 9e éd.,
2012, éd. Saralva, Sao Paulo, p. 2017 et s.
1907. CEDH 26 mai 1993, Bunkate c. Pays-Bas .
1908. CEDH, 8 déc. 1983, Pretto c. Italie , n° 7984/77 ; 14 oct. 2010, Veriter c. France , n
° 31508/07 ; 29 mai 2012, Flores Cardoso c. Portugal , n° 2489/09
1909. Pour un exemple, Crim. 29 nov. 2000, Dr. pénal 2001, comm. 54, obs. A. Maron ;
J. Pradel et A. Varinard, Les grands arrêts de la procédure pénale , 8e éd., Dalloz, 2013, p. 272
et s.
191. Statistical abstract of the United States 1993 , 113e éd., p. 88 et s.
1910. CEDH 26 oct. 1999, Maini c. France , in J. Pradel et A. Varinard, précité .
1911. Civ. 1re , 13 mars 2007, D . 2007, 1929, note J. Pradel. Condamnation de l'État dans
une espèce où le juge d'instruction était resté quasiment inactif pendant plus de quatre ans.
1912. I. D. Macphail, Safeguards in the Scottish Criminal Justice System, Crim. L.R . 1992,
144, Albert V. Sheehan, Criminal procedure , Butterworths, Edinburgh, 1990, p. 98 et s.
1913. V. ss 356 s., 367 s. En outre, même en l'absence de privation de liberté, l'enquête est
parfois enserrée dans un certain délai. Aussi selon les articles 405 et 406 CPP italien, l'enquête
doit être effectuée dans un délai de 6 mois à compter de l'inscription de l'infraction à un registre
spécial. Il est vrai que par voie de prolongation dans les cas complexes le délai peut atteindre
18 mois.
1914. J. Pradel, Procédure pénale, précité , no 632 et s.
1915. Le sytème français a inspiré une loi belge du 28 mars 2000 qui a créé une procédure de
comparution immédiate (art. 216 quinquies CIC). Il faut une infraction passible d'un à dix ans
d'emprisonnement, les faits doivent être élucidés et le prévenu placé en détention doit
comparaître devant le tribunal dans les 5 à 7 jours de sa mise en détention.
1916. Loi plusieurs fois modifiée peu après. Dans son exposé des motifs, la loi de 1998 parle
de célérité et d'efficacité.
1917. A. De La Oliva Santos, S. Aragonesa Martinez, R. Hinojosa Segovia, J. Muerza
Esparza et J. A. Tome Garcia, Derecho procesal penal , 7e éd. Ramon Areces SA 2004, p. 633
et s. À titre plus succinct, v. J. Pradel, La célérité et les temps du procès pénal, Comparaison
entre quelques législations européennes, Mélanges R. Ottenhof , Dalloz, 2006, p. 251 et s.
1918. Celle-ci peut cependant être abandonnée s'il apparaît après coup que ses conditions ne
sont pas remplies. Mais les étapes de la procédure déjà franchies ne sont pas annulées en
principe (art. 760), ce qui assure la célérité. Même règle en France quand les conditions de la
flagrance apparaissent a posteriori comme non remplies, Crim. 9 janv. 1990, Bull. crim ., no 16.
1919. Ce qui traduit une résonance sociale particulière.
192. J.-B. Herzog, précité , p. 343.
1920. A. Rodrigues, rapport portugais au séminaire international de Syracuse, précité, p. 623
et s.
1921. R. Screvens, Procédures pénales abrégées : systèmes existant et perspectives d'avenir,
RDPC 1991, p. 7.
1922. G. Robin, Introduction to the Criminal Justice System , New York, Harper and Collins,
e
4 éd., 1990, p. 295.
1923. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis, précité , no 533.
1924. Il ne faut pas cependant appliquer le principe de concentration de façon déraisonnable,
v. CEDH, 19 oct. 2004, Makfi c. France, D . 2005, 472, note D. Roets, condamnation de la
France dans une affaire où le président d'assises avait voulu conclure une affaire au petit matin et
où, après 15 heures de débats, l'avocat de l'accusé avait dû plaider vers 5 heures du matin.
1925. On peut parler de petites et moyennes affaires car pour celles qui sont importantes, le
rite ordinaire subsiste pleinement.
1926. Du moins s'il n'y a pas récidive art. 24-1 de la loi du 15 juill. 1845 modifiée.
1927. Pour le droit anglais, J. Spencer, Droit anglais , in Séminaire international de Syracuse,
précité , p. 421 ; J. Sprack, Criminal procedure , 11e éd. 2006, Oxford University Press, p. 79-
80. Pour le droit français, J. Pradel, Procédure pénale, précité , n° 640 et 933.
1928. Si l'auteur des faits ne fait pas opposition, l'ordonnance a l'autorité de la chose jugée :
elle sera exécutoire et figurera au casier judiciaire.
1929. L'espèce des motifs de la loi française du 3 janv. 1912 qui a créé l'ordonnance pénale la
qualifie de « procédure judiciaire simplifiée ». En doctrine on parle souvent de procédure
sommaire.
193. L. Recasens Siches, Nouvelles perspectives du droit comparé, Revista de la Facultad de
derecho de México , 1953, p. 246.
1930. E. Mathias, Procédure pénale allemande , traduction de l'ouvrage de E. Schlüchter,
Strafprozebrecht, 3e éd. 2002, p. 233-234.
1931. Pour l'ordonnance contraventionelle, v. Lorentz et Volff, Gaz. Pal . 1972-I-Doct. 274 et
1972-II-Doct. 499 ; J. Pradel, D . 1972, chron. 153. Pour l'ordonnance correctionnelle, v. Volff,
D. 2003, chron. 2777.
1932. G. Conso et V. Grevi, Compendio di procedura penale , précité, p. 634 et s.
1933. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , précité , p. 415.
1934. L. Golovko, Panorama de droit pénal russe (2012-2015), Rev. pénit ., 2015, n° 4.
1935. J. Sprack, Criminal procedure, précité , p. 211 ; J. Spencer, Droit anglais , in séminaire
international de Syracuse, précité, p. 423-424. Cet auteur note que la disparition de cette
audience présente un inconvénient, celui de plus avoir pour l'audience de jugement les procès-
verbaux des auditions des témoins qui auraient été entendus lors des committals proceedings .
1936. Sauf il est vrai que l'ordonnance du juge d'instruction saisissant désormais elle-même la
Cour d'assises est susceptible d'appel devant la section de la Cour d'appel. Mais en fait, il y a peu
d'appels.
1937. G. Conso et V. Grevi, Compendio di procedura penale, précité , p. 628 et s.
1938. E. Mathias, Procédure pénale allemande, précité , p. 236.
1939. L'audience de common law débute traditionnellement par la question suivante posée
par le juge à l'accusé : « Plaidez-vous coupable ou non coupable » ? À noter que le fait de plaider
non coupable ne veut pas dire que l'accusé se déclare innocent, mais signifie qu'il entend laissant
le poursuivant faire la preuve de sa culpabilité.
194. P.-H. Bolle, Politiques législatives : perspectives européennes. Annales internat.
criminologie , 1986-1987, p. 63.
1940. En Angleterre, la moitié des accusés devant la Crown Court plaident coupable et 90 %
de ceux qui comparaissent devant une Magistrates'Court le font aussi, ce qui en général conduit
le juge à réduire le montant de la peine. Aux États Unis, 95 % des accusés fédéraux et étatiques
usent du guilty plea , J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, Lexis-
Nexis, p. 176.
1941. C'est à l'occasion de cette audience qu'a lieu l'arraignment ou notification définitive
des charges.
1942. L'avantage est que cet aveu réduit ne pourra pas servir de preuve lors d'une action
ultérieure en responsabilité civile.
1943. Commission de réforme du droit au Canada, Les discussions et ententes sur le
plaidoyer . Document de travail no 60, Ottawa 1989, p. 4.
1944. Inventaire mené par la Commission canadienne sur la détermination de la peine.
Réformer la sentence, une approche canadienne , Ottawa 1987, p. 446 et s.
1945. J. Sprack, A practical approach to criminal Procedure , Oxford, 2012, n° 17-29,
p. 277.
1946. Affaire Boykin v. Alabama , 395 US, 238 (1969).
1947. Affaire Brady v. United States , 397 US 742 (1970).
1948. Et il ne doit pas s'en mêler. En pratique pourtant, certains juges rejoignent dans leur
cabinet les avocats et leur disent s'ils sont ou non d'accord, ce qui est d'ailleurs l'objet de
controverses, J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , précité , p. 195. Mais il n'en va
pas ainsi en Angleterre où le juge se tient en dehors, v. Jackson's Machinery of Justice , edited
by J. P. Spencer, Cambridge University Press, 1989, p. 262.
1949. Affaire North Carolina v. Alford , 400 US, 25, 1970, où la Cour suprême valida la
procédure ; add. Pedro Albergaria, Plea bargaining aproximaçao à justicia negociada nos EUA
Coïmbra, Almedina, 2007.
195. V. par exemple l'ouvrage de Du Xichuan et Zhang Lingyvan, China's legal system. A
general survey , New World Press, Beijing China 1990. Fréquemment on y trouve des idées
comme les droits de la défense sont respectés, la peine de mort est exceptionnelle, la démocratie
est défendue etc.
1950. Art. 655 et s. Lecrim ;V.-G. Sendra, Derecho procesal penal . précité , p. 703 et s. ;
M. Sendra. Los movimientos de reforma del processo penal y la protection de los derechos del
hombre en Espana . Colloque préparatoire de l'AIDP, Tolède, avr. 1992, RIDP . 1993, p. 1054.
1951. M. Sendra, précité .
1952. V. ss 427.
1953. Ce qui, note la doctrine, est une incitation pour l'inculpé, à renoncer au débat
d'audience et pourtant ce sont seulement 7 % des inculpés qui sollicitent cette procédure, sans
doute par peur d'une condamnation immédiate, P. Tonini, Manuale di procedura penale . Giuffré,
éd. Milan, 1999, p. 499 et s.
1954. M. Chiavario, Diritto processuale penale , UTET, 6e éd., 2015, p. 562.
1955. V. l'excellente étude collective Pattegiamento « allergato e giustizia penale » , a cura di
F. Peroni, Turin Giappichelli, 2004.
1956. P. Tonini, précité, p. 493 et s. ; D. Siracusano, A. Galati, G. Tranchona et E. Zappala,
Diritto processuale penale , II, 3e éd., Giuffré ed. Milan 1999, p. 252 et s.
1957. Art. 445 al. 1 bis in fine CPP : « la sentence équivaut à un prononcé de
condamnation », ce qui fait qu'elle est inscrite au casier judiciaire.
1958. P. Ferrua, Summary procedures : negociated justice in the new italien code of criminal
procedure , Associazione italiana di diritto comparato, rapport national italien au 14e congrès
international de droit compare tenu à Athènes en 1994, Giuffré, Milan 1994, p. 491 et s.
1959. J. Pradel. Le plaider coupable, confrontation des droits américain, italien et français,
RID comp . 2006, p. 473 et s.
196. J.-B. Herzog, précité , p. 347.
1960. BVerf G. 27 janv. 1987, NSt Z 1987, p. 419.
1961. BGH, 28 août 1997, NJW 1998, 86, 87.
1962. E. Mathias, in Droit pénal des affaires en Europe , précité, p. 31-32 ; P. Hünerfeld,
Droit allemand, Séminaire de procédure pénale comparé sur la célérité , précité, p. 411-412.
1963. Cour const. féd. BVerf G, 2 BvR 2628/10, 2 BvR 2883/10, 2 BvR 2155/11, 19 mars
2013, obs. C.-F. Stuckenberg, ZIS, 4/2013, p. 212 et s. ; RIDP 2013, p. 267 et s., chron.
J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther ; T. Weigend, Neues zur Verständigung im deutschen
Strafverfahren ? Quoi de neuf sur les accords de procédure en procédure pénale allemande ? in
Was wird aus der Hauptverhandlung ? Quel avenir pour l'audience de jugement ? 4e rencontres
du droit pénal franco-allemande, Bonn University Press, 2014, p. 199 et s.
1964. Après s'être assuré de la sincérité des aveux, de l'acceptation de la peine proposée et de
sa justification au regard des circonstances de l'infraction et de la personnalité de l'auteur.
1965. F. Molins, Plaidoyer pour le plaider-coupable, AJ pénal 2003, 61, et du même,
Contribution pour un premier bilan, id . déc. 2005 ; J. Pradel, Procédure pénale, précité , no 615
et s.
1966. J. Pradel, Procédure pénale , 18e éd., Cujas, n° 118 et s.
1967. A. Bréguet, La procédure simplifiée dans le nouveau CPP : un réel progrès ? Jusletter
16 mars 2009.
1968. M. Mazou, La procédure simplifiée dans le nouveau CPP : principes et difficultés,
C.P.S., 2011, I, p. 1 et s.
1969. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , précité , p. 433.
197. C'est ce que le Professeur Molinaro de l'Université de Buenos Aires appelle des
« coutumes dérogatoires », Bull. Soc. lég. comparée , 1949, p. 519.
1970. Par exemple si une partie avait donné à l'acte d'accusation un consentement vicié, ou si
le jugement ne correspond pas à l'acte d'accusation, art. 362 al. 5 CPP.
1971. P. Tak, Une procédure « plaidé coupable ». Le droit scandinave pris en modèle pour la
législation en droit pénal des Pays-Bas, RIDP . 1993, p. 3 et s.
1972. A. Murzynowski, Le nouveau Code de procédure pénale polonais, Rev. gén. des
procédures , no 2, 1998, p. 383 et s., p. 385.
1973. L. Golovko, Panorama de droit pénal russe (2008-2011), Rev. pénit . 2011, p. 872 et s.
1974. P. Pikamae, Le plaider coupable dans la nouvelle procédure pénale estonienne, Rev.
pénit ., 2006, p. 87 et s.
1975. A. Pellegrini Grinover, A. Magalhaes Gomes Filho, A. Scarana Fernandes et L. Flovio
Gomes, Juizgados especiales crininais, commentarios Lois 9-099 du 26/09/1995, 3e éd., Revista
dos Tribunais, 2000 ; A.-P. Pellegrini Grinover, Le nouveau modème consensuel de la justice
pénale brésilienne, in Mélanges J. Pradel, éd., Cujas, 2006, p. 86 et s. ; M.-C. Alvarez, La
victime dans la procédure pénale brésilienne, Droit français et droit brésilien. Perspectives
nationales et comparées , sous la direction de M. Fromont, M.-A. Frison-Roche, T. Morais da
Costa, G. Vieira da Costa Cerquetra, B. Graff et T. Martini Vilarino, éd., Bruylant, 2012, p. 499
et s.
1976. On retrouve la même expression en droit espagnol, mais avec un sens différent, v. ss
423.
1977. Codigo procesal penal de la provincia de Buenos Aires , Ley 11.922, introducciav de
P. Bertolino ; El procedimiento abreviado, sous la direction de Julio Bj Maier et Alberto Bouino,
Buenos Airs, 2000 ; J. Hitters, Juicios abreviados : principios aplicables à partir de la realidad
judicial, El derecho penal , mars 2004, p. 5 et s.
1978. Pour une vue générale, J. Pradel, Le consensualisme en droit pénal comparé , no
spécial du Bulletin de la Faculté de droit de Coimbra, Estudos em Homenagem ao prof.
Eduardo Correia , 1984.
1979. Pour un panorama général législatif comparé et critique, Rosimeiro Ventura Leite,
Justiça consensual e efetividade do processo penal , Belo Horizonte Del Rey editora 2013 ;
M. Chiavario, Les modes alternatifs de règlement des conflits en droit pénal, RIDC 1997, p. 427
et s. ; F. Talkens, La justice négociée , in Delmas-Marty, Procédures pénales d'Europe, Paris,
PUF, 1995, p. 551 et s. ; F. Talkens et M. de Kerchovo, La justice pénale : justice imposée,
justice participative, justice consensuelle ou justice négociée ? RDPC 1996, p. 445 et s. ; La
célérité de la procédure pénale , colloque Institut supérieur international de sciences criminelles
de Syracuse, Italie, sept. 1995, sous la direction de J. Pradel, RIDP 1995, p. 323 et s.
198. J. Spencer. La procédure pénale vue par un Anglo-Saxon, précité , p. 229.
1980. V. par ex. J. Pradel. Le plaider coupable. Confrontation des droits américain, italien et
français. RID comp . 2005, p. 473 et s.
1981. A. Garapon et L. Papadopoulos. Juges en Amérique et en France , O. Jacob 2003,
p. 70 ; G. Fisher. Plea bargaining's Triomph, history of plea bargaining in America , Stanford
University Press, 2003.
1982. Affaire Santobello v. New-York , 404 US 257 (1971).
1983. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., Lexis-Nexis, p. 200
et s. ; V. déjà plus anciennement, G. Pugh et D. Radamaker, A plea greater judicial control over
sentencing and abolition of the present plea bargaining system, 42 Louisiana law review , 1981,
p. 79 et s.
1984. Aux USA, en principe seule la culpabilité peut être contestée et seulement pour erreur
de droit. Mais aujourd'hui avec le système des barèmes de sentences présomptives (v. ss 546,
des recours sont possibles en droit car le juge qui s'écarte de ces barèmes doit motiver sa
sentence et c'est la motivation qui peut faire l'objet d'un recours.
1985. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis, précité , no 607.
1986. J. Cedras, précité , no 604.
1987. V. la thèse de R. Calame, Appel et cassation. Étude de leurs fonctions en procédure
pénale , thèse Berne, 1993, où l'auteur, traitant du droit suisse, considère que ces deux recours se
confondent, que la pratique de chacun d'eux est convergente et que la création d'une seule voie
de recours se pose.
1988. Ce système original, qui existe en droit fédéral américain et dans les droits étatiques, se
fonde sur l'idée qu'une erreur de procédure doit être corrigée au plus bas niveau possible et donc
par le juge devant lequel elle a été commise.
1989. Quelle participation des citoyens au jugement des crimes ? Travaux de l'Institut de
sciences criminelles de Poitiers , éd. Cujas, Paris, vol. 17, 1997. On y trouvera des indications
sur l'appel (ou le non appel) en matière criminelle dans les droits allemand, anglais, français et
italien.
199. Y. Shiratori, La procédure pénale japonaise. Son histoire et son actualité, RSC 1992,
p. 525 et s. not. p. 535.
1990. Compétents pour les délits punissables au maximum de deux ans d'emprisonnement et
pour les délits pour lesquels il n'y a pas lieu de s'attendre concrètement à une peine supérieure à
un an.
1991. Rappelons que le tribunal cantonal siège soit à juge unique, soit avec un juge et deux
échevins alors que le tribunal régional compte trois juges et deux échevins.
1992. Juan Luis Gomez Colomer, El jurado español : ley y práctica in Le jury dans le procès
pénal au XXI e siècle, Conférence internationale, Syracuse, mai 1999, RID pén ., 2001, p. 285
et s., not. p. 311.
1993. J. Pradel, « L'appel » contre les arrêts d'assises : un apport heureux de la loi du
15 juin 2000, D . 2001, chron. p. 1967.
1994. Arrêt Cooper [1969] 1 QB 267.
1995. Affaire United States v. United States Gypsum Co , 438 US 422 (1978) ; en revanche,
les questions de droit peuvent être réexaminées par le juge d'appel.
1996. En agissant dans les 14 jours de la notification de la décision de refus du juge unique.
1997. D'où les critiques de la doctrine, v. J. Spencer, Criminal law and criminal appeals. The
tail that wags the dog, Crim. L.R . 1982, p. 262.
1998. G. de Souza Nucci, Codigo de proceso penal comentado , éd., Revista dos tribunais,
e
10 éd., 2011, p. 1018 et s.
1999. Il faut préciser que le droit italien connaît deux sortes d'amende, la multa en matière,
délictuelle et l'ammenda en matière contraventionnelle, celle-ci d'un montant très inférieur à
celle-là (art. 17, 24 et 26 CP).
2. M. Ancel, Utilité et méthodes du droit comparé , p. 31, Neuchâtel 1971.
20. Cité dans M. Ancel, Utilité et méthodes du droit comparé , précité, p. 89.
200. Que dénonce chaque année le rapport de Amnesty international . V. aussi le Guide
mondial des droits de l'homme 1989, éd. Buchet et Chastel, Paris.
2000. C'est le trial de novo sur requête du condamné qui invoque une erreur de droit ou de
fait, soit l'appel au sens européen commental. En effet l'appeal américain ne vise que l'erreur de
droit, sauf à titre exceptionnel l'erreur de fait manifeste, la condamnation ayant été entraînée par
une véritable bévue.
2001. V. ss 471 s.
2002. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, Lexis-Nexis, p. 380
et s.
2003. V. ss 446, c'est ce qu'on appelle le patteggiamento .
2004. C'est pourquoi si le juge refuse l'accord qui lui est proposé en estimant que le ministère
public a été partial, les parties retrouvent leur droit d'appel.
2005. V. ss 446.
2006. Sous réserve d'importantes exceptions : exécution provisoire ordonnée par le premier
juge ou, dans certains droits (Allemagne par exemple), décisions avant dire droit.
2007. Ce qui n'empêche pas le juge d'appel de qualifier les faits autrement que le premier
juge, mais à condition qu'il n'appréhende pas d'autres faits (il faut qu'il agisse « dans les limites
de la compétence du juge du premier degré », art. 597-2 a CPP italien).
2008. De même, là où la partie civile existe, si elle est seule à faire appel, la Cour ne peut
réduire les dommages-intérêts prononcés en première instance.
2009. Art. 31 Const. colombienne. Avant cette Constitution de 1989, le droit positif était très
hésitant, v. V.E. Gaviria Condono, Reformatio in pejus. Apelación y consulta frente al art. 31 de
la Nueva Constitucion política colombiana, Derecho penal y criminologia, Revista de l'Instituto
de ciencias penales de la Universidad externada de Columbia , 1991, p. 39 et s.
201. P. Tak, Police apprehension and remand detention in the Netherlands in the light of
section 5 ECHR , intervention au congrès de la Fondation internationale pénale et pénitentiaire
tenu à Macao (Chine) du 20 au 25 oct. 1994. Publication de ladite Fondation, 1995, p. 89 et s.
2010. Criminal justice Act. 1988, art. 36 . Il faut y voir une application de la théorie du « juste
dû ». Add . J. Spencer, Do we need a prosecution appeal against sentence ? Crim. L.R . 1987,
p. 724 et s. où l'auteur juste avant la promulgation de la loi, envisage soigneusement les
arguments en faveur de cet appel et ceux qui vont à l'encontre.
2011. G. Piquerez, L'interdiction de la reformatio in pejus en procédure civile et en procédure
pénale, Mélanges Assista , Genève, févr. 1989, p. 497 et s.
2012. La doctrine est réservée suc cette simplification, v. V. Sendra et autres, précité, p. 670.
2013. En pratique on constate très souvent une tendance à la confirmation.
2014. R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel. II. Procédure pénale , 5e éd. 2001, éd.
Cujas, Paris no 841.
2015. Le principe d'unanimité est entendu largement car il s'applique même quand le juge
remplace l'emprisonnement par l'internement ou réforme un jugement qui avait déclaré l'action
publique prescrite, v. A. Lorent, La règle de l'unanimité des juges d'appel, RDPC 1981, p. 401
et s., H. Bosly, D. Vandermeersch et M.-A. Beernaert, Droit de la procédure pénale , 5e éd.
2008, La Charte, Brugge. Pp. 1635 et s.
2016. Art. 572 CPP qui réserve toutefois la possibilité d'un pourvoi dans l'intérêt de la loi,
voie de recours, ouverte seulement au procureur général près la Cour de cassation et tendant
seulement à empêcher que des erreurs de droit se perpétuent par voie d'imitation par d'autres
juges.
2017. Solution dictée par la modicité de l'enjeu, mais critiquée par la doctrine, v. V. Sendra et
autres, précité, p. 675.
2018. Mot correspondant en Allemagne au pourvoi en cassation dans les autres pays d'Europe
continentale.
2019. M. Chiavario et autres, Comménto al nuovo codice dì procedura pénale , UTET, Turin,
1991, Tome VI, p. 31.
202. A. Viala, Désordre normatif et pluralité linguistique européenne, RD publ . 2006,
p. 139 ; A. Levasseur, Les maux des mots, Rev. internat. dr. comp . 2008,p. 819 et s.
2020. H. Bosly et D. Vandermeesch, précité ; J. Audier, Le « biais » de la peine justifiée ,
précité, p. 1039 ; RSC 1978, p. 553 et s.
2021. Dès avant le nouveau Code de 1989, la Cour de cassation italienne, s'était reconnu un
pouvoir de rectification se traduisant par la possibilité de donner aux faits l'exacte qualification
juridique, même si celle-ci conduit à une peine plus grave que celle qui avait été retenue par le
juge du fait, v. M. Chavario et autres, précité, VI, p. 281.
2022. Cour suprême, Chapman v. California [1967] 386 US 18.
2023. Cour suprême, Arizona v. Fulminate [1991] 499 US 279.
2024. Mark E. Cammack et Norman M. Garlanck, Advanced Criminal Procedure, précité,
p. 467 et s.
2025. Très nombreuses applications : il y aura cassation si le prévenu a été condamné pour un
fait non incriminé par la loi, à une peine non prévue par la loi, ou sur la base d'une procédure
irrégulière.
2026. Avec parfois des cas plus « marginaux », comme le défaut d'administration d'une
preuve décisive quand la partie en avait fait la demande en application de l'article 595 al. 2 CPP
(droit pour l'accusé d'invoquer l'admission d'une preuve à décharge), ce qui est bien dans la
logique accusatoire admise en Italie en 1989.
2027. Le Code primitif (ley de enjuciamiento criminal de 1882) comportait très peu de cas et
des ajouts ont été faits en 1949, 1978 et 1985 sur les droits de la défense.
2028. Déjà la notion allemande de motifs « relatifs » constitue un filtre supplémentaire par
rapport aux motifs « absolus ».
2029. L. Wilberforce, La Chambre des Lords, RID comp ., 1978, p. 85 ; J. Spencer, JacKson's
Machinery of Justice , 1989, p. 210.
203. G. Cornu, Linguistique juridique , 3e éd. Montchrestien, 2005, p. 18 et s.
2030. Citation tirée de l'arrêt Gardiner rendu par la Cour suprême du Canada en 1982, 2 RCS
368, 397 ; F. Chevrette, Le système politique aux États-Unis , Montréal, 1987, p. 208 ; E. Zoller,
Grands arrêts de la Cour suprême des États-Unis , PUF, 2000, p. 27-28.
2031. E. Zoller, précité , p. 28-29.
2032. P. Béliveau, et J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et français. Étude
comparée d'un système accusatoire et d'un système inquisitoire . Bruylant et Blais, Bruxelles et
Montréal, 2007, p. 713 et s.
2033. On a noté que la Cour suprême peut s'attacher à l'erreur de fait.
2034. Lorsque la Cour suprême est saisie sur la constitutionnalité d'une loi, elle statue en
assemblée plénière (9 juges). Dans tous les autres cas, elle statue en chambre simple (3 juges).
2035. S. Dando, La Cour suprême du Japon, RID comp . 1978, p. 209 et s.
2036. Très nettement, l'art. 609 CPP italien dispose : « Le recours attribue à la Cour de
cassation la connaissance du procès de façon limitative quant aux motifs proposés ». Cependant
très souvent, la cour peut soulever d'office une irrégularité affectant l'ordre public comme la
composition ou la compétence des juridictions du fond.
2037. C'est la fameuse interdiction de la reformatio in pejus qui joue aussi bien pour le
pourvoi que pour l'appel devant la Cour d'appel.
2038. Assemblée plénière de la Cour de cassation et non plus seulement Chambre criminelle,
dans le cas de la France.
2039. Ce qui veut dire, rappelons-le, Cour de cassation.
204. R. Lukic, Les méthodes sociologiques en droit comparé, in Buts et méthodes en droit
comparé , Padoue, Milan Cedam, 1973, p. 463.
2040. Aussi très souvent les commentateurs ne disent pas que la Cour suprême a dit ceci,
mais que le juge Untel a dit cela.
2041. La révision pour erreur judiciaire (droits français, belge, italien, allemand, espagnol,
anglais, canadien et japonais), sous la direction de J. Pradel, RPDP 2001, no 4, p. 677 et s. ;
A. Guinchard, Le traitement des erreurs judiciaires en droit pénal anglais, A.J. pénal , août 2011 ;
J.-R. Spencer, L'indemnisation des victimes d'erreur judiciaire vue des deux côtés de la Manche,
in Les voyages du droit, Mélanges D. Breillat , LGDJ, 2012, p. 535 et s. ; A. Bailin et E. Craven,
Compensation for Miscariages of Justice. Whe now quatifie ? Crim. LR 2014, n° 7, p. 511 et s. ;
L'erreur judiciaire, colloque tenu à l'Université Jean Moulin Lyon 3 en vovembre 2014, rapport
J. Pradel sur l'erreur judiciaire en Europe et rapport B. Fiorini sur l'erreur judiciaire aux États-
Unis, sous presse.
2042. Des exemples sont célèbres comme la condamnation en France du Capitaine Dreyfus
finalement annulée (Crim. 3 juin 1899) ou comme en Angleterre celle des Six de Birmingham où
la vérité éclata 16 ans après la décision contenant une longue peine de détention.
2043. De très rares législations ont admis cependant qu'une nouvelle poursuite est possible :
en Allemagne, la juridiction chargée de statuer sur la demande en révision peut aggraver la peine
si la procédure a été réouverte par le ministère public agissant in defavorem (car il peut aussi agir
in favorem ). Il en est de même en Angleterre avec le Criminal Justice Act 2003, art. 75 et s.,
voir pour une application l'affaire William Dunlop , acquitté du chef de meurtre en 1991 et
repoursuivi sur charges nouvelles (aveux faits à diverses personnes pendant l'exécution d'une
peine de prison pour une autre infraction), l'intéressé ayant alors plaidé coupable. [2006] EWCA
Crim 1354. [2007] 1 WLR 1657. De même encore en Suisse, la révision in defavoren est
possible, mais seulement jusqu'à l'échéance de la prescription (art. 410 al. 1 a et al. 3 combinés
C.P.P.). On peut citer encor la Roumanie (art. 394 a CPP) et les Pays-Bas (loi du 1er oct. 2013).
2044. En Allemagne, on parle de « réouverture du procès » et en Angleterre d'appel tandis
que la France et divers autres pays parlent de pourvoi en révision. L'expression « demande en
révision » est utilisée ici par commodité.
2045. La Criminal Cases Review Commission a été créée par le Criminal Appeal Act 1995 ,
art. 9 à 13 ; J. Sprack, A practical approach to Criminal Procedure , précité , p. 500.
2046. Pas de recours en général contre cette décision, laquelle peut même contenir une
condamnation pécuniaire du requérant, et par exemple l'art. 634 italien prévoit une amende de
258 à 2 065 euros.
2047. L'indemnité est évidemment à la charge de l'État, sauf à observer qu'en Espagne, celui-
ci peut exercer un recours contre le juge convaincu de faute ou contre la personne (ou ses
héritiers) directement reconnue responsable de l'erreur judiciaire (art. 960 LECRIM).
2048. Les Anglais très respectueux de leur justice, longtemps n'ont connu pratiquement
aucune voie de recours. Ils ont inventé l'appel en 1907 pour résoudre les erreurs judiciaires
révélées par la pratique. Puis une loi de 1968 — créé la procédure de révision dont l'initiative
revenait au ministre de l'intérieur (art. 17 § 1 de la loi) ce qui conférait un caractère un peu
politique à la matière. Ce système a disparu en 1995.
2049. Affaire R (ou the application of Adams) v. Secretary of State for Justice , 2011, UKSC
18, 2012, 1 AC 48
205. J. Pradel, Droit pénal général , 21e éd., Cujas, 2016, n° 505 et s. ; C. Dupeyrou,
L'infraction collective, RSC 1973, p. 357 et s.
2050. Affaire ALF v. United Kingdom and Adams v. United Kindgom 70601/11 et 5908/12,
12 nov. 2013.
2051. Son origine se situe dans la grande Charte de 1215. Elle sera réaffirmée en 1627 et en
1679.
2052. J. Legrande et B. Legrande The basic process of criminal justice , Springfield (Illinois),
Thomas, 2e éd. 1984, p. 180 et s. ; Mark E. Cammack et Norman M. Garlaud Advanced
Criminal Procedure , précité, p. 472 et s.
2053. Caryl Chessman, condamné à mort en 1952 put faire ajourner son exécution pendant
12 ans en multipliant les demandes d'habeas corpus , v. M. Ancel et L.B. Schwartz, Le système
pénal des États-Unis d'Amérique , éd. l'Epargne, Paris 1964, p. 212.
2054. V.-G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas-Thomson Reuters, 2012, p. 607 et s.
2055. V. par exemple le Ve Amendement américain : « Nul ne pourra être menacé deux fois
dans sa vie ou dans son corps pour le même délit ». Ce texte consacre le principe de l'interdiction
de double jeopardy (double risque). Pour une étude d'ensemble, A.-R. Amar, Double Jeopardy
Law Made simple, 106, Yale Law Journal , 1829 (1997).
2056. La Cour suprême des États-Unis dans ses arrêts, multiplie les fondements de
l'interdiction du double jeopardy : 1° Anxiété et insécurité pour l'accusé ; 2° Risque inacceptable
de la condamnation d'un innocent ; 3° Utilisation du premier procès par le procureur pour
découvrir la force des arguments de l'accusé et la faiblesse des siens propres et présenter ainsi
l'affaire, la seconde fois, sous les meilleures auspices pour lui ; 4° Préservation de la finalité des
jugements, J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, précité , p. 308 et s.
2057. L'art. 368 CPP français dispose pour les poursuites devant la Cour d'assises : « Aucune
personne acquittée légalement ne peut plus être reprise ou accusée à raison des mêmes faits,
même sous une qualification différente ».
2058. Affaire Sonabria v. United States 437 US 54 (1978)
2059. Affaire Blockberger v. United States , 284 US 299 (1932).
206. C. Hirsch, L'infraction collective en droit luxembourgeois et en droit belge, RDPC ,
mars 2015, p. 196 et s.
2060. « Autrefois acquit » veut dire déjà acquitté et « autrefois convict » veut dire déjà
condamné.
2061. Pour la France, Crim. 5 oct. 1972, D . 1974, 113, note J.M. Robert.
2062. Pour la France, Crim. 20 févr. 1931, S. 1932.I.273, note L. Hugueney.
2063. Ainsi au Canada, où certaines décisions considèrent l'attitude du poursuivant comme
abusive et admettent en conséquence un arrêt des procédures car il y a un risque d'aggravation de
la punition, v. H. Dumont, Pénologie. Le droit canadien relatif aux peines et aux sentences , Éd.
Thémis, Montréal 1993, p. 22 et 23.
2064. Cour suprême des États-Unis, Dixon , 113 S Ct 2854 [1993] ; Thomas J. Hickey,
Double jeopardy after United States v. Dixon, Criminal law Bulletin , vol. 30, no 4, juill.-
août 1994, p. 346 et s. ; Blueford v. Arkansas , 566 US (2012), RIDH, 2013, p. 322, étude Th.
Hochmann.
2065. Crim. 25 mars 1954, Thibaud, JCP 1954.II.8272, note Verdier ; v. aussi Crim.
19 mai 1983, Bull. crim . no 149, D . 1984, 51, note Chepar.
2066. Crim. 13 déc. 1983, Bull. crim . no 340.
2067. Hoge Raad , 13 déc. 1994, Nederlandse Jurisprudenti 1995, 252.
2068. Bundesgerichtshaf, 28 févr. 2001, BGHSE 46, 307.
2069. CJCE 9 mars 2006, aff. C. 436/04. Van Esbroeck , Europe , 2006, comm. 147, obs.
Kauff-Gazin ; 18 juill. 2007, aff. C. 367/05, Kraaijenbrink , id . 2007, comm. 246, obs. Kauff-
Gazin.
207. Selon l'article 22, § 1 du Code pénal espagnol, « il y a perfidie (alevosia ) lorsque l'agent
commet un délit contre les personnes en usant de moyens, de manières ou de techniques
d'exécution tendant directement et spécialement à en assurer la réalisation sans risque pour sa
personne... », v. Gonzalo Quintero Olivares (Director), Commentarios al Nuevo Código Penal .
Aranzadi ed., Pampelune, 1996, art. 22 § 1.
2070. CEDH Oliveira c. Suisse , § 226, H. Mock, étude à la RTDH 1999, p. 619 et s., et étude
F. Sudre au JCP 1999. I. 105, no 58 ; 26 juill. 2007, Schutte c. Autriche .
2071. De façon voisine, en droit canadien, dans tous les cas où le jury ne peut parvenir à un
verdict unanime, un second procès est possible.
2072. M. Lewis, W. Bundy et J. Hague, An introduction to the Courts and judicial process ,
Englewood Cliffs (New Jersey), 1978, p. 63.
2073. Par exemple en France, Crim. 6 nov. 1997, Bull. crim . no 379, JCP 1998.II.10087,
note Cliquennois ; 4 juin 1998, Bull. crim . no 186. Il est vrai que l'article 4, selon les réserves
faites par la France, ne s'applique qu'aux infractions relevant du droit français de la compétence
des tribunaux répressifs.
2074. S . 1860.I.193.
2075. On peut presque parler du système franco-belge. La doctrine y est considérable. Pour la
France v. not. P. Hébraud, L'autorité de la chose jugée au criminel sur le civil , thèse Toulouse
1929, et N. Valticos, même titre, thèse Paris 1948, A. Chavanne, Les effets de procès pénal sur le
procès engagé devant le tribunal civil, RSC 1954, 239 et s. Pour la Belgique v. not. études
E. Dirix, RW 1976-1977, coll. 1586 et P. Brossard, RDPC 1986, p. 3 et s.
2076. Pour la France, depuis Crim. 7 mars 1855, D 1855.I.81. Pour la Belgique, depuis Cass.
4 juill. 1878, Pas. 1878.I.296.
2077. Pour la France, R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel II. Procédure pénale , 5e
éd. Cujas, Paris, 2001, no 900 et s. Pour la Belgique, M. Franchimont A. Jacobs et A. Masset,
Manuel de procédure pénale . Collection scientifique de la Faculté de droit de Liège, 1989.
p. 947 et s.
2078. Civ. 1er déc. 1930, S. 1931.I.109, note L. Hugueney.
2079. Civ. 22 déc. 1863, S. 1865.I.187 ; 5 janv. 1956, JCP 1956.II.9140, note P.A. Pageaud.
208. J. Graven, L'escroquerie en droit pénal suisse, RID pén . 1946, p. 13.
2080. Cass. 6 mai 1993, Rev. crit. de jurisp. belge 1994, p. 163 et s., note F. Rigaux.
2081. Le principe de l'identité ou unité des fautes a d'abord été consacré en Belgique à la fin
du XIX e siècle (Cass. 1er févr. 1877, affaire Hubaut , Pas. 1877 1-92) et ensuite en France
(Civ. 18 déc., affaire Brochet , S. 1914.I.249, note Morel). V. C. Hennau et J. Verhaegen, Droit
pénal général , Bruylant, Bruxelles, 1991, no 410.
2082. Les deux pays ont le même Code civil.
2083. Pour la France, Civ. 24 avr. 1929, D . 1930.I.41, note R. Savatier. Pour la Belgique,
Liège 19 nov. 1982, Jurisprudence de Liège, Mons et Bruxelles 1987, p. 5198, note A. Jacobs.
2084. Cass. 6 mai 1993, précité. Cette « incertitude » évoque l'expression relative à ce qui a
été « certainement jugé ».
2085. Cass. 15 janv. 1976, Pas. 1976.I.550.
2086. F. Rigaux, précité, p. 184.
2087. Études Coutis et Guarneri, RIDP . 1955, p. 435 et s., et 455 et s.
2088. G. Piquerez, Procédure pénale suisse , Traité théorique et pratique, Schulthess, Zurich.
2000, no 3985 et s.
2089. Parfois les choses se présentent plus simplement encore, notamment en matière
d'accidents routiers, le parquet classant sans suite, le juge civil n'a même pas à rechercher de
contre-preuves et il se forge une opinion sur la base des preuves tirées des procès-verbaux.
209. X. Pin, La traduction des concepts de droit pénal : l'exemple franco-allemand in Droit et
langues étrangères : la traduction juridique est-elle du domaine du spécialiste, du linguiste ou
s'ouvre-t-elle au jurilinguisme ? Presses universitaires de Perpignan, 2001,p. 43 et s.
2090. Statement of Policy , 2/88, 10 mai 1988.
2091. J. Spencer, Droit anglais in Droit pénal des affaires en Europe, s ous la direction de
G. Giudicelli-Delage, PUF 2006, p. 91. Pour le licenciement abusif, voir R . v. Gloucester Crown
Court ex parte Jackman [1993], COD 100, cité in J. Spencer.
2092. Affaire Re Abermeadow Ltd (No 1), 1998, CLY 681, cité par J. Spencer.
2093. Rien n'empêche cependant le victime d'une infraction de lancer une procédure civile
pour contester un acquittement qu'elle estime injustifié.
2094. Cons. const. décisions no 2016-545 et 2016-546 du 24 juin 2016.
2095. Civ. 1re , 9 avr. 2015, n° 14-50.012, D. 2015. 1187, avis J.-P. Sudre, note O. Décima ;
Crim. 23 juill. 2014, n° 14-80.428, Dr. pén. oct. 2014, n° 125.
2096. Pour les détails, J. Pradel, Droit pénal général , Cujas, 21e éd., 2016, n° 616.
2097. STC 16 janv. 2003, RTC 2/2003 ; C. Faure-Gaussel, Droit pénal des affaires : étude
comparative franco-espagnole de l'infraction , 2006, LGDJ, p. 208 et s.
2098. V. ss 187 s.
2099. P.-H. Bolle, L'équité du procès pénal et la liberté des médias sont-elles, incompatibles ?
RI crim. et pol. techn . 1993, no 2, p. 183 et s.
21. Jusqu'en 1984 inclus.
210. J.-P. Brodeur, Quelques notes sur la réforme de la détermination de la peine au Canada
, Criminologie, vol. XXIV, no 2, p. 81.
2100. Le respect de la présomption d'innocence et le secret de l'enquête et de l'instruction,
juin 1994, Les rapports du Sénat, Commission des lois ; Justice pénale, police et presse. Journée
d'études sous la présidence de R. Errera, rapport de synthèse de J. Pradel, Travaux de l'Institut de
sciences criminelles de Poitiers, vol. 7, éd. Cujas, 1988.
2101. M. Benillouche, précité , no 291.
2102. V. déjà avant 1981, affaire Johnson v. Grant [1923] SC 789, p. 790.
2103. Disposition adoptée sous l'influence de la CEDH qui avait déclaré que l'ancien
contempt of court n'était pas conforme à l'article 10 Conv. EDH sur la liberté de la presse, arrêt
du 26 avr. 1979, Sunday Times/RU , série A no 30, Le législateur de 1981 entendit « clarifier la
balance entre procès équitable et presse libre ». Archbold 2002 328-59. Pour une étude générale,
J. Godard, Contempt of Court en Angleterre et en Ecosse ou le contrôle des médias pour
garantir le bon fonctionnement de la justice , RSC 2000 p. 367 et s.
2104. Affaire Mac Canon, Cullen et Shanuban 1991, 92 Cr. App. R. 239, rapporté par
J. Spencer, Le procès pénal au Royaume-Uni , in Procès pénal et droits de l'homme , sous la
direction de M. Delmas-Marty, PUF, 1992, p. 123.
2105. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , Stämpfli, Berne, 2013, p. 99 et s.
2106. Pour un juge d'instruction condamné pénalement pour violation de secret, J.-
Y. Chevallier, Quand le silence est d'or ou les mésaventures d'un juge trop bavard, JCP 1980, I,
2984.
2107. Parfois même en adressant à des journaux des photocopies d'actes de procédure, ce qui
leur est aisé puisqu'elles ont accès à la procédure de façon presque constante.
2108. F. Casorla, Le point de vue d'un magistrat du parquet , in Justice pénale, police et
presse , précité, p. 33 et s.
2109. Crim., 14 mai 2013, Bull. crim ., n° 106, D . 2013, Pan. 508, obs. Dreyer ; AJ pénal
2013, 467, obs. Lasserre-Capdeville ; RSC 2013, 576, obs. Francillon ; 25 févr. 2014, D . 2014,
609 ; ibid Pan. 1740, obs. Pradel, validation d'une perquisition chez un journaliste.
211. Idem .
2110. CEDH, 7 juin 2007, Dupuis c. France , JCP 2007-II-10127, note Derieux ; D . 2007,
2506, note Marguénaud ; RSC 2007, 563, obs. Francillon, condamnation de la France qui avait
publié un ouvrage Les oreilles du président , lequel avait installé à l'Elysée un système d'écoutes
téléphoniques illégales, la CEDH notant que le sujet de l'ouvrage concernait un débat d'intérêt
général, § 39 ; CEDH, 28 juin 2012, Ressiot c. France , D . 2012, note Dreyer, condamnation de
la France dont des agents avaient opéré une perquisition dans un local de presse et au domicile
de journalistes, faute de balance équitable des intérêts en présence alors que la balance des
intérêts doit pencher en faveur de la liberté de la presse, une ingérence dans la liberté de la presse
ne pouvant se concilier avec l'article 10 Conv. EDH (liberté d'expression) que « si elle se justifie
par un impératif prépondérant d'intérêt public ».
2111. V.G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas, Thomson Reuters, 2012, p. 141 et 382.
2112. En pratique, les magistrats accordent souvent des entretiens à la presse et il existe dans
certaines juridictions des bureaux d'informations auxquels sont attachés des magistrats chargés
des relations avec la presse.
2113. Mais qui est en général rapide.
2114. Et souvent des journalistes sont postés aux portes de la salle d'audience.
2115. Y. Kamisar, W. la Fave et J. Israel, Modern criminal procedure , St Paul, Minnesota,
1990, p. 1333 et s. ; J. Verin, Téléviser les débats judiciaires, Rev. sc. crim . 1984, p. 811 et s.
2116. Fondée en 1867, l'ABA regroupe l'ensemble de la profession légale.
2117. Cour suprême, affaire Estes v. Texas , (1965), 581 US 532.
2118. Cour suprême, affaire Chandler v. Floride , (1981), 449 US 560.
2119. Y. Kamisar et autres, précité, p. 1343 et s.
212. H.C. Gutteridge, précité , p. 158.
2120. Cour suprême des USA, affaire Nebraska Press , (1979), 427 US 539, v. aussi Israel,
Kamisar et Lafave, Criminal procedure and the Constitution , 1992, p. 599 et s.
2121. Cour suprême des USA, Irvin , [1961], 36 US 717 du fait d'une effroyable publicité
avant procès, 8 jurés sur 12 avaient émis l'opinion que l'accusé était coupable ; Sheppard ,
[1966], 384 US 333, procès infesté non seulement par une publicité intempestive, mais aussi par
le fait que les juges n'avaient pris aucune disposition pour éviter une ambiance de carnaval.
2122. CE 4 oct. 1971, David, JCP 1975-II-17967, note Drago.
2123. Par ex. pour les débats d'assises, la décision est prise par le premier président de la
Cour d'assises.
2124. J. Pradel, Les techniques audiovisuelles, la justice et l'histoire, D . 1986, chron. p. 113 ;
et Développements récents de l'information de presse en matière pénale , Boletim da Faculdade
de direito da Universidade de Coïmbra, 1989, p. 1. Sur la télévision, les législations européennes
des pays proches de la France sont partagées : pas de télévision en Allemagne (§ 169 GVG),
télévision possible avec diffusion immédiate ou en léger différé en Italie (art. 147 de la loi
d'adaptation du CPP de 1989).
2125. L. Jimenez de Asua, Le problème de l'unification de la peine et des mesures de sûreté,
RIDP . 1953, p. 552.
2126. Société Jean Bodin pour l'histoire comparative du droit, La peine , 3e Partie ; De Book
Université, Bruxelles, 1989.
2127. J. de Figueiredo Dias, introduction à Il Codu penal portuguese , Cedan, Padova, 1997,
p. 35 et s., où il est montré la richesse de l'article 40 en ce qu'il exprime à la fois les principes de
l'intervention pénale minimale, de la dignité de la personne et de la resocialisation de l'auteur des
faits, qui se répartissent entre peine et mesure de sûreté.
2128. On peut classer les mesures de sûreté, comme les peines, en mesures restrictives de
liberté ou privatives de liberté. À l'inverse des peines, les mesures de sûreté peuvent aussi être
soit de nature sécuritaire, soit centrées sur des objectifs de soins.
2129. Il est vrai que l'emprisonnement est partout regardé comme une peine et que la
suspension du permis de conduire est toujours considérée comme une mesure de sûreté.
213. Le droit européen admet que le policier peut ne pas présenter directement le suspect à un
magistrat, v. l'arrêt Brogan rendu par la Cour européenne le 29 nov. 1988 où il est dit qu'une
détention policière de quatre jours et six heures avant comparution devant un juge est excessive,
ce qui indirectement la légitime pour une durée inférieure. Dans le même esprit, la jurisprudence
française justifie au regard de la Conv. EDH une garde à vue de deux jours, Crim. 23 avr. 1992,
D . 1992, Somm. 322 et obs.
2130. On notera en doctrine une tendance, au moins dans le cadre de l'Europe, à des
recherches de sythèse faisant apparaitre beaucoup de ressemblances entre droits nationaux. Pour
une présentation technique, M. Cavadino et J. Dignan, Penal Systems : a Comparative Approach
, 2006, London, Sorge. Pour une présentation doctrinale, M. Delmas-Marty (dir.)
L'harmonisation des sanctions pénales en Europe , 2003, Paris, Société de législation comparée.
2131. Cependant, une tendance récente est parfois celle d'un durcissement des peines.
2132. M. Cusson, De l'évolution pénale , Déviance et société, 1990 p. 316 et s.
2133. Subsidiairement de l'amende.
2134. Traité de droit pénal , Genève, 1829.
2135. Intermediate punishments : intensive supervision, home confinement and electronic
surveillance , ouvrage collectif sous la direction de Belinda R. Mac Carthy, Monsey, New York,
Criminal Justice Press, 1987 ; J.-P. Brodeur, La pensée post-moderne et la criminologie ,
Criminologie, Montréal, vol. XXIV, p. 101, 1992. Add . N. Morris et M. Tonry, Beetween prison
and probation , 1990 et A. von Hirsch, Censure and sanctions , Clarendon Press, Oxford 1993,
p. 57 et s. Des évaluations ont été faites sur les peines intermédiaires. V. par exemple Rapport
final sur l'évaluation du programme de surveillance intensive par S. Brochu et G. Lemire, Centre
international de criminologie comparée, Montréal, avr. 1993, étude faisant apparaître l'utilité de
ces nouvelles sanctions, le programme montréalais ayant réussi « à garder en société avec succès
plus de la moitié (52,6 %) de cette clientèle et ce, pendant une période de 18 mois, donc même
après la fin » du programme.
2136. J.-P. Brodeur, précité .
2137. G. Kellens, Précis de pénologie et de droit de sanctions pénales , Liège, 1991, p. 208.
2138. R. Martinson, What works ? Questions and answers about prison reform. The public
interest , no 35, printemps 1974, p. 25.
2139. Pour un panorama des sanctions pénales en Europe, v. R. Screvens, Sanctions pénales
et protection de la société , Boletim da Faculdade de direito de Coimbra, Estudios em
homenagem ao Prof. Doutor Eduardo Correia, 1988, p. 3 et s.
214. Drobnig, Methodenfragen der Rechtsvergleichung im' Lichte der International
Encyclopedia of Comparatiste Law , in Jus privatum gentium Festcchrigft Max Rheinstein , I,
1969, 221.
2140. La Russie a longtemps connu le Knout , fouet avec petit manche relié à une boule de
métal par une lanière.
2141. M. Fry, La réforme pénale anglaise de 1948, RSC 1951, p. 619 et s.
2142. M.A., Les châtiments corporels et la violence, RSC 1970, p. 952 et s.
2143. Arrêt du 25 avr. 1978, aff. Tyrer c. Royaume Uni ; add . C. Jacq, Politique criminelle
et Convention européenne des droits de l'homme , Déviance et Société, vol. XIII-4,1989, p. 392.
De même, les punitions corporelles à l'école peuvent être considérées comme des traitements
dégradants, CEDH 25 févr. 1982, Campbell et Cosans c. Royaume-Uni , Cah. dr. européen ,
1986.230, obs. Cohen-Jonathan.
2144. En 1965, un tribunal n'avait pas hésité à infliger le fouet à un violeur, cité par
H. Dumont, Pénologie. Le droit canadien relatif aux peines et aux sentences , Editions Thémis,
Montréal, 1993, p. 61.
2145. R. Caldwell, Red Mannah : Delaware's whipping post , 1947.
2146. G. Newman, Just and painful , Université d'Albany, 1983.
2147. J. Costa-Lascoux, RSC ., 1973, p. 513 et s.
2148. L. Milliot et F. Blanc, Introduction à l'étude du droit musulman , 2e éd. Sirey, Paris,
1987, p. 578 ; G. Kellens, précité , p. 79 et s.
2149. En Arabie saoudite, elle ne peut être prononcée que par un tribunal formé de trois juges
et, en cas de recours, la Cour de cassation doit comprendre cinq juges.
215. J.L. Constantinesco, précité , 1, no 83, obs. II, no 79.
2150. Ali-Hossein Nadjafi, La politique criminelle iranienne , in Problèmes actuels de
science criminelle, Université de droit, d'économie et des sciences d'Aix-Marseille, vol. XIII,
2000, p. 9 et s.
2151. R. Peters, Crime and Punishment in Islamic Law. Theory and Practice from the
Sixteenth to the Twenty-first Century , Cambridge University Press 2005, p. 35 et s.
2152. La peine de mort, RIDP , 1988, vol. 58, no 3-4.
2153. Ce qui va de pair avec le protocole no 6 additionnel à la Conv. EDH, signé le
28 avr. 1985, concernant l'abolition de la peine de mort. Ce protocole sera confirmé par le
protocole n° 13 du 3 mai 2002, plus net encore en ce qu'il exclut cette peine même en temps de
guerre.
2154. H. Klare, La fin de la peine capitale au Royaume-Uni, RDPC 1965-1966, p. 470. La loi
de 1965 avait été précédée d'une loi de 1957 réduisant le domaine de la peine de mon en cas de
meurtre, v. G. Marc, L'homicide en droit anglais depuis la loi de 1957 , préface de G. Levasseur,
Paris, LGDJ, 1966.
2155. L'abolition légale n'est pas forcément signe de bienveillance : avant 1976, les accusés
encourant la peine de mort et étant condamnés à cette peine sortaient de prison en fait au bout de
dix ans, en cas de grâce, alors que, depuis 1976, existe un plancher de vingt-cinq ans avant
libération conditionnelle.
2156. G. Kellens, précité, p. 66. Add . R. Legros, Une double peine capitale , Bulletin de la
Classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques, 5-1992, p. 189 et s.
2157. CEDH, 7 juill. 1989, Série A, n° 116.
2158. CEDH, 2 mars 2010, Al Saadoon et Mufdhi c. Royaume-Uni , RSC 2010, chron. 675,
obs .J.-P. Marguénaud ; Dr. pénal 2011, chron. 3, obs. E. Dreyer.
2159. À vrai dire, la Cour suprême avait d'abord admis l'extradition d'un condamné à mort
vers les USA, dans l'affaire Kindler (1991), 2 RCS 779. Mais elle se ravisa dix ans après dans
l'affaire Burns (2001), RCS, 8, assez proche. Add. W. Schabas From Kindler to Burnos :
International Law in Nourishing the Constitutionnal Living Tree, in G. Cohen-Jonathan et
W. Schabas (dir), La peine capitale et le droit international des droits de l'homme, éd. Panthéon-
Assas (Paris II), 2003, p. 143 et s.
216. Idem , I, no 84.
2160. On y verra un clin d'œil au droit comparé.
2161. C. Wroom, La nouvelle jurisprudence de la Cour suprême américaine sur la peine de
mort, RSC ., 1989, p. 832 et s. Pour la Cour suprême il s'agit de savoir si la peine est
inconstitutionnelle comme étant contraire aux VIIIe et XIVe . Amendement interdisant les
« traitements cruels et inhabituels ». La Cour suprême répond par la négative. Dans l'affaire
Furman v. Georgia , 408 US 238 (1972), les votes des 9 juges se repartissent ainsi : 2 juges
déclarent cette peine inconstitutionnelle en elle-même, 3 autres la déclarent inconstitutionnelle
selon les circonstances tandis que les 4 derniers la déclarent constitutionnelle en toutes
circonstances. En 1976, la Cour refuse de nouveau de déclarer la peine capitale
inconstitutionnelle en elle-même, Gregg v. Georgia , 428 US 153 (1976).
2162. Études à la RIDP . 1988, p. 419 (de N. Hosni) et p. 424 (de A. Wazir) ; S. Tallenbach,
Sobre la pena de muerte en el mundo musulmán, RP . 2001, no 8, p. 90 et s.
2163. Même s'il n'y a pas eu préméditation, en droit islamique, RIDP , 1988, p. 419 précité.
2164. Plusieurs pays arabes connaissent la peine de mort pour de telles infractions.
2165. La peine de mort s'exécute par crucifixion, (art. 190 CP iranien) ou plus souvent par
pendaison ou décollation.
2166. M. Fridieff, Le nouveau Code pénal de la RSFSR de 1960. RSC 1962, p. 75 et s.
2167. Le Code pénal de 1997 maintient la peine de mort pour un petit nombre de crimes
graves, Le Code pénal russe de 1997. Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers,
vol. 19, 1998, avec une présentation de L. Golovko, p. 32.
2168. Selon le juge Breyer qui émet une opinion dissidente de l'arrêt Kansas v Marsch , 548
US, 163 (2006).
2169. 554 US, 407 (2008).
217. Idem , I, no 87.
2170. Affaire Alkins v. Virginie , 530 US 304 (2002).
2171. Affaire Roper v. Simmons 543 US, 551 (2005).
2172. Hong Lu et Lening Zhang. Death penalty in China : the law and the practice. Journal
of Criminal Justice , an international journal 2005, p. 367 et s. ; Ya Wan, La pena capital en
China, Rev. penal , 2015, n° 35, p. 229 et s.
2175. C'est net en France : 40 exécutions par an, en moyenne, au XIX e siècle et 1 à 2 les
années précédant immédiatement la loi de 1981 abolissant cette peine.
2176. Le CP français de 1994 conserve l'interdiction de séjour, mais supprime le
bannissement.
2177. Elle a d'ailleurs la faveur de l'opinion, mais plus ou moins : très bien vue aux USA et
au Canada, la privation de liberté, l'est beaucoup moins en Scandinavie où les sanctions non
carcérales ont la préférence, Ulla V. Bondeson Global trends in corrections. Annales internat. de
criminologie 1998, vol. 36, p. 91 et s. not. p. 101.
2178. Sans oublier la détention criminelle pour les crimes politiques dans certaines
législations comme celle de la France.
2179. Cette sanction est considérée comme une privation de liberté, sans être la prison .
218. R. Legeais, Rapport au séminaire international tenu à Syracuse en oct. 1985 sur la phase
décisoire du procès pénal en droit comparé, RID pén . 1986, p. 345.
2180. Cependant le Code espagnol prévoit des exceptions, le plafond pouvant atteindre
40 ans en cas de poursuite pour deux délits au moins dont l'un est puni d'une peine de plus de
20 ans (art. 76 CP). De même, si l'homicide volontaire est puni normalement d'une peine de 10 à
15 ans (art. 138 CP), il est puni d'une peine de 20 à 25 ans en cas de réunion de plus d'une des
trois circonstances suivantes: traitrise (alevosia ), récompense, acharnement ou torture (art .140
CP). Add. En droit brésilien, le maximum est de 30 ans pour un très petit nombre de crimes
comme l'assassinat (art. 121 CP) et le vol suivi de mort (art. 157 CP).
2181. J. Pradel, Les peines maximales en droit comparé . Aperçus sur la privation de liberté,
un Sûreté, Pénalité et Altérité, Institut de Sciences criminelles de Poitiers et Département de
criminologie et de droit pénal de l'Université catholique de Louvain, Travaux de l'Institut de
sciences criminelles de Poitiers, éd. Cujas, Paris, no 20, 1999, p. 11 et s. ; du même, La peine
perpétuelle en droit comparé, in La perpétuité perpétuelle , sous la direction de Y. Lecuyer,
Presses universitaires de Rennes, 2009, p. 41 et s.
2182. Il s'agit bien sûr de la peine prévue par la loi. En pratique, la libération conditionnelle
vient tempérer cette rigueur. Par exemple, au Canada, l'individu condamné pour un meurtre au
premier degré (assassinat) peut obtenir cette faveur au bout de 25 ans. En France et en
Allemagne, la moyenne de la durée de la détention en cas de condamnation à la privation de
liberté à vie tourne autour de 20 ans, sauf cas exceptionnels.
2183. Le murder est traditionnellement l'homicide interdit commis avec préméditation,
(unlawful killing with malice aforethough ). Mais aujourd'hui cette infraction est étendue par la
jurisprudence à l'intention de blesser grièvement, Archbold 2002, § 19-1 et s.
2184. Sauf que les juges peuvent accueillir deux moyens de défense, la provocation et la
responsabilité réduite (Homicide Act 1957 , art. 2 et 3) ; la qualification devient alors celle de
manslaughter et la peine peut être réduite.
2185. Notion très large qui inclut 1° Le volontary manslanghter , meurtre atténué par
provocation ou trouble mental, coups volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la
donner, et 2° L'involontary mansghslaugter , homicide involontaire (commis par imprudence
grave). Simester and Sullivan ‘s Criminal Law , 5ème éd., 2012, par A.-P. Simester, J.-
R. Spencer, G.-R. Sullivan et G.-P. Virgo, p. 391 et s.
2186. RSC 1982, p. 721 ; v. dans le même sens, résolution du Comité des ministres du Conseil
de l'Europe du 17 févr. 1976 sur le traitement des détenus en détention de longue durée où la
constitutionnalité de la peine perpétuelle est présumée acquise dans l'État de droit de type
occidental.
2187. Cour const. italienne 22 nov. 1974, no 264, Riv. It . 1976, 262, note Pavarini.
2188. CEDH 11 avr. 2006, Léger c. France , D . 2006, 1800, note J.-P. Céré ; RSC 2007, 134,
obs. F. Massias ; 9 juill. 2013, Vinter et autres c. Royaume-Uni , n° 66069/09, 13010 et 3896/10,
exigeant un réexamen de dangerosité au cours de l'exécution, § 119 et s. ; 13 nov. 2014, Bodein
c. France , n° 40014/10, id.
2189. F. Dunkel, D. Rössner et H. Schüler-Springorum, L'évaluation du traitement
pénitentiaire en Allemagne, RPDP 1992, p. 10 ; H. Weber, Die Abschaffung der lebenslangen
Friheitsstrafe über Tatschuld und positive Generalprävention , MschrKrim.73, 1990, p. 65 et s.
219. J.L. Constantinesco les appelle les « éléments fongibles », précité , I, no 84.
2190. V. ss 609.
2191. A. Bonneville de Marsangy, Amélioration de la loi criminelle , 2 vol. 1864 ; Joinville,
L'emprisonnement à court terme et ses conséquences , Paris 1880 ; Correvon, à la RPDP 1893,
p. 890 et s. Le départ avait été donné par l'Allemand von Listz.
2192. R. Saleilles, L'individualisation de la peine , Alcan, Paris, 1898, p. 194.
2193. 7. S. Snacken, C. Eliaerts et T. Peters, Le juge face aux problèmes des courtes peines
d'emprisonnement et leur remplacement par d'autres mesures , rapport au XIIe Congrès pénal et
pénitentiaire international, La Haye, 1950.
2194. M. Cusson, L'exécution de la peine face à la montée du crime, RI crim. et pol. techn .
1988, p. 275 et s.
2195. D'autant plus que la nocivité des courtes peines n'a jamais encore été démontrée
scientifiquement.
2196. Statisches Bundesant, Justizvollzug , 2013.
2197. V. ss 536 s.
2198. Ruiz de Erenchun Arteche E et Sanchez Ostiz Gutierez Pablo, El comiso, in El nuevo
Codigo penal. Commentarios a la reforma sous la direction de J.-M. Silva Sanchez, La Ley,
2012, p. 208 et s.
2199. La jurisprudence belge considère comme l'objet du délit l'argent provenant d'un trafic
de stupéfiants, Cour de cassation, 4 juill. 1986, RDPC 1986, p. 910 et s.
22. Liber amicorum Raymond Screvens , éd. Nemessis, Bruxelles, 1986.
220. J.L. Constantinesco, précité, II, no 28 ; K. Zweigert, Des solutions identiques par des
voies différentes, RID pén . 1966, p. 5.
2200. Circulaire d'application du code pénal du 14 mai 1993. La solution contraire était
admise par la jurisprudence antérieure au nouveau code.
2201. Cour suprême du Canada, affaire Industrial Acceptance Corporation Ltd [1953], 2
RCS 273.
2202. J. Pradel. Le droit pénal comparé du blanchiment, in La lutte internationale contre le
blanchiment et le financement du terrorisme , colloque de la Société de législation comparée du
1er déc. 2006, Centre français de droit comparé, volume 9, 2007 p. 76 et s.
2203. Proceeds of Crimes Act 2002.
2204. Ley penal croata , traduction du Code pénal croate de 1997 en espagnol avec une
présentation de Gonzalo Quintero Olivares Rijeka, 2001, p 23.
2205. Décision-cadre du 26 juin 2004 sur le blanchiment, art. 2 ; décision-cadre du
26 févr. 2005, art. 2 § 1.
2206. J.F. Thony, Renversement, allégement ou contournement de la charge de la preuve ?
Quelques expériences nationales et internationales de confiscation des biens en matière de
blanchiment ou de terrorisme. Mélanges R. Ottenhof , Dalloz, 2006, p. 288-289.
2207. A. Gogarza et M. Lacaze, Chronique de droit espagnol, RIDP 2013, p. 535.
2208. Le droit européen est à l'unisson, qu'il s'agisse de celui de la CEDH (affaire Philips c.
Royaume-Uni , 5 juill. 2001, n° 41087/98, validant une loi anglaise de 1994 posant une
présomption de culpabilité) ou de celui de l'Union européenne (directive 2014/42 UE du 3 avr.
2014, évoquant une disproportion entre les revenus du prévenu et ses biens).
2209. Cour suprême des USA. The Palmyra 25 US (12 Wheat) s. (1827)
221. On pourrait aussi évoquer pour telle infraction l'emprisonnement prévu dans tel droit et
une alternative à l'emprisonnement prévu dans tel autre.
2210. 18 USC § 982. On parle de civil forfaiture .
2211. J.F. Thony, précité , p. 280.
2212. Cour const. arrêt no 23-1964 et repris par S. Mogini, in « L'affaire Giusafulli » : les
mesures de confiscation préventive anti-mafia à l'épreuve des mécanismes de la coopération
judiciaire internationale. LPA no 232, 19 nov. 2004, p. 8.
2213. CEDH 22 févr. 1994. Raimondo c. Italie , où les juges européens soulignent les
difficultés éprouvées par l'Italie dans la lutte contre le crime organisé.
2214. G. Licci. Les règles de fond sur la lutte contre le crime organisé en Italie, Rev. pénit
. 2007, p. 654-655.
2215. Décision-cadre 2005/212/JAI. V. aussi directive du Parlement européen et du Conseil
concernant le gel et la confiscation des produits du crime dans l'Union européenne 2012/0036
COD, texte consolidé le 3 déc. 2013.
2216. A. Gogorza et M. Lacaze, précité , p. 535.
2217. Ley penal croata , traduction du Code pénal croate de 1997 en espagnol avec une
présentation de Gonzalo Quintero Olivarès. Rijeka, 2001. p. 23.
2218. D. Gonzales et A. Garita, La multa en los códigos penales latino-americanos , travaux
de l'I.L.A.N.U.D., Éd. De Palma, Buenos Aires, 1990, p. 104.
2219. Pour une étude générale et comparative, v. J. Hurtado Pozo, L'amende, Essor, diversité
des systèmes et perspectives, RPS 1985, p. 72 et s.
222. J.-B. Herzog, précité , p. 350 et s.
2222. Il s'agit des amendes infligeables aux seules personnes physiques.
2223. M. Mostafa, Principes de droit pénal des pays arabes , Paris, LGDJ, 1973, p. 127.
2224. Dans les tribunaux sont même installés à la sortie de la salle d'audience un service
recevant le paiement immédiat.
2225. Malgré certaines difficultés comme celle de l'évaluation du revenu quotidien.
2226. La doctrine, il y a quelques années, a été considérable. V. notamment G. Grebing, La
peine d'amende comme substitut à la courte peine privative de liberté , Annales Fac. Droit
d'Istambul 1978, p. 153 et s. ; du même auteur, Les expériences allemandes du système des
jours-amende, RDPC 1980, p. 303 et s. ; S. Plawski, Les jours-amende, RPDP 1983, p. 353
et s. ; A. Wijffels, L'égalité et le système des jours-amende, RDPC 1984, p. 297 et s.
2227. I. Strahl, Les jours-amende dans les pays nordiques, RSC 1951, p. 59 et s. ; E. Bustin,
Le système des jours-amende et l'exemple scandinave, RDPC 1954-1955, p. 39.
2228. Études J. Francillon et Ph. Salvage au JCP 1984-I, 3133 et J. Pradel au D . 1984,
chr. 111.
2229. Sur la base d'un avant-projet de 1915, ce qui historiquement place le Pérou avant la
Suède dont le projet de Code pénal contenant le jour-amende date de 1916.
223. L'Afrique francophone possède un droit pénal proche — du moins en législation — de
celui de la France. Même phénomène pour l'Afrique anglophone à cause de l'influence de
l'Angleterre. L'Égypte cependant possède un système assez proche de celui de la France et le
Cameroun, à la fois francophone (à 75 %) et anglophone (à 25 %) possède un droit qui emprunte
à la fois à la France et à l'Angleterre.
2230. D. Gonzalez et A. Garita, précité .
2231. Entre 1 et 500 jours en Bolivie, entre 2 et 360 jours au Brésil. Mais le Salvador ne fixe
aucun chiffre et s'en remet à la prudence du juge (art. 61 CP).
2232. Art. 29 CP bolivien selon lequel le montant sera « déterminé prudemment par le juge
qui prendra en compte la situation économique du condamné ».
2233. Ainsi en est-il au Pérou.
2234. Malgré un projet sans lendemain « d'amende proportionnelle » établi en Belgique en
1970, v. G. Kellens, précité , p. 229.
2235. G. Kellens, précité , p. 229.
2236. A. Asworth, Sentencing and Criminal Justice , Cambridge University Press, 4e éd.
2005, p. 305.
2237. Environmental Protection Act 1990, art. 80 (5).
2238. Ce qui constitue une conjugaison du principe global et du principe proportionnel, que
la doctrine appelle aussi de igualdad (d'égalité ).
2239. Sur les avantages respectifs du jour-amende et de l'amende proportionnelle et, en même
temps pour une approche comparative, v. A. Bernardi, L'amende dans une perspective
européenne , Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, Cujas, Paris 1990, vol. X,
p. 5 et s.
224. Sans oublier le droit pénitentiaire que l'on peut classer dans la catégorie de la sanction
et, par conséquent, dans le droit pénal général. Il est vrai toutefois que souvent le droit
pénitentiaire fait l'objet d'un code particulier et d'ouvrages de doctrine qui lui sont propres.
2240. Trop d'efforts à mettre en œuvre pour un résultat modeste.
2241. M. Ancel et I. Strahl, Le droit pénal des pays scandinaves , éd. l'Épargne, Paris, 1969,
p. 119 et s.
2242. V. cependant par exemple la loi chilienne du 14 mai 1983 très proche des lois prises
dans beaucoup de pays européens ; v. H. Gonzalez Garcia, Análisis jurídico de la ley no 18.216,
Revista chilena de ciencia penitentiaria y de derecho penal , 1991, p. 131 et s.
2243. J.-P. Robert, Mesures pénales de substitution aux peines privatives de liberté , Conseil
de l'Europe, Strasbourg, 1976 ; Conférence permanente européenne de la probation, Publication
in/en Europe 1981 ; M. Ancel et Ph. Chemithe, Les systèmes pénitentiaires en Europe
occidentale , Documentation française, Paris 1981 ; C. Vellas-Rapp, Les peines de substitution
en droit comparé , Annales de l'Université de sciences sociales de Toulouse, Tome XXXI, 1983,
p. 472 et s. ; L. Daga, Différentes formules pénales visant à remplacer la privation de liberté
dans les systèmes juridiques européens, RI crim. et pol. téchn . 194, p. 181 et s. ; Conseil de
l'Europe, 7e Conférence des directeurs d'administration pénitentiaire, Les mesures alternatives à
l'emprisonnement , Strasbourg, 1986. Add . A. Van Kalmthout et P. Tak, Sanctions-systems in the
members states of the Council of Europe, Deprivation of liberty, community service and other
substitutes , Éd. Kluwer, Gouda Quint, 2 tomes, 1988 et 1992, passim ; Antony A. Vass,
Alternatives to prison , Sage Publications, Londres, 1990.
2244. C'est moins vrai avec les « peines intermédiaires » qui visent à mettre le délinquant
« hors d'état de nuire » (neutralisation, incapacitation anglo-saxonne).
2245. Aujourd'hui encore, la probation type de ces nouvelles peines n'existe dans certains
pays que pour les mineurs.
2246. W. Rentzmann, On alternativer til frihedsstraf , Nordisk Tidsskrift for
Kriminalvidenskab, 1975, p. 163 et s.
2247. Pour une étude précise de chacune de ces modalités, on lira A. Asworth, Sentencing
and Criminal Justice , Cambridge University Press, 4e éd. 2005, p. 312 et s. ; C. Elliott et
F. Quinn, English legal system . Pearson Education Limited 7e éd. 2006, p. 472 et s.
2248. V. ss 569.
2249. La détermination des heures est effectuée d'après les exigences prouvées du travail du
condamné.
225. L. Jimenez de Asua, Principios de derecho penal. La ley y el delito , éd. Abaldo-Perrot,
éditorial sudamericano, 3e éd., 1958, p. 93.
2250. L'article 45 CP portugais prévoit aussi la semi-détention avec le même but, l'évitement
des inconvénients de la prison.
2251. Comité européen pour les problèmes criminels. Résolution (76) 10 sur les mesures
pénales de substitution aux peines privatives de liberté et rapport explicatif, Bruxelles, 1976.
