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On peut souffrir d’anorexie ou de boulimie à tout âge. Néanmoins, ce sont Les maux de la faim ........................................................................................................8
surtout les adolescentes qui sont concernées, même si les garçons ne sont Anorexie et boulimie : des ressemblances ............................................................8
Quelles causes aux troubles alimentaires ? ........................................................11
pas épargnés (ils représentent 10% des personnes souffrant d’un trouble
alimentaire). S’entendre sur les mots ................................................................................................13
L’anorexie ..................................................................................................................13
Dès lors, et par souci de clarté, nous parlerons de jeunes filles, jeunes De quoi s’agit-il ? ......................................................................................................13
femmes ou adolescentes. Les autres personnes, y compris les adolescents, Comment se fait le passage d’une alimentation courante à l’anorexie......................13
Que se passe-t-il lorsque l’anorexie est installée ? ..................................................14
seront donc implicitement désignées par ces termes.
Quelles sont les conséquences physiques ? ..........................................................17
La boulimie ..............................................................................................................19
Dans la même volonté de simplification, le terme «parent» est employé De quoi s’agit-il ? ......................................................................................................19
indifféremment au singulier et au pluriel, désignant par là tant la mère À propos des crises de boulimie ..............................................................................19
que le père, le couple parental ou le parent isolé. Comment déceler la boulimie ? ................................................................................20
Quel vécu intérieur ? ................................................................................................20
Quelles sont les conséquences physiques ? ..........................................................21
L’anorexie-boulimie ..................................................................................................23
De quoi s’agit-il ? ......................................................................................................23
Qu’éprouve la jeune fille ? ........................................................................................23
Quelles sont les conséquences ? ............................................................................23
Cette brochure est une co-production de l’Union nationale des Mutualités Socialistes et
des Femmes Prévoyantes Socialistes. Et la famille dans tout ça ? ............................................................................................25
Se focaliser sur l’alimentation ....................................................................................25
Elle peut être obtenue gratuitement : Le temps est suspendu ............................................................................................25
Tendance à manquer de souplesse ..........................................................................26
■ dans une permanence mutualiste Certains aspects de l’organisation familiale s’amplifient ..........................................26
■ auprès du département communication de l’Union nationale des Mutualités Un sentiment d’impuissance ......................................................................................27
Socialistes, rue Saint-Jean 32 - 1000 Bruxelles - Tél. : 02 515 05 59 Les parents racontent ..............................................................................................28
■ sur le site internet www.mutsoc.be
Parents, que faire ? ........................................................................................................30
Chercher un soutien ..................................................................................................30
Éditeur responsable : Bernard DE BACKER Rue Saint-Jean, 32-38 - 1000 Bruxelles
Gérer la peur et la culpabilité ....................................................................................31
Rédaction : Josiane DE RIDDER
Cultiver la patience ....................................................................................................33
Coordination et suivi de production : André NINANE Revoir la façon de communiquer ..............................................................................33
Mise en page : Héroufosse Communication Éviter de se prendre pour une victime ......................................................................35
Rester en contact avec la vie ....................................................................................36
Nos plus vifs remerciements au Docteur Yves Simon (Le Domaine - ULB - Erasme) pour ses Pas de guérison sans effort ......................................................................................36
relectures attentives, ses explications et le partage de son expérience.
Merci aussi à Cécile Artus, psychologue auprès des FPS et du Centre de planning familial Sur quelle aide compter ? ............................................................................................37
de Libramont, à Liliane Leroy, psychologue au service d’études des FPS, à Thierry Poucet, Une aide pluridisciplinaire et professionnelle ............................................................37
journaliste de santé publique à l’UNMS pour le suivi de cette publication, à l’association Le suivi médical et psychologique ............................................................................38
MIATA et à Françoise Lievens, assistante sociale et fondatrice de l’asbl Anorévie, pour la Les hôpitaux, associations d’entraide, associations spécialisées ............................40
relecture des textes, à Christiane Martin, psychologue et membre de l’asbl Infor Anorexie
& Boulimie pour les informations données lors d’une interview. Elles vont mieux ! ..........................................................................................................45
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Le contenu de la brochure, en bref
Le premier chapitre concerne les sur ce qui se passe en général au
points communs à l’anorexie et à la sein d’une famille lorsqu’elle est
boulimie (page 8). confrontée aux troubles alimentaires
(page 25).
Il est suivi par un tour d’horizon de
chaque trouble alimentaire (page 13). Après ce volet, vous trouverez des
Pour chacun d’eux les différents propositions de pistes pour réagir à la
stades possibles sont évoqués. Cer-
taines informations peuvent s’avérer
situation, mieux gérer la relation, la
culpabilité, trouver de l’aide…
Avant-propos
pénibles à lire pour des parents en (page 30)
Votre fille souffre d’anorexie ou de s’il existe des points communs à ces
questionnement et inquiets quant à la
boulimie ? Vous en avez peut-être maladies.
santé de leur fille. Elles sont toutefois La brochure se termine par un cha-
repéré les premiers signes ? C’est
indispensables pour vous aider à pitre consacré à l’aide médicale et
bien à vous que s’adresse cette L’objectif principal de cette brochure
mieux comprendre ce qui se passe. psychologique (page 37), ainsi
brochure. est de vous aider à mieux cerner les
qu’aux unités hospitalières et asso-
enjeux des troubles de l’alimentation,
Dans le même ordre d’idées, vous ciations spécialisées dans les trou-
Vous vous sentez sûrement inquiet, à aller à la rencontre de votre fille, à
trouverez ensuite des informations bles de l’alimentation (page 40).
anxieux, voire désemparé ou perdu. vous mettre à son diapason. Vous ne
Impuissant face aux attitudes et aux pourrez l’aider que si vous acceptez
comportements de votre enfant, à de ne pas tout comprendre et de ne
son mutisme ou aux signes évidents pas la juger. Dans la mesure du pos-
de son mal-être. Car il est fort pro- sible, ne cherchez pas à tout prix à
bable qu’elle nie tout problème et expliquer, à interpréter ou à anticiper
vous demande de ne pas vous ses réactions. Vous avez aussi vos
inquiéter. Mais en attendant, vous ne limites et vous n’êtes pas obligé de
savez que faire. tout subir sous prétexte que votre fille
est malade. Il est clair qu’à certains
Nous allons tenter de dégager les moments, vous devrez prendre des
grandes caractéristiques de ces trou- décisions et faire respecter votre
bles de l’alimentation qui, aux yeux point de vue.
de la médecine et des sciences, res-
tent complexes. Le nombre de fac- Le premier pas : reconnaître la maladie
teurs dont ils dépendent invite à la dont votre fille souffre et savoir qu’elle
prudence quant à leur interprétation. ne se résume pas à une question de
Il convient en tout cas, de ne pas faire nourriture ou de poids ; l’enjeu est
trop de généralités. Chaque adoles- plus personnel, directement lié à une
cente a sa sensibilité et son tempéra- façon de se vivre et à une difficulté de
ment ; ce qui suppose des nuances s’accepter. Vous l’aurez compris,
et des subtilités dans les réactions, c’est au niveau subjectif que se situe
les motivations, les pensées… même le problème.
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Elles en parlent*
«Moi c’est après un régime que j’ai «Je trouvais toujours plus maigre que «Un jour, la balance m’a renvoyé une «Il n’y avait pas d’heure pour les
sombré dans l’anorexie. Au début du moi. J’ai eu 57 kg et à ce moment, je réalité que je fuyais depuis trop long- crises, elles pouvaient survenir aussi
régime, j’étais fière car j’arrivais à me suis dit bon, je vais jusqu’à 52 kg. temps : 100 kg. Je pesais 100 kg. bien chez moi qu’en pleine rue. Com-
bien tenir (alors que mes copines, À ce stade, je me suis fixé la barre J’en ai chialé durant des heures. J’en bien de fois ne suis-je pas allée de
elles, craquaient). Je me privais sans des 50 kg. Et puis j’allais tout le étais arrivée là essentiellement par pâtisserie en pâtisserie pour manger
trop de mal. Enfin, je luttais tout au temps plus bas. Je regardais les des crises de boulimie. Régulière- des gâteaux ! Après, je me faisais
gens, dans la rue, à la télé, dans les ment, pendant une demi-heure au vomir. Personne n’a rien su pendant
long de la journée, mais j’aimais ça !
magazines et je trouvais tout le temps moins, je mangeais (enfin quand je des années. En fait, je menais une
Résister à la nourriture, ça me procu-
qu’ils avaient l’air plus maigre que dis je mangeais, ce n’est pas juste, je double vie. Je mangeais normale-
rait une de ces joies ! Par contre, rien m’empiffrais oui !) tout et n’importe
moi. Donc, je continuais.» ment aux repas et puis je me gavais
qu’à voir les autres manger, j’étais quoi : fromage, chips, ratatouille,
Élisabeth, 19 ans en cachette. J’étais mal, si mal. Je me
écoeurée. Je me rendais bien compte jambon, pâté de foie… à m’en faire détestais, je trouvais que j’exagérais
qu’il était indispensable de manger, exploser la panse. Je ne me suis pas et pourtant je n’arrivais pas à dominer
«J’étais maigre comme un clou, mais
mais je n’arrivais plus à avaler quoi je ne m’en rendais absolument pas rendu compte de ce qui m’arrivait. mes envies de bouffe. C’est comme
que ce soit. C’est à ce moment-là que compte. Du coup, je n’ai jamais C’est vrai que parfois j’étais perdue si j’étais sur un manège qui n’en finis-
j’ai commencé à paniquer. Arriverais- masqué ma maigreur avec des vête- devant tout ce que j’avais à faire et sait pas de tourner, impossible de
je jamais à remanger ?» ments larges par exemple. J’avais froid comme je ne savais pas par quoi m’échapper j’avais beau tirer sur la
oui, mais je ne me couvrais pas davan- commencer, je mangeais.» floche, rien ne se passait.»
