Phytothérapie (2007) 5: 271–275
© Springer 2007
DOI 10.1007/s10298-007-0269-8
Article de synthè se
Traitement du stress, de la somatothérapie aux plantes
agissant sur le système limbique
P. Goetz
Médecin, enseignant au Dumenat de phytothérapie, Paris-XIII, Bobigny, France
Correspondance : e mail : paul.goetz@wanadoo.fr
Résumé : Dans cet article de synthèse, nous rapprochons la
somatothérapie, une psychothérapie qui passe par le corps,
et des plantes dont les préparations sont à même de traiter
les conséquences du stress. Les deux méthodes, somato-
thérapie et phytothérapie, fonctionnent par les structures
du système limbique en agissant en particulier sur les
zones cérébrales où siègent les mécanismes émotionnels.
Nous avons mis l’accent sur certaines préparations sino-
japonaises qui agissent sur ces centres. Dans ces pré-
parations apparaissent des drogues comme le magnolia, la
réglisse ou encore le jujubier.
Mots clés : Somatothérapie – Phytothérapie – Système
limbique – Médecine kampo – Magnolia – Jujubier –
Réglisse
Treating stress: from somatotherapy to herbs
that act on the limbic system
Abstract: This review establishes links between somato-
therapy–a method of psychotherapy using physical
methods–and herbal preparations that treat the effects of
stress. The two methods, somatotherapy and herbal
medicine, function through the structures of the limbic
system, most notably the areas of the brain where the
mechanisms involved in emotions are located. We
emphasize certain Chinese and Japanese preparations
that act on these brain centres. The preparations include
drugs such as magnolia, liquorice and jujube.
Keywords: Somatotherapy – Herbal medicine – Limbic
system – Kampo – Magnolia – Jujube – Liquorice
Introduction
Il était tentant mais difficile de faire le lien entre une
technique psychothérapique et la phytothérapie du stress
ou de l’angoisse. Cependant l’exercice des deux disciplines
thérapeutiques nous a fait prendre conscience d’un lien en
réfléchissant sur le mécanisme d’action de la somatothéra-
pie et le mécanisme d’action de certaines plantes qui ne sont
pas spécifiquement des plantes sédatives mais qui peuvent
avoir un effet protecteur ou thérapeutique vis-à-vis
du stress psychique et de ses conséquences. Ce lien est un
lien anatomique, le lieu d’action des deux disciplines, le
système limbique.
Somatothérapie pratique et théorie
Stress et ré action somato-psychique au stress
C’est en lisant Le Moi-peau de D. Anzieu [2] que m’est
apparue l’image de l’escargot. Ce gastéropode, animal
« craintif », au corps couvert d’un derme, se déplace avec
une coquille dans laquelle il se retire. Cette double peau
anatomique est le double rempart du Moi psychologique.
Anzieu analyse notre présence dans le monde en fonction de
la partie de notre anatomie neuropsychique qu’est la peau. La
présence dans le monde implique que chaque individu
distingue le Moi et ce qui entoure son Moi. Anzieu rappelle
l’origine commune à la peau et au tissu nerveux. À l’état
embryonnaire, un même tissu, l’ectoderme (et le neurecto-
derme), va donner à la fois la peau et le système nerveux.
Notre peau a une fonction principale primaire : séparer le
Moi de l’Extra-Moi et elle le fera autant sur le plan physique
que sur le plan neuropsychique. Et cette séparation se fait sur
le contrôle direct du système nerveux (sensation tactile) qui
se fait au lieu réel de l’origine des fibres nerveuses et au lieu
de connexions entre les cellules nerveuses enregistrant les
phénomènes périphériques : le cerveau. Notre peau est un
organe « peau-cerveau ».
Faire un distinguo subtil entre le Moi et l’Extra-Moi
permet de délimiter la zone qui contient mon monde
intérieur de celle du monde extérieur qui procure notre
nourriture et dans lequel d’autres entités cherchent elles-
mêmes à se nourrir de nous. Si l’on peut accepter que
« moi je m’aime » et donc me gratifie de substances
nutritives, les autres m’aiment aussi, pour se nourrir de
moi ! Le psychisme est fait de telle manière que dans l’acte
amoureux ladite frontière entre le Moi et l’Extra-Moi
s’évanouit, car dans le sublime état d’amour il y a la fusion
272
en corps à corps, peau contre peau, Extra-Moi interpéné-
trant le Moi. Allons plus loin dans ce sublime, car notre
psychisme nous fait souvent ressentir : « T’aimer c’est
avoir envie de te manger », une interpénétration imagée.
