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L
a production mondiale des fruits travail analyse l'importance sectorielle et de la comptabilité natio nale) en 1984
et légumes frais ou transformés est des fruits ec légumes (valeur de la pro- et 1996 [5, 6] fournissent les dépenses
de l'ordre du milliard de tonnes duction, quantités produites, sécurité ali- monétaires en fruits et légumes dans les
dont 55 % de légumes [l]. Le mentaire, exportations), établir la hiérar- grandes zones agro-écologiq ues et les
commerce mondial des fruits et légumes chisa rion entre l es différentes principales villes (zone cacao : Centre,
(75 millions de tonnes) est en pleine productions en fonction de leur poids Sud, Esc; zone café: Ouest, Nord-
extension ; il dépasse 55 milliards de dol- économique et de leurs potentialités Ouest ; zone coron : Extrême-Nord,
lars et correspond à plus de 15 % des d 'évolution. Nord, Adamaoua ; zone non classée :
échanges mondiaux de produits alimen- Littoral, Sud-Ouest). En divisant ces
taires [2]. Au Cameroun, les échanges de dépenses par le prix des produits à la
fr uits et lég um es sont également en même période, on estime la consomma-
croissance du fair de l'augmentation de Matériel rio n annuelle en kilo per capita. La
la d eman d e urbaine et de l'émergence quantité obtenue dans chaque province
des échanges in rrarégionaux ou régio- et méthode est alors multipliée par sa population,
naux (Gabon, Congo, Guinée équatoria- ce qui donne la quantité consommée
le, République démocratique du Congo, estimée en 1998. Cette extrapolation est
Tchad, République centrafricaine, Nige- Quantification incomplète car e ll e n ' intègre pas les
ria). L' insuffisa nce des données statis- de la production quantités auroconsommées ou celles
tiques limite les investissements de la qui font l 'o bjet de transactions
parc des producteurs, de leurs organisa-
de fruits et légumes non monétaires (dons, etc.). L'estima-
tions professionnelles, des bailleurs de tion des quantités aucoconsommées a
fonds, des ONG. Cet article est le fruit Les données statist iques relatives a ux été réalisée conformément aux données
d ' une recherche financée par la Coopéra- fruits se limitent à une écude de la de l'encadré.
tion française, réalisée avec l'appui du Seda [3]. Pour les légum es, l'enquête
Cirad (Centre de coopération internatio- maraîchage du Minagri [4] fournir une • Validité de l'extrapolation
nale en recherche agronomique pour le première base de données. En complé- des quantités consommées
développement) dans le cadre du projet ment, nous avons réalisé une q uantifica- à partir de l'enquête de 1985
fruits et légumes de l'Irad (Institut de tion de la production à partir d'une À Yaoundé, les dépenses en légumes
recherche agricole pour le développe- équation du type: production = consom- éraient en 1985 de 9 575 F CFA/person-
ment). Les enquêtes ont été réalisées mation - importation + exportation + ne/an, et de 2 410 F CFA en fruits [5].
dans le cadre de partenariats avec diffé- perte + transformation. La résolution de Une enquête plus récente, de 2000 [6],
rentes institutions au Cameroun : INC cette équation est fondée sur des don- montre que ces dépenses one baissé de
(Institut national de la cartographie), nées secondaires et des données pri- 18 % pour les légumes et augmenté de
universités, CRBP (Centre régional de maires par enquêtes directes. Ce croise- 5 % pour les fruits. Sur la même période,
recherches sur bananiers et planrains), ment de données seco nda ires et un e l'indice de prix a augmenté de 9 % pour
Minagri (ministère de !'Agriculture). Ce enquête de quantification des flux ont les fr ui es et a baissé de 13 % pour les
permis d 'es timer et de localiser les diffé- légumes. En posant comme h ypothèse
rentes productions de fruits et légumes. que la structure d e la co nsommation en
volume à l'intérieur des catégories fruits
L. Temple : CIRAD/lrad, BP 2572 Yaoundé, • Estimation de la consommation et légumes est restée stab le, on peur
Cameroun.
<l.temp le@camnet.cm> intérieure : « C » d éduire que l'extrapolation réalisée sur-
Les enquêtes « budget consommation » évalue la consommation de 4 % pour les
Thèmes : Économie ; Agronomie. de la DSCN (Direction de la statistique fruits et de 5 % pour les légumes.