2252. Blay Gil Ester et autres, El sistena de penas y su ejucucion, in El nuevo Codigo penal.
Commentarios a la reforma , sous la direction de J.-M. Silva Sanchez, La Ley 2012, p. 136 et s.
2253. M. Benghozi, L'assignation à domicile sous surveillance électronique , Déviance et
Société, Tome XIV, 1990, p. 59 et s., not. p. 62 ; Intermediate punishments : intensive
supervision, home confinement and electronic surveillance , précité ; R. Ball, C.R. Huff et
J.R. Lilly, House arrest and correctional policy. Doing time at home , Londres, Sage
Publications, 1987.
2254. Qui existaient déjà en Angleterre pour les mineurs. V. Children and Young persons Act
1969 et Criminal Justice Art 1982 .
2255. Blakestone's guide, précité , p. 57.
2256. P. Landreville, Surveiller et punir. L'assignation à domicile sous surveillance
électronique , Déviance et Société, Tome XI, 1987, p. 253 et s. ; T. Papatheodorou, Le placement
sous surveillance électronique des délinquants en droit pénal comparé, RPDP 1999, p. 111 et s.
2257. N. Morris et M. Tonry, Beetween prison and probation , New York et Oxford, Oxford
University Press 1990, p. 216 et s. ; M. Benghozi, précité, p. 59 et s. ; R. Mattheus, Privatizing
criminal justice , Sage, 1989, p. 105 et s.
2258. V. ss 346.
2259. Probation and related measures , 1949, édité par le Département des questions sociales
de l'ONU, traduction française en 1951, Imprimerie administrative de Melun. Add . l'étude
générale, encore utile quoiqu'ancienne de C. Carteledge, P. Tak et M. Tomic-Malik, Probation
in/en Europe , Les rencontres européennes de la probation, 1981.
226. Exactement du professeur E. Von Beling, Die Lehre vom verbrechen , 1906, Munich ;
C. Roxin, Strafrecht Allgemeiner Teil. Band I : grundlagen. Der Aufbau der Verbrechenslehre , 2
Auflage Beck, Munich, 1994, § 10, traduction en espagnol, éd. Civitas 1997,p. 275 et s.
2260. Le binding over existe encore en Angleterre et est très proche de la conditional
discharge , v. ss 535.
2261. R. Merle, Le fonctionnement du sursis avec mise à l'épreuve , Travaux des IXe
Journées de défense sociale, Toulouse 1961, rapport de synthèse, Dalloz, 1961, p. 113 et s.
2262. R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel , I, 7 éd. 1997, Cujas. Paris. no 859.
2263. M. Van de Kerchove, Le droit sans peines , Bruxelles, 1988, p. 52.
2264. M. Ancel et L. Schwartz, Le système pénal des États-Unis d'Amérique , éd. L'Epargne,
Paris, 1964, p. 259.
2265. V. ss 524 s.
2266. S. Stojkovic et R. Lovell, Corrections. An introduction , Anderson pub. Cincinnati,
Ohio, 1992, p. 475.
2267. On a justement écrit que la probation vise des fins purement correctives alors que le
sursis vise des fins à la fois correctives et punitives, P. Béliveau et M. Vauclair ; Traité général
de preuve et de procédure pénale , 8e éd. Thémis, Montréal, 2001. p. 759 et 765.
2268. Et quant aux règles relatives à leur exécution, v. ss 582.
2269. Mais ni les travaux forcés (Belgique) ni la réclusion criminelle (France).
227. V. par ex. Gonzalo Quintero Olivares, Manual de derecho penal. Parte general . Aranza,
1999, p. 299 et s.
2270. Et pour la France, toutes les peines privatives ou restrictives de droits pouvant être
prononcées à la place de l'emprisonnement (art. 131-6 CP).
2271. Souvent, dès la fin du xixe siècle, v. E. Worms, Les condamnations conditionnelles
suivant la loi française et les lois étrangères , Paris, 1891.
2272. H. Dumont, précité , p. 405 ; P. Béliveau et M. Vauclair précité , p. 760.
2273. Le sursis apparaît successivement au Luxembourg en 1892, au Portugal en 1893, en
Italie en 1904, en Espagne en 1908, aux Pays-Bas en 1915 et en Allemagne en 1953 (mais dès
1923 pour les mineurs). Introduit en 1906 en Suède, le sursis ne peut cependant y être prononcé
qu'après réparation du préjudice causé à la victime.
2274. Sur le débat, Ph. Graven, Quelques considérations sur le sursis, RI crim. et pol. techn .
1970, p. 25 ; Baron Constant, Déclin ou renouveau de la répression pénale, RDPC 1965-1966,
p. 718 ; G. Kellens, rapport au colloque de la Société suisse de criminologie, Interlaken, févr.
1994, Collection Criminologie 12, 1994, p. 45.
2275. La nouvelle partie générale du Code pénal suisse , sous la direction d'A. Kuhn,
L. Moreillon, B. Viredaz et A. Bichovsky, éd. Stampfli, Berne, 2006, p. 226.
2276. Qui sont celles qui s'appliquent au probationnaire français et qu'on évoquera plus bas
sous le même numéro.
2277. Sur le régime de ces deux formes d'ajournement, J. Pradel, Droit pénal général , 17e
éd. 2008, no 658. Avant la consécration de ces deux modalités par le code de 1994, il y avait
certaines dispositions particulières.
2278. G. Demanet et H. Bosly, Évolution des peines et des mesures alternatives à la
détention et à l'amende. Cent ans de publication de droit pénal et de criminologie , La charte,
Bruxelles, 2007, p. 104 et s.
2279. Exposé des motifs, Doc. parl. Chambre session 1956-1957, no 598 cf. p. 5, cité par
G. Kellens, précité, p. 181.
228. Type se dit en allemand Tatbestand .
2280. Le Luxembourg (loi du 26 juill. 1986) connaît également la suspension simple et
probatoire. Il en est de même du Portugal (art. 49 et s. CP) où la décision portant suspension du
prononcé de la condamnation ouvre une période probatoire pendant un a trois ans, avec
prolongation possible.
2281. A. Pellegrini Grinover, Le nouveau modèle consensuel de la justice pénale brésilienne,
in Mélanges Pradel , éd. Cujas, 2006, p. 865 et s.
2282. Et aussi car il ne prend pas en compte l'assentiment du délinquant.
2283. En Allemagne une condamnation jusqu'à un an doit être assortie d'un sursis avec mise à
l'épreuve dès lors qu'on peut attendre que cette condamnation serve d'avertissement au
condamné et qu'il ne commette plus d'autres infractions, sans qu'il soit nécessaire de
l'emprisonner au vu de son passé, des circonstances de l'infraction, de son comportement après
celle-ci, de ses conditions de vie et des effets attendus de la mise à l'épreuve. Une condamnation
comprise entre un et deux ans peut être assortie d'un sursis avec mise à l'épreuve si l'appréciation
d'ensemble des faits et de la personnalité de l'auteur fait apparaitre des circonstances
particulières et notamment sa volonté de réparer les dommages causés par l'infraction.
2284. Ainsi, une loi chilienne du 14 mai 1983 crée la remision condicional ou condena
condicional , l'exécution de l'emprisonnement étant suspendue et un délai d'épreuve non
inférieur à la durée de la peine avec minimum d'un an et maximum de trois ans étant prévu au
cours duquel le délinquant doit notamment indemniser la victime, H. Gonzalez Garcia, précité ,
p. 135 et s.
2285. C'est l'expérience dite de la peine différée. À partir de 1950, avait été expérimenté en
France dans certains ressorts judiciaires un système selon lequel le parquet ne faisait pas
exécuter les courtes peines d'emprisonnement, soumettait le condamné à une certaine
surveillance pendant deux ans et, en cas de bonne conduite, sollicitait la grâce du condamné ;
v. M. Reboul à la RSC 1954, p. 497 et M. Caleb, id ., 1956, p. 453.
2286. Barbara Kunicka-Michalska, El nuevo Código penal de Polonia, in Homenaje al
Dr. Marino Barbero Santos, in memorian . Ediciones de la Universidad de Castilla-La-Mancha
et de la Universidad de Salamanca, 2001, vol. I, p. 327 et s.
2287. J. Sprack, A pratical approach to Criminal Procedure , 14ème éd., Oxfort University
Press, 2013, p. 424 et s.
2288. J. Pradel, Un législateur bien imprudent. Observations sur la loi du 15 août
2014 relative à l'individualisation des peines et renforçant l'efficacité des sanctions pénales, JCP
2014, I, n° 952.
2289. Recommandation CM Rec (2010) du Comité des ministres du Conseil de l'Europe,
adaoptée le 20 janv. 2010 sur les règles du Conseil de l'Europe relatives à la probation ; P.-
V. Tournier qui a proposé « la contrainte pénale communautaire », in le dossier Quelle nouvelle
peine ? AJ pénal , 2013, p. 125.
229. C. const. 4 mai 2012, JO 5 mai ; D . 2012, 1372, note Detraz.
2290. Actualités du droit pénal , dir. M.-A. Bernaert, éd. Anthémis, 2015.
2291. G. Kellens, précité , p. 188.
2292. A.M. Van Kalmthout et P.J.P. Tak, Sanctions-systems in the members states of the
Council of Europ , II. International penal and penitentiary Fondation, Kluwer, 1992, p. 691, où
les auteurs parlent « d'une forme hybride du sursis franco-belge et de la probation anglo-
saxonne ».
2293. M. Ancel et autres, Le système pénal soviétique , LGDJ, Paris 1975, p. 77 et s.
2294. N. Marie, Les nouveaux fondements de la législation des travaux correctifs de l'URSS,
RSC 1970, p. 222 et s. ; A.A. Piontkovski, Les peines non privatives de liberté, id . 1968, p. 585
et s. ; E. Zielinska, Mesures pénales substitutives de la privation de liberté dans les pays
socialistes européens, notamment les travaux d'intérêt général, RSC 1985, p. 35 et s.
2295. J. Verin, Le succès du « community service » anglais, RSC 1979, p. 636 et s.
2296. Ce qui traduit une extension du concept de probation : alors en effet que celle-ci se
justifie par un besoin d'aide, les travaux communautaires sont une offre de réparation sociale.
2297. J. Pradel, Le travail d'intérêt général, aperçus comparatifs, RPDP 1986, p. 144 et s. ;
A. Van Kalmthout et P. Tak, Sanctions-systems in the Member-States of the Council of Europa ,
Tome II, précité ; R. Screvens, Le travail d'intérêt général, Sanction pénale, RDPC 1992, p. 5
et s.
2298. K. Pease et autres, Community service orders , Coll. des Home Office, Research
studies no 29, Londres, HMSO 1975.
2299. Id ., p. 45 et s.
23. De sorte que grâce à ces deux disciplines, le juriste est amené « à penser le pénal en
dehors des questions de souveraineté nationale », F. Tulkens, précité, p. 65.
230. Ce qui est une question de fait déterminée par le juge, le procureur ou l'organe
d'investigation, la doctrine donnant l'exemple du vol d'une boîte d'allumettes, J.W. Burnham. The
new russian criminal Code : a window onto democratic Russia, Review of Central and East
European Law 2000, no 4, p. 365 et s., not. p. 368. Add . § 326-5 CP allemand qui décide que
l'action n'est pas punissable « lorsque les influences néfastes sur l'environnement sont
manifestement exclues par suite de la quantité infime de déchets ».
2300. J. Pradel, D . 1984, chron. p. 111 ; J. Francillon et Ph. Salvage, JCP 1984-I, 3133.
2301. A.M. Van Kalmthout et P.J.P. Tak, Sanctions-systems in the member states of the
council of Europe , Part. II, précité, p. 710 et s. (étude considérable).
2302. P. de Cant, Le travail au profit de la communauté : une peine de substitution ? RDPC
1982, p. 3 et s. ; Trib. corr. Leuven, 30 mai 1980, R.W. 1980-1981, p. 1934 et note Dupont.
2303. C. Hennau et J. Verhaegen, Droit pénal général , précité , no 449 bis et 449 ter ;
G. Demanet et H. Bosly, Évolution des peines et des mesures alternatives à la détention et à
l'amende , Cent ans de publication de droit pénal et de criminologie , La charte, Bruxelles, 2007,
p. 108 et s.
2304. Blay Gil Ester et autres, El sistema de penas y su ejucucios in El muevo Codigo penal ,
sous la direction de J.-M. Silva Sanchez, La Ley 2012, p. 143 et s.
2305. Cour d'appel de l'Ontario 1980, Richards , 11 CR (3d) 193. 49 CCC (d) 517, pour un
délinquant conduit à donner un concert gratuit au bénéfice d'une association pour la protection
des handicapés visuels.
2306. La suspension est parfois limitée à certains délits routiers (Allemagne), tantôt étendue à
d'autres délits (France). D'autre part, elle est tantôt toujours facultative (France), tantôt
facultative pour certaines infractions et obligatoire pour d'autres (Canada). D'autre part, en
Espagne, la privation du droit de conduire un véhicule a une durée de trois mois à dix ans (art. 40
§ 2 CP).
2307. Cette sanction a été inventée par le common law , puis incorporée dans le droit
statutaire anglais avec le Justice of the peace Act 1968 . Dès avant cette loi, elle avait été étendue
à divers pays de common law .
2308. V. ss 520.
2309. Nous envisageons ici la réparation comme sanction et non comme liée à une action
civile, même si le résultat est proche.
231. Pour un panorama des droits allemand, polonais et sud américain, v. Delitos de bagatela
(The de minimis doctrine in criminal cases), Rev. penal , n° 34, 2014,p. 242 et s.
2310. V. ss 342.
2311. À rapprocher de la sanction-réparation française, art. 131-8-1 CP (Loi du 5 mars 2007).
2312. Actualités de droit pénal , dir. M.-A. Beernaert, éd. Anthémis, 2015.
2313. Selon M.-A. Bernaert et F. Tulkens, La pensée pénale de Michel de Kerchove, 1994-
2014, RDPC , 2015, p. 861.
2314. Publications des Facultés universitaires Saint-Louvin, Bruxelles, 2005.
2315. F.J. Feldbrugge, Soviet criminal law. General part . Leyden, 1964, p. 216.
2316. La conditional discharge est très proche du binding over car l'un et l'autre impliquent
l'absence de surveillance par un agent de probation. Notons toutefois deux différences : dans le
binding over , une déclaration de culpabilité n'est pas nécessaire, contrairement à la conditional
discharge ; dans le binding over en outre, le juge fixe une somme d'argent que le délinquant
devra verser s'il se conduit mal, le versement étant rendu obligatoire lors d'une seconde audience
alors qu'en cas de conditional discharge , nulle somme n'est prévue à la première audience de
sorte que personne ne sait quelle sera la condamnation lors de la seconde audience (qui n'a
évidemment lieu qu'en cas de mauvaise conduite), v. Binding over , Law commission no 222,
févr. 1994 ; A. Ashworth, Sentencing and Criminal Justice Cambridge University Press, 4e éd.,
2005, p. 296-297.
2317. P. Poncela et R. Roth (sous la direction), La fabrique du droit des sanctions pénales au
Conseil de l'Europe , La documentation française, 2006.
2318. A. Ashworth, Sentencing and Criminal Justice , 4e éd. Cambridge University Press,
2005 ; E. Colvin, S. Linden et J. McKechnic, Criminal Law in Queensland and Western
Australia . Lexis, Nexis, Butterworths, Australia, 4e éd., 2005, p. 769 et s. ; pour les difficultés
d'application, v. N. Padfield, « Actualité du droit de l'Angleterre et du Pays de Galles en 2015 »,
RSC 2015, p. 983 et s.
2319. Ce qui fait apparaître que le dossier de personnalité peut inclure à la fois une enquête
sociale et une expertise psychiatrique. En France, les juges d'instruction procèdent même parfois,
en matière criminelle, à un interrogatoire de curriculum vitæ dont ils font vérifier le contenu par
la police judiciaire (pratique consacrée par aucun texte législatif).
232. F. Mantovani, Diritto penale Cédam, Milan. 4e éd. 2001, p. 192.
2320. Mais le juge ne pourrait utiliser sa connaissance personnelle, acquise par exemple en
interrogeant hors audience un agent de probation, un psychiatre ou un policier.
2321. J. Pradel, Histoire des doctrines pénales , PUF, Que sais-je ?, 2e éd., 1991, p. 52
2322. V. aussi l'article 50 CP croate selon lequel « les sanctions pénales doivent exprimer la
réprobation sociale, influencer l'auteur pour qu'il ne récidive pas... » et l'article 33 CP yougoslave
qui énumère la prévention des infractions, l'éducation de la population, l'affirmation des valeurs
morales..., Z. Stojanovic, O. Peric et D. Ignjatovic, Yougoslavia, International Encyclopedia of
Laws, Kluwer Law International 1999, p. 137 et s.
2323. V. Crim., 3 juin 2015, n° 14-86.507, Chetard , cassation pour « méconnaissance du
principe de proportionnalité », AJ pénal , oct. 2015, n° 487, note Chetard, arrêt qui pour la
première fois casse une décision qui avait méconnu le principe de proportionnalité.
2324. On lira deux documents : Disparités dans le prononcé des peines. Causes of solutions,
Comité européen pour les problèmes criminels. Strasbourg, 1989 ; La cohérence dans le
prononcé des peines, Recommandation no R. (92) 17, Conseil de l'Europe, 1993).
2325. Pour une réflexion générale sur la motivation à partir du droit belge, v. M. van de
Kerchove, La motivation des peines et la pluralité de leurs objectifs, RDPC 2006, p. 1039.
2326. V. ss 546.
2327. A été abandonné avec le nouveau code pénal de 1994 le système dit de la « fourchette »
(avec maximum et minimum) qui avait de longue date d'ailleurs été dévoyé puisque le juge
pouvait, en application des circonstances atténuantes, descendre jusqu'à un jour
d'emprisonnement en matière correctionnelle, et sans motiver sa décision, ce que tolérait la Cour
de cassation.
2328. Il y a là dans le principe une application de la peine plancher. Mais le seuil est si bas
que l'on hésite à y voir un bon exemple de cette notion (v. ss 609) : en effet la peine plancher est
faite en vue de réprimer sévèrement certains actes.
2329. Décision no 05-520 DC du 22 juill. 2005, JO 23 juill..
233. G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale. Parte generale , Zanichelli éd. Bologne, 3e éd.
2001, p. 3 ; R. Parizot, La responsabilité pénale à l'épreuve de la criminalité organisée . Le cas
symptomatique de l'association de malfaiteurs et du blanchiment en France et en Italie , thèse
dactyl, Paris I, 2006, no 209 et s.
2330. Décision no 2007-554, DC du 9 août 2007, JO 11 août, § 15.
2331. J. Pradel, Aperçus sur la nouvelle pénologie anglaise (Criminal Justice Act 1991 ),
RIDP . 1992.
2332. A. von Hirsch et J. Roberts, Legal Sentencing Principles : the Provisions of the
Criminal Justice Act 2003 Relating to Sentencing Purposes and the Role of Previous
Convictions, Crim ., LR 2004, p. 639 et s.
2333. J. Dresseler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, Lexis-Nexis, p. 345
et s.
2334. V. ss 535.
2335. Lackner, StGB, Strafgesetzbuch mit Erlauterungen, 21, Auf., München 1995, § 46 a,
Rdn. 1 .
2336. Le § 46 StGB allemand est proche.
2337. D'autant plus que l'article 133 est fort bien rédigé en énumérant deux sortes de critères,
les uns relatifs à l'acte et les autres relatifs à la personne. Pour une présentation claire et assez
critique, v. G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale. Parte generale , Zanichelli éd. Bologne,
2001 p. 703 et s.
2338. Sur l'ensemble de la question, on lira le gros travail d'A. Melchionda, Le circostanze
del reato , Cedam Milan, 2000, avec des développements de droits étrangers.
2339. Gonzalo Quintero Olivares, (director), Comentarios al Nuevo Código penal , Aranzadi,
Pampelune. 1996, art. 21, 66 et 504.
234. F. Piamanti, Rev. penal , n° 34, 2014,p. 264 et s. ; du même Rev. pénit . 2016, n° 2, à
paraître.
2340. Par ex. J.-M. Silva Sanchez, Problemas de la déterminacion judicial de la pena, in La
dogmatica penal frente a la criminalidad en la administracion publica , Biblioteca de autores
extrajeros, n° 7, éd. Grijley, Lima, Pérou, 2001, p. 95.
2341. On rappellera cependant que l'Angleterre connaît un système de guideline judgements ,
v. ss 688. Par exemple, le simple vol à l'étalage ne mérite pas en principe une peine
d'emprisonnement.
2342. Dans la partie spéciale du StGB, la peine prévue est souvent l'emprisonnement ou
l'amende, le juge choisissant ; parfois seul l'emprisonnement est prévu.
2343. M. Cusson, Pourquoi punir ? Dalloz, Paris, 1987, p. 111.
2344. M. Frankel, Criminal Sentence : law without order , New York Hill and Wong 1972 ;
N. Morris, The future of imprisonment , Chicago, University of Chicago Press, 1974 ; A. Von
Hirsch, Doing justice : the choice of punishment , New York, Hill and Wang, 1976 (ouvrage
capital) ; J.M. Kress, Prescription for justice ; the theory and practice of sentencing guidelines.
The United States and Canadian schemes compared , New York, G. Hugues, 1988 ; J.-
P. Brodeur, Réforme et difformités pénales, Déviance et Société , 1990, vol. 14, no 2, p. 133
et s. ; Special report to the Congress, Mandatory minimum penalties in the federal criminal
justice system , United States sentencing Commission, août 1991 ; M. Tonry, Salvaging the
sentencing guidelines in seven easy steps, Federal sentencing reporter , mai-juin 1992, p. 355-
9 ;
2345. Reproduite par A. Normandeau in RI crim. et pol. techn . 1986, p. 317.
2346. Pour les détails techniques, v. Dean J. Champion (sous la direction de), The U.S.
sentencing guidelines. Implications for criminal justice . New York, 1989 (not. appendices A, B
et C) ; Deborah M. Schife, Sentencing, American criminal law review 1989, p. 1239 et s.
2347. Les « chiffres fourchette » ont été établis à partir des pratiques des dernières années
traduites en moyenne.
2348. Si l'abus de confiance se situe en principe au niveau 4, il y a des particularités (comme
le montant du préjudice) qui peuvent entraîner un changement de niveau de 1 à 13 !
2349. United States v. Booker , 125 S. Ct 738 (2005) et 543 US 120 (2005), Droit
constitutionnel étranger, États-Unis, chronique de G. Scoffoni et I. Fassassi, RFD const . 2009,
p. 851. La Cour suprême confirmera sa position en 2007, avecc l'affaire Kimbrough v. United
States , 128 SCE 558 (2007).
235. Le Code croate affectionne de telles déclarations de principe v. Ley penal croata , avec
la présentation de Gonzalo Quintero Olivarès, Rijéka, 2001, p. 21.
2350. Sur l'usage de ces directives, v .P. Morvan, Criminologie , Lexis-Nexis, 2013, n° 313.
2351. Affaire Mistretta v. United States , 488 US 361(1989).
2352. Affaire United States v. Booker , 543 US 220 (2005).
2353. J. Dresseler et A. Michaels, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, Lexis-Nexis, p. 364
et s.
2356. Peter J.P. Tak, Essays on Dutch Criminal Policy , Wolf Legal Productions, Nijmegen,
2002, p. 127-128.
2357. www. Sentencingcouncil.org.uk, à jour à févr. 2016.
2358. Le Code polonais, connaît des peines et des « mesures pénales » comme la déchéance
des droits publics, l'interdiction de conduire un véhicule, la confiscation, l'obligation de réparer
les dommages etc.
2359. A. Rodrigues, Les sanctions pénales classiques et alternatives dans la législation
portugaise , Ann. intern. de crim. 1987 p. 69 et s.
236. J. Walther, L'antijuridicité en droit pénal comparé franco-allemand. Contribution à une
théorie générale de l'illicité , thèse Nancy-Sarrebruch, 2003, p. 378 et s. ; RIDP , 2007, p. 629
et s.
2360. Sauf si la privation de liberté est exigée par les besoins de prévenir la commission
d'autres infractions (art. 43 CP).
2361. Ville Hinkkanen et Tapéo Lappi, Seppala Sentencing Theory, Policy and Research in
the Nordic Lourtries in Crimes and Justice in Scandinovia , éd. par M. Tonry et Tapio Lappi
Seppala, The University of Chicago Press, Chicago et Londres, 2011, p. 367 et s.
2362. E. Dolcini et C.E. Paliero, Il carcere ha alternative ? Milan 1989, p. 183 et s. ;
F. Giunta, Les sanctions pénales « alternatives » en Italie : expérience législative et application ,
Associazione italiana di diritto comparato, Rapports nationaux italiens au XIVe Congrès
international de droit comparé, Athènes, août 1994, éd. Giuffré, Milan, 1994, p. 453 et s.
2363. Mlle Sykiotou, Les substituts à la peine d'emprisonnement en droit grec : application et
problématique, Rev. pénit . 1989, p. 223 et s.
2364. Blakestone's guide to the Criminal justice Act 1991 , Par M. Wasik et R. Taylor, 1991 ;
J. Pradel, Aperçus sur la nouvelle pénologie anglaise (Criminal justice Act 1991 , Partie 1),
RIDP . 1992
2365. On observera que si les législations fixent des critères d'exclusion de l'emprisonnement,
elles sont beaucoup plus discrètes sur les critères d'application des alternatives, les textes se
bornant en général à en exclure le bénéfice à des délinquants déjà condamnés ou déjà trop
condamnés.
2366. P. Tak, Essays on Dutch Criminal Policy , Nimègue Wolf Legal Productions, 2002,
p. 104.
2367. J. Pradel, L'individualisation de la sanction pénale, RSC 1977, p. 723 et s.
2368. Circulaire du 14 mai 1993 prise en application du nouveau code pénal. La solution va
de soi au regard des textes.
2369. Sur la motivation des décisions de justice, v. ss 398.
237. On croit parfois que la théorie générale de l'infraction a été bâtie par la doctrine
d'Europe continentale. Certes, dès le XVIII e siècle, les Français Jousse et Muyart de Vouglans
furent des pionniers et aujourd'hui les traités de H.H. Jescheck en Allemagne et de R. Merle et
A. Vitu en France font autorité. Il ne faut pas cependant oublier les belles synthèses faites par des
pénalistes anglo-américains, comme celle de Glanville Williams (Criminal law, The general part
, 2e éd. 1961) en Angleterre et celle de Jerome Hall (General principles of criminal law , 1947)
aux États-Unis.
2370. Le droit belge est plus exigeant puisque, selon l'article 195 al. 2 CIC (loi du
27 avr. 1987), « le jugement, indique d'une manière qui peut être succinte, mais doit être précise,
les raisons du choix que le juge fait de telle peine ou mesure parmi celles que la loi lui permet de
prononcer, v. J. Sace, La loi belge du 27 avr. 1987 sur la motivation des peines. RDPC 1987,
p. 961 et s. Une loi du 30 juin 2000 étend la motivation à la peine prononcée par la Cour
d'assises.
2371. La vertu pédagogique de la justice pénale !
2372. La probation étant expressément exclue.
2373. Tirées de l'ouvrage Global Report on Crime and Justice , United Nations, published by
Oxford University Press, New York 1999. Il ne semble pas exister de statistiques identiques plus
récentes.
2374. Tirées du Bulletin d'information pénologique , no 22, déc. 2000, Conseil de l'Europe,
Strasbourg.
2375. Global Report on Crime and Justice p. 89.
2376. Idem . p. 90.
2377. Global Report on Crime and Justice , p. 114.
2378. Idem . p. 115.
2379. Bulletin d'information pénologique , no 22, déc. 2000, Conseil de l'Europe, p. 104 et,
pour les explications sur les modes d'établissement du tableau v. p. 94. Précisons dès maintenant
que le sigle xxx signifie que l'institution n'existe pas dans le droit de l'État considéré et que le
sigle — signifie que l'institution existe bien, mais que l'information statistique n'est pas
disponible. Le présent tableau ne reprend que 14 États sur les 36 qui sont visés p. 104 et 105.
238. Il est à peine besoin de rappeler l'importance des classifications, notamment au regard de
la compétence, de la procédure et de la peine. De très rares législations cependant n'offrent pas
de classification : ainsi dans le Code pénal japonais, il n'y a que des infractions, lesquelles se
différencient seulement par leur taux de peine, par le type de juridiction et par le délai de
prescription de l'action publique, la durée de celle-ci étant liée à la durée de la peine (art. 250
CPP).
2380. Council of Europe, Annual Penal Statistic-SDACEI, Prisons Population 2013, 15 déc.
2014, http://wp.unil.ch/space/filers/2015/02/SPACE.
2381. Par imitation de la législation américaine sur les guidelines , un arrêt de la cour d'appel
de l'Alberta pose dans une affaire d'agression sexuelle une sentence de base (starting point )
fluctuant à la hausse ou à la baisse en fonction de circonstances aggravantes ou atténuantes
distinguant le cas d'espèce du cas type appelant la peine de départ, affaire Sandercock 1986, 48
CR (3d) 154, v. aussi H. Dumont, précité, p. 139 et s.
2382. Cour d'appel du Québec 1948, affaire Lemire et Gosselin , 5 CR 181, 186. Mais ces
diverses fonctions sont-elles bien compatibles ? Ce n'est pas toujours certain.
2383. M. Cusson, De l'évolution pénale, Déviance et société , 1990, p. 319.
2384. N.W. Boi, in J.J. Overwater, Recidive van diensstverleners , Staatsuitgeverig's
Greventage 1986, p. 1.
2385. H.H. Jescheck, L'utilisation en pratique des sanctions nouvelles du droit pénal
allemand, RSC 1979, p. 516 et s.
2386. F. Dunkel, D. Rossner et H. Schüler-Springorum, L'évolution du traitement
pénitentiaire en Allemagne, Rev. pénit . 1992, p. 12.
2387. G. Barclay, The criminal justice system in England and Wales , Home Office, 2e éd.
1993, p. 35.
2388. Home Office Press Office, Communication Directorate, Londres, 2000.
2389. Les chiffres clés de la justice 2015, p. 18.
239. Un rapprochement doit être fait entre ces deux catégories d'infractions, au moins en ce
qui concerne le Québec : le nouveau CPP du Québec, de 1989, dispose en son article 60 que les
moyens de défense, justifications ou excuses reconnues en matière criminelle (c'est-à-dire en
droit fédéral) s'appliquent aux poursuites pénales provinciales.
2390. Ph. Robert, B. Aubusson de Cavarlay, M.L. Pottier et P. Tournier, Les comptes du
crime , 2e éd. 1994, L'Harmattan, Paris, p. 172.
2391. F. Zimring et G. Hawkins, The growth of imprisonment in California , British journal
of criminology, vol. 34, 1994, p. 83 et s.
2392. Prisons d'Europe et surpeuplement (1er sept. 2006), Conseil de l'Europe, déc. 2007.
2393. J. Spencer, Chronique de droit anglais, Rev. pénit . 2008, no 3.
2394. Sakari Melander, Criminal Law, in Introduction to finisch Law and Legal culture , sous
la direction de K. Nuotio, S. Melander, M. Huomo-Kettunen, Publications de la faculté de droit
d'Helsinki, 2012, p. 238 et s.
2395. J. Bohan, Community service as an alternative to the prison sentence . Fondation
internationale pénale et pénitentiaire, Bonn, 1987, p. 47.
2396. A. Wijffels, Incomesderving als Geldstraf , Anvers, Kluwer, 1982, p. 200.
2397. L. Radzinowicz, The equivocacy of the suspended sentence in recent english
experience in Hommage à Jean Constant, Faculté de Droit de Liège 1971, p. 291 et s. Toutefois,
depuis cet article, le sursis est un peu moins boudé par les juges anglais.
2398. G. Kellens, Précis de pénologie et de droit des sanctions pénales , Liège 1991, p. 194.
2399. Idem , p. 194.
24. On a parfois contesté à ces règles fixées par le législateur interne l'appartenance au droit
pénal international. Ce à quoi il a été bien répondu qu'il faut prendre en considération plus la
matière du conflit tranché que l'origine de la réglementation, R. Merle et A. Vitu, Traité de droit
criminel , 7e éd. 1997, Cujas Paris, p. 387, no 287.
240. Martin L. Friedland, A century of criminal justice : perspectives on the development of
canadian law , Toronto, Carswell, 1984, p. 48.
2400. Crim. 1er déc. 1960, D . 1961, 385, note MRMP, J. Pradel et A. Varinard, Les grands
arrêts de la procédure pénale , 9e éd. 2016, éd. Dalloz. Paris, no 20.
2401. V. le rapport du Conseil de l'Europe du 8 mai 1984 sur la réhabilitation des condamnés
et le casier judiciaire, où l'on trouve un tableau du fonctionnement du casier dans la plupart des
États du Conseil de l'Europe.
2402. CEDH, gr. Ch., 24 oct. 2002, Mastromatteo c. Italie , n° 37703/94 ; § 72, la réinsertion
valant même pour les condamnés pour crimes violents. On lira la synthèse Les systèmes
pénitentiaires dans le monde , sous la direction de J.-P. Céré et C.-E. Japiassu, Dalloz, 2007.
2403. On lira deux ouvrages québécois sur la vie quotidienne des détenus, l'un d'un ancien
directeur de prison et d'une sociologue (G. Lemire et M. Vacheret, Anatomie de la prison
contemporaine , Presses universitaires de Montréal, 2e éd., 2007), l'autre d'un aumônier
(D. Thompson, témoignages de détenus. A la découverte de Dieu et de soi , Éd. Logiques,
Montréal, 1994).
2404. Pour l'Europe, Prisons Administration in Europe. A collection of basic information ,
Conseil de l'Europe, août 1999, étude portant sur 26 États.
2405. JVK Maluti, La prision en Africa. Commentarios y algunas criticas. Revista mexicane
de justicia , n° 2, vol. VII, 1989, p. 295 et s. ; A. Oliveira, Statistique pénitentiaire et conditions
de vie carcérale au Brésil, RSC 1993, p. 749 et s.
2406. Cour féd. just., 21 déc. 2005, NJW 2006, 1289 ; 28 sept. 2006, NJW 2006, 3572. De
son côté, la Cour constitutionnelle fédérale admet que le détenu victime d'une surpopulation
carcérale peut obtenir une indemnisation, décision du 27 déc. 2005, NJW 2006, 1580, RIDP
2006, 746, obs. J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther.
2407. CEDH, 8 janv. 2013, Torreggiani c. Italie , D . 2013, 1304, note Céré, Herzog-Evans et
Péchillon ; v. déjà 22 oct. 2009, Sikorski c. Pologne , n° 175599/05, condamnation de la Pologne
et en lui recommandant l'institution d'un juge de l'application des peines.
2408. Affaire Brown v. Plata , 23 mai 2011, RTDH 2012, 327, étude de Th. Hochmann.
2409. A. van Waeyenberge, La dignité humaine aux États-Unis : concepties non grates ? in
L. Heavebel et A. van Waeyenberg, dir. ?? américain et droit de l'homme , Dalloz, 2009, p. 89.
241. Déjà la Hongrie avait ouvert la voie en se dotant de deux Codes pénaux, l'un en
1878 pour les crimes et délits, l'autre en 1879 pour les contraventions.
2410. La phase exécutoire du procès pénal en droit comparé , colloque à Syracuse en
oct. 1988 sous la direction de J. Pradel, RID pén . 1990 no 3-4 ; pour les droits européens,
v. G. Mathieu, Les droits des personnes incarcérées dans la communauté européenne , thèse
Aix-en-Provence, dactyl. 1993 ; M. Ancel et Ph. Chemithe, Les systèmes pénitentiaires en
Europe occidentale , La Documentation Française, 1981 ; La condition juridique du détenu ,
travail collectif, Travaux de l'Institut de Sciences Criminelles de Poitiers, Cujas, Paris, 1994,
vol. XIII.
2411. CEDH, gr .ch. 24 oct. 2002, Mastromatteo c. Italie , n° 37703/97, § 72.
2412. La littérature anglo-américaine est importante, M. Morash et L. Rucker, A critical look
at the idea of boot camp as a correctionnal reform . Crime and delinquency, vol. 36, no 2,
avr. 1990, p. 204 et s. ; Boot camps, Corrections today , oct. 1991 ; R. Mathlas et J. Mathews,
The boot camp program for offenders : does the shoe fit ? International journal of offender
therapy and comparative criminology, 1991, p. 322 et s. ; D. Mackenzie, J. Shaw, et C. Souryal,
Characteristics associated with successful ajustement to supervision , Criminal justice and
dehaviour, vol. XIX, no 4, déc. 1992, p. 437 et s. ; D. Mackenzie et A. Piquero, The impact of
shock incarceration programs on prison crowding, Crime and delinquency , vol. 40, no 2,
avr. 1994, p. 222 et s ; J. Austin, M. Jones et M. Bolyard, The Growing Use of Jail Boot Camps :
the Current State of the Art, in Research in Brief, National Institute of Justice US Department of
Justice, oct. 1993.
2413. E. Peterson, Juvenile Boot Camps : Lessons Learned, Office of Juvenile Justice and
Delinquency Prevention , juin 1996.
2414. Voir une recherche collective sous la direction de l'Université du Maryland, Boot
Camps and Recidivium in Eight States, in Criminology, vol. XXXIII, no 3, 1995, p. 327 et s. ;
F. Falletti et F. Debove, Planète criminelle, Le crime, phénomène social du siècle ? PUF, Paris,
1998, p. 144 et s.
2415. J. Dorado, Manual de derecho penitenciario , éd. Iustel 2013, p. 87.
2416. Voir aussi l'article 57-2 des Règles pénitentiaires européennes de 2006 : « Le droit
interne doit déterminer : a) les actes ou omissions des détenus constituant les infractions
disciplinaires ; b) les procédures à suivre en matière disciplinaire ; c) le type et la durée des
sanctions disciplinaires pouvant être infligées... ».
2417. Sous réserve du principe du respect de la dignité de la personne, souvent rappelé par
les textes.
2418. Disposition qui d'ailleurs s'applique non seulement aux condamnés, mais aussi aux
détenus provisoires, aux gardés à vue et aux déférés, circ. d'application de la loi du 4 janv. 1993,
en date du 1er mars 1993. Une loi du 15 juin 2000 a complété l'article 803 en ajoutant une
disposition invitant les autorités de police à prendre toutes dispositions pour éviter qu'une
personne menottée soit photographiée.
2419. Art. 42 bis § 5 et 6 de la loi du 26 juill. 1975 portant code pénitentiaire italien, v. G. di
Marino, La modification du régime des transferts en Italie, RID pén . 1992, vol. 63, p. 1081.
242. J. Lacointa, Introduction à la traduction française du Code italien de droit pénal , 1891.
2420. À distinguer de l'interdiction de communiquer (« mise au secret »).
2421. Ce qui peut conduire certains surveillants à exercer des violences sur les prisonniers.
2422. L'histoire pénitentiaire en est remplie, notamment en Amérique du Nord. V. La
violence dans les prisons. Le suicide chez les détenus et l'automutilation , Forum. Service
correctionnel du Canada, vol. IV, no 3, sept. 1992.
2423. J.-P. Céré, Le contentieux disciplinaire dans les prisons françaises et le droit européen ,
L'Harmattan 1999 ; J. Falxa, Le droit disciplinaire pénitentiaire : une approche européenne.
Analyse des systèmes anglo-gallois, espagnol et français à la lumière du droit européen des
droits de l'homme , thèse dactyl., Pau, 7 nov. 2014, sous la direction de J.-P. Céré.
2424. Règlement pénitentiaire de 1981, art. 262.
2425. Art. 40 du Code de l'organisation pénitentiaire.
2426. Il y a en tout 115 comités.
2427. Trib. adm. Versailles, 3 oct. 1985, D . 1986, 570, note Crozafon.
2428. CEDH 8 juin 1984, Campbell et Fell c. Royaume-Uni , Série A, no 80, l'impossibilité
pour un détenu de consulter un Solicitor avant l'audience et de se faire représenter par un avocat
est contraire à l'article 6 § 1 Conv. EDH sur le procès équitable. Add . Th. Landais, L'évolution
de l'action disciplinaire. Vers un contrôle juridictionnel du prétoire. RDPC 1990, p. 272 et s.
2429. Article 111. Le texte apporte en outre certaines précisions et par exemple « l'isolement
n'est applicable qu'en cas d'évidente agressivité ». Et c'est l'article 113 qui établit la corrélation
entre telle sanction et telle autre.
243. À vrai dire, la question fut très peu débattue lors de la préparation du nouveau Code
pénal. Aux yeux des Français, cette distinction traduit bien les nuances des comportements et
surtout correspond à l'organisation judiciaire, les crimes étant déférés aux cours d'assises, les
délits aux tribunaux correctionnels, les contraventions aux tribunaux de police.
2430. B. Jouve, Prison et sanction, Le régime disciplinaire des détenus, RDPC 1987, p. 121
et s.
2431. La cellule de punition ou placement du détenu dans une cellule du quartier disciplinaire
où il est seul, entraîne privation de cantine et de visites, interdiction de tout contact avec les
autres détenus, promenade dans un préau individuel ; v. Bibal et Ménard, Étude sur le régime
disciplinaire dans les établissements pénitentiaires de l'Europe , Direction de l'Administration
pénitentiaire, Travaux et Documents no 35, ministère de la Justice, mai 1987.
2432. A. Bennis, Prisons : la réforme impossible, in Mélanges en hommage au professeur
Mohamed Jalal Essaid , professeur aux facultés de droit de Rabat et de Casablanca, Faculté de
droit de Rabat, tome 3, 2007, p. 231 et s.
2433. Les Règles Mandela. Standards minima pour le traitement des détenus révisés, AJ
pénal , déc. 2015.
2434. Outre les études générales déjà citées, v. T. Sellin, Reflexions on penal servitude , Ann.
int. Crim. 1969, p. 221 ; C. Eliaerts, Considérations sur la protection des droits fondamentaux
des détenus, RDPC 1975, p. 91 et s. ; M. Danti-Juan, Les droits sociaux du détenu in La
condition juridique du détenu , précité, p. 99 et s. ; J. Pradel, La protection sociale du détenu
d'aujourd'hui, Mélanges J. Savatier , PUF, 1992, p. 395 et s. ; A. Reynaud, Les droits de l'homme
dans les prisons , Conseil de l'Europe, 1988.
2435. Pour l'Europe, v. D. Bibal et M. Menard, Les activités culturelles dans les États
membres du Conseil de l'Europe , Ministère français de la Justice, Service des Études et de
l'Organisation, Le point sur, no 5, 1985.
2436. Plusieurs pays songent actuellement à organiser des dispositifs de brouillage, v. par ex.,
la loi roumaine du 10 déc. 2012 qui l'a organisé.
2437. H. Dumont, Pénologie. Le droit canadien relatif aux peines et aux sentences , Thémis,
Montréal, 1993, p. 522 ; P. Beliveau, La condition juridique du détenu au regard de la Charte
canadienne des droits et libertés in La condition juridique du détenu , précité, p. 152 et s. ;
P. Landreville et L. Lemonde, Le droit de vote des personnes incarcérées au Canada, RSC 1994,
p. 303 et s.
2438. V. ss 695.
2439. G. Kaiser, Human rights in the enforcement of sanctions involving deprivation of
liberty, Ann. inter. crim . 1990, p. 151 et s.
244. La Commission de révision du Code pénal (dont les travaux n'aboutirent pas) hésita à
maintenir le tripartisme, mais elle proposa finalement son maintien à cause de l'existence du jury.
Elle suggéra cependant de réduire la liste des crimes. Commission de révision. Rapport sur les
principales orientations de la réforme . Ministère de la Justice, Bruxelles, 1979, p. 36 et s.
2440. CEDH, gr. ch. 4 déc. 2007, Dickson c. Royaume-Uni , RPDP 2008, 419, note
Demarchi, condamnation de cet État qui avait refusé à un détenu de pratiquer une insémination
artificielle sur sa compagne.
2441. F. Dunkel, D. Rossner et H. Schuler-Springorum, L'évolution du traitement
pénitentiaire en Allemagne, RDPC 1992, p. 37.
2442. V. ss 569.
2443. Entre nous — Let's talk , Service correctionnel du Canada, 1993, vol. XVIII, no 5, p. 4
et 5. Ce système ne joue que dans les prisons fédérales, soit celles qui accueillent des personnes
condamnées à plus de deux ans d'emprisonnement.
2444. Art. 34-2 a des Règles pénitentiaires.
2445. Entre nous — Let's talk , déjà cité sous le même numéro.
2446. Martine Herzog-Evans, L'intimité du détenu et de ses proches en droit comparé ,
L'Harmattan, Paris, 2000.
2447. On pourrait évoquer aussi le travail à l'extérieur. Toutes ces institutions sont des
mesures dites d'individualisation.
2448. Art. 47 ter de la loi du 26 juill. 1975 sur l'organisation pénitentiaire, cet article ayant
été ajouté par une loi du 10 oct. 1986.
2449. V. ss 628.
245. Art. 2 CP norvégien. Il codice penale norvegese , introduction de J. Andenaes,
traduction de M. Rispo, Casi, Fonti et Studi per il diritto penale . Serie II, 9, Cedam, Padoue,
1998.
2450. A. Bernardi, La récente réforme pénitentiaire italienne (loi du 10 déc. 1986), RSC
1988, p. 167 et s.
2451. La CEDH a déclaré le système italien conforme à l'article 2 Conv. EDH sur le droit à la
vie, dans une affaire où un détenu en sortie avait tué un passant, les juges de Strasbourg
considérant que, malgré cela, le droit italien avait prévu des « mesures suffisantes pour assurer la
protection de la société » affaire Mastromatteo c. Italie , gr. ch., 24 oct. 2002, n° 37703/97, § 72.
2452. Alors qu'on doit distinguer, v. ss 513.
2453. Loi italienne du 26 juill. 1975 sur l'organisation pénitentiaire, art. 48.
2454. A. Wismer, Le système progressif dans l'exécution des peines, Informations
pénitentiaires suisses , 1973, no 83, p. 40 et s. V. aussi art. 37 et 38 CP suisse.
2455. B. Viredaz, in A. Kuhn et autres, La nouvelle partie générale du Code pénal suisse ,
Berne, 2006, p. 346.
2456. A. Normandeau, Arnould Bonneville de Marsangy (1802-1894). Un précurseur de la
criminologie moderne, RSC 1987, p. 385 et s. ; M. Fize, Il y a cent ans... la libération
conditionnelle, id ., 1985, p. 755 et s.
2457. Pour un panorama général d'un grand nombre d'États européens, v. Release from
Prison. European policy and practice , éd. par N. Padfield, D. van Zyl Smit et F.
Dünkel,Routledge, London, 2010.
2458. Prisons : sortir avant terme. Techniques judiciaires de réduction de la peine privative de
liberté. Comparaison des droits et pratiques d'Amérique du Nord, du Japon et de la France,
Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers , vol. 15, 1996, Cujas, Paris ; P. Darbéda,
La libération conditionnelle : aspects historiques et comparatifs. Rev. pénit . 2002, no 2.
2459. Ainsi quand l'intéressé doit rester sous contrôle du Gouvernement à cause d'un trouble
mental ou quand il apparaît que le condamné s'est conduit extrêmement mal pendant sa
détention.
246. V. ss 767. On rappellera qu'on parle en Allemagne d'Ordnungswidrigkeiten .
2460. Par la Cour d'appel d'Arnhem, saisie par le parquet qui est l'organe d'exécution des
peines. En pratique, cette juridiction refuse la libération conditionnelle une fois sur 10.
2461. G. Van Eikema Hommes et P. Tak, Examen critique de la nouvelle législation
néerlandaise concernant la libération conditionnelle (avancée) et le sursis avec mise à l'épreuve,
RSC 1988, p. 703 et s. ; P. Tak, Essays on Dutch Criminal Policy , Wolf Legal Productions,
Nimègue, 2002, p. 108 et s.
2462. G. Corstens, Les recours ouverts au détenu en droit néerlandais in La condition
juridique du détenu , précité, p. 223.
2463. A. Normandeau, La détermination de la peine et l'abolition des libérations
conditionnelles aux États-Unis, RT crim. et pol . 1986, p. 309 ; G. Lemire et A. Normandeau,
L'abolition des libérations fonctionnelles aux États-Unis (1976-1993). Bilan de la recherche,
Revue canadienne de criminologie , janv. 1994, p. 63 (étude très hostile à l'abolition) ;
P. Darbéda, précité.
2464. J.-P. Brodeur, Quelques notes sur la réforme de la détermination de la peine au Canada,
Criminologie , vol. XXIV, no 2, 1991, p. 85.
2465. La peine maximale en fait ne dépasserait pas 12 ans, sauf pour le meurtre et la haute
trahison. V. le rapport de la Commission canadienne sur la détermination de la peine, Reformer
la sentence, une approche canadienne , Ottawa, Ministère des Approvisionnements 1987, et un
résumé dans H. Dumont, Pénologie , précité, p. 110 et s., 299 et 479. L'accueil de la doctrine a
été très réservé, v. A. Pires, La réforme pénale aux Canada. L'apport de la Commission
canadienne sur la détermination de la peine, Criminologie , XX-2, 1987, p. 11 et s. ; J. Dozois,
M. Fréchette, A. Normandeau et G. Lemire, La détermination de la peine au Canada : bilan
critique de la Commission Archambault, Revue canadienne de criminologie , 1989 ; p. 63 et s.
2466. Ce qui veut dire que si le condamné pendant la période de liberté commet une nouvelle
infraction, il retournera en prison pour cette période, outre la peine propre qui lui sera infligée
pour cette infraction.
2467. V. ss 608, 625.
2468. Ph. Mary, Les nouvelles lois sur la libération conditionnelle en Belgique, RDPC 1998,
p. 713 et s.
2469. S. Stojkovic et R. Lovell, Corrections. An introduction , Éd. Anderson, Pub. Cincinnati
Ohio, 1992, p. 504 où sont indiquées les modalités prévues dans le code pénal modèle, mais en
fait déjà appliquées.
247. Mais seulement la localisation permanente ou obligatoire pour le condamné de rester
chez lui ou dans un lieu déterminé pendant une durée limitée, plus réduite qu'en cas de
condamnation pour delito .
2470. V. par exemple art. D-532 et s. CPP français.
2471. Une réduction est cependant possible pour raison médicale.
2472. La remission anglaise est traitée dans le Réglement général des prisons de 1964,
modifié.
2473. La réduction de peine française est traitée aux articles 721 et 721-1 à 721-3 CPP,
réformés par la loi du 9 mars 2004.
2474. Crim. 1er févr. 1990, Bull. crim . no 58.
2475. La remission permet donc de remplacer une longue peine disciplinaire d'isolement par
la privation du droit à une libération anticipée.
2476. J. Robert, La loi du 19 déc. 1972 et l'évolution du droit pénal, JCP 1973-I, 2525.
2477. G. Marc, Premières réflexions sur la réduction de peine, RSC 1973, p. 157 et s. ;
C. Yates, Le droit anglais in La phase exécutoire du procès pénal en droit comparé, RID pén .
1990, vol. 61, p. 401 et s.
2478. P. Pélissier, Techniques judiciaires de réduction de la peine privative de liberté, in
Prison : sortir avant terme, précité , p. 92.
2479. V. ss 583.
248. Préambule de la loi du 30 mars 2015, n° 1/2015, p. 1, Boletin oficial del Estado ,
31 mars 2015. Par exemple, l'imprudence légère (leve ) entrainant la mort ou des blessures n'est
plus une falta (ancien art. 621, 2 et 3 CP), disparait du Code pénal et devient une faute civile
extracontractuelle au sens des articles 1902 et s. du Code civil.
2480. À rapprocher d'une législation provinciale au Canada – en Ontario et au Québec –
permettant aux commissions de libération conditionnelle de statuer sur les demandes formées par
des condamnés ayant à purger une peine inférieure à deux ans d'emprisonnement.
2481. Il s'agit de la loi n° 241 du 31 juill. 2006 qui pour réduire la surpopulation carcérale
prévoit en son article unique une remise de peine, d'une durée de 3 ans applicable aux peines
privatives de liberté prononcées suite à des faits infractionnels commis jusqu'au 2 mai 2006,
hormis ceux listés à la suite de cet article. Techniquement, il s'agit d'un indulto , remise de peine
d'origine parlementaire, prévu par l'article 79 de la Constitution. L'indulto se rapproche de
l'amnistie sauf qu'il laisse subsister la condamnation.
2482. Contre les décisions du juge pénal de surveillance, un appel est possible devant
l'Audiencin provincial , J.-L. Manzanares Samaniego, El juez de vigilancia, in Lecciones de
derecho penitenciaro , Alcala de Henares 1985, p. 173 et s. ; M. Barbero Santos, El sistena
punitivo espanol, Cahiers de défense sociale , 1990-1991, p. 134 et s. ; F. Bueno Aires, RID pén
. 1990, vol. 61, p. 517.
2483. CEDH, 8 janv. 2013, aff. n° 43517/09, D . 2013, 1304, obs. Céré, Herzog-Evans et
Péchillon ; AJ pénal 2013, 361, obs. Péchillon.
2484. En outre, les articles D. 176 et s. CPP confèrent le droit de visiter les prisons au juge de
l'application des peines, au président de la chambre de l'instruction et au procureur de la
République.
2485. Rapport sur l'amélioration du contrôle extérieur des prisons résultant des travaux de la
Commission Canivet, La documentation française, mars 2000. Cet ouvrage comporte
d'intéressants éléments de droits étrangers et des propositions.
2486. Division du Banc de la Reine [1967] 2 QBD, 617.
2487. Cour suprême du Canada, Martineau [1980] 1 RCS 602.
2488. Recours par lequel un justiciable peut obtenir d'un tribunal judiciaire supérieur le
contrôle de la légalité, d'une décision d'un organe de l'État ou d'un tribunal inférieur.
2489. P. Béliveau, La condition juridique du détenu au regard de la Charte canadienne des
droits et libertés, in La condition juridique du détenu , Travaux de l'Institut de sciences
criminelles de Poitiers, Cujas, Paris, 1994, p. 192.
249. Ainsi, le suspect de felony pouvait être arrêté sans formalité alors qu'un mandat d'arrêt
délivré par un juge était nécessaire en cas de misdemeanours .
2490. Cour suprême des États-Unis. Robinson v. California , 370 US 660, (1962).
2491. Id . Wolff v. McDonnell [1974] 418 US 539, il est écrit « there is no iron curtain drawn
between the Constitution and the prisons of this country ».
2492. Commission européenne 8 mars 1962. Ilse Koch c. Allemagne . Ann. 62, p. 127. On
aura noté que l'arrêt américain Robinson v. California précité et la décision Ilse Koch
c. Allemagne sont de la même année, 1962. Pour les arrêts de la CEDH, v. J-F. Renucci, Droit
européen des droits de l'homme , 6e éd. 2015, LGDJ, no 131.
2493. En ce sens, Roberto M. Harding, In the Belly of the Beast : a comparison of the
Evolution and Status of Prisonners, Right in the United States and Europe, Georgia Journal of
International and Comparative Law 98, vol. 27, p. 1 et s.
2494. L. Favoreu, Cours constitutionnelles européennes et droits fondamentaux , Economica,
1982, Paris-Aix, p. 36 ; K. Tiedemann, L'influence des principes constitutionnels et de la
jurisprudence constitutionnelle sur le droit pénal allemand, RSC 1987, p. 105 et s.
2495. Trib. Const. 14 mars 1972, B.V. erf G.E., 33, 1.
2496. M. Barbero Santos, Les principes constitutionnels généraux et le droit pénal et la
procédure pénale en Espagne, RSC . 1987, p. 45 et s.
2497. Sentence 73/1983 du 30 juill. 1983, BOE (Journal officiel espagnol) du 18 août 1983.
2498. Y. Madiot, Les droits de l'homme , M.A. Editeurs, 1987, p. 25.
2499. V. deux condamnations au titre de l'article 3 Conv. EDH, dans les affaires
Salejmannovic , 16 juill. 2009, et Torreggiani , 8 janv. 2013.
25. Nombreuse jurisprudence, v. encore récemment CJCE, arrêt Dow Benelux du 17 oct.
1989 : « Selon une jurisprudence constante, les droits fondamentaux font partie intégrante des
principes généraux du droit dont la Cour assure le respect... La Convention européenne de
sauvegarde des droits de l'homme... revêt, à cet effet, une signification particulière », Rev. sc.
crim . 1990, p. 162, obs. Bonichot. Voir aussi CEDH gr. ch., 30 juin 2005, Bosphorus Airlines ,
où il est dit que le droit communautaire est subordonné à la Conv. EDH ; il est vrai que c'est le
CEDH qui le dit !, Étude de V. Constantinesco, L'arrêt Bosphorus, Cahiers de droit européen ,
2006, p. 350 et s. On a pu parler d'un « rayonnement » de la Convention, J.-C. Soyer et M. de
Salvia, Le recours individuel supranational , LGDJ, 1992, p. 45 et s. Il faut il est vrai ajouter que
le droit communautaire n'était pas exactement pénal tout en étant répressif lato sensu .
Contrairement à l'actuel droit de l'Union européenne.
250. Jusqu'en 1814, les traîtres de sexe masculin pouvaient être traînés, pendus et mis en
morceaux. J. Spencer, Droit pénal in Droit anglais , sous la direction de J.A. Jolowicz, 2e éd.
1992, p. 410.
2500. Cour const., 22 nov. 2013, n° 279, commentaire F. Cancellari, Rev. pénit ., 2016, n° 2, à
paraître.
2501. Trib. confl. 22 févr. 1960, Fargeaud d'Epied, Rec. Lebon , p. 855 ; Jurisprudence
confirmée par la même juridiction le 4 juill. 1983, Caillol, D . 1983, 597, note S. Regourd ;
P. Couvrat, Les compétences juridictionnelles en matière d'exécution de détention provisoire,
RSC 1984, p. 555 et s. (à propos d'un placement d'un inculpé dans un quartier de plus grande
sécurité).
2502. CE 2 mars 1938, Abet, Rec. Lebon , p. 224.
2503. CE 8 déc. 1967, Kayanakis, id . p. 475.
2504. Trib. adm. Versailles 25 avr. 1985, Gaz. Pal . 28 nov. 1985.
2505. Ainsi en est-il en cas de carence du service médical pénitentiaire, d'accident survenu au
cours de l'exécution d'un travail pénal ou de violences entre détenus, v. G. Mathieu, précité ,
p. 217 et s.
2506. Certains droits prévoient l'allongement du délai d'épreuve, l'avertissement solennel et
l'imposition d'un devoir, art. 50 CP portugais et § 56 f StGB allemand.
2507. Par exemple, en France, il existe, sous la tutelle du juge de l'application des peines, un
service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP), service déconcentré de l'administration
pénitentiaire et créé en 1999. Au Royaume-Uni existe, également rattaché au ministère de la
justice, le National Probation Service, NPS, créé par le Criminal Justice and Courts Services
2000 .
2508. M. Tomic-Malic, La probation en Europe, Revue de l'application des peines , Paris, no
10, juin 1994.
2509. L'Allemagne occupe une place un peu à part car le système de surveillance est
dédoublé : celui d'assistance auprès des tribunaux (phase de la poursuite) est sous la tutelle du
procureur général ; celui de probation (sentence définitive) est sous celle du président du
tribunal.
251. M. Allen, Textbook on Criminal law , 7e éd. 2003, Oxford University Press, p. 12.
2510. Cette infraction est intentionnelle, v. H. Dumont, Pénologie , précité, p. 429.
2511. Avec dans certaines législations une sous-distinction : ainsi, en France, cette peine peut
être prononcée soit à titre autonome, soit comme modalité d'un sursis (sursis assorti de
l'obligation d'accomplir un travail d'intérêt général).
2512. En ce sens, le droit français (art. 132-57 CP et 747-2 CPP), la peine d'emprisonnement
ne devant pas dépasser six mois ; M. Tomic-Malic, Le travail d'intérêt général en Europe. Étude
du droit comparé sur l'application du travail d'intérêt général dans les pays d'Europe
occidentale , Ministère de la Justice, Études et recherches, Paris, 1994, p. 21 et s.
2513. Ce n'est pas le tribunal, pour des raisons matérielles, qui détermine la nature du travail.
2514. Le code pénal portugais prévoit qu'à la place du travail d'intérêt général, le juge peut
prononcer une amende ou même une exemption de peine (art. 60-7).
2515. Du moins en France, Douai 21 mai 1987, Gaz. Pal . 1988-II, 777, note J.-P. Doucet :
l'inexécution pour cause d'arrestation motivée par la commission d'un autre délit reste
délictueuse.
2516. Système très proche en France, art. 131-9 al. 2 CP à propos des peines alternatives.
2517. J. Gauthier, L'effectivité des décisions de justice , Journées H. Capitant, rapport suisse,
1985, p. 353 et s.
2518. J. Pelier, Réflexions sur le recouvrement des condamnations pécuniaires, D . 1964,
chron. p. 223. A. Bernardi, L'amende dans une perspective européenne , Travaux de l'Institut de
Sciences Criminelles de Poitiers, Cujas, vol. X, 1990, p. 11.
2519. Elle existe dans presque tous les pays d'Europe. Une variante existe au Canada où le
juge prévoyant le non paiement de l'amende qu'il inflige, peut assortir sa condamnation à
l'amende d'une clause d'emprisonnement en cas d'inexécution. Cette clause n'est pas une peine
mais un moyen de pression. Comme les juges canadiens prononcent très souvent l'amende, les
prisons sont remplies de détenus indigents qui font jusqu'à la moitié de la population carcérale,
v. H. Dumont, précité, p. 361 et 389 et s. C'est pourquoi le condamné peut faire transformer
l'emprisonnement en travaux communautaires.
252. En outre, il n'y a de tentative punissable que pour les indictable offences . V. Criminal
Attemps Act 1981 .
2520. Cour constitutionnelle 21 nov. 1979, sentence no 131, Giustizia penale 1980-I, 129.
2521. Tribunal constitutionnel 16 févr. 1988 ; add . F. Bueno Arus, La constitucionalidad del
arresto sustituto por impago de una pena de multa, Poder Judicial , no 9, mars 1988, p. 63 et s.
2522. De sorte que c'est le juge qui, indirectement, détermine le nombre de jours
d'emprisonnement alors que dans la contrainte par corps, c'est la loi qui fixe les équivalences.
2523. L'idée avait déjà été émise devant la Société générale des prisons en 1895 par
L. Rivière, Rev. pénit . 1895, p. 1375.
2524. Art. 293 du Einführungsgesetz zum Strafgesetzbuch (loi d'application du code pénal) de
1992.
2525. En général, un jour-amende est converti en 6 heures de travail.
2526. A.M. Van Kalmthout et P.J.P. Tak, précité, II, p. 477.
2527. H. Ruiz Fabri, G. Della Morte, E. Lambert-Abdelgawad et K. Martin-Chenut, La
clémence saisie par le droit — Amnistie, prescription et grâce en droit international et comparé ,
Société de législation comparée, UMR de droit comparé de Paris, vol. 14, 2007.
2528. Que les codes pénaux traitent souvent avec celle de la poursuite : ainsi les codes
pénaux allemand (art. 78 et s.), autrichien (art. 57 et s.), suisse (art. 99 et s.), espagnol (art. 112
et s.), portugais (art. 117 et s.), danois (art. 92 et s.)... Dans tous ces codes, après la prescription
de la poursuite est traitée aussitôt celle de la peine, souvent dans le même développement. La
France, adopte une attitude différente : la prescription de la peine est traitée au code pénal alors
que celle de l'action publique figure dans le code de procédure pénale.
2529. Toutefois la condamnation subsiste.
253. La situation est très proche au Canada où il existe deux procédures, celle d'acte criminel
et celle sur déclaration sommaire de culpabilité, et trois sortes d'infractions : celles qui sont
absolument criminelles (comme le meurtre), celles qui sont absolument sommaires (comme les
violences simples) et les « hybrides » pour lesquelles le poursuivant choisit lors de la première
comparution de l'accusé devant le juge de paix, entre procédure d'acte criminel et procédure
sommaire.
2530. E. Ferri, Sociologie criminelle , 4e éd. p. 742 ; de la Grasserie, Rev. pénit 1898, 650 et
656.
2531. Selon la définition donnée par l'article 174 du code pénal italien.
2532. A. Van Kalmthout et P.J.P. Tak, précité, II, p. 559. On observera que la grâce est soit
une grâce individuelle (indulto ) soit une grâce générale (grazia ).
2533. M. Killias, Précis de droit pénal général , Staempfli Editions SA Berne, 1998, où
l'auteur donne des chiffres tirés d'une étude comparative dans les cantons et où il donne comme
explications le caractère un peu légaliste de la culture juridique suisse et surtout le grand pouvoir
d'appréciation dont disposent les juges pour moduler les peines, p. 132.
2534. N. Hurand, The King's pardon for homicide before AD 1307 , Oxford, Clarendon Press,
1960 ; H. Dumont, Pénologie, Le droit canadien relatif aux peines et aux sentences , précité,
p. 539 et s.
2535. S. Grupp, Some historical Aspects of the Pardon in England, 1963, rapporté par
H. Dumont, précité, p. 540.
2536. Subsidiairement, elle sert à désencombrer les prisons.
2537. En moyenne, une loi d'amnistie tous les cinq ans, à l'occasion de l'installation du
président de la République, plus parfois une ou deux « petites » lois au cours d'un quinquennat,
soit en tout 38 lois ou articles de loi depuis 1945. Cependant, depuis les années 1980, l'amnistie
est quasiment tombée en désuétude.
2538. On a noté en 1980 que le manuel le plus consulté en Suisse celui de Hans Schultz, ne
réservait que 17 pages à l'amnistie, v. F. Clerc, L'amnistie en Suisse, Mélanges Bouzat , Pedone,
1980, Paris, 136.
2539. En Angleterre, elle n'existe même pas du tout. Mais il existe un substitut pour certaines
infractions comme celle de détention irrégulière d'arme, la police annonçant qu'elle ne
poursuivra pas si les détenteurs d'armes les restituent spontanément dans tel délai.
254. En France, cette théorie est illustrée notamment par R. Merle et A. Vitu, Traité de droit
criminel , 7e éd. 1997, no 383, Cujas, Paris.
2540. Cependant, en Belgique, la réhabilitation se traduit seulement par une mention en
marge de la décision de condamnation.
2541. M. Ancel, La sentence indéterminée , Nations-Unies, Département des questions
sociales, New York 1953. Il s'agit d'un rapport d'ensemble faisant suite à des réponses à un
questionnaire adressé à une cinquantaine de pays, tous ayant répondu.
2542. Surtout en ce qui concerne l'indétermination absolue qui porte atteinte à la liberté
individuelle et laisse la part trop belle à l'administration pénitentiaire.
2543. La question peut même se compliquer car à certains de ces délinquants comme les
anormaux mentaux, on peut appliquer soit seulement des mesures de sûreté, soit à la fois, c'est-à-
dire successivement de telles mesures et des peines ou vice versa.
2544. Pour les États-Unis, exclusion de la peine de mort, affaire Roper v. Simmons , 543 US
551 (2009.
2545. Pour les États-Unis, affaire Miller v. Alabama , 25 juin 2011, RTDH 2013, étude Th.
Hochemann, p. 326, l'arrêt n'exclut pas catégoriquement la peine perpétuelle, mais s'y montre
très défavorable.
2546. C'est pourquoi les législations insistent toutes sur la nécessité quasi absolue d'établir un
dossier de personnalité avant prise de la décision au fond.
2547. Décision du 29 août 2002, n° 2002-461 DC, cons. 26, Gaz. Pal ., 4-5 sept. 2002, note
Schoetti.
2548. V. ss 107.
2549. European Juvenile Justice System , Centro di Studio e di Ricerca sulla Giustizia
Minorile, Universita degli Studi di Macerata, coord G. Giostra, éd. V. Patané, 2 vol. 2007 ; La
minorité à contresens. Enfants en danger, enfants délinquants , dir .G. Giudicelli-Delage et
C. Lazerges, Dalloz, 2014 ; Adapter la justice des mineurs . Rapport A. Varinard, La
documentation française 2009, p. 235 et s. ; P. Bonfils et A. Gouttenoire, Droit des mineurs ,
Dalloz, 2e éd., 2014, n° 1356 et s.
255. Entre ces deux thèses, il y a des thèses intermédiaires et nombreuses, v. K. Ambos,
Réflexions sur la théorie française de l'infraction pénale du point de vue allemand, in Vers un
nouveau procès pénal . Neue Wege des Strafprozesses, sous la direction de J. Leblois-Happe,
Société de législation comparée, colloques. Vol. 9, 2008, p. 147 et s.
2550. Cette observation s'explique par une raison constitutionnelle. En Belgique, le droit des
mineurs fait partie des matières « personnalisées », soit de la compétence des communautés
flamande et française, mais à l'exception des questions relevant du droit pénal (art. 459 bis et
59 ter de la Constitution), v. M. Van de Kerchove, Le droit sans peines. Aspects de la
dépénalisation en Belgique et aux États-Unis , Bruxelles, 1987, p. 125 ; M. Van de Kerchove et
F. Tulkens, Introduction au droit pénal. Aspects juridiques et criminologiques , Bruxelles, 1991,
p. 299.
2551. En réalité par décision d'autorités autres que le juge pénal.
2552. Art. 77 b CP qui évoque la gravité de l'infraction, le caractère de l'auteur et les
circonstances de commission de l'infraction. La justice pénale des mineurs en Europe , sous la
direction de F. Bailleau et Y. Cartuyvels, L'Harmattan, 2007.
2553. C. MC Diarmid, Children who murder. What is Her Majesty's Pleasure ? Crim. L.R .
2000, p. 547 et s.
2554. On ajoutera une sanction très particulière : quand l'amende ou la compensation
(accordée à la victime) est prévue par la loi, le juge peut les mettre à la charge des autres,
art. 137 de la loi précitée de 2000.
2555. Presque systématiquement réduites par rapport à celles applicables aux majeurs.
2556. Ordonnance du 2 févr. 1945 relative à l'enfance délinquante.
2557. A. le Brishoual, Le rôle des parquets in Enfance et délinquance , XIIe Journées de
l'Association française de droit pénal, Rennes, nov. 1991, Economica, 1993, p. 130 et s. ;
P. Pédron, Droit et pratiques éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse , 2e éd. 2008,
Gualino.
2558. Loi du 4 août 1953 relative à la juridiction de la jeunesse (Jugengericht-Sgesetz , en
abrégé JGG) à partir de quatorze ans.
2559. À titre subsidiaire en somme, v. F. Dünkel, Freiheitsentzug für junge Rechtsbrecher —
Situation und Reforme von Jugendstiafe, Jugendstrafvollzug. Jugendarrest und Untersechung
shaft in der Bundesrepublik Deutschland und im internationalen Vergleich . Bonn, 1990, not.
p. 14 et s., 94 et s.
256. V. par exemple B. Bouloc, Droit pénal général , 20e éd. 2007, no 210 et s. éd. Dalloz.
2560. F. Dünkel et F. Mérigeau, Les expériences de médiation délinquant-victime en
République fédérale d'Allemagne in Nouvelles tendances dans le droit pénal des mineurs .
Rapports criminologiques de l'Institut Max Planck de droit pénal étranger et international,
Freiburg im Brisgau, tome 42, 1990, p. 95.
2561. Id . p. 98 et s.
2562. Richard A. Ball, C. Ronald Huff et J. Robert Lilly, House arrest and correctional
policy. Going time at house . Sage publications, Londres, 1987.
2563. Ce qui rapproche cet exemple de la médiation-réparation française ou allemande
lorsqu'elle est ordonnée avant poursuites et pour en éviter le déclenchement.
2564. Cette garde en milieu fermé est même relativement souvent prononcée puisqu'elle fait
17 % des condamnations en 1991, v. Traité de criminologie empirique , sous la direction de
D. Szabo et M. le Blanc, Presses Universitaires de Montréal, 1994, p. 209, le développement sur
la justice des mineurs étant traité par L. Biron et J. Trépanier.
2565. C. Hennau et J. Verhagen, Droit pénal général , Bruxelles, 3e éd. 2003, no 455.
2566. P. Cornelis et P. Rans, Le nouveau visage de la loi du 8 avr. 1965 relative à la
protection de la jeunesse, RDPC 1994, p. 1081.
2567. À propos d'un avant-projet de loi du 4 août 1982, M. Van de Kerchove, précité, p. 126
et L. Walgrave, La repénalisation de la délinquance juvénile : une fuite en avant, RDPC 1985,
p. 604 et s.
2568. J. Christiaens et Y. Cartuyvels. Le modèle perdu de la justice des mineurs en Belgique
in La justice pénale des mineurs en Europe , sous la direction de F. Bailleau et Y. Cartuyvels.
L'Harmattan, 2007, p. 84.
2569. Loi sur l'assistance éducative de 1999 ; J. de Figueiredo Dias, Direito penal, Parte
geral , I. Coimbra Editora, 2004, p. 547 et s. Notons qu'en réalité, ce système n'est pas très
éloigné des systèmes pénaux puisqu'à partir de 16 ans, l'emprisonnement est applicable.
257. Cour du Banc du Roi, affaire Younghusband v. Luftig , (1949), 2KB, 354, 370. La
doctrine de common law parle sans cesse d'actus reus pour désigner l'élément matériel et de
mens rea pour évoquer l'élément psychologique.
2570. Carmen Gómez Rivero. La nueva responsabilidad penal del menor : las Leges
Organicas 5/2000 et 7/2000, Revista penal , janv. 2002, no 9 p. 5, 2e colonne.
2571. M. L. Cuerda Aranau, Consideraciones político-criminales sobre las últimas reformas
de la Ley Penal del Menor, RP , juill. 2008, p. 22 et s., au ton assez critique.
2572. Tapio Lappi-Seppala, Nordic Youth Justice, in Crime and Justice in Scandinavia , éd.
par M. Tonry et Tapio Lappi-Seppala, The University of Chicago Press, Chicago and London,
2011, p. 199 et s.
2573. Rapport Dr C. Koupernic in Seuils d'âge et législation pénale , éd. Cujas, Paris, 1961,
p. 5 et s.
2574. En ce sens, v. l'avant-projet présenté en France devant la Société générale des
Prisons en 1958 par J. Chazal et J. Pinatel, et selon lequel le juge pourrait choisir entre la peine
classique et des « mesures de défense sociale » à caractère plutôt éducatif, RDP 1958, p. 539.
