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GUIDE NATIONAL
SUR LE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
DE L’INFECTION A VIH/sida
2013
SOMMAIRE
Glossaire 25
Bibliographie 26
Annexes :
- Annexe I :Mesures de sécurité au laboratoire 27
- Annexe II : Recommandations de l’ONUSIDA et de l’OMS relatives aux 28
strategies de depistage VIH
- Annexe III : Liste nominative des participants a l’atelier de consensus sur le 31
diagnostic et la prise en charge biologique de l’infection à VIH
- Annexe IV : Liste nominative des participants au seminaire atelier de 32
consensus national sur les strategies de mise en evidence des anticorps
anti VIH
I-1-1 : Classification
Le VIH appartient à la catégorie des Lentivirus. Ces derniers n’ont pas de pouvoir
transformant, sont lytiques, sont responsables de la destruction cellulaire et de la
mort de la cellule infectée (effet cytopathogène) et sont responsables d’infection à
évolution lente.
Il est d’un aspect globalement sphérique pour un diamètre variant de 90 à 120 nm.
Ils possèdent une enveloppe d’origine cellulaire dans laquelle sont ancrées les
molécules de glycoprotéine d’enveloppe externe ( gp120 pour le VIH1 et gp 125 pour
le VIH2 ) et de glycoprotéine transmembranaire (gp 41 pour le VIH1 et gp 36 pour le
VIH2 ).
Le génome comprend plus de 9200 nucléotides et une longueur de 9,6 kb. De plus,
il posséde six autres gènes de régulation ( Vif, vpr, tat, rev, nef et vpu ou vpx).
L’expression différentielle de tous ces gènes constitue l’une des clés de la régulation
du cycle viral et de la pathogenèse du VIH (Figure 2).
Code pour
mRNA gag,pro,pol
m RNA gag-pol (copie complète)
m RNA env
1- Fixation- Pénétration
La fixation et l’entrée du virus à l’intérieur de la cellule sont basées sur la
reconnaissance entre la molécule CD4 ( lymphocyte CD4) et la gp120. Cette
interaction aboutit à un changement conformationnel de la gp120 qui permet la
reconnaissance d’autres domaines de cette même protéine par des protéines de
surface appelées co-récepteurs. Il s’agit des molécules CCR5 au niveau des
macrophages et des molécules CXCR4 au niveau des lymphocytes. La fusion de
l’enveloppe virale et de la membrane cytoplasmique des cellules cibles se fait grâce à
la gp41.
3- Cycle productif
CYCLE DE MULTIPICATION
DU VIH
RNA
messagers RNA recepteur
viraux Viral
CD 4
Synthése
des Transcription
protéines
DNA DNA Réplication corecepteur
hote hote
Intégration du
DNA Proviral
Traduction
Polyprotéine Ligase
Circularisation
DNA
Maturation Protéase Proviral
Attachement
gp120.CD4
RNA .corécepteur
Rétrotranscriptase
Assemblage Décapsidation
Bourgeonnement Pénétration
fusionde la
gp 41
Le VIH se caractérise par une très grande diversité génétique. Deux types de virus
ont été découverts :
- VIH-1, le plus répandu dans le monde
- VIH-2, moins contagieux que VIH-1 et moins fréquent; il sévit principalement
en Afrique de l'Ouest.
Cette variabilité génétique résulte des erreurs de copies effectuées par la réverse
transcriptase ( RT ) lors de la réplication et elle est située essentiellement au niveau
de la région hypervariable de l’enveloppe.
Chez un sujet infecté, les souches virales ne sont pas identiques , le virus est présent
sous forme d’une population virale polymorphe avec une multitude de génomes
différents.
le groupe M ( Major) : le plus répandu dans le monde. 9 sous types ont été
identifiés ( A , B, C, D, F, G, H, J et K ) variant de 20% à 30% de l’un à
l’autre. Le sous type B est retrouvé en Europe, en Amérique et en Australie ,
les sous types non B (A, C , D… etc.) sont retrouvés en Afrique et en Asie.
le groupe O (Outlier) : originaires du Cameroun et du Gabon. Ces sous types
sont plus rares.
le groupe N (New group) : 15 cas d’infection ont été identifié, originaires du
Cameroun.
le groupe P (Putative) : identifié en 2009 chez deux patientes d’origine
camerounaise
Dans le monde
L’Afrique subsaharienne reste l’une des régions les plus gravement touchées avec
près
d’1 adulte sur 20 (4,9 %) vivant avec le VIH, ce qui représente 69 % des personnes
vivant avec le VIH dans le monde.
en Algérie
Selon les bilans annuels du LNR, à partir de la notification des cas d’infection à VIH
depuis 1985, date de déclaration du premier cas de sida en Algérie, il ressort une
augmentation constante du nombre de cas en Algérie. Au 31 Mars 2013, le nombre
cumulé a atteint 7698 cas d’infections à VIH dont 1395 cas de sida et 6303 cas de
séropositifs.