Importations
et exportations
transformation. Ces volumes approxima- Résultats
tifs révèlent que les perces physiques posr-
récoltes sont relativement faibles sauf à
Les flux d'exporcation et d'importation des périodes précises et de manière locali- Poids économique
sont enregistrés par les agents des bri- sée. Produits périssables, les légumes ser- du secteur fruits
gades phytosanitaires des provinces fron- vent souvent à la fabrication de sauces, ce
talières : Extrême-Nord, Sud, Sud-Ouest, qui permet de consommer des produits et légumes
Adamaoua. Afin de préciser ces statis- très abîmés. Les quantités transformées
tiques et d'en vérifier la fiabilité, des sont limitées par le caractère encore arti- La valorisation de la production aux prix
enquêtes comp lémentaires ont été sanal de l'industrie agro-alimentaire. du marché (DSCN, 1998) permet de
conduites aux postes frontières. Elles Le recoupement des différentes sources calculer la valeur de la production agri-
montrent que les données enregistrées est réalisé pour chacun des produits du cole finale (PAF) et la contribution des
sous-évaluent de 15 % environ les flux secteur dans le tableau 1. Ce tableau per- fruits et légumes au PIB comparative-
réels. En effet, certaines transactions met de calculer la production physique ment avec les autres productions agri-
transitent peu par les postes frontières ; en tonnes par produit au niveau du pays, coles, puis de les hiérarchiser en fonction
de plus, il est difficile d'estimer les ton- mais non par produit et par province. de leur imporcance économique.
nages par produit sur des camions aux
chargements hétérogènes. Quantification Contribution des fruits
des flux d'échange et légumes
Pertes post-récoltes
au développement
et volumes transformés La quantification des flux a été obtenue économique
par une enquête permanente pendant
Les pertes pose-récoltes et les volumes 1 an sur plus de 30 marchés de gros (ou La valeur de la production finale de fruits
transformés sont obtenus par des proches) des postes frontières réparcis sur et légumes est de 154 milliards de F CFA
enquêtes auprès d'expercs du secteur de la l'ensemble du pays. (soir 3 % du PIB du pays en 1997 / 1998),
Cameroun 9 312 429 6 006 800 8 280 817 42 100 14 287 617 X X X X X
ce qui esr supérieur à la valeur FOB des per capital an de 17 kg de légumes et de ve est la plus importante. On note une
producrions de cacao et de café valorisées 19 kg pour les fruits. À titre de compa- succession dans le temps entre la papaye,
aux prix FOB. Les 154 milliards de raison, la consommation en légumes , la mandarine, la goyave et l'ananas pour
F CFA se décomposent en 89 milliards était de 50 kg à Dakar (Sénégal) et de les fruits qui sont vendus sur le bord de
pour l'autoconsommarion et 66 milliards 146 kg en Europe, les normes recom- route par des vendeurs ambulants, la
de revenus bruts monétaires perçus par les mandées par la FAO pour une alimenta- goyave jouant un rôle important en
producteurs et les commerçants. Ces reve- tion équilibrée étant pour les légumes de période de faib le production fruitière
nus jouent un rôle important dans la lutte 75 kglper capitalan [8]. (octobre à novembre). Cette succession
contre la pauvreté ; ils bénéficient le plus À partir du calendrier de la production permet aux vendeurs de srabiliser leur
souvent aux petits producteurs en situa- de fruits dans la province du Centre qui activité professionnelle pendant une par-
tion économique précaire, dans les zones approvisionne la ville de Yaoundé tie de l'année. En ce qui concerne les
à forte pression démographique et les (1 ,3 million d ' habitants) , la figure 1 légumes, les résul rats révèlent une force
zones péri-urbaines. indique pour chaque produit un poids pénurie en ocrobre et novembre. Ils
de « 3 » pour les deux mois de forte pro- montrent que la consommation en fruits
• Contribution ducrion, un poids de « 2 » aux deux et légumes présente une insuffisance sai-
à la sécurité alimentaire mois de producrion moyenne er un sonnière pour une alimentation équili-
Un rapporr du PNUD [7] souligne la poids de « 1 » pour les mois de faible brée au Cameroun, la situation la plus
précarité de la sécurité alimentaire dans production (fin et début de saison). La cririque étant observée dans la province
les zones rurales. La contribution des somme mensuelle de ces valeurs sur de l'Extrême-N ord . À parrir de ces
fruits et légumes à cette sécurité alimen- 13 catégories de fruirs donne une image observations, l'accroissement de la pro-
taire peut s'apprécier à deux niveaux: visuelle (figure 1) de l'évolution saison- duction prévisible dans les années à venir
- l'apport en éléments nutritionnels nière de la consommation. est importanr en fonction de l'augmenta-
considérés comme essentiel pour une ali- Plus de 48 % de la consommation de tion de la population, d'une part, et de
mentation équilibrée ; fruits se concentre entre juillet et sep- la consommation par habitant, d'autre
- la diversification des revenus des popu- tembre. L'ananas est le principal fruit part. Cette dernière est influencée par :
lations qui permet à ces dernières consommé en décembre er janvier au - les revenus (les fruits et légumes sont
d'acquérir des produits alimentaires de moment des fêtes. Il faut souligner la pour la plupart des produits à élasticité
base. « pauvreté du panier de la ménagère » en revenu supérieure à l, c'est-à-dire que la
La quantification réalisée estime au termes de diversité des produits à un consommation augmente plus vite que
Cameroun, en 1997, une consommaùon moment de l'année où la demande festi- l'augmentation des revenus) ;
Tableau 3
Classement des fruits et légumes dans le PNB du Cameroun, 1998
Légumes Production PAF Export Import F CFA/kg kg/capita
(tonnes) (millions CFA) (tonnes) (tonnes) 1998 1998
___. De 50 à 100 1
1
1
Quantification of production
1
..... > 100 I
1
1 and exchange of fruits and vege-
/ --- I
I
1
1
1
1
tables in Cameroon
L. Temple
Mora 1
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QMaroua \
\
\ Lack of statistical data on fruits
', and vegetables in Cameroon
1
l -' Guider\ ' , 10' makes it impossible to appreciate
0 ,, -- - - - - - - - - - J
,... . . :.
