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NOVEMBRE 2007

DU GENIE CIVIL

LE MONDE
LE PORTAIL FRANCOPHONE DU GENIE CIVIL

Dans cette édition :


LES GEO-SYNTHETIQUES p.4
MIMAR SINAN (1490-1588) p.36
LES BARRAGES p.39
LE CM 66 ET L’EUROCODE 3 p.51

2eme EDITION
LE MONDE DU GENIE CIVIL,
VERS UN MAGAZINE PUREMENT GENIE CIVIL ……

WWW.GENIECIVIL.ORG EDITORIAL
Magazine@Geniecivil.Org

__________________ Cette semaine j’ai envie d’attirer votre


attention sur les différentes normes que nous
REDACTION & MISE EN PAGE
sommes amenés à utiliser dans nos calculs.

Le travail de l’ingénieur structure n’est pas de


MOHAMED les appliquer yeux fermés sans discernement
même si ce qui lui est demandé pourtant dans
S. IMANE
les limites du possible , mais surtout il est
attendu de lui de trouver des solutions de
AUTEURS rechanges à l’appui d’arguments et de bon
sens , ses démarches deviendront normes pour
élargir justement le champs d’application de
M. Omar - Ingénieur
celle ci, les normes sont là pour nous mettre le
S. Sitayeb - Ingénieur pieds à l’étrier dans le bon sens , ne perdons
G. Hicham - Etudiant pas de vue que seule notre décision saura
donner sa stabilité à l’édifice que nous
B. Asma - Etudiante
calculons.
H. Oussama - Ingénieur
Je suis d’avis d’approcher toutes les normes
Waleed - Ingénieur (SIA, EN, BE, US, CA) afin de s’imprégner de
S. Imane - Ingénieur leur philosophie et d’approcher ses calculs avec
sérénité et assurance.
Mohamed – Ingénieur
S. Imane
LE MONDE DU GENIE CIVIL 2eme EDITION

SOMMAIRE

CHANTIER ET REALISATION :
Les Géo synthétiques : Performance et Pérennité ………… ………… …… ……………… ………… ……….… .. Page 04

MATERIAUX DE CONSTRUCTION :

Le Contrôl e de qualité et essais s ur adjuvant … ………… ………… ………… ……………… ………… …………. Page 09

ETUDE TECHNIQUE :

Du Par c des Princes au Stade de Fr ance ……… ………… …………… ……… ……………… ………… ………… … Page 13

Les const ructions m étalliques et l’incendie ………… ………… ………… …… ……………… ………… ………… … Page 24

Les Ponts thermiques ……… ………… ………… ………… …………… ………… … ……………… ………… ………… … Page 31

PATRIMOINE ET ARCHITECTURE :
Mimar Sinan (1490-1588) … ………… …………… ………… ………… ………… … ……………… ………… …………. . Page 36

DOSSIER :
Les Barrages ………… …………… ………… ………… ………… ………… ………… … ……………… ………… …………. . Page 39

DU FORUM :
CM 66 & Euro code 3 ……… ………… ………… ………… …………… ………… …… ……………… ………… …….…… . Page 51

Photo du mois : Gravier armé … ………… ………… ………… …………… …… ……………… ………… ……….… … Page 57

3 Copyright © : WWW.GENIECIVIL.ORG Le Por tail Francopho ne du Géni e Civil


LE MONDE DU GENIE CIVIL 2eme EDITION

CHANTIER ET REALISATION
Les Géo-synthétiques : Performance et Pérennité

_______________________________________________________________________________________________

Apparu dans les années soixante, les Géosynthétiques se sont très fortement développés et sont aujourd’hui,
présents dans une multitude d’ouvrages et diverses utilisations où ils remplissent de nombreuses fonctions et
peuvent même substituer au moindre coût certain matériaux composants des solutions technique traditionnelles dans
le Géotechnique ou le Génie civil.

Un Géosynthetique est un terme générique désignant un produit manufacturé en usine, qui se présente sous forme
de feuilles, de bandelette ou de structure tridimensionnelles embobinés en rouleaux de différentes dimensions.

CET Tissemsilt (utilisation d’un sandwiche Géosynthetique : en noir c’est une

Géomenbrane, en gris c’est un géotextile et en vert c’est un géocomposite)

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L’ensem ble d’un certain nombr e de pro duits form e la famille des Géo synthéti ques, cette der nière est
composée des Géo textiles, des Géo composites et des Géomem branes ;

Concernant les Géotextiles on distingue plusieurs types : les non tissés, les tissés, les grilles, les filets, etc.… ils sont
principalement fabriqués à partir de fibres de polymère étirées, ce qui leur confère des propriétés particulières
(résistance en traction, durabilité,…), les polymères les plus couramment rencontrés sont le polypropylène et le
polyéthylène et le polyester ;

A celles-ci, il convient tous les produits composites réalisés à partir d’eau moins deux géotextiles différents ces
derniers, sont appelés Géocomposites, ainsi que des produits apparentés, issus de l’industrie du plastique, incluant
les géogrilles, et les géomembranes En Algérie, la première utilisation des Géosynthetiques était dans le domaine
Hydraulique essentiellement dans la construction des barrages, et de nos jour son utilisation s’est propager dans le
domaine de travaux publics principalement les géotextiles de renforcement et l’exemple type de cet aspect c’est le
projet de Tifra dans la wilaya de Béjaia. Aussi dans le domaine Environnement essentiellement dans la réalisation des
centres d’enfouissement technique des déchets et les stations d’épuration par système lagunage.

Quelques Réalisations en Algérie :

CET Ain Oussera Wilaya de Djelfa

Matériaux Utilisés :

Une Géomembrane (couleur noir) comme organe d’étanchéité.

Un Géotextile Anti-poinçonnement comme protection de la Géomembrane.

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Mur de soutènement TIFRA : traitement du

Glissement de terrain + élargissement de la route

CW 13

Matériaux Utilisés :

Un Géocomposite de drainage comme masque drainant les eaux verticalement.

Un Géotextile de renforcement pour la réalisation de l’extension de la route et le renforcement des remblais qui ont
atteint les 11m de hauteur (principe des terres armées)

Aérodrome D’Ain Arnat Wilaya de Setif

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Matériaux Utilisés :

Un Géotextile de renforcement comment renforcement de la couche de base.

Une Géogrille comment renforcement à la base de couche de roulement.

Mur de soutènement Chevaley wilaya d’Alger

Matériaux Utilisés :

Un Géotextile de renforcement pour la réalisation de l’extension de la route et le renforcement des remblais qui ont
atteint les 4m de hauteur (principe des terres armées)

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Un habillage en éléments de béton préfabriqués en forme circulaire utilisé aussi pour pince du Géotextile

A la fin de cet article, je tiens à vous informer que tous ces projets et bien d’autres sont des
conceptions et des réalisations 100% Algérienne.

M. Omar
Ingénieur

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MATERIAUX DE CONSTRUCTION
Le Contrôle De Qualité Et Essais Sur Adjuvants
_______________________________________________________________________________________________

1. GENERALITES
Les exigences et les problèmes rencontrés en cours d'utilisation des adjuvants du béton varient
considérablement selon les procédés de fabrication et de mise en œuvre, et le choix d'un adjuvant approprié peut
être difficile. Quel que soit le type d'adjuvant, il y a généralement plusieurs marques sur le marché, chacun comptant
plus d'ingrédient de base et parfois variables quant à leur composition, et les formules changent sans que l'utilisateur
en soit averti.

Aujourd'hui, après des années de progrès, des normes de performances pour les adjuvants du béton on été
mises au point, et grâce à une série d'essais normalisés, il est possible d’évaluer le comportement d'un adjuvant.

Donc les adjuvants peuvent être mis à profit dans les techniques modernes de fabrication du béton, ils
peuvent être utilisés à des fins "curatives" ou "préventives". Ils continueront à occuper une place importante dans la
technologie du béton, et leur efficacité dépend de leur emploi à bon escient et d'un bon contrôle de leur utilisation.

Chaque adjuvant est défini par une fonction principale et une seule, dont l'efficacité peut varier en fonction du
dosage de l'adjuvant et des matériaux utilisés. Il peut également présenter accessoirement une ou plusieurs
fonctions secondaires, et son emploi peut entraîner des conséquences dites effets secondaires qui, sans être
recherchés comme tels, sont inévitables.

2. UTILISATION DES ADJUVANTS


Il arrive qu'il soit impossible, compte tenu des constituants disponibles (ciments, granulats), des moyens de
fabrication, de mise en œuvre et de la forme géométrique de l'élément de la structure, de trouver une formulation de
béton adaptée aux problèmes du chantier, ou convenant à certaines techniques modernes ou cadences. Dans ces
conditions l’utilisation des adjuvants est susceptible de modifier les caractéristiques du béton tout en les améliorant.
on peut citer quelques exemples:

 Augmente l’ouvrabilité des bétons sans ajout d’eau supplémentaire (utilisation de super plastifiant)
 Permet de fabriquer des bétons à très hautes performances (utilisation de hauts réducteurs d’eau ; super
plastifiant)
 Permet des économies d’énergie (préfabrication : ajout d’accélérateur de durcissement)
 Facilite la mise en œuvre des bétons
 Augmente l’imperméabilité et la résistance à certains agents agressifs
 Augmente la résistance à tous les âges
 Donne un meilleur aspect de surface et un matériau vieillissant mieux

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De ce fait, les adjuvants peuvent être considérés comme un constituant du béton au même titre que le ciment,
les granulats et l'eau. Ils sont utilisés pour optimiser le rapport qualité prix lors de la formulation du béton. Les
adjuvants donnent donc aux utilisateurs des moyens puissants d'agir sur la qualité du béton. Toutefois, il est
important de signaler les remarques suivantes:

 Les adjuvants ne peuvent en aucun cas apporter une solution valable à une mauvaise fabrication, à une
mauvaise formulation ou à une mise en œuvre déficiente;
 Toute utilisation non étudiée peut conduire à des résultats opposés de ceux recherchés, étant donné les effets
secondaires non recherchés qui accompagnent l’emploi des adjuvants
 Certains adjuvants sont incompatibles et leur utilisation simultanée peut conduire à des effets plus faibles où
même opposés à ceux qui étaient attendus

3. PRECAUTIONS D’EMPLOI
Il est indispensable lors de l'utilisation d'un adjuvant de s'assurer que :

 L’efficacité ou la fonction annoncée est bien confirmée par les essais


 Les caractéristiques de l’adjuvant ne sont pas trop pointues, ceci afin de connaître les risques encourus sur le
chantier pour tout écart de dosage ou de qualité de matériaux
 L’étendue des effets secondaires:

Il convient de faire des essais préliminaires avec le ciment et l'adjuvant choisis pour le chantier, de préférence en
surdosant l'adjuvant, afin de s'assurer de l'absence d'une modification excessive des caractéristiques de prise. Il
convient aussi, de ne pas utiliser simultanément d'adjuvant de marques différentes sans consultation du fabricant
d'adjuvant

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3.1. SCHEMA DE CONTRÔLE D'EFFICACITE DES ADJUVANTS

Réception de
l'échantillon

Essais de conformité à la fiche


technique

Essais Essais non

conformes conformes

Réalisation des essais de Le produit est


conformité à la norme
Rejeté

Essais conformes, le
produit est accepté et
l'échantillon sera
l'échantillon de référence

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3.2. DOSAGE DES ADJUVANTS

Le dosage des adjuvants est toujours fonction du poids du ciment et varie selon le produit. Les erreurs de dosage
peuvent conduire dans le cas:

 Des entraîneurs d’air où un excès provoquerait une baisse des résistances à tous les âges
 Des supers plastifiants où un surdosage pourrait avoir comme conséquence la ségrégation du béton
 Des accélérateurs de prise qui, à forte dose, rigidifieraient le béton avant sa mise en place (on obtiendrait
alors un béton peu compact à forte teneur en vide
 Des retardateurs de prise qui, ajoutés à raison deux ou trois fois la dose optimale prévue allongeraient le
temps de prise, voir même le rendre impossible.