2575. M.F. Dunkel, Les législations en vigueur relatives aux jeunes adultes délinquants , in
Jeunes adultes délinquants et politique criminelle, actes des rapports présentés au Xe colloque
criminologique (1991), Conseil de l'Europe, Recherche criminologique, vol. XXX, 1994, p. 85
et s.
2576. Problème différent de celui des « vieux » mineurs ou mineurs proches de la majorité
qui parfois dans les législations actuelles sont justiciables de juridictions pour majeurs, v. ss
592.
2577. D'ailleurs les jeunes adultes sont toujours jugés par des juridictions de la jeunesse,
même s'ils se voient appliquer le droit commun des majeurs.
2578. M.F. Dunkel, précité , p. 87.
2579. Ce système est encouragé par la Recommandation du Conseil de l'Europe de 2003
258. Supreme Court, affaire Miller , 2 AC161.
2580. Cette circonstance atténuante disparaît dans le Code pénal de 2002. Mais des auteurs le
regrettent, v. R. Mahaim, in La nouvelle partie générale du Code pénal suisse , Berne, 2006,
p. 241-242.
2581. J. Verin, À la recherche de « vrais » substituts à l'emprisonnement (Le « Day training
Centre » anglais). RSC 1982, p. 399 et s.
2582. M.F. Dunkel, précité , p. 94.
2583. B. Bouloc, Pénologie , Dalloz, Paris 3e éd. 2005, no 508 et s.
2584. Aujourd'hui dans la plupart des pays, la catégorie des délinquants dangereux fait l'objet
de statistiques distinctes.
2585. La criminologie , éd., Alcan, 1890, éd. française, p. 332.
2586. Criminologie , 6e éd., Dalloz, 2007, p. 848 et s.
2587. La doctrine récente distingue dangerosité psychiatrique et dangerosité criminologique.
La première est « un risque de passage à l'acte principalement lié à un trouble mental et
notamment au mécanisme et à la thématique de l'activité déficiente », rapport de la Commission
Burgelin, Santé, Justice et dangerosité , La documentation française, 2005. La seconde est un
risque élevé de récidive ou de réitération. C'est ce sens qui est retenu dans le présent ouvrage.
2588. G. Jakobs, Aux limites de l'orientation par le droit : le droit pénal de l'ennemi, RSC
2009, p. 7 et s. ; G. Giudicelli-Delage, Droit pénal de la dangerosité. Droit pénal de l'ennemi,
RSC 2010, p. 69 et s. ; W. Frisch, Los conceptos de pena y el desarrollo del derecho penal en
Europa, Revista de derecho penal y procesal penal , Buenos Aires, 2011, fasc. 3, p. 404 et s.
2589. V. aussi art. 3 et 5 de la loi du 29 mai 1982 reprenant l'idée.
259. Elle a notamment pour avantage d'éviter de scinder les aspects psychologiques entre
l'infraction (faute) et le délinquant (circonstances affectant la responsabilité).
2590. F. Palazzo, Terrorisme et législation antiterroriste en Italie, RSC 1987, p. 639 et s. not.
p. 649-650 ; M. Laudi, La dissociazione della lotta armata, Riv. It . 1988, p. 276 et s. ; G. Licci,
Les règles de fond sur la lutte contre le crime organisé dans l'ordre juridique italien, RIDP 2007,
p. 635 et s., not. p. 648 et s. ; J. Pradel, Les règles de fond sur la lutte contre le crime organisé,
Rev. pénit . 2006, p. 531-532.
2591. Gonzalo Qintero Olivares, Comentarios al Nuevo Codigo penal , précité, art. 579 et
376. V. aussi pour les textes anciens, J.L. De La Cuesta, Traitement juridique du terrorisme en
Espagne, RSC 1987, p. 589 et s. not. p. 596-597.
2592. J. Kinzig, Lutte contre la criminalité en Allemagne, in Nouvelles méthodes de luttre
contre la criminalité : la normalisation de l'exception. Etude de droit comparé (Belgique, États-
Unis, Italie, Pays-bas, Allemagne, France) .
2593. On ne confondra pas la dénonciation de l'art. 422-1 avec le désistement volontaire en
cas de commencement d'exécution : dans le premier cas, il y a seulement exemption de peine
alors que dans le second, c'est l'irresponsabilité pénale qui s'applique, v. Y. Mayaud, Le
terrorisme , Connaissance du droit, Dalloz, Paris, 1997, p. 58.
2594. Selon la terminologie française.
2595. Selon la terminologie allemande exportée en Italie par exemple.
2596. Solution de la jurisprudence française avec l'arrêt de principe dit « de la grenade » ;
Crim. 3 mars 1960, Bull. crim . no 138 ; J. Pradel, Droit pénal général , 20e éd., 2014, no 335
et s.
2597. C'est la technique du cumul juridique, adoptée par l'article 81 CP italien, selon lequel le
juge doit infliger la peine prévue pour l'infraction la plus grave, aggravée jusqu'au triple.
2598. Ce principe est consacré tantôt par la jurisprudence (par exemple en France), tantôt par
la loi (par exemple Italie, art. 15 CP qui indique que le texte spécial l'emporte sur le texte
général).
2599. En effet, le cumul matériel est souvent impossible (matériellement ou/et moralement) à
exécuter et le non-cumul peut conduire l'agent se trouvant sous le coup d'une peine très forte à
commettre des infractions mineures de façon gratuite, sans qu'il en résulte pour lui une
aggravation de peines ; v. J. Oneca, Derecho penal , 2e éd. Par J.J. Hernandez Guijardo et
L. Beneytez Merino, Madrid 1986, p. 507 ; D. Khalib al-Bcheraoui, Le concours réel
d'infractions , thèse Strasbourg, dactyl. 1991, p. 133 et s.
26. J. Pradel, G. Corstens et G. Vermeulen, Droit pénal européen , Dalloz, Paris, 3e éd. 2009.
260. J. Verhaegen, Le fait qualifié infraction, Mélanges Legros , Éd. de l'Université de
Bruxelles, 1985, p. 749 et s.
2600. C'est ce qu'on appelle le cumul avec réduction. L'article 76 porte le maximum de la
peine à purger à 40 ans quand l'intéressé a été condamné à au moins deux délits de terrorisme à
plus de 20 ans. Cette question a donné lieu à un arrêt de la CEDH, gr. ch., 21 oct. 2013, Del Rio
Prada , RSC 2014. 174, obs. Roets ; Dr. pénal 2013. 179, et ibid . 2014, 2, note Peltier.
2601. N. Ramirez, Fundamento legal y dogmatico de la pena en el delito continuado, in
Deracho penal con motivo del bicentenario , C. Mahiques, coord. El derecho, Buenos Aires,
2015, p. 27 et s.
2602. Le système de l'infraction continuée est libéral car au lieu de pouvoir être multipliée
par cinq (avec plafond il est vrai), la peine ne peut être multipliée que par trois. Il l'est d'autant
plus que les délits en concours peuvent être très divers et que les tribunaux entendent largement
le concept d'unité de dessein.
2603. En France où le juge dispose des plus larges pouvoirs dans la fixation de la peine, il n'a
pas été utile d'adopter la technique du délit continué.
2604. J. de la Rua, La codificación penal latino americana , Caracas, 1982, p. 142.
2605. C. Hennau et J. Verhagegen, Droit pénal général , 3e éd. Bruylant, 2003, no 484.
2606. Cette définition juridique de la récidive n'est pas exactement le récidivisme qui, mot
utilisé surtout par les criminologues, est plus large : il désigne en effet aussi d'autres variétés de
réitération d'infractions comme la récidive générique (concours réel d'infractions), la récidive
sociale qui existe dès qu'il y a condamnation antérieure même si les conditions de la récidive
légale ne sont pas réunies et la récidive pénitentiaire qui suppose un séjour antérieur en prison,
v. P. Bouzat, RSC 1966, p. 852, R. Gassin, Criminologie , Dalloz, 6e éd. 2007, no 475.
2607. D'une étude menée sur l'activité du tribunal correctionnel de Poitiers en 1980, il
apparaît que 30 % des personnes jugées pouvaient être considérées comme récidivistes,
G. Giudicelli Delage, Le récidivisme dans le département de la Vienne. Enquête réalisée près du
tribunal correctionnel de Poitiers. Premiers éléments in Le récidivisme , XXIe Congrès de
l'Association française de criminologie, Poitiers, oct. 1982. Publications de la Faculté de Droit
de Poitiers, PUF 1983, p. 91 et s. Une autre étude menée au Canada en 1993 fait apparaître que
le quart des condamnés ayant obtenu soit la libération conditionnelle totale, soit la libération
sous surveillance obligatoire après libération conditionnelle de jour ont été réincarcérés,
v. T. Nouwens, L. Mottuk et R. Boe, Le taux de récidive détaillé , Forum Recherche sur
l'actualité correctionnelle, numéro sur la récidive, vol. 5, no 3, sept. 1993, p. 25 et s. V. plus
récemment enquête d'A. Kensey, in Cahiers d'études de l'administration pénitentiaire, Paris, n
° 36, 2011, le taux de 46% de récidivistes en six ans étant retenu pour des sortants de prison.
2608. M. Killias, Précis de criminologie , Staempfli, Berne 1991, no 215.
2609. M. Ancel, Le récidivisme en droit comparé, RID pén . 1955, p. 9 et s. ; A. de Nauw,
Les nouvelles techniques juridiques de la récidive en droit comparé, RDPC 1978, p. 351 et s. ;
R. Legeais, La lutte contre le récidivisme dans les institutions pénales de la République fédérale
d'Allemagne, de la Suisse et de l'Italie, Le récidivisme, précité , p. 211 et s.
261. Les premières sont les infractions dites matérielles en Europe continentale ou result
crimes en common law, et les secondes sont les infractions dites formelles en Europe
continentale ou conduct crimes en common law. Ces dernières sont partout nombreuses dans le
domaine de la protection de la vie et de l'intégrité corporelle et, plus particulièrement, en matière
de sécurité du travail.
2610. A. Prins, Science pénale et droit positif , 1899, no 115 et s.
2611. Pour un exemple de législation qui a sans cesse modifié la matière, oscillant entre
aggravation de la peine et mesure de sûreté, on consultera les lois anglaises depuis 1908,
v. A.M. Mc Alinden, Indeterminate Sentences for the Severely Personality Disordered, Crim. L.
R . 2001, p. 108 et s.
2612. La plupart des législatives contiennent d'autres circonstances aggravantes que la
récidive et ils distinguent plus précisément entre les circonstances aggravantes générales
(communes à beaucoup d'infraction) et les circonstances aggravantes particulières (propres à
telle infraction). Parmi les premières, il y a à côté de la récidive certaines circonstances tenant
par exemple du modus operandi , comme le fait pour un majeur de commettre une infraction en
faisant intervenir un mineur (art. 41 quater CP argentin). Quant aux circonstances aggravantes
particulières, elles sont extrêmement nombreuses : ainsi en Espagne, le meurtre puni
normalement de 10 à 15 ans est puni de 15 à 20 ans en cas de perfidie (alevosía ) ou sous
condition d'une récompense (art. 138 et 139 CP) ; ainsi en Italie, le meurtre puni normalement de
20 ans est puni de la réclusion perpétuelle (ergastolo ) en cas de préméditation (art. 575 et s CP).
Add le bel ouvrage de droit comparé de A. Melchionda, Le circonstanze del reato . Cedam,
Milan, 2000, où sont traitées aussi les causes d'indulgence.
2613. Comme C. Santander. La réincidencia. Una transgresión al principio de culpabilidad y
las limites de ius puniendi, Revista de estudíos criminológicos y penitenciarios , no 7, 2003,
Santiago de Chile, p. 9 et s.
2614. G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale, Parte generale . 4e éd. Bologna, 2006,
p. 869.
2615. Qui caractérisait surtout les Codes anciens comme les Codes italiens de 1889 et de
1930.
2616. On parle de récidive perpétuelle dans le premier cas et de récidive temporaire dans le
second.
2617. Ainsi le CP français de 1810, le CP allemand de 1871 et le CP italien de 1889.
2618. Les Codes latino-américains reflètent bien les sources — française, espagnole et
2619. H. H. Jescheck, Lehrbuch des Strafrechts, 1998, § 84 II.
262. C. Roxin. Strafrecht. Allgemeiner Teil, Band I Grundlagen. Der Aufbau der
Verbrechenslehre . München, 1994, traduction en espagnol Derecho penal. Parte general . I.
Fundamentos. La estructura de la teoria del delito . ed. Civitas. S.A. 1997, § 11 ; H. Jescheck
Lehrbuch des Strafrechts : All. Teil , Berlin, Duncker u. Humblot, 1988, traduction en espagnol.
Tratado de derecho penal. Parte general . Granada, 1993-§ 28.
2620. La fixation de la peine, par R. Hahmaim, in La nouvelle partie générale du Code pénal
suisse , sous la direction de A. Kuhn, L. Moreillon, B. Viredaz, et A. Bichovsky, éd. Stampfli,
Berne 2006, p. 243-244.
2621. On pense aussi à la peine de mort. Mais sa disparition dans tous les États d'Europe ôte
à la question tout son intérêt.
2622. Par ex. J. Sprack, A practical approach to Criminal Procedure , 14e éd., Oxford
University Press, 2012, p. 423 et s.
2623. Par ex. H. Parent et J. Desrosiers, La peine. Traité de droit criminel , tome 3, éd.
Thémis, Montréal 2012, p. 415 et s.
2624. Cour d'appel (2006) ; 1 WLR, 2509.
2625. Il s'git d'infractions punissables d'au moins 10 ans d'emprisonnement impliquant une
violence contre une personne ou conduite dangereuse, ayant infligé ou étant susceptible
d'infliger des dommages psychologiques graves à un tiers.
2626. Il s'agit des agressions sexuelles, armées ou non.
2627. Rc FS (2007) J.Q. No 14856, § 41, cité in H. Parent et J. Desrosiers, précité , p. 428.
2628. Stephen C. Shute, Managing the rirk posed by offenders after the expiry of sentence :
the british experience, in Prevention of reoffending/Prévention de la récidive , IPPF/FIPP, 2014,
éd. Intersentia, p. 235 et s.
2629. Naguère, le tariff était décidé par l'administration, le Home Office , ce qui fut critiqué à
la fois par la Chambre des Lords (arrêt R. Anderson v. the Secretary of State for the Home
Department [2003] 1 AC, 837) et par la CEDH (gr. ch. 28 mai 2002, Stafford c. Royaume-Uni ).
D'où le Criminal Justice Act. 2003 dont la partie 12 est intitulée « Effets des peines de réclusion
à perpétuité » (art. 269 à 277, et annexes 21 et 22) : c'est désormais la juridiction de jugement
qui décide la partie de l'emprisonnement que devra purger le condamné avant de pouvoir être
libéré conditionnellement.
263. R. Merle et A. Vitu. Traité de droit criminel . I. 1997, 7e éd. Cujas,p. 706 et s. ;
E. Bacigalupo. Derecho penal. Parte general , 2e éd. Hammulabi 1999, p. 516 et s ; G. Fiandaca
et E. Musco. Diritto penale. Parte generale , éd. Zanichelli 3e éd. 2001, p. 196 et s.
2630. Kehoe (2009) 1 Cr App R(s) 41.
2631. Ce qui entraina la condamnation du Royaume-Uni pour violation de l'article 3 Conv.
EDH sur les traitements inhumains, CEDH, gr. ch., 9 juill. 2013, Vinter et autres c. Royaume-Uni
, D . 2013, 2081, obs. J.-F. Renucci ; RSC 2013, 625, obs. P. Poncela. Selon l'arrêt, si la peine
perpétuelle peut certes être prononcée (§ 106), il faut que subsistent une chance d'élargissement
et des possibilités de réexamen (§ 110).
2632. J. Sprack, précité , p. 420 ; J. Spencer, chronique de droit anglais, Rev. pénit . 2008,
p. 612, et 2012, p. 476-477 ; D.-A. Thomas, The Legal Aid Sentencing and Punishment of
Offenders Act. 2012, Crim L.R . 2012, p. 572 ; N. Padfield, Chronique du droit de l'Angleterre et
du Pays de Galles 2012-2013, RSC , 2013, p. 971 s.
2633. N. Padfield, Chronique du droit de l'Angleterre et du Pays de Galles 2015, RSC 2015,
p. 979 et s.
2634. Art. 753-1 … « le tribunal doit déclarer qu'un délinquant est un délinquant dangereux
s'il est convaincu que… » v. ss 607.
2635. H. Parent et J. Desrosiers, La peine , précité , p. 440 et s.
2636. J.-F. Seuvic, Rev. pénit ., 1996, p. 311 et s.
2637. V. ss 608.
2638. Préambule de la loi 1/2015 du 30 mars 2015, Boletin oficial del Estado , p. 2 et 3.
2639. David W. Nieubauer, America's Courts and the Criminal Justice System , Wadsworth
Publiching Company 5 éd. 1996, p. 322.
264. G. Licci, Quelques remarques sur les racines allemandes du droit pénal italien. RIDP .
2003, p. 309 et s.
2640. M. Wasik, précité , p. 859.
2641. Loi des Territoires du Nord de l'Australie du 8 mars 1997 qui prévoit 14 jours
d'emprisonnement pour le premier fait, 90 jours pour le second et 12 mois pour le troisième). Loi
de l'Australie occidentale (qui prévoit une peine de 12 mois pour le troisième vol) du 14 nov.
1996, Lynne A. Barnes, Some recent developpements in sentencing in Austrralia, congrès de
l'Académie internationale de droit comparé, sur le thème Peine prononcée et peine subie ,
Brisbane juill. 2002, avec rapport général de J. Pradel, Rev. pénit . 2002, p. 661 et s., juill. 2002.
2642. Criminal Law Amendment Act. 105 of 1997 , article 51, CR Snyman, Criminal Law , 5e
éd., Lexis-Nexis, 2008, p. 520.
2643. Commentaires nombreux, v. par ex. J.-H. Robert, Droit pénal , 2007, Étude 20 ;
J. Pradel, D . 2007, chron. 2247 ; M. Herzog-Evans, A.J. pénal 2007, 357.
2644. Rapport G. Geoffroy au nom de la commission des lois de l'Assemblée nationale, 2007,
n° 65, p. 139 et s.
2645. La Cour suprême valida le système par 5/4 au motif qu'il n'y avait pas violation du
8° Amendement prohibant les peines cruelles et d'un genre inacoutumé, affaire Lockyear
v. Andrade , 536 US 63 (2003), v. E. Viana, The « other » death penalty : life in prison in the
United State, in Prevention of reoffending/Prévention de la récidive , IPPF/FIPP, 2014, p. 215.
2646. Auxquelles sont opposés certains juges de la Cour supême, laquelle dans le domaine
voisin des grilles de sentence a supprimé le caractère obligatoire de celles-ci, v. ss 546.
2647. Eléments de droit pénal , 4e revue par M.-E. Bonnier, 1875, Paris, I, n° 1193.
2648. L. Grégoire, Les mesures de sûreté. Essai sur l'autorité d'une notion , thèse dactyl. Aix-
Marseille, 2014, sous la direction de P. Bonfils, n° 25.
2649. J. Belleza Dos Santos, Récidivistes et délinquants d'habitude, RSC 1954, p. 68.
265. C. Roxin, précité , § 11, no 39 ; G. Fiandaca et E. Musco, précité , p. 213.
2650. M. Ancel, La récidive en droit comparé, RIDP . 1955, p. 9.
2651. L. Grégoire, Les mesures de sûreté. Essai sur l'autonomie d'une notion , précité , n° 87
et s. ; F. Grispigni, Le problème de l'unification des peines et des mesures de sûreté, RID pén .
1953, p. 757 et s. ; R. Schmelck, La distinction de la peine et de la mesure de sûreté, in Mélanges
Patin , Cujas, 1965, p. 180 et s.
2652. Les délinquants dangereux atteints de troubles psychiques, par P. Goujon et C. Gautier,
Les rapports du Sénat , no 420, 2005-2006, p. 49 et s.
2653. J. de Figueiredo Dias, Direito penal português. As consequências juridicos do crime ,
Lisbonne, 1993, § 882.
2654. L'art. 83 § 1 CP portugais utilise aussi le verbe « persister » (persista ).
2655. Ce recours institué en 1990, est une conséquence de la condamnation de la Belgique
par la Cour européenne de Strasbourg qui, sur la base de l'art. 5 § 4 Conv. EDH avait considéré
que les possibilités pour l'interné d'obtenir sa libération étaient insuffisantes, v. l'arrêt du
24 juin 1982, affaire, Van Droogenbroeck c. Belgique , RUDH 1990, 327, obs. Callewaert,
Dejéant-Pons et Sansonetis.
2656. F. Tulkens et M. Van de Kerchove, Introduction au droit pénal , Bruxelles, 1991,
p. 283 et s. ; C. Hennau et J. Verhaegen, Droit pénal général, id . no 505 et s.
2657. Le principe de la « double voie » (Zweitspurigkeit ) est caractéristique du droit
allemand.
2658. Chroniques J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther à la RIDP 2006, p. 739 et s. ; 2007,
p. 634 et s. ; 2009, p. 282 et s., p. 274 et s.
2659. Le § 66 al 1 StGB vise le cas où « il résulte d'une appréciation générale de la
personnalité de l'intéressé et de ses actes qu'il est dangereux pour la collectivité en raison de ses
penchants à la commission d'infraction grave, notamment d'infraction occasionnant aux victimes
d'importants dommages psychiques ou physiques ou provoquant d'importants préjudices
économiques ».
266. J. Pradel, Droit pénal général , 20e éd. 2014, éd. Cujas, no 442.
2660. L'internement de sûreté est peu prononcé (une trentaine de cas par an). Un parallèle
peut être fait avec l'ancienne relégation et l'ancienne tutelle pénale françaises et surtout avec la
rétention de sûreté française créée en 2008, v. ss 620.
2661. Cour fédérale de justice 25 nov. 2005, NSTZ 2006, 156 ; 3 févr. 2006, 2 St R 598/05.
2662. Cour fédérale de justice, 22 févr. 2006. NJW 2006, 1442.
2663. RSC 2007, 182, obs. C. Saas et S. Trautmann.
2664. Cour fédérale de justice, 22 févr. 2006, précité .
2665. Cour const. Féd., 1 Kammer des 2 Sénats, 9 sept. 2008, 2 BvR 1044/08, SeV 2008,
p. 38 ; Rev. pénit . 2009, 283.
2666. CEDH 5ème section, 17 déc. 2009, D . 2010, 737, note Pradel ; A.J. pénal 2010, 129,
note Leblois-Happe ; RSC 2010, 228 et 236, obs. Roets ; J. Leblois-Happe, La détention de
sûreté en droit allemand et la Convention européenne des droits de l'homme : des condamnations
à la réforme, Rev. pénit . 2011, p. 773.
2667. CEDH 21 oct. 2010, GrossKopf c. Allemagne , A.J. pénal 2011, 45, obs. Céré.
2668. Cour constitutionnelle, 4 mai 2011, 2 BvR 2365/09 ; RIDP 2012, 275, note Leblois-
Happe, Pin et Walther.
2669. Il s'agit là du délinquant d'habitude de plein droit. Or l'art. 103 CP prévoit aussi le
délinquant d'habitude par appréciation du juge, qui correspond au cas où l'infraction n'est pas de
la même nature que les précédentes, mais où le genre de vie du coupable fait apparaître sa
dangerosité sociale (art. 103).
267. C. Roxin, précité ; H. Jescheck, précité , § 28, IV.
2670. L'art. 133 al. 1 CP italien indique que le juge doit tenir compte de la nature de
l'infraction, de ses conditions de temps et de lieu, de la gravité du dommage et de l'intensité du
dol ou de la faute.
2671. F. Mantovani, Diritto penale , 4e éd., 2001, Padoue, p. 726 et s. G Fiandaca et
E. Musco, Diritto penale Parte generale , 3e éd. Zannichelli, Bologne, 2001, p. 775 et s.
2672. L'art. 133 al. 1 indique, on l'a vu, les circonstances dont le juge doit tenir compte
comme le temps et le lieu du fait et la gravité du dommage.
2673. La nouvelle partie générale du Code pénal suisse , sous la direction de A. Kuhn,
L. Moreillan, B. Viredaz et A. Bichovsky. Stampfli, Berne, 2006, p. 295 et s., sur l'internement
par R. Mingard ; J. Hurtado Pozo, Droit pénal. Partie générale, Schulthess 2008, p. 520 et s.
2674. J. Pradel. Une double révolution en droit pénal français avec la loi du 25 févr. 2008 sur
les criminels dangereux, D . 2008, chron. p. 1000. Add . J. Herrmann, Les mesures de sûreté.
Étude comparative des droits pénaux français et allemands , thèse Strasbourg, 2015.
2675. V. ss 608.
2676. Arrêt R c LM (2009) 2 RCS, 163, § 42, cité par H. Parent et J. Desrosiers, précité ,
p. 444.
2677. P. Couvrat, Le suivi socio-judiciaire une peine pas comme les autres, RSC 1999, p. 376.
2678. RIDP 2007, p. 632 et s., chron. J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther.
2679. Stephen C. Shute, Managing the risk posed by offenders after the expiry of sentence :
the british experience, in Prevention of reoffending / Prévention de la récidive , IPPF/FIPP, 2014,
Intersentia p. 235 et s.
268. Chambre des Lords, affaire White , (1910), 2 KB 124.
2680. Caruso Fontain, Sobre el fundamento y la justificación de las medidas de seguridad
aplicables al delincuente habituel « peligroso », Rev. penal , 2013, n° 31, p. 3 et s.
2681. J.-L. Langlais, J. Geronimi, F. Feltz, J.-P. Jean et A. Teyssier, L'emprisonnement
prolongé des détenus difficiles et dangereux . Inspection générale de l'administration. Inspection
générale des services judiciaires, avr. 1993, ronéo.
2682. Environ 500 détenus sont inscrits au DPS. Il y a environ 50 000 détenus en France, y
compris les détenus en attente de jugement.
2683. Qui comprend le procureur de la République, le chef de l'établissement pénitentiaire, le
juge d'instruction, le juge de l'application des peines et des représentants de la police et de la
gendarmerie.
2684. On parle de « tourisme pénitentiaire » pour désigner ce phénomène de mutations
fréquentes de détenus d'un établissement à un autre.
2685. Mesure qui n'est pas disciplinaire, mais qui en fait est proche de la mise en cellule de
punition. En pratique, les directeurs de prison utilisent souvent l'isolement déguisé, ce qui
consiste à organiser l'univers carcéral du détenu de telle façon qu'il ne puisse plus communiquer
avec d'autres détenus, par exemple en le plaçant au sein d'un groupe de détenus étrangers dont il
ne parle pas la langue.
2686. Ou plus précisément maisons de dispersion car le gouvernement, au lieu de réunir tous
les détenus dangereux dans un seul établissement, préféra les « disperser » dans un certain
nombre de prisons.
2687. C. Yates, Le droit anglais in La phase exécutoire du procès pénal en droit comparé,
RID pén . 1990, p. 393 et s. ; not. p. 397.
2688. J.-L. Langlais et autres, précité , p. 80.
2689. M. Papa, La nouvelle législation italienne en matière de criminalité organisée, RSC
1993, p. 725 et s. not, p. 729 et 730 ; V. Grevi, G. Giostra et F. Della Casa, Ordinamento
penitenziario , 3e éd., 2006, Cedam, p. 411 et s.
269. Chambre des Lords, affaire Cheshire (1991) 3 AU ER 670.
2690. Art. 112 de la loi du 11 juill. 1984 sur l'exécution pénale.
2691. § 2 de la loi du 25 juill. 1990.
2692. Etudes P. Bonfils à la Rev. pénit . 2009, 389, de M. Herzog-Evans au D . 2005, 182, et
D . 2010, 1428, et de J.-H. Robert à Dr. pénal 2006, Etude 2 et Dr. pénal 2010, Etude 8.
2693. F. Ruttke, La loi allemande sur la prévention des tares et la législation scandinave sur la
stérilisation, in Introduction à l'étude du droit comparé , recueil d'études en l'honneur
d'E. Lambert , 1938, II, p. 428 et s.
2694. Cour de circuit de Waynbe County Michigan 1973, affaire Kaimowitz v. Département
de santé mentale , 42 USLW 2063. Comp. décision d'un juge du Texas, en date du 6 mars
1992 qui a accueilli favorablement la demande d'un homme de 28 ans de subir la castration au
lieu d'aller en prison, suite au viol d'un adolescent, Le Monde , 8-9 mars 1992.
2695. Les techniques de modification du comportement et le droit pénal , Commission de
réforme du droit au Canada, Document du travail 43, 1985.
2696. Sanction à ne pas confondre avec le placement dans un centre de désintoxication qui
peut être imposé par le juge et qui ne s'intègre pas à un sursis d'épreuve, art. 64 StGB allemand
et loi néerlandaise du 1e avr. 2001 qui prévoit une nouvelle mesure pénale consistant dans un
placement dans un centre de traitement pour toxicomanes.
2697. V. aussi la Recommandation R (98) 7 du Conseil de l'Europe intitulée Aspects éthiques
et organisationnels des soins de santé en milieu pénitentiaire en date du 8 avr. 1998. Add .
N. Queloz, F. Riklin, A. Senn et Th. de Sinner. Medizin und Freitreitsentzug /Médecine et
détention . Actes des 2e Journées pénitentiaires de Fribourg (nov. 2000), Staempfli, Berne,
2002.
2698. J. Pradel, La santé du détenu, RSC 1974, p. 269 et s.
2699. Ainsi que les mineurs âgés de moins de 21 ans.
27. V. ss 1.
270. Glanville Williams. Textbook of Criminal law , 2e éd. Stevens, Londres. 1983, ch. 16.
Causation ; C. Elliott et F. Quinn, Criminal law , 6e éd. Pearson Longman, 2006, p. 50 et s ; A.
P. Simester et G. R. Sullivan's. Criminal law, Theory and doctrine , 5e éd., 2013 par A.-
P. Simester, J.-R. Spencer, G.-R. Sullivan et G.-Y. Vingo, Oxford-Portland, Oregon, p. 84 et s.
2700. V. Grevi et autres, précité p. 575 et s.
2701. L. Mortet, La suspension médicale des peines , L'Harmattan, 2007.
2702. H. Schüler-Springorum, Die socialtherapeutischen Anstalten : ein kriminalpolitisches
Lehrstück ? in H. Hirsch, G. Kaiser et H. Marquardt, Gedächtnisschrift für Hilde Kaufmann,
Berlin, 1986, p. 167 et s.
2703. H. Dumont, précité , p. 418.
2704. Blakestone's Criminal pratice, 1993, p. 1716 et s.
2705. Au bout de six mois d'internement, une demande d'élargissement peut être formée
auprès d'une juridiction spéciale, le Mental Health Review Tribunal (M.H.R.T.). Ce tribunal
dispose d'une totale liberté et en cas de rejet de la requête, une nouvelle peut être formée chaque
année.
2706. C. Yates, précité, p. 409, citation d'une phase du Comité Butler qui a recommandé
l'introduction des ordres intérimaires dans la législation anglaise ; C. Elliott et F. Quinn,
Criminal Law , 6e éd. 2006, Pearson Education Limited, p. 320.
2707. La jurisprudence décide cependant que le juge peut recourir à l'emprisonnement
lorsque l'intéressé est vraiment dangereux ou lorsqu'il mérite un tel châtiment, cf. Blakestone's
criminal practice, précité, p. 1723.
2708. Cette juridiction est composée d'un juriste président, d'un psychiatre et d'un profane.
2709. L'exécution de la mesure est confiée à un organe administratif, la commission de
défense sociale, composée d'un magistrat, d'un avocat et d'un médecin et qui décide du suivi de
l'exécution, y compris de la libération définitive ou à l'essai. Loi du 1er juill. 1964, v. C. Hennau
et J. Verhaegen, 3e éd. 2003, Bruylant, no 464 et s.
271. Chambre des Lords, affaire Blaue (1975), 3 AU ER 446.
2710. Actualités en droit pénal , dir. M.-A. Beernaert, éd. Anthemis, 2015, RDPC , 2015,
p. 924 et s., obs. A. Delannay et L. Kerzmann.
2711. Peter J.P. Tak, Essays on Dutch Criminal Policy , Wolf Legal Productions, Nimègue
2002, p. 180 et s.
2712. P. Hivert, Le psychopathe, qui est-il ? R ev. pénit . 1987, 377.
2713. Il en existe dans 26 établissements pénitentiaires en France.
2714. J. Rappart, Irresponsabilité pénale et unités pour malades mentaux difficiles , Colloque
international de l'Association mondiale de psychiatrie et psychologie légale, Exp. scient. franç.
Paris 1991.
2715. Revue Forum (recherche sur l'actualité correctionnelle) numéro spécial sur les
programmes de traitement des délinquants sexuels, vol. 3, no 4 de l'année 1991.
2716. J. Pradel, Le noveau code pénal (partie générale), Dalloz 1993, n° 35.
2717. Système également adopté en Espagne. Selon l'art. 101 CP, le tribunal pourra ordonner
« l'internement pour traitement médical ou éducation spécialisée dans un établissement
approprié… » et aussi, en vertu de l'article 97 CP, mettre fin à la mesure. De même au Portugal,
le juge décide et met fin à l'internement : art. 91 et 92 CP.
2718. J. de Figueiredo Dias, Direito penal português, précité , § 750 et s.
2719. F. Mantovani, Diritto penale , précité , p. 888 et 889.
272. F. Mantovani, Diritto penale , 4e éd., 2001 no 49, p. 135, Cedam, Padoue.
2720. J. Pradel, Droit pénal général , 20e éd., 2014, n° 705 et s.
2721. L'article 41 bis CP dispose que lorsque le fait est passible d'emprisonnement, une
amende est applicable dont le plafond est fixé en fonction de la durée de l'emprisonnement.
2722. Même si la doctrine suisse considère que le montant de l'amende en Syisse est « très en
dessous des maximas fixés par certaines lois étrangères », J.-H. Pozo, Droit pénal. Partie
générale , nouvelle édition refondue et augmentée, Schulthess, Genève-Zurich, Belin, 2008,
p. 394.
2723. Ch. Hennau-Hublet et J. Verhaegen, Droit pénal général , 3e éd. 2003, Bruylant,
Bruxelles, no 318 et 319.
2724. E.M. Wise, rapport au congrès d'Athènes, précité, p. 398.
2725. Responsabilità degli enti per illeciti amministrativi dépendenti da reato , a cura di
Giulió Garuti, Cedam-Milan, 2002, aux 13 études et des annexes sur les textes.
2726. G. C asaroli, Droit italien in Droit pénal des affaires , sous la direction de G. G
iudicelli-Delage, précité p. 190.
2727. La distinction vaut dans l'ensemble, pas dans tous les cas car l'idéologie peut inspirer
aussi la théorie des sources. Par exemple une idéologie libérale privilégiera la loi sur le juge dont
les fantaisies ne sont jamais exclues si l'on songe qu'il a pu aller jusqu'à créer des infractions
dans les pays de common law !
2728. R. David et C. Jauffret-Spinosi, Les grands systèmes de droit contemporains , 11e éd.
2002, no 16 et s., Dalloz. Sur les réserves que suscite aujourd'hui le travail de R. David, voir
R. Legeais, Grands systèmes de droit contemporains. Approche comparative . Litec, 2004, spéc.
p. 81 et s. Peut-on classer les systèmes de droit en groupes ou en familles ?
2729. Idem , no 69.
273. M. Gand, Du délit de commission par omission , thèse Paris 1900, not. ch. II.
2730. Sauf qu'au lieu d'être un mode d'expression du droit, elle doit permettre d'assurer le
développement d'une conception révolutionnaire fondée sur la doctrine officielle du marxisme
léninisme.
2731. Pour une vue générale, J. Pradel, G. Corstens et G. Vermeulen, Droit pénal européen,
e
3 éd., 2009, Dalloz.
2732. Le 4 févr. 1981 pour la France.
2733. Le texte parle de « lois » pas de Constitution qui semble donc être au dessus des
accords internationaux.
2734. La Convention européenne est capitale pour le droit pénal compte tenu des principes
qui se trouvent contenus notamment dans ses articles 3 (excluant les traitements cruels et
inusités), 5 (proclamant le principe de la liberté avant jugement et admettant une série
d'exceptions conçues restrictivement), 6 (proclamant une suite de droits pour l'accusé au cours de
son procès) et 8 (proclamant le droit au secret de la vie privée). Toutefois, l'importance de ces
dispositions se mesure en grande partie à la place que la Convention a dans la hiérarchie des
sources du droit. Cette place toujours très haute, est cependant variable selon les États.
2735. C. Kortmann, Les relations entre le droit international et le droit national dans le droit
constitutionnel néerlandais, in Les incidences des jurisprudences internationales sur les droits
néerlandais et français, notamment sur les droits de l'homme , Actes du colloque organisé par les
Facultés de Nimègue et Poitiers en mai 1991 à Poitiers, PUF, Paris 1992, p. 3 et s. V. dans le
même sens, CJCE 17 déc. 1970, affaire internationale Handelsgesellschaft , Rec. p. 1125, arrêt
faisant primer une règle communautaire sur une disposition de la Constitution. La Cour
européenne des droits de l'homme n'a jamais rendu d'arrêt analogue, concernant la Convention
européenne.
2736. S. Trechsel, Contribution du droit suisse à l'ouvrage Raisonner la raison d'État , sous la
direction de M. Delmas Marty, PUF, Paris 1989, p. 377 et 378.
2737. Cass. 27 mai 1971, Pas. 1, p. 886, concl. W.J. Ganshof Van der Meersch ; 4 avr. 1984,
RD pén. crim . 1984, p. 679, concl. J. Velu ; F. Tulkens et M. Van de Kerchove, Introduction au
droit pénal , E. Story scientia, Bruxelles 1991, p. 133 et 134.
2738. La Cour constitutionnelle fédérale allemande rappelle que « la Conv. EDH a le rang
d'une loi fédérale et est en conséquence subordonnée à la Loi fondamentale, a) cependant elle
droit être prise comme une réserve d'interprétative pour comprendre les droits fondamentaux et
les principes de l'État de droit contenus dans la Loi fondamentale, b) Cela vaut également pour
l'interprétation faite de ladite Convention par la CEDH, c) Cette fonction constitutionnelle de la
Convention et de la jurisprudence de la CEDH repose sur une empathie générale des textes et un
alignement du contenu de la Loi fondamentale sur les normes du droit international public, d)
Toutefois, cette implication de la Convention comme une réserve ou aide interprétative ne doit
pas avoir comme conséquence un parallélisme formel et schématique des contenus de celle-ci et
de la Loi fondamentale ; elle doit être entendue comme une réception des valeurs de la
Convention, e) Dans la mesure où cela serait méthodologiquement compatible avec les principes
de la Loi fondamentale », Cours constit. Féd. BVerfG (2 BvR 2365/09 ; 4 mai 2011, HRRS
2011, n° 488, RIDP 2013, 259, chron. J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther. Façon de dire que
la Conv. EDH, tout en étant une loi ordinaire à une puissance un peu plus forte que les lois
ordinaires.
2739. F. Palazzo et A. Bernardi, Contribution de droit italien à l'ouvrage Raisonner les
raisons d'État , précité, p. 235.
274. La doctrine italienne et allemande parle surtout de délits d'omission impropres alors que
celle de France et d'Espagne parle plutôt de délits de commission par omission.
2740. A. Drzemczewski, Un État en violation de la Convention européenne : l'exécution
interne des institutions de Strasbourg, in Protection des droits de l'homme, la dimension
européenne 1986 , p. 151.
2741. Jacob W.S. Sundberg, Contribution de droit suédois à l'ouvrage Raisonner la raison
d'État , précité, p. 357 et s.
2742. J.R. Spencer, Jackson's machinery of justice , Cambridge University Press, 1989,
p. 432.
2743. Id . p. 440 ; add. L.N. Leigh, The influence of the European Convention on Human
Rights on English Criminal Law and Procedure, European Journal of Crime, Criminal Law and
Criminal Justice , 1993. I. p. 2 et s.
2744. L.N. Leigh, Contribution de droit anglais à l'ouvrage Raisonner la raison d'État ,
précité, p. 329.
2745. J.R. Spencer, English criminal procedure and the Human Rights Act 1998, Israel Law
Review , vol. 33, 1999, p. 664 et s. ; J. Wadham et H. Mountfield, Blakestone's guide to the
Human Rights Act 1998, Blakestone 1999 ; P.M. Mabaka, L'incorporation de la Conv. EDH dans
l'ordre juridique britannique, RTDH , no 41, 2000, p. 11 et s. Add . sur l'histoire et l'esprit de la
loi anglaise de 1998 ainsi que sur la jurisprudence (européenne et anglaise), Archbold 2002,
ch. 16, § 16-1 et 1.
2746. (2001) 3 All ER 577, majorité 4/1 – R.v Director of Public Prosecutions ; ex. p.
Kebilene (1999) 3 WLR 175, certains renversements de preuve prévus dans le Prevention of
Terrorisme Act 1989 constituant une violation flagrante de l'article 6 § 2 Conv. EDH sur la
présomption d'innocence.
2747. Ce qui peut aider le juge anglais, c'est le caractère vague de certaines dispositions de la
Conv. EDH et la jurisprudence de la CEDH sur la marge nationale d'appréciation, Simester and
Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine , 2013, p. 38 et s.
2748. Aff. Rv. Lambert [2001] 2 AC 545.
2749. Avis de la CJUE (assemblée plénière) du 16 déc. 2014, au titre de l'article 218 § 11
TFUE, RDPC 2015, n° 7-8, p. 785 et s.
275. J.M. Devesa, Derecho penal español , 1986, p. 369.
2750. CE, 30 oct. 1998, Sarran et Levacher, R.F.D.A . 1999, obs. L. Dubouis, p. 57.
2751. Cass. ass. plén., 2 juin 2000, Fraisse, Bull. civ ., ass. plén., n° 4, p. 7.
2752. C. const. 19 nov. 2004, Traité établissant une Constitution pour l'Europe ; 20 déc.
2007, Traité de Lisbonne , déc. n° 2004-505 DC.
2753. CJCE, 15 juill. 1964, Costa ; 17 déc. 1970, International Handelsgeslleschaft ;
19 mars 1978, Simmenthal ; 22 juin 2010, Melki et Abdeli M. Karpenschif et C. Mourissat, dir.
Les grands arrêts de la jurisprudence de l'Union européenne , PUF 2010, p. 15 et s.
2754. Carlos Alberto Mahiques, La ciencia del derecho penal como problema abierto ,
Universidad católica Argentina, Buenos Aires, 2008, l'auteur évoquant « el constitucionalismo »
penal de los derechos humanos », p. 57 et s.
2755. Élaborée en 1787, entrée en vigueur en 1789, cette Constitution entendait « former une
union plus parfaite, instaurer la justice, garantir la paix intérieure, pourvoir à la défense
commune, développer le bien-être général et assurer les bienfaits de la liberté... » (Préambule).
2756. La procédure pénale américaine est largement contenue dans les arrêts de la Cour
suprême des États-Unis dont il existe en français une remarquable anthologie commentée,
v. E. Zoller, Grands arrêts de la Cour suprême des États-Unis , PUF, Paris, 2000.
2757. Y compris dans les Constitutions d'Amérique du Sud et d'Afrique. Pour le cas du
Cameroun, v. M. R. Mervoungou Nsama. La Constitution du 18 janv. 1996 et le droit pénal au
Cameroun, Rev. dr. international et dr. comparé , Bruxelles, 2000, p. 186 et s.
2758. Principe qui se retrouve dans beaucoup de Constitutions.
2759. R. Byrne et J.-P. Cutchean, The irish legal system , Dublin, Butterworths, 2e éd., 1990.
276. Exemple emprunté à L. Lerebour-Pigeonnière, Du délit de commission par omission,
Rev. pénit . 1901, p. 716.
2760. Le principe le plus important parait être celui de la légalité des délits et des peines qui
pourrait figurer dans une future Constitution européenne, s'il apparait opportum d'en faire une,
v. A. Bernardi, Il principio di legalita dei reati e delle pene nulla casta europea dei diritti :
problem e prospective, Actes du congrès de l'Association italienne de droit comparé, Taormina,
2001, p. 1 et s.
2761. M. de Bechillon, Les bases constitutionnelles du droit pénal espagnol, RSC 1986, p. 7 ;
F. Bueno Arus, Los principios constitucionales y el derecho penal, Revista de derecho penal y
criminología , 1991, p. 113.
2762. Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale , éd., Stämpfli, Berne, 2013, p. 35
et s.
2763. R. Ben Achour, La Constitution tunisienne du 27 janv. 2014, Rev. fr. dr. const ., 2014,
p. 783 et s.
2764. La nouvelle République brésilienne. Études sur la Constitution du 5 oct. 1988 , ouvrage
collectif, Collection Droit public positif, dirigée par L. Favoreu, Economica, Paris 1991.
2765. Un inventaire récent donne les résultats suivants : le droit à la vie est inscrit dans
65 Constitutions, le droit à l'inviolabilité de la personne dans 13 Constitutions, le droit de ne pas
subir d'arrestation arbitraire dans 119 Constitutions, le droit de ne pas subir de tortures ou de
traitements inhumains ou dégradants dans 81 Constitutions, le droit de ne pas s'auto-incriminer
dans 48 Constitutions, le droit à un procès équitable dans 38 Constitutions, la présomption
d'innocence dans 67 Constitutions, l'étude portant sur 139 Constitutions, v. C. Bassiouni, Human
rights in the context of criminal justice : identifying international procedural protections and
equivalent protections in national constitutions, in Duke Journal of comparative and
international law , vol. 3, no 2, 1993, p. 235.
2766. Cons. const. 16 juill. 1971, in L. Favoreu et L. Philip, Les grandes décisions du Conseil
constitutionnel , Sirey, 15e éd. 2008, no 18. Add . L. Favoreu, La constitutionnalisation du droit
pénal et de la procédure pénale, Mélanges Vitu , 1990, p. 179 et s.
2767. L. Weinreb, La Constitution et le droit pénal , Journées de la Société de législation
comparée, 1979, p. 603 ; Cour suprême des USA 2006, affaire United States v. Gonzalez-Lopez ,
v. ss 275.
2768. J. Dressler et A. Michaels, Criminal procedure . I, 6e éd., 2013, LexisNexis, p. 41.
2769. V. ss 675.
277. On peut citer la non dénonciation d'une trahison (misprision of treason ) et le refus
d'aider un policier lorsqu'il le demande en cas d'atteinte à l'ordre public. Il s'agit de common law
offences . On citera aussi l'article 52 du Drug Trafficking Act . 1994 qui punit d'une amende et de
six mois d'emprisonnement toute personne qui apprend dans le cadre de sa profession qu'un tiers
est en train de blanchir le produit d'un trafic de stupéfiants et qui omet d'en avertir la police.
2770. P. Béliveau, Les garanties juridiques dans les Chartes des droits , Montréal, Thémis
1991, 2 tomes, I, p. 5. Pour une présentation générale v. M. Giroux, Rev. pénit . 1992, p. 366.
2771. V. par exemple la Charte des droits fondamentaux de l'homme proposée par le
Gouvernement sud-africain, en févr. 1993, A.J. Bullier, RSC 1992, p. 293 et 1993, p. 396.
2772. Le code est un « corps cohérent de textes englobant, selon un plan systématique,
l'ensemble des règles relatives à une matière... », Vocabulaire juridique sous la direction de
G. Cornu, PUF, Collection Quadrige, Paris, 7e éd. 2005, v. Code. Add . pour une théorie
générale de la loi pénale, F. Palazzo, Legge penale , extrait du Digesto , 4e éd., vol. II Penale ,
UTET, Turin, 1993.
2773. J. Hurtado Pozo, Droit pénal, Partie générale I ; 2e éd., Schulthess, Zurich 1997,
p. 53.
2774. Pour une présentation générale, Y. Jeanneret et A. Kuhn, Précis de procédure pénale ,
éd. Stämpflé, Berne, 2013, p. 5 et s. ; F. Wicki, Die Schweizerische Strafprozessordnung aus der
Sicht des gesetzgebers, Revue pénale suisse, 2007, III, p. 219 et s.
2775. B. Bertossa, Projet d'unification : quelques raisons de se réjouir et quelques autres de
s'inquiéter, in Institut du fédéralisme de Fribourg (éd.), Unification de la procédure pénale,
fédéralisme et organisation judiciaire , Bâle, 2003, p. 15 et s. ; P.-H. Bolle, Du juge des vallées à
la procédure pénale fédérale, id., p. 3 et s. ; du même, La marche forcée vers l'unification de la
procédure pénale en Suisse, Cahiers de défense sociale , 2005, p. 83 et s.
2776. F. Tulkens, Chronique de droit pénal (1988-1991), Journal des Tribunaux , Bruxelles,
20 mars 1993, p. 215 et s.
2777. G.W. Pugh, Introductory analysis of caracteristics aspects of American criminal justice
with comparative commentaries as to the French system, Revue de la recherche juridique ,
Université d'Aix-Marseille III, 1985, no 2.
2778. Code de procédure pénale du Québec annoté par G. Letourneau et P. Robert, Wilson et
Lafleur, Montréal 1990.
2779. M. Findlay, S. Odgers, S. Yeo, Australian Criminal Justice , Melbourne, Oxford
University Press, 1994.
278. Stephen, Digest of the Criminal law , 4e éd. 1887, Londres, art. 212.
2780. S.H. Kadish, Codifiers of the criminal law ; Weschsler's Predecessors, Colombia law
review , 1978, p. 1098.
2781. J. Pradel, La notion de Code pénal à la lumière du droit comparé, Rev. pénit . 2014,
p. 515 et s.
2782. F. Palazzo, Certezza del diritto e codifizione penale, Politica del diritto , XXIV, no 3,
sept. 1993.
2783. S.H. Kadish, précité.
2784. Voltaire, Précis du siècle de Louis XIV, ch. 42, cité par R. Cabrillac, El Codigo civil
frances e hispanoamericano, in La codificacion : raices y prospectiva. La codificacion en Americ
, El Derecho Buenos Aires, 2004, p. 69.
2785. Desmond H. Brown, The genesis of the Canadian Criminal Code of 1892 , The
Osgoode Society, Toronto 1989.
2786. M. Ancel, Introduction comparative aux codes pénaux européens , Centre français de
droit comparé, Paris 1955, no 14 in fine .
2787. P. H. Bolle, De l'expérience à l'expérimentation. Un siècle de législation pénale
fédérale, méthodes et techniques législatives, Mélanges C. A. Cannata , Helbing-Lichtenhahn,
Neuchatel, 1999, p. 199 et s.
2788. F. Palazzo, Legalità (dir pen) in Dizionario di diritto pubblico , dir. Sabino Cassese
giuffre ed. 2006.
2789. Souvent dès leurs premières dispositions et de façon complète. Ainsi le Code pénal
italien indique dans son art. 1 que « nul ne peut être puni pour un fait qui n'a pas été
expressément prévu comme infraction dans la loi... », l'art. 199 prévoyait la même règle pour les
mesures de sûreté. Parfois même, c'est la Constitution qui affirme le principe de légalité, par ex.
art. 25 al. 2 Const. Italienne.
279. Smith et Hogan , Criminal law , Butterworth, Londres, 2015, p. 73 et s. Ce devoir
particulier d'agir existe par exemple dans les relations entre parents et enfants ou médecin et
malades ; A. Ashworth, Mauslaughter by omission and the rule of law, Crim., L-R , 2015, p. 563
et s.
2790. Pour la France, Crim. 1er févr. 1990, Bull. crim . no 56.
2791. V. ss 665.
2792. P.-H. Bolle, Politique législatives : pratiques européennes, Annales internat.
criminologie , 1986-1987, p. 64.
2793. F. Palazzo, L'avenir de la codification pénale en Europe, Les Cahiers de la sécurité
intérieure , no 18, 1994, p. 81 et s.
2794. P. Lascoumes, P. Poncela et P. Lenoel, Au nom de l'ordre. Une histoire politique du
code pénal , Hachette, Paris 1989.
2795. J. Graven, Beccaria et l'avènement du droit pénal moderne , Mémoires de la Faculté de
droit de Genève, 1947, no 6, p. 174.
2796. Ces deux codes sont proches par leur souci de sévérité et d'exemplarité. Cependant, le
second amorce la politique des peines parallèles, de la libération conditionnelle et même de la
sentence indéterminée.
2797. La Confédération de l'Allemagne du Nord avait établi en 1870 un Code pénal qu'une
loi du 15 mai 1871 transformait en Code pénal pour tout le nouvel Empire allemand.
2798. Et auparavant le Danemark était régi par le Code général danois (Donske lov ),
promulgué par Christian V en 1683 et dont le livre VI était relatif au droit criminel.
2799. Les codes pénaux européens , I, 1956, précité , p. 327.
28. L. Van Middelaar, Le passage à l'Europe. Histoire d'un commencement , Galllimard,
2009.
280. Parfois en législation une infraction spéciale est retenue. Ainsi le Code criminel
canadien retient l'infraction au devoir de fournir les choses nécessaires à la vie, imputable à
certaines personnes comme les parents, les conjoints et les incapables art. 215. De même, en
jurisprudence cette fois, si un individu crée un danger pour autrui, il a le devoir d'en éviter les
conséquences mauvaises et en agissant de façon raisonnable. Dans l'affaire Miller , précitée, n
° 43, X semble endormi avec une cigarette à la main, il se lève en voyant son lit en feu, ne fait
rien pour arrêter le feu et quitte la pièce ; ayant créé le risque qu'il ne pouvait ignorer, il sera
condamné pour incendie.
2800. Qu'on a appelé le « Code pénal fasciste », mais qui, sous réserve de retouches
apportées après 1945, est encore en application. M. Ancel y a vu « une consécration du technico-
juridisme », in Les codes pénaux européens , précité, introduction comparative, p. XLII. Add .
l'introduction à la traduction française faite par P. de Casabianda, Publications de l'Office de
législation étrangère et de droit international, Paris 1932.
2801. E. Rappaport, La media via du droit pénal polonais, RIDP . 1935, p. 227 et 1936,
p. 209 ; R. Lemkin. Le nouveau code pénal polonais, RDPC , 1932, p. 1184.
2802. M. Ancel, Introduction comparative précitée , p. XLII ; P. Logoz, Le Code pénal
Suisse, Rev. pén. Suisse 1938, p. 1, et L'unification du droit pénal en Suisse, Rev. dr. pén. et crim
. 1938, p. 813 ; F. Clerc, Le nouveau Code pénal suisse, RSC 1939, p. 238, et l'évolution du droit
pénal suisse de 1938 à 1945, id . 1948, p. 37.
2803. V. la traduction française de ce Code par P. Mintz, publication de l'AIDP, Paris 1938.
2804. J. Pradel. Le nouveau Code pénal (partie générale) ALD 1995, 2e éd., Dalloz.
2805. M. Pisani, Per un nuovo Codice penale, Quaderni de « L'indice penale » , Cedam,
Milan, 1993 ; F. Palazzo et M. Papa, Leziono di diritto penale comparato , G. Giappichelli éd.,
Turin, 2000, p. 195 et s.
2806. Jorge de la Rua : La codificación penal latinoamericana , Caracas, 1982. Add . deux
projets de Code pénal type latino-américain en 1980 et 1989.
2807. F. Palazzo, Continuita ed evoluzione nel processo di modificazione penale in Italia, in
Un nuovo projetto di Codice penale : dagli auspicii alla realizzazione ? a cura de Giovannangelo
De Francesco. G. Giappichelli éd. Torino, 2001, p. 27 et s. V. aussi D. Castronuovo et I. Mansuy,
chronique de droit pénal italien, Rev. pénit . 2006, n° 2.
2808. Le Code pénal russe de 1997 , traduction de L. Golovko, sous la direction de J. Pradel,
Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, éd. Cujas, 1998, avec compte rendu à la
RPDP 1998, p. 143 et s., par J.-Y. Chevallier.
2809. P. Pikamäe et J. Sootak, La réforme du droit pénal estonien, Rev. pénit . 1999, p. 193
et s.
281. Sur la distinction entre omission propre correspondant aux vraies infractions d'omission
(echte Unterlassungsdelikte ) et omission impropre correspondant aux infractions de commission
par omission (unechte Unterlassungsdelikte ), on lira H.H. Jescheck, Lehrbuch des Strafrechts .
4e éd. 1988. § 58, III, traduit en espagnol par J.L. Manzanares Samaniego, Tratado de derecho
penal , éd. Comares, Granada, 1993. p. 550 et s.
2810. Anteproiectul noului cod penal (avant-projet du nouveau code pénal), Caiete de drept
penal 2-3/2007, p. 175 et s.
2811. J. Pradel, Le code pénal espagnol, une histoire qui n'en finit plus. RIDP . ; 1992,
p. 1497 et s. ; F. Munoz Conde, intervention au colloque tenu à Florence en nov. 1993 sur le sujet
Valeur et principes de la codification pénale ; les expériences italienne, française et espagnole
comparées , compte rendu à la RSC ; 1994, p. 402 ; J. Oneca, Derecho penal , 2e éd. par
J. Guijarro et L. Merino, Akal, Madrid 1986, p. 72 ; C.M. Landecho Velasco et C. Molina
Blasquez, Derecho penal espagnol , 7e éd. 2004, Tecnos, p. 107 et s.
2812. F. Bueno Arus, La reforma del código penal español de 1963 , Madrid 1964, p. 1.
2813. Sans compter entre temps le code pénal Carliste de 1875, établi par Charles VII, mais
qui n'entrera jamais en application. Le Code de 1848 est important car il a largement inspiré tous
les codes d'Amérique latine, v. B. Bravo Lisa, Dos vertientes de la codificacion en torno al
bicentanario de los códigos penal de Austria (1803) y civil de Francia (1804) in La codificacion :
raices y prospectiva , pécité , p. 33 et s.
2814. La réforme de 2010 est si importante que l'on a parlé du « nouveau Code pénal », v. EL
nuevo Código penal, comentarios a la reforma , sous la direction de J.-M. Silva Sanchez, et la
coordination de N.-P. Munoz, éd. La Ley, Madrid, 2012. Enfin, pour l'instant une nouvelle
réforme due aux lois organiques n° 1/2005 et 2/2015, en date du 30 mars 2015 entraine la
réécriture d'un nombre considérable d'articles du Code pénal, la première de ces lois comportant
260 articles !
2815. Nypels, Législation criminelle de la Belgique , Bruxelles 1867-1884, T. I, p. III, cité
par F. Tulkens et M. Van de Kerchove, Introduction au droit pénal , Story-Scientia, Bruxelles
1991, p. 75-76.
2816. J. Nypels, précité T. I, no 15, cité par F. Tulkens et M. Van de Kerchove, précité, p. 84-
85. V. aussi 1810-2010, Le Code pénal, deux cents ans après, Journal des Tribunaux , n° 6413,
20 nov. 2010, travail collectif.
2817. R. Legros, La réforme du Code pénal , Académie royale de Belgique, Bulletin de la
classe des lettres et des sciences morales et politiques, 5e série Tome LXX, 1984-5, p. 101.
2818. F. Tulkens et M. Van de Kerchove, précité, p. 99 et s. Pour les détails, v. Vers un
nouveau code pénal ? Les exemples belge et français . Actes de la journée d'études du
27 mars 1987, Journal des procès, numéro spécial, no 116, 13 nov. 1987, 64 pages ; F. Tulkens,
À propos de la réforme du code pénal. Journal des Tribunaux , 18 oct. 1986, p. 557 ; A. de Smet,
Le droit pénal nouveau a-t-il aussi chez nous bon vent ? Notes marginales à propos d'un nouvel
avant-projet du code pénal, RDPC 1987, p. 109.
2819. Évidemment les codes espagnol et néerlandais ont été souvent retouchés.
282. L. Moreillon, L'infraction par omission. Étude des infractions à la vie et à l'intégrité
corporelle en droits anglais, français, allemand et suisse . Éd. Droz (Genève), 1993, p. 57 et s. ;
du même auteur, Omission de porter secours, RPS 1994, p. 233 et s.
2820. Sauf à observer que par arrêté du Ministre de la Justice en date du 23 oct. 1991, une
commission de révision a été instituée. Cette commission, présidée par le professeur Michel
Franchimont, a remis au ministre un volumineux rapport début 1994 qui débouchera avec une loi
du 12 mars 1998 sur une refonte de l'information (enquête) et de l'instruction.
2821. H. Jung, Le procès pénal en République fédérale d'Allemagne, in Delmas-Marty,
Procès pénal et droits de l'homme , PUF, 1992, p. 111.
2822. J.M. Rico et L. Salas, Códigos latinoamericanos de procedimiento penal. Centro para
la administración de justicia , Florida international University, Miami, USA 1991. M. Langer,
Revolution in Latin American Criminal Procedure : diffusion of Legal Ideas from the Periphery,
AJCL , 2007, no 4, p. 617 et s.
2823. Codigo procesal penal modelo para Iberoamerica — Zakonik o Kaznenom postupku
model za iberéjsku Ameriku — Codice procesuale penale modello per l'Iberoamerica ,
introduction par Julio B. J. Maier, étude comparative par V. Ferreccio, Faculté de droit de Rijeka,
Croatie, 2005.
2824. Longtemps et partout le droit pénitentiaire n'était pas considéré comme du droit
véritable. Dans ses Principios de derecho penal, La ley y el delito , Jimenez de Asua donne une
classification des sciences criminelles en évoquant tour à tour la criminologie, la criminalistique,
le droit pénal, la procédure pénale, le droit (?) pénitentiaire. Le point d'interrogation (“Derecho ?
penitenciario”) est révélateur, L. Jimenez de Asua, Principios de derecho penal. La ley y el delito
, Lexis Nexis, ed. sudamericana. 4e éd. 2005, p. 26.
2825. Voir pour la Grèce. T. Papatheodorou, Le nouveau projet de réforme du code
pénitentiaire hellénique, APC 1992, p. 115 et s.
2826. Voir pour le Belgique, J. Detienne, La loi pénitentiaire belge. De l'élaboration à
l'application, Rev. pénit . 2007, p. 79 et s. ; du même, Le droit disciplinaire pénitentiaire. Liber
amicorum Lieven Dupont . Univ. Pers Leuven 2005, p. 359 et s.
2827. Voir pour l'Italie, V. Grevi, G. Giostra et F. Dello Casa. Ordinamento penitenziarío .
Cedam. 3e éd. 2006. Pour l'Espagne. F. Bueno Arus. Leg general penitenciaria , Colex, Madrid,
2005.
2828. Tsien Tche Hao, Analyse des récents codes pénal et code de procédure pénale de la
République populaire de Chine, RSC 1980, 641.
2829. L'URSS a éclaté, remplacée par la CEI, Communauté d'États Indépendants, en
application des Accords de Minsk (8 déc. 1991) et d'Aloma Ata (21 déc. 1991).
283. Poitiers, 20 nov. 1901, affaire de La Séquestrée de Poitiers, D . 1902-II-81, note
Le Poittevin, S . 1902-II-305, note J. Hémard ; Crim. 29 janv. 1956, DH 1936, 134, RSC 1936,
226, obs. Magnol. Cependant, la jurisprudence récente évolue, la chambre criminelle assimilant
certaines omissions à des comportements actifs punissables, Crim. 27 oct. 1971. Gaz. Pal . 1972,
Somm. 2 (douanier tolérant des actes de contrebande de la part de tiers et pouvant être réprimé
de complicité par abstention d'infraction à la législation douanière) ; Crim. 26 nov. 1980, Bull.
crim . no 322 (chef d'entreprise qui, en omettant de fournir des renseignements à l'inspecteur du
travail, se rend coupable d'obstacle à l'exercice des fonctions de ce dernier, add . Ch. Lazerges,
obs. RSC 1988, p. 546).
2830. Pour la Russie, v. L. Golovko, Les tendances de l'évolution de la procédure pénale
russe, RDPC , 1995, no 3.
2831. V. Albert V. Sheehan, Criminal procedure , Butterworths, Edimbourg 1990.
2832. Anti-Terrorism, Crime and Security Act. 2001, cité par J. Spencer, Rev. pénit ., 2006,
p. 185-186.
2833. On ajoutera deux grandes lois « balai » qui retouchent les parties les plus diverses de la
procédure, le Criminal justice Act 1988 et le Criminal procedure Act 1981 (modifié à de
nombreuses reprises).
2834. Avec l'Arabie saoudite pour d'autres raisons et certains États d'Australie.
2835. Encore qu'il y ait un mouvement en faveur d'une codification procédurale, v. J-
R. Spencer. The case for a Code of Criminal Procedure, Crim. L. R . 2000, p. 519 et s., où sont
énumérées toutes les raisons militant en faveur d'un Code, la première étant la grande dispersion
des normes qui rend délicate leur accessibilité.
2836. C'est Bentham qui a inventé le mot « codification » et c'est pourquoi il est considéré
par les historiens du droit comme « le père intellectuel de la codification en général et de la
codification pénale en particulier », S.H. Kadish, Codifiers of the criminal law : Wechsler's
predecessors, 1978, Colombia law review 1098.
2837. J.F. Stephen, History of english criminal law , III, p. 358 et s.
2838. L.B. Curzon, Criminal law , Londres, 8e éd. 1991, p. 20.
2839. Criminal law A criminal code for England and Wales , The Law Commission, Londres
1981, 2 vol. I, Report and draft criminal code bill, II, Commentary on draft criminal code bill.
Add . l'intéressant ouvrage de Smith J.C. et Nogan Brian, 4e éd. Londres, Dublin, Edimbourg,
Butterworths and Co (publishers) ltd, 1990, Criminal law. Cases and materials , où chaque
question traitée est illustrée non seulement par des arrêts, mais aussi par des extraits du projet.
Add . A criminal code for England and Wales, Crim . L.R.1989, p. 393.
284. Ainsi, l'article 221-6 du Code pénal en incriminant l'homicide involontaire met sur le
même plan la maladresse (fait positif) et la négligence (abstention).
2840. Il faut ajouter neuf annexes relatives à l'adaptation du droit au nouveau code.
2841. Ce qui était déjà admis par la Chambre des lords avec l'arrêt Knuller v. DPP , [1973]
A.C. 435 ; [1972] 3 W.L.R. 143.
2842. A criminal code for England and Wales, précité , II, p. 176.
2843. L. Radzinowicz, introduction générale à l'ouvrage Introduction au droit criminel
d'Angleterre , précité, p. 15 (« à mon avis, la nécessité d'une codification complète qui
embrasserait également toute la common law, n'a pas été démontrée »).
2844. A criminal code for England and Wales, précité , I, p. 5 à 11.
2845. Le rapport de la Law Commission donne l'exemple de la recklessness (témérité,
traduction approximative) avec quatre sens selon le contexte dans lequel elle est utilisée, vol. I.
p. 7.
2846. Comme Lord Bingham, A criminal Code must we wait for ever ? Crim., L.R . 1998,
644.
2847. J.-R. Spencer, The case for a code of criminal procedure , Crim., L.R . 2000, 519.
2848. Lord Justice R.E. Auld, Review of the criminal Courts of England ans Wales , 2001.
2849. The Right Hon. The lord Thomas of Cwmgied, The Criminal Procedure Rules :
10 years on, Crim. L.R. 2015 , p. 395, l'auteur qui est Lord Chief Justice regrette d'ailleurs que
les praticiens n'utilisent pas davantage les Rules .
285. Qui est la Constitution.
2850. J.-R. Spencer, The Codification of Criminal Procedure, in Essays in Criminal law in
Honour of Sir Gerald Gardon , Chelwers, Leverick et Farmer, éd. Edinburgh University Press,
2010, p. 305 et s. ; J. Sprack, A practical approach to Criminal Procedure , 4è éd., Oxford
University Press, 2012, p. 12 et s.
2851. A. Cadoppi, Diritto penale comparato , Cedam. Padoue, 2001, v. spécialement le
chapitre intitulé « Il Codice Zanardelli e la codificazione nei paesi di common law », p. 373 et s.,
travail déjà publié à la RID pén . 1996, p. 1052 et s.
2852. Craig M. Bradley, The failure of the criminal procedure revolution , University of
Pensylvania Press. Philadelphie 1993.
2853. M. Findlay, S. Odgers et S. Yeo, Australian criminal justice , Melbourne, Oxford
University Press 1994, p. 14 et 15. Ces auteurs en profitent pour vanter les avantages de la
législation sur la jurisprudence, surtout s'il y avait un seul code pour toute l'Australie.
2854. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis , 2e éd., 2005, Economica, no 275 et s.
2855. La situation se trouve compliquée par l'existence aux USA de deux ensembles
juridiques, un ensemble étatique et un ensemble fédéral.
2856. Les règles de cour existent aussi au Canada et même au Japon où les règlements de la
Cour suprême (Saïbansho Kisoku ) ont cependant peu d'importance à cause de la présence d'un
code de procédure pénale très développé.
2857. Ce code pénal date de 1942.
2858. American law Institute, Model penal Code , Philadelphie 1985, texte complet
(1 volume) et commentaire article par article (3 volumes) ; M. Ancel et L. Schwartz, Le système
pénal des États-Unis d'Amérique , Éditions de l'Épargne, Paris 1964, p. 11 et s. ; L. Schwartz. La
réforme du droit pénal américain, le Model Penal Code, RSC 1966, p. 599 ; J. Dressler,
Understanding Criminal Law, éd. Bender's Legal Texts 1998 ; G. Fletcher, Basic Concepts of
Criminal Law , éd. Oxford University Press. 1998, p. 3.
2859. À rapprocher de l'article 7 du Code pénal louisianais et de l'article 3 de l'avant-projet de
la Law Commission anglaise, v. ss 651.
286. H.H. Jescheck, § 58, IV-4. La doctrine a beaucoup hésité sur les critères de
détermination du devoir juridique. Actuellement, elle distingue deux devoirs de garantie :
l'obligation de surveiller et d'éviter certains dangers particuliers (découlant d'un droit de
propriété, de l'exercice d'une activité risquée ou de la création d'une situation de danger) et
l'obligation de conserver certains biens juridiques, ou valeurs sociales (découlant de relations
familiales, de rapports étroits de communauté ou d'une acceptation volontaire de veiller sur un
tiers), V. L. Moreillon, précité, p. 79. V. aussi A. Wasek. Die Regelungen zum Straf und Straf
prozebrecht in der Verfassung der Republik Polen von 1997. Festschrift Hans Joachim, Hirsch
zum 70. Geburtstag am 11 april 1999, Walter de Gruyter, Berlin-New-York 1999.
2860. Soit un an avant que ne soit publié le projet définitif par l'American Law Institute.
2861. Markus D. Dubber, An introduction to the Model Penal Code , 2e éd., Oxford, 2015,
p. 8 et s.
2862. Le professeur L. Schwartz fit partie de la commission, après avoir déjà travaillé à
l'élaboration du Model Penal Code .
2863. G. Sutton, Le projet de Code pénal fédéral des États-Unis, RSC 1971, p. 351.
2864. Allen M. Linden, Toward a new Criminal Code for Canada, in Crime, justice,
codification, essais à la mémoire de Jacques Fortin . Carswell, Toronto 1986, p. 163 ; Desmond
H. Brown, The genesis of the canadian Criminal Code of 1892 , The Osgoode Society, Toronto
1989.
2865. The criminal law in canadian society , document du gouvernement fédéral, août 1982,
p. 10.
2866. Notre droit pénal/Our criminal law , Commission de réforme du droit du Canada,
rapport 1976.
2867. Pour une nouvelle codification du droit pénal/Recodifiying criminal law, id . 2 vol.
1986, ce document donna lieu en 1987 à une édition révisée et augmentée.
2868. Notre procédure pénale/Our criminal procedure , Commission... (pour une énumération
des principes directeurs), 1988 ; Pour une nouvelle codification de la procédure
pénale/Recodifying criminal procedure, id . (texte), 1991.
2869. Principes de base de recodification de la partie générale du code criminel du Canada ,
rapport du Sous-comité sur la recodification, Comité permanent de la justice et du Solliciteur
général, Chambre des communes, Ottawa, Canada, févr. 1993, p. 1 et s.
287. C'est ainsi que le père d'un enfant qui se noie se rend coupable d'un meurtre s'il ne vient
pas au secours de la victime en train de perdre la vie (§ 212 et 13 StGB) alors qu'une personne
autre que le père ne peut être condamné que pour omission de porter secours (§ 323c StGB).
2870. M. Anantanarayamanan et V. Balaserbrahmanyan, Criminal law in India, Revista del
Instituto de derecho comparado , no 8-9, 1957, p. 149.
2871. Sir Ruppert Cross, The making of english criminal law, Crim. L.R ., 1978, p. 519.
2872. Lord Kimberly, secrétaire d'État aux colonies s'opposait à l'application de ce texte sauf
à le voir s'enrichir d'une disposition, alors inexistante en Angleterre, selon laquelle l'accusé peut
témoigner à son propre procès. L'hostilité à cette règle entraîna l'hostilité à tout le code qui, ainsi,
ne fut jamais promulgué pour la Jamaïque, v. Allen M. Linden, Toward a new criminal code for
canada, in Crime, justice, codification , Carswell, Toronto 1986, p. 167.
2873. E. Colvin, S. Linden et J. Mc Kechnie, Criminal Law in Queensland and Western
Australia , 4e éd. Lexis-Nexis Buttherworths, Australie, 2005, p. 6 et s.
2874. Brennan v. The King (1936) 55 CLR, 253 et s. C'est l'arrêt de principe.
2875. En Chine, une loi du 15 mars 2000 décide que lorsque le ministre de la Justice établit
un projet de loi important, il peut le mettre en ligne et chaque citoyen peut le consulter et faire
des observations, tout comme les administrations.
2876. Qui a débouché sur un long rapport Réponses à la violence , adressé à M. le Président
de la République. La Documentation française, juill. 1977.
2877. Qui a débouché sur un long rapport Ursachen, Prävention und Kontrolle von Gewalt ,
Duncker et Humblot, Berlin, déc. 1989, en allemand, avec résumé en anglais et en français.
2878. Rapport Réponses à la violence, précité , p. 156.
2879. Rapport Ursachen, Prävention und Kontrolle von Gewalt , précité, p. 117 pour la partie
en allemand, p. 479 pour la partie en anglais, p. 532 pour la partie en français.
288. BGHST, 6, 198.
2880. Qui a établi successivement deux rapports (un préliminaire et un général) publiés
ensemble dans un ouvrage intitulé La mise en état des affaires pénales , La Documentation
française, 1991. Add . études P. Waquet, RSC 1991, p. 518, et H. Jung, id . p. 526.
2881. Créée à la suite de l'affaire des « Six de Birmingham », où la police avait confectionné
les aveux d'un groupe d'Irlandais qui furent condamnés pour le meurtre de 21 personnes tuées
par une bombe terroriste, la supercherie ayant été découverte plusieurs années après.
