Sunteți pe pagina 1din 9

La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Mise au point

Dosage des chaînes légères libres : indications et méthodes


Free light chains assay: Indications and methods
J.-P. Martellosio a , X. Leleu b,c , P. Roblot a,d , M. Martin a,d , M. Puyade a,∗,c
a
Service de médecine interne, maladies infectieuses et tropicales, centre hospitalier universitaire de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, 86021 Poitiers cedex,
France
b
Service d’onco-hématologie et thérapie cellulaire, CHU de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, Poitiers cedex, France
c
CIC 1402, CHU de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, Poitiers cedex, France
d
Université de Poitiers de médecine pharmacie, 6, rue de la Milétrie, TSA 51115, 86073 Poitiers cedex 9, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : Le dosage des chaînes légères libres sériques (CLLs) est un marqueur important dans les dyscrasies
Disponible sur Internet le 9 mars 2019 plasmocytaires. Il est ainsi recommandé en première intention pour le diagnostic des gammapathies
monoclonales, en association à l’électrophorèse et à l’immunofixation des protides sériques. Les CLLs
Mots clés : ont aussi un rôle pronostique et permettent de suivre la réponse thérapeutique et la rechute de certaines
Chaines légères libres sériques pathologies avec gammapathie monoclonale. Trois dosages sont actuellement disponibles en France, celui
Physiopathologie ®
® de référence à ce jour étant le Freelite , les deux autres nécessitant de plus amples validations. Ces trois
Freelite ®
Gammapathie monoclonale tests ne sont pas interchangeables dans le suivi de la réponse thérapeutique. Le test Freelite fait partie
Indications des critères diagnostiques du myélome de l’International Myeloma Working Group 2014, et possède une
meilleure sensibilité que la protéinurie de Bence Jones pour le diagnostic, la réponse thérapeutique et
le suivi des myélomes à chaînes légères. Il représente par ailleurs le marqueur principal de la réponse
thérapeutique dans l’amylose associée aux chaînes légères et permet de stratifier le risque d’évolution
des gammapathies monoclonales de signification indéterminée. Enfin, des études ont montré son intérêt
dans le diagnostic de sclérose en plaque et dans le dépistage d’une gammapathie monoclonale devant
un tableau d’insuffisance rénale aiguë. Son utilisation, aujourd’hui incontournable dans le myélome ou
l’amylose, pourrait s’étendre prochainement au suivi des maladies auto-immunes.
© 2019 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: Serum free light chain (sFLC) assay is an important marker in plasma cell dyscrasia. It is thus recom-
Free light chains mended for the diagnosis of monoclonal gammopathy, together with serum protein electrophoresis and
Pathophysiology immunofixation. sFLC assay has also a prognostic value and is a criterion for treatment response and
®
Freelite relapse of some monoclonal gammopathies. Three assays are currently available in France, the gold stan-
Monoclonal gammopathy ®
dard being the Freelite assay, the two others requiring further validation. These three assays are not
Indications ®
interchangeable during patient’s follow-up. The Freelite assay is integrated in the myeloma diagnostic
criteria by the International Myeloma Working Group 2014, and has a higher sensitivity than Bence Jones
®
protein test for diagnosis, treatment response and follow-up of light chain myeloma. The Freelite assay
is the main marker of therapeutic response in light chain amyloidosis and allows to stratify the risk of
progression in monoclonal gammopathy of undetermined significance. Some studies have also shown
its usefulness in diagnosis of multiple sclerosis and in screening for monoclonal gammopathy in cases of
®
acute renal failure. The Freelite assay is then currently essential in myeloma or amyloidosis, and could
be soon extended to the management of autoimmune diseases.
© 2019 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : mathieu.puyade@chu-poitiers.fr (M. Puyade).

https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.01.005
0248-8663/© 2019 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
298 J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305

1. Introduction réticuloendothélial. La clairance du système réticuloendothélial est


indépendante du poids moléculaire. Ainsi, en cas d’insuffisance
La protéinurie de Bence Jones a longtemps été le seul dosage per- rénale sévère, le ratio / est orienté par l’accumulation plus impor-
mettant une mesure des chaînes légères, de manière indirecte dans tante de CLL , d’où l’utilisation d’un plus grand intervalle de
les urines [1]. Le dosage des chaînes légères libres sériques (CLLs) référence (0,37–3,1) [9].
est disponible depuis 2001. Initialement, il permettait de mettre
en évidence une gammapathie monoclonale de façon très sensible 2.3. Causes d’augmentation des CLLs
en cas d’anormalité du ratio des chaînes légères / [2]. Depuis, de
multiples applications se sont développées, essentiellement dans 2.3.1. Augmentation monoclonale (ratio / anormal)
le domaine de l’oncohématologie et de la néphrologie, et d’autres Un ratio / anormal témoigne d’un excès de production d’un
sont en cours, notamment dans les maladies auto-immunes. même isotype de CLLs, lié à la prolifération d’un clone lymphocy-
Trois tests sont actuellement disponibles en France : celui de taire B. Les causes d’une telle prolifération sont multiples, incluant
®
référence initial Freelite , commercialisé depuis 2001 par The Bin- le myélome, la gammapathie monoclonale de signification indéter-
ding Site© [2], qui est le plus amplement validé et utilisé, le N minée (GMSI), la leucémie lymphoïde chronique (LLC), la maladie
® ®
Latex FLC assay de Siemens© depuis 2011 [3], et le test Seralite de Waldenström (MW) et les autres lymphomes de bas grade,
d’Abingdon Health© , commercialisé depuis 2016. l’amylose associée aux chaînes légères (AL), et le plasmocytome.
Cette mise au point sera ainsi principalement focalisée sur le test Les critères diagnostiques et la fréquence de ratio / anormal
®
Freelite , compte tenu de ses indications vastes, d’une prescrip- des différentes dyscrasies plasmocytaires sont proposés dans les
tion souvent excessive, et de la découverte récente d’un rôle dans Tableaux 1 et 2 respectivement.
les pathologies extrahématologiques. Seront tout d’abord abor-
dés les rôles physiologiques et pathologiques des chaînes légères, 2.3.2. Augmentation polyclonale (ratio / normal)
leurs caractéristiques pharmacocinétiques, ainsi que les principes Un ratio / normal en cas d’augmentation des CLLs témoigne
®
de leur dosage. Les différentes indications du test Freelite , en d’une prolifération polyclonale lymphocytaire B (maladies auto-
termes de diagnostic, de pronostic, et de suivi sous traitement immunes, infections virales chroniques) et/ou d’une diminution de
seront ensuite développées, puis seront abordées les rares données la filtration glomérulaire des Ig polyclonales (insuffisance rénale,
médico-économiques disponibles concernant les trois tests. âge élevé) [10].