L’escargot est le symbole de la fragilité et de l’animal qui
se retire dans sa coquille dès qu’il y a présence d’un Extra-
Moi hostile. Sa position sera une contraction de ses
muscles qui lui permet la solution de flight. Anzieu
rappelle bien les travaux d’E. Bick [4] et de W. Reich.
Concernant la musculature, Bick parlait de la seconde peau
et Reich de notre cuirasse musculaire. La musculature du
corps selon Reich est une peau profonde de défense. Reich
reconnaı̂t 7 niveaux partant de la tête au pelvis, contrôlant
le mouvement de l’énergie dans le corps, et constitués au
long de la gestation et la petite enfance au rythme du
développement psychomoteur. Vis-à-vis du stress, ce
dispositif adopte plusieurs réflexes possibles bien connus
qui engendrent une contracture musculaire : je me
défends en attaquant (fight), ou aussi : je me retire (flight).
Une autre réaction, plus courante qu’on ne croit, fait que le
sujet aime le stress : réaction de fright (je me réjouis).
Ces réflexes donnent des réponses suivantes au stress. Le
premier réflexe est celui d’éveil : « Attention, il y a une
attaque ! » « Je me prépare à la défense », mais quelquefois
« Je me prépare trop (à tout moment) à la défense. » « Je me
prépare à me retirer », avec risque de panique si le danger
est trop important ou si je n’arrive pas à me soustraire
à celui-ci. J’hésite entre me défendre et m’esquiver et cela
entraı̂ne des contractures. Les fameux DIM (désordre
intervertébral mineur) sont typiques des contractures
engendrées par une réaction au stress. À la longue, les
contractions douloureuses contribuent à l’élaboration des
lésions arthrosiques. W. Reich explique que le stress peut
entraı̂ner une réaction musculaire, autant striée que lisse, à
un ou plusieurs niveaux. Ces contractures de zones peuvent
ensuite s’inscrire comme des phénomènes pathologiques
chroniques dont l’individu oublie l’origine.
Traitement par somatothé rapie
En somatothérapie, on complète les observations de Reich
(végétothérapie) qui avait constaté l’expression corporelle
du psychisme. Ce travail sur les altérations du psychisme
se fait donc à travers le corps. Dans le cadre de la gestion
du stress psychique et de ses conséquences, on utilisera
des techniques de relaxation générale comme le training
autogène de Schultz ou la relaxation progressive selon
Jacobson, ou les travaux de type post- et néo-reichiens qui
recherchent les contractures selon les anneaux musculaires
et essaient de lever celles-ci [5, 20, Navarro F (neurové-
gétothérapie)]. D’autres techniques existent comme la
« présence juste » ou le travail sur la posture. Le travail
sur la respiration emprunte le même système. Respirer,
c’est harmonieusement régler inspiration et expiration,
donc détendre et contracter nos muscles intercostaux et le
diaphragme. Psychiquement, respirer, c’est aussi autoriser
la pénétration de l’air, donc d’un élément de l’Extra-Moi.
Tristani montre l’intérêt du travail sur la respiration, qui
par ailleurs conditionne le fonctionnement musculaire
(n’oublions pas que c’est le cas dans la spasmophilie), dans
Le Stade du respir de 1978 [22]. Anzieu remarque avec
justesse que le tube digestif absorbe puis élimine par deux
orifices différents. Dans la respiration, c’est le même
orifice (théoriquement le nez) qui assure l’échange aérien.
Dans le domaine de la vie sexuelle féminine : être pénétrée
et accoucher empruntent le même couloir ! Quels risques
de confusion, d’hésitation, de refoulement, de tabou, et de
pathologies !
Ce qui est intéressant dans l’étude physiologique des
méthodes de somatothérapie, c’est qu’elle répond par un
axe psychique et un axe neuro-physiologique qui
emprunte le système sous-cortical. En effectuant des
mouvements, nous mettons en jeu les automatismes à
travers les noyaux gris. Cette activité guide le geste. Le
système limbique abrite des structures où se situe la
mémoire des expériences. C’est au niveau du pulvinar que
se situe notre conception du schéma corporel qui est remis
en question lors des exercices somatiques. Le système
limbique permet aussi une simulation du monde avant
l’acte. Le geste et sa répétition entraı̂nent un rééquilibrage
par feedback du système mental entier. L’équilibration au
niveau somatique va rétablir l’équilibre mental.