2882. Qui a établi un Report presented to Parliament, London HMSO , juill. 1993. Add . A.
J. Bullier, RSC 1993, p. 167 et 1994, p. 166.
2883. Avec dans les deux cas un avis divergent, de M. Braunschweig pour la France, de
M. Zander pour l'Angleterre. La pratique de l'avis divergent se retrouvait aussi dans les rapports
de la Commission pour la réforme du droit du Canada.
2884. Au nombre de 352 !
2885. Y. Shiratori, Les réformes législatives récentes du droit pénal japonais, Rev. pénit .
2008, no 3.
2886. Informations disposnibles sur le site : http://council.gov.ru/press-center/news/44461/.
2887. L. Golovko, Panorama de droit pénal russe (2012-2015), Rev. pénit . , 2015, n° 3
2888. Loi sur la Commission de réforme du droit du Canada de 1985, ch. L 7.
2889. Tous les travaux de la Commission sont bilingues (anglais et français).
289. G. Dannecker, La responsabilité pénale pour les délits d'omission, notamment dans le
domaine de l'économie et de l'environnement, RSC 1987, p. 379 et s.
2890. G. Letourneau et P.J. Fitzgerald, Politique criminelle et réforme du droit : l'approche de
la Commission de réforme du droit du Canada, APC 1992, Tome 14, p. 95.
2891. G. Domenico Pisapia, Le nouveau code de procédure pénale italien , Cahiers de
défense sociale, 1988, p. 11 et s.
2892. D'autant plus que le texte auquel la loi renvoie peut être du moins en Europe un texte
de l'Union européenne aussi bien que national.
2893. E. Cury. La ley penal en blanco , éd Temis, Bogota, 1988 ; Leone. La norme penale in
bianco , Messine, 1931 ; H. Sescheck, Lehrbuch des Strafrechts. Allgemeiner Teil . 1969, p. 68.
2894. L'inventeur du concept de loi en blanc semble être l'Allemand K. Binding au début du
XX e siècle, v. son ouvrage Grundrisse des deutschen strafrechts, Allgemeiner Teil ,
réimpression de la 8e éd. Leipzig, 1913, Scientia Verlag Aalen, 1975.
2895. J. Sprack, A practical approch to Criminal Procedure , 14e éd., 2012, Oxford
University Press, p. 22 et s.
2896. A. Coeuret et E. Fortis. Droit pénal du travail , 5e éd. Litec, 2012, n° 615. Pour une
application, Crim., 5 mars 2013, n° 11-83.984.
2897. C. Faure-Gaussel. Droit pénal des affaires : étude comparative franco-espagnole de
l'infraction . LGDJ 2006, p. 49.
2898. Recodification de la partie générale du code criminel du Canada, principes de base ,
Chambre des communes, Ottawa, févr. 1993, p. 7.
2899. On ne confondra pas le préambule avec les principes généraux à allure plus ou moins
doctrinale qui parsèment parfois (pas toujours, très utilement) les divers chapitres des Codes
pénaux. Celui de Croatie (1997) en contient beaucoup. Citons les articles 6 (les condamnations
servent à la prévention générale et à la prévention spéciale), 44 (le dol peut être direct ou
indirect), 45 (la faute est consciente ou inconsciente), 50 (reprenant en une forme autre l'article
6) etc. v. Ley penal croata, Rijeka 2001, avec une présentation de Gonzalo Quintero Olivares de
l'ouvrage Il codice penale croato , introduction de B. Pavisic, collection Casi Fonti e Studi per il
diritto penale, sous la direction de S. Vinciguerra, Serie II, vol. 14. Cedam Padova. 1999.
29. Son acte de naissance est constitué par deux ouvrages parus en 1861, celui de Summer-
Maine, Ancientlaw , et celui de J.J. Bachofen, Das mutterrecht .
290. Commet le délit de blessures involontaires le fabricant d'un produit dont l'utilisation,
conforme à la notice explicative a causé à un consommateur un dommage corporel, étant
suffisante la constatation que les malaises respiratoires étaient inhérents à l'emploi du produit,
BGHST, 37, 106.
2900. M. Mérigeau, Le droit pénal des mineurs et des jeunes d'altes en République fédérale
d'Allemagne , Pedone, Paris 1987.
2901. RSC 1984, p. 172.
2902. V. par exemple pour l'Angleterre le Archbold's criminal pleading et Blakertone's
criminal practice , qui régulièrement réédité fait plusieurs milliers de pages et contient toutes les
lois et règlements
2903. Commission supérieure de codification, Rapport d'activité 1993. Journal Officiel de la
République Française, Add . J. Beauchard, Remarques sur le Code de la consommation , Écrits
en hommage à Gérard Cornu, PUF 1994, p. 9 et s.
2904. V. ss 650.
2905. G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale, Parte generale , 3e éd. Zanichelli, Bologne,
2001, p. 70 et s., A. Cadoppi et P. Veneziani, Elementi di diritto penale, Parte generale , 2e éd.
Cedam, Milan 2004, p. 75 et s.
2906. Sur la question des listes en général, v. H. Rouidi, Les listes d'infractions. Étude en
droit pénal français, italien et international , thèse Poitiers, 2014.
2907. On peut parler de méthodes intrusives.
2908. Ce cinquième livre ne traite pour l'instant que des infractions en matière de santé
publique et… les sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux. Outre ces livres qui
traitent des crimes et délits, il existe une deuxième partie relative aux contraventions (décret du
29 mars 1993).
2909. Le Code pénal de 1944 adoptait déjà le même plan. Toutefois la réforme de 2015 a
retouché sensiblement ce schéma traditionnel.
291. Affaire Gibbins-Prector , 1918, Cr. App. R. 134 C.A.
2910. Le code tunisien adopte quasiment la même division.
2911. Plan légèrement modifié dans le CP de 2002.
2912. L. Jimenez de Asua, Derecho penal soviético , Buenos Aires 1947, où se trouve une
traduction (en espagnol) du code pénal de 1926, p. 184 et s. L'observation se prolonge par le fait
que le nouveau Code pénal russe (1997) traite dans sa partie spéciale d'abord des crimes contre
les personnes et seulement après des crimes contre la sécurité publique.
2913. Boletin oficial de las Cortes , 1992.
2919. Appelé code de procédure judiciaire car il traite à la fois de la procédure civile et de la
procédure pénale.
292. P.-H. Bolle, De quelques aspects de la révision du Code pénal suisse. Relecture de
certains passages d'un avant projet de réforme. APC no 13, 1991, p. 133 et s. ; J. Lelieur,
Chronique de droit pénal suisse, RIDP 2008, no 2 ; J. Hurtado Pozo, Droit pénal, Partie
Générale , 2e éd., 2008, éd. Schultess, no 1301 et s.
2920. Où se retrouvent des questions aussi diverses que la compétence, la défense du suspect,
les investigations préliminaires, l'arrestation et la détention.
2921. Qui constitue le titre XVIII du United States code.
2922. Chacun des ceux systèmes a ses avantages et inconvénients. La numérotation en
continu est d'une lecture plus aisée, surtout pour le lecteur non averti. La numérotation décimale
est moins aisément accessible, mais elle a le double avantage de faciliter les modifications et de
permettre l'application d'un même numéro à un article législatif et à l'article réglementaire
correspondant.
2923. Pour une application v. le nouveau code pénal français de 1994.
2924. Pour une application, v. le code pénal suédois et les Federal rules of evidence
américaines.
2925. Même méthode dans les projets de code criminel et de code de procédure pénale de
R.S. Wright de 1877.
2926. Qui tous ont des Codes, contrairement aux pays de common law qui parfois n'ont pas
de Codes (Angleterre et dans une large mesure Australie).
2927. V. ss 398.
2928. A. Mayrand, L'autorité du précédent au Québec, Revue Thémis , Montréal, vol. 28,
1994, p. 770 et s.
2929. V. par ex. la chambre criminelle de la Cour de cassation française qui décide très
régulièrement en matière de garde à vue que « tout retard injustifié dans la notification des droits
porte nécessairement atteinte aux intérêts de la partie qu'elle concerne », Crim. 30 avr. 1996,
Bull. crim . no 182, formule qui sera reprise souvent par la suite.
293. G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale. Parte generale , 3e éd., Zanichelli éd.,
Bologne, 2001, p. 532 et s.
2930. On lira la belle réussite des institutions européennes, avec l'ouvrage European Supreme
Courts. A portrait through History , éd., Prof A. Wijfels, CNRS Dijon, Leiden-Louvain la
Neuve, et Prof. C.M. van Rhee, Maastricht, 2013.
2931. P. Carmichael et B. Dickson, The House of Lords, its Parliamentary and Judicial, Roles,
Oxford, Hart, 1999.
2932. E. Zoller, Grands arrêts de la Cour suprême des États-Unis , PUF, Paris, 2000.
2933. F. Rousseau, Le principe de nécessité. Aux frontières du droit de punir, RSC 2015,
p. 257 et s.
2934. B. de Lamy, Le principe de la légalité criminelle dans la jurisprudence du Conseil
constitutionnel, Cah. cons. const . 2008, n° 26.
2935. V. ss 307 s.
2936. CEDH, 24 oct. 2014, Nedjet Sahim et Perihan Sahim c. Turquie , n° 13279/05, § 50.
2937. D. de Béchillon et M. Guillaume, La régulation des contentieux devant les Cours
suprêmes. Enseignements des réformes étrangères et perspectives françaises, JCP 2014, n° 1194.
2938. N. Fricéro, L'avenir de la Cour de cassation : la vision originale du Club des juristes,
JCP 2015, n° 753.
2939. L'accès au juge de cassation , sous la direction de G. Drago, B. Fauvarque-Cosson et
M. Goré, Colloque du 15 juin 2015, Société de législation comparée.
294. Gonzalo Quintero Olivares (Director), Commentarios al Nuevo Código penal , éd.
Aranzadi, Pamplona, 1996, art. 11.
2940. R. Provost, Judging in Splendit Isolation, Am J. Comp. I, vol. 56, 2008, p. 172 : “In
other words, concerns about the legitimacy of judicial reliance on international law should lead
to reject the practice of judging in spendid isolation in favour of judging in splendid interaction”,
cité par A. Lequinio, La légitimité contrastée d'une technique juridictionnelle : le recours au droit
comparé par le juge, in Le recours au droit comparé , Bruylant, coll. « À la croisée des droits »,
2014, p. 30.
2941. Les membres des juridictions constitutionnelles, en Europe, aux USA et au Canada
notamment sont désignés par des autorités politiques qui se déterminent en général en fonction
de critères politiques, soit que la répartition se fasse proportionnellement au poids des
principales forces politiques (Allemagne, Autriche, Italie, Portugal) soit que l'on s'appuie sur
l'alternance (USA, France, Espagne) pour obtenir une représentation pluraliste des sensibilités
politiques.
2942. 5 US (1 Cranch) 137 (1803), v. Droit des États-Unis , sous la direction d'A. Levasseur,
Dalloz, Paris 1990, p. 58 ; E. Zoller, précité , p. 71 et s. Cet arrêt Marbury v. Madisson crée un
contrôle judiciaire des lois fédérales (du congrès), c'est-à-dire le judicial review alors que la
Constitution n'avait prévu en son article VI qu'un contrôle judiciaire de constitutionnalité des lois
des États.
2943. Cependant de rares pays n'ont pas de contrôle de constitutionnalité. C'est le cas des
Pays-Bas où n'existe qu'un contrôle de conventionnalité, par le juge à l'occasion d'une affaire
particulière. De fait, la différence n'est pas considérable car ce sont le plus souvent les mêmes
normes qui se retrouvent dans la Conv. EDH et la Constitution d'autant plus que le juge doit faire
prévaloir le texte conventionnel sur la loi interne, art. 93 et 94 de la Constitution Hollandaise.
2944. De la sorte le juge pénal (ou non pénal) français ne pouvant pas apprécier la
constitutionnalité d'un texte, cette fonction ayant déjà été appréciée en amont par les juges
constitutionnels, s'ils ont été saisis évidemment.
2945. Cons. const. BV erf GE, 5 févr. 2004 2 Bv R 2029/01, commentaire T. Weigend et
D. Capitant, RSC , 2004, 689 et s.
2946. Cons. const. 21 févr. 2008, JO 26 févr., p. 372 et s.
2947. J. Rivero, Les « principes fondamentaux reconnus par les lois de la République » : une
nouvelle catégorie constitutionnelle ? D . 1972, chron. 265.
2948. En France, les études sur les liens entre droit pénal et droit constitutionnel sont rares.
Voir cependant Droit pénal et droit constitutionnel , sous la direction de J. Pradel. Travaux de
l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, 2000, vol. 21, éd. Cujas, avec des développements
sur les droits français, espagnol, allemand, belge et italien. Ces études se multiplient cependant
aujourd'hui depuis l'apparition de la procédure de la question prioritaire de constitutionnalité
(QPC) depuis 2010. On lira les chroniques de B. de Lamy à la RSC , et celles de T. Renoux et
X. Magnon à la Rev. pénit .
2949. Cour constitutionnelle fédérale 29 oct. 2003, NJW 2004, 1728.
295. Sur la proximité entre cet article 40 et le § 13 StGB, v. G. Licci, Modelli nel diritto
penale , 2e éd., Giappichelli, Turino, 2014, p. 419 et s.
2950. Tribunal supérieur de Francfort, 18 juill. 2003, NJW 2003, 2843.
2951. Tribunal régional de Giessen, 14 mars 2003, NStZ 2003, 624. Add. chronique de droit
pénal allemand par J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther, in RIDP 2005, p. 153 et s.
2952. Arrêt du 5 févr. 2004, précité .
2953. Décision de 1987, 2 BvR 1133/86, NJW 1987, 2662.
2954. Décision du Tribunal fédéral constitutionnel du 19 mars 2013, 2 BVerfG2628/10 ; 2
BVerfG 2883/10 ; 2 BvR 2155/11 ; RSC 2013, p. 617 et s. chronique C. Saas et Th. Weigend.
2955. BVerfG 1, Kammer des 2 senats, 29 mars 2003, NStZ 2007, p. 397 et s. ; RIDP 2007,
p. 643 et s., chron. de J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther.
2956. J. Le Calvez, Les principes constitutionnels en droit pénal, JCP , 1985, I, 3198 ;
L. Philip, La constitutionnalisation du droit pénal français, RSC 1985, p. 711 ; P. Wachsmann, La
liberté individuelle dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel, RSC 1988, p. 1 ; D. Mayer,
L'apport du droit constitutionnel au droit pénal en France, id . p. 439. L. Favoreu et L. Philip. Les
grandes décisions du Conseil constitutionnel , 15e éd., Dalloz, Paris, 2008 ; J. Pradel, les
principes constitutionnels au procès pénal, Cahiers du Conseil constitutionnel , no 14, 2003,
p. 84 et s. ; J. Pradel, Le juge constitutionnel et le droit criminel. Le cas de la France, Mélanges
H. Bolle , Neuchâtel, 2006, p. 95 et s. On pourra lire à la Rev. pénit . La chronique en principe
annuelle de droit pénal constitutionnel de T. Renoux et X. Magnon, depuis 2005.
2957. Cons. const. 20 janv. 1981, D . 1982, 441, note A. Dekeuver ; SCP 1981, II, 11701,
note Franck ; 18 janv. 1985, D . 1986, 485, note T. Renoux ; RSC 1985, 609, obs. B. Bouloc, est
contraire à la Constitution une loi qui ne définit pas avec précision le délit de malversation.
2958. Cons. const. 30 déc. 1987, JO 31 déc. 1987.
2959. Cons. const. 30 déc. 1987, précité ; 17 janv. 1989, JO 18 janv. 1989, arrêt allant même
jusqu'à déclarer applicables aux sanctions administratives l'ensemble des principes
constitutionnels concernant les sanctions pénales, (légalité, nécessité, non-rétroactivité, droits de
la défense).
296. A. Wasek, La responsabilité pénale pour omission dans le droit pénal polonais.
Comparaison avec le droit français, Rev. pénit ., 1998, p. 91 et s.
2960. Cons. const. 29 déc. 1983, JCP 1984, II, 20160, note R. Drago et A. Decocq.
2961. Cons. const. 12 janv. 1977, D . 1978, 173, note L. Hamon et J. Léauté.
2962. Cons. const. 20 janv. 1981, précité arrêt déclarant inconstitutionnelle une disposition
permettant à un président de tribunal « pour préserver la sérénité des débats » d'en écarter un
avocat qui n'a pas manqué aux obligations de sa fonction ; 3 sept. 1986, JO 5 sept. 1986 ;
23 janv. 1987, JO 25 janv. 1987 et L. Favoreu et L. Philip précité , no 38, arrêt invalidant une
loi qui dans une matière où les pénalités sont énormes (atteinte à la concurrence) excluait tout
sursis à l'exécution de la décision attaquée.
2963. Pour un panorama général, A. Mathiot, Le contrôle de la constitutionnalité des lois
pénales et de procédure pénale par la Cour suprême des États-Unis au XX e siècle, RSC 1985,
726 : Akhil Reed Amar, The Constitution and Criminal Procedure, First Principles , New
Haven, Yale University Press, 1997. Il faut évoquer aussi l'important arrêt Marbury v. Madisson
rendu le 24 févr. 1803, v. ss 672.
2964. Sauf à noter son caractère assez politisé qui la conduit tantôt à aller de l'avant dans le
sens des droits des citoyens, tantôt à pratiquer le « judicial restraint », J. Cedras, Changements à
la Cour suprême des États-Unis, RSC 1991, p. 845.
2965. 381 US, 479 (1965), v. cependant l'opinion dissidente du juge Black qui insistait sur le
fait que la Constitution ne faisait aucune allusion à un droit à l'intimité de la vie privée.
2966. 410 US 113 (1973).
2967. Cet Amendement peut d'autant moins s'appliquer ici que face à la liberté de la mère il y
a la vie du fœtus.
2968. Cour suprême des USA, Stanford v. Kentucky , 492 US 361, 1989, pour des condamnés
âgés de 16 et 17 ans lors des faits.
2969. Id . 1er mars 2005, Roper v. Simmons , 125 SCt 1183 (2005), où la Cour invoque le
droit international et le droit comparé, arrêt rendu à la majorité 5 contre 4, add . N. Bernaz, RFD
const ., 2006, p. 437 et s.
297. R. Garraud, Traité de droit pénal français , 1913, I. no 223. La doctrine anglo-
américaine parle d'inchoate offences (infractions inchoactives) pour désigner ces conduites qui
sont une étape vers la commission pleine d'une infraction : incitation, tentative et complot.
2970. Id. Atkins v. Virginia , 536 US 304, 2002.
2971. J. Dressler et A. Michaels, Criminal Procedure , I, 6e éd., 2013, LexisNexis, p. 42
et s. ; Ch. Fairman, Does the Fourteenth Amendment incorporate the Bill of Rights ? The
original Understanding ? Stan L. Rev. 5, 1949 ; Gary L. Mc Dowoll and Judith A. Baer, The
fourteeth Amendment. Should the Bill of Rights Apply to the States ? The Desincorporation
Debate, 1987, Utah L. Rev., 951.
2972. Cour suprême des USA, affaire Mapp. v. Ohio , 367 US 643 (1964) pour le 4e
Amendement ; affaire Malloy v. Hogan , 378 US 1 (1964) pour le 5e Amendement ; affaire
Gideon v. Wainwright , 372, US 335 (1963) pour le 6e Amendement. Cependant, quelques
décisions anciennes de la Cour suprême avaient adopté la thèse d'une relative autonomie du
14° Amendement dite parfois de « l'incorporation partielle » (selective incorportion ), excluant
toute transposition mécanique aux États des garanties du Bill of Rights , v. en ce sens, Palko
v. Connecticut , 302, US 319 (1937), cette position ne vaut plus.
2973. L. Weinreb, La Constitution et le droit pénal, Journées de la Société de législation
comparée , 1979, vol. 1, p. 603 et s. not. p. 605-606 ; J. Cedras, La justice pénale aux États-Unis
, 2e éd., Economica, 2005, no 291 et s. ; A. Mathiot, Le contrôle de constitutionnalité , précité.
2974. V. cependant R. Bork, Neutral principles and Some first Amendment problems,
47 Indiana law Journal , 1971. Pour cet auteur, juge à la Cour suprême, ce pouvoir n'est pas
prévu par la Constitution et n'est pas légitime dans une démocratie.
2975. D. Rousseau, La montée en puissance du juge dans le constitutionnalisme
contemporain : un phénomène à l'échelle mondiale , la montée en puissance des juges, ses
manifestations, sa contestation /The judiciary as third brench of government , manifestations and
challenges to legitimacy , éd. Thémis, Montréal, 1999, p. 3.
2976. Cour suprême du Japon, 4 avr. 1973, v. T. Fukase, Les juges et les grands choix
politiques et administratifs de l'État, Droit japonais , Journées de la Société de législation
comparée, 1988, p. 333 et s. et not. p. 348.
2977. Pour exprimer cette idée les Allemands parlent de Tatbestand et les Latins, par exemple
les Espagnols de Tipicidad . Comme l'a écrit E. Bacigalupo, « qu'une action soit typique ou
adaptée à un type pénal veut dire que cette action est l'action prohibée par la norme. La théorie
du type pénal est donc un instrument conceptuel pour identifier le comportement prohibé.
L'action exécutée par l'auteur est l'action prohibée par la norme quand elle tombe sous le coup
d'un type pénal », Principios de derecho penal. Parte general . Akal/iure. Madrid 5e éd. 1998,
p. 146.
2978. Art. 4 § 2 CP de 1995. Ce cas est à distinguer du cas inverse dans lequel le juge punit
car il y a un texte, mais considère qu'il ne faudrait pas punir : dès lors, après avoir condamné, le
juge demande au pouvoir exécutif la grâce (indulto ) du condamné, art. 4 § 3 CP.
2979. Ainsi l'arrêt de Crim. 1er févr. 1990, Bull. crim . no 56, a été indirectement à l'origine
d'une réforme de l'article L. 362-1 C. communes sur les pompes funèbres, aujourd'hui
art. L 2223-19 C. général des collectivités territoriales.
298. Pour une analyse des diverses idéologies, v. H.H. Jescheck, précité , § 49, II.
2980. J. De Figueiredo Dias et M.J. Antunes. La notion européenne de tribunal indépendant
et impartial. Une approche à partir du droit portugais de procédure pénale. RSC 1990, p. 733 et s,
spéc. p. 736.
2981. Une autre cause de cette création réside dans la place sociale évidente qu'a toujours eue
le juge anglais, v. R. Kikpatrick, Initiation au droit anglais , Bruxelles 1964, no 111 et s.
2982. Affaire Shaw v. Director of public prosecutions (1962), AC 220 ; R. Munday, Le
principe de la légalité en droit anglais et dans les pays de common law, Rev. pénit . 2001, p. 357
et s.
2983. Cité par M. Ancel in La création judiciaire des infractions pénales en droit français et
en droit anglais (étude comparative de l'élément légal de l'infraction), Bull. soc. leg. comparée
1931, p. 108.
2984. Affaire Knuller c. Director of public prosecutions (1973) AC 435.
2985. C. Jauffret-Spinosi, Comment juge le juge anglais ? Droits, Paris 1989, p. 57.
2986. Quand la loi intervient sur une matière déjà traitée par la jurisprudence, elle ne règle
pas tout : ainsi la loi de 1957 sur le meurtre n'a pas touché à la définition jurisprudentielle du
meurtre, se bornant à définir les moyens de défense utilisable par l'accusé et à prévoir une peine.
2987. Glanville Williams, Learning the law , 11e éd. 1982, p. 67.
2988. Sur le précédent, la littérature est considérable, v. not. R. Cross, Precedent in english
law , Londres, 4e éd. 1990 ; J.A. Jolowicz, La jurisprudence en droit anglais. Aperçu sur les
règles du précédent, in La jurisprudence , Archives de philosophie du droit , Paris, tome 30,
1985, p. 106 ; J.R. Spencer Jackson's machinery of justice , Cambridge University-Press, 1989,
p. 116 et s. ; A. Cadoppi, Il velore del precedente nel diritto penale. Uno studio sulla dimensione
in action della legalita , Torino Giappichelli, 1999.
2989. Des auteurs distinguent interprétation analogique et interprétation extensive, la
première impliquant l'absence de norme à interpréter afin que la seconde suppose une norme
pouvant être interprétée diversement, v. Gonzalo Quintero Olivares (Director), Manual de
derecho penal. Parte general , Aranzadi, Pampelune, 1999, p. 156.
299. Théorie naguère soutenue par Feuerbach en Allemagne.
2990. Director of public prosecutions, c. Joyce (1946) AC 347, cité dans Blakestone's
criminal practice , 1993, B 9-7, p. 414.
2991. L'intérêt tient au fait que cet acte est légalement puni comme contravention et donc
d'une peine prévue par la loi, mais faible alors que pour les infractions de common law, il n'y a
pas de peine maxima, ce qui permet une répression plus forte.
2992. Cour suprême, aff. Frey v. Fédoruc , (1950). RCS 517.
2993. Id . aff. Zlatic (1993) 2 RCS 29, A.-M. Boisvert. La fraude criminelle. Sommes nous
allés trop loin ? Revue de droit de Mc Gill, vol. 40, mars 1995, p. 415 et s. add . J.-L. Bacher.
Les velléités normalisatrices de la Cour suprême en matière d'échanges économiques : fraude ou
sens du risque, Revue canadienne Droit et Société : 1999, p. 131 et s.
2994. Art. 405 al. 2 CPP. Mais la Cour suprême elle-même ne suit pas toujours ses
précédents, H. Oda, Japanese law , Butterworths 1992, p. 53 et s.
2995. R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel , I, 7e éd., 1997, éd. Cujas, Paris, no 171.
2996. L. Jimenez de Asua, La ley penal y su interpretación . La Havanne 1949, p. 233 ;
L'analogie en droit pénal, RSC 1949, p. 187 et s.
2997. R. David et J. Hazard, Le droit soviétique , Paris, II, 1954, p. 124.
2998. Parfois cependant des décisions étonnantes ont été rendues. Un individu qui dans une
réunion de Soviet du village avait critiqué la politique de planification des semailles fut
poursuivi sans texte précis applicable ; il est vrai qu'il fut acquitté car il était « un travailleur,
avait combattu-au-front pendant la guerre civile et n'était pas un ennemi de classe », affaire
Mikhailov jugée par la Cour suprême en 1939, cité par C. David et J. Hazard, précité, II, p. 117.
2999. Cour suprême d'URSS, 30 janv. 1956, affaire Gorbylev , cité par F.J. Feldbruge, Soviet
criminal law. General part . Leyden, Pays-Bas, 1964, p. 77.
3. J. Pradel, « Introduction à un cours de procédure pénale comparée », in Problèmes actuels
de science criminelle , Presses universitaires d'Aix-Marseille, vol. 15, 2002, p. 131 et s. ; du
même « Leçon inaugurale à un cours de droit comparé », Rev. pénit . 2015, p. 297 et s.
30. Notons cependant la création en 1989 d'une chaire d'anthropologie juridique à l'Université
d'Aix Marseille III et confiée à N. Rouland.
300. Théorie qui, en doctrine allemande, se dédouble en celle de l'impression (la volonté est
nécessaire, mais elle doit être extériorisée de telle sorte que la confiance de l'opinion dans la
sécurité juridique est minée) et en celle de l'auteur (où se combinent le danger représenté par
l'agent et sa volonté d'agir).
3000. Texte très peu appliqué et dont l'application est soumise à de strictes conditions, la loi
ayant parlé d'actes « entièrement assimilables », L. Jimenez de Asua, RSC 1949, p. 209.
3001. Pour la Chine, il est très malaisé de connaître l'effectivité de l'article 79 CP.
3002. Pour une réflexion générale sur l'interprétation des lois, on lira avec profit J.-C. Saint-
Pau, L'interprétation des lois, Beccaria et la jurisprudence moderne, RSC 2015, p. 273 et s.
3003. V. ss 644.
3004. Illustrée par le propos de Montesquieu selon lequel le juge n'est que « la bouche de la
loi », ce qui à vrai dire est un « mythe idéologique », selon C.A. Mahiques, La ciencia del
derecho penal comó problema abierto , Universidad Católica Argentina, Buenos Aires, 2008,
p. 29.
3005. H.H. Jescheck, Lehrbuch des Strafrechts , Berlin, 1988, § 17, IV. Cette tétralogie est
reprise en Suisse par J. Hurtado Pozo, Droit pénal, Partie générale I, 2e éd., 2008, no 157 et s.
et en Espagne par J.M. Rodriguez Devesa, Derecho penal español, Parte general , 1986, p. 190
et s.
3006. L'analogie « consiste à résoudre une espèce pénale non prévue par la loi en se
réclamant de son esprit latent et en prenant pour point de départ la similitude de l'espèce donnée
avec une autre que la loi a définie ou prévue dans son texte... », L. Jimenez de Asua, L'analogie
en droit pénal, RSC , 1949, p. 187 et s.
3007. Ce qui est la pure confirmation de la jurisprudence qui décidait que « les textes
répressifs sont d'interprétation stricte et que les juges ne peuvent procéder par voie d'extension
ou d'analogie », Crim. 11 juin 1965, Bull. crim ., no 152 ; 7 mai 1969, D . 1969, 481.
3008. Conseil privé, affaire Dyke v. Elliott , IV PC, App. 184, 191 (1872). Cependant, comme
le principe de la stricte interprétation n'est pas inclus dans une loi en Angleterre, il arrive que des
juges interprètent largement une loi et ce au détriment du défendeur, v. par ex. R. v. Hincks
[2000] 2 AC 241.
3009. US v Bass , 404 US, 336, 347 (1971).
301. R. Parant, R. Gilg et J.-A. Clarence, Le Code pénal camerounais, code africain et franco-
anglais, RSC 1967, p. 339 et s., not. p. 365.
3010. Cass. 6 mai 1901, Pas. I, 225, affaire Haack , rapporté par C. Hennau et J. Verhaegen,
Droit pénal général , 3e éd. 2003, no 115.
3011. R. c. Daoust [2004] 1 RCS, 217 § 2.
3012. Cité par G. Côte-Harper et A. Manganas, Droit pénal canadien , 1984, p. 58.
3013. Cour suprême du Japon, 27 juin 1956, affaire Saito , H. Tanaka, The japanese legal
system , University of Tokyo Press, 7e éd. 1988, p. 99 et s. Il a fallu qu'une loi en 1972 vienne
incriminer l'usage d'un coktail Molotov.
3014. CEDH, 25 mai 1993, Kokinakis c. Grèce , § 52, Série A, n° 260-A ; 15 nov. 1996,
Cantoni c. France , § 29, JCP 1997-I, 4000, n° 31, obs. Sudre ; Dr. pénal 1997, comm., 11, obs.
Robert ; 24 mai 2007, Dragotoniu et Militaru-Pidhorni c. Roumanie , § 33, n° 77193/01.
3015. F. Giunta, L'applicazione analogica delle scriminenti : un luago di tensione tra certezza
del diritto e favor libertati, Studium Juris , 1995, p. 182 et s.
3016. H.H. Jescheck, précité , § 17, IV-2. V. aussi J. Hurtado Pozo, précité .
3017. J. Hurtado Pozo, précité , n° 158
3018. Crim. 3 août 1912, S. 1913-I-337, note Roux. Le CP de 1994 a expréssement assimilé
la soustraction frauduleuse d'énergie au vol, art. 311-2. Même solution en Italie, art. 624 al. 2 CP,
Loi du 25 juin 1999.
3019. Crim. 1er avr. 1965, Bull. crim . no 106, étude R. Combaldieu à la RSC 1965, p. 831.
302. Ph. Graven, Le cautionnement préventif, RSC 1962, p. 9. Ce texte est très peu utilisé.
3020. Décision de la Cour de cassation, section III, en date du 22 avr. 2004, cité par
F. Palazzo, Testo, contesto e sistema nell'interpretazione penalistica, in Studi in onore de Giorgio
Marinucci , Giuffré éd. 2006, I, p. 515 et s., spéc. P. 530.
3021. Cass. 4 mai 1988, Pas. I, 1071, affaire Gurmann , pour une poursuite pour outrage aux
bonnes mœurs commis au moyen de vidéo-cassettes.
3022. Cour suprême du Japon, 21 mai 1903, affaire Fujimura , in H. Tanaka, The Japanese
legal system , University of Tokyo, Press, 7e éd. 1988, p. 105.
3023. Id . 22 août 1942, affaire Egawa , in H. Tanaka, précité , p. 106 et s.
3024. Tribunal suprême impérial 32-165, cité par H.H. Jescheck, précité , § 15, III, b.
3025. H.H. Jescheck, précité , § 17, IV 2.
3026. CEDH 22 nov. 1995, S.W. c. Royaume-Uni , § 36, Série A, n° 335-B.
3027. CEDH 12 juill. 2007, Jorgic c. Allemagne , § 101 ; CEDH gr .ch. 21 oct. 2013, Rio del
Prada c. Espagne , où il est fait d'allusion à un « résultat cohérent avec la substance de
l'infraction et raisonnablement prévisible », § 93, Dr. pénal 2013, 179 et ibid 2014, 2, note
Peltier.
3028. À ne pas confondre avec les « lois en blanc » où le texte pénal ne prévoit que la
sanction et renvoie pour ce qui concerne la description de faits punissables à un autre texte
contenu dans la loi même ou dans une autre loi, voire dans un règlement.
3029. J. Bustos Ramirez et M. Valenzuela Bejas, Le système pénal des pays de l'Amérique
latine. Les grands systèmes de droit pénal contemporains , Pedone, Paris 1983, p. 28.
303. A. Kuhn, L. Moreillon, B. Viredaz et A. Bichovsky, La nouvelle partie générale du
Code pénal suisse , Stampfli, Berne, 2006, p. 317-318, par M. Masoni.
3030. F. Tocora, L'alternative militaire et l'idéologie de la sécurité nationale dans les
dictatures de l'Amérique latine. Arch. pol. crim ., no 8, 1985, p. 235 ; Premiers éléments d'une
recherche comparée sur la politique criminelle en Amérique latine, RSC 1988, p. 287 : Politica
criminal en America latina , Ediciones Librería del profesional, Bogota, 1990, p. 65. Déjà
E. Garçon, en rédigeant la préface de la traduction en français du Code pénal norvégien de 1902,
se plaignait du « caractère vague des formules », ce qui allait favoriser l'interprétation arbitraire
du juge : Nouveau Code pénal norvégien adopté par le Storting (Parlement) le 22 avr. 1902 ,
préface E. Garçon, Paris, 1902.
3031. Crim. 19 avr. 1939, Bull. crim . no 89, Gaz. Pal . 1939-I-855.
3032. Aff. Lefebvre , C.S.P. Mtl, no 8899, 17 mai 1978, décision rendue il est vrai une
quarantaine d'années après la décision française.
3033. Cour suprême, aff. Nova Scotia Pharmaceutical 1992, 2 RCS 606 ; add . E O'Sullivan.
L'obscénité en droit pénal canadien, thèse dactyl., Poitiers 1994, p. 28 et s. K. Roach, Criminal
law , 2o éd. Irwin Law, Toronto, 2000, p. 53.
3034. C'est la doctrine appelée aux USA void for vagueness doctrine .
3035. Cour suprême, aff. Lanzetta v. New-Jersey , 306 US 451 (1939).
3036. Cour suprême, aff. Papachristou v. Jacksonville , 405 US 156 (1972).
3037. Art. 603 CP : « Quiconque soumet une personne à son propre pouvoir au point de la
réduire dans un état total de suggestion est puni de cinq à quinze ans de réclusion ».
3038. Cour const. italienne, sentence no 96/1981, et S. Vinciguerra, Diritto penale italiano,
vol. 1. Concetto, Fonti, Validita, Interpretazione, Cedam Padoue. 1999, p. 118.
3039. Affaire Rimmington (2005) UKHL, 63, cassation d'une condamnation pour nuisance
publique car la définition de ce délit était douteuse.
304. BGHST 31, 202 (204 s) ; rapport J. Kinzig, sur le droit allemand, à l'occasion du
congrès de l'Académie de droit comparé sur les règles de fond concernant la lutte contre le crime
organisé, Utrecht, 2006.
3040. Crim. 30 nov. 1992 Dr. pénal 1993, comm 45, obs. J. H. Robert ; 20 févr. 2001.
Dr. pénal 2001, comm 86. obs. M. Véron.
3041. Hight Court of Judiciary d'Edimbourg, aff. William Fraser , 1847, cité par A. Cadoppi
et A. Mc Call, Smith. Diritto penale scozzese, Cedam. Padoue, 1995, p. 83.
3042. Idem , aff. Strathern v. Seaforth . 1926, ibidem . p. 83-84.
3043. Pour le viol par substitution de personne. Crim 25 juin 1857, S-1857-I-711. Pour la
soustraction dans le cas d'un « emprunt » de véhicule sans intention d'appropriation, Crim
19 févr. 1959, Bull. crim . N. 153. Add . A. Cadoppi. Droit pénal de Common Law et Civil Law :
vers une convergence, RPDP 2000, p. 465 et s. not. p. 471-472.
3044. STC, 12 mars 1993, RTC 89/1993.
3045. Sur cette jurisprudence à lire C. Faure-Gaussel, Droit pénal des affaires : étude
comparative franco-espagnol de l'infraction, LGDJ 2006, p. 61.
3046. STS 11 oct. 1995, RJ 7224/1995 ; 18 janv. 1993, RJ 123/1993. A rapprocher de la
position, du Tribunal constitutionnel qui requiert du législateur « le plus grand effort possible
afin que soit préservée la sécurité juridique, « STC 24 févr. 1994, RTC 53/1994.
3047. CEDH 15 nov. 1996, Cantoni c. France , Dr. pénal no 11, comm. J.H. Robert.
3048. CEDH 27 sept. 1995, G. c. France , § 25, Série A, n° 325-8 ; D. 1996, Somm. 197,
obs. Renucci
3049. J.-C. Saint-Pau, L'interprétation des lois. Beccaria et la jurisprudence moderne, RSC
2015, p. 276, 1ère colonne.
305. Arrêt Higgins (1801) 2 East 5, 102 ER 269. Pour une étude détaillée, v. A.P. Simester
and G.R. Sullivan's, Criminal Law. Theory and Doctrine , précité , p. 292 et s.
3050. Crim. 25 juin 1958, D 1958, 693, note MRMP, JCP 1959, II, 10941, note Larguier.
3051. H.H. Jescheck, précité , § 15, III, 2d.
3052. J.M. Rodriguez Devesa, Derecho penal español, Parte general , Dykinson, Madrid
1987, p. 254.
3053. Crim. 12 juin 1952, aff. Imbert , JCP 1952, II, 7241, note Brouchot, S. 1954, I, 69, note
Legal.
3054. Affaire Miranda c. Arizona , (1966) 384 US, 436. Notons que cette règle étant dégagée
par la Cour suprême a valeur de principe constitutionnel.
3055. J. Spencer, Le droit anglais, in La preuve en procédure pénale comparée, RID comp .
1992, p. 83.
3056. Practice Statement (Judicial precedent) (1986) 1 WLR 1254 ou (1966) 3 All E.R . 77.
3057. Affaire Bernard (1988) 2 RCS 833 ; add . A. Meyrand, L'autorité du précédent au
Québec, Revue Thémis , Montréal 1994, p. 770 et s.
3058. L. Gelinas, L'arrêt R c. B (KG) et l'admissibilité des déclarations antérieures
incompatibles : la Cour suprême sonne (enfin !) le glas de la règle d'exclusion du ouï-dire, Revue
Thémis , Montréal 1993, vol. 27, no 3, p. 1 et s.
3059. J. Léauté, Les principes généraux relatifs aux droits de la défense, RSC 1953, p. 47
et s. ; M. Puech, La jurisprudence pénale, Arch. philosophie du droit , no 30, La jurisprudence ,
Sirey, 1985, p. 144.
306. V. ss 98.
3060. V. ss 654.
3061. A. Ashworth, Sentencing and Criminal Justice 4e éd. Oxford University Press. 2005,
p. 31 et s. ; D. A. Thomas. Sentencing Legislation. The case for Consolidation Crim L. R . 1997,
p. 406 et s.
3062. Crim. LR 2015, p. 657, Editorial Five years of the Sentencing Counial par A. Ashwoth
et N. Padfield.
3063. V. ss 608.
3064. V. ss 608.
3065. Expression utilisée notamment par Bruno Genevois selon lequel il n'y a de place « ni
pour le gouvernement des juges, ni pour la guerre des juges, mais pour le dialogue des juges »,
CE, ass., 22 déc. 1978, n° 11604, Ministère de l'intérieur c. Cohn-Bendit , Rec. Lebon , p. 524.
3066. R. Parizot in Les interactions en procédure pénale : la victime, vecteur symbolique de
la circulation des jurisprudences, in Cour de justice et justice pénale en Europe , sous la
direction de G. Giudicelli-Delage et S. Manacorda, coordination de J. Tricot UMR de droit
comparé, Société de législation comparé, vol. 19, 2010, p. 177.
3067. Le dialogue des juges , Mélanges en l'honneur de B. Genevois, Dalloz, 2008.
3068. B. Fauvarque-Cosson, Comment appréhender la diversité en droit, in Le devenir du
droit comparé en France , Aix-Marseille, PUAM, 2005, p. 188.
3069. Laquelle cite moins souvent la CADH : entre 1987 et 2012, la CADH a cité la CEDH
dans 59% des affaires alors que la CEDH n'a cité la CADH que dans 0.3% de ses décisions.
V. T. Groppi et A.-M. Lecis Cocco-Ortu, Les réformes mutuelles entre la Cour européenne et la
Cour interaméricaine : de l'influence au dialogue, in Key development in Constitutionalism and
Constitutionnal Law , sous la direction de Lidija Basta Fleiner et Tanasije Marinkovic, éd.,
Eleven International Publishing, 2014, p. 171 et s.
307. CP espagnol, art 17-2o qui vise la proposition par laquelle celui qui a décidé de
commettre un délit invite un tiers à l'exécution ; § 30 al. 2 StGB qui parle d'incitation à
commettre un crime.
3070. Aury Lopes JR, Direito processual penal e sua conformidade constitucional , 9e éd.,
2012, éd. Saraiva, Sao Paulo, p. 215 et s.
3071. CEDH, 7 juill. 1989, Soering c. RU , série A, n° 161 ; RTDH 1990, 5, obs. Ganshof
Van Der Meersch ; RSC 1989, 786, obs. Pettiti.
3072. W. Shabas, From Kindler to Burn : International law in Nourishing the Constitutionnal
Living Tree, in G. Cohen-Jonathan et W. Schabas (dir.) La peine capitale et le droit international
des droits de l'homme , éd. Panthéon-Assas (Paris II), coll. Sciences juridiques et poliltiques,
2003, p. 143 et s. ; M. Delmas-Marty, Du dialogue à la montée en puissance des juges, in
Mélanges B. Genevois , précité , p. 307 et s.
3073. CEDH 5 nov. 2002, Allan c. Royaume-Uni , 485/99, not. § 52.
3074. BGHSt 42, 139, 147, S. Bock Beweilsverbote aus deutscher Sicht im Lichte der
Rechsprechung des EGMR. La théorie allemande des nullités de la preuve à la lumière de la
jurisprudence de la Cour EDH in Was wird aus der Hauptverhandlung ? Quel avenir pour
l'audience de jugement ? 4ème Rencontres de droit pénal franco-allemandes, Bonn University
Press, 2014, p. 99 et s., not. p. 113 et s.
3075. Affaire A v. Secretary of State for the Home Departement , n° 2 (2006), 2 AC 221.
3076. J.-F. Renucci, Traité de droit européen des droits de l'homme , LGDJ, 2ème éd., 2013,
n° 1098 et s.
3077. Cass. Ass. plén. 15 avr. 2011, n° 10-30.316 et 10-30.313, D . 2011, 1128, entretien
G. Roujou de Boubée, ibid 1713, obs. V. Bernard et L. Gay ; Constitutions 2011, 326, obs.
A. Levade ; RSC 2011, 410, obs. A. Giudicelli.
3078. févr. 2013, aff. C 399/11 , D . 2013, Actu 711 ; AJ pénal 2013, 351, obs. Lelieur.
3079. CJCE, 16 juin 2005, n° C105/03 , AJDA 2005, 2335, chron. E. Broussy, F. Donnat et
C. Lambert ; D . 2005, 1962, ibid 2006, 1649, obs. G. Roujou de Boubée, T. Garé, M.-H. Gozzi
et S. Mirabail ; AJ pénal 2005, 452, obs. J. Leblois-Happe ; RSC 2005, 940, obs. Manacorda ;
ibid 2006, 155, obs. L. Idot.
308. Simester and Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine , précité , p. 310 et s..
3080. J.-P. Costa et J.-P. Puissochet, Entretien croisé des juges français, Pouvoirs, vol. 96,
2001, p. 102 et s. T. Groppi et A.-M. Lecis Cocco-Ortu, Les références mutuelles entre la Cour
européenne et la Cour internationale, précité .
3081. CEDH, 7 déc. 1976, Handyside c. Royaume-Uni , n° 5493/72, § 48, série A, n° 24 ;
Cah. dr. eur., 1978, 350, obs. G. Cohen-Jonathan.
3082. CEDH, gr. ch., 8 juill. 2004, Vo c. France , ,° 53924/00, § 82, D . 2004, 2456, note
J. Pradel ; ibid ., 2535, note I. Berro-Lefebvre ; JCP 2004-II.10158, note M. Lévinet ; RSC 2005,
135, obs. F. Massias ; RDT civ . 2004, 799, obs. J.-P. Marguénaud.
3083. J.-F. Flauss, La présence de la jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis
d'Amérique dans la construction européenne des droits de l'homme, Rev. trim. dr. tr ., vol. 62,
2005, p. 313 et s.
3084. A. Lequinio, La légitimité contrastée d'une technique juridictionnelle. Le recours au
droit comparé par le juge, précité , p. 25.
3085. V. par ex. CJUE, 26 févr. 2013, Procédure pénale c. Stefano Melloni , aff. C. 399-11,
§ 98, RTD eur. 2013, 812, obs. P. Beauvais.
3086. CJCE, 22 oct. 1987, Foto-Frost c. Hauptzollant Lübek-Ost , 314/85, Rec. 4199, point
17.
3087. Id. point 17.
3088. C. const. fédérale 12 oct. 1993, 2 BvR 2134/92 ; 2 BvR 2159/92, BVerf GE 89, 155
3089. Id. 30 juin 2009, 2 BvE 2/08 ; 2 BvE 5/08 ; 2 BvR 1010/08 ; 2 BvR 1022/08 ; 2 BvR
1259/08 ; 2 BvR 182/09, BVerf GE 128, 26.
309. La répression existait déjà en common law avant d'avoir été consacrée par la loi. L'arrêt
de principe est une décision de la Chambre des Lords de 1868 selon laquelle « une conspiration
ne consiste pas simplement dans l'intention de deux personnes ou plus, mais dans l'accord de
deux personnes ou plus de commettre un acte illégal ou de commettre un acte légal par des
moyens illégaux... », affaire Mulcaty , LR3 HL 306 à 317 (H.L.).
3090. S. Hamamoto, Le « pouvoir de dernier mot ». Des limites de la présomption de validité
des actes des organisations internationales, Kobe University Law Review , 2004, n° 38, p. 21 et s.
3091. La théorie du « dernier mot » a été également adoptée par la Cour suprême du
Danemark, par le Tribunal constitutionnel espagnol, par la Cour constitutionnelle tchèque,
v. J. Waltuch, La guerre des juges n'aura pas lieu. A propos dela décision Honey Well de la Cour
constitutionnelle fédérale allemande, RTD eur., avr.-juin 2011, p. 329 et s.
3092. C. const. fédérale, 6 juin 2010, 2 BvR 2661/06.
3093. Pour une étude approfondie, J. Waltuch, précité .
3094. Avec tout de même une particularité tenant au fait que si un traité est déclaré contraire
à la Constitution et si le chef de l'État veut le ratifier, il doit entreprendre une procédure de
modification de la Constitution.
3095. CEDH, 2 juill. 2002, Goktan c. France , JCP 2003-I.109, n° 26, obs. F. Sudre.
3096. Crim., 7 sept. 2004, Bull. crim ., n° 200 ; Dr. pénal 2005, Comm. 24, obs. J.-H. Robert.
3097. Nombreuses jurisprudences de la Cour de cassation (par ex., Crim., 7 sept. 2004,
précité, et 23 juin 2010, n° 09-83.770) du Conseil constitutionnel (en dernier lieu, décision du
18 mars 2015 n° 2014-453/454 QPC et 2015-462 QPC, D. 2015, 894, note A.-V. Le Fur et
S. Schmidt, et 874, point de vue O. Décima) et du Conseil d'État (22 oct. 2014, n° 364384,
Syndicat des médecins d'Aix et région ).
3098. V.-G. Sendra, Derecho procesal penal , 2012, éd., Civitas, Thomson Reuters, p. 99 et s.
3099. CEDH, 24 nov. 1986, Unterpertinger c. Autriche , §§ 28 et 33, Série A, n° 110 ; RSC
1987, 492, obs. Pettiti. V. aussi, CEDH, 27 févr. 2001, n° 33354/96, Luca c. Italie , § 40, où il est
écrit que « lorsqu'une condamnation se fonde uniquement ou dans une mesure déterminante sur
la déposition d'un témoin absent, les droits de la défense peuvent se trouver restreints d'une
manière incompatible avec l'atricle 6 Conv. EDH ».
31. N. Rouland, Anthropologie juridique , PUF, 1988, et L'anthropologie juridique , PUF,
Que Sais-je ? no 2528, 1990.
310. Cependant, aux USA, certaines juridictions et la loi fédérale exigent au moins un acte
matériel, R.-M. Perkins et R.-N. Boyce, Criminal Law , 3e éd., 1982, 685-7.
3100. CEDH, 20 janv. 2009, Al Khawaja et Tahery c. Royaume-Uni , n° 26766/05 et
22228/06.
3101. Rv. Horncastle and others , 9 déc. 2009, UKSC 14 (2010) 2 WLR 47, (2010) 2 AC,
373, Lord Philips, Président.
3102. CEDH, gd. Ch., 15 déc. 2011, AlKhawaja et Tahery c. Royaume-Uni , n° 26766/05 et
22228/06, D. 2012, 586, note Renucci, v. not. §§ 119 et 147.
3103. CEDH, 16 déc. 2014, n° 4184/10, D ., 2015, 666, note J.-F. Renucci.
3104. Pour un approfondissement de la question, sur le plan constitutionnel, on lira G. de
Vergottini, avec présentation de J.-J. Pardini, Au-delà du dialogue entre les Cours. Juges, droit
étranger, comparaison , Dalloz, 2013.
3105. CEDH, gr. ch., 6 oct. 2005, n° 74025/01
3106. M. Herzog-Evans, Droit pénitentiaire , Dalloz Action, 2013, p. 501.
3107. M. Herzog-Evans, précité , p. 502.
3108. Affaire R (on the application of Chester Appellarit) v. Secretary of State for Justice
(Respondent) ; McGeoch (AP) (Appellant) v. The Lord President of the Council and Another
(Respondents) (Scotland) (2013) UKSC 63, commentaire d'A Dufrey, Rev fr. dr. const . Avr.
2015, n° 101, p. 252 et s.
3109. Affaire Anchugov et Gladkov c. Russie , n° 11157/04
311. Les peines applicables au conspirateur sont celles de l'auteur de l'infraction réalisée.
Mais dans certaines autres législations, admettant elles aussi la conspiration, la peine est réduite.
3110. L. Golovko, « Panorama de droit pénal russe (2012-2015) », Rev. pénit ., 2015, n° 4.
3111. CEDH, 22 nov. 1995, SW c. Royaume-Uni , série A, n° 335-B, où il est écrit que « la
jurisprudence en tant que source du droit, contribue nécessairement à l'évolution progressive du
droit pénal », § 36. V. aussi la position de la Cour de cassation française, Civ. 1re , 21 mars 2000,
Le Collinet , D . 2000, 593, note C. Atias, où il est écrit que « la sécurité juridique invoquée ne
saurait consacrer un droit acquis à une jurisprudence figée, l'évolution de la jurisprudence
relevant de l'affaire du juge dans l'application du droit ».
3112. Affaire Renvoi motor Vehicule Act de la Colombie britanique [1985] 2 RSC , 486. De la
sorte, la responsabilité en principe automatique cède devant la preuve de la force majeure.
3113. Cour suprême, R. c. Proulx [2000] 1 RCS , 82.
3114. Cour d'appel, Lang [2006] 1 WLR, 2509 ; J. Sprack, A practical approche to Criminal
Procedure , 14e éd., 2012, Oxford University Press, p. 422.
3115. Cour constitutionnelle allemande (de Karlsruhe), 4 mai 2011, 2 BvR 2365/09 ; RIDP
2012, 275 ; v. ss 617.
3116. Par ex., CEDH, 8 janv. 2013, Torreggiani c. Italie , D . 2013, 1304, obs. Céré, Herzog-
Evans et Féchilla, arrêt qui énuméra une série de mesures à prendre par le législateur italien pour
réduire la surpopulation carcérale.
3117. V. ss 672.
3118. Cons. const. n° 71-44 DC du 16 juill. 1971, Liberté d'association . D'autres décisions
identiques suivront.
3119. CJCE, 10 juill. 1980, Commission c. France , aff. 152-78, Rec., 2299 ; D. 1982, 141,
note Bergeris.
312. La notion de conspiracy existe aussi au Canada, aux USA et même en Espagne (art. 17
CP) selon lequel « il y a conspiration lorsque deux personnes ou plus se concertent pour
l'exécution d'un délit et décident de l'exécuter » et au Cameroun (art. 95 CP) notamment.
3120. E. Lambert, Le gouvernement des juges , 1921, sévère critique d'un tel gouvernement.
3121. Qui sont en fait celle du Ministère de la justice, de ses bureaux.
3122. V. pour un exemple la circulaire du 21 oct. 1981 qui invite les magistrats à poursuivre
également les graves infractions en matière d'ententes, illicites, et abus de biens sociaux et de
fraude fiscale, obs. B. Bouloc, RSC 1982, p. 209.
3123. Cassazione penale 1991, p. 315.
3124. N'oublions pas tout de même que naguère partout le droit pénal était coutumier et que
par exemple jusqu'à la mise en vigueur du code pénal suisse le 1er janv. 1942, les cantons d'Uri
et de Nidwald n'avaient pas de code (contrairement aux autres cantons) et se fondaient sur le
coutume. Tel fut longtemps le cas d'Andorre qui ne possède de Code pénal que depuis 1995.
3125. Le renvoi est aussi parfois implicite comme il apparaît dans le cas des délits fondés sur
la faute, le degré de diligence due étant interprété à la lumière de la coutume.
3126. D'où la doctrine espagnole tirait la conséquence que seules les contraventions (faltas )
de coup et non les délits (delitos ) de coup peuvent être justifiés, les contraventions
correspondant à des lésions n'entraînant aucun traitement médical, J.M. Devesa, précité, p. 163.
Mais on sait que les faltas ont disparu en 2015.
3127. Jurisprudence citée dans Martin's annual criminal Code 1993 . Aurora Ontario sous
art. 43, p. 82.
3128. Dans certaines circonstances et en dehors des cas où la loi a statué.
3129. C. David et C. Jauffret-Spinosi, précité , 11e éd., no 170-1, no 235 ; N. Marie, Le
houliganisme en Union soviétique, Revue de l'Est , 1970, p. 113.
313. Archbold 2002, Swet and Maxwell, Londres, § 33-50. Système légalisé par le Code
pénal modèle américain à l'article 5-03 (2).
3130. On parle souvent de la dogmatique allemande, faite d'une systématisation subtile de
concepts comme celui de la typicité ou celui de l'action (Tatherrschaft pour celui de
l'imputabilité objective, Objective Zurechnung ).
3131. La doctrine française est beaucoup moins subtile et dogmatique que la doctrine
allemande. E. Garcon, pénaliste français du début du XX e siècle écrivait que les concepts
allemands ne pouvaient rien apporter d'utile à la doctrine française, préface au Traité de droit
pénal allemand de Von Listz, traduit en français, 17e éd. 1911, p. XI.
3132. H. Jescheck, La réforme del derecho penal aleman en comparación con el derecho
penal español actual y futuro , Estudios penales y criminológicas, vol. VIII, Universidad de
Santiago de Compostela, 1983-1984, p. 43 et s.
3133. Brièvement car les arrêts sont souvent très longs (parfois 50 à 100 pages) et
reproduisent déjà tous les éléments de la décision.
3134. Commission ayant disparu en juin 1992, v. ss 660.
3135. Jerome Michael et Herbert Wechsler, 37 Colum, L. Rev. 701, 1261, 1937.
3136. V. ss 655.
3137. I. Nenov, Lénine et le droit pénal, RSC 1970, p. 750.
3138. Pour un exemple parmi beaucoup, v. G. Gricorov, La peine de « travail de rééducation
— sans privation de liberté » , Symposium international sur des problèmes du droit pénal
socialiste, VARNA (Bulgarie) oct. 1967, Sofia 1968 p. 118 et s. où l'auteur parle des « efforts
constructifs du législateur socialiste », qui sait juguler la criminalité à l'inverse de ce qui se passe
dans les pages capitalistes, et évoque aussi la « légalité socialiste favorable à l'humanisme... ».
3139. H. Oda, Japanese law , Butterworth, 1992, p. 63 et s.
314. Solution voisine affirmée par l'article 95 CP camerounais qui voit une excuse atténuante
dans le retrait volontaire de la conspiration et une excuse absolutoire dans le fait d'empêcher la
réalisation ou de dénoncer le projet à la police.
3140. B. Maupoil, Introduction aux coutumiers juridiques de l'Afrique Occidentale Française
, 3 vol. 1939.
3141. E. Cotran, The place and future of customary in East african law to-day , 1966, p. 72
et s.
3142. Les lois et coutumes malgaches, Code des 305 articles promulgué par la reine
Ranavalona le 29 mars 1881 , texte malgache intégral avec traduction française par E.-
P. Thibault, 1960.
3143. Dr. Mohammed H. Abu-Hassan, Bedouine constossary Law. Theory and Practice ,
travail présenté par l'auteur devant le Max Planck Institute for Foreigen and International
Criminal Law, 2005, roméo.
3144. L. Milliot et F. Blanc, Introduction à l'étude du droit musulman , Sirey, 1987.
3145. C. Bassiouni, Les sources de la loi islamique et la protection des droits de l'homme
dans le système de droit pénal islamique RID pén ., 1985, p. 425 ; H.H. Jescheck, Droit pénal
islamique et droit pénal laïque, id . 1985, p. 419. Add ., S. Belaid, Islam et droit , Centre de
publication universitaire, 2000, Points communs et points divergents, Tunis, not. p. 290 et s., 305
et s. ; P. Gleen, Legal Traditions of the World , Oxford University Press, 4e éd., 2010, p. 181
et s.
3146. Le Coran énumère un certain nombre d'infractions et prévoit une peine.
3147. E. Lambert, Fonction du droit civil comparé 1908 , p. 328.
3148. Discrétionnaire ne veut pas dire arbitraire car le pouvoir discrétionnaire implique des
limites tirées de l'esprit du Coran, de la morale de la nécessité sociale.
3149. Et aussi les constitutions. Voir l'article 1 de la Constitution iranienne selon lequel la
forme de gouvernement de l'Iran se fonde sur la conviction dans le principe de vérité et de
justice du Coran : une disposition analogue, mais valant pour tout le droit se trouve à l'article
167 de la Constitution iranienne.
315. A peut être condamné pour conspiration avec B, alors que B peut être acquitté du chef
de conspiration avec A. Voir E. Colvin, Principles of criminal law , 2e éd. 1991, Carswell,
Canada, p. 346.
3150. E. Minnegheir, Justice et Libertés dans les Emirats et Monarchies du Golfe, in Emirats
et Monarchies du Golfe , Pouvoirs , n° 152, janv. 2015, p. 105.
3151. R. Peters, Crime and Punishment in Islamic Law. Theory and Practice from the
Sixteenth to the Twenty-first Century . Cambridge University Press, 2005, p. 171.
3152. A. H. Nadjafi, La politique criminelle iranienne , Université de droit, Institut de
sciences criminelles et de criminologie, vol. XIII. 2000, p. 9 et s.
3153. R. Peters, précité , passim .
3154. Essai sur le système pénal marocain , Centre Jacques-Berque, 2013, p. 106 où il est
mentionné la « nostalgie de la charia ».
3155. M. Ancel, Politique criminelle et droit comparé, in Les principaux aspects de la
pollitique criminelle moderne , Mélanges H. Donnedieu de Vabres, Sirey, 1960, p. 61 et s.
3156. Il existe même parfois plusieurs droits au sein d'un même État, surtout si celui-ci est
fédéral.
3157. G. Vassalli, En marge du droit pénal islamique, Mélanges Bouzat , éd. Pedone, Paris,
1984, p. 82.
3158. C. Bassiouni, The islamic criminal justice system , Oceana Publications, 1982 ; Ali-
Hossein Nadjafi, La politique criminelle iranienne, in Problèmes actuels de science criminelle ,
Institut de sciences criminelles d'Aix-Marseille, 2000, p. 9 et s. ; R. Peters, Crime and
punishment in Islamic Law , Cambridge, 2005.
3159. Discours du Pape François le 23 oct. 2014 alors qu'il recevait les représentants de
diverses associations en matière pénale, For a real human justice. Por una justicia realmente
humana , éd. Eres, France, 2015.
316. Glanville Williams, Textbook of criminal law , 1983, p. 425 et s.
3160. V. par exemple E. Mackaay et S. Rousseau, L'analyse économique du droit, Dalloz ,
coll. Méthodes du droit, 2ème éd., 2008 ; G. Royer, Pour une économie du droit sans rigueur.
L'analyse économique du droit et Jean Carbonnier, Jurisprudence, Revue critique , 2011, p. 337
et s. ; J.-P. Jean, De l'efficacité en droit pénal, in Mélanges J. Pradel , Cujas, 2006, p. 135 et s.
3161. Richard A. Posner, An economic theory of the criminal law, Colombia Law Review ,
1985, vol. 85, n° 6 ; du même Economics analys of law , Little Brown and Compagny, Boston,
Toronto, London, 4e éd., 1992, v. not. ch. 7, Criminal law ; J.-P. Jean Politique criminelle et
nouvelle économie du système pénal, AJ pénal 2006, p. 473 et s. ; G. Royer, L'analyse
économique et le droit criminel. Une approche juridique , Le Manuscrit, 2005, préface B. Py et
B. Deffains ; du même, L'efficience du droit pénal économique. Etude de droit positif à la
lumière de l'analyse économique du droit , LGDJ 2009, préface Stasiak, avant propos Canivet.
3162. Le droit pénal est un droit « odieux » écrivait déjà Puffendorf, dont le message sera
repris par Bentham : « Dans tout le cours de son opération, il ne peut être qu'une suite de maux :
maux dans la poursuite des accusés... ; maux dans l'infliction des sentences juridiques ; maux
dans les suites inévitables qui rejaillissent sur les innocents », Œuvres de J. Bentham,
Jurisconsulte anglais, I, Traité de législation civile et pénale , Bruxelles, 1829, p. 187.
3163. Il est vrai cependant que sous l'ancien régime, des institutions comme la famille, les
corporations et l'Église jouaient un rôle préventif important.
3164. Qu'on peut aussi appeler sécurisation, même si le sens de ce mot est très légèrement
différent, car l'idée autoritaire renvoie aux pouvoirs des dirigeants alors que l'idée sécuritaire
évoque la sécurité, la protection des citoyens contre les agressions de toutes sortes.
3165. Herbert Packer, The limits of the Criminal Sanction , 1968, p. 149 et s.
3166. P. Arenella, Rethin-King the Fonstions of Criminal Procedure : the Warren and Burger
Court's Competing Ideologies , 72, Geo LJ/85, 1983.
3167. Il y a un lien évident entre la politique pénale et la politique en général. V. l'exemple du
Royaume-Uni et la politique autoritaire du parti conservateur, touch on crime , dur contre la
criminalité ; J. Spencer, chronique de droit anglais, Rev. pénit ., 2015, n° 2.
3168. Richard A. Posner, Economica analysis of law , 4e éd. 1992, Little, Brown and
company. Boston, Toronto, London, v. not. les très intéressants chapitres 7 (Criminal law) et 21
(Civil and criminal procedure) où l'auteur montre les implications économiques d'un très grand
nombre de règles pénales.
3169. Aux États-Unis, les 9 juges de la Cour suprême, y compris évidement le juge en chef
sont désignés par le Président des États-Unis, républicain ou démocrate. De la sorte la Cour
suprême sera, selon le cas, plutôt « libérale » ou plutôt « conservatrice », ce qui influe sur les
décisions rendues par exemple en matière de libertés individuelles. On parle de la « Warren
Court » le juge en chef Warren ayant été désigné par le président Eisenhower. A l'inverse, la
« Roberts Court » le juge en chef Roberts ayant été nommé par le républicain Georges Bush,
était favorable à une conception autoritaire celle du Crime control , v. J. Dressler et A. Michaëls,
Criminal Procedure , I, 2013, Lexis-Nexis, p. 18.
317. Glanville Williams a écrit que les poursuites pour conspiration sont le croquemitaine des
politiciens de gauche, à cause de leur application aux individus qui prennent part aux désordres
dans les domaines de l'industrie et de la politique, précité, p. 425.
3170. Sauf dans le cas d'un régime politique nettement autoritaire, où le droit pénal répond à
une logique monolithique, sévère évidemment.
3171. Notamment le droit pénal spécial est fait par un législateur qui adopte une politique
plus ou moins répressive selon les secteurs considérés.
3172. H. Juno, Droits de l'homme et sanctions pénales, RTDH , 1994, p. 174.
3173. Expression due à Bottoms, in Reflections on the renaissance of dangerousness, The
Howard Journal of Penology and Crime Prevention , 1977, p. 70.
3174. Répression vient du latin repressio , ou action de reprimere , c'est-à-dire de faire
reculer (re) en pressant (premere ), Dictionnaire de la langue philosophique par P. Foulquier et
R. Saint-Jean, PUF, Paris, 1962, v. Répression.
3175. On ne confondra pas ce courant avec celui qui s'est développé dans certains pays à
certaines périodes de leur histoire pour lutter par tous les moyens, y compris la torture, contre les
terroristes et guérilleros voulant prendre le pouvoir pour instaurer une dictature marxiste. Ce fut
le cas de l'Argentine au cours du « processus militaire » (1976-1983). L'autoritarisme est évident,
mais il est mis au service du système en place et s'oppose donc au changement politique et
social, v. C. Mahiques, La politique criminelle en Argentine pendant les vingt dernières années.
Idéologies et systèmes de politique criminelle en Argentine, APC vol. 18, 1996, p. 125. Dans le
même sillage, on peut donner l'exemple colombien des « escadrons de la mort » (escuadrones de
la muerte ) v. F. Tocora, Politica criminal en America latina . Bogota, 1989, p. 138.
3176. Francisco Munoz Conde, « La herencia de Franz von Listz », Revista de derecho penal
y procesal penal , Buenos Aires, 2011, fasc. 1, p. 22 et s. Add . « Droit pénal de l'ennemi »,
dossier RSC 2009, no 1, p. 3 s., avec les contributions de M. Papa, G. Jakobs, Fransisco Muñoz
Conde, M. Donini, E. R. Zaffaroni, M. Delmas-Marty.
3177. G. Vasalli, Formula di Rebbruch e diritto penale. Note sulla punizione dei « delitti di
Stato nella Germania postnazista e nelle Germania postcomunista Milan, Giuffré 2001 ; Th.
Vormbaum, Strafjustiz mi Nationalsozialismus Einkritischer Literaturbericht , Gottdammer's
Archiv für Strafrecht 1998, p. 1 et s. , du même La transformacion juridica de las dictaduras en
democracias y la elaboracion juridica del pasado Valencia, Tirant Lo Blanch, 2009, p. 49 et s. ;
du même El derecho penal nacionalista Rev. penal , n° 36, juill. 2015, p. 207 et s. ; Ramiro
Fernadez Lorenzo, El derecho penal nacionalista, Revista de derecho penal y procesal penal ,
2011, fasc. 8, p. 1710 et s.
3178. H. Donnedieu de Vabres, La politique criminelle des États autoritaires , Sirey, 1938.
3179. R. David et J. Hazard, Le droit soviétique , II, p. 101, Paris 1954.
318. Théorie naguère soutenue par Ortolan.
3180. Idem , p. 102.
3181. Toumanov, Pensée juridique bourgeoise contemporaine , Pedone, Paris, 1974 ;
Pasakanis, La théorie générale du droit et le marxisme , réédition en France, Edi, 1970. On
notera cependant que l'idée de dépérissement du droit cessait d'être évoqué plusieurs dizaines
d'années avant l'effondrement du marxisme-léninisme, v. N. Marie, Le droit retrouvé ? Essai sur
les droits de l'homme en URSS , PUF, Paris, 1989, p. 12.
3182. Y. Nenov, Lénine et le droit pénal, RSC 1970, p. 747, et du même, Place du droit pénal
socialiste dans la prévention de la criminalité, Mélanges Bouzat , Pedone. Paris, 1980, p. 325.
3183. Pour une excellente présentation générale, Peter H. Salomon, Soviet criminal justice
under Staline , Cambridge University Press, 1996.
3184. Décret du 27 nov. 1917, art. 5.
3185. C. David et J. Hazard, précité , p. 102, note 3.
3186. N. Marie, précité , p. 20.
3187. Dont l'origine remonte à... Pierre le Grand (l'œil du Tsar, 1722), v. K. Györgyi, Le
ministère public pendant la période transitoire in La transformation de la Prokuratura en
instance compatible avec les principes démocratiques de justice . Réunion multilatérale,
Budapest, sept. 1994, Conseil de l'Europe, 1996, p. 14 et s.
3188. Sorte de ministère de la justice.
3189. En application des principes directeurs du droit pénal soviétique (déc. 1919), petit
recueil contenant les idées essentielles devant servir de base à la partie générale du futur code
pénal.
319. N. Hustin-Denies et D. Spielmann, L'infraction inachevée en droit pénal comparé,
préface de C. Hennau-Hublet Bruylant, Bruxelles 1997, p. 45.
3190. Et l'appartenance à une ancienne classe possédante est une circonstance aggravante,
supprimée d'ailleurs en 1927.
3191. On sent l'influence d'E. Ferri qui avait d'ailleurs participé à l'élaboration de cette
législation.
3192. Texte étendu par une loi du 30 janv. 1933 à toutes formes de sabotage, y compris au
fait de... mal effectuer les semences !
3193. Un individu qui dans une réunion du soviet de village avait critiqué la politique de
planification des semailles a été poursuivi, mais acquitté car il était « un travailleur, avait
combattu au front pendant la guerre civile et n'était pas un ennemi de classe », Cour suprême
1931, affaire Mikhailov , rapportée par C. David et J. Hazard, précité , II, p. 117.
3194. D. Karev, La procédure pénale soviétique, in Principes du droit soviétique , Moscou
(édition en langue étrangère, sans année, p. 481) ; L. Golovko, RDPC , 1995, no 3.
3195. Dans l'application cependant, la procédure reste très sévère. Dans certain procès
comme les procès politiques, les autorités continuent d'exclure le droit pour l'avocat de consulter
le dossier, l'accès à la salle d'audience est filtré, les délais maxima de détention provisoire sont
dépassés etc., v. N. Marie, précité , p. 102 et s.
3196. Où est évoqué « le grand, le puissant, l'abondant, le ramifié, le diversifié,
l'omnironflant article 58 qui englobe le monde entier », rapporté par N. Marie, précité , p. 85.
3197. N. Marie, précité , p. 84.
3198. Le Code pénal russe de 1997, traduction de L. Golovko, sous la direction de J. Pradel,
Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers , vol. 19, éd. Cujas, 1998 ; W. Burnham.
The new russian criminal code, a window onto democratic Russia. Review of Central and East
European law , 2000, p. 565 et s.
3199. L. Golovko, L'évolution de la procédure pénale russe. RDPC 1995, p. 235 et s.
32. N. Rouland, Anthropologie juridique , précité, p. 13.
320. V. aussi en droit français les articles 322-11-1 CP sur la détention de substances
incendiaires destinées à préparer des dégradations ou violences et 222-14-2 CP sur la
participation à un groupement préparant des violences.
3200. Tsien Tche Hao, Analyse des récents code pénal et code de procédure pénale de la
République populaire de Chine, RSC 1980, 641 ; Wang Zong Fong, Le traitement global de la
sécurité générale, id . 1988, 286 ; J.-L. Rocca, La loi et la citadelle : modèles et mouvements de
la politique criminelle en République de Chine, id . 1989, 292 ; J.-P. Cabestan, Droit pénal et
libertés publiques en République populaire de Chine, id . 1992, 674 ; Lu Jian-Ping, La politique
criminelle de la Chine populaire , thèse dacty. Montpellier, 1988 ; Du Xichuan et Zhang
Lingyuan, China's legal system. A general survey . New World Press, Beijing, Chine, 1990.
3201. F. Constant et C. Lopez, Le droit chinois , Dalloz Connaissance du droit, 2013, p. 98.
3202. La répression est spécialement sévère en cas de crime contre-révolutionnaire (art. 90 à
104 CP). En 1991, un ingénieur a été condamné à 20 ans d'emprisonnement pour avoir organisé
une grève au lendemain du massacre de Tiananmen.
3203. Du Xichuan et Zhang Lingyuan, précité , p. 161 et s.
3204. Idem , p. 96.
3205. M. Gao et B. Zhao, De la réforme du nouveau code pénal chinois, RSC 1998, p. 479
et s.
3206. By Yu Wang, Reforme of criminal procedure law, in Sistemas penales comparados,
Rev. penal , 2015, n° 36, p. 230 ; L. Luparia, « Le nouveau visage de la procédure pénale
chinoise entre instances légalistes et résistances autoritaires », Rev. pénit . 2004, p. 845 et s.
M. Gao et B. Zhao, De la réforme du nouveau code pénal chinois, RSC 1998, p. 479 et s. ;
H. Xiao-Ying, Sur la réforme du nouveau Code pénal chinois. Étude comparée entre la loi pénale
de 1979 et le Code pénal de 1997, Rev. pénit . 2002, no 2. ; G. Chen, La réforme du droit de la
procédure pénale en Chine, RSC 1998, p. 1 et s.
3207. Les régimes de détention en République populaire de Chine, étude rédigée à partir d'un
rapport établi par une mission de juristes français effectué en Chine en oct. 1991, RSC 1993,
p. 849 et s. not.
