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Evolution et perspectives de la transformation du riz à l’Office du Niger au


Mali.

Conference Paper · October 2013

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2 authors:

Yacouba Coulibaly Michel Havard


Nyeta Conseils Cirad - La recherche agronomique pour le développement
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Thème 3 : Transformation et commercialisation du riz

Evolution et perspectives de la transformation du riz à l’Office du


Niger au Mali

Y. M. Coulibaly, 1 M. Havard2
1
Nyeta conseils, Ségou, Mali ; 2 Centre de coopération internationale en recherche
agronomique pour le développement (CIRAD), Montpellier, France

Résumé

Créé en 1932, l’Office du Niger (ON) est l’un des grands périmètres irrigués d’Afrique
subsaharienne. Ses terres aménagées sont essentiellement destinées à la riziculture depuis
l’abandon du coton en 1971. Avec la généralisation de la riziculture intensive, et l’extension
des superficies aménagées, la production de paddy a doublé entre 1999 et 2012 (650 000
tonnes), ce qui a fortement augmenté les besoins en transformation du riz. Cette
communication analyse l’évolution des conditions de transformation et d’obtention d’un riz
de qualité, puis elle identifie des perspectives et opportunités pour les acteurs de ce secteur
important pour la sécurité alimentaire du pays. Les réformes institutionnelles du début des
années 1990 et l’augmentation des quantités à transformer ont favorisé le transfert de la
transformation du riz à de nouveaux acteurs (paysans, organisations paysannes [OP],
privés) utilisant des décortiqueurs. Il en a résulté une baisse des coûts de transformation au
détriment de de la qualité du riz commercialisé, car les décortiqueurs ne donnaient que du
riz non calibré alors que les rizeries industrielles proposaient plusieurs qualités de riz usiné.
Mais ces décortiqueurs ne peuvent pas satisfaire la demande croissante de riz de qualité
des consommateurs urbains du pays et de la sous-région. C’est pourquoi, des privés et des
OP ont fait le choix d’acquérir des équipements de transformation du riz plus performants :
minirizeries effectuant les opérations de nettoyage, décorticage, blanchiment, triage,
ensachage, etc. Mais leurs prix sont de 10 à 15 fois plus élevés que ceux des décortiqueurs.
De plus, des contraintes techniques, organisationnelles, commerciales et financières,
limitent la possibilité pour les transformateurs de capter le marché de riz de qualité national
et sous régional. Enfin, l’amélioration de la qualité du riz local, suppose des actions
combinées entre la production, la récolte, le battage, le stockage et la transformation, avec
un appui conséquent des structures de recherche, de formation et de conseil.

Mots clés : Riz, transformation, décortiqueur, rizerie, acteurs, rentabilité, compétitivité.


Thème 3 : Transformation et commercialisation du riz

1
Introduction

Le riz a un rôle central dans la sécurité alimentaire, problème crucial au Mali, un pays à
risques climatiques élevés. Le riz cultivé avec une maîtrise totale de l’eau est le seul produit
relativement sécurisé en termes de production. Les superficies jugées aptes à l’irrigation
sont évaluées à près de 2 200 000 ha, dont 20% seulement sont valorisées. Depuis 2008,
l’état a initié un programme spécial d’appui à la filière riz (initiative Riz) qui s’est traduit par
une augmentation croissante de la production de paddy qui a atteint 1 600 000 tonnes en
2009. Cette dynamique valorise les efforts du producteur malien, génère des emplois et
contribue à retenir les populations en zones rurales. Malgré cela, le Mali est obligé
d’importer 45 % du riz commercialisé pour couvrir ses besoins qui continuent de croître avec
l’augmentation de la population, les changements d’habitudes alimentaires, l’urbanisation,
etc. En effet, la consommation du riz croît en moyenne de 7,5 % par an depuis 1995 (Barris,
2005) et atteindrait 70 kg par habitant dans certaines zones urbaines.