Annie, 25 ans
tage. J’en profitais au contraire pour Jeanne, 29 ans Marianne, 24 ans
«Je construisais ma vie à partir des obliger mon corps à brûler des calo-
ries, pour maintenir sa température.» «Dès que je me retrouve seule, je file «J’avais 18 ans lorsque tout a com-
repas, de tout ce que j’allais manger
Adeline, 16 ans dans ma chambre pour sortir mes mencé. Quelques amies m’avaient dit
ou pas manger. J’allais à l’école à réserves de nourriture de leur
vélo, j’étais en danseuse tout le qu’elles se faisaient vomir après le
«Une amie a commencé un régime et cachette (sous mon matelas, dans un repas. Je ne me suis pas rendu
temps et je pensais sans cesse aux tiroir, derrière des livres…) et je mange
c’est elle qui m’a appris ce que c’était compte de la gravité de cet acte et je
kilos que j’allais perdre. À la maison, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Je
que les calories par exemple. Elle l’ai fait. J’avais envie de maigrir
je courais dans les escaliers, je les n’attends qu’une chose : que ma
savait comment faire : les aliments à alors… Se faire vomir, c’était la solu-
montais et les descendais exprès à la mère parte et, en même temps, je tion. Pendant des années, même
éliminer, les sports à pratiquer, elle
moindre occasion (j’allais prendre un sais que tant qu’elle est là, je suis
m’apportait des magazines fémi- après mon mariage, j’ai oscillé entre
livre, puis je retournais pour un pull, protégée, car je retarde la crise. Une
nins… C’est comme ça que je me boulimie et anorexie. Je maigrissais
puis pour un CD, tous les prétextes fois seule, je n’arrive pas à m’arrêter
suis intéressée à tout cela et que j’ai puis grossissais. Je n’en ai jamais
étaient bons). Je faisais tout dans un de manger, je me goinfre ! C’est plus
finalement fait comme elle. Mais elle parlé, j’avais bien trop honte de moi,
état d’agitation intense.» fort que moi, comme si quelqu’un
n’est jamais devenue anorexique…» de ma faiblesse ; je me dégoûtais.»
avait pris possession de ma volonté.
Catherine, 16 ans Géraldine, 15 ans Ces crises sont programmées, je Éliane, 45 ans
connais à l’avance les heures aux-
quelles ma mère sera absente et je
m’arrange pour avoir un stock de
nourriture suffisant.»
Chantal, 18 ans
* Ndlr : les propos sont fidèles, les prénoms sont modifiés.
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ments et les émotions s’entremêlent,
Les maux de la faim Les parents ne sont pas toujours les
premiers à se rendre compte de la
mais elle ne sait pas comment en
parler.
situation
vent pas à s’arrêter de manger, sont La maladie va renforcer la dévalorisa-
Anorexie et boulimie : Si une adolescente peut s'enliser dans
tion de soi puisqu’au fur et à mesure
en fait dans l’impossibilité de faire la maladie sans en être consciente, de
des ressemblances confiance à leurs sensations de faim leur côté, les parents ne perçoivent de son évolution, la jeune fille s’en veut
et de satiété, et en cela, ne répondent pas forcément ce qui se passe. de plus en plus, se durcit, se dégoûte
L’anorexie et la boulimie sont comme Il y a en effet une période de dissimu- même.
pas à un besoin fondamental. C’est ce lation durant laquelle ils sont dans l’im-
de fausses jumelles : intimement liées qui, de prime abord, dérange et inter- possibilité de déceler un quelconque
tout en étant différentes. Une voix négative
pelle leur entourage proche et moins signe de la maladie. Ne s’apercevant
proche : comment peut-on nier un de rien, ils adoptent parfois des com- et exigeante
Considérées comme des maladies portements inadéquats. Il arrive aussi
besoin essentiel pour l’équilibre de la Dans son for intérieur, la jeune fille
psychosomatiques ou troubles psy- que des parents se vexent lorsqu’un
vie ? C’est inadmissible et surtout, ça anorexique ou boulimique est divisée.
chiques (on parle aussi de «troubles proche ou une personne proche de
fait peur ! Des jugements, principale- leur enfant (un professeur, une éduca- Deux pensées et quelquefois deux
du comportement» ou «troubles du
ment motivés par l’inquiétude, un trice, une voisine…) attire leur atten- « petites voix » s’affrontent constam-
comportement alimentaire»), toutes
deux débutent le plus souvent à l’ado- réflexe de défense et une méconnais- tion sur un éventuel problème. Cette ment : l’une positive et l’autre négative.
réaction est due à un sentiment de cul- Peu à peu, c’est la voix négative qui
lescence (environ 95% des cas) et sance du sujet, sont proférés sans pabilité : «comment se fait-il que je
durent en moyenne 3 à 4 ans, mais s’impose pour finalement prendre pos-
aucune retenue, tantôt à l’égard de l’a- n’ai rien vu alors que les autres s’en
rarement moins d’un an. L’une et l’autre session de l’adolescente et lui dicter
dolescente :«Tu n’es qu’une enfant sont rendus compte ?», s’interrogent
se caractérisent par l’incapacité de alors les parents. ce qu’elle doit faire. Terriblement des-
gâtée et capricieuse !», «Tu manques tructrice, cette voix exige la perfection
répondre au besoin fondamental de se de volonté !», tantôt vis-à-vis des
nourrir. Elles fragilisent la santé et et ne pardonne aucune faiblesse.
parents : «Si c’était ma fille, tu verrais Le manque de confiance
encore bien d’autres aspects de l’exis-
comme elle marcherait au pas !» en soi et la tendance Toutes les adolescentes souffrant de
tence, plongent les adolescentes dans
Alors que rien, ici, n’est une question au perfectionnisme troubles alimentaires sont habitées par
des tourments intérieurs et des souf-
frances intenses et les excluent petit à de caprice. Nous sommes bel et bien Si beaucoup d’adolescentes disent ce désir de perfection. La capacité d’y
petit de la vie familiale et sociale. en face de véritables troubles. qu’elles étaient déjà préoccupées par répondre ou pas joue un rôle central
leur poids et leurs formes avant de dans les deux maladies. Qu’elles
En relevant les aspects communs de basculer dans l’anorexie ou la bou- échouent ou réussissent, ce désir se
ces troubles, nous pourrons mieux limie, certaines reconnaissent aussi renforce et finit par provoquer une
comprendre les circonstances exté- «Mais qu’est-ce qu’elles ne se sont jamais beaucoup forte tension intérieure, chargée d’an-
rieures et intérieures qui favorisent leur qu’elle nous fait ? » aimées. goisse, de honte, de culpabilité, car
émergence. C’est quelquefois la réaction des toujours la voix négative revient : «Tu
parents. Or, l’adolescente ne leur fait Ces troubles sont souvent l’expression peux faire mieux : manger moins» ou,
rien ! Souvent, même, elle s’en veut d’un manque d’estime de soi et d’une au contraire : «Allez bouffe, de toute
Au cœur des troubles, du souci qu’elle leur cause. Elle n’a tendance au perfectionnisme. Si l’ado- façon tu ne vaux pas mieux, d’ailleurs
un besoin biologique pas choisi de vivre ce qui lui arrive et lescente semble être calme, défier la tu n’intéresses personne».
elle est la première à en souffrir. Elle a
fondamental terre entière ou n’en faire qu’à sa tête, Le travail de sape est soigneusement
basculé dans la boulimie ou l’anorexie
Les adolescentes qui refusent de dans le fond, elle n’est jamais sereine. orchestré. Cette voix peu à peu les
sans en avoir pleinement conscience.
manger, tout comme celles qui n’arri- Elle ressent plein de choses, les senti- entraîne sur des chemins pervers, où
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elles commencent à avoir peur d’elles- Des jeunes filles minces voire maigres, Quelles causes psychologique ou physique de la per-
Les maux de la faim
mêmes, de leur propre colère ou vio- ou avec un poids normal se déclarent sonne peut également favoriser les
lence et de leur incapacité à résister à obèses. Elles sont dominées par la aux troubles troubles. Par exemple : un chagrin
ces pulsions destructrices. sensation d’être grosses. Elles ne peu- d’amour, un voyage à l’étranger, une
vent s’empêcher de contrôler leur alimentaires ? période d’examens, la fin d’une grande
poids et leurs formes corporelles ; amitié, le divorce ou la séparation des
Souffrir en silence c’est plus fort qu’elles. Ces sensations Elles sont nombreuses et diffèrent parents, le décès d’un proche, une
«Plutôt me taire que faire de la les conduisent à projeter sur le miroir selon les jeunes filles, leur cadre de agression verbale ou physique… Par-
peine » : la majorité des adolescentes
une réalité déformée de leur sil- vie, leurs habitudes, leurs valeurs. Il ne fois, c’est en réaction à une prise de
qui souffrent d’anorexie ou de boulimie faut jamais perdre de vue que chaque
houette. Résultat : l’image est tout à poids importante que la jeune fille se
pensent ainsi. Elles se sentent pour la adolescente est un être unique, avec
plupart démunies face à ce qui leur fait tronquée et l’adolescente est dans lance dans de sévères restrictions ali-
l’impossibilité de se «regarder» tout son histoire, sa personnalité, sa sensi- mentaires. Chez d’autres, c’est une
arrive, n’ont pas les mots pour dire ce
simplement et de se reconnaître. bilité et sa manière de réagir aux évé- envie de «clouer le bec» à tous ceux
qui leur fait mal. La voix négative les
pousse aussi à se cacher des autres,
nements qui jalonnent son existence. qui depuis son enfance lui ont fait
à développer de multiples stratégies La rupture remarquer ses rondeurs (pas toujours
pour que personne ne remarque rien. Du régime au stress de façon sympathique d’ailleurs) qui
Cela exige beaucoup d’efforts de leur avec l’entourage les pousse au régime et les fait ensuite
part et elles s’isolent chaque jour un Cette rupture survient en général à un en passant par le manque
entrer dans la maladie.