3208. L'idée de sécurité se développe aujourd'hui d'autant plus que la criminalité est en
augmentation, sans oublier cette forme particulièrement atroce de criminalité qu'est le terrorisme
avec par exemple les attentats du 11 sept. 2001 qui ont fait en quelques instants près de
4 000 morts aux États-Unis.
3209. Illustrée par le slogan trompeur de la « tolérance zéro ».
321. RDPC , 2015, p. 942, obs. A. Delannay et L. Kerzmann.
3210. J. Hoover, Patriotism and the War against Crime , cité dans Sutherland et Cressey,
Principes de criminologie , Cujas 1966, p. 326.
3211. Cullen et Gilbert, Reaffirming Rehabilitation , Cincinatti Anderson Publishing, 1982,
p. 141, note 28.
3212. F. Zimring, Perspectives on deterrence , 1971, p. 3, Add . N. Morris, The future of
imprisonment , Chicago Press, 1974, ouvrage en réalité peu confiant dans l'utilité de la peine.
3213. A. Von Hirsch, Doing Justice : the choice of punishments , Report of the Committee
for the study of incarceration, New York, Hill and Wang, 1976.
3214. Idem , p. 51.
3215. R. Singer, Just deserts : sentencing based ou equality and desert , Cambridge (Mass),
Ballinger publishing company 1979.
3216. N. Morris, précité , XI.
3217. M. Cusson, La délinquance, une vie choisie. Entre plaisir et crime, Cahiers du Québec
, 2005, p. 202 et s.
3218. A. Peyrefitte, Les chevaux du lac Ladoga , Paris 1981 ; J.-C. Soyer, Justice en
perdition , Paris 1982 ; A. Legoux, L'impératif pénal , Paris 1985. Voir le résumé de ces idées
dans J. Pradel, Histoire des doctrines pénales , 2e éd. 1991, PUF, Que sais-je ?, p. 102 et s.
3219. Procédures pénales d'exception et droits de l'homme , sous la direction de J.-P. Céré,
Comité international des pénalistes francophones, L'Harmattan, 2011.
322. V. ss 64.
3220. C. Japiassu et A. Gueiros, Panorama de droit pénal brésilien (2013-2015) Rev. pénit .,
2015, n° 4.
3221. V. ss 685.
3222. V. ss 661.
3223. V. ss 68.
3224. Ces incriminations, expression d'une vision autoritaire se fondent sur la rétribution ou
mérite et sur la morale : la culpabilité est la même, que le résultat soit ou non survenu.
3225. V. ss 97.
3226. L'Espagnol J.-M. Silva Sanchez parle d'une expansion du droit pénal, v. La expansion
del derecho penal. Aspectos de la politica criminal en las sociedades postindustriales ,
Cuardernos Civitas, 1999.
3227. Pour un bel exemple, v. de Paule Halley, Le droit pénal de l'environnement :
l'interdiction de polluer , éd. Blais, Montréal 2001 (pour le droit québécois).
3228. Même si elle peut parfaitement se justifier dans l'intérêt de la société car elle peut
empêcher une action ultérieure qui elle, causerait un dommage à la société. D'où l'expression
doctrinale de « délits-obstacle » pour distinguer ces incriminations d'une infraction « vraie ».
3229. H. Tosca, La ideologizacion del delito y de la pena , éd. Universidad central de
Venezuela, Caracas, 1977.
323. On a noté que le Code cubain est le seul Code latino-américain à réprimer les actes
préparatoires, J. De la Rua, La codíficación penal latino-americana , Caracas, 1982, p. 119.
3230. J. Bernat de Célis, Les mesures de défense sociale en Espagne , thèse Paris 1952.
3231. J. A. Oneca, Derecho penal , 2e éd. 1986, p. 626 et s.
3232. Código penal de la Republica oriental del Uruguay , anotado y concordado por A. Reta
y O. Grezzi, 6e éd. 2001, p. 695 et s.
3233. V. CEDH 18 juin 1971, De Wilde c. Belgique , affirmant la légitimité de principe de
cette intervention, mais considérant insuffisantes les garanties procédurales au regard de
l'article 5 § 3 conv. EDH.
3234. A. Craw Ford et S. Lewis. La justice de mineurs en Angleterre et au Pays de Galles, in
La justice pénale des mineurs en Europe. Entre modèle Welfare et inflexions néo-libérales .
L'Harmattan 2007, p. 29 et s.
3235. J. Spencer. Chronique de droit anglais, Rev. pénit . 2008, no 3.
3236. Sur le crime organisé v. les résolutions adoptées à l'occasion du XVI Congrès
international de droit pénal tenu à Budapest en sept. 1999, RID pén . 1999, p. 86 L et s., Towards
a European Criminal Law against organised crime , Vicenzo Militello et Barbara Huber (eds)
Freiburg im Breisgau 2001. Pour une synthèse comparative, J. Pradel, Les règles de fond sur la
lutte contre le crime organisé, XVIIIe congrès de l'Académie internationale de droit comparé,
juill. 2006, Utrecht, Pays-Bas, éd. Bruylant, 2007, p. 903 et s.
3237. Pour un regroupement des deux extrêmes, R. Parizot, La responsabilité pénale à
l'épreuve de la criminalité organisée. Le cas systématique de l'association de malfaiteurs et du
blanchiment en France et en Italie , LGDJ, 2010.
3238. Nous n'évoquerons pas les multiples textes internationaux et européens sur la matière,
comme la décision-cadre du 13 juin 2002 (2002/475 JAI), v. A. Valsecchi, Il problema della
definizione di terrorismo. Rivista italiana di diritto e procedura penale , 2004, p. 1127 et s.
3239. F. Palazzo, Contrasto al terrorismo, diritto penale del nemico e principi fondamentali,
Questione giustizia , 2006, n° 4, p. 666 et s.
324. C. Saas et S. Trautmann, Actualité du droit pénal allemand, RSC 2005, p. 175.
3240. Incrimination à rapprocher de celle de l'article 578 CP espagnol (loi du 22 déc. 2000)
qui incrimine « l'exhaltation ou la justification, par un quelconque moyen public d'expression,
des délits des articles 572 à 577 » (sur le terrorisme).
3241. Blackstone's Police Manual , Oxford University Press, 2015, p. 205 s.
3242. Ce qui rapproche les États-Unis de l'Angleterre et de l'Espagne comme il vient d'être
dit.
3243. Droit constitutionnel étranger États-Unis, chronique de G. Scoffoni et I. Fassassi, RFD
const ., 2007, p. 828.
3244. Le Code pénal russe de 1997, traduction de L. Golovko, Travaux de l'Institut de
sciences criminelles de Poitiers, vol. 19, 1998, Cujas.
3245. V. STC espagnol du 16 décembre 1987, no 199/187, selon lequel le terrorisme « est
une violence sociale ou politique organisée avec le but ou l'effet de diffuser une situation d'alerte
ou d'insécurité sociale, suite au caractère systématique, réitéré… de cette activité ». La loi
brésilienne no 13-260 du 16 mars 2016 vise « des actes visant à provoquer la terreur sociale ou
généralisée, exposant à un danger les personnes, les biens et la paix publique ».
3246. J. Pradel, « Les infractions de terrorisme, un nouvel exemple de l'éclatement du droit
pénal (L no 86-1020 du 9 sept. 1986) », D . 1987. Chron. 39.
3247. F. Palazzo, « Terrorisme et législation anti-terroriste en Italie », RSC 1987, p. 646 et s. ;
G. Conso, Codice penale e norme complementari , 15 éd. Giuffre, Milan, 1987, p. 378 et s. Ce
qui n'empêche pas l'Italie d'avoir aussi un délit d'association terroriste ou fait de fonder ou diriger
des structures visant à l'accomplissement d'actes terroristes (art. 270 bis CP). D'ailleurs un tel
délit existe aussi dans beaucoup d'autres législations, par exemple, en France (art. 421-2-1 CP) et
en Allemagne (art. 129 a StGB), v. H. Jung. Le droit pénal allemand face au terrorisme (un bref
bilan de législation), RSC 1987, p. 657 et s. not. p. 659.
3248. G. Giudicelli-Delage, RSC 1993, p. 502 et s.
3249. Commentarios al Nuevo Código Penal , sous la direction de G. Quintero Olivares, éd.
Aranzadi, Pamplona, 1996, p. 2225 et s.
325. À vrai dire la répression des actes préparatoires ne date que d'une loi de 1994 prise par
réaction à la jurisprudence de la Cour suprême (Hoge Raad ) et spécialement à son arrêt du
8 sept. 1987, HR, 8 sept. 1987, NJ 1988 612. En l'espèce, deux hommes armés assis dans une
voiture volée munie de fausses plaques d'immatriculation attendaient l'arrivée d'un employé d'un
bureau de change. Arrive une voiture de police dont la vue fait fuir les malfaiteurs. Les juges y
compris ceux de la Cour suprême refusèrent d'admettre le commencement d'exécution car les
deux hommes n'avaient pas quitté le véhicule et n'avaient pas adopté un comportement que l'on
pouvait à la lumière de faits extérieurs, considérer comme tendant à la réalisation du délit. D'où
la nécessité d'incriminer spécialement l'acte préparatoire, ce que fait la loi de 1994 (art. 46 CP),
v. N. Hustin-Denies et D. Spielmann, précité, p. 31-32.
3250. A. Gogorza et M. Lacaze, « Chronique de droit pénal espagnol 2015 », à jour du 1er
octobre 2015, Revue AIDP , janv. 2016, version électronique.
3251. M. Papa, La nouvelle législation italienne en matière de criminalité organisée, RSC
1993, p. 725 et s.
3252. J. Pradel, Le droit pénal comparé du blanchiment, in La lutte internationale contre le
blanchiment et le financement du terrorisme , colloque du 1er déc. 2006, Société de législation
comparée, 2007, p. 65 et s.
3253. D. Fontanaud, La criminalité financière : le rôle de la justice, coopération, entraide
judiciaire , Annales internationales de criminologie, 2001, p. 61 et s.
3254. V. pour un exemple, la loi belge du 10 avr. 2014 sur la protection des mineurs qui
incrimine le grooming in line ou sollicitation à des fins sexuelles d'un mineur de moins de 16 ans
par le biais de moyens informatiques.
3255. CEDH gr. ch., 28 janv. 2014, O'Keeffe c. Irlande , Dalloz Actualité, 17 mars 2014, obs.
Garé.
3256. CEDH, 26 juill. 2005, Siliardin c. France , D . 2006, 346, note Roets ; ibid 2006, Pan.,
1720, obs. Renucci ; JCP 2005-II, 10142, note Sudre.
3257. Encore qu'il ne faut pas lier nécessairement refus des jury et vision autoritaire et par
exemple les Pays-Bas, pays pas spécialement répressif, ignorent le jury.
3258. E. Bloch, La législation d'exception en Irlande, RSC 1987, p. 629.
3259. V. par exemple l'Acte institutionnel no 8 de la Junte militaire uruguayenne du 1er
juill. 1977 qui décide en son art. 48 : « Sont déclarés avoir un caractère intérimaire tous les
magistrats judiciaires... pour une période de quatre ans... Pendant cette période... le pouvoir
exécutif pourra les destituer à tout moment sur sa propre initiative ou sur proposition de la Cour
de justice... », F. Tocora, L'alternative militaire et l'idéologie de la sécurité nationale dans les
dictatures de l'Amérique latine, Arch. pol. crim . no 8, 1985, p. 235.
326. La distinction entre actes simplement préparatoires et actes préparatoires est une
question de fait laissée à l'appréciation du jury, art. 4 § 3 du Criminal Attempts Act 1981 .
3260. Pour une appréciation critique, P. Baudouin, « Les libertés à l'épreuve de la lutte
antiterroriste », in Mélanges R. Badinter, L'exigence de justice , Dalloz, 2016, p. 51 s. (not. p. 60
à 62).
3261. À moins que le renvoi de l'étranger dans un pays tiers soit possible.
3262. Arrêts United States v. Salerno , 481 US 739, 746 (1987) et Kansas v. Hendricks , 521
US 346, 356 (1997), decisions d'ailleurs antérieures au Patriot Act .
3263. 392 US 1,30 (1968).
3264. J. Larguier, L'action publique menacée, D . 1958, chron. 29, et L'action publique
menacée ou partagée. La défense des intérêts collectifs par les groupements privés, APC 1988,
no 10.
3265. Art. 272 CPP italien de 1931 aujourd'hui abrogé ; v. aussi G. Bellavista et
G. Tranchina, Lezioni de diritto processuale penale , 7e éd. 1982, no 158.
3266. Par exemple, en Irlande du Nord pour les affaires de terrorisme (Criminal Evidence
Order 1988 ).
3267. Dans le principe, l'accusé peut ne pas se voir reconnaître le droit d'interroger les
témoins. Pour une application, v. le décret loi italien du 8 juin 1992 (converti en loi en
août 1992) selon lequel en matière de délinquance mafieuse, on peut utiliser dans une procédure
des procès-verbaux d'une autre procédure sans garantir à l'accusé la possibilité d'interroger le
témoin qui l'accuse (art. 190 bis et 238 bis CPP de 1989).
3268. R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel . I no 123, 7e éd. 1997, éd. Cujas.
3269. Pour une présentation générale concernant les législations européennes, v. Criminal
procedure systems in the European Community , sous la direction de C. Van Den Wyngaert,
Butterworth, 1993 ; Procedure penali d'Europa. sintesi nazionali e analisi comparatistiche
coordinate sotto la direzione di M. Delmas-Marty seconda edizione italiana a cura di
M. Chiavario, édition consistant en une actualisation de la première, Procédures pénales
d'Europe , PUF, 1995.
327. Et notamment les données subjectives.
3270. Th. Cassuto, Portrait d'un juge d'instruction européen, AJ pénal , nov. 2015.
3271. V. ss 197 sur les avantages de ce système, énumérés par certains auteurs.
3272. M.-C. Alvarez, La victime dans la procédure pénale brésillienne, in Droit français et
droit brésilien , Bruylant, 2012, p. 499 et s.
3273. Voir les belles réflexions de G. Corstens sur la justice pénale néerlandaise, évolution
radicale. RSC 2007, p. 423 et s. Elles pourraient être généralisées à beaucoup de pays, Penal
Populism and Public Opinion, Lessons from five countries par J. Roberts, L. Stalans,
D. Indermaur et M. Hough, Oxford University Press, 2003.
3274. H. Matsopoulou. Le renouveau des mesures de sûreté, D . 2007, chron. 1607.
3275. S. Manacorda, Cesar Beccaria et la peine de la réclusion à perpétuité, RSC , 2015,
p. 313 et s.
3276. F. Caballero et Y. Bisiou, Droit de la drogue , 2e éd., Dalloz, 2000, p. 738 et s.
3277. E.A. Fabian Caparros, Consideraciones de urgencia sobre la ley organica 8-1992, de
23 diciembre, de modificacion del Codigo penal y de la ley de enjuiciamiento criminal en
materia de trafico de drogas , Anuario de derecho penal y ciencias penales, tome XLVI, mai à
août 1993, p. 585 et s. ; Comentarios al Nuevo Codigo Penal, sous la direction de Gonzalo
Quintebo Olivares, Aranzadi éd. 1996, art. 368 et 369.
3278. J. Spencer chronique de droit pénal anglais, Rev. pénit ., 2006, 186.
3279. V. ss 598.
328. Sur les caractères adéquat et univoque, v. G. Fiandaca et E. Musco, Diritto pénale. Parte
generale , éd. Zanichelli Bologne, 3e éd. 2001 ; p. 412 et s.
3280. Sentence du Trib. Const. 150/91 du 4 juill. 1991, v. V. Caruso Fontain, La agravante de
reincidencia en el Código penal espanō l. Consideraciones de politica criminal, Rev. penal ,
2014, n° 33, p. 3 et s.
3281. United States Sentencing Commission, Federal Sentencing guidelines Manual,
effective 1st November 1987 , St Paul, Minnesota West Publishing Co, 1987.
3282. U.S. v. Mistretta , 109 Ct, 647.
3283. J.-P. Brodeur, Réforme et difformités pénales, Déviance et Société , 1990, p. 133 et s.,
not. p. 140 à 142 ; F. Tulkens, Les transformations du droit pénal aux États-Unis. Pour un autre
modèle de justice, RSC 1993, p. 219 et s. not. p. 225.
3284. CEDH, 13 nov. 2014, Bodein c/ France , AJ pénal 2015. 105, obs. Céré ; Dr. pénal
2015. 15, obs. Bonis-Garçon.
3285. STC 10 mai 2000, no 120/200.
3286. Ce retour aux sentences déterminées était d'ailleurs favorisé non seulement par les
défenseurs de la sécurité qui considéraient que le détenu était relâché trop tôt, mais aussi par les
libéraux qui considéraient que les droits de la personne étaient malmenés par une trop grande
discrétion des autorités d'exécution.
3287. Cour suprême 1989, affaire Kentucky Department of corrections v. Thompson , 109
S. Ct 1904, commenté par C. Vroom ; Deux arrêts de la Cour suprême des États-Unis sur les
droits des détenus, RSC 1990, p. 433.
3288. Affaire Samson v. California , (2006) 126 S. Ct 2193.
3289. Exceptionnellement même en dehors de toute infraction comme l'éphémère et
gravissime loi nazie du 14 juill. 1933 qui prévoyait la stérilisation des personnes atteintes d'une
maladie héréditaire, une requête à cette fin pouvant être déposée même par les parents,
v. A. Decocq, Essai d'une théorie générale des droits sur la personne , 1959, p. 403, no 557,
note 31.
329. Blakestone's Criminal practice 1992, A6-35, p. 87.
3290. À l'issue d'une évolution tourmentée, elle disparaîtra définitivement avec une loi du
2 févr. 1981.
3291. Modifiée certes depuis, l'institution a fini par disparaître.
3292. M. Ancel, Le récidivisme en droit comparé, RIDP . 1955, p. 9.
3293. V. ss 613 s.
3294. Traité de sécurité intérieure , sous la direction de M. Cusson, B. Dupont et F. Lemieux
Cahiers du Québec, Collection Droit et criminologie, 2007, p. 178 ; M. Vacheret. Le processus
d'exécution de la peine préventive de liberté dans le système fédéral canadien, Rev. pénit . 2007,
numéro spécial, p. 119 et s, not. p. 122.
3295. CEDH 2 mars 1987, Weeks c. Royaume-Uni § 51 et s.
3296. Selon B. Böhm, sous-directeur des affaires pénales au ministère fédéral de justice en
Allemagne, in Les délinquants dangereux atteints de troubles psychiatriques par P. Goujon et
C. Gautier. Les rapports du Sénat , no 420, 2005-2006, p. 54.
3297. R. D'Hondt, La règle d'exception, in Licéité en droit positif et références légales aux
valeurs , Xe Journées d'études juridiques J. Dabin, Université catholique de Louvain, Bruylant,
Bruxelles, 1982, p. 442 et s.
3298. Secretary of State for the Home department and Others (2007) UKHL, 45 ; (2007) 3
WLR 642 – Secretary of State for the House Departement v. MB and A.F. Departement v. E. and
another (2007) UKHL 47 ; (2007) 3 WLR 720 ; add. J. Spender, Rev. pénit ., 2008, p. 692-693
3299. J. Spencer, Rev. pénit ., 2012, p. 475.
33. Henry Summer-Maine s'attache par exemple au régime juridique de l'Inde, Ancient law
village communities in the East and West , Londres, 1871, 3e éd. 1876.
330. Dans le cas des délits de négligence, les délits de mise en danger remplissent en somme
la même fonction que la tentative pour les délits intentionnels car dans les deux cas, le législateur
vise à punir un comportement coupable plutôt qu'un résultat, E. Puthod, Les degrés de réalisation
de l'infraction, in La nouvelle partie générale du Code pénal suisse , sous la direction de
A. Kuhn, L. Moreillon, B. Viredaz et A. Bichovsky, Stampfle, Berne 2006, p. 92.
3300. V. ss 530.
3301. V. ss 493 pour les aspects techniques et statistiques liés aux législations nationales.
3302. La littérature est énorme. On se bornera à citer quelques travaux : Prévention du crime
et justice pénale, Bulletin d'information, Nations Unies , no 12-13 nov. 1986 ; La peine de mort.
RID pén. : 1988, vol. no 3-4 ; R. Hood. The death penalty , Oxford Clarendon Press, 1990 ;
R. Cario La pena de muerte en el umbral del tercer milenio , Edersa, Madrid. 1996.
3303. V. ss 493.
3304. S. Choffée-Harouel, Brèves réflexions sur la pérénité de la peine de mort aux États-
Unis, in Etudes offertes à Jean-Louis Harouel , éd. Panthéon-Assas, 2015, p. 1023 et s., où
l'auteur parle d'un attachement national à la peine de mort légitimée par la religion.
3305. V. ss 493.
3306. Cour suprême, affaire Stanford v. Kentucky , 109 S. Ct. 2969 (1989). Toutefois, la peine
de mort cesse d'être légitime si l'intéressé n'a que quinze ans, aff. Thompson v. Oklahoma , 108
S. Ct. 2687 (1988).
3307. Cour suprême, affaire Penry v. Lynaugh , 109 S. Ct. 2934, 2956, (1989) add. C. Vroom,
La nouvelle jurisprudence de la Cour suprême américaine sur la peine de mort, RSC 1989,
p. 832. En revanche, la peine de mort reste exclue pour le viol, que la victime soit majeure
(affaire Coker c. /Georgia , 433 US 584) ou mineure (affaire Kennedy v. Louisiana , 128, S Ct
2641 (2008) une loi louisianaise de 1995 avait prévu la peine de mort pour les auteurs de viols
sur enfants de moins de 12 ans.
3308. C. supr. États-Unis, 29 juin 2015, Glossip v. Gross , n° 14-7955 ; RID comp . 2015,
p. 1003.
3309. Arrêt du 6 juill. 1995, aff. State v. T. Makwanyano and M Mchunu , in L. Sindjoun, Les
grandes décisions de la justice constitutionnelle africaine , Bruylant, 2009, p. 381 et s.
331. La doctrine anglo-américaine (et la législation) insiste beaucoup sur cette dualité, en
exigeant pour la constitution de la tentative une mens rea (intention de commettre l'infraction) et
un actus reus (acte matériel), Glanville Williams, Textbook of criminal law , 1983, p. 406 et s.,
J. Fortin et L. Viau, Traité de droit pénal général , Thémis, Montréal 1982, p. 318 et s.
3310. H. Tanaka, The japonese legal system , University of Tokyo Press, 7e éd., 1986,
p. 612.
3311. La pena de muerte en el International Forum on Crime and Criminal Law in the Global
Era, Rev. penal , 2013, p. 335 et s.
3312. V. ss 642.
3313. Gorgias , 525 b.
3314. Les lois , IX, 862 c.
3315. J. Mabillon, Réflexions sur les prisons des ordres religieux , publié en 1724.
3316. Avec son fameux Traité des délits et des peines , 1764, traduction française en 1766.
Le rayonnement de l'ouvrage atteindra l'Amérique avec notamment sa publication à Charleston
en 1777 et à Philadelphie en 1778.
3317. Concepts dont on trouvera une fresque générale pour la Turquie dans l'ouvrage de Dr
Iur Sami Selçuk, Longing for democraty , Yeni Türkiye Publications, Ankara, 2000.
Subsidiairement, on citera de façon voisine le concept d'ennemi en droit pénal selon lequel le
grand délinquant est considéré comme ennemi de la société, dépourvu de sa qualité d'être
humain, v. E. Zaffaroni, El enemigo en el derecho penal , Bogota, 2006.
3318. Ainsi le PNR ou passenger name record , échange des données sur les passagers
aériens devrait être communiqué aux services européens de renseignement pour lutter mieux
contre le terrorisme, alors qu'au Parlement européen, des voix nombreuses s'y sont opposées au
nom de la liberté individuelle et du respect de la vie privée !
3319. L. Hoyano, What is balanced on the scales of justice ? In search of the essence of the
right to a fair trial, Crim. L.R ., 60e anniversaire 2014, p. 27.
332. Le Model Penal Code américain, à son article 5-01, vise plusieurs cas dont celui relatif à
un « acte constituant un pas considérable dans le déroulement d'une conduite organisée pour
aboutir à la commission du crime ».
3320. J. Pradel, G. Corstens et G. Vermeulen, Droit pénal européen , 3e éd., 2009, n° 371.
3321. L. Hayano, précité .
3322. A. Ashworth, A decade of humans rights in criminal justice, Crim. LR , 60e
anniversaire, 2014, p. 77 et s.
3323. J. Chevallier, L'État de droit, RD publ . 1988, p. 317, L'État de droit et la sécurité
juridique, étude collective sous les auspices de l'Institut des sciences juridiques de l'Académie
polonaise des sciences et de l'Institut de recherches comparatives sur les institutions et le droit,
CNRS, Paris-Varsovie, 1996. V. aussi J.-Y. Morin, L'État de droit : émergence d'un principe du
droit international , Académie de droit international, Tome 254, 1995, Martinus Nijhoff
Publishers.
3324. Idem , p. 364.
3325. H.H. Jescheck, Tratado de derecho penal , Granada, Comares, 2002, p. 28 et s., 134 et
218. V. aussi M. Fromont et A. Rieg, Introduction au droit allemand , Cujas 1984, I, p. 20.
3326. J. Chevallier, La dimension symbolique du principe de légalité. RD publ . 1990, p. 165.
3327. Carlos Alberto Matiques, La ciencia del derecho penal como problema abierto ,
Universidad Católica Argentina, Buenos Aires, 2008, p. 115.
3328. L'avènement d'un système non pénal a été souhaité par quelques auteurs. On en citera
trois. D'abord l'italien A. Baratta qui dénonçait « le monopole étatique de punir », Criminologia
Critica y politica penal alternativa, RID pén . 1978, p. 43 et s. Ensuite le Néerlandais
L. Hulsman, qui voulait carrément abolir le système pénal et on lira L. Hulsman et J. Bernat de
Celis, Peines perdues , Paris, 1982. Enfin l'Argentin R. Zaffaroni qui a raisonné à partir de
l'exemple de l'Amérique latine avec notamment son pamphlet Hacia un réalismo juridico penal
marginal , Monte Avila Editores Latinoamericana, Caracas, 1992, où l'on trouve des phrases
telles que « nous savons que les détenus ne sont pas détenus pour le délit qu'ils ont commis, mais
à cause de leur vulnérabilité en sorte que le système pénal agit comme une épidémie affectant
ceux qui ont des défenses faibles » p. 42.
3329. Lequel apparaît inutile aux yeux de certains auteurs comme F. Muñoz Conde, Es el
derecho penal internacional un « derecho penal del enemigo » ? RP 2008, no 21, p. 93 et s.
333. En doctrine anglo-américaine, cette systématisation de la jurisprudence a souvent été
faite. Ch. Bassiouni, Substantive criminal law , 1978, p. 206 et s. ; Meehan, The law of criminal
attemps a treatise , 1984, ch. 5 ; Stuart, Canadian criminal law , 1982, p. 529 et s. ; Criminal
law, attempt and impossibility in relation to attempt, conspiracy and incitement, English law
commission's report, no 102, 1980 ; J. Fortin et L. Viau, Traité de droit pénal général , précité,
p. 321 et s. ; E. Colvin, Principles of Criminal law , 2e éd. 1991, Carswell, p. 341 et s. : G.
Côté-Harper, P. Rainville et J. Turgeon, précité , p. 666 et s.
3330. Pour un exemple, v. une loi japonaise de 1952 réprimant les activités subversives et
notamment les actes de sabotage et les violences du parti communiste. À l'occasion du vote de
cette loi, la gauche obtint l'insertion de l'article suivant : « En raison de ses liens étroits avec les
droits fondamentaux des citoyens, cette loi doit être appliquée de la façon la plus restrictive
possible. Toute interprétation large de cette loi est strictement prohibée ».
3331. V. ss 755 s.
3332. N. Rouland, Aux confins du droit , Odile Jacob, Paris 1991 p. 199.
3333. A. Murzynowski, Le nouveau Code de procédure pénale polonais, Rev. gén. des
procédures , no 2, 1998, 383 et s.
3334. Les articles 1 à 5 de ce Code énumèrent pour l'essentiel le juge naturel, la présomption
d'innocence, non bis in idem , l'inviolabilité de la défense, la faveur au défendeur, le jugement
dans un délai raisonnable, l'interprétation restrictive de toute disposition restreignant la liberté et
les droits de l'accusé..., Código procesal penal de la provincia de Buenos Aires , introduction de
P. Bertolino, éd. Depalma, 1997.
3335. Affaire Duncan v. Louisiana , 391 US 157 (1968) au sujet de la seconde critique ;
J. Dressler et A. Michaëls, Criminal Procedure , II, 4e éd., 2006, Lexis-Nexis, p. 208 ; v. aussi
les réserves de J. Spencer in Jackson's Machinery of Justice , 1989, p. 1390 et s.
3336. W. Blackstone, 4 commentaires on the Laws of England , 349, 1769.
3337. Review of the Criminal Courts of England and Wales , report, oct. 2001, London. The
Stationery Office, p. 139.
3338. Affaire Turpin , 1 RCS 1296 (1989).
3339. Affaire Duncan v. Louisiana , précitée .
334. R. v. Robinson (1914-1915) 24 Cox's Criminal cases (Angleterre) 726. Cependant, la
jurisprudence anglaise entend ne pas se laisser enfermer dans un critère et décide qu'il y a là une
question de fait, Chambre des Lords, 1978, Stonehouse , AC 55 ; cette solution a été confirmée
par le Criminal Attemps Act 1981 .
3340. M. Findlay, S. Odgers et S. Yeo, Australian Criminal Justice , Oxford University Press,
1994, p. 138 et s.
3341. Recommandation 3, Congreso international del Juicio por jurados en materia penal,
Colegio de Abogados de La Plata, 1997.
3342. G. de Souza Nucci, Codigo de processo penal commentado , 10e éd., Editora Revista
dos Tribunais, 2011, p. 787.
3343. S. Summers, Presumption of innocence, The juridical review, The Law Journal of the
Scottish Universities , Swett and Maxwell, 2001, p. 38.
3344. J.-M. Varaut, Le droit au droit , PUF, 1986, p. 134.
3345. Sur le caractère accusatoire de la nouvelle procédure italienne, v. G. Conso et V. Grevi,
Compendio di procedura penale , Cedam. 3e éd. 2006, not. 36 ; S. Maffei, Il diritto al confronto
con l'accusatore, La Tribuna , 2003.
3346. T.R.S. Allan, Public interest immunity and ministers responsabilities, Crim. L.R . 1993,
p. 660 et s., not. p. 887.
3347. Cour d'Angleterre, 4 juin 1992, affaire Ward (1993) 2 All E.R . 577.
3348. Naguère on enseignait que le juge d'instruction était le symbole du système
inquisitoire, ce qui n'est plus soutenable aujourd'hui avec le développement des réformes
accusatoires, ce qui montre que le système inquisitoire est devenu assez libéral.
3349. Art. 32 § 5 Const : « la procédure pénale a un caractère accusatoire, l'audience du
procès et les actes d'instruction que la loi détermine étant assujettis au principe du
contradictoire ». On peut même dire que le mouvement s'accélère : aujourd'hui les réformateurs
de procédure pénale adoptent systématiquement le modèle accusatoire où l'on citera par exemple
les nouveaux CPP chilien de 2000 et russe de 2002.
335. Crim. 27 mai 1959, Bull. crim . no 282.
3350. E. Zappala, Le procès pénal italien entre système inquisitoire et système accusatoire, in
Inquisitoire-Accusatoire. Un écroulement des dogmes en procédure pénale ? Colloque
international tenu à Aix-en-Provence les 9-10 juin 1997, RID pén . 1997, vol. 68, p. 111 et s.
3351. Pour deux exemples géographiquement éloignés l'un de l'autre, les travaux de la
Commission Justice pénale et droits de l'homme, dans le rapport. La mise en état des affaires
pénales, La Documentation française 1991 ; résolutions du congrès international des avocats de
la Plata (Argentine) oct. 1995, Congresό International de Oralidad en materia penal, colegio de
Abogados del departamento judicial. La Plata, Instituto de Derecho Procesal Penal, 1996.
3352. Comme Mariconde et Maier dont les arguments sont clairement énumérés in
M. Langer, Revolution in Latin American Criminal Procedure : Diffusion of Legal Ideas from the
Periphery , AJCL 2007, no 4, p. 637 et s.
3353. « Afin d'obtenir des aveux, le juge d'instruction peut emprisonner le suspect pendant
des mois, voire des années sans procès... Le système français descend en droite ligne de
l'inquisition médiévale... Les avocats sont seulement autorisés avec réticence à intervenir après
que le juge d'instruction ou la police ont épuisé le suspect à force d'interrogatoires... »
D. Lawday, article paru dans le journal New Statesman and Society et rapporté dans Courrier
international no 452, 1-7 juill. 1999. On est confondu par une telle ignorance de la loi et de la
réalité françaises !
3354. J.-L. Sauron, Les vertus de l'inquisitoire ou l'État au service des droits, Pouvoirs , no
55, PUF, 1990, p. 53 et s. not. p. 55.
3355. Si le contradictoire existe bel et bien dans la procédure française d'instruction, il arrive
que certaines parties ne l'utilisent pas ou pas tout de suite, se réservant de soulever tel point à
l'audience seulement ; question de stratégie.
3356. V. not. le professeur américain L. Weinreb, Denial of justice, the criminal process in
the United States , New York, Collier Mc. Millan 1977 ; v. aussi William T. Pizzi, Trials without
3357. D. Soulez-Larivière, Les nécessités de l'accusatoire. Pouvoirs , no 55, PUF, 1990,
p. 65 et s.
3358. V. le rapport Au nom du peuple français. Juger après Outreau, Assemblée nationale , no
3125, juin 2006, not. p. 515 et s.
3359. Toutefois, le libéralisme est tempéré par la possibilité pour le poursuivant d'agir
d'office s'il estime qu'il y a lieu de le faire, v. par exemple § 232 et 248. StPO, art. 266, 291 et
294 CPP norvégien.
336. Crim. 15 mai 1979, Gaz. Pal . 6-7 févr. 1980 ; 25 oct. 1962, affaire Lacour, D . 1963,
221, note Bouzat, JCP 1963-II, 12985, note R. Vouin. V. dans le même sens, Cass. belge, 3 nov.
2004. RDPC 2005, p. 327 ; l'arrêt évoque la relation nécessaire entre le commencement
d'exécution et l'intention de l'auteur, ajoutant que ce commencement tend directement et
immédiatement à l'infraction.
3360. Affaire Muphy v. Waterfront Comm'n , 378 US 52 (1964).
3361. Affaire Ullmann v. United States , 350 US 422.
3362. J. Dressler et A. Michaëls, Criminal Procedure II, 4e éd., Lexis-Nexis 2006, p. 260
et s.
3363. Les atteintes à la liberté avant jugement en droit pénal comparé , sous la direction de
J. Pradel, Travaux de l'Institut de sciences criminelles de Poitiers, vol. XI, éd. Cujas, 1991 ;
J. Pradel, L'arrestation et la détention provisoire sous l'angle notamment de la Conv. EDH, in
Droits fondamentaux et détention pénale, actes du 7o colloque international de la Fondation
internationale pénale et pénitentiaire, Neuchatel, oct. 1992, 1993, p. 101 et s. ; F. Casorla, La
garantie judiciaire et l'intervention de la défense lors de l'arrestation et pendant la détention à la
lumière des droits fondamentaux, Journées de la Fondation pénale et pénitentiaire, Macao, 1995.
3364. V. ss 306 s.
3365. All ER 1980-I. 555.
3366. CEDH 2 mars 1987, Monnell-Morris .
3367. Plusieurs Constitutions prévoient le principe que le procès doit être rapide. V. Cour
suprême du Japon 20 déc. 1972 annulation d'une procédure sur la base de l'art. 37 de la
Constitution (sur le droit à un procès rapide) alors qu'aucune condition n'avait été diligentée
entre juin 1953 et juin 1969, H. Tanaka. The japanese legal system. University of Tokyo Press.
7e éd. 1988, p. 478 et s.
3368. Affaire Moran v. Burbine , 475 US 468 (1986).
3369. Affaire Gideon v. Wainwright , 372 US 335 (1963).
337. Cour suprême du Canada, Deutsch c. La Reine , (1986), 2 RCS 2, 6, 28.
3370. Affaire Argersinger v. Hamlin , 407, US 25 (1972).
3371. Affaire Faretta v. California , 422 US 806 (1975).
3372. Affaire McKaskle v. Wiggins , 465 US 168 (1984).
3373. Affaire Strickland v. Washington , 466 US 668 (1984).
3374. J. Dressler et A. Michaëls, Criminal Procedure , 4e éd., 2006, Lexis-Nexis, p. 43 et s.
3375. Sur l'importance de la volonté de l'auteur des faits, J. Pradel. Il ruolo della volontá dell'
autore di recto nella decisione sull' esercizio dell' azione penale. Un analisi di diritto franceso,
Rivista italiana di diritto e procedura penal , 2004, p. 949 et s ; du même, A vontade do autor da
infracção na decisão sobre a dedução da acusação, Aspectos do direitto francès, Revista
portugnesá de ciência criminal , Coimbra, 2005, p. 75 et s.
3376. Le débat s'est développé notamment en Argentine avec la création du juicio abreviado
(CPP de la province de Buenos Aires, 1988), sorte de plaider coupable, v. El procedimiento
abreviado sous la direction de Julio B. J. Maier et Alberto Bovino, Buenos Aires, 2000, not
études de P. Bigliani, p. 161 et s, Gustavo A. Bruzzone p. 191 et s, et Pernando Diaz Canton,
p. 251 et s.
3377. J. Pradel, Défense du plaidoyer de culpabilité. À propos du projet de loi sur les
évolutions de la criminalité, JCP 2004, act. 58 (28 janv. 2004).
3378. Cons. const. 7 mars 2004, n° 2004-492 DC, JO 10 mars.
3379. J. Pradel, La célérité et les temps du procès pénal. Comparaison entre quelques
législations européennes, Mélanges R. Ottenhof , Dalloz, 2006, p. 251 et s.
338. Ce critère est le plus psychologique de tous.
3380. Les juristes parlent exactement de writ of habeas corpus ad subjiciendum .
3381. R. Legeais, La limitation et le contrôle des atteintes à la liberté de l'inculpé en droit
anglais ou les ambiguïtés de l'habeas corpus dans Les atteintes à la liberté de l'inculpé, 7e
Congrès de l'Association française de droit pénal tenu à Bordeaux en oct. 1984, Les Cahiers du
droit , 1985, p. 45.
3382. L'habeas corpus , préface de D. Inchauspe, éd. Confluences, 1999, p. 11 et 12 ;
J. Spencer, « Le mythe de l'habeas corpus » », in Mireille Delams-Marty et les années UMR ,
Société de législation comparée, 2005, p. 85 et s.
3383. Etude de G. Scoffoni, D. Annoussany, A. Duffy et J. Fassassi, Rev. fr. dr. const ., 2009,
p. 852 et s.
3384. 542 US 466 (2004).
3385. 568 US 557 (2006)
3386. 128 SCt 2229 (2008).
3387. S. Breyer, « Pas de blanc-seing: la Cour suprême et Guantanamo », in Mélanges
R. Badinter , Dalloz, 2016, p. 103 et s.
3388. S. Walther, Reparation and criminial justice, can they be integrated ? Israel Law
Review , vol. 30, 1996, p. 316 et s.
3389. J.M. Silva Sanchez, Sobre la relevancia juridico-penal de la realización de actos de
« reparación ». Revista del Ioder Judicial , no 45, 1997, p. 183 et s. not. p. 199-200.
339. Arrêt du Tribunal fédéral suisse, recueil officiel, RO V 80, 173 ; RO 83 IV, 142.
3390. C'est si vrai que dans les pays où le pouvoir du juge pénal d'accorder une réparation est
peu développé, la doctrine fait des vœux pour que la victime soit mieux traitée au sein de la
justice pénale. J. Spencer, Improving the position of the victime in english criminal procedure,
Israel Law Review , vol. 31, 1997, p. 286 et s.
3391. J. Pradel, Histoire des doctrines pénales , précité p. 41 et s. Add pour une illustration
du libéralisme l'ouvrage de R. Saleilles sur L'individualisation de la peine , 3e éd. 1927.
3392. M. Tonry, Reconsidering Indeterminate and Structured Sentencing in Sentencing and
Correction Issues for the 21st Century , US Department of Justice, sept. 1999, vol 2 ; P. Lalande,
Punir ou réhabiliter les contrevenants ? Du « Nothing Works » au « What Works », in La sévérité
pénale à l'heure du populisme , ministère de la sécurité publique, Québec, 2006,
http://www.msp.gouv.qc.ca
3393. V. ss 719.
3394. R. Martinson, New Findings, New Views : a note of caution regarding Sentencing
Reform, Hofstra Law Review , 7, 1979, p. 243 et s.
3395. Cour suprême, aff. Williams c. New-York , (1949), 337 US 241, 247-48. De façon
générale, la réforme morale du délinquant est un thème récurent de la doctrine, v. pour une
réflexion d'ensemble F. Bueno Arus La resocializacion del delicuente adulto normal desde la
perspectiva del derecho penitenciario, Actualidad penal , no 5, févr. 1987, p. 233 et s. Add . pour
une réflexion au regard des exigences constitutionnelles, E. Rotman Do criminal offenders have
a constitutional right to rehabilitation ? The journal of criminal law and criminology , vol. 77,
1986, p. 1023 et s. ; H. Jung, Sanktionensysteme und Menschenrechte , Berne 1992.
3396. J. Detienne, La loi pénitentiaire belge. De l'élaboration à l'exécution, Rev. pénit . 2007,
p. 89.
3397. De façon générale, la conception libérale utilise largement la volonté du délinquant et
plus encore le consensualisme impliquant un accord entre magistrat et délinquant ou victime :
v. J. Pradel, Le consensualisme en droit pénal, Bulletin de la Faculté de Droit , Coimbra 1988.
3398. L'inspiration n'en est pas forcément uniquement libérale. Ainsi la
contraventionnalisation des délits routiers opérée par la loi française du 30 déc. 1985 a tendu à
décharger les tribunaux correctionnels de « délits-papier ».
3399. Consacrée dans tous les droits pénitentiaires et objet de textes internationaux comme
les Règles pénitentiaires européennes R. 87-3 , non contraignantes il est vrai. Add . en doctrine,
Les droits des détenus , Criminologie, Montréal, vol. XXIV, no 1, 1991, et La condition
juridique du détenu , Travaux de l'Institut de Sciences criminelles de Poitiers, Cujas, vol. 13,
1994.
34. V. notamment le fameux congrès de droit comparé tenu à Paris en 1900, où le droit pénal
d'ailleurs tint une place extrêmement faible.
340. BGHSt 20 août 2004, JuS 2005, p. 186, note Kudlich, Rev. pénit ., 2005, p. 462, note
H. Henrion et K. Nitschmann.
3400. Ces principes sont synthétisés dans les Règles minima pour la mise à exécution des
sanctions et des mesures non carcérales comportant une restriction de liberté élaborées par la
Fondation internationale pénale et pénitentiaire lors des journées de Groningue, oct. 1988 et déjà
préparées à Poitiers en oct. 1987 à l'occasion d'un colloque intitulé L'élaboration des règles
minima pour le traitement en milieu libre , Travaux de l'Institut de Sciences Criminelles de
Poitiers, précité, vol. 8, 1989. Ces règles ont non seulement inspiré les droits positifs de certains
pays, mais ont eu aussi pour effet de compléter ces droits positifs.
3401. Le Tribunal fédéral suisse indique clairement les trois buts de la peine : amender le
coupable, faire expier la faute et exercer un effet de prévention générale, RO 74 143, J T
1948 173, RO 74 193, J T 1949 53.
3402. CEDH, 28 juin 1984, Série A, n° 80, p. 32 et s.
3403. CEDH, 8 janv. 2013, n° 43517/09.
3404. H. Berknoes et G.H. Bourdoux, La prévention de la criminalité, Rev. dr. pén. et crim .
1986, p. 733 et s.
3405. Sur cette expérience, v. J. Laplante, Crime et traitement, Introduction critique à la
criminologie , Montréal 1985, p. 168 et s. ; D. Szabo, Les mesures de prévention sociale.
Criminologie en action , Presses de l'Université de Montréal 1968, p. 273 et s. Le point de départ
de l'expérience est constitué par les travaux de R. Cl. Shaw et H. Mackay, Social factors in
juvenile delinquency , Chicago 1931.
3406. Notamment dans les pays anglo-saxons. Pour l'Angleterre, Cl. Journes, La police en
Grande-Bretagne, in Polices d'Europe , IHESI et l'Harmattan, 1992, p. 227 et s. Pour le Canada,
J.-P. Brodeur, Policer l'apparence, Revue Canadienne de criminologie , 1991, p. 285 et s. ;
C.D. Shearing, À la recherche d'une police communautaire, L'histoire d'un grand ensemble de
Toronto. Déviance et société 1991, p. 353 et s. ; A. Normabdeau et B. Leighton, Une vision de
l'avenir de la police au Canada : Police — défi 2000, Solliciteur général du Canada, Document
de soutien , oct. 1990 ; B. Dupont, Police communautaire et de résolution des problèmes, in
Traité de sécurité intérieure, sous la direction de M. Cusson, B. Dupont et F. Lemieux, Cahiers
du Québec , 2007, p. 98 et s. Pour les États-Unis, W. Skogan, La police communautaire aux
États-Unis, Les Cahiers de la sécurité intérieure , no 13, juill. 1993, p. 121 et s. ; M.A. Wycoff,
The benefits of community policing : evidence and conjecture , in J.R. Greene et
S.D. Mastrofsky, Community policing : rhetoric or reality ? New York, Praeger 1988 ; p. 103
et s.
3407. En France en 1989 a été créé au sein de la Direction générale de la police nationale une
« sous-direction chargée de l'action préventive et de la protection sociale ».
3408. A. Normandeau, Le vol à main armée , Montréal, 1986, not. p. 108 et s.
3409. A. Normandeau et B. Hasenpuch, Stratégie de prévention du crime au Canada ,
RICAT 1980, p. 9 et s. ; T. Zaharchak et J. Lynch, Operation identification, A police prescriptive
package , Ottawa, Ministère du Solliciteur général du Canada, 1978.
341. Gullefer (1990) 91 Cr App R 356. Add . Chambre des Lords, Geddes (1996), Crim., LR
894, 895, un individu, quand il fut arrêté s'était introduit dans les toilettes d'une école, porteur
d'un couteau, d'une corde et d'un ruban adhésif probablement pour enlever un enfant de l'école.
Poursuivi pour tentative d'enlèvement, il fut acquitté, faute d'avoir essayé de l'enlever.
3410. La privatisation du contrôle de la criminalité , Conseil de l'Europe, 1990, volume
XXVII (18e conférence de recherches criminologiques).
3411. Parry Poyner, Design against crime, Beyond defensible space , 1983 (compte rendu à la
RSC 1988, p. 420).
3412. Pour une appréciation favorable, C. Lazerges, La prévention réhabilitée, RSC 1990,
p. 178. Pour une appréciation plutôt défavorable, J. Snodgrass, R. Cl. Shaw et H. Mackay,
Chicago criminologists, British journal of criminology , 1976, p. 1 ; rapport général G. Di
Marino au séminaire international de formation sur la prévention de la criminalité en milieu
urbain, tenu à Aix-en-Provence en sept.-oct. 1991, JCP 1991-I-3535, no 10. Pour une
appréciation très défavorable, M-L. Rassat, Peut-on prévenir la délinquance ? RI crim. et pol.
techn . 1988, 437.
3413. Terme emprunté au titre de la 19e conférence de recherche criminologique du Conseil
de l'Europe, Strasbourg 1990.
3414. L'accord n'est pas unanime sur le sens à donner à ces trois mots. V. l'inventaire des sens
donnés aux termes « dépénalisation » et « décriminalisation » dans M. Van de Kerchove, Le droit
sans peine, Aspects de la dépénalisation en Belgique et aux États-Unis , Bruxelles 1987, p. 306.
3415. Le droit sans peines. Aspects de la dépénalisation en Belgique et aux États-Unis ,
publications des Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles, 1987, p. 12.
3416. Commission de réforme du droit au Canada. Rapport Notre droit pénal/Our criminal
law , Ottawa, 1976 ; Allen M. Linden, Toward a new criminal code for Canada , in Crime,
justice, codification, Carswell, Toronto, Calgary, Vancouver, 1986, p. 163 et s.
3417. Sur la théorie de la stigmatisation v. J. Pinatel, Criminologie , v. Interactionnisme,
p. 122, 1987 ; S. Becker, Outsiders , New-York, 2e éd. 1972 ; R. Gassin, Criminologie 6e éd.
2007 ; S.G. Shohan et G. Rahav, La marque de Caien , traduit par J. Motte dit Falisse 1991.
3418. On en trouvera un résumé dans L. Walgrave, La justice restaurative : à la recherche
d'une théorie et d'un programme , in Criminologie, La justice réparatrice, Presses universitaires
de Montréal, vol. 32, 199, p. 7 et s. ; Add deux visions : celle de deux Américains, H. Zehr et
H. Mika, Fondemental concepts of restorative justice, Contemperary Justice Review , 1998, vol.
1, p. 471 et s. ; celle du Français F. Casorla, La justice pénale à l'épreuve du concept de
« restortative justice, Rev. pénit . 2000, p. 31 et s. ; v. encore Justice « restaurative » et victimes,
in Les cahiers de la justice , Dalloz, 2006, ouvrage collectif ; La justice restaurative, textes
réunis et traduits par P. Gailly, éd. larcier 2011 ; The postulates of restorative justice ans the
continental model of criminal law , sous la direction de T. Dukit-Nagorska, 2014, éd., Peter,
Lang ; R. Cario, Justice restaurative, Répertoire pénal, Dalloz .
3419. Définition traduite de L. Walgrave et G. Bazemore, Réflexions on the future of
Restorative Justice for juvenile, in des mêmes (dir.) Restorative juvenile justice : Reparing the
Harm by youth Crime , Criminal Justice Press, 1999, p. 359.
342. Crim. 29 déc. 1970, JCP 1971-II, 16770, note Bouzat.
3420. T. Marschal , The evolution of Restorative justice in Britain, European Journal of
Criminal Policy and Research , 1996, n° 4-4.
3421. Restorative Justice for Juvenils Conferencing, Mediation and Circles , Allison Morris et
Gabrielle Maxwell, éd. Oxford-Portland Oregon, 2003, p. 5 et s.
3422. Dictionnaire Petit Robert. Add. la belle définition de la loi belge du 22 juin 2005 : « La
médiation est un processus permettant aux personnes en conflit de participer activement, si elles
y consentent librement, et en toute confidentialité, à la résolution des difficultés résultant d'une
infraction, avec l'aide d'un tiers neutre s'appuyant sur une méthodologie déterminée. Elle a pour
objectif de faciliter la communication et d'aider les parties à parvenir d'elles-mêmes à un accord
concernant les modalités et les conditions permettant l'apaisement et la réparation » (art. 3 ter
nouveau de la loi du 17 avr. 1878 constituant le Titre préliminaire du Code d'instruction
criminelle). Cette définition sera reprise presqu'à l'identique par une loi française du 15 août
2014 (art. 10-1 CPP).
3423. La doctrine est considérable. V. en langue française, J. Bernat de Celis, Police et
victimisation, APC 1983, 147, Déjudiciarisation (diversion) et médiation , colloque international
tenu à Tokyo en mars 1983, RID pén ., vol. 54, 1983 ; R. Ottenhof, Les techniques de
conciliation en matière pénale, APC 1984, 124 ; E. Servidio-Delabre, La médiation aux États-
Unis, et J. Eckert, Les tribunaux de camarade en URSS, APC 1985, 195 ; Nouvelles stratégies
sociales et système de justice pénale , 19e recherches criminologiques 1990, Conseil de
l'Europe ; P. Coppens, Médiation et philosophie du droit, et J. Fauchere, Regard sur le droit pénal
de la réparation et les pratiques de médiation au Canada, APC 1991, 15 ; M. Guilbot et S. Rojare,
La participation du ministère public à la médiation, APC 1992, 39 ; Médiation, travail au profit
de la communauté et traitement intermédiaire , Rapports criminologiques de l'Institut Max
Planck de droit pénal étranger et international, Freïburg, Tome 42, 1990 ; J. Leblois-Happe, La
médiation pénale comme mode de réponse à la petite délinquance : état des lieux et perspectives,
RSC 1994, p. 525 et s.
3424. Un auteur a noté qu'en Allemagne, la déjudiciarisation concerne quasiment une affaire
sur deux, v. C. Roxin, ¿ Tiene futuro el derecho penal ? Poder judicial no 49-1998, p. 373 et s.,
not. p. 382.
3425. Les auteurs utilisent une foule de mots pour désigner l'idée de déjudiciarisation, même
si le sens de ces mots n'est pas toujours exactement le même. Citons la justice transformatrice,
restauratrice, créative, balancée, correctrice, restitutive, négociée, alternative communautaire,
participative, de proximité, de quartier etc.
3426. En ce sens La déjudiciarisation , Commission de réforme du droit du Canada, 1975,
p. 4.
3427. Pour les aspects techniques de ces institutions, v. Jean Pradel, Procédure pénale , 18e
éd., Cujas, n° 615 et s., 2015.
3428. J. Mc Cord, Deterrence and the light touch of the law , in Farrington et J. Gunn,
Reaction to crime, 1985, compte rendu à la RSC 1987, 796.
3429. Ph. Coppens, Médiation et philosophie du droit, APC 1991, 13.
343. L. Viau, A.-M. Boisvert et D. Labrèche, Droit pénal général, Recueil de jurisprudence ,
Montréal, 1992. C. 171 et s. condamnation pour tentative d'attentat à la pudeur de la part d'un
individu qui offrait de l'argent à un jeune garçon pour que celui-ci lui porte une valise à son hôtel
(acte équivoque), son intention étant déduite de la preuve d'actes similaires, le sieur Cline ayant
déjà à plusieurs reprises usé du même subterfuge pour attirer des enfants dans une chambre
d'hôtel et commettre sur eux des attentats à la pudeur.
3430. Conférence de recherches criminologiques, avr. 1991, rapport général. Add . les
critiques encore plus vives qui se font jour au Canada où l'on considère que la déjudiciarisation
entraîne un inadmissible désengagement de l'État (le procès pénal n'est pas une affaire à régler
entre deux parties privées) car la fonction normative appartient au pouvoir judiciaire, un recul de
la fonction rétributive de la peine, une atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée, une
banalisation de la notion de faute, A.-M. Boisvert et K. Benyeklef, Les modes alternatifs de
résolution des litiges en droit criminel : considérations critiques . Recueil annuel de Windsor sur
l'accès à la justice, University of Windsor, vol. 10, 1990, 3 et s.
3431. E. Dreyer, La médiation pénale, objet juridique mal identifié, JCP 2008.I.131.
3432. Notre droit pénal , Commission de réforme du droit des Canada/Law Reform
Commission of Canada, Ottawa 1975.
3433. B. D. Meier, Die Reform des Ermittlung-verfahrens. Zur notwendigen Störkung der
Rechtstellung der Beteiligten , GA 2004, p. 445, cité in RID pén . 2005, p. 164, chronique de
droit pénal allemand par J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther.
3434. V. pour l'ancien régime français, le rôle des structures religieuses et professionnelles.
3435. J. Eckert, Les tribunaux de camarades en URSS, APC , 1985, 200.
3436. E. Servidio-Delabre, La médiation aux États-Unis, APC 1985, 195.
3437. À la fin de l'année 1985, le nombre total des comités avait atteint le chiffre de 930 000,
avec 5 millions de membres, v. Du Xichuan et Zhang Lingyuan, China's legal system, A general
survey , New World Press, Beijing China, 1990, p. 202.
3438. J.-L. Rocca, La loi et la citadelle : modèles et mouvements de la politique criminelle en
République populaire de Chine, RSC 1989, p. 292 et s.
3439. F. Dunkel, Médiation délinquant-victime et réparation des dommages. Nouvelle
évolution du droit pénal et de la pratique judiciaire dans une comparaison internationale in
F. Dunkel et J. Zermatten, Nouvelles tendances dans le droit pénal des mineurs. Max-Planck
Institut, Freiburg i.B. 1990 ; J. Hackler, Increasing confrontation in juvenile justice : contrasting
changes in North America with changes in Europa . Sixth international Workshop on juvenile
Criminology, vol. II. Aco, Leuven 1987 ; U. Gatti et A. Verde, S'éloigner du système pénal : une
approche du problème de la délinquance juvénile en Italie, RI crim. et pol ., 1988, p. 49 ;
U. Gatti, Les progrès et leurs effets pervers dans l'application de la justice des mineurs, une
perspective comparative , Criminologie, Montréal 1993, p. 103.
344. J. de la Rua, La codification penal latino-americana , Caracas, 1982, p. 124.
3440. A. Morris et G. Maxwell, Perspectives néo-zélandaises sur la justice des mineurs au
Canada , Criminologie, Les Presses de l'Université de Montréal, vol. 32, no 2, 1999, p. 37 et s.
3441. Dès 1970, au Canada, apparaissent des programmes alternatifs à la poursuite classique,
comme aux USA. En Angleterre, Nils Christies, dès 1977, étudie la médiation dans un article
intitulé Conflicts as property, British Journal of criminology , vol. 17 1977, 1 et s. ; add . Mc
Desdevises, L'évaluation des expériences de médiation entre délinquants et vic-
3442. En France, la « main courante » est un registre sur lequel la police mentionne les faits
parvenus à sa connaissance, ce registre n'étant normalement pas adressé au parquet. Sur la
pratique française, v. J. Bernat de Celis, Police et victimisation : réflexions autour d'une main
courante, APC 1983, 147.
3443. À l'inverse de ce qui se passe en France, l'avertissement anglais n'est pas officieux,
donnant lieu à un enregistrement rappelant le casier judiciaire, mais pendant cinq ans seulement,
v. J. Sprack, A practical approach to criminal procedure , 14e éd., Oxford University Press,
2012, p. 75 et s.
3444. J. Pradel et L. Leigh, Le ministère public. Examen comparé des droits anglais et
français, RDPC 1989, 234 ; M.C. Desdevises, précité ; J. Sprack, A pratical approach to
criminal procedure, id .
3445. La médiation ne doit pas être confondue avec la « disciplinarisation » : même si le fait
reste infractionnel dans ce dernier cas, il donne lieu non pas à un arrangement, mais à une
sanction décidée par une autorité autre que pénale. Un bon exemple est fourni par l'Avant-projet
de code pénal belge de 1985 (resté sans suite). Selon l'article 223 du texte, le procureur ou le
juge de police ou correctionnel peuvent renvoyer le prévenu soit devant l'autorité disciplinaire
soit même devant « l'autorité de direction non investie par la loi de la discipline », mais aux
conditions que le prévenu soit d'accord, que le fait n'ait pas encore donné lieu à indemnisation
totale et que la procédure de substitution apparaisse « plus favorable au reclassement du prévenu
et plus conforme à une juste répression ». La décision de l'autorité disciplinaire ou directoriale
est communiquée au parquet et met fin aux poursuites, v. R. Legros, Avant-Projet de Code pénal
, Le Moniteur belge, 1985.
3446. G. Corstens, Quelques remarques sur la phase de l'audience dans la procédure pénale
néerlandaise, RID pén., 1986-570 et 571 .
3447. M. Franchimont, A. Jacobs et A. Masset, Manuel de procédure pénale , 2009, p. 97
et s. ; H.D. Bosly, D. Vandermeersch et M.-A. Beernaert, Droit de la procédure pénale , La
Charte, 5e éd. 2008, p. 293 et s. La transaction sera encore étendue par deux lois des 14 avr. et
11 juill. 2011.
3448. J. Pradel, Une consécration du plea bargaining à la française : la composition pénale
instituée par la loi du 23 juin 1999, D . 1999, chron. p. 379 et s.
3449. R. Winter, Le projet de la régulation des conflits en Autriche , in Nouvelles tendances
dans le droit pénal des mineurs, Max Planck-Institut, Freiburg 1990, 139.
345. Même système en Italie (art. 56 CP) et au Canada (art. 463 C. crim.).
3450. M.E. Banderet, RSC 1985, 174 et s.
3451. R.G. Herz, Médiation entre auteur et victime : le modèle « die Waage » à Cologne ,
v. Nouvelles tendances dans le droit pénal des mineurs, précité , p. 125.
3452. Traité de criminologie empirique , sous la direction de D. Szabo et M. Leblanc, Les
Presses Universitaires de Montréal, 1994, notamment les études citées par L. Biron et
J. Trepanier, p. 188 et s.
3453. C. Lazerges, Essai de classification des procédures de médiation, Arch. pol. crim .
1992, p. 17.
3454. J.-M. Tamarit Sumalla, El nuevo derecho penal de menores : ¿ creación de un sistema
penal menor ? Revista penal , juill. 2001, no 8, p. 84.
3455. N.C. Desdevises, précité .
3456. A. Murzynowski, Le nouveau code de procédure pénale polonais, Rev. gén. des
procédures , no 2, 1998, p. 383 et s. not. p. 385.
3457. Le règlement non judiciaire des conflits et litiges. État de la situation ministère de la
justice du Quebec, oct. 1991, ronéo.
3458. F.A. Allen, The borderland of criminial justice , Chicago 1964, p. 129 et s.
3459. H. Von Hentig, Die Ökonomischen Aspekte des Verbrechens , in Beristain et autres,
Estudios penales en homenaje al R P Julian Pereda , Universidad de Deurto, Bilbao 1965,
p. 717 et s. ; J.-P. Martin, Le coût du crime : quelques problèmes de recherche, Rev. int. pol. crim
. 1965, p. 57 et s. ; du même et de G. Wilson, Les problèmes que pose l'analyse du coût du
crime : quelques aspects des dépenses de la police en Angleterre et au Pays de Galles, même
revue 1967, p. 51 et s. ; S. Becker, Crime and punishment : an economic approach, in The
journal of political economy , 1968, p. 169 et s. ; avec compte rendu dans la revue française
(disparue). Instantanés criminologiques, 1970, po. 31 et s. ; G. Kellens, L'élaboration d'une
politique criminelle rentable, RDPC , 1970-1971, p. 841 et s. ; R. Gassin, S. Cimamonti et
P. Bonfils, Criminologie , 7e éd. 2011, no 784 et s. Le ministère français de la justice publie
depuis 1968 régulièrement des études sur le coût du crime en France.
346. Glanville Williams, Textbook of criminal law , 1983, p. 404.
3460. A. Bernardi, Expériences italiennes récentes en matière de science et technique de la
législation pénale, APC , no 7, 1987, p. 172.
3461. V. pour la France, La dépénalisation de la vie des affaires , groupe de travail présidé
par J.M. Coulon, La documentation française, 2008. On lira les commentaires de F. Casorla à la
RPDP 2008 p. 9, et de H. Matsopoulou à la Rev. soc . 2008, p. 1.
3462. A. Rossi Vannini, Illecito depenalizzato — amministrativo. Ambito di applicazione ,
Giuffré, Milan, 1990 ; F. Palazzo, Principio de ultima ratio e hipertrofia del derecho penal en
Homenaje al Dr Marino Barbero Santos, in memoriam Ediciones de las Universidades de
Cartilla la Mancha y de Salamanca 2001, vol. 1, p. 433 et s.
3463. J. Azema, La dépénalisation du droit de la concurrence, RSC 1989, p. 651 et s. La
question est aujourd'hui traitée à droit constant aux articles L. 420-2 et L. 420-3 C. com.
3464. Pour la France, A. Decocq et M. Pedamon, L'ordonnance du 1er déc. 1986 relative à
la liberté des prix et de la concurrence , Litec, Paris 1987 ; J. Calais-Auloy, L'ordonnance du 1er
déc. 1986 et les consommateurs. D . 1987, chron. p. 138 ; J. Azema, précité. Pour le Japon,
H. Oda, Japanese law , Butterworths, 1992, p. 363 et s. En France les peines encourues sont de
quatre ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende (art. L. 420-6, C. com.). Au Japon,
elles sont de trois ans d'emprisonnement et de cinq millions de yen (art. 89 loi 1947). On
observera que 1 euro = 120 yen environ.
3465. V. Préambile de la loi, Boletin oficial del Estado , 31 mars 2015, p. 1.
3466. Cons. const. no 89-248 du 17 janv. 1989 DC, RDP 1989, 399, obs. L. Favoreu ; no
89-260 DC du 28 juill. 1989, JO 1er août 1989, B. Genevois, Le Conseil constitutionnel et
l'entreprise des pouvoirs de la COB, RFDA 1989, 671.
3467. Arrêt du 8 juin 1976, série A, n° 22, Cahiers dr. eur . 1978, 364, note Cohen-Jonathan ;
v. aussi 23 nov. 2006, gr. ch., Jussila c. Finlande, RIDH , 2008, 239, obs. Costea.
3468. Cour const. Belge, 23 avr. 2015, RDPC , 2016, p. 46 et s.
3469. M. Delmas-Marty, Les conditions de rationalité d'une dépénalisation partielle du droit
pénal de l'entreprise , in Bilan et perspectives du droit pénal de l'entreprise, Economica, 1989,
p. 89 et s. L'inventaire des lois pénales, La Documentation française , 1989.
347. Il s'agit des infractions susceptibles d'être jugées par les Crown Courts , par opposition
aux summary offences qui sont du ressort des Magistrates' Courts . Cependant, pour certaines
infractions (v. ss 81 s.) la tentative est prévue.
3470. V. pour une réflexion générale, A. Varinard et Joly-Sibuet, Les problèmes juridiques et
pratiques posés par la différence entre droit pénal et droit administratif, RID pén . 1988, p. 189 et
rapport Delmas-Marty, id., p. 16 ; G. Licci, Figure del diritto penale , éd. Giappichelli, Torino,
2013, p. 65 et s.
3471. Sur les origines de la notion, qui ne s'appliquait qu'à des infractions économiques ne
témoignant pas d'un « égoïsme extraordinaire », v. H. Drost, Problèmes principaux du droit pénal
économique (en droit allemand), RID pén ., 1953, p. 383 et s.
3472. Rapport Weigend à la RID pén ., 1988, no 1 et 2 ; A. Benmaklouf et F. Falletti, Les
Ordnungswidrigkeiten en RFA, APC , 1984, p. 74 et s. À vrai dire, l'idée d'un droit pénal
administratif apparaît déjà dans le droit prussien de 1794. Certes elle ne fut pas reprise par le St
G.B. (Code pénal) de 1871. Mais à partir du projet de code de 1911, cette idée d'exclure les
contraventions du droit pénal ne cessa plus de se manifester.
3473. On sait que la Cour européenne, le 21 févr. 1984 dans l'affaire Oztürk c. Allemagne ,
série A, n° 73, Cahiers dr. eur., 1986, 212, obs. Cohen-Jonathan, admit parfaitement l'existence
des infractions administratives : « eu égard au grand nombre des infractions légères, notamment
dans le domaine de la circulation routière, un État contractant peut avoir de bons motifs de
décharger ses juridictions du soin de les poursuivre et de les réprimer. Confier cette tâche à des
autorités administratives ne heurte pas la convention », § 49.
3474. H.H. Jescheck, Lehrbuch des Strafrechts , précité, p. 45.
3475. A. Bernardi, APC , 1985, p. 174.
3476. Peine pécuniaire applicable aux contraventions par opposition à la multa qui sanctionne
les délits.
3477. Ce principe était en réalité rendu plus complexe par l'existence d'extensions et
d'exclusions : des extensions puisque selon l'article 33 deviennent aussi des infractions
administratives quelques infractions punies de la détention ; des exclusions puisque selon
l'article 34 sont exclues de la dépénalisation quelques infractions punies pourtant uniquement
d'une amende.
3478. A. Bernardi, Innovations législations italiennes en matière pénale (1974-1985), RSC
1987, p. 774 ; G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale , Parte generale , 3e éd. Zanichelli,
2001, p. 805 et s.
3479. Publiée intégralement in APC , no 9, 1987, p. 190 et s.
348. V. la très longue bibliographie d'études, notamment allemandes, donnée par R. Garraud
en 1913, Traité de droit pénal français , II, p. 507-508 et par H. Jescheck en 1982, Lehrbuch des
Strafrechts , § 50.
3480. S. Lorvellec, Les frontières entre infraction pénale et infraction administrative en Italie,
RSC 1985, p. 177 et s. ; E. Dolcini, rapport à la RID pén ., 1988, no 1 et p. 275 ; Dolcini,
Sanzione penale o sanzione administrativa. Problemi di scienza della legislazione, in Rivista
italiana di diritto e procedura penale , 1984, p. 594 ; Dolcini et Paliero, Sanzioni sostitutive del
diritto penale, in Enciclopedia de diritto, vol. XLI, Giuffré, Milan 1989, p. 488 et s. ; Paliero et
Travi, Sanzioni administrative, id , p. 345 et s. ; F. Palazzo, Technica legislativa e formazione
della fattispecie penale in una recente circolare della Presidenza del Consiglio del ministri , in
Cassazione penale, Giuffré 1987, fasc. 1, p. 230 et s. ; A.R. Vannini, Illecità depenalizzato —
amministrativo, Ambito di applicazione , Gluffré 1990.
3481. S. Lorvellec, précité , p. 656.
3482. A. Bernardi, précité , p. 177.
3483. V. ss 788.
3484. A. Bernardi, Brevi note sulle linee evolutive della depenalizzazione in Italia. Indice
pen. 2001, p. 727 et s.
3485. M. Chiavario, Aperçus sur la procédure d'audience en Italie entre réforme et « post-
réformé. RSC » 1994, p. 208.
3486. Les dossiers de la RDPC , 2015.
3487. Même en Chine où existent d'ailleurs deux sortes de sanctions administratives : d'un
côté, l'avertissement, l'amende et la détention jusqu'à quinze jours en cas de violation des lois sur
les atteintes mineures à l'ordre public, de l'autre la rééducation par le travail pour certaines
catégories de citoyens comme les contrerévolutionnaires, The criminal procedure code of the
people's republic of China and related documents , avec une introduction de Chin Kim,
Tome 26 de la collection American series of foreign penal codes, 1985, p. 24 et s.
3488. Sous la direction de M. Delmas-Marty, La matière pénale au sens de la Convention
européenne des droits de l'homme, flou du droit pénal, RSC 1987, p. 819.
3489. V. les résolutions adoptées lors du Congrès de l'AIDP à Vienne en oct. 1989, RID pén .
1990, p. 87 et s.
349. Crim. 16 janv. 1986, D . 1986, 265, note D. Mayer et C. Gazounaud, note J. Pradel. Add
. A. Varinard, La théorie de l'infraction impossible : vers la disparition d'un mythe doctrinal,
Mélanges Chavanne , Éd. Litec, 1990, p. 165 et s.
3490. V. aussi STC 177/1999 du 11 oct., AP no 8 et 22 où est invoquée l'identité profonde
entre les deux sanctions.
3491. Il advient même que certains textes consacrant des infractions administratives soient
plus précis que ceux qui contiennent des infractions pénales. On comparera en droit boursier
français sur les informations privilégiées les articles 465-1 et 465-2 du Code des marchés
financiers (sanctions pénales prononcées par le juge pénal) avec l'article 621-1 du règlement
général de l'Autorité des marchés financiers, particulièrement précis (sanctions administratives
prononcées par l'Autorité des marchés financiers), avant déclaration d'inconstitutionnalité de
l'article 465-1 par le Conseil constitutionnel par décision du 18 mars 2015, D . 2015, 1750.
3492. Sauf en Suisse dans le cadre de la loi fédérale de « droit pénal administratif »
(Verwaltungsstrafrecht) du 22 mars 1974 qu'il est vrai, s'applique à un petit nombre d'infractions
graves.
3493. Ledit décret-loi a été pris en exécution d'une loi de délégation en date du
29 sept. 2000 qui prévoyait expressément le caractère administratif de la responsabilité, art. 1.
V. Responsabilità degli enti per illeciti amministrativi dipendeti da reato , a cura de Giulio
Garuti, Cedam Padoue, 2002.
3494. STC 19 déc. 1991, RTC 246/1991, Précisons que le droit espagnol ne reconnaît pas
strictement en revanche la responsabilité pénale des personnes morales.
3495. Art. L. 463-1 C. com. français selon lequel « l'instruction et la procédure devant le
Conseil de la concurrence sont pleinement contradictoires ». Le décret-loi italien du
8 juin 2001 dans ses dispositions d'ordre procédural renvoie « quand c'est compatible aux
dispositions du Code de procédure pénale » (art. 34) et l'on sait que ce Code assure justement la
contradiction.
3496. Après avoir exercé un recours gracieux (adressé au fonctionnaire qui a prononcé la
sanction), puis un recours hiérarchique (adressé au supérieur de ce fonctionnaire).
3497. J. Pradel, Le recours contre les décisions du Conseil de la concurrence. RSC 1988,
p. 101.
3498. S. Thomasset-Pierre, Création de l'Autorité des marchés financiers, D . 2003. 2951,
not. p. 2958.
3499. À l'inverse de l'amende pénale et des pénalités fiscales ou douanières.
35. C'est la méthode suivie par R. David et C. Jauffret-Spinosi dans leur ouvrage Les grands
systèmes de droit contemporains , Dalloz, 11e éd. 2002. Cette méthode est critiquée par
plusieurs auteurs comme L.J. Constantinesco (Traité de droit comparé III, Economica, 1983,
p. 123), G. Timsit, Théorie et systèmes de droit, PUF, 1986, p. 86) et par N. Rouland
(Anthropologie juridique , précité no 94). Était-il pourtant possible d'agir autrement en raison de
l'extraordinaire différence de densité technique entre les droits « occidentaux » et les autres ?
350. V. l'étude classique de P. Leclercq, La tentative du crime impossible est-elle punissable ?
RDPC 1907, p. 145 et s.
3500. La décriminalisation évoque l'abolition du système pénal prônée par le Hollandais
L. Hulsman.
3501. La décriminalisation est en général l'expression d'un choix éthique, mais pas
uniquement car elle peut servir aussi à « rétablir un mécanisme que la pratique sociale a enrayé »
comme il se voit à propos du délit d'avortement dont la disparition s'explique en partie par
l'inégalité entre femmes riches qui se faisaient avorter à l'étranger (et donc échappaient à la
répression) et femmes moins aisées qui agissaient en France et risquaient donc une
condamnation, D. Mayer, RSC 1989, p. 450.