Pour cela, l’attention est attirée sur la nécessité d’effectuer sur les chantiers des dosages d’adjuvant précis et de
disposer de doseurs suffisamment sensibles, en particulier dans le cas d’utilisation d’entraîneurs d’air dont les doses
préconisées sont en général très faibles

3.3. ESSAIS DE CONVENANCE

Il convient de réaliser, avant le début des travaux ou lors de changement de type d’adjuvant, des essais de
convenance de l’adjuvant avec:


 Les matériaux du chantier (ciment et agrégats)
 Les conditions réelles de mises en œuvre (température, transport, pompage, etc.

S.Sitayeb
Chef Département Béton
Cosider T.P

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ETUDE TECHNIQUE
Du Parc Des Princes Au Stade De France,
L'évolution Du Béton Et De L'architecture
_______________________________________________________________________________________________

Le béto n, contraintes physiques, dynamiques, esthétiques, et i nformatique. Les quar ante der nièr es
années o nt été pros pèr es a l'innovation et ce gr âce à des o utils infor matique perm ettant des études très
poussées. Les français ont été les pr emiers m aîtres en la matièr e avec le Par c des Princes, qui a été le
premier d' une longue lignée de projets et de réalisations jus qu' alors impensables.
Introduction
En 1967, en France et tout particulièrement à Paris, l'heure est aux grands travaux. Il faut finaliser le boulevard
périphérique, ce qui est un somme toute un projet conséquent, mais qui comporte de lourdes contraintes techniques
comme nous le verrons dans le sujet.
C'est ainsi que Roger Taillibert va se lancer dans l'un des projets architecturaux des plus grand et des plus
innovateurs, le remplacement des tribunes Est du Parc des Princes, détruites pour laisser place a la circulation
automobile.
La mise à sa disposition de l'informatique (une des premières fois que l'ordinateur est utilisé a cette fin), et de son
imagination lui permet de recréer les tribunes du stade au dessus d'un des tunnels du périphérique le plus long de
tous paris.
C'est avec cette réalisation que la France ouvrira le bal des édifices semblant défrayer les lois de la physique, mais
qui, tout au contraire s'appuient dessus pour rester debout et nous faire rêver un peu plus chaque jour.
Dans cet article nous allons voir les techniques utilisées il y a près de quarante ans, et les techniques utilisées
aujourd'hui, ainsi que les projets qui ont étés réalisés jusqu'a nos jours.

1. Le Parc Des Princes


1.1. Définiti on des contrai ntes du projet

En 1967, le tracé du bo ulevar d périphérique dans le 1 6em e arrondissement de Paris, entre la porte Saint-
Cloud et la porte Molitor, impos e la démolition partielle du stade existant.
Les tribunes Est doivent disparaîtr e pour faire place a la tranchée des tinée à la circulation automobile.

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Or la loi Borotr a o bligeait à r empl acer à l'identique l es équipements s portifs supprimés o u démolis à Paris.
Roger Taillibert fut appelé pour réaliser le no uveau st ade en lieu et pl ace du précédent en intégr ant la
contr aint e du pass age du boul evard périphérique s ur la parcelle.
La s uperposition de deux ouvrages - le stade et le tr onçon du périphérique - représ entait certes une
contr aint e m ais aussi une éco nomie puisqu'o n avait ainsi deux équipements m ajeurs s ur la mêm e assiette
foncière.
L'em prise du no uveau Par c était identique à celle du stade pr écédent, cependant la pelouse est plus vaste
et le nom bre de spectat eurs (50 000, 2 3 000 dans la parti e basse et 27 000 dans la partie haute, sans
aucun spectateurs debo ut, pour plus de sécurité) plus élevé.

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1.2. Mise en place

Les travaux comm encèr ent par le cr eus ement du tunnel fin juillet 19 68, le sol étant au-dessous du niveau
de la Seine, il fallut pomper pour ass écher co nvenablem ent le site.
Le tunnel (575 m) co nstr uit sous le Parc Des Princes est le plus long du périphérique avec celui du lac
inférieur du bois de Bo ulogne.

Cette co ntr ainte d' avoir une partie du bâtiment édifiée au-dessus du périphérique a co nduit l'architecte à
imaginer un m aillage ( chaque po utre com port ait 250m3 de béto n et l'ancr age des portiques com portait un
ferraillage nécessitant plus de 250kg d' acier au m3) particulier de la s tructure po ur ancrer la constr uction
au tunnel, et par la suite
à entr epr endre la r éalisation par tr anches auto -stabl es.

Les poteaux sont fondés s ur des m assifs en béton arm é coul é en place, s ur sol constitué d' une m arne
calcair e com pacte. Po ur la zone située au- dess us du périphérique, les poteaux so nt s upportés par des
portiques en béton arm é de très forte sectio n qui encagent le bo ulevard so uterrain sur la to talité de sa
largeur

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1.3. La const ruction

Plusieurs i nno vations car actérisent ce chanti er d' une ampl eur excepti onnelle: d' une part, l'em ploi de
l'ordinateur (no us sommes en 1 968 !) po ur calculer les treize types de por tiques différents; d'autre part, l a
préco ntr ainte crois ée et enfin la mise en œuvre d' un adhésif polym érisable pour ass embler les blocs
préfabriqués qui co nstituent les vo ussoirs des
consoles avant de les solidariser par pr éco ntr ainte.

La technique de la précontr aint e croisée co nsiste à solidariser vertical ement les élém ents par deux nappes
de câbles. Le croisem ent des câbl es de précontrainte s' effect ue en t ête de co nsole.
La m êm e technique a ét é appliquée aux porte-à-faux (48 m) de la co uvertur e et po ur le bandeau
périphérique de la galerie technique.
La préco ntrainte croisée se super pose à l a technique du collage à l'avancem ent: l es voussoirs étaient
d'abor d s uperpos és sur le plan vertical
pour former le montant de la console puis alignés horizontalement en porte- à-faux po ur en co nstituer le
fléau.
Ce pr océdé - qui est une extrapolation de la technique pour la cons tr uction des ponts (comm e par exem ple
le viaduc de C hillon et pont d' Oléro n) - a été mis au point avec Pi erre Richar d, ingénieur chez Bo uygues. Il
a nécessité une pr éfabrication forai ne de l'ensembl e des élém ents et une conduite tr és stricte du chantier.

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1.4. Un stade ellipsoïdale

Le stade est conçu sur un plan en ellipse de 252 m po ur l e gr and axe et 191 m po ur l e petit axe.
La s tructur e en béto n arm é est constit uée de 52 portiques reliés ent r e eux par un bandeau horizontal. Ils
comportent un porte-à-faux arri ère de 7 m qui augmente la s urface couverte et perm et de récupér er
d'avantage de gr adi ns et un grand por te- à-faux de 48 m (la limite légale était de 20 m pour les porte- à-
faux, mais grâce a l'utilisation de voussoirs précontr aints, une autorisation s péciale fut délivrée pour des
porte- à-faux de 50 m) au-dessus des spectateurs, s upportant une co uvertur e à double co urbure i nversée
entièr em ent mét allique.

Le tracé sinusoïdal de la toitur e prés ente un avantage pour l'évacuati on des eaux de pluie.
Recueillies dans un chéneau placé à l'intérieur de l' anneau, elles so nt rejetées a l' extérieur dans les quartes
"angles" de l'ellipse, ce qui réso ut le problèm e cour ant des descentes d'eau po ur l es toitur es i nclinées dans
le mêm e sens que les gr adins.
Le do uble anneau des gr adins est disposé sur les 52 porti ques. C ette configuratio n particulièr e des gradins
répo nd à un choix social: to us les spectateurs sont assis et de sur cro ît dur des sièges identiques. Les deux
niveaux de gr adins sont accrochés aux parties basses des co nsoles, r appro chant considérabl ement les
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spectateurs des jo ueurs.


Afin que to us bénéficient d'une vision dégagée du terrain de jeu, il fallait couvrir ces tribunes sans avoir
reco urs à des poteaux interm édiaires, ce qui induit le s ystèm e str ucturel inno vant.

L'éclairage est intégr é à la structure, po ur la pr emière fois en Fr ance. Une galerie technique visitable
suspendue à l'extrémité des consoles abrite les pro jecteurs fixés et les cam éras po ur les r etr ansmissions
télévisées, en pl ein essir à l' épo que de l a co nstr uction.

Le Par c des Princes, s elon un article du Time Magazine par u au mo ment de


l'inauguration, est considéré alors ( en 1972) comm e l'un des ouvrages les plus importants s ur le plan de la
qualité ar chitecturale qui ait été r éalisé à Paris depuis tr ente ans avec le siège du parti communiste d' Oscar
Niemeyer.

Le Par c des Princes r epr ésente un jalo n exceptionnel dans la grande tradition française de la co nstruction
en béton arm é. C urieusem ent, au m ême moment, avec une technique totalem ent différente, est édifié le
stade olym pique de Munich conçu par Günter Behnisch avec une str uctur e m étallique et une couvertur e
textile.