peu plus. stade avancé des troubles, lorsque de respect de soi
personne n’a pu prendre la mesure Les critiques sur le poids et les formes
À l’heure actuelle, nous disposons de
Le regard des autres exacte du problème. À ce moment, la corporelles, la recherche de la minceur
modèles de compréhension du phéno-
dénutrition est déjà installée et sous tant valorisée dans nos sociétés, la
et l’obsession de la minceur mène. Toutefois, celui-ci reste complexe
l’emprise des pensées négatives, croyance que pour être aimée il faut être
Autre point commun, une extrême vu le nombre de facteurs biologiques,
mais aussi pour éviter les confronta- mince, peuvent conduire une adolescente
sensibilité à l’opinion d’autrui, au environnementaux et situationnels qui le
tions et/ou les tentations, la jeune fille à entamer un régime qui sera ensuite à
regard que portent les autres sur déterminent. Des causes biologiques
finit par avoir peur de sortir. Elle peut l’origine du trouble alimentaire. Toutefois,
elles. Une simple remarque comme ont été mises en évidence et font l’objet
alors éviter les contacts avec ses il en est rarement la seule cause.
«Tiens, tu as l’air fatiguée» peut de recherches importantes sans pour
copines et ses amies. Elle cesse de
prendre une connotation négative et autant apporter, pour le moment du
parler à ses parents, frères et sœurs, Les troubles alimentaires découlent
renforcer les blessures intérieures moins, des pistes pour les traitements.
évite les discussions, s’enferme dans parfois, comme nous l’avons déjà
d’une adolescente qui souffre d’ano- sa chambre. Bref, elle se coupe des évoqué, d’un mal-être qui semble Ne pas se faire piéger
rexie ou de boulimie. Quelqu’un la autres et s’isole. Elle aimerait d’ailleurs s’être installé ; le doute rongeait déjà à la première amélioration…
regarde et elle croit tout de suite que que personne ne la remarque. Parfois, le cœur de ces jeunes adolescentes. Il Il arrive souvent que le trouble
c’est parce qu’elle est laide. Elle n’est elle souhaiterait même disparaître et arrive aussi qu’elles ne se sentent pas continue alors que les facteurs qui
plus du tout réaliste. D’ailleurs, bien l’ont déclenché ont disparu. Nous
surtout ne pas faire souffrir les autres. à la hauteur des exigences de la vie.
sommes ici en présence de pro-
souvent, elle ne se voit plus telle En réalité, elle se sent coupable et Elles ont alors l’impression qu’elles ne cessus qui s’installent dans la durée.
qu’elle est. Elle a d’elle-même une lasse ; elle préférerait ne plus souffrir. pourront jamais répondre aux attentes C’est la raison pour laquelle les
image déformée. Un compliment La douleur est immense, la tristesse des autres ou aux attentes qu’elles parents ne doivent pas relâcher leur
dans le genre «Comme tu as bonne aussi. Elle ne veut pas mourir… son imaginent qu’ils ont. attention trop vite, ne pas se fier aux
mine» peut tout autant la perturber et problème, c’est de ne plus savoir Un événement insécurisant, un stress, apparences et rester vigilants malgré
avoir la même conséquence. comment vivre. un échec, voire un manque de respect quelques signes de guérison.
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de pub, tandis qu’en d’autres lieux
La part de responsabilité
S’entendre sur les mots
Les maux de la faim
1 http://www.cwhn.ca/ressources/faq/biMedia_f.html
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La pensée de la nourriture ne sont plus couverts. Elle est sans cesse à la recherche de De nouvelles habitudes
S’entendre sur les mots
devient obsédante L’adolescente devient terrible- recettes pour maigrir. La nourriture et alimentaires
De nombreuses recherches ont ment exigeante vis-à-vis d’elle- les calories sont désormais obsédan- La pensée obsédante de la nourriture
démontré qu’une des consé- même. Les pensées et voix néga- tes. Parallèlement, l’adolescente se l’angoisse. Alors, pour se rassurer,
quences de la privation de nourri- tives triomphent et l’amènent à lance dans des activités physiques elle s’impose des règles alimentaires
ture est l’apparition de pensées nier toute sensation de faim à un ou intellectuelles intenses. qui deviennent de véritables rituels :
alimentaires obsédantes. Plus la point tel qu’elle arrive à ne plus la manger la même chose au même
jeune fille restreint son alimenta- ressentir. Finalement, le fait de moment chaque jour, ne pas
tion et perd du poids, plus elle est manger est devenu la source Distorsion de l’image dépasser la ration prévue (sinon elle
préoccupée par son alimentation. d’une énorme angoisse. du corps se punit et se prive davantage de
Elle ne se voit pas maigre. En fait, elle nourriture, s’accuse d’être gour-
Elle s’impose un régime trop est incapable d’être objective ; la mande), découper la nourriture en
Où est la frontière entre l’anorexie
astreignant puis craque et se jette voix négative brouille les pistes et tout petits morceaux (même si cela
et le régime amaigrissant ?
sur un paquet de biscuits par Faire régime, c’est se priver sélective- crée un décalage entre l’image réelle prend un temps fou), mastiquer 77
exemple. Mais dès qu’elle l’a ment de certains aliments et/ou en res- fois la nourriture avant de l’avaler,
de son corps (celle qui est reflétée
avalé, elle s’en veut et se promet treindre les quantités, tandis que l’ano- manger uniquement dans des
dans le miroir) et l’image émotionnelle
de ne plus faillir. Résultat : elle rexie consiste à s’en priver de manière assiettes blanches… Si elle ne peut
excessive. De même, l’anorexique (celle qu’elle ressent physiquement).
augmente les restrictions, se ver- respecter ces rituels, l’anxiété aug-
rouille encore un peu plus et supprime de plus en plus d’aliments mente.
de son assiette au détriment de l’équi-
mange de moins en moins. Au libre alimentaire, tandis qu’un régime
Clandestinité
bout du compte, le régime s’éter- recommandable repose nécessaire- Elle ne manque pas d’arguments Exclusion de la vie sociale
nise et la volonté de maigrir prend ment sur un équilibre nutritionnel. pour échapper aux repas familiaux : La vie avec les autres peut se main-
de plus en plus de place dans sa avoir déjà mangé sur le chemin du tenir un certain temps, puis elle
tête et dans sa vie. Chez cer- Suivre un régime, c’est vouloir perdre devient impossible. Dans sa tête, la
retour, avoir étudié chez son amie où
taines jeunes filles, l’obsession de quelques kilos pour être un peu plus
elle a dîné avec la famille, être un peu jeune fille navigue continuellement
mince, se sentir plus jolie, espérer être
la nourriture occupe plus de 70 % entre son besoin biologique de
plus séduisante. L‘anorexie est une dérangée... Elle reste discrète et est
des pensées. souffrance, les adolescentes éprou- manger et la peur d’y céder. Cela
suffisamment débrouillarde pour que
vent un malaise corporel qui persiste crée une tension intense et épuisante
personne n’y voie rien. Elle est
La jeune fille bascule dans le malgré la perte de poids. Leur com- qui lui prend toute son énergie et tout
portement est radical. passée maître dans l’art de noyer le
déséquilibre alimentaire total son temps. Elle cherche à se pro-
poisson et d’envoyer ses proches sur téger du regard des autres et s’isole.
Et elle ne s’en est même pas
de fausses pistes. Et ce, même s’ils Figée par ses obsessions, elle s’em-
rendu compte. Les restrictions
Que se passe-t-il lorsque ont remarqué sa perte de poids et pêche de vivre des expériences posi-
sont devenues tellement sévères
qu’ils l’encouragent à manger. Elle tives et passe à côté de pas mal de
que son assiette ne comporte l’anorexie est installée ?
emporte par exemple la nourriture plaisirs de la vie.
plus, par exemple, que du yaourt La rupture avec les habitudes alimen-
et une biscotte. Certaines adoles- taires antérieures est nette. Les res- disant qu’elle la mangera plus tard ;
centes se limiteront aux tomates trictions se rationalisent, s’intensifient. parfois, elle cache la nourriture dans Activités physiques
et à l’eau ! Résultat : le nombre L’adolescente panique pour un kilo une serviette de table ou tout autre en excès
de calories est insuffisant, les pris, elle se pèse de plus en plus sou- objet qui lui permet de la dissimuler. Il faut brûler les graisses par tous les
besoins en protéines et féculents vent (deux, trois, voire six fois par jour). Tout plutôt que manger ! moyens ! Du coup, même si elle n’a
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presque plus de muscles, la jeune Au bout du compte, elle ne s’autorise l’empêche de penser juste : elle ne
S’entendre sur les mots
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règles et la disparition du désir sexuel, Aux stades avancés de la maladie, La boulimie frénésie du moment, certaines ava-
S’entendre sur les mots
le faible taux d’œstrogènes affecte viennent les chutes de tension, les lent des choses aussi peu appétis-
également la densité osseuse et évanouissements, l’affaiblissement santes que des restes avariés, des
accroît le risque d’ostéoporose. du rythme cardiaque, la mauvaise cir- De quoi s’agit-il ? spaghettis crus, des boîtes de cas-
culation, la perte de cheveux, l’abais- Il s’agit de crises durant lesquelles
soulet non réchauffé, etc.