3502. C'est la décriminalisation de type A selon le rapport du Conseil de l'Europe sur La
décriminalisation , 1979.
3503. Cour suprême des USA, 1989, affaire Texas v. Johnson , 109 SCE 2533 ; J. et
L. Cohen-Tangui, L'affaire du drapeau ; quand la bannière brûle, Pouvoirs , PUF, no 59, 1991,
p. 77 et s.
3504. V. G. Roujou de Boubée, L'interruption volontaire de la grossesse. Commentaire de la
loi no 75-17 du 17 janv. 1975, D . 1975, chron. 209.
3505. V. en ce sens la recommandation du IXe congrès international de droit pénal de La
Haye en 1954.
3506. Ce qui nous rapproche de la dépénalisation, mais plus sur le plan du principe que sur
celui de la réalité car une demande de réparation est peu raisonnable.
3507. Cour européenne, 22 oct. 1981, affaire Dudgeon , série A, no 45, p. 240 ; 26 oct. 1988,
affaire Norris , série A, no 142, p. 321. Même solution aux États-Unis où la Cour suprême a
décriminalisé l'homosexualité en décidant qu'une loi anti-sodomie du Texas enfreignait le
14° Amendement, affaire Lawrence v. Texas , 539 US 558 (2003) où il est écrit : « There is a
realm of personal liberty which government may not enter ».
3508. En Suisse, est puni d'emprisonnement, celui qui aura commis un acte d'ordre sexuel sur
un enfant de moins de 16 ans, ce qui peut inclure l'homosexualité, art. 187 CP.
3509. Ainsi que le suicide qui n'est plus incriminé nulle part. Cependant beaucoup de
législations répriment la provocation au suicide (France et Russie) ou l'aide au suicide
(Danemark, Islande, Hongrie) ou encore à la fois la provocation et l'aide au suicide. V. ss 778.
351. V. pour des exemples récents, Anvers, 18 déc. 2003, NJW 2004, 698 ; corr. Bruxelles,
30 juin 1983, RW 1983-84, 2177, note A. De Naw, répression d'une tentative de trafic de
stupéfiants dans des cas où le prévenu croyait qu'il s'agissait d'héroïne alors qu'il s'agissait en
réalité de poudre ; add . cependant Cass. belge 8 avr. 2014, RDPC 2015, p. 1120 et s. le juge
apprécie souverainement si l'impossibilité est absolue (pas répression) ou relative (répression).
3510. L'auto-avortement pose moins de problèmes en législation, la tendance très générale
étant celle de la décriminalisation totale ou quasi totale (peine de principe).
3511. CEDH, 8 juill. 2004, Vo c. France , n° 53924/00, 14 voix contre 3, avec un grand
nombre d'opinions séparées.
3512. CEDH, 7 mars 2006, Evans c. Royaume-Uni , n° 6339/05.
3513. Ass. plén., 29 juin 2001, Bull. crim ., n° 265 ; D . 2001, 2917, note Y. Mayaud ;
J. Pradel, La seconde mort de l'enfant conçu, D . 2001, chron., 2907.
3514. S. Frankowski et G. Cole, Abortion and protection of the human foetus, legal problems
in a cross cultural perspective , Martinus Nijhoff 1987.
3515. Cons. const. 15 janv. 1975, D . 1975, 529, note L. Hamon, JCP 1975-II, 18030 note
E.M. Bey.
3516. C. suprême, 28 janv. 1988, aff. Morgentaler , 1 RCS, 30. Les juges se sont fondés sur
l'art. 7 de la Charte selon lequel « chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa
personne ». Add . M. L. Rassat, L'avortement dans les droits français et canadien, Mélanges
D. Holleaux , Litec Paris 1990, p. 369 et s.
3517. C. suprême 8 août 1989, aff. Tremblay c. Daigle , 2 RCS, 530 (décision unanime de la
Cour). Add . P.-A. Crepeau, L'Affaire Daigle et la Cour suprême du Canada ou la
méconnaissance de la tradition civiliste, Mélanges Germaine Brière , Montréal 1993, p. 217
et s. ; J.-L. Baudouin, Vie et mort de la personne. La personne humaine en droit comparé,
apparition et disparition , in La personne humaine, sujet de droit , 4e Journées Savatier,
mars 1993, PUF 1994, p. 73 et s.
3518. CE 31 oct. 1982, JCP 1983-II, 19732, note Dekeuwer.
3519. 410 US 113 (1973).
352. Trib. sup. d'Allemagne, 24 mai 1880 (infanticide commis sur un enfant mort-né que l'on
avait cru vivant), V. étude Geyer in Rivista penale (italienne), 1881, T. XIV.
3520. 432 US 464 (1977), affaire Maher v. Roe .
3521. Arrêt du 10 juill. 1989, où c'est la seule femme de la Cour suprême, Mme S.D. Connor
qui a fait pencher la balance en faveur du maintien de l'incrimination. Add . Stephen J. Heany,
On the legal status of the unborn , Catholic lawyer 1990, p. 305 et s., où l'auteur analyse le
pouvoir des juges et donne son avis.
3522. Un projet a même déposé en 1981, le Human Life Bill , reconnaissant que « la vie
humaine existe réellement à partir de la conception » et ajoutant que « le 14e Amendement était
destiné à protéger tous les êtres humains ». Par ailleurs, la Convention américaine de
1969 protège le droit à la vie à partir de la conception.
3523. B. Genevois, « La dignité de la personne humaine : principe symbolique ou réalité
juridique ? », in Mélanges R. Badinter , Dalloz, 2016, p. 451.
3524. Martin Paul Wassmer, “El delito de aborto”, Rev. penal , no 37, 2016, p. 229 et s.
3525. La Pologne avait naguère légalisé l'avortement avec une loi de 1955. La loi de
1993 change radicalement la situation en excluant l'interruption volontaire de grossesse
quasiment.
3526. Sur la base de l'article 156 § 1 CP de 1997 qui réprime toute personne qui a porté
atteinte à l'intégrité physique d'autrui.
3527. CEDH 20 mars 2007. Tysiac c. Pologne, D . 2007, 2648, note P. Hennion-Jacquet.
3528. Décision de la Cour suprême, 13 mars 2012, affaire Fal , Revista de derecho penal y
procesal penal , juill. 2012, n° 7, études de C. Mahiques, A. Grass, H. Gullco, M. Cartex,
M. Cavallo, F. Rossi et R. Santiago.
3529. Jiao, “Abortion”, Rev penal , no 37, 2016, p. 241 et s.
353. Criminal Attemps Act. 1981 , art. 1-2. Glanville Williams (Textbook of Criminal Law ,
1983, p. 406) donne l'exemple de celui qui donne à son collaborateur un verre d'eau en croyant
qu'il y a du poison dedans et dit qu'il y a tentative de meurtre. Jurisprudence conforme avec
l'affaire Shivpuri , Chambre des Lords (1987), AC 1 ; [1986] Crim. L.R . 536 (condamnation
pour trafic de drogue, le prévenu ayant cru avoir affaire à de la diamorphine alors qu'il s'agissait
de tabac), Add . l'article 58 du Offences against the person Ad. 1861 qui adopte en matière
d'avortement une solution plus nuancée ; la mère n'est punissable que si elle est bien enceinte
alors que les tiers le sont, qu'elle soit ou non enceinte.
3530. J. Pradel, La Parque assistée par le droit. Apports de la loi du 22 avr. 2005 relative aux
droits des malades et à la fin de vie, D . 2005, chron. p. 2106 ; F. Alt-Maes. La loi sur la fin de
vie devant le droit pénal. JCP 2006-I-119.Add. Ph. Malaurie, La loi sur la fin de vie, Defrénois ,
2005, n° 38228 pour cet auteur, la loi ne sert sans doute pas à grand-chose, mais elle aura eu
l'intérêt, au moins pour un temps, de pacifier les esprits.
3531. BGH, 8 juin 2005, NJW 2005, p. 2385 ; K. Lacner et K. Kühl, Strafgesetzbuch,
Kommentar , 25e éd. Beck Munich 2004, Vor § 211, no 8 ; Rev. pénit . 2005, p. 466, chronique
de droit pénal allemande par H. Henrion et K. Nitschmann.
3532. BGH St 17 mars 2003, NJW 2003, p. 1588, obs. Deutch ; add. chronique de droit pénal
allemand par J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther, in RIDP 2006, p. 747 et s.
3533. X. Pin, Les pratiques médicales de fin de vie : aspects de droit pénal comparé, in Fin
de vie et droit pénal. Le risque pénal dans les situations médicales de fin de vie , sous la
direction de C. Ribeyre, Cujas, 2014, p. 71 et s.
3534. V. art. R 4127-38 al. 2 C.S.P. affirment que le médecin « n'a pas le droit de provoquer
délibérément la mort » Add. Ph. Salvage. Le consentement en droit pénal, RSC 1991, p. 699 et s.
not. p. 708 et s.
3535. J. Hurtado Pozo. Droit pénal, Partie spéciale I, 3e éd. Schulthess Zurich 1997 no 158
et s.
3536. M. Alonso Alamo, La eutanasia hoy : perspectivas teológicas, bioética constitucional y
jurídico-penal, Revist. Pen . 2008, p. 24 et s.
3537. Cour de cassation 12 nov. 1984. NJ 1985 no 106.
3538. La requête peut être faite par anticipation par le patient qui pressent qu'il ne pourrait
plus un jour l'établir
3539. Il existe cinq commissions dans tout le Royaume des Pays-Bas.
354. L'article 24 CC parle d'une « tentative de commettre l'infraction, qu'il fût possible ou
non dans les circonstances, de la commettre ».
3540. La littérature néerlandaise est considérable, R. Fenigsen, Euthanasie : l'expérience
hollandaise, Droit perspectif 1990, p. 287 ; P. Tak et Van Elkema Hommes, La réalisation de la
législation relative à l'euthanasie aux Pays-Bas en résumé, RSC 1994, p. 162 et s. ; B. Sturlese,
J. Bataille et C. Baschet, Les droits de la personne devant la vie et la mort. La Documentation
française no 717, déc. 1993, p. 61 et s. ; J. Griffith, A. Bood et H. Weyers, Euthanasie and the
low in the Netherlands . Amsterdam University Press 1998, p. 167 et s. ; P. Tak, Essays on Dutch
Criminal Policy , Wolf Legal Production, 2002 p. 57 et s.
3541. La peine est donc la même dans les deux droits, 14 ans d'emprisonnement. Des peines
également réduites par rapport au meurtre sont aussi prévues en Espagne (art. 143 CP) et en
Italie (art. 580 CP). Mutisme du CP français qui ne punit que la provocation au suicide (art. 223-
13 CP). Add . G. Levasseur, Le suicide en droit pénal, in Le suicide , sous la direction de
F. Terré, PUF, Paris 1994, p. 126 et s.
3542. Cour suprême, aff. Rodriguez c. Colombie Britannique [1993]. 3 RCS, 519.
3543. CEDH, aff. Pretty c. Royaume-Uni , 29 avr. 2002, JCP 2003 VI, 10062, note
C. Gibault ; D . 2002, 1596 ; RTDCiv . 2002, 482, obs. J. Hauser, et 858, obs. J.-P. Marguénau.
3544. Req. 61827/00, Rec. 2009-II, p. 25, avec l'opinion séparée du juge Casadevall.
3545. CEDH, gr. ch. 5 juin 2015, n° 46043/14, D. 2015, 1212, arrêt rendu par 12 voix contre
5.
3546. (2013) UKSC 67, commentaire A. Dufey, RFDC 2015, n° 101.Comp. la retentissante
affaire de la même Cour suprême (R. Nicklinson and another v. Ministry of Justice ; R (AM)
(AP) v. The Director of Public Prosecutions [2014] UKSC, 38), où les juges, dans leur majorité,
ont considéré que le maintien en vie s'impose à l'égard de personnes choisissant librement le
suicide, mais ne pouvant le commettre sans une aide, v. commentaire critique de N. Padfield,
RSC , 2014, p. 870.
3547. (2015) 1 RCS 331, décision du 2 juin 2015.
3548. V. dans le même esprit loi française de févr. 2016 qui parle « d'une sédation profonde et
continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu'au décès, associée à une
analgésie et à l'arrêt de l'ensemble des traitements de maintien en vie… », tout cela
« conformément à la volonté du patient et si ce dernier est hors d'état d'exprimer sa volonté, à
l'issue d'une procédure collégiale ».
3549. E. Martinet, Soins en fin de vie : présentation de la loi québécoise du 5 juin 2014,
Recueil Dalloe, 19 juin 2014, p. 1281.
355. Même solution dans les codes d'Amérique latine.
3550. Ph. Malaurie, Euthanasie et droits de l'homme, Defrénois , 2002, art. 37.598.
3551. Service central pour la dépendance à l'alcool et aux produites stupéfiants ou
psychotropes, (art. 3 du décret du 9 oct. 1990, n° 309 sur les stupéfiants).
3552. On ne confondra pas les salles de consommation avec les Coffee shops dans lesquels
on ne peut consommer que du cannabis et qui surtout sont des lieux de vente, se trouvant
dépourvus de toute vocation sanitaire ou préventive.
3553. Disposition originale et bienvenue qui évite de courir le risque de voir l'intérressé
s'adresser aux enfants des écoles pour leur proposer de la drogue.
3554. F. Palazzo, Consumo e traffico degli stupefacenti , Padova, 1994.
3555. Zanceni, Gli illeciti amministrativi del consumatori di sostanze stupefacenti, in
Riondato (a cura di) Commento pratico sistematico al testo unico sugli stupefacenti , Padova,
2006, p. 150.
3556. V. ss 520.
3557. V. ss 626.
3558. La littérature est importante. On se bornera à citer les travaux suivants : F. Caballero et
Y. Bisiou, Droit de la drogue , 2e éd., Dalloz, 2000, p. 740 et s. ; La dépénalisation de la
consommation de canabis, Les documents de travail du Sénat, série Législative comparée, janv.
2002, roméo, G. Corstens, La politique criminelle en matière de drogue aux Pays-Bas, Rev. pénit
. 2000, p. 282 et s.
3559. G. Ferguson, Recent developments in Canadian Criminal Law and Sentencing — in
Criminal Law Journal (revue australienne), vol. 25, juin 2001, p. 143.
356. H.H. Jescheck, précité , § 50, II, 1.
3560. Le pionnier de l'influence de l'économie sur le droit est l'Américain R. Posner,
Economic analysis of law , 9e éd., 2014, Wolters Kluwer Law and Business, où toutes les
branches du droit, y compris le droit pénal et la procédure pénale sont abordés dans des chapitres
distincts. V. aussi sous la direction de B. Deffains, L'analyse économique du droit dans les pays
de droit civil , 2002, éd. Cujas, et G. Royer, L'analyse économique et le droit criminel , Le
manuscrit, 2005.
3561. CEDH, 22 oct. 1981, Dudgeon c. Royaume-Uni in F. Sudre, J.P. Marguenaud,
J. Andrian Tsimbazovina, A. Gouttenoire et M. Levinet, Les grands arrêts de la CEDH . 4e éd.
2007, PUF, p. 436 et s.
3562. J. Pradel, G. Corstens et G. Vermeulen, Droit pénal européen , 3e éd. 2009, Dalloz, no
284 et s.
3563. V. le cas de la Tunisie dont le régime très autoritaire de Ben Ali sombra en 2011, ce qui
entraina une nouvelle Constitution adoptée en janv. 2014 nettement plus libérale
.M. Boumedienne, Armée, police et justice de la Tunisie contemporaine, in Pouvoirs, La Tunisie
, n° 156, 2016, p. 107 et s.
3564. Codigo procesal penal modelo para Iberoamerica . Faculté de droit de Rijeka Croatie,
2005 (le texte est également en croate et en italien), où il est écrit que « la législation latino-
américaine et les recommandations des congrès nationaux et régionaux ont œuvré en faveur d'un
abandon graduel, mais irréversible du modèle inquisitoire appliqué de force sur un continent
dont la culture juridique s'est développée à l'ombre du droit inquisitoire espagnol », p. 269.
3565. Par exemple, la rédaction des incriminations de blanchiment doit en partie à la
Convention du Conseil de l'Europe du 8 nov. 1990 relative au blanchiment, au dépistage à la
saisie et à la confiscation des produits du crime, v. sur cette Convention, J. Pradel, G. Corstens et
G. Vermeulen, Droit pénal européen , 3e éd. 2009, Dalloz, no 202 et s.
3566. V. par ex. le Criminal Justice Act 2003 (qui touche aux pouvoirs de la police, à la
liberté avec caution, au procès sans jury, à l'appel, au nouveau procès, à la preuve, au ouï-dire, à
la sentence, aux travaux d'intérêt général, aux délinquants dangereux… soit 339 articles en tout)
et le Serious Organised Crime and Police Act 2005 (avec la création d'une agence sur le crime
organisé et des règles de procédure… soit 179 articles sans compter les annexes).
3567. D. Salas, La volonté de punir. Essai sur le populisme pénal , Hachette, 2005 p. 19.
3568. 142 articles pour la première et 224 pour la seconde.
3569. J. Pradel, La criminalité financière : notion et principales manifestations, rapport
présenté au 60e Cours international de criminologie, Neuchatel, Suisse, oct. 2001, Annales
internationales de criminologie , 2001, vol. 39, 1/2, p. 47 et s.
357. V. art. 49-1 CP italien qui rappelle l'impunité de l'auteur du délit putatif. Comp. art. 59-1
même code qui dispose que toutes les circonstances d'un délit (aggravantes, atténuantes ou
absolutoires) s'appliquent à charge ou à décharge même si l'agent les ignorait.
3570. J. Pradel, Le droit pénal comparé du blanchiment, colloque organisé par le Centre
français de droit comparé le 1er déc. 2006, Centre français de droit comparé, vol. 9, 2007, p. 65
et s.
3571. C. Cervello, Analyse comparée des législations pénales des pays membres du groupe
Pompidou en matière de lutte contre l'usage et le trafic de stupéfiants. RSC 1990, p. 538 et s, not
p. 542 ; P. Bernasconi, Blanchiment d'argent. Les nouvelles solutions légales suisses. RSC 1990,
p. 646 et s. ; C. Cutajar (sous la direction de), Le blanchiment des profits illicites , Presses
Universitaires de Strasbourg, 2000, avec préface de M. Delmas-Marty.
3572. La voie pénale de la complicité n'est évidemment pas fermée.
3573. Cette incrimination complète celle d'associaiton de malfaiteurs qui ne s'applique qu'en
cas de pluralité d'agents, v. A. Varinard, Rev. pénit ., 2015, p. 497.
3574. E. Musco (sous la direction de), Diritto penale tributario , Milan, 2002.
3575. Cour suprême, Bowers v. Handwick , 478 US 186 (1986).
3576. Cour suprême, Lawrence v. Texas , 539, US 558, (2003), v. ss 774.
3577. Cour suprême, 26 juin 2015, Obergefell v. Hodges , 576 US (2015).
3578. L'Italie suit la même évolution, v. ss 795. On pourrait donner beaucoup d'autres
exemples.
3579. R. Sayler, B. Boyer et R. Gooding, The Warren Court : critical analysis , 1969.
358. F. Mantovani, Diritto penale , 1992, no 113, p. 381.
3580. Affaire Mapp v. Ohio , 367 US 643 (1961), décision fondamentale selon L. Weinreb,
Journées de la société de législation comparée, 1979, vol. 1, p. 603.
3581. Affaire Miranda v. Arizona , (1966) 384 US 436, 479.
3582. J.O. Finchenauer, Public support for the death penalty, retribution as just desert or
retribution as revenge, Justice Quarterly 81, 84-90, 1987.
3583. P. Lejins, La crise actuelle de la politique criminelle aux États-Unis, APC , 1980, no 4,
p. 45 et s.
3584. V. deux études politiques, C. Blakesley et C. Curtis, Le développement du droit pénal
aux États-Unis, Annales de droit de Louvain , tome LI, 2/1991, p. 177 et s. ; F. Tulkens, Les
transformations du droit pénal aux États-Unis. Pour un autre modèle de justice, RSC 1993, p. 219
et s.
3585. Cité par C. Blakesley et C. Curtis, précité , p. 183.
3586. Arrêt US Sokolow , ( 1989)109 S. Ct 1581 104 L éd. 2 d 1 ; 57 USL W 4401.
3587. Arrêt Terry Ohio 88 S. Ct 1868 (1968), arrêt exigeant que le policier ait une suspicion
raisonnable qu'une infraction se prépare avant de pouvoir appréhender un individu.
3588. C. Blakesley et C. Curtis, précité , p. 184.
3589. Arrêt US Montoya de Hernandez (1985) 105 S. Ct 3304.
359. H.H. Jescheck, précité , § 50-II, 1.
3590. Arrêt US Leon , (1984) S. Ct 3417-3418.
3591. Arrêt Miranda Arizona (1966) 384 US 436, 479.
3592. Arrêt Colorado Connelly , (1986) 107 S. Ct 515.
3593. Idem . 520.
3594. Arrêt Arizona Mauro (1987) 107 S. Ct 1931.
3595. Arrêt Duckworth Eagan (1989) 55 L.W. 4942.
3596. Arrêt Schall Martin , (1984) 104 S. Ct 2403.
3597. Arrêt US Salerno , (1987) 107 S. Ct 2095.
3598. 18 USC, sections 3141 et s.
3599. 18 USC, sections 3141 et s.
36. George P. Fletcher, Comparative Law as a Subversive Discipline, in Symposium : new
directions in comparative law. The American Journal of Comparative Law , vol. XLVI, 1998, no
4 p. 683 et s. ; H. Muir-Watt, La fonction subversive du droit comparé, RID comp ., 2000, p. 503
et s.
360. Le droit italien admet en revanche la possibilité d'appliquer une mesure de sûreté à
l'auteur d'un délit impossible (art. 49 CP). Mais les juges n'appliquent pas cette disposition.
3600. William J. Brennan, State constitutions and the protection of individual rights ,
Harvard law review, janv. 1977, vol. 90, no 3, p. 489 et s.
3601. Robert F. Utter, State constitutional law, the United states supreme court and
democratie accountability ; is there a crocodile in the bathtub ? Washington law review
Association 1989, p. 19 et s.
3602. Idem , p. 27.
3603. Arrêt Schneckloth Bustamonte , 412 US 218/1973.
3604. Arrêt State John son 68 NJ at. 353, 346 (1975).
3605. Idem et 353.
3606. Idem et 353-354. Sur cette question v. William J. Brennan, précité , p. 499-500.
3607. Arrêt Aguilar Texas , 378 US 108 (1964) ; arrêt Spinelli v. United States , 393 US 410
(1969).
3608. Arrêt Illinois Gates , 462 US 213 (1983).
3609. V. not, la jurisprudence de la Cour suprême du Massachusetts avec l'arrêt
Commonwealth Upton (Upton II), 394 Mass 363, 476 NE 2d, 548 (1985).
361. P. Spiteri, L'infraction formelle, RSC 1966, p. 498. Add . A. Prothais, Tentative et
attentat , LGDJ, Paris, 1985.
3610. Robert F. Utter, précité , p. 32-33.
3611. Cour suprême, affaire Younger Harris , 401 US 37, 44 (1971).
3612. A. Levasseur, in Droit des États-Unis , Dalloz 1990, no 39.
3613. À propos des perquisitions et saisies, il est établi que l'article 1 sect. 7 de la
Constitution de Washington assure une meilleure protection que le 4e Amendement. Cet article
dispose en effet de manière particulièrement claire : « Nulle personne ne sera dérangée dans ses
affaires privées ou son domicile envahi, sans autorisation de la loi ».
3614. Les applications sont variées. Pour certains, la jurisprudence fédérale n'est pas
forcément fausse, mais elle ne peut disposer de questions regardant les droits garantis par les
textes étatiques équivalents (William J. Brennan, précité, p. 502). Pour d'autres, les Cours d'État
peuvent influencer la Cour suprême fédérale en créant de nouvelles règles, notamment quant la
Cour suprême n'a pas encore statué sur une question et quand la Cour se fonde sur la
Constitution fédérale (Robert F. Utter, précité, p. 45-46).
3615. The book of the States , 1988-1989, p. 5.
3616. Justice Brennan, States Constitutions and Protection of Individual Rights, Harvard Law
Review 489, (1977). Add . J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis , précité, no 297 bis.
3617. Constitution de Californie, art. 1 § 28 (d).
3618. J. Dressler et A. Michaëls, Criminal procedure , I, 6e éd., 2013, Lexis-Nexis, p. 2 et 3.
3619. V. la loi du 17 juill. 1970 « sur la garantie des droits individuels des citoyens », au titre
révélateur.
362. Ce qui vise le comportement et non la personnalité de l'auteur, v. J. Hurtado Pozo, Droit
pénal . Partie spéciale I, 3e éd. 1997, Schulthess, Zurich, p. 39, no 127.
3620. Cons. const., décision no 93-323 DC du 5 août 1993 JO du 7 août. Add . très proches,
décision no 2003-467 DC du 13 mars 2003, JO du 19 mars et décision no 2004-492 DC 2 mars
2004, JO 3 mars. Il y aura d'autres décisions postérieures.
3621. Dont l'expression la plus achevée est constituée par la loi du 15 juin 2000 sur la
présomption d'innocence et les droits des victimes, v. numéros spéciaux de la RSC 2001 no 1, et
de la Rev. pénit ., 2001, no 1.
3622. Exactement un des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République,
c'est-à-dire une des parties du « bloc de constitutionnalité », à partir de 1976.
3623. Cons. const., décision no 93, DC du 11 août 1993.
3624. CEDH 19 déc. 1990, affaire Delta, D . 1991, Somm. 213 et obs. ; Crim. 6 mars 1991,
D . 1992, Somm. 96 et s.
3625. Cons. const., décision du 5 août 1993, précité.
3626. La Chambre criminelle de la Cour de cassation française casse les arrêts des chambres
de l'instruction, statuant sur appel des décisions des juges d'instruction, qui se bornent à
reproduire les formules de la loi indiquant les cas de détention, sans procéder à une motivation
concrète, Crim. 1er févr. 1983, Bull. crim . no 43 ; 16 sept. 1997, Bull. crim . no 296.
3627. G. Kaiser, Kriminologie, Eine Einführung in die Grundlagen , 9e éd. 1993, p. 586.
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3629. A. Normandeau, Le mythe de la réhabilitation, RDPC 1978, p. 401 et s. ; P. P. Lejins,
La crise actuelle de la politique criminelle aux États-Unis, APC 1980, p. 45 et s. ; H.
H. Jescheck, La crise de la politique criminelle , APC 1980, p. 15 et s. ; P.-H. Bolle, La
philosophie de la justice criminelle et les théories contemporaines de correction, RID pén .,
vol. 53, 1982, p. 70 et s. ; D. Fogel, Le débat américain sur la politique du Sentencing : dix
années de combat, APC , 1982, p. 8 et s. ; J. P. Brodeur, Les politiques criminelles en Amérique
du Nord, APC 1990, p. 178 et s. ; M. de Kerchove, Le droit sans peines , Publications des
Facultés universitaires de Saint-Louis, Bruxelles, 1987, passim .
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3641. Langbein, Controlling prosecution discretion, Michigan law review 1974, p. 439.
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review 1979, p. 204.
3643. R. Frase, Comparative criminal justice as a guide to american law reform : how do the
french do it, how can we find out, and why should we care. California law review , vol. 78,
mai 1990, p. 539.
3644. J.R. Spencer, French and english procedure : a brief comparison , in The gradual
convergence, foreign ideas, foreign influence, and english law on the eve of the 21st Century,
Clarendon Press, Oxford, 1994, p. 33 et s.
3645. E. Garçon, Le droit pénal, origines, évolution, état actuel , Paris 1922, p. 115.
3646. G. Levasseur, La protection de la liberté individuelle dans le procès pénal en France, in
Revue de l'Association québécoise pour l'étude comparative du droit , 1965, p. 4.
3647. A. Bullier, La protection des droits dans la nouvelle Constitution sud-africaine, RSC
1994, p. 632 et s. ; P. Bekker, T. Geldenhuys, J. Joubert, J.-P. Swanepoel, S.-S. Terblanch et
S. Van der Merwe, Criminal Procedure Handbook , 9e éd., 2009, éd. Joubert, Juta, p. 14 et s.
3648. Auquel on peut adjoindre le 14e Amendement de 1868.
3649. À laquelle on peut adjoindre les Protocoles additionnels.
365. F. Rousseau, Principe de précaution et devoir de punir, Rev. pénit ., 2015, p. 281 ;
v. aussi, J.-C. Saint-Pau, Les infractions de précaution, id . p. 265 et s. ; du même, La sancton
pénale du principe de précaution pour le délit de risques causés à autrui, Mélanges Laborde, Des
liens et des droits , Dalloz, 2015, p. 847 et s.
3650. Cette idéologie apparaît déjà nettement dans le Bill of rights , surtout si on le rapproche
de textes l'ayant précédé de peu comme la Déclaration des droits de Pensylvanie (sept. 1776) et
la Déclaration française des droits de l'homme (août 1789), v. S. Rials, La Déclaration des droits
de l'homme et du citoyen , Paris 1988, p. 495 et s.
3651. P. Béliveau, Les garanties juridiques dans les Chartes des droits , Thémis, Montréal
1991. V. aussi à un moindre degré, Don Stuart, Charte justice in canadian criminal law ,
Scaborough, Ontario, Canada 1991.
3652. Tout de même, la Cour européenne définit les expressions de l'article 15 : par exemple
« le danger public menaçant la vie de la nation » est « une situation de crise ou de danger
exceptionnel et imminent qui affecte l'ensemble de la population et constitue une menace pour la
vie organisée de la communauté composant l'État » (affaire Lawless , 1er juill. 1961, § 28), et
ensuite elle établit avec précision le degré de danger encouru par la nation en l'espèce.
3653. Le juge ne peut intervenir, même s'il y a usage abusif de la clause dérogatoire,
P. Béliveau, précité, p. 40.
3654. Id . p. 38.
3655. R. c Oakes [1986] 1 RCS , 103 et s.
3656. V. par exemple CEDH 7 déc. 1976, affaire Handyside . Sur la distinction des
dérogations et restrictions, v. M. Delmas-Marty, Raisonner la raison d'État , PUF, p. 19 et s.
1989.
3657. J.-F. Renucci, Droit européen des droits de l'homme , 6e éd., 2015, LGDJ, n° 22 et s. ;
P. Béliveau et M. Vauclair, Traité général de preuve et de procédure pénales , Thémis et Blais,
Montréal, 20e éd., 2013, n° 76 et s.
3658. P. Beliveau, précité , p. 39.
3659. M. Langer, Revolution in Latin American Criminal Procedure : Diffusion of Legal
Ideas from the Periphery, AJCL , 2007, no 4, p. 617 et s.
366. D. Castronuovo, Principio di precauzione e beni legati alla sicurezza, Diritto Penale
Contemporaneo , Milano, 2010. Add . les réflexions pénétrantes de L. D'Ambrosio, L'affaire
italienne Eternit : quelles leçons ?, in Développement durable : mutations ou métamorphoses de
la responsabilité , sous la direction de K. Martin-Chenut et R. de Quénaudon, Pédone, 2016,
p. 319 et s.
3660. J. Carbonnier, Le Code pénal letton, RID pén ., 1940, p. 14 et s. not. p. 17. La Lettonie
perdra son indépendance en 1940 et ne la recouvrera qu'en 1990. Elle se dotera alors à nouveau
d'un Code pénal propre.
3661. Ce code espagnol était lui-même une copie du code brésilien de 1830, lui-même inspiré
du code français de 1810 via le code napolitain de 1820, L. Jimenez de Asna, Tratado de
derecho penal , Buenos Aires, 1956, I, p. 10.
3662. J. Hurtado Pozo, La ley « importada » Recepcion del derecho penal en el Perú , éd.
Cedys, Lima 1979.
3663. A. Cadoppi, Il codice Zanardelli e la codificazione nei paesi di common law. Riv
italiana dir. proc. pen . 1996, p. 1052 et s.
3664. G. Boissonade et la réception du droit français au Japon. RID comp . 1991, no 2.
3665. Car le Japon avait décidé de construire un État monarchique et militaire proche de
l'Allemagne.
3666. Y. Noda, Gustave Boissonade, comparatiste ignoré ; in Problèmes contemporains de
droit comparé , Tokyo, tome II, 1962, p. 248 et s. ; Y. Shiratori, La procédure pénale japonaise,
son histoire et son actualité, RSC 1992, p. 525 et s.
3667. Le droit pénal ottoman de l'époque islamique fut consacré par quatre lois très
anciennes, allant de 1487 à 1680, v. Les codes pénaux européens IV, Centre français de droit
comparé 1971, p. 2107.
3668. Cette distinction existe encore aujourd'hui.
3669. Le châtiment corporel sera supprimé seulement en 2002.
367. American Law Institue, Model penal code , Philadelphie, 1985, p. 21.
3670. D'autant plus que, depuis 1926, le Code pénal turc a été modifié une soixantaine de
fois : ce qui fait qu'en réalité la Turquie n'avait plus vraiment le Code Zanardelli.
3671. En 1764, les Anglais avaient aussi substitué au droit civil français (coutume de Paris) la
Common law civile. Mais devant l'hostilité déclarée des Canadiens français, ils doivent dès
1774, abandonner cette conquête.
3672. V. cependant l'opinion différente de Chartier de Lotbinière (1774) qui présenta une
critique systématique du droit criminel anglais à Londres lors de la préparation du futur statut du
Québec, in A. Morel, Histoire du droit, Sources et formation du droit , Montréal, Faculté de
droit, polycopié, 1990, p. 211. V. pour une opinion plus nuancée, A. Morel. La réception du droit
criminel anglais au Québec (1760-1892), Revue Thémis , Université de Montréal, 1978, no 2-3,
p. 449 et s.
3673. Les Autochtones se trouvent surtout dans la partie ouest de l'Amérique du Nord,
spécialement en Californie (Navarros) pour les USA, et en Saskatchewan et Manitoba pour le
Canada.
3674. Ils y sont d'ailleurs surprésentés. Ainsi dans la région des Prairies (Canada du centre),
les Autochtones en 1992 représentaient 69 % des détenus dans les pénitenciers fédéraux (qui
accueillent les condamnés à plus de deux ans) alors qu'ils ne représentent que 2 % de la
population totale. En 2010, ces chiffres n'avaient guère changé.
3675. Cependant, la particularité des Indiens conduit à certaines adaptations du droit
canadien, v. Mylène Jaccoud, Justice blanche au Nunavik , préface G. Rocher, éd. Méridien,
1995.
3676. Loi prise en réaction à un arrêt de la Cour suprême des USA qui avait refusé de
sanctionner une cour tribale ayant condamné un meurtrier seulement à compenser la famille de
la victime, sans prononcer d'emprisonnement, Ex parte Crow Dog 109 US 556 (1883).
3677. E. Larcher, Le Code pénal tunisien, Revue algérienne, tunisienne et marocaine de
législation et de jurisprudence, 1913, 241 et s. ; Ali Noureddine, La justice répressive
tunisienne : du Code pénal au Code de procédure pénale. Continuité et changements en matière
répressive et de procédure (1913-1922), in Du compromis au dysfonctionnement : les destinées
du Code d'instruction criminelle , Colloque international, janv. 2008, Centre d'histoire judiciaire
Lille, 2009, 171 et s. ; du même auteur, Les transformations du Code pénal tunisien au sortir de
la Grande guerre, in Le Code pénal. Les métamorphoses d'un modèle 1810-2010 , Colloque
international, déc. 2010, Centre d'histoire judiciaire, Lille II, 2012, 139 et s.
3678. Il en existe une traduction dûe à Mohammed Narzougui, procureur général du Roi, 2e
éd., 2012. V. aussi Mohammed Jalal Essaid, Le procès équitable dans le Code de procédure
pénale de 2002 , Collective réforme du droit et développement socio-économique, ouvrage
publié avec le concours de l'Ambassade de France à Rabat, 2008.
3679. Sauf à noter qu'il existe des juges d'instruction près la cour d'appel pour les crimes et
des juges d'instruction près les tribunaux de première instance pour les délits, art. 52 CPP.
368. A.-M. Boisvert et L. Viau, Le défaut de prévoyance à l'épreuve des faits et du droit.
L'expérience canadienne . Séminaire de droit pénal en l'honneur de J. Verhægen, Université
catholique de Louvain-la-Neuve, avr. 1993, RDPC , 1994, p. 313 et s.
3680. Décidée par le juge d'instruction car il n'y a pas de juge des libertés et de la détention.
3681. R. David et C. Jauffret-Spinosi, Les grands systèmes de droit contemporains , Dalloz,
11 éd., 2002, no 471.
e
3682. Au contraire les Britanniques considéraient qu'il appartenait aux Indigènes de
s'administrer eux-mêmes. Cependant en fait la différence est faible car les anciennes colonies
anglaises se dotèrent de codes inspirés par la common law.
3683. En 1946, ou même parfois avant, v. déc. 26 sept. 1897 introduisant le code pénal
français au Congo.
3684. Au point que des textes faits pour les seuls européens avant l'indépendance furent après
celle-ci conservés et appliqués aux Indigènes, v. l'exemple du déc. 30 nov. 1928 sur les
adolescents déférés à la justice française dans les colonies, qui continue à s'appliquer au Tchad,
C. Durand, Les tendances du droit pénal au Tchad depuis l'indépendance , Penant, 1973, p. 352.
3685. P. Demay de Goustines, Les Cours suprêmes et hautes juridictions d'Afrique. Bilan de
vingt ans de jurisprudence , colloque organisé par le Centre d'études juridiques et politiques du
monde africain, Paris I, 8-10 janv. 1987.
3686. Marque essentielle de la tendance libérale.
3687. Constitution de 1946 dite parfois « Constitution Mac Arthur ».
3688. Ainsi d'ailleurs que l'action civile, ignorée du droit anglo-américain.
3689. H. Tanaka, The japanese legal system , University of Tokyo, Press, 7e éd., 1988,
p. 820 et s.
369. J. Verhægen, L'exigence de l'intention coupable dans les infractions aux lois et
règlements particuliers, RDPC , 1986, p. 947 et s.
3690. A.C. Oppler, Legal reform in occupied Japan , Princeton 1976 (l'auteur était un juge
allemand, réfugié aux USA et qui en 1945 devait diriger la division législative et judiciaire du
SCAP) ; J. Shiratori, La procédure pénale japonaise. Son histoire et son actualité, RSC 1992,
p. 524 et s. not, p. 530-532.
3691. Apirat Petchsiri, Eastern importation of western criminal law : Thaïland as a case
study , Rothman, Littleton, Colorado USA, 1987. Même conception chez F. Pie dans son
ouvrage Les politiques pénales en Afrique noire francophone . Le cas du Gabon . Institut
d'études politiques de Bordeaux 1, 1989.
3692. Y. Shiratori, précité , p. 529 et 530.
3693. Goldstein et Marcus, Myth of judicial supervision on three inquisitorial systems :
France, Italy and Germany , Yale L.J., 1977, p. 240.
3694. Le problème se pose dans des termes voisins pour les archéologues face à des peintures
plus ou moins anciennes faites par les aborigènes d'Australie : face à la thèse de la mainmise des
sites contenant ces peintures par les archéologues « blancs », s'en développe une autre qui entend
laisser aux aborigènes le contrôle, voire la propriété exclusive de ces sites, v. J. Clottes et
M. Lorblanchet, in Bull. soc. préhist. française 1992, tome 89, p. 226 et 227.
3695. C'est si vrai que les Japonais qui tentèrent d'adopter le jury en 1928 l'abandonnèrent en
1943. Il faut insister plus généralement sur le fond confucianiste qui subsiste au Japon, à base
d'harmonie entre époux et de respect envers les anciens. L'article 1o de la Charte de
604 proclamée par le Prince dauphin Shotoku dispose : « Une harmonieuse coopération est la
chose la plus précieuse et l'on ne se révoltera pas arbitrairement. Ce doit être l'attitude
fondamentale », v. T. Fukase, Héritage et actualité de l'ancienne culture institutionnelle japonaise
(À propos de la Charte des Dix-Sept articles du Prince Shotoku), RID comp . 1985, p. 947 et s. ;
Chin Kim, Asian criminal law : Asian criminal law : a comparison with proposed federal
criminal Code , Fred B, Rothmans Co Littelton Colorado, 80127, 1982, p. 454.
3696. Qui d'ailleurs ne sera consacré formellement aux États-Unis que par l'arrêt Miranda
rendu en 1966 par la Cour suprême.
3697. Marchandage lié, il est vrai, au plaidoyer de culpabilité qu'ignore justement le Japon.
3698. A.C. Oppler, Legal reform in occuped Japan , précité, p. 148.
3699. A. Milner, African penal systems , New York, Washington, 1969, rapport de Fernando
O. Gouveia da Veiga sur Portuguese Africa , p. 215 et s.
37. D'où l'étude de ces difficultés dans un développement consacré aux méthodes du droit
pénal comparé, v. ss 23 s.
370. Intention et dol peuvent être considérés comme synonymes. V. J.A. Oneca, Derecho
penal , 2e éd. par J. Guiljarro et L. Merino, A Kal, Madrid, 1986, p. 230. Add . en ce sens
l'article 43 CP italien : « il delitto è doloso, o secondo l'intenzione, quando ... » (le délit est
dolosif, avec intention, quand...).
3700. Cour suprême, arrêt Lo Ji Soles New York , où est critiqué le principe d'une
participation du magistrat ayant émis un mandat de perquisition à l'exécution des opérations, 442
US 319 (1979).
3701. Cour suprême, arrêt Duncan Louisiana 391 US 145 (1968).
3702. Cour suprême du Canada, affaire Rahey , (1987), 1, RCS 588.
3703. En 1989, les comités ont traité 1 189 cas. Dans 58 d'entre eux, ils ont recommandé la
poursuite aux procureurs qui les ont suivi 8 fois, H. Oda, Japanese law Butterworth 1992, p. 92.
3704. V. ss 640.
3705. C. sup. Royaume-Uni, 10 déc. 2014, Rv Secretary of State for Justice [2014] UKSC
66, RID comp . 2015, 262.
3706. Cass. ass. plén., 15 avr. 2011, 4 arrêts, D . 2011, 1128, obs. Roujou de Boubée ; AJ
pénal , 2011, 311, obs. Mauro.
3707. N. Rouland, Anthropologie juridique , PUF Paris 1988, p. 337 et s.
3708. Réciproquement, quand le droit du pays exportateur évolue, ses changements ne se
reportent pas d'office sur le droit du pays d'accueil. Les États d'Afrique francophone ont tous
adopté des codes répressifs proches de ceux de la France. Mais on peut constater que depuis la
greffe, ces codes ont beaucoup moins évolué que ceux de l'État d'origine. De même le jury
anglais transporté tel quel au Canada a bien plus évolué en Angleterre qu'au Canada : ainsi, la
règle de l'unanimité a été abandonnée en Angleterre mais pas au Canada.
3709. A. Morel, Histoire du droit, sources et formation du droit , Montréal, Faculté de droit,
polycopié, 1990, p. 212.
371. R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel , 7e éd. 1997, Cujas, no 579.
3710. E. O'Sullivan, L'obscénité en droit pénal canadien , thèse dactyl. Poitiers, 1994.
3711. Criminal Justice in Ireland , éd. par Paul O'Mahory, Institute of Public administration,
2007, passion .
3712. Peter Gillies, Criminal law , The law book company limited, Canada, Hong-Kong,
Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, 2e éd. 1990, p. 10.
3713. Affaire Ostiolic v. R (1978) 18 SASR, 197, cité in A.J. Bullier, Comment la Haute Cour
d'Australie modifie et modernise la procédure pénale grâce au contrôle de constitutionnalité,
Institut belge de droit comparé, RID comp ., 2001 p. 122 et s.
3714. Peter Gillies, précité .
3715. Y. Shiratori, précité , p. 537 et 538. ; S. Dando, Japanese criminal procedure ,
Rothman 1965 ; H. Tanaka, The japanese legal system , Tokyo, 1982, p. 506 et s.
3716. H. Oda, Japanese law , Butterworths, 1992, p. 77 et s.
3717. J. Pradel, Le procès par jury, Etude comparée des systèmes français et canadien ,
Travaux de l'Institut de Sciences criminelles de Poitiers, 1990, tome X, p. 127 et s.
3718. Le système avait aussi suscité certains dysfonctionnements graves comme celui
consistant pour les jurés à répondre négativement à la question de culpabilité pour empêcher les
juges professionnels de prononcer une peine qu'ils considéraient par avance comme risquant
d'être excessive.
3719. R. Vouin, La Cour d'assises française de 1808 à 1958, Mélanges Donnedieu de Vabres ,
Paris 1960, p. 221 et s.
372. L'intention en droit pénal canadien, analyse d'un concept en pleine évolution, Revue
juridique Thémis , Faculté de droit de Montréal, 2007, vol. 41, n° 2, p. 307.
3720. G. Vermelle, in Coutumes et droit en Guyane sous la direction de J.-P. Martres et
J. Larrieu, Economica Paris 1993, p. 129 et s.
3721. Pour la Guinée, loi du 23 nov. 1962, modifiée par une loi du 21 oct. 1965 (art. 332
CP...).
3722. Puisqu'il n'y a qu'une abstention alors que la complicité exige un fait positif et puisqu'il
y a une abstention postérieure au vol, alors que la complicité exige un fait non postérieur, selon
le droit français dont s'inspirent tous droits d'Afrique francophone.
3723. Chan Wai-To et autres, Crime and justice in Hong Kong , Oxford University Press
1991, p. 172 et s. et not. p. 180 et s.
3724. À Bangui, il arrive que des voleurs pris sur le fait par la population soient contraints de
boire du ciment liquide, v. M. Raynal, Le phénomène criminel dans les sociétés traditionnelles
d'Afrique centrale , thèse Toulouse 1988, dactyl. p. 335.
3725. C. Hassenfratz, Troisième colloque de criminologie comparée d'Afrique occidentale,
Institut de criminologie d'Abidjan 1973, p. 16.
3726. M. Raynal, précité, p. 333 t s. V. F. Pie, Les politiques pénales en Afrique noire
francophone, le cas du Gabon , Institut d'études politiques de Bordeaux I, 1984, p. 161 et s. Add
. la pensée nuancée de A. Milner, African penal systems , New-York, Washington, 1969, p. 9.
3727. L. Malaval, La réforme de la justice pénale au Maroc, RSC 1954, p. 299 et s.
3728. M. Amzazi, Islam et droit pénal au Maroc, APC , no 9, 1987, p. 251 et s.
3729. Mohieddine Amzazi, Essai sur le système pénal marocain , éd. Centre Jacques Berque,
2013, 105 et s.
373. J. Côté-Harper, P. Rainville et J. Turgeon, Traité de droit pénal canadien , éd. Blais.
Cowansville, Québec, 4e éd. 1998, p. 405.
3730. Ibid , 105.
3731. Ibid , 125.
3732. J.F. Rycx et G. Blanchi Références à l'Islam dans le droit positif des pays arabes,
Pouvoirs , n° 12, 1983, 62 et s.
3733. William C. Canby, American Indian Law in a nutschell , St Minnesota, 1988, p. 119
et s.
3734. S. Grammond, Aménager la coexistence. Les peuples autochtones et le droit canadien ,
Bruylant (Bruxelles) et Blais (Montréal), 2003, p. 401 et s. ; M. Villeneuve, Pénologie : les
autochtones et la reconnaissance du principe de la différence culturelle comme facteur atténuant,
Revue juridique Thémis , Faculté de droit de l'Université de Montréal, 1995, vol. 29, no 3,
p. 705 et s.
3735. Entre nous, / Let's talk , revue mensuelle du service correctionnel du Canada, Ottawa,
mai 1992, p. 8. Pour le Québec, on lira l'ouvrage de Mylène Jaccoud, Justice blanche au
Nunavik , précité .
3736. Idem , p. 34.
3737. A.-M. Boisvert, L'intégration du droit pénal : le modèle canadien, un exemple ?
intervention au colloque Souveraineté et intégration, tenu à Poitiers en mai 1992 et organisé
conjointement par les Facultés de droit de Montréal et de Poitiers, Éditions Thémis, Montréal,
1992, p. 88 et s.
3738. Commission de réforme du droit du Canada, Les peuples autochtones et la justice
pénale , rapport no 34, Ottawa, 1991.
3739. À propos d'un Indien de Bolivie qui avait tué un « sorcier mauvais » dont il pensait
qu'il était à l'origine de décès et malheurs divers, v. G. Yrureta, El indigena ante la ley penal .
Universidad central de Venezuela, Caracas, 1987, p. 71 et s. ; Manuel Duran, El indio ante el
derecho penal, Revista juridica, Buenos Aires , julio-diciembre 1962, p. 184.
374. Chambre des Lords, R.V. Moloney [1985] AC 905. HL. ; R.V. Woollin [1999] 1 AC 82
HL, la prévisibilité de la conséquence est un fait à partir duquel le jury peut tirer l'intention ;
Cour d'appel, Stringer (2008), All ER D 102, individu allumant un feu dans une maison qu'il
quitte ensuite, tout en sachant qu'il y avait des personnes à l'intérieur, qui vont mourir,
condamnation pour meurtre.
3740. Mêmes faits mais au Chili cette fois, G. Yrureta, précité, p. 76 et s.
3741. Id . p. 88 et s. ; L. Jimenez de Asua, Tratado de derecho penal , Buenos Aires, I,
p. 1204 et s. 1956.
3742. J. C. Ferré Olivé, Diversidad cultural y sistema penal, RDPP jul. 2008, p. 33 et s.
3743. U. Kischel, Après la transition, la situation juridique actuelle de l'Europe de l'Est, RID
comp . 2015, p. 150 et s.
3744. J. Vogel, Strafrecht und Strafrechtswissenschaft in internationalen und europäicchen
Rechtschen, JZ 2012, p. 25 et s. ; résumé in RIDP 2012, p. 269 zr s. , par J. Leblois-Happe,
X. Pin et J. Walther.
3745. A. Tsitsoura, Faut-il un droit pénal européen ? Pouvoirs , PUF no 55, 1990, p. 133 ;
U. Sieber, European unification and european criminal law, European Journal of crime, Criminal
law and criminal justice , vol. 2, 1994, p. 86 et s. ; S. Waltos et A. Wasek, Harnonisierung des
Strafrechts in Europa aus polnischer Sicht, in A. Eser, A. Zoll (ed), Strafrecht und politischer
System wechsel , 1998 ; J. Pradel, Vers une mondialisation du droit pénal, Mélanges Soyer ,
LGDJ, Paris 2000, p. 317 et s. ; du même. La mondialisation du droit pénal : enjeux et
perspectives, Revue juridique Thémis , Faculté de droit de l'Université de Montréal, vol. 35, no
1 et 2, 2001, p. 245 et s. ; du même, « Les grandes tendances de l'européanisation des systèmes
pénaux nationaux », in Les cahiers du droit. Dérives et évolutions du droit pénal , Faculté de
droit, Université de Laval, Québec, vol. 50, 2009. Unifier le droit : le rêve impossible ? sous la
direction de Louis Vogel, Droit Global-Global Law, Institut de droit comparé de Paris,
Éditions Panthéon-Assas, 2001/1.
3746. Que l'on trouve exprimées dans certains arrêts, v. par ex. l'attitude de la Chambre
criminelle de la Cour de cassation française qui a décidé que le moyen de cassation qui se fonde
sur un arrêt de la CEDH est inopérant : en effet les décisions de cette dernière n'ont aucune
incidence directe en droit interne sur les décisions des juridictions nationales. Crim. 4 mai 1994.
Bull. crim . no 166. Le dirait-elle encore aujourd'hui ? La CEDH elle-même reconnaît au profit
des juges des États une « marge nationale d'appréciation »,J.-F. Renucci, Droit européen des
droits de l'homme , LGDJ, 6e éd., 2015, n° 21 et s.
3747. Il faut ajouter les relations privilégiées entre certains États. Par exemple, les échanges
de personnels entre la France et le Canada, notamment dans sa province québécoise, sont
intenses et poussent chaque partenaire à mieux connaitre la loi et les pratiques de l'autre. Il existe
en effet depuis quelques années des échanges entre magistrats françis (Ecole nationale de la
magistrature, Ecole nationale de l'administration pénitentiaire, Cours d'appel…) et magistrature
québécoise (Directeur des poursuites criminelle et pénale du Québec Procureur des poursuites
pénales au Canada…). Des études sont conduites notamment sur la gestion de l'aide juridique,
l'aide aux victimes, la prise en charge des délinquants sexuels et l'évaluation de la dangerosité.
Des stages de magistrats sont également organisés.
3748. Et l'a déjà été dans la première partie.
3749. Julio J.B. Maier. El sistema acusatorio en Iberoamérica, Jornadas iberoamericanas de
derecho procesal, Instituto colombiano de derecho procesal, Bogota. 1996, p. 191 et s.
375. Crim. 20 oct. 1955, Bull. crim . no 415 ; 2 avr. 1979, Bull. crim . no 13 s. l'intention est
présumée « quand l'agent fait usage d'une arme dangereuse sur une partie vitale du corps de la
victime car il pensait, prévoyait et acceptait nécessairement que la mort devait ou pouvait s'en
suivre ».
3750. Pedro J. Bertolino, El juez de garantias en el códego procesal penal de la provincia de
Buenos Aires , ed Depalma, Buenos Aires, 2000 ; D. Pastor, Lineamientos del nuevo Código
Procesal Penal de la Nacion , éd. Hammurabi Depalma, éd., 2015, Buenos-Aires ; A Bernardi, Il
diritto penale tra globalizzazione e multiculturalismo, Rivista ital. de dir. pabl. communitario ,
Ferrare, 2001, p. 1 et s. V. dans le même sens le juge des garanties dans le Code chilien de
procédure pénale de 2000.
3751. La Roumanie parviendra-t-elle à assumer les crimes du régime communiste ? Institut
des Hautes Etudes sur la Justice , n° 8, juin 2015, www.ihej.org.
3752. A. Boraine, La justice transitionelle : un nouveau domaine, in colloque « Réparer les
effets du passé. Réparations et transitions vers la démocratie », Ottawa, Canada, mars 2004 ;
http://www.idrc.ca/uploads/user-S/10899187-131 ; H. Flautre, La justice transitionnelle dans la
présence de l'Union européenne, in A. Lipietz et H. Flautre, (dir), Amnistie, amnésie, impunité :
problèmes de la justice transitionnelle, Colloque Assemblée nationale, 6 déc. 2007,
http://lipietz.net/spip-php, article 2134 ; M. Freeman et D. Marotine, Qu'est ce que la justice
transitionnelle ? International Center for Transitional Justice, 19 nov. 2007,
http://www.ictj.org/images/contents/7/5/752pdf ; L. Joinet, Justice transitionnelle : principes et
standards internationaux : un état des lieux, in Justice transitionnelle dans le monde fracophone,
séminaire international de Yaoundé, 4-6 déc. 2006 ; Koffi Ahadzi-Nonou, Questions autour de
l'instauration de la commission « Vérité, justice et réconciliation » (CVJR) au Togo in Afrique
contemporaine , n° 250, La justice en Afrique : nouveaux défis, nouveaux acteurs, 2015, 91 ; La
justice transitionnalle/Transitional justice , Actes du 2e de symposium des jeunes
pénalistes/Proceeding of the 2nd symposium of the young penalist, La Rochelle, oct. 2011,
Nouvelles études pénales, no 24. 203 ; E. Matignon, Justice en mutation au Burndi. Les défis du
pluralisme juridique, id., 55 ; X. Philippe, Brèves réflexions sur les relations entre justice
transitionnelle et constitution, in Mélanges L. Favoreu , Dalloz, 2007, 373 ; Rapport du
Secrétariat général des Nations-Unis devant le Conseil de sécurité, Rétablissement de l'État de
droit et administration de la justice pendant la période de transition dans les sociétés en proie à
un conflit ou sortant d'un conflit, Doc. 5/2004/616, 2 août 2004 ; Justice, transitions et
consolidation de la peine, Note intere. Délégation à la paix, à la démocratie et aux droits de
l'homme, Organisation internationale de la francophonie, oct. 2007 ; E. Sottas, Transitional
justice and sanctions, in International Review of the Red Cross , vol. 90, n° 870.
3753. Un protocole additionnel, le second, abolissant la peine de mort a été adopté le
15 déc. 1989. Mais il n'est pas encore entré en vigueur, faute d'avoir été ratifié par un nombre
suffisant d'États ; v. D. Breillat L'abolition mondiale de la peine de mort. À propos du 2e
Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
visant à abolir la peine de mort, RSC 1991, 261.
3754. Qui représente l'avantage d'être interprétée et sanctionnée par une juridicition, la
CEDH.
3755. Chaque État est tenu de lui adresser un rapport annuel.
3756. Mais intéressantes sur le plan des principes. V. affaire Carlton Reid, Jamaïque ,
décision du 20 juill. 1990, RUDH 1991, 17, où une personne condamnée à mort invoquait la
violation des principes sur le procès équitable (art. 14) et où le Comité affirme que « prononcer
la peine de mort au terme d'un procès où les dispositions du Pacte n'ont pas été respectées
constitue, si aucun appel ultérieur n'est possible, une violation de l'article 6 du Pacte ».
3757. Recueil des règles et normes de l'organisation des Nations-Unies en matière de
prévention du crime et de justice pénale, Nations-Unies, New York 1994, où se trouvent tous les
instruments internationaux.
3758. Les droits fondamentaux à l'épreuve de la mondialisation , Colloque de l'Institut
catholique d'études supérieures, La Roche-sur-Yon, mars 2006, éd. Cujas 2006, 9 rapports et un
rapport de synthèse.
3759. T. Nguema, Perspectives des droits de l'homme en Afrique. Les racines d'un défi
permanent, RUDH 1990, 49. Add . sur le texte de la Charte et documents annexes, même revue,
1989, 484.
376. C'est la reconnaissance par quelques arrêts de la théorie de la willful blindness (cécité
délibérée) : l'agent sait qu'il y a une très haute probabilité qu'il commette un délit, mais il évite
sciemment de procéder aux vérifications indispensables comme il apparaît dans l'exemple de
l'individu acceptant de transporter un paquet qu'il soupçonne fortement de contenir de la drogue
et s'abstient néanmoins de procéder à sa fouille, v. Arnold H. Lœwy Criminal Law . West group
St Paul. Minn. 2000, § 8-2.
3760. Plus précisément les 47 États membres du Conseil de l'Europe.
3761. V. ss 640. Add . S. Trechsel, Preconditions for police apprehension , et F. Casorla, La
garantie judiciaire et l'intervention de la défense lors de l'arrestation et pendant la détention à la
lumière des droits fondamentaux , rapport au Congrès de la Fondation internationale pénale et
pénitentiaire tenu à Macao du 20 au 25 oct. 1994. Publications de la Fondation, 1995.
3762. Dans l'affaire Handyside , du 7 déc. 1976, série A, no 24, la Cour reconnaît qu'on « ne
peut dégager du droit interne des divers États... une notion européenne uniforme de la morale et
que l'article 10 al. 2 accorde aux États une marge d'appréciation pour décider de ce qui est
nécessaire à la protection de la morale ».
3763. Dans les affaires Windisch , du 27 sept. 1990, série A, 186, no 25, et Isgro du
12 févr. 1991, série A, no 31, la Cour rappelle que « la recevabilité des preuves relève au
premier chef des règles de droit interne et qu'il revient aux juridictions nationales d'apprécier les
éléments recueillis par elle ». Même attitude de la Cour de cassation française, Crim.
21 janv. 1983, Bull. crim . no 104.
3764. Art. 443 § 5 du Code d'instruction criminelle luxembourgeois (loi du 30 avr. 1981) ;
art. 410 CPP suisse ; art. 391 § 2 CPP norvégien ; art. 626-1 et s. CPP français, etc. ;
A. Drzemczewski, Un État en violation de la Convention européenne ; l'exécution interne des
décisions de Strasbourg , in Protection des droits de l'homme, la dimension européenne , 1986,
p. 151.
3765. Cass. 18 mai 1983, Pas. 1983, p. 1046.
3766. L.E. Pettiti, Les principes généraux de droit pénal dans la Convention européenne des
droits de l'homme, RSC 1987, p. 167. Add . la création de deux associations pour l'étude de ce
droit pénal européen qui naît, l'Association de recherches pénales européennes (ARPE)
francophone créée à Paris en 1991 et l'Association pour le droit pénal européen, germanophone
et créée à Wurzburg en 1992.
3767. Notons les efforts doctrinaux italiens pour certaines parties du droit pénal spécial, La
riforma delle parte speciale del diritto penale. Verso la costruzione di modelli comuni a livello
europeo , a cura di M. Papa, colloque Florence mai 2004, éd. Giappichelli, Torino.
3768. CEDH 22 oct. 1981, affaire Dudgeon . V. dans le même sens la condamnation de la
législation irlandaise avec l'arrêt Norris contre Irlande du 26 oct. 1988.
3769. 26 mars 1985, affaire X. et Y. c. Pays-Bas .
377. Cour suprême, Vaillancourt [1987] 2 RCS 636 ; add . R. Grondin, Les infractions contre
les personnes et contre les biens , 6e éd. Wilson et Lafleur. Montréal, 2007, no 26 et s.
3770. La lutte internationale contre le blanchiment et le financement du terrorisme, colloque
de la Société de législation comparée, déc. 2006. Publications du Centre français de droit
comparé, vol. 9, 2007, not. études J. Pradel et V. Jamin.
3771. Question écrite no 765/86 de M. Florus Wusenbeek à la Commission des
Communautés européennes le 2 juill. 1986, RTD eur . 1987, p. 376 ; add . L'harmonisation des
sanctions pénales en Europe, sous la direction de M. Delmas-Marty, G. Giudiccelli-Delage et
E. Lambert-Abdelgawad, Société de législation comparée, 2003.
3772. CEDH 23 nov. 1976, affaire Engel , cité par M. Van De Kerchove, RSC , 1992, p. 11.
3773. CEDH 27 oct. 1993, Dombo Beheer c. Pays-Bas série A, no 274.
3774. J. Pradel, Un exemple de restauration de la légalité criminelle : le régime des
interceptions de correspondances émises par la voie des télécommunications, D . 1992, chron.
p. 10. La France avait été condamnée par la Cour de Strasbourg dans les affaires Kruslin et
Huvig, D . 1990, 357.
3775. Crim., 8 mars 1995, Bull. crim ., n° 94 ; Dr. pénal 1995, comm. 166, obs. Maron. Or la
CEDH vit dans cette attitude « une sanction disproportionnée eu égard à la place primordiale que
les droits de la défense et le principe de prééminence du droit occupent dans une société
démocratique », CEDH 23 nov. 1993, Poitrimol c. France , §§ 37-39, Série A, n° 277-A.
Désormais la justice française accueille le pourvoi en ce cas et il n'a pas été nécessaire de
retoucher la loi puisque la position française résultait seulement de la jurisprudence.
3776. Gr. ch., 8 janv. 2013, n° 43517/09, arrêt pilote.
3777. La lettre d'Italie , Centre de droit et de politique comparé Escarra, Université de Toulon,
n° 4, févr. 2014
3778. Ce que critiquait la doctrine belge, v. M. Franchimont, A. Jacobs et M. Masset, Manuel
de procédure pénale , 3e éd., 2009, Larcier, p. 599.
3779. CEDH 30 mars 1989 Lamy c. Belgique , série A, no 151.
378. M. Findlay, S. Odgers et S. Yeo, Australian Criminal Justice , Oxford University Press.
1994, p. 26.
3780. Et même à l'inculpé personnellement.
3781. CEDH, 18 janv. 1978, Irlande c. Royaume-Uni , série A, no 25.
3782. CEDH, 26 avr. 1979, Sunday Times c. Royaume-Uni , série A, no 30.
3783. CEDH, 2 mars 1987, Weeks c. Royaume-Uni , série A, no 114.
3784. CEDH, 4 déc. 2008, S. et Marper c. Royaume-Uni , n° 30562/04 et 30566/04, § 103,
RSC 2009, 182, obs. Marguénaud ; AJ pénal 2009, 81, obs. Roussel ; Dr. pénal 2009, chron., 4,
obs. Dreyer
3785. CEDH, 12 janv. 2010, Gillan et Quinton c. Royaume-Uni , arrêt ajoutant un élément
d'humiliation et d'embarras pour le journaliste.
3786. CEDH, 26 oct. 1984, Série A, n° 86.
3787. P.-H. Bolle, La notion helvétique de tribunal indépendant et impartial, RSC 1990,
p. 758 et s.
3788. V. Sendra, V. Catena, J. Nosete et V. Dominguez, Derecho processal , II, Processo
penal , 3e éd. 1989, p. 51.
3789. V. pour d'autres exemples, J. Pradel, « Vers des principes directeurs communs aux
diverses procédures pénales européennes », Mélanges Levasseur , 1992, p. 466 et s.
379. V. la jurisprudence citée in Arnold H. Lœwy, Criminal law, § 2-09, et Criminal Law,
Cases and comments, par André A. Moenssens, Ronald J. Barigal, Gerald G. Astidown et Fred
E. Inbau, University CasbooK Series, New York, 1998, p. 453 et s.
3790. On aurait pu aussi donner l'exemple du Mercosur liant Bolivie, Uruguay, Paraguay,
Chili et Argentine. Cependant le processus d'intégration et de coopération est encore très peu
avancé, mais pourrait s'inspirer de l'Union européenne, D. Baigin et J. Rocha, Delitos economios
en la esfera del Mercosur , Santa Fe, Rubinzal Culzoni, 1999 ; R. Alvarez, D. Baigun et autres,
Reforma penal y politica criminal , Buesnos Aires, Ediar 2007 ; M. Mazzou, El derecho penal de
la Union europea a diverses velocidades : opt-in/ opt-out del Reino Unido j Modelo de derecho
penal para el Mercosur ? in Derecho penal con motivo del bicentenario , C. Mahiques coord., El
derecho, Buenos Aires 2015, p. 489 et s.
3791. P. Beauvais, « Les mutations de la souveraineté pénale », in Mélanges R. Badinter ,
Dalloz, 2016, p. 71 et s.
3792. Consacré lors du sommet européen de Tampere (Finlande) en 1999.
3793. CJCE, 15 juill. 1964, affaire 6/64, Costa , Rec. 11411.
3794. Pour le Royaume-Uni, il y a plusieurs décisions de justice en ce sens, v. A. Dufey,
chronique de droit constitutionnel du Royaume-Uni, Rev. fr. dr. const ., n° 101, avr. 2015, p. 257
et s.
3795. A. Bernardi, L'amende dans une perspective européenne , Travaux de l'Institut de
sciences criminelles de Poitiers, vol. 10, 1990, p. 18 et s., Cujas.
3796. J. Pradel, Du rapprochement de certaines incriminations de sanction dans l'espace
judiciaire pénal européen, Mélanges B. Bouloc , Dalloz, 2006, p. 895 et s.
3797. Voir l'importante directive 2012/29 UE sur le soutien et la protection des victimes, déjà
tranposée par la plupart des États de l'Union, qui amplifie beaucoup les droits des victimes,
notamment en prévoyant des mesures « pour protéger la victime et les membres de sa famille
d'une victimisation secondaire et répétée d'intimidations et de représailles, y compris contre le
risque d'un préjudice émotionnel ou psychologique » (art. 18).
3798. Le juge italien a déclaré inconstitutionnel le délit de « violences psychiques » tandis
que le juge français a censuré la définition du délit de malversation de syndic, exemples cités par
A. Bernardi, Les principes de droit national et leur développement au sein des systèmes pénaux
français et italien, RSC 1994, p. 22. On peut donner aussi l'exemple du harcèlement sexuel.
L'article 222-33 CP français ayant été invalidé par le Conseil constitutionnel (pour défaut de
précision), le législateur se remit à l'œuvre pour réécrire de façon plus précise ce texte (loi du
6 août 2012), v. G. Beaussonie, RSC , 2012, p. 906 et s.
3799. L. Favoreu, La constitutionnalisation du droit pénal et de la procédure pénale,
Mélanges Vitu , Éd. Cujas, Paris 1989, p. 194 et s.
38. Dans son étude Comparative criminal Law – in M. Reimann et R. Zimmermann (dir) The
Oxford Handbook of Comparative Law, précité – M. Dirk Dubber parle du « Criminal Law's
Parochialism », p. 1288.
380. Chambre des Lords, Newbury (1977) AC 500, le fait de jeter des pierres sur un train à
partir d'un pont au dessus de la voie ; Cour d'appel, Church (1966) 1 QB 59, 70, pour
l'appréciation de la dangerosité, le juge doit s'en tenir à ce que l'opinion considère comme
déraisonnable.
3800. Corpus juris portant dispositions pénales pour la protection des intérêts financiers de
l'Union européen/Corpus juris introducing penal provisions for the purpose of the financial
interest of the European Union , sous la direction de M. Delmas-Marty, Direction générale du
contrôle financier, Economica, 1997. Le projet avait été lancé en 1995 par M. Francesco de
Angelis. Il sera suivi de 4 volumes sur la mise en œuvre du Corpus juris dans les États
membres/The implementation of the Corpus juris in the member States par M. Delmas-Marty et
J.A.E. Vervaele, Intersentia, Antwerpen, Groningen, Oxford. 2000-2001 ; Luca Luparia, Profili
dell'azione penale « europea » , Indice pen. 2001, p. 931 et s. Devant le succès très relatif de ce
projet, la Commission des Communautés européennes, publia en déc. 2001 un travail légèrement
différent intitulé « Livre vert sur la protection pénale des intérêts financiers communautaires et
la création d'un procureur européen ».
3801. Wirtschaftsstrafrecht in der Europäischen Union . Rechtsdogmatik. Rechtsvergleich
Rechtspolitik, Freiburg-Symposium, Herausgegeben von K. Tiedemann , Carl Heymanns Verlag
KG 2002. À ce travail, ont collaboré les professeurs L. Arroyo (Espagne), J. Pradel (France),
G. Quintero Olivares (Espagne), K. Tiedemann (Allemagne) et S. Vinciguerra (Italie). D'autres
se sont joints à eux ensuite. Le texte des 58 articles a été traduit en espagnol et en français, Rev.
pénit . 2003, p. 289 et s. L'initiative revenait à S. Vinciguerra et à J. Pradel.
3802. A. Cadoppi, Rapporti fra i varí sistemi penalí coesistenti nel regno únito, Dir. pen XXI
sec. no 1, 2002, p. 39 et s. ; F. Curi, Tertium datur. Dal common law al civil law. Per una
scomposizione tripartita dell' elements soggestivo del reato, Milan, 2003, not. p. 7 à 46
(Armonizzazione del diritto penale europeo) ; U. Sieber, À propos du Code pénal type européen,
RDPC 1999, p. 3 et s.
3803. J. Pradel, Droit pénal européen et droits pénaux nationaux, Rev. pénit . 2015, n° 1.
3804. Gonzalo Quintero-Olivares, Sobre la base historica del derecho penal europea y los
principes de la politica criminal comun, in Kaznemo Pravo, Kagneno postupovno pravo I
Kriminalistika , Mélanges Berislava Pavisica, Faculté de Rijeka, Croatie, 2014, p. 425.
3805. Ibid , p. 420.
3806. M. Kubiciel, Grund und grezen strafrechtlicher Anweisisung Kompetenz der
Europäischen Gemeinschaft, NSEZ 2007, p. 136 et s., résumé in RIDP 2007, p. 620 et s. par
J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther.
3807. V. étude M. Delmas-Marty, Court of Justice of the european union /Cours de justice de
l'Union européenne , 2012, p. 129 et s. ; étude Christinos, id. p. 561 et s.
3808. A. Klip, European criminal law , Cambridge Intersentia 2012 ; M. Flercher, Schengen,
the European Court of Justice and Flexibility inder the Lisbon Treaty : balancing the United
Kindom's « In » and « Out », in European Constitutionnal Law Review , 2009, p. 72 et s.
3809. C. Roxin, Srafrechst Allgemeiner Teil, Band I , 1994, traduit en espagnol Derecho
penal. Partie general I , Civitas, 1997, p. 113.
381. Chambre des Lords, Kennedy (2007) UKHL 38 ; (2008) 1 AC 269.
3810. M. Pieth, La applicacion del derecho penal en los sistemas federales : el caso de Suiza
in Hacia la unificacion del derecho penal , précité , p. 149 et s.
3811. A. Bénabent, Un culte de la proportionnalité… un brin disproportionné, D . 2016. 137.
3812. CEDH, 29 avr. 2014, n° 9043/05, Vatslishvili et Togonidze c. Géorgie , JCP G , 2014,
act. 627, note L. Milano.
3813. E. Nunez Castano, Tendencias politico criminales en materia de terrorismo tras la L.O.
2/2015, de 30 marzo : la implementacion de la normativa europea e internacional, Rev. penal ,
janv. 2016, p. 110 et s.).
3814. D'où la conséquence que la « pyramide des normes » chère à H. Kelsen (Théorie pure
du droit, traduit en français par C. Eisenmann, 1999, éd. LGDJ) qui avait théorisé un
système hiérarchisé et national où chaque norme doit obéir à celles qui lui sont supérieures est
supplantée, en partie au moins, par celui d'un « droit en réseau » où pèsent les pratiques, la
volonté privée et surtout l'ordre public étranger, F. Ost et M. de Kerchove, De la pyramide au
réseau. Pour une dialectique du droit , 2002. Toutefois en matière pénale, le système du réseau
est un peu moins important qu'en matière civile ou commerciale, compte tenu de la présence du
principe de la légalité et du relatif effacement de la volonté individuelle. Pour une réflexion
générale, pas strictement pénale, v. A. Bailleux, Les interactions entre libre circulation et droits
fondamentaux dans la jurisprudencec communautaire , Bruylant, Bruxelles, 2009, not. n° 66-73,
277-278, 1174-1183.
3815. Il est vrai que le § 20 continue en notant « qu'il est indubitable que l'influence des
systèmes de la common law prédomine et que la majorité des articles du Statut et du Règlement
portent le sceau de la procédure accusatoire ».
3816. Le concept de la culture juridique nationale est assez difficile à définir, M. Chiba y voit
« une configuration culturelle dans le droit », in Une introduction aux cultures juridiques non
occidentales , sous la direction de W. Capeller et T. Kitamura, Bruylant, Bruxelles, 1998, p. 246.
On précisera que cette expression évoque la conception du droit selon tel peuple, ce qu'il pense
sur les relations sociales. Appliquée à la matière pénale, la culture juridique embrassera par
exemple la place du « pénal » dans la société (fau-il tout incriminer ou laisser une place aux
réseaux non répressifs comme la conciliation, la dépénalisation), le degré de la punition par
rapport à la resocialisation, la place respective du législateur et du juge, le rôle de la police… Le
droit pénal touche donc à la morale, à la religion, à la sociologie, toutes notions ancrées
profondément dans la façon de vivre des populations, de leur culture.