Deux co nceptions différentes, deux images étr anges, deux architect ures fortes.
C'est néanmoi ns gr âce au Par c des Princes que Roger Taillibert expor tera outr e-Atlantique quelques années
plus tard, l' architectur e mo num entale française (en utilisant la co nnaissance des grands ouvrages d'Art, et
en y intégrant des équipements techniques non visibles comme l'éclairage) en béto n pour le complexe
olympique de Mo ntr éal.

Le par c des Princes c'est aussi:

- Premi er co ntact: s eptembr e 1967


- Inauguratio n: 4 jui n 19 72
- Coût: 90 000 000 francs (enviro n 13 720 411 euros) en 1972 -Béto n: 77 000 m3 -A cier: 7 000 tonnes
d'acier -Aci er: 600 to nnes pr éco ntr aint es.

2. Complexe Olympique de Montréal


2.1. Brève présentati on

C'est en avril 1972 (soit 2 mois avant l'inauguratio n du Par c des Princes) que le Maire de Mo ntréal demanda
a Roger Taillibert (po ur s es nombr eus es r éussites dans le dom aine des com plexes s portifs) de l ui cr éer un
complexe olympique en vue de la r éceptio n des Jeux Ol ympiques de Mo ntréal.

Ce com plexe devait com porter un grand stade de 50 000 places utilisables en to ute saisons et
transformables peu de frais en stade de bas e-ball, un centr e de natation, un vélodr ome et tous les
équipem ents nécessaires.
Dans un soucis d'efficacité, M. Taillibert décida de r egro uper les principaux éléments,de l es articuler entres
eux et de les co nstr uire simultanément.
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Il co nçu do nc un ensemble homogène compos é de trop élém ents différents m ais imbriqués: la form e
annulair e du stade, l e mât central et la vo ûte sphérique du vélodrom e.

2.2. Ca ractéri stiques techniq ue

Les deux axes de l'ellipse du stade font respecti vem ent 490 et 180 m ètres, et se composent d'un anneau
de gradins qui so nt disposés sur 34 consoles auto stabl es qui soutiennent la co uverture et les r éseaux
techniques.
Ces co nsoles, toutes de tailles inégales peuvent atteindre jusqu'a 50 mètres et peuvent êtr e espacées
jusqu'a 20 mètr es. Les 1500 él éments pr éfabriqués qui o nt s ervi a leur cr éation peuvent pes er jusqu'à 120
tonnes. Le mât quant à l ui mes ure 168 mètr es de haut et est en porte-à-faux de 6 5 m ètres.

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Le stade vélodrome, lui, est couver t d'une vo ûte sphérique de 172 m ètres de
longueur et de 32 m ètres de hauteur.

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3. Le Stade de France
3.1. Le projet

Le 2 décembr e 1993, un concours est lancé et le 4 février 1994, 19 groupements d'entreprises so nt agr éés
pour pr ésenter un projet. 7 d' entre eux sont distingués et 2 sont final ement r etenus.

Le 5 o ctobr e 1994, le Pr emier ministre E douard Balladur choisit le pr ojet des entr eprises Bo uygues-Dum ez-
SGE devenues Bouygues Vinci prés ent é avec les architectes Michel Macar y, A ym eric Zublena, Michel
Regem bal et Claude Costantini.

Nous étions fin 1994, la Coupe du Monde devait avoir lieu en juin 19 98, le tem ps pr essait et il a fallu
constr uire et m ettr e en place une organisatio n et des moyens excepti onnels.

Nécessité

Le 22 no vem bre 1988, Jacques C hirac, Pr emier ministre, prés ente l a candidatur e de l a Fr ance po ur
l'organisatio n de l a Co upe du Mo nde 1 998 de football.
Les impératifs de la FIFA font obligatio n à la France de co nstruire un stade de 80 000 pl aces car un tel
endroit n' existe pas dans notre pays. La contr ainte étant que cet o uvrage vi ve toute l'année, car une telle
réalisation, à hauteur de l'événement, co ûte fort cher . Il f aut do nc tr ouver une sol ution juridique et
financièr e qui perm ettr a s a réalisation : ce ser a la co ncession.

Par ailleurs il faut un emplacement que les transports en commun permettent d'atteindre rapidement : ce sera Saint-
Denis.

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Choix du lieu " La cité des rois "

Plusieurs empl acem ents o nt été successivem ent envisagés. Citons parmi eux : Mo ntesso n, Trem blay -les-
Goness e, Nanterr e la Défense, Melun Sénart ou encor e Sai nt- Denis.
Si Melun Sénart a cr u longtem ps être retenu, c' est final ement le Pr emier ministre Edouard Balladur qui
choisira, le 23 septembre, le site de Saint-Denis. C ett e cité proche de Paris, au long passé chargé d'histoire,
est tr ès bi en desservi e par le métro et les autoro utes A1 et A 86.

3.2. La réalisation

Plus de 8 00 000 m3 de terrass ements o nt été exécutés po ur dégager le site d' anci ennes fondations et
perm ettre de r éaliser l'air e de jeux située à 7 m en dessous du niveau du sol, le st ade étant, en effet,
partiellem ent enterré.
Les escaliers ont épo usent une form e paraboloïde et, po ur éviter tout joint on été coul és en une seule fois
sur 12 mètr es de haut (60m3 de béto n).

Les poteaux sont au nombr e de 18 et ont to us une forme de javelot, ils mesurent 60 m ètres de haut et o n
un diam ètre de 1. 60 m. Un sur deux est équipé d'un par ato nnerre.
Le toit est com posé de 1 8 secteurs de 350 to nnes et a été érigé a l'ai de de gr ues spécialem ent co nçues
pour l'occasion.

Les élém ents étaient pré assem blés s ur l'em placement de la futur e pelouse puis mis en pl ace par les gr ues
qui étaient capable de pos er 35 0 to nnes (l'équivalent de deux voitur es de TGV) à 90 m ètres de distance et
40 m de haut.

Ce type d'engin est généralem ent utilisé po ur la réalisation de plates- formes en m er ce qui r ajo ut a des
contr aint es météorologique car leur utilisation ne po uvait s' envisager qu' avec des vents inférieurs a 25km/h
et cela pendant 5 heur es.

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La cei ntur e o u po utre de co uro nnement, en forme de corolle, située au somm et des gr adins pèsent environ
une fois et demi le poids de la Tour Eiffel (soit "seulem ent" 14 000 to nnes), et sa surface est de 6 hectares
(ce qui correspond a la s urface de la place de l a Co ncor de).

3.3. Une prouesse technique

La réalisation de cet o uvr age est r éellement une pro uess e technique, tant au niveau architectur al que de
gestion du temps. En effet il aura fallu s eulem ent 31 mois po ur finaliser ce projet d'une taille exceptionnelle
en France, et rar ement égalée dans le mo nde.

Conclusion

Cet article a pour but de vo us prés enter l' architecture réalisée grâce aux différentes formes de béto ns,
depuis ses pr emières utilisations jusqu' à nos jo urs.

Il est, à m on avis, toujo urs intéressant de co nnaître l'histoire des bâtiments que l'on côtoie quasiment au
quotidien, ou tout du m oins le samedi face a s a télévision.

La "démocr atisation" de ce type d' édifice les r end quasiment anodins et "tr ansparents".
On se r end alors com pte de la technicité do nt l es personnes impliquées dans ces pro jets ont dû fair e
preuve. Pour qu'ils soient toujours autant d' actualité, mêm e pr ès de 40 ans apr ès leur r éfactio n.

Au fil des ans les techniques évoluent, m ais les m atériaux utilisés res tent les m êmes.
Il n' y a guère de différence entr e l e Parc des Princes et le St ade de France mis à part le fait que le Stade de
France a pu être tes té s ur or dinateur so us to utes les coutur es, alors qu' à l'époque du Parc, l'informatique
n'en était qu'à s es balbutiem ents, et les m éthodes n' étaient pas enco re r éellement adaptées.

On peut alors essayer d'imaginer ce que ser a l'innovation en term e d' archit ecture dans quelques années ou
quelques décennies lorsque l'informatique aura évolué bien plus, et que de nouveaux m atériaux o u de
nouveaux procédés de co nstructions s eront testés, et/o u utilisés.
Il est toujours utile et intéressant de co nnaître ce patrimoine natio nal que no us poss édo ns, et qui est
mondialem ent r éputé depuis plusieurs siècles.

Malheureusem ent ce s ujet est bi en trop vaste et disparate pour s'intéresser a chaque partie qui le com pose,
quand bi en mêm e o n voudrait s e limiter uniquement aux "gr ands" de ce monde, Le C orbusier, A uguste
Perret, G ustave Eiffel, et tant d'autres plus ou moins connus, de styles et d'époques to ut autant différents,
il faudrait bien pl us que quelques pages.

L'architecture étant mêlée de tr ès pr ès a l'Art, il est difficile de plaire à to ut le mo nde il est néanmoins
difficile de dénigr er l es pro uess es techniques do nt il est question lors de l' érection de ce qui deviendra
rapidement un monum ent.

G. Hicham
Etudiant

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ETUDE TECHNIQUE
Les Constructions Métallique Et L’incendie

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I. Introduction
Le véritable risque lié à l’incendie est d’abord, pour les personnes, le dégagement de fumées toxiques. Celles-ci
provoquent 98 % des décès dans les premiers instants de l’incendie. Dans un bâtiment à rez-de-chaussée,
l’effondrement d’une structure pendant un incendie n’est quasiment jamais à l’origine des pertes humaines.

En effet, l’effondrement suppose que la température dans le local en feu a atteint une valeur où aucune vie n’est plus
possible depuis longtemps.

Il convient donc de se préoccuper du comportement de l’ouvrage pendant l’évacuation et celui de la phase suivante
où le feu doit être éteint. De même, il importe de ne pas causer de dommages aux bâtiments tiers. Cette dimension
doit être prise en compte dès l’origine : c’est avant tout une question de conception, où l’acier contribue largement à
limiter la propagation des flammes.

Lorsque l’incendie est éteint, la structure en acier présente un avantage certain : contrairement à d’autres matériaux,
l’acier retrouve sa résistance initiale. Cela limite le risque d’effondrement « à froid », après extinction, et la mise en
péril de la vie des sapeurs-pompiers notamment.

Le concepteur se trouve ainsi face à deux problématiques : la réduction de la charge calorifique – limitation de
l’usage de produits inflammables et très combustibles –, laquelle contribue à limiter la chaleur et le volume des
fumées ; la protection des éléments de construction, afin de garantir la stabilité de l’ouvrage malgré le feu.

