MARDI 15 juillet 2014 / Edition Namur/Luxembourg / Quotidien / No 163 / 1,50 € (G.-D. L.

: 1,60 €) / 02 225 55 55

LES DÉRIVES DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA JUSTICE P.7

FRANCE
Franz-Olivier Giesbert :
« Hollande n’avance pas »
P.2&10

©
BRÉSIL 2014
Le petit diction-
naire du Mondial
Contador chute, de Bernard Pivot
Nibali triomphe P.25

L’Italien Vincenzo Nibali a remporté, au sommet du col de La Planche des Belles Filles, la 10e étape du Tour de France. L’étape a aussi été marquée par l’aban-
don du double vainqueur du Tour (2007 et 2009), l’Espagnol Alberto Contador, victime d’une chute dans la descente du col du Petit Ballon. P.22 À 24

PHOTOGRAPHIE
Demotte
veut
l’Enseignement Pensions : la grogne Dans les coulisses
des tournages des
frères Dardenne
P.27
D monte à la police
epuis 2008, Rudy De-
motte est un... double
ministre-président. Il
préside la Région wallonne et la
Communauté française. Ce cu- POLÉMIQUES
mul pourrait cesser. La Wallonie L’homosexualité
reviendrait à Paul Magnette. Ru-
dy Demotte devrait se contenter
de la Communauté. Mais le
Des policiers contraints de prester des années en plus. est-elle encore un
poste de ministre-président est L’arrêt de la Cour prône l’abolition des discriminations. tabou en sport?
une coquille vide. Pour que De- P.17

motte l’accepte, il lui faudra donc
obtenir des portefeuilles, et des
gros. On parle de lui accorder
l’Enseignement obligatoire. Un
os : le CDH est très désireux de
le conserver pour inscrire dans la
durée ses politiques lancées pen-
dant la législature 2009-2014. ■
P. 5 NOS INFORMATIONS
L
’arrêt de la Cour constitu-
tionnelle anéantissant le
régime spécial de pen-
sions dont bénéficiaient les poli-
ciers plonge ces milliers de fonc-
tionnaires dans un abîme d’in-
certitudes sociales, familiales et
juridiques. « Des troubles so-
ciaux sont à craindre à la ren-
trée», disent les syndicats qui
multiplient les réunions d’ur-
gence pour tenter de trouver une
parade à un arrêt définitif que
seule une nouvelle loi, respectant
les principes de non-discrimina-
tion mis en exergue par l’arrêt,
permettra peut-être d’atténuer.
Mais avec quel gouvernement et
à quel délai ? Au sens de l’arrêt,
décrypté ce week-end par les ser-
vices juridiques des syndicats, les
policiers ayant pris leur pension
ou leur prépension sous l’emprise
de la loi, désormais modifiée, de
2011 sont susceptibles de devoir
retrouver le chemin du travail.
Avec des prolongations de car-
rière qui peuvent atteindre jus-
qu’à 8 années supplémentaires.
Les finances communales, déjà
exsangues, de même que celles de
la police, risquent de plonger. Et
la Cour, dans ses attendus, adopte
une attitude quasi « politique » GASTRONOMIE
en préconisant l’égalisation de La renaissance de
toutes les pensions de la fonction
publique. De quoi interpeller le la cuisine italienne
monde syndical. P.20
LIRE LA SUITE P. 2 & 3

L’Europe accusée de vouloir déréguler la finance

COMMERCE La Commission voudrait inclure la régulation financière dans le partenariat transatlantique
ace aux Etats-Unis, partisans du
F « laisser-faire », l’Europe serait le
chantre d’un capitalisme régulé, enca-
dré… Et si cette image d’Épinal était
fausse… Si l’Europe poussait l’Amérique à
alléger les réglementations financières au
profit des grandes banques ?, se demande
Corporate Europe Observatory. Cette
ONG anti-lobbies dénonce la volonté de
la Commission européenne d’inclure,
dans le Partenariat transatlantique – l’ac-
cord dit « de libre-échange » qui fait l’ob-
jet de discrètes négociations – le principe
de la coopération en matière de régula-
tion financière. Au prétexte de renforcer
la stabilité financière, la coopération ré-
gulatoire rendrait plus difficile le renfor-
cement des règles, craint l’ONG. L’accu-
sation fait grincer des dents dans les cou-
loirs de la Commission, où l’on se défend
de privilégier les intérêts particuliers de la
haute finance. ■
P. 16 NOS INFORMATIONS

L’ÉDITO
Véronique Lamquin projet commun et une vision d’en-
semble réfléchie », dit l’accord
bruxellois. Tout est là, dans cette
voie d’eau qui divise Bruxelles en
deux, malgré un fatras de projets
et une multiplicité d’acteurs.
Peut-être est-ce à l’aune du déve-
loppement de ce territoire que
l’on mesurera, dans cinq ans,
l’action du nouveau gouverne-
ment bruxellois.
UNE RUPTURE, L’accord présenté ce lundi par
Laurette Onkelinx n’est pas un
À CONCRÉTISER catalogue à la Prévert, ni un co-
TRÈS VITE pier-coller rafraîchi de la déclara-
tion régionale de 2009. Le projet
a zone du Canal « doit devenir de la nouvelle majorité marque
LRégion
la colonne vertébrale de la
bruxelloise ». Une évi-
une vraie rupture. Sur papier en
tout cas. D’abord parce qu’il
dence, serinée depuis plus de dix prévoit une remise à plat de
ans. Or, jusqu’ici, « les différentes toutes les politiques régionales.
initiatives n’œuvrent pas vers un L’exercice est programmé pour
29 RÉGION 11
MÉTÉO 11
MOTS CROISÉS 11
5 413635 004209
l’automne, lors de la confection
du budget 2015. S’il a vraiment
lieu, il sera salutaire. En vingt-
cinq ans d’existence, la Région a
imaginé quantité de politiques
urbaines qui, au fil du temps, se
sont superposées, parfois annu-
lées, sans jamais être réévaluées.
Le projet prévoit une re-
mise à plat de toutes les
politiques régionales
Bruxelles aime se dire adulte, à
elle de prouver qu’elle peut se
remettre en question. Une néces-
sité, au nom de l’efficacité de
l’action publique : la Région subit
une complexité institutionnelle
imposée d’en haut, mais elle a le
devoir de rationaliser les outils
qu’elle a elle-même créés. Une
BANDE DESSINÉE 11
SUDOKU 11
BON À DÉCOUPER 11
exigence budgétaire, aussi : le
refinancement de la Région ne
compensera pas l’insuffisance
des moyens transférés.
Cette rupture se traduit aussi par
la définition de priorités claires :
la réduction du chômage, la lutte
contre l’exode urbain. Deux objec-
tifs évidents, en termes de projet
de ville, mais aussi deux nécessi-
tés si Bruxelles veut éviter l’as-
phyxie. Logiquement, une part
importante des moyens dispo-
nibles sont consacrés à l’emploi et
la formation, tandis que la ré-
forme fiscale bénéficiera à la
classe moyenne. Au passage,
certaines politiques (environne-
ment, énergie…) trinquent… Et la
realpolitik impose de ne pas
lancer d’investissements ma-
jeurs : les engagements pris en
MARCHÉS 13
NÉCROLOGIE 21
PETITES ANNONCES 21
mobilité seront respectés, mais il
sera difficile d’aller au-delà des
quatre milliards déjà prévus.
lesoir.be
En revanche, le futur gouverne-
ment affiche l’ambition d’enfin
développer une dizaine de zones Réforme des pensions :
(Heysel, Delta, Canal). Cette fois, vers un séisme social
la majorité a défini un programme à la police ?
pour chaque site, a drastique- On en parle
ment réduit le nombre d’acteurs,
avec
et a concentré les moyens. Sur
Marc Metdepenningen
papier, une révolution dans la
gestion bruxelloise.
Les six partis doivent maintenant
démontrer très vite qu’il ne s’agit
Toutes les photos du
pas de simples déclarations d’in-
tention. Mais que la réforme de renflouage du Costa
l’Etat, qui donne à Bruxelles des
leviers majeurs, mais l’oblige à
Concordia avant son
dernier voyage
prendre son destin en main, aura
cet effet salutaire de faire advenir
un ambitieux projet bruxellois.
Les vidéos insolites
des fêtes des supporters
lors du Mondial brésilien
TÉLÉVISION 30-31
LOTERIE 31
PETITE GAZETTE 32
1
Le Soir Mardi 15 juillet 2014 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

2 L’ACTU UN ARRÊT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE CRÉE L’ÉMOI L’ACTU 3

LE KROLL
Pension : les policiers en colère se rebellent
Des « projets de vie » anéantis, des années de travail en plus.
L’arrêt de la Cour constitutionnelle ne sera pas modifié.
Des actions syndicales seront inévitables, dès la rentrée de septembre.
SUITE DE LA PAGE 1
L
’arrêt de la Cour, en suppri-
mant « la police intégrée »
des régimes spéciaux de re-
traite (SNCB et armée), aligne les
régimes de pension de la police sur
ceux de l’ensemble de la fonction
publique, selon les normes de la loi
de 2011, soit une admissibilité à la
prépension à 62 ans. Pour certains
policiers, cela signifie (Le Soir du
12 juillet) une carrière qui pourra
être allongée de 8 années. Plus de
25.000 policiers sont concernés.
1 Comment en est-on arrivé là ?
Lors de la fusion de la gendar-
merie et de la police en 2003, les
ex-gendarmes avaient pu conti-
nuer à bénéficier du régime de
pension héritée du statut mili-
taire. Elle impliquait que les offi-
ciers et du personnel assimilé pou-
INTERVIEW EXPRESS vaient prétendre à un départ en
prépension à 54, 56 ou 58 ans. Le
8 ans, une situation jugée excessi-
vement discriminatoire par ces
derniers.
L’arrêt inattendu. Le recours
2 porté devant la Cour constitu-
tionnelle (l’ex-Cour d’arbitrage)
par 112 officiers de police non issus
de la gendarmerie, agissant à titre
personnel et rejoints par le syndi-
cat Sypol.be et par le Cercle des of-
fices des polices communales
d’Anvers et environs
(500 membres), entendait main-
tenir l’âge de l’admissibilité de la
prépension à 60 ans, conservant
ainsi l’écart « acceptable » de 6 ans
avec les ex-gendarmes. Mais l’arrêt
de la Cour a excédé ces préten-
tions. Plutôt que de donner satis-
faction aux requérants dans les li-
mites de leur demande, la Cour a
considéré que l’ensemble des poli-
ciers devait être aligné sur la
norme fonction publique géné-
rale, soit l’âge de 62 ans.
réforme des pensions de 2011 exige
des efforts de tous » et estime que
« les objectifs (NDLR : le régime
plus favorable) qui jouaient un
rôle à l’époque de la réforme des po-
lices ne peuvent pas, à l’heure ac-
tuelle, justifier pourquoi le législa-
teur excepte les anciens officiers de
gendarmerie des efforts qu’il re-
quiert de tous ». La Cour souligne
également pour fonder son
constat d’une violation des articles
10 et 11 de la Constitution (égalité
et non-discrimination entre les ci-
toyens) que « l’intégration des dif-
férents corps de police a été réalisée
il y a plus de 11 ans déjà » et que
« depuis lors, les officiers de police
intégrée exercent les mêmes tâches
et s’exposent aux mêmes risques,
qu’ils aient appartenu, avant la
réforme, à la gendarmerie ou aux
corps de police communale ou à la
police judiciaire ». Plus générale-
ment, la Cour considère qu’une ré-
glementation cohérente implique
forme globale des retraites ».
4 Un arrêt définitif. L’ arrêt de la
Cour n’est pas susceptible de
recours, sauf en modification
d’une « erreur de plume » ou d’une
erreur formelle manifeste. Le dis-
positif ne devrait pas être modifié.
Le ministère de l’Intérieur a bon
espoir que des incohérences poin-
tées dans l’arrêt puissent être rec-
tifiées. L’arrêt sort ses effets à la
date du prononcé, soit le 10 juillet,
dès la publication au Moniteur
qui, indique le greffe de la Cour,
devrait être exécuté rapidement.
Si une nouvelle loi est votée, elle ne
pourra déroger aux principes
d’égalité et de non-discrimination
pointés fermement par l’arrêt. Il
est singulier de constater que l’an-
ticonstitutionnalité des articles de
la loi « corrigée » par la Cour
constitutionnelle l’a été « grâce » à
un recours introduit par des poli-
ciers mécontents. Cette non-
conformité à la Constitution
n’avait pas été relevée par les
concepteurs de la loi, le Parlement
ou le Conseil d’Etat.
dicque, est que ces prépensions
soient annulées, que les agents
doivent être réintégrés et doivent
rembourser les sommes perçues. Il
faut absolument trouver une solu-
tion ! ». Son collègue de la CGSP,
Nicolas Antoine, ne dit pas autre
chose. Il plaide pour que la Cour
rectifie « au moins » la seule ex-
ception qu’elle a retenue dans son
arrêt, accordant aux ex-officiers de
gendarmerie en prépension ou
dont la demande avait été acceptée
au 10 juillet, une exception, au mo-
tif du dommage social que repré-
senterait une annulation de ce bé-
néfice. « La Cour, indique Nicolas
Antoine, n’a pas étendu cette ex-
ception à l’ensemble du person-
nel ». « En voulant abolir une dis-
crimination, la Cour en a créé une
autre au bénéfice des ex-officiers de
gendarmerie », souligne Stéphane
Deldicque. Les communes et la
police fédérale devront supporter
une lourde charge financière sup-
plémentaire. Le syndicaliste
évoque des « projets de vie anéan-
tis », citant par exemple le cas de
policiers partis en prépension ou
qui l’envisageaient afin de s’établir
estime qu’une initiative parlemen-
taire pourrait être prise. Une nou-
velle loi ? D’autres exceptions ?
Les principes de non-discrimina-
tion retenus par la Cour constitu-
tionnelle sont imparables et pour-
raient difficilement être contredits
par un nouveau texte réglemen-
taire. Une longue épreuve de force
attend le prochain gouvernement
qui sera confronté à des milliers de
policiers qui se considèrent « co-
cufiés » par l’arrêt de la Cour. En
attendant, une réunion avec les
services des Pensions s’est tenue
hier au ministère de l’Intérieur
pour envisager la mise en applica-
tion des conséquences du nouvel
arrêt. Chaque policier sera person-
nellement avisé de sa situation
nouvelle.
7 Guerre syndicale. Le syndicat
Sypol.be qui s’était joint au re-
cours formé par certains de ses af-
filiés est pointé du doigt par les
autres syndicats. Sypol.be, dont les
membres sont essentiellement
d’anciens PJistes, n’est pas un
« syndicat représentatif », au sens
des normes syndicales. CSC et CG-
POUVOIRS LOCAUX
Un impact financier
l’expert « Uniformiser
pour les communes ?
Les communes restent pru-
tous les régimes,
dentes à propos de l’impact
c’est de l’utopie »
potentiel de l’arrêt de la
Cour constitutionnelle. Elles
ont bien noté que la ministre ENTRETIEN
ichel Jadot a été le coordi-
de l’Intérieur a rapidement
réagi et envisage des réac- M nateur de la Conférence
nationale des pensions. Aujour-
tions : une action en rectifi-
d’hui retraité, il assume toujours
cation de la décision, d’une
la présidence des Mutualités so-
part, des initiatives législa-
cialistes et du comité de gestion
tives, de l’autre.
Il s’agira cependant d’ouvrir de l’ONSS.
l’œil. Si des gendarmes se
D’où viennent les régimes spé-
voient dans l’obligation de ciaux de pension ?
travailler quelques années D’une longue tradition histo-
de plus, les finances locales
devraient être sollicitées.
Les pouvoirs locaux n’hé-
rique ; et ces régimes spéciaux
ont tous été définis au cas par
cas. Les profs d’unif n’ont pas né-
sitent pas à montrer du gocié leur régime sur la même
doigt le financement de la base que celui des militaires, des
réforme des polices parmi gendarmes ou des magistrats.
les éléments qui ont dés- Mais des critères comme la péni- Michel Jadot, ex-coordinateur
bilité du travail ou la difficulté
équilibré leurs comptes.
L’étude de Belfius sur les
finances communales 2014
de gérer son job à un âge avancé
ont souvent été pris en compte.
de la Conférence nationale
des pensions. © P.-Y. THIENPONT.

personnel issu des polices judi- qu’il « peut être considéré comme Les conséquences. Outre l’al- à l’étranger ou d’entreprendre, à SP lui reprochent « d’avoir fait ca-
« Hollande en retrait » ciaires et des polices communales
se voyait cantonner à un âge de 3 Un arrêt « politique ». Pour
Stéphane Deldicque (CSC-Po-
souhaitable de soumettre toutes les
catégories de personnel de la fonc-
5 longement du temps de pres-
tation pour l’ensemble du person-
des âges encore raisonnables, une
nouvelle carrière professionnelle.
valier seul ». Le secrétaire général
Rudy Callewaert a été menacé de
montre que les communes
augmentent chaque année Aujourd’hui, la tendance est à
trat. La situation n’est pas la
même, les longueurs de carrière
un peu plus leur dotation en l’harmonisation de ces régimes sont différentes, la pénibilité du
A l’occasion de la Fête nationale du 14 60 ans. En portant à 62 ans cette lice), qui rappelle combien les or- tion publique à un relèvement de nel de la police, l’arrêt rend illé- mort, affirme-t-il. Il a déposé spéciaux. D’accord ? travail aussi. Il est donc logique
limite, la loi de 2011 avait toutefois ganisations syndicales avaient l’âge de la retraite » et qu’il gales, selon les études juridiques Et maintenant ? Les organisa- plainte au Comité P. Des ex-gen- faveur de leurs polices : 3 %
juillet, le président français a voulu se
montrer en rassembleur et réformiste. maintenu les exceptions pour les
ex-gendarmes. L’écart entre per-
combattu un relèvement de l’âge
d’admissibilité à la prépension, ce
convient « de prendre en considé-
ration que toute exception subsis-
de la CGSP et de la CSC, toutes les
pensions et prépensions accordées
6 tions syndicales se déclarent
prêtes à mobiliser leurs troupes
darmes voient dans la démarche
de Sypol.be une prolongation de la
en moyenne en Wallonie,
mais aux alentours de 5 % à
Pour un certain nombre de ces
régimes, la tendance est claire-
de prévoir des conditions d’accès
à la retraite différente. Et dans ce
Mais il n’a pas fait de grande annonce. ment à l’uniformisation à 62 cas, il n’y a pas lieu de parler de
Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste au sonnels issus de la gendarmerie et « que le gouvernement n’a pu obte- tante au relèvement de l’âge de la aux policiers sous l’emprise de la d’ici le mois de septembre, à l’issue guerre des polices qui avait justifié Bruxelles. ans. Vu l’augmentation de l’espé- discrimination.
« Point », revient sur ce discours. des polices judiciaires et commu- nir en négociations, il l’a obtenu en retraite (…) porte préjudice à l’as- loi de 2011. « Le scénario catas- des congés. De son côté, la mi- la création de la police intégrée. ■ Dans le mémorandum rance de vie et l’amélioration des
nales se trouvait ainsi porté à justice ». La Cour constate que « la sise sociale nécessaire pour la ré- trophe, indique Stéphane Del- nistre de l’Intérieur Joëlle Milquet MARC METDEPENNINGEN adressé au fédéral en vue conditions de travail, il y a une Mais policiers et gendarmes ne
des élections, l’Union des nécessité de travailler plus long- sont-ils pas dans les mêmes
Que peut-on retenir de l’interview de François villes et communes rappelait temps. Que la tendance générale conditions de travail ?
Hollande de ce 14 juillet ? pour s’en plaindre que « les soit donc à l’augmentation de Revenir sur les acquis des ex-
C’est une sorte de jeu de dupes. La gauche lui communes assument à ce jour l’âge du départ à la retraite me gendarmes, c’est difficile. Quel-
reproche d’avoir pris le tournant du libéralisme. Le 60 % du coût de fonctionne- semble aller de soi. En revanche, qu’un qui a déjà le statut de pen-
syndicat Force ouvrière le compare même à Mar- Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste du maga- ment des zones de police ». vouloir uniformiser tous les ré- sionné ne peut pas être contraint
garet Thatcher. Le problème qu’il a depuis le zine français « Le Point ». © PIERRE-YVES THIENPONT. Les pouvoirs locaux per- gimes spéciaux relève de l’utopie. de revenir sur le circuit.
début de son quinquennat, c’est qu’il n’est pas en sistent à estimer qu’ils ont Si on veut uniformiser les ré-
phase avec une grande partie de la gauche qui est jusqu’au-boutiste ne colle plus avec la réalité. été grugés lors de l’établis- D’un point de vue philosophique, gimes dans la police, il faut le
certainement la gauche la plus à gauche de toute sement des règles de finan- peut-on imaginer que tous ces faire pour les nouveaux arri-
l’Europe. En fait, on lui reproche d’avoir pris un Un président pas vraiment convaincant ? cement de la réforme. régimes soient uniformisés au vants, ou réfléchir à une période
virage qu’il n’a pas encore fait. Durant ses deux Il est toujours un peu sur le retrait. On l’a déjà vu Ils réclament « une réelle nom de la non-discrimination ? transitoire de façon à étaler dans
premières années, il a mené une politique de plus combatif en conférence de presse. Son pro- concertation pour l’évolution Il ne faut pas généraliser le le temps l’application de la me-
compromis. Il a fait ce que beaucoup de Français blème, c’est qu’il est trop intelligent. Il a tendance du cadre de fonctionnement et concept de discrimination vis-à- sure.
pensent, c’est-à-dire que la solution consiste à à temporiser et donc il n’avance pas. On traverse vis de personnes qui ne se
de financement ainsi que des
dépenser plus et que le drame pour l’Etat c’est de une période où on n’a pas besoin d’une telle intel- trouvent pas dans les mêmes Faut-il uniformiser vers le haut, à
faire des économies. La plupart des pays euro- ligence. Il faut aller vite parce que le temps presse. missions de la police locale, conditions de travail. Un 62 ans par exemple ?
péens ne fonctionnent pas comme ça : ils ré- avec les employeurs et pou- homme et une femme qui On va vers cela. On est en train
duisent les dépenses publiques, ce qui mène à la Il a admis une erreur sur l’inversion de la voirs décisionnels de cette exercent la même profession de vérifier tous les régimes et
création d’emplois. En France, on est comme sur courbe du chômage… police que sont les com- doivent gagner la même chose. d’adapter vers le haut l’âge de la
une île avec une mentalité totalement insulaire. Il a admis avoir commis une erreur de débutant, munes ». Sinon, il y a discrimination. retraite quand les conditions de
On croit qu’on va y arriver en faisant le contraire c’est tout. Le passif est lourd, toute Mais on ne peut pas comparer le travail se sont améliorées. ■
des autres, c’est-à-dire qu’on aura de la croissance nouvelle dégradation serait régime d’un ouvrier de la Propos recueillis par
en augmentant les dépenses et en creusant le Une bonne interview ou pas vraiment ? mal vécue. construction à celui d’un magis- XAVIER COUNASSE
déficit public. C’est une des raisons de nos difficul- Le problème de Hollande, c’est qu’il donne l’im- E.D.
tés actuelles. François Hollande, qui est en avance pression d’être en recul face à lui-même. Il est
par rapport à son électorat, a du mal à expliquer toujours dans le rôle du spectateur engagé. A un
tout ça. Il essaye avec doigté, mais peut-être pas
avec la force nécessaire. Ce n’est pas un excellent
pédagogue. La France est aujourd’hui l’un des
moment, il devra porter le fer et arrêter de
prendre des gants. C’est peut-être ce qu’il va finir
par faire. Pour l’instant, il veut encore rester le
le témoin « Les anciens gendarmes
rares pays européens qui n’ont pas renoué avec la
croissance à cause de ce déficit. Je suis convaincu
que Hollande le sait, mais il n’ose pas y aller
président de toute la gauche. S’il continue à écou-
ter cette gauche qui a tout faux, il va droit dans le
mur. Cette gauche veut encore plus de protection
se sentent grugés, volés »
on métier d’enquêteur, Pa- notre contrat, il prévoyait in ex- partie. Et les PJistes, eux, vont
frontalement. Son Premier ministre y va par
contre et ils sont complètement en phase, il n’y a
pour les emplois, ce qui créera encore plus de
chômage, etc. Le problème, c’est qu’à force de
S trick l’adore. Le poursuivre
quelques années de plus que ce
tenso une pension à 56 ans.
Deuxièmement, nous les mili-
bénéficier des mêmes pensions
que nous. Il faudra voir ce que la
aucun doute là-dessus, contrairement à ce que tergiverser, les gens le tiennent pour responsable
qu’il avait prévu ne le dérange taires, nous cotisions beaucoup ministre Milquet va trouver
pense une grande partie de la presse française. d’une politique qui est là depuis plusieurs décen-
pas. Par contre, il n’accepte pas plus pour notre prépension que comme solution car il faudrait
nies. Le rendez-vous du 14 juillet n’est pas non
de devoir le faire dans n’importe les policiers. Enfin, et ce n’est pas pour le bien pouvoir obtenir des
Quel est son principal problème ? plus le lieu où un président annonce des choses,
quelles conditions. le moins important, nous les an- aménagements de fin de car-
Qu’il n’arrive pas à porter le fer. A un certain c’est plus l’occasion de faire le point général sur la
« Je suis entré à la gendarme- ciens gendarmes, nous sommes rière. »
moment, il va pourtant devoir le faire. D’autant situation. C’est un peu comme une mise en
rie en 1977, dit l’inspecteur prin- payés 9 % de moins que les an- Si elle semble bien digérée en
plus qu’il y a des ouvertures dans l’opinion sur jambes avant de passer aux choses sérieuses.
cipal. Ça fait donc 38 ans. J’ai ciens PJistes ou policiers com- apparence, la fusion entre la
certains domaines. Et notamment pour les ré- PHILIPPE DE BOECK
aujourd’hui 56 ans. J’allais munaux. Nous ne disposons pas gendarmerie et la police ne l’est
formes de la SNCF et de la SNCM. Les Français
bientôt rentrer mes documents du même barème. On nous a donc pas encore totalement de
commencent à comprendre que le syndicalisme P. 10 NOS INFORMATIONS pour demander ma mise à la re- donné des primes qui ne sont pas l’intérieur. « J’aurais normale-
Pour les syndicats, cela serait une « catastrophe » si des prépensions traite en janvier 2016. J’aurais intégrées à notre salaire. Nous y ment dû être commissaire depuis
devaient être annulées et que donc des agents devraient être réintégrés. eu 58 ans et une carrière com- perdons pour le calcul de notre longtemps, déplore Patrick. Je le
GROUPE
© SYLVAIN PIRAUX.
plète. Désormais, je ne peux plus. pension. Donc, je veux bien tra- suis mais je suis commissionné.
Directeur général L’un de mes amis âgé de 55 ans vailler aussi longtemps qu’eux Ça veut dire que j’accomplis des
et directeur de la rédaction
SA ROSSEL ET C
Rue Royale, 100
ie
PUBLICITÉ Didier Hamann espérait mettre fin à sa carrière mais il faudrait régulariser tout missions de commissaire mais
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l’an prochain. Il est reparti pour ça. Et avec ses caisses vides, je ne avec le salaire d’un inspecteur
armée Réformées dès 2007, les pensions des militaires pas concernées
1000 Bruxelles Rédacteur en chef
Annonces téléphonées
Président Tél. : 02-225.55.00
Christophe Berti six ans de service. Par contre, vois pas comment l’Etat pourrait principal. Pour y arriver, j’ai dû
et éditeur responsable Pour toute question,
Patrick Hurbain
Fax : 02-225.59.06
annonces.tel@lesoir.be
Rédacteurs en chef adjoints
Philippe Laloux nous avons une solution pour les collègues qui l’ont fait nous payer ce qu’il nous doit… » suivre des formations et passer
’arrêt évoque plusieurs pro- étoile »). Au-delà, les généraux maines (DGHR) ne formulent la partir du 31 décembre 2017 et source nous parle d’un possible l’époque d’une attention toute avant moi, c’est bon. » Patrick va des examens. Les policiers de
L
Administration générale François Mathieu Service clientèle
Annonces
Rue Royale, 100
1000 Bruxelles
Tél. : 02-225.55.55 Hubert Vanslembrouck Tél.: 078-05.05.10
fessions bénéficiant d’ « âges majors (deux étoiles) sont pen- moindre crainte à ce sujet, et fait déjà évoluer l’âge des pen- glissement à 58 ans. particulière. » donc poursuivre sa carrière mais Pas un cadeau carrière, eux, ne doivent pas su-
Fax : 02-225.59.08 Rédaction centrale Fax: 02-225.59.01
Tél. : 02-225.55.55 ou 02-225.59.00 Tél. : 02-225.54.32 e-mail: abonnements@lesoir.be préférentiels » de mise à la pen- sionnés à 59 ans et les lieute- pour cause : ce que vise l’arrêt sions. « Les âges de pension des mili- L’armée a analysé bien entendu il en a gros sur la patate. Car Patrick estime clairement bir ces tests. Soi-disant parce
Publicité nationale Fax : 02-225.59.14
ou 02-225.59.10
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sion, dont les militaires. Avant nants-généraux (trois étoiles) à sont des situations d’iniquité qui taires sont effectivement évolu- l’arrêt, mais elle rappelle que « la « La Cour constitutionnelle est qu’à la fin de sa carrière, l’Etat qu’ils sont tous universitaires.
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d’auteur, tous droits réservés. Fax : 02-542.10.11 Courrier des lecteurs Service libraires que ne soient introduites en ce 61 ans. ont aussi existé au sein de l’armée Des âges de pension évolutifs tifs, nous confirme la DGHR, et Défense s’est déjà attachée à remé- allée un peu vite en besogne en lui sera redevable. « Nous Or, ce n’est pas vrai… »
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Bruxelles, 2011.
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Fax: 02-225.52.14 début d’année les carrières Les conditions de pension des mais qui ont été prises à bras le Ce qui explique par exemple ont été adaptés en 2007 (…) sur dier depuis 2007 aux différences rendant son arrêt, estime celui sommes totalement grugés, volés, La colère gronde chez les an-
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un article, une photo, Prix de vente à l’étranger forum@lesoir.be e-mail: rosselventes@rossel.be courtes, la carrière militaire clas- militaires pourraient-elles corps à partir de 2007. L’arrêt de que le propre porte-parole de la base des nécessités opération- de traitement qui existaient entre qui est enquêteur de la section estime-t-il. C’était le bon côté de ciens gendarmes. « Tout le
Site: www.laboutiquedulibraire.be
une infographie, etc.,
en de nombreux exemplaires, France 2,30 € lesoir.be (internet) sique prévoyait – et prévoit tou- connaître un réexamen similaire la Cour le rappelle d’ailleurs dans l’armée s’attendait à être pen- nelles mais également sur la né- diverses catégories de militaires traite des êtres humains de la notre carrière de gendarme : monde râle, affirme Patrick. On
les utiliser commercialement, Luxembourg 1,60 € (en semaine) http://www.lesoir.be
les scanner, les stocker et/ou 2,10 € (le week-end ) Tél. : 02-225.54.32 jours pour cette cohorte de per- à celle que connaît aujourd’hui l’un de ses attendus. Pour les mi- sionné à 51 ans, qu’il pourrait au- cessaire équité entre les membres », et c’est bien sur ce point que la police judiciaire fédérale depuis nous cotisions plus mais nous ne va pas se laisser faire. Cette
les diffuser électroniquement,
veuillez contacter Copiepresse
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sonnel –une limite d’âge fixée à celle des ex-gendarmes ? Ni le litaires, un régime transitoire jourd’hui éventuellement être du personnel. L’impact de la mo- police intégrée est aujourd’hui la réforme de 2001. Elle n’a pas pouvions partir plus tôt. Là, on retraite anticipée, on l’a payée.
au 02-558.97.80 ou via Prix de l'abonnement Premium
info@copiepresse.be.
(papier + PDF + accès à l'édition 17h) 56 ans, y compris pour les géné- cabinet de la Défense, ni la direc- d’ajustement a été introduit, qui pensionné à 53 mais qu’il ne le dification de 2007 sur le budget épinglée. ■ tenu compte du fait que quand va nous obliger à travailler plus Ce n’est pas un cadeau. » ■
Plus d’infos :
http://www.copiepresse.be. 29 €/mois soit 1,16 €/jour raux de brigade (généraux « une tion générale des ressources hu- produira la totalité de ses effets à sera probablement qu’à 56. Une de l’Etat a d’ailleurs fait l’objet à A.L. mes collègues et moi avons signé longtemps sans aucune contre- FRÉDÉRIC DELEPIERRE

2 3
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

4 LABELGIQUE

« Un projet bruxellois pour

BRUXELLES Laurette Onkelinx a présenté l’accord conclu par les six partis de la majorité
n bouquet somptueux et
La future coalition
bruxelloise présente U « une bonne bouteille de
vin ». C’est ainsi qu’au nom des
un texte « ambitieux négociateurs des six partis du fu-
et audacieux ». tur gouvernement bruxellois, le
chef de file de l’Open-VLD dans
La rigueur budgétaire, la capitale Guy Vanhengel a re-
mais aussi une réforme mercié la socialiste Laurette On-
fiscale d’envergure kelinx pour le travail accompli.
Devant une forêt de caméras et
et un souci d’efficience de micros tendus, et en compa-
sont annoncés. gnie de Stefan Cornelis (Open
C’est dimanche VLD), Brigitte Grouwels
(CD&V), Rudi Vervoort (PS), Di-
que seront désignés dier Gosuin (FDF), Joëlle Mil-
les ministres quet (CDH) et Pascal Smet
et secrétaires d’Etat. (SP.A), ils présentaient lundi
après-midi au parlement bruxel-
lois l’essence de la Déclaration de
politique régionale (DPR) qu’ils
doivent encore soumettre au par-
lement et aux congrès de leurs
partis respectifs. Ce sera le cas
dès jeudi pour l’ensemble des
partis, sauf pour le CDH qui or-
ganise son congrès samedi pro-
Guy Vanhengel a offert un bouquet somptueux et « une bonne bouteille » à Laurette Onkelinx pour la remercier du travail accompli. © BELGA. chain. L’élection des ministres et

Mobilité Développement Emploi

Priorité au métro, plaidoyer pour le RER
Une mobilité « au profit du développement
urbain », annonce la DPR bruxelloise. Ob-
jectifs : diminuer la pression automobile
dans les quartiers résidentiels et lutter
contre la congestion. Mais avec « pragma-
tisme »…
Piétons On augmentera la surface et le
nombre de piétonniers, la mise en place
des feux tricolores affichant la durée d’at-
tente ; « autant que possible », on élargira
les trottoirs et tout projet d’aménagement
devra être « 100 % accessible » aux per-
sonnes à mobilité réduite.
table offre RER (un train toutes les 15 mi-
Vélos Objectif : un réseau régional « 100 %
cyclable ». La petite ceinture sera dotée, nutes en pointe, deux trains en heures
creuses) desservant « au minimum
sur l’ensemble du Pentagone, d’une piste
30 gares existantes ». Cela devra s’accom-
cyclable séparée. Les nouveaux quartiers
pagner de la création de 20.000 places de
disposeront d’un réseau cyclable séparé. Il
y aura « de nouvelles infrastructures cyclo- parking de dissuasion en dehors du ring.
piétonnes » le long du canal. L’offre de Accord nécessaire avec la Flandre et la
vélos partagés et les parkings sécurisés Wallonie là-dessus et avec le fédéral et la
près des gares seront étendus. Vieille idée SNCB pour le reste.
Voiture Objectif : réduire la pression auto-
jusqu’à présent restée lettre morte : valori-
ser les talus de chemin de fer pour qu’ils mobile et lutter contre la congestion. Le
deviennent « un mode de déplacement pour gouvernement bruxellois veut encourager
les piétons et pour les cyclistes ». le covoiturage, favoriser les véhicules
Transports en commun « Priorité absolue » électriques. Meilleure gestion des feux de
à la mise en œuvre de l’extension du métro signalisation, coordination des chantiers,
vers Schaerbeek et Evere (début des tra- limitation des places de stationnement en
vaux avant 2019). Mais le sud n’est pas voirie compensée, pour les riverains, par
oublié, puisque dès le début de la législa- des places hors-voirie. La Région annonce
ture, on lancera des études pour fixer un la création de 10.000 places de parking
tracé définitif. Mise en œuvre du métro « aux lieux de correspondance entre la route
entre la gare du Nord et Albert, poursuite et les transports en commun ». Bruxelles
de l’automatisation des lignes de métro 1 veut aussi le « réaménagement des entrées
et 5, le métro est bien servi. Ailleurs : de ville » (notamment le viaduc Herrmann-
renforcement des fréquences (vacances, Debroux et l’arrivée de l’E40 à Reyers)
matinée, soirée, week-end). Tram 9 jusqu’à « afin de transformer les axes autoroutiers de
la VUB, prolongation du 94 jusqu’à Rode- pénétration en boulevards urbains ». Quid de
l’idée de taxe kilométrique ? Sujet délicat :
beek, du tram 62 jusqu’à Bruxelles-Natio-
la DPR poursuivra « l’exécution » des ac-
nal, liaison entre Delta et la porte de Na-
mur avec un tram 71, tunnel sous la place cords avec les autres Régions sur les poids
lourds et les autos. Mais les interpréta-
Meiser et liaison « de haute performance »
entre la gare du Nord et le Heysel traver- tions semblent diverger. Pour le FDF, ces
accords supposent la mise en œuvre d’une
sant le site de Tour et Taxis. La Région veut
taxe kilométrique qui dispensera d’instau-
installer du wi-fi gratuit dans toutes les
stations de métro et les arrêts en surface. rer un péage urbain. Sur le JT de RTL,
RER La Région veut une « offre RER sur la Joëlle Milquet (CDH) semblait considérer
zone métropolitaine » sans plus tarder. Dès qu’il ne s’agissait que d’un accord pour
décembre 2014, il faut améliorer la « lisibi- une vague étude. Il va falloir préciser…
MICHEL DE MUELENAERE
lité de l’offre » et dès 2017, avoir une véri-
RÉACTION
Pacotille et pantoufles
S’en étonnera-t-on, l’opposition bruxelloise ne trouve pas l’accord
régional à son goût. Seul le MR n’avait pas réagi à l’accord, lundi
soir. Ecolo, voit dans la DPR une « révolution de pacotille » en ma-
tière de gouvernance ; « l’impression générale qui se dégage est celle
d’une vision technocratique et utilitariste de la ville, digne des années
80 », juge Zoé Genot, cheffe de groupe des verts francophones. Pas
de soutien différencié aux entreprises de titres-services en fonction
de la qualité de l’emploi qu’elles offrent, marche arrière sur une
série de projets de mobilité, passage « à la moulinette » de la poli-
tique de l’énergie et des primes… La coalition actuelle « risque de
devenir la coalition-marécage » faute de confiance en son sein,
ajoute de son côté Bruno De Lille (Groen). La N-VA y voit quant à
elle l’accord de l’immobilité. « D’un véritable changement de cap, il
n’est pas question », analyse Johan Van den Driessche, chef de
groupe des nationalistes flamands au parlement bruxellois.
M.D.M (AVEC B)
Dix nou-
veaux
quartiers
C’est le
chapitre
qui symbo-
lise le plus
la réforme
de la gou-
vernance
adoptée
par les six
partis. La rationalisation des structures y
est on ne peut plus marquante. Concrète-
ment, une « plate-forme territoriale » sera
créée au 1er janvier 2015, qui réunira deux
nouveaux acteurs. D’une part, un « Bureau
bruxellois de planification », qui regroupe-
ra tous les services (des administrations
ou autres organismes) actuellement char-
gés soit du développement économique,
soit de la planification territoriale. D’autre
part, un opérateur public sera créé, qui
devra coordonner le développement des
dix nouveaux quartiers définis clairement
par l’accord. Singulièrement, cet opérateur
aura, « dans la mesure du possible », la
maîtrise foncière des zones à développer.
Une rationalisation drastique du nombre
d’acteurs qui devrait permettre d’accélérer
le déploiement de ces dix zones qui at-
tendent, parfois de longue date, une revi-
talisation. Au passage, les procédures
urbanistiques pour les grands projets
urbains, publics ou privés, seront simpli-
fiées, et les délais légaux raccourcis. No-
tons encore que l’accord prévoit une ré-
orientation de Beliris vers la mobilité, mais
aussi « l’acquisition de terrains ou de bâti-
ments au profit d’un opérateur public régio-
nal ». Toutes les conditions sont donc
créées pour, enfin, développer les dix
nouveaux quartiers.
Chacun de ceux-ci – sans surprise, le
Heysel, Schaerbeek-Formation, Reyers,
Delta, le site de l’Otan… – a un pro-
gramme clairement défini. Dans tous les
cas, il s’agira de construire des logements
(lesquels participeront à l’objectif global
de création de 6.500 logements publics
sous cette législature), des équipements
collectifs (écoles, crèches…), des activités
économiques… A chaque site sa spécifici-
té : pôle universitaire aux casernes d’Etter-
beek et Ixelles, pôle tourisme et culture au
Heysel, cité des médias à Reyers… Avec
un site emblématique, pour le nouveau
gouvernement : le Canal, « qui doit devenir
la véritable colonne vertébrale de la Ré-
gion ». A elle seule, la zone doit incarner la
nouvelle manière de concevoir l’aménage-
ment du territoire.
V.LA.
Une Alliance Em-
ploi/Formation
C’est la priorité
numéro un. Sans
surprise : la Région
hérite de compé-
tences majeures en
la matière et, sur-
tout, elle est
confrontée à des
taux records de
chômage, singuliè-
rement chez les jeunes. Ce n’était du reste pas le
chapitre qui divisait le plus les partis ; le texte
reprend donc des propositions, émises par la qua-
si-totalité des formations.
L’arsenal visant à mettre à l’emploi un maximum
de jeunes passe d’abord par la Garantie Jeunes,
qui prévoit d’offrir à tous les jeunes un stage, une
formation ou un emploi dans les quatre mois qui
suivent la fin de leurs études, le tout avec un large
soutien européen pour les deux premières années.
Les négociateurs s’engagent à pérenniser le sys-
tème pour toute la législature, sur fonds régionaux
si nécessaire. Au passage, ils intègrent une mesure
prônée par le PS avant les élections : le contrat
d’insertion, qui vise à procurer un emploi (public
ou privé), pour un an aux jeunes qui chôment
depuis 18 mois.
La sixième réforme de l’Etat transfère par ailleurs à
la Région bruxelloise les politiques de groupes
cibles. Deux engagements très clairs ont été pris
par les six partis. D’une part, les aides seront ratio-
nalisées, et orientées clairement vers les jeunes,
les chômeurs de longue durée et les infra-qualifiés.
D’autre part, pour encourager la mise à l’emploi,
on travaillera via l’activation des allocations de
chômage des chômeurs (bruxellois) concernés
plutôt que par des réductions de cotisations so-
ciales (les entreprises sont de toute façon établies
à Bruxelles).
Enfin, on réunit les politiques de formation et
d’emploi au sein d’une Alliance, pierre angulaire de
l’accord régional, mais aussi, sans doute, dans le
portefeuille d’un seul ministre, et sous un même
toit en ce qui concerne Actiris, Bruxelles Formation
et le VDAB.
V.LA.
MESURES
Et quoi d’autre ?
Les 90 pages de l’accord bruxellois sont émaillées
de diverses propositions. Quelques détails.
Energie Le gouvernement bruxellois va réaliser un
audit de la gestion des primes à l’énergie afin de
« supprimer les nombreux effets d’aubaine ».
Déchets La Région poursuivra l’installation de
conteneurs à déchets et bulles à verre « en préfé-
rant le modèle enterré plutôt qu’en surface ». Elle
généralisera « la collecte des déchets organiques »
vers les ménages, l’horeca, les collectivités, les
marchés, etc. La solution pour ces déchets : « par
exemple » un centre de biométhanisation.
Propreté Bruxelles va « augmenter le nombre de
cendriers urbains et le nombre de toilettes publiques ».
Bruit La Région se donne deux ans pour établir un
nouveau plan bruit et promulguera « l’interdiction
générale des quads dès la fin 2014 ».
Avions Bruxelles demande le retrait du plan de
survol et percevra les amendes liées au dépasse-
ment des normes de bruit, veut l’instauration d’une
nuit de 22 à 7 h et une réduction des vols de nuit.
M.D.M.

4
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LABELGIQUE 5

Une fenêtre d’opportunité

dix ans » pour la coalition kamikaze
NÉGOCIATIONS Michel peut agir entre les accords régionaux et le rendez-vous au Palais…
secrétaires d’Etat aura lieu di- à un « moment fort » dans l’exis-
manche, et ils prêteront serment tence de la Région. Il s’agissait econduit, pour la deuxième
dans la foulée. donc de « dessiner un avenir
C’est cet agenda qui justifie le pour Bruxelles pour les dix ans
R fois, « à sa demande », cela
jusqu’à mardi 22 juillet, Charles
fait que le document sur lequel se qui viennent » et de « répondre Michel croit-il pouvoir aboutir ?
fondera la politique de la future aux défis les plus urgents dans un « Aboutir », on veut dire : iden-
coalition pour les cinq pro- cadre budgétaire sérieux ». Equi- tifier « les formules possibles en
chaines années n’a officiel- libre budgétaire chaque an- vue de former un gouverne-
lement pas été distribué à née de la législature, ré- ment », selon les termes du com-
la presse (Le Soir a pu en forme fiscale effective au 1er muniqué officiel du Palais lundi,
prendre connaissance) : janvier 2016 « pour mettre s’agissant des coalitions qui pour-
pour laisser la priorité au J+51 fin à l’exode des classes raient réunir une majorité de
parlement, Laurette On- ELECTIONS moyennes, voire pour les sièges au Parlement fédéral. Le li-
kelinx a préféré présenter 25 mai 2014 ramener à Bruxelles », béral-réformateur ne renonce
l’accord sous la forme bonne gouvernance… les pas. Et, en particulier, ne renonce
« d’une allocution et non d’un éléments forts de ce programme pas à la piste kamikaze. Voyons…
discours », a-t-elle précisé. La se caractérisent par leur volonté Autre façon de voir les choses,
différence ? « Comme me l’expli- affichée d’efficacité. Ce qui ne et de saisir la motivation du libé-
quait jadis un responsable poli- pouvait que réjouir le vice-pré- ral-réformateur : cinquante
tique un peu macho ma non trop- sident des négociations et mi- jours après les élections du
po, l’allocution est comme la jupe nistre des Finances Guy Vanhen- 25 mai, alors que les portes des
d’une jeune fille. Elle doit être suf- gel qui, cerise sur le gâteau, a fait gouvernements wallon, bruxel-
fisamment longue pour la cou- intégrer dans l’accord la création lois et de la Fédération Wallonie-
vrir, mais suffisamment courte à Bruxelles d’une école normale Bruxelles se referment inélucta-
pour susciter l’intérêt. » bilingue, qu’il défendait en cam- blement pour le MR, son pré-
Pour la négociatrice en chef, cet pagne électorale. Il ne manque sident, Charles Michel, parvien-
accord en sept chapitres survient que le casting gouvernemental. ■ dra-t-il à ouvrir, pour son parti,
PIERRE VASSART un espace vital au fédéral ? Un Charles Michel, président du MR, informateur, quitte le Palais royal, lundi matin. © BELGA.
devoir. Une nécessité. Alors, il y
Gouvernance travaille. Ils y travaillent. A la ka- Deux : le VLD doit cesser d’exi- annonce Geert Bourgeois, flamand (N-VA et CD&V au-
mikaze. Loin d’être acquise, mais ger de se hisser dans la majorité N-VA), et qui, jusqu’à présent, raient l’intention de boucler jeudi
De 40 à 4 structures seule coalition potentiellement en Flandre (le CD&V n’en veut donné favori à cette place, vise le soir, vendredi au plus tard).
publiques envisageable à court terme. pas) comme prix de sa participa- « Seize » – qui pourrait échoir à Pourquoi donc « les choses
C’est l’un des chapitres les plus
Une source rapporte que Wou- tion au fédéral, les sièges des libé- un libéral, du reste – sans se com- pourraient bouger » ? Parce que
ambitieux de la déclaration
ter Beke, Bart De Wever et raux flamands à la Chambre porter en protagoniste. – nous y avons fait allusion –, cela
régionale, c’est du reste le mot
« gouvernance » qui s’impose Charles Michel se sont retrouvés, étant indispensables pour obte- pourrait notamment faire se ravi-
comme le plus présent, quand tous les trois, au moins une fois nir une majorité parlementaire. Entretiens directs ser le VLD quant à son exigence
on passe le texte au nuage de ces derniers jours, ce qui donne à Trois : le CD&V doit arrêter de Ne négligeant aucune autre de s’introduire au sein du gouver-
tags. Deux grands principes, en voir la tentation de se lancer dans croire qu’il pourra jamais attirer piste, explique-t-on (nos précé- nement flamand ; ou encore,
filigrane de l’accord. une législature, toute socio-éco- le CDH dans l’aventure : Benoît dentes éditions : la tripartite tra- pour ce qui concerne cette fois le
D’abord, une mise à plat, puis nomique, sans les socialistes. Lutgen avait opposé un « non » ditionnelle ou la pentapartite CD&V, voir les chrétiens-démo-
une évaluation permanente des Une autre source, proche des sonore à la note de l’informateur N-VA/CD&V/PS-MR-CDH), crates faire leur deuil de tout pos-
politiques. C’était l’une des propositions phare du FDF, pendant négociateurs, indique que la fa- Bart De Wever, qui tablait sur Michel procède par contacts télé- sible revirement du CDH une fois
la campagne. Elle est intégralement reprise dans l’accord, et meuse kamikaze ou suédoise une alliance N-VA/CD&V/MR/ phoniques, échanges de mails et l’accord scellé au sud – Benoît
symbolise la volonté, soulignée par les six partis à la table, de (rapport aux couleurs, jaune et CDH, il maintient. entretiens directs, au siège du Lutgen, croient-ils à tort, pour-
nouveau départ pour la Région bruxelloise, refinancée, aux bleu, et à la croix), ou courageuse Quatre : le CD&V, toujours lui, MR, avenue de la Toison d’Or à rait reconsidérer alors son veto
compétences élargies. Concrètement, le gouvernement bruxel- (pour ses partisans) est bien une ne doit plus craindre de s’engager Bruxelles, dans les locaux des fédéral.
lois s’engage à évaluer, dans les trois premiers mois, l’ensemble option sur la table, associant dans une majorité que d’aucuns présidents de partis qui sont ses Autrement dit : c’est entre
des politiques régionales. Une véritable remise à plat qui se donc N-VA, CD&V et VLD au en son sein jugent par avance in- interlocuteurs ou à son domicile l’émergence des gouvernements
fera dans le cadre des discussions budgétaires pour l’exercice nord, et le MR côté francophone. stable (le déséquilibre Nord- privé. Et tous croient savoir que régionaux, jeudi-vendredi, et la
2015. Et qui se prolongera par une évaluation permanente des Problèmes, car il y en a… Sud), trop à droite, antisociale. les choses pourraient « bouger » nouvelle visite de l’informateur
politiques, à l’aune d’objectifs chiffrés. Un : Le MR doit se lancer. Ris- Cinq : enfin, Kris Peeters doit après que les gouvernements au Palais royal, mardi prochain,
Ensuite, une réduction drastique du nombre de structures. « En qué politiquement. Avec s’avancer au milieu des chrétiens- bruxellois, wallon et de la Fédéra- que la Kamikaze commencera de
matière d’aménagement du territoire, de développement écono- 20 sièges sur 63 francophones à démocrates flamands, choisir sa tion Wallonie-Bruxelles seront prendre forme, ou verra se tarir
mique, de gestion de l’eau et de tourisme, on va passer de qua- la Chambre, il serait très minori- voie, son but, lui qui ne sera pas constitués (dans les prochains ses chances de jamais advenir. ■
rante structures à quatre », a insisté Laurette Onkelinx, lors de la taire dans sa communauté. ministre-président flamand (on jours), ainsi que le gouvernement DAVID COPPI
présentation de l’accord. Une rationalisation au nom, tout à la
fois, d’une meilleure efficacité des politiques publiques, et de
réduction de coûts.
Par ailleurs, l’accord prévoit aussi un plafonnement du nombre
de mandataires communaux (pas d’augmentation du nombre
d’échevins et de conseillers communaux, comme le boom dé-
Et pourquoi pas Demotte à l’Education ?
mographique l’autoriserait en 2018). Surtout, le texte définit
une nouvelle relation entre la Région et les communes : allége- ECOLE Il cumulerait le poste avec la ministre-présidence mais le CDH en croque aussi
ment de la tutelle régionale sur nombre de décisions commu-
t d’une : à Bruxelles, l’affaire est dans le nistre-présidence communautaire, il faudra
nales, mais obligation, pour les communes, de conclure une
« convention de législature », dont les objectifs devront être en E sac. Il reste aux PS et CDH à ficeler
leurs accords de majorité, pour la Région
donc assortir le poste de quelques porte-
feuilles. Et des gros.
phase avec les stratégies régionales (mobilité, urbanisme,
budget…) ; avec bonus/malus financier à la clé. wallonne et la Communauté française. On parlait jusqu’ici du Budget ou de l’En-
V.LA. Sauf surprise, socialistes et centristes de- seignement supérieur. On évoque désormais
vraient conclure d’ici mercredi. A voir. Car, l’Enseignement obligatoire (primaire/secon-
comme dirait un négociateur (pour une fois) daire), poste autrement plus large en termes
Fiscalité bavard : « Je ne peux rien vous dire, mais sa- d’action et de visibilité que le supérieur où
chez que tout est très compliqué. » toute intervention ministérielle se heurte,
Un tax shift, du travail vers le On était au courant. Le cadre budgétaire L’école offre une visibilité bien plus forte soit aux fédérations étudiantes, soit aux ins-
patrimoine immobilier est serré et la vieille complicité PS-CDH qu’une ministre-présidence. © CORALIE CARDON. titutions scolaires elles-mêmes, toutes très
C’est l’un des éléments clés de
n’empêche pas de s’accrocher dans une série jalouses de leur autonomie.
l’accord bruxellois. Parce qu’il
traduit l’ambition très nette de de dossiers, singulièrement dans le secteur Région wallonne et de la Communauté fran- Le cumul présidence/Education a déjà été
lutter contre l’exode de la scolaire où – on ne se refait pas – chacun dé- çaise. L’idée du jour : (re)délier les rôles. exercé par Onkelinx et Arena (l’une de 1995
classe moyenne. Une volonté fend âprement sa pâture : l’officiel pour le Demotte resterait ministre-président de la à 1999, l’autre de 2004 à 2008.)
de veiller à la mixité socio- PS, le libre pour le CDH (lire ci-dessous). Communauté et la Région wallonne revien- Un os : « Le CDH tient fort à l’Enseigne-
économique de la ville ; une Et puis, il y a le casting. drait à Paul Magnette. ment obligatoire. » Un poste en principe dé-
nécessité, aussi, de garder une Officiellement, la question ne s’ouvre que On le devine : pour le Tournaisien, ce scé- volu à Marie-Martine Schyns, ministre sor-
assiette fiscale suffisante, alors lorsque les congrès de participation ont vali- nario n’a pas exactement la saveur d’une pro- tante et désireuse d’inscrire sa politique
que la sixième réforme de l’Etat dé les accords de majorité. Officieusement, motion, surtout s’il devait se contenter de la dans la durée. Politiquement le CDH n’a pas
responsabilise davantage les Régions. Guy Vanhengel a insisté : dans les couloirs de la négociation, ça ne ministre-présidence – un rôle ténu qui se la main. Mais l’obstination est le pire défaut
la réforme fiscale bruxelloise ne sera pas expédiée, mais mûrie, parle (évidemment) que de ça… borne à discourir le 27 septembre et à assis- de Benoît Lutgen. Qui l’emportera ? On ver-
avec des experts, en 2015, pour sortir ses effets dès 2017. Il semble acquis que l’on rétablira de la ter à ces sommets de la francophonie qui ra. Mais, comme on dit, il y a désormais un
Quelques éléments clés, quand même : un shift marqué, de la clarté dans le casting. Depuis mars 2008, n’intéressent absolument personne. Pour match dans le match. ■
fiscalité du travail vers la fiscalité immobilière. Notamment via Rudy Demotte est ministre-président de la que Demotte accepte de rétrograder à la mi- PIERRE BOUILLON
deux mesures très concrètes pour les Bruxellois : la suppression
du « pourcent Agglo » à l’IPP (un additionnel qui atterrit dans
les caisses régionales) et de la taxe forfaitaire régionale. Soit un ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
gain potentiel de plus de 200 euros par ménage et par an, qui
sera compensé par une augmentation du précompte immobilier Financement différencié : au lac ou non ? objective qui démontre que les écoles supérieures et universités de
(ou des additionnels au précompte). De quoi faire payer les LeSoir d’hier l’a révélé : le PS veut appliquer au supérieur le notre réseau accueillent un public plus favorisé. » Ceci posé, le
propriétaires qui ne résident pas à Bruxelles et de donner un système de l’encadrement différencié (on accorde davantage Segec rejette le projet du PS. « Former un ingénieur coûte le
coup de pouce aux travailleurs qui habitent la Région. La ré- de moyens aux écoles accueillant des jeunes moins favorisés). même montant, que vous soyez d’origine favorisée ou non. Tenir
forme fiscale prévoira par ailleurs un soutien accru à l’accès à la Un nœud : dans l’enseignement obligatoire, ce mécanisme est compte du niveau socio-économique de l’étudiant peut avoir du
propriété, via une nouvelle réduction des droits d’enregistre- soutenu par un budget spécifique. Ici, non. Vu l’étroitesse des sens pour le financement de politiques de remédiation, d’aide à la
ment – reste à définir si la mesure visera les jeunes, ou tous les marges, on jouerait à enveloppe fermée. En clair : ce qui serait réussite, pas pour le financement en tant que tel des institutions. »
logements inférieurs à un certain prix. De même, le bonus loge- accordé à certaines institutions serait prélevé chez d’autres. Et Vu les réticences du libre, le CDH barre la mesure.
ment est maintenu jusqu’en 2017 (pour tous les contrats le CDH, cale, parce que les institutions du libre, accueillant en Du coup, celle-ci est-elle encore sur la table ?
conclus avant cette date) mais il sera ensuite réévalué dans le général des publics plus aisés, craignent de perdre des moyens. Côté CDH, on dit que non. Au PS, on dit que oui.
cadre de la réforme fiscale. Tout comme, d’ailleurs, les titres- Ce n’est pas prouvé, objecte Etienne Michel, le patron du Se- C’est vous dire que le désaccord est vraiment total.
services.
crétariat de l’enseignement catholique. « On n’a aucune étude P.BN
V.LA.

5
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

6 LABELGIQUE

Sida : le médicament contre le risque

SANTÉ L’OMS recommande la trithérapie préventive aux homosexuels séronégatifs
Utiliser les médicaments sidiques de la transcriptase inverse, une
protéine qui agit à un moment clé de la
comme une arme de préven- copie du virus dans le corps du malade
tion supplémentaire. afin de la bloquer. Ce mélange est vendu
Efficace, mais controversé. sous le nom de Truvada pour 800 euros
par mois. Des tests sont encore en cours
Chez nous, des tests sont en Europe pour valider ce type de traite-
en cours. ment. Des pourparlers sont en cours
pour que des partenaires de patients
VIH traités à l’hôpital Saint-Pierre
liée au préservatif », explique Thierry
Martin, directeur de la plate-forme Pré-
vention Sida. Qui signale que plusieurs
années seront encore sans doute néces-
saires avant que les tests en cours en Eu-
rope livrent leurs résultats.
« Je suis aussi préoccupé par la ques-
tion des priorités, poursuit-il. Ainsi, il y
a des négociations en cours entre les
centres de référence sida et l’Inami, qui
d’être contaminé par un séropositif qui
n’a pu être dépisté est bien plus élevé que
par un partenaire d’un séropositif. »
L’Organisation mondiale de la santé a
toutefois précisé que ces recommanda-
tions ne « s’appliquaient pas à tous les
hommes homosexuels, mais seulement à
ceux dont la situation présente un
risque, et que la prise de ces médica-
ments reposait sur un choix personnel ».

O
n l’appelle le traitement préven-
tif pré-exposition, le Prep. Il
s’agit d’utiliser une trithérapie
antirétrovirale chez des patients qui ne
sont pas infectés par le sida, mais qui
sont en danger en raison d’un risque plus
élevé. La prise des médicaments est cen-
sée diminuer le risque de voir le virus se
développer dans l’organisme.
A cinq jours de l’ouverture à Mel-
bourne du Congrès mondial du sida,
l’Organisation mondiale de la santé
vient de recommander « fortement »
son usage chez les hommes ayant des re-
lations sexuelles avec d’autres hommes.
Une décision qu’elle dit n’avoir prise que
parce qu’elle constate une grande aug-
mentation des infections chez les homo-
sexuels et qu’elle note une « explosion de
l’épidémie » pour ce groupe à risque, ex-
plique Gottfried Hirnschall, qui dirige le
département VIH de l’OMS et qui attri-
bue cette évolution « au fait qu’il y a un
relâchement dans la prévention ». Au-
jourd’hui, les homosexuels ont 19 fois
Les homosexuels ont 19 fois plus de
risques d’être contaminés. © D.R.
plus de risques d’être contaminés par le
virus que la population moyenne. A
Bangkok par exemple, le sida affecte
5,7 % des hommes ayant des relations
sexuelles avec des hommes contre 1 % de
la population en général.
De quoi s’agit-il ? Le seul produit ac-
tuellement admis officiellement comme
traitement préventif par l’agence améri-
caine du médicament est un mélange
d’emtricitabine et de fumarate de téno-
fovir disoproxil, des inhibiteurs nucléo-
fassent partie du test français de l’ANRS
« Hypergay », mais ils n’ont pas encore
abouti. Pour Ex Aequo, association qui
s’adresse aux homosexuels et bisexuels
masculins, il s’agit plutôt d’une bonne
nouvelle : « Si l’objectif est la réduction
du nombre de nouvelles contaminations,
nous sommes d’accord. Plus le menu est
étendu, plus le choix sera large, plus
chaque personne pourra choisir sa stra-
tégie en fonction de ses besoins et de ses
pratiques », déclare Michael François,
porte-parole de l’association.
Le préservatif avant tout
Mais une telle pratique pose aussi
beaucoup de questions : « S’il est positif
d’ajouter une technique supplémentaire
de prévention, il faut surtout souligner
que l’emploi du préservatif est le moyen
prioritaire pour se protéger du virus
VIH, mais aussi des autres maladies
sexuellement transmissibles. En aucun
cas, la prise d’un tel traitement ne peut
remplacer la protection essentielle qui est
visent à faire diminuer les moyens « S’il s’agit d’une relation où l’un des par-
consacrés à chaque séropositif d’environ tenaires est séropositif et l’autre séroné-
20 %. Il faudra faire davantage avec gatif, c’est une option que celui des deux
moins. Avant de penser à consacrer des qui est séronégatif doit considérer », ex-
ressources importantes pour proposer ce plique Gottfried Hirnschall.
traitement à des personnes qui pour- Prendre une pilule quotidienne com-
raient se protéger avec des techniques ai- binant deux antirétroviraux, en plus de
sément accessibles, il faut être certain l’usage des préservatifs, pourrait dimi-
que tous les séropositifs identifiés re- nuer les risques de 20 à 25 %. ■
çoivent des soins appropriés. Le risque FRÉDÉRIC SOUMOIS
ÉPINGLÉ
Piqûre de rappel : le bébé miraculé du sida ne l’est plus
Le fait qu’une petite fille soit née séropositive mais que le virus du sida ait
semblé l’avoir quittée était une merveilleuse nouvelle qui avait fait le tour de
la planète. D’abord parce que le traitement d’antirétroviraux qu’on lui avait
administré moins de 30 heures après sa naissance semblait avoir tué le virus
dans l’œuf. Mais aussi parce que ce résultat semblait prouver que le virus
pouvait être effacé grâce à certaines armes thérapeutiques. Et que l’usage
d’antirétroviraux comme prévention avait un sens. Las, on vient d’apprendre
que le virus est de retour, étouffant les espoirs que son cas avait fait naître, y
compris dans l’usage généralisé des médicaments pour faire baisser le taux
d’infection (voir ci-contre). (Fr.So)

diagonale Les jeunes universitaires

plus ouverts à l’homosexualité
Lriageesmontrent
jeunes universitaires se
très ouverts au ma-
homosexuel et à l’homopa-
rentalité. Tels sont les premiers ré-
sultats d’une enquête menée no-
tamment par un chercheur en psy-
chologie de l’ULg, Salvatore
D’Amore. On y apprend donc entre
autres que « le conservatisme poli-
tique et religieux est corrélé avec un
faible soutien envers le mariage et la
parentalité homosexuels » ou que
« des idées traditionnelles à propos
des rôles selon le genre sont asso-
ciées à des attitudes défavorables
face à l’homosexualité ». Des
conclusions (peu surprenantes) qui
enthousiasment le chercheur, qui y
voit « des signes d’espoir, avec des
générations futures plus ouvertes, et
un message important pour la société
et la justice ».
Mais l’échantillon pose question,
les jeunes universitaires consti-
tuant a priori la fraction la plus ou-
verte de la population. Même si
Joey Delatte, président des CHEFF,
la fédération des cercles homo-
sexuels estudiantins francophones,
nuance : « Les étudiants universi-
Le renflouement du Concordia s’élève à 1,5 milliard d’euros
taires répondent de façon presque
automatique en faveur de la tolé-
rance. Mais celle-ci s’exprime surtout
à l’égard d’une image normée de l’ho-
mosexuel, le jeune blanc dynamique,
et pas vis-à-vis de tous les LGTB. » Le
directeur adjoint du Centre pour
l’égalité des chances, Patrick Char-
lier, souligne cependant l’intérêt de
la comparaison. L’enquête s’insère
en effet dans une recherche inter-
nationale. Le communiqué diffusé
ce lundi par l’ULg présente en réali-
té les premiers résultats belges,
français et italiens. On apprend ain-
si que les jeunes femmes belges
sont plus tolérantes que leurs
consœurs italiennes. Les conclu-
sions complètes avec les chiffres
polonais, grecs, portugais et espa-
gnols seront publiées plus tard.
Salvatore D’Amore reconnaît que L’opération sans précédent de renfloue- « recommencé à flotter » : « il est à environ l’épave, afin qu’elle se relève. « Il s’agit
l’échantillon n’est pas très repré- ment du paquebot Concordia, dont le un mètre au-dessus du fond ». « Le pro- d’alléger le bateau, de réduire le poids qui
sentatif, mais assure que « cette re- naufrage le 13 janvier 2012 devant l’île gramme se poursuit comme prévu, nous al- pèse sur les plateformes sur lesquelles il re-
cherche n’est qu’un premier abord ». toscane du Giglio avait fait 32 morts, a lons continuer (…) jusqu’à faire élever le ba- posait jusqu’alors », a expliqué Michael
Si l’amuse-bouche semble bien débuté lundi comme prévu, et devrait se teau d’un autre mètre », a-t-il ajouté. Pour Thamm, le patron de Costa, en affirmant
commun, espérons que le plat de prolonger au moins jusqu’au week-end. y parvenir, les équipes sur place ont que le coût total de l’opération de sauve-
résistance aura, lui, davantage de Peu avant midi, l’ingénieur Franco Porcel- commencé à l’aube à injecter de l’air dans tage du paquebot s’élevait désormais à
consistance… ■ lacchia a annoncé que le bateau avait les quelque 30 caissons entourant 1,5 milliard d’euros. © AFP.
E.BL.

 LESBRÈVES ENTRENOUS

Demain, la Terre
Fête nationale : un défilé…
Des femmes évêques anglicanes Il n’y a qu’un défilé du
21 juillet, et pourtant Intérieur
’Eglise anglicane d’Angleterre réunie en synode général a voté et Défense n’ont pu se mettre

L lundi en faveur de l’ordination de femmes évêques, une ré-

forme historique qui la divisait depuis des décennies. Les
délégués réunis à York, dans le nord de l’Angleterre, se sont pronon-
d’accord cette année sur une
présentation conjointe de
l’événement : le cabinet Mil-

Le Soir s’engage
cés en faveur de cette réforme, promue par l’archevêque de Canter- quet présente « son » défilé
bury, Justin Welby, et qui pourrait déboucher sur l’ordination d’une ce mardi matin, le cabinet De
première femme évêque en début d’année prochaine. (afp) Crem s’exécute le lendemain

pour un développement
après-midi. Bisbrouille ? Oui,
PRISON Georges Lemaître. (b) mais pas entre ministres.
399 Belges détenus à l’étranger … mais deux programmes

durable.
On dénombre actuellement 399
Belges emprisonnés à l’étranger,
la majorité pour trafic ou posses-
sion de produits stupéfiants, se-
ROYAUME-UNI L’origine de cette zizanie
La juge Butler démissionne déjà entre cabinets se trouverait
L’ex-juge britannique Elizabeth dans un déséquilibre tout
Butler-Sloss a démissionné lundi aussi évident que récurrent

Découvrez-le sur
lon des chiffres des Affaires
étrangères. Plus de la moitié des
Belges emprisonnés à l’étranger
www.lesoir.be/demainlaterre se trouvent en France (90), en
Allemagne (55), en Espagne
(46), au Maroc (34) et en Italie
(22). (b)
ESPACE
Un cargo baptisé Lemaître
Une fusée Ariane 5 doit lancer ce
25 juillet un cargo spatial (ATV)
J’y vois clair qui portera le nom de l’astro-
nome et cosmologue belge
des fonctions auxquelles elle ve-
nait d’être nommée à la tête
d’une enquête sur des accusa-
tions de pédophilie impliquant
des responsables politiques dans
les années 1980-90. Sa nomina-
tion avait fait polémique. Son
frère Michael Havers, qui était
procureur général dans les an-
nées 80, est en effet accusé
d’avoir tenté d’empêcher un an-
cien parlementaire de rendre pu-
bliques, au Parlement, des accu-
sations de sévices sexuels. (afp)
au détriment de l’Intérieur :
une visibilité maximale est
traditionnellement accordée
aux militaires au détriment
des sections « civiles » du
défilé (protection civile, pom-
piers, police fédérale). Or, in
fine, c’est l’Intérieur qui paie
l’essentiel des frais du défilé
national. Cette fois-ci, Mil-
quet ramène un peu la cou-
verture sur ses hommes, c’est
de bonne… guerre.
A.L.

6

Désignation des magistrats : soupçons
de tricherie au Conseil de la Justice
JUSTICE Des candidats chefs de corps ont bénéficié d’une fuite de documents
Le Conseil supérieur
de la Justice a pour mis-
sion d’objectiver les no-
minations de magistrats.
Mais certains ont pu,
mieux que d’autres, pré-
parer leur entretien.
Le même CSJ est
contraint de louer, à prix
d’or, des bureaux vides
avenue Louise.
C
ertains magistrats candi-
dats à un poste de chef de
corps et à ce titre, audi-
tionnés par le Conseil supérieur
de la Justice (CSJ) à la fin du mois
de mars 2014, ont reçu en toute
discrétion un document les ai-
dant à préparer leur entretien
avec la Commission de nomina-
tion et de désignation du CSJ, a
appris Le Soir. Une fraude qui n’a
rien d’anecdotique.
D’une part parce que ce docu-
ment est remis aux candidats
quelques minutes avant leur au-
dition et qu’il leur est ensuite re-
pris d’autorité, ainsi que toutes
les notes manuscrites qui l’ac-
compagnent. L’auteur de la fuite
est donc, selon toute vraisem-
blance, un membre de la Com-
mission de nomination.
D’autre part parce que les audi-
tions auxquelles a procédé le CSJ
à la fin du mois de mars étaient
inédites dans leur ambition (il
s’agissait de renouveler quasi-
ment tous les chefs de corps du
De luxueux bureaux inutilement loués avenue Louise
’intention est louable mais
L le Conseil supérieur de la
Justice, qui n’a d’autres moyens
que la dotation que lui accorde
chaque année le Parlement,
risque d’en faire les frais : trans-
féré début août 2013 dans un
nouvel immeuble rue de la Croix
de Fer, le CSJ continue de payer
le loyer d’un luxueux plateau de
bureaux avenue Louise. Il risque
d’en être ainsi jusqu’à la fin 2017.
La perte a déjà dépassé les
500.000 euros et faute de repre-
neur providentiel, elle pourrait
doubler. Explications de ce fias-
co.
1 Où était installé le CSJ ? Créé
en 2000 dans la foulée de la
marche blanche, le Conseil supé-
rieur de la Justice se trouve aus-
sitôt un confortable pied-à-terre
entre la prestigieuse avenue
Louise et la place Stéphanie.
Une implantation stratégique,
proche des ministères et du pa-
lais de justice mais qui a son
prix : 185 euros annuels par
mètre carré, progressivement in-
dexés jusqu’à frôler les 210 eu-
ros. Malgré la crise et son cor-
tège de restrictions budgétaires,
ce montant n’effraye pas le CSJ
qui au mois de mai 2008, recon-
duit le contrat avec le proprié-
taire. Ce nouveau bail prend
alors effet le 1er janvier 2009, il
porte sur les 2e et 4e étages du bâ-
timent et court jusqu’au 31 dé-
cembre 2017. Un péché originel
qui sera lourd de conséquences.
2 Pourquoi un déménage-
ment ? En 2009, voulant re-
grouper ses différents services, la
Chambre acquiert un complexe
immobilier en construction sur
un terrain voisin. Il est prévu
aussi, dans le même souci de ra-
tionalisation, d’y regrouper les
organes à dotation : le Comité P
chargé du contrôle des services
de police, le Comité R qui super-
pays afin de coller à la réforme du
paysage judiciaire) mais aussi
dans leur forme : c’est une des
premières fois que les aspirants à
une haute fonction étaient sou-
mis à un test « in basket ».
Appelée aussi épreuve de la
corbeille de courriers, cette mise
en situation impose au chef de
service potentiel de se plonger
dans un flux d’informations, de
les analyser, les hiérarchiser, les
Le Conseil supérieur de la Justice a été créé pour restaurer la confiance des citoyens à l’égard du système judiciaire. © DOMINIQUE RODENBACH.
vise les services de renseigne-
ment et de sécurité, la Commis-
sion de la Vie privée, les bureaux
du Médiateur fédéral et le CSJ.
« Ces organes ne payent pas de
loyer à la Chambre (ils ne sup-
portent que les charges), ce qui
pour le gouvernement fédéral
constitue une économie considé-
rable vu qu’auparavant, ces or-
ganes devaient louer leurs lo-
caux sur le marché privatif »,
est-il précisé dans le rapport
2012-2013 de la Chambre. Le
changement d’adresse du CSJ
est officialisé le 5 août 2013.
3 Qu’advient-il alors des bu-
reaux de l’avenue Louise ?
« A ce moment, les bureaux
ayant déménagé, la location
était devenue sans objet et il s’est
alors agi, sous le pilotage de la
Chambre, de trouver de nou-
veaux occupants », explique
Paul Vandenberghe, administra-
teur francophone du CSJ. « Pour
nous, c’est un gros souci, em-
braye Eric Staudt, coprésident
du Conseil. La Chambre nous a
gentiment proposé de nouveaux
locaux mais manifestement, rien
n’avait été prévu pour relouer les
bureaux de l’avenue Louise. »
Par chance, la Banque de Chine
est rapidement intéressée par le
4e étage et accepte de reprendre
le bail à son nom mais pas aux
mêmes conditions : pour éviter
que le propriétaire soit lésé, le
CSJ a dû prendre le manque à
gagner à sa charge et libérer
110.000 euros. Bien moins que
les 450.000 euros qui auraient
été payés si le CSJ avait dû hono-
rer ses obligations de locataire
jusqu’au terme du contrat mais
beaucoup pour des bureaux dont
on n’a même plus la clef. Reste
néanmoins à trouver un amateur
pour les 2.046 mètres carrés du
2e étage ainsi que pour les par-
kings et la salle d’archives qui y
sont liés pour un loyer mensuel
maîtriser. Pour que tous les can-
didats soient sur un pied d’éga-
lité, le scénario devait évidem-
ment rester secret : après son au-
dition par la Commission de no-
mination, chaque candidat est
d’ailleurs obligé de remettre au
secrétariat ce test « in-basket »
ainsi que toutes les notes manus-
crites qui s’y rapportent. « Il n’est
théoriquement pas possible qu’un
questionnaire circule, toutes les
de 39.454.07 euros. Une somme
qui, depuis septembre 2013 (ce
plateau était encore occupé au
mois d’août), est payée en pure
perte au propriétaire. L’addition
pour les deux étages dépasse
donc, à la mi-juillet 2014, les
500.000 euros. Et elle continue
de grimper.
4 A n’importe quel prix ? Il est
urgent, on l’a compris, de
trouver un locataire pour le 2e
étage de l’avenue Louise. Mais
les candidats ne se bousculent
pas au portillon. Bien que l’in-
termédiaire immobilier, AG Real
Estate, ait affiché sur son site in-
ternet le bien à 185 euros par
mètre carré au lieu de 210 (la dif-
férence étant à la charge du
CSJ), les locaux restent désespé-
rément vides. Dans tous les cas,
la facture va donc encore enfler
RESTEZ CONNECTÉS LE TEMPS DE VOS VACANCES !
précautions sont prises pour que
ça n’arrive pas », confirme,
« scandalisée » par cette fuite,
France Blanmailland, présidente
de la Commission de nomination
et de désignation.
Le 23 mai 2014, un magistrat
évincé par le CSJ avait pourtant
averti ce dernier d’une « ru-
meur » selon laquelle des candi-
dats auraient par avance reçu co-
pie d’une des pièces maîtresses de
puisque même si un locataire in-
apte à la négociation acceptait
demain de satisfaire aux deside-
rata des actuels locataires (185
euros par mètre carré), la perte
sèche pour ces derniers serait au
moins de 50.000 euros par an.
Le pire des scénarios serait,
lui, une incapacité à remettre le
bien avant la fin du bail : un cau-
chemar qui, en euros constants,
délesterait les poches des contri-
buables de 1,65 million d’euros
supplémentaire.
Reste donc, faute du meilleur
et pour échapper au pire, la vo-
lonté de limiter les dégâts en ré-
visant les ambitions locatives à la
baisse. C’est dans ce but qu’il y a
quelques semaines, des discus-
sions ont été entamées avec le
SPF Justice, en quête de nou-
veaux espaces pour le Collège
des procureurs généraux. Un
4€
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Le So aine !
ir
numé 100%
rique
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LASOCIÉTÉ 7
l’examen et auraient ainsi pu pré- qui a guidé les nominations à la
parer celui-ci avec plus de fin du mois de mars dernier et
confiance que leurs concurrents. peu de modifications lui ont
Une « rumeur » que le CSJ n’a d’ailleurs été apportées.
pas prise au sérieux mais qui Adressé à un imaginaire procu-
s’avère bel et bien fondée. reur du Roi de Bruville, ce test le
Cette mise en situation, dont Le confronte à « un certain nombre
Soir a pu lui aussi se procurer une de mémos » : 12 courriels dont il
copie, a été rédigée il y a quelques faut « prendre connaissance » et
mois pour le recrutement d’un qu’il faut « traiter » en 60 mi-
chef de corps, elle a en quelque nutes. Le candidat a ensuite 30
sorte servi à roder la procédure minutes pour présenter ce classe-
ment de courrier à deux des
membres de la Commission.
« Mais je n’ai pas remarqué, tente
de rassurer France Blanmailland,
quoi que ce soit qui ferait penser
qu’un des candidats ait pu prépa-
rer ce test à l’avance. »
Il y a quelques semaines déjà,
des candidats malheureux à une
plus haute fonction s’étaient
étonnés que les nouveaux chefs
de corps soient dans leur écra-
sante majorité des hommes, di-
plômés de l’UCL et de préférence
étiquetés CDH ( Le Soir du 7 avril
2014). La fuite opportune et sé-
lective d’un document confiden-
tiel apporte de l’eau à leur moulin
et met à mal cette mission fonda-
trice du CSJ qu’est l’objectivation
et la professionnalisation de la
nomination des magistrats. ■
JOËL MATRICHE
CHANCEUX ÉTUDIANTS
Des membres
du personnel du CSJ
s’étonnent
Des jobs d’étudiants ont été
ouverts cet été au sein de
l’institution mais seuls les
enfants d’administrateurs
anciens ou actuels y ont
accès. Favoritisme ? Pas du
loyer préférentiel de 150 euros
par mètre carré a été envisagé
mais jugé trop coûteux – le CSJ
tout, répond Ria Mortier,
coprésidente du CSJ. La
faute à des données « à
aurait dû se résoudre à un dédit caractère personnel » qu’il
de plus de 400.000 euros –, ce s’agit d’encoder mais qu’il
scénario semble avoir été aban- « apparaissait risqué de porter
donné. En attendant, le loyer à la connaissance de n’im-
court donc toujours… porte qui ». C’est pour cette
raison qu’il aurait été décidé
Qui payera ? C’est logique-
5 ment à la Chambre, estime
Eric Staudt, d’assumer les consé-
« de recruter des étudiants
ayant déjà un lien avec le CSJ
et donc plus sensibles à la
quences financières de cet im- nécessaire confidentialité à
broglio : « Notre dotation fluctue respecter ». « A défaut de
en fonction de nos charges loca- candidats satisfaisant à ces
tives. (…) Mais si nous devons critères parmi les enfants du
payer un nouveau dédit de plu- personnel du CSJ, la sollicita-
sieurs centaines de milliers d’eu-
ros au propriétaire, cette somme
sera répartie sur plusieurs exer-
tion a été étendue aux
membres et s’est soldée par
l’engagement d’étudiant(e)s
cices. Ça ne se fera pas au détri- pour un temps de travail total
ment du personnel ou de notre équivalent à 1 FTE durant 3
fonctionnement. » ■ mois. »
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J’y vois clair
7
 MONDE
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

8
David Cameron, Premier ministre britannique, a
annoncé lundi un investissement de 1,1 milliard de livres
(1,38 milliard d’euros) « pour renforcer les capacités de
l’armée contre la menace d’ennemis invisibles », à com-
mencer par les terroristes et cybercriminels. © AFP.

Objectif : démoraliser le camp adverse !

PROCHE-ORIENT
Bombardements et tirs
de roquettes sont les aspects
les plus meurtriers du conflit.
Mais, sur les réseaux
sociaux et les téléphones
portables aussi, les deux
camps multiplient
les opérations « militaires ».
TEL-AVIV
DE NOTRE CORRESPONDANT
Israël et le Hamas rivalisent également dans la guerre psychologique
censure militaire interdisait de révéler
que les Palestiniens venaient de tirer
avec succès des roquettes à tête chi-
mique sur l’Etat hébreu.
Cette rumeur et d’autres, diffusées via
l’application « Whatsapp », visent bien
sûr à créer un mouvement de panique,
ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent.
En général, lorsque le Hamas va tirer de
grosses salves de roquettes, de nom-
breuses personnalités israéliennes re-
çoivent un SMS prétendument envoyé
par le Shabak, la Sûreté générale de
l’Etat hébreu. Ce message leur « recom-

E
n marge de leurs opérations mi-
litaires respectives, Israël et le
Hamas se livrent aussi à une im-
portante guerre psychologique visant à
démoraliser l’opinion du camp adverse.
A la fin de la semaine écoulée, les spé-
cialistes des Renseignements militaires
de l’Etat hébreu ont ainsi réussi à inter-
férer dans les programmes de plusieurs
radio-télévisions dépendant de l’organi-
sation islamiste afin de diffuser des
messages hostiles.
Le déclenchement de l’opération
« Bordure protectrice » s’est également
accompagné de l’envoi de SMS à des
milliers de Gazaouis leur demandant de
« ne pas collaborer avec les terroristes ».
Autre procédé encore : certains ont
reçu un appel à la maison de la part
d’un certain « David ». Celui-ci parlait
très bien l’arabe, appelait son corres-
pondant par son prénom, connaissait sa
situation familiale, et lui proposait de
collaborer avec les services de l’Etat hé-
breu, « pour les aider à libérer Gaza du
Hamas ».
Les experts israéliens en guerre psy-
chologique interviennent partout où ils
le peuvent. Dans des conversations télé-
mande » de ne pas se rendre aux abris
Ces rumeurs visent bien
sûr à créer un climat de
panique en Israël – ce qui
n’a pas marché jusqu’ici
lorsque la sirène hurlera et de « se mé-
fier des étrangers » qui pourraient s’y
trouver car il s’agirait de kamikazes. Un
autre SMS incite, lui, ses destinataires à
ne pas circuler en autobus au prétexte
que des kamikazes se seraient infiltrés
en Israël et y préparaient des attentats-
suicides.
Très peu d’Israéliens regardent la té-
lévision du Hamas, ce qui ne l’empêche
pas de diffuser plusieurs fois par jour
des messages en hébreu promettant
« l’enfer pour l’ennemi sioniste ». Same-
di dernier, pour mettre en scène un im-
portant tir de roquettes sur la région de
Tel-Aviv prévu à 21 heures, la chaîne a Un soldat israélien se prépare à lancer un drone pour une mission de surveillance au-dessus de Gaza, lundi, à la frontière du
d’ailleurs mis à l’antenne un décompte territoire palestinien : prélude à une prochaine offensive terrestre ? © JACK GUEZ/ AFP.
électronique annonçant la prochaine
salve sur fond de chants guerriers à la
gloire des Brigades Ezzedine el-Kas-
sem, la branche armée de l’organisa-
« Zone militaire fermée » autour de Gaza
tion. a tension est encore montée d’un l’heure, la trêve semble encore lointaine Egypte ce mardi ». Précisément, le se-

Des milliers de Gazaouis ont

reçu un SMS, leur demandant
de « ne pas collaborer
avec les terroristes »
phoniques privées, qu’ils coupent pour
débiter une série d’arguments et pour
répandre des rumeurs, mais également
sur les réseaux sociaux et par le biais de
« talkback » – le système de retour vo-
cal, NDLR – dans la presse arabophone.
De son côté, le Hamas n’est pas en
reste, mais avec des moyens plus limités
et sans doute davantage d’amateurisme.
Dès les premiers bombardements israé-
liens sur Gaza, des centaines de leaders
d’opinion du centre de l’Etat hébreu ont
ainsi reçu des messages affirmant que la
La plupart des chaînes israéliennes
ont évidemment repris le programme
en direct, offrant ainsi une audience
nationale à un programme « ennemi »
qui n’en avait jamais eu aucune.
Les hackers ne sont évidemment pas
absents de la guerre électronique à la-
quelle se livrent les Israéliens et les or-
ganisations palestiniennes de Gaza
puisque plusieurs sites dédiés au Ha-
mas et au Jihad islamique ont été pira-
tés ces derniers jours. Selon le minis-
tère israélien de la Sécurité intérieure,
le nombre d’attaques visant les sites des
administrations, des banques et des
grandes entreprises de l’Etat hébreu se-
rait « dix fois plus important qu’en pé-
riode normale ». ■
SERGE DUMONT
« Kamikaze infiltré à
Tel-Aviv, ciblant les
abris. Méfiez-vous des
étrangers dans les
abris » : le message,
prétendument attribué
au Shabak, émane en
réalité du Hamas... © D. R.
L cran lundi matin dans la bande de
Gaza après que l’état-major de Tsahal
(l’armée israélienne) a déclaré « zone
militaire fermée » une partie de la ré-
gion israélienne entourant l’enclave pa-
lestinienne. Cette zone s’étend autour du
kibboutz Yad Mordekhai, juste en face
de la ville palestinienne de Beit Lahya et
des villages voisins dont l’Etat hébreu a
exigé l’évacuation depuis dimanche.
« Afin de pouvoir y mener des opérations
militaires sans viser les civils inno-
cents », affirme le cabinet du ministre de
la Défense Moshé Yaalon.
Pour les chroniqueurs militaires, cette
décision indiquerait qu’Israël mènerait
une opération terrestre d’ici peu.
Quand ? Mystère. Le porte-parole de
Tsahal reconnaît que l’opération « Bor-
dure protectrice » va entrer « dans une
phase plus dramatique » mais il n’en dit
pas plus. A tort ou à raison, des experts,
tel l’ex-général Yoav Galant, sont en tout
cas persuadés que si opération il y a,
celle-ci sera limitée dans le temps et
dans l’espace. Pour éviter au maximum
les pertes israéliennes et parce que l’Etat
hébreu n’a aucun intérêt à reconquérir
entièrement l’enclave palestinienne.
Le déclenchement d’une telle offensive
permettrait ensuite aux dirigeants israé-
liens d’envisager un cessez-le-feu en
convainquant leur opinion qu’ils ont
« gagné la guerre ». Cependant, pour
même si les initiatives diplomatiques se
multiplient.
Pendant que le Qatar, l’Egypte et la
Turquie discutent avec le Hamas, le se-
crétaire d’Etat américain John Kerry
s’entretient au téléphone avec Binyamin
Netanyahou, le Premier ministre israé-
lien. L’Union européenne s’implique
également en envoyant au Proche-
Orient les ministres des Affaires étran-
gères de deux de ses Etats-membres,
notamment l’Italienne Federica Mo-
« Il faudra attendre l’arrivée de
John Kerry pour envisager sé-
rieusement une sortie de crise »
OUDI SEGAL, CHRONIQUEUR POLITIQUE
gherini – dont le pays vient de prendre
la présidence tournante de l’Union – qui
effectuera sa mission de mardi à jeudi.
Au programme, des rencontres avec Ne-
tanyahou et avec le président de l’Auto-
rité palestinienne Mahmoud Abbas, qui
n’a pas grand-chose à dire dans cette af-
faire même si le Hamas s’est allié au Fa-
tah pour soutenir son gouvernement
d’union nationale. « C’est un geste im-
portant mais pas encore significatif »,
affirme le chroniqueur politique Oudi
Segal, selon lequel « il faudra attendre
l’arrivée de John Kerry en Israël pour
que l’on puisse envisager sérieusement
une sortie de crise. Il se rendra en
crétaire d’Etat américain tentera de
jouer les médiateurs entre les parties.
En attendant, Tsahal poursuit ses
raids aériens et ses tirs d’artillerie sur la
bande de Gaza où le décompte des vic-
times s’élevait lundi à 184 morts – dont
un tiers d’enfants – et à au moins
1.287 blessés. Parmi les faits marquants
du jour, la « liquidation » par un hélico-
ptère israélien d’un officier du Jihad is-
lamique, Adballah Barakeh, qui circu-
lait à moto à Khan Younis.
De leur côté, le Hamas et le Jihad isla-
mique continuent à tirer des roquettes
sur l’Etat hébreu mais à un rythme net-
tement moins soutenu que durant la se-
maine écoulée et en les concentrant sur
le sud de l’Etat hébreu, là où sont sta-
tionnées les forces susceptibles de parti-
ciper à l’opération terrestre de Tsahal.
Tous les kibboutzim et les villages
agricoles ont ainsi été visés à plusieurs
reprises par des roquettes de petit ca-
libre mais également par des tirs de
mortier (un blessé léger). Le Hamas a
par ailleurs réussi à faire voler un
« Ababil 1 », un drone de sa fabrication
susceptible de transporter une tête ex-
plosive ou une caméra à des fins de ren-
seignements, jusqu’à la plage d’Ashdod
(35 kilomètres au sud de Tel-Aviv). Là,
il a été abattu par un missile sol-air
« Patriot ». ■
S.D.

diagonale Dans le quartier de Zayouna, à Bagdad, 29 prostituées ont été tuées ce week-end
ersonne n’a rien vu, personne
P ne sait rien. Après le mas-
sacre de 29 femmes dans une
zone résidentielle de Bagdad
connue pour être un lieu de pros-
titution, les habitants du quartier
préfèrent se taire.
Dans les immeubles lépreux de
Zayouna, dans l’est de Bagdad, on
a appris depuis longtemps à ne
pas poser de questions. Dans une
ville où les armes pullulent et où
la police est impuissante face aux
groupes armés, c’est plus pru-
dent.
Samedi soir, des hommes ar-
més ont pris d’assaut deux im-
meubles et massacré 29 femmes,
sans doute des prostituées, et
deux hommes, leurs supposés
proxénètes. Mais rares sont les
voisins qui connaissent les détails
de la tuerie. Encore plus rares
sont ceux qui hasardent une hy-
pothèse.
« Les gens ont peur. Ils ne
connaissent pas leurs voisins. Cha-
cun se préoccupe de la sécurité de
sa propre famille », explique Wis-
sam Sami, habitant du quartier de
23 ans.
« Des prostituées ont été tuées près
de chez moi il y a quelques mois, et
les voisins s’en sont seulement
aperçus plusieurs jours après, à
cause de l’odeur », se rappelle-t-il.
« Je ne sais pas qui est responsable
de ces assassinats. Les membres de
Daash et des milices chiites sont
tous vêtus de noir, et n’importe qui
peut acheter un uniforme ou falsi-
fier une carte d’identité ».
Daash, acronyme arabe du
groupe jihadiste ultra-radical de
l’Etat islamique en Irak et au Le-
vant, devenu l’Etat islamique, est
utilisé aussi pour désigner de fa-
çon générale les activistes sun-
nites.
Après l’attaque, le quartier jon-
ché d’ordures reste barricadé
dans son mutisme. « C’est le des-
tin de toute prostitution », prévient
un tag laissé sur la porte d’un des
bâtiments touchés, situé à proxi-
mité d’une mosquée et d’une
école maternelle.
Selon les habitants, des appar-
tements du quartier sont depuis
longtemps utilisés à des fins de
prostitution, et des femmes sont
régulièrement retrouvées mortes,
la police manquant à la fois de vo-
lonté et d’efficacité pour empê-
cher ces attaques.
Pour certains toutefois, la mort
de travailleuses du sexe n’est pas
un drame, dans un pays où la
prostitution est extrêmement ta-
boue et où les partis religieux ont
pris de l’importance ces dernières
années. « Les gens sont fatigués
des prostituées. Elles attirent des
criminels et des gens immoraux »,
assène un commerçant de Zayou-
na, s’exprimant sous couvert
d’anonymat.
Quant aux questions sur les rai-
sons de l’attaque ou l’identité des
assaillants, elles se heurtent à la
loi du silence. Les milices chiites
sont devenues plus actives à Bag-
dad depuis l’offensive fulgurante
lancée début juin par des insurgés
sunnites qui ont pris le contrôle
de vastes pans de territoire dans
le nord, l’est et l’ouest du pays.
Et l’hostilité envers les prosti-
tuées est probablement l’un des
seuls points communs aux
groupes armés rivaux.
En janvier, 12 personnes avaient
été tuées par des hommes armés
dans une maison close de Zayou-
na. Et en mai 2013, 12 autres per-
sonnes avaient été tuées dans
une maison du quartier utilisée
par des prostituées. « Les prosti-
tuées sont là depuis l’époque de
Saddam. Pourquoi croyez-vous
qu’elles font ça ? Parce que leur
mari a été emprisonné, ou tué, et
qu’elles essayent de nourrir leurs
enfants. Comment l’Irak en est-il
arrivé là ? », demande Hassan As-
sad, un chauffeur de taxi de 36
ans qui travaille dans Zayouna.
(afp) ■

* 8
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LEMONDE 9

La confirmation de 24 heures à Donetsk

Juncker pour aujourd’hui

UE Le Parlement européen vote sur son investiture
Président désigné CANDIDATS
de la Commission
Quel commissaire
européenne, Jean-Claude belge ? Thyssen
Juncker se présente favorite, Peeters cité
pour être confirmé par Elio Di Rupo prendra-t-il
le Parlement européen. part, mercredi, au conseil
Mais sa majorité lui des chefs d’Etat et de gou-
vernement de l’UE avec,
marchande son soutien. dans sa farde, le nom d’un
candidat belge à la Commis-
STRASBOURG sion européenne ? Jean-
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Claude Juncker, qui devrait

C
onsécration, ou couac de
dernière minute ? C’est
ce mardi midi que le Par-
lement européen (PE) doit ac-
corder son investiture à Jean-
Claude Juncker comme pré-
sident de la prochaine Commis-
sion européenne. Le Conseil eu-
ropéen (les 28 chefs d’Etat et de
gouvernement) l’a proposé au
PE le 26 juin dernier comme son
candidat. Enfin, « son » candi-
dat, c’est beaucoup dire : les 28
l’ont choisi parce que le Parle-
ment et les principales familles
politiques qui le composent ont
réussi à imposer que ce soit la fi-
gure de proue du parti qui a
remporté le plus grand nombre
de sièges dans le nouveau Parle-
ment européen qui soit désignée
président de la Commission.
En théorie, les choses sont
simples : une majorité s’est
constituée dans la nouvelle As-
semblée réunissant PPE (droite
modérée), S&D (socialistes) et
Chez les socialistes, trois délégations nationales posent
problème : la britannique, l’espagnole, et la française
ADLE (libéraux). Cette majorité
a élu le socialiste Martin Schulz
au perchoir, et doit voter en fa-
veur de Juncker. Mais lundi soir
dans les couloirs du PE à Stras-
bourg, la fébrilité était de mise.
C’est que les perspectives de dé-
fections étaient sérieuses.
Chez les socialistes, trois délé-
gations nationales posent pro-
blème : la britannique, l’espa-
gnole, et la française. Les Bri-
tanniques n’avaient déjà pas
soutenu la candidature de Mar-
tin Schulz comme tête de proue
de leur famille pour les élections
européennes (trop fédéraliste).
Puis vu l’hystérie anti-Juncker
développée par les euroscep-
tiques outre-Manche, il est deve-
nu hors de question qu’ils votent
pour le Luxembourgeois. Les
Espagnols et les Français par-
tagent quant à eux le même pro-
blème : la confrontation tradi-
tionnelle droite-gauche, plus
violente que jamais, exclut du
champ du possible que des so-
Jean-Claude Juncker, lors de son audition par les différents groupes
parlementaires, la semaine dernière à Bruxelles : les députés l’inves-
tiront ce mardi à Strasbourg. © AFP.
cialistes votent pour un conser-
vateur. Seul espoir de la direc-
tion du groupe (et de Martin
Schulz qui, élu avec les voix de la
droite, est prié de « renvoyer
l’ascenseur ») : que les Français
s’abstiennent. « Au moins, ils ne
se placeraient pas dans l’opposi-
tion », espérait un responsable
du groupe S&D. En totalisant les
trois groupes en question, cela
ferait tout de même une cin-
quantaine de voix qui échappe-
raient à Juncker, soit plus du
quart de leurs 191 sièges ! Lundi
soir, le chef de groupe Gianni
Pittella devait encore négocier
avec Juncker pour obtenir de sa
part des engagements en ma-
tière d’assouplissement du Pacte
budgétaire, d’immigration, et de
mesures contre le chômage des
jeunes.
Chez les conservateurs du
PPE, on se disait confiant : « A
part l’un ou l’autre absent inévi-
table, tout le monde votera pour
Juncker, qui est des nôtres », an-
nonçait une source bien placée.
Pourtant, Jean-Claude Juncker
lui-même avait confié la semaine
passée qu’il pourrait lui man-
quer une quarantaine de voix
conservatrices. Dont celles des
eurodéputés hongrois du Pre-
mier ministre Viktor Orban,
contre lequel l’ex-Premier
luxembourgeois a eu des mots
très durs, et qui fut le seul, avec
David Cameron, à ne pas voter
pour lui lors du dernier Sommet.
Et il y a les libéraux : leur ap-
point de voix paraît indispen-
sable, vu les défections citées
plus haut… Leur chef Guy Ve-
rhofstadt n’en démord pas :
comme nous le relations dans Le
Soir de samedi, lui et les siens
exigent des postes : l’un de ceux
que le Conseil européen doit
pourvoir lors du sommet de ce
mercredi (présidence du Conseil
européen et chef de la diploma-
tie de l’UE), et/ou des porte-
feuilles importants dans la Com-
mission. Pour ce qui est des deux
premiers, ce n’est pas du ressort
de Jean-Claude Juncker, mais
des chefs de gouvernement. Les
libéraux ont donc fait passer le
message à Angela Merkel et
François Hollande, et ils en es-
péraient encore d’hypothétiques
éléments de réponse lundi soir…
Jusqu’en début de soirée, on as-
surait chez les libéraux envisager
de voter contre Juncker, ou au
moins de faire reporter le vote.
Mais après une réunion
« constructive » entre Juncker et
Verhofstadt, le ton libéral avait
changé : plus question de de-
mander un report. Il était conve-
nu de travailler encore dans la
soirée sur quelques formulations
favorables aux libéraux et à leurs
thèses, dans le discours que le
président désigné prononcera ce
être en principe être élu ce
mardi par le Parlement euro-
péen à la présidence de la
Commission, et qui devra
ensuite, dans les prochaines
semaines, constituer son
équipe, recueille les candi-
datures en ce moment. Les
portefeuilles commencent à
voler – du moins informelle-
ment. Il est conseillé de se
déclarer, sous peine de voir
filer sous son nez les attribu-
tions politiquement les plus
lourdes…
Les nouvelles du front ? On
parle toujours de Marianne
Thyssen, ex-présidente du
CD&V, actuellement dépu-
tée européenne. Côté chré-
tien-démocrate flamand, on
dément la rumeur qui court,
selon laquelle elle s’apprête-
rait à renoncer « pour des
raisons personnelles », confir-
mant, au contraire, son « in-
térêt » pour la fonction. Les
noms de Joëlle Milquet et de
Didier Reynders ont circulé
par ailleurs. Entendu enfin :
Kris Peeters ! Un interlocu-
teur en Flandre : « Il ne sera
plus ministre-président fla-
mand, un poste qui échoit à la
N-VA, et si ça continue, il
verra le Seize lui échapper ; il
n’aurait plus rien dans ce cas,
ce qui pourrait l’inciter à se
profiler à l’étage européen ».
DAVID COPPI
matin à 10 heures…
Dans l’affaire, Juncker pourra
par contre compter sur une
quinzaine de votes écologistes,
pourtant extérieurs à la majori-
té : un tiers se disait favorable à
un vote positif, pour deux tiers
d’opposants. Selon Philippe
Lamberts, l’Ecolo nouveau co-
président du groupe, c’est l’argu-
ment institutionnel qui devrait
primer : « Le processus adopté
est un modeste progrès sur le
plan démocratique. Si ce progrès
n’est pas concrétisé, ce serait
grave. » L’argument de la raison
ne vient pas toujours que des
rangs amis… ■
JUREK KUCZKIEWICZ