Phytothérapie
Introduction
À travers notre expérience sur l’utilisation d’une prépara-
tion de la médecine kampo, le Hange-koboku-to, nous
avons pu observer une amélioration chez un sujet âgé
atteint de spasme œsophagien essentiel. Il s’agissait là
d’une intervention par l’utilisation de plante médicinale
sur des contractions neurovégétatives. Par ailleurs, par
l’expérience de l’utilisation des inhibiteurs de la recapture
de la sérotonine chez l’homme nous avons pu observer la
réduction des angoisses et des phobies avec des substances
par ailleurs antidépressives. Il était donc intéressant de
rechercher des drogues végétales ayant un effet spasmo-
lytique, et par ailleurs pouvant agir comme sédatif.
Les plantes utilisées traditionnellement sur l’angoisse
sont la valériane, la passiflore, l’eschscholtzia, qui agissent
sur le cortex cérébral. Parmi les plantes limitant les effets
du stress, nous avons des huiles essentielles qui se révèlent
sédatives tout en ayant un effet sur le système neurové-
gétatif. Il s’agit par exemple de la lavande, de la marjolaine
ou encore de l’orange. L’huile essentielle de l’ylang-ylang
aurait un effet sédatif et sur l’humeur alors que les
expérimentations sur l’animal montrent que son effet
aurait lieu au niveau du mésocéphale.

Les plantes sé datives communes
La phytothérapie compte une plante sédative originale. Il
s’agit de l’aubépine, Crataegus monogyna, qui est connue
comme plante réduisant la fréquence cardiaque.
L’aubépine n’a pas d’effet direct sur le système nerveux
central en dehors de faciliter la circulation sanguine. Cet
effet bradycardisant induit chez un individu une sensation
de diminution des palpitations, ce qui au niveau mental
engendre une sensation de quiétude. Des effets sur le
système nerveux central de Crataegus laevigata ont été
constatés : chez la souris, l’administration orale d’un
extrait éthanolique entraı̂ne un effet dépresseur, bien que
modéré. L’extrait méthanolique riche en flavonoı̈des, se
caractérise principalement par un effet spasmolytique au
niveau des muscles lisses, tandis qu’un extrait aqueux,
renfermant surtout des hauts polymères catéchiques,
modifierait le comportement de l’animal objectivé au
moyen du test de l’openfield. L’effet sédatif de l’aubépine
est un effet réflexe du soma sur la psyché [1,6].
Plantes agissant le systè me limbique
et par la voie de la sé rotonine
Plantes de la médecine Kampo
Parmi les drogues végétales, nous avons recherché celles
qui avaient un effet spasmolytique ou myorelaxant et un
effet sur le système central, en particulier par un effet sur
le métabolisme de la sérotonine. Nous sommes partis de
l’expérience princeps liée à l’effet de la préparation kampo,
le Hange-koboku-to (Hk-to) appelé Banxia-Houpo en
Chine, efficace dans la dyspepsie fonctionnelle par spasme
œsophagien [18].
Ce remède Hk-to est une préparation par extraction
à l’eau d’un mélange d’écorce de Magnolia officinalis et de
tubercule de Pinellia ternata (la formule empirique
contient Pinellia ternata, Poria cocos, Magnolia officinalis,
Perilla frutescens et Zingiber officinale) Cette préparation
est réputée pour être très efficace : elle est préconisée
comme antispasmodique, anxiolytique, avec un effet
bénéfique dans le spasme œsophagien et les troubles de
la déglutition. À la dose de 500 mg/kg chez la souris, cette
préparation provoque une augmentation de la 5-HT
(5-hydroxytryptamine) et de la noradrénaline, et une
baisse de l’acide 5-hydroxyindolique, ce qui correspond à
une baisse de la 5-HT et du turnover de la noradrénaline
dans l’hypothalamus. Le DOPAC (acide 3,4-dihydroxyphé-
nylacétique) et l’acide 4-hydroxy-3-méthoxy-phénylacé-
tique sont augmentés, ce qui correspond à une baisse du
turnover de la dopamine du striatum [12].
