Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
HISTOIRE
DE L’ANTIQUITÉ
TOME III
L A B A B Y L O N IE E T L E S S É M IT E S
J U S Q U ’A L ’É P O Q U E CASSITE
TRADUIT PAR
PARIS
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER
13, RUE JACOB, vU
1926
ERRATA
Pages.
Les Sources de l’Histoire de Babylonie et d’Assyrie ............ 1-47
Le déchiffrement de l’Ecriture cunéiforme et l’Assyriologie,
§§ 311-313, p. 1-8. — Sources de rilistoire de Babylonie et
d’Assyrie, §§ 314-322, p. 8-26. — Chronologie, §§ 323-329 a,
p. 26-47.
I. Les Sémites........................................................................... 48-101
Bases géographiques. Peuples du Nord et Sémites, §§ 330-
333, p. 48-58. — L«s Tribus sémitiques et leur organisation,
§§ 336-341, p. 58-71. — La Religion sémitique, §§ 342-351, p, 71-
87. — Caractère général des Sémites, §§ 352-353, p. 67-90. —
Histoire et Civilisation ancienne des Cananéens et des Phéni
ciens, §§ 354-358, p. 90-101.
II. Sumériens et Sémites en Sinéar. .................................... 102-150
Géographie de la Babylonie, §§ 359-360, p. 102-106. — Les
tribus de Sinéar et des pays voisins, §§ 361-363, p. 106-116. —
Les débuts de la civilisation en Sinéar, §§ 364-369, p. 116-128. .i
— La Religion sumerienne, §§ 370-375, p. 129-143. — L’in -V
vention de récriture, §§ 375^378, p. 143-148. — L’Art. Rapports f
de la civilisation sumérienne avec celle de l’Egypte, § 379, *
p. 149-150. ■“
III. Les Textes Sumériens archaïques.................’................ 151-180
X es princes locaux et les rois d’Opis et de Ris, §§ 380-385,
p. 151-165. — Lagas et Umma. L’art sumérien archaïque,
§§ 386-389, p. 165-174. — Autres souverains sumériens, üruk.
Lugalzaggizi, §§ 390-391, p. 174-177. — Les Elamites de Suse,
§ 392, p. 178-180.
IV. Le Royaume Sémitique d’Akkad....................................... 181-216
Les Sémites d’Akkad, §§ 393-394, p. 181-185. — Sémites et
tribus montagnardes du Nord. Subari. Amorrites, §§ 395-396,
p. 185-192. ~ Les conquêtes de Sargon (Sarrukin) et de ses
successeurs, §§~!j»i-4üi, pi 192-207. — Lé royaume d’Akkad,
§§ 402-403, p. 207-213. — L’art akkadien, §§ 404-405, p. 213-216.
V. Le Royaume de Sumer et d’Akkad.............................. 217-281
Fin du royaume d’Akkad. Réaction sumérienne. Dynastie
d’Uruk, S 406, p. 217-219. — Gudéa de Lagas, §§ 407-410, p. 219-
TABLE DES MATIERES
12, p. 304, éd. Heiberg (la prenlière année d’Alexandre, 330 avant
J.-C., est comptée comme l’année 1903). Eusèbe dit expressément
que la sixième dynastie s'étendait jusqu’à Phul = Tiglalhpiléser
(Tukulti-apal-esara), IV ; Nabonassar qui est introduit (cf. § 321
note) chez Syncelle, p. 389 sq. (comp. Eusèbe, Chron., l, p. 7J doit
être tenu ici tout à fait à l’écart. Pour la première dynastie Eusèbe
donne 33091 ans, Syncelle (p. 147), 34090 et en même temps 9 sares
2 nères 8 sosses = 34080 ans, où les unités sont tombées. — L’au
teur ne considère que comme de spirituels jeux de fantaisie les ten-
lives toujours renouvelées de rendre utilisables pour l'histoire les
dates de Bérose dès la deuxième dynastie : ainsi Lehmann-Haupt,
Klio, V lll, pp. 227 et suiv.; X, pp. 483 et suiv. Schnabel, die babyl.
Chronol. d. Derossos, M VAG, 1908 et OLZ, 1911, 19. — La cosmo
gonie babylonienne conservée par Eudème dans Damascius, De pr.
princ., ch. 123, forme un complément très important à l’ouvrage de
Bérose.
Chronologie.
LXII), 1895, avec une table des débuts des mois de 747 à 100 avant
J.-G. On comprend aisément que les Babyloniens aient souvent
compté conventionnellement le mois à 30 jours et l’année à 360
jours, bien que le mois eût, en fait, soit 29, soit 30 jours, l’année
334 ou 355, et l'année intercalaire 383 ou 384 jours. Cette constata
tion a conduit Radau, ibidem, p. 303 et suiv. à faire les hypothèses
les plus bizarres (les faits sont exacts chez Thureau-Dangin) ;
Winckler parle, KAT^, p. 329, sans hésiter d’une année solaire
babylonienne, de 360 jours « avec 5 jours 1/4 à la fin, nommés pour
cela épagomènes, qui valaient comme temps de fête » ! 11 en rappro
che le mot hamuUu qui n’apparaît que dans les tablettes cappado-
ciennes, oii il désigne peut-être une semaine de 3 jours ; Winckler a
souvent répété et développé celte idée (tout d’abord Altor. Forsch.,
II, p. 91 et suiv.; la même hypothèse dans Sayce, P S IiA . XIX,
p. 288) en en faisant le principe du comput babylonien et de la con
ception orientale du monde. Sur ces bases Brockelmann, Z A, XVI,
p. 389 et suiv., a construit les plus ridicules fantaisies sur l’origine
des éponymes assyriens. (Pour le rôle des 5®, 10®, 15®, etc. jours du
mois, voir Zimmern, Herichte Sachs. Ges. d. Phil. CL, 1901,
35). — Sur la désignation des années à l’époque archaïque : Peiser,
O L Z ,y i[ \, p. 1 et suiv.; Messerschmidt., ibidem, VIII,-p. 268 et
suiv. Ungnad, BA, VI, 3, p. 1 et suiv. Kugler, op. cil., II, p. 133 et
suiv., 233 et suiv. etc. Le nom de l’année est proclamé par un édit
royal, souvent dans le cours de l’année seulement, après un nouvel
événement; il n’est donc pas rare que la même année soit encore
désignée dans divers documents comme « année après... (suit le
nom de l’année précédente) » et qu’elle porte un second nom dans
d’autres documents ; ainsi an 2 de Pûr-Sin, Thureau-Dangin,,^um.
Akk. Kœnigsinschr., p. 233, et l’an 17 de Sinmuballit : Ranke, O L Z,
X, p. 231 et suiv. L’année d’accession au trône d’un souverain est
désignée depuis la mort de son prédécesseur comme « l’année dans
laquelle un tel entra dans la maison de son père » : Ranke, BF , VI,
1, p. 12, 1.
Col. I.
Dyn. III 9
10
11
12
13
14
13
10
17
18
19
20
[23? ans Burnaburias] 21
1. 22? [Kurigalzu] 22
2. 2 6 ’ » [Nazimarultas] 23
3. 17 » [Kadasmanlurgu] 24
4. X » Kadasmanellil] 23
5. 6 » Kudur[ellil] 26
G. 13 » Sagaraki[surias] 27
7. 8 » Kastiliasu 28
8. 1 » G mois Ellilnadinsum 29
9. 1 » 6 .) Kadasmanliarbe 30
10. 6 » Adadsumiddin 31
11. 30 » .àdadnadinahe 32
12. 13 » Melisipak 33
13. 13 )) Mardukbaliddin, son lils 34
14. 1 » Zamamasumiddin 33
13. 3 Belnadinalie 36
16. 376 ans 9 mois 36 rois, Dynastie [des Kassî]
17. 17(18?) ans Marduk[ Dyn. IV 1
18. 6 [
[
Total 32 lignes.
Ligne 1, Knudtzon lit le chiffre 38. — La suite de.s rois Dyn. III, 21-28 est assu
rée par les documents de Nippur publiés par Clay, HB, XIV. En même temps ils
donnent pour les n“* 22 et 26 les dates rainima suivantes qui diffèrent de la liste
royale [comme les tablettes sont assez nombreuses, il n’est pas improbable que
les rois ont régné en réalité plus longtemps que ne l’indiquent les dates conser
vées] :
Rurnaburiaii 23 ans Kadasmanellil 6 ans
22. Kurigalzu Kudurellil
23. Nazimarultai^ 24 âagarakti.^uria^^
24. KadaSmanturgu 16 Kaètiliaêu
La date 22 pour âagaraktisuriaS, que Clay donne pour un seul document,
repose sur une erreur d’impression. La suite complète de ses dates ne coïncide
avec la liste royale que jusqu’à sa 12* année.
BABYLONIENNE A
R E V E R S , à li
Somme ?
13
12
11
10
9
8
7
0
17. 12(?jans
16. 8 mois 12 jours. [ ]
13. 36 » [Nabumukinbal] Dyn. VIII 1
14. 6 » [un Elamite] Dyn. Vil 1
13. 20 » 3 mois 3 rois, Dynastie de Bazi
12. 3 » Silanum (?) — Suqamu[na] 3
11. 3 ans Ninibkudurusur 2
10. 18 » Eulmassakinsum Dyn. VI 1
9. 21 » 3 mois 3 rois du Pays de la Mer
8. 3 » Kassunadinahe 3
7. 3 mois Eamukin[zir] 2
6. 18 » Simassi[pak] Dyn. V 1
3. 132 ans 6 mois 11 rois, Dynastie de Pase
4. 8(9?)ans Nabusum[libbur] 11
3. 12 » Mardnkzir[ ] 10
2. 1 » 6 mois Mardukzir[ ] 9
1. 22 » [ ] 8
7
[ ]
[ ] 6
[ ] 3
[ 1 Dvn. IV 4
Total 32 lignes.
Il n’est pas sûr que la dynastie VIII aille jusqu'à la fin de la colonne, mais il
est possible, quoique cola ne soit pas très probable, que la dynastie IX commence
déjà sur la colonne 111.
Les. colonnes III et IV doivent
re de bas en haut.
£ ll
II!
LISTE ROYALE
BABYLONIE
IIP Dynastie, Cassîtes.
1. Gandas............................ 16 ans 1760-1745
2. Agum I............................. 22 » 1744-1723
3. Kastilias 1....................... 22 » 1722-1701
4. Ussi.................................. 8 » 1700-1693
5-20.........................[311 ou 312 » 1692-1383/2
Assur-nadin-ahê II
drie chez les Sabéens, bien qu'il arrive fréquemment dans des
tribus nomades qu’un individu s’unisse pour un temps ou pour
toujours à une femme étrangère à son clan. Les hypothèses
modernes qui font exister à l’origine chez les Sémites un soi-
disant « matriarcat » sont en opposition avec tous les faits.
Au contraire l’originalité du patriarcat est prouvée par ceci
notamment que le meme mot 'amm désigne l’oncle paternel
comme le membre du clan en général et tout le clan (« peuple »).
La parenté consanguine physique est aussi remplacée par la
fraternité du sang et l’adoption. Sur la communauté du sang
est fondée l’obligation pour chaque membre de l’alliance plus
étroite de répondre pour chaque allié, de le protéger et de le
venger, à moins qu’on consente à racheter le sang versé par le
paiement d’une expiation du sang. Au-dessus de oette frater
nité de protection de petits groupes, la complétant et l’élargis
sant, se trouve la protection que procurent les plus grandes
alliances. La vengeance du sang est la puissance qui domine
toute la vie morale et juridique, qui assure la paix au sein
de l’alliance, protège l’individu contre l’étranger et rend pos
sible une vie en commun réglée et des relations pacifiques,
précisément dans des circonstances où une contrainte exté
rieure serait tout à fait illusoire. Son complément est formé
par la loi de l’hospitalité qui assure à l’étranger isolé, qui tem
porairement est entré en communauté avec un autre individu,
la protection du membre de la tribu comme de la tribu elle-
même.
Chaque alliance du sang, grande ou petite, est regardée
comme descendance d’un ancêtre, le plus souvent mâle mais
parfois considéré comme une femme, car la tribu peut aussi
être conçue comme le sein de la femme (âa/n) ; cet ancêtre
porte le nom qui désigne la tribu comme un tout, tel un sin
gulier collectif. Ainsi les rapports des divers membres d’une
tribu se présentent comme un arbre généalogique, dans lequel
les petits groupements, jusqu’aux clans ou générations et aux
familles qui leur appartiennent, c’est-à-dire les plus petits
LES SÉMITES
que, malgré les différences qui les séparent, les tribus particu
lières se pénètrent continuellement et s’intluencent mutuelle
ment ; que de plus grands groupes, les peuples se forment,
dont l’unité ne réside que dans l’idée, dans la conscience d’une
langue et de coutumes communes, d’un habitat identique et
d’expériences historiques semblables. Mais ces facteurs peuvent,
pour cela même, beaucoup mieux que chez d’autres peuples,
exercer encore une fois une inlluence puissante lors des grands
ébranlements. Ainsi sont nées les grandes unités nationales
que nous rencontrons dans l’histoire des Sémites, les Cana
néens, les Araméens et surtout plus tard les Arabes.
La relifjion sémitique.
nuit sont habités par des divinités qui ont ordonné leur révo
lution et le changement des saisons. Mais dans la terre aussi
demeurent de nombreuses puissances divines, dans les blocs de
rochers et les montagnes, dans les sources et surtout tes arbres
verdoyants, qui sont d’autant plus considérés comme sièges
d’une divinité qu’ils sont plus rares et qu'on ressent plus forte
ment le particularisme de leur vie mystérieuse. Un être divin
se manifeste souvent aussi dans divers animaux, surtout dans
les serpents ; nous trouvons encore chez plusieurs tribus arabes
un dieu-aigle Nasr, en Palestine et en Syrie, le culte de
taureaux, pigeons, poissons ou dans un arbre sacré près de
liet-el (Juges, IV, 4 et suiv.), une divinité Debora « l’abeille ».
Cependant le culte des animaux n’a jamais été aussi développé
chez les Sémites que chez les Egyptiens et les Grecs. Par contre
dans chaque alliance humaine, et surtout dans l’alliance tribale
qui comprend toutes les autres, vit une puissance divine dont
dépend son existence et sa durée : le dieu iv’est pas seulement
identique à elle dans la vie, mais disparaît avec elle, car il n’a
d’existence que par ses adorateurs, comme eux par lui.