La dénutrition agit aussi sur l’appareil sement de la température du corps… l’adolescente, tout aussi obnubilée
Sur le coup, l’adolescente est sou-
digestif : l’estomac, l’intestin se La peau devient terne, sèche, les par la minceur que la jeune fille ano-
lagée. Les remords, le dégoût ne
contractent moins bien et le ventre joues se creusent. Un fin duvet rexique, dévore de manière anar-
viennent que plus tard, parfois
ballonne. La constipation s’installe. recouvre le corps et le visage. La chique des aliments, en grandes
accompagnés par les vomissements.
La jeune fille peut souffrir de crampes jeune fille s’épuise. quantités et dans un laps de temps
Ensuite, elle se pèse, prend la
abdominales violentes. extrêmement court.
mesure de sa taille, de ses cuisses,
de ses bras…, les angoisses revien-
Par ailleurs, elle peut chercher à
nent et à nouveau il faut tenir… jus-
contrôler son poids (donc à ne pas
grossir) par des périodes de régime, qu’à la prochaine fois où elle se sen-
le sport et, chez un bon nombre, par tira obligée de passer à nouveau par
les vomissements ou l’abus de laxa- cette crise. Si elle ne la fait pas, elle
tifs ou de diurétiques. Elle se dit se retrouve en situation de manque et
qu’elle peut manger beaucoup puis- sombre dans la détresse.
qu’en vomissant elle ne garde rien.
Mais après, elle se sent sale et hon- Les moments de crises
teuse. La voix négative l’insulte : Le rituel mis en place par rapport aux
«T’es qu’une cochonne…». C’est crises est différent pour chaque ado-
aussi sa honte qu’elle vomit. lescente. Chez certaines, les crises
sont incontrôlées et peuvent se pro-
Cette maladie peut être une réac- duire à n’importe quelle heure du jour
tion à une précédente phase de et de la nuit. C’est l’anarchie totale.
D’autres les programment à l’avance,
restriction alimentaire.
y pensent dès le matin et tiennent
jusqu’au soir. Dans ce cas précis, la
À propos culpabilité sera tout aussi intense
des crises de boulimie après la crise.
Qu’est-ce qui peut déclencher la prise de conscience ? À un certain moment, ça craque en
C’est en général un proche qui s’attaque Un médecin évidemment peut attirer son elle… Sans qu’elle y comprenne for- La boulimie n’a rien à voir avec…
cément quelque chose, elle se ■ Le grignotage qui consiste à
au problème car la situation devient inte- attention lors d’une consultation pour un
nable. Ou alors, c’est une discussion régime ou à la demande de la famille et retrouve à ingurgiter en cachette de manger de petites quantités de nour-
avec une amie qui déclenche le réveil de l’aider dans le processus de prise de riture. Qui ne l’a jamais fait en regar-
grandes quantités de nourriture.
l’adolescente… La lecture d’un article ou conscience, mais aussi un(e) assis- dant la télévision par exemple ? Ici,
Nombre de jeunes filles ont leurs ali- les aliments sont choisis et aimés. Le
d’un livre, une émission TV, un film… la tant(e) social(e), un(e) psychologue, un
ments favoris, chips ou biscuits, qui plaisir est évident, même si la per-
vie quotidienne regorge de signes qui professeur, un éducateur, une éduca-
pourraient éveiller sa conscience. trice, etc. ne demandent aucune préparation et sonne a aussi l’impression de ne pas
sont faciles à manger. Mais dans la pouvoir s’empêcher de grignoter.
18 19
La fringale qui est une faim impé- Quand elle mange, elle le fait de plus dolescente est minée par le men- petite rondeur du ventre, la taille
S’entendre sur les mots
rieuse due à un manque de glucose en plus vite et donne l’impression de songe, la peur, la haine de soi. insuffisamment marquée et les bras
(sucre). ne pas pouvoir s’arrêter. Il est possible Elle se sent prisonnière de pensées ou le visage trop ronds à son goût.
qu’elle quitte très vite la table pour intérieures négatives qui la dévalori- Elle ne veut pas aller à la piscine
■ La gourmandise est toujours asso-
ciée au plaisir, il s’agit d’une fête, aller aux toilettes ou s’enfermer dans sent sans cesse et qui sont d’une exi- (jamais elle n’oserait se mettre en
d’une joie, d’un régal… la salle de bain. Certaines s’aspergent gence terrible. maillot de bain), encore moins se
de parfum pour noyer les éventuelles montrer nue…. Quand elle se regarde
… alors que la jeune femme atteinte odeurs qui pourraient les trahir. Perte de contrôle dans un miroir, elle se sent grosse.
de boulimie est loin d’éprouver le
moindre plaisir, au contraire, elle et besoin de sécurité Elle n’y voit qu’une image en forme
Au niveau de leur comportement et, L’adolescente a l’impression de ne de reproche.
souffre profondément.
si l’on y regarde de plus près, il appa- pas pouvoir s’arrêter de manger et, à
raît qu’elles ne sont pas si présentes l’inverse de l’anorexique, de perdre
Comment que ça, qu’elles manquent d’élan ou L’opinion des autres
tout contrôle sur la nourriture (choix
déceler la boulimie ? bien qu’elles agissent comme des des aliments, quantité…). Elle mange est plus importante
En apparence, tout semble automates. On dirait parfois qu’elles sans faim et sans plaisir. Elle a honte Le regard des autres, leurs opinions
sont retranchées du monde. En fait, d’elle-même et se sent coupable. Elle sont essentiels pour ces jeunes filles.
aller pour le mieux
dans leur for intérieur, elles sont en le cache, mais au fond, elle souhaite Dans leur tête se bouscule une mul-
Les adolescentes qui souffrent de
train de faire des efforts considéra- qu’on l’aide. titude d’obligations (« il faut », « je
boulimie sont souvent souriantes, gen-
bles pour être à la hauteur et suivre Tout comme l’anorexique, son com- dois », etc.) qui les encombrent tout
tilles, un rien passives, parfois un peu
leurs bonnes résolutions. portement cache un mal être qui ne en leur servant de repères, car, la plu-
extravagantes, mais rien de très per-
turbant. Elles semblent en phase avec peut s’exprimer autrement. Au moins, part du temps, elles se sentent
la réalité, vont à l’école, mangent avec À un stade déjà avancé pendant qu’elle mange, elle n’y médiocres et méprisables.
tout le monde à table. Côté poids, tout Quand les crises sont bien instal- pense plus ! Elle se remplit pour se Elles ont peur de ce qu’elles sont, de
paraît également normal si elle est de lées, le comportement de l’ado- protéger, ne plus sentir. montrer quelque chose d’elles. Qu’est-
celles qui se font vomir. Étant donné lescente peut devenir étrange. ce que les autres vont penser ? Cette
ces apparences trompeuses, c’est un Côté alimentation, elle devient de Poids et silhouette question ne les quitte jamais. Leur
trouble difficile à déceler. plus en plus imprévisible ; tantôt piètre estime d’elles-mêmes les rend
dominent
elle dévore, tantôt elle récupère incapables de voir, de recevoir les
Elle accorde une importance déme-
Quelques indices de ses excès. La même instabilité marques d’estime et d’affection ou
surée à son poids et à sa silhouette.
De la nourriture disparaît du frigo et règne au niveau de l’humeur et la alors, elles n’y croient pas.
Ce sont eux qui déterminent l’estime
des armoires. On découvre des jeune fille a tendance à être irri-
qu’elle aura pour sa personne. C’est
restes cachés sous son lit, dans les table et dépressive. Elle ne dort un comportement fréquent à l’adoles-
pas bien. La honte s’incruste en Quelles sont les
tiroirs de son bureau, au fond de son cence, mais dans ce cas il devient
bac à linge… Comme une fourmi, elle elle, le dégoût aussi, mais elle a problématique. conséquences physiques ?
fait ses réserves en prévision des peur de renoncer, car elle croit Tout comme l’anorexie, les consé-
crises pour ne pas se retrouver sans qu’elle deviendrait énorme. La jeune fille ne pense qu’à ça, se quences peuvent être dommagea-
rien et devoir affronter l’angoisse. pèse et se mesure constamment. Elle bles pour la santé. Troubles digestifs,
Si la jeune fille prend des laxatifs, on Quel vécu intérieur ? ne voit plus son corps en entier, mais tachycardie, chutes de tension…
trouve parfois des boîtes de médica- La boulimie est une souffrance, mais elle le regarde par morceau : elle se sont des symptômes fréquemment
ments dans sa poubelle. une souffrance cachée. La vie de l’a- focalise sur la cellulite des cuisses, la observés.
20 21
Les séquelles dues Les conséquences L’anorexie-boulimie Que ressentent
S’entendre sur les mots
22 23
Et la famille dans tout ça ?
S’entendre sur les mots
■ mange en secret ;
par déteindre sur toute la famille. sent rendent par ailleurs accablant
En effet, les relations familiales, elles chaque échec au cours d’un repas.