L’effectif des patients suivis dans les Centres de référence de prise en charge
del’infection à VIH/sida (CDR) a évolué de 1015 en 2006 à 3280 en 2012, cet effectif
inclut les migrants sans discrimination. La prise en charge thérapeutique et le
pronostic de l’infection VIH/sida ont été Améliorés par la mise à disposition gratuite
des ARV depuis 1998, l’élaboration et la mise en œuvre de consensus thérapeutiques
actualisés et la mise en place graduelle d’un suivi biologique, virologique et
immunologique. Cela s’est traduit par une chute de la mortalité liée à la maladie.
L’analyse de l’ensemble de ces données conforte donc le caractère peu actif, voire
concentré dans certains groupes de populations à risques, de l’épidémie VIH/sida en
Algérie.
Transmission sexuelle :
Les virus VIH sont présents dans les sécrétions vaginales et le sperme. Ils sont
transmis lors des rapports homosexuels ou hétérosexuels non protégés. Ce mode de
transmission est le plus répandu actuellement.
Transmission sanguine : La transmission des VIH par le sang est effectuée lors
d’une :
- transfusion de sang ou de dérivés sanguins,
- exposition percutanée à du sang infecté ( personnel soignant ) ,
- usage de drogues par voie intraveineuse ( toxicomanes ).
Elle a lieu surtout pendant l’accouchement. Elle peut également survenir en fin de
grossesse et lors de l’allaitement.
Le taux de transmission maternofoetal du VIH-1, en l’absence de traitement, est de
l’ordre de 20%. Avec la trithérapie préventive, ce taux a chuté jusqu'à 2%.
Le dépistage des anticorps anti-VIH s’effectue le plus souvent par des tests
immunoenzymatiques utilisant une phase solide fixant les antigènes VIH ou par des
tests simples / rapides utilisant comme antigènes des lysats viraux ou des protéines
recombinantes ou synthétiques.
Appelé aussi tests de 4éme génération,ces tests Elisa permettent la détection des
anticorps et aussi de l’antigène p24 du VIH-1.Ils permettent un dépistage précoce de
l’infection, en moyenne ,2 à 4 jours plus tôt que les tests Elisa dépistant les seuls
anticorps.
Il existe plusieurs tests de mise en évidence des anticorps anti-VIH aussi sensibles
que les tests ELISA sans pour autant nécessiter de matériel spécial ou de
compétences particulières. On distingue :
Interprétation Profil
Négatif Absence de bandes
Positif 2 ENV +/- GAG +/- POL
Indéterminé 1 ENV +/- GAG +/- POL
GAG + POL
POL
GAG
L’antigène p24 est un marqueur direct de la multiplication virale active. Il peut être
détecté très précocement, deux à trois semaines après la contamination ou plus
tardivement au cours de l’évolution de la maladie. La recherche de l’antigène viral est
importante dans certains cas :
Ce test mesure la quantité d’ARN virale présente dans le plasma du patient VIH+.Il
est indiqué lors du suivi virologique des patients ,pour le diagnostic de la primo-
infection et pour le diagnostic du nouveau né de mére séropositive.
La charge virale représente le facteur prédictif le plus déterminant sur le risque de la
survenue du sida, d’une infection opportuniste ou du décés, il est aussi un bon
marqueur pour évaluer l’efficacité d’un traitement antirétroviral .
Les prélèvements de sang sont effectués sur tube avec anticoagulant (EDTA ou
Citrate ). Du fait de la fragilité du virus , le sang total doit être acheminé au
laboratoire à température ambiante dans les six heures suivant son prélèvement
,sinon une fois centrifugé le plasma peut être conservé :
- un (01) jour à température ambiante
- cinq (05) jours à 2-8°c
- congelé à –20°c indéfiniment.
Les tests utilisés dans les laboratoires de différents niveaux doivent être contrôlés et
validé par le Laboratoire National de Référence (LNR). liste actualisée disponible au
niveau du LNR.