Nous rencontrons partout cette conception à l’époque assy
rienne dans les Etats de Syrie et de Palestine. C'est pourquoi
le nom propre de la divinité tribale est souvent identique à
celui de la tribu sans que l’on puisse attribuer la priorité à l’un
ou à l’autre : ces deux ndms sont directement et inséparable
ment lies. C’est un cas typique par exemple pour Assur, qui
désigne aussi bien la ville que le pays ; de même les Amorrites
ont un dieu tribal du môme nom, Amurru (§ 396), et les noms
de tribus Edom et Gad sont aussi des noms de divinités. Dans
la règle, il est vrai, le dieu tribal n’a pas de nom particulier,
mais est simplement « le dieu [ilu) » pour son adorateur. Puis
son activité devient un nom propre, ainsi 'Uzza « la puissante »,
Manàt « la part, le sort », Gad « le destin », Abràm « le père
élevé » ; ou la forme sous laquelle il apparaît, comme Nasr
« aigle », Sams « soleil ». Très souvent ce nom est une phrase
exprimant la particularilé dans laquelle ressort l’essence divine :
Yaghûth « il aide », Ya'ùq « il protège », Yiçhâq (Isaac) « il
rit », plutôt sans doute le sarcasme terrifiant sur les ennemis,
qu'un sourire bienveillant, car cette divinité du « puits des 7 »,
ou « puits du serment » Be’ei âeba' dans le désert au Sud de la
Palestine (Anios, VllI, 14), porte aussi le nom cultuel « la ter
reur de Yishâq » (pn'S'’ in S Genèse, XXXI, 42-38) ; puis
Ya'qôb « il dupe » et d’autres encore; Yahvvé « (il souille »?).
Le nom du dieu du feu volcanique du Sinaï dans Midian, terri
toire volcanique à l’Kst du golfe d’Aila, est formé de la môme
manière. Les noms des tribus du Sud et de l’Est de la Palestine
correspondent souvent à des désignations semblables : Yisma'-
el « le dieu (El) écoute » (ou « il écoute, c’est El »), Yisra-el
« le dieu lutte », Yerahm-el « le dieu est miséricordieux ». En
Palestine, ils n’apparaissent que comme toponymes Ya'qob-
el « le dieu ruse », Yezra'-el « le dieu rassasie », Yabne-el « le
dieu fait construire », Yiphtah el « le dieu ouvre [la vallée]. Ils
sont employés comme noms propres chez les Amorrites et au
Sud de l’Arabie, mais non chez les Israélites et les Phéniciens.
De même que la tribu, l’individu est mis par son nom en rela
tion avec la divinité. Chez tous les Sémites, surtout chez les
Amorrites de Babylone, les Phéniciens, les Israélites et leurs
voisins, les Arabes septentrionaux, les Sabéens et les Minéens,
on trouve fréquemment des noms propres comme « El est gra
cieux », « élevé », « puissant », <t il bénit », ou « don de El »,
« grâce de El », « œil de E| », « nom de El ». Les noms sont
surtout caractéristiques qui mettent l’homme dans un rapport
de parenté avec le dieu, comme fils, frère, sœur, mais aussi
comme père et beau-père ; car la divinité n ’a pas une autre
situation vis à vis de l’individu que les plus proches consan
guins sous la protection desquels il croît et prospère.
peut vaincre. Mais si le dieu est lié à ses adorateurs par son
propre intérêt et leur accorde ordinairement sa grâce, comme
un roi, il a aussi ses caprices comme lui. C'est un être inquié
tant que l’on n’approche qu’avec crainte et sa fureur est terrible
quand la colère s’empare de lui. Ces sombres aspects ne sont
dans aucun dieu sémitique aussi marqués que dans Yahwé,
le dieu du feu du Sinaï et du buisson d’épines près de Kades.
Son regard cause la mort à moins qu’il ne veuille par excep
tion se manifester à un élu de son cœur auquel il accorde sa
grâce. Lorsqu’il se promène de nuit, il est altéré de sang, c’est
pourquoi à la fête de Passah on se protège contre lui par un
charme de sang (§ 344) ; lorsque ses narines se gonflent de
colère, une flamme en sort (ainsi dans les épidémies) et
détruit celui qu’elle peut atteindre, jusqu’à ce^que son cour
roux soit rassasié. II veille avec envie sur l’étendue de son
domaine, il ne peut souffrir que ses possessions soient sou
mises à un autre dieu. Plusieurs dieux sémitiques présentent
les mêmes traits, qui caractérisent les dieux phéniciens par
exemple, ou Marduk seigneur de Babylone, ou encore Allah
des musulmans. On cherche à se garantir contre de tels éclats
et à écarter la colère divine par des moyens extraordinaires,
mortifications et sacrifices, avant tout par des sacrifices hu
mains qui ne sont pas rares non plus chez les Arabes. On offre
au dieu en particulier des prisonniers ennemis, de beaux gar
çons et de belles jeunes filles. Si la vengeance du sang dégé
nère en un combat acharné, tout le butin lui est voué et tout ce
qui respire, homme ou bétail, jusqu’au dernier être vivant est
sacrifié « au dieu pour le plaisir des yeux ». La brutalité de la
religion croît avec la civilisation (§ 66 et suiv.); les guerres
des Israélites et des Araméens, des Assyriens et des Carthagi
nois se signalent par une sauvagerie religieuse qui n’a pas son
égale dans le monde antique. Toutefois, elle s’est transmise
aux guerres de religion du christianisme, et elle rappelle les
mœurs du Mexique et d’autres Indiens. Chez les peuples cana
néens, le don le plus précieux que l’on puisse offrir au dieu est
84 LES SEMITES
Sur les Lévites de Qades et les légendes qui les concernent, voir
Meyer, Israel'üen...^ p. 51 et suiv. — A Tfiébreu Kôhen « prêtre »
correspond comme on sait l’arabe Kâhin avec le sens de « voyant »
(hébr. ro’e, I Samuel, IX, 9, ainsi que hôze = arabe hâzi, dans l’ins
cription de Zakir de Hamât, Pognon, [nscr. sémit., p. 167, qui
contient les promesses de Be'el samain (.< par la main des et la
main des (sens inconnu) »). Wellhausen, Skizzen^ III, p. 130
et suiv., tient le sens de « prêtre » pour le plus ancien. Mais il
est peu probable que l’institution du sacerdoce soit primitive chez
les tribus du désert, tandis qu’il dut toujours exister des voyants
inspirés comme les Kâhin. Avec le développement de la civilisation,
un sacerdoce devint par contre indispensable; chez les Sémites
nous le voyons naître en relation avec l’idole et le temple. Il est
compréhensible, en effet, que les voyants se transforment en servi
teurs du culte régulièrement institués et que l’ancien nom leur soit
appliqué; une des plus importantes fonctions de ces derniers est
aussi l’explication des oracles. On peut avancer encore en faveur
de cette manière de voir que des Lévites de Qades, avec leurs tradi
tions religieuses fixes, ne s’appellent précisément pas Kôhen, mais
que le nom de Lévi se rencontre en concurrence avec le premier
Jusqu’à ce qu’enhn les deux termes se confondent,
les rois. Dümmler, art. Adonis, dans Pauly-Wissowa, est tout à fait
faux. — Chez Philon de Byblos le dieu égyptien Thout (Tâau'o;) joue
aussi un grand rôle. La Ba'alat est représentée sur la stèle du roi
Yehawmelek, ClSem,, 1, 1, cf. Philon, II, 24 sur Astarté.
Géographie de la Habylonie.
Les données positives que nous avons sur le pays prouvent que
l'on donne généralement une fausse interprétation des mythes
babyloniens de la création et du déluge. On ne peut en effet sou
tenir que ces légendes se rapportent à des faits annuels : l’hiver
(qui est en réalité la saison sèche !), représentant la saison des
pluies et des hautes eaux, serait le règne du chaos, Tiàmat ; la vic
toire de Bêl'Marduk, le dieu soleil de l’été nouvellement né (ce dieu
n’est pas en réalité un dieu solaire) marquerait la régression des
eaux et l’établissement de l’ordre dans le monde. Pour les dates
de l’inondation, voir Sachau, Am J^Juphrat u, Tigris, surtout les
pages 74, 70. Pline, Nat. H'ut., V, 90, rapporte faussement à l’Eu
phrate les dates de la crue du Nil. Pour les difficultés d'une irriga
tion rationnelle et le danger des formations marécageuses, voir les
excellentes informations que donnent les historiens d’Alexandre
(Aristobule) dans Strabon, XVI, 1, 19 et suiv. et Arrien, VII, 7, 21.
Sur les canaux et les digues, leur ruine rapide et leur disparition,
cf. Herzfeld, Ueber die histor. Geogr. von Mesopotamien, dans Peter-
manns Mittheil,„ 1909, pp. 345 et suiv. Cet auteur montre que les
traces des canaux babyloniens et des anciennes digues ont depuis
longtemps disparu de la surface du sol. — A l’époque assyrienne
encore le territoire actuel à l’embouchure des deux fleuves formait
un golfe profond; fi l’époque d’Alexandre (Néarque) il y avait un
grand lac intérieur; cf. Delit/sch, IVo lag das Paradies, p. 173 et
suiv. Pour la plus ancienne époque historique, voir la reconstitu
tion des anciens cours des rivières sur la carte de Cl. Fisher, Exca
vations at Nippur, p. 3. Sur le Pallakotlas (non pas Pallakopas), en
babylonien Pnllakat, cf. Meissner, Mitih. d. Vorderas. Gesell., 1896,
GÉOGRAPHIE DE LA BABYLONIE — § 360 105
{WR 6-4, 1.20; f{R, III, 2, p. 08) et appelle même ses ancêtres roi
(TAnsan (V^ 35, 21 ; K B , III, 2, p. 124) ce qui complique encore
davantage la question; cf. Gesch. d. A lt., III, § H note. — Weissbach,
Anzan. Inschr. dans Abh. Sachs Ges. d. TF/m ., XII, 1801, p. 123 et
suiv. a réuni les anciens matériaux (dans le détail il y a beaucoup à
modifier). II R 47, 18 c explique A n - d u - a n - k i , avec la prononciation
assimilée Asâan, par Elamtu ; dans les textes les deux expressions
sont il est vrai étroitement unies, mais Ansan est défini comme un
territoire séparé; ainsi dans Gudéa, loc. cit. :« la ville An-sa-an
dans Nim-ki (=■ Elam) » et le commandant Anumulabil de Dêr
432 a) défait les troupes d’Ansan, Elam, Simas et Barahsu. Thu-
reau-Dangin, S A K I, p. 176. Dans les inscriptions archaïques de
Suse, on ne trouve pas Ansan ; mais les rois d’Elam (Hatamti) du
XII* siècle se nomment dans leurs inscriptions de Suse « sunkik
Anzan Susunka » ; or, comme « sunkik » a certainement le sens de
« roi » d’après de nombreux textes publiés par Sclieil (contre Foy,
ZDMG., LIV, p. 372 sq.; Jensen, ibid., LV, p. 226 sq.), cette expres
sion ne peut signifier que « roi de l’Anzan susien » (cf. l’ethnique
« les Susiens » Esdras, IV, 9, expliqué par la glose « ce
sont les Elamites ») ou « roi d’Anzan et de Suse » (ainsi Jensen,
Scheil, etc.). Dans le dernier cas aussi les deux noms ne semblent
exprimer qu’une seule et même idée. Donc Ansan est ou bien le
nom du territoire de Suse, ou bien peut-être celui du pays monta
gneux voisin (cf. § 432). A l’époque archaïque il est employé pour
Suse même comme résidence de la principauté d’Ansan. Le nom
Susa (idéogr. n i n n i - e r i n ) apparaît pour la première fois chez Uriimns
(,^ 399; écrit Su-si-im), puis chez Gudea, Cyl. A, 15, 6 sq.; pour la
construction de son temple : i<l’Elamile (Nim) vint d’Elam, le Susien
de Suse » (cf. § 410). Mais il est certainement beaucoup plus ancien
coihme le prouve le nom du dieu principal Su.^inak « le Susien » qui
en dérive. Ansan et Suse sont donc séparés de la même manière du
nom du pays Elam et de l’ethnique Hatamti^comme plus tard chez les
Grecs Susiane, Elyméens et Uxiens ( = Uvâdja). A l’époque des rois
de Sumer et d’Akkad, le patesi de Suse est différent de celui d’Ansan
(§ 414); une partie de la contrée de Suse a dû alors être séparée en
un territoire particulier Ansan. Plus tard, le nom Ansan, Anzan a
disparu comme nom archaïque, mais on l’exhume à l’époque de la
restauration des Achéménides et de Nabû-na’id. Dans les inscrip-
116 SUMÉRIENS ET SÉMITES EN SINÉAR
La religion sumérienne.
L’invention de Técritiire,
Des comptes par années se trouvent déjà, bien qu’isolémenl, sur les
contrats archaïques de Tello et Sumppak, Thureau-Dangin, Recueil
de tabl. cunéif.^ 1903.
cette forme, et avec elle le nom ekur pour temple, a été transportée
sur les autres dieux. — L’expression d’Eannalum, Galet A, 6, est
significative pour le sens de palési, citée § 3 8 6 . Le titre « grand
patési de Ningirsii » que portent Entemena et ses successeurs avec
celui de « patési de Lagas » indique sans doute un degré dans le
sacerdoce et non pas « ancien palési » comme le dit Genouillac,
O L Z ^ 1 9 0 8 , p. 2 1 3 et suiv. ; cf. § 3 8 9 note. — Une fois aussi le roi
Arad-Sin de Larsa (§ A42) ne se nomme que « patési de Samas »
(Thureau-Dangin, lîecueil de Trav., XXXII, 44).
bach, Die Inschr. von Wàdi Dr., 1906). Opis est encore mentionné
par Hérodote, I, 189 et Strabon, XVI, 1, 9 = Arrien, VII, 7, 6.
L’essai tenté par Winckler de déplacer cette ville vers Séleucie {AF,
II, p. 515 et suiv.) est insoutenable, bien que la fixation près de
Tell Mandjûr en face de l’embouchure de 1’ 'Adêm ne soit pas srtre.