LESBRÈVES
LIBAN-SYRIE de nouveaux tirs de roquette qui
Kerry sur le nucléaire : « très dur » Combats entre le Hezbollah
et les rebelles syriens
ont fait un mort et six blessés. La
deuxième ville de Libye, Bengha-
e secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a de nouveau Au moins 16 miliciens du Hezbol- zi, a connu aussi lundi de nou-

L rencontré lundi à Vienne son homologue iranien Mohammad

Javad Zarif pour tenter de débloquer les discussions sur le
nucléaire, a admis que la négociation était « très dure ». « Nous
lah libanais et des rebelles sy-
riens – notamment des combat-
tants du Front al-Nosra, la
velles violences, faisant au moins
trois morts. (afp)
L a ville ukrainienne de Donetsk, toujours aux mains des re-
sommes au milieu de pourparlers sur la prolifération nucléaire et pour branche syrienne d’al-Qaïda – EGYPTE belles pro-russes, est une ville assiégée. Ce week-end, elle a
freiner le programme de l’Iran, et je peux vous dire que c’est une négo- ont péri dans des combats entre Interdiction d’élection levée connu des combats assez violents, et meurtriers, comme en
ciation très dure », a notamment déclaré M. Kerry à son équipe de les deux camps à la frontière li- pour les pro-Moubarak témoignent certaines photos reçues lundi de matériel militaire
l’ambassade américaine à Vienne. Le secrétaire d’Etat américain est banaise. Depuis samedi soir, ces Un tribunal égyptien a renversé lourd détruit. La ville est abandonnée à présent par une partie
arrivé dimanche dans la capitale autrichienne pour tenter de déblo- combats opposent le Hezbollah lundi en appel l’interdiction faite de ses habitants, qui partent par bus entiers chercher refuge en
quer les négociations avec l’Iran à l’approche de la date butoir du 20 chiite, allié du régime de Damas, aux cadres de l’ancien parti du Russie. Mais les miliciens restent, bien sûr, même blessés, pour
juillet, censée marquer la conclusion d’un accord définitif sur le à des rebelles syriens dans une président déchu Hosni Moubarak poursuivre leur combat. Hier, la tension demeurait vive entre
programme nucléaire iranien. (afp) région frontalière non délimitée de se présenter aux élections lé- Kiev et Moscou au sujet de la frontière entre les deux pays,
entre la Syrie et le Liban. (afp) gislatives. Bien que le Parti Natio- contrôlée en partie par les rebelles, qui s’approvisionnent no-
ROYAUME-UNI mune. M. Hague, qui a été mi- nal Démocratique (PND) ait été tamment en armes du côté russe. Dans un apparent geste de
William Hague, ministre nistre des Affaires étrangères LIBYE dissous en 2011, peu après la ré- bonne volonté, le Kremlin a cependant fait savoir qu’il avait
des Affaires étrangères, pendant quatre ans, a indiqué L’ONU évacue son personnel volte populaire qui a mis fin à invité des observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécuri-
démissionne qu’il ne se présenterait pas aux La mission de l’ONU en Libye, trois décennies de pouvoir abso- té et la coopération en Europe) à se rendre sur la frontière. Un
Le ministre britannique des Af- élections législatives de mai l’Unsmil, a annoncé lundi qu’elle lu de M. Moubarak, certains de obus tiré depuis le territoire ukrainien avait touché dimanche
faires étrangères, William Hague, 2015. Le Premier ministre David avait évacué « temporairement » ses membres pourraient empor- une petite ville russe – appelée… Donetsk ! –, faisant un mort et
a annoncé lundi qu’il démission- Cameron doit révéler d’autres son personnel de Libye « pour des ter plusieurs sièges lors des lé- deux blessés. Lundi, par ailleurs, un avion de transport militaire
nait de son poste pour devenir changements au sein du son gou- raisons de sécurité ». L’aéroport gislatives prévues à l’automne. ukrainien a été abattu dans l’est du pays. © AFP, REUTERS.
Leader de la chambre des Com- vernement. (afp) de Tripoli a été lundi soir la cible (afp)

* 9
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

10 LEMONDE

François Hollande en pédagogue

FRANCE Le président cherche à éclairer le sens des réformes qu’il a initiées
Au cours de la tradi- Arnaud Montebourg jeudi der-
nier. Le ministre de l’Economie
tionnelle interview du 14 avait alors plaidé pour une
juillet, le chef de l’Etat a forme d’inflexion de la politique
détaillé la feuille de route de l’offre misant sur les entre-
prises, en insistant fortement
pour la suite de son sur le soutien à la demande et
quinquennat. au pouvoir d’achat ; ce faisant,
Après les réformes il avait flirté, sans les dépasser
franchement, avec les limites de
économiques suivront, la collégialité – et donc de la
dès 2015, les réformes discipline – gouvernementale.
de santé, de société et Ce discours a suscité de nom-
breuses interrogations sur un
institutionnelles. changement de la ligne sociale-
PARIS « Jusqu’à la fin du mandat,
DE NOTRE CORRESPONDANTE pas une seule minute
RÉACTIONS
Une salve de critiques
Hormis à la direction du PS,
les déclarations de François
Hollande ont suscité des
réactions critiques. Les Verts
regrettent l’absence de l’éco-
logie du discours présiden-
tiel et déplorent tout autant
« l'absence de vision sur l'Eu-
rope ou sur ce qui fonde notre
modèle français, l'égalité, la
protection sociale, la santé, la
justice ». La droite et le
centre fustigent une forme
de « déni » : « Faut-il à ce
point être déconnecté de la

L
’exercice est bien rodé.
Pour la troisième fois de-
puis qu’il a été élu à la
présidence de la République
française, François Hollande a
donné une interview retrans-
mise sur les grandes chaînes de
télévision pour marquer le
14 juillet. Le chef de l’Etat a uti-
lisé ce temps de parole pour
éclairer le déroulé des réformes
du quinquennat : après les
chantiers économiques et bud-
gétaires jusqu’à la fin de cette
année, suivront en 2015 les ré-
formes de santé et celles tou-
chant la jeunesse, puis celles du
champ sociétal et institutionnel,
avec probablement, en 2016, la
question du droit de vote des
étrangers aux élections munici-
pales. Le chef de l’Etat a pris
cet engagement : « Jusqu’à la
fin du mandat, pas une seule
minute ne sera perdue pour la
réforme. »
Où est passé François Hollande ? Le président paraît bien perdu, au milieu de l’imposante Garde répu-
blicaine déployée pour le défilé du 14 juillet. © EPA.
François Hollande a d’abord
longuement évoqué la situation
économique, quasiment à l’ar-
rêt, avec une croissance qui ne
décolle guère, et justifié le pacte
de responsabilité et de solidari-
té. Annoncé au début de l’an-
née, ce pacte provoque toujours
l’incompréhension d’une partie
de la gauche, d’autant que ses
effets tardent à se faire sentir, la
plupart des mesures n’étant vo-
tées qu’en ce moment même à
l’Assemblée nationale.
L’an dernier, au cours du pré-
cédent exercice télévisé pour la
Fête nationale, le chef de l’Etat
avait annoncé : « La reprise est
là ». Il avait suscité autant d’in-
crédulité que de sarcasmes. Un
an plus tard, le socialiste ne se
déjuge pas, mais il admet : « La
reprise est là, mais elle est trop
fragile. » D’où l’accélération des
réformes avec la baisse du coût
du travail et de la fiscalité des
entreprises à hauteur de 40 mil-
liards d’euros sur trois ans, ain-
si que les économies budgé-
taires de 50 milliards d’euros.
Comme lors de la conférence
sociale, François Hollande a ex-
horté les chefs d’entreprise à
appliquer leur part du contrat
en recommençant à investir et à
créer des emplois.
François Hollande n’est pas
revenu sur le discours de poli-
tique économique prononcé par
ne sera perdue pour
la réforme » FRANÇOIS HOLLANDE
démocrate suivie par François
Hollande et Manuel Valls, le
Premier ministre. Si Arnaud
Montebourg n’a pas été recadré,
François Hollande a réaffirmé
sa ligne ce 14 juillet, tout en
confirmant des baisses d’impôts
pour les classes populaires et
moyennes dès cet automne. Le
président a aussi loué la mé-
thode Valls, garante de davan-
tage « d’efficacité, d’organisa-
tion, de rapidité ». « Rien ne
peut nous séparer, pas même
l’épaisseur d’un papier de ciga-
rette », assure-t-il.
« Je veux qu’en 2017, les
Français vivent mieux qu’en
2012 et que mon pays soit plus
fort », clame encore le chef de
l’Etat. Face à la défiance si lar-
gement répandue dans l’Hexa-
gone envers la classe politique,
réalité pour ne pas voir que en
matière de croissance, chô-
mage, déficit, la France est le
seul des grands pays euro-
péens à accumuler les mau-
vais résultats pour l'ensemble
des principaux indicateurs
économiques », s’est exclamé
Luc Chatel, secrétaire géné-
ral de l'UMP. « Face à cela,
François Hollande semble
hésiter entre déni et impuis-
sance. Il a donné aujourd'hui
le sentiment de n'être plus que
le commentateur de ses
propres échecs ».
C. DZ.
face à la « maladie contagieuse
de la déploration et du dénigre-
ment », le président de la Répu-
blique appelle en conclusion les
Français à se faire confiance et
« à dire du bien de (leur)
pays ». ■
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« La chaussée est accidentogène »
NAMUR Un accident sur la chaussée de Waterloo a ravivé l’inquiétude des riverains
Les habitants de la chaussée de Waterloo
sont groupés au sein du comité « Les hauts de Saint-
Servais ».
En huit ans, malgré leurs dénonciations, ils n’ont
pas vu la situation progresser.
C
ela fait huit ans que la
chaussée de Waterloo
inspire la crainte de ses
riverains. Depuis cette époque,
le comité « Les hauts de Saint-
Servais » se bat pour que des
aménagements soient faits. Il
faut dire que des accidents mor-
tels surviennent régulièrement
sur la voirie. En 2009, Jean-
Pierre Lobet, membre du comi-
té, interpellait déjà suite au dé-
cès de l’une des habitantes de
Saint-Servais, renversée par une
voiture sur le trottoir de la
chaussée. « Il y a quelques an-
nées, une personne avait été tuée,
renversée par une voiture près de
la pompe à essence de Belgrade.
Il y a quelques mois, c’est un
jeune homme qui a heurté un
îlot directionnel avec sa voiture
et qui est décédé. Cette route est
un vrai danger », expliquait-il.
« Lutter contre les vols dans les habitations »
GAUME Une priorité pour Jean-Yves Schul, nouveau commissaire divisionnaire
ENTRETIEN
in juin, Jean-Yves Schul, an-
F cien directeur coordinateur
de la police fédérale à Arlon, a
pris la succession de Francis Dé-
om à la tête de la zone de police
de Gaume. L’occasion d’une ren-
contre autour de ses priorités.
Pourquoi avoir postulé là alors
que vous disposiez d’un poste
à responsabilité au sein de la
police fédérale ?
J’ai été directeur coordinateur
pendant 12 ans, après presque
20 ans à la gendarmerie. La
décision de réorienter ma car-
rière vers la police locale est un
choix personnel.
Peut-on dire que ce travail est
très différent du précédent ?
Tout à fait. En tant que direc-
teur coordinateur, on avait un
La Province veut soutenir
le secteur du cinéma
LUXEMBOURG Aide aux salles, aux ciné-clubs, aux courts-métrages
’année 2015 sera dédiée au 7
L T
e
art. « Nous avons réfléchi à
la façon d’aider les acteurs de ter-
rain et les personnes qui tournent
autour, comme les ciné-clubs »,
commente Patrick Adam, député
provincial à la Culture.
La Province de Luxembourg a
donc décidé de soutenir substan-
tiellement le cinéma, et plus par-
ticulièrement la diffusion et la
création en Luxembourg. Ceci,
selon trois axes. « Un soutien fi-
nancier annuel sera octroyé aux
salles de cinéma compte tenu de la
difficulté et de l’importance de la
diffusion cinématographique en
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
Cinq ans plus tard, la situation
n’a pas vraiment changé. Ce
week-end, un autre accident a
eu lieu à hauteur du carrefour
avec la rue Auguste Leblanc.
Une dame, victime d’un malaise
a foncé sur trois personnes.
L’une d’entre elles a été blessée.
Pour le comité, cela ne peut plus
durer. « Récemment, il y a aussi
eu un accident avec une cycliste
qui a été emportée par une voi-
ture sur 10 mètres alors qu’elle
avait le feu pour elle. Heureuse-
ment, elle avait son casque, ra-
conte Jean-Pierre Lobet. Cette
chaussée est un véritable sujet
d’inquiétudes et de craintes. Il y
a trop souvent des accidents
mortels. La voirie elle-même est
accidentogène. »
Après huit ans de combat, le
comité de Saint-Servais ne voit
pas les choses bouger. « Je n’ai
Jean-Yves Schul veut recentrer le travail sur l’action policière. © Q.R.
travail très basé sur la vertica-
lité. Nous dépendions directe-
ment du ministre. Ici, on est
dans un rapport de collabora-
tion avec les bourgmestres, les
autres zones… Et puis, il y a
un rôle de gestionnaire. La
zone de Gaume, c’est 100 per-
milieu rural. » Il y aura une aide
pour les cinémas à une salle et
une autre pour les établissements
comptant plusieurs salles, tandis
qu’un soutien complémentaire
pourra être octroyé aux cinémas
développant des actions de type
ciné-débat ou ciné-club. Il s’agira
aussi d’organiser un festival thé-
matique ou de participer à l’opé-
ration « Du roman à l’écran » qui
permet de projeter depuis
quelques années des films réali-
sés au départ d’œuvres littéraires.
L’aide sera de 2.500 euros.
La Province aidera également
sur un deuxième axe les associa-
tions qui organisent des ciné-
clubs indépendants en dehors
des salles de cinémas, et qui s’en-
gagent à programmer une des
thématiques privilégiées de la
Province pour 2014 et 2015, à sa-
voir la Grande Guerre et le fair-
play. Pour cela, l’association Pa-
nathlon Wallonie-Bruxelles pro-
pose un catalogue de courts-mé-
trages illustrant cette théma-
tique. L’aide sera de 700 euros
pour 5 à 7 séances et de 1.000 eu-
ros pour 8 à 10 séances.
Aider un ciné-club faisant la
La chaussée est un véritable sujet d’inquiétude. Notamment pour Jean-Pierre Lobet, un des membres
du comité. © D.R.
pas la sensation que les choses
ont avancé, affirme Jean-Pierre
Lobet. Nous avons été entendus
plusieurs fois mais c’est une voi-
rie régionale, la Ville n’a pas
sonnes à gérer.
Quelle est votre conception de
la police locale ?
Je veux recentrer le travail sur
l’action policière, le tout en
étant attentif à trois valeurs
que nous avons d’ailleurs fait
promotion du fair-play peut être
étonnant, mais la Province de
Luxembourg est la première à
s’impliquer dans la promotion et
la diffusion des valeurs d’éthique
sportive. De son côté, le Panath-
lon Wallonie-Bruxelles a concré-
tisé ce projet de ciné-club du fair-
play qu’il met à disposition de
quiconque.
Enfin, la Province octroiera
une aide à la production de
courts-métrages. « Les produc-
teurs de longs-métrages ont
d’autres moyens, estime Patrick
Adam. Nous souhaitons soutenir
des gens qui participent à l’émer-
gence de nouveaux talents. On
veut inciter les auteurs, réalisa-
teurs et producteurs à tourner en
Luxembourg et à y traiter des su-
jets en lien avec notre territoire. »
A noter que chaque projet sera
soumis à un comité de lecture,
sous la présidence du Borquin
Olivier Gourmet. Une enveloppe
de 5.000 euros sera offerte pour
chaque court-métrage rentrant
dans ces critères. ■
JEAN-LUC BODEUX
Contact : 061-250.170 ou 063-212.690.
beaucoup de pouvoir là-dedans.
Donc, à part déplacer un arrêt
de bus ou un passage pour pié-
tons, il ne s’est pas passé grand-
chose. »
floquer sur nos véhicules : l’es-
prit de service, la solidarité et
le respect. Je souhaite que tous
les hommes fassent preuve du
maximum d’implication et de
dynamisme. Et il faut parve-
nir à faire cela avec des bud-
gets très serrés et dans des lo-
caux qui ne sont plus de pre-
mière jeunesse.
Travail avec les bourgmestres,
moyens limités, locaux vé-
tustes… Quelles seront vos
priorités sachant qu’il faut
faire avec ces éléments ?
Sept points sont mis en avant
dans le plan zonal adopté
avant mon arrivée. Mais si on
peut déjà agir sur trois priori-
tés, ce sera bien. La première
est de lutter contre les vols
dans les habitations, sachant
que la longue bande de terri-
Walcourt verra naître
de nouveaux magasins
WALCOURT Deux projets sont dans les cartons
rois moyennes surfaces
pour plus de 18.000 habi-
tants. C’est le triste constat que
l’on peut malheureusement
dresser à Walcourt. Une réalité
qui incite les Walcouriens à se
déplacer vers Philippeville ou
Florennes voire même vers
Couvin pour y faire leurs
courses quotidiennes.
Mais qu’à cela ne tienne dans
quelques mois ou années, cela
pourrait changer. En effet, la
commune de Walcourt vient
d’accorder un permis d’urba-
nisme pour la réalisation d’une
surface commerciale le long de
la Nationale 5 à hauteur de La-
neffe. L’appel est lancé pour les
nouveaux commerces.
Un autre projet vient par
ailleurs d’être déposé sur la
table du service urbanisme de la
commune de Walcourt. Celui
d’un mini-complexe commercial
sur la route des Barrages. Celui-
ci viendrait s’implanter entre le
magasin Aldi, tout fraîchement
construit et le Monsieur Brico-
lage déjà existant.
« Nous n’en sommes qu’au dé-
but », précise d’emblée René
NAMUR LUXEMBOURG 11
Les futurs aménagements qui
se profilent ne semblent pas non
plus les convaincre. « Une étude
sur la création d’un parking-re-
lais à la sortie de l’autoroute
toire que nous partageons avec
la France n’est pas un cadeau.
Ensuite, nous lutterons contre
le trafic de stupéfiants. Nous
avons d’ailleurs réalisé l’une
des plus grosses prises d’hé-
roïne de la zone il y a quelques
jours à Etalle. Enfin, nous se-
rons toujours attentifs à la dé-
linquance routière. Il faut
faire preuve d’ingéniosité pour
mettre en place des actions qui
permettent d’agir sur plu-
sieurs priorités : drogues et dé-
linquance routière par
exemple.
Y a-t-il eu de réelles avancées
dans la collaboration trans-
frontalière ?
Des promesses avaient été
faites après le décès du policier
Damien Henryon. Mais ni les
promesses de caméras ANPR,
La commune vient d’accorder
un premier permis. © G.F
Rosseto, le promoteur du pro-
jet. Pour son terrain, il ne
manque pas d’ambition. « Il y a
aura 4 ou 5 surfaces commer-
ciales. Ce sera principalement
du “non food” » Pas question de
parler d’enseignes commerciales
bien précises pour l’instant, les
négociations sont toujours en
cours. « On peut envisager une
pompe à essence, un magasin de
chaussures, de textile, du dis-
count ou encore une jardinerie.
C’est un terrain de 5.000 m2.»
Il sera aussi question de
changement. En effet, le Carre-
four Market sera délocalisé.
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
était annoncée. Mais, comme
nous le pressentions, la première
mouture de cette étude vient de
sortir et prône une bande de bus
sur la “N4 urbaine”. Cela ferait
sauter la moitié des emplace-
ments de parkings, réagit Jean-
Pierre Lobet. Les riverains au-
ront donc les inconvénients de
cet aménagement mais pas les
avantages. Nous attendons de
pouvoir de nouveau dire : “Il y a
des solutions qui ne pénalisent
pas les riverains !” »
Du côté de la Ville, l’échevin
MR des voiries explique les diffi-
cultés rencontrées par la Ville.
« C’est une voirie régionale donc
on ne décide pas directement, af-
firme-t-il. On a quand même
toujours quelque chose à dire
mais c’est la Région qui gère les
travaux et le budget. »
Quant au projet de bande de
bus sur la « N4 urbaine », l’éche-
vin se veut rassurant. « C’est en
discussion. On a déclaré claire-
ment lors du dernier conseil
communal qu’il n’était pas ques-
tion que l’on supprime des par-
kings. » ■
EMILIE DECAMP
permettant de scanner les
plaques, ni celles de moyens
supplémentaires ne se sont
concrétisées. Toutefois, on ne
peut pas dire qu’il n’y a eu au-
cune avancée. L’offre de service
des centres de coopération po-
licière et douanière a été revue.
Au niveau échange d’infos,
c’est déjà très bon. Nous pour-
rions juste être plus coordon-
nés sur certains endroits sen-
sibles, comme le PED. Mais ce
n’est pas évident, d’abord
parce que nos interlocuteurs
sont de plus en plus loin : Ver-
dun, Sedan, Briey… Ensuite, il
y a un important turn-over
dans les effectifs français. Tous
les trois ans, il faut reprendre
des contacts. Ce n’est pas
idéal. ■
Propos recueillis par
Q.D
« Vers une surface plus grande.
Ce sera un magasin moderne,
novateur qui utilisera toutes les
nouvelles technologies pour le
confort des clients. » En effet,
d’après les plans, il devrait se si-
tuer dans la nouvelle partie.
Dans le bâtiment actuel, une
des nouvelles enseignes y pren-
dra ses quartiers. « Des accords
ont déjà été passés avec le Aldi
pour faire un parking com-
mun. »
Une chose est sûre pour le
promoteur, l’opportunité était à
saisir et le choix de l’endroit
n’est pas anodin. « Il n’y a rien
à Walcourt et pourtant il y a un
potentiel important. Les Bar-
rages de l’Eau d’Heure attirent
beaucoup de monde et il y a du
passage, il y a moyen de déve-
lopper de nombreuses choses. »
Mais attention ! Le projet
n’en est qu’à ses balbutiements
et la commune de Walcourt a
demandé quelques précisions à
Monsieur Rossetto. S’en suivra
une enquête publique et d’inci-
dence en vue de l’obtention du
permis d’urbanisme. ■
GWENDOLINE FUSILLIER
11
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

12 LADÉTENTE
LES MOTS CROISÉS
Grille n° 429 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Grille n° 4151 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
HORIZONTALEMENT. DIFFICILE
A. Faire… un p’tit trou, des p’tits trous, toujours des p’tits trous. A 1
HORIZONTALEMENT.
B. Trace laissée sur le chemin. Dans sa plus simple expression. 1. Descente de peau lisse ? 2. D’un grand rassemblement. 3. État 2
C. Hors service. Elle est le symbole de la sagesse. B
observé dans le monde animal. Pas un parangon de fidélité. 4. Sté-
D. Celui de l’œil est furtif. Gai participe. rilisé à toute vapeur. Dans les rayons. 5. Très fines. Exégète alle- 3
C
E. Technique d’évaluation. Position sur le terrain. mand. 6. Transport en offset. 7. Crainte de paraître. Derrière des
F. Plante aromatique. D briques. 8. Pli. 9. Distributeur de fumier. 10. Petit sourire. Des Ger- 4
G. Point d’eau naturel ou artificiel. Elle est d’ivoire et d’émail. mains trop bien engagés.
H. En bout du fouet. A l’entrée de l’oasis. E 5
I. Jeu de boules. Tentation du corps. VERTICALEMENT.
J. Du côté de Belfort. Auteur de bonne ou mauvaise fortune. F 1. As du dépouillement. 2. Service de merlan. Grande voie. 3. 6
Arthropodes avec antennes et mandibules. 4. Made in France.
G Filet de pêche. Leurre de la corrida. 5. Un puissant outil pour Ar- 7
chimède. Il peut supporter un perroquet. 6. Fait d’être contre. 7.
VERTICALEMENT. H Donne des vues. Symbole. Souvent joué. 8. Futur chanté. Chasse-
8
1. Systématiquement là au moment voulu. roue. 9. Il y a peu de temps. Marche à suivre ancestrale. 10. Engins
2. Exprimée naturellement. Grosse mouche piqueuse. I 9
d’entrepôts.
3. Pressante. 10
4. Refusent d’admettre. Petite île de la mer Egée. J
5. Il est démonstratif. Supposé riche d’une grande expérience.
FACILE
6. Il parfume agréablement les pizzas. Une vieille Allemande. HORIZONTALEMENT.
Solution n° 428 1. Ça vous travaille la peau ! 2. D’un groupement d’associations. Solution n° 4150
7. Spécialité vietnamienne. Fourbues. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
8. Supprime les bosses. Indice de propriété. 1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 3. Fièvre de cheval. Frivole. 4. Traité au bain de vapeur. Hâlent
9. Bidule ou machin. Tel le corbeau. 1 R A N C
U N I E R E pendant l’été. 5. Effets. Prépara Vatican II. 6. Action de remettre. 7. 1
10. Artère parfois encombrée. Le temps viendra où il pourra lui 2 A B OI EL B E L Peur des vedettes. Complètement bouchée. 8. S’oppose au talon 2
aussi sauter et nager. 3 N O T E
F A R C I quand on doit trancher. 9. Il répand les engrais. 10. Sourire de 3
4 C R AE VV O T E bébé. Terribles ou saintes initiales. 4
5 O D I E
U S E O VERTICALEMENT. 5
6 N E S
T E N O V 1. Très occupé lors des élections. 2. Scie. Symbole du radon. 3. 6
7 N E O E R A S M E Mille-pattes, crustacés et péripates. 4. Sigle chez nous. S’attarde en 7
8 E S P E R A N T R campagne. Pour rire en douce. 5. Inefficace sans point d’appui. Fin 8
U E P I T I E S
d’une partie d’échecs. 6. Un bon appui. 7. Ciné de famille. Été en 9
9
mesure. À jouer. 8. Se dirigera. Limité. 9. Autrefois. Ils permettent 10
10 R A P P E L E E E
de maintenir les traditions. 10. Appareils de levage.

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© 2014 Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs (Dargaud-Lombard s.a.)

Remplissez la grille de sorte que

chaque ligne, chaque colonne
et chaque carré contiennent les
chiffres de 1 à 9. 4
7 9
9 7 2 6
5 1 4 3
4 8 3 6 7 5 2 9 1 7
1 9 5 2 8 3 4 7 6
6 2 7 4 1 9 5 3 8 3 4 5 2
3 6 4 5 9 7 1 8 2
2 7 8 1 6 4 3 5 9 2 5 7
5 1 9 3 2 8 6 4 7
8 4 1 7 3 6 9 2 5
7 5 2 9 4 1 8 6 3
9 3 6 8 5 2 7 1 4 3 4 9 1

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AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
14/28 • S
14/21 • E
MERCREDI Le ciel sera peu nuageux sur la moitié nord de
13° / 22° Ankara 15/31 • S
notre pays. Sur la moitié sud, la nébulosité sera
LEVER À 5H46
COUCHER À 21H50
Antalya 23/31 • S 25 plus importante et quelques faibles précipitations
11° / 22° Athènes 20/30 • O seront à craindre. Les maxima oscilleront entre 21
12° / 21° et 26 degrés.
PLEINE LUNE
P.L. LE 10/08
Barcelone
Belgrade
20/27 • S
17/28 • O 15
12° / 21°
Benidorm 22/29 • S
12° / 21° Berlin 15/25 • E
21 13° / 23° Berne 14/24 • E Ephémérides
Bordeaux 13/27 • S Soleil lever: 5h47 - coucher: 21h49
12° / 21°
12 Bratislava 17/30 • S Lune lever: 23h44 - coucher: 11h10
7° / 18° Bruxelles 12/21 • C Ostende marées hautes 4h25 et 16h47
10° / 20° marées basses 11h10 et 23h39
VENT FAIBLE DE SECTEUR SUD-OUEST
Bucarest
Budapest
15/29 • A
18/30 • S JEUDI Anvers marées hautes 7h12 et 19h39
Copenhague 16/23 • E marées basses 2h06 et 14h16
Ephémérides
10° / 22°
Dublin 10/20 • E 28
Soleil lever: 5h46 - coucher: 21h50 Florence 16/31 • S
Lune lever: 23h16 - coucher: 9h51 Helsinki 15/23 • A
Ostende marées h. 3h38 et 15h59 - marées b. 10h23 et 22h51 Haraklion 20/29 • S 15 Nous bénéficierons de conditions anticycloniques.
Anvers marées h. 6h16 et 18h41 - marées b. 1h24 et 13h37 Istanbul 21/30 • S
t° eau de mer: 17°C Par conséquent, le temps sera sec et bien ensoleil-
Izmir 17/33 • S lé sur l’ensemble de nos régions tout au long de la
Aujourd’hui, le temps demeura sec en matinée. Le ciel sera néanmoins très nuageux Kiev 17/29 • E
Lisbonne 18/32 • S
journée. Les maxima seront compris entre 25 et
et ne laissera que peu de place aux éclaircies. L’après-midi, une couverture nuageuse 29 degrés.
Londres 17/25 • E
obstruera toujours le ciel. Localement, quelques gouttes de pluie ne seront pas à
Lubiana 13/27 • E
exclure sur le Nord. Les maxima iront de 18 à 23°C. La nuit prochaine, le temps sera Luxembourg 13/22 • E
généralement sec sur l’ensemble du territoire. Le ciel, toujours bien encombré en dé-
but de nuit, se dégagera au fil des heures à partir du nord du pays.
Madrid
Malaga
18/38 • S
20/29 • S
VENDREDI
Manchester 14/20 • E
31
35°
A 15/07 - 12:00 Milan
Moscou
17/30 • S
16/31 • E Les conditions météorologiques resteront favo-
30°
10
Munich
Nice
15/24 • E
19/26 • S 17 rables. Un temps sec persistera sur le royaume et
0 10 le soleil brillera généreusement dans le ciel. Les
25° 101 Oslo 14/22 • P
maxima seront en hausse et oscilleront entre 28 et
Palerme 20/25 • S
Palma 19/30 • S 33 degrés.
20° Paris 13/24 • E
Porto 15/22 • S
15° Prague 14/25 • E
Rabat 20/26 • S info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
0 Riga 16/25 • A
10° 102 Rome 15/27 • S
Sofia 14/23 • O
A

5° Stockholm
Tel-Aviv
14/24 • E
24/31 • S

BON À DÉCOUPER
0° Tenerife 20/26 • S
0
102 Tirana 18/26 • O
Tunis 20/30 • S
-5° Varsovie 16/27 • S
Venise 18/29 • S Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de séries différentes et non valable
-10° Vienne 17/27 • S pour l’achat de plusieurs numéros identiques d’une même série. Remettez-le à votre libraire ainsi que la
Zagreb 16/28 • O somme équivalant au prix du ou des produits souhaités. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est
1010

-15° Zurich 14/24 • E strictement personnel. Avis aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe
Rossel «retour bons».
A=averse, C=couvert,
-20° N=neige, P=pluie,
B=brouillard, E=éclaircie, J’y vois clair
-25° O=orage, S=soleil

12
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LESMARCHÉS 13
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
Des gains accrus dans le sillage de Wall Street LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100 828,46 +0,74 731,16
UFTSE 100: 6 746,14 0,84% UStockholm: 1 382,55 1,48% U Next 150 2039,61 +0,76 1625,21
L’ouverture positive de Wall Street lundi permettait aux mar- UFTSE Eurotop 100: 2 761,83 0,83% UCopenhague: 736,21 0,93%
UHelsinki: 2 925,79 1,76%
U DJIA 17055,42 +0,66 15464,30
chés européens de faire croître leurs gains matinaux. L’indice U Nasdaq 4440,42 +0,56 3600,08
BEL 20, qui avait perdu 2,86 % la semaine dernière, regagnait U Nasdaq 100 3929,46 +0,64 3079,07
ainsi finalement 0,97 % à 3.118,95 points avec 17 de ses élé- UFRANCFORT / DAX U S&P 500 1977,10 +0,48 1680,19
ments dans le vert. 9 783,01 U S&P/TSK index (Canada) 871,70 +0,42 714,45
1,21% U Hang Seng (Hong Kong) 23346,67 +0,49 21277,28
Les trois perdantes restaient UCB (63,25) et D’Ieteren (30,00) U Bovespa (Brésil) 54785,00 +0,35 45533,00
avec des baisses de 0,08 et 0,17 % ; Elia (36,41) cédant 0,27 %. D RTS (Russie) 1361,89 -1,54 1348,81
Solvay (126,00) emmenait toujours les hausses en gagnant UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 20697,54 +0,40 15430,57
2,19 % devant KBC (39,49) qui regagnait 1,84 % dans un sec- 4 350,04 U Nikkei 225 (Japon) 15296,82 +0,88 14506,25
0,78%
teur où Ageas (29,29) et Delta Lloyd (18,00) étaient positives
de 1,03 et 0,73 %. Delhaize (49,61) gagnait finalement 1,96 %
UBEL 20 UEuro Stoxx 50
3118,95 +29,88 (+0,97%) 3185,86 +28,81 (+0,91%)
et Colruyt (37,74) récupérait 0,76 % tandis qu’AB InBev (83,38) UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
UBel 20: 3 118,95 0,97%
conservait une avance de 0,65 %. Umicore (34,20) avait porté 8 565,67
1,15% UBel All-Share: 11 462,23 0,74%
son gain à 1,56 % alors que Nyrstar (2,40) terminait en baisse UBel Mid: 3 645,15 0,09%
UBel Small: 10 511,53 0,32%
de 0,62 pc. Belgacom (23,96) et Telenet (39,38) gagnaient par UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 406,55 0,73%
ailleurs 0,91 et 0,68 %, Mobistar (13,10) terminant inchangée. UAMX: 624,52 0,56%
10 606,30 6 181,73
UAScX: 577,20 0,01%
0,64% 0,63%
bpost (19,09) emportait un nouveau sommet en gagnant
0,90 % tandis que Bekaert (27,77) s’appréciait de 0,54 %. (b)
PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 06/2014 05/2014 06/2013
santé 2013 100.34 100.29 100.20 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 100.38 100.30 100.11 BEL20 Eckert-Ziegler 1,84 1,77 +3,90 2,17 361 Sapec 41,56 42,00 -1,05 -5,67 170 04.09.11 3,00+ 105,54 105,54 0
santé 2004 121.18 121.12 121.01 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Econocom Group 7,16 7,27 -1,58 34,73 35881 Sioen Industries 10,10 10,04 +0,60 49,53 11206 04.09.14 2,75+ 100,21 100,30 2600
normal 2004 122.87 122.77 122.53 AB InBev 83,38 82,84 +0,65 22,05 770212 Emakina Group 8,00 8,00 +0,00 0,00 10 Sipef 62,10 62,25 -0,24 23,12 1527 04.09.14 2,35+ 100,16 100,25 25000
santé 1996 137.87 137.80 137.67 Ackermans & vH. 91,48 90,41 +1,18 38,36 17777 Eryplast 2,50 2,00 +25,00 25,00 317 smartphoto 0,35 0,37 -5,41 -22,22 9054 04.12.14 3,70+ 101,18 101,18 0
normal 1996 141.20 141.09 140.82 Ageas 29,29 28,99 +1,03 11,09 305410 Euronav 9,15 9,15 +0,00 125,93 65539 Sofina 84,50 84,48 +0,02 25,16 5969 04.12.14 2,60+ 100,75 100,75 0
santé 1988 166.22 166.14 165.99 Befimmo 57,48 57,06 +0,74 21,68 10709
normal 1988 173.31 173.17 172.83 Bekaert 27,76 27,62 +0,54 10,20 93447 EVS Broadcast Equip. 35,25 35,11 +0,40 -31,97 12996 Softimat 2,98 2,98 +0,00 -3,76 4252 04.12.14 3,50+ 101,03 101,08 72600
Base 1981 234.45 234.26 233.81 Exmar 11,62 11,60 +0,17 51,85 31335 Solvac 130,00 128,35 +1,29 27,92 210 04.03.15 4,00+ 102,26 102,26 0
Base 74-75 361.08 360.79 360.09 Belgacom 23,96 23,75 +0,91 53,32 256437 Floridienne 80,55 80,55 +0,00 7,23 73 Spadel 70,40 70,40 +0,00 14,58 10 04.03.15 2,50+ 101,30 101,30 0
Base 1971 494.66 494.27 493.32 bpost 19,09 18,92 +0,90 41,82 155487 Fluxys 'D' 28,95 28,57 +1,33 -0,81 130 Sucraf A en B 0,41 0,41 +0,00 -10,87 93 04.06.15 4,10+ 103,32 103,32 0
Base 1966 588.11 587.64 586.50 Cofinimmo 91,78 91,10 +0,75 14,29 15510 Fountain 2,10 2,10 +0,00 -62,97 38 Suez Environ.Co 13,68 13,56 +0,85 41,34 1168422 04.06.15 2,20+ 101,58 101,58 0
Delta Lloyd 18,00 17,88 +0,73 20,42 750536
D'Ieteren 30,00 30,04 -0,17 -8,11 27835 Foyer 86,02 86,02 +0,00 72,54 98 Ter Beke 58,00 58,04 -0,07 16,82 181 04.09.15 4,15+ 104,27 104,27 0

PRIX PÉTROLIERS
Galapagos 14,65 14,68 -0,17 -11,21 5753 Tessenderlo 21,53 21,16 +1,75 1,08 8346 04.09.15 2,05+ 101,86 101,86 0
Colruyt 37,74 37,46 +0,76 -8,85 239055 Gimv 36,59 35,88 +1,98 3,62 13509 Texaf 38,35 38,34 +0,01 33,54 460 04.12.15 4,00+ 105,04 105,04 0
Elia 36,41 36,51 -0,27 21,64 18873 Global Graphics 1,79 1,74 +2,87 47,93 10000 Think-Media 0,31 0,31 +0,00 — 200 04.12.15 2,35+ 102,71 102,71 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 49,61 48,66 +1,96 1,37 322374 Greenyard Foods 12,44 12,25 +1,59 6,04 250 ThromboGenics 8,24 8,51 -3,16 -74,47 220658 04.03.16 3,75+ 105,51 105,51 0
GBL 75,37 75,08 +0,39 28,90 63943
Super sans plomb 95 10ppm : 1,6630 (-0,0170) Hamon 15,15 15,22 -0,46 11,56 190 Tigenix 0,58 0,55 +5,07 9,43 356771 04.03.16 3,20+ 104,60 104,60 0
GDF Suez 19,72 19,60 +0,61 39,83 3383802
Super sans plomb 98 10ppm : 1,7100 (-0,0140) Home Invest Belg. 81,87 82,49 -0,75 14,99 266 Total 51,11 50,77 +0,67 39,46 2554107 04.06.16 4,10+ 106,95 106,95 0
KBC 39,49 38,78 +1,84 27,55 721885 IBA 12,30 12,18 +0,99 108,74 16973 Tubize (Fin.de) 53,98 54,00 -0,04 47,47 6153 04.06.16 3,25+ 105,33 105,33 0
Diesel(euro/l) Iep Invest 2,92 2,92 +0,17 20,90 3840 U&I Learning 1,99 1,99 +0,00 — 1 04.09.16 4,35+ 108,45 108,45 0
Solvay 126,00 123,30 +2,19 25,62 173338
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,4330 Telenet Group Holding 39,38 39,11 +0,68 7,24 65332 Immo Moury 50,24 50,25 -0,02 -11,02 1 Unitronics 0,96 0,91 +5,49 28,00 1332 04.12.16 4,00+ 108,44 108,46 7000
Gaz(euro/l) UCB 63,25 63,30 -0,08 49,22 150628
Umicore 34,20 33,67 +1,56 4,35 270459 Immobel 41,71 41,35 +0,87 21,57 1361 Van de Velde 39,30 39,18 +0,31 23,24 19820 04.12.16 4,00+ 108,45 108,48 971000
LPG : 0,6160 (+0,0110) ING Groep 10,18 10,08 +0,99 37,76 11882210 VGP 18,38 18,10 +1,55 -0,97 151 04.03.17 3,75+ 108,62 108,66 55000
Propane Vrac >2000l : 0,5890 (+0,0098) Intervest Off-Ware 22,99 22,56 +1,91 30,24 7768 Vastned Retail Belgium 55,99 55,95 +0,07 14,31 320 04.03.17 2,35+ 104,95 105,07 13000
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Jensen-Group
KBC Ancora
14,45
22,50
14,45
21,28
+0,00
+5,78
45,44
43,71
1176
144381
Vranken-Pommery
Warehouses Estates
25,95
60,29
25,75
59,30
+0,78
+1,67
39,32
25,44
176
555
04.06.17
04.09.17
3,50+
3,40+
108,71
108,97
108,71
109,05
0
6000
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,7969 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,8074 4Energy Invest 3,34 3,51 -4,99 -36,48 1218 Keyware Technologies 0,64 0,64 -0,47 -13,51 10333 WDP (sic.) 57,00 56,26 +1,32 19,57 8806 04.12.17 3,35+ 109,42 109,54 30000
Ablynx 8,95 9,00 -0,51 31,26 41181 Kinepolis 26,00 26,25 -0,93 30,82 18869 Wereldhave Belgium 98,52 99,24 -0,73 23,17 783 04.03.18 3,25+ 109,68 109,68 0
ABO-Group 0,18 0,18 -2,16 -24,58 59307 Leasinvest Real Est. 84,50 82,00 +3,05 26,17 1600 Zenitel 1,00 0,95 +5,26 61,93 24606 04.06.18 3,00+ 109,18 109,26 5000
DPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,01
51,49
0,01
51,00
+0,00
+0,96
-33,50
6,73
84433
4574
Lotus Bakeries
MDxHealth
952,00
3,36
943,20
3,34
+0,93
+0,48
50,66
41,77
235
26711
Zetes Industries 20,85 20,85 +0,00 36,67 672 04.09.18
04.12.18
2,75+
3,00+
108,56
109,99
108,70
109,99
3000
0
106,48 -0,18 (-0,17%) Agfa-Gevaert 2,10 2,11 -0,62 40,74 101190 MediVision 0,01 0,01 +0,00 -75,00 1000 04.03.19 3,75+ 113,71 113,71 0
Alcatel-Lucent 2,64 2,58 +2,44 90,31 14780913 Melexis 33,40 33,20 +0,60 97,21 29072 04.06.19 3,75+ 114,09 114,17 2600
ArcelorMittal 10,92 10,64 +2,58 18,57 8964251 Miko 67,00 70,00 -4,29 23,41 409 04.09.19 3,50+ 113,45 113,45 0
Arseus 40,28 40,09 +0,47 111,30 27252 Mobistar 13,10 13,10 +0,00 -17,25 70705 04.12.19 4,20+ 117,23 117,32 31200
Ascencio 52,24 52,25 -0,02 16,63 261 Montea 31,10 30,67 +1,40 16,51 5469 04.03.20 3,10+ 111,73 111,87 2000

Atenor Group 37,16 37,32 -0,43 27,25 1499 Mopoli (gew.) 327,00 327,00 +0,00 9,36 15 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
Banimmo 8,01 8,03 -0,20 -18,27 3142 Moury Construct 111,50 111,50 +0,00 13,22 55 28.09.19 1,02+ — — 0
bpost 19,09 18,92 +0,90 41,82 155487 Neufcour-Cie Fin. 8,60 8,60 +0,00 -21,82 15 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Banque Nationale 3495,00 3493,85 +0,03 42,40 54 NewTree 2,50 2,50 +0,00 0,00 1336
Barco 53,50 53,60 -0,19 -2,49 47564 Nyrstar 2,40 2,42 -0,62 -26,46 238659

Belreca 96,00 96,00 +0,00 11,85 60 Option 0,36 0,36 +0,00 71,43 9159
TAUX D'INTÉRÊT Beluga
Brederode
1,97
28,91
1,97
29,10
+0,00
-0,65
-28,24
16,31
138
3485
Pairi Daiza
PCB
50,10
5,60
50,00
5,60
+0,20
+0,00
117,13
49,06
502
500
Campine 12,55 12,55 +0,00 6,81 67 Peugeot 11,10 10,76 +3,11 -56,28 3114910
3 mois 1 an Care Property Invest 15,40 15,46 -0,39 28,10 2212 Picanol 28,12 28,25 -0,46 37,84 1718
Couronne danoise 0,130 0,380
Couronne norvégienne 1,655 2,150 Catala 11,80 11,80 +0,00 — 16 Quest For Growth 7,15 7,10 +0,68 23,65 1112
CFE 71,60 72,90 -1,78 64,66 30180 RealDolmen 22,02 22,09 -0,32 48,28 1489
En temps réel sur lesoir.be
Couronne suédoise 0,450 1,750
Cimescaut 1407,00 1407,00 +0,00 28,03 8 Recticel 7,74 7,84 -1,31 45,41 9904
Couronne tchèque 0,040 0,520
CMB 18,60 18,62 -0,11 23,77 2645 Resilux 105,00 106,60 -1,50 74,43 324
Dollar aus. 2,845 3,105 Co.Br.Ha. 2190,00 2190,00 +0,00 31,89 2 Retail Estates 62,49 62,52 -0,05 24,55 4658
Dollar can. 1,195 1,555 L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Dollar H.K. 0,376 0,867 Connect Group 1,74 1,77 -1,69 16,00 936 RHJ International 3,48 3,50 -0,49 -8,95 29947
Dollar Sing. 0,400 0,812 Cie du Bois Sauvage 224,15 224,95 -0,36 28,51 474 Rosier 200,00 200,00 +0,00 -1,96 51 les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Dollar U.S. 0,310 0,670 De Rouck Geomatics 0,14 0,14 +0,00 180,00 1000 Roularta Media 13,00 12,68 +2,56 6,56 2167
Deceuninck 1,89 1,92 -1,72 57,67 41199 RTL Group 77,48 77,51 -0,04 28,10 22204 Calculez aussi vos prêts, votre pension, etc.
Euribor (360j) 0,203 0,488 Dexia 0,03 0,03 +13,79 10,00 13264756 Sabca 38,25 38,25 +0,00 14,99 231
Euro 0,160 0,675
Franc suisse 0,050 0,220
Livre U.K. 0,620 1,410
Yen 0,130 0,225
BOURSES ÉTRANGÈRES
UTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,36 5,35 40,81 Volvo AF Stockholm SEK 94,15 92,45 1,59 Twitter Nyse USD 38,31 38,33 —
1,646 +0,015 (+0,92%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 10,18 10,08 37,76 United Technologies Nyse USD 114,88 114,13 14,48
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 2,24 2,20 70,65 Verizon Commun. Nyse USD 50,53 50,32 -1,74
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 126,85 125,90 -2,16 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 76,55 76,82 -1,04
ABB Zurich CHF 20,43 20,26 -4,52 LVMH Moet Hen. Paris EUR 140,35 139,35 5,33 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 86,76 86,89 30,50
Aegon Amsterdam EUR 6,39 6,33 15,05 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 13,44 13,33 8,27 Munchner Ruckvers. Francfort EUR 162,45 160,85 11,78 3M Co Nyse USD 145,00 144,31 26,00 Yahoo! Inc Nasdaq USD 35,70 35,43 31,03
Nestlé N Zurich CHF 69,00 68,45 7,04
Air Liquide
Allianz SE
Paris
Francfort
EUR
EUR
99,52
130,15
98,85 12,43
127,70 10,13 Nokia Oyj Helsinki EUR 5,52 5,48 71,63
ALCOA Inc
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
16,11
94,54
15,97 92,84
94,47 22,78 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 35,23 34,61 36,74 Amgen Inc. Nasdaq USD 118,98 119,77 15,99 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 26,68 26,53 8,30 Novartis N Zurich CHF 80,40 79,60 14,53 Apple Inc Nasdaq USD 96,45 95,22 55,99 cours précéd. 1 an
Anglo American Plc Londres PNC 1501,50 1479,00 10,62 Barrick Gold Corp Toronto CAD 20,24 20,71 30,66
ArcelorMittal Amsterdam EUR 10,92 10,64 17,09 Orange Paris EUR 11,42 11,28 56,65 AT&T Inc Nyse USD 35,86 35,76 -0,31 Bombardier Toronto CAD 3,89 3,82 -22,20
AstraZeneca Plc Londres PNC 4369,50 4353,50 33,95 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 23,46 23,14 4,87 Bank of America Corp Nyse USD 15,57 15,38 13,84 Canon Inc. Tokyo JPY 3360,00 3338,00 0,24
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 17,76 17,62 10,20 Renault Paris EUR 69,83 69,02 22,98 Boeing Co Nyse USD 129,52 128,09 19,84 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 78,50 76,45 -6,65
Repsol Madrid EUR 18,64 18,58 15,79 Caterpillar Inc Nyse USD 110,09 109,96 26,83 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 21,13
Banco Santander SA Madrid EUR 7,53 7,44 45,48 Roche Holding Zurich CHF 262,50 259,00 6,80 Chevron Corp Nyse USD 129,26 128,47 3,80
14/07 11/07 Barclays Londres PNC 209,60 207,90 -25,70 Gold Fields Johannesbo ZAR 41,99 43,00 -17,59
Dollar US 0,7338 0,7356 BASF SE Francfort EUR 84,40 83,35 17,06 Royal Bank Scot. Londres PNC 319,50 314,10 3,32 Cisco Systems Nasdaq USD 25,44 25,52 -1,35 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 33,84 34,77 -0,94
Bayer Francfort EUR 101,95 101,15 20,65 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 2407,00 2389,50 8,49 Citigroup Inc Nyse USD 48,42 47,00 -6,28 Hitachi Tokyo JPY 757,00 753,00 15,85
Livre britannique 1,2553 1,2593
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 4,19 3,80 86,56 RWE Francfort EUR 30,84 30,69 36,31 Coca-Cola Nyse USD 42,38 41,97 2,29 Honda Motor Tokyo JPY 3557,00 3515,00 -7,26
Franc suisse 0,8238 0,8235 Saint-Gobain Paris EUR 37,93 37,48 18,40 DuPont de Nemours Nyse USD 65,01 64,89 18,98 Hutchison Harbour Hong-Kong HKD 0,62 0,60 -3,23
Couronne suédoise 0,1081 0,1085 BHP Billiton Plc Londres PNC 1993,00 1961,00 8,94 Sanofi Paris EUR 76,47 75,81 -3,98 eBay Inc Nasdaq USD 51,16 51,50 -7,84
Couronne 0,1189 0,1194 BNP Paribas Paribas EUR 48,78 48,36 10,83 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1341 0,1341 BP Londres PNC 503,40 503,80 8,40 SAP Francfort EUR 58,08 57,06 0,63 ExxonMobil Corp Nyse USD 102,68 101,74 9,97 Marubeni Corp. Tokyo JPY 735,00 729,00 2,97
Dollar canadien 0,6840 0,6913 British Am. Tobacco Londres PNC 3595,50 3528,00 0,94 Schneider Electric SE Paris EUR 66,96 66,58 20,22 Facebook Nasdaq USD 67,90 66,34 157,03 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2144,00 2100,00 15,38
Carrefour Paris EUR 27,40 27,06 29,39 Siemens AG Francfort EUR 93,59 92,51 16,61 General Electric Nyse USD 26,66 26,55 10,90 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1630,00 1627,00 23,54
Yen japonais 0,0072 0,0073 Société Générale Paris EUR 37,30 36,82 33,73 General Motors Co Nyse USD 37,70 37,95 5,01 NEC Corporation Tokyo JPY 368,00 356,00 57,52
Dollar australien 0,6897 0,6914 Statoil ASA Oslo NOK 187,40 185,30 40,81
Crédit Agricole Paris EUR 10,02 9,90 48,55 Google-Cl.C Nasdaq USD 584,87 579,18 25,88
Dollar néo-zélandais 0,6470 0,6486 Daimler AG Francfort EUR 67,61 66,68 35,23 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 671,00 668,00 -18,64
Rand sud-africain 0,0686 0,0686 Danone Paris EUR 54,71 54,58 -4,02 STMicroelectronics Paris EUR 6,53 6,46 -11,79 Hewlett-Packard Nyse USD 34,15 33,97 28,77 NTT Tokyo JPY 6723,00 6550,00 25,96
Deutsche Bank Francfort EUR 26,04 25,45 -20,06 Telecom Italia SpA Mila,n EUR 0,87 0,87 63,92 Home Depot Nyse USD 79,46 79,61 -0,31 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 1775,00 1753,00 11,51
Telefonica Madrid EUR 12,17 12,12 19,58
UEuro en dollar
Deutsche Boerse Francfort EUR 54,15 53,46 2,61 IBM Nyse USD 189,86 188,00 -2,49 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 9,99 9,92 6,10
Tesco Londres PNC 284,45 278,10 -20,40 Intel Corp Nasdaq USD 31,49 31,25 30,26 Sony Corporation Tokyo JPY 1681,00 1674,00 -23,49
Deutsche Telekom Francfort EUR 12,26 12,08 34,90 Total Paris EUR 51,11 50,77 32,41 Johnson & Johnson Nyse USD 105,38 105,10 17,21
1,3618 +0,0012 (+0,09%) Diageo Plc Londres PNC 1867,00 1846,00 -8,57
UBS AG Zurich CHF 16,48 16,26 -2,63
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1369,00 1347,00 1,51
E.ON SE Francfort EUR 14,60 14,50 18,52 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 56,29 55,80 1,20 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 411,00 407,00 -39,25
Enel SpA Milan EUR 4,21 4,20 73,78 Unicredit SpA Milan EUR 5,93 5,80 61,24 McDonald's Corp Nyse USD 100,47 100,37 -0,42
ENI Milan EUR 19,56 19,38 21,58 Unilever Cert. Amsterdam EUR 31,53 31,36 -0,22 Merck & Co Nyse USD 58,18 58,44 20,97
Vesuvius Londres PNC 451,80 447,80 14,73 Microsoft Corp Nasdaq USD 42,14 42,09 17,95
Ericsson AF Stockholm SEK 75,80 74,60 -2,99 VINCI Paris EUR 52,03 51,83 32,29 Nyse USD 40,49 40,13 25,96
GDF Suez Paris EUR 19,72 19,60 28,80
Generali Assicur Milan EUR 15,40 15,39 10,40 Vivendi Paris EUR 17,48 17,35 15,50 Pfizer Inc Nyse USD 30,24 30,07 4,52
GlaxoSmithKline Londres PNC 1556,00 1562,00 -10,36 Vodafone Group Plc Londres PNC 192,10 189,45 -1,10 Procter & Gamble Nyse USD 81,32 81,16 0,48
HSBC Holdings Plc Londres PNC 599,40 592,30 -17,87 Volkswagen Francfort EUR 185,65 184,25 16,25 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 226,70 218,13 73,66

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 180,00 185,25 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 1007 EUR 111,03 110,94 6,23
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 231,75 236,75 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 1007 EUR 158,63 161,85 16,70
Souv. Nouv. 231,75 236,75 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 1007 EUR 146,16 147,49 10,59
50 pesos mex. 1158,50 1182,50 Accent Pension Fund-c 0907 EUR 215,86 218,41 9,21
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 1007 EUR 95,85 96,78 10,86
Maple leaf 980,00 1010,00 Allianz Capital Bonds Euro-c 1107 EUR 165,54 165,53 5,33 Managed Funds Balanced-c 1407 EUR 2,17 2,17 9,05 AXA B Pension Fd Balanced-c 1107 EUR 158,14 158,03 12,67
Florin 186,75 191,00 Allianz Capital Invest-c 1107 EUR 510,37 509,95 27,66 Managed Funds Dynamic-c 1407 EUR 1,63 1,63 11,64 Belfius Pension Fd High Eq.-k 1107 EUR 110,14 110,04 14,22
Louis suisse 185,50 192,00 Allianz Capital Invest Euro-c 1107 EUR 104,24 103,91 11,46 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 1007 EUR 324,81 327,15 13,03 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 1107 EUR 101,64 101,58 8,85
Krugerrand 1/1 980,00 1010,00 Allianz Capital Security-c 1107 EUR 216,47 216,46 1,06 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 1007 EUR 219,94 221,05 10,56 BNPP B Pension Balanced-c 1107 EUR 158,14 158,03 12,67
50 ECU 485,25 490,50 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix Blue-c 1007 EUR 325,33 324,85 4,15 BNPP B Pension Growth-c 1107 EUR 130,93 130,81 14,78
Belge 181,75 185,75 DVV Horizon 1-c 1007 EUR 11,52 11,57 3,04 ING Multicol.Mix Red-c 1007 EUR 308,58 308,55 8,97 BNPP B Pension Stability-c 1107 EUR 133,43 133,32 10,49
Lingot (kg.) 30990,00 31460,00 DVV Horizon 3-c 1007 EUR 15,01 15,12 2,95 ING Multicol.Mix White-c 1007 EUR 329,27 328,92 5,95 Hermes Fonds de Pension-c 0907 EUR 152,07 152,91 11,06
DVV Horizon 5-c 1007 EUR 13,92 14,07 4,35 Managed Funds Stability-c 1407 EUR 1,86 1,86 5,08 Inter-Bourse-Hermes-c 0907 EUR 158,86 159,34 12,25
DOr USD/once DVV Horizon 7-c
DVV Horizon 9-c
1007
1007
EUR
EUR
12,29
11,06
12,46
11,27
5,04
10,71
DELTA LLOYD LIFE
DLL BelEquity Fund-c 0807 EUR 613,80 604,15 30,80
Metropol.-Rentastr.Balanced-c
Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C
1107
1107
EUR
EUR
158,14
201,57
158,03
201,38
12,67
14,93
Metropol.-Rentastr.Stability-c 1107 EUR 133,43 133,32 10,49
1307,87 -31,13 (-2,32%) AXA ASSURANCES DLL Empl.Benefit Strat.High-c
DLL Empl.Benefit Strat.Low-c
0807
0807
EUR
EUR
67,94
86,02
67,26
85,60
10,80
8,57 Pricos-c 1107 EUR 344,99 344,45 13,50
Piazza AIM Euro Equities-c 1007 EUR 44,93 45,52 10,58
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 0807 EUR 77,49 76,90 10,56 Pricos Defensive-c 1107 EUR 80,43 80,33 10,09
Piazza Carm Invest-c 1007 EUR 152,30 153,22 5,55
DLL EuroEquity Fund-c 0807 EUR 74,38 73,26 22,94 Record Top Pension Fund-c 1107 EUR 105,25 105,10 12,65
Piazza Carm Patrim-c 1007 EUR 146,03 146,53 3,84
DLL World Equity Fund-c 0807 EUR 66,30 65,36 11,86 Star Fund-c 1107 EUR 155,27 154,98 13,39
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c 1107 EUR 41,49 41,48 4,06
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c 1107 EUR 53,88 53,79 13,72
Belfius Life Eq.Europe Index-c 1007 EUR 28,61 28,56 14,44
Belfius Life Eq.USA Index-c 1007 EUR 24,35 24,30 13,15
Source:
13
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

14 L'ÉCONOMIE

Jeux en ligne : la Commission L’économie

allemande de
marbre après
veut mieux protéger les joueurs la victoire
CONJONCTURE
JEUX La recommandation inquiète toutefois une partie du secteur e lundi, l’Allemagne s’est ré-

l’égard des opérateurs de jeux

La Commission euro-
en ligne (comme Malte ou Gi-
péenne dit vouloir proté- braltar). La question de la com-
ger les consommateurs, pétence de la Commission à
notamment les mineurs. harmoniser, voire à réglementer
cette matière par ce que d’au-
Mais certains pays, cuns qualifient de directive
dont la Belgique, s’in- « masquée », pourrait être sou-
quiètent d’une libéralisa- levée par certains Etats-
membres. A commencer par la
tion « masquée ». Belgique qui doit, dans les jours
à venir, arrêter sa position sur
C veillée championne du
monde de football. Une victoire
qui ne devrait toutefois pas se-
couer l’économie du pays.
A Francfort, capitale financière
de l’Allemagne, les rues ont re-
trouvé leur calme lundi matin,
après une nuit de festivités. Mais
l’heure n’est déjà plus à la fête et
les premiers échanges sur le Dax,
l’indice vedette allemand, ont été
accueillis dans le calme, avec une
progression de 0,7 % en début

S
elon les derniers chiffres
de la Commission euro-
péenne, avec 6,84 mil-
lions de joueurs, le marché du
jeu en ligne pesait plus de 10,5
milliards d’euros en Europe en
2012. Un chiffre qui devrait at-
teindre 13 milliards d’euros en
2015. Et qui ne tient pas
compte, reconnaît la Commis-
sion, des « milliers de sites non
réglementés, souvent basés hors
de l’Union européenne, auxquels
les consommateurs ont accès et
qui présentent des risques im-
portants, notamment de fraude
et de blanchiment d’argent ».
C’est dans ce contexte qu’elle a
mis sur le métier, en octobre
2012, un plan d’action dans le
but de réguler au niveau euro-
péen les sites de jeux et paris en
ligne. Plan d’action qui a débou-
ché sur une recommandation
contenant une liste de principes
que la Commission aimerait
voir appliquer par les Etats
membres en matière de jeux en
ligne pour mieux protéger les
joueurs, en particulier les mi-
neurs.
« Nous devons mieux protéger
nos concitoyens, et en particu-
lier nos enfants, des risques liés
aux jeux d’argent et de hasard, a
ainsi déclaré le commissaire eu-
ropéen chargé du Marché inté-
rieur, Michel Barnier. Nous at-
tendons à présent des Etats-
membres, mais aussi des opéra-
teurs de sites web de jeux d’ar-
gent et de hasard, qu’ils se
montrent à la hauteur de notre
volonté de garantir aux
consommateurs un niveau de
protection élevé dans ce secteur
numérique en plein essor. »
ce dossier. Il nous revient
d’ailleurs qu’un éventuel recours
déposé auprès de la Cour de jus-
tice de l’Union européenne fait
partie des options envisagées.
L’inquiétude est également
palpable du côté des opérateurs
publics de jeux (comme notre
Loterie nationale), en situation
de monopole sur certains seg-
ments du marché. Selon Frie-
drich Stickler, président de Eu-
ropean Lotteries, l’association
qui regroupe les loteries euro-
péennes, « l’objectif de la Com-
mission – protéger les consom-
mateurs et les mineurs – est
louable ». Mais celui-ci souligne
« l’importance et la compétence
première des Etats-membres
pour réguler les jeux et paris sur
leur territoire ». European Lot-
teries a rappelé que le Parle-
ment européen s’est prononcé
en 2013 contre une initiative lé-
Selon la Commission, entre 0,1 et 0,8 % de la population adulte souffre d’un trouble lié aux jeux d’argent gislative sectorielle au niveau
et de hasard. © ROGER MILUTIN. européen.
Par contre, l’EGBA, l’associa-
Les sites de jeux d’argent et pas jouer à des jeux d’argent ou tion. tion européenne qui rassemble
de hasard sont notamment invi- de hasard en ligne, de mettre en Si la Belgique a mis en place, de nombreux opérateurs de pa-
tés à répondre à des exigences place des campagnes de sensibi- en 2010, une nouvelle législa- ris en ligne (Unibet, Bwin, Bet-
minimales d’information pour lisation sur les risques qu’ils tion plutôt restrictive pour en- clic…), a affirmé « souscrire
que les joueurs comprennent comportent et de désigner des cadrer les jeux de hasard dans pleinement » à cette initiative de
bien les risques. Il est recom- autorités de réglementation notre pays, certains observa- la Commission, en rappelant
mandé aux opérateurs d’instau- que ses membres adhèrent déjà
rer un compte où les joueurs La question de la compétence de la Commission pourrait à ses principes, notamment l’in-
inscrivent leur âge et leur iden- être soulevée par certains Etats, dont la Belgique terdiction des jeux d’argent en
tité, et à le vérifier. La Commis- ligne pour les mineurs et un en-
sion estime que ces sites de- compétentes. La recommanda- teurs craignent que, derrière vironnement sûr pour les
vraient aussi offrir aux joueurs tion invite les Etats-membres à cette recommandation, la Com- joueurs. Maarten Haijer, le se-
la possibilité de se fixer des li- notifier à la Commission les me- mission ne cache en fait une vo- crétaire général de l’EGBA, ap-
mites de dépenses et de recevoir sures qu’ils auront prises dix- lonté de libéraliser plus large- pelle même la Commission à al-
des alertes sur les gains ou les huit mois après sa publication ment le secteur, ouvrant ler plus loin et « traiter le pro-
pertes accumulés. au Journal officiel de l’Union grandes les portes aux opéra- blème de la fragmentation du
Aux Etats-membres, la Com- européenne. La Commission teurs basés dans des Etats ou marché européen » en prenant
mission recommande de veiller évaluera les mesures prises des territoires de l’Union aux lé- « des initiatives législatives ». ■
à ce que les mineurs ne puissent trente mois après cette publica- gislations moins sévères à BERNARD PADOAN
d’après-midi. « Il ne faut pas s’at-
tendre à ce que cette victoire ait
un gros effet sur la Bourse. Les
crises géopolitiques et bancaires
ou la situation économique res-
tent au premier plan pour les in-
vestisseurs », souligne Robert
Halver, chef du département
d’analyse financière de la banque
Baader Bank, sur le parquet de la
place francfortoise. Un avis par-
tagé par Holger Bahr, économiste
chez DekaBank : « C’est naturel-
lement une belle histoire mais les
répercussions (économiques)
sont vraiment très limitées ».
« La plupart des enquêtes
montrent que la confiance des
consommateurs allemands est
déjà forte, donc l’Allemagne de-
vrait traverser une période pro-
longée de croissance décente de la
consommation pour les années à
venir », victoire footballistique
ou pas, renchérit Christian
Schulz, économiste chez Beren-
berg. D’ailleurs, le gouvernement
allemand a annoncé ce lundi qu’il
ne modifiera pas ses prévisions
de croissance économique.
Certaines entreprises ont
néanmoins réussi à cueillir la
balle au bond. Adidas, le sponsor
des deux équipes finalistes, a déjà
vendu plus de deux millions de
maillots de l’équipe allemande et
fort est à parier que la nouvelle
édition avec quatre étoiles sera
un best-seller. Et la chaîne alle-
mande Joey’s Pizza a augmenté
son chiffre d’affaires de 20 % du-
rant la Coupe du monde et l’a car-
rément doublé pour le soir de la
finale. Et pour l’horeca, ce succès
mondial a sans doute sonné les
« oktoberfest » avant l’heure. ■
P.Lt (avec AFP)

La Silicon Valley, une opportunité autant qu’un mythe

ENTREPRENEURIAT Bruxelles jette des ponts vers San Francisco
près un début de carrière
A dans le secteur informa-
tique, Eric Gabrys vit depuis 2
ans et demi dans la baie de San
Francisco. Il y accueille et guide
des entreprises et start-up
bruxelloises en tant qu’attaché
pour Brussels Invest & Export.
Il était de passage à Bruxelles
pour retrouver avec bonheur
notre climat pluvieux, mais aus-
si pour faire connaître un nou-
veau service à destination des
(jeunes) entreprises qui veulent
partir à la conquête de la Silicon
Valley. L’idée est de démontrer
qu’il est possible de profiter de
l’eldorado californien, sans pour
autant s’exiler complètement, et
en générant toujours de l’activi-
té pour la « mère patrie ». Eric
Gabrys aligne d’ailleurs rapide-
ment quelques exemples d’im-
plantations belges plutôt réus-
sies, exclusivement dans le sec-
teur informatique : Radionomy,
Voxbone, Softkinetic, Odoo (ex-
OpenERP)… Une vingtaine
d’entreprises belges ont désor-
mais des bureaux entre San José
et San Francisco.
Le programme « Connecting
Brussels with Silicon Valley »
Eric Gabrys, attaché pour Brussels Invest & Export. © D.R.
(CBSV) s’adresse à leurs émules.
« Nous avons regroupé et struc-
turé une série de services exis-
tants afin que l’entrepreneur
qui débarque dans la Silicon
Valley pour une mission d’ex-
ploration soit opérationnel dès
le premier jour. Nous faisons en
sorte qu’il ne perde pas de temps
en logistique. » Concrètement,
CBSV propose gratuitement
pour une durée standard de 2
semaines (extensible) un bu-
reau open space « tout com-
pris » (soit à San Francisco
même, soit dans des incuba-
teurs à Stanford ou Redwood
City), des formations et ateliers
et surtout l’accès à un certain
nombre d’experts, d’entrepre-
neurs et investisseurs poten-
tiels. « Nous entretenons un ré-
seau d’une cinquantaine d’ex- 1.000 investissements, il y en a En plus de mettre les entre-
perts, essentiellement dans le
secteur informatique, mais aus-
peut-être un dans une start-up
européenne. »
preneurs en relation avec les
bonnes personnes, l’utilité d’un
si dans la mode ou les green- L’autre grosse erreur à éviter programme comme CBSV est
techs. » Les seuls frais à charge concerne les différences cultu- précisément d’aider à valider
des participants concernent le relles : « Il ne faut pas essayer l’approche du marché de la Sili-
voyage et l’hébergement. de vendre en Californie la même con Valley, sur le plan commer-
chose qu’en Europe. La façon de cial, mais aussi juridique et
Il est possible de profiter se présenter (le “pitch”) est égale- culturel.
de l’eldorado californien ment différente : il faut être en- OLIVIER FABES
sans pour autant s’exiler core plus “to the point” et cela ne
complètement sert à rien de citer comme client Infos pratiques : www.invest-export.iris-
une référence belge totalement net.be (rubrique Silicon Valley, mode
« Le but est de valider inter- méconnue. » d’emploi)
nationalement un produit,
même si la start-up n’a pas l’in-
tention de vendre aux Etats- Entrepreneur
Unis. Certaines jeunes entre-
prises technologiques ont intérêt
à se confronter très tôt à la réali-
té concurrentielle de la Silicon
Valley. » Il n’y a donc pas d’âge
idéal pour participer, à condi-
tion d’avoir les bonnes attentes.
« Il faut casser le mythe de la Si-
licon Valley comme paradis
pour trouver des investisseurs.
Les “venture capitalists” califor-
niens ne s’intéressent pas aux Aux côtés de ces acteurs de la vie économique,
mises en dessous de 5 millions Le Soir se mobilise pour stimuler l’esprit d'entreprise.
de dollars. Il y a certes de nom- Cet espace est le leur, le nôtre, le vôtre.
breux « business angels » pour www.lesoir.be/entrepreneur
les sommes inférieures, mais sur

14

Citigroup paiera 7 milliards de dollars
BANQUES L’amende va lui permettre de solder son passé avec les subprimes
La banque et la justice
américaine ont trouvé
un accord.
La publication
des résultats n’a pas
pour autant déçu
les investisseurs.
A
près plusieurs mois de
négociations, Citigroup
et la justice américaine
ont fini par trouver un accord « à
l’amiable ». La banque avait
d’abord proposé de payer 363
millions de dollars (266 millions
d’euros) selon la presse améri-
caine, alors que la Département
de la justice, l’Agence américaine
de garantie des dépôts bancaires
et plusieurs Etats américains en
réclamaient 12 milliards (8,8
milliards d’euros).
Finalement, la troisième
banque des Etats-Unis devra
payer 7 milliards de dollars (5,1
milliards d’euros). En échange de
cette amende, elle évite les pour-
suites et s’acquitte de ses erreurs
passées dans le domaine de l’im-
mobilier.
Il est reproché à Citigroup
d’avoir commercialisé entre
2003 et 2008 des placements liés
à des crédits immobiliers fra-
giles. Elle en aurait vendu pour
3,5 milliards (plus de 2,5 mil-
liards d’euros). Ces produits
toxiques ont provoqué des mil-
liards de dollars de pertes pour
les investisseurs à l’éclatement de
la bulle immobilière. Concrète-
ment, la banque américaine est
mouillée dans l’affaire des sub-
primes.
« Les activités de la banque ont
La banque évite les poursuites et s’acquitte de ses er-
reurs passées dans le domaine de l’immobilier
beaucoup contribué à la crise fi-
nancière qui a dévasté notre éco-
nomie en 2008 », a fustigé le mi-
nistre de la Justice américaine
Eric Holder. Pour le directeur gé-
néral, Michael Corbat, l’accord
annoncé aujourd’hui résout tous
les litiges en cours sur la titrisa-
tion de prêts immobiliers et titres
dérivés. « Nous pensons que cet
accord est dans l’intérêt de nos ac-
tionnaires et qu’il nous permet de
LESBRÈVES
Moins de starters en Wallonie
S
elon une analyse du Syndicat neutre pour indépendants
(SNI) basée sur les données du bureau d’informations
commerciales B-Information, le nombre d’entreprises nou-
vellement créées (« starters ») continue de baisser en Belgique,
depuis le début de l’année 2012. Durant les six premiers mois de
2014, 36.283 entreprises ont été créées tandis qu’elles étaient
38.899 à voir le jour durant la même période l’année passée. Soit
une baisse de 6,8 %. La baisse de starters est la plus marquée en
Wallonie (- 15,8 %). En Flandre (- 2,8 %) et à Bruxelles (- 3 %),
l’érosion est moins nette. O.F.
BPOST
Seul en lice pour le contrat
de distribution des journaux
Seul bpost reste en lice pour le
contrat de distribution des jour-
naux et périodiques à partir de
janvier 2016, a indiqué lundi
après-midi le syndicat socialiste
(ACOD/CGSP). Il a été décidé de
ne pas poursuivre les négocia-
tions avec les deux autres candi-
dats, car ils ne fournissent pas de
garanties suffisantes, a indiqué
de son côté André Blaise, secré-
taire général de la CSC-Trans-
com. Du côté du cabinet du mi-
nistre de l’Economie, Johan
Vande Lanotte (sp.a), on n’a pas
voulu réagir à cette possible dé-
cision. La société bpost non plus
n’a pas pu confirmer cette infor-
mation. Selon les syndicats, envi-
ron 3.000 emplois sont en dan-
ger si bpost perd le contrat. (b.)
Citigroup, qui détient Citibank, est accusée d’avoir commercialisé des placements liés à des crédits immobiliers à risque qui ont généré des
milliards de pertes pour les investisseurs. © AFP.
nous tourner vers l’avenir, pas le
passé », a-t-il commenté dans un
communiqué.
Les résultats trimestriels de la
banque américaine ont été plom-
bés par l’amende. Citigroup ac-
cuse en effet une charge de 3,8
milliards de dollars (2,8 milliards
d’euros) avant impôts au
deuxième trimestre. La publica-
tion des résultats n’a pour autant
pas déçu les investisseurs. Le bé-
néfice par action annoncé est su-
périeur aux attentes des ana-
lystes et le cours de l’action a
grimpé de plus de 3,5 % à Wall
Street.
L’accord s’inscrit dans le cadre
des investigations lancées en
2012 sur la pratique des banques
à l’origine de la crise financière.
CHANGES
Immunité partielle pour
les courtiers manipulateurs ?
Les autorités judiciaires améri-
caines pourraient offrir l’immu-
nité partielle à de jeunes cour-
tiers londoniens en échange d’in-
formations sur des manipula-
tions du marché des changes, a
rapporté le Financial Times dans
son édition de lundi. La manipu-
lation présumée du marché des
changes fait l’objet de plusieurs
enquêtes dans différents pays,
dont les Etats-Unis, la Suisse et le
Royaume-Uni. Le scandale est de
taille : de nombreuses grandes
banques sont dans le collimateur
des régulateurs, dont Deutsche
Bank, Citigroup, BNP Paribas,
Barclays et UBS, et certaines
d’entre elles ont déjà suspendu
des cambistes dans le cadre de
cette affaire (b.)
Pour des faits similaires, JP Mor-
gane Chase a déjà versé 13 mil-
liards de dollars (9,5 milliards
d’euros) fin 2013. Elle détient à
ce jour le record de la plus grosse
amende jamais infligée à une ins-
titution bancaire par la justice
américaine.
Toujours pour les mêmes faits,
la prochaine sur la liste pourrait
être Bank of America. Cette fois-
ci l’amende pourrait s’élever à 17
milliards de dollars (12,5 mil-
liards d’euros). « Citi n’est pas la
première institution à être tenue
pour responsable par le départe-
ment de la justice, et elle ne sera
certainement pas la dernière », a
rappelé Eric Holder. Et si Citi-
group tourne la page des sub-
primes, le compromis signé n’ex-
clut pas des poursuites civiles à
l’égard de certains banquiers du
groupe. ■
MORGANE KUBICKI
Fusions et acquisitions :
la pharma se distingue encore
PHARMACIE L’Américain AbbVie rachète le britannique Shire pour 40 milliards d’euros
epuis quelques mois, c’est
D l’effervescence dans le sec-
teur pharmaceutique. Il ne se
passe pas une semaine depuis le
début de l’année sans qu’une ac-
quisition digne de ce nom (M&A
dans le jargon, pour Mergers and
Acquisitions), une cession d’ac-
tifs ou un accord de coopération
ne soit annoncé. C’est bien
simple, d’après le cabinet
d’études Dealogic, la pharmacie
est le secteur est le plus actif en
2014, avec plus de 200 milliards
de fusions et acquisitions annon-
cées depuis début janvier. Près de
25 % des opérations sont rela-
tives à ce secteur. Cette fois, c’est
au tour de l’Américain AbbVie de
jeter son dévolu – après 5 essais
infructueux – sur le Britannique
Shire, pour quelque 54 milliards
de dollars (pas loin de 40 mil-
liards d’euros). Le groupe met
ainsi la main sur un portefeuille
très lucratif de traitements contre
l’hyperactivité et les maladies
rares, qui dégagent des marges
opérationnelles importantes.
« Les marges, c’est l’un des pro-
A qui va profiter l’amende infligée
à Citigroup ?
a banque a été condamnée à
L une amende de 7 milliards
de dollars (5,1 milliards d’euros),
qui seront répartis entre plu-
sieurs acteurs ayant mené les né-
gociations.
Dans le détail, la banque ver-
sera 4 milliards de dollars
(2,9 milliards d’euros) au dépar-
tement de la Justice américaine.
500 millions de dollars (367 mil-
lions d’euros) seront répartis
entre l’agence américaine de ga-
rantie des dépôts bancaires
(FDIC) et les cinq Etats améri-
cains qui étaient associés aux
dossiers.
Le solde restant de 2,5 mil-
liards de dollars (1,8 milliard
blèmes majeurs du secteur phar-
maceutique aujourd’hui », es-
time Patrick Haeselman, spécia-
liste des marchés chez BNP Pari-
bas. « La croissance autonome
des ventes est de 2 % en moyenne
en Europe, et les marges bénéfi-
ciaires sont faibles, alors que la
plupart des géants du secteur re-
gorgent de liquidités ». Dans le
cas précis d’AbbVie, il est évident
que le rachat du groupe Shire, ba-
sé en Irlande, va dynamiser les
ventes : les perspectives de la so-
ciété britannique sont radieuses
puisqu’elle vise un doublement
de son chiffre d’affaires, à 10 mil-
liards de dollars d’ici à 2020, no-
tamment grâce au rachat l’an der-
nier pour 4,2 milliards de dollars
de ViroPharma, une société bio-
technologique américaine.
Mais d’autres raisons ex-
pliquent la boulimie actuelle des
grands acteurs du secteur phar-
maceutique. « La première est la
plus connue : la perte de brevets
sur des médicaments importants
pour leurs chiffres d’affaires et la
difficulté financière d’en mettre
L'ÉCONOMIE 15
d’euros) prendra la forme d’une
compensation pour les consom-
mateurs et investisseurs lésés
par Citigroup entre 2003 et
2008 dans le cadre de la vente
des produits toxiques. Le but est
de soulager les consommateurs
sur le marché des crédits immo-
biliers.
« L’allégement prendra di-
verses formes, y compris la mo-
dification de prêt pour les pro-
priétaires qui n’arrivent plus à
rembourser, un refinancement
pour les emprunteurs en difficul-
té, une diminution des rembour-
sements pour certains acheteurs,
et des dons aux organismes qui
assistent au réaménagement et à
d’autres sur les rails », explique
Rudi Van Eynden de Candriam
(anciennement Dexia Asset
Mangement). « S’il y une base
très importante de fusions, c’est
parce que les géants du secteur
s’intéressent à des petites sociétés
hyperspécialisées dans un seg-
ment – parfois sous-segment – du
marché de la santé, qui complète
ou améliore leurs propres re-
cherches. Cela leur permet d’évi-
ter des coûts astronomiques en
« recherche et développement »,
qui pèsent très lourd pour le sec-
teur traditionnel », poursuit l’ex-
pert. Les synergies sont un autre
point d’attention des grands sec-
teurs. Améliorer ou compléter les
recherches cliniques ne sont
qu’un aspect des coûts globaux
assumés. « Il ne faut pas se leur-
rer : si le leader mondial Pfizer
s’est heurté à des levées de bou-
cliers lorsqu’il a annoncé son in-
tention de racheter le britannique
AstraZeneca, c’est parce qu’il était
évident, au vu des activités des
deux groupes, que l’emploi allait
souffrir. Mais c’est une réalité :
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LES AMENDES
Pénalités imposées
aux banques
par les Etats-Unis
25 milliards de dollars à cinq
banques américaines en
2012 pour saisies immobi-
lières abusives.
13 milliards de dollars à
JPMorgan Chase et 11,6
milliards à Bank of America
en 2013 pour avoir commer-
cialisé des produits hypothé-
caires toxiques.
8,9 milliards de dollars à
BNP Paribas Fortis pour
avoir violé des embargos
américains entre 2002 et
2009.
2,6 milliards de dollars à
Crédit Suisse en 2014 pour
avoir facilité l’évasion fiscale
de contribuables américains.
2,6 milliards de dollars à
JPMorgan Chase en 2014
pour avoir fermé les yeux sur
les pratiques de l’escroc
Bernard Madoff.
1,53 milliard de dollars à UBS
en 2012 et 1,05 milliard à
Rabobank en 2013 pour des
manipulations supposées du
taux interbancaire Libor.
l’accès à des logements locatifs
abordables pour les familles à
faibles revenus dans les zones de
coûts élevés », précise le commu-
niqué du département de la Jus-
tice.
Un observateur indépendant
sera nommé pour déterminer si
Citigroup se plie à ces obliga-
tions. Si la banque n’a pas distri-
bué les 2,5 milliards de dollars
d’ici 2018, elle devra s’acquitter
de pénalités auprès de Neigh-
borWorks America. L’association
à but non lucratif procure des lo-
gements à prix abordables et
aide au développement des com-
munautés. ■
M.K.
quand on fait face à des taux de
marge opérationnelle qui peinent
à dépasser les 5 %, on cherche na-
turellement à dégager des écono-
mies structurelles en matière de
coûts de fonctionnement. Et l’em-
ploi est souvent dans le viseur… »
Optimisation fiscale
La faiblesse de taux est une
troisième raison qui pousse les
sociétés pharmaceutiques à s’ac-
tiver. Avec des taux planchers à
court comme à long terme, « il est
assez facile de s’endetter, poursuit
Rudy Van Eyden, d’autant que
l’économie mondiale semble sor-
tir de l’ornière, ce qui offre des
perspectives de croissance à plus
long terme. »
Dernier élément qui pousse les
sociétés « pharmas » à sortir du
bois : la possibilité d’échapper à
l’impôt qui les frapperait d’office
si les bénéfices réalisés hors des
Etats-Unis n’étaient pas réinves-
tis en acquisitions ou accords de
partenariats. C’est ce qu’on ap-
pelle de l’optimisation fiscale… ■
F.M.
15

Le Soir Mardi 15 juillet 2014
16
Tecteo a injecté
300.000 euros dans le
capital du news maga-
zine M... Belgique, par le
biais de la chaîne BeTV,
qu'elle contrôle. © D.R.
Partenariat transatlantique :
la Commission alliée à Wall Street ?
COMMERCE Une
L’Europe pousse-t-elle
l’Amérique à alléger les
réglementations finan-
cières imposées
dans la foulée de la crise
de 2008 ?
C’est l’accusation
portée par Corporate
Europe Observatory.
La Commission
dément.
D
ans le cadre des (dis-
crètes) négociations sur
le Partenariat transat-
lantique, dont le sixième round
se tient cette semaine, à nouveau
l’exécutif européen tente de
convaincre les Etats-Unis d’ac-
cepter le principe de la coopéra-
tion en matière de régulation fi-
nancière.
Pour Corporate Europe Obser-
vatory (CEO), une ONG qui
traque les activités des lobbies
du « big business », sous couvert
d’harmonisation et au prétexte
de renforcer la stabilité finan-
cière, la Commission travaillerait
en réalité au bénéfice des
grandes entreprises financières
européennes et tenterait d’impo-
ser aux Etats-Unis le détricotage
de leur nouvelle réglementation
plus stricte que la nôtre, notam-
ment en matière bancaire.
L’ONG se base sur une proposi-
tion confidentielle faite par les
négociateurs européens à leurs
homologues américains en mars
dernier.
1 Pousser à la dérégulation ?
« Outre-Atlantique, les nou-
velles règles, surtout en matière
bancaire, sont plus sévères. Et les
banques européennes voudraient
bien pouvoir faire, à l’avenir,
leurs affaires aux Etats-Unis
tout en respectant, non pas les
règles américaines, mais les
règles européennes. C’est le pre-
mier objectif de la coopération
régulatoire que la Commission a
proposé aux négociateurs améri-
cains en mars dernier », ex-
plique Kenneth Haar, de Corpo-
rate Europe Observatory. Et pas
le seul, assure-t-il.
« Un objectif plus général est
d’empêcher que les législateurs et
régulateurs puissent imposer des
règles qui pourraient affecter les
entreprises financières de l’autre
partie contractantes. Par
exemple, une limite plus basse
au ratio de levier bancaire impo-
Banco Espirito Santo continue de chuter
BANQUES La prise de fonction de la nouvelle direction n’a pas vraiment apaisé les marchés
a nouvelle équipe dirigeante
L de la banque n’aura pas cal-
mé la chute du cours du titre
longtemps. Après avoir gagné
6 % à l’annonce du changement
de direction, le titre de Banco
Espirito Santo s’est déprécié à
nouveau. En une semaine, l’ac-
tion a perdu 38 % de sa valeur.
La banque portugaise est en
difficulté depuis que le groupe
Espirito Santo International
(ESI) accumule les dettes et me-
nace de tomber en faillite. Elle
est inquiétée par les risques des
ÉCONOMIE
ONG accuse Bruxelles de pousser à la dérégulation financière
Si la Commission souhaite que la régulation financière soit intégrée au Partenariat transatlantique, l’administration américaine, jusqu’à
présent, a refusé. Malgré les pressions européennes, conjuguées à celles des grandes banques de Wall Street... © AP.
sée aux Etats-Unis impacterait
négativement les filiales des
grandes banques européennes,
qui financent une plus grande
part de leurs activités via l’em-
prunt. C’est ce genre de scénario
que veut éviter la Commission. »
L’ONG se défend de faire à la
Commission un procès d’inten-
tion. Elle reconnaît que la coopé-
ration dans la définition des
normes n’interdit pas, en tant
que telle, la mise en œuvre de
mesures de régulation pruden-
tielles.
« Mais si la proposition de la
Commission était acceptée, elle
rendrait plus difficile le renforce-
ment de la régulation financière.
Puisqu’une partie contractante
souhaitant édicter une nouvelle
règle devrait d’abord négocier
avec l’autre partie, avant même
d’en parler avec son propre par-
lement. Or, il n’y a pas unanimi-
té sur ce qui constitue une règle
prudentielle légitime : si les
Etats-Unis sont plus stricts vis-
autres sociétés du groupe, car la
Banco Espirito Santo (BES) est
détenue à 25 % par Espirito San-
to Financial Group (ESFG), lui-
même détenu à 49 % par Espiri-
to Santo International (ESI), la
holding à la tête du groupe. L’ex-
position de la banque aux entités
du groupe se chiffrerait à plus
d’un milliard d’euros.
Jeudi, le cours de l’action avait
été suspendu à la Bourse de Lis-
bonne pour éviter une descente
aux enfers après avoir déjà perdu
plus de 17 % en début de jour-
à-vis des banques, ils le sont
moins vis-à-vis des fonds spécu-
latifs. Et vice versa pour l’Eu-
rope. »
2 Renforcer la stabilité finan-
cière ? Officiellement, le ca-
binet du commissaire De Gucht,
chargé de négocier le futur traité
de « libre-échange » transatlan-
tique, ne fait aucun commen-
taire « sur d’éventuels textes fui-
tés », renvoyant aux documents
publiés sur le site de la Commis-
sion.
« Off the record », les accusa-
tions de Corporate Europe Ob-
servatory font grincer des dents.
« Une nouvelle fois, CEO dé-
monte son habileté à manipuler
les médias sur base d’une préten-
due analyse équilibrée et objec-
tive d’un prétendu document qui
aurait fuité », dit-on dans les
couloirs de la Commission.
« Les réformes de la réglemen-
tation financière visent les
mêmes objectifs de part et d’autre
née. La situation avait ravivé la
crainte d’une nouvelle crise ban-
caire sur les marchés européens.
Depuis, la Banque centrale du
Portugal a ordonné une réunion
extraordinaire du Conseil d’ad-
ministration de la banque pour
accélérer la mise en place de
nouveaux dirigeants, qui était
initialement prévue pour la fin
du mois. Le but : apaiser au plus
vite les marchés et éviter de faire
resurgir les vieux démons de la
crise financière. Le Portugal sort
tout juste de son plan d’aide né-
de l’Atlantique, même si la ma-
nière de les atteindre peut diffé-
rer. Dans le cadre des négocia-
tions du TTIP, nous proposons
d’inclure le principe de la coopé-
ration régulatoire, mais aucune
norme prudentielle particulière,
dont la substance ne doit pas, se-
lon nous, être négociée dans le
cadre d’un accord commercial. Il
est tout à fait faux de prétendre
que plus de coopération se tra-
duira par de la dérégulation. En
revanche, elle renforcera la stabi-
lité financière et créera un mar-
ché plus large et plus efficient
pour les entreprises financières
européennes et américaines »,
ajoute-t-on.
Ces contre-arguments laissent
Kenneth Haar de marbre. « Si la
crise financière de 2008 s’est
propagée d’un côté à l’autre de
l’Atlantique, ce n’est pas en rai-
son de l’existence de normes dif-
férentes, mais du fait de l’inter-
connexion des systèmes finan-
ciers et de l’opacité dans laquelle
gocié en 2011 à la suite de la crise
des dettes souveraines.
Ricardo Salgado, à la tête de la
première banque privée du pays
depuis 23 ans, a annoncé sa dé-
mission fin juin après la décou-
verte d’irrégularités comptables.
La nouvelle équipe a dû prendre
ses fonctions plus vite que prévu
afin d’éviter de laisser la banque
sans direction. La figure emblé-
matique de la famille Espirito
Santo quitte son poste au profit
de l’économiste Vitor Bento, an-
cien de la Banque du Portugal.
s’opéraient de nombreuses opéra-
tions », réplique-t-il.
« La stabilité financière n’est
pas le seul objectif de la régula-
tion ; celle-ci peut – et doit – aus-
si veiller à ce que le système fi-
nancier finance l’économie réelle
– notamment les investissements
à long terme que nécessitera la
transition écologique. Or, l’on
peut craindre que la « coopéra-
tion régulatoire » rende, sinon
impossible, tout au moins très
difficile la mise en œuvre de me-
sures visant un tel objectif, ou in-
terdisant, par exemple, certains
produits hautement spécula-
tifs. »
3 La Commission alliée à Wall
Street ? Et Corporate Eu-
rope Observatory de dénoncer
« l’alliance malsaine entre la
Commission, les grandes
banques européennes et les
banques de Wall Street, qui, en-
semble, font pression sur l’admi-
nistration américaine, qui, pour
La succession a été approuvée
par Espirito Santo Financial
Group, en concertation avec
l’autre grand actionnaire, l’insti-
tution française Crédit Agricole
qui en détient 14,6 %. Le conseil
d’administration a autorisé les
nominations en urgence, dans la
nuit de dimanche à lundi, afin de
rassurer les investisseurs.
Mais pour l’instant, le titre
continue sa chute. Le ESFG a ré-
duit sa participation de 25 % à
20 %, pour honorer des dettes. ■
M.K.
REPÈRES
Un accord commercial
entre l’Union
et les Etats-Unis
Le Partenariat transatlan-
tique de commerce et d’in-
vestissement (TTIP en an-
glais) est un accord com-
mercial en cours de négocia-
tion entre l’Union
européenne et les Etats-
Unis. Le principal objectif
n’est pas la réduction des
tarifs douaniers, déjà très
faibles, mais l’abaissement
des « barrières non tari-
faires », via l’harmonisation
des réglementations et
normes, notamment tech-
niques, sanitaires ou envi-
ronnementales. Ce qui fait
craindre à ses opposants –
ONG, syndicats, organisa-
tions de consommateurs… –
un nivellement par le bas.
Un deuxième volet portant
sur la « protection des inves-
tisseurs étrangers » fait
également débat, car le TTIP
pourrait autoriser une entre-
prise privée à faire un procès
à un Etat, et à demander des
dommages et intérêts, de-
vant un panel d’arbitrage
international, si cet Etat
votait une loi défavorable à
ses intérêts.
D.B.
le moment, refuse que la régula-
tion financière soit intégrée au
Partenariat transatlantique, de
peur que les nouvelles règles édic-
tées outre-Atlantique depuis
2008 ne finissent par être di-
luées. »
Réponse de la Commission :
« Les propositions européennes
visent à assurer la stabilité fi-
nancière – et non les intérêts des
institutions financières ».
Reste que celles-ci sont ali-
gnées à 100 % sur les proposi-
tions de l’exécutif européen, in-
siste Corporate Europe Observa-
tory. Qui cite un responsable de
TheCityUK, un lobby financier
britannique, qui déclarait il y a
quelques mois que les proposi-
tions de la Commission « re-
flètent si étroitement l’approche
de TheCityUK qu’on pourrait
penser qu’elles sont extraites di-
rectement d’une de nos bro-
chures » sur le Partenariat trans-
atlantique. ■
DOMINIQUE BERNS
L’action LE SOIR - 15.07.14
Source : Boursorama
Banco Esperito Santo
En euros
1,5
1,0
0,5
0,45
- 7,8 %
0
14 Juil. 2013 14 Juil. 2014
16

GASTRONOMIE
La renaissance
des restos
italiens
P.20
A
vec cinq titres olym-
piques, le nageur Ian
Thorpe, 31 ans et re-
traité depuis un an,
est une des plus
grandes stars du sport austra-
lien et le plus titré des athlètes
de son pays aux JO.
Dimanche soir, à la télévision
australienne, Thorpe a encore
marqué l’opinion australienne
mais pour d’autres raisons.
Dans une interview-confession,
celui que l’on appelait la
« Thorpille » a effectivement ré-
vélé ce que la rumeur l’avait
toujours amené à démentir :
son homosexualité.
« Cela fait longtemps que j’y
réfléchis. Je ne suis pas hétéro-
sexuel, a-t-il déclaré dans cet
entretien. Ce n’est que très ré-
cemment, au cours des deux
dernières semaines, que j’ai dé-
cidé d’en parler avec mes
proches. J’ai réalisé que le men-
songe était devenu si gros que je
ne voulais pas que les gens re-
mettent en cause mon intégrité
et pensent que j’avais menti sur
tout. »
Thorpe est sans doute la plus
grande star sportive mondiale à
avoir fait son coming out. Une
façon sans doute pour lui de
sortir d’une période de pro-
fonde dépression, de maladies
et de blessures, et, espère-t-il,
de faire avancer la cause des
homosexuels.
« Nous avons besoin d’athlètes
gays très célèbres pour prouver
que les stéréotypes sont faux »,
a déclaré son compatriote Mat-
thew Mitcham, également
champion olympique de nata-
tion et gay. ■
J.-F. Lws
LITTÉRATURE
Nadine
Gordimer nous
a quittés
P.28
Ian Thorpe est considéré comme le plus grand champion olympique australien de tous les temps. Son coming out n’en est que plus important. © REUTERS.
« Les fédérations disent qu’il n’y
a pas de gays dans leur sport »
ENTRETIEN
nthony Mette est conseiller
A en psychologie du sport à la
clinique du sport de Bordeaux et
membre du Comité permanent
de lutte contre les discrimina-
tions du ministère français des
Sports. Il a travaillé sur l’homo-
phobie dans le sport.
Quel est l’intérêt pour un sportif
comme Ian Thorpe de faire cette
révélation ?
Pour lui, c’est une libération et
un soulagement, un apaisement,
c’est assumer ce qu’il est vrai-
ment et vivre ce qu’il a envie de
vivre. Sur le plan sociétal, c’est
important car c’est le plus grand
sportif mondial à avoir fait son
coming out. C’est arrivé avec des
sportifs américains de disci-
plines importantes là-bas mais
inconnus chez nous.
Est-ce que l’impact d’un tel
coming out ne démontre pas le
caractère toujours très macho et
sexiste du monde du sport ?
La natation n’est sans doute pas
un sport si macho que cela car
c’est une discipline où les clubs
sont mixtes, où les deux sexes se
côtoient en permanence. Le sport
en général est, c’est vrai, assez
sexiste, car c’est justement un en-
droit où l’on construit le mascu-
lin, où l’on « apprend aux gar-
çons à être des garçons ». Il y a
beaucoup d’homosexuels refoulés
qui ont peur des réactions au-
tour d’eux. Dans le cas de
Thorpe, l’impact négatif est mul-
tiplié car il n’y a pas que sa fa-
mille autour de lui, il y a tout un
pays, et c’est d’autant plus com-
pliqué et courageux à assumer
publiquement.
Tous les sports sont-ils compa-
rables sur ce plan ?
Dans toutes les études que j’ai
menées, on voit que ce n’est pas
tellement la nature d’un sport
qui entraîne des comportements
homophobes mais le fait de tou-
jours jouer entre garçons, sur-
tout à un haut niveau. En foot-
ball, dans les équipes de jeunes, il
y a des filles sur le terrain d’à cô-
té, les mamans qui regardent le
match mais, à un moment, vous
n’avez plus que des hommes dans
l’encadrement, entraîneurs, mé-
decins, et ce contexte-là, qui fina-
lement se rapproche de ce que
l’on connaît à l’armée ou dans la
police, exacerbe la virilité, la
compétition et l’agressivité et des
formes de rejet, notamment en-
Anthony Mette. © D.R.
FOOTBALL
Le Mondial
de Philippe
Albert
P.26
L’homo-
sexualité
est-elle
encore tabou
en sport ?
Le nageur australien Ian
Thorpe a fait son coming out,
une démarche qui reste
compliquée dans le monde
du sport.
vers les homosexuels. En fait,
c’est un problème d’intolérance
en général, pas seulement d’ho-
mophobie.
On parle de cas anglo-saxons.
C'est encore tabou chez nous ?
Cela évolue beaucoup depuis
quelques années. En France, la
ministre des Sports a nommé
une responsable de cette ques-
tion. Tout dépend de la volonté
politique. Les Pays-Bas et la
Scandinavie sont fort en avance
sur ce sujet. En Belgique, il ne se
passe pas grand-chose. Le pro-
blème tient plus aux fédérations
qu’aux politiques. Pour la nata-
tion, un Thorpe devrait être l’oc-
casion de prendre position sur le
sujet et elle ne fait rien. J’ai vu
des dirigeants de haut niveau
qui me disaient : « Pourquoi tra-
vaillez-vous là-dessus ? Il n’y a
pas de gays dans notre sport ; on
le saurait. » En fait si, il y en a
plein, mais ils se cachent. Il faut
qu’il y ait un problème pour que
les choses bougent. J’ai fait des
enquêtes sur 400-500 sportifs :
il y avait 0 % de sportifs homo-
sexuels, ce qui est impossible,
mais il y avait toujours une
vingtaine d’entre eux qui ne ré-
pondaient pas à la question…
Donc, cela reste compliqué et un
Thorpe peut servir de modèle
pour faire bouger les lignes. ■
Propos recueillis par
JEAN-FRANÇOIS LAUWENS
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
MUSIQUE
Le retour de
Morrissey,
ancien chanteur
des Smiths P.32
COLLINS, SAM, HITZLSPERGER, THOMAS...
De plus en plus de coming out
chez les Anglo-Saxons
Si Thorpe est une star mondiale du sport, de plus
en plus de sportifs ont, ces derniers mois, ces
dernières années, fait leur coming out. Mais force
est de constater que cela concerne essentielle-
ment des pays anglo-saxons.
Aux Etats-Unis, le joueur de basket (NBA) Jason
Collins (photo du haut) est entré dans l’histoire en
avril dernier en devenant le premier sportif d’une
discipline majeure à révéler son homosexualité.
Il a servi d’exemple à Michael Sam (deuxième
photo en partant du haut), joueur de football amé-
ricain, le sport le plus populaire aux USA, devenu
en mai dernier le premier joueur homosexuel re-
cruté par une équipe de la prestigieuse NFL, les St.
Louis Rams.
En Europe, c’est le football qui jouit de ce statut de
sport numéro 1 et le footballeur allemand (52
sélections en équipe nationale) retraité Thomas
Hitzlsperger (troisième en partant du haut) a été
la première vedette du ballon rond à franchir le
pas. En rugby, c’est le cas du Gallois Gareth Tho-
mas (en bas), qui a été fort médiatisé car il était
encore en activité.
Côté féminin, les cas les plus célèbres sont des
joueuses de football ou de tennis, comme Martina
Navratilova ou Amélie Mauresmo.
Les plongeurs Greg Louganis, Tom Daley ou Mat-
thew Mitcham (20 ans), comme le nageur Mark
Tewksbury, ont également révélé leur homosexua-
lité par militantisme.
Mais il y a eu des drames comme celui du footbal-
leur anglais Justin Fashanu qui avait révélé son
homosexualité en 1990 et avait fini par se suicider
en 1998 après une campagne d’homophobie et un
rejet par ses pairs footballeurs culminant avec des
accusations d’agression sexuelle de la part d’un
jeune homme de 17 ans, accusations abandonnées
par la suite.
J.-F. LWS
17
Le Soir Mardi 15 juillet 2014 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