La compétitivité de la filière riz malienne est confrontée à des contraintes de production du


paddy (accès aux intrants, respect des itinéraires techniques, pertes à la récolte et au
battage, etc.), de stockage et de transformation (manque d’infrastructures, équipements de
transformation peu performants, etc.). Dans le secteur de la transformation, les équipements
sont pour l’essentiel, des unités de décorticage utilisées à petites et moyennes échelles. Ces
unités donne un riz dont la qualité n’est pas satisfaisante : présence de saletés, d’impuretés,
de riz brisé, peu ou pas de conditionnement, etc. Tandis que les minirizeries installées
depuis une dizaine d’années donnent un riz décortiqué de meilleure qualité (peu ou pas
d’impuretés, séparation du riz entier et des brisures, et des sous-produits), correspondant
mieux à la demande des consommateurs. Quelque soient les équipements utilisés, les
rendements au décorticage varient selon les variétés de paddy, les conditions de récolte, la
qualité du stockage, le taux d’humidité du paddy et l’état des équipements de transformation
(Havard, 2003). Aujourd’hui, la qualité marchande du riz malien est variable, avec des taux
de brisures élevés, un nettoyage du paddy et un tri insuffisant du riz commercialisé. Et
l’augmentation continuelle des quantités de riz malien sur les marchés nécessite de
proposer différentes qualités de un riz afin de mieux répondre aux besoins des
consommateurs. Cette recherche de qualité nécessite d’améliorer les conditions de
production, de récolte, de battage, de stockage et de transformation du paddy produit au
Mali.

Cette communication est focalisée sur la transformation du riz à l’Office du Niger (ON).
Après une présentation de la production du riz, les évolutions des conditions de la
transformation et de la qualité du riz sont analysées, puis les contraintes du secteur de la
transformation sont caractérisées, et des perspectives et opportunités pour les acteurs de ce
secteur sont identifiées. La conclusion met l’accent sur l’importance de la transformation du
riz pour la sécurité alimentaire du Mali

Forte augmentation de la production du riz à l’Office du Niger depuis 25 ans

L’ON est un périmètre irrigué situé dans le delta intérieur du fleuve Niger dans la région de
Ségou. Sa création remonte au 5 janvier 1932 avec la construction du barrage de Markala
servant de point de départ pour l’irrigation gravitaire de plus de 1 million d’ha. Les 100 000
ha actuellement aménagés constituent le principal pôle de production rizicole au Mali
(Carte 1).

2
Carte 1. Les aménagements de la zone Office du Niger

3
La superficie, la production et les rendements ont fortement augmenté depuis 25 ans. Entre
1989, 1999, et 2012, la superficie est passée de 44 000 ha à 55 000 ha, puis 110 000 ha et
la production de 106 000 t à 319 000 t puis 650 000 t (ON, 2012). Les rendements ont
augmenté entre 1989 (2,4 t/ha) et 1999 (5,8 t/ha). Depuis, ils se maintiennent autour de
6 t/ha (Figure 1).

900000 14000
Surface en ha Rendement
800000 Production en T en kg/ha
12000
700000
10000
600000

500000 8000

400000 6000
300000
4000
200000
2000
100000

0 0
00/01 01/02 02/03 03/04 04/05 05/06 06/07 07/08 08/09 09/10 10/11 11/12
Années
rendement kg/ha surface en ha production en T

Figure 1. La production, les surfaces et les rendements en paddy dans la zone ON


entre les campagnes 2000/2001 à 2011/2012 (ON, 2008 ; ON, 2011 ; ON, 2012).

Sept zones de production sont distinguées : Niono, Molodo, N’Débougou, Kouroumari,


M’Béwani, Kolongo et Kè Macina. De nombreux projets d’extension des aménagements
sont envisagés. Certains connaissent déjà un début de réalisation à l’image du périmètre
irrigué d’Alatona financé dans le cadre du Millenium Challenge Corporation (MCC/USA),
dans les communes de Diabaly et Dogofri sur une superficie de 5 200 ha. Le nombre
d’exploitations familiales est de 55 212 dont 3 290 femmes chefs d’exploitation pour une
population de 389 904 habitants (ON, 2012). Le système de production dominant est la
riziculture avec maîtrise totale de l’eau en saison des pluies et en contre saison. Mais les
populations pratiquent également le maraîchage et l’élevage.