En effet, l’ancien lit du Tigre coule ici beaucoup plus au S.-O.
qu’aujourd’hui ; cf. sur la contrée, Kiepert, Karte d. Ruinenfelder
von Dahylon, dans Z. Gesell. f, 1883, d’après les rapports
de Jones. Sur la position d’Opis et de Kis et le système de défense
fortifié de Nabû-kudurri-usur, cf. Meyer, fier. Berlin. Ak., 1912,
p. 1090 et suiv. — D’après l’inscription du Wâ.di Brisa, Kis est à
l’Est de Babylone (NabO-kudurri-usur y construisit une deuxième
digue), non pas sur le Tigre, mais sur un bras de l’Euphrate
(Thureau-Dangin, OLZ, 1909, 20i). Les vestiges se trouvent dans le
tell de ruines Oheimir, où fut trouvée une brique d’Adad-apal-
iddin, qui mentionne la construction du temple de Zamama, le dieu
patron de Kis (I, R, 5, 22) ; depuis lors une quantité de briques sont
venues au jour qui confirment celte identification. Les fouilles
françaises qui y ont été commencées n’ont pas pu être poussées
plus loin. — Le mémoire pénétrant de Jensen sur Ki§, Z A, XV a
donné lieu à diverses hypothèses inadmissibles et se trouve dépassé
aujourd’hui. L’idée que Kis et UHi^' ont été voisines manque de tout
fondement, comme celle de l’existence de villes du même nom dans
le Sud de la Babylonie. — Plusieurs des noms de la liste royale
peuvent remonter à des originaux anciens, étudiés et copiés par les
savants et qui apparaîtront peut-être dans des fouilles ultérieures;
mais cette liste ne donne pas une suite de rois que l’on puisse utiliser
pour l’histoire. Il faut ajouter que la somme totale dans la dynastie
de Kis présente de très grandes différences avec celles des totaux
partiels. Voici cette liste (la prononciation des noms est très sou
vent douteuse) :
LES PRINCES LOCAUX ET LES ROIS d ’o PIS ET DE KIS — § 382 157
386. Les guerres n'ont pas fait défaut dans le pays de Sinéar
soit entre les principautés locales, soit avec les voisins, sur
tout avec les Elamites de Suse, peuple guerrier qui cherchait
toujours à pénétrer dans le pays des lleuves. Les nombreux
monuments laissés par Eannalum de Lagas (vers 2930), fils
d’Akurgal et petit-fils d'Urninâ, nous offrent un vivant tableau
de ces événements. Si ce souverain ne se donne à lui-même,
et à ses ancêtres presque sans exception, que le titre de patési
et non celui de roi, il semble qu’un motif religieux ait en
première ligne déterminé ce choix : la reconnaissance du dieu
local Ningirsu comme seigneur suprême. Sans doute Eanna-
tura fut-il aussi dépendant des rois de Kié au début de son
règne. Après ses premières victoires, il exprime encore, dans
l’inscription dédicatoire d’un mortier de pierre voué à la
déesse Ninâ, la crainte que ce cadeau tombe aux mains du roi
de Kiê. Il a repoussé d’abord une attaque des Elamites qu'il
rejeta dans les montagnes; puis il vainquit le patési de la
ville Urua (?), localité d’ailleurs inconnue, qui avait « planté sa
bannière devant elle » donc appelé sans doute toutes ses troupes
au combat contre Lagas. La lutte avec la ville voisine et depuis
i66 LES TEXTES SUMÉRIENS ARCHAÏQUES
(1) L’auteur pense que < î dieu n’est pas Ellil, connne Heuzey l’a prétendu,
mais bien Ningirsu.
LES TEXTES SUMÉRIENS ARCRAÏQUES
Orient. Lit. Z.^ 1908, 63. — Tablette de pierre bleue du roi Uriumma :
Ménant, Coll, de Clercq, II, 10, G, Thureau-Dangîn, SA KJ, p. 130.
— Eannatum î, Thureau-Dangin, ibidem, p. 28 et suiv. On a trouvé
diverses inscriptions de ce roi à el-Hibba, au N.-E. de Tello :
Vorderasiat. Denkm. d. Berl. Mus. I, 4-6, étudiées par Langdon,
ZDMG, 62, p. 399 et suiv. Il se nomme lui-même patési; un de ses
fonctionnaires lui donne le litre de roi dans l’inscription votive
d’une masse d’arme, Thureau-Dangin, ibidem, p. 30 c. Son fils ne
régna pas : Déc. en Chaldée, partie épigr., p. x l ix et ailleurs. — Ente-
mena : Thureau-Dangin, ibidem, p. 30 et suiv. Urukagina, Plaque
ovale, 4, 5 et suiv. dans Thureau-Dangin, ibid., p. 56, mentionne
îiussi sa victoire sur Uriumma, dans une conjoncture peu claire.
D’après l’inscription Thureau-Dangin, ibidem, p. 34, Urua, conquise
par Eannatum, paraît lui avoir été encore soumise. — Sous ce roi
et ses successeurs on introduit l’usage de compter les années de
règne en marquant des traits à la fin des documents.— Attaque des
Elamites : Thureau-Dangin, lieo. d'Assijr., VI, 7 = Nouvelles I^ouilles,
p. 32 et suiv. ; 179, la date année 3 appartient à Entemena. Année 19
d’Entemena, ibidem, p. 179 et Rec. de iabl. cun. — Z. XXV,
211, oii Enlitarzi est dans cette année prêtre (sangu) de Ningirsu. —
Sur l’art de l’époque de transition, voir Meyer, Sum. u. Semiten,
p. 92 et suiv. et 89. Pour le vase d’argent d’Entemena, cf. § 370 note.
—
O îS
S
fr- ^
c
P W
£ ” S a 5
Las2 « = g 'O c t3
Ifc- = Ic S^ 1c Ic —S =
rt O — Sic
O O Ï ^ C W W W t ü K J D «
s s O ®
* :h ^
s - -s ?
cü 13
3 XJ
• iS ?
fcû fco ^
13 75
Zi V S
LES TEXTES SUMEKIENS AKCIIAÏQUES
chute de pluie, tout comme dans le désert qui, par delà l’Eu
phrate, se prolonge jusqu’en Arabie. Seules d’étroites bandes
de sol cultivable bordent l’Euphrate; elles sont un peu plus
étendues le long du Cliaboras et du Tigre; et au Nord-Ouest,
dans les collines aux sources du Chaboras et le long du Halilj,
les terrains capables de culture s’élargissent, et se prolongent
vers rOuest par delà l’Euphrate jusqu’à l’Amanus; mais ils
sont cependant partout coupés par des déserts et des steppes
herbeux. Tout ce territoire est occupé à l’époque archaïque
par des tiabiis apparentées aux peuples du haut pays asianique
et arménien, surtout aux Hittites. Plus tard le peuple Mitanni
qui appartient à cette population parvint à dominer sur le
pays du Halih. Les Babyloniens englobent ces tribus sous le
nom de Subaii; le pays s’appelle Subartu. Les localités sont
ordinairement gouvernées par des dynastes locaux ou « rois » :
Ma’er aussi peut déjà leur appartenir (s; 393). Mais ce pays dut
avoir une plus grande unité, peut-être sous l’autorité d’un roi
de clan. Dans la vaste littérature des présages, qui se développa
en Babylonie les siècles suivants (§ 426 a), le roi de Subartu
est régulièrement cité à coté de celui d’Akkad ( ~ Babylonie),
d’Elam et du pays Amorrile. Dans la suite, des clans sémi
tiques ont aussi pénétré dans ces territoires, soit comme
nomades dans le désert, soit en sédentaires dans les localités
sur l’Euphrate et le Tigre ; ainsi la ville d’Asèur fut à l’origine
fondée par une population rnitannienne (§ 433a). Ce dévelop
pement doit avoir commencé dès l’époque des rois de Kis ; en
tout cas la civilisation de Sinéar a pénétré très tôt dans ces
contrées et l’écriture s’y est propagée.
On peut faire les mômes observations sur les nombreuses
tribus du pays montagneux à l’Est, dont les plus importantes
sont les Lulubi sur la Diàla supérieure et les Gôti plus au Nord.
Dans les inscriptions isolées de l’époque suivante (§§4Ha, 431),
ils écrivent en sémitique, honorent des dieux sémitiques (Istar,
Sin, d’autres encore), et le roi des Lulubi, Anubanini, porte un
nom sémitique et un costume sémitique. Les Gùli d’après leurs
SÉMITES ET THIBUS MONTAGNARDES DU NORD — § 395
et rasent leurs lèvres. Leur langue paraît avoir été très proche
parente du cananéen, c’est-à-dire du phénicien et de l’hébreu.
Lorsqu’ils pénètrent plus lard en Sinéar, leurs noms propres
se distinguent nettement des noms akkadiens. Ils honorent
comme principal dieu Adad, qui marche dans l’orage, comme
le Yahwé des Israélites, et brandit l’éclair ou encore un puis
sant marteau (cf. § 490). Les Akkadiens l’ont admis dans leur
panthéon et le désignent souvent par l’épithète Bamânu « le
hurleur (celui qui tonne) » ; de là il pénétra aussi dans le pan
théon sumérien, chez les Lulubi et surtout chez les Assyriens.
A côté d’Adad se trouve un dieu, qui comme Assur entr’autres
(§ 343), porte le nom de tribu Amurru. Sur les cylindres baby
loniens il est vêtu d’un costume guerrier, il tient dans la main
droite un bâton recourbé et dans la gauche un épieu. Ce dieu
marche parfois sur un cerf (une antilope?) ou bien un bouc se
tient derrière lui. Il est donc un dieu du combat ou de la chasse.
Plus tard il est souvent identifié avec Adad et peut-être n’est-
il qu’un autre nom de ce dieu, par lequel il est désigné comme
dieu spécial de la tribu. Son épouse est Asera-Asrat, c’est-à-
dire l’être divin qui siège dans le pieu sacré érigé près de
l’autel divin. Un autre dieu amorrite est Dagôn-Dagan, dont la
nature précise nous est inconnue. Son nom est souvent employé
déjà sous Manistusu pour former des noms propres ; il fut donc
peut-être commun aux Amorrites et aux Akkadiens. Il faut
probablement mentionner encore un dieu qui a joué plus tard
un grand rôle en Sinéar comme chez les Assyriens : il pénètre
en particulier dans le culte de Nippur, où il est un fils d’Ellil
et dont l'épouse est Gula. Son nom est écrit idéographique-
ment avec le signe Nin4b. La prononciation était probablement
quelque chose comme En-mast, d’après une transcription ara-
méenne postérieure. Ce nom a un aspect essentiellement sumé
rien, ce qui est en opposition surprenante avec le fait qu’il
n’apparaît jamais dans l’ancien panthéon sumérien, mais ne
commence à être honoré qu’à l’époque du royaume de Sumer
et d’Akkad. Par contre, il se trouve aussi en Syrie et en Phé-
LE ROYAUME SEMITIQUE D AKKAI)
Le nom des Amorrites est écrit dans les lettres d’El-Amarna sou
vent A-mu-ri, A-mn-iir ra, le plus souvent A-mur-rii, ce qu'on lisait
par erreur autrefois A-hur-ru ; à l’époque archaïque en particulier
il est écrit surtout idéographiquement Mar-tu(ki) ; de même le nom
du dieu; mais pour ce dernier, on trouve aussi l’idéogramme Kur-
gal, qui le désigne comme dieu de la montagne. Ce nom est trans
crit dans les noms propres de l’époque perse en araméen par "Hx
Awur, c’est-à-dire la prononciation babylonienne d'Amurru : Clay,
//A’, X, p. 7 et suiv., XIV, p. vin et suiv., cf. Clay, Aramaic fndor-
sements on the documents of Murahi Sons (Old Test, and Semitic
Sfudifis in Memory of W. It. Harper), n®’ 7, 12-32. Tofï’teen, liesear-
ches in Assyr. Geoyr., I, 1908, p, 29 et suiv., fait remarquer que
sous Ammisaduga xV-mu-ur-ri-i, c’est-à-dire Amiirî, est le nom d’un
territoire près de Sippar (Meissner, fieitr. z. allhah. Privairecht,
n® 42); mais cela ne prouve nullement comme il le prétend que le
nom est parti de là ; mais bien au contraire, qu'à l ’époque de la
première dynastie babylonienne des Amorrites y ont résidé. Les
lettres d’El-Amarna ont apporté d’abord des éclaircissements sur les
Amorrites, en hébreu 'TÜX, en égyptien Amor. Les matériaux se
sont considérablement accrus par les découvertes de Boghazkeui,
mais les communications provisoires de Winckler ne sutfisent pas
pour émettre un jugement {Mitt. D. Or. GeselL, 3.3, 24 et suiv., 42
et suiv.). Les combinaisons aventurées et les hypothèses de Clay
SÉMITES ET TRIBUS MONTAGNARDES DU NORD — ^ .‘196
creusement d’un canal, mais il doit s’agir plutôt d’un grand domaine.
— Victoire sur la coalition, Scheil, Ilev. d'Ass.^ VII, p. 103 et suiv.
Fragments des monolithes de Sippar, King, Hist. o f Sum. and
Akkad, p. 211 et suiv., publiés maintenant CT, XXXII, pl. 5. Ins
cription d’une masse d'arme et d’un vase de Nippur, Thureau-
Dangin, S A K I, p. 162.
Perse, I {liech. Arch., I), p, 144 et siiiv. ; II [Textes élnm. sém., I;, pl. H
[prise à Si-ip-pir = Sippar, par Sutruknahunle, id., III [Textes
élam. Anzan., I), p. 40], cf. Meyer, Snm. ii. Sem,, p. 11 et suiv. Il
est urgent que nous possédions une publication exhauslive et appro-
londissanl tous les détails de ce magnifique monument. — Combat
contre le roi d’Aram : Thureau-Dangin, Peu. d'Assyr., VIII, p. 199
(copie postérieure de son inscription); contre Arman : plaque de
Tello, Thureau Dangin, SA K l, p, ICC d. Stèle figurée de Diàrbekir :
Hilprecht, Pab. TJxped., I, pl. X; Meyer, Sum . u. Sem., p. 10 et
suiv., pl. 3; la localité est donnée par King, flist. o f Sum. and
Akkad., p. 244 et suiv.
Le royaume d'Akkad.
Vart akkadien.
Gudéa de LagaL
de Tart akkadien est partout visible. Les têtes des statues sont
finement travaillées; on est arrivé à donner de justes propor
tions aux statues en diorite, que l’on a appris à travailler soi
gneusement, aussi bien qu’à celles en calcaire qui représentent
de hauts olïiciers du gouvernement. Ces sculptures rendent
de façon intéressante le type sumérien. En revanche, pour le
corps, l’ancien penchant à une structure ramassée, à une
exagération de la musculature, qui s’oppose aux reliefs de
Narâm-Sin, est toujours très sensible. Ces statues ont quelque
chose de rude et de lourd, qui est encore accentué par l’absence
du sentiment des proportions du corps. Il semble que le sculp
teur ne porte jamais son attention que sur un détail de son
modèle. Ainsi la relation entre la tête et le tronc fait complè
tement défaut : le cou n ’est presque pas indiqué et les épaules
sont trop hautes. C’est pourquoi la seule statue conservée en
entier, statue assise moitié grandeur naturelle, produit dans
l’ensemble une fâcheuse impression. Ce résultat est d’autant
plus surprenant que la tête et particulièrement belle. Gudéa
apparaît ainsi comme un nain contrefait. Des autres statues on
ne possède que les têtes ou les torses, en tout onze pièces, qu’on
ne peut assembler avec quelque certitude.
On fera la même réflexion, quoique l’effet produit soit moins
frappant, devant les reliefs qui sont exécutés d’ailleurs avec
beaucoup de finesse et une forte accentuation des caractéristi
ques ; ainsi dans le type sumérien des hommes et le type sémi
tique des dieux. On ne peut comparer aucun monument des
restes de l’époque de Gudéa au mouvement qui anime la stèle
de Narâm-Sin; les détails sont sans doute traités avec soin et
sobrement, et souvent dans des formes agréables. On essaie de
modeler plus exactement l’œil vu de profil ; mais on n’est jamais
arrivé à acquérir un dessin exact en profil de tout le corps, pas
plus que chez les Egyptiens. Ici comme en Egypte, la tête et
les jambes sont présentées complètement de profil, tandis que
le corps et la couronne à cornes sont de face. Les reliefs sont
particulièrement bien réussis où Gudéa est représenté conduit
GUDÉA ET LA GAS — § ^llO
La Dynastie d'Ur.