24 25
Tendance à manquer inégal et stéréotypé dans de nom- Autre cas de figure : l’adolescente
Et la famille dans tout ça ?
breuses familles. Très souvent la peut prendre part dans les disputes
de souplesse
mère a une relation plus proche et du couple et, dans ce cas, il arrive
Le manque de souplesse dans le
communicative, l’autre parent jouant que le problème alimentaire joue un
mode de fonctionnement de la famille
davantage un rôle en périphérie. rôle de médiateur et empêche parfois
a été mis en avant dans de nom-
Lorsque qu’une maladie menace la les parents de se séparer.
breuses études, mais aussi par les
vie d’un des enfants ces positions
psychologues qui rencontrent les
peuvent s’intensifier. Par exemple, la Si le couple se disputait déjà avant le
familles.
mère surinvestit le problème alimen- début de la maladie, il est tentant de
taire et le père évite de rentrer en l’en rendre responsable. Pas forcé-
L’anorexie ou la boulimie chez une
conflit avec sa fille. Avec le temps, ment à raison ! Il est en tout cas sou-
adolescente demande souvent aux
ces comportements peuvent être vent faux de croire que seule la thé-
familles de sortir de la routine quoti-
considérés comme faisant partie du rapie de couple pourra résoudre le
dienne. Or, cela fait peur ! Figée,
problème. Les parents vont devoir problème alimentaire de l’adolescente.
anxieuse, la famille s’accroche la plu-
redistribuer les responsabilités et
part du temps à ses modes de fonc-
faire alliance pour s’engager dans la
tionnement, et ce, même si elle se Un sentiment
lutte contre la maladie.
rend compte que cela ne va pas for- d’impuissance
cément marcher. En réalité, elle craint Les familles se sentent invariable-
que le fait d’agir différemment puisse La relation de couple
ment impuissantes et désespérées.
bouleverser davantage la situation. peut être pertubée Nous l’avons vu, le contrôle tient une
La peur, la culpabilité, l’impuissance place importante dans les troubles
Certes, la flexibilité est nécessaire peuvent amener des tensions au sein alimentaires. L’adolescente ano-
parce qu’elle permet de faire face du couple, allant d’une mise à dis- rexique a le sentiment que c’est seu-
aux changements inhérents aux diffé- tance à une tension jusqu’aux lement en ne mangeant pas qu’elle
rents cycles de la vie. Toutefois le disputes ou à l’hostilité. Ici encore peut contrôler sa vie. La jeune fille
manque de flexibilité n’est pas forcé- cela ne signifie pas que ce soit la boulimique a le sentiment de ne plus
ment la cause du trouble alimentaire relation du couple qui soit à l’origine contrôler grand-chose… Les parents
de l’adolescente et n’est pas d’office du trouble chez l’enfant. eux s’engagent bien souvent dans un
à l’origine de son développement. La combat pour le contrôle de l’alimenta-
rigidité peut par ailleurs constituer Il arrive que certains couples se tion et peu à peu, ils en arrivent à
une réponse de la famille face au désunissent à ce moment-là. Si cela penser qu’ils ont perdu le contrôle sur
déséquilibre. se produit dans un contexte d’inquié- tout, même sur leur propre vie.
tude à propos de la maladie de leur
fille, ils pensent que c’est à leurs
Certains aspects
relations insuffisamment bonnes qu’il
de l’organisation familiale faut attribuer les troubles de leur
s’amplifient enfant. Dans ce cas, il arrive que la
Le partage des tâches éducatives et distance entre l’homme et la femme
des rôles parentaux est encore très s’accentue.
26 27
Les parents racontent...
«Une étape importante : accepter «Après avoir longuement cherché, «Je n’ai plus envie de jouer le rôle de «Aujourd’hui, après avoir entendu
qu’il s’agit d’une maladie. Et que fait- nous avons consulté un spécialiste celle qui contrôle ma fille et en parti- d’autres parents, je me dis que chez
on quand on est malade ? On va voir des troubles alimentaires. Il nous a culier son poids. Je voudrais prendre chacun, c’est un peu différent et j’ar-
le médecin et aussi le médecin spé- impliqués dans le traitement et nous a de la distance et j’ai l’impression que rive à mieux gérer les difficultés au
cialisé de la maladie qui nous atteint.» montré combien nous étions utiles ma fille n’arrive pas à couper le quotidien»
Pascale, 42 ans non seulement pour l’équipe soi- cordon, alors que je voudrais tant la Jean, 43 ans
gnante, mais aussi pour notre fille. voir devenir plus autonome. »
«Quand j’ai pu reconnaître que ma fille Nous, les parents, avons un véritable Anne, 45 ans «C’était si difficile de faire hospitaliser
était malade, j’ai aussi pu en parler rôle de soutien à jouer. C’est à travers ma fille et, en même temps, quel sou-
librement et calmement dans la famille, l’affection que nous portons à notre «Moins nous nous focalisons sur la lagement ! Difficile parce que j’avais
avec des amis. Ce qui nous a aussi enfant, notre écoute de sa souffrance nourriture, moins nous surveillons ce l’impression de l’abandonner (tou-
grandement aidés, c’est d’avoir été et de ses angoisses, mais encore que notre fille mange, moins le stress jours cette fameuse culpabilité !),
accompagnés par un médecin spécia- notre capacité à nous adapter à la est important et plus elle mange. Ce mais aussi parce qu’au début, je ne
lisé dans les troubles alimentaires. Si je qui ne veut pas dire que nous nous comprenais pas les règles qui lui
situation que nous sommes le plus
devais donner un conseil aux parents, désintéressons d’elle ni que nous l’ai- étaient imposées.»
efficaces et que nous remplissons au
c’est de ne pas se décourager. En fait, mons moins. Au contraire, avec mon Chantal, 39 ans
mieux notre rôle»
les choses s’arrangent petit à petit épouse, nous essayons de l’aider à
Viviane, 50 ans prendre de plus en plus d’autonomie,
quand on commence à en parler et à
chercher de l’aide. en renforçant son image personnelle
«La thérapie familiale nous a fait et sa confiance. Lors des repas, nous
Jacques, 48 ans faire des bonds en avant et nous a faisons attention à ne pas parler d’ali-
été d’un immense secours. Dès lors mentation, nous parlons de choses
«Nous voyions notre fille perdue,
qu’il y a de l’amour, de la compré- qui plaisent en général à la famille, le
angoissée, souffrante sans rien y
hension et de la patience, les repas doit rester un moment de
comprendre. Nous n’arrivions même plaisir. Si ma femme ou moi avons
choses peuvent être envisagées
pas à concevoir qu’il s’agissait d’une des remarques à faire à notre fille,
avec beaucoup d’espoir et d’enthou-
maladie et à vivre avec cette idée. nous ne les faisons jamais durant le
siasme. Ce n’est pas pour autant
Tout est allé mieux dès qu’on a mieux repas ni tout de suite après. Il faut
facile tous les jours. L’amour et la
compris ce que représentait cette que le stress provoqué par ce repas
douceur sont plus que jamais néces-
maladie. Cela nous a permis d’a- soit calmé. Nous essayons de ne
dapter nos comportements, d’être saires lorsque votre enfant est pris
dans une crise d’angoisse. jamais oublier que pour notre fille, le
plus souples. Nous nous sommes repas est une épreuve qu’elle doit
alors sentis moins coupables, mon Marc, 47 ans apprendre à surmonter petit à petit.»
mari et moi. Notre fille est guérie
Vincent, 41 ans
aujourd’hui. Le traitement a été long. «Je me rends compte que pour pou-
La patience est une alliée extrême- voir aider son enfant, il faut aller bien
ment précieuse. soi-même, donc se faire du bien»
Catherine, 45 ans Marie-Josée, 38 ans
28 29
délicat. Faites-leur confiance ! Cette
Parents et éducateurs, confiance aura aussi des répercus-
Chercher un soutien
auprès des associations
sions sur la relation que vous entre-
que faire ? tenez avec votre fille. spécialisées
Renseignez-vous auprès des associa-
Il n’est jamais facile de comprendre contraire, il accentue le mal-être,
tions d’entraide, associations de
un mal dont on ne souffre pas soi- enferme et isole. En plus, dans bien À la fois parent et cothérapeute !
même. Lorsque ce mal nie des des cas, le problème est trop lourd à parents et associations spécialisées2
Vous allez devoir coopérer avec l’é-
besoins aussi essentiels que la nour- porter par les seuls parents. Il vaut dans les troubles alimentaires. Elles
quipe thérapeutique. Pour cela, il est
riture, le repos, la relation, c’est mieux ne pas surestimer vos capa- impératif que vous reconnaissiez que pourront vous aiguiller vers les bonnes
encore plus difficile. Et quand il cités et chercher un soutien auprès l’anorexie et la boulimie sont des personnes. Dans les groupes d’en-
atteint votre enfant, c’est le drame. Un des intervenants en soins de santé. maladies. Une bonne compréhension traide, vous aurez l’occasion de par-
cortège d’émotions vous assaille : de Un traitement médical s’avère la plu- de ces troubles par des lectures, des tager votre vécu avec des parents qui
la colère à la honte, en passant par part du temps indispensable pour la entretiens avec les soignants, la ren-
ont une expérience similaire à la vôtre.
l’incompréhension, le sentiment d’im- santé de votre fille. Elle ne pourra en contre avec d’autres parents
puissance, le désespoir, la culpabi- bénéficier que si vous ne vous voilez confrontés aux mêmes situations, vous
lité, les interprétations hâtives… pas la face et reconnaissez qu’il y a permettra de reprendre confiance. Elle Gérer la peur
vous aidera à réagir de manière plus
un réel problème. En tant que et la culpabilité
adaptée, en développant par exemple
Il est néanmoins possible de ne pas parents, vous avez un rôle capital à Beaucoup de vos réactions - irrita-
de la patience, non exempte de fer-
se laisser submerger. Informez-vous, jouer : votre fille a plus que jamais
meté et de flexibilité dans les attitudes tion, tristesse, impatience, colère,
car vous devrez être patient et vous besoin de votre compréhension et de à adopter. désespoir, etc. - sont provoquées par
armer de tolérance et de tendresse. Il sentir votre affection.
est essentiel de ne pas vous oublier. la peur, la culpabilité et le sentiment
Pensez à vous ressourcer. Discutez Une équipe parentale soudée pourra d’impuissance. «Comment ne pas
Consulter
de votre situation avec d’autres aider votre fille. Au cours du traite- avoir peur, direz-vous, quand ma fille
parents pour faire alliance contre la
des professionnels ment, il vous sera demandé de se laisse mourir de faim, quand elle
maladie et non contre votre fille. de la santé prendre des décisions importantes : s’enfonce dans une sorte de folie ?