Les réformes institutionnelles de ces dernières décennies (restructuration de 1994,


élaboration d’un schéma directeur) ont modifié, le nombre, la qualité et les rôles des
différents acteurs de la filière riz à l’ON. Il en a résulté une plus grande responsabilisation
des producteurs et de leurs organisations et une intervention accrue du secteur privé.

Evolution des conditions de la transformation et de la qualité du riz en zone


ON

Ces dernières décennies, le secteur de la transformation du riz en zone ON a évolué en


plusieurs étapes qui ont permis de passer progressivement des rizeries industrielles avant
les années 90 aux décortiqueurs et minirizeries aujourd’hui (Tableau 1).

4
Tableau 1 : Répartition des unités de transformation du riz en zone ON en 2012

Zones Nombre de décortiqueurs « privés » Nombre de minirizeries


Macina 280 2
Kouroumari 305 2
Molodo 122 2
N’Débougou 342 2
Niono 86 1
M’Bewani 37 2
Total 1172 11
Source : ON, 2012.

Les rizeries industrielles de l’ON transforment le paddy commercialisé


par les agriculteurs

Jusqu’au début des années 90, les rizeries de l'ON transformaient la production de paddy
commercialisée par les agriculteurs, tandis que la production destinée à l’autoconsommation
était transformée manuellement et par des décortiqueurs. Ces rizeries proposaient à la
vente plusieurs qualités de riz usiné pour le marché malien : RM40 (riz malien 40 % de riz
entier), RM25, ELB (Entier Long Blanchi), BB (brisure blanchie), etc. (Havard, 2003). Au
début des années 90, le programme d’ajustement structurel agricole s’est traduit par la
libéralisation de la filière, le désengagement progressif de l’Etat et l’émergence de nouveaux
acteurs (Organisations de producteurs [OP] et privés) dans les activités de service aux
producteurs. Dans le secteur de la transformation du riz, ces nouveaux acteurs ont investi
surtout dans des décortiqueurs qui n’effectuent que le décorticage, mais qui sont moins
couteux que les rizeries industrielles qui effectuent le stockage, le nettoyage et le
décorticage du paddy, puis le blanchiement, le triage et le conditionnement du riz (Figure 2).

Unités Industrielles Unités Compactes Chinoises Décortiqueuses Engelberg


Grain entier : Grain entier : Grain entier :
paddy tout venant paddy tout venant paddy tout venant

Nettoyage : Nettoyeur, épierreur

Grain entier : paddy propre

Décorticage : Décortiqueur meules Décorticage : Décortiqueur rouleau

Décorticage et blanchiement
Séparation des issues : cribleur Séparation des issues : cribleur simultanés
Unité compacte

Décortiqueur cylindre en fer


Grain décortiqué : Balles Grain décortiqué : Balles Engelberg
riz cargo (80%) (20%) riz cargo (80%) (20%)

Blanchiment : Blanchisseur Blanchiment : Blanchisseur

Grain blanchi : riz Son Grain blanchi : riz Son


Balles
blanc (70%) (10%) blanc (70%) (10%) Grain blanchi
mélangées
Riz blanc
au son (35
(55 à 65%)
à 45%)
Triage : trieur Triage : trieuse CAFON