18 LEMONDE 19
SÉRIE 50 ANS D’IMMIGRATION TURQUE 2/4 SÉRIE
Les participants
Les vertus de
l’alimentation durable 2/6
au Défi alimenta-
Le 16 juillet 1964, tion durable,
la Belgique si- lancé par Inter-

« L’assimilation ? A éviter à tout prix »

gnait une conven-
tion de travail
avec la Turquie.
D’abord venue
pour travailler
dans les mines, la
communauté
turque a énormé-
Les Turcs sont communautaristes ?
ment évolué en Le préjugé a la peau dure. Décryptage
50 ans. « Le
Soir » vous pro-
pose une plongée
dans l’histoire. national, en Belgique et en Allemagne.
Le calendrier En Turquie, Ankara garde un œil
Lundi 14 juillet
L’immigration
turque sous la
loupe
Mardi 15 juillet
Intégration vs.
assimilation, la
délicate équation
Mercredi 16
juillet ANKARA
à l’échelon européen mais aussi
très attentif sur sa diaspora.
nées soixante et septante, pour monter
dans un train, direction la Belgique… et le
reste de l’Europe.
Heureux celui qui se dit turc, donc. C’est
que cette immigration est connue pour être
très communautaire (voir Le Soir du 14
juillet). Différents facteurs permettent
d’ailleurs d’objectiver cette affirmation
(comme le montre l’infographie P.19).
dogan, le message est clair : « Nous avons
toujours poussé les Turcs de la diaspora à
éviter l’assimilation, et cela à tout prix. En
revanche, nous les incitons à s’intégrer, via
l’apprentissage de la langue, par exemple.
Mais il est important de pouvoir maintenir
un lien fort avec sa culture d’origine. Il est
important de préserver la langue turque
par exemple, cela ne veut pas dire qu’on ex-
clut l’intégration dans le pays d’accueil. »
Un réservoir de voix conséquent
Stratégiquement, les partis politiques na-
tionaux ont tout intérêt à garder le contact
avec les immigrés de nationalité turque :
ces derniers représentent un réservoir de
voix conséquent, puisqu’ils peuvent voter
aux prochaines élections présidentielles, les
10 et 24 août. En Allemagne, notamment,
ils sont plus de deux millions et demi…
Le contact avec ces personnes s’effectue
Environnement
Wallonie et Es-
pace Environne-
ment, racontent
« Consommer
l’intérêt de man-
ger plus saine-
durable
Avec 15 chaînes de télévision et 18 de ra-
dio, gageons que la TRT a de quoi s’occuper.
CONTREPOINT ment pour la
santé et la pla- demande des
Quant au frein à l’intégration que pourrait Plus belge que la Belgitude nète.
représenter la grande consommation de
médias en langue turque à l’étranger, le di-
recteur du service public estime que « les
Il y a la théorie, les études, les statistiques
et… la réalité. Nous avons rencontré Necati
concessions »
pays d’accueil ont un grand rôle à jouer ».
La suite n’est pas piquée des vers : « Avec
Sevik lors de la diffusion du match Belgique-
Algérie le 17 juin sur la place d’Emirdag, un
votre permission, je remarque également
petit village turc situé non loin de l’Anatolie.
Lorsque nous lui proposons d’arborer les
que les dirigeants européens sont parfois as-
sez peu proactifs sur cette question d’inté-
couleurs belges, Necati n’hésite pas une
seule seconde : il est à fond pour la Belgique !
gration. Certains Turcs continuent de s’ha- C’est donc avec le visage grimé aux couleurs
biller en Europe comme il y a vingt ans en noir-jaune-rouge que le Belgo-Turc regarde le
Turquie en réponse à la discrimination dont match. Il habite le pays depuis plusieurs
ils sont victimes… » dizaines d’années et y a d’ailleurs toujours
L’intégration n’est pas un mot qui plaît une maison. Ses deux fils se sont mariés avec
beaucoup à Mehmet Köse, le président des des Belges, une Wallonne et une Flamande.
Turcs de l’extérieur. « Que voulez-vous dire Durant tout le match, Necati, visiblement
exactement par là ? », s’exclame l’homme accro à son smartphone, ne cesse de nous
quand on aborde le sujet des liens entre la montrer des statuts sur Facebook. « Regar-
Turquie et ses immigrés. L’institut a été créé dez, tous mes amis turcs en Belgique postent

N
Une immigration DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE Est-ce à dire que la communauté turque notamment via les médias. En Belgique, les en 2010 et propose une série de services à des articles sur le match, ils sont tous pour la
d’entrepreneurs e mutlu türküm diyene », en n’est pas intégrée en Europe ou en Bel- membres de la communauté belgo-turque destination des Turcs vivant à l’étranger. A Belgique ! » Et de nous brandir une photo de
Jeudi 17 juillet français dans le texte « Heureux gique ? Certainement pas. Mais la question sont près de 70 % à suivre la presse de leur l’avenir, l’instance pourrait même devenir sa petite-fille, qui le rejoindra bientôt à Emir-
Décryptage des celui qui se dit turc ». La phrase a la particularité d’agiter certaines ins- contrée d’origine, contre 50 % pour les Ma- un ministère, ce qui montre bien le grand dag pour les vacances : « Elle est belle, n’est-ce
mythes du retour trône sur une stèle au milieu de tances turques, très impliquées dans le suivi rocains. « Les autorités publiques peuvent intérêt d’Ankara envers ses « exilés ». ■ pas ? Elle a à peine quatre ans et elle parle déjà Stéphanie a notamment dû adapter ses courses. © DOMINIQUE DUCHESNES.
et du mariage la gare ferroviaire d’Istanbul. Ces de leur diaspora… faire passer leurs messages aux Turcs de ANN-CHARLOTTE BERSIPONT le français, le néerlandais et le turc ! » Au pre-
quelques mots peuvent sembler anodins, Dans la capitale Ankara, nous avons eu l’étranger via nos chaînes », explique Ibra- ous connaissez le dévelop- manquer. Puis, à un moment, les
V
communautaire mier goal belge, c’est l’effusion de joie ! Neca-
mais prennent tout leur sens quand on sait l’occasion de rencontrer quelques per- him Sahin, le directeur de la TRT, la télévi- Les études montrent une communauté ti Selik se lève à deux reprises en vociférant et pement durable, mais quid Kényans voudront mieux gagner
que des milliers de migrants ont traîné sonnes haut placées. Au siège de l’AKP, le sion publique turque, dont le siège se situe, repliée sur elle-même. Necati, fan des nous gratifie d’un « tape m’en cinq » de la de l’alimentation durable ? « La leur vie… Que fera-t-on si en Bel-
leurs valises dans cet endroit dans les an- parti du Premier ministre Recep Tayyip Er- comme celui de l’AKP, à Ankara. Diables rouges, prouve le contraire... © D.R. victoire. Plus belge que la Belgitude. nourriture durable idéale, elle est gique plus personne ne sait faire
A.-C.B. locale, bio et consomme peu de pousser des haricots ? »
ressources », explique Stéphanie Si manger durable est impor-
Lefèvre, une des participantes tant pour sa santé et pour l’envi-
au Défi alimentation durable. ronnement, on ne peut changer
l’Union européenne 50 ans L’AVIS DE L’EXPERT
« Les Turcs ont réalisé une La population turque plus repliée que la population marocaine ?
« Ce qui m’intéressait dans le
Défi, c’était de manger plus du-
de mode de consommation en
un claquement de doigts. « Ce

de « Je t’aime, moi non plus » intégration en bloc »

ISTANBUL
DE NOTRE CORRESPONDANTE
inq mots : c’est toute la place qu’a occupée
C l’Union européenne dans un récent dis-
cours-fleuve du Premier ministre turc, Recep
Tayyip Erdogan, annonçant sa candidature à
l’élection présidentielle du 10 août prochain.
Cinq petits mots pour promettre de « travailler
encore plus pour l’adhésion » de son pays.
De ce côté-ci du Bosphore, force est de
constater que la construction européenne ne fait
plus recette auprès des électeurs. Recep Tayyip
Erdogan – qui a présidé à l’ouverture des négo-
ciations d’adhésion en 2005 – a pris l’habitude
d’ajouter, lorsqu’il évoque l’UE, que son pays
« n’attendra pas éternellement à la porte ».
Engouement, attente, lassitude, désintérêt
voire dédain : les Turcs et leurs dirigeants sont
passés par toutes les phases depuis 1963, année
de signature d’un accord d’association entre An-
kara et la Communauté économique euro-
péenne (CEE), qui prévoyait une union doua-
nière (réalisée en 1995) et, à terme, l’adhésion.
Avec l’ouverture des négociations, tous les es-
poirs étaient permis. Dix ans plus tard, la route
semble encore longue et l’issue, toujours plus
incertaine.
La Turquie n’a clôturé qu’un seul chapitre sur
35. Quinze chapitres sont bloqués par des Etats
membres ou l’UE, en raison notamment du re-
fus d’Ankara d’ouvrir ses frontières aux mar-
chandises de la République de Chypre, membre
depuis 2004 mais que la Turquie ne reconnaît
pas. Même le déblocage, en novembre dernier,
d’un 14e chapitre après trois ans de calme plat
n’a pas ravivé l’enthousiasme des Turcs.
L’ancien diplomate Uluç Özülker compare son
pays à une « fiancée qui attend indéfiniment
qu’on lui donne la date du mariage ». Il pour-
suit avec un proverbe : « Nous, les Turcs, disons
que “l’amour se lasse de trop de caprices”. Les
Turcs n’arrivent plus à faire confiance à l’Eu-
rope. Beaucoup sont persuadés que nous n’entre-
rons jamais. »
Beaucoup ne sont même plus sûrs d’avoir en-
vie d’entrer. L’étude Eurobaromètre Standard,
publiée deux fois par an, est éclairante à ce su-
jet. En 2004, 62 % des Turcs considéraient
comme une « bonne chose » l’adhésion de leur
pays à l’UE. En 2010, ils n’étaient plus que 47 %
à le penser, contre 38 % souhaitant encore
adhérer aujourd’hui.
De leur côté, les Européens ont multiplié ces
derniers mois les rappels à l’ordre, demandant
au gouvernement turc de respecter l’Etat de
droit et l’indépendance de la justice. « Cette an-
née a été marquée par des développements qui
ont soulevé de sérieuses inquiétudes et même des
doutes sur l’attachement de la Turquie aux va-
leurs et standards européens », a regretté Stefan
Füle, commissaire européen à l’Elargissement,
dans une tribune publiée le 7 juillet par le quo-
tidien turc Sabah.
« La Turquie semble s’éloigner
des valeurs de l’UE »
« La Turquie semble s’éloigner des valeurs de
l’UE qui, en retour, semble ne plus avoir de le-
viers pour influencer la Turquie », souligne Se-
rhat Güvenç, professeur de relations internatio-
nales à l’Université Kadir Has. « Le processus se
limite de plus en plus à un débat binaire entre
des Européens qui pensent : “La Turquie est mu-
sulmane, elle n’appartient pas au club” et des
Turcs qui, en réaction, proclament : “Puisque
nous ne sommes pas comme vous, nous agissons
à notre guise” », déplore-t-il.
Le désir d’Europe n’a pourtant pas déserté les
Turcs, pour qui l’UE reste avant tout synonyme
de « prospérité économique », de « paix » et de
« liberté de circulation » (Eurobaromètre, mai
2013). La disparition des visas, que la Turquie
espère obtenir d’ici trois ans, pourrait ainsi re-
donner de l’attrait à la perspective européenne.
« De l’homme d’affaires qui rate une réunion
à cause d’un visa délivré en retard, à l’étudiant
qui perd sa bourse Erasmus pour la même rai-
son, il faut comprendre la fatigue, la colère que
ces situations peuvent engendrer », plaide Zey-
nep Özler, une chercheuse spécialiste du sujet,
pour qui « le jour où l’UE réglera cette question
des visas, le soutien à l’adhésion remontera en
flèche dans l’opinion publique turque. » ■
ANNE ANDLAUER
L’infographie ci-contre donne une
série de facteurs objectifs qui
permettent d’évaluer l’intégration
de deux immigrations simultanées
dans le temps mais pourtant très
différentes, à savoir la turque et la
marocaine. On y remarque plu-
sieurs informations intéressantes :
la communauté belgo-turque a
davantage tendance à développer
ses propres associations, à avoir
un cercle d’amis ou des conjoints
de la même origine, à suivre la
presse dans la langue turque, etc.
Altay Manço, psychologue d’ori-
gine turque à l’Irfam, l’Institut de
recherche, formation et actions sur
les migrations, commente ces
deux modalités d’immigration.
Marocains et Turcs, deux immi-
grations très différentes ?
Les Turcs ont réalisé une intégration
« en bloc ». Ils ont créé leurs quar-
tiers, leurs associations, leur système
économique en développant, par
exemple, une industrie des kebabs.
Je parle d’un « melting-pot » à
l’américaine. En fait, ces immigrés
créent des espaces ou des réseaux
commerciaux bien à eux où leur
mode de vie devient un avantage
relatif les protégeant de la margina-
lisation économique et culturelle. De
leur côté, les Marocains ont davan-
tage parié sur l’« assimilationnisme
à la française ». Ils ont tenté de
s’assimiler via l’école et les diplômes.
Or, les taux de chômage sont très
élevés et ils souffrent encore énor-
mément de discrimination. Il y a
donc une énorme déception dans le
chef des immigrés d’origine maro-
caine, tandis que les Turcs ont, histo-
riquement, toujours été plus mé-
fiants vis-à-vis de l’éducation. On
voit dans les chiffres que les Maro-
cains se sentent plus discriminés que
Le dessinateur turc Ahmet Aykanat a réalisé ce dessin dans le cadre d’un
concours de cartoons organisé par l’association Beltud. © AHMET AYKANAT.
les Turcs, ce qui n’est pas étonnant
puisqu’ils ont beaucoup investi et ont
été déçus…
Ce ne sont que des tendances
types…
Bien entendu. Il y a des exceptions
nombreuses dans les deux cas. On
peut encore dire qu’économique-
ment, le modèle dit turc semble plus
lucratif… Je n’en fais pas pour autant
l’apologie : des réflexes de fermeture
subsistent et sont difficiles à dépas-
ser. Tout se passe comme si certains
groupes immigrés se sont économi-
quement adaptés mais restent éloi-
gnés culturellement des autres com-
munautés. Cela donne l’image de
voisins qui sont tous « mitoyens » les
uns des autres et non « citoyens » les
uns AVEC les autres. Je fais réfé-
rence à la pauvreté des échanges, de
la compréhension, de la solidarité et
des interactions entre populations
différentes dans certaines villes.
J’appelle cela une maison de Turcs :
ses habitants ont oublié de poser les
portes et les fenêtres.
Un décloisonnement est souhai-
table ?
Oui, la société doit se décloisonner.
Et cela passe déjà au niveau de la
gouvernance politique, locale et
nationale.
PROPOS RECUEILLIS PAR
A.-C.B.
Turcs
Taux de personnes parlant
la langue d’origine
Taux de mariages homogames
Taux de conjoints venant
du pays d’origine
Taux de personnes avec des amis
principalement de la même origine
Taux de personnes suivant
la presse dans la langue d’origine
Taux de propriétaires en Belgique
Taux de personnes pratiquant
leur religion
Taux d’activité économique
des femmes
Taux de personnes qui s’intéressent
à la politique du pays d'accueil
Taux de participation aux associations
de la culture du pays d’accueil
Taux de personnes parlant
la langue du pays d’accueil
Taux de personnes
se sentant discriminées
Taux d’auto-emploi
Taux d’accès
aux études supérieures
0 10
Marocains
rable dans la globalité. A savoir,
plus sain et plus respectueux
pour l’environnement. » Mais la
prise de conscience et la remise
en question remontent à
quelques années, lorsque ses en-
fants étaient encore petits. L’al-
lergie au lactose d’une de ses
filles a également poussé Sté-
phanie à réfléchir au contenu
quotidien de son assiette.
Acheter local peut paraître
simple. Mais dans les faits et la
vie de tous les jours, cela n’est
pas toujours facile. Le carnet
d’adresses doit d’abord être assez
fourni, souligne Stéphanie. « En
plus, la production change tous
les mois alors que les supermar-
chés proposent toujours les
mêmes produits. Il faut donc
s’adapter. J’arrange mon menu
en fonction de ce que je trouve,
notamment au marché. »
Mais outre le problème du me-
nu, la survie même des produc-
teurs locaux est parfois en jeu.
Or, sans producteurs, pas de pro-
duits locaux. « On décourage ces
gens. Je pense notamment à l’Af-
sca (Agence fédérale pour la sécu-
rité de la chaîne alimentaire).
D’accord, elle a un rôle à jouer
pour prévenir les crises alimen-
taires. Mais elle ne fait pas dans
la nuance. » Un exemple récent
fâche Stéphanie : celui de la
chanteuse Murielle Dacq,
connue pour son titre Tropique,
et reconvertie dans la produc-
tion de fruits et légumes. Des
milliers d’euros investis et son
rêve réduit à néant suite à un
contrôle de l’Afsca. « Ça m’inter-
pelle : quel est le risque avec des
fruits et légumes ?, poursuit Sté-
phanie. Elle ne va tout de même
20 30 40 50 60 70 80 90 100 % pas mettre des OGM dans sa pro-
Source marocaine : Saaf, Hida & Aqbal, 2009
duction ? Au pire, ne risque-t-on
Source turque : Kaya & Kentel, 2008
pas juste de manger un fruit
pourri ? Je préfère être un peu
malade en mangeant local que
d’attraper une maladie grave en
n’est pas facile, il ne faut pas rê-
ver. Cela demande des conces-
sions. De notre côté, nous es-
sayons de manger moins de
viande, plus local et plus bio
mais il faut le temps de trouver
des habitudes. » Mais, comme
toute chose qui s’apprend,
consommer durable finit par
s’acquérir, note Stéphanie. « Il y
a plein de choses difficiles à faire
dans la vie comme apprendre à
marcher, mais finalement, on le
fait quand même. » Manger du-
rable est donc un cap, mais c’est
surtout un acte citoyen. Un avis
partagé par tous les participants
au Défi alimentation durable. ■
WENDY GERMEYS (st.)
DEPUIS LE DÉFI
« Pas besoin de peler
les aliments bio »
Pour Stéphanie Lefèvre et sa
famille, le Défi alimentation
durable est synonyme du
début de la consommation
d’aliments végétariens, une à
deux fois par semaine. Un
autre changement dû au Défi
est la manière de faire les
courses. Manger durable ne
s’improvise pas. « Je réfléchis
à ce que je vais acheter et où,
confie-t-elle. Les encadrants
nous ont donné des repères
pour connaître les légumes de
saison, notamment une appli-
cation pour GSM. Ils nous ont
aussi donné des annuaires avec
les producteurs locaux et des
sites internet. » Le groupe de
12 ménages permet aussi aux
participants d’avancer.
« C’est un groupe riche en
partages. Namur est fort grand
et nous n’allons pas forcément
aux mêmes endroits pour nos
courses, mais nous pouvons
partager des initiatives. » Le
Défi a également appris à
Stéphanie à consommer

en Allemagne Génération Özil, le joueur de foot symbole de la réussite des immigrés turcs
BERLIN
DE NOTRE CORRESPONDANT
ors de la Coupe du monde de football
L en Allemagne, en 2006, les Turcs
avaient tous hissé des drapeaux allemands
à leurs fenêtres et sur leurs voitures ! Tout
le monde avait été époustouflé par le sou-
tien de la première communauté étran-
gère à la « Mannschaft ». Les Turcs
avaient montré – le temps d’un grand évé-
nement sportif – qu’elle était heureuse de
vivre dans « son » pays.
Si l’on en croit les sondages, 90 % des Al-
lemands d’origine turque – 2,5 millions
selon les chiffres du ministère de l’Inté-
rieur – se sentent bien dans « leur » pays.
« Si certains jeunes ne s’identifient pas
tout à fait à l’Allemagne, ils se sentent bien
intégrés. Ils sont fiers de leur quartier »,
ajoute Kenan Kolat, le président de la
communauté turque en Allemagne.
Les bonnes relations entre les commu-
nautés sont parfois assombries par les
« crimes d’honneur » ou par les assassi-
nats racistes. Actuellement, le procès d’un
groupuscule d’extrême droite accusé
d’avoir participé à l’exécution sommaire
de huit Turcs entre 2000 et 2006 a rappelé
que le danger néonazi n’était pas écarté. Le
souvenir des crimes xénophobes de Solin-
gen, le 29 mai 1993, reste imprimé dans
toutes les têtes. Trois néonazis avaient tué
cinq membres d’une famille turque en
mettant le feu à leur maison.
Même s’il reste des obstacles (dans la
formation notamment), la deuxième et la
troisième génération ont réussi leur inté-
gration. Selon la chambre de commerce
germano-turque, 80.000 entreprises sont
dirigées par des Allemands d’origine
turque. Ils réalisent quelque 35 milliards
d’euros de chiffre d’affaires et emploient
plus de 400.000 personnes.
Le « droit du sang » enterré
Par ailleurs, l’Allemagne a beaucoup
changé vis-à-vis des « étrangers ». Depuis
dix ans, elle regarde en face ses immigrés.
Les conservateurs du parti chrétien-dé-
mocrate (CDU) ont pris conscience que les
Turcs d’Allemagne ne retourneraient pas
« chez eux ». Par ailleurs, le nouveau code
de la nationalité a enterré définitivement
la notion du « droit du sang » pour per-
mettre à des milliers de Turcs de choisir le
passeport allemand. Depuis quelques se-
maines, ils ne sont plus obligés de renon-
cer à la double nationalité.
Le symbole de la réussite des enfants
d’immigrés turcs est Mesut Özil, le milieu
de terrain de l’équipe nationale. Il récite des
versets du Coran avant le jeu sans choquer
personne. C’est un changement de taille
dans cette Allemagne qui était encore her-
métique aux mélanges des cultures jusqu’à la
fin des années 90. « L’islam fait partie de
l’Allemagne », avait déclaré en 2010 l’ancien
président de la République, le conservateur
Christian Wulff.
Les écologistes ont élu le premier pré-
sident de parti issu de l’immigration. Cem
Özdemir entretient même avec fierté son ac-
cent régional (le souabe). « Je suis un Souabe
anatolien », plaisante-t-il.
Dans la culture, Sibel Kekilli est une
grande star du grand et du petit écran. Elle a
eu le premier rôle dans le film Gegen die
Wand, mis en scène par un autre germano-
turc, Fatih Akin, et qui a remporté en 2004
l’Ours d’Or du festival du cinéma de Berlin.
Aujourd’hui, elle est commissaire de police
dans la plus grande série télévisée alle-
mande.
La Turquie est enfin une question de poli-
mangeant des produits aspergés
de pesticides. »
En plus de subir les pressions
autrement certains aliments.
Pour le bio, on n’utilise pas de
pesticides. Ce qui change la
tique intérieure. « Lorsque Özil marque un exercées par l’Agence fédérale, manière de cuisiner. « Pour un
but, tout le monde se réjouit ! En Turquie les producteurs sont victimes de aliment non-bio, il faut peler la
comme en Allemagne », ironise Recep Erdo- concurrence déloyale, selon Sté- peau alors que pour un bio, je
gan, le Premier ministre turc, qui vient régu-
lièrement faire campagne en Allemagne
phanie. « On fait venir des hari-
cots du Kenya pour rien ou
ne le fais plus… Ce qui est bien
car c’est dans la peau qu’il y a
le plus de nutriments. »
pour mobiliser les expatriés. Quand on sait presque… Je ne comprends pas et W.GS (ST.)
que les derniers scrutins se sont décidés avec trouve même cela illogique. On
seulement quelques milliers de voix ne fait pas payer le coût réel de
d’avance, les électeurs d’origine turque ne ces légumes. Et en plus, ce n’est
sur lesoir.be
Retrouvez tous nos articles consacrés
peuvent plus être ignorés. En Allemagne pas durable en soi : on utilise
au Défi alimentation durable
comme en Turquie. ■ l’avion et l’énergie finira par
sur www.lesoir.be/tag/dad
CHRISTOPHE BOURDOISEAU

18 19
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

20 MONQUOTIDIEN
Une nouvelle
génération veut laver l’affront
gastronomique fait à l’Italie.
Oubliez tout ce que vous
La renaissance
croyiez savoir sur la
cuisine cisalpine. du resto italien
I
l est des sujets avec lesquels on ne
plaisante pas. La cuisine italienne Les Italiens du renouveau en 7 mots-clés
est de ceux-là. Qu’il s’agisse du ca-
ractère « al dente » d’une pâte ou de
l’usage prohibé du parmesan sur les
vongole (insulte suprême à la mère pa-
1. PIZZA
Avant. Une roue de pâte sans imagination en version Margherita ou Quattro Stagioni. Les
4. BEL
trie), cette gastronomie répond à un code
de l’honneur strict qui n’a malheureuse-
ment pas toujours été respecté par une
série de restaurants pourtant pleins de
détails qui tuent ? Les infectes olives noires récoltées trop jeunes et les anchois salés in-
dignes de ce nom. Sans oublier la sauce tomate en boîte et le fromage industriel caoutchou-
teux qui ne fond pas tout à fait.
RAGAZZO/
bonnes intentions. Ces endroits ont es-
saimé à partir des années 60. Depuis
cette époque et jusqu’il y a peu, les ama-
Aujourd’hui. Un modèle revisité de fond en comble par l’utilisation d’une pâte de qualité
supérieure, d’ingrédients dégotés chez les meilleurs fournisseurs, ainsi que de compositions
inattendues témoignant d’une créativité débridée. Des exemples : La « tonno e cipolla » de
BELLA
teurs n’ont pu que constater une conster-
nante uniformisation des cartes rompant
Roberto Casula de la Bottega della Pizza, soit une pizza blanche (c’est-à-dire sans tomate) à
base de fior di latte (un fromage à pâte filée), d’oignons rouges de Calabre et surtout de
thon rouge frais coupé en sashimi. Idem pour la pizza au gorgonzola, miel, jambon et noix
RAGAZZA
Avant. Un accueil assuré au mieux par une adorable
les amarres avec ce qui se faisait en Italie. écrasées, de Vincenzo Regine du restaurant Prego. « nonna » (une mamie en VF), au pire par un garçon
La trilogie qui régnait alors misait sur la Où ? La Bottega della Pizza, 39 avenue Ducpétiaux, 1060 Bruxelles, 0487/78.00.52. Prego, roublard qui conclut toutes ses phrases par un « prego »
facilité : pizzas sans originalité, pâtes 58-61 place Jourdan, 1040 Bruxelles, 02 230 79 35. www.pregoprego.be. La Gourmandise hypocrite.
trop cuites et scampi à la crème. C’est italienne, 36 rue des Brasseurs, 5000 Namur, 0486/38.25.97, Aujourd’hui. Le service est stylé, qu’il soit masculin ou
aussi le triomphe de la bolognaise (une www.lapizzeria.lagourmandiseitalienne.be féminin. Le meilleur élément ? Federico Mazzoni, Ro-
aberration qui n’a pas de réel pendant en
main pur jus, quelque part entre Nanni Moretti et Rober-
Italie si ce n’est à travers une recette au
thon), du carbonara aux lardons (une
autre hérésie), et des lasagnes sans relief.
2. TERROIR
Avant. Le mot n’avait aucune incidence, c’était de la cuisine italienne, un point c’est tout.
to Benigni, qui officie à la Gazzetta. L’homme est devenu
l’emblème du renouveau italien à Bruxelles. On pense
aussi à Elisabeth Argazzi, brunette au charme ravageur
Pour qualifier cette défaite de la gastro- Aujourd’hui. Les nouvelles adresses se consacrent à la richesse d’un terroir en particulier. et ex-égérie du Caffè al Dente et d’Unico.
nomie italienne, Fulvio Pierangelini, chef Exemple le plus frappant : le tout récent Via Balbi redore le blason de la Ligurie, cet arc-de- Où ? Gazzetta, 12 rue de la Longue Haie, 1050 Bruxelles,
internationalement réputé et consultant cercle au nord-ouest de l’Italie, à travers différentes préparations de pâtes et de focaccia. 02/513.92.13, www.gazzetta.be. Caffè al Dente, 87 rue
pour les restaurants des hôtels Rocco Notre conseil : tester le pesto maison amélioré de petits morceaux de pommes de terre et du Doyenné, 1180 Bruxelles, 02/343.45.23, www.caffeal-
Forte – dont l’Amigo à Bruxelles – ne de haricots, comme à Gênes. Idem pour la Caneva de Ruggero Zanon qui se refile depuis dente.com
mâche pas ses mots. « La cuisine ita- 8 ans sous le manteau des amateurs. L’adresse fait la part belle à la Vénétie, la région natale
lienne a forgé en grande partie sa recon-
naissance à l’étranger, ce qui fait qu’en
un sens, elle est dépossédée. Cela a fait
du propriétaire. Bigoli in tocio, sopa coada, spaghetti alla buzara… autant de mets peu repré-
sentés sous nos latitudes. On pense également à la Bottega N.3, un mouchoir de poche
dédié à la cuisine sarde. On y déguste d’excellents gnocchis aux puntarelles et à la bottarga.
5. DÉCOR
Avant. Arlecchino ou les gondoles à Venise en guise de
naître une situation paradoxale. A A noter aussi, le Dolce Amaro qui rend hommage aux spécialités des Pouilles. Ainsi des fresque murale, voire Pantalone, l’autre personnage de la
Londres, ville ouverte par excellence, orecchiette servies avec des fleurs de brocolis et des anchois. commedia dell’arte en culottes longues.
toute cuisine – la japonaise, l’in- Où ? Via Balbi, 80 rue de Namur, 1000 Bruxelles, 0485/52.15.95. La Caneva, 9 rue des Aujourd’hui. C’est l’épure et le minimalisme vintage à
dienne… – est disponible en deux ver- Grands Carmes, 1000 Bruxelles, 02/512.34.47. Bottega N.3, 3 avenue Ducpétiaux, 1060 tous les étages. Le modèle est celui de l’osteria, du nom
sions : d’un côté la tradition, de l’autre la Bruxelles, 0483.11.01.81. Dolce Amaro, 115-117 chaussée de Charleroi, 1060 Bruxelles, 02/ de cet « établissement où l’on sert principalement du vin
modernité. Malheureusement, ce n’est pas 538.17.00, www.dolceamaro.be et, dans certains cas, à manger ou des en-cas ». Autre
vrai pour l’Italie. Il y a une volonté de la
formule à succès : celle de la trattoria, cantine simple et
maintenir dans un carcan. Une véritable
folklorisation d’une pseudo-tradition est
à l’œuvre. On attend d’un bon italien
3. VINO
Avant. Les fameux « fiaschi » de Chianti, ces bouteilles bardées d’osier au goulot allongé.
sans prétention qui se distingue par l’absence de carte.
A la place, il y a des suggestions écrites à même le ta-
bleau noir.
qu’il fasse de la bolognaise et du tirami- Aujourd’hui. Une multitude de références qui disent toute la complexité du vin italien. On Où ? Piccola Store, 48 rue Lesbroussart, 1050 Ixelles,
su. Au fil du temps, la cuisine italienne oublie les jus fatigués par le soleil pour découvrir qu’il existe des perles méconnues avec une 0498/88.87.86, www.piccolastore.be. Osteria Romana,
est devenue une sorte de “comfort food” fi- minéralité flagrante. On trouve ce goût de caillou, jusque dans les extrémités de la Botte, 11 avenue Legrand, 1050 Bruxelles, 02/648.13.95,
gée. » qu’elles soient septentrionales ou méridionales. Au nord, une vigneronne telle qu’Elisabetta www.osteriaromana.be. Pino, 22 Marché aux Toiles,
Heureusement, une nouvelle généra- Foradori signe des vins parmi les plus fins d’Italie dans le Trentin. Au sud, Giusto Occhipinti 7800 Ath, 068/28.33.52, www.restaurantpino.be
tion de restaurateurs a pris le relais pour et Cirino Strano – Azienda Agricola Cos, en Sicile – se distinguent par des expressions de
changer les choses. Pionnière d’un retour
aux valeurs gastronomiques italiennes
– le produit, la fraîcheur, la simplicité et
grande fraîcheur, façon orange sanguine. Sans oublier Josko Gravner, vigneron du Frioul,
véritable pionnier des vins tendus et droits en Italie. Point commun entre les trois ? Des
élevages en amphore, véritables catalyseurs de minéralités.
6. DESSERT
Avant. Le sempiternel tiramisu ou la tranche napolitaine
la cuisine de l’instant – elle a amorcé un Où ? Gazzetta, 12 rue de la Longue Haie, 1050 Bruxelles, 02/513.92.13, www.gazzetta.be. industrielle.
virage à 180oC. Détail amusant : ce re- Caffè al Dente, 87 rue du Doyenné, 1180 Bruxelles, 02/343.45.23, www.caffealdente.com. Aujourd’hui. Des classiques méconnus sous nos lati-
nouveau de la cuisine italienne n’est pas Vin Divini, 28 rue du Berger, 1050 Bruxelles, 0477/261.487, www.vini-divini.be tudes comme l’affogato (un espresso à faire couler sur
dû à de véritables chefs mais plutôt à des
une boule de glace vanille) ou un amaretto bello (de la
« foodies » passionnés d’Italie. Bruxelles
glace vanille flottant dans de l’amaretto). Sans oublier, la
témoigne tout particulièrement de ce
torta al limone, à base de zestes de citron, ou la torta
changement.
della nonna, un gâteau avec de la crème pâtissière et
Bien sûr, comme Rome, la mise en
des pignons de pin. Le must ? La panna cotta au caramel
place de ce nouveau paradigme alimen-
liquide de Salvatore Gallo.
taire ne s’est pas faite en un jour. Si le
Où ? Casa Gallo, 70 chaussée de Bruxelles, 1410 Water-
mouvement a été initié depuis les années
loo, 02/351.51.90, www.casagallo.be. Piccola Store, 48
90, notamment grâce à l’arrivée de fonc-
rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles, 0498/88.87.86,
tionnaires européens italiens en poste à
www.piccolastore.be
Bruxelles, il s’accélère aujourd’hui, les
nouvelles cantines se multipliant comme
des petits pains.
L’un des protagonistes de cette révolu-
7. LA
tion de palais a pour nom Lakhdar Lakh-
dar-Hamina. On lui doit le renouveau du
Caffè al dente et la Gazzetta, deux lieux
STRACCIATELLA
Avant. Une boule de glace.
emblématiques de cette nouvelle mou- Aujourd’hui. Un fromage à pâte filée originaire des
vance. Pouilles fabriqué à base de lait de bufflonne qui se dé-
Passionné d’Italie depuis un pro- guste littéralement à la petite cuillère. Un régal dont on
gramme d’échange scolaire à Turin, il a ne peut s’empêcher de racler les derniers grammes avec
trouvé la juste syntaxe, tant pour ce qui un peu de focaccia et d’huile d’olive. Plus jamais vous ne
est du décor que de l’assiette. « J’ai tou- commanderez une simple mozzarella !
jours aimé l’Italie et pensé qu’on pouvait Où ? Gazzetta, 12 rue de la Longue Haie, 1050 Bruxelles,
faire évoluer les restaurants tradition- 02/513.92.13, www.gazzetta.be. Caffè al Dente, 87 rue
nels, explique-t-il. C’est Jo Giammorcaro du Doyenné, 1180 Bruxelles, 02/343.45.23, www.caffeal-
avec qui j’ai ouvert le Mano a Mano qui dente.com
m’a montré la voie. Vu que ses parents
avaient un restaurant italien classique,
il a compris ce qui pouvait être amélioré :
plus d’épure dans le décor, un service plus
sexy et de bons produits. C’est grâce à lui
que j’ai compris que l’on passait à côté de
ce qu’il y avait de vraiment bon en Italie.
On importait les produits industriels et
ils gardaient le meilleur. » Son tour de
force a consisté à inverser ce mouvement
dans un pays où, il y a 20 ans, on ne
connaissait même pas la roquette. ■
MICHEL VERLINDEN

Federico Mazzoni, mélange de Nanni Moretti et de Roberto Benigni, officie à la Gazzetta et est devenu l’emblème du renouveau italien à Bruxelles. © BRUNO D’ALIMONTE.

20

Maud BESANSON et ses enfants Cédric, Emeric
Loïc SAINT-M’LEUX et ses enfants Stephan, Loïca, Arthur
ont le regret de vous faire part du décès de leur frère
Olivier SAINT-M’LEUX
le 11 juillet 2014 chez lui à Bruxelles
La cérémonie funéraire, suivie de l’incinération auront lieu
le jeudi 17 juillet à 15 heures
au crématorium d’Uccle, avenue du Silence, 1180 Uccle.
Cet avis tient lieu de faire-part.
1080 Bruxelles - rue de Manchester, 25
Marie-Louise WARTE-DASNOY,
Edith LECHAT,
Frédéric DASNOY,
Sophie DASNOY,
et Pascal JOIRIS,
Zoé et Simon JOIRIS,
Victor WARTE,
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
Philippe DASNOY
journaliste et ancien directeur de la radio de la RTBF
survenu le samedi 12 juillet 2014, à l’âge de 80 ans.
Le service religieux sera célébré en l’église Saint-Pierre, 1, parvis
St-Pierre - 1180 Bruxelles, le jeudi 17 juillet à 10 h 30.
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Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LANÉCROLOGIE 21
  
La famille et les amis de Alain MICHEL,
son compagnon ;
Robert TOCH Cécile LIMBOSCH,
Carine LIMBOSCH et François LOUIS,
ont le regret de vous annoncer son décès
à La Rochelle (France) le 5 juillet 2014. Thomas LIMBOSCH,
ses enfants ;
Une cérémonie d’au revoir aura lieu à 13 heure, le jeudi
17 juillet 2014 au crématorium d’Uccle, avenue du Silence, 6, Zoé, Noam,
Anatol, Youri,
1180 Uccle.
ses petits-enfants ;
Ni fleurs ni couronnes.
Philippe et Minou GÉRARD,
Si vous désirez manifester votre amitiés à Robert, un don sera Antoine (1) et Anne GÉRARD,
le bienvenu au bénéfice d’une de ces deux associations. ses frères et ses belles-sœurs ;
Rwanda : Saisis la chance BE22 3631 2717 7447 Les enfants et petits-enfants d’Alain,

SWIFT : BBR4BEBB ont la tristesse de vous faire part du décès de
son épouse ;
sa sœur ;
Belgique : Samu Social BE04 0000 0000 3131
Pierrette GÉRARD
née à Uccle le 17 novembre 1938
son fils ; et décédée à Godinne le 13 juillet 2014.

sa fille ; L’incinération aura lieu le jeudi 17 juillet 2014 à 14 h 45
son beau-fils ; au crématorium de Ciney, rue du Cimetière, 13 à Ciney.
Notre seule consolation c’est que tu sois
ses petits-enfants ; partie sereine, dans ton sommeil. La défunte repose au Centre funéraire Chaudoir, avenue
son beau-frère ; du Camp, 21 à Jambes, où la famille sera présente ce mercredi
Colin LAGASSE et Laurence VATRIN,
16 juillet 2014 de 17 à 19 heures.
Lauranne et Antoine HOUTART-LAGASSE,
ses enfants et beaux-enfants ; Le jour des funérailles, réunion au crématorium à 14 h 30.
Jean-Paul LAGASSE,
le père de ses enfants ;
Le présent avis tient lieu de faire-part.
Centre Funéraire Laloux-Chaudoir. Tél. : 081/73.75.45
laloux-chaudoir@dela. be.
Jean-Louis et Fabienne BRANCART-DEWOLF,
Alain et Sylviane BRANCART-NELVA,
Michel et Marianne BRANCART-DARDENNE,

Jacques et Christine BRANCART-DELLAU,
ses frères et belles-sœurs
et leurs enfants, Le Professeur Henri MAISIN, son époux ;
Les familles BRANCART, JACQUEMIN, OYERVIDE Ses enfants et petits-enfants,
et PELET Les familles MAISIN - VERMEERBERGEN et apparentées
ont l’immense tristesse de vous faire part du décès inopiné de ont la grande tristesse de vous faire part du décès de
Martine BRANCART MADAME
Réviseur d’entreprises Annie MAISIN
née à Ostende le 31 mars 1957 née VERMEERBERGEN
LIBRAIRIES - PAPETERIES et décédée chez elle le 12 juillet 2014.
née à Mol le 21 février 1929 et décédée à Bossut-Gottechain
TABAC - FLEURS La cérémonie des funérailles sera célébrée au crématorium le 9 juillet 2014, entourée de l’affection des siens.
de Vilvoorde, le vendredi 18 juillet à 9 heures.
OFFRES Les funérailles ont eu lieu dans l’intimité le lundi
Réunion dès 8 h 45 au crématorium 14 juillet 2014.
(Havendoklaan 1, 1800 Vilvoorde)
Cet avis tient lieu de faire-part.
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21
 SPORTS
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

22
En recherche de courses pour rat-
traper le temps perdu après une pneu-
monie, Jonathan Borlée sera au départ
du 300 m du meeting de Liège, mer-
credi, à Naimette-Xhovémont. © BELGA.

Nibali
seul
au monde
COMMENTAIRE
STÉPHANE THIRION

La dernière étape en
Alsace devait être déci-
sive mais pas à ce point !
Contador éliminé
(fracture du tibia), Nibali
n’a pratiquement plus
aucun adversaire pour
l’empêcher de réaliser le
triplé Giro-Vuelta-Tour.
LA PLANCHE-DES-BELLES-FILLES
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Froome vers Arenberg, la voie
était libre pour le premier des
outsiders. Nibali ne s’est pas gê-
né pour s’engouffrer dans la
plaine avant d’émerger sur les
hauteurs et de maîtriser, cette
fois définitivement, le destin de
la 101e édition du Tour.
On avait donc raison, les or-
ganisateurs en premier, de pré-
ciser et de rappeler que cet ul-
time effort en Alsace serait pré-
pondérant. Les écarts, les
chiffres, les faits sont là, impla-
cables, sans équivoque à moins
que le destin, lui aussi, ne
liste des rescapés dans tous les
sens, on ne voit pas comment
Nibali pourrait perdre le Tour.
A l’inverse de tous ceux qui le
précèdent au classement, le Si-
cilien a gagné le Giro, la Vuelta.
Il a terminé sur le podium de la
Grande Boucle, il connaît la
musique. Plus la montagne
s’approche, plus il sait que ses
talents de grimpeur le serviront.
Quand bien même toutes les
équipes s’engageraient dans un
putsch insolite, il a pris les
commandes du navire, il peut
s’appuyer sur des relais comme
zakhe parce que sa formation
italienne (Liquigas devenue
Cannondale) ne parvenait pas à
saisir que, dans un Tour, on
mise tout sur le leader (et pas
aussi sur le maillot vert de Sa-
gan), Nibali a tout compris.
C’est un coureur intelligent coa-
ché par un manager qui en a vu
d’autres. Vinokourov n’a pas
que des amis dans le peloton et
ses suiveurs mais quand il faut
gagner une course, il sait com-
ment y faire.
Donc voilà, c’est malheureux
pour le suspense, on aurait ai-
jourd’hui, si les averses
daignent foutre le camp et visi-
ter d’autres lacs et rivières, les
équipes feront le point sous le
soleil. Astana peut sortir le sien
sur son maillot, elle en a l’habi-
tude. Richie Porte entrevoit un
ciel bleu chez Sky, on ne quitte
décidément pas la météo, dans
un rôle qu’il ne connaît pas en
dépit d’une victoire à Paris-
Nice. Il est deuxième, rester là
serait pour lui une victoire.
Juste derrière lui, à 34 ans, Val-
verde n’a jamais été aussi
proche d’un fantasme absolu,
LE TOUR
DÉCAPITÉ
UN 14 JUILLET !
Louis XVI n’a pas été décapité le
jour de la prise de la Bastille, le 14
juillet 1789, au cas où l’Histoire se
réjouirait de nous mettre le cou-
teau sous la gorge. Mais ce jour
présumé de fête, en France, fut
celui d’un désastre pour le Tour.
C’est curieux tout de même une
compétition sportive. Les témoins
de la Coupe du monde ne pourront
pas dire le contraire. Lorsque le
spectacle s’engage d’un côté avec
des promesses, la balance penche
irrémédiablement vers la réalité,
moins jouissive. Nous étions en-
core à évoquer un Tour passion-
nant, poignant, insolite, le plus
beau départ depuis très longtemps
lundi matin à Mulhouse entre deux
trombones et trois trompettes du

L
a Planche-des-Belles- s’acharne sur Nibali. Pourquoi Katusha soucieuse de prendre mé un combat avec tous les ac- terminer le Tour sur une des 14 juillet quand Alberto Contador
Filles avait décidé du pas, après tout, dans ce Tour le maillot à pois avec Rodri- teurs mais ses deux principaux marches du podium. Les Fran- mit pied à terre après une averse,
sort du Tour 2012, sans dément, insolite, passionnant guez. Il peut donc programmer favoris ont plié bagages, c’est çais suivent (Bardet, Gallopin, une de trop pour ce Madrilène qui
doute en a-t-elle fait autant mais désormais plombé car il des alliances, sans sourciller. plutôt rare voire inédit. Nibali Pinot). Bardet et Pinot sont de préfère le soleil des arènes.
avec l’édition 2014. Vincenzo n’est plus possible d’imaginer Car qui grimpe mieux que lui aurait pu tomber aussi puisque purs grimpeurs, c’est peut-être Froome aussi aime le soleil, il est
Nibali n’a perdu son maillot un autre vainqueur que le Sici- parmi les dix premiers, en c’est juste devant lui que Conta- après tout leur Tour, à eux aus- tombé sous les grêlons près de la
jaune que pendant 24 heures, le lien ? Ses adversaires présumés, comptant large, du classement dor se cassa le tibia. On aurait si ? ■ tranchée d’Arenberg. L’Espagnol le
temps pour lui de prendre du disons les rescapés, n’ont pas te- général ? Personne. Le « Requin aimé aussi que s’engouffre, dans STÉPHANE THIRION rejoint dans le trou, image symbo-
repos, de permettre à Gallopin nu la distance. On avait imagi- de Messine » n’est pas respon- ces circonstances presque mira- lique, mais uniquement symbo-
de vivre un 14 juillet inou- né Porte dans la peau d’un lea- sable des accidents dramatiques culeuses, le seul Belge suscep- LE POINT lique empressons-nous de le
bliable. Ce qui n’était pas prévu der par défaut chez Sky, on es- et malheureux subis par ses ad- tible d’approcher un podium, préciser, en hommage aux Poilus
au programme, c’était l’abandon pérait sans trop y croire une af- versaires présumés. L’instant Jurgen Van den Broeck, mais le Où en sont les favoris tombés sous les balles perdues.
d’Alberto Contador. Une chute, firmation de Van den Broeck est rare, cruel pour certains, voilà 11e à 4mn18 de l’Italien. 1. Nibali (Ita) Le général et le lieutenant-colonel
des dégâts irrémédiables, une dans le rôle qu’il devait tenir formidable pour d’autres mais C’est énorme avant les Alpes et 2. Porte (Aus) . . . . . . . à 2.23 sont partis. Le premier à l’étape 5,
chaussure explosée, un tibia suite au Critérium du Dauphi- c’est ainsi. Nibali s’est concentré les Pyrénées, c’est trop, c’est dé- 3. Valverde (Esp) . . . . . . 2.47 le deuxième à l’étape 10. On
cassé, des ambitions légitimes, né, on imaginait Valverde bien dès cet hiver sur sa mission de cevant. L’équipe Lotto s’est ré- 7. Van Garderen (USA) 3.56 parlerait de Berezina si Nibali
envolées, disparues. C’est la plus autoritaire, bien plus offen- juillet, essuyant les critiques jouie un jour en jaune, heureu- 10. Mollema (PBs) . . . . 4.08 n’était pas le leader d’une équipe
double information de cette sif. Contador sorti du match, le dans son pays qui comprenait sement d’ailleurs, la voilà sou- 11. Van den Broeck (Bel) 4.18 kazakhe, bien que personne,
dernière étape dans les Vosges à Tour glisse sur une pente moins mal son mépris pour le Giro mise aux désespérantes pro- 13. Kwiatkowski (Pol) . . 4.39 parmi les troupes de Vinokourov,
la veille de la première journée palpitante car on peut retour- dont il était le vainqueur sor- messes de son Anversois, 25. F. Schleck (Lux) . . . . 11.51 n’a un souvenir précis des ba-
de repos : Contador parti, après ner la carte de l’épreuve et la tant. Exilé dans une équipe ka- l’Arlésienne de l’épreuve. Au- 26. Talansky (USA) . . . 14.44 tailles de Napoléon face aux
Russes. Astana visait du bout des
VOILÀ POURQUOI IL NE FAUT PAS CROIRE EN EUX lèvres le podium en débarquant à
Leeds. Le retrait de Froome fut un
Richie Porte Alejandro Valverde Tejay van Garderen Jurgen Van den Broeck premier choc. Celui de Contador
L’abandon de Froome a L’Espagnol a beau répé- A la tête d’une forma- Le chef de file de l’équipe est de trop. On ne peut pas jouer
offert un rôle de leader ter qu’il se sent capable tion BMC où Cadel Lotto ne vit que pour le une Coupe du monde sans l’Alle-
inattendu à Richie d’un jour remporter le Evans a passé la main, Tour et base toute sa magne et les Pays-Bas, on ne peut
Porte. Le lieutenant de Tour, personne n’y croit l’Américain ne possède saison sur ce seul objec- pas disputer la deuxième moitié
luxe, dévoué, se trouve réellement, même si le pas (encore) le profil tif. Deux fois quatrième, d’un Tour de France sans deux
parachuté au rang de chemin s’est ouvert d’un vainqueur de Tour. en 2010 et 2012, il ne coureurs comme ceux-là. Ce sera
chef de file d’une for- ici… Leader de la for- A 26 ans, celui qui avait peut viser que le podium. pourtant le cas. Un Tour décapité
mation Sky qui rêve de s’imposer une mation Movistar, il doit surtout cette débarqué chez les pros avec fracas, Après dix jours de course, il ne ras- de la sorte, c’est rare. Personne,
troisième fois après les sacres de position à l’absence du Colombien 3e du Dauphiné Libéré pour ses dé- sure pas. dans l’histoire, ne s’est réjoui des
Wiggins et Froome. Quintana, parti chercher fortune sur buts en 2010, n’a pu répondre aux En effet, s’il s’est sorti du piège tendu chutes d’Ocana, du coup de poing
L’Australien recèle un talent évident, les autres grands tours. énormes attentes. Meilleur jeune du par les pavés, il y a néanmoins chuté reçu en plein foie par Merckx au
mais la chance de sa vie revêt les Doté d’évidentes qualités, Valverde Tour de France 2012 (5e), il avait une fois, avant d’aller à nouveau au Puy-de-Dôme, du genou récalci-
aspects du cadeau empoisonné. demeure un coureur explosif, un profité d’un rôle dans l’ombre. Depuis sol les deux jours suivants. S’il s’était trant de Hinault à Bordeaux voire
Polyvalent, ses qualités de rouleur puncheur qui ne possède pas le ga- qu’il doit assumer en chef de file, Van refait un moral au Dauphiné, VdB ne même du prologue surréaliste
pourraient servir en cas de match barit du vrai grimpeur, adepte des Garderen éprouve les pires difficultés dégage pas l’assurance nécessaire. Il manqué par Delgado à Luxem-
serré. Par contre, son expérience de cols interminables. Inférieur sur pa- à concrétiser. Régulier certes mais n’est pas blessé mais ne peut donner bourg. Quelques exemples qui
patron se limite à un succès sur Pa- pier à ses adversaires dans l’exercice rarement gagnant, il lui faudrait da- la pleine mesure, abandonnant déjà permettent de rappeler que si le
ris-Nice 2013, et on se souvient chronométré, le Murcien devrait vantage pour briguer le maillot un temps précieux dans les Vosges. Tour est le plus beau spectacle de
qu’après une première étape pyré- alors creuser l’écart avant le rendez- jaune : grimper un peu mieux et, s’il S’il préfère les longs cols quand son l’univers cycliste, il est aussi sou-
néenne menée tambour battant l’été vous de Bergerac. Or, s’il s’est défen- est effectivement compétent face au coup de pédale est fluide, il pourrait mis au destin de ses acteurs.
dernier, il avait craqué dans la sui- du dans les Vosges taillées à sa me- chrono, un parcours avec davantage surtout y perdre toute chance de
vante vers Bagnières-de-Bigorre. sure, il n’y a pas impressionné. de contre-la-montre. bien figurer.

* 22

Jurgen Van den Broeck :
« Je ne peux que faire mieux… »
LOTTO Le leader cède du terrain dans La Planche des Belles Filles
Notre compatriote n’a
pu suivre le rythme des
candidats présumés au
podium.
Il paie les consé-
quences des trois chutes
de la première semaine.
Sa formation espère
que les longs cols lui
conviendront mieux.
P
lus de quatre minutes de
retard sur le maillot
jaune, un passif d’une mi-
nute trente par rapport au po-
dium, une onzième place au gé-
néral : Jurgen Van den Broeck a
souffert dans la traversée des
Vosges. Cette difficile séquence
de trois jours, le plus souvent
sous la pluie, ne lui a pas permis
de gommer les stigmates des
trois chutes consécutives encou-
rues la semaine dernière, à peine
de retrouver des sensations, di-
sons, correctes.
Ce lundi, VdB a certes long-
temps fait partie du groupe des
outsiders mais il a fini par lâcher
prise et céder du terrain sur la
plupart de ses rivaux. Mais l’An-
versois les considère-t-il vrai-
ment comme ses adversaires di-
rects ? En le voyant sourire à l’ar-
rivée, affichant une relative satis-
faction par rapport à son résultat
au sommet de cette Planche des
Belles Filles dans laquelle il avait
galéré en 2012 (ennui méca-
nique et deux minutes perdues),
on a du mal à se convaincre que
le coureur originaire de Morkho-
ven croit encore, au fond de lui, à
une place sur le podium.
Nibali prend à coeur
son rôle de favori
uand il s’est emparé du
Q maillot jaune en Angle-
terre, affirmant que son objectif
restait de le rapporter à Paris, on
a laissé dire. Vincenzo Nibali
réalisait un joli coup mais de-
meurait dans l’ombre de Froome
et Contador. Huit jours et une
démonstration plus tard, le voici
devenu l’homme à battre.
« C’était une journée éprou-
vante, commentait-il. Tony
Martin imprimait le tempo au
sein du groupe de tête et faisait
mal à tout le monde. Mais Scar-
poni a fourni un travail fantas-
tique, toute l’équipe s’est montrée
exceptionnelle. »
Le Sicilien demeure posé, les
pieds sur terre même si son cré-
dit augmente au fil des écarts
qu’il creuse. Affûté, plus pun-
cheur que grimpeur, a parfaite-
ment géré l’obstacle vosgien, au
point de donner la leçon. « Je me
sentais bien même s’il a fallu
prendre certains risques pour ar-
river en position de conclure. Je
savais les trois derniers kilo-
mètres déterminants et j’y ai
donc placé mon accélération. »
Son avantage, une position
privilégiée depuis le week-end
d’ouverture, nanti d’un viatique
qu’il ne cesse de conforter au fil
des difficultés. Si le port du
maillot jaune – qu’il n’aura cédé
qu’un jour à Gallopin – coûte de
l’influx et du temps en termes
d’obligations protocolaires, il
donne également un surcroît de
confiance et de motivation. Dans
cet ordre d’idée, si le « Requin de
Messine » avait subi en 2012 la
loi du tandem Wiggins-Froome,
il possède néanmoins l’expé-
rience du vainqueur de Tour,
On n’arrête pas de voir Jurgen Van den Broeck à la peine sur ce Tour... © DAVID STOCKMAN/BELGA.
« J’ai perdu 76 secondes préci-
sément, après avoir surtout souf-
fert dans l’avant-dernier col de
la journée, confirme-t-il. À ce
moment, j’ai surtout veillé à
adopter mon propre tempo. Hon-
nêtement, cela va mieux, mais je
ne me sens pas encore moi-
même. Sans trop savoir pour-
quoi… »
Pour l’heure écarté du Top 10,
Vincenzo Nibali pose sa griffe
sur le Tour.© ERIC LALMAND/BELGA.
lauréat de la Vuelta 2010 et du
Giro l’an dernier.
L’effectif Astana entoure dé-
sormais le leader avec convic-
tion, Fuglsang et Scarponi pos-
sédant le profil d’équipiers de
luxe capables d’accompagner en
altitude. Bon grimpeur sans être
un vrai escaladeur, Nibali se ré-
vèle par contre un descendeur
d’exception, un avantage certain
dans les grands cols qui se pro-
filent. Or, les deux principaux
abandons de ce Tour diminuent
fortement les risques d’accéléra-
tions tranchantes dans les
pentes raides, situation qu’il re-
doute, obligé de courber l’échine
pour monter au train.
Mais en seigneur, il déplore
d’abord le retrait du second favo-
ri présumé. « C’est vraiment
dommage pour Alberto, je l’ai vu
tomber juste devant moi. Le revê-
tement était vraiment mauvais,
j’ai eu très peur. » Le malheur de
l’un... ■
J. Gr.
le coureur Lotto déçoit. Mais au
sommet de cette Planche qui a
repassé pas mal d’illusions, il pa-
raissait surtout soulagé, après
avoir frôlé l’accident au moment
de la chute de Contador. « J’ai eu
beaucoup de chance. L’Espagnol
a accéléré en descente, alors que
le rythme était assez calme. Il
m’a dépassé et est ensuite tombé
dans un fossé. Sa tête a même co-
Alberto Contador et le Tour,
ce n’est pas une histoire d’amour
’image ne rendra pas le
L sourire à Alberto Contador
mais il y aura sans doute songé
lui aussi. A l’heure où l’Espa-
gnol quitte le Tour en pleurs,
meurtri et déçu, Vincenzo Ni-
bali triomphe et enfonce le
clou. A la manière du Madri-
lène en quelque sorte et surtout
vêtu du même maillot, celui
d’Astana qu’il portait lui-même
en 2009 lorsqu’il planait sur la
Grande Boucle.
En 2010 aussi, du reste. Cette
année-là, Contador s’était livré
à une lutte acharnée avec Andy
Schleck de bout en bout, ne for-
çant la décision que dans le
chrono de Pauillac. Il tutoyait
les sommets, prêt à convertir
une troisième victoire. Il an-
nonça aussi qu’il avait choisi de
poursuivre sa carrière sous les
ordres de Bjarne Riis chez Saxo
Bank, emmenant la garde de
ses fidèles, Navarro, Hernandez
et Noval.
Avec une ambition aiguisée :
remporter les trois grands
Tours en une saison. Un projet
qui vola en éclats après l’an-
nonce de sa suspension (provi-
soire) par l’UCI fin septembre
en raison d’un contrôle au ré-
sultat anormal lors du second
jour de repos du Tour, à Pau.
En cause, la présence de clen-
butérol, en quantité infime
certes, mais suffisante pour né-
cessiter des analyses plus
fouillées.
On suspecta l’autotransfusion
sanguine, Contador plaida pour
une contamination alimentaire,
se disait victime d’un morceau
de viande de bœuf espagnol. La
fédération espagnole lui infligea
gné ma roue avant ! J’ai pu res-
ter debout mais pour le même
prix, il m’entraînait dans sa
chute. C’était impressionnant,
cela me surprend même qu’il ait
continué à rouler pendant vingt
kilomètres après un tel accident.
Mais sorry, c’est de sa faute… »
Pour une fois que Van den
Broeck est épargné par la
poisse…
Départ prématuré et en voiture
pour Contador... © AFP.
un an de suspension avant de le
blanchir. Sans doute plus aidé
par un vice de procédure que
par la vraisemblance de son ali-
bi bovin, il put aborder sa sai-
son 2011 comme si de rien
n’était. Il s’adjugea ainsi le Tour
d’Italie de maîtresse manière et
aborda le Tour en favori. Hué
par les spectateurs lors de la
présentation des équipes au
Puy-du-Fou, le Madrilène fut
touché par cette attitude du pu-
blic. Son Tour s’en ressentit : il
chuta lors de la première étape
remportée par Gilbert et ne
connut, par la suite, que des re-
vers, des contretemps, pour fi-
nalement échouer loin (5) der-
rière le futur vainqueur, Cadel
Evans.
Convaincu de sa bonne foi,
l’Espagnol fut cependant rattra-
pé par la lutte antidopage et
frappé d’une suspension à effet
rétroactif en 2012. Tel un tau-
reau au bord de la rupture dans
LESSPORTS 23
De quoi est-il réellement ca-
pable sur ce Tour ? Marc Ser-
geant martèle l’optimisme, esti-
mant que le temps qui passe joue
en faveur de son leader, qui sera
plus à l’aise dans des massifs qui
emmèneront les grimpeurs plus
haut encore. « Les étapes précé-
dentes comportaient des montées
courtes et raides. Jurgen ne s’y
était pas entraîné, justifie le
team manager. A l’inverse, il s’est
préparé sur des cols longs, rou-
lants, de plusieurs kilomètres. Il
devrait être présent dans les cols
difficiles. »
Honnête, Sergeant relativise
tout de même quelque peu, lais-
sant poindre l’inquiétude légi-
time que beaucoup nourrissent
désormais. « Si ce n’est pas le cas,
nous avons un sérieux problème
car alors nous ne sommes sim-
plement pas assez bons pour fi-
gurer dans les dix premiers. »
Van den Broeck estime qu’il
« ne peut que faire mieux ». On
voudrait le croire et il est à sou-
haiter que le jour de repos soit
régénérateur s’il veut espérer
poursuivre cette quête d’un clas-
sement général en vue, un po-
dium devenant objectivement
possible au vu des retraits enre-
gistrés. Il lui faudra pour cela se
montrer à la fois alerte, régulier
et offensif lorsque le scénario
l’imposera.
Dans le cas inverse, si le Tour
de la formation Lotto-Belisol est
certes déjà réussi avec un succès
d’étape pour André Greipel et un
jour en jaune avec Tony Gallo-
pin, celui des Belges risque de
manquer de la plus élémentaire
saveur au moment d’attaquer la
montagne. ■
E.C.
une mauvaise corrida, il crut ne
jamais s’en relever. Pourtant, à
peine rentré dans le peloton, il
s’imposait à la Vuelta après
avoir purgé sa peine. Durant
toute cette période, l’Espagnol
n’avait pas eu l’occasion de voir
à l’œuvre, sinon à la télé,
l’émergence de l’équipe Sky et
de ses ténors, Wiggins et
Froome. En 2013, dans un Tour
qui respirait pour lui celui de la
vengeance, il constata toutefois
que cette équipe anglaise lui
était nettement supérieure.
Pire, il avait trouvé un maître
en montagne, Christopher
Froome.
Débarrassé de l’Anglais qu’il
avait cela dit dominé au Dau-
phiné en juin, Contador était
sans aucun doute le favori nu-
méro un du Tour malgré la
belle avance qu’avait prise Ni-
bali. Attaquant, porté par une
équipe de feu avec Rogers et
Roche en soutiens vers ses des-
seins, l’Espagnol n’avait même
pas bronché après avoir perdu
du temps sur les pavés. Il n’at-
tendait qu’une chose, comme il
le fit un peu à Gérardmer,
mettre la pression sur l’Italien.
Dire qu’il est remonté sur le vé-
lo avec une fracture du tibia
avant de renoncer quelques ki-
lomètres plus loin situe l’obsti-
nation de l’individu, une fois de
plus (une fois de trop) marqué
dans son être. Dominateur au
Dauphiné, il avait toutes les
armes et le terrain (beaucoup
de montagne, un seul chrono)
pour marquer ce Tour de son
empreinte. Dommage, vrai-
ment. ■
J.Gr et S.Th.
* 23
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
NOTRE CONSULTANT
« Du calme,
on n’a pas
encore vu
un col ! »
« Décidément, il
vaut mieux voir tous les épi-
sodes de ce Tour car l’action
ne manque pas. Ici, le peloton
a été bousculé par deux coups
de tonnerre pour le prix d’un !
Tour d’abord l’abandon d’Al-
berto Contador qui, en théorie,
offre d’autant plus de sus-
pense, puis la démonstration
de force de Nibali.
Il s’agit de digérer tout ça,
mais aussi de relativiser. D’ac-
cord, Nibali impressionne
depuis le début et possède
désormais plus de deux mi-
nutes d’avance sur Porte et
Valverde, ses rivaux les mieux
placés, avec tout le respect
que j’ai pour la superbe étape
des jeunes Français. Déjà deux
minutes ? Seulement deux
minutes serais-je tenté de dire.
On n’a pas encore escaladé le
moindre grand col, les Alpes
et les Pyrénées doivent encore
venir. Je ne me tracasse pas, la
course reste ouverte.
Tous ceux qui gardent des
prétentions ne doivent pas
spéculer, au contraire. Ils ont
du temps à récupérer et le
niveau me paraît assez homo-
gène. Jurgen Van den Broeck
n’a pas rassuré, mais je
m’étonne de le voir déjà en-
touré d’autant de réserves. Il
perd moins d’une minute, ce
n’est pas une catastrophe. On
sous-estime beaucoup les trois
chutes qu’il a subies la se-
maine dernière. Même sans
blessure, même si on se sent
opérationnel, je peux dire, par
expérience, que cela laisse des
traces qui se paient tôt ou
tard. Pour lui, le jour de repos
arrive à point nommé et les
étapes suivantes semblent
plus accessibles. Il doit récu-
pérer pour retrouver son
meilleur niveau, celui qu’il doit
atteindre s’il veut prétendre à
ce podium… »
MAXIME MONFORT
le tweet
Me concernant je l’au-
rais bien rabotée cette
planche. Heureusement
les belles filles étaient
bien en haut.
Jérémy Roy (FDJ.Fr)
l’anecdote
La pluie presque
comme en 1996
Depuis le début du Tour, la
pluie s’est invitée. La météo
la plus clémente se situa au
tout début, en Angleterre, un
comble par rapport aux habi-
tudes observées outre-
Manche et en France. Hier
encore, alors que le thermo-
mètre avait enfin franchi la
barre des 20 degrés à Mul-
house, des averses orageuses
percèrent les vareuses et les
organismes déjà atteints de
coureurs anéantis. Des
conditions qui ressemblent à
celles du Tour de 1996. Cette
année-là, le Tour partait de
Bois-le-Duc aux Pays-Bas. Il
avait plu jusqu’à Valence, à
mi-Tour. Le Galibier avait été
annulé pour cause de neige.
S.TH.
sur lesoir.be
▶ Chaque jour, le portrait
du 101e de l’étape à l’occa-
sion de la 101e édition du
Tour.
▶ Tous les classements
complets.
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
24 LESSPORTS
Lefevere : « J’ai proposé à Martin
de battre le record de l’heure »
QUICK STEP L’équipe
Ce mardi, Tony Martin
et son manager rencon-
treront Patrick Lefevere
pour discuter d’une pro-
longation de trois ans.
Le Belge propose à
l’Allemand de s’attaquer
au record de l’heure
après les Jeux de Rio en
2016.
ENTRETIEN
MULHOUSE
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
A
la… planche dimanche,
Tony Martin a remis le
couvert lundi avec son
maillot à pois dans le but d’em-
mener Michal Kwiatkowski le
plus loin possible. A l’image de
ces deux coureurs vaillants et of-
fensifs, OPQS réalise un Tour de
rêve malgré la perte de Caven-
dish le premier jour. L’équipe
belge vit toutefois une année
charnière : 18 de ses 30 coureurs
sont en fin de contrat, dont Tony
Martin qui crève l’écran. Pour
l’impliquer dans son projet, Pa-
trick Lefevere lui a proposé, voici
quelques jours, de s’attaquer au
record de l’heure en 2016, une
information que le Flandrien dé-
voile en exclusivité dans cet en-
tretien réalisé lundi matin à Mul-
house.
Patrick Lefevere, tout de suite
après la catastrophe à Harro-
gate, lorsque Mark Cavendish
est tombé, quel était votre
sentiment ?
Quand on vient au Tour avec
un leader comme Cavendish,
que l’équipe a été presque inté-
gralement construite autour de
lui, et qu’il chute le premier
jour, c’est une catastrophe. Je
suis content et fier des coureurs
car ils ont été capables de faire
le clic dans leur tête, immédia-
tement. Les directeurs sportifs
aussi. Cavendish est venu le
lendemain matin au départ, il
a parlé avec ses équipiers et leur
a dit qu’ils pouvaient gagner,
qu’ils étaient tous des vain-
queurs potentiels. Dès la
deuxième étape, nous avons été
dans la lutte pour la victoire.
On a essayé avec Renshaw qui
a fait troisième, quatrième puis
cinquième, toute l’équipe était
là pour l’emmener. J’ai vu huit
copains sur la route capables de
« J’ose dire que
Tony Martin a roulé
à la Merckx,
Eddy ne sera pas vexé »
travailler l’un pour l’autre.
Renshaw était-ce la bonne
option car finalement, vous
avez travaillé pour les autres,
Kittel et Greipel en particulier ?
Ce n’est pas faux. Mais cela
prouve que l’équipe était prête à
aider… Cavendish. Qu’un train
s’était formé. C’est très facile
d’en parler après mais si Mark
avait été là, il aurait gagné au
moins deux étapes, comme l’an-
née passée du reste.
Mais peut-être aurions-nous vu
une équipe OPQS différente ?
Plus défensive certainement.
Cela dit, l’étape de Nancy rem-
portée par Trentin était dure
pour les vrais sprinters. Dans
ces étapes-là, les coureurs
comme Trentin auraient de
belge veut conserver l’Allemand, en fin de contrat
Patrick Lefevere se dit « content et fier » de ses hommes qui ont su réagir après l’abandon de Caven-
dish, autour de qui l’équipe avait été construite. © DAVID STOCKMAN/BELGA.
toute façon eu leur chance,
comme Martin et Bakelants
plus tard. Jan se plaint, il dit
que c’est dur pour lui d’avoir sa
chance, mais il l’a déjà eue et il
l’aura encore.
Votre équipe n’est pas dans le
format des autres dans ce Tour.
Vous ne semblez pas protéger
un leader, comme ce pourrait
être le cas avec Kwiatkowski ?
S’il y a un ou deux hommes
dans l’échappée, il en reste 5
autres derrière pour le protéger.
Je ne vais donc pas interdire à
Bakelants ou Terpstra, par
exemple, d’aller devant.
Cela veut dire aussi que vous
n’êtes pas convaincu des
chances de Kwiatkowski au
classement général ?
Nous n’avons pas trop de réfé-
rences en ce qui le concerne. Il
est jeune, ambitieux, vaillant
mais il perd du temps. Sur les
pavés, il était avec Nibali et
Trentin mais il a crevé dans
l’avant-dernier secteur. Il
cherche encore comment il doit
gérer ses forces. Parfois, il va
dans le rouge et doit lâcher
alors qu’il reste à 200 mètres
puis il rentre. Le top 10 est en-
core possible pour lui mais c’est
quoi un top 10 ? Je le vois
mieux dans la peau d’un vain-
queur d’étape quand il sera
plus à l’aise… au niveau du
classement général !
Kwiatkowski sait tout faire,
d’une course d’un jour à Paris-
Nice, le Tour. C’est peut-être
son éclectisme qui lui est défa-
vorable ?
C’est vrai, il est capable de
grimper au-dessus de la
moyenne, il a un chrono dans
les jambes et il peut lancer un
sprint ou sprinter lui-même.
Par rapport aux classiques, on
a dû faire des sélections car il
veut tout faire. Il peut gagner le
Tour des Flandres comme
Liège-Bastogne-Liège. Le seul
handicap qu’il a sur un Tour,
c’est qu’il pèse cinq kilos en plus
qu’un Nibali et dans les grands
cols, il risque de le payer.
On vous sent plus attiré par des
victoires d’étape, on ne peut
pas vous changer après tant
d’années. On imagine votre
bonheur après l’exploit de Tony
Martin ?
J’ose dire qu’il a roulé à la Mer-
ckx, Eddy ne sera pas vexé, je le
sais. Partir après 20 kilo-
mètres, se battre pendant une
heure avec 30 secondes
d’avance, c’est quelque chose.
J’étais dans le deuxième col
pour lui donner des bidons, il
est passé là-bas, il avait 40 se-
condes puis j’ai vu le groupe
derrière avec des ténors comme
Rolland, Rodriguez, Cancella-
ra. Je me suis dit que Tony al-
lait au casse-pipes. Vous avez
vu le résultat !
Et il lâche De Marchi, le
meilleur grimpeur du Dauphi-
né !
L’Italien a dû mal dormir.
Dans la première descente, il
était à deux trois longueurs à
bloc. Tony est un excellent des-
cendeur, il était très motivé près
de son pays. La veille, il m’avait
dit pour la première fois depuis
le début du Tour : « Je pense
que j’ai enfin de bonnes
jambes. » Avec lui, c’est un fa-
meux message.
Il savait avant de venir qu’il n’y
a qu’un seul chrono l’avant-
dernier jour. Cela a justifié sa
démarche ?
Tony sait que le contre-la-
montre dans le Périgord est
plus dur qu’il n’y paraît avec la
fatigue etc. et qu’il peut arriver
plein de choses d’ici-là, on le
voit avec les leaders. Il aime
aussi prouver qu’il n’est pas
seulement un coureur de chro-
nos. S’il avait eu un équipier
pour l’accompagner le dernier
jour, il gagnait le Tour de
Suisse. Il a déjà gagné Paris-
Nice mais je suis persuadé qu’il
« Je veux renforcer
l’équipe en montagne
où nous ne sommes
pas assez forts »
peut aller plus loin.
Jusqu’où ?
Au bout d’un Tour sans un ex-
cès de montagne. La Suisse,
c’était limite. Pour aller plus
loin, il doit, lui aussi, perdre du
poids par rapport aux grim-
peurs mais je me garderai de
lui imposer cela.
On a vu tout le monde, moins
Bakelants au service des autres.
Il pourra aussi avoir son bon de
sortie ?
Il a déjà dû se battre pour avoir
sa sélection au Dauphiné, mi-
juin, ce qui est normal car il y
avait douze candidats pour
neuf places. Je le vois progresser
dans le sens où je l’attends, je ne
lui commande en tout cas au-
cun rôle par rapport à un lea-
der, il a quartier libre.
Tony Martin est en fin de
contrat chez vous et il n’est pas
le seul. Comment cela se passe
au niveau du mercato ?
J’avais même 18 coureurs en fin
de contrat. Mon premier sou-
hait, c’est de ramener l’effectif
de 30 à 27 unités puisque, en
2017, l’UCI veut changer le cy-
clisme et réduire le nombre à
22. Si j’enlève deux à, trois uni-
tés par an, je serai dans le bon !
Depuis avril, je planche sur le
sujet. J’ai pour l’instant pro-
longé Terpstra, Vandenbergh,
Keisse, Maes, Serry. Ce mardi,
je reçois la visite du manager de
Tony Martin.
Qui va vous demander un
contrat revu à la hausse ?
Il adore l’équipe, il a beaucoup
de gens autour de lui. On a
deux soigneurs allemands,
deux mécanos allemands, un
médecin allemand, à sa de-
mande. Des personnes qui tra-
vaillent aussi pour d’autres
coureurs, je m’empresse de la
préciser. Avec ou sans Tony en
2015, je dois le savoir tôt car s’il
s’en va, mon budget me permet-
trait d’engager mais je veux le
garder !
Sans indiscrétion, son contrat,
c’est du lourd ?
Je ne connais pas les salaires du
top 10 mondial. Quand je l’ai
engagé il y a trois ans, j’avais
absolument besoin de points.
L’équipe était 17e au WorldTour,
il y avait le feu au lac et lui était
8e mondial avec des points. Plu-
tôt que de lui offrir un contrat
de deux ans, je lui en proposais
trois avec un salaire très décent.
Plus haut, c’est délicat mais je
vais lui présenter un contrat de
trois ans, solide, avec des ga-
ranties.
Il disait dimanche que votre
équipe était un peu sa famille,
qu’il ne voyait pas où il pourrait
conquérir encore un titre de
Champion du monde par
équipes. Est-il sensible, ce
bonhomme ?
Plus que cela ! Il écoute. Je lui
propose un deal sportivement
unique : en 2016, il veut être
Champion du monde du chro-
no aux Jeux de Rio. Il dispose
chez nous d’un matériel de
pointe. Notre constructeur, Spe-
cialized, dont le contrat expire
fin 2015, souhaite poursuivre
avec nous. Après Rio, je propose
à Tony de rester en Amérique
du Sud, de monter plus tard
vers le Mexique et de tenter le
record de l’heure sur un vélo
traditionnel comme l’exige le
règlement. Wiggins est tenté
aussi, Cancellara, à mon avis,
en a fait son deuil mais le seul
qui peut le battre, aujourd’hui,
c’est Martin.
Si vous conservez Martin, pour-
rez-vous recruter néanmoins ?
Je veux renforcer l’équipe en
montagne où nous ne sommes
pas forts assez. Au Giro, on n’a
pas pu défendre le maillot
d’Uran. J’ai besoin, au moins,
d’un grimpeur d’expérience. ■
Propos recueillis par
STÉPHANE THIRION
ÉTAPE
10.Mulhouse
- La Planche des Belles Filles (161,5 km)
1. Vincenzo Nibali (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . en 4 h 27.26
(moyenne : 36,2 km/h)
2. Thibaut Pinot (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à 0.15
3. Alejandro Valverde (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.20
4. Jean-Christophe Péraud (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . 0.20
5. Romain Bardet (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.22
6. Tejay Van Garderen (USA, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . 0.22
7. Richie Porte (Aus, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.25
8. Leopold König (Tch, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.50
9. Joaquim Rodriguez (Esp, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.52
10. Mikel Nieve (Esp, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.54
11. Daniel Navarro (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.04
12. Bauke Mollema (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.06
13. Rui Costa (Por, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.06
14. John Gadret (Fra, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.08
15. Haimar Zubeldia (Esp, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.08
16. Frank Schleck (Lux, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.08
17. Jürgen Van den Broeck (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.16
18. Chris Horner (USA, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.21
19. Geraint Thomas (GBr, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.23
20. Simon Spilak (Slo, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.26
21. Christophe Riblon (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.42
22. Laurens ten Dam (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.58
23. Luis Ángel Maté (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.01
24. Michal Kwiatkowski (Pol, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.13
25. Jakob Fuglsang (Dan, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.47
26. Michele Scarponi (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.49
27. Giovanni Visconti (Ita, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.11
28. Pierre Rolland (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.14
29. Steven Kruijswijk (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.16
30. Nicolas Edet (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.21
36. Jan Bakelants (OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.24
52. Sep Vanmarcke (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.58
62. Johan Van Summeren (GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . 16.07
72. Greg Van Avermaet (BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16.20
74. Jens Keukeleire (ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19.06
115. Jürgen Roelandts (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28.48
129. Maarten Wijnants (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29.23
157. Dries Devenyns (GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32.29
Abandons
Mathew Hayman (Aus, ORI)
Edward King (USA, CAN)
Alberto Contador (Esp, TIN)
CLASSEMENT GÉNÉRAL
A La Planche des Belles Filles
1. Vincenzo Nibali (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . en 42h33:38
2. Richie Porte (Aus, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à 2.23
3. Alejandro Valverde (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.47
4. Romain Bardet (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.01
5. Tony Gallopin (Fra, LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.12
6. Thibaut Pinot (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.47
7. Tejay Van Garderen (USA, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . 3.56
8. Jean-Christophe Péraud (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . 3.57
9. Rui Costa (Por, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.58
10. Bauke Mollema (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.08
11. Jürgen Van den Broeck (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.18
12. Jakob Fuglsang (Dan, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.31
13. Michal Kwiatkowski (Pol, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.39
14. Geraint Thomas (GBr, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.17
15. Mikel Nieve (Esp, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.03
16. Pierre Rolland (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.47
17. Chris Horner (USA, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.33
18. Cyril Gautier (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.36
19. Laurens ten Dam (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.42
20. Haimar Zubeldia (Esp, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.01
21. Leopold König (Tch, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.25
22. Yury Trofimov (Rus, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.45
23. Brice Feillu (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.56
24. Steven Kruijswijk (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10.35
25. Frank Schleck (Lux, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.51
26. Andrew Talansky (USA, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . 14.44
27. Tom Dumoulin (PBs, GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15.19
28. Tanel Kangert (Est, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15.27
29. Jan Bakelants (OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18.14
30. John Gadret (Fra, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.20
31. Peter Velits (Svq, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22.48
32. Bram Tankink (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25.51
33. Tony Martin (All, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26.48
34. Fabian Cancellara (Sui, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29.07
35. Ben Gastauer (Lux, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29.58
36. Michele Scarponi (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33.36
37. Arthur Vichot (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34.37
38. Greg Van Avermaet (BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39.58
39. Giovanni Visconti (Ita, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40.35
40. Daniel Navarro (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40.40
41. Tom Slagter (PBs, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40.42
42. Peter Sagan (Svq, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.08
43. Kristijan Durasek (Cro, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.16
44. Jens Keukeleire (ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.43
45. Arnold Jeannesson (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 43.37
46. Amaël Moinard (Fra, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44.06
47. Tiago Machado (Por, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44.12
48. Marcel Wyss (Sui, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45.12
49. José Joaquin Rojas (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . 45.26
50. Michael Rogers (Aus, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46.02
51. Michal Golas (Pol, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46.37
52. Nicolas Roche (Irl, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46.56
53. José Serpa Perez (Col, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47.27
54. Michael Schär (Sui, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49.23
55. Luis Ángel Maté (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49.33
56. Martin Elmiger (Sui, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50.33
57. Sylvain Chavanel (Fra, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.02
58. Paul Voss (All, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53.29
59. Sep Vanmarcke (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53.52
60. Jon Izagirre (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54.43
61. Rafael Valls (Esp, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54.51
62. Simon Spilak (Slo, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.22
63. Simon Gerrans (Aus, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.39
64. Daniel Oss (Ita, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.44
65. Michael Albasini (Sui, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.47
66. Thomas Voeckler (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57.14
67. Marco Marcato (Ita, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57.18
68. Joaquim Rodriguez (Esp, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . 57.34
69. Peter Stetina (USA, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58.22
70. Lieuwe Westra (PBs, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59.55
71. Mickaël Chérel (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 00.07
72. Niki Terpstra (PBs, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 00.57
73. Nélson Oliveira (Por, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 01.46
74. Matthieu Ladagnous (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . 1 h 02.01
75. Grégory Rast (Sui, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 02.34
76. Johan Van Summeren (GRM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 02.36
77. Matteo Montaguti (Ita, ALM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 03.25
78. Adam Hansen (Aus, LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 03.55
79. Cyril Lemoine (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.07
80. Nicolas Edet (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.16
81. Markel Irizar (Esp, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.29
82. Jens Voigt (All, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.44
83. Koen de Kort (PBs, GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 05.44
84. Benjamin King (USA, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 06.09
85. Simon Clarke (Aus, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 07.06
86. Vasili Kiryienka (Blr, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 07.11
87. Sébastien Minard (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . 1 h 07.19
88. Alessandro De Marchi (Ita, CAN) . . . . . . . . . 1 h 07.22
89. Jérémy Roy (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.02
90. Jan Bárta (Tch, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.26
91. Matteo Trentin (Ita, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.28
92. Fabio Sabatini (Ita, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.29
93. Jérôme Pineau (Fra, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 09.17
94. Heinrich Haussler (Aus, IAM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 09.25
95. Yukiya Arashiro (Jpn, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 09.51
96. Jesus Herrada Lopez (Esp, MOV) . . . . . . . . . 1 h 10.39
97. Andriy Grivko (Ukr, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 11.11
98. Lars Bak (Dan, LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 11.46
99. Jürgen Roelandts (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 11.59
100. Florian Guillou (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 14.26
101. David Lopez (Esp, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 15.03
102. Lars Boom (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 15.44
103. Maarten Wijnants (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 15.45
104. Roy Curvers (PBs, GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 16.08
105. Sébastian Langeveld (PBs, GRM) . . . . . . . . . 1 h 16.19
106. Maciej Bodnar (Pol, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 16.44
107. Bartosz Huzarski (Pol, APP) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 18.06
108. Imanol Erviti (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 18.16
109. Rudy Molard (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 18.44
110. Blel Kadri (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 19.04
111. Julien Simon (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 19.32
112. Reto Hollenstein (Sui, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 19.33
113. Simon Yates (GBr, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 20.06
114. Alexandre Pichot (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 20.19
115. Sébastien Reichenbach (Sui, IAM) . . . . . . . 1 h 20.34
116. Rubén Plaza (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 20.51
117. Benat Intxausti (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 21.58
118. Alexander Kristoff (Nor, KAT) . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.06
119. Perrig Quemeneur (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.26
120. Alexander Porsev (Rus, KAT) . . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.40
121. Jean-Marc Bideau (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.55
122. Kévin Reza (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 24.16
123. Daniele Bennati (Ita, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 24.18
124. Bryan Coquard (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 24.54
125. Sergio Paulinho (Por, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 25.07
126. Luke Durbridge (Aus, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 25.50
127. Samuel Dumoulin (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 26.04
128. Rein Taaramae (Est, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 27.30
129. Alex Howes (USA, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 28.24
130. Anthony Delaplace (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . 1 h 30.04
161. Dries Devenyns (GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 49.13
Classements annexes
Points. 1. Sagan (Svq, CAN) 287pts ; 2. Coquard (Fra,
EUC) 156 ; Kittel (All, GIA) 146 ; etc.
Grimpeurs. 1. Rodriguez (Esp, KAT) 51pts ; 2. Voeckler
(Fra, EUC) 34 ; 3. Martin (All, OPQ) 26 ; etc.
Equipes. 1. AG2R La Mondiale 127h48.28. ; 2. Astana à
3.19 ; 3. Belkin à 4.25 ; etc.
Jeunes. 1. Bardet (Fra, ALM) 42h36.39. ; 2. Pinot (Fra, FDJ)
à 0.46 ; 3. Kwiatkowski (Pol, OPQ) à 1.38 ; etc.
24
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

mondial 2014 25

« Un Mondial exceptionnel » LES BRÈVES

Belgique
Les Diables recevront
l’Australie le 4 septembre
BILAN Sep Blatter a clôturé officiellement la 20e édition brésilienne L’Union belge a confirmé que
les Diables Rouges dispute-
ront une rencontre de prépa-
Pour le président de la ration, avant d’aller en Israël
Fifa, c’est le football qui (9/9) pour l’Euro, contre
l’Australie le 4 septembre.
a gagné. « Le lieu et les infos concernant
Il a été impressionné les tickets seront communiqués
par l’intensité des plus tard », explique le com-
muniqué qui rappelle qu’un
matchs et la volonté of- Fan Day sera bien organisé le
fensive des équipes. 6 septembre.
Allemagne

L
e président de la Fédéra-
tion internationale de
football, Joseph Blatter, a
estimé que le Mondial-2014
avait été « exceptionnel sur le
terrain ».
« On ne peut pas comparer les
Coupes du monde. Chacune a sa
particularité mais celle-ci, d’un
point de vue du terrain, a été ex-
ceptionnelle. La barre est placée
très haut pour la prochaine », a
affirmé le président de la Fifa
lors de la conférence de presse de
clôture de la compétition au len-
demain de la finale remportée
par l’Allemagne face à l’Argen-
tine.
Interrogé sur la note qu’il at-
tribuerait au Mondial brésilien
après avoir donné 9 sur 10 à
l’Afrique du Sud en 2010, Sep
Blatter a répondu avec humour
« 9,25 sur 10 ».« La perfection
n’est pas de ce monde », a-t-il
ajouté. « C’était ma 10e Coupe du
monde, mais 5e en tant que pré-
sident de la Fifa. Elle était parti-
culière pour moi. Ce qui l’a ren-
due particulière c’était la qualité
du football, l’intensité des
matches. On a commencé le tour-
noi avec un football très offensif,
de très haut niveau. Dans les
dernières Coupes du monde, les
équipes avaient peur de perdre.
Ici cela n’a pas été le cas », a-t-il
également relevé.
Surpris par le Ballon d’or
de Messi
« Il y a eu beaucoup de buts,
d’occasions, de l’offensive », a-t-il
poursuivi. « Dans les matches à
élimination directe, cela a été
plus tactique et plus calculé,
mais tous les matches ont eu un
niveau d’intensité élevé. La fi-
nale a été une bataille, pas seule-
ment tactique. Tout le monde
voulait gagner. Il y a eu des occa-
sions de chaque côté. C’est le foot-
ball qui a gagné par la qualité
sur le terrain, le fair-play. »
Sep Blatter s’est évidemment montré très positif sur l’organisation de ce Mondial. © AFP.
Blatter a été questionné au su-
jet du Ballon dOr attribué à la
surprise générale à Lionel Messi.
« Je dois répondre de manière di-
plomatique ou vous dire la véri-
té ? », a-t-il ironisé. « Ecoutez, je
dois reconnaître que moi-même
j’ai été un petit peu surpris
quand j’ai vu que Lionel Messi
ressortait comme le meilleur
joueur du Mondial. Si vous com-
parez le début du Mondial et où
est finalement arrivée l’équipe
d’Argentine, c’est-à-dire en fi-
nale, les buts décisifs ont été
marqués par Messi lors de plu-
sieurs matches. Je pense que c’est
ce qui explique cette décision.»,
a-t-il dit.
Le président de la Fifa a ce-
pendant indiqué que les médias
pourraient éventuellement être
intégrés au jury, laissant le soin
aux responsables de la commu-
nication et de la presse d’en dis-
cuter d’ici 2018.
Sanction « très sévère »
contre Suarez
Joseph Blatter, a par ailleurs
jugé « très sévère » la sanction (9
matches de suspension et 4 mois
d’interdiction de toute activité
liée au football) infligée à l’atta-
quant uruguayen Luis Suarez,
qui avait mordu le défenseur ita-
lien Giorgio Chiellini au premier
tour, tout en insistant sur l’indé-
pendance de la commission de
discipline.
« Je ne veux pas parler de l’af-
faire Suarez, on a une commis-
sion de discipline indépendante,
élue démocratiquement. En tant
que footballeur, je trouve que
cette sanction est très sévère.
Mais en tant que président de la
Fifa, il faut que j’accepte ce que
cette commission a décidé », a
déclaré Sep Blatter.
« J’espère que Suarez va reve-
nir dans le football, parce qu’il a
montré sur le terrain, avant sa
suspension, sa capacité tech-
nique et tactique. J’espère qu’on
le reverra. Il vient de signer pour
l’un des plus grands clubs du
monde (le FC Barcelone, ndlr) et
je suis sûr qu’il va revenir au fir-
mament du football », a-t-il
ajouté.
Suarez, 27 ans, va contester sa
suspension devant le Tribunal
Arbitral du Sport (TAS), selon
son avocat, après le rejet par la
Fifa de l’appel interjeté par le
joueur et la Fédération uru-
guayenne de football. (afp) ■
400.000 fans
attendus à Berlin
’Allemagne nageait dans le
L bonheur lundi après le qua-
trième sacre mondial de ses foot-
balleurs et ce mardi matin, plus
de 400.000 personnes sont at-
tendues pour fêter les joueurs al-
lemands, Porte de Brandebourg,
haut lieu symbolique du pays
réunifié, au cœur de Berlin.
« Ce sont de merveilleux am-
bassadeurs de l’Allemagne, in-
croyablement sympathiques, ce-
la me remplit de fierté », a décla-
ré lundi la ministre de la Dé-
fense, Ursula von der Leyen.
Dans la nuit de dimanche à
lundi, plus de 250.000 per-
sonnes, habillées aux couleurs
nationales noir-rouge-or,
avaient, Porte de Brandebourg,
explosé de joie lorsque Götze
avait marqué. Puis sept minutes
plus tard, pour célébrer la fin du
match, synonyme d’un qua-
trième titre de champion du
monde, le premier depuis la
réunification à l’automne 1990.
La chancelière Angela Merkel
Le podium est prêt à Berlin.© DPA.
et le président allemand Joa-
chim Gauck avaient rendu visite
aux joueurs dimanche soir dans
les vestiaires pour les féliciter.
Aucun des deux papes – l’ac-
tuel et son prédécesseur – n’a re-
gardé le match : François, de na-
tionalité argentine, par respect
de sa « neutralité », et Benoît
XVI, de nationalité allemande,
qui n’a jamais été un grand fan
de foot, car il a « préféré aller
dormir ».
Le pape émérite s’est néan-
moins félicité du résultat, en rai-
son notamment de la présence
de joueurs bavarois dans l’équipe
allemande. ■
Ruée sur le maillot…
Le maillot aux 4 étoiles du
champion du monde alle-
mand est déjà en rupture de
stock. L’équipementier alle-
mand Adidas avait confec-
tionné des maillots avant
même de savoir le résultat
final. Adidas a promis de
livrer le plus rapidement
possible les magasins de
sport, où les fans peuvent
acheter le nouveau maillot
pour la somme de 84,95
euros. Le maillot floqué du
numéro 19 de Mario Götze,
unique buteur de la finale,
est évidemment le plus de-
mandé.
… et bientôt sur le timbre
L’Allemagne va émettre cette
semaine un timbre célébrant
la victoire au Mondial, 5
millions d’exemplaires ayant
été imprimés avant la tenue
de la finale, a indiqué lundi le
gouvernement allemand.
« Cette année, j’ai osé espérer
très tôt que notre équipe
puisse gagner le titre », a
déclaré le ministre des Fi-
nances, Wolfgang Schäuble.
Toni Kroos au Real Madrid
Toni Kroos, 24 ans, a confir-
mé à la télévision allemande
et dans Bild qu’il quittait le
Bayern Munich pour re-
joindre les rangs du Real
Madrid,
Brésil
Scolari viré
Le sélectionneur de l’équipe
du Brésil Luiz Felipe Scolari
(65 ans) a été limogé
quelques heures après la fin
du Mondial et la quatrième
place décevante de la Sele-
çao. Scolari était revenu à la
tête de l’équipe en décembre
2012 pour succéder à Mano
Menezes, limogé juste avant
la Coupe des Confédérations.