Il est à préciser que la validation de ces tests par le LNR exige des critères en
particulier:
- une sensibilité maximale (supérieure à 99,5 %)
- une spécificité maximale (supérieure à 99 %) conformément aux
recommandation de l’ONUSIDA et de l’OMS
- une couverture au mieux de la diversité du VIH (utilisation d’antigènes
recombinant ou de peptides VIH-1 et VIH-2, voire VIH-1 du groupe O)
Les stratégies du diagnostic biologique de l’infection due au VIH, font appel à six
algorithmes adoptés lors du consensus national. Ces algorithmes trouvent leur
indication dans quatre contextes :
Faire Test T
( Immunoenzymatique ou Simple rapide )
sur prélevement P1
envoyer le prélevement P1
Reporter négatif au laboratoire de diagnostic
(voir algorithme 2)
b) 2ème situation : le test T1 est positif, il y a lieu d’effectuer un deuxième test T2 de type
immuno-enzymatique ou simple / rapide sur le même prélèvement de sang P1.
Devant tout accident d’exposition au sang et/ou aux liquides biologiques (AES), il y a
lieu de faire en urgence un test de type immuno-enzymatique ou simple rapide sur le
prélèvement de sang P1 de la personne source et de la personne exposée, pour la
recherche d’anticorps spécifiques du VIH -1/2. Ceci permettra de connaitre le statut
sérologique et donc évaluer le risque de contamination.
Si la personne source est VIH positive, la personne exposée devra être orientée en
urgence dans les 48 heures vers le centre de référence pour sa prise en charge.
Deux situations sont possibles pour la personne exposée:
a) 1ère situation : le test T1 est positif, il y a lieu de considérer le résultat « positif » ;
Il ne s’agit pas d’un AES, le patient était déjà séropositif au VIH avant l’accident.
ème
b) 2 situation : le test T1 est négatif, il y a lieu de faire un deuxième test T2 de type
immuno enzymatique ou simple / rapide sur un deuxième prélèvement de sang P2 et
ce, au 30ème jour (soit un mois après l’AES).
Le test T1 doit être fait en urgence pour la personne source et la personne exposée
Les Tests T1, T2,T3 et T4 sont des tests de dépistage des anticorps anti VIH de même principe
ou de principes différents
T2 Négatif T2 Positif
T3 Négatif T3 Positif
T4 Négatif T4 Positif
Séroconversion
Reporter
probable (voir
Négatif
algorithme 2)
Pour les professionnels (les) du sexe qui font le prélèvement avec consentement éclairé,
utiliser l’algorithme 2 « Diagnostic sérologique de l’infection à VIH/sida chez l’adulte et
le nourrisson âgé de plus de 18 mois »
OMS/ONUSIDA.
Guide du conseil et du dépistage du VIH à l’initiative du soignant dans les
établissements de santé. 2007.
OMS/CDC /ONUSIDA.
Guidelines for using HIV testing technologies in surveillance.
WHO/CDS/CSR/EDC/2001.16
OMS/CDC
Guidelines for appropriate evaluation of HIV testing technologies in Africa.2001
Barin.F
Retroviridae : les Virus de l’immunodéficience humaine
In : A. Mamette 2002, virologie médicale, p 572-594
High Diversity of HIV Type 1 in Algeria. AIDS Research and Human retroviruses,
(2006), 22,4,367-372.
Barré-sinoussi F.
Les VIH, rappel virologique. Impact Médecin-Guide infection à VIH.(2001). 17-26
Viard.J.P.
Surveillance biologique du patient sous traitement antirétroviral.
Revue Froncophone des Laboratoires.2008,S399.22-24
Tous les effluents du laboratoire devront être, selon le cas, soit autoclavés,
soit soumis à une désinfection chimique, soit incinérés.
Inférieure ou égale à 10 % II
Stratégie I :
Stratégie II :
- nécessite deux tests. Tout sérum/plasma est d’abord testé avec l’ELISA ou test
simple/rapide. Le prélèvement qui réagit (positif) est re-testé avec un deuxième
test ELISA ou test simple / rapide basé sur une préparation d’antigène ou un
principe dif-férents.
- convient à la surveillance dans des populations où la prévalence du VIH est
inférieure à 10 % ( par exemple ; test anonyme non corrélé à des fins de
surveillance chez les femmes enceintes dans des centres de soins prénatals ou
des services spécialisés dans les IST).
Stratégie III :
- nécessite trois tests. Cette stratégie nécessite un troisième test basé sur un
antigène ou un test de principe différents des deux premiers.
- convient pour le diagnostic dans des populations où la prévalence du VIH est
inférieure ou égale à 10 % chez des personnes asymptomatiques.