Deux voies combinables se présentent :

– la protection active, qui consiste à mettre en place des dispositifs qui se déclenchent lorsque la température s’élève
et contribuent soit à éteindre l’incendie, soit à alerter les personnes présentes – systèmes d’arrosage automatique,
diffusion de gaz spécifique, alarmes en tout genre, etc. ;

– la protection passive, par un revêtement approprié appliqué sur ou contre les structures à protéger – béton, plâtre,
peintures intumescentes, mortier de perlite ou vermiculite, etc. – et des dispositions constructives (compartimentage,
paroi coupe-feu, etc.).

La combinaison de plusieurs de ces dispositions permet de réduire les risques et de satisfaire les trois exigences
auxquelles doit répondre tout bâtiment en cas d’incendie: évacuation des occupants, intervention des secours et
limitation de la propagation du feu.

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1. le feu : phénomène physique

Le feu est une équation à trois éléments :

Combustible + comburant (oxygène) + source de chaleur.

La combustion est une réaction exothermique (qui dégage


de la chaleur) entre l’oxygène de l’air et certaines
substances solides, liquides ou gazeuses (combustibles).

C’est sous l’action d’une énergie d’activation, ou source de


chaleur – flamme, échauffement, point chaud –, que les
deux premiers éléments entrent en combustion, lorsque la
température d’inflammation est atteinte.

2. Les modes de propagation


Un incendie passe par une phase de développement, puis de régression, entraînant une élévation suivie d’une baisse
de température.

Selon le mode d’inflammation et la nature du combustible, le développement sera plus ou moins rapide.

La sévérité du feu et la durée de ces phases dépendent de plusieurs paramètres :

– quantité et répartition des matériaux combustibles (charge incendie) ;

– vitesse de combustion de ces matériaux ;

– conditions de ventilation (ouvertures) ;

– géométrie du compartiment ;

– propriétés thermiques des parois du compartiment.

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Démarrage du feu (1re phase) :

La rapidité de démarrage d’un incendie sera fonction du combustible en cause, de sa forme, de la ventilation du lieu
et du type de source d’allumage.

Durant la phase de feu couvant, la température est localisée au point d’ignition ; les premiers gaz et la fumée
apparaissent.

Déclenchement de l’incendie (2e phase) :

Au cours de la deuxième phase, où le foyer est vif mais encore localisé, le rayonnement ou le contact des flammes
atteint les matières proches, les gaz chauds se dégagent et emplissent le volume, annonçant la troisième phase.

Embrasement généralisé (3e phase) :

Les gaz chauds accumulés portent les combustibles présents à leur température d’inflammation et l’ensemble du
volume s’embrase brutalement (flash-over).

L’incendie atteint son point maximal. La présence de gaz inflammables peut également provoquer des déflagrations
plus ou moins violentes.

Retombée du feu (4e phase) :

La violence du feu décroît avec la disparition progressive du combustible.

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4. Influence de la charge combustible et de la ventilation


Le développement d’un incendie est lié à deux paramètres principaux : l’importance de la charge combustible
contenue dans le local en feu et la surface des ouvertures du local sur l’extérieur.

L’augmentation des surfaces d’ouverture permet une meilleure ventilation et se traduit donc par des pics de
température moins élevés et par une phase de décroissance plus rapide (voir graphique ci-contre).

Si l’alimentation en air est suffisante, ce qui entraîne un feu contrôlé par le combustible, ce sont l’importance et la
disposition de la charge incendie qui exercent une influence décisive sur la sévérité du feu.

5. Prévention et protection :
Le risque d’incendie existera toujours puisqu’il est impossible de n’utiliser que des produits incombustibles dans les
bâtiments. Aussi, le respect et la mise en place d’un ensemble de mesures de prévention adéquates et leur prise en
compte dans la conception du bâtiment sont essentiels pour limiter et maîtriser le risque incendie.

Les principes de la prévention :

La prévention incendie vise, par un ensemble de mesures actives et passives, à :

– assurer la sécurité des personnes directement menacées par les effets d’un sinistre;

– permettre aux secours d’intervenir ;

– limiter les risques d’extension du feu.

La stabilité de l’édifice, la nature des matériaux employés, le nombre et la répartition des issues, doivent permettre
une évacuation aisée. La prévention incendie vise également, par les moyens de détection et d’extinction appropriés,
à détecter et à combattre au plus tôt le sinistre, limitant ainsi la perte des biens.

Les réglementations instituant ces mesures sont établies en fonction du type d’utilisation des bâtiments. En effet, le
danger pour les personnes n’est pas le même suivant que l’utilisateur connaît ou non l’établissement, qu’il s’agit de
locaux à sommeil ou non, que le bâtiment est en rez-de-chaussée ou à étages…

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Il existe donc différentes réglementations pour :

– les établissements recevant du public (ERP) car les occupants venus de l’extérieur ne sont pas censés connaître
les bâtiments et les chemins de fuite en cas d’évacuation ;

– les logements, où le risque est important, notamment la nuit ;

– les bureaux, réputés sécuritaires, puisque les gens qui y travaillent connaissent bien les lieux et sont soumis à des
exercices d’évacuation ;

– les bâtiments industriels et agricoles, qui sont souvent des bâtiments à simple rez-de-chaussée, faciles
d’évacuation, avec très peu d’effectifs par rapport à la superficie des lieux ;

– les installations classées (entrepôts) soumises à autorisation ou déclaration ;

– les parkings, où les dangers sont plus importants en souterrain qu’en aérien (évacuation des fumées).

L’arrêté du 22 mars 2004 ouvre la voie aux « calculs au feu » validés par des essais.

Dans cette configuration, la structure mixte (poutre acier + plancher béton ou mixte) peut répondre à des exigences
descriptives surtout si le risque correspondant est réduit.

A. Protection active :

Les protections initiales sont dites « actives » lorsqu’elles mettent en œuvre des dispositifs dynamiques (détection,
alarmes, désenfumage, sprinklers) ou font intervenir l’action humaine pour éteindre le début d’incendie (robinet
d’incendie armé ou RIA). Elles ont pour objectif premier de permettre l’évacuation des personnes dans les meilleurs
délais et de faciliter l’intervention rapide des secours.

Le feu doit être détecté au plus tôt pour être combattu efficacement. L’ensemble des protections actives doit être
efficace dans les deux premières phases de développement du sinistre.

Quelques dispositifs de protection active :

– les détecteurs, réagissant à la fumée, à la chaleur, ou aux flammes, déclenchent une alarme sonore et la mise en
œuvre de certains équipements ;

– les consignes de sécurité et le balisage favorisent l’évacuation des occupants ;

– le système de désenfumage évacue les fumées toxiques, facilitant l’évacuation des occupants sans dommages et
l’intervention des secours ;

– les moyens de lutte, extincteurs ou RIA, permettent l’attaque immédiate du feu ;

– les sprinklers, réseau d’extinction automatique, attaquent sans délai le feu naissant.

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B. Protection passive :
La protection passive regroupe les moyens mis en œuvre pour limiter les effets destructeurs du feu – résistance au
feu, matériaux ou dispositifs coupe-feu et pare flammes, emploi de matériaux avec différentes réactions ou
résistances au feu.

La stabilité au feu d’un bâtiment, spécifiée dans la réglementation, ne représente pas la valeur réelle de tenue au feu
de l’ouvrage, mais un temps de référence sous feu conventionnel. Elle s’exprime en heures et en fractions d’heures.

6. Les principales recommandations pour une bonne sécurité :

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Mohamed
Ingénieur

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ETUDE TECHNIQUE
Les Ponts Thermiques

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Regardo ns couler une paisible rivièr e. Le co urant est uniforme, laminaire, les brindilles et l es feuilles mortes
(nous somm es dans un cas théorique sans bo uteilles en plastique et papiers gr as) défilent r égulièrem ent .
Un peu plus loin, quelques ro chers limitent la s ection du lit de la rivière. On s'aperçoit que, à un à deux
mètres des rochers, les o bjets flottants accélèr ent po ur s e précipiter dans les filets de courants qui
s'engouffrent entr e les rochers.
La s ectio n étant r éduite, po ur m aintenir l e débit de la ri vière co nstant, le cour ant, c' est-à-dire la vitesse des
particules d'eau, a augm enté: D = V×S = co nstant.
Tout comm e le barrage hydr aulique doit r ésister à la pr ession de l' eau, le mur de la maison doit r ésister à la
pression thermique. Dès qu'il y a une br èche, l'eau dans un cas, le fl ux d'énergie thermique dans l'autr e, s e
précipitent avec vitesse et force à tr avers la br èche. Mettez votre mai n devant un tuyau d' arrosage. Bien
sûr la for ce du flux thermique vo us ne la s ent ez pas, c'est la chaudièr e qui le sent.
Les volum es chauds de la chape sont en communs avec les volum es froids, il y a do nc transfert direct
d'éner gie d'où le "nom de pont thermique", o n pourr ait to ut aussi bien appeler cela "brèche thermique".

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Ainsi que le montr e l e cro quis ci-co ntre, les lignes de fuite des calories prélèvent l'énergi e thermique au
niveau du sol et du plafo nd de l'habitatio n et dispersent cette éner gie dans le mur qui jo ue le r ôle d'un
radiateur, comm e les radiateurs qui so nt collés sur les micro processeurs et autr es composants de
puissance, com plétés la plupart du temps par un ventilateur, qui dans le cas du m ur s era très efficacement
remplacé par le vent.
Le go ulot d' étr anglement, ou tuyèr e d'éjection, est la partie de la dalle qui se tro uve dans l'épaisseur de
l'isolant du mur .

On fera les calculs po ur une tr anche de mur de L=1 m ètr e, avec po ur conductivité du bét on λ=1, e=10 cm
d'isolation et h=15 cm d' épaisseur de dalle, 20 cm de distance de dis persion sur 50 cm de hauteur, 50 cm
de zo ne de captage, 30°C entr e l'intérieur et l'extérieur, cela donne

Conductivité de la zo ne de dispersion = 1×0,50/2/0,20 =1, 25

Conductivité du go ulot = 1×0, 15/0,10 =1.5

Conductivité de la zo ne de capt age = 1×0,50/0,25 =2

Résistance to tale = 1/1, 25+1/1, 5+1/2 = 1,97,

D’où : co nductivité d'ensem ble = 0, 5


et Qpsol(Watt) = 0, 5×30 = 15 W att par mètr e linéaire de façade.
Pour l a dalle de plafond, comme l'air au plafond est pl us chaud d' envi ron 5°C, on a Qppla = 35/30×Qpsol =
17,5 W att
Soit un total de 32,5 Watt.
Les per tes par un m ur de 2,50 mètr e de haut sur 1 mètr e de long en par paings de 20 cm d'épaisseur, isolé
avec 10 cm de polystyrène do nnent dans les m êm es co nditions
Qm = 0,4×2/(0,4+2)×2,5×1×3 0 = 25 W att. (La mise en séri e des conductivités donne : Geq =
G1×G2/(G1+G2).)
Vous savez maintenant par où passent les litres de fuel ou les m3 de gaz.