3. Explorations biologiques des chaînes légères libres


2. Physiologie des chaînes légères libres
sériques
2.1. Structure et production
Pour la suite, les termes CLLi et CLLni seront utilisés respective-
ment pour les CLLs impliquées (isotype monoclonal sécrété par le
Une immunoglobuline (Ig) entière est constituée de deux
clone lymphocytaire B) et les CLLs non impliquées (isotype polyclo-
chaînes lourdes et de deux chaînes légères identiques comportant
nal résiduel). Le terme dFLC représentera la différence CLLi – CLLni,
chacune une région variable et une région constante (Fig. 1). Il existe
et le ratio des chaînes légères impliquées correspondra au rapport
cinq types de chaînes lourdes définissant les isotypes d’Ig (IgG, IgA,
CLLi/CLLni.
IgM, IgD, IgE), et deux isotypes de chaînes légères, kappa (␬) et
lambda (␭). Le réarrangement du locus ␬ précède celui du locus ␭
3.1. Électrophorèse et immunofixation des protides sériques
et, s’il est productif, l’expression des gènes  est alors inhibée (phé-
nomène d’exclusion isotypique) [4]. Les chaînes lourdes et légères
L’électrophorèse des protides sériques (EPS) est un examen bio-
des Ig entières sont synthétisées de façon asynchrone et assem-
logique permettant la séparation et l’analyse des protéines sériques
blées dans le réticulum endoplasmique des lymphocytes B avec
selon leur poids moléculaire, via leur migration dans un champ
une production de chaînes légères de 10 à 40 % supérieure à celle
électrique. L’EPS permet ainsi la mise en évidence et la quantifica-
des chaînes lourdes [5]. Cet excès de production, dont la cause est
tion d’une Ig monoclonale entière sous la forme d’une bande étroite
inconnue, est excrété sous forme libre dans le sérum par les plas-
(pic) migrant dans la région des ␥-globulines (IgG, IgM) ou en ˇ-
mocytes, représentant environ 500 mg/j de CLLs polyclonales [6].
ou ␣2-globulines (IgA). La caractérisation de l’isotype de l’Ig mono-
En comparaison la synthèse d’IgG sériques est d’environ 33 mg/kg/j
clonale est effectuée par immunofixation (IF) sur gel d’agarose ou
[7].
par immunotypage par électrophorèse capillaire. Ainsi, en cas de
myélome à chaînes légères (MCL), l’EPS peut montrer une hypo-
2.2. Métabolisme gammaglobulinémie polyclonale résiduelle et plus rarement un pic
de chaînes légères. Toutefois, l’EPS ne permet pas une quantifica-
La concentration de CLLs dépend de la quantité synthétisée tion des CLLs, tout comme l’IF des protéines sériques dont le seul
par les plasmocytes et de la clairance rénale. La demi-vie est de rôle est la mise en évidence d’une CLL et de son caractère monoclo-
deux à six heures (contre vingt-et-un jours pour les IgG), les CLLs nal. Le seuil de détection des CLLs par EPS est de 2000 mg/L pour 
étant rapidement et librement filtrées par les glomérules, puis (migration en ˇ2-globulines) et de 500 mg/L pour  (migration en
quasi-totalement réabsorbées au niveau du tubule proximal par ␥-globulines), contre 150 mg/L et 100 mg/L respectivement par IF
endocytose, via les récepteurs protéiques saturables mégaline et sérique [2].
cubiline [2,6]. Ainsi, en condition physiologique, la quantité excré-
tée de chaînes légères libres dans les urines est très faible (environ 3.2. Dosage pondéral des CLLs
1–10 mg/j) [8].
®
Chez les individus sains, le ratio / moyen est de 0,6 (0,26–1,65) 3.2.1. Par anticorps polyclonaux : test Freelite
®
[2]. Les CLLs  sont filtrées trois fois plus rapidement que les CLLs Le test FreeLite est actuellement la méthode de référence pour
 car ces dernières forment plus fréquemment des dimères, ce qui le dosage des CLLs, et le seul recommandé par les sociétés savantes
double leur poids moléculaire et ralentit leur clairance [9]. En cas de internationales.
diminution de la filtration glomérulaire, l’élévation des CLLs affecte Ce test mesure, par méthode immuno-néphélémétrique
plus  que  car la clairance des CLLs est détournée vers le système automatisée, les concentrations sériques des chaînes  (N :
J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305 299

Fig. 1. Structure d’une immunoglobuline entière (chaînes légères et chaînes lourdes) et des chaînes légères libres  et .
Figure fournie par The Binding Site© .

Tableau 1
Critères diagnostiques des principales dyscrasies plasmocytaires selon l’IMWG 2014 [25].

Plasmocytes Plasmocytes Ig monoclonale ≥ 1 marqueur Signes Biopsiec ␬/␭ anormald Ig monoclonale


> 10 % 10–60 % sérique > 30 g/L d’évolutivitéa d’amyloseb sérique
ou < 30 g/L
Urinaire > 500 mg/j

GMSI X
SMM X ou X
Myélome X X
Plasmocytome X
Amylose AL X X X

GMSI : gammapathie monoclonale de signification indéterminée ; SMM : myélome multiple indolent (smoldering multiple myeloma en anglais) ; Ig : immunoglobuline.
a
Ratio CLLi/CLLni > 100, ou ≥ 1 lésion focale à l’IRM de plus de 5 mm ou plus, ou plasmocytose médullaire ≥ 60 % ou au moins 1 des événements suivants : hypercal-
cémie > 2,75 mmol/L, insuffisance rénale avec clairance de la créatinine < 40 mL/min reliée au myélome, hémoglobine inférieure à 10 g/dL, ≥ 1 lésion osseuse ostéolytique
radiologique.
b
Atteinte rénale, cardiaque, gastro-intestinale, hépatique, ou des nerfs périphériques.
c
Coloration au rouge Congo positive et mise en évidence de chaînes légères par spectrométrie de masse ou microscopie électronique
d
Preuve d’un clone plasmocytaire soit par EPS, EPU, FLC ou myélogramme.

Tableau 2
Fréquence d’anomalie du ratio / anormal selon les dyscrasies plasmocytaires (d’après ([3,20,27]8)).

GMSIa SMMb Myélome MCLc Amylose AL Plasmocytome

Ratio ␬/␭ anormal 33–42 % 70–81 % 96 % 100 % 88 % 55 %

a
Gammapathie monoclonale de signification indéterminée.
b
Myélome multiple indolent (smoldering multiple myeloma).
c
Myélome à chaînes légères.

3,3–19,4 mg/L) et  (N : 5,7–26,3 mg/L) et calcule le ratio / La principale limite de ce test est liée aux variabilités des
(N : 0,26–1,65) [2]. Les anticorps (Ac) polyclonaux utilisés sont réactifs présents dans les différents lots et appareils de mesure.
conjugués à des particules de latex, réagissant uniquement avec D’autre part, des résultats faussement élevés peuvent être obser-
des épitopes cryptiques des chaînes légères, accessibles unique- vés en cas de polymérisation des CLLs [11], phénomène se
ment lorsque celles-ci sont de type libre. Ceci permet de réduire produisant dans une petite proportion de patients atteints de
ainsi la réactivité croisée avec les chaînes légères liées aux chaînes gammapathie monoclonale. Ainsi, la formation de multimères
lourdes des Ig entières. De plus, l’utilisation d’Ac polyclonaux per- au lieu de monomères ou dimères, agissant comme des cibles
met une plus large détection d’épitopes de CLLs, comparativement multi-antigéniques, accélère la formation d’agrégats. De rares faux
®
aux Ac monoclonaux. Le test FreeLite fournit des résultats quanti- négatifs peuvent aussi être observés en l’absence de détection
®
tatifs plus rapides (environ trente minutes) que l’EPS et l’IF du fait de d’« épitopes privés » de CLLs (épitopes cibles des Ac du test Freelite ,
l’analyse automatisée et est disponible sur un grand nombre de dis- Fig. 1). Enfin, un effet « excès d’antigène » a été décrit en cas
® ®
positifs d’analyses néphélémétriques (dont Optilite et SPAplus de concentrations très élevées de CLLs, qui vont alors modifier
©
de the Binding Site ). Selon des données du fabricant, le réactif a l’interaction antigènes–anticorps, entrainant la formation de com-
un seuil de détection de 3–4 mg/L de CLLs, donc nettement plus bas plexes immuns plus petits et ainsi une sous-estimation des CLLs
que celui de l’EPS et de l’IF. [11].
300 J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305