Ballon de culture
Bernard Pivot président de l’Académie Goncourt

Petit dictionnaire du Mondial brésilien

Bernard Pivot, 79 ans, homme de lettres
et de médias français, est président de
l’Académie Goncourt. Il est également
passionné de football et a commenté
quatre Coupes du monde.
Allemagne. Championne du monde
2014. Titrée pour la quatrième fois. Pre-
mière nation européenne couronnée sur
le continent américain. Equipe homo-
gène, brillante, efficace. Après « le mo-
dèle allemand » en économie, voici le
modèle allemand en football. Angela
Merkel, double ballon d’or.
Brésil. Pays deux fois coupable.
D’abord d’avoir dépensé trop d’argent
pour construire des stades, ensuite
d’avoir encaissé trop de buts. Le public
brésilien a réagi avec sang-froid et élé-
gance à la faillite de son football.
Coiffure. Ce Mondial a été le premier
salon planétaire de la coiffure. Tous les
élèves des écoles de figaros pour
hommes étaient devant la télévision,
même s’ils ne comprenaient rien au
football. Car c’était la Coupe des coupes.
Surtout à l’iroquoise, tempes rasées,
longue crête sur le sommet du crâne.
Avec des variantes : crête en brosse, va-
gabonde, torsadée, avec mèches blondes
en haut, brunes en bas, à la caniche…
L’imagination des coiffeurs est sans li- peu de buts marqués sur coups francs défend a été pratiqué avec intelligence
mites, non plus le besoin des joueurs de directs. Un bon coup franc est juste- et générosité par des athlètes en grande
se montrer originaux et pittoresques ment un coup pas franc, le ballon sui- forme. Même des équipes du second
avec leur tête, à défaut pour certains de vant une trajectoire vicieuse et victo- rayon – comme il y a d’excellents livres
l’être avec leurs pieds. rieuse. du second rayon –, tels l’Algérie, l’Aus-
Dribbles et coups Football. Hormis le navrant Argen- tralie, le Costa Rica, la Colombie, les
francs. Par un cu- tine-Pays-Bas, le football qu’il nous a Etats-Unis, ont été à l’unisson en exécu-
rieux paradoxe, il y été donné à voir a été plaisant, spec- tant un football collectif, dense, rapide,
eut peu de taculaire, souvent enthousiasmant. physique, enlevé, tout dans le mouve-
dribbles alors que Il n’y eut pas d’invention dans la ment et dans l’envie, à quoi l’Allemagne
le Brésil est la terre stratégie, dans l’occupation a ajouté une fluidité exceptionnelle
des dribbleurs de du terrain, mais le va- dans la transmission du ballon.
charme et de lé- et-vient entre la Fred. Avant-centre du Brésil. Joueur
gende. Neymar, Mes- défense qui at- si discret, si effacé, si transparent, que
si, Robben, Hazard, taque et l’at- lorsqu’on s’avisait de sa présence, on se
qui d’autre ? Très taque qui demandait si ce n’était pas un joueur
clandestin entré à l’insu même de son
équipe.
Ghana. Seule équipe à pouvoir se flat-
ter de n’avoir pas été battue par l’Alle-
magne (2 à 2).
© SYLVAIN Humiliation. Mot traduit dans les
PIRAUX. langues du monde entier après la dé-
bâcle, la déroute, la débandade, la décu-
lottée – les « dé » sont jetés – du Brésil
devant l’Allemagne par 7 buts à 1. Les
journalistes étaient à court de vocabu-
laire après les 3 nouveaux buts encais-
sés par la Seleçao devant les Pays-
Bas.
Messi. Meilleur joueur du Mondial
selon la Fifa. Lui-même, quand il reçut
son trophée, n’en paraissait pas
convaincu.
Souliers. Des rouges, des jaunes, des
verts, des bicolores, des marbrés, des ti-
grés, des mordorés, des bigarrés… Cer-
tains joueurs arboraient même deux
chaussures de couleur différente. Les
maillots étaient les mêmes pour les
joueurs de chaque équipe alors que les
souliers étaient, non à la discrétion – le
mot ne serait pas ici de circonstance –,
mais à la fantaisie de chacun.
Tatouage. Ce Mondial aurait été le
premier Salon planétaire de tatouages
sur hommes si les joueurs avaient retiré
leur maillot à la fin des matchs. L’Ar-
gentin Lavezzi est l’un des rares à l’avoir
fait. On admira trop rapidement sur sa
poitrine le palimpseste d’un incunable à
moins que ce ne fût des reproductions
de graffiti ferroviaires. En aura-t-on
aperçu, noirs ou en couleurs, des ta-
touages sur les avant-bras ou sur les
nuques sans pouvoir accéder aux
œuvres entières. Frustration.
Victoire. De l’Allemagne, bien sûr, et
plus encore du football.
25
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
26 mondial 2014
Philippe Albert : « Le travail en
profondeur de l’Allemagne paie »
BILAN Le consultant du « Soir » décerne ses bons et ses mauvais points
Pour l’ancien Diable
rouge, la Mannschaft a
amplement mérité sa
victoire finale.
Il a aimé Rodriguez,
Van Buyten, les arbitres
et les gardiens mais il
regrette le Ballon d’or de
Messi, le retour des
Diables et le tournoi des
Brésiliens.
C
onsultant pour Le Soir
durant tout le Mondial,
Philippe Albert a appré-
cié pas mal de choses durant
cette Coupe du monde qui s’est
achevée, dimanche, avec le
triomphe de l’Allemagne face à
l’Argentine. D’autres, nettement
moins.
L’Allemagne. « Pour moi, on a
1 eu droit à un beau champion
du monde. Avant l’entame de la
compétition, j’en avais fait l’un
de mes favoris et l’Allemagne a
tenu son rang, poursuivant un
processus de réforme qui avait
été entamé il y a une dizaine
d’années et qui a enfin trouvé
tout son sens avec ce quatrième
titre mondial. Aujourd’hui, ce
travail en profondeur a porté ses
fruits après une campagne qui
avait commencé de manière to-
nitruante face au Portugal, qui
avait connu quelques petits tous-
sotements sans conséquences fâ-
cheuses par la suite avant de re-
partir de plus belle dès les hui-
tièmes et surtout les quarts de fi-
nale. Le fait d’avoir vu
l’Allemagne triompher grâce à de
jeunes joueurs remplaçants
(Schürrle et Götze) est également
rafraîchissant. Cette Allemagne
était forte et solidaire, sûre de ses
moyens et elle disposait du
meilleur gardien du tournoi.
Mais elle a été bousculée en fi-
nale, où l’Argentine a crânement
joué sa chance, mais l’a sans
doute payé physiquement du-
rant la prolongation. »
L’Argentine. « Au niveau de
2 l’organisation, la sélection de
Sabella a rendu une copie quasi
parfaite durant ce tournoi. Tac-
tiquement bien en place, elle a
souvent manqué d’ambition du-
rant les matchs à élimination di-
recte mais s’en est souvent sortie
sur un coup d’éclair ou de
chance. En finale, je trouve par
contre qu’elle n’a rien à se repro-
cher, si ce n’est au niveau de la fi-
nition. Grâce notamment à
quelques belles doubles accéléra-
tions de Lionel Messi, l’Albice-
leste a réussi à poser des pro-
blèmes aux Allemands en début
de match, chapeau à elle. Main-
tenant, quand je vois les occa-
sions manquées par Gonzalo Hi-
guain, je ne peux m’empêcher de
penser que la présence de Carlos
Tevez, qui a encore prouvé cette
saison à la Juventus qu’il avait
LES CHIFFRES
244
Manuel Neuer, le gardien de
l’Allemagne, a réussi plus de
passes que le capitaine de
l’Argentine, Lionel Messi,
désigné meilleur joueur du
tournoi, révèlent des statis-
tiques de la Coupe du
monde 2014 établies par la
Fifa. Neuer a en effet réussi
244 passes sur 297, soit
82 % et Messi en a lui réussi
242 sur 356, soit 68 %.
© PIERRE-YVES THIENPONT.
plus que de beaux restes, aurait
pu amener une solution supplé-
mentaire redoutable en pointe.
En raison de soucis avec le sélec-
tionneur, ce fut impossible, mal-
heureusement. Il s’agit, à mes
yeux, de la plus grosse erreur de
Sabella. »
3 Le Ballon d’Or de Messi.
« Même s’il a marqué des
buts lors des matchs de poules, ce
titre de meilleur joueur du tour-
noi pour l’Argentine est une
aberration, qui décrédibilise en-
core davantage la Fifa. Sur quels
critères ce trophée lui a-t-il été of-
fert ? Personnellement, je l’aurais
attribué sans hésiter au Colom-
bien James Rodriguez qui, à
l’image de son équipe d’ailleurs,
mérite également le statut de ré-
vélation de ce tournoi. Rodri-
guez, je l’avais déjà vu jouer à
l’une ou l’autre reprises avec Mo-
naco, mais je ne le savais pas ca-
pable d’un tel tournoi, surtout à
son âge (23 ans). Quelle aisance,
quelle efficacité ! En l’absence
– regrettable – de Radamel Fal-
cao, il a pris ses responsabilités
pour s’offrir le titre de meilleur
buteur du tournoi avec 6 réalisa-
tions. Je n’ose imaginer les dé-
gâts que son association avec
Falcao aurait pu provoquer
dans ce tournoi. »
L’attitude des Brésiliens.« Je
4 vous ai fait part de mon
coup de cœur pour Rodriguez. Si
je devais pousser un coup de
gueule, je dirais que j’ai regretté
l’attitude assez lamentable des
Brésiliens dans la défaite. Bien
sûr, ils avaient sur les épaules
une pression énorme, quasi inte-
nable, mais je n’ai pas aimé voir
certains gestes, certaines engueu-
18
Le Bayern Munich a inscrit 18
buts au Brésil, dont neuf pour
l’Allemagne grâce à Thomas
Müller (5 goals), Toni Kroos
(2) et Mario Götze (2). Ses
autres buteurs sont le Néer-
landais Arjen Robben (3), le
Suisse Xherdan Shaqiri (3),
le Croate Mario Mandzukic
(2) et l’Américain Julian
Green (1). Barcelone en a
marqué 10.
lades, notamment après des buts
encaissés. On sentait qu’il n’y
avait pas assez de solidarité et
certainement de talent dans cette
Seleçao, qui n’a même pas eu la
décence de rester sur la pelouse
lors de la remise de médaille aux
Néerlandais pour leur troisième
place. L’entraîneur a été dépassé,
n’a pas su mettre en place une
tactique efficace alors qu’il pos-
sède l’un des trois meilleurs
joueurs au monde (Neymar) et le
meilleur défenseur au monde
(Thiago Silva)… sur papier. »
Les Diables rouges. « Dès le
5 tirage au sort, j’avais affirmé
que la Belgique valait un quart
de finale. Elle a donc rempli son
objectif, ni plus ni moins, après
être sortie d’un groupe qui n’était
tout de même pas le plus difficile
qui soit. Marc Wilmots, lui,
avait préféré tempérer en évo-
quant les 8es mais au plus pro-
fond de lui-même, il visait
mieux. Même si cela n’a pas tou-
jours été fameux, les Diables ont
montré qu’ils étaient forts à la
fois mentalement et physique-
ment et qu’ils ont pu compter sur
des joueurs solidaires, qui ont
souvent fait la différence en ve-
nant du banc, comme Origi, Lu-
kaku ou Vertonghen, qui ont
bien réagi. Après, ils ont montré
leurs limites actuelles et ont été
sortis dès qu’ils ont rencontré
une équipe expérimentée. Finale-
ment, c’est cela qui nous a fait dé-
faut : à part Van Buyten, aucun
des Diables n’avait déjà disputé
de tournoi majeur et même si la
Belgique s’est permis de rêver
dans un tournoi ouvert, elle est
sans doute à sa place. Cette par-
ticipation au Mondial va en tout
cas lui apporter de l’expérience et
86,3
En Allemagne, 34,65 mil-
lions de téléspectateurs se
sont branchés sur ARD pour
suivre la finale. C’est mieux
que lors de la demi-finale
mardi (32,54 millions) entre
les Allemands et le Brésil,
soit 86,3 % de part de mar-
ché. Et les foules massées
dans tout le pays devant les
écrans géants n’ont pas été
comptabilisées.
doit lui servir pour l’Euro 2016
et le Mondial 2018, où il faudra
encore en faire davantage alors
que des équipes comme l’Italie ou
l’Espagne reviendront avec un
esprit revanchard. Globalement,
je retiendrai les bonnes presta-
tions de Courtois, Van Buyten et
Vertonghen. Je regrette aussi le
retour en Belgique, qui sentait le
réchauffé alors qu’en Algérie, en
Colombie ou aux Pays-Bas,
c’était plus spontané, plus in-
tense. Si c’était pour organiser ce-
la comme ça à la va-vite, il au-
rait mieux valu ne rien faire du
tout. »
Les gardiens. « Globalement,
6 je trouve qu’on a assisté à
une très bonne Coupe du monde
de leur part. Parmi les stars de ce
Mondial, il y avait déjà des
joueurs reconnus comme Neuer
ou Courtois, mais aussi d’autres,
comme M’Bolhi, Navas ou le
Mexicain Ochoa, qui restait sur
trois saisons à Ajaccio et devrait
s’offrir un beau transfert à l’Atlé-
tico. J’ai aussi aimé le change-
ment tactique de van Gaal
quand il a fait monter Krul pour
les tirs au but face au Costa Rica,
la courte montée au jeu du vété-
ran Mondragon (43 ans !) ou du
3e gardien néerlandais Michel
Vorm afin que tout le monde par-
ticipe à la fête. Mais ce Mondial
a aussi été celui des défenses, ce
qui devient habituel dans le foot
moderne, où on ne verra plus ja-
mais le football plus offensif et
chatoyant des années 60 et 70.
Parmi les défenseurs qui m’ont
marqué, je voudrais épingler les
noms de Van Buyten, Marquez
ou Yepes, qui prouvent qu’en
s’entretenant bien, on peut durer
au plus haut niveau. »
88
Sur les réseaux sociaux, c’est
la première fois qu’un événe-
ment sportif emballe autant
Facebook où 280 millions
interactions sur la finale ont
été comptabilisées, échan-
gées par 88 millions d’utili-
sateurs. Parmi eux, 10,5
millions se trouvaient aux
Etats-Unis, 10 au Brésil, plus
de 7 millions en Argentine et
5 millions en Allemagne.
L’arbitrage. « Même si le Bré-
7 sil a clairement été favorisé
et que son début de tournoi n’a
pas toujours été exceptionnel, je
trouve que, globalement, les ar-
bitres ont été assez bons. Les télé-
spectateurs oublient souvent que
ce sont des êtres humains qui ne
disposent pas des mêmes outils
techniques que nous. Il y a eu
quelques semelles, quelques
coups de coudes impunis ou mal
punis, il y a aussi eu la morsure
regrettable de Suarez – qui a été
heureusement sanctionné après
coup – mais je retiendrai surtout
qu’il y a eu beaucoup de bonnes
décisions en fin de tournoi et une
avancée technique avec l’usage
de la vidéo sur la ligne de but.
Personnellement, je serais égale-
ment pour l’ajout d’appels à la
vidéo comme cela se fait en ho-
ckey par exemple, pour certaines
phases problématiques. Cela ne
prendrait pas beaucoup de
temps et satisferait tout le
monde. »
Le bilan général.« Si je de-
8 vais tirer un bilan général,
j’accorderais à ce tournoi la note
de S+, plus que satisfaisante,
donc. Globalement, je trouve
qu’on a vécu un Mondial assez
intéressant, où les défenses ont
souvent pris le pas sur les at-
taques comme c’est souvent le cas
dans le football moderne. Heu-
reusement pas toujours, comme
l’a montré le succès final de cette
équipe allemande qui mérite son
titre. Malgré tout, on a égalé le
nombre record de buts depuis
que le tournoi est passé à 32
équipes. C’est déjà une bonne
chose. » ■
VINCENT JOSÉPHY
53.592
Les 64 rencontres du Mon-
dial ont rassemblé 3.429.873
de spectateurs, a précisé la
Fifa, soit une moyenne de
53.592 par match. Le record
reste celui établi en 1994
aux Etats-Unis avec
3.587.538 de spectateurs sur
52 matchs, soit une
moyenne de 68.991. En
Afrique du Sud 2010 : 3,2
millions de spectateurs.
Le maillot
de Manchester
le plus cher
au monde
FOOTBALL
a signature d’un contrat de
L dix ans avec l’équipementier
Adidas pour un montant mini-
mum d’environ 940 millions
d’euros va désormais faire du
maillot de Manchester United le
plus cher de la planète. Les
« Red Devils » seront liés à par-
tir de la saison 2015/2016 avec la
marque allemande, après la fin
de leur contrat avec l’américain
Nike, a précisé lundi le club an-
glais dans un communiqué. Her-
bert Hainer, le DG de la marque
aux trois bandes qui n’avait plus
collaboré avec MU depuis 1992,
a même fait part de sa « satisfac-
tion de faire équipe avec l’un des
clubs les plus prestigieux et les
plus appréciés ».
Équipementier de la forma-
tion anglaise depuis 2002, Nike
espérait conserver son contrat
avec le club mancunien, mais
avait finalement annoncé après
de longs mois d’hésitation qu’il
ne renouvellerait pas son parte-
nariat, faute de pouvoir suren-
chérir sur Adidas. D’après plu-
sieurs sources, Nike, qui avait
chipé en 2011 à Adidas le maillot
de l’équipe de France contre le
versement de 42,5 millions an-
nuels, n’était pas prêt à investir
plus de 440 millions pour conti-
nuer à équiper MU. Le contrat
précédent avait été signé pour 13
ans et un montant de 368 mil-
lions d’euros.
« Tout partenariat avec un
club ou une fédération sportive
doit être mutuellement avanta-
geux », avait souligné le groupe
américain la semaine dernière.
Or « les termes qui étaient pro-
posés dans le contrat de renou-
vellement ne l’étaient pas pour
les actionnaires de Nike », avait-
il conclu.
Ce nouveau contrat record
renforce donc l’attractivité
d’United en dépit d’une saison
sportive catastrophique et dé-
tonne à côté des engagements si-
milaires qui lient, pour moins de
la moitié de cette somme, la
marque allemande au Real Ma-
drid (39 millions annuels envi-
ron) ou encore l’autre grande
marque allemande, Puma, à Ar-
senal (38 millions annuels envi-
ron) par exemple.
« Ce nouveau partenariat avec
MU souligne clairement notre
domination dans le football et va
nous aider à renforcer notre po-
sition sur des marchés essentiels
à travers la planète », poursuit
Hainer, qui espère des ventes à
hauteur de 1,89 milliard d’euros
pendant la décennie.
Ce montant astronomique est
comparable à celui que le Qatar
verse au Paris SG au titre du
sponsoring, c’est-à-dire pour
faire apparaître sa griffe sur les
produits du club parisien, pour
environ 750 millions pendant
quatre ans. Toutefois, ce contrat
sulfureux a valu au PSG d’être
sanctionné, à coup d’amendes
notamment, par l’UEFA qui a
estimé que cette relation com-
merciale ne respectait pas le
« fair-play » financier. (afp) ■
Louis van Gaal n’a pas encore
mis les pieds à United que déjà
les affaires de Manchester s’em-
ballent... © AFP.
26

135.000 tickets déjà
vendus pour le Dour
Festival qui démarre ce
jeudi. Il reste encore des
tickets quatre jours et
un jour. © D.R.
« Les Dardenne et l’équipe,
une belle bande d’amis »
CINÉMA Christine Plenus expose ses photos de tournage à Paris
Elle est la photographe
de plateau attitrée
des Dardenne depuis
« Flasch » en 1986.
Elle expose au Centre
Wallonie-Bruxelles
jusqu’au 31 août.
Ses 150 photos
racontent les films
des frères autrement.
ENTRETIEN
PARIS
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
S
i certains cinéastes
ouvrent leur plateau à tout
vent, Luc et Jean-Pierre
Dardenne préfèrent rester à
l’abri des regards. Discrétion à
tous les stades de « fabrication »
du film. Depuis 1986 et le tour-
nage de Flasch en quinze nuits
dans le hall d’un aéroport, Chris-
tine Plenus est devenue leur
photographe de plateau attitrée.
Depuis, cette diplômée en pho-
tographie, qui enseigne à l’Insti-
tut Saint-Luc à Liège depuis
1981, est au cœur de leur créa-
tion. Discrète, silencieuse, elle
capte l’équipe au travail et fixe la
mémoire de moments privilé-
giés. Cherchant l’instantané d’un
regard ou d’un geste, elle raconte
les films des frères autrement.
Quelle est la différence entre
photographie et photographie
de plateau ?
Une photo de plateau a à voir
avec un film. Je suis d’abord
photographe avant d’être pho-
tographe de plateau. Pour moi,
le rapport à l’image et aux gens
est le même. Car ce qui m’inté-
resse est le rapport à la per-
sonne que je sois sur un pla-
teau de tournage ou pas. J’aime
bien les gens.
Qu’est-ce qui se dégage des
Dardenne sur un tournage ?
Ce sont de vrais bosseurs. Je
suis admirative de leur travail
et de leur capacité à se remettre
en question. Eternels insatis-
faits, ils n’ont de cesse de conti-
nuer à faire les choses qui leur
tiennent à cœur. Rien n’est in-
sipide avec eux. Ils font de
longs plans-séquences qui
durent jusqu’à 6-7 minutes.
Souvent un minimum de
15 prises. Dans « Deux jours,
une nuit », ils ont refait 87 fois
un plan mais les dix dernières
prises ont été demandées par
Marion Cotillard. C’est la
preuve que les comédiens se
sentent bien avec leur exigence.
Les frères et leur équipe
forment une belle bande
d’amis. Ils font un cinéma so-
cial très humain et cela me
convient bien.
CULTURE
Une belle bande d’amis qui travaillent dans la concentration. Ici avec leur première assistante, Caroline Tambour. © CHRISTINE PLENUS.
Comment travaillez-vous sur
leurs films ?
Je lis une première fois le scé-
nario puis je le relis en notant
les images qui me semblent in-
téressantes à faire. Je me laisse
aussi faire par leur tournage.
Je passe beaucoup de temps sur
leurs plateaux car j’aime les
rapports avec l’équipe. J’essaie
de capter le regard, les yeux. Je
suis proche de leur manière de
cadrer. Serré. J’ai fait tous leurs
films depuis « Flasch » mais je
n’ai pas l’exclusivité à vie !
Une anecdote ?
J’avais peur de photographier
Marion Cotillard car c’est une
star. C’était la première fois.
Pour le premier plan dans la
salle de bain, toutes mes photos
étaient de travers tellement
j’étais impressionnée. Ensuite,
on a fait connaissance. Marion
est une personne charmante et
attachante. Elle avait un droit
de regard sur mes photos. Sur
100, elle en a refusé une seule !
Quelle photo incarne parfaite-
ment les frères ?
Une photo que j’ai faite d’eux à
Cannes. Pour moi, elle symbo-
lise leur manière d’aborder la
vie. Jean-Pierre qui flippe à
300 à l’heure et Luc pendu à
son GSM. ■
Propos recueillis par
FABIENNE BRADFER
CHRISTINE PLENUS
Sur les plateaux des Dardenne
Editions Acte Sud, 111 p., 2014.
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
27
EXPOSITION
150 photos pour
24 images/seconde
« Faire des photographies,
c’est regarder et découvrir.
C’est la vie. » Christine Ple-
nus applique cette réflexion
pédagogique aussi bien
auprès de ses étudiants que
lorsqu’elle est sur un plateau
des frères. L’exposition pari-
sienne qui met son travail en
évidence à travers 150 pho-
tographies de tournage, s’en
fait l’écho. Car c’est bien la
vie qui jaillit de ses clichés,
saisissant un mouvement de
rage, un regard, une nuque,
une échappée à mobylette
ou un rire. En un coup d’œil,
on embrasse l’atmosphère
du film. On sent la caméra
mobile, le cadrage serré,
l’attention sur les person-
nages. Christine Plenus
privilégie les visages et
l’énergie des corps. Expé-
rience physique. C’est sa
manière de raconter les
films autrement tout en
étant en parfaite harmonie
avec leur façon de filmer.
Elle rend compte ainsi de
l’essence même de leur
cinéma identifié social, hu-
main, toujours en mouve-
ment, mais aussi d’une belle
bande d’amis qui travaillent
dans la concentration. Pho-
tographies de tournage et
des images de plateau ré-
sument de belle manière un
parcours cinématographique
unique et une façon viscé-
rale de faire un cinéma tour-
né vers les autres. Clichés
montrant combien l’équipe
technique fait corps avec les
réalisateurs et les acteurs.
Clichés pour capter un mo-
ment de détente, un éclat de
rire, un temps de concentra-
tion ou de concertation. On
passe d’un film à l’autre
naturellement et le parcours
réveille notre mémoire de
cinéphile et suscite l’envie
des 24 images/seconde.
F.B.
Centre Wallonie-Bruxelles, 127-129
rue Saint-Martin, Paris IV (Métro
Châtelet-les-Halles ou Rambuteau).
Ouvert tous les jours. Tarif : 5 euros.
Infos. www.cwb.fr ou 00-33-1-
53.01.96.96
Dans les coulisses de la création, raccord
maquillage pour Jérémie Renier avec Natali
Tabareau. © CHRISTINE PLENUS.
Cette photographie de
tournage de « La pro-
messe » convoque notre
mémoire de cinéphile.
© CHRISTINE PLENUS.
27
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

28 LACULTURE

Nadine Gordimer rejoint Mandela

LITTÉRATURE L’auteure sud-africaine est décédée ce dimanche à l’âge de 90 ans
Prix Nobel CITATIONS
de littérature en 1991,
« Les écrivains, dans une certaine mesure,
Nadine Gordimer avait sont des monstres »
combattu l’apartheid. Au mois d’octobre 2002, Nadine Gordimer avait accordé un
Dramaturge long entretien au Soir, à l’occasion de la parution en français
et essayiste, elle a écrit de son livre L’amant de fortune. Nous vous proposons d’en
redécouvrir les moments les plus significatifs dans la mise en
15 romans perspective de son œuvre et de sa personnalité.
et plus de 200 nouvelles. « Misère, famine, analphabétisme, catastrophes environnemen-
tales… Il y a beaucoup de problèmes dans le monde, et je pense

Q
uand on écrit, on n’est
jamais isolé de sa société
et de son monde », disait
cette anglophone
blanche, qui a toujours refusé de
quitter l’Afrique du Sud même
aux heures les plus sombres de
la ségrégation raciale. Mais « un
auteur doit faire attention dans
une situation conflictuelle, où il
a des opinions fortes, à ne pas
écrire de propagande », poursui-
vait-elle. Elégante jusque dans
ses dernières années, cette fille
d’immigrés juifs a développé
une prose à son image : sobre,
subtile et sans concession. Elle
laisse quinze romans (La fille de
Burger, Histoire de mon fils, Per-
sonne pour m’accompagner…) et
de nombreuses nouvelles
(L’Etreinte d’un soldat, Quelque
chose là-bas…). Certains de ses
titres ont été interdits sous
l’apartheid. Membre de l’ANC,
cette proche des avocats de Nel-
son Mandela fut l’une des pre-
mières personnalités que l’icône
de la lutte anti-apartheid a de-
mandé à voir après sa libération
de prison, en 1990.
Au travers de portraits d’une
qu’ils vont devenir de plus en plus mondiaux. Mais je suis une
réaliste optimiste. Je crois que tout n’est pas perdu. Je suis am-
bassadrice de bonne volonté du Programme des Nations unies
pour le développement. Si j’agis en dehors de mes romans, c’est
en tant que citoyenne. Parce que j’estime que vous et moi, par le
simple fait d’être des humains, avons des responsabilités vis-à-
vis du monde. Nous devons, à ce titre, poser des actes. »
« Mes romans sont tout autre chose. Ce ne sont pas des livres de
propagande ! Je n’y milite pas pour une cause unique car l’écri-
vain doit être libre de ne pas voir les choses d’un seul point de
vue. »
« Le rôle de l’écrivain est de dire la vérité. Ou, plutôt, c’est ce vers
quoi il doit tendre. Car personne ne connaît la vérité dans sa
totalité, pas même les écrivains… Chaque écrivain en connaît
Nadine Gordimer a commencé à écrire dès l’âge de neuf ans pour publier sa première histoire six ans seulement une partie. Ecrire, c’est justement chercher cette pe-
plus tard. © TIZIANA FABI/AFP. tite part de vérité et la dire sans peur. »
« Si vous écrivez, vous ne pouvez pas fermer l’œil sur certaines
grande finesse psychologique, contraints de faire des choix po- dûment les bibliothèques, se réalités. Il vous faut ignorer le fait qu’écrire ceci ou cela risque
elle racontait les ambiguïtés de litiques mais sans pitié lors- mettra à l’écriture dès l’âge de 9 d’offenser tel ou tel. Les écrivains, dans une certaine mesure,
ses compatriotes. Dans Le qu’elle décrit les faux-semblants ans et publiera sa première nou- sont des monstres. Ils n’hésitent pas à dire les vérités qui
Conservateur (1974), elle ima- de la bonne conscience », résu- velle à 15 ans dans une revue lo- blessent. L’apartheid durait depuis tellement longtemps que je ne
gine le malaise d’un riche Afri- mait en 2007 l’ambassadeur de cale. pensais pas assister à sa fin de mon vivant. Je suis contente
kaner qui se retrouve avec le ca- France à Pretoria, Denis Pietton, « Des années plus tard, j’ai d’avoir vécu suffisamment longtemps pour voir les choses chan-
davre d’un de ses employés noirs en lui remettant la Légion réalisé que si j’avais été noire, je ger. »
sur les bras. Dans Ceux de July, d’honneur. Née le 20 novembre ne serais probablement pas deve- « Un amant de fortune a été écrit avant les attentats du 11
1981, elle décrit les états d’âme 1923, Nadine Gordimer avait nue écrivaine puisque les biblio- septembre 2001 mais après, on m’a reproché aux Etats-Unis
d’une mère de famille blanche, grandi dans un quartier aisé de thèques leur étaient interdites », d’avoir fait un héros d’un musulman. Vous savez comme ils sont,
obligée de se réfugier chez son Springs, à l’est de Johannesburg. dira-t-elle en recevant le prix aux Etats-Unis… Pour eux, n’importe quel Arabe est terroriste et
domestique à cause d’une révo- Sa mère, convaincue qu’elle Nobel de littérature en 1991. Na- tous les Américains sont des anges ! Il leur est difficile de
lution. souffrait d’une faiblesse car- dine Gordimer a été mariée à prendre simplement Abdou pour ce qu’il est : un humain qui
Son œuvre est « sensible à la diaque, l’avait retirée de l’école. deux reprises et a eu un enfant souffre d’être en mal de liberté. »
vulnérabilité d’individus Mais la fillette fréquentera assi- de chaque alliance. (afp) ■ DA.CV.


LESBRÈVES
'(/'L;XVLRQ9LOOHUV
présente
Cartoon d’Or 2014
es cinq films du Cartoon d’Or 2014 pour le prix du meilleur

Un spectacle féerique, monumental et impertinent L court-métrage d’animation sont connus. Boles, de Spela
Cadez (Slovénie/Allemagne), La bûche de Noël de Stéphane
Aubier et Vincent Patar (Belgique), La petite casserole d’Anatole,
qui enchantera petits et grands ! d’Eric Montchaud (France), Mademoiselle Kiki et les Montparnos
d’Amélie Harrauly (France) et de Mr Hublot de Laurent Witz et
Alexandre Espigares (Luxembourg/France). Remise de prix ce
jeudi 25 septembre à Toulouse lors du Cartoon Forum.

PRESSE lets, comme Les oiseaux ou Gulli-

Décès de Philippe Dasnoy ver et publié des ouvrages sur
l’artiste Olivier Strebelle, dont il
© ARCHIVES RTBF.

était proche. (Da.Cv.).

d’après
CARLO COLLODI
Mise en scène Décédé le week-end dernier à
STEPHEN SHANK l’âge de 80 ans, Philippe Dasnoy
avait été grand reporter au
Congo, en Chine, en URSS, aux
Etats-Unis. Né en 1934, il avait
débuté sa carrière de journaliste
au journal parlé et télévisé, pré-
sentant les infos en radio et en
télé. Dans les années 1960, il
jouera un rôle pionnier dans le
reportage télévisé sur la RTB. Il a
montré l’actualité avec objecti-
vité, à travers l’investigation et
l’analyse, réalisant plusieurs re-
portages au Congo (avant et
après l’indépendance), à Cuba,
en Israël et en Chine notam-
ment. Il a également signé plu-
sieurs grandes séries, sur les
Etats-Unis et l’URSS. On lui doit
ABBAYE DE INFO-TICKETS : aussi de nombreux reportages
historiques, en particulier une
9ILLERS-LA-9ILLE 070/224.304 série de 25 émissions à propos
de la vie sous l’Occupation. Phi-
Du 15 juillet au 9 août 2014 www.pinocchio2014.be lippe Dasnoy a interviewé de
nombreuses personnalités telles
que Simone de Beauvoir, Romain
Gary ou Roland Barthes. Il a été
directeur de la radio à la RTBF
de 1986 à 1994. Il a écrit les scé-
MUSIQUE
Neil Young, directeur général
Le chanteur et compositeur ca-
nadien Neil Young, 68 ans, de-
vient CEO (chief executif offi-
cer) de PonoMusic, un service
de téléchargement en ligne de
musique en format de très haute
qualité, accompagné d’un lec-
teur portable (PonoPlayer), a-t-
on appris lundi. Le projet a déjà
levé 6,2 millions de dollars au-
près d’internautes via un site de
financement participatif. Pono-
Music veut lancer son service de
téléchargement d’ici la fin de
l’année aux Etats-Unis, au Cana-
da et en Grande-Bretagne. La
commercialisation du premier
PonoPlayer est quant à elle at-
tendue en octobre au prix de
399 dollars le lecteur portable.
Lors du lancement du projet,
l’auteur de « Cinnamon girl » et
de « Cowgirl in the sand » avait
expliqué vouloir « faire entrer la
musique numérique dans le 21e
siècle ». Le lecteur dispose d’un
écran tactile et d’une mémoire
qui correspond à environ 1.000
albums. (b)
▶ CINÉMA : « PANIQUE
AU VILLAGE » NOMINÉ
La European Film Academy
(EFA) et le Festival interna-
tional du court-métrage de
Vila do Conde (Portugal)
ont nominé Panique au vil-
lage : la bûche de Noël de
Vincent Patar et Stéphane
8QH SURGXFWLRQ GH DEL DL;XVLRQ 9LOOHUV DYHF O·DLGH GH OD FpGpUDWLRQ :DOORQLH BUX[HOOHV DLUHFWLRQ JpQpUDOH GH OD CXOWXUH - SHUYLFH GX TKpkWUH GX CRPPLVVDULDW JpQpUDO DX TRXULVPH GH OD :DOORQLH GH OD PURYLQFH GX
BUDEDQW ZDOORQ DYHF O·DSSXL GH O·AEED\H GX S\QGLFDW G·IQLWLDWLYH HW GH OD CRPPXQH GH 9LOOHUV-OD-9LOOH DYHF OH VRXWLHQ GH 9ISA 0ASTERCARD DE CONINCK :INE & SPIRITS RENT A CAR HECHT -CB*A0. narios et les textes d’opéras-bal- Aubier.

28
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LACULTURE 29
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EN
FESTIVALS
En juillet
Francofolies 17 au 21 juillet
Thierry Coljon, Xavier Counasse
Dour 17 au 20 juillet
Philippe Manche, Didier Stiers,
Didier Zacharie, Gaëlle Moury
Tomorrowland 18 au 20 et 25 au 27
juillet.
Thierry Coljon, Didier Zacharie,
Didier Stiers, Flavie Gauthier Consolation pour
Esperanzah 31 juillet au 3 août les cœurs brisés
Philippe Manche, Didier Stiers, Le prospectus du Cactus
Flavie Gauthier festival présentait la mu-
sique du groupe belge Inter-
galactic Lovers comme une
« consolation pour les cœurs
brisés ». Après leur concert,
dimanche, Lara Chedraoui,
la chanteuse du groupe,
nous expliquait qu’elle pre-
nait cette appréciation
comme un compliment.
« Notre second album, nous
l’avons composé ensemble,
tous les quatre. Mais concer-
nant les textes, je les ai écrits
six mois après m’être totale-
ment ouvert le pouce de la
main droite. Je m’étais sacré-
ment bien coupée et, malgré
plusieurs opérations et de la
rééducation, on m’a annoncé
que je ne pourrais plus jouer
de la guitare. J’étais extrême-
ment frustrée et fâchée de
cette situation ! J’ai contenu
tous ces sentiments pendant
six mois, puis je les ai couchés
sur papier. Ils sont sortis tout
seuls. J’ai vécu ça comme une
sorte de diarrhée verbale, qui
a évacué tout mon mal-être.
The Afghan Whigs : le public n’atten- Alors, que l’on dise de nos
dait qu’eux dans le Minnewaterpark de textes qu’ils sont un baume
Bruges. © PABLO GARRIGOS. pour le cœur, ça me réjouit
parce que je connais les cir-

Un soir au Cactus festival :

constances dans lesquelles ils
ont été écrits… »
C.J.

de l’ombre à la lumière
MUSIQUE A l’affiche : Mark Lanegan, The Afghan Whigs et Caribou

U
n triptyque musical. Dimanche soir,
les festivaliers du Cactus ont pu
suivre trois concerts aux ambiances
totalement différentes. Présentation d’une
pièce jouée en trois actes.
20h15, Mark Lanegan et son « band »
montent sur scène. Les cinq rockeurs sont vê-
tus de noir de la tête (Mark Lanegan a un bon-
net en laine enfoncé sur le crâne) aux pieds.
Le concert commence sur « I am the Wolf » et
se poursuit, sans grands changements : les
cinq hommes sont extrêmement statiques,
très peu bavards et les éclairages bleus et
rouges resteront tels quels tout le long du
concert. Le show, à l’image de la musique, est
sombre. Mais pas encore assez, comme nous
glissera un fan de Mark Lanegan à la fin du
concert : « C’est dommage que le groupe ait
été programmé si tôt. L’obscurité aurait ren-
forcé le côté “dark” de Mark ».
Du côté du public (masculin pour l’essen-
tiel, la bonne quarantaine, en noir égale-
ment), les hochements de tête en rythme sont
vite remplacés par des acclamations féroces
lorsque Mark Lanegan annonce, très sobre-
ment, après son dixième morceau : « Greg
Dulli ». La star du rock des années nonante,
qui a collaboré à plusieurs occasions avec
Mark Lanegan, débarque sur scène pour deux
morceaux. La foule, ravie, n’attendait que lui.
Ça tombe bien, le prochain concert est celui
de son groupe : The Afghan Whigs.
22h, la plaine est bondée et il ne faut pas at-
tendre longtemps avant que le public ne de-
vienne totalement survolté. Avant d’entamer
le morceau « Algiers », Greg Dulli prévient les
festivaliers : « Let’s get crazy on this one »
(« Devenons fous sur celle-ci »). Mais l’effet
escompté se produira surtout quelques mor-
ceaux plus tard. Sur « Debonair » (sur fond
d’éclairages tourbillonnants rouges et verts)
et « Somethin’ hot » (ambiance jaune et
orange), la foule et les musiciens décollent.
Contrairement à Mark Lanegan, le guitariste
et chanteur américain a la bougeotte, monte
et descend des plots situés à l’avant-scène et
déborde d’énergie jusqu’au dernier morceau,
la reprise de « Across 110th Street ».
23h45, dernier tableau. Depuis la fin du
concert des Afghan Whigs, le festival s’est à
moitié vidé de ses (vieux) spectateurs – signe 
qu’ils avaient pour la plupart fait le déplace-
ment pour Greg Dulli et Mark Lanegan. C’est
donc devant un jeune public plutôt clairsemé
que Caribou prend ses quartiers à Bruges.
Mais les quatre Canadiens, maîtres en mu-
sique électronique et psychédélique, ras-
semblent bien assez vite ce petit monde de-
vant la scène : les festivaliers semblent attirés
comme des aimants par les sons presque ex-
traterrestres qu’ils produisent. Le quatuor
dégage des ondes particulières. Habillés en
blanc, ils semblent même auréolés grâce au
jeu de lumière dans leur dos. L’ovni Caribou
transportera le Cactus festival dans un délire
électro d’une bonne heure, qui atteindra son
paroxysme avec le morceau « Sun ». Magi-
que. ■
CATHERINE JOIE

#25 LE BILLET DE LA GAMINE

En immersion linguistique
J’ai accepté de couvrir le Cactus festival pour trois raisons. Premièrement, rater la finale de la Coupe du monde
n’était pas un drame : sans les Diables, la compétition avait un peu perdu de son intérêt. Ensuite, la programma-
tion du Cactus était alléchante. Enfin, le festival est à Bruges ! J’adore la Flandre. J’adore parler néerlandais.
Apportez-moi un stylo, je signe tout de suite. Me voilà donc partie pour trois jours d’immersion. Au fil de mes
rencontres avec des festivaliers, une phrase me revient souvent aux oreilles : « On peut parler français, si vous le
souhaitez » (en français dans le texte). J’imagine que mon accent et mes fautes m’ont trahie… La proposition est
adorable ! Merci ! Mais je décline, préférant (un peu butée, je l’avoue) maintenir le cap en néerlandais. La
conversation se poursuit et deux questions (malheureusement) inévitables reviennent : « Où avez-vous appris le
néerlandais ? », et : « Pourquoi Le Soir s’intéresse-t-il à un petit festival en Flandre ? ». J’expédie la réponse à la
première question et j’attaque la seconde, en retournant la pareille : « Mais enfin, pourquoi pas ? ». La program-
mation du Cactus est éclectique et intéressante (proche de celle des Ardentes) et le festival se tient dans le
très joli Minnewaterpark, à côté de la gare de Bruges. Bruxelles-Bruges en train, c’est une heure, montre en main. Facile !
C.J.

29
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
30 LATÉLÉVISIONMARDI
8.50 Le beau vélo de RAVeL
Jemeppe-sur-Sambre 9.30 Le
Tour au quotidien 10.15 L’instit
La gifle. Téléfilm de Roger Kaha-
ne (Fr/Belg, 2000). Avec Gérard
Klein, Léa François. 12.00 Les
feux de l’amour 13.00 JT 13h
13.45 Télétourisme Il était une
fois 1914, expo à l’abbaye de Sta-
velot 13.55 Mike Hammer
L’éloge d’une prostituée. 14.50
Superstar Comédie drama-
tique de Xavier Giannoli (Fr,
2012). Avec Kad Merad, Cécile
de France, Louis-Do de Lencque-
saing. 16.45 Jessica King Jeu de
dupes. 17.35 Chase L’éternel
fiancé. 18.30 On n’est pas des
pigeons 19.30 JT 19h30
20.20 Ma femme, ma fille,
deux bébés
Téléfilm de Vincent Monnet (Fr,
2011). Chacun cherche sa place
(2). Avec Pascal Légitimus,
Philippine Leroy-Beaulieu,
Camille Constantin. 1h30.
Les bébés ont maintenant 3
mois. Emma, qui veut être une
mère parfaite, se montre très
attentionnée. Antoine, lui, doit
jongler entre le restaurant, le
coucher de Théo et toutes les
questions qu’il se pose au
sujet de sa place de père.
Inconsciemment, Emma l’em-
pêche d’occuper son rôle...
22.05 Doc Martin Série. Avec
Thierry Lhermitte, Natalia Dont-
cheva, Justine Bruneau de la
Salle. Le grand Mal. Une épidé-
mie de troubles intestinaux
frappe Port-Garrec à l’appro-
che des «petites vacances»,
synonymes pour la ville d’af-
flux touristique de masse.
22.55 Mon ami Jean-Pierre.
Martin sympathise avec un
patient, Edouard le garde-
chasse... 23.45 En quête de
sens  : La pensée et les hom-
mes Maroc, citoyenneté et
démocratie 0.20 JT 19h30
6.30 TFou 8.40 Téléshopping
9.20 Au nom de la vérité 10.50
Une histoire, une urgence
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.55 Les feux
de l’amour 15.15 Camping
Paradis Téléfilm de Didier Albert
(Fr, 2006). Avec Laurent Ournac,
Princess Erika, Géraldine Lapa-
lus. 17.00 Quatre mariages
pour une lune de miel 18.00
Bienvenue chez nous 19.00
Au pied du mur 20.00 Journal
20.45 Pep’s
20.55 Joséphine,
ange gardien
Téléfilm de Pascal Heylbroeck
(Fr, 2011). Suivez le guide. Avec
Mimie Mathy, Martin Lamotte,
Lucie Jeanne. 1h30.
Joséphine se retrouve dans la
peau d’une guide touristique,
qui accompagne des groupes
de visiteurs dans leur décou-
verte de Paris. L’ange gardien
apprend avec stupéfaction
que, cette fois-ci, sa mission
va concerner plusieurs per-
sonnes. Elle doit, en effet,
s’occuper de quatre touristes
dans la capitale.
23.00 New York Unité Spé-
ciale Série. Avec Christopher
Meloni, Mariska Hargitay, Ice-T.
La bague au doigt. Stabler et
Tutuola enquêtent sur le meur-
tre d’une femme impliquée
dans le milieu des paris sur
Internet. Ils soupçonnent l’étu-
diante qui partageait sa cham-
bre. 23.40 Traumatisme. Enquê-
tant sur la mort d’une mère de
famille, Benson et Stabler s’in-
téressent de près aux agisse-
ments d’un philanthrope, qui
aide les personnes en difficulté.
0.35 L’enfant du métro. Une
femme est violée dans le métro.
Rapidement, Stabler et Benson
sont en mesure de dresser un
portrait-robot du suspect.
6.00 Bel RTL Info 8.45 Shop-
ping 11.00 La boutique 12.10
Top Models 12.40 RTL+ 13.00
Le journal 13.40 Face à face
Invité : Corneille (pour son album
«Entre Nord et Sud»). 14.00 La
magie de la famille Téléfilm de
Craig Pryce (Can, 2011). Avec
Catherine Bell, Chris Potter,
Catherine Disher. 16.00 Modern
Family Tante Maman. 16.20
JAG Le vrai coupable. 17.20 Un
dîner presque parfait Semaine
spéciale à Paris 18.30 Septante
et un 19.00 Le journal 19.45
Enquêtes Interpellation. Liège  :
agent de proximité. Incivilités
dans le Borinage.
20.20 FBI : duo très spécial
Série. Avec Matthew Bomer,
Tim DeKay, Tiffani Thiessen.
Opération coup de poing
(Saison 4, épisode 9/16).
Peter envoie Neal en mission
sous couverture. Alors qu’il
doit se faire passer pour un
trader de Wall Street, il décou-
vre un milieu où des combats
de boxe clandestins permet-
tent de récupérer des informa-
tions. Afin de faire tomber un
courtier corrompu, Peter et
Neal montent sur le ring...
21.10 La preuve par le sang (épi-
sode 10/16). Peter et Neal
assistent à une conférence du
FBI et découvrent qu’un voleur
a l’intention de s’emparer d’un
gilet pare-balles coûteux.
22.00 24 heures chrono Série.
Avec Kiefer Sutherland, Cherry
Jones. De 06:00 à 07:00 heures.
Le président Hassan décide de
se constituer prisonnier pour
éviter que la bombe n’explose,
et ce malgré la décision de la
présidente Taylor de ne pas
céder. 22.50 De 07:00 à 08:00
heures. Dana Walsh accepte de
révéler l’endroit où le président
Hassan est détenu mais émet
une condition.
6.35 Télématin 7.00 Journal
9.40 Des jours et des vies
10.00 Amour, gloire et beauté
10.25 Le jour où tout a basculé
J’ai 38 ans et je veux un enfant
10.55 Motus 11.25 Les
Z’amours 12.00 Tout le monde
veut prendre sa place 13.00
Journal 13.50 Toute une his-
toire Mon enfant quitte le nid, et
pour moi tout s’écroule  ! 15.30
Le meilleur de Fort Boyard
17.10 Les rois du bêtisier en
vacances 18.55 N’oubliez pas
les paroles 20.00 Journal
20.45 Secrets d’histoire
Magazine historique.
Présenté par Stéphane Bern.
Vacances royales.
L’ouverture au public du fort
de Brégançon, la résidence
d’été historique des présidents
de la Ve République, est l’occa-
sion de visiter quelques-uns
des plus illustres lieux de villé-
giature des hommes de pou-
voir. Depuis plus de 40 ans, de
Gaulle, Pompidou ou encore
Jacques Chirac ont passé
leurs vacances dans cette for-
teresse militaire, située sur la
Côte d’Azur. A Castel
Gandolfo, en Italie, le palais
d’été des papes est un lieu de
repos et de méditation pour
les souverains pontifes, loin du
protocole du Vatican. La reine
Elisabeth II passe quant à elle
ses vacances dans ses châ-
teaux privés, dont son préféré,
celui de Balmoral, en Ecosse.
22.35 Rogue, l’ultime
affrontement Film d’action de
Philip G. Atwell (USA, 2007).
Avec Jet Li, Jason Statham,
Andrea Roth, Luis Guzmán. Un
agent du FBI dont l’ami a été
assassiné n’a qu’une obses-
sion  : retrouver le tueur, un
certain Rogue. Mais celui-ci
semble éviter l’affrontement.
11.20 La télé de A @ Z 12.15 Un
gars, un chef 13.00 Plus belle
la vie 13.35 Sous le soleil La
tentation de Benjamin. 14.05 No
Limit express 14.20 Nick Cut-
ter et les portes du temps L’in-
vasion de coléoptères. 15.05 La
fin du monde. 15.55 Chuck Boxe
thaï. 16.40 Bienvenue chez
nous 17.20 Un gars, un chef
18.10 Tout le monde veut
prendre sa place 19.00 Le 15’
19.15 Plus belle la vie 19.45
Sous le soleil La tentation de
Benjamin. 20.15 Cotes et cours
20.25 Outland
Science-fiction de Peter Hyams
(GB, 1981). Avec Sean Connery,
Peter Boyle, Frances Sternhagen,
James B. Sikking. 1h55.
La Ligue des nations industria-
lisées a installé sur Io, un des
satellites de Jupiter, une sta-
tion d’extraction de sulfure.
O’Niel vient d’y prendre ses
fonctions en tant que chef de
la sécurité. Les ouvriers sont
souvent victimes d’accidents
graves. O’Niel découvre rapi-
dement que leur fréquence est
proportionnelle au rendement
exceptionnel dont se vante
Sheppard, le chef de la station.
Bien qu’ébranlé par le départ
soudain de sa femme, Carol, il
entreprend une enquête à
hauts risques. La présence de
drogue dans le sang d’un cada-
vre mène O’Niel sur la piste
d’une filière dont il appréhende
bientôt l’un des passeurs...
22.30 Le 12 minutes 22.50
Boardwalk Empire Série.
Avec Steve Buscemi, Kelly Macdo-
nald, Shea Whigham. Des spa-
ghettis et du café. Nucky est à
New York, où il joint l’utile à
l’agréable. Il se lie avec un proche
du procureur général Harry
Daugherty... 23.50 Weeds
L’amour hypothétique n’est pas
mort. 0.20 Boucle de la nuit
6.00 EuroNews 6.50 Ludo
10.55 Un été en France En Lan-
guedoc-Roussillon 12.00 Le
12/13 12.55 Village départ
Invités  : Magic System, Lisa
Angell, Grégory Bakian, Chantal
Ladesou, Emmanuel Petit, Inès
Brunn. En direct de Besançon
14.05 BMX Chpts de France. A
Saint- Q uentin-en-Yvelines .
14.55 Questions au gouverne-
ment 16.15 Des chiffres et des
lettres 16.55 Harry 17.30 Slam
18.10 Questions pour un
champion 18.50 Le Tour de
France à la voile 19.00 Le
19/20 20.00 Tout le sport
20.15 Plus belle la vie
20.45 Enquêtes réservées
Série. Avec Jérôme Anger, Marie
Bunel, Yvon Back. Piège sur la
toile (Saison 4, épisode 7/8).
Saint-Mathieu prévient
Albertini de ses doutes sur
Spada. Il soupçonne ce dernier
de détournements de fonds et
d’être le commanditaire de
meurtres. 21.40 Jules (Saison
4, épisode 8/8). Le piège se
referme autour de Spada. Les
kidnappeurs de Jules et de
Catherine sont enfin retrou-
vés. De son côté, Chapelle
reproche à Spada son impru-
dence. 21.25 Eaux troubles
(Saison 5, épisode 1/8). Alors
que Saint-Matthieu fait son
retour à la CIC après son hos-
pitalisation, le corps d’un
homme est découvert dans
une exploitation aquacole.
23.20 Soir 3 23.50 Signé
Mireille Dumas Laurent Gerra
et Julien Clerc en toute vérité.
Ces deux personnalités très
différentes, qui se vouent une
admiration mutuelle, évoquent
les moments forts de leurs
parcours. 1.45 Un été en Fran-
ce En Languedoc-Roussillon (au
Cirque de Navacelles)
cl u b
8.20 Pac-Man et les aventu-
res de fantômes Pacman bour-
geonne. 8.40 Tristan et Iseult,
la légende oubliée 9.00 Vic le
Viking 3D 9.30 Le shopping
15.40 Arabesque Le meurtre du
magicien. 16.30 Walker, Texas
Ranger Bienvenue chez Franck.
17.15 Starsky et Hutch Un ami
d’enfance. 18.10 Ma sorcière
bien-aimée Porte, ouvre-toi  !
18.40 La petite maison dans la
prairie Le pari. 19.35 Les Simp-
son Maman de bar.
20.25 Les cracks
Comédie d’Alex Joffé (Fr/Ita,
1968). Avec Bourvil, Robert
Hirsch, Monique Tarbès. 1h50.
En 1901, on prépare fébrile-
ment la course cycliste Paris-
San Remo. Jules Auguste
Duroc, un petit artisan, vient
d’inventer un engin révolution-
naire à roues libres. Son beau-
frère, qui participe à la célèbre
course, est chargé de tester la
nouvelle bicyclette. Toutefois,
lorsque Duroc reçoit la visite
d’un huissier, il panique et
prend la fuite, juché sur son
étrange machine. Il se retrouve
sous la tour Eiffel, où doit être
donné le départ de la classi-
que. Cerné par le peloton, il n’a
pas d’autre choix que de
s’élancer avec lui. Grâce à son
invention, il prend contre toute
attente l’avantage sur les
autres concurrents, qui n’en-
tendent pas le laisser gagner...
22.15 Les Gauloises blon-
des Comédie de Jean Jabely (Fr,
1988). Avec Pierre Tornade,
Gérard Hernandez, Sylvaine Char-
let. Pour sauver Lutèce, vingt
jolies Gauloises , vêtues unique-
ment de leurs superbes cheveux
blonds, tentent de charmer les
armées romaines. Evidemment,
les choses ne se passent pas
exactement comme prévu.
23.50 Le shopping
17.30 Titeuf 18.00 Les lapins
crétins  : invasion 18.25 Véto
junior 19.25 Un gars, une fille
20.45 Clinic
Pièce de Jean-Lou Chaffre, Jean-
Lou de Tapia, Stéphane Joly,
Cathy Puech, Eric Métayer. Mise
en scène d’Eric Métayer.
Enregistrée au Théâtre Le Chêne
noir, à Avignon, en juillet 2014.
1h20. Avec Eric Métayer,
Iskai Davis, Viviane Marcenaro,
Kévin Métayer.
Le personnel soignant d’une
clinique s’avère être composé
de médecins et infirmiers fous
furieux ou amoraux. Leurs
malades risquent leur vie à
chaque instant.
22.05 Nuit France 4 du off
22.20 A table  ! La famille est
un plat qui se mange froid
Pièce de Pierre Fontes. Mise en
scène de Pierre Fontes. Enregis-
trée à Lyon, le 16 juin 2014.
23.40 Eric Antoine Spectacle
1.05 Monte le son, le live Lon-
don Grammar
15.50 Les mystères du passé
16.45 Miracle dans la jungle
17.45 C dans l’air 19.00 La
maison France 5 19.50 La
marieuse de putois
20.40 Vivre loin du monde
Documentaire de Nathalie
Wilkinson, Catherine Ross, David
Starkey, Dick Sharman (2013).
Texas (3/4).
Ben Fogle se rend au cœur
du désert texan pour rencon-
trer un ancien photographe de
mode qui a décidé de changer
complètement son mode de
vie, au plus près de la nature.
21.25 Fragile banquise Docu-
mentaire de Dan Rees (2012).
David Attenborough affronte
le climat extrêmement rude
des pôles afin d’étudier la fonte
des glaces et son impact sur la
faune et la flore locales. 22.15
C dans l’air 23.20 La 2e Guerre
mondiale en couleur 0.15
Gang de dinos
18.30 Mr Young 18.55 Saveurs
du Sud Invité  : Francis Scordel
(chef du restaurant «Le Bougain-
villiers» à Saint-Paul).. 19.30 JT
traduction gestuelle 20.05
C’est pas le bout du monde  !
20.30 JT 19h30
21.05 Belgique sauvage
Documentaire d’Eric Heymans
(2011).
Un chasseur d’images a par-
couru la Belgique pendant un
an, en quête d’une faune
encore sauvage, dans un des
pays où la densité de popula-
tion est la plus élevée.
21.55 Vous êtes ici ! Documen-
taire de Jean-Marc Panis (2005).
«Les Filles du bord de mer», Salva-
tore Adamo. En 1964, le chan-
teur Salvatore Adamo écrit
«Les Filles du bord de mer»,
chanson qui a traversé les épo-
ques, notamment grâce à la
reprise d’Arno. 22.30 In Treat-
ment Sunil, Week Four, Monday
10:am. 22.55 Frances, Week Four,
Tuesday 3:pm. 23.20 Jesse, Week
Four, Wednesday 4:pm.
16.55 Monk Monk et le mari
trompé. 17.45 7 à la maison
Deux épisodes. 19.15 Gossip
Girl S & G : sur le ring.
20.05 Mort ou vif
Western de Sam Raimi (USA,
1995). Avec Sharon Stone, Gene
Hackman, Russell Crowe. 1h45.
Pour venger son père, un
ancien shérif abattu par un
tueur impitoyable, une jeune
femme s’inscrit au concours
annuel de la meilleure gâchet-
te de l’Ouest.
21.50 Esprits rebelles
Comédie dramatique de John N
Smith (USA, 1995). Avec Michelle
Pfeiffer, Renoly Santiago, Beatrice
Winde. Après avoir longtemps
servi dans les marines, une
jeune femme musclée et éner-
gique devient professeur d’an-
glais dans un lycée fréquenté
par de jeunes asociaux. 23.25
Fan des années 90 Année 1995
9.30 Chroniques d’en haut Le
Chamonix des autres 10.05 Buz-
kashi 11.00 Le journal 11.15
Tout le monde veut prendre sa
place 12.00 Les p’tits plats de
Babette 12.30 Fermier urbain
On recommence l’an prochain  ?
13.00 Questions pour un
champion 13.30 Journal
(RTBF) 14.00 Mes
meilleurs copains Comédie de
Jean-Marie Poiré (Fr, 1988). Avec
Gérard Lanvin, Christian Clavier,
Jean-Pierre Bacri. 15.50 Sur
mesures 16.00 Les gardiens
de la mémoire 17.00 Partir
autrement Traditions et culture
dans le village de Dana (Jorda-
nie) 18.00 64’, le monde en
français 18.50 L’invité 19.05
Epicerie fine La sardine de Qui-
beron 19.35 Tout le monde
veut prendre sa place 20.30
Journal (France 2)
21.05 Un soupçon d’innocence
Téléfilm d’Olivier Péray (Fr,
2010). Avec Pascale Arbillot,
Mélusine Mayance, Carole
Franck. 1h30.
Une petite fille s’accuse d’un
meurtre : sa mère commence
une discrète enquête sur les
personnages soi-disant imagi-
naires créés par son enfant.
22.30 Journal (RTS) 23.05
Concours Reine Elisabeth
2014 Concert de clôture. Par
l’Orchestre de l’Opéra royal de
Liège Wallonie. Sous la direction
de Paolo Arrivabeni. Enregistré
au Palais des Beaux-Arts, à
Bruxelles, le 10 juin 2014. 1h55.
Les six premiers lauréats du
concours se produisaient lors
de ce concert. Le gagnant de
cette édition 2014 consacrée
au chant, remis de ses émo-
tions, était aussi présent aux
côtés de cinq anciens adver-
saires. 1.00 Le journal Afrique
1.20 Le point
15.45 Un dîner presque parfait
Semaine à Saint-Etienne 16.50
18 to Life Mis à nu. 17.25 Mon
oncle Charlie Palmdale, beurk  !
17.50 Les anges de la téléréa-
lité 5, Welcome to Florida
18.30 Un gars, une fille 18.40
Les ch’tis font du ski 19.20
Touche pas à mon poste  !
21.05 Un gars, une fille
21.25 Parenthood
Série. Avec Lauren Graham,
Jason Ritter, Dax Shepard.
Ça déménage ! (Saison 3,
épisode 15/18).
Mark présente Sarah à ses
amis. Durant la soirée, leur
projet de bébé est remis sur le
tapis. Adam et Crosby se
heurtent au sujet de l’avenir du
studio. 22.15 L’amour mis à mal
(épisode 16/18). Bob invite
Amber à l’accompagner à
Sacramento, pour une rencon-
tre avec des petits patrons et
une soirée «à improviser».
23.05 Touche pas à mon poste !
Divertissement. Présenté par Cyril
Hanouna. 0.45 Shopping
10.00 Shopping Star 11.00
Best of Shopping 16.00
Dynastie 17.45 Comme une
star compilation 18.15 Star de
rire 19.05 Dynastie
20.45 Une robe de mariée
pour deux
Téléfilm de Florian Froschmayer
(All, 2011). Avec Alissa Jung,
David Rott, Pasquale Aleardi,
Laura Osswald. 1h30.
A la mort de sa mère adopti-
ve, Sina, jeune femme céliba-
taire, apprend qu’elle a une
soeur jumelle, Sophie. A quel-
ques jours de son mariage
avec David, Sophie reçoit un
appel désespéré de son ex-
grand amour, lui demandant
de venir de toute urgence. Elle
demande alors à Sina de se
faire passer pour elle.
22.15 PetStar Présenté par
Dorothée Libert. 22.45 Star-
News rétro 23.00 Téléachat
7.00 Le petit journal de l’été
7.25 La boîte à cartoons 8.25
Les Schtroumpfs 2 Film
pour la jeunesse de Raja Gosnell
(USA, 2013). Avec Hank Azaria,
Brendan Gleeson, Jayma Mays.
10.10 Associés contre le
crime... Policier de Pascal Tho-
mas (Fr, 2012). Avec Catherine
Frot, André Dussollier, Dan Pham
Linh. 11.50 R.I.P.D., brigade
fantôme Science-fiction de
Robert Schwentke (USA, 2013).
Avec Ryan Reynolds, Kevin
Bacon, Jeff Bridges. 13.25 The
Mentalist Les citoyens libres.
14.10 En eaux troubles. 14.50
Le capital Thriller de Costa-
Gavras (Fr, 2012). Avec Gad
Elmaleh, Céline Sallette, Natacha
Régnier. 16.40 Arbitrage
Thriller de Nicholas Jarecki (USA,
2012). Avec Richard Gere, Susan
Sarandon, Tim Roth. 18.25
The East Thriller de Zal
Batmanglij (USA, 2013). Avec
Brit Marling, Alexander Skars-
gard, Ellen Page. 20.25 Le petit
journal de l’été
20.55 Jeune & jolie
Drame de François Ozon
(Fr, 2013). Avec Marine Vacth,
Géraldine Pailhas,
Frédéric Pierrot. 1h35.
Une jeune fille de bonne
famille s’adonne à la prostitu-
tion en trouvant ses rendez-
vous par Internet, histoire de
vivre une aventure interdite.
22.25 For a Good Time,
Call... Comédie de Jamie Travis
(USA, 2012). Avec Ari Graynor,
Lauren Miller. Deux anciennes
camarades de faculté prennent
un appartement en colocation à
New York. Pour arrondir leurs
fins de mois, elles pratiquent le
téléphone rose. 23.50
Une histoire d’amour
Drame d’Hélène Fillières (Fr,
2013). Avec Benoît Poelvoorde.
30
8.30 X:enius Les mauvaises
herbes  : plutôt utiles  ! 9.00 La
guerre des brevets 10.20 Une
vallée des rois en Chine 11.15
Villages de France 11.45 Che-
mins d’école, chemins de tous
les dangers 12.30 Arte journal
12.50 360°-GEO 13.35
Deux sœurs pour un roi
Drame de Justin Chadwick (GB/
USA, 2008). Avec Natalie Port-
man, Scarlett Johansson, Eric
Bana. 15.40 La plus grande
famille du monde 16.25 Les
pionniers de l’or noir 17.15
X:enius Les mauvaises herbes  :
plutôt utiles  ! 17.45 Détour(s)
de mob 18.10 Le Sri Lanka en
montgolfière 18.55 Terres de
longévité 19.45 Arte journal
20.05 L’Amérique latine des
paradis naturels
20.50 Le business
du commerce équitable
Documentaire de Donatien
Lemaitre (2013).
Le business de l’éthique, qui
prétend réconcilier le porte-
monnaie et la morale, brasse
des milliards d’euros, et voit
ses buts dévoyés par des mul-
tinationales.
22.10 Thema - Etrangers en
voie d’expulsion Immersion
dans le centre de rétention de
Frambois, en Suisse. 22.15
Thema - Vol spécial Film
documentaire de Fernand Mel-
gar (Sui, 2011). Gros plan sur les
conditions dans lesquels les
demandeurs d’asile sont forcés
d’attendre leur expulsion, au
centre de détention adminis-
trative de Frambois. 23.55
Thema - Le monde est comme
ça «Vol spécial» : que sont-ils
devenus ? Un an après «Vol
spécial», Fernand Melgar
retrouve les détenus expulsés
dans leurs pays d’origine et fait
le point sur leur situation, sou-
vent désespérée.
13.00 Het Journaal 13.30
één 1000 zonnen 13.50 Thuis
14.15 Brothers & Sisters 14.55 Poirot
15.45 Vlaanderen vakantieland
16.30 De topcollectie van... 17.00
Ontdek de werel 17.35 Buren 18.00
Het Journaal 18.10 Meesterchef
19.00 Het Journaal 19.40 1000 zon-
nen 20.05 De premiejagers 20.30
F.C. de Kampioenen 21.05 Vive le
vélo 22.10 Reizen waes 22.55 Het
Journaal 23.10 Koppen XL 23.50 Tot
aan de maan en terug
9.00 Orla de Kikkerslik-
Ketnet ker Film d’animation de
Peter Dodd (Dan, 2011). VO. 10.20
Zig & Sharko 10.30 Beugelbekkie
10.50 Chaplin & Co 11.00 De 5 11.30
En daarmee basta ! 12.00 W 817
12.30 Pingwin 12.45 Freek in het
wild 12.55 6Tien 13.20 SheZow 13.30
Helden 14.00 Do re mix : Junior
Eurosong 2011 14.45 Mijn Mons-
ters & ik 15.10 Disney’s Lilo &
Stitch 15.30 Tree Fu Tom 15.50 Jus-
tin Time 16.00 Mickey Mouse and
Friends 16.25 Wickie de Viking 3D
16.35 Mega Mindy 17.00 Zig &
Sharko 17.10 Trollen van Troy 17.20
Helden 17.45 X-Treem 18.00 Pin-
gwin 18.10 De elfenheuvel : compi-
latie 18.55 Animalia
19.30 Red Sonja 20.00
Canvas Terzake 20.40 Le sang
de la vigne Les larmes de Pasquin
Téléfilm de Marc Rivière (Fr, 2010).
VO. Avec Pierre Arditi, Vincent
Winterhalter, Alexandre Hamidi.
22.15 Global Weirding 23.05 The
Americans 0.55 Canvaslus
15.35 Babe, Pig in the
VTM City Film pour la jeunes-
se de George Miller (Austr,
1998). Avec Magda Szubanski,
James Cromwell, Mary Stein. 17.15
Home and Away 17.45 VTM
Nieuws 18.00 Border Security
Australia 18.25 De Kliniek 19.00
VTM Nieuws 19.50 De Kotmadam
20.20 Familieraad 21.15 Met Vier in
Bed 22.00 Telefacts Zomer 22.45
Dokter Deen 23.50 Las Vegas
19.45 Bones 20.35 Jenni-
2BE fer’s Body Film d’horreur
de Karyn Kusama (USA, 2009).
VO. Avec Megan Fox, Amanda
Seyfried, Johnny Simmons.
22.35 End of Days Film fantasti-
que de Peter Hyams (USA,
1999). VO. Avec Arnold Schwar-
zenegger, Gabriel Byrne,
Kevin Pollak.
19.05 NCIS : Los Angeles
Vier 20.00 Bondi Rescue
20.30 V for Vendetta Scien-
ce-fiction de James McTeigue
(USA/GB/All, 2006). VO.
Avec Natalie Portman, Hugo
Weaving, John Hurt. 22.55 Came-
lot 0.00 CSI : New York
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LATÉLÉVISIONMARDI 31
LA JOURNÉE TÉLÉ Audiences de la Coupe du monde
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Nul ❍
Le service public a Top 15 des audiences
Belgique–Etats-Unis
Mardi 1er juillet, 21h55
Téléspectateurs et parts de marché
1.667.000
85,1 %

LES FICTIONS

Outland ★★★
© D.R.
battu tous les records Belgique-Russie
Dimanche 22 juin, 17h55
Corée du S.–Belgique
Jeudi 26 juin, 21h55
Belgique-Algérie
1.575.000
82,9 %
1.570.000
82,1 %
1.503.000
Mardi 17 juin, 17h55 75,3 %
CHIFFRES Des résultats historiques pour la RTBF Argentine–Belgique
Samedi 5 juillet, 17h55
1.432.000
81,5 %
Allemagne–Argentine 1.154.000
La finale fut plébiscitée Dimanche 13 juillet, 20h55 64 %

par 1,1 million de fidèles. France–Allemagne 770.000

Vendredi 4 juillet, 17h55 54,5 %
Plus de 1,54 million Brésil–Allemagne 726.000
en moyenne sur les cinq Mardi 8 juillet, 20h15 52,9 %
Brésil–Chili 702.000
matchs des Diables. Samedi 28 juin, 17h55 49,2 %

Affecté à la sécurité d’un satel- La chaîne RTL a souffert Pays-Bas–Mexique 687.000

Dimanche 29 juin, 17h55 46,4 %
lite de Jupiter, un Marshal amé- ce mois dernier.
Uruguay-Angleterre 684.000
ricain (Sean Connery) met au Jeudi 19 juin, 20h55 43,5 %
jour un important trafic de

O
drogue. Un thriller bien caden- n ne mouillera pas trop notre Brésil-Croatie 681.000
Jeudi 12 juin, 22h00 51,7 %
cé, à résumer comme une sorte maillot en affirmant qu’hier,
la RTBF a certainement sa- France-Nigéria 676.000
de western spatial. Lundi 30 juin, 17h55 45,6 %
La Deux, 20h25 bré le champagne. Et plutôt deux fois
qu’une ! Grâce au comportement de Espagne-Chili 673.000
Mercredi 18 juin, 20h55 41,2 %
Boardwalk Empire ★★★ nos Diables, le service public a pulvé-
risé tous les records d’audience de Argentine–Suisse 672.000
Le premier épisode de la saison Mardi 1er juillet, 17h55 48,1 %
3. Dans les années 20, la pègre l’histoire de la télévision francophone
règne dans les grandes villes belge. Sur les cinq matchs des Diables Flop 15 des audiences
américaines comme Chicago ou rouges, vous étiez en moyenne plus de Chili-Australie 150.000
Atlantic City. C’est le contexte 1,54 million à avoir applaudi leurs ex- Vendredi 13 juin, 23h50 37,1 %
dans lequel évolue Nucky, poli- ploits sur la RTBF. Depuis la nouvelle Argentine-Bosnie H. 147.000
ticien le jour et patron de la ma- mesure d’audience CIM, en 1997, il Dimanche 15 juin, 23h55 42,1 %
fia irlandaise la nuit. s’agit ni plus ni moins de cinq records Australie-Espagne 135.000
La Deux, 22h50 d’audiences. Le précédent record Lundi 23 juin, 17h55 18,4 %
étant détenu par la première diffusion Japon-Grèce 129.000
Les cracks ★★ de Bienvenue chez les Ch’tis, plébiscité Jeudi 19 juin, 23h55 37,3 %
par 1.048.000 téléspectateurs sur Cameroun-Croatie 126.000
© D.R.

RTL-TVI… en mars 2010. Et parmi L’audience des écrans géants n’est pas comptabilisée pour l’établissement des Mercredi 18 juin 23h55 35,4 %
les cinq matchs des Diables, c’est le records enregistrés. © D.R. Honduras-Equateur 115.000
huitième de finale face aux Etats-Unis Vendredi 20 juin, 23h55 34 %
qui a rassemblé le plus d’aficionados étrangères, les matchs de la France sur RTL, c’est la bérézina. Outre la dé- Nigeria–Bosnie-H. 115.000
Samedi 21 juin, 23h55 32,5 %
du ballon rond, alors que le quart de ont été fortement regardés. Un programmation de Café Brazil, le ser-
finale face à l’Argentine fut le match le constat qui rejoint les chiffres d’au- vice privé a signé dans l’ensemble un Ghana-USA 112.000
Lundi 16 juin, 23h55 33,9 %
moins suivi. En tout cas sur papier, diences des précédentes Coupes du mois très maussade au niveau des au-
car qui dit diffusion un samedi dit for- monde. Eh oui, les Belges portent un diences, en particulier pendant les Russie-Corée du Sud 112.000
Mardi 17 juin, 23h55 33,9 %
cément plus de gens à l’extérieur (l’au- intérêt pour les matchs de nos voisins, matchs des Belges. Par exemple,
Japon-Colombie 97.000
dience des écrans géants n’étant pas c’est une constante. Logiquement, les seulement 24.000 téléspectateurs Mardi 24 juin, 21h55 8,6 %
comptabilisée dans les audiences rencontres les moins suivies furent suivaient 24 heures chrono sur RTL-
Honduras-Suisse 92.000
Bourvil emmène cette savou- CIM). On s’en doutait un peu, la fi- celles diffusées à minuit. Citons par TVI à 22h20, diffusé en même temps Mercredi 25 juin, 21h55 7,5 %
reuse comédie, dans laquelle il nale de la Coupe du monde fut forte- ailleurs le très faible score du match que le match de la Belgique face aux Bosnie-Iran 75.000
incarne un inventeur qui ima- ment plébiscitée, mais moins que les Algérie-Russie (26.000 téléspecta- Etats-Unis. Nul doute que le service Mercredi 25 juin, 17h55 6,4 %
gine une bicyclette plus rapide matchs de nos Diables. Vous étiez teurs), tout à fait cohérent au vu du privé compte remettre les pendules à Costa Rica-Angleterre 65.000
que celles des autres cyclistes. 1.154.000 téléspectateurs à applaudir match de la Belgique au même mo- l’heure ces prochaines semaines, Mardi 24 juin, 17h55 4,8 %
Un de ses créanciers veut la la victoire de l’Allemagne dimanche ment. Avec cette Coupe du monde, le même avec un certain Tour de France Côte d’Ivoire-Japon 60.850
faire saisir. dernier. service public signe donc un mois his- « en face ». ■ Dimanche 15 juin, 02h55 45,3 %
Club RTL, 20h25 A noter que parmi les nations torique à tous les égards. Et en face GÉRY BRUSSELMANS Algérie–Russie 29.000
Jeudi 26 juin, 21h55 1,6 % LE SOIR - 15.07.14 - Source : CIM

LES ÉMISSIONS

Le business du commerce
équitable ★★★
Au départ, le commerce équi-
table est destiné à aider les pe-
tits producteurs en favorisant
les échanges entre petits com-
merces. Mais vu que ce com-
merce brasse des milliards
d’euros, les multinationales
s’emparent du filon.
Arte, 20h50
Secrets d’histoire ★★
En cette période estivale, Sté-
phane Bern visite les lieux de
vacances des grands de ce
monde, dont le Fort de Brégan-
çon, forteresse militaire des
présidents français comme
Jacques Chirac, Georges Pom-
pidou ou encore de Gaulle.
France 2, 20h45
« Souvent, ils oublient notre présence »
SÉRIE 2/10 Les métiers cachés de la TV : maquilleuse avant les plateaux
e Roi, Elio Di Rupo, Charles
L Michel, tous lui font la bise.
Pourtant, personne ne la recon-
naît quand elle marche dans la
rue. Caroline Adam maquille de-
puis vingt-cinq ans les invités,
les journalistes des émissions de
la RTBF. « Avant le plateau de
Mise au Point, le JT, toutes les
personnalités doivent passer par
ce local. Ils se lâchent avant les
interviews. Nous, on sait beau-
coup de choses », lance-t-elle
avec un regard malicieux. Elle et
ses six autres collègues font tout
pour mettre en confiance les in-
vités qui passent par cette pièce.
Assis sur leur siège, face au mi-
roir, ils se laissent aller au natu-
Caroline Adam officie depuis 25
ans à la RTBF. © D.R.
rel, loin du stress et de la pres-
sion de la caméra. « Souvent les
stars oublient notre présence et
discutent entre eux. C’est très in-
time finalement. »
Ses souvenirs les plus fous ?
Patrick Bruel fait tomber la che-
mise pour exposer son torse nu.
Laurent Voulzy prend sa guitare
et commence à chanter son ré-
pertoire. La fois où, peu de
temps après la diffusion de Bye
Bye Belgium, « un gros monsieur
flamand » s’est assis sur les fau-
teuils et a commencé à parler des
problèmes communautaires.
« Vous pensez que les franco-
phones vont vous laisser
Bruxelles ? », lui répond inno-
cemment Caroline, sans recon-
naître Bart De Wever. « Il me
dit : “Je m’en fiche de Bruxelles,
qu’ils la gardent”. A l’époque, je
ne voyais pas qui c’était. »
Si rencontrer des personnali-
tés est un des privilèges de ce
métier de l’ombre, Caroline se
retrouve aussi face à des ano-
nymes. Il faut rassurer les an-
goissés, peu habitués aux camé-
ras. « Le problème est que cer-
taines femmes viennent déjà ma-
quillées. Les journalistes
connaissent la lumière sur les
plateaux et savent qu’il ne faut
pas mettre n’importe quoi. La
règle d’or, c’est la sobriété. Les té-
léspectateurs ne doivent pas re-
marquer le maquillage. » Un
masque quasi invisible qu’on ap-
plique pour quelques minutes
d’antenne. Une erreur, et la per-
sonne brille à l’écran. « C’est dé-
cisif. Après l’émission, ils re-
passent dans la loge pour se faire
démaquiller. » Parfois, elle as-
siste au troisième round. « Les
débats de Mise au Point se pour-
suivent jusqu’ici. Des engueu-
lades avec les journalistes ou
entre hommes et femmes poli-
tiques… » Dans ces moments-là,
un seul mot d’ordre : rester
transparente. Et pas de cancans.
« On sait toutes ce qui ne doit
pas sortir de la pièce »… ■
FLAVIE GAUTHIER

 

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31
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

32 LACULTURE

Morrissey
les joyaux
de la Couronne
L’ancien chanteur des Smiths est de retour
avec un nouvel album solo. En verve et contre tous.
tupeur en ce mois de mai et acerbe qui en fait l’un des auteurs pop musique de bonne facture. Surtout, on

S quand on a appris que Morris-

sey, celui-là même qui fut jadis
chanteur des Smiths, pourfen-
deur de Maggie Thatcher, de la
famille royale et des carnivores de tous
poils, et en même temps défenseur
acharné d’une certaine idée de la Briti-
shness – le thé avec un nuage de lait et
les biscuits shortbread –, bref, que Mor-
rissey, donc, était désormais sur… Twit-
ter ! Dear Lord ! Qu’on se rassure, tout
cela n’était qu’un faux ! Morrissey est
toujours bien ancré dans le… XIXe
siècle.
Preuve en est, à l’heure de la technoci-
té, le Moz’ promeut son nouvel album
en postant des vidéos dans lesquelles
il… récite ses chansons, en costume face
au piano muet, tel un poète des temps
anciens. Son Autobiography sortie au
printemps ? Jusqu’au bout, il a menacé
d’empêcher sa sortie si la maison d’édi-
tion n’acceptait pas sa requête de la voir
intégrer la collection classique. C’est
ainsi que Morrissey se retrouve dans les
rayons des librairies aux côtés de Ho-
mère, Shakespeare et Oscar Wilde…
Morrissey est donc de retour, un nou-
vel album sous le bras. Il revient comme
il est parti : autocentré, de mauvaise foi
et niant une bonne partie de la réalité.
Mais aussi pourvu de cette plume juste
les plus importants de ces trente der-
nières années. Morrissey ne bouge pas,
il est toujours quelque part entre le ridi-
cule et le sublime – ou mieux, les deux à
la fois ! C’est l’époque qui s’adapte à lui,
soit en le rejetant, soit en l’oubliant, soit
en l’acclamant. « La plupart des pop
sent le Mozzer attendu. Comme si la
culture pop avait besoin d’un revenant
fringant. D’une diva à la fois fantasque
et vieux jeu. De ridicule
et de sublime !
Le hic, c’est sa santé
qui le pousse à annuler Mr Smiths
stars doivent être mortes avant d’at- tournée sur tournée. Ces Naissance Steven Patrick
teindre le statut d’icône quand lui l’a at- derniers mois, les diag- Morrissey naît le 22 mai
teint de son vivant », a écrit un jour The nostics sont tombés 1959 à Manchester de pa-
pour Morrissey : un ul- rents irlandais.
Aujourd’hui, son livre cère vésical, une com- Carrière Il fonde les Smiths
est un succès critique motion, un œsophage de en 1982. Carrière solo depuis
et ses nouvelles chansons, Barrett et une infection 1988.
un grand cru ! respiratoire. C’est ainsi Citations Thatcher : « Une
que dans un moment de terreur sans un atome d’hu-
Independent. Il aurait pu l’avoir écrit bravoure toute stoï- manité ». Végétarisme : « Il
lui-même. cienne comme il en a le n’y a pas de différence entre
2014 s’annonce en tout cas comme secret, il a décrété : « Les manger de la viande et la
une année reconnaissante envers Sa annonces de ma mort pédophilie ». A eu sa pre-
Majesté de la pop. D’ailleurs, tous les ont été grandement mi- mière « relation amoureuse »
dix ans, le bonhomme est acclamé nimisées ». Comme sou- à 35 ans avec un homme :
comme un « trésor national » : 1984, les vent avec lui, les mots, « Malheureusement, je ne
Smiths déboulent, Morrissey devient quelque part, sont ras- suis pas homosexuel. Techni-
porte-parole d’une génération ; 1994, il surants. Car tant qu’il quement, je suis huma-
sort son chef-d’œuvre solo Vauxhall & conservera une telle sexuel. »
I ; 2004, retour après sept ans de si- verve, il n’y aura pas lieu
lence, il est proclamé parrain de la nou- de s’inquiéter. ■
velle scène rock indé. Aujourd’hui, son DIDIER ZACHARIE
livre est un succès critique. Et ses nou-
velles chansons, un grand cru ! Il revi- Album : World Peace Is None Of Your Business Un mélange étonnant de ridicule et de sublime font la personnalité anachronique
site ses thèmes de prédilection. Sur une (Universal). de Morrissey. © YUI MOK/AP.

LAPETITEGAZETTE
Un drapeau de 3,5 km de long Refoulés à cause de leurs fesses L’orang-outan ne voulait pas… … se séparer de sa peluche
Un fermier bangladais a cousu un
Encore enceinte ? La police brésilienne a renvoyé en Dixit A l’arrivée d’un orang-outan, qui Mais le primate « assez impo-
drapeau de l’Allemagne long de Argentine deux supporters de « Il est plus facile de faire devait être acheminé au Chili, les sant » n’a jamais voulu lâcher sa
3,5 km en soutien à l’équipe de l’Albiceleste en route pour aller la guerre que la paix » agents de sécurité de l’aéroport peluche, nécessitant l’interven-
foot. L’agriculteur est devenu un soutenir leur sélection en finale GEORGES CLEMENCEAU parisien de Roissy-Charles-de- tion de nombreuses personnes.
supporteur de la Nationalmann- du Mondial. La raison ? Les deux Gaulle ont tenté de contrôler la « Il a failli tout casser dès qu’on a
schaft après avoir guéri grâce à un personnes ont exhibé leurs fesses peluche que le grand singe tenté de lui enlever sa peluche ». Fi-
traitement homéopatique fabri- dans un geste « inapproprié », vu conservait sur lui, « pour savoir s’il nalement, après deux passages au
qué en Allemagne. (afp) par la police de la route. (afp) ne contenait rien d’illégal », selon rayon X, l’orang-outan a été auto-
Jeu de Bulles, nouv. magasin une source policière. risé à partir. (afp)
Expertises gratuites tous les
© REPORTERS.

Ils se battent sur la piste Le recensement des papillons vendredis de 10h30 à 14h ou
sur RDV : BD anciennes, Tintin,
Le Grand Prix d’Allemagne en Mo-
to 3 a été marqué dimanche par la
La huitième édition du recense-
ment des papillons aura lieu le Spirou, Dupuis/Lombard, Les voleurs doivent rembourser
bagarre entre les pilotes néerlan- week-end des 2 et 3 août 2014. objets, dessins ... O. Van Houte Quatre individus reconnus coupables du vol de sept tableaux de
dais Bryan Schouten (Mahindra) Les papillons sont recensés 0475-697.538 Place du Jeu de maître aux Pays-Bas en 2012, dont un Picasso et un Gauguin, ont été
et Scott Deroue (Kalex) qui se Selon le magazine australien New chaque année par l’association de Balle, 79 à 1000 Bruxelles. (64 condamnés à payer 18,1 millions d’euros de dommages et intérêts, les
sont échangé coups de pied et Idea, Kate Middleton serait en- protection de la nature Natagora, tableaux demeurant introuvables. Le tribunal a admis les demandes
coups de poing dans les graviers ceinte de son second enfant. C’est l’objectif étant de permettre des parties civiles (assureurs) et condamné les principaux accusés du
en tout cas ce que leur a affirmé
après s’être accrochés sur la piste. d’adopter de meilleures stratégies Elle rate son permis 110 fois vol à payer ensemble cette somme. « Nous allons contester cette déci-
Les deux motards ont finalement une très bonne amie de la prin- de conservation. Le Daily Mail nous apprend qu’une sion. Nous ne croyons pas que les tableaux volés étaient les originaux. Et
dû être séparés par les équipes cesse. Les rumeurs de grossesse Tout le monde peut y participer en
Anglaise de 28 ans vient de rater de toute façon c’est au musée de payer car il a pris un risque stupide en
médicales présentes à proximité concernant Kate Middleton vont s’inscrivant sur le site de l’asso-
son permis théorique pour la... exposant sans système de sécurité », a déclaré Catalin Dancu, l’avocat
de l’altercation. (afp) bon train ces derniers mois mais ciation. (b) 110e fois ! Selon les calculs du quo- de deux des condamnés, après cette décision. En effet, malgré leur va-
ce dernier témoignage semble tidien britannique, cette automo- leur, aucun des tableaux n’était équipé d’une alarme. (afp)
plus fiable car c’est déjà cette biliste a dépensé 3.410 livres, soit
Forrest Décoration même amie qui avait annoncé Rose & Van Geluwe 4.284 euros, pour toutes ses ten-
soldes jusqu’à -50%. l’arrivée du prince George l’an Démarques de -30% à -70% tatives. Apparemment il s’agirait Les lâchers de taureaux font... … sept blessés
Galerie Louise 117, 1050 Bxl. dernier. Selon l’amie de Kate, la sur les collections de vêtements d’un record du genre en Angle- Trois coureurs ont été blessés par Cette dernière course a été la plus
Galerie du Roi 12, 1000 Bxl. famille royale britannique et les printemps-été hommes et dames. terre. Le journal s’est plongé dans des coups de cornes lundi lors du longue de cet été : les taureaux de
Shopping Linthout, proches du couple auraient été 2 av. de Tervuren, 1040 Bxl. les records en la matière et a dé- dernier lâcher de taureaux des l’élevage andalou de Miura ont
Rue des Tongres, 1200 Bxl. avertis de la grossesse et l’infor- Parking privé de 9h30 à 18h30 couvert qu’un homme de 40 ans fêtes de Pampelune. Sept per- mis quatre minutes et 47 se-
R. Vanderkindere 147, Uccle mation devrait être annoncée offi- + samedi de 9h30 à 17h30. avait, lui, raté 37 fois son permis sonnes au total ont été blessées condes pour dévaler le parcours
Tél. 02-512.45.97 (64 ciellement d’ici peu. (7sur7) Fermé le lundi. 02-735.78.00 (35 pratique avant de le réussir... au cours de ces festivités. de 848,6 mètres. (afp)



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LES DÉRIVES DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA JUSTICE P.7

FRANCE
Franz-Olivier Giesbert :
« Hollande n’avance pas »
P.2&10

©
BRÉSIL 2014
Le petit diction-
naire du Mondial
Contador chute, de Bernard Pivot
Nibali triomphe P.25

L’Italien Vincenzo Nibali a remporté, au sommet du col de La Planche des Belles Filles, la 10e étape du Tour de France. L’étape a aussi été marquée par l’aban-
don du double vainqueur du Tour (2007 et 2009), l’Espagnol Alberto Contador, victime d’une chute dans la descente du col du Petit Ballon. P.22 À 24

PHOTOGRAPHIE
Bruxelles :
le grand
nettoyage Pensions : la grogne Dans les coulisses
des tournages des
frères Dardenne
P.27
C monte à la police
inquante jours après les
élections du 25 mai, six
partis (PS, CDH, FDF,
Open VLD, SP.A et CD&V) se
sont accordés sur un projet « am- POLÉMIQUES
bitieux, innovant, et sérieux ». L’homosexualité
Tout ce qu’il prévoit en investisse-
ments et orientations politiques
« est finançable dans un cadre
Des policiers contraints de prester des années en plus. est-elle encore un
budgétaire à l’équilibre », a affir- L’arrêt de la Cour prône l’abolition des discriminations. tabou en sport?
mé ce lundi la formatrice bruxel- P.17

loise, Laurette Onkelinx, présen-
tant l’accord de majorité bruxel-
loise. Le futur gouvernement
bruxellois sera installé dimanche
lors d’une séance du parlement
bruxellois qui entendra égale-
ment la déclaration de politique
générale du nouvel exécutif. ■
P.4&5 NOS INFORMATIONS
L
’arrêt de la Cour constitu-
tionnelle anéantissant le
régime spécial de pen-
sions dont bénéficiaient les poli-
ciers plonge ces milliers de fonc-
tionnaires dans un abîme d’in-
certitudes sociales, familiales et
juridiques. « Des troubles so-
ciaux sont à craindre à la ren-
trée», disent les syndicats qui
multiplient les réunions d’ur-
gence pour tenter de trouver une
parade à un arrêt définitif que
seule une nouvelle loi, respectant
les principes de non-discrimina-
tion mis en exergue par l’arrêt,
permettra peut-être d’atténuer.
Mais avec quel gouvernement et
à quel délai ? Au sens de l’arrêt,
décrypté ce week-end par les ser-
vices juridiques des syndicats, les
policiers ayant pris leur pension
ou leur prépension sous l’emprise
de la loi, désormais modifiée, de
2011 sont susceptibles de devoir
retrouver le chemin du travail.
Avec des prolongations de car-
rière qui peuvent atteindre jus-
qu’à 8 années supplémentaires.
Les finances communales, déjà
exsangues, de même que celles de
la police, risquent de plonger. Et
la Cour, dans ses attendus, adopte
une attitude quasi « politique » GASTRONOMIE
en préconisant l’égalisation de La renaissance de
toutes les pensions de la fonction
publique. De quoi interpeller le la cuisine italienne
monde syndical. P.20
LIRE LA SUITE P. 2 & 3

L’Europe accusée de vouloir déréguler la finance

COMMERCE La Commission voudrait inclure la régulation financière dans le partenariat transatlantique
ace aux Etats-Unis, partisans du
F « laisser-faire », l’Europe serait le
chantre d’un capitalisme régulé, enca-
dré… Et si cette image d’Épinal était
fausse… Si l’Europe poussait l’Amérique à
alléger les réglementations financières au
profit des grandes banques ?, se demande
Corporate Europe Observatory. Cette
ONG anti-lobbies dénonce la volonté de
la Commission européenne d’inclure,
dans le Partenariat transatlantique – l’ac-
cord dit « de libre-échange » qui fait l’ob-
jet de discrètes négociations – le principe
de la coopération en matière de régula-
tion financière. Au prétexte de renforcer
la stabilité financière, la coopération ré-
gulatoire rendrait plus difficile le renfor-
cement des règles, craint l’ONG. L’accu-
sation fait grincer des dents dans les cou-
loirs de la Commission, où l’on se défend
de privilégier les intérêts particuliers de la
haute finance. ■
P. 16 NOS INFORMATIONS

L’ÉDITO
Véronique Lamquin
UNE RUPTURE,
À CONCRÉTISER
TRÈS VITE
a zone du Canal « doit devenir
LRégion
la colonne vertébrale de la
bruxelloise ». Une évi-
dence, serinée depuis plus de dix
ans. Or, jusqu’ici, « les différentes
initiatives n’œuvrent pas vers un
projet commun et une vision d’en-
semble réfléchie », dit l’accord
bruxellois. Tout est là, dans cette
voie d’eau qui divise Bruxelles en
deux, malgré un fatras de projets
et une multiplicité d’acteurs.
Peut-être est-ce à l’aune du déve-
loppement de ce territoire que
l’on mesurera, dans cinq ans,
l’action du nouveau gouverne-
ment bruxellois.
L’accord présenté ce lundi par
Laurette Onkelinx n’est pas un
catalogue à la Prévert, ni un co-
pier-coller rafraîchi de la déclara-
tion régionale de 2009. Le projet
de la nouvelle majorité marque
une vraie rupture. Sur papier en
tout cas. D’abord parce qu’il
prévoit une remise à plat de
toutes les politiques régionales.
L’exercice est programmé pour
l’automne, lors de la confection
du budget 2015. S’il a vraiment
lieu, il sera salutaire. En vingt-
cinq ans d’existence, la Région a
imaginé quantité de politiques
urbaines qui, au fil du temps, se
sont superposées, parfois annu-
lées, sans jamais être réévaluées.
Le projet prévoit une re-
mise à plat de toutes les
politiques régionales
Bruxelles aime se dire adulte, à
elle de prouver qu’elle peut se
remettre en question. Une néces-
sité, au nom de l’efficacité de
l’action publique : la Région subit
une complexité institutionnelle
imposée d’en haut, mais elle a le
devoir de rationaliser les outils
qu’elle a elle-même créés. Une
exigence budgétaire, aussi : le
refinancement de la Région ne
compensera pas l’insuffisance
des moyens transférés.
Cette rupture se traduit aussi par
la définition de priorités claires :
la réduction du chômage, la lutte
contre l’exode urbain. Deux objec-
tifs évidents, en termes de projet
de ville, mais aussi deux nécessi-
tés si Bruxelles veut éviter l’as-
phyxie. Logiquement, une part
importante des moyens dispo-
nibles sont consacrés à l’emploi et
la formation, tandis que la ré-
forme fiscale bénéficiera à la
classe moyenne. Au passage,
certaines politiques (environne-
ment, énergie…) trinquent… Et la
realpolitik impose de ne pas
lancer d’investissements ma-
jeurs : les engagements pris en
mobilité seront respectés, mais il
sera difficile d’aller au-delà des
quatre milliards déjà prévus.
lesoir.be
En revanche, le futur gouverne-
ment affiche l’ambition d’enfin
développer une dizaine de zones Réforme des pensions :
(Heysel, Delta, Canal). Cette fois, vers un séisme social
la majorité a défini un programme à la police ?
pour chaque site, a drastique- On en parle
ment réduit le nombre d’acteurs,
avec
et a concentré les moyens. Sur
Marc Metdepenningen
papier, une révolution dans la
gestion bruxelloise.
Les six partis doivent maintenant
démontrer très vite qu’il ne s’agit 
pas de simples déclarations d’in-
tention. Mais que la réforme de MEUBLES AVEC
l’Etat, qui donne à Bruxelles des
leviers majeurs, mais l’oblige à 70% DE REMISE?
prendre son destin en main, aura
cet effet salutaire de faire advenir
un ambitieux projet bruxellois.
Soldes

29 RÉGION 11 BANDE DESSINÉE 11 MARCHÉS 13 TÉLÉVISION 30-31

MÉTÉO 11 SUDOKU 11 NÉCROLOGIE 21 LOTERIE 31 Voyez l’annonce
MOTS CROISÉS 11 BON À DÉCOUPER 11 PETITES ANNONCES 21 PETITE GAZETTE 32 en page xx!
6!
5 413635 008207
1
Le Soir Mardi 15 juillet 2014 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

2 L’ACTU UN ARRÊT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE CRÉE L’ÉMOI L’ACTU 3

LE KROLL
Pension : les policiers en colère se rebellent
Des « projets de vie » anéantis, des années de travail en plus.
L’arrêt de la Cour constitutionnelle ne sera pas modifié.
Des actions syndicales seront inévitables, dès la rentrée de septembre.
SUITE DE LA PAGE 1
L
’arrêt de la Cour, en suppri-
mant « la police intégrée »
des régimes spéciaux de re-
traite (SNCB et armée), aligne les
régimes de pension de la police sur
ceux de l’ensemble de la fonction
publique, selon les normes de la loi
de 2011, soit une admissibilité à la
prépension à 62 ans. Pour certains
policiers, cela signifie (Le Soir du
12 juillet) une carrière qui pourra
être allongée de 8 années. Plus de
25.000 policiers sont concernés.
1 Comment en est-on arrivé là ?
Lors de la fusion de la gendar-
merie et de la police en 2003, les
ex-gendarmes avaient pu conti-
nuer à bénéficier du régime de
pension héritée du statut mili-
taire. Elle impliquait que les offi-
ciers et du personnel assimilé pou-
INTERVIEW EXPRESS vaient prétendre à un départ en
prépension à 54, 56 ou 58 ans. Le
8 ans, une situation jugée excessi-
vement discriminatoire par ces
derniers.
L’arrêt inattendu. Le recours
2 porté devant la Cour constitu-
tionnelle (l’ex-Cour d’arbitrage)
par 112 officiers de police non issus
de la gendarmerie, agissant à titre
personnel et rejoints par le syndi-
cat Sypol.be et par le Cercle des of-
fices des polices communales
d’Anvers et environs
(500 membres), entendait main-
tenir l’âge de l’admissibilité de la
prépension à 60 ans, conservant
ainsi l’écart « acceptable » de 6 ans
avec les ex-gendarmes. Mais l’arrêt
de la Cour a excédé ces préten-
tions. Plutôt que de donner satis-
faction aux requérants dans les li-
mites de leur demande, la Cour a
considéré que l’ensemble des poli-
ciers devait être aligné sur la
norme fonction publique géné-
rale, soit l’âge de 62 ans.
réforme des pensions de 2011 exige
des efforts de tous » et estime que
« les objectifs (NDLR : le régime
plus favorable) qui jouaient un
rôle à l’époque de la réforme des po-
lices ne peuvent pas, à l’heure ac-
tuelle, justifier pourquoi le législa-
teur excepte les anciens officiers de
gendarmerie des efforts qu’il re-
quiert de tous ». La Cour souligne
également pour fonder son
constat d’une violation des articles
10 et 11 de la Constitution (égalité
et non-discrimination entre les ci-
toyens) que « l’intégration des dif-
férents corps de police a été réalisée
il y a plus de 11 ans déjà » et que
« depuis lors, les officiers de police
intégrée exercent les mêmes tâches
et s’exposent aux mêmes risques,
qu’ils aient appartenu, avant la
réforme, à la gendarmerie ou aux
corps de police communale ou à la
police judiciaire ». Plus générale-
ment, la Cour considère qu’une ré-
glementation cohérente implique
forme globale des retraites ».
4 Un arrêt définitif. L’ arrêt de la
Cour n’est pas susceptible de
recours, sauf en modification
d’une « erreur de plume » ou d’une
erreur formelle manifeste. Le dis-
positif ne devrait pas être modifié.
Le ministère de l’Intérieur a bon
espoir que des incohérences poin-
tées dans l’arrêt puissent être rec-
tifiées. L’arrêt sort ses effets à la
date du prononcé, soit le 10 juillet,
dès la publication au Moniteur
qui, indique le greffe de la Cour,
devrait être exécuté rapidement.
Si une nouvelle loi est votée, elle ne
pourra déroger aux principes
d’égalité et de non-discrimination
pointés fermement par l’arrêt. Il
est singulier de constater que l’an-
ticonstitutionnalité des articles de
la loi « corrigée » par la Cour
constitutionnelle l’a été « grâce » à
un recours introduit par des poli-
ciers mécontents. Cette non-
conformité à la Constitution
n’avait pas été relevée par les
concepteurs de la loi, le Parlement
ou le Conseil d’Etat.
dicque, est que ces prépensions
soient annulées, que les agents
doivent être réintégrés et doivent
rembourser les sommes perçues. Il
faut absolument trouver une solu-
tion ! ». Son collègue de la CGSP,
Nicolas Antoine, ne dit pas autre
chose. Il plaide pour que la Cour
rectifie « au moins » la seule ex-
ception qu’elle a retenue dans son
arrêt, accordant aux ex-officiers de
gendarmerie en prépension ou
dont la demande avait été acceptée
au 10 juillet, une exception, au mo-
tif du dommage social que repré-
senterait une annulation de ce bé-
néfice. « La Cour, indique Nicolas
Antoine, n’a pas étendu cette ex-
ception à l’ensemble du person-
nel ». « En voulant abolir une dis-
crimination, la Cour en a créé une
autre au bénéfice des ex-officiers de
gendarmerie », souligne Stéphane
Deldicque. Les communes et la
police fédérale devront supporter
une lourde charge financière sup-
plémentaire. Le syndicaliste
évoque des « projets de vie anéan-
tis », citant par exemple le cas de
policiers partis en prépension ou
qui l’envisageaient afin de s’établir
estime qu’une initiative parlemen-
taire pourrait être prise. Une nou-
velle loi ? D’autres exceptions ?
Les principes de non-discrimina-
tion retenus par la Cour constitu-
tionnelle sont imparables et pour-
raient difficilement être contredits
par un nouveau texte réglemen-
taire. Une longue épreuve de force
attend le prochain gouvernement
qui sera confronté à des milliers de
policiers qui se considèrent « co-
cufiés » par l’arrêt de la Cour. En
attendant, une réunion avec les
services des Pensions s’est tenue
hier au ministère de l’Intérieur
pour envisager la mise en applica-
tion des conséquences du nouvel
arrêt. Chaque policier sera person-
nellement avisé de sa situation
nouvelle.
7 Guerre syndicale. Le syndicat
Sypol.be qui s’était joint au re-
cours formé par certains de ses af-
filiés est pointé du doigt par les
autres syndicats. Sypol.be, dont les
membres sont essentiellement
d’anciens PJistes, n’est pas un
« syndicat représentatif », au sens
des normes syndicales. CSC et CG-
POUVOIRS LOCAUX
Un impact financier
l’expert « Uniformiser
pour les communes ?
Les communes restent pru-
tous les régimes,
dentes à propos de l’impact
c’est de l’utopie »
potentiel de l’arrêt de la
Cour constitutionnelle. Elles
ont bien noté que la ministre ENTRETIEN
ichel Jadot a été le coordi-
de l’Intérieur a rapidement
réagi et envisage des réac- M nateur de la Conférence
nationale des pensions. Aujour-
tions : une action en rectifi-
d’hui retraité, il assume toujours
cation de la décision, d’une
la présidence des Mutualités so-
part, des initiatives législa-
cialistes et du comité de gestion
tives, de l’autre.
Il s’agira cependant d’ouvrir de l’ONSS.
l’œil. Si des gendarmes se
D’où viennent les régimes spé-
voient dans l’obligation de ciaux de pension ?
travailler quelques années D’une longue tradition histo-
de plus, les finances locales
devraient être sollicitées.
Les pouvoirs locaux n’hé-
rique ; et ces régimes spéciaux
ont tous été définis au cas par
cas. Les profs d’unif n’ont pas né-
sitent pas à montrer du gocié leur régime sur la même
doigt le financement de la base que celui des militaires, des
réforme des polices parmi gendarmes ou des magistrats.
les éléments qui ont dés- Mais des critères comme la péni- Michel Jadot, ex-coordinateur
bilité du travail ou la difficulté
équilibré leurs comptes.
L’étude de Belfius sur les
finances communales 2014
de gérer son job à un âge avancé
ont souvent été pris en compte.
de la Conférence nationale
des pensions. © P.-Y. THIENPONT.