Ce cas particulièrem ent néfaste n'est pas utopique : parfois il n'y a m ême pas d'isolation sous la dalle s ur
terre- plein. De plus o n a pas tenu compte des murs de r efend s'il y en a , et on a pas tenu com pte du vent
quand il y en a.
Et si un balcon prolo nge la dalle, imaginez le radiateur que cela représente , c' est la langue du chien qui
pend hors de sa gueule pour évacuer les calories que son pelage ne lui permet pas d' évacuer .

Des co urbes éditées dans la" Revue technique du bâtiment" N° 92 d' octobr e 82 mo ntrent que l e co efficient
d'isolation par l'intérieur est deux fois plus m auvais que le co efficient d'isolation par l' extérieur , à épaisseur
d'isolant égal. L' article de cette r evue pr ésent e des arguments tellem ent co nvaincants en f aveur de
l'isolation par l'extérieur qu'il est incom préhensible qu'on puisse enco re co nstr uire des pavillons isolés par
l'intérieur! C'est la lecture de cette r evue qui m'a incit é à co nstr uire le pavillon qui sert d' exempl e dans mon
article.

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Heureusem ent, les norm es récentes de constr uction des pavillons so nt plus strictes au niveau de l'isolation.
Nous allons anal yser ce qu'il en est.

Le schéma ci-co ntr e mo ntre que la dalle du plancher bas, qui est nor malement isolée du sol soit par une
épaisseur d'isolant, soit par un vide s anitaire clos (n'o ublions pas que l'air est le m eilleur isolant après le
vide, à co ndition d' être immobile), supporte une chape coul ée s ur une épaisseur de 4 à 5 cm d'isolant, dite
chape flottante.

Le sol de l'habitatio n n'est do nc plus en contact direct avec le pont t hermique de la dalle de plancher. Mais
la surface est grande. Supposo ns que la maison fasse une surface S=100 m2, cela donne une conductivité
de

G = 0,04/e×S = 0, 04/0,04×100 = 100 W att/°C, soit une perte de 3 kWatt po ur un froid de -7°C,
uniquem ent par l e sol, si la dalle n' était pas isolée.

Mais le schém a mo ntre que seules quelques lignes de fuite so nt attir ées par le pont thermique, les autres
vont vers le sol o ù elles renco ntrent l'isolation de la dalle.

Appelo ns "zo ne de captage" cette bande du sol qui lo nge les m urs extérieurs et appelons 2x s a lar geur, x
étant alors la distance du baricentr e thermique à l'entr ée du pont thermique. On pose les calculs en
considérant to ujo urs une l argeur de 1 mètr e de mur.

La co nductivité de l a bande de captage est : Gc = 0,04/0,04 ×1×2×x = 2x soit Rc = 1/2x

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La co nductivité du po nt thermique est : Gth = 1/(x+0,1)×1×h = 0,1 5/(x+0,1)

Soit Rpth = (x+0 ,1)/0,15

La co nductivité de l a zone de dispersion est G d = 1/0,2×0,50/2 = 1 , 25 soit Rp = 0, 8


d'où Rtt = Rc + Rpth + Rp = 1/2x + (x+0, 1)/0,15 + 0,8 = [1, 5 + 2x(10x+1)]/3x + 0, 8

Rtt = (20×x2+2×x+1,5)/3x + 0,8

En vertu du principe de Fermat- Maupertuis, cher chons l e poi nt d'enthalpie m aximum, c' est à dir e de
conductivité maximum, en cher chant le z éro de la dérivée de Rtt :

R' = [3x(40 x+2)-3(20x2+2x+1,5)]9x2 = (60x2-4, 5)/9x2

R' = 0 do nne x2 = 1/13,33 et x = 0,27, soit une bande de captage de 54 cm.

Et Rtt = (1, 5 + 0,54 + 1,5)/0,81 + 0, 8 = 5,17 et G = 0, 193 ≈0,2 soit Qpth = 0,2×30 = 6 W att par mètr e
linéaire de mur.

Le po nt t hermi que du plancher est divisé par 2,5, o n est passé de 15 W à 6 W , mais il r este en génér al le
pont thermique du plafo nd ce qui fait encore 23,5 W de po nt thermique par rapport aux 25 W des 2,5
mètres de mur isolé. On reste s ur les co urbes du C STB de 1982 qui montre que l'isolation par l'intérieur est
deux fois moins efficace que l'isolation par l'extérieur.

Alors cert ains pavillonneurs, dans le louable but d' améliorer la situati on vont neutraliser en partie, de la
même m anière, le pont thermique du plafond en collant sur to ute sa surface une épaisseur de placo
alvéolair e.

Mais alors adi eu l'effet de vo ûte, adieu le co nfort de l' homme des cavernes!
Sans o ublier les murs de ref end, les murs du garage! Les m urs mitoyens du garage sont-ils isolés, le
plafond quand il y a une chambr e au- dess us, le mur de pigno n, les débarr as: parto ut des petits murs soient
inutilement r eco uverts d'isolation, soient mal heureusem ent pas isolés ? Il est impossible d'éliminer les po nts
thermiques de to us les recoins d'un pavillon isolé par l'intérieur . Po ur s'en co nvaincre, il suffit d'aller s ur le
site du CSTB cons ulter la liste non exhau stive des ponts ther miques.

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Les photos ci- desso us illustrent les po nts thermiques formés par les dalles qui tr ansm ettent la chaleur de la
terre venant de l a terre de la pelo use.
La neige de la pelo use ne fond pas par ce qu'elle est isolée de la terre par l'herbe qui em prisonne de l'air. E n
fait, la neige forme un m anteau qui em prisonne de l'air au milieu de l 'her be, ainsi la neige est isolée du sol
et la terr e est isolée de l'atmosphèr e: c' est de l'isolation par l'extérieur. (réf :mysite. net)

S.Imane
Ingénieur

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PATRIMOINE ET ARCHITECTURE
Mimar Sinan (1490-1588)

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L’architecture tient une place primordiale dans la culture turque car elle reflète les différentes facettes de celle-ci.
Comme les sculptures et peintures étaient interdites par l’Islam, architecture et arts décoratifs furent les seules
façons pour les maîtres d’exprimer leur art.

Quand on parle de l’architecture ottomane, le nom qui vient immédiatement à l’esprit est Mimar Sinan (1490-1588).
C’est un architecte qui a grandi dans la période la plus florissante de l’Empire ottoman. Né au environ de 1490 à
Kayseri dans une famille chrétienne orthodoxe. En 1521 il fut enrôlé par les janissaires, corps d’élite de l’armée
ottomane dont les membres étaient choisis dans les familles chrétiennes, convertis, ils étaient entraînés pour
combattre au service du sultan. A l’âge de 21 ans Sinan devint élève au Palais et choisit le métier de charpentier dans
lequel il excella visiblement. Il prit part aux campagnes de Belgrade, Rhodes, Hongrie, Vienne, Bagdad et Corfou en
tant qu’ingénieur architecte. A cette occasion il construit des bateaux et un pont qui firent l’admiration du Sultan
Soliman. Il mena une carrière militaire active et pendant ses voyages, il eut l’occasion d’observer les meilleurs
exemples architecturaux des différentes civilisations rencontrées. Nommé architecte en chef de la Cour, il fut près de
50 ans à la tête d’une importante équipe composée d’assistants et entrepreneurs. On dit qu’il enseigna son art et sa
technique à près de 250 élèves, dont Davout Ağa bâtisseur de la Nouvelle Mosquée d’Istanbul et Mehmed Ağa celui
de la Mosquée Bleue d’Istanbul. Architecte infatigable Sinan construisit au cours de sa longue carrière 84 mosquées
dont 42 à Istanbul, 51 mescit (petite mosquée), 3 hôpitaux, 57 medersas, 7 écoles coraniques, 22 türbe (mausolée),
17 imaret (maison des pauvres), 7 aqueducs et arches, 48 caravansérails, 35 palais et castels, 8 arcs et 46
établissements de bains dans tout l’Empire ottoman, de Budapest à la Mecque et de Sofia à Damas. Il n’était pas
seulement un artiste à la recherche de la perfection dans son art, mais il maîtrisait aussi à merveille les techniques
d’urbanisme. Sachez bien que rien ne paraît plus naturel que l’harmonie d’un monument avec son environnement,
construire d’immenses mosquées dans les endroits les mieux appropriés de façon qu’elles puissent être vues dans
toute leur magnificence.

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Comme il le disait lui-même, trois de ses œuvres majeures sont représentatives de ses progrès et de la pleine
maîtrise de son art. Les deux premières sont à Istanbul : La Mosquée de Şehzade, le travail d’un apprenti, la
Mosquée de Süleymaniye, celui d’un maçon. La Mosquée de Selimiye à Edirne est son chef d’œuvre absolu.

La mosquée de Süleymaniye fut construite pour le sultan Soliman le Magnifique dont elle prit le nom par la suite.
Située sur l’une des sept collines d’Istanbul, face à la Corne d’Or. Dans une rue à droite de la mosquée, l’école
primaire et l’ensemble de la medersa, transformé actuellement en bibliothèque Süleymaniye Kütüphanesı. La
magnificence de la mosquée se reflète clairement dans son architecture inspirée des modèles byzantins, la finesse de
ses portes, du marbre blanc, des mihrabs et du mimber (chaire), également des tapis, candélabres et chandeliers de
bronze. Le complexe de la mosquée de Selimiye, son œuvre magistrale, porte toutes les caractéristiques du talent de
Sinan. Cet édifice incroyable, est un prodige de légèreté et d’élégance. Dominée par un dôme élevé soutenu par 8
piliers, la mosquée est entourée de 4 minarets élancés hauts de 70,89 mètres. Tout au long de sa carrière Sinan
poursuivit ses recherches afin de surpasser l’église Sainte-Sophie son modèle, dont la réussite architecturale l’obsédé.
Il s’en est inspiré pour réaliser un édifice ayant un dôme central ayant une apparence aérienne et dans lequel les
faces intérieures paraissent noyées de lumière le soir tombant.