3.2.2. Par anticorps monoclonaux 4. Intérêt du dosage des chaînes légères libres sériques en
Deux tests utilisant des Ac monoclonaux ont été développés pratique
®
depuis 2011 dans le but de concurrencer le test Freelite . Une
moindre variabilité de lot à lot a été observée avec ces tests [12]. 4.1. Dans les pathologies clonales

® ® 4.1.1. Myélome
3.2.2.1. N Latex FLC assay . Le N Latex FLC assay est commer-
cialisé par Siemens© depuis 2011. Le dosage n’est réalisable que 4.1.1.1. Diagnostic. Le myélome est défini, par opposition à la GMSI,
par néphélémétrie avec un panel d’appareils d’analyse disponibles par la présence de plus de 10 % de plasmocytes médullaires, et
moins important. Les concentrations sériques de référence des le plus souvent d’une gammapathie monoclonale. Parmi les myé-
chaînes  et  pour ce test sont respectivement de 6,7–22,4 mg/L lomes à Ig intacte on distingue les formes indolentes (SMM, pour
et de 8,3–27,0 mg/L, avec un ratio / de 0,31–1,56 [3]. Le test smoldering multiple myeloma), et les formes évolutives.
® ®
FreeLite et le N Latex FLC assay ne sont pas interchangeables dans Un ratio / anormal est observé dans 96 % des myélomes, alors
le suivi sous traitement en raison d’une mauvaise correspondance qu’une gammapathie monoclonale n’est mise en évidence que dans
entre les deux tests (81 % pour  et 74 % pour ) [13]. 87 % des cas par EPS seule, dans 94 % des cas par EPS + IF, et dans
® 100 % des cas par EPS + IF + CLLs [20]. Plus clairement, cette diffé-
À notre connaissance, à ce jour, le N Latex FLC assay n’a été
validé que dans l’amylose AL, dans laquelle ses performances diag- rence de détection de 6 % entre 94 % et 100 % pourrait s’exprimer
nostiques et pronostiques sont similaires à celle du test de référence ainsi : pour détecter un myélome supplémentaire ou savoir s’il
® est mesurable uniquement sur les CLLs il faudrait réaliser dix-sept
Freelite [14]. Dans le myélome, une seule étude portant sur qua-
® ® dosages de CLLs.
rante patients a comparé le N Latex FLC assay au test Freelite .
Elle a montré une faible corrélation pour la mesure des CLLs  et Les MCL représentent 20 % des myélomes [21]. Dans une étude
, un coefficient de concordance faible de 0,52 pour le ratio /, et portant sur 113 patients ayant un MCL, Dejoie et al. ont montré que
®
une sensibilité de détection inférieure au test Freelite (41 % contre la totalité de ces patients avaient un ratio / anormal et un taux de
62,5 %) lorsque le ratio / obtenu par chacune des méthodes était CLLi mesurable pour le suivi selon l’IMWG (≥ 100 mg/L) [22], mais
comparé aux résultats d’EPS, EPU, et IF sérique et urinaire [15]. De que seulement 64 % avaient une PBJ en EPU mesurable pour le suivi
nouvelles études sont donc nécessaires avant de pouvoir recom- (≥ 200 mg/24 h) [19]. Ceci témoigne d’une meilleure sensibilité du
® dosage des CLLs comparativement à la PBJ pour la détection et le
mander le N Latex FLC assay en pratique clinique en dehors de
l’amylose AL. suivi des MCL. Le dosage des CLLs permet ainsi de pouvoir suivre
les 36 % de patients ayant un MCL qui ne peuvent être suivis sur la
® ® PBJ, et remplace au moins dans ces cas l’EPU pour le suivi.
3.2.2.2. Test Seralite . Le test Seralite est commercialisé depuis
Enfin, environ 1 à 3 % des myélomes sont non sécrétant [21,23],
2016 par Abingdon Health© . Il utilise aussi des Ac monoclo-
définis par l’absence de composant monoclonal détectable par
naux anti-␬ et anti-␭ mais la méthode de détection se fait par
EPS/EPU et IF, associée à un ratio / normal [23]. Le critère de
Elisa (enzyme-linked immunosorbent assay) avec une technique
normalité du ratio, ajouté récemment, a permis de reclasser une
d’inhibition compétitive limitant l’effet « excès d’antigène » [16].
majorité de patients étiquetés « non sécrétant » en MCL [24]. Le
Les concentrations sériques de référence des chaînes  et  sont
dosage des CLLs est donc nécessaire devant un myélome sans pic
respectivement de 5,2–22,7 mg/L et de 4,0–25,1 mg/L, avec un ratio
monoclonal, afin d’en vérifier le caractère sécrétant ou non, cette
/ de 0,5–2,5 (données fabriquant). Ses avantages sont la facilité
distinction ayant un impact sur le pronostic, la méthode de suivi,
de réalisation et la rapidité (résultat disponible en dix minutes).
® et la thérapeutique (les patients ayant un véritable myélome non
En comparaison au test Freelite dans le MCL, les valeurs absolues
sécrétant étant exclus des essais thérapeutiques).
de CLLs étaient différentes mais avec une concordance proche de
Le dosage des CLLs est donc obligatoire lors du bilan initial d’un
100 % au diagnostic et dans le suivi de la réponse thérapeutique
myélome sans pic monoclonal, ou d’un myélome avec pic sans cri-
avec la détermination de seuils propres (ex. augmentation de la
® tère CRAB afin de déterminer si le ratio CLLi/CLLni est supérieur à
dFLC > 30 mg/L pour définir la rechute avec Seralite et > 200 mg/L
® 100 (paragraphe suivant Thérapeutique). Il est recommandé mais
avec Freelite ) [17]. Il a aussi été évalué dans l’insuffisance rénale.
non obligatoire devant un myélome avec pic et présence d’au moins
Ainsi, le ratio / est adapté en cas d’insuffisance rénale sévère (N :
un critère CRAB.
0,14–2,02), et une dFLC ≥ 400 mg/L permet de porter le diagnostic
de néphropathie à cylindres myélomateux (NCM) devant une insuf-
4.1.1.2. Thérapeutique. Un ratio CLLi/CLLni > 100, indépendam-
fisance rénale aiguë et un ratio / anormal, avec une sensibilité de
ment d’une atteinte osseuse, rénale, d’une anémie ou d’une
91 % et une spécificité de 100 % [18]. Pour les même raisons que pré-
® ® ® hypercalcémie, est associé à un risque de progression d’un SMM en
cédemment, les tests Seralite , Freelite et le N Latex FLC assay ne
myélome de 80 % à deux ans, et fait ainsi partie des nouveaux cri-
sont pas interchangeables dans le suivi de la réponse thérapeutique
tères d’initiation de traitement dans le myélome, qui ont remplacé
[12].
la classification de Salmon et Durie [25].