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I
I bananas, FOB value of exports is
1
0,1 1 about 2,6 billions F CFA principal-
,- - /
Jy in the Central Africa (anion ,
~ ~ - """ ... 6' kola , tomato .. . ) and 7, 1 billion
\ République
1
1 Centrafricaine export ta Europe (pineapple ,
1
1 green beans ... ). Significant
1 imports from Nigeria (limes ,
I
, I
\
\
\
oranges, Irish patata .. . ) were
I 1 noticed. ln terms of contribution
... ... , . ,,,\ ,,
1 1
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QBertoua to food security, consumption in
Batouri ,
Bu~O Cameroon reached 17 kg per capi-
1
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,_ ... . Doùala , /
, ala
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KenzouO I
1
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ta per year of vegetables, and
) , ,, 1
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19 kg fruits. The marginal increa-
\ ' \
ses of production linked ta increa-
' ,
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Ed~a..'
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Yaound .. ,-'-.,\ \
\
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se in consumption per capita are
1
1
0,5
significant. The final production
Océan 6 Krlbl Akom Il
' \
\ value of the horticultural sector, is
0,9
Atlantique 1
\ I
made of 63% vegetables (anion,
11 , /
1
~\ \ O ~m~~ng_M~n_:o_
,,. tomato and leaf vegetables) .
\ , . . ______ ___ -(., . ---- - . . ,(.,...J.----------, 1
Bananas, with 52 % of the final
'
J ÉQUATORIALE '
GUINÉE :
GABON
1
,' CONGO
, .... .... '__) - 1
1 2° value of fruits, is dominant follo-
wed by: safou and kola , then
,' 10° ~ 12° ~ 14° 16° secondary products: manga, oran-
1 1
ge ... The quantification of inter-
Figure 2. Quantifi cati o n des fl ux de lég um es (m ill ions de CFA) au Cam ero un en 1999. regional fluxes between provinces
was estimated for each product.
The main exporting provinces for
Figure 2. Qu ant ifi cat ion of vegetab les flu xes (m illi on CFA) in Cameroo n in 1999. vegetables are West (tomato) and
Extreme-North (mostly anion).
West takes the first place in intra-
regional exchanges, due ta the
export of avocados. The second
Cerre opération, qui a été réalisée pour de 30 % de la population du pays, ne province is Littoral which exports
safous, pineapple and citrus.
chaq ue prod uit et chaque provin ce, per- co ntribue que pour 12 % au ro nnage de
met de compenser l'absence de recense- fr ui ts. Cahiers Agricultures 200 1; 10; 87-94.
ment agricole. D ans le Centre, la principale production
La production fr ui tière (hors banane) se fr uitière en valeur est le safou (1 080 mil-
concentre en valeur dans les provin ces lions F CFA). Les autres produi ts sont par
du Centre (24 %) et du Litto ral (2 1 %) ordre d ' imp ortan ce l' orange (9 00 mil- (5 0 4 milli o n s) e t, d a ns un e m o indre
pu is secondairement dans l'Ouest (18 %) lio ns), la mangue (408 millions) et, dans mesure, l'avocat et l'ananas. D ans le Sud-
et le Sud-O uest. O n note que le grand une mo indre mes ure, la papaye. D a ns O ues t, le safo u et l'o range sont les pro-
Nord (provinces de !'Adamao ua, !'Extrê- le Litto ral, les principaux produits so nt duits les plus importants tandis que, da ns
me-Nord , le Nord), où se concentre près la ma ng ue (638 m illi o ns), l'o ra n ge l' O uest, ce so n t l'avoca t et le safo u. Le
GABON CONGO
'---,--,, __ ,: 2· 4. Minagri. Direction des enquêtes agricoles.
Enquête nationale des maraichers, 1996 ; 114 p.
12' 14° 16'
5. DSCN. Enquête budget consommation
auprès des ménages. Tomes 1 et 2. Yaoundé,
Figure 3. Quantification des flux de fruits (millions de F CFA) au Cameroun en 1999. 1987; 57 p.