Génial bâtisseur qui a amené l’art ottoman à un haut degré de perfection, Sinan voit avec Selimiye l’aboutissement de
ses recherches et couronnement de toute une vie de labeur.

Le complexe de la mosquée de Selimiye, son œuvre magistrale, porte toutes les caractéristiques du talent de Sinan.
Cet édifice incroyable, est un prodige de légèreté et d’élégance. Dominée par Ses mausolées et ponts se distinguent
immédiatement des autres. Le mausolée Şehzade Mehmed attire l’attention par son ornementation extérieure et son
dôme à facettes. Le mausolée de Rüştem Paşa est d’un style classique séduisant. Celui du Sultan Soliman le
Magnifique, un des plus intéressants essais de Sinan, est formé d’un corps octogonal et d’un dôme plat, la propre
tombe de Sinan, située au nord-est du complexe de Süleymaniye, est d’une structure très simple.

Pour la construction des ponts Sinan a su allier l’art et le fonctionnel avec une grande habileté : Le pont de Büyük
Çekmece à Istanbul, sa plus grande construction dans ce domaine, mesure près de 635 mètres de longueur, le pont
de Silivri (Istanbul), le pont de Sokullu Mehmet Paşa (sur la rivière Lileburgaz), le pont de Sinanlı (sur la rivière
Ergene), le pont de Drima qui a donné son nom à une nouvelle du célèbre écrivain yougoslave Ivo Andriç.

Sinan, le plus grand architecte de tous les Ottomans, après une carrière de 50 années, mourut en 1588 à Istanbul. Il
laissa aussi une œuvre écrite abondante dont ses mémoires.

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Quelques aperçus de Süleymaniye :

La m osquée de Süleymaniye Süleymaniye intérieur

Salle des prières Süleymaniye La mosquée de Süleymaniye

B. Asma
Etudiante

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LE MONDE DU GENIE CIVIL 2eme EDITION

DOSSIER
Les barrages

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Introduction
Le barrage est un ouvrage d’art (Dans le domaine du génie civil, un ouvrage d'art est un ouvrage spécial, par
opposition à un bâtiment notamment.

Il permet par exemple à une voie de communication, route, ligne de chemin de fer, canal, etc., de franchir un
obstacle. Il peut alors s'agir d'un pont, pont-canal, d'un viaduc, d'un tunnel, d'un aqueduc, d'un ascenseur à bateaux.

Il peut aussi permettre de modifier le cours des éléments, d'apporter un renfort... C'est le cas d'un barrage, d'une
digue, d'une écluse, d'un mur de soutènement, d'une estacade...)

Cet construit en travers d'un cours d'eau et destiné à en retenir l'eau. Par extension, on appelle barrage tout obstacle
placé sur un axe de communication et destiné à permettre un contrôle sur les personnes et/ou les biens qui circulent
(barrage routier, barrage militaire).

Quand le barrage est submersible, on parle plutôt de chaussée ou de digue (ce dernier terme est également préféré
à celui de barrage lorsqu'il s'agit de canaliser un flot et non de créer une étendue d'eau stagnante).

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Un barrage fluvial permet par exemple la régulation du débit d'une rivière ou d'un fleuve (favorisant ainsi le trafic
fluvial), l'irrigation des cultures, une prévention relative des catastrophes naturelles (crues, inondations), par la
création de lacs artificiels ou de réservoirs. Un barrage autorise aussi, sous certaines conditions, la production de
force motrice (moulin à eau) et d'électricité (on parle alors de barrage hydroélectrique), à un coût économique
acceptable, le coût environnemental étant plus discuté

(cf. fragmentation écopaysagère, phénomènes d'envasement à l'amont du barrage, dégradation de la qualité de


l'eau).

Toutefois, plus un projet est ambitieux, plus ses conséquences sont lourdes : en noyant des vallées entières, la
construction d'un barrage peut provoquer à la fois des bouleversements humains en forçant des populations entières
à se déplacer, et avoir un impact écologique non négligeable en changeant fondamentalement l'écosystème local.

1. Histoire
Les barrages existent probablement depuis la préhistoire (réserve d'eau potable, d'irrigation, viviers, piscicultures)
mais c'est au Moyen Âge qu'ils se sont fortement développés en Europe pour alimenter les moulins à eau. Il semble
qu'ils aient parfois pu s'appuyer sur des sédiments accumulés en amont d'embâcles naturels, ou sur les lieux de
barrages de castors dont la toponymie conserve des traces (par exemple en France avec le mot bief et bièvre (ancien
nom de castor) qui pourraient être liés, ou avec des noms de communes tels que Beuvry (un des anciens noms de
castor) ou La beuvrière (la « castorière »). Les cartes anciennes, de Cassini par exemple portent témoignage des
nombreux barrages de petites rivières faits par les paysans ou les moines locaux, pour conserver l'eau et y élever du
poisson ou pour le rouissage du lin ou du chanvre.

À noter qu'en conservant des volumes d'eau et une hauteur d'eau plus importante en saison sèche, ces barrages ont
également pu tamponner les fluctuations estivales des nappes (car toutes choses égales par ailleurs, c'est la hauteur
d'eau qui contrôle la vitesse de percolation, cf. Loi de Darcy).

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2. Quelques exemples de grands barrages dans le monde

Le barrage Hoover aux États-Unis (1931-1935) Les barrages d'Assouan sur le Nil, en Égypte

Le barrage d'Inga sur le Congo le barrage d'Itaipu à la frontière brésil-Paraguay

La Centrale Robert-Bourassa au Québec, Le barrage de la Grande-Dixence, en Suisse

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Le barrage Atatürk sur l'Euphrate en Turquie le barrage Daniel-Johnson sur la Manicouagan

3. Techniques de construction

Généralités

Un barrage est soumis à plusieurs forces. Les plus significatives sont :

La poussée hydrostatique exercée par l'eau sur son parement exposé à la retenue d'eau ;

Les sous-pressions (poussée d'Archimède), exercées par l'eau percolant dans le corps du barrage ou la fondation ;

Les éventuelles forces causées par l'accélération sismique.

Pour résister à ces forces, deux stratégies sont utilisées :

Construire un ouvrage suffisamment massif pour résister par son simple poids, qu'il soit rigide (barrage-poids en
béton) ou souple (barrage en remblai) ;

Construire un barrage capable de reporter ces efforts vers des rives ou une fondation rocheuse résistantes (barrage-
voûte, barrage à voûtes multiples…)

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Éléments de calcul
Un barrage est soumis à une force horizontale liée à la pression exercée par l'eau sur sa surface immergée. La
pression hydrostatique p en chaque point est fonction de la hauteur d'eau au-dessus de ce point.

p=ρxgxh

Avec :

ρ : masse volumique de l'eau, environ 1000 kg.m-3

g : gravitation, environ 10 m.s-2

h : hauteur d'eau au-dessus du point considéré.

La force F résultante est la somme des pressions hydrostatiques s'exerçant sur la surface immergée du barrage.

F= intgr pds

Cette formule ne s'intègre pas "à la main" pour les barrages à géométrie compliquée. En revanche, une expression
analytique peut être obtenue pour un élément de barrage poids (un "plot", de largeur L, et de hauteur immergée
constante H).

F = ρ.g.L intgr h.dh

Avec :

H: hauteur totale du barrage en contact avec l'eau.

L: largeur totale du plot considéré.

D’où :

F = ρ . g . L . 1/2 . H2

On voit dans cette formule que la poussée exercée par l'eau sur un barrage augmente avec le carré de la hauteur de
la retenue (ce qui est vrai pour tout type de barrage). Elle ne dépend en aucun cas du volume d'eau stocké dans la
retenue.

Les calculs ci-dessus ne concernent que les barrages en matériaux rigides (béton, maçonnerie…), quel que soit leur
type (poids, voûte, contreforts…). En revanche l'intégration par plots ne peut concerner que les barrages de type
poids ou contreforts. Pour les voûtes, les efforts étant reportés latéralement, un calcul par plot ne prenant en compte
que les forces verticales ne s'applique pas. En revanche, en ce qui concerne les barrages en matériaux meubles (sol,
terre, enrochements, remblais…), les calculs sont apparentés à des calculs de stabilité de pente des talus qui doivent
prendre en compte l'état saturé ou non de ces remblais.

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Études hydrauliques

En hydraulique le modèle réduit est très utilisé pour les études de mécanique des fluides des ouvrages tels que ports,
digues, barrages, etc. On utilise dans ces cas-là la vraisemblance du nombre de Froude.

4. Types de barrages
Barrage poids:

Un barrage poids est un barrage dont la propre masse suffit à résister à la pression exercée par l'eau. Ce sont des
barrages souvent relativement épais, dont la forme est généralement simple (leur section s'apparente dans la plupart
des cas à un triangle rectangle.

On compte deux grandes familles de barrages-poids, les barrages poids-béton, et les barrages en remblais (ces
derniers n'étant d'ailleurs généralement pas qualifiés de barrage-poids, mais de barrage en remblais).

Même si les barrages voûtes ou à contrefort nécessitent moins de matériaux que les barrages poids, ces derniers
sont encore très utilisés de nos jours. Le barrage-poids en béton est choisi lorsque le rocher du site (vallée, rives) est
suffisamment résistant pour supporter un tel ouvrage (sinon, on recourt aux barrages en remblais), et lorsque les
conditions pour construire un barrage voûte ne sont pas réunies (cf. ci-dessous). Le choix de la technique est donc
d'abord géologique : une assez bonne fondation rocheuse est nécessaire. Mais il faut également disposer des
matériaux de construction (granulats, ciment) à proximité.

La technologie des barrages-poids a évolué. Jusqu'au début du XXe siècle (1920-1930), les barrages poids étaient
construits en maçonnerie (il existe beaucoup de barrages de ce type en France, notamment pour l'alimentation en
eau des voies navigables).

Plus tard, c'est le béton conventionnel qui s'est imposé.

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Depuis 1978, une nouvelle technique s'est substituée au béton conventionnel. Il s'agit du Béton Compacté au
Rouleau. C'est un béton (granulats, sable, ciment, eau) avec peu d'eau, qui a une consistance granulaire et pas
liquide. Il se met en place comme un remblai, avec des engins de terrassements. Il présente le principal avantage
d'être beaucoup moins cher que le béton classique.

Le barrage de la Grande-Dixence en Suisse est un barrage-poids.