Riz Grosses Brisures Riz Grosses Brisures


entier brisures fines entier brisures fines

Pesage, ensachage : Bascule, ensacheur

Figure 2. Les différentes unités et étapes de la transformation du paddy

5
Les décortiqueurs répondent à une demande croissante de proximité

L’augmentation progressive de la production de paddy (Figure 1) a accru la demande de


transformation du paddy et les quantités de riz en vente sur les marchés. Les rizeries
industrielles en difficultés financières n’arrivaient plus à satisfaire la demande de
transformation du paddy commercialisé. Elles n’étaient pas non plus adaptées pour réaliser
le décorticage des quantités autoconsommées par les producteurs. Les agriculteurs, les
privés, les groupements de producteurs (GP) ont acheté des décortiqueurs fixes ou mobiles,
en majorité de type Engelberg de débits relativement faibles (200 à 400 kg/h) et peu couteux
entre 1 et 3 millions de Fcfa (1 $US = 520 fcfa). Ces décortiqueurs permettent de
transformer sur place la production de paddy autonconsommée par les producteurs sous
forme de prestations de service, mais aussi la production de paddy commercialisée par les
commerçants (500 à 800 Fcfa/sac de 75 à 80 kg). Ces décortiqueurs sont composés d’un
rouleau en fer nervuré qui réalise en un seul passage le décorticage et le blanchiment du riz
(Figure 3).

Figure 3. Schéma des décortiqueurs Engelberg et à rouleaux

N’étant pas équipées de systèmes de nettoyage du paddy et de triage du riz, ces


décortiqueurs ne donnent qu'un seul produit (le riz DP non calibré), souvent de qualité
insuffisante (taux de brisures élevés, présence d'impuretés, blanchiment insuffisant du riz,
etc.) pour être vendu en l'état sur les marchés. De nombreux prestataires de service
privilégient la rapidité de travail (et donc les recettes) tant que leurs clients sont satisfaits.
Cette décentralisation du décorticage a aussi permis aux transformateurs de récupérer la
valeur ajoutée de la transformation, et aux producteurs de valoriser les sous-produits (son).
Avec les décortiqueurs type Engelberg, le taux d'usinage varie entre 55 et 60%, avec un
taux de brisure jugé élevé par les consommateurs de plus en plus exigeants au Mali (CAE,
2001, Nyeta Conseils, 2000), mais aussi dans la sous-région, notamment en Côte d’Ivoire.

6
Divers types d’unités de transformation pour mieux répondre aux
besoins en riz des consommateurs

Les résultats d’essais au début des années 2000 (Cruz, 2001) ont donné avec les
décortiqueurs à rouleaux un taux d’usinage de 5 % supérieur à celui obtenu avec un
décortiqueur Engelberg (Figure 3). Ils ont aussi montré le rôle important de la variété. Un
rendement usinage plus élevé a été obtenu avec la BG 902 (70 %) qu'avec la Kogoni 911
(65 %) encore appelée Gambiaka qui produit moins de brisures et est davantage prisée par
les commerçants. Les décortiqueurs à rouleaux sont le cœur des minirizeries comprenant
aussi un blanchisseur, et parfois un nettoyeur de paddy, et un trieur de riz (Figure 2).

Pour satisfaire aux exigences des consommateurs, certains transformateurs ont choisi
d’acquérir des minirizeries plus performantes que les décortiqueurs (Tableau 2). Une
minirizerie réalisant les opérations de nettoyage du paddy au triage du riz, coûte entre
15 000 000 fcfa pour les premiers modèles chinois et 35 000 000 fcfa pour le modèle de la
Société Coopérative des Forgerons à l’Office du Niger (SOCAFON) qui fabrique aussi des
matériels agricoles de traction animale (Djiré, 2009). La capacité annuelle de transformation
d’une minirizerie est évaluée à environ 2000 tonnes de paddy. Actuellement 11 minirizeries
sont réparties sur l’ensemble des 6 zones de productions de riz de l’ON. Le calibrage du riz
(en ELB et BB) est pratiqué seulement par deux minirizeries, et le plus souvent à la
demande.
Tableau 2 : Caractéristiques de quelques minirizeries en zone ON