3.3. CLL urinaires et protéinurie de Bence-Jones 4.1.1.3. Pronostic. Le risque de progression d’un SMM en myélome
est de 10 % par an durant les cinq premières années, puis de 3 % par
Les CLL urinaires (CLLu) proviennent de l’excrétion urinaire des an les cinq années suivantes, et de 1–2 % par an pour les dix années
CLLs, et sont le constituant de la protéinurie de Bence Jones (PBJ) suivantes [26]. Un ratio CLLi/CLLni > 8 (mais < 100) est associé à un
classiquement recherchée sur les urines de 24 h dans le myélome. risque significatif de progression vers le myélome ou l’amylose AL
La recherche de PBJ est effectuée par électrophorèse des protides (OR 2,3 ; IC95 %, 1,6–3,2) [27], de 40 % à deux ans [25]. Le ratio des
urinaires (EPU) et IF urinaire. Les CLLs étant réabsorbées en quasi- CLLs fait ainsi partie des critères de SMM à haut risque évolutif, avec
totalité au niveau du tubule proximal, la présence de CLLu nécessite un impact thérapeutique : plutôt qu’une abstention thérapeutique,
que les CLLs dépassent les capacités de réabsorption tubulaire [10]. un traitement individualisé tend à être proposé à ces patients à haut
Les CLLu ne représentent donc qu’un marqueur indirect du chan- risque évolutif actuellement, dans le cadre d’essais thérapeutiques.
gement des taux sériques des CLLs, et peuvent être négatives ou
disparaître alors que les CLLs restent anormales. Ainsi la recherche 4.1.1.4. Suivi et progression précoce du myélome à Ig intacte. Il
de PBJ est supplantée par le dosage des CLL sanguines [19]. n’existe pas de différence en termes de mortalité d’un suivi précoce
J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305 301

Tableau 3
Stratification du risque de progression d’une gammapathie monoclonale de signification indéterminée vers un myélome ([3,26]8).

Risque Isotype non-IgG Ig monoclo- Ratio ␬/␭ Risque de


nale > 15 g/L anormal progression à
20 ans (%)

Bas 2–5
Intermédiaire bas 1 parmi les 3 21
Intermédiaire haut 2 parmi les 3 37
Haut X X X 58

Ig : immunoglobuline.

sur les CLLs par rapport à un suivi classique par électrophorèse [28]. 4.1.4. Gammapathie monoclonale de signification indéterminée
Bien que le dosage des CLLs dans le suivi des myélomes ne figure 4.1.4.1. Diagnostic. Avec une sensibilité diagnostique de 42 %, net-
actuellement pas dans les recommandations, il est de plus en plus tement inférieure à celle de l’EPS (82 %), le dosage des CLLs seul a
utilisé. Ceci a notamment permis de mettre en évidence un phéno- peu d’intérêt pour le diagnostic de la majorité des GMSI [20]. Il est
mène de sélection clonale (light chain escape). Ainsi, chez certains cependant indispensable au diagnostic de GMSI à chaînes légères,
patients, la rechute du myélome s’accompagne d’une élévation des représentant environ 20 % des cas de GMSI, où sa sensibilité est de
CLLs, sans réapparition ou ré-augmentation de l’Ig monoclonale 100 % [20] et où la présence de CLLi peut être prise en défaut par
intacte ou alors survenant de façon retardée. Au cours de l’évolution l’EPS + IF seules. Les GMSI à chaînes légères ont un risque de pro-
du myélome, près de 12 % des patients vont ainsi passer de la gression maligne plus faible que les GMSI à Ig entière (0,3 % par an
sécrétion d’une Ig intacte à une CLL [29], avec une survie médiane et 0,5–1 % par an respectivement) [36,37]. Ainsi, certains auteurs
significativement réduite par rapport aux patients rechutant sous suggèrent de surseoir au myélogramme chez les patients avec GMSI
la forme d’une Ig intacte isolée [30]. à chaînes légères en cas de ratio CLLi/ni < 8 du fait du faible risque
Pour les patients en réponse complète (normalisation de l’EPS de progression vers un myélome [37].
et de l’EPU), le dosage des CLLs semble plus efficace pour diag-
nostiquer la rechute [31], mais est actuellement sans impact 4.1.4.2. Pronostic. Un ratio / anormal est un facteur de risque
thérapeutique. indépendant de progression dans les GMSI (HR 3,5 ; IC95 %, 2,3–5,5)
[38]. L’isotype de l’Ig monoclonale, sa concentration, et le ratio
/ permettent de stratifier les GMSI en quatre catégories selon le
4.1.1.5. Suivi de la réponse au traitement. Concernant les myélomes
risque de progression à 20 ans vers un myélome (Tableau 3) [26,38].
à Ig intacte, la normalisation du ratio / fait partie des critères
Une autre étude portant sur 728 patients avec GMSI, a confirmé
de réponse stringente de l’IMWG [32]. Cependant l’impact de ces
l’intérêt de ces facteurs et a montré que l’immunoparésie (dimi-
critères sur la survie globale par rapport à une réponse com-
nution du taux sérique d’un ou de deux isotypes d’Ig entière(s)
plète est débattu, et une étude rétrospective récente a mis en
non impliquée(s)) était aussi un facteur associé à la progression
évidence un ratio anormal chez 12 % de myélomes autogreffés
vers le myélome, après ajustement sur ces trois facteurs (HR 2,79 ;
considérés néanmoins en réponse stringente car n’ayant aucun
IC95 %, 1,73–4,52) [39]. Néanmoins, compte tenu du coût, le dosage
autre signe de myélome (incluant une maladie résiduelle négative)
des CLLs dans cette indication est principalement réservé à des
[33].
patients sélectionnés avec d’autres facteurs de risque de progres-
Concernant les MCL, devant l’absence de pic à l’EPS, le suivi de
sion, d’autant plus que la présence d’un seul facteur de risque
la réponse sous traitement se fait par le dosage des CLLs qui est
ne modifie pas de manière significative la prise en charge de ces
par ailleurs plus sensible que l’EPU [19]. Un ratio / anormal après
patients.
trois cycles de traitement est associé à une moins bonne survie sans
progression (p < 0,0001) et à une diminution de la survie globale
(p = 0,022) [19]. 4.1.4.3. Suivi. Dans les GMSI, le dosage des CLLs est inutile pour le
suivi [26,37,40], hormis dans les GMSI à chaînes légères puisqu’elles
ne peuvent être suivies sur le pic. Bien que le risque de progression
4.1.2. Néphropathie à cylindres myélomateux vers un myélome soit faible (0,3 % par an), les recommandations
Les experts recommandent le dosage des CLLs dans le bilan d’experts proposent un dosage des CLLs à 6 mois puis une fois par
initial et pour le suivi de la réponse thérapeutique dans la NCM. an pour le suivi, compte tenu du risque élevé de NCM (23 % des
En effet, la réponse hématologique dans la NCM est évaluée sur patients) [36,41].
le pourcentage de diminution des CLLs, et un taux de CLLs infé-
rieur à 500 mg/L (seuil de formation des cylindres) après le premier
4.1.5. Amylose AL
cycle de chimiothérapie est un facteur indépendant de sevrage de
Les CLLs sont les précurseurs des fibrilles amyloïdes dans
la dialyse à un an (OR 3,0 ; IC95 %, 1,25–7,18) [34]. Par ailleurs, la
l’amylose AL.
majorité des NCM est due à des MCL, de part leur fort taux de pro-
Au diagnostic, l’association EPS + EPU + IF + CLLs permet
duction de chaînes légères néphrotoxiques [34]. L’intérêt du dosage
d’obtenir une sensibilité de 100 % pour l’identification du compo-
des CLLs est donc clair dans la NCM, tant sur le plan diagnostique
sant monoclonal circulant, contre 96 % pour l’EPS + EPU + IF [42], et
(MCL), pronostique, que thérapeutique (méthode d’évaluation de
75–98 % selon les études pour les CLLs seules [20,42].
la réponse).
Une dFLC > 180 mg/L est un facteur pronostique indépendant,
associé à une survie globale de 10,9 mois contre 37,1 mois si
4.1.3. Plasmocytome dFLC < 180 mg/L (p < 0,001) [43]. La stratification du risque inclut
Le dosage des CLLs pour le diagnostic est inutile car peu sensible désormais les trois critères suivants :
dans ce cas comparativement à l’EPS (55 % contre 72 % respective-
ment) [20]. En revanche, son intérêt est pronostique, un ratio / • dFLC > 180 mg/L ;
anormal étant un facteur de risque de progression vers le myélome • troponine T ≥ 0,025 ng/mL ;
(44 % contre 26 % à cinq ans, p = 0,039) [35]. • NT-ProBNP ≥ 1800 pg/mL [44].
302 J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305