Barrage voûte :

La poussée de l’eau est reportée sur les flancs de la vallée au moyen d'un mur de béton arqué horizontalement, et
parfois verticalement (on la qualifie alors de voûte à double courbure).

La technique de barrage-voûte nécessite une vallée plutôt étroite (même si des barrages voûtes ont été parfois
construits dans des vallées assez larges, poussant cette technologie à ses limites) et un bon rocher de fondation.
Même lorsque ces conditions sont réunies, le barrage-voûte est aujourd'hui souvent concurrencé par les barrages-
poids en béton ou le barrage en enrochements, dont la mise en œuvre peut être davantage mécanisée.

Par le peu de matière utilisée, c'est évidemment une technique très satisfaisante économiquement.

Cependant, la plus grande catastrophe de barrage vécue en France (Malpasset, au dessus de Fréjus, le 2 décembre
1959) concernait un barrage-voûte en cours de mise en eau ; c'est la fondation (et non pas le barrage lui-même) qui
n'a pas supporté les efforts appliqués par la retenue.

Avant cet accident (et, pour certains, aujourd'hui encore), la voûte est considérée comme le plus sûr des barrages.
Malpasset est le seul cas connu de rupture d'un barrage-voûte.

On rencontre aussi des barrages avec plusieurs voûtes comme le barrage de l'Hongrin en Suisse.

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Barrage contreforts ou multi voûtes :

Lorsque les appuis sont trop distants, ou lorsque le matériau local est tellement compact qu'une extraction s'avère
presque impossible, la technique du barrage à contreforts permet de réaliser un barrage à grande économie de
matériaux.

Le mur plat ou multivoûtes (Vézins, Migoëlou ou Bissorte) en béton s’appuie sur des contreforts en béton armé
encastrés dans la fondation, qui reportent la poussée de l’eau sur les fondations inférieures et sur les rives. Un des
exemples le plus important de ce type est le barrage Daniel-Johnson au Québec, Canada.

Barrages mobiles à aiguilles

Le barrage mobile ou à niveau constant, a une hauteur limitée ; il est généralement édifié en aval du cours des
rivières, de préférence à l’endroit où la pente est la plus faible. On utilise généralement ce type de barrage dans
l’aménagement des estuaires et des deltas.

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Selon le type de construction le barrage mobile peut-être :

Le barrage à aiguilles, crée par l’ingénieur Charles Poirée en 1834 qui, s’inspirant des anciens pertuis, étendit le
système sur toute la largeur du cours ; améliorant considérablement la navigation fluviale dès la moitié du XIXe
siècle.

Le système Poiré consiste en un rideau de madriers mis verticalement côte à côte barrant le lit du fleuve. Ces
madriers ou aiguilles d’une section de 8 à 10 cm et longues de 2 à 4 m, selon les barrages, viennent s’appuyer contre
un butoir (ou heurtoir) du radier (sur le fond) et sur une passerelle métallique constituée de fermettes.

Ces fermettes peuvent pivoter pour s’effacer sur le fond en cas de crue et laisser le libre passage aux eaux. Les
fermettes sont reliées entre elles par une barre d’appui qui retient les aiguilles et une barre de réunion, de plus elles
constituent la passerelle de manœuvre.

Les aiguilles à leur sommet présentent une forme qui permet une saisie aisée. Néanmoins c’est un travail fastidieux,
long et dangereux (il faut plusieurs heures et le travail de plusieurs hommes pour mener à bien la tâche). Bien que ce
type de barrage soit remplacé par des techniques plus modernes et automatiques ; sur certains barrages encore
existants, les aiguilles de bois sont remplacées par des aiguilles en aluminium remplies de polystyrène (pour la
flottabilité en cas de chute dans la rivière), d’un poids bien moindre et plus facilement manœuvrable.

A effacement sur le fond de la rivière (seuil (barrage)) pour permettre l’écoulement total ou en position intermédiaire
pour créer un déversoir.

Barrages mobiles à battant :

A battant ou porte à axe vertical, comme le barrages moderne hollandais de (Maeslantkering), ou les portes à la
Léonard de Vinci fermant le port-canal de Cesenatico pour empêcher les fortes marées d’envahir les terres.

A battant à axe horizontal avec possibilité d’échapper en aérien lorsque le débit devient critique, ce qui évite de
constituer un obstacle à l'écoulement des eaux en temps de crue. Ce type de barrage est généralement employé
pour empêcher l'eau salée de remonter l'estuaire, comme à Volta Scirocco en Italie.

La partie fixe correspond à une plate-forme (ou radier) étanche.

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Une grande vanne à secteur, qui en position de fermeture totale détermine un battant qui s’appuie sur la plate-
forme, pendant qu'en position de soulèvement complet, il laisse l'écoulement complètement libre.

Une vanne à volet, montée sur la génératrice supérieure de la vanne à secteur, qui permet de régler l’écoulement
dans le déversoir et le niveau d’eau désiré en amont du barrage.

L'écoulement de l'eau peut se produire par le dessous du battant lorsque la vanne à secteur inférieure est soulevée
(ce qui permet aussi de nettoyer la surface de la plate-forme) , ou bien par le dessus en déversoir, lorsque la vanne
supérieure à volet est abaissée.

Barrage mobile à gravité, d’un fonctionnement théoriquement très simple, la vanne à gravité ne comporte que peu
d’éléments mécaniques. Il s’agit d’un battant, sorte d’enveloppe creuse articulée autour d’une charnière fixée sur un
socle de béton.

En position repos l’enveloppe se remplit d’eau et descend de son propre poids sur le radier.

En position active, de l’air injecté chasse l’eau et permet au battant de remonter par gravité. La hauteur dépend de la
quantité d’air insufflée.

Un tel procédé est en application dans le Projet Mose qui doit protéger la Lagune de Venise des hautes eaux de
l’Adriatique (Acqua alta).

Barrage mobile à clapets, d’un fonctionnement comparable au barrage à mobile à gravité ci-dessus à la différence
près qu'il est mu par deux vérins hydrauliques1 situés de part et d'autre du clapet. Il respecte parfaitement sa
fonction: réguler l'écoulement de la rivière pour maintenir un niveau sensiblement constant dans le bief amont. Son
principal inconvénient est d'être excessivement dangereux pour le touriste nautique. Les poissons ne peuvent le
remonter que lorsque la riviere est en hautes eaux et le clapet complètement baissé.

Barrage en remblais

On appelle barrages en remblais tous les barrages constitués d'un matériau meuble, qu'il soit très fin (argile) ou très
grossier (enrochements).

Cette famille regroupe plusieurs catégories, très différentes. Les différences proviennent des types de matériaux
utilisés, et de la méthode employée pour assurer l'étanchéité.

Le barrage homogène est un barrage en remblai construit avec un matériau suffisamment étanche (argile, limon).
C'est la technique la plus ancienne de barrages en remblai.

Le barrage à noyau argileux comporte un noyau central en argile (qui assure l'étanchéité), épaulé par des recharges
constituées de matériaux plus perméables. Cette technique possède au moins deux avantages sur les barrages
homogène : (1) les matériaux de recharge sont plus résistants que les matériaux argileux, on peut donc construire
des talus plus raides et (2) on contrôle mieux les écoulements qui percolent dans le corps du barrage.

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Quelques cousins des barrages à noyau : les barrages en remblai à paroi centrale étanche (paroi moulée en béton,
paroi en béton bitumineux).

Plus récente, la famille des barrages à masque amont. L'étanchéité est assuré par un "masque", construit sur le
parement amont du barrage. Ce masque peut être en béton armé (il se construit actuellement de nombreux et très
grands barrages en enrochements à masque en béton armé), en béton bitumineux, ou constitué d'une membrane
mince (les plus fréquentes : membrane PVC, membrane bitumineuse).

Le barrage de Mattmark en Suisse est un exemple de ce type de barrage. En France, le barrage de Serre-Ponçon
(deuxième plus grande retenue d'Europe) est un barrage en remblai.

D'autres types de barrages

Il existe d'autres catégories de barrages, en général de taille plus réduite.

Les barrages de stériles miniers sont des barrages construits avec des résidus d'exploitation minière pour créer une
zone de stockage de ces stériles. Les barrages sont montés au fur et à mesure de l'exploitation de la mine. Ils
s'apparentent aux barrages en remblai.

Les barrages de montagne sont des ouvrages destinés à lutter contre les effets de l'érosion torrentielle. Ce sont des
ouvrages construits en travers des torrents. Ils peuvent interrompre (partiellement ou complètement) le transport
solide ; ils peuvent également fixer le profil en long d'un thalweg en diminuant l'agressivité des écoulements.

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5. Vie des barrages


Entretien des barrages

Un barrage n'est pas un simple mur plus ou moins solide. Il n'est pas inerte et fait l'objet surveillance sismologique et
technique sous plusieurs critères. L'ouvrage vit, travaille et se fatigue en fonction des efforts auxquels il est soumis.

Pour des raisons de maintenance des ouvrages, les barrages sont régulièrement inspectés. Chaque année, l'aspect
extérieur du barrage est examiné, et périodiquement (tous les 10 ans en France) la retenue d'eau est vidée afin de
permettre l'accès à la fois à la partie inférieure de l'ouvrage et aux équipements (conduites d'eau, grilles, vannes,
etc.).

Les ouvrages intéressants la sécurité publique sont également auscultés, par des capteurs permettant de mesurer
leurs comportements (mesures de déplacements, de pression d'eau, de débit…). De son état dépend la sécurité des
populations installées en aval.

Pour autant la probabilité de rupture est extrêmement faible : statistiquement, une rupture par an sur un parc
mondial de 16 000 barrages, Chine exclue. En Europe, la probabilité est encore plus basse. En fait le danger est le
plus élevé au moment du premier remplissage, le risque étant cependant bien moins élevé pour les ouvrages en
béton que pour ceux en remblais.

En France, les barrages construits dans les Alpes, dans les années 1950 et 1960, au plus fort de l'âge d'or de la
houille blanche, sont aujourd'hui parvenus dans une phase de vieillissement qui nécessite des frais de maintenance
de plus en plus élevés. EDF estime que la plupart des ouvrages hydrauliques atteignent seulement la moitié de leur
espérance de vie mais a annoncé un important programme d'investissements pour la maintenance et la réhabilitation.

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Catastrophes

Un défaut de conception ou d'entretien peut conduire à une catastrophe : si le barrage cède alors que la retenue
d'eau est relativement importante, un raz-de-marée peut déferler sur les populations vivant en aval, plus ou moins
canalisé par la topographie du cours d'eau sur lequel le barrage était implanté. (voir l'article Catastrophe). En France,
une telle catastrophe a eu lieu en 1959 près de Fréjus, au Barrage de Malpasset.