LISTK ROYALE
D y n a s t i e d ’A k k a d . P a t é s is d e L a g a s .
D y n a s t ie d e s G u t i (environ 2330-2300)
Sont connus :
Lasirab
Basiûm
Enridupizir
(Saratigubisin ?)
Tiriqân
T r o is iè m e d y n a s t ie d ’ ü r u k
(environ 2300-24G9)
Utuhegal
LA DYNASTIE d ’u R — ^ 412 233
L a l i s t e r o y a l e d e N i p p u r (§ 4 1 2 n o t e ) d o n n e p o u r G i m i l - S i n 7 a n s ,
t a n d i s q u e 9 n o m s d ’a n n é e s n o u s s o n t c o n s e r v é s p a r l e s d o c u m e n t s
(T h u r e a u -D a n g in , S A K I, p .2 3 4 ) . Il fa u t p e u t-ê tr e c o m b in e r q u e lq u e s -
u n e s d ’e n t r e e l l e s ; m a i s il e s t a u s s i p o s s i b l e n a t u r e l l e m e n t q u e la
lis te r o y a le c o n tie n n e u n e e r r e u r . N o u s d e v r io n s a lo r s é le v e r to u te s
l e s d a t e s p r é c é d e n t e s d e 2 a n s (c f . M y h r m a n n , Babyl. E xped., III, 1,
p . 3 0 e t s u i v . ) . — P r i è r e s d e P u r - S i n e t d e G i m il- S in à N in ib : R a d a u ,
Babyl. E xped., p . x x i x , 1 , p . 4 4 e t s u iv , — I n s c r ip t io n d e G im il-S in :
Cnn. Texts, X X X I I , 6 . D a n s des v a r ia n te s d e la d a te , le m u r d e s
A r n o r r it e s e s t d é s ig n é c o m m e « m u r d u d ie u A m u r r u » e t m is e n
r e l a t i o n a v e c T i d n u m , c ’e s t - à - d i r e le m o n t a m o r r i t e T i d a n u m (§ 4 0 2 a
n o te ) : J a n n e a n , Dynastie Chaldéenne, p; 50. Z A, X X V , p. 207.
v e r a in s p lu s a n c ie n s , n o m m é s d a n s le s in s c r ip t io n s m o n u m e n ta le s ,
Délég.y I II [Elam. anz., I), p . 5 3 e t s u iv . L a c o m b in a is o n d e S c h e il,
X f , p . 6G e t s u i v . , r e p o s e s u r c e s m a t é r i a u x ; l e s t a b l e a u x a n t é r i e u r s
( V , p . VII e t s u i v . e n t r e a u t r e s ) s o n t d o n c d é p a s s é s . L e s lis te s ne
s o n t p a s c o m p l è t e s ; T e x p r e s s i o n 7*a/<.va A* s i g n i f i e c e s e m b le u n iq u e
m e n t « d e s c e n d a n t » , t a n d i s q u e l à o ù le t e x t e n e d o n n e q u e sak (o u
$ak hanik « f ils c h é r i » ) , n o u s d e v o n s c o n s i d é r e r c e l u i q u e c e t t e é p i
th è te c o n c e r n e r é e lle m e n t c o m m e le fils d u p r é c é d e n t . S o n t n o m m é s
c o m m e a p p a r te n a n t à la m a is o n de H u tr a n te p li : s o n d escen d an t
I d a d d u , p e u t - ê t r e id e n t iq u e à I d a d u - S u s in a k , p a té s i d e S u s e , g o u v e r
n e u r d u P a y s d 'E la m , fils d e B ê b i ( T h u r e a u -D a n g in , SA K E P- 1 8 0 );
so n fils D a n (o u K a l)-R u l)u r a lir (in s c r ip t io n d a n s T h u r e a u - D a n g in ,
iùid.), et son f ils K i n d a d d u , p e u t - ê t r e i d e n t i q u e à I d a d u , T h u r e a u -
D a n g in , iùid., p. 182 et Délég., X , p . 1 3 , o u s o n fr è r e . S u r la d y n a s t ie
d ’E b a r t i e t S i l b a b » , c f . § 4 3 2 e t s u i v . Il f a u t p l a c e r e n tr e le s d e u x
d y n a s tie s le s p a té s is d e l ’é p o q u e d e D u n g i : T h u r e a u - D a n g i n , Eev
d'Assyr., V, p. 76 ( = T h u r e a u -D a n g in , Kœnigs'inschr., p . 177 n o te
n® 3 ) , c f . § 4 1 4 n o t e . D o c u m e n ts d a té s d ’a p r è s P u r - S i n , a n 4 e t 3 :
Délég. en Perse, X [Elnm. sémil., I V ) , 7 3 e t s u i v . , n<> 1 2 6 , 1 2 3 ; là a u s s i
n® 1 2 4 u n a u t r e t e x t e d e « l ’a n n é e o ù l e t e m p l e d e N a n a i a à L a r s a f u t
c o n s t r u i t » , s a n s d o u t e d e l ’é p o q u e d e s d y n a s t i e s d e L a r s a .
suiv., qui a prouvé qu'ils étaient rois d’Isin. Poebel explique élé
gamment le texte obscur, Z d , XXI, p. 1G4. Pour la forme grecque
de la légende, cf. § ^118 note. — Inscription d’EllilbAni, Scheil,
Recueil de Tj'av., XXXIÜ, p. 212 et suiv, ; ses dates, Scheil, Ibid.^
XIX, p. o9 ; celles de son successeur Zambia, Hilprecht, loc. cit.,
p. 29 {OLZ, X, 385); de Sinildsa (probablement avec EllilbAni, règne
de G mois), Poebel, OLZ, X, 4G1.— Champignon d’argile de Sin-
magir d’Isin, trouvé à Babylone, où il fut probablement apporté :
Weissbach, liabyL Miscellen^ p. 1 ; Thureau-Dangin, SA K !^ p. 204.
Tablette avec date de Damiqilisu : Scheil, Recueil de Trav., XXIII,
p. 93 (attribué faussement par lui à la 2 « dynastie de Babylone),
soi-disant de Sippar ; mais Thureau-Dangin remarque justement,
Rev. d'Assyr.., VIII, p. 83, 8 , que cela est impossible et rend pro
bable que ce texte provient de Nippur. Document de Nippur, Ilil-
precht, Babyl. Exped.., XXI, p. 49 et suiv. ; mais Hilprecht rapporte
la date à des constructions de Babylone, ce qui est très douteux.
Hilprecht, Deluge Storr/y p. 10, remarque que Nippur dut appar
tenir au royaume d’Isin jusqu’à Rîm-Sin. — Rois d’Uruk : Thureau-
Dangin, S A E l, p. 220 et suiv.; p. 238, tout en émettant des doutes,
il place ici aussi les dates d’Anam et Aradsagsag (?) de Scheil,
OLZ, VIII, 331 (de même aussi Sineribam, Scheil, OLZ, VIII, 330?).
Il est étrange qu'Amnanu apparaisse de nouveau dans la titulature
de Sarnassumukîn : KB, III, p. 198; Lehmann, Samassumukîn,
p, 40. 73. — Nûr-Adad, pour Thureau-Dangin Nùr-Immer, et Sinidi-
nam de Larsa, Thureau-Dangin, S A E /, p. 208 et suiv. — Liste des
rois, voir le tableau ci-joint.
Ü ^ fi ?
■g^^i I
îlil. "
mil
252 LE ROYAUME I>E SÜMER ET D AKKAD
en partie dans les tribus voisines, ainsi chez les Subari et les
Gûti « à la peau claire », en partie par vente volontaire ou
décrétée comme punition, en partie aussi par discipline inté
rieure. Outre les services personnels qu’ils rendent, les esclaves
sont indispensables aux exploitations agricoles comme main-
d’œuvre. Bien qu’ils n’aient avant tout que la valeur d'une
chose, ils sont cependant aussi sous la protection du droit
public, qui peut seul par exemple les condamner à mort. Et il
est très fréquent qu’ils obtiennent lu liberté par libre achat ou
par libération, en particulier par adoption, mais aussi par
donation de l’esclave à la divinité ; cette dernière forme est
devenue la coutume dominante en Grèce ; on peut dans ce cas
lui imposer encore des obligations spéciales envers celui qui l’a
affranchi. A côté des esclaves on emploie des ouvriers libres
qui louent leur travail à un maître pour un temps déterminé
contre un salaire et l’entretien ; les esclaves sont aussi loués
pour quelques jours et pour des travaux fixes, comme la mois
son, pour des mois ou toute une année.
Deux groupes de la population se séparent nettement : la
cour [ekal « palais ») et le dieu, c’est-à-dire le temple. Tous
deux ont de grands biens fonciers et de riches revenus, qui
occupent et entretiennent de noml3reux fonctionnaires, ser
viteurs ou prêtres. Les deux groupes jouissent de privilèges
particuliers et sont sous une protection juridique supérieure.
A la cour s’adjoignent encore les fonctionnaires elles troupes
du roi, que concernent de nouveau des arrêtés juridiques
spéciaux (§ 449). Les temples jouent un grand rôle dans la vie
économique, ce qui est conforme au caractère religieux des
anciens Etats sumériens dont héritèrent les gouvernements
sémitiques. Il semble qu’une grande partie des terrains et du
sol leur appartenait ; leurs riches revenus permettaient aux
temples et aux prêtres particuliers et aux prêtresses de prendre
une part active à la vie industrielle. Les affaires d’argent
surtout, les prêts et les avances, paraissent avoir été concen
trées en grande partie dans leurs mains : aussi les actes com-
RAPPORTS SOCIAUX. DROIT ET ADMINISTRATION § 423
ont même mis les mesures terrestres en relation avec celles du ciel.
En réalité, avant le système métrique, toutes les mesures ont été
fixées arbitrairement, bien que les mesures de longueur soient natu
rellement en rapport avec celles des diverses parties du corps
humain, doigt, main, coudée, pied. D’abord l'ajustement ne réussit
toujours qu’imparfaitement, même si les poids et les pièces d’argent
sont en métal, et encore moins si les poids sont faits de pierre; de
sorte que nos précisions jusqu’à des décigrammes ne doivent être
considérées que comme des valeurs moyennes et des expédients.
Les mesures ne sont pas des règles idéales, qui devancent forcément
la pratique, comme des grandeurs mathématiques que la théorie
détermine, mais que le calcul ne résout qu’imparfailement. Car,
lorsqu’il s’agit de mesures, les règles n’ont rien d’absolu; elles ne
peuvent être exprimées et comprises que par une mesure existant
déjà; elles subissent donc toutes les variations des connaissances.
Dans un contrat de la 37* année de IJammurahi, à « 10 se (grain)
d’or » on ajoute « 1/G son argent » ; üngnad, OAZ, XIV, lOG
explique cette formule : « 1/G sicle est l’équivalent en argent de
10 se ( = 1/18 sicle) d’or » et il obtient ainsi le rapport 3 à 1, qui n’est
guère admissible. Donc l’explication de Tliureau-Dangin, OAZ, XII,
382 et Rev. d'Assyr., VIII, 92 sera juste : « 1/G de son équivalent
d’argent » ; il étudie un texte de Tello de l’époque du royaume de
Sumer et d’Akkad qui donne à l’or 8 fois la valeur de l’argent; un
autre donne pour l’argent et le cuivre le rapport 240 à 1.
Religion et littérature.
mythe d’Adapa a été retrouvé, comme on sait, sur une des tablettes
d’El-Amarna, où il servait d’exercice de lecture babylonienne pour
les Egyptiens du xv* siècle ; ce qui montre en môme temps l’anti
quité de ces textes. — Coup d’œil du contenu de la littérature
dans O. Weber, LUteratur d. Bahylonier u. 1907. — L’auteur
insiste encore sur ceci qu’en Egypte les époques principales du
développement se séparent nettement et qu’on ne peut avoir aucun
doute sur le moment où les textes religieux ont pris naissance, tant
par des arguments linguistiques que par des arguments internes;
mais dans la littérature babylonienne, un pareil développement et
une telle séparation des périodes n’a pu être démontré jusqu’à main
tenant et n’a guère existé. Malgré cela les recherches doivent tendre
à fixer au moins approximativement l’époque de rédaction des
textes provenant de la bibliothèque d’Assur-bâni-apal ; ainsi on
créera les bases d’une véritable histoire de la religion et de la
civilisation. Entre temps plusieurs ouvrages ont paru dans ce sens,
voir surtout Be/.old, Verbalsuffixformen nls Allerskriterien ùab.-ass.
Inschr., lier, Heidelberg Akad., 1010. Pour autant que nous puissions
en juger, les recherches subséquentes nous permettront sans doute
de mieux saisir le long intervalle qui sépare la première dynastie
de Babylone et les Sargonides, et de reconnaître la refonte et la
transformation des textes qui s’y accomplit ; enfin aussi que beau
coup de textes ont existé sous la première dynastie et même avant
et se sont perpétués en de bonne copies. Mais dans la formation
des idées fondamentales (et fréquemment^ aussi des idées particu
lières) le royaume de Sumer et d’Akkad a sans doute eu une beau
coup grande importance que le royaume de Babylone. L’influence
de ce dernier se reconnaît facilement, en particulier dans la pré
dominance de Marduk. Aussi l’auteur insère-t-il ici la description
générale, bien que plusieurs des textes employés puissent être cer
tainement beaucoup plus jeunes.