personnel issu des polices judi- qu’il « peut être considéré comme Les conséquences. Outre l’al- à l’étranger ou d’entreprendre, à SP lui reprochent « d’avoir fait ca-
« Hollande en retrait » ciaires et des polices communales
se voyait cantonner à un âge de 3 Un arrêt « politique ». Pour
Stéphane Deldicque (CSC-Po-
souhaitable de soumettre toutes les
catégories de personnel de la fonc-
5 longement du temps de pres-
tation pour l’ensemble du person-
des âges encore raisonnables, une
nouvelle carrière professionnelle.
valier seul ». Le secrétaire général
Rudy Callewaert a été menacé de
montre que les communes
augmentent chaque année Aujourd’hui, la tendance est à
trat. La situation n’est pas la
même, les longueurs de carrière
un peu plus leur dotation en l’harmonisation de ces régimes sont différentes, la pénibilité du
A l’occasion de la Fête nationale du 14 60 ans. En portant à 62 ans cette lice), qui rappelle combien les or- tion publique à un relèvement de nel de la police, l’arrêt rend illé- mort, affirme-t-il. Il a déposé spéciaux. D’accord ? travail aussi. Il est donc logique
limite, la loi de 2011 avait toutefois ganisations syndicales avaient l’âge de la retraite » et qu’il gales, selon les études juridiques Et maintenant ? Les organisa- plainte au Comité P. Des ex-gen- faveur de leurs polices : 3 %
juillet, le président français a voulu se
montrer en rassembleur et réformiste. maintenu les exceptions pour les
ex-gendarmes. L’écart entre per-
combattu un relèvement de l’âge
d’admissibilité à la prépension, ce
convient « de prendre en considé-
ration que toute exception subsis-
de la CGSP et de la CSC, toutes les
pensions et prépensions accordées
6 tions syndicales se déclarent
prêtes à mobiliser leurs troupes
darmes voient dans la démarche
de Sypol.be une prolongation de la
en moyenne en Wallonie,
mais aux alentours de 5 % à
Pour un certain nombre de ces
régimes, la tendance est claire-
de prévoir des conditions d’accès
à la retraite différente. Et dans ce
Mais il n’a pas fait de grande annonce. ment à l’uniformisation à 62 cas, il n’y a pas lieu de parler de
Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste au sonnels issus de la gendarmerie et « que le gouvernement n’a pu obte- tante au relèvement de l’âge de la aux policiers sous l’emprise de la d’ici le mois de septembre, à l’issue guerre des polices qui avait justifié Bruxelles. ans. Vu l’augmentation de l’espé- discrimination.
« Point », revient sur ce discours. des polices judiciaires et commu- nir en négociations, il l’a obtenu en retraite (…) porte préjudice à l’as- loi de 2011. « Le scénario catas- des congés. De son côté, la mi- la création de la police intégrée. ■ Dans le mémorandum rance de vie et l’amélioration des
nales se trouvait ainsi porté à justice ». La Cour constate que « la sise sociale nécessaire pour la ré- trophe, indique Stéphane Del- nistre de l’Intérieur Joëlle Milquet MARC METDEPENNINGEN adressé au fédéral en vue conditions de travail, il y a une Mais policiers et gendarmes ne
des élections, l’Union des nécessité de travailler plus long- sont-ils pas dans les mêmes
Que peut-on retenir de l’interview de François villes et communes rappelait temps. Que la tendance générale conditions de travail ?
Hollande de ce 14 juillet ? pour s’en plaindre que « les soit donc à l’augmentation de Revenir sur les acquis des ex-
C’est une sorte de jeu de dupes. La gauche lui communes assument à ce jour l’âge du départ à la retraite me gendarmes, c’est difficile. Quel-
reproche d’avoir pris le tournant du libéralisme. Le 60 % du coût de fonctionne- semble aller de soi. En revanche, qu’un qui a déjà le statut de pen-
syndicat Force ouvrière le compare même à Mar- Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste du maga- ment des zones de police ». vouloir uniformiser tous les ré- sionné ne peut pas être contraint
garet Thatcher. Le problème qu’il a depuis le zine français « Le Point ». © PIERRE-YVES THIENPONT. Les pouvoirs locaux per- gimes spéciaux relève de l’utopie. de revenir sur le circuit.
début de son quinquennat, c’est qu’il n’est pas en sistent à estimer qu’ils ont Si on veut uniformiser les ré-
phase avec une grande partie de la gauche qui est jusqu’au-boutiste ne colle plus avec la réalité. été grugés lors de l’établis- D’un point de vue philosophique, gimes dans la police, il faut le
certainement la gauche la plus à gauche de toute sement des règles de finan- peut-on imaginer que tous ces faire pour les nouveaux arri-
l’Europe. En fait, on lui reproche d’avoir pris un Un président pas vraiment convaincant ? cement de la réforme. régimes soient uniformisés au vants, ou réfléchir à une période
virage qu’il n’a pas encore fait. Durant ses deux Il est toujours un peu sur le retrait. On l’a déjà vu Ils réclament « une réelle nom de la non-discrimination ? transitoire de façon à étaler dans
premières années, il a mené une politique de plus combatif en conférence de presse. Son pro- concertation pour l’évolution Il ne faut pas généraliser le le temps l’application de la me-
compromis. Il a fait ce que beaucoup de Français blème, c’est qu’il est trop intelligent. Il a tendance du cadre de fonctionnement et concept de discrimination vis-à- sure.
pensent, c’est-à-dire que la solution consiste à à temporiser et donc il n’avance pas. On traverse vis de personnes qui ne se
de financement ainsi que des
dépenser plus et que le drame pour l’Etat c’est de une période où on n’a pas besoin d’une telle intel- trouvent pas dans les mêmes Faut-il uniformiser vers le haut, à
faire des économies. La plupart des pays euro- ligence. Il faut aller vite parce que le temps presse. missions de la police locale, conditions de travail. Un 62 ans par exemple ?
péens ne fonctionnent pas comme ça : ils ré- avec les employeurs et pou- homme et une femme qui On va vers cela. On est en train
duisent les dépenses publiques, ce qui mène à la Il a admis une erreur sur l’inversion de la voirs décisionnels de cette exercent la même profession de vérifier tous les régimes et
création d’emplois. En France, on est comme sur courbe du chômage… police que sont les com- doivent gagner la même chose. d’adapter vers le haut l’âge de la
une île avec une mentalité totalement insulaire. Il a admis avoir commis une erreur de débutant, munes ». Sinon, il y a discrimination. retraite quand les conditions de
On croit qu’on va y arriver en faisant le contraire c’est tout. Le passif est lourd, toute Mais on ne peut pas comparer le travail se sont améliorées. ■
des autres, c’est-à-dire qu’on aura de la croissance nouvelle dégradation serait régime d’un ouvrier de la Propos recueillis par
en augmentant les dépenses et en creusant le Une bonne interview ou pas vraiment ? mal vécue. construction à celui d’un magis- XAVIER COUNASSE
déficit public. C’est une des raisons de nos difficul- Le problème de Hollande, c’est qu’il donne l’im- E.D.
tés actuelles. François Hollande, qui est en avance pression d’être en recul face à lui-même. Il est
par rapport à son électorat, a du mal à expliquer toujours dans le rôle du spectateur engagé. A un
tout ça. Il essaye avec doigté, mais peut-être pas
avec la force nécessaire. Ce n’est pas un excellent
pédagogue. La France est aujourd’hui l’un des
moment, il devra porter le fer et arrêter de
prendre des gants. C’est peut-être ce qu’il va finir
par faire. Pour l’instant, il veut encore rester le
le témoin « Les anciens gendarmes
rares pays européens qui n’ont pas renoué avec la
croissance à cause de ce déficit. Je suis convaincu
que Hollande le sait, mais il n’ose pas y aller
président de toute la gauche. S’il continue à écou-
ter cette gauche qui a tout faux, il va droit dans le
mur. Cette gauche veut encore plus de protection
se sentent grugés, volés »
on métier d’enquêteur, Pa- notre contrat, il prévoyait in ex- partie. Et les PJistes, eux, vont
frontalement. Son Premier ministre y va par
contre et ils sont complètement en phase, il n’y a
pour les emplois, ce qui créera encore plus de
chômage, etc. Le problème, c’est qu’à force de
S trick l’adore. Le poursuivre
quelques années de plus que ce
tenso une pension à 56 ans.
Deuxièmement, nous les mili-
bénéficier des mêmes pensions
que nous. Il faudra voir ce que la
aucun doute là-dessus, contrairement à ce que tergiverser, les gens le tiennent pour responsable
qu’il avait prévu ne le dérange taires, nous cotisions beaucoup ministre Milquet va trouver
pense une grande partie de la presse française. d’une politique qui est là depuis plusieurs décen-
pas. Par contre, il n’accepte pas plus pour notre prépension que comme solution car il faudrait
nies. Le rendez-vous du 14 juillet n’est pas non
de devoir le faire dans n’importe les policiers. Enfin, et ce n’est pas pour le bien pouvoir obtenir des
Quel est son principal problème ? plus le lieu où un président annonce des choses,
quelles conditions. le moins important, nous les an- aménagements de fin de car-
Qu’il n’arrive pas à porter le fer. A un certain c’est plus l’occasion de faire le point général sur la
« Je suis entré à la gendarme- ciens gendarmes, nous sommes rière. »
moment, il va pourtant devoir le faire. D’autant situation. C’est un peu comme une mise en
rie en 1977, dit l’inspecteur prin- payés 9 % de moins que les an- Si elle semble bien digérée en
plus qu’il y a des ouvertures dans l’opinion sur jambes avant de passer aux choses sérieuses.
cipal. Ça fait donc 38 ans. J’ai ciens PJistes ou policiers com- apparence, la fusion entre la
certains domaines. Et notamment pour les ré- PHILIPPE DE BOECK
aujourd’hui 56 ans. J’allais munaux. Nous ne disposons pas gendarmerie et la police ne l’est
formes de la SNCF et de la SNCM. Les Français
bientôt rentrer mes documents du même barème. On nous a donc pas encore totalement de
commencent à comprendre que le syndicalisme P. 10 NOS INFORMATIONS pour demander ma mise à la re- donné des primes qui ne sont pas l’intérieur. « J’aurais normale-
Pour les syndicats, cela serait une « catastrophe » si des prépensions traite en janvier 2016. J’aurais intégrées à notre salaire. Nous y ment dû être commissaire depuis
devaient être annulées et que donc des agents devraient être réintégrés. eu 58 ans et une carrière com- perdons pour le calcul de notre longtemps, déplore Patrick. Je le
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plète. Désormais, je ne peux plus. pension. Donc, je veux bien tra- suis mais je suis commissionné.
Directeur général L’un de mes amis âgé de 55 ans vailler aussi longtemps qu’eux Ça veut dire que j’accomplis des
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l’an prochain. Il est reparti pour ça. Et avec ses caisses vides, je ne avec le salaire d’un inspecteur
armée Réformées dès 2007, les pensions des militaires pas concernées
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Patrick Hurbain
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Site: www.laboutiquedulibraire.be
une infographie, etc.,
en de nombreux exemplaires, France 2,30 € lesoir.be (internet) sique prévoyait – et prévoit tou- connaître un réexamen similaire la Cour le rappelle d’ailleurs dans l’armée s’attendait à être pen- nelles mais également sur la né- diverses catégories de militaires traite des êtres humains de la notre carrière de gendarme : monde râle, affirme Patrick. On
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les scanner, les stocker et/ou 2,10 € (le week-end ) Tél. : 02-225.54.32 jours pour cette cohorte de per- à celle que connaît aujourd’hui l’un de ses attendus. Pour les mi- sionné à 51 ans, qu’il pourrait au- cessaire équité entre les membres », et c’est bien sur ce point que la police judiciaire fédérale depuis nous cotisions plus mais nous ne va pas se laisser faire. Cette
les diffuser électroniquement,
veuillez contacter Copiepresse
internet@lesoir.be
sonnel –une limite d’âge fixée à celle des ex-gendarmes ? Ni le litaires, un régime transitoire jourd’hui éventuellement être du personnel. L’impact de la mo- police intégrée est aujourd’hui la réforme de 2001. Elle n’a pas pouvions partir plus tôt. Là, on retraite anticipée, on l’a payée.
au 02-558.97.80 ou via Prix de l'abonnement Premium
info@copiepresse.be.
(papier + PDF + accès à l'édition 17h) 56 ans, y compris pour les géné- cabinet de la Défense, ni la direc- d’ajustement a été introduit, qui pensionné à 53 mais qu’il ne le dification de 2007 sur le budget épinglée. ■ tenu compte du fait que quand va nous obliger à travailler plus Ce n’est pas un cadeau. » ■
Plus d’infos :
http://www.copiepresse.be. 29 €/mois soit 1,16 €/jour raux de brigade (généraux « une tion générale des ressources hu- produira la totalité de ses effets à sera probablement qu’à 56. Une de l’Etat a d’ailleurs fait l’objet à A.L. mes collègues et moi avons signé longtemps sans aucune contre- FRÉDÉRIC DELEPIERRE

2 3
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

4 LABELGIQUE

« Un projet bruxellois pour

BRUXELLES Laurette Onkelinx a présenté l’accord conclu par les six partis de la majorité
n bouquet somptueux et
La future coalition
bruxelloise présente U « une bonne bouteille de
vin ». C’est ainsi qu’au nom des
un texte « ambitieux négociateurs des six partis du fu-
et audacieux ». tur gouvernement bruxellois, le
chef de file de l’Open-VLD dans
La rigueur budgétaire, la capitale Guy Vanhengel a re-
mais aussi une réforme mercié la socialiste Laurette On-
fiscale d’envergure kelinx pour le travail accompli.
Devant une forêt de caméras et
et un souci d’efficience de micros tendus, et en compa-
sont annoncés. gnie de Stefan Cornelis (Open
C’est dimanche VLD), Brigitte Grouwels
(CD&V), Rudi Vervoort (PS), Di-
que seront désignés dier Gosuin (FDF), Joëlle Mil-
les ministres quet (CDH) et Pascal Smet
et secrétaires d’Etat. (SP.A), ils présentaient lundi
après-midi au parlement bruxel-
lois l’essence de la Déclaration de
politique régionale (DPR) qu’ils
doivent encore soumettre au par-
lement et aux congrès de leurs
partis respectifs. Ce sera le cas
dès jeudi pour l’ensemble des
partis, sauf pour le CDH qui or-
ganise son congrès samedi pro-
Guy Vanhengel a offert un bouquet somptueux et « une bonne bouteille » à Laurette Onkelinx pour la remercier du travail accompli. © BELGA. chain. L’élection des ministres et

Mobilité Développement Emploi

Priorité au métro, plaidoyer pour le RER
Une mobilité « au profit du développement
urbain », annonce la DPR bruxelloise. Ob-
jectifs : diminuer la pression automobile
dans les quartiers résidentiels et lutter
contre la congestion. Mais avec « pragma-
tisme »…
Piétons On augmentera la surface et le
nombre de piétonniers, la mise en place
des feux tricolores affichant la durée d’at-
tente ; « autant que possible », on élargira
les trottoirs et tout projet d’aménagement
devra être « 100 % accessible » aux per-
sonnes à mobilité réduite.
table offre RER (un train toutes les 15 mi-
Vélos Objectif : un réseau régional « 100 %
cyclable ». La petite ceinture sera dotée, nutes en pointe, deux trains en heures
creuses) desservant « au minimum
sur l’ensemble du Pentagone, d’une piste
30 gares existantes ». Cela devra s’accom-
cyclable séparée. Les nouveaux quartiers
pagner de la création de 20.000 places de
disposeront d’un réseau cyclable séparé. Il
y aura « de nouvelles infrastructures cyclo- parking de dissuasion en dehors du ring.
piétonnes » le long du canal. L’offre de Accord nécessaire avec la Flandre et la
vélos partagés et les parkings sécurisés Wallonie là-dessus et avec le fédéral et la
près des gares seront étendus. Vieille idée SNCB pour le reste.
Voiture Objectif : réduire la pression auto-
jusqu’à présent restée lettre morte : valori-
ser les talus de chemin de fer pour qu’ils mobile et lutter contre la congestion. Le
deviennent « un mode de déplacement pour gouvernement bruxellois veut encourager
les piétons et pour les cyclistes ». le covoiturage, favoriser les véhicules
Transports en commun « Priorité absolue » électriques. Meilleure gestion des feux de
à la mise en œuvre de l’extension du métro signalisation, coordination des chantiers,
vers Schaerbeek et Evere (début des tra- limitation des places de stationnement en
vaux avant 2019). Mais le sud n’est pas voirie compensée, pour les riverains, par
oublié, puisque dès le début de la législa- des places hors-voirie. La Région annonce
ture, on lancera des études pour fixer un la création de 10.000 places de parking
tracé définitif. Mise en œuvre du métro « aux lieux de correspondance entre la route
entre la gare du Nord et Albert, poursuite et les transports en commun ». Bruxelles
de l’automatisation des lignes de métro 1 veut aussi le « réaménagement des entrées
et 5, le métro est bien servi. Ailleurs : de ville » (notamment le viaduc Herrmann-
renforcement des fréquences (vacances, Debroux et l’arrivée de l’E40 à Reyers)
matinée, soirée, week-end). Tram 9 jusqu’à « afin de transformer les axes autoroutiers de
la VUB, prolongation du 94 jusqu’à Rode- pénétration en boulevards urbains ». Quid de
l’idée de taxe kilométrique ? Sujet délicat :
beek, du tram 62 jusqu’à Bruxelles-Natio-
la DPR poursuivra « l’exécution » des ac-
nal, liaison entre Delta et la porte de Na-
mur avec un tram 71, tunnel sous la place cords avec les autres Régions sur les poids
lourds et les autos. Mais les interpréta-
Meiser et liaison « de haute performance »
entre la gare du Nord et le Heysel traver- tions semblent diverger. Pour le FDF, ces
accords supposent la mise en œuvre d’une
sant le site de Tour et Taxis. La Région veut
taxe kilométrique qui dispensera d’instau-
installer du wi-fi gratuit dans toutes les
stations de métro et les arrêts en surface. rer un péage urbain. Sur le JT de RTL,
RER La Région veut une « offre RER sur la Joëlle Milquet (CDH) semblait considérer
zone métropolitaine » sans plus tarder. Dès qu’il ne s’agissait que d’un accord pour
décembre 2014, il faut améliorer la « lisibi- une vague étude. Il va falloir préciser…
MICHEL DE MUELENAERE
lité de l’offre » et dès 2017, avoir une véri-
RÉACTION
Pacotille et pantoufles
S’en étonnera-t-on, l’opposition bruxelloise ne trouve pas l’accord
régional à son goût. Seul le MR n’avait pas réagi à l’accord, lundi
soir. Ecolo, voit dans la DPR une « révolution de pacotille » en ma-
tière de gouvernance ; « l’impression générale qui se dégage est celle
d’une vision technocratique et utilitariste de la ville, digne des années
80 », juge Zoé Genot, cheffe de groupe des verts francophones. Pas
de soutien différencié aux entreprises de titres-services en fonction
de la qualité de l’emploi qu’elles offrent, marche arrière sur une
série de projets de mobilité, passage « à la moulinette » de la poli-
tique de l’énergie et des primes… La coalition actuelle « risque de
devenir la coalition-marécage » faute de confiance en son sein,
ajoute de son côté Bruno De Lille (Groen). La N-VA y voit quant à
elle l’accord de l’immobilité. « D’un véritable changement de cap, il
n’est pas question », analyse Johan Van den Driessche, chef de
groupe des nationalistes flamands au parlement bruxellois.
M.D.M (AVEC B)
Dix nou-
veaux
quartiers
C’est le
chapitre
qui symbo-
lise le plus
la réforme
de la gou-
vernance
adoptée
par les six
partis. La rationalisation des structures y
est on ne peut plus marquante. Concrète-
ment, une « plate-forme territoriale » sera
créée au 1er janvier 2015, qui réunira deux
nouveaux acteurs. D’une part, un « Bureau
bruxellois de planification », qui regroupe-
ra tous les services (des administrations
ou autres organismes) actuellement char-
gés soit du développement économique,
soit de la planification territoriale. D’autre
part, un opérateur public sera créé, qui
devra coordonner le développement des
dix nouveaux quartiers définis clairement
par l’accord. Singulièrement, cet opérateur
aura, « dans la mesure du possible », la
maîtrise foncière des zones à développer.
Une rationalisation drastique du nombre
d’acteurs qui devrait permettre d’accélérer
le déploiement de ces dix zones qui at-
tendent, parfois de longue date, une revi-
talisation. Au passage, les procédures
urbanistiques pour les grands projets
urbains, publics ou privés, seront simpli-
fiées, et les délais légaux raccourcis. No-
tons encore que l’accord prévoit une ré-
orientation de Beliris vers la mobilité, mais
aussi « l’acquisition de terrains ou de bâti-
ments au profit d’un opérateur public régio-
nal ». Toutes les conditions sont donc
créées pour, enfin, développer les dix
nouveaux quartiers.
Chacun de ceux-ci – sans surprise, le
Heysel, Schaerbeek-Formation, Reyers,
Delta, le site de l’Otan… – a un pro-
gramme clairement défini. Dans tous les
cas, il s’agira de construire des logements
(lesquels participeront à l’objectif global
de création de 6.500 logements publics
sous cette législature), des équipements
collectifs (écoles, crèches…), des activités
économiques… A chaque site sa spécifici-
té : pôle universitaire aux casernes d’Etter-
beek et Ixelles, pôle tourisme et culture au
Heysel, cité des médias à Reyers… Avec
un site emblématique, pour le nouveau
gouvernement : le Canal, « qui doit devenir
la véritable colonne vertébrale de la Ré-
gion ». A elle seule, la zone doit incarner la
nouvelle manière de concevoir l’aménage-
ment du territoire.
V.LA.
Une Alliance Em-
ploi/Formation
C’est la priorité
numéro un. Sans
surprise : la Région
hérite de compé-
tences majeures en
la matière et, sur-
tout, elle est
confrontée à des
taux records de
chômage, singuliè-
rement chez les jeunes. Ce n’était du reste pas le
chapitre qui divisait le plus les partis ; le texte
reprend donc des propositions, émises par la qua-
si-totalité des formations.
L’arsenal visant à mettre à l’emploi un maximum
de jeunes passe d’abord par la Garantie Jeunes,
qui prévoit d’offrir à tous les jeunes un stage, une
formation ou un emploi dans les quatre mois qui
suivent la fin de leurs études, le tout avec un large
soutien européen pour les deux premières années.
Les négociateurs s’engagent à pérenniser le sys-
tème pour toute la législature, sur fonds régionaux
si nécessaire. Au passage, ils intègrent une mesure
prônée par le PS avant les élections : le contrat
d’insertion, qui vise à procurer un emploi (public
ou privé), pour un an aux jeunes qui chôment
depuis 18 mois.
La sixième réforme de l’Etat transfère par ailleurs à
la Région bruxelloise les politiques de groupes
cibles. Deux engagements très clairs ont été pris
par les six partis. D’une part, les aides seront ratio-
nalisées, et orientées clairement vers les jeunes,
les chômeurs de longue durée et les infra-qualifiés.
D’autre part, pour encourager la mise à l’emploi,
on travaillera via l’activation des allocations de
chômage des chômeurs (bruxellois) concernés
plutôt que par des réductions de cotisations so-
ciales (les entreprises sont de toute façon établies
à Bruxelles).
Enfin, on réunit les politiques de formation et
d’emploi au sein d’une Alliance, pierre angulaire de
l’accord régional, mais aussi, sans doute, dans le
portefeuille d’un seul ministre, et sous un même
toit en ce qui concerne Actiris, Bruxelles Formation
et le VDAB.
V.LA.
MESURES
Et quoi d’autre ?
Les 90 pages de l’accord bruxellois sont émaillées
de diverses propositions. Quelques détails.
Energie Le gouvernement bruxellois va réaliser un
audit de la gestion des primes à l’énergie afin de
« supprimer les nombreux effets d’aubaine ».
Déchets La Région poursuivra l’installation de
conteneurs à déchets et bulles à verre « en préfé-
rant le modèle enterré plutôt qu’en surface ». Elle
généralisera « la collecte des déchets organiques »
vers les ménages, l’horeca, les collectivités, les
marchés, etc. La solution pour ces déchets : « par
exemple » un centre de biométhanisation.
Propreté Bruxelles va « augmenter le nombre de
cendriers urbains et le nombre de toilettes publiques ».
Bruit La Région se donne deux ans pour établir un
nouveau plan bruit et promulguera « l’interdiction
générale des quads dès la fin 2014 ».
Avions Bruxelles demande le retrait du plan de
survol et percevra les amendes liées au dépasse-
ment des normes de bruit, veut l’instauration d’une
nuit de 22 à 7 h et une réduction des vols de nuit.
M.D.M.

4
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LABELGIQUE 5

Une fenêtre d’opportunité

dix ans » pour la coalition kamikaze
NÉGOCIATIONS Michel peut agir entre les accords régionaux et le rendez-vous au Palais…
secrétaires d’Etat aura lieu di- à un « moment fort » dans l’exis-
manche, et ils prêteront serment tence de la Région. Il s’agissait econduit, pour la deuxième
dans la foulée. donc de « dessiner un avenir
C’est cet agenda qui justifie le pour Bruxelles pour les dix ans
R fois, « à sa demande », cela
jusqu’à mardi 22 juillet, Charles
fait que le document sur lequel se qui viennent » et de « répondre Michel croit-il pouvoir aboutir ?
fondera la politique de la future aux défis les plus urgents dans un « Aboutir », on veut dire : iden-
coalition pour les cinq pro- cadre budgétaire sérieux ». Equi- tifier « les formules possibles en
chaines années n’a officiel- libre budgétaire chaque an- vue de former un gouverne-
lement pas été distribué à née de la législature, ré- ment », selon les termes du com-
la presse (Le Soir a pu en forme fiscale effective au 1er muniqué officiel du Palais lundi,
prendre connaissance) : janvier 2016 « pour mettre s’agissant des coalitions qui pour-
pour laisser la priorité au J+51 fin à l’exode des classes raient réunir une majorité de
parlement, Laurette On- ELECTIONS moyennes, voire pour les sièges au Parlement fédéral. Le li-
kelinx a préféré présenter 25 mai 2014 ramener à Bruxelles », béral-réformateur ne renonce
l’accord sous la forme bonne gouvernance… les pas. Et, en particulier, ne renonce
« d’une allocution et non d’un éléments forts de ce programme pas à la piste kamikaze. Voyons…
discours », a-t-elle précisé. La se caractérisent par leur volonté Autre façon de voir les choses,
différence ? « Comme me l’expli- affichée d’efficacité. Ce qui ne et de saisir la motivation du libé-
quait jadis un responsable poli- pouvait que réjouir le vice-pré- ral-réformateur : cinquante
tique un peu macho ma non trop- sident des négociations et mi- jours après les élections du
po, l’allocution est comme la jupe nistre des Finances Guy Vanhen- 25 mai, alors que les portes des
d’une jeune fille. Elle doit être suf- gel qui, cerise sur le gâteau, a fait gouvernements wallon, bruxel-
fisamment longue pour la cou- intégrer dans l’accord la création lois et de la Fédération Wallonie-
vrir, mais suffisamment courte à Bruxelles d’une école normale Bruxelles se referment inélucta-
pour susciter l’intérêt. » bilingue, qu’il défendait en cam- blement pour le MR, son pré-
Pour la négociatrice en chef, cet pagne électorale. Il ne manque sident, Charles Michel, parvien-
accord en sept chapitres survient que le casting gouvernemental. ■ dra-t-il à ouvrir, pour son parti,
PIERRE VASSART un espace vital au fédéral ? Un Charles Michel, président du MR, informateur, quitte le Palais royal, lundi matin. © BELGA.
devoir. Une nécessité. Alors, il y
Gouvernance travaille. Ils y travaillent. A la ka- Deux : le VLD doit cesser d’exi- annonce Geert Bourgeois, flamand (N-VA et CD&V au-
mikaze. Loin d’être acquise, mais ger de se hisser dans la majorité N-VA), et qui, jusqu’à présent, raient l’intention de boucler jeudi
De 40 à 4 structures seule coalition potentiellement en Flandre (le CD&V n’en veut donné favori à cette place, vise le soir, vendredi au plus tard).
publiques envisageable à court terme. pas) comme prix de sa participa- « Seize » – qui pourrait échoir à Pourquoi donc « les choses
C’est l’un des chapitres les plus
Une source rapporte que Wou- tion au fédéral, les sièges des libé- un libéral, du reste – sans se com- pourraient bouger » ? Parce que
ambitieux de la déclaration
ter Beke, Bart De Wever et raux flamands à la Chambre porter en protagoniste. – nous y avons fait allusion –, cela
régionale, c’est du reste le mot
« gouvernance » qui s’impose Charles Michel se sont retrouvés, étant indispensables pour obte- pourrait notamment faire se ravi-
comme le plus présent, quand tous les trois, au moins une fois nir une majorité parlementaire. Entretiens directs ser le VLD quant à son exigence
on passe le texte au nuage de ces derniers jours, ce qui donne à Trois : le CD&V doit arrêter de Ne négligeant aucune autre de s’introduire au sein du gouver-
tags. Deux grands principes, en voir la tentation de se lancer dans croire qu’il pourra jamais attirer piste, explique-t-on (nos précé- nement flamand ; ou encore,
filigrane de l’accord. une législature, toute socio-éco- le CDH dans l’aventure : Benoît dentes éditions : la tripartite tra- pour ce qui concerne cette fois le
D’abord, une mise à plat, puis nomique, sans les socialistes. Lutgen avait opposé un « non » ditionnelle ou la pentapartite CD&V, voir les chrétiens-démo-
une évaluation permanente des Une autre source, proche des sonore à la note de l’informateur N-VA/CD&V/PS-MR-CDH), crates faire leur deuil de tout pos-
politiques. C’était l’une des propositions phare du FDF, pendant négociateurs, indique que la fa- Bart De Wever, qui tablait sur Michel procède par contacts télé- sible revirement du CDH une fois
la campagne. Elle est intégralement reprise dans l’accord, et meuse kamikaze ou suédoise une alliance N-VA/CD&V/MR/ phoniques, échanges de mails et l’accord scellé au sud – Benoît
symbolise la volonté, soulignée par les six partis à la table, de (rapport aux couleurs, jaune et CDH, il maintient. entretiens directs, au siège du Lutgen, croient-ils à tort, pour-
nouveau départ pour la Région bruxelloise, refinancée, aux bleu, et à la croix), ou courageuse Quatre : le CD&V, toujours lui, MR, avenue de la Toison d’Or à rait reconsidérer alors son veto
compétences élargies. Concrètement, le gouvernement bruxel- (pour ses partisans) est bien une ne doit plus craindre de s’engager Bruxelles, dans les locaux des fédéral.
lois s’engage à évaluer, dans les trois premiers mois, l’ensemble option sur la table, associant dans une majorité que d’aucuns présidents de partis qui sont ses Autrement dit : c’est entre
des politiques régionales. Une véritable remise à plat qui se donc N-VA, CD&V et VLD au en son sein jugent par avance in- interlocuteurs ou à son domicile l’émergence des gouvernements
fera dans le cadre des discussions budgétaires pour l’exercice nord, et le MR côté francophone. stable (le déséquilibre Nord- privé. Et tous croient savoir que régionaux, jeudi-vendredi, et la
2015. Et qui se prolongera par une évaluation permanente des Problèmes, car il y en a… Sud), trop à droite, antisociale. les choses pourraient « bouger » nouvelle visite de l’informateur
politiques, à l’aune d’objectifs chiffrés. Un : Le MR doit se lancer. Ris- Cinq : enfin, Kris Peeters doit après que les gouvernements au Palais royal, mardi prochain,
Ensuite, une réduction drastique du nombre de structures. « En qué politiquement. Avec s’avancer au milieu des chrétiens- bruxellois, wallon et de la Fédéra- que la Kamikaze commencera de
matière d’aménagement du territoire, de développement écono- 20 sièges sur 63 francophones à démocrates flamands, choisir sa tion Wallonie-Bruxelles seront prendre forme, ou verra se tarir
mique, de gestion de l’eau et de tourisme, on va passer de qua- la Chambre, il serait très minori- voie, son but, lui qui ne sera pas constitués (dans les prochains ses chances de jamais advenir. ■
rante structures à quatre », a insisté Laurette Onkelinx, lors de la taire dans sa communauté. ministre-président flamand (on jours), ainsi que le gouvernement DAVID COPPI
présentation de l’accord. Une rationalisation au nom, tout à la
fois, d’une meilleure efficacité des politiques publiques, et de
réduction de coûts.
Par ailleurs, l’accord prévoit aussi un plafonnement du nombre
de mandataires communaux (pas d’augmentation du nombre
d’échevins et de conseillers communaux, comme le boom dé-
Et pourquoi pas Demotte à l’Education ?
mographique l’autoriserait en 2018). Surtout, le texte définit
une nouvelle relation entre la Région et les communes : allége- ECOLE Il cumulerait le poste avec la ministre-présidence mais le CDH en croque aussi
ment de la tutelle régionale sur nombre de décisions commu-
t d’une : à Bruxelles, l’affaire est dans le nistre-présidence communautaire, il faudra
nales, mais obligation, pour les communes, de conclure une
« convention de législature », dont les objectifs devront être en E sac. Il reste aux PS et CDH à ficeler
leurs accords de majorité, pour la Région
donc assortir le poste de quelques porte-
feuilles. Et des gros.
phase avec les stratégies régionales (mobilité, urbanisme,
budget…) ; avec bonus/malus financier à la clé. wallonne et la Communauté française. On parlait jusqu’ici du Budget ou de l’En-
V.LA. Sauf surprise, socialistes et centristes de- seignement supérieur. On évoque désormais
vraient conclure d’ici mercredi. A voir. Car, l’Enseignement obligatoire (primaire/secon-
comme dirait un négociateur (pour une fois) daire), poste autrement plus large en termes
Fiscalité bavard : « Je ne peux rien vous dire, mais sa- d’action et de visibilité que le supérieur où
chez que tout est très compliqué. » toute intervention ministérielle se heurte,
Un tax shift, du travail vers le On était au courant. Le cadre budgétaire L’école offre une visibilité bien plus forte soit aux fédérations étudiantes, soit aux ins-
patrimoine immobilier est serré et la vieille complicité PS-CDH qu’une ministre-présidence. © CORALIE CARDON. titutions scolaires elles-mêmes, toutes très
C’est l’un des éléments clés de
n’empêche pas de s’accrocher dans une série jalouses de leur autonomie.
l’accord bruxellois. Parce qu’il
traduit l’ambition très nette de de dossiers, singulièrement dans le secteur Région wallonne et de la Communauté fran- Le cumul présidence/Education a déjà été
lutter contre l’exode de la scolaire où – on ne se refait pas – chacun dé- çaise. L’idée du jour : (re)délier les rôles. exercé par Onkelinx et Arena (l’une de 1995
classe moyenne. Une volonté fend âprement sa pâture : l’officiel pour le Demotte resterait ministre-président de la à 1999, l’autre de 2004 à 2008.)
de veiller à la mixité socio- PS, le libre pour le CDH (lire ci-dessous). Communauté et la Région wallonne revien- Un os : « Le CDH tient fort à l’Enseigne-
économique de la ville ; une Et puis, il y a le casting. drait à Paul Magnette. ment obligatoire. » Un poste en principe dé-
nécessité, aussi, de garder une Officiellement, la question ne s’ouvre que On le devine : pour le Tournaisien, ce scé- volu à Marie-Martine Schyns, ministre sor-
assiette fiscale suffisante, alors lorsque les congrès de participation ont vali- nario n’a pas exactement la saveur d’une pro- tante et désireuse d’inscrire sa politique
que la sixième réforme de l’Etat dé les accords de majorité. Officieusement, motion, surtout s’il devait se contenter de la dans la durée. Politiquement le CDH n’a pas
responsabilise davantage les Régions. Guy Vanhengel a insisté : dans les couloirs de la négociation, ça ne ministre-présidence – un rôle ténu qui se la main. Mais l’obstination est le pire défaut
la réforme fiscale bruxelloise ne sera pas expédiée, mais mûrie, parle (évidemment) que de ça… borne à discourir le 27 septembre et à assis- de Benoît Lutgen. Qui l’emportera ? On ver-
avec des experts, en 2015, pour sortir ses effets dès 2017. Il semble acquis que l’on rétablira de la ter à ces sommets de la francophonie qui ra. Mais, comme on dit, il y a désormais un
Quelques éléments clés, quand même : un shift marqué, de la clarté dans le casting. Depuis mars 2008, n’intéressent absolument personne. Pour match dans le match. ■
fiscalité du travail vers la fiscalité immobilière. Notamment via Rudy Demotte est ministre-président de la que Demotte accepte de rétrograder à la mi- PIERRE BOUILLON
deux mesures très concrètes pour les Bruxellois : la suppression
du « pourcent Agglo » à l’IPP (un additionnel qui atterrit dans
les caisses régionales) et de la taxe forfaitaire régionale. Soit un ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
gain potentiel de plus de 200 euros par ménage et par an, qui
sera compensé par une augmentation du précompte immobilier Financement différencié : au lac ou non ? objective qui démontre que les écoles supérieures et universités de
(ou des additionnels au précompte). De quoi faire payer les LeSoir d’hier l’a révélé : le PS veut appliquer au supérieur le notre réseau accueillent un public plus favorisé. » Ceci posé, le
propriétaires qui ne résident pas à Bruxelles et de donner un système de l’encadrement différencié (on accorde davantage Segec rejette le projet du PS. « Former un ingénieur coûte le
coup de pouce aux travailleurs qui habitent la Région. La ré- de moyens aux écoles accueillant des jeunes moins favorisés). même montant, que vous soyez d’origine favorisée ou non. Tenir
forme fiscale prévoira par ailleurs un soutien accru à l’accès à la Un nœud : dans l’enseignement obligatoire, ce mécanisme est compte du niveau socio-économique de l’étudiant peut avoir du
propriété, via une nouvelle réduction des droits d’enregistre- soutenu par un budget spécifique. Ici, non. Vu l’étroitesse des sens pour le financement de politiques de remédiation, d’aide à la
ment – reste à définir si la mesure visera les jeunes, ou tous les marges, on jouerait à enveloppe fermée. En clair : ce qui serait réussite, pas pour le financement en tant que tel des institutions. »
logements inférieurs à un certain prix. De même, le bonus loge- accordé à certaines institutions serait prélevé chez d’autres. Et Vu les réticences du libre, le CDH barre la mesure.
ment est maintenu jusqu’en 2017 (pour tous les contrats le CDH, cale, parce que les institutions du libre, accueillant en Du coup, celle-ci est-elle encore sur la table ?
conclus avant cette date) mais il sera ensuite réévalué dans le général des publics plus aisés, craignent de perdre des moyens. Côté CDH, on dit que non. Au PS, on dit que oui.
cadre de la réforme fiscale. Tout comme, d’ailleurs, les titres- Ce n’est pas prouvé, objecte Etienne Michel, le patron du Se- C’est vous dire que le désaccord est vraiment total.
services.
crétariat de l’enseignement catholique. « On n’a aucune étude P.BN
V.LA.

5
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

6 LABELGIQUE

Sida : le médicament contre le risque

SANTÉ L’OMS recommande la trithérapie préventive aux homosexuels séronégatifs
Utiliser les médicaments sidiques de la transcriptase inverse, une
protéine qui agit à un moment clé de la
comme une arme de préven- copie du virus dans le corps du malade
tion supplémentaire. afin de la bloquer. Ce mélange est vendu
Efficace, mais controversé. sous le nom de Truvada pour 800 euros
par mois. Des tests sont encore en cours
Chez nous, des tests sont en Europe pour valider ce type de traite-
en cours. ment. Des pourparlers sont en cours
pour que des partenaires de patients
VIH traités à l’hôpital Saint-Pierre
liée au préservatif », explique Thierry
Martin, directeur de la plate-forme Pré-
vention Sida. Qui signale que plusieurs
années seront encore sans doute néces-
saires avant que les tests en cours en Eu-
rope livrent leurs résultats.
« Je suis aussi préoccupé par la ques-
tion des priorités, poursuit-il. Ainsi, il y
a des négociations en cours entre les
centres de référence sida et l’Inami, qui
d’être contaminé par un séropositif qui
n’a pu être dépisté est bien plus élevé que
par un partenaire d’un séropositif. »
L’Organisation mondiale de la santé a
toutefois précisé que ces recommanda-
tions ne « s’appliquaient pas à tous les
hommes homosexuels, mais seulement à
ceux dont la situation présente un
risque, et que la prise de ces médica-
ments reposait sur un choix personnel ».

O
n l’appelle le traitement préven-
tif pré-exposition, le Prep. Il
s’agit d’utiliser une trithérapie
antirétrovirale chez des patients qui ne
sont pas infectés par le sida, mais qui
sont en danger en raison d’un risque plus
élevé. La prise des médicaments est cen-
sée diminuer le risque de voir le virus se
développer dans l’organisme.
A cinq jours de l’ouverture à Mel-
bourne du Congrès mondial du sida,
l’Organisation mondiale de la santé
vient de recommander « fortement »
son usage chez les hommes ayant des re-
lations sexuelles avec d’autres hommes.
Une décision qu’elle dit n’avoir prise que
parce qu’elle constate une grande aug-
mentation des infections chez les homo-
sexuels et qu’elle note une « explosion de
l’épidémie » pour ce groupe à risque, ex-
plique Gottfried Hirnschall, qui dirige le
département VIH de l’OMS et qui attri-
bue cette évolution « au fait qu’il y a un
relâchement dans la prévention ». Au-
jourd’hui, les homosexuels ont 19 fois
Les homosexuels ont 19 fois plus de
risques d’être contaminés. © D.R.
plus de risques d’être contaminés par le
virus que la population moyenne. A
Bangkok par exemple, le sida affecte
5,7 % des hommes ayant des relations
sexuelles avec des hommes contre 1 % de
la population en général.
De quoi s’agit-il ? Le seul produit ac-
tuellement admis officiellement comme
traitement préventif par l’agence améri-
caine du médicament est un mélange
d’emtricitabine et de fumarate de téno-
fovir disoproxil, des inhibiteurs nucléo-
fassent partie du test français de l’ANRS
« Hypergay », mais ils n’ont pas encore
abouti. Pour Ex Aequo, association qui
s’adresse aux homosexuels et bisexuels
masculins, il s’agit plutôt d’une bonne
nouvelle : « Si l’objectif est la réduction
du nombre de nouvelles contaminations,
nous sommes d’accord. Plus le menu est
étendu, plus le choix sera large, plus
chaque personne pourra choisir sa stra-
tégie en fonction de ses besoins et de ses
pratiques », déclare Michael François,
porte-parole de l’association.
Le préservatif avant tout
Mais une telle pratique pose aussi
beaucoup de questions : « S’il est positif
d’ajouter une technique supplémentaire
de prévention, il faut surtout souligner
que l’emploi du préservatif est le moyen
prioritaire pour se protéger du virus
VIH, mais aussi des autres maladies
sexuellement transmissibles. En aucun
cas, la prise d’un tel traitement ne peut
remplacer la protection essentielle qui est
visent à faire diminuer les moyens « S’il s’agit d’une relation où l’un des par-
consacrés à chaque séropositif d’environ tenaires est séropositif et l’autre séroné-
20 %. Il faudra faire davantage avec gatif, c’est une option que celui des deux
moins. Avant de penser à consacrer des qui est séronégatif doit considérer », ex-
ressources importantes pour proposer ce plique Gottfried Hirnschall.
traitement à des personnes qui pour- Prendre une pilule quotidienne com-
raient se protéger avec des techniques ai- binant deux antirétroviraux, en plus de
sément accessibles, il faut être certain l’usage des préservatifs, pourrait dimi-
que tous les séropositifs identifiés re- nuer les risques de 20 à 25 %. ■
çoivent des soins appropriés. Le risque FRÉDÉRIC SOUMOIS
ÉPINGLÉ
Piqûre de rappel : le bébé miraculé du sida ne l’est plus
Le fait qu’une petite fille soit née séropositive mais que le virus du sida ait
semblé l’avoir quittée était une merveilleuse nouvelle qui avait fait le tour de
la planète. D’abord parce que le traitement d’antirétroviraux qu’on lui avait
administré moins de 30 heures après sa naissance semblait avoir tué le virus
dans l’œuf. Mais aussi parce que ce résultat semblait prouver que le virus
pouvait être effacé grâce à certaines armes thérapeutiques. Et que l’usage
d’antirétroviraux comme prévention avait un sens. Las, on vient d’apprendre
que le virus est de retour, étouffant les espoirs que son cas avait fait naître, y
compris dans l’usage généralisé des médicaments pour faire baisser le taux
d’infection (voir ci-contre). (Fr.So)

diagonale Les jeunes universitaires

plus ouverts à l’homosexualité
Lriageesmontrent
jeunes universitaires se
très ouverts au ma-
homosexuel et à l’homopa-
rentalité. Tels sont les premiers ré-
sultats d’une enquête menée no-
tamment par un chercheur en psy-
chologie de l’ULg, Salvatore
D’Amore. On y apprend donc entre
autres que « le conservatisme poli-
tique et religieux est corrélé avec un
faible soutien envers le mariage et la
parentalité homosexuels » ou que
« des idées traditionnelles à propos
des rôles selon le genre sont asso-
ciées à des attitudes défavorables
face à l’homosexualité ». Des
conclusions (peu surprenantes) qui
enthousiasment le chercheur, qui y
voit « des signes d’espoir, avec des
générations futures plus ouvertes, et
un message important pour la société
et la justice ».
Mais l’échantillon pose question,
les jeunes universitaires consti-
tuant a priori la fraction la plus ou-
verte de la population. Même si
Joey Delatte, président des CHEFF,
la fédération des cercles homo-
sexuels estudiantins francophones,
nuance : « Les étudiants universi-
Le renflouement du Concordia s’élève à 1,5 milliard d’euros
taires répondent de façon presque
automatique en faveur de la tolé-
rance. Mais celle-ci s’exprime surtout
à l’égard d’une image normée de l’ho-
mosexuel, le jeune blanc dynamique,
et pas vis-à-vis de tous les LGTB. » Le
directeur adjoint du Centre pour
l’égalité des chances, Patrick Char-
lier, souligne cependant l’intérêt de
la comparaison. L’enquête s’insère
en effet dans une recherche inter-
nationale. Le communiqué diffusé
ce lundi par l’ULg présente en réali-
té les premiers résultats belges,
français et italiens. On apprend ain-
si que les jeunes femmes belges
sont plus tolérantes que leurs
consœurs italiennes. Les conclu-
sions complètes avec les chiffres
polonais, grecs, portugais et espa-
gnols seront publiées plus tard.
Salvatore D’Amore reconnaît que L’opération sans précédent de renfloue- « recommencé à flotter » : « il est à environ l’épave, afin qu’elle se relève. « Il s’agit
l’échantillon n’est pas très repré- ment du paquebot Concordia, dont le un mètre au-dessus du fond ». « Le pro- d’alléger le bateau, de réduire le poids qui
sentatif, mais assure que « cette re- naufrage le 13 janvier 2012 devant l’île gramme se poursuit comme prévu, nous al- pèse sur les plateformes sur lesquelles il re-
cherche n’est qu’un premier abord ». toscane du Giglio avait fait 32 morts, a lons continuer (…) jusqu’à faire élever le ba- posait jusqu’alors », a expliqué Michael
Si l’amuse-bouche semble bien débuté lundi comme prévu, et devrait se teau d’un autre mètre », a-t-il ajouté. Pour Thamm, le patron de Costa, en affirmant
commun, espérons que le plat de prolonger au moins jusqu’au week-end. y parvenir, les équipes sur place ont que le coût total de l’opération de sauve-
résistance aura, lui, davantage de Peu avant midi, l’ingénieur Franco Porcel- commencé à l’aube à injecter de l’air dans tage du paquebot s’élevait désormais à
consistance… ■ lacchia a annoncé que le bateau avait les quelque 30 caissons entourant 1,5 milliard d’euros. © AFP.
E.BL.

 LESBRÈVES ENTRENOUS

Demain, la Terre
Fête nationale : un défilé…
Des femmes évêques anglicanes Il n’y a qu’un défilé du
21 juillet, et pourtant Intérieur
’Eglise anglicane d’Angleterre réunie en synode général a voté et Défense n’ont pu se mettre

L lundi en faveur de l’ordination de femmes évêques, une ré-

forme historique qui la divisait depuis des décennies. Les
délégués réunis à York, dans le nord de l’Angleterre, se sont pronon-
d’accord cette année sur une
présentation conjointe de
l’événement : le cabinet Mil-

Le Soir s’engage
cés en faveur de cette réforme, promue par l’archevêque de Canter- quet présente « son » défilé
bury, Justin Welby, et qui pourrait déboucher sur l’ordination d’une ce mardi matin, le cabinet De
première femme évêque en début d’année prochaine. (afp) Crem s’exécute le lendemain

pour un développement
après-midi. Bisbrouille ? Oui,
PRISON Georges Lemaître. (b) mais pas entre ministres.
399 Belges détenus à l’étranger … mais deux programmes

durable.
On dénombre actuellement 399
Belges emprisonnés à l’étranger,
la majorité pour trafic ou posses-
sion de produits stupéfiants, se-
ROYAUME-UNI L’origine de cette zizanie
La juge Butler démissionne déjà entre cabinets se trouverait
L’ex-juge britannique Elizabeth dans un déséquilibre tout
Butler-Sloss a démissionné lundi aussi évident que récurrent

Découvrez-le sur
lon des chiffres des Affaires
étrangères. Plus de la moitié des
Belges emprisonnés à l’étranger
www.lesoir.be/demainlaterre se trouvent en France (90), en
Allemagne (55), en Espagne
(46), au Maroc (34) et en Italie
(22). (b)
ESPACE
Un cargo baptisé Lemaître
Une fusée Ariane 5 doit lancer ce
25 juillet un cargo spatial (ATV)
J’y vois clair qui portera le nom de l’astro-
nome et cosmologue belge
des fonctions auxquelles elle ve-
nait d’être nommée à la tête
d’une enquête sur des accusa-
tions de pédophilie impliquant
des responsables politiques dans
les années 1980-90. Sa nomina-
tion avait fait polémique. Son
frère Michael Havers, qui était
procureur général dans les an-
nées 80, est en effet accusé
d’avoir tenté d’empêcher un an-
cien parlementaire de rendre pu-
bliques, au Parlement, des accu-
sations de sévices sexuels. (afp)
au détriment de l’Intérieur :
une visibilité maximale est
traditionnellement accordée
aux militaires au détriment
des sections « civiles » du
défilé (protection civile, pom-
piers, police fédérale). Or, in
fine, c’est l’Intérieur qui paie
l’essentiel des frais du défilé
national. Cette fois-ci, Mil-
quet ramène un peu la cou-
verture sur ses hommes, c’est
de bonne… guerre.
A.L.

6

Désignation des magistrats : soupçons
de tricherie au Conseil de la Justice
JUSTICE Des candidats chefs de corps ont bénéficié d’une fuite de documents
Le Conseil supérieur
de la Justice a pour mis-
sion d’objectiver les no-
minations de magistrats.
Mais certains ont pu,
mieux que d’autres, pré-
parer leur entretien.
Le même CSJ est
contraint de louer, à prix
d’or, des bureaux vides
avenue Louise.
C
ertains magistrats candi-
dats à un poste de chef de
corps et à ce titre, audi-
tionnés par le Conseil supérieur
de la Justice (CSJ) à la fin du mois
de mars 2014, ont reçu en toute
discrétion un document les ai-
dant à préparer leur entretien
avec la Commission de nomina-
tion et de désignation du CSJ, a
appris Le Soir. Une fraude qui n’a
rien d’anecdotique.
D’une part parce que ce docu-
ment est remis aux candidats
quelques minutes avant leur au-
dition et qu’il leur est ensuite re-
pris d’autorité, ainsi que toutes
les notes manuscrites qui l’ac-
compagnent. L’auteur de la fuite
est donc, selon toute vraisem-
blance, un membre de la Com-
mission de nomination.
D’autre part parce que les audi-
tions auxquelles a procédé le CSJ
à la fin du mois de mars étaient
inédites dans leur ambition (il
s’agissait de renouveler quasi-
ment tous les chefs de corps du
De luxueux bureaux inutilement loués avenue Louise
’intention est louable mais
L le Conseil supérieur de la
Justice, qui n’a d’autres moyens
que la dotation que lui accorde
chaque année le Parlement,
risque d’en faire les frais : trans-
féré début août 2013 dans un
nouvel immeuble rue de la Croix
de Fer, le CSJ continue de payer
le loyer d’un luxueux plateau de
bureaux avenue Louise. Il risque
d’en être ainsi jusqu’à la fin 2017.
La perte a déjà dépassé les
500.000 euros et faute de repre-
neur providentiel, elle pourrait
doubler. Explications de ce fias-
co.
1 Où était installé le CSJ ? Créé
en 2000 dans la foulée de la
marche blanche, le Conseil supé-
rieur de la Justice se trouve aus-
sitôt un confortable pied-à-terre
entre la prestigieuse avenue
Louise et la place Stéphanie.
Une implantation stratégique,
proche des ministères et du pa-
lais de justice mais qui a son
prix : 185 euros annuels par
mètre carré, progressivement in-
dexés jusqu’à frôler les 210 eu-
ros. Malgré la crise et son cor-
tège de restrictions budgétaires,
ce montant n’effraye pas le CSJ
qui au mois de mai 2008, recon-
duit le contrat avec le proprié-
taire. Ce nouveau bail prend
alors effet le 1er janvier 2009, il
porte sur les 2e et 4e étages du bâ-
timent et court jusqu’au 31 dé-
cembre 2017. Un péché originel
qui sera lourd de conséquences.
2 Pourquoi un déménage-
ment ? En 2009, voulant re-
grouper ses différents services, la
Chambre acquiert un complexe
immobilier en construction sur
un terrain voisin. Il est prévu
aussi, dans le même souci de ra-
tionalisation, d’y regrouper les
organes à dotation : le Comité P
chargé du contrôle des services
de police, le Comité R qui super-
pays afin de coller à la réforme du
paysage judiciaire) mais aussi
dans leur forme : c’est une des
premières fois que les aspirants à
une haute fonction étaient sou-
mis à un test « in basket ».
Appelée aussi épreuve de la
corbeille de courriers, cette mise
en situation impose au chef de
service potentiel de se plonger
dans un flux d’informations, de
les analyser, les hiérarchiser, les
Le Conseil supérieur de la Justice a été créé pour restaurer la confiance des citoyens à l’égard du système judiciaire. © DOMINIQUE RODENBACH.
vise les services de renseigne-
ment et de sécurité, la Commis-
sion de la Vie privée, les bureaux
du Médiateur fédéral et le CSJ.
« Ces organes ne payent pas de
loyer à la Chambre (ils ne sup-
portent que les charges), ce qui
pour le gouvernement fédéral
constitue une économie considé-
rable vu qu’auparavant, ces or-
ganes devaient louer leurs lo-
caux sur le marché privatif »,
est-il précisé dans le rapport
2012-2013 de la Chambre. Le
changement d’adresse du CSJ
est officialisé le 5 août 2013.
3 Qu’advient-il alors des bu-
reaux de l’avenue Louise ?
« A ce moment, les bureaux
ayant déménagé, la location
était devenue sans objet et il s’est
alors agi, sous le pilotage de la
Chambre, de trouver de nou-
veaux occupants », explique
Paul Vandenberghe, administra-
teur francophone du CSJ. « Pour
nous, c’est un gros souci, em-
braye Eric Staudt, coprésident
du Conseil. La Chambre nous a
gentiment proposé de nouveaux
locaux mais manifestement, rien
n’avait été prévu pour relouer les
bureaux de l’avenue Louise. »
Par chance, la Banque de Chine
est rapidement intéressée par le
4e étage et accepte de reprendre
le bail à son nom mais pas aux
mêmes conditions : pour éviter
que le propriétaire soit lésé, le
CSJ a dû prendre le manque à
gagner à sa charge et libérer
110.000 euros. Bien moins que
les 450.000 euros qui auraient
été payés si le CSJ avait dû hono-
rer ses obligations de locataire
jusqu’au terme du contrat mais
beaucoup pour des bureaux dont
on n’a même plus la clef. Reste
néanmoins à trouver un amateur
pour les 2.046 mètres carrés du
2e étage ainsi que pour les par-
kings et la salle d’archives qui y
sont liés pour un loyer mensuel
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LASOCIÉTÉ 7
maîtriser. Pour que tous les can- précautions sont prises pour que l’examen et auraient ainsi pu pré- qui a guidé les nominations à la
didats soient sur un pied d’éga- ça n’arrive pas », confirme, parer celui-ci avec plus de fin du mois de mars dernier et
lité, le scénario devait évidem- « scandalisée » par cette fuite, confiance que leurs concurrents. peu de modifications lui ont
ment rester secret : après son au- France Blanmailland, présidente Une « rumeur » que le CSJ n’a d’ailleurs été apportées.
dition par la Commission de no- de la Commission de nomination pas prise au sérieux mais qui Adressé à un imaginaire procu-
mination, chaque candidat est et de désignation. s’avère bel et bien fondée. reur du Roi de Bruville, ce test le
d’ailleurs obligé de remettre au Le 23 mai 2014, un magistrat Cette mise en situation, dont Le confronte à « un certain nombre
secrétariat ce test « in-basket » évincé par le CSJ avait pourtant Soir a pu lui aussi se procurer une de mémos » : 12 courriels dont il
ainsi que toutes les notes manus- averti ce dernier d’une « ru- copie, a été rédigée il y a quelques faut « prendre connaissance » et
crites qui s’y rapportent. « Il n’est meur » selon laquelle des candi- mois pour le recrutement d’un qu’il faut « traiter » en 60 mi-
théoriquement pas possible qu’un dats auraient par avance reçu co- chef de corps, elle a en quelque nutes. Le candidat a ensuite 30
questionnaire circule, toutes les pie d’une des pièces maîtresses de sorte servi à roder la procédure minutes pour présenter ce classe-
ment de courrier à deux des
membres de la Commission.
« Mais je n’ai pas remarqué, tente
de rassurer France Blanmailland,
quoi que ce soit qui ferait penser
qu’un des candidats ait pu prépa-
rer ce test à l’avance. »
Il y a quelques semaines déjà,
des candidats malheureux à une
plus haute fonction s’étaient
étonnés que les nouveaux chefs
de corps soient dans leur écra-
sante majorité des hommes, di-
plômés de l’UCL et de préférence
étiquetés CDH ( Le Soir du 7 avril
2014). La fuite opportune et sé-
lective d’un document confiden-
tiel apporte de l’eau à leur moulin
et met à mal cette mission fonda-
trice du CSJ qu’est l’objectivation
et la professionnalisation de la
nomination des magistrats. ■
JOËL MATRICHE
CHANCEUX ÉTUDIANTS
Des membres
du personnel du CSJ
s’étonnent
Des jobs d’étudiants ont été
ouverts cet été au sein de
l’institution mais seuls les
enfants d’administrateurs
anciens ou actuels y ont
accès. Favoritisme ? Pas du
de 39.454.07 euros. Une somme puisque même si un locataire in- loyer préférentiel de 150 euros
qui, depuis septembre 2013 (ce
plateau était encore occupé au
apte à la négociation acceptait
demain de satisfaire aux deside-
par mètre carré a été envisagé
mais jugé trop coûteux – le CSJ
tout, répond Ria Mortier,
coprésidente du CSJ. La
faute à des données « à
mois d’août), est payée en pure rata des actuels locataires (185 aurait dû se résoudre à un dédit caractère personnel » qu’il
perte au propriétaire. L’addition euros par mètre carré), la perte de plus de 400.000 euros –, ce s’agit d’encoder mais qu’il
pour les deux étages dépasse sèche pour ces derniers serait au scénario semble avoir été aban- « apparaissait risqué de porter
donc, à la mi-juillet 2014, les moins de 50.000 euros par an. donné. En attendant, le loyer à la connaissance de n’im-
500.000 euros. Et elle continue Le pire des scénarios serait, court donc toujours… porte qui ». C’est pour cette
de grimper. lui, une incapacité à remettre le raison qu’il aurait été décidé
bien avant la fin du bail : un cau- Qui payera ? C’est logique-
4 A n’importe quel prix ? Il est
urgent, on l’a compris, de
chemar qui, en euros constants,
délesterait les poches des contri-
5 ment à la Chambre, estime
Eric Staudt, d’assumer les consé-
« de recruter des étudiants
ayant déjà un lien avec le CSJ
et donc plus sensibles à la
trouver un locataire pour le 2e buables de 1,65 million d’euros quences financières de cet im- nécessaire confidentialité à
étage de l’avenue Louise. Mais supplémentaire. broglio : « Notre dotation fluctue respecter ». « A défaut de
les candidats ne se bousculent Reste donc, faute du meilleur en fonction de nos charges loca- candidats satisfaisant à ces
pas au portillon. Bien que l’in- et pour échapper au pire, la vo- tives. (…) Mais si nous devons critères parmi les enfants du
termédiaire immobilier, AG Real lonté de limiter les dégâts en ré- payer un nouveau dédit de plu- personnel du CSJ, la sollicita-
Estate, ait affiché sur son site in- visant les ambitions locatives à la sieurs centaines de milliers d’eu-
ternet le bien à 185 euros par
mètre carré au lieu de 210 (la dif-
baisse. C’est dans ce but qu’il y a
quelques semaines, des discus-
ros au propriétaire, cette somme
sera répartie sur plusieurs exer-
tion a été étendue aux
membres et s’est soldée par
l’engagement d’étudiant(e)s
férence étant à la charge du sions ont été entamées avec le cices. Ça ne se fera pas au détri- pour un temps de travail total
CSJ), les locaux restent désespé- SPF Justice, en quête de nou- ment du personnel ou de notre équivalent à 1 FTE durant 3
rément vides. Dans tous les cas, veaux espaces pour le Collège fonctionnement. » ■ mois. »
la facture va donc encore enfler des procureurs généraux. Un Jo. Ma. JO. MA.

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7
 MONDE
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

8
David Cameron, Premier ministre britannique, a
annoncé lundi un investissement de 1,1 milliard de livres
(1,38 milliard d’euros) « pour renforcer les capacités de
l’armée contre la menace d’ennemis invisibles », à com-
mencer par les terroristes et cybercriminels. © AFP.

Objectif : démoraliser le camp adverse !

PROCHE-ORIENT
Bombardements et tirs
de roquettes sont les aspects
les plus meurtriers du conflit.
Mais, sur les réseaux
sociaux et les téléphones
portables aussi, les deux
camps multiplient
les opérations « militaires ».
TEL-AVIV
DE NOTRE CORRESPONDANT
Israël et le Hamas rivalisent également dans la guerre psychologique
censure militaire interdisait de révéler
que les Palestiniens venaient de tirer
avec succès des roquettes à tête chi-
mique sur l’Etat hébreu.
Cette rumeur et d’autres, diffusées via
l’application « Whatsapp », visent bien
sûr à créer un mouvement de panique,
ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent.
En général, lorsque le Hamas va tirer de
grosses salves de roquettes, de nom-
breuses personnalités israéliennes re-
çoivent un SMS prétendument envoyé
par le Shabak, la Sûreté générale de
l’Etat hébreu. Ce message leur « recom-

E
n marge de leurs opérations mi-
litaires respectives, Israël et le
Hamas se livrent aussi à une im-
portante guerre psychologique visant à
démoraliser l’opinion du camp adverse.
A la fin de la semaine écoulée, les spé-
cialistes des Renseignements militaires
de l’Etat hébreu ont ainsi réussi à inter-
férer dans les programmes de plusieurs
radio-télévisions dépendant de l’organi-
sation islamiste afin de diffuser des
messages hostiles.
Le déclenchement de l’opération
« Bordure protectrice » s’est également
accompagné de l’envoi de SMS à des
milliers de Gazaouis leur demandant de
« ne pas collaborer avec les terroristes ».
Autre procédé encore : certains ont
reçu un appel à la maison de la part
d’un certain « David ». Celui-ci parlait
très bien l’arabe, appelait son corres-
pondant par son prénom, connaissait sa
situation familiale, et lui proposait de
collaborer avec les services de l’Etat hé-
breu, « pour les aider à libérer Gaza du
Hamas ».
Les experts israéliens en guerre psy-
chologique interviennent partout où ils
le peuvent. Dans des conversations télé-
mande » de ne pas se rendre aux abris
Ces rumeurs visent bien
sûr à créer un climat de
panique en Israël – ce qui
n’a pas marché jusqu’ici
lorsque la sirène hurlera et de « se mé-
fier des étrangers » qui pourraient s’y
trouver car il s’agirait de kamikazes. Un
autre SMS incite, lui, ses destinataires à
ne pas circuler en autobus au prétexte
que des kamikazes se seraient infiltrés
en Israël et y préparaient des attentats-
suicides.
Très peu d’Israéliens regardent la té-
lévision du Hamas, ce qui ne l’empêche
pas de diffuser plusieurs fois par jour
des messages en hébreu promettant
« l’enfer pour l’ennemi sioniste ». Same-
di dernier, pour mettre en scène un im-
portant tir de roquettes sur la région de
Tel-Aviv prévu à 21 heures, la chaîne a Un soldat israélien se prépare à lancer un drone pour une mission de surveillance au-dessus de Gaza, lundi, à la frontière du
d’ailleurs mis à l’antenne un décompte territoire palestinien : prélude à une prochaine offensive terrestre ? © JACK GUEZ/ AFP.
électronique annonçant la prochaine
salve sur fond de chants guerriers à la
gloire des Brigades Ezzedine el-Kas-
sem, la branche armée de l’organisa-
« Zone militaire fermée » autour de Gaza
tion. a tension est encore montée d’un l’heure, la trêve semble encore lointaine Egypte ce mardi ». Précisément, le se-

Des milliers de Gazaouis ont

reçu un SMS, leur demandant
de « ne pas collaborer
avec les terroristes »
phoniques privées, qu’ils coupent pour
débiter une série d’arguments et pour
répandre des rumeurs, mais également
sur les réseaux sociaux et par le biais de
« talkback » – le système de retour vo-
cal, NDLR – dans la presse arabophone.
De son côté, le Hamas n’est pas en
reste, mais avec des moyens plus limités
et sans doute davantage d’amateurisme.
Dès les premiers bombardements israé-
liens sur Gaza, des centaines de leaders
d’opinion du centre de l’Etat hébreu ont
ainsi reçu des messages affirmant que la
La plupart des chaînes israéliennes
ont évidemment repris le programme
en direct, offrant ainsi une audience
nationale à un programme « ennemi »
qui n’en avait jamais eu aucune.
Les hackers ne sont évidemment pas
absents de la guerre électronique à la-
quelle se livrent les Israéliens et les or-
ganisations palestiniennes de Gaza
puisque plusieurs sites dédiés au Ha-
mas et au Jihad islamique ont été pira-
tés ces derniers jours. Selon le minis-
tère israélien de la Sécurité intérieure,
le nombre d’attaques visant les sites des
administrations, des banques et des
grandes entreprises de l’Etat hébreu se-
rait « dix fois plus important qu’en pé-
riode normale ». ■
SERGE DUMONT
« Kamikaze infiltré à
Tel-Aviv, ciblant les
abris. Méfiez-vous des
étrangers dans les
abris » : le message,
prétendument attribué
au Shabak, émane en
réalité du Hamas... © D. R.
L cran lundi matin dans la bande de
Gaza après que l’état-major de Tsahal
(l’armée israélienne) a déclaré « zone
militaire fermée » une partie de la ré-
gion israélienne entourant l’enclave pa-
lestinienne. Cette zone s’étend autour du
kibboutz Yad Mordekhai, juste en face
de la ville palestinienne de Beit Lahya et
des villages voisins dont l’Etat hébreu a
exigé l’évacuation depuis dimanche.
« Afin de pouvoir y mener des opérations
militaires sans viser les civils inno-
cents », affirme le cabinet du ministre de
la Défense Moshé Yaalon.
Pour les chroniqueurs militaires, cette
décision indiquerait qu’Israël mènerait
une opération terrestre d’ici peu.
Quand ? Mystère. Le porte-parole de
Tsahal reconnaît que l’opération « Bor-
dure protectrice » va entrer « dans une
phase plus dramatique » mais il n’en dit
pas plus. A tort ou à raison, des experts,
tel l’ex-général Yoav Galant, sont en tout
cas persuadés que si opération il y a,
celle-ci sera limitée dans le temps et
dans l’espace. Pour éviter au maximum
les pertes israéliennes et parce que l’Etat
hébreu n’a aucun intérêt à reconquérir
entièrement l’enclave palestinienne.
Le déclenchement d’une telle offensive
permettrait ensuite aux dirigeants israé-
liens d’envisager un cessez-le-feu en
convainquant leur opinion qu’ils ont
« gagné la guerre ». Cependant, pour
même si les initiatives diplomatiques se
multiplient.
Pendant que le Qatar, l’Egypte et la
Turquie discutent avec le Hamas, le se-
crétaire d’Etat américain John Kerry
s’entretient au téléphone avec Binyamin
Netanyahou, le Premier ministre israé-
lien. L’Union européenne s’implique
également en envoyant au Proche-
Orient les ministres des Affaires étran-
gères de deux de ses Etats-membres,
notamment l’Italienne Federica Mo-
« Il faudra attendre l’arrivée de
John Kerry pour envisager sé-
rieusement une sortie de crise »
OUDI SEGAL, CHRONIQUEUR POLITIQUE
gherini – dont le pays vient de prendre
la présidence tournante de l’Union – qui
effectuera sa mission de mardi à jeudi.
Au programme, des rencontres avec Ne-
tanyahou et avec le président de l’Auto-
rité palestinienne Mahmoud Abbas, qui
n’a pas grand-chose à dire dans cette af-
faire même si le Hamas s’est allié au Fa-
tah pour soutenir son gouvernement
d’union nationale. « C’est un geste im-
portant mais pas encore significatif »,
affirme le chroniqueur politique Oudi
Segal, selon lequel « il faudra attendre
l’arrivée de John Kerry en Israël pour
que l’on puisse envisager sérieusement
une sortie de crise. Il se rendra en
crétaire d’Etat américain tentera de
jouer les médiateurs entre les parties.
En attendant, Tsahal poursuit ses
raids aériens et ses tirs d’artillerie sur la
bande de Gaza où le décompte des vic-
times s’élevait lundi à 184 morts – dont
un tiers d’enfants – et à au moins
1.287 blessés. Parmi les faits marquants
du jour, la « liquidation » par un hélico-
ptère israélien d’un officier du Jihad is-
lamique, Adballah Barakeh, qui circu-
lait à moto à Khan Younis.
De leur côté, le Hamas et le Jihad isla-
mique continuent à tirer des roquettes
sur l’Etat hébreu mais à un rythme net-
tement moins soutenu que durant la se-
maine écoulée et en les concentrant sur
le sud de l’Etat hébreu, là où sont sta-
tionnées les forces susceptibles de parti-
ciper à l’opération terrestre de Tsahal.
Tous les kibboutzim et les villages
agricoles ont ainsi été visés à plusieurs
reprises par des roquettes de petit ca-
libre mais également par des tirs de
mortier (un blessé léger). Le Hamas a
par ailleurs réussi à faire voler un
« Ababil 1 », un drone de sa fabrication
susceptible de transporter une tête ex-
plosive ou une caméra à des fins de ren-
seignements, jusqu’à la plage d’Ashdod
(35 kilomètres au sud de Tel-Aviv). Là,
il a été abattu par un missile sol-air
« Patriot ». ■
S.D.

diagonale Dans le quartier de Zayouna, à Bagdad, 29 prostituées ont été tuées ce week-end
ersonne n’a rien vu, personne
P ne sait rien. Après le mas-
sacre de 29 femmes dans une
zone résidentielle de Bagdad
connue pour être un lieu de pros-
titution, les habitants du quartier
préfèrent se taire.
Dans les immeubles lépreux de
Zayouna, dans l’est de Bagdad, on
a appris depuis longtemps à ne
pas poser de questions. Dans une
ville où les armes pullulent et où
la police est impuissante face aux
groupes armés, c’est plus pru-
dent.
Samedi soir, des hommes ar-
més ont pris d’assaut deux im-
meubles et massacré 29 femmes,
sans doute des prostituées, et
deux hommes, leurs supposés
proxénètes. Mais rares sont les
voisins qui connaissent les détails
de la tuerie. Encore plus rares
sont ceux qui hasardent une hy-
pothèse.
« Les gens ont peur. Ils ne
connaissent pas leurs voisins. Cha-
cun se préoccupe de la sécurité de
sa propre famille », explique Wis-
sam Sami, habitant du quartier de
23 ans.
« Des prostituées ont été tuées près
de chez moi il y a quelques mois, et
les voisins s’en sont seulement
aperçus plusieurs jours après, à
cause de l’odeur », se rappelle-t-il.
« Je ne sais pas qui est responsable
de ces assassinats. Les membres de
Daash et des milices chiites sont
tous vêtus de noir, et n’importe qui
peut acheter un uniforme ou falsi-
fier une carte d’identité ».
Daash, acronyme arabe du
groupe jihadiste ultra-radical de
l’Etat islamique en Irak et au Le-
vant, devenu l’Etat islamique, est
utilisé aussi pour désigner de fa-
çon générale les activistes sun-
nites.
Après l’attaque, le quartier jon-
ché d’ordures reste barricadé
dans son mutisme. « C’est le des-
tin de toute prostitution », prévient
un tag laissé sur la porte d’un des
bâtiments touchés, situé à proxi-
mité d’une mosquée et d’une
école maternelle.
Selon les habitants, des appar-
tements du quartier sont depuis
longtemps utilisés à des fins de
prostitution, et des femmes sont
régulièrement retrouvées mortes,
la police manquant à la fois de vo-
lonté et d’efficacité pour empê-
cher ces attaques.
Pour certains toutefois, la mort
de travailleuses du sexe n’est pas
un drame, dans un pays où la
prostitution est extrêmement ta-
boue et où les partis religieux ont
pris de l’importance ces dernières
années. « Les gens sont fatigués
des prostituées. Elles attirent des
criminels et des gens immoraux »,
assène un commerçant de Zayou-
na, s’exprimant sous couvert
d’anonymat.
Quant aux questions sur les rai-
sons de l’attaque ou l’identité des
assaillants, elles se heurtent à la
loi du silence. Les milices chiites
sont devenues plus actives à Bag-
dad depuis l’offensive fulgurante
lancée début juin par des insurgés
sunnites qui ont pris le contrôle
de vastes pans de territoire dans
le nord, l’est et l’ouest du pays.
Et l’hostilité envers les prosti-
tuées est probablement l’un des
seuls points communs aux
groupes armés rivaux.
En janvier, 12 personnes avaient
été tuées par des hommes armés
dans une maison close de Zayou-
na. Et en mai 2013, 12 autres per-
sonnes avaient été tuées dans
une maison du quartier utilisée
par des prostituées. « Les prosti-
tuées sont là depuis l’époque de
Saddam. Pourquoi croyez-vous
qu’elles font ça ? Parce que leur
mari a été emprisonné, ou tué, et
qu’elles essayent de nourrir leurs
enfants. Comment l’Irak en est-il
arrivé là ? », demande Hassan As-
sad, un chauffeur de taxi de 36
ans qui travaille dans Zayouna.
(afp) ■

* 8
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LEMONDE 9

La confirmation de 24 heures à Donetsk

Juncker pour aujourd’hui

UE Le Parlement européen vote sur son investiture
Président désigné CANDIDATS
de la Commission
Quel commissaire
européenne, Jean-Claude belge ? Thyssen
Juncker se présente favorite, Peeters cité
pour être confirmé par Elio Di Rupo prendra-t-il
le Parlement européen. part, mercredi, au conseil
Mais sa majorité lui des chefs d’Etat et de gou-
vernement de l’UE avec,
marchande son soutien. dans sa farde, le nom d’un
candidat belge à la Commis-
STRASBOURG sion européenne ? Jean-
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Claude Juncker, qui devrait

C
onsécration, ou couac de
dernière minute ? C’est
ce mardi midi que le Par-
lement européen (PE) doit ac-
corder son investiture à Jean-
Claude Juncker comme pré-
sident de la prochaine Commis-
sion européenne. Le Conseil eu-
ropéen (les 28 chefs d’Etat et de
gouvernement) l’a proposé au
PE le 26 juin dernier comme son
candidat. Enfin, « son » candi-
dat, c’est beaucoup dire : les 28
l’ont choisi parce que le Parle-
ment et les principales familles
politiques qui le composent ont
réussi à imposer que ce soit la fi-
gure de proue du parti qui a
remporté le plus grand nombre
de sièges dans le nouveau Parle-
ment européen qui soit désignée
président de la Commission.
En théorie, les choses sont
simples : une majorité s’est
constituée dans la nouvelle As-
semblée réunissant PPE (droite
modérée), S&D (socialistes) et
Chez les socialistes, trois délégations nationales posent
problème : la britannique, l’espagnole, et la française
ADLE (libéraux). Cette majorité
a élu le socialiste Martin Schulz
au perchoir, et doit voter en fa-
veur de Juncker. Mais lundi soir
dans les couloirs du PE à Stras-
bourg, la fébrilité était de mise.
C’est que les perspectives de dé-
fections étaient sérieuses.
Chez les socialistes, trois délé-
gations nationales posent pro-
blème : la britannique, l’espa-
gnole, et la française. Les Bri-
tanniques n’avaient déjà pas
soutenu la candidature de Mar-
tin Schulz comme tête de proue
de leur famille pour les élections
européennes (trop fédéraliste).
Puis vu l’hystérie anti-Juncker
développée par les euroscep-
tiques outre-Manche, il est deve-
nu hors de question qu’ils votent
pour le Luxembourgeois. Les
Espagnols et les Français par-
tagent quant à eux le même pro-
blème : la confrontation tradi-
tionnelle droite-gauche, plus
violente que jamais, exclut du
champ du possible que des so-
Jean-Claude Juncker, lors de son audition par les différents groupes
parlementaires, la semaine dernière à Bruxelles : les députés l’inves-
tiront ce mardi à Strasbourg. © AFP.
cialistes votent pour un conser-
vateur. Seul espoir de la direc-
tion du groupe (et de Martin
Schulz qui, élu avec les voix de la
droite, est prié de « renvoyer
l’ascenseur ») : que les Français
s’abstiennent. « Au moins, ils ne
se placeraient pas dans l’opposi-
tion », espérait un responsable
du groupe S&D. En totalisant les
trois groupes en question, cela
ferait tout de même une cin-
quantaine de voix qui échappe-
raient à Juncker, soit plus du
quart de leurs 191 sièges ! Lundi
soir, le chef de groupe Gianni
Pittella devait encore négocier
avec Juncker pour obtenir de sa
part des engagements en ma-
tière d’assouplissement du Pacte
budgétaire, d’immigration, et de
mesures contre le chômage des
jeunes.
Chez les conservateurs du
PPE, on se disait confiant : « A
part l’un ou l’autre absent inévi-
table, tout le monde votera pour
Juncker, qui est des nôtres », an-
nonçait une source bien placée.
Pourtant, Jean-Claude Juncker
lui-même avait confié la semaine
passée qu’il pourrait lui man-
quer une quarantaine de voix
conservatrices. Dont celles des
eurodéputés hongrois du Pre-
mier ministre Viktor Orban,
contre lequel l’ex-Premier
luxembourgeois a eu des mots
très durs, et qui fut le seul, avec
David Cameron, à ne pas voter
pour lui lors du dernier Sommet.
Et il y a les libéraux : leur ap-
point de voix paraît indispen-
sable, vu les défections citées
plus haut… Leur chef Guy Ve-
rhofstadt n’en démord pas :
comme nous le relations dans Le
Soir de samedi, lui et les siens
exigent des postes : l’un de ceux
que le Conseil européen doit
pourvoir lors du sommet de ce
mercredi (présidence du Conseil
européen et chef de la diploma-
tie de l’UE), et/ou des porte-
feuilles importants dans la Com-
mission. Pour ce qui est des deux
premiers, ce n’est pas du ressort
de Jean-Claude Juncker, mais
des chefs de gouvernement. Les
libéraux ont donc fait passer le
message à Angela Merkel et
François Hollande, et ils en es-
péraient encore d’hypothétiques
éléments de réponse lundi soir…
Jusqu’en début de soirée, on as-
surait chez les libéraux envisager
de voter contre Juncker, ou au
moins de faire reporter le vote.
Mais après une réunion
« constructive » entre Juncker et
Verhofstadt, le ton libéral avait
changé : plus question de de-
mander un report. Il était conve-
nu de travailler encore dans la
soirée sur quelques formulations
favorables aux libéraux et à leurs
thèses, dans le discours que le
président désigné prononcera ce
être en principe être élu ce
mardi par le Parlement euro-
péen à la présidence de la
Commission, et qui devra
ensuite, dans les prochaines
semaines, constituer son
équipe, recueille les candi-
datures en ce moment. Les
portefeuilles commencent à
voler – du moins informelle-
ment. Il est conseillé de se
déclarer, sous peine de voir
filer sous son nez les attribu-
tions politiquement les plus
lourdes…
Les nouvelles du front ? On
parle toujours de Marianne
Thyssen, ex-présidente du
CD&V, actuellement dépu-
tée européenne. Côté chré-
tien-démocrate flamand, on
dément la rumeur qui court,
selon laquelle elle s’apprête-
rait à renoncer « pour des
raisons personnelles », confir-
mant, au contraire, son « in-
térêt » pour la fonction. Les
noms de Joëlle Milquet et de
Didier Reynders ont circulé
par ailleurs. Entendu enfin :
Kris Peeters ! Un interlocu-
teur en Flandre : « Il ne sera
plus ministre-président fla-
mand, un poste qui échoit à la
N-VA, et si ça continue, il
verra le Seize lui échapper ; il
n’aurait plus rien dans ce cas,
ce qui pourrait l’inciter à se
profiler à l’étage européen ».
DAVID COPPI
matin à 10 heures…
Dans l’affaire, Juncker pourra
par contre compter sur une
quinzaine de votes écologistes,
pourtant extérieurs à la majori-
té : un tiers se disait favorable à
un vote positif, pour deux tiers
d’opposants. Selon Philippe
Lamberts, l’Ecolo nouveau co-
président du groupe, c’est l’argu-
ment institutionnel qui devrait
primer : « Le processus adopté
est un modeste progrès sur le
plan démocratique. Si ce progrès
n’est pas concrétisé, ce serait
grave. » L’argument de la raison
ne vient pas toujours que des
rangs amis… ■
JUREK KUCZKIEWICZ

LESBRÈVES
LIBAN-SYRIE de nouveaux tirs de roquette qui
Kerry sur le nucléaire : « très dur » Combats entre le Hezbollah
et les rebelles syriens
ont fait un mort et six blessés. La
deuxième ville de Libye, Bengha-
e secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a de nouveau Au moins 16 miliciens du Hezbol- zi, a connu aussi lundi de nou-

L rencontré lundi à Vienne son homologue iranien Mohammad

Javad Zarif pour tenter de débloquer les discussions sur le
nucléaire, a admis que la négociation était « très dure ». « Nous
lah libanais et des rebelles sy-
riens – notamment des combat-
tants du Front al-Nosra, la
velles violences, faisant au moins
trois morts. (afp)
L a ville ukrainienne de Donetsk, toujours aux mains des re-
sommes au milieu de pourparlers sur la prolifération nucléaire et pour branche syrienne d’al-Qaïda – EGYPTE belles pro-russes, est une ville assiégée. Ce week-end, elle a
freiner le programme de l’Iran, et je peux vous dire que c’est une négo- ont péri dans des combats entre Interdiction d’élection levée connu des combats assez violents, et meurtriers, comme en
ciation très dure », a notamment déclaré M. Kerry à son équipe de les deux camps à la frontière li- pour les pro-Moubarak témoignent certaines photos reçues lundi de matériel militaire
l’ambassade américaine à Vienne. Le secrétaire d’Etat américain est banaise. Depuis samedi soir, ces Un tribunal égyptien a renversé lourd détruit. La ville est abandonnée à présent par une partie
arrivé dimanche dans la capitale autrichienne pour tenter de déblo- combats opposent le Hezbollah lundi en appel l’interdiction faite de ses habitants, qui partent par bus entiers chercher refuge en
quer les négociations avec l’Iran à l’approche de la date butoir du 20 chiite, allié du régime de Damas, aux cadres de l’ancien parti du Russie. Mais les miliciens restent, bien sûr, même blessés, pour
juillet, censée marquer la conclusion d’un accord définitif sur le à des rebelles syriens dans une président déchu Hosni Moubarak poursuivre leur combat. Hier, la tension demeurait vive entre
programme nucléaire iranien. (afp) région frontalière non délimitée de se présenter aux élections lé- Kiev et Moscou au sujet de la frontière entre les deux pays,
entre la Syrie et le Liban. (afp) gislatives. Bien que le Parti Natio- contrôlée en partie par les rebelles, qui s’approvisionnent no-
ROYAUME-UNI mune. M. Hague, qui a été mi- nal Démocratique (PND) ait été tamment en armes du côté russe. Dans un apparent geste de
William Hague, ministre nistre des Affaires étrangères LIBYE dissous en 2011, peu après la ré- bonne volonté, le Kremlin a cependant fait savoir qu’il avait
des Affaires étrangères, pendant quatre ans, a indiqué L’ONU évacue son personnel volte populaire qui a mis fin à invité des observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécuri-
démissionne qu’il ne se présenterait pas aux La mission de l’ONU en Libye, trois décennies de pouvoir abso- té et la coopération en Europe) à se rendre sur la frontière. Un
Le ministre britannique des Af- élections législatives de mai l’Unsmil, a annoncé lundi qu’elle lu de M. Moubarak, certains de obus tiré depuis le territoire ukrainien avait touché dimanche
faires étrangères, William Hague, 2015. Le Premier ministre David avait évacué « temporairement » ses membres pourraient empor- une petite ville russe – appelée… Donetsk ! –, faisant un mort et
a annoncé lundi qu’il démission- Cameron doit révéler d’autres son personnel de Libye « pour des ter plusieurs sièges lors des lé- deux blessés. Lundi, par ailleurs, un avion de transport militaire
nait de son poste pour devenir changements au sein du son gou- raisons de sécurité ». L’aéroport gislatives prévues à l’automne. ukrainien a été abattu dans l’est du pays. © AFP, REUTERS.
Leader de la chambre des Com- vernement. (afp) de Tripoli a été lundi soir la cible (afp)

* 9
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

10 LEMONDE

François Hollande en pédagogue

FRANCE Le président cherche à éclairer le sens des réformes qu’il a initiées
Au cours de la tradi- Arnaud Montebourg jeudi der-
nier. Le ministre de l’Economie
tionnelle interview du 14 avait alors plaidé pour une
juillet, le chef de l’Etat a forme d’inflexion de la politique
détaillé la feuille de route de l’offre misant sur les entre-
prises, en insistant fortement
pour la suite de son sur le soutien à la demande et
quinquennat. au pouvoir d’achat ; ce faisant,
Après les réformes il avait flirté, sans les dépasser
franchement, avec les limites de
économiques suivront, la collégialité – et donc de la
dès 2015, les réformes discipline – gouvernementale.
de santé, de société et Ce discours a suscité de nom-
breuses interrogations sur un
institutionnelles. changement de la ligne sociale-
PARIS « Jusqu’à la fin du mandat,
DE NOTRE CORRESPONDANTE pas une seule minute
RÉACTIONS
Une salve de critiques
Hormis à la direction du PS,
les déclarations de François
Hollande ont suscité des
réactions critiques. Les Verts
regrettent l’absence de l’éco-
logie du discours présiden-
tiel et déplorent tout autant
« l'absence de vision sur l'Eu-
rope ou sur ce qui fonde notre
modèle français, l'égalité, la
protection sociale, la santé, la
justice ». La droite et le
centre fustigent une forme
de « déni » : « Faut-il à ce
point être déconnecté de la

L
’exercice est bien rodé.
Pour la troisième fois de-
puis qu’il a été élu à la
présidence de la République
française, François Hollande a
donné une interview retrans-
mise sur les grandes chaînes de
télévision pour marquer le
14 juillet. Le chef de l’Etat a uti-
lisé ce temps de parole pour
éclairer le déroulé des réformes
du quinquennat : après les
chantiers économiques et bud-
gétaires jusqu’à la fin de cette
année, suivront en 2015 les ré-
formes de santé et celles tou-
chant la jeunesse, puis celles du
champ sociétal et institutionnel,
avec probablement, en 2016, la
question du droit de vote des
étrangers aux élections munici-
pales. Le chef de l’Etat a pris
cet engagement : « Jusqu’à la
fin du mandat, pas une seule
minute ne sera perdue pour la
réforme. »
Où est passé François Hollande ? Le président paraît bien perdu, au milieu de l’imposante Garde répu-
blicaine déployée pour le défilé du 14 juillet. © EPA.
François Hollande a d’abord
longuement évoqué la situation
économique, quasiment à l’ar-
rêt, avec une croissance qui ne
décolle guère, et justifié le pacte
de responsabilité et de solidari-
té. Annoncé au début de l’an-
née, ce pacte provoque toujours
l’incompréhension d’une partie
de la gauche, d’autant que ses
effets tardent à se faire sentir, la
plupart des mesures n’étant vo-
tées qu’en ce moment même à
l’Assemblée nationale.
L’an dernier, au cours du pré-
cédent exercice télévisé pour la
Fête nationale, le chef de l’Etat
avait annoncé : « La reprise est
là ». Il avait suscité autant d’in-
crédulité que de sarcasmes. Un
an plus tard, le socialiste ne se
déjuge pas, mais il admet : « La
reprise est là, mais elle est trop
fragile. » D’où l’accélération des
réformes avec la baisse du coût
du travail et de la fiscalité des
entreprises à hauteur de 40 mil-
liards d’euros sur trois ans, ain-
si que les économies budgé-
taires de 50 milliards d’euros.
Comme lors de la conférence
sociale, François Hollande a ex-
horté les chefs d’entreprise à
appliquer leur part du contrat
en recommençant à investir et à
créer des emplois.
François Hollande n’est pas
revenu sur le discours de poli-
tique économique prononcé par
ne sera perdue pour
la réforme » FRANÇOIS HOLLANDE
démocrate suivie par François
Hollande et Manuel Valls, le
Premier ministre. Si Arnaud
Montebourg n’a pas été recadré,
François Hollande a réaffirmé
sa ligne ce 14 juillet, tout en
confirmant des baisses d’impôts
pour les classes populaires et
moyennes dès cet automne. Le
président a aussi loué la mé-
thode Valls, garante de davan-
tage « d’efficacité, d’organisa-
tion, de rapidité ». « Rien ne
peut nous séparer, pas même
l’épaisseur d’un papier de ciga-
rette », assure-t-il.
« Je veux qu’en 2017, les
Français vivent mieux qu’en
2012 et que mon pays soit plus
fort », clame encore le chef de
l’Etat. Face à la défiance si lar-
gement répandue dans l’Hexa-
gone envers la classe politique,
réalité pour ne pas voir que en
matière de croissance, chô-
mage, déficit, la France est le
seul des grands pays euro-
péens à accumuler les mau-
vais résultats pour l'ensemble
des principaux indicateurs
économiques », s’est exclamé
Luc Chatel, secrétaire géné-
ral de l'UMP. « Face à cela,
François Hollande semble
hésiter entre déni et impuis-
sance. Il a donné aujourd'hui
le sentiment de n'être plus que
le commentateur de ses
propres échecs ».
C. DZ.
face à la « maladie contagieuse
de la déploration et du dénigre-
ment », le président de la Répu-
blique appelle en conclusion les
Français à se faire confiance et
« à dire du bien de (leur)
pays ». ■
CATHERINE DUBOULOZ



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10
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

BRUXELLES 11

« La justice a ses limites »

SURVOL DE BRUXELLES
Les arguments déve-
loppés par les défen-
seurs de l’Etat fédéral
contre le recours en ces-
sation environnementale
de la Région contre le
plan Wathelet ont sur-
pris Evelyne Huyte-
broeck.
Son analyse.
ENTRETIEN
Plaidoirie du fédéral ce lundi contre le recours bruxellois
La juge a dit qu’elle essaierait de également que cet arrêté mécon- du fédéral aux arguments de la
prononcer son jugement avant le naît le principe d’égalité entre les Région qui s’appuient sur la
31 juillet mais qu’elle ne pouvait citoyens puisqu’il n’est pas d’ap- Convention d’Aarhus et une
rien promettre. Elle doit se plon- plication en Flandre. Mais ce directive européenne selon les-
ger dans une matière extrême- n’est pas de notre faute : il y a eu quelles il y a lieu d’informer et de
ment compliquée et technique. régionalisation des normes de consulter la population en cas de
J’imagine bien que c’est difficile bruit environnementales, et nous modification environnementale
pour elle. n’y pouvons rien si la Flandre n’a importante ?
pas pris d’arrêté aussi ambitieux Selon le fédéral, la Convention
Si elle dit qu’elle espère rendre que Bruxelles. d’Aarhus prévoit ces dispositifs
un jugement pour le 31 juillet, lorsqu’il s’agit d’un plan. Il es-
c’est une nouvelle puisqu’on Mais cet argument-là, la juge ne time ici que le « plan Wathelet »
annonçait ce jugement pour la peut pas l’entendre : elle doit se ne répond pas à la définition ju-
mi-août… baser sur les lois et arrêtés exis- ridique d’un plan, comme l’est le
Oui, mais elle ne promet rien. tants… plan régional de développement
Elle donnera au moins un agen- Ce sera son boulot à elle. Mais ce par exemple. Cet argument nous

A
près la plaidoirie des avo-
cats de la Région bruxel-
loise et de sept com-
munes vendredi dernier dans le
cadre du recours en cessation
environnementale contre le plan
Wathelet relatif aux procédures
de vol à l’aéroport de Bruxelles
(Le Soir de samedi), c’était lundi
au tour de la défense de l’Etat fé-
déral et de deux communes de la
périphérie est de Bruxelles de
faire valoir leurs arguments de-
vant le tribunal de première ins-
tance de Bruxelles. La ministre
régionale sortante de l’Environ-
nement Evelyne Huytebroeck
(Ecolo), porteuse du recours de
la Région, a assisté aux deux
séances.
La justice va-t-elle aider à dépas-
ser le blocage autour du plan
Wathelet ?
da à ce moment-là. Mais elle n’a
effectivement pas dit qu’elle ne
pourrait pas le faire. Voilà, elle
laisse les portes ouvertes.
Que pensez-vous de l’argumenta-
tion de l’Etat fédéral ?
Ce qui est un peu dommage, c’est
qu’on en arrive vraiment à une
opposition entre les communes,
celles de l’oostrand, les com-
munes bruxelloises et toutes les
autres communes, puisque la dé-
fense consistait à dire que des
communes étaient terriblement
survolées avant, alors que main-
tenant, davantage de communes
sont survolées, mais beaucoup
moins. C’est l’argument de la dis-
persion du bruit, un argument
que je ne peux pas accepter évi-
demment.
L’Etat fédéral remet également
La solution doit être politique, pour la ministre sortante. © BELGA.
en cause l’arrêté bruit de la Ré-
gion bruxelloise.
On s’y attendait un peu. Il estime
qu’avec cet arrêté bruit, il serait
impossible de faire passer des
avions au-dessus de Bruxelles
parce que c’est une législation
trop restrictive et qu’il équivaut à
une interdiction déguisée d’ex-
ploiter l’aéroport et de survoler
Bruxelles.
Cet arrêté bruit a déjà été atta-
qué à tous les niveaux et validé.
Il a toujours été validé mais la
question est politique évidem-
ment et la solution n’est pas dans
les mains de la justice. Mais l’ar-
rêté bruit n’impose pas une non-
exploitation de l’aéroport. On a
toujours dit qu’il y avait moyen
d’éviter Bruxelles. Certains
disent que les avions à destina-
tion du sud doivent passer au-
dessus de Bruxelles, mais les pi-
lotes disent que ce n’est pas indis-
pensable. L’argument du fédéral,
selon lequel tant qu’il y aura cet
arrêté bruit il y aura des infrac-
tions est tout à fait faux. Nous di-
sons simplement qu’avant de dé-
cider des routes aériennes, l’Etat
fédéral doit tenir compte de cet
arrêté bruit. L’Etat fédéral dit
que le fédéral a voulu démontrer
c’est qu’avec l’arrêté on interdi-
sait presque l’exploitation de l’aé-
roport, ce qui est totalement faux.
C’est quelque chose que j’ai déjà
entendu il y a quelques années,
principalement du côté néerlan-
dophone. Mais si aujourd’hui,
politiquement, on reconnaît que
pour instituer des routes, il faut
tenir compte de la densité de po-
pulation, et j’ai vu que c’était
dans l’accord de gouvernement
bruxellois comme c’était le cas en
2004 et 2009, il est clair qu’alors
les avions ne doivent pas survo-
ler Bruxelles. A un moment don-
né, il faudra bien qu’au niveau
fédéral, chacun montre du cou-
rage, parce que ce n’est pas la jus-
tice qui va tracer les routes, ce
n’est pas son rôle.
Que pensez-vous de la réplique
a fait bondir.
On a l’impression pour le mo-
ment que le politique attend que
la justice fasse son travail pour
avancer.
Je crois que la justice va faire son
travail jusqu’où elle peut le faire,
et je fais confiance à nos avocats
ou à la juge. Mais la justice dans
des questions pareilles a ses li-
mites. On sait bien que la réponse
sera aussi politique. Et je suis in-
quiète, puisque c’est le fédéral qui
doit décider de ça. Et pour l’ins-
tant, il n’y a même pas encore de
discussion au fédéral.
La juge pour le moment peut
décider de suspendre le plan
Wathelet.
Elle peut. On va attendre. ■
Propos recueillis par
PIERRE VASSART

LESBRÈVES 

NEDER-OVER-HEEMBEEK
L’hôtel Méridien revient Bagarre au couteau
Un homme a été poignardé dans
a famille détentrice de Swiss Hotel Leasing Company une bagarre au couteau impli-
L (SHLC), qui était propriétaire des murs de l’hôtel Méridien
en face de la gare centrale, a vendu, le 30 juin dernier, ses
actions à HDI Zurich Property SA, une nouvelle société de droit
quant plusieurs personnes, lun-
di, vers 16h45, à hauteur du nu-
méro 197 de la rue François Ve-
luxembourgeois constituée avec des capitaux russes, a annoncé kemans, selon une information
lundi HDI Brussels Management SA. La gestion hôtelière a été du quotidien La Capitale. La vic-
mandatée à la société suisse Sophos Hotels SA. La réouverture de time n’est pas en danger de
l’hôtel est espérée pour août ou septembre. Pour rappel, la faillite mort. La police est descendue
de Starman, l’ancien locataire, a été déclarée le 4 juin par le tribu- sur place et a bouclé le quartier.
URGENT
pour avoir participé à deux ba-
garres les 9 et 13 janvier der-
niers. Le premier fait est une
querelle de voisinage qui a dégé- ACHÈTE TOUS VÊTEMENTS
néré, un homme d’une trentaine
d’années ayant reçu des coups
de couteau ; le second étant, se-
DE FOURRURE
(veste, manteau, étole, vison,
renard, astrakan, etc.)
lon le parquet, un acte de ven-
geance exécuté par les deux TOUS VIEUX MEUBLES
frères de la victime. (b) TOUTES HORLOGERIES
(pendule, horloge, carillon, cartels etc.)
TOUTES ARMES

nal de Bruxelles pour un problème de paiement de loyers. L’hôtel
a été fermé le samedi 7 juin dernier. (b)
CULTURE
La Maison Béjart devient
une exposition permanente
La Maison Béjart (MBH), située
à deux pas de la Grand-Place de
Bruxelles, devient dès ce mois
de juillet une exposition perma-
nente ouverte six jours sur sept
au public, a annoncé la Fonda-
tion dans un communiqué lundi.
La Maison Béjart ouvre désor-
mais ses portes aux curieux du
mardi au dimanche. Créée en
2008, soit un an après la dispa-
rition du célèbre chorégraphe
Maurice Béjart, la Fondation
s’est installée dans l’ancienne
habitation du chorégraphe si-
tuée en plein cœur de Bruxelles,
rue de la Fourche. (b)
Les circonstances de l’incident
n’ont pas été détaillées. (b)
TRIBUNAL
Bagarres entre familles
Trois membres de deux familles
ont été condamnés lundi à des
peines de travail de 150, 200 et
300 heures par le tribunal cor-
rectionnel de Bruxelles. Un qua-
trième individu a été condamné
à 2 ans de prison avec sursis.
Tous les quatre sont sanctionnés
SP20937450/MLR-E
(sabre, casque, armes anciennes de collection)
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11
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

12 LADÉTENTE
LES MOTS CROISÉS
Grille n° 429 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Grille n° 4151 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
HORIZONTALEMENT. DIFFICILE
A. Faire… un p’tit trou, des p’tits trous, toujours des p’tits trous. A 1
HORIZONTALEMENT.
B. Trace laissée sur le chemin. Dans sa plus simple expression. 1. Descente de peau lisse ? 2. D’un grand rassemblement. 3. État 2
C. Hors service. Elle est le symbole de la sagesse. B
observé dans le monde animal. Pas un parangon de fidélité. 4. Sté-
D. Celui de l’œil est furtif. Gai participe. rilisé à toute vapeur. Dans les rayons. 5. Très fines. Exégète alle- 3
C
E. Technique d’évaluation. Position sur le terrain. mand. 6. Transport en offset. 7. Crainte de paraître. Derrière des
F. Plante aromatique. D briques. 8. Pli. 9. Distributeur de fumier. 10. Petit sourire. Des Ger- 4
G. Point d’eau naturel ou artificiel. Elle est d’ivoire et d’émail. mains trop bien engagés.
H. En bout du fouet. A l’entrée de l’oasis. E 5
I. Jeu de boules. Tentation du corps. VERTICALEMENT.
J. Du côté de Belfort. Auteur de bonne ou mauvaise fortune. F 1. As du dépouillement. 2. Service de merlan. Grande voie. 3. 6
Arthropodes avec antennes et mandibules. 4. Made in France.
G Filet de pêche. Leurre de la corrida. 5. Un puissant outil pour Ar- 7
chimède. Il peut supporter un perroquet. 6. Fait d’être contre. 7.
VERTICALEMENT. H Donne des vues. Symbole. Souvent joué. 8. Futur chanté. Chasse-
8
1. Systématiquement là au moment voulu. roue. 9. Il y a peu de temps. Marche à suivre ancestrale. 10. Engins
2. Exprimée naturellement. Grosse mouche piqueuse. I 9
d’entrepôts.
3. Pressante. 10
4. Refusent d’admettre. Petite île de la mer Egée. J
5. Il est démonstratif. Supposé riche d’une grande expérience.
FACILE
6. Il parfume agréablement les pizzas. Une vieille Allemande. HORIZONTALEMENT.
Solution n° 428 1. Ça vous travaille la peau ! 2. D’un groupement d’associations. Solution n° 4150
7. Spécialité vietnamienne. Fourbues. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
8. Supprime les bosses. Indice de propriété. 1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 3. Fièvre de cheval. Frivole. 4. Traité au bain de vapeur. Hâlent
9. Bidule ou machin. Tel le corbeau. 1 R A N C
U N I E R E pendant l’été. 5. Effets. Prépara Vatican II. 6. Action de remettre. 7. 1
10. Artère parfois encombrée. Le temps viendra où il pourra lui 2 A B OI EL B E L Peur des vedettes. Complètement bouchée. 8. S’oppose au talon 2
aussi sauter et nager. 3 N O T E
F A R C I quand on doit trancher. 9. Il répand les engrais. 10. Sourire de 3
4 C R AE VV O T E bébé. Terribles ou saintes initiales. 4
5 O D I E
U S E O VERTICALEMENT. 5
6 N E S
T E N O V 1. Très occupé lors des élections. 2. Scie. Symbole du radon. 3. 6
7 N E O E R A S M E Mille-pattes, crustacés et péripates. 4. Sigle chez nous. S’attarde en 7
8 E S P E R A N T R campagne. Pour rire en douce. 5. Inefficace sans point d’appui. Fin 8
U E P I T I E S
d’une partie d’échecs. 6. Un bon appui. 7. Ciné de famille. Été en 9
9
mesure. À jouer. 8. Se dirigera. Limité. 9. Autrefois. Ils permettent 10
10 R A P P E L E E E
de maintenir les traditions. 10. Appareils de levage.

LA BÉDÉ BLAKE & MORTIMER, « LE BÂTON DE PLUTARQUE » (76) PAR YVES SENTE ET ANDRÉ JUILLARD LE SUDOKU
© 2014 Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs (Dargaud-Lombard s.a.)