Le film La Folie des hommes (2001), relate les déboires du barrage de Vajont, en Italie, au début des années 1960.
Tiré d'un fait réel, le film montre les causes et l'enchaînement des évènements qui conduisirent à un glissement de
terrain de 270 millions de mètres cubes dans les eaux du lac de retenue du barrage. La vague gigantesque qui
s'ensuivit fit 2 000 victimes, le 9 octobre 1963.

Séismes

Les séismes font partie des événements susceptibles de nuire à la stabilité des barrages.

Cependant, historiquement, les ruptures causées par des séismes sont très peu nombreuses comparées à celles dues
à des défauts de conception.

En France, les grands barrages font l'objet d'une simulation informatique de comportement dans le cas du plus fort
séisme connu dans la région (souvent estimé d'après documents forts anciens). Ainsi le séisme de référence dans les
Pyrénées est celui de 1634, de magnitude estimée à 8). Un tel séisme causerait des dégâts catastrophiques dans les
villes du Sud Ouest, mais serait donc supporté par tous les grands barrages[réf. nécessaire].

Les ruptures les plus fréquentes ont concerné des ouvrages en remblai de taille modérée, construits avec des
matériaux sableux ou silteux, ou fondés sur des sols de cette nature ; il peut en effet se développer dans ce cas un
phénomène appelé liquéfaction, qui fait perdre toute résistance au sable ou au silt saturé.

6. Conséquences environnementales
Un barrage peut empêcher la migration d'espèces aquatiques entre l'amont et l'aval : obligatoire dans certains pays
depuis quelques années sur les ouvrages neufs (en France, sur les rivières classées "migrateurs" depuis la Loi
"Pêche" n° 84-512 du 29 juin 1984), les échelles à poissons ne sont pas toujours présentes, en particulier pour les
ouvrages anciens ou sur les rivières où la présence d'espèces migratrices n'est pas identifiée, et ne sont donc pas
classées (ces ouvrages n'ont pas été rendus obligatoires). Réciproquement, certains ouvrages sont équipés sans
obligation, par la volonté de l'exploitant. De plus, certaines échelles à poissons mal construites peuvent se révéler
peu efficaces.

Une solution alternative a été réalisée sur la Garonne entre Carbonne et Camon, où l'enchaînement de cinq barrages
importants aurait nécessité des équipements onéreux, et un trajet très éprouvant pour le migrateur. Les poissons
sont donc "piégés" à une extrémité de la chaîne, identifiés et transportés par camion-citerne à l'autre extrémité.

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L'écosystème d'une zone importante est affecté lors de la mise en place d'un barrage en raison de l'inondation de la
zone en amont, de la modification du régime d'écoulement des eaux de la zone en aval et

de la modification de la qualité des eaux provoquée par la retenue. Un écosystème naturel et équilibré se reconstitue
dans ces zones plus ou moins rapidement (en l'espace d'environ 30 ans, l'écosystème serait recréé à 99 %[réf.
nécessaire], ceci incluant les anciennes zones asséchées). Néanmoins, s'il est vrai qu'un écosystème se recrée, il n'est
jamais identique à celui d'origine : la disparition des courants en amont, et la très forte diminution du débit en aval,
provoque généralement la disparition de certaines espèces autochtones. Au contraire, un lac de barrage peut avoir
également des effets positifs : accueil d'oiseaux migrateurs, lieux de reproduction des espèces piscicoles et
invertébrées, sites favorables à la pêche de loisir ou encore, dans certains cas, amélioration des conditions
d'écoulement en étiage. De plus en plus, les barrages hydroélectriques participent à un soutien d'étiage, permettant
de garder une vie estivale dans les rivières, de pallier les nombreux prélèvements (autorisés ou non), d'améliorer le
refroidissement des eaux, et la dilution des pollutions en aval.

Depuis la même Loi Pêche de 1984, tous les obstacles sur les rivières françaises doivent obligatoirement laisser dans
le cours d'eau 1/40 du module (moyenne de débit), et 1/10 pour tous les ouvrages neufs ou dont le titre est
renouvelé. Afin de mettre fin à cette situation inégalitaire (posant de nombreux problèmes de variation des débits sur
un même cours d'eau), la nouvelle Loi sur l'Eau et les Milieux aquatiques ("LEMA", Loi n°2006-1772 du 30 décembre
2006) a fixé au 1er janvier 2014 la date limite de délivrance de 1/10 pour tous les ouvrages.

Cette LEMA introduit cependant l'exception des barrages de haute chute, assurant le soutien du réseau électrique,
auxquels le débit réservé pourra être limité à 1/20 (une liste devant être fixée par décret). De même, sur justification
par une étude adaptée, le débit pourra être modulé sur l'année (régime réservé).

Sur le plan écologique, le bilan serait très partisan si l'on ne mentionnait aucun effet positif (qui sont néanmoins la
raison de leur construction). A savoir:

La production d'une énergie renouvelable, sans production de gaz à effet de serre, seule capable d'assurer la
variation de production imposée par le consommateur

La restitution intégrale de l'eau, seule son énergie potentielle étant utilisée.

Pour les barrages d'irrigation ou d'eau potable, les bienfaits pour l'homme sont également évidents, et doivent donc
être pesés au même titre, sinon plus, que les bienfaits ou inconvénients portés au milieu aquatique ou à la pêche de
loisir.

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7. Le saviez-vous ?

 Le plus ancien barrage connu, d'une longueur de 115 m, fut construit dans la vallée de Garawi en Égypte vers
3000 av. J.C.

 Dès 560 ap J.C., l'historien byzantin Procope de Césarée faisait mention d'un barrage-voûte en amont en
maçonnerie (barrage de Daras).

 Le premier barrage-voûte moderne fut construit par François Zola, père d'Émile Zola, entre 1843 et 1859 près
d'Aix-en-Provence.

 Au XVIe siècle, les Espagnols réalisèrent de grands barrages en maçonnerie. Le plus remarquable fut celui de
Tibi, à 18km au nord d'Alicante construit en 1594. Haut de 45 m, il est encore utilisé.

H. Oussama
Ingénieur

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DU FORUM
Le CM 66 et l’Eurocode 3

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Question : G. Hicham

Quelles sont les différences entre les règles CM 66 et l’Eurocode 3 ?

Réponse : S. Sitayeb

Qu’est-ce que l’Eurocode 3 ?

C’est l’ensem ble des r ègl es comm unes eur opéennes de co nception et de dimensionnem ent des str uctures
en aci er définissant les exigences de r ésistance, d’ aptitude au s ervice et de durabilité:

 partie 1: règles générales et règles pour les bâtiments;


 partie 2: règles supplémentaires pour les éléments minces formés à froid;
 partie 3: règles supplémentaires pour les aciers à haute limite d’élasticité;
 partie 4: règles supplémentaires pour les structures en treillis tubulaires;
 partie 5: règles supplémentaires pour les ponts;
 partie 6: règles supplémentaires pour les aciers inoxydables.

La partie 1 est publiée en France sous la norme expérimentale P 22-311 pour les bâtiments à ossature en acier, en
alternative aux règles CM 66 (norme DTU P 22-701) qui restent en vigueur.

Qui décide d’utiliser cette norm e expérimentale en alternative aux règles C M 66, et dans quelles conditions?

Tant que les normes CM 66 ne sont pas retirées du corpus normatif français, les deux systèmes coexistent et le
maître d’ouvrage ou le maître d’œuvre doit préciser les textes à appliquer. Selon une recommandation (no T 1-95) de
la Commission centrale des marchés,

un maître d’ouvrage public peut prescrire l’utilisation de l’Eurocode 3 pour la justification des bâtiments vis-à-vis de
leur stabilité et de leur solidité en le mentionnant dans les documents particuliers des marchés de maîtrise d’œuvre et
des marchés de travaux de gros œuvre. Le bureau d’études doit pouvoir justifier d’une compétence dans ce domaine.
Pour les études d’exécution incluses dans le marché de travaux, la recommandation préconise d’en individualiser le
coût dans le bordereau de prix. Chaque ensemble de règles ayant sa cohérence propre, il convient de ne pas
panacher un projet de structure en justifiant certains aspects selon l’Eurocode3 et d’autres selon les règles CM 66.

Quelles sont les différences majeures entre les règles CM 66 et l’Eurocode 3?

● Côté sécurité, la France dispose déjà de règlements de «contraintes admissibles» et ne verra donc pas ses
habitudes trop bouleversées. L’Eurocode3, qui peut s’apparenter à un règlement par «pondération des charges aux
états limites», apporte cependant plus de rigueur et de cohérence et surtout une approche «semi-probabiliste»
identique pour tous les matériaux. Mais, malgré l’harmonisation européenne des codes de charges, le nombre de
combinaisons d’actions à considérer dans les vérifications de la sécurité des structures ne devrait pas diminuer par
rapport aux CM 66.

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● Le champ d’application des méthodes d’analyse, étendu aux domaines élastique et élasto-plastique, permet une
meilleure appréhension du comportement des structures soumises aux actions extérieures et donc un
dimensionnement optimisé en sécurité et en coût.

● Pour la conception des assemblages, l’Eurocode 3 bénéficie du progrès des connaissances et permet de traiter un
assemblage comme un ensemble de «composantes» mises en parallèle ou en série, améliorant sa caractérisation en
terme de rigidité et de résistance. Le domaine d’application s’étend aux assemblages à comportement «semi-rigide»
et peut conduire à des conceptions de détail plus simples et plus économiques.

● Sur la notion de fatigue, peu prise en compte dans les CM 66, l’Eurocode apporte des données assez complètes et
ajoute des règles sur le choix des nuances et les qualités d’acier, avec le traitement des risques de rupture fragile. Il
devrait favoriser une meilleure adaptation aux conditions de réalisation et d’utilisation des ouvrages, notamment pour
les constructions soudées.

L’usage de l’Eurocode 3 entraîne-t-il des surcoûts par rapport aux règles CM 66 ?

Son incidence devrait être faible sur le poids des structures métalliques usuelles mais plus forte sur des structures
spéciales où des méthodes d’analyse plus sophistiquées s’imposent. Certains aspects, comme les assemblages,
devraient conduire à une simplification de la conception des structures et à un meilleur compromis coût/sécurité.

S. Sitayeb
G. Hicham

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DU FORUM
PHOTO DU MOIS : Gravier Armé !

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Une nouvelle méthode de construction … !

Waleed
Ingénieur

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