426 a. La plus grande partie des textes religieux sert à des
buts pratiques : ce sont soit des rituels et des hymnes de culte
pour des fêtes (ainsi une partie des mythes), soit des formules
magiques contre les mauvais esprits, comme des prières aux
dieux, qui doivent calmer leur colère, assurer ou regagner leur
faveur, soit des annotations systématiques pour expliquer les
RELIGION ET LITTÉRATURE — § 426 a
les signes que les dieux donnent aux hommes, le plus impor
tant est la révélation de l’avenir par le foie de l’animal sacri
fié. On sait que les lignes et les excroissances du foie alTectent
une forme différente dans chaque animal (ainsi que les lignes
de la main), de môme aussi la position de la vésicule biliaire
sur le foie. Mais l’animal voué en sacrifice entre par ce fait
en relation immédiate, magique, avec la divinité ; ainsi s’ex
plique que l’on croyait avoir un moyen certain de reconnaître
le destin fixé par les dieux, aussitôt que l’attention était dirigée
sur ces phénomènes. Un système des plus détaillés de divina
tion par le foie s’est formé sur ces observations. Plus lard, à
l’époque assyrienne, cette croyance a eu plus d’extension; de
là elle pénétra chez les Grecs et chez les Etrusques. Homère
ne la connaît pas encore, mais toute l’époque suivante est sous
sa domination, ün pratiquait en outre la divination par les
coupes (des figures formées par l’huile qu'on y versait), l’ex
plication des songes, etc., puis la consultation des oracles que
révélaient surtout, avec Ea, le dieu-soleil et le dieu des oracles,
Nabû de Horsippa. La médecine offre le môme caractère de
mélange d’observations empiriques avec le système magique
perfectionné. La médecine égyptienne n’est pas indemne non
plus d’éléments magiques, mais par une observation établie
déjà à l’époque thinile, et toujours progressive et soigneuse,
elle a acquis en môme temps un riche trésor de connaissances
sûres, condensées en un système scientifique auquel la médecine
babylonienne n’est jamais arrivée. En regard de la renommée
des médecins égyptiens, ceux de Babylonie ne jouent qu’un
rôle tout à fait subordonné; c’est pourquoi Hérodote (1, 197)
a pu raconter, sur la base de ses observations personnelles
quoique avec quelque exagération, que les Babyloniens n’em
ployaient pas de médecins, mais apportaient leurs malades au
marché et arrêtaient chaque pasèant pour lui demander s’il
connaissait le remède.
Sabbat [Leipz. Sem'it, Stud., II, 1907); il n’admet pas que la sainteté
de ce nombre procède du concept des prétendues « 7 planètes » (cf.
§ 427), mais il a - tort de faire intervenir les phases de la lune ; car
c’est le contraire qui est arrivé : la semaine ayant 7 jours, le mois
lunaire qui varie de 29 à 30 jours n’est nullement un multiple de
7, dont le caractère sacré est déjà présupposé. Cette sainteté et
l’inquiétude qui en résulte reposent bien plus sur le caractère mys
térieux de ce nombre qui, comme le nombre 13, est indivisible et
prépare les plus grandes dilficultés dans tous les comptes. De même
le caractère sacré de 3, 9, 12, GO et d'autres nombres dépend de leur
caractère ; c’est pourquoi on les cherche alors dans les apparitions
naturelles.
Contre la déduction du système sexagésimal de l’astronomie, cf.
par ex. B. Kewitsch, Z A , XVIII, p. 73 et suiv. — Il n’est pas ques
tion d’un cercle de 12 dieux ni chez les Babyloniens, ni chez les
Assyriens [en opposition à la première édition de cet ouvrage, dont
la donnée a aussi égaré Boll, Sphaera, p. 477]. Assur-bâni-apal énu
mère une fois au commencement de ses Annales 12 dieux, mais il
ne cite pas Bêlit, donc n’en nomme que 11. D'autres rois énumèrent
de préférence 7, 8 ou 11 noms, mais sans règle fixe, parfois même
2o ; voir le classement dans Jastrow, lifiligioa, p. 244 et suiv. Les
1 2 mois sont naturellement mis en relation avec des dieux déter
minés (les Assyriens comptent aussi, IV R 33, le mois intercalaire et
y casent Assur) ; mais ce n’est rien de moins qu’un cercle fixe de 12
divinités comme chez les Grecs. — Zimmern, K A T^, porte toujours
un jugement très sensé sur toutes ces questions. — Sur les rituels
d’exorcismes et de magie, voir Jastrow, liab. Religion, et surtout
Zimmern, Reitr. z. Kenntnis d. bah. Rel. {die Beschwoerungstafeln
Surpu), 1901, puis King, Rab. Magic and Sorcery, 1896. Sur les pré
sages tirés du foie, Jastrow, ibidem (cf. Z A, XX, p. 103 etc.), a
apporté beaucoup de clarté. Allusions à cette divination dans Gudéa,
Jastrow, ibidem. II, p. 273.303 A; cf. encore Jastrow, A n Omen
School iext [Old Test, and Sein. Studies in memory of Harper, II,
p. 279 et suiv.); Ungnad, E in Leberschautext aus d. Zeit Ammisa-
duqas [Rabyloniaca éd. Virolleaud, II, p. 237 et suiv.) où l’on trouve
une description exacte de l’état de choses positif lors du sacrifice
d’une brebis, la 10' année du roi. Reproduction assyrienne d’un foiè
de brebis avec indication exacte de toutes les parties et de leur
272 LE ROYAUME DE SUMER ET I) ARKAD
Élam.
doute par des élémenls sémitiques qui ont pénétré ici aussi
dans les colonies parliculières et doivent avoir déjà acquis l’hé
gémonie. Nous n’avons que des données isolées sur plusieurs
des petits Etats qui y vivaient, tantôt complètement indépen
dants, tantôt sujets des rois de Sinéar. La principauté de Hana
sur l’Euphrate, au-dessous du confluent avec le llabûr, était
particulièrement importante ; dans la capitale Tirqa la société
et l'État s’étaient organisés comme dans les villes de Sinéar.
Nous en avons la preuve dans divers actes commerciaux
que cette cité nous a laissés. Les noms de rois appartiennent
en partie à l’ancienne population, mais les noms des particu
liers sont surtout des Sémites de l’Ouest, les dieux principaux
le dieu-soleil, àamas, et Dagan qui se rencontre à Aséur ainsi
que dans la dynastie d’Isin.
l.larrân (Charrae) sur le cours supérieur du Balih est sans doute
une très ancienne colonie de Sémites ; nous ne possédons encore
aucun document de cette ville. Le dieu-lune, qui y a un grand
sanctuaire et doit appartenir primitivement à la population de
l’Asie Mineure (§ 483), porte le nom de Sin comme en Sinéar.
Dans le territoire du Tigre on trouve sur V 'Adôm (Physkos)
la principauté de Ilursitu, état vassal sous Dungi (§ 414) ; plus
tard un roi Puhia, fils d’Asiru, y construisit un palais, dont
nous possédons des briques. Il faut chercher sans doute plus
au nord, près de Kerkûk, les principautés de Ganhar (roi Kisàri)
et Malgù (roi Ibiq-I§tar), dont subsistent quelques monuments.
Une tablette de cuivre du roi Arisen, du milieu du troisième
millénaire, nous fait connaîlre sa principauté « de Urkis et
Nawar »; c’est une dédicace à Nergal, qui doit avoir été trouvée
à Samarra sur le Tigre. Le nom Ari-sen suit la formation
caractéristique des noms mitanniens; on trouve souvent des
noms semblables en Babylonie depuis l’époque du royaume de
Sumer et d’Akkad. De môme quelques divinités de celte popu
lation septentrionale, comme la déesse Ishara, figurée sous les
traits d’un scorpion (§ 427), sont adoptées de bonne heure dans
le panthéon de Sinéar.
290 ELAMITES ET AMORRITES. LE ROYAUME DE BABYLONE
1902, 3, p. 19. 39; cf. §481) : son nom est écrit ’s-hr. ; Sayce l ’a
reconnu le premier; de plus sur le cylindre de Indilimma, « servi
teur de Ishara », Sayce, Recueil de Trav.^ XV, p. 28; Messerschmidl,
Corpus inscr. hetit. {Mitth. Vorderas. Ges,, 1900), pl. 45, 8, et dans
les textes de Boghaz-Keui (Winckler, OLZ, 1906).
V V in c k le r a l e p r e m ie r n e tte m e n t r e c o n n u q u e le s n o m s d e s r o is
d e la p r e m i è r e d y n a s t i e b a b y l o n i e n n e , e t l e s n o m b r e u x p a r t i c u l i e r s
q u e c ite n t le s d o c u m e n ts d e c e tte é p o q u e , n e s o n t p a s b a b y lo n ie n s
(a k k a d ie n s ) m a is des S é m i t e s d e l ’O u e s t . A u r e s t e c e l a e s t p r o u v é
Die Personennamen in
p a r le s o u v r a g e s fo n d a m e n ta u x d e H . R a n k e ,
d. Urkunden d. Hammurapidynasiie, 1 9 0 2 , e t Early Babyl. personal
Nantes, 1 9 0 3 {Bab. Exp., s e r . D , I I I ) , o ù i l m o n t r e , p . 3 3 , q i ï ' i l s s ’a p
p e l a i e n t e u x - m ê m e s A m o r r i t e s , mârê Amurum ( é c r i t A - m u r - r u - u m ,
s u r u n d o c u m e n t d e l ’é p o q u e d e S a b u ) ; c e r é s u l t a t s e c o n f i r m e d e
p lu s e n p lu s . H a m m u r a b i c o n s e r v e e n c o r e e x c lu s iv e m e n t le titr e d e
« r o i d e s A m o r r it e s (A m u r u ) » s u r la ta b le tte d e c a lc a ir e o r n é e d e
s o n im a g e , d é d ié e p a r I t u r - a s d u m , K in g , Letters of Hammurabi, III,
p. 193. — Il fa u t a jo u te r , p o u r c o m p lé te r c e s d o n n é e s , le s a u tr e s
p u b lic a tio n s d e d o c u m e n t s d e c e t t e é p o q u e , s u r t o u t R a n k e , Bab.
legal and business Doc. from the fîrst dynasty, c h i e f l y f r o m S i p p a r ,
Bab. Exp., V I , 1 , e t V I , 2 ( f r o m N i p p u r ) , d e P o e b e l ; p o u r l ’é p o q u e
p l u s a n c i e n n e : M e i s s n e r , Beitr. z. altbab. Privatrecht (§ 4 2 1 ) , p u i s
D a i c h e s , Altbab. Bechtsurk. [Ber. Wien. Ak., 1 9 0 6 ) , U n g n a d , Urk.
aus Dilbat (BA, V I , 3 j , 1 9 0 9 . — U n « l i e u A m o r r i t e ( A - m u - u r - r i - i )
près d e S ip p a r s o u s A m m is a d u q a : M e i s s n e r , n “ 4 2 (§ 3 9 6 , n o t e ) .
L ’a u t e u r r e m a r q u e e n c o r e q u ’o n a é ta b li la fr a g ilité d e l ’o p i n i o n
d e D e litz s c h , fo r t d is c u t é e il y a q u e lq u e s an n ées, qui p r é te n d a it
r e tr o u v e r le nom d iv in , Y a h u , Y a h w é d a n s q u e lq u e s -u n s de ces
n o m s p r o p r e s (il s e r a i t d é j à t r è s s u r p r e n a n t e n s o i q u e le s A m o r
r ite s e u s s e n t a u s s i c o n n u ce d ie u ). D a n s le n o m p r o p r e la b w i- ilu , o u
la b p i-ilu , J a w i-ilu , J a w iu m est la p r e m iè r e p a r tie d ’u n e fo r m e
v e r b a le , e t le d ie u J a u m e s t très in c e r ta in ; c f. D a ic h e s e t B e z o ld ,
Z A, X V I, p . 4 0 3 , 4 1 3 ; X V II, p. 271; R anke, Pers. Names., p. 25,
200 et 234.
300 ELAMITES ET AMORRITES. LE ROYAUME DE BABYLONE
T o u s le s m a té r ia u x c o n n u s ju s q u 'a lo r s , p o u v a n t s e r v ir à l ’h i s
l o i r e d e l a p r e m i è r e d y n a s t i e , o n t é t é r é u n i s p a r L . W . K in g , Letters
and inscriptions of Hammurahi, 3 v o l. 1 9 1 0 . D e p u is , in d é p e n d a m
m e n t d u C o d e e t d e s n o m b r e u x d o c u m e n t s p r i v é s (î; 4 3 0 , n o t e ) , K in g
a p u b lié d e p lu s a m p le s m a té r ia u x , Chronicles concerning early IJab.
Kings^ 2 v o l. 1 9 0 7 . — L is te s d e d a te s , q u i d iflé r e n t b e a u c o u p d e s
l i s t e s r o y a l e s p o s t é r i e u r e s (§ 3 2 7 ) : L i n d l , lieih\ z. Assyr., I V ; K in g ,
Hammnrabi, l i t , p . 2 1 2 e t s u i v . ; Chronicles, 11, p . 9 7 e t s u i v . ; P o e b e l ,
Hab. h'xp., V I , 2 , p . 3 0 e t s u i v . ; U n g n a d , Die Chronol. d. Hegierung
Ammiditanas u. Ammisaduqas, B . \ , V I . L e s n o m s d e s a n n é e s 4 - 8 d e
S u m u a b u , q u i p a r le n t d u t e m p le d e S in , p a r a is s e n t ê tr e e m p r u n t é e s
non au royau m e de B a b y l o n e , m a i s à c e l u i d e S u m e r e t d ’A k k a d .
M a is m ê m e s i S u m u a b u a v a i t c o n s t r u i t u n g r a n d s a n c t u a i r e d u d i e u
d ’ü r à B a b y l o n e , t o u t à f a it a u c o m m e n c e m e n t d e s o n r è g n e , c e la
p r o u v e r a i t q u ’il é t a i t d a n s l a d é p e n d a n c e d e c e r o y a u m e . L a d é n o
m i n a t i o n d e s a n n é e s d ’a p r è s le s é v é n e m e n t s lo c a u x s e t r o u v e a u s s i
d a n s l e s d o c u m e n t s d e S i p p a r , d o n t l e s d y n a s t e s r e c o n n a i s s e n t la
s u z e r a in e té d e s r o i s d e B a b y l o n e : D a i c h e s , liechisurk., p . 2 0 e t
s u i v . ; K in g ,Hammurabi^ I I I , p. 2 2 0 , n o t e 1 0 . — L e s m a t é r i a u x p o u r
S u m u a b u d a n s R a n k e , Bab. Exp., V I , 1 , p . 7 , 2 . D a n s l a n o t i c e d e
la c h r o n i q u e , K in g , Citron., I I , 1 4 , s u r l ’a l l a q u e d ’i l u s u m a , l e n o m
est c o n tr a c té en Suabu. D o cu m en ts de S ip p a r à B e r lin , P e is e r ,
K/J, IV , p . 1 0 ; s u r s a tr o is iè m e a n n é e , D h orm e, OLZ, X I, 3 4 . —
302 ÉLAMITES ET AMORRITES. LE ROYAUME DE BABYLONE
D y n a s te s c o n te m p o r a in s , le s p r é te n d u s u s u r p a te u r s , s u r le s d o c u
m e n ts d e S ip p a r : I m m e r u m , D a ic h e s , Rechtsurk., p. 20 et s u iv .;
T h u r e a u -D a n g in , 5 / 1 A Y , p . 23G n o t e b . C e d e r n i e r a u t e u r [ibidem^
p. 208 c) e t H ilp r e c h t [Bab. Bxp., X X I , p . 3 0 a ) l ’i d e n t i f i e n t a v e c
N C ir -A d a d d e L a r s a , c e q u i e s t i n e x a c t (c f, R a n k e , OI.Z, X , p . 2 0 8 et
s u iv .) . — A n m a n -ila ( = T lu m a ila ? ) , R a n k e , Bab. Exp., V I , 1 , p . 8,
( f u 'il i d e n t i f i e f a u s s e m e n t a v e c l e f o n d a t e u r d e l a d e u x i è m e d y n a s t i e
(§ 4 6 2 ) ; D a ic h e s , Rechtsurk., p . 3 1 e t s u i v . — B u n t a h t u n - i l a , q u i
p o r t e l e t i t r e d e r o i , K in g , Hammur.., I I I , p . 2 2 0 , n o t e 1 6 ; R a n k e ,
Pers. Names, p. 43 e t IX s u i v . ; Bab. Exp., V I , 1 , p . 9 . C e s t r o i s
d y n a ste s so n t c o n t e m p o r a in s d e S u m u la ilu . — P u is M a n a b a lte l (o u
M a n a m a lte l), P in c h e s , PSBA^ X X I, p. 159 et R îm -A n u m , § 4 4 0 ,
a in s i q u e la h z a r - ilu de K a s a llu , § 4 3 8 . — R é u n io n d es d a te s d e c e s
r o is , a u s s i d a n s H ilp r e c h t , Eab. Exp., X X , 1, p. 35, 4. — A sd u -
n ie r im de K is : T h u r e a u - D a n g i n , Rev. V III, p . 6 3 e t s u iv .