3817. Même si la marque nationale s'estompe partout. Voir pour la France, J. Pradel., Y
aurait-il encore dans l'avenir une spécificité de la procédure pénale française ? Mélanges
X. Blanc-Jouvan , Soc. lég. comp. 2005, p. 789 et s.
3818. H. Jung, Le procès pénal en République fédérale d'Allemagne, in M. Delmas-Marty,
Procès pénal et droits de l'homme , PUF, 1992, p. 116 ; du même, Law and Cultural Identity.
Some Reflections on Receptions Transplants and Diffusion of law, in Turkisch-Deutsches
Familienrecht , conférence à l'Université de Saarbrücke, le 25 mai 2013, 2 Dönmez, U. Dönmez
et M. Martinek (Hrsg) ; J .Pradel Droit pénal européen et droits pénaux nationaux, Rev. pénit .,
2015, p. 9 et s.
3819. Conférence d'Ernest Renan, Qu'est ce qu'une Nation ? , 1882, reproduit in Discours et
conférences, 1887.
382. La doctrine anglo-américaine est pourtant divisée. Pour la théorie E. Colvin, Principles
of criminal law, 2e éd. Carswell, Canada, 1991. p. 117 ; J. Fortin et L. Viau, Traité de droit
pénal général . Thémis, Montréal, 1982, p. 109 et s. Contre la théorie, Glanville William,
Textbook of criminal law , 2e éd. Stevens, 1983, p. 82 et s., Criminal law, Cases and Comments
par André A. Moenssens et autres, précité, p. 478.
3820. P. Gleen, Legal traditions of the world , 4e éd., Oxford University Press, 2010, p. 378).
3821. L'identité malheureuse , Stock, 2013, p. 85.
3822. Parfois méconnue, pour un exemple CEDH 20 mars 2007, Tysiac c. Pologne , v. ss
777.
3823. Voir trois études générales, J. Pradel. La mondialisation du droit pénal : enjeux et
perspectives, Revue Thémis , Montréal. 2001 p. 241 et s ; G. Canivet. Influence croisée de la
common law et du droit civil. Louisiana Law Review ; Louisiana Bicentenary : a fusion of Legal
Cultures. 1803-2003, vol. 63, no 4, p. 946 et s. ; M. Delmas-Marty. Le pluralisme ordonné et les
interactions entre ensembles juridiques. D . 2006, chron. p. 951 et s.
3824. Est impensable en Angleterre un équivalent de l'article 1382 du Code civil français
selon lequel « tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par
la faute duquel il est arrivé à le réparer ».
3825. G. Licci, Modelli nel diritto penale , éd. Giappichelli, Torino, 2014, p. 114 s.
383. Pour une critique du constructive manslaughter , v. Simester and Sullivan's Criminal
Law. Theory and Doctrine , précité , p. 413 et s.
384. H. Parent, Traité de droit criminel , Tome II, éd. Thémis, Montréal, 2004, p. 56 et s.
385. V. ss 114.
386. Le meurtre au premier degré est celui qui est commis avec préméditation, suite à une
entente ou relativement à certaines personnes comme les policiers par exemple. Lorsque le
meurtre ne tombe pas dans l'un des cas énumérés par la loi, il est un meurtre au second degré
(art. 231 C. crim.), R. Grondin, Les infractions contre la personne et contre les biens, précité , no
30 et s.
387. A. Yotopoulos-Marangopoulos, Les mobiles du délit , Paris, 1974. L'article 192 CP
libanais de 1943 voit dans le mobile « le motif déterminant de l'agent ou le but final qu'il se
propose ».
388. Cependant, dans de nombreuses législations, le mobile est exceptionnellement retenu
comme condition d'existence de l'infraction. On parle alors de dol spécial. Ainsi, l'article 411-4
CP français incrimine le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère « en vue
de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la France ».
389. R. Merle et A. Vitu, précité , no 591 ; J. Oneca, précité , p. 228-229 ; Glanville
Williams, précité , p. 75. La doctrine américaine souligne que l'admission du mobile
méconnaîtrait les droits des tiers et que la morale doit être objective, en ne prenant pas en
considération les opinions individuelles, J. Hall, General principles of criminal law , 1947,
Indianapolis (USA), p. 159. Toutefois, beaucoup d'auteurs soulignent l'intérêt de la preuve du
mobile pour mieux démontrer l'intention. V. E. Colvin, précité , p. 126.
39. J.-B. Herzog, Les principes et les méthodes du droit pénal comparé, RID comp ., 1957,
p. 337 ; v. aussi F. Palazzo et M. Papa, Lezioni di diritto penale comparato , Giappichelli ed.
Turin, 2000, p. 4 et s.
390. M. Ancel, La défense sociale nouvelle , 3e éd. Cujas, Paris, 1981, p. 250 : « pas plus
qu'il ne faut séparer l'intention du mobile, il ne faut séparer l'homme de son acte ».
391. Crim. 2 août 1866, D . 1866-I, 456 ; 5 juin 1940, DC 1941, 30, note Donnedieu de
Vabres, 15 déc. 1943, D . 1945, 131, note Donnedieu de Vabres ; 7 oct. 1959, Bull. crim . no
414.
392. Crim. 15 juin 1871, D . 1871-I, 363.
393. Crim. 19 mai 1983, Bull. crim . no 150.
394. Cour suprême, affaire Reynolds , 1878, 98 US 145, 25 L. Ed 244.
395. Cour suprême du Michigan, affaire People c. Robert , 1920, 21, Mich. 187, 178, NW
690.
396. Cour suprême du Texas, affaire Philips , 1867, 29 Tex, 226.
397. V. ss 66.
398. Outre les multiples ouvrages, on peut citer L. Jimenez de Assua, La faute consciente et
le dolus eventualis, RDPC 1959-1960, p. 603 ; E. Altaviva, rapport général présenté au congrès
de l'AIDP sur Les infractions non intentionnelles , tenu à Lisbonne en 1960 RID pén . 1961,
p. 773 ; J. Verhægen, Regards sur le nouvel avant-projet français de Code pénal, RI crim. et pol.
techn . 1984, p. 505 ; et surtout Le défaut de prévoyance à l'épreuve des faits et du droit ,
séminaire tenu en avr. 1993 à la Faculté catholique de Droit de Louvain-la-Neuve avec de
nombreux rapports, RDPC 1994, no 3-4, F. ; Curi, Tertium datur. Dal common law al civil law.
Per una scomposizione tripartita dell'elemento suggettivo del reato , éd. Giuffré 2003, étude
centrée sur l'insouciance dans les droits anglais, français, espagnol et européen.
399. F. Munoz Conde, Derecho penal. Parte especial , éd., Tirant La Bianch, Valencia, 1999,
p. 658.
4. R. Rodière, Introduction au droit comparé , p. 137 et s. Dalloz 1969.
40. Traduction française 1953, p. 51 et 52.
400. F. Desportes et F. Le Guinehec, Présentation des dispositions du nouveau Code pénal,
JCP 1992-I, 3615, no 114 ; J. Pradel, Le nouveau Code pénal. Partie générale , ALD 1993,
commentaires législatifs p. 187, no 47 ; J.-H. Robert, La mise en danger délibérée in Le
nouveau Code pénal, Enjeux et perspectives ; D . 1994, p. 87 et s.
401. Cour d'appel d'Angleterre. Cunnigham [1957] 2 KB 396, individu qui avait brisé un
compteur de gaz pour dérober l'argent qui était dedans, le gaz s'est répandu dans toute la maison
et sa future belle-mère qui dormait à côté fut gravement incommodée.
402. Chambre des Lords, Caldwell [1982] AC 341.
403. Id G. and Another [2003], UKHL, 50, (2004), 1 AC 1034. Deux garçons de 11 et 13 ans
quitent un camping et vont mettre le feu à des journaux places dans une poubelle près d'un
supermarché. Celui-ci brûle entièrement. Condamnés pour dommages criminels, ils bénéficient
d'une cassation par la Cour suprême car il n'était pas prouvé qu'ils étaient subjectivement au
courant du risque.
404. C. Elliott et F. Quinn. Criminal Law 6e éd. 2006, p. 17. Sur l'ensemble de la question,
v. aussi A.P. Simmester and Sullivan's. Criminal Law. Theory and doctrine , précité , § 5-2.
405. H. Parent, Traité de droit criminel , précité , Tome II, p. 209.
406. STS 14 avr. 1998. RJ 4025/1998.
407. J.-E. Rincon Rincon, Venezuela, Delitos contra la seguridad en el tráfico rodado, Revista
penal , janv. 2012, n° 29, p. 259.
408. Sur le concept de mise en danger v. ss 64.
409. On passe donc de la contravention routière au délit correctionnel. Toutefois, cette
incrimination est entourée de conditions destinées à éviter son application en dehors du champ
étroit voulu par le législateur. V. études Malabat au JCP 2000-I, 208 et Montéro à la RSC 2005,
509.
41. Idem , p. 51.
410. J. Hurtado Pozo, Droit pénal, Partie spéciale I , Éditions Universitaires de Fribourg,
Suisse 1997, p. 154.
411. Conseil fédéral, Message 1985, p. 1051, rapporté par J. Hurtado Pozo, précité , p. 157.
412. P. Couvrat, L'imprévoyance in Le droit pénal des loisirs , Xes Journées de l'Association
française de droit pénal, Poitiers, mai 1988, Travaux de l'Institut de sciences criminelles, vol. IX,
1990, p. 170 ; L. Lernell, étude à la RIDP 1969, p. 227.
413. A. Chavanne, Rapport sur les délits de mise en danger, RIDP . 1969, p. 128.
414. Cela apparaît nettement dans les textes français et suisse, et aussi avec cette
jurisprudence suisse qui décide que toute infraction de mise en danger suppose un lien de
causalité entre le comportement de l'agent et le danger effectivement couru par le bien juridique
protégé : le danger effectif étant un élément de l'infraction, tout délit de mise en danger est un
délit de résultat, Trib. fédéral 1948, A.T.F. 73-IV-169.
415. Alors qu'il y a infraction non intentionnelle « quand l'auteur a prévu la possibilité de
commettre l'acte défendu, mais a supposé à tort qu'il l'éviterait » (art. 7 § 2 CP polonais) ;
v. L. Kubicki, Le défaut de prévoyance en droit pénal polonais in Le défaut de prévoyance à
l'épreuve des faits et du droit , séminaire tenu à l'Université catholique de Louvain la Neuve,
RDPC , mars-avr. 1994, p. 449 et s.
416. H. Parent, précité , p. 201 et s. où est indiqué que c'est la gravité du crime de meurtre qui
a conduit à l'assimilation de l'insouciance au dol.
417. V. ss 74.
418. Cass. italienne, 24 mai 1984, affaire Albergo , Cassazione penale, 1986, p. 467 ;
F. Palazzo, Consumo e traffico degli stupefacenti , Padoue, 1993, p. 195.
419. A. Pedain, Intention and the Terrorist Example, Crim. L. R . 2003, 579, le terroriste qui
jette une bombe ne sait pas de façon certaine qu'il va causer la mort et il est cependant regardé
comme meurtrier.
42. Idem , p. 51.
420. Trib. fédéral suisse 1960, Journal des tribunaux , IV, 74.
421. Trib. fédéral 1968, id ., IV, 74. V. dans le même sens, art. 12 al. 2 CP suisse de
2007 selon lequel l'auteur « agit également intentionnellement s'il tient pour possible la
réalisation de l'infraction et l'accepte au cas où celle-ci se produirait ».
422. STS 14 avr. 1998, RJ 4025/1998.
423. Crim. 11 oct. 1989. Bull. crim . no 355 (fraude) ; 30 nov. 1999, Bull. crim . no 284
(délit d'entrave).
424. Cour suprême 15 oct. 1996, affaire dite Porsche car l'intéressé était au volant d'un
véhicule Porsche.
425. V. ss 66.
426. Cité in Simester and Sullivan's Criminal Law Theory ans Doctrine , 5e éd., 2013 par
A.-P. Simester, J.-R. Spencer, G.-R. Sullivan et G.-J. Virgo, Oxford and Portland Oregon, p. 151.
427. La doctrine française, contrairement à celle d'Allemagne notamment, a longtemps
confondu dol éventuel et négligence consciente. Il est vrai que dans certaines situations, la
distinction est délicate. Cf. C. Hennau et J. Verhægen, Droit pénal général , Bruylant, Bruxelles,
3e éd., 2003, no 385 et s. En cas de doute, les juges optent en faveur de la voie la plus favorable
au prévenu, c'est-à-dire en faveur de la négligence consciente. V. idem , no 387 pour la
jurisprudence belge. Les doctrines allemande et espagnole conseillent de reconstituer en
imagination, grâce aux données du dossier, ce qu'aurait fait le prévenu si, avant son acte, il en
avait su les conséquences. V. L. Jimenez de Asua, La faute consciente et le dolus eventualis,
RDPC 1959-1960, p. 603 : « Si l'on aboutit à la conclusion que l'agent aurait agi, même dans le
cas de connaissance certaine, on doit affirmer qu'il y a dol ; et si l'on aboutit par contre à la
conclusion que, dans la certitude de ce qu'il prévoit, il aurait omis d'agir, alors il faut rejeter
l'existence d'un dol ».
428. J.C. Smith et B. Hogan, Criminal law , Butterworth (Londres), 6e éd. 1988, p. 68.
429. De longue date, la doctrine, avant même toute intervention des législateurs, avait dégagé
cette dualité. V. par exemple J.J. Haus, Principes généraux de droit pénal belge , 3e éd. Gand,
1879, no 321 et s.
43. M. Ancel, Utilité et méthode du droit comparé , 1971, p. 9-10 ; L.J. Constantinesco,
Traité de droit comparé , I, 1972, no 56 et 57 ; R. David et C. Jauffret-Spinosi, Les grands
systèmes de droit contemporain , Dalloz, 11e éd. 2002, no 3 et s. ; E. Agostini, Droit comparé ,
PUF 1988, no 11 ; M.N.S. Marsh, Droit comparé et réforme du droit, in L'apport du droit
comparé à l'enseignement, à la recherche et à la réforme du droit , Actes de la 4e conférence
européenne des Facultés de droit, Conseil de l'Europe, Strasbourg 1977, p. 73 et s. ; M. Moreau,
Rôle de la doctrine et du droit comparé dans la formation de la jurisprudence. Journée de la
Société de législation comparée, 1994, vol. 16, p. 235 et s. (étude limitée au droit civil français).
X. Blanc-Jouvan. Centennial World Congress on comparative Law : opening remarks, closing
remarks, Tulane Law Review , vol. 75, no 4 2001, p. 859 et s. 1235 et s.
430. S'il y a des différences, c'est seulement au niveau de la peine.
431. Ce qui revient à rejeter l'erreur de fait comme cause d'impunité.
432. E. Núnez Castā no, Sistemas penale comparados, Rev. penal , 2015, n° 36, p. 237.
433. En Belgique, J.J. Haus, précité , no 321 et s.
434. C. Hennau et J. Verhægen, précité , no 410.
435. Crim. 4 oct. 1990, Droit pénal 1991 no 8 et 23 nov. 1992, id ., no 83. Dans ces deux
espèces, similaires, un installateur de chaudière ayant mal conçu son travail, une personne
décéda par une intoxication à l'oxyde de carbone. Les juges condamnèrent le prévenu, en sa
qualité de « professionnel » dans la première affaire et en sa qualité de « technicien » dans la
seconde, ce qui caractérise l'appréciation in abstracto , par rapport au bon spécialiste.
436. Cour suprême, affaire Greighton [1993] 3 RCS 3.
437. H. Parent. Discours sur les origines et les fondements de la responsabilité morale en
droit pénal . Éd. Thémis, Montréal, 2001. p. 325.
438. RGSt, 65, 135.
439. BGHSt, 40, 341.
44. R. David et C. Jauffret-Spinosi, précité no 4.
440. Une lecture plus attentive de ce texte fait apparaître que, le plus souvent, le critère du
double standard est évoqué à propos de la négligence inconsciente. En réalité cependant, il peut
servir aussi dans le cas de la négligence consciente.
441. Même solution en jurisprudence belge, Cass. 7 mai 1923, Pas. I, 300 : « dès l'instant où
des coups ont été volontairement portés, leur auteur est tenu des conséquences qui en sont
résultées ».
442. Exposé des motifs, Législation criminelle, III, p. 219, no 41. Et pourtant, la
jurisprudence belge n'a pas suivi cette règle. V. ss 76.
443. Tenu à Hambourg en 1979. Selon la Recommandation 4b, « Personne ne devrait être
puni à raison des conséquences non intentionnelles de son acte, fût-il une infraction, que dans la
mesure où il les aura prévues ou aura pu les prévoir », RDPC 1979, p. 949.
444. « Le code consacrera expressément l'exigence de la prévisibilité des conséquences non
voulues de l'acte, érigées par le législateur en élément constitutif de l'infraction ou en
circonstance aggravante », Commission pour la révision du Code pénal, rapport, juin 1979,
p. 60.
445. En entraînant une peine bien plus forte que si l'on appliquait l'article 68 CP sur le
concours d'infractions.
446. F. Muñoz Conde et M. Garcia Aran, Derecho penal. Parte general , 2e éd. 1996,
Valencia, p. 310-311.
447. G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale. Parte generale , 3e éd. 2001, Zanidrellé,
p. 573 et s.
448. On lira sur la question par exemple H. Parent, Traité de droit criminel II éd. Thémis,
Montréal, 2004, p. 219 et s. (sur la négligence criminelle) et p. 261 et s. (sur la négligence
pénale).
449. H. Parent, précité p. 261.
45. N. Rouland, Les modes juridiques de solution des conflits chez les Inuits , 1979.
450. P. Gillies, Criminal Law , 4e éd., LBC, Information Service, 1997, Sydney-Melbourne,
p. 81.
451. En common law, on parle volontiers de public welfare offences (infraction contre le
bien-être public).
452. Crim. 12 mai 1843, S . 1844 I. 158, pour des délits intéressant l'administration des Eaux
et Forêt. Beaucoup d'arrêts suivirent, par exemple, Crim. 22 févr. 1844. Bull. crim . no 59 ;
12 mai 1871, S . 1872. I. 48 ; 16 juill. 1898. S . 1900. I. 109 ; 7 mars 1918. S . 1921. I. 89 etc.
453. En fait toutes, à l'exception de celles pour lesquelles la loi prévoit expressément
l'exigence d'une intention ou d'une imprudence.
454. Crim. 12 avr. 1843, S. 1845-I, 470.
455. Crim. 28 avr. 1977, D . 1978, 149, note Rassat, JCP 1978-II, 18.931, note Delmas-
Marty.
456. Crim. 3 nov. 1987, D . 1988, 17, note Maisl.
457. Expressions peu opportunes puisque les défenses de contrainte et de folie restent
applicables. V. Glanville Williams, Textbook of criminal law , Stevens (Londres), 1983, p. 142.
458. Cour de l'Echiquier Regina v. Woodrow (1846) 15 M and W 404 (Exch. 1846).
459. Affaire Prince , 1875, LR 2, CCR, 154.
46. R. David et C. Jauffret-Spinosi, précité, no 4.
460. A. Ashworth et M. Blake, The prescription of innocence in English Criminal Law, Crim.
L.R . 1996, 306.
461. Cour suprême, affaire Morissette v. United States [1952] 342 US 246 pour un individu
qui parti chasser le cerf dans un terrain militaire où se trouvait un dépôt d'armes ne trouve pas de
cerfs, mais ramasse des armes pour un montant de 84 dollars ; il est poursuivi pour vol de biens
d'État, plaide qu'il croyait ces objets abandonnés et se trouve condamné au motif que le texte ne
prévoit pas d'élément moral.
462. Cour suprême, Aff. Sault Sainte Marie [1978] 2 RCS 1299.
463. Simester and Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine , précité , p. 89.
464. A. Légal, La responsabilité sans faute, Mélanges Patin , 1965, p. 129 et s. ; J.P. Marty,
Les délits matériels, RSC 1982, p. 41 ; Lord Reid dans l'arrêt Sweet c. Parsley , 1970, AC 132,
aff. Alphacell v. Woodward [1972] AC 824, l'introduction d'une substance polluante dans une
rivière au mépris de l'article 85 du Water Ressources Act [1991] est un délit de responsabilité
stricte. De même encore, aff. London Borough of Harrow v. Shah (1999) 3 All ER 302,
condamnation de X pour avoir vendu un ticket de loto à un mineur de 16 ans, alors qu'il pensait
que l'acheteur avait plus de 16 ans, la condamnation fut maintenue en chambre des Lords, le
poursuivant n'ayant à prouver que le fait matériel de vente.
465. Aff. BCA child , v. DPP AC 428, poursuite d'un garçon de 15 ans pour actes sexuels
répétés sur une fillette de 13 ans dans un local de bus, l'accusé pensait qu'elle avait plus de
14 ans et le poursuivant devait prouver le contraire.
466. Chambre des Lords, deux arrêts où des délits sexuels fortement punis ne peuvent être
des infractions de responsabilité stricte, aff. B (A. Minor ) v. DPP [2000] 2 AC 428 ; aff. K
[2001] 3 WLR 471.
467. Blakestone's criminal practice 1993 , Londres, p. 58.
468. Chambre des Lords, affaire Sweet v. Parsley , (1970), AC 132.
469. Model penal code I., 1985, § 2.05, p. 282. Ajoutons que la Cour suprême des USA n'a
jamais admis que la responsabilité stricte s'étende aux infractions traditionnelles (les atteintes
aux valeurs morales fondamentales).
47. M. Ancel, précité, p. 10 ; v. aussi B. Markesinis, Unité ou divergences : à la recherche des
ressemblances dans le droit européen contemporain. RID comp . 2001, p. 807-808.
470. CEDH 7 oct. 1988, Salabiaku c. France , § 28 à 30, Série A, n° 149 A ; RSC 1989. 16,
obs. Pettiti et Teitgen.
471. Leg. crim. Tome III, p. 771, rapporté par C. Hennau et J. Verhægen, Droit pénal général
, 3 éd. 2003, no 382.
e
472. Commission de réforme du droit du Canada, document de travail no 2, p. 42.
473. C. Elliott et F. Quinn : Criminal law , précité, p. 40 et s.
474. P. Gillies, Criminal law , 4e éd. LBC Information Services 1997, p. 85 et s.
475. Cour suprême [1978] Sault Sainte-Marie , 2 RCS 1299 ; add . H. Parent, Discours...
précité, p. 329 et s.
476. La diligence raisonnable s'apprécie par rapport à la personne ordinaire et à la nature de
la fonction exercée, G. Coté-Harper, P. Rainville et J. Turgeon. Traité de droit pénal canadien ,
éd. Blais, Montréal, 4e éd. 1998, p. 607-608.
477. Cour suprême, affaire Proudman c. Dayman 1941, 67 CLR 536.
478. Cour suprême, affaire King c. Ewart , 1906, NZLR 709 ; id . affaire Queen
c. Strawbridge , 1970, NZLR 909.
479. Chambre des Lords, affaire Sweet c. Parsley , [1970], AC 132.
48. J. Pradel, Droit pénal général , 21e éd. 2016, Cujas, no 329.
480. Saltzmann Strict criminal liability and the United States Constitution : substantive
criminal law, due process, 1978, 24, Wayne Law Review , 1571.
481. Cour suprême , [1991] affaire Wholesale Travel Group Inc , 3 RCS 154-261.
482. Id . [1985], affaire Renvoi sur la Motor Vehicle Act de la Colombie britannique , 2 RCS
486.
483. V. ss 67.
484. V. ss 80.
485. V. ss 80.
486. Cour suprême du Canada, R c ADH 2013, CSC 28 ; P. Rainville, L'évolution du droit
pénal général à travers le prisme de la Cour suprême du Canada : bilan analytique et critique de
l'année 2013, Rev. pénit ., 2014, p. 193 et s.
487. Cass. 12 mai 1987, affaire David, RDPC 1988, 711.
488. Idem .
489. Mais cette réticence paraît limitée essentiellement à deux secteurs : 1o quand
l'infraction porte atteinte à la liberté d'expression formulée au 7e Amendement, Cour suprême,
[1959] Smith c. California . 361 US 147, libraire condamné sur la base d'une loi interdisant la
vente de livres obscènes ; 2o quand le délit implique une certaine turpitude morale ou est
passible d'emprisonnement, v. Arnold H. Lœwy, Criminal Law , précité , § 8-05.
49. M. Fromont et A. Rieg, précité II, p. 266 et s. ; H.H. Jescheck, Lehrbuck des strafrechts ,
3 éd. 1978, 2e partie, Le fait punissable, § 21.
e
490. § 15 StGB : « L'acte intentionnel est seul punissable si la loi n'a pas puni de manière
expresse l'acte commis par imprudence ».
491. BVerfGE 80, 244 (255)
492. J. Pradel, Le nouveau Code pénal. Partie générale. ALD 1993, 188, no 48.
493. H. Parent, Discours... précité , p. 341.
494. J. Spencer et A. Pedein, Approche to Strict and Contractive Liability in continental
Criminal Law, in Appraising Strict Liability , Oxford University Press, 2003, p. 269 et s.
495. G. Licci, Modelli Nel Diritto penale. Filogenesi del linguagio penalistico , 2e éd.
Giappichelli, Turino, 2014, p. 286 et s.
496. L'article L. 121 al. 2, C. route français décide : « Lorsque le conducteur a agi en qualité
de préposé, le tribunal pourra, compte tenu des circonstances de fait et des conditions de travail
de l'intéressé, décider que le payement des amendes de police prononcées ; [...] sera en totalité
ou en partie à la charge du commettant si celui-ci a été cité à l'audience ». Le Criminal Justice
Act 1982 anglais, de son côté, décide que les parents peuvent être tenus à payer l'amende infligée
à leurs enfants, art. 26 et 27.
497. 1730, 2 Str. 883, non responsabilité d'un directeur de prison pour le meurtre de l'un de
ses prisonniers suite à des sévices infligés par l'un de ses employés, Archbold 2002, § 19-5.
498. Crim. 16 déc. 1948, Bull. crim . no 291 ; 28 févr. 1956, JCP 1956-II, 9304. Add .
art. 121-1 CP français de 1994 : « Nul n'est responsable qu'à raison de son fait personnel ».
499. Pour la France, R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel , précité , no 524 et s. Pour
l'Angleterre, J.C. Smith et B. Hogan, Criminal law, précité , p. 170 et s.
5. M. Daury, Des principes constitutionnels ou internationaux protecteurs des droits de
l'homme considérés dans leur application aux mesures punitives prononcées par une autorité
autre que la justice pénale , thèse dactyl. Paris II, 1992.
50. M. Ancel, précité, p. 118-119.
500. Crim. 30 déc. 1892, S . 1894-I, 201, note Villey ; J. Pradel et A. Varinard, Les grands
arrêts du droit pénal général , 9e éd. Dalloz, 2014, no 37.
501. Crim 28 févr. 1956, Les grands arrêts, précité .
502. Dictum du juge Akkin dans l'affaire Mounsell Brothers Ltd v. London and North Western
Railway Co . 1917, 2 QB 836, p. 845.
503. R. v. Associated Octel Co Ltd [1996] l WLR 1543, l'arrêt vise l'article 3 al. 1 de la Health
and Safety et Work Act 1974 qui rappelle que « c'est le devoir de tout employeur de conduire son
entreprise d'une façon qui assure, dans la mesure qu'il est raisonnablement possible de le faire,
que les personnes ne soient pas exposées à des risques pour leur santé et leur sécurité, même
lorsqu'elles ne sont pas ses propres employés ».
504. Crim. 10 févr. 1972, D . 1972, 474, note Malaval.
505. Arrêt Mounsell Brothers Ltd , précité.
506. Cour du banc de la Reine (1898), affaire Coppen v. Moore (no 2), 2QB 306.
507. J. Spencer, in Droit pénal des affaires en Europe sous la direction de G. Giudicelli-
Delage PUF, 2006, p. 83.
508. Cour du Banc du Roi 1930, affaire Allen c. Whiteheead [1930], 1 KB 211. On notera que
la délégation au sens du droit anglais n'est pas du tout la délégation au sens du droit français, qui
permet au contraire au patron de se dégager de sa responsabilité.
509. Ce qui inclut non seulement l'employé mais aussi le sous-traitant et même une entreprise
indépendante.
51. J. Vanderlinden, in RID comp . 1996 p. 667. V. de façon voisine, J. Herrmann a écrit que
nous avons besoin du droit comparé pour pouvoir mettre en question, de façon critique, notre
propre droit pénal. La comparaison en tant que méthode de la science du droit pénal et de la
criminologie, Rev. sc. crim . 1979. p. 419.
510. La faute est souvent non-intentionnelle (défaut de surveillance comme il apparaît dans le
cas des accidents du travail, le délit d'homicide par imprudence peut s'appliquer).
511. À la condition que l'entreprise soit d'une certaine taille et que le subordonné soit pourvu
de la compétence et de l'autorité nécessaires pour veiller efficacement aux mesures édictées.
Crim. 21 févr. 1968, Bull. crim . no 57 ; 8 févr. 1983, D . 1983, 639. La jurisprudence italienne
adopte également la même attitude exactement, Cass. 28 janv. 1986, Giur. it. 1986-II, 417, et
G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale, Parte generale 3e éd. Zanichelli, Bologne, 2001,
p. 142 et 143. Même solution en Espagne également. STS no 653-94 du 26 mars 1994
RJ 2599/1994 arrêt précisant qu'il n'est pas humainement possible que ceux qui doivent exercer
une position de garant (les patrons responsables)... puissent réaliser personnellement les
opérations nécessaires à l'accomplissement de leurs devoirs. Dès lors l'ordre juridique reconnaît
la valeur exonératoire de responsabilité à la délégation si elle se fait à des personnes capables et
disposant des moyens nécessaires à l'exécution de leurs devoirs. Enfin la jurisprudence belge
connaît la délégation des pouvoirs avec les mêmes conditions, v. P. Waeterinckx. La
responsabilité pénale, un risque maîtrisé pour l'entreprise ? La délégation de pouvoirs en droit
pénal, RDPC 2003, p 425 et s.
512. Les textes sont rédigés de telle façon que c'est le patron qui est responsable. Mais les
juges n'hésitent pas à punir aussi le subalterne comme complice. V. Glanville Williams, Textbook
of criminal law , précité, § 43-3.
513. L. Moreillon, L'infraction par omission. Étude des infractions à la vie et à l'intégrité
corporelle en droits anglais, français, allemand et suisse , Éd. Droz (Genève), 1993, p. 151 et s.
514. Conception et principes du droit pénal économique et des affaires, y compris la
protection du consommateur , colloque international tenu en sept. 1982 à Fribourg en Brisgau,
RIDP 1983, no 1 et 2.
515. Id ., rapport espagnol par M. Bayo Fernandez, p. 223.
516. Id ., rapport grec (adjoint) par N.C. Courakis, p. 360.
517. Id ., rapport israélien par D. Bein, p. 408.
518. Id ., rapport brésilien par N. Batista, p. 166.
519. Id ., rapport suisse par N. Schmid, p. 703.
52. Pier-Giuseppe Monateri, Critique et différence : le droit comparé en Italie, RID comp .
1999, p. 992.
520. Sauf en cas de blessures ou d'homicide dus à une grave négligence, rapport japonais par
K. Shibahara, p. 439 et s.
521. Id ., rapport autrichien par V. Liebscher, p. 111 et s.
522. Pour une vue générale en droit français, A. Darsonville, Faut-il étendre la notion
générale de complicité ? in Faut-il « regénéraliser » le droit pénal ? , colloque Tours nov. 2014,
sous la direction de G. Beaussonie, LGDJ, 2015, p. 151 et s.
523. R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel , I, 7e édition 1997, no 539.
524. B. Getz, De la soi-disant participation au crime , 1876.
525. Pour éviter cette lacune dans la répression, les législateurs incriminent parfois à titre
autonome des tentatives de complicité. V. ss 98.
526. Cet argument avait déterminé certains auteurs du Code pénal suisse lors des travaux
préparatoires. Mais on verra bientôt qu'ils ne furent pas suivis.
527. Étude de P. Glazebrook, Structuring the Criminal Code. Fonctional Approaches to
Complicity, Incomplete Offences and General Defences, in A.P. Simester and ATH Smith, ed.
Harm and Culpability , Oxford University Press, 1996, 195 ; v. aussi, M. Moore, Causation and
Responsability . An Essay in Law. Morals and Metaphysics , Oxford University Press, 2009. Un
résumé de ces thèses se trouve in Simester and Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine ,
précité, p. 261 et s. V. déjà en France, J. Carbonnier, Du sens de la répression applicable aux
complices selon l'article 59 du Code pénal, JCP 1952-I.103, l'auteur parlant de la complicité
comme « délit distinct conditionné » par l'infraction principale
528. F. Mantovani, Diritto penale , Cedam. Padoue, 4e éd. 2001, p. 525 et s. ; G Fiandaca et
E. Musco. Diritto penale. Parte generale , éd. Zanichelli, 3e éd. 2001, p. 435 et s.
529. Código penal anotado par Damasio de Jesus, éd. Saraiva, 2001, p. 133 et s.
53. V. ss 7.
530. Le cas du recel doit être mis à part car le recel constitue en France un délit autonome
(depuis une loi de 1915), comme il a déjà été dit, v. ss 89.
531. Michael J. Allen, Textbook on criminal law, Blakestone Press Limited , 1991, p. 160.
532. Le texte original dispose « Whosoever shall aid, abet, consel or procure the commission
of ... ».
533. Les Espagnols parlent de coopérant nécessaire (cooperador immediato ).
534. En droit pénal administratif allemand, en revanche, règne le principe de l'unité d'auteur :
point de complices et d'instigateurs donc, § 14 Owig.
535. Cette tétralogie provient du Code italien de 1889, le législateur italien l'ayant lui-même
abandonnée en 1930. V. George de la Rua, La codificación penal latino-americana , Caracas,
1982, p. 127. Cette classification, très juridique et d'application délicate, était à la fin du XIX e
siècle celle de la meilleure et très officielle doctrine italienne (Carrara). Son intérêt résidait dans
la peine.
536. Ch. Vatel, Code pénal du royaume de Bavière , 1852.
537. V. par exemple art. 121-7 Code pénal français sur la provocation qui n'est un cas de
complicité que si elle se manifeste par don, promesse, menace... (les adminicules).
538. En France, Crim. 15 janv. 1948, S . 1949-I, 81, note Légal (relaxe d'un individu qui
surprenant en flagrant délit plusieurs autres accepte de garder le silence moyennant
rémunération ; en Angleterre, affaire Coney , 1882, 8 QBD 534.
539. En France, Crim. 5 nov. 1941, S . 1942-I, 89, note Bouzat (amant qui assiste à
l'avortement de sa maîtresse) ; en Angleterre, affaire Wilcox v. Jeffery 1951, 1 All ER, 464 (la
présence volontaire pendant la réalisation du crime peut constituer un encouragement).
54. B. Schünemann, Strafrechtssystematisches Manifest, in numéro spécial de la revue
Goltdammer's Archiv 2006.
540. Notamment dans le nouveau Code pénal de 1994 avec par exemple les délits de mise en
péril des mineurs (art. 227-15 et s.).
541. J.J. Haus, repris par C. Hennau et J. Verhaegen Droit pénal général , Bruylant, 3e éd.
2003, p. 268.
542. C. M. Landecho Velasco et C. Molina Blazquez. Derecho penal español. Parte general .
Technos, Madrid. éd. 2004, p. 488-489.
543. Crim. 24 août 1827, Bull. crim . no 224 ; 4 août 1927, S . 1927-I-41, note J. A. Roux. Il
est vrai que cette jurisprudence s'appuie sur des raisons techniques notamment lorsque le
complice bénéficierait de l'impunité faute d'un acte principal punissable en la personne de
l'auteur, J. Pradel, Droit pénal général , éd. Cujas, 20e éd. 2014, no 493.
544. V. pour un exemple. Crim. 4 déc. 1974, RSC 1976, 409, obs. J. Larguier.
545. J. Hurtado Pozo, Droit pénal, Partie générale , no 1094, éd. Schulthess, Zurich, Bâle —
Genève 2008. Selon le Tribunal fédéral suisse, le tiers « est un instrument dénué de volonté ou
du moins agissant sans intention coupable ». ATF 120. IV 17. En somme, le tiers est un pantin.
546. Código penal , 10e éd. juill. 2005, commentarios y jurisprudencia par R. Guíllamón, J.
M. Luzón Cuesta, J. Moyna Ménguez, J. Ortiz Úrculo et E. Torres-Dulce Lifante, éd. Colex,
2005, p. 971.
547. Arrêt du 10 oct. 2005, RIDP . 2006, 737, obs. J. Leblois — Happe, X. Pin et J. Walther.
En l'espèce, à l'occasion d'une descente en luge entreprise par sa femme, le mari aurait dit à sa
maitresse : « si elle faisait une chute, tu pourrais emménager chez moi » ; elle lui répondit qu'elle
préfèrerait « lui tordre le coup » ; ce à quoi le mari ajouta « Comment cela ? Faisable ! Peut-être
pourrions-nous alors nous mettre ensemble. Il te suffit de le faire ». Les juges ont considéré que
le mari avait préparé sa maitresse à la comission des faits, étant indifférent qu'il n'y ait pas eu
d'accord sur les détails de l'exécution, v. critique du professeur I. Puppe, favorable à la seule
thèse d'un « pacte illicite », son étude Was ist Anstiftung ? Zugleich eime Besprechung von
BGH, Urteil von 11-10-2005, NStZ, 2006, p. 424.
548. Affaire Invida Plastic Ltd v. Clare [1976] RTR 251, rapporté in Blakestone's Criminal
Practice 1992, A6-4, p. 75.
549. Cour suprême du Canada, R. c. Hamilton , 2005. RCS , 47 ; P. Rainville, Le verbe fait
crime : la répression de l'instigation et les avatars de l'arrêt Hamilton , Can. Crim. L. R. 2007, n
° 11, p. 177 et s.
55. J. Leblois-Happe, X-Pin et J. Walther, chronique de droit pénal allemand, RID pén . 2006,
p. 730.
550. J. Fortin et L. Viau. Traité de droit pénal général , Montréal. 1982, p. 314. Voir aussi
G. Cote-Harper, P. Rainville et J. Turgeon, Traité de droit pénal canadien , éd. Blais.
Cowansville, Québec, 4e éd. 1998, p. 813 et s., not. p. 815 ; H. Parent, Traité de droit criminel ,
éd. Thémis, Montréal, 2005, I, p. 695 et s.
551. Crim. 15 janv. 1979, Bull. crim . no 21.
552. Cass. 29 avr. 2003, RCJB 2006, 241, note F. Kuty, l'omission avait constitué un
encouragement à la perpétration de l'infraction.
553. Cour martiale d'appel, Clarkson [1971], 1. WLR, 1402, pendant que des soldats se
livrent à un viol dans un barraquement, d'autres militaires alertés par les cris de la victime
accourent, mais arrivés sur les lieux demeurent passifs.
554. Crim 15 janv. 1948, S . 1949-I-81, note A. Légal, JCP 1948, II. 4268 ; 27 déc. 1960.
Bull. crim . no 624, pour un individu qui avait la possibilité d'intervenir.
555. L. Moreillon, L'infraction par omission , éd. Droz, Genève 1993, p. 134 et s.
556. Ce qui est relativement fréquent.
557. P. Rainville, Modes de participation à l'infraction visant la personne physique,
Jurisclasseur du Québec , fascicule 8, 2013, n° 39 et jurisprudence citée.
558. National Coal Board v. Gamble [1959] 1. QB 11.
559. Crim. 15 déc. 2004, Bull. crim . no 322, D . 2005, 2128, note Royer.
56. H. Jung, Kontinuität und Wandel – Der französische Beitrag zur theorie der
Rechtsvergleichung, in Strafrecht und Wirtschftssfrecht. Dogmatik, Rechtsvergleich
Rechtstatsachen. Festschnift für Klaus Tiedemann zum 70 geburstag, 2008, Carl Heymanns
Verlag, p. 1515 et s.
560. Simester and Sullivan's Criminal Law , 5e éd., 2013, p. 232 et s. ; Blakstone's Police
Manual , 2015, vol. I, Crime, p. 11 et s. ; Buxton Crim. LR 2012, 275 ; J. Spencer, Rev. pénit .,
2012, p. 481 et s.
561. J. Spencer, précité .
562. P. Rainville, La responsabilité par appartenance ou les incertitudes conceptuelles et
constitutionnelles portant sur l'article 21 (2) du Code criminel canadien, Can. Crim., L.R. 2007,
n° 12, p. 161 et s.
563. J. Pradel, Droit pénal général , précité , n° 496.
564. En common law, la règle ancienne était que les accessories ne pouvaient être condamnés
avant que le principal l'eût été en sorte que si ce dernier était dément, décédé ou disparu, la
poursuite était exclue pour les premiers. Cette règle a été abrogée en 1861.
565. P. Rainville, Modes de participation à l'infraction visant la personne physique.
Jurisclasseur du Québec , fascicule 8, 2013, n° 19.
566. Lehrbuch des Strafrechts . § 61, VII, 1.
567. Crim. 25 oct. 1962, affaires Lacour et Schieb-Benamar, D . 1963, 221, note Bouzat, JCP
1963-II, 12985, note Vouin.
568. J. Pradel, Le nouveau Code pénal (Partie générale) , 1993, Dalloz, no 31, p. 61. La
situation est la même en Belgique et dans les pays africains francophones.
569. En France, c'est R. Garraud qui, le premier, envisagea de dissocier le fait de complicité
de l'infraction principale : au système de l'unité d'action serait substitué celui de la pluralité
d'actions et le complice par instigation apparaîtrait comme l'auteur d'une infraction autonome,
Traité théorique et pratique de droit pénal français , III, 1916, éd. Sirey, Paris, no 881 in fine .
57. La Cour de cassation veille au respect du droit étranger en cassant toute décision de
condamnation qui ne constate pas que le fait est puni dans le pays de commission, Crim.
10 oct. 1988, Bull. crim ., no 331.
570. De même au Canada, la complicité par aide est punie même en l'absence d'effets (art. 21
C. crim.). L'instigation suivie d'effet est évidemment punie aussi, mais sur la base, non de
l'article 464, mais de l'article 22 C. crim.
571. J. Spencer, Rev. pénit ., 2008, p. 698.
572. Simester and Sullivan's Criminal Law , précité , p. 294.
573. Affaire State c. Foster , 379 A 2d 1219 (Me 1977), rapporté in W. La Fave et A. Scott,
Criminal law , 2e édition 1986, p. 486.
574. La doctrine apporte la précision suivante à partir de l'exemple classique selon lequel A
veut la mort de B... et, manquant lui-même de volonté, pousse C... à agir. Si C... poursuit le plan
de tuer et s'il ne réussit pas, A... et C... sont auteurs d'une tentative de meurtre ; si C accepte mais
ne réalise même pas une tentative, A... et C... sont auteurs d'une conspiration ; enfin, si C rejette
immédiatement la demande de A, ce dernier est l'auteur d'une instigation. V. W. La Fave et
A. Scott, précité , p. 486.
575. Art. 28 CP ivoirien de 1981 : « Tout individu qui, sciemment et sans équivoque, incite
un tiers par l'un des moyens énumérés à l'article 27 (fourniture d'instructions ou d'instruments,
aide ou assistance, provocation) à commettre un crime ou un délit, est puni comme auteur de ce
crime ou délit, même si celui-ci n'a pas été tenté ou commis », I. Freij-Dalloz, Commentaire de
l'article 28 CP ivoirien, RSC . 1993, p. 73 et s.
576. P. Rainville, Le verbe fait crime : la répression de l'instigation et les avatars de l'arrêt
Hamilton , précité , p. 180.
577. A. Ponseille, Incrimination du mandat criminel. Dr. pénal 2004, ét. 10.
578. Ce qui n'empêche pas en fait le juge de réprimer parfois plus sévèrement le complice
que l'auteur si la culpabilité du premier est plus grave que celle du second. V. art. 29 CP
allemand et 29 CP portugais selon lesquels « tout participant est puni selon sa culpabilité, sans
considération de celle des autres ».
579. En Allemagne, le provocateur est puni comme l'auteur en cas de réalisation de
l'infraction (art. 26), alors que le complice voit sa peine réduite nécessairement par rapport à
celle de l'auteur (§ 27 al. 2 et 49 al. 1 StBG) et par ex. en cas d'emprisonnement à vie encouru, le
complice n'encourt qu'une peine d'au moins trois ans.
58. Pour une application, CE français, 8 juin 1994, Bolamba , pour un individu condamné par
contumace en Italie, le droit de ce pays ne comportant certes pas de purge de la contumace, mais
prévoyant la présence d'un avocat et la possibilité d'un recours, de sorte que la condamnation
« ne peut être regardée comme ayant été prononcée dans des conditions contraires à l'ordre
public français », RFDA , 1994, p. 840.
580. L'article 24 CP chinois de 1980 prévoit en faveur du complice une peine moindre, une
mitigation de peine ou même une exemption de peine.
581. Toutefois, dans certains codes, les circonstances personnelles se communiquent aux
participants qui les connaissent (CP mexicain). De son côté, l'article 38 du Code pénal type
latino-américain (non appliqué) distingue entre circonstances qui sont des éléments de la
description légale du fait (et qui se communiquent aux autres coopérateurs qui en ont
connaissance) et circonstances qui n'en font pas partie (et qui ne se communiquent pas).
582. P. Fauconnet écrivait que « la responsabilité est la qualité de ceux qui doivent ». La
responsabilité , 1920, p. 11.
583. Glanville Williams, Textbook of criminal law , Stevens, Londres, 1983, p. 451 et s.
V. aussi J. Hall, General principles of criminal law , Indianapolis, 1947, p. 323 et s. Introduction
au droit criminel de l'Angleterre , sous la direction de M. Ancel et L. Radzinowicz, 1959, p. 54
et s.
584. Michael J. Allen, Textbook on criminal law , Londres, 1991, p. 134 et 135 ; Simester and
Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine , précité , p. 673 et s.
585. E. Colvin, Principles of criminal law , 2e éd. 1991, p. 196 ; J. Fortin et L. Viau, Traité
de droit pénal général , Montréal, 1982, p. 195.
586. Affaire Perka 1984, 2 RCS 232 à 246, où le juge Dickson écrit que « la théorie
criminelle distingue entre « justifications » et « excuses ». Une « justification » supprime le
caractère injuste d'une action qui techniquement contribue au crime... Au contraire, une
« excuse » maintient le caractère injuste d'une action, mais fait valoir que les circonstances dans
lesquelles elle a été faite sont telles qu'elle ne saurait être attribuée à son auteur. »
587. C'est très net avec le Code pénal français de 1994 qui traite toutes les causes dans un
chapitre intitulé Des causes d'irresponsabilité ou d'atténuation de la responsabilité (art. 122-1
et s.), chaque article commençant par les mots « n'est pas pénalement responsable la personne
qui [...] ». Cependant, le Code pénal allemand de 1975 semble opérer une distinction — pas très
nette du reste — entre l'erreur, la minorité et la maladie mentale traitées au titre du « caractère
punissable » d'une part, et la légitime défense et l'état de nécessité traités au titre « de la légitime
défense et de l'état de nécessité » d'autre part.
588. H.H. Jesckeck, précité .
589. F. Mantovani, Diritto penale , 4e éd. Cedam Padoue, 2001, no 80 et s., 112 et s., 180
et s.
59. R. Legeais, L'utilisation du droit comparé par les tribunaux, RID comp . 1994, no 2,
p. 347 et s.
590. J.A. Oneca, Derecho penal , 2e éd. 1986, Distinction reprise par J.M. Devesa, Derecho
penal español , 1986. Notons toutefois qu'il remplace le mot justification par celui
d'antijuridicité, sans doute par imitation de la doctrine allemande ; en outre, l'état de nécessité est
classé parmi les causes de non culpabilité par Oneca et parmi les causes d'antijuridicité par
Devesa.
591. C. Hennau et J. Verhaegen, Droit pénal général , 3e éd. Bruylant 2003, p. 188 et s., 300
et s.
592. R. Merle et A. Vitu, précité , I, no 431 et s., 616 et s.
593. Les Anglo-saxons parlent d'excuses pour désigner ces causes subjectives
d'irresponsabilité. En France, le mot excuse selon le Code pénal de 1810 avait un sens autre
puisqu'il impliquait reconnaissance de culpabilité et peine réduite (excuses atténuantes) ou
supprimée (excuses absolutoires). Le nouveau Code de 1994 parle de causes de diminution de
peine et d'exemption de peine.
594. CEDH 17 févr. 2005 K. A et A.D. c. Belgique avec un commentaire virulent et
particulièrement bien fondé de M. Fabre-Magnan dans sa chronique. Le sadisme n'est pas un
droit de l'homme, D . 2005, 2973 ; voir aussi obs. F. Sudre au JCP 2005 I. 159, no 121
J.P. Marguénaud à la RTD civ . 2005, p. 341 ; M. Levinet à la RD publ . 2006, p. 805 ; F. Massias
à la RSC 2006, p. 662.
595. CEDH 19 févr. 1997, Laskey et autres c. Royaume-Uni , RTDH 1997, p 738 obs. 01.
Levinet.
596. X. Pin, La théorie du consentement de la victime en droit pénal allemand. Éléments pour
une comparaison, RSC 2003, p. 259 et s ; A. Göbel, Die Einwilligung im Strafrecht ais
Ausprägung des Selbstbestimmungsrechtes , Lang. 1992 ; J. Leblois-Happe, X. Pin et J. Walther,
chronique de droit pénal allemand, RID pén . 2006, p. 735 et s.
597. K. Amelung, Grundsätzliches zur Freiwilligkeit der Einwilligung des Verletzten. NSt Z
2006, p. 317 ; J. Le Blois-Happe, X. Pin et J. Walther, chronique précitée du droit pénal
allemand, RID pén . 2006, p. 736.
598. J. Pradel, Droit pénal général, précité , no 538 et s.
599. Cass. ital. 31 janv. 1934, Giust. pen . 1934-II, 373, la solution a été critiquée par la
doctrine. Voir plus généralement G. Fiandaca et E. Musco, Diritto penale. Parte generale ,
éd. Zanichelli, 3e éd. 2001, p. 227 et s.
6. Cette coexistence de législations pose d'ailleurs de redoutables conflits de lois à l'intérieur
des États-Unis.
60. B. Grobfeld, Macht und obnmacht der rechtsvergelijksung , Tubingen 1984, p. 31.
600. Une bonne définition de l'agent provocateur est celle donnée par le Royal Commission
on Police Powers 1928 : il s'agit « d'une personne qui en pousse une autre à commettre une
violation expresse de la loi que cette dernière n'aurait pas commise sans cela et qui ensuite la
dénonce pour avoir commis cette violation », Archbold 2002, § 15-421.
601. Affaire Kamgar , 679 A 2d 81 (1996).
602. M.P. Robert. La défense culturelle : un moyen de défense non souhaitable en droit pénal
canadien , éd. Blais, Montréal, 2004.
603. Crim 20 août 1983, Bull. crim . no 229 ; 9 mai 1990, RSC 1991, 565, obs.
G. Levasseur ; add. J Pradel et M Danti-Juan, Droit pénal spécial , 6e éd. Cujas, 2014, n° 46.
604. Crim. 21 févr. 1990, RSC 1990, 785, obs. Levasseur.
605. Bruxelles, 14e chambre, 11 févr. 2014, RDPC 2015, p. 1144.
606. Où la jusrisprudence entend que les violences soient « modérées d'une nature
raisonnable », v. Kenny Outlines of Criminal Law (1st éd., 1902), 108-9
607. D. Dassonville, Droit de légitime défense et débordements éventuels : aperçu de droit
comparé, RDPC 2008, p. 5 et s.
608. R. Legeais, Légitime défense et protection des biens. Aperçus de droit comparé, RSC
1980, p. 325.
609. Crim., 19 févr. 1959, affaire Remignac , Bull. crim ., n° 121 ; D . 1959, 161, note
HRMP ; JCP 1959-II.11112, note Bouzat, pas de légitime défense pour le propriétaire qui tire la
nuit sur un individu en état d'ivresse qui avait pénétré par escalade dans le jardin attenant à la
maison en vue de rendre visite à une domestique.
61. L.J. Constantinesco, précité , no 57, p. 132.
610. Martin (Anthony) (2001) EWCA Crim. 2245 ; (2002) 2 WLR 1, Simester and Sullivan's
Criminal Law. Therory and Doctrine , 5e éd., 2013, par A.-P. Simester, J.P. Spencer, G.-
R. Sullivan et G.-Y. Virgo, Oxford and Portland Oregon, p. 789.
611. V. ss 30 sur le syndrome de la femme battue, illustré par l'arrêt canadien Dame Lavallée ,
indiquant « la nécessité de tenir compte de la réalité des femmes qui se distingue singulièrement
de celle des hommes, notamment lorsqu'il est question d'une femme battue, R. v. Lavallée , 1990,
1, RSC , 852.
612. Exemple judiciaire cité par H. Jesckeck, précité .
613. Système adopté en Irlande et en Angleterre, le fait de tuer un voleur de poules n'est pas
un murder mais un manslaughter , R. v. Mc Kay , 1957, cité par R. Legeais, précité , p. 332.
614. Art. 16 al. 2 CP suisse, § 33 StGB allemand selon lequel « si par désarroi, crainte ou
terreur, l'auteur dépasse les limites de la légitime défense, il n'est pas puni » ; art. 25
CP polonais, selon lequel « le tribunal renonce à infliger la peine si le dépassement des limites
de la légitime défense a été provoqué par la personne ou l'émotion justifiée par les
circonstances » ; art. 41 al. 2 CP néerlandais qui vise « une violente émotion ».
615. C'est le cas de la France. Crim. 7 août 1873, D . 1873-I, 385 ; 17 mars 1910, Bull. crim .
n 136 ; 14 févr. 1957, Bull. crim . no 155.
o
616. C'est le cas en Angleterre. Cour d'appel, affaire Williams [1987], 3 All E.R . 411 ;
Conseil privé, affaire Beckford [1988], AC 130, All E.R . 425. De même, le § 3.04 du Model
Pénal Code justifie le riposteur « s'il croyait que la force était immédiatement nécessaire à sa
protection ».
617. Pour une application, Cass. 2 mai 2016, aff. Ostriakov , n° 18.248, relaxe d'un individu
ayant dérobé un paquet de saucisses « pour faire face au besoin immédiat et vital de se nourrir ».
618. En Allemagne, avant le nouveau Code pénal de 1975, la loi était muette, mais un arrêt
du tribunal d'Empire du 11 mars 1927 avait déjà admis l'état de nécessité. Même situation en
France où avant le nouveau Code pénal de 1994, seule la jurisprudence admettait l'état de
nécessité avec un arrêt de la chambre criminelle du 25 juin 1958, JCP 1959-II, 10941, note
J. Larguier.
619. En Amérique latine, les codes inspirés par le Code espagnol de 1870 qui connaissait déjà
l'état de nécessité le consacrent (exemple : Chili et Argentine). Mais ceux qui sont influencés par
le Code italien de 1889 qui l'ignorait ne le connaissaient pas initialement et ne l'ont consacré que
par des réformes ultérieures (exemple : Brésil. V. J. de la Rua, La codification penal latino-
americana , Caracas, 1982, p. 90 et s.
62. F.-X. Roux-Demare, De l'entraide pénale à l'Europe pénale , préface J. Pradel, postface
A. Beziz-Ayache, ENM-Dalloz, 2014, n° 287.
620. Pour la France, Crim., 22 sept. 1999, D . 2000, Somm. 114 ; pour la Belgique, Cass.
4 mars 2014, RDPC 2015, 1121.
621. Les droits allemand (§ 35 StGB) et suisse (art. 18 CP) consacrent aussiun état de
nécessité excusable (exclusion de la culpabilité) quand l'auteur, pour sauvegarder un bien
essentiel, a porté atteinte à un bien de valeur comparable, méconnaissant ainsi le principe de
proportionnalité. C'est la distinction bien connue de l'acte non réprimé ou licite
(Rechtfertigungsgrund) et de l'acte excusé car non fautif (Entschuldigungsgrund) .
622. On verra plus bas qu'en Angleterre, le jury statue sur la culpabilité et le juge sur la peine.
623. Division du Banc de la Reine, affaire Dudley et Stephens (1884), 14 QBD 273. On peut
y voir le leading case en matière d'état de nécessité en droit anglais.
624. Id . affaire Conway [1989], QB 290 et not. p. 297.
625. Cour d'appel, Southwark LBC case (1971), 1 ch 734, 740.
626. Affaire Martin [1989], 1 All ER 652, et encore cet arrêt n'admet l'acquittement que si
l'acte a été accompli pour éviter la mort ou des blessures. Sur la jurisprudence anglaise,
v. Blakestone's Criminal Practice 1993 , p. 51.
627. Affaire Re A, Conjoined twins surjical separation [2000] 4 All England Reports, 961.
628. Cité dans Introduction au droit criminel de l'Angleterre , sous la direction de M. Ancel,
et L. Radzinowicz, précité, p. 64.
629. Simester and Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine , 5e éd., 2013, par A.-
P. Simester, J.-R. Spencer, G.-R. Sullivan and G.-Y. Virgo, Oxford and Portland Oregon, p. 805.
63. V. Turcey, Le droit comparé, une discipline d'avenir, in Le droit comparé au XXI e siècle.
Enjeux et défis , Journées internationales de la Société de Législation comparée, 8-9 avr. 2015,
sous la direction de B. Fauvarque-Cosson, éd. Société de législation comparée, 2015,p. 121 et s.
630. Simester et Sullivan,s, Criminal Law. Theory and doctrine , par A.P. Simester, J.-
R. Spencer, G.-R. Sullivan et G.-J. Virgo, Oxford, 5e éd., 2013, p. 807.
631. Cour suprême du Canada, affaire Latimer (2001) 150 CCC (3d), 129 RCS, pour un père
qui avait tué sa fille profondément handicapée et qui vivait de façon immobile. Il n'y a rien dans
le Code criminel, v. G. Côté-Harper, P. Rainville et J. Turgeon, Traité de droit pénal canadien .
Y. Blais, éd. Cowansville, Québec, p. 1261 et s.
632. La littérature est considérable. V. not. Droit pénal européen des mineurs , colloque tenu
à Aix-en-Provence en janv. 1991, Presses Universitaires d'Aix-Marseille, Faculté de droit, 1992 ;
F. Clément, Étude des limites d'âge en droit pénal des mineurs, Kriminologisches, Bulletin de
criminologie , Fribourg, Suisse, mars 1988, p. 31 s. La justice pénale des mineurs en Europe.
Entre modèle Welfare et inflexions néo-libérales , sous la direction de F. Bailleau et
Y. Cartuyvels, L'Harmattan, 2007.
633. Encore que des sanctions éducatives peuvent être prononcées contre un mineur dès l'âge
de 10 ans.
634. CEDH 16 déc. 1999 T et V c. Royaume-Uni, RTDH 2002, p. 129 et s., obs. F. Massias.
635. Ces mesures « civiles » peuvent être prononcées par le juge pénal par ex en France
(art. 15 Ord. 2 févr. 1945) ou par des institutions civiles, par ex en Espagne (art. 3 Loi organique
du 12 janv. 2000). En France, il faut que le mineur ait agi avec intelligence et volonté, ce qui
exclut en fait les mineurs de dix ans.
636. La Belgique cependant retient le principe de l'irresponsabilité pénale (loi du
8 avr. 1965), v. C. Hennau et J. Verhaegen, Droit pénal général , 3e éd. 2003, Bruylant,
Bruxelle, no 341 et s.
637. J.F. Renucci, Droit pénal des mineurs . Masson 1994, p. 113 et s. ; R. Nerac-Croisiers
(sous la direction de). Le mineur et le droit pénal , L'Harmattan, 1997, p. 133 et s.
638. B. Viredaz, Le nouveau droit pénal des mineurs, in La nouvelle partie générale du Code
pénal suisse sous la direction de A. Kuhn et autres, éd. Staempfli, Berne 2006, p. 391 et s.
639. F. Mantovani, Diritto penale . Cedam, Milan, 2001, no 189 ; G. Fiandaca et E. Musco
Diritto penale. Parte generale . Zanichelli editore. Bologne, 3e éd, 2001, p. 289 et s.
64. En 1791, c'était la France qui avait fait appel à des juristes anglais pour expliquer le
principe du jury qui allait peu après y être introduit. En 1860, la France fit encore appel à des
Anglais qui avaient déjà une procédure de flagrant délit et qui fut introduite par une loi du
20 mai 1863, v. E. Bertrand, De la détention préventive et de la célérité dans les procédures
criminelles en France et en Angleterre , 1862 ; exposé des motifs de la loi française du
20 mai 1863, D . 1863, L. 110.
640. J. Fionda, New Labour, Old Hat : Youth Justice and the Crime and Disorder Act 1998.
Crim. L.R ., 1999, p. 36 et s.
641. En Angleterre l'enfant (child ) est une personne âgée de moins de 14 ans et l'adolescent
(young person ) a entre 14 et 18 ans, l'ensemble constituant le Youth justice system .
642. J.M. Tamarit Sumallo, El nuevo derecho penal de menores : ¿ Creación de un sistema
penal menor ? Rev. pen . no 8, 2001 p. 71 et s. ; M. Carmen Gomez Rivero, La nueva
responsabilidad penal del menor : las Leyes Orgánicas 5/2000 et 7/2000, id . no 9, p. 3 et s.
643. Pour les détails, v. ss 592.
644. Il s'agit ici du trouble mental au moment de la commission des faits.
645. Outre celle de la preuve de l'aliénation : on verra que c'est à l'accusé à prouver qu'il était
atteint d'un trouble mental, v. ss 194.
646. Cour du Banc de la Reine, affaire M'Naghten , [1843], 8 E.R. 718. Cette position sera
confirmée par la Chambre des Lords dans l'affaire Sullivan (1984) AC 156, 171.
647. Cour du district de Colombia, affaire Durham , 214 F 2d 862, 1954.
648. 18 US § 17, loi du 10 nov. 1986.
649. J.W. Looney, Responsabilité criminelle et maladie mentale en droit américain, colloque
international sur Regards croisés sur l'irresponsabilité pénale : droit, santé, culture , La Roche-
sur-Yon févr. 2008, Publications de l'Institut catholique d'études supérieures (ICES), éd. Cujas,
2008.
65. Rapport M.N.S. Marsh, précité.
650. On parle d'actio libera in causa . En suisse, l'article 12 CP de 1937 consacrait l'actio
libera in causa intentionnelle (l'agent s'administre de l'alcool ou de la cocaïne pour se donner du
cœur au ventre). Mais l'article 19 al. 4 CP 2002 consacre l'actio libera in causa par négligence,
ce qui est plus répressif.
651. Cependant une loi du 25 févr. 2008 accorde le même pouvoir au juge pénal.
652. Sans conscience ni volonté, G. Côté Harper, P. Rainville et J. Turgeon, Traité de droit
pénal canadien , précité, p. 976 et 1217.
653. Affaire Bratty v. A.G. for Northern Ireland (1963), AC 368 ; Simester et Sullivan's
Criminal Law. Theory and Doctrine , précité ,p. 109 et s.
654. Cour d'appel, R.V. Charlson [1955] 1 WLR. 317 ; 1 All E.R. 859. Add. R.V. Kemp
[1957] 1 QB 399, acquittement d'un accusé qui avait frappé sa femme avec un marteau alors
qu'il souffrait d'artériosclérose. Cette approche fut reprise par la Cour suprême dans les affaires
Bratty [1963] 1 C 386.401 et Sullivan [1983] 2 ALL ER 673. Sur la question, on lira de
R.D. Mackay, Épilepsie et excuse de démence au regard du droit anglais et gallois, colloque
international sur Regards croisés sur l'irresponsabilité pénale : droit, santé, culture . La Roche-
sur-Yon, févr. 2008, Publications de l'Institut catholique d'études supérieures (ICES), éd. Cujas,
2008.
655. Cette distinction apparaît à partir de l'arrêt de la Cour suprême du Canada dans l'affaire
Rabey [1980] 2 RCS 513.
656. On citera deux décisions de la Cour suprême du Canada : R c. Parks [1992] 2 RCS 871,
individu qui pendant une phase de somnambulisme avait tué l'un de ses beaux parents et blessé
l'autre durant leur sommeil, automatisme reconnu ; R c. Stone . [1999] 2 RCS 290, individu
ayant poignardé à 47 reprises son épouse et ayant prétendu l'avoir fait en état d'automatisme
consécutif à des propos injurieux de son épouse, automatisme non reconnu.
657. Glanville Williams, Textbook of criminal law éd. Stevens, Londres, 2e éd. 1983, ch. 29 ;
Criminal law. Cases and Comments par André A. Moenssens et autres, précité, p. 952 et s. ; G.
Côté-Hayer, P. Rainville et J. Turgeon, Traité de droit pénal canadien , précité, p. 973 et s. ; CR
Williams, Development and change in insomnia and related defences, Melbourne University
Law review . vol. 24, no 3, 2000, p. 717 et s.
658. Il ne s'agit pas cependant de contrainte physique car si l'automatisme exclut à la fois la
conscience et la volonté, la contrainte laisse à l'agent sa conscience, ne lui ôtant que sa volonté,
v. ss 115.
659. En pratique cependant, dans beaucoup de cas où le prévenu souffre d'anomalie mentale,
le juge se contente d'abaisser la peine, sans recourir à une mesure de défense sociale.
66. Il en a toujours été ainsi. En 1819 déjà, le Gouvernement français envoyait le Conseiller
Cottu en Angleterre et ce magistrat publiait l'année suivante un ouvrage, De l'administration de
la justice criminelle en Angleterre et de l'esprit du gouvernement anglais . Assez favorable au
système anglais, l'auteur suggère certaines réformes au législateur français.
660. J. Andenaes, La défense sociale en Norvège, RSC 1953, p. 273 et s.
661. Circulaire invitant le juge à demander à l'expert « si l'examen psychiatrique et
biologique de l'intéressé ne révèle pas chez lui des anomalies mentales ou psychiques de nature
à atténuer dans une certaine mesure sa responsabilité » . Le texte de la circulaire se trouve
notamment dans M. Jorda, Les délinquants aliénés et anormaux mentaux , Paris, 1966, p. 102.
662. Il existe en Angleterre deux sortes de manslaughter , l'homicide involontaire avec faute
grave (involontary manslaughter ) et le meurtre avec circonstances atténuantes consistant dans la
provocation ou dans le fait que la responsabilité est diminuée par l'effet d'une maladie mentale
(volontary manslaughter ). La maladie mentale est largement entendue par la loi de 1957 selon
laquelle elle est causée « par un arrêt ou un retard du développement mental, ou par toute autre
cause, ou provoquée par une maladie ou une blessure », ce qui implique l'appel à l'esprit.
663. Susanne Dell, Murder into manslaughter. The diminished responsability. Defence in
practice , New York, Oxford University Press 1984. L'auteur y expose que cette défense est très
fréquente et que le juge envoie les deux tiers des condamnés en prison et un tiers à l'hôpital.
664. Comme on le verra, un certain nombre de législations n'incriminent pas l'usage de
drogue. V. ss 783.
665. Chambre des Lords [1963], affaire Attorney General for Northen Ireland c. Gallagher ,
AC 343. Doctrine et jurisprudence anglaises parlent de la « règle du courage hollandais » (Dutch
courage rule) .
666. En common law , on parle d'automatisme. V. ss 112.
667. G. Levasseur, La responsabilité pénale de l'ivrogne et du drogué , Travaux de la Faculté
de Droit d'Ottawa, IIIe Congrès international de droit comparé tenu à Ottawa en sept. 1965,
Montréal 1966, p. 83 et s.
668. Crim. 29 janv. 1921, Trémintin , S. 1922-1, 185, note Roux.
669. Crim. 5 févr. 1957, Bull. crim . no 112, RSC 1958, 93, obs. Légal.
67. Rapport M.N.S. Marsh précité, note 18, où l'auteur indique que sur 3 865 affaires (pas
toutes pénales) recensées en 1965, on comptait des allusions à 65 jugements écossais,
37 australiens, 12 irlandais, 12 canadiens, 10 américains, 4 néo-zélandais, 2 sud-africains et un
indien.
670. J. Pradel, Droit pénal général , précité , n° 528 et s.
671. Chambre des Lords, affaire D.P.P. v. Majewki (1977) AC 443.
672. Chambre des Lords, Kingston [1995] 2 AC 355, commentaire de J. Spencer in
Cambridge Law Journal 1995. 12.
673. V. ss 112.
674. Le système pénal des États-Unis d'Amérique, précité , p. 48 et s.
675. On aura noté le caractère très étroit de l'exemption de la responsabilité pénale.
676. Le juge commence par établir la peine qu'il appliquerait s'il n'y avait pas de circonstance
aggravante, puis il l'augmente d'un tiers (art. 64 CP).
677. I. Dufour, La culpabilité, in La nouvelle partie générale du Code pénal suisse , sous la
direction de A. Kuhn et autres, éd. Stampfli, Berne 2006, p. 81.
678. Par exemple l'art. 17 du Code criminel canadien et divers Codes des États des USA qui
voient dans la contrainte une affirmative défense comme le § 8-05 du CP texan.
679. Chambre des Lords, affaire Howe (1987) AC 417, (1987) 1 All ER 771.
68. Rapport M.N.S. Marsh, précité.
680. G. Côtie-Harper. P. Rainville et J. Turgeon, Traité de droit pénal canadien , précité,
p. 1236.
681. Crim. 8 févr. 1936, Rozoff, D . 1936-I, 44, note H. Donnedieu de Vabres.
682. Crim. 30 oct. 1963, Bull. crim . no 299.
683. Règle très ancienne et consacrée aux USA dès 1746 dans une affaire Growther ,
18 Howells State Trials 391.
684. Chambre des Lords [1987], Howe , 1 AC 417. Même attitude des juges américains. Cour
de l'État du New Jersey [1977]. State v. Toscano 74 NJ 421 où est évoquée « la personne de
fermeté raisonnable qui dans la même situation n'aurait pas été capable de résister ». Toutefois
l'American Law Institute , qui est à l'origine du Model Penal Code and Commentaries , 1985,
tempère un peu cette vision objective en précisant qu'il faut tenir compte de « facteurs tangibles
qui différencient l'auteur des tiers, comme sa taille, sa force, son âge ou sa santé », Tome I,
p. 375.
685. Pour le droit français, v. Malabat, Responsabilité pénale du subordonné in Mélanges
B. Bouloc, Dalloz, 2006, p. 681.
686. T. Morishita, Réglementation juridique de l'erreur en droit pénal japonais , Hiroshima
law journal , mars 1979, p. 1.
687. Crim. 6 nov. 1963, D . 1965, 323, note R. Vouin.
688. House of Lords , BC A Minor v. DPP (2000) 2 AC 428.
689. Voir dans le même sens, dans le cas d'erreur sur l'âge de la mineure enlevée ou
détournée, la jurisprudence française admet l'impunité (Crim. 6 nov. 1963, D . 1965, 323, note
Vouin) mais pas celle d'Angleterre (Banc de la Reine 1875, affaire Prince , LR 2 CCR 154).
69. CJCE, aff. Algera e-a/Assemblée commune , 7/56 et 3/57 à 7/57, UE : C 1957 : 7, Rec,
p. 115 ; K. Lenaerts, La Cour de justice de l'Union européenne et la méthode comparative, in Le
droit comparé au XXI e siècle. Enjeux et défis , préc .,p. 35 et s.
690. V. dans le même sens l'article 30 CP grec, l'article 28 al. 1 CP polonais, l'article 14, § 1
et 2 CP espagnol etc.
691. Cass. belge 27 mars 1984, Pas. 1984-1. 871 ; 6 févr. 1987, RDPC , 1987, p. 685, note
Sace.
692. V. les très nombreuses citations doctrinales en ce sens in J. Verhægen, précité .
693. En Angleterre, on parle de la doctrine de la « malice transférée » (transferred malice) .
694. V. les hésitations de la jurisprudence japonaise qui a retenu successivement les deux
systèmes. T. Morishita, précité, p. 6. La Jurisprudence française retient simplement l'homicide
volontaire.
695. Aujourd'hui, certains auteurs préfèrent parler non d'erreur de droit, mais « d'ignorance
du caractère illicite ou erreur sur l'interdiction (Verbotsirrtum) car cette expression indique
l'appréciation de l'acte en tant que phénomène complet et non l'appréciation d'un trait particulier
de ce phénomène », I. Andrejew.
696. On rappellera l'existence d'au moins deux grands congrès internationaux, le premier de
l'Association internationale de droit pénal tenu à Paris en 1954 (RIDP . 1955, p. 293 et s. avec
rapport de synthèse de L. Hugueney. p. 343 et s.), le second de la Société internationale de droit
comparé tenu à Budapest en 1978 (rapport de synthèse de I. Andrejew, Maison d'éditions de
l'Académie des sciences de Hongrie, 1979, p. 895 et s.).
697. Pour une présentation des arguments en faveur de l'exclusion ou de la non-exclusion de
l'erreur de droit, v. H. Parent, Traité de droit criminel , 2e éd. 2005, Thémis, Montréal, p. 451
et s.
698. Affaire Bailey , 1800, Russ and Ry 1, 168 ER 651.
699. Crim. 8 févr. 1966, Bull. crim . no 36.
7. Même dans les États à caractère non fédéral, des comparaisons peuvent être faites entre
ressorts judiciaires, la politique pénale pouvant varier selon les magistrats (sorte de micro droit
pénal comparé).
70. J. Spencer, « La procédure pénale française vue par un Anglo-Saxon », in La procédure
pénale en quête de cohérence , sous l'égide de la Cour de cassation, Dalloz 2007, p. 228.
700. Le Code pénal autrichien de 1796 motivait le principe de l'indifférence de l'erreur par le
fait qu'il ne reconnaissait comme infraction que des actions dont l'homme ne saurait ignorer « le
caractère illicite naturel » (natürliches Unrecht) . Le problème de l'erreur se posait d'ailleurs si
peu que beaucoup de codes n'en parlaient même pas (par exemple codes français de 1810 et
allemand de 1871).
701. Le point de départ semble être une étude de S. Glaser, Ignorantia juris, RDPC 1931,
p. 133.