Renseignez-vous le plus possible sur choix du thérapeute, accord sur les
Ne suis-je pas responsable de ce qui
Voici quelques pistes qui devraient les troubles alimentaires et sur la prise repas, hospitalisation ou non, objectif
lui arrive ? Qu’ai-je fait de travers
vous aider à garder un certain équi- en charge thérapeutique1. Celle-ci est du poids, attitude à l’égard des frères
en général multidisciplinaire ; ce qui et sœurs, des amis... pour qu’elle se haïsse à ce point ?»
libre.
suppose l’intervention de pédopsychia- Si ces doutes sont légitimes, vous ne
tre ou psychiatre, médecin, psycholo- Vous serez aussi son porte-parole pourrez toutefois pas vivre indéfini-
Chercher un soutien auprès des infirmières, médecins,
gue, infirmier(e), diététicien(ne) spécia- ment avec eux. Il va falloir apprendre
L’isolement n’est pas psychologues. C’est la raison pour
lisés dans les troubles de l’alimentation. à les gérer, à faire face aux angoisses
laquelle il est essentiel que vous vous
d’un grand secours sentiez en confiance avec l’équipe qui vous prennent lorsque vous voyez
La honte, la culpabilité, mais aussi la Outre les soins et l’aide prodigués à médicale et écouté. votre fille adopter des comporte-
peur des remarques de l’entourage votre fille, ces professionnels vous per-
ments à risque pour sa santé.
peuvent parfois pousser les parents à mettront de clarifier la situation. Leur
cacher le mal dont souffre leur fille. Le accompagnement devrait en tout cas
silence pourtant ne résout rien. Au vous aider à mieux vivre ce moment
1 Plus d’informations sur l’aide médicale et sur les centres hospitaliers et associations auprès desquels vous
trouverez un soutien à partir de la page 37. 2 Vous trouverez les coordonnées de certaines associations en page 40
30 31
À propos Revoir la façon
Parents et éducateurs, que faire ?
32 33
suivre, dans un secret encore mieux Aimez votre fille telle qu’elle est avec des échanges qui n’ont pas seu- demandez-vous quel regard vous
Parents et éducateurs, que faire ?
gardé, son inexorable combat contre Comme la majorité d’entre nous, lement lieu autour des repas et d’une portez sur elle ?
la nourriture. votre fille cherche à être appré- table ? D’un autre côté, ne niez pas la
ciée pour ce qu’elle est. Elle sou- réalité non plus : il ne s’agit pas de ne Éviter de se prendre
haite avoir son espace et faire les plus jamais parler de nourriture.
Comme dans beaucoup de domaines,
pour une victime
choses à sa manière. Elle vous
Vous pouvez reconnaître que la maladie
fera davantage confiance et tentez de trouver le juste milieu.
de votre enfant vous fait souffrir, mais
viendra plus facilement vers vous
évitez de dire « tu es un problème ! ».
si vous lui laissez de la liberté.
Que faire si votre fille nie Elle a un problème, oui, mais elle n’en
le problème ? est pas un. Évitez de faire l’amalgame
Ce dont elle a besoin, c’est de Comprenez que le fait de nier, de se entre sa souffrance et la vôtre. Si vous
votre soutien et de votre affection. fâcher, de refuser votre aide ou vos pro- lui dites que vous souffrez à cause
Vous ne devez pas forcément positions d’aide font partie de la maladie. d’elle, vous lui faites porter un poids qui
exprimer cet amour en vous Pourtant il est essentiel qu’elle accepte
ne lui revient pas, car en réalité vous
mêlant de tout. Apportez une pré- de consulter un spécialiste.
Faites-lui comprendre que vous
souffrez à cause de la maladie. Ne
sence parentale forte et unie croyez surtout pas qu’elle est indiffé-
respectez son attitude, mais que cela
contre la maladie. Restez focalisé rente à votre souffrance.
ne peut vous empêcher d’exercer vos
sur l’objectif d’une guérison pro- responsabilités de parents. Dites-lui
gressive, croyez en ses capacités que vous lui en reparlerez plus tard et Veillez également à ce que les autres
de renouvellement. Ainsi, tout le que vous allez chercher une aide. membres de la famille ne se découra-
monde gardera courage. Faites ce que vous avez dit, respectez gent pas. De cette façon, vous
toujours vos promesses et vos enga-
assurez aussi un cadre propice à la
gements et faites attention de ne pas
Cela ne doit pas vous empêcher Parler d’autres choses en prendre trop ou de promettre des guérison de votre fille.
d’être engagé dans le traitement et si que de nourriture choses impossibles à tenir.
La place des frères et sœurs….
nécessaire de prendre parfois posi- L’angoisse, l’inquiétude face à la Pensez à eux et gardez-leur du temps.
tion ou d’adopter des attitudes situation risquent de vous donner Une fratrie n’est pas toujours soudée, et
fermes et flexibles (plutôt que rigides envie de parler de nourriture, de nutri- Se mettre à l’écoute votre fille n’y trouvera pas forcément un
ou désorganisées), de fixer des tion, de poids… alors que votre fille Écouter votre fille sans préjugés ou soutien, mais elle peut aussi être d’une
est dégoûtée par la nourriture ou idées préconçues, en tentant d’é- grande aide. Son frère ou sa sœur peut
règles de vie (elles pourront d’ailleurs
qu’elle se trouve répugnante à force fort bien devenir son confident. Leur
évoluer avec le temps), de mettre des prouver de la sympathie pour ce
complicité d’enfant peut parfois aider.
de trop manger. Il est donc normal qu’elle vous dit, sans projeter vos
limites. Votre fille est certainement
qu’elle ait tendance à fuir les discours craintes, vos façons de fonctionner, Si cela se passe, vous devrez accom-
intéressée par votre point de vue. En
sur l’alimentation. vos valeurs, lui permettra de dire jus- pagner ce frère ou cette sœur et veiller
général, elle sait très bien que la
qu’au bout ce qu’elle a besoin de à ce qu’il/elle ne se fasse pas emporter
maladie interfère dans ses relations Elle aimerait peut-être aborder d’au- communiquer. à son tour par les problèmes de sa
et la vie familiale. Des règles claires tres sujets, des choses du cœur et de sœur. Réservez-lui aussi des temps
concernant la ré-alimentation s’avè- pour parler, pour évaluer où il/elle en est
l’esprit, de se confier à vous sans être Elle souffrira si vous ne la prenez pas
(si ce n’est pas trop lourd, etc.). Bref,
rent souvent efficaces et permettent jugée. Ne cherche-t-elle pas à vous au sérieux. Et si vous trouvez ses apprenez-lui à mettre des limites et à ne
de diminuer l’anxiété et la culpabilité connaître autrement, à créer une inti- propos incohérents ou stupides, pas porter la souffrance des autres.
éprouvées par votre fille. mité nouvelle, une relation plus libre, remettez-vous en question :
34 35
gera rien. Le mieux : avancer pas à
Rester en contact
L’aide médicale et psychologique
Parents et éducateurs, que faire ?
36 37
Le suivi médical La thérapie individuelle L’objectif du traitement Le traitement est en général long et
L’aide médicale et psychologique
et psychologique Elle peut être approfondie, de type Outre le fait d’aider votre fille à renouer complexe. Il faut souvent faire
Dans un premier temps, les complica- psychanalytique, psycho-corpo- avec la part d’elle qui veut aller bien, il preuve, à la fois de fermeté et de
tions de la dénutrition doivent être trai- relle, basée sur des techniques s’agit de l’aider à retrouver : flexibilité dans les moyens qui sont
tées rapidement. Par la suite, un traite- d’hypnose… ou brève de type ■ un poids compatible (avec le retour mis en œuvre et ne pas se laisser
ment spécialisé est proposé et adapté cognitivo-comportementaliste. des règles quand elles se sont piéger par le sentiment d’urgence.
en fonction de chaque adolescente. L’objectif est de permettre l’ac- arrêtées) ; Le refus du traitement est par exemple
ceptation des émotions que les ■ une alimentation équilibrée, normale, au cœur de l’anorexie, et ce, pour
symptômes cachent et expriment variée (couvrir tous les besoins en deux raisons relativement simples :
À propos de thérapie à la fois. protéines, glucides, lipides, oligo-élé- ■ la jeune fille ne vit pas forcément
L’anorexie et la boulimie sont les Une fois l’étape de l’acceptation ments…) ; son comportement comme grave et
symptômes d’un malaise existentiel. de soi franchie, le thérapeute peut ■ un bien-être corporel ; le considère comme une solution
Ils sont un langage qu’il faut décoder, diriger la thérapie vers une prise ■ une bonne estime de soi et des rela- légitime à ses problèmes ;
c’est le rôle d’une psychothérapie. de conscience des événements tions satisfaisantes ; ■ la peur intense de prendre du poids
Dans le cadre des troubles du com- extérieurs et des stress induits par ■ la reprise de la confiance dans la va forcément à l’encontre de toute
portement alimentaire, quelques thé- l’environnement psychosocial qui vie. démarche de soins.
rapies ont fait leurs preuves et ont ont déterminé le comportement
aidé des jeunes à en sortir. alimentaire problématique.
D’autres pistes comme la médita-
La thérapie familiale tion, le massage, l’art thérapie… Tenir compte de l’ambivalence de l’adolescente
L’engagement des parents dans peuvent compléter la prise en L’un des objectifs de la relation d’aide est aussi de mettre au point la stratégie pour
une thérapie familiale, voire une charge. détourner la voix de la résistance qui déjà s’élève et renie la part qui veut guérir. En
thérapie multifamiliale (lorsque effet, il ne faut jamais perdre de vue que les pensées négatives, sont toujours pré-
plusieurs familles se rencontrent sentes et qu’elles essayent à tout moment de prendre le dessus et de déformer la
Choisir un thérapeute
en même temps) offre des résul- réalité. Dès lors, une main tendue peut être vite perçue comme destructrice.