11 e s t s a n s d o u t e e n c o r e a n té r ie u r à S u m u a b u . O n tr o u v e d a n s la
m êm e é tu d e d ’a u t r e s r o i s , M a n a n â , S u m u d i t a n a , l a w i u m , I l a l i u m ,
c o n te m p o r a in s d e S u m u a b u e t d e S u m u la ilu , a in s i q u e d a n s J o h n s ,
PSBA, X X X I l , p . 2 7 9 ; X X X I I I , p . 9 8 e t s u i v . , 1 2 8 e t s u iv .; L ang-
d o n , PSBA, X X X I I I , p . 1 8 3 e t s u i v . , 2 3 2 e t s u i v .
D a n s u n n o u v e a u d o c u m e n t du m u s é e d e B e r lin , o n p r ê te s e r m e n t
p a r S a m a § e t la h z a r ili (il f a u t l i r e p a r t o u t a i n s i d ’a p r è s U ngnad) ;
la t a b le t t e p r o v ie n t d e S ip p a r , d o n c c e d y n a s t e d o it y a v o ir régné
30i ÉLAMITES ET AMORRITES. LE ROYAUME DE BABYLONE
439. Il n’y a pas grand’ chose a tirer des dates qui nous sont
partiellement conservées relatives aux successeurs de Sumu
lailu, Sabu (ou Sabiu, 2175-2162) et Apilsin (2161-2144).
Filles ne mentionnent que des constructions de temples, des
canaux, l’édification ou la réparation des murs de Babylone e^
d’autres lieux, — les murs de briques s’écroulent toujours au
bout de peu de temps; puis une fois aussi l’érection d’une
statue de Sabu et parfois entr’autres des années prospères. La
puissance extérieure du royaume se maintint certainement
intacte. Les contrats de Sippar nomment ces souverains. Sabu
détruisit de nouveau, semble-t-il, les murs de Kaçallu, la
douzième année de son règne (2164) (cf. § 440); en effet, le
verbe n’est pas conservé dans la date. Un document de Telle
donnant comme date le nom de celle douzième année, on peut
présumer que de grandes parties du Sud de Sinéar lui furent
soumises pendant quelque temps; et il ne serait pas impos
sible que les derniers et faibles souverains d’Isin et ceux
d’Uruk (§ 418) aient reconnu sa suzeraineté. Les renseigne
ments sur Apilsin sont encore plus maigres et nous ne savons
rien des premières années du roi suivant, Sinmuballit (2143-
2124). Il serait cependant prématuré de conclure que ce demi-
siècle se soit écoulé paisiblement et sans secousses. Bien plu
tôt de grands mouvements semblent survenir celle époque
qui atteignirent directement le royaume de Babylone, bien
que peu dignes de figurer dans les dates : c’est pourquoi on a
évité de nommer les années d’après les événements extérieurs.
T e m p l e d e S a m a s e t d ’A n u n i t c o n s t r u i t à S i p p a r , p a r S a b u : N a b û -
n a ’i d , I R , 6 9 , 3 , 2 9 (A ^^ , I I I , 2 , p . 8 6 ; L a n g d o n , Neubabyl. Koenlgs-
inschr., p . 2 4 8 ) . D a t e d e S a b u p r o v e n a n t d e T e llo , Ï h u r e a u -D a n g in ,
Journ. Asiat.j 1 9 0 9 , I I , p . 3 4 0 e t s u iv .
LES ÉLAMITES DANS SINÉAR. ARAD-SIN ET RÎM-SIN — § 440 305
R î m - A n u m (I V R 3 3 , 8 ) é c r i t R i - i m - a - n u [ n o n g a m c o m m e d a n s l a
p iib lic a t io n ] - n m , L in d l, / M , IV , 3 8 2 n o t e . L e c o m m e n c e m e n t d e la
d a te a p p a r a ît a u s s i d a n s u n d o c u m e n t , S e b e il, Kecueil de Trav., V,
X X , p . G4 l e l S a y e e , P SB A , X IX . p . 0 7 ) o ù d ’a u t r e s d a t e s d e c e r o i
s o n t in d iq u é e s , p r o v e n a n t d 'u n e d o u z a in e d e d o c u m e n t s c o n s e r v é s à
C o n s t a n t i n o p l e . S u r l 'u n , l e s p erson n es c ité e s s o n t o r ig in a ir e s de
S u b a r tu (S u -e d in -k i), A snunnak, A su r ti (o u A s ir u ), c ’e s t - à - d i r e
l ’A s s y r i e , G u l ù , A m u r r u (M a r in ) . D onc se s r e la tio n s , et p eu t-être
a u ssi sa p u is s a n c e , s ’é t e n d a i e n t v e r s la M é s o p o ta m ie e t le s p a y s
m o n t a g n e u x d e l ’E s t . — E in u l b a l o u l a m u t b a l , d ’a p r è s A s s u r - b â n i -
a p a l ( S m i t h , p . 7 9 e t s u i v . , III R 2 9 , r e v . 1. 9 e t s u i v ) d a n s le v o i s i
n a g e d e D êr, fu t e n s u it e s o u m is à I J n m m u r a b i ( K in g , H I , p . 6 . 10.
1 0 3 j ; d a n s l a d a t e d e l ’a n 3 1 , a n n é e d e l a d é f a i t e d e R î m - S i n , il f a it
p a r tie de son e m p ir e (§ 4 4 4 ) . — I n s c r ip tio n de K u durm abuk :
T h u r e a u -D a n g in , Rev. d'Assyr., IX , p . 121 e t s u iv . — I n s c r ip tio n s
LES ÉLAMITES DANS SINÉAR. ARAD-SIN ET RÎM-SIN — § 441 307
d ’A r a d - S in e t d e I l î m - S i n , T h u r e a u - D a n g i n , S A K I, p. 210 e ts u iv .,
(p u is Recueil de Travaux^ X X X II, p. 44 . C e t a u t e u r p a r a ît a v o ir
t r o u v é la s o lu t io n d ’u n e a n c i e n n e d i l l i c u l t é en s é p a r a n t le s 2 n o m s
a u tr e fo is id e n tifié s ; s a n s d o u t e il est tr è s s u r p r e n a n t a lo r s q u e
R îm -S in e m p lo ie su r le s canéphores (in s c r ip tio n s n® e et f d an s
T h .- D ., SA K I) p r é c i s é m e n t l e s m ê m e s e x p r e s s i o n s s u r la c o n s t r u c
tio n d u t e m p le de N a n a ia q u ’A r a d - S i n su r la c a n é p lio r e f. On a
so u v e n t ten té a u p a r a v a n t d e lir e le n o m , é c r it id é o g r a p h iq u e m e n t
A r a d -S in (o u Z i k a r - S i n , e t c . ) , p l u t ô t E r ia k u (e t p a r s u ite R îm -a k u
pour R i-im -S in , que l ’o n i d e n t i f i a i t e n c o r e a v e c R îm - a - g a m - u m =
R îm -A n u m ), p o u r p o u v o ir l ’i d e n t i f i e r a v e c A r io k d ’E l l a s a r , Gen.,
X IV . C ette o p in io n e s t g é n é r a le m e n t a b a n d o n n é e ; p o u r ta n t U n g n a d ,
ZA^ X X I I , p . 1 0 e t s u iv . e s s a ie d e la r e m e ttr e e n f a v e u r . L ’i d e n t i t é
d ’A m r a p h e l d e S i n é a r ( e t n o n d e B a b y lo n e ! ) a v ec H am m u rab i est
to u t a u s s i p r o b lé m a tiq u e .
Pour les derniers rois d’Isin, cf. § 418 note. Inscriptions de Rtm-
Sin : Thureau-Dangin, SAK J, p. 216 et suiv. (canéphores par ex.,
aussi Delitzsch, MDOG, 5, p. 17 et suiv.). Les dates des documents
contemporains (cf. Lindl, /iA , IV, p. 384 et suiv.) de Tell Sifr (§ 417
note), Tliureau-Dangin, ibidem, p. 236 et suiv.; un document daté
de Nûr-Âdad de Larsa les précède et ceux de l’époque de Çammu-
rabi suivent alors immédiatement. Documents de Nippur, Poebel,
UE, VI, 2 et Thureau-Dangin, RA, VIII, p. 43; là son nom est déjà
écrit avec le déterminatif divin avant la conquête d’Isin. De plus
amples renseignements sur les dates, Johns, PSD A, XXXII, p. 274
et suiv. ; cf. aussi § 432 note. — Dates de la 14* année de Sinmubal-
lit : King, IJammurabi, III, p. 226 et 229, rem. 41 ; Lindl, BA, IV,
p. 366; Schorr, Altbab. Rechlsurk., p. 63; Thureau-Dangin, S A K I,
p. X IX , 3. — Sur la prise d’Isin, cf. § 329. Date de Rîm-Sin, où la
conquête d’Isin est désignée comme conquête de la ville de Damqi-
ilisu (le nom est ainsi écrit) : Thureau-Dangin, RA, VIII, p. 83. Si
cette conquête par Rîm-Sin n’était pas identique à la date de Sinmu-
ballit, on devrait admettre avec Thureau-Dangin qu’lsin aurait été
conquise d’abord par Sinmuballit, puis une deuxième fois 2 ou 3 ans
plus tard par Rlm-Sin ; car ce dernier date encore pendant 30 ans
plus lard et son règne finit la 31® année de blammurabi. De plus Sin
muballit devrait avoir laissé encore à Damiqiliéu la possession
nominale de la domination su r lsin ; Rim-Sin, en elfet, le nomme
dans la nouvelle variante de la date. Gela ne semblerait guère
exact. — La 17® année de Sinmuballit a maintenu son nom pen
dant le premier ou le deuxième mois, cf. Ranke, OLZ, X, 292; Isin
est donc tombée en mai ou en avril. Les objections de Kugler,
Sternkunde, II, 154 note, ne prouvent pas grand’ chose.
« qui apporte une eau riche à Sumer et Akkad, et dont les deux
rives sont transformées en champs cultivés » ; celle inscription est
donc contemporaine; c'est pourquoi elle n’est rédigée qu’en une
langue, en sémitique. — An 10 ; transport des habitants et du bétail
de Malgu (Malgia), complète dans F, détruite dans A ; de même l’an
11 sur Rabiqii et Salibi, probablement identique à « l’année dans
laquelle Ibiq-Adad prit la ville Rabiqu », King, III, p. 239, 72, cf.
Chron., I, p. G9. — Années 30-32, en partie dans A, plus complètes
dans les documents, King, III, p. 236, Go, 66, 67 et 238, 71. Il est tout
à fait impossible de savoir dans quel cadre placer les troupes qui y
sont commandées, de Turukku {var. Turuqu), Kakmum, Subê. —
Donnée de la Chronique : King, Chron., II, p. 77. — Emutbal est
incorporé au royaume d’après les ordres à Sinidinam, King, Ham-
murabiy III, p. 6,10, 103.
dominé tout Sumer et Akkad. C’est alors qu’il éleva dans EsagÜ,
c’est-à-dire dans] le temple de Marduk à Babylone, un énorme
bloc de diorite, surjlequel sont gravés les articles du Code, que
lui révéla Samas, le dieu soleil de Sippar et le principal dieu
des Akkadiens. Un relief au-dessus du Code montre comment
le roi reçoit la loi de Samas. Le code commence par une intro
duction qui mentionne les bienfaits dont le roi a comblé les
villes du pays ; il se termine en décrivant la bénédiction que
l’ordre légal procure au pays des têtes noires et en exhortant
les descendants à le maintenir sans modification. Contre celui
qui oserait le transgresser, l'altérer ou le détruire, ou effacer
le nom du roi ou le remplacer par le sien propre, on invoque
la malédiction des grands dieux. Plus tard, au xii* siècle, cette
stèle fut emportée à Suse par les Elamites et nous a été ainsi
conservée. Il est hors de doute que ce Code fut répandu dans
le pays en de nombreuses copies; on a trouvé dans la biblio
thèque d’Assiir-bàni-apal quelques fragments copiés sur l’ori
ginal.
L’organisation juridique atteint sous Hammurabi un déve
loppement dont on entrevoit les origines sous ses prédéces
seurs : notamment la mise à l'écart des juges prêtres du temple
qui sont encore convoqués pour recevoir le serment, et leur rem
placement soit par les « anciens » des villes (§ 422) sous la prési
dence du chef de la ville — rabiànu —, soit par les collèges de
juges dont les membres sont nommés par le roi, et probable
ment à vie. Ces cours de justice sont sous la surintendance
des plus hauts fonctionnaires de l’administration et du roi lui-
même (§ 449); de. plus, la cour de Babylone forme l’instance
suprême à laquelle les parties peuvent en appeler.
Au début, la loi donne quelques courtes définitions sur la
procédure, la punition de plaintes injustifiées et de fausses
dépositions de témoins ainsi que des juges iniques, le jugement
par l’ordalie en cas d’accusation de sorcellerie (l’accusé doit se
soumettre à l’ordalie par l’eau). Puis viennent, dans un ordre
assez systématique, toutes les principales activités de la vie
HAMMURABI DE BABYLONE ET SON ROYAUME — § 450
Ranke reposait sur une erreur, que ce roi était identique à Ilumaila
de Sippar, § 437 note [Bah. E x p ., VI, 1, p. 8); maintenant cela est
confirmé par la chronique publiée par King, Cfiron., II, p. 19 et
suiv. Sa deuxième iinnée est aussi mentionnée par Poebel, VI,
2, p. 20. De plus amples renseignements, § 327. La dynastie se
joint à celle d’isin, comme le prouvent le retour du nom Damiqilisu
(§ 453) et le fait que cette dynastie du Pays de la Mer, qui régna de
1031 à 1031, prétend descendre de Damiqilisu (King, Chron., II,
p. 31 et suiv.}. — Dates et autres données pour Samsuiluna dans
King, IJammuraüi, III et Chron. ^ II, p. 105 et suiv. et /i/i', VI, 1-2.