En médecine kampo, les magnolias utilisés sont surt-
out Magnolia officinalis (kara-koboku) et M. obovata
(wa-koboku). Les recherches sur les constituants chimi-
ques du magnolia montrent que l’écorce de Magnolia de
diverses régions de la Chine contient 2-11 % de magnolol
et 0,3-4,6 % de honokiol. L’expérimentation montre l’effet
273
de deux préparations, le Hk-to et le Saiboku-to (Sb-to) qui
contient 7 g de racine Bupleurum falcatum, 5 g de Poria
cocos, 5 g de tubercule de Pinellia ternata, 3 g de rhizome
de Panax ginseng, 3 g de fruit de Zizyphus jujuba Miller
var. inermis, 3 g d’écorce de Magnolia obovata, 3 g de
racine de Scutellaria baicalensis, 2 g de racine de
Glycyrrhiza uralensis, 2 g d’herbe de Perilla frutescens
herba, 1 g de rhizome de Zingiber officinale. Le Sb-to a des
effets anxiolytiques. Du point de vue pharmacologique,
Sb-to potentialise la baisse de libération d’acétylcholine
induite par le diazépam. Les préparations Hk-to ou Sb-to,
dont a retiré le magnolia, n’ont pas d’activité anxiolytique
[13]. L’effet anxiolytique du honokiol est supérieur à celui
du magnolol. La recherche sur les zones d’activité
montrent que le honokiol agirait sur l’hippocampe [7].
Selon Li, la préparation entière aurait un effet anti-
dépresseur comparable à la fluoxétine. Cependant l’effet
pourrait être lié à d’autres mécanismes que ceux qui sont
connus pour le honokiol ou le magnolol [14].
Parmi les nombreuses formulations sino-japonaises,
nous avons cherché celles qui contenaient des drogues
végétales parmi celles citées avant en particulier la racine
de réglisse et le fruit du jujubier. La préparation
« Kanbaku-taiso-to » (Kt-to) est un mélange de racine de
Glycyrrhiza uralensis, de graines non polies de Triticum
aestivus et de fruit de Zizyphus jujuba. Ce remède a une
activité chez l’animal : sur l’irritabilité (émotion). Son effet
physiologique serait d’inhiber l’hyperexcitabilité de la
membrane du neurone [23]. Le remède TJS -010 fait partie
de la gamme de médecine kampo moderne élaboré selon
des normes précises. Celui-ci contient de la racine Pinellia
ternata, de péricarpe et de fruit immature de Citrus
aurantium, de Poria cocos, de Phyllostachysis, de rhizome
de Glycyrrhiza, de rhizome de Zingiber officinalis. Chez
l’animal, TJS-10 est sédatif anxiolytique, facilite l’hypo-
thermie et la Position affaissée du corps du rat par
induction des récepteurs à sérotonine 1A [10]. C’est un
facilitateur des processus liés au métabolisme cérébral de
la sérotonine.
Ré glisse : Glycyrrhiza glabra et G. uralensis
Concernant la réglisse, nous savons que Glycyrrhiza glabra
et G. uralensis sont très proches quant à leurs constituants
et leurs effets biologiques. G. uralensis est cependant plus
riche en liquiritine, en isoliquiritine ou en liquilitigénine.
Le remède Koso-san (Xiang-Su-San en Chine) est tradi-
tionnellement utilisé pour des états dépressifs avec comme
manifestation initiale un refroidissement, urticaire par
ingestion d’aliments, un syndrome de côlon irritable, une
fatigue chronique, une insomnie et un déséquilibre
neurovégétatif. Koso-san contient un extrait de racine de
G. uralensis et de rhizome de rhubarbe. À noter que ce
remède kampo est efficace contre le symptôme du globus
pharyngeus – boule dans la gorge. Cette médication
possède chez la souris un effet antidépresseur tout en
274

Tableau 1. D’autres drogues végétales intéressantes

Drogue vé gé tale Activité Commentaires

Angelica archangelica
racine
Bryophyllum pinnatum
feuilles
Nelumbo nucifera (lotus)
rhizome
Paeonia lactiflora, P. moutan,
P. succutifrosa (pivoine)
racine
Scutellaria laterifolia
racine
Myorelaxante par l’angélicine, le ligustilide,
le butylidènephtalide. L’extrait d’angélique
freine l’effet stimulant du stress, de la
yohimbine ou de la méthoxamine sur les
systèmes noradrénergiques [16]
B. pinnatum est relaxant utérin, antinoci-
ceptif, neurosédatif et myorelaxant [19]
Réduction de l’activité spontanée, réduction
du comportement exploratoire, test du
labyrinthe en Y, potentialisation
d’hypnotique [17]
Myorelaxant, antispasmodique du tube
digestif. Effet dépresseur du système
nerveux Paeniflorine : effet spasmolytique
et central, antinociceptif. Agoniste des
récepteurs adénosine A1. Cette susbstance
permet une meilleure perfusion sanguine
des tissus cérébraux. Paeonol du
P. moutan : sédatif
Inhibition par ses flavonoı̈des de la fixation
du LSD sur les récepteurs à 5-HT7 [3]
L’extrait d’angélique est connu par les
phytothérapeutes pour son effet sédatif
léger
Le kalanchoe est connu par les
anthroposophes comme un remède
de l’état nerveux
Le lotus sacré est bien connu pour l’effet
rééquilibrant vago-sympathique chez des
sujets stressés, spasmés, asthmatiques.