La dFLC permet aussi de définir quatre catégories de réponse diffuser passivement dans le LCR, l’index CLL  a été créé pour limi-
hématologique, corrélées à la mortalité : ter les faux positifs, et se calcule par la formule suivante : [(CLL 
LCR/CLL  sérique)/(albumine LCR/albumine sérique)] × 1000. Une
• réponse complète (ratio / normal + IF sérique et urinaire néga- étude a montré que cet index était un biomarqueur quantitatif
tives) ; plus sensible (96 %) et plus spécifique (86 %) pour le diagnostic
• très bonne réponse partielle (dFLC < 40 mg/L) ; de SEP que la détection de bandes oligoclonales et l’index de syn-
• réponse partielle (baisse de la dFLC > 50 %) ; thèse intrathécale d’IgG [54], mais il n’existe actuellement pas de
• pas de réponse [45]. recommandation pour l’utilisation de l’index CLL  dans la SEP.
Dans d’autres maladies auto-immunes telles que le lupus ou la
4.1.6. Maladie de dépôt des chaînes légères polyarthrite rhumatoïde, le dosage des CLLs pourrait avoir un inté-
Selon l’étude de Katzmann et al., le dosage des CLLs fait aussi rêt comme marqueur d’activité mais aussi de réponse au rituximab
bien que l’EPS + EPU + IF sérique et urinaire pour la détection de [6]. Plusieurs études ont en effet montré qu’un taux élevé de CLLs
l’Ig monoclonale, avec une sensibilité n’étant que de 78 %, pro- était notamment corrélé à l’activité du lupus érythémateux sys-
bablement en rapport avec une faible quantité circulante d’Ig témique. Chiche et al. ont notamment rapporté, dans une étude
monoclonale et/ou au dépôt rapide des CLLs dans le rein [20,46]. rétrospective sur onze patients atteints de lupus érythémateux sys-
L’ajout du dosage de CLLs à l’EPS + EPU + IF sérique et urinaire témique, qu’il existait une corrélation inverse entre les taux de CLLs
permet selon cette étude de gagner légèrement en sensibilité en et de C3, qui persistait (pour les ) après traitement par rituximab
atteignant 83 % [20]. Ce gain de détection de 5 % signifie que pour (r = −0,543, p = 0,003). De plus, les taux de CLLs  et  diminuaient
détecter une gammapathie monoclonale supplémentaire devant significativement après traitement par rituximab [55]. Une dimi-
une maladie de dépôt des chaînes légères, il faudrait réaliser vingt nution des CLLs polyclonales témoignerait ainsi de la déplétion
dosages de CLLs. Depuis, plusieurs études ont montré que le ratio lymphocytaire B sanguine induite par le rituximab. L’utilisation des
était anormal dans 100 % des maladies de dépôt de chaînes légères CLLs comme marqueur de réponse au rituximab semble séduisante,
[47], appuyant davantage l’intérêt du dosage des CLLs dans le bilan mais demande à être évaluée dans des études prospectives.
initial de cette pathologie. L’intérêt potentiel du dosage des CLLs a aussi été évoqué dans
La diminution du taux des CLLs est associée à une progression différentes pathologies telles que le cancer, l’hypersensibilité et
plus lente vers l’insuffisance rénale terminale et une absence de les allergies, les infections virales, le diabète, etc. [6]. Des études
récidive posttransplantation rénale [48]. supplémentaires sont cependant nécessaires avant de pouvoir
recommander leur dosage dans ces pathologies.
4.1.7. Insuffisance rénale et monoclonalité
En cas d’insuffisance rénale aiguë sans étiologie évidente, un 4.3. Absence d’indication
dosage des CLLs est recommandé par l’International Kidney and
Monoclonal Gammopathy Research Group afin de dépister une 4.3.1. Maladie de Waldenström
gammapathie monoclonale sous-jacente potentiellement respon- Le dosage des CLL a peu d’intérêt global dans la MW. En effet, sa
sable de la néphropathie. Un taux de CLLs  ou  > 500 mg/L est en sensibilité seule pour le diagnostic est de 73–83 %, contre 100 % pour
faveur d’une néphropathie tubulo-interstitielle induite par les CLL. l’EPS qui a de plus un coût inférieur [20,56]. En terme de pronostic
À titre de comparaison, l’IMWG recommande un seuil similaire de ou de suivi, le dosage des CLLs n’a par ailleurs aucun impact clinique
CLLs monoclonales (500–1500 mg/L) pour l’identification des NCM [57,58].
[49].
Par ailleurs, les experts recommandent le dosage des
4.3.2. Syndrome POEMS
CLLs lorsque l’on suspecte une gammapathie monoclonale de
Dans le syndrome POEMS (polyneuropathie, organomégalie,
signification rénale, c’est-à-dire une néphropathie induite par
endocrinopathie, gammapathie monoclonale et anomalies cuta-
l’immunoglobuline monoclonale sécrétée par un clone B indolent
nées (skin changes)), les CLLs sont élevées chez 90 % des patients,
[47].
mais le ratio / est normal dans 82 % des cas à la différence
des autres dyscrasies plasmocytaires, apportant ainsi peu d’intérêt
4.1.8. Hypogammaglobulinémie
pour le diagnostic positif [59]. Cette élévation des CLLs  sans alté-
Le dosage des CLLs pourrait intervenir en exploration de
ration du ratio / serait due, selon les auteurs, à une altération
deuxième intention dans le cadre du bilan étiologique d’une hypo-
fréquente (mais légère) de la fonction rénale d’une part (physiologie
gammaglobulinémie, afin d’orienter vers un MCL ou un syndrome
des CLLs), et à une activation plasmocytaire polyclonale extramé-
lymphoprolifératif [50].
dullaire.
4.2. Dans les pathologies non clonales
4.3.3. Syndromes lymphoprolifératifs
4.2.1. Maladies auto-immunes Le taux de CLLs pourrait représenter un marqueur pronostic
Dans la sclérose en plaque (SEP), des études ont montré depuis de la masse tumorale et de la maladie résiduelle, avant et après
les années 1980 un excès de CLL polyclonales dans le LCR par traitement, dans les lymphomes B de haut grade et la leucémie
méthode qualitative [51]. Plus récemment, Dobson et al. ont rap- lymphoïde chronique (LLC) [60]. Un ratio / anormal constitue-
porté une augmentation des CLLu  et  chez les patients atteints rait ainsi un sous-type de patients à mauvais pronostic dans la LLC
de SEP comparativement aux contrôles sains [52]. Une étude a [60]. Cependant, il s’agit d’études préliminaires, et il n’y a à ce jour
montré que le dosage des CLL  dans le LCR était plus sensible aucune recommandation pour doser les CLLs dans ces pathologies.
et plus spécifique que la recherche de bandes oligoclonales, avec
un temps d’analyse et une complexité technique inférieurs, pour 4.3.4. Insuffisance rénale chronique
le diagnostic de syndromes cliniquement isolés (ex. neuropathie Il a été montré qu’un taux élevé de CLLs polyclonales était un fac-
optique), de SEP rémittente/récurrente, et de SEP primaire pro- teur indépendant de mortalité chez les patients insuffisants rénaux
gressive [53]. Une concentration de CLL  > 0,53 mg/L dans le LCR chroniques (HR 2,71 ; IC95 %, 1,98–3,70) [61]. Cependant il n’y a
était un facteur prédictif indépendant de conversion d’un syndrome actuellement pas d’intérêt de leur dosage en pratique courante dans
cliniquement isolé vers une SEP [53]. Les CLLs étant capables de cette indication.
J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305 303