Date de l’an 10 : Thureau-Dangin, loc. c it., p. 330; mur de Kis,
Thureau-Üangin, OLZ, 1909, 204. Il est peu probable, comme le
suppose Ungnad, Z A , XXllI, p. 82,3, que la date de l’an 2 « indé
pendance!?) de Sumer » doive se rapporter à l'élévation de Rîm-Sin,
car non seulement il n’est guère concevable qu’un souverain ait
nommé une année d’après une rébellion qui réussit contre lui-
même, mais aussi parce que les années suivantes ne font connaître
aucun combat et que la puissance de Rîm-Sin s’affaissa probable
ment très vite.
Nous avons déjà mentionné, § 327, que les chiffres donnés pour
la deuxième dynastie sont tout à fait légendaires : 11 rois en 10
générations pendant rien moins que 368 ans, parmi lesquels llu
mailu 60 ans, son successeur 56 ans, Gulkisar 55 ans, son succes
seur 50 ans! Mais comme l’intervalle entre l’élévation de llumailu
vers 2070 et la fin de la dynastie vers 1720 (§ 458) comporte réelle
ment 350 ans en chiffres ronds, la dynastie donnée est incomplète.
Entre la fin de Damiqilisu II vers 1980 et l'accession de Gulkisar
vers 1870 il y a eu probablement plus de 2 rois, qui doivent de plus
avoir été frères. On pourra difficilement reculer le premier d’entre
eux, Iskibal, jusqu’à la fin de la première dynastie, en 1925, de
sorte qu’il y a là une grande lacune; cf. la liste royale, § 458 note.
[L:s chiffres qui y sont donnés sont ceux de Hilprecht, DE^ XX, 1,
p. 42, 2 ; ils diffèrent en plusieurs points de ceux qu’admettent
336 HITTITES, ARIENS, CASSITES, ASSYRIENS
sans compler que ias signifie ordinairement pays » dans les mots
cassites (ainsi Bur-ias — bel matdti), parce que nous devrions
attendre un système consonnantique iranien, dans lequel le s
initial devient h. Or il est acquis maintenant par les noms divins
mitanni (§ 435 note) que ce changement n’était pas encore sur
venu chez les Ariens, qui pénétrèrent dans l'Ouest au xv* siècle,
mais qu’alors ils gardaient le v primitif aussi bien que les Hindous.
LISTE ROYALE
D y n a s t i e a m o r r it e d e B a b y l o n e
I® Dynastie
Sum uabu.... 14 ans, env. 2223-2212
Sum ulailu.. . 36 » 2211-2176
Sabu................. 14 » 2175-2162
Apilsin...........18 h 2161-2144 D y n a st ie du P a y s d e la M e r
Sinmubalit. . 20 » 2143-2124
II* Dynastie (cf. § 434 a note)
Hammurabi.. 43 » 2123-2080
Samsuiluna.. 38 » 2080-2043. llumailu (60 ans) vers 2070
Abesu.............28 » 2042-2015 Itti-ili-nibi (35 ans)
Ammiditana. 37 » 2014-1978. Damiqilisu II (36 a.) jusq. env. 1980
Ammisaduqa. 21 » 1977-1957
Samsuditana. 31 » 1936-1926
Invasion hittite Iskibal (15 ans)
Sussi, son frère (27 ans)
D y n a s t i e c a s s it e d e B a b y l o n e Gulkisar (53 ans) env. 1870-1830
Pesgaldaramaé (50 ans)
III" Dynastie Aidarakalama (28 ans)
Gandas.................. 16 ans 1760-1743 Ekur-ul-ana (26 ans)
Agum I, son fils. 22 » 1744-1723 Melamakurkura (7 ans)
Kastilias 1.............22 » 1722-1701. , Eagamil (9 ans) jusq. env. 1720
U§(?)-èi, son fils. 8» 1700-1693 (Ulamburias, frère de Kaltiliaé 1)
Abirattas
Tazzigurumas (Agum, fils de Kastilias I)
Agum II (-kakrime) env.'^ 1650
Vide complet.
.H IT T IT E S, ARIENS, CASSITES, ASSYRIENS
460. Dans le titre qui chez Agum II précède tous les autres
se manifeste avant tout le caractère du royaume. Les Cassites
sont le peuple conquérant, ils ont pénétré en troupes nom
breuses dans le pays d’Akkad et y ont fondé leur puissance.
C’est pourquoi ils ont donné à ce territoire, centre de leur
royaume, un nom cassite, Karduniaè, ce qui veut probablement
dire « citadelle du dieu Dunias », peut-être en souvenir d’une
forteresse construite par eux. Le souverain du royaume cas-
site est toujours désigné comme « roi de Kardunias » dans les
documents officiels, si le protocole royal complet n’est pas
mentionné. Les envahisseurs étrangers forment la classe des
guerriers et ont pris pour eux, semble-t-il, la plus grande partie
des biens fonciers. Le roi dépend d’eux et nous connaissons
dans la suite des révoltes de ces guerriers cassites, qui déposent
le roi et lui substituent un personnage pris parmi eux. Au
reste ils ont accepté naturellement la civilisation, la langue et
la religion du pays. A l’exemple des rois amorrites, les Cas-
sites se présentent comme les favoris choisis par les dieux
indigènes, avant tout par Marduk de Babylone où ils ont leur
résidence. Sous leur règne, la position de Marduk à la tête du
• HITTITES, ARIENS, CASSITES, ASSYRIENS
pays voisins. Dès lors aussi l ’histoire du pays perd tout inté
rêt profond. Seules les conditions tout autres, que produisit
le déplacem ent de la situation m ondiale au viii® siècle, lui
rendirent une fois encore de l ’importance et insulïlèrent à sa
civilisation une vie nouvelle, lorsque deux peuples sém itiques
encore, les A ssyriens et les Chaldéens, luttèrent pour l ’hégé
m onie.
Elam.
A ssijrie.
L es données fo n d a m e n ta le s su r l ’a n c i e n n e h is to ir e a s s y r ie n n e
so n t : 1. D o n n é e s d e S u lm a n u a è a r id u I (v e r s 1300) e t d ’A s s u r a h i d -
d i n s u r l a c o n s t r u c t i o n d u t e m p l e d ’A s s u r : Keilschrifttexte aus Assur^
1 , n® 13, c o l . 3, 32 e t s u i v . ( c f . MDOG., 2 1 , 48) e t n® 51, c o l . 2 , 1 2
e t s u i v . (c f. MDOG.y 25, 33), q u i p r é s e n t e n t l e s p l u s g r a n d e s v a r i a
t i o n s d a n s l e s c h i f f r e s . D ’a p r è s c e s t e x t e s le t e m p l e f u t d ’a b o r d c o n s -
I r u it p a r U s p i a o u A u s p i a , p u i s t r a n s f o r m é p a r I r i s u , d ’a p r è s A s s u r -
a h id d in , le f i l s d ’I l u s u m a , p u i s , a p r è s 159 a n s (S u lm a n u a s a r id u I)
352 HITTITES, ARIENS, CASSITES, ASSYRIENS
Ka(?)-sa-asir.
I
Salimahum (bloc d’albîilre dans le temple d’Assur,
1 MDOG, U , 30).
vers 2070? Ilusuma (document de construction du temple d’Is-
tar, id., 49, 22; voir plus haut n“ 3). [Dans
les inscriptions de son fils on lisait autre
fois son nom IJallu, ce qui était faux.]
vers 2040? Irisum (brique de construction du temple d’Assur :
King, 1 ,1 = I R, fi, 2. Keilschr. aus
no 1, fiO, fil. MDOG, 2G, 54; 47, 40;
temple d’Ellil : inscription de Samsi-Adad
(§ 464), 1, 17 et suiv.).
Ikunum (copie de l'inscription de construction du
temple de la déesse des enfers Ereskigal :
King, Ammls, p. XVII, 3. Construction des
murs : plus haut, n® 2 ).
Sarrukîn (temple d’Istar, plus haut, n® 3) identique
peut-être à : Sarken-kate-asir (construc
tion des murs, plus haut, n° 2 ).
465. Samsi-Adad III (?) et son royaume sont pour nous tou
à fait isolés ; nous ne possédons aucune donnée sur ses suces-
seurs jusqu’au xv* siècle et même la suite des souverains n’est
connue que depuis le commencement du xvi® siècle. Cette
grande lacune dans notre documentation doit avoir pour cause
l’effondrement de la puissance d’Assur et peut-être môme une
domination étrangère. Car la puissance acquise par Samsi-
Adad ne peut pas avoir duré ; bien plutôt les tribus hittites-
asianiques de la Mésopotamie qu’il avait soumises ont bien
tôt repris le pouvoir. Au xvi* et au xv* siècle nous y trouvons
un royaume Mitanni, dont la population est apparentée aux
Hittites par la langue, la religion et les noms propres. Le
noyau de leur royaume est formé par la contrée située entre
l’Euphrate et le Balih, l’Osroène postérieure. C’est pourquoi
chez les Sémites de l’Ouest, et de là chez les Egyptiens, elle
s’appelle Naharain « le pays sur le lleuve (l’Euphrate) »
HapaTTo-rapia. Les Babyloniens l’appellent surtout Hanigalbat;
c’est la forme plus complète de Hana ou Ilani, le nom de la
contrée à l’embouchure du Habûr dans laquelle les Hittites
s’étaient établis (§ 454, cf. 433). Il semble que Saméi-Adad la
leur avait arrachée; puis elle fit partie du royaume Mitanni.
Chez les Babyloniens et les Assyriens le nom est appliqué par
extension à tout le territoire de ce royaume et embrasse donc
LE ROYAUME MITANM ET LES ARIENS — § 465 359
— Sur les Ariens en Milanni e lle s inarianna, écrit marina par les
Egyptiens, cf. Winckler, OLZ^ XIII, 291 et suiv. Il est possible que
le mot uraméen mâr « seigneur » et de plus le nom propre récent
du principal dieu de Gaza Marna, « notre seigneur », soient un
emprunt aux Mitanni.
467. Toute donnée manque aussi sur les pays syriens à cette
époque. Si obscure que soit encore toute cette histoire dans le
détail, il est hors de doute que le royaume des Hyksos est en
relation avec les. grands mouvements de peuples à l’Est. Dans
• H ITTITES, ARIENS, CASSITES, ASSYRIENS
Nabûna’id (roi babyl.), 15, 36 Ninâ (déesse), 40, 129, 132, 162,
n o t e , 42 S S . , 44 s s . 165, 235, 335.
Nabrtnasir, Nabonassar (roi ba Nin gai (déesse), 136 ss., 366.
byl.), 23 S S ., 273, et tableau, Ningirsu (dieu), 130,134 ss., 157,
§ 325, col. IV. 1.59, 162, 165 ss., 222 ss., 225,
Nabûsumiskun (roi babyl ), 37, 235.
et tableau, § 325, col. IV. Ningiszida (dieu), 134, 142, 225.
Nab6§umlibbur (roi babyl.), 37, Ninharsag (déesse), 129, 135 ss.,
et tableau, § 325, col. III. 154, 169. 329 note.
Nabrtsumukin (roi babyl.), 37, et Ninib (dieu), 131, 189 ss., 192,
tableau, § 325, col. IV. 227 ss., 235, 210.
Naharain (pays), 54 note, 57, 358. Ninib-apalesar (roi d’Assur), 37.
Naksu (lieu), 204. Ninib-kudurusur (roi du Pays de
iXammahni (dynasle de Lagas), la Mer), tableau, § 325, col. III.
220 232. Ninlil (déesse), 129, 134 ss., 284.
Nana (déesse), 130, 13G note. Ninmali (déesse), 136, 329.
Nanaia = Lslar, Vénus (déesse), Ninmar (lieu), 170.
127, 133, 136 S S. , 141 ss., 212 NinnieS (ville), 213 note.
SS., 230, 235, 272, 285, 302. Niniia, ÎSfinive, 294, 318 ss., 357.
Nanijah (roi do Kis), 157 note. Nippur, 8, 10, 43, 112, 121, 128
Nannar = Sin (dieu), 125. ss., 152 ss., 154, 170, 195 ss.,
Nanumsarrum (roi d’Akkad), 232. 198, 202, 211 ss., 227 ss., 229,
Narâm-Sin (roi d’Akkad), 14, 233 ss., 236, ss., 240 ss., 245
45 ss., 184 ss., 193 ss., 195 ss., ss., 248, 285, 310 ss., 315, 330,
204 ss., 206 s s ., 208, 211 s.s., 332, 342.'^
213 ss., 215 ss., 217 ss., 232 Nisaba (déesse), 132 ss., 135,
ss., 290. 175 ss., 284.
Naruti (dieu), 202. Nitukki =Dilm um , 200 note.
Nasr (dieu), 73. nomades, 54 ss., 60 ss., 61 ss.
Nawar (pays), 289. nombres sacrés, science des
NazimarU ttas(roi babyl.), 37,347, nombres. 72, 269 ss.
et tableau, § 325, col. II. noms : divins, 73 ss., 80,125 ss. ;
nécropoles babyloniennes, 121 ss. — n. de personnes, 73 ss.,
« nefes » = âme, souille, 86 ss. 131; — n. sumériens de dieux
Nergal (dieu), 128, 134, 182 note, 125 ss., 145; — n. de tribus,
235, 246, 371. 64, 363. — Voir aussi : année.
Nergalusezib(roi babyl.), tableau, nouvel an, 269, 346.
§ 325, col. IV. nudité, 135 ss., 199, 213 ss.
« neseb » = stèle funéraire, 87. Nuhusnisi (canal), 312.
Neti’a (ville), 93, 96. Nur-Adad (roi de Larsa), 247
Nimrod, 107, 142. note, 249 ss., 251, 302, 311.
Nin == déesse, 132. Nusku (dieu), 274.^
a Pays de la Mer » (dynastie
0 du —), 31, 35 ss., 38 ss., 330
ss., 334 ss., 340 ss., 343 ss.,
Oannès, 113, 117. et tableau, § 325, col. I et III.
oasis, 52. pédérastie, 77, 84.
obélisque de Manislusu, 203. Perses (écriture), 7.
omina, 138, 188, 193, 209 ss., Pesgaldaramas (roi du Pays de la .
272 ss. (voir : présages). Mer), 343, et tableau, g 325,
Opa = Ubi (ville), 302. col. I.
Opis = Kesu = Upi (sur le Ti Phéniciens, 7, 94 ss., 90 ss., 98,
gre), 128,154 s s ., 100, 204, 235, 360 s s ., 371.
314, 329. pierre, 120, 122 ss.