La pivoine, un peu abandonnée en Europe,
garde une intéressante activité antalgique et
sédative du système neurovégétatif
Madaus considérait S. laterifolia comme un
remplaçant de la valériane. Connaissant les
effets importants de la S. baı̈calensis, il est
légitime de se reposer la question sur les
scutellaires européennes

agissant sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien
dont il inhibe l’hyperactivité. Il diminue les niveaux
d’expression de l’ARNm de la corticotropin-releasing
hormone dans l’hypothalamus et celui de l’ARNm de la
proopiomélanocortine dans l’hypophyse [8]. Les dernières
recherches sur la racine de réglisse Glycyrrhiza glabra et
G. uralensis montrent que cette drogue agirait chez
l’animal comme chez l’être humain comme antidépresseur.
Le mode d’action serait une augmentation du taux de
dopamine de norépinéphrine. Chez la femme, la réglisse
pourrait agir comme antidépresseur léger probablement
par l’effet œstrogénique de ses flavonoı̈des dont la
glabridine, le glabrène, la formononétine. Cependant
pour cette drogue un effet sur la recapture de la sérotonine
a aussi été entrevu comme le montre l’effet antagoniste des
récepteurs à la sérotonine, le méthysergide qui s’oppose
à l’effet antitussif de la liquiritine. L’effet antitussif de la
réglisse [11].
Diverses parties de cette plante sont utilisées en
médecine traditionnelle comme anti-asthénique, sédatif,
antidépresseur de l’Inde à la Chine. Comme nous l’avons
vu, le fruit se retrouve dans des préparations sino-
japonaises. C’est surtout la semence du jujubier qui est
connue pour une activité anxiolytique. Cette activité est
liée à différentes substances : le jujuboside A (glycoside),
l’oléamide, et des alcaloı̈des comme la sanjoinine A. Le
jujuboside A est sédativo-hypnotique au niveau de
l’hippocampe où il inhibe les cellules pyramidales CA1.
Son activité a été enregistrée sur l’hippocampe du rat
stimulé par le glutamate. L’oléamide (acide 9-octadécé-
noı̈que), substance synthétisée aussi par les cellules
nerveuses, facilite le sommeil et a une action sur la
mémoire. L’alcaloı̈de cyclopeptidique, sanjoinine A, agit
sur le système gabaergique et potentialise le phénobarbital
[9,15,21].

Jujubier : Zizyphus jujuba Conclusion

Le jujubier est originaire de la Chine septentrionale. De là
il avait été apporté dans l’Asie occidentale entre deux mille
cinq cent et trois mille ans avant l’ère chrétienne, puis en
Occident dans la région méditerranéenne où il se serait
naturalisé. Ensuite, il s’est répandu en Algérie, en Tunisie,
en Italie, en Espagne et partout dans l’Europe méridionale.
Les principaux Jujuba utilisés en médecine sont Z. jujuba,
Z. jujuba var. spinosa, Z. spina christi.
Dans cet article de synthèse, nous avons essayé de mettre
en évidence une autre manière de concevoir le traitement
du stress en agissant sur ses conséquences que sont les
contractures musculaires. Par ailleurs, la psychoneuro-
physiologie nous apprend que c’est par une action de
rééquilibrage du système limbique, siège de l’émotion,
qu’il serait possible de juguler les effets du stress sur
l’équilibre psychique. Un certain nombre de drogues

végétales peuvent avoir un effet sur le métabolisme du
système sérotoninergique au sein duquel les inhibiteurs de
la recapture de la sérotonine ont un effet anxiolytique
intéressant dans le cadre des crises de panique, de
l’angoisse phobique et dans les troubles obsessionnels
compulsifs (TOC). Certaines drogues comme l’écorce de
magnolia, la semence et le fruit du jujubier, certaines
pivoines, éventuellement la réglisse orientale ou la
scutellaire du lac Baı̈kal, après étude toxicologique,
méritent des études plus poussées dans les problèmes de
perturbations psychiques dues au stress.
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