Tableau 4
Synthèses des indications au dosage des chaînes légères libres sériques (d’après ([6,30,40]4)).

Diagnostic Stratification du risque Suivi Réponse thérapeutique

GMSI X X Xa
Myélome
SMM X X
Myélome X Discuté Xb
MCL X X X
Plasmocytome X
Amylose AL X X X X
Maladie de Waldenström
Maladie de dépôt de chaînes légères X X X
POEMS
Hypogammaglobulinémie X
IRA sans étiologie évidente X
SEP Xc

En gras (X) : indications recommandées par une société savante (European Myeloma Network, ou International Myeloma Working Group). GMSI : gammapathie monoclonale
de signification indéterminée ; SMM : myélome multiple indolent (smoldering multiple myeloma en anglais) ; MCL : myélome à chaînes légères ; POEMS : Syndrome associant
polyneuropathie, organomégalie, endocrinopathie, gammapathie monoclonale, anomalie cutanée (skin) ; IRA : insuffisance rénale aiguë ; SEP : sclérose en plaque.
a
Uniquement si GMSI à chaînes légères.
b
À chaque cycle si (Ig monoclonale sérique < 10 g/L et urinaire < 200 mg/24 h et CLLi > 100 mg/L) ou pour évaluer si réponse complète stringente ou si suspicion de
progression.
c
Index CLL  (ratio LCR/sérum).

®
5. Synthèse des indications des tests Freelite étaient justifiés. Les tests non justifiés étaient
réalisés dans 97 % des cas pour le suivi d’un pic monoclonal détec-
Une synthèse des différentes indications de dosage des CLLs est table en EPS. Cette surutilisation inappropriée était responsable
proposée dans le Tableau 4. Celles dans lesquelles le dosage des d’un cout significatif pour le système de santé.
CLLs est aujourd’hui en mesure de modifier le pronostic sont les
suivantes : le myélome (critère d’initiation de traitement, réponse 7. Conclusion
thérapeutique dans la NCM), le diagnostic et le suivi de formes par-
ticulières de myélomes et GMSI (MCL et GMSI à chaînes légères), L’apparition du dosage des CLLs a révolutionné la prise en charge
l’amylose AL (réponse thérapeutique évaluée par la dFLC). des patients atteints de dyscrasies plasmocytaires. Les principales
indications « historiques » du dosage en pathologie hématologique
6. Coût restent le diagnostic et le suivi du myélome, le diagnostic des
GMSI, et le suivi de la réponse thérapeutique dans l’amylose AL.
®
Le dosage des CLLs, quelle que soit l’indication, est pour le Sur les trois tests disponibles à ce jour, seul le test Freelite a validé
moment uniquement remboursé en secteur hospitalier. En ville, l’ensemble de ces résultats. S’il est utilisé dans les indications cor-
sa réalisation est donc à la charge du patient avec des tarifs non rectes, le dosage des CLLs apporte ainsi une information permettant
uniformisés, autour de 100 D dans notre expérience pour le dosage de modifier la prise en charge des malades. Progressivement, le
des CLLs. dosage des CLLs voit ses indications s’élargir, notamment dans les
À ce jour, une seule étude de coût-efficacité du dosage des pathologies non tumorales comme la SEP, et peut être prochaine-
CLLs a été réalisée. Cook et al. ont développé en 2014 un modèle ment d’autres pathologies auto-immunes comme le lupus, avec un
pharmaco-économique d’évaluation du dosage des CLLs par le test intérêt particulier porté à l’évaluation de la réponse au rituximab.
®
Freelite dans la détection précoce de la NCM chez les patients Néanmoins le niveau de preuve dans les maladies auto-immunes
se présentant avec une insuffisance rénale aigue inexpliquée [62]. reste assez faible et nécessite une meilleure évaluation afin de cer-
Cette étude a comparé l’algorithme de détection recommandé par ner les situations dans lesquelles ce dosage pourrait apporter une
l’IMWG (EPS + CLLs) à différents tests : EPS seule, EPS + EPU, et information modifiant la prise en charge des malades.
EPS + EPU + IF sérique et urinaire. Le couple EPS + CLLs présentait
le meilleur ratio coût/efficacité, avec des gains en termes de coûts Déclaration de liens d’intérêts
et d’années de vie, pondérés par la qualité de vie (indicateur QALY).
® ®
De plus, nous pouvons supposer que le test Freelite permette MP a obtenu des kits de dosage du laboratoire The Binding Site
des économies dans la prise en charge des GMSI via une stra- à des fins de recherche clinique.
tification du risque d’évolution. En effet, une GMSI à bas risque Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
(cf. précédemment) ne nécessite pas de myélogramme ni de bilan
osseux radiologique, et une surveillance clinico-biologique moins Références
rapprochée. Étant donné qu’environ 50 % des patients atteints
de GMSI sont à bas risque au diagnostic [38], cette stratification [1] Jones HB. Papers on chemical pathology. Lancet 1847;50:88–92.
permettrait une diminution des couts de santé sans impacter le [2] Bradwell AR, Carr-Smith HD, Mead GP, Tang LX, Showell PJ, Drayson MT,
et al. Highly sensitive, automated immunoassay for immunoglobulin free light
pronostic des patients. chains in serum and urine. Clin Chem 2001;47:673–80.
Par ailleurs, un ratio / > 100 dans le myélome étant un cri- [3] te Velthuis H, Knop I, Stam P, van den Broek M, Bos HK, Hol S, et al. N Latex FLC
tère d’évolutivité posant l’indication précoce de traitement [25], - new monoclonal high-performance assays for the determination of free light
chain kappa and lambda. Clin Chem Lab Med 2011;49:1323–32.
ceci pourrait permettre d’anticiper l’apparition de complications [4] Gubler B. Les lymphocytes B : diversité et ontogenèse. In: Carcelain G, editor.
notamment rénales, sources de morbi-mortalité significative et de Immunologie fondamentale et immunopathologie. Enseignements thématique
diminution de la qualité de vie. et intégré - Tissu lymphoïde et sanguin/Immunopathologie et immuno-
® intervention. Paris: Elsevier; 2018. p. 70–8.
Cependant, la surutilisation inappropriée du test Freelite
[5] Nakano T, Matsui M, Inoue I, Awata T, Katayama S, Murakoshi T. Free immu-
semble fréquente et coûteuse pour le système de santé. Ainsi dans noglobulin light chain: its biology and implications in diseases. Clin Chim Acta
une étude monocentrique de Heaton et al. de 2016 [63], seuls 42 % 2011;412:843–9.
304 J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305