Promoteurs Types d’unités Commentaires


N°1 Minirizerie Installation : 2005-2006. Le promoteur fait partie d’une
(Zone de SOCAFON OP qui exploite plus de 250 ha de riz.
NDébougou) 1500-2000 kg/h Approvisionnement en paddy : Remboursement en
nature (paddy) des crédits d’intrants et des frais de
repiquage des membres, sans contrat formel.
Calibrage : ELB et brisure
Prix de vente : 400 fcfa/kg pour ELB et 350 fcfa/kg pour
la brisure
Conditionnement : Sacs (50 et 25 kg) portant un logo.
Marché visé : Ségou, Bamako
N°2 Grande Installation : 2000-2002
(Zone de décortiqueuse Approvisionnement en paddy : Achat de paddy à la
Niono)2 Type SB 30 qualité avec des OP (sans contrat), prestation de
400-500 kg/h service
Calibrage : ELB et brisure
Conditionnement : sacs (50 et 25 kg) portant le logo
(Riz Etoile du Delta)
Prix de vente : 400 Fcfa/kg
Marché visé : Ségou et Bamako
N°3 Minirizerie Installation : Trois mini rizeries en 2009 Macina Molodo
(Zones de Chinoise (chinoise), Kouroumari (SOCAFON) au compte des
Molodo, Macina, 700-800 kg /h coopératives membres.
Kouroumari) La fédération cherche du crédit intrants pour les OP.
Approvisionnement en paddy : Remboursement en
nature (paddy) des crédits par les membres.
Calibrage : Non
Prix de vente : En fonction des prix du marché
Conditionnement : Sacs de 50 kg
Marché : Bamako, Ségou

7
Promoteurs Types d’unitésCommentaires
N°4 Minirizerie Installation : 2000
(Zone de Niono) Chinoise Approvisionnement en paddy : Uniquement de la
700-800 kg/h prestations de services
Calibrage : Non
N°5 Grande Installation : 2000-2002
(zone de Niono) décortiqueuse Approvisionnement en paddy : Uniquement de la
Type SB 30 prestation de service
400-500 kg/h Calibrage : Non
N°6 Minirizerie Installation : Deux rizeries en 2010 (Kouroumari et
(Zones de SOCAFON NDébougou) au compte des coopératives membres. La
kouroumari et 1500-2000 kg/h fédération cherche du crédit intrants pour les OP
NDébougou Approvisionnement en paddy : Remboursement en
(ND2) nature (paddy) des crédits des membres.
Calibrage : Non

Les contraintes du secteur de la transformation du riz à l’ON

Jusqu’à présent, les résultats du secteur de la transformation du riz à l’ON ne sont pas à la
hauteur des attentes :
• les coûts de transformation ont été réduits sensiblement, mais la qualité du riz obtenu
s’en trouve affectée ;
• la diversité des demandes des consommateurs en qualité de riz ne peut pas être
satisfaite ;
• de nombreuses unités de transformation sont en difficultés à cause de la concurrence,
mais aussi de choix d’équipements inappropriés, d’absence de suivi et d’outils de
gestion.

Les contraintes du secteur de la transformation du riz à l’ON sont liées à la qualité


recherchée tant pour le paddy que pour le riz, et aux performances des équipements et des
unités de transformation. Elles concernent aussi bien le secteur de la production que celui
de la transformation.

Obtenir un paddy et du riz de qualité à l’Office du Niger.

La qualité du riz blanc dépend de celle du paddy. Les paramètres à contrôler pour le paddy
sont : la pureté variétale, la propreté (pas de paille, ni de corps étrangers : mottes de terre,
cailloux, bois, métal), l'humidité du paddy doit être comprise entre 12 et 14 %, et la maturité
au moment de la récolte. La non observation de l'un de ces paramètres peut conduire à la
production d'un riz de qualité peu appréciable. En effet, un mélange hétérogène rend difficile
le réglage des machines, et un mauvais remplissage des grains donne un taux d'usinage
plus faible.