Dans l'anorexie mentale, il n'y a pas
tats intéressants. La situation de thérapie individuelle spécifique qui
peut être dédramatisée, la souf- soit plus efficiente qu'une autre. Un
france de chacun peut s’ex- travail de soutien, d'acceptation des
primer, la communication et le émotions, de mise en valeur des res-
sources dont dispose l'adolescente À propos Il est faux de croire que l’hospitalisa-
dialogue sont favorisés. Les tion doit se faire quand tout a échoué
pour résoudre ses problèmes actuels de l’hospitalisation
parents peuvent jouer un véri- dans le contexte d'une bonne relation ou lorsque le poids est trop bas. La
table rôle de cothérapeutes et Dans le cas de l’anorexie lorsqu’une
avec un thérapeute semble le plus réalimentation de la jeune fille peut
travailler en collaboration avec efficace. Attention, bien des per- jeune fille ne reprend pas de poids ou
s’avérer temporairement impossible
l’équipe thérapeutique. La seule sonnes se disent psychothérapeute a fortiori en perd, malgré un traitement
au sein du milieu familial. Poursuivre
approche diététique est trop mais n'en ont pas les compétences bien conduit en consultation, l’hospi- le traitement en restant à la maison
limitée et peu efficace voire dan- ou proposent des méthodes farfelues. talisation peut être judicieuse. Une
Renseignez-vous sur les diplômes, la
peut dès lors être néfaste pour sa
gereuse car elle peut renforcer unité hospitalière ou une équipe qui a santé et épuisant pour ses parents et
formation, les méthodes et les pra-
les blocages et les tensions. La tiques avant de vous engager. Les une bonne expérience du traitement ses proches. Plus vite la maladie est
thérapie familiale est surtout indi- ligues d'hygiène mentale et les fédé- des troubles alimentaires sont tout à prise en charge par une équipe spé-
quée lorsque le jeune vit encore rations des centres de planning, votre fait indiquées pour fournir une prise cialisée, plus les chances de gué-
avec sa famille. médecin traitant peuvent vous aider. en charge efficace et structurée. rison sont grandes.
38 39
partir de 12 ans). Les principes de trai- La Ramée
L’aide médicale et psychologique
Témoignage d’Adeline parlant de la diététicienne, cela me fait tement sont : la reprise d’un poids et Cette clinique comprend une unité
Je pense que le milieu médical (psycho- penser que, dans mon cas, cela m’a d’un comportement alimentaire satis- spécifique aux troubles alimentaires.
logue, médecin généraliste, pédiatre, encore plus branchée sur les calories et faisant une perspective de développe- L’approche qui y est développée
diététicien) méconnaît le sujet. Pas tous, j’ai trouvé là un prétexte pour peser mes ment personnel, en concertation et consiste à aider les jeunes à utiliser au
mais certains oui. Et c’est sur eux que je aliments. De plus, elle m’a demandé de
suis tombée, au tout début du moins. Par tenir un journal avec ce que je mangeais.
coordination avec le médecin traitant, mieux leurs ressources afin d’être
exemple, un jour je confie enfin mon pro- Cette habitude m’est restée jusqu’à mon le psychothérapeute et le (la) diététi- capables de s’assumer dans le monde
blème au médecin qui me suit depuis entrée à l’hôpital, où je continuais à rem- cien(ne) consultés au plus près du et empêcher la désinsertion sociale
longtemps. Je lui dis que je ne mange plir des feuilles avec ce que je m’autori- domicile du patient et, si nécessaire, le tout en traitant au mieux le symptôme.
presque plus et cette ignorante m’en- sais à manger, en fonction des calories centre PMS et l’école. Des ateliers sur Il s’agit d’une approche de type analy-
courage vivement à tartiner mon pain de perdues pendant le sommeil et pendant l’image du corps et le bien-être cor-
beurre, à manger avec plein de sauce ! la journée (où je bougeais un
tique et pluridisciplinaire (nombreuses
porel sont proposés. Pour la boulimie, activités, diversité des soins…).
Tout ce que la diététicienne m’interdira maximum !). Bref, cela m’a enfoncée
de faire par la suite (d’ailleurs, je ne l’ai plus qu’autre chose. Donc, je mets en une approche cognitivo-comporte- La Ramée
jamais fait !), car il s’agit bien de garde et conseille de s’adresser à des mentaliste est privilégiée en thérapie Avenue de Boetendael, 34
reprendre l’alimentation petit à petit. En personnes bien informées sur le sujet. individuelle, en thérapie de groupe ou 1180 Bruxelles
durant une hospitalisation. Dans le pro- Tél. : 02/344 18 94
gramme destiné aux adolescents et "http://www.laramee.be"
aux jeunes adultes, les parents, consi-
dérés comme des cothérapeutes, par- Cliniques Saint-Luc
ticipent à des entretiens familiaux, à Une unité de pédopsychiatrie, en col-
des groupes de parents ou à des laboration avec les pédiatres ou les
groupes multifamiliaux. En cas d’hospi- médecins traitants ou à la demande
talisation, une école secondaire des familles, organise des consulta-
implantée sur le site permet au jeune tions axées sur les troubles alimen-
de poursuivre la scolarité. taires. L’intervention proposée est plu-
Ce programme n’est pas accessible ridisciplinaire.
en cas de trouble sévère du compor-
tement, d’abus de substances ou d’al- Le service de médecine interne
Les hôpitaux, coolisme associés au trouble alimen- générale intervient également dans le
associations d’entraide, associations spécialisées… taire. Il n’y a pas de programme pour cas d’anorexie tout comme l’unité
Voici un recensement - non exhaustif - de lieux susceptibles de vous accueillir les personnes souffrant d’obésité. d’endocrinologie et nutrition. Des
en tant que parent et/ou d’accueillir votre fille pour lui donner un soutien à court
Le Domaine - ULB - Erasme séjours en hôpital sont également
Rue Jean Lanneau, 39 possibles. Divers services collabo-
terme ou lui offrir un suivi tout au long de sa maladie. 1420 Braine-L’Alleud
rent et organisent les soins : pédia-
Tél. : 02/384 25 93
Le Domaine - ULB - Erasme intensifs et multidisciplinaires en Fax : 02/384 31 68 trie générale, psychopathologie,
Programme anorexie/boulimie consultation et en hospitalisation pour http://www.ulb.ac.be/assoc/chorus/domaine nutrition, diététique…
e-mail : Cliniques Saint-Luc
En lien avec l’Hôpital Erasme, cet les personnes souffrant d’anorexie
Consultation des troubles alimentaires Avenue Hippocrate, 10
hôpital psychiatrique s’est doté d’un mentale, de boulimie ou d’un trouble 1200 Bruxelles
Hôpital Erasme
Centre spécialisé qui propose des apparenté. Le programme thérapeu- Route de Lennik, 808 - 1070 Bruxelles Tél. : 02/764 11 11
modules de soins et de traitements tique est établi en fonction de l’âge (à Tél. : 02/555 35 06 http://www.saintluc.be
40 41
HUDERF cas : enfants suicidaires, drogués, Miata, Anorévie
L’aide médicale et psychologique
Mentionnons encore ici une unité alcooliques, violentés… La dimension Maison d’Information et Infor Anorexie & Boulimie
pédopsychiatrique particulière de «communautaire» (une dizaine de et d’Accueil Il s’agit d’associations d’aide et d’orien-
l’Hôpital universitaire des enfants résidents, pour des durées de séjour des Troubles tation thérapeutique auprès desquelles
Reine Fabiola (HUDERF) qui présente forcément variables) y est particuliè- de l’Alimentation asbl vous pourrez obtenir des informations
des caractéristiques originales sus- rement travaillée et cette cohabitation Miata est une association d’entraide sur les troubles alimentaires. Lieux de
ceptibles de convenir à certaines d’enfants confrontés à des problèmes dont le but est d’apporter un soutien rencontre, d’écoute et d’échange, elles
jeunes filles et à leur famille. Il s’agit, profondément éprouvants mais très aux parents et aux proches de per- se définissent aussi en tant que relais
en effet, d’une des rares unités de vie différents peut, dans le processus de sonnes souffrant d’anorexie mentale, entre les personnes en souffrance et les
médicalisée ayant pour vocation d’ac- reconstitution de soi, soutenir certains de boulimie ou de troubles des professionnels de la santé susceptibles
cueillir de jeunes enfants (autour des conduites alimentaires apparentés. de pouvoir les aider.
- notamment parmi les anorexiques
7-14 ans) confrontés à des problèmes Elle leur propose un accueil person- Anorévie
juvéniles - à se dépêtrer de leurs pro- Route de Dinant, 28
sévères. Elle accueille des cas d’ano- nalisé et une écoute téléphonique
pres comportements obsédants. 6800 Libramont
rexie précoce (parfois des filles pré- deux après-midi par semaine (le
Huderf (Unité 69) Tél. : 061/22 34 63
pubères, avec les spécificités soma- mardi et le jeudi) de 14 à 17h. En
Avenue J.-J. Crocq, 15 - 1020 Bruxelles e-mail : francoise.lievens@skynet.be
tiques que cela comporte), mais traite Tél. : 02/477.26.96
dehors de ces heures, les personnes Infor Anorexie & Boulimie asbl
aussi simultanément nombre d’autres http://www.huderf.be ont la possibilité d’écrire par e-mail Clos du Bergoje
(info@miata.be) et de poser les ques- 1160 Bruxelles
tions qui les préoccupent. Via son site Tél./fax : 02/662 27 88
Web http://www.miata.be, l’associa- e-mail : info@anorexie-boulimie.com
tion propose de multiples informations http://www. anorexie-boulimie.com
ainsi que des liens et adresses utiles.