[6] Basile U, Gulli F, Gragnani L, Napodano C, Pocino K, Rapaccini GL, et al. Free light hemodialysis independence among patients with myeloma cast nephropathy:
chains: eclectic multipurpose biomarker. J Immunol Methods 2017;451:11–9. a randomized clinical trial. JAMA 2017;318:2099–110.
[7] Cooper EL. Structure of immunoglobulins. In: Cooper EL, editor. General immu- [35] Dingli D, Kyle RA, Rajkumar SV, Nowakowski GS, Larson DR, Bida JP, et al.
nology. Paris: Elsevier; 2014. p. 175–94. Immunoglobulin free light chains and solitary plasmacytoma of bone. Blood
[8] Basnayake K, Stringer SJ, Hutchison CA, Cockwell P. The biology of immunoglo- 2006;108:1979–83.
bulin free light chains and kidney injury. Kidney Int 2011;79:1289–301. [36] Dispenzieri A, Katzmann JA, Kyle RA, Larson DR, Melton LJ, Colby CL, et al.
[9] Hutchison CA, Harding S, Hewins P, Mead GP, Townsend J, Bradwell AR, et al. Prevalence and risk of progression of light-chain monoclonal gammopathy
Quantitative assessment of serum and urinary polyclonal free light chains in of undetermined significance: a retrospective population-based cohort study.
patients with chronic kidney disease. Clin J Am Soc Nephrol 2008;3:1684–90. Lancet Lond Engl 2010;375:1721–8.
[10] Bradwell AR. Serum free light chain measurements move to center stage. Clin [37] Go RS, Rajkumar SV. How I manage monoclonal gammopathy of undetermined
Chem 2005;51:805–7. significance. Blood 2018;131:163–73.
[11] Tate J, Bazeley S, Sykes S, Mollee P. Quantitative serum free light chain assay - [38] Rajkumar SV, Kyle RA, Therneau TM, Melton LJ, Bradwell AR, Clark RJ,
analytical issues. Clin Biochem Rev 2009;30:131–40. et al. Serum free light chain ratio is an independent risk factor for pro-
[12] Te Velthuis H, Drayson M, Campbell JP. Measurement of free light chains with gression in monoclonal gammopathy of undetermined significance. Blood
assays based on monoclonal antibodies. Clin Chem Lab Med 2016;54:1005–14. 2005;106:812–7.
[13] Lock RJ, Saleem R, Roberts EG, Wallage MJ, Pesce TJ, Rowbottom A, et al. A [39] Turesson I, Kovalchik SA, Pfeiffer RM, Kristinsson SY, Goldin LR, Drayson MT,
multicentre study comparing two methods for serum free light chain analysis. et al. Monoclonal gammopathy of undetermined significance and risk of lym-
Ann Clin Biochem 2013;50:255–61. phoid and myeloid malignancies: 728 cases followed up to 30 years in Sweden.
[14] Palladini G, Jaccard A, Milani P, Lavergne D, Foli A, Bender S, et al. Circulating Blood 2014;123:338–45.
free light chain measurement in the diagnosis, prognostic assessment and eva- [40] Dispenzieri A, Kyle R, Merlini G, Miguel JS, Ludwig H, Hajek R, et al. Internatio-
luation of response of AL amyloidosis: comparison of Freelite and N latex FLC nal Myeloma Working Group guidelines for serum-free light chain analysis in
assays. Clin Chem Lab Med 2017;55:1734–43. multiple myeloma and related disorders. Leukemia 2009;23:215–24.
[15] Kubicki T, Dytfeld D, Baszczuk A, Wysocka E, Komarnicki M, Lewandowski K. [41] Van de Donk NWCJ, Palumbo A, Johnsen HE, Engelhardt M, Gay F, Gregersen H,
Clinical usefulness of serum free light chains measurement in patients with et al. The clinical relevance and management of monoclonal gammopathy of
multiple myeloma: comparative analysis of two different tests. Postepy Hig undetermined significance and related disorders: recommendations from the
Med Dosw (Online) 2017;71:40–6. European Myeloma Network. Haematologica 2014;99:984–96.
[16] Campbell JP, Heaney JLJ, Shemar M, Baldwin D, Griffin AE, Oldridge E, et al. [42] Palladini G, Russo P, Bosoni T, Verga L, Sarais G, Lavatelli F, et al. Identifica-
Development of a rapid and quantitative lateral flow assay for the simul- tion of amyloidogenic light chains requires the combination of serum-free
taneous measurement of serum ␬ and ␭ immunoglobulin free light chains light chain assay with immunofixation of serum and urine. Clin Chem 2009;55:
(FLC): inception of a new near-patient FLC screening tool. Clin Chem Lab Med 499–504.
2017;55:424–34. [43] Kumar S, Dispenzieri A, Katzmann JA, Larson DR, Colby CL, Lacy MQ, et al. Serum
[17] Heaney JLJ, Campbell JP, Griffin AE, Birtwistle J, Shemar M, Child JA, et al. Diag- immunoglobulin free light-chain measurement in primary amyloidosis: pro-
nosis and monitoring for light chain only and oligosecretory myeloma using gnostic value and correlations with clinical features. Blood 2010;116:5126–99.
serum free light chain tests. Br J Haematol 2017;178:220–30. [44] Kumar S, Dispenzieri A, Lacy MQ, Hayman SR, Buadi FK, Colby C, et al.
[18] Heaney JLJ, Campbell JP, Yadav P, Griffin AE, Shemar M, Pinney JH, et al. Multiple Revised prognostic staging system for light chain amyloidosis incorporating
myeloma can be accurately diagnosed in acute kidney injury patients using a cardiac biomarkers and serum free light chain measurements. J Clin Oncol
rapid serum free light chain test. BMC Nephrol 2017:18. 2012;30:989–95.
[19] Dejoie T, Corre J, Caillon H, Hulin C, Perrot A, Caillot D, et al. Serum free light [45] Palladini G, Dispenzieri A, Gertz MA, Kumar S, Wechalekar A, Hawkins PN, et al.
chains, not urine specimens, should be used to evaluate response in light-chain New criteria for response to treatment in immunoglobulin light chain amyloi-
multiple myeloma. Blood 2016;128:2941–8. dosis based on free light chain measurement and cardiac biomarkers: impact
[20] Katzmann JA, Kyle RA, Benson J, Larson DR, Snyder MR, Lust JA, et al. on survival outcomes. J Clin Oncol 2012;30:4541–9.
Screening panels for detection of monoclonal gammopathies. Clin Chem [46] Bridoux F, Leung N, Hutchison CA, Touchard G, Sethi S, Fermand J-P, et al.
2009;55:1517–22. Diagnosis of monoclonal gammopathy of renal significance. Kidney Int
[21] Kyle RA, Gertz MA, Witzig TE, Lust JA, Lacy MQ, Dispenzieri A, et al. Review 2015;87:698–711.
of 1027 patients with newly diagnosed multiple myeloma. Mayo Clin Proc [47] Javaugue V, Bouteau I, Sirac C, Quellard N, Diolez J, Colombo A, et al. Classi-
2003;78:21–33. fication and therapeutic management of monoclonal gammopathies of renal
[22] Rajkumar SV, Harousseau J-L, Durie B, Anderson KC, Dimopoulos M, Kyle R, significance. Rev Med Interne 2018;39:161–70.