La qualité du riz n’a pas la même signification selon les personnes et acteurs de la filière.
Les commerçants et les consommateurs de riz blanc ont de plus en plus d'exigences sur : la
couleur, la propreté, l'homogénéité des grains, le taux de brisure. Un riz de qualité est
propre, blanc, avec un taux de grains entiers supérieur à 60 %. Un riz de moindre qualité est
moins blanc et contient moins de 50% de grains entiers. Pour ceux qui achètent le paddy et
le transforment, le taux d'usinage est plus élevé avec un riz qui contient plus de brisures.
Pour les transformateurs, la qualité part du paddy qui ne doit pas contenir de pierres, qui
n'est pas humide, afin d’obtenir un bon débit des équipements et le moins de brisures
possibles.

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Obtenir un paddy et un riz de qualité dépend des contraintes techniques suivantes :
• des pratiques de production, de récolte, de battage et de stockage du paddy ne
permettant pas d’obtenir les paramètres de qualité du paddy signalés ci-dessus ; il en
découle une baisse des revenus des producteurs (Figure 4) ;
• des équipements de transformation peu performants et inadaptés qui affectent le
rendement à l’usinage et la qualité du produit fini ;
• le non-respect des règles de la transformation : pas de nettoyage du paddy, mélange de
variétés, taux d’humidité trop élevé ou trop faible, pas de calibrage ;
• des infrastructures de stockage peu appropriées.

Au niveau des Mauvaises conditions de récolte, battage


parcelles et des et stockage
exploitations
agricoles Pertes de production et dépréciation de la qualité du paddy

Au niveau des Mauvaises conditions de transformation


unités de
transformation
Dépréciation qualité des produits transformés

Au niveau de la Difficultés de pénétration des marchés


commercialisation Baisse des prix de vente

Conséquences
pour les Difficultés de vente du paddy et de commercialisation du riz
producteurs Baisse des revenus

Figure 4. Conséquences pour les producteurs des mauvaises pratiques de récolte,


battage, stockage et transformation du paddy

Améliorer les performances techniques et économiques des unités de


transformation du riz en zone ON

Il s'agit pour les propriétaires d’améliorer la gestion de leurs unités de transformation, en vue
de les rendre plus performantes techniquement et économiquement. Cette gestion concerne
plusieurs aspects :
- Assurer l’approvisionnement régulier et stocker un paddy de qualité acheté à un prix
raisonnable ;
- Faire fonctionner dans des conditions optimales (techniquement, financièrement, sur le
plan de la main d’œuvre) des unités de transformation permettant de répondre aux
besoins en riz des consommateurs ;
- Ecouler les produits obtenus (riz, son) au meilleur prix, selon des conditionnements
adaptés à la demande des consommateurs.

Améliorer les performances des unités de transformation du riz, dépend de différentes


contraintes :
- Techniques : mauvais choix des équipements composant les unités de transformation,
maîtrise insuffisante des installations et équipements ;

9
- Organisationnelles : gestion irrégulière de l’approvisionnement des unités en paddy de
qualité, mauvaise organisation du travail, faible niveau d’alphabétisation et d’éducation
des personnels et des responsables ;
- Commerciales : variations des prix d’achat du paddy, difficultés de formation des prix de
vente à cause de la non maîtrise des coûts de production, absence d’une stratégie de
marketing appropriée pour les produits finis ;
- Financières : retard dans la mise en place des crédits de commercialisation par les
partenaires financiers, faible couverture des besoins de financement.

.Opportunités et perspectives pour le secteur de la transformation du riz à l’ON

Les importantes potentialités d’augmentation de la production du riz en zone ON, augurent


de bonnes perspectives pour le secteur de la transformation qui a un rôle important à jouer
dans l’amélioration de la compétitivité du riz local. L’installation des minirizeries montre que
la production de plusieurs qualités de riz, correspondant aux attentes des consommateurs et
l’amélioration des performances techniques et économiques des installations de
transformation sont possibles. L’objectif vise à améliorer la qualité du paddy commercialisé,
en mettant en œuvre de bonnes pratiques. Mais, la réussite et la viabilité des unités de
transformation nécessitent un accompagnement (conseil et formation) sur les points
suivants :
• Des études de faisabilités technique et économique détaillées des projets d’unités de
transformation du riz ; quels équipements choisir, comment les combiner, comment les
rentabiliser ?
• Un accompagnement des gestionnaires de ces unités pour améliorer la qualité du
service fourni, la gestion des approvisionnements en paddy, et les performances
techniques et économiques des unités ;
• Des activités de renforcement des capacités des acquéreurs, des gestionnaires sur les
aspects techniques et économiques du fonctionnement des unités de transformation.