Remplissez la grille de sorte que

chaque ligne, chaque colonne
et chaque carré contiennent les
chiffres de 1 à 9. 4
7 9
9 7 2 6
5 1 4 3
4 8 3 6 7 5 2 9 1 7
1 9 5 2 8 3 4 7 6
6 2 7 4 1 9 5 3 8 3 4 5 2
3 6 4 5 9 7 1 8 2
2 7 8 1 6 4 3 5 9 2 5 7
5 1 9 3 2 8 6 4 7
8 4 1 7 3 6 9 2 5
7 5 2 9 4 1 8 6 3
9 3 6 8 5 2 7 1 4 3 4 9 1

LA MÉTÉO LES PRÉVISIONS À 8 JOURS, BELGIQUE, MONDE PLAGES www.lesoir.be

AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
14/28 • S
14/21 • E
MERCREDI Le ciel sera peu nuageux sur la moitié nord de
13° / 22° Ankara 15/31 • S
notre pays. Sur la moitié sud, la nébulosité sera
LEVER À 5H46
COUCHER À 21H50
Antalya 23/31 • S 25 plus importante et quelques faibles précipitations
11° / 22° Athènes 20/30 • O seront à craindre. Les maxima oscilleront entre 21
12° / 21° et 26 degrés.
PLEINE LUNE
P.L. LE 10/08
Barcelone
Belgrade
20/27 • S
17/28 • O 15
12° / 21°
Benidorm 22/29 • S
12° / 21° Berlin 15/25 • E
21 13° / 23° Berne 14/24 • E Ephémérides
Bordeaux 13/27 • S Soleil lever: 5h47 - coucher: 21h49
12° / 21°
12 Bratislava 17/30 • S Lune lever: 23h44 - coucher: 11h10
7° / 18° Bruxelles 12/21 • C Ostende marées hautes 4h25 et 16h47
10° / 20° marées basses 11h10 et 23h39
VENT FAIBLE DE SECTEUR SUD-OUEST
Bucarest
Budapest
15/29 • A
18/30 • S JEUDI Anvers marées hautes 7h12 et 19h39
Copenhague 16/23 • E marées basses 2h06 et 14h16
Ephémérides
10° / 22°
Dublin 10/20 • E 28
Soleil lever: 5h46 - coucher: 21h50 Florence 16/31 • S
Lune lever: 23h16 - coucher: 9h51 Helsinki 15/23 • A
Ostende marées h. 3h38 et 15h59 - marées b. 10h23 et 22h51 Haraklion 20/29 • S 15 Nous bénéficierons de conditions anticycloniques.
Anvers marées h. 6h16 et 18h41 - marées b. 1h24 et 13h37 Istanbul 21/30 • S
t° eau de mer: 17°C Par conséquent, le temps sera sec et bien ensoleil-
Izmir 17/33 • S lé sur l’ensemble de nos régions tout au long de la
Aujourd’hui, le temps demeura sec en matinée. Le ciel sera néanmoins très nuageux Kiev 17/29 • E
Lisbonne 18/32 • S
journée. Les maxima seront compris entre 25 et
et ne laissera que peu de place aux éclaircies. L’après-midi, une couverture nuageuse 29 degrés.
Londres 17/25 • E
obstruera toujours le ciel. Localement, quelques gouttes de pluie ne seront pas à
Lubiana 13/27 • E
exclure sur le Nord. Les maxima iront de 18 à 23°C. La nuit prochaine, le temps sera Luxembourg 13/22 • E
généralement sec sur l’ensemble du territoire. Le ciel, toujours bien encombré en dé-
but de nuit, se dégagera au fil des heures à partir du nord du pays.
Madrid
Malaga
18/38 • S
20/29 • S
VENDREDI
Manchester 14/20 • E
31
35°
A 15/07 - 12:00 Milan
Moscou
17/30 • S
16/31 • E Les conditions météorologiques resteront favo-
30°
10
Munich
Nice
15/24 • E
19/26 • S 17 rables. Un temps sec persistera sur le royaume et
0 10 le soleil brillera généreusement dans le ciel. Les
25° 101 Oslo 14/22 • P
maxima seront en hausse et oscilleront entre 28 et
Palerme 20/25 • S
Palma 19/30 • S 33 degrés.
20° Paris 13/24 • E
Porto 15/22 • S
15° Prague 14/25 • E
Rabat 20/26 • S info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
0 Riga 16/25 • A
10° 102 Rome 15/27 • S
Sofia 14/23 • O
A

5° Stockholm
Tel-Aviv
14/24 • E
24/31 • S

BON À DÉCOUPER
0° Tenerife 20/26 • S
0
102 Tirana 18/26 • O
Tunis 20/30 • S
-5° Varsovie 16/27 • S
Venise 18/29 • S Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de séries différentes et non valable
-10° Vienne 17/27 • S pour l’achat de plusieurs numéros identiques d’une même série. Remettez-le à votre libraire ainsi que la
Zagreb 16/28 • O somme équivalant au prix du ou des produits souhaités. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est
1010

-15° Zurich 14/24 • E strictement personnel. Avis aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe
Rossel «retour bons».
A=averse, C=couvert,
-20° N=neige, P=pluie,
B=brouillard, E=éclaircie, J’y vois clair
-25° O=orage, S=soleil

12
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LESMARCHÉS 13
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
Des gains accrus dans le sillage de Wall Street LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100 828,46 +0,74 731,16
UFTSE 100: 6 746,14 0,84% UStockholm: 1 382,55 1,48% U Next 150 2039,61 +0,76 1625,21
L’ouverture positive de Wall Street lundi permettait aux mar- UFTSE Eurotop 100: 2 761,83 0,83% UCopenhague: 736,21 0,93%
UHelsinki: 2 925,79 1,76%
U DJIA 17055,42 +0,66 15464,30
chés européens de faire croître leurs gains matinaux. L’indice U Nasdaq 4440,42 +0,56 3600,08
BEL 20, qui avait perdu 2,86 % la semaine dernière, regagnait U Nasdaq 100 3929,46 +0,64 3079,07
ainsi finalement 0,97 % à 3.118,95 points avec 17 de ses élé- UFRANCFORT / DAX U S&P 500 1977,10 +0,48 1680,19
ments dans le vert. 9 783,01 U S&P/TSK index (Canada) 871,70 +0,42 714,45
1,21% U Hang Seng (Hong Kong) 23346,67 +0,49 21277,28
Les trois perdantes restaient UCB (63,25) et D’Ieteren (30,00) U Bovespa (Brésil) 54785,00 +0,35 45533,00
avec des baisses de 0,08 et 0,17 % ; Elia (36,41) cédant 0,27 %. D RTS (Russie) 1361,89 -1,54 1348,81
Solvay (126,00) emmenait toujours les hausses en gagnant UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 20697,54 +0,40 15430,57
2,19 % devant KBC (39,49) qui regagnait 1,84 % dans un sec- 4 350,04 U Nikkei 225 (Japon) 15296,82 +0,88 14506,25
0,78%
teur où Ageas (29,29) et Delta Lloyd (18,00) étaient positives
de 1,03 et 0,73 %. Delhaize (49,61) gagnait finalement 1,96 %
UBEL 20 UEuro Stoxx 50
3118,95 +29,88 (+0,97%) 3185,86 +28,81 (+0,91%)
et Colruyt (37,74) récupérait 0,76 % tandis qu’AB InBev (83,38) UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
UBel 20: 3 118,95 0,97%
conservait une avance de 0,65 %. Umicore (34,20) avait porté 8 565,67
1,15% UBel All-Share: 11 462,23 0,74%
son gain à 1,56 % alors que Nyrstar (2,40) terminait en baisse UBel Mid: 3 645,15 0,09%
UBel Small: 10 511,53 0,32%
de 0,62 pc. Belgacom (23,96) et Telenet (39,38) gagnaient par UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 406,55 0,73%
ailleurs 0,91 et 0,68 %, Mobistar (13,10) terminant inchangée. UAMX: 624,52 0,56%
10 606,30 6 181,73
UAScX: 577,20 0,01%
0,64% 0,63%
bpost (19,09) emportait un nouveau sommet en gagnant
0,90 % tandis que Bekaert (27,77) s’appréciait de 0,54 %. (b)
PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 06/2014 05/2014 06/2013
santé 2013 100.34 100.29 100.20 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 100.38 100.30 100.11 BEL20 Eckert-Ziegler 1,84 1,77 +3,90 2,17 361 Sapec 41,56 42,00 -1,05 -5,67 170 04.09.11 3,00+ 105,54 105,54 0
santé 2004 121.18 121.12 121.01 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Econocom Group 7,16 7,27 -1,58 34,73 35881 Sioen Industries 10,10 10,04 +0,60 49,53 11206 04.09.14 2,75+ 100,21 100,30 2600
normal 2004 122.87 122.77 122.53 AB InBev 83,38 82,84 +0,65 22,05 770212 Emakina Group 8,00 8,00 +0,00 0,00 10 Sipef 62,10 62,25 -0,24 23,12 1527 04.09.14 2,35+ 100,16 100,25 25000
santé 1996 137.87 137.80 137.67 Ackermans & vH. 91,48 90,41 +1,18 38,36 17777 Eryplast 2,50 2,00 +25,00 25,00 317 smartphoto 0,35 0,37 -5,41 -22,22 9054 04.12.14 3,70+ 101,18 101,18 0
normal 1996 141.20 141.09 140.82 Ageas 29,29 28,99 +1,03 11,09 305410 Euronav 9,15 9,15 +0,00 125,93 65539 Sofina 84,50 84,48 +0,02 25,16 5969 04.12.14 2,60+ 100,75 100,75 0
santé 1988 166.22 166.14 165.99 Befimmo 57,48 57,06 +0,74 21,68 10709
normal 1988 173.31 173.17 172.83 Bekaert 27,76 27,62 +0,54 10,20 93447 EVS Broadcast Equip. 35,25 35,11 +0,40 -31,97 12996 Softimat 2,98 2,98 +0,00 -3,76 4252 04.12.14 3,50+ 101,03 101,08 72600
Base 1981 234.45 234.26 233.81 Exmar 11,62 11,60 +0,17 51,85 31335 Solvac 130,00 128,35 +1,29 27,92 210 04.03.15 4,00+ 102,26 102,26 0
Base 74-75 361.08 360.79 360.09 Belgacom 23,96 23,75 +0,91 53,32 256437 Floridienne 80,55 80,55 +0,00 7,23 73 Spadel 70,40 70,40 +0,00 14,58 10 04.03.15 2,50+ 101,30 101,30 0
Base 1971 494.66 494.27 493.32 bpost 19,09 18,92 +0,90 41,82 155487 Fluxys 'D' 28,95 28,57 +1,33 -0,81 130 Sucraf A en B 0,41 0,41 +0,00 -10,87 93 04.06.15 4,10+ 103,32 103,32 0
Base 1966 588.11 587.64 586.50 Cofinimmo 91,78 91,10 +0,75 14,29 15510 Fountain 2,10 2,10 +0,00 -62,97 38 Suez Environ.Co 13,68 13,56 +0,85 41,34 1168422 04.06.15 2,20+ 101,58 101,58 0
Delta Lloyd 18,00 17,88 +0,73 20,42 750536
D'Ieteren 30,00 30,04 -0,17 -8,11 27835 Foyer 86,02 86,02 +0,00 72,54 98 Ter Beke 58,00 58,04 -0,07 16,82 181 04.09.15 4,15+ 104,27 104,27 0

PRIX PÉTROLIERS
Galapagos 14,65 14,68 -0,17 -11,21 5753 Tessenderlo 21,53 21,16 +1,75 1,08 8346 04.09.15 2,05+ 101,86 101,86 0
Colruyt 37,74 37,46 +0,76 -8,85 239055 Gimv 36,59 35,88 +1,98 3,62 13509 Texaf 38,35 38,34 +0,01 33,54 460 04.12.15 4,00+ 105,04 105,04 0
Elia 36,41 36,51 -0,27 21,64 18873 Global Graphics 1,79 1,74 +2,87 47,93 10000 Think-Media 0,31 0,31 +0,00 — 200 04.12.15 2,35+ 102,71 102,71 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 49,61 48,66 +1,96 1,37 322374 Greenyard Foods 12,44 12,25 +1,59 6,04 250 ThromboGenics 8,24 8,51 -3,16 -74,47 220658 04.03.16 3,75+ 105,51 105,51 0
GBL 75,37 75,08 +0,39 28,90 63943
Super sans plomb 95 10ppm : 1,6630 (-0,0170) Hamon 15,15 15,22 -0,46 11,56 190 Tigenix 0,58 0,55 +5,07 9,43 356771 04.03.16 3,20+ 104,60 104,60 0
GDF Suez 19,72 19,60 +0,61 39,83 3383802
Super sans plomb 98 10ppm : 1,7100 (-0,0140) Home Invest Belg. 81,87 82,49 -0,75 14,99 266 Total 51,11 50,77 +0,67 39,46 2554107 04.06.16 4,10+ 106,95 106,95 0
KBC 39,49 38,78 +1,84 27,55 721885 IBA 12,30 12,18 +0,99 108,74 16973 Tubize (Fin.de) 53,98 54,00 -0,04 47,47 6153 04.06.16 3,25+ 105,33 105,33 0
Diesel(euro/l) Iep Invest 2,92 2,92 +0,17 20,90 3840 U&I Learning 1,99 1,99 +0,00 — 1 04.09.16 4,35+ 108,45 108,45 0
Solvay 126,00 123,30 +2,19 25,62 173338
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,4330 Telenet Group Holding 39,38 39,11 +0,68 7,24 65332 Immo Moury 50,24 50,25 -0,02 -11,02 1 Unitronics 0,96 0,91 +5,49 28,00 1332 04.12.16 4,00+ 108,44 108,46 7000
Gaz(euro/l) UCB 63,25 63,30 -0,08 49,22 150628
Umicore 34,20 33,67 +1,56 4,35 270459 Immobel 41,71 41,35 +0,87 21,57 1361 Van de Velde 39,30 39,18 +0,31 23,24 19820 04.12.16 4,00+ 108,45 108,48 971000
LPG : 0,6160 (+0,0110) ING Groep 10,18 10,08 +0,99 37,76 11882210 VGP 18,38 18,10 +1,55 -0,97 151 04.03.17 3,75+ 108,62 108,66 55000
Propane Vrac >2000l : 0,5890 (+0,0098) Intervest Off-Ware 22,99 22,56 +1,91 30,24 7768 Vastned Retail Belgium 55,99 55,95 +0,07 14,31 320 04.03.17 2,35+ 104,95 105,07 13000
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Jensen-Group
KBC Ancora
14,45
22,50
14,45
21,28
+0,00
+5,78
45,44
43,71
1176
144381
Vranken-Pommery
Warehouses Estates
25,95
60,29
25,75
59,30
+0,78
+1,67
39,32
25,44
176
555
04.06.17
04.09.17
3,50+
3,40+
108,71
108,97
108,71
109,05
0
6000
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,7969 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,8074 4Energy Invest 3,34 3,51 -4,99 -36,48 1218 Keyware Technologies 0,64 0,64 -0,47 -13,51 10333 WDP (sic.) 57,00 56,26 +1,32 19,57 8806 04.12.17 3,35+ 109,42 109,54 30000
Ablynx 8,95 9,00 -0,51 31,26 41181 Kinepolis 26,00 26,25 -0,93 30,82 18869 Wereldhave Belgium 98,52 99,24 -0,73 23,17 783 04.03.18 3,25+ 109,68 109,68 0
ABO-Group 0,18 0,18 -2,16 -24,58 59307 Leasinvest Real Est. 84,50 82,00 +3,05 26,17 1600 Zenitel 1,00 0,95 +5,26 61,93 24606 04.06.18 3,00+ 109,18 109,26 5000
DPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,01
51,49
0,01
51,00
+0,00
+0,96
-33,50
6,73
84433
4574
Lotus Bakeries
MDxHealth
952,00
3,36
943,20
3,34
+0,93
+0,48
50,66
41,77
235
26711
Zetes Industries 20,85 20,85 +0,00 36,67 672 04.09.18
04.12.18
2,75+
3,00+
108,56
109,99
108,70
109,99
3000
0
106,48 -0,18 (-0,17%) Agfa-Gevaert 2,10 2,11 -0,62 40,74 101190 MediVision 0,01 0,01 +0,00 -75,00 1000 04.03.19 3,75+ 113,71 113,71 0
Alcatel-Lucent 2,64 2,58 +2,44 90,31 14780913 Melexis 33,40 33,20 +0,60 97,21 29072 04.06.19 3,75+ 114,09 114,17 2600
ArcelorMittal 10,92 10,64 +2,58 18,57 8964251 Miko 67,00 70,00 -4,29 23,41 409 04.09.19 3,50+ 113,45 113,45 0
Arseus 40,28 40,09 +0,47 111,30 27252 Mobistar 13,10 13,10 +0,00 -17,25 70705 04.12.19 4,20+ 117,23 117,32 31200
Ascencio 52,24 52,25 -0,02 16,63 261 Montea 31,10 30,67 +1,40 16,51 5469 04.03.20 3,10+ 111,73 111,87 2000

Atenor Group 37,16 37,32 -0,43 27,25 1499 Mopoli (gew.) 327,00 327,00 +0,00 9,36 15 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
Banimmo 8,01 8,03 -0,20 -18,27 3142 Moury Construct 111,50 111,50 +0,00 13,22 55 28.09.19 1,02+ — — 0
bpost 19,09 18,92 +0,90 41,82 155487 Neufcour-Cie Fin. 8,60 8,60 +0,00 -21,82 15 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Banque Nationale 3495,00 3493,85 +0,03 42,40 54 NewTree 2,50 2,50 +0,00 0,00 1336
Barco 53,50 53,60 -0,19 -2,49 47564 Nyrstar 2,40 2,42 -0,62 -26,46 238659

Belreca 96,00 96,00 +0,00 11,85 60 Option 0,36 0,36 +0,00 71,43 9159
TAUX D'INTÉRÊT Beluga
Brederode
1,97
28,91
1,97
29,10
+0,00
-0,65
-28,24
16,31
138
3485
Pairi Daiza
PCB
50,10
5,60
50,00
5,60
+0,20
+0,00
117,13
49,06
502
500
Campine 12,55 12,55 +0,00 6,81 67 Peugeot 11,10 10,76 +3,11 -56,28 3114910
3 mois 1 an Care Property Invest 15,40 15,46 -0,39 28,10 2212 Picanol 28,12 28,25 -0,46 37,84 1718
Couronne danoise 0,130 0,380
Couronne norvégienne 1,655 2,150 Catala 11,80 11,80 +0,00 — 16 Quest For Growth 7,15 7,10 +0,68 23,65 1112
CFE 71,60 72,90 -1,78 64,66 30180 RealDolmen 22,02 22,09 -0,32 48,28 1489
En temps réel sur lesoir.be
Couronne suédoise 0,450 1,750
Cimescaut 1407,00 1407,00 +0,00 28,03 8 Recticel 7,74 7,84 -1,31 45,41 9904
Couronne tchèque 0,040 0,520
CMB 18,60 18,62 -0,11 23,77 2645 Resilux 105,00 106,60 -1,50 74,43 324
Dollar aus. 2,845 3,105 Co.Br.Ha. 2190,00 2190,00 +0,00 31,89 2 Retail Estates 62,49 62,52 -0,05 24,55 4658
Dollar can. 1,195 1,555 L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Dollar H.K. 0,376 0,867 Connect Group 1,74 1,77 -1,69 16,00 936 RHJ International 3,48 3,50 -0,49 -8,95 29947
Dollar Sing. 0,400 0,812 Cie du Bois Sauvage 224,15 224,95 -0,36 28,51 474 Rosier 200,00 200,00 +0,00 -1,96 51 les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Dollar U.S. 0,310 0,670 De Rouck Geomatics 0,14 0,14 +0,00 180,00 1000 Roularta Media 13,00 12,68 +2,56 6,56 2167
Deceuninck 1,89 1,92 -1,72 57,67 41199 RTL Group 77,48 77,51 -0,04 28,10 22204 Calculez aussi vos prêts, votre pension, etc.
Euribor (360j) 0,203 0,488 Dexia 0,03 0,03 +13,79 10,00 13264756 Sabca 38,25 38,25 +0,00 14,99 231
Euro 0,160 0,675
Franc suisse 0,050 0,220
Livre U.K. 0,620 1,410
Yen 0,130 0,225
BOURSES ÉTRANGÈRES
UTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,36 5,35 40,81 Volvo AF Stockholm SEK 94,15 92,45 1,59 Twitter Nyse USD 38,31 38,33 —
1,646 +0,015 (+0,92%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 10,18 10,08 37,76 United Technologies Nyse USD 114,88 114,13 14,48
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 2,24 2,20 70,65 Verizon Commun. Nyse USD 50,53 50,32 -1,74
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 126,85 125,90 -2,16 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 76,55 76,82 -1,04
ABB Zurich CHF 20,43 20,26 -4,52 LVMH Moet Hen. Paris EUR 140,35 139,35 5,33 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 86,76 86,89 30,50
Aegon Amsterdam EUR 6,39 6,33 15,05 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 13,44 13,33 8,27 Munchner Ruckvers. Francfort EUR 162,45 160,85 11,78 3M Co Nyse USD 145,00 144,31 26,00 Yahoo! Inc Nasdaq USD 35,70 35,43 31,03
Nestlé N Zurich CHF 69,00 68,45 7,04
Air Liquide
Allianz SE
Paris
Francfort
EUR
EUR
99,52
130,15
98,85 12,43
127,70 10,13 Nokia Oyj Helsinki EUR 5,52 5,48 71,63
ALCOA Inc
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
16,11
94,54
15,97 92,84
94,47 22,78 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 35,23 34,61 36,74 Amgen Inc. Nasdaq USD 118,98 119,77 15,99 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 26,68 26,53 8,30 Novartis N Zurich CHF 80,40 79,60 14,53 Apple Inc Nasdaq USD 96,45 95,22 55,99 cours précéd. 1 an
Anglo American Plc Londres PNC 1501,50 1479,00 10,62 Barrick Gold Corp Toronto CAD 20,24 20,71 30,66
ArcelorMittal Amsterdam EUR 10,92 10,64 17,09 Orange Paris EUR 11,42 11,28 56,65 AT&T Inc Nyse USD 35,86 35,76 -0,31 Bombardier Toronto CAD 3,89 3,82 -22,20
AstraZeneca Plc Londres PNC 4369,50 4353,50 33,95 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 23,46 23,14 4,87 Bank of America Corp Nyse USD 15,57 15,38 13,84 Canon Inc. Tokyo JPY 3360,00 3338,00 0,24
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 17,76 17,62 10,20 Renault Paris EUR 69,83 69,02 22,98 Boeing Co Nyse USD 129,52 128,09 19,84 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 78,50 76,45 -6,65
Repsol Madrid EUR 18,64 18,58 15,79 Caterpillar Inc Nyse USD 110,09 109,96 26,83 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 21,13
Banco Santander SA Madrid EUR 7,53 7,44 45,48 Roche Holding Zurich CHF 262,50 259,00 6,80 Chevron Corp Nyse USD 129,26 128,47 3,80
14/07 11/07 Barclays Londres PNC 209,60 207,90 -25,70 Gold Fields Johannesbo ZAR 41,99 43,00 -17,59
Dollar US 0,7338 0,7356 BASF SE Francfort EUR 84,40 83,35 17,06 Royal Bank Scot. Londres PNC 319,50 314,10 3,32 Cisco Systems Nasdaq USD 25,44 25,52 -1,35 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 33,84 34,77 -0,94
Bayer Francfort EUR 101,95 101,15 20,65 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 2407,00 2389,50 8,49 Citigroup Inc Nyse USD 48,42 47,00 -6,28 Hitachi Tokyo JPY 757,00 753,00 15,85
Livre britannique 1,2553 1,2593
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 4,19 3,80 86,56 RWE Francfort EUR 30,84 30,69 36,31 Coca-Cola Nyse USD 42,38 41,97 2,29 Honda Motor Tokyo JPY 3557,00 3515,00 -7,26
Franc suisse 0,8238 0,8235 Saint-Gobain Paris EUR 37,93 37,48 18,40 DuPont de Nemours Nyse USD 65,01 64,89 18,98 Hutchison Harbour Hong-Kong HKD 0,62 0,60 -3,23
Couronne suédoise 0,1081 0,1085 BHP Billiton Plc Londres PNC 1993,00 1961,00 8,94 Sanofi Paris EUR 76,47 75,81 -3,98 eBay Inc Nasdaq USD 51,16 51,50 -7,84
Couronne 0,1189 0,1194 BNP Paribas Paribas EUR 48,78 48,36 10,83 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1341 0,1341 BP Londres PNC 503,40 503,80 8,40 SAP Francfort EUR 58,08 57,06 0,63 ExxonMobil Corp Nyse USD 102,68 101,74 9,97 Marubeni Corp. Tokyo JPY 735,00 729,00 2,97
Dollar canadien 0,6840 0,6913 British Am. Tobacco Londres PNC 3595,50 3528,00 0,94 Schneider Electric SE Paris EUR 66,96 66,58 20,22 Facebook Nasdaq USD 67,90 66,34 157,03 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2144,00 2100,00 15,38
Carrefour Paris EUR 27,40 27,06 29,39 Siemens AG Francfort EUR 93,59 92,51 16,61 General Electric Nyse USD 26,66 26,55 10,90 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1630,00 1627,00 23,54
Yen japonais 0,0072 0,0073 Société Générale Paris EUR 37,30 36,82 33,73 General Motors Co Nyse USD 37,70 37,95 5,01 NEC Corporation Tokyo JPY 368,00 356,00 57,52
Dollar australien 0,6897 0,6914 Statoil ASA Oslo NOK 187,40 185,30 40,81
Crédit Agricole Paris EUR 10,02 9,90 48,55 Google-Cl.C Nasdaq USD 584,87 579,18 25,88
Dollar néo-zélandais 0,6470 0,6486 Daimler AG Francfort EUR 67,61 66,68 35,23 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 671,00 668,00 -18,64
Rand sud-africain 0,0686 0,0686 Danone Paris EUR 54,71 54,58 -4,02 STMicroelectronics Paris EUR 6,53 6,46 -11,79 Hewlett-Packard Nyse USD 34,15 33,97 28,77 NTT Tokyo JPY 6723,00 6550,00 25,96
Deutsche Bank Francfort EUR 26,04 25,45 -20,06 Telecom Italia SpA Mila,n EUR 0,87 0,87 63,92 Home Depot Nyse USD 79,46 79,61 -0,31 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 1775,00 1753,00 11,51
Telefonica Madrid EUR 12,17 12,12 19,58
UEuro en dollar
Deutsche Boerse Francfort EUR 54,15 53,46 2,61 IBM Nyse USD 189,86 188,00 -2,49 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 9,99 9,92 6,10
Tesco Londres PNC 284,45 278,10 -20,40 Intel Corp Nasdaq USD 31,49 31,25 30,26 Sony Corporation Tokyo JPY 1681,00 1674,00 -23,49
Deutsche Telekom Francfort EUR 12,26 12,08 34,90 Total Paris EUR 51,11 50,77 32,41 Johnson & Johnson Nyse USD 105,38 105,10 17,21
1,3618 +0,0012 (+0,09%) Diageo Plc Londres PNC 1867,00 1846,00 -8,57
UBS AG Zurich CHF 16,48 16,26 -2,63
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1369,00 1347,00 1,51
E.ON SE Francfort EUR 14,60 14,50 18,52 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 56,29 55,80 1,20 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 411,00 407,00 -39,25
Enel SpA Milan EUR 4,21 4,20 73,78 Unicredit SpA Milan EUR 5,93 5,80 61,24 McDonald's Corp Nyse USD 100,47 100,37 -0,42
ENI Milan EUR 19,56 19,38 21,58 Unilever Cert. Amsterdam EUR 31,53 31,36 -0,22 Merck & Co Nyse USD 58,18 58,44 20,97
Vesuvius Londres PNC 451,80 447,80 14,73 Microsoft Corp Nasdaq USD 42,14 42,09 17,95
Ericsson AF Stockholm SEK 75,80 74,60 -2,99 VINCI Paris EUR 52,03 51,83 32,29 Nyse USD 40,49 40,13 25,96
GDF Suez Paris EUR 19,72 19,60 28,80
Generali Assicur Milan EUR 15,40 15,39 10,40 Vivendi Paris EUR 17,48 17,35 15,50 Pfizer Inc Nyse USD 30,24 30,07 4,52
GlaxoSmithKline Londres PNC 1556,00 1562,00 -10,36 Vodafone Group Plc Londres PNC 192,10 189,45 -1,10 Procter & Gamble Nyse USD 81,32 81,16 0,48
HSBC Holdings Plc Londres PNC 599,40 592,30 -17,87 Volkswagen Francfort EUR 185,65 184,25 16,25 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 226,70 218,13 73,66

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 180,00 185,25 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 1007 EUR 111,03 110,94 6,23
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 231,75 236,75 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 1007 EUR 158,63 161,85 16,70
Souv. Nouv. 231,75 236,75 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 1007 EUR 146,16 147,49 10,59
50 pesos mex. 1158,50 1182,50 Accent Pension Fund-c 0907 EUR 215,86 218,41 9,21
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 1007 EUR 95,85 96,78 10,86
Maple leaf 980,00 1010,00 Allianz Capital Bonds Euro-c 1107 EUR 165,54 165,53 5,33 Managed Funds Balanced-c 1407 EUR 2,17 2,17 9,05 AXA B Pension Fd Balanced-c 1107 EUR 158,14 158,03 12,67
Florin 186,75 191,00 Allianz Capital Invest-c 1107 EUR 510,37 509,95 27,66 Managed Funds Dynamic-c 1407 EUR 1,63 1,63 11,64 Belfius Pension Fd High Eq.-k 1107 EUR 110,14 110,04 14,22
Louis suisse 185,50 192,00 Allianz Capital Invest Euro-c 1107 EUR 104,24 103,91 11,46 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 1007 EUR 324,81 327,15 13,03 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 1107 EUR 101,64 101,58 8,85
Krugerrand 1/1 980,00 1010,00 Allianz Capital Security-c 1107 EUR 216,47 216,46 1,06 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 1007 EUR 219,94 221,05 10,56 BNPP B Pension Balanced-c 1107 EUR 158,14 158,03 12,67
50 ECU 485,25 490,50 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix Blue-c 1007 EUR 325,33 324,85 4,15 BNPP B Pension Growth-c 1107 EUR 130,93 130,81 14,78
Belge 181,75 185,75 DVV Horizon 1-c 1007 EUR 11,52 11,57 3,04 ING Multicol.Mix Red-c 1007 EUR 308,58 308,55 8,97 BNPP B Pension Stability-c 1107 EUR 133,43 133,32 10,49
Lingot (kg.) 30990,00 31460,00 DVV Horizon 3-c 1007 EUR 15,01 15,12 2,95 ING Multicol.Mix White-c 1007 EUR 329,27 328,92 5,95 Hermes Fonds de Pension-c 0907 EUR 152,07 152,91 11,06
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DOr USD/once DVV Horizon 7-c
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1007
1007
EUR
EUR
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12,46
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DELTA LLOYD LIFE
DLL BelEquity Fund-c 0807 EUR 613,80 604,15 30,80
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Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C
1107
1107
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Metropol.-Rentastr.Stability-c 1107 EUR 133,43 133,32 10,49
1307,87 -31,13 (-2,32%) AXA ASSURANCES DLL Empl.Benefit Strat.High-c
DLL Empl.Benefit Strat.Low-c
0807
0807
EUR
EUR
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86,02
67,26
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10,80
8,57 Pricos-c 1107 EUR 344,99 344,45 13,50
Piazza AIM Euro Equities-c 1007 EUR 44,93 45,52 10,58
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 0807 EUR 77,49 76,90 10,56 Pricos Defensive-c 1107 EUR 80,43 80,33 10,09
Piazza Carm Invest-c 1007 EUR 152,30 153,22 5,55
DLL EuroEquity Fund-c 0807 EUR 74,38 73,26 22,94 Record Top Pension Fund-c 1107 EUR 105,25 105,10 12,65
Piazza Carm Patrim-c 1007 EUR 146,03 146,53 3,84
DLL World Equity Fund-c 0807 EUR 66,30 65,36 11,86 Star Fund-c 1107 EUR 155,27 154,98 13,39
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c 1107 EUR 41,49 41,48 4,06
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c 1107 EUR 53,88 53,79 13,72
Belfius Life Eq.Europe Index-c 1007 EUR 28,61 28,56 14,44
Belfius Life Eq.USA Index-c 1007 EUR 24,35 24,30 13,15
Source:
13
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

14 L'ÉCONOMIE

Jeux en ligne : la Commission L’économie

allemande de
marbre après
veut mieux protéger les joueurs la victoire
CONJONCTURE
JEUX La recommandation inquiète toutefois une partie du secteur e lundi, l’Allemagne s’est ré-

l’égard des opérateurs de jeux

La Commission euro-
en ligne (comme Malte ou Gi-
péenne dit vouloir proté- braltar). La question de la com-
ger les consommateurs, pétence de la Commission à
notamment les mineurs. harmoniser, voire à réglementer
cette matière par ce que d’au-
Mais certains pays, cuns qualifient de directive
dont la Belgique, s’in- « masquée », pourrait être sou-
quiètent d’une libéralisa- levée par certains Etats-
membres. A commencer par la
tion « masquée ». Belgique qui doit, dans les jours
à venir, arrêter sa position sur
C veillée championne du
monde de football. Une victoire
qui ne devrait toutefois pas se-
couer l’économie du pays.
A Francfort, capitale financière
de l’Allemagne, les rues ont re-
trouvé leur calme lundi matin,
après une nuit de festivités. Mais
l’heure n’est déjà plus à la fête et
les premiers échanges sur le Dax,
l’indice vedette allemand, ont été
accueillis dans le calme, avec une
progression de 0,7 % en début

S
elon les derniers chiffres
de la Commission euro-
péenne, avec 6,84 mil-
lions de joueurs, le marché du
jeu en ligne pesait plus de 10,5
milliards d’euros en Europe en
2012. Un chiffre qui devrait at-
teindre 13 milliards d’euros en
2015. Et qui ne tient pas
compte, reconnaît la Commis-
sion, des « milliers de sites non
réglementés, souvent basés hors
de l’Union européenne, auxquels
les consommateurs ont accès et
qui présentent des risques im-
portants, notamment de fraude
et de blanchiment d’argent ».
C’est dans ce contexte qu’elle a
mis sur le métier, en octobre
2012, un plan d’action dans le
but de réguler au niveau euro-
péen les sites de jeux et paris en
ligne. Plan d’action qui a débou-
ché sur une recommandation
contenant une liste de principes
que la Commission aimerait
voir appliquer par les Etats
membres en matière de jeux en
ligne pour mieux protéger les
joueurs, en particulier les mi-
neurs.
« Nous devons mieux protéger
nos concitoyens, et en particu-
lier nos enfants, des risques liés
aux jeux d’argent et de hasard, a
ainsi déclaré le commissaire eu-
ropéen chargé du Marché inté-
rieur, Michel Barnier. Nous at-
tendons à présent des Etats-
membres, mais aussi des opéra-
teurs de sites web de jeux d’ar-
gent et de hasard, qu’ils se
montrent à la hauteur de notre
volonté de garantir aux
consommateurs un niveau de
protection élevé dans ce secteur
numérique en plein essor. »
ce dossier. Il nous revient
d’ailleurs qu’un éventuel recours
déposé auprès de la Cour de jus-
tice de l’Union européenne fait
partie des options envisagées.
L’inquiétude est également
palpable du côté des opérateurs
publics de jeux (comme notre
Loterie nationale), en situation
de monopole sur certains seg-
ments du marché. Selon Frie-
drich Stickler, président de Eu-
ropean Lotteries, l’association
qui regroupe les loteries euro-
péennes, « l’objectif de la Com-
mission – protéger les consom-
mateurs et les mineurs – est
louable ». Mais celui-ci souligne
« l’importance et la compétence
première des Etats-membres
pour réguler les jeux et paris sur
leur territoire ». European Lot-
teries a rappelé que le Parle-
ment européen s’est prononcé
en 2013 contre une initiative lé-
Selon la Commission, entre 0,1 et 0,8 % de la population adulte souffre d’un trouble lié aux jeux d’argent gislative sectorielle au niveau
et de hasard. © ROGER MILUTIN. européen.
Par contre, l’EGBA, l’associa-
Les sites de jeux d’argent et pas jouer à des jeux d’argent ou tion. tion européenne qui rassemble
de hasard sont notamment invi- de hasard en ligne, de mettre en Si la Belgique a mis en place, de nombreux opérateurs de pa-
tés à répondre à des exigences place des campagnes de sensibi- en 2010, une nouvelle législa- ris en ligne (Unibet, Bwin, Bet-
minimales d’information pour lisation sur les risques qu’ils tion plutôt restrictive pour en- clic…), a affirmé « souscrire
que les joueurs comprennent comportent et de désigner des cadrer les jeux de hasard dans pleinement » à cette initiative de
bien les risques. Il est recom- autorités de réglementation notre pays, certains observa- la Commission, en rappelant
mandé aux opérateurs d’instau- que ses membres adhèrent déjà
rer un compte où les joueurs La question de la compétence de la Commission pourrait à ses principes, notamment l’in-
inscrivent leur âge et leur iden- être soulevée par certains Etats, dont la Belgique terdiction des jeux d’argent en
tité, et à le vérifier. La Commis- ligne pour les mineurs et un en-
sion estime que ces sites de- compétentes. La recommanda- teurs craignent que, derrière vironnement sûr pour les
vraient aussi offrir aux joueurs tion invite les Etats-membres à cette recommandation, la Com- joueurs. Maarten Haijer, le se-
la possibilité de se fixer des li- notifier à la Commission les me- mission ne cache en fait une vo- crétaire général de l’EGBA, ap-
mites de dépenses et de recevoir sures qu’ils auront prises dix- lonté de libéraliser plus large- pelle même la Commission à al-
des alertes sur les gains ou les huit mois après sa publication ment le secteur, ouvrant ler plus loin et « traiter le pro-
pertes accumulés. au Journal officiel de l’Union grandes les portes aux opéra- blème de la fragmentation du
Aux Etats-membres, la Com- européenne. La Commission teurs basés dans des Etats ou marché européen » en prenant
mission recommande de veiller évaluera les mesures prises des territoires de l’Union aux lé- « des initiatives législatives ». ■
à ce que les mineurs ne puissent trente mois après cette publica- gislations moins sévères à BERNARD PADOAN
d’après-midi. « Il ne faut pas s’at-
tendre à ce que cette victoire ait
un gros effet sur la Bourse. Les
crises géopolitiques et bancaires
ou la situation économique res-
tent au premier plan pour les in-
vestisseurs », souligne Robert
Halver, chef du département
d’analyse financière de la banque
Baader Bank, sur le parquet de la
place francfortoise. Un avis par-
tagé par Holger Bahr, économiste
chez DekaBank : « C’est naturel-
lement une belle histoire mais les
répercussions (économiques)
sont vraiment très limitées ».
« La plupart des enquêtes
montrent que la confiance des
consommateurs allemands est
déjà forte, donc l’Allemagne de-
vrait traverser une période pro-
longée de croissance décente de la
consommation pour les années à
venir », victoire footballistique
ou pas, renchérit Christian
Schulz, économiste chez Beren-
berg. D’ailleurs, le gouvernement
allemand a annoncé ce lundi qu’il
ne modifiera pas ses prévisions
de croissance économique.
Certaines entreprises ont
néanmoins réussi à cueillir la
balle au bond. Adidas, le sponsor
des deux équipes finalistes, a déjà
vendu plus de deux millions de
maillots de l’équipe allemande et
fort est à parier que la nouvelle
édition avec quatre étoiles sera
un best-seller. Et la chaîne alle-
mande Joey’s Pizza a augmenté
son chiffre d’affaires de 20 % du-
rant la Coupe du monde et l’a car-
rément doublé pour le soir de la
finale. Et pour l’horeca, ce succès
mondial a sans doute sonné les
« oktoberfest » avant l’heure. ■
P.Lt (avec AFP)

La Silicon Valley, une opportunité autant qu’un mythe

ENTREPRENEURIAT Bruxelles jette des ponts vers San Francisco
près un début de carrière
A dans le secteur informa-
tique, Eric Gabrys vit depuis 2
ans et demi dans la baie de San
Francisco. Il y accueille et guide
des entreprises et start-up
bruxelloises en tant qu’attaché
pour Brussels Invest & Export.
Il était de passage à Bruxelles
pour retrouver avec bonheur
notre climat pluvieux, mais aus-
si pour faire connaître un nou-
veau service à destination des
(jeunes) entreprises qui veulent
partir à la conquête de la Silicon
Valley. L’idée est de démontrer
qu’il est possible de profiter de
l’eldorado californien, sans pour
autant s’exiler complètement, et
en générant toujours de l’activi-
té pour la « mère patrie ». Eric
Gabrys aligne d’ailleurs rapide-
ment quelques exemples d’im-
plantations belges plutôt réus-
sies, exclusivement dans le sec-
teur informatique : Radionomy,
Voxbone, Softkinetic, Odoo (ex-
OpenERP)… Une vingtaine
d’entreprises belges ont désor-
mais des bureaux entre San José
et San Francisco.
Le programme « Connecting
Brussels with Silicon Valley »
Eric Gabrys, attaché pour Brussels Invest & Export. © D.R.
(CBSV) s’adresse à leurs émules.
« Nous avons regroupé et struc-
turé une série de services exis-
tants afin que l’entrepreneur
qui débarque dans la Silicon
Valley pour une mission d’ex-
ploration soit opérationnel dès
le premier jour. Nous faisons en
sorte qu’il ne perde pas de temps
en logistique. » Concrètement,
CBSV propose gratuitement
pour une durée standard de 2
semaines (extensible) un bu-
reau open space « tout com-
pris » (soit à San Francisco
même, soit dans des incuba-
teurs à Stanford ou Redwood
City), des formations et ateliers
et surtout l’accès à un certain
nombre d’experts, d’entrepre-
neurs et investisseurs poten-
tiels. « Nous entretenons un ré-
seau d’une cinquantaine d’ex- 1.000 investissements, il y en a En plus de mettre les entre-
perts, essentiellement dans le
secteur informatique, mais aus-
peut-être un dans une start-up
européenne. »
preneurs en relation avec les
bonnes personnes, l’utilité d’un
si dans la mode ou les green- L’autre grosse erreur à éviter programme comme CBSV est
techs. » Les seuls frais à charge concerne les différences cultu- précisément d’aider à valider
des participants concernent le relles : « Il ne faut pas essayer l’approche du marché de la Sili-
voyage et l’hébergement. de vendre en Californie la même con Valley, sur le plan commer-
chose qu’en Europe. La façon de cial, mais aussi juridique et
Il est possible de profiter se présenter (le “pitch”) est égale- culturel.
de l’eldorado californien ment différente : il faut être en- OLIVIER FABES
sans pour autant s’exiler core plus “to the point” et cela ne
complètement sert à rien de citer comme client Infos pratiques : www.invest-export.iris-
une référence belge totalement net.be (rubrique Silicon Valley, mode
« Le but est de valider inter- méconnue. » d’emploi)
nationalement un produit,
même si la start-up n’a pas l’in-
tention de vendre aux Etats- Entrepreneur
Unis. Certaines jeunes entre-
prises technologiques ont intérêt
à se confronter très tôt à la réali-
té concurrentielle de la Silicon
Valley. » Il n’y a donc pas d’âge
idéal pour participer, à condi-
tion d’avoir les bonnes attentes.
« Il faut casser le mythe de la Si-
licon Valley comme paradis
pour trouver des investisseurs.
Les “venture capitalists” califor-
niens ne s’intéressent pas aux Aux côtés de ces acteurs de la vie économique,
mises en dessous de 5 millions Le Soir se mobilise pour stimuler l’esprit d'entreprise.
de dollars. Il y a certes de nom- Cet espace est le leur, le nôtre, le vôtre.
breux « business angels » pour www.lesoir.be/entrepreneur
les sommes inférieures, mais sur

14

Citigroup paiera 7 milliards de dollars
BANQUES L’amende va lui permettre de solder son passé avec les subprimes
La banque et la justice
américaine ont trouvé
un accord.
La publication
des résultats n’a pas
pour autant déçu
les investisseurs.
A
près plusieurs mois de
négociations, Citigroup
et la justice américaine
ont fini par trouver un accord « à
l’amiable ». La banque avait
d’abord proposé de payer 363
millions de dollars (266 millions
d’euros) selon la presse améri-
caine, alors que la Département
de la justice, l’Agence américaine
de garantie des dépôts bancaires
et plusieurs Etats américains en
réclamaient 12 milliards (8,8
milliards d’euros).
Finalement, la troisième
banque des Etats-Unis devra
payer 7 milliards de dollars (5,1
milliards d’euros). En échange de
cette amende, elle évite les pour-
suites et s’acquitte de ses erreurs
passées dans le domaine de l’im-
mobilier.
Il est reproché à Citigroup
d’avoir commercialisé entre
2003 et 2008 des placements liés
à des crédits immobiliers fra-
giles. Elle en aurait vendu pour
3,5 milliards (plus de 2,5 mil-
liards d’euros). Ces produits
toxiques ont provoqué des mil-
liards de dollars de pertes pour
les investisseurs à l’éclatement de
la bulle immobilière. Concrète-
ment, la banque américaine est
mouillée dans l’affaire des sub-
primes.
« Les activités de la banque ont
La banque évite les poursuites et s’acquitte de ses er-
reurs passées dans le domaine de l’immobilier
beaucoup contribué à la crise fi-
nancière qui a dévasté notre éco-
nomie en 2008 », a fustigé le mi-
nistre de la Justice américaine
Eric Holder. Pour le directeur gé-
néral, Michael Corbat, l’accord
annoncé aujourd’hui résout tous
les litiges en cours sur la titrisa-
tion de prêts immobiliers et titres
dérivés. « Nous pensons que cet
accord est dans l’intérêt de nos ac-
tionnaires et qu’il nous permet de
LESBRÈVES
Moins de starters en Wallonie
S
elon une analyse du Syndicat neutre pour indépendants
(SNI) basée sur les données du bureau d’informations
commerciales B-Information, le nombre d’entreprises nou-
vellement créées (« starters ») continue de baisser en Belgique,
depuis le début de l’année 2012. Durant les six premiers mois de
2014, 36.283 entreprises ont été créées tandis qu’elles étaient
38.899 à voir le jour durant la même période l’année passée. Soit
une baisse de 6,8 %. La baisse de starters est la plus marquée en
Wallonie (- 15,8 %). En Flandre (- 2,8 %) et à Bruxelles (- 3 %),
l’érosion est moins nette. O.F.
BPOST
Seul en lice pour le contrat
de distribution des journaux
Seul bpost reste en lice pour le
contrat de distribution des jour-
naux et périodiques à partir de
janvier 2016, a indiqué lundi
après-midi le syndicat socialiste
(ACOD/CGSP). Il a été décidé de
ne pas poursuivre les négocia-
tions avec les deux autres candi-
dats, car ils ne fournissent pas de
garanties suffisantes, a indiqué
de son côté André Blaise, secré-
taire général de la CSC-Trans-
com. Du côté du cabinet du mi-
nistre de l’Economie, Johan
Vande Lanotte (sp.a), on n’a pas
voulu réagir à cette possible dé-
cision. La société bpost non plus
n’a pas pu confirmer cette infor-
mation. Selon les syndicats, envi-
ron 3.000 emplois sont en dan-
ger si bpost perd le contrat. (b.)
Citigroup, qui détient Citibank, est accusée d’avoir commercialisé des placements liés à des crédits immobiliers à risque qui ont généré des
milliards de pertes pour les investisseurs. © AFP.
nous tourner vers l’avenir, pas le
passé », a-t-il commenté dans un
communiqué.
Les résultats trimestriels de la
banque américaine ont été plom-
bés par l’amende. Citigroup ac-
cuse en effet une charge de 3,8
milliards de dollars (2,8 milliards
d’euros) avant impôts au
deuxième trimestre. La publica-
tion des résultats n’a pour autant
pas déçu les investisseurs. Le bé-
néfice par action annoncé est su-
périeur aux attentes des ana-
lystes et le cours de l’action a
grimpé de plus de 3,5 % à Wall
Street.
L’accord s’inscrit dans le cadre
des investigations lancées en
2012 sur la pratique des banques
à l’origine de la crise financière.
CHANGES
Immunité partielle pour
les courtiers manipulateurs ?
Les autorités judiciaires améri-
caines pourraient offrir l’immu-
nité partielle à de jeunes cour-
tiers londoniens en échange d’in-
formations sur des manipula-
tions du marché des changes, a
rapporté le Financial Times dans
son édition de lundi. La manipu-
lation présumée du marché des
changes fait l’objet de plusieurs
enquêtes dans différents pays,
dont les Etats-Unis, la Suisse et le
Royaume-Uni. Le scandale est de
taille : de nombreuses grandes
banques sont dans le collimateur
des régulateurs, dont Deutsche
Bank, Citigroup, BNP Paribas,
Barclays et UBS, et certaines
d’entre elles ont déjà suspendu
des cambistes dans le cadre de
cette affaire (b.)
Pour des faits similaires, JP Mor-
gane Chase a déjà versé 13 mil-
liards de dollars (9,5 milliards
d’euros) fin 2013. Elle détient à
ce jour le record de la plus grosse
amende jamais infligée à une ins-
titution bancaire par la justice
américaine.
Toujours pour les mêmes faits,
la prochaine sur la liste pourrait
être Bank of America. Cette fois-
ci l’amende pourrait s’élever à 17
milliards de dollars (12,5 mil-
liards d’euros). « Citi n’est pas la
première institution à être tenue
pour responsable par le départe-
ment de la justice, et elle ne sera
certainement pas la dernière », a
rappelé Eric Holder. Et si Citi-
group tourne la page des sub-
primes, le compromis signé n’ex-
clut pas des poursuites civiles à
l’égard de certains banquiers du
groupe. ■
MORGANE KUBICKI
Fusions et acquisitions :
la pharma se distingue encore
PHARMACIE L’Américain AbbVie rachète le britannique Shire pour 40 milliards d’euros
epuis quelques mois, c’est
D l’effervescence dans le sec-
teur pharmaceutique. Il ne se
passe pas une semaine depuis le
début de l’année sans qu’une ac-
quisition digne de ce nom (M&A
dans le jargon, pour Mergers and
Acquisitions), une cession d’ac-
tifs ou un accord de coopération
ne soit annoncé. C’est bien
simple, d’après le cabinet
d’études Dealogic, la pharmacie
est le secteur est le plus actif en
2014, avec plus de 200 milliards
de fusions et acquisitions annon-
cées depuis début janvier. Près de
25 % des opérations sont rela-
tives à ce secteur. Cette fois, c’est
au tour de l’Américain AbbVie de
jeter son dévolu – après 5 essais
infructueux – sur le Britannique
Shire, pour quelque 54 milliards
de dollars (pas loin de 40 mil-
liards d’euros). Le groupe met
ainsi la main sur un portefeuille
très lucratif de traitements contre
l’hyperactivité et les maladies
rares, qui dégagent des marges
opérationnelles importantes.
« Les marges, c’est l’un des pro-
A qui va profiter l’amende infligée
à Citigroup ?
a banque a été condamnée à
L une amende de 7 milliards
de dollars (5,1 milliards d’euros),
qui seront répartis entre plu-
sieurs acteurs ayant mené les né-
gociations.
Dans le détail, la banque ver-
sera 4 milliards de dollars
(2,9 milliards d’euros) au dépar-
tement de la Justice américaine.
500 millions de dollars (367 mil-
lions d’euros) seront répartis
entre l’agence américaine de ga-
rantie des dépôts bancaires
(FDIC) et les cinq Etats améri-
cains qui étaient associés aux
dossiers.
Le solde restant de 2,5 mil-
liards de dollars (1,8 milliard
blèmes majeurs du secteur phar-
maceutique aujourd’hui », es-
time Patrick Haeselman, spécia-
liste des marchés chez BNP Pari-
bas. « La croissance autonome
des ventes est de 2 % en moyenne
en Europe, et les marges bénéfi-
ciaires sont faibles, alors que la
plupart des géants du secteur re-
gorgent de liquidités ». Dans le
cas précis d’AbbVie, il est évident
que le rachat du groupe Shire, ba-
sé en Irlande, va dynamiser les
ventes : les perspectives de la so-
ciété britannique sont radieuses
puisqu’elle vise un doublement
de son chiffre d’affaires, à 10 mil-
liards de dollars d’ici à 2020, no-
tamment grâce au rachat l’an der-
nier pour 4,2 milliards de dollars
de ViroPharma, une société bio-
technologique américaine.
Mais d’autres raisons ex-
pliquent la boulimie actuelle des
grands acteurs du secteur phar-
maceutique. « La première est la
plus connue : la perte de brevets
sur des médicaments importants
pour leurs chiffres d’affaires et la
difficulté financière d’en mettre
L'ÉCONOMIE 15
d’euros) prendra la forme d’une
compensation pour les consom-
mateurs et investisseurs lésés
par Citigroup entre 2003 et
2008 dans le cadre de la vente
des produits toxiques. Le but est
de soulager les consommateurs
sur le marché des crédits immo-
biliers.
« L’allégement prendra di-
verses formes, y compris la mo-
dification de prêt pour les pro-
priétaires qui n’arrivent plus à
rembourser, un refinancement
pour les emprunteurs en difficul-
té, une diminution des rembour-
sements pour certains acheteurs,
et des dons aux organismes qui
assistent au réaménagement et à
d’autres sur les rails », explique
Rudi Van Eynden de Candriam
(anciennement Dexia Asset
Mangement). « S’il y une base
très importante de fusions, c’est
parce que les géants du secteur
s’intéressent à des petites sociétés
hyperspécialisées dans un seg-
ment – parfois sous-segment – du
marché de la santé, qui complète
ou améliore leurs propres re-
cherches. Cela leur permet d’évi-
ter des coûts astronomiques en
« recherche et développement »,
qui pèsent très lourd pour le sec-
teur traditionnel », poursuit l’ex-
pert. Les synergies sont un autre
point d’attention des grands sec-
teurs. Améliorer ou compléter les
recherches cliniques ne sont
qu’un aspect des coûts globaux
assumés. « Il ne faut pas se leur-
rer : si le leader mondial Pfizer
s’est heurté à des levées de bou-
cliers lorsqu’il a annoncé son in-
tention de racheter le britannique
AstraZeneca, c’est parce qu’il était
évident, au vu des activités des
deux groupes, que l’emploi allait
souffrir. Mais c’est une réalité :
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LES AMENDES
Pénalités imposées
aux banques
par les Etats-Unis
25 milliards de dollars à cinq
banques américaines en
2012 pour saisies immobi-
lières abusives.
13 milliards de dollars à
JPMorgan Chase et 11,6
milliards à Bank of America
en 2013 pour avoir commer-
cialisé des produits hypothé-
caires toxiques.
8,9 milliards de dollars à
BNP Paribas Fortis pour
avoir violé des embargos
américains entre 2002 et
2009.
2,6 milliards de dollars à
Crédit Suisse en 2014 pour
avoir facilité l’évasion fiscale
de contribuables américains.
2,6 milliards de dollars à
JPMorgan Chase en 2014
pour avoir fermé les yeux sur
les pratiques de l’escroc
Bernard Madoff.
1,53 milliard de dollars à UBS
en 2012 et 1,05 milliard à
Rabobank en 2013 pour des
manipulations supposées du
taux interbancaire Libor.
l’accès à des logements locatifs
abordables pour les familles à
faibles revenus dans les zones de
coûts élevés », précise le commu-
niqué du département de la Jus-
tice.
Un observateur indépendant
sera nommé pour déterminer si
Citigroup se plie à ces obliga-
tions. Si la banque n’a pas distri-
bué les 2,5 milliards de dollars
d’ici 2018, elle devra s’acquitter
de pénalités auprès de Neigh-
borWorks America. L’association
à but non lucratif procure des lo-
gements à prix abordables et
aide au développement des com-
munautés. ■
M.K.
quand on fait face à des taux de
marge opérationnelle qui peinent
à dépasser les 5 %, on cherche na-
turellement à dégager des écono-
mies structurelles en matière de
coûts de fonctionnement. Et l’em-
ploi est souvent dans le viseur… »
Optimisation fiscale
La faiblesse de taux est une
troisième raison qui pousse les
sociétés pharmaceutiques à s’ac-
tiver. Avec des taux planchers à
court comme à long terme, « il est
assez facile de s’endetter, poursuit
Rudy Van Eyden, d’autant que
l’économie mondiale semble sor-
tir de l’ornière, ce qui offre des
perspectives de croissance à plus
long terme. »
Dernier élément qui pousse les
sociétés « pharmas » à sortir du
bois : la possibilité d’échapper à
l’impôt qui les frapperait d’office
si les bénéfices réalisés hors des
Etats-Unis n’étaient pas réinves-
tis en acquisitions ou accords de
partenariats. C’est ce qu’on ap-
pelle de l’optimisation fiscale… ■
F.M.
15

Le Soir Mardi 15 juillet 2014
16
Tecteo a injecté
300.000 euros dans le
capital du news maga-
zine M... Belgique, par le
biais de la chaîne BeTV,
qu'elle contrôle. © D.R.
Partenariat transatlantique :
la Commission alliée à Wall Street ?
COMMERCE Une
L’Europe pousse-t-elle
l’Amérique à alléger les
réglementations finan-
cières imposées
dans la foulée de la crise
de 2008 ?
C’est l’accusation
portée par Corporate
Europe Observatory.
La Commission
dément.
D
ans le cadre des (dis-
crètes) négociations sur
le Partenariat transat-
lantique, dont le sixième round
se tient cette semaine, à nouveau
l’exécutif européen tente de
convaincre les Etats-Unis d’ac-
cepter le principe de la coopéra-
tion en matière de régulation fi-
nancière.
Pour Corporate Europe Obser-
vatory (CEO), une ONG qui
traque les activités des lobbies
du « big business », sous couvert
d’harmonisation et au prétexte
de renforcer la stabilité finan-
cière, la Commission travaillerait
en réalité au bénéfice des
grandes entreprises financières
européennes et tenterait d’impo-
ser aux Etats-Unis le détricotage
de leur nouvelle réglementation
plus stricte que la nôtre, notam-
ment en matière bancaire.
L’ONG se base sur une proposi-
tion confidentielle faite par les
négociateurs européens à leurs
homologues américains en mars
dernier.
1 Pousser à la dérégulation ?
« Outre-Atlantique, les nou-
velles règles, surtout en matière
bancaire, sont plus sévères. Et les
banques européennes voudraient
bien pouvoir faire, à l’avenir,
leurs affaires aux Etats-Unis
tout en respectant, non pas les
règles américaines, mais les
règles européennes. C’est le pre-
mier objectif de la coopération
régulatoire que la Commission a
proposé aux négociateurs améri-
cains en mars dernier », ex-
plique Kenneth Haar, de Corpo-
rate Europe Observatory. Et pas
le seul, assure-t-il.
« Un objectif plus général est
d’empêcher que les législateurs et
régulateurs puissent imposer des
règles qui pourraient affecter les
entreprises financières de l’autre
partie contractantes. Par
exemple, une limite plus basse
au ratio de levier bancaire impo-
Banco Espirito Santo continue de chuter
BANQUES La prise de fonction de la nouvelle direction n’a pas vraiment apaisé les marchés
a nouvelle équipe dirigeante
L de la banque n’aura pas cal-
mé la chute du cours du titre
longtemps. Après avoir gagné
6 % à l’annonce du changement
de direction, le titre de Banco
Espirito Santo s’est déprécié à
nouveau. En une semaine, l’ac-
tion a perdu 38 % de sa valeur.
La banque portugaise est en
difficulté depuis que le groupe
Espirito Santo International
(ESI) accumule les dettes et me-
nace de tomber en faillite. Elle
est inquiétée par les risques des
ÉCONOMIE
ONG accuse Bruxelles de pousser à la dérégulation financière
Si la Commission souhaite que la régulation financière soit intégrée au Partenariat transatlantique, l’administration américaine, jusqu’à
présent, a refusé. Malgré les pressions européennes, conjuguées à celles des grandes banques de Wall Street... © AP.
sée aux Etats-Unis impacterait
négativement les filiales des
grandes banques européennes,
qui financent une plus grande
part de leurs activités via l’em-
prunt. C’est ce genre de scénario
que veut éviter la Commission. »
L’ONG se défend de faire à la
Commission un procès d’inten-
tion. Elle reconnaît que la coopé-
ration dans la définition des
normes n’interdit pas, en tant
que telle, la mise en œuvre de
mesures de régulation pruden-
tielles.
« Mais si la proposition de la
Commission était acceptée, elle
rendrait plus difficile le renforce-
ment de la régulation financière.
Puisqu’une partie contractante
souhaitant édicter une nouvelle
règle devrait d’abord négocier
avec l’autre partie, avant même
d’en parler avec son propre par-
lement. Or, il n’y a pas unanimi-
té sur ce qui constitue une règle
prudentielle légitime : si les
Etats-Unis sont plus stricts vis-
autres sociétés du groupe, car la
Banco Espirito Santo (BES) est
détenue à 25 % par Espirito San-
to Financial Group (ESFG), lui-
même détenu à 49 % par Espiri-
to Santo International (ESI), la
holding à la tête du groupe. L’ex-
position de la banque aux entités
du groupe se chiffrerait à plus
d’un milliard d’euros.
Jeudi, le cours de l’action avait
été suspendu à la Bourse de Lis-
bonne pour éviter une descente
aux enfers après avoir déjà perdu
plus de 17 % en début de jour-
à-vis des banques, ils le sont
moins vis-à-vis des fonds spécu-
latifs. Et vice versa pour l’Eu-
rope. »
2 Renforcer la stabilité finan-
cière ? Officiellement, le ca-
binet du commissaire De Gucht,
chargé de négocier le futur traité
de « libre-échange » transatlan-
tique, ne fait aucun commen-
taire « sur d’éventuels textes fui-
tés », renvoyant aux documents
publiés sur le site de la Commis-
sion.
« Off the record », les accusa-
tions de Corporate Europe Ob-
servatory font grincer des dents.
« Une nouvelle fois, CEO dé-
monte son habileté à manipuler
les médias sur base d’une préten-
due analyse équilibrée et objec-
tive d’un prétendu document qui
aurait fuité », dit-on dans les
couloirs de la Commission.
« Les réformes de la réglemen-
tation financière visent les
mêmes objectifs de part et d’autre
née. La situation avait ravivé la
crainte d’une nouvelle crise ban-
caire sur les marchés européens.
Depuis, la Banque centrale du
Portugal a ordonné une réunion
extraordinaire du Conseil d’ad-
ministration de la banque pour
accélérer la mise en place de
nouveaux dirigeants, qui était
initialement prévue pour la fin
du mois. Le but : apaiser au plus
vite les marchés et éviter de faire
resurgir les vieux démons de la
crise financière. Le Portugal sort
tout juste de son plan d’aide né-
de l’Atlantique, même si la ma-
nière de les atteindre peut diffé-
rer. Dans le cadre des négocia-
tions du TTIP, nous proposons
d’inclure le principe de la coopé-
ration régulatoire, mais aucune
norme prudentielle particulière,
dont la substance ne doit pas, se-
lon nous, être négociée dans le
cadre d’un accord commercial. Il
est tout à fait faux de prétendre
que plus de coopération se tra-
duira par de la dérégulation. En
revanche, elle renforcera la stabi-
lité financière et créera un mar-
ché plus large et plus efficient
pour les entreprises financières
européennes et américaines »,
ajoute-t-on.
Ces contre-arguments laissent
Kenneth Haar de marbre. « Si la
crise financière de 2008 s’est
propagée d’un côté à l’autre de
l’Atlantique, ce n’est pas en rai-
son de l’existence de normes dif-
férentes, mais du fait de l’inter-
connexion des systèmes finan-
ciers et de l’opacité dans laquelle
gocié en 2011 à la suite de la crise
des dettes souveraines.
Ricardo Salgado, à la tête de la
première banque privée du pays
depuis 23 ans, a annoncé sa dé-
mission fin juin après la décou-
verte d’irrégularités comptables.
La nouvelle équipe a dû prendre
ses fonctions plus vite que prévu
afin d’éviter de laisser la banque
sans direction. La figure emblé-
matique de la famille Espirito
Santo quitte son poste au profit
de l’économiste Vitor Bento, an-
cien de la Banque du Portugal.
s’opéraient de nombreuses opéra-
tions », réplique-t-il.
« La stabilité financière n’est
pas le seul objectif de la régula-
tion ; celle-ci peut – et doit – aus-
si veiller à ce que le système fi-
nancier finance l’économie réelle
– notamment les investissements
à long terme que nécessitera la
transition écologique. Or, l’on
peut craindre que la « coopéra-
tion régulatoire » rende, sinon
impossible, tout au moins très
difficile la mise en œuvre de me-
sures visant un tel objectif, ou in-
terdisant, par exemple, certains
produits hautement spécula-
tifs. »
3 La Commission alliée à Wall
Street ? Et Corporate Eu-
rope Observatory de dénoncer
« l’alliance malsaine entre la
Commission, les grandes
banques européennes et les
banques de Wall Street, qui, en-
semble, font pression sur l’admi-
nistration américaine, qui, pour
La succession a été approuvée
par Espirito Santo Financial
Group, en concertation avec
l’autre grand actionnaire, l’insti-
tution française Crédit Agricole
qui en détient 14,6 %. Le conseil
d’administration a autorisé les
nominations en urgence, dans la
nuit de dimanche à lundi, afin de
rassurer les investisseurs.
Mais pour l’instant, le titre
continue sa chute. Le ESFG a ré-
duit sa participation de 25 % à
20 %, pour honorer des dettes. ■
M.K.
REPÈRES
Un accord commercial
entre l’Union
et les Etats-Unis
Le Partenariat transatlan-
tique de commerce et d’in-
vestissement (TTIP en an-
glais) est un accord com-
mercial en cours de négocia-
tion entre l’Union
européenne et les Etats-
Unis. Le principal objectif
n’est pas la réduction des
tarifs douaniers, déjà très
faibles, mais l’abaissement
des « barrières non tari-
faires », via l’harmonisation
des réglementations et
normes, notamment tech-
niques, sanitaires ou envi-
ronnementales. Ce qui fait
craindre à ses opposants –
ONG, syndicats, organisa-
tions de consommateurs… –
un nivellement par le bas.
Un deuxième volet portant
sur la « protection des inves-
tisseurs étrangers » fait
également débat, car le TTIP
pourrait autoriser une entre-
prise privée à faire un procès
à un Etat, et à demander des
dommages et intérêts, de-
vant un panel d’arbitrage
international, si cet Etat
votait une loi défavorable à
ses intérêts.
D.B.
le moment, refuse que la régula-
tion financière soit intégrée au
Partenariat transatlantique, de
peur que les nouvelles règles édic-
tées outre-Atlantique depuis
2008 ne finissent par être di-
luées. »
Réponse de la Commission :
« Les propositions européennes
visent à assurer la stabilité fi-
nancière – et non les intérêts des
institutions financières ».
Reste que celles-ci sont ali-
gnées à 100 % sur les proposi-
tions de l’exécutif européen, in-
siste Corporate Europe Observa-
tory. Qui cite un responsable de
TheCityUK, un lobby financier
britannique, qui déclarait il y a
quelques mois que les proposi-
tions de la Commission « re-
flètent si étroitement l’approche
de TheCityUK qu’on pourrait
penser qu’elles sont extraites di-
rectement d’une de nos bro-
chures » sur le Partenariat trans-
atlantique. ■
DOMINIQUE BERNS
L’action LE SOIR - 15.07.14
Source : Boursorama
Banco Esperito Santo
En euros
1,5
1,0
0,5
0,45
- 7,8 %
0
14 Juil. 2013 14 Juil. 2014
16

GASTRONOMIE
La renaissance
des restos
italiens
P.20
A
vec cinq titres olym-
piques, le nageur Ian
Thorpe, 31 ans et re-
traité depuis un an,
est une des plus
grandes stars du sport austra-
lien et le plus titré des athlètes
de son pays aux JO.
Dimanche soir, à la télévision
australienne, Thorpe a encore
marqué l’opinion australienne
mais pour d’autres raisons.
Dans une interview-confession,
celui que l’on appelait la
« Thorpille » a effectivement ré-
vélé ce que la rumeur l’avait
toujours amené à démentir :
son homosexualité.
« Cela fait longtemps que j’y
réfléchis. Je ne suis pas hétéro-
sexuel, a-t-il déclaré dans cet
entretien. Ce n’est que très ré-
cemment, au cours des deux
dernières semaines, que j’ai dé-
cidé d’en parler avec mes
proches. J’ai réalisé que le men-
songe était devenu si gros que je
ne voulais pas que les gens re-
mettent en cause mon intégrité
et pensent que j’avais menti sur
tout. »
Thorpe est sans doute la plus
grande star sportive mondiale à
avoir fait son coming out. Une
façon sans doute pour lui de
sortir d’une période de pro-
fonde dépression, de maladies
et de blessures, et, espère-t-il,
de faire avancer la cause des
homosexuels.
« Nous avons besoin d’athlètes
gays très célèbres pour prouver
que les stéréotypes sont faux »,
a déclaré son compatriote Mat-
thew Mitcham, également
champion olympique de nata-
tion et gay. ■
J.-F. Lws
LITTÉRATURE
Nadine
Gordimer nous
a quittés
P.28
Ian Thorpe est considéré comme le plus grand champion olympique australien de tous les temps. Son coming out n’en est que plus important. © REUTERS.
« Les fédérations disent qu’il n’y
a pas de gays dans leur sport »
ENTRETIEN
nthony Mette est conseiller
A en psychologie du sport à la
clinique du sport de Bordeaux et
membre du Comité permanent
de lutte contre les discrimina-
tions du ministère français des
Sports. Il a travaillé sur l’homo-
phobie dans le sport.
Quel est l’intérêt pour un sportif
comme Ian Thorpe de faire cette
révélation ?
Pour lui, c’est une libération et
un soulagement, un apaisement,
c’est assumer ce qu’il est vrai-
ment et vivre ce qu’il a envie de
vivre. Sur le plan sociétal, c’est
important car c’est le plus grand
sportif mondial à avoir fait son
coming out. C’est arrivé avec des
sportifs américains de disci-
plines importantes là-bas mais
inconnus chez nous.
Est-ce que l’impact d’un tel
coming out ne démontre pas le
caractère toujours très macho et
sexiste du monde du sport ?
La natation n’est sans doute pas
un sport si macho que cela car
c’est une discipline où les clubs
sont mixtes, où les deux sexes se
côtoient en permanence. Le sport
en général est, c’est vrai, assez
sexiste, car c’est justement un en-
droit où l’on construit le mascu-
lin, où l’on « apprend aux gar-
çons à être des garçons ». Il y a
beaucoup d’homosexuels refoulés
qui ont peur des réactions au-
tour d’eux. Dans le cas de
Thorpe, l’impact négatif est mul-
tiplié car il n’y a pas que sa fa-
mille autour de lui, il y a tout un
pays, et c’est d’autant plus com-
pliqué et courageux à assumer
publiquement.
Tous les sports sont-ils compa-
rables sur ce plan ?
Dans toutes les études que j’ai
menées, on voit que ce n’est pas
tellement la nature d’un sport
qui entraîne des comportements
homophobes mais le fait de tou-
jours jouer entre garçons, sur-
tout à un haut niveau. En foot-
ball, dans les équipes de jeunes, il
y a des filles sur le terrain d’à cô-
té, les mamans qui regardent le
match mais, à un moment, vous
n’avez plus que des hommes dans
l’encadrement, entraîneurs, mé-
decins, et ce contexte-là, qui fina-
lement se rapproche de ce que
l’on connaît à l’armée ou dans la
police, exacerbe la virilité, la
compétition et l’agressivité et des
formes de rejet, notamment en-
Anthony Mette. © D.R.
FOOTBALL
Le Mondial
de Philippe
Albert
P.26
L’homo-
sexualité
est-elle
encore tabou
en sport ?
Le nageur australien Ian
Thorpe a fait son coming out,
une démarche qui reste
compliquée dans le monde
du sport.
vers les homosexuels. En fait,
c’est un problème d’intolérance
en général, pas seulement d’ho-
mophobie.
On parle de cas anglo-saxons.
C'est encore tabou chez nous ?
Cela évolue beaucoup depuis
quelques années. En France, la
ministre des Sports a nommé
une responsable de cette ques-
tion. Tout dépend de la volonté
politique. Les Pays-Bas et la
Scandinavie sont fort en avance
sur ce sujet. En Belgique, il ne se
passe pas grand-chose. Le pro-
blème tient plus aux fédérations
qu’aux politiques. Pour la nata-
tion, un Thorpe devrait être l’oc-
casion de prendre position sur le
sujet et elle ne fait rien. J’ai vu
des dirigeants de haut niveau
qui me disaient : « Pourquoi tra-
vaillez-vous là-dessus ? Il n’y a
pas de gays dans notre sport ; on
le saurait. » En fait si, il y en a
plein, mais ils se cachent. Il faut
qu’il y ait un problème pour que
les choses bougent. J’ai fait des
enquêtes sur 400-500 sportifs :
il y avait 0 % de sportifs homo-
sexuels, ce qui est impossible,
mais il y avait toujours une
vingtaine d’entre eux qui ne ré-
pondaient pas à la question…
Donc, cela reste compliqué et un
Thorpe peut servir de modèle
pour faire bouger les lignes. ■
Propos recueillis par
JEAN-FRANÇOIS LAUWENS
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
MUSIQUE
Le retour de
Morrissey,
ancien chanteur
des Smiths P.32
COLLINS, SAM, HITZLSPERGER, THOMAS...
De plus en plus de coming out
chez les Anglo-Saxons
Si Thorpe est une star mondiale du sport, de plus
en plus de sportifs ont, ces derniers mois, ces
dernières années, fait leur coming out. Mais force
est de constater que cela concerne essentielle-
ment des pays anglo-saxons.
Aux Etats-Unis, le joueur de basket (NBA) Jason
Collins (photo du haut) est entré dans l’histoire en
avril dernier en devenant le premier sportif d’une
discipline majeure à révéler son homosexualité.
Il a servi d’exemple à Michael Sam (deuxième
photo en partant du haut), joueur de football amé-
ricain, le sport le plus populaire aux USA, devenu
en mai dernier le premier joueur homosexuel re-
cruté par une équipe de la prestigieuse NFL, les St.
Louis Rams.
En Europe, c’est le football qui jouit de ce statut de
sport numéro 1 et le footballeur allemand (52
sélections en équipe nationale) retraité Thomas
Hitzlsperger (troisième en partant du haut) a été
la première vedette du ballon rond à franchir le
pas. En rugby, c’est le cas du Gallois Gareth Tho-
mas (en bas), qui a été fort médiatisé car il était
encore en activité.
Côté féminin, les cas les plus célèbres sont des
joueuses de football ou de tennis, comme Martina
Navratilova ou Amélie Mauresmo.
Les plongeurs Greg Louganis, Tom Daley ou Mat-
thew Mitcham (20 ans), comme le nageur Mark
Tewksbury, ont également révélé leur homosexua-
lité par militantisme.
Mais il y a eu des drames comme celui du footbal-
leur anglais Justin Fashanu qui avait révélé son
homosexualité en 1990 et avait fini par se suicider
en 1998 après une campagne d’homophobie et un
rejet par ses pairs footballeurs culminant avec des
accusations d’agression sexuelle de la part d’un
jeune homme de 17 ans, accusations abandonnées
par la suite.
J.-F. LWS
17
Le Soir Mardi 15 juillet 2014 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

18 LEMONDE 19
SÉRIE 50 ANS D’IMMIGRATION TURQUE 2/4 SÉRIE
Les participants
Les vertus de
l’alimentation durable 2/6
au Défi alimenta-
Le 16 juillet 1964, tion durable,
la Belgique si- lancé par Inter-

« L’assimilation ? A éviter à tout prix »

gnait une conven-
tion de travail
avec la Turquie.
D’abord venue
pour travailler
dans les mines, la
communauté
turque a énormé-
Les Turcs sont communautaristes ?
ment évolué en Le préjugé a la peau dure. Décryptage
50 ans. « Le
Soir » vous pro-
pose une plongée
dans l’histoire. national, en Belgique et en Allemagne.
Le calendrier En Turquie, Ankara garde un œil
Lundi 14 juillet
L’immigration
turque sous la
loupe
Mardi 15 juillet
Intégration vs.
assimilation, la
délicate équation
Mercredi 16
juillet ANKARA
à l’échelon européen mais aussi
très attentif sur sa diaspora.
nées soixante et septante, pour monter
dans un train, direction la Belgique… et le
reste de l’Europe.
Heureux celui qui se dit turc, donc. C’est
que cette immigration est connue pour être
très communautaire (voir Le Soir du 14
juillet). Différents facteurs permettent
d’ailleurs d’objectiver cette affirmation
(comme le montre l’infographie P.19).
dogan, le message est clair : « Nous avons
toujours poussé les Turcs de la diaspora à
éviter l’assimilation, et cela à tout prix. En
revanche, nous les incitons à s’intégrer, via
l’apprentissage de la langue, par exemple.
Mais il est important de pouvoir maintenir
un lien fort avec sa culture d’origine. Il est
important de préserver la langue turque
par exemple, cela ne veut pas dire qu’on ex-
clut l’intégration dans le pays d’accueil. »
Un réservoir de voix conséquent
Stratégiquement, les partis politiques na-
tionaux ont tout intérêt à garder le contact
avec les immigrés de nationalité turque :
ces derniers représentent un réservoir de
voix conséquent, puisqu’ils peuvent voter
aux prochaines élections présidentielles, les
10 et 24 août. En Allemagne, notamment,
ils sont plus de deux millions et demi…
Le contact avec ces personnes s’effectue
Environnement
Wallonie et Es-
pace Environne-
ment, racontent
« Consommer
l’intérêt de man-
ger plus saine-
durable
Avec 15 chaînes de télévision et 18 de ra-
dio, gageons que la TRT a de quoi s’occuper.
CONTREPOINT ment pour la
santé et la pla- demande des
Quant au frein à l’intégration que pourrait Plus belge que la Belgitude nète.
représenter la grande consommation de
médias en langue turque à l’étranger, le di-
recteur du service public estime que « les
Il y a la théorie, les études, les statistiques
et… la réalité. Nous avons rencontré Necati
concessions »
pays d’accueil ont un grand rôle à jouer ».
La suite n’est pas piquée des vers : « Avec
Sevik lors de la diffusion du match Belgique-
Algérie le 17 juin sur la place d’Emirdag, un
votre permission, je remarque également
petit village turc situé non loin de l’Anatolie.
Lorsque nous lui proposons d’arborer les
que les dirigeants européens sont parfois as-
sez peu proactifs sur cette question d’inté-
couleurs belges, Necati n’hésite pas une
seule seconde : il est à fond pour la Belgique !
gration. Certains Turcs continuent de s’ha- C’est donc avec le visage grimé aux couleurs
biller en Europe comme il y a vingt ans en noir-jaune-rouge que le Belgo-Turc regarde le
Turquie en réponse à la discrimination dont match. Il habite le pays depuis plusieurs
ils sont victimes… » dizaines d’années et y a d’ailleurs toujours
L’intégration n’est pas un mot qui plaît une maison. Ses deux fils se sont mariés avec
beaucoup à Mehmet Köse, le président des des Belges, une Wallonne et une Flamande.
Turcs de l’extérieur. « Que voulez-vous dire Durant tout le match, Necati, visiblement
exactement par là ? », s’exclame l’homme accro à son smartphone, ne cesse de nous
quand on aborde le sujet des liens entre la montrer des statuts sur Facebook. « Regar-
Turquie et ses immigrés. L’institut a été créé dez, tous mes amis turcs en Belgique postent

N
Une immigration DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE Est-ce à dire que la communauté turque notamment via les médias. En Belgique, les en 2010 et propose une série de services à des articles sur le match, ils sont tous pour la
d’entrepreneurs e mutlu türküm diyene », en n’est pas intégrée en Europe ou en Bel- membres de la communauté belgo-turque destination des Turcs vivant à l’étranger. A Belgique ! » Et de nous brandir une photo de
Jeudi 17 juillet français dans le texte « Heureux gique ? Certainement pas. Mais la question sont près de 70 % à suivre la presse de leur l’avenir, l’instance pourrait même devenir sa petite-fille, qui le rejoindra bientôt à Emir-
Décryptage des celui qui se dit turc ». La phrase a la particularité d’agiter certaines ins- contrée d’origine, contre 50 % pour les Ma- un ministère, ce qui montre bien le grand dag pour les vacances : « Elle est belle, n’est-ce
mythes du retour trône sur une stèle au milieu de tances turques, très impliquées dans le suivi rocains. « Les autorités publiques peuvent intérêt d’Ankara envers ses « exilés ». ■ pas ? Elle a à peine quatre ans et elle parle déjà Stéphanie a notamment dû adapter ses courses. © DOMINIQUE DUCHESNES.
et du mariage la gare ferroviaire d’Istanbul. Ces de leur diaspora… faire passer leurs messages aux Turcs de ANN-CHARLOTTE BERSIPONT le français, le néerlandais et le turc ! » Au pre-
quelques mots peuvent sembler anodins, Dans la capitale Ankara, nous avons eu l’étranger via nos chaînes », explique Ibra- ous connaissez le dévelop- manquer. Puis, à un moment, les
V
communautaire mier goal belge, c’est l’effusion de joie ! Neca-
mais prennent tout leur sens quand on sait l’occasion de rencontrer quelques per- him Sahin, le directeur de la TRT, la télévi- Les études montrent une communauté ti Selik se lève à deux reprises en vociférant et pement durable, mais quid Kényans voudront mieux gagner
que des milliers de migrants ont traîné sonnes haut placées. Au siège de l’AKP, le sion publique turque, dont le siège se situe, repliée sur elle-même. Necati, fan des nous gratifie d’un « tape m’en cinq » de la de l’alimentation durable ? « La leur vie… Que fera-t-on si en Bel-
leurs valises dans cet endroit dans les an- parti du Premier ministre Recep Tayyip Er- comme celui de l’AKP, à Ankara. Diables rouges, prouve le contraire... © D.R. victoire. Plus belge que la Belgitude. nourriture durable idéale, elle est gique plus personne ne sait faire
A.-C.B. locale, bio et consomme peu de pousser des haricots ? »
ressources », explique Stéphanie Si manger durable est impor-
Lefèvre, une des participantes tant pour sa santé et pour l’envi-
au Défi alimentation durable. ronnement, on ne peut changer
l’Union européenne 50 ans L’AVIS DE L’EXPERT
« Les Turcs ont réalisé une La population turque plus repliée que la population marocaine ?
« Ce qui m’intéressait dans le
Défi, c’était de manger plus du-
de mode de consommation en
un claquement de doigts. « Ce

de « Je t’aime, moi non plus » intégration en bloc »

ISTANBUL
DE NOTRE CORRESPONDANTE
inq mots : c’est toute la place qu’a occupée
C l’Union européenne dans un récent dis-
cours-fleuve du Premier ministre turc, Recep
Tayyip Erdogan, annonçant sa candidature à
l’élection présidentielle du 10 août prochain.
Cinq petits mots pour promettre de « travailler
encore plus pour l’adhésion » de son pays.
De ce côté-ci du Bosphore, force est de
constater que la construction européenne ne fait
plus recette auprès des électeurs. Recep Tayyip
Erdogan – qui a présidé à l’ouverture des négo-
ciations d’adhésion en 2005 – a pris l’habitude
d’ajouter, lorsqu’il évoque l’UE, que son pays
« n’attendra pas éternellement à la porte ».
Engouement, attente, lassitude, désintérêt
voire dédain : les Turcs et leurs dirigeants sont
passés par toutes les phases depuis 1963, année
de signature d’un accord d’association entre An-
kara et la Communauté économique euro-
péenne (CEE), qui prévoyait une union doua-
nière (réalisée en 1995) et, à terme, l’adhésion.
Avec l’ouverture des négociations, tous les es-
poirs étaient permis. Dix ans plus tard, la route
semble encore longue et l’issue, toujours plus
incertaine.
La Turquie n’a clôturé qu’un seul chapitre sur
35. Quinze chapitres sont bloqués par des Etats
membres ou l’UE, en raison notamment du re-
fus d’Ankara d’ouvrir ses frontières aux mar-
chandises de la République de Chypre, membre
depuis 2004 mais que la Turquie ne reconnaît
pas. Même le déblocage, en novembre dernier,
d’un 14e chapitre après trois ans de calme plat
n’a pas ravivé l’enthousiasme des Turcs.
L’ancien diplomate Uluç Özülker compare son
pays à une « fiancée qui attend indéfiniment
qu’on lui donne la date du mariage ». Il pour-
suit avec un proverbe : « Nous, les Turcs, disons
que “l’amour se lasse de trop de caprices”. Les
Turcs n’arrivent plus à faire confiance à l’Eu-
rope. Beaucoup sont persuadés que nous n’entre-
rons jamais. »
Beaucoup ne sont même plus sûrs d’avoir en-
vie d’entrer. L’étude Eurobaromètre Standard,
publiée deux fois par an, est éclairante à ce su-
jet. En 2004, 62 % des Turcs considéraient
comme une « bonne chose » l’adhésion de leur
pays à l’UE. En 2010, ils n’étaient plus que 47 %
à le penser, contre 38 % souhaitant encore
adhérer aujourd’hui.
De leur côté, les Européens ont multiplié ces
derniers mois les rappels à l’ordre, demandant
au gouvernement turc de respecter l’Etat de
droit et l’indépendance de la justice. « Cette an-
née a été marquée par des développements qui
ont soulevé de sérieuses inquiétudes et même des
doutes sur l’attachement de la Turquie aux va-
leurs et standards européens », a regretté Stefan
Füle, commissaire européen à l’Elargissement,
dans une tribune publiée le 7 juillet par le quo-
tidien turc Sabah.
« La Turquie semble s’éloigner
des valeurs de l’UE »
« La Turquie semble s’éloigner des valeurs de
l’UE qui, en retour, semble ne plus avoir de le-
viers pour influencer la Turquie », souligne Se-
rhat Güvenç, professeur de relations internatio-
nales à l’Université Kadir Has. « Le processus se
limite de plus en plus à un débat binaire entre
des Européens qui pensent : “La Turquie est mu-
sulmane, elle n’appartient pas au club” et des
Turcs qui, en réaction, proclament : “Puisque
nous ne sommes pas comme vous, nous agissons
à notre guise” », déplore-t-il.
Le désir d’Europe n’a pourtant pas déserté les
Turcs, pour qui l’UE reste avant tout synonyme
de « prospérité économique », de « paix » et de
« liberté de circulation » (Eurobaromètre, mai
2013). La disparition des visas, que la Turquie
espère obtenir d’ici trois ans, pourrait ainsi re-
donner de l’attrait à la perspective européenne.
« De l’homme d’affaires qui rate une réunion
à cause d’un visa délivré en retard, à l’étudiant
qui perd sa bourse Erasmus pour la même rai-
son, il faut comprendre la fatigue, la colère que
ces situations peuvent engendrer », plaide Zey-
nep Özler, une chercheuse spécialiste du sujet,
pour qui « le jour où l’UE réglera cette question
des visas, le soutien à l’adhésion remontera en
flèche dans l’opinion publique turque. » ■
ANNE ANDLAUER
L’infographie ci-contre donne une
série de facteurs objectifs qui
permettent d’évaluer l’intégration
de deux immigrations simultanées
dans le temps mais pourtant très
différentes, à savoir la turque et la
marocaine. On y remarque plu-
sieurs informations intéressantes :
la communauté belgo-turque a
davantage tendance à développer
ses propres associations, à avoir
un cercle d’amis ou des conjoints
de la même origine, à suivre la
presse dans la langue turque, etc.
Altay Manço, psychologue d’ori-
gine turque à l’Irfam, l’Institut de
recherche, formation et actions sur
les migrations, commente ces
deux modalités d’immigration.
Marocains et Turcs, deux immi-
grations très différentes ?
Les Turcs ont réalisé une intégration
« en bloc ». Ils ont créé leurs quar-
tiers, leurs associations, leur système
économique en développant, par
exemple, une industrie des kebabs.
Je parle d’un « melting-pot » à
l’américaine. En fait, ces immigrés
créent des espaces ou des réseaux
commerciaux bien à eux où leur
mode de vie devient un avantage
relatif les protégeant de la margina-
lisation économique et culturelle. De
leur côté, les Marocains ont davan-
tage parié sur l’« assimilationnisme
à la française ». Ils ont tenté de
s’assimiler via l’école et les diplômes.
Or, les taux de chômage sont très
élevés et ils souffrent encore énor-
mément de discrimination. Il y a
donc une énorme déception dans le
chef des immigrés d’origine maro-
caine, tandis que les Turcs ont, histo-
riquement, toujours été plus mé-
fiants vis-à-vis de l’éducation. On
voit dans les chiffres que les Maro-
cains se sentent plus discriminés que
Le dessinateur turc Ahmet Aykanat a réalisé ce dessin dans le cadre d’un
concours de cartoons organisé par l’association Beltud. © AHMET AYKANAT.
les Turcs, ce qui n’est pas étonnant
puisqu’ils ont beaucoup investi et ont
été déçus…
Ce ne sont que des tendances
types…
Bien entendu. Il y a des exceptions
nombreuses dans les deux cas. On
peut encore dire qu’économique-
ment, le modèle dit turc semble plus
lucratif… Je n’en fais pas pour autant
l’apologie : des réflexes de fermeture
subsistent et sont difficiles à dépas-
ser. Tout se passe comme si certains
groupes immigrés se sont économi-
quement adaptés mais restent éloi-
gnés culturellement des autres com-
munautés. Cela donne l’image de
voisins qui sont tous « mitoyens » les
uns des autres et non « citoyens » les
uns AVEC les autres. Je fais réfé-
rence à la pauvreté des échanges, de
la compréhension, de la solidarité et
des interactions entre populations
différentes dans certaines villes.
J’appelle cela une maison de Turcs :
ses habitants ont oublié de poser les
portes et les fenêtres.
Un décloisonnement est souhai-
table ?
Oui, la société doit se décloisonner.
Et cela passe déjà au niveau de la
gouvernance politique, locale et
nationale.
PROPOS RECUEILLIS PAR
A.-C.B.
Turcs
Taux de personnes parlant
la langue d’origine
Taux de mariages homogames
Taux de conjoints venant
du pays d’origine
Taux de personnes avec des amis
principalement de la même origine
Taux de personnes suivant
la presse dans la langue d’origine
Taux de propriétaires en Belgique
Taux de personnes pratiquant
leur religion
Taux d’activité économique
des femmes
Taux de personnes qui s’intéressent
à la politique du pays d'accueil
Taux de participation aux associations
de la culture du pays d’accueil
Taux de personnes parlant
la langue du pays d’accueil
Taux de personnes
se sentant discriminées
Taux d’auto-emploi
Taux d’accès
aux études supérieures
0 10
Marocains
rable dans la globalité. A savoir,
plus sain et plus respectueux
pour l’environnement. » Mais la
prise de conscience et la remise
en question remontent à
quelques années, lorsque ses en-
fants étaient encore petits. L’al-
lergie au lactose d’une de ses
filles a également poussé Sté-
phanie à réfléchir au contenu
quotidien de son assiette.
Acheter local peut paraître
simple. Mais dans les faits et la
vie de tous les jours, cela n’est
pas toujours facile. Le carnet
d’adresses doit d’abord être assez
fourni, souligne Stéphanie. « En
plus, la production change tous
les mois alors que les supermar-
chés proposent toujours les
mêmes produits. Il faut donc
s’adapter. J’arrange mon menu
en fonction de ce que je trouve,
notamment au marché. »
Mais outre le problème du me-
nu, la survie même des produc-
teurs locaux est parfois en jeu.
Or, sans producteurs, pas de pro-
duits locaux. « On décourage ces
gens. Je pense notamment à l’Af-
sca (Agence fédérale pour la sécu-
rité de la chaîne alimentaire).
D’accord, elle a un rôle à jouer
pour prévenir les crises alimen-
taires. Mais elle ne fait pas dans
la nuance. » Un exemple récent
fâche Stéphanie : celui de la
chanteuse Murielle Dacq,
connue pour son titre Tropique,
et reconvertie dans la produc-
tion de fruits et légumes. Des
milliers d’euros investis et son
rêve réduit à néant suite à un
contrôle de l’Afsca. « Ça m’inter-
pelle : quel est le risque avec des
fruits et légumes ?, poursuit Sté-
phanie. Elle ne va tout de même
20 30 40 50 60 70 80 90 100 % pas mettre des OGM dans sa pro-
Source marocaine : Saaf, Hida & Aqbal, 2009
duction ? Au pire, ne risque-t-on
Source turque : Kaya & Kentel, 2008
pas juste de manger un fruit
pourri ? Je préfère être un peu
malade en mangeant local que
d’attraper une maladie grave en
n’est pas facile, il ne faut pas rê-
ver. Cela demande des conces-
sions. De notre côté, nous es-
sayons de manger moins de
viande, plus local et plus bio
mais il faut le temps de trouver
des habitudes. » Mais, comme
toute chose qui s’apprend,
consommer durable finit par
s’acquérir, note Stéphanie. « Il y
a plein de choses difficiles à faire
dans la vie comme apprendre à
marcher, mais finalement, on le
fait quand même. » Manger du-
rable est donc un cap, mais c’est
surtout un acte citoyen. Un avis
partagé par tous les participants
au Défi alimentation durable. ■
WENDY GERMEYS (st.)
DEPUIS LE DÉFI
« Pas besoin de peler
les aliments bio »
Pour Stéphanie Lefèvre et sa
famille, le Défi alimentation
durable est synonyme du
début de la consommation
d’aliments végétariens, une à
deux fois par semaine. Un
autre changement dû au Défi
est la manière de faire les
courses. Manger durable ne
s’improvise pas. « Je réfléchis
à ce que je vais acheter et où,
confie-t-elle. Les encadrants
nous ont donné des repères
pour connaître les légumes de
saison, notamment une appli-
cation pour GSM. Ils nous ont
aussi donné des annuaires avec
les producteurs locaux et des
sites internet. » Le groupe de
12 ménages permet aussi aux
participants d’avancer.
« C’est un groupe riche en
partages. Namur est fort grand
et nous n’allons pas forcément
aux mêmes endroits pour nos
courses, mais nous pouvons
partager des initiatives. » Le
Défi a également appris à
Stéphanie à consommer

en Allemagne Génération Özil, le joueur de foot symbole de la réussite des immigrés turcs
BERLIN
DE NOTRE CORRESPONDANT
ors de la Coupe du monde de football
L en Allemagne, en 2006, les Turcs
avaient tous hissé des drapeaux allemands
à leurs fenêtres et sur leurs voitures ! Tout
le monde avait été époustouflé par le sou-
tien de la première communauté étran-
gère à la « Mannschaft ». Les Turcs
avaient montré – le temps d’un grand évé-
nement sportif – qu’elle était heureuse de
vivre dans « son » pays.
Si l’on en croit les sondages, 90 % des Al-
lemands d’origine turque – 2,5 millions
selon les chiffres du ministère de l’Inté-
rieur – se sentent bien dans « leur » pays.
« Si certains jeunes ne s’identifient pas
tout à fait à l’Allemagne, ils se sentent bien
intégrés. Ils sont fiers de leur quartier »,
ajoute Kenan Kolat, le président de la
communauté turque en Allemagne.
Les bonnes relations entre les commu-
nautés sont parfois assombries par les
« crimes d’honneur » ou par les assassi-
nats racistes. Actuellement, le procès d’un
groupuscule d’extrême droite accusé
d’avoir participé à l’exécution sommaire
de huit Turcs entre 2000 et 2006 a rappelé
que le danger néonazi n’était pas écarté. Le
souvenir des crimes xénophobes de Solin-
gen, le 29 mai 1993, reste imprimé dans
toutes les têtes. Trois néonazis avaient tué
cinq membres d’une famille turque en
mettant le feu à leur maison.
Même s’il reste des obstacles (dans la
formation notamment), la deuxième et la
troisième génération ont réussi leur inté-
gration. Selon la chambre de commerce
germano-turque, 80.000 entreprises sont
dirigées par des Allemands d’origine
turque. Ils réalisent quelque 35 milliards
d’euros de chiffre d’affaires et emploient
plus de 400.000 personnes.
Le « droit du sang » enterré
Par ailleurs, l’Allemagne a beaucoup
changé vis-à-vis des « étrangers ». Depuis
dix ans, elle regarde en face ses immigrés.
Les conservateurs du parti chrétien-dé-
mocrate (CDU) ont pris conscience que les
Turcs d’Allemagne ne retourneraient pas
« chez eux ». Par ailleurs, le nouveau code
de la nationalité a enterré définitivement
la notion du « droit du sang » pour per-
mettre à des milliers de Turcs de choisir le
passeport allemand. Depuis quelques se-
maines, ils ne sont plus obligés de renon-
cer à la double nationalité.
Le symbole de la réussite des enfants
d’immigrés turcs est Mesut Özil, le milieu
de terrain de l’équipe nationale. Il récite des
versets du Coran avant le jeu sans choquer
personne. C’est un changement de taille
dans cette Allemagne qui était encore her-
métique aux mélanges des cultures jusqu’à la
fin des années 90. « L’islam fait partie de
l’Allemagne », avait déclaré en 2010 l’ancien
président de la République, le conservateur
Christian Wulff.
Les écologistes ont élu le premier pré-
sident de parti issu de l’immigration. Cem
Özdemir entretient même avec fierté son ac-
cent régional (le souabe). « Je suis un Souabe
anatolien », plaisante-t-il.
Dans la culture, Sibel Kekilli est une
grande star du grand et du petit écran. Elle a
eu le premier rôle dans le film Gegen die
Wand, mis en scène par un autre germano-
turc, Fatih Akin, et qui a remporté en 2004
l’Ours d’Or du festival du cinéma de Berlin.
Aujourd’hui, elle est commissaire de police
dans la plus grande série télévisée alle-
mande.
La Turquie est enfin une question de poli-
mangeant des produits aspergés
de pesticides. »
En plus de subir les pressions
autrement certains aliments.
Pour le bio, on n’utilise pas de
pesticides. Ce qui change la
tique intérieure. « Lorsque Özil marque un exercées par l’Agence fédérale, manière de cuisiner. « Pour un
but, tout le monde se réjouit ! En Turquie les producteurs sont victimes de aliment non-bio, il faut peler la
comme en Allemagne », ironise Recep Erdo- concurrence déloyale, selon Sté- peau alors que pour un bio, je
gan, le Premier ministre turc, qui vient régu-
lièrement faire campagne en Allemagne
phanie. « On fait venir des hari-
cots du Kenya pour rien ou
ne le fais plus… Ce qui est bien
car c’est dans la peau qu’il y a
le plus de nutriments. »
pour mobiliser les expatriés. Quand on sait presque… Je ne comprends pas et W.GS (ST.)
que les derniers scrutins se sont décidés avec trouve même cela illogique. On
seulement quelques milliers de voix ne fait pas payer le coût réel de
d’avance, les électeurs d’origine turque ne ces légumes. Et en plus, ce n’est
sur lesoir.be
Retrouvez tous nos articles consacrés
peuvent plus être ignorés. En Allemagne pas durable en soi : on utilise
au Défi alimentation durable
comme en Turquie. ■ l’avion et l’énergie finira par
sur www.lesoir.be/tag/dad
CHRISTOPHE BOURDOISEAU

18 19
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

20 MONQUOTIDIEN
Une nouvelle
génération veut laver l’affront
gastronomique fait à l’Italie.
Oubliez tout ce que vous
La renaissance
croyiez savoir sur la
cuisine cisalpine. du resto italien
I
l est des sujets avec lesquels on ne
plaisante pas. La cuisine italienne Les Italiens du renouveau en 7 mots-clés
est de ceux-là. Qu’il s’agisse du ca-
ractère « al dente » d’une pâte ou de
l’usage prohibé du parmesan sur les
vongole (insulte suprême à la mère pa-
1. PIZZA
Avant. Une roue de pâte sans imagination en version Margherita ou Quattro Stagioni. Les
4. BEL
trie), cette gastronomie répond à un code
de l’honneur strict qui n’a malheureuse-
ment pas toujours été respecté par une
série de restaurants pourtant pleins de
détails qui tuent ? Les infectes olives noires récoltées trop jeunes et les anchois salés in-
dignes de ce nom. Sans oublier la sauce tomate en boîte et le fromage industriel caoutchou-
teux qui ne fond pas tout à fait.
RAGAZZO/
bonnes intentions. Ces endroits ont es-
saimé à partir des années 60. Depuis
cette époque et jusqu’il y a peu, les ama-
Aujourd’hui. Un modèle revisité de fond en comble par l’utilisation d’une pâte de qualité
supérieure, d’ingrédients dégotés chez les meilleurs fournisseurs, ainsi que de compositions
inattendues témoignant d’une créativité débridée. Des exemples : La « tonno e cipolla » de
BELLA
teurs n’ont pu que constater une conster-
nante uniformisation des cartes rompant
Roberto Casula de la Bottega della Pizza, soit une pizza blanche (c’est-à-dire sans tomate) à
base de fior di latte (un fromage à pâte filée), d’oignons rouges de Calabre et surtout de
thon rouge frais coupé en sashimi. Idem pour la pizza au gorgonzola, miel, jambon et noix
RAGAZZA
Avant. Un accueil assuré au mieux par une adorable
les amarres avec ce qui se faisait en Italie. écrasées, de Vincenzo Regine du restaurant Prego. « nonna » (une mamie en VF), au pire par un garçon
La trilogie qui régnait alors misait sur la Où ? La Bottega della Pizza, 39 avenue Ducpétiaux, 1060 Bruxelles, 0487/78.00.52. Prego, roublard qui conclut toutes ses phrases par un « prego »
facilité : pizzas sans originalité, pâtes 58-61 place Jourdan, 1040 Bruxelles, 02 230 79 35. www.pregoprego.be. La Gourmandise hypocrite.
trop cuites et scampi à la crème. C’est italienne, 36 rue des Brasseurs, 5000 Namur, 0486/38.25.97, Aujourd’hui. Le service est stylé, qu’il soit masculin ou
aussi le triomphe de la bolognaise (une www.lapizzeria.lagourmandiseitalienne.be féminin. Le meilleur élément ? Federico Mazzoni, Ro-
aberration qui n’a pas de réel pendant en
main pur jus, quelque part entre Nanni Moretti et Rober-
Italie si ce n’est à travers une recette au
thon), du carbonara aux lardons (une
autre hérésie), et des lasagnes sans relief.
2. TERROIR
Avant. Le mot n’avait aucune incidence, c’était de la cuisine italienne, un point c’est tout.
to Benigni, qui officie à la Gazzetta. L’homme est devenu
l’emblème du renouveau italien à Bruxelles. On pense
aussi à Elisabeth Argazzi, brunette au charme ravageur
Pour qualifier cette défaite de la gastro- Aujourd’hui. Les nouvelles adresses se consacrent à la richesse d’un terroir en particulier. et ex-égérie du Caffè al Dente et d’Unico.
nomie italienne, Fulvio Pierangelini, chef Exemple le plus frappant : le tout récent Via Balbi redore le blason de la Ligurie, cet arc-de- Où ? Gazzetta, 12 rue de la Longue Haie, 1050 Bruxelles,
internationalement réputé et consultant cercle au nord-ouest de l’Italie, à travers différentes préparations de pâtes et de focaccia. 02/513.92.13, www.gazzetta.be. Caffè al Dente, 87 rue
pour les restaurants des hôtels Rocco Notre conseil : tester le pesto maison amélioré de petits morceaux de pommes de terre et du Doyenné, 1180 Bruxelles, 02/343.45.23, www.caffeal-
Forte – dont l’Amigo à Bruxelles – ne de haricots, comme à Gênes. Idem pour la Caneva de Ruggero Zanon qui se refile depuis dente.com
mâche pas ses mots. « La cuisine ita- 8 ans sous le manteau des amateurs. L’adresse fait la part belle à la Vénétie, la région natale
lienne a forgé en grande partie sa recon-
naissance à l’étranger, ce qui fait qu’en
un sens, elle est dépossédée. Cela a fait
du propriétaire. Bigoli in tocio, sopa coada, spaghetti alla buzara… autant de mets peu repré-
sentés sous nos latitudes. On pense également à la Bottega N.3, un mouchoir de poche
dédié à la cuisine sarde. On y déguste d’excellents gnocchis aux puntarelles et à la bottarga.
5. DÉCOR
Avant. Arlecchino ou les gondoles à Venise en guise de
naître une situation paradoxale. A A noter aussi, le Dolce Amaro qui rend hommage aux spécialités des Pouilles. Ainsi des fresque murale, voire Pantalone, l’autre personnage de la
Londres, ville ouverte par excellence, orecchiette servies avec des fleurs de brocolis et des anchois. commedia dell’arte en culottes longues.
toute cuisine – la japonaise, l’in- Où ? Via Balbi, 80 rue de Namur, 1000 Bruxelles, 0485/52.15.95. La Caneva, 9 rue des Aujourd’hui. C’est l’épure et le minimalisme vintage à
dienne… – est disponible en deux ver- Grands Carmes, 1000 Bruxelles, 02/512.34.47. Bottega N.3, 3 avenue Ducpétiaux, 1060 tous les étages. Le modèle est celui de l’osteria, du nom
sions : d’un côté la tradition, de l’autre la Bruxelles, 0483.11.01.81. Dolce Amaro, 115-117 chaussée de Charleroi, 1060 Bruxelles, 02/ de cet « établissement où l’on sert principalement du vin
modernité. Malheureusement, ce n’est pas 538.17.00, www.dolceamaro.be et, dans certains cas, à manger ou des en-cas ». Autre
vrai pour l’Italie. Il y a une volonté de la
formule à succès : celle de la trattoria, cantine simple et
maintenir dans un carcan. Une véritable
folklorisation d’une pseudo-tradition est
à l’œuvre. On attend d’un bon italien
3. VINO
Avant. Les fameux « fiaschi » de Chianti, ces bouteilles bardées d’osier au goulot allongé.
sans prétention qui se distingue par l’absence de carte.
A la place, il y a des suggestions écrites à même le ta-
bleau noir.
qu’il fasse de la bolognaise et du tirami- Aujourd’hui. Une multitude de références qui disent toute la complexité du vin italien. On Où ? Piccola Store, 48 rue Lesbroussart, 1050 Ixelles,
su. Au fil du temps, la cuisine italienne oublie les jus fatigués par le soleil pour découvrir qu’il existe des perles méconnues avec une 0498/88.87.86, www.piccolastore.be. Osteria Romana,
est devenue une sorte de “comfort food” fi- minéralité flagrante. On trouve ce goût de caillou, jusque dans les extrémités de la Botte, 11 avenue Legrand, 1050 Bruxelles, 02/648.13.95,
gée. » qu’elles soient septentrionales ou méridionales. Au nord, une vigneronne telle qu’Elisabetta www.osteriaromana.be. Pino, 22 Marché aux Toiles,
Heureusement, une nouvelle généra- Foradori signe des vins parmi les plus fins d’Italie dans le Trentin. Au sud, Giusto Occhipinti 7800 Ath, 068/28.33.52, www.restaurantpino.be
tion de restaurateurs a pris le relais pour et Cirino Strano – Azienda Agricola Cos, en Sicile – se distinguent par des expressions de
changer les choses. Pionnière d’un retour
aux valeurs gastronomiques italiennes
– le produit, la fraîcheur, la simplicité et
grande fraîcheur, façon orange sanguine. Sans oublier Josko Gravner, vigneron du Frioul,
véritable pionnier des vins tendus et droits en Italie. Point commun entre les trois ? Des
élevages en amphore, véritables catalyseurs de minéralités.
6. DESSERT
Avant. Le sempiternel tiramisu ou la tranche napolitaine
la cuisine de l’instant – elle a amorcé un Où ? Gazzetta, 12 rue de la Longue Haie, 1050 Bruxelles, 02/513.92.13, www.gazzetta.be. industrielle.
virage à 180oC. Détail amusant : ce re- Caffè al Dente, 87 rue du Doyenné, 1180 Bruxelles, 02/343.45.23, www.caffealdente.com. Aujourd’hui. Des classiques méconnus sous nos lati-
nouveau de la cuisine italienne n’est pas Vin Divini, 28 rue du Berger, 1050 Bruxelles, 0477/261.487, www.vini-divini.be tudes comme l’affogato (un espresso à faire couler sur
dû à de véritables chefs mais plutôt à des
une boule de glace vanille) ou un amaretto bello (de la
« foodies » passionnés d’Italie. Bruxelles
glace vanille flottant dans de l’amaretto). Sans oublier, la
témoigne tout particulièrement de ce
torta al limone, à base de zestes de citron, ou la torta
changement.
della nonna, un gâteau avec de la crème pâtissière et
Bien sûr, comme Rome, la mise en
des pignons de pin. Le must ? La panna cotta au caramel
place de ce nouveau paradigme alimen-
liquide de Salvatore Gallo.
taire ne s’est pas faite en un jour. Si le
Où ? Casa Gallo, 70 chaussée de Bruxelles, 1410 Water-
mouvement a été initié depuis les années
loo, 02/351.51.90, www.casagallo.be. Piccola Store, 48
90, notamment grâce à l’arrivée de fonc-
rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles, 0498/88.87.86,
tionnaires européens italiens en poste à
www.piccolastore.be
Bruxelles, il s’accélère aujourd’hui, les
nouvelles cantines se multipliant comme
des petits pains.
L’un des protagonistes de cette révolu-
7. LA
tion de palais a pour nom Lakhdar Lakh-
dar-Hamina. On lui doit le renouveau du
Caffè al dente et la Gazzetta, deux lieux
STRACCIATELLA
Avant. Une boule de glace.
emblématiques de cette nouvelle mou- Aujourd’hui. Un fromage à pâte filée originaire des
vance. Pouilles fabriqué à base de lait de bufflonne qui se dé-
Passionné d’Italie depuis un pro- guste littéralement à la petite cuillère. Un régal dont on
gramme d’échange scolaire à Turin, il a ne peut s’empêcher de racler les derniers grammes avec
trouvé la juste syntaxe, tant pour ce qui un peu de focaccia et d’huile d’olive. Plus jamais vous ne
est du décor que de l’assiette. « J’ai tou- commanderez une simple mozzarella !
jours aimé l’Italie et pensé qu’on pouvait Où ? Gazzetta, 12 rue de la Longue Haie, 1050 Bruxelles,
faire évoluer les restaurants tradition- 02/513.92.13, www.gazzetta.be. Caffè al Dente, 87 rue
nels, explique-t-il. C’est Jo Giammorcaro du Doyenné, 1180 Bruxelles, 02/343.45.23, www.caffeal-
avec qui j’ai ouvert le Mano a Mano qui dente.com
m’a montré la voie. Vu que ses parents
avaient un restaurant italien classique,
il a compris ce qui pouvait être amélioré :
plus d’épure dans le décor, un service plus
sexy et de bons produits. C’est grâce à lui
que j’ai compris que l’on passait à côté de
ce qu’il y avait de vraiment bon en Italie.
On importait les produits industriels et
ils gardaient le meilleur. » Son tour de
force a consisté à inverser ce mouvement
dans un pays où, il y a 20 ans, on ne
connaissait même pas la roquette. ■
MICHEL VERLINDEN

Federico Mazzoni, mélange de Nanni Moretti et de Roberto Benigni, officie à la Gazzetta et est devenu l’emblème du renouveau italien à Bruxelles. © BRUNO D’ALIMONTE.