702. Quand ils n'avaient pas déjà précédé. V. l'article 57 CP norvégien de 1902.
703. J. Andenaes, The general part of the criminal law, of Norway , traduit du norvégien par
T. Ogle, Sweet and Maxwell (Londres), 1965, p. 227 et s. L'auteur passe en revue les cas
d'erreurs admises par la Cour suprême : délit commis par un subordonné ou par un individu
fruste, voire par un étranger, règle nouvelle ou dont le sens est douteux.
704. Surtout celle des juges professionnels, J. Andenaes a remarqué, à propos de la Norvège,
que les juridictions inférieures où les échevins sont majoritaires, étant plus bienveillantes que la
Cour suprême composée uniquement de juges professionnels, précité, p. 232. Cette Cour n'a
retenu l'erreur de droit que 14 fois entre de 1957 à 1991, in J. Andenaes, Introduction à l'ouvrage
Il Codïce penale norvegese . Cedam, Padoue, 1998, p. 11.
705. L'admission de l'erreur non fautive se fonde, selon la théorie juridique, sur la distinction
allemande entre la théorie du dol (Vorsatztheorie) selon laquelle le dol comprend la conscience
actuelle de l'illégalité et la théorie de la culpabilité (Schuldtheorie) selon laquelle, au contraire,
pour qu'il y ait reproche pénal, il suffit qu'existe la possibilité de connaître l'illégalité, d'où la
conséquence qu'il n'y a pas de culpabilité si l'agent n'avait pas cette possibilité. V. G. Casaroli,
Erreur sur la loi pénale et principe de culpabilité après l'arrêt no 364-1988 de la Cour
constitutionnelle italienne, RSC 1988, p. 875.
706. Cass. belge, 6 juin 1962, RDPC 1962-1963, p. 64. Toutefois, les juges soulignent
l'obligation de s'informer dès que la matière est complexe, Anvers, 4 nov. 1987, RDPC 1992,
p. 1048. De même aux Pays-Bas, le juge prend en considération l'ignorance du caractère illicite
lorsque le prévenu n'est pas coupable, mais il lui impose également de s'informer sérieusement.
707. G. Casaroli, Erreur sur la loi pénale [...], précité , p. 873, et s. ; F. Palazzo, La bonne foi
, rapport italien aux Journées louisianaises de l'Association Henri Capitant, mai 1992, Dalloz,
1993, p. 419 et s.
708. Mais dans l'application, la jurisprudence est très stricte. J. Gauthier, La réglementation
pénale de l'erreur en droit suisse in Recueil des travaux suisses présentés au Xe congrès
international de droit comparé, Budapest, août 1978), 1979, p. 261 et s., not. p. 272 et s.
709. Inspiré d'un arrêt de la Cour fédérale du 18 mars 1952. Et le § 17 in fine voit dans
l'erreur non invincible une cause d'atténuation de peine. La règle est la même pour les infractions
administratives, § 11, II OWiG.
71. Au congrès de droit comparé de Paris en 1900, on envisageait (naïvement) l'unification
mondiale du droit. De nos jours, les défenseurs de l'unification ne sont plus très nombreux,
v. encore E. Banakas avec son slogan « un seul monde, un seul droit (pacifiquement) » in The
use of comparative law in Public international law, Problem of method. Revue hellénique de
droit international , 35, 1982/3, p. 121 à 229.
710. L'ancien Code espagnol était muet et la jurisprudence sévère.
711. Pourtant le projet de loi portant nouveau Code pénal (févr. 1986) était muet. Sur le
travail parlementaire, v. J. Pradel, Le nouveau Code pénal (Partie générale) , Dalloz 1993, no
44.
712. Pour la Cour fédérale allemande, BGHSt, 4,242 (appréciation concrète), et BGHSt, 21,
18 (obligation pour un homme d'affaires, en cas de doute, de solliciter les services d'un
spécialiste). Pour la Cour de cassation française, Crim. 11 oct. 1995, Bull. crim . no 301, D
. 1996. 469, note Maller (indifférence de l'erreur d'interprétation d'une décision de justice par un
avoué).
713. Le fondement théorique du moyen de défense est que l'erreur peut supprimer la mens rea
.
714. Il n'empêche qu'en pratique les cas d'admission de l'erreur en common law sont en fait
les mêmes qu'en système romano-germanique.
715. Au Canada, on peut arriver à la même conclusion sur la base du principe de « justice
fondamentale » écrit à l'article 7 de la Charte des droits et libertés.
716. Cour suprême des USA, [1939], Lanzetta , 306 US 451.
717. Id . 1974, affaire Smith c. Gogen , 415 US 566.
718. Cour suprême des USA, [1965], Cox c. Louisiana , 379 US 559.
719. Cour suprême du Canada, [1982], Mac Doiugall , 2 RCS 605.
72. J. Pradel, Vers des principes directeurs communs aux diverses procédures pénales
européennes, Mélanges Levasseur , Gazette du Palais-Litec, 1992, p. 459 et s.
720. Cour de district d'Alberta, [1973], Campbell , 21 CRNS 273, V. aussi E. Colvin,
Principles of criminal law , précité, p. 271.
721. R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel, I , précité, no 587.
722. C. Elliott et F. Quinn, Criminal law , 6e éd. 2006, éd. Pearson, p. 201-202.
723. K. Tiedemann, rapport général au 14e congrès international de droit comparé (Athènes,
1994) sur le sujet La criminalité du comportement collectif/Criminal liability of corporation ,
préparé et édité par H. de Doelder et K. Tiedemann, Kluwer Law International, 1996, p. 14.
724. Déjà en 1899, deux ouvrages favorables à la responsabilité pénale des personnes
morales sont à signaler : la thèse du Français A. Mestre, Les personnes morales et le problème
de leur responsabilité pénale et l'essai du Belge A. Prins, Science pénale et droit positif , p. 120.
Et aujourd'hui, dans des pays à législation encore hostile comme l'Allemagne à la responsabilité
pénale des personnes morales, la doctrine y est souvent favorable, v. H.J. Hirsch, La cuestion de
la responsabilidad penal de las asociaciones de personas , Anuario de derecho penal, y ciencias
penales, Tome XLVI, sept. à déc. 1993, p. 1099 et s. V. encore en faveur de cette responsabilité,
S. Geeroms, La responsabilité pénale de la personne morale : une étude comparative, RIDC ,
1996, p. 533 et s.
725. En Angleterre où les esprits sont en général favorables à la responsabilité pénale des
personnes morales, il y a de rares voix discordantes comme J.C. Smith et B. Hogan : Criminal
law , Butterworths, 10e éd. 2002 qui écrivent que « la nécessité d'une responsabilité des
corporations n'est toujours pas démontrée », p. 207.
726. CJCE, affaire Vandevenne , C-7/90, arrêt du 2 oct. 1991.
727. V. surtout les XVes Journées franco-belgo-luxembourgeoises de science pénale,
Sanctions pénales et personnes morales , tenues à Bruxelles en 1976, RDPC 1975-1976, p. 673
et s. ; Xe Congrès international de droit pénal tenu à Budapest en 1978 avec le rapport général
Constant, Liège, Éd. Vaillant-Carmanne, 1978 ; XIIIe Congrès de l'Association internationale de
droit pénal, colloque préparatoire tenu à Fribourg en Brisgau en 1982, RIDP . 1983 1 et 2 (ne
traitant pas que de la responsabilité des personnes morales, mais de tout le droit pénal
économique et des affaires) ; XIVe congrès de l'Association internationale de droit pénal,
colloque préparatoire tenu à Stockholm eu 1987, RIDP . 1988, no 1 et 2 (ne traitant pas que des
personnes morales) ; Ph. Kenel, La responsabilité pénale des personnes morales en droit anglais
, Genève, Éd. Droz, 1991 ; R. Legeais, Les réponses du droit anglais et du droit allemand aux
problèmes de la responsabilité pénale des personnes morales, Rev. des sociétés , 1993, Paris,
p. 371 et s. ; La criminalisation du comportement collectif/Criminal liability of corporation, 14e
Congrès international de droit comparé,précité ,La responsabilité pénale dans l'entreprise. Vers
un espace judiciaire européen unifié ? 10 rapports. RSC 1997. p. 255 et s. ; S. Geeroms, La
responsabilité pénale des personnes morales. Étude comparative, RIDC . 1996. p. 533 et s. ;
J. Pradel, La responsabilité pénale des personnes morales en droit comparé. Colloque organisé
par la Faculté de droit de Fribourg-Suisse en nov. 2001, Symposium pour le 60e anniversaire de
F. R iklin et J. H urtado Pozo. Justice pénale et état de droit — Strafjustiz und Rechtsstaat , éd
Schulthess, 2003, p. 49 et s. ; Societas punire potest. La responsabilità da reato degli enti
collettivi , 10 rapports, Faculté de droit de Florence, 2003 ; A. Fiorella (éd.), Corporate Criminal
Liability and Compliance Programs, I. Liability ex crimine of Legal Entities in Members State ,
Loverne Editore, Naples, 2012, il s'agit d'une collection de rapports pays par pays, concernant les
États membres de l'Union européenne, plus la Suisse et les États-Unis. La responsabilité pénale
de la personne morale. Enjeux et avenir , sous la direction de D. Brach-Thiel et A. Jacobs,
Comité international des pénalistes francophones, L'Harmattan, 2015. La responsabilité pénale
des personnes morales. Étude comparée , sous la direction de J.-C. Saint-Pau, Travaux de
l'Institut des sciences criminelles de Bordeaux, n° 4, Cujas, 2014.
728. Sauf à noter une loi du 25 juill. 1998 sur le terrorisme, son article 25 permettant au juge
pénal de reconnaître une personne morale comme terroriste et, en conséquence, ordonner sa
dissolution.
729. C.E. Paliero, rapport italien au congrès d'Athènes précité, p. 258-260, citant Pecorella,
V. aussi du même auteur, étude in La responsabilidad criminal de las personas juridicas ,
Universidad de Alicante et Tirant la Blanch, 2001, p. 109 et s., notamment p. 118.
73. M. Ancel, Valeur actuelle des études de droit comparé, in XX th century comparative and
conflicts law, Legal essays in honor of Hessel , E. Yntema, Leyden (Pays-Bas) 1961, p. 28.
730. C. Roxin, Strafrecht , I, 2e éd. 1994, § 8, no 54 et s. L'auteur expose ces théories, mais
sans y adhérer lui même.
731. C. E. Paliero, rapport italien au congrès d'Athènes précité, p. 258-260, citant Pecorella,
V. aussi du même auteur, étude in La responsabilidad criminal de las personas juridicas ,
Universidad de Alicante et Tirant la Blanch, 2001, p. 109 et s., notamment p. 118.
732. E. Mathias, in Droit pénal des affaires en Europe , sous la direction de G. Giudicelli-
Delage. PUF, 2006, p. 24.
733. Art. L. 263-2-1 C. travail selon lequel en cas d'homicide ou de blessures involontaire
commis dans une entreprise par un préposé, le tribunal peut « compte tenu des circonstances de
fait et des conditions de travail de l'intéressé » décider que le paiement des amendes prononcées
sera en totalité ou en partie à la charge de l'employeur.
734. Beaucoup d'applications en droit pénal de l'entreprise, v. Ch. Hennau-Hublet, rapport au
congrès d'Athènes, précité, p. 153.
735. Bien que France et Belgique aient, depuis ces textes, consacré la responsabilité pénale
des personnes morales, ces exemples subsistent, ce qui fait pour la personne morale un double
système de responsabilité.
736. Rapport C. Paliero au congrès d'Athènes, ouvrage précité, p. 265.
737. V. ss 126.
738. S. Manacorda, La responsabilité des personnes morales et l'harmonisation pénale
européenne : modèles normatifs et obstacles théoriques, in La responsabilité pénale des
personnes morales ; perspectives européennes, précité, p. 31. Add. Societas puniri potest. La
responsabilita da reato degli enti collecttivi , colloque tenu à Florence en mars 2002 (Edam
2003). V. aussi, G. Casaroli, Droit italien in Droit pénal des affaires , sous la direction de
G. Guidicelli-Delage, précité, p. 190.
739. C. Japiassu et A. Gueiraos, Panorama de droit pénal brésilien (2013-2015), Rev. pénit .,
2015, n° 3.
74. M. Ancel, « Les grandes étapes de la recherche comparative au XX e siècle », in Studi in
memoria di Andrea Torrente , 1968, p. 21 ; du même Cent ans de droit comparé en France, Livre
du centenaire de la Société de Législation comparée , 1969, p. 3 ; J. Pradel, Storia e tendenze
attuali del diritto penale comparato. Indice pen. 1999, p. 1241 et s. ; du même, El derecho penal
comparado. Breves reflexiones sobre una disciplina del futuro, in Homenaje al Dr. Marino
Barbero Santos , in memoriam, Ediciones de la Universidad de Castilla-La Mancha et Ediciones
Universidad Salamanca, 2001, vol. I, p. 479 et s. ; M. Sarfati, Les premiers pas du droit comparé,
Mélanges Maury , II, 1960, p. 237. On lira avec profit l'énorme ouvrage de M. Reimann et
R. Zimmermann (dir.) The Oxford Handbook of Comparative Law , Oxford University Press,
2006, cet ouvrage comprend une première partie sur the development of comparative Law in the
world , le point de vue n'étant pas spécialement pénal et abordant tour à tour la France,
l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche, l'Italie, la Grande Bretagne, les États-Unis, l'Europe centrale
et de l'est, l'Asie de l'est et l'Amérique latine.
740. Ainsi en est-il en droit portugais, rapport précité J. Lobo Moutinho et H. Salinas
Monteiro, p. 329-330. On a noté aussi le cas de la Norvège avant, il est vrai, une consécration
générale en 1991 ; H. Rostad, Las multas a las personas jurídícas, Hacia un derecho penal
económico europeo , Boletin oficial del Estado, 1995, p. 519 et s.
741. À partir d'un arrêt important de 1842, Rv. Birmingham and Gloucester Railway Co .
3 KB 223, 114 ER 492, arrêt ne concernant que les infractions réglementaires (regulatory
offences ) où la responsabilité est stricte, v. ss 81. Ces infractions visent souvent telle personne
ayant une certaine qualité et si cette personne est un être moral, les juges ont considéré qu'ils
pouvaient déclarer responsable un tel être moral.
742. Pays-Bas en 1953 (art. 51 CP), Norvège en 1991 (art. 48-a et 48-b CP), France en 1994
(art. 121-2 CP), Finlande en 1995 (chapitre 9 du CP), Estonie en 1998, Belgique en 1999, Suisse
en 2002 (disposition applicable en 2007), Roumanie en 2006, (art. 102 CP), Espagne en 2010
(art. 31 bis CP), etc.
743. L'Argetine longtemps rebelle envisage dans son projet de nouveau Code pénal de
consacrer cette responsabilité, selon le modèle français d'ailleurs, C. Mahiques, La
responsabilidad penal de las personas juridicas. Examen y prospectivs, in Derecho penal con
motivo del bicentenario , El Derecho, Buenos Aires, 2015, p. 9 et s. v. aussi de C. Robiglio,
Reflexiones acerca de la imputacion penal a las personas juridicas a partir de las ultimas
modificaciones legislativas, ibid., p. 373 et s.
744. H. Donnedieu de Vabres parlait du substratum humain. Les limites de la responsabilité
pénale des personnes morales, RIDP ., 1950, p. 342.
745. Ch. Hennau-Hublet, G. Schamps et H. Verhagaen, Indispensable responsabilité de
l'entreprise. Inacceptable culpabilité de l'entreprise , Journal des tribunaux, Bruxelles,
12 sept. 1998, p. 567-568.
746. J. D'Haenens, Sanctions pénales et personnes morales, RDPC 1975-76, p. 731 et s.
747. Crim. 2 déc. 1997, JCP 1998-II, 10023, rapport Desportes ; v. aussi Crim. 21 mars 2000,
Bull. crim . no 128. En cas de délégation de ses pouvoirs par le dirigeant personne physique,
c'est très logiquement le délégué qui est responsable et dont l'existence sert de base à la
condamnation de l'être moral ; Crim. 14 déc. 1999, Bull. crim . no 306 ; 30 mai 2000, id ., no
206.
748. J.Pradel, Droit pénal général , précité , no 994, 3e ; add. F. Stasiak, Responsabilité de
la personne morale, RSC 2010, p. 165 et s. ; Y. Mayaud, Responsabilité pénale d'un centre
hospitalier universitaire pour défaut d'organisation, RSC 2010, p. 617 et s. ; J.-Y. Maréchal, Un
pas de plus vers la responsabilité pénale directe des personnes morales, D . 2010, p. 2135.
749. ICR Haulage [1944] KB 551 ; DPP v. Kent and Sussex Contractors [1944] KB 146, S
imester et S ullivan . Criminal Law Theory and Doctrine , précité , p. 281.
75. Celui qui a été qualifié « de plus grand comparatiste né sur le sol anglais » (H. Gutteridge,
précité, p. 34) n'aura donc pas touché du tout au droit pénal !
750. (1972) AC 153.
751. C. Harding, rapport au congrès d'Athènes, précité, p. 369 et s. ; J. Spencer, La
responsabilité dans l'entreprise, RSC 1997, p. 289 et s. ; A. R eed et P. S eago, Criminal law , 2e
éd. 2002, Sweet § Maxwell, not. no 4-060 et s.
752. Simester and Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine , précité ,p. 286 et s.
753. V. ss 127 sur la corporate manslaughter .
754. Cour suprême du Canada, affaire Canadian Dridge and Dock Co 1985, SCR 662 ;
rapport P. Healy in La criminalisation du comportement collectif/Criminal Liability of
Corporations , précité, p. 169 et s.
755. Rapport J. Hill et R. Harmer in La criminalité du comportement collectif/Criminal
Liability of Corporations , précité , p. 80.
756. Jugement de 1965, affaire Saikosai-Keij-Hanreishu , in rapport N. Kyoto, in La
criminalisation du comportement collectif/Criminal Liability of Corporitas , précité , p. 282.
757. Crim. 20 juin 2006, Bull. crim no 188, D . 2007, 617, note C. Saint-Pau, D . Pan., 1624,
obs. C. Mascala, JCP 2006 II 10199, note E. Dreyer, RSC 2006, 825, obs. Y. Mayaud.
758. E. Desnoix, L'entreprise face à la justice pénale. Étude comparée droit français —
droits anglo-saxons , thèse dactyl. Tours, 2005, not. no 168 et s.
759. E. Desnoix, Plaidoyer (français) pour la consécration de l'infraction de corporate killing
en Angleterre. Rev. pénit . 2007, p. 131 et s.
76. Ouvrage écrit en latin, mais dont il existe une bonne traduction en anglais de
S.B. Chrimes, Cambridge University Press, 1942.
760. C.M.V. Charkson, Corporate manslaughter : yet more Government Proposals Crim L.R .
2005, p. 677, étude favorable à cette création ; v. la rapide présentation in Crim. L.R . 2007, 749.
761. Sur cette loi en général, Simester and Sullivan's Criminal Law. Theory and Doctrine ,
précité , p. 419 et s.
762. L. Moreillon. La responsabilité hiérarchique et sociale au sein de l'entreprise, in La
nouvelle partie générale du Code pénal Suisse , Stampfli éd. SA Berne, 2006 p. 141 et s., not.
p. 151-152 ; A. Macaluso, La responsabilité pénale de l'entreprise , commentaire des
articles 100 quater et 100 quinquines CP ; Schulthess, Genève, Zurich et Bâle, 2001, ouvrage
antérieur au nouveau Code pénal suisse, mais l'évoquant en tant que projet.
763. J. Vervaele. La responsabilité pénale de et au sein de la personne morale aux Pays-Bas.
Mariage entre pragmatisme et dogmatisme juridique, RSC 1997, p. 325 et s.
764. Cass. 3 mars 2015, RDPC 2015,p. 1121 et s. ; Bruxelles, corr, 24 févr. 2014, id.
responsabilité d'un hôpital où la mise en contention de certains malades avait été omise, ce qui a
fait que ledit hôpital ne s'est pas comporté comme une institution hospitalière normalement
prudente et diligente, pas de responsabilité du personnel soignant.
765. J. Messinne, La responsabilité pénale des personnes morales en droit belge au regard de
la protection des intérêts financiers des Communautés européennes in Vers un espace judiciaire
pénal européen , édité par G. de Kerchove et A. Weyembergh, Institut d'études européennes,
Université de Bruxelles, 2000, p. 277 et s. ; du même, Propos provisoires sur un texte curieux : la
loi de 4 mai 1998 instituant la responsabilité pénale des personnes morales, RDPC 2000 p 637
et s. ; C. Vanderlinden. La loi instaurant la responsabilité pénale des personnes morales et le droit
pénal social, RDPC 2000, p 660 et s. F. Lugentz et O. Kless, Le point sur la responsabilité pénale
des personnes morales, RDPC 2008, p. 190 et s.
766. L. Moreillon, précité , p. 153.
767. F. Streteanu, La responsabilité pénale des personnes morales en droit roumain. Rev. pén .
2007, p. 331 et s. , du même, Tratat de drept penal, Partea generalá , I, éd. Beck, Bucarest,
2008, p. 356 et s.
768. Rapport P. Healy, précité , p. 184.
769. Doc. parl. Sénat, cité par J. Messinne, précité, p. 285.
77. M. Ancel, Utilité et méthode du droit comparé , précité, p. 12.
770. Les infractions pour lesquelles la responsabilité pénale est objective, sans mens rea , ne
sont pas très nombreuses en common law (public nuisances et contempt of court) , mais le sont
davantage en statute law (détention de drogue, d'arme à feu…). Admettre la responsabilité de la
personne morale pour ces infractions évite bien des différents (intention ou imprudence de la
personne morale, détermination de l'auteur physique…). C'est pourquoi le système de la strict
liability se retrouve aux États-Unis, au Canada, en Australie notamment, pays pratiquant
volontiers le pragmatisme pénal. v. K. Tiedemann, rapport général du XIVe congrès
international de droit comparé. Athènes, 1994, sur la Criminalisation du comportement collectif
— Criminal liability of Corporation , Kluwer International Law — Martinus Nijhoff Publishers,
1995.
771. Mais une loi du 9 mars 2004 (art. 121-2 al. 1 CP) a rallié le camp de la clause générale.
772. Ce qui n'est pas sans poser des difficultés, J.-Y. Maréchal, Les incertitudes issues de la
généralisation de la responsabilité pénale des personnes morales, JCP 2008, II.10082.
773. Markus D. Dubber, An introduction to the Model Penal Code , 2e éd., 2015, Oxford
University Press, p. 99 et s.
774. Par exemple, la direction d'une entreprise de bâtiment néglige de s'assurer que les
ouvriers portent bien un casque sur le chantier alors que l'entreprise en a acquis un nombre
suffisant.
775. D.P.P . v. Kent and Sussex Contractors Ltd , 1944, KB, 146).
776. S. Geeroms, La responsabilité pénale de la personne morale , précité, p. 550.
777. E. S. Podgor, White Collor crime in a nutshell , St Paul Mim West Publishing co 1993,
p. 47 et s.
778. Toutefois en France, l'article 121-2 al. 2 CP décide que les collectivités territoriales et
leurs groupements sont pénalement responsables des infractions commises dans l'exercice
d'activités susceptibles de délégation, ce qui exclut évidemment les activités exercées par elles-
mêmes forcément (police, sécurité...) mais ce qui permet de les poursuivre lorsqu'elles exercent
par elles-mêmes ce qu'elles pourraient confier des tiers (ramassage scolaire...). Aux Pays-Bas la
jurisprudence va plus loin, en condamnant une administration publique qui a commis un délit à
l'occasion d'un acte qu'elle doit exécuter elle-même comme la délivrance d'un passeport (arrêt du
6 janv. 1998). En Espagne, la loi du 22 juin 2010 avait assimilé à l'État des partis politiques et les
syndicats. Mais une loi du 27 déc. 2012 a ôté à ces derniers le privilège (art. 31 bis, 5 CP).
779. En ce sens House of Lords , affaire Tesco Supermarkets v. Nattrass [1972] AC 153, le
dirigeant d'une des nombreuses succursales d'un grand magazin n'engage pas la responsabilité de
l'entreprise.
78. Pollock, History of comparative law in Journal of comparative law , volume V, 1903,
p. 83.
780. S. Geeroms, La responsabilité pénale des personnes morales , précité, p. 547.
781. L'article 51 CP néerlandais se rattache sans doute à ce système car il vise non seulement
« ceux qui ont donné l'ordre », mais aussi « ceux qui ont effectivement dirigé le comportement
illicite ».
782. Gomez-Jara Diez Carlos, El sistema de responsabilited penal de las personas juridicas en
el nuevo Codigo penal espanol, in El nuevo Codigo penal. Comentarios a la reforma , dir. J.-
M. Silva Sanchez, éd. Laley 2012, p. 661 ; J.-L. De la Cuesto, Responsabilidad penal de las
personas juridicas en el derecho espań ol, Revue électronique de l'AIDP , 2011, A-05. Ces deux
études sont postérieures à la loi de 2010 mais antérieures à celle de 2015. Sur l'état du droit avant
2010, v. Gonzalo Quintero Olivares, dir. Manual de derecho penal. Parte general , Aranzadi,
Pamplona, 1999, p. 637.
783. E.-S. Podgor, précité , p. 41.
784. Laquelle reste très modeste dans ses exigences à cet égard.
785. Rapport général de K. Tiedemann au congrès international de droit comparé, précité ,
p. 24 et 25.
786. R. Garraud, écrivait que « le droit pénal, c'est le droit de punir à l'état statique, la
procédure c'est le droit de punir à l'état dynamique », Traité théorique et pratique d'instruction
criminelle , tome I, n° 1, 1907.
787. V.-G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas, Thomson Reuters, 2012, p. 59 et s.
788. V. ss 26.
789. On ajoutera que dans certains droits, l'accusé peut faire appel à des enquêteurs privés
qui présenteront directement au juge les éléments qu'ils ont recueillis. Il en est ainsi en Amérique
du Nord et, par imitation, en Italie aux articles 391 bis et s. CPP sur les investigations défensives
(investigazioni défensive ). Ce procédé qui peut être dangereux est soigneusement réglementé par
ces articles. V. Procedure penali d'Europa . Mario Chiavario. Cedam-Milano, 2001. p. 300 et
301, le développement étant cependant antérieur à la réforme due à la loi du 7 déc. 2000 qui a
abrogé l'article 38 de la loi d'application du CPP et crée les articles 391 bis et s.
79. Cependant, l'œuvre de Montesquieu reste peu scientifique. Il se fonde sur des documents
non contrôlés, « sa géographie juridique relève encore largement de cet exotisme folklorique si
en vogue au XVIII e siècle » (M. Ancel, précité, p. 13), enfin les éléments de droit comparé sont
utilisés comme illustration d'une thèse au lieu d'être examinées en eux-mêmes.
790. V. not. les travaux de l'Institut des Hautes Études de la Sécurité Intérieure à Paris
(IHESI) avec sa revue, Les Cahiers de la Sécurité intérieure, v. le no 7 de janv. 1992 sur Polices
en Europe , le no 8 d'avr. 1992 sur Police et démocratie à l'Est , le no 13 de juill. 1993 sur
Systèmes de police comparés et coopération. Add. Polices d'Europe . Éd. IHESI et l'Harmattan
1992, et D.H. Bayley, Patterns of policing : a comparative international analysis , New
Brunswick, NJ Rutgers University Press 1985, P. Meyzonnier, Les forces de police dans l'Union
européenne . IHESI et L'Harmattan, Paris 1993 ; J.-C. Monnet, Polices et sociétés en Europe ,
La Documentation française, Paris 1993 ; Droits de l'individu et police , colloque des Facultés de
droit de Montréal et Poitiers, tenu à Poitiers en mai 1988, Revue juridique Thémis, Montréal
1989, vol. 23, no 2-3, il s'agit d'une étude comparée des polices canadienne et française quant à
leurs pouvoir et leurs responsabilité.
791. G. Wahlter, Les pouvoirs d'enquête de la police aux confins du droit pénal. Entre
« polices administratives » et administration « quasi-policiaire », in Les investigations policières
– Die polizeilichen er-mittlungen , 3e rencontres du droit pénal franco-allemand, Presses
Universitaires d'Aix-Marseille, 2012, p. 63 et s.
792. A. Garraud, Renseignement : nouvelle législation, nouvelles perspectives et… quelques
inquiétudes, Rev. pénit ., 2015,p. 545 et s.
793. Qui est cependant dirigée aujourd'hui par un civil, comme en France.
794. Gendarmerie et polices à statut militaire, Les Cahiers de la Sécurité intérieure , no 11,
janv. 1993.
795. Les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) en France et la Bundesgrenszchutz en
Allemagne par exemple.
796. La cloison n'est cependant pas totalement étanche. À partir de 1972, la multiplication
des attentats terroristes va entraîner la conclusion d'un accord entre le gouvernement fédéral et
les gouvernements régionaux portant sur un « programme de sécurité intérieure ». Sans remettre
en cause la séparation des compétences, il s'agit de développer les rapports des Länder entre eux
et des Länder avec les polices fédérales, notamment avec le Bundeskriminalant (dit B.K.A.) qui
recherche les informations criminelles pouvant aider les polices des Länder et qui est rattaché au
ministère fédéral de la justice ; le BKA est basé à Wiesbaden.
797. Les polices municipales en Espagne ne cessent de se développer car toute commune de
plus de 5 000 habitants peut disposer de forces locales.
798. Subdivisé lui-même en 179 stations , sortes de commissariats de police.
799. À Londres, le rôle d'autorité de police est assuré par le ministre de l'Intérieur.
8. V. infra , 2e partie.
80. De l'esprit des lois , livre XIV, chapitre X.
800. J. Spencer, Rev. pénit ., 2015, n° 2 ; comp. J. Raine, Shifting power dependancies in
Criminal justice the dual stat centre and locality in England and Wales, Crim. LR 2014, p. 399
et s.
801. Il s'agit d'une loi énorme de 179 article et de 17 annexes. Voir le texte et son
commentaire in Blackstone's Guide to The Serious Organised Crime and Police Act 2005.
Oxford University Press, 2005. Add J. Antonio F. Lopez de Lima, Le SOCA (Serious Organised
Crime Agency) : le FBI anglais ? RSC 2007, p. 417 et s.
802. Aujourd'hui, art. 21-2 CPP et L. 2212-5 C. général des collectivités territoriales. Les
effectifs des polices municipales s'accroissent sensiblement : 5 000 agents en 1984 contre
30 000 en 2014.
803. Avec évidemment des sous-distinctions.
804. B. Dupont, Police communautaire et de résolution de problèmes, in Traité de sécurité
intérieure , sous la direction de M .Cusson, B. Dupont et F. Lemieux, Cahiers du Québec, 2007,
p. 98 et s.
805. J. Pradel, Le ministère public, autorité omniprésente ou colosse aux pieds d'argile.
Observations sur quelques législations pénales européennes, Rev. pénit ., 2001, pp 464 et s.
806. Pour les gendarmes, un système légèrement différent s'applique.
807. A. Decocq, J. Montreuil et J. Buisson, Le droit de la police , 2e éd., Litec, 1998, no
1523 et s.
808. La procédure d'arbitrage est en Amérique du Nord la règle générale pour résoudre les
conflits liés aux rapports de travail régis par convention collective.
809. M.F. Bich, Contrôle administratif de la police : discipline policière et arbitrage de griefs,
Revue juridique Thémis , Montréal 1989, vol. 23, p. 345 et s. extrait d'un colloque tenu en
mai 1988 à Poitiers, sur le thème « Droits de l'individu et police » dans le cadre d'un jumelage
entre les Facultés de Montréal et Poitiers.
81. Idem , livre XXIX, chapitre 11.
810. Bibliographie : Trois colloques sur le droit comparé : celui de l'AIDP tenu à Berne en
avr. 1988 sur le thème « Les relations entre le droit pénal et la procédure pénale », RID pén .,
1989, no 3 et 4, p. 603 et s. ; celui de l'Institut supérieur international de sciences criminelles
tenu à Syracuse en nov. 1991 sur le thème « Justice pénale et droits de l'homme », RID pén .
1992, no 3 et 4 et no 3 et 4 bis, p. 505 et s. ; enfin celui tenu à São Paulo en sept. 2000 sur « Le
Ministère public et la criminalité contemporaine » ; H. Jung, Le ministère public : portrait d'une
institution, APC no 15, 1993, p. 15 et s. ; Voir aussi pour les États européens, l'administration de
la justice en Europe et l'évaluation de sa qualité sous la direction de M. Fabri, J.P. Jean,
P. Laagbroek et H. Pauliat, coordination par N. Rivero-Cabouat, Mission recherche droit et
justice , Montchrestien, 2005 ; V. enfin Tasks and Powers of the Prosecution Services in the EU
Members States , Peter J.P. Taked, 2 vol., 2004, 2005, Wolf Legal Publishers Nijmegen.
811. Esprit des lois , Livre VI, chap. 8, 1748.
812. La Russie à partir de 1722 par exemple. L'Allemagne l'acquiert au XIX e siècle, d'abord
à travers le Code français d'instruction criminelle de 1808 appliqué à la Rhénanie, ensuite avec le
CPP impérial de 1877, v. H. Jung, Le rôle du ministère public en procédure pénale allemande.
RSC 1983, p. 233 et s.
813. A. Bullier, Le Crown Prosecution Service : émergence d'un parquet en Angleterre ? RSC
1988, p. 272 et s. ; J. Pradel et L. Leigh, Le ministère public — Examen comparé des droits
anglais et français, RDPC 1989, p. 223 et s. ; diverses études parues in The criminal law review,
janv. 1986, I, p. 76 et s. ; A.T.H. Smith, England and Wales , in Criminal procedure systems in
the European community , éd. C. Van Den Wyngaert, Bulterworks, 1993, p. 76 et s. ; J. Sprack, A
pratical approach to Criminal Procedure , 14e éd., 2012, p. 68 et s., Oxford University Press.
814. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis , Economica, Paris 2e éd. 2005, no 46 et s.
815. L'appartenance à un parti n'est en général pas interdite, quoique souvent déconseillée.
Dans certains pays d'Europe de l'Est, des lois de 1990 et 1991 ont interdit une telle appartenance,
par réaction avec l'ancien régime (Pologne, Bulgarie, Tchécoslovaquie).
816. Cependant aux USA, les attorneys fédéraux, qui sont nommés par le président des États-
Unis, n'exercent leurs fonctions que pour quatre ans en général, après quoi ils vont ou retournent
en pratique privée, ce qui est plus lucratif.
817. Le schéma est le même pour les juges : après l'examen de sortie, le candidat reçu peut
choisir, en fonction de son rang, entre le parquet et le siège.
818. V. ss 26.
819. M. Papa, La nouvelle législation italienne en matière de criminalité organisée, RSC
1993, p. 731.
82. S. Soleil, « Comment les pionniers du droit comparé ont-ils fabriqué les premiers modèles
juridiques ? », in Le droit comparé au XXI e siècle. Enjeux et défis , préc ., p. 177 et s.
820. Le Conseil supérieur de la magistrature. Il est vrai que la France se rapproche de ce
système depuis 1994.
821. Loi du 25 juill. 2005, n° 150.
822. Même si les juges sont d'anciens avocats eux aussi.
823. Pour l'Angleterre, l'Écosse, la France et l'Italie, on lira d'A. Perrodet, Étude pour un
ministère public européen , préface J. Spencer, LGDJ, Paris, 2001, spécialement p. 109 et s.
824. H. Tanaka, The japanese legal system , University of Tokyo Press, 7e éd. 1988, p. 88
et s.
825. Loi n° 8.625, art. 1, A.C. de Araujo Cintra, A. Pellegrini Grinover et C. Rangel
Dinamarco, Teoria geral do processo , 29e éd., 2012, Malheiros, éd. Ltdo, p. 242.
826. Pour l'Angleterre, l'Écosse, la France et l'Italie on lira d'A. Perrodet, Étude pour un
ministère public européen, précité, p. 53 et s.
827. En 1979, ce dernier avait eu l'idée de donner au parquet une directive générale sur la
détention provisoire. Elle ne fut pas suivie.
828. Introduction to finnisch Law and Legal culture , sous la direction de K. Nuotio, S
.Melander, M. Huono-Kotturner, p. 111 et s. par P. Länsimeva.
829. E. Bonis-Garçon et O. Décima, Grâce et disgrâce des instructions hiérarchiques , JCP
2013, 955 ; J .Pradel. Faut-il supprimer les instructions pénales individuelles au parquet ? A
propos du projet de loi du 23 mars 2013, D . 2013, Point de vue, p. 1361.
83. 1re éd. 1777, 2e éd. 1784. Une Introduction en français, précédée d'un long avantpropos,
émanant de C. Carlier et J. Guy-Petit a paru en 1994, aux éditions de l'Atelier, Champs
pénitentiaires.
830. Ce qui montre que le parquetier français présente une double nature : fonctionnaire aux
ordres lors du lancement de la poursuite et magistrat à l'audience.
831. M. Franchimont, A. Jacobs et A. Masset, Manuel de procédure pénale , Liège, 3e éd.,
2009.
832. A. Meeus, L'institution du ministère public en Belgique , Annales de droit de Louvain,
Tome XLVIII, 1/1988, p. 17 et s. ; G. Corstens, La position de droit constitutionnel du ministère
public aux Pays-Bas , in Être juge demain , textes réunis par J.-P. Royer, Presses Universitaires
de Lille, 1989, p. 147 et s. ; P. Tak, Essays on Dutch Criminal Policy , Wolf, Legal Productions,
Nimègue 2002, p. 50 et s.
833. Toutefois, les ordres du ministre sont exceptionnels.
834. V. Grene, Denmark in Criminal procedure system in the european Community , précité,
p. 56.
835. En Angleterre, le CPS continue la poursuite engagée par la police, pour les petites
affaires et initie la poursuite pour les autres ; en outre il continue la poursuite quand celle-ci a été
commencée par une autre personne privée ou une autorité, art. 3 (2) et 6 (2) du Prosecution of
Offences Act. 1985 .
836. V. ss 340.
837. En Angleterre, le CPS peut « donner des avis aux forces de police sur tous aspects des
affaires criminelles, art. 3 (2) du Procecution of Offences Act. 1985 .
838. V. ss 143.
839. P. Cornu, Le nouveau ministère public, son fonctionnement et ses compétences, in
Pfister-Liechti Renate (éd.) La procédure pénale fédérale , Berne, 2010,p. 51 et s. ; F. Gasser, Le
procureur, homme fort du nouveau Code de procédure pénale : vraiment ? ForumPoenale 2012,
p. 312 et s.
84. Destiné à préparer le Code civil, ce Bureau disparaîtra en 1804, l'année de sa parution.
840. J. Pradel, Le ministère public, autorité omniprésente ou colosse aux pieds d'argile
.Observations sur quelques législations pénales européennes, Rev. pénit ., 2001, p. 464 et s. ; du
même, O ministerio publico en materia penal, Revista juridica da escola superior do ministerio
publico de Sao Paulo , éd., ESMP, vol. 5, 2014, p. 15 et s.
841. V. ss 26.
842. E . Mathias, Les procureurs du droit. De l'impartialité du ministère public en France et
en Allemagne , préface M. Delmas-Marty, CNRS Droit, 1999.
843. La doctrine allemande insiste sur le fait que le ministère public n'est pas une véritable
partie, mais un organe autonome de l'administration de la justice. Tout cela n'est pas étonnant
puisque le parquet allemand a été créé à partir du modèle français.
844. J . Cédras, La poursuite des affaires signalées d'intérêt particulier, Rev. pénit ., 1992,
p. 77 et s., not. p. 89 et s. où se trouve une bibliographie de doctrine américaine.
845. On citera deux colloques internationaux, le premier tenu à Berne en avr. 1988 sur Les
relations entre le droit pénal et la procédure pénale, RIDP . 1989, 3e et 4e trimestres, le second
tenu à Syracuse (Sicile) en nov. 1991 sur Justice pénale et droits de l'homme, RIDP . 1992, 3e et
4e trimestres et 1992 bis 3e et 4e trimestres Add. L'administration de la justice en Europe et
l'évaluation de sa qualité , 2005, précité.
846. CEDH, 23 juin 1981, Le Compte Van Leuven et De Meyere c. Belgique , § 55, Série A, n
° 43 ; Cah. dr. eur . 1982, 201, note 9, Cohen-Jonathan – 28 juin 1984, Campbell et Fell c.
Royaume-Uni , § 78, Série A, n° 80 ; Cah. dr. eur . 1986, 213, note G. Cohen-Jonathan,
l'indépendance s'apprécie notamment en fonction du mode de désignation des juges et de la
durée de leur mandat.
847. V. ss 178 s.
848. Il s'agit toujours d'un juge unique.
849. L'Espagne a songé récemment à abandonner le juge d'instruction et à faire du minisère
public (ministerio fiscal) , le directeur des investigations, face à un juge des garanties compétent
pour les décisions sur la détention provisoire, les perquisitions, les inspections corporelles, etc.
Mais ce projet a suscité de très importantes réserves dans la magistrature espagnole, y compris
celle du parquet. D'où l'idée d'adopter un système mixte : soit garder le juge d'instruction pour
les affaires politiques (corruption) et économiques, soit conserver le juge d'instruction à titre
résiduel, à la demande de l'accusé, v. G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas, Thomson
Reuters, 2012, p. 70-71. Cependant la toute dernière tendance est de conserver le juge
d'instruction. On ajoutera que le minisètère public espagnol étant dépendant du pouvoir
politique, il y a là une raison supplémentaire de conserver le juge d'instruction.
85. Le premier titulaire en sera Lerminier qui voulait procéder à une « comparaison réfléchie
des institutions sociales ».
850. Pour les crimes, la saisine du juge d'instruction est en général obligatoire (France,
Belgique), exceptionnellement facultative (Pays-Bas).
851. Sur le recul du juge d'instruction en droit comparé, v. le colloque préparatoire de l'AIDP
tenu à Tolède en avr. 1992 sur les mouvements de réforme de la procédure pénale et la protection
des droits de l'homme ; RID pén . 1993, p. 729 et s. not. p. 818 à 820.
852. Jusqu'en 1989 en Italie et jusqu'en 1975 en Allemagne.
853. Parfois créées pour juger des infractions déjà commises et en tout cas créées pour juger
un cas ou une série de cas déterminés.
854. Arrêt du 6 juin 1967, v. M. Fromont, Le juge constitutionnel et le droit pénal en RFA,
RSC 1985, p. 743 et s.
855. Arrêt Hamdan v. Rumsfeld . 126 S. Ct 2749 (2006), Hamdan, chauffeur d'Oussama Ben
Laden était emprisonné à Gantanamo Bay : condamné par une juridiction d'exception
(commission militaire), il en contesta la légalité devant la Cour Suprême qui – par cinq voix
contre trois, lui donna raison, une telle juridiction ne pouvant être instituée ni par un acte du
congrès ni en vertu du pouvoir inhérent à la fonction présidentielle (Inherent powers ), Droit
constitutionnel étranger, États-Unis : chronique de G. Scoffoni et I. Fassassi, RFD const . 2007,
p. 835-836.
856. M. Raynal, La diversité dans l'unité. Le système juridictionnel nigérian. Recueil Penant
1991, p. 61 et s.
857. F. Tocora, Politica, criminal en America latina , Ediciones Libreria del profesional,
Bogota 1990, p. 96. Add . Juridictions militaires et tribunaux d'exception en mutation.
Perspectives comparées et internationales, sous la direction d'E. lambert-Abdelgaurad, Agence
universitaire de la francophonie, 2007, où il est montré que ces juridictions se rapprochent peu à
peu du droit commun.
858. On ne confondra pas les juridictions d'exception, créées pour une série de cas
déterminés, et les juridictions spécialisées, instituées pour connaître de toutes les affaires de la
même espèce.
859. M.-E. Banderet, Recherches approfondies faisant suite au recensement au niveau fédéral
de délits économiques sous des aspects uniformes. RSC 1985, p. 174 ; R. Tiedemann, Les tâches
de la recherche et de la réforme dans le domaine de la criminalité économique sur le plan
international, id . 1985, p. 451 et s. et not. p. 463.
86. Le but était double : informer les praticiens des lois étrangères pour les aider à résoudre
les conflits de lois, faire découvrir les droits étrangers afin d'acquérir des modèles qui pourront
permettre une amélioration du droit national. Cette société se mit à publier un Bulletin contenant
des articles de droit étranger et, à partir de 1875, un Annuaire de législation étrangère donnant un
résumé des principaux textes promulgués dans un grand nombre de pays et dans toutes les
branches du droit, droit pénal inclus. Cet Annuaire paraît encore chaque année. On lira sur
l'histoire de la SLC les études de E. Picard, D. Foussart, X. Blanc-Jouvan, S. Demare-Lafont et
O. Descamps, G. Canivet, J.L. Dewost et E. Piwnice, in Le droit comparé au XXI e siècle.
Enjeux et Défis , préc ., p. 49 à 106. On ne confondra pas la Société de législation comparée ni
avec le Centre français de droit comparé (fondé en 1951) ni avec l'Académie internationale de
droit comparé (fondée en 1924), toutes à vocation généraliste et pas seulement à vocation
pénaliste. L'activité principale de ces organismes est d'organiser des colloques, toujours publiés.
860. Pas partout cependant, ainsi en Italie, ce sont les cours d'assises, ordinaires en quelque
sorte, qui sont compétentes.
861. Ces critiques se manifestent par exemple en Allemagne.
862. H. Jung, « Le droit pénal allemand face au terrorisme. Un bref bilan en législation »,
RSC 1987, p. 657.
863. J. Pradel, « Les infractions de terrorisme, un nouvel exemple de l'éclatement du droit
pénal », D . 1987, chron. 39; « Lutte contre le terrorisme, nouveaux moyens », AJ pénal 2013.
44.
864. G. Hogan et C. Walker, Political violence and the law in Ireland , Manchester
University Press, 1989. L.H. Leigh, Le cas du Royaume-Uni , in M. Delmas-Marty (sous la
direction de), Raisonner la raison d'État , PUF, Paris 1989, p. 344 et s. Cependant, le procureur
général peut décider de soumettre ces affaires aux juridictions habituelles (avec jury) lorsque les
faits relèvent plus de la criminalité classique que d'une mobile terroriste.
865. E. Julhiet, Les tribunaux pour enfants aux États-Unis , 1906 ; déjà en 1890, l'Australie
réalisait une spécialisation des audiences de mineurs en pratique et cet usage fut légalisé en
1895.
866. Le législateur hésita entre plusieurs formules, v. la discussion parlementaire in D . 1913,
IV, 131.
867. M. Merigeau, Le droit pénal des mineurs et des jeunes adultes en République Fédérale
d'Allemagne , Pedone, Paris 1987.
868. Il est rappelé par le protocole no 7 additionnel à la Conv. EDH, art. 2-1, ainsi que par
diverses Constitutions.
869. Ce qui signifie qu'en Italie le contrôle de la phase préparatoire est moindre que par
exemple en France.
87. Dont le but était en réalité assez théorique puisque ses promoteurs entendaient « servir
par la comparaison des législations les exigences de l'humanité et du droit naturel en faisant
comprendre les idées du droit et de la justice universelle », L. Constantinesco, précité, I, p. 105.
870. Stephen Breyer, La Cour suprême, le droit américain et le monde , préface G. Canivet,
éd. Odile Jacob, 2015.
871. Où la Cour suprême joue, entre autres fonctions, celle de statuer en appel contre les
décisions rendues par un jury.
872. La Cour judiciaire suprême. Une enquête comparative , avec une synthèse d'A. Tunc,
RIDC , 1978, n° 1, p. 5 et s., numéro spécial.
873. M. Chiavario, RIDP . 1989, p. 876.
874. L. Leigh, RIDP . 1989, p. 658.
875. V. ss 654.
876. Le volume des affaires fédérales est infiniment moindre que celui des affaires étatiques :
en moyenne 30 000 contre 12 000 000.
877. P. Beliveau et M. Vauclair, Traité général de preuve et de procédure pénales, Thémis ,
Montréal 20e éd. 2013, p. 144 et s.
878. Colloque Justice pénale et droit de l'homme tenu à Syracuse en 1991, et not. rapport
général B. Repik, RID pén . 1992, 1272 et s. ; R. Foque, The independance of the judiciary and
the administration of criminal justice, European journal of crime, criminal law and criminal
justice , Kluwer-Fritzer 1993, p. 332.
879. C'est la règle même là où la loi ne l'exige pas expressément, comme aux USA.
88. Journal of criminal law , vol. IX, 1908, p. 14.
880. Les Cours municipales du Québec sont tenues par des juges qui anciens avocats...
continuent à être avocats devant les autres juridictions et c'est pourquoi ces Cours siègent en
général le soir. Ce système curieux a pourtant été approuvé par la Cour suprême qui n'a pas
considéré que le principe d'impartialité affirmé à l'article 11 d de la Charte est violé : en effet ces
juges à temps partiel prêtent un serment d'impartialité et doivent se récuser en cas de conflit
d'intérêt, Cour suprême, affaire Lippé , [1991] 2 RCS 114.
881. Par ex. la doctrine russe se plaint du niveau très bas des juges qui sont parfois des gens
demi-illétrés.
882. Par ex. 24 ans en Hongrie, 25 ans en Norvège, en Tchécoslovaquie et en Russie, 26 ans
en Pologne, 30 ans en Norvège pour devenir juge à la Cour suprême, aucun âge en France.
883. Et où en outre le candidat remplit un questionnaire de 30 pages, et est l'objet d'une
évolution par le Comité fédéral judiciaire de l'Association du Barreau américain ; cette
évaluation ne constitue pour le président des USA qu'un avis, v. J. Cedras, La justice pénale aux
États-Unis, Paris, 2e éd. 2005, p. 46-47.
884. J. Cedras, précité, id .
885. Aujourd'hui prévaut le système de nomination par le chef d'État (République tchèque)
ou élus par les assemblées générales de juges avec nomination ultérieure par le chef de l'État
(Pologne).
886. On cite le cas d'un juge très âgé et malade qui venait à la Cour en ambulance, pour
assister aux délibérés.
887. Les juges de la Cour suprême sont nommés par le cabinet et les autres par la Cour
suprême. Sur les risques d'atteinte à leur indépendance, en raison de ce système, v. T. Fukaze et
Y. Higuchi, Le constitutionnalisme et ses problèmes au Japon. Une approche comparative , PUF,
Paris 1984, p. 291 et s.
888. Comme le Conseil Supérieur de la magistrature en France et en Italie.
889. Le législatif est alors la Chambre des représentants.
89. R. Saleilles y fit une communication très importante sur l'objet, les conditions et les
méthodes du droit comparé, procès-verbaux du congrès, I, p. 15, Paris 1905-1907, 2 volumes.
Certains ont vu dans ce congrès le vrai point de départ du droit comparé avec l'idée que le droit
comparé allait faire progresser le droit grâce à la création d'un droit commun de l'humanité ;
K. Zweigert et H. Kötz, An introduction to comparative law , 3e éd., Clarendon Press Oxford,
1998, p. 2 et s.
890. R.D. Cudahy, The independance of the judiciary, RID pén . 1992, p. 899 et s.
891. Mais c'est là un symbole qui ne saurait à lui seul éviter les dangers de la politisation de
la justice et comme l'a indiqué le juge C udahy, « on peut écarter le juge de la politique, mais on
ne peut écarter la politique du juge » id .
892. Cour suprême, affaire Valente , [1985], 2 RCS 673.
893. L. Joinet, The indépendance and impartiality of the judiciary, jurors and assessors and
the independance of lawyers, RID pén , 1992, p. 987 et s.
894. H. Jung, La participation des citoyens à l'administration de la justice pénale en droit
comparé, RSC 1986, p. 799 ; Le jury dans le procès pénal au XXI e siècle/The lay participation
in the criminal trial in the XXI st century. RID pén . 2001. p. 15 et s.
895. V. une enquête en Allemagne en 1970 in P. Hunerfeld, Rev. sc. crim . 1989, p. 197. De
façon plus générale et pour l'Allemagne, Volk, Der Laie als Strafrichter in Festschrift für
Dünnebier , 1982, p. 373, Kühme, Laienrichter im Strafproze ® ? in Zeitschrift für Rechtspolitik
, 1985, p. 237.
896. Sans oublier deux effets complémentaires dans les pays faisant appel à des juges non
professionnels, le développement de l'instruction (pour la Suisse, RID pén . 1989, p. 1048) et
l'extension du juge unique professionnel (pour l'Europe de l'Est, RID pén . 1992 bis, p. 1271).
897. Pour une présentation générale des deux sortes d'arguments, rapport M. Pisani au
Congrès international de droit pénal sur les relations entre le droit pénal et la procédure pénale et
droits de l'homme, Syracuse, nov. 1991, RID pén . 1992 bis, p. 1270.
898. Pourtant, quelques pays sont rebelles à presque toute forme de participation comme les
Pays Bas ou la Turquie.
899. A.T.H. Smith, Repositionning the Law of Contempt : The Criminal Justice and Courts
Act. 2015, Crim. L.R . 2015, p. 845 et s.
9. Avec une variante dans le cas où le comparatiste considère un groupe d'États et un État :
ainsi en va-t-il de la comparaison entre la jurisprudence de la Cour européenne des droits de
l'homme de Strasbourg (s'appliquant aux divers États membres du Conseil de l'Europe) et la
jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis.
90. R. David, Lévy-Ulmann et le droit comparé , 1921 ; E. Lambert, L'Institut de droit
comparé, son programme, ses méthodes d'enseignement , 1921.
900. M. Ali Mekouar, La phase décisoire du procès pénal, au Maroc, RID pén ., 1986, p. 639.
901. À vrai dire, il faut ajouter une cinquantaine de juges professionnels et rémunérés car
dans les très grandes villes, les juges des Magistrates'Courts sont des professionnels.
902. Affaire Rv. East Kerrier , [1952], 2 QB719, Add . sur l'ensemble de la question
J.R. Spencer, Jackson's machinery of justice , Cambridge University Press, 1989, p. 183 et s. 402
et s. ; J. Sprack, A pratical approach to Criminal Procedure , 14e éd., 2012, Oxford University
Press, p. 91 et s.
903. Mais en général sans apporter de précisions sur le rôle exact de ces citoyens.
904. Voir l'étude encore très utile Le jury face au droit pénal moderne , Travaux de la
troisième journée d'étude juridiques Jean Dabin (mai 1967), not. H. Jescheck, Considérations de
droit comparé , Bruylant, Bruxelles 1967, p. 149 et s.
905. L'Angleterre avait d'ailleurs alors adopté non seulement le jury de jugement, mais aussi
le jury d'accusation qu'elle abandonna en 1933. Le jury d'accusation (grand jury) existe encore
aux USA dans certains États et en matière fédérale (v. 6e Amendement) en pays de common
Law.
906. Sur le droit américain, v. l'ouvrage un peu ancien, mais très complet de H. Kalven et
H. Zeisel, The american jury , Boston et Toronto 1966.
907. F. Clerc, Une expérience du jury, Mélanges Georges Sauser -Hall, 1952, p. 168.
908. La Cour suprême des États Unis reste très favorable au jury, en matière pénale et même
en matière civile, dans le cadre fédéral et dans le cadre étatique, Cour suprême, affaire Hana
Financial, Inc v. Hana Bank , 574 US-(2015). Sur le plan pénal, le jury se fonde sur les
5° Amendement (droit à une procédure légale) et 6° Amendement (droit d'être jugé par un jury)
et sur le 7° Amendament pour les affaires civiles. Il existe même un grand jury, compétent pour
l'enquête et le pouvoir juridictionnel de décider le renvoi devant le jury (de jugement).
909. Et quelques autres comme le Brésil ou le Portugal. Cependant dans ce dernier pays, le
recours à la Cour d'assises n'a lieu que sur demande d'une partie (art. 13 CPP). Le jury existe
encore dans les pays scandinaves qui ont aussi le système de l'échevinage pour les affaires moins
graves (v. ss 167). Ces dernières années, le jury anglo-saxon a fait de nouvelles conquêtes, par
exemple en Russie (en 1993) et en Espagne (en 1995). Le jury dans le procès pénal au XX e
siècle , précité, p. 253 et s. pour la Russie, p. 295 et s. pour l'Espagne.
91. L.J. Constantinesco, précité, p. 75 ; G. Radbruch, P.J. Feuerbach, précurseur du droit
comparé in Introduction à l'étude du droit comparé , Recueil d'études en l'honneur d'E. Lambert,
1938, Paris, Tome 1, p. 284 et s.
910. V. Greve, in Criminal procedure systems in the European Community , sous la direction
de C. Van den Wyngaert 1993, p. 56. Pour l'Angleterre, v. ss 157.
911. Review of the Criminal Courts of England and Wales , report, october 2001, by the Right
Honourable Lord Justice Auld Londres, p. 181, 213 et 216.
912. Pour une application, l'affaire Twomey où la décision du juge de se passer de jury fut
maintenue par la cour d'appel, v. J. Spencer, Rev. pénit ., 2012, p. 478.
913. La Cour suprême a annulé la condamnation d'un Noir car aucun Noir n'avait été retenu
comme juré depuis des dizaines d'années, affaire Norris v. Alabama , [1990], 294 US 587.
914. J. Cédras, La justice pénale aux États-Unis , précité , p. 59.
915. J. Legrande et B. Legrande, The basic processes of criminal Justice , Springfield
(Illinois), 2e éd. 1984. Pour faciliter ces interrogatoires, la défense contacte des cabinets
spécialisés pour brosser le profil psychologique du juré adéquat (in depth analysis ) et lors du
voir-dire, elle tentera de faire retenir les jurés correspondant à ce profil.
916. Aux USA, la Cour suprême s'efforce d'exclure les récusations préremptoires pour motif
racial : affaire Batson v. Kentucky , 476 US 79 (1986) où il est dit que l'exclusion de jurés noirs,
liée à leur négritude viole les 6° et 14° Amendements ; affaire Snyder v. Louisiana , 128 SCE
1203 (2008), condamnation de la Cour suprême dans une espèce où le procureur avait récusé un
noir, dans un procès concernant un Afro-américain au motif que sa profession était très prenante.
917. Affaire Lewis v. United States , 518 US 322 (1996).
918. Affaire Codispati v. Pensylvania , 418 US, 506 (1974).
919. G. Sendra, Derecho procesal penal , Civitas, 2012, p. 892.
92. M. Sarfati, préc ., p. 238.
920. Critique qui apparut par exemple en France dès le début du XIX e siècle.
921. M. Franchimont, A. Jacobs et A. Masset, Manuel de procédure pénale , 3e éd., 2009,
p. 814 ; R. Vouin, Le destin de la Cour d'assises française, in Le jury au face au droit pénal
moderne , Bruylant, 1967, p. 131 et s.
922. Si la culpabilité a été retenue, la décision sur celle-ci ne peut être remise en cause.
923. M. Franchimont et autres, précité, p. 652 et s. ; R. Declercq, RDP pén . 1989, p. 686 et s.
924. K. Müller, RIDP . 1989, p. 672.
925. En principe le juré est le juge d'une affaire alors que l'échevin est un citoyen nommé
pour plusieurs années et il est désigné autrement que par le sort.
926. Mais rejeté dans certains autres comme la France, la Belgique et les Pays-Bas ainsi que
tous les pays arabes.
927. G. Piquerez, Procédure pénale suisse , Traité théorique et pratique, Schulthess, Zurich,
2000, no 1052 et 1107.
928. La doctrine approuve à la fois la présence des échevins et l'abandon des jurés que plus
personne ne réclame, v. W. Perron. Lay participation in Germany in Le jury dans le procès pénal
au XXI e siècle, précité, p. 181 et s. not. p. 193-194.
929. Sauf à noter qu'en Grèce, les citoyens doivent avoir 30 ans en première instance et 40 en
appel.
93. K. Zweigert et H. Kötz, préc ., p. 55.
930. Sauf en France où ils sont neuf en première instance et douze en appel et sauf en Italie
où le nombre reste toujours le même, 2 juges (Togati ) et 6 jurés.
931. Et même 5 échevins si la peine encourue dépasse 2 ans.
932. P. Hunerfeld, RID pén . 1986, p. 431.
933. C. Steen Sundberg, RID pén . 1989, p. 1031.
934. En pratique, les qualités humaines sont davantage prises en considération que les
compétences techniques de haut niveau, d'autant plus que le tribunal peut recourir à des experts.
A.-C. Moro, La protection judiciaire des mineurs, en Italie, Cahiers de défense sociale , no
spécial 1980, p. 57.
935. G. Corstens, Les recours ouverts au détenu en droit néerlandais in La condition juridique
du détenu , Travaux de l'Institut de Sciences criminelles de Poitiers, éd. Cujas, Paris, vol. 13,
1994, p. 219 et s.
936. P.O. Träskman, RIDP . 1986, p. 751.
937. Très rares sont les pays d'Europe qui n'ont aucune participation citoyenne. On peut citer
notamment les Pays-Bas, la Lituanie, la Lettonie, v. D. Durançon, La Cour d'assises : une
juridiction séculaire et atypique en perpétuelle quête de rénovation , thèse, Paris Sud, 2015, sous
la direction de H. Matsopoulou ; G. Charbonnier, Panorama des systèmes judiciaires dans
l'Union européenne , Bruyland, 2008.
938. Aux USA, ce chiffre concerne les juridictions de jugement, qu'elles soient fédérales ou
pas. Toutefois en Floride, le chiffre est de six, ce que la Cour suprême a considéré comme ne
violant pas le 6° Amendement, affaire Williams v. Florida , 380, US 24, (1963).On sait qu'avant
jugement, la mise en accusation peut être faite par un « grand jury » fédéral ou étatique, composé
de 16 à 23 personnes.
939. Y compris quand l'accusé est un mineur. En France, le juge des enfants seul n'est
compétent que si une admonestation ou une mesure de sûreté est prononcée, c'est-à-dire si les
faits sont peu graves car l'emprisonnement ne peut être prononcé que par un tribunal pour
enfants composé de trois membres (ord. 2 févr. 1945, art. 8 et 9). Solution très proche aux Pays-
Bas où le juge des enfants, compétent normalement, ne l'est plus si de son avis et de celui du
ministère publie une peine de plus de six mois d'emprisonnement doit être prononcée ou si
l'affaire est compliquée (art. 500 al. 2 et 500 e CPP).
94. Traité de la procédure criminelle en Angleterre, en Écosse et dans l'Amérique du nord ,
1851, traduit en français en 1868 par A. Chauffard. Il s'agit de l'une des premières grandes études
comparatistes.
940. Avec des points de résistance : ainsi en Angleterre, les Magistrates'Courts siègent au
moins à deux et jusqu'à... sept membres, ce qui est trop, J.R. Spencer, Jackson's Machinery of
Justice 1989, p. 185.
941. Encore qu'en France, le juge unique correctionnel peut prononcer une peine atteignant
5 ans d'emprisonnement, art. 398-1 CPP, règle applicable depuis 1995.
942. Si en revanche, la peine est supérieure à 10 ans ou dans des cas particuliers, (par ex.
association de malfaiteurs simple ou aggravée par son caractère mafieux, usure, etc.), c'est le
tribunal en formation collégiale qui est compétent, Loi no 479 du 16 déc. 1999 art. 33 bis et
33 ter CPP.
943. P. Tak, La procédure « plaidé coupable », le droit scandinave pris en modèle pour la
législation en droit pénal aux Pays-Bas, RDPP 1993, p. 3 et s. En pratique 60 % des cas sont
ainsi traités par un juge unique. On retrouvera plus bas le mécanisme procédural du plaider
coupable.
944. On citera une loi néerlandaise du 1er avr. 1987 qui autorise le jugement en appel par un
juge seul si celui-ci y consent et si l'affaire a déjà été jugée par un juge unique en première
instance. Annuaire de législation française et étrangère, 1987, p. 354.
945. Les juridictions pénales ne connaissent que des infractions pénales à de très rares
exceptions près : 1o Elles peuvent parfois traiter une question non pénale si sa solution est
nécessaire à la décision pénale (questions préjudicielles) ; 2o En France et aux Pays-Bas, le juge
des enfants connaît non seulement des infractions commises par le mineur, mais aussi des
mineurs en danger, ce cumul étant envié par beaucoup car il permet de garantir la cohérence
dans les diverses dispositions prises pour un même jeune. V. colloque de l'Association des
criminologues de langue française tenu à Rabat en mai 2008.
946. La règle est indiquée tantôt par la loi, tantôt par la jurisprudence.
947. À de très rares exceptions près. Ainsi en Belgique, la loi du 8 avr. 1965 sur la protection
de la jeunesse prévoit que les juges des enfants renvoient le mineur âgé de 16 à 18 ans lors des
faits devant la juridiction pour adultes, s'ils estiment qu'aucune des mesures applicables aux
mineurs ne sont adéquates (art. 38). Ainsi l'auteur des faits, au lieu de se voir appliquer une
mesure se trouvera condamné à une peine. Cette possibilité est cependant peu appliquée, voir
J. Christiaens et Y. Cartuyvels, in La justice pénale des mineurs en Europe , sous la direction de
F. Bailleau et Y. Cartuyvels, L'Harmattan, 2007, p. 84-85.
948. M. Fromont et A. Rieg, Introduction au droit allemand , II, Droit public, Droit pénal ,
éd. Cujas, Paris, 1984, p. 355 et s. ; E. Schlüchter, Procédure pénale allemande , 3e éd. traduite
par E. Mathias, Kernwissen strafproze Brecht, 2002, p. 26.
949. Dans le souci d'alléger la procédure et de réaliser une économie des frais de justice.
95. La Kritische Zeitschrift für Rechtswissenschaft und Gesetzgebund des Auslandes .
950. Quand ils le font, c'est en général à la demande du prévenu qui peut préférer être jugé
par une Cour d'assises, v. Reims 9 nov. 1975, D . 1979, 92 et la note.
951. J.-Ch. Laurent, La correctionnalisation, JCP 1956-I-852 et 877.
952. R. Declercq, Les rapports entre l'organisation judiciaire et la procédure pénale en
Belgique, RID pén . 1989, p. 687 et s. ; J. Hoeffer, Traité de l'instruction préparatoire en matière
pénale 1956, p. 154 ; H. Bosly et D. Vandermeersch, Droit de la procédure pénale , La Charte,
Brugge, 4e éd. 2005, p. 812-816.
953. Selon le § 209 al. 1 StPO, la décision du ministère public est motivée et les motifs sont
contrôlés par le tribunal régional. Ainsi il n'y a pas d'atteinte au principe constitutionnel du
« juge naturel ». BverfG, NJW, 1959, 871-872 ; BGH, NJW 1997, 2689.
954. A. Ashworth et M. Redmayne, The criminal process , 3e éd. 2005, Oxford University
Press, p. 297 et s.
955. Il s'agit par exemple du vol, de la contrefaçon, de la fraude.
956. Lequel ne peut infliger que six mois d'emprisonnement.
957. Magistrates'Court Act. 1980 .
958. P. Beliveau, et J. Pradel, La justice pénale dans les droits canadien et français, 2e éd.
2007, Bruylant et Blais, no 1667 et s.
959. Si l'affaire est très grave, l'accusé optera en faveur du jury car il ne peut être condamné
que si tous les jurés votent la culpabilité.
96. Victor Fouché publie entre 1833 et 1862 onze volumes contenant la traduction de divers
codes étrangers de l'époque, pas seulement de nature pénale il est vrai.
960. G. Pugh, L'établissement de la culpabilité dans le système de justice criminelle des
États-Unis, RIDP . 1986, p. 724.
961. Les règles sont souvent traitées au début des codes pénaux, dans un développement
relatif à l'application de la loi pénale dans l'espace, parfois dans le Code de procédure pénale.
Les solutions sont en vérité complexes et il est impossible d'entrer dans les détails.
962. Par ex. Convention européenne pour la répression du terrorisme de 1977 et Accord de
Dublin de 1979, Convention sur les matières nucléaires de 1980, Conventions sur la navigation
aérienne de 1988 et sur la capture illicite d'aéronefs en 1970 et 1971 etc. Toutes ces Conventions
ont été adoptées par de très nombreux États.
963. Cour suprême Verdugo-Urquidez [1990] 110 S. Ct 1056 ; Harvard Internat Law Journ.
1991, vol. 32, no 1, p. 295 et s. ; C. Rousseau, Rev. gén. dr. intern. priv . 1990, p. 783 et s.
964. Cour suprême, Alvarez-Machain [1992] 112 S. Ct 2188 ; C. Rousseau, Revue précitée,
1992, p. 890 et s. ; B. Stern, id . 1992, p. 267 et s.
965. N° 29369/10, D . 2015, 974.
966. Études F . Tulkens et H . Bosly pour la Belgique, J . Pradel pour la France, G. Casaroli
pour l'Italie, J . de Figueiredo DIAS et M.J . Antunes pour le Portugal, Th. Weingend pour
l'Allemagne et P.-H. Bolle pour la Suisse, RSC 1990, p. 677 et s. Add . sur le rapprochement
entre les droits du Conseil de l'Europe. J. Pradel, Vers des principes directeurs communs aux
diverses procédures pénales européennes, Mélanges Levasseur , Litec, Paris, 1992, p. 459. De
son côté, la CEDH consacre sur la base de l'article 6-1 rédigé éliptiquement une conception assez
souple de la séparation des fonctions. v. J . Pradel, G. Corstens et G. Vermeulen, Droit pénal
européen , 3e éd., Dalloz, 2009, no 381.
967. Depuis une loi du 15 juin 2000, le juge d'instruction garde la charge des investigations,
mais perd l'essentiel de la détention au profit du juge des libertés et de la détention.
968. F. Tulkens et H. Bosly, précité, RSC 1990, p. 685.
969. CEDH, affaire Pauwels , 26 mai 1988, Série A, no 135.
97. Cette revue n'était en vérité que la pâle réplique de la revue allemande de Mittermaier et
Zachariae, la fameuse Kritische Zeitschrift . Créée en 1834, la revue française aura peu de succès
et disparaîtra en 1850. Le droit pénal n'était pas son unique objet.
970. Selon la pratique nouvelle.
971. On reprochait au juge d'instruction, qui était à la fois juge et investigateur, de manquer
d'impartialité et c'est pourquoi a été créé le juge de l'enquête préliminaire qui n'est pas un juge
d'instruction, G. Casaroli, RSC 1990, p. 721, 722.
972. Le prêteur a d'ailleurs disparu depuis, remplacé par le tribunal en formation
monocratique, art. 549 et s. CPP.
973. CEDH 26 oct. 1984, affaire De Cubber c. Belgique , série A, no 86, le juge d'instruction
ayant émis un mandat d'arrêt contre l'accusé ne peut ensuite participer à son jugement.
974. Add . l'article 253 CPP qui en termes plus généraux interdit aux magistrats de la chambre
de l'instruction de faire partie de la cour d'assises.
975. CEDH, 26 oct. 1984, De Cubber c. Belgique , précité , en l'espèce, le tribunal
correctionnel d'Audenaerde qui avait condamné le prévenu comportait trois juges dont celui qui
avait été juge d'instruction.
976. Cass. 19 déc. 1984. Pas. 1985-I-247, E. Tulkens et H. Bosly, RSC 1990, p. 68 et s.
977. F. Buenos Arus, RID pén . 1986, 512.
978. C'est ainsi que l'article 14 CPP sur la compétence des différentes juridictions a été
modifié.
979. CEDH, 2 mars 2010, Adamkiewicz , D . 2010, 1324, note Bonfils.
98. J. Graven, Pellegrino Rossi, Grand Européen , Mémoires publiés par la Faculté de droit
de Genève, no 7, 1949. V. aussi Des libertés et des peines , actes du Colloque Pellegrino Rossi
organisé à Genève en nov. 1979. Mémoires publiés par la Faculté de droit de Genève, no 65,
1980.
980. Cons. const. 8 juill. 2011, déc. n° 2011-147 QPC, J. Pradel, Procédure pénale , 18e éd.,
Cujas, 2015, n° 17.
981. Giudizio abbreviato , v. ss 446.
982. Crim. 6 nov. 1986, D . 1987, 237 et la note.
983. CEDH 24 mai 1989, affaire Hauschildt , § 50 à 52, série A, n° 154.
984. CEDH, 24 févr. 1993, affaire Fey c. Autriche , série A, n° 255-A, où le juge avait
recueilli « de simples renseignements » et où la Cour prend soin de noter la moindre importance
des investigations que dans l'affaire De Cubber précitée.
985. Cass. 17 nov. 1858 ; Pas. 1858-I-334, concl. av. gén. Cloquette.
986. Crim. 20 nov. 1925, Bull. crim ., no 313.
987. Crim. 15 mars 1960, Bull. crim . 158 ; add . note au D . 1987, 238.
988. CEDH 1er oct. 1982, affaire Piersack c. Belgique , série A, no 53.
989. Dans certaines législations, cette énumération est complétée par une formule générale,
v. l'art. 668 CPP français qui vise au neuvième cas le fait qu'il y a eu « entre le juge ou son
conjoint et une des parties toutes manifestations assez graves pour faire suspecter l'impartialité »
du juge.
99. Hayem, L'étude du droit comparé, RTD civ . 1909, 318 et s.
990. En Allemagne la récusation n'est automatique que si le juge se trouve dans l'un des cas
prévus par la loi.
991. D'où la récusation de candidats jurés, v. ss 164.
992. Mais à moins d'une loi particulière, le poursuivant n'a pas le droit d'agir, J. Cedras, La
justice pénale aux États-Unis , précité p. 245.
993. Herbert W. Halton, Étude sur la procédure criminelle en Angleterre et en France , thèse
Paris, 1892.
994. J.R. Spencer, French and english criminal procedure : a brief comparison in the gradual
convergence , Foreign ideas, foreign influences, and english law on the eve of the 21st century,
éd. B.S. Markesinis, Clarendon Press, Oxford, 1994, p. 33 et s.
995. A. Kessler, Our inquisitorial tradition : equity procedure, due process ant the search for
an adversarial in Cornell Law Review , vol. 90, juill. 2005, n° 5, p. 1181 et s., not. p. 1211.
996. Traité de l'instruction criminelle , 2e éd., 1866, tome I, p. 4.
997. CEDH, gr. ch., 12 mai 2005, Ocalan c. Turquie , § 88, n° 46221/99.
998. J. Pradel, Les principes directeurs du procès pénal. Conflits et/ou concilliation en droits
français et européen, in Kazneno pravo. Kazneno postupovno pravo I, Krimanalostika ,
Mélanges Berislava Pavisia, Faculté de droit de Rijeka, Croatie, 2014, p. 409 et s.
999. V. art. 24-2 de la Charte canadienne des droits et libertés. Add . pour un panorama
général, le rapport de F. Handfield intitulé : Le développement du droit de la preuve dans un
monde complexe , dans le cadre d'un colloque organisé par l'Institut canadien de l'administration
de la justice, Vancouver, oct. 1993.