L’existence de compétences, d’expertises et d’expériences d’organismes locaux (à


l’exemple de Nyeta Conseils et de SOCAFON) dans le secteur de la transformation du riz à
l’ON est un atout pour le développement d’activités de fabrication, de formation et d’appui-
conseil. Ainsi, SOCAFON a conçu des équipements adaptés : décortiqueur, minirizerie.
Nyéta Conseil a développé des :
• outils informatisés d’aide à la décision pour des projets d’unités de transformation
permettant de réaliser des études de faisabilité économiques de ces projets ;
• outils informatisés d’aide à la gestion des unités de transformation : élaboration de plan
de trésorerie, estimation des besoins en fonds de roulement, suivi technico-économique
des unités, etc.
• modules spécifiques de conseil de gestion et de formation technique et économique
pour les différents types d’unités : décortiqueurs, minirizerie et rizerie industrielle.

Conclusions

Le développement de la culture du riz au Mali se justifie par ses effets sur les équilibres
macroéconomiques, sur la sécurité alimentaire et sur la pauvreté. La transformation du riz
est une activité qui attire de plus en plus d’investisseurs privés. Toutefois, au regard des
attentes des consommateurs la nécessaire amélioration de la qualité du riz local, suppose
des actions combinées entre la production, la récolte, le battage, le stockage et la
transformation, avec un appui conséquent des structures de recherche, de formation et de
conseil.

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Cette recherche de l’amélioration de la qualité de la transformation du riz pose des
questions à traiter dans de nouvelles études :
- la mise en œuvre de bonnes pratiques pour la production d’un paddy de bonne qualité
engendre-t-elle une augmentation des coûts de production et dans quelles proportions ?
et à partir de quel prix de vente la production d’un paddy de qualité est rentable ?
- Quels sont les coûts supplémentaires liés à la production d'un riz usiné de bonne qualité
et calibré ? Quels sont les types d'équipements et d’unités de transformation adaptés et
rentables pour quels types de riz transformés ? et quels sont les prix de vente rentables
pour les différentes qualités de riz vendues ?

Bibliographie

Barris, 2005. La filière riz au Mali : compétitivité et perspectives de marchés. Paris, AFD.

CAE, 2001. Test d'amélioration de la qualité du riz produit en zone Office du Niger. CAE,
Bamako, 15 p.

Cruz J.F., 2001. Transformation du riz au Mali. Rapport de mission URDOC à Niono, 22 au
26 janvier. CIRAD, Montpellier, 8 p.

Direction Nationale du Génie Rural (DNGR), 2009. Analyse économique de trois chaînes de
valeur de la filière riz. Bamako, DNGR, Mali.

Djiré O., 2009. La fabrication locale d’équipements agricoles : l’expérience de la Socafon au


Mali. Grain de Sel 48 : 27.

Havard M., 2003. Conseil de gestion aux petites et moyennes entreprises de décorticage du
riz auprès de l'URDOC-2. Compte-rendu de mission au Mali, 20 avril au 3 mai 2003. CIRAD,
Montpellier, 37 p.

Nyèta Conseils-Afrique Verte, 2000. Test d’amélioration de la qualité du riz en zone Office
du Niger au Mali. Nyeta Conseils, Afrique Verte, Niono, Mali.

ON, 2008. Rapport bilan de campagne 2007/2008. Office du Niger, Ségou, Mali.

ON, 2011. Rapport bilan de campagne 2010/2011. Office du Niger, Ségou, Mali.

ON, 2012. Rapport bilan de campagne 2011/2012. Office du Niger, Ségou, Mali.

Sites internet : WWW.office-du-niger.org.ml

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