20

Maud BESANSON et ses enfants Cédric, Emeric
Loïc SAINT-M’LEUX et ses enfants Stephan, Loïca, Arthur
ont le regret de vous faire part du décès de leur frère
Olivier SAINT-M’LEUX
le 11 juillet 2014 chez lui à Bruxelles
La cérémonie funéraire, suivie de l’incinération auront lieu
le jeudi 17 juillet à 15 heures
au crématorium d’Uccle, avenue du Silence, 1180 Uccle.
Cet avis tient lieu de faire-part.
1080 Bruxelles - rue de Manchester, 25
Marie-Louise WARTE-DASNOY,
Edith LECHAT,
Frédéric DASNOY,
Sophie DASNOY,
et Pascal JOIRIS,
Zoé et Simon JOIRIS,
Victor WARTE,
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
Philippe DASNOY
journaliste et ancien directeur de la radio de la RTBF
survenu le samedi 12 juillet 2014, à l’âge de 80 ans.
Le service religieux sera célébré en l’église Saint-Pierre, 1, parvis
St-Pierre - 1180 Bruxelles, le jeudi 17 juillet à 10 h 30.
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2088684
© Hergé / Moulinsart 2014 Une création Moulinsart / TF1 Entreprises
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LANÉCROLOGIE 21
  
La famille et les amis de Alain MICHEL,
son compagnon ;
Robert TOCH Cécile LIMBOSCH,
Carine LIMBOSCH et François LOUIS,
ont le regret de vous annoncer son décès
à La Rochelle (France) le 5 juillet 2014. Thomas LIMBOSCH,
ses enfants ;
Une cérémonie d’au revoir aura lieu à 13 heure, le jeudi
17 juillet 2014 au crématorium d’Uccle, avenue du Silence, 6, Zoé, Noam,
Anatol, Youri,
1180 Uccle.
ses petits-enfants ;
Ni fleurs ni couronnes.
Philippe et Minou GÉRARD,
Si vous désirez manifester votre amitiés à Robert, un don sera Antoine (1) et Anne GÉRARD,
le bienvenu au bénéfice d’une de ces deux associations. ses frères et ses belles-sœurs ;
Rwanda : Saisis la chance BE22 3631 2717 7447 Les enfants et petits-enfants d’Alain,

SWIFT : BBR4BEBB ont la tristesse de vous faire part du décès de
son épouse ;
sa sœur ;
Belgique : Samu Social BE04 0000 0000 3131
Pierrette GÉRARD
née à Uccle le 17 novembre 1938
son fils ; et décédée à Godinne le 13 juillet 2014.

sa fille ; L’incinération aura lieu le jeudi 17 juillet 2014 à 14 h 45
son beau-fils ; au crématorium de Ciney, rue du Cimetière, 13 à Ciney.
Notre seule consolation c’est que tu sois
ses petits-enfants ; partie sereine, dans ton sommeil. La défunte repose au Centre funéraire Chaudoir, avenue
son beau-frère ; du Camp, 21 à Jambes, où la famille sera présente ce mercredi
Colin LAGASSE et Laurence VATRIN,
16 juillet 2014 de 17 à 19 heures.
Lauranne et Antoine HOUTART-LAGASSE,
ses enfants et beaux-enfants ; Le jour des funérailles, réunion au crématorium à 14 h 30.
Jean-Paul LAGASSE,
le père de ses enfants ;
Le présent avis tient lieu de faire-part.
Centre Funéraire Laloux-Chaudoir. Tél. : 081/73.75.45
laloux-chaudoir@dela. be.
Jean-Louis et Fabienne BRANCART-DEWOLF,
Alain et Sylviane BRANCART-NELVA,
Michel et Marianne BRANCART-DARDENNE,

Jacques et Christine BRANCART-DELLAU,
ses frères et belles-sœurs
et leurs enfants, Le Professeur Henri MAISIN, son époux ;
Les familles BRANCART, JACQUEMIN, OYERVIDE Ses enfants et petits-enfants,
et PELET Les familles MAISIN - VERMEERBERGEN et apparentées
ont l’immense tristesse de vous faire part du décès inopiné de ont la grande tristesse de vous faire part du décès de
Martine BRANCART MADAME
Réviseur d’entreprises Annie MAISIN
née à Ostende le 31 mars 1957 née VERMEERBERGEN
LIBRAIRIES - PAPETERIES et décédée chez elle le 12 juillet 2014.
née à Mol le 21 février 1929 et décédée à Bossut-Gottechain
TABAC - FLEURS La cérémonie des funérailles sera célébrée au crématorium le 9 juillet 2014, entourée de l’affection des siens.
de Vilvoorde, le vendredi 18 juillet à 9 heures.
OFFRES Les funérailles ont eu lieu dans l’intimité le lundi
Réunion dès 8 h 45 au crématorium 14 juillet 2014.
(Havendoklaan 1, 1800 Vilvoorde)
Cet avis tient lieu de faire-part.
A céder com. de fleurs, plantes,
déco, etc. Avec un énorme avenir Adresse de condoléances : funérailles.martine@hotmail.com Information (déposez vos condoléances) sur notre site www.lesgreziennes.be
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 SPORTS
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

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En recherche de courses pour rat-
traper le temps perdu après une pneu-
monie, Jonathan Borlée sera au départ
du 300 m du meeting de Liège, mer-
credi, à Naimette-Xhovémont. © BELGA.

Nibali
seul
au monde
COMMENTAIRE
STÉPHANE THIRION

La dernière étape en
Alsace devait être déci-
sive mais pas à ce point !
Contador éliminé
(fracture du tibia), Nibali
n’a pratiquement plus
aucun adversaire pour
l’empêcher de réaliser le
triplé Giro-Vuelta-Tour.
LA PLANCHE-DES-BELLES-FILLES
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Froome vers Arenberg, la voie
était libre pour le premier des
outsiders. Nibali ne s’est pas gê-
né pour s’engouffrer dans la
plaine avant d’émerger sur les
hauteurs et de maîtriser, cette
fois définitivement, le destin de
la 101e édition du Tour.
On avait donc raison, les or-
ganisateurs en premier, de pré-
ciser et de rappeler que cet ul-
time effort en Alsace serait pré-
pondérant. Les écarts, les
chiffres, les faits sont là, impla-
cables, sans équivoque à moins
que le destin, lui aussi, ne
liste des rescapés dans tous les
sens, on ne voit pas comment
Nibali pourrait perdre le Tour.
A l’inverse de tous ceux qui le
précèdent au classement, le Si-
cilien a gagné le Giro, la Vuelta.
Il a terminé sur le podium de la
Grande Boucle, il connaît la
musique. Plus la montagne
s’approche, plus il sait que ses
talents de grimpeur le serviront.
Quand bien même toutes les
équipes s’engageraient dans un
putsch insolite, il a pris les
commandes du navire, il peut
s’appuyer sur des relais comme
zakhe parce que sa formation
italienne (Liquigas devenue
Cannondale) ne parvenait pas à
saisir que, dans un Tour, on
mise tout sur le leader (et pas
aussi sur le maillot vert de Sa-
gan), Nibali a tout compris.
C’est un coureur intelligent coa-
ché par un manager qui en a vu
d’autres. Vinokourov n’a pas
que des amis dans le peloton et
ses suiveurs mais quand il faut
gagner une course, il sait com-
ment y faire.
Donc voilà, c’est malheureux
pour le suspense, on aurait ai-
jourd’hui, si les averses
daignent foutre le camp et visi-
ter d’autres lacs et rivières, les
équipes feront le point sous le
soleil. Astana peut sortir le sien
sur son maillot, elle en a l’habi-
tude. Richie Porte entrevoit un
ciel bleu chez Sky, on ne quitte
décidément pas la météo, dans
un rôle qu’il ne connaît pas en
dépit d’une victoire à Paris-
Nice. Il est deuxième, rester là
serait pour lui une victoire.
Juste derrière lui, à 34 ans, Val-
verde n’a jamais été aussi
proche d’un fantasme absolu,
LE TOUR
DÉCAPITÉ
UN 14 JUILLET !
Louis XVI n’a pas été décapité le
jour de la prise de la Bastille, le 14
juillet 1789, au cas où l’Histoire se
réjouirait de nous mettre le cou-
teau sous la gorge. Mais ce jour
présumé de fête, en France, fut
celui d’un désastre pour le Tour.
C’est curieux tout de même une
compétition sportive. Les témoins
de la Coupe du monde ne pourront
pas dire le contraire. Lorsque le
spectacle s’engage d’un côté avec
des promesses, la balance penche
irrémédiablement vers la réalité,
moins jouissive. Nous étions en-
core à évoquer un Tour passion-
nant, poignant, insolite, le plus
beau départ depuis très longtemps
lundi matin à Mulhouse entre deux
trombones et trois trompettes du

L
a Planche-des-Belles- s’acharne sur Nibali. Pourquoi Katusha soucieuse de prendre mé un combat avec tous les ac- terminer le Tour sur une des 14 juillet quand Alberto Contador
Filles avait décidé du pas, après tout, dans ce Tour le maillot à pois avec Rodri- teurs mais ses deux principaux marches du podium. Les Fran- mit pied à terre après une averse,
sort du Tour 2012, sans dément, insolite, passionnant guez. Il peut donc programmer favoris ont plié bagages, c’est çais suivent (Bardet, Gallopin, une de trop pour ce Madrilène qui
doute en a-t-elle fait autant mais désormais plombé car il des alliances, sans sourciller. plutôt rare voire inédit. Nibali Pinot). Bardet et Pinot sont de préfère le soleil des arènes.
avec l’édition 2014. Vincenzo n’est plus possible d’imaginer Car qui grimpe mieux que lui aurait pu tomber aussi puisque purs grimpeurs, c’est peut-être Froome aussi aime le soleil, il est
Nibali n’a perdu son maillot un autre vainqueur que le Sici- parmi les dix premiers, en c’est juste devant lui que Conta- après tout leur Tour, à eux aus- tombé sous les grêlons près de la
jaune que pendant 24 heures, le lien ? Ses adversaires présumés, comptant large, du classement dor se cassa le tibia. On aurait si ? ■ tranchée d’Arenberg. L’Espagnol le
temps pour lui de prendre du disons les rescapés, n’ont pas te- général ? Personne. Le « Requin aimé aussi que s’engouffre, dans STÉPHANE THIRION rejoint dans le trou, image symbo-
repos, de permettre à Gallopin nu la distance. On avait imagi- de Messine » n’est pas respon- ces circonstances presque mira- lique, mais uniquement symbo-
de vivre un 14 juillet inou- né Porte dans la peau d’un lea- sable des accidents dramatiques culeuses, le seul Belge suscep- LE POINT lique empressons-nous de le
bliable. Ce qui n’était pas prévu der par défaut chez Sky, on es- et malheureux subis par ses ad- tible d’approcher un podium, préciser, en hommage aux Poilus
au programme, c’était l’abandon pérait sans trop y croire une af- versaires présumés. L’instant Jurgen Van den Broeck, mais le Où en sont les favoris tombés sous les balles perdues.
d’Alberto Contador. Une chute, firmation de Van den Broeck est rare, cruel pour certains, voilà 11e à 4mn18 de l’Italien. 1. Nibali (Ita) Le général et le lieutenant-colonel
des dégâts irrémédiables, une dans le rôle qu’il devait tenir formidable pour d’autres mais C’est énorme avant les Alpes et 2. Porte (Aus) . . . . . . . à 2.23 sont partis. Le premier à l’étape 5,
chaussure explosée, un tibia suite au Critérium du Dauphi- c’est ainsi. Nibali s’est concentré les Pyrénées, c’est trop, c’est dé- 3. Valverde (Esp) . . . . . . 2.47 le deuxième à l’étape 10. On
cassé, des ambitions légitimes, né, on imaginait Valverde bien dès cet hiver sur sa mission de cevant. L’équipe Lotto s’est ré- 7. Van Garderen (USA) 3.56 parlerait de Berezina si Nibali
envolées, disparues. C’est la plus autoritaire, bien plus offen- juillet, essuyant les critiques jouie un jour en jaune, heureu- 10. Mollema (PBs) . . . . 4.08 n’était pas le leader d’une équipe
double information de cette sif. Contador sorti du match, le dans son pays qui comprenait sement d’ailleurs, la voilà sou- 11. Van den Broeck (Bel) 4.18 kazakhe, bien que personne,
dernière étape dans les Vosges à Tour glisse sur une pente moins mal son mépris pour le Giro mise aux désespérantes pro- 13. Kwiatkowski (Pol) . . 4.39 parmi les troupes de Vinokourov,
la veille de la première journée palpitante car on peut retour- dont il était le vainqueur sor- messes de son Anversois, 25. F. Schleck (Lux) . . . . 11.51 n’a un souvenir précis des ba-
de repos : Contador parti, après ner la carte de l’épreuve et la tant. Exilé dans une équipe ka- l’Arlésienne de l’épreuve. Au- 26. Talansky (USA) . . . 14.44 tailles de Napoléon face aux
Russes. Astana visait du bout des
VOILÀ POURQUOI IL NE FAUT PAS CROIRE EN EUX lèvres le podium en débarquant à
Leeds. Le retrait de Froome fut un
Richie Porte Alejandro Valverde Tejay van Garderen Jurgen Van den Broeck premier choc. Celui de Contador
L’abandon de Froome a L’Espagnol a beau répé- A la tête d’une forma- Le chef de file de l’équipe est de trop. On ne peut pas jouer
offert un rôle de leader ter qu’il se sent capable tion BMC où Cadel Lotto ne vit que pour le une Coupe du monde sans l’Alle-
inattendu à Richie d’un jour remporter le Evans a passé la main, Tour et base toute sa magne et les Pays-Bas, on ne peut
Porte. Le lieutenant de Tour, personne n’y croit l’Américain ne possède saison sur ce seul objec- pas disputer la deuxième moitié
luxe, dévoué, se trouve réellement, même si le pas (encore) le profil tif. Deux fois quatrième, d’un Tour de France sans deux
parachuté au rang de chemin s’est ouvert d’un vainqueur de Tour. en 2010 et 2012, il ne coureurs comme ceux-là. Ce sera
chef de file d’une for- ici… Leader de la for- A 26 ans, celui qui avait peut viser que le podium. pourtant le cas. Un Tour décapité
mation Sky qui rêve de s’imposer une mation Movistar, il doit surtout cette débarqué chez les pros avec fracas, Après dix jours de course, il ne ras- de la sorte, c’est rare. Personne,
troisième fois après les sacres de position à l’absence du Colombien 3e du Dauphiné Libéré pour ses dé- sure pas. dans l’histoire, ne s’est réjoui des
Wiggins et Froome. Quintana, parti chercher fortune sur buts en 2010, n’a pu répondre aux En effet, s’il s’est sorti du piège tendu chutes d’Ocana, du coup de poing
L’Australien recèle un talent évident, les autres grands tours. énormes attentes. Meilleur jeune du par les pavés, il y a néanmoins chuté reçu en plein foie par Merckx au
mais la chance de sa vie revêt les Doté d’évidentes qualités, Valverde Tour de France 2012 (5e), il avait une fois, avant d’aller à nouveau au Puy-de-Dôme, du genou récalci-
aspects du cadeau empoisonné. demeure un coureur explosif, un profité d’un rôle dans l’ombre. Depuis sol les deux jours suivants. S’il s’était trant de Hinault à Bordeaux voire
Polyvalent, ses qualités de rouleur puncheur qui ne possède pas le ga- qu’il doit assumer en chef de file, Van refait un moral au Dauphiné, VdB ne même du prologue surréaliste
pourraient servir en cas de match barit du vrai grimpeur, adepte des Garderen éprouve les pires difficultés dégage pas l’assurance nécessaire. Il manqué par Delgado à Luxem-
serré. Par contre, son expérience de cols interminables. Inférieur sur pa- à concrétiser. Régulier certes mais n’est pas blessé mais ne peut donner bourg. Quelques exemples qui
patron se limite à un succès sur Pa- pier à ses adversaires dans l’exercice rarement gagnant, il lui faudrait da- la pleine mesure, abandonnant déjà permettent de rappeler que si le
ris-Nice 2013, et on se souvient chronométré, le Murcien devrait vantage pour briguer le maillot un temps précieux dans les Vosges. Tour est le plus beau spectacle de
qu’après une première étape pyré- alors creuser l’écart avant le rendez- jaune : grimper un peu mieux et, s’il S’il préfère les longs cols quand son l’univers cycliste, il est aussi sou-
néenne menée tambour battant l’été vous de Bergerac. Or, s’il s’est défen- est effectivement compétent face au coup de pédale est fluide, il pourrait mis au destin de ses acteurs.
dernier, il avait craqué dans la sui- du dans les Vosges taillées à sa me- chrono, un parcours avec davantage surtout y perdre toute chance de
vante vers Bagnières-de-Bigorre. sure, il n’y a pas impressionné. de contre-la-montre. bien figurer.

* 22

Jurgen Van den Broeck :
« Je ne peux que faire mieux… »
LOTTO Le leader cède du terrain dans La Planche des Belles Filles
Notre compatriote n’a
pu suivre le rythme des
candidats présumés au
podium.
Il paie les consé-
quences des trois chutes
de la première semaine.
Sa formation espère
que les longs cols lui
conviendront mieux.
P
lus de quatre minutes de
retard sur le maillot
jaune, un passif d’une mi-
nute trente par rapport au po-
dium, une onzième place au gé-
néral : Jurgen Van den Broeck a
souffert dans la traversée des
Vosges. Cette difficile séquence
de trois jours, le plus souvent
sous la pluie, ne lui a pas permis
de gommer les stigmates des
trois chutes consécutives encou-
rues la semaine dernière, à peine
de retrouver des sensations, di-
sons, correctes.
Ce lundi, VdB a certes long-
temps fait partie du groupe des
outsiders mais il a fini par lâcher
prise et céder du terrain sur la
plupart de ses rivaux. Mais l’An-
versois les considère-t-il vrai-
ment comme ses adversaires di-
rects ? En le voyant sourire à l’ar-
rivée, affichant une relative satis-
faction par rapport à son résultat
au sommet de cette Planche des
Belles Filles dans laquelle il avait
galéré en 2012 (ennui méca-
nique et deux minutes perdues),
on a du mal à se convaincre que
le coureur originaire de Morkho-
ven croit encore, au fond de lui, à
une place sur le podium.
Nibali prend à coeur
son rôle de favori
uand il s’est emparé du
Q maillot jaune en Angle-
terre, affirmant que son objectif
restait de le rapporter à Paris, on
a laissé dire. Vincenzo Nibali
réalisait un joli coup mais de-
meurait dans l’ombre de Froome
et Contador. Huit jours et une
démonstration plus tard, le voici
devenu l’homme à battre.
« C’était une journée éprou-
vante, commentait-il. Tony
Martin imprimait le tempo au
sein du groupe de tête et faisait
mal à tout le monde. Mais Scar-
poni a fourni un travail fantas-
tique, toute l’équipe s’est montrée
exceptionnelle. »
Le Sicilien demeure posé, les
pieds sur terre même si son cré-
dit augmente au fil des écarts
qu’il creuse. Affûté, plus pun-
cheur que grimpeur, a parfaite-
ment géré l’obstacle vosgien, au
point de donner la leçon. « Je me
sentais bien même s’il a fallu
prendre certains risques pour ar-
river en position de conclure. Je
savais les trois derniers kilo-
mètres déterminants et j’y ai
donc placé mon accélération. »
Son avantage, une position
privilégiée depuis le week-end
d’ouverture, nanti d’un viatique
qu’il ne cesse de conforter au fil
des difficultés. Si le port du
maillot jaune – qu’il n’aura cédé
qu’un jour à Gallopin – coûte de
l’influx et du temps en termes
d’obligations protocolaires, il
donne également un surcroît de
confiance et de motivation. Dans
cet ordre d’idée, si le « Requin de
Messine » avait subi en 2012 la
loi du tandem Wiggins-Froome,
il possède néanmoins l’expé-
rience du vainqueur de Tour,
On n’arrête pas de voir Jurgen Van den Broeck à la peine sur ce Tour... © DAVID STOCKMAN/BELGA.
« J’ai perdu 76 secondes préci-
sément, après avoir surtout souf-
fert dans l’avant-dernier col de
la journée, confirme-t-il. À ce
moment, j’ai surtout veillé à
adopter mon propre tempo. Hon-
nêtement, cela va mieux, mais je
ne me sens pas encore moi-
même. Sans trop savoir pour-
quoi… »
Pour l’heure écarté du Top 10,
Vincenzo Nibali pose sa griffe
sur le Tour.© ERIC LALMAND/BELGA.
lauréat de la Vuelta 2010 et du
Giro l’an dernier.
L’effectif Astana entoure dé-
sormais le leader avec convic-
tion, Fuglsang et Scarponi pos-
sédant le profil d’équipiers de
luxe capables d’accompagner en
altitude. Bon grimpeur sans être
un vrai escaladeur, Nibali se ré-
vèle par contre un descendeur
d’exception, un avantage certain
dans les grands cols qui se pro-
filent. Or, les deux principaux
abandons de ce Tour diminuent
fortement les risques d’accéléra-
tions tranchantes dans les
pentes raides, situation qu’il re-
doute, obligé de courber l’échine
pour monter au train.
Mais en seigneur, il déplore
d’abord le retrait du second favo-
ri présumé. « C’est vraiment
dommage pour Alberto, je l’ai vu
tomber juste devant moi. Le revê-
tement était vraiment mauvais,
j’ai eu très peur. » Le malheur de
l’un... ■
J. Gr.
le coureur Lotto déçoit. Mais au
sommet de cette Planche qui a
repassé pas mal d’illusions, il pa-
raissait surtout soulagé, après
avoir frôlé l’accident au moment
de la chute de Contador. « J’ai eu
beaucoup de chance. L’Espagnol
a accéléré en descente, alors que
le rythme était assez calme. Il
m’a dépassé et est ensuite tombé
dans un fossé. Sa tête a même co-
Alberto Contador et le Tour,
ce n’est pas une histoire d’amour
’image ne rendra pas le
L sourire à Alberto Contador
mais il y aura sans doute songé
lui aussi. A l’heure où l’Espa-
gnol quitte le Tour en pleurs,
meurtri et déçu, Vincenzo Ni-
bali triomphe et enfonce le
clou. A la manière du Madri-
lène en quelque sorte et surtout
vêtu du même maillot, celui
d’Astana qu’il portait lui-même
en 2009 lorsqu’il planait sur la
Grande Boucle.
En 2010 aussi, du reste. Cette
année-là, Contador s’était livré
à une lutte acharnée avec Andy
Schleck de bout en bout, ne for-
çant la décision que dans le
chrono de Pauillac. Il tutoyait
les sommets, prêt à convertir
une troisième victoire. Il an-
nonça aussi qu’il avait choisi de
poursuivre sa carrière sous les
ordres de Bjarne Riis chez Saxo
Bank, emmenant la garde de
ses fidèles, Navarro, Hernandez
et Noval.
Avec une ambition aiguisée :
remporter les trois grands
Tours en une saison. Un projet
qui vola en éclats après l’an-
nonce de sa suspension (provi-
soire) par l’UCI fin septembre
en raison d’un contrôle au ré-
sultat anormal lors du second
jour de repos du Tour, à Pau.
En cause, la présence de clen-
butérol, en quantité infime
certes, mais suffisante pour né-
cessiter des analyses plus
fouillées.
On suspecta l’autotransfusion
sanguine, Contador plaida pour
une contamination alimentaire,
se disait victime d’un morceau
de viande de bœuf espagnol. La
fédération espagnole lui infligea
gné ma roue avant ! J’ai pu res-
ter debout mais pour le même
prix, il m’entraînait dans sa
chute. C’était impressionnant,
cela me surprend même qu’il ait
continué à rouler pendant vingt
kilomètres après un tel accident.
Mais sorry, c’est de sa faute… »
Pour une fois que Van den
Broeck est épargné par la
poisse…
Départ prématuré et en voiture
pour Contador... © AFP.
un an de suspension avant de le
blanchir. Sans doute plus aidé
par un vice de procédure que
par la vraisemblance de son ali-
bi bovin, il put aborder sa sai-
son 2011 comme si de rien
n’était. Il s’adjugea ainsi le Tour
d’Italie de maîtresse manière et
aborda le Tour en favori. Hué
par les spectateurs lors de la
présentation des équipes au
Puy-du-Fou, le Madrilène fut
touché par cette attitude du pu-
blic. Son Tour s’en ressentit : il
chuta lors de la première étape
remportée par Gilbert et ne
connut, par la suite, que des re-
vers, des contretemps, pour fi-
nalement échouer loin (5) der-
rière le futur vainqueur, Cadel
Evans.
Convaincu de sa bonne foi,
l’Espagnol fut cependant rattra-
pé par la lutte antidopage et
frappé d’une suspension à effet
rétroactif en 2012. Tel un tau-
reau au bord de la rupture dans
LESSPORTS 23
De quoi est-il réellement ca-
pable sur ce Tour ? Marc Ser-
geant martèle l’optimisme, esti-
mant que le temps qui passe joue
en faveur de son leader, qui sera
plus à l’aise dans des massifs qui
emmèneront les grimpeurs plus
haut encore. « Les étapes précé-
dentes comportaient des montées
courtes et raides. Jurgen ne s’y
était pas entraîné, justifie le
team manager. A l’inverse, il s’est
préparé sur des cols longs, rou-
lants, de plusieurs kilomètres. Il
devrait être présent dans les cols
difficiles. »
Honnête, Sergeant relativise
tout de même quelque peu, lais-
sant poindre l’inquiétude légi-
time que beaucoup nourrissent
désormais. « Si ce n’est pas le cas,
nous avons un sérieux problème
car alors nous ne sommes sim-
plement pas assez bons pour fi-
gurer dans les dix premiers. »
Van den Broeck estime qu’il
« ne peut que faire mieux ». On
voudrait le croire et il est à sou-
haiter que le jour de repos soit
régénérateur s’il veut espérer
poursuivre cette quête d’un clas-
sement général en vue, un po-
dium devenant objectivement
possible au vu des retraits enre-
gistrés. Il lui faudra pour cela se
montrer à la fois alerte, régulier
et offensif lorsque le scénario
l’imposera.
Dans le cas inverse, si le Tour
de la formation Lotto-Belisol est
certes déjà réussi avec un succès
d’étape pour André Greipel et un
jour en jaune avec Tony Gallo-
pin, celui des Belges risque de
manquer de la plus élémentaire
saveur au moment d’attaquer la
montagne. ■
E.C.
une mauvaise corrida, il crut ne
jamais s’en relever. Pourtant, à
peine rentré dans le peloton, il
s’imposait à la Vuelta après
avoir purgé sa peine. Durant
toute cette période, l’Espagnol
n’avait pas eu l’occasion de voir
à l’œuvre, sinon à la télé,
l’émergence de l’équipe Sky et
de ses ténors, Wiggins et
Froome. En 2013, dans un Tour
qui respirait pour lui celui de la
vengeance, il constata toutefois
que cette équipe anglaise lui
était nettement supérieure.
Pire, il avait trouvé un maître
en montagne, Christopher
Froome.
Débarrassé de l’Anglais qu’il
avait cela dit dominé au Dau-
phiné en juin, Contador était
sans aucun doute le favori nu-
méro un du Tour malgré la
belle avance qu’avait prise Ni-
bali. Attaquant, porté par une
équipe de feu avec Rogers et
Roche en soutiens vers ses des-
seins, l’Espagnol n’avait même
pas bronché après avoir perdu
du temps sur les pavés. Il n’at-
tendait qu’une chose, comme il
le fit un peu à Gérardmer,
mettre la pression sur l’Italien.
Dire qu’il est remonté sur le vé-
lo avec une fracture du tibia
avant de renoncer quelques ki-
lomètres plus loin situe l’obsti-
nation de l’individu, une fois de
plus (une fois de trop) marqué
dans son être. Dominateur au
Dauphiné, il avait toutes les
armes et le terrain (beaucoup
de montagne, un seul chrono)
pour marquer ce Tour de son
empreinte. Dommage, vrai-
ment. ■
J.Gr et S.Th.
* 23
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
NOTRE CONSULTANT
« Du calme,
on n’a pas
encore vu
un col ! »
« Décidément, il
vaut mieux voir tous les épi-
sodes de ce Tour car l’action
ne manque pas. Ici, le peloton
a été bousculé par deux coups
de tonnerre pour le prix d’un !
Tour d’abord l’abandon d’Al-
berto Contador qui, en théorie,
offre d’autant plus de sus-
pense, puis la démonstration
de force de Nibali.
Il s’agit de digérer tout ça,
mais aussi de relativiser. D’ac-
cord, Nibali impressionne
depuis le début et possède
désormais plus de deux mi-
nutes d’avance sur Porte et
Valverde, ses rivaux les mieux
placés, avec tout le respect
que j’ai pour la superbe étape
des jeunes Français. Déjà deux
minutes ? Seulement deux
minutes serais-je tenté de dire.
On n’a pas encore escaladé le
moindre grand col, les Alpes
et les Pyrénées doivent encore
venir. Je ne me tracasse pas, la
course reste ouverte.
Tous ceux qui gardent des
prétentions ne doivent pas
spéculer, au contraire. Ils ont
du temps à récupérer et le
niveau me paraît assez homo-
gène. Jurgen Van den Broeck
n’a pas rassuré, mais je
m’étonne de le voir déjà en-
touré d’autant de réserves. Il
perd moins d’une minute, ce
n’est pas une catastrophe. On
sous-estime beaucoup les trois
chutes qu’il a subies la se-
maine dernière. Même sans
blessure, même si on se sent
opérationnel, je peux dire, par
expérience, que cela laisse des
traces qui se paient tôt ou
tard. Pour lui, le jour de repos
arrive à point nommé et les
étapes suivantes semblent
plus accessibles. Il doit récu-
pérer pour retrouver son
meilleur niveau, celui qu’il doit
atteindre s’il veut prétendre à
ce podium… »
MAXIME MONFORT
le tweet
Me concernant je l’au-
rais bien rabotée cette
planche. Heureusement
les belles filles étaient
bien en haut.
Jérémy Roy (FDJ.Fr)
l’anecdote
La pluie presque
comme en 1996
Depuis le début du Tour, la
pluie s’est invitée. La météo
la plus clémente se situa au
tout début, en Angleterre, un
comble par rapport aux habi-
tudes observées outre-
Manche et en France. Hier
encore, alors que le thermo-
mètre avait enfin franchi la
barre des 20 degrés à Mul-
house, des averses orageuses
percèrent les vareuses et les
organismes déjà atteints de
coureurs anéantis. Des
conditions qui ressemblent à
celles du Tour de 1996. Cette
année-là, le Tour partait de
Bois-le-Duc aux Pays-Bas. Il
avait plu jusqu’à Valence, à
mi-Tour. Le Galibier avait été
annulé pour cause de neige.
S.TH.
sur lesoir.be
▶ Chaque jour, le portrait
du 101e de l’étape à l’occa-
sion de la 101e édition du
Tour.
▶ Tous les classements
complets.
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
24 LESSPORTS
Lefevere : « J’ai proposé à Martin
de battre le record de l’heure »
QUICK STEP L’équipe
Ce mardi, Tony Martin
et son manager rencon-
treront Patrick Lefevere
pour discuter d’une pro-
longation de trois ans.
Le Belge propose à
l’Allemand de s’attaquer
au record de l’heure
après les Jeux de Rio en
2016.
ENTRETIEN
MULHOUSE
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
A
la… planche dimanche,
Tony Martin a remis le
couvert lundi avec son
maillot à pois dans le but d’em-
mener Michal Kwiatkowski le
plus loin possible. A l’image de
ces deux coureurs vaillants et of-
fensifs, OPQS réalise un Tour de
rêve malgré la perte de Caven-
dish le premier jour. L’équipe
belge vit toutefois une année
charnière : 18 de ses 30 coureurs
sont en fin de contrat, dont Tony
Martin qui crève l’écran. Pour
l’impliquer dans son projet, Pa-
trick Lefevere lui a proposé, voici
quelques jours, de s’attaquer au
record de l’heure en 2016, une
information que le Flandrien dé-
voile en exclusivité dans cet en-
tretien réalisé lundi matin à Mul-
house.
Patrick Lefevere, tout de suite
après la catastrophe à Harro-
gate, lorsque Mark Cavendish
est tombé, quel était votre
sentiment ?
Quand on vient au Tour avec
un leader comme Cavendish,
que l’équipe a été presque inté-
gralement construite autour de
lui, et qu’il chute le premier
jour, c’est une catastrophe. Je
suis content et fier des coureurs
car ils ont été capables de faire
le clic dans leur tête, immédia-
tement. Les directeurs sportifs
aussi. Cavendish est venu le
lendemain matin au départ, il
a parlé avec ses équipiers et leur
a dit qu’ils pouvaient gagner,
qu’ils étaient tous des vain-
queurs potentiels. Dès la
deuxième étape, nous avons été
dans la lutte pour la victoire.
On a essayé avec Renshaw qui
a fait troisième, quatrième puis
cinquième, toute l’équipe était
là pour l’emmener. J’ai vu huit
copains sur la route capables de
« J’ose dire que
Tony Martin a roulé
à la Merckx,
Eddy ne sera pas vexé »
travailler l’un pour l’autre.
Renshaw était-ce la bonne
option car finalement, vous
avez travaillé pour les autres,
Kittel et Greipel en particulier ?
Ce n’est pas faux. Mais cela
prouve que l’équipe était prête à
aider… Cavendish. Qu’un train
s’était formé. C’est très facile
d’en parler après mais si Mark
avait été là, il aurait gagné au
moins deux étapes, comme l’an-
née passée du reste.
Mais peut-être aurions-nous vu
une équipe OPQS différente ?
Plus défensive certainement.
Cela dit, l’étape de Nancy rem-
portée par Trentin était dure
pour les vrais sprinters. Dans
ces étapes-là, les coureurs
comme Trentin auraient de
belge veut conserver l’Allemand, en fin de contrat
Patrick Lefevere se dit « content et fier » de ses hommes qui ont su réagir après l’abandon de Caven-
dish, autour de qui l’équipe avait été construite. © DAVID STOCKMAN/BELGA.
toute façon eu leur chance,
comme Martin et Bakelants
plus tard. Jan se plaint, il dit
que c’est dur pour lui d’avoir sa
chance, mais il l’a déjà eue et il
l’aura encore.
Votre équipe n’est pas dans le
format des autres dans ce Tour.
Vous ne semblez pas protéger
un leader, comme ce pourrait
être le cas avec Kwiatkowski ?
S’il y a un ou deux hommes
dans l’échappée, il en reste 5
autres derrière pour le protéger.
Je ne vais donc pas interdire à
Bakelants ou Terpstra, par
exemple, d’aller devant.
Cela veut dire aussi que vous
n’êtes pas convaincu des
chances de Kwiatkowski au
classement général ?
Nous n’avons pas trop de réfé-
rences en ce qui le concerne. Il
est jeune, ambitieux, vaillant
mais il perd du temps. Sur les
pavés, il était avec Nibali et
Trentin mais il a crevé dans
l’avant-dernier secteur. Il
cherche encore comment il doit
gérer ses forces. Parfois, il va
dans le rouge et doit lâcher
alors qu’il reste à 200 mètres
puis il rentre. Le top 10 est en-
core possible pour lui mais c’est
quoi un top 10 ? Je le vois
mieux dans la peau d’un vain-
queur d’étape quand il sera
plus à l’aise… au niveau du
classement général !
Kwiatkowski sait tout faire,
d’une course d’un jour à Paris-
Nice, le Tour. C’est peut-être
son éclectisme qui lui est défa-
vorable ?
C’est vrai, il est capable de
grimper au-dessus de la
moyenne, il a un chrono dans
les jambes et il peut lancer un
sprint ou sprinter lui-même.
Par rapport aux classiques, on
a dû faire des sélections car il
veut tout faire. Il peut gagner le
Tour des Flandres comme
Liège-Bastogne-Liège. Le seul
handicap qu’il a sur un Tour,
c’est qu’il pèse cinq kilos en plus
qu’un Nibali et dans les grands
cols, il risque de le payer.
On vous sent plus attiré par des
victoires d’étape, on ne peut
pas vous changer après tant
d’années. On imagine votre
bonheur après l’exploit de Tony
Martin ?
J’ose dire qu’il a roulé à la Mer-
ckx, Eddy ne sera pas vexé, je le
sais. Partir après 20 kilo-
mètres, se battre pendant une
heure avec 30 secondes
d’avance, c’est quelque chose.
J’étais dans le deuxième col
pour lui donner des bidons, il
est passé là-bas, il avait 40 se-
condes puis j’ai vu le groupe
derrière avec des ténors comme
Rolland, Rodriguez, Cancella-
ra. Je me suis dit que Tony al-
lait au casse-pipes. Vous avez
vu le résultat !
Et il lâche De Marchi, le
meilleur grimpeur du Dauphi-
né !
L’Italien a dû mal dormir.
Dans la première descente, il
était à deux trois longueurs à
bloc. Tony est un excellent des-
cendeur, il était très motivé près
de son pays. La veille, il m’avait
dit pour la première fois depuis
le début du Tour : « Je pense
que j’ai enfin de bonnes
jambes. » Avec lui, c’est un fa-
meux message.
Il savait avant de venir qu’il n’y
a qu’un seul chrono l’avant-
dernier jour. Cela a justifié sa
démarche ?
Tony sait que le contre-la-
montre dans le Périgord est
plus dur qu’il n’y paraît avec la
fatigue etc. et qu’il peut arriver
plein de choses d’ici-là, on le
voit avec les leaders. Il aime
aussi prouver qu’il n’est pas
seulement un coureur de chro-
nos. S’il avait eu un équipier
pour l’accompagner le dernier
jour, il gagnait le Tour de
Suisse. Il a déjà gagné Paris-
Nice mais je suis persuadé qu’il
« Je veux renforcer
l’équipe en montagne
où nous ne sommes
pas assez forts »
peut aller plus loin.
Jusqu’où ?
Au bout d’un Tour sans un ex-
cès de montagne. La Suisse,
c’était limite. Pour aller plus
loin, il doit, lui aussi, perdre du
poids par rapport aux grim-
peurs mais je me garderai de
lui imposer cela.
On a vu tout le monde, moins
Bakelants au service des autres.
Il pourra aussi avoir son bon de
sortie ?
Il a déjà dû se battre pour avoir
sa sélection au Dauphiné, mi-
juin, ce qui est normal car il y
avait douze candidats pour
neuf places. Je le vois progresser
dans le sens où je l’attends, je ne
lui commande en tout cas au-
cun rôle par rapport à un lea-
der, il a quartier libre.
Tony Martin est en fin de
contrat chez vous et il n’est pas
le seul. Comment cela se passe
au niveau du mercato ?
J’avais même 18 coureurs en fin
de contrat. Mon premier sou-
hait, c’est de ramener l’effectif
de 30 à 27 unités puisque, en
2017, l’UCI veut changer le cy-
clisme et réduire le nombre à
22. Si j’enlève deux à, trois uni-
tés par an, je serai dans le bon !
Depuis avril, je planche sur le
sujet. J’ai pour l’instant pro-
longé Terpstra, Vandenbergh,
Keisse, Maes, Serry. Ce mardi,
je reçois la visite du manager de
Tony Martin.
Qui va vous demander un
contrat revu à la hausse ?
Il adore l’équipe, il a beaucoup
de gens autour de lui. On a
deux soigneurs allemands,
deux mécanos allemands, un
médecin allemand, à sa de-
mande. Des personnes qui tra-
vaillent aussi pour d’autres
coureurs, je m’empresse de la
préciser. Avec ou sans Tony en
2015, je dois le savoir tôt car s’il
s’en va, mon budget me permet-
trait d’engager mais je veux le
garder !
Sans indiscrétion, son contrat,
c’est du lourd ?
Je ne connais pas les salaires du
top 10 mondial. Quand je l’ai
engagé il y a trois ans, j’avais
absolument besoin de points.
L’équipe était 17e au WorldTour,
il y avait le feu au lac et lui était
8e mondial avec des points. Plu-
tôt que de lui offrir un contrat
de deux ans, je lui en proposais
trois avec un salaire très décent.
Plus haut, c’est délicat mais je
vais lui présenter un contrat de
trois ans, solide, avec des ga-
ranties.
Il disait dimanche que votre
équipe était un peu sa famille,
qu’il ne voyait pas où il pourrait
conquérir encore un titre de
Champion du monde par
équipes. Est-il sensible, ce
bonhomme ?
Plus que cela ! Il écoute. Je lui
propose un deal sportivement
unique : en 2016, il veut être
Champion du monde du chro-
no aux Jeux de Rio. Il dispose
chez nous d’un matériel de
pointe. Notre constructeur, Spe-
cialized, dont le contrat expire
fin 2015, souhaite poursuivre
avec nous. Après Rio, je propose
à Tony de rester en Amérique
du Sud, de monter plus tard
vers le Mexique et de tenter le
record de l’heure sur un vélo
traditionnel comme l’exige le
règlement. Wiggins est tenté
aussi, Cancellara, à mon avis,
en a fait son deuil mais le seul
qui peut le battre, aujourd’hui,
c’est Martin.
Si vous conservez Martin, pour-
rez-vous recruter néanmoins ?
Je veux renforcer l’équipe en
montagne où nous ne sommes
pas forts assez. Au Giro, on n’a
pas pu défendre le maillot
d’Uran. J’ai besoin, au moins,
d’un grimpeur d’expérience. ■
Propos recueillis par
STÉPHANE THIRION
ÉTAPE
10.Mulhouse
- La Planche des Belles Filles (161,5 km)
1. Vincenzo Nibali (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . en 4 h 27.26
(moyenne : 36,2 km/h)
2. Thibaut Pinot (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à 0.15
3. Alejandro Valverde (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.20
4. Jean-Christophe Péraud (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . 0.20
5. Romain Bardet (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.22
6. Tejay Van Garderen (USA, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . 0.22
7. Richie Porte (Aus, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.25
8. Leopold König (Tch, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.50
9. Joaquim Rodriguez (Esp, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.52
10. Mikel Nieve (Esp, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0.54
11. Daniel Navarro (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.04
12. Bauke Mollema (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.06
13. Rui Costa (Por, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.06
14. John Gadret (Fra, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.08
15. Haimar Zubeldia (Esp, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.08
16. Frank Schleck (Lux, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.08
17. Jürgen Van den Broeck (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.16
18. Chris Horner (USA, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.21
19. Geraint Thomas (GBr, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.23
20. Simon Spilak (Slo, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.26
21. Christophe Riblon (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.42
22. Laurens ten Dam (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.58
23. Luis Ángel Maté (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.01
24. Michal Kwiatkowski (Pol, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.13
25. Jakob Fuglsang (Dan, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.47
26. Michele Scarponi (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.49
27. Giovanni Visconti (Ita, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.11
28. Pierre Rolland (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.14
29. Steven Kruijswijk (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.16
30. Nicolas Edet (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.21
36. Jan Bakelants (OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.24
52. Sep Vanmarcke (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.58
62. Johan Van Summeren (GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . 16.07
72. Greg Van Avermaet (BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16.20
74. Jens Keukeleire (ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19.06
115. Jürgen Roelandts (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28.48
129. Maarten Wijnants (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29.23
157. Dries Devenyns (GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32.29
Abandons
Mathew Hayman (Aus, ORI)
Edward King (USA, CAN)
Alberto Contador (Esp, TIN)
CLASSEMENT GÉNÉRAL
A La Planche des Belles Filles
1. Vincenzo Nibali (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . en 42h33:38
2. Richie Porte (Aus, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à 2.23
3. Alejandro Valverde (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.47
4. Romain Bardet (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.01
5. Tony Gallopin (Fra, LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.12
6. Thibaut Pinot (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.47
7. Tejay Van Garderen (USA, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . 3.56
8. Jean-Christophe Péraud (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . 3.57
9. Rui Costa (Por, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.58
10. Bauke Mollema (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.08
11. Jürgen Van den Broeck (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.18
12. Jakob Fuglsang (Dan, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.31
13. Michal Kwiatkowski (Pol, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.39
14. Geraint Thomas (GBr, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.17
15. Mikel Nieve (Esp, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.03
16. Pierre Rolland (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.47
17. Chris Horner (USA, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.33
18. Cyril Gautier (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.36
19. Laurens ten Dam (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.42
20. Haimar Zubeldia (Esp, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.01
21. Leopold König (Tch, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.25
22. Yury Trofimov (Rus, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.45
23. Brice Feillu (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.56
24. Steven Kruijswijk (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10.35
25. Frank Schleck (Lux, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.51
26. Andrew Talansky (USA, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . 14.44
27. Tom Dumoulin (PBs, GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15.19
28. Tanel Kangert (Est, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15.27
29. Jan Bakelants (OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18.14
30. John Gadret (Fra, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.20
31. Peter Velits (Svq, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22.48
32. Bram Tankink (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25.51
33. Tony Martin (All, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26.48
34. Fabian Cancellara (Sui, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29.07
35. Ben Gastauer (Lux, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29.58
36. Michele Scarponi (Ita, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33.36
37. Arthur Vichot (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34.37
38. Greg Van Avermaet (BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39.58
39. Giovanni Visconti (Ita, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40.35
40. Daniel Navarro (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40.40
41. Tom Slagter (PBs, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40.42
42. Peter Sagan (Svq, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.08
43. Kristijan Durasek (Cro, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.16
44. Jens Keukeleire (ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.43
45. Arnold Jeannesson (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 43.37
46. Amaël Moinard (Fra, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44.06
47. Tiago Machado (Por, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44.12
48. Marcel Wyss (Sui, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45.12
49. José Joaquin Rojas (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . 45.26
50. Michael Rogers (Aus, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46.02
51. Michal Golas (Pol, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46.37
52. Nicolas Roche (Irl, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46.56
53. José Serpa Perez (Col, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47.27
54. Michael Schär (Sui, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49.23
55. Luis Ángel Maté (Esp, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49.33
56. Martin Elmiger (Sui, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50.33
57. Sylvain Chavanel (Fra, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.02
58. Paul Voss (All, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53.29
59. Sep Vanmarcke (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53.52
60. Jon Izagirre (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54.43
61. Rafael Valls (Esp, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54.51
62. Simon Spilak (Slo, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.22
63. Simon Gerrans (Aus, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.39
64. Daniel Oss (Ita, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.44
65. Michael Albasini (Sui, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55.47
66. Thomas Voeckler (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57.14
67. Marco Marcato (Ita, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57.18
68. Joaquim Rodriguez (Esp, KAT) . . . . . . . . . . . . . . . . 57.34
69. Peter Stetina (USA, BMC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58.22
70. Lieuwe Westra (PBs, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59.55
71. Mickaël Chérel (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 00.07
72. Niki Terpstra (PBs, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 00.57
73. Nélson Oliveira (Por, LAM) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 01.46
74. Matthieu Ladagnous (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . 1 h 02.01
75. Grégory Rast (Sui, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 02.34
76. Johan Van Summeren (GRM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 02.36
77. Matteo Montaguti (Ita, ALM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 03.25
78. Adam Hansen (Aus, LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 03.55
79. Cyril Lemoine (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.07
80. Nicolas Edet (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.16
81. Markel Irizar (Esp, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.29
82. Jens Voigt (All, TRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 04.44
83. Koen de Kort (PBs, GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 05.44
84. Benjamin King (USA, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 06.09
85. Simon Clarke (Aus, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 07.06
86. Vasili Kiryienka (Blr, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 07.11
87. Sébastien Minard (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . 1 h 07.19
88. Alessandro De Marchi (Ita, CAN) . . . . . . . . . 1 h 07.22
89. Jérémy Roy (Fra, FDJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.02
90. Jan Bárta (Tch, APP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.26
91. Matteo Trentin (Ita, OPQ) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.28
92. Fabio Sabatini (Ita, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 08.29
93. Jérôme Pineau (Fra, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 09.17
94. Heinrich Haussler (Aus, IAM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 09.25
95. Yukiya Arashiro (Jpn, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 09.51
96. Jesus Herrada Lopez (Esp, MOV) . . . . . . . . . 1 h 10.39
97. Andriy Grivko (Ukr, AST) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 11.11
98. Lars Bak (Dan, LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 11.46
99. Jürgen Roelandts (LTB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 11.59
100. Florian Guillou (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 14.26
101. David Lopez (Esp, SKY) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 15.03
102. Lars Boom (PBs, BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 15.44
103. Maarten Wijnants (BKN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 15.45
104. Roy Curvers (PBs, GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 16.08
105. Sébastian Langeveld (PBs, GRM) . . . . . . . . . 1 h 16.19
106. Maciej Bodnar (Pol, CAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 16.44
107. Bartosz Huzarski (Pol, APP) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 18.06
108. Imanol Erviti (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 18.16
109. Rudy Molard (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 18.44
110. Blel Kadri (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 19.04
111. Julien Simon (Fra, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 19.32
112. Reto Hollenstein (Sui, IAM) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 19.33
113. Simon Yates (GBr, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 20.06
114. Alexandre Pichot (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 20.19
115. Sébastien Reichenbach (Sui, IAM) . . . . . . . 1 h 20.34
116. Rubén Plaza (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 20.51
117. Benat Intxausti (Esp, MOV) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 21.58
118. Alexander Kristoff (Nor, KAT) . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.06
119. Perrig Quemeneur (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.26
120. Alexander Porsev (Rus, KAT) . . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.40
121. Jean-Marc Bideau (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . . 1 h 23.55
122. Kévin Reza (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 24.16
123. Daniele Bennati (Ita, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 24.18
124. Bryan Coquard (Fra, EUC) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 24.54
125. Sergio Paulinho (Por, TIN) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 25.07
126. Luke Durbridge (Aus, ORI) . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 25.50
127. Samuel Dumoulin (Fra, ALM) . . . . . . . . . . . . . 1 h 26.04
128. Rein Taaramae (Est, COF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 27.30
129. Alex Howes (USA, GRM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 28.24
130. Anthony Delaplace (Fra, BSE) . . . . . . . . . . . . . 1 h 30.04
161. Dries Devenyns (GIA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 h 49.13
Classements annexes
Points. 1. Sagan (Svq, CAN) 287pts ; 2. Coquard (Fra,
EUC) 156 ; Kittel (All, GIA) 146 ; etc.
Grimpeurs. 1. Rodriguez (Esp, KAT) 51pts ; 2. Voeckler
(Fra, EUC) 34 ; 3. Martin (All, OPQ) 26 ; etc.
Equipes. 1. AG2R La Mondiale 127h48.28. ; 2. Astana à
3.19 ; 3. Belkin à 4.25 ; etc.
Jeunes. 1. Bardet (Fra, ALM) 42h36.39. ; 2. Pinot (Fra, FDJ)
à 0.46 ; 3. Kwiatkowski (Pol, OPQ) à 1.38 ; etc.
24
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

mondial 2014 25

« Un Mondial exceptionnel » LES BRÈVES

Belgique
Les Diables recevront
l’Australie le 4 septembre
BILAN Sep Blatter a clôturé officiellement la 20e édition brésilienne L’Union belge a confirmé que
les Diables Rouges dispute-
ront une rencontre de prépa-
Pour le président de la ration, avant d’aller en Israël
Fifa, c’est le football qui (9/9) pour l’Euro, contre
l’Australie le 4 septembre.
a gagné. « Le lieu et les infos concernant
Il a été impressionné les tickets seront communiqués
par l’intensité des plus tard », explique le com-
muniqué qui rappelle qu’un
matchs et la volonté of- Fan Day sera bien organisé le
fensive des équipes. 6 septembre.
Allemagne

L
e président de la Fédéra-
tion internationale de
football, Joseph Blatter, a
estimé que le Mondial-2014
avait été « exceptionnel sur le
terrain ».
« On ne peut pas comparer les
Coupes du monde. Chacune a sa
particularité mais celle-ci, d’un
point de vue du terrain, a été ex-
ceptionnelle. La barre est placée
très haut pour la prochaine », a
affirmé le président de la Fifa
lors de la conférence de presse de
clôture de la compétition au len-
demain de la finale remportée
par l’Allemagne face à l’Argen-
tine.
Interrogé sur la note qu’il at-
tribuerait au Mondial brésilien
après avoir donné 9 sur 10 à
l’Afrique du Sud en 2010, Sep
Blatter a répondu avec humour
« 9,25 sur 10 ».« La perfection
n’est pas de ce monde », a-t-il
ajouté. « C’était ma 10e Coupe du
monde, mais 5e en tant que pré-
sident de la Fifa. Elle était parti-
culière pour moi. Ce qui l’a ren-
due particulière c’était la qualité
du football, l’intensité des
matches. On a commencé le tour-
noi avec un football très offensif,
de très haut niveau. Dans les
dernières Coupes du monde, les
équipes avaient peur de perdre.
Ici cela n’a pas été le cas », a-t-il
également relevé.
Surpris par le Ballon d’or
de Messi
« Il y a eu beaucoup de buts,
d’occasions, de l’offensive », a-t-il
poursuivi. « Dans les matches à
élimination directe, cela a été
plus tactique et plus calculé,
mais tous les matches ont eu un
niveau d’intensité élevé. La fi-
nale a été une bataille, pas seule-
ment tactique. Tout le monde
voulait gagner. Il y a eu des occa-
sions de chaque côté. C’est le foot-
ball qui a gagné par la qualité
sur le terrain, le fair-play. »
Sep Blatter s’est évidemment montré très positif sur l’organisation de ce Mondial. © AFP.
Blatter a été questionné au su-
jet du Ballon dOr attribué à la
surprise générale à Lionel Messi.
« Je dois répondre de manière di-
plomatique ou vous dire la véri-
té ? », a-t-il ironisé. « Ecoutez, je
dois reconnaître que moi-même
j’ai été un petit peu surpris
quand j’ai vu que Lionel Messi
ressortait comme le meilleur
joueur du Mondial. Si vous com-
parez le début du Mondial et où
est finalement arrivée l’équipe
d’Argentine, c’est-à-dire en fi-
nale, les buts décisifs ont été
marqués par Messi lors de plu-
sieurs matches. Je pense que c’est
ce qui explique cette décision.»,
a-t-il dit.
Le président de la Fifa a ce-
pendant indiqué que les médias
pourraient éventuellement être
intégrés au jury, laissant le soin
aux responsables de la commu-
nication et de la presse d’en dis-
cuter d’ici 2018.
Sanction « très sévère »
contre Suarez
Joseph Blatter, a par ailleurs
jugé « très sévère » la sanction (9
matches de suspension et 4 mois
d’interdiction de toute activité
liée au football) infligée à l’atta-
quant uruguayen Luis Suarez,
qui avait mordu le défenseur ita-
lien Giorgio Chiellini au premier
tour, tout en insistant sur l’indé-
pendance de la commission de
discipline.
« Je ne veux pas parler de l’af-
faire Suarez, on a une commis-
sion de discipline indépendante,
élue démocratiquement. En tant
que footballeur, je trouve que
cette sanction est très sévère.
Mais en tant que président de la
Fifa, il faut que j’accepte ce que
cette commission a décidé », a
déclaré Sep Blatter.
« J’espère que Suarez va reve-
nir dans le football, parce qu’il a
montré sur le terrain, avant sa
suspension, sa capacité tech-
nique et tactique. J’espère qu’on
le reverra. Il vient de signer pour
l’un des plus grands clubs du
monde (le FC Barcelone, ndlr) et
je suis sûr qu’il va revenir au fir-
mament du football », a-t-il
ajouté.
Suarez, 27 ans, va contester sa
suspension devant le Tribunal
Arbitral du Sport (TAS), selon
son avocat, après le rejet par la
Fifa de l’appel interjeté par le
joueur et la Fédération uru-
guayenne de football. (afp) ■
400.000 fans
attendus à Berlin
’Allemagne nageait dans le
L bonheur lundi après le qua-
trième sacre mondial de ses foot-
balleurs et ce mardi matin, plus
de 400.000 personnes sont at-
tendues pour fêter les joueurs al-
lemands, Porte de Brandebourg,
haut lieu symbolique du pays
réunifié, au cœur de Berlin.
« Ce sont de merveilleux am-
bassadeurs de l’Allemagne, in-
croyablement sympathiques, ce-
la me remplit de fierté », a décla-
ré lundi la ministre de la Dé-
fense, Ursula von der Leyen.
Dans la nuit de dimanche à
lundi, plus de 250.000 per-
sonnes, habillées aux couleurs
nationales noir-rouge-or,
avaient, Porte de Brandebourg,
explosé de joie lorsque Götze
avait marqué. Puis sept minutes
plus tard, pour célébrer la fin du
match, synonyme d’un qua-
trième titre de champion du
monde, le premier depuis la
réunification à l’automne 1990.
La chancelière Angela Merkel
Le podium est prêt à Berlin.© DPA.
et le président allemand Joa-
chim Gauck avaient rendu visite
aux joueurs dimanche soir dans
les vestiaires pour les féliciter.
Aucun des deux papes – l’ac-
tuel et son prédécesseur – n’a re-
gardé le match : François, de na-
tionalité argentine, par respect
de sa « neutralité », et Benoît
XVI, de nationalité allemande,
qui n’a jamais été un grand fan
de foot, car il a « préféré aller
dormir ».
Le pape émérite s’est néan-
moins félicité du résultat, en rai-
son notamment de la présence
de joueurs bavarois dans l’équipe
allemande. ■
Ruée sur le maillot…
Le maillot aux 4 étoiles du
champion du monde alle-
mand est déjà en rupture de
stock. L’équipementier alle-
mand Adidas avait confec-
tionné des maillots avant
même de savoir le résultat
final. Adidas a promis de
livrer le plus rapidement
possible les magasins de
sport, où les fans peuvent
acheter le nouveau maillot
pour la somme de 84,95
euros. Le maillot floqué du
numéro 19 de Mario Götze,
unique buteur de la finale,
est évidemment le plus de-
mandé.
… et bientôt sur le timbre
L’Allemagne va émettre cette
semaine un timbre célébrant
la victoire au Mondial, 5
millions d’exemplaires ayant
été imprimés avant la tenue
de la finale, a indiqué lundi le
gouvernement allemand.
« Cette année, j’ai osé espérer
très tôt que notre équipe
puisse gagner le titre », a
déclaré le ministre des Fi-
nances, Wolfgang Schäuble.
Toni Kroos au Real Madrid
Toni Kroos, 24 ans, a confir-
mé à la télévision allemande
et dans Bild qu’il quittait le
Bayern Munich pour re-
joindre les rangs du Real
Madrid,
Brésil
Scolari viré
Le sélectionneur de l’équipe
du Brésil Luiz Felipe Scolari
(65 ans) a été limogé
quelques heures après la fin
du Mondial et la quatrième
place décevante de la Sele-
çao. Scolari était revenu à la
tête de l’équipe en décembre
2012 pour succéder à Mano
Menezes, limogé juste avant
la Coupe des Confédérations.

Ballon de culture
Bernard Pivot président de l’Académie Goncourt

Petit dictionnaire du Mondial brésilien

Bernard Pivot, 79 ans, homme de lettres
et de médias français, est président de
l’Académie Goncourt. Il est également
passionné de football et a commenté
quatre Coupes du monde.
Allemagne. Championne du monde
2014. Titrée pour la quatrième fois. Pre-
mière nation européenne couronnée sur
le continent américain. Equipe homo-
gène, brillante, efficace. Après « le mo-
dèle allemand » en économie, voici le
modèle allemand en football. Angela
Merkel, double ballon d’or.
Brésil. Pays deux fois coupable.
D’abord d’avoir dépensé trop d’argent
pour construire des stades, ensuite
d’avoir encaissé trop de buts. Le public
brésilien a réagi avec sang-froid et élé-
gance à la faillite de son football.
Coiffure. Ce Mondial a été le premier
salon planétaire de la coiffure. Tous les
élèves des écoles de figaros pour
hommes étaient devant la télévision,
même s’ils ne comprenaient rien au
football. Car c’était la Coupe des coupes.
Surtout à l’iroquoise, tempes rasées,
longue crête sur le sommet du crâne.
Avec des variantes : crête en brosse, va-
gabonde, torsadée, avec mèches blondes
en haut, brunes en bas, à la caniche…
L’imagination des coiffeurs est sans li- peu de buts marqués sur coups francs défend a été pratiqué avec intelligence
mites, non plus le besoin des joueurs de directs. Un bon coup franc est juste- et générosité par des athlètes en grande
se montrer originaux et pittoresques ment un coup pas franc, le ballon sui- forme. Même des équipes du second
avec leur tête, à défaut pour certains de vant une trajectoire vicieuse et victo- rayon – comme il y a d’excellents livres
l’être avec leurs pieds. rieuse. du second rayon –, tels l’Algérie, l’Aus-
Dribbles et coups Football. Hormis le navrant Argen- tralie, le Costa Rica, la Colombie, les
francs. Par un cu- tine-Pays-Bas, le football qu’il nous a Etats-Unis, ont été à l’unisson en exécu-
rieux paradoxe, il y été donné à voir a été plaisant, spec- tant un football collectif, dense, rapide,
eut peu de taculaire, souvent enthousiasmant. physique, enlevé, tout dans le mouve-
dribbles alors que Il n’y eut pas d’invention dans la ment et dans l’envie, à quoi l’Allemagne
le Brésil est la terre stratégie, dans l’occupation a ajouté une fluidité exceptionnelle
des dribbleurs de du terrain, mais le va- dans la transmission du ballon.
charme et de lé- et-vient entre la Fred. Avant-centre du Brésil. Joueur
gende. Neymar, Mes- défense qui at- si discret, si effacé, si transparent, que
si, Robben, Hazard, taque et l’at- lorsqu’on s’avisait de sa présence, on se
qui d’autre ? Très taque qui demandait si ce n’était pas un joueur
clandestin entré à l’insu même de son
équipe.
Ghana. Seule équipe à pouvoir se flat-
ter de n’avoir pas été battue par l’Alle-
magne (2 à 2).
© SYLVAIN Humiliation. Mot traduit dans les
PIRAUX. langues du monde entier après la dé-
bâcle, la déroute, la débandade, la décu-
lottée – les « dé » sont jetés – du Brésil
devant l’Allemagne par 7 buts à 1. Les
journalistes étaient à court de vocabu-
laire après les 3 nouveaux buts encais-
sés par la Seleçao devant les Pays-
Bas.
Messi. Meilleur joueur du Mondial
selon la Fifa. Lui-même, quand il reçut
son trophée, n’en paraissait pas
convaincu.
Souliers. Des rouges, des jaunes, des
verts, des bicolores, des marbrés, des ti-
grés, des mordorés, des bigarrés… Cer-
tains joueurs arboraient même deux
chaussures de couleur différente. Les
maillots étaient les mêmes pour les
joueurs de chaque équipe alors que les
souliers étaient, non à la discrétion – le
mot ne serait pas ici de circonstance –,
mais à la fantaisie de chacun.
Tatouage. Ce Mondial aurait été le
premier Salon planétaire de tatouages
sur hommes si les joueurs avaient retiré
leur maillot à la fin des matchs. L’Ar-
gentin Lavezzi est l’un des rares à l’avoir
fait. On admira trop rapidement sur sa
poitrine le palimpseste d’un incunable à
moins que ce ne fût des reproductions
de graffiti ferroviaires. En aura-t-on
aperçu, noirs ou en couleurs, des ta-
touages sur les avant-bras ou sur les
nuques sans pouvoir accéder aux
œuvres entières. Frustration.
Victoire. De l’Allemagne, bien sûr, et
plus encore du football.
25
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
26 mondial 2014
Philippe Albert : « Le travail en
profondeur de l’Allemagne paie »
BILAN Le consultant du « Soir » décerne ses bons et ses mauvais points
Pour l’ancien Diable
rouge, la Mannschaft a
amplement mérité sa
victoire finale.
Il a aimé Rodriguez,
Van Buyten, les arbitres
et les gardiens mais il
regrette le Ballon d’or de
Messi, le retour des
Diables et le tournoi des
Brésiliens.
C
onsultant pour Le Soir
durant tout le Mondial,
Philippe Albert a appré-
cié pas mal de choses durant
cette Coupe du monde qui s’est
achevée, dimanche, avec le
triomphe de l’Allemagne face à
l’Argentine. D’autres, nettement
moins.
L’Allemagne. « Pour moi, on a
1 eu droit à un beau champion
du monde. Avant l’entame de la
compétition, j’en avais fait l’un
de mes favoris et l’Allemagne a
tenu son rang, poursuivant un
processus de réforme qui avait
été entamé il y a une dizaine
d’années et qui a enfin trouvé
tout son sens avec ce quatrième
titre mondial. Aujourd’hui, ce
travail en profondeur a porté ses
fruits après une campagne qui
avait commencé de manière to-
nitruante face au Portugal, qui
avait connu quelques petits tous-
sotements sans conséquences fâ-
cheuses par la suite avant de re-
partir de plus belle dès les hui-
tièmes et surtout les quarts de fi-
nale. Le fait d’avoir vu
l’Allemagne triompher grâce à de
jeunes joueurs remplaçants
(Schürrle et Götze) est également
rafraîchissant. Cette Allemagne
était forte et solidaire, sûre de ses
moyens et elle disposait du
meilleur gardien du tournoi.
Mais elle a été bousculée en fi-
nale, où l’Argentine a crânement
joué sa chance, mais l’a sans
doute payé physiquement du-
rant la prolongation. »
L’Argentine. « Au niveau de
2 l’organisation, la sélection de
Sabella a rendu une copie quasi
parfaite durant ce tournoi. Tac-
tiquement bien en place, elle a
souvent manqué d’ambition du-
rant les matchs à élimination di-
recte mais s’en est souvent sortie
sur un coup d’éclair ou de
chance. En finale, je trouve par
contre qu’elle n’a rien à se repro-
cher, si ce n’est au niveau de la fi-
nition. Grâce notamment à
quelques belles doubles accéléra-
tions de Lionel Messi, l’Albice-
leste a réussi à poser des pro-
blèmes aux Allemands en début
de match, chapeau à elle. Main-
tenant, quand je vois les occa-
sions manquées par Gonzalo Hi-
guain, je ne peux m’empêcher de
penser que la présence de Carlos
Tevez, qui a encore prouvé cette
saison à la Juventus qu’il avait
LES CHIFFRES
244
Manuel Neuer, le gardien de
l’Allemagne, a réussi plus de
passes que le capitaine de
l’Argentine, Lionel Messi,
désigné meilleur joueur du
tournoi, révèlent des statis-
tiques de la Coupe du
monde 2014 établies par la
Fifa. Neuer a en effet réussi
244 passes sur 297, soit
82 % et Messi en a lui réussi
242 sur 356, soit 68 %.
© PIERRE-YVES THIENPONT.
plus que de beaux restes, aurait
pu amener une solution supplé-
mentaire redoutable en pointe.
En raison de soucis avec le sélec-
tionneur, ce fut impossible, mal-
heureusement. Il s’agit, à mes
yeux, de la plus grosse erreur de
Sabella. »
3 Le Ballon d’Or de Messi.
« Même s’il a marqué des
buts lors des matchs de poules, ce
titre de meilleur joueur du tour-
noi pour l’Argentine est une
aberration, qui décrédibilise en-
core davantage la Fifa. Sur quels
critères ce trophée lui a-t-il été of-
fert ? Personnellement, je l’aurais
attribué sans hésiter au Colom-
bien James Rodriguez qui, à
l’image de son équipe d’ailleurs,
mérite également le statut de ré-
vélation de ce tournoi. Rodri-
guez, je l’avais déjà vu jouer à
l’une ou l’autre reprises avec Mo-
naco, mais je ne le savais pas ca-
pable d’un tel tournoi, surtout à
son âge (23 ans). Quelle aisance,
quelle efficacité ! En l’absence
– regrettable – de Radamel Fal-
cao, il a pris ses responsabilités
pour s’offrir le titre de meilleur
buteur du tournoi avec 6 réalisa-
tions. Je n’ose imaginer les dé-
gâts que son association avec
Falcao aurait pu provoquer
dans ce tournoi. »
L’attitude des Brésiliens.« Je
4 vous ai fait part de mon
coup de cœur pour Rodriguez. Si
je devais pousser un coup de
gueule, je dirais que j’ai regretté
l’attitude assez lamentable des
Brésiliens dans la défaite. Bien
sûr, ils avaient sur les épaules
une pression énorme, quasi inte-
nable, mais je n’ai pas aimé voir
certains gestes, certaines engueu-
18
Le Bayern Munich a inscrit 18
buts au Brésil, dont neuf pour
l’Allemagne grâce à Thomas
Müller (5 goals), Toni Kroos
(2) et Mario Götze (2). Ses
autres buteurs sont le Néer-
landais Arjen Robben (3), le
Suisse Xherdan Shaqiri (3),
le Croate Mario Mandzukic
(2) et l’Américain Julian
Green (1). Barcelone en a
marqué 10.
lades, notamment après des buts
encaissés. On sentait qu’il n’y
avait pas assez de solidarité et
certainement de talent dans cette
Seleçao, qui n’a même pas eu la
décence de rester sur la pelouse
lors de la remise de médaille aux
Néerlandais pour leur troisième
place. L’entraîneur a été dépassé,
n’a pas su mettre en place une
tactique efficace alors qu’il pos-
sède l’un des trois meilleurs
joueurs au monde (Neymar) et le
meilleur défenseur au monde
(Thiago Silva)… sur papier. »
Les Diables rouges. « Dès le
5 tirage au sort, j’avais affirmé
que la Belgique valait un quart
de finale. Elle a donc rempli son
objectif, ni plus ni moins, après
être sortie d’un groupe qui n’était
tout de même pas le plus difficile
qui soit. Marc Wilmots, lui,
avait préféré tempérer en évo-
quant les 8es mais au plus pro-
fond de lui-même, il visait
mieux. Même si cela n’a pas tou-
jours été fameux, les Diables ont
montré qu’ils étaient forts à la
fois mentalement et physique-
ment et qu’ils ont pu compter sur
des joueurs solidaires, qui ont
souvent fait la différence en ve-
nant du banc, comme Origi, Lu-
kaku ou Vertonghen, qui ont
bien réagi. Après, ils ont montré
leurs limites actuelles et ont été
sortis dès qu’ils ont rencontré
une équipe expérimentée. Finale-
ment, c’est cela qui nous a fait dé-
faut : à part Van Buyten, aucun
des Diables n’avait déjà disputé
de tournoi majeur et même si la
Belgique s’est permis de rêver
dans un tournoi ouvert, elle est
sans doute à sa place. Cette par-
ticipation au Mondial va en tout
cas lui apporter de l’expérience et
86,3
En Allemagne, 34,65 mil-
lions de téléspectateurs se
sont branchés sur ARD pour
suivre la finale. C’est mieux
que lors de la demi-finale
mardi (32,54 millions) entre
les Allemands et le Brésil,
soit 86,3 % de part de mar-
ché. Et les foules massées
dans tout le pays devant les
écrans géants n’ont pas été
comptabilisées.
doit lui servir pour l’Euro 2016
et le Mondial 2018, où il faudra
encore en faire davantage alors
que des équipes comme l’Italie ou
l’Espagne reviendront avec un
esprit revanchard. Globalement,
je retiendrai les bonnes presta-
tions de Courtois, Van Buyten et
Vertonghen. Je regrette aussi le
retour en Belgique, qui sentait le
réchauffé alors qu’en Algérie, en
Colombie ou aux Pays-Bas,
c’était plus spontané, plus in-
tense. Si c’était pour organiser ce-
la comme ça à la va-vite, il au-
rait mieux valu ne rien faire du
tout. »
Les gardiens. « Globalement,
6 je trouve qu’on a assisté à
une très bonne Coupe du monde
de leur part. Parmi les stars de ce
Mondial, il y avait déjà des
joueurs reconnus comme Neuer
ou Courtois, mais aussi d’autres,
comme M’Bolhi, Navas ou le
Mexicain Ochoa, qui restait sur
trois saisons à Ajaccio et devrait
s’offrir un beau transfert à l’Atlé-
tico. J’ai aussi aimé le change-
ment tactique de van Gaal
quand il a fait monter Krul pour
les tirs au but face au Costa Rica,
la courte montée au jeu du vété-
ran Mondragon (43 ans !) ou du
3e gardien néerlandais Michel
Vorm afin que tout le monde par-
ticipe à la fête. Mais ce Mondial
a aussi été celui des défenses, ce
qui devient habituel dans le foot
moderne, où on ne verra plus ja-
mais le football plus offensif et
chatoyant des années 60 et 70.
Parmi les défenseurs qui m’ont
marqué, je voudrais épingler les
noms de Van Buyten, Marquez
ou Yepes, qui prouvent qu’en
s’entretenant bien, on peut durer
au plus haut niveau. »
88
Sur les réseaux sociaux, c’est
la première fois qu’un événe-
ment sportif emballe autant
Facebook où 280 millions
interactions sur la finale ont
été comptabilisées, échan-
gées par 88 millions d’utili-
sateurs. Parmi eux, 10,5
millions se trouvaient aux
Etats-Unis, 10 au Brésil, plus
de 7 millions en Argentine et
5 millions en Allemagne.
L’arbitrage. « Même si le Bré-
7 sil a clairement été favorisé
et que son début de tournoi n’a
pas toujours été exceptionnel, je
trouve que, globalement, les ar-
bitres ont été assez bons. Les télé-
spectateurs oublient souvent que
ce sont des êtres humains qui ne
disposent pas des mêmes outils
techniques que nous. Il y a eu
quelques semelles, quelques
coups de coudes impunis ou mal
punis, il y a aussi eu la morsure
regrettable de Suarez – qui a été
heureusement sanctionné après
coup – mais je retiendrai surtout
qu’il y a eu beaucoup de bonnes
décisions en fin de tournoi et une
avancée technique avec l’usage
de la vidéo sur la ligne de but.
Personnellement, je serais égale-
ment pour l’ajout d’appels à la
vidéo comme cela se fait en ho-
ckey par exemple, pour certaines
phases problématiques. Cela ne
prendrait pas beaucoup de
temps et satisferait tout le
monde. »
Le bilan général.« Si je de-
8 vais tirer un bilan général,
j’accorderais à ce tournoi la note
de S+, plus que satisfaisante,
donc. Globalement, je trouve
qu’on a vécu un Mondial assez
intéressant, où les défenses ont
souvent pris le pas sur les at-
taques comme c’est souvent le cas
dans le football moderne. Heu-
reusement pas toujours, comme
l’a montré le succès final de cette
équipe allemande qui mérite son
titre. Malgré tout, on a égalé le
nombre record de buts depuis
que le tournoi est passé à 32
équipes. C’est déjà une bonne
chose. » ■
VINCENT JOSÉPHY
53.592
Les 64 rencontres du Mon-
dial ont rassemblé 3.429.873
de spectateurs, a précisé la
Fifa, soit une moyenne de
53.592 par match. Le record
reste celui établi en 1994
aux Etats-Unis avec
3.587.538 de spectateurs sur
52 matchs, soit une
moyenne de 68.991. En
Afrique du Sud 2010 : 3,2
millions de spectateurs.
Le maillot
de Manchester
le plus cher
au monde
FOOTBALL
a signature d’un contrat de
L dix ans avec l’équipementier
Adidas pour un montant mini-
mum d’environ 940 millions
d’euros va désormais faire du
maillot de Manchester United le
plus cher de la planète. Les
« Red Devils » seront liés à par-
tir de la saison 2015/2016 avec la
marque allemande, après la fin
de leur contrat avec l’américain
Nike, a précisé lundi le club an-
glais dans un communiqué. Her-
bert Hainer, le DG de la marque
aux trois bandes qui n’avait plus
collaboré avec MU depuis 1992,
a même fait part de sa « satisfac-
tion de faire équipe avec l’un des
clubs les plus prestigieux et les
plus appréciés ».
Équipementier de la forma-
tion anglaise depuis 2002, Nike
espérait conserver son contrat
avec le club mancunien, mais
avait finalement annoncé après
de longs mois d’hésitation qu’il
ne renouvellerait pas son parte-
nariat, faute de pouvoir suren-
chérir sur Adidas. D’après plu-
sieurs sources, Nike, qui avait
chipé en 2011 à Adidas le maillot
de l’équipe de France contre le
versement de 42,5 millions an-
nuels, n’était pas prêt à investir
plus de 440 millions pour conti-
nuer à équiper MU. Le contrat
précédent avait été signé pour 13
ans et un montant de 368 mil-
lions d’euros.
« Tout partenariat avec un
club ou une fédération sportive
doit être mutuellement avanta-
geux », avait souligné le groupe
américain la semaine dernière.
Or « les termes qui étaient pro-
posés dans le contrat de renou-
vellement ne l’étaient pas pour
les actionnaires de Nike », avait-
il conclu.
Ce nouveau contrat record
renforce donc l’attractivité
d’United en dépit d’une saison
sportive catastrophique et dé-
tonne à côté des engagements si-
milaires qui lient, pour moins de
la moitié de cette somme, la
marque allemande au Real Ma-
drid (39 millions annuels envi-
ron) ou encore l’autre grande
marque allemande, Puma, à Ar-
senal (38 millions annuels envi-
ron) par exemple.
« Ce nouveau partenariat avec
MU souligne clairement notre
domination dans le football et va
nous aider à renforcer notre po-
sition sur des marchés essentiels
à travers la planète », poursuit
Hainer, qui espère des ventes à
hauteur de 1,89 milliard d’euros
pendant la décennie.
Ce montant astronomique est
comparable à celui que le Qatar
verse au Paris SG au titre du
sponsoring, c’est-à-dire pour
faire apparaître sa griffe sur les
produits du club parisien, pour
environ 750 millions pendant
quatre ans. Toutefois, ce contrat
sulfureux a valu au PSG d’être
sanctionné, à coup d’amendes
notamment, par l’UEFA qui a
estimé que cette relation com-
merciale ne respectait pas le
« fair-play » financier. (afp) ■
Louis van Gaal n’a pas encore
mis les pieds à United que déjà
les affaires de Manchester s’em-
ballent... © AFP.
26

135.000 tickets déjà
vendus pour le Dour
Festival qui démarre ce
jeudi. Il reste encore des
tickets quatre jours et
un jour. © D.R.
« Les Dardenne et l’équipe,
une belle bande d’amis »
CINÉMA Christine Plenus expose ses photos de tournage à Paris
Elle est la photographe
de plateau attitrée
des Dardenne depuis
« Flasch » en 1986.
Elle expose au Centre
Wallonie-Bruxelles
jusqu’au 31 août.
Ses 150 photos
racontent les films
des frères autrement.
ENTRETIEN
PARIS
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
S
i certains cinéastes
ouvrent leur plateau à tout
vent, Luc et Jean-Pierre
Dardenne préfèrent rester à
l’abri des regards. Discrétion à
tous les stades de « fabrication »
du film. Depuis 1986 et le tour-
nage de Flasch en quinze nuits
dans le hall d’un aéroport, Chris-
tine Plenus est devenue leur
photographe de plateau attitrée.
Depuis, cette diplômée en pho-
tographie, qui enseigne à l’Insti-
tut Saint-Luc à Liège depuis
1981, est au cœur de leur créa-
tion. Discrète, silencieuse, elle
capte l’équipe au travail et fixe la
mémoire de moments privilé-
giés. Cherchant l’instantané d’un
regard ou d’un geste, elle raconte
les films des frères autrement.
Quelle est la différence entre
photographie et photographie
de plateau ?
Une photo de plateau a à voir
avec un film. Je suis d’abord
photographe avant d’être pho-
tographe de plateau. Pour moi,
le rapport à l’image et aux gens
est le même. Car ce qui m’inté-
resse est le rapport à la per-
sonne que je sois sur un pla-
teau de tournage ou pas. J’aime
bien les gens.
Qu’est-ce qui se dégage des
Dardenne sur un tournage ?
Ce sont de vrais bosseurs. Je
suis admirative de leur travail
et de leur capacité à se remettre
en question. Eternels insatis-
faits, ils n’ont de cesse de conti-
nuer à faire les choses qui leur
tiennent à cœur. Rien n’est in-
sipide avec eux. Ils font de
longs plans-séquences qui
durent jusqu’à 6-7 minutes.
Souvent un minimum de
15 prises. Dans « Deux jours,
une nuit », ils ont refait 87 fois
un plan mais les dix dernières
prises ont été demandées par
Marion Cotillard. C’est la
preuve que les comédiens se
sentent bien avec leur exigence.
Les frères et leur équipe
forment une belle bande
d’amis. Ils font un cinéma so-
cial très humain et cela me
convient bien.
CULTURE
Une belle bande d’amis qui travaillent dans la concentration. Ici avec leur première assistante, Caroline Tambour. © CHRISTINE PLENUS.
Comment travaillez-vous sur
leurs films ?
Je lis une première fois le scé-
nario puis je le relis en notant
les images qui me semblent in-
téressantes à faire. Je me laisse
aussi faire par leur tournage.
Je passe beaucoup de temps sur
leurs plateaux car j’aime les
rapports avec l’équipe. J’essaie
de capter le regard, les yeux. Je
suis proche de leur manière de
cadrer. Serré. J’ai fait tous leurs
films depuis « Flasch » mais je
n’ai pas l’exclusivité à vie !
Une anecdote ?
J’avais peur de photographier
Marion Cotillard car c’est une
star. C’était la première fois.
Pour le premier plan dans la
salle de bain, toutes mes photos
étaient de travers tellement
j’étais impressionnée. Ensuite,
on a fait connaissance. Marion
est une personne charmante et
attachante. Elle avait un droit
de regard sur mes photos. Sur
100, elle en a refusé une seule !
Quelle photo incarne parfaite-
ment les frères ?
Une photo que j’ai faite d’eux à
Cannes. Pour moi, elle symbo-
lise leur manière d’aborder la
vie. Jean-Pierre qui flippe à
300 à l’heure et Luc pendu à
son GSM. ■
Propos recueillis par
FABIENNE BRADFER
CHRISTINE PLENUS
Sur les plateaux des Dardenne
Editions Acte Sud, 111 p., 2014.
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
27
EXPOSITION
150 photos pour
24 images/seconde
« Faire des photographies,
c’est regarder et découvrir.
C’est la vie. » Christine Ple-
nus applique cette réflexion
pédagogique aussi bien
auprès de ses étudiants que
lorsqu’elle est sur un plateau
des frères. L’exposition pari-
sienne qui met son travail en
évidence à travers 150 pho-
tographies de tournage, s’en
fait l’écho. Car c’est bien la
vie qui jaillit de ses clichés,
saisissant un mouvement de
rage, un regard, une nuque,
une échappée à mobylette
ou un rire. En un coup d’œil,
on embrasse l’atmosphère
du film. On sent la caméra
mobile, le cadrage serré,
l’attention sur les person-
nages. Christine Plenus
privilégie les visages et
l’énergie des corps. Expé-
rience physique. C’est sa
manière de raconter les
films autrement tout en
étant en parfaite harmonie
avec leur façon de filmer.
Elle rend compte ainsi de
l’essence même de leur
cinéma identifié social, hu-
main, toujours en mouve-
ment, mais aussi d’une belle
bande d’amis qui travaillent
dans la concentration. Pho-
tographies de tournage et
des images de plateau ré-
sument de belle manière un
parcours cinématographique
unique et une façon viscé-
rale de faire un cinéma tour-
né vers les autres. Clichés
montrant combien l’équipe
technique fait corps avec les
réalisateurs et les acteurs.
Clichés pour capter un mo-
ment de détente, un éclat de
rire, un temps de concentra-
tion ou de concertation. On
passe d’un film à l’autre
naturellement et le parcours
réveille notre mémoire de
cinéphile et suscite l’envie
des 24 images/seconde.
F.B.
Centre Wallonie-Bruxelles, 127-129
rue Saint-Martin, Paris IV (Métro
Châtelet-les-Halles ou Rambuteau).
Ouvert tous les jours. Tarif : 5 euros.
Infos. www.cwb.fr ou 00-33-1-
53.01.96.96
Dans les coulisses de la création, raccord
maquillage pour Jérémie Renier avec Natali
Tabareau. © CHRISTINE PLENUS.
Cette photographie de
tournage de « La pro-
messe » convoque notre
mémoire de cinéphile.
© CHRISTINE PLENUS.
27
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

28 LACULTURE

Nadine Gordimer rejoint Mandela

LITTÉRATURE L’auteure sud-africaine est décédée ce dimanche à l’âge de 90 ans
Prix Nobel CITATIONS
de littérature en 1991,
« Les écrivains, dans une certaine mesure,
Nadine Gordimer avait sont des monstres »
combattu l’apartheid. Au mois d’octobre 2002, Nadine Gordimer avait accordé un
Dramaturge long entretien au Soir, à l’occasion de la parution en français
et essayiste, elle a écrit de son livre L’amant de fortune. Nous vous proposons d’en
redécouvrir les moments les plus significatifs dans la mise en
15 romans perspective de son œuvre et de sa personnalité.
et plus de 200 nouvelles. « Misère, famine, analphabétisme, catastrophes environnemen-
tales… Il y a beaucoup de problèmes dans le monde, et je pense

Q
uand on écrit, on n’est
jamais isolé de sa société
et de son monde », disait
cette anglophone
blanche, qui a toujours refusé de
quitter l’Afrique du Sud même
aux heures les plus sombres de
la ségrégation raciale. Mais « un
auteur doit faire attention dans
une situation conflictuelle, où il
a des opinions fortes, à ne pas
écrire de propagande », poursui-
vait-elle. Elégante jusque dans
ses dernières années, cette fille
d’immigrés juifs a développé
une prose à son image : sobre,
subtile et sans concession. Elle
laisse quinze romans (La fille de
Burger, Histoire de mon fils, Per-
sonne pour m’accompagner…) et
de nombreuses nouvelles
(L’Etreinte d’un soldat, Quelque
chose là-bas…). Certains de ses
titres ont été interdits sous
l’apartheid. Membre de l’ANC,
cette proche des avocats de Nel-
son Mandela fut l’une des pre-
mières personnalités que l’icône
de la lutte anti-apartheid a de-
mandé à voir après sa libération
de prison, en 1990.
Au travers de portraits d’une
qu’ils vont devenir de plus en plus mondiaux. Mais je suis une
réaliste optimiste. Je crois que tout n’est pas perdu. Je suis am-
bassadrice de bonne volonté du Programme des Nations unies
pour le développement. Si j’agis en dehors de mes romans, c’est
en tant que citoyenne. Parce que j’estime que vous et moi, par le
simple fait d’être des humains, avons des responsabilités vis-à-
vis du monde. Nous devons, à ce titre, poser des actes. »
« Mes romans sont tout autre chose. Ce ne sont pas des livres de
propagande ! Je n’y milite pas pour une cause unique car l’écri-
vain doit être libre de ne pas voir les choses d’un seul point de
vue. »
« Le rôle de l’écrivain est de dire la vérité. Ou, plutôt, c’est ce vers
quoi il doit tendre. Car personne ne connaît la vérité dans sa
totalité, pas même les écrivains… Chaque écrivain en connaît
Nadine Gordimer a commencé à écrire dès l’âge de neuf ans pour publier sa première histoire six ans seulement une partie. Ecrire, c’est justement chercher cette pe-
plus tard. © TIZIANA FABI/AFP. tite part de vérité et la dire sans peur. »
« Si vous écrivez, vous ne pouvez pas fermer l’œil sur certaines
grande finesse psychologique, contraints de faire des choix po- dûment les bibliothèques, se réalités. Il vous faut ignorer le fait qu’écrire ceci ou cela risque
elle racontait les ambiguïtés de litiques mais sans pitié lors- mettra à l’écriture dès l’âge de 9 d’offenser tel ou tel. Les écrivains, dans une certaine mesure,
ses compatriotes. Dans Le qu’elle décrit les faux-semblants ans et publiera sa première nou- sont des monstres. Ils n’hésitent pas à dire les vérités qui
Conservateur (1974), elle ima- de la bonne conscience », résu- velle à 15 ans dans une revue lo- blessent. L’apartheid durait depuis tellement longtemps que je ne
gine le malaise d’un riche Afri- mait en 2007 l’ambassadeur de cale. pensais pas assister à sa fin de mon vivant. Je suis contente
kaner qui se retrouve avec le ca- France à Pretoria, Denis Pietton, « Des années plus tard, j’ai d’avoir vécu suffisamment longtemps pour voir les choses chan-
davre d’un de ses employés noirs en lui remettant la Légion réalisé que si j’avais été noire, je ger. »
sur les bras. Dans Ceux de July, d’honneur. Née le 20 novembre ne serais probablement pas deve- « Un amant de fortune a été écrit avant les attentats du 11
1981, elle décrit les états d’âme 1923, Nadine Gordimer avait nue écrivaine puisque les biblio- septembre 2001 mais après, on m’a reproché aux Etats-Unis
d’une mère de famille blanche, grandi dans un quartier aisé de thèques leur étaient interdites », d’avoir fait un héros d’un musulman. Vous savez comme ils sont,
obligée de se réfugier chez son Springs, à l’est de Johannesburg. dira-t-elle en recevant le prix aux Etats-Unis… Pour eux, n’importe quel Arabe est terroriste et
domestique à cause d’une révo- Sa mère, convaincue qu’elle Nobel de littérature en 1991. Na- tous les Américains sont des anges ! Il leur est difficile de
lution. souffrait d’une faiblesse car- dine Gordimer a été mariée à prendre simplement Abdou pour ce qu’il est : un humain qui
Son œuvre est « sensible à la diaque, l’avait retirée de l’école. deux reprises et a eu un enfant souffre d’être en mal de liberté. »
vulnérabilité d’individus Mais la fillette fréquentera assi- de chaque alliance. (afp) ■ DA.CV.


LESBRÈVES
'(/'L;XVLRQ9LOOHUV
présente
Cartoon d’Or 2014
es cinq films du Cartoon d’Or 2014 pour le prix du meilleur

Un spectacle féerique, monumental et impertinent L court-métrage d’animation sont connus. Boles, de Spela
Cadez (Slovénie/Allemagne), La bûche de Noël de Stéphane
Aubier et Vincent Patar (Belgique), La petite casserole d’Anatole,
qui enchantera petits et grands ! d’Eric Montchaud (France), Mademoiselle Kiki et les Montparnos
d’Amélie Harrauly (France) et de Mr Hublot de Laurent Witz et
Alexandre Espigares (Luxembourg/France). Remise de prix ce
jeudi 25 septembre à Toulouse lors du Cartoon Forum.

PRESSE lets, comme Les oiseaux ou Gulli-

Décès de Philippe Dasnoy ver et publié des ouvrages sur
l’artiste Olivier Strebelle, dont il
© ARCHIVES RTBF.

était proche. (Da.Cv.).

d’après
CARLO COLLODI
Mise en scène Décédé le week-end dernier à
STEPHEN SHANK l’âge de 80 ans, Philippe Dasnoy
avait été grand reporter au
Congo, en Chine, en URSS, aux
Etats-Unis. Né en 1934, il avait
débuté sa carrière de journaliste
au journal parlé et télévisé, pré-
sentant les infos en radio et en
télé. Dans les années 1960, il
jouera un rôle pionnier dans le
reportage télévisé sur la RTB. Il a
montré l’actualité avec objecti-
vité, à travers l’investigation et
l’analyse, réalisant plusieurs re-
portages au Congo (avant et
après l’indépendance), à Cuba,
en Israël et en Chine notam-
ment. Il a également signé plu-
sieurs grandes séries, sur les
Etats-Unis et l’URSS. On lui doit
ABBAYE DE INFO-TICKETS : aussi de nombreux reportages
historiques, en particulier une
9ILLERS-LA-9ILLE 070/224.304 série de 25 émissions à propos
de la vie sous l’Occupation. Phi-
Du 15 juillet au 9 août 2014 www.pinocchio2014.be lippe Dasnoy a interviewé de
nombreuses personnalités telles
que Simone de Beauvoir, Romain
Gary ou Roland Barthes. Il a été
directeur de la radio à la RTBF
de 1986 à 1994. Il a écrit les scé-
MUSIQUE
Neil Young, directeur général
Le chanteur et compositeur ca-
nadien Neil Young, 68 ans, de-
vient CEO (chief executif offi-
cer) de PonoMusic, un service
de téléchargement en ligne de
musique en format de très haute
qualité, accompagné d’un lec-
teur portable (PonoPlayer), a-t-
on appris lundi. Le projet a déjà
levé 6,2 millions de dollars au-
près d’internautes via un site de
financement participatif. Pono-
Music veut lancer son service de
téléchargement d’ici la fin de
l’année aux Etats-Unis, au Cana-
da et en Grande-Bretagne. La
commercialisation du premier
PonoPlayer est quant à elle at-
tendue en octobre au prix de
399 dollars le lecteur portable.
Lors du lancement du projet,
l’auteur de « Cinnamon girl » et
de « Cowgirl in the sand » avait
expliqué vouloir « faire entrer la
musique numérique dans le 21e
siècle ». Le lecteur dispose d’un
écran tactile et d’une mémoire
qui correspond à environ 1.000
albums. (b)
▶ CINÉMA : « PANIQUE
AU VILLAGE » NOMINÉ
La European Film Academy
(EFA) et le Festival interna-
tional du court-métrage de
Vila do Conde (Portugal)
ont nominé Panique au vil-
lage : la bûche de Noël de
Vincent Patar et Stéphane
8QH SURGXFWLRQ GH DEL DL;XVLRQ 9LOOHUV DYHF O·DLGH GH OD FpGpUDWLRQ :DOORQLH BUX[HOOHV DLUHFWLRQ JpQpUDOH GH OD CXOWXUH - SHUYLFH GX TKpkWUH GX CRPPLVVDULDW JpQpUDO DX TRXULVPH GH OD :DOORQLH GH OD PURYLQFH GX
BUDEDQW ZDOORQ DYHF O·DSSXL GH O·AEED\H GX S\QGLFDW G·IQLWLDWLYH HW GH OD CRPPXQH GH 9LOOHUV-OD-9LOOH DYHF OH VRXWLHQ GH 9ISA 0ASTERCARD DE CONINCK :INE & SPIRITS RENT A CAR HECHT -CB*A0. narios et les textes d’opéras-bal- Aubier.