Opis (dynastie d’ —), 45, 154 ss., pierres sacrées, 73, 70, 79 ss.,
157, 100. 93 ss., 96; — monuments mé
or, 123, 200 ss., 202 ss. galithiques de Palestine,93 ss.,
oracles, 84 ss., 132 ss., 138, 270. 90, 369.
Orchoè = Uruk, 127. planètes, 272 ss.
Orion (constellation), 133 noie. plastique et statuaire, 149 ss.,
Orotal(l) (dieu), 75. 102 ss., 108 ss., 184 ss., 202,
Osiris à Byblos, 98 ss. 214, 220 ss.,224, 240.
ouvriers, 200. Platon (nombre de —), 281 note.
Pléiades, 274.
poésie sémitique, 89. .
poids et mesures, 202 .ss.
Padan (pays), 344. polyandrie, 03, 00.
Pahirissan (dynaste deSuse),349. porphyre, 200 ss.
Palestine, 50 ss., 90 s s ., 93 ss., présages, 71 ss., 193, 209 (voir :
302, 308 ss. omina).
Pallakottas (canal), 103 ss. prêt, 262.
:<palû » == année de règne, 30. prêtres, 85, 200 ss., 278 ss. (voir :
panbabylonisme, 270 ss. sacerdoce).
Panodore, 24. Prisme cruciforme, 202 ss.
parenté de l’homme avec la divi prix et mercuriale, 255, 262 ss.,
nité, 73 ss., 70 ss. 321, 325.
Pase (Isin) (dynastie babyl.), 31, prophètes, 85.
35,37, et tableau, §325, col. 111- prostitution sacrée, 77 ss., 84,
Passah (fêle Israélite), 75. 135 ss., 139, 261, 308.
patési, 151 s s ., 154, 105 ss., 169 psaumes pénilentiels, 279 ss.
ss., 171 ss., 174, 211, 234 ss ., psychologie sémitique, 87 ss.
‘239, 241 en bas, 322 ss. note, Ptolémée, 23, 28.
293, 356. Puhia (roi de Hurêitu), 289 ss.
patriarcat, 63. Pulu, Phul = TukultiapaleSara
IV : iL 'l SS., ol tab le a u , 5; royauté babylonienne, 131 ss.,
col. IV. 208, 233, 238, 242, 317 ss.
Piir-Sin I (roi d’Ur', '240, 243 royauté sémitique, 08.
SS., 231. rois-dieux, voir : divinisation.
Pur-Sin II (roi d’Isinj, 247 s.s., rois-prêtres, voir : .sacerdoce
2.31. royal.
U S
Oacles (du Siiiaïl, 7ÎI, S3.
Sabéens, 03.
Qedein, 33,100 ss.
Sabu (roi babyl.), 231, 304, 343,
Qidri (tribu), 33, 82.
et tableau, 323, col. I.
« Quatre régions » (roi des —),
sacerdoce, 83 ss., 138, 132, 170
103, 208, 210, 229, 230, 209,
ss., 172 ss., 238 s s ., 200 ss.,
318, 344.
278 ss.
H sacerdoce royal, 137 ss., 1.32,170.
sacrifices, 73 ss., 117 ss., 140,
« rabb » = seigneur, dieu, 73. 240; — s. humains, 83 ss.,
Itabiqu (lieu), 313. 309, 371.
Itadàiiu = '.\dêm (lleuve), 105, Sadi (roi?), 320.
134. Sagaraktisurias (roi babyl.), 34,
Kamànu (dieu), 180 ss. 30 ss., et tableau, 323,col. II.
Kekabiles (clam, 09. Sagittaire (Centaure; constella
religion assyrienne, 307. tion), 273, 278.
religion sémitique, 71 ss., 300 ss. Salibi (lieu), 313.
religion sumérienne, 129 ss., 170, Salimahum (roi d’Assur), 334.
172. Salmnnazar== Sulmanu-asaridu I
religion de Sumer et Akkad, 204 (roi d’Assur), 37,39, 42, 331 ss.
ss.; — textes religieux, 20(> ss., Samas (dieu soleil), 82, 123,181,
208 ss. 198, 211, 210, 247, 203,284,
repas de sacrifice, 70. 290, 303, 317 , 328, 348 note,
« llepha’îm *>, « refa’îm » = reve 300.
nants, morts, 80, 91, 307. Samas-napistim (héros du dé
He6aina= HA.s el'Ain (ville), 301. luge). 142.
Ilezenu (pays), 101, 302, 300. Sanias-sumukîn (roi babyl.),2.30,
Ilîm-Anum (roi', 303 ss. et tableau, § 32.3, col. IV.
Itîm-Sin (roi de Larsa), 42, 44, Sams (dieu soleil), 73, 78, 81,
249, 231, 303 ss., 309 ss., 311 303.
ss., 329. Samsi-Adad (rois d’Assur), 39,
Itimus = Uruinus. 42 , 230 note, 319, 3.32 ss., 330
Ris-Adad (prince d’Apirak), 203. note.
l’ituels, 208 ss., 27î). Samson, 303 ss.
Samsudilana (rt>i babyl. , d3:2ss. Sémites, î8 ss., 58 ss., 87 ss.,
.‘H3, et tableau, 325, col. I. 125 ss., 183 ss., 30)8 ss.
Samsuiluna (roi babyl.), 38, 322 Sémites et Arabie, 59 ss.; — S. et
329SS., 331 s s .,3 i3 , ol tableau Égypte, 91 ; — S. et Sinéar, 100
325, col. 1. ss., 181 ss.; — Sémites et Su
sanctuaires du désert, 85. mériens, voir : Sumériens.
sang (dans le culte), 75 ss., 83, Sénachérib Sinahériba.
sang (fraternité, lien, vengeance Scnkere — Larsa, 127.
du —). 02 SS., 07 SS., 70, 83 sept, 72, 209 ss., 275, 278.
111>. SeripuI (lieu , 283.
Sangar Sinéar, 100 ss. ser|)ont, 73, 110, 134.
Saratigubisin (roi Grtti ), 230, 232 Sesba (dynastie de), tal)leaii,
Sardanapale = AssurbAnipal, 19 ^32.5, col. 1.
Sarganisarri 1 roi d'Akkad), 18i sexe, voir : vie sexuelle.
195 ss., 20i ss.,208ss., 211 ss. « sibOti » = anciens de la cité,
213, 217, 232; — II : 197, 21” 257.
ss., 232. Sichem, 70, 303.
Sargon (roi d’Akkad), Sarrukîn sicle, 202.
H, 15 ss.,. 93, 192 ss., 195 ss. Sid, Sidon, Sidoniens, 94 ss.
197 ss., 201 ss., 207 ss., 211 ss. àidlab (lieu), 203.
232, 209, 272, 305 ss. Silanum (?)-Suqamuna (roi ba
Sargon d’Assyrie, 197, 352, 35i byl. j, tableau, § 325, col. III.
et tableau, § 325, col. IV. Sillialia (dynaste de Suse), 213,
Sarkenkateasir(roi d’Assur), 352 285 ss. ; — (dynastie de —),
35 i. 285, .288.
« sar kissali », 355, 357. Sill.iak-Susinak (roi de Suse),
Sarlak (roi Guti), 201. 243 noie.
Sarpanit (déesse), 302, 333, 3M. Simanu (pays), 240 note.
SasI (dynastie), tableau, ^ -325, Simas (pays), 280 ss.
^ col. IV. Simas-sipak (roi babyl.j, tableau,
Sasru (lieu), 239 note. 325, col. III.
Satt-el-Arab, 103; — S.-ei-ljâi, Simbi-ishuq (dynaste de Suse),
103, 105, 127, 159; — S.-el- 242, 288.
Kàri, 105; — S.-en-Nil, 103, Simebalarhuppak (dynaste de
105, 128. ^ Suse), 288.
sceaux, 147, 150, 370. Simtisilhak (roi de Larsa), 251,
Schôhl.iAn (lieu), 284. 305.
Scorpion (constellation), 273. Simuru (pays), 237, 239.
scribes, 210 ss., 281. Siii, Kn-Zu (dieu-lune), 81, 125
Se'îr (mont), 302. ss., 181 ss., 229, 235 ss., 237,
« se’îrîm » = démons, 71. 240, 240 ss., 253, 205 ss., 209,
Sémiramis, 10, 155. 284, 289, 300, 315, 317, 300.
Sin-uhêriba (Sénachérib roi ba- stèle des Vautours, 120. 133,
byl. , 33 S S ., et tableau, ^ 323, 100 ss.
col. IV. Subari, Subartu— Mésopotamie,
Sinaï Mieu du — 71, Tîl. 180 ss., 198, 209, 200, 300.
Sinéar, San'ar, Sani^ar, 37 ss., Subê (pays), 311 note.
103 S S . , 1 1 0 S S . , 230 S S . , 282 ss. Su-Enzu -= Gimil-Sin f'?» roi
Sineribam (roi d’IJruk-, 230 note. d'Opis), 137 note.
Singamil /"roi d'IJruk), 2i8. Sukurru (pays), 230.
Singasid iroi d’IJruk , 2î8, 233 Siililu ('roi d’Assuri, 333 note.
Sulmanu-asaridu — Salmana/.ar.
Sinidinam foncUonnairedellam- Sumer (nom,, 107.
murabi », 320 ss. Sumériens origine), 110, 123.
Sinidinam roi de Larsa), 217 Sumériens et Sémites, 1 ss.. 107
note, 219 ss., 231, 233, 300. ss., 109 ss., 123 ss., 133, 138,
Sinikisa (roi d’Isin), 250 ss. 181 ss., 217 ss., 219, 233.
Sinmagir (roi d’Isin), 210 ss. Sumériens (rois archaïques», 131
Sinmuballit iroi de Babylone), ss.
U , 231, 301, 310 et ss., 313, et Sumer et Akkad i dynastie de —),
tableau, ^ 323, col. I. 13 ss., 217 ss., 231, 310, 313
Sinuhef, 100 ss. en bas, 313.
Sippar = Abu-I.labba, 82, 112 Sumuabu (Suabu) (roi babyl.),
noie, 101, 181 ss., 198, 211, 3î), 231, 287, 291, 299 ss., 313,
229,237 note,238, 301, 303 ss., et tableau, 323, col. I.
313, 313. Suinuditana(roi deKis), 302 noie.
Sirius (constellation), 133 note. Sumuilu (roi d’Ur), 218 note,
Sirukduh (roi de Suse), 283 ss., 231, 233.
288. Sumulailu (roi babyl. i, 231, 302
sociologie, 31 ss., 02 ss., 03 ss., .ss., 323, 327, 331, 313, et ta
77 ss., 231 ss. bleau, ^ 323, col. I.
soixante, système sexagésimal, Sunu’rammu (dynaste de llana),
112, 202. 209, 271, 281.^ 290.
soleil (dieu), voir : Sams, Samas, Suqarkib (roi d’Akkad), 232.
et pp. 113 note, 272 ss. Surghul (ruines), 121, 127, 103,
Sor‘a (clan), 303. 310.
statues foU'randes aux —), 140; Suri (?), 187 note.
— statues royales, 222 ss., Silrja = soleil, 338 ss.
210; — de Oudéa, 222. Suruppak==Fara (Heu), 121 note,
stèles de Gé/.er, 91, îtO. 127,130,117 ss., 103, 237, 310.
stèles de i\arAm-Sin, 203, 213, Surusgi (Suruskîn, d’Umma),212
221. note.
stèle de Schehlian, 281. Suse, Susan, 1, 7, 9, 112 ss., 178
stèle de SeripuI, 281. ss., 199, 202 ss., 210, 220, 238
ss.,-2 ii S S ., 28:; S S ., ;r.O. Voir: Tell-Sifr, 248 note, 330 note.
Elam. Tell-Surghul, 127.
Suse (souverains de —), 188, 2 il temples, 80, 102 ss., 123 ss.,138,
S S ., 28;> S S ., 818, 320. 220, 260.
Susinak (dieiij, 2i2, 287. Temliagun (roi de Suse;, 283 ss.,
Siissi (roi du Pays de la Mer , 288.
343, et tableau, § 32.3, col. 1. Temtibalki (roi de Suse), 287 ss.
Sutruknalnmte (roi de Suse), Téraphîm (dieux tutélaires). 81.
202 SS. Tesub (dieu), .334.
syllabaires, 3, 13, 281. « tètes noires » ~ Sémites, 184,
synaboles divins. 273 ss. lît.3, 317.
Syncelle, 21. Tiâmat (dragon), 101 note, 141.
Syrie, 40, r;i, 33, 30 ss., 91 ss., Tibar (mont), 203.
‘Oi ss., 188 ss., 100, 301 ss.! Tid’al iroii, 3(t7.
:î04, 308 ss. Tidanurn (mont), 210 note, 241
Syrie et Asie M ineure,203 ss.; — note.
S. et Babylone, 00 .ss., 100 ss., Tiglathpiléser l, 'l'iikultiapale-
310, 303 .ss., 370 .ss.; — S. et sara 1 (roi d’As.sur), 33 ss., 37,
Egypte, 00 ss., 98 ss., 100 ss., 3.32; — IV: 22 ss. (Phul^ Pulu).
302 ss., 367 ss., 370 ss. Tigre (lleuve), 31, 102 ss.
Tilmun — Dilmun (île).
r Tiriqân (roi (}uti), 220 ss., 232.
'l’irqa (ville), 290, 3.33.
Ta'annak, 308, 371. Tisid-EIlil (canal), 313.
Tâbiutiil-Ellil, 280. tombeaux, 8, 120 ss., 123, 3(>8
Taki (roi (?), 320 note. ss., 371.
Tammbz (Adonis), 08 ss., 130, Tôr (au Sinaï), 83.
142 , 230. tour à étages-= « ziqqurat ».
Tarku (dieu), 334 note, 330. traités, 70, 1.37, 100.
TaUrus (monts); 48 ss. tribus nomades, 40, .34 ss., 38
Tazzigururnas (roi babyl.), 341, ss., 02 ss., 07 ss., 73, 70 ss.
343, et tableau, 323, col. 1. tribus sédentaires, 00 ss.
ïell-l.lalâf, .301. Tukris (pays), 333.
Tell-llaminàn, 127. Tukulliapalesdra —■ Tiglatbpilé-
Tell-l.lesy — Lakis, 03 note. ser.
Tell-Ibrahim, 128. Tiikulli-Assur (roi d’Assur), 37.
Tell-'Isâr, 290. Tukulliinêr, roi de Pana), 200.
Tell-Lahm, 127. Tukulli-Ninib 1 (roi d’Assyrie), 34
Tell-M and j fi r, 1.30. ss., 37.
Tell-el-Mutesellim, 371. T u p lia s = A sn u n n a k (A b n u n n a )
Tello = Lagas, 8 ss., 127, l'iO ss., (lie u ), 2 0 3 , 2 3 0 n o te , 2 4 2 , 231
101, 223, 2.33. n o te, 30 3 s s ., 3 1 3 , 34 4 .
393