et al. Consensus recommendations for the uniform reporting of clinical trials: [48] Sayed RH, Wechalekar AD, Gilbertson JA, Bass P, Mahmood S, Sachchithanan-
report of the International Myeloma Workshop Consensus Panel 1. Blood tham S, et al. Natural history and outcome of light chain deposition disease.
2011;117:4691–5. Blood 2015;126:2805–10.
[23] Corso A, Mangiacavalli S. Non-secretory myeloma: ready for a new definition? [49] Dimopoulos MA, Sonneveld P, Leung N, Merlini G, Ludwig H, Kastritis E,
Mediterr J Hematol Infect Dis 2017;9:e2017053. et al. International Myeloma Working Group Recommendations for the diag-
[24] Drayson M, Tang LX, Drew R, Mead GP, Carr-Smith H, Bradwell AR. Serum nosis and management of myeloma-related renal impairment. J Clin Oncol
free light-chain measurements for identifying and monitoring patients with 2016;34:1544–57.
nonsecretory multiple myeloma. Blood 2001;97:2900–2. [50] Samson M, Audia S, Lakomy D, Bonnotte B, Tavernier C, Ornetti P. Diagnostic
[25] Rajkumar SV, Dimopoulos MA, Palumbo A, Blade J, Merlini G, Mateos M-V, strategy for patients with hypogammaglobulinemia in rheumatology. Jt Bone
et al. International Myeloma Working Group updated criteria for the diagnosis Spine Rev Rhum 2011;78:241–5.
of multiple myeloma. Lancet Oncol 2014;15:e538–48. [51] Rudick RA, Peter DR, Bidlack JM, Knutson DW. Multiple sclerosis. Neurology
[26] Kyle RA, Durie BGM, Rajkumar SV, Landgren O, Blade J, Merlini G, et al. Mono- 1985;35:1443.
clonal gammopathy of undetermined significance (MGUS) and smoldering [52] Dobson R, Miller RF, Palmer HE, Feldmann M, Thompson EJ, Thompson AJ, et al.
(asymptomatic) multiple myeloma: IMWG consensus perspectives risk fac- Increased urinary free immunoglobulin light chain excretion in patients with
tors for progression and guidelines for monitoring and management. Leukemia multiple sclerosis. J Neuroimmunol 2010;220:99–103.
2010;24:1121–7. [53] Hassan-Smith G, Durant L, Tsentemeidou A, Assi LK, Faint JM, Kalra S, et al.
[27] Dispenzieri A, Kyle RA, Katzmann JA, Therneau TM, Larson D, Benson J, et al. High sensitivity and specificity of elevated cerebrospinal fluid kappa free light
Immunoglobulin free light chain ratio is an independent risk factor for progres- chains in suspected multiple sclerosis. J Neuroimmunol 2014;276:175–9.
sion of smoldering (asymptomatic) multiple myeloma. Blood 2008;111:785–9. [54] Presslauer S, Milosavljevic D, Brücke T, Bayer P, Hübl W, Hübl W. Elevated levels
[28] Dispenzieri A, Zhang L, Katzmann JA, Snyder M, Blood E, Degoey R, et al. of kappa free light chains in CSF support the diagnosis of multiple sclerosis. J
Appraisal of immunoglobulin free light chain as a marker of response. Blood Neurol 2008;255:1508–14.
2008;111:4908–15. [55] Chiche L, Cournac JM, Mancini J, Bardin N, Thomas G, Jean R, et al. Normaliza-
[29] Ayliffe MJ, Davies FE, de Castro D, Morgan GJ. Demonstration of changes in tion of serum-free light chains in patients with systemic lupus erythematosus
plasma cell subsets in multiple myeloma. Haematologica 2007;92:1135–8. upon rituximab treatment and correlation with biological disease activity. Clin
[30] Milani P, Palladini G, Merlini G. Serum-free light-chain analysis in diagnosis Rheumatol 2011;30:685–9.
and management of multiple myeloma and related conditions. Scand J Clin Lab [56] Itzykson R, Le Garff-Tavernier M, Katsahian S, Diemert M-C, Musset L, Leblond
Invest 2016;(Suppl 245):S113–8. V. Serum-free light chain elevation is associated with a shorter time to treat-
[31] Dejoie T, Attal M, Moreau P, Harousseau J-L, Avet-Loiseau H. Comparison of ment in Waldenstrom’s macroglobulinemia. Haematologica 2008;93:793–4.
serum free light chain and urine electrophoresis for the detection of the light [57] Leleu X, Moreau A-S, Weller E, Roccaro AM, Coiteux V, Manning R, et al. Serum
chain component of monoclonal immunoglobulins in light chain and intact immunoglobulin free light chain correlates with tumor burden markers in
immunoglobulin multiple myeloma. Haematologica 2016;101:356–62. Waldenstrom macroglobulinemia. Leuk Lymphoma 2008;49:1104–7.
[32] Durie BGM, Harousseau J-L, Miguel JS, Bladé J, Barlogie B, Anderson K, [58] Leleu X, Xie W, Bagshaw M, Banwait R, Leduc R, Roper N, et al. The role of serum
et al. International uniform response criteria for multiple myeloma. Leukemia immunoglobulin free light chain in response and progression in Waldenstrom
2006;20:1467–73. macroglobulinemia. Clin Cancer Res 2011;17:3013–8.
[33] Abbi KKS, Silverman M, Farooq U, Tricot A, Dozeman L, Nadiminti K, et al. Poten- [59] Dispenzieri A. POEMS syndrome: 2017 update on diagnosis, risk stratification,
tial pitfalls of serum free light chain analysis to assess treatment response for and management. Am J Hematol 2017;92:814–29.
multiple myeloma. Br J Haematol 2016;174:536–40. [60] Charafeddine KM, Jabbour MN, Kadi RH, Daher RT. Extended use of serum free
[34] Bridoux F, Carron P-L, Pegourie B, Alamartine E, Augeul-Meunier K, Karras light chain as a biomarker in lymphoproliferative disorders: a comprehensive
A, et al. Effect of high-cutoff hemodialysis vs conventional hemodialysis on review. Am J Clin Pathol 2012;137:890–7.
J.-P. Martellosio, X. Leleu, P. Roblot, et al. / La Revue de médecine interne 40 (2019) 297–305 305

[61] Hutchison CA, Burmeister A, Harding SJ, Basnayake K, Church H, Jesky [63] Heaton C, Vyas SG, Singh G. Audit of use and overuse of serum protein immu-
MD, et al. Serum polyclonal immunoglobulin free light chain levels predict nofixation electrophoresis and serum free light chain assay in tertiary health
mortality in people with chronic kidney disease. Mayo Clin Proc 2014;89: care: a case for algorithmic testing to optimize laboratory utilization. Am J Clin
615–22. Pathol 2016;145:531–7.
[62] Cook M, Cockwell P, Almond C, Cranmer H, Harding S, Hughes R, et al. Serum [64] Kumar S, Paiva B, Anderson KC, Durie B, Landgren O, Moreau P, et al.
free light chain assays in the early detection of cast nephropathy in patients International Myeloma Working Group consensus criteria for response and
presenting with unexplained acute kidney injury (AKI): results from a phar- minimal residual disease assessment in multiple myeloma. Lancet Oncol
macoeconomic evaluation. Blood 2014;124:2612. 2016;17:e328–46.

S-ar putea să vă placă și