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 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LACULTURE 29
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L’INSTAGRAM
LE SOIR http://blog.lesoir.be/hashtag25/

EN
FESTIVALS
En juillet
Francofolies 17 au 21 juillet
Thierry Coljon, Xavier Counasse
Dour 17 au 20 juillet
Philippe Manche, Didier Stiers,
Didier Zacharie, Gaëlle Moury
Tomorrowland 18 au 20 et 25 au 27
juillet.
Thierry Coljon, Didier Zacharie,
Didier Stiers, Flavie Gauthier Consolation pour
Esperanzah 31 juillet au 3 août les cœurs brisés
Philippe Manche, Didier Stiers, Le prospectus du Cactus
Flavie Gauthier festival présentait la mu-
sique du groupe belge Inter-
galactic Lovers comme une
« consolation pour les cœurs
brisés ». Après leur concert,
dimanche, Lara Chedraoui,
la chanteuse du groupe,
nous expliquait qu’elle pre-
nait cette appréciation
comme un compliment.
« Notre second album, nous
l’avons composé ensemble,
tous les quatre. Mais concer-
nant les textes, je les ai écrits
six mois après m’être totale-
ment ouvert le pouce de la
main droite. Je m’étais sacré-
ment bien coupée et, malgré
plusieurs opérations et de la
rééducation, on m’a annoncé
que je ne pourrais plus jouer
de la guitare. J’étais extrême-
ment frustrée et fâchée de
cette situation ! J’ai contenu
tous ces sentiments pendant
six mois, puis je les ai couchés
sur papier. Ils sont sortis tout
seuls. J’ai vécu ça comme une
sorte de diarrhée verbale, qui
a évacué tout mon mal-être.
The Afghan Whigs : le public n’atten- Alors, que l’on dise de nos
dait qu’eux dans le Minnewaterpark de textes qu’ils sont un baume
Bruges. © PABLO GARRIGOS. pour le cœur, ça me réjouit
parce que je connais les cir-

Un soir au Cactus festival :

constances dans lesquelles ils
ont été écrits… »
C.J.

de l’ombre à la lumière
MUSIQUE A l’affiche : Mark Lanegan, The Afghan Whigs et Caribou

U
n triptyque musical. Dimanche soir,
les festivaliers du Cactus ont pu
suivre trois concerts aux ambiances
totalement différentes. Présentation d’une
pièce jouée en trois actes.
20h15, Mark Lanegan et son « band »
montent sur scène. Les cinq rockeurs sont vê-
tus de noir de la tête (Mark Lanegan a un bon-
net en laine enfoncé sur le crâne) aux pieds.
Le concert commence sur « I am the Wolf » et
se poursuit, sans grands changements : les
cinq hommes sont extrêmement statiques,
très peu bavards et les éclairages bleus et
rouges resteront tels quels tout le long du
concert. Le show, à l’image de la musique, est
sombre. Mais pas encore assez, comme nous
glissera un fan de Mark Lanegan à la fin du
concert : « C’est dommage que le groupe ait
été programmé si tôt. L’obscurité aurait ren-
forcé le côté “dark” de Mark ».
Du côté du public (masculin pour l’essen-
tiel, la bonne quarantaine, en noir égale-
ment), les hochements de tête en rythme sont
vite remplacés par des acclamations féroces
lorsque Mark Lanegan annonce, très sobre-
ment, après son dixième morceau : « Greg
Dulli ». La star du rock des années nonante,
qui a collaboré à plusieurs occasions avec
Mark Lanegan, débarque sur scène pour deux
morceaux. La foule, ravie, n’attendait que lui.
Ça tombe bien, le prochain concert est celui
de son groupe : The Afghan Whigs.
22h, la plaine est bondée et il ne faut pas at-
tendre longtemps avant que le public ne de-
vienne totalement survolté. Avant d’entamer
le morceau « Algiers », Greg Dulli prévient les
festivaliers : « Let’s get crazy on this one »
(« Devenons fous sur celle-ci »). Mais l’effet
escompté se produira surtout quelques mor-
ceaux plus tard. Sur « Debonair » (sur fond
d’éclairages tourbillonnants rouges et verts)
et « Somethin’ hot » (ambiance jaune et
orange), la foule et les musiciens décollent.
Contrairement à Mark Lanegan, le guitariste
et chanteur américain a la bougeotte, monte
et descend des plots situés à l’avant-scène et
déborde d’énergie jusqu’au dernier morceau,
la reprise de « Across 110th Street ».
23h45, dernier tableau. Depuis la fin du
concert des Afghan Whigs, le festival s’est à
moitié vidé de ses (vieux) spectateurs – signe 
qu’ils avaient pour la plupart fait le déplace-
ment pour Greg Dulli et Mark Lanegan. C’est
donc devant un jeune public plutôt clairsemé
que Caribou prend ses quartiers à Bruges.
Mais les quatre Canadiens, maîtres en mu-
sique électronique et psychédélique, ras-
semblent bien assez vite ce petit monde de-
vant la scène : les festivaliers semblent attirés
comme des aimants par les sons presque ex-
traterrestres qu’ils produisent. Le quatuor
dégage des ondes particulières. Habillés en
blanc, ils semblent même auréolés grâce au
jeu de lumière dans leur dos. L’ovni Caribou
transportera le Cactus festival dans un délire
électro d’une bonne heure, qui atteindra son
paroxysme avec le morceau « Sun ». Magi-
que. ■
CATHERINE JOIE

#25 LE BILLET DE LA GAMINE

En immersion linguistique
J’ai accepté de couvrir le Cactus festival pour trois raisons. Premièrement, rater la finale de la Coupe du monde
n’était pas un drame : sans les Diables, la compétition avait un peu perdu de son intérêt. Ensuite, la programma-
tion du Cactus était alléchante. Enfin, le festival est à Bruges ! J’adore la Flandre. J’adore parler néerlandais.
Apportez-moi un stylo, je signe tout de suite. Me voilà donc partie pour trois jours d’immersion. Au fil de mes
rencontres avec des festivaliers, une phrase me revient souvent aux oreilles : « On peut parler français, si vous le
souhaitez » (en français dans le texte). J’imagine que mon accent et mes fautes m’ont trahie… La proposition est
adorable ! Merci ! Mais je décline, préférant (un peu butée, je l’avoue) maintenir le cap en néerlandais. La
conversation se poursuit et deux questions (malheureusement) inévitables reviennent : « Où avez-vous appris le
néerlandais ? », et : « Pourquoi Le Soir s’intéresse-t-il à un petit festival en Flandre ? ». J’expédie la réponse à la
première question et j’attaque la seconde, en retournant la pareille : « Mais enfin, pourquoi pas ? ». La program-
mation du Cactus est éclectique et intéressante (proche de celle des Ardentes) et le festival se tient dans le
très joli Minnewaterpark, à côté de la gare de Bruges. Bruxelles-Bruges en train, c’est une heure, montre en main. Facile !
C.J.

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Le Soir Mardi 15 juillet 2014
30 LATÉLÉVISIONMARDI
8.50 Le beau vélo de RAVeL
Jemeppe-sur-Sambre 9.30 Le
Tour au quotidien 10.15 L’instit
La gifle. Téléfilm de Roger Kaha-
ne (Fr/Belg, 2000). Avec Gérard
Klein, Léa François. 12.00 Les
feux de l’amour 13.00 JT 13h
13.45 Télétourisme Il était une
fois 1914, expo à l’abbaye de Sta-
velot 13.55 Mike Hammer
L’éloge d’une prostituée. 14.50
Superstar Comédie drama-
tique de Xavier Giannoli (Fr,
2012). Avec Kad Merad, Cécile
de France, Louis-Do de Lencque-
saing. 16.45 Jessica King Jeu de
dupes. 17.35 Chase L’éternel
fiancé. 18.30 On n’est pas des
pigeons 19.30 JT 19h30
20.20 Ma femme, ma fille,
deux bébés
Téléfilm de Vincent Monnet (Fr,
2011). Chacun cherche sa place
(2). Avec Pascal Légitimus,
Philippine Leroy-Beaulieu,
Camille Constantin. 1h30.
Les bébés ont maintenant 3
mois. Emma, qui veut être une
mère parfaite, se montre très
attentionnée. Antoine, lui, doit
jongler entre le restaurant, le
coucher de Théo et toutes les
questions qu’il se pose au
sujet de sa place de père.
Inconsciemment, Emma l’em-
pêche d’occuper son rôle...
22.05 Doc Martin Série. Avec
Thierry Lhermitte, Natalia Dont-
cheva, Justine Bruneau de la
Salle. Le grand Mal. Une épidé-
mie de troubles intestinaux
frappe Port-Garrec à l’appro-
che des «petites vacances»,
synonymes pour la ville d’af-
flux touristique de masse.
22.55 Mon ami Jean-Pierre.
Martin sympathise avec un
patient, Edouard le garde-
chasse... 23.45 En quête de
sens  : La pensée et les hom-
mes Maroc, citoyenneté et
démocratie 0.20 JT 19h30
6.30 TFou 8.40 Téléshopping
9.20 Au nom de la vérité 10.50
Une histoire, une urgence
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.55 Les feux
de l’amour 15.15 Camping
Paradis Téléfilm de Didier Albert
(Fr, 2006). Avec Laurent Ournac,
Princess Erika, Géraldine Lapa-
lus. 17.00 Quatre mariages
pour une lune de miel 18.00
Bienvenue chez nous 19.00
Au pied du mur 20.00 Journal
20.45 Pep’s
20.55 Joséphine,
ange gardien
Téléfilm de Pascal Heylbroeck
(Fr, 2011). Suivez le guide. Avec
Mimie Mathy, Martin Lamotte,
Lucie Jeanne. 1h30.
Joséphine se retrouve dans la
peau d’une guide touristique,
qui accompagne des groupes
de visiteurs dans leur décou-
verte de Paris. L’ange gardien
apprend avec stupéfaction
que, cette fois-ci, sa mission
va concerner plusieurs per-
sonnes. Elle doit, en effet,
s’occuper de quatre touristes
dans la capitale.
23.00 New York Unité Spé-
ciale Série. Avec Christopher
Meloni, Mariska Hargitay, Ice-T.
La bague au doigt. Stabler et
Tutuola enquêtent sur le meur-
tre d’une femme impliquée
dans le milieu des paris sur
Internet. Ils soupçonnent l’étu-
diante qui partageait sa cham-
bre. 23.40 Traumatisme. Enquê-
tant sur la mort d’une mère de
famille, Benson et Stabler s’in-
téressent de près aux agisse-
ments d’un philanthrope, qui
aide les personnes en difficulté.
0.35 L’enfant du métro. Une
femme est violée dans le métro.
Rapidement, Stabler et Benson
sont en mesure de dresser un
portrait-robot du suspect.
6.00 Bel RTL Info 8.45 Shop-
ping 11.00 La boutique 12.10
Top Models 12.40 RTL+ 13.00
Le journal 13.40 Face à face
Invité : Corneille (pour son album
«Entre Nord et Sud»). 14.00 La
magie de la famille Téléfilm de
Craig Pryce (Can, 2011). Avec
Catherine Bell, Chris Potter,
Catherine Disher. 16.00 Modern
Family Tante Maman. 16.20
JAG Le vrai coupable. 17.20 Un
dîner presque parfait Semaine
spéciale à Paris 18.30 Septante
et un 19.00 Le journal 19.45
Enquêtes Interpellation. Liège  :
agent de proximité. Incivilités
dans le Borinage.
20.20 FBI : duo très spécial
Série. Avec Matthew Bomer,
Tim DeKay, Tiffani Thiessen.
Opération coup de poing
(Saison 4, épisode 9/16).
Peter envoie Neal en mission
sous couverture. Alors qu’il
doit se faire passer pour un
trader de Wall Street, il décou-
vre un milieu où des combats
de boxe clandestins permet-
tent de récupérer des informa-
tions. Afin de faire tomber un
courtier corrompu, Peter et
Neal montent sur le ring...
21.10 La preuve par le sang (épi-
sode 10/16). Peter et Neal
assistent à une conférence du
FBI et découvrent qu’un voleur
a l’intention de s’emparer d’un
gilet pare-balles coûteux.
22.00 24 heures chrono Série.
Avec Kiefer Sutherland, Cherry
Jones. De 06:00 à 07:00 heures.
Le président Hassan décide de
se constituer prisonnier pour
éviter que la bombe n’explose,
et ce malgré la décision de la
présidente Taylor de ne pas
céder. 22.50 De 07:00 à 08:00
heures. Dana Walsh accepte de
révéler l’endroit où le président
Hassan est détenu mais émet
une condition.
6.35 Télématin 7.00 Journal
9.40 Des jours et des vies
10.00 Amour, gloire et beauté
10.25 Le jour où tout a basculé
J’ai 38 ans et je veux un enfant
10.55 Motus 11.25 Les
Z’amours 12.00 Tout le monde
veut prendre sa place 13.00
Journal 13.50 Toute une his-
toire Mon enfant quitte le nid, et
pour moi tout s’écroule  ! 15.30
Le meilleur de Fort Boyard
17.10 Les rois du bêtisier en
vacances 18.55 N’oubliez pas
les paroles 20.00 Journal
20.45 Secrets d’histoire
Magazine historique.
Présenté par Stéphane Bern.
Vacances royales.
L’ouverture au public du fort
de Brégançon, la résidence
d’été historique des présidents
de la Ve République, est l’occa-
sion de visiter quelques-uns
des plus illustres lieux de villé-
giature des hommes de pou-
voir. Depuis plus de 40 ans, de
Gaulle, Pompidou ou encore
Jacques Chirac ont passé
leurs vacances dans cette for-
teresse militaire, située sur la
Côte d’Azur. A Castel
Gandolfo, en Italie, le palais
d’été des papes est un lieu de
repos et de méditation pour
les souverains pontifes, loin du
protocole du Vatican. La reine
Elisabeth II passe quant à elle
ses vacances dans ses châ-
teaux privés, dont son préféré,
celui de Balmoral, en Ecosse.
22.35 Rogue, l’ultime
affrontement Film d’action de
Philip G. Atwell (USA, 2007).
Avec Jet Li, Jason Statham,
Andrea Roth, Luis Guzmán. Un
agent du FBI dont l’ami a été
assassiné n’a qu’une obses-
sion  : retrouver le tueur, un
certain Rogue. Mais celui-ci
semble éviter l’affrontement.
11.20 La télé de A @ Z 12.15 Un
gars, un chef 13.00 Plus belle
la vie 13.35 Sous le soleil La
tentation de Benjamin. 14.05 No
Limit express 14.20 Nick Cut-
ter et les portes du temps L’in-
vasion de coléoptères. 15.05 La
fin du monde. 15.55 Chuck Boxe
thaï. 16.40 Bienvenue chez
nous 17.20 Un gars, un chef
18.10 Tout le monde veut
prendre sa place 19.00 Le 15’
19.15 Plus belle la vie 19.45
Sous le soleil La tentation de
Benjamin. 20.15 Cotes et cours
20.25 Outland
Science-fiction de Peter Hyams
(GB, 1981). Avec Sean Connery,
Peter Boyle, Frances Sternhagen,
James B. Sikking. 1h55.
La Ligue des nations industria-
lisées a installé sur Io, un des
satellites de Jupiter, une sta-
tion d’extraction de sulfure.
O’Niel vient d’y prendre ses
fonctions en tant que chef de
la sécurité. Les ouvriers sont
souvent victimes d’accidents
graves. O’Niel découvre rapi-
dement que leur fréquence est
proportionnelle au rendement
exceptionnel dont se vante
Sheppard, le chef de la station.
Bien qu’ébranlé par le départ
soudain de sa femme, Carol, il
entreprend une enquête à
hauts risques. La présence de
drogue dans le sang d’un cada-
vre mène O’Niel sur la piste
d’une filière dont il appréhende
bientôt l’un des passeurs...
22.30 Le 12 minutes 22.50
Boardwalk Empire Série.
Avec Steve Buscemi, Kelly Macdo-
nald, Shea Whigham. Des spa-
ghettis et du café. Nucky est à
New York, où il joint l’utile à
l’agréable. Il se lie avec un proche
du procureur général Harry
Daugherty... 23.50 Weeds
L’amour hypothétique n’est pas
mort. 0.20 Boucle de la nuit
6.00 EuroNews 6.50 Ludo
10.55 Un été en France En Lan-
guedoc-Roussillon 12.00 Le
12/13 12.55 Village départ
Invités  : Magic System, Lisa
Angell, Grégory Bakian, Chantal
Ladesou, Emmanuel Petit, Inès
Brunn. En direct de Besançon
14.05 BMX Chpts de France. A
Saint- Q uentin-en-Yvelines .
14.55 Questions au gouverne-
ment 16.15 Des chiffres et des
lettres 16.55 Harry 17.30 Slam
18.10 Questions pour un
champion 18.50 Le Tour de
France à la voile 19.00 Le
19/20 20.00 Tout le sport
20.15 Plus belle la vie
20.45 Enquêtes réservées
Série. Avec Jérôme Anger, Marie
Bunel, Yvon Back. Piège sur la
toile (Saison 4, épisode 7/8).
Saint-Mathieu prévient
Albertini de ses doutes sur
Spada. Il soupçonne ce dernier
de détournements de fonds et
d’être le commanditaire de
meurtres. 21.40 Jules (Saison
4, épisode 8/8). Le piège se
referme autour de Spada. Les
kidnappeurs de Jules et de
Catherine sont enfin retrou-
vés. De son côté, Chapelle
reproche à Spada son impru-
dence. 21.25 Eaux troubles
(Saison 5, épisode 1/8). Alors
que Saint-Matthieu fait son
retour à la CIC après son hos-
pitalisation, le corps d’un
homme est découvert dans
une exploitation aquacole.
23.20 Soir 3 23.50 Signé
Mireille Dumas Laurent Gerra
et Julien Clerc en toute vérité.
Ces deux personnalités très
différentes, qui se vouent une
admiration mutuelle, évoquent
les moments forts de leurs
parcours. 1.45 Un été en Fran-
ce En Languedoc-Roussillon (au
Cirque de Navacelles)
cl u b
8.20 Pac-Man et les aventu-
res de fantômes Pacman bour-
geonne. 8.40 Tristan et Iseult,
la légende oubliée 9.00 Vic le
Viking 3D 9.30 Le shopping
15.40 Arabesque Le meurtre du
magicien. 16.30 Walker, Texas
Ranger Bienvenue chez Franck.
17.15 Starsky et Hutch Un ami
d’enfance. 18.10 Ma sorcière
bien-aimée Porte, ouvre-toi  !
18.40 La petite maison dans la
prairie Le pari. 19.35 Les Simp-
son Maman de bar.
20.25 Les cracks
Comédie d’Alex Joffé (Fr/Ita,
1968). Avec Bourvil, Robert
Hirsch, Monique Tarbès. 1h50.
En 1901, on prépare fébrile-
ment la course cycliste Paris-
San Remo. Jules Auguste
Duroc, un petit artisan, vient
d’inventer un engin révolution-
naire à roues libres. Son beau-
frère, qui participe à la célèbre
course, est chargé de tester la
nouvelle bicyclette. Toutefois,
lorsque Duroc reçoit la visite
d’un huissier, il panique et
prend la fuite, juché sur son
étrange machine. Il se retrouve
sous la tour Eiffel, où doit être
donné le départ de la classi-
que. Cerné par le peloton, il n’a
pas d’autre choix que de
s’élancer avec lui. Grâce à son
invention, il prend contre toute
attente l’avantage sur les
autres concurrents, qui n’en-
tendent pas le laisser gagner...
22.15 Les Gauloises blon-
des Comédie de Jean Jabely (Fr,
1988). Avec Pierre Tornade,
Gérard Hernandez, Sylvaine Char-
let. Pour sauver Lutèce, vingt
jolies Gauloises , vêtues unique-
ment de leurs superbes cheveux
blonds, tentent de charmer les
armées romaines. Evidemment,
les choses ne se passent pas
exactement comme prévu.
23.50 Le shopping
17.30 Titeuf 18.00 Les lapins
crétins  : invasion 18.25 Véto
junior 19.25 Un gars, une fille
20.45 Clinic
Pièce de Jean-Lou Chaffre, Jean-
Lou de Tapia, Stéphane Joly,
Cathy Puech, Eric Métayer. Mise
en scène d’Eric Métayer.
Enregistrée au Théâtre Le Chêne
noir, à Avignon, en juillet 2014.
1h20. Avec Eric Métayer,
Iskai Davis, Viviane Marcenaro,
Kévin Métayer.
Le personnel soignant d’une
clinique s’avère être composé
de médecins et infirmiers fous
furieux ou amoraux. Leurs
malades risquent leur vie à
chaque instant.
22.05 Nuit France 4 du off
22.20 A table  ! La famille est
un plat qui se mange froid
Pièce de Pierre Fontes. Mise en
scène de Pierre Fontes. Enregis-
trée à Lyon, le 16 juin 2014.
23.40 Eric Antoine Spectacle
1.05 Monte le son, le live Lon-
don Grammar
15.50 Les mystères du passé
16.45 Miracle dans la jungle
17.45 C dans l’air 19.00 La
maison France 5 19.50 La
marieuse de putois
20.40 Vivre loin du monde
Documentaire de Nathalie
Wilkinson, Catherine Ross, David
Starkey, Dick Sharman (2013).
Texas (3/4).
Ben Fogle se rend au cœur
du désert texan pour rencon-
trer un ancien photographe de
mode qui a décidé de changer
complètement son mode de
vie, au plus près de la nature.
21.25 Fragile banquise Docu-
mentaire de Dan Rees (2012).
David Attenborough affronte
le climat extrêmement rude
des pôles afin d’étudier la fonte
des glaces et son impact sur la
faune et la flore locales. 22.15
C dans l’air 23.20 La 2e Guerre
mondiale en couleur 0.15
Gang de dinos
18.30 Mr Young 18.55 Saveurs
du Sud Invité  : Francis Scordel
(chef du restaurant «Le Bougain-
villiers» à Saint-Paul).. 19.30 JT
traduction gestuelle 20.05
C’est pas le bout du monde  !
20.30 JT 19h30
21.05 Belgique sauvage
Documentaire d’Eric Heymans
(2011).
Un chasseur d’images a par-
couru la Belgique pendant un
an, en quête d’une faune
encore sauvage, dans un des
pays où la densité de popula-
tion est la plus élevée.
21.55 Vous êtes ici ! Documen-
taire de Jean-Marc Panis (2005).
«Les Filles du bord de mer», Salva-
tore Adamo. En 1964, le chan-
teur Salvatore Adamo écrit
«Les Filles du bord de mer»,
chanson qui a traversé les épo-
ques, notamment grâce à la
reprise d’Arno. 22.30 In Treat-
ment Sunil, Week Four, Monday
10:am. 22.55 Frances, Week Four,
Tuesday 3:pm. 23.20 Jesse, Week
Four, Wednesday 4:pm.
16.55 Monk Monk et le mari
trompé. 17.45 7 à la maison
Deux épisodes. 19.15 Gossip
Girl S & G : sur le ring.
20.05 Mort ou vif
Western de Sam Raimi (USA,
1995). Avec Sharon Stone, Gene
Hackman, Russell Crowe. 1h45.
Pour venger son père, un
ancien shérif abattu par un
tueur impitoyable, une jeune
femme s’inscrit au concours
annuel de la meilleure gâchet-
te de l’Ouest.
21.50 Esprits rebelles
Comédie dramatique de John N
Smith (USA, 1995). Avec Michelle
Pfeiffer, Renoly Santiago, Beatrice
Winde. Après avoir longtemps
servi dans les marines, une
jeune femme musclée et éner-
gique devient professeur d’an-
glais dans un lycée fréquenté
par de jeunes asociaux. 23.25
Fan des années 90 Année 1995
9.30 Chroniques d’en haut Le
Chamonix des autres 10.05 Buz-
kashi 11.00 Le journal 11.15
Tout le monde veut prendre sa
place 12.00 Les p’tits plats de
Babette 12.30 Fermier urbain
On recommence l’an prochain  ?
13.00 Questions pour un
champion 13.30 Journal
(RTBF) 14.00 Mes
meilleurs copains Comédie de
Jean-Marie Poiré (Fr, 1988). Avec
Gérard Lanvin, Christian Clavier,
Jean-Pierre Bacri. 15.50 Sur
mesures 16.00 Les gardiens
de la mémoire 17.00 Partir
autrement Traditions et culture
dans le village de Dana (Jorda-
nie) 18.00 64’, le monde en
français 18.50 L’invité 19.05
Epicerie fine La sardine de Qui-
beron 19.35 Tout le monde
veut prendre sa place 20.30
Journal (France 2)
21.05 Un soupçon d’innocence
Téléfilm d’Olivier Péray (Fr,
2010). Avec Pascale Arbillot,
Mélusine Mayance, Carole
Franck. 1h30.
Une petite fille s’accuse d’un
meurtre : sa mère commence
une discrète enquête sur les
personnages soi-disant imagi-
naires créés par son enfant.
22.30 Journal (RTS) 23.05
Concours Reine Elisabeth
2014 Concert de clôture. Par
l’Orchestre de l’Opéra royal de
Liège Wallonie. Sous la direction
de Paolo Arrivabeni. Enregistré
au Palais des Beaux-Arts, à
Bruxelles, le 10 juin 2014. 1h55.
Les six premiers lauréats du
concours se produisaient lors
de ce concert. Le gagnant de
cette édition 2014 consacrée
au chant, remis de ses émo-
tions, était aussi présent aux
côtés de cinq anciens adver-
saires. 1.00 Le journal Afrique
1.20 Le point
15.45 Un dîner presque parfait
Semaine à Saint-Etienne 16.50
18 to Life Mis à nu. 17.25 Mon
oncle Charlie Palmdale, beurk  !
17.50 Les anges de la téléréa-
lité 5, Welcome to Florida
18.30 Un gars, une fille 18.40
Les ch’tis font du ski 19.20
Touche pas à mon poste  !
21.05 Un gars, une fille
21.25 Parenthood
Série. Avec Lauren Graham,
Jason Ritter, Dax Shepard.
Ça déménage ! (Saison 3,
épisode 15/18).
Mark présente Sarah à ses
amis. Durant la soirée, leur
projet de bébé est remis sur le
tapis. Adam et Crosby se
heurtent au sujet de l’avenir du
studio. 22.15 L’amour mis à mal
(épisode 16/18). Bob invite
Amber à l’accompagner à
Sacramento, pour une rencon-
tre avec des petits patrons et
une soirée «à improviser».
23.05 Touche pas à mon poste !
Divertissement. Présenté par Cyril
Hanouna. 0.45 Shopping
10.00 Shopping Star 11.00
Best of Shopping 16.00
Dynastie 17.45 Comme une
star compilation 18.15 Star de
rire 19.05 Dynastie
20.45 Une robe de mariée
pour deux
Téléfilm de Florian Froschmayer
(All, 2011). Avec Alissa Jung,
David Rott, Pasquale Aleardi,
Laura Osswald. 1h30.
A la mort de sa mère adopti-
ve, Sina, jeune femme céliba-
taire, apprend qu’elle a une
soeur jumelle, Sophie. A quel-
ques jours de son mariage
avec David, Sophie reçoit un
appel désespéré de son ex-
grand amour, lui demandant
de venir de toute urgence. Elle
demande alors à Sina de se
faire passer pour elle.
22.15 PetStar Présenté par
Dorothée Libert. 22.45 Star-
News rétro 23.00 Téléachat
7.00 Le petit journal de l’été
7.25 La boîte à cartoons 8.25
Les Schtroumpfs 2 Film
pour la jeunesse de Raja Gosnell
(USA, 2013). Avec Hank Azaria,
Brendan Gleeson, Jayma Mays.
10.10 Associés contre le
crime... Policier de Pascal Tho-
mas (Fr, 2012). Avec Catherine
Frot, André Dussollier, Dan Pham
Linh. 11.50 R.I.P.D., brigade
fantôme Science-fiction de
Robert Schwentke (USA, 2013).
Avec Ryan Reynolds, Kevin
Bacon, Jeff Bridges. 13.25 The
Mentalist Les citoyens libres.
14.10 En eaux troubles. 14.50
Le capital Thriller de Costa-
Gavras (Fr, 2012). Avec Gad
Elmaleh, Céline Sallette, Natacha
Régnier. 16.40 Arbitrage
Thriller de Nicholas Jarecki (USA,
2012). Avec Richard Gere, Susan
Sarandon, Tim Roth. 18.25
The East Thriller de Zal
Batmanglij (USA, 2013). Avec
Brit Marling, Alexander Skars-
gard, Ellen Page. 20.25 Le petit
journal de l’été
20.55 Jeune & jolie
Drame de François Ozon
(Fr, 2013). Avec Marine Vacth,
Géraldine Pailhas,
Frédéric Pierrot. 1h35.
Une jeune fille de bonne
famille s’adonne à la prostitu-
tion en trouvant ses rendez-
vous par Internet, histoire de
vivre une aventure interdite.
22.25 For a Good Time,
Call... Comédie de Jamie Travis
(USA, 2012). Avec Ari Graynor,
Lauren Miller. Deux anciennes
camarades de faculté prennent
un appartement en colocation à
New York. Pour arrondir leurs
fins de mois, elles pratiquent le
téléphone rose. 23.50
Une histoire d’amour
Drame d’Hélène Fillières (Fr,
2013). Avec Benoît Poelvoorde.
30
8.30 X:enius Les mauvaises
herbes  : plutôt utiles  ! 9.00 La
guerre des brevets 10.20 Une
vallée des rois en Chine 11.15
Villages de France 11.45 Che-
mins d’école, chemins de tous
les dangers 12.30 Arte journal
12.50 360°-GEO 13.35
Deux sœurs pour un roi
Drame de Justin Chadwick (GB/
USA, 2008). Avec Natalie Port-
man, Scarlett Johansson, Eric
Bana. 15.40 La plus grande
famille du monde 16.25 Les
pionniers de l’or noir 17.15
X:enius Les mauvaises herbes  :
plutôt utiles  ! 17.45 Détour(s)
de mob 18.10 Le Sri Lanka en
montgolfière 18.55 Terres de
longévité 19.45 Arte journal
20.05 L’Amérique latine des
paradis naturels
20.50 Le business
du commerce équitable
Documentaire de Donatien
Lemaitre (2013).
Le business de l’éthique, qui
prétend réconcilier le porte-
monnaie et la morale, brasse
des milliards d’euros, et voit
ses buts dévoyés par des mul-
tinationales.
22.10 Thema - Etrangers en
voie d’expulsion Immersion
dans le centre de rétention de
Frambois, en Suisse. 22.15
Thema - Vol spécial Film
documentaire de Fernand Mel-
gar (Sui, 2011). Gros plan sur les
conditions dans lesquels les
demandeurs d’asile sont forcés
d’attendre leur expulsion, au
centre de détention adminis-
trative de Frambois. 23.55
Thema - Le monde est comme
ça «Vol spécial» : que sont-ils
devenus ? Un an après «Vol
spécial», Fernand Melgar
retrouve les détenus expulsés
dans leurs pays d’origine et fait
le point sur leur situation, sou-
vent désespérée.
13.00 Het Journaal 13.30
één 1000 zonnen 13.50 Thuis
14.15 Brothers & Sisters 14.55 Poirot
15.45 Vlaanderen vakantieland
16.30 De topcollectie van... 17.00
Ontdek de werel 17.35 Buren 18.00
Het Journaal 18.10 Meesterchef
19.00 Het Journaal 19.40 1000 zon-
nen 20.05 De premiejagers 20.30
F.C. de Kampioenen 21.05 Vive le
vélo 22.10 Reizen waes 22.55 Het
Journaal 23.10 Koppen XL 23.50 Tot
aan de maan en terug
9.00 Orla de Kikkerslik-
Ketnet ker Film d’animation de
Peter Dodd (Dan, 2011). VO. 10.20
Zig & Sharko 10.30 Beugelbekkie
10.50 Chaplin & Co 11.00 De 5 11.30
En daarmee basta ! 12.00 W 817
12.30 Pingwin 12.45 Freek in het
wild 12.55 6Tien 13.20 SheZow 13.30
Helden 14.00 Do re mix : Junior
Eurosong 2011 14.45 Mijn Mons-
ters & ik 15.10 Disney’s Lilo &
Stitch 15.30 Tree Fu Tom 15.50 Jus-
tin Time 16.00 Mickey Mouse and
Friends 16.25 Wickie de Viking 3D
16.35 Mega Mindy 17.00 Zig &
Sharko 17.10 Trollen van Troy 17.20
Helden 17.45 X-Treem 18.00 Pin-
gwin 18.10 De elfenheuvel : compi-
latie 18.55 Animalia
19.30 Red Sonja 20.00
Canvas Terzake 20.40 Le sang
de la vigne Les larmes de Pasquin
Téléfilm de Marc Rivière (Fr, 2010).
VO. Avec Pierre Arditi, Vincent
Winterhalter, Alexandre Hamidi.
22.15 Global Weirding 23.05 The
Americans 0.55 Canvaslus
15.35 Babe, Pig in the
VTM City Film pour la jeunes-
se de George Miller (Austr,
1998). Avec Magda Szubanski,
James Cromwell, Mary Stein. 17.15
Home and Away 17.45 VTM
Nieuws 18.00 Border Security
Australia 18.25 De Kliniek 19.00
VTM Nieuws 19.50 De Kotmadam
20.20 Familieraad 21.15 Met Vier in
Bed 22.00 Telefacts Zomer 22.45
Dokter Deen 23.50 Las Vegas
19.45 Bones 20.35 Jenni-
2BE fer’s Body Film d’horreur
de Karyn Kusama (USA, 2009).
VO. Avec Megan Fox, Amanda
Seyfried, Johnny Simmons.
22.35 End of Days Film fantasti-
que de Peter Hyams (USA,
1999). VO. Avec Arnold Schwar-
zenegger, Gabriel Byrne,
Kevin Pollak.
19.05 NCIS : Los Angeles
Vier 20.00 Bondi Rescue
20.30 V for Vendetta Scien-
ce-fiction de James McTeigue
(USA/GB/All, 2006). VO.
Avec Natalie Portman, Hugo
Weaving, John Hurt. 22.55 Came-
lot 0.00 CSI : New York
 Le Soir Mardi 15 juillet 2014

LATÉLÉVISIONMARDI 31
LA JOURNÉE TÉLÉ Audiences de la Coupe du monde
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Nul ❍
Le service public a Top 15 des audiences
Belgique–Etats-Unis
Mardi 1er juillet, 21h55
Téléspectateurs et parts de marché
1.667.000
85,1 %

LES FICTIONS

Outland ★★★
© D.R.
battu tous les records Belgique-Russie
Dimanche 22 juin, 17h55
Corée du S.–Belgique
Jeudi 26 juin, 21h55
Belgique-Algérie
1.575.000
82,9 %
1.570.000
82,1 %
1.503.000
Mardi 17 juin, 17h55 75,3 %
CHIFFRES Des résultats historiques pour la RTBF Argentine–Belgique
Samedi 5 juillet, 17h55
1.432.000
81,5 %
Allemagne–Argentine 1.154.000
La finale fut plébiscitée Dimanche 13 juillet, 20h55 64 %

par 1,1 million de fidèles. France–Allemagne 770.000

Vendredi 4 juillet, 17h55 54,5 %
Plus de 1,54 million Brésil–Allemagne 726.000
en moyenne sur les cinq Mardi 8 juillet, 20h15 52,9 %
Brésil–Chili 702.000
matchs des Diables. Samedi 28 juin, 17h55 49,2 %

Affecté à la sécurité d’un satel- La chaîne RTL a souffert Pays-Bas–Mexique 687.000

Dimanche 29 juin, 17h55 46,4 %
lite de Jupiter, un Marshal amé- ce mois dernier.
Uruguay-Angleterre 684.000
ricain (Sean Connery) met au Jeudi 19 juin, 20h55 43,5 %
jour un important trafic de

O
drogue. Un thriller bien caden- n ne mouillera pas trop notre Brésil-Croatie 681.000
Jeudi 12 juin, 22h00 51,7 %
cé, à résumer comme une sorte maillot en affirmant qu’hier,
la RTBF a certainement sa- France-Nigéria 676.000
de western spatial. Lundi 30 juin, 17h55 45,6 %
La Deux, 20h25 bré le champagne. Et plutôt deux fois
qu’une ! Grâce au comportement de Espagne-Chili 673.000
Mercredi 18 juin, 20h55 41,2 %
Boardwalk Empire ★★★ nos Diables, le service public a pulvé-
risé tous les records d’audience de Argentine–Suisse 672.000
Le premier épisode de la saison Mardi 1er juillet, 17h55 48,1 %
3. Dans les années 20, la pègre l’histoire de la télévision francophone
règne dans les grandes villes belge. Sur les cinq matchs des Diables Flop 15 des audiences
américaines comme Chicago ou rouges, vous étiez en moyenne plus de Chili-Australie 150.000
Atlantic City. C’est le contexte 1,54 million à avoir applaudi leurs ex- Vendredi 13 juin, 23h50 37,1 %
dans lequel évolue Nucky, poli- ploits sur la RTBF. Depuis la nouvelle Argentine-Bosnie H. 147.000
ticien le jour et patron de la ma- mesure d’audience CIM, en 1997, il Dimanche 15 juin, 23h55 42,1 %
fia irlandaise la nuit. s’agit ni plus ni moins de cinq records Australie-Espagne 135.000
La Deux, 22h50 d’audiences. Le précédent record Lundi 23 juin, 17h55 18,4 %
étant détenu par la première diffusion Japon-Grèce 129.000
Les cracks ★★ de Bienvenue chez les Ch’tis, plébiscité Jeudi 19 juin, 23h55 37,3 %
par 1.048.000 téléspectateurs sur Cameroun-Croatie 126.000
© D.R.

RTL-TVI… en mars 2010. Et parmi L’audience des écrans géants n’est pas comptabilisée pour l’établissement des Mercredi 18 juin 23h55 35,4 %
les cinq matchs des Diables, c’est le records enregistrés. © D.R. Honduras-Equateur 115.000
huitième de finale face aux Etats-Unis Vendredi 20 juin, 23h55 34 %
qui a rassemblé le plus d’aficionados étrangères, les matchs de la France sur RTL, c’est la bérézina. Outre la dé- Nigeria–Bosnie-H. 115.000
Samedi 21 juin, 23h55 32,5 %
du ballon rond, alors que le quart de ont été fortement regardés. Un programmation de Café Brazil, le ser-
finale face à l’Argentine fut le match le constat qui rejoint les chiffres d’au- vice privé a signé dans l’ensemble un Ghana-USA 112.000
Lundi 16 juin, 23h55 33,9 %
moins suivi. En tout cas sur papier, diences des précédentes Coupes du mois très maussade au niveau des au-
car qui dit diffusion un samedi dit for- monde. Eh oui, les Belges portent un diences, en particulier pendant les Russie-Corée du Sud 112.000
Mardi 17 juin, 23h55 33,9 %
cément plus de gens à l’extérieur (l’au- intérêt pour les matchs de nos voisins, matchs des Belges. Par exemple,
Japon-Colombie 97.000
dience des écrans géants n’étant pas c’est une constante. Logiquement, les seulement 24.000 téléspectateurs Mardi 24 juin, 21h55 8,6 %
comptabilisée dans les audiences rencontres les moins suivies furent suivaient 24 heures chrono sur RTL-
Honduras-Suisse 92.000
Bourvil emmène cette savou- CIM). On s’en doutait un peu, la fi- celles diffusées à minuit. Citons par TVI à 22h20, diffusé en même temps Mercredi 25 juin, 21h55 7,5 %
reuse comédie, dans laquelle il nale de la Coupe du monde fut forte- ailleurs le très faible score du match que le match de la Belgique face aux Bosnie-Iran 75.000
incarne un inventeur qui ima- ment plébiscitée, mais moins que les Algérie-Russie (26.000 téléspecta- Etats-Unis. Nul doute que le service Mercredi 25 juin, 17h55 6,4 %
gine une bicyclette plus rapide matchs de nos Diables. Vous étiez teurs), tout à fait cohérent au vu du privé compte remettre les pendules à Costa Rica-Angleterre 65.000
que celles des autres cyclistes. 1.154.000 téléspectateurs à applaudir match de la Belgique au même mo- l’heure ces prochaines semaines, Mardi 24 juin, 17h55 4,8 %
Un de ses créanciers veut la la victoire de l’Allemagne dimanche ment. Avec cette Coupe du monde, le même avec un certain Tour de France Côte d’Ivoire-Japon 60.850
faire saisir. dernier. service public signe donc un mois his- « en face ». ■ Dimanche 15 juin, 02h55 45,3 %
Club RTL, 20h25 A noter que parmi les nations torique à tous les égards. Et en face GÉRY BRUSSELMANS Algérie–Russie 29.000
Jeudi 26 juin, 21h55 1,6 % LE SOIR - 15.07.14 - Source : CIM

LES ÉMISSIONS

Le business du commerce
équitable ★★★
Au départ, le commerce équi-
table est destiné à aider les pe-
tits producteurs en favorisant
les échanges entre petits com-
merces. Mais vu que ce com-
merce brasse des milliards
d’euros, les multinationales
s’emparent du filon.
Arte, 20h50
Secrets d’histoire ★★
En cette période estivale, Sté-
phane Bern visite les lieux de
vacances des grands de ce
monde, dont le Fort de Brégan-
çon, forteresse militaire des
présidents français comme
Jacques Chirac, Georges Pom-
pidou ou encore de Gaulle.
France 2, 20h45
« Souvent, ils oublient notre présence »
SÉRIE 2/10 Les métiers cachés de la TV : maquilleuse avant les plateaux
e Roi, Elio Di Rupo, Charles
L Michel, tous lui font la bise.
Pourtant, personne ne la recon-
naît quand elle marche dans la
rue. Caroline Adam maquille de-
puis vingt-cinq ans les invités,
les journalistes des émissions de
la RTBF. « Avant le plateau de
Mise au Point, le JT, toutes les
personnalités doivent passer par
ce local. Ils se lâchent avant les
interviews. Nous, on sait beau-
coup de choses », lance-t-elle
avec un regard malicieux. Elle et
ses six autres collègues font tout
pour mettre en confiance les in-
vités qui passent par cette pièce.
Assis sur leur siège, face au mi-
roir, ils se laissent aller au natu-
Caroline Adam officie depuis 25
ans à la RTBF. © D.R.
rel, loin du stress et de la pres-
sion de la caméra. « Souvent les
stars oublient notre présence et
discutent entre eux. C’est très in-
time finalement. »
Ses souvenirs les plus fous ?
Patrick Bruel fait tomber la che-
mise pour exposer son torse nu.
Laurent Voulzy prend sa guitare
et commence à chanter son ré-
pertoire. La fois où, peu de
temps après la diffusion de Bye
Bye Belgium, « un gros monsieur
flamand » s’est assis sur les fau-
teuils et a commencé à parler des
problèmes communautaires.
« Vous pensez que les franco-
phones vont vous laisser
Bruxelles ? », lui répond inno-
cemment Caroline, sans recon-
naître Bart De Wever. « Il me
dit : “Je m’en fiche de Bruxelles,
qu’ils la gardent”. A l’époque, je
ne voyais pas qui c’était. »
Si rencontrer des personnali-
tés est un des privilèges de ce
métier de l’ombre, Caroline se
retrouve aussi face à des ano-
nymes. Il faut rassurer les an-
goissés, peu habitués aux camé-
ras. « Le problème est que cer-
taines femmes viennent déjà ma-
quillées. Les journalistes
connaissent la lumière sur les
plateaux et savent qu’il ne faut
pas mettre n’importe quoi. La
règle d’or, c’est la sobriété. Les té-
léspectateurs ne doivent pas re-
marquer le maquillage. » Un
masque quasi invisible qu’on ap-
plique pour quelques minutes
d’antenne. Une erreur, et la per-
sonne brille à l’écran. « C’est dé-
cisif. Après l’émission, ils re-
passent dans la loge pour se faire
démaquiller. » Parfois, elle as-
siste au troisième round. « Les
débats de Mise au Point se pour-
suivent jusqu’ici. Des engueu-
lades avec les journalistes ou
entre hommes et femmes poli-
tiques… » Dans ces moments-là,
un seul mot d’ordre : rester
transparente. Et pas de cancans.
« On sait toutes ce qui ne doit
pas sortir de la pièce »… ■
FLAVIE GAUTHIER

 

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31
Le Soir Mardi 15 juillet 2014

32 LACULTURE

Morrissey
les joyaux
de la Couronne
L’ancien chanteur des Smiths est de retour
avec un nouvel album solo. En verve et contre tous.
tupeur en ce mois de mai et acerbe qui en fait l’un des auteurs pop musique de bonne facture. Surtout, on

S quand on a appris que Morris-

sey, celui-là même qui fut jadis
chanteur des Smiths, pourfen-
deur de Maggie Thatcher, de la
famille royale et des carnivores de tous
poils, et en même temps défenseur
acharné d’une certaine idée de la Briti-
shness – le thé avec un nuage de lait et
les biscuits shortbread –, bref, que Mor-
rissey, donc, était désormais sur… Twit-
ter ! Dear Lord ! Qu’on se rassure, tout
cela n’était qu’un faux ! Morrissey est
toujours bien ancré dans le… XIXe
siècle.
Preuve en est, à l’heure de la technoci-
té, le Moz’ promeut son nouvel album
en postant des vidéos dans lesquelles
il… récite ses chansons, en costume face
au piano muet, tel un poète des temps
anciens. Son Autobiography sortie au
printemps ? Jusqu’au bout, il a menacé
d’empêcher sa sortie si la maison d’édi-
tion n’acceptait pas sa requête de la voir
intégrer la collection classique. C’est
ainsi que Morrissey se retrouve dans les
rayons des librairies aux côtés de Ho-
mère, Shakespeare et Oscar Wilde…
Morrissey est donc de retour, un nou-
vel album sous le bras. Il revient comme
il est parti : autocentré, de mauvaise foi
et niant une bonne partie de la réalité.
Mais aussi pourvu de cette plume juste
les plus importants de ces trente der-
nières années. Morrissey ne bouge pas,
il est toujours quelque part entre le ridi-
cule et le sublime – ou mieux, les deux à
la fois ! C’est l’époque qui s’adapte à lui,
soit en le rejetant, soit en l’oubliant, soit
en l’acclamant. « La plupart des pop
sent le Mozzer attendu. Comme si la
culture pop avait besoin d’un revenant
fringant. D’une diva à la fois fantasque
et vieux jeu. De ridicule
et de sublime !
Le hic, c’est sa santé
qui le pousse à annuler Mr Smiths
stars doivent être mortes avant d’at- tournée sur tournée. Ces Naissance Steven Patrick
teindre le statut d’icône quand lui l’a at- derniers mois, les diag- Morrissey naît le 22 mai
teint de son vivant », a écrit un jour The nostics sont tombés 1959 à Manchester de pa-
pour Morrissey : un ul- rents irlandais.
Aujourd’hui, son livre cère vésical, une com- Carrière Il fonde les Smiths
est un succès critique motion, un œsophage de en 1982. Carrière solo depuis
et ses nouvelles chansons, Barrett et une infection 1988.
un grand cru ! respiratoire. C’est ainsi Citations Thatcher : « Une
que dans un moment de terreur sans un atome d’hu-
Independent. Il aurait pu l’avoir écrit bravoure toute stoï- manité ». Végétarisme : « Il
lui-même. cienne comme il en a le n’y a pas de différence entre
2014 s’annonce en tout cas comme secret, il a décrété : « Les manger de la viande et la
une année reconnaissante envers Sa annonces de ma mort pédophilie ». A eu sa pre-
Majesté de la pop. D’ailleurs, tous les ont été grandement mi- mière « relation amoureuse »
dix ans, le bonhomme est acclamé nimisées ». Comme sou- à 35 ans avec un homme :
comme un « trésor national » : 1984, les vent avec lui, les mots, « Malheureusement, je ne
Smiths déboulent, Morrissey devient quelque part, sont ras- suis pas homosexuel. Techni-
porte-parole d’une génération ; 1994, il surants. Car tant qu’il quement, je suis huma-
sort son chef-d’œuvre solo Vauxhall & conservera une telle sexuel. »
I ; 2004, retour après sept ans de si- verve, il n’y aura pas lieu
lence, il est proclamé parrain de la nou- de s’inquiéter. ■
velle scène rock indé. Aujourd’hui, son DIDIER ZACHARIE
livre est un succès critique. Et ses nou-
velles chansons, un grand cru ! Il revi- Album : World Peace Is None Of Your Business Un mélange étonnant de ridicule et de sublime font la personnalité anachronique
site ses thèmes de prédilection. Sur une (Universal). de Morrissey. © YUI MOK/AP.

LAPETITEGAZETTE
Un drapeau de 3,5 km de long Refoulés à cause de leurs fesses L’orang-outan ne voulait pas… … se séparer de sa peluche
Un fermier bangladais a cousu un
Encore enceinte ? La police brésilienne a renvoyé en Dixit A l’arrivée d’un orang-outan, qui Mais le primate « assez impo-
drapeau de l’Allemagne long de Argentine deux supporters de « Il est plus facile de faire devait être acheminé au Chili, les sant » n’a jamais voulu lâcher sa
3,5 km en soutien à l’équipe de l’Albiceleste en route pour aller la guerre que la paix » agents de sécurité de l’aéroport peluche, nécessitant l’interven-
foot. L’agriculteur est devenu un soutenir leur sélection en finale GEORGES CLEMENCEAU parisien de Roissy-Charles-de- tion de nombreuses personnes.
supporteur de la Nationalmann- du Mondial. La raison ? Les deux Gaulle ont tenté de contrôler la « Il a failli tout casser dès qu’on a
schaft après avoir guéri grâce à un personnes ont exhibé leurs fesses peluche que le grand singe tenté de lui enlever sa peluche ». Fi-
traitement homéopatique fabri- dans un geste « inapproprié », vu conservait sur lui, « pour savoir s’il nalement, après deux passages au
qué en Allemagne. (afp) par la police de la route. (afp) ne contenait rien d’illégal », selon rayon X, l’orang-outan a été auto-
Jeu de Bulles, nouv. magasin une source policière. risé à partir. (afp)
Expertises gratuites tous les
© REPORTERS.

Ils se battent sur la piste Le recensement des papillons vendredis de 10h30 à 14h ou
sur RDV : BD anciennes, Tintin,
Le Grand Prix d’Allemagne en Mo-
to 3 a été marqué dimanche par la
La huitième édition du recense-
ment des papillons aura lieu le Spirou, Dupuis/Lombard, Les voleurs doivent rembourser
bagarre entre les pilotes néerlan- week-end des 2 et 3 août 2014. objets, dessins ... O. Van Houte Quatre individus reconnus coupables du vol de sept tableaux de
dais Bryan Schouten (Mahindra) Les papillons sont recensés 0475-697.538 Place du Jeu de maître aux Pays-Bas en 2012, dont un Picasso et un Gauguin, ont été
et Scott Deroue (Kalex) qui se Selon le magazine australien New chaque année par l’association de Balle, 79 à 1000 Bruxelles. (64 condamnés à payer 18,1 millions d’euros de dommages et intérêts, les
sont échangé coups de pied et Idea, Kate Middleton serait en- protection de la nature Natagora, tableaux demeurant introuvables. Le tribunal a admis les demandes
coups de poing dans les graviers ceinte de son second enfant. C’est l’objectif étant de permettre des parties civiles (assureurs) et condamné les principaux accusés du
en tout cas ce que leur a affirmé
après s’être accrochés sur la piste. d’adopter de meilleures stratégies Elle rate son permis 110 fois vol à payer ensemble cette somme. « Nous allons contester cette déci-
Les deux motards ont finalement une très bonne amie de la prin- de conservation. Le Daily Mail nous apprend qu’une sion. Nous ne croyons pas que les tableaux volés étaient les originaux. Et
dû être séparés par les équipes cesse. Les rumeurs de grossesse Tout le monde peut y participer en
Anglaise de 28 ans vient de rater de toute façon c’est au musée de payer car il a pris un risque stupide en
médicales présentes à proximité concernant Kate Middleton vont s’inscrivant sur le site de l’asso-
son permis théorique pour la... exposant sans système de sécurité », a déclaré Catalin Dancu, l’avocat
de l’altercation. (afp) bon train ces derniers mois mais ciation. (b) 110e fois ! Selon les calculs du quo- de deux des condamnés, après cette décision. En effet, malgré leur va-
ce dernier témoignage semble tidien britannique, cette automo- leur, aucun des tableaux n’était équipé d’une alarme. (afp)
plus fiable car c’est déjà cette biliste a dépensé 3.410 livres, soit
Forrest Décoration même amie qui avait annoncé Rose & Van Geluwe 4.284 euros, pour toutes ses ten-
soldes jusqu’à -50%. l’arrivée du prince George l’an Démarques de -30% à -70% tatives. Apparemment il s’agirait Les lâchers de taureaux font... … sept blessés
Galerie Louise 117, 1050 Bxl. dernier. Selon l’amie de Kate, la sur les collections de vêtements d’un record du genre en Angle- Trois coureurs ont été blessés par Cette dernière course a été la plus
Galerie du Roi 12, 1000 Bxl. famille royale britannique et les printemps-été hommes et dames. terre. Le journal s’est plongé dans des coups de cornes lundi lors du longue de cet été : les taureaux de
Shopping Linthout, proches du couple auraient été 2 av. de Tervuren, 1040 Bxl. les records en la matière et a dé- dernier lâcher de taureaux des l’élevage andalou de Miura ont
Rue des Tongres, 1200 Bxl. avertis de la grossesse et l’infor- Parking privé de 9h30 à 18h30 couvert qu’un homme de 40 ans fêtes de Pampelune. Sept per- mis quatre minutes et 47 se-
R. Vanderkindere 147, Uccle mation devrait être annoncée offi- + samedi de 9h30 à 17h30. avait, lui, raté 37 fois son permis sonnes au total ont été blessées condes pour dévaler le parcours
Tél. 02-512.45.97 (64 ciellement d’ici peu. (7sur7) Fermé le lundi. 02-735.78.00 (35 pratique avant de le réussir... au cours de ces festivités. de 848,6 mètres. (afp)



Où saluer Bouddha près de chez vous ?

MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT
Chaussée de Mariemont 100 • B-7140 Morlanwelz • 064 21 21 93 • www.musee-mariemont.be
Bouddha

32

« La chaussée est accidentogène »
NAMUR Un accident sur la chaussée de Waterloo a ravivé l’inquiétude des riverains
Les habitants de la chaussée de Waterloo
sont groupés au sein du comité « Les hauts de Saint-
Servais ».
En huit ans, malgré leurs dénonciations, ils n’ont
pas vu la situation progresser.
C
ela fait huit ans que la
chaussée de Waterloo
inspire la crainte de ses
riverains. Depuis cette époque,
le comité « Les hauts de Saint-
Servais » se bat pour que des
aménagements soient faits. Il
faut dire que des accidents mor-
tels surviennent régulièrement
sur la voirie. En 2009, Jean-
Pierre Lobet, membre du comi-
té, interpellait déjà suite au dé-
cès de l’une des habitantes de
Saint-Servais, renversée par une
voiture sur le trottoir de la
chaussée. « Il y a quelques an-
nées, une personne avait été tuée,
renversée par une voiture près de
la pompe à essence de Belgrade.
Il y a quelques mois, c’est un
jeune homme qui a heurté un
îlot directionnel avec sa voiture
et qui est décédé. Cette route est
un vrai danger », expliquait-il.
« Lutter contre les vols dans les habitations »
GAUME Une priorité pour Jean-Yves Schul, nouveau commissaire divisionnaire
ENTRETIEN
in juin, Jean-Yves Schul, an-
F cien directeur coordinateur
de la police fédérale à Arlon, a
pris la succession de Francis Dé-
om à la tête de la zone de police
de Gaume. L’occasion d’une ren-
contre autour de ses priorités.
Pourquoi avoir postulé là alors
que vous disposiez d’un poste
à responsabilité au sein de la
police fédérale ?
J’ai été directeur coordinateur
pendant 12 ans, après presque
20 ans à la gendarmerie. La
décision de réorienter ma car-
rière vers la police locale est un
choix personnel.
Peut-on dire que ce travail est
très différent du précédent ?
Tout à fait. En tant que direc-
teur coordinateur, on avait un
La Province veut soutenir
le secteur du cinéma
LUXEMBOURG Aide aux salles, aux ciné-clubs, aux courts-métrages
’année 2015 sera dédiée au 7
L T
e
art. « Nous avons réfléchi à
la façon d’aider les acteurs de ter-
rain et les personnes qui tournent
autour, comme les ciné-clubs »,
commente Patrick Adam, député
provincial à la Culture.
La Province de Luxembourg a
donc décidé de soutenir substan-
tiellement le cinéma, et plus par-
ticulièrement la diffusion et la
création en Luxembourg. Ceci,
selon trois axes. « Un soutien fi-
nancier annuel sera octroyé aux
salles de cinéma compte tenu de la
difficulté et de l’importance de la
diffusion cinématographique en
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
Cinq ans plus tard, la situation
n’a pas vraiment changé. Ce
week-end, un autre accident a
eu lieu à hauteur du carrefour
avec la rue Auguste Leblanc.
Une dame, victime d’un malaise
a foncé sur trois personnes.
L’une d’entre elles a été blessée.
Pour le comité, cela ne peut plus
durer. « Récemment, il y a aussi
eu un accident avec une cycliste
qui a été emportée par une voi-
ture sur 10 mètres alors qu’elle
avait le feu pour elle. Heureuse-
ment, elle avait son casque, ra-
conte Jean-Pierre Lobet. Cette
chaussée est un véritable sujet
d’inquiétudes et de craintes. Il y
a trop souvent des accidents
mortels. La voirie elle-même est
accidentogène. »
Après huit ans de combat, le
comité de Saint-Servais ne voit
pas les choses bouger. « Je n’ai
Jean-Yves Schul veut recentrer le travail sur l’action policière. © Q.R.
travail très basé sur la vertica-
lité. Nous dépendions directe-
ment du ministre. Ici, on est
dans un rapport de collabora-
tion avec les bourgmestres, les
autres zones… Et puis, il y a
un rôle de gestionnaire. La
zone de Gaume, c’est 100 per-
milieu rural. » Il y aura une aide
pour les cinémas à une salle et
une autre pour les établissements
comptant plusieurs salles, tandis
qu’un soutien complémentaire
pourra être octroyé aux cinémas
développant des actions de type
ciné-débat ou ciné-club. Il s’agira
aussi d’organiser un festival thé-
matique ou de participer à l’opé-
ration « Du roman à l’écran » qui
permet de projeter depuis
quelques années des films réali-
sés au départ d’œuvres littéraires.
L’aide sera de 2.500 euros.
La Province aidera également
sur un deuxième axe les associa-
tions qui organisent des ciné-
clubs indépendants en dehors
des salles de cinémas, et qui s’en-
gagent à programmer une des
thématiques privilégiées de la
Province pour 2014 et 2015, à sa-
voir la Grande Guerre et le fair-
play. Pour cela, l’association Pa-
nathlon Wallonie-Bruxelles pro-
pose un catalogue de courts-mé-
trages illustrant cette théma-
tique. L’aide sera de 700 euros
pour 5 à 7 séances et de 1.000 eu-
ros pour 8 à 10 séances.
Aider un ciné-club faisant la
La chaussée est un véritable sujet d’inquiétude. Notamment pour Jean-Pierre Lobet, un des membres
du comité. © D.R.
pas la sensation que les choses
ont avancé, affirme Jean-Pierre
Lobet. Nous avons été entendus
plusieurs fois mais c’est une voi-
rie régionale, la Ville n’a pas
sonnes à gérer.
Quelle est votre conception de
la police locale ?
Je veux recentrer le travail sur
l’action policière, le tout en
étant attentif à trois valeurs
que nous avons d’ailleurs fait
promotion du fair-play peut être
étonnant, mais la Province de
Luxembourg est la première à
s’impliquer dans la promotion et
la diffusion des valeurs d’éthique
sportive. De son côté, le Panath-
lon Wallonie-Bruxelles a concré-
tisé ce projet de ciné-club du fair-
play qu’il met à disposition de
quiconque.
Enfin, la Province octroiera
une aide à la production de
courts-métrages. « Les produc-
teurs de longs-métrages ont
d’autres moyens, estime Patrick
Adam. Nous souhaitons soutenir
des gens qui participent à l’émer-
gence de nouveaux talents. On
veut inciter les auteurs, réalisa-
teurs et producteurs à tourner en
Luxembourg et à y traiter des su-
jets en lien avec notre territoire. »
A noter que chaque projet sera
soumis à un comité de lecture,
sous la présidence du Borquin
Olivier Gourmet. Une enveloppe
de 5.000 euros sera offerte pour
chaque court-métrage rentrant
dans ces critères. ■
JEAN-LUC BODEUX
Contact : 061-250.170 ou 063-212.690.
beaucoup de pouvoir là-dedans.
Donc, à part déplacer un arrêt
de bus ou un passage pour pié-
tons, il ne s’est pas passé grand-
chose. »
floquer sur nos véhicules : l’es-
prit de service, la solidarité et
le respect. Je souhaite que tous
les hommes fassent preuve du
maximum d’implication et de
dynamisme. Et il faut parve-
nir à faire cela avec des bud-
gets très serrés et dans des lo-
caux qui ne sont plus de pre-
mière jeunesse.
Travail avec les bourgmestres,
moyens limités, locaux vé-
tustes… Quelles seront vos
priorités sachant qu’il faut
faire avec ces éléments ?
Sept points sont mis en avant
dans le plan zonal adopté
avant mon arrivée. Mais si on
peut déjà agir sur trois priori-
tés, ce sera bien. La première
est de lutter contre les vols
dans les habitations, sachant
que la longue bande de terri-
Walcourt verra naître
de nouveaux magasins
WALCOURT Deux projets sont dans les cartons
rois moyennes surfaces
pour plus de 18.000 habi-
tants. C’est le triste constat que
l’on peut malheureusement
dresser à Walcourt. Une réalité
qui incite les Walcouriens à se
déplacer vers Philippeville ou
Florennes voire même vers
Couvin pour y faire leurs
courses quotidiennes.
Mais qu’à cela ne tienne dans
quelques mois ou années, cela
pourrait changer. En effet, la
commune de Walcourt vient
d’accorder un permis d’urba-
nisme pour la réalisation d’une
surface commerciale le long de
la Nationale 5 à hauteur de La-
neffe. L’appel est lancé pour les
nouveaux commerces.
Un autre projet vient par
ailleurs d’être déposé sur la
table du service urbanisme de la
commune de Walcourt. Celui
d’un mini-complexe commercial
sur la route des Barrages. Celui-
ci viendrait s’implanter entre le
magasin Aldi, tout fraîchement
construit et le Monsieur Brico-
lage déjà existant.
« Nous n’en sommes qu’au dé-
but », précise d’emblée René
NAMUR LUXEMBOURG 11
Les futurs aménagements qui
se profilent ne semblent pas non
plus les convaincre. « Une étude
sur la création d’un parking-re-
lais à la sortie de l’autoroute
toire que nous partageons avec
la France n’est pas un cadeau.
Ensuite, nous lutterons contre
le trafic de stupéfiants. Nous
avons d’ailleurs réalisé l’une
des plus grosses prises d’hé-
roïne de la zone il y a quelques
jours à Etalle. Enfin, nous se-
rons toujours attentifs à la dé-
linquance routière. Il faut
faire preuve d’ingéniosité pour
mettre en place des actions qui
permettent d’agir sur plu-
sieurs priorités : drogues et dé-
linquance routière par
exemple.
Y a-t-il eu de réelles avancées
dans la collaboration trans-
frontalière ?
Des promesses avaient été
faites après le décès du policier
Damien Henryon. Mais ni les
promesses de caméras ANPR,
La commune vient d’accorder
un premier permis. © G.F
Rosseto, le promoteur du pro-
jet. Pour son terrain, il ne
manque pas d’ambition. « Il y a
aura 4 ou 5 surfaces commer-
ciales. Ce sera principalement
du “non food” » Pas question de
parler d’enseignes commerciales
bien précises pour l’instant, les
négociations sont toujours en
cours. « On peut envisager une
pompe à essence, un magasin de
chaussures, de textile, du dis-
count ou encore une jardinerie.
C’est un terrain de 5.000 m2.»
Il sera aussi question de
changement. En effet, le Carre-
four Market sera délocalisé.
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
était annoncée. Mais, comme
nous le pressentions, la première
mouture de cette étude vient de
sortir et prône une bande de bus
sur la “N4 urbaine”. Cela ferait
sauter la moitié des emplace-
ments de parkings, réagit Jean-
Pierre Lobet. Les riverains au-
ront donc les inconvénients de
cet aménagement mais pas les
avantages. Nous attendons de
pouvoir de nouveau dire : “Il y a
des solutions qui ne pénalisent
pas les riverains !” »
Du côté de la Ville, l’échevin
MR des voiries explique les diffi-
cultés rencontrées par la Ville.
« C’est une voirie régionale donc
on ne décide pas directement, af-
firme-t-il. On a quand même
toujours quelque chose à dire
mais c’est la Région qui gère les
travaux et le budget. »
Quant au projet de bande de
bus sur la « N4 urbaine », l’éche-
vin se veut rassurant. « C’est en
discussion. On a déclaré claire-
ment lors du dernier conseil
communal qu’il n’était pas ques-
tion que l’on supprime des par-
kings. » ■
EMILIE DECAMP
permettant de scanner les
plaques, ni celles de moyens
supplémentaires ne se sont
concrétisées. Toutefois, on ne
peut pas dire qu’il n’y a eu au-
cune avancée. L’offre de service
des centres de coopération po-
licière et douanière a été revue.
Au niveau échange d’infos,
c’est déjà très bon. Nous pour-
rions juste être plus coordon-
nés sur certains endroits sen-
sibles, comme le PED. Mais ce
n’est pas évident, d’abord
parce que nos interlocuteurs
sont de plus en plus loin : Ver-
dun, Sedan, Briey… Ensuite, il
y a un important turn-over
dans les effectifs français. Tous
les trois ans, il faut reprendre
des contacts. Ce n’est pas
idéal. ■
Propos recueillis par
Q.D
« Vers une surface plus grande.
Ce sera un magasin moderne,
novateur qui utilisera toutes les
nouvelles technologies pour le
confort des clients. » En effet,
d’après les plans, il devrait se si-
tuer dans la nouvelle partie.
Dans le bâtiment actuel, une
des nouvelles enseignes y pren-
dra ses quartiers. « Des accords
ont déjà été passés avec le Aldi
pour faire un parking com-
mun. »
Une chose est sûre pour le
promoteur, l’opportunité était à
saisir et le choix de l’endroit
n’est pas anodin. « Il n’y a rien
à Walcourt et pourtant il y a un
potentiel important. Les Bar-
rages de l’Eau d’Heure attirent
beaucoup de monde et il y a du
passage, il y a moyen de déve-
lopper de nombreuses choses. »
Mais attention ! Le projet
n’en est qu’à ses balbutiements
et la commune de Walcourt a
demandé quelques précisions à
Monsieur Rossetto. S’en suivra
une enquête publique et d’inci-
dence en vue de l’obtention du
permis d’urbanisme. ■
GWENDOLINE FUSILLIER
11

« La Meuse est moins polluée qu’avant »
HUY C’est l’avis d’habitués du cours d’eau qui s’y baignent tous les samedis
L’opération « Big Jump », qui avait lieu ce week-
end, était organisée comme un plaidoyer en faveur
de la qualité des cours d’eau.
A Huy, une septantaine de personnes se sont je-
tées dans la Meuse. Dont Liliane de By, qui nage
régulièrement dans le fleuve depuis 35 ans.
D
es yeux rieurs, un sou-
rire sincère, une person-
nalité pétillante et une
silhouette fine. Il est difficile de
croire que Liliane de By aura 80
ans d’ici la fin de l’année. Elle est
la doyenne belge de la nage en
eau froide. Chaque samedi à 15
heures, elle enfile son maillot
pour parcourir à la nage les 3 ki-
lomètres de Meuse accordés par
le MET.
Ce dimanche 13 juillet, elle
partage sa passion avec les 75
participants du « Big Jump » hu-
tois. Tous ensemble, ils
s’élancent des berges pour tra-
verser le fleuve à la nage à l’occa-
sion de cette action environne-
mentale européenne.
Le focus du « Big Jump » est
mis sur la qualité des cours d’eau
européens. Au niveau des
chiffres, le constat est conster-
nant : seuls 44 % des cours d’eau
wallons sont considérés comme
étant en bon état écologique. Il y
en a donc 56 % qui eux, ne le
sont pas.
La RN61 ne sera Une application pour tenter
pas rouverte de sitôt d’aider les seniors
VERVIERS Des travaux seront nécessaires
A Verviers, on n’est pas en-
core près de rouvrir la N61,
abîmée, samedi, par des rochers
ayant chuté de 20 mètres, de la
falaise, entre l’ancienne Auto Sé-
curité et le rond-point Jean Mo-
bers. Sans heureusement faire
de blessé. Dans un premier
temps, l’échevin des Travaux,
Jean-Marie Legros, tablait sur
une réouverture ce lundi. Mais
ce ne sera pas aussi simple,
nuançait-il hier.
« J’ai rendez-vous ce mardi
matin avec des responsables du
département Nature et Forêts de
la Région wallonne et du SPW-
.Tout le bois de la falaise est clas-
sé zone Natura 2000. C’était dé-
jà le cas quand mon fils a acheté
la maison et le terrain, sur un
coup de cœur, voici un an. On
m’a dit que je ne pouvais rien
toucher du côté des rochers », ex-
plique Jean-Paul Delvenne, pa-
pa du propriétaire, venu inspec-
ter les lieux suite à l’éboulement
de rochers samedi sur la RN61
entre Verviers et Limbourg.
Ce secteur est un maillon
d’une double bande de feuillus
intéressants bordant la Vesdre
entre Eupen et Verviers. Une
source au SPW confirme que
l’on n’entreprend pas des tra-
vaux ici comme on veut :
« chaque fois, il faut une autori-
sation communale, comme pour
l’octroi d’un permis d’urba-
nisme. » Néanmoins, ajoute
cette même source, « le fait
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
Sale et polluée, c’est ce qu’ins-
pire, au premier regard, l’eau
brunâtre de la Meuse. Et pour-
tant, « Il ne faut pas se fier à la
couleur, explique Marie Cors
d’Inter-Environnement Wallo-
nie, co-organisateur de l’événe-
ment avec Good Planet Belgium.
La qualité de l’eau de la Meuse à
Huy s’est nettement améliorée
depuis quelques années. »
Ce n’est pas Louis Van den
Bergh, plaisancier qui a fait de ce
morceau de fleuve sa voie habi-
tuelle de navigation, qui dira le
contraire. « Il y a 10 ans, on ne
voyait pas à 15 centimètres de
profondeur. Aujourd’hui, l’eau
est beaucoup plus propre. La vi-
sibilité est bonne jusqu’à un
mètre environ. De plus, il y a dé-
sormais beaucoup de petits pois-
sons. »
La vie semble reprendre ses
droits. Mais nos cours d’eau
pourraient être bien plus en
forme encore si la Wallonie les
amenait à un état écologique ac-
ceptable, comme l’impose pour-
d’être en Natura 2000 n’em-
pêche aucun travail de sécurisa-
tion. » Ces démarches liées à
l’intérêt naturel du site pour-
raient contribuer à ralentir la ré-
ouverture de la route, dont le re-
vêtement a été endommagé en
certains points.
Le bourgmestre souhaite
avoir toutes les garanties
À la grosse louche, le proprié-
taire estime à 3 m3 la masse qui
a dévalé. Certains morceaux, re-
tenus par des arbres, sont en
équilibre instable. D’autres se
sont retrouvés sur la N61.
Quelques-uns l’ont même tra-
versée. « Je crois qu’une tranche
d’un rocher s’est détachée »,
avance Jean-Paul Delvenne.
Néanmoins, il n’exclut pas que
d’autres fragments se désolida-
risent de la paroi, à leur tour.
Marc Elsen, le bourgmestre de
Verviers, annonce qu’il s’efforce-
ra de bloquer la N61 le moins
longtemps possible. « Mais tant
que je n’ai pas toutes les garan-
ties de sécurité, je ne peux la rou-
vrir. » Quatre habitants sont au-
torisés à entrer dans la zone in-
terdite par des barrières, pour
rentrer chez eux. Mais pour les
usagers de la route, on ne passe
pas ! Pour le maïeur, « les tra-
vaux doivent être réalisés dans
les meilleurs délais, faute de
quoi le SPW fera lui-même,
quitte à demander au proprié-
taire de payer. On va essayer de
tout faire pour que ce soit réalisé
cette semaine… »
Au SPW, on souligne que « les
démarches sont en cours pour
trouver un entrepreneur capable
de réaliser les travaux et de sécu-
riser la falaise. » Mais ce ne sera
pas une sinécure de le dénicher,
croit savoir l’échevin des Tra-
vaux, Jean-Marie Legros, car
c’est un travail très spécifique.
Ce qui l’amène à conclure que
cela devrait encore prendre un
certain temps. Plusieurs se-
maines, peut-être… ■
Y.B.
Une septantaine de personnes ont nagé dans la Meuse ce week-end à l’occasion de l’opération « Big Jump ». © LAETITIA THEUNIS
tant la Directive-cadre eau. « La
Région ne parviendra pas à ac-
complir cette mission pour 2015.
Elle a demandé une dérogation,
lui permettant de disposer de 6
ans, voire de 12 ans, supplémen-
taires pour la mener à bien », ex-
plique Marie Cors. Pour cela, « il
LIÈGE Les concepteurs ont rassemblé une série de services
Philippe Roï et Claude Colette, les deux concepteurs de l’application. © A.F.
l y a deux ans, Philippe Roï
I« DomiVie
et Claude Colette lancent
» : une application
sur tablette ou télé pour faciliter
le maintien à domicile des per-
sonnes âgées. « Nous avons tous
les deux été directeurs d’une
maison de repos, explique Phi-
lippe. A chaque fois, nous étions
confrontés aux mêmes appels de
personnes qui ne voulaient pas
déménager. Grâce à cette appli-
cation, on offre une alterna-
tive. »
Si la personne a besoin d’une
infirmière, de prendre rendez-
vous chez le coiffeur ou de
tondre sa pelouse, il lui suffit de
naviguer sur l’application et de
se rendre dans la section adé-
quate. Elle y trouvera une liste
de prestataires, qu’elle pourra
appeler directement, en un clic.
« On a signé avec des indépen-
dants pour former un réseau,
explique Philippe. On assure
faut renaturer les cours d’eau.
Autrement dit, il faut enlever le
béton qui les enserre, et leur
rendre leur sinuosité naturelle.
Un exemple réussi est celui du
Bocq à Spontin ». Et d’ajouter
que « seule la restauration des
méandres permettra le dévelop-
ainsi leurs disponibilités mais
pour certains services, comme le
mazout, cela permet aussi
d’avoir des prix de groupe. »
Concrètement, comment ça
marche ? La version télé s’ob-
tient par l’installation d’un mo-
dule au-dessus de l’écran. On
navigue ensuite via une télé-
commande. Pour l’application,
un simple téléchargement suffit.
Une fois l’appli en route, la per-
sonne âgée découvre devant elle
plusieurs sections : un agenda,
avec un rappel pour les sorties
ou les prises de médicaments ;
la messagerie, pour rester en
contact avec ses proches ou ses
médecins ; la liste des contacts,
pour la famille ou les presta-
taires favoris ; le téléphone, qui
renvoie en fin de compte sur
l’application de téléphonie
Skype ; les soins et services, qui
répertorient tous les presta-
taires partenaires, de soins de
pement de plantes et d’orga-
nismes capables d’une autoépu-
ration de l’eau. »
Du haut de ses presque 80 ans,
et en forme olympique, Liliane
de By est formelle. « La Meuse se
porte bien mieux aujourd’hui ».
Elle a pour preuve ses 35 années
santé ou de services à domi-
cile…
« Grâce à cette application, la
personne va tout trouver au
même endroit. On facilite son
indépendance. » Tout est écrit
en gros caractères, pour une
plus grande visibilité. Et comme
ce sont de nouvelles technolo-
gies, les gérants offrent une for-
mation gratuite durant un mois.
Au niveau des tarifs, rien
d’exorbitant. Comptez 8 euros
pour installer l’appli sur la ta-
blette (qu’il faut avoir ou ache-
ter bien sûr…) et 18 euros pour
la version télé, avec le module et
la télécommande. Pour les deux,
on passe à 28 euros.
L’application et les différents
prestataires sont modifiés par
les gérants suivant les endroits
et les demandes. La société en-
registre déjà une centaine de
clients. ■
AURELIE FLEGEO
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LIÈGE 11
de nage hebdomadaire dans le
fleuve. Été comme hiver. Mais
avec une combinaison étanche ?
« Certainement pas ! Sinon ce ne
serait plus de la natation ! »
L’eau de la Meuse, bien que
polluée : ça conserve. ■
LAETITIA THEUNIS
LESBRÈVES
Cannabis
découvert
n incendie s’est décla-
U ré dimanche en soirée
dans une habitation
de Lanaye où une plantation
de cannabis avait été instal-
lée. L’intervention des pom-
piers a permis la découverte
de la plantation. Deux per-
sonnes ont été interpellées et
entendues dans une enquête
appelée à se poursuivre.
Quelque 800 plants auraient
été découverts sur place. (b)
LIEGE
Un individu interpellé
après un incendie
Une habitation a pris feu lundi
vers 16h30 au centre de Liège,
nécessitant l’intervention des
pompiers. Les hommes du feu
ont rapidement circonscrit l’in-
cendie et limité les dégâts. Un
individu a été interpellé
quelques minutes après le dé-
but de l’incendie par la police
de Liège. Il est suspecté d’avoir
bouté volontairement le feu au
bâtiment. (b)
Trois individus interpellés
Trois Tunisiens en séjour illé-
gal, âgés de 28 à 31 ans, ont
été déférés lundi au parquet de
Liège, après que la police eut
mené une perquisition dans
une habitation de la rue de
Porto, dans laquelle elle soup-
çonnait un trafic de drogue. La
police y a interpellé trois indi-
vidus en séjour illégal. L’un
d’eux était en possession de
190 euros au moment de la
fouille. La perquisition a per-
mis de saisir diverses petites
quantités de drogue, essentiel-
lement du cannabis et de la
poudre blanche dissimulés
dans différents endroits de
l’habitation. Près de 1.500 eu-
ros ont également été saisis,
dont une liasse de 1.280 euros
en petites coupures. Les trois
individus nient leur implication
dans ce trafic de stupéfiants.
Le parquet a requis un mandat
d’arrêt à leur encontre. (b)
11

Le cénacle des chics seniors
LA HULPE Une résidence de 90 appartements haut de gamme d’ici 2016
La construction des 90 appartements
pour seniors débutera en septembre.
Le concept : proposer une infrastructure hôtelière
à domicile.
« Le Cénacle » se veut novateur.
V
ingt-cinq après le départ
de la Congrégation des
religieuses de l’Institut
Notre-Dame-du-Cénacle, le
magnifique parc de 2,5 ha
qu’elles occupaient et qui est si-
tué à 300 mètres du centre de
La Hulpe, rue Broodcoorens, va
connaître une nouvelle desti-
née. La construction d’un projet
immobilier d’envergure
(14.000 m2) baptisé « Le Cé-
nacle » débutera en septembre.
Il s’agit d’une sorte de rési-
dence-service de luxe compre-
nant 90 appartements pour se-
niors. L’idée des promoteurs est
que l’acheteur bénéficie de tous
les services habituellement dis-
ponibles dans un hôtel tout en
habitant dans son appartement.
John-John Goossens, fils de
l’ancien patron de Belgacom, et
Vincent André sont à la ma-
nœuvre. Ils ont racheté le site il
y a trois ans à l’évêché de Ma-
lines. Après avoir hésité à se
lancer dans un projet résiden-
tiel, ils se sont rabattus sur un
projet plus en phase avec le
temps et où la demande est im-
portante.
« Il est vrai que quand nous
avions acheté le site, nous ne
savions pas quel développement
opérer, explique John-John
Les futurs acquéreurs
devront débourser entre
235.000 et 550.000 euros
pour un appartement
Goossens. Nous avons visé un
produit de niche puisque nous
proposons un projet vraiment
singulier. Le site est exception-
nel et la qualité des services of-
ferts est peu courante. C’est du
très haut de gamme. Ceux qui
habiteront ici ne seront pas dé-
çus. »
Il faudra bien évidemment
avoir les moyens. Les futurs ac-
Les premiers bambins attendus au co-accueil
BRAINE-L’ALLEUD La décoration des lieux a été réalisée dans le cadre de l’Eté solidaire
Jpleine’aime rendre service aux en-
fants. On a peint cette fresque
d’animaux en espérant
qu’un jour, ils puissent recon-
naître un hibou, une coccinelle
ou encore une belette. »
Gladys terminait ce lundi son
opération « Eté solidaire » dans
le nouveau milieu de co-accueil
que le CPAS va ouvrir à la rue au
Gué. Les premiers bambins sont
attendus pour le 4 août et vont,
d’ici le 8 septembre atteindre le
nombre de seize unités. De quoi
fournir une solution de garde à
vingt familles supplémentaires.
« La commune et le CPAS
offrent désormais 500 possibili-
tés via ses sept crèches et ses ac-
cueillantes d’enfants, explicite
Olivier Parvais (PS), le président
du CPAS. Soit trois quarts des
places via la commune et le res-
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
quéreurs devront débourser
entre 235.000 euros et
550.000 euros pour mettre la
main sur un appartement de 1 à
3 chambres ou un penthouse.
Les surfaces sont relativement
importantes : de 80 m2 pour
l’appartement une chambre à
210 m2 pour le penthouse.
« La commercialisation a dé-
buté il y a quelques semaines,
précise l’agent immobilier
Christophe Hendrix. Quinze ap-
partements sont déjà vendus et
un seizième est en passe de
l’être. La livraison est prévue
pour le printemps 2016. »
Le bâtiment, dessiné par le
bureau Wave, développe une ar-
chitecture relativement contem-
poraine. Il se déploie davantage
en longueur qu’en hauteur.
Toutes les exigences du déve-
loppement durable (basse éner-
gie, récupération des eaux de
pluie, toiture végétale, ventila-
tion double flux) sont remplies.
« Le cadre, en plein milieu d’un
parc magnifique, est souvent
mis en avant par les candidats-
acquéreurs par rapport à
d’autres projets (NDLR, papete-
ries de Genval et Bella Vita),
lance John-John Goossens. Je
suis certain que cet aspect va
faire la différence. »
Cet environnement privilégié
et ces appartements haut de
gamme seront accompagnés
d’une série de services. Cela
passe par des espaces de vie en
commun (restaurant, salles de
jeux, de sport ou de multimé-
dia, espace beauté et bien-être,
cave à vin) et des services à la
carte (room-service, concierge-
rie, service médical, navettes).
Plus des chambres réservées
aux visiteurs. « Les seniors sou-
haitent ce type de projet aujour-
d’hui », croit John-John Goos-
sens. ■
XAVIER ATTOUT
tant via le CPAS. Sans oublier
encore toutes les crèches pri-
vées. »
Pour rappel, le système du co-
accueil permet aux gardiennes
d’enfants encadrées par le CPAS
de disposer d’un lieu autre que
leur maison personnelle et de se
grouper pour accueillir plus de
bambins. Dans ce cas-ci quatre
gardiennes différentes.
« Cela fait deux ans que nous
avons racheté ces anciens locaux
de l’école maternelle de la Com-
munauté française, sourit Oli-
vier Parvais, qui a suivi lui-
même une partie de sa scolarité
dans ces lieux avec le bourg-
mestre Vincent Scourneau
(MR). Cela nous a coûté
240.000 euros, tandis que la
Province du Brabant wallon a fi-
nancé son aménagement pour
160.000 euros. »
Atteindre 36 gardiennes
Et tandis que les premiers lits
rentrent, Gladys, Amandine,
Florent, Mélanie, Loïc, Coline,
Thibault et Harry, des jeunes
Brainois âgés de quinze ou seize
ans, ont travaillé pendant deux
semaines pour réaliser les dé-
cors. Une belle aubaine pour eux
puisque, grâce à la Région wal-
lonne, ils vont toucher chacun
420 euros pour cette mission.
« Ils ont d’abord suivi une pe-
Un environnement privilégié et des services de qualité, tels sont les principes de base qui guident
le projet du Cénacle à La Hulpe. © WAVE.
Feu vert pour les Jardins de l’Orne
ingt-huit mois après le dé-
V pôt de sa demande de per-
mis d’urbanisation, le promo-
teur Ginkgo dispose enfin de
son précieux sésame pour réali-
ser ses « Jardins de l’Orne » à
Mont-Saint-Guibert. Un laps de
temps inhabituel qui témoigne
de la difficulté et de la complexi-
té des procédures urbanistiques.
Même si, il faut le préciser, les
élections communales et le
changement de majorité à
Mont-Saint-Guibert lui ont éga-
lement fait perdre un an.
« J’ai appris à être patient »,
sourit l’impatient Jean-Luc Son,
chargé par le promoteur de me-
ner à bien ce projet.
Le réaménagement des neuf
hectares des anciennes papete-
ries de Mont-Saint-Guibert en
un nouveau quartier va pouvoir
Des jeunes ont réalisé cette fresque au profit des bambins.
Un bel « Eté solidaire » à Braine-l’Alleud. © J.-P. D.V.
tite formation en compagnie de
l’artiste nivelloise Caroline Van
Mol, plus connue sous son sur-
nom de Caly Gribouille, com-
mente Kevin Laloux, l’assistant
social qui s’est occupé d’eux. En-
suite, ils ont reproduit leur des-
sin en grand par deux fois, dans
les deux salles principales du bâ-
timent. Et même si l’expression
artistique n’était pas leur fort
avant le début de ce stage, je suis
heureux de constater qu’ils ont
assuré ! »
débuter. Les travaux de voiries
seront lancés en septembre. Sui-
vra en octobre le dépôt de la de-
mande de permis d’urbanisme
pour la première phase des tra-
vaux. 114 logements sont pré-
vus : douze villas du côté de la
rue Lannoye et 102 apparte-
ments du côté de la rue de la Pa-
peterie. Livraison espérée douze
et dix-huit mois plus tard.
De la commercialisation de
cette première phase dépendra
le lancement de la seconde. Elle
comprend 166 logements sup-
plémentaires pour atteindre un
total de 280 unités. « Ginkgo a
l’ambition de mener ce projet à
son terme, précise Jean-Luc Son.
Soit en 2020 ou 2021. Sept mil-
lions ont déjà été engagés sans
certitudes juridiques. Le projet
démarre vraiment. »
Et tandis que le CPAS ne
désespère pas d’atteindre à nou-
veau sa capacité maximale de
gardiennes encadrées, soit
36 unités, grâce à l’adoption d’un
statut réel (voir ci-contre), Oli-
vier Parvais regarde vers le jar-
din : « Les rouleaux de pelouse
vont arriver. Et, comme derrière,
nous avons la crèche les Ma-
zindjes (mésanges en wallon),
nous allons partager les lieux
pour les deux structures. » ■
JEAN-PHILIPPE DE VOGELAERE
BRABANT WALLON 11
Pour l’heure, les travaux de
démolition sont terminés. Une
bonne partie des gravats a été
réutilisée pour former une sorte
de grande dalle en béton. « Ce
choix nous a permis de réaliser
de grandes économies de CO2 »,
poursuite Jean-Luc Son.
Gingko est un fonds créé à
l’initiative de la Compagnie
Benjamin de Rotschild, à Ge-
nève. Il s’est donné pour mission
de racheter, de dépolluer et de
réaménager des anciens sites in-
dustriels en Belgique et en
France. Mont-Saint-Guibert est
son premier projet d’envergure
en Belgique. Depuis lors, un
dossier s’est également ouvert à
Tournai et un autre est en stand-
by dans le centre du Brabant
wallon. ■
X. A.
POUR UN STATUT
Des élus
pris en otage ?
Ira-t-on jusque-là ? En tout
cas, le Groupe de travail sur
l’avenir des services d’ac-
cueillantes conventionnées
du Brabant wallon imagine
« une rentrée parlementaire
où nos élus seraient pris en
otage par une situation in-
édite » par laquelle ils se-
raient eux-mêmes transfor-
més en garde d’enfants.
Pour rappel, la Jeune Pro-
vince comptait 411 ac-
cueillantes en l’an 2000,
contre seulement 249 au-
jourd’hui, dont 32 travaillant
en co-accueil.
« À l’heure des négociations
gouvernementales et à la
veille des vacances parlemen-
taires, nous interpellons les
présidents des principaux
partis francophones, notent
les membres de ce Groupe
de travail, basé à Tubize
mais défendu par toutes les
communes du Brabant wal-
lon. Après onze ans de filet
social, il est temps de tenir vos
engagements électoraux et
d’offrir aux accueillantes
d’enfants conventionnées un
statut à part entière ! »
J.-P. D.V..
11
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
LESBRÈVES
Nouveaux SUL
à Wavre
près la Montagne
A d’Aisemont, la rue du
Bon Bateau, la rue
Sainte Reine, la rue Joppart et
la rue Edmond Laffineur, six
nouvelles voiries vont être
adaptées pour permettre la
création d’un SUL, ce sens
unique limité réservé aux
vélos. Il s’agira de la rue Sam-
brée, la rue de l’Église (entre
le Point du jour et le chemin
de la Sucrerie), la rue de
l’Hôtel, la rue de l’Escaille, la
rue Lambert Fortune et l’ave-
nue du 13e Tirailleur. Wavre
bientôt encore plus cyclable.
(J.-P. D.V.)
BOUSVAL
Vol de métaux
Vendredi à 17 h 49, un témoin a
contacté la police pour l’alerter
sur des agissements suspects
sur le site du local de la balle
pelote, qui a explosé la semaine
dernière. Des gens empor-
taient des métaux. Suite au re-
levé de la plaque d’immatricu-
lation, la police a pu interpeller
un habitant de Court-Saint-
Étienne dont la camionnette
contenait lesdits métaux. Cette
personne a été entendue, mais
n’a pas été placée sous mandat
d’arrêt.
JODOIGNE
Déchu de son permis…
Samedi soir, une équipe de la
zone Est Brabant wallon a repé-
ré un véhicule qui roulait à vive
allure dans le centre de Jo-
doigne. Pris en chasse, l’auto-
mobiliste a été rapidement in-
tercepté. Il avait consommé un
peu trop d’alcool et s’est donc
vu retirer son permis de
conduire pour une durée de six
heures. Mais les agents se sont
aperçus que l’homme était dé-
chu de son permis de conduire
pour une durée d’un an et qu’il
n’avait pas remis son permis
comme le prévoit la loi. Ce qui
lui a valu immédiatement un
second procès-verbal…
LOUVAIN-LA-NEUVE
A nouveau par le toit
Une tentative de vol a échoué
ce lundi vers 1 h 30 dans le ma-
gasin OH ! GREEN en contrebas
de la N4. Les auteurs sont ren-
trés par les toits après avoir
réalisé plusieurs perforations.
Ils ont voulu s’attaquer au
coffre-fort mais les alarmes les
ont mis en fuite. Le procureur
du Roi signale que c’est la qua-
trième fois que des vols ont lieu
via les toits sur le dernier mois
dans l’arrondissement.
TUBIZE
Vol important
Samedi, entre 2 h 30 et 9 h 45,
des individus ont forcé une
porte d’une maison de la rue
des Combattants, avant de cas-
ser la porte d’un petit coffre qui
contenait entre 4.000 et 5.000
euros. Un PC portable a égale-
ment disparu. (Z.)
▶ PAS DE CHEVAUX
LUSITANIENS À HÉLÉCINE
L’Association belge des
éleveurs de chevaux lusita-
niens avait décidé de
prendre part au pro-
gramme de festivités d’été
du domaine provincial de
Hélécine. Une journée
« portes ouvertes » avait
ainsi été programmée pour
le dimanche 3 août. L’occa-
sion de réaliser des dé-
monstrations de dressage
en musique ou d’équitation
de travail. Sans oublier des
présentations de chevaux
lusitaniens par des éle-
veurs belges. Malheureu-
sement, faute de partici-
pants, la journée a été
annulée. (J.-P. D.V.)

« Rencontrer la moitié des habitants »
MONS Après la défaite du 25 mai, Manu Disabato veut retourner sur le terrain
L’ancien parlementaire
Ecolo pense que
son parti n’a pas été as-
sez entendu.
Il regrette encore qu’il
n’ait pas pu marquer ses
différences.
ENTRETIEN
L
a déroute écologiste aux
dernières élections a fait
de nombreuses « vic-
times » parmi lesquelles le Fra-
merisois Manu Disabato, qui n’a
pas été réélu au Parlement wal-
lon. Un mois et demi après le
scrutin, il revient sur ce jour dé-
licat.
Depuis le 25 mai, que se
passe-t-il chez Ecolo ?
Ah ! Ce n’est pas une période
simple ! Le parti perd la moitié
de ses moyens financiers. Cela
signifie qu’on doit licencier des
gens.
Vous-même avez perdu votre
mandat et votre assistant
parlementaire doit faire partie
des licenciés…
Oui. C’est difficile. Quand on a
bien travaillé ensemble pen-
dant cinq ans, on a une proxi-
mité très très forte.
Et sur un plan plus politique ?
Un rapport analysant les rai-
sons de notre défaite électorale
a été composé par un quatuor
de personnalités. Sur base de ce
rapport, nous aurons un débat
au conseil de fédération orga-
nisé mercredi prochain par la
co-présidence du parti. Paral-
Un modèle pour « soutenir »
la nouvelle piscine en plein air
CHARLEROI La RCA veut dénicher de nouvelles rentrées financières
La piscine a été rouverte ce week-end après trois ans de fermeture. © T.P.
t si Charleroi, à l’heure où
E plusieurs grandes villes wal-
lonnes ont renoncé, parvenait à
inventer un modèle économique
qui lui permette d’avoir sa pis-
cine en plein air l’été sans creu-
ser démesurément ses déficits ?
Ce défi, c’est celui des respon-
sables de la Régie communale
autonome (RCA) attachée à la
Ville de Charleroi, qui ce week-
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
Manu Disabato a été une des victimes des mauvais résultats de son parti. Il a perdu son siège
de député. © PIERRE-YVES THIENPONT
lèlement, un nouvel organi-
gramme doit être défini. Nous
devons nous réorganiser en
fonction de nos moyens ré-
duits.
Conséquences concrètes pour
la section régionale Mons-
Borinage ?
Les régionales ne seront pas les
plus touchées car on a envie de
renforcer l’ancrage local du
parti. Ce sont plutôt le niveau
fédéral et les groupes parle-
mentaires qui sont en première
ligne. Dans notre cas néan-
moins, nous allons devoir
quitter le bâtiment où nous
étions installés rue des Domi-
nicains à Mons, c’est devenu
une charge trop lourde. On ré-
end, au terme de trois années de
fermeture, dont deux de travaux,
inauguraient les nouvelles ins-
tallations du Centre de délasse-
ment de Marcinelle : une piscine
en plein air renforcée sur ses
points d’appui, redessinée, mo-
dernisée mais toujours par na-
ture soumise à l’aléatoire du
temps. Ce qui rend très incer-
taine son exploitation.
« Même les piscines dites clas-
siques parviennent rarement à
l’équilibre, explique Emmanuel
Pepinster, le directeur-gérant de
la RCA. A l’Helios, une entrée en
scolaire ne s’élève qu’à 60 cen-
times. Avec ce niveau de tarifs, il
est quasi impossible de parvenir
à l’équilibre financier. Pour les
piscines en plein air, c’est encore
plus ardu. »
La Ville de Charleroi assume
d’ailleurs le principe d’un déficit
d’exploitation pour le Centre de
délassement de Marcinelle. Aux
responsables de la RCA de le li-
fléchit à la possibilité de parti-
ciper à une structure de co-
working.
Pour vous, où le bât a-t-il bles-
sé ?
Nous devons réaffirmer nos
valeurs, nos principes… Mais
le vrai problème, c’est qu’on n’a
pas été entendus. On doit rede-
venir audibles ! La communi-
cation par les grands médias,
ça ne suffit pas, il faut aller sur
le terrain à la rencontre des
gens. Je me rends compte que
j’ai trop travaillé dans mon
bureau, pas assez sur le ter-
rain.
Finalement, aller serrer des
pinces sur les marchés, ce
miter au minimum. Mais en-
core ? « Il est très difficile de
donner un chiffre. D’une année à
l’autre, celui-ci variera en fonc-
tion de la fréquentation du site et
donc notamment des conditions
climatiques. Puisque nous vou-
lons être proactifs, nous allons
prochainement commander une
étude dont nous espérons des ré-
sultats qu’ils nous fournissent
des pistes pour multiplier les
rentrées financières », affirme
Emmanuel Pepinster.
La plus évidente de ces pistes ?
La buvette panoramique qui do-
mine le site et qui lorsqu’elle au-
ra été rénovée pourra de nou-
veau être exploitée. « Je ne peux
pas m’avancer pour l’heure en
pointant d’autres rentrées pos-
sibles, affirme Emmanuel Pe-
pinster. L’étude a précisément
pour objectif de les lister. Nous
verrons ensuite lesquelles mettre
en œuvre. » ■
MATHIEU COLINET
n’est pas si mal ?
Quand on veut vraiment
changer les choses, comme Eco-
lo veut le faire, cela demande
beaucoup de travail en amont.
Cela explique en partie qu’on
ait peu de temps pour aller sur
le terrain. Mais je le répète,
pour moi c’est le message prin-
cipal : il faut aller expliquer
nos positions aux gens, être
beaucoup plus proches. Il y a
eu beaucoup de caricatures de
ce qu’Ecolo voulait faire en
matière de photovoltaïque par
exemple. Et pourtant, à chaque
fois que j’ai eu l’occasion de
l’expliquer à des gens directe-
ment, en face-à-face, ils ont
compris. Il faut consacrer
beaucoup plus d’énergie au
Vous recherchez
un bien immobilier
d’exception?
B I E N S
contact direct avec le citoyen.
Comment comptez-vous vous y
prendre, vous-même ?
Je veux faire du porte-à-porte
à Frameries. Je me suis fixé l’ob-
jectif de voir, personnellement,
au moins la moitié des habi-
tants. C’est maintenant qu’il faut
le faire, je veux dire en dehors de
toute campagne électorale, à un
moment où l’on n’a rien à
« vendre » aux gens. J’avoue que
ce n’est pas facile pour moi car,
par mon éducation, je crains que
cela ne soit ressenti comme une
intrusion. Mais c’est essentiel
pour écouter les gens, entendre
quelles sont leurs préoccupations
au quotidien, dans leur rue.
Vous dites qu’Ecolo n’a pas été
entendu par les électeurs, que
son message n’était pas au-
dible. Mais quel était-il, ce
message ?
Je pense qu’on a trop laissé
parler le gouvernement wallon
en tant que tel. Le parti aurait
dû plus exister, s’exprimer plus
fermement. Après seulement,
en tant que membre d’une coa-
lition, on voit les compromis
qui peuvent être consentis au
sein du gouvernement. On est
apparu un peu similaire aux
autres partis, alors qu’on est
vraiment différent !
Jacques Rétif, l’élu boussutois
qui vient de quitter Ecolo avec
fracas, pense au contraire
qu’Ecolo est devenu un parti
comme les autres…
Moi je n’ai jamais ressenti ça !
Et tout d’abord, je regrette qu’il
ne se soit pas fait entendre là
où il l’aurait dû. Régional ou
D ’ E X C E P T I O N
Le Soir Mardi 15 juillet 2014
HAINAUT 11
fédéral, il ne participait à
rien !
Le même Jacques Rétif estime
qu’Ecolo devrait être, mais
n’est plus, un parti de gauche
et laïque. Qu’en pensez-vous ?
La gauche laïque, c’est très res-
treint comme champ ! On doit
être un parti à la pointe de l’in-
novation. Un parti du 21e
siècle ! Moi je suis plutôt
laïque, dans le sens où je ne
vois pas le rôle de la religion
dans l’Etat. Mais je trouve
aussi que cette question est dé-
passée. Dans ma génération, ce
clivage n’existe plus.
Et, parti de gauche, ou pas ?
Je sais d’où je viens. Mon père
était ouvrier à Clabecq. Nous
sommes ancrés dans les va-
leurs de gauche. Mais je ne suis
pas de gauche dans le sens où
la gauche, chez nous, c’est le PS.
Et le PS, c’est la culture du
clientélisme. Un entrepreneur,
qui crée de l’emploi dans la ré-
gion, faut-il lui jeter la pierre ?
Non. Ces clivages éculés datent
du siècle dernier.
Sur un plan plus personnel,
que devenez-vous ?
Pour l’instant, je m’occupe de
mes enfants, de ma maison…
De tout ce que je n’ai pas pu
faire avant ! J’attends de voir
comment l’organigramme
d’Ecolo sera redéfini. Ça risque
d’être difficile car il y a peu de
moyens, mais je continuerai à
faire de la politique, de toute
façon. Jamais je n’abandonne-
rai le navire. ■
Propos recueillis par
CORINNE TOUBEAU
11