Miata dispose également d’une biblio- Réseau Wallonie/Bruxelles
thèque, organise des conférences à de l’anorexie mentale
thème, conférences-débats, autour et de la boulimie
des troubles des conduites alimen- Réseau de partenaires, professionnels
taires (témoignages, différentes et associations, ayant pour objectif de
approches thérapeutiques, avancées se coordonner et de se concerter
D’autres hôpitaux, cliniques, unités…
des recherches scientifiques…) dans la prise en charge de personnes
Hôpital Vincent Van Gogh Service de Psychiatrie Miata et leurs proches confrontés à l’ano-
Rue de l'Hôpital, 55 et de Psychologie Médicale 85, rue de la Goëtte rexie mentale et la boulimie.
6030 Marchienne-au-Pont Centre Hospitalier Universitaire 420 Braine-l’Alleud Secrétariat :
Tél. général : 071/92 14 11 du Sart-Tilman Tél : 02/385 09 40 (+ messagerie) Le Domaine-ULB-Erasme
Fax central : 071/92 00 61 Bâtiment B 35 - 4000 Liège http://www.miata.be Rue Lanneau, 39
Tél.: 04/270 30 30 et 04/366 77 86 e-mail : info@miata.be 1420 Braine l'Alleud
Service Fax : 04/366 72 83 e-mail: murielle.moureau@domaine-ulb.be
de Psychosomatique
Cliniques Universitaires Centre hospitalier régional
Mont-Godinne de la Citadelle
Avenue Therasse, 1 Boulevard du 12ème de Ligne, 1
5530 Mont (Yvoir) 4000 Liège
Tél. : 081/ 42 21 11 Tél. : 04/225 61 10
Fax : 081/ 42 20 07 http://www.chrcitadelle.be
42 43
Centres de santé mentale Centre de planning familial des FPS
Elles vont mieux
L’aide médicale et psychologique
Ces centres subsidiés par les pouvoirs Rue Warocqué 21 - 7100 La Louvière
publics accueillent toute personne en Tél.: 064/22 88 40
difficulté, quel que soit son âge. Centre de planning familial des FPS Je m’en suis sortie… Bien qu’il m’ar- supportaient pas ma maladie. Main-
L’adolescente y trouvera une aide Rue d’Orléans 34 - 6000 Charleroi rive encore de faire des crises de tenant ça va mieux. En tout cas, je
ponctuelle ou sur le long terme. Tél.: 071/20 88 38 boulimie aujourd’hui, mais je n’ingur- vais mieux, je suis beaucoup plus
Chaque centre fonctionne avec une Centre de planning familial des FPS gite plus de crasses ; je ne mange joyeuse et la vie me semble intéres-
équipe pluridisciplinaire constituée au Faubourg Saint Germain 46 - 5660 Couvin plus que des aliments sains : sante.
minimum d’un psychiatre, d’un Tél.: 060/34 41 93 carottes, fruits… Je me suis prise en Adrienne, 16 ans
psychologue et d’un travailleur social. Centre de planning familial des FPS main. Avant, j’étais passive, aujour-
Le travail est centré sur l’écoute, l’idée Place Patenier 9 - 5500 Dinant d’hui je sais que si on peut se faire du Ma mère a été d’une patience
étant de réfléchir ensemble aux diffi- Tél.: 082/22 73 60 mal en étant anorexique ou bouli- d’ange. Aujourd’hui je me rends
cultés et de chercher des solutions. mique, on peut aussi se faire du bien,
Centre de planning familial des FPS compte combien elle a souffert. Mais
Institut wallon pour la santé mentale
Avenue Herbofin 30 - 6800 Libramont mais il faut apprendre à gérer ces elle ne m’a rien fait sentir. Elle a
Rue Henri Lemaître, 78 - 5000 Namur
Tél.: 081/23 50 15 - Fax : 081/22 52 16 Tél.: 061/23 08 10 comportements. beaucoup pleuré, mais jamais
e-mail : lwsm@iwsm.be Centre de planning familial des FPS Hélène, 24 ans devant moi. J’ai pu tout lui dire, mes
Ligue bruxelloise pour la santé mentale Rue des Carmes 17 - 4000 Liège angoisses, ma haine de moi-même,
Rue du Président, 53 - 1050 Bruxelles Tél.: 04/223 13 73 Mon rapport à la nourriture a mon désir de mourir, elle a toujours
Tél.: 02 511.55.43 - Fax : 02.511.52.76 Centre de planning familial des FPS changé. Mais je n’y suis pas arrivée su me donner de la tendresse. Au
Rue des Savoyards 2 toute seule. J’ai été voir un psycho- fond, elle a réussi à tisser un fil entre
Centre de Planning familial 6900 Marche-en-Famenne logue et mon médecin généraliste nous, il était fin comme tout, vraiment
Un centre de planning familial, c’est
Tél.: 084/32 00 25 m’a aussi beaucoup aidée. Aujour- très fragile, mais c’est lui qui m’a
un lieu d’accueil et de prise en charge
Centre de planning familial des FPS d’hui, je ne me prive plus de manger permis de continuer à vivre même si
psychologique. Il n’a pas été créé en
Chaussée de Waterloo 182 et j’apprécie même quelques petites le souffle qui m’habitait était à peine
fonction de la problématique des trou-
5002 Saint-Servais rondeurs. Je me connais mieux, je perceptible.
bles alimentaires, mais il dispose
Tél.: 081/72 93 80 repère immédiatement la petite voix Aurélie, 28 ans
d’une structure multidisciplinaire où
Centre de planning Willy Peers (FPS) négative. J’ai appris comment la
l’on retrouve au minimum un médecin,
Boulevard du Nord 19 faire taire et comment écouter les
un(e) psychologue, un(e) assistant(e)
5000 Namur - Tél.: 081/73 43 72 autres voix intérieures nettement
social(e). L’adolescente y sera
Centre de planning familial des FPS plus positives.
accueillie, écoutée et par la suite, elle
sera si nécessaire orientée soit vers Rue des Cordes 8 - 7500 Tournai Fanny, 18 ans
un autre centre de planning (le plus Tél.: 069/84 23 46
proche de chez elle), soit vers une Centre de planning familial des FPS Plus jamais ça ! C’est ce que je me
des associations spécialisées dans Rue de Gosselies 7 - 6183 Trazegnies dis tous les matins. Cela fait six mois
l’accompagnement des jeunes filles Tél.: 071/45 87 91 seulement que je ne me fais plus
anorexiques ou boulimiques. Centre de planning familial vomir et que je mange «normale-
Centre de planning familial des FPS Rosa Guilmot (FPS) ment». J’aime pas ce mot. J’aime
Rue des Remparts 21 - 6700 Arlon Rue Ferrer 3 - 1480 Tubize pas être comme tout le monde. Je
Tél.: 063/23 22 43 Tél.: 02/355 01 99 me cherche encore. C’est ce que j’ai
Centre de planning familial des FPS Centre de planning familial des FPS compris. Je vais voir un psy avec ma
Rue du Midi 120 - 1000 Bruxelles Rue Saucy 14 - 4800 Verviers famille. Chez nous les rapports
Tél.: 02/546 14 33 Tél.: 087/31 62 38 étaient plutôt tendus. Mes parents ne
44 45
Vous voulez en savoir plus ?
Voici une liste de livres présentant DOYEN Catherine SCHMIDT Ulrike Vanessa et le Dr MEUNIER Alain,
une diversité de points de vue, tous et COOK-DARSEN Solange, et TREASURE Janet, Je m’aime donc je vis.
aussi intéressants les uns que les Anorexie, boulimie : La boulimie, C’est quoi l’anorexie ?
autres et qui pourront vous permettre vous pouvez aider votre enfant, s’en sortir repas après repas, Payot, 2001.
d’élargir vos connaissances. InterEditions, 2004. Estem,1998.
Anorexie, boulimie et compulsions : LIEVENS Françoise, SIMON Yves et NEF François, Sites Internet
les troubles du comportement Anorexie-boulimie, Comment sortir de l'anorexie ? http://www.mutsoc.be/centredeplanning
alimentaire, Marabout, 2003. Et retrouver le plaisir de vivre,
mon fil d’Ariane vers la Liberté, http://www.planning-familial.be
Éole, 2001. Odile Jacob, 2004.
AGMAN Gilles et GORGE Annie, http://www.ifeelgood.be
Vivre avec une anorexique, SIMON Yves et NEF François,
Josette Lyon, 1999. PERROUD Alain, http://www.self-help.be
Tout savoir sur anorexie et boulimie : Comment sortir de la boulimie
et se réconcilier avec soi-même ? http://www.miata.be
BUCKROYD Julia, comment aider les parents,
Odile Jacob, 2004.
Anorexie et boulimie, Favre Santé, 2000.
J’ai lu (coll Santé, n° 7191), 2000.
PERROUD Alain,
CLAUDE-PIERRE Peggy, Faire face à la boulimie,
Guérir l’anorexie et la boulimie par la Retz, 2001. 2e éd. en 2004.
méthode Montreux, Plon, 1998.
POIVRE D’ARVOR Patrick,
COMBE Colette, Lettre à l’absente,
Soigner l’anorexie, Albin Michel/Le livre de poche, 1993
Dunod, 2002.
POIVRE D’ARVOR Patrick,
COMBE Colette, Elle n’était pas d’ici,
Comprendre et soigner la boulimie,
Albin Michel/Le livre de poche, 1995
Dunod, 2004.
RIGAUD Daniel,
CRAHAY Marcel
et GOFFINET Christine, Anorexie, boulimie et autres troubles
Regards croisés sur l’anorexie, du comportement alimentaire,
ULg (coll. Synopsis), 2001. Milan, 2002.
46 47
Edition avril 2006
